PAPEETE EN CAPITALES

Mahana - Les Ă&#x2030;ditions du Soleil - Tahiti

PAPEETE EN CAPITALES GUIDE ET DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ

Textes et photos (sauf crédit spécial)

Patrick Schlouch

Nehe nehe te oire Papeete La ville de Papeete est belle

No te mau tiare tahiti Grâce à ses tiare tahiti

Ia hei ma te mau purotu e Lorsqu’elles sont portées en couronne par les jeunes et belles filles

Hei toa mai te mau ratere Et par les visiteurs également

Papeete aue hoi Papeete Papeete, chère Papeete

Te nounou hia nei na te ao nei Enviée par le monde entier

No to oe unauna e Pour ta beauté

Papeete o oe Papeete Papeete, Ô toi Papeete

Papeete, chanson écrite et composée par Yves Roche en 1968 Paroles tahitiennes de Morito (Maurice Tautumaupiha) Avec l’aimable permission des Editions Manuiti, Tahiti

Les historiens s’accordent sur le fait que Papeete fut fondée en 1818 par le missionnaire et pasteur anglais William Crook. Les qualités de sa rade propice au mouillage ne furent que tardivement reconnues, les premiers visiteurs européens lui préférant la baie de Matavai plus à l’est. Fief de la famille royale des Pomare, Papeete doit surtout son essor et son urbanisation à l’amiral français Armand-Joseph Bruat qui la choisit pour y établir les bases du protectorat français en 1843. Ce fut le premier district polynésien à être organisé en commune en 1890. Une explication romanesque de l’origine du nom de Papeete serait que la reine Pomare IV (1813 - 1877) ne buvait que l’eau (pape) puisée dans un panier (ete,

Capitale de la Polynésie française, Papeete est une charmante ville portuaire océanienne, active et cosmopolite, blottie entre mer et montagne sur la côte nord-ouest de Tahiti. Capitale, Papeete l’est assurément d’un point de vue politique, avec la présence simultanée sur son territoire des institutions de la Polynésie française autonome et de l’administration de l’État français. Elle est aussi capitale d’un point de vue économique, avec le seul port international du pays, trois zones industrielles et une concentration de centres commerciaux et de boutiques unique en Polynésie française. Elle l’est tout autant dans d’autres domaines comme la culture, l’éducation, la justice ou même la religion. 6

sac, poche) à la source située derrière son palais (le Bassin-de-la-Reine, lequel existe encore aujourd’hui dans les jardins de l’Assemblée de la Polynésie française). On lit aussi que Papeete signifie « eau qui jaillit » (Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens). Le site est en effet riche en ressources aquifères. Il est en grande partie marécageux où l’eau affleure à moins d’un mètre de la surface. La ville est du reste arrosée par quatre rivières : (d’est en ouest) la Fautaua, la Papeava, la Vaiami et la Tipaerui. Papeete connut une histoire plutôt mouvementée et parfois cruelle. Elle fut en grande partie rasée par un cyclone et un raz-de-marée en 1906. Reconstruite, elle fut victime, huit ans plus tard seulement, du pilonnage de deux croiseurs allemands de passage qui la laissèrent en cendres et en ruines. En 1918,

la grippe espagnole emporta un cinquième de ses habitants. En octobre 1987, le centre-ville était largement détruit par le feu lors d’émeutes populaires. À la suite de la vague d’immigration massive provoquée par l’installation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) en 1963, Papeete se développa très rapidement. Un premier règlement d’urbanisme signé par les architectes Claude Bach et Rodolphe Weinmann fut appliqué à partir de 1965. Réactualisé en 1967, puis en 1970, ce plan resta en vigueur (quoique assorti de nombreuses dérogations) jusqu’en 2003, après l’adoption par la commune d’un plan général d’aménagement (PGA) mieux adapté aux contraintes modernes. En 2011, Papeete comptait environ vingt-six mille 7

résidents. Du fait d’une centralisation extrême des activités économiques, administratives, éducatives et sociales, on estime que cette population avoisine les quatre-vingt mille durant la journée. La ville, au patrimoine architectural fortement marqué par une double influence religieuse et militaire, est formée d’une mosaïque d’une trentaine de quartiers irrigués par une centaine de boulevards, avenues, rues et chemins (y compris la vingtaine de rues du quartier de la Mission et les voies anonymes de Fare Ute), et à peu près autant de servitudes privées. Accueillant souvent des communautés originaires des archipels éloignés, les quartiers portent tous des noms traditionnels tahitiens, à l’exception de la Mission et de Sainte-Amélie. Les voies, à l’inverse, sont toutes dénommées à la française, à l’exception de aroa Pae-no-Mati-1797 (rue du 5-Mars1797) dans le quartier de Paofai, et de aroa nui Pouvanaaa-Oopa (avenue Pouvanaa-a-Oopa). Cette voirie est comme un livre à ciel ouvert, perpétuant la mémoire des souverains, nobles, officiers, hommes politiques ou religieux, commerçants, artistes, sportifs…, polynésiens et français, ayant marqué l’histoire de Papeete de leur empreinte. Après des décennies de stabilité et souvent d’oubli, leurs noms ressurgissent grâce à une signalétique installée par la commune en 2010. Ils commencent aussi à évoluer, reflétant de nouvelles façons d’apprécier le passé de la ville. On pourra se reporter aux plans des quartiers et des rues à la fin de l’ouvrage. D’un point de vue institutionnel et administratif, Papeete est un imbroglio de compétences et de domaines publics partagés entre la commune, le Pays (la Polynésie française), l’État et le Port autonome. Cela ne facilite pas la gestion d’une ville confrontée depuis toujours à des difficultés récurrentes, notamment dans les domaines des finances, de l’équipement et du logement. La crise politique, économique et sociale survenue en Polynésie française à partir de 2004 n’a fait qu’aggraver les choses. Les mendiants sont encore rares à Papeete, mais le nombre des SDF augmente et la prostitution gagne du terrain. L’habitat insalubre subsiste dans quelques quartiers. La ville reste globalement sûre, mais, comme partout, il est prudent d’éviter certains

endroits à certaines heures. L’environnement a été sérieusement malmené depuis les années 1950, quand on pouvait encore se baigner dans la rade. En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics, la ville souffre cruellement de l’absence de système collectif d’assainissement dont le coût a longtemps semblé prohibitif. Cela est en train de changer. Un ambitieux réseau de collecte et de traitement des eaux usées est en cours de réalisation à l’initiative de la commune avec le soutien financier de l’État et de l’Union Européenne. Vers 2015, Papeete comptera, quand le programme aura été mené à son terme, parmi les villes les plus propres de toute l’Océanie, ce qui contribuera au développement plus durable de nombreux secteurs économiques comme la construction, la restauration et les activités liées au tourisme notamment. Papeete est flanquée, à l’ouest, par la commune de Faa’a, où se trouve l’aéroport international de Tahiti, et à l’est par celle de Pirae, en plein essor avec la mise en service du nouveau centre hospitalier ultramoderne du Taaone en novembre 2010. L’agglomération urbaine s’étendant sur une trentaine de kilomètres seulement entre Mahina à l’est et Punaauia à l’ouest rassemble cent cinq mille personnes, soit plus de 40 % de la population totale de la Polynésie française. En ce qui concerne la phonétique des mots et noms tahitiens, rappelons qu’il n’y a pas de lettre muette en reo tahiti, elles correspondent toutes à un son perceptible. Le e se prononce é (Papeete se dit Papé-été, Pomare est Pomaré), le u se dit ou, (Taunoa s’énonce en Taounoa et Paurani en Paourani), le h est aspiré et le r est roulé. Enfin, gardons à l’esprit que Papeete est construite sur une île minuscule (1 045 km2) dont à peine un dixième est habité, pointe d’aiguille émergeant au centre de l’immense océan à plus de six mille kilomètres du continent le plus proche. Elle n’a pas encore deux cents ans. Bienvenue à Papeete et bonne lecture ! 8

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sur une plaque commémorative inaugurée par le général de Gaulle lors de sa visite présidentielle le 7 septembre 1966 et dont une copie est exposée sur la façade de l’hôtel de ville. Il était compagnon de la Libération, chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Instruction publique. En plein centre-ville, la rue Edouard-Ahnne relie sur trois cent cinquante mètres l’avenue du Maréchal-Foch et la rue Dumont-d’Urville, après avoir croisé la rue de-Nansouty. Ancienne rue des Beaux-Arts, elle fut baptisée ainsi en avril 1953. On y trouve de nombreux commerces et l’école philanthropique chinoise, mais c’est surtout un fief protestant dans sa partie haute, avec le temple Bethel, l’école maternelle Maheanuu et le collège Pomare IV. Cas

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Edouard Ahnne (1867 - 1945) était un missionnaire et homme politique originaire du Doubs dans l’Est de la France. Envoyé à Tahiti par la Société des Missions Évangéliques de Paris en 1892, il fut d’abord l’adjoint de Charles Vienot, directeur des écoles protestantes de Papeete, avant de diriger lui-même l’école de garçons pendant trente-deux ans. Passionné de culture polynésienne, il fut président de la Société des Études Océaniennes (SEO) de 1923 à 1945. C‘est à lui que l’on doit la publication de Tahiti aux temps anciens, l’ouvrage de référence de Teuira Henry. Président de la Caisse agricole (ancêtre de la Banque Socrédo) puis de la Chambre d’Agriculture, conseiller général, Edouard Ahnne fut aussi l’un des principaux artisans du ralliement de Tahiti à la France libre © ordredelaliberation.fr en 1940. Son nom figure en tête de liste Edouard Ahnne (vers 1900)

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Joseph Guitton, le frère Alain (1846 - 1917), était un religieux breton de la congrégation des Frères de Ploërmel. Affecté à Tahiti en 1879, il seconda pendant plus PORT DE PAPEETE de dix ans le frère Juvénal Farard, directeur de l’école catholique de garçons de Papeete, avant de lui succéder de 1890 à 1913. Féru d’histoire naturelle et d’ethnologie, il fut un des membres fondateurs de la Société des Études Océaniennes (SEO) en janvier 1917. École de la Mission

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Dans son école, il avait créé un véritable petit musée, rassemblant au fil des années une importante documentation sur Tahiti et ses îles, des photographies, des objets d’artisanat, des herbiers, des spécimens de la faune et de la flore marines… Quand il prit sa retraite en juillet 1917, la Mission catholique en fit don à la colonie. Cela constitua le noyau des collections du Musée d’Ethnologie de Papeete créé en octobre 1917, dont une des salles portait le nom du frère Alain. Il était chevalier des Palmes académiques et médaillé de l’Alliance française. En face du lycée - collège catholique La Mennais, la rue du Frère-Alain (baptisée ainsi en avril 1953) relie sur plus de deux cents mètres la rue de l’Évêché à la rue des Remparts.

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Ahurei est le nom d’un petit quartier résidentiel situé 200m dans l’est de0Papeete, au croisement des avenues du Régent-Paraita et du PrinceHinoi. Entouré par les quartiers de Manuhoe à l’ouest, Orae au sud, Mamao à l’est AHUREI et Puea au nord. Av. du

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Le boulevard d’Alsace est un nom plutôt pompeux Apaatarao est le nom d’un petit quartier de l’ouest de Aorai pour cette ruelle étroite reliant, sur près de trois cents Papeete enserré en bordure de lagon entre les quartiers mètres tout de même, l’avenue Georges-Clémenceau à de Paofai et de Vaiami. Il est circonscrit par le boulevard celle du Prince-Hinoi, en parallèle à la rue des Remparts de la Reine-Pomare-IV (front de mer), la rue du ChefPort tutoa a P e dans Teriierooiterai à l’est, de pêche le quartier de Manuhoe. Il faut sans doute déceler icinal d in v Chem dans cette appellation disproportionnée l’humour des aroa Pae-no-Mati (rue du re V oma Av. P A Alsaciens qui s’y étaient installés dans les années 1880 5-Mars-1797) à l’ouest et pour y ouvrir un restaurant régional et la première la rue des Poilus-Tahitiens Église a iraat Sainte-Thérèse to ef Va tu u Ch a P Av. d brasserie tahitienne. au sud. V e e r d ma

duquel le Cercle militaire avait d’un pomme-étoile et de deux jadis aménagé une buvette où ylang-ylang parfumés. le peintre Paul Gauguin aimait Du côté de la Mission, à venir siroter son absinthe l’évêché est environné de vers 1900. Un autre vieux célébrités végétales comme les banian de taille imposante a manguiers et noyers « mission » dû être déplacé en 2009 lors plus que centenaires. Entre du lancement du chantier de la autres trésors, le parc contient Une buvette fut aménagée dans le ‘ora de Tarahoi (vers 1900) gare maritime sur le quai des un camphrier, un jacaranda, ferries. Le Bassin-de-la-Reine (situé derrière l’Assemblée un aréquier ainsi que des litchis et des uru. La rue de de la Polynésie française) est délicieusement rafraîchi l’Évêché est doublement bordée de grands tamariniers. par les frondaisons de plusieurs arbres de plus de cent Plus récemment, les Jardins-de-Paofai, inaugurés sur cinquante ans, dont un mape (châtaignier tropical), deux le front de mer en 2010, ont réintroduit le cocotier (ha’ari), banians et un caoutchouc. Sur le square du Capitainebanni de la ville depuis les années 1960 pour prévenir Temarii-Teai, un raisinier de mer (vine) aux fruits acidulés l’infestation de Tahiti par le rhinocéros du cocotier, un dissimule sous ses branches un tiki en pierre à deux scarabée parasite dévastateur. Plus de trois cents ha’ari têtes. Le parc Bougainville, avec son majestueux auteraa y ont été plantés, ainsi qu’une quarantaine de palmiers (badamier) central et sa jolie petite bambouseraie, abrite royaux et de nombreuses autres espèces d’arbres et de nombreuses espèces de plantes tropicales. Dans le de plantes, parmi lesquelles certaines emblématiques quartier de Mamao, la CPS est entourée des divers archipels polynésiens. d’une petite oasis verte composée v. ASSEMBLÉE, BASSIN-DE-LA-REINE, de plusieurs raisiniers de mer (vine), BOUGAINVILLE, CPS, DUPETIT-THOUARS, ÉVÊCHÉ, FERRY, GAUGUIN, MAMAO, MISSION, d’un uru (arbre à pain), d’un noyer, PAOFAI, POUVANA A OOPA, TARAHOI, TEAI d’un manguier, d’un kava,

Le même ‘ora (banian), désormais tricentenaire (2010)

ARMOIRIES

stylisée de ces armoiries fut utilisée à partir de 1980. Un logo plus moderne fut adopté le 14 septembre 2006 à l’initiative du maire Michel Buillard pour compléter l’iconographie de la ville. Inspiré par le sceau de la Polynésie française autonome, cet emblème dessiné par le jeune graphiste de la commune de Papeete Manarii Moeino représente l’hôtel de ville, la maison du peuple, sur fond de huit rayons de soleil (symbolisant les huit principaux quartiers de Papeete). En arrière-plan, rappel des armoiries de la ville, apparaissent cinq cocotiers (symboles des cinq archipels de la Polynésie française) et la silhouette caractéristique du Diadème dont la couleur verte évoque la splendeur de la nature tropicale.

Les armoiries de la ville de Papeete furent dessinées en 1967 par l’architecte décorateur et héraldiste américain George Log à la demande du maire Georges Pambrun et officiellement adoptées le 26 août 1968. Sur un écusson, on reconnaît les crêtes du Diadème surplombant un marae (temple polynésien à

v. BUILLARD, COMMUNE, DIADÈME, HÔTEL DE VILLE, PAMBRUN

ART Depuis le séjour de Paul Gauguin de 1891 à 1903, puis celui de Henri Matisse dans les années 1930, la Polynésie française est une terre de prédilection pour les artistes. La splendeur de ses paysages, la prestance et la grâce naturelles de ses habitants, la qualité de la lumière et l’intensité des couleurs ont inspiré des dizaines de peintres, dessinateurs, sculpteurs, photographes, poètes ou écrivains… Papeete, où le souvenir de Gauguin est pourtant bien présent, ne possède pas de musée de la peinture. La ville compte néanmoins une bonne demidouzaine de galeries d’art et de nombreuses expositions sont régulièrement organisées dans diverses salles publiques. Certains arts traditionnels sont enseignés au Centre des Métiers d’Art, d’autres le sont au Conservatoire artistique territorial.

