M AG AZ INE
LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE
Convention poste PUBLICATION - 40063917
7.00$ CAN / 5.00€
Volume 40 / No 1 Hiver 2017
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QUEL EST VOTRE PROFIL DE PÊCHEUR?
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LA PÊCHE AU FÉMININ
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SAUMON
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S OMMA I RE
SOMMAIRE
Hiver 2017 Saumon Numéro 107 Crédit photo couverture : Hooké
Table des matières Message du président
6
Mot de l’éditrice
8
8
Gestion intégrée du territoire : la FQSA en action!
Gestion intégrée du territoire : la FQSA en action!
14
La Rivière-à-Mars
16
Un peu de fitness dans le monde du saumon s.v.p.!
20
La pêche au saumon, bien plus qu’une simple pêche?
14
26
Quel est votre profil de pêcheur?
La Rivière-à-Mars
34
Mentorat
38
Équipements
42
La pêche au féminin
46
Texte d’archives
50
Galerie des membres
FQSA
Nos rivières
26
Saumoniers Quel est votre profil de pêcheur?
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Texte d’archives Le saumon voit-il votre soie?
Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6
Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@fqsa.ca | www.fqsa.ca Éditrice et rédactrice en chef : Josée Arsenault Comité de rédaction et collaborateurs : André A. Bellemare, Jean Boudreault, Pierre Gagné, Sylvie Tremblay, Pierre Manseau, Richard Sirois, Marie-Eve Gonthier et Stéphane Lafleur Publicité : Josée Arsenault Design : Fokus Outdoor Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 50 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.
Le conseil d’administration de la FQSA
Index des publicités
Président : Jean Boudreault Secrétaire : Michel Jean Trésorier : Pierre Manseau Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Paul Rompré, Christian Kirouac • Québec et Saguenay : Sylvie Tremblay et Gilles Duhaime Vice-présidence aux affaires autochtones : David Basile Vice-présidence à la gestion des rivières : Martin Lefrançois • Rive sud : Paul M. LeBoutillier, Marc-Antoine Allard et Marc Gauthier • Rive nord : Sylvain Gagnon, Georges Gagnon et Normand Bissonnette Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Michel Ouellet Représentant de la FPQ : Dominique Dugré Représentante « Femmes » : Maryse St-Armand Représentante « Jeunesse » : Amélie Thériault Représentant FSA : Charles Cusson Présidents honoraires : Yvon Côté, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina
Hydro-Québec : Mentorat FQSA : WestJet : Pourvoirie La Corneille : Avalon : Gaspé Fly : Magazine Pêche à la mouche : La Capitale, assurances générales : Cocktail dinatoire, Fondation Saumon : LAX-À Angling Club : Chalets du bout du monde : Magasins Latulippe : Produits UNI : Air Médic : Fondation de la Faune du Québec : Association de protection de la rivière Moisie : Camp Bonaventure : Salmon Lodge : Magazine Sentier Chasse-Pêche : Les Brasseurs du Nord : Devenez membres : Tourisme autochtone Québec : Pure Fishing Canada : Salon Expert, Chasse, Pêche et Camping :
Directeur général : Frédéric Raymond
C2 5 7 12 13 19 22 23 24 33 35 37 37 40 40 41 44 44 45 48 53 54 C3 C4
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M E SSAGE DU PRÉSIDE N T
MOT DU PRÉSIDENT Bonjour à toutes et à tous,
4 LE MAGAZINE SAUMON
Encore une fois, une saison de pêche se termine avec plein de beaux souvenirs en tête et d’expériences mémorables partagées entre amis. Déjà, avec les tirages au sort des derniers jours, nous sommes repartis pour d’autres aventures en 2017. J’espère que les tirages ont été à la hauteur de vos attentes et que vous pourrez découvrir de nombreuses rivières à saumon lors de la prochaine saison.
Retour sur le souper-bénéfice de Québec Le 14 octobre dernier se tenait pour la 31e fois le souper-bénéfice de la Fondation Saumon. Ce fut un succès sur toute la ligne. Plus de 400 convives ont participé à cette soirée, permettant à la Fondation de recueillir 160 000$! L’encan crié a été animé par Gaston Lepage et Philippe Laperrière qui ont fait un travail remarquable. Une nouveauté cette année : l’encan silencieux était électronique; tous les prix étaient disponibles en ligne, ce qui permettait aux convives de miser à distance sur leur téléphone intelligent. Tous se sont fait prendre au jeu...
Cocktail dinatoire de Montréal Je vous annonce que la 2e édition du cocktail au profit de la Fondation Saumon aura lieu le 6 avril prochain et se déroulera à la salle principale de l’Arsenal, dans le quartier Griffintown à Montréal. Actuellement, l’équipe de conception travaille à la création de l’évènement. Je peux toutefois vous confirmer que non seulement les grands chefs de Montréal seront à nouveau présents, mais que d’autres chefs de partout au Québec se joindront à cette grande fête du saumon. Réservez dès maintenant vos billets par le biais du site Web de la FQSA; nous attendons plus de 600 convives.
Projets de votre fédération pour 2017 La Fédération réalisera différents projets ou évènements au cours de la prochaine année. Tout d’abord, les soirées Action! Saumon et le Festival international du film de pêche à la mouche seront de retour dans plusieurs villes du Québec. Suivez-nous sur les médias sociaux ou sur notre site Web pour en savoir davantage. De plus, nous produirons une vidéo ainsi qu’un guide pour faire la SAUMON | WWW.FQSA.CA
Jean Boudreault, Président de la FQSA Photo : Stéphane Audet
promotion des rivières du Québec. Il ne faudrait pas oublier non plus le programme éducatif Histoire de saumon qui a été revu et qui sera encore une fois diffusé dans plus de 40 écoles à travers la province.
Rivière Mitis Vous vous rappellerez qu’à l’été dernier, quelque 100 saumons avaient pu se rendre jusqu’au pied du barrage Mitis 2. Bien que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) ait tenté de les capturer, plusieurs sont restés prisonniers du site. Afin d’éliminer toutes possibilités que d’autres saumons puissent atteindre cette zone, la FQSA, de concert avec la Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis et le MFFP, a fait une visite des lieux, et une équipe de travail a été constituée. Actuellement, une firme spécialisée en ingénierie hydraulique travaille sur un concept de barrière efficace et sécuritaire afin d’éviter que les saumons se dirigent à nouveau vers le barrage. Ce concept devrait être présenté sous peu à l’équipe de travail pour validation.
Nouveau comité scientifique La FQSA a mis en place un nouveau comité scientifique qui conseillera la Fédération dans ses actions de conservation et de protection du saumon et de ses habitats. Le comité pourrait être appelé à rédiger des mémoires, des lettres ou des avis scientifiques portant sur tous les enjeux pouvant affecter la survie du saumon atlantique. Le comité est formé de cinq spécialistes dans le domaine du saumon qui pourront s’adjoindre d’autres spécialistes selon les besoins. Ce comité conseillera également la Fondation Saumon dans le cadre de la mise en place de programmes structurants. Finalement, le comité pourra aussi supporter toutes questions scientifiques que pourraient avoir les gestionnaires de rivières à saumon. En terminant, j’en profite pour vous souhaiter une excellente année 2017, une saison avec de bonnes remontées, plein de projets et de nouvelles aventures à raconter. Venez en grand nombre assister à tous nos évènements partout au Québec. Bonne lecture, Jean
MO T DE L’ ÉDIT RIC E
À VOS ÉTAUX! 6 LE MAGAZINE SAUMON
En cette période hivernale, plusieurs saumoniers en profitent pour accroitre leur éventail de mouches à l’approche de la prochaine saison de pêche au saumon. Comme ce sport est pour moi un monde de découvertes inépuisables, j’étais impatiente d’apprendre à confectionner ces mouches qui m’ont fait vivre des émotions fortes lors de mes séjours à la pêche! J’ai donc eu la chance d’en apprendre davantage sur les matériaux et les étapes à suivre pour la réalisation de nos mouches favorites au Québec. Il y a tellement de modèles différents et de variantes que l’on s’y perd par moments. Pour cette raison, je suggère aux débutants de suivre une petite formation pour apprécier plus rapidement l’expérience. Il existe des clubs de montage de mouches dans diverses régions du Québec qui offrent des cours de montage. Je pense entre autres au Casting Club de Québec, aux Moucheurs du Montréal Métropolitain, au Regroupement des pêcheurs à la
Josée Arsenault, Éditrice du Magazine Saumon et responsable des communications, FQSA Photo : Christian Auger
mouche de Sherbrooke et à la Société Mauricienne des Pêcheurs à la Mouche. Plusieurs boutiques spécialisées dans la vente d’équipements de pêche à la mouche offrent aussi des formations sur mesure et sur demande. Je voudrais aussi féliciter tous ceux et celles qui ont la patience de pratiquer cet art et qui nous partagent si généreusement leurs conseils ainsi que leurs créations. C’est aussi avec joie que je profite de cette tribune pour vous partager la mouche qui m’a permis de prendre mon premier saumon et qui est devenue un « incontournable » dans mon coffret de mouches. Bonne lecture!
LA GREEN MACHINE Pour la pêche au saumon atlantique d’été, le choix s’arrête habituellement sur une mouche sèche, mais si elle échoue, j’attache généralement un Buck Bug telle une Green Machine, une grande mouche originaire de la rivière Miramichi au Nouveau-Brunswick. Son créateur, John Lyons, l’a créée autour des années 1980.
Certains monteurs de mouches optent pour une petite queue en Krystal flash tandis que d’autres la montent avec un butt double de couleur vert et rouge fluo. La Green Machine, ne partez pas sans elle! Texte d’Alain Lemieux
Contrairement à la mouche sèche Bomber, le Buck Bug n’a pas de queue pour fournir de la flottabilité. En d’autres termes, les Bombers sont montés pour flotter tandis que les Buck Bugs, pour couler. Certains pêcheurs utilisent le Buck Bug comme une mouche à la fois mouillée et sèche; mon choix est en mouche mouillée. Cette version est attachée avec un petit corps, elle plongera sous la surface en dépit de son corps de chevreuil et de son hackle.
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Parure de la mouche Green Machine (avec la variante comme sur l’image) • Hameçon: Partridge Bartlett suprême #6. • Ferret: Tinsel ovale argenté • Queue: Poils de queue de veau • Bout: Fil vert fluo et soie floche rouge • Hackle: Fil brun
• Tête: Fil noir • Corps: Poils du corps de cerf vert vif effilés étroitement et coupés dans une forme de cigare
F Q SA
GESTION INTÉGRÉE DU TERRITOIRE: 8 LE MAGAZINE SAUMON
LA FQSA EN ACTION!
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Texte de
Myriam Bergeron Biologiste M. Sc. Chargée de projet, FQSA
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Il est parfois difficile de concilier les besoins et les intérêts des nombreux usagers du territoire québécois. Le cas des rivières à saumon ne fait pas exception, car ces rivières coulent le long de terres publiques et privées aux vocations multiples. Certains secteurs sont destinés à la récolte forestière, d’autres peuvent être utilisés pour le développement énergétique, agricole, municipal ou encore pour la villégiature. Ces projets peuvent évidemment avoir un impact sur le saumon, son habitat et sa pêche sportive si les meilleures pratiques ne sont pas exigées. Il existe plusieurs mécanismes de concertation et d’amélioration règlementaire qui permettent aux utilisateurs de s’impliquer et de défendre leurs intérêts. La FQSA représente ses membres pêcheurs et gestionnaires de rivière, ainsi que le saumon atlantique, et ce, à différents niveaux. Par exemple, elle participe à la Table nationale de la faune qui permet aux grandes fédérations fauniques un dialogue direct avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) afin d’améliorer la gestion de la faune et des activités de pêche et de chasse à la grandeur de la province. Cela a entre autres permis à la FQSA de s’impliquer dans le travail de mise en place du nouveau plan de gestion du saumon atlantique développé par le MFFP. Nous faisons également valoir le point de vue de nos membres et les besoins du saumon grâce aux mémoires déposés à différents comités consultatifs ou encore à l’Assemblée nationale lorsque les gouvernements proposent de nouvelles lois ou des projets de développement qui pourraient avoir un impact sur le saumon. Plusieurs experts sur le saumon atlantique, comme Yvon Côté que vous connaissez certainement pour les nombreux articles qu’il a publiés dans le magazine Saumon au fil des années, gravitent autour de la FQSA et lui offrent de précieux conseils dans la rédaction de ses points de vue. De très bons textes ont été produits et ont été pris en considération dans l’élaboration des politiques, par exemple le récent « Mémoire sur la gestion du saumon atlantique au Québec » qui a servi dans le contexte de l’élaboration du plan de gestion provincial, mais aussi le « Mémoire présenté au comité permanent des pêches et océans » qui a contribué à l’identification des priorités fédérales en ce qui a trait aux enjeux sur le saumon atlantique par le gouvernement canadien. D’autres continuent d’alimenter les réflexions autour de Photo : Productions Le Camp WWW.FQSA.CA | SAUMON
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La planification de l’aménagement du territoire, autant public que privé, se fait à l’intérieur de processus complexes, est encadrée par de nombreuses règlementations et implique de multiples intervenants. Une partie parfois méconnue des activités de la FQSA est de participer à la représentation des besoins spécifiques du saumon atlantique et des intérêts fauniques des organismes gestionnaires de rivière à saumon du Québec à l’intérieur de ces mécanismes.
10 LE MAGAZINE SAUMON Photo : Hooké
certains projets, comme le mémoire traitant de l’impact du secteur énergétique et de l’hydroélectricité sur le saumon, ou encore celui portant sur la question d’inscrire le saumon sur la liste des espèces en péril ou pas. Si ces sujets vous intéressent, ces textes sont disponibles sur le site Web de la FQSA. Parfois, nous diffusons nos préoccupations par des communications dans les médias et des actions de représentation auprès des organismes et entreprises en jeu, comme les récentes sorties que nous avons faites concernant la prise d’eau dans des rivières à saumon sur l’ile d’Anticosti dans le cadre de projets d’exploration sur les hydrocarbures, le projet de loi 106 ou les projets d’aquaculture en mer. Cela nous pousse évidemment à nous garder constamment à l’affut de l’actualité environnementale, car les projets qui pourraient avoir un impact majeur sur les rivières à saumon sont nombreux. Dernièrement, l’exploitation et le transport des hydrocarbures sont au centre de l’actualité environnementale avec l’aval du gouvernement fédéral pour deux projets de pipelines dans l’Ouest canadien et la manifestation de son intérêt pour le projet Énergie Est, ainsi que l’adoption du controversé projet de loi 106. Tout porte à croire que les projets entourant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, allant des pipelines à la fracturation, feront encore partie de nos préoccupations pour les prochaines années. Si des produits dangereux comme le pétrole sont transportés près des rivières à saumon, nous serons là pour défendre la nécessité que ce soit fait en utilisant les meilleures pratiques et technologies possibles afin de protéger la ressource salmonicole. De plus, nous avons à cœur la prévision de SAUMON | WWW.FQSA.CA
mesures de compensation dans le cas où un accident surviendrait. Même si tout est mis en œuvre pour que tout se passe bien, ce genre de projet doit contenir un « plan d’urgence ». Cette représentation que nous faisons pour la cause du saumon et de sa pêche ne s’arrête pas à des projets concernant les hydrocarbures, mais à tous les genres de travaux qui touchent cette ressource. Rappelez-vous en 2015 lorsque le CN avait fait des travaux de remblai dans la fosse du Cordonnier de la rivière Matapédia, ce qui avait détérioré sérieusement ce secteur de la rivière en pleine période d’éclosion des œufs. La FQSA avait alors réagi publiquement, mais elle avait également travaillé de près avec les gestionnaires de la rivière et les intervenants impliqués autour de cette catastrophe pour qu’une entente satisfaisante soit conclue pour les mesures de compensation. Ces événements sont heureusement rares, ce qui fait que nous sommes plus souvent appelés à accompagner nos membres à travers des enjeux locaux et spécifiques. Un des domaines où nous nous impliquons de plus en plus est l’aménagement forestier en terres publiques. En effet, la coupe forestière peut avoir des impacts importants sur une rivière si les opérations effectuées à l’intérieur des limites de son bassin versant ne prennent pas en considération les exigences élevées du saumon en termes d’habitat. Par exemple, si les bandes riveraines ne sont pas bien conservées, cela peut mener au réchauffement de l’eau (moins d’ombre) et à un apport accru en sédiments dans la rivière (érosion). De plus, les travaux sylvicoles doivent se faire en harmonie avec les activités de pêche, car nous voulons évidemment profiter d’un paysage enchanteur quand nous installons une nouvelle mouche ou que nous nous laissons aller à rêvasser sur le bord d’une fosse. Récemment, grâce au financement de la Fondation de la faune du Québec, nous avons fait une tournée de formation adressée aux gestionnaires de rivières à saumon sur l’implication que nous pouvons avoir dans les processus de planification forestière. Cela fait partie des mesures que nous mettons en place pour accompagner les gestionnaires et les aider à mieux défendre leurs intérêts auprès du Ministère et de l’industrie forestière. De plus, nous leur offrons un accompagnement lorsqu’un problème survient, par exemple lorsque des opérations ayant un impact
majeur sur leurs activités sont prévues sans qu’ils aient été consultés, ou encore lorsqu’un ouvrage n’est pas réalisé selon des pratiques adéquates.
Un bel exemple de cette implication est un projet de développement d’outils pour la protection des refuges thermiques que nous avons réalisé en collaboration avec l’Organisme de bassins versants de Kamouraska, l’Islet et Rivière-du-Loup (OBAKIR) et la Société de gestion de la rivière Ouelle (SGRO), avec la participation financière de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique (FCSA) et la Fondation Saumon. L’objectif principal de ce
La FQSA continue son travail en s’investissant dans un nombre grandissant de partenariats avec tous les organismes dont la mission est en harmonie avec la sienne. Nous demeurons à l’écoute des besoins et des enjeux soulevés par nos membres, autant gestionnaires que pêcheurs, et nous désirons être proches de tous ceux qui ont le saumon à cœur. De plus, pour nous aider dans nos démarches, nous avons remis sur pied le comité scientifique de la FQSA qui était absent depuis plusieurs années. Ce comité nous offre un accès accru à des conseils avisés d’experts sur les questions saumon. Nous avons plusieurs projets sur la table pour 2017, nous vous tiendrons au courant des développements, soyez-en assurés!
Photo : Dominique Danvoye
Merci à la Fondation pour la conservation du saumon atlantique et à nos précieux collaborateurs; votre contribution nous a permis de mener notre projet sur l’amélioration de la protection des refuges thermiques et des habitats sensibles du saumon.
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Nous nous impliquons également dans les activités réalisées en terres privées, mais notre travail est très différent. La règlementation en vigueur en territoire public est généralement plus complète et est uniforme à travers toutes les régions, ce qui facilite les processus de concertation. En territoire privé, les règlementations dépendent de plusieurs intervenants (MRC, municipalités) et sont très variables d’un endroit à l’autre. De plus, comme les rivières coulent généralement le long de territoires de plusieurs municipalités, cela rend les communications et les représentations plus complexes. C’est pourquoi nous croyons beaucoup à la sensibilisation. La FQSA et les gestionnaires de rivières travaillent avec d’autres organismes, comme les organismes de bassins versants, pour sensibiliser les gens autour des rivières à saumon, allant des agriculteurs aux villégiateurs, en passant par les propriétaires de lots à bois et les citoyens.
projet était d’identifier les mesures de protection des habitats sensibles du saumon sur des terres publiques, principalement en lien avec la foresterie, mais aussi en terres privées, dans le but d’améliorer ces mesures de protection. Nous avons réalisé ce projet sur la rivière Ouelle, car des recherches précédentes avaient identifié des refuges thermiques par analyse d’images aériennes. De plus, la localisation de cette rivière nous permettait d’analyser des règlements et les meilleures pratiques associés à tous les types de tenure désirés, car elle coule à travers des secteurs forestiers publics, forestiers privés, agricoles et municipaux. Ce projet nous a permis de faire des recommandations pour améliorer la protection des habitats sensibles qui ont mené, par exemple, à une collaboration dans un projet de suivi biologique des refuges thermiques qui sera réalisé en 2017. Ce travail aidera également à la sensibilisation des usagers autour de la rivière, en offrant des pistes de solutions et de pratiques à promouvoir afin de minimiser notre impact sur le régime thermique de la rivière. De plus, les recommandations générales sont facilement exportables aux autres rivières du Québec, nous permettant de contribuer à l’amélioration de la protection de ces refuges essentiels à la survie du saumon atlantique dans toute la province.
12 LE MAGAZINE SAUMON SAUMON | WWW.FQSA.CA
NO S RIV IÈRES
LA RIVIÈRE-À-MARS 14 LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Mario Dallaire Photos de
Contact Nature Rivière-à-Mars
La Rivière-à-Mars est comme une perle dans son huitre. Plus elle vieillit, plus elle prend de la valeur. Trempant ses pieds dans le Fjord du Saguenay, elle prend sa source au cœur même du Parc des Laurentides. En fait, elle n’est côtoyée par les humains que sur ses huit derniers kilomètres. Si vous passez à Saguenay, vous la croiserez surement si vous faites un tour dans le secteur de l’arrondissement de La Baie.
Historique en bref Jadis rivière à l’état sauvage, la Rivière-à-Mars est rapidement adoptée par les premiers habitants arrivant au Saguenay. D’ailleurs, elle porte le prénom du premier colon à s’installer sur ses berges (Mars Simard). À la suite de la construction de deux barrages en
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1920 et en 1930, le saumon s’y raréfie rapidement. Il n’y subsiste bientôt plus qu’une population résiduelle qui se maintient ensuite tant bien que mal à quelques spécimens. Au début des années 1980, une association est formée pour restaurer et protéger ce cours d’eau. De 1985 à 1992, la pêche sportive y est fermée et on construit une passe migratoire et un chalet d’accueil. Dès 1992, la pêche sportive redémarre de façon plus que convaincante, et on atteint une montaison qui oscille entre 400 et 600 saumons dans les années suivantes. Malheureusement, le déluge de 1996 vient bouleverser l’élan de cette rivière aux multiples facettes. La reconstruction de la passe migratoire et la remise en état du lit de la rivière sont rapidement réalisées en 1997, cependant, la rivière porte encore aujourd’hui des cicatrices de cette catastrophe. Heureusement, de multiples aménagements ont permis de remettre sur pied ce cours d’eau.
La pêche La majeure partie de la pêche s’effectue uniquement à gué sur les dix premiers kilomètres, qui sont facilement accessibles. D’ailleurs,
trois ponts routiers enjambent cette rivière sur les deux premiers kilomètres. Le saumon est ralenti dans sa montaison par l’existence d’un barrage au troisième kilomètre. C’est à ce barrage qu’une passe migratoire est installée ainsi que le chalet d’accueil. Sur ce site, un petit sentier d’interprétation jumelé à une fenêtre d’observation sous-marine (ainsi qu’une caméra sous-marine et un bassin aquarium) permet de contempler le roi de ces eaux dans son élément. Sur les douze fosses au bas de la passe migratoire, seule la fosse #12 est contingentée (réservation 48 heures à l’avance ou tirage d’hiver). En amont, les fosses 39 à 42 sont aussi contingentées alors que les fosses 13 à 38 sont offertes directement au public.
Services environnants
Aussi dynamique que le saumon qui l’habite, le conseil d’administration s’est révélé avant-gardiste en réveillant la conscience régionale au sujet de la truite de mer du Saguenay. Un projet pilote de réensemencement de truite anadrome a eu lieu dans la région, ce qui explique la remontée importante du nombre de truites de mer. Il faut savoir ici que ce poisson est unique au monde de par sa génétique régionale.
Question tourisme, la ville de Saguenay et les environs offrent une multitude de possibilités, passant des grands spectacles aux musées, circuits ou autres sites d’intérêt. Toute la famille peut y trouver son compte.
Question restauration, on en trouve pour toutes les bourses et tous les gouts. À proximité, le secteur urbain offre autant de la restauration rapide que gastronomique ou familiale. Question équipement, il est possible de retrouver dans le même secteur des commerces pour se procurer l’équipement ou les mouches nécessaires. Ce service est aussi disponible à l’accueil.
En bref La Rivière-à-Mars fut jadis l’hôte de personnages importants qui sont venus expressément pêcher dans ses eaux. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi, car elle est une rivière aux eaux couleur miel qui cache des saumons forts, vigoureux et qui peuvent être très mordeurs puisque plusieurs fosses sont encore sous-exploitées. La majeure partie de la rivière n’étant pas contingentée, il y a toujours de la place pour lancer notre mouche à un prix très abordable. L’accueil des gens de la région, les services offerts et la facilité de la pêche font que cette rivière est un incontournable pour la pêche au saumon dans la magnifique région du Saguenay. Pour plus de renseignements, le site Web www.riviereamars.com offre une panoplie de liens. Il n’en tient qu’à vous de vous décider.
La portion en amont (près de 40 km) est presque sauvage avec de multiples cascades, chutes et rapides. Elle est encore sous-exploitée et méconnue du grand public. Il existe même un secteur pour la pêche à la mouche de petite truite indigène.
Une «rivière-école» De par son accès facile et la proximité de la grande ville de Saguenay, la Rivière-à-Mars peut facilement être nommée la « rivière-école » de la pêche au saumon de cette région. La rivière n’étant pas très large, avec des fosses bien découpées et peu d’arbres à l’arrière des pêcheurs, la pêche à la mouche du saumon y est facilitée. D’ailleurs, un service d’initiation et de guide est offert à prix plus que modique par l’organisme. Plus d’une cinquantaine d’initiations par année y sont pratiquées. On peut même y louer un équipement de base et pêcher par nous-même en appliquant les précieux conseils prodigués par les employés passionnés du chalet d’accueil.
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Le deuxième barrage, situé à environ 12 kilomètres, permet d’admirer le magnifique canyon du Centre Plein Air Bec-Scie, là où s’entassent les saumons en fin de saison. La montaison de saumons oscille quand même aujourd’hui entre 300 à 500 saumons annuellement. Son eau est fraiche et légèrement sombre, laissant toujours au pêcheur un doute sur la présence du poisson. Le taux de succès de cette rivière est facilement comparable à celui de plusieurs cours d’eau en Gaspésie.
Question d’hébergement, l’arrondissement de La Baie, à Saguenay, est doté de quelques auberges et de nombreux gites, sans oublier le fameux camping Au Jardin de mon Père, classé cinq étoiles et situé à deux pas du chalet d’accueil. On peut même faire la location de roulottes et/ou pêcher de la truite dans de magnifiques étangs aménagés sur le site du camping.
G E ST ION DES RIVIÈRES
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UN PEU DE FITNESS DANS LE MONDE DU SAUMON S.V.P.!
LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Alexandre Dionne Étudiant en gestion de projet à l’UQAR et Chargé de projets à la zec Rivière Mitis
S’adapter pour mieux survivre à son environnement et, ultimement, assurer la survie de son espèce, voilà un concept fort intéressant et largement étudié en biologie depuis très longtemps. Les individus qui auront réussi, à travers les générations, à s’adapter à leur environnement, joueront un rôle majeur pour la pérennité de l’espèce. Ce sont particulièrement ceux avec le meilleur fitness qui contribueront de façon plus significative aux générations futures. Ce concept d’adaptation ne date pas d’hier! Bien au contraire, il a été largement repris dans les écrits traitant de l’écologie et de l’évolution. Étonnamment, il fut même considéré à plusieurs reprises au cours du siècle dernier par les grands bâtisseurs d’empires. Aujourd’hui, ce concept d’adaptation est au cœur de la gestion du changement organisationnel. Tout comme un organisme vivant, une organisation ne peut évoluer en vase clos. Elle doit au contraire changer ses approches et ses stratégies pour s’aligner à son environnement en évolution, et ainsi assurer sa survie. Transposons donc ce fitness en contexte de gestion de la faune et, pour l’occasion, dans le monde du saumon. L’environnement du gestionnaire de rivière à saumon est souvent associé à l’habitat et à l’abondance du saumon. Toutefois, il ne se limite pas uniquement à ces aspects d’ordre naturel, mais inclut également l’environnement social, légal, technique, politique et économique (Figure 1). Il existe donc plusieurs facettes de l’environnement que le gestionnaire doit constamment surveiller afin de gérer son territoire efficacement. Au cours des dernières années, le monde du saumon a été marqué par un enchainement rapide de plusieurs évènements qui ont mené à l’établissement de nouvelles mesures de gestion de la ressource saumon.
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Pêches et Océans Canada (MPO) lançait en novembre 2012 une vaste consultation publique pour l’ajout de cinq populations de saumons atlantiques à la liste des espèces en péril. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) révélait un déclin de l’abondance de ces populations. Les réactions sur la consultation se sont rapidement fait entendre dans le monde du saumon. Plusieurs étaient inquiets de l’impact que pourrait avoir un tel ajout sur la pêche récréative du saumon atlantique en rivière. La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) écrivait d’ailleurs dans un mémoire présenté au ministre des Pêches et des Océans en 2013 : « [...] l’inscription du saumon sur la liste des espèces en péril risquerait d’anéantir les efforts déployés pour recruter de nouveaux adeptes de la pêche au saumon et porterait ombrage à la renommée mondiale de la pêche sur plusieurs rivières bien connues du Québec.» Ce n’est pas sans avoir marqué le milieu que cette consultation aura été réalisée, bien au contraire. Elle aura permis à plusieurs de se renseigner sur la pêche et l’abondance du saumon dans nos rivières. Certains auront même revu leur pratique de pêche.
FIGURE 1. MACRO ENVIRONNEMENT DU GESTIONNAIRE
Le débat sur la question de la remise à l’eau obligatoire de tous les saumons était alors lancé officiellement à la suite de la saison 2014. Il y a eu à ce moment une forme de scindement entre les pêcheurs, opposant deux grandes pratiques, deux cultures : la remise à l’eau obligatoire versus la rétention des saumons. La mise en valeur de la pêche au saumon axée sur les aspects sportif et social, par la promotion des fédérations et renforcée par la diffusion de vidéos et de séries sur la pêche au saumon, ont rapidement séduit de nouveaux adeptes pour cette pêche. Je ne possède pas d’études sur la question, mais plusieurs seront d’accord pour affirmer qu’un renouvellement de la clientèle s’est produit au cours des dernières années. L’expérience de pêche recherchée change, il y a de plus en plus de nouveaux visages, jeunes comme adultes, et la culture semble changer également : des pêcheurs d’expérience axent main-
tenant leurs pratiques sur la remise à l’eau. Le roadtrip en Gaspésie immortalisé sur photo ou en vidéo, partagé sur Facebook, semble tranquillement prendre le dessus sur l’ancienne pratique de la capture mortelle. Néanmoins, la culture et la tradition restent fortes pour plusieurs qui choisissent de prélever leur saumon dans le respect des règles en vigueur, ce qui contribue à alimenter le débat et les réflexions entourant le changement réglementaire provincial à venir. C’est finalement le MFFP, à la suite de consultations réalisées auprès des biologistes et des principales parties prenantes, qui a tranché sur les pratiques de pêche au saumon autorisées pour les dix prochaines années au Québec. L’entrée en vigueur du nouveau plan de gestion 2016-2026 de la ressource saumon influencera en grande partie le milieu pour les dix prochaines années et ce ne sera pas sans impact pour les principaux acteurs. À preuve, la saison 2016 s’est avérée très difficile pour certaines rivières. Heureusement pour d’autres, les modalités ont été favorables dans leur cas. En effet, un mouvement de la clientèle a été observé en fonction des modalités de pêche d’une rivière versus une autre. Notons que ces modalités étaient moins restrictives sur un territoire dans le cas où le saumon y était abondant. D’autres pêcheurs, dont certains d’expérience, ont boudé les modalités imposées par Québec et, par la même occasion, les rivières et les gestionnaires. Ils ont tout simplement rangé définitivement leur équipement de pêche. Or, ces modulations, principalement d’ordres écologique, social, politique et légal, ont transformé peu à peu l’environnement du gestionnaire d’aujourd’hui et ne sont sans doute pas étrangères aux nouveaux défis qui s’amènent dans le monde du saumon (Figure 2). Évidemment, il faut assurer la mise en valeur et la conservation de la ressource saumon dans une optique de gestion durable. Toutefois, face à ce nouveau contexte réglementaire plus restrictif, à la tendance à la baisse des stocks de saumon et aux pratiques de pêche qui évoluent, la « to do list » des gestionnaires s’allonge! Un gestionnaire devrait donc être alerte aux variations de son environnement! Les ajustements apportés en réponse au changement garantiront de meilleures performances de son organisation dans ce milieu. Sans se limiter au monde du saumon, pourquoi, face à de nouveaux
FIGURE 2. L’ÉVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT ORGANISATIONNEL DU GESTIONNAIRE DE RIVIÈRE À SAUMON
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La saison de pêche au saumon de 2014 n’a rassuré personne. Cette dernière a été catastrophique pour l’ensemble des rivières à saumon du Québec. Déjà que plusieurs étaient en questionnement relativement à l’avenir de la pêche au saumon sur le territoire québécois, cette saison venait renforcer les inquiétudes. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), dans son bilan de l’exploitation du saumon au Québec en 2014, parlait d’une baisse pour l’ensemble du Québec de 49% des montaisons de rédibermarins et de 18% chez les madeleineaux comparativement à la moyenne quinquennale. Évidemment, ce faible taux de retours a eu un impact négatif sur les captures totales de même que sur la fréquentation des différentes rivières québécoises par les pêcheurs au saumon. Cette saison aura également été un virage important pour plusieurs qui auront adopté la remise à l’eau dans l’intention de faire leur part pour la ressource.
éléments de changement, certaines organisations résistent-elles alors que d’autres s’ajustent? Comment est-il possible pour une organisation de suivre le tempo qui s’impose?
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Tout d’abord, il est prouvé que plus une organisation s’aligne à son environnement, plus elle aura une performance accrue dans son milieu, un idéal permettant de se démarquer des autres organisations. À l’opposé, une organisation qui laisse l’écart se creuser avec son environnement atteindra un point de rupture avec ce dernier. Il existe plusieurs raisons pouvant expliquer l’inaction face au changement, dont entre autres la peur du changement, le succès de la recette actuelle de fonctionnement et la culture actuelle de l’organisation. Il faut malgré tout oser les nouvelles manœuvres, s’attaquer à l’inaction, faire preuve de leadership et innover dans le but de garder l’organisation synchronisée à son environnement. Au final, ce sont les revenus de l’organisation qui seront augmentés. Une multitude d’actions peuvent assurer cette synchronisation. À titre d’exemple, voici quelques idées pouvant aider un gestionnaire de la ressource saumon à bonifier l’approche et les stratégies de son organisation face au changement :
• S’initier aux réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, etc.) et en tirer plusieurs avantages dont la visibilité, la proximité avec la clientèle et le réseautage; • Accroitre la visibilité de l’organisation dans le milieu par la promotion des bons coups, de l’expérience à vivre sur le territoire (articles, communiqués, publicités, concours, vidéos promotionnelles, etc.); • Créer l’habitude d’informer les médias locaux (communiqués d’ouverture, de mi-saison et de fermeture de saison) et bénéficier des retombées de la visibilité ainsi créée; • Modifier l’approche auprès des clients : être disponible, être efficace et partager les connaissances du territoire. Les clients apprécient se sentir privilégiés; • Avoir des représentants sur le terrain qui peuvent échanger et bâtir de bonnes relations avec la clientèle, favorisant l’expérience positive de cette dernière; • Participer à des évènements en lien avec la pêche et rencontrer des clients qui n’at-
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tendent que de découvrir de nouveaux territoires; • Intéresser et recruter de nouveaux bénévoles, ce qui favorise l’émergence de nouvelles idées; • Être proactif et innover avec des idées nouvelles à l’image de la vision de l’organisation; • Diversifier l’offre de services pour rejoindre un plus grand nombre d’intérêts: hébergement, contingentement de nouveaux secteurs, gastronomie ou encore offrir une combinaison d’activités.
Il importe pour un gestionnaire de trouver l’équilibre avec son environnement. Ce qui est bon pour une organisation ne l’est peutêtre pas pour une autre! Également, il est important de considérer la capacité de son organisation, soit des ressources humaines, matérielles et financières. Le manque de ressources humaines et financières est chose courante dans le milieu de la faune. Toutefois, la création de partenariats avec d’autres organisations et l’obtention d’un support professionnel est possible. Les différentes fédérations qui œuvrent dans le domaine de la faune sont très actives et prêtes à aider! Les municipalités et les ministères sont aussi de bonnes ressources à considérer : un organisme gestionnaire de la faune génère des revenus importants pour le milieu local et régional, et l’intérêt pour la gestion du territoire faunique est grand! Désormais, le gestionnaire ne peut plus uniquement gérer et ignorer le changement. Il doit être visionnaire, gérer avec un style à l’image de son organisation et s’adapter aux changements qui s’opèrent dans son milieu. Sa mission? Faire adhérer l’organisation et les clients au vent de changement et ainsi obtenir plus facilement leur l’appui dans ses démarches. En osant le changement, le gestionnaire, l’organisation et même le pêcheur y prendront gout, c’est assuré!
Références • Arcand, M. 2011. La gestion stratégique du changement : Conceptions théoriques, modèles diagnostiques et choix de l’intervention, Éditions Nouvelles, Montréal, 189 p. • Cauchon, V. 2015. Bilan de l’exploitation du saumon au Québec en 2014, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Secteur de la faune, 298 p. • Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), La Fédération du saumon atlantique (FSA), Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP), La Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ). 2013. Doit-on inscrire le saumon du Québec sur la liste des espèces en péril? Mémoire présenté au ministre des Pêches et des Océans dans le cadre de la consultation publique relativement à l’ajout de cinq populations de saumon atlantique à la liste des espèces en péril. Québec, 52 p. • Meier, O. 2007. La gestion du changement, Dunod, Paris, 500 p. • Pêches et Océans Canada, Page consultée le 20 octobre 2016. Sommaire d’information pour la consultation au sujet de l’ajout de cinq populations de saumon atlantique à la Liste des espèces en péril de la Loi sur les espèces en péril : Le saumon atlantique, une espèce en péril, [En ligne], URL: http://www. registrelep-sararegistry.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=15D3510A-1 • Smith, R.L. et T. Smith, 2001. Ecology and field biology, 6e éd., Benjamin Cummings, San Francisco, 771 p.
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LA PÊCHE AU SAUMON, BIEN PLUS QU’UNE SIMPLE PÊCHE ?
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Texte de
Stéphane Lafleur
Il n’est pas rare d’entendre les vrais maniaques de pêche au saumon que nous sommes raconter leurs exploits ou discuter de leurs nouveaux équipements, sans parler des histoires qui semblent débuter avant même le lever du jour et finir très tard le soir. Évidemment, on le comprendra, nous sommes tous des passionnés qui nous enflammons dès que l’occasion de parler de Salmo Salar se présente. Mais qu’en est-il de la perception que l’on provoque chez les gens qui nous entourent, chez ceux qui ne s’adonnent pas à cette activité? Chez ceux pour qui la pêche au saumon est encore à ce jour inaccessible, voire réservée aux baby-boomers, car les couts sont élevés, les équipements dispendieux, les réservations compliquées et les journées trop longues? Qu’en est-il de ceux qui confondent la pêche au saumon avec les expériences de jeunesse qu’ils ont de la pêche, installés de longues heures dans une chaloupe à attendre? Depuis les 15 dernières années, j’ai eu le privilège de partager ma passion avec plusieurs personnes; des amis, des parents et bien sûr ma petite famille. En les invitant à participer à des séjours ou à de simples journées de pêche, j’ai pu leur partager ma passion et leur démontrer que la pêche au saumon, c’est bien plus qu’une simple pêche! La pêche au saumon entre amis, c’est un feu près de la rivière, un vin et fromage le midi à partager des connaissances et se raconter de vieilles histoires, une grande sieste dans un hamac sous un arbre en après-midi et, en bonus, une gorgée de scotch lors d’une belle remise à l’eau, et ce, afin de remercier la rivière.
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Photo : Frédéric Laroche
La pêche au saumon avec ma petite famille, c’est toujours un feu près de la rivière. C’est se promener à l’orée des bois afin de cueillir des champignons, découvrir de nouveaux insectes et les identifier, se construire un abri lorsque le temps est pluvieux et profiter de ces moments paisibles pour discuter et rêver en famille. La pêche au saumon, c’est prendre le temps de prendre le temps, remplir nos poumons d’air frais et nos yeux de magnifiques paysages naturels, écouter les oiseaux chanter et croiser en prime quelques animaux sauvages, regarder les saumons bouger et sauter, prendre quelques clichés, oublier que l’on est un lundi, un mercredi ou un samedi, c’est avoir la tête libre de tout. La pêche au saumon est assurément un état d’âme et d’esprit, un mode de vie. Tous ceux qui cherchent la liberté et la quiétude, qui aiment la nature, les randonnées en forêt l’été comme l’automne, cette pêche est la vôtre, sachez-le. La pêche au saumon, c’est bien plus qu’une simple pêche; c’est une expérience unique qui saura vous surprendre jour après jour, séjour après séjour, fosse après fosse, rivière après rivière. Bonne pêche!
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Gabrielle Lafleur et Denver, leur chien Mira
Photo : Stéphane Lafleur
Photo : Productions Le Camp WWW.FQSA.CA | SAUMON
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Disponible en kiosque à partir du
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QUEL EST VOTRE PROFIL DE PÊCHEUR?
Photo : Frank Guy
Texte de Jean-Pierre Martin Instructeur certifié de lancer à la mouche www.jepechealamoucche.com
Évoluant dans le milieu de la pêche à la mouche depuis plusieurs années en tant qu’instructeur, je suis en contact avec beaucoup de pêcheurs. Avec les années, j’ai observé diverses motivations et différents types de comportement relativement à la pêche. Afin de bien répondre aux besoins des personnes qui viennent me consulter pour être initiées à la pêche ou améliorer leur lancer, je me suis amusé à définir les différents profils de pêcheur. C’est une démarche pédagogique tout à fait sérieuse que j’ai choisi de présenter ici de façon légère et humoristique.
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Bien que je réponde moi-même à un certain profil, je ne prétends d’aucune façon qu’un profil est meilleur ou supérieur à un autre. Exception faite du non-respect de la réglementation et des règles d’éthique, toutes les raisons et motivations sont valables pour se retrouver avec une canne à mouche dans les mains. Les choses étant rarement totalement blanches ou noires, sauf pour quelques cas extrêmes, nous avons tous en nous un peu de chaque catégorie. Voici donc quelques éléments de réflexion pour définir notre personnalité de pêcheur. Aux extrémités de ce spectre, on retrouve deux profils principaux qui sont diamétralement opposés. D’un côté, nous avons les adeptes de sports extrêmes et, de l’autre, ceux du «slow fishing».
Le type sport extrême Voici quelques caractéristiques de l’individu appartenant à cette catégorie. La pêche est réellement un sport extrême pour lui. Ce pêcheur est un chasseur, un vrai prédateur. Il ne va pas à la pêche pour perdre son temps et écouter les petits oiseaux. Son objectif ultime, ce sont les émotions fortes et la capture de poissons; les plus gros, le plus grand nombre et le plus rapidement possible. Les difficultés rencontrées sont sans importance pour lui et elles rehaussent parfois même la satisfaction de la mission accomplie.
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Cette catégorie de pêcheur est souvent associée à la jeunesse, mais on y trouve des personnes de tous les âges. Certains éléments permettent d’identifier les membres de cette catégorie : • La qualité du lancer : on s’en fout pourvu que ce soit loin; • Les breuvages : -boisson énergisante (de préférence); -aucun, pas le temps de boire (dans les cas aigus et extrêmes); -thé et tisane à éviter; • L’équipement : le nec plus ultra, dispendieux de préférence, sans oublier la casquette; • La musique : énergique. Il faut bien suivre le rythme d’enfer qu’exige la quête de sensations fortes.
Pêcheur: Frédéric Raymond
Le type «slow fishing» Totalement à l’opposé du sport extrême, on retrouve le «slow fishing». Le terme «slow fishing» est inspiré du mouvement «slow food». Ce courant de pensée a vu le jour en Europe pour s’opposer au «fast food» et tout ce qui y est relié : l’hyperconsommation, la mauvaise qualité, une course effrénée contre la montre, enfin tout ce qui affecte et altère la qualité de la vie. Le concept s’est rapidement élargi pour se développer dans tous les aspects de la vie en société. On retrouve donc le «slow living», le «slow travel», le «slow city», etc. En simplifiant énormément, on pourrait définir quelques caractéristiques communes de ces mouvements : -Favoriser la qualité plutôt que la quantité; -Gouter sereinement les plaisirs de la vie plutôt que de vivre des émotions fortes;
La pêche à la mouche est une activité qui peut s’appliquer à ce concept de façon parfaite. Je dirais même que le «slow fishing» est lié à la pêche à la mouche depuis toujours. De nombreux pêcheurs en sont de vrais représentants, même s’ils n’ont pas encore pris conscience de leur vraie nature. Si vous combinez l’art de la photo à la pêche, vous êtes définitivement un candidat très sérieux de cette catégorie. Le terme pour définir mon approche de la pêche à la mouche m’a été suggéré par Guy Simard. Bien sûr, la capture du poisson est la motivation de base, mais des liens sont à faire avec l’environnement et différents plaisirs de la vie. La pêche est devenue un prétexte pour jouir de tout ce que le contact avec la nature peut apporter comme satisfaction. J’avoue donc mon penchant pour la dernière catégorie de type de pêche. Par contre, je rechute facilement. Il suffit que je décèle la présence d’un gros poisson pour que je retrouve mes instincts de prédateur. D’ailleurs, la majorité des pêcheurs se situent entre ces deux pôles et dérivent occasionnellement vers l’un ou l’autre extrême. Pour définir un portrait plus exact du pêcheur, d’autres éléments doivent être pris en compte. Il s’agit en fait de sous-catégories.
-Ralentir et prendre son temps. WWW.FQSA.CA | SAUMON
28 LE MAGAZINE SAUMON Pêcheur: Jeffrey Bourdages
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Pêcheur: Jean-Philippe Tessier
Pêcheur: Pêcheur: Jean Claude Boudreault Hamel
29 NUMÉRO 107 Pêcheur : Matthieu Van Houtthe
Pêcheur : Pierre Manseau
Pêcheur: Boris Tremblay
Pêcheur: Dave Adams WWW.FQSA.CA | SAUMON
Le type solitaire vs le type social Nous avons d’un côté le pêcheur solitaire. Que ce soit un adepte du sport extrême ou du «slow fishing», pour lui, l’expérience de pêche doit se vivre seul.
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Le type matérialiste
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À l’autre extrême, la pêche est un prétexte pour se retrouver entre amis. Il serait impensable d’y aller seul.
La quantité d’équipement possédé est ici un très bon indicateur. Le test est assez facile à faire : combien de cannes, de soies et de moulinets possédez-vous? Bien sûr, on peut rajouter les embarcations, les moteurs à essence et les moteurs électriques, les sonars, le véhicule et, surtout, le nombre de mouches ainsi que tous les accessoires qui permettent de maintenir son statut de pêcheur équipé.
Entre ces deux pôles se retrouvent encore une fois la majorité des pêcheurs qui ont leur partenaire de pêche régulier ou occasionnel. C’est souvent la formule idéale. En plus d’avoir de la compagnie, quelqu’un est témoin de nos exploits, et ce n’est pas la foule.
Parfois, on veut briser la routine ou chercher une solution miracle pour arriver à de nouveaux résultats. On va alors essayer différents types de pêche (Spey, Tenkara, pêche à la nymphe, etc.) et différents équipements (canne et soie de dernière génération, mouche tube…). On peut donc facilement se retrouver à cheval entre les types technicien et matérialiste, les deux étant souvent interreliés.
Avertissement : Pour une expérience de pêche agréable, il est essentiel que les partenaires de pêche aient des profils identiques ou compatibles. Sinon, les conséquences peuvent être désastreuses. Les membres de toutes les catégories vont irrémédiablement passer en mode social à un moment donné, même le pêcheur solitaire, particulièrement après une grosse prise. L’adepte du «slow fishing» va aussi se retrouver à côtoyer ses confrères avant ou après la pêche, cette relation faisant définitivement partie des plaisirs de la vie. Un élément indissociable du type social est le «standing». Avoir pêché certaines rivières et fosses (célèbres), dispendieuses de préférence, avec telle ou telle personne, est une obligation pour se démarquer du pêcheur régulier. Les compétitions de pêche à la mouche et de lancer, en plus du plaisir qu’elles procurent à leur participant, ont aussi une composante «standing» indéniable. Ainsi donc, sauf dans les cas extrêmes, il n’est pas facile de s’identifier à un groupe, ceux-ci étant souvent interreliés et changeants.
Le type technicien On est ici en présence de gens sérieux, la pêche étant trop importante pour laisser la place au hasard et à la chance. Pour ces pêcheurs, l’accent est mis sur les savantes explications qui soutiennent les choix de matériel, de période et d’endroit de pêche, ainsi que sur les techniques de mise et les incontournables. Si vous faites vos bas de ligne avec plus de trois sections, vous êtes définitivement un candidat sérieux pour cette catégorie.
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Le type rebelle Enfin, le dernier type de pêcheur: le rebelle. Voici quelques caractéristiques de ce personnage dont la rébellion peut prendre plusieurs formes: -La façon de faire : il s’en fout ou il l’ignore; -La technique : il s’en fout ou il l’ignore; -La mouche : il s’en fout (il l’a achetée au dépanneur); -L’équipement : il s’en fout («J’ai payé ça pas cher»); -Le lancer : bof! Et pourtant, ces individus ont une part de succès, ce qui peut en faire rager plusieurs. Voici une anecdote qui m’a été racontée et qui correspond exactement à ce profil de pêcheur: une pêcheuse relativement novice a, en situation de pêche, proposé une mouche bleue. Les experts présents lui ont alors fortement déconseillé ce choix. L’avertissement fut ignoré par la pêcheuse, mais vlan! un saumon a sauté sur sa mouche. Il y a vraiment de quoi crier à l’injustice; avec toute l’énergie et l’argent investis pour obtenir les meilleures informations, les meilleures rivières et les meilleures fosses, pour tenir compte des phases de la lune, de la température de l’eau et de son débit, pour avoir acheté à gros prix l’équipement, avoir «La» mouche et le premier venu, avec un équipement ridicule et une technique douteuse, attrape son saumon. D’un autre côté, on pourrait voir cela comme la justice ultime. De même que nous sommes tous égaux devant la maladie et la mort, riche ou pauvre, intelligent ou niais, nous sommes encore tous égaux devant Salar.
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Pêcheuse: Geneviève Fournier WWW.FQSA.CA | SAUMON
Les différentes étapes dans la vie du pêcheur
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Je ne me souviens pas où et quand j’ai entendu cette pensée en lien avec l’évolution d’un pêcheur, mais cela m’a marqué. Côtoyant beaucoup de pêcheurs de tous niveaux depuis de nombreuses années, j’ai été en mesure de constater la justesse des propos suivants. Bien que je les présente dans un ordre chronologique, sachez qu’on peut parfois sauter ou mélanger les étapes.
tin. On peut s’en contenter pour ne pas revenir bredouille, mais la quête est d’accomplir l’exploit et, bien sûr, de le faire savoir par la suite. Cinquième temps : on s’en fout On est ici officiellement dans un cas de «slow fishing». L’important est d’avoir les pieds dans l’eau d’une rivière et une canne à mouche dans les mains. La capture du poisson, bien qu’elle représente la cerise sur le sundae, n’est qu’un élément du plaisir global.
Le lancer dans tout ça? Premier temps : prendre un poisson Le pêcheur novice doit prendre un poisson à tout prix. Un petit, un gros, un meunier noir, une truite de 4 pouces… N’importe quel poisson fera l’affaire, mais il faut qu’il se passe quelque chose. Deuxième temps : le plus de poisson possible La glace étant brisée, la deuxième étape apparait rapidement. À ce moment, l’objectif est de prendre le plus de poisson possible. Il est alors nécessaire d’éduquer les pêcheurs pour les sensibiliser à l’importance de protéger la ressource en respectant les quotas. Donnant des formations à des jeunes (à la Fondation du Dr Julien à Montréal) depuis sept ans, je suis en mesure d’affirmer que, particulièrement chez les jeunes, la première étape est souvent de très, très courte durée.
Tous ont avantage à augmenter leur habileté en lancer, particulièrement lorsqu’on se rapproche des extrêmes. Même le rebelle y trouvera son compte, exprimant sa différence par l’exécution de lancers que la majorité des pêcheurs ignorent. Le lancer ovale en est un bon exemple. Voici une autre histoire de rebelle et de lancer. Sur la rivière du Gouffre, un de mes amis pêchait à la mouche sèche avec sa canne à une main et des lancers Spey. Arrive un autre saumonier. Voici le résumé de leur conversation : Le pêcheur − C’est un lancer Spey, ça? Le rebelle − Oui. Le pêcheur − On n’est pas supposé pêcher en sèche avec les lancers Spey? Le rebelle − Ah non! Bon, alors appelle cela comme tu veux, mais moi, c’est comme ça que je pêche. Et vlan! Un saumon qui ignorait cette consigne saute sur la mouche.
Troisième temps : les plus gros On retrouve ici la majorité des pêcheurs pour qui le gros poisson est la plus grande source de satisfaction. Dans les cas extrêmes, les compétitions de pêche à la mouche sont un bon exutoire pour les membres des deux dernières catégories avec, en bonus, l’aspect social et la célébrité. Encore ici, il est important d’éduquer et d’enseigner qu’un gros poisson, en plus d’avoir une quantité d’œufs supérieure, a une génétique de gros poisson, d’où l’importance de le remettre à l’eau. Il n’y a pas de problème à garder les petits pour un bon repas, mais les gros devraient être remis à l’eau (après une photo, bien sûr!). Quatrième temps : les plus difficiles On arrive ici dans le domaine des spécialistes. Le nombre de candidats est moindre, mais on retrouve ici des pêcheurs déterminés, ceux qui ont tout vu, tout capturé. On n’a pas de temps à perdre avec le menu fre-
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En tant qu’instructeur de lancer, j’ai autant de plaisir à côtoyer des pêcheurs de tous profils. Chacun d’eux représente un défi et nécessite une approche différente. Le pêcheur extrême saura tirer parti de ses habiletés pour mieux arriver à ses fins, et le contemplatif découvrira le plaisir de la maitrise du lancer. Personnellement, j’ai maintenant autant de plaisir et de satisfaction à enseigner et à lancer qu’à pêcher, ce qui explique en partie mon affinité avec le «slow fishing».
Conclusion J’avoue être passé par tous les situations et cycles que j’ai mentionnés, et parfois même de façon excessive. Aujourd’hui, je peux définir mon profil personnel ainsi: «slow fisher» ascendant rebelle, à l’aspect social très développé (vu mes formations), mais pêcheur solitaire. Pour ce qui est des lancers, je suis 100% technicien et, côté matériel, bien que j’apprécie l’équipement de qualité, ce qui compte vraiment, c’est celui ou celle qui manie la canne. Et vous? Quel est votre profil? *Salutations respectueuses à tous les pêcheurs et pêcheuses qui m’ont inspiré pour cet article.
M E NT ORAT
34 LE MAGAZINE SAUMON Photo : Hooké
QUI CROYAIT PRENDRE EST PRIS? Texte de
Jean-Francois Allard
Les deux pieds dans l’eau en waders, je me laisse bercer par le bruit de la rivière qui coule et apaise mon esprit. Je lance ma soie à l’eau en suivant du mieux que je peux les nouvelles techniques apprises la journée précédente, lors du pré-mentorat du vendredi. Je balaie ce courant d’eau central comme me le recommande mon mentor qui m’explique que les saumons se tiennent dans le courant, là où le taux d’oxygène est maximal, contrairement aux truites qui cherchent les abris rochers, les souches et les arbres pour se reposer et regarder passer la nourriture. Le saumon ne mange pas, lui, il faut trouver un moyen de l’agacer ou autre, mais nul ne sait vraiment ce qui le pousse à venir à la mouche présentée. SAUMON | WWW.FQSA.CA
Je suis sur la rivière Trinité à l’embouchure d’une magnifique fosse dans laquelle se jette un magnifique courant d’eau. Mon mentor et instructeur, Louis Lortie, me fait signe de continuer mon balayage exactement là où je suis, car il me dit qu’il a vu du mouvement et qu’il y a plus qu’un saumon à l’endroit où je me tiens. « Hein! » dis-je. Je suis surpris de ce commentaire, et surtout très sceptique, et je me demande sur quoi il se base pour affirmer une telle chose. Il me dit avoir vu précédemment un saumon venir près de la surface pour espionner la mouche. Je suis encore plus sceptique, car je n’ai absolument rien vu et Dieu sait que je fixe l’eau, que je me concentre sur tout : les sensations, le mouvement ou quelconque indice. Il n’en demeure pas moins que, malgré ma passion pour la pêche à la mouche (surtout à la truite), je me sens vraiment novice dans cet univers, même si on parle de pêche. Habituellement, pêcher à la mouche est méditatif tellement je suis centré mais, cette fois-ci, je suis excité et nerveux à la fois. On croirait que cette bête agit différemment des autres poissons que j’ai pêchés jusqu’à maintenant et que d’autres règles entrent ici en jeu,
règles que je n’aurais pu deviner par moi-même... d’où le besoin de ce mentorat.
Les minutes se succèdent et sont longues pour moi. Ma concentration est totale, je suis en méditation et surtout à l’affut du moindre mouvement, d’une sensation quelconque sur ma ligne, sans trop savoir ce que j’attends exactement. Puisque c’est ma première pêche au saumon, je n’ai aucune idée à quoi vraiment m’attendre et mes réflexes de pêcheur à la truite pourraient bien me nuire, aux dires des an-
Le temps s’arrête pour moi pendant de longues minutes et puis, je sens une tension sur la ligne et je lève ma canne comme on me l’a enseigné dans la journée. Je sens une tension et je crie « Fish ON » à mon mentor, comme figé sur place. J’ai un saumon ferré sur ma ligne et c’est presque comme si j’avais perdu mes moyens et mon expérience, car je regarde Louis et j’attends ses consignes nerveusement. Je sais pourtant comment ramener un poisson mais, cette fois-ci, je l’avoue, j’ai vraiment peur de le perdre. J’ai tellement entendu d’histoires et d’explications de comment lui laisser de la ligne, mais pas trop que je ne sais plus trop comment m’y prendre. La tension augmente sur ma ligne et ralentit, je crie pour demander quoi faire, mon cœur palpite, mon pouls s’accélère, l’adrénaline se répand dans mon corps et je reprends tout le slack sur ma ligne en reelant comme un malade. Je commence à ramener le poisson doucement vers moi sans toutefois le voir, car il reste bien au fond. Mon cœur bat à fond de train. Je sens des coups sur ma ligne, tel un taureau qui fonce sur le bandeau rouge, furieux, mais en sens contraire. « Bang » et encore « bang », puis un plus gros « bang », je garde la tension sur la ligne, l’empêchant de prendre du mou, et puis, c’est le grand silence sur ma ligne. « Nonnnnn! » je ne sais plus quoi faire, je ne sens plus rien… Beeeeeeeeeeppppppp! Silence total. Absence de sensation. Le cauchemar s’est produit, le poisson s’est décroché. Je suis bouche bée, figé sur place par l’incompréhension et la surprise. Comment ai-je pu perdre un saumon?
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Je commence à douter du jugement de mon mentor; est-ce le Capitaine Bonhomme ou une histoire pour motiver les deux novices qui l’accompagnent? Mon mentor sourit et moi, je regarde mon beaupère que j’ai entrainé dans cette aventure. Nous ne sommes pas trop certains de lui… Et puis, soudainement, paf! Un saumon saute tout près de moi, à à peine 10 pieds, se laissant retomber dans l’eau en vrille. Je suis excité et fébrile, j’arrive à peine à me contenir. Je veux immédiatement lancer ma ligne exactement là où est le saumon, car mes réflexes de pêcheur à la truite sont bel et bien là. Mon mentor m’intercepte à temps et me dit de rester là où je suis et de continuer à balayer et à quadriller la zone complètement, car il sait qu’il y a d’autres poissons. Cela me frustre un peu sur le moment, car tout ce que je veux est aller capturer ce saumon qui est venu m’agacer. Cependant, puisque j’ai vu la bête me narguer et me sourire en pleine face, j’ai maintenant tendance à le croire… J’écoute les conseils avisées de mon mentor, malgré mon réflexe de bouger davantage la canne à la suite des mouvements répétitifs de lancers faits depuis le début de la journée. J’ai déjà peur de perdre ce saumon à peine entrevu… et dont j’ai fait la connaissance pour la première fois.
ciens. À la pêche à la truite, on doit « ferrer » le poisson le plus rapidement possible, sinon aucune prise n’est faite, croyez-moi, car la truite n’est pas là longtemps. Au saumon, c’est presque tout le contraire et on doit attendre environ 1-2 secondes après la capture de la mouche, le temps que le poisson redescende à son spot avec la mouche bien dans sa gueule, ce qui est presque un calvaire… On me l’a expliqué en théorie, mais j’ai peur de « ferrer » comme un fou à la moindre sensation sur ma ligne. Je suis nerveux. La tension est palpable. Renaud et moi sommes prêts. Le saumon est là, tout près. Je le sais, je le sens, mais c’est surtout parce que je l’ai vu. J’y crois, maintenant, je suis vendu! Je suis convaincu que la capture approche… le but ultime!
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Nous ressentons tristesse et découragement à la fois, mais la motivation de reprendre le combat est dans le tapis. Notre duo, formé de mon beau-père Renaud et moi, est allumé car nous savons que l’objectif est là, sous l’eau, même si on ne peut le voir dans la rivière. Nous savons maintenant qu’il y a vraiment des saumons dans cette rivière car, avant la morsure, nous étions en train de devenir sceptiques. C’est à ce moment que je regarde mon mentor et qu’il me dit : « Tu vois, je te l’avais dit qu’ils étaient là et il y en a au moins trois, c’est certain, et peut-être beaucoup plus. » Je suis impressionné par sa confiance, sa certitude et son expérience. Nous continuons à pêcher sans relâche. Je ne veux ni manger ni arrêter pour diner, mais je dois le faire car nous changeons d’endroit dans l’après-midi. C’est très difficile pour moi de sortir de l’eau sachant que le saumon est là et que j’ai les mains vides. C’est une torture de partir, car j’aurais pu rester là des heures jusqu’au soir sans aucun problème. J’étais ferré beaucoup plus que le poisson… Qui croyait prendre est maintenant solidement pris! Nous dinons avec d’autres pêcheurs et échangeons nos histoires avec le sourire au visage. La plupart reviennent bredouilles, mais un gars a pris deux saumons. Incroyable, mais vrai, et j’ose vous avouer que je suis un peu jaloux sur le coup. Je suis en mission et rien ne m’arrêtera. Nous changeons d’endroit et c’est le calme plat. Rien. Aucun signe de vie. Nous savons qu’il y a certainement du saumon, mais le moral s’effrite doucement au fil des minutes et des heures, jusqu’à ce que la journée se termine. Le lendemain, nous aurons droit aussi à une magnifique journée en canot sur la rivière aux Rochers; deux magnifiques truites se laisseront tenter par mes mouches. Je suis très content tout de même de ces prises, car le saumon ne se manifeste point. En fin de journée, mon beau-père est témoin de plusieurs sauts tout près de lui, mais rien ne se passe sur ses mouches. Nous demeurons patients, mais c’est le calme plat. La journée se termine et, le soir venu, tous les pêcheurs partagent leur expérience de la journée, leurs moments d’espoir, leurs moments de découragement, la difficulté de moucher avec le vent ou les épaules endolories après la pratique intensive du vendredi en pré-mentorat avec Mario Viboux.
périence de mentorat, alors que j’en rêvais… Je suis épaté par la qualité des enseignements reçus pendant ce mentorat, et aussi par la qualité des gens et des mentors qui se sont dédiés à nous transmettre leur passion et leur vision de la pêche à la mouche, ainsi qu’un peu de leur pratique secrète… J’ai senti leur disponibilité et reçu leurs conseils à bras ouverts au cours de ces trois jours. Je repense aux levers de soleil sur le fleuve à 5h30, observés en préparant un petit café et en rêvassant d’une prise dans la journée. Je repense aux soupers et aux discussions avec de nouvelles personnes à table chaque soir. Je repense aux moments passés au feu le soir à philosopher et aussi à se lâcher lousse avec certains. Je repense aux nouveaux liens créés et à d’autres approfondis avec mes partenaires de voyage. Je revois encore les paysages à couper le souffle de ces rivières à saumon, un patrimoine à conserver précieusement et, surtout, à continuer de bien gérer. Finalement, lorsque j’y repense, le poisson lui-même prend tellement moins d’importance que tout le reste! Les souvenirs, mais surtout les rencontres et les moments passés demeurent et me façonnent. C’est ce qui, je crois, rend cette initiative unique et une expérience à vivre pour tous au moins une fois dans sa vie de pêcheur. Malgré tout, je demeure un pêcheur et, comme tout pêcheur, je reviendrai encore et encore sur les rivières à saumon. Ce n’est que partie remise en 2017!
La tête pleine de précieux enseignements et d’expérience, je reviendrai chez moi après 10 heures de route dans les Laurentides, en apparence les mains vides, fatigué, mais le sourire accroché au visage. Lorsque je repense à cette fin de semaine, ce sont les moments passés avec des gens passionnés qui me restent. Je peux encore sentir la passion des mentors et de l’enseignant. Je ressens la passion des organisateurs de la FQSA avec qui nous avons eu le plaisir de discuter et d’échanger à maintes reprises. Je repense aux semaines précédant cette exPhoto : Hooké SAUMON | WWW.FQSA.CA
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Photo : Hooké
2
Manteau Rautas, LOOP Le manteau Rautas est parfait pour les courtes expéditions où l’on n’a pas besoin d’énormément de matériel. Il est conçu pour se ranger facilement, en plus d’être léger et respirant, ce qui en fait un bon morceau dans toutes les situations, que ce soit sur la rivière ou en montagne. Le manteau est également équipé de deux ouvertures sur les côtés qui permettent une bonne ventilation lors de marches prolongées vers la fosse. Bref, c’est le compagnon idéal d’une journée d’exploration sur la rivière. Pour plus d’informations, visitez le site Web www.looptackle.com
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3
Panneau solaire GoalZero Ce panneau solaire pliant vous permet de recharger votre cellulaire ou tout autre appareil avec prise USB/12 volts, et ce, dans un délai de 1 à 3 heures. Il permet aussi de recharger des blocs d’alimentation de la compagnie GoalZero. Dimensions : 31 cm de long par 20,5 cm de largeur et 2,5 cm d’épaisseur. Pour plus d’informations, visitez le site Web www.goalzero.com.
4
Castaway roll top gear bag De construction soudée et complètement étanche grâce à sa fermeture repliable, ce sac indispensable est conçu pour transporter vos essentiels de pêche. D’une capacité de 12L, avec des divisions souples et amovibles, il peut être rangé de façon compacte dans votre bagage de voyage. Ce sac abordable comprend également plusieurs sangles extérieures résistantes pour y fixer des accessoires ou le sécuriser à une embarcation. Pour plus d’informations, visitez le site Web www.fishpondusa.com.
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RE L ÈV E
LA PÊCHE AU FÉMININ 42 LE MAGAZINE SAUMON
Texte de
Joannie De Lasablonnière Photos de
Stéphanie Vadnais
Tout d’abord, je tiens à vous expliquer d’où me vient l’idée de La pêche au féminin. Depuis très longtemps, je rêve d’organiser des week-ends d’initiation de pêche à la mouche pour les femmes. J’ai, il y a quelques années, écrit un article sur la pêche au féminin paru dans cette revue. J’ai aussi donné une conférence au congrès de la Fédération sur l’importance d’initier plus de femmes à la pêche à la mouche. En 2015, j’ai animé un atelier pour les femmes seulement au Forum Spey de Sherbrooke et j’ai participé, en tant qu’instructrice de pêche à la mouche, à l’événement Fauniquement Femme. J’ai adoré mon expérience et les femmes auraient toutes voulu que l’atelier de pêche à la mouche dure beaucoup plus longtemps! Étant donné que les femmes ont adoré et que les ateliers donnés ne duraient qu’une heure, j’ai voulu organiser un week-end entièrement consacré à la pêche à la mouche. J’ai demandé à ma bonne
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amie Sabrina Barnes si elle souhaitait m’aider dans le projet en tant qu’instructrice, et elle a accepté sur le champ. Sabrina est tout aussi passionnée que moi, pour ne pas dire plus! Vous l’avez peut-être déjà remarquée dans les différents événements de pêche; elle est belle, jeune et pleine de talent. Nous avons parlé du projet avec Karl Larrivée de la zec Lavigne, et il nous a immédiatement offert de réaliser les week-ends à la zec. Plusieurs activités de relève y sont organisées chaque année, dont l’initiation à la petite chasse et la fête de la pêche. Nous avons mis sur pied un horaire de formation complet pour les participantes provenant de tous les coins du Québec. Dans une ambiance décontractée et dynamique, les femmes apprennent les rudiments de la pêche à la mouche sans être gênées de poser toutes les questions qui leur passent par la tête. Notre but, c’est de rendre les femmes autonomes dans leur pratique de pêche. Elles apprennent les rudiments de la pêche à la mouche, ce qui leur permettra de poursuivre leur apprentissage par la suite. À la fin du séjour, les participantes repartent avec un document d’étude et plusieurs cadeaux. L’horaire du samedi est consacré à la théorie. Nous passons d’abord à travers l’équipement de base nécessaire afin de mieux se diriger dans ce sport passionnant. Aussi, nous offrons un atelier sur les nœuds,
43 NUMÉRO 107
ce qui permettra aux participantes d’être indépendantes et de pouvoir changer leurs mouches et leurs bas de ligne quand bon leur semble, et bien plus encore. Par la suite, une clinique de lancer est organisée avant d’aller à la pêche en embarcation sur un lac à truite situé juste au pied de notre superbe chalet. Le dimanche, les femmes ont le choix de se lever très tôt avant le déjeuner pour aller taquiner la truite, ou de se réveiller à l’odeur du café et des croissants chauds. Nous poursuivons avec un survol d’entomologie et de fabrication d’une mouche. Enfin, après les derniers ateliers d’éviscération et de conservation du poisson, nous retournons pêcher pour mettre en pratique les différentes techniques acquises durant le week-end. Tout ça dans un cadre enchanteur, une ambiance dynamique et sans gêne! Nos participantes sont parfois des pêcheuses aguerries du lancer léger, parfois des femmes qui n’ont tout simplement jamais été initiées. Parfois, ce sont des amies de longue date qui veulent découvrir une nouvelle passion ou juste décrocher de leur rythme de vie trop rapide, trop occupé. Dans tous les cas, elles repartent avec de nouvelles habiletés et les informations nécessaires pour continuer dans ce merveilleux sport qu’est la pêche à la mouche. Quelques participantes sont déjà retournées à la pêche depuis leur participation et nous sommes
fières de dire qu’il y a déjà 37 nouvelles pêcheuses à la mouche au Québec! Serez-vous la prochaine ? En 2016, nous avons réalisé trois week-ends d’initiation de pêche à la mouche exclusivement pour les femmes à la zec Lavigne (Saint-Zénon), et une journée d’initiation à Québec. Plusieurs projets sont déjà prévus en 2017 : soirées de montage de mouches à Montréal et à Québec, deux week-ends d’initiation en chalet, journée de formation pour les pêcheuses ayant déjà une base et journée d’initiation au fameux lancer Spey. Nous sommes aussi en train de planifier, avec Émilie Bouchard, un week-end au Saguenay pour les femmes de sa région. Et… roulement de tambours… nous sommes en pourparlers avec Ronald Cormier de la zec Bonaventure pour organiser un séjour d’initiation à la pêche au saumon sur la fameuse rivière Bonaventure en aout prochain. Suivez-nous sur Facebook pour en connaitre davantage. Nous avons créé une page Facebook La pêche au féminin où nous avons publié de superbes albums photos des trois éditions de l’été dernier, et nous allons publier prochainement des astuces et conseils de pêche. Lorsque nous aurons confirmé les dates de nos activités pour 2017, nous publierons le tout sur notre page. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter par le biais de cette page, www.facebook.com/lapecheaufeminin, ou appelez-moi, Joannie De Lasablonnière, au 514-791-FISH (3474). La relève est importante dans le monde de la pêche à la mouche, alors initiez une femme, un jeune ou un ami lors de votre prochaine sortie. En attendant, bonne saison de montage de mouches ou bonne pêche aux plus chanceux qui iront dans le sud taquiner les poissons tropicaux!
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ÉCHAPPEZVOUS AU SALMON LODGE HISTORIQUE ET VENEZ VIVRE 100 ANS DE TRADITION Nous avons comme spécialité la pêche à vue au saumon atlantique sur les rivières sauvages que sont la Cascapédia, la Petite Cascapédia et la Bonaventure. Un hébergement et une cuisine exceptionnels, des guides professionnels et un service impeccable sont le label de qualité d’un séjour au Salmon Lodge.
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46 LE MAGAZINE SAUMON Photo : Productions Le Camp
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LE SAUMON VOIT-IL VOTRE SOIE? Texte de
Bernard Beaudin Cet article est tiré du magazine Salmo Salar numéro 5, publié en 1986.
Quelle soie est la moins ou la mieux perçue par le saumon? Question difficile à répondre, d’autant plus que nous ne savons pas si Salmo voit comme nous. Ce que l’on sait, c’est que le saumon distingue plusieurs couleurs, ce qu’a démontré le biologiste Pierre Philippe Morin par ses recherches. Le saumonier sait par expérience que l’avançon est indispensable s’il veut leurrer ‘‘Salmo Salar’’. L’avançon sert entre autres à dissimuler la soie plus grosse, plus colorée et ainsi plus visible. Mais parfois, le courant, la position du saumon, le vent ou un autre phénomène de l’environnement peuvent faire dériver la soie dans le champ de vision du saumon; alors que voit-il? SAUMON | WWW.FQSA.CA
J’ai effectué pour la FQSA une expérience avec deux amis moniteurs de plongée sous-marine, grands amateurs de nature et ayant une grande expérience de ce sport nautique. Je leur ai demandé de plonger dans la piscine du Collège de Lévis et d’observer quatre soies flottantes. Une fois sous l’eau, ils devaient faire trois observations : une à 90 degrés, une à 45 degrés et l’autre à 20 degrés, puis noter leurs observations. À la surface de l’eau flottaient quatre soies de couleurs différentes : blanche, pêche rosée, verte et brune. Ils m’ont confié de façon individuelle leurs commentaires sans se consulter au préalable. Les conditions de l’environnement étaient les suivantes : Plafond – bleu marin Fond et parois – gris pâle Eau – translucide Profondeur – 8’ à 10’
Voici les résultats : A.R. P.F. + -
Alain Renaud (plongeur) Pierre Fontaine (plongeur) Soie la plus visible Soie la moins visible
Brune
Verte
Pêche rosée
Blanche
P.F
-
+++
+
++
A.R.
-
+++
++
+
Observation à 45°
Brune
Verte
Pêche rosée
Blanche
P.F
+++
+++
-
+
A.R.
+++
+++
-
-
Observation à 20°
Brune
Verte
Pêche rosée
Blanche
P.F
+++
++
-
-
A.R.
+++
+
-
-
Selon les commentaires des observateurs, la soie brune se confond avec le plafond (ciel) foncé seulement à 90°, autrement elle est toujours très visible en raison de l’effet de miroir à la surface de l’eau sous tous les autres angles. Cet effet de miroir fait en sorte que les couleurs pâles sont moins visibles. Il fallait y penser, mais la nature nous le montre depuis longtemps, car les oiseaux aquatiques qui font de la prédation ont le ventre blanc, question de passer inaperçus, faut croire. Alors
saumoniers, si vous voulez une soie qui passe inaperçue dans la plupart des conditions, optez pour une couleur se rapprochant du blanc. En terminant, je tiens à remercier le Collège de Lévis qui nous a gracieusement fourni la piscine, ainsi que mes deux amis Alain Renaud et Pierre Fontaine qui ont participé à cette expérience de la FQSA. Saumoniers, bonne pêche et ne vous faites pas voir; à notre prochaine expérience qui ne manquera pas de vous intéresser.
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Observation à 90°
GALERIE DES MEMBRES Envoyez-nous une photo de votre dernière aventure en identifiant le pêcheur, la rivière et le photographe Vous pourriez paraitre dans le prochain numéro du Magazine Saumon !
À GAGNER
Carte de membre de la FQSA
Boite de mouches à saumon
IMPORTANT
1
Envoyez-nous votre photo par courriel à communication@fqsa.ca
2
Envoyez la photo en format JPEG avec la plus grande résolution possible.
3
Le participant permet à la FQSA d’exploiter et d’utiliser à toutes fins chacune des photographies soumises.
Consultez notre site Web et notre page Facebook pour connaitre le gagnant. SAUMON | WWW.FQSA.CA
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Pêcheuse: Sophie Noël | Rivière: Petite Cascapédia | Crédit: Stéphane De Serre
Pêcheur: Francois coté | Rivière: Sainte-Anne | Crédit: Pierre Forgue
Pêcheur: Patrice Bujold | Rivière: Dartmouth | Crédit: Pierre Trahan
Pêcheur: Simon Tremblay | Rivière: Ste-Marguerite | Crédit: Wildcat WWW.FQSA.CA | SAUMON
Pêcheur: Philippe Labbé
SAUMON | WWW.FQSA.CA
|
Rivière: Du Gouffre
|
Pêcheur et crédit: Germain Côté
Crédit: Frédéric Laroche
|
Rivière: Sainte-Anne
Devenez membre 53
L’union fait la force 50$
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Production du Magazine Saumon (3 parutions/année)
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Gestion du Fonds d’aide à la protection des rivières à saumon
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•
Organisation des soirées Action! Saumon et des représentations du Festival international du film de pêche à la mouche au Québec
•
Site Web fqsa.ca et médias sociaux
•
Organisation du congrès annuel portant sur diverses thématiques du saumon
•
Représentation auprès des différents paliers décisionnels gouvernementaux
•
Développement du programme éducatif Histoire de saumon
•
Initiation aux techniques de pêche à la mouche par les activités de Mentorat
Jeunesse
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