Magazine Saumon 81

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LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE

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Sommaire NumĂŠro 81 Photo couverture : Alain Charrette

4 Mot du prĂŠsident

Revue officielle de la FÊdÊration quÊbÊcoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrÊtariat sont au 42-B, rue Racine, QuÊbec (QuÊbec) G2B 1C6 4�L�PHONE s 4�L�COPIEUR secretariat@saumon-fqsa.qc.ca www.saumon-fqsa.qc.ca

8 Échos des rĂŠgions Rivière TrinitĂŠ Rivière Godbout Rivière Matane

Éditeur : FQSA Coordonnateur : Marc-Antoine Jean, majean@saumon-fqsa.qc.ca Collaborateurs : GĂŠrard Bilodeau, Pierre Manseau, Richard Sirois, Michel Jean, Gilles Shooner, Bernard Beaudin. Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ĂŠTRE LIVRÉE AU CANADA Ă€ : FQSA, 42-b, Racine, QuĂŠbec (QuĂŠbec) G2B 1C6 $Ă?PĂ™T LĂ?GAL "IBLIOTHĂ’QUE NATIONALE DU 1UĂ?BEC s "IBLIOTHĂ’QUE NATIONALE DU #ANADA AdhĂŠsion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 10 $) Abonnement au magazine Saumons illimitĂŠs 25 $ (hors Canada ajouter 10 $) s ,A &Ă?DĂ?RATION NE S ENGAGE PAS ĂŒ PUBLIER TOUS LES Ă?CRITS QU ELLE RE OIT s 3I CELA EST JUGĂ? PERTINENT LA &Ă?DĂ?RATION SE GARDE LE DROIT DE RĂ?PONDRE ĂŒ TOUT PROPOS s ,A FĂŠdĂŠration ne publiera pas les propos qui sont jugĂŠs diffamatoires, qui contiennent des ERREURS QUI SONT FONDĂ?S SUR DES OPINIONS RACISTES OU QUI POURRAIENT INCITER ĂŒ LA VIOLENCE s ,ES OPINIONS Ă?MISES DANS LES ARTICLES N ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS s $ANS CETTE REVUE LA FORME MASCULINE N EST UTILISĂ?E QUE POUR ALLĂ?GER LES TEXTES

19 Les secrets de Salmo : La tĂŠlĂŠmĂŠtrie acoustique au service de nos connaissances

14 NapolĂŠon Alexandre-Comeau

22 Cuisinons : une pizza au saumon gravlaz

23 École de pêche : La graciation

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA PrĂŠsident : Yvon CĂ´tĂŠ SecrĂŠtaire : AndrĂŠ Baril TrĂŠsorier : Georges Malenfant Vice-prĂŠsidence Ă la pĂŞche sportive : Claude Hamel, V.P. s "AS 3AINT ,AURENT ET 'ASPĂ?SIE $IAL !RSENAULT s #Ă™TE .ORD 'ILLES 0OIRIER s -ONTRĂ?AL 9ANNICK #HUIT &RAN OIS #HAPADOS -ARC $ANCOSE s 1UĂ?BEC ET 3AGUENAY -ARC 3Ă?LESSE -ICHEL /UELLET Vice-prĂŠsident aux affaires autochtones : Jean-Marie Picard Vice prĂŠsidence aux finances et affaires corporatives : Jean-Claude Villeneuve ReprĂŠsentant de la FPQ : Dominic DugrĂŠ ReprĂŠsentants gestionnaires (2) : Ronald Desbiens, Saumon de la rivière Malbaie, vacant DĂŠlĂŠguĂŠs externes : s #)23! 'ILLES , $UHAIME s &3! #HARLES #USSON s #)&1 : Vacant s 2ELATIONS EXTĂ?RIEURES 0IERRE 4REMBLAY Directeur gĂŠnĂŠral : Michel Jean PrĂŠsidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, AndrĂŠ VĂŠzina Vice-prĂŠsidence Ă la gestion des rivières : Pierre-Paul Turcotte, prĂŠsident de la SociĂŠtĂŠ de gestion de la rivière Matane s 2IVE SUD %RIC , )TALIEN DIRECTEUR GĂ?NĂ?RAL DE LA SOCIĂ?TĂ? DE GESTION DE LA RIVIĂ’RE MADELEINE -ARCO "ELLAVANCE ADMINISTRATEUR ĂŒ L !SSOCIATION DES PĂ?CHEURS SPORTIFS DE SAUMON DE LA RIVIĂ’RE 2IMOUSKI s 2IVE NORD 'EORGES 'AGNON DIRECTEUR GĂ?NĂ?RAL DE LA 3OCIĂ?TĂ? D AMĂ?NAGEMENT DE "AIE 4RINITĂ? POSTE $ENIS ,AVIGNE !SSOCIATION DE PROTECTION DE LA RIVIĂ’RE AUX 2OCHERS

Index des publicitÊs Auberge L’Ambassadeur.......................................p. 27 Camp Bonaventure ............................................... p. 49 Fondation de la faune du QuÊbec......................... p. 11 Fondation Hydro-QuÊbec .................................... p. 52 Fumoirs Mouski ....................................................... p. 31 L’atelier du moucheur ............................................ p. 18 La Capitale assurances gÊnÊrales ..................... p. 49 Latulippe .....................................................................p. 2 Motel Restigouche ................................................. p. 44 Produits Uni .............................................................. p. 51 QuÊbec Pêche ....................................................... p. 26 Salmon Lodge......................................................... p. 25 Saumon QuÊbec ..................................................... p. 12 SÊpaq Anticosti....................................................... p. 33 Torrent....................................................................... p. 13

27 Échos de France La photovoltaĂŻque au service du saumon CoopĂŠration franco-quĂŠbĂŠcoise pour l’installation d’un piège Ă smolts La vie de salmo Ă l’heure française Saumons de Loire : ĂŠtat sanitaire dĂŠgradĂŠ 35 Mouches-au-logie : Les Spey

41 Histoires de pêche : Enfin un poids lourd Un guide d’exception 45 En bref 46 Babillard

LE CONSEIL DES GOUVERNEURS 2006-2007 MEMBRES CORPORATIFS (YDRO 1UĂ?BEC #AMP DE PĂ?CHE DE LA RIVIĂ’RE -OISIE INC #ORPORATION DE PĂ?CHE 3AINTE -ARGUERITE INC Fondation Blairmore MEMBRE INDIVIDUEL M. John E. Houghton

48 Le Championnat de montage de mouches a saumon

36 Relève

La vie de Salmo à l’Êcole Fernand-SÊguin Montage de mouches en milieu scolaire


Mot du président

Les bottines

doivent suivre les babines

L

e système actuel de gestion des rivières à saumon a été mis en place en 1984. Il faisait suite au double constat émis par les scientifiques à l’effet que les stocks de saumons, partout au Canada et même dans l’Atlantique nord, étaient alors en déclin et que le niveau de captures, à l’échelle mondiale et tout mode de pêche confondu, était trop élevé. Acceptant ce constat les autorités politiques québécoises, fortes de l’appui du regroupement des pêcheurs sportifs et de gestionnaires de rivières à saumon au sein de la FQSA, ont mis en place un système de gestion du saumon basé sur la notion de gestion dite « rivière par rivière », permettant l’exploitation de chaque stock en fonction de son niveau de production. Plusieurs mesures d’accompagnement ont dû être mises en place pour permettre cette nouvelle philosophie de gestion du saumon : l’élimination progressive de la pêche commerciale, l’évaluation scientifique des niveaux de production des stocks de saumon, l’introduction d’un quota annuel de captures par pêcheurs et de niveaux de récolte acceptables pour chacune des rivières, l’obligation de la remise à l’eau des grands saumons lorsque requis, la mise en place d’un système d’étiquetage des prises de saumon pour valider le contingentement individuel, la réduction des quotas quotidiens de prises par pêcheur, etc. Il s’ensuivit sur une durée de huit à dix ans un accroissement des populations de saumons présentes dans les rivières québécoises de même qu’un accroissement du nombre de saumons reproducteurs laissés en rivière après les saisons de pêche. On se réjouissait alors que la stratégie nouvelle de gestion donnait des résultats et on s’attendait, après un certain laps de temps, à un accroissement substantiel des populations de saumons à la suite de l’augmentation du potentiel reproducteur. Hélas, tel ne fut pas le cas. En effet vers le milieu des années 1990 les scientifiques annonçaient que les populations de saumon au Québec étaient de nouveau à la baisse, le même constat s’appliquant ailleurs au Canada incidemment. Les recherches des biologistes ont alors permis d’identifier que le taux de mortalité marine naturelle des saumons était et demeure toujours le plus élevé jamais enregistré. Donc malgré une production accrue de saumoneaux en rivières, il y a désormais, proportionnellement moins de saumons 4 Saumons illimités

adultes après le séjour marin, alors même que toutes les pêcheries au filet ont pratiquement été éliminées tant le long des côtes canadiennes que le long des côtes du Groenland où se retrouvent les saumons d’origine canadienne lors de leur période d’engraissement en mer. On ignore toujours comment agit cette mortalité en mer. Bien des hypothèses sont émises, notamment la séquence suivante des causeseffets : le réchauffement global du climat entraînerait la fonte accélérée des glaciers nordiques, provoquant ainsi le refroidissement de l’Atlantique nord dans les zones de pâturages marins du saumon et par voie de conséquence, la diminution de la productivité de ces pâturages ou même une accessibilité réduite à cause de la température devenue trop froide des eaux nordiques. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Ce que l’on sait c’est qu’il y a moins de saumons qu’il y a vingt ans, malgré toutes les mesures de protection dont ils ont bénéficié. L’accroissement temporaire de leur nombre durant les années 1984-1992 n’était en fait que le résultat de la redistribution des stocks par l’élimination des pêches au filet, entraînant automatiquement un retour plus abondant en rivière. Mais dans les faits les stocks totaux étaient déjà en diminution dès 1980 selon certains. Autrement dit, si on avait maintenu les mêmes prélèvements à l’échelle mondiale qu’en 1970-1984 les retours de saumons en rivière auraient été excessivement faibles au cours des années 1990. On ne sait pas s’il s’agit d’un phénomène de courte ou de longue durée, s’il est cyclique ou épisodique. Des recherches sont actuellement en cours pour tenter de percer le mystère de la « boîte noire » qu’est la vie du saumon dans l’Atlantique. Mais d’ici à ce que l’on connaisse un peu mieux ce qu’il en est de ce phénomène des mortalités en mer, et vu le déclin continuel des stocks de saumon, le principe de la précaution nous incite à proposer des modifications à la réglementation sur la pêche sportive du saumon. Agir autrement ne serait pas conforme aux principes de base qui constituent le fondement idéologique de la FQSA. Le Conseil d’administration de la FQSA lors de sa dernière réunion a résolu qu’il est temps pour la Fédération et pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune de promouvoir de façon plus marquée la pratique de la remise à l’eau et qu’il y a lieu de revoir à la baisse le quota annuel de


prises qui n’a plus rien à voir avec la situation actuelle des populations de saumons. Incidemment ces deux recommandations font partie du rapport déjà déposé au ministère des Ressources naturelles et de la Faune en décembre 2004. Le Conseil d’administration ne fait ici que réaffirmer plus fermement son opinion en matière de conservation.

matière de valorisation sociale et économique du saumon elle a, depuis sa création en 1984, prôné la promotion de la pêche sportive comme étant le meilleur moyen de donner accès au plus grand nombre de citoyens possible à la ressource tout en se prêtant à une gestion basée sur la connaissance scientifique afin d’assurer la pérennité de la ressource.

Il est devenu nécessaire d’étendre la pratique de la remise à l’eau des prises à un plus grand nombre de rivières. Il y a même lieu de changer le mode actuel de gestion selon lequel les saisons de pêche sont d’abord ouvertes puis fermées selon le cas en fonction du dénombrement de saumons en rivière. Comme cela se fait à Gaspé sur la rivière York, en début de saison, la rétention des captures de grands saumons pourrait être interdite jusqu’à ce que l’on ait la certitude qu’il y a suffisamment de grands saumons présents en rivière pour en permette la rétention. Toutefois quelques rivières dont la Matane et la Matapédia constituent de notables exceptions au cas plus général de la diminution des populations des saumons. C’est pourquoi, sur une base biologique, je ne crois pas qu’il y ait lieu d’y imposer la remise à l’eau unilatérale des prises en tout temps et en tout lieu. Bien sûr au plan personnel les pêcheurs peuvent décider de gracier leurs prises. Mais il s’agit d’un choix personnel.

Personnellement j’estime qu’il est maintenant temps que les saumoniers québécois mettent en pratique leur discours sur la conservation en demandant au ministère des Ressources naturelles d’ajuster les règles d’exploitation du saumon aux nouvelles réalités écologiques auxquelles est confronté le saumon atlantique. Les saumoniers doivent prendre goût à gracier leurs prises. Ils doivent apprendre les saines techniques de graciation et les mettre en pratique. Ils doivent maintenir leurs activités de pêche sur les rivières à saumon, même là où la remise à l’eau est obligatoire. En effet par leur présence sur les rivières ils constituent encore les meilleurs agents de protection et ils sont sources d’impact économique pour les collectivités riveraines. Ils doivent déclarer les remises à l’eau qu’ils font pour contribuer à la gestion scientifique de la ressource. Ils en seront récompensés. En effet dans une rivière où la graciation est généralisée il y a toujours plus de saumons à un moment donné que si la rétention des captures y est autorisée, d’où une amélioration de la qualité de pêche. Le saumonier n’est donc pas perdant, et il contribue à la conservation de la ressource !

Si on me demandait quelles sont mes préférences à l’égard du nombre annuel de saumons capturés que les pêcheurs devraient pouvoir conserver à des fins de consommation, je répondrait sans hésiter : trois, soit un grand saumon et deux madeleineaux, ou trois madeleineaux. Le permis annuel ne devrait donc n’être assorti que de trois étiquettes. J’ajouterais que cette façon de voir les choses n’exclut pas, bien sûr, les gestes de générosité que commande la graciation… La FQSA s’est toujours définie autour de la double notion de conservation et de mise en valeur de la ressource saumon. En

Bon été, bonne pêche.