Logo de Papeete (2006)

ciel ouvert) environné de cocotiers (l’arbre providence des Océaniens), avec les fruits du uru (arbre à pain) et un régime de fei (banane plantain) eux-mêmes encadrés de deux lances dressées et de huit fleurs de tiare tahiti. L’ensemble est entouré d’un cercle dans lequel est inscrite la devise de la ville qui était aussi celle du roi Pomare II : Ei ohipa tia e taraire ai te mana (l’intégrité est le garant du pouvoir). Armoiries de la ville de Papeete (version 1980) Une variante simplifiée et

v. CENTRE DES MÉTIERS D’ART, CONSERVATOIRE, CULTURE, DANSE, GAUGUIN

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Arupa est un quartier du centre de Papeete situé de part et d’autre de l’avenue du Chef-Vairaatoa, riverain de la Papeava et de la rue des Remparts à l’ouest, mitoyen des quartiers de Temaeo au sud, de Puea à l’est et de Vaininiore au nord. Autour de la caserne des pompiers, c’est comme un village au cœur de la ville. Po Rue Alfred

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ASSEMBLÉE Sur la place Tarahoi, se dressent les bâtiments de

Assemblée de la Polynésie française (2009)

l’Assemblée de la Polynésie française (Apo’ora’a rahi no te Fenua) construits en 1969 par les architectes Christian

Une annexe administrative moderne fut mise en service en août 2009 dans la rue adjacente du Docteur-Cassiau. Elle fut baptisée Tetuna’e, du nom du premier législateur tahitien, inspirateur d’un ensemble de règles de vie dit « code Tetuna’e » antérieur à l’arrivée des premiers Européens. www.assemblee.pf

Regaud et Michel Prevot à l’emplacement de l’ancien palais royal. Ils abritent la troisième des quatre institutions de la Polynésie française autonome, après le président et le gouvernement. Ce parlement local est composé de cinquante-sept représentants élus pour cinq ans au suffrage universel et au scrutin de liste. À l’arrière des bâtiments, s’étend le Bassin-de-la-Reine, un parc boisé entourant la source Pape’ete, ayant donné son nom à la ville.

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gestionPatufut finalement accordé à la Polynésie française toa nal de in vici en juillet 1977 et, depuis lors, l’autonomie n’a plus cessé re V oma Av. P Après avoir été un protectorat (1842 - 1880), une de s’élargir. Le statut actuel, adopté en février 2004 (et Aorai Église toa a Sainte-Thérèse lui f Vairaa colonie (1880 - 1957), puis un territoire d’outre-mer plusieurs fois amendé par des lois organiques), to e tu u Ch Pa Av. d V e re a Pom (1957 - 2004), la Polynésie française est à d présent permet deAv.se gouverner librement et démocratiquement une collectivité territoriale autonome d’outre-mer, dans le cadre de la République française. Dock a ﬂottant iraato eV ef Va omar P v. u Ch municipal de Papeete prit A couramment appelée pays d’outre-mer. L’aspiration à Le 15 juin 2006, le conseil Av. d i Hino is nce Bov u Pri de Av. d une autonomie toujours plus large vis-à-vis de l’État l’initiative de rebaptiser place de l’Autonomie l’un des Rue Rond-point de Fare Ute Marine s’y manifesta très tôt. Dèsnationale les annéesChapelle 1890, après la principaux nœuds routiers de la ville jusqu’alors connu Tarona atoa (sanito) Vaira Temple Chef adventiste . du création de la commune de Papeete, son premier Av sous le nom de carrefour du Pont-de-l’Est. Une stèle inoi nce Hen son centre. Quatre voies maire, François Cardella, soutenu par le peintre Paul en basalte gris fut installée u Pri a Av. d Rue iraato u Chef Va a Tiniha Av. du oi Gauguin, contestait le pouvoir absolu du gouverneur. se rejoignent sur la place de l’Autonomie : l’avenue in Gare ce H n ri maritime uP Av. d Cette tendance prit de l’ampleur après la Seconde du Maréchal-Foch, la rue Paul-Gauguin, la rue des Rue Clappier inoi Temple Kanti nce H u Pri d v. Guerre mondiale, notamment sous l’impulsion deA Remparts et l’avenue Georges-Clémenceau. CPS enceau Av. Georges Clém Pouvanaa a Oopa, mais elle fut largement Rond-point du Paciﬁque v. CLÉMENCEAU, FOCH, GAUGUIN, Rue de l'École Ancien hôpital étouffée par l’installation du Centre des Frères e de Mamao POUVANAA A OOPA, REMPARTS au ass nce Impanuiti me lé M C ges r d’Expérimentation du Pacifique Vaiete (CEP) en Place o Centre Temple Ge mormon des Métiers Av. d'Art Quai des paquebots Mairie 1963. Un premier statut d’autonomieRuede Place Paul Gaug Port de pêche

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B D’une longueur de trois cents mètres, l’avenue GeorgesBambridge (ainsi dénommée depuis 1966) est une belle voie rectiligne reliant l’avenue Georges-Clémenceau à celle du Prince-Hinoi, dans le quartier de Mamao, puis (vers 1935) entre Orea et Fariipiti. Au coin de l’avenue du Prince-Hinoi, se trouvait naguère le célèbre restaurant-traiteur chinois Liou Fong, symbole d’une époque disparue, où de très nombreuses fêtes collectives, mariages et autres banquets associatifs ou politiques furent organisés de 1969 à 2010. Georges Bambridge (1887 - 1942) fut le sixième maire de Papeete. Ce commerçant fut d’abord conseiller municipal avant d’être élu maire en 1933, une fonction qu’il occupa jusqu’en 1941. Particulièrement féru d’urbanisme, on lui doit notamment le percement de l’avenue du Prince-Hinoi en 1937. Un des cinq principaux artisans du ralliement de Tahiti à la France libre en 1940, son nom apparaît sur une plaque commémorative apposée sur la façade de l’hôtel de ville et inaugurée par le général de Gaulle lors de sa visite présidentielle en septembre 1966. ai

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Depuis sa construction en 1967, le stade situé à l’entrée ouest de Papeete dans le quartier de Tipaerui porte le nom de Willy Bambridge (1911 - 1953), une des grandes figures historiques du sport polynésien. Troisième fils de Georges Bambridge, ancien maire de Papeete, Willy fut un brillant joueur de football professionnel dans les années 1930. Il fut gardien de but en première division française (à Sète et à Rennes) et plusieurs fois sélectionné dans les équipes de France B, amateur et militaire de 1937 à 1939. Le stade a été entièrement rénové en 2007, avec une pelouse synthétique, une piste en tartan et un espace

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de jeu pour les enfants. Il est ouvert au public tous les jours gratuitement de 6h30 à 20 heures.

• Banque de Tahiti, filiale de la Caisse Nationale des Caisses d’Épargne. www.banque-tahiti.pf • Banque de Polynésie, filiale à 80 % de la Société générale. www.sg-bdp.pf Les horaires d’ouverture des banques varient, mais le public est généralement accueilli du lundi au vendredi à partir de 7h30 ou 8h et jusqu’à 15h30 ou 17h. Certaines agences sont ouvertes le samedi matin. Les banques polynésiennes acceptent toutes les devises ayant cours légal et les cartes de crédit internationales, y compris certaines cartes chinoises. Plusieurs distributeurs automatiques de billets sont disponibles en ville. Les taux de change sont fluctuants à l’exception de l’euro dont la parité avec le franc CFP est fixe (1 euro = 119,33 francs).

v. BAMBRIDGE GEORGES, TIPAERUI

BANQUE Trois banques se partagent le marché à Papeete et en Polynésie française. • Banque Socrédo (Société de Crédit et de Développement de l’Océanie) dont le capital appartient pour moitié à la Polynésie française, pour 35 % à l’État par le biais de l’Agence Française de Développement (AFD) et pour 15 % à la COFIBRED, une filiale du groupe BRED Banque populaire. www.socredo.pf

v. COMMERCE, ÉCONOMIE 19

Le Bassin-de-la-Reine, place Tarahoi (2010)

BASSIN-DE-LA-REINE

BATAILLON-DU-PACIFIQUE

Oasis de calme et de verdure en plein centre-ville, le Bassin-de-la-Reine, parfois appelé Bain-de-la-Reine, Source-de-la-Reine ou encore Ruisseau-de-la-Reine, est situé place Tarahoi, derrière l’Assemblée de la Polynésie française. La reine Pomare IV, dont la résidence officielle s’élevait autrefois à la place de l’Assemblée, ne buvait dit-on que l’eau de cette source ayant donné son nom à la ville : Pape (eau), ete (panier, sac, poche), l’eau qui jaillit. Le Bassin-de-la-Reine se trouve au cœur d’un parc contenant plusieurs arbres de plus de cent cinquante ans, dont un mape (châtaignier tropical), deux banians et un caoutchouc.

Le nom du Bataillon-du-Pacifique fut donné le 26 octobre 2009 à la rue comprise entre l’avenue

v. ARBRE, ASSEMBLÉE, EAU, POMARE IV, TARAHOI

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Marine a Tarona Pouvanaa-a-Oopa et la rue des Poilus-Tahitiens nationale iraato (sanito) ef Va u Ch Av. d dans le quartier de Sainte-Amélie. D’une longueur inoi nce H de cent quatre-vingts mètres, elle contourne le Fare u Pri Av. d atoa ra ai V Chef Av. du Vana’a (Académie tahitienne), puis le CESC (Conseil i Hino Gare ince maritime u Pr Av. d économique social et culturel) jusqu’au rond-point. Rue Clappier inoi nce H Après le ralliement des EFO (Établissements u Pri Av. d MOTU UTA Français de l’Océanie, ancien nom de la Polynésie Rond-point du Paciﬁque française de Quai 1842 à 1957) à la France libre dès Rue de l'École des cargos des Frères e eau ass enc Impanuiti septembre 1940, trois cents Tahitiens volontaires furent lém M es C Place org Centre e G des Métiers Vaiete Av. enrôlés dans les Forces françaises libres. Le 1erQuaimai d'Art des paquebots Mairie Rue Paul Gauguin 1941, ils débarquaient à Nouméa où ils rejoignaient au Rue Paul Gauguin Av. Georges Clémence Rue Fr trois cents autres volontaires Ces ançois Cardel PORT DE néo-calédoniens. PAPEETE la h Marché Foc deux groupes réunis constituèrent le Bataillon-dumunicipal R. du hal 22 S réc Ru ept eC Ma em u h. d bre Av. V Pacifique, officiellement créé le 5 mai, et placé sous le 1914 N ty ieno Ru ou t eJ ns . d'A a R ue N rc commandement de son promoteur, le chef de bataillon e Ed d o e O Centre Vaima E ua Cat rd Ru Hôtel héd Ah des Place du 2 Juillet ral nn Félix Broche. Il s’illustra l’année suivante en1966Afrique a Postes euf e e riimat Pont N Rue Fa R. du Ru eM Rond-point S 'a Collège AMJ gr. le du Nord, puis en Italie et en FranceHjusqu’en 1945. Le 5 de Tahiti nui u Tep ok ulle Évêché an ge e Ga oJ de Papeete Pla hey Te ’Utuafare ral d au foyer de matahiapo rue Philippe-Bernardino (2010) vou o te ’Oa’oa, éné sse mai 1946, cinq ans et quatorze jours après leur200m départ, ie Ja uG 0 r Clinique d a n é . Av Évêch l' Cardella ne-M e n d A Rue Rue P Rue de la les rescapés tahitiens du Bataillon-du-Pacifique Assemblée ille es Polynésie Lycée d'Urv e d uts mont française u La Mennais u Gouvernement Jardins de Paofai D o e R Sc Ru de la l’avenue Pomare-V, se trouve le coquet foyer municipal rentraient au fenua à bord are IV Polynésie Église française CCISM École om Maria no te Hau eP de la Mission n i Te ’Utuafare o te ‘Oa’oa pour Re Ru ille du PlaceSagittaire. Près oulevd’un e la eM rv a rd d To'ata U P ' B gr ap Palais td .P ea de Justice on personnes âgées (matahiapo). au m va tiers d’entre euxClinique n’étaient lM IV Du Ge Av.

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Avec l’essor de la perliculture à partir des années 1980, la bijouterie a pris de plus en plus de place dans l’économie PORT DE PAPEETE de Papeete. De nombreuses boutiques ont été ouvertes au centre-ville avec un succès grandissant auprès des visiteurs comme de la clientèle locale. Néanmoins, au cours des années 2000, une concurrence croissante, une surproduction perlière et la chute régulière de la fréquentation touristique ont provoqué un net recul du secteur et la fermeture de nombreuses bijouteries. Il en reste toutefois un grand nombre proposant des articles variés pour tous les goûts et tous les budgets.

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Philippe Bernardino (1915 - 1963), militaire, ancien combattant du Bataillon-du-Pacifique, participa aux batailles de Bir Hakeim en Tunisie et du Garigliano en Italie. Distingué par le général de Gaulle, il fut décoré de la croix de la Libération. La rue traversant le quartier de Temaeo, puis séparant les quartiers Arupa et Puea sur un peu moins de deux cents mètres, entre l’avenue Pomare-V et celle du ChefRT1 O Vairaatoa, porte son nom depuis 1963. Au coin de RD

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Bougainville à partir de cette date. Il fut officiellement baptisé parc Bougainville après sa rénovation en toa Port avril 2003. Havre de paix au centre-ville, dominé par e Patu de pêche al d in vicin Chem un majestueux auteraa (badamier), agrémenté d’un re V bassin (résurgence de la source Pape’ete), il rassemble oma Av. P de nombreuses essences et plantes variées, dont une adorable bambouseraie plantée sur un îlot parmi les a to tu nénuphars. Pa re V de oma français à effectuer un tour du Premier navigateur Av. P monde, Louis-Antoine de Bougainville (1729 - 1811) fit escale à Tahiti en avril 1768, moins d’un an après la toa airaa are V découverte de l’île par l’Anglais Samuel Wallis. m ef VEnchanté o P u Ch Av. d . v A par son court séjour, il la surnomma Nouvelleis Bov e d Cythère, du nom d’une île grecque dont les Rue Rond-point habitants, jadis, vouaient un culte particulier de Fare Ute Chapelle Marine Tarona toa à Aphrodite, déesse de l’amour, créant ainsi nationale a a ir (sanito) ef Va u Ch le mythe du paradis terrestre. « Je me croyais Av. d transporté dans le jardin d’Eden », écrivit-il. inoi ce H Une stèle surmontée d’un buste en rin du P . v a A to iraa hef Va bronze réalisé par l’architecte Emile C u er d . Av 1 Anciennement nommé place Albert i Hinofut inaugurée en 1909 sur le Gare Bertone e c in maritime (en l’honneur du troisième roi u Pr Av. d front de mer à la mémoire du grand des Belges) depuis 1934, le parc explorateur. Elle fut déplacée en 1968 Rue Clappier oi Bougainville est un espace vert Temple ce Hin u Prin vers l’endroit qu’elle occupe aujourd’hui, Av. d d’environ un demi hectare, compris près de l’hôtel des Postes, à l’entrée CPS entre l’avenue du GénéralAv. Geo du parc qui porte son nom. Rond-point de-Gaulle, la rue Dupetit- du Paciﬁque Elle est encadrée par deux Rue de l'Éco Ancien hôpital Thouars, le boulevard le des Frères e eau assiti canons historiques datantde Mamao p enc Im anu de la Reine-Pomare-IV m é M Cl de eolarges Première Guerre Place Centre et l’hôtel des Postes. G des Métiers Vaiete Av. mondiale. d'Art Quai des paquebots Bien que son nom dan

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de place Albert 1er fut confirmé et officialisé en octobre 1968, on l’appela généralement place

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Dès son arrivée en juin 1941, sa première décision fut de dissoudre le conseil municipal de Papeete considéré comme le foyer de la dissension. Pour gérer Papeete, il créa une commission municipale présidée par Léonce Brault avec Alfred Poroi comme premier adjoint. Dès le 1er octobre 1941, Richard Brunot était remplacé par le gouverneur Georges Orselli, un officier de l’armée de l’air particulièrement autoritaire. En août 1942, soupçonnant Léonce Brault de traiter secrètement avec les Américains installés à Bora Bora, le gouverneur le démit de ses fonctions et le remplaça par Alfred Poroi, qui resta président de la commission municipale jusqu’à la fin de la guerre.

