Magazine saumon 101

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M AG AZ INE

SAUMON LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE

Convention poste PUBLICATION - 40063917

7.00$ CAN / 5.00€

Volume 38 / No 1 Hiver 2015

101

ÉQUIPEMENTS

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S OMMA I RE

SOMMAIRE

Hiver 2015 Saumon Numéro 101 Photo couverture: Simon Tremblay, Rivière Ste-Marguerite Crédit photo: Boris Tremblay

Table des matières

20

4

Message du président

5

Message from the president

6

Mot de l’éditrice

8

30 ans d’actions pour le saumon!

La pêche en Alaska

10

Statistiques de pêche 2014

16

L’importance d’encourager les boutiques spécialisées

20

La pêche en Alaska

26

22

Les différents brevets d’instructeurs

Soie 101 pour saumonier

26

Soie 101 pour saumonier

30

Alain Bogdan, monteur de mouches La mouche Audrey-Lyl Contraintes de l’habitat hivernal du saumon atlantique

38

Quand un emploi devient passion

42

Selma Aïssiou, un modèle pour plusieurs

46

Babillard

50

Galerie des membres

52

Le plan de gestion du saumon 1984-1989

56

Suzanne et Louise à la pêche

58

L’histoire d’un Français au pays des saumons

60

Rencontre avec les artistes d’ici

NUMÉRO 101

33 34

3

À l’international

Équipements

56 Aventure

Suzanne et Louise à la pêche

58

Histoire de pêche L’histoire d’un Français au pays des saumons

Le conseil des Gouverneurs Membres corporatifs : Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Membre individuel : M. John E. Houghton

Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François-de-Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6

Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@fqsa.ca | www.fqsa.ca Éditrice et rédactrice en chef : Josée Arsenault Comité de rédaction : André A. Bellemare, Jaquis Gagnon, Jean Boudreault, Yvon Côté, Pierre Manseau, Gilles Shooner, Richard Sirois et Bernard Beaudin. Publicité : Josée Arsenault Design : Fokus Outdoor Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.

Le conseil d’administration de la FQSA

Index des publicités

Président : Jean Boudreault Secrétaire : Michel Jean Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Lyne Trudeau, Christian Kirouac • Québec et Saguenay : Sylvie Tremblay et Gilles Duhaime Vice-présidence aux affaires autochtones : David Basile Vice-présidence à la gestion des rivières : Michel Ouellet • Rive sud : Paul M. LeBoutillier et Martin Lefrançois • Rive nord : Georges Gagnon et Normand Bissonnette Vice présidence aux finances et affaires corporatives : David Veilleux FGRSQ : 2 postes vacants Représentant de la FPQ : Dominique Dugré Représentantes « Femmes » : Marie-Claude Landry, Maryse St-Armand Représentante « Jeunesse » : Amélie Thériault Représentant FSA : Charles Cusson Présidents honoraires : Yvon Côté, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina Directeur général : Frédéric Raymond

David Veilleux : Auberge de la rivière Matapédia : Chalets du bout du monde : Les camps Tamagodi : Falls Gully : Mentorat 2015 : Produits Uni : Pronature Rimouski : Pierre Bahamas : L’Ami du Moucheur Rhéal Pitre Sports : Allen : Productions LeCamp : Salmon Lodge : Dominique Danvoye : IF4 : Air Médic : La Capitale Assurances générales : Congrès 2015 : Sépaq : Latulippe : Gaspé Fly : Avalon : Hooké : Association de protection de la rivière Moisie :

6 7 13 13 13 14 14 15 15 19 19 24 24 25 25 32 32 40 40 41 41 44 45 49 55

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M E SSAGE DU PRÉSIDE N T

4

MESSAGE DU PRÉSIDENT Que nous réserve 2015 ?

Jean Boudreault, Président de la FQSA Photo : Marc-Antoine Jean

LE MAGAZINE SAUMON

Nous l’espérons tous, un retour en force de nos grands saumons ! L’année 2015 sera marqué par la mise en place de mesures intérimaires de gestion en lien avec un nouveau Plan de gestion qui devrait être produit par le Ministère de la Forêt de la Faune et des Parcs (MFFP) pour 2016. Qu’est-ce que ce plan serait tenu d’inclure ? Une gestion rivière par rivière, où les seuils de conservation auront été fixés, des modes de gestion et de mise en valeur propre à chacune d’elles.

Comment cela pourrait-il se traduire ? Par une modification du nombre de captures de grands saumons, par des changements aux périodes de pêche et de capture (remise à l’eau) associées à chacune des rivières ou à des régions salmonicoles, ainsi que par une amélioration de l’offre de pêche ! Lorsque vous lirez ces lignes, le MFFP et le ministre auront fait une réflexion interne sur les différentes mesures à mettre en place pour 2015. La prochaine étape sera donc notre congrès annuel et notre Assemblée générale annuelle qui se déroulera les 28 et 29 mars sur le thème : « Parlons Saumon ». Cette étape importante est une consultation auprès de tous les membres de la Fédération dont la représentativité n’est plus à faire auprès du ministère et de ses collaborateurs. Il est donc essentiel que vous participiez en grand nombre à la journée du 28; vous êtes membres et vous avez le droit de parole! Cette tribune, organisée par votre Fédération se déroulera, en premier lieu, par une courte période de mise à niveau sur l’état de la situation des stocks de saumon au Québec et l’établissement des seuils de conservation. Une fois les intrants scientifiques connus, nous passerons à la période consultation avec des tables de discussion. Nous espérons fortement que cette consultation permettra de guider les prochaines SAUMON | WWW.FQSA.CA

mesures règlementaires qui seront mises en place pour 2015. Ces mesures amèneront par la suite l’élaboration du nouveau plan de gestion qui sera mis en place pour les 10 prochaines années.

L’année 2015 devrait aussi se traduire par plusieurs actions de votre Fédération… La FQSA a transmis, en 2014, une lettre au gouvernement canadien sur les risques et périls qu’engendrent les fermes d’élevage en mer dans le golfe du Saint-Laurent sur nos populations de saumons sauvages. Comme le gouvernement ne veut pas changer sa vision de développement de ces fermes et indirectement sur les dommages causés à l’environnement, la fédération a établi des liens avec des promoteurs de fermes piscicoles sur terre, comme cela se fait dans l’Ouest canadien. Ces projets, bien qu’actuellement en phase préliminaire, permettraient la construction de quelques fermes au Québec qui, en plus d’être génératrices d’emploi, elles assureraient la production de saumons écologiques tout en protégeant nos populations de saumon en mer. Les consommateurs auront donc le choix, un choix logique pour la protection de nos saumons qui, en plus, seraient meilleurs pour leur santé ! À suivre… À l’aide de sa Fondation, la FQSA entreprendra une grosse levée de fonds au Québec en 2015 et 2016. Vous le savez et vous le vivez, actuellement le gouvernement provincial se désengage dans tous les domaines et celui de la faune ne fait pas exception. En effet, plusieurs coupures de ressources matérielles et humaines seront effectives au où vous lirez ces lignes et ce, pour l’ensemble des régions salmonicoles du Québec. Les besoins sont énormes quant à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du saumon. La relève est un élément majeur pour lequel la Fédération travaille depuis plusieurs années et qui demande, d’année en année, des efforts encore plus soutenus. Comme on le dit, l’argent est le nerf de la guerre; si l’on veut mieux gérer nos populations de saumon, il faut des inventaires rigoureux. Si on veut s’assurer de la pérennité de nos stocks, il faut faire des recherches appliquées; et si l’on veut maintenir la pêche sportive au saumon, il nous faut de la relève! Toutes ces actions doivent être appuyées par des contributions financières. C’est pourquoi vous verrez, durant les prochains mois, plusieurs articles et activités en lien avec cette campagne de financement. Soyez généreux et portez la cause du saumon en donnant aux diverses actions que votre Fédération organisera. Il ne me reste qu’à vous souhaiter bonne lecture ! Au plaisir de vous serrer la pince durant le congrès de mars prochain. Je souhaite que tous y participent : ce lieu d’échange entre tous les intervenants du monde du saumon atlantique est unique au Québec ! Au plaisir de vous y rencontrer,


MESSAGE FROM THE PRESIDENT What can we expect in 2015 ? Photo : Michel Jean

will return in force! The year 2015 will be marked by interim management measures in connection with a new Salmon Management Plan that is slated to be enacted by the Ministry of Forest, Wildlife and Parks (MFFP) in 2016. What will this plan be required to include ? A river by river management policy, with fixed conservation thresholds, where management methods and development goals are tailored to each river.

What does this also translate into ? By a change in the limit of large salmon catches, by modifications in fishing periods and capture modalities (live release) specific to each river or to salmon regions, as well as improved fishing opportunities ! By the time you read this article, the MFFP and the Minister will have completed an internal review on the various regulatory measures that will be proposed for the 2015 season. The next step is our Annual General Meeting and convention to be held on March 28-29, and having for theme «Let’s talk salmon». This important step is in effect a consultation process involving all members of the Federation, a representative organization whose reputation is well established within the ministry and its affiliates. It is therefore essential that you attend in large numbers on the 28th; you’re a member and you have the right to voice your opinion! This forum organized by your Federation will open with short presentations on the state of salmon stocks in Quebec and on the establishment of conservation thresholds. Once the scientific aspects have been presented, we will then proceed to the consultation period involving various round table discussions. We strongly believe that this consultation will be instrumental in framing regu-

The year 2015 will also be noted by several important issues undertaken by your Federation… Last year the FQSA transmitted a letter to the Canadian government concerning the risks and dangers caused by marine salmon farming in the Gulf of St. Lawrence on our wild salmon populations. As it appears that this government is not inclined to modify its position on the development of these farms, and indirectly simply ignores the damages inflicted on the environment, the Federation has established contacts with promoters of land-based closed containment aquaculture, an action similar to that undertaken in Western Canada. These projects, although still in the preliminary phase, will eventually result in the construction of several farms in Quebec, which will not only generate jobs, will assure the ecologically reasonable production of farmed salmon while protecting our wild salmon populations at sea. Consumers will have the choice, a logical decision which would protect our wild salmon and moreover, would be healthier for them! To be continued……. With the help of our Foundation, the FQSA will undertake an important fundraising campaign in Quebec in 2015 and 2016. You know it and you have already experienced it, the provincial government has been cutting back in all areas, and the wildlife sector is no exception. Indeed, by the time you read these lines, numerous cuts in human and material resources have already taken place throughout all the salmon regions in Quebec. The needs are enormous for the protection, conservation and enhancement of salmon. Recruitment is a major element for which the Federation has been working on for several years and which increasingly requires, from one year to the next, sustained efforts. As they say, it’s simply a question of money; if we want to better manage our salmon populations, we need to conduct reliable surveys; if we want to ensure the sustainability of our stocks, we need to undertake applied research; and if we want to preserve the recreational salmon fishery, we need to prepare the next generation ! All these actions require support through financial contributions. That is why you will see in the coming months, several articles and activities in connection with this fundraising campaign. I am asking you to support the salmon cause by donating generously to all the activities organized by your Federation. It remains for me to wish you enjoyable reading ! I sincerely hope to shake your hand during the up-coming March convention. I wish everyone will participate: this assembly of all those who are involved in the world of the Atlantic salmon is truly unique in Quebec ! Hope to meet with you soon,

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NUMÉRO 101

For sure we all hope that large salmon

latory measures that will be implemented in 2015. These measures will also undoubtedly influence the elaboration of the new Salmon Management Plan that will be in place during the next decade.

5


MO T DE L’ ÉDIT RIC E

MOT DE L’ÉDITRICE 6 LE MAGAZINE SAUMON

PRÉPAREZ VOTRE INVENTAIRE DE PÊCHE POUR LA SAISON 2015! Le printemps 2015 s’annonce très mouvementé pour l’équipe de la FQSA. Nous prendrons part à bons nombres d’activités dans plusieurs régions du Québec. Nous espérons vous croiser lors des soirées Action! Saumon, lors des représentations du Festival International de Film de Pêche à la Mouche (IF4) à Québec et à Montréal. D’ailleurs, les billets se sont vendus tellement rapidement, que nous allons présenter une autre soirée IF4 à Trois-Rivières, le 8 avril prochain. Mentionnons aussi le congrès de la FQSA qui aura lieu à la fin du mois de mars, ainsi que l’organisation de la 9e édition de notre activité de Mentorat/Découverte. N’oubliez pas de vous y inscrire en ligne sur notre site Web, la date limite d’inscription est le 12 juin prochain. Bref, cela nous donnera plusieurs belles occasions de nous rencontrer pour parler de pêche au saumon. Dans cette 101e édition du Magazine Saumon, nous avons porté une attention particulière au montage de mouche. Pour plusieurs pêcheurs, c’est le moment de l’année pour se préparer à la saison de pêche et donc, le montage de mouche faisant partie de leur quotidien, nous avons mis de

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Josée Arsenault, Éditrice du Magazine Saumon et responsable des communications, FQSA Photo : Christian Auger

l’avant certains monteurs de grands talents. Peut-être que les créations présentées dans ce numéro sauront vous inspirer. Pour ma part, la saison de pêche 2015 représente une multitude de défis de taille à relever. Non seulement, je compte être plus présente avec vous sur les rivières à saumon du Québec, mais cette année c’est la bonne… pour avoir ma fameuse photo avec un saumon! Je vous invite aussi à me faire parvenir vos photos pour égayer notre Galerie des membres et nous partager vos belles prises! Aussi, je vous informe que je travaille actuellement sur la planification des articles pour les prochains Magazine Saumon. Si vous avez des sujets que vous aimeriez lire, des textes que vous souhaiteriez rédiger ou même, des auteurs que vous avez particulièrement appréciés au cours de ces dernières années, je vous invite à me faire parvenir vos suggestions par courriel à communication@fqsa.ca. Merci pour votre intérêt et bonne lecture!



3 0 A NS DE L A FQSA

8 LE MAGAZINE SAUMON

30 ANS D’ACTIONS

Le développement énergétique sur les rivières à saumon 03

POUR LE SAUMON!

Prenant appui sur sa mission de conservation, la FQSA ne peut être favorable à la mise en place de centrales hydroélectriques sur les rivières à saumon. Par contre, la FQSA a toujours soutenu que l’utilisation polyvalente des diverses ressources d’un milieu est possible à certaines conditions, et cela, sans compromettre les impératifs de conservation du saumon et de ses habitats. Cette position, la FQSA la défend toujours, car elle est encore et toujours d’actualité.

30 ans d’actions, 30 ans de bénévolat 01

Le programme Histoires de saumon 04

Appuyée sur une base de bénévoles, la FQSA ne serait certainement pas ce qu’elle est aujourd’hui sans eux. Leur disponibilité, leur expertise variée et surtout leur passion commune sont un apport inestimable pour la cause du saumon. Qu’ils aient participé à une ou plusieurs réunions, leur implication est grandement appréciée par la Fédération. Si nous avons 30 ans, c’est grâce à eux.

D’abord connu sous le nom de Le saumon et sa rivière, ce programme éducatif vise à sensibiliser les jeunes du primaire à leur environnement en utilisant le saumon atlantique comme espèce phare. Directement dans leur classe, les écoles participantes sont appelées à élever dans un aquarium équipé à cette fin, à partir d’œufs fertilisés, des alevins de saumon. Depuis 1999, ce programme a permis de rejoindre 12 000 jeunes et de les conscientiser aux défis du saumon atlantique.

Le Championnat mondial de montage de mouches

La présidence de M. Jean Racine

02

05 Alliant précision, minutie et une forte dose de créativité, le montage de mouches est un art en soi. Afin de développer cet art au Québec, la FQSA a organisé pendant près de 25 ans le Championnat mondial de montage de mouches, regroupant les plus grands monteurs du monde. Ce concours a permis à plusieurs Québécois et Québécoises de perfectionner leur art et de bâtir leur renommée.

SAUMON | WWW.FQSA.CA

Sous sa présidence en 1988 et 1989, la FQSA est devenue le conseil régional de la FSA. C’est ainsi que la FQSA s’est taillé une place de première importance dans les instances nationales et internationales. À la suite de négociation, elle a conservé son autonomie et maintenu son statut sur le territoire du Québec.


9 06

09 Président de 1989 à 1994, il a accueilli le colloque international intitulé « Saumon atlantique : les prélèvements en mer… réalités et solutions ». Des participants et des conférenciers du Québec, des provinces atlantiques, de la Colombie-Britannique, des États-Unis, des communautés innues du Québec, de la Suède et du Groenland ont tracé un portrait le plus fidèle possible de l’ensemble des prélèvements de saumons en mer et des problématiques qui y sont reliées.

