M AG AZ INE
SAUMON LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE
Convention poste PUBLICATION - 40063917
7.00$ CAN / 5.00€
Volume 39 / No 1 Hiver 2016
104
TECHNIQUES
LE LANCER SPEY À LA MOUCHE SÈCHE NOS RIVIÈRES
LA RIVIÈRE AUX ROCHERS
JUDICIEUX CONSEILS D’UN EXPERT EN PLACEMENT POUR FRANÇOIS
ACCOMPAGNEMENT CONFIANCE Expert des marchés boursiers, votre conseiller en placement peut vous aider à atteindre vos objectifs. À l’écoute de vos besoins, il vous propose une stratégie d’investissement sur mesure. LE PREMIER PAS VERS L’AVENIR FINANCIER, C’EST UNE RENCONTRE AVEC VOTRE CONSEILLER. vmdconseil.ca
ÉPICURIEN Desjardins Gestion de patrimoine Valeurs mobilières est un nom commercial utilisé par Valeurs mobilières Desjardins inc. Valeurs mobilières Desjardins inc. est membre de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).
S OMMA I RE
SOMMAIRE
Hiver 2016 Saumon Numéro 104 Crédit photo couverture : Productions Le Camp Rivière Corneille
Table des matières
9
4
Message du président
5
Message from the president
6
Mot de l’éditrice
9
Le lancer spey à la mouche sèche
14
Le saut du saumon (partie 1)
18
Le saut du saumon à la chute de la rivière Darmouth (partie 2)
22
Marcel Fecteau, spontané et audacieux
26
La dynamique du saumon dans la rivière Vieux-Fort
31
Équipements
34
Hooké : Baie des chaleurs récit de tournage
40
Le lancer spey, une technique à découvrir!
41
Découvrez le Forum Spey de Sherbrooke
34
43
La pêche à la mouche : Comment j’ai commencé...
Hooké : Baie des chaleurs récit de tournage
45
Galerie des membres
52
La rivière aux Rochers
55
Monteurs de mouches
5
Techniques
NUMÉRO 104
Le lancer spey à la mouche sèche
14
Chronique d’Yvon Le saut du saumon
Aventure
55
Monteurs de mouches Coffret de mouches
Le conseil des Gouverneurs Membres corporatifs : Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Membre individuel : M. John E. Houghton
Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François-de-Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6
Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@fqsa.ca | www.fqsa.ca Éditrice et rédactrice en chef : Josée Arsenault Comité de rédaction : André A. Bellemare, Jean Boudreault, Pierre Gagné, Sylvie Tremblay, Yvon Côté, Pierre Manseau, Richard Sirois, Bernard Beaudin et Marie-Eve Gonthier. Publicité : Josée Arsenault Design : Fokus Outdoor Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.
Le conseil d’administration de la FQSA
Index des publicités
Président : Jean Boudreault Secrétaire : Michel Jean Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Paul Rompré, Christian Kirouac • Québec et Saguenay : Sylvie Tremblay et Gilles Duhaime Vice-présidence aux affaires autochtones : David Basile Vice-présidence à la gestion des rivières : Martin Lefrançois • Rive sud : Paul M. LeBoutillier • Rive nord : Sylvain Gagnon, Georges Gagnon et Normand Bissonnette Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Michel Ouellet Représentant de la FPQ : Dominique Dugré Représentantes « Femmes » : Marie-Claude Landry, Maryse St-Armand Représentante « Jeunesse » : Amélie Thériault Représentant FSA : Charles Cusson Présidents honoraires : Yvon Côté, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina
Valeurs mobilières Desjardins : Chalets du Bout du Monde : RBC : Expo-Nature : Pesca Environnement : Latulippe : LAX-À Angling Club : Hydro Québec : Hardy : David Veilleux : FQSA : Fondation de la Faune du Québec : Association de protection de la rivière Moisie : Tourisme Autochtone Québec : Gaspé Fly : Sexton & Sexton Flyshop : Explora/ Roi des rivières : Magazine Pêche à la mouche : Produits UNI : Avalon : Salmon Lodge : Air Médic : Allen : La Capitale, assurances générales : Pure fishing Canada : Salon Expert, Chasse, Pêche et Camping :
Directeur général : Frédéric Raymond
C2 6 7 13 21 21 24 25 30 33 39 40 47 48 49 50 50 51 58 59 60 60 61 62 C3 C4
M E SSAGE DU PRÉSIDE N T
MOT DU PRÉSIDENT
6 LE MAGAZINE SAUMON
La FQSA s’implique toujours activement dans la conservation et la mise en valeur des habitats salmonicoles, le développement de la pêche sportive, la protection du saumon, et ce, au profit des pêcheurs et des gestionnaires. Voyons plus en détail ce en quoi consiste cette implication.
La conservation et la mise en valeur des habitats salmonicoles La FQSA sera toujours très vigilante en ce qui a trait à la protection des rivières à saumon au Québec. En ce sens, la Fédération est intervenue en 2015 à la suite des dommages créés sur la rivière Matapédia. Des travaux non autorisés par les autorités responsables ont été réalisés par le CN, causant des torts aux habitats salmonicoles de la rivière. Plus de 100 000 personnes nous ont supportés dans cette démarche par la lecture de notre communiqué de presse et par l’entremise des médias sociaux. Le CN élabore actuellement des projets de compensation d’habitat. À l’exemple du Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord, la FQSA escompte mettre en place un programme similaire pour les autres régions du Québec. L’offre de pêche sera ainsi accrue et tous les pêcheurs pourront en profiter. De plus, la FQSA insiste auprès des ministères pour qu’ils donnent un statut particulier aux rivières à saumon, statut qui permettrait une meilleure protection du bassin versant des rivières et, indirectement, des habitats de fraie et d’élevage des jeunes saumons. Beaucoup de travail reste encore à faire, la contribution de tous est donc requise : les pêcheurs, en respectant l’environnement et en contribuant à des remises à l’eau efficaces des grands saumons ; les gestionnaires, en gérant de façon responsable le territoire qui leur est délégué. La FQSA est consciente que des efforts majeurs sont faits par tous et vous remercie pour votre implication.
Le développement de la pêche sportive De toutes les activités que mène la Fédération, le développement de la pêche est la plus importante. Il passe par la promotion de la pêche au saumon et le développement de la relève. Notons les soirées Action ! Saumon et IF4 qui se déroulent dans toutes les régions du Québec et qui regroupent, selon les activités, de 100 à 500 personnes. Au total, plus de 3 000 amateurs de pêche auront participé à ces activités. Consultez notre site Web fqsa.ca pour connaître les dates des deux activités. Par ailleurs, en 2016-17, un programme de commercialisation de la pêche sera mis en place avec les gestionnaires afin de favoriser la relève.
SAUMON | WWW.FQSA.CA
Jean Boudreault Président de la FQSA Photo : Stéphane Audet
Actuellement, environ 15 000 amateurs pêchent le saumon sur nos rivières. De ce nombre, 2 000 viennent de l’extérieur du Québec. Aussi, la moyenne d’âge des pêcheurs est de 60 ans. On peut donc présumer que le nombre actuel de pêcheurs diminuera graduellement si rien n’est fait pour pallier la situation. La FQSA prend cette tendance très au sérieux. Plusieurs actions ont d’ailleurs été entreprises pour attirer de nouveaux pêcheurs : la refonte du site Web et du magazine Saumon, le développement de plateformes sur les réseaux sociaux, la réalisation de vidéos sur la pêche, la refonte de toutes les publicités d’image de la Fédération avec des approches dynamiques et actuelles, tout ceci afin de développer un cercle d’intérêt autour de la pêche au saumon, et ça fonctionne ! Est-ce que cela se traduit par de nouveaux pêcheurs ? Vous n’avez qu’à regarder autour de vous sur les rivières et vous constaterez !
La protection du saumon Un sage de la Fédération me disait un jour : «Il est plus facile de protéger un saumon que d’en créer un de toutes pièces avec tous les risques que cela comporte.» C’est pour cette raison que la FQSA fait la promotion de la protection des grands géniteurs par la remise à l’eau et par la mise en place d’un programme de protection. À cet effet, plus de 250 000$ ont été versés par la Fondation Saumon aux gestionnaires de rivières. La FQSA travaille aussi de concert avec les agents de la faune et les gestionnaires afin d’endiguer le braconnage sur les rivières du Québec. Afin d’atteindre cet objectif, des projets novateurs de surveillance par caméra ont été développés par le Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la CôteNord. La FQSA souhaite proposer des projets semblables aux gestionnaires en complément des agents de conservation de la faune déjà sur le terrain. Ceci n’est qu’un exemple des nombreux efforts consentis pour assurer la sauvegarde de la ressource. Vous le savez sans doute, toutes ces activités sont financées par des programmes de subvention, par des activités-bénéfices et par vos dons à la Fondation Saumon. À ce sujet, notez qu’une nouvelle activité-bénéfice, sous forme de cocktail dinatoire, se tiendra à Montréal le 12 mai prochain. C’est une soirée à mettre à votre agenda, on a besoin de vous ! Consultez notre site Web pour les détails. Au moment d’écrire ces lignes, le Plan de gestion du saumon au Québec n’est toujours pas déposé par le Ministère. Voici en résumé ce que nous savons pour l’instant, mais certains de ces éléments pourraient encore être modifiés. La saison de pêche 2016 sur les rivières du Québec devrait débuter avec la remise à l’eau des grands saumons, sauf sur la Causapscal et la Moisie. Sur les rivières où, en 2015, il était possible de garder de grands saumons, la rétention ne sera possible qu’après le premier août, et ce, seulement si les montaisons dépassent les nouveaux seuils de conservation. En ce qui concerne le permis, il a été proposé de réduire le nombre d’étiquettes à quatre, dont un pour le grand saumon. Cependant, en raison de transferts de responsabilité entre les instances fédérale et provinciale, il n’est pas certain que ce nouveau permis puisse entrer en vigueur en 2016. Si tel est le cas, ce sera le permis à sept étiquettes qui prévaudra. La mise en place du plan pourrait donc se faire par étapes.
FROM THE PRESIDENT
Conservation and enhancement of salmon habitats The FQSA will always be vigilant with regard to the protection of salmon rivers in Québec. As a case in point, in 2015 the FQSA intervened rapidly following the damage created on the Matapedia River. Early in the year, work was carried out by CN rail along the river bank without proper and legal authorization, directly impacting salmon habitat. More than 100,000 people supported us in this cause through our press release and reacting on social media sites. The CN is presently preparing habitat compensation proposals. Such as the North Shore Atlantic Salmon Habitat Enhancement Program, the FQSA is currently working to develop similar programs for the other regions in Québec. Fishing opportunities will increase substantially for the benefit of all anglers. Moreover, the FQSA is also urging the Ministries to enact a special status for salmon rivers which will allow for greater protection of the river watersheds, and therefore indirectly to salmon spawning and rearing habitats. Much work remains to be done, everyone’s contribution is still needed: by anglers, respecting the environment and contributing to successful live-release of large salmon; by river managers, responsibly managing the territory delegated to them. The FQSA is well aware that considerable efforts are made by all and thank you for your involvement.
Development of the recreational fishery Of all the activities undertaken by the Federation, the development of the recreational fishery is the most important. It involves promoting salmon recreational fishing and the development of the next generation of anglers. Worthy of note are the evening sessions of Action! Salmon and IF4 (film festival) which are held in all Québec regions, and depending on the activity, attract between 100 - 500 participants. In all, more than 3000 people have participated in these activities. Check our website fqsa.ca for the dates of these events. As for promotion, it is undertaken via the websites of the Federation and those of river managers. Furthermore, in 2016-17, a marketing program will be set up with river managers to promote and recruit a new generation of anglers.
Currently, about 15,000 anglers fish our salmon rivers. Of these, 2,000 are from outside Québec. Also, the average age of anglers is 60 years. We can easily conclude that the number of anglers will gradually decline over time if nothing is done to remedy the situation. The FQSA takes this declining trend very seriously. Several actions have already been undertaken to attract new anglers: these have included redesigning our website and the Salmon magazine; increased development on social network websites; producing fishing videos, and continually updating the Federation image on all our publicity with dynamic and innovative designs and techniques. All this in order to develop a circle of interest around the salmon recreational fishery, and it works! Does this means a new cohort of anglers? Just look around you on the rivers and you will see!