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Fils de Léonce-Rodolphe Brault, qui fut jadis premier adjoint de François Cardella, le premier maire de Papeete, il était avocat comme son père. « Poilu tahitien », il participa comme volontaire à la Première Stade Pater Guerre mondiale.

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Léonce Brault (1897 - 1977) fut un maire de Papeete éphémère, de juin 1941 à août 1942. Quelques mois plus tôt, en septembre 1940, Tahiti s’était massivement ralliée à la France libre, mais le parti gaulliste était divisé en factions qui se disputaient le pouvoir. À tel point, que le général de Gaulle dut dépêcher un plénipotentiaire, Richard Brunot, pour rétablir l’ordre dans la colonie. R. du

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Edmond de Bovis (1818 - 1870) était un officier de marine originaire de Grasse dans le Sud de la France. Lieutenant de vaisseau, célèbre pour ses travaux hydrographiques et cartographiques, il fut directeur du port de Papeete de 1844 à 1846. Il a laissé un livre sur l’État de la société tahitienne à l’arrivée des Européens, publié en 1855. La ville de Papeete a donné son nom en janvier 1925 à la rue qui relie à présent le giratoire (rond-point) de Fare Ute (mis en service en décembre 1998) à la rue des Remparts, sur une centaine de mètres. Chem

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établi en 1842. Faisant preuve de fermeté, mais également de diplomatie, il parvint finalement à rétablir l’ordre et le calme La plus belle avenue de Papeete a porté dans un pays miné par l’insécurité et son nom jusqu’en 2006, avant d’être profondément divisé. C’est à lui que rebaptisée aroa nui (avenue) PouvanaaPapeete doit son développement et son a-Oopa par décision du gouvernement M rang de capitale. Choisissant de s’y installer : éd 4) a il de la Polynésie française. Armand-Joseph 86 le d t (1 a e l’am u « pour occuper le port où se font les transactions », r iral A.-J. B Bruat (1796 - 1855) fut le premier gouverneur il en fit une véritable ville. Marin (il fut élevé à la des EFO (Établissements Français de l’Océanie, dignité d’amiral de France en 1855), administrateur et ancien nom de la Polynésie française jusqu’en 1957) de urbaniste expérimenté, parfait gentleman, Bruat laissa janvier 1843 à septembre 1846 (il ne quitta effectivement un excellent souvenir à Tahiti comme en témoigne la Tahiti qu’en mai 1847, six jours après l’arrivée de son reine Pomare IV dans un courrier adressé à l’empereur successeur Charles-François Lavaud). Son gouvernement Napoléon III en date du 28 août 1861 : « Mon peuple et fut particulièrement mouvementé. Sur fond de rivalité moi, nous l’avons tous connu, aimé et apprécié. Je n’oublierai franco-britannique et d’indécision de la reine Pomare IV, jamais la générosité de ce gouverneur distingué ». Bruat fut confronté à l’insurrection d’une partie de la population tahitienne opposée au protectorat français v. HISTOIRE, POMARE IV, PORT, POUVANAA A OOPA

BUILLARD

doit aussi le chantier du vingt-etunième siècle à Papeete, la mise en œuvre, à partir de 2009, d’un ambitieux réseau d’assainissement collectif, urgente depuis des décennies mais toujours repoussée faute de financement. Michel Buillard est finalement parvenu à obtenir le soutien de l’Etat, celui de la Polynésie française, et même celui de l’Union Européenne, pour la réalisation de cette opération qui fera de Papeete, à l’horizon 2020 – 2025, l’un des centres urbains les plus propres de toute l’Océanie. Il a considérablement fait progresser l’animation de la ville, les actions en faveur de la jeunesse, la création d’espaces verts, l’amélioration de l’habitat… Il est le premier maire de Papeete à réellement préserver et mettre en valeur sa mémoire collective et son patrimoine historique et culturel.

Douzième maire de Papeete depuis 1995 (réélu en 2001, puis en 2008), Michel Buillard est né le 9 septembre 1950 à Papeete. Cadre administratif après des études juridiques, il entre en politique dès 1983 dans le sillage de Gaston Flosse. Plusieurs fois ministre et même vice-président Michel Buillard (1997) du gouvernement de la Polynésie française de 1984 à 1996, il fut député (RPR puis UMP) de 1997 à 2012 (réélu en 2002, puis en 2007). Concepteur et architecte du Papeete moderne, toujours très disponible pour ses administrés, il se soucie avant tout de la cohésion sociale de la commune et du soutien aux plus fragiles de ses habitants. Il a beaucoup œuvré pour l’aménagement du front de mer. On lui 25

Les canons du parc Bougainville (2009)

CANON

von Luckner qui s’illustra durant la Première Guerre mondiale. Le Seeadler avait fait naufrage sur l’atoll de Mopelia en 1917. L’autre canon provient de la canonnière Zélée, seul navire de guerre français présent dans le port de Papeete quand deux croiseurs allemands la coulèrent et bombardèrent la ville le 22 septembre 1914.

Deux canons historiques encadrent la stèle de LouisAntoine de Bougainville sur le front de mer. Celui de gauche (côté Poste) appartenait au navire corsaire allemand Seeadler (Aigle de mer), un quatre-mâts barque en acier commandé par le célèbre comte Félix

v. BOUGAINVILLE, DESTREMAU, HISTOIRE, SEPTEMBRE, ZÉLÉE 26

N Hydrocarbures

fut le premier élu à réclamer ouvertement l’autonomie interne des Établissements Français de l’Océanie (EFO) dès 1898. Il a laissé son nom à une rue du centreville et à une clinique située rue Anne-MarieJavouhey. La rue François-Cardella (baptisée ainsi en août 1968, ancienne rue Bonard) relie le boulevard de la Reine-Pomare-IV (front de mer) et l’avenue du Maréchal© Mémorial Foch sur un peu moins de trois cents mètres, le long du marché municipal (côté est) et de l’immeuble de la Banque de Tahiti, en croisant la rue Albert-Leboucher puis la rue du PèreCollette. Pont de Motu Uta

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Le docteur en médecine et administrateur colonial Fernand Cassiau (1871 1933) fut maire de Papeete de 1922 à 1933. Il a laissé son nom (depuis 1934) à une rue du centre-ville (ancienne rue de la Glacière) reliant l’avenue du Général-de-Gaulle et la rue Dumont-d’Urville sur deux cent cinquante mètres, entre l’Assemblée de la Polynésie française et la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers (CCISM) de Papeete. La rue du Docteur-Cassiau sépare les quartiers de Amaa, côté est, et de Tarahoi. l'École Rue dentrale ce

Institutrice née en 1930, Louise Carlson fut, jusqu’à présent, la seule femme à diriger la commune de Papeete. Conseillère municipale depuis 1971, elle fut élue maire en 1993 à la suite de la démission de Jean Juventin, contraint d’opter entre plusieurs mandats RT1 O électifs, et le resta RD jusqu’aux élections municipales de 1995.

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CATHÉDRALE La cathédrale Notre-Dame (de-l’Immaculée-Conception) se dresse au centre de la place éponyme, au carrefour des avenues du Maréchal-Foch et du Général-de-Gaulle et des rues Jeanne-d’Arc et Monseigneur-Tepano-Jaussen. Celuici, premier vicaire apostolique (évêque) de Papeete, fut son concepteur et promoteur. La construction commencée en 1856 avec l’aide de cinquante ouvriers expérimentés originaires des îles Gambier (Mangareva), ne fut achevée qu’en 1875 au terme d’un chantier difficile. Épargnée de justesse par le cyclone de 1906 et surtout par les bombardements allemands de 1914, elle fut entièrement rénovée en 2005. Elle retrouva alors sa couleur jaune d’origine, après avoir été longtemps blanche et même blanche et bleue. À ne pas manquer les superbes boiseries des artisans mangaréviens, le chemin de croix d’Yves de Saint-Front (1971) et ses vitraux de la façade (1967), ceux de Deanna de Marigny (1989), ni le Christ pantocratore (souverain de toutes choses), mosaïque de Guy Bernardin constituée de quatorze mille tesselles de marbre assorties de feuilles d’or (2008).

Cérémonie d'inauguration du 24 juin 2005, au premier rang, Mgr. Hubert Coppenrath, archevêque de Papeete, et le député-maire Michel Buillard

Une Vierge à l’enfant en acajou, offrande du sculpteur marquisien Damien, accueille les fidèles et les visiteurs depuis 2010. D’une superficie de 580 m2 (quarante mètres de long par quinze mètres de large), la cathédrale de Papeete peut accueillir quatre cents fidèles. Son clocher culmine à trente-neuf mètres. Elle sert de point de référence pour le calcul des distances autour de l’île de Tahiti (PK 0 - Point kilométrique zéro). v. DE GAULLE, ÉGLISE, FOCH, HISTOIRE, JAUSSEN, JEANNE D’ARC, MISSION, NOTRE-DAME

Vierge à l'enfant en acajou par Damien (2010)

Tiki de Samoa, des îles de la Société, des îles Cook et de Hawaii sculptés par les élèves du CMA (2010)

CENTRE DES MÉTIERS D’ART

du tifaifai (couture en patchwork), de la vannerie, de la gravure sur nacre ou os et de la bijouterie... Les élèves y sont admis à partir de seize ans, au niveau de la troisième de collège, pour un cursus de trois années. Outre la formation pratique, ils y reçoivent un enseignement général et un enseignement théorique sur les arts du Pacifique et la création artistique. Ils sont initiés à la création d’entreprise et à la gestion d’un atelier. Des stages en entreprise complètent la formation.

Situé au coin des avenues Georges-Clémenceau et du Régent-Paraita, le Centre des Métiers d’Art (CMA) est un établissement public dont la mission, depuis 1980, est de former les artisans polynésiens dans les disciplines traditionnelles de la sculpture sur bois ou pierre, de la fabrication et décoration du tapa (étoffe végétale),

v. ART, CLÉMENCEAU, CULTURE, ÉDUCATION, PARAITA 32

CHESSÉ

Isidore Chessé (1839 - 1912) gouverna les îles Sous-le-Vent (Raromatai) aux EFO. Il EFO (Établissements Français de l’Océanie) de échoua dans cette mission diplomatique. Il février 1880 à septembre 1881. Ces dix-neuf mois faudra attendre 1905 pour voir cet archipel lui suffirent pour mener à bien la mission passer entièrement sous administration très particulière qui lui avait été confiée, française. laquelle était de négocier au mieux avec Le nom du commandant Chessé fut Isidore Chessé (vers 1895) le roi Pomare V la cession de ses États à attribué en 1937 à une belle avenue de l’est la France, ce qui fut fait dès le 29 juin 1880. Les EFO de Papeete, à deux chaussées avec terre-plein central passaient ainsi du statut de protectorat français, en planté de cocotiers et d’autres essences. Elle traverse vigueur depuis 1842, à celui de colonie française, avant les quartiers de Taunoa, Fariipiti et Mamao sur près de devenir un territoire français d’outre-mer en 1957 d’un kilomètre depuis le boulevard Hititai (ex. chemin (sous le nom de Polynésie française), puis vicinal de Taunoa), côté mer, jusqu’à une collectivité territoriale d’outre-mer l’avenue Georges-Clémenceau. Elle croise 0 200m autonome en 2004. successivement l’avenue Pomare-V, celle du Isidore Chessé fut à nouveau envoyé Chef-Vairaatoa, puis celle du Prince-Hinoi. à Tahiti de 1895 à 1896, en qualité de v. CLÉMENCEAU, FARIIPITI, HINOI, HISTOIRE, commissaire général de la République, HITITAI, MAMAO, POMARE V, TAUNOA, VAIRAATOA pour tenter d’intégrer définitivement les Boulevar

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Avenue du Commandant-Chessé à Taunoa (2010)

CESC Le Conseil économique, social et culturel de la Polynésie française (CESC) est installé dans le quartier de SainteAmélie, rue du Bataillon-du-Pacifique, dans une ancienne caserne construite en 1859 et entièrement réhabilitée en 1990 sous la direction de l’architecte Christian Mariotti. Ce bâtiment historique est officiellement baptisé Te Raumaire

(la Maison du Conseil). Quatrième institution de la Polynésie française, le CESC est un organisme consultatif donnant son avis sur des sujets de société et certains projets politiques. Il est sollicité par le gouvernement et l’Assemblée de la Polynésie française, mais il peut également s’autosaisir.

Ses cinquante et un membres élus pour quatre ans sont répartis en trois collèges de dix-sept membres chacun : salariés, entrepreneurs et travailleurs indépendants, vie collective et associative. www.cesc.pf v. ASSEMBLÉE, BATAILLON-DU-PACIFIQUE, SAINTE-AMÉLIE

Le CESC vu depuis l’avenue Pouvanaa-a-Oopa (2010)

CHINOIS En 1864, un homme d’affaires d’origine écossaise, William Stewart, acquit une immense propriété à Atimaono, sur la côte sud de Tahiti, dans l’intention d’y planter du coton. Manquant de main-d’œuvre, il fut autorisé à recruter un millier de coolies chinois qui débarquèrent l’année suivante. Hélas, la plantation fit bientôt faillite. Au chômage dès 1871, une partie des immigrés choisit de rester à Tahiti. Particulièrement entreprenants, ils se firent maraîchers, commerçants, bouchers, restaurateurs, menuisiers ou forgerons… et beaucoup s’établirent au centre-ville de

Temple Kanti, avenue Georges-Clémenceau (2010)

Papeete qu’ils marquèrent de leur empreinte, notamment autour du marché. En 1872, les Chinois purent acquérir un terrain dans le quartier de Fautaua (à l’angle est des avenues GeorgesClémenceau et du Commandant-Chessé) pour y élever un dispensaire, une maison de refuge et un temple. Ce dernier, nommé T’ai Kung Ch’ong, est dédié à Kanti, un grand saint du culte taoïste ayant vécu au IIIe siècle de notre ère. Il fut consacré en 1876, détruit par le feu en 1981, puis reconstruit en 1987. Une série d’animaux en pierre, représentant les douze signes du zodiaque chinois, orne l’allée menant

au temple depuis mai 2011. Ces sculptures ont été offertes par la ville de Shenzhen, jumelée avec Papeete en décembre de la même année. D’autres vagues d’immigration suivirent au début du XXe siècle et la ville compta plus de 20 % de Chinois dans les années 1920. La nationalité française leur fut refusée jusqu’en 1964. Papeete doit beaucoup à sa communauté chinoise, notamment par le biais des associations (il en existe encore une dizaine), et cela à de nombreux points de vue : humain, culturel, économique, gastronomique, architectural, sportif... La culture chinoise y est encore bien vivante, la célébration du Nouvel An (fin janvier, début février), en particulier, est très populaire. Le commerce n’est plus autant l’apanage de familles chinoises que par le passé, mais elles y occupent toujours une place de choix. On trouve plusieurs restaurants chinois en ville et, d’une manière générale, la

cuisine chinoise influence largement les menus. Il existe encore aussi quelques herboristeries et boutiques spécialisées dans lesquelles il est possible de s’approvisionner en remèdes traditionnels, en vêtements et en vaisselle typiques ou en articles feng shui notamment. v. COMMERCE, CULTURE, FAUTAUA, JUMELAGE, RESTAURANT

Association philanthropique chinoise, angle des rues Edouard-Ahnne et de-Nansouty (2010)

Kuo Min Tang, rue Georges-Lagarde (2009)

Koo Men Tong, avenue du Maréchal-Foch (2010) 37

CINÉMA

trottoirs dans certaines rues. La situation est toutefois en constante amélioration grâce à la mise en œuvre progressive de cheminements et de passages protégés. Dans l’ensemble, les automobilistes respectent les piétons à Papeete et marquent généralement l’arrêt lorsque ceuxci souhaitent traverser. Le stationnement est payant sur la plupart des voies publiques du centre-ville. Ses possibilités se sont largement accrues au cours des années 2000, grâce à l’aménagement de plusieurs grands parkings publics ou privés.

