Magazine saumon 79

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S aumons

Volume 30, numéro 3

Automne 2007

illimités 79 Au bout du monde: la Mousquanousse La Matapédia méconnue; Richard Firth et la rivière coulant à travers lui

700$ / 5 €

Convention Poste-publications 40063917

La truite de mer au Saguenay

FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE


Sommaire Numéro 79

Le mot du président..........................................................................................4

Photo couverture :

Dossiers de l’heure............................................................................................6

Jean-Guy Béliveau

Retour sur la saison 2007 ................................................................................8 Échos des régions

Prochaines dates de tombée

- Pourvoirie Mousquanousse ........................................................................10 - Rivière Matapédia..........................................................................................14

No 80, hiver 2008 : 15 novembre 2007

- Un homme et la rivière .................................................................................18 - Rivière du Gouffre.........................................................................................22

No 81, printemps 2008 : 15 mars 2008

Cuisinons ...........................................................................................................26 École de pêche................................................................................................27 Je mords à la mouche - Truite de mer au Saguanay.........................................................................31 - Salvelinus Fontinalis la mal aimée..............................................................35 Histoires de pêcheurs - Sortie sur la rivière Bonavanture................................................................37 - Ma rencontre avec Salar à 5 ans..............................................................39 Mouches-au-logis ...........................................................................................43

Index des publicités Alliance Environnement ..............................................................................41

Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca hthibault@saumon-fqsa.qc.ca Site FQSA : www.saumon-fqsa.qc.ca Éditeur : FQSA • Coordonnateur : Marc-Antoine Jean Collaborateurs : Louis Belzile, Gérard Bilodeau, Bernard Beaudin, Gilles Shooner, Richard Sirois et Sébastien Turcotte Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 10 $) Abonnement au magazine Saumons illimités 25 $ (hors Canada ajouter 10 $)

Camp Bonavanture .....................................................................................41 Défi Saumon / Sport-Action Vidéo............................................................13 CLD de la Matapédia...................................................................................15 Fondation de la faune du Québec ............................................................21

• La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n'est utilisée que pour alléger les textes.

Hydro-Québec.............................................................................................48 La Capitale Assurances ................................................................................7 Motel Restigouche .......................................................................................17 MRC de la Matapédia..................................................................................17 Québec Pêche .............................................................................................21 Sexton & Sexton .........................................................................................33

Le conseil des Gouverneurs 2006-2007 Membres corporatifs Hydro-Québec Boralex inc. Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Fondation Blairmore Société de restauration du saumon rivière Betsiamites Membre individuel M. John E. Houghton

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : André Baril Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : Claude Hamel, V.P. • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : Yannick Chuit, François Chapados, Marc Dancose • Québec et Saguenay : Marc Sélesse, Michel Ouellet Vice-président aux affaires autochtones : Jean-Marie Picard Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Jean-Claude Villeneuve

Vice-présidence à la gestion des rivières : Pierre-Paul Turcotte, président de la Société de gestion de la rivière Matane • Rive sud : Eric L'Italien, directeur général de la société de gestion de la rivière madeleine Marco Bellavance, administrateur à l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski • Rive nord : Georges Gagnon, directeur général de la Société d’aménagement de Baie-Trinité poste vacant

Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Représentants de la FGRSQ (2) : vacants Délégués externes : • CIRSA : Gilles L. Duhaime • FSA : Charles Cusson • CIFQ : Yves Lachapelle • Relations extérieures : Pierre Tremblay Directeur général : Michel Jean Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina


Mot du ministre des Ressources naturelles et de la Faune J’ai eu le plaisir d’annoncer en juillet dernier qu’une somme de 79 434 $, provenant du Fonds d’aide aux rivières à saumons, a été versée en 2007 à des organismes partenaires pour protéger les rivières à saumons du Québec. De cette somme, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) ont fourni respectivement 50 000 $ et 25 000 $. Les 4 434 $ non dépensés au cours de la saison 2006 complètent cette somme. Quoique le Ministère offre un soutien financier pour la protection des rivières et de la ressource, son engagement ne s’arrête pas là. Il s’investit également en apportant un soutien scientifique et technique à tous les partenaires associés dans la gestion de la ressource saumon. Par exemple, le Ministère effectue annuellement un suivi du taux de survie des saumons en rivière et en mer dans deux rivières témoins au Québec, soit la rivière Trinité sur la Côte-Nord et la rivière Saint-Jean en Gaspésie. Les résultats de ces travaux servent par la suite aux comités canadiens et aux autorités internationales pour évaluer la situation générale du saumon sur des bases scientifiques. Il mène aussi en ce moment des travaux de recherche en partenariat avec des équipes universitaires sur le comportement et les déplacements des saumons. Les données récoltées, entre autres dans la baie de Gaspé, permettront de documenter les facteurs influençant le taux de survie des saumons en estuaire et en mer. De plus, d’importants travaux sur la génétique du saumon et son exploitation au Groenland sont effectués actuellement en collaboration avec l’Université Laval et Pêches et Océans Canada.

Le Ministère surveille aussi de très près la montaison des saumons en cours de saison pour s’assurer qu’un nombre suffisant de géniteurs seront présents dans les rivières au moment de la fraye. Lorsque les montaisons sont jugées insuffisantes, des mesures restrictives sont appliquées à la pêche, en étroite collaboration avec les partenaires. Les retombées socioéconomiques provenant de l’exploitation de la ressource saumon revêtent une importance primordiale pour les régions concernées. En effet, les dépenses des pêcheurs sportifs de saumons et les organismes gestionnaires de rivières à saumons ont généré en 2004 une valeur ajoutée totale de 36,6 M$ et contribué à maintenir ou à créer près de 1000 emplois. À titre de ministre des Ressources naturelles et de la Faune, je me sens donc très interpellé par le maintien de ces retombées. Comme vous pouvez le constater, les actions du Ministère visent à assurer la pérennité de cette ressource unique pour les générations actuelles et futures. Je souhaite que les efforts combinés du MRNF et de tous les partenaires impliqués permettent aux adeptes de la pêche au saumon de pratiquer encore longtemps ce sport palpitant, et d’initier année après année de nouveaux passionnés!

CLAUDE BÉCHARD

Ministre des Ressources naturelles et de la Faune


La rentrée d’automne

A

u moment d’écrire ces lignes, la saison de pêche du saumon est pratiquement chose du passé. Sans entrer dans une description extensive, puisque le bilan officiel n’est pas encore disponible, disons simplement que ce fut une bien curieuse saison. Les grands saumons de la fin du printemps-début été sont entrés tardivement en rivière, ce qui a affecté négativement les résultats de la pêche. Les pluies torrentielles de juillet sont venues ensuite pertuber l’activité de pêche. En contrepartie, elles ont été suivies de remontées abondantes de saumons et de beaux succès de pêche pour les chanceux dont les séjours de pêche se sont effectués à cette période. Fait étonnant et non prévu, la composante « madeleineau » semble sous-représentée dans la cohorte annuelle. Malgré tout, quelques rivières s’en tirent pas si mal, je pense notamment à la rivière Rimouski et aux rivières Pabos. Bref, le saumon et Dame Nature nous surprennent toujours. Attendons donc voir les résultats officiels sur les statistiques de captures et les décomptes de reproducteurs laissés en rivière avant de poser un diagnostic final. Ceci étant dit, la vie continue et le travail reprend de plus belle au sein des groupes de bénévoles de la Fédération, de même qu’à l’intérieur de l’équipe des permanents. On reprend les réunions avec les différentes instances gouvernementales et non-gouvernementales concernées par la ressource saumon, notamment au sein de la Table saumon. On s’active à préparer le souper-bénéfice annuel, la parution d’automne de Saumons Illimités, la réunion d’automne du Conseil d’administration, etc. Quelles sont nos orientations? D’abord au plan de la conservation, en règle générale, ce n’est pas encore la période d’abondance et il est temps que les pêcheurs sportifs demandent au gouvernement de réduire le quota annuel de captures de grands saumons. La Fédération a fait une proposition de réduire le nombre maximal de grands saumons à quatre à l’intérieur d’un quota global de sept. Personnellement, je me demande si on ne devrait pas même réduire le nombre de prises de grands saumons à deux ou trois, sans changer le quota maximal de sept prises. La Fédération continuera d’insister auprès des instances gouvernementales pour maintenir le Fonds d’aide à la protection pour les associations dont la santé financière est précaire. Protéger la ressource présente en rivière est très certainnement l’investissement le plus rentable que l’on puisse faire en matière de conservation. 4

Automne 2007 Saumons illimités

Au plan de la gestion de la ressource, il faut revoir le cadre juridique de la délégation de gestion des rivières aux partenaires du milieu. Simplifier, rationnaliser le cadre réglementaire et normatif de la gestion afin de laisser place à l’innovation et à l’initiative des gestionnaires en cette période difficile ne coûtera pas cher, mais procurerait une efficacité accrue à la gestion. Au plan de l’accès aux rivières publiques, le cap doit demeurer le même. Une priorité d’accès aux pêcheurs résidents tout en maintenant une attitude acceuillante à l’égard des pêcheurs étrangers qui affectionnent tant les rivières du Québec. Travailler à concilier ces deux objectifs est le plus beau des défis auxquels la Fédération aura à faire face. Cela devra se faire parallèment à la révision du cadre juridique sur la délégation de gestion des rivières à saumon. Il faudra également travailler à préparer la formation de la relève et au renouvellement du bassin des pêcheurs de saumons. À cet égard, la Fédération a lancé l’idée des Activités de mentorat, dont on fait brièvement état dans ce numéro et encore davantage dans les numéros suivants. Plusieurs des propositions, activités et plans d’action proposés par la Fédération nécessiteront l’ajout de fonds nouveaux dans la gestion de la ressource saumon. Pas facile de faire accepter nos idées si on n’a pas les moyens de les financer, surtout en cette période où les fonds publics vont prioritairement aux services de santé, d’éducation et de soutien social aux plus nécessiteux de notre société. La Fédération a déjà soumis au gouvernement une proposition d’ajustement et d’indexation des coûts des permis de pêche au saumon afin de financer les initiatives qu’elles proposent. Je sollicite donc l’appui de toute la communauté des pêcheurs de saumons à cette requête faite au gouvernement du Québec, à la condition expresse que l’augmentation des coûts soit consacrée, pour l’essentiel, à la création d’activités nouvelles pour l’amélioration de la gestion de la ressource saumon.

Yvon Côté, président

Photo : Guy Tremblay

Mot du président


From the president It’s Back to Work Again

A

t the time that I am writing these words, the salmon fishing season is practically all but over. Without getting into an extensive description, since the official yearly report is not yet available, let’s just say for now that it has been a very curious season. Large salmon that usually arrive by the end of Spring-early summer were late in entering the rivers, which had a negative impact on fishing results. Then in July, frequent torrential rains further disrupted fishing activity. But then again, the heavy rains were in turn followed by relatively abundant runs of salmon and subsequently great fishing opportunities for the lucky ones whose fishing excursions were booked in this later period. Surprisingly and rather unexpected, the «grilse» component of this years cohort seems to have been largely under represented. In spite of all, some rivers nevertheless fared fairly well overall, and I’m thinking especially of the Rimouski and the Pabos rivers. In short, the salmon and Mother Nature surprised us once again. However let’s wait to see the official results on fishing statistics, as well as the end-of-season spawner counts before making any final diagnosis. This having been said, life goes on and work has once again started within the different volunteer groups of the Federation, as well as with its permanent staff. Joint meetings with the different governmental and non-governmental organisations involved with the salmon resource, notably with the Salmon Table, have already begun. We’re also actively preparing the arrangements for our annual benefit supper, the autumn edition of «Saumons illimités», the autumn meeting of the Board of Directors, etc. So what are our overall concerns this year? First of all in regards to conservation, in general it is obviously not yet a period of abundance and it is time that anglers ardently demand that the government reduce the annual quota of large salmon. The Federation has already made a proposal to reduce the maximum number of large salmon retained to four, within a global quota of seven salmon per license. Personally, I wonder if we shouldn’t now reduce the number of large salmon retained to three, or even to two, without changing the overall season quota of seven salmon. The Federation will also continue to insist to those in government to fully maintain the Protection Fund for those associations that are in financially precarious situations. Protecting the resource present in rivers is, without a doubt, one of the most profitable investments that we can make in regards to conservation.

In regards to resource management, it has become rather evident of late that the legal framework pertaining to the delegation of river management to local association partners must be revised and updated. Simplifying, and rationalising the regulatory and normative management procedures in order to stimulate innovation and new initiatives by managers in this difficult period won’t cost that much, but would definitely result in more efficient management. In regards to access to public rivers, the direction heading should remain as is, that is giving priority access to resident anglers while still maintaining a welcoming attitude and policy towards those non-resident anglers who are attracted to and appreciate Québec rivers so much. Working to conciliate these two objectives is one of the most interesting challenges facing the Federation today. Of course, this must be done in parallel with the revision of the legal framework on salmon river management delegation as I mentioned before. We must also work towards preparing for the formation of the next generation to take over and for continually recruiting new members to this community of salmon anglers. In this regards the Federation has launched the idea of creating a Mentor Activity program which is described briefly in this edition, and will continue to be discussed in subsequent issues. Many of the propositions, activities and action plans proposed by the Federation necessitate the infusion of new funds towards the management of the salmon resource. It is not easy to convince anyone to accept our ideas if we don’t acquire the financial means to support them, especially in this period where priority for the limited public funds available is directed towards health, education and social services for the more needy in our society. The Federation has already submitted to the government an adjustment and indexation proposition for the cost of salmon fishing licenses, in order to finance some of the initiatives it has proposed. I hereby solicit the active support of the entire salmon angler community for this request made to the Quebec Government, on the explicit condition that any increase in license cost should be earmarked exclusively for the creation of new activities for improving the management of the salmon resource.

Yvon Côté, President Saumons illimités Automne 2007 5


3 300 arbres sur la Matapédia Par Marc-Antoine Jean

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e samedi 28 juillet dernier paraissait un article dans le quotidien Le Soleil ayant pour titre Rivière Matapédia : planter 3300 arbres pour protéger le saumon. On peut lire dans cet article que le Conseil du bassin versant de la Matapédia a entrepris des mesures pour protéger les eaux des cyanobactéries (algues bleues), notamment en plantant 3300 arbres. Bien que très pertinent, l’article replace davantage ces actions sur la Matapédia dans un contexte plus large de mesures prises à travers le Québec, mettant un peu de côté LA chose nous permettant d’imprimer ces pages, le saumon de l’Atlantique (quoique la photographie de l’article soit superbe). Alors, qu’en est-il réellement de ces mesures ? Qu’a-t-on fait de tous ces arbres ? À la FQSA nous avons contacté madame Mireille Chalifour, coordonnatrice du Conseil du bassin versant de la Matapédia, pour avoir quelques éclaircissements. Voici ce qu’il en est. 3300 arbres ont bel et bien été plantés autour, entre autres, des lacs Portage, Matapédia, et Humqui, et bien entendu sur les rives en amont de la rivière Matapédia. Cette mesure s’inscrit dans une série de projets visant à caractériser les lacs montrant des signes de vieillissement prématuré et qui ont presque atteint un taux de saturation en phosphore. Selon les tests effectués, le lac Matapédia en serait à 93 % de sa capacité en phosphore alors que le lac Portage l’aurait largement dépassé, ayant perdu toutes ses qualités de tampon et laissant filer les surplus directement vers la rivière. Les projets visent également à cibler des zones importantes comme les habitats du saumon (fosses, secteurs de fraie) et chercher à les redévelopper et les maximiser. La nécessité d’agir est en partie due au lourd héritage des lacs, les scieries qui s’y trouvaient ayant eu comme principale conséquence le dépassement de la capacité de rétention du phosphore. C’est le cas entre autres du lac Portage. De plus, le secteur en amont de la rivière a un vaste impact sur l’ensemble du bassin versant en raison de la densité de la population qu’on y trouve, alors que dans la plupart des cas au Québec, les populations se trouvent davantage en secteur aval. Cette situation est donc préoccupante pour l’ensemble de la rivière et des populations de saumon s’y trouvant.