Salmon protection A wise Federation sage once told me: « It is easier to protect a salmon than to create one from scratch with all the accompanying risks ». It is for this reason that the FQSA actively promotes the protection of large salmon spawners through live-release and by the establishment of a protection program. To this end, over $ 250,000 has been attributed by the Salmon Foundation to river managers. The FQSA also works closely with the wildlife officers and river managers to stem poaching on Québec rivers. To achieve this, innovative camera surveillance projects have been developed recently by the North Shore Atlantic Salmon Habitat Enhancement Program. The FQSA want to offer this kind of project to river managers to complement the work of their protection officers in the field. This is only one of many efforts undertaken to ensure the protection of this valuable resource. As you probably already know, all these activities are funded by grant programs, fundraising activities and by your donations to the Salmon Foundation. In this regard, please take note that a new fundraising cocktail party will be held in Montreal this coming May. It’s a date to mark in your agenda, we need you! Check out our website for more details. However, in summary, here is what this new plan will entail. Note that some elements may be modified by this time. The 2016 salmon fishing season may start with mandatory live-release of large salmon, except for the Causapscal and Moisie Rivers. On rivers where retention of large salmon was permitted in 2015, retention of large salmon will be pos-sible again this season, after the first of August, and only if the run exceeds the new conservation threshold of the river. However, because of the complexities relating to jurisdiction transfers between federal and provincial authorities, it is unsure that this new license will be ready in time for the 2016 season. If this is the case then the current license, with seven tags will remain in force. The new management plan could therefore be implemented in stages. Sincerely, Salutations à tous, Jean
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7 NUMÉRO 104
The FQSA is always actively involved on issues concerning conservation and enhancement of salmon habitats, development of the recreational fishery, and protection of salmon and this, for the benefit of anglers and river managers. Let’s see in greater detail what constitute this involvement.
MO T DE L’ ÉDIT RIC E
MOT DE L’ÉDITRICE
Josée Arsenault, Éditrice du Magazine Saumon et responsable des communications, FQSA
8
Photo : Christian Auger
LE MAGAZINE SAUMON
Place aux monteurs de mouches À la demande de nos lecteurs, nous avons ajouté une section Mouches à cette édition. Il s’agit d’une première partie, il y aura d’autres monteurs d‘exception présentés dans les prochaines revues. D’ailleurs pour ceux et celles qui souhaitent s’initier au montage de mouches, il y a plusieurs ateliers offerts dans chacune des régions du Québec. Je vous invite à vous informer auprès de boutiques spécialisées de votre secteur ou d’organisations telles que les Moucheurs du Montréal Métropolitains, le Regroupement des pêcheurs à la mouche de Sherbrooke et la Société Mauricienne des Pêcheurs à la Mouche.
Un choix environnemental Nous sommes très fiers de notre choix de papier Rolland Enviro pour la production de ce magazine. Il s’agit de la 10e édition du Magazine Saumon imprimée sur un papier contenant 100% de fibres postconsommation. Celui-ci est aussi certifié FSC, qui fait la promotion de la gestion responsable des ressources forestières, accrédité Écologo et fabriqué selon un procédé exempt de chlore ainsi qu’à partir d’énergie biogaz, une énergie renouvelable. En comparaison à la moyenne de l’industrie pour des produits faits à 100% de fibres vierges, voici le bilan de sauvegardes environnementales que cette tangente a permise :
82 arbres 5 terrains de tennis 78 717 gal. US d’eau 851 jours de consommation d’eau 8 053 lb de déchets 75 poubelles 26 417 lb CO 2 Émissions de 4 voitures par année 68 MMBTU 331 142 ampoules 60W pendant une heure 34 lb NOX Émissions d’un camion pendant 48 jours
Venez nous voir! Nous serions très heureux de vous rencontrer dans les salons Expo Nature de Rimouski et de Chicoutimi, le Salon Expert, Chasse, Pêche et Camping de Québec. Vous pourrez participer à de nouveaux concours et courrez la chance de remporter de nombreux prix de grande valeur ! À très bientôt et bonne lecture!
La croissance, ça se discute !
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31059 (03/2010)
Texte de
Christopher Rownes
Photos de
Adaptation du texte en français
Nicolas Maier
Pascal Perreault et Jean-Francois Lavallée
Du plus profond de mon être, je suis un vrai pêcheur à la mouche sèche et, chaque fois que l’occasion se présent e, c’est de cette façon que je préfère pêcher. Parfois, le contexte en rivière est défavorable pour le pêcheur. Je pense par exemple à une situation où le pêcheur est en amont, acculé aux arbres derrière et que la rivière coule en direction d’une grosse truite gobant tranquillement à la surface. Ça me rendait presque dingue! Dingue lorsque le poisson était trop loin pour l’atteindre d’un lancer pendulaire. Dingue quand je voyais mon imitation de caddis caler juste devant lui parce qu’elle s’était noyé, imbibée à force d’être trainée sur l’eau lors du repositionnement de ma soie. Dingue lorsque ma mouche s’accrochait finalement quelque part juste avant que je ne déploie ma soie dans un lancer Spey. En ces temps, je croyais qu’il n’y avait rien que je puisse faire de plus. Généralement, le lancer Spey est employé avec des nymphes, mouches noyées ou de grosses mouches sèches en poil de chevreuil de style Bomber; Mouches n’ayant pas besoin d’être asséchées constamment avant de les lancer à nouveau.
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11 NUMÉRO 104
LE LANCER SPEY À LA MOUCHE SÈCHE
TEC H NIQU ES
Mais comment faire avec une mouche sèche pour des truites de taille moyenne?
12 LE MAGAZINE SAUMON
Voici ce que je considère personnellement comme le Saint Graal de la pêche à la mouche! Ce lancer Spey m’a permis d’attraper mes plus grosses prises avec des mouches sèches au cours des dernières années. Selon moi, c’est dû au fait que les poissons que je pêchais dans ces conditions difficiles n’avaient tout simplement jamais vu une mouche artificielle flotter dans leur direction! Quel plaisir de voir une petite mouche sèche disparaître dans la monstrueuse bouche d’une énorme truite brune! Elle a mordu!
Rive droite
Courant
Vent (en direction amont)
Position basse et direction des faux lancers parallèles à la berge
Bras droit et boucle en D du côté amont
SAUMON | WWW.FQSA.CA
Rive gauche
01
Amorce et préparation Depuis la rive gauche de la rivière, la soie et la canne pointant vers l’aval, le scion au ras de l’eau et la soie complètement étirée sous la tension du courant, faites face à la cible. Débutez les faux lancers parallèlement à la berge et ceci toujours au ras de l’eau afin de demeurer sous le cône de vision de la truite pour ne pas l’effrayer.
Formation de la boucle en “D” Au dernier lancer parallèle à la berge, lorsque la mouche complètement sèche vous dépasse vers l’amont, commencez à décrire un cercle avec la pointe de la canne dans le sens antihoraire et vers l’arrière, en direction du milieu de la rivière tout en faisant passer la soie et l’avançon (bas de ligne) audessus de la canne. Appliquez une poussée parallèle à la surface de l’eau.
02
Orientez le plan du cercle de façon à positionner la soie au point d’ancrage désiré. Cette position d’ancrage se trouve à peu près à une longueur de canne du côté amont du pêcheur et à un point adjacent à la trajectoire du lancer avant.
Ancrage et lancer Afin ne pas noyer et imbiber la mouche, lorsque l’avançon et la mouche touchent à l’eau au point d’ancrage pendant un court instant, – KISS AND GO –, balayez la canne vers l’amont et d’un mouvement circulaire arrière et vers le haut, formez la boucle en D.
03
Accélérez ensuite progressivement vers l’avant puis faites un arrêt net et haut avec la canne pour assurer à la soie une meilleure trajectoire et une plus grande distance. La boucle se forme en hauteur audessus de l’eau et se déroule en présentant la mouche HAUTE ET BIEN SÈCHE au poisson.
Le bonheur Regardez maintenant le poisson engouffrer la mouche sèche, et tenez vous bien...
04
En résumé Les trois lancers à maîtriser pour bien réussir ce lancer spey en mouche sèche sont :
Pratiquez d’abord chaque lancer individuellement, puis combinez graduellement les trois ensembles. La coordination et la synchronisation sont les clés d’un bon lancer spey en mouche sèche. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite bonne chance dans l’exercice de ce lancer!
1
Le lancer latéral parallèle à la berge
2
Le snake roll
3
Le lancer spey avant soumises
Si vous désirez voir ce lancer en vidéo, je vous invite à consulter mon site Web au : http://www.christopherrownes.com/dryflyspey.htm
Christopher Rownes
SAUMON | WWW.FQSA.CA
C H RONIQU E D ’ YVON
LE SAUT DU SAUMON (PARTIE 1) 16 LE MAGAZINE SAUMON
Texte d’ Yvon Côté, Biologiste
La vue d’une chute d’eau s’interposant sur le parcours migratoire du saumon en rivière suscite invariablement chez les pêcheurs une interrogation quant à son caractère franchissable par « Salmo le sauteur ». J’avoue m’être souvent trompé en émettant une opinion sur la capacité du saumon à franchir un obstacle. Les cascades ou chutes en forme d’escalier peuvent être particulièrement difficiles à caractériser. Par contre, on peut se prononcer « de façon plus fiable » dans le cas des chutes sans paliers. Cet article traite de cette dernière situation.
Ces différentes catégories de vitesse ont fait l’objet de mesures standardisées en laboratoire. Cependant, comme on le verra plus loin dans cet article, l’information obtenue en milieu contrôlé doit être comparée aux observations réalisées en nature afin d’en vérifier l’applicabilité aux conditions prévalant en rivière.
Les composantes biophysiques de la nage et du saut
La vitesse soutenue d’un saumon atlantique est de l’ordre de 2 à 4 fois sa longueur en cm. Un saumon de 65 cm nagera donc à une vitesse soutenue de 130 à 260 cm par seconde alors qu’un saumon de 100 cm nagera de façon soutenue à la vitesse de 200 à 400 cm par seconde. La durée des périodes de nage soutenue (avant que la fatigue ne se manifeste) est de l’ordre de 200 minutes.
La hauteur maximale du saut d’un saumon est conditionnée par sa vitesse de nage au moment de sortir de l’eau et par la force de l’attraction terrestre (la gravité). Il est connu que la vitesse de nage d’un poisson dépend tout d’abord de sa longueur et de l’espèce à laquelle il appartient. Certaines espèces, comme le saumon et la truite, font partie de la catégorie des bons nageurs alors que c’est le contraire pour le brochet et la carpe. On sait aussi que les poissons les plus longs atteignent des vitesses plus élevées que les plus petits. Il importe, de plus, d’ajouter les caractéristiques physiques de la chute, la température de l’eau, la pollution, l’état de santé du poisson, l’état de sa maturité sexuelle et l’adaptation génétique qui influencent les performances de nage d’un poisson, et donc la hauteur du saut qu’il peut réaliser à un moment donné ou à un endroit particulier.
La vitesse de croisière d’un saumon est égale à 1,0 fois sa longueur mesurée en cm. Ainsi, un saumon de 65 cm de longueur (un madeleineau) peut nager pratiquement indéfiniment à une vitesse de 65 cm par seconde ; un saumon de 100 cm (saumon de trois ans de mer), à une vitesse de 100 cm par seconde, pratiquement sans fatigue accumulée.
La vitesse de pointe pour le saumon atlantique adulte est de 7 à 10 fois sa longueur. Les saumons les plus grands peuvent donc atteindre une vitesse de pointe plus élevée que les saumons plus petits. Cependant, il importe de souligner que la vitesse de pointe pouvant être atteinte par le saumon n’augmente pas proportionnellement à la taille, comme dans le cas des autres catégories de vitesse. En effet, sous une température favorable, un saumoneau de 10 cm peut atteindre une vitesse de pointe de 20 fois sa longueur parce qu’il arrive à produire une fréquence de battements de sa nageoire caudale plus élevée qu’un grand saumon. Un saumon de 65 cm (madeleineau) possède une vitesse de pointe de 9 fois sa longueur, soit 560 cm par seconde, alors qu’un saumon de 100 cm atteint une vitesse de pointe de 7,4 fois sa longueur, soit 740 cm par seconde (voir le graphique 1). La vitesse de pointe ne peut être soutenue que pour quelques secondes, soit de 10 à 15 secondes.