Son mandat à la présidence a été de 1984 à 1987. Premier président, il a participé activement à la création de la FQSA à la suite de la fusion de l’Association des pêcheurs sportifs de saumons du Québec (APSSQ) et du Regroupement national des organismes du saumon atlantique (RNOSA).

Le rachat des pêches commerciales sur la Côte-Nord

Le Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord

07

10 La FQSA a été maitre d’œuvre du rachat des pêches commerciales sur la Côte-Nord. C’est dans le cadre du Programme de développement économique du saumon (PDES) que des fonds de 3,2 millions de dollars ont été fournis à 70% par le Bureau fédéral de développement régional du Québec et à 30% par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP). C’est la FQSA qui est l’organisme porteur du programme de rachat et le MLCP est responsable des négociations avec les pêcheurs commerciaux.

Créé dans le cadre de l’aménagement du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine, le Programme investit 10 millions de dollars sur l’ensemble des rivières de la Côte-Nord. Depuis 2012, 20 rivières à saumons ont bénéficié d’une aide financière dépassant les 4 millions de dollars pour réaliser des aménagements fauniques et améliorer la protection. La FQSA fournit les services administratifs nécessaires au fonctionnement de ce programme et coordonne les activités de son Conseil d’administration.

La présidence de M. Jean-Pierre Mailhot 08 Président de 1994 à 2000, il a notamment participé à la mise en œuvre du Programme de développement économique du saumon (PDES), qui a injecté 27,5 millions de dollars au Québec pour le développement des rivières et de la pêche sportive du saumon.

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NUMÉRO 101

La présidence de M. André Vézina

La présidence de M. Bernard Beaudin


S TAT IST IQU ES DE PÊCHE 2 014

Statistiques de pêche 2014 Nom de la rivière

10

Captures rapportées

LE MAGAZINE SAUMON

Mad.

Red.

Total

Effort Jours-pêche

Succès cap./j-p)

Bonaventure

465

0

465

6 409

0.07

646

0.17

Cascapédia

19

0

19

5 310

0.00

1 514

0.29

Causapscal

18

136

154

344

0.45

9

0.47

Kedgwick

2

4

6

222

0.03

0

0.03

Matapédia

Remise à l’eau

Succès ajusté(1)

370

448

818

8 725

0.09

368

0.14

Nouvelle

12

0

12

412

0.03

17

0.07

Patapédia

40

10

50

792

0.06

34

0.11

Petite rivière Cascapédia

27

0

27

1 076

0.03

150

0.16

Total Q1

953

598

1 551

23 290

0,07

2 738

0,18

Dartmouth

80

5

85

1 375

0,06

80

0,12

Du Grand Pabos

30

0

30

313

0,1

43

0,23

Du Grand Pabos Ouest

33

0

33

251

0,13

23

0,22

Du Petit Pabos

19

0

19

271

0,07

19

0,14

Grande Rivière

104

0

104

942

0,11

130

0,25

Malbaie

0

0

0

41

0,00

22

0,54

Port-Daniel Nord

8

0

8

173

0,05

0

0,05 0,23

Saint-Jean

164

0

164

1 773

0,09

247

York

185

78

263

3 893

0,07

141

0,1

Total Q2

623

83

706

9 032

0,08

705

0.16

Cap-Chat

31

0

31

991

0,03

74

0,11

Madeleine

50

0

50

675

0,07

22

0,11

Matane

267

38

305

3 774

0,08

85

0,1

Mitis

72

5

77

968

0,08

45

0,13

Ouelle

12

0

12

231

0,05

5

0,07

Rimouski

31

0

31

624

0,05

35

0,11

Sainte-Anne

75

0

75

1 888

0,04

214

0,15

Total Q3

538

43

581

9 151

0,06

480

0,12

Du Gouffre

58

0

58

1 800

0,03

44

0,06

Malbaie (Charlevoix)

62

0

62

1 701

0,04

51

0,07

Total Q5

120

0

120

3 501

0.03

95

0,06

À Mars

16

0

16

556

0,03

29

0,08

Petit Saguenay

3

0

3

272

0,01

18

0,08

Sainte-Marguerite

23

0

23

1 351

0,02

57

0,06

Sainte-Marguerite Nord-Est

9

0

9

321

0,03

49

0,18

Saint-Jean

16

0

16

454

0,04

15

0,07

Total Q6

67

0

67

2 954

0,02

168

0,08

Aux Rochers

46

5

51

749

0,07

64

0,15

De la Trinité

35

0

35

694

0,05

17

0,07

Des Escoumins

8

0

8

335

0,02

23

0,09

17 février 2015


Statistiques de pêche 2014 Nom de la rivière

Captures rapportées Red.

Total

Effort Jours-pêche

Godbout

40

0

40

Laval

0

1

1

Pentecôte

12

0

12

Aux Rochers

46

5

51

De la Trinité

35

0

35

Des Escoumins

8

0

8

141

6

Total Q7

Succès cap./j-p)

Remise à l’eau

Succès ajusté(1)

665

0,06

94

0,2

222

0,00

220

0,05

1

0,06

749

0,07

64

0,15

694

0,05

17

0,07

335

0,02

23

0,09

147

2 885

0,05

199

0,12

157

0,09

3

0,11

Aguanus

5

9

14

Au Bouleau

0

0

0

De la Corneille

17

6

23

172

0,13

22

0,26

Jupitagon

0

1

1

23

0,04

0

0,04

Magpie

0

0

0

Mingan

7

13

20

111

0,18

Moisie

1

91

92

2 725

0,03

205

0,11

28

15

43

62

0,69

8

0,82

Nabisipi Natashquan Petite rivière Watshishou

9

5

14

64

0,22

13

0,42

Piashti

9

0

9

37

0,24

4

0,35

Pigou

0

0

0

Saint-Jean (Moy. Côte-Nord)

33

77

110

834

0,13

15

0,15

Watshishou

0

0

0

50

0,00

62

1,24

Total Q8

109

217

326

4 235

0,08

332

0,16

Brador Est

30

0

30

75

0,4

Chécatica

0

0

0

103

1,06

79

1,83

0,38 2,78

Coacoachou Coxipi

0

0

0

109

0

109

Du ruisseau au Saumon

3

0

3

8

Du ruisseau des Belles Amours

10

0

10

25

0,4

Du Vieux Fort

52

0

52

144

0,36

349

Du Gros Mécatina Du Petit Mécatina

Étamamiou

208

38

246

198

1,24

70

1,6

Kécarpoui

8

0

8

26

0,31

4

0,46

Kégaska

42

4

46

87

0,53

1

0,54

Musquanousse

0

1

1

33

0,03

1

0,06

Musquaro

34

4

38

109

0,35

0

0,35

Napetipi

34

0

34

118

0,29

110

1,22

99

24

123

638

0,19

776

1,41

3

0

3

8

0,38

Nétagamiou Olomane Saint-Augustin Saint-Augustin Nord-Ouest Saint-Paul Véco Washicoutai

45

1

46

59

0,78

0

0,78

Total Q9

677

72

749

1 631

0,46

1 390

1,31 17 février 2015

WWW.FQSA.CA | SAUMON

11 NUMÉRO 101

Mad.


S TAT IST IQU ES DE PÊCHE 2 014

Statistiques de pêche 2014 Nom de la rivière

12

Captures rapportées

LE MAGAZINE SAUMON

Total

Effort Jours-pêche

Succès cap./j-p)

0

18

240

0

74

174

30

8

38

4

3

7

Jupiter

211

1

Total Q10

337

12

Mad.

Red.

À la Loutre

18

Aux Saumons

74

De la Chaloupe Ferrée

Remise à l’eau

Succès ajusté(1)

0,08

3

0,09

0,43

10

0,48

111

0,34

13

0,46

10

0,7

3

1

212

521

0,41

169

0,73

349

1 056

0,33

198

0,52

À la Baleine Autres rivières Aux Feuilles

12

45

57

53

1,08

0

1,08

George

51

82

133

193

0,69

124

1,33

Koksoak

42

185

227

290

0,78

83

1,07

Total Q11

105

312

417

536

0,78

207

1,16

3 670

1 343

5 013

58 271

0,09

6 512

0,2

Total Québec

17 février 2015

Notes Source: MDDEFP

Les rivières qui ne sont pas inscrites dans ce tableau étaient fermées à la pêche au saumon. * : Rivière fermée à la pêche au saumon. 1 : Le succès de pêche ajusté représente le nombre de poissons capturés auquel on ajoute ceux remis à l’eau vivants. Les rivières du Brick (Q10), depuis 1993, et au Tonnerre (Q8), depuis 1999, n’ont plus le statut de rivière à saumon, alors que les rivières Port-Daniel du Milieu et de l’Anse à la Barbe n’ont jamais eu ce statut. Étant donné que la remise à l’eau ne fait pas l’objet d’une déclaration obligatoire, les statistiques rapportées à cet effet demeurent un minimum et constituent donc une estimation. Depuis 2002, tous les saumons de 63 cm et plus (rédibermarin) doivent être remis à l’eau dans la zone Q10 (Île d’Anticosti). Toutefois, en se basant sur des lectures d’âge des années antérieures, on considère que les saumons de plus de 58 cm sont des rédibermarins dans cette zone, ce qui explique leur présence dans les captures sportives. En 2014, modification réglementaire à compter du 1er août obligeant la remise à l’eau des grands saumons dans l’ensemble des rivières à saumon du Québec, excluant la zone de l’Ungava (Q11). En 2014, aucune donnée n’a été fournie pour les rivières Natashquan et à la Baleine.


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P UBL I-REPORTAGE

16

L’IMPORTANCE D’ENCOURAGER LES BOUTIQUES SPÉCIALISÉES

LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Josée Arsenault

La pêche à la mouche comporte son lot de variantes tant sur le plan des techniques que de l’équipement approprié pour chaque espèce de poissons convoitée. Il s’agit de l’une des rares disciplines où tous les facteurs sont à considérer, et où les initiés, les adeptes ainsi que les sommités de ce monde sont en perpétuel apprentissage.

Chasse et peche Chicoutimi

La FQSA prend part à de plus en plus d’activités d’initiation sur les rivières à saumon du Québec. Au contact de ces nouveaux saumoniers, nous réalisons l’importance qu’il y a de bien choisir son équipement et surtout, de bien se faire conseiller avant une première excursion de pêche. Notre société de consommation nous pousse à orienter notre choix vers le meilleur prix, peu importe le magasin et les services offerts. Est-ce un choix judicieux? En fait, pour cette activité tout comme

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Au Québec, nous avons la chance d’avoir encore plusieurs boutiques spécialisées dans la vente d’équipement pour la pêche au saumon. Il incombe à notre communauté de pêcheurs de maintenir et de valoriser ce niveau de connaissance dans notre société. Le service orienté vers le client, la pertinence des conseils prodigués, la finesse et la complémentarité des objets offerts feront une énorme différence dans les achats que vous ferez dans les boutiques suggérées.

Notre expertise! Sachez que les personnes qui œuvrent dans ces boutiques spécialisées sont, avant tout, des pêcheurs! Et, plus encore, des vrais mordus de pêche au saumon! Avant de vous faire des recommandations, soyez assurés qu’ils ont pris le temps d’essayer leurs produits sur les rivières que vous ne tarderez pas à découvrir dans vos expéditions futures. Chacun des conseillers se démarque par sa réputation de pêcheur ou par sa connaissance des rivières et des mouches à utiliser selon les moments de la saison. Certains sauront même vous conseiller pour vos besoins si vous vous aventurer dans un voyage de pêche à l’international.

Un service personnalisé Si vous pêchez généralement sur de petites rivières, mieux vaut utiliser une soie avec une «tête» plus courte; ce sera l’inverse si vous pêchez sur de grandes rivières. Choisissez la longueur du bas de ligne selon la soie et les mouches que vous utiliserez. Dans les boutiques spécialisées, les conseillers sauront vous orienter à propos de la longueur de la canne que vous devriez acheter selon les différentes situations de pêche. Les moulinets sont classés en fonction de la grosseur de soie. Toutefois, est-ce que l’on doit mettre pour autant un moulinet pour soie #8 automatiquement sur toutes les cannes #8? Une canne de 10 pieds de long ne supportera pas le même moulinet qu’une canne de 9 pieds, et ce,

même si elle est conçue pour lancer une soie du même numéro que la précédente. Les conseillers des boutiques recommandées sauront vous guider dans votre choix de la soie en fonction de la meilleure compatibilité possible entre celle-ci et la canne choisie. Ils vous aideront à vous y retrouver dans cette jungle technique. Un mentor nous partageait tout récemment une anecdote survenue lors d’un mentorat de la FQSA sur la rivière Matapédia. Un père et son

Le conseiller d’une boutique spécialisée évalue vos besoins en fonction de plusieurs critères :

● Le niveau d’expérience de pêche à la mouche ● Les rivières visitées ainsi que le moment de la saison pour y pêcher ● L’inventaire personnel du pêcheur que le conseiller connaît généralement ● Le budget consacré pour l’activité ● La puissance et la condition physique du pêcheur

fils qui essayaient la pêche au saumon pour la première fois; lors de leur première journée durant le mentorat, ils éprouvaient énormément de difficulté à lancer. Le fils utilisait une soie montée du mauvais côté sur son moulinet, tandis que son père possédait une soie qui n’était même pas de la bonne grosseur pour sa canne. Si vous choisissez d’acheter une canne à deux mains, le phénomène est amplifié puisqu’il y a beaucoup plus de complexité dans les choix de combinaisons entre la canne et la soie. Cet engouement pour les cannes à deux mains étant assez récent au Québec, l’information sur les spécificités de ces produits ne circule nécessairement pas lors de la formation des employés des grandes chaînes de magasins. Comment fait-on pour choisir entre une canne Scandi ou Skagit ou traditionnelle dont les longueurs qui varient de 12 pieds jusqu’à 15 pieds à intervalle de 6 pouces? Serait-il préférable de mettre une soie pesant 480 ou 500 grains sur un moulinet utilisé avec une canne #7? Ce qu’un conseiller avisé répondra qu’il est préférable de choisir une soie pesant 480 grains pour lancer avec une canne Scandi; pour une tête de soie Skagit, il vous proposera une soie de 520 ou 540 grains. Ensuite, il faut adapter la longueur du bas de ligne en fonction de la longueur de la tête de la soie et de la ‘’running line’’. En somme, ce processus est bien plus compliqué que le fait d’acheter en fonction des rabais. Le conseiller d’une boutique spécialisée connaît les mouches et les trucs qui sont d’actualité sur les rivières de sa région, et peut-être même, dans la plupart des cas, sur la majorité des rivières du Québec. Ce conseiller est souvent le propriétaire de la boutique ou un employé WWW.FQSA.CA | SAUMON

17 NUMÉRO 101

pour d’autres sports, tels le vélo ou le ski, il faut avoir un équipement adapté à ses besoins, à sa manière de lancer et à sa force physique. L’équipement que vous choisirez aura un impact sur votre évolution dans ce sport et sur votre plaisir à l’exercer. À cause de la vaste gamme de produits sur le marché et surtout, des spécificités en lien avec cette activité, il semble plus approprié de s’en remettre aux conseils d’une personne détenant une certaine expertise dans ce domaine. L’achat de ce genre de produits ne se fait pas au hasard : il y a un questionnement préalable à faire, qui aura un impact sur le choix de la canne, de la soie et des mouches.


P UBL I-REPORTAGE

permanent qui a à cœur la satisfaction de sa clientèle, car c’est sa meilleure publicité.

18 LE MAGAZINE SAUMON

De plus, le rôle d’éducation est très présent chez les représentants des boutiques spécialisées. Leur présence lors d’évènements ainsi que lors de l’organisation d’ateliers de perfectionnement font partie de leur mission. Les passionnés qui y œuvrent partagent leur expérience avec générosité. Leurs achats pour garnir leurs comptoirs sont faits en fonction des besoins de la clientèle, non pas pour remplir de

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grands espaces de vente. Le personnel œuvrant au sein des boutiques spécialisées est toujours à l’affût des nouvelles techniques et des nouveaux produits puisqu’ils entretiennent des relations privilégiées avec les différentes compagnies de matériaux de pêche à la mouche ainsi que leurs représentants. Ces lieux sont souvent des endroits de rassemblement de pêcheurs, ce qui permet à ces derniers d’échanger sur leurs stratégies et leurs expériences de pêche. Rappelez-vous lors de vos achats que c’est en achetant dans les boutiques spécialisées, que vous encourager l’expertise québécoise au niveau de la pêche à la mouche.