Papeete dispose de onze salles de cinéma, dont sept au centre-ville et quatre dans le quartier de Mamao. Les salles du centre-ville appartiennent à la société Pacific Films (dont le siège est en Nouvelle-Calédonie) : le Concorde (salles 1 et 2) au centre Vaima, le Hollywood (salles 1 et 2) au Fare Tony, juste en face, et le Liberty (salles 1, 2 et 3) avenue du Maréchal-Foch. À Mamao, le Majestic, appartenant à la famille Dupont, dispose de quatre salles. Les tarifs (2011) sont de 1 000 Fcfp la place (8,4 euros) pour les adultes et 650 Fcfp (5,5 euros) N pour les enfants de moins de douze ans. Les nouveaux O E films sortent le mercredi. S Le Festival International du Film documentaire Océanien (FIFO) est organisé à0 Papeete200m (Maison de la Culture) depuis 2004. Rassemblant chaque année au mois de janvier de nombreuses personnalités océaniennes et françaises du cinéma et des médias, le FIFO est rapidement devenu un des principaux événements du calendrier culturel de la capitale.

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Comme dans toutes les capitales du monde, la circulation pose quelques problèmes à Papeete. Néanmoins tout est relatif, la taille modeste de la ville limite les embouteillages à des niveaux acceptables. On estime tout de même à soixante mille le nombre de véhicules pénétrant chaque jour dans Papeete, dont les deux tiers par l’ouest. Le plan de circulation mis en place par la commune date de 1996. Un nouveau plan est à l’étude pour tenir compte de l’évolution du trafic et des ajustements sont périodiquement mis en place, comme l’inversion du sens unique de circulation de la rue du Docteur-Cassiau en septembre 2010. Pour les piétons, se déplacer dans Papeete reste encore un défi, notamment pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, en raison de l’étroitesse voire de l’absence de

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L’enseigne de vaisseau Charles Clappier (1822 - 1846) fut tué à l’âge de vingt-quatre ans, avec une vingtaine d’autres soldats, lors d’un combat contre des habitants de l’île de Huahine en rébellion contre le protectorat français. La rue Charles-Clappier (baptisée ainsi dès 1849) située en face du quai des ferries, relie sur cent quarante mètres le boulevard de la Reine-Pomare-IV à la rue des Remparts en croisant la rue Albert-Leboucher.

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Georges Clémenceau a laissé son nom en 1923 au tronçon de la route de ceinture qui s’appelait autrefois boulevard de l’Est, traversant les Surnommé « le Tigre », pour sa manière brutale quartiers de Orae, Mamao et Fautaua sur de clouer le bec à ses opposants, et aussi « le un peu plus d’un kilomètre entre la place Père la victoire » car il dirigeait la France de l’Autonomie (ex. carrefour du Pont-delors de la victoire de 1918 sur l’Allemagne, l’Est) et la commune de Pirae. L’avenue Georges Clémenceau (1841 - 1929) compte Georges-Clémenceau est aujourd’hui, Georges Clémenceau (vers 1925) parmi les hommes d’État français les plus 200m avec celle du Prince-Hinoi, une des deux illustres. Grand journaliste, il était rédacteur principales voies d’entrée en ville par l’est. Artère animée au quotidien L’Aurore lors de l’affaire Dreyfus en 1898, c’est et commerçante, on y trouve notamment l’école primaire lui qui trouva le titre « J’accuse » du célèbre article d’Emile et l’ancien hôpital de Mamao, la Caisse de Prévoyance Zola. Radical socialiste, il fut président Sociale (CPS), le temple chinois Kanti, du Conseil de la Troisième République le Centre des Métiers d’Art et plusieurs de 1906 à 1909 et de 1917 à 1920. Adulé concessions automobiles. MOTU UTA par les uns, sa politique autoritaire et brutale fut et reste contestée par d’autres, v. AUTONOMIE, CENTRE DES MÉTIERS D’ART, CHINOIS, CPS, FAUTAUA, HINOI, HÔPITAL, notamment sa gestion de la Première MAMAO, ORAE PORT DE PAPEETE Guerre mondiale. a

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1939 (ancienne rue Wa-Hing). Elle relie sur près de quatre cents mètres l’avenue du Prince-Hinoi à celle du Maréchal-Foch Religieux, membre de la Congrégation des en longeant l’hôtel de ville et le marché Sacrés-Cœurs (plus connue sous le nom municipal. Elle croise successivement la Juste-François Collette (vers 1875) de Picpus), Juste-François Collette (1826 MOTU UTA rue de l’École-des-Frères1899) arriva à Tahiti en 1854 et fut ordonné de-Ploërmel, la rue Paulprêtre l’année suivante sous le nom de Père Gilles, dit Gauguin et la rue FrançoisToreto. Fondateur des principaux postes de la mission Cardella. catholique de Tahiti, il fut nommé curé de Papeete en PORT DE PAPEETE 1868. Il fut aussi aumônier de la garnison de la ville. v. CARDELLA, ÉCOLE, FOCH, GAUGUIN, HINOI, La rue du Père-Collette porte ce nom depuis janvier HÔTEL DE VILLE, MARCHÉ, MISSION vis

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Papeete, créée aussitôt après l’annexion des États du roi Pomare V par la France en 1880 et devenue par la suite Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Métiers et des Services (CCISM), située dans le quartier d’Amaa, à l’angle L’éternel été régnant apparemment à Tahiti le N Bou des rues Dumont-d’Urville et du Docteur-Cassiau. connaît de fortes nuances. Hydrocarbures D’une part, l’île Le commerce traditionnel fut longtemps l’apanage de O E est parsemée de nombreux microclimats, familles d’origine chinoise et concentré dans le quartier du de Motu Uta principalement en fonction des Pontreliefs et des marché. Depuis les années 1980, plusieurs hypermarchés S vents. D’autre part, l’année est divisée en deux ou centres commerciaux sont apparus dans les communes a Port Patuto de pêche nal de in vici 0 200m Chem saisons : une saison plutôt sèche et plus fraîche, voisines et les comportements des consommateurs ont de mai à octobre, et une saison dite « des pluies », beaucoup évolué. Malgré cela, avec son marché municipal, a plus chaude et humide, de novembre à avril. Les ses boutiques nombreuses et variées, ses galeries d’art, to tu Pa re V de oma Av. P températures moyennes fluctuent de 24 à 28° C. ses librairies, ses halls d’exposition automobile, ses foires Ces moyennes dissimulent Dock toutefois des écarts et salons, ses restaurants, snacks et autres bijouteries…, flottant ato eV Vaira omar Av. P Port Papeete reste plus que jamais le cœur commercial de Av. du Chef considérables entre le jour et la nuit (de 10 à 15°), autonome de Papeete ovis Tahiti. Il yRueade Bmême un quartier du Commerce au centreet selon l’altitude (la température chute d’environ Rond-point de Fare Ute Chapelle Marine ail est compris entre Tarona ville. Piétonnier depuis décembre 1999, nationale un degré tous les cent cinquante mètres). iraato (sanito) ef Va u Ch Av. d les rues Yves-Martin et Jean-Gilbert. Papeete est généreusement ventilée. Elle profite inoi Si le paysage marchand de la ville se transformeAv. du Prince H a des doux alizés d’est qui soufflent régulièrement iraato Chef Va Av. du i Hino rapidement depuis la décennie 2000, les usages Gare nce évoluent maritime une grande partie de l’année. Le soir venu, une u Pri Av. d plus lentement. Les Rue Clappier brise fraîche, le hupe, descend des montagnes inoi nce H u Pri d v. A horaires d’ouverture des UTA vers la mer.MOTU Copieusement ensoleillée, la ville se magasins ont du mal à Rond-point du Pacifique voile le plus souvent d’un écran de nuages aux Rue de l'École Quai des cargos des Frères s’adapter aux Imhabitudes se au pasuiti nce n me heures les plus chaudes de la journée. Ville d’eau, Ma s Clé rge Place o Centre e de la vie moderne. De G des Métiers Vaiete Av. d'Art Papeete est abondamment arrosée, surtout dans Quai des paquebots Mairie nombreux commerçants Rue Paul Gauguin au Rue Paul Gauguin Av. Georges Clémence les vallées et sur les collines. Des tempêtes et Rue Fr ferment encore leurs ançois Cardel PORT DE PAPEETE la cyclones tropicaux peuvent même y survenir en Marché och F portes à l’heure du l municipal R. du cha 22 S Ru aré ept eC em uM h. saison chaude. C’est heureusement assez rare, bre v. d A V 1914 et le soir dès y ien déjeuner ut Ru ot eJ so . d'A an Ru mais la ville fut tout de même détruite en grande rc eE eN 17 heures. En fin de semaine, l’activité cesse presque d do e Centre Vaima ua Cat rd Ru Hôtel héd Ah des du 2 Juillet 1966 rale nn partie par un cyclone accompagné d’un Place raz-def a Postes eu e riimat nt N totalement le samedi après-midi. Le Rdimanche, seul le Rue Fa . du Po Ru eM Rond-point 'a Collège AMJ gr. le de Tahiti nui u Tep marée en 1906. Elle fut encore durement touchée ok lle u H Évêché a marché offre quelques heures de vie tôt le matin et jusque an ge eG y oJ de Papeete Pla ral d uhe au avo éné sse rie J Clinique du G n -Ma vêché Av. ro en 1983 et plus légèrement en 2010. Cardella nne vers 10 heures. Ensuite, la ville est désertée et ne présente de l'É utiao A e u e R Rue P Ru Assemblée de la s ille rv e 'U Polynésie Lycée d e d uts mont française uaustère La Mennais Gouvernement plus que l’aspect de ses vitrines masquées Jardins de Paofai RuSco par des Rue D v. EAU, HISTOIRE de la IV Polynésie re Église française ma CCISM École o Maria no te Hau rideaux de fer. eP de la Mission Rein Ru ille de la eM rv vard Place To'ata e U l ' u o B gr Palais td .P de Justice LaumCCISM (www.ccism.pf) forme depuis de nombreuses on au Maison lM Clinique D Haut commissariat are IV de la Culture az Paofai Temple ue Centre e Pom é R in e protestant R artisanal Piscine de la années aux métiers du commerce, de la comptabilité et rd unicipale a v Boule CESC iens Ru it h e du us ta il n o B l o l i P de la gestion. L’École Supérieure de Commerce de Tahiti Présidence du P ata des a c ifiq ue Rue Imprimerie officielle Stade (www.ect-tahiti.com), ouverte depuis la rentrée 2010, est W. ge ns Bambrid u hitie rema ilus ta t Dest o n a P d Gendarmerie s an installée dans ses bâtiments. de a toujours été un lieu d’échanges Grâce port, Papeete mmson Rue Coà v. du Bou leva rd

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COMMUNE La Polynésie française est divisée en quarante-huit communes, dont douze à Tahiti. Papeete fut la première à être créée, le 20 mai 1890, par un décret du président de la Troisième République, Sadi Carnot. Elle resta la seule jusqu’en 1945, date de naissance de la commune d’Uturoa à Raiatea. La commune de Papeete s’étend entre la rivière Fautaua à l’est et le cimetière de l’Uranie à l’ouest. Administrée par un conseil municipal composé de trente-cinq membres élus pour six ans, dont dixhuit femmes, elle est dirigée depuis 1995 par le maire, Michel Buillard, réélu en 2001 puis en 2008. www.ville-papeete.pf

Le maire de Papeete, Michel Buillard, entouré de ses dix adjoints (2008)

Depuis la création de la commune de Papeete, le 20 mai 1890, douze maires se sont succédé à sa tête, dont une seule femme, pour des durées variables comprises entre quelques mois et vingt-sept ans : François Cardella (1890 - 1902 et 1903 - 1917) Hégésippe Langomazino (1902 - 1903) Lucien Sigogne (1917 - 1920) Hippolyte Malardé (1920 - 1922) Fernand Cassiau (1922 - 1933) Georges Bambridge (1933 - 1941) Léonce Brault (1941 - 1942) Alfred Poroi (1942 - 1966) Georges-Tetua Pambrun (1966 - 1977) Jean Juventin (1977 - 1993) Louise Carlson (1993 - 1995) Michel Buillard (depuis 1995)

Décret de création de la commune de Papeete (20 mai 1890)

CONSERVATOIRE Édifié à l’entrée de la vallée de la Tipaerui, le conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF) fut créé en 1979. On y enseigne le chant, la danse, les arts plastiques et surtout la musique avec plus de vingt-six instruments classiques, traditionnels

et arts plastiques. Il accueille environ mille cinq cents élèves encadrés par une cinquantaine d’enseignants. www.conservatoire.pf

ou jazz. Les tarifs s’échelonnent entre 30 000 et 45 000 Fcfp (250 à 380 euros) par an. Il est possible d’y louer les instruments (sauf piano). Le CAPF est organisé en trois départements : arts classiques, arts traditionnels

v. CULTURE, DANSE, MUSIQUE, TIPAERUI 43

COPPENRATH Monseigneur Michel Coppenrath (1924 - 2008) fut archevêque de Papeete de 1973 à 1999. Son grand-père, Gaspard Coppenrath, était un négociant et armateur allemand originaire de Westphalie installé à Tahiti en 1877. Son père, Clément Coppenrath, fut lui aussi un homme d’affaires très estimé à Tahiti. Après une scolarité élémentaire à l’école des Frères de Papeete, il fit ses études secondaires chez les Jésuites à Poitiers. Fait prisonnier par les Allemands en 1940, puis plus tard désigné comme otage, il fut finalement libéré et participa à la résistance française avec son frère aîné Gérald. Il reçut pour cela la croix du Combattant volontaire de la Résistance.

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Le grand marin anglais James Cook (1728 - 1779) fut le troisième découvreur de Tahiti en 1769, après son compatriote Samuel Wallis en 1767 et le Français LouisAntoine de Bougainville en 1768. Missionné par la Royal J. Cook par N. Dance (1776) Society de Londres en l’honneur de laquelle il baptisa l’archipel de la Société, il effectua MOTU UTA trois longs voyages dans le Pacifique, dont le dernier s’acheva tragiquement en 1779 à Hawaii où il fut tué par les autochtones lors d’un affrontement. Située à l’entrée ouest de Papeete, la rue qui porte le nom du célèbre capitaine relie sur cent cinquante mètres PORT DE PAPEETE le boulevard de la Reine-Pomare-IV (front de mer) à l’avenue du Commandant-Destremau, entre la place To’ata et le collège de Tipaerui. Bordée d’immeubles d’habitation et de bureaux, il y subsiste encore quelques fare (maisons) traditionnels en bois. L’Université de la Polynésie française y fut provisoirement installée lors de sa création à la fin des années 1980, avant la construction du campus d’Outumaoro à Punaauia.

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l’archevêché de Papeete à son frère cadet, Hubert, qui était lui-même déchargé de cette responsabilité en avril 2011, à l’âge de quatre-vingts ans. L’ancienne rue Maria-no-te-Hau longeant l’église du même nom sur cinq cent cinquante mètres, entre la rue de l’Évêché et la rue Putiaoro dans le quartier de la Mission, porte le nom de Monseigneur Michel Coppenrath depuis le 15 septembre 2009.

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Licencié en droit civil et docteur en droit canonique, Michel Coppenrath revint à Tahiti en 1959. Il y fut d’abord vicaire de la paroisse Sainte-Thérèse, puis premier curé de la paroisse de la Sainte-Trinité à Pirae qu’il établit en 1965. Deux ans plus tard, il était nommé vicaire général du diocèse, puis archevêque titulaire de Tigisi et coadjuteur de l’archevêque de Papeete, Monseigneur Paul Mazé. Il lui succéda le 5 mars 1973 et reçut la Légion d’honneur la même année. En 1999, alors âgé de soixante-quinze ans, il cédait

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Ta h u ’ a v a ’ a , e x p e r t e n p i ro g u e polynésienne, Francis Puara Cowan (1926 - 2009) naquit à Papeete dans une famille de douze enfants dont il était le septième. Après une scolarité à l’école des Frères, il poursuivit ses études en Nouvelle-Zélande avant de reprendre la direction de l’entreprise d’aconage paternelle, l’une des plus développées sur le port de Papeete. Passionné de navigation, il consacra une grande partie de sa vie à la pirogue polynésienne, rêvant de refaire les voyages de ses ancêtres avec le ciel et la mer pour seuls guides. En novembre 1956, Francis Cowan faisait partie de l’équipage du Tahiti nui I, un radeau en bambou de douze mètres de long sur cinq de large à bord duquel le navigateur français Eric de Bisshop prétendait rallier le Chili depuis Tahiti. Hélas, après cinq mois et douze jours

de traversée océanique difficile, le radeau se brisa et les valeureux aventuriers furent recueillis par un bâtiment de la marine chilienne à seulement quelques centaines de kilomètres du continent sud-américain. En 1981, Francis Cowan se lançait dans la construction de Hawaiki nui, une pirogue double traditionnelle sur laquelle il navigua jusqu’en NouvelleFrancis Cowan (2006) Zélande sans instrument. Pour honorer sa mémoire, le conseil municipal de Papeete décidait, le 23 novembre 2010, de donner son nom à la plus longue rue de Fare Ute, quatre cent soixante-dix mètres le long de la rive gauche de la Papeava, 0 200m entre l’avenue Pomare-V et le port de pêche.