Les différentes vitesses de nage En général, on exprime la performance de nage d’un poisson de trois façons différentes : la vitesse de croisière à long terme sans fatigue pour le poisson, la vitesse soutenue pour un temps intermédiaire avec accumulation de fatigue et la vitesse de pointe soutenable pour quelques secondes seulement. Ce classement est raffiné par certains auteurs. SAUMON | WWW.FQSA.CA
Lorsque le saumon se déplace en rivière, il utilise normalement une trajectoire de moindre résistance. Par exemple, au début de la saison de migration, alors que les eaux sont hautes et froides, il nage tout près du fond de la rivière ou encore tout près des rives parce que le courant y est plus lent qu’au centre de la rivière. Il utilise alors sa vitesse de croisière. Il peut ainsi parcourir plus d’une dizaine de kilomètres en une journée. À la mi-saison de migration, en eaux
Calcul théorique de la hauteur du saut maximal Revenons au franchissement des obstacles. Pour négocier une chute, le saumon utilise habituellement sa vitesse de pointe qu’il déploie pour quelques secondes seulement. Du point de vue de la physique, la hauteur du saut et la vitesse de nage sont liées l’une à l’autre par la formule suivante :
Hauteur maximale d’un saut de saumon Finalement, quelle est la hauteur maximale du saut d’un saumon ? L’équation mathématique précédente, basée sur les lois de la physique, permet d’établir théoriquement cette hauteur. Pour un saut tout à fait vertical (ce qui est rarement le cas, sauf pour un saut du saumon hors de l’eau lorsqu’il est retenu au bout de la ligne d’un pêcheur), la réponse est la suivante : à une vitesse de pointe maximale de 700 cm par seconde à la sortie de l’eau, la hauteur maximale du saut est de 2,9 mètres. Pour un saut s’effectuant à 80º à une vitesse de pointe maximale de 700 cm par seconde, la hauteur de saut devient égale à 2,5 mètres. Toutefois, dans ce cas, la distance horizontale parcourue par le saumon sera plus grande (voir graphique 2). Il arrive souvent que, pour franchir une chute légèrement inclinée, le saumon fasse appel à la fois à sa capacité de sauter et à celle de nager. Le saut lui permet d’atteindre un point haut près de la crête de la chute et, de là, il poursuit son ascension en nageant vigoureusement dans le courant. Voyons maintenant ce que l’observation des sauts de saumons en nature nous apporte comme information.
H = (Sin α V)2 2g H = hauteur à franchir en mètres, l’inconnue dans cette équation
Sin α = le sinus de l’angle du saumon à la sortie de l’eau (si on suppose que le saumon sort à un angle de 80º, la valeur de sin α est 0,985; pour 90º, la valeur est égale à 1)
La chute Orrin, Écosse L’un des sauts les plus fameux, fréquemment cité dans la littérature scientifique, est celui du saumon de la chute Orrin en Écosse. La hauteur de cette chute, presque verticale, est de 3,65 mètres aux conditions de débit prévalant lors de l’observation rapportée. Les saumons de l’Orrin pèsent environ 5 kg et ont une longueur de 75 cm. La vitesse maximale de tels saumons est de 650 cm/sec, permettant en théorie un saut d’une hauteur de 2,2 m, ce qui est loin de correspondre aux observations en nature. Comment expliquer ce cas ?
V = vitesse maximale au sortir de l’eau, exprimée en cm/s g = force gravitationnelle de la Terre (9,8 m/s2)
Non seulement le saumon doit-il exécuter un saut qui atteint une certaine hauteur (la composante verticale du saut), mais il doit aussi franchir une distance à l’horizontale puisque son point de départ se situe habituellement à une certaine distance de la base de la chute. Il existe aussi une équation pour calculer la distance horizontale que peut franchir un saumon lors d’un saut d’une hauteur donnée. En fait, la trajectoire du saumon dans un espace bidimensionnel suit un tracé similaire à celui d’un projectile. Cette trajectoire peut donc être déterminée par les équations de la balistique classique, tout comme le jet d’une lance ou le tir d’un boulet de canon ou d’une balle de carabine (voir le graphique 2).
Photo : Jean-Guy Béliveau
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moyennes ou basses, lorsqu’il se déplace d’une fosse à l’autre, il nage en suivant le courant principal. Il suit des veines d’eau à courant modéré et peut se reposer temporairement tout près de gros blocs ou de rochers. Il utilise alors sa vitesse soutenue. Sous ces conditions, les distances parcourues en quelques heures sont de l’ordre du kilomètre ou un peu plus. Lorsque le saumon gobe la mouche du pêcheur et tente de fuir à vive allure, il utilise une vitesse dite « critique » qui se situe quelque peu sous sa vitesse de pointe et qu’il peut soutenir pour quelques minutes à la fois. Les distances impliquées lors de ce type de comportement sont de l’ordre des dizaines ou des centaines de mètres.
C H RONIQU E D’ YVON
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Explication no1 : Il est connu que, pour différentes raisons liées aux protocoles expérimentaux, les vitesses de nage observées en laboratoire peuvent amener les chercheurs à sous-estimer les performances réelles d’un saumon, ce qui entraîne une sous-évaluation de la hauteur calculée théoriquement. De fait, la documentation scientifique rapporte que des champs de vitesses d’écoulement de 800 cm par seconde et même un peu plus ont pu être franchis par le saumon. Une telle observation suppose une vitesse de nage supérieure à 800 cm par seconde. Si on refaisait les calculs avec une valeur de 800 cm par seconde, la hauteur théorique du saut d’un saumon serait très près du résultat observé en Écosse. Mais une telle vitesse n’est normalement atteinte que par des saumons plus gros que ceux de l’Orrin. Explication no2 : Le comportement qu’adopte le saumon à la base d’une chute constitue un facteur qui n’est pas pris en compte dans l’équation. En effet, on observe que les saumons ont tendance à tirer profit du ressaut hydraulique présent à la base des chutes pour maximiser leur vitesse (voir graphique 3). Ce facteur est connu, mais son importance quantitative est peu documentée dans les études scientifiques. J’ai lu, dans le cas de la truite mouchetée, pour une situation donnée, une contribution additionnelle de 15% attribuable à la vitesse ascendante du ressaut. Si cette valeur est transposable au cas du saumon, elle n’explique qu’une partie de l’écart entre la valeur maximale théorique calculée et la valeur observée à la chute Orrin. La contribution du ressaut hydraulique est probablement très variable selon les sites et selon les débits d’eau à un moment donné, donc difficile à prévoir.
luer l’aspect franchissable, même le meilleur expert puisse formuler un avis erroné. L’opinion des habitués du site constitue souvent la meilleure source d’information.
En guise de conclusion Les pêcheurs de saumon aiment trouver des explications à tout ce qui concerne leur sport. C’est normal, l’esprit humain raisonne et cherche à comprendre. Je ne crois pas me tromper en affirmant que tout saumonier entretient le désir secret d’être le premier à trouver quelque truc qui l’avantagerait à la pêche. La recherche scientifique a permis d’identifier les principaux facteurs déterminant les capacités natatoires du saumon et ceux influençant son comportement face à une chute. Il est même possible de mathématiser en bonne partie ces phénomènes à l’aide d’équations plus ou moins complexes. Cependant, l’obstination du saumon à affronter une chute et son saut dans les airs, hors de son milieu naturel, pour justement retrouver un peu plus loin la sécurité de son milieu aquatique, témoignent d’un déterminisme inhérent à cette espèce dont l’explication définitive nous échappe encore. Cette part d’inconnu, certains diront de mystère, n’est-ce pas ce qui fait du saut du saumon l’un des plus beaux et étonnants spectacles qu’il nous est donné de voir du bord d’une rivière ? Références : Beach, M. H. 1984. Fishw pass design - criteria for the design and approval of fish passes and other structures to facilitate the passage of migratory fishes in rivers. Min. Agric. Fish. and Food. Lowestoft, Fish. Res. Tech. Rep. 78, 45 p. Kreitman, L. 1932. La vitesse de nage des poissons. Bull. Franç. Pisc. 53 : 145-150 et 186-197. Larinier, M. 2002. Biological factors to be taken into account in the design of fishways, the concept of obstructions to upstream migration. Bull. Franç. Pêche et Pisc. 234 : 28-38. Stuart, T. A. 1962. The leaping behaviour of salmon and trout at falls and obstructions. Edingburg. Freshw. and Salm. Fish. Res. Paper 28, 46 p.
Explication no3 : Certaines souches de saumons, par exemple celles des rivières de la Côte-Nord du Québec, peuvent, par sélection naturelle, avoir développé des performances plus grandes que celles observées en laboratoire. Il existe à ce sujet une étude démontrant que les saumons de la rivière Nipissis, un tributaire de la Moisie, ont développé au fil des ans une morphologie les rendant plus aptes à franchir le gros rapide Macdonald. En pratique, les trois explications se complètent l’une l’autre, ce qui fait que la hauteur du saut d’un saumon est déterminée à la fois par les lois de la physique, les conditions locales du milieu ambiant, le comportement du saumon et l’adaptation génétique. C’est, de fait, la seule façon d’expliquer les performances des saumons de l’Orrin. On comprend donc par le nombre de facteurs en cause que, vis-à-vis un obstacle inconnu dont il faut évaSAUMON | WWW.FQSA.CA
Photo : Dave Adams
Vitesse maximale de nage (mètres/seconde)
Graphique 2. La hauteur du saut et la distance horizontale parcourue sont fonction de la température de l’eau et de l’angle du corps du poisson à sa sortie de l’eau. Deux positions de sortie sont illustrées sur ce graphique (60 et 80 degrés). Reproduit de Larinier, 2002.
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Graphique 1. La vitesse maximale que peuvent atteindre les salmonidés est proportionnelle à la longueur du corps et à la température de l’eau. Par contre, l’endurance à la nage est inversement proportionnelle à la température de l’eau (non illustré par ce graphique). Reproduit de Larinier, 2002 et Beach, 1984.
Longueur du poisson (mètres)
Graphique 3. Au pied d’une chute et au départ de Rive droite leur saut, les salmonidés se positionnent à la base du ressaut créé par le jet plongeant de la chute. De là, en produisant de vigoureux battements de leur nageoire caudale et profitant du courant ascendant, ils se propulsent hors de l’eau pour atteindre le sommet de la chute. En cas d’échec, ils amont) se reVent (en direction prennent. Il semble qu’il y ait un processus d’apprentissage associé à ce comportement. Certains auteurs estiment que tout en étant plus grande que la longueur du poisson, la profondeur de la fosse au Position basse et direction des faux lancers parallèles à la berge pied d’une chute doit être égale à au moins 1,25 fois la hauteur de la chute pour que se développent les conditions propices à la formation d’un ressaut hydraulique. Reproduit de Stuart, 1962.
Hauteur (mètres)
1
Courant
Distance horizontale (mètres) Bras droit et boucle en D du côté amont
2
Rive gauche Rive droite
Coura
Vent (en direction amont)
h Position basse et direction des faux lancers parallèles à la berge
1.25h
Bras droit et boucle en D du côté amont
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Rive ga
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LE SAUT DU SAUMON À LA CHUTE DE LA RIVIÈRE DARMOUTH (PARTIE 2)
LE MAGAZINE SAUMON
Texte d’Yvon Côté, Biologiste
La majorité des rivières situées au nord de la Gaspésie présentent un escarpement plus ou moins important localisé à une dizaine de kilomètres de leur embouchure, dans le cas des rivières Madeleine et Dartmouth, et à une quarantaine de kilomètres de la mer pour les rivières Ste-Anne et Cap-Chat. Il s’agit là d’un héritage laissé par l’histoire géologique de la péninsule gaspésienne. Alors que les chutes des rivières Cap-Chat, Ste-Anne et Madeleine constituent par leur hauteur même des obstacles infranchissables pour le saumon, la chute de la rivière Dartmouth peut être négociée par ce poisson dans certaines conditions hydrologiques de débit et de température. Dans l’article précédent, j’ai exposé certaines notions théoriques sur les capacités de nage et de saut du saumon. Toutefois, il faut toujours corroborer la théorie par l’observation en milieu naturel. À cet égard, le savoir traditionnel des gens du milieu, familiers avec leur environnement, constitue souvent une bonne source d’information. J’ai donc sollicité l’avis d’un saumonier d’expérience, Jean Roy, de Gaspé, pour m’enquérir de la date à laquelle la chute de la rivière Dartmouth est franchissable par le saumon. Après avoir discuté avec d’autres saumoniers, Jean m’est revenu en m’affirmant que les pêcheurs commencent à voir et à prendre des saumons dans la fosse Breeder aux environs du 15-20 juin de chaque année. Or, la Breeder étant la première fosse localisée à peu de distance en amont de la chute, les saumons doivent l’avoir franchie pas trop longtemps avant ces dates. En consultant les données du Centre hydrique du Québec, le débit de la rivière (mesuré aux environs de la chute) entre le 15 et le 20 juin se situe autour de 10 m3/s, voilà donc un lien entre date et débit. Mon but par ces questions, c’était d’arriver à me faire une idée de la configuration de la chute sous différents débits afin de constater de visu dans SAUMON | WWW.FQSA.CA
quelles conditions cette chute est franchissable par le saumon. Bien entendu, à ce temps-ci de l’année, les observations en nature ne sont plus possibles. Je me suis donc mis à la recherche de photos de la chute de la Dartmouth, prises à des dates connues sous différents débits et, idéalement, montrant un ou des saumons tentant de négocier l’obstacle. J’ai obtenu quelques photos de Jean-Guy Béliveau et Ann Smith, de Gaspé, illustrant le site connu localement sous le nom des «Falls de la rivière Dartmouth». Comme le hasard fait bien les choses, il y a même une photo montrant un saumon tentant de sauter la chute. Je vous livre donc le résultat de mes constats à l’examen de ces photos.