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À L’INTERNATIONAL 20

LA PÊCHE EN ALASKA

LE MAGAZINE SAUMON

Texte et photos

Martin Lampron

Dans ma vie de pêcheur de saumon, mon rêve était de pêcher en Alaska. Comment réaliser un tel voyage? J’ai eu la chance d’avoir comme instructeur, mon père, Jacques. C’est lui qui a eu la patience de me montrer les rudiments de la pêche à la mouche. Selon des pêcheurs réputés et le guide, Ron Irving, il était considéré comme l’un des meilleurs pêcheurs de la rivière Matapédia. Pour lui rendre hommage, je me suis concentré à pêcher d’une manière plus assidue et plus technique le saumon atlantique. Ainsi, pour me perfectionner, j’ai pêché sur plusieurs rivières du Québec et de l’Arctique. À travers tous ces voyages, j’aspirais à la découverte de rivières plus éloignées et pour être précis, l’Alaska constituait un endroit rêvé pour la pêche au saumon. Une occasion de rencontrer d’autres espèces de salmonidés issus du Pacifique tels que le Silver Salmon (Coho), le Pink salmon (Humpy) et le Red Salmon (Sockeye). Ce rêve s’est concrétisé davantage en 2009, lorsque mon ami, Denis Colbert, m’a proposé de l’accompagner sur la Rivière Tsiu. Bingo! C’est exactement l’occasion que j’attendais! J’ai donc embarqué dans cette aventure avec enthousiasme. La rivière Tsiu est internationalement reconnue comme la rivière de pêche au Silver Salmon dans l’état de l’Alaska. Vous y croiseriez des milliers de chromes brillants fraîchement sortis des vagues du golfe d’Alaska. Cette espèce de saumon est reconnue pour être très agressive et est caractérisée pour ses acrobaties. Son poids moyen est de 10.5 lb et on le pêche de début août jusqu’au début du mois d’octobre. Dans la période de notre expédition de pêche, soit à la fin du mois d’août, le Silver Salmon prenait donc le contrôle de la rivière. Le départ étant prévu pour le jeudi 25 aout 2011, cela nous donnait 18 mois pour organiser les moindres détails de ce voyage. L’endroit où nous avions prévu pêcher est très éloigné. Il y a deux façons de s’y rendre : en avion (DC3) ou en bateau, ce SAUMON | WWW.FQSA.CA

dernier n’étant pas nécessairement recommandé. Le campement est situé à 400 km à l’est d’Anchorage. Il s’agit d’une rivière avec peu de profondeur et au fond plutôt sablonneux où le débit est assez lent et le décor est carrément magnifique. Nous nous sentions complètement dépaysés par les montages imposantes ainsi que la superbe vue sur le Bering Glacier. Pour ajouter à ce changement de décor, nous avions droit à une faune très diversifiée. Ce territoire est notamment le foyer de l’ours brun, du loup, du cygne trompette, du campagnol, du poque et j’en passe! Chaque guide est équipé de fusils pour effrayer les Grizzlys! Il fallait prendre nos précautions, car c’est leur territoire. L’Alaska semble être un territoire si vaste et inaccessible. Pour se rendre dans ce paradis de la pêche au saumon, il nous a fallu prendre 3 avions. D’abord, nous sommes partis de Montréal pour nous rendre à Vancouver. Ensuite, nous avons volé en direction d’Anchorage. Une fois sur place, ne vous inquiétez pas si vous avez oublié quelques morceaux d’équipement de pêche. C’est le paradis des magasins de pêche, cela vaut la peine d’y jeter un coup d’œil. On y retrouve absolument tout pour la pêche au saumon dans la région. Prenez le temps de discuter avec les conseillers dans les magasins et d’acheter les bonnes mouches pour votre voyage, cela vaut le détour. L’équipement est très similaire à celui pour la pêche au saumon atlantique. En terme de cannes, on m’a suggéré des cannes #9 ou #10 avec une soie flottante. Il est préférable d’acheter les mouches à Anchorage, car ce ne


21 NUMÉRO 101

sont pas les mêmes modèles qu’au Québec. Il est important d’avoir deux manteaux et beaucoup de vêtements chauds puisque la température change très rapidement, soit de 0 et 20 degrés. Qui plus est, nous passions plus de 12 heures par jour à pêcher sur la rivière. Le chalet principal est plutôt grand quoique très rudimentaire. Nous étions logés dans de petits chalets d’environ 8 par 12 pieds. Ceux-ci sont pourvus des équipements de base et bien chauffés, avec un peu de rangement. La cuisine était excellente. Les repas étaient préparés par un chef et servis par une équipe attentionnée. Le menu est prédéterminé pour la semaine, mais peut être modifié. Souvent, les dîners sont cuisinés sur le bord de la rivière avec du saumon fraîchement pêché. Le réveil se faisait à 5h du matin pour un petit déjeuner rapide avant la pêche. Malgré cette destination de rêve et cette bonne cuisine, il manquait ma 2e passion après la pêche: le vin! Pour une personne de citoyenneté canadienne, ce n’est pas possible d’apporter du vin là-bas puisqu’il y a les douanes et, aussi, le poids permis dans le dernier vol en DC3 limite la capacité de transport du matériel. Étant donné que nous étions un groupe de 14 personnes qui passaient 7 jours sur la rivière, cela valait la peine de trouver une solution. J’ai donc commandé le vin d’un vignoble en Californie. Les caisses ont été envoyées par FedEx à la compagnie de l’avion DC3 pour le faire livrer à destination un mois avant notre arrivée. C’est dispendieux, mais cela a bien servi à égayer l’ambiance du voyage!

l’équivalent d’environ 8 saumons. Nous avons donc fait beaucoup de remises à l’eau lors de ce voyage. Les guides sont bien formés et ils utilisent des filets propices à la remise à l’eau. Pour chacune de mes mouches, les ardillons étaient enlevés. Ce fut une semaine mémorable, car j’ai cassé 3 cannes et brûlé le frein sur un moulinet car les poissons étaient très puissants. Ils sont tout frais arrivés de la mer grâce à la marée. Nous pêchions des poissons qui rentrent la journée même. En somme, si vous y allez, je vous suggère d’apporter un minimum de deux cannes et moulinets, trois roulettes de leader 15 lb testées puis, de vous procurer sur place quatre douzaines de mouches. Pour de plus amples renseignements, visitez le www.alaskaexpedition.com

Aussi incroyable soit-il, lors de mon premier avant-midi de pêche sur cette rivière, le nombre de prises s’est élevé à plus de 27 saumons! Imaginez la semaine! Le permis de pêche coûtait 55$ et nous avions le droit de rapporter 40lbs, ce qui est WWW.FQSA.CA | SAUMON


TEC H NIQU E ET FORM ATIONS

TECHNIQUE ET FORMATIONS 22

LES DIFFÉRENTES FORMATIONS ET BREVETS D’INSTRUCTEURS

LE MAGAZINE SAUMON

Texte de

Alain Laprade CI, THCI

Cette aventure a débuté il y a environ huit ans, à la suite d’un voyage de pêche au saumon à Bonaventure en Gaspésie. Après mes débuts plutôt modestes au saumon, j’ai cherché tout de suite comment je pourrais améliorer mes résultats et ma technique. Rapidement, je suis devenu instructeur moi-même. J’aime aider et enseigner : je ne connais pas de meilleure façon d’apprendre. L’étape suivante me semblait naturelle : me perfectionner à titre d’instructeur. La IFFF (International Federation of Fly Fishers) offre une possibilité de devenir instructeur certifié en fournissant le matériel d’étude et en facilitant les étapes pour devenir soit CI (Certified Instructor), THCI (Two-Handed Fly Casting Instructor) ou MCI (Master Casting Instructor). Ces formations vous seront décrites ici. Apprendre est une activité qui me passionne et je compte poursuivre ma formation, dont la prochaine étape sera le MCCI. Mon objectif dans ce processus est de convaincre et d’aider des jeunes et des moins jeunes à considérer la pêche à la mouche quand vient le moment de choisir une activité ou un loisir. Les avantages de cette activité sont nombreux : la connaissance de l’environnement, la beauté de la nature, la camaraderie, mais surtout, pour moi, l’approfondissement de la technique, un défi inépuisable. La grande majorité des pêcheurs à la mouche que j’ai eu la chance de croiser sont à mes yeux des agents de conservation, et ne sont pas uniquement guidés par le nombre de prises qu’ils font. En effet, la remise à l’eau est devenue, en général, la norme. Le plaisir de faire voler ces mouches à l’endroit désiré, afin d’intéresser votre poisson favori est en soi une satisfaction. Il est clair que ce genre de pêche responsable contribue à préserver la ressource.

SAUMON | WWW.FQSA.CA

Mon défi est toujours le même : améliorer ma technique. Le lancer à la mouche est facile à apprendre au départ et, en général, quelques minutes suffisent à l’enseigner. Par la suite, avec l’aide d’un bon instructeur, les possibilités de s’améliorer sont infinies. Par contre, pour obtenir ces certifications il y a un chemin à parcourir qui demande un engagement et un voyage fascinant à travers une bibliothèque de livres et de vidéos des plus intéressants : Gawesworth, Maxwell, Mortenson, Brown, Kreiger, Putnam et Gowans, etc. Lire la théorie, comparer les approches et méthodes d’enseignement s’avère une des tâches principales pour arriver à façonner sa propre approche dans ce domaine. Il faut compter des milliers d’heures d’études et de pratique en toutes saisons et conditions. Il est important aussi de pouvoir échanger (trouver un mentor est une priorité, merci à Neil Houlding!) pendant tout ce temps et de chercher des occasions pour enseigner. Tout cela m’a permis d’atteindre mon objectif et de continuer de m’améliorer. Il s’agit d’un apprentissage continuel. Finalement, je cherche aussi à créer une synergie dans le but d’amener d’autres Québécois à s’impliquer et à élargir le bassin de passionnés de la pêche à la mouche, une maladie dont on ne veut pas guérir.


QUELQUES MOTS SUR LA IFFF (INTERNATIONAL FEDERATION OF FLY FISHERS)

23 NUMÉRO 101

Texte de

Jean-François Lavallée CCI, MCCI

La IFFF, OSBL (organisme sans but lucratif) basé à Livingston dans l’État du Montana et fondé en 1965, fêtera cette année ses 50 ans d’existence. Sa mission première demeure inchangée depuis ses débuts, c’est-à-dire « l’éducation, la conservation et la restauration grâce à la pêche à la mouche ». Cette fédération compte aujourd’hui plus de 12 000 membres dans 45 pays. Le volet « éducation du lancer à la mouche » est certainement le plus connu, mais il faut savoir que la Fédération s’occupe aussi de conservation des ressources et de divers écosystèmes, gère un important musée de la pêche à la mouche, de même qu’une impressionnante bibliothèque consacrée à tous les aspects de ce sport. De plus, un pan complet de l’organisation s’intéresse au montage de mouches, et finalement, elle chapeaute en parallèle une association de guides de pêche. Toutes les certifications d’instructeurs dont on entend souvent parler sont sous l’égide du CICP, c’està-dire du « Programme de certification des instructeurs de lancer » fondé par nul autre que Mel Krieger en 1992. Sa vision était d’offrir à la communauté des pêcheurs à la mouche, un curriculum d’enseignement uniforme et cohérent, pratiqué par des instructeurs de lancer qualifiés. Géré par 27 maitres instructeurs internationaux siégeant sur le Casting Board of Governors, le CICP offre à l’heure actuelle trois niveaux de certification : CCI – certified casting instructor (instructeur de lancer certifié) pour lequel les candidats doivent démontrer une excellente connaissance des mécaniques du lancer et de son enseignement de même qu’être suffisamment aptes au lancer afin de pouvoir démontrer de façon pratique les différents volets abordés avec leurs élèves.

THCI – two-handed casting instructor (instructeur certifié lancer à deux mains) qui nécessite une connaissance exhaustive et une maîtrise des nombreux lancers associés aux style à deux mains, communément appelé le lancer Spey, afin de pouvoir en faire leur enseignement. MCCI – master certified casting instructor (maitre instructeur certifié) qui exige une connaissance approfondie non pas seulement du lancer à la mouche, mais d’à peu près tous les aspects de la pêche à la mouche (équipement, éthique, enseignement, types de pêches, etc : être, en somme, comme une encyclopédie de la pêche à la mouche autant pour les élèves que les autres instructeurs. Des 1400 instructeurs certifiés dans 42 pays, le Canada n’en compte que 58, dont 17 en Ontario, 13 au Québec, dix en Colombie-Britannique, sept en Alberta, quatre en Nouvelle-Écosse, trois à Terre-Neuve-etLabrador, deux au Nouveau-Brunswick et dans les Territoires du NordOuest, mais encore aucun en Saskatchewan et au Manitoba. Le Québec compte aussi l’un des 13 MCCI au pays et l’un des sept seuls THCI à l’heure actuelle au Canada. La plus grande erreur de perception par rapport à ces certifications est de croire qu’elles existent pour certifier des lanceurs à la mouche et non des instructeurs de lancer. La nuance est fondamentale et explique en partie où réside le défi d’obtenir ces attestations. Être un bon lanceur est une chose, mais enseigner comment être un bon lanceur en est une tout autre! Pour trouver l’instructeur certifié le plus près de chez vous, consultez le site Web de la Fédération sous la rubrique casting, find a certified instructor, et inscrivez votre province dans l’onglet Type the first few letters of the state or region name if USA (ça fonctionne pour le Canada sans indiquer le pays). www.fedflyfishers.org

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ÉQUIPEMENTS

SOIE 101 POUR SAUMONIER 26 LE MAGAZINE SAUMON

Texte et dessins

Pascal Perreault

Aujourd’hui, l’évolution technologique touche la majorité des sports. Le sportif moderne est à l’affût des innovations et exige l’équipement spécifiquement adaptés à ses besoins. Ne faisant pas exception, celui du pêcheur à la mouche, particulièrement la soie, a bénéficié d’importantes avancées au fil des années. Sous cet aspect filiforme et circulaire se cachent maintenant d’impressionnants développements techniques. Jusqu’à récemment, le choix d’une soie était limité à deux profils : « Double Taper (DT) » à double fuseau, pour présentations délicates à courte distance, puis « Weight Forward (WF)», à fuseau décentré vers l’avant, pour usage général. Aucun n’était précisément conçu pour un type de pêche, ou pour des espèces de poissons ainsi que des conditions de pêche. Aujourd’hui, le profil WF est majoritairement utilisé dans la conception des soies. Mais, considérant qu’il n’existe toujours pas une soie excellant dans toutes les situations, on retrouve maintenant ce profil WF décliné sous une multitude de variations aux performances optimisées selon des champs spécifiques. Il existe maintenant presque autant de types de soies que d’espèces de poissons convoitées. Afin de sélectionner judicieusement cette composante si cruciale, il importe de comprendre l’effet de la variation physique de chacune des parties qui en composent le profil. Nous ciblerons ici les soies flottantes pour cannes à une main en tentant de cerner certains avantages pour nos besoins spécifiques à nous, les adeptes de la pêche à la mouche du saumon atlantique.

la canne en flexion, l’énergie emmagasinée est transmise à la soie qui, elle, la transmet à la mouche par le biais d’un bas de ligne. Cette énergie cinétique est transférée et dissipée majoritairement selon le profil, il s’agit de la répartition du poids sur la tête. En résumé, cette chaîne de transfert d’énergie a comme objectif, le transport et la présentation optimale d’une mouche et ce, en minimisant l’effort physique du pêcheur. Une soie à fuseau décentré vers l’avant (WF) est composée de quatre parties (Figure 1.0). Chacune d’elles varie en diamètre et en longueur pour l’obtention de performances spécifiques. À titre de référence au cours de cet article, les longueurs typiques pour chacune des parties d’une tête de soie WF-8 à usage général sont inscrites sur la Figure 1.0. En comparant ce type de soie chez la plupart des fabricants, on peut considérer ces valeurs comme un standard.

LA SOIE TÊTE DE LA SOIE (Head) FUSEAU AVANT (Front) Taper 7.5’

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FUSEAU ARRIÈRE (Back) Taper 6.5’

EMBOUT (Tip) 6”

BOUCLES (Loops)

FIGURE 1.0 ANATOMIE D’UNE SOIE À FUSEAU DÉCENTRÉ VERS L’AVANT CONVENTIONNEL (WF)

Le rôle principal de la soie La tête d’une soie représente une masse, qui, additionnée à l’accélération de la canne, charge cette dernière, créant une quantité d’énergie, principe semblable au chargement d’une catapulte ou d’un arc. La mouche, ne possédant pas une masse significative pour produire cette énergie, se doit d’être propulsée par un tel médium de transport. Au retour de

CORPS (Body) 26’

LIGNE DE RACCORDEMENT (Running Line)

TÊTE DE LA SOIE FUSEAU AVANT LONG

FIGURE 2.0

CORPS

FUSEAU ARRIÈRE

FUSEAU AVANT LONG / POIDS CONCENTRÉ VERS L’ARRIÈRE DE LA TÊTE


Photo : Mouche

L’embout de la soie (Tip)

Le fuseau avant (Front taper)

De 6 ou 12 pouces, il est toujours de diamètre égal sur sa longueur. Un embout long et fin est souvent sélectionné sur des soies de présentation. Sa géométrie influence le transfert d’énergie, donc la présentation de la mouche. Selon le fabricant, il peut comporter ou non à son extrémité une loupe préformée pour faciliter l’attache du bas de ligne.