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La CPS à Mamao (2010)

CPS La Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) est l’organisme

Georges-Clémenceau et du Commandant-Chessé. Devant l’entrée, le visiteur est accueilli par une sculpture monumentale réalisée en 1986 par deux artistes pascuans. Symbolisant la famille, cette œuvre taillée dans une pierre de la rivière Punaruu (côte ouest de Tahiti) demeura à l’intérieur des bâtiments jusqu’en 2006, quand elle fut installée à son emplacement actuel à l’occasion du cinquantième anniversaire de la CPS. www.cps.pf

paritaire (administré par des représentants des salariés et des employeurs) chargé de gérer l’assurance maladie publique, les prestations sociales et les retraites en Polynésie française. Créée en 1956 sur le modèle de la Sécurité sociale française, la CPS fut d’abord hébergée sur le front de mer, puis près du marché et rue Charles-Vienot jusqu’en 1986 quand elle prit enfin possession de ses locaux actuels, dans le quartier de Mamao, en

v. ARBRE, CHESSÉ, CLÉMENCEAU, HÔPITAL, MAMAO, MARCHÉ, VIENOT

face de l’ancien hôpital, au croisement des avenues 47

CROOK N

Curieusement, jusqu’en Hydrocarbures octobre E2009, aucune rue de Papeete ne portait le Pont de Motu Uta S nom de William Pascoe Crook (1775 - 1846), 200m pourtant considéré par William-Pascoe Crook (1818) les historiens comme le fondateur de la ville. L’ancienne rue du Temple (appelée ainsi depuis un siècle) fut alors officiellement rebaptisée rue William-Crook. Cette courte voie d’à peine trente mètres de long relie le Dock boulevard de ﬂottant Port la Reine-Pomare-IV autonome à l’avenue du Commandantde Papeete Destremau, derrière le clocher du temple protestant Siloama dans le quartier de Paofai. Missionnaire anglais, maître d’école et pasteur, William Crook, « Turutu », effectua une première mission fort périlleuse aux îles Marquises dès 1797. Il réapparut à Tahiti en 1816, avec sa nombreuse famille, en provenance d’Australie où il avait créé le premier pensionnat du pays. Il vécut d’abord à Moorea puis, deux ans plus tard, s’établit MOTU à Papeete qu’il baptisa WilksUTA Harbour en l’honneur d’un des directeurs de la London Missionary Society (LMS). Cette Quai des cargos partie de l’île était déjà habitée, mais, plutôt marécageuse, elle avait été jusqu’alors dédaignée par les Européens qui lui préféraient la baie de Matavai plus à l’est. Crook construisit sa maison sur la colline de Faiere, qu’il appelait PORT PAPEETE Mount Hope (Mont Espoir), où il s’installa le 14DE avril 1818. Sur le bord du lagon, à l’emplacement de l’actuel quartier de Paofai, il fit édifier un temple, un hospice et une école fréquentée par la future reine Pomare IV dont le jeune frère, le futur Pomare III né le 25 juin 1820, était accouchéPlace du 2 Juillet 1966 Rond-point le'a de Tahiti nui et baptisé par William Crook avant d’être confié auxgsoins oku eH a Pl de son épouse. Nommé pasteur, il officia jusqu’en G Jardins de Paofai 1830 avant de se retirer en IV are m o eP ein Australie. la R d de © Artiste inconnu

0 Croix de Saint-Jean, hauteurs de la Mission (2009)

CROIX « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jean 12/32). Telle est la phrase extraite de l’Évangile que l’on peut lire au pied de la grande croix blanche qui domine Papeete sur les collines de la Mission. Inaugurée le 7 janvier 2001 par Monseigneur Hubert Coppenrath, archevêque de Papeete, elle commémore le deux millième anniversaire de la naissance du Christ et l’entrée dans le troisième millénaire. Le site offre un magnifique point de vue sur Papeete, le port et l’île de Moorea. Cette croix est illuminée la nuit grâce à des panneaux solaires. v. COPPENRATH, MISSION

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CULTURE La culture a sa maison à Papeete, le Fare Tauhiti nui situé au bord de la rivière Tipaerui, à l’entrée ouest de la ville, entre la piscine municipale et la place To’ata. Cet ensemble de bâtiments de style « néo-polynésien » caractérisé par ses grandes portées et ses toitures en bardeaux de bois, fut progressivement édifié tout au long des années 1970 sous la direction des architectes Christian Regaud et Michel Prevot (à qui l’on doit aussi l’Assemblée de la Polynésie française et le haut-commissariat, entre autres). Il comprend un grand théâtre couvert de huit cents places entièrement rénové et climatisé en 2011, un petit théâtre, une bibliothèque, une vidéothèque, un cyberespace et une salle d’exposition. Diverses manifestations sont aussi organisées dans ses jardins aménagés autour d’un pae pae (plateforme traditionnelle en pierre). À ne pas manquer, le coucher de soleil sur Moorea auquel on peut assister à l’arrière des bâtiments, à l’ombre des flamboyants (en fleurs de décembre à mars).

Papeete est le centre culturel de la Polynésie française. Avec cette Maison de la Culture, son grand et son petit théâtres, et l’espace To’ata voisin (près de cinq mille places), la ville dispose des trois principales salles de spectacle du pays. Des artistes de talent, locaux, français et étrangers, s’y produisent fréquemment tout au long de l’année. Papeete est aussi le siège du Centre des Métiers d’Art et du Conservatoire artistique de la Polynésie française. Expositions en tout genre, concerts, pièces de théâtre, cinéma, danse tahitienne, classique ou moderne, élections de Miss…, la saison culturelle est particulièrement riche et variée à Papeete. Elle culmine notamment en janvier avec le FIFO (Festival International du Film documentaire Océanien), le Nouvel an chinois en février et surtout avec les fêtes de juillet (Heiva i Tahiti nui), véritable festival annuel de la culture polynésienne. v. ASSEMBLÉE, CENTRE DES MÉTIERS D’ART, CHINOIS, CINÉMA, CONSERVATOIRE, DANSE, FIFO, HEIVA

Grand théâtre de la Maison de la Culture (2010)

D DANSE La danse est partout présente dans la culture et la société polynésiennes contemporaines et nulle part ailleurs davantage qu’à Papeete. Enseigné au Conservatoire artistique territorial de Tipaerui et dans plusieurs écoles privées, le ‘ori tahiti, la danse tahitienne, attire toute une jeunesse passionnée ainsi que de nombreux amateurs venus du monde entier, des femmes notamment, souhaitant s’initier à ses mystères. La danse fait véritablement partie de la vie quotidienne locale. Tout événement important, de l’arrivée d’un bateau à l’inauguration d’un nouvel édifice en passant par l’accueil d’une personnalité étrangère ou une fête d’école, est accompagné de danses. Les spectacles les plus prestigieux ont lieu au mois de juin ou de juillet, place To’ata, dans le cadre du concours du Heiva i Tahiti auquel se présentent les meilleurs groupes du pays. Les grandes manifestations culturelles chinoises sont le plus souvent, pour célébrer le Nouvel An notamment, l’occasion de chorégraphies traditionnelles hautes en couleur. La danse moderne, de loisir, est aussi très populaire en Polynésie française et notamment à Papeete où l’on peut la pratiquer dans de nombreux endroits, surtout en fin de semaine. La valse tahitienne et le fox-trot restent les formes de danse les plus appréciées, mais peu accessibles aux non initiés pratiquants occasionnels.

v. ART, CHINOIS, CONSERVATOIRE, CULTURE, HEIVA, TIPAERUI, TO’ATA

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Spectacle de danse dans la rue (2010)

DE GAULLE

international, Papeete connut un véritable raz-demarée d’immigrants. Ils débarquaient par milliers des archipels éloignés, mais aussi de métropole et des autres collectivités françaises d’outre-mer pour participer à la grande aventure du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) et profiter de ses retombées économiques. Le visage de la ville en a été radicalement transformé avec l’extension du port, la construction d’une série d’édifices publics, l’urbanisation des vallées, la naissance de nouveaux quartiers, le développement du commerce et de la circulation automobile…

En choisissant la Polynésie f r a n ç a i s e c o m m e s i t e d’expérimentation de la force de dissuasion française après l’indépendance de l’Algérie, le général Charles de Gaulle (1890 - 1970) a joué un rôle essentiel dans l’histoire moderne du pays et de sa capitale. Cette décision a en effet provoqué des bouleversements extrêmement profonds dans tous les domaines. À partir de 1962, après la construction de l’aéroport 52

Avenue du Général-de-Gaulle (2006)

Le tronçon de la principale voie centrale de Papeete s’étirant sur près de quatre cent cinquante mètres entre la place Notre-Dame et l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, porte le nom du général de Gaulle depuis 1941. Elle fut d’abord appelée Broom-Road (la route du Balai) parce qu’on avait alors l’habitude d’y passer le balai (broom en anglais) pour l’entretenir. Elle fut ensuite appelée rue Louis-Philippe en 1846, puis rue de Rivoli à compter de 1858, parce que, comme à Paris, la reine y résidait. En sens unique (d’est en ouest) depuis 1996, cette rue a été officiellement promue en avenue le 26 octobre Aorai 2009. Côté mer, elle est successivement bordée, par les centres commerciaux Vaima et Fare Tony, la promenade de Nice, la maison de la reine Marau, l’hôtel des Postes et le parc Bougainville ; côté montagne, par le quartier d’Amaa, l’Assemblée de la Polynésie française, la place Tarahoi, le haut-commissariat de la République et la vice-présidence de la Polynésie française. Un mémorial à la croix de Lorraine stylisée, l’emblème du général, fut élevé en son honneur sur le front de mer, en face de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, en 1972. Créé par l’architecte Rodolphe Weinmann en collaboration avec le décorateur R. Dessirier, il fut discrètement déplacé vers la place Tarahoi en 2000 pour permettre la construction d’un parking souterrain. ai

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Fawtier d’avoir manqué de courage et tenta même de lui faire quitter Le lieutenant de vaisseau Maxime le pays. Il s’ensuivit un violent Destremau (1875 - 1915) commandait conflit entre les deux hommes la canonnière Zélée, seul bâtiment dont le jeune commandant sorti Maxime Destremau (vers 1914) militaire français resté à Tahiti brisé. Une enquête montra que le après l’annonce de la déclaration de la Première Guerre gouverneur n’avait rien à se reprocher et la hiérarchie mondiale en août 1914. On lui confia la mission de militaire lâcha Destremau. Le gouverneur Fawtier défendre la colonie avec les maigres moyens dont il voulut qu’il soit traduit en conseil de guerre, mais, disposait. Le 22 septembre, deux croiseurs allemands compte tenu de son comportement exemplaire face en quête de ravitaillement bombardèrent et détruisirent à l’ennemi, on ne lui infligea que deux mois d’arrêt. la moitié de Papeete, avant de s’éloigner sans avoir Malgré la légèreté de la sanction, il ne se remit pourtant pu en prendre possession. Par la suite, le fougueux jamais de ce désaveu. Il en mourut même, dit-on, peu Destremau accusa sévèrement le gouverneur William après son retour en France en 1915, à l’âge de quarante 54

Avenue du Commandant-Destremau (2010)

DISTANCE Los Angeles Papeete est une des villes les plus isolées du monde. Les distances Papeete considérables qui la séparent des principales Sydney Santiago capitales exAuckland pliquent le coût élevé de sa desserte Au c aérienne ou maritime. œur de l’océan Le continent le plus proche, l’Amérique, est à plus de huit heures de vol. Cet isolement est en même temps ce qui la préserve et fait son charme irrésistible. Les îles apparaissent comme une oasis de verdure et de douceur en plein centre de l’immensité désertique du Pacifique sud. Et Papeete, avec son agglomération de communes voisines, surgit comme un résumé de modernité et d’urbanisation dans ces terres minuscules. À des milliers de kilomètres à la ronde, c’est le seul aéroport grand courrier, le seul port international, le seul hôpital, un centre numérique à haut débit grâce à un réseau de câbles sous-marins mis en œuvre à partir de 2010… Boulevard

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DIADÈME « De nombreux touristes que j’ai eu l’occasion de voir m’ont affirmé que le Diadème de Tahiti était unique dans tout l’univers. Il est en quelque sorte le couronnement de la perle du Pacifique », remarquait Tati Salmon, chef du district de Papara, en 1902 lors des discussions officielles pour la création des trois premières séries de timbres-poste à motifs typiquement polynésiens. Celles-ci furent finalement émises en 1913. L’une d’entre elles, montrant la vallée de la Fautaua surmontée du Diadème, connut un très grand succès pendant plus de vingt ans et reste aujourd’hui une valeur philatélique sûre. Le Diadème est un alignement remarquable de pics volcaniques culminant à plus de mille mètres d’altitude, parfaitement visible depuis l’est de Papeete. C’est devenu un symbole de la ville qui l’a adopté sur ses armoiries depuis 1968. Sa silhouette spectaculaire évoque une couronne posée sur le front d’une reine. Son nom tahitien est Te Hena o’ Maiao, il servait jadis de poste de guet aux guerriers chargés de surveiller la passe de Taunoa. Les insurgés tahitiens opposés à l’établissement du protectorat français en 1842 y établirent l’un de leurs principaux camps retranchés. v. ARMOIRIES, BRUAT, FAUTAUA, TAUNOA

Une des trois premières séries de timbres tahitiens représentait le Diadème (1913)

Le Diadème, depuis Taunoa (2010)

L’amiral Dumont d’Urville (vers 1820)

Rue Dumont-d’Urville dans la traversée d'Orovini (2011)

DUMONT D’URVILLE

de ses voyages en vingt-quatre volumes. On lui doit aussi la classification régionale de l’Océanie en Malaisie, Micronésie, Mélanésie et Polynésie. La base polaire française en Antarctique porte son nom, ainsi qu’une 0 plus 200m des longues et des plus jolies rues de Papeete. Perpendiculaire à l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, la rue Dumont-d’Urville s’insinue vers le cœur historique de la cité, entre la présidence du Pays, sur la droite, et le hautcommissariat de la République, avant de passer derrière le Bassin-de-la-Reine. Bordée de splendides marumaru dans son premier quart, elle serpente ensuite au pied des MOTU UTA collines sur près de neuf cents mètres, jusqu’à la jonction avec la rue du Frère-Alain, avant d’être prolongée par la rue des Remparts. PORT DE PAPEETE N

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L’amiral Jules-Sébastien-César Dumont d’Urville (1790 - 1842) fut un célèbre marin français, explorateur de l’Océanie et de l’Antarctique. Ce Normand fit son premier tour du monde en 1822 comme second à bord de La Coquille. Il dirigea deux autres expéditions scientifiques en Océanie comme commandant de la même corvette rebaptisée Astrolabe en 1826 puis en 1837. Au cours de son troisième voyage, Dumont d’Urville explora les régions antarctiques et découvrit la Terre Adélie et l'île Pepin, nommées ainsi en l’honneur de son épouse Adèle Pepin. Cet aventurier des mers du Sud, ce héros des espaces infinis, le plus populaire de son temps, perdit la vie en 1842, à cinquante-deux ans, avec sa femme et son fils, dans la première tragédie ferroviaire française, l’incendie d’un train qui fit cinquante-cinq morts à Meudon à seulement quelques kilomètres de Paris. Il a laissé une dizaine d’ouvrages scientifiques dont le récit

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Marin et scientifique français, l’amiral Abel-Aubert Dupetit-Thouars (1793 - 1854) annexa les îles Marquises au nom de la France et établit le protectorat sur les îles de la Société en 1842. Son nom reste attaché à une petite rue ombragée de deux rangées de manguiers (parmi les rares qu’il reste L’amiral Dupetit-Thouars (vers 1850) encore à Papeete) et de marumaru, longeant le parc Bougainville sur cent cinquante mètres entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et la grille du hautcommissariat, place Tarahoi. D’abord appelée rue Bruat, elle fut rebaptisée rue Dupetit-Thouars par un arrêté du commandant Isidore Chessé daté du 15 juillet 1880.