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Cette série de projets a été lancée en 2006, suite à une rencontre entre les responsables des domaines agricole et salmonicole de la région, et organisée par le Conseil du bassin versant de la Matapédia. La première réunion eut lieu le 14 mars 2006 à Amqui, avec le colloque Terre et rivière durables. Donc, après un long mutisme de la part des deux parties, il y eut enfin un dialogue. Dans un communiqué de presse du 1er mars 2006, on pouvait lire : « Visons pour des Terres et des Rivières Durables », c’est l’orientation que les dirigeants des secteurs agricole et salmonicole ont décidé de prendre suite à quelques réunions entre eux. Ils ont constaté qu’il y avait un manque d’information, un besoin de mieux comprendre les outils de gestion agricole, ainsi que la réalité du saumon de l’Atlantique et un besoin de mettre en valeur les mesures environnementales prises par le milieu. De plus, ils ont réalisé qu’il y avait un manque réel et mutuel de connaissance venant de chaque secteur d’activité. La réaction fut de créer un événement qui rétablira une meilleure communication et connaissance entre ces deux richesses de la vallée de la Matapédia et de plus, deux secteurs vivant avec la nature. » Nous sommes alors bien loin de nos algues bleues. « Jusqu’à maintenant, aucune trace de cyanobactéries n’a été confirmée dans les lacs du bassin versant de la Matapédia ». Il s’agit là d’une préoccupation citadine qui a, néanmoins, donné une belle visibilité à une problématique qui touche la Fédération. Sources : Le Soleil, samedi 28 juillet 2007. Mireille Chalifour, coordonnatrice pour le Conseil du bassin versant de la Matapédia.


Dossiers de l’heure

La FQSA participe au Fonds d’aide à la protection des rivières à saumon Par Michel Jean, directeur général de la FQSA

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e nouveau cette année, la Fédération québécoise pour le saumon atlantique maintient son engagement au Fonds d’aide à la protection des rivières à saumon. La FQSA entend ainsi appuyer les gestionnaires de rivières à saumon, éprouvés par une situation financière critique et confrontés à une charge importante au niveau des coûts de la protection de la ressource saumon. Pour la saison 2007, le Fond d’aide bénéficiait d’une somme de 79 434 $. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, et la FQSA ont contribué chacun respectivement pour 50 000 $ et 25 000 $, les 4 434 $ restants représentent l’argent du Fond d’aide non dépensé pendant la saison 2006. À ces montants viendra s’ajouter un montant supplémentaire de 21 000 $ que la FQSA a obtenu après avoir fait des représentations auprès de la Ministre des Affaires municipales et des Régions, madame Nathalie Normandeau. Le montant total du Fonds d’aide pour l’année 2007 s’élèvera donc à 104 434 $. Quant à la participation financière de 25 000 $ de la FQSA, elle provient de ses activités de financement auxquelles contribuent ses membres pêcheurs ou gestionnaires de rivières, les membres du Conseil des Gouverneurs ainsi que les supporteurs de la Fédération. Elle est aussi rendue possible grâce au maintien de sévères restrictions budgétaires que s’impose la FQSA afin de diriger un maximum de ses fonds et de ses énergies vers des activités liées à la sauvegarde du saumon, à la promotion de la pêche sportive et au soutien aux gestionnaires de rivières.

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DRÔLE DE SAISON!

Photo : Claude Hamel

L’auteur tentant de ramener sa prise par une magnifique journée de pêche. Par Pierre Manseau

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n raison d’une excellente année de montaison de madeleineaux sur plusieurs rivières en 2006, tous s’attendaient à une forte montaison de dibermarins en 2007. Par contre, la montaison de cette classe de saumons ayant été plutôt modeste en 2006, on ne prévoyait pas de grands retours de saumons de trois ans de mer cette année. Dans le contexte où ces très grands saumons sont habituellement les premiers à faire leur apparition, et en considérant un cycle lunaire retardé de deux semaines par rapport à 2006, peu de gens s’attendaient à des montaisons hâtives importantes en début de saison,

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mais la plupart entrevoyaient un redressement des choses avec l’arrivée des dibermarins, fin juin – début juillet. Au chapitre de la météo, Environnement Canada nous prévenait en avril dernier que nous aurions un été chaud et sec (...)

Quelle a été la situation? Le printemps a été plus froid que ceux connus au cours des dernières années, de sorte que les rivières sont demeurées relativement hautes et froides en début juin. Les montaisons du printemps ont été, tel que prévu, fort modeste presque partout. En fait, seules les rivières de

Gaspé ont connu un certain succès en début juin, des rivières telles que la Cascapédia et celles du bassin Restigouche démontrant quant à elles un retard appréciable. En fait, ce n’est pas avant la mi-juillet que des signes plus encourageants ont commencé à se manifester. Ainsi, si le mois de juin et le début de juillet ont été source d’inquiétudes sur la plupart des rivières, les décomptes effectués en fin juillet (là où cela a été possible) ont dissipé cellesci presque partout, sauf sur quelques rivières de la Baie des Chaleurs, du moins en ce qui concerne les grands saumons.


Au Saguenay et sur la Côte-Nord, les montaisons ont aussi affichées un décalage dans le temps, mais la quantité de saumons a été comparable à celles des dernières années, poursuivant le redressement observée depuis au moins trois ans. Le succès de pêche a été proportionnel au retard observé des montaisons, c’est à dire qu’en juin les résultats ont été plutôt modestes et décevants presque partout (sauf peut-être à Gaspé), mais se sont redressés au fur et à mesure que le mois de juillet avançait. Un autre élément a aussi favorisé le succès de pêche presque partout, la température particulièrement clémente pour la pratique de cette activité (au grand dam des touristes non-pêcheurs). On a eu une température fraîche presque tout l’été avec peu de journées de grande chaleur, et des précipitations fréquentes et abondantes – à l’inverse des prévisions d’Environnement Canada-, ayant permis au débit des rivières de demeurer excellent presque tout l’été. En fait, cette abondance de précipitations a été telle que dans la Baie des Chaleurs, quelques rivières ont vu leur accès compliqué en raison des très forts débits et du haut niveau des rivières, ce qui s‘est traduit par le déplacement de saumoniers sur d’autres cours d’eau

plus facilement pêchables. Ce fut entre autres le cas sur la Bonaventure, où les fosses praticables à gué étaient quasi inexistantes sur plusieurs secteurs, contingentés ou pas, et ce pour une longue période de temps. Ce fut un des éléments occasionnant une diminution importante des jours/pêche pratiqués. Aussi, une importante perturbation atmosphérique a occasionné, le 9 août dernier, des précipitations avoisinant les 100 mm dans certains secteurs de la Gaspésie. Ces précipitations ont occasionné une crue record sur plusieurs rivières, entre autres sur la Dartmouth qui a vu son débit passer de moins de 10 m2/seconde à plus de 500 m2 /seconde en moins de douze heures. Cet événement n’est d’ailleurs pas sans causer des inquiétudes quant à la survie des juvéniles en rivières. Au 31 août, on pouvait affirmer que la saison 2007 aura été somme toute plutôt bonne presque partout en ce qui concerne les montaisons et les captures de grands saumons, surtout pour ceux ayant pu effectuer leur périple après la mi-juillet et en août. Les montaisons de madeleineaux ont, quant à elles, été inférieures à la normale presque partout. Cependant, au moment d’écrire ces lignes, la Matane faisait l’objet de montaisons de madeleineaux très

intéressantes, permettant d’espérer un certain rétablissement de la situation, rétablissement qui, espérons-le, se produira aussi sur les autres rivières. Les décomptes automnaux devraient nous en dire plus. Le niveau d’abondance de madeleineaux permettra d’anticiper en partie les montaisons de 2008. On peut donc considérer que la saison 2007, bien que peu orthodoxe, s’est tout de même avérée très intéressante sur la plupart des rivières du Québec. L’auteur peut être contacté sur le Forum « Le Coin des Saumoniers » du webzine Quebec Pêche.com à l’adresse www.quebecpeche.com. Il intervient sous le pseudonyme Salar36. Saumons illimités Automne 2007 9


Échos des régions

PÈLERINAGE ANNUEL SUR LA

MUSQUANOUSSE Par Richard Sirois, Québec

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omme un pèlerin fidèle, j’entame avec fébrilité les premières portions de route qui me mèneront à plus de mille kilomètres de mon domicile. Cap à l’Est! Plus d’une douzaine d’heures me séparent de mon oasis. C’est beaucoup de distance et de temps direzvous? Toutefois, c’est bien peu comparé à l’anxiété qui me chaloupe à l’idée de serrer enfin la pince de monsieur Richmond Bobbitt, propriétaire de la pourvoirie Musquanousse. Ce magnifique territoire à droits exclusifs est établi sur la Basse-Côte-Nord un peu à l’ouest de La Romaine. Un appareil de type Beaver ou Otter assure la liaison de la fin de la route 138 jusqu’à la pourvoirie (cet eldorado 10

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se situe à environ 55 kilomètres de Natashquan). Après une vingtaine de minutes de vol, on aperçoit des panoramas aussi grandioses qu’étranges. Une végétation constituée principalement de lichen et ponctuée d’arbres épars et chétifs révèle l’unicité de l’endroit. Entre les nombreuses rivières remplies et bordées de vie qui se faufilent jusqu’à la mer, des plaines gorgées d’eau occupent le reste de l’étendue de pays. Une particularité caractérise les rivières de la Basse-Côte-Nord : à quelques kilomètres de leur embouchure, elles comptent toutes une ou plusieurs chutes impressionnantes. Probablement que la vivacité des poissons qui y foisonnent témoigne de la turbulence des eaux. D’innombrables paysages époustouflants me rappellent comment idyllique peut se

dévoiler la nature. Les berges, les plans d’eau, les montagnes, la faune, bref tout ce que j’observe et enregistre au fil des ans demeure très sauvage. L’endroit est à faire rêver.

À la Musquanousse, c’est pas « au boute du monde, c’est du monde au boute »! Puisque je fréquente assidûment ce coin de paradis depuis quelques années, des liens indéniables d’amitié et de camaraderie se sont tissés avec les gens en place. Je sais pourtant très bien que les gens de la Musquanousse sont humbles face à ce que des citadins comme moi s’y voient offrir. Ni plus ni moins, le visiteur sent un tapis rouge se dérouler sous ses pieds dès son arrivée. Chez eux, je me


Il n’aura fallu que quelques lancers pour tenter ce grilse combatif. Ce saumon frais sera gardé en souvenir bien sûr, mais aussi en vue de partager sa chair exquise avec la famille. sens comme chez moi. Ces gens-là savent très bien recevoir, sont attentionnés et passionnés.

La première fois J’ai attaché un bomber orange et dès les premiers lancers, j’ai ferré un grilse frais et très combatif. Voilà comment s’est déroulée la première heure après mon arrivée lorsque j’ai foulé les alentours de la Musquanousse voilà déjà six ans. J’ai seulement eu le temps de ranger mes effets personnels dans ma chambre et de saluer mes hôtes. Madame Bobbitt, cuisinière hors pair, nous avait mentionné que le dîner allait être servi vers 13 h 30. À peine avionsnous réalisé dans quel joyau nous avions atterri, que nous nous sommes présentés au rendez-vous avec déjà quelques prises et des histoires toutes savoureuses à partager. L’avidité qu’ont éveillée en moi toutes les actions de la première heure m’envahit à chaque fois que j’ai l’occasion de profiter à la Musquanousse.

Lors de ma première expérience à la pourvoirie, je comptais sur mes compères moins corpulents afin d’apporter avec moi tout ce que je croyais indispensable pour le séjour sans dépasser la limite de poids autorisée. Maintenant, je voyage léger : quelques cuillères, des « rapalas » et une vingtaine de mouches judicieusement triées sur le volet m’assurent de disposer des munitions requises pour me mesurer à la mouchetée, la truite de mer, la ouananiche, l’omble chevalier (ou l’omble de l’Arctique) et le saumon atlantique. Oui. Vous avez bien lu. Sur cette rivière, il est possible de livrer des combats à tous ces fougueux salmonidés. Puristes, vous pourriez vous servir uniquement d’une canne à moucher tout au long de votre visite, comme certains le font déjà. Il est toutefois important de préciser que l’omble de fontaine représente en bonne partie les captures que vous réaliserez. Fougueuse et affamée, la mouchetée est présente partout. Pour sa part, l’omble chevalier se manifeste régulièrement près de la surface de l’eau. Cependant, les costauds

vont habituellement pérégriner dans des eaux d’une certaine profondeur. Alors, je suis certain qu’un streamer de bonne taille monté sur une soie avec un bout calant ferait des ravages en période opportune.

Une pêche de qualité Lors de mes six visites à la pourvoirie, j’ai réussi à trois reprises à leurrer toute la panoplie disponible. Plusieurs de mes compagnons en ont fait autant au fil des ans. Il y a même Yvan qui avait décidé d’arrêter de pêcher pour contempler le paysage et ses camarades en train de pêcher à la mouche. Il faut cependant spécifier que notre homme était repu. Alors qu’il lui restait presque deux journées entières de pêche, Yvan avait atteint ses limites en truites mouchetées (l’omble de l’arctique entre dans cette catégorie pour la limite de prises) et en ouananiches. Cette même journée, il a entre autres attrapé deux superbes ombles de l’arctique d’environ cinq livres au grand Lac Saumons illimités Automne 2007 11


Le camp principal de la pourvoirie à la tombée du jour.

On prend toujours le temps de se préparer un repas sur la grève.

Musquanousse. Il a terminé sa journée de pêche (vers 15 h) en capturant une truite de mer de trois livres et demie avec un wooley bugger qui n’a pas eu le temps de se faire décoiffer au pied de la chute près du camp principal. Cette journée, nous sentions une attaque à chaque lancer. Par surcroît, Yvan avait réussi à berner un saumon vif argent dès son arrivée à la pourvoirie. Cela sans compter ceux qui avaient devancé ses réflexes et reprises, leur position dans la rivière. À plusieurs reprises, j’ai été témoin de bagarres entre plusieurs ouananiches et mouchetées qui voulaient se taper ma « souris », une mouche très productive à la Musquanousse. Si vous n’avez jamais vu une souris voler littéralement, c’est l’endroit indiqué pour ressentir combien enivrants sont les jeux extrêmes d’été pour les rongeurs! Sans vraiment m’en douter ni maintenant m’en enorgueillir, les responsables de la pourvoirie m’ont révélé que je détiens le record du plus gros omble chevalier capturé. Comme si c’était hier, je me souviens d’avoir utilisé toute la politesse requise pendant près d’une heure pour capturer la bête avec du fil

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de six livres de résistance. À cause de sa corpulence, elle n’entrait pas dans la puise, pas plus que dans la glacière. Nous avons dû arrêter momentanément notre pêche pour mettre au frais le colossal prédateur. Il avait ingurgité une dizaine de petits poissons avant de déguerpir avec mon offrande.

Il doit bien y avoir des embûches À part la brume qui restreint parfois les vols d’hydravion, j’ai été témoin d’une seule anicroche à la pourvoirie. Gaétan, un pince-sans-rire notoire, a demandé avec tout le sérieux qui le caractérise où était le bureau des plaintes. Inquiète, ou plutôt méfiante, Ella (la belle-fille de monsieur Bobbitt), tenait à cerner le problème au plus vite. Une enquête vite achevée a révélé qu’un maringouin solitaire était venu troubler monsieur Gaétan alors qu’il se rasait la barbe. Nous avons encore une fois pouffé de rire! Ce n’est pas qu’un endroit où nous mangeons très bien, où nous découvrons des paysages magnifiques et où nous ferrons des poissons combatifs et variés. C’est un lieu propice à la relaxation, au retour sur soi et tout indiqué pour se marrer comme des cons.