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Photo : Jean-Guy Béliveau
Commençons la présentation en examinant la photo no1. Cette photo a été prise le 2 juillet 2013 à un débit de 4 m3/s. À ce débit et à cette date, la chute est franchissable par le saumon. J’ai tracé sur cette photo deux lignes de courants convergents. Ces deux axes de courants compétitifs constituent deux facteurs importants pour comprendre le comportement du saumon à cet endroit. Le courant de gauche est plus difficile à atteindre par le saumon. Il est aussi plus hasardeux en ce sens sous certains débits, il mène le saumon à un cul-de-sac. Le courant de droite est le plus facile à négocier et guidera plus facilement le saumon vers le haut de la chute. Examinons la partie droite de la photo. À cet endroit, la chute est de forme mixte : la partie supérieure ressemble à une glissade d’eau puis, en finale, le flot tombe verticalement. Dans une telle situation, il arrive souvent que le saumon adopte à la fois un comportement de saut et de
nage pour franchir un obstacle. J’ai aussi indiqué sur cette photo la position du ressaut hydraulique, endroit d’où partent les saumons qui réussissent à franchir la chute. La hauteur de la chute, à ce débit, est d’environ 4 m. Dans ces conditions, le saumon ne peut probablement pas la franchir seulement par le saut. Le saumon émerge de l’eau à vive allure, aidé par la présence du ressaut, et il saute le plus haut possible vers la glissade d’eau lisse. S’il y parvient, il nage vigoureusement vers le sommet de la chute. Avant de connaître le succès, le saumon peut essayer plusieurs fois de franchir la chute à partir de positions autres que celle du ressaut hydraulique. Entre les phases d’essai, il doit trouver des zones de repos à proximité de la chute. Les chercheurs croient qu’il existe un processus d’apprentissage chez le saumon et même un comportement de groupe lors du franchissement d’obstacles.
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Photo : Ann Smith, Québec Sporting
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Photo : Ann Smith, Québec Sporting
La photo no2 a été prise le 19 juin 2010 à un débit de 8 m3/s. L’obstacle est franchissable à cette date et à ce débit. Cette photo présente les mêmes caractéristiques que la précédente. J’y ai indiqué les endroits où doit se positionner le saumon pour franchir l’obstacle avec succès. À ce débit, on constate aussi que les environs immédiats de la chute présentent des endroits de repos, ce qui est essentiel pour que le saumon ne s’éloigne pas trop de la chute. L’absence de zones de repos pourrait l’inciter à descendre plus bas sur la rivière et retarderait le moment du franchissement de la chute.
La photo no3 a été prise le 8 juin 2014 à 38 m3/s. À cette date, le saumon ne franchit pas la chute. Par contre, il n’est pas certain que le débit soit le facteur limitant. Sur cette photo, j’ai indiqué le trajet des deux courants convergents qui présentent peu de différences avec les deux photos précédentes. Le courant de droite est intéressant parce qu’il semblerait propice à un saut du saumon suivi d’une phase de nage un peu plus importante vers la crête de la chute que dans le cas précédent. Par contre, on peut invoquer quelques raisons pour lesquelles ce comportement ne semble pas possible sous cette condition de débit et à cette date de l’année. Tout d’abord, pour se positionner favorablement afin de sauter vers la chute, le saumon doit atteindre le ressaut hydraulique qui, à plus fort débit, se situe plus loin du pied de la chute que dans le cas précédent. Il se peut que la distance horizontale à franchir par le saut soit alors trop grande. Si, par contre, le saumon tente de nager jusqu’à la chute pour trouver un point de saut favorable, il doit faire face à un courant très turbulent venant de la gauche, ce qui l’oriente mal par rapport à la position de la chute. Enfin, à ce temps de l’année, l’eau de la rivière est encore froide (entre 8 et 10 °C). La performance du saumon, pour la nage comme pour le saut, est alors réduite de beaucoup. Des observations au site même, à ce débit, mais en période estivale, pourraient aboutir à d’autres constats.
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22 LE MAGAZINE SAUMON Photo : Ann Smith, Québec Sporting
La photo no4 a été prise le 14 mai 2010 à un débit de 60 m3/s. Les caractéristiques de la chute à ce débit et à cette date sont similaires à celles de la photo précédente, mais elles sont encore plus sévères pour le saumon qui ne peut l’approcher sous ces conditions. À cette date, la température de l’eau doit se situer autour de 5°C. Il est intéressant de noter comment l’allure de la chute, la répartition des courants convergents et la position du ressaut hydraulique changent avec les variations du débit. Indépendamment de la température de l’eau, tous ces facteurs peuvent affecter le comportement du saumon et son succès à franchir cet obstacle.
La photo no5 a été prise le 17 mai 2015 à un débit de 145 m3/s. Le saumon ne franchit pas la chute à cette date. Pourtant, la hauteur de la chute est moins élevée qu’aux débits inférieurs. En effet, plus le débit de la rivière est élevé, moins il y a de différence entre l’amont et l’aval de la chute. À un débit supérieur, elle pourrait être presque totalement effacée. La crête de la chute peut être vue un peu comme un immense bloc au fond de la rivière, recouvert en totalité à fort débit et partiellement exondé à plus faible débit. Sur la photo, j’ai indiqué des zones de repos possibles pour le saumon, zones qui lui permettraient d’approcher la chute de proche en proche et peutêtre même de la franchir en nageant contre le courant sans même sauter. Je n’ai aucune indication de la vitesse de courant le long des parois rocheuses à cet endroit mais, par expérience de situations semblables observées dans des rivières de la Côte-Nord, j’ai noté que lorsque le saumon trouve des zones de repos le long des parois de roc, il arrive à remonter, petit à petit, des courants d’une vélocité impressionnante qu’il ne peut soutenir que quelques secondes à la fois. Dans le cas présent, la température très froide de l’eau au moment de la fonte de la neige et des crues printanières des eaux a pour effet de diminuer grandement les performances de nage du saumon, rendant ce secteur de rivière infranchissable par le saumon à ce moment-là. En somme, sans faire d’observations au site même à l’occasion d’une crue estivale des eaux, on ne peut exclure qu’en période estivale, la gorge et la chute de la rivière Dartmouth puissent être franchies, même à ce débit, si la température de l’eau est favorable (16-18 °C). Voilà donc l’interprétation que me suggère l’examen de ces photos qui ont piqué ma curiosité et, j’espère, la vôtre aussi. S’il vous arrive de pêcher le saumon dans le secteur des «Falls de la Dartmouth» ou dans toute autre rivière où se trouve une chute d’eau, prenez le temps d’observer, de prendre des photos et de tenter votre propre interprétation de ce que vous voyez.
5 Photo : Ann Smith, Québec Sporting
Pesca-Mag-Saumon_tiers_HR_27jv.pdf
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2016-01-27
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MARCEL FECTEAU, SPONTANÉ ET AUDACIEUX
LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Josée Arsenault Responsable des communications, FQSA
Dès l’âge de 14 ans, Marcel Fecteau découvre son besoin de créativité et réalise ses premiers croquis. Sensible à la beauté de nos campagnes, il réussit immanquablement à partager avec nous sa passion par le biais de ses œuvres. En 1971, alors qu’il était encore inconnu des collectionneurs, sa première exposition, dans une prestigieuse galerie de la rue Sherbrooke à Montréal, connut un succès à la fois immense et inattendu. Ce fut un point culminant de sa carrière. Par la suite, il a participé à des symposiums au Québec, ses œuvres ont été exposées au Musée de Charlevoix et présentées dans plusieurs galeries d’art. À travers les œuvres de Marcel se remarque cette volonté de décrire avec simplicité et poésie des paysages harmonieux aux ciels fabuleux. Fecteau donne vie à ses toiles grâce à des couleurs chaudes qui transmettent l’ambiance climatique et la beauté des paysages québécois. Marcel sera d’ailleurs honoré lors de la prochaine édition du symposium de Chesterville, dont il est le fondateur. Sa conjointe Marie-Josée et lui y trouvent leur inspiration depuis plus de 30 ans. Cet artiste peintre figuratif et paysagiste se défie constamment en explorant une multitude de sujets tels que des scènes d’antan, la mise en valeur de la vie animale de nos paysages ruraux et de certaines natures mortes. Le pinceau de Fecteau nous ramène parfois à l’un de nos pionniers québécois dans le domaine de l’art, M. Clarence Gagnon. Toutefois, depuis peu, il s’amuse à sortir de sa zone de confort par une composition plus abstraite le ramenant, d’une certaine façon, aux arts graphiques. WWW.FQSA.CA | SAUMON
Photo : Simon-Olivier Fecteau
La médaille de l’Assemblée nationale lui a été attribuée l’an dernier afin de souligner sa contribution et son engagement, par le biais du groupe La Norditude, à la préservation du patrimoine faunique, dont le saumon atlantique, et à la recherche scientifique. Grâce à la vente aux enchères de tableaux des membres de la Fondation, de nombreux projets fauniques au Québec ont pu être financés.
Le vieux bateau du pテェcheur de Percテゥ, 36 x 36, ナ置vre de Marcel Fecteau
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LA DYNAMIQUE DU SAUMON DANS LA RIVIÈRE VIEUX-FORT
LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
William Cayer-Blais
Maxime Guérard
Technicien de la faune, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Biologiste, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Le Québec a le système de suivi des populations de saumons atlantiques le plus important en Amérique du Nord. Depuis plus de 30 ans, les saumons adultes sont dénombrés chaque année sur une quarantaine de rivières. De plus, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs effectue le suivi des saumons adultes et des saumoneaux sur deux rivières dites « témoins » afin d’étudier la dynamique de ces populations de saumons. Il s’agit de la rivière Saint-Jean en Gaspésie et de la rivière de la Trinité sur la CôteNord. Ces suivis de populations sont de précieux outils pour comprendre l’évolution de la dynamique du roi de nos eaux.
Mais qu’en est-il des rivières de la Basse-Côte-Nord? Les populations de saumons atlantiques de la région de la Basse-Côte-Nord sont distribuées dans plus d’une vingtaine de rivières et leurs tributaires, mais demeurent très peu étudiées. Dans un contexte de développement du Nord québécois et de déclin d’abondance de plusieurs populations de saumons dans la province, il importe de bien connaître l’état et la dynamique des populations de saumons de cette région éloignée afin d’y mettre en place les modalités de gestion adéquates. Ainsi, depuis 2010, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a mis en place un suivi des montaisons des saumons adultes sur la rivière du Vieux-Fort grâce à la contribution financière d’Hydro-Québec. En 2014, un suivi de la dévalaison des saumoneaux s’est greffé au projet afin de caractériser et d’évaluer l’abondance de ces derniers, ce qui n’avait jamais été fait dans cette région. La poursuite de ce projet sur quelques années a pour but de connaître les taux de survie en rivière et de retour de la mer. L’ensemble de ces résultats peut être comparé avec ceux obtenus dans les autres rivières à saumon du Québec afin de déterminer les particularités de cette population nordique, dont le parcours migratoire est parsemé de lacs et de rivières. SAUMON | WWW.FQSA.CA
La rivière du Vieux-Fort termine sa course dans le village éponyme et se jette dans le golfe du Saint-Laurent. La municipalité se situe à 70 kilomètres à l’ouest du village de Blanc-Sablon. La configuration particulière des écosystèmes de la Basse-Côte-Nord comprend pour certaines rivières une succession de portions de rivières et de lacs que les saumons en migration doivent traverser pour accéder aux lieux de fraie. La rivière du Vieux-Fort compte un grand nombre de lacs d’une superficie allant de 12 à 1 440 hectares, pour un total de 2 933 hectares (29,33 km2). Il est intéressant de constater que le saumon en migration semble trouver facilement son chemin dans ce système complexe et qu’il arrive à rejoindre la rivière en amont d’un lac de plus de 15 kilomètres en moins de 24 heures. Les zones lacustres représentent environ 96 % de la superficie totale du système de la rivière du Vieux-Fort! Cette particularité caractérise les rivières à saumon de cette région et ce type de système est peu étudié au Québec au regard de la migration du saumon adulte et de la croissance des tacons.
Saumoneau de la rivière du Vieux-Fort
Photo: William Cayer-Blais
Des saumoneaux surdimensionnés!