Yvon Côté, président

Its time to practice T

what you preach

he present salmon river management system was put in place in 1984.It was implemented following reports by scientists to the effect that salmon stocks everywhere in Canada, as well as throughout the North Atlantic, were on the decline and that the level of harvesting worldwide, all fisheries included, was too high. Accepting this assessment the Québec political authorities, strongly supported by both salmon anglers and salmon river managers within the FQSA, implemented a salmon river management system based on a « river by river » concept, whereby exploitation of each salmon stock had to be in relation to its production level.Many accommodations and adjustments had to be made to allow for this new salmon management philosophy : the progressive elimination of

the commercial fishery, the scientific evaluation of salmon stock production levels, the introduction of an yearly quota for anglers and acceptable harvest levels for each river, the mandatory live release of large salmon when required, the implementation of a salmon tagging system to validate individual captures, the reduction of the anglers daily capture limit, etc. Thereinafter followed, during a period of 8 to 10 years, an increase in salmon populations in Québec rivers, as well as an increase in the number of large spawners remaining in the rivers at the end of the sport fishing season. We rejoiced over the encouraging results of the new management strategy and expected that within a reasonable period of time, a substantial increase in salmon populations would inevitably Saumons illimités 5


occur from the increased spawning potential. Alas, that was not the case. In effect, towards the middle of the 1990’s, scientists announced that salmon stocks in Québec and throughout Canada were once again declining. Ensuing research by biologists showed that the natural mortality rate of salmon in the marine environment was, and still is, one of the highest ever recorded. Thus, in spite of increases in smolt production in rivers there are nevertheless proportionally fewer adult salmon returning from the sea even though gill-net fishing has been practically eliminated along the Canadian coast as well as along the coast of Greenland, where salmon of Canadian origin congregate during their growth period at sea. We still don’t know the cause of this mortality in the sea. Several hypotheses have been put forward, most notably the following sequence of cause and effect: global climate warming results in the accelerated melting of northern glaciers, which in turn provoke the cooling of North Atlantic waters in the marine feeding zones used by salmon, thereby reducing the productivity of these feeding areas or by limiting access to them due to extreme cold water temperatures. But this is still only a hypothesis. What we do know is that in spite of the protection measures put in place to help salmon, there are still fewer salmon today than twenty years ago. The temporary increased in salmon numbers that occurred during the 1984-1992period was in fact simply due to the redistribution of stocks following the elimination of the gill-net fishery, automatically resulting in more abundant runs to rivers. But in fact according to some specialist, overall salmon stocks were already declining at this time.In other words, if we had maintained the same worldwide harvest levels as in the previous 1970-1984 period, the salmon runs in our rivers would have been excessively low during the 1990’s. We do not know if this is a short or long term phenomenon, if it is cyclic or episodical. Research is currently underway to try to unravel the mystery of the « black box » concerning the life of salmon in the Atlantic Ocean. But until we better understand the phenomenon of sea mortality and given the continual decline in salmon stocks, a precautionary approach leads us to propose changes to the salmon sport fishery regulations. To act otherwise would simply not be consistent with the fundamental principals that constitute the ideological basis of the FQSA. At the last meeting of the FQSA Board of Directors it was resolved that it is time that the FQSA and the Ministry of Natural Resources and Wildlife actively promote the practice of live release of salmon and that it is necessary now, more than ever, to reduce the annual harvest quota which is no longer relevant to the present situation affecting the salmon population. Incidentally these two recommendations were already included in the report submitted to the Ministry of Natural resources and Wildlife in December of 2004. The Board of Directors is in fact only reiterating and reaffirming more adamantly its position on these conservation measures. It has become necessary to extend the practice of live release to a greater number of rivers. It is even the time to 6 Saumons illimités

change the actual management policy whereby the fishing seasons are first opened, then closed as the case may be, depending on the mid-season salmon count in the rivers. On the York River in the Gaspé, at the very start of the season the retention of live salmon can be prohibited until it can be reasonably ascertained that there are enough large salmon present in the river to allow for retention. However several rivers like the Matapedia and the Matane constitute notable exceptions to the general declining trend of salmon populations. That is why, biologically speaking, I don’t believe that it is necessary to unilaterally impose mandatory live release everywhere, all the time. For sure every angler may decide to live release their salmon, but it is a personal choice. If you ask about my preference in regards to the number of salmon that an angler should be able to retain, for personal consumption, I would answer without hesitation: three, either one large salmon and two grilse, or three grilse. The annual salmon fishing license should be issued with only three tags. I would add that this way of seeing things does not, for sure exclude anyone from continuing to generously and graciously practice live release….. The FQSA has always defined itself on the twin notions of conservation and enhancement of the salmon resource. In regards to the social and economic benefits derived from salmon, the FQSA has since its inception in 1984, advocated the promotion of sport fishing as the best way to allow access to this resource for the greatest number of people possible, all the while adhering to management based on scientific knowledge in order to ensure the perpetuity of the resource. Personally I believe that it is the time for Québec anglers to put into practice their convictions about conservation by demanding that the Ministry of Natural Resources and Wildlife revise the exploitation regulations to better reflect the new ecological reality that confronts the Atlantic salmon today. Anglers must develop their desire to live release their salmon. They must learn the appropriate techniques for live release and put them into practice.They must continue their fishing activities on salmon rivers, even on those rivers where live release has become mandatory. In effect by their presence on rivers they constitute the best conservation wardens possible and they have an important economic impact on local riparian communities. They must declare the number of live release they make in order to contribute to the scientific management of the resource. They will be well rewarded.In fact, on those rivers where live release has become common practice it is evident that more salmon are present at any given moment than if retention of large salmon is permitted, clearly improving fishing quality. In the end, salmon anglers don’t really lose and at the same time they contribute towards the conservation of the resource. Have a great summer and Bonne Peche !!

Yvon Côté, President


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Échos des régions

La

Trinité coule toujours sur la Côte-Nord

Texte : Jocelin LeBlanc et George Gagnon Photos : Jocelin LeBlanc

A

vec la rudesse de son relief et ses vallées érodées par les millénaires d’un flot continu, la belle rivière Trinité coulera pour toujours dans les veines de tout pêcheur qui ose lui donner une chance. Sa beauté naturelle, son cachet rustique, ses saumons atlantiques et ses nombreux ombles de fontaine anadromes vous feront apprécier l’une des plus belles petites rivières du Québec.

Historique Des années 30 jusqu’au début des années 60, la compagnie St. Lawrence Paper Ltd. détenait des droits de pêche exclusifs sur les rivières Grande-Trinité et Petite-Trinité, après quoi elle céda ses droits à la firme Domtar. 8 Saumons illimités

Jadis l’apanage de gens bien nantis, membres du club privé de Domtar, la rivière fut libérée en mai 1976, mettant ainsi fin à cinquante ans de bail exclusif, où seuls les dirigeants et leurs invités avaient l’occasion d’en profiter. En effet, en réponse aux pressions de la population de Baie-Trinité, désireuse de pouvoir mieux participer à la gestion des ressources fauniques, récréatives et touristiques de son milieu, le MLCP transigeait les propriétés, les installations et les droits exclusifs de la Compagnie à la nouvellement formée Société d’aménagement de Baie-Trinité inc. C’était là l’aboutissement d’un processus unique à l’époque au Québec, où une société de gestion à but non lucratif se voyait déléguer un tel mandat de gérance pour des rivières à saumon. En


La fosse du 9 mille.

1978, dans la même vague, la Réserve de chasse et pêche de Baie-Trinité fut créée par arrêté en conseil, ajoutant aux deux réserves déjà existantes (rivières Trinité et PetiteTrinité) le territoire de 356 km2 situé entre elles. La rivière Trinité devint par la suite la Zec (Zone d’exploitation contrôlée) de la rivière Trinité. En 1982, en raison de sa situation géographique, de son importance relative et de ses installations (station de comptage et d’enregistrement de saumons), la rivière Grande-Trinité fut jugée représentative pour la Haute-Côte-Nord et par conséquent devenait « rivière expérimentale », où les responsables de la recherche entreprirent un projet d’étude consacré au saumon. En bonne partie, ce projet a été rendu possible grâce au bon fonctionnement de la passe migratoire à même le barrage de la rivière Grande-Trinité; le projet a en outre permis à la société qui gère la rivière Grande-Trinité de s’assurer un potentiel élevé de saumons pour l’avenir. La grande histoire de cette belle rivière nous oblige à ne pas passer sous silence la contribution des gens qui ont fait partie des manifestations pour la libération de la rivière et des conseils d’administration de la Société d’aménagement de BaieTrinité. C’est à eux que nous devons ce joyau.

section plus rapide où la dénivellation est plus prononcée. À cet endroit, la rivière nous offre plusieurs rapides et autres petits sauts créant de merveilleuses fosses plus profondes que tout pêcheur ne devrait laisser passer. La Trinité compte soixante-sept fosses réparties dans deux secteurs : le contingenté et le non contingenté. La taille des fosses varie de petite à moyenne. On y pêche à gué seulement, et deux sections pour la descente de canot sont disponibles, aux fosses du 22 mille et du Barrage. La rivière est facilement accessible par la route 138, celle-ci longeant le secteur 1 et une partie du secteur 2 sur une distance de 11 km. Un chemin forestier récemment aménagé au coût de 30 000 $ assure de manière carrossable l’accessibilité à l’autre partie du secteur 2, sur toute sa longueur jusqu’au pont du 22 mille. Bien sûr, le niveau d’eau de la rivière reste toujours entre les mains de Dame Nature. La Trinité augmente rapidement durant les fortes pluies et peut descendre tout aussi facilement en dessous des moyennes normales en période de canicule.

Secteur 2 Le joyau de la rivière est certainement son secteur 2. Cette section de rivière contient cinquante-deux fosses nommées et plusieurs autres qui ne le sont pas. Il ne faut cependant pas les abandonner pour autant, car elles peuvent réserver de belles surprises. Les fosses du 9 mille, du Barrage et du pont (22 mille) sont de loin les plus connues du secteur 2. L’aménagement de ces fosses permet aux pêcheurs de profiter de tables à pique-nique et sans aucun doute d’un excellent « shore lunch ». Cette section de la rivière contient aussi plusieurs fosses de rétention : du Barrage, du 9 mille, Gobeil, de la Source, Rouge-Gorge, de la Crique, Fafard et la toute dernière, la fosse du pont (22 mille). Dans ces huit fosses, on y trouvera du saumon atlantique à partir du début juillet jusqu’à la toute fin de la saison. Pour pouvoir se rendre dans les fosses du secteur 2, la route 138 vous

Présidents depuis la fondation : Jacques Landry, Louis C. Roussy, Richard Dion, Georges Gagnon, Denis Lejeune.

La rivière La rivière Trinité est l’une des nombreuses rivières à couler du nord vers le sud, en se traçant un parcours dans le plateau laurentien, sur la rive nord du golfe du SaintLaurent. Plus précisément, ce cours d’eau magnifique coule en direction sud sur 74 km avant de se jeter dans le Saint-Laurent à la hauteur du village de Baie-Trinité, à 95 km à l’est de Baie-Comeau. Cette rivière typique de la Côte-Nord coule lentement dans sa vallée sinueuse, avec des sections formant des fosses peu profondes parsemées de grosses roches éparpillées ici et là, pour arriver à une

Jocelyn Leblanc avec un grilse, fosse Gobeil. Saumons illimités 9


Saumon atlantique L’espèce de prédilection de la rivière Trinité est sans doute le saumon atlantique. Ce poisson de grand intérêt pour le pêcheur sportif a toujours su faire déplacer les foules. Aujourd’hui, la rivière Trinité attire encore des voyageurs à la recherche du combat ultime avec le roi de ces eaux. De nos jours, la rivière se porte très bien, surtout lorsqu’on la compare avec les autres rivières de taille similaire en Amérique du Nord. Ses montaisons annuelles de 700 à 800 spécimens sont respectables. La Trinité saura vous offrir une réelle chance de leurrer un saumon atlantique à l’aide de votre mouche favorite.

Le grilse lui tourne autour.

permettra d’accéder aux fosses 1 à 17 seulement. Pour accéder aux fosses 18 à 23, le canot sera l’outil par excellence. Aucun sentier n’est disponible; c’est donc la rivière seule qui vous y donnera accès. Il faudra emprunter le chemin forestier de la ZEC Trinité pour arriver à la fosse du 9 mille, pour ensuite entreprendre la descente en canot jusqu’à la fosse du Barrage. La route forestière vous permettra d’accéder au reste des fosses, soit de la fosse 23 (9 mille) jusqu’à la toute dernière, la 52 (du pont).

Traversé périlleuse pour se positionner pour le lancer à deux mains. 10 Saumons illimités

Le matériel nécessaire pour affronter ce vaillant combattant est une bonne canne à moucher de qualité, d’une longueur de 8 à 10 pieds, soie numéro 7 à 9 et un bon moulinet rempli de ligne de réserve. Les mouches noyées les plus populaires sont : Rusty Rat, Whale River Rat, Blue Charm, Lanctot, Jock Scott, Moise, Monroe Killer et l’incontournable Fantôme (aussi connue sous le nom de Black Ghost). Pour les mouches sèches, on suggère les Green Machine, bomber brun, Black Wulff, Trottinette et White Wulff. Les trois dernières semaines du mois de juillet constituent la meilleure période pour la pêche dans le secteur 2. Tous les saumons étant arrivés en rivière, il ne faudrait pas oublier le mois d’août. Ce mois tardif vous donnera certainement de très bons résultats.

4RUITE DE MER La deuxième vedette de la rivière Trinité est sans doute l’omble de fontaine anadrome, mieux connue sous le nom


de truite de mer. La popularité et l’engouement pour cette espèce n’ont laissé aucun doute au cours des dernières années. Elle mérite donc autant d’honneurs que son grand frère Salmo salar. Cette truite, espèce auparavant négligée, constitue une grande valeur ajoutée à notre rivière et offre aux pêcheurs à la mouche un autre défi qui ne devrait pas être pris à la légère. Tout comme Salar, une fois dans la rivière, les ombles de fontaine anadromes adultes ne se nourrissent pas sauf dans certains cas, les gros spécimens ne se gênant pas pour gober de temps à autre des souris s’ils en ont la chance. Généralement, la truite de mer tend à se concentrer dans les mêmes fosses que les saumons, mais à des endroits différents de ces fosses. Pour les retrouver, les meilleurs endroits sont la queue des fosses, le long des berges de la rivière et même près des arbres et arbustes qui procurent des abris contre les prédateurs. Les premières truites arrivent dans la rivière vers la fin juin (pour les géniteurs). Cette cohorte est habituellement composée principalement d’ombles de 1,5 à 4 kg. Vers la mi-juillet, les ombles de taille moyenne de 0,5 kg à 1,5 kg commencent leur migration et sont suivis de près par les nombreuses truites bleues, nommées ainsi à cause de la teinte bleutée qui orne leurs flancs. Ces derniers spécimens sont généralement des ombles immatures de 8 à 12 pouces. Le matériel requis pour taquiner cette espèce : une bonne canne à moucher de 8 à 10 pieds, avec une soie nº5 à nº7,

et un bon moulinet rempli de ligne de réserve accompagné d’un choix de ligne flottante, slow sink ou intermédiaire. Les mouches les plus populaires de la rivière sont surtout des streamers, comme la Fantôme, Balou spécial, Hornberg spécial, Sparkled Whore, Mudlapin, souris, Magog Smelt, North Shore Smelt, Wolly Bugger, Egg Sucking Leech, imitation de Chabot, Black Nose Dace, et le fameux muddler Zonker Rabbit Strip. Pour la sélection de mouches sèches, la Joliette Hopper, les mouches de la série Wulff, les éphémères classiques, Elk Hair Caddis, Jassid, Delaware Adams, Ambiguous, March Brown, Spinners et la Katmai Slider. En conséquence, la popularité de la rivière Grande-Trinité et de la Zec Trinité tout entière va en s’accroissant. Il apparaît désormais clair que Baie-Trinité a su s’implanter comme pôle d’attraction touristique sur la Côte-Nord par ses installations d’accueil, ses sites historiques, et plus particulièrement pour la qualité des ressources de saumons atlantiques et d’ombles de fontaine anadromes disponibles.