Pour notre part, la thérapie par le rire est toujours incluse dans le forfait.

Un séjour réglé au quart de tour La pourvoirie Musquanousse, c’est une machine bien huilée. L’entreprise familiale qui gère les opérations est particulièrement géniale. Rien n’est laissé au hasard. Tout est fonctionnel, propre et sécuritaire. En plus d’un fumoir et de glacières naturelles, les clients ont à leur disposition des chambres à coucher confortables, des douches impeccables, des quais bien aménagés, des chemins et des portages bien entretenus ainsi que des embarcations et des moteurs plus qu’adéquats pour les différents plans d’eau. Le réseau hydrographique de la rivière compte cinq lacs principaux et une quinzaine de fosses. Dans celles-ci, on y retrouve la truite de mer, la truite mouchetée, la ouananiche et, bien sûr, le saumon atlantique. L’omble chevalier quant à lui patrouille plutôt les lacs. Du camp de base qui est situé à environ huit kilomètres de la mer, il faut compter tout au plus deux heures en traversant deux lacs et deux portages pour atteindre le grand Lac Musquanousse, un vaste plan d’eau oxygéné, froid et très poissonneux.


Si vous désirez obtenir des trucs pour pratiquer la pêche à la mouche, demandez entre autres à Glenn Bobbitt, guide chevronné, de vous en montrer les rudiments. Si vous désirez plutôt parfaire votre technique, il saura vous conseiller pour vous améliorer rapidement. Il est patient, technicien et fin observateur. Depuis une trentaine d’années, je pêche à la mouche et, ma foi, je considère être en mesure d’affronter à peu près toutes les conditions de pêche. Là-bas, je le fais exprès. Je lui tends ma fidèle Sage 3+ en deux bouts de neuf pieds et demi montée pour la course. Tout un spectacle! Ce gars-là est né avec une soie dans les mains. Mes trois décennies d’expérience à la pêche à la mouche me font soudainement réaliser qu’il y a toujours quelque chose à apprendre. Cet été, Glenn a accompagné Éric pour pêcher à la mouche

dans les fosses. Une complicité prompte et tordante de rire s’est développée entre les deux. Glenn a conclu, et Éric a finalement réalisé, que rarement les équipements performants sont en cause quand on pêche les roches ou les épinettes!

Mouches recommandées Truite de mer, omble de fontaine et ouananiche : bombers clairs, souris, wooley buggers de toutes les couleurs, streamers variés et nymphes. Vous pouvez aussi certainement utiliser votre intuition. Saumon atlantique : Dans des grosseurs #6, #8 et # 10, Black Bear Green Butt, Godbout de Cristal, Cosseboom Special, Green Highlander, Black Dose, Blue Charm, Rusty Rat, Silver Rat, Silver Doctor, Orange Blossom, Muddler Minnow, Green Stonefly

Dans des grosseurs variées, White Bomber, Brown Bomber, Black Bomber, Orange Bomber, White Wulff et Royal Wulff. Pour le saumon, vous pouvez encore utiliser votre intuition ou votre imagination. Je vous invite à contacter monsieur Richmond Bobbitt, le propriétaire, pour discuter des arrangements possibles et des effets personnels que vous devez apporter au numéro de téléphone suivant : 418 229-2971. Comme les quatorze autres pêcheurs unanimes qui m’ont accompagné au fil des ans, je crois rêver quand je vis au rythme de la Musquanousse. Et comme un pèlerin fidèle, j’y retournerai l’an prochain, toujours assoiffé de me retrouver candidement dans cette oasis qu’est la Musquanousse.

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Gros plan de la Restigouche au confluent avec la Matapédia (on la distingue au milieu à gauche)

UN SECTEUR MÉCONNU DE LA

MATAPÉDIA

Par Gérard Bilodeau

J

ai pêché la Matapédia presque à chaque saison depuis la fin des années soixante-dix. Durant les premières années, j’ai concentré mes efforts dans les fosses les plus populaires du secteur amont de la rivière aux environs de Causapscal, SainteFlorence et Routhierville. Par la suite, écoutant ma curiosité et un goût pour l’exploration, afin de découvrir de nouveaux « spots », j’ai pêché des fosses moins populaires, voire même quelquesunes pas du tout identifiées, où j’ai connu des expériences inoubliables. Il faut dire que la rivière Matapédia ne se laisse pas découvrir facilement : la grande dimension de ses fosses, son débit imposant et ses eaux foncées rendent plus difficile la localisation des tenues de saumons. Rien à voir, par exemple, avec les eaux cristallines de la Petite-Cascapédia ou de la Grande-Rivière. C’est ainsi que j’ai occupé quelques fins de semaine par saison pendant plusieurs années. Puis, vers le milieu des années quatre-vingt- dix, voulant fuir la « foule » de pêcheurs qui de plus en plus fréquentaient le secteur amont de cette magnifique rivière, j’ai décidé de 14

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descendre plus bas sur la rivière en direction du village de Matapédia. J’avais déjà pêché la fosse Habersham en juin 1980, mais en poussant plus loin mes investigations, j’y ai découvert là de belles fosses et un environnement tout à fait différent de ce que à quoi j’avais été habitué dans le haut de la rivière. Si le cœur vous en dit, je vais vous faire visiter brièvement un secteur moins connu de la Matapédia.

Un autre monde La partie en aval de la Matapédia comprend dix fosses incluses dans le secteur 1. La carte de la rivière indique clairement où elles sont situées. Toutefois, si vous tentez de les localiser à partir de la route qui longe la rivière sur presque tout son parcours, c’est une autre histoire. Car voyez-vous, tout le tronçon aval de la Matapédia est encore plus imposant que le secteur amont, ce qui n’est pas peu dire. Ainsi, l’accès à la pêche à pied est beaucoup plus difficile, voire très limité, à moins que le niveau de l’eau soit assez bas. C’est donc le royaume des grands canots; la plupart des pêcheurs en font usage ou encore engagent un guide qui en possède un. Dans mon esprit, c’est sans aucun doute le moyen le plus


efficace d’explorer et de pêcher le saumon dans les eaux de ce secteur durant presque tout l’été. Les dix fosses font évidemment partie du secteur public de la Matapédia, signifiant ainsi qu’elles sont accessibles à tous. J’apporte cette précision car des clubs privés de pêche au saumon opèrent encore dans le secteur aval de la Matapédia (Tobique, Cold Spring et Ristigouche Salmon Club).Évidemment la pêche dans les fosses de ces clubs est interdite à moins d’ententes particulières; je reviendrai sur ce point plus loin. Je vous rappelle que la rivière Matapédia est une réserve faunique et que la pêche du saumon sur tout son parcours accessible au public est gérée par la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia (CGRMP). Les fosses publiques du secteur 1 sont non contingentées sauf la fosse Haley (Haley’s pool) qui est accessible trois jours par semaine (dimanche, lundi et jeudi) par tirage au sort 48 heures à l’avance. Les autres journées sont pêchées par les membres du prestigieux Ristigouche Salmon Club (RSC). Mes recherches pour la réalisation de cet article m’ont révélé que l’accessibilité à sept fosses sur dix est possible grâce à des ententes avec les clubs privés dont je vous parlais plus haut. Il s’agit des fosses Lower Lawlor’s, Delaney, Duncan, Habersham, McKiel’s , Clark’s Brook et Haley. En passant, cette dernière fosse, située à environ un kilomètre en amont du pont de Matapédia, est une des meilleures de la rivière.

Résultats de pêche Parmi les types de fosses publiques retrouvées dans le secteur aval il y a principalement des fosses en coulée (runs) et quelques fosses de rétention. Pour vous donner une idée de la période à privilégier, j’ai obtenu de la CGRMP les statistiques de prises (captures et graciations) pour le secteur 1 seulement. Les captures sont compilées pour chaque semaine de pêche du début de juin à la fin de septembre. L’analyse de ces données révèle des informations intéressantes. Je précise toutefois que ces données ne permettent pas de mesurer l’effort de pêche et d’établir un

Le guide Ron Irving (à droite) discute du choix de la mouche avec Gilles Aubert

taux de succès car les pêcheurs fréquentant ce secteur utilisent le même droit d’accès que pour pêcher les fosses en amont. Ainsi, pour chaque saison, de 2001 à 2006, la dernière semaine de juin et les quatre semaines de juillet comptent un nombre de captures dont l’importance relative se situe entre 54 % et 84 % du grand total de la saison pour le secteur 1, la moyenne pour ces six années étant de 67 %. Voilà une information intéressante pour le saumonier pressé dont le temps est limité. Autre fait à noter : en 2006, la dernière semaine d’août et tout le mois de septembre ont connu des quantités de captures dépassant largement celles de juin. En proportion, les captures de cette période (fin août et tout le mois de septembre) représentent 26 % du total des captures déclarées pour le secteur 1 en 2006. Enfin, à chacune des années de 2001 à 2006, la dernière semaine de juin connaît une augmentation significative des captures par rapport aux semaines précédentes. Voilà des informations précieuses pour le saumonier qui planifie soigneusement ses excursions. Je n’ai malheureusement aucune information sur la taille des saumons capturés ou graciés. Personnellement, mes captures ainsi que celles de mes compagnons ont varié entre cinq et quinze livres. À chaque année, des saumons de plus de vingt livres sont capturés. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la Matapédia qui a l’habitude d’accueillir à chaque été, faut-il le rappeler, des saumons de trente et quarante livres.

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Scène de pêche sur la fosse McCallum sur la Restigouche

Le guide Ron Irving examine attentivement une Blue Charm

Parler de la pêche sur la Matapédia sans mentionner le nouveau visiteur serait un oubli impardonnable : je pense bien sûr à l’algue didymo. Au cours d’un séjour en fin juin, j’ai pu observer et photographier à loisir un « bloom » de didymo sur la Matapédia et en quantité encore plus grande sur la Ristigouche. C’est déplorable, parfois franchement agaçant, surtout quand des morceaux de cette algue maudite s’accrochent aux nœuds de l’avançon à chaque lancer. Mais il faut en même temps composer avec. Maintenant que ce phénomène est connu et que nous savons un peu mieux comment y faire face, les saumoniers ont la responsabilité de prendre les mesures pour limiter les dégâts ailleurs sur d’autres rivières en appliquant les mesures que nous avons déjà publiées dans des numéros antérieurs.

Un bonus : la Ristigouche

Algue didymo qui s’est accrochée à une mouche en pêchant la Matapédia...une situation que bien des pêcheurs ont connu l’été dernier. 16

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Vous avez sûrement entendu parler de cette fabuleuse rivière. Plusieurs parmi vous y avez peut-être pêché le saumon noir en avril ou en mai. Richard Firth, directeur général de la CGRMP, m’apprenait que le droit d’accès pour la pêche quotidienne du saumon sur la Matapédia autorisait aussi son détenteur à pêcher la fosse McCallum sur la Ristigouche. Elle est située juste en bas du pont interprovincial reliant le Québec et le Nouveau-Brunswick à quelques kilomètres en aval du village de Matapédia. Bonne nouvelle, Richard m’apprenait que des pourparlers en cours permettront d’ajouter d’autres fosses de la Ristigouche situées plus en aval de la fosse McCallum, probablement


pour l’été 2007. Si déjà vous vous voyez en train de combattre un des saumons géants de cette rivière, sachez que vous devrez absolument disposer d’un grand canot car il s’agit littéralement d’un fleuve dont les fosses sont immenses. De plus, c’est la réglementation du NouveauBrunswick qui s’applique des deux côtés de la rivière ce qui implique que les grands saumons doivent être absolument graciés et que la capture des madeleineaux (grilses) est limité à deux par jour.

Guides Si vous en êtes à vos premières armes à la pêche du saumon ou si vous n’avez pas accès à un grand canot, je vous conseille fortement d’utiliser les services d’un guide. La CGRMP publie une liste des guides autorisés à offrir leurs services dans la réserve faunique des rivières Matapédia et Patapédia. Ils détiennent une autorisation de commerce et sont conformes aux exigences de la Société de la Faune et des Parcs du Québec (FAPAQ). La liste de ces guides est disponible aux bureaux de la CGRMP à Causapscal ou à Matapédia. Ils ont tous une excellente réputation. Depuis quelques années, je pêche avec Ron Irving qui habite Matapédia. Il m’avait été recommandé par Michel Pelletier de Sainte-Florence. Ron dispose d’une solide expérience à la pêche du saumon. Il a été guide pendant quinze ans pour le RSC et maintenant il opère son entreprise de guidage et d’hôtellerie. J’aime bien l’entendre parler de cette époque où il a accompagné des pêcheurs tels que Georges Bush, Fred Turner et Joe Cullman pour n’en nommer que quelques-uns. Mais surtout, il me fait rêver quand il me décrit la pêche dans les merveilleuses fosses de la Ristigouche que j’ai vu à quelques occasions sans bien sûr pouvoir y pêcher.

Ron connaît très bien chaque fosse publique du secteur 1. En juin et au début de juillet, il préfère concentrer ses efforts dans les fosses près de Matapédia, non loin de son confluent avec la Ristigouche. Plus tard en saison, il pêche dans les fosses en aval et en amont du pont de Saint-Alexis ou encore sur la fosse McCallum sur la Ristigouche dans laquelle les saumons retardataires ont tendance à s’accumuler en septembre. Ron ne lésinera pas sur les efforts à investir pour vous faire prendre un saumon. Il n’hésitera pas à vous suggérer de commencer tôt le matin, période idéale pour pêcher des saumons nouvellement arrivés dans la fosse durant la nuit. Voilà, je vous ai brossé un bref portrait de cette partie un peu méconnue de la Matapédia. J’espère vous avoir donné le goût d’y aller. Chose certaine je suis convaincu que vous y passerez du bon temps. Si en plus vous capturez le saumon de vos rêves, cette destination fera sûrement partie de vos rendez-vous annuels.

La Matapédia, une MRC engagée dans le développement durable.