Pour valider cette hypothèse, des pêches expérimentales ont été effectuées en lac. Les résultats démontrent que les saumons juvéniles se comportent de manière particulière puisque de nombreux tacons ont été capturés, et ce, à plusieurs kilomètres de toute portion de rivière. Par ailleurs, l’interprétation des écailles lors de la lecture d’âge des saumoneaux semble démontrer que le tiers des tacons utilise de façon significative les zones lacustres pour la croissance et que celles-ci constituent des habitats très productifs. Ces tacons dévalent à une taille et un poids supérieurs (moyenne : 219 mm et 71,30 g) à ceux demeurés dans les sections de rivière (moyenne : 191 mm et 49,46 g). De ce fait, les tacons fréquentant les lacs ont un meilleur taux de croissance que ceux n’ayant pas accès à ce type d’habitat, ce qui offrirait un avantage sur ces rivières composées de lacs comparativement aux rivières dites « normales » ailleurs au Québec. Il reste à évaluer si la croissance en lac, qui semble occasionner une taille supérieure lors de la dévalaison des saumoneaux, pourrait se traduire par un plus faible taux de mortalité lors de la migration.
Photo: William Cayer-Blais
Saumoneau de la rivière du Vieux-Fort
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L’estimation d’abondance des saumoneaux en dévalaison en 2014 et en 2015 dans la rivière du Vieux-Fort est d’environ 25 000. Cela dit, la taille constitue certainement la caractéristique distincte la plus apparente, puisque celle-ci est en moyenne de 202 mm et que certains individus mesurent plus de 300 mm. Cette forte taille s’explique en partie par le fait que les saumoneaux de la rivière du Vieux-Fort migrent à un âge plus avancé que ceux des rivières méridionales. Les saumoneaux, âgés en moyenne de 3,68 ans lors de la dévalaison, sont 1,5 fois plus grands et 1,2 fois plus vieux que ceux de la rivière de la Trinité, soit la rivière la plus près pour laquelle des données sont disponibles. Fort de ces observations, on peut se demander si l’utilisation des lacs pourrait jouer un rôle dans la croissance des juvéniles.
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Saumons de la rivière du Vieux-Fort
Photo: William Cayer-Blais
Des madeleineaux en grande quantité! Chez les adultes, la proportion moyenne historique des rédibermarins (grands saumons) est largement inférieure à celle rencontrée dans la rivière de la Trinité.
Écaille de saumoneau ayant vraisemblablement utilisé le milieu lacustre lors de la croissance
Trinité : 34% Vieux-Fort : 9% La proportion de femelles chez les madeleineaux de la rivière du Vieux-Fort est particulièrement élevée, avec une moyenne interannuelle de 54,8 % alors qu’elle est de 8,7 % sur la rivière de la Trinité. Il est donc clair que les madeleineaux participent de façon importante à la reproduction dans cette rivière. De plus, l’année 2014 a été de loin la meilleure de la rivière du Vieux-Fort avec une montaison supérieure de 86 % à la moyenne observée de 2010 à 2013. Ce secteur semble ainsi avoir été épargné contrairement aux autres rivières du Québec durant cette année particulièrement difficile.
Écaille de saumoneau dont la croissance s’est vraisemblablement passée uniquement en rivière
Ces résultats confirment que les populations de saumons de la Basse-Côte-Nord possèdent des caractéristiques distinctes des populations de saumons plus méridionales. Ce suivi permet en effet d’obtenir des données inédites sur des populations nordiques peu connues et d’orienter les mesures de gestion en conséquence. En terminant, il importe de mentionner que l’équipe du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs peut compter sur l’appui précieux du personnel du Morgains Camp, une pourvoirie à droits exclusifs établie sur la rivière du Vieux-Fort depuis 1963. Photo : MFFP SAUMON | WWW.FQSA.CA
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Trappe rotative utilisée pour le décompte des saumoneaux en dévalaison Photo de Maxime Guérard
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met de couvrir tout au long de la saison, la majeure plage de distances de pêche de nos rivières avec un dosage optimisé de puissance et de délicatesse en toutes circonstances. Pêche à la noyée avec longs amendements, à la sèche et même en lancer spey à une main, tout y est. La BOMBER possède un profil puissant concentré vers l’avant de 46’. Elle retourne avec grande aisance et précision les mouches volumineuses offrant une haute résistance à l’air montées sur de longs bas de ligne. Bombers, Whiskers et grosses mouches noyées recevront avec cette soie, une vraie leçon de vol et ce même en conditions venteuses et à très courte distance de pêche. Pour plus de détails sur ces soies, consultez le www.airflousa.com Écrit par Pascal Perreault
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AV E NT U RE
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HOOKÉ : BAIE DES CHALEURS RÉCIT DE TOURNAGE
LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Émile David
Si l’année 2014 a été pour Hooké l’année des voyages surréalistes et des films de rêve en Patagonie et dans la péninsule d’Ungava, l’année 2015 a, quant à elle, été celle des rencontres authentiques. Dans le cadre de notre nouveau projet télévisuel, nous sommes montés à bord de la Hooké Van pour rencontrer, à travers huit destinations canadiennes, des pêcheurs, des monteurs de mouche, des guides et des passionnés en tout genre avec qui triper sur le bord des fosses.
Récit de tournage Le 25 septembre 2015, à 17h, c’est le grand départ! On a rempli la Hooké Van, fixé le canot sur le toit et réglé les derniers dossiers. Le départ est un peu tardif, mais Hugo, Stuart et moi prenons la route pour Bonaventure confiants de l’aventure qui s’en vient. Nous partons rejoindre Derek Martin, notre
animateur, et Jean-Philippe Tessier, qui sera notre guide de pêche dans la Baie-des-Chaleurs, pour les dernières journées de la saison 2015 de pêche au saumon atlantique au Québec. Les couleurs commencent à apparaitre dans les arbres et la météo s’annonce clémente, un peu trop à notre goût étant donné le niveau d’eau très bas des rivières. La Hooké Van file dans la nuit jusqu’aux petites heures du matin. Il est 2h lorsque nous arrivons à la cabane à sucre où Jean-Philippe s’est installé en cette fin de saison. Derek est déjà arrivé et nous installons nos sacs de couchage et profitons des minutes de sommeil dont nous disposons. La journée débute peu avant que le soleil se lève. Nous ramassons le matériel que nous avons rentré, et remontons à bord de la Hooké Van. On ne reviendra pas ici, les prochaines nuits se passeront dans nos tentes. Nous déjeunons rapidement puis, nous nous procurons nos droits d’accès pour la pêche. Malgré notre empressement, la pêche en elle-même commence très tard, comme c’est souvent le cas cet été. Il faut tourner les entrevues, filmer chaque moment, en reprendre d’autres. Les impératifs de
Ça fait déjà quelques années qu’on connait Jean-Philippe. On l’a croisé par-ci par-là, au fil des ans, dans certains événements de pêche à la mouche et sur le bord de la rivière. On se ramassait toujours à jaser autour d’une bière en se disant qu’on irait à la pêche ensemble un de ces quatre. Quand l’occasion s’est présentée de voyager à la Baie-des-Chaleurs pour tourner un épisode de notre série télé, Jean-Philippe est l’un des premiers auxquels nous ayons pensé. Devant la caméra, il nous raconte comment il a commencé à pêcher dans cette région, il y a une dizaine d’années. Il nous parle de conservation, de son désir de transmettre sa passion aux générations futures, à ses enfants et ses petits-enfants, pour qui il aimerait qu’il reste quelque chose à transmettre. Puis, il nous retrace les grandes lignes de son projet de déménagement, mis en branle cet été. Il a amené toute sa famille ici, à Cascapédia-Saint-Jules, à cause de son histoire d’amour avec une rivière, la Bonaventure. Cette même rivière qui coule derrière lui pendant qu’on l’interroge. Cette même rivière que l’on s’apprête à descendre en canot. La première après-midi de pêche se déroule rapidement, mais comme on le craignait le niveau d’eau rend la navigation en canot difficile. Les embarcations accrochent fréquemment le fond de la rivière, mais ça ne nous empêche pas de savourer le décor de fou qui nous entoure. Les journées raccourcissent de plus en plus et la brunante tombe rapidement alors que l’on s’empresse à installer les tentes, allumer le feu et concocter les pâtes. Le ciel est clair ce soir et la pluie providentielle se laisse attendre. La courte nuit précédente a rapidement raison de l’équipe et il n’est pas tard lorsqu’on trouve chacun le fond de nos tentes. Au matin, on se réveille avec les premiers rayons du soleil. Nos tentes sont solidement givrées, nos bottes sont dures comme du métal, nos waders sont raides. On sort de nos tentes un à un, pas trop certains si cette nuit-là nous a fait du bien. Puis on allume un feu, on prépare le café, et l’ambiance renaît. À défaut d’une averse, le froid de la nuit pourrait avoir sorti les saumons de leur tor-
peur pour quelques heures ce matin. On se dépêche à faire fondre notre stock et à boire un café puis on commence la première passe. Un des bons côtés de dormir sur le bord de la fosse c’est que le chemin pour la rivière est court et, contrairement à la veille, on ne perd pas de temps avant les premiers lancers. La rivière est couverte
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tourner une émission télé sont très différents de ceux de se payer un trip entre amis, mais ça nous donne l’occasion de vivre des expériences différentes. Les entrevues font parties de ces éléments qui diffèrent le plus de nos habitudes. Rarement dans la vie on s’installe devant un « chum » avec une caméra pour lui demander de nous parler de sa vie, de son été, de ses projets. C’est ce qu’on fait ce jour-là avec Jean-Philippe.
Photo : Fokus Outdoor
de brume, le soleil passe ses premiers rayons à travers les arbres, le scénario est parfait pour un premier saumon, mais malgré notre acharnement rien ne se produit. Notre deuxième journée sur la rivière Bonaventure se termine avec le même résultat que la première. Le lendemain, nous rangeons les canots et changeons de rivière. Nous avons obtenu des passes pour la mythique rivière Cascapédia auprès de la société de gestion de la rivière. Même si l’eau est aussi basse, l’espoir est haut. Dès notre arrivée sur le bord de la fosse, on aperçoit les premiers saumons qui sautent. Tout au cours de la journée le phénomène se répète, de grosses « torpilles » qui sautent et se laissent retomber lourdement dans la fosse. Parmi eux, des spécimens auxquels tout pêcheur de saumon rêve la nuit. Malgré tout, le succès se fait encore attendre. C’est sûr que la pêche c’est plus que prendre du poisson, mais ça ne nous est pas encore arrivé de tourner un épisode sans aucune prise. On se dit toujours que ce serait une bonne chose de montrer ce côté-là du sport, mais en même temps on n’est jamais prêts à ce que ça arrive. Ce soir, notre dernier soir, ça nous traverse tous l’idée que cette fois c’est peut-être la fois, que peut-être on ne prendra rien. Et on finit par se dire que ce serait correct comme ça. Des feux WWW.FQSA.CA | SAUMON
On se couche tous autour du feu, à la belle étoile. Ça fait longtemps qu’on a cessé d’espérer la pluie. La nuit sera sèche et on s’en fou. Demain, ce sera la bonne journée! Au petit matin, on se dépêche de lever le camp et on repart pour notre dernière journée. Le temps s’est couvert, la nuit a été courte, mais nous rêvons à ce monstre d’automne, à une mouche qui s’agrippe au gros crochet d’un mâle de la Cascapédia. Dès les premières heures de pêche, nous perdons deux gros saumons. Le premier passe derrière une roche avant de casser le bas-de-ligne de Derek. Quelques minutes plus tard, il brise le deuxième sur le ferrage. Derek prend la décision de changer de grosseur de bas-de-ligne, non sans avoir noté que nos moqueries ne sont vraiment pas drôles. Lorsque nous changeons de fosse vers midi, le ciel s’est assombri. Ici aussi les saumons sautent en fou. Derek fait la première passe, Jean-Philippe la deuxième. Dès son tour suivant, Derek s’accroche. Il lutte quelques minutes avec son poisson avant de ramener un grisle dans le filet. Il n’a peut-être pas le bec d’un monstre de la Cascapédia, mais après quatre jours bredouilles, on le prend comme un succès d’équipe à part entière. Alors que le saumoneau repart vers les profondeurs de la Cascapédia, les premières gouttes de pluie en plusieurs semaines se mettent à tomber. Sous la déferlante des heures qui suivent, nous essayons de prendre un dernier saumon, le sourire aux lèvres. La pêche c’est aussi, parfois, de savoir prendre une bonne dose d’ironie. Ce ne sera pas ici que se tournera notre premier épisode sans poisson! L’épisode tourné à Bonaventure, de même que nos sept autres aventures à travers le Canada seront diffusées à compter du 5 avril sur les ondes d’Unis TV. Suivez nos médias sociaux pour plus d’histoires de pêche et de contenu exclusif. www.hooke.ca
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de camp, du canot sur l’une des rivières les plus claires au monde, des images incroyables des légendaires “Cascapédia Bucks” qui sautent, quelques bières et des bons amis. Les cannes rangées, on se fait un festin sur le poêle Coleman, on monte le camp, on mange, puis Jean-Philippe sort sa guitare. Il la traîne depuis le début de notre séjour, mais c’est la première fois qu’il la sort. La nuit est encore jeune quand il entame sa première chanson, elle s’achève quand il termine sa dernière.