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Mieux connue sous l’appellation courante de rue des Écoles, son ancien nom officiel, la rue de l’École-desFrères-de-Ploërmel fut baptisée ainsi le 28 juin 1937 pour commémorer l’implantation par les frères, en 1860 sur le front de mer, de la première école française de garçons à Tahiti. En 1882, celle-ci fut déplacée vers le quartier de la Mission, là où se dresse aujourd’hui le lycée - collège catholique La Mennais. Longue de deux cent cinquante mètres, cette voie étroite relie le rondpoint du Pacifique à la rue des Remparts en croisant les rues Albert-Leboucher et du Père-Collette avant de longer l’hôtel de ville. Depuis les années 1960, la présence de plusieurs cafés et night-clubs en fait un des endroits chauds de la ville à proximité du port. Elle en

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fut partiellement aménagée en espace piétonnier (entre le rond-point du Pacifique et la rue Albert-Leboucher) en 2000. Située dans le quartier de Tipaerui, entre la rue des Poilus-Tahitiens et l’avenue du CommandantDestremau, la rue de l’École-Centrale (soixante-dix mètres de long, appelée ainsi depuis 1995), entretient la mémoire de l’ancêtre du collège de Tipaerui et du lycée Paul-Gauguin. La première école primaire publique de Tahiti fut créée à cet endroit le 16 janvier 1901. Elle prit le nom d’École Centrale le 8 juin 1905 et le conserva jusqu’en 1953, quand fut inauguré le collège baptisé Paul-Gauguin à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort du peintre.

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ÉCONOMIE Dès les années 1820, Papeete était un important comptoir commercial en Océanie. Son port accueillait déjà plus d’un navire par semaine en moyenne. Plus tard, la fréquentation s’est accrue avec le développement de la chasse à la baleine. Papeete devint alors une escale incontournable. On y négociait aussi la nacre, les perles, le coprah, les oranges, la vanille et de multiples produits tropicaux dont l’arrow-root (un féculent utilisé dans l’industrie agro-alimentaire). L’installation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) en 1963 provoqua une prospérité soudaine et colossale. Papeete et les communes voisines connurent une croissance démographique et économique explosive. Il fallut agrandir et aménager le port en toute hâte. L’économie moderne de Papeete repose toujours essentiellement sur ce port, lieu unique des échanges internationaux maritimes et poumon de la Polynésie française. Le tourisme s’est largement développé dans les années 1970 à 2000, avant de décliner régulièrement depuis 2002. Le boom de la perle de Tahiti durant cette même période a entraîné la floraison de nombreuses bijouteries dans le centre-ville. Beaucoup d’entre elles ont toutefois dû baisser leurs rideaux, frappées par les crises conjuguées du tourisme et de la perle. Le commerce, généralement affecté par une conjoncture difficile depuis 2005, reste néanmoins vivace. Il est dominé par le marché municipal, haut lieu d’échanges et de convivialité. Trois zones dites « industrielles », mais qui sont tout autant des aires d’entrepôt ou de service, ont été créées dans les vallées de la Tipaerui à l’ouest et de la Fautaua à l’est, ainsi qu’à Fare Ute. La prospérité de Papeete provient aussi de la présence des institutions politiques, des services administratifs, d’infrastructures de santé et de nombreux établissements scolaires. La ville attire ainsi à elle chaque jour de la semaine une grande partie de la population de Tahiti et même de Moorea.

ÉDUCATION La première école de type occidental fut créée au bord du lagon, dans ce qui est aujourd’hui le quartier de Paofai, vers 1820, en même temps qu’un premier temple protestant et même un hospice, par le pasteur et enseignant anglais William Crook, considéré comme le fondateur de Papeete. En 1857, les sœurs de Cluny ouvraient la première école publique, catholique et française de jeunes filles (aujourd’hui collège Anne-Marie Javouhey). Les garçons eurent

v. BIJOUTERIE, COMMERCE, FARE UTE, FAUTAUA, MARCHÉ, PERLE, PORT, POPULATION, TIPAERUI, TOURISME 64

Collège public de Tipaerui, avenue du Commandant-Destremau (2010)

la leur trois ans plus tard à l’initiative des Frères de

entre public et privé (confessionnels pour la plupart, catholique, protestant et adventiste). Environ quatorze mille élèves les fréquentent selon un calendrier scolaire débutant au mois d’août ou septembre pour s’achever en juin. Une trentaine d’organismes de formation professionnelle sont aussi installés en ville et à peu près autant de cours particuliers, soutiens scolaires, centres pour personnes handicapées et instituts spécialisés.

Ploërmel (aujourd’hui lycée - collège La Mennais). Les missionnaires protestants français commencèrent à enseigner en 1864, mais la première véritable école publique protestante ouvrit en 1866 sous la direction du pasteur Charles Vienot. De nos jours, Papeete est, de loin, la commune polynésienne la mieux lotie en matière d’éducation et de formation. On y recense (en 2011) trente-quatre

v. CENTRE DES MÉTIERS D’ART, CONSERVATOIRE, CROOK, ÉCOLE, GAUGUIN, JAVOUHEY, HISTOIRE, LA MENNAIS, VIENOT

établissements d’enseignement, de l’école maternelle à l’enseignement supérieur, également partagés 65

Chapelle du Sacré-Cœur, La Mission (2009)

ÉGLISE Outre la cathédrale Notre-Dame, Papeete compte deux églises et trois chapelles catholiques. L’église Maria-no-te-Hau (Marie-de-la-Paix) est située dans le quartier de la Mission, rue Monseigneur-MichelCoppenrath, dans le parc boisé voisin de l’évêché. De facture moderne, avec sa vaste toiture en bardeaux de bois caractéristique du style néo-polynésien, on la doit à l’architecte Jean-Jacques Fernier. Elle fut bénie le 7 juin 1975. À quelques mètres de cette église, de l’autre côté de la rue, se trouve la petite chapelle de la Sainte-Famille, spécialement dédiée à la communauté catholique chinoise.

Église Maria-no-te-Hau, La Mission (2010)

Chapelle Fetia-Poipoi, Tipaerui (2011)

Église Sainte-Thérèse, Taunoa (2010)

La chapelle du Sacré-Cœur est un des plus anciens bâtiments de Papeete. Construite au pied de l’évêché, sa première bénédiction date du 21 décembre 1877. Elle fut entièrement rénovée en 1992. Les statuettes extérieures ont été à nouveau restaurées en 2011. L’église Sainte-Thérèse (de-l’Enfant-Jésus) se dresse au croisement du cours de l’UnionSacrée et de l’avenue du Chef-Vairaatoa dans le quartier de Taunoa. Fondée en 1950, la première église était bénie le 5 septembre 1954. L’église actuelle, avec ses murs roses, fut consacrée le 21 août 1992. Elle possède de superbes vitraux signés Deanna de Marigny. La chapelle Fetia-Poipoi (Étoile-dumatin), simple bâtisse de style local en bois et au toit en tôle ondulée, se niche sur les hauteurs de Pinai à Tipaerui. Sa bénédiction eut lieu le 30 mars 1974.

ENVIRONNEMENT Papeete est une cité verte. Les magnifiques points de vue facilement accessibles sur les collines qui la surplombent le confirment. On est surpris par l’importance de la verdure présente sur toute l’étendue de la ville, y compris en son centre. Bien sûr, à partir des années 1960, le développement démographique soudain et l’urbanisation ont mis à mal cet environnement exceptionnel et fragile, mais la municipalité fait de gros efforts en ce domaine depuis la fin des années 1990. La ville est désormais engagée dans un mouvement de modernisation et de transformation rapide, avec l’aménagement du front de mer et du port, la création d’espaces verts et de lieux de convivialité, la réfection de la voirie, la préservation du patrimoine et de l’environnement… Un des principaux éléments de ce vaste programme est la mise en œuvre progressive, depuis 2009, d’un réseau collectif d’assainissement des eaux usées.

v. CATHÉDRALE, COPPENRATH, ÉVÊCHÉ, NOTRE-DAME, RELIGION, TAUNOA, TEMPLE, TIPAERUI, UNION-SACRÉE, VAIRAATOA

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à l’établissement du protectorat français sur Tahiti en 1842. Quatre ans plus tard, le 9 mai 1848, étaient créés le vicariat apostolique de Tahiti et celui des Marquises dirigés par des évêques. En 1966, le diocèse de Papeete fut érigé en archidiocèse et son évêque promu archevêque. On persiste néanmoins à appeler « évêché » l’imposant bâtiment de style colonial édifié en 1875, à l’entrée de la vallée de la Mission. D’abord construit sur trois niveaux, puis quatre après sa rénovation en 1982, l’évêché se dresse au centre d’un magnifique parc planté

L’histoire de l’implantation de la religion catholique à Tahiti fut plutôt mouvementée. La première tentative d’incursion sur cette terre contrôlée depuis 1815 par les protestants anglais eut lieu en 1836 à l’initiative de Monseigneur Etienne Rouchouze, vicaire apostolique de Mangareva (Gambier). Ce fut un échec, mais lourd de conséquences puisqu’il aboutit finalement 68

d’essences variées (noyer, c a m p h r i e r, m a n g u i e r, jacaranda, aréquier…), dont certaines plus que centenaires. On peut aussi y admirer la jolie chapelle du Sacré-Cœur, construite en 1877 puis réhabilitée en 1992. Au pied du perron, se dresse le buste en pierre de Guillaume Vallons, le père Victor, au sourire malicieux. Plus loin, au bout de l’allée, près des grands noyers « mission », une stèle perpétue le souvenir de Mgr Rouchouze et des pères François d’Assise Caret et Honoré Laval, pionniers i

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du catholicisme à Tahiti. L’évêché est flanqué d’une librairie confessionnelle. La rue qui y conduit dans le prolongement de la rue Monseigneur-Tepano-Jaussen, fut officiellement baptisée rue de l’Évêché (ancien chemin de la Mission) le 15 septembre 2009. D’une longueur de deux cent cinquante mètres, elle commence devant le lycée collège La Mennais. Doublement ombragée de grands tamariniers dans sa partie comprise entre la rue du Frère-Alain et celle du Général-de-Castelnau, elle laisse la rue Monseigneur-Paul-Mazé sur la droite, avant de franchir la Papeava. Elle débouche finalement en face de l’évêché, prolongée sur la droite par la rue Monseigneur-Michel-Coppenrath laquelle continue devant l’église Maria-no-te-Hau et, sur la gauche, par la rue Fariimata en direction de Mamao.

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FARE TONY Le Fare Tony (Immeuble Tony) fut construit sur le front de mer en 1975 par les architectes Christian Regaud et Michel Prevot, à l’initiative de Jean Solari, notaire et promoteur immobilier, pour le compte du groupe Martin dont il était président. Il abrite une galerie marchande, des restaurants, deux salles de cinéma, des boutiques, des bureaux et des appartements. Situé entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et l’avenue du Général-de-Gaulle, il n’est séparé du centre Vaima voisin que par l’étroite promenade de Nice (voie

Le parking-terrasse du Fare Tony (2009)

piétonne). Mitoyen de la maison de la reine Marau construite en 1900 et de l‘immeuble Stuart (1975), il est surmonté d’un parking à ciel ouvert. Le Fare Tony doit son nom à Antony Bambridge, célèbre homme d’affaires, propriétaire de l’immeuble en bois qui se dressait jadis à cet endroit, frère de Georges Bambridge, ancien maire de Papeete. v. BAMBRIDGE, COMMERCE, DE GAULLE, MARAU, MARTIN, NICE, POMARE IV, VAIMA

Le quartier de Fare Ute (2008)

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Fare Ute est un quartier à vocation industrielle et

nord, Fare Ute est relié à la digue et à la zone portuaire de Motu Uta par un simple pont routier à deux voies. Ce quartier a été en partie gagné sur la mer lors des travaux d’agrandissement du port dans les années 0 200m 1960.

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FARE VANA’A Papeete est le siège du Fare Vana’a (litt. Maison de la parole), l’Académie tahitienne, créée en 1972 pour conserver et promouvoir la langue tahitienne (reo tahiti). Installée dans le quartier de Sainte-Amélie, au croisement des rues du Bataillon-du-Pacifique et des Poilus-Tahitiens, dans une ancienne caserne

Le siège du Fare Vana’a (Académie tahitienne), vu de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa (2010)

brillamment réhabilitée dans les années 1990, elle est composée de vingt académiciens. Le Fare Vana’a a publié une grammaire tahitienne en 1986 et un dictionnaire tahitien - français en 1999. Il travaille à l’élaboration d’un dictionnaire français - tahitien dont un premier tome (lettres A à D) fut publié en 2008. www.farevanaa.pf v. BATAILLON-DU-PACIFIQUE, POILUS TAHITIENS, SAINTE-AMÉLIE

FARIIMATA FARIIPITI Quartier résidentiel de l’est de Papeete, encadré par les quartiers de Taunoa au nord (côté mer, avenue Pomare-V), Fautaua à l’est et au sud (rue Wallis et environ la moitié de la rue Georges-Pambrun), Mamao au sud (avenue du Prince-Hinoi) et Puea à l’ouest (avenue Georges-Bambridge).

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Fariimata est un quartier situé au sud de Papeete, sur la Papeava, entre La Mission et Mamao, limité par les rues des Remparts à l’ouest, de l’Évêché et Fariimata au sud, Louis-Martin à l’est, et par l’avenue GeorgesClémenceau au nord. D’une longueur d’environ cent soixante mètres, la rue Fariimata passe entre l’évêché et l’école catholique de Fariimata, reliant les rues de l’Évêché et Monseigneur-MichelCoppenrath à la rue Louis-Martin. are V

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La chute de la Fautaua (135 mètres)

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Débarquement d’un ferry en provenance de Moorea (2008)

La Fautaua est une des quatre rivières qui arrosent Papeete. Débouchant dans l’océan par la passe de Taunoa, elle marque la limite orientale de la commune et sa frontière avec Pirae. Sa splendide vallée, où l’on peut admirer une des plus belles chutes d’eau du pays, a inspiré l’écrivain et poète français Pierre Loti dans les années 1870 : « Au fond de ce gouffre, c’était un vrai enchantement : des végétations extravagantes s’enchevêtraient à l’ombre, ruisselantes, trempées par un déluge perpétuel ; le long des parois verticales et noires s’accrochaient des lianes, des fougères arborescentes, des mousses et des capillaires exquises. L’eau de la cascade, émiettée, pulvérisée par sa chute, arrivait en pluie torrentielle, en masse échevelée et furieuse. » (Le Mariage de Loti) Une autorisation délivrée par la commune de Papeete est obligatoire pour visiter cette vallée. La chute d’eau, haute de cent trente-cinq mètres, est atteinte après environ deux heures de marche sur un terrain parfois escarpé, mais accessible au plus grand nombre. Fautaua est aussi le nom du quartier de Papeete longeant cette rivière. Il est limité, côté mer, par le quartier de Taunoa (au niveau de l’avenue Pomare-V) et, vers l’ouest, par les quartiers de la Mission, de Mamao et de Fariipiti. Dans l’expression courante, ce quartier de Fautaua n’a plus guère de réalité, ayant été progressivement gommé par une extension de Taunoa au nord et l’avancée de Titioro par le sud. Boulevard

FERRY À l’extrémité est du front de mer, à côté de la base marine et du port militaire, le quai des ferries s’étend sur environ cent cinquante mètres. En mars 2012, une magnifique gare maritime couverte de bardeaux de bois conçue par le cabinet Tropical Architecture de Pierre Lacombe y a été mise en service. Elle permet de gérer plus efficacement le flux des voyageurs et des véhicules qui empruntent le chenal d’une vingtaine de kilomètres séparant Tahiti et Moorea. Le transport maritime par ferry boat s’est développé depuis les années 1990 avec l’arrivée de navires modernes. Les plus rapides effectuent le trajet en moins d’une demi-heure. Moorea est ainsi devenue à la fois une véritable banlieue de Papeete et la résidence secondaire de nombreux Tahitiens fortunés. Deux compagnies se partagent les quelque deux millions de passagers et cinq cent mille tonnes de fret transportés chaque année entre les deux îles.