Votre forfait vers une aventure unique! Piscine et terrasse • Bar Salon • Salle à diner • Salle de conférence Cuisine renommée • Pêche au saumon • Chasse à l’ours Sentier international des Appalaches 5, rue des saumons, route 132, Matapédia (Québec) G0J 1V0

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UN HOMME ET LA

RIVIÈRE E

Par Gérard Bilodeau

n cherchant un titre pour cet article, il m’est venu à l’esprit le célèbre film A river runs through it, produit par Robert Redford dans lequel on y voit de superbes scènes de pêche à la mouche. Pour bien représenter le personnage lié à la rivière Matapédia que je veux vous présenter et que je connais depuis de nombreuses années, j’aurais pu écrire A river runs through him. Car ça fait plus de quarante ans que la vie de Richard Firth est intimement liée à la Matapédia; il en parle avec tellement de passion qu’on le croirait « habité » par cette rivière et par les saumons qui remontent chaque année son cours. Richard, bien connu dans le monde du saumon travaille comme directeur général à la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia (CGRMP). Richard Firth est natif de Matapédia. Il pêche le saumon depuis l’âge de onze ans. Son père guidait pour le Ristigouche Salmon Club et c’est avec lui sur cette rivière que Richard a fait ses premières armes à la pêche à la mouche. D’ailleurs, à une époque où il y avait deux guides pour chaque pêcheur, Richard a fait équipe avec son père dans le même canot. Cela a duré douze ans, lui donnant ainsi tout le temps nécessaire pour intégrer l’expérience colossale que son père avait accumulée pendant des dizaines d’années. Par la suite, Richard a guidé pendant deux ans les clients du réputé secteur Glen Emma, sur la Matapédia pour devenir ensuite chef-guide, poste occupé aujourd’hui par Mario Pineault. Depuis 1992, Richard est le directeur-général de la CGRMP. Parmi ses souvenirs comme guide, Richard se rappelle la grande différence qu’il y avait entre les membres du Ristigouche Salmon Club et ceux du Glen Emma. « Les membres du club étaient plus détendus », me confie-t-il. « Pour eux, la capture du

Photo : CGRMP

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saumon était vraiment secondaire, car ce qu’ils désiraient avant tout, c’était de passer de bons moments sur la rivière et aussi au camp. Les clients du Glen Emma, quant à eux, avaient des attentes nettement différentes; ils mettaient plus de pression pour capturer du saumon ». Par contre, Richard se rappelle aussi que les clients du Glen Emma entretenaient de meilleures relations avec leur guide que ceux du club; « Sur Glen Emma, on se sentait vraiment d’égal à égal avec les clients alors que la plupart des membres du club nous traitaient comme des subordonnés ». Pour Richard, le pire défaut rencontré chez un client c’est quand il veut prendre un saumon à tout prix. « Bien souvent, ce type d’individus fait aussi son Jos Connaissant, étant par le fait même totalement fermé aux avis et aux conseils que le guide pourrait donner. Malheureusement, ces gens se privent d’informations qui pourraient leur permettre de prendre un saumon ». Son père lui avait un jour raconté comment il avait réagi face à un client qui faisait étalage de son savoir. « Après avoir écouté patiemment son client, mon père lui répondit du tact au tact : oui ça fait trente ans que vous pêchez à raison d’une semaine par année alors que moi je pêche depuis 38 ans à raison de trois mois par été ». Évidemment, selon Richard, la plus belle qualité d’un client est quand il sait apprécier l’ensemble de son expérience, la capture d’un saumon étant la « cerise sur le sundae ».

L’évolution de la pêche Quand j’ai abordé ce sujet avec lui, il a eu une révélation étonnante; « Tu sais Gérard, on entend souvent dire que dans le temps il y avait des quantités de saumons incroyables dans les rivières. J’ai l’impression que nous avons une mémoire sélective et que l’on a donc tendance à ne se souvenir que des bons moments et que l’on évacue les périodes les plus difficiles. Ainsi, je me rappelle que durant une saison, dans les années soixante, la pêche était très difficile dans le réputé Million Dollar Pool dans la Ristigouche; on y voyait peu de saumons ». « Aujourd’hui, il y a bien sûr des variations dans les remontées de saumons, mais bon an, mal an, la quantité de saumons en rivière, je pense principalement à la Matapédia, se maintient quand même à un niveau très appréciable ». Làdessus, je suis d’accord avec Richard, les statistiques de prises des dernières années le prouvent bien. Au sujet des techniques de pêche, Richard a vu se développer l’usage de la mouche sèche dans la Ristigouche et la Matapédia. «La pêche à la sèche était pratiquement inconnue dans les années soixante même si Hewitt l’avait utilisée largement au début du siècle». Richard me mentionne que Barry Moores, célèbre guide de Matapédia dont le regretté Jean-Paul Dubé m’a souvent parlé, se faisait regarder de travers par les autres pêcheurs quand il utilisait une sèche. En passant, Moores a conçu la Norge, une grosse sèche dont l’allure fait penser à une Stonefly en vol.

Quand on parle d’évolution de la pêche, c’est difficile de passer à côté des progrès technologiques dont ont bénéficié les pièces d’équipement. Les cannes, les bas-de-ligne, les moulinets, ainsi que les matériaux pour la fabrication des mouches à saumons ont tous profité, chacun à leur manière, des avancées technologiques. De me préciser Richard; « C’est tellement agréable de pêcher avec une canne de graphite comparativement à une canne en fibres de verre comme on utilisait dans le temps. De plus, quand on a la chance de piquer un saumon, le feeling ressenti avec une canne de graphite n’a pas d’égal ». Pour terminer ce volet de l’évolution de la pêche, Richard ne manque pas de souligner la popularité croissante de la pêche au saumon noir le printemps dans la Matapédia et la Ristigouche qui se pratique en avril et en mai. « C’est une pêche qui peut être très excitante et qui contribue à l’économie de notre région ». Il y a aussi la pêche en septembre, qui se pratique depuis quelques années seulement. Elle comporte ses charmes puisque la pression de pêche a considérablement diminué par rapport à ce qu’elle était durant l’été. De plus, le saumon est généralement abondant dans les principales fosses de rétention, l’eau est fraîche et en prime les couleurs automnales rendent l’atmosphère féérique.

Le comportement du saumon Au sujet des conditions de pêche, notre ami affirme que le débit des rivières a bien changé. «Le débit de la Matapédia que l’on connaît aujourd’hui au début de juin est équivalent à celui qu’il y avait en début de juillet il y a 40 ans ». Le comportement du saumon a-t-il changé pour autant ? « Difficile de l’affirmer avec certitude », croit-il. « Tu sais, dans l’eau haute du mois de juin, on ne pouvait pas voir le saumon dans les fosses ». « Aujourd’hui, parce que le niveau de l’eau permet de voir le saumon, on croit qu’il monte plus vite, parce que d’une journée à l’autre on peut observer ses mouvements d’une fosse à l’autre, mais je ne suis pas sûr que dans le temps c’était si différent ». Richard me révèle que certaines croyances ont encore la vie dure auprès de certains pêcheurs. Ainsi, bon nombre d’entre eux croient que lorsque les madeleineaux font leur entrée en rivière, les gros saumons ont terminé leur montaison; or ce n’est évidemment pas le cas. « Ce que l’on constate depuis plusieurs années, c’est que la proportion de certaines cohortes de saumons dominent par rapport à la montaison totale. Ainsi, une saison verra les madeleineaux en grande quantité par rapport aux (saumons de) deux et trois ans de mer. L’année suivante, ce sont les deux ans de mer qui prendront le dessus et ainsi de suite. Toutefois, aux cinq à sept ans environ, j’ai observé que toutes les cohortes de saumons étaient représentées de façon significative durant une même saison. »

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Vue prise en aval sur la Matapédia.

À l’instar de bien des rivières, la Matapédia a connu des périodes d’étiage assez sévères ces dernières années. Richard m’a mentionné qu’en 2006, il n’avait jamais vu l’eau aussi basse en août sur la Matapédia en quarante ans. Évidemment, ces conditions extrêmes ont un impact significatif sur la pêche car les saumons vivent alors des périodes de stress intenses où leur survie prime sur tout.

Une anecdote digne de mention Compte tenu du nombre d’années qu’il a passé à travailler comme guide ou à côtoyer des clients, j’ai demandé à Richard de me relater l’anecdote la plus mémorable. Il n’a pas hésité longtemps. En voici le récit ; « En 1982, Jimmy Carter, qui avait été président des États-Unis de 1976 à 1980, est venu pêcher le saumon dans la Matapédia en compagnie de son épouse, de Curt Gowdy et de Art Lee. Ce dernier personnage est un auteur bien connu dans le monde anglophone de la pêche à la mouche, dont la spécialité est justement la pêche du saumon. J’ai eu le privilège de guider Mme Carter et Curt Gowdy. Il faut dire que Art Lee, fort de son expérience et de son statut avait, à plusieurs occasions, fait la leçon à Mme Carter sur les techniques à utiliser, la mouche à employer, tant et si bien qu’elle avait fini par sentir une certaine pression face à l’insistance de Lee à adopter tel ou tel comportement. Au terme du séjour, il avait été le seul à ne rien capturer. La néophyte Mme Carter avait capturé sept poissons. Elle a alors décidé de donner une leçon à Art Lee. Profitant du dernier souper du groupe, et de connivence avec moi, Mme Carter s’est assurée d’avoir l’attention de tout le monde et m’a demandé le plus

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simplement du monde s’il fallait être un expert pour prendre du saumon. Évidemment, ma réponse n’a pas plu à l’homme qui se voyait ainsi blessé dans son ego devant l’auditoire. Mme Carter venait ainsi d’obtenir une petite revanche face au comportement désagréable du réputé auteur ». « Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Plus tard, au cours de cette même soirée, Art Lee m’a demandé de le guider le lendemain, ce que j’ai accepté. Après quelques minutes de pêche, Art Lee pique un saumon de 25 livres environ. Après une bonne lutte, il perd le saumon. « C’est le seul saumon que je perdrai aujourd’hui Richard, me dit-il avec une certaine suffisance ». Je souriais intérieurement. Pour faire une histoire courte, au terme de cette journée de pêche, Art Lee avait perdu…sept saumons. Comme leçon d’humilité, difficile de trouver mieux! »

Mot de la fin Dans quelques années, Richard prendra une retraite bien méritée. Il me parle avec fierté de ses réalisations et prend la peine de souligner que tout cela ne s’est pas fait seul. « J’ai pu compter sur des collaborateurs extraordinaires tels que mon conseil d’administration, les fondateurs de la CGRMP, les intervenants faune, les gens du milieu, les clients, les membres de mon personnel et d’autres… » Selon Richard, le système de gestion de la pêche du saumon sur les rivières Matapédia, Patapédia et Causapscal est exemplaire. Il vaut la peine d’être maintenu car il concilie les attentes de la clientèle et les objectifs de conservation des populations de saumons.


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DANS L’ANTRE DU

GOUFFRE Texte et photos : Sébastien Turcotte

I

l est quinze heures. Un soleil radieux, presque trop chaud, plombe sur la campagne qui se défait tranquillement de l’été en ce milieu d’août. Comme bien des pêcheurs de saumon qui résident à Québec, mon frère Guillaume et moi avons planifié une soirée de pêche hors du commun dans la région de Charlevoix. Je dis « hors du commun », parce que chaque jour de pêche au saumon offre quelque chose d’innommable, une sorte de magie qui effleure les eaux de la rivière et qui ne se sent pas ailleurs lorsque l’on pêche d’autres espèces de poisson. Nous sommes à Saint-Urbain, là où la rivière du Gouffre serpente les terres pour aboutir dans la Baie Saint-Paul. Après avoir pris un droit de pêche journalier à l’accueil (Motels Chez Laurent) au coût de 35 $, car il n’y a pas encore de tarif pour les demi-journées, nous prenons la Route des montagnes.

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La fosse à Lionel permet au moucheur moyen de très bien pêcher en raison du de la force et de la régularité du courant à cet endroit.

Une dizaine de minutes plus tard, j’engage la voiture dans l’allée rocailleuse menant aux fosses à Lionel, des 6 arpents et à Lacue (ou D’Laccue). Après avoir parcouru les fosses du secteur très rapidement, dans le but avoué de trouver la meilleure fosse pour la fin du jour, nous rencontrons José Tremblay, un pêcheur de Québec qui prend son droit de pêche annuel depuis quelques années. Il n’est pas le seul ainsi, on rencontre beaucoup de pêcheurs qui, comme lui, se sauvent à la hâte de la Capitale pour venir passer quelques mouches dans les fosses de la Gouffre le soir venu. José fait le point sur la saison : jusqu’à maintenant, une cinquantaine de grilses ont été pris, tandis qu’il s’en prend environ 75, bon an mal an, sur cette rivière. La montaison est relativement régulière puisque près de 350 saumons ont franchi la barrière de comptage. La discussion est fort intéressante, les anecdotes surgissent de toute part mais, le soleil s’effaçant de plus en plus, elle prend fin au profit de la pêche. Je présente ici cinq fosses issues de deux secteurs de rivière très rapprochés l’un de l’autre. En véhicule, il faut effectivement moins de dix minutes pour couvrir les deux secteurs. Les informations fournies ici risquent d’accentuer votre efficacité à la pêche sur cette rivière. Il sera d’abord question de la fosse à Lionel, des 6 arpents et de la fosse à Lacue et la fosse à Marc.

La fosse à Lionel La fosse à Lionel est formée d’un long rapide qui s’étend sur environ 120 pieds. Pour rejoindre la rive opposée, des lancers d’une cinquantaine de pieds suffisent, si bien qu’il s’agit, comme la très grande majorité des fosses de la rivière, d’un endroit de pêche accessible à tous. L’an dernier, des travaux d’aménagement y ont eu cours et visaient à modifier l’enrochement de la fosse dans le but de la rendre encore plus attrayante pour le saumon. Apparemment, les résultats escomptés ont déçu les pêcheurs et les roches ont été déplacées cette année afin de redonner à la fosse sa configuration naturelle. Le saumon est revenu à ces anciens amours cette saison et plusieurs pêcheurs y ont pris leur saumon cette année. En raison de la force du courant, il s’agit d’une fosse relativement facile à pêcher. Le pêcheur moyennement aguerri arrivera à moucher sans s’accrocher dans la végétation qui borde la rive. La possibilité de faire des erreurs lors du combat y est mince aussi, car les obstacles naturels sont absents. Lorsqu’on pêche cette fosse, il faut bien faire attention de balayer l’ensemble de la fosse. Certains pêcheurs arrêtent leur « drop » avant l’allée qui donne accès à la rivière depuis le chemin d’accès (à la hauteur de la pancarte sur la photo). Assurez-vous que votre mouche couvre ce secteur. Saumons illimités Automne 2007 23


La fosse des 6 arpents contient presque toujours du saumon, mais il s’agit d’une fosse au courant irrégulier.

La fosse à Lacue: pour la mouche sèche, mieux vaut se mettre en aval ou en face du point chaud (trois petites roches près de l’arbre mort sur la rive).

Près de la rive opposée, quelques roches intéressantes abritent du saumon. C’est peut-être le meilleur endroit pour essayer une sèche, quoique le rapide le permette aussi.

saumons non plus. Certains pêcheurs passent une bonne partie de la journée dans cette fosse, trop souvent en vain. Vaut mieux parfois moucher sur des roches que sur du saumon « impêchable ».

La fosse des 6 arpents Située aux pieds d’un majestueux cap de sable, la fosse des 6 arpents contient presque toujours du saumon. Cette fosse est un leurre redoutable pour le pêcheur non expérimenté. En effet, elle contient du saumon, mais il est difficile à pêcher. Le courant y est irrégulier si bien que la soie (et donc la mouche) est rarement dans une position adéquate pour susciter l’intérêt du saumon, sauf au moment où l’eau est haute ou moyennement haute. Aussi, le courant central revient vers la rive opposée. Des saumons y trouvent refuge et s’y oxygènent convenablement, mais ils sont dans le « mou » : impossible de les intéresser d’une façon quelconque. Inutile de traverser la rivière en pensant faire quelque chose avec ses 24

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Lorsqu’on pêche cette fosse, il faut s’attarder au pied du courant, la mouche arrivant à la hauteur du bouleau blanc, et même une dizaine de pieds en amont. Une fois ce secteur couvert avec des extensions d’environ une dizaine de pouces, il faut allonger l’extension pour le cœur de la fosse. La profondeur d’eau y est très importante et le pêcheur qui étend sa soie de six pouces par lancer perd son temps. Je ne dis pas de négliger cette deuxième partie de la fosse, mais il faut la pêcher un peu plus rapidement, en allongeant la soie d’un pied et demi par lancer. On doit accorder à la troisième partie de cette fosse le même intérêt qu’à la première et encore là, la sèche pourra s’avérer un atout indéniable.


À la fosse à Marc, les pêcheurs se positionnent en surplomb par rapport à la rivière.