Services Zec de la rivière Trinité 2, rue St-Laurent, C. P. 39, Baie-Trinité, G0H 1A0 Téléphone : 418 939-2242 / 418 939-2243 Télécopieur : 418 939-2316 Courriel : sabt@globetrotter.net Site web : http://tourisweb.com/000/25/zectrinite.htm

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Godbout,

Jacques-Eugène et Stanislas Comeau avec ses compagnons de pèche, à une époque révolue aux environs de 1910.

Photo : Musée de pêche à la mouche de Montréal, aucune reproduction sans approbation.

la rivière de mon enfance

Par Alain Comeau

A

près plusieurs années à pêcher les rivières à saumon du Québec, je ne me lasse jamais de la Godbout. Oui, j’ai un parti pris. C’est sur cette rivière que j’ai passé une partie de mon enfance. C’est sur cette rivière que j’ai pris mes premiers saumons et mes premières truites de mer. Exactement comme l’ont fait mon père, mon grandpère et mon arrière-grand-père. Si l’équipement de pêche a changé depuis mon arrièregrand-père, le décor étourdissant de la Godbout et la qualité de pêche ont pour leur part très peu changé. Une passe migratoire a été construite en 1985 pour aider Salar à se rendre sur les sites de fraie. Ce site est accessible à tous par un beau sentier et un pont suspendu qui offre une vue sur l’impressionnant rapide, taillé dans le roc au fil des siècles et situé en amont de la « fosse de la Chute ». Un chemin forestier bien entretenu d’une soixantaine de kilomètres 12 Saumons illimités

nous permet de nous rendre en toute sécurité sur des fosses bien identifiées qui se pêchent à gué. De nombreux rapides et sept chutes aussi spectaculaires les unes que les autres sont accessibles tout au long de ce périple. Il ne faut surtout pas passer dans ce secteur sans prendre une pause à la chute du « 14 mille ». Vous aurez probablement l’occasion de voir les saumons sauter hors de l’eau, faisant comprendre la force de cet incroyable poisson. En réservant, vous pourriez même faire une descente en canot avec guide. Ce périple permet aux aventuriers d’explorer et de pêcher plusieurs endroits secrets non identifiés sur les cartes, des lieux où se repose le saumon. « AMATEUR S’ABSTENIR ». Je ne peux quand même pas tout dévoiler… Depuis plus de vingt ans, la ZEC et la Société immobilière Cap-Nord, propriétaire d’une partie de la rivière Godbout, ont une entente permettant aux saumoniers de pêcher un


été remplacée avec succès par la Fantôme. Mon grand-père pour sa part, portait une affection sans borne pour la Dusty Miller. Mon père quant à lui avait une collection incroyable de Blue Charm, en plus, bien entendu, des mouches de N.-A. Comeau.

Photo : Lyne Trudeau

Ne pêchez surtout pas la Godbout sans avoir dans votre boîte une Black Bear Green Butt. En ce qui concerne les sèches, les bombers bruns, les bombers gris et les bombers à derrière vert fluo sont appréciés des pêcheurs et, surtout, des saumons. Je suis convaincu que L’Argentée de notre ami François Juliano y fera aussi des malheurs.

La rivière Godbout au matin.

secteur de prédilection à un coût tout à fait abordable. Deux pêcheurs et un guide passent une demi-journée de rêve dans ce secteur qui a été pêché par de nombreuses personnalités politiques, scientifiques, journalistiques, artistiques et du milieu des affaires. L’autre demi-journée de pêche se passe dans le secteur Guilmour, reconnu pour ses saumons frais et agressifs arrivant du fleuve situé à moins de deux kilomètres en aval. En 1909, dans son livre Life and sport on the North Shore, Napoléon-Alexandre Comeau nous dévoilait quelques secrets de pêche bien gardés jusque-là. Pour pêcher la rivière Godbout : « en pratique, une demi-douzaine de différents patrons suffit, tels que la Jock Scott, la Silver Doctor ou la Silver Grey (je préfère cette dernière), la Durham Ranger, la Fairy, la Donkey (1) et pour la pêche tard le soir, une mouche blanchâtre ou jaunâtre. Il y a quelques années, on confectionnait une mouche appelée la Sparrow, qui convenait bien à cette pêche ». Aujourd’hui, la Sparrow a

Toutes les structures sont en place pour vous faire passer un séjour inoubliable à Godbout. Auberges, chalets, camping, restaurants et autres services de qualité vous attendent. Après deux jours de pêche, faites un arrêt et allez visiter le musée amérindien, et un peu plus à l’est sur la route 138, le musée du Vieux Phare de la Pointe-des-Monts. Une petite marche de santé avec les enfants dans le village de Godbout vous conduira à la croix de Mgr Labrie, située dans la montagne. De ce site, vous pourrez voir tout le village d’est en ouest et la mer à perte de vue. Et il ne faut pas oublier la plage sablonneuse à l’entrée de la rivière. La rivière Godbout est facile d’accès, par la route 138 sur la Côte-Nord ou via la Gaspésie par le traversier MataneGodbout. Le Comité de développement touristique et économique de Godbout qui gère la ZEC de la rivière Godbout saura vous accueillir et vous fera passer un séjour qui restera marqué dans vos meilleurs souvenirs. Vous pouvez rejoindre le comité par Internet au : www.rivieregodbout.ca et, bien entendu, par téléphone au : 418 568-7565. Et après avoir capturé vos saumons, vous aurez peut-être la chance d’être salué par les baleines au quai des pêcheurs… 1- Lire plutôt; la Dunkeld.

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Napoléon-Alexandre Comeau, l’homme de la Côte-Nord Par André-A. BELLEMARE, journaliste spécialisé en chasse et pêche

N

apoléon-Alexandre Comeau (1848-1923), qui a donné son nom à la ville de Baie-Comeau, sur la Haute-Côte-Nord, est un célèbre naturaliste autodidacte tout aussi exceptionnel que le pays qui l’a vu naître. Il a passé sa vie à parcourir l’immense et fascinante Côte-Nord, ce qu’il a raconté dans son livre, intitulé La vie et le sport sur la Côte-Nord, œuvre dans laquelle il se révèle comme un communicateur hors pair. La publication de ce livre a incité des revues du Canada et des EtatsUnis à lui commander de nombreux articles sur sa région. Né en 1848 aux Ilets-Jérémie situés dans la municipalité de Colombier (tout à côté de la réserve autochtone de Betsiamites), cet enfant de la Côte-Nord chassait et pêchait avec d’autres enfants de son âge d’origine autochtone. Son père était agent de la Compagnie de la baie d’Hudson en milieu autochtone, notamment à Mingan, avant de déménager à Baie-Trinité. Napoléon-Alexandre Comeau a eu une année d’éducation à Trois-Rivières avant de revenir vivre sur la Côte-Nord. Il n’avait que 12 ans lorsque son père le fit nommer, en 1860, « gardien de la rivière Godbout », localité dans laquelle il décédera 63 ans plus tard. Au début, ce poste de garde-pêche lui procurait un revenu annuel de 40 $... À Godbout, Comeau se lia d’amitié avec un trappeur montagnais, Hubert Ashini; ensemble, ils trappèrent dans les brûlés de la rivière Tounoulstouc. Successivement pêcheur, chasseur, trappeur, explorateur et guide, il devint ensuite télégraphiste, maître de poste, adjoint au coroner (il pratiquera même la médecine puisqu’il même devenu accoucheur !), puis il fut nommé en 1879, à l’âge de 31 ans seulement, Surintendant des pêcheries sur la Côte-Nord pour le gouvernement fédéral canadien. En 1862, une famille Labrie, venant de Cap-Chat sur la côte sud du Saint14 Saumons illimités

En 1998, Postes Canada a consacré un timbre à Napoléon-Alexandre Comeau.

Laurent, vit s’établir à Godbout. Napoléon-Alexandre s’éprit d’une de leurs filles, Antoinette, qu’il épouse en 1871. À compter de 1872, N.-A. Comeau se lia avec des naturalistes et il commença à publier des articles dans le magazine états-unien Forest and Stream. Il fournit aussi des spécimens de la faune et de la flore à des musées du Canada et des États-Unis. C’est le jeudi 9 juillet 1874, que Comeau a prit, entre le lever et le coucher du soleil, 57 saumons dans la Godbout, ce qui ne manqua pas alors de le faire reconnaître comme un pêcheur de saumons très expérimenté. Un autre exploit qui a été rapporté par plusieurs publications dans le monde est sa traversée involontaire du golfe du Saint-Laurent sur les glaces durant l’hiver 1886. Cette année-là, les Comeau et les Labrie chassaient le loup-marin à Pointe-des-Monts. Tout absorbés qu’ils étaient par leur chasse, ils ne remarquèrent pas le mouvement des glaces qui les amenèrent au large : ils ont dérivé sur le Saint-Laurent pendant quarante heures avant de toucher terre près de Cap-Chat. Le récit de ces quarante heures d’angoisse pour résister au froid, à la faim ainsi qu’à l’épuisement les rendra célèbres.

Parmi les naufragés, il y avait Alfred Labrie, beau-frère de N.-A. Comeau. Le fils d’Alfred, baptisé Napoléon-Alexandre comme son oncle, deviendra parla suite prêtre chez les Eudistes. En 1945, devenu évêque du diocèse du Golfe du Saint-Laurent, Mgr. Labrie déménagea le siège de l’évêché de Havre-SaintPierre à Baie-Comeau. Mais, à cause d’une mésentente sur l’utilisation des terrains de la paroisse Sainte-Amélie de Baie-Comeau, Mgr. Labrie fit bâtir sa cathédrale à 10 km de Baie-Comeau, sur la rive de la Manicouagan, et il fonda là une ville nommée Hauterive. Vous vous souviendrez qu’en 1982, le premier ministre du Québec d’alors, feu René Lévesque, avait provoqué une vive querelle entre les habitants de Baie-Comeau et de Hauterive lorsqu’il a forcé la fusion de ces deux localités. Vous trouverez à Godbout une monument dédié à la mémoire de NapoléonAlexandre Comeau, où on a gravé ces mots; « Humble enfant du nord, il sut avec autorité lire dans le grand livre de la nature tout en servant les siens et son pays. » Postes Canada lui a même consacré un timbre, en août 1998, lors du 150e anniversaire de sa naissance. Pauline-L. Boileau, de Trois-Rivières, petite-fille de N.-A. Comeau, a fait publier en 1998 un livre sur son célèbre ancêtre : La Côte-Nord contre vents et marées (Les Éditions du Septentrion, Québec, 392 pages). Mme Boileau, animatrice à la radio et à la télévision de Radio-Canada dans les régions de Québec et de l’Abitibi, a aussi été journaliste et professeure; elle a consacré vingt ans de sa vie à la défense des droits des consommateurs. En 2006, Réjean Beaudin, de Godbout, a fait publier son livre Napoléon-Alexandre Comeau (XYZ Éditeur, Montréal, 168 pages).



La nature est forte…

La rivière Matane le prouve !

Par Marcel Bélanger Photos de Pierre-Paul Turcotte

C’

est en rêvant d’un lointain printemps que nous avons rencontré deux informateurs particuliers, dans le but de recueillir les échos de la rivière et de vous les faire partager en attendant l’ouverture de la saison. Pourquoi recueillir des témoignages ? La raison en est simple : nous croyons qu’une rivière à saumon ne saurait être développée ni protégée sans la contribution des nombreuses personnes qui la gèrent ou la fréquentent. Une seule rivière, comme la Matane dont il sera ici question, met à contribution des amateurs de pêche, des défenseurs de la ressource, des administrateurs bénévoles, des employés dévoués, et des autorités conscientes des intérêts économiques et touristiques d’une telle ressource coulant pour le bonheur des pêcheurs. Pour les besoins de notre propos, nous avons rencontré M. Réal Soucy, directeur de la Société de gestion de la rivière Matane, et M. Jean-Marc Côté, ex-pêcheur et fournisseur de mouches depuis nombre d’années. 16 Saumons illimités

Du point de vue du premier, les éléments ayant le plus contribué au développement durable de la Matane sont l’implication d’une multitude de bénévoles et la fidélité de pêcheurs passionnés, attirés par une rivière facile d’accès. « Quand tu penses que dans les années 70, et ce n’est pas si loin que ça, ça coûtait autour de 6 $ pour le permis et 5 $ par jour… Tout ça sans limite de prises ! Dites-vous bien qu’à l’époque, certains pêcheurs locaux pouvaient avoir des saisons de 70 à 100 saumons ! En plus, pendant environ quarante ans, ça ne coûtait absolument rien pour pêcher au centre-ville ! » C’était hier… Depuis l’implantation de la Sogerm en 1992, même les pêcheurs locaux en sont venus à aborder leur loisir avec un regard différent. Plusieurs voyaient disparaître des droits longtemps considérés comme acquis, mais la majorité endossait les objectifs de développement responsable d’une ressource précieuse pour la communauté. M. Soucy quant à lui pourrait mettre des noms sur la multitude


Une aire de repos aux abords de la rivière.