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É V ÉVEMENT
LE LANCER SPEY, UNE TECHNIQUE À DÉCOUVRIR! 42 LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Joannie De Lasablonnière
Depuis 2010, au Québec, les amateurs de pêche à la mouche ont a chance de participer à un forum Spey à l’occasion duquel des adeptes et des néophytes du lancer à deux mains se rencontrent pour échanger et apprendre, durant tout un weekend, sur les techniques de lancer Spey, sur les soies, les mouches et l’équipement nécessaires. De 8h30 à 16h, les participants peuvent assister à des ateliers donnés par des instructeurs chevronnés. Durant les pauses, ils ont la possibilité d’essayer les cannes de tous les fabricants présents. Le coût de l’activité est de 10$ par jour par personne et la participation est gratuite pour les moins de 18 ans. Un lunch est inclus et servi sur place. Vous avez même droit au café à votre arrivée! De plus, un méga tirage de très beaux prix de présence a lieu le dimanche après-midi. Si vous le voulez, vous pouvez même augmenter vos chances de gagner en achetant plus de billets de participation au profit de l’organisation du forum. Après seulement cinq ans d’activité, le forum Spey de Sherbrooke est considéré comme étant le plus grand événement Spey de la côte est canadienne. Il accueille, année après année, plusieurs centaines de visiteurs. En 2015, on comptait un peu plus de 300 participants sur le site et près de 400 personnes en tout à l’événement. Le comité organisateur est formé de membres du Regroupement des pêcheurs à la mouche de Sherbrooke (Jean-Pierre Tétrault, Simon Côté, Germain Coté) et de Mario Viboux avec sa merveilleuse équipe de jeunes pêcheurs de la Maison des jeunes Point de Mire de Verdun. Les 9 et 10 mai 2015, les participants ont eu droit à une brochette d’instructeurs de marque, passionnés, professionnels, qui ont à cœur de transmettre leurs connaissances. Trois instructeurs invités spéciaux étaient présents: Topher Browne, de la côte est américaine, Michael Mauri, originaire de l’Allemagne et vivant présentement en Pennsylvanie, et Christopher Rownes, originaire de l’Angleterre et
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habitant actuellement en Suisse. En tant que monteurs émérites de mouches Spey, Daniel Duval et Dan Després ont aussi fait des démonstrations de montage de mouches au public. Les pêcheurs présents ont également pu profiter des enseignements d’Alain Laprade, CCI (Certified Casting Instructor) et THCI (Two Hand Certified Instructor,) certifications données par la prestigieuse Federation of Fly Fisher. Il est le seul instructeur certifié pour le lancer à deux mains au Québec. Les ateliers-conférences ont été donnés par des vulgarisateurs extra, des guides réputés, des enseignants d’expérience tels que David Bishop, Mario Viboux, Raphaël Ruel Magnan, Raynald Ménard, Courtney Olgivie, Neil Houlding et moi-même pour animer l’atelier pour les femmes seulement.
Photo : Marc Taillon
DÉCOUVREZ LE FORUM SPEY DE SHERBROOKE 43 NUMÉRO 104
Texte de
Jean-Pierre Tétrault médecin retraité, secrétaire du RPMS (Regroupement des pêcheurs à la mouche de Sherbrooke) et secrétaire du comité organisateur du Forum Spey
Une visite du Grand River Spey Clave de 2009, en Ontario, a conduit une petite bande d’adeptes du Québec à créer un tel événement dans notre province. Avec l’appui de Bob Mackenzie, de Pascal Perreault, de Pascal Moreau et de Mario Viboux, le RPMS a donc organisé, en 2010, le premier Forum Spey au site actuel : la plage municipale de la ville de Sherbrooke, sur la rivière Magog.
Structure du programme Au poste d’accueil, des frais minimes et quotidiens d’inscription donnent accès au site (gratuit pour les moins de 18 ans), avec lunch et billet de tirage.
Ateliers et démonstrations Des démonstrations faites par nos experts ont lieu en rivière et sont entrecoupées de périodes d’essai de matériel fourni par les fabricants. Un atelier en salle présente le choix de matériel à agencer pour que l’expérience devienne fructueuse lors des séjours de pêche à venir.
Périodes d’essai de matériel Si l’on inclut le temps de la pause repas du midi, servi par les jeunes de la Maison des jeunes Point de Mire, trois heures et demie sont réservées chaque jour à l’essai de cannes et de matériel sur les 250 mètres de rivage disponible. Ces périodes sont réparties en blocs de 20 minutes pour laisser la chance à tous de faire des essais. Les membres des équipes de manufacturiers conseillent ceux qui le désirent, autant les néophytes que les initiés.
Tirage En fin de programme, le deuxième jour, il y a tirage de prix fournis généreusement par les manufacturiers de cannes et de moulinets, par bon nombre de boutiques ou de fabricants de matériel de montage et par la FQSA. Le Regroupement des Pêcheurs à la Mouche de Sherbrooke s’est impliqué dès le début et a pris en main l’organisation du forum 2016, avec le soutien de la Ville de Sherbrooke et la contribution de la Maison des jeunes de Verdun. Joignez-vous à ce grand rassemblement les 14 et 15 mai 2016! Pour connaître la programmation de cette prochaine édition de l’événement, consultez le www.forumspeysherbrooke.com
Photo : Marc Taillon
ÉV ÉNEMENT
Depuis 2010, au Québec, les amateurs de pêche à la mouche ont a chance de participer à un forum Spey à l’occasion duquel des adeptes et des néophytes du lancer à deux mains se rencontrent pour échanger et apprendre, durant tout un weekend, sur les techniques de lancer Spey, sur les soies, les mouches et l’équipement nécessaires. De 8h30 à 16h, les participants peuvent assister à des ateliers donnés par des instructeurs chevronnés. Durant les pauses, ils ont la possibilité d’essayer les cannes de tous les fabricants présents. Le coût de l’activité est de 10$ par jour par personne et la participation est gratuite pour les moins de 18 ans. Un lunch est inclus et servi sur place. Vous avez même droit au café à votre arrivée! De plus, un méga tirage de très beaux prix de présence a lieu le dimanche après-midi. Si vous le voulez, vous pouvez même augmenter vos chances de gagner en achetant plus de billets de participation au profit de l’organisation du forum.
44 LE MAGAZINE SAUMON Photo : Marc Taillon
MERCI AUx chASSEURS, AUx PêchEURS
Après seulement cinq ans d’activité, le forum Spey de Sherbrooke est considéré comme étant le plus grand événement Spey de la côte est canadienne. Il accueille, année après année, plusieurs centaines de visiteurs. En 2015, on comptait un peu plus de 300 participants sur le site et près de 400 personnes en tout à l’événement. Le comité organisateur est formé de membres du Regroupement des pêcheurs à la mouche de Sherbrooke (Jean-Pierre Tétrault, Simon Côté, Germain Coté) et de Mario Viboux avec sa merveilleuse équipe de jeunes pêcheurs de la Maison des jeunes Point de Mire de Verdun.
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Près de 80 millions $ investis pour connaître, protéger et aménager les habitats de faune dans toutes les régions du Québec, plus de 2 000 organismes promoteurs de projets soutenus.
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© Clare WaDe
NOTRE MISSION, NOTRE PASSION
14/10/2014 9:07 AM
LA PÊCHE À LA MOUCHE : COMMENT J’AI COMMENCÉ… 45 NUMÉRO 104
Texte de
Danik Dancause
L’appel du saumon Je devais avoir à peine cinq ans lorsque mon père m’a initié à la pêche. Pendant plusieurs années, mon oncle, mon père et moi avons principalement pêché à la rivière Des Prairies, dans la région de Laval, à la recherche de poissons, peu importe les espèces. À l’adolescence, j’ai découvert la pêche à l’achigan. Ce dernier est devenu mon poisson fétiche. Au fil des ans, je me suis équipé de plusieurs, voire beaucoup de cannes à lancer lourd. À une certaine époque, j’ai même participé à quelques tournois de pêche à l’achigan. C’est dès l’âge de neuf ans que je me suis mis à rêver de prendre un saumon de l’atlantique, mais les rivières à saumon se font plutôt rares dans la grande région métropolitaine. Il y a quelques années, alors que je lisais La Presse+, j’ai aperçu les vidéos de la bande de Hooké. Cette bande de jeunes pêcheurs a piqué ma curiosité pour la pêche à la mouche. De plus, un de mes beaux-frères s’adonnait à la pêche au saumon depuis quelques années. Eh bien plus de 30 ans plus tard, le rêve de prendre un saumon est revenu me hanter de façon soutenue pour en devenir une fièvre. À l’automne 2014, j’ai finalement pris la décision de rendre visite au roi des rivières. J’ai donc réservé les services d’un guide pour une journée de pêche au saumon à Gaspé. Le but était donc fixé.