La fosse à Lacue La fosse à Lacue est légèrement en aval des deux précédentes et l’achalandage y est moindre. Son potentiel de rétention est beaucoup plus faible que les deux précédentes également. Malgré tout, le saumon y est bien présent. Pour accéder à la fosse, une petite marche de trois minutes est nécessaire. C’est suffisant pour décourager bien du monde. Pour bien pêcher la fosse, des cuissardes ou des bottes sont nécessaires. Il faut aller se positionner dans la rivière juste à côté de la tête de la fosse. Un bon moucheur pourra balayer la fosse entièrement de là. La « drop » devrait commencer au milieu du rapide. L’eau y circule vivement, mais certains saumons, surtout le soir, peuvent s’y trouver. Le point chaud de la fosse se situe évidemment dans le coude de la rivière. Si vous regarder la photo de la fosse, vous remarquerez trois roches près de la tête de l’arbre mort. Certains pêcheurs me disent avoir capturé parfois du saumon dans le pied de la fosse près de roches submergées. Il vaut peut-être la peine de passer une mouche ou deux dans ce secteur, mais l’intérêt premier du pêcheur devrait se situer entre le milieu du rapide et la fin de l’arbre mort (espérons qu’il ne parte pas lors de la prochaine crue!).

longiligne, sauf que les saumons y sont plus preneurs. Cette fosse représente un attrait majeur en début de saison. Beaucoup de roches se trouvent dans le lit de la rivière à cet endroit et le saumon y fait halte. Fait étrange, les pêcheurs s’installent sur la rive surélevée pour pêcher. Autrement dit, le saumon se trouve une dizaine de pieds plus bas que le pêcheur. Ce positionnement ne présente pas d’inconvénient réel, sauf pour le combat. En effet, le saumon ne peut pas être sauvé ainsi, il faut que le pêcheur, ou un confrère, descende l’escarpement qui est relativement abrupte. Le nombre de captures n’est pas assez important pour que les pêcheurs descendent à la hauteur de l’eau pour effectuer leur « drop » et ainsi avoir une meilleure chance de sauver le saumon piqué. La fosse se pêche une dizaine de pieds en aval de l’escalier pour franchir la clôture jusqu’à la première touffe de buissons rencontrée sur la rive. Les fosses présentées ici sont relativement populaires. La rivière du Gouffre compte 81 fosses où il est possible d’étendre la soie. N’hésitez pas à fréquenter d’autres fosses, le saumon est un peu partout, il suffit de le trouver. Pour toute information concernant l’accès à la rivière, l’hébergement, les tarifs, etc., voici les coordonnées de l’Association de conservation de la vallée du Gouffre :

La fosse à Marc Pour se rendre à la fosse à Marc, il faut garer la voiture et marcher dans un champ environ quatre à cinq minutes. Cette fosse ressemble à la fosse à Lionel, s’étendant d’une façon

Tél. : 1 800 494-ACVG ou 418 639-2988 www.rivieredugouffre.qc.ca

Saumons illimités Automne 2007 25


Cuisinons

Du saumon pour personne seule Par Gilles Shooner

Photo : François Beauchemin

T’es seul(e) ce soir… fatigué(e) et fourbu(e) après une dure journée de labeur. Tu as faim mais tu ne sais pas quoi te mettre sous la dent… quelque chose de consistant mais pas compliqué et tu ne veux pas aller au resto. En un mot, tu t’écoeures, sur le bord du découragement total! La solution : pourquoi pas du saumon?

C’

est possible, en effet, et à bon compte. Voici une recette inspirée de la revue Châtelaine (Été 2007). Une recette qui a la vertu de pouvoir se préparer pour deux ou quatre personnes si, en dernier recours, tu décides d’inviter des ami(e)s pour meubler ta solitude passagère! Suffit alors de multiplier les ingrédients.

Ingrédients : 1 pavé de saumon sans peau d’environ 6 ou même 8 oz 1 ½ c. à table d’huile végétale 1 lime 1 c. à table de crème sure (la mayonnaise conviendrait aussi) ¼ c. à table d’un mélange de feuilles d’origan séchées, de cumin moulu et de sel ¼ c. à table de Tabasco (le piment jalapeno serait un substitut) 2 c. à table de coriandre finement ciselée ou de basilic frais

Procédure Le four est porté à 400 °F (200 °C). Dans un ramequin, mélanger le jus de la moitié de la lime avec la crème sure, l’origan, le cumin, le sel et le piment choisi.

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Automne 2007 Saumons illimités

Le pavé de saumon bien essuyé est déposé dans une assiette à tarte dont le fond a été huilé. On le recouvre alors du contenu du ramequin. Puis on porte au four une douzaine de minutes ou jusqu’à ce que la chair devienne opaque. Avant de servir, arroser la préparation avec le jus de l’autre moitié de la lime et parsemer avec de la coriandre ou du basilic C’est simple comme bonjour! Il va s’en dire que vous aurez à juger de l’importance à donner aux épices et si vous désirez accompagner le tout d’un bon riz au Jasmin et de quelques légumes sélectionnés. C’est selon le degré de l’humeur! Un Riesling bien frais serait certes de convenance; en demibouteille, ça se prend bien, même quand on est seul!

Note d’appréciation : Nous avons pu savourer ce plat lors de la prise de photo pour l’article et nous avons étés agréablement surpris. N’ayant pas de véritable Riesling nous l’avons accompagné d’un Hanns Christof très abordable, mais néanmoins très satisfaisant.


École de pêche

Un ralliement au saumon sur la rivière Malbaie s’avère une joyeuse fête

C’est un beau groupe qui a eu la chance de s’initier à la pêche au saumon sur la Malbaie.

A

près vous avoir décrit la pêche sur la rivière Malbaie dans l’édition Été 2007, j’ai décidé d’aller plus loin et de lancer une invitation sur le webzine Québec Pêche (un forum de pêche associé à la FQSA) pour tenir un rassemblement dans Charlevoix, les 21 et 22 juillet. J’avais le goût de faire découvrir la rivière d’une façon tangible et de faire meilleure connaissance avec des gens qui jasent sur QP. Et quel meilleur prétexte qu’un ralliement, une formule empruntée à nos voisins du sud (Fish-In) qui remporte beaucoup de succès, et ce, pour plusieurs raisons : on y fait des rencontres intéressantes et des échanges enrichissants sur plusieurs sujets, on participe à des activités bien plaisantes dont la pêche, et plus encore. L’organisation va bon train et une vingtaine de personnes se montrent intéressées. Plusieurs viendront en famille,

quelques épouses et enfants pêcheront aussi, tandis que d’autres voudront profiter de vacances dans le coin. Ils arrivent pour la plupart de la région de Montréal ou de la région de Québec, mais deux invités spéciaux, Mike et Lionel, respectivement 72 et 78 ans, nous arrivent du Maine. Tous savent pêcher à la mouche, certains depuis peu de temps. La moitié sait pêcher au saumon et pourra partager les trucs avec l’autre moitié. Plusieurs montent leurs mouches et en ont apportées pour échanger. La grande majorité n’a jamais pêché sur la rivière Malbaie, mais a bien hâte de la découvrir. Pour m’aider dans la tâche, j’ai la chance de pouvoir compter sur quatre pêcheurs locaux qui accompagneront les invités en petits groupes à tour de rôle dans les différents secteurs de la rivière. D’ailleurs, je remercie Daniel, Simon

Saumons illimités Automne 2007 27


Pour Éric, premier grilse à vie, et sûrement pas le dernier! T., Jacques L. et Jacques B. au nom de tout le groupe pour leur travail et leur bonne humeur qui ont su ravir tous les invités. La veille du ralliement, on reçoit six heures de pluie intense et le secteur aval ne sera pas praticable. Qu’à cela ne tienne, on se réorganise rapidement pour se rabattre sur les meilleurs secteurs. La première journée commence par un déjeuner au resto à 5 h. Les gens ne tardent pas à faire connaissance et on pourrait étirer le repas, mais il faut bien aller pêcher. Les accompagnateurs partent alors vers 6 h avec leur groupe et tous se retrouvent rapidement au bord d’une fosse prometteuse, sinon charmante par ce beau matin ensoleillé. Pour ma part, j’accompagne un groupe de quatre à la fosse contingentée. En y arrivant, j’essaie de cacher mes craintes, car le débit de la rivière a passablement augmenté depuis la veille. Je conseille alors de pêcher près des berges où il y a sûrement des saumons « collés ». Surprise, c’est Éric qui part le bal vers 7 h avec un grilse bien frais qu’il remet

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Automne 2007 Saumons illimités

généreusement à l’eau. On était tous contents pour lui car c’était son premier à vie, mais pas le dernier qu’il a ajouté rapidement ! Arrive 10 h sans autre action à part quelques marsouinages ; il faut maintenant rejoindre les autres et changer de secteur. Les autres groupes nous apprennent que l’eau est claire mais haute dans les secteurs qu’ils ont visités. Quelques-uns partagent qu’ils ont eu des captures ou des touches de truite et j’annonce qu’un saumon a été pris et gracié, alors l’espoir regagne les troupes qui repartent vers de nouvelles fosses à visiter. J’ai juste le temps d’aller faire un petit tour au pont de Clermont. Là, je fais quelques lancers pour explorer le pied de la fosse et Simon T. est intéressé à me voir travailler avec une canne Spey. Je lui montre les avantages et il est rapidement convaincu de devoir s’en procurer une, tellement c’est amusant. Je le quitte pour aller m’occuper des préparatifs du dîner, avec l’aide de ma charmante épouse venue me rejoindre. Au menu : entrée de fromages et de pâtés de la région, grande salade et petits pains pour accompagner le


plat principal de saumon grillé à la Christopher Chin (saumonier bien connu sur la Ste-Marguerite). Les premiers pêcheurs affamés (et assoiffés) arrivent vers 11 h 30 et les discussions s’animent autour d’un bon breuvage. Plusieurs offrent spontanément de l’aide et les tables à pique-nique sont rapidement regroupées sous la gloriette du kiosque d’accueil. D’autres monteront les tables et serviront les entrées. Quand tous sont arrivés, on sent que la glace est brisée et que l’atmosphère se réchauffe, de sorte que le repas s’étire jusqu’à 14 h. On me demande alors si on peut commencer les ateliers qui étaient prévus. J’allais les oublier et je ne me sens pas prêt ! Pas grave, spontanément Mike sort ses cannes en bambou fraîchement montées l’hiver dernier, dont une #3 de 7 pieds que bientôt tous veulent essayer. Entre-temps, plusieurs ont échangé des mouches, des histoires de pêche ou des projets de sorties, et on en oublie presque de retourner à la pêche. J’arrive à me libérer vers 16 h et me retrouve au pont de Clermont. Là, Alain me raconte qu’il a vu un grand saumon marauder devant lui sans s’intéresser à mordre. Je l’encourage à persévérer car j’avais moi-même vu un autre saumon sauter dans le pied de la fosse plus tôt en avantmidi. Puis, je le regarde continuer à pêcher et s’amuser avec sa nouvelle canne à deux mains et je lui dis qu’il se débrouille déjà très bien à ses débuts. Je réalise alors que, dans un ralliement, il y a bien plus que la pêche ! À preuve, personne n’a bougonné contre les conditions d’eau haute mais tous sont ravis de leur première journée. Je retourne alors au kiosque pour orchestrer la ronde de pêche de fin de journée mais, à ma surprise, les accompagnateurs sont déjà partis avec les pêcheurs pour retrouver les fosses qu’ils ont préférées dans la journée. Il ne reste que trois pêcheurs assis sur un banc en train de contempler le ciel, les oiseaux, et un combat de lutte entre deux jeunes marmottes dans le parc. Je me joins à eux, le temps de siroter une bière froide avant d’aller souper. On ressasse ensemble les bons moments de la journée. C’est formidable combien on peut déjà se sentir en bonne compagnie dans un pareil contexte. Heureusement que ce n’est pas terminé, il reste encore dimanche. En soirée, j’attends les derniers pêcheurs jusqu’à 21 h 30 afin de recueillir tous les comptes rendus. Bilan de la première journée : quelques truites et un saumon, tous remis à l’eau, et une belle arc-en-ciel de près de quinze pouces que Daniel a prise en soirée. Le lendemain, on se retrouve au Riviera à 6 h pour déjeuner. Il en manque quelques-uns qui font la grasse matinée, mais la bonne humeur a vite gagné tout le groupe et ce n’est que vers 7 h que les premiers partent pour la pêche. Chacun a son plan de match pour la matinée et je retourne à la 15 pour y encourager le groupe de Daniel. Je remarque que l’eau a remonté d’un pied pour regagner ce qu’on avait perdu durant le jour précédent, probablement parce qu’on a descendu une

écluse du barrage. Le groupe de la fosse contingentée me confirme la chose à leur retour à 10 h, avec comme résultat qu’aucun saumon n’a mordu durant la matinée. Ailleurs, quelques-uns ont pu se divertir avec des truites qui offrent toujours un prix de consolation sur la rivière, au grand plaisir des débutants à la pêche à la mouche. Le dîner arrive bientôt et un joyeux festin s’y anime comme la veille. Puis, séance de photos de groupe avant le départ de quelques-uns qui devront quitter plus tôt que d’autres. Mais je ne peux oublier la marque de reconnaissance que tous m’ont manifestée avec un cadeau très spécial : une superbe boîte à mouche garnie de mouches à saumon confectionnées personnellement par chacun des monteurs du groupe. Ce cadeau me restera longtemps gravé en mémoire ; des heures de plaisir à les essayer toutes. On fait alors nos adieux à une bonne partie du groupe, tout en se promettant de renouveler l’expérience l’an prochain. Sûrement, ce fut tellement un plaisir pour chacun, et encore plus pour l’organisateur. Mais ce n’est pas fini. Le groupe de la fosse contingentée a concocté un petit BBQ pour la soirée auquel mon épouse et moi sommes conviés – une invitation impossible à refuser. Oui, oui, il y a un BBQ mis à la disposition des pêcheurs à cette fosse ! La soirée est bien animée, la rotation sur la fosse connaissant plusieurs ralentissements à chaque bouteille qui s’ouvre. Comment vous décrire la saveur des papillotes de légumes et des steaks... un régal ! Et la pêche ce soir-là ? Zen comme ça ne se peut pas ; c’est à se demander comment Stéphane a pu prendre quatre truites entre l’apéro et le trou normand (Jean, fameux ce Glenlivet 1995 !) La noirceur arrive trop vite et Monique et moi prenons congé des trois autres qui, a-t-on su, ont continué à faire connaissance pendant quelques heures encore. Ce dimanche-là, en fin de soirée, notre ralliement se termine. Mais pas tout à fait encore, car le lendemain, j’ai eu droit à la visite de la famille de Pierrot. Ils m’apprennent qu’ils ont tous fait une pêche sensationnelle la veille à la fosse 8. D’abord, Pierre-Yves, le fils, partage comment il a croisé le fer avec des truites enragées. Puis c’est au tour de Dolorès de raconter qu’elle en a aussi capturées et échappées. Pierrot, qui attendait son tour bien patiemment, partage alors qu’une « bête » a torturé son hameçon après avoir fait une course effrénée jusque dans le fil de réserve, pour finalement s’échapper. Il me demande si cela pouvait être une grosse arc-en-ciel, mais j’en doute. Plus probablement, et au vu de la photo de la malheureuse mouche, il a perdu un gros saumon. Je crois bien que Pierrot rêve de retourner sur la rivière Malbaie afin d’en avoir le cœur net, peut-être avant le prochain ralliement ! Avant de quitter, Dolorès ne peut s’empêcher de ricaner un bon coup en nous demandant si on est au courant d’un fait bien cocasse s’étant produit à la cabine de Jean. Non ? Elle raconte alors comment la femme de ménage a eu une peur bleue en entrant dans sa cabine pour en ressortir à la course Saumons illimités Automne 2007 29


Il y avait des personnes de tous âges à ce rassemblement. en poussant un cri de mort. Dolorès s’est portée à son secours et lui a demandé ce qui n’allait pas, tout en la ramenant à la cabine et en ouvrant la porte pour y voir plus clair. Devinez quoi ? Jean avait suspendu ses bottes-pantalon au mur, et avait placé sa chemise par-dessus, et la pauvre dame avait cru qu’un homme s’était pendu ! Durant les heures qui ont suivi, j’ai ressassé les bons moments de franche camaraderie vécus ensemble. Ça cogne alors encore une fois à la porte de ma roulotte : Jean-François est venu m’offrir une bonne bouteille de Beaujolais de la part de Guylaine et lui. Je remercie J-F et il me raconte alors son beau combat avec un castillon bien frais, le matin même à la fosse contingentée. Malheureusement, l’accompagnateur l’a échappé au moment de le puiser. Bah, ce n’est pas grave, qu’il me dit, je les gracie bien plus souvent qu’autrement de toute façon. Franchement, que je me dis, voilà un bien beau groupe, tous ont une attitude des plus sympathiques...