de bénévoles qui se sont dévoués à l’organisme qu’il dirige depuis sa création, et comptabiliser les nombreux emplois saisonniers créés localement… Avec le temps, les administrateurs qui se sont succédés au sein du conseil d’administration de la Sogerm ont fait en sorte que la gestion de la rivière soit garante de son équilibre, tant du point de vue des finances que de l’écologie. Parmi les défis actuels, M. Soucy juge important de développer la relève. Il mentionne des expériences menées dans des écoles du territoire de la MRC de Matane comme sur le territoire de la vallée de la Matapédia, visant à sensibiliser les élèves à l’importance de la ressource saumon. Pour justifier ses dires, il fait remarquer que la moyenne d’âge des pêcheurs de saumon qui fréquentent la rivière Matane (comme vraisemblablement les rivières voisines) est de cinquante à soixante ans… Rivière-école, tarifs appropriés et outils de promotion sont donc mis de l’avant pour éveiller l’intérêt des jeunes. En conclusion, Réal Soucy s’est dit très fier que la rivière Matane accueille chaque année de fidèles adeptes provenant de plusieurs régions du Québec (Québec, Beauce, Bois-Francs, région métropolitaine, etc.) et de l’extérieur de la province. Bien plus encore, il est heureux de l’attitude de l’ensemble des pêcheurs sportifs qui viennent appuyer, par

leurs avis et leurs commentaires, les efforts pour enrayer les pratiques répréhensibles d’une poignée d’individus qui vient entacher la réputation de la Matane. Il croit qu’une législation précise permettant l’imposition de peines plus sévères à l’endroit des contrevenants viendrait plus efficacement appuyer les efforts des administrateurs. Un avis est d’ailleurs sur la table des concernés. Quant à notre deuxième informateur, M. Jean-Marc Côté, nous l’avons rencontré en tant que représentant du groupe « Pêcheurs et connaisseurs ». Bien qu’il ait délaissé la pêche au saumon, ses souvenirs permettent d’illustrer que de nombreuses personnes ont contribué à la renommée de la Matane, des pêcheurs qui ont trempé dans les nombreuses fosses de la rivière pendant des décennies. À l’écouter, on se surprend à imaginer ces personnages qui, par leur présence, ont imprégné la scène locale... « Il y avait le père Turcotte – pas Bermont, le père de Pierre-Paul, qui ne donnait pas sa place, mais plus vieux que lui. Le père Turcotte restait de l’autre côté du pont et il passait ses journées au bord de la rivière. Il y avait aussi Maurice McMullen et Albert Saint-Louis qui, lui, pêchait seulement le printemps. Ces gens-là pêchaient sur l’écluse. C’était un peu comme sur le pont. Le saumon arrivait et venait s’arrêter sur le bord. Ils utilisaient des mouches, mais Saumons illimités 17


mencé, au début des années 60, le moulin des Price était encore là. Il y avait encore le quai de croûtes et la petite cabane du gardien qui n’était pas loin. Pour pêcher, on se tenait debout sur le quai de croûtes. L’eau coulait à une dizaine de pieds et le saumon passait là, juste devant. Tu laissais traîner ta mouche et, clac ! Ça mordait. Même que ça mordait surtout quand tu étais en train de t’allumer une cigarette, parce que ta mouche se mettait à se dandiner... » Bien sûr, M. Côté précise qu’à cette époque encore, il n’en coûtait presque rien pour pêcher. « Tu pêchais tant que tu voulais et tu pouvais en prendre tant que tu voulais ». Son premier été, il en a pris huit, mais les années suivantes, il lui est arrivé d’en prendre facilement jusqu’à une cinquantaine. C’est d’ailleurs la création de la Sogerm qui l’a amené à calmer ses ardeurs et à se consacrer à la pêche à la truite dans les nombreux lacs de la région. Il n’en est pas moins devenu l’un des principaux fournisseurs de mouches du kiosque de la Sogerm à la passe migratoire (à ne pas manquer). M. Côté demeure un précieux témoin de l’évolution de la pêche sur la rivière Matane. En fin d’entrevue, il nous a même révélé certains trucs de finesse qu’il a développés avec le temps, mais il serait indiscret de les dévoiler ici. Disons que les habitués de la Matane en ont aussi développé de bons (et légaux), qu’ils se feront un plaisir de dévoiler pour peu qu’on se montre intéressé et respectueux aux abords d’une fosse convoitée. il arrivait qu’ils ajoutent un ver. Je ne pense pas que c’était plus efficace. En plus, c’était déjà surveillé à l’époque. Il y avait un agent presque tout le temps pour surveiller les engins. Moi, je ne pêchais pas dans ce temps-là. C’est plus tard que mon frère m’a traîné par la manche. Quand j’ai com-

Grâce aux témoignages de nos deux informateurs, nous espérons avoir intéressé le lecteur et l’avoir sensibilisé aux objectifs de développement et de conservation poursuivis par nos administrateurs. À votre prochaine visite à Matane, passez nous voir à la passe migratoire près de l’Hôtel de Ville. Vous aurez sans doute la chance d’y rencontrer un ou plusieurs représentants de l’objet de convoitise de tant de pêcheurs sportifs...

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Secrets de Salmo Installations temporaires aux abords de la rivière York, permettant de mener à bien l’opération.

La télémétrie acoustique au service de nos connaissances

On a retrouvé nos saumons en mer ! On cherche et… on trouve ! François Caron, Daniel Hatin et Denis Fournier, MRNF

L

orsqu’une quarantaine de chercheurs se sont réunis à Halifax à l’été 2000 pour faire le point sur la situation du saumon en Amérique du Nord, ils ont fait un constat commun : nous connaissons relativement bien le cycle de vie du saumon en rivière, mais savons très peu de choses sur son cycle de vie en mer. Ce que l’on savait par contre, c’est que la mortalité en mer avait beaucoup augmenté, particulièrement depuis le début des années 1990. Mais comment aborder les recherches, comment lever le voile sur la grande boîte noire que constitue l’Atlantique ?

Chacun est reparti avec des idées et, dix ans plus tard, certains résultats bien tangibles commencent à émerger. Deux chercheurs du Québec, Julian Dodson de l’Université Laval et François Caron du MRNF, étaient à cette réunion. Moins d’un an plus tard, ils déposaient une première demande de subvention au programme Géoide des centres d’excellence (RCE) avec la participation d’autres chercheurs, universitaires et privés. Quel est le but de Géoide ? « Guider la recherche et le développement de nouvelles technologies et méthodes géomatiques grâce à la collaboration multidisciplinaire au sein d’un véritable réseau ». Devant les résultats encourageants Saumons illimités 19


Une fois le poisson endormi, on peut débuter l’intervention chirurgicale.

Une incision est faite sous l’abdomen du saumon.

obtenus au cours de la première phase de recherche, une deuxième subvention a été obtenue. Plusieurs travaux devaient émerger grâce à cette subvention, mais le résultat sans doute le plus spectaculaire est celui qui concerne la migration des saumons en mer après leur première fraie, histoire que nous allons vous raconter ciaprès.

Retour sur le cycle de vie : que fait le saumon après la fraie ? On sait tous que le saumon naît et passe les premières années de sa vie en rivière. Lorsqu’il atteint la taille d’environ 13 cm (6 pouces), il migre, au printemps, vers la mer; cette migration durera un, deux ou trois ans, puis il ira se reproduire dans sa rivière natale. Ici débute la confusion. Que fait-il après la fraie ? Repart-il tout de suite en mer ?

On implante un émetteur de la grosseur d’un petit doigt dans la cavité abdominale.

Plusieurs écrits, même scientifiques, semblent se tromper làdessus. Non, les saumons, ceux de nos rivières tout au moins, semblent demeurer en rivière l’hiver durant et ces poissons, que l’on appelle alors « saumons noirs », descendent vers les estuaires. C’est là que commence notre aventure, au début du mois de mai, sur la rivière York en Gaspésie.

Capture et marquage de vingt-cinq saumons noirs Afin de suivre leurs déplacements, il fallait capturer vingt-cinq saumons pour les munir d’un émetteur (petit bidule à 500 $) qui envoie un signal repérable à une distance maximale d’environ un kilomètre au moyen de récepteurs sous-marins (autre bidule, mais cette fois à 1 500 $ pièce) qui enregistrent le signal. Il fallait donc déployer un réseau de plusieurs récepteurs : nous en avions 89 à notre disposition, répartis dans tout l’estuaire de la rivière York, dans le Havre de Gaspé, jusque dans la baie de Gaspé après la longue flèche de sable appelée Sandy Beach. Vous vous demanderez sans doute pourquoi nous n’utilisons pas des antennes pour repérer, en 20 Saumons illimités

Après avoir recousu, on garde le sujet à l’œil, le temps qu’il reprenne ses esprits.


avion ou par satellite, leurs déplacements. La raison est fort simple : en eaux salées, il faut utiliser des signaux à ultrasons de basses fréquences, mais ceux-ci ne voyagent pas hors de l’eau. Oui, mais vous avez déjà constaté qu’on pouvait suivre les déplacements des phoques et des baleines par satellite ! Bien sûr, mais n’oubliez pas que ce sont des mammifères qui viennent à la surface pour respirer; les signaux des émetteurs peuvent alors être transmis et captés hors de l’eau – ce qui n’est évidemment pas le cas du saumon. N’écoutant que leur courage, nos valeureux techniciens ont peiné durant trois jours pour capturer au lancer léger ces saumons en utilisant des cuillères et... des vers ! Oui, oui, au printemps, il semble que les vers les intéressent ! N’importe qui pourrait en faire autant, bien sûr, mais le travail délicat commence : il faut endormir le saumon et, par chirurgie, lui implanter dans la cavité abdominale un émetteur de la grosseur du petit doigt. On referme délicatement la plaie, on garde le sujet à l’œil, le temps qu’il retrouve ses esprits, et on le retourne à son lieu de capture en lui souhaitant bon voyage ! Six saumons, qui avaient frayé comme madeleineaux, et dixneuf, qui étaient des grands saumons, ont subi ce traitement. Le succès de l’opération a été excellent : vingt-quatre de ces saumons ont pris le large.

Que fait le saumon dans l’estuaire ? Capturés entre le 2 et le 4 mai 2007, les saumons sont demeurés quelques temps aux environs de leur site de capture. Puis, entre le 9 mai et le 9 juin, ils sont passés sous le pont de Gaspé et ont quitté vers le large en moins de quatre jours. Nous connaissons leur trajet précis et même la profondeur qu’ils utilisent. Et, devinez quoi : ils sont presque toujours très près de la surface, jamais dans les profondeurs. Voilà, une chose de réglée. Mais ce n’est que le début de nos surprises.

-IGRENT ILS LOIN EN MER 0ASSENT ILS PAR "LANC 3ABLON OU AU SUD DE 4ERRE .EUVE Pour le savoir, il fallait aussi disposer de récepteurs aux points de passage. Heureusement, nous avions fait le lien avec une équipe de la Fédération du saumon atlantique dirigée par le Dr Fred Whoriskey. Cette équipe avait disposé une ligne de vingt-deux récepteurs sur les vingt kilomètres qui séparent Terre-Neuve du continent. Au départ, on se disait qu’il serait extraordinaire de repérer un ou deux de nos saumons aussi loin, à près de 650 km de la rivière York.

s Les treize saumons sont passés entre le 1er et le 15 juillet; s Ils ont mis de 29 à 62 jours pour parcourir la distance les séparant de la rivière York; s Leur vitesse minimale de croisière se situe entre 0,5 et 1 km/h (on dit minimale puisque nous calculons comme si les saumons se déplaçaient en ligne droite, ce qui n’est sans doute pas le cas). Ce sont ceux qui partent les derniers qui se déplacent le plus vite; s Ils se tiennent tous à moins de deux mètres de la surface; s Un saumon est passé à moins de 4 km de la côte de TerreNeuve, cinq entre 4 et 8 km des côtes, mais la majorité (sept) passe en plein centre, entre 8 et 12 km des côtes. Quant à savoir si certains passent par le sud de Terre-Neuve, nous n’en savons rien puisqu’il n’y avait là aucun réseau de détection. Il faut bien garder un peu de mystère ! Que nous apportent ces renseignements pour la gestion ? s La survie de nos saumons ayant déjà frayé est très bonne. Nous avons tout avantage à ne pas faire une forte exploitation avant leur départ des rivières, puisque ceux qui survivront et reviendront frayer seront de gros spécimens intéressants autant pour la pêche que pour la reproduction; s On sait désormais que plusieurs empruntent le détroit de Belle-Isle et qu’ils sont très vulnérables à la capture puisqu’ils se tiennent près de la surface. Donc, nous avons, par le passé, fermé les pêcheries au filet de surface dérivant et nous avons eu bien raison; s Des saumons en mer, même près des côtes de Terre-Neuve et du Labrador, peuvent venir de nos rivières. Attention ! s Et bien d’autres choses que des analyses plus approfondies et des comparaisons avec d’autres recherches viendront encore nous apprendre. Note importante : pour obtenir la subvention de départ, il était important d’obtenir l’appui du milieu. Cet appui moral et monétaire est venu de la Fondation du saumon de Gaspé. Il faut remercier tous les membres du C.A., en particulier M. Jean-Paul Duguay (notre ancien commissaire à l’OCSAN), lesquels ont cru en notre projet et l’ont soutenu.

Miracle, ou presque ! Quelles ne furent pas notre surprise et notre excitation lors du repérage du passage non pas d’un, de deux ni même de trois, mais de treize de nos vingtquatre saumons ! Incroyable, mais vrai ! Plus encore, nous apprenions aussi ce qui suit :

Saumons illimités 21


Cuisinons

Pizza gravlax Voilà deux mets qui d’emblée ne vont pas ensemble. Pour une entrée remarquée, ou pour des bouchées en cours de soirée, ne manquez surtout pas d’impressionner vos convives avec de la nouveauté, et quelle nouveauté ! L’idée est fort simple, et sa réalisation aussi. Cette recette est tirée du site www.vinicuriens.com

Ingrédients

La pizza

— 2 cuillères à table de beurre

Vous pouvez utiliser une pâte déjà roulée à l’épicerie ou, pour les initiés à la chose, rouler une pâte d’environ 10 pouces, que vous déposerez sur une tôle prévue à cet effet, et qui aura préalablement été huilée.

— 2 cuillères à table de farine — ½ tasse de bouillon de poulet léger — ½ tasse de lait — quelques gouttes de jus de citron — 2 cuillères à thé de moutarde de Dijon — poivre noir (au goût) — 1 pincée d’aneth en feuilles séchées — 150 g de saumon atlantique gravlax — 1 pâte à pizza de 10 pouces de diamètre — huile de canola — 50 g de fromage mozzarella râpé — 50 g de fromage gruyère râpé

Étendez alors la sauce uniformément sur la surface de la pâte, en laissant ½ pouce non recouvert tout autour (pour avoir une croûte digne de ce nom !) S’il y a un excédent de sauce, elle sera fortement appréciée servie à part et utilisée à la discrétion de votre clientèle. Couvrez ensuite le tout des deux fromages mélangés, vous y déposerez ensuite également les tranches d’avocat. Envoyez le tout au four à 500o Fahrenheit pendant environ 5 minutes (cette donnée est approximative puisque ça peut dépendre des fours). Quand le fromage est doré c’est le temps de la sortir !

La sauce

Étendez ensuite les fines tranches de saumon sur la pizza. Coupez en fines pointes, elle sera alors prête à servir. Certains préfèrent couper la pizza d’abord et y déposer le poisson ensuite, c’est comme vous voudrez.

Dans un petit chaudron, faire fondre le beurre, incorporez ensuite le lait et le bouillon de poulet. Ajouter ensuite la farine. Mélanger le tout jusqu’à ce qu’une émulsion se crée. Ajouter ensuite la moutarde, le jus de citron. Finalement, poivrez au goût et ajouter une pincée d’aneth.

Je vous conseille de troquer le vin pour une bonne bière blanche, épicée et fruitée, qui se mariera à merveille avec le goût de la moutarde, mais qui ne cachera pas pour autant la saveur du poisson. Sinon, osez un brin; pour cela un bon vin de madiran peut être excellent.

— ½ avocat bien mûr en tranches

Pour un groupe de quatre à six personnes, une pizza de 10 pouces devrait suffire, il ne suffit que d’un accompagnement. Mais si votre groupe est plus vaste, il est utile de savoir que pour une pizza de 12 pouces, il faut doubler la recette, et la tripler dans le cas d’une pizza de 15 pouces. 22 Saumons illimités


École de pêche

Il est temps de remettre à l’eau Par Michel Jean Les images sont une courtoisie de la Fédération du saumon atlantique

Il est très encourageant de voir à quel point la remise à l’eau, ou graciation, devient de plus en plus populaire chez les pêcheurs d’ici. Cependant, malgré toute la bonne volonté des pêcheurs, j’ai pu constater que plusieurs d’entre eux y allaient toujours à tâtons quand venait le temps de rendre à la rivière ce roi qu’ils venaient de capturer. Lors de mes passages sur les rivières, lors de visionnement de films amateurs et professionnels de pêche, ou simplement en regardant des photos de pêche, j’ai constaté qu’une grande partie de l’information à propos de la graciation ne me semblait pas acquise. Voici donc un récapitulatif tiré d’un dépliant de la Fédération du saumon atlantique sur la remise à l’eau.