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Le Festival International du Film documentaire Océanien (FIFO) est né à Papeete en 2004. Ouverture de la saison culturelle en janvier au Fare Tauhiti Nui, il connaît chaque MOTUet UTAun succès accrus. Le jury est année une audience toujours présidé par une personnalité éminente dans les domaines de la culture, des médias ou du cinéma. Il est composé d’une dizaine de jurés choisis dans les divers pays anglophones et francophones de la région. Le PORT DE PAPEETE FIFO contribue à promouvoir l’Océanie dans les médias internationaux. Il permet aussi de valoriser les métiers de l’audiovisuel auprès de la jeunesse polynésienne. Il est accompagné d’ateliers et de rencontres professionnelles au meilleur niveau régional. Depuis 2010, le FIFO s’est ouvert aux films de fiction.

Sur la droite, la maison du Koo Men Tong, association culturelle chinoise, avec sa fresque murale évoquant une estampe à l’ancienne dans les dominantes rose et mauve. Plus loin, après la rue François Cardella conduisant au marché, l’imposant siège de la Banque de Tahiti, bordé par la gare routière du centre-ville avec ses files de trucks naguère, d’autobus à présent.

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G GAUGUIN Même s’il y a peu résidé, le peintre Paul Gauguin (1848 - 1903) a marqué Papeete de son empreinte lors de son séjour tahitien de 1891 à 1901. Une des rues principales et le lycée public portent le nom du maître qui repose aux Marquises, au cimetière d’Atuona dans l’île de Hiva Oa. Outre ses activités artistiques variées (peinture, écriture, sculpture, gravure, dessin, céramique…), Gauguin participa à la vie publique locale en éditant un journal, Les Guêpes, dans lequel il critiquait violemment l’Administration coloniale et militait contre l’immigration chinoise. Il serait même sans doute devenu conseiller municipal de Papeete dans l’équipe du premier maire de la ville, François Cardella, s’il n’avait pas brusquement quitté Tahiti pour les Marquises après avoir passé un accord commercial avec le marchand de tableaux Ambroise Vollard pour l’achat

Paul Gauguin (vers 1890)

régulier de ses toiles. Son fils, Emile Gauguin (1899 - 1980) fit tristement partie du paysage de Papeete jusque dans les années 1960 avant d’être pris

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Papeete est située dans l’océan Pacifique, à 17° 32’ de latitude sud (entre l’Équateur et le Tropique du Capricorne) et 149° 32’ de longitude ouest. La ville s’étend au nord-ouest de l’île de Tahiti, sur un étroit plateau côtier d’une longueur de cinq kilomètres et de forme triangulaire, dont la plus Aogrande largeur rai n’excède pas deux kilomètres le long de la Fautaua à l’est, et se réduit à moins de deux cents mètres au pied des collines de l’Uranie à l’ouest. Le principal problème de Papeete a toujours été le manque d’espace. Limitée par les communes de Faa’a à l’ouest et de Pirae à l’est, elle a progressivement conquis les mornes abrupts qui la dominent (Faiere, Pic-rouge, Sainte-Amélie, Orovini, Mission…) et les Stade de Fautaua vallées (Tipaerui, Fautaua). Elle a aussi naturellement profité de son ouverture sur l’océan et de sa rade exceptionnelle, protégée des vents dominants. De vastes terres ont été gagnées sur le lagon, à Fare Ute notamment, sur le front de mer et bien sûr à Motu Uta qui n’était jadis qu’un îlot corallien, propriété de la famille royale Pomare. leva Bou

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avant de prendre le commandement de la marine à Nouméa. Il fut victime d’un accident d’avion le 8 juin 1942. Compagnon de la Libération et chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Une étroite ruelle (piétonne depuis 2000) de soixante-dix mètres de long porte son nom depuis le 27 juin 1967 dans le quartier du Commerce, entre le boulevard de la ReinePomare-IV et la rue Albert-Leboucher. Port de pêche

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Le commandant Jean Gilbert (1907 - 1942) était marin et aviateur. Pilote de chasse de l’aéronavale, il découvrit Tahiti en 1936. Il s’y plut au point de quitter l’armée quelques semaines plus tard pour s’y installer. Nommé directeur du département Électricité des Établissements Martin après avoir épousé Simone, fille d’Emile Martin, c’est lui qui persuada son beau-père d’acheter la Brasserie de Tahiti. Jean Gilbert MOTU UTA fut un des protagonistes du ralliement de Tahiti à la France libre en 1940,

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Les habitants de Papeete n’eurent guère le loisir de célébrer la fin de la Première Guerre mondiale, laquelle avait commencé par la destruction de la moitié de la ville sous les obus de deux croiseurs allemands le 22 septembre 1914. Cinq jours après l’armistice, le 16 novembre 1918, un navire en provenance de San Francisco, le Navua, relâchait dans le port avec trois malades de la grippe espagnole à son bord. Deux d’entre eux furent isolés en quarantaine, mais, erreur ou négligence, le troisième fut débarqué et hospitalisé à Vaiami. Il mourut le 19 après avoir contaminé plusieurs personnes. Dans le même temps, l’équipage du Navua était autorisé à descendre à terre. L’épidémie prit alors une ampleur incontrôlable. En quelques semaines, elle tua six cents personnes à Papeete, soit 20 % de la population, et trois mille à Tahiti qui ne comptait alors que onze mille habitants. La pandémie de grippe espagnole se prolongea jusqu’au milieu de 1919 et fit plus de vingt millions de victimes dans le monde. v. HISTOIRE, HÔPITAL, VAIAMI

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En hommage à cette héroïne de laRT1 Seconde Guerre mondiale, née àRDO Papeete, la rue passant derrière le palais de justice, puis l’hôtel de police et longeant l’ancien Maadi Gobrait (1974) hôpital de Vaiami, porte le nom de Maadi Gobrait depuis le 26 octobre 2009. Ancienne rue de l’Hôpital, puis rue de la Canonnière-Zélée après la Première Guerre mondiale, elle relie l’avenue du Commandant-Destremau à la rue des PoilusTahitiens sur cent soixante-dix mètres dans le quartier de Vaiami. Demi-Tahitienne d’origine indienne par son père, Maadi Gobrait (1909 - 1980), après des études d’infirmière en Nouvelle-Zélande, s’engagea en 1942 dans les Forces françaises libres, participant aux campagnes d’Afrique du Nord, puis d’Italie et de France aux côtés des Polynésiens et des Néo-calédoniens du Bataillon du Pacifique. Installée à Tahiti en juin 1946, elle fut d’abord infirmière major à l’hôpital de Papeete, puis responsable des services sociaux. « Tatate Maadi », comme ses proches l’appelaient affectueusement, fut certainement la Polynésienne la plus influente des décennies 1950 et 1960. Infirmière personnelle et amie proche du général de Gaulle, elle fut Cimetière de l'Uranie

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une de ses plus fidèles admiratrices, se rendant, dit-on, chaque année en pèlerinage à Colombey-les-deuxÉglises pour déposer un collier de tiare tahiti sur sa tombe. Elle était officier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre et médaillée de la PORT DE PAPEETE Résistance.

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Peu de gens connaissent son nom. La petite rue des Halles, ancienne rue Conscience, est pourtant officiellement appelée ainsi depuis le 6 janvier 1939. Longeant le marché DE PAPEETE municipal côté mer, elle unit sur à peine soixante-dix mètresPORT la rue François-Cardella, à l’est, et la rue du 22-Septembre-1914 à l’ouest. Les halles désignent un grand bâtiment où se tient le marché central de denrées alimentaires d’une ville.

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HAUT-COMMISSARIAT

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Résidence du haut-commissaire de la République, représentant l’État en Polynésie française, située derrière la place Tarahoi. Palais du gouverneur jusqu’en 1977, ce bâtiment construit en 1969 dans le style néopolynésien par les architectes Christian Regaud et Michel Prevot se dresse en plein cœur de la ville, au milieu d’un magnifique parc boisé de deux hectares et demi dans lequel un immeuble administratif moderne rassemblant les services de l’État en Polynésie française a été mis en service en 2012. v. TARAHOI

HÉBERGEMENT

la Métro-Goldwyn-Mayer lors du tournage de la deuxième version des Révoltés du Bounty avec Marlon Brando en 1961. Désaffecté dans les années 1980, il fut transformé en appartements et en bureaux. Le Fare Vana’a (Académie tahitienne) y siégea jusqu’en 2000. Le parc hôtelier de Papeete évolue lentement. Un hôtel moderne et fonctionnel, le Tahiti nui, a vu le jour en 2008 sur l’avenue du Prince-Hinoi, tandis que deux établissements mythiques du front de mer, mais vieillissants, le Royal Papeete et le Kon Tiki Pacific, fermaient leurs portes en 2009, suivis en 2011 par le Mandarin (ouvert en 1987 rue du Père-Collette). Il n’y a plus en ville (2012) que trois hôtels de standings variés (Tahiti nui, Tiare Tahiti, Prince Hinoi) et six pensions ou auberges à petits prix (Pension Puea, Ahitea Lodge, Fare Suisse, Teamo Hostel, Chez Myrna, Victoria Hotel). L’ensemble totalise moins de trois cents chambres.

En dépit de la tradition et de la vocation touristiques de Papeete, l’offre d’hébergement y est plutôt limitée. Jusque dans les années 1970, c’était une destination à part entière, avec une réputation mondiale et une image attrayante auprès des stars des arts et du spectacle. Son urbanisation rapide et surtout l’extension du port au détriment des plages et du lagon lui ont fait perdre ce statut au profit des communes voisines. L’ancien hôtel Stuart, situé sur le front de mer à quelques mètres de l’actuelle poste centrale, devint célèbre après le séjour du peintre Henri Matisse en 1930. L’hôtel n’existe plus, mais l’ancien bâtiment en bois a fortement inspiré l’architecte Rodolphe Weinmann pour la conception de l’immeuble qui l’a remplacé en 1975. Dans les années 1950, le Grand Hôtel construit rue de la Canonnière-Zélée fut le premier hôtel de Papeete doté d’un ascenseur. Il accueillit notamment une partie de l’équipe de

v. COLLETTE, FARE VANA’A, HINOI, POMARE IV, POSTE, TOURISME, ZÉLÉE

HEIVA En 1985, un an après la naissance de la Polynésie française autonome, les grandes fêtes annuelles connues depuis un siècle sous le nom de Tiurai (juillet) furent rebaptisées Heiva i Tahiti. Le point d’orgue des réjouissances n’était plus le 14 juillet, fête nationale française, mais le 29 juin, fête de l’Autonomie. Heiva signifie passetemps, divertissement, exercice physique, mais aussi spectacle de danse. Les festivités du Heiva i Tahiti commencent dès le mois de juin et se prolongent pendant presque tout le mois de juillet. Elles sont notamment marquées par un magnifique concours de chants et danses réunissant les meilleurs groupes de la Polynésie française sur l’espace To’ata. De nombreuses manifestations sportives et culturelles sont aussi programmées (courses de pirogues dans la rade de Papeete, expositions artisanales, épreuves de tu’aro ma’ohi - sports traditionnels polynésiens comme les porteurs de fruits ou le lever de pierre...) v. AUTONOMIE, DANSE, TO’ATA

Les taure'a prêts pour la course du Heiva en V16 (2012)

Comment évoquer Papeete sans parler de la Hinano, la fameuse bière à la vahiné, née en plein cœur de la ville ? Son histoire remonte jusqu’en 1866, quand Louis Martin, un marin français, débarque à Tahiti. Ce jeune Charentais de vingt-trois ans sillonne d’abord les archipels polynésiens comme capitaine de goélette avant de se lancer dans un commerce florissant avec San Francisco et Santiago du Chili. À partir de 1920, son fils, Emile Martin, se révèle comme un entrepreneur à succès dans la production d’électricité et les télécommunications. En 1937, il rachète la Brasserie de Tahiti établie vingt ans plus tôt derrière la cathédrale par les frères François et Jules Vernaudon. Après la Seconde Guerre mondiale, Emile Martin et son fils Yves décident de moderniser la brasserie et de créer une nouvelle bière. Pour cela, ils font appel à un expert reconnu, le professeur Albert Maringe, de l’École de Brasserie de Nancy, qui, en 1951, délègue à Papeete un de ses jeunes ingénieurs, Jean Péro. La bière Hinano (à la fois prénom féminin et nom tahitien de la fleur parfumée du pandanus) est lancée sur le marché en 1955, à l’occasion des fêtes du Tiurai (juillet). De nos jours, elle est produite dans la vallée de la Punaruu à Punaauia, mais le siège de la Brasserie de Tahiti et du groupe Martin demeure à Papeete, place Notre-Dame, dans l’immeuble Aorai. La Hinano a toujours été associée à l’image de la femme polynésienne. En 1953, Yves Martin confia à son ami, le peintre suédois Pierre Heyman, le soin de concevoir la première illustration représentant la désormais célèbre jeune vahiné aux longs cheveux noirs, assise jambes croisées, enroulée dans un paréo rouge et blanc, coiffée d’une couronne de tiare tahiti et portant une fleur d’hibiscus rouge à l’oreille. v. MARTIN, NOTRE-DAME

HINANO

Avenue du Prince-Hinoi, vue du rond-point du Pacifique (2010)

HINOI

Le prince Hinoi, abréviation de son vrai nom Teriihinoiatua (1869 - 1916), était le petit-fils de la reine Pomare IV, Le nom du prince Hinoi est porté par Le prince Hinoi (vers 1895) le fils de son dernier enfant, Joinville, l’une des artères principales de Papeete, et d’Isabelle Vahinetua Shaw, fille d’un laquelle s’étire d’ouest en est sur deux kilomètres, du commerçant anglais. Il fut un populaire président rond-point du Pacifique sur le front de mer, jusqu’à 0 200m du conseil du district d’Arue et juge à la haute cour Pirae. Percée et baptisée en 1937 à l’initiative du tahitienne. Chevalier de la Légion d’honneur. maire Georges Bambridge, c’est une belle avenue à deux chaussées séparées par un terre-plein central v. BAMBRIDGE, CHESSÉ, partiellement planté d’arbres et bordées d’une variété PARAITA, de commerces, d’immeubles résidentiels et de bureaux. POMARE IV, REMPARTS, Elle croise successivement la rue des Remparts, l’avenue UNION SACRÉE du Régent-Paraita, celle du Commandant-Chessé et le MOTU UTA cours de l’Union-Sacrée.

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HISTOIRE

grande majorité des Tahitiens se firent alors chrétiens et les missionnaires anglais prirent en grande partie le contrôle du pays. On considère le pasteur William Crook comme le fondateur de la ville de Papeete. Il s’y installa en 1818 avec sa nombreuse famille, construisant un temple, une école et un hospice. Après la mort de Pomare II, emporté par la filariose en 1821, la reine Teremoemoe prit ses quartiers à Papeete. Teriitaria, son unique fils né en 1820, fut intronisé en 1824 sous le nom de Pomare III, mais, de santé fragile, il succomba bientôt d’une dysenterie. C’est ainsi qu’en 1827, en l’absence d’autre héritier mâle, le pouvoir royal échut à sa sœur, Aimata, qui, à seulement quatorze ans, devint la célèbre reine Pomare IV. Elle allait régner pendant un demi-siècle.