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En terminant, je vous laisse sur quelques commentaires que les participants ont tenu à partager : « Magnifique ralliement, superbe organisation, des gens chaleureux et sympathiques, et un premier saumon pour moi ! » (Éric) « Aucun saumon ne peut rivaliser avec les nouveaux amis que j’ai rencontrés à ce ralliement, mais j’ai quand même hâte à mon premier ! » (Simon R.) « Que de plaisir, de joie, d’enthousiasme, et de belles rencontres. Une rivière magnifique et un weekend superbe ! » (Pierrot) « Merci à Québec Pêche pour avoir facilité ce rassemblement, et félicitations à Saumon Rivière Malbaie pour ses efforts d’aménagement et d’accès à la pêche dans Charlevoix. » (Daniel)


Photo: Alain Lapointe

Je mords à la mouche

LA TRUITE DE MER AU SAGUENAY : des populations de poissons uniques dans un milieu unique Jean-François Bourque et Robert Dumont, Alliance Environnement1 Marc Valentine, MRNF- Direction de l’aménagement de la faune du Saguenay-Lac-Saint-Jean2

Qu’on l’appelle truite de mer, truite mouchetée, truite bleue ou omble de fontaine, la truite de mer (Salvelinus fontinalis) gagne sans cesse en popularité, particulièrement dans la région du Saguenay. En effet, plusieurs rivières de cette région (SainteMarguerite, à Mars, Saint-Jean, Éternité, Ha Ha et Descente des femmes, Petit-Saguenay) abritent cette espèce et les pêcheurs sont de plus en plus nombreux sur ces rivières à lui consacrer tous leurs efforts. Principales rivières du Saguenay où la truite de mer est présente Saumons illimités Automne 2007 31


Ce que l’on sait...

L’importance de l’habitat ?

Les différentes études réalisées sur cette espèce, principalement par le Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA), ont permis d’en apprendre beaucoup plus sur le cycle vital et les particularités de la truite de mer du Saguenay. Nous savons désormais que l’espèce boucle l’entièreté de son cycle vital dans la région du Saguenay, contrairement à d’autres espèces anadromes (qui effectue une migration en eau salée et remonte en eau douce pour la reproduction) comme le saumon atlantique. Les migrations de la truite de mer se font vers le fjord du Saguenay, moins salé que le fleuve ou la mer, ce qui peut faciliter son adaptation physiologique et augmente alors ses chances de survie. Le Saguenay, en tant qu’habitat d’alimentation, serait à ce point de vue, unique en son genre.

Plusieurs interventions peuvent favoriser une augmentation des stocks de poissons : adoption de mesures réglementaires (diminution de la limite de prises, limite de taille, longueur de la saison), ensemencements, aménagement de sites de fraye, etc. Ces différentes mesures ne peuvent cependant pas à elles seules assurer la pérennité de l’espèce. Ce qui est d’abord primordial, c’est que les caractéristiques de l’habitat répondent aux exigences minimales de l’espèce. En d’autres termes, si les caractéristiques physiques des cours d’eau sont inadéquates, l’espèce ne pourra jamais s’établir et croître en nombre. C’est ce que l’on appelle le potentiel d’habitat.

Prévenir plutôt que guérir Conscient de l’intérêt grandissant pour cette espèce, les gestionnaires ont rapidement réalisé qu’une gestion de l’espèce inspirée des principes du développement durable devait rapidement être appliquée. C’est pourquoi en 2004 le plan de mise en valeur de l’omble de fontaine anadrome au Saguenay a été réalisé. Ce plan comporte huit axes stratégiques d’intervention, qui se traduisent dans les faits par la mise en œuvre de différents projets prioritaires. Parmi eux, l’inventaire-diagnostic des habitats de fraye dans les principales rivières fréquentées par l’omble de fontaine anadrome a été réalisé en 2005 au Saguenay par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et Alliance Environnement.

« La mise en valeur de l’espèce dans ces rivières doit passer d’abord et en priorité par l’optimisation des habitats des secteurs accessibles » 32

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Méthode utilisée Un bilan-diagnostic des habitats de fraye dans les principaux tributaires du Saguenay, producteurs d’ombles de fontaine anadromes, a été réalisé au cours de l’été et de l’automne 2005. Ce bilan avait comme objectifs principaux d’évaluer la

Exemple d’habitat propice à la fraye de truite de mer

Photo: Alain Lapointe

Du point de vue des effectifs, le portrait est moins clair. La rivière Sainte-Marguerite contient assurément les plus grandes populations de truites de mer de la région. Certains parlent même d’une véritable pouponnière à truite de mer. Il semble que les rivières Éternité et Saint-Jean soutiennent également une bonne production. Les données pour les autres cours d’eau sont malheureusement incomplètes. Quoi qu’il en soit, le potentiel de la région pour cette ressource est énorme.

Il est important de mentionner que le potentiel d’habitat se compose d’une variété de caractéristiques physiques. Les exigences d’habitats varient selon la taille et le stade de développement des truites (juvéniles, adultes) et selon l’utilisation qu’elles font de l’habitat (fraye, alimentation, repos). Cependant, c’est d’abord la disponibilité des habitats de fraye qui constitue le premier facteur faisant en sorte qu’une population pourra ou non exister et persister. La détermination du potentiel d’habitat de fraye d’une espèce de poisson, ici la truite de mer, permet de vérifier s’il existe suffisamment de sites pour que l’espèce puisse se reproduire et assurer ainsi le succès des premiers stades de vie. La détermination du potentiel d’habitat de fraye est donc incontournable dans un contexte de développement durable de cette espèce.


(analyse d’images aériennes) validées par des campagnes sur le terrain. Les résultats positifs des analyses de ces photos indiquent que cette technique permet de bien localiser les segments de cours d’eau comportant des habitats potentiels pour la fraye de l’omble de fontaine anadrome.

Potentiel d’habitats de fraye des rivières du Saguenay

Photo : CIRCA

Le tableau ci-dessous présente le résultat des valeurs photointerprétées pour l’ensemble des portions accessibles et inaccessibles des tributaires producteurs d’ombles au Saguenay.

Secteurs accessibles Photo aérienne de la rivière Sainte-Marguerite quantité et la qualité des habitats de ces tributaires, leur potentiel d’accueil et les opportunités d’aménagement pour la mise en valeur de l’espèce au Saguenay. Pour y parvenir, nous avons utilisé des données de photo-interprétation

La rivière Sainte-Marguerite Principale supporte 81 % des superficies d’habitats potentiels accessibles. Ce résultat va de pair avec la croyance populaire qui veut que la majorité des ombles anadromes de la région soit produite par la rivière Sainte-Marguerite. L’importance des habitats potentiels, qui ne sont pas utilisés actuellement pour la fraye, nous permet

Superficies d’habitats potentiels pour la fraye de l’omble de fontaine anadrome des secteurs accessibles et inaccessibles des tributaires du Saguenay Rivière

Saint-Jean Ste-Marguerite Pr Ste-Marguerite NE Éternité à Mars Petit-Saguenay Régional accessible

Secteurs accessibles Superficie % (100 m2) régional 326 4 254 277 287 52 34 5 230

6,2 % 81,3 % 5,3 % 5,5 % 1,0 % 0,7 % 100 %

Secteurs inaccessibles Superficie % (100 m2) régional 1 639 671 3 996 Sans objet 1 143 2 924 10 373

15,8 % 6,5 % 38,5 % Sans objet 11,0 % 28,2 % 100 %

Cumulatif Superficie % (100 m2) régional 1965 4925 4273 287 1195 2958 15 515

12,6 % 31,6 % 27,4 % 1,8 % 7,7 % 19,0 % 100 %

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économiques et écologiques qui nécessitent que le sujet soit étudié en profondeur avant de pouvoir considérer ce type d’intervention comme étant valable.

Photo: Alain Lapointe

Le Saguenay est en voie de devenir une destination privilégiée pour la pêche à la truite de mer. Les autorités gouvernementales (MRNF), le milieu régional (Municipalité et ZIP) et l’entreprise privée (Alliance Environnement), travaillent conjointement afin d’instaurer un système de gestion de l’espèce axé sur les principes du développement durable. Ainsi, nous optimisons les chances que la truite de mer soit présente dans les tributaires du Saguenay pour encore plusieurs années. Il est cependant de la responsabilité de tous de veiller à sa protection et à sa mise en valeur.... Les truites de mer dans leur habitat.

« Le Saguenay, en tant qu’habitat d’alimentation pour la truite de mer, serait unique en son genre. » de croire qu’il y a place à une augmentation de la population. Ce constat, jumelé au renforcement des mesures de gestion en vigueur depuis 2004, devrait favoriser un accroissement de la population à moyen terme. La rivière Saint-Jean vient en seconde place avec 6,2 % de la quantité régionale des habitats potentiels. Bien que les frayères actives de cette rivière soient peu connues, nous avons suffisamment d’indices permettant de croire que les habitats potentiels accessibles ne sont utilisés que partiellement et qu’il y a place à une augmentation de la population. La rivière Éternité vient ensuite avec 5,5 % des habitats, soit 287 unités d’habitats potentiels. Enfin, les rivières à Mars et Petit-Saguenay sont les plus pauvres en habitats accessibles potentiels pour la fraye. Ces rivières sont d’ailleurs reconnues pour ne produire qu’un faible nombre d’ombles anadromes.

Secteurs inaccessibles Au niveau des secteurs inaccessibles, les rivières St-Jean, PetitSaguenay, Sainte-Marguerite Nord-Est et à Mars présentent des superficies d’habitats potentiels notables et nettement supérieures à ce qui est observé pour leurs secteurs accessibles. Cependant, il importe de mentionner que la mise en valeur de l’espèce dans ces rivières doit passer d’abord et en priorité par l’optimisation des habitats des secteurs accessibles. En effet, l’introduction de l’omble anadrome dans des secteurs où il n’est pas présent comporte des risques

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Automne 2007 Saumons illimités

Remerciements Nous remercions la Fondation de la faune du Québec, le Comité ZIP Saguenay, le MRNF (direction de la protection de la faune et direction de l’aménagement de la faune du Saguenay-Lac-Saint-Jean) ainsi qu’Alliance Environnement qui, par leur soutien financier, professionnel et technique, ont permis de réaliser le plan de mise en valeur de l’omble de fontaine anadrome au Saguenay. Nous tenons également à remercier les associations gestionnaires de rivières à saumon au Saguenay, soit : l’Association de la rivière SainteMarguerite inc., l’Association des pêcheurs sportifs de la Rivière-à-Mars inc., la Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay inc. et l’Association de chasse et pêche du Bas-Saguenay inc., pour leur participation soutenue tout au long des activités de ce projet, ainsi que pour leur implication financière. Finalement, un merci spécial au CIRSA pour toutes les informations précieuses qu’ils ont recueillies sur la truite de mer au fil des années.

Références VALENTINE, M. 2004. Plan de mise en valeur de l’omble de fontaine anadrome au Saguenay (version préliminaire, 3 septembre 2004). Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs. Direction de l’aménagement de la faune du Saguenay — Lac-Saint-Jean. 33 p. VALENTINE, M., DUMONT, R. 2005. Bilan-diagnostic des habitats potentiels pour la fraye de l’omble de fontaine anadrome au Saguenay. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction de l’aménagement de la faune du Saguenay — Lac-Saint-Jean. 137 p. 1 Alliance Environnement 2, rue Fusey,Trois-Rivières (Québec) G8T 2T1 Tél. : 819 373-6820 Jf.bourque@alliance-environnement.qc.ca r.dumont@alliance-environnement.qc.ca www.alliance-environnement.qc.ca 2 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune Faune Québec Direction de l’aménagement de la faune du Saguenay-Lac-Saint-Jean 3950, boul. Harvey (4e étage) Jonquière (Québec) G7X 8L6 Tél. : 418 695-8125 (353) marc.valentine@mrnf.gouv.qc.ca


Salvelinus fontinalis,

LA MAL-AIMÉE Par Boris Tremblay

D

epuis maintenant plus de vingt ans, j’ai une véritable fascination pour l’omble de fontaine anadrome. Pêche, protection, recherche, sensibilisation et implantation dans de nouveaux écosystèmes sont autant d’activités auxquelles j’ai eu la chance de participer en rapport avec cette espèce. Les expériences ici décrites se sont presque toutes réalisées sur la rivière Sainte-Marguerite, paradis de la pêche à la truite de mer. À cause de sa salinité et de ses marées particulières, le fjord du Saguenay est un écosystème unique au monde pour la survie et l’alimentation de l’omble de fontaine anadrome. La durée d’engraissement des jeunes ombles, et du même coup leur survie, s’en trouvent accrues. Elles reviennent en rivière plus grosses et en plus grand nombre pour frayer ou passer les longs mois d’hiver. On retrouve d’ailleurs un phénomène particulier dans les rivières du Saguenay, que les gens de la place appellent « truite bleue ». Il s’agit en fait d’ombles immatures pour la reproduction, qui remontent en rivière avec pour seule motivation d’échapper à l’eau salée, trop froide en hiver pour leur permettre de faire correctement le transfert d’oxygène. Contrairement à leurs consœurs matures, les truites bleues se nourrissent en rivière ; elles sont donc plus faciles à prendre – à condition bien sûr de pouvoir les dénicher, ce qui n’est pas de tout repos. Elles font leur entrée en rivière à partir de la pleine lune de la fin août ou du début septembre, selon les années, jusqu’à la fin du mois de novembre. Les bleues sont excellentes pour la consommation et leur poids varie de 300 g à 3 lb dans quelques cas exceptionnels. Elles prennent bien la mouche sèche de tous les formats, et il est particulièrement plaisant

de les capturer avec des midges #18 à 22, lors des rares journées sans vent de l’automne. Pour cela, on utilise toujours des bas de ligne fluorocarbone, car elles demeurent très méfiantes. Lorsque la température de l’eau descend sous les 10 °C, il est aussi approprié d’utiliser des soies intermédiaires calant avec des nymphes et des wooly buggers, ce qui permet de faire sortir les plus gros poissons. Les bleues se regroupent souvent en bancs de plusieurs spécimens ; lorsque vous en voyez une, d’autres devraient donc normalement se trouver dans les parages. Ceci dit, nous pourrions parler des truites bleues pendant des pages, mais notre sujet actuel est bien les « grosses rouges ». Avec leurs marsouinages et leurs immenses bouillons à la surface de l’eau (lesquels servent à oxygéner et non à gober des insectes, contrairement à ce qu’en dit la croyance populaire), les géniteurs seront notre préoccupation. Les ombles anadromes sont des poissons puissants et agressifs, qui attaquent les mouches de façon sauvage et donnent des sensations incroyables aux pêcheurs. Le combat est certes moins long et ardu qu’avec un saumon, mais une truite de grande taille prise en condition d’eaux hautes et fraîchement entrée en rivière peut donner du fil à retordre à n’importe quel saumonier aguerri. Coups de tête puissants, pointes de vitesse et cafouillages dans les branches sont les armes des ombles pour se défaire de l’emprise des artificielles. Le poids moyenne partir de s’effectue

des géniteurs varie entre 1 et 8 lb, avec une de 2 lb. Les premiers géniteurs se présentent à la Saint-Jean-Baptiste et le pic de la montaison du 20 juillet au 15 août. Ensuite entrent les petites Saumons illimités Automne 2007 35


donc les soies de grosseur 7 ou moins sont de rigueur pour ne pas trop frapper l’eau lors de la dépose. Lorsque la rivière entre en étiage, les truites de mer adoptent un comportement semblable à celui du saumon. Elles vont courir les sources froides et leur période d’activité se limitera à quelques heures, le matin et en fin de journée. À ce moment, les grosseurs de mouches devront être plus petites et le pêcheur devra s’attendre à des prises de moins grandes tailles. En eaux basses, les rares moments où l’on capture de gros spécimens sont dans les courants, ou avec des mouches sèches à saumon délicatement déposées sur la surface. Quand arrive la fin août, avec ses nuits plus froides et ses journées plus courtes, une modification de la technique s’impose. Les soies intermédiaires avec d’immenses wooly buggers, ainsi que des streamers seront plus appropriés pour capturer les gros spécimens. Les mouches foncées montées sur des hameçons #1/0 et 2 seront particulièrement efficaces. Les petits bombers, sèches (dans les styles des wulffs) et bivisibles de très petites tailles fonctionnent bien également, mais pour capturer des truites plus petites. Le muddler lapin est sans contredit la meilleure mouche en toute circonstance.

femelles (de 1 à 2 lb), au début septembre, qui envahissent presque toutes les fosses en amont de la rivière. Lorsqu’ils font leur apparition, les géniteurs arborent une coloration argentée, couleur qui devient vite celle de l’omble de fontaine lorsque leur séjour en rivière dure un peu.