La première chose, apprendre à lancer Le problème était que je ne savais pas lancer à la mouche! Afin de ne pas effrayer les saumons à chacun de mes lancers, j’ai décidé de suivre des cours avant de me rendre sur place. Durant la saison morte, le club des Moucheurs du Montréal Métropolitain (MMM) offre une panoplie de cours incluant un stage de lancers. Les cours se sont déroulés en plein hiver, à l’intérieur d’un gymnase; ce fut une bonne façon de me faire patienter et de me préparer pour la saison 2015. Il est clair que, pour les gens qui sont habitués d’utiliser un lancer léger ou un lancer lourd, la transition ne se fait pas sans peine. Pour ma part, le poignet cassait
continuellement. J’avais beaucoup de difficulté à sentir la soie à travers la canne. Il y avait aussi les mauvais mouvements du bras. C’était frustrant et je dirais même humiliant. Il faut comprendre que vingt ans plus tôt, je travaillais dans une boutique de pêche et c’est à cette époque que je participais à des tournois! Certaines personnes qui suivaient leurs cours avec moi m’avaient reconnu. Il me semble aussi que la plupart des participants étaient meilleurs que moi. Les cours se déroulaient en plusieurs étapes étalées sur quelques semaines; je n’ai pas lâché, même si la progression était plus lente pour moi que pour les autres participants. À l’avant-dernier cours, j’ai finalement senti la soie passer à travers la canne et les lancers ont commencé à sortir. À la fin des cours, les instructeurs nous ont recommandé de pratiquer à l’extérieur sur la pelouse, dans des parcs. J’ai alors dû affronter d’autres obstacles : les éléments naturels… les arbres, les branches et que dire du vent! J’ai vécu à ce moment d’autres frustrations. Au fil des semaines, j’ai pratiqué dans un parc près de chez moi pendant au moins une heure à chaque fois. Ces pratiques ont été salutaires. J’ai été capable d’apprivoiser le vent, d’évaluer la distance des lancers et d’être conscient des éléments qui nous entourent comme les branches, les arbres, etc. Lors de mon apprentissage de lancer lourd, je pratiquais avec des cibles au sol. J’ai donc appliqué ce principe avec mon équipement de pêche à la mouche en utilisant des cerceaux. Avec un petit morceau de laine au bout de mon avançon, je pratiquais sur des distances de 30 et 40 pieds. J’avais comme but de réussir au moins cinq lancers d’affilée sur chacune des distances. Lorsque le but était atteint, je visais les rebords des arbustes comme si j’étais dans une rivière ou un lac. J’ai appliqué le même principe, soit d’atteindre ma cible cinq fois de suite. C’est en pratiquant avec les arbustes que j’ai appris à évaluer les distances de lancer. Au bout de quelques semaines, je me suis senti assez à l’aise pour aller à la pêche. Encore une fois, ce fut avec les MMM que j’ai fait mes premiers pas en rivière. Soudainement, la situation avait changé. Je n’étais plus le vilain petit canard jaune. Sans être parfait, j’ai passé une agréable journée en compagnie d’un des instructeurs, Michel Rivest, qui servait de mentor pour cette journée. Même si j’étais content des progrès obtenus, je ne me sentais pas de taille à affronter le saumon. J’ai donc fait appel à l’instructeur Jean-François Lavallée, de Modulus pêche à la mouche. Comme j’avais une certaine base, il m’a aidé à corriger ce maudit poignet cassé! Il a filmé une partie de la séance et la différence entre le début et la fin du cours était flagrante. WWW.FQSA.CA | SAUMON
RE L ÈV E
La pêche à la mouche
46 LE MAGAZINE SAUMON
C’est lors d’une fin de semaine de pêche en pourvoirie que j’ai finalement attrapé mes premiers poissons à la mouche. La première truite mouchetée s’est prise très rapidement. Je n’ai pas fait plus de trois ou quatre lancers. La capture de cette première truite fut pour moi un moment de joie, mais également la confirmation de mon changement de mode de pêche. Les efforts et la préparation qui avaient été faits tout au long de l’hiver venaient de payer! Comme je n’étais pas totalement confiant en mes moyens lors de cette fin de semaine, j’avais quand même utilisé mes cannes à lancer léger. Mais j’étais vraiment content de constater que j’avais capturé plus de truites à la mouche qu’avec la traditionnelle cuillère Lake Clear équipée d’un ver. C’est le 28 juillet 2015 que j’ai compris que la pêche au saumon n’était pas facile. En compagnie du guide Jason Sam de Quebec Sporting, j’ai pêché à la rivière St-Jean (secteur 1) pendant près de 12 heures. Ce fut une journée remplie de péripéties qui s’est terminée avec un total de trois saumons échappés. Étant un débutant, j’ai virtuellement fait toutes les erreurs possibles dans une seule journée. Première morsure, j’ai ferré avec une telle force que mon avançon s’est brisé. Prise deux, lorsque j’ai ferré, j’ai perdu pied et je me suis retrouvé sur le dos dans la rivière avec un saumon au bout de ma ligne. Mais dix secondes plus tard, plus rien… J’avais brisé mon hameçon sur une roche derrière moi. Jamais deux sans trois, à 19h55, je me suis fait surprendre par un saumon très vif qui a retourné ma mouche en me souhaitant une bonne fin de journée. C’est en septembre que mon beau-frère Marc et moimême avons rendu visite à la rivière Matane, question de se donner une dernière chance d’atteindre le but. Notre première journée de pêche s’est déroulée avec le guide Guillaume Lord des Camps Tamagodi. Du matin jusqu’au soir, nous avons sillonné le secteur 6 en vidant nos coffres à mouches sur la rivière, et ce, sans succès. Il ne nous restait qu’une matinée de pêche. Nous nous sommes rendus dans le secteur 8, tous seuls, sans guide. Par contre, la veille, Guillaume nous avait donné plusieurs précieux conseils. Après avoir fait un nœud dans mon avançon, j’ai pris la décision de tout changer. Comme Marc travaillait le haut de la fosse, je me suis dirigé dans le rapide qui était plus bas. Mes lancers ce matin-là étaient vraiment en contrôle. J’arrivais à faire des lancers d’une bonne distance sans que la mouche frappe les roches à l’arrière de moi. Au bout du 5e lancer, le moment tant attendu est finalement arrivé. Un fort hurlement est sorti de ma bouche : « J’en ai unnnnnnnn! » Au bout
Lancer sur la St-Jean Photo : Québec Sporting
de quelques minutes, le saumon entrait dans la puise et des cris de joie se faisaient entendre. Tout au long de l’été, j’ai cherché à capturer un saumon et c’est avec la personne qui m’a redonné le goût de la pêche que c’est arrivé. À bien y penser, ça devait se passer de cette façon.
En terminant Cette expérience m’a démontré que, finalement, peu importe ce que l’on entreprend, la base demeure la même. C’est avec de la détermination et de la pratique que l’on va y arriver. J’ai dû combattre plus de vingt ans de pêche au lancer léger et au lancer lourd; j’ai dû apprivoiser la force et le type de mouvement que l’on fait avec une canne à mouche versus un lancer lourd. Ce sont deux écoles de pensée qui sont vraiment à l’opposé. Mon expérience m’a appris qu’il est important de bien s’entourer d’instructeurs compétents et passionnés. Il faut être patient et pratiquer le plus souvent possible. Maintenant que j’ai plus de contrôle sur mes lancers et que mon but a été atteint, je suis fier de dire que je suis un Moucheur! En terminant, j’ai le devoir de remercier les gens ou organismes suivants : le club des Moucheurs du Montréal Métropolitain, Michel Rivest, instructeur au MMM, Jean-François Lavallée, de chez Modulus pêche à la mouche, Jason Sam, de Quebec Sporting, Guillaume Lord, des Camps Tamagodi, Mario Lemelin, ami de pêche à la mouche, et, finalement, Marc Desfossés, dit le beau-frère. Sans leurs bons conseils et leur patience, je n’y serais pas arrivé. Merci.
Photo : Québec Sporting SAUMON | WWW.FQSA.CA
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Pêcheur : Hervé malec
Rivière : Nabisipi
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Pêcheur : William Cayer-Blais
Pêcheur : Maxime Guérard
Rivière : Vieux-Fort
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Rivière : Cap-chat
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Musky - Brochet Méchants changements Oscar-nassier en Mauricie Saguenay - Lac-St-Jean La fabuleuse ouananiche Homamo Épinette Rouge Voyage dans le temps au Maine Nahmakanta Lake Camps
, i a m 10 u a r e ! e a l févri Réserves z Au Nord duu 501 fauniques 0 e d n d a e m u e sq ; d Doré dans La Vérendrye Salmonidés de Facolli o c i e k b n é E Qàu u Club House Trophy Le Croche des Laurentides a t u o t par 3e Salon de Trois-Rivières
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Cutthroat - Perle des Rocheuses
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Paradis cubain - Cayo Largo
NO S RIV IÈRES
LA RIVIÈRE AUX ROCHERS, L’UNE DES PLUS BELLES RIVIÈRES 54 EN PLEIN COEUR DE LA VILLE LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Mariette Alain
En collaboration avec
Mariette Alain, directrice générale de l’Association de protection de la rivière aux Rochers (A.P.R.R.)
Pêcheur de la rivière aux Rochers
De tout temps, la rivière aux Rochers a été fréquentée par le saumon atlantique, mais son ascension était bloquée jusqu’à tout récemment à la première chute, située à environ un kilomètre de son embouchure. Coulant sur plus de 150 km, cette rivière est située dans la Réserve faunique Port-Cartier/Sept-Îles, et traverse la ville de Port-Cartier où elle se divise en trois branches pour se rendre au fleuve Saint-Laurent. Elle figure parmi les meilleures rivières du Québec pour la pêche au saumon.
Historique En 1971, il y a arrêt de la pêche sportive au saumon, car celui-ci a quasiment disparu de la rivière. Un système de capture est érigé pour transporter les saumons à l’aide d’un camion-citerne et assurer leur montaison au-delà d’une série de sept obstacles infranchissables situés à moins d’une douzaine de kilomètres de son embouchure. C’est en 1982 que nous procédons à la réouverture de la pêche sportive et, l’année suivante, l’Association de protection de la rivière aux Rochers (A.P.R.R.) voit le jour. La mission de cette organisation est la mise en valeur des potentiels salmonicole, halieutique et touristique de la rivière ainsi que la sensibilisation de la population à la conservation de son patrimoine naturel. En 1984, l’A.P.R.R. effectue une première intervention auprès du ministère des Loisirs, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) à l’époque pour la réalisation d’une étude du potentiel salmonicole de la rivière et l’amélioration du système de capture. Ensuite, elle s’implique sur la rivière de manière à en assurer la gestion et le contrôle d’accès pour la pêche.
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Frédéric Lévesque
Au niveau municipal, la sensibilisation à l’espèce et son environnement trace les premiers jalons des études de suivi de la montaison du saumon en amont des chutes, pour en faciliter l’accessibilité au territoire de frai et établir le potentiel salmonicole à développer sur la rivière aux Rochers. La mise en place des modalités de pêche sportive ainsi que le début de l’aménagement d’infrastructures d’accès dans le secteur aval suivent ensuite. En 1990, le ministre Picotte annonce que la rivière aux Rochers est l’une des deux rivières à saumon dont la restauration est prioritaire au Québec, ce qui amène le M.L.C.P. à élaborer un plan de développement de la population de saumon. En 1992, l’A.P.R.R. dépose son plan de mise en valeur des potentiels salmonicole et halieutique de la rivière aux Rochers dans le cadre du Programme de développement économique du saumon (PDES).
Développement de l’accessibilité aux fosses des secteurs en amont Durant la période 1991-1993, l’A.P.R.R agit à titre de gestionnaire de la pêche sportive au saumon pour le compte du M.L.C.P. dans le secteur de la rivière compris entre le boulevard des Îles qui traverse les trois branches à l’embouchure de la rivière et la première chute infranchissable où se situe le piège de capture. À compter de 1993, à la suite d’une entente intervenue avec le M.L.C.P., l’A.P.R.R. assure la gestion complète de la pêche sportive au saumon sur l’ensemble de la rivière. Cela comprend le secteur en amont de la première chute jusqu’au lac Walker, la rivière McDonald et les deux tributaires situés à la tête du lac Walker. En 1995, le programme P.D.E.S permet entre autres la réfection du système de capture et l’acquisition d’un camion-citerne servant au transport des saumons à 14 KM en amont du système de capture.
Développement des infrastructures
En 2005, une passerelle est aménagée par des bénévoles sur l’un des bras de la rivière aux Rochers pour se rendre sur une petite île donnant aux pêcheurs un accès sécuritaire à deux belles fosses. La saison 2007 est marquée par une augmentation significative de l’achalandage touristique et de la montaison du saumon atlantique. Près de 1 100 jours/pêche sont comptabilisés avec un succès de pêche supérieur à la moyenne provinciale. En 2009, une rampe de remise à l’eau pour le déversement de saumons dans la rivière est aménagée au millage 6 de la route menant en amont, et ce, grâce au financement de la compagnie minière ArcelorMittal Mines Canada dans le cadre d’un programme de compensation. En 2010, l’A.P.R.R. injecte près de 20 000$ en plus du travail de bénévoles pour la réhabilitation d’une plateforme à même le pilier d’un ancien pont permettant l’accès à l’une des meilleures fosses du secteur contingenté située au centre de la rivière (la fosse # 8). En 2012, des réparations majeures sont apportées à la rampe de remise à l’eau située au millage 8 de la route, projet financé en grande partie par la FQSA dans le cadre du Programme de mise en valeur des rivières à salmonidés de la Côte-Nord. En 2013, un second projet financé par le même programme est réalisé; il vise la réfection du mur de soutènement du système de capture ainsi que l’achat d’un nouveau treuil pour le fonctionnement des cages de capture et de rétention. Au cours des dernières années, des travaux majeurs pour l’accès aux fosses des secteurs non contingentés s’imposent. Beaucoup de débroussaillage et d’élagage dans les sentiers sont effectués grâce au financement qui a été assumé en grande partie par la MRC des Sept-Rivières.
rage», il y a 12 fosses qui sont attribuées chaque jour par tirage au sort présaison, 48 h à l’avance ou par l’entremise du système de réservation de la SÉPAQ. Le pêcheur et son invité (possibilité de 24 pêcheurs) doivent changer de fosse au milieu de la journée à 13h, selon un jumelage prédéterminé. Chaque fosse est très bien aménagée et comporte une table de pique-nique et une poubelle. Quelques toilettes sèches sont aussi disponibles le long des sentiers menant aux fosses. En 2012, les montaisons commencent à diminuer jusqu’à atteindre leur plus bas niveau en 2014. Les montaisons au système de capture passent ainsi de 1 404 saumons en 2011 à 881 en 2012, à 610 en 2013, en baisse à 403 en 2014. Le Ministère annule le quota permettant de conserver 40 saumons par année à compter du 10 juillet 2014. Les pêcheurs peuvent toujours conserver deux petits saumons par jour (longueur de 63 cm et moins). C’est la déception chez certains, mais le bonheur pour d’autres. Il ne faut pas oublier que la génération future doit avoir le privilège de connaître aussi de belles aventures de pêche. Il y a un réel problème en mer. Malgré ces changements, les pêcheurs conservent un bon succès de pêche et gardent quand même beaucoup de plaisir à remettre leur saumon vivant à l’eau. Ainsi, malgré la faible montaison de 403 saumons en 2014, ils ont effectué 110 captures. Plusieurs histoires de pêche se sont déroulées sur notre belle rivière. Assis sur un banc comme spectateur, l’amateur a le loisir de voir le saumon sortir de l’eau, d’entendre un pêcheur s’exclamer ou éclater de rire. Il y a des jours où le spectacle est majestueux, des jours où on ne se lasse pas de regarder les pêcheurs lancer la ligne à l’eau avec la petite mouche magique, espérant avoir un combat avec ce magnifique poisson argenté. Il n’y a rien de plus beau que de voir un pêcheur remettre un saumon à l’eau avec une délicatesse inouïe et lui faire signe de la main : «Allez mon grand, vas-y!» La rivière aux Rochers constitue un véritable joyau et l’Association de protection de la rivière aux Rochers s’est donné comme mission de développer le plein potentiel de cette rivière : •
Un site de pêche accessible et incomparable;
•
Un attrait touristique à découvrir;
•
Une richesse et une fierté pour la région;
•
Un projet de développement durable en accord avec son milieu;
•
La pérennité de cet héritage.