Ce fuseau, de par sa longueur et son diamètre, détermine la quantité d’énergie avec laquelle la soie se retourne et présente la mouche. Un long fuseau avant (Figure 2.0), exemple 18’, favorise une présentation délicate, précise et furtive en dissipant, de par sa finesse, davantage d’énergie transmise par le corps, la section la plus volumineuse de la soie. Le poids de la tête étant plus concentré vers l’arrière, il est tout indiqué avec l’utilisation de plus petites mouches, par vent léger, eau basse et lors de lancers Spey. Un tel fuseau produit de plus longues boucles (Figure 2.1A) et retarde le retournement de la mouche à distance en permettant à cette dernière de demeurer dans la boucle plus longtemps pendant son vol. C’est pourquoi, sur de longues têtes axées sur la distance et le contrôle, on retrouve régulièrement un fuseau avant allongé. Une soie qui se retourne hâtivement, ne demeurant pas dans la boucle jusqu’à l’objectif, affecte à coup sûr, la distance, la précision, la présentation et inévitablement, le succès de pêche. La soie semble terminer sa course mollement en planant vers la cible plutôt que de percer l’air comme une flèche. Un fuseau allongé n’est pas idéal pour la propulsion de mouches volumineuses.

A

BOUCLE LONGUE ET SERRÉE

B

BOUCLE LARGE ET COURTE

C

BOUCLE CROISÉE (TAILING LOOP)

FIGURE 2.1

LES BOUCLES DE LA SOIE EN VOL

Un fuseau avant court (Figure 2.2), exemple 4’, transmet l’énergie du corps en plus grande quantité jusqu’au bas de ligne. Avec un poids très concentré vers l’avant, ce fuseau agressif est tout indiqué pour la propulsion de mouches qui offrent une grande résistance dans l’air : «bombers», ces mouches qui réduisent la vitesse de la soie en affectant le chargement de la canne. Cette diminution de vélocité doit être compensée par un effort physique supplémentaire du lanceur. Un fuseau court performe au lancer de grosses noyées utilisées en début de saison, en conditions d’eau haute, par temps venteux, avec bouts flottants ou plongeants «polyleaders», et même avec de longs bas de ligne. Avec de grosses mouches, étant donné la traction dans l’air qu’elles exercent, ce fuseau n’aura pas tendance à se retourner hâtivement à longue distance. Par contre, WWW.FQSA.CA | SAUMON


É QU IPEMENT S

28 LE MAGAZINE SAUMON

avec de petites mouches, un fuseau court, puissant et chargé d’énergie, produira un rebondissement du bas de ligne et de la mouche en empêchant ce dernier d’atterrir sur l’eau droit et tendu; l’énergie n’ayant pas été assez dissipée. Allonger le bas de ligne aidera à atténuer ce rebond indésirable. L’inverse est également vrai. Lorsque la mouche a tendance à ne pas se retourner en s’échouant à côté du bas de ligne, diminuer la longueur de ce dernier est ici une première option à considérer. Note: Pour optimiser le transfert d’énergie jusqu’à la mouche, il est recommandé d’utiliser un bas de ligne en fuseau (Tapered leader). Pour faire varier le temps de retournement de la mouche, ajouter ou diminuer par incrément d’environ 12 pouces le bout fin (Tippet) du bas de ligne, aura un effet immédiat sur la dissipation de l’énergie, donc sur la présentation. En résumé, lorsque l’on songe à une soie tout usage pour le saumon, quelque part entre ces deux extrêmes de fuseaux avants, se retrouve assurément le meilleur compromis.

qu’avec une tête de lancer Spey couplée à une ligne de raccordement. Un tel combo est très performant pour atteindre de longues distances en laissant filer la tête hors de la canne « shooting ». Un fuseau arrière court favorise un lancer rapide certes, mais contraint le lanceur à ramener la soie par coups « stripping » et l’oblige à se relocaliser au même endroit sur la soie avant de relancer; ce qui diminue le temps de pêche. Il laisse moins de latitude au lanceur sur la quantité de soie pouvant être transportée dans les airs. Un long fuseau arrière (Figure 2.3), exemple 20‘, est idéal pour la pêche au saumon atlantique pratiquée ici: Levée / Lancer « Pick up and Cast » de la soie sur un large éventail de distances, sans devoir la « stripper » avant de relancer. Il favorise le contrôle, la précision, la stabilité en vol et les lancers Spey. L’arraché de la soie à distance et les amendements sont aussi améliorés par une soie plus fine le long du fuseau, offrant moins de tirant d’eau lors de telles manœuvres. Ce long fuseau permet d’ajuster

TÊTE DE LA SOIE FUSEAU AVANT COURT

FUSEAU ARRIÈRE COURT

CORPS

Le corps (Belly) Le corps est généralement la section plus volumineuse et plus longue de la soie. Sa longueur influence la distance à laquelle la tête dévoile son plein potentiel en chargeant bien la canne, donc à partir de quelle distance de pêche elle excelle. Cette section représente la majeure partie du poids de la tête, c’est elle qui emmagasine et transporte le plus d’énergie lors du lancer. Sur un corps allongé, par exemple 35’, le poids est réparti sur plus long. De ce fait, il est à parier qu’une telle soie ne sera pas la plus efficace à courte distance vu la faible concentration de poids vers l’avant. Le plus souvent, le diamètre du corps est égal sur sa longueur (Figure 1.0), mais de plus en plus, le corps des soies se compose de différents diamètres, concentrant le poids vers l’avant ou l’arrière du corps, conférant à la soie en partie sa vocation. Par exemple, on retrouve des profils développés pour le lancer de mouches volumineuses et dans le vent, soies avec le poids très concentré vers l’avant (Figure 2.2). D’autres profils voient leur corps plus concentré vers l’arrière (Figure 2.0), favorisant la stabilité en vol, les lancers Spey (plus de poids à l’arrière, donc au bout de la canne) et de par un retournement retardé, la douceur de présentation. En général, ils sont moins performants pour la propulsion de grosses mouches et dans le vent.

Le fuseau arrière (Back Taper) Cette section effectue la transition entre l’arrière du corps et la ligne de raccordement. Un fuseau arrière court par exemple 3’, représente une diminution rapide de diamètre entre le corps et la ligne de raccordement. Cette transition abrupte crée une zone plus souple (Figure 2.2), fléchissant davantage lors de la propulsion de la soie, produisant une boucle plus serrée et plus de vitesse de ligne; même principe SAUMON | WWW.FQSA.CA

ZONE PLUS SOUPLE

FIGURE 2.2 FUSEAU AVANT COURT / POIDS CONCENTRÉ VERS L’AVANT

TÊTE DE LA SOIE FUSEAU AVANT

FUSEAU ARRIÈRE LONG

CORPS

SECTION VARIANT EN DIAMÈTRE

FIGURE 2.3

FUSEAU ARRIÈRE LONG

précisément les prochains lancers après chaque parade de la mouche, sur une multitude de distances, afin de bien quadriller une fosse, et ce sans laisser filer la soie « shooting ». Un long fuseau arrière permet d’effectuer la plupart des lancers avec le scion de la canne directement dans cette longue section variant en diamètre (Figure 2.3). Le fait de lancer avec le scion à l’intérieur ou près d’un changement de diamètre sur une tête (fuseau), aussi petit soit-il, peu importe le profil, favorise des boucles plus serrées (Figure 2.1A). Il en résulte une plus grande vitesse de soie, donc, un chargement accru de la canne permettant de limiter les faux lancers, de meilleures performances à distance et dans le vent. Un long fuseau arrière est indiqué pour le débutant qui pourra, tout au long de son évolution vers une plus longue distance, choisir la longueur de soie qui lui convient de lancer tout en conservant un bon chargement de sa canne.

La ligne de raccordement (Running line) Cette ligne prolonge l’arrière de la tête de la soie, déterminant ainsi sa longueur totale. Étant plus petite en diamètre et de poids négligeable, elle permet à la soie de mieux filer dans les anneaux lors de lancers à distance. Lorsque très fine, cette ligne favorise la distance au détriment


du contrôle et de la manœuvrabilité. Plus grosse en diamètre, possédant une plus grande masse, elle préconise la manipulation, les changements de direction et les amendements. Parfait pour le saumonier. Par contre, étant légèrement plus grosse, elle retranchera un peu de distance à cause de sa friction dans les anneaux.

Le poids de la tête de la soie

Le match équilibré « Canne-Soie » est trop fréquemment négligé et laissé au hasard, devenant la plupart du temps source de déception, de frustration et même de dépenses inutiles. Afin de pouvoir tirer le plein potentiel des cannes de plus en plus rapides et performantes, cannes utilisées majoritairement par les saumoniers, la plupart des compagnies offrent maintenant des soies qui dérogent du maximum de ces tolérances. On retrouve des soies plus lourdes d’un demi-point, d’un point et même de deux points. Considérant la tolérance totale allouée de 16 grains d’une soie #8, un demi point plus lourd « half-size heavier » signifie la demie de cette tolérance, donc 8 grains. Or, si on ajoute ce poids au maximum de l’AFTMA, on obtient une soie sur ses premiers 30 pieds de 218+8 = 226 grains et ainsi de suite. Ces soies légèrement plus massives améliorent, en un seul arraché, le chargement de ces puissantes cannes, permettant de remettre la mouche en position de pêche plus efficacement. Idéales également pour l’évolution du novice, elles permettent de mieux sentir la soie charger la canne même avec quelques erreurs au lancer. Un tel combo diminue la fatigue en permettant de réduire le nombre de faux lancers, optimisant le temps de pêche. La distance, la performance dans le vent et la propulsion de grosses mouches « bombers », sont favorisées puisque la masse de la tête compense mieux la résistance de l’air de celles-ci. Plusieurs saumoniers s’entendent sur le fait qu’un combo canne-soie #9 est plus performant pour la propulsion de gros «bombers» bien dodus avec leurs longues ailes séparées ou de très grosses mouches noyées. Mais maintenant, grâce à ces soies d’un à deux points plus lourdes, une canne #8 le fait avec pratiquement autant d’aisance. Ces têtes ont un poids sur les premiers 30 pieds, se rapprochant ou même équivalant à celui d’une soie #9, mais sur leur longueur totale, ont un poids balancé pour une canne #8. Plus la mouche offre de résistance à l’air, plus la masse et l’énergie pour la propulser doivent être grandes. Donc, ces soies sont tout indiquées lorsqu’on utilise de telles mouches. Par conséquent,

Longueur totale de la tête À la pêche au saumon, afin de minimiser le « stripping » de la tête avant de relancer, la longueur de celle-ci devrait idéalement couvrir la majeure plage de distances de pêche. Ainsi, la tête de la soie ne sera que rarement sortie en totalité hors du scion de la canne. Par exemple, si les distances de pêche habituelles, autant à la sèche qu’à la noyée, se situent entre 25’ et 65’ incluant le bas de ligne, une tête d’environ 50’ au total serait parfaite pour couvrir cette plage. Un profil de soie polyvalent favorisant de bonnes performances lors des lancers rapprochés, donc avec un fuseau avant et un corps relativement courts. Un long fuseau arrière jumelé à ces derniers permettra de couvrir tout l’éventail de distances avec stabilité et précision, tout en facilitant grandement l’arrachée de la soie à distance (Figure 2.3). Un profil de même longueur comme celui de la figure 2.0 conviendrait bien également dans cette situation. Cependant, celui-ci étant moins puissant vu la concentration du poids vers l’arrière de la tête et le long fuseau avant, il sera plutôt indiqué pour des applications de présentation fine et délicate avec de petites mouches pour des conditions nécessitant plus de furtivité. Il est faux de croire qu’une telle longueur de tête, 50’ pour cet exemple, est strictement orientée vers des performances à longue distance et réservée pour le lanceur expérimenté. La longueur du corps de la soie et la répartition de la majorité de son poids sont de meilleurs indicateurs pour déterminer à partir de quelle distance votre canne prendra vie. Selon les rivières visitées et les techniques de pêche utilisées par le saumonier, une tête de longueur et de profil différent pourrait mieux convenir. En conclusion, on doit se rappeler qu’à la pêche au saumon, le contrôle, la présentation et la précision supplantent de loin la distance, il semble plus facile d’y voir clair à travers le vaste tableau de soies accessible sur le marché. Les fabricants offrent des outils développés pour nous faciliter la tâche et, surtout, pour augmenter notre pur plaisir lors de nos précieuses sorties. Certes, une soie à profil général offrira relativement de bonnes performances, mais une soie conçue selon nos besoins de saumonier ne serait-elle pas idéale? Est-ce que cette fameuse soie, optimisée selon nos critères, nos conditions et nos rivières est disponible ou le sera bientôt, une soie qui nous seconde dans cette quête ultime qui nous habite tous? Saisir entre nos mains, pour un instant, ce noble et précieux Roi des eaux... Ainsi « SOIE » t’elle !

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Le poids des soies est standardisé, sur les premiers 30’, selon les normes établies par l’AFTMA (American Fishing Tackle Manufacturers Association). L’unité de mesure est le grain. Pour une soie #8 dite « standard », la valeur nominale est de 210 grains avec une tolérance allouée de +/- 8. Donc, 202 à 218.

ces soies légèrement plus lourdes font une agréable différence au bout d’une longue journée de lancers. D’un autre côté, une tête trop lourde installée sur une canne à action plus lente la fera fléchir plus profondément, même parfois excessivement et occasionnera au lancer des boucles plus larges et moins efficaces (Figure 2.1B) réduisant la vélocité de la soie et pouvant même favoriser la formation d’indésirables boucles croisées « Tailing loops » (Figure 2.1C). Pour ces cannes, une soie plus près du poids nominal de l’AFTMA est à préconiser. Notons que la profondeur de chargement d’une canne est différente selon les préférences de chacun. Parfois, seulement l’ajout d’un bas de ligne en polymère de type « polyleader » au bout d’une soie peut améliorer la performance d’un ensemble au goût du pêcheur. Un « polyleader » en version flottante ou callante, de par sa masse, devient une extension de la soie et donc transfert mieux l’énergie vers la mouche qu’un bas de ligne de monofilament conventionnel. Ce type de bas de ligne est un outil efficace pour retourner avec fluidité les plus grosses mouches (bombers, noyées). Cette masse additionnelle permet de sensiblement mieux charger la canne lors du lancer. Rien de tel qu’un bon essai…


MONT EU RS DE MOUCHES CLAS S IQUES

ALAIN BOGDAN, ÉBÉNISTE

MONTEUR DE MOUCHES CLASSIQUES 30 LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Josée Arsenault Photo de Jacques Juneau

Alain Bogdan est un gentilhomme empreint de générosité et de gentillesse sous une enveloppe durcie par les vicissitudes de la vie. Il commence à monter des mouches dès l’âge de 18 ans, en Dordogne, en France, à la maison de campagne d’un de ses amis. À l’époque, il utilise les plumes trouvées dans le poulailler du voisin. Il ignore même qu’il existe des étaux conçus pour le montage... C’est plusieurs années plus tard qu’il se découvre un intérêt particulier pour les mouches classiques. Il développe d’abord sa technique par lui-même avant de donner un élan à son art grâce aux conseils avisés de Michel Leblanc et de Jacques Juneau, deux monteurs de mouches émérites. Ses grands talents de monteurs de mouches classiques à saumon jumelés à ses qualités professionnelles nous permettent d’admirer des trésors de mouches classiques présentés dans des écrins de bois précieux.

Mouche Pink Ghost

En perfectionniste incontesté, ses œuvres sont le reflet de ses passions et séduisent les critiques les plus exigeants. Un tel achèvement dans l’art exige de l’artiste de posséder une quantité phénoménale de connaissances et de savoir-faire. Alain possède ces talents et ajoute à sa passion celle de collectionner les plumes et les matériaux rares, un élément essentiel pour atteindre le haut niveau de création artistique qui est le sien. Sa connaissance de la géométrie lui permet de construire des meubles recherchés par les grands de ce monde. Cette géométrie se retrouve dans ses montages et créations, dont il s’assure constamment de la précision et de l’équilibre parfaits, quitte à reprendre le travail imparfait à ses yeux. Quelle mouche constituera son prochain défi? Alain a une grande admiration pour l’œuvre de Michel Leblanc qui lui a valu le prix gagnant du 25e Championnat de montage de mouches de la FQSA, la 1608 Don de Dieu, un magnifique voilier de plumes. L’œuvre n’a jamais été reproduite à ce jour. SAUMON | WWW.FQSA.CA

Livres de Jacques Juneau, présentant des mouches d’Alain Bogdan


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Mouche Boréale

Conseils d’Alain : ● Ce qu’il est important d’acquérir dans la technique, c’est l’angle de positionnement des doigts, la façon de serrer, de poser les ailes mariées sur l’hameçon tout en restant calme. Cela ne marche pas à tous les coups. ● Il faut continuellement pratiquer, car si l’on s’arrête plus de deux semaines, on en perd déjà.