Techniques de pêche Contrairement à ce que plusieurs croient, les truites de mer ne se nourrissent pas en rivière, à moins que ce ne soit pour manger des proies énormes. Les études faites par le CIRSA (Centre interuniversitaire de recherches sur le saumon atlantique) ont démontré que les seules ingestions des ombles matures étaient des souris, des feuilles et des grenouilles. Sur la sainte-Marguerine lles ne mangent ni insectes, ni invertébrés, ni tacons alors qu’en Gaspésie plusieurs témoignages existent du fait que des tacons auraient été retrouvés dans l’estomac de plusieurs spécimens. Ainsi, tout comme pour le saumon atlantique, les raisons pour lesquelles ces truites de mer mordent à l’hameçon sont assez nébuleuses. Une chose demeure certaine : les grosses ombles adorent les souris, et par expérience personnelle, près du tiers peuvent en avoir dans l’estomac. Ainsi, que ce soit à l’aube ou au crépuscule, ou encore le jour dans des courants rapides, la souris est la meilleure arme pour déloger les grosses bêtes. Les gros muddlers lapins qui sont ramenés rapidement en surface sont tout aussi infaillibles. Par contre, la pêche avec cette technique exige un équipement adéquat et de la pratique. Souvent, on me demande pourquoi j’utilise des cannes de 10 pi ; lancer des grosses mouches avec un bas de ligne de 15 pi aide énormément. De plus les grosses truites sont très méfiantes,

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Quelques trucs pour trouver les truites de mer Outre les immenses bouillons que les ombles ont l’habitude de faire en eau chaude, la façon la plus facile pour trouver ces poissons est de patrouiller les fosses profondes dans lesquelles se jette un ruisseau, et les fosses à courant réduit, offrant de grosses roches et des reliefs inégaux. Les fosses trop uniformes et sans obstacle ne contiennent que rarement des concentrations de truites de mer. Petit conseil : n’entrez dans l’eau que lorsque cela est absolument nécessaire, car les vibrations causées à la surface sont détectées par la ligne latérale très sensible des ombles. Souvent, il vaut mieux passer un gros muddler que d’essayer de les repérer, puisqu’elles sont beaucoup plus farouches que les saumons. Ne faites pas de faux lancers au-dessus de leur tête et n’y déposez pas la ligne directement. Elles iront chercher la mouche, mais seront effrayées par la soie ou par un mouvement soudain à la surface. Cette pêche en est une de finesse – quand on veut avoir de bons résultats, bien sûr ! Les grosses truites se tiennent souvent dans des rapides profonds, où des roches offrent un abri. Avec les remontées du saumon atlantique qui fluctuent sans cesse dans certaines régions du Québec, la pêche à la truite de mer a pris un essor considérable. Au Saguenay, plusieurs actions ont été mises en place ces dernières années pour augmenter les populations et ainsi supporter la pression de pêche. Sur la rivière Sainte-Marguerite, les journées de pêche à la truite ont dépassé de beaucoup les jours de la pêche au saumon. Sans remplacer le roi de nos eaux, la truite de mer offre une alternative intéressante pour les pêcheurs à la recherche de sensations fortes.


Histoires de pêcheurs Un groupe de pêcheurs aux abords de la Bonaventure. Chacun de nos invités avait son canot pour parcourir la rivière.

Sortie sur la rivière

BONAVENTURE

Par Alain Frégeau

Voici la petite histoire de notre journée magique du 4 juillet sur la rivière Bonaventure, en Gaspésie...

L

e tout a commencé en avril dernier, lorsque mon ami Jacques Bourque est sorti gagnant du tirage d’hiver. Nous avons confié à Claude Bernard le soin de nous choisir deux journées de pêche dans quelques uns des secteurs contingentés de la rivière, lors de la première semaine de juillet. Résultat : nous obtenons les 3 et 4 juillet, dans le secteur B. Une fois ces excellentes dates confirmées, j’en profite pour le relancer à propos d’une vieille invitation qu’il m’a faite, de venir pêcher avec lui quand je passerais à Bonaventure. Malgré son horaire très chargé et en tenant compte des imprévus, Claude est quand même parvenu à nous réserver sa journée du 4 juillet. Tel que convenu, nous rendons visite à Claude, lequel avait pensé à inviter Gérald pour partager notre deuxième journée de pêche dans le secteur B. Nous avons donc pu nous reprendre avec ce dernier, car nous avions dû annuler plus tôt dans la semaine une sortie en sa compagnie, en raison du peu de saumon des secteurs C et D. Finalement, nous nous donnons rendez-vous le lendemain, au pied des escaliers de Gracy. Le 4 juillet au matin, à 8 h, Jacques et moi sommes au rendez-vous et nous surveillons attentivement l’arrivée de

Claude et Gérald par canot. Surprise ! Ils arrivent avec deux embarcations, chacun ayant décidé d’amener la sienne. Je me joins donc à Claude, et mon confrère Jacques Bourque s’installe dans le canot de Gérald - qu’il connait bien pour avoir fait un voyage à Anticosti en sa compagnie. Et voilà la course au premier saumon commencée ! Gérald s’arrête près de White Ledge, tandis que nous nous rendons un peu plus en amont, dans le Trou à Joe (Claude y a observé un saumon). Après un certain temps, Gérald et Jacques se déplacent à Snake, endroit qu’un groupe de pêcheurs vient tout juste de quitter. Je fais encore quelques lancers, puis nous nous déplaçons plus haut dans Félix. Fidèle à son habitude et de manière toujours très professionnelle, Claude positionne judicieusement notre canot dans le courant et l’analyse pour que la mouche parade à la bonne vitesse. Et hop ! Le bal recommence. On taquine le saumon de cette fosse depuis un bon moment déjà, quand Claude dit : « Regarde qui vient nous rejoindre ! » Je me disais que Jacques devait avoir faim, puisque son lunch était avec moi, mais non ! Claude ajoute qu’ils viennent nous montrer leur saumon – et il avait vu Saumons illimités Automne 2007 37


juste. Sans doute a-t-il pu observer au loin Gérald diriger son canot vers le bord de la rivière pour permettre à Jacques de ramener son saumon. Nos deux amis étaient donc très fiers de nous montrer ce magnifique poisson d’une dizaine de livres. Ils en ont d’ailleurs profité pour envoyer quelques blagues à mon endroit... « Ouais ! C‘est long, Alain ! N’oublie pas, on a un départ de golf à 4 h ! » Même si j’étais très heureux pour Jacques, je commençais à ressentir une certaine pression. Pour me défendre un peu, j’ai répondu : « Profites-en bien, parce que cet après-midi, je vais en prendre un deux fois plus gros que le tiens, et tu vas en verser des larmes ! » Il était maintenant rendu presque midi ; c’était le temps de s’arrêter pour aller dîner et relaxer un peu. Nous décidons donc de nous diriger à Snake pour la pause. Nous y serons bien installés à l’ombre. En après-midi, Claude nous quitte pour régler quelques détails de dernière minute pour un groupe de pêcheur qui arrive le lendemain matin, et sûrement aussi pour prendre un peu de repos. Jacques part également avec Claude pour enregistrer son saumon, et viendra ensuite nous rejoindre à Jug. Je retourne donc pêcher, avec Gérald cette fois-ci. Pourquoi pas un doublé pour le guide ? La Jug étant inoccupée, j’informe Gérald que Jacques, moi, et notre guide Jean-Marie Babin, y avons pêché la veille plusieurs saumons. Il positionne alors le canot de façon à bien couvrir la fosse… et me voilà reparti ! Le temps passe tellement vite que nous voyons déjà Jacques au loin, qui se pointe le nez au bord de la rivière. Nous avons presque terminé notre passe à la noyée que tout à coup, Gérald et moi voyons un petit jet d’eau à la surface. Nos pensées se rejoignent alors : « Allons chercher Jacques, puis venons nous repositionner différemment, de façon à faire une passe à la sèche... » Nous voilà donc revenus, positionnés pour pêcher à la sèche. Je propose une sèche à Gérald et il me relance avec une Killer Wisker, laquelle lui a donné beaucoup de succès dans le passé. Jacques, lui, me rappelle notre départ fictif pour le golf… Je fais un premier faux lancer à environ cinq pieds du canot, puis un second un peu plus loin. Un bruit dans le canot me distrait et Jacques me dit au même moment : « Regarde Alain ! Il y a un bouillon sur ta mouche ». Je me retourne instantanément et vois à peine le bouillon disparaître. Je lève la canne le plus haut possible et OUI ! Le combat commence ! Ce saumon-là tire vraiment ! Je dis à Gérald : « C‘est pas un grilse, c’est sûr ! » Puis, salar part de l’autre coté de la rivière. Je glisse un mot à mon guide pour l’informer que mon moulinet en était à sa ligne de réserve depuis un bon trois à quatre secondes déjà, ce qui est long lorsqu’on a un saumon au bout de la canne. À ce moment, mes jambes étaient molles et Gérald avait chaud

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Comme c’est difficile la pêche, le temps d’un lunch ; Claude, Gérald, et Jacques. à manoeuvrer le canot pour ne pas que j’échappe ce saumon colossal. Sur l’entrefaite, on voit Claude et son épouse Louise remonter la rivière. Quelques minutes plus tard, on doit arrêter Gilles Tétrault et Bill Langlais, revenant de leur visite de rivière. Puis pour fermer la parade, PaulÉtienne Poirier s’amène lui aussi. Imaginez : un blocage complet de la rivière juste pour moi ! Et le combat continue toujours ! Oups ! Ma soie se met à chanter. Notre guide de la veille nous avait informés que lorsque la soie s’entourait autour d’une roche, celle-ci se mettait à vibrer. Le désespoir s’empare alors de moi quand la tension sur la canne se relâche. Je dis à Gérald que je crois avoir perdu mon saumon... Je décide de rentrer un peu de fil et tout à coup, je ressens quelques saccades, comme si la soie venait de se déprendre, puis… Ha ! Des coups de tête ! Il est toujours là ! Le combat recommence. Gérald me rappelle de ne pas trop planifier de projet de souper (pour faire suite à une anecdote que je lui avais racontée), le saumon n’étant toujours pas maîtrisé. Je suis sur l’adrénaline depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes et la bête s’épuise lentement. On réussit enfin à l’entrevoir : en aval au loin, on aperçoit une large queue. Après encore quelques courses, Gérald réussit enfin à le saisir. Quel saumon ! Celui de Jacques a l’apparence d’un castillon à côté de celui-ci ! Wow ! Il doit mesurer dans les trente-cinq pouces. Quel bonheur ! Et on profite bien sûr du moment pour immortaliser ces merveilleux souvenirs en prenant quelques photos... Suite à cette fin d’après-midi remplie d’émotions, il m’est revenu à l’esprit une parole que Claude et Gérald m’avaient dite il y a quelques années, lorsque nous avons relancé le forum de pêche à la mouche Québec-Maritimes : « Tu sais Alain, le bénévolat ce n’est pas payant, mais ça donne l’occasion de rencontrer des gens, de créer des liens et parfois, de recevoir des invitations... » Ils n’ont jamais dit aussi vrai. Sur ces derniers mots, nous tenons à vous dire un grand merci à Claude et Gérald ! Je vous souhaite de vivre d’aussi beaux moments !


La Glass Pool photographiée à partir du promontoire de la fosse.

Ma rencontre avec

SALAR À 55 ANS...

Par Michel Gauvin, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier Photos : Christopher Chin

I

l y a 50 ans, je vivais mes premières expériences de pêche à la truite mouchetée, tantôt les deux pieds dans un petit ruisseau de Tewkesbury, tantôt sagement assis face à mon père dans une embarcation d’un des lacs du parc des Laurentides. Aujourd’hui, c’est dans la rivière Ste-Marguerite que je souligne cet anniversaire, en affrontant pour la première fois le saumon de l’Atlantique. Cette journée ne fut pas improvisée. Décidée depuis l’automne, suite à une sortie à la truite bleue à la fin septembre 2005, j’ai passé l’hiver à me documenter et à participer à des forums et des conférences. Cela m’a permis un premier contact avec les saumoniers, et j’ai pu monter quelques mouches à saumon. À la fin de l’hiver, je me suis mis à la recherche d’un guide pour m’apprendre les rudiments de la pêche au saumon de l’Atlantique. Je fixai mon choix sur Christopher Chin, qui

s’avéra non seulement un bon guide, mais également une type fort sympathique, généreux et attachant... un ami, quoi ! Christopher me donna rendez-vous le samedi soir au poste d’accueil de Bardsville pour faire connaissance et y compléter mon inscription. Dimanche, 25 juin : premier contact avec Salar. Après une nuit un peu agitée, un lever vers 5 h et un bon déjeuner, Christopher et moi avons pris possession de Glass Pool vers 7 h. Comme première mouche, je sélectionne une version saumon de la Missoulian Spook dans le #6. Christopher prend un petit dix minutes pour m’enseigner une façon de travailler la fosse avec une mouche mouillée, comparativement à l’utilisation d’une mouche sèche. Et c’est parti, je commence à balayer le haut de la fosse avec la Missoulian. Après quelques lancers et quelques pas vers le bas de la fosse, un beau bouillon juste devant ma mouche se fait voir.