C’est une belle prise que l’on garde le temps d’une photo, avant de la retourner à la rivière. Saumons illimités 23


Comment gracier un saumon en toute sécurité « La meilleure façon de relâcher un saumon consiste à le garder dans l’eau en veillant à ne toucher l’hameçon qu’à l’aide de vos doigts ou de pinces. Quelle que soit la méthode employée, ses chances de survie augmenteront si vous agissez avec rapidité et prudence. » Lee Wulff, Atlantic Salmon Journal Hiver 1964-1965 s Servez-vous d’un hameçon sans ardillon ou à l’ardillon pincé; s Amenez rapidement le saumon à vous et libérez-le sans délai; s Gardez-le dans l’eau; s Servez-vous d’une épuisette faite de mailles sans nœuds; s Coupez le bas de la ligne au besoin;

s Survivent en améliorant la qualité de la pêche; s Atténuent la pression exercée par les prédateurs; s Se déplacent en bancs avec les plus gros saumons pour leur sécurité et se comportent de façon plus naturelle. Cela les aide à remonter les rivières pour frayer dans des sections qui autrement ne seraient pas colonisées.

Madeleineaux et grands saumons : Les populations de géniteurs se composent de toute une variété de petits saumons appelés madeleineaux (mesurant 63 cm. et moins.) et de grands saumons (de plus de 63 cm.).

s Décrochez soigneusement l’hameçon; s Maintenez le poisson dans une position naturelle, face au courant pendant qu’il récupère; s Ne le remuez pas dans un mouvement de va et vient (cela nuit à sa respiration).

Comment faut-il décrocher les hameçons? Soigneusement Dans l’eau calme, amener rapidement le saumon à vous. Gardez le dans l’eau et sans le serrer, décrochez l’hameçon soigneusement avec des pinces ou avec le pouce et l’index. Si vous devez utiliser une épuisette, choisissez-en une de coton sans nœuds. Au besoin, coupez le bas de la ligne près de la mouche et épargnez le poisson.

Le matériel utilisé peut-il favoriser le succès de la graciation? Oui, Commencez par utiliser des hameçons dont les ardillons ont été écrasés. Les hameçons sans ardillon ou dont les ardillons ont été écrasés sont plus faciles à décrocher. Écrasez les ardillons à l’aide de pinces. Les hameçons sans ardillon réduisent également les blessures subies par les juvéniles attrapés par mégarde, augmentant ainsi leur taux de survie.

La Science de la graciation « Des études scientifiques fiables révèlent que la graciation est un outil de conservation éprouvé et efficace ». Fred Whoriskey, Ph.D. Vice-président à la recherché et à l’environnement, FSA.

$E BONNES RAISONS POUR GRACIER les madeleineaux. Les madeleineaux graciés : s Préservent la diversité génétique assurant la pérennité des stocks. Lorsqu’une famille perd un grand nombre de géniteurs, son patrimoine génétique survit grâce au frai des ses madeleineaux; s Poursuivent leur croissance; 24 Saumons illimités

Des études menées en Amérique du Nord et en Europe ont déterminé que la graciation est efficace. Dans certains cas, les saumons ont déjà été graciés deux ou trois fois. Selon des données scientifiques, pratiquement tous les saumons atlantiques survivront une fois graciés, à condition bien sûr que le pêcheur utilise la technique appropriée, évite de pêcher lorsque l’eau est trop chaude et ne travaillant pas trop le saumon. Tout comme les athlètes sur une piste de course, les saumons accumulent de l’acide lactique dans leurs muscles pendant le combat. La clé est l’oxygène – le poisson a besoin d’oxygène pour récupérer et poursuivre son chemin. Pour récupérer, le saumon atlantique doit :


s être manipulé avec soin par le pêcheur pour limiter le stress ; s être conservé dans l’eau où il peut respirer et pour réduire le déficit d’oxygène dans ses tissus ; s être maintenu dans une position face au courant pour que l’eau puisse s’écouler plus facilement le long de ses branchies.

Existe-t-il des premiers soins pour les poissons ? !BSOLUMENT

Y a-t-il des moments où il vaut mieux ne pas pêcher ? Certainement Le saumon atlantique sauvage a bien plus de chances de survivre s’il est pêché dans des conditions idéales. Une température élevée de l’eau ou un niveau d’eau trop bas sont des conditions éprouvantes pour le saumon atlantique sauvage. Les pêcheurs qui pratiquent leur loisir de manière responsable cessent de pêcher dans ces conditions.

Un poisson épuisé a besoin de votre aide. Soutenez-le debout sous l’eau face au courant. Manipulez-le le moins possible ; patientez et laissez-lui le temps de se rétablir pour qu’il s’éloigne par lui-même à la nage.

0UIS JE RAPPORTER quelque chose ? Bien sûr ! Prenez une photo que vous pourrez accrocher au mur et partager. Mais n’oubliez pas que vous devez garder le poisson dans l’eau et le sortir pour un maximum de CINQ secondes pour le 9:49 prendre photo. 081644_saumon_ill_ads_final 4/2/08 AM en Page 1

Salmon Lodge – une réputation centenaire parmi les meilleurs pavillons de pêche au saumon du Québec. Nous avons comme spécialité la pêche à vue au saumon atlantique sur les rivières sauvages que sont la Cascapédia, la Petite Cascapédia et la Bonaventure. Un hébergement et une cuisine exceptionnels, des guides professionnels et un service impeccable sont le label de qualité d’un séjour au Salmon Lodge.

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Échos de France

Nouvelles

du Conservatoire

Le photovoltaïque au service du saumon L’évaluation des aspects environnementaux significatifs du Conservatoire National du Saumon Sauvage a permis d’identifier les consommations énergétiques de l’installation. Elle a également permis de mettre en évidence que celles-ci découlent directement du processus d’élevage. Les consommations énergétiques sont soit de type électrique, dues à l’éclairage, aux pompages, à la circulation et au traitement de l’eau dans les différents circuits, soit de type thermique liées à la consommation de mazout pour le chauffage de l’eau et des locaux administratifs. Dans cette optique de management environnemental et en conformité avec la réglementation en vigueur, le CNSS s’est engagé dans une démarche d’amélioration continue de ses performances environnementales et notamment de réduction de ses dépenses énergétiques.

Ébauche d’un projet de production d’énergie solaire (photovoltaïque) au CNSS.

Après évaluation de l’ensemble de nos opérations associées aux Aspects Environnementaux Significatifs (AES), nous avons mis en place 75 procédures permettant de réduire de façon directe ou indirecte notre impact sur les AES et notamment sur nos consommations énergétiques. Dans cette même logique environnementale et au vu de la consommation annuelle d’électricité du Conservatoire (de l’ordre de 1 million kWh/an) d’une part et de ses surfaces de toitures importantes et de leur orientation favorable d’autre part, il a été décidé d’installer une centrale photovoltaïque. Cette réalisation permettra au Conservatoire non seulement de poursuivre dans sa démarche globale de management environnemental, mais constituera pour l’ensemble du Haut-Allier une vitrine pour le développement des énergies renouvelables. Ce sont en effet, chaque année, environ 10 000 personnes, adultes et enfants, qui visitent le CNSS qui pourront observer la centrale photovoltaïque.

Les panneaux solaires sont fixés sur des supports métalliques qui avaient préalablement été installés.

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Avec ses 1 200 m² de panneaux et une production attendue de 163 000 kWh/an, cette installation sera parmi les plus importantes mises en service en France jusqu’ici. Elle servira également de support à de nouvelles opérations pédagogiques initiées par le Conservatoire ou d’autres organisations qui œuvrent dans le domaine de la sensibilisation aux énergies renouvelables. Cette installation, hormis le recyclage des panneaux, n’émettra en outre aucune pollution ni déchets. Elle produira de l’électricité pendant toute sa durée de vie, c’est-à-dire au minimum 30 ans. Par ailleurs, la consommation d’énergie nécessaire pour la fabrication des systèmes photovoltaïques est comparable à l’énergie consommée pour l’extraction, le transport et le raffinage des énergies fossiles. Celle-ci ne représentant que deux à quatre ans de la durée de vie des cellules, il s’agit donc d’un investissement sur la durée. Cette réalisation, grâce au concours financier de l’Etat Fonds National d’Aménagement et de Développement du Territoire, le Fonds européen de développement régional et de la Région Auvergne, permettra donc au Conservatoire de produire l’équivalent de 25% de ses besoins en électricité, et, après amortissement, lui apportera des recettes propres permettant d’accroître son autonomie vis-à-vis des fonds publics dans la poursuite de ses missions d’intérêt National.

Premier tambour rotatif en France pour le piégeage des smolts. 28 Saumons illimités

Coopération franco-québécoise pour l’installation d’un piège à smolts Depuis 1994, la collaboration entre le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec et le CNSS permet de nombreux échanges. C’est dans ce contexte que Denis Fournier, technicien de la faune, est venu nous apporter ses compétences en matière de piégeage de smolts. Grâce à son expertise et sa rigueur nous avons pu installer en un temps record le premier tambour rotatif en France. Cet équipement, déjà très répandu au Québec, nous permettra d’améliorer notre compréhension sur les comportements et la dévalaison des smolts sur l’axe Loire et de l’Allier, en nous apportant un moyen de contrôle et de comptabilisation efficace. Ce premier piège a été installé sur l’Allier à Chanteuges, dans la zone de courant située légèrement en amont de la confluence avec la Desges. Il permet de contrôler les poissons provenant de la zone récemment classée « sanctuaire de l’Allier » pour la reproduction du saumon. L’estimation du nombre de smolts dévalants se fait par une méthode de « capture-recapture ». Les smolts capturés dans le piège, sont marqués (légère ablation de la nageoire caudale) et relâchés en amont du piège (2 km). Le nombre d’individus recapturés permet d’estimer la population de smolts totale.


Sensibilisation : « La vie de salmo » à l’heure française La communication est nécessaire pour permettre à la population locale et ligérienne de se sentir concernée par le saumon et les actions de restauration dont il fait l’objet. Depuis la mise en service de la salmoniculture de Chanteuges de nombreuses actions de communication ont été réalisées. L’établissement constitue un centre d’intérêt touristique important avec « l’espace visiteurs » qui s’étend sur une superficie de 450 m². Des visites de groupes guidées sont organisées tout au long de l’année, auxquelles s’ajoutent les visites individuelles quotidiennes, également guidées, organisées en période estivale. La sensibilisation des enfants est particulièrement importante. Conscient de cette nécessité, le CNSS dispose d’une équipe pédagogique qui élabore, propose et anime différentes activités auprès des scolaires sur le thème du saumon (suivi des incubateurs de terrain, déversement d’alevins, identifications d’invertébrés…). Cette équipe produit régulièrement des outils de sensibilisation (livre, jeu, DVD, exposition). En partenariat avec la Fédération québécoise pour le saumon atlantique un cahier pédagogique est distribué aux enseignants pour préparer la visite. Un cahier d’apprentissage est également remis aux élèves lors de leur venue. Celui-ci est une adaptation de la version québécoise « La vie de salmo ».

Denis Fournier du MRNF lors de la capture du premier smolt.

Outre le contrôle des périodes d’activité, la capture de ces smolts permettra de déterminer les caractéristiques biométriques des poissons (taille, poids) et d’observer l’état sanitaire apparent des poissons. Un prélèvement de tissu à des fins d’analyse génétique nous renseignera sur la variabilité du contingent dévalant et l’existence éventuelle de familles distinctes.

Autour du jeu du saumon.

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ment l’étude radio pistage réalisée par Logrami en 2006 où de fortes mortalités estivales ont été observées et la campagne de piégeage de géniteurs en 2008. Cette situation est donc très préoccupante lorsque l’on connaît les efforts, tant humains que financiers, consentis pour la sauvegarde du saumon Loire-Allier. Il apparaît primordial d’analyser au plus vite les causes des blessures afin, si possible, d’en réduire l’impact et d’augmenter les chances de survie et de reproduction des géniteurs sur la partie amont du bassin de l’Allier voire d’en augmenter les effectifs. Cette action sera l’une des priorités du plan Loire 2008-2012.

Journée pédagogique et déversement d’alevins.

Ces documents ont pour objectif d’amener l’élève à se familiariser avec le cycle de vie du saumon, à prendre conscience de l’environnement du saumon atlantique et responsabiliser l’élève par rapport à son environnement. Les domaines d’apprentissage et les compétences disciplinaires portent sur le domaine des langues (lecture et écriture de textes), des mathématiques, des sciences et des technologies, des arts ainsi que sur le développement personnel.

Saumons de Loire : état sanitaire dégradé Alors que le suivi des effectifs de saumons démontre que la population oscille depuis ces cinq dernières années entre 500 et 1 200 individus, seulement 150 à 250 d’entre eux se présentent dans l’une des deux passes à poissons de Langeac. Or, depuis près de 10 ans maintenant une partie très importante des saumons observés à Vichy souffre de blessures souvent très graves, compromettant pour certains leurs chances de survie.

Poisson blessé.

Depuis quatre ans, le CNSS a pris l’initiative de quantifier et de fixer ces observations en photographiant chaque poisson. Afin d’assurer la reproductibilité de ces observations une fiche individuelle est réalisée. Au cours de ces quatre dernières années, il ressort malheureusement que plus d’un poisson sur deux observés à Vichy (59.4%) de 2004 à 2007 (sur un échantillonnage de 1095 individus sur les 2694 saumons comptabilisés en quatre ans) présente une blessure. Ces résultats ont également été confirmés par d’autres observations, notam-

30 Saumons illimités

Poisson blessé.


Je mords à la mouche

Atataasiaq…

chevalier de l’Arctique québécois Par Gilles Ouellette Photos de Gaétan Soucy

Pour un Québécois du sud, comprendre le Nord, le Nunavik et son Ungava n’est possible que grâce à un ami qui vous remet au diapason de la réalité nordique .Ce point de repère c’est Jean-Guy Saint-Aubin. Je me permets de le nommer Atataasiaq comme l’appellent ses quatre petits-enfants… ses petits soleils Inuit qui meublent les jours de sa vie de grand-père blanc au village de Kangiqsualujjuaq.

Photo: Gilles Ouellette

Dans nos premiers échanges nous avons tôt fait de réaliser que, lui et moi étions liés par un même souvenir, celui d’avoir fréquenté la même école primaire sur les bords de la rivière l’Assomption, il y a 50 ans. L’enseignement des frères Saint Gabriel, de l’école Saint-Louis, nous préparait-il chacun de notre côté à tomber amoureux du Nord…qui sait?

Atataasiaq en compagnie de sa petite fille.

Biologiste, fonctionnaire et néophyte de la Toundra j’ai reçus mes premiers enseignement sur les Inuit, leur vie et leurs manières de voir la faune par l’entremise d’Atataasiaq. C’est alors que j’ai commencé à comprendre les rudiments de cette nordicité québécoise grâce à quelqu’un qui l’avait lui-même reçu d’un grand-père, l’Atataasiaq de ses deux fils…il s’appelle Willie. Saumons illimités 31


Willie Emudluk est un chasseur inuit octogénaire respecté dans son village et dans tout le Nunavik. Avec lui, Atataasiaq a compris comment survivre dans la toundra et converser convenablement en Innutitut, la langue de son pays d’adoption. Patient sculpteur reconnu de ses pairs, Willie a toujours été généreux de ses enseignements et ses petit-fils lui vouent un respect sans bornes.