Développement de la pêche Dans le secteur contingenté situé entre le boulevard des Îles et la première chute infranchissable pour le saumon, communément appelée le «BarWWW.FQSA.CA | SAUMON
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C’est en 1999, avec le financement provenant principalement du Programme de mise en valeur intégrée du projet SM3, que le poste d’accueil actuel est construit, comprenant une salle de visionnement relatant l’histoire de la rivière aux Rochers et la vie du saumon en rivière, ainsi qu’une salle d’exposition thématique sur la vie du saumon atlantique.
Rivière aux Rochers
Photo : Fokus Outdoor
Rivière aux Rochers, fosse numéro 1
Photo : A.P.P.R.
COFFRET DE MOUCHES D’EXCEPTION, PREMIÈRE ÉDITION 57 Pierre Gagné
« La beauté est dans l’œil de celui qui regarde. » Oscar Wilde Pour la première fois, le magazine Saumon présente un coffret de mouches d’exception. Dans la langue de nos voisins, on emploie souvent l’expression «Deadly dozen» pour qualifier des artificielles aussi belles qu’efficaces. On emploiera ici «mouches d’exception» avec toutefois un peu de retenue considérant que bien des monteurs ont dans leur boîte à mouches leur arme secrète. Certains gardent jalousement leur création à l’abri des regards alors que d’autres partagent avec une prodigalité qui les honore. C’est cette seconde catégorie de monteurs que l’on découvre ici. « La beauté est-elle dans le regard ou dans la chose regardée? » C’est une réflexion esthétique amorcée par les Grecs, bien avant Wilde. Quoi qu’il en soit, les mouches faisant partie de ce coffret ne laisseront personne indifférent.
Vous pardonnerez cette introduction quelque peu scolaire, mais elle est essentielle ici. Essentielle puisque plusieurs monteurs pourraient revendiquer le privilège de retrouver une de leurs créations dans ce coffret. Ces derniers n’ont qu’à bien se tenir puisqu’il s’agit ici uniquement de la première édition et les choix furent déchirants à faire. Le petit monde de la pêche au saumon regorge de talents. Rares sont les sports où l’on peut rencontrer à la fois de grands techniciens et de véritables artistes. Ces derniers mettent à profit savoir, science et talent afin de séduire le roi de nos eaux. Car il s’agit bien ici de séduction… Sans succomber à l’anthropomorphisme, les pêcheurs et les monteurs d’artificielles savent bien qu’avant même de «séduire» le poisson, c’est le pêcheur qui est séduit. Un saumon peut prendre une mouche ayant beaucoup de vécu ou parfois même presque complètement dégarnie… Donc, qui succombe le premier? Dans cette première édition, on retrouve des créations de monteurs de différents horizons et de tous les âges. Certains n’ont plus besoin de présentation alors que d’autres sont de grands passionnés nous permettant d’espérer une relève de grande qualité!
Fil :
8/0 jaune
Hameçon :
Daiichi Alec Jackson argent #3/0 à #7
Sous-corps :
Flashabou ou tinsel plat couleur or
Corps :
Ligne Rio Slick Shooter couleur vert translucide
Sous-ailes :
Poil de queue de chevreuil couleur jaune
Aile :
Petite quantité de plumes de marabout blanches (les plus duveteuses)
Crète :
Une fibre de Krystal Flash couleur «pearl» pliée en deux
Côtes :
Deux pointes de Saddle Badger, les plus fines possible
Gorge :
Plume de faisan argenté en collerette
Joue :
Coq de Sonnerat
Il faut monter cette mouche avec très peu de matériel.
Mouche, Parure de la Chester Dave Adams Voici un de mes modèles de mouche préférés, la Chester. Eh oui, comme le poulet frit, mais bon, vraiment meilleure! Elle a vu le jour dans le magnifique secteur des Falls de la rivière Dartmouth à Gaspé, et ce, grâce
à l’inspiration de ma copine, quatre saumons et une boîte de ce délectable poulet frit Chester en guise de «shore lunch». Elle a depuis fait ses preuves à plusieurs reprises dans les rivières de la pointe gaspésienne et celles de la Baie-des-Chaleurs, et ce, dans toutes les sortes de conditions d’eau possibles.
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Texte de
MONT EU RS DE MOUCHES
58 LE MAGAZINE SAUMON
Ferret :
Fil lamé argenté ovale fin
Bout :
Soie floche jaune
Queue :
Plume de faisan doré
Couronne :
Plume d’autruche noire
Côtes :
Laminette argentée ovale fin
Corps :
Soie floche olive suivie de laine olive
Sous-ailes :
Krystal Flash perle
Aile :
Poils de queue de renard artic olive
Collerette :
Plume de type Spey suivie d’une plume de cou de poule olive
Joues :
Plume de coq de Sonnerat
Tête :
Rouge
Mouche, La vecteur Dan Després La Vecteur est l’aboutissement d’une idée de créer un patron avec des couleurs aux teintes naturelles. La difficulté était de trouver un équilibre entre une mouche qui n’était pas trop voyante, mais qui ne
passerait pas inaperçue non plus. Après quelques modifications, la version finale, aux lignes épurées, a fait ses preuves à différents temps de l’année et à différents niveaux d’eau.
Ferret :
Tinsel plat or
Corps :
moitié arrière, tinsel plat bleu moitié avant, fibre de queue de paon
Hackle :
Gorge :
Poils de queue de chevreuil violets (on peut remplacer la plume Spey par des poils de queue de chevreuil violets en attachant quelques poils sur le dessus et le dessous de la tête juste avant de faire la gorge)
Ailes :
Plume souple bleu martin-pêcheur Ailes de malard bleu McGinty
Mouche, La Lord Spey Daniel Bolduc Je ne me souviens plus vraiment le temps passé à travailler cette mouche il y a une dizaine d’années, soit à l’automne 2005. Toutefois, une chose était sûre : son apparence hors de l’ordinaire ne laisserait personne indifférent. En février 2006, lors du Forum de pêche à la mouche de Granby, j’ai fait la connaissance de la famille Lord, propriétaire du Camp Tamagodi à St-René-de-Matane. J’ai alors rencontré des gars qui ont les pieds plus souvent dans l’eau que dans
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l’auto... À cette occasion, je leur ai mentionné que j’avais une nouvelle création et je leur ai demandé qu’ils la mettent à l’essai. Avec leur permission, je l’ai nommée Lord Spey. Les frères Lord l’ont fait tremper à bien des endroits et en auraient bien long à vous raconter. Pour ma part, c’est avec cette mouche que j’ai pris mes premiers saumons de la Bonaventure et de la Matane, et ce, de juin à septembre, quelles que soient les conditions. Tout récemment, la Lord Spey a même piqué quelques saumons dans la série KING OF THE RIVER… Son auteur, André Paradis, m’a fait savoir qu’elle est devenue sa noyée favorite.
Ferret :
Fil lamé argent
Cul :
Soie floche de couleur bleu royale
Queue :
Plume de crête de faisan doré de couleur verte, chapeautée de fibres d’une plume de flanc de paon bleues Imitation de bourrure (dubbing) de phoque de couleur noire
Côtes :
Fil lamé argent
Hackle :
Héron gris teint vert, à partir du quatrième tour des côtes et rabattues vers l’arrière
Mouche, La Mémorik Claude Hamel Je projetais de vous recommander une mouche dans des tons variés de vert que j’ai montrée sur Facebook il y a quelques mois et qui m’a valu des commentaires fort élogieux. Après réflexion, j’en ai choisi une autre. «Take a walk on the wild side», vanité vilaine! Je dis souvent à ceux qui sont affligés par le décès d’un proche ou d’un ami qu’on ne peut rien devant la mort, si ce n’est de garder en vie les plus belles qualités du défunt ou de la défunte à travers nos propres faits et gestes. C’est la base de mon choix. Je vous présente donc une mouche que j’ai confectionnée en mémoire de Monique Ball, épouse et compagne de vie de David Ball. Lorsque cette saumonière passionnée et déterminée est décédée il y a un peu plus d’un an, j’ai résolu de consoler le spleen que j’ai ressenti à l’annonce de son départ en faisant une mouche à sa mémoire. Me rappelant que la Blue Charm était la mouche fétiche de Monique, j’ai décidé de rester dans les tons généraux de cette belle classique, tout lui donnant une parure de variante de mouche Spey, un style qui pêche bien et que j’ai appris à aimer sous l’influence de Daniel Duval. La mouche était restée sans nom jusqu’ici, mais je la nomme aujourd’hui La Mémonik... à la mémoire (in memoriam) de la si gentille Monique.
Aile :
Poils de garde d’ours noir
Joues :
Plumes de flanc de paon bleues
Collerette :
Plume de poule de Guinée
Tête :
Fil noir
J’ai utilisé la mouche plusieurs fois avec succès durant la saison dernière, très tôt le matin, sur l’heure du midi et très tard le soir quand la nécessité s’est présentée. Très tôt le matin, une mouche vêtue de sobriété se démarque généralement mieux qu’une mouche plus pâle ou colorée lors de sa parade sur fond de ciel bleu cobalt ou gris. Même chose quand elle se pavane sous un ciel de midi, alors que les rayons du soleil se projettent à la verticale au-dessus des saumons. J’utilise ce genre de mouche aussi en début de soirée quand les saumons ont le soleil dans les yeux ou complètement en fin de journée, le cas échéant. À cette heure, je pêche non seulement des mouches foncées, mais aussi en plus gros format afin que les saumons puissent mieux les percevoir parmi les multiples objets qui dérivent en leur direction et que l’heure a rendus obscurs. Je vous encourage à utiliser cette mouche au cours de la prochaine saison. Vous ne le regretterez pas. Comme le disait naguère le bonhomme bleu de la campagne publicitaire VASY du gouvernement du Québec: «Allez-y, faites-le pour vous», mais faites-le aussi à la mémoire de Monique, cette grande passionnée du saumon. Qui sait? Peut-être que Monique se chargera de guider votre mouche à bon port, question de sourire avec vous. Longue vie à La Mémonik!
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Corps :
MONT EU RS DE MOUCHES
60 LE MAGAZINE SAUMON
Mouche, La Ratoureuse Pierre Manseau Les origines de la Ratoureuse remontent au début/ milieu des années 80. Utilisateur assidu de la Rusty Rat et de la Lightning Bug, j’ai alors voulu jumeler les teintes dominantes de la seconde sur un type de montage inspiré de la première. Le résultat ne se fit pas attendre. Dès les premières saisons, elle me procura de nombreuses captures. Sa diffusion fut limitée surtout dû au fait que je la gardais précieusement cachée dans ma boîte. Puis, graduellement, elle fut partagée à des amis, dont Johanne
Hameçon :
Daiichi 2051 #3
Ferret :
Fil métallique fin doré
Queue :
Quelques fibres de plumes de paon sabre
Côtes :
Lamé ovale or
Corps (moitier arrière) :
Floss vert fluo
Corps (moitier avant) :
Fibre de plume de paon
dessus de Voile (au la partie arrière) :
Flurofibre chartreuse
Hackle Spey :
Plume de héron teinte noire, sur la partie avant du corps
Gorge :
Hackle de poule noire
Sous-ailes :
Quelques brins de Krystal Flash chartreuse
Ailes :
Poils de queue de renard arctique
Joues :
Plume de coq de Sonnerat teintes vertes
Collerette :
Plume de poule de Guinée teinte verte, 1 tour seulement
Tête :
Noire
Charest qui en prit bonne note dans les calepins qu’elle compilait soigneusement au fil des conversations à la table de l’Hôtel Métropole à Matane. Au début des années 90, à l’invitation de Johanne et d’Alain, son conjoint, elle fut présentée lors d’un atelier de montage donné à la Société Mauricienne des Pêcheurs à la Mouche. On la retrouvera également dans la seconde édition de «Modern Atlantic Salmon Flies» de Paul C Marriner. Au fil des années, sa toilette originale a vu des variantes s’ajouter. La version proposée est une version Spey à laquelle se sont ajoutés quelques matériaux. Cette mouche est un MUST pour les conditions de début et de fin de journée, ainsi que dans sous un ciel nuageux.
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