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C’est le moment de le gracier. Même si j’ai très bien vu le saumon replonger quatre à six pouces devant ma mouche, le réflexe de ferrage du pêcheur de mouchetée fut instantané. Il me faudra plus d’attention... Pendant ce temps, à près de 200 pieds de nous, sur la pointe vers le promontoire, un marsouinage argenté se produit. J’en avise Christopher et continue à travailler Salar. Quelque quatre ou cinq lancers plus tard, Chris me confirme un deuxième marsouinage au même endroit, sur la pointe. Il me suggère d’abandonner temporairement la première place et de poursuivre le balayage de la fosse vers la deuxième cible. Chris me fait remarquer l’augmentation de mon niveau de concentration et de tension à l’approche de la pointe. C’était assez électrique et ça se sentait, comme on dit… On y arrive enfin, et ça n’a pas tardé. Splish, splash, splouch... Zut… Copie conforme de la première action : refus du saumon, ferrage hâtif. Il n’y a pas à dire, je dois rehausser ma concentration d’un cran. Avec l’assentiment de Christopher, je change de mouche pour une plus petite... Change encore.... Toujours rien. Encore une autre mouche... Toujours rien. Ne me demandez pas quelles furent les différentes sélections de mouillées, ça n’a pas été enregistré par mon cerveau, mes neurones étant complètement immergés par d’autres sensations. Après une éternité, je m’informe auprès de Chris pour savoir si c’était le temps d’utiliser une grosse sèche. Avec sa béné40

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diction, je vérifie mon bas de ligne, puis j’attache un oiseau blanc #2. Chris prend soigneusement le temps de bien me positionner dans la fosse. Un premier lancer d’exploration et d’ajustement, puis un deuxième bien placé. En passant sur la zone ciblée, voilà Salar qui vient tourner sur ma mouche en l’enveloppant. Cette fois, je ne bronche pas. Puis, je vois ma soie qui commence à se raidir. Je ferre un bon coup, au même instant où mon guide me crie de ferrer. Le combat s’engage. Coups de tête, un premier saut, course vers l’aval de la rivière tout en déroulant la ligne de réserve, coups de tête, un second saut, encore dans la ligne de réserve. Tout ce boucan fait en sorte d’attirer le gardien et d’autres témoins sur le promontoire de la fosse pour assister au spectacle. Puis, après plusieurs minutes, chose inusitée, Salar remonte vers nous, mais va dans la partie calme de la rivière à notre droite, et non dans la section bien oxygénée à notre gauche. Mon guide en a profité pour m’enseigner à marcher avec le saumon. Après une vingtaine de minutes, Salar montre des signes d’épuisement. Il est temps de le récupérer. Encore une fois bien guidé par Christopher, je suis en mesure de saisir la queue du saumon de la main droite, de le soutenir sous la poitrine par la main gauche, puis de le soulever. La mouche sans ardillon est bien plantée dans la penture de la joue, ce qui explique surement que lors des deux premiers sauts, j’ai été en mesure de conserver ma prise, n’ayant pas eu le réflexe de baisser ma canne.


Mon trophée fait un minimum de 30 pouces et pèse 14 livres. Comme l’eau est encore assez froide, Chris prend le temps de quelques clichés puis, au son des applaudissements de mon publique je retourne mon premier saumon Atlantique à sa rivière. Quelles sensations, je suis comme sur un nuage…. Piquer un saumon, le combattre, le cueillir à la main puis le gracier. C’est ce qu’on appelle boucler la boucle. Je regarde l’heure. Il est tout près de 8 h 25. L’auteur peut être joint sur le forum « Le coin des saumoniers » du webzine Québec Pêche, à l’adresse : www.quebecpeche.com. Il intervient sous le pseudonyme de « Catshalac ». Photo de Christopher Chin lors de son départ pour notre rendez-vous.

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Babillard

Calendrier des activités, automne 2007 à printemps 2008 OCTOBRE Vendredi le 12 octobre se tiendra le 22 souper-bénéfice de la Fédération Québécoise pour le saumon atlantique sous l’égide de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau au Hilton de Québec. e

L’événement se déroulera sous la co-présidence d’honneur de messieurs Yvan Dupont, président de Axor, et Bernard Généreux, président de la Fédération de municipalités du Québec. La soirée débutera à 17 h 30 sous le thème « Développement régional et développement durable ». Les cartes d’entrées sont disponibles au coût de 150 $ par carte (un reçu de charité de 85 $ sera remis) en appelant au 418 847-9191 poste 6 ou en communiquant avec nous via notre site web au www.saumon-fqsa.qc.ca.

déroulera sous la présidence d’honneur de m. Pierre Moreau, président de l’Université du Québec. Un cocktail sera servi à 17 h 30 et le souper débutera à 19 h 30. Vous pouvez réserver vos billets au coût de 150 $ en appelant au 1 888 523-2863 et en visitant le site web de la Fédération Québécoise de la Faune au www.fqf.qc.ca.

JANVIER Le vendredi 11 janvier 2008 se déroulera la journée porte ouvertes des Moucheurs du Montréal Métropolitain au Centre Saint-Mathieu situé au 7110, 8e Avenue à Montréal. Professionnels et débutants, passionnés de la pêche à la mouche, venez voir les activités, les cours de montage de mouches, ainsi que les sorties que nous proposons. Si la pêche vous intéresse, contactez le Mouche-O-Phone au 514 721-8695 ou visitez notre site web http://moucheursmtl-metro.org.

N’attendez plus et procurez-vous votre carte dès maintenant! Vous avez jusqu’au lundi le 15 octobre pour profiter de la période de pêche à la truite de mer sur la rivière SainteMarguerite. Le coût est de $20 par jour, la limite est de 5 truites par jour. Seule la pêche à la mouche est permise. Les fosses 1 à 38 seront accessibles pour l’activité. Aucune réservation n’est nécessaire.Appelez-nous au 418 236-4604 ou visitez notre site web pour plus d’informations : www.arsm.qc.ca. Samedi le 20 octobre aura lieu le souper-bénéfice du Casting Club de Québec à la salle Ferland-Dufour située au 380, rue Chabot à Québec. L’admission est à 25 $. Pour plus d’informations vous pouvez contacter monsieur Jean-Claude Bédard au 418 664-1253 ou monsieur André Durand au 418 655-8428.

NOVEMBRE Jeudi le 1er novembre aura lieu les tirages au sort dans presque tout le réseau des rivières du Québec à l'exception entre autres des rivières Ouelle, Cap-Chat et Moisie. Ne manquez pas de consulter le Guide sur le réseau des rivières à saumon du Québec 2008 pour obtenir toutes les informations relatives ainsi que les coupons de tirage au sort. Vous pouvez également obtenir les fiches en communiquant avec la rivière de votre choix ou par le site www.saumon-fqsa.qc.ca. Le vendredi 23 novembre prochain se tiendra à l’hôtel Plaza situé au 3031, boulevard Laurier à Québec, le souperbénéfice de la Fondation Héritage Faune. L’événement se 42

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AVRIL C’est le vendredi 4 avril 2008 qu’aura enfin lieu l’ouverture du Musée de la pêche à la mouche de Montréal. Le vernissage est à 17 heures. Ouvert au grand public à La Maison du Brasseur située au 2901, boulevard Saint-Joseph à Lachine. Pour tout renseignement : museepechemouche@yahoo.ca Les 25, 26 et 27 avril 2008 se tiendra, à l’hôtel Rimouski, le congrès annuel de la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs (FQGZ).

CHALET À VENDRE Chalet idéal pour pêcheurs de saumons ou vacanciers situé à cent pieds la rivière Mitis et à cinq minutes de la fosse Croche. Habitable trois saisons, il est situé dans un parc de chalets avec barrière. Disponible dès maintenant. Très grand terrain longeant la rivière et incluant une grande remise. Cause de la vente: MALADIE. A qui la chance pour un endroit de rêve sur les bords de la rivière Mitis. Prix demandé: $ 36,000.00 Veuillez contacter Jacques Valois au numéro tél. (819-477-2748) et courriel louise.dionne699@sympatico.ca


INNOVEZ

COLOREZ VOS HAMEÇONS (SUITE) Par Bernard Beaudin

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a couleur sur les mouches n’est pas une innovation en soit mais, par contre, le fait d’en mettre sur les hameçons l’est. Ce n’est pas non plus la première innovation que subit cette oeuvre de création pour le saumon. Pensons que les poils ont remplacé la plume qui ornait les modèles classiques. Les poils ont été colorés et des matériaux synthétiques ont été ajoutés. C’est presque à l’infini que nous retrouvons maintenant, sur les étalages des boutiques spécialisées, toutes sortes de produits pour le montage de mouches.

Colorer l’hameçon avant le montage Ma petite expérience m’a enseigné que, dans un premier temps, il est utile de nettoyer l’hameçon avec un solvant ou un nettoyeur puissant comme le « TSP ». Un petit coup de laine d’acier sur l’hameçon améliorera l’adhérence de la peinture. Je préfère les peintures en contenant sous pression qui sèchent rapidement comme celles de marque Krylon ou les peintures pour voiture, disponibles dans une grande variété de couleurs. Quelques couches suffisent. Comme ces produits sèchent rapidement, nous arrivons au produit final en quelques minutes. Il ne vous reste plus qu’à monter votre modèle de mouche le plus efficace.

Colorer l’hameçon d’une mouche montée La plupart des pêcheurs achètent leurs mouches déjà montées, dans les boutiques spécialisées. Il est possible de colorer les hameçons de manière simple et durable, toujours selon ma nouvelle expérience. Pour ce faire, rendez-vous dans un magasin à grande surface qui vend du poli à ongles. Vous trouverez des marques bon marché et une grande variété de couleurs. Un peu de blanc pour les ongles sur un hameçon « low water » le fera disparaître de la vue du saumon. N’est-ce pas merveilleux?

Photo : Bernard Beaudin

Le regretté Jean-Guy Côté, créateur de Unifil, a su innover et fournir sur le marché le plus grand nombre de nouveaux matériaux pour les amateurs et les créateurs de mouches pour la pêche de toutes les espèces de poissons. Ce streamer, avec son hameçon maintenant discrèt, devient plus efficace et devrait leurrer plus facilement le saumon.

Si vous voulez utiliser la peinture à jet, prenez une pellicule de plastique et perforez-la avec l’hameçon. Les poils et les plumes seront à l’abri lors de l’application de la peinture.

La question qui tue Maintenant, la vraie question; « Est-ce vraiment efficace un hameçon coloré sur une mouche? » La question est posée mais je ne saurais répondre réellement puisque son utilisation a été très limitée. Il nous faut une bonne expérience. Cette expérience concluante viendra avec un grand usage et la compilation de vos commentaires. Donc, il n’en tient qu’à vous, chers lecteurs et pêcheurs, de procéder à l’expérience et de commenter. N’ayez pas peur d’innover et d’expérimenter. J’imagine que, lorsque nous sommes passés de la plume aux poils et aux matériaux multiples, il y a eu un peu ou peut-être même beaucoup de résistance à ces nouvelles parures pour nos leurres. Ce phénomène accompagne toujours le changement. Soyez donc de ceux qui osent et qui n’on pas peur du changement. Saumons illimités Automne 2007 43


Les productions à tirage limité de la FQSA

1 La fosse Roger-Pelletier,

225 $

de la rivière Sainte-Anne-des-Monts, par Lars Larsen

2 Saumon en fraieson dans la Sautauriski,

175 $

par Clodin Roy

50

3 Rivière Godbout,

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5 Fosse à Napoléon,

50 $

par Louis Tremblay

par St-Gilles

4 « Que Dieu me vienne en aide... »,

75 $

par Tex Lecor

6 Sommet, par Jacques Hébert 44

Automne 2007 Saumons illimités

75 $


8 Retour au camp, rivière Natashquan,

50 $

par Louise Martineau

75

7 Rivière Sainte-Anne,

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par Jacques Poirier

50 $

10La Dernière Fosse, par Bruno Côté

9 La leçon par Jean-Louis Courteau

50 $ Numéro et titre de la lithographie

Qté

Prix*

Frais de transport (12 $ au Québec, 14 $ extérieur)

* Les taxes sont incluses dans le prix. * Ces prix sont sujets à changement sans préavis.

Total

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Commandez par courriel, par télécopieur, par téléphone ou par la poste en utilisant l'enveloppe-retour jointe à la revue. FQSA 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : (418) 847-9191 ou 1-888-SAUMONS • Télécopieur : (418) 847-9279 Courriel : secretariat@saumon-fqsa.qc.ca

Votre chèque ou mandat-poste, pour le montant total, est payable à la FQSA. Vous pouvez également payer par Visa, MasterCard ou American Express.

Visa

11Ma rivière secrète, par Marcel Fecteau

MasterCard

Amex

75 $ Nom du détenteur de la carte : _______________________________________

#_____________________________________ Exp.:_____________ Signature ________________________________________________

Saumons illimités Automne 2007 45


Le Saumon atlantique, histoire naturelle illustrée La Fédération québécoise pour le saumon atlantique est fière de vous présenter l’ouvrage Le Saumon atlantique, histoire naturelle illustrée écrit par Dr. Malcolm Greenhalgh, et illustré par le peintre Roderick Sutterby. Ce livre, traduit de l’anglais et publié en français par la Fondation Saumon, est maintenant disponible au Québec à la FQSA. La distribution québécoise de cet ouvrage de référence est le premier fruit produit d’une fructueuse amitié entre la Fédération et le Conservatoire National du saumon sauvage qui sera invité à contribuer à Saumons Illimités dans les numéros futurs.

Ce livre superbement illustré, Le Saumon atlantique, fournit un état clair et précis du cycle de vie extraordinaire du saumon. Il permet de découvrir son voyage de plusieurs milliers de kilomètres depuis les frayères, à la source de sa rivière, jusqu’aux lointaines côtes du Groenland. L’auteur, Dr Malcolm Greenhalgh, expert naturaliste reconnu en Grande-Bretagne, spécialiste du saumon et de la truite de mer, décrit la situation difficile du saumon atlantique en s’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques. Il explique précisément où les saumons vont en mer, ce qui influence leur retour en rivière, l’impact du réchauffement global sur les migrations, ce que nous pouvons dire à la lecture de ses écailles et bien plus encore. L’artiste, Rod Sutterby, est un pêcheur passionné et un naturaliste. Dans ses fascinantes huiles et aquarelles, il peint les saumons comme il les voit, avec une exactitude et une beauté étonnantes, transcrivant chaque nuance, chaque mouvement avec beaucoup de subtilité. N’attendez plus un instant de plus avant d’ajouter cet ouvrage à votre bibliothèque !

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Automne 2007 Saumons illimités


L’union fait la force En devenant membre de la FQSA au coût de 40 $ par année, vous recevez • • • •

le magazine français Saumons illimités publié trois fois par année ; le Guide des modalités de réservation pour la pêche du saumon au Québec ; d’innombrables rabais chez nos partenaires partout dans la province et même à l’extérieur ; l’opportunité de vous inscrire gratuitement au Championnat mondial de montage de mouches à saumon de la FQSA et de participer aux activités-bénéfice et rassemblements des saumoniers québécois.

De plus, vous encouragez la cause saumon en soutenant un secrétariat permanent au service et à la défense du saumon au Québec.

En devenant membre de la FSA au coût de 40 $ par année, vous recevez Photo : Jean-Guy Béliveau

• la revue anglaise Atlantic Salmon Journal, incluant une section française, publiée quatre fois par année ; • l’opportunité de participer à un souper-bénéfice international au profit de la ressource saumon. Vous encouragez aussi la cause saumon en soutenant un centre de recherche sur le saumon atlantique au Nouveau-Brunswick et un secrétariat permanent au service et à la défense du saumon sur les plans national et international.

Économisez 20 $ Saviez-vous que pour le coût minime de 60 $ par année, vous pouvez adhérer au membership conjoint FQSA/FSA et bénéficier des avantages des deux fédérations ?

« Donnez-nous un argument de poids, donnez-nous votre appui. »

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) et la Fédération du saumon atlantique (FSA) sont deux organismes voués à la conservation et la mise en valeur des rivières à saumon de même qu’à la promotion de la pêche sportive du saumon.

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Abonnez-vous en ligne ! www.saumon-fqsa.qc.ca

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Retournez ce formulaire par la poste ou par télécopieur à la FQSA : 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 • Télécopieur : 418 847-9279

(Hors Canada, ajouter 10 $) Les taxes sont incluses dans les prix. TPS: R 101756757 TVQ: 1008158688

Chèque à l’ordre de la FQSA

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