Un poisson qui après s’être engraissé dans les riches pâturages côtiers de la baie d’Ungava transforme chaque année cette énergie sous forme d’œufs et d’alevins qui coloniseront les 173 bassins hydrographiques dans lesquels se retrouve l’espèce au Québec septentrional .Ces jeunes ombles y demeureront de quatre à six ans avant de réaliser leur premier voyage à la mer.

Les textes scientifiques et les publications des experts en nordicité, spécialement du Nunavik, ne parlent pas souvent des liens quotidiens que tisse le chasseur inuk avec la vie qui bat dans la toundra, ces liens mêmes qu’entretiennent les membres de son clan qu’ils soient chasseurs ou cueilleuses. Par ses propos directs et amicaux, Atataasiaq me les a fait apprécier.

Pour que l’omble chevalier puisse revenir et contribuer ainsi à la vie de la toundra, elle doit franchir de nombreux obstacles vers sa rivière natale après son périple estival annuel de six semaines en milieu marin. C’est bien court pour un si grand salmonidé !

On comprend mieux cette réalité des liens qui tissent la toile de la vie dans la Toundra, parmi les lacs et les rivières quand on se colle aux activités traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette des Inuit.

Cycle de vie entre le lac et la mer

Crédit : Administration régionale Kativik

Je voulais comprendre l’Omble chevalier, ce fleuron de la faune du Nunavik, que les sculpteurs Inuit aiment bien représenter sur la pierre à savon, l’os ou l’ivoire. Cette espèce ne cessera jamais de m’étonner de par sa souplesse à s’adapter aux conditions climatiques du Nord et à contribuer chaque automne au maintient de la vie tant dans les lacs et les rivières que dans les villages de la toundra.

L’Ungava, dans le nord, là où se trouve le village de Kangiqsualujjuaq. 32 Saumons illimités

Bon nageur, l’omble chevalier est par contre un piètre sauteur. Ainsi des chutes de plus de 1,5 mètres lui bloqueront la route vers les sites de frai et d’hivernement. Les rapides des rivières à fort débit ne limitent cependant pas sa montaison. En aval de ces chutes les chasseurs Inuit munis de leur kakivak ou harpon de pêche, profiteront de cet obstacle pour le récolter. Plus tard ils le pêcheront sous la glace avec les filets maillants.

Favoriser la montaison dans la Barnouin, un défi de taille Avec les gens du village, Willie, et un groupe de chasseurs, permettre le retour du poisson dans la rivière Barnouin constituait un défi de taille qu’ils acceptèrent de relever avec l’aide d’Atataasiaq, devenu mon ami.


Un magnifique mâle capturé pour la reproduction dans le secteur Tasiujuaq.

Des équipes de chasseurs mirent en branle un projet pour contourner la chute qui bloquait la montaison des ombles à sa sortie de l’eau salée de la baie d’Ungava. Ce projet ils le baptisèrent Suvaliriniq, ce qui signifie boîte pour les œufs. Pics, pelles, treuils…et force musculaire, tout fut mis a contribution pour creuser ce chenal délaissé par la rivière et y faire couler un filet d’eau suffisant pour permettre à Salvelinus alpinus de monter et de se laisser guider par son instinct de reproduction et le goût de l’eau douce natale.

Gaétan Soucy et Willie Emudluk devant le campement en septembre 1997.

De plus, il nous fallait accélérer le processus de recolonisation dans la rivière et l’équipe du projet Suvalirriniq, toujours guidée par Willie et Atataasiaq, fut conduite dans un coin secret sur la rivière George pour capturer des géniteurs et y faire une expérience unique, ensemencer des œufs d’omble chevalier dans des bancs de gravier appropriés.

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Willie (à gauche) supervisant des gens de la région, aidés de Atataasiaq, vérifiant les poissons pour la fraie en septembre 1998 sur la rivière George.

Vicky, travaillant avec Willie sur les cages.

La première pisciculture de l’arctique Ce fait anodin dans le sud constituait une première au Canada et du jamais vu dans le nord du Québec. Ce projet devait devenir précurseur de la première pisciculture à omble chevalier du Canada. Elle fut installée dans les locaux de l’ancienne centrale de distribution d’eau potable par les chasseurs de Kujjuaq. Ce jour là, les Inuit ont fait un grand pas dans leur connaissance et développement d’expertise d’aménagement faunique avec leur projet Suvalliriniq. Willie nous a même fait l’honneur de pouvoir assister à son exposé des détails techniques du processus de frai artificiel à une réunion de toutes les associations de chasseurs du Nunavik. 34 Saumons illimités

Fait remarquable, sans oublier le moindre détail du projet, des techniques employées et des résultats obtenus. Il fut le digne représentant d’un projet qu’il avait mené à terme avec Atataasiaq. La gestion de la faune dans le Nord québécois passe inévitablement et directement par la prise en charge de projets par les villages. Les chercheurs, aménagistes et fonctionnaires ont tout à gagner en développant des partenariats qui conduisent à la formation des techniciens dans les villages. Les Inuit assumeront les tâches de suivis biologiques sans qu’ont leur impose et deviendront de ce fait plus autonomes. Merci Willie… merci Atataasiaq de cette belle aventure chez vous.


Mouche-au-logis

Les mouches « Spey »

comment réussir son montage Par Daniel Duval

O

n me demande souvent des conseils sur le montage des mouches de type « Spey ». J’en arrive invariablement à cette réponse : « Beaucoup de choses on été dites et écrites. Beaucoup de choses ont été faites. Que désirons nous ? » Ce que nous désirons ? Une mouche qui nage bien, qui tranche l’eau. Une mouche qui oscille bien, qui ressemble aux proies que le saumon attaque : crevettes, petites anguilles, lançons, etc. Maintenant, la question est; « Comment y arriver ? »

Mayapedia Spey

Première exigence, un bon hameçon. Ma préférence va pour les Daiichi Alec Jackson 2051 ou 2061 (plus costauds). Seconde exigence, des matériaux de première qualité. Pour substituer le héron, mon choix se porte sur le hokki bleu (Blue Eared Pheasant) et pour les ailes, j’irais avec de l’épaule d’oie de première qualité. Nous pouvons alors avoir des contrastes intéressants. Et, lors du montage, faire en sorte que la mouche navigue en ligne droite, même à grande vitesse. Une mouche trop chargée est l’erreur que j’observe le plus fréquemment. Il faut essayer de maintenir l’aile le plus près possible de la hampe de façon à éviter qu’elle ne provoque pas une dérive couchée. Imaginez un voilier avec sa grosse quille et le vent dans les voiles. Dans notre cas, l’eau fait office de vent dans l’aile. Si la voile est trop déployée par rapport à la quille, le voilier cherchera à naviguer sur le flanc. C’est joli et spectaculaire, mais ce n’est pas ce que l’on recherche dans le cas de notre mouche ! Lors du montage essayez d’imaginer votre oeuvre dans une soufflerie, et cherchez à percevoir l’angle de friction de l’air sur celle-ci, ça vous donnera une assez bonne idée du comportement qu’elle aura en rivière. Pensez votre montage. Imaginez l’effet produit dans l’eau. Essayez des façons différentes de monter, car il y a beaucoup trop de mouches qui devraient être seulement vues et jamais utilisées ! Afin de vous épargner des mouches qui draguent, qui nagent mal, et ne provoquent fréquemment que de simples tirettes (avec les déceptions qui vont avec !). Et à ma citation du début, vous pourriez ajouter : « beaucoup reste à faire et à essayer !» Donc, à vos étaux et bon succès. Daniel Duval

Silver Blue Spey

Un bel exemple de mouche classique montée en Spey : la Blue Doctor

Un bel exemple de mouche classique montée en Spey : la Dusty Miller

Saumonier, monteur autodidacte, curieux et explorateur. Saumons illimités 35


Un regard sur nos tout nouveaux membres Par Marc-Antoine Jean

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epuis plusieurs années maintenant, près de 40 écoles de la province de Québec participent au programme éducatif « Histoire de saumon ». Avec ce programme, approuvé par le gouvernement de l’éducation, les jeunes élèves de 5e et 6e année du primaire peuvent étudier le cycle de vie du saumon atlantique tout en faisant des mathématiques, de la géographie et du français. Ils ont de plus la chance de poser des gestes participatifs par la mise en place, dans leurs salles de classe, de mini-piscicultures où, à l’aide d’incubateurs, ils pourront voir des œufs éclore pour ensuite se transformer en alevins. Vers la fin de l’année scolaire, ces alevins seront ensuite ensemencés dans la rivière à saumon la plus proche de l’école participante. Mais voilà que cette année une nouveauté s’est produite, contre toute attente de notre part. Deux classes participant au programme depuis maintenant près de dix ans ont décidé de devenir membre de la FQSA, c’était du jamais vu ! Il s’agissait des classes de Éric Roy Charbonneau et de Marie Millet de l’école primaire Fernand-Séguin de Québec, arrondissement Sainte-Foy.

Les petits alevins en juin 2007. 36 Saumons illimités

Les élèves de 5e année de la classe de Éric Roy-Charbonneau posant fièrement avec leur incubateur.


Les élèves libérant les alevins sur les abords de la rivière JacquesCartier en juin 2007.

Leur dévoué enseignant.

Les élèves, et leur enseignant, s’apprêtant à mettre à l’eau les alevins produits au cours de l’hiver.

Nous avons donc décidé, en avril dernier, de prendre rendez-vous avec Éric et d’aller faire un tour dans sa classe pour le rencontrer et pour parler de l’expérience avec les jeunes étudiants. Nous avons appris que l’école FernandSéguin est une école à vocation davantage scientifique, plusieurs programmes, dont le nôtre, y ont été mis en place pour susciter l’intérêt chez les jeunes. Éric nous racontait justement à quel point il était difficile pour une petite école de toujours avoir le financement pour de tels projets. Fort heureusement, l’école s’est trouvé un partenaire financier important : la Caisse Desjardins de Sainte-Foy. Il nous a également mentionné qu’à chaque année c’est environ une cinquantaine d’élèves qui participent au programme, ils sont donc plusieurs centaines à en avoir bénéficié depuis le début. Selon lui, et selon ce que nous avons pu constater en discutant avec eux, les jeunes porteraient beaucoup d’intérêt à ce programme. Et ces jeunes ! Ils présentaient énormément d’enthousiasme à nous rencontrer. Ils étaient tellement fiers de nous montrer leur incubateur ! Nous les avons questionnés aussi ! Ils étaient à peu près tous unanimes à dire que ce qu’ils faisaient avec leur petit incubateur était très important pour la protection de l’environnement, ils étaient d’ailleurs très

bien informés sur le cycle de vie du saumon de l’atlantique et ses habitats. Ils nous ont dit avoir l’impression de participer activement à la sauvegarde des saumons dans la rivière Jacques-Cartier (c’est là où ils iront relâcher leurs alevins en juin prochain). Ils n’avaient cependant pas encore vécu l’expérience d’aller relâcher leurs alevins vésiculés sur le bord d’une rivière car ils étaient encore bien trop petits pour être ensemencés dans une rivière qui était encore bien gelée quand nous les avons rencontrés. Par contre, Éric avait prévu le coup et il nous avait permis de rencontrer des élèves de 6e année d’une autre classe qui avaient fait le programme l’année dernière. Il était épatant de voir que ces petits scientifiques, même un an plus tard, se souvenaient très clairement de leur expérience avec Salmo salar. Nous avons donc pu avoir leur témoignage sur leur expérience en bord de rivière. Nul doute qu’ils en ont tiré quelque chose de positif, leurs souvenirs semblant si frais encore ! Cette petite visite nous a permis de nous questionner sur les possibilités d’offrir une formule d’adhésion comme membres pour ces groupes qui, année après année, réalisent de petits miracles dans leurs classes avec d’aussi petits incubateurs que celui que nous avons vu ce matin-là.

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Montage de mouches en milieu scolaire Par Alain Pagé

Depuis maintenant plus de trente ans, je travaille comme enseignant auprès d’élèves du préscolaire et du primaire. Selon ma conception de l’école, j’ai toujours pensé qu’en plus de remplir sa mission d’instruire, d’éduquer et de qualifier, celle-ci devait également représenter un véritable milieu de vie où les jeunes puissent s’épanouir dans plusieurs domaines, faire fleurir leurs talents. L’enseignant dans son atelier.

J’

ai également compris que pour échanger véritablement avec les enfants, il fallait faire preuve d’authenticité. Vous seriez surpris de constater comment les petits de cinq ou six ans peuvent être étonnés lorsqu’ils aperçoivent leur enseignant à l’épicerie. Ce dernier est étrangement perçu comme étant très lié à son rôle professionnel. Pour contrer cette vision éloignée de la réalité, j’aime leur parler de moi, de mes activités, de mes goûts et passions. Tout adulte qui œuvre auprès des jeunes devrait constituer un modèle positif pour ceux-ci.

Un heureux hasard Enseignant au préscolaire, mon histoire de montage de mouches en milieu scolaire a débuté il y a plusieurs années, lorsque j’ai jumelé ma classe à une autre de cinquième année. En effet, les grands faisaient la lecture à mes élèves à la bibliothèque. En différentes occasions, ils agissaient comme tuteurs lors d’activités de toutes sortes. Comme je cherchais une façon de les récompenser pour leurs excellents services, j’ai pensé les inviter à partager 38 Saumons illimités

ma passion pour la pêche, plus précisément en relevant le défi de monter une mouche. Alors là, j’ai visé dans le mille, pas à peu près ! Depuis ce temps, je n’ai jamais songé à modifier cette recette gagnante. Toujours proposée sur une base volontaire, au cours des ans, cette activité n’a jamais cessé de croître en popularité. Mon intention était de cibler la masse, leur faire connaître l’activité un peu comme on sème une graine en terre en espérant sa germination. À titre d’exemple, au cours de la dernière année, quelques 43 enfants ont vécu l’expérience. Loin de vouloir me substituer à une école de pêche, je pensais au contraire pouvoir ensuite orienter les mordus vers d’autres ressources qui les aideraient à approfondir leur art. Pour ces ateliers, l’attention, la concentration et la motricité fine étaient toujours mises à contribution. De plus, je crois bien avoir acquis un certain respect de mes collègues et patrons en regard de mon activité. Ceux-ci y ont rapidement décelé un outil formi-

dable pour développer l’estime de soi chez les enfants. Il fallait voir l’émerveillement qui se lisait dans les yeux des jeunes en apercevant une simple plume se déployer lorsque tournée sur la hampe d’un hameçon. De la véritable magie ! Que dire de la fierté causée par leurs réussites ! Certains se proposaient de pêcher en utilisant leur montage alors que d’autres avaient plus de réserve, craignant de perdre leur mouche acquise au prix de tant d’efforts. Les plus généreux allaient l’offrir à leur paternel alors que les visuels optaient pour l’encadrer à l’exemple d’une mouche d’exposition. Quoi qu’il en soit, en retournant en classe, tous brandissaient leur petite bouteille contenant leur œuvre d’art comme s’ils venaient de gagner une médaille d’or. Des sentiments d’accomplissement, de fierté et de réussite venaient mettre un rayon de soleil dans la vie de certains pour lesquels l’aspect académique n’était pas toujours rose.