Les mouches classiques présentées dans cet article sont le reflet de son talent. La Boréale, une création d’Alain, en hommage à Martin Lépine, pour sa détermination à conserver la qualité et l’innovation dans ses produits. L’utilisation du mylar holographique arc-en-ciel a provoqué chez Alain l’émergence de couleurs dans ses ailes mariées et a donné naissance à ce ventre en fibres de plumes identique à l’aile de la mouche. Le montage arbore une plume de paon pour la joue d’un vert métallique à l’image de la forêt boréale. La Pink Ghost est une des mouches modernes utilisant les matériaux fluorescents, mais dans le respect des styles élégants du passé. Les artificielles montées par Alain sont présentées dans le livre Gastronomie & Saumon de Jacques Juneau. Nous sommes fiers du talent créatif des monteurs de mouches du Québec.

Alain Bogdan WWW.FQSA.CA | SAUMON


PRÉSENTE

2015

Festival international du film de pêche à la mouche Montréal 18 mars Cinéma beaubien 18h15

Québec 24 mars Cinéma le Clap 17h30

EN COLLABORATION AVEC


C RÉ AT ION S P É CI A L E

CRÉATION SPÉCIALE

LA MOUCHE AUDREY-LYL 33 NUMÉRO 101

Texte et photos de

Carl Fraser

Lorsqu’on est monteur de mouches, il est parfois intéressant de s’aventurer dans le style libre. Cette création est très spéciale à mes yeux puisqu’elle est faite en mémoire de deux êtres chers à mon ami et partenaire de pêche au saumon, Jean Nil : il s’agit de ses filles, Layla et Audrey, qu’il a perdues trop rapidement, au cours de ces dernières années, à cause de la maladie de Niemann Pick type C. C’est pourquoi m’est venue l’idée de créer une mouche à leur image. Je lui ai demandé quelles étaient leurs couleurs préférées, et de là qu’origine ma création. Afin de leur rendre le plus bel hommage possible à Layla et Audrey, j’ai demandé conseil à mon ami Daniel Duval à propos de certains aspects des mouches, tels que l’angle et le dosage des matériaux. Dans cette création, tout a une signification particulière : la crête de faisan Hot orange représente l’espoir et la combativité de ces jeunes filles; le rose a été choisi pour rappeler Layla, le mauve en souvenir d’Audrey et le bleu par allusion à l’au-delà. Les mêmes couleurs se retrouvent aussi dans l’aile qui est surmontée de plumes de canard branchu pour laisser transparaitre le rose et le mauve, des couleurs faisant allusion aux anges. La gorge noire symbolise la maladie, et les côtes représentent toutes les épreuves familiales rencontrées. Après multiples essais et trois heures de travail consacrées au montage de la mouche, je vous présente celle-ci baptisée Audrey-Lyl.

Toilette de la Audrey-Lyl Hameçon : Ferret : Bout :

fil lamé Lagartun fin argent soie floche de couleur bleu ciel

Queue :

plume de crête de faisan hot orange

Corps :

soie floche de couleur rose, dubbing de couleurs mauve et bleu

Côtes :

fil lamé Lagartun argent fin

Couronnes : Sous-aile et joues : Ailes mariées :

fibres d’une plume de paon prises autour de l’œil plumes de canard branchu plumes d’épaule d’oie blanche teintes de couleur jaune, rouge, rose, noir, mauve bleu et jaune

Gorge :

plume de héron noir

Joues :

plumes de coq de Sonnerat

Coiffe :

plume de crête de faisan hot orange

Tête : Audrey : 1989-2015

blue heron #2

fil UTC70 noir

Layla : 1996-2014 WWW.FQSA.CA | SAUMON


É T U DE

CONTRAINTES DE L’HABITAT HIVERNAL DU SAUMON ATLANTIQUE

34 LIÉES À LA DYNAMIQUE DU COUVERT DE GLACE EN RIVIÈRE LE MAGAZINE SAUMON

Carole-Anne Gillis Étudiante au doctorat INRS-ETE Directrice scientifique – CGBVRR

La saison froide constitue un espace de temps critique pour le saumon atlantique en raison des modifications de l’habitat au cours des trois périodes de l’hiver: début de l’hiver (chute de la température et englacement), milieu de l’hiver (croissance de la glace et diminution de l’habitat accessible) et la fin de l’hiver (phase de dégel, de réchauffement et de débâcle). Ces variations influencent le taux de survie des saumons présents en rivière que ce soit au stade œuf, juvénile ou adulte. Étant donné la complexité des études en milieu fluvial, sous un couvert de glace, peu de recherches traitent de l’habitat hivernal du saumon atlantique. Une revue de la littérature scientifique sur le sujet permet toutefois d’identifier certaines contraintes hivernales liées à la dynamique du couvert de glace en rivière sur l’habitat et la survie du saumon atlantique. La plus grande partie des mortalités en rivière se produit durant la saison froide et représente un goulot d’étranglement. Plusieurs études, dont celle de Cunjak et Randall en 1993, démontrent que le taux de mortalité peut alors atteindre 60 à 70% de la population. En fait, sous des apparences paisibles, les rivières sont des milieux très dynamiques durant l’hiver. Des changements dramatiques y surviennent et le saumon doit s’acclimater pour survivre. La nature et l’ampleur de la formation de la glace puis, éventuellement, sa destruction jouent un rôle primordial quant à la survie hivernale des poissons, ce qui, conséquemment, affecte la dynamique des populations à long terme. Les principales caractéristiques de l’habitat hivernal régissant la distribution et la densité de saumons sont reliées au débit, à la morphologie du chenal, au couvert de glace, à la température et à

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la qualité de l’eau. Parmi les causes de mortalité les plus importantes, on retrouve la prédation, l’inanition et le gel.

Variabilité de la dynamique du couvert de glace selon le type de rivière Les conditions hivernales de l’habitat du saumon atlantique n’ont d’égales que la diversité et la très grande variabilité des aires que cette espèce occupe, lesquelles sont influencées et conditionnées, entre autres, par la topographie et les caractéristiques de chacune des rivières et, ultimement, par la météorologie locale. En général, les grandes rivières possèdent une couverture de glace plus stable et des mouilles plus accessibles, alors que les rivières peu profondes présentent une formation de glace davantage dynamique et atteignent plus tardivement des conditions stables. Des impacts d’origine anthropique peuvent aussi affecter les régimes de glace. Par exemple, une rivière dont le débit est régulé par un barrage montre un régime de glace instable. Ainsi, les barrages hydroélectriques, selon leur dimension, leur positionnement et leur régime de production, peuvent altérer le débit naturel et relâcher de l’eau plus chaude dans la rivière, ce qui risque de causer des bris répétés de la glace, suivi d’une augmentation de la production de la glace et même d’embâcles catastrophiques.

Effet de la période hivernale sur l’habitat et les impacts sur le comportement des saumons Les exigences et les adaptations spécifiques à la survie hivernale des trois stades dulcicoles distincts (œuf, juvénile et saumon noir) sont liées aux caractéristiques des trois périodes biophysiques de cette saison. Par exemple, dans la plupart des rivières à saumon atlantique, une grande partie de la période d’incubation des embryons coïncide avec le débit d’étiage hivernal et la présence d’un couvert de glace pouvant influencer le recrutement. Il est à noter que certaines rivières, dans la vaste aire de répartition du saumon atlantique, ne produisent peu ou pas de couvert de glace. Par conséquent, la croissance des jeunes saumons dans ces rivières est plus rapide en raison des conditions plus clémentes. La smoltification a donc lieu plus hâtivement que dans les rivières dont les conditions hivernales limitent la productivité.


Photo : Elsa Goerig

1. Début de l’hiver (Phase de chute de la température et d’englacement) L’hiver, au plan biologique, débute dès la déposition des œufs par les reproducteurs à l’automne, induite par une diminution de température, et perdure jusqu’à la perte de l’ensemble du couvert de glace (Cunjak, 1996).

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Le bilan thermique d’un cours d’eau dépend des échanges entre l’air et l’eau ou entre le substrat et l’eau. Le transfert calorique à la surface, incluant la radiation, la conduction, la précipitation et l’évaporation, constitue le processus primaire par lequel la température de l’eau s’abaisse à l’automne. Durant une nuit froide, au début de l’hiver, lorsque la différence entre la température de l’air et l’eau est la plus grande, la perte de chaleur vers l’atmosphère est supérieure à cause de l’inversion des températures dans les couches d’eau relativement plus chaudes qui remontent alors vers la surface. Le processus est identique pour le transfert d’un flux thermique depuis le substrat du lit de la rivière jusqu’à la couche d’eau qui le surplombe. La somme de ces composantes du bilan thermique peut permettre à l’eau, dans une zone peu profonde et ouverte, d’atteindre des températures légèrement en-dessous de zéro (surfusion), jusqu’à -0,1oC. Ainsi, au début de l’hiver, soit avant que le cours d’eau ne soit complètement couvert de glace, il y a production de frasil (voir Figure 1A). Le jour, cette glace cohésive s’écoule à la surface et s’agglomère parfois en surface créant des radeaux de frasil (Figure 2).

Figure 1 Adapté de Huusko, Vehanen & Stickler (2013). Modèle conceptuel de la formation du couvert de glace au début de l’hiver et la sélection d’habitat des saumons juvéniles en fonction des contraintes de l’habitat.

Parfois, le frasil adhère au substrat grossier des eaux peu profondes et crée de la glace de fond (voir Figure 1B). La formation épaisse et étendue de cette glace peut affecter dramatiquement l’habitat, recouvrant jusqu’à 95-100 % du lit des cours d’eau. Or ces sites sont les lieux préférés des tacons pour leur alimentation hivernale. Bien que leur besoinalimentaire soit moindre, à ce moment de l’année, les tacons ont quand même besoin de s’alimenter pour compenser leurs pertes d’énergie métabolique

Figure 2 Les radeaux de frasil résultent de la glace cohésive créée dans les zones peu profondes et rapides qui s’agglomère.

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É T U DE

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imposées par le froid. Leurs déplacements en quête de nourriture les font ainsi sortir d’une léthargie qui pourrait autrement leur être fatal. On voit donc ici comment les pertes de ces aires d’alimentation par recouvrement de glace peuvent être néfastes aux jeunes saumons.

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Cette glace ne se détachera du fond que lorsque son épaisseur lui conférera une flottabilité suffisante pour soulever et déplacer le matériel du lit sous-jacent auquel elle adhère. Ce mécanisme assure une sorte de brassage des lits de la rivière et leur nettoyage annuel. La formation de frasil et de glace de fond dépend des conditions météorologiques, de la topographie de la rivière et du débit. En fait, une diminution de l’écoulement en hiver et des températures ambiantes très faibles accélèrent généralement la formation du couvert de glace. Le processus des échanges thermiques est complexe et se poursuit implacablement. Ainsi, la croissance latérale du couvert de glace peut également être attribuée au refroidissement de la berge. La formation de ce couvert causant une augmentation de la résistance du courant, le niveau d’eau s’élèvera à l’amont et de plus en plus d’eau s’entreposera dans la glace, diminuant ainsi l’écoulement vers l’aval. Conséquemment l’accroissement en épaisseur et en surface de la glace limitera la quantité d’habitats disponibles aux saumons. Le frasil peut même s’accumuler sous le couvert de glace recouvrant les mouilles. Cette diminution de l’espace contraint davantage l’écoulement sous l’amoncellement de frasil, provoquant une augmentation des vitesses de l’eau qui peut provoquer un affouillement du substrat et une mobilisation nocive des sédiments (voir Figure 1C).

Lorsque la température de l’eau descend sous 8-10oC, les saumons juvéniles adoptent un patron comportemental nocturne. Ils s’abritent le jour dans les interstices du substrat grossier à proximité du thalweg (soit l’endroit le plus bas du lit d’un cours d’eau) et émergent la nuit afin de s’alimenter préférablement au niveau des seuils qui offrent une faible vélocité. Cette adaptation comportementale permet d’éviter la prédation et de minimiser les pertes en énergie. Les tacons sont sensibles au frasil, car les cristaux de glace peuvent obstruer leur bouche et leurs branchies. Pour éviter les zones de formation de frasil et de fort courant, les tacons ont recours à des refuges dans le lit du cours d’eau et dans les zones plus profondes et lentes. Ils adoptent même un comportement dit cryptique et s’enfouissent sous des cailloux ce qui les protège mieux des prédateurs possibles. Pour ce qui est des œufs, lorsque le débit et le niveau d’eau diminuent, la recharge en eau et en oxygène peut être compromise sévèrement. En outre, la glace de fond peut parfois empêcher les échanges d’oxygène entre l’eau et les œufs et causer leur congélation ou détruire des frayères entières.

2. Milieu de l’hiver (Phase de croissance de la glace et diminution de l’habitat accessible) Durant le milieu de l’hiver, à la faveur du couvert de glace, le débit et la température sont faibles et constants. Ce couvert peut être bien développée depuis plusieurs mois ou alors être intermittent selon les régions ou le type de rivière. La glace croît en épaisseur dans la colonne d’eau. La croissance de la glace peut être accélérée par la présence de frasil sous la couverture de glace alors qu’elle serait retardée par l’effet isolant de la neige (figure 3A). Les eaux peu profondes deviennent de plus en plus gelées et le débit devient plus concentré dans les portions plus profondes du chenal (thalweg). Le couvert de glace régit alors le régime d’oxygène dissous dans l’eau.

1.1. Impacts sur les saumons Dès le début de l’hiver, le refroidissement de l’eau et la diminution du débit entraînent des risques de mortalité chez tous les stades dulcicoles. Les saumons doivent s’adapter et s’acclimater à des changements draconiens de leur environnement. Des changements de température peuvent causer un changement de niche saisonnière et journalière. Le choix spécifique d’habitat hivernal et le patron comportemental adopté en hiver sont gouvernés par le besoin fondamental de minimiser les pertes d’énergie. Les saumons se déplacent aux sites d’hivernage avant la formation de la glace. Cette sélection d’habitat d’hivernage assure une protection contre les conditions parfois fatales liées à la dynamique du couvert de glace. Si les refuges se font rares, le taux de survie des juvéniles peut diminuer grandement.

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Figure 3 Adapté de Huusko, Vehanen & Stickler (2013). Modèle conceptuel du couvert de glace au milieu de l’hiver et la sélection d’habitat des saumons en fonction des contraintes de l’habitat.


2.1. Impacts sur les saumons

Lorsque la glace recouvre toute la surface d’une rivière, les échanges gazeux avec l’atmosphère sont réduits. En général, les concentrations d’oxygène sont suffisantes et dépassent une valeur de 79% de saturation. Toutefois, des épisodes d’hypoxie peuvent survenir et devenir létales pour les œufs et les tacons s’il y a des intrusions d’eau souterraine, des conditions de glace restrictives et un faible débit. Durant cette période, du limon et de l’argile peuvent adhérer aux œufs et créer une mince couche de sédiments autour de ceux-ci. Cette fine couche bloque les canaux des micropores de la membrane de l’œuf, restreignant ainsi la disponibilité de l’oxygène essentielle aux processus vitaux. Il suffit d’une faible quantité de sédiments fins pour causer de tels effets.

3. Fin de l’hiver

3.1. Impacts sur les saumons Peu de renseignements existent quant au comportement des jeunes saumons en période de fonte dynamique ou thermique. Toutefois, il est reconnu que les individus se réfugient dans les interstices du substrat permettant d’éviter les dommages physiques par la glace délogée (comportement cryptique). Durant cette période, la qualité de l’eau et l’augmentation de la température de l’eau peuvent avoir des impacts sévères sur les œufs et les saumons juvéniles et adultes. Une exposition trop soudaine à des concentrations plus importantes d’éléments chimiques ou à des températures contrastantes peut, à défaut de s’acclimater, augmenter énormément la mortalité des saumons.

Conclusion Parmi les stratégies employées par le saumon pour survivre en conditions hivernales, le changement de patron d’activité quotidienne (diurne à nocturne) et la modification de la sélection de l’habitat constituent des adaptations qui permettent de minimiser la probabilité de rencontrer des conditions meurtrières. Puisque les contraintes hivernales liées à la dynamique du couvert de glace occasionnent un taux de mortalité en rivière élevé, l’habitat hivernal doit être étudié davantage. Une meilleure connaissance des variables de l’habitat hivernal ainsi que leurs effets sur les populations de saumons s’avère déterminante pour mieux comprendre la dynamique de population du saumon en rivière et lors de toute intervention susceptible d’altérer les caractéristiques naturelles de l’habitat hivernal de cette espèce.

(Phase de dégel, de réchauffement et de débâcle)

Références :

La débâcle de glace au printemps peut être thermique ou dynamique. Lors d’une fonte thermique, le débit augmente légèrement au fur et à mesure que la température de l’eau augmente. La couverture de glace s’affaiblit lentement avant de se disloquer. Les perturbations physiques sont minimes. Dans le cas d’une fonte dynamique, il y a une crue printanière soudaine, souvent accentuée par des événements de pluie. L’apport en eau peut être si important que la glace ne peut s’affaiblir et offre alors un maximum de résistance au passage vers l’aval. Des séries d’embâcles s’accumulent parfois suivis par des débâcles dont l’ampleur intempestive dépend de l’épaisseur du couvert de glace. Des risques d’inondations sé-

CUNJAK, R.A., T.D. PROWSE et D.L. PARRISH, 1998. Atlantic salmon (Salmo salar) in winter: “the season of parr discontent1”? Can. J. Fish. Aquat. Sci. 55: 161–180. HUUSKO, A., L. GREENBERG, M. STICKLER, T. LINNANSAARI, M. NYKANEN, T. VEHANEN, S. KOLJONEN, P. LOUHI et K. ALFREDSEN, 2007. Life in the ice lane: the winter ecology of stream salmonids. River. Res. Applic. 23: 1–23. HUUSKO, A., T. VEHANEN & M. STICKLER, 2013. Chapter 10 in Ecohydraulics: An Integrated Approach, First Edition. Edited by Ian Maddock, Atle Harby, Paul Kemp and PaulWood. p. 117-192. Autres références disponibles sur le site Web de la FQSA

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Les saumons vont utiliser des habitats de plus en plus profonds et à courant plus lent au fur et à mesure que l’hiver progresse. La perte d’habitats en marge de la rivière et l’accumulation de frasil sous le couvert de glace expliquent en partie la redistribution et la concentration des tacons au milieu du chenal. Lorsque la glace a atteint sa plus grande étendue, au milieu de l’hiver, celle-ci peut occuper 60 à 80% d’une section transversale des cours d’eau et jusqu’à 73-83% du volume des mouilles. Au cours de cette période, les juvéniles se retrouvent donc fréquemment dans les portions les plus profondes de la rivière. Ils évitent les zones de courant rapide et les zones peu profondes à proximité des berges qui sont sujettes à un étiage ou un gel complet. Leur comportement nocturne se maintient et ils diminuent la fréquence et l’étendue de leurs déplacements.

vères peuvent survenir. Des barrages de glace peuvent se former là où le courant est obstrué: coudes, méandres, îlots, confluences, pente moins importante, chenal devenant plus large, etc. L’augmentation soudaine du débit printanier peut être un agent important d’érosion et de changement des patrons de déposition des sédiments.


DE S FEMMES DE MÉRITE

38 LE MAGAZINE SAUMON Nicole Gauthier

DES FEMMES DE MÉRITE

QUAND UN EMPLOI DEVIENT PASSION Texte de

René Bergeron et

Sylvie Tremblay

Si les femmes ont de plus en plus souvent les deux pieds dans la rivière, d’autres œuvrent sur la terre ferme pour notre plus grand bonheur, nous, les adeptes de la pêche au saumon. Parmi les femmes exceptionnelles qui ont participé à l’histoire de la pêche du saumon, soulignons l’implication de madame Nicole Gauthier, qui est toujours en poste à la direction de l’Association de la rivière Ste-Marguerite.

Depuis ses tout débuts Dès son enfance, elle commence à tremper dans le monde de la pêche à la mouche. C’est lorsque son père recevait des mouches de pêcheurs qu’il accompagnait sur certains lacs de la région que les premières questions de Nicole se posèrent : « on peut prendre du poisson avec ça?». C’est à la suite du démantèlement des clubs privés, dont le club de pêche Sainte-Marguerite (Propriété d’Alcan) que la ZEC Sainte-Marguerite voit le jour. À cette époque, la ZEC était gérée par un comité de SAUMON | WWW.FQSA.CA

neuf administrateurs qui avaient peu d’expérience dans le domaine de la gestion d’une rivière à saumon. Le 18 juin 1980, Nicole commence à travailler pour l’Association des pêcheurs de la Ste-Marguerite et s’inscrit ainsi parmi les pionnières dans la gestion des rivières à saumon, à titre de première préposée à l’accueil et responsable de la compatibilité de la ZEC. Dans les années 90, gérer au féminin aura aussi été synonyme de convaincre les pêcheurs, très majoritairement masculins, que les femmes guides sont aussi bonnes, qu’elles savent pêcher, connaissent la rivière et font prendre du poisson. Est-ce que le fait d’être une femme apporte une dimension différente? Que ce soit à titre de gestionnaire ou de pêcheuse, Nicole aime bien dire haut et fort que les poissons préfèrent les femmes pour deux raisons :

1. Elles sont plus prudentes et avancent donc avec plus de précautions dans la rivière. Le poisson est alors moins dérangé.

2. Elles pêchent plus humblement, souvent moins long de ligne, mais en couvrant la fosse plus « religieusement ».


Depuis l’informatisation, principalement des réservations en ligne, Nicole s’ennuie de vos visites annuelles au bureau et de l’amitié qui se créait au fil du temps. Alors si vous êtes un client de longue date ou un habitué de la rivière, arrêtez faire un tour, Nicole connait votre nom. Elle sera enchantée soit de mettre un visage sur ce nom, soit d’entendre votre histoire de pêche ou d’apprendre ce qui s’est passé de bon depuis votre dernière rencontre.

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Si vous débutez dans la pêche ou allez pour une première fois sur la Sainte-Marguerite, vous avez consulté leur magnifique site web, mais comme les meilleurs secrets se doivent d’être partagés, c’est peut-être Nicole Gauthier qui pourrait vous les livrer! En 2013, la MRC du Fjord, en partenariat avec la Zec Sainte-Marguerite, voit à la relance de Bardsville, site historique près de la rivière. Ainsi, Nicole met la main à la pâte pour l’aménagement du site, participe aux journées d’initiation offertes aux débutants ainsi qu’aux activités promotionnelles. Récemment Nicole nous faisait part de son intention d’être à son poste encore quelques années avant de passer le flambeau en tutoriel. Gageons que dans l’avenir, si vous désirez la saluer, elle sera aux abords de la rivière Ste-Marguerite.

Nicole et Serge

La mouche fétiche de Nicole La Blue Sainte-Marguerite

Fil : Ferret : Queue :

lamé oval couleur or faisan doré

Corps :

lamé plat couleur or

Côtes :

lamé oval couleur argent

Aile : Colorette :

Tête: Montée par : La mouche Blue Ste-Marguerite

noir

queue d’écureuil noir plume de poule de Guinée teinte en bleu, quasiment aussi long que le poil d’écureuil noir Madame Manon Chantal, Chicoutimi


Photo : Claude Hamel

Congrès 2015 de la FQSA

28 mars 2015

Au Centre de congrès et d’expositions de Lévis

Venez collaborer au

Plan de gestion du saumon atlantique La parole est à vous ; c’est l’occasion de nous faire part de vos commentaires et réflexions. Pour plus d’informations et pour vous inscrire, visitez le fqsa.ca


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RE L ÈV E

Selma et Joan Wulff

SELMA AÏSSIOU, UN MODÈLE POUR PLUSIEURS

Texte de Sabrina Barnes Photos de Mario Viboux

J’aimerais vous présenter une personne pour qui j’éprouve une grande admiration. Elle est à mes yeux un modèle, la bonté incarnée, une excellente pédagogue, une grande passionnée de pêche à la mouche et de loin l’une des plus talentueuses pêcheuses avec qui j’ai eu et j’aurai la chance de partager de superbes aventures. Laissez-moi vous présenter une grande amie qui n’a pas froid aux yeux et qui est fort impliquée dans la relève. Selma Aïssiou est née en 1984, sur les côtes de la Méditerranée. Elle a passé une enfance paisible dans le cocon familial, entourée d’une mère aimante, de son petit frère et de son père, un grand amateur de pêche. C’est d’ailleurs lui et son oncle qui l’initient aux plaisirs de la pêche. Dès l’âge de 4 ans, déjà, elle capture ses premiers poissons en eau salée. À 6 ans, ses parents décident d’immigrer en Amérique et

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s’établissent à Montréal, plus précisément à Verdun, sur les rives du majestueux fleuve Saint-Laurent. Ce n’est pas long que Selma explore les eaux environnantes et découvre les meilleurs coins de pêche. C’est ainsi qu’elle se forge un nouveau cercle d’amis pêcheurs québécois qui, du même coup, favorisent son intégration parmi nous. Puis, vers l’âge de treize ans, toujours aussi passionnée par la pêche sportive, elle découvre la maison des jeunes Point de Mire et surtout, la pêche à la mouche. C’est à ce moment qu’elle s’inscrit au programme d’initiation à la pêche à la mouche pour les jeunes. Dès sa première année, elle est déjà prostaff pour une grande compagnie de pêche et fait de nombreuses apparitions dans les médias en tant que porte-parole de la relève pour la pêche sportive. Elle anime également de nombreuses activités pour les jeunes, où elle est instructrice et guide de pêche. Durant cette période, elle pêche le saumon en Gaspésie et sur la Côte Nord, la truite en Italie, en Colombie-Britannique ainsi que les ouananiches et steelhead dans les états de la Nouvelle-Angleterre. Bien sûr, elle connaît le fleuve autour de Verdun par cœur et pêche achigans, brochets, dorés et même esturgeons.


Durant ses études universitaires, elle est assistante de recherche et fait de nombreux stages dans les établissements de Verdun. Son souhait le plus cher est d’enseigner à Verdun un jour. Son rêve se réalise en 2009, lorsqu’elle décroche un poste permanent à l’école Notre-Dame-de-la-Paix, établissement qu’elle a elle-même fréquenté en arrivant au Québec, en classe d’accueil. Depuis, elle enseigne en 5e année du primaire avec autant de passion qu’elle en met dans la pêche à la mouche. D’ailleurs, ses élèves sont tous initiés à la pêche à la mouche dans le cadre d’activités parascolaires qu’elle organise avec la maison des jeunes, où elle est toujours bénévole. Les activités d’initiation à la pêche à la mouche de madame Selma sont si populaires que les élèves de l’école ont hâte d’arriver en 5e année pour apprendre à pêcher à la mouche avec elle. Elle organise des rencontres deux fois par semaine, du mois d’avril au mois de mai, durant les heures de dîner et parfois, le soir à la

maison des jeunes. Tout au long de leur parcours, les jeunes attendent avec fébrilité la sortie spéciale de fin d’année, où ils auront la chance de taquiner la truite. Par la suite, plusieurs jeunes continuent à pratiquer ce sport en famille et à découvrir la beauté du fleuve qui coule dans leur cour. Certains de ces élèves poursuivent même leur belle expérience en intégrant le programme de la maison des jeunes. À travers toutes ces activités et son implication avec la maison des jeunes, Selma partage sa passion et forme la relève à travers l’enseignement des techniques de lancer, le montage de mouches, les règlements, l’entomologie, etc. Puis, par l’apprentissage de l’éthique de la pêche sportive et de l’importance de la ressource et de l’environnement, ces jeunes s’ouvrent sur le monde et voient la nature d’un œil différent. Ils prennent conscience de l’importance de la protéger. «À la pêche, je ne me sens jamais seule!», nous mentionne Selma. C’est aussi ce qu’elle cherche à transmettre à la relève, ce sentiment de quiétude à la pêche, qui nous permet de nous retrouver avec nous-mêmes et d’être simplement bien! Selma est également impliquée dans de nombreux projets qui touchent à l’essor de la pêche à la mouche au Québec. Par exemple, elle s’implique activement dans le projet Mentorat/Découverte de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, où elle est mentore chaque année. Elle est également prostaff pour de grandes compagnies de produits de pêche à la mouche : Sage, Rio et Redington. Elle s’implique aussi en tant qu’instructrice dans les activités de pêche à la mouche de la maison des jeunes, d’autant plus qu’elle est instructrice certifiée par l’International Federation of Fly Fishers. En mai 2012, Selma a obtenu sa certification d’instructrice (Certified Casting Instructor) par souci d’utiliser un langage universel dans l’enseignement de la pêche à la mouche. Elle a acquis cette certification en ma compagnie et celle de notre bonne amie Joannie De Lasablonnière. Nous sommes d’ailleurs les premières Québécoises à avoir obtenu cette certification. Selma est également photographe pour les revues Sentier chasse et pêche, Pêche à la mouche destinations et le Bulletin de l’Association bretonne de

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À 17 ans, la maison des jeunes l’engage comme animatrice estivale et elle y travaille les quatre années suivantes. Durant cette période, elle pêche en Alaska, en Espagne, en Scandinavie, dans les Caraïbes de même que sur les côtes ouest et est américaines, où elle parfait son art. Sur le plan scolaire, elle réussit si bien ses études secondaires qu’elle obtient le prix du lieutenant-gouverneur du Québec pour son engagement communautaire et social, de même que pour ses performances académiques. Ensuite, elle termine ses études collégiales et fait son entrée à l’Université du Québec à Montréal, en éducation préscolaire et enseignement primaire.


RE L ÈV E

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pêche à la mouche. Elle participe aussi à des émissions de télévision telles que ELLES PÊCHENT, avec Louise Laparé et Suzanne Beaudet, diffusée sur les ondes de la nouvelle chaîne UNIS. Son implication dans le monde de la pêche à la mouche lui a valu le titre de présidente d’honneur lors du 10e Gala sportif de l’école secondaire Mgr-Richard, qu’elle a d’ailleurs fréquentée durant son adolescence. Lors de ce gala, elle a pu vanter les mérites de la pêche à la mouche en tant que sport et loisir.

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Ce portrait de Selma n’est pas exhaustif, mais présente ses principaux exploits qui présagent de ceux à venir. Selon moi, elle continuera de s’impliquer à fond pour la relève et a semé la joie chez les gens qui la côtoient. Toute personne ayant côtoyé cette passionnée de pêche à la mouche pourrait vous confirmer sa générosité, son dévouement et ses talents de pêcheuse, instructrice et pédagogue. Ceux qui ont pu pêcher avec elle vous confirmeront son amour pour sa mouche fétiche, le Woolly Bugger. Nommez-moi un seul poisson et je suis certaine qu’il se retrouve sur la liste des 1583 espèces qu’elle est parvenue à attraper avec cette mouche! Je vous souhaite un jour, si ce n’est déjà fait, de faire connaissance avec cette fabuleuse pêcheuse à la mouche.

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Saumon

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Salon National de la pourvoirie de Sherbrooke

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Dates : 19 au 22 mars 2015 Heures d’ouverture : Jeudi 19 mars : 12 h à 21 h Vendredi 20 mars : 10 h à 21 h Samedi 21 mars : 10 h à 19 h Dimanche 22 mars : 10 h à 17 h Lieu : Centre de foires de Sherbrooke 300 rue Principale, St-Didace, Québec

De retour cette année, le Salon National de la pourvoirie de Sherbrooke est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de plein air, de chasse et de pêche. Vous pourrez assister à une multitude de conférences présentées par Charly Alger, Normand Hotte, Sylvain St-Louis, José Boily et Bruno Morency. Le Salon de la pourvoirie est l’endroit idéal pour planifier vos prochains voyages de chasse et de pêche. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amants de la nature! Pour de plus amples informations, visitez le site Web du Salon National de la pourvoirie de Sherbrooke : www.pourvoirie.net

Salon National de la pourvoirie de Trois-Rivières Dates : 26 au 29 mars 2015 Heures d’ouverture : Jeudi 26 mars : 12 h à 21 h Vendredi 27 mars : 10 h à 21 h Samedi 28 mars : 10 h à 19 h Dimanche 29 mars : 10 h à 17 h Lieu : Complexe sportif Alphonse-Desjardins 260 rue Dessureault, Trois-Rivières, Québec

Le Salon National de la pourvoirie de Trois-Rivières attire près de 80 000 visiteurs par année. Il s’agit d’un endroit de rendez-vous par excellence pour les passionnés de la chasse, la pêche et des activités de plein air. Profitez de cette occasion pour une sortie en famille. Pendant que les enfants profitent d’un accès gratuit aux jeux gonflables, vous pourrez participer à une activité de tir ou assister à l’une des conférences: Bruno Morency, Sylvail St-Louis, Normad Hotte, Charly Alger et José Boily seront présents durant la fin de semaine pour vous partager leur passion. Pour obtenir de l’information sur le salon, les exposants et les activités, visitez le site Web de la pourvoirie : www.pourvoirie.net

Forum Spey Sherbrooke Dates : 9 et 10 mai 2015 Heures d’ouverture : Samedi 9 mai : 8 h à 17 h Dimanche 10 mai : 8 h à 17 h Lieu : Parc Lucien-Blanchard 755 rue Cabana, Sherbrooke, Québec

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Une fin de semaine incontournable pour les pêcheurs à la mouche. Profitez de cette occasion pour en apprendre davantage sur le lancer Spey. Sur place, des instructeurs, des conférenciers et des monteurs pourront répondre à toutes vos questions et vous aider à perfectionner votre lancer Spey. Ne manquez pas la chance de rencontrer les invités d’honneur Topher Browne, Michael Mauri et Christopher Rownes. Le cout de l’accès au site du Forum est de 10 $ par jour pour les adultes. L’entrée est gratuite pour les 18 ans et moins. En plus de passer un merveilleux moment avec d’autres passionnés de la pêche, vous courrez la chance de gagner de nombreux prix de présences. Pour de plus amples informations, visitez le site Web : www.forumspeysherbrooke.com


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Le Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA) tiendra les jeudi 7 et vendredi 8 mai 2015 son 18e colloque. Les membres du CIRSA présenteront les résultats de leurs recherches sur les projets en cours. Nous vous invitons à cette rencontre qui se tiendra à l’auditorium Jean-Paul Tardif (local 1334) du pavillon la Laurentienne de l’Université Laval. L’horaire des présentations sera disponible d’ici la mi-mars sur le site internet du CIRSA (www.bio.ulaval.ca/CIRSA). Une mise jour régulière de cet horaire sera faite sur ce site.

IF4 à Québec et à Montréal Présenté pour la première fois à Québec et de retour pour une seconde année à Montréal, le Festival International de Film de Pêche à la Mouche, mieux connu sous le nom de l’IF4, présente une série de courts et longs métrages réalisés par des cinéastes professionnels des quatre coins du globe. À travers leurs réalisations, ces cinéastes vous transmettent leur passion, leur mode de vie et la culture liée à la pêche à la mouche. En plus d’assister à la présentation de films exclusifs et de voter pour votre film préféré, vous courrez la chance de gagner de nombreux prix de présence. La première représentation aura lieu le 18 mars prochain au Cinéma Beaubien de Montréal suivi d’une seconde, le 24 mars, au cinéma Le Clap à Québec. De plus, les cocktails de bienvenue seront l’occasion parfaite de discuter avec d’autres passionnés du milieu. Si vous désirez obtenir davantage d’information sur ces événements et sur l’achat des billets, vous pouvez consulter le site internet de la FQSA. Au plaisir de vous voir lors de nos représentations!

Parlons Saumon! Congrès/AGA de la FQSA Dates : 28 et 29 mars 2015 Lieu : Centre des congrès et d’expositions de Lévis 5750 rue J.-B.-Michaud, Lévis, QC, G6V 0B1 Dans le cadre de son congrès annuel, la Fédération Québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) vous invite à prendre la parole sur le Plan de gestion du saumon atlantique en cours d’élaboration par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Ce plan guidera notre façon de gérer et d’exploiter cette ressource pour les prochaines années. C’est donc l’occasion de nous faire part de vos commentaires et réflexions. Le Congrès 2015 aura lieu au Centre des congrès et d’exposition de Lévis le 28 mars prochain. Pour plus d’informations et pour vous inscrire, visitez le fqsa.ca.

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Colloque du CIRSA


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Soirées Action! Saumon 2015

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Action! Saumon Trois-Rivières Dates : Vendredi 13 mars

Heure : 18 h

Lieu : Le Carlito - resto lounge 361, rue des Forces, Trois-Rivières, QC Inscription : L’Ami du Moucheur 7390 rue Notre-Dame Ouest, Trois-Rivières, QC, G9B 1L8

Action! Saumon Sherbrooke Dates : Jeudi 9 Avril

Heure : 18 h

Lieu : Restaurant St-Hubert de Sherbrooke 3070, rue King Ouest, Sherbrooke Inscriptions : Maryse-St-Amant 819 640-5340 ou m.stamant63@gmail.com

Téléphone : (819) 377-4367 Courriel : ami@amimoucheur.com Site Web : www.amimoucheur.com

Action! Saumon Québec

Action! Saumon Saguenay

Dates : Vendredi 10 Avril

Heure : 19 h

Conférencier-invité: Jaquis Gagnon Dates : Jeudi 19 mars

Heure : 18 h

Lieu : Parc de la Rivière-du-Moulin 1577, rue Roitelets, Chicoutimi, QC Les billets pour Action! Saumon Saguenay sont en vente au cout de 15 $. Un cocktail dinatoire vous sera servi par La Voie Maltée et la soirée sera animée par la radio CKYK 95,7 Radio X. Inscriptions : Boutique Chasse et Pêche Chicoutimi 1120 boul. Talbot, Chicoutimi, Qc, G7H 7R2 Téléphone : (418) 690-9620 FQSA Téléphone : (418) 847-9191 Courriel : secretariat@fqsa.ca

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Lieu : Salle FIKA, Bureau de Roche-Ltée 1015 Wilfrid Pelletier, Québec, Qc Inscription : Complet



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GALERIE DES MEMBRES 50

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Un tirage sera effectué à la parution de chaque numéro parmi tous les membres ayant fourni une ou des photos pour la galerie-photos. Que votre photo soit publiée ou non, vous êtes éligible au tirage. Le gagnant se verra accorder un renouvellement gratuit de sa carte de membre de la FQSA.

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Il suffit de mentionner votre nom, celui de la rivière où la photo a été prise et de l’expédier par courriel à l’adresse suivante :

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Pêcheur : Éric Lapointe

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Rivière : Patapédia

Photo : Boris Tremblay


Pêcheur : Sabrina Barnes

Pêcheur : Alain Paré

Rivière : Bonaventure

Rivière : Sainte-Anne

Photo : Mario Viboux

Photo : Alain Paré


G E ST ION DES RIVIÈRES

LE PLAN DE GESTION DU SAUMON 1984-1989:

52 AU QUÉBEC, C’ÉTAIT DIFFÉRENT ! LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Yvon Côté, Biologiste retraité du gouvernement du Québec, spécialiste du saumon atlantique

Le régime fédéral de pêche En 1984, le gouvernement canadien instaurait un nouveau régime de pêche commerciale et sportive du saumon atlantique des provinces de l’est du Canada excluant le Québec. Le ministère des Pêches et Océans (MPO) maintenait le moratoire sur la pêche commerciale du saumon partout au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, en vigueur depuis 1972. À Terre-Neuve, il imposa un report de trois semaines de l’ouverture de la saison de pêche commerciale du saumon afin de réduire les captures de saumons en route vers les rivières des autres provinces. La suspension totale des pêches commerciales du saumon à Terre-Neuve n’interviendra qu’en 1992. Quant à la pêche sportive, le gouvernement fédéral institua la règle de la pêche au madeleineau seulement. Il s’agissait d’une mesure avant-gardiste à l’époque, car la pratique de la remise à l’eau des prises comportait très peu d’adeptes. En diminuant la mortalité occasionnée par les différentes formes de pêche, le gouvernement canadien espérait diminuer les pêches d’interception de TerreNeuve et favoriser l’augmentation du nombre de saumons reproducteurs sur les sites de fraye qui se situaient alors bien en deçà du seuil de conservation, du moins pour les rivières du Canada continental.

Le Québec emboîte le pas Au même moment, le gouvernement du Québec décidait aussi de modifier les règles de gestion de la pêche du saumon dans ses limites territoriales. Les motifs biologiques et le but souhaité par le Québec coïncidaient totalement avec les intentions fédérales, mais la stratégie d’action allait différer. Avant de détailler les modalités de gestion adoptées au Québec, il faut faire un rappel des réalités poliSAUMON | WWW.FQSA.CA

tiques, sociales et biologiques de l’époque, car ce sont les paramètres à la base du plan québécois de gestion du saumon adopté en 1984. Exclusion faite des modalités d’évaluation scientifique des populations de saumons, les paramètres de ce plan demeurent pratiquement inchangés à ce jour.

Un différend fédéral-provincial Selon la constitution canadienne, la gestion des poissons est de compétence fédérale. Toutefois, à la suite d’un accord administratif intervenu en 1922, le Québec jouissait jusqu’en 1983 d’une délégation de gestion des pêches à toutes les espèces de poissons dans les limites territoriales de la province. En 1983, à l’occasion d’un différend fédéral-provincial sur la gestion des pêches aux espèces marines dans le golfe du Saint-Laurent, le ministre du MPO, Pierre De Bané, rapatriait la délégation de gestion à l’égard des poissons marins en invoquant la nécessité d’harmoniser la gestion des pêches dans le golfe du Saint-Laurent, un espace maritime partagé entre cinq provinces. Selon les propos du ministre Pierre De Bané, un arbitre était de mise entre les provinces. Il maintenait cependant la délégation de gestion pour les espèces migratrices, comme le saumon, l’anguille, l’esturgeon ainsi que pour les poissons d’eau douce comme la truite, le brochet et la perchaude.

Le plan annuel de gestion de la pêche Le rappel de la délégation fédérale de la gestion des poissons marins entraîna une révision du partage des responsabilités en matière de gestion des pêches entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP), auxquels incombaient la gestion des pêches au Québec. Il fut convenu que le MLCP conserve sa responsabilité sur les pêches sportives et que le MAPAQ prenne en charge des pêches commerciales des poissons d’eau douce et des espèces migratrices. Dès 1983, afin d’éviter que cette dichotomie de gestion n’entraîne des effets préjudiciables aux ressources halieutiques et aux pêcheurs, le ministre Guy Chevrette, titulaire du MLCP, proposa un ajout à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune en vertu duquel le ministre responsable de l’application de cette loi doit établir un plan annuel de gestion de la pêche des poissons d’eau douce et des espèces migra-


Cette approche juridique, novatrice pour l’époque, place la conservation au premier chef, tout en accordant un contrepoids aux réalités socio-économiques de la pêche. En fait, on y retrouve deux des éléments à la base du concept de « développement durable », dont l’expression n’apparaîtra, au plan international, qu’en 1987 dans le rapport Bruntland. La priorité accordée à la pêche d’alimentation (pêche traditionnelle des autochtones) sur toute autre forme de pêche constitue un autre élément novateur de cette disposition législative, qui se situe en droite ligne avec la reconnaissance des droits autochtones contenue dans la Loi constitutionnelle canadienne de 1982 et, avec la motion présentée à ce sujet par René Lévesque, à l’Assemblée nationale du Québec en février 1983. Enfin, la place assignée à la pêche sportive reflétait le fait qu’elle favorise une participation plus large des citoyens à l’utilisation d’une ressource naturelle que ne le fait la pêche commerciale, réservée à quelquesuns. C’était aussi la reconnaissance de l’impact économique plus grand de la pêche sportive dans le cas d’un grand nombre d’espèces pêchées d’eau douce et migratrices.

La déclaration du ministre Chevrette Le 12 avril 1984, le ministre Chevrette dévoilait à l’Assemblée nationale son plan de gestion du saumon. Au préalable, le ministre avait pris le soin de lancer une vaste campagne de sensibilisation à la situation critique du saumon, particulièrement aggravée en 1983. Le leitmotiv de cet effort publicitaire était La mort en rose. Il avait par la suite consulté l’Association des pêcheurs commerciaux de saumon du Québec (APCSQ), l’Association des pêcheurs sportifs de saumon du Québec (APSSQ), les gestionnaires de rivières à saumon et les associations intéressées par le saumon, toutes en voie de se réunir pour constituer la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA). Il avait aussi approché certains conseils de bandes d’autochtones. Enfin, il avait entretenu des discussions avec le ministre Pierre De Bané, concernant la réduction des pêches commerciales de TerreNeuve qui affectaient grandement les populations de

saumons originaires du Québec. Pour la petite histoire, il faut souligner que la FQSA a habilement joué le rôle « d’intermédiaire » entre le provincial et le fédéral à une époque où les relations étaient particulièrement tendues entre ces deux paliers de gouvernement.

Tous les groupes de pêcheurs touchés L’allocation de la ressource saumon s’inscrivait désormais à l’enseigne des nouvelles dispositions législatives sur le plan annuel de gestion de la pêche. C’est pourquoi le ministre imposait des mesures distinctes aux différents groupes d’utilisateurs. Concernant la pêche d’alimentation : mise en place d’équipes de négociation pour déterminer les quotas et les conditions de la pêche, ainsi que le financement d’équipes locales de surveillance et contrôle. En ce qui a trait à la pêche sportive, deux scénarios de réduction des prises avaient été envisagés : soit s’aligner sur les modalités de gestion du gouvernement fédéral, en implantant la remise à l’eau des grands saumons pour toutes les rivières, soit appliquer de nouvelles restrictions basées sur le principe dit de gestion « rivière par rivière ». Même si l’application de ce type de gestion n’était pas possible pour toutes les rivières à saumon du Québec, elle fut adoptée comme principe général, en anticipant qu’un jour les données biologiques nécessaires à cette forme de gestion seraient disponibles pour toutes les rivières à saumon. Finalement, la poursuite pour une durée indéterminée du moratoire sur la pêche commerciale du saumon au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, débutée en 1972, et extension du moratoire à la Haute-Côte-Nord. Pour les pêcheurs de ces régions, mise sur pied d’un programme de rachat des droits et privilèges de pêche commerciale. Ce programme, à adhésion volontaire, connut un bon succès puisque la pêche commerciale du saumon était devenue à peine rentable dans bien des cas. On offrit aux pêcheurs désireux de conserver leurs permis et agrès de pêche l’opportunité de travailler comme aide-technique dans un programme de recherche et développement sur le saumon. Ce programme prit fin abruptement en 1987 à la suite d’un procès en cour de justice intenté par le gouvernement contre quelques pêcheurs membres de l’APCSQ, qui avaient enfreint la règle du moratoire. Quant aux pêcheurs commerciaux de la Moyenne et Basse-Côte-Nord, ils se virent imposer des quotas de prises fixés sur la base de leurs captures déclarées et l’étiquetage de leurs prises comme moyen de contrôle de l’atteinte du quota. À partir de 1992, comme partout ailleurs dans l’est du Canada, toutes les pêches commerciales de saumon du Québec furent abolies définitivement, les unes après les autres, de sorte qu’à partir de 2000, il n’y aura plus de pêche commerciale du saumon au Québec.

La gestion rivière par rivière Trois raisons avaient incité le ministre Chevrette à opter pour la gestion rivière par rivière. D’abord, l’état très variable des populations de saumons des différentes rivières faisait en sorte que plusieurs pouvaient supporter un certain niveau de prélèvement sportif, alors que c’était moins vrai d’autres rivières. Par ailleurs, l’idée d’une pêche au madeleineau seulement soulevait un tollé général chez les pêcheurs sportifs qui argumentaient qu’ils n’avaient pas à porter seuls le poids de la conservation alors que se poursuivaient encore des pêches d’interception de saumons d’origine WWW.FQSA.CA | SAUMON

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trices. Ce plan doit prévoir l’allocation de la ressource halieutique selon l’ordre de priorité suivant : (1) la conservation ; (2) la pêche à des fins d’alimentation ; (3) la pêche sportive ; et (4) la pêche commerciale. Le but de cet ordre de priorité d’allocation de la ressource était et demeure d’optimiser les bénéfices socio-économiques pour la société québécoise tout en respectant la conservation de la ressource piscicole.