Papeete a pris le nom d’une source jaillissant sur une propriété de la famille royale Pomare au nord de Tahiti. Cette source existe encore, c’est le Bassin-de-la-Reine que l’on peut admirer dans les jardins de l’Assemblée de la Polynésie française. L’histoire de Papeete se confond largement avec celle de Tahiti. Quand les premiers Européens la découvrirent, en 1767, l’île était divisée en plusieurs districts ou chefferies. Le territoire de Papeete faisait alors partie du district de Teporionuu s’étendant d’Arue à l’est, jusqu’aux limites de Faa’a à l’ouest. En 1815, à la bataille de Fei Pi, le roi Pomare II, déjà acquis au christianisme (il fut officiellement baptisé en 1819), conquit le pouvoir sur l’ensemble de l’île de Tahiti. La

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Les trois bâtiments construits par William Crook à Paofai vers 1820

Le marché de Papeete à la fin du XIXe siècle

Pourtant, la jeune reine, régentée par les missionnaires protestants anglais, dénonce bientôt le traité et interdit à nouveau le culte catholique. La situation s’aggrave, les Français sont les principales victimes des agressions qui se multiplient. De retour à Tahiti le 29 août 1842, Dupetit-Thouars prend la responsabilité d’y établir un protectorat français. D’abord rétive, retirée à Moorea où elle attend tranquillement la naissance prochaine d’un enfant, la reine finit par céder. Elle accepte de signer un traité attribuant à la France non seulement la défense, le maintien de l’ordre et les relations extérieures du royaume, mais aussi la gestion du port de Papeete, sa plus importante source de revenu. Le capitaine de vaisseau Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur des Établissements Français de l’Océanie (EFO) débarque à Tahiti le 4 novembre 1843 et choisit aussitôt Papeete comme quartier général.

Le Protectorat Papeete devient rapidement le centre de la vie économique, politique et religieuse du royaume. Le commerce prospère, mais dans l’insécurité et la violence. Tahiti fait alors l’objet d’une rivalité entre la France et l’Angleterre. Papeete est au cœur de cette lutte d’influence qui prend aussi un aspect religieux. En 1836, deux pères français, Honoré Laval et François d’Assise Caret, tentent d’y fonder une mission catholique. Ils sont aussitôt expulsés sans ménagement. Pour laver l’affront, la France dépêche une frégate, la Vénus, à Tahiti où elle arrive en août 1838. Son commandant, le capitaine de vaisseau Abel Dupetit-Thouars, adresse un ultimatum à Pomare IV qui n’a pas d’autre choix que de signer, le 4 septembre, une convention accordant la liberté de commerce et de séjour aux Français. 92

« Pour rester maître du pays, écrit-il, il faut occuper le port où se font les transactions. » Six mois plus tard, Papeete a déjà complètement changé. Constructions militaires et civiles, voies, ponts, donnent un aspect « moderne » à la ville, dont la population a beaucoup augmenté. La situation politique reste toutefois confuse. Certains chefs soutiennent le protectorat, tandis que d’autres, ceux de la Presqu’île notamment, demeurent fidèles à la reine et contestent la présence française. Une période troublée s’ensuit, ponctuée de conflits violents et meurtriers des deux côtés. Bruat fait fortifier Papeete pour protéger ses accès à l’est et à l’ouest, tandis que les rebelles se retranchent dans les collines, au Diadème notamment, menant des actions de guérilla en ville. L’ordre et la paix ne sont rétablis qu’en 1846. Pomare IV, réfugiée aux îles Sous-le-Vent depuis 1844, accepta de rentrer à Tahiti en février 1847, établissant sa résidence officielle à Papeete. Elle régna ensuite pendant plus de trente ans, sous la houlette de pas moins de treize gouverneurs, commandants et autres commissaires français se succédant auprès d’elle jusqu’à sa mort, le 17 septembre 1877. Trois ans plus tard, le 29 juin 1880, son fils et héritier le roi Pomare V cédait ses États à la France.

La Commune Le 20 mai 1890, la commune de Papeete est officiellement créée sur le modèle des municipalités françaises. Elle restera la seule et unique de la colonie pendant plus d’un demi-siècle, jusqu’à l’organisation de la commune d’Uturoa (Raiatea) en 1945. Au tournant du vingtième siècle, la vie s’y écoule paisiblement. La ville grandit à la faveur du développement économique et d’un tourisme naissant, nourri par la beauté des sites et le mythe du paradis terrestre. Un recensement de juin 1902 révèle que Papeete compte précisément 3 720 habitants, soit la moitié de la population tahitienne. Pourtant, dans ce ciel serein, le malheur va frapper. Dans la nuit du 7 au 8 février 1906, la ville est inondée et en grande partie ravagée par un cyclone. Aussitôt reconstruite, elle va connaître un nouveau drame. Au matin du 22 septembre 1914, deux croiseurs allemands, le Scharnhorst et le Gneisenau, canonnent le centre-ville, la moitié de Papeete brûle. Entre les deux guerres, Papeete se développe rapidement. Ville cosmopolite, elle accueille des représentants de dix-neuf nationalités à la fin des années 1930, les étrangers représentant environ un tiers de la population. La voirie est adaptée à une circulation plus dense, les rues ne sont plus de simples allées plantées d’arbres, elles sont éclairées, on en prolonge certaines, on en trace de nouvelles. En partie sous l’influence de Paul Gauguin, mort aux Marquises en 1903, Tahiti devient une destination prisée des artistes et des intellectuels. Depuis l’ouverture du canal de Panama en 1914, Papeete est une escale fréquentée par les paquebots de croisière. On peut désormais rallier l’Europe sans franchir le Cap Horn ou traverser l’Amérique en train. À l’aube sinistre de la Seconde Guerre mondiale, Papeete est une ville prospère, pluriethnique et multiraciale, centralisant les institutions et les services nécessaires au fonctionnement de la colonie. Cité administrative, elle a aussi une vocation de capitale économique, avec son port et son centre commerçant où se côtoient le marché, les boutiques et les maisons de négoce.

Rue de la Petite-Pologne (actuelle rue Paul-Gauguin) après le passage d'un cyclone en 1906

Le port dans les années 1950

Pendant les années 1950, Papeete conserve son aspect de bourgade tropicale paisible et ensoleillée. Personne ne mesure réellement la portée du discours prononcé par le général de Gaulle sur la place Tarahoi lors de sa visite en août 1956, annonçant l’avenir atomique de la Polynésie française. Un hydravion se pose chaque semaine dans le lagon avec le courrier. Le centre commercial et le port sont très actifs, l’ambiance y est plutôt joyeuse et bon enfant. On voit encore peu de voitures, mais la circulation est déjà dense. Le scooter fait une entrée triomphale. La bicyclette reste la petite reine des classes populaires. L’artisanat est en plein essor. Il y a trois cinémas et une douzaine de dancings dont le célèbre Quinn’s Tahitian Hut.

Le CEP Cette quiétude est brutalement interrompue en 1963 par le débarquement de cinq mille soldats et techniciens français, chargés d’installer et de mettre en œuvre le Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). L’aéroport de Tahiti - Faa’a, inauguré deux ans plus tôt, reçoit ses premiers vols en provenance de France via Los Angeles. Des chantiers pharaoniques, comme l’extension du port, exigent une main d’œuvre abondante. Paumotu, Raromatai, Marquisiens, Mangaréviens et Tuhaa pae affluent des archipels pour profiter de la manne providentielle qui s’abat sur le pays. Mais, la réalité est moins souriante. Les familles campent comme elles peuvent dans des logements 94

de fortune, des cabanes en tôle et en pinex, créant des bidonvilles dans les vallées, sur les collines. En quelques années, la population de Papeete s’accroît de près de quinze mille habitants, aggravant les difficultés déjà insurmontables de la municipalité. Et cela d’autant plus que la capitale accueille chaque jour les milliers de travailleurs, scolaires et chalands domiciliés dans les communes voisines. Un premier plan d’urbanisme entre vigueur à partir de 1965. L’hôpital de Mamao entre en service en avril 1970. La rue Albert-Leboucher et le marché (1978)

À partir du milieu des années 1970, la lutte contre l’habitat insalubre devient la priorité de la commune. Des quartiers entiers sont éliminés, des logements sociaux plus modernes sont mis en service à Mamao, Tipaerui, Titioro, Taunoa, la Mission… Un nouveau marché municipal à étage est construit. C’est à cette époque que, sous l’impulsion du gouverneur Jean Sicurani, sortent de terre des édifices d’un style nouveau, dit néo-polynésien : Assemblée territoriale, haut-commissariat, Maison de la Culture… En octobre 1987, à la suite d’une grève des dockers particulièrement tendue, des émeutes éclatent laissant le centre-ville en cendres. Le 16 mai 1990, le président de la République François Mitterrand, en visite officielle à Tahiti à l’occasion du centenaire de la commune de Papeete, inaugure le nouvel hôtel de ville à l’architecture inspirée par l’ancien palais royal des Pomare. En septembre 1995, Papeete est à nouveau victime d’émeutes provoquées par une reprise des essais nucléaires aux Tuamotu, à l’issue d’un moratoire de trois ans. Le centre-ville est encore saccagé et incendié. Le dernier essai nucléaire français dans le Pacifique, baptisé Xoutos, eut lieu à Fangataufa le 27 janvier 1996. v. ASSEMBLÉE, AUTONOMIE, BASSIN-DE-LA-REINE, BRUAT, CROOK, DE GAULLE, DUPETIT-THOUARS, GAUGUIN, GRIPPE, SEPTEMBRE, POMARE, TARAHOI, WALLIS, voir aussi la chronologie comparée en fin d’ouvrage

Boulevard Hititai à Taunoa (2010)

HITITAI Au mois d’octobre 2009, le conseil municipal de Papeete décidait de promouvoir en boulevard Hititai (boulevard du Bord de mer) la voie connue jusqu’alors sous le nom de chemin vicinal de Taunoa, laquelle prolonge le chemin vicinal de Patutoa venant de Fare Ute. Ce boulevard serpente sur près d’un kilomètre, épousant les formes du lagon, depuis l’extrémité nord de l’avenue du Commandant-Chessé jusqu’à la Fautaua, à la limite est de la commune, après avoir croisé le cours de l’Union-Sacrée. Hititai serait l’ancien nom tahitien des terres traversées. v. CHESSÉ, FARE UTE, FAUTAUA, PATUTOA, QUARTIER, TAUNOA, UNION SACRÉE

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HOKULE’A Une stèle, un marae (temple à ciel ouvert) et un unu (totem) commémorent l’arrivée à Tahiti de la pirogue double hawaiienne Hokule’a, le 4 juin 1976, sur la plage du même nom dans les Jardins-de-Paofai. Cette plage a été officiellement inaugurée le 25 novembre 2010. D’une superficie d’environ deux mille mètres carrés, elle comprend un fare potee, un espace pour entreposer des pirogues et une rampe pour les mettre à l’eau. En 1976, Hokule’a (Étoile-de-joie) relia Hawaii à Tahiti en trentedeux jours, parcourant plus de cinq mille kilomètres sans instrument, naviguant à la seule observation du ciel et de la mer, et confirmant ainsi les migrations des anciens Polynésiens. Elle fut accueillie par une foule enthousiaste sur la plage qui porte désormais son nom. v. PAOFAI

La plage Hokule’a dans les Jardins-de-Paofai (2010)

H么pital de Vaiami (2008)

Hôpital de Mamao (2010)

HÔPITAL Il existait deux hôpitaux à Papeete autrefois, mais ils sont désaffectés. L’ancien hôpital de Vaiami (avenue du Commandant-Destremau) est un des plus vieux bâtiments de la ville, hélas en piteux état de conservation. D’abord simple infirmerie militaire construite en 1848 et gérée par des médecins de la Marine, Vaiami devint le premier hôpital général polynésien en 1884. Il fut remplacé par l’hôpital de Mamao (avenue GeorgesClémenceau) mis en service en avril 1970. On continua pourtant d’y traiter les maladies mentales jusqu’en 2003, en dépit de conditions d’accueil archaïques et déplorables. Dénommé Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) depuis 2004, l’hôpital de Mamao a lui-même été fermé en novembre 2010 après l’ouverture du nouveau centre hospitalier du Taaone dans la commune de Pirae. Papeete dispose de plusieurs établissements de soins privés, notamment la clinique Cardella (rue Anne-Marie-Javouhey), la clinique Paofai (rue du Lieutenant-Varney) et le centre médical de Mamao (avenue Georges-Clémenceau). www.chpf.pf v. CARDELLA, CLÉMENCEAU, DESTREMAU, JAVOUHEY, MAMAO, PAOFAI, VAIAMI, VARNEY

HÔTEL DE VILLE L’hôtel de ville de Papeete s’élève sur un terrain de plus d’un hectare entre la rue Paul-Gauguin au sud, la rue du Père-Collette à l’ouest, la rue de l’École-des-Frères-dePloërmel au nord et la rue des Remparts à l’est. Conçu par l’architecte Rodolphe Weinmann qui s’inspira de l’ancien palais royal de la place Tarahoi, sa construction, commencée en 1988, a coûté un peu moins de deux milliards de francs CFP (16,8 millions d’euros). Il fut inauguré par le président de la République François Mitterrand le 16 mai 1990, à l’occasion du centenaire de la commune de Papeete. Cet hôtel de ville est composé de deux bâtiments principaux. La mairie proprement dite, surmontée d’un clocheton et couverte de tuiles rouges vernissées, abrite notamment le cabinet du maire et la salle du conseil municipal dont les murs arborent les portraits de dix des douze maires successifs de Papeete, tous réalisés à la sanguine par l’artiste allemande Uschi. La mairie comprend aussi une salle des mariages (rénovée en 2010),

Hôtel de ville de Papeete (2010)

la direction des Services et plusieurs services dont l’État-civil… À l’arrière, un immeuble au style plus administratif, couvert de bardeaux de bois, rassemble les autres bureaux. Le sous-sol est aménagé en parking moderne et automatisé de cent-soixante-dix places. Un des centres culturels de la capitale, l’hôtel de ville accueille de nombreuses manifestations tout au long de l’année, notamment dans ses jardins, lesquels sont agrémentés d’un fare potee (maison de réunion) de style traditionnel avec une couverture en feuilles de pandanus tressées et de plusieurs tiki en pierre (statues représentant un dieu, un esprit ou un héros). v. CARDELLA, CHESSÉ, COLLETTE, COMMUNE, CROOK, ÉCOLE, GAUGUIN, POMARE IV, REMPARTS, TARAHOI

La salle du conseil municipal est ornée depuis 2003 de trois tableaux muraux sur verre illustrant l’histoire de Papeete jusqu’à la création de la commune en 1890. Ils sont signés Deanna de Marigny à qui l’on doit aussi les vitraux de la cathédrale Notre-Dame.

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1875). Passionné d’histoire océanienne, linguiste émérite, il fut l’auteur d’un dictionnaire tahitien - français et collecta Missionnaire catholique, Monseigneur une banque de données sur le rongorongo, Florentin-Etienne dit Tepano Jaussen (1815 considéré comme la plus ancienne écriture 1891) fut le premier vicaire apostolique (évêque) océanienne. C’est lui qui mit un terme aux de Tahiti où il arriva en février 1849. En 1854, il trafics d’esclaves à l’île de Pâques dont il y fonda une école et, l’année suivante, acquit fut aussi le vicaire apostolique. la vallée de la Mission à Papeete qu’il MOTU UTA La rue qui porte son nom depuis le 22 mit en valeur en y plantant de la canne Mgr Tepano Jaussen (vers 1870) janvier 1925 (ancienne rue de la Mission) à sucre, une immense cocoteraie, des est le trait d’union, sur près de trois cents arbres à pain, ainsi que de nombreuses autres essences mètres, entre la place Notre-Dame et la rue de l’Évêché. dont il subsiste encore quelques rares spécimens aujourd’hui dans les jardins de l’évêché (dont il fut le v. CATHÉDRALE, PORT DE PAPEETEÉVÊCHÉ, MISSION, NOTRE-DAME bâtisseur). Dès les années 1850, il lança la construction de la cathédrale Notre-Dame (qui ne fut achevée qu’en

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août 1968. Elle s’appelait autrefois rue des Marais en raison de la nature marécageuse des terrains à cet endroit, puis rue Anne-Marie Javouhey (1779 - 1851) fut Anne-Marie Javouhey (vers 1800) Francois-Cardella, le premier maire de MOTU UTA la fondatrice, en 1807, de la congrégation Papeete. D’une longueur de deux cent dix mètres, elle religieuse de Saint-Joseph-de-Cluny, premier ordre s