Répercussions inespérées De beaux témoignages ont couronné la conclusion de cette activité. En ce


Deux jeunes monteurs et leur réalisation.

sens, quelques-uns sont revenus me demander où ils pouvaient se procurer des outils et matériel de montage. D’autres s’interrogeaient sur la possibilité de suivre des cours. J’ai été particulièrement touché par un enfant que je félicitais avec raison lorsqu’il a répliqué ainsi à mon propos; « C’est la première fois de toute ma vie que quelqu’un me dit que mon travail est superbe ». À l’audition de ces paroles, je vous avouerai que j’ai eu beaucoup peine à retenir mes larmes. Enfin, tout dernièrement, un jeune est venu me montrer sa dernière acquisition : L’art du montage de mouches. Mon but de donner le goût était atteint ! Dans mon esprit, c’était une mission accomplie, j’en étais persuadé. Plus tard, en constatant la popularité de cette activité, la directrice du service de garde de mon école m’a invité à poursuivre mes actions en proposant un atelier d’initiation à la pêche à la mouche : montage et fabrication de nœuds pour la pêche. Que dire maintenant de l’appui de la communauté halieutique. Alors que je présentais toutes ces merveilles sur Québec Pêche, les commentaires et encouragements se sont multipliés. De plus, quelle belle surprise ! À une simple demande d’information dans le

but de faire l’acquisition d’hameçons géants pour apprendre aux jeunes comment réaliser des nœuds, deux bienfaiteurs ont mis leurs talents à contribution pour m’en fabriquer. Cette dernière expérience m’a rapidement réconcilié avec la nature humaine qui ne se fait pas toujours voir sous ses meilleurs jours.

0ROJET FUTUR En prenant connaissance de mes activités, certains moucheurs m’ont également suggéré d’adhérer à un projet d’entrepreneuriat étudiant. C’est à partir de cette idée des plus intéressantes que nous planifions la prochaine année scolaire. Nous espérons pouvoir baser notre projet sur la vente de mouches produites par les enfants. Ceci impliquera également toute la gestion qui cadre parfaitement avec une intégration des matières académiques : achats de matériaux, coût de fabrication, prix de vente, profits, publicité et correspondances. Dans le meilleur des mondes, l’objectif ultime serait d’offrir à tous ces jeunes, une journée de pêche en étang, en utilisant leurs mouches évidemment. J’espère également pouvoir réaliser l’acquisition de quelques cannes à moucher afin d’ajouter la pratique du lancer aux ateliers déjà en place.

Épilogue Bien que j’en sois à quelques années seulement de ma retraite, mon activité pour la relève pourrait fort bien m’attacher à mon école pour d’autres saisons, aussi longtemps que je constaterai autant de passion chez les jeunes pour cette activité que j’affectionne par dessus tout. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir et énormément de satisfaction dans une telle réalisation. Une expérience de vie très enrichissante que je suggère à tous les éducateurs, peu importe leurs centres d’intérêts. J’ai toujours cru en la loi du retour et celle-ci s’appliquera pour moi car je vivrai une passionnante aventure l’automne prochain, soit mon initiation au saumon à l’occasion d’une sortie organisée par la FQSA avec mentors sur les rivières Mitis et Rimouski. À cette occasion également, des passionnés transmettront leur savoir à une relève dont je fais partie. D’enseignant, je serai à mon tour apprenant. Je nourris l’espoir que cette relève que je tente de stimuler prendra ma place dans ma petite rivière préférée où je taquine l’omble. Il est également souhaitable qu’elle pousse l’expérience dans une majestueuse rivière fréquentée par vous tous, les saumoniers et habitée par le roi Salar. Saumons illimités 39


Histoires de pêche

Enfin

un poids lourd ! Par Georges E. Tanguay

L’histoire commence le premier novembre 1993. J’étais au téléphone et, armé de patience, je tentais d’obtenir la communication avec les préposés à la rivière Matapédia pour les réservations du secteur Glenn Emma. J’obtins la ligne et réussis à me réserver deux belles journées en juillet 94, dans ce fameux secteur. Quel hiver long et pénible ce fut ! Je me consolai toutefois en montant une bonne provision de mouches Black Dose et Green Highlander, vraiment les plus populaires du moment à cet endroit.

C’

est donc le 7 juillet 1994, brûlant d’impatience et d’espoir, que je me présentai à la maison des guides Glenn Emma. Le directeur Mario Pineault m’assigna un guide nouveau venu à cet endroit, mais non sur cette rivière, où il avait œuvré avec succès pendant de nombreuses années dans le secteur public, soit Renaud Lévesque. Nous attaquerons la fosse Richard, du moins pour débuter. Cet endroit, on le sait, est la fosse que certains guides qualifient de plus sportive de la rivière, mais pour moi, c’est aussi la plus difficile, dû à ses rapides assez impressionnants. L’eau étant très haute Renaud suggère une mouche imposante, soit une Magog Smelt 2/0, car il faudra qu’elle cale un peu. Mais une mouche de ce type, comme c’est difficile et fatiguant à lancer, n’est-ce-pas ? Pas pour longtemps cependant, car après une vingtaine de minutes, déjà je sens quelque chose toucher mon offrande. Je pique et il s’agit bien d’un saumon. La lutte commence et je réussis à maintenir ce petit bolide, en amont des rapides, non sans qu’il fasse un supebe spectacle. L’approche se fait après quelques minutes, et je 40 Saumons illimités

constate bien qu’il s’agit d’un grisle. Je pourrai donc continuer à pêcher me dis-je. Mais que ce passe-t-il donc ? Renaud l’examine, le soupèse, le mesure au meilleur de sa connaissance et me dit; « mais c’est un grand saumon, monsieur Tanguay et non un grisle. On en voit rarement de cette taille sur cette rivière ». Ma journée serait-elle terminée ? Retour à la maison Glenn Emma, afin de consulter le grand patron, monsieur Pineault. On pèse, on mesure, c’est officiel, c’est un petit grand saumon. Il pèse 8 livres, mesure plus ou moins 25 pouces. Hélas, c’est donc déjà terminé, cette belle journée que j’anticipais tant. Je n’ai d’autre alternative que de me plier au règlement, spécifiant que le quota quotidien n’est que d’un seul grand saumon. Il ne me reste qu’à espérer que le lendemain me favorisera un peu plus. Cette deuxième journée se passera avec un autre guide, monsieur Roméo Gagnon. Nous nous dirigeons à huit heures vers la fosse McNeil où une belle petite pluie fine nous


Nous parcourons notre secteur lentement, toute la journée durant, mais pas d’action, Salmo semble absent ou du moins ne succombe pas aux attraits que nous lui présentons. La soirée arrive, nous approchons de la fin de notre parcours à Heppel. Plusieurs moucheurs sont là mais un seul est à gué, en amont du pont, du côté du chalet de monsieur Morin. Nous nous installons face à lui. Les saumons sont bien là mais rien ne se passe pour qui que ce soit. 20 h 30, il commence à faire sombre et je dis à mon guide; « Hé voilà, c’est terminé, je suis exténué, ma saison est finie, ça ira donc à l’été prochain ». - Non, non, qu’il réagit, c’est la meilleure heure, tu ne peux cesser avant que la noirceur soit complètement tombée.

Le pont couvert Heppel sur la Matapédia, d’où nous avons pu observer plusieurs saumons.

souhaite la bienvenue. Cette fois-ci, nous ne serons pas à gué, mais en canot. Le ciel est foncé, les nuages menaçants et l’on décide d’installer une Black Dose no 6. Nous couvrons méthodiquement la fosse et constatons que quelques saumons sautent et marsouinent à proximité. Puis une solide morsure, Salmo happe ma mouche et, déjà, je sens tout son poids, toute sa force. Il s’agit bel et bien d’un vrai grand saumon. Plusieurs gros bouillons spectaculaires percent la surface de l’eau; il ne saute pas, c’est bon signe. Oui c’est un gros morceau et j’ai un peu de difficulté à le contrôler, mais la fosse est longue et large et il ne peut s’échapper. Après plus de trente minutes, il faiblit, se tourne sur le côté et le voilà dans la puise. Un beau mâle de quinze livres. Fantastique ! C’est certainement mieux que le jour précédent. Mais voilà, ma saison est loin d’être terminée ! J’ai encore ce rendez-vous pris l’année précédente avec mon guide compagnon du secteur public, Jean-Claude Gagnon. Cette fois-ci, accompagné de mon copain Jean Poitras, qui en est à son initiation à la pêche au saumon, nous avons loué le chalet de monsieur Aubert Morin, tout à côté de la fosse Heppel. Nous arrivons sur place le 10 août, débutons par une visite au dépanneur de la vallée, où le propriétaire, monsieur Charles-Henri Raymond, nous suggère quelques mouches de son cru. Il faut dire que lui et son fils, sont les inventeurs, concepteurs de plusieurs excellentes mouches, dont les fameux bombers, crevettes et aqua. Qui de mieux qu’un ancien guide pour savoir ce qui plaira le plus à Salmo salar ? Ensuite, c’est du pont couvert Heppel que nous pouvons admirer plusieurs dizaines de gros saumons, de part et d’autre de celui-ci et parfois en dessous. Nous sommes rejoints le lendemain matin, par Jean-Claude et son fils Luc, lequel accompagnera Jean Poitras à la fosse Matalik. Quant à nous, nous mettrons le canot à l’eau plus en amont au pont des Plante.

Avec réticence, je dois l’admettre, j’attache rapidement une Undertaker no 6 à un seul hameçon et je lance avec difficulté et sans trop de conviction. Une fois, deux fois, puis à une quinzaine de pieds du pêcheur à gué mais plus vers le centre de la rivière, et tout à coup, se produisit un bouillon prodigieux. Un monstre s’est emparé de ma mouche et démarre précipitamment. C’est vraiment un combat royal qui se déroule mais je vois de moins en moins. Je sens le saumon fuir à gauche, à droite, il se débat comme un enragé. J’ai les bras et la nuque qui me font mal, ce n’est pas possible. Quelle force fabuleuse, des bouillons prodigieux se multiplient. Le combat dure depuis plus d’une trentaine de minutes quand, en pleine noirceur, je réussis à l’approcher de Jean-Claude qui l’attrape avec la puise. Oui, c’est un poids lourd, un vrai trophée. Il mesure plus de 41 pouces, plus ou moins 28 livres. Pour citer un auteur dont le nom m’échappe; « Les mots n’arrivent pas à traduire toute l’émotion que l’on peut ressentir en pareille circonstance ». Nous levons l’ancre pour aller accoster de l’autre côté du pont là ou il y aune belle petite plage. Pour ce faire nous passons donc sous ce pont et soudain j’entends un bizarre de bruit dans l’eau. Malheur nous avons passé sur la soie d’un pêcheur et d’après les commentaires peu élogieux que nous entendons de ce dernier nous lui avons fait perdre son saumon. Rappelons-nous que l’obscurité était totale et c’est d’ailleurs pourquoi nous n’avons pu immortaliser ma prise comme nous aurions dû. Comme j’étais heureux, et que dire de mon guide. C’était quand même pour nous un moment incroyable. Et après, ce fut la fête. Mon copain Jean Poitras, quant à lui a cassé la glace avec un beau madeleineau pris à la fosse Matalik. Capturer un saumon de cette taille donne à un saumonier une fierté, un plaisir, et une satisfaction indescriptible. Mon guide compagnon eu vite fait de me ramener les deux pieds sur terre en me disant; « Georges, la prise d’un saumon de cette grosseur, c’est quelque chose que l’on ne vit pas souvent ». Saumoniers, au moment d’écrire ces lignes, fin 2007, sachez que j’essaie depuis ce jour, de le faire mentir mais sans succès. Vais-je réussir ? L’avenir nous le dira. Saumons illimités 41


Un guide

d’exception Par Bernard Beaudin

Cette histoire s’est passée il y a maintenant huit ans et les faits racontés peuvent avoir été légèrement altérés par l’effet du temps sur la mémoire, mais l’essentiel est là.

C

onfortablement assis dans le grand canot de vingtsix pieds, nous observons notre guide debout sur le banc arrière, dirigeant avec la perche et grande habileté, la dévalaison de notre embarcation poussée par le courant.

Nous nous ancrons et pêchons à tour de rôle. Les pêcheurs à gué lui demandent son avis sur les conditions de pêche et il est généreux de ses conseils. Les autres guides des canots le consultent aussi et, avec la même générosité, il leur offre son avis sur la pêche dans ces conditions printanières.

Nous sommes le 19 juin, le ciel est bleu, sans nuage, la lumière est intense et l’air est chaud. Notre arrivée dans la fosse Matalik se fait en douceur. Deux canots nous précèdent, un nous suit et six pêcheurs sont sur la berge, affairés à lancer leur mouche le plus loin possible d’eux. L’eau fraîche et haute leur offre un beau défi. Les quatorze pêcheurs sont nourris par le même espoir de prendre le plus grand saumon de leur vie en ce début de saison sur la Matapédia. Cette grande et magnifique rivière est habitée par une population de saumons qui souvent sont des géants en juin.

Nous poursuivons notre pêche à tour de rôle, Alain Gauthier présentant une mouche brillante comme la journée et moi j’offre une Green Highlander comme l’aurait suggéré le légendaire guide Richard Adams. Près d’une heure s’est écoulée depuis que notre guide a observé le saumon.

S’il dirige (le guide du secteur non-contingenté) le canot debout sur le banc, c’est pour se donner un poste d’observation sans pareil dans le canot. Il est fortement déconseillé aux amateurs de prendre cette position périlleuse !

Notre guide se retourne vers nous pour lever l’ancre et nous dit que nous allons chercher le saumon au bloc qui maintenant est libre de toute concurrence; il remonte donc une partie de la fosse. C’est à mon tour et il me dit ; « Mets une crevette no 4, (une mouche sèche de couleur rose). Une fois ancré de nouveau, je m’exécute. « Deux pieds plus loin » me dit-il. Je m’exécute. Maintenant; « trois pieds plus haut », je m’exécute. Le courant est vif et l’attaque du saumon l’est tout autant. Quinze minutes plus tard, un beau 13 livres était capturé.

Soudainement, sans laisser paraître ses émotions, perché sur son banc, il nous dit calmement qu’un saumon vient de passer sous le canot. Le poisson vient probablement du bloc anti-filet muni de crochets pour contrer le braconnage. Le canot qui nous précède l’a déplacé en étant trop au milieu de la rivière, selon ses observations. «Mais il va se replacer» nous dit-il.

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Les pêcheurs à gué sont maintenant bien en aval suivant les conseils de notre guide. Le canot qui nous suivait est maintenant devant nous, je ne sais trop pour quelle raison convenue avec notre pilote de navire.

Alain, tout comme moi, a une bonne expérience de gestionnaire et sait apprécier les qualités professionnelles de


Photo : André Bélaïeff

La fosse Matalik sur la rivière Matapédia : une surface de jeu inoubliable.

nos collaborateurs. Nous avons été témoins, cette journée-là, d’une démonstration exceptionnelle d’une personne possédant une vision instantanée et globale dans une situation complexe de travail. Il a repéré la concurrence, la position potentielle ou/et enfin exacte du saumon et il s’est donné un plan de match. En une heure, il a disposé de la concurrence sans que personne ne se doute de ses intentions. Tous les pêcheurs, nous incluant, ainsi que les autres guides, n’ont pas soupçonné son plan stratégique. Nous avons été franchement très impressionnés et en avons parlé toute la soirée autour d’une bonne bouteille de vin. Cela aidant, nous y sommes allés des analyses les plus diverses.

devrait être un grand coach de hockey que les Canadiens de Montréal auraient intérêt à recruter, dès cette année, si on veut la coupe Stanley au Québec ! Je ne veux pas le nommer pour ne pas nuire à son travail exceptionnel de guide et compagnon. Je vous souhaite d’avoir un jour un guide aussi perspicace et éveillé. Nul doute qu’il en existe plusieurs autres au Québec. N.B. Alain Gauthier, pdg du Restaurant Taverne Magnan à Montréal est disponible en tout temps pour l’organisation d’une rencontre entre notre guide et le directeur général des Canadiens. cc : Bob Gainey

Nous croyons que ce guide, avec sa vision hors du commun et sa grande intuition pour comprendre les enjeux,

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En bref

Musée de la pêche à la mouche de Montréal Lors du vernissage, le maître monteur Michel Leblanc devant l’une des nombreuses vitrines.

Par Lyne Trudeau Au printemps de 1994, juste avant une nouvelle saison de pêche, l’idée de fonder un musée de pêche à la mouche à Montréal a germé dans la tête de quelques irréductibles. Passionnés par cette activité, souvent fils, filles et mêmes petits-fils, petites-filles de pêcheurs tous aussi férus, ils partageaient la description des trésors de leurs collections personnelles, objets déclencheurs d’une pléthore de bons souvenirs et souvent dignes de faire partie des collections d’un musée. Il faudra attendre 2005 pour passer à l’action, et une année plus tard, soit le 16 octobre 2006, le Musée de pêche à la mouche de Montréal obtenait son incorporation. Grâce à l’arrondissement et à la maison de la culture de Lachine, nous avons eu l’espace pour vous offrir cette exposition exceptionnelle. Le vernissage a eu lieu le 4 avril dernier sous la présidence de madame Hélène-André Bizier, co-auteure de La pêche à la mouche au Québec et récipiendaire d’un prix du Gouverneur général du Canada. Pour les dix-sept vitrines du sous-sol de l’Entrepôt de Lachine, voici quelques thèmes : s La mémoire des MMM; s La pêche de père en fils; s L’évolution d’un art; s 500 ans de pêche au féminin; s Jacqueline Lecomte et son musée; s Toutes espèces confondues.

Le conseil d’administration du Musée de la pêche à la mouche de Montréal est composé de Mario Comeau, président; Jean-Guy Riendeau, vice-président; des directeurs Pascal Bonichot, Louise Bérubé, Lyne Trudeau, Marc Dancose et René Houde. Parmi ceux qui ont siégé au conseil d’administration, il faut mentionner la participation de madame Jacqueline Lecomte. Elle était de la première rencontre en 1994, et elle siégeait au conseil depuis le tout début. Même si elle nous a quitté en mars 2007, elle continue d’être présente au musée. C’est en grande partie grâce à elle si nous avons pu mettre en place les objectifs du musée : rassembler, conserver et exposer tout objet de mémoire sur la pêche à la mouche. Vous êtes invités à venir visiter, l’entrée est libre. Le Pavillon de l’Entrepôt est situé au 2901 boulevard Saint-Joseph à Lachine. Les heures d’ouverture de la salle d’exposition sont le vendredi, de 18 h 00 à 21 h 00, et le samedi et dimanche de midi à 17 h 00. Renseignements : 514 637-7587 info@mpmm-mffm.org

Votre forfait vers une aventure unique! Piscine et terrasse s Bar Salon s Salle à diner s Salle de conférence Cuisine renommée s Pêche au saumon s Chasse à l’ours Sentier international des Appalaches 5, rue des saumons, route 132, Matapédia (Québec) G0J 1V0

Tél.: (418) 865-2155 s 1-877-865-2848 www.matapedia.com

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Babillard *5). Le Ministère des ressources naturelles et de la faune vous invitent à venir fêter la fête de la pêche les 13, 14 et 15 juin prochains. Ne manquez pas de vous informer des activités près de chez vous. Visitez le www.fetedelapeche. gouv.qc.ca pour plus d’informations.Venez rencontrer la FQSA au parc Chauveau à Québec le 14 juin.

3%04%-"2% Il y aura une soirée portes ouvertes aux local des Moucheurs du Montréal métropolitain le vendredi 12 septembre 2008. L’activité débutera à 19 h 00 et se tiendra au 7110, 8e Avenue à Montréal. Venez voir les activités, les cours et les sorties pour la prochaine saison. Pour plus d’informations : Mouch-O-Phone 514 721-8695, ou visitez le www.moucheurs-mtl-metro.org

Musée de la pêche à la mouche de Montréal inc. L’exposition du musée de la pêche à la mouche de Montréal est dans Le pavillon de l’entrepôt, situé au 2901, boulevard Saint-Joseph à Lachine. Les heures d’ouverture de la salle sont les vendredis, de 18 h00 21 h 00, et les samedis et dimanches de midi à 17 h 00. Renseignements 514 637-7587. www.mpmm-mffm.org ou info@mpmm-mffm.org

Le souper bénéfice de l’Association de la rivière SainteMarguerite aura lieu le samedi le 13 septembre 2008 à la Ferme Cinq Étoiles de Sacré-Coeur. Le prix du billet est de 70 $. Courses de canards : 10 $/ch. Ou 3 pour 25 $. Information au 1-877-236-4604.

/#4/"2% Le 24 octobre prochain se tiendra le 23e souper bénéfice annuel de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. L’événement, sous la présidence d’honneur de monsieur Pierre Moreau, président de l’Université du Québec, se déroulera au Capitole de Québec. Venez célébrer, en cette année de 400e anniversaire de Québec, le rôle marquant et stratégique du saumon dans l’histoire du Québec. Il y aura également le lancement du livre; Le saumon au Québec, 400 ans d’histoire et de passion. Réservez dès maintenant votre place ! secretariat@saumon-fqsa.qc.ca ou 418 847-9191

Un livre a capté l’attention de plusieurs pêcheurs à la mouche depuis le printemps. Dans La pêche à la mouche au Québec les photographies de Benoît Chalifour sont splendides et la pêche du saumon atlantique est bien représentée. Il s’agit forcément là d’un excellent ambassadeur de ce sport au Québec, pouvant même devenir un excellent outil pour attirer la relève. « La pêche à la mouche au Québec met en vedette plus de 30 sites, lacs et rivières, dont les noms font rêver les sportifs et les amateurs de grande nature. Des photos à couper le souffle nous plongent dans un univers souvent sauvage où pêcheurs et poissons se livrent une lutte de ruses et de feintes. Sans oublier les nombreuses histoires et anecdotes qui enrichissent cet ouvrage. Entre autres, un portrait de Paul Leblanc, ce pêcheur émérite qui figure parmi les monteurs de mouches les plus réputés en Amérique du Nord et dont la carrière est jalonnée de prix et de mentions. » La pêche à la mouche au Québec Hélène-Andrée BIZIER et Jacques CERF 226 pages couleurs Fides, Montréal, 2007 39,95 $

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Sommet Par Jacques Hébert

Lithographie à tirage limité produite à partir d’une aquarelle originale. Issu d’une famille de coureurs des bois, Jacques Hébert habite Québec durant la saison froide et dès les premiers signes du printemps, il s’installe à Saint-Joseph-de-la-Rive, un petit village de Charlevoix. Son champ d’action s’étend de la basse Côte-Nord jusqu’au littoral de la Nouvelle-Angleterre. Aquarelliste d’une grande versatilité, il sait livrer de la mer aussi bien que des montagnes et de l’architecture ancestrale, des images spectaculaires. La qualité et la spontanéité des ses démonstrations en font un professeur très recherché. Son habileté et son enthousiasme sont les facteurs déterminants de son succès. Contactez-nous pour plus d’informations sur les lithographies à tirage limité de la FQSA.


Les résultats du

championnat mondial

de montage de mouches à saumon FQSA 2008 Par Claude Hamel, Directeur du Championnat et Vice-président Pêche Sportive Photos : Alain Charrette

C’est avec grand plaisir que nous vous présentons les mouches gagnantes de l’édition 2008 du Championnat mondial de montage de mouches à saumon de la FQSA. Nous ne pouvons nous empêcher de ressentir une certaine fierté en vous présentant ces « podiums », puisque nous fêtions cette année le 25e anniversaire d’un championnat qui a su au fil des ans stimuler l’évolution technique du montage des mouches à saumon atlantique, tout en préservant l’héritage des nombreux créateurs en provenance de tous les coins du globe.

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En 2008,

la FQSA fête les 25 ans d’histoire de son Championnat en même temps que la ville de

Québec fête les 400 ans de sa fondation par Samuel de Champlain. Pour célébrer conjointement les deux événements, nous avons choisi pour l’édition 2008 du Championnat une thématique apparentée à celle des fêtes de Québec, soit « La rencontre du passé et du présent ». Cette thématique a influé sur le choix des modèles imposés et des différents sousthèmes dans les catégories de création. Pour compléter l’ensemble sur le plan symbolique, nous avons invité M. Jean-Paul Dessaigne, un monteur français de grand renom à agir à titre de juge en chef lors du jugement des mouches du Championnat. Nous sommes très fiers qu’il ait accepté notre invitation, ajoutant prestige et agrément à notre équipe de juges, composée d’autre part de M. André Vézina (président fondateur de la FQSA), Frédéric Lévesque, Paul Leblanc, André Bélaïeff, Daniel Duval, Pierre Manseau, Paul Potvin, Alain Charrette et Claude Hamel. Pour souligner la 25e édition du Championnat de la FQSA, nous avons aussi invité les maîtres-monteurs de la FQSA et tous les monteurs de haut niveau de partout dans le monde à rivaliser de talent dans un groupe spécifique de compétition dans la catégorie « création à ailes en plumes », sous le thème de « Voilure ». Peu de monteurs ont répondu à l’appel dans ce groupe spécifique de compétition, mais ceux qui l’on fait nous en ont ébloui par leur prouesse technique et par leur créativité. Le grand gagnant de cette compétition de prestige est M. Michel Leblanc, qui nous a présenté une création étonnante tant par son originalité que par sa facture. Les mouches soumises dans le groupe amateurs/experts dans cette catégorie furent plus nombreuses et aussi magnifiques. Une autre première de l’édition 2008 du Championnat fut l’ajout d’une nouvelle catégorie, soit celle de création de type spey, sous le thème « La rencontre des cultures ». Le grand gagnant de ce groupe de participants très populaire fut M. Rockwell Hammond, Jr., dont la mouche Harmony respectait parfaitement le thème, en plus de nous présenter une technique accomplie et un splendide mélange de couleurs. La participation au Championnat avait diminué au cours des deux dernières années, mais a augmenté de manière significative en 2008, puisque nous avons reçu soixante-dix mouches en tout, en provenance de la France, des États-unis, de la Finlande et du Canada. Nous comptons revenir l’an prochain et tâcherons de générer encore plus d’engouement.

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Photos : Jean-Paul Dessaigne

Une lourde tâche : les juges dÊterminant quelles Êtaient les plus belles mouches.

Quelques uns des juges lors de ce championnat : Jean-Paul Dessaigne, Daniel Duval, Paul Leblanc et Pierre Manseau.

#!4Âł'/2)%3 )-0/3Âł%3 #/-05,3/29 -/$%,3 Or Argent Bronze

AILES EN PLUMES - SAUVAGINE - FEATHER-WING Mika Oraluoma Jyväskylä, Finlande Ari-Heikki Rintaniemi Espoo, Finlande Daniel Ouimette QuÊbec (QuÊbec), Canada

Or Argent Bronze

AILES EN POILS - FUTURA - HAIR-WING Rockwell Hammond Jr. Washington, USA Daniel Ouimette QuĂŠbec (QuĂŠbec), Canada Gilles Dessureault Saint-Romuald (QuĂŠbec), Canada

Or Argent Bronze

LA RELĂˆVE - LA SERGE VINCENT - NEXT GENERATION Joel Penttilä Imatra, Finlande Tanya Dias-Forget Verdun (QuĂŠbec), Canada RaphaĂŤl Ruel Magnan Ancienne-Lorette (QuĂŠbec), Canada

#!4Âł'/2)%3 #2Âł!4)/.3 /2)').!, $%3)'.3 Or Argent Bronze

CRÉATION DE TYPE SPEY / SPEY ORIGINAL DESIGNS Rockwell Hammond Jr. Harmony Washington, USA Michel Leblanc La Fleur de LysÊe Rawdon (QuÊbec), Canada Joni Haapanen Goldsmith Tampere, Finlande

CRÉATION AILES EN PLUMES - MAĂŽTRES-MONTEURS / ORIGINAL DESIGNS - FEATHER-WING WET FLY - MASTER TYERS Or Michel Leblanc 1608 Don de Dieu Rawdon (QuĂŠbec), Canada Argent Rockwell Hammond Jr. Don de Dieu Wasghington, USA Bronze Gilles Dessureault la HĂŠlène de Champlain Saint-Romuald (QuĂŠbec), Canada Or Argent Bronze

CRÉATION - AILES EN PLUMES / ORIGINAL DESIGNS - FEATHER-WING WET FLY Jukka Nissinen The Tailwind Kajaani, Finlande Tero Memonen Golden Sails of QuÊbec Rovaniemi, Finlande Joni Haapanen The Atlantic Tampere, Finlande

Or Argent Bronze

CRÉATION - AILES EN POILS / ORIGINAL DESIGNS - HAIR-WING WET FLY Gervais Gosselin La Fascination Saint-Charles-BorromÊ (QuÊbec), Canada Rockwell Hammond Jr. Scion Wasghington, USA Gervais Gosselin La Patri-moine Saint-Charles-BorromÊ (QuÊbec), Canada Saumons illimitÊs 49


1608 Don de Dieu, Michel Leblanc, Québec

Don de Dieu, Rockwell Hammond Jr., USA

La Hélène de Champlain, Gilles Dessureault, Québec

The Tailwind, Jukka Nissinen, Finlande

Golden Sails of Québec,Tero Memonen, Finlande

The Atlantic, Joni Haapanen, Finlande

Harmony, Rockwell Hammond Jr., USA

La Fleur de Lysée, Michel Leblanc, Québec

Goldsmith, Joni Haapanen, Finlande

La Fascination, Gervais Gosselin, Québec

Scion, Rockwell Hammond Jr., USA

La Patri-moine, Gervais Gosselin, Québec

50 Saumons illimités


La Sauvagine, Mika Oraluoma, Finlande

La Futura, Rockwell Hammond Jr., USA

La Serge-Vincent, Joël Penttilä, Finlande

Saumons illimités 51



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