G E ST ION DES RIVIÈRES

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québécoise à Terre-Neuve et au Groenland. De plus, les pêcheurs sportifs affirmaient que l’imposition de la pêche au madeleineau seulement aux pêcheurs sportifs terre-neuviens et jusqu’à un certain point à ceux des provinces maritimes, avait peu d’impact sur leurs habitudes de pêche puisque la plupart des rivières terre-neuviennes sont des rivières à madeleineau, contrairement au Québec. Finalement, les associations gestionnaires de rivières à saumon, nouvellement instituées en « Zec-saumon» depuis 1980, craignaient que la remise à l’eau des grands saumons n’entraîne une diminution de la fréquentation par les pêcheurs sportifs, ce qui les aurait placées dans une situation financière précaire. L’adoption du principe de gestion rivière par rivière permettait au ministre Chevrette d’ajuster son plan de pêche à la fois aux réalités biologiques de chaque rivière, mais aussi de tenir compte des réalités socio-économiques régionales de la pêche sportive du saumon de l’époque. Dans son allocution à l’Assemblée nationale, le ministre annonçait des restrictions d’application générale à l’ensemble des pêcheurs sportifs : imposition d’un quota annuel de prises de sept saumons par pêcheur (dix sur la Côte-Nord, dont les populations se portaient mieux qu’aujourd’hui), obligation de l’étiquetage des prises et déclaration obligatoire des captures. À l’époque il n’était pas rare que des pêcheurs capturent et gardent plus de dix saumons annuellement dans une saison, dans certains cas jusqu’à cinquante saumons ! Le ministre imposait aussi une réduction des prises quotidiennes. Sur la Côte-Nord, la limite de prises quotidiennes était abaissée de cinq à trois saumons par jour pour les rivières situées à l’est de la rivière Godbout et à deux saumons pour celles des autres régions, dont pas plus d’un grand saumon par jour. Enfin, le ministre imposait une surtaxe de 10 $ au permis de pêche sportive du saumon comme contribution au coût du rachat des droits et privilèges de pêche commerciale.

Les mesures spécifiques aux rivières étaient les suivantes : fermeture d’une vingtaine de rivières où l’état de la population ne permettait aucun prélèvement ni même aucun effort de pêche. La pêche des saumons de toutes tailles demeurait ouverte sur les rivières où un prélèvement était acceptable. Du même souffle, le ministre annonçait la possibilité de fermeture de la pêche en cours de saison, si la situation l’exigeait. Un objectif de conservation du nombre de saumons reproducteurs était fixé pour toutes les rivières du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Progressivement, ce mode de gestion s’est élargi aux rivières du Saguenay et de la Côte-Nord, lorsque c’était possible de le faire. Un système de suivi annuel de la pêche sportive était mis en place, incluant la présentation annuelle des résultats aux associations gestionnaires de rivière lors d’un colloque automnal annuel tenu sous l’égide de la FQSA. Au fil des ans, sous l’impulsion de la FQSA, les associations et les pêcheurs ont adopté le principe de la pêche au madeleineau seulement plutôt que de fermer la pêche à la mi-saison. À l’époque, la FQSA avait même suggéré au gouvernement des règles d’application pour la pratique de la remise à l’eau des grands saumons qui, moyennant certains ajustements, en avait fait sa propre politique à ce sujet. Enfin, le ministre s’engageait à renforcer les effectifs de la « brigade saumon » et à accorder l’appui de cette unité spéciale aux associations gestionnaires. Cette unité de choc était constituée d’agents de protection gouvernementaux recrutés spécifiquement pour la période estivale. Il faut dire qu’à l’époque, le braconnage sévissait encore dans bon nombre de rivières. En résumé, l’application du plan de pêche de 1984 marque un tournant dans la gestion de la pêche du saumon au Québec. Il a été le fruit d’un consensus de toutes les parties prenantes et d’une volonté politique majeure, tant à l’échelon provincial que fédéral. Le Québec innovait en adoptant la gestion rivière par rivière, en impliquant, plus que partout ailleurs au Canada, les associations gestionnaires dans la mise en place et le suivi de son plan de gestion, et en obtenant l’adhésion des pêcheurs sportifs. La FQSA, alors naissante, y a joué un rôle-clé en aidant à débloquer certaines situations délicates. Plusieurs concepts nouveaux ont été mis en application permettant d’allier conservation et développement socio-économique. En rétrospective, on peut dire que le plan de pêche du saumon de 1984 a été le prélude au Plan de développement socio-économique du saumon (PDES) annoncé en 1990, et qui fera l’objet d’un prochain article. Photo : Mouche



AV E NT U RE

SUZANNE ET LOUISE À LA PÊCHE 56 LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Sylvie Tremblay

Elles pêchent depuis longtemps et bientôt, elles pêcheront pour vous à l’écran. Si plusieurs connaissent Louise Laparé comme comédienne ou par son conjoint, Gaston Lepage, nombreux sont ceux et celles qui l’associent au monde de la pêche au saumon. Suzanne Beaudet, sa complice à la pêche, fait aussi de plus en plus parler d’elle dans ce domaine. Elles animeront ensemble une émission de pêche qui sera diffusée par la chaine UNIS, le printemps prochain. Chacune d’elles a débuté sa carrière de pêcheuse avec un membre de sa famille. C’est le père de Suzanne qui l’a initiée, tandis que pour Louise, ce fut sa grand-mère. À l’époque, elles pêchaient la truite, la perchaude et même le brochet. Quel que soit le poisson ou le lieu, le plus important c’est le souvenir de leur mentor et des moments partagés au cours de leur introduction dans le monde de la pêche. Comme le disait la grand-mère de Louise : « La pêche, ce n’est pas une question de poisson, c’est une question de passion! » C’est à l’occasion d’un voyage de pêche en Gaspésie entre filles que Suzanne a retrouvé son in-

térêt pour la pêche. À la base, elle devait accompagner ses amies, dont Louise, uniquement pour peindre des tableaux, ce qu’elle a fait une fois de retour à Montréal. Alors qu’elle observait les pêcheuses à l’œuvre et écoutait attentivement leurs explications sur les rudiments du lancer à la mouche, elle a vite fait de renouer avec cette activité. Chance du débutant ou talent inné, c’est avec le souvenir d’un combat inoubliable avec un saumon atlantique et des images qui sauraient inspirer tout artiste en quête d’aventure que Suzanne a pris le chemin du retour. Depuis cette année-là, en 1996, chaque été Louise et Suzanne se retrouvent d’un bord à l’autre du fleuve, sur des rivières à saumon. Nombreux sont les lieux, les gens ou les moments, qu’elles ont ajoutés aux souvenirs des « parties de pêche » de leur enfance. Depuis 2009, Louise est la marraine de la Journée d’initiation de la femme à Anse-St-Jean. Si Louise et Suzanne reviennent chaque année pour participer bénévolement à cette journée, c’est qu’elles considèrent que les passions sont faites pour être partagées. Bien sûr, on peut en parler, l’écrire ou le lire, mais pour une question d’impact, rien ne vaut mieux que de la vivre. Tout comme Suzanne l’avait vécu, le mentorat est une occasion de s’initier en douceur, de prendre confiance en soi et de poser toutes les questions. Les mentors sur place ont tout le temps voulu et la disponibilité pour vous

Suzanne Beaudet et Louise Laparé Photo : Mario Janelle SAUMON | WWW.FQSA.CA


transmettre leurs connaissances. Voir ces femmes découvrir la joie d’un lancer réussi, les entendre rêver d’un saumon qui monte à la mouche et finalement, ne plus être capable de les sortir de la rivière le soir venu tellement elles sont conquises, c’est plus que suffisant pour ramener ces mentors à chacune des éditions.

La pêche, ce n’est pas un poisson à chaque lancer, c’est une expérience dont on sort riche et grandi. Fort heureusement, de plus en plus de femmes s’y laissent séduire. Elles sont seules, entre amies ou en couple, elles sont jeunes ou expérimentées, mais elles sont là. Les statistiques le disent, mais surtout on les rencontre en pleine action. C’est donc un rendez-vous du 9 mars 2015 à la mi-juin sur la chaine UNIS pour retrouver Suzanne et Louise et « leur passion devenue émission » dans Elles pêchent.

Vous voulez vous initier à la pêche au saumon ou convaincre un(e) ami(e), consultez et partagez la vidéo « Une nouvelle expérience : La pêche au saumon » sur notre site Fqsa.ca à l’onglet galerie/videos. Photo : Echo Media

Suzanne Beaudet

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C’est au retour de l’une de ces journées que germe un projet dans la tête de Suzanne. Après avoir été initiée à la pêche à la mouche par Louise, c’est Suzanne qui l’entraîne dans un projet en lien avec ce sujet! Celui de faire une émission de pêche animée par des filles… mais pour tous! C’est ainsi que mentors et bonheurs partagés ont mené nos deux comparses d’un bout à l’autre du Québec pour pêcher différentes espèces. Elles ont aussi appris différentes techniques tout au long du tournage, du Tenkara à la pêche en mer. Dans tous les lieux de tournage, elles ont rencontré des pêcheurs enthousiasmés, voire exaltés, des passionnés de l’espèce convoitée, des passionnés de la technique utilisée, des passionnés du plaisir procuré par leur sport préféré ou de son environnement. C’est sans prétention et avec beaucoup d’humilité que Suzanne et Louise se sont prêtées au jeu de la découverte, au cours d’une saison plutôt difficile en pratiquant un sport qui s’appelle la pêche et non, le poisson.

Dans le cadre de leur série, Suzanne et Louise espèrent vous offrir du rêve et peut-être vous faire découvrir qu’à côté de chez vous se cachent des petits coins de paradis pour y pratiquer notre loisir favori. « On a la chance d’avoir des plans d’eau autant en milieu urbain que rural, alors n’attendons pas et profitons de ces lieux d’exception, de beauté et de tant de sérénité » : me disait Louise. Ce contact avec la nature et sa beauté, le côté zen de la pêche à la mouche qui revient vous titiller tout l’hiver ainsi que le décompte des jours qui les séparent de leur première sortie de pêche, c’est ce qui leur permet de survivre à l’hiver…


H I ST OIRE DE PÊCH E

L’HISTOIRE D’UN FRANÇAIS AU PAYS DES SAUMONS 58 LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Éric Fievre

« Je suis un saumon. Je suis un saumon. Je le suis depuis toujours mais maintenant ça se voit. Alors je le dis. C’est une chance, j’en suis conscient parce que le saumon remonte à son enfance pour aimer. L’amour est au bout du voyage. C’est extraordinaire. » -Philippe Avron

Pour ma part, ce voyage a commencé dès ma plus tendre enfance. Passionné de pêche depuis 1970, les rivières françaises m’offraient tous les poissons sauf un : SALMO SALAR. Taquiner le saumon au Québec était pour moi un rêve, jusqu’au jour où ma femme m’offrit en 2005 un cadeau de Noël incroyable! Il s’agissait d’un voyage d’une semaine, en septembre, en Gaspésie, accompagné de mon meilleur ami Fabrice. Nous nous sommes retrouvés sur la rivière Matane, au Camps Tamagodi de Denis Lord, avec notre guide, David St-Laurent. La Matane, la Cap-Chat et la Matapédia étaient nos lieux de pêche. Nous n’avions aucune notion de lancer à la mouche, nous étions impressionnés devant cette icone emblématique que représente le saumon. Nous étions humbles et respectueux de votre bel accueil, les conditions idéales étaient réunies pour nous faire tomber amoureux des rivières à saumon du Québec. Mon premier jour de pêche au saumon fut récompensé sur la rivière Cap-Chat par un madeleineau ainsi qu’un grand saumon. J’ai appelé ma femme le soir même pour la remercier pour cette expérience incomparable et j’étais bien décidé à revenir avec elle l’année suivante. L’été 2006 a déclenché cette passion pour la pêche qui s’est transformée en un besoin viscéral de côtoyer ce

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Éric Fievre


Pour finir, je dois vous parler de notre saison 2014 commencée par un tirage au sort favorable du 1er novembre précédent. Le programme de nos vacances se déroulait autour de huit rivières : Cap-Chat, Mitis, Matane, Matapédia, Pabos Nord, Pabos Ouest, Bonaventure et Grande Rivière. Quinze jours de pêche, 7 000 km en voiture, plusieurs kilomètres à pied car nous aimons explorer toutes les fosses incluant celles qui ne sont pas indiquées. Et pendant les jours de repos, nous allions même observer nos futures fosses. Le résultat dépasse nos espérances : quinze saumons avec des aventures incroyables comme ma canne cassée sur la Bonaventure. J’ai ferré un saumon en très grande forme que j’ai réussi à ramener au bord après des efforts surhumains. Il s’est laissé prendre pendant deux secondes avant de repartir avec ma Green Machine. Depuis, j’ai une tendinite à la main droite. On a appris beaucoup de choses sur le roi des rivières durant neuf ans de pêche. Nous avons compris un truc : notre pêche est basée sur l’accueil que vous nous réservez, vous, vos saumons, vos rivières, votre province. C’est peut-être là, le petit plus qui a tout changé, enfin je le crois. Je ne remercierai jamais assez tous mes amis Québécois qui nous ont initiés. Nous espérons vous revoir pour la saison 2015 sur une de vos rivières.

Merci!

Rusty Rate Spey

Camp Tamagodi Photo : Fokus Outdoor WWW.FQSA.CA | SAUMON

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roi des rivières. Cet été nous a offert des moments mémorables aux abords de la rivière Matane. Toujours accompagnés de notre ami et guide, David St-Laurent, un fabuleux madeleineau s’est soudainement emparé de ma mouche, une Rusty Rat. Nos voyages au Québec sont rapidement passés de 15 jours à trois semaines, puis quatre semaines. À présent, toutes nos vacances estivales sont consacrées à la pêche de ce don de Dieu, sur vos majestueuses rivières. Le fait que ma femme ait connu cette sensation extraordinaire d’avoir un saumon au bout de sa soie en 2011 a nettement contribué à augmenter la cadence de nos voyages de pêche. Dès notre retour en France, le saumon et son habitat nous manquent déjà. C’est tellement long un an d’attente! J’ai donc trouvé un truc incroyable; je partage ma passion à mon travail. J’ai installé une immense carte de la Gaspésie avec les noms de toutes les rivières à saumon, dans notre cafétéria. Les salles de réunions portent les noms de ces rivières. Plusieurs photos de fosses à saumon sont affichées dans les couloirs. Les vidéos présentées lors de vos soirées hivernales Action! Saumon sont également visionnées par mon équipe de travail. J’ai même réalisé une émission de télé sur France 4 à « Off secret et coulisses », où les allusions au saumon sont nombreuses. Bref, je pense à la pêche toute l’année!


RE NCONT RE AVEC DES ARTIS TES D’ICI

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LES TONS DE ROUGE PÉTILLANTS D’UNE ARTISTE-PEINTRE AU TALENT REMARQUABLE

LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Josée Arsenault Photos de Louise Martineau

« Les gestes de ma main, avec un crayon ou un pinceau, traduisent avec émotion le paysage devant moi. Comme les pièces d’une mosaïque, ces croquis servent à l’élaboration de plus grands tableaux. Dans mon atelier, j’accentue la composition, les couleurs et l’atmosphère. Le paysage initial se transforme sur ma toile en fonction de ma réalité.» Louise Martineau Parmi les nombreux artistes de renom qui ont à cœur la protection du saumon atlantique et de son habitat, Louise Martineau se démarque par ses œuvres aux couleurs intenses et lumineuses. Ses tableaux aux harmonies éclatantes et aux touches énergiques re-

flètent bien sa personnalité joyeuse et expressive. Les techniques d’application de la peinture sur la toile l’intéressent tout particulièrement. Elles jouent un rôle important dans sa démarche créative. Son cheminement de vie et de carrière l’a amené à explorer plusieurs avenues. Détentrice d`un baccalauréat en psychologie de l’université Concordia, enseignante pendant quelques années et mère de famille, elle trouve le temps de vivre au quotidien sa passion pour la peinture. C’est en 1991, qu’elle vend ses premières œuvres. La suite est inévitable, les expositions se suivent et elle sera rapidement représentée dans les Galeries de plusieurs grandes villes canadiennes telles que Montréal, Ottawa, Edmonton et Victoria. Depuis environ quinze ans, elle est représentée par la Galerie Au P’tit bonheur de La Malbaie qui diffuse ses œuvres partout sur leur site Web à Auptitbonheur.com.

Louise Martineau, Toile: À Château-Richer, 36 x 60 pouces


Inspirée par les paysages que nous offre le Québec rural, particulièrement dans la région de Charlevoix, les œuvres de Louise Martineau nous font rêver aux villages d’antan, aux maisons ancestrales et à nos souvenirs de promenades du dimanche aux coloris d`automne. Ses arbres omniprésents aux couleurs vives démontrent sa fascination pour la nature qui change au gré des saisons. Peindre à l’extérieur lui permet de rester en contact avec ce que la nature lui offre: une technique, un raffinement des couleurs et une interprétation en constante évolution.

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Récemment, la Monnaie Royale Canadienne faisait le lancement d’une pièce de monnaie en argent pur de 10$ à l’effigie d’une œuvre de Louise Martineau. Le motif de la pièce représente une scène d’hiver idyllique où trois enfants s’amusent avec luge et traîneau près de leur maison. La pièce est éditée en tirage mondial à 8000 exemplaires.

Louise Martineau, Toile: Rang Saint- Antoine, Saint-Iréné, grandeur 30x40


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Initiation aux techniques de pêche à la mouche par les activités Mentorat

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