Magic China

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MAGIC CHINA Une nouvelle génération

La Photographie Contemporaine Chinoise



INTRODUCTION Qiu Minye, Wang Tong, Chen Xiaowei, Xu Zhe et Feng Fangyu (artiste présenté à Paris Photo) forment la jeune génération émergente de la photographie chinoise. Témoins de la Chine actuelle, moderne et dynamique, ils prouvent à travers leurs clichés la capacité des artistes à regarder aujourd’hui la Chine en face. La volonté de poser un regard sur la société contemporaine autant que sur l’histoire de la Chine et ses traditions se découvrent dans le travail de chacun tout en étant guidés chaque fois par des points de vue différents. Ils questionnent la société contemporaine autant que l’histoire de leur pays. La mémoire, le patriotisme, l’influence de la mondialisation et l’exploration de la marginalité sont les nouvelles problématiques qui se font jour dans leurs œuvres. Entre rêve brisé et rêve réalisé, ces photographes mêlent le merveilleux au réel avec un goût prononcé pour les mises en scène décalées et un humour certain. Wang Tong s’ancre dans une réalité toute contemporaine en reprenant les photos officielles de Mao qu’il revisite. Dans ces photographies, il révèle l’influence de la mondialisation et l’incroyable développement urbain. On découvre Pudong en arrièreplan d’une vue de Shanghai ou des constructions nombreuses et modernes en fond de décors qui sont devenus par la force de l’Histoire et de la photographie des images clés, ici rejouées. D’autres, comme Xu Zhe et Qiu Minye, choisissent la voie de l’onirisme et du merveilleux. Xu Zhe crée des images étonnantes et fantastiques dans lesquelles un cochon ou un âne semblent prendre la place de l’homme et tenir son rôle. Quant à Qiu Minye, dans la série Who is who, il représente homme et animal côte à côte dans des branches de pêchers ; une façon selon lui d’exprimer « la vérité intérieure tout en étant aussi des œuvres réalistes (The truth inside us, yet are also works of realism) ». Magic China invite à découvrir la richesse de cette nouvelle génération.



MAGIC CHINA CHEN XIAOWEI

1986 2005

Né à Rizhao, Shandong, Chine. A étudié à la Tianjin Academy of Fine Arts, Department de Photographie.

Principales expositions (sélection) : 2012 2008 2007 Prix : 2007

Magic china, Galerie Magda Danysz – Paris / Shanghai FOTO•OFOTO, OFOTO Gallery, Beijing. Chen Xiaowei, Li Sien, Liu Yue Photography Exhibition, OFOTO Gallery, Shanghai. Pingyao International Photography Festival, Pingyao. Exhibition of Tianjin Academy of Fine Arts, Tianjin.

Une nouvelle génération

La Photographie Contemporaine Chinoise

National Exhibition Award for Excellence

The Sixth Sense Series par Chen Xiaowei « Pour moi passer d’un petit village à la ville, puis de la petite ville et à la grande ville, a infusé un sentiment certain de confusion. J ai été me promener à ma façon, étape par étape, et chaque fois que j entrais dans un endroit plus grand, je me sentais comme debout dans un monde inconnu, impuissant et perplexe, comme debout dans une interminable prairie qui s étend vers l horizon. En parcourant ces espaces étranges, je ne peux pas m empêcher de penser au mystère qui me fait face et qui m attend dans la distance. En même temps, il agit comme une force qui me conduit dans la vie. Malgré tout, ce sentiment m a apporté beaucoup d>espoir dans la vie. Le printemps arrive avec ses fleurs en plein épanouissement. Je profite d’une vie paisible et en jouant avec ce sixième sens qui m’accompagne je fais le plein d’idées fantastiques, imaginatives, sur le monde qui m entoure. »



Some Day, from the Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper



The Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper



Illusive Life, from the Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper


The Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper




The Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper



The Sixth Sense Series 2007 45 Ă— 37.5 cm Inkjet Print on Fine Art Paper



FENG FANGYU 1999

Diplômé du Nanjing Normal University Institute of Fine Arts.

Principales expositions (séléction) : 2012 2011 2010 2009 2008 2006

Magic china, Galerie Magda Danysz – Paris / Shanghai Midsummer, OFOTO Gallery, Shanghai Beijing Times, <Warm> 30 New Year Art Exhibition, KIC Art Center, Shanghai Beijing Times, Remix and Share CC Art Exhibition, INTER Art Center & Gallery, 798 Art District, Beijing Myth Village, Solo Exhibition, PingYao International Photography Festival, Pingyao Solo Exhibition, PingYao International Photography Festival, Pingyao South•Memories•Home, China First International Pinhole Photography Exhibition Artworks, Shenzhen

Prix : 2010 2009 2008

Myth Village, Epson Color Imaging Contest 2009 Overseas Entry Special Award China-Silver Prize. Ancestral, Epson Color Imaging Contest 2008 Finalist. May Rain, AUSTRIAN 17. TRIERENBERG SUPER CIRCUIT 2008 Excellent Gold Medal Award.

Feng Fangyu est né dans le Jiangnan en 1977, une région qui se trouve juste au sud du delta du Yangtsé. L’artiste célèbre deux des formes les plus importante de l’héritage culturel l’Opéra Kun et l’art du jardin traditionnel. Telle une lettre d amour aux arts qui se meurent, cette série lui a valu son premier prix international en 2008 en Autriche. Feng Fangyu rend hommage à la Chine du patrimoine et des arts traditionnels avec les technologies modernes de la photographie et de l’image numérique.


YUANMINGYUAN, OU LA SPLENDEUR DU PALAIS D ETE

L’Empereur Kangxi qui écrivit les trois caractères de son nom en calligraphie chinoise, le nomma Yuanmingyuan. L’origine de ce nom vient de deux choses: premièrement le caractère chinois Yuan signifie la perfection de la morale humaine qui surpasse celle du commun, et deuxièmement le caractère Ming correspond à l’opportunité, la perfection et la continuation de l’accomplissement politique. En d’autres termes, il s’agit de l’idéal standard d’un empereur respectable et de ministres talentueux dans la société féodale. Parmi les paysages très diversifiés de ce site, on dénombre plus de 50 panoramas imitant d’autres jardins célèbres tels que les 10 paysages du Lac de l’Ouest à Hangzhou. Le plus intéressant vient du fait que certains de ces jardins ont pour concept des styles et des idées occidentales. Le jardin le plus occidentalisé est alors le jardin de Ganshuifa car il possède une fontaine typique de la Renaissance Italienne. Au centre du lac, il y avait un modèle de la ville de Venise. L’empereur pouvait alors apprécier la vue d une cité d’eau se trouvant en réalité à des milliers de kilomètres de la Chine. Yuanmingyuan est également une véritable réserve de trésors fabuleux. Ecritures sacrées, calligraphies et peintures, bijoux, objets d or et d argent, vases et bien plus encore sont présents en ces lieux. Il expose ainsi les reliquats de la culture ancestrale chinoise. Mais en 1860, les armées françaises et britanniques pillèrent ce jardin. Les bâtiments furent brûlés et les vestiges antiques volés. C est ainsi que, le miraculeux et mythique Yuanminyuan fut saccagé, brulé et devint un terrain vague. Le Jardin rassemblait également une grande diversité de plantes et d’arbres rares au milieu des ruines des anciens jardins. C’est pourquoi les visiteurs qui eurent l’occasion de voir ce jardin le nommèrent immédiatement le Roi Mondial de Tous Les Jardins.


La Chine est aujourd’hui la seconde puissance économique mondiale. Pays le plus peuplé du monde, son développement est extrêmement rapide. Témoin de cette Chine actuelle moderne et dynamique, la jeune génération de photographes chinois pose un regard entre traditions ancestrales et modernité sur leur pays. La mémoire, le patriotisme, l’influence de la mondialisation et l’exploration de la marginalité sont les nouvelles problématiques qui se font jours dans leurs œuvres. Feng FangYu, fait partie de cette nouvelle génération de photographes chinois. Dans la série Confused, Feng Fangyu choisit comme sujet l’ancien Palais d’Eté Yuan Mingyuan. Il revient sur les traces de cette ancienne demeure impériale, l’un des hauts lieux de la tradition chinoise. Le Palais et ses sublimes jardins, qui avaient été détruit en 1860 par les armées britanniques et françaises lors de la seconde guerre de l’opium, est aujourd’hui encore en Chine un symbole fort de l’agression étrangère. Dans cette série de photographies, Feng Fangyu ne se contente pas d’un lieu fort de sens; il y fait apparaitre les animaux de l’ancienne Fontaine du Zodiaque. Des douze têtes d’animaux de cette mythique fontaine, beaucoup ont disparu, les autres fascinent et font encore aujourd’hui jaser tels le rat et le lapin qui étaient présentés dans la vente Pierre Bergé – Yves Saint-Laurent en 2008. Dans les clichés de Confused, le chien, le singe, le rat, la chèvre et le lapin dans des habits de lettrés viennent hanter le Yuan Mingyuan (le Palais d’Eté). Entre merveilleux et réel, Feng Fang Yu nous donne à voir cette Chine ancienne qui porte encore le souvenir d’un somptueux palais. Osant un rapport frontal à la mémoire et au patriotisme, il semble rêver une version enchantée du monde réel.



LA LEGENDE DES 12 ANIMAUX DU ZODIAQUE

Une légende raconte qu’un jour, alors que l’Empereur de Jade présidait une séance d’audience dans le palais céleste, le tigre, le phénix et le dragon vinrent crier à l’injustice. L’Empereur leur dit: «Vous êtes considérés comme le roi de la montagne, le roi de l’eau et le roi de la forêt. Qui a donc l’audace de vous maltraiter?» Les trois plaignants répondirent: «C’est l’homme. Il essaie par tous les moyens de nous tuer.» L’Empereur de Jade dit: «Et bien, rentrez chez vous et informez vos vassaux qu’ils doivent venir attendre devant la Porte sud du Palais céleste à la cinquième veille du matin. A mon signal le premier à se présenter, je le choisirai comme symbole désignant l’année de naissance de l’homme. Celui-là ne sera plus jamais persécuté par l’homme. Quant aux autres, je ne m’en occuperai pas. ». La nouvelle se répandit. Les animaux se préparèrent à la hâte. Le rat qui était en train de creuser un trou n’avait pas entendu la nouvelle. Quand il sortit du trou, il vit le chat qui se lavait le museau et l’interrogea: «Frère chat, vous faites votre toilette, est-ce que vous allez rendre visite à des parents ou bavarder avec des voisins?» Le chat répondit: «Pas du tout. Demain matin, j’ai une affaire importante à régler.» Le rat s’empressa de se renseigner. Le chat lui révéla candidement le décret de l’Empereur de Jade. Le rat dit immédiatement: «J’y vais moi aussi.» Le chat dit: «Allons-y ensemble. Cependant j’ai l’habitude de faire la grasse matinée. Demain matin vous devrez me réveiller de bonne heure.» Le rat acquiesça. Le lendemain, le rat se réveilla à la troisième veille du matin et pensa: «Le chat court plus vite que moi. Si je vais avec lui, je le payerai cher», il se leva doucement et se mit en route tout seul, sans aller réveiller le chat. Devant la Porte sud du Ciel, des fauves et des oiseaux étaient déjà rassemblés. L’Empereur de Jade, assis dans la salle du palais, ordonna à son ministre, Étoile d’Or, de préparer pinceau et papier. À la cinquième veille, il cria «Entrez». Les animaux accoururent, ils se serrèrent devant la porte du palais et personne ne put faire un pas de plus. Le rat se dit: «Je n’ai pas de force, je n’arriverai pas à traverser la foule. Il me faut trouver un moyen.» Soudain, l’idée lui vint de passer entre les jambes des animaux. Alors d’un bond, il sauta le premier devant l’Empereur de Jade qui, en le voyant, dit: «Voilà! Le premier arrivé est le rat.» Étoile d’Or en prit note. C’est ainsi que le rat se classa premier des douze animaux. Le bœuf, impatient, écarta grâce à sa force les autres animaux et courut en avant. L’Empereur de Jade dit: «Voilà maintenant le boeuf.» Étoile d’Or classa le boeuf en deuxième position. Le tigre se dit: «Le bœuf a de la force, moi aussi.» Il sauta, d’un bond par-dessus les têtes des autres animaux et gagna la troisième place. Voyant cela, le lapin réfléchit: «Je ne suis pas assez fort pour traverser la foule. Je vais suivre l’exemple du rat!» Il se fit tout petit et se faufila entre les jambes des autres animaux. Il se classa quatrième.



Le dragon se mit en colère, en voyant que les autres le précédaient. «Je suis le plus puissant, pourquoi ne pas utiliser mes pouvoirs magiques?» Il s’éleva dans les nuages et s’avança à travers le ciel et arriva le cinquième. Le serpent ne supportait pas de se montrer faible. Habile, il se glissa à travers les jambes des animaux et se classa sixième. Voyant qu’il n’avait pas le temps de traverser la foule, le cheval concentra ses forces et d’un bond s’élança devant, il fut classé septième. Le mouton pensa: «Je suis moins fort que les autres. Je vais essayer de me servir de mes cornes.» Il baissa la tête et poussa les autres animaux de ses cornes pointues. Les autres s’empressèrent de le laisser passer. Le mouton put ainsi gagner la huitième place. Le singe, lui aussi, utilisa ses capacités. S’agrippant tantôt aux cheveux des uns, tantôt aux oreilles des autres, il bondit promptement, par-dessus les têtes des animaux, et s’élança devant. Il fut classé neuvième. La légende des douze animaux du zodiaque chinois (suite): Voyant qu’il y avait déjà neuf animaux devant lui, le coq craignit qu’il n’y ait plus de place pour lui. Battant des ailes, il traversa la foule en volant et prit la dixième place. L’Empereur de Jade, pensant que le nombre des animaux était suffisant, dit: «Ça suffit! Ça suffit!» Étoile d’Or crut qu’il criait «le chien» et prit en note le chien (en chinois, le mot «chien 狗 gǒu» et le mot «suffit 够 gòu» sont homophones). L’Empereur de Jade répéta: «C’est assez! C’est assez!» Étoile d’Or crut alors qu’il disait le «cochon» et écrivit «cochon» (en chinois, le mot «assez 足 zú» et le mot «cochon 猪 zhú» sont homophones). L’Empereur saisit alors brutalement le papier où étaient inscrits les noms des animaux, et dit: «N’écris plus rien» Il compta et s’aperçut qu’il y avait douze animaux pour désigner les années de naissance, au lieu de dix. Mais il dut donner son consentement. C’est ainsi que furent choisis les douze animaux et que fut fixée leur place respective. Ayant gagné la première place, le rat rentra chez lui joyeux et trouva le chat en train de faire sa toilette. Le voyant arriver, le chat dit: «Il faut que nous partions.» Le rat lui dit: «Pourquoi partir. J’ai gagné la première place.» «Pourquoi ne m’avez-vous pas appelé?» «Si je vous avais réveillé, comment aurais-je gagné la première place?» A ces mots, le chat s’indigna et s’abattit sur le rat pour le dévorer. Le rat était si habile qu’il réussit à s’enfuir. C’est depuis lors que le chat et le rat sont ennemis. Les contes de ce genre, transmis de génération en génération sont nombreux. La plupart d’entre eux s’inspirent de la physionomie particulière et du comportement des douze animaux et montrent combien la place de ces animaux est importante dans l’imagination et les sentiments des hommes.


Living in Cloud under the Moon 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper



Living in Cloud under the Moon (dĂŠtail) 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper



A Wooderland on Fanghu Island 150x70 cm 2012 Inkjet Print on Fine Art Paper



A Wooderland on Fanghu Island (dĂŠtail) 150x70 cm 2012 Inkjet Print on Fine Art Paper



Big Fountain 150x70 cm 2011 Inkjet Print on Fine Art Paper


L’ancien palais d’été, situé dans la banlieue Nord-Ouest de Pékin, à quelques pas de la très renommée université de Tsinghua, est un jardin royal du 17ème siècle connu à travers le monde entier. Les ruines de Dashuifa, la fontaine construite par l’empereur Qianlong en 1759, en sont encore aujourd’hui l’un des endroits les plus visités.


Big Fountain (dĂŠtail) 150x70 cm 2011 Inkjet Print on Fine Art Paper



Just and Honorable 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper



Just and Honorable (dĂŠtail) 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper



Wine-shop in Apricot Flower Village 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper



Wine-shop in Apricot Flower Village (dĂŠtail) 150x70 cm 2010 Inkjet Print on Fine Art Paper




QIU MINYE 2000

Diplômé du Département de Journalisme de l’Université de Nanjing.

Principales expositions (séléction) : 2012 Magic china, Galerie Magda Danysz – Paris / Shanghai 2011 Who Are Who, OFOTO Gallery, Shanghai. 2011 Recurrent Shadows-Selected Works from the Three Shadows Photography Award 2011 Exhibition, Three Shadows Photography Art Centre, Beijing. 2009 Searching for Broken Memories, The first 798 Biennale, New Millennium Art Gallery, Beijing. 20082011 He Xiang Ning Art Museum, Shenzhen. Myriad Visions: The Three Shadows Photography Award

WHO ARE WHO par Qiu Minye « Quelle part de l’humanité se perd dans le temps? Lorsque nous parlons de pénurie, de quoi parlons-nous? Il n’y a pas de bonheur absolu, ni des difficultés absolues; quoi d’autre pouvons-nous avoir alors? Comment cela peut-il se transformer en moment d’éternité? Branches de pêchers. La légende cantonaise veut que si vous apportez dans une maison un pêcher la veille du Nouvel An chinois, puis placez dessus les petites enveloppes rouges à cadeaux, il vous apportera de la chance pour l’année à venir. Mais quand le Nouvel An chinois est terminé, tout est mis de côté et la vie reprend sa routine. Les branches de pêchers sont abandonnées dans les poubelles que l’on voit dans la rue. Chaque année c’est la même chose. Il s’agit d’une série de travaux sur la vérité en nous. Il y a toujours deux mondes, le monde d’antan qui s’est effondré et le monde réel. Ici, il s’agit de voyager entre les deux. »



















WANG TONG Principales expositions (sélection) : 2012 2010 2009 2009 2008 2007 China 2006 2005 2003

Magic china, Galerie Magda Danysz – Paris / Shanghai Cantonism, Hong Kong Reenactment, OFOTO Gallery, Shanghai Remix and Share, INTER Art Center & Gallery, Beijing, China Contemporary Photography from China, DNJ Gallery, Los Angeles, USA Mao on the Wall, INTER Art Centre&Gallery, Beijing.China MADE IN CHINA - Chinese Photography, Fotofestiwal – Poland, Lodz, Poland Build A Harmonious Society, Pingyao International Photography Festival, Shanxi, Mao on the Wall, China Photo, Siegen, Germany Mao on the Wall, Fotografie Noorderlicht, Groningen, Noorderlicht, Holland Mao on the Wall, Museum of Photography, Dong-gang, Korea Mao on the Wall, Tokyo Gallery, Tokyo, Japan It is I, Milan Art Gallery, Milan, Italy It is I, Pingyao International Photography Festival, Shanxi, China













In The Rural Areas of Henan Province, 2011 176 x 130 cm / 122 x 90 cm Inkjet print on Fine Art Paper Du 1er au 10 aout 1958, Mao inspecte les régions rurales du Henan afin de valider le concept de Communes Populaires. En 1953, après la distribution aux paysans pauvres des terres des grands propriétaires fonciers dépossédés, les autorités de Pékin transforment les équipes d’entraide saisonnières en équipes d’entraide permanentes, au sein desquelles la propriété privée reste encore acquise. Limité et prudent à ses débuts, le processus se précipite et les coopératives « socialistes » se multiplient en 1957. Le développement de l’économie chinoise conduit les experts de Pékin à procéder, en avril 1958, à l’établissement de communes populaires, que des paysans de l’île Mayi et du Henan avaient préconisées. Cette dernière expérience de collectivisme coïncide avec le mouvement du «grand bond en avant» et répond aux besoins de l’économie chinoise : rentabilité améliorée par l’agrandissement des unités de production ; efficacité renforcée par la planification sur une large échelle ; claire définition des motivations et des objectifs ; mobilisation des masses paysannes. L’établissement des communes populaires vise à mettre en pratique deux mots d’ordre économiques aussi spectaculaires que prématurés : le «grand bond en avant» et la «marche sur les deux jambes» (agriculture et industrie). En conséquence, les communes populaires, qui doivent constituer sinon un raccourci, du moins une formule pour un passage accéléré vers le communisme, se mettent fiévreusement à fabriquer plus d’un million de « petits hauts-fourneaux ». On cherche à atteindre le niveau industriel. Après une période d’enthousiasme, l’échec est reconnu en 1960.





Swimming In Yangtze River, 2008 260 x 130 cm 180 x 90 cm Inkjet print on Fine Art Paper En juillet 1966, le président Mao, âgé alors de 73 ans, traverse le Yangtze à la nage. La plupart de ses contemporains y ont vu une preuve de la vigueur et de l’endurance du leader âgé. Selon les informations officielles, Mao aurait nagé 30 li, ce qui représente environ 15 kilomètres en une heure… Ce moment légendaire est rappelé lors des croisières que l’on peut faire de nos jours sur le Yangtze. Ceux qui souhaitent améliorer la performance du grand timonier ont l’occasion de tenter leur chance une fois l’an lors de la compétition qui traverse la rivière. Cette tradition, qui a vu le jour en 1956, est devenue un événement international. «Je suis né en 1967, la deuxième année de la Révolution culturelle, et ai passé mon enfance à attendre les rations de céréales et de viande de porc. Il y avait beaucoup de difficulté à obtenir ces produits pendant cette période. Mon plus grand rêve était de satisfaire ma faim de viande! Cependant, en regardant en arrière, en fait la grande majorité de mes souvenirs d’enfance empreints de bonheur et de chance. Ensuite, les changements ont eu lieu. J’ai commencé à travailler, les entreprises d’Etat avaient mis au point un système de contrat pour les heures de travail plutôt que de répartir les rôles pour les travailleurs. Puis je me suis marié, nous nagions à cette époque dans le rêve de la reconstruction du territoire national. Autrefois, les gratte-ciel ne se trouvaient que dans les pays occidentaux capitalistes, mais ils sont maintenant bien là. De même, dans le passé on ne trouvait des autoroutes et routes à grande vitesse que dans les livres. Le monde change rapidement aujourd’hui, et par de là même se souvenir des événements d’hier exige de l’imagination. On ne peut pas encore dire si les préoccupations actuelles sont bonnes ou mauvaises, mais nous ne voulons pas retourner dans le passé. Considérant cela, je me suis interrogé sur ce qui arriverait si une figure du passé émergeait d’un portrait classique dans le monde d’aujourd’hui? « Wang Tong





In The Rural Areas of Henan Province, 2011 176 x 130 cm / 122 x 90 cm Inkjet print on Fine Art Paper Du 1er au 10 aout 1958, Mao inspecte les régions rurales du Henan afin de valider le concept de Communes Populaires. En 1953, après la distribution aux paysans pauvres des terres des grands propriétaires fonciers dépossédés, les autorités de Pékin transforment les équipes d’entraide saisonnières en équipes d’entraide permanentes, au sein desquelles la propriété privée reste encore acquise. Limité et prudent à ses débuts, le processus se précipite et les coopératives « socialistes » se multiplient en 1957. Le développement de l’économie chinoise conduit les experts de Pékin à procéder, en avril 1958, à l’établissement de communes populaires, que des paysans de l’île Mayi et du Henan avaient préconisées. Cette dernière expérience de collectivisme coïncide avec le mouvement du «grand bond en avant» et répond aux besoins de l’économie chinoise : rentabilité améliorée par l’agrandissement des unités de production ; efficacité renforcée par la planification sur une large échelle ; claire définition des motivations et des objectifs ; mobilisation des masses paysannes. L’établissement des communes populaires vise à mettre en pratique deux mots d’ordre économiques aussi spectaculaires que prématurés : le «grand bond en avant» et la «marche sur les deux jambes» (agriculture et industrie). En conséquence, les communes populaires, qui doivent constituer sinon un raccourci, du moins une formule pour un passage accéléré vers le communisme, se mettent fiévreusement à fabriquer plus d’un million de « petits hauts-fourneaux ». On cherche à atteindre le niveau industriel. Après une période d’enthousiasme, l’échec est reconnu en 1960.







The Chongqing Talks, 2011 376 x 130 cm / 260 x 90 cm Inkjet print on Fine Art Paper Mao s’est rendu à Chongqing en 1945 dans le cadre des négociations pour 43 jours avec Chiang Kai-shek. Ces pourparlers de paix fait suite à la guerre civile de basse intensité qui recommence dès la capitulation japonaise quelques temps auparavant. Le premier théâtre d’opérations est la Mandchourie, que l’Union soviétique a envahie en 1945. N’ayant pas de troupes en Mandchourie, Tchang Kaï-chek négocie avec les soviétiques pour obtenir qu’ils ne quittent pas trop vite la région, afin d’éviter sa prise de contrôle complète par les communistes. Les États-Unis, qui sympathisent à l’époque avec Mao se posent en médiateurs. Une mission américaine est installée à Yan’an et espère aboutir à la formation d’un gouvernement de coalition communiste-nationaliste, afin d’éviter un nouveau conflit ouvert en Chine. Du 28 août au 10 octobre 1945, des négociations sont menées à Chongqing, Tchang Kaï-chek et Mao Zedong négocient, mais leur rencontre n’aboutit qu’à des déclarations de principe en faveur d’une reconstruction pacifique du pays. Une commission politique consultative tripartite est créée, et destinée à ramener la paix en Chine mais elle ne fonctionnera jamais, les incidents entre communistes et nationalistes se multipliant. Les troupes communistes, conduites notamment par Deng Xiaoping, ripostent et affrontent les nationalistes jusqu’en octobre, mettant finalement hors de combat treize divisions de l’armée du Kuomintang, et faisant 31 000 prisonniers. Les affrontements ont pour résultat, durant les négociations de Chongqing, de faire passer les nationalistes pour les agresseurs, tout en améliorant l’image des communistes auprès des occidentaux. La période qui voit le reprise du conflit ouvert est désignée en République populaire de Chine sous le nom de guerre de libération. Le conflit dégénère en guerre ouverte à partir du mois de mars 1946. En juillet, l’Armée rouge chinoise est rebaptisée Armée populaire de libération. En août 1946, les communistes remportent la victoire contre les nationalistes dans le Gansu.





XU ZHE Lost Horizon par Fan Lin (critique d’art) « Lost Horizon s’inspire de La Ferme des animaux d’Orwell même si Xu Zhe affirme ne pas l’avoir lu avant d’avoir fait cette série. Pourtant l’esthétique est la même, comme dans le film de Béla Tarr. Comme chez ces deux talents littéraires et cinématographiques, l’histoire elle-même se dissout dans les scènes. Ni la structure de la série, ni la composition de chaque photo ne suit une intrigue précise. Bien que distante de la réalité, la série est essentiellement aussi absurde, horrible et négatif que l’histoire. Xu Zhe fabrique un environnement convaincant, entre photographie documentaire et happenings. Ces images fictives sont combinés à des fragments commémoratifs, puis se transforment en l’expression de la plus intense de l’absurdité. Le monde doit être plus évident lorsqu’il est vu en sens inverse. C’est ce sur quoi Xu Zhe veut mettre l’accent. Parmi ceux qui voient le monde à l’envers, néo-expressionniste allemand Georg Baselitz est le plus célèbre pour ses peintures à l’envers. »

















All Rights Reserved. This book, or parts thereof, may not be reproduced in any form without written permission of the publisher. Printed in the PRC. Published by : MD Editions

Liu Bolin is a limited edition catalogue published by Magda Danysz Gallery (Paris / Shanghai) & MD Editions info@magda-gallery.com www.magda-gallery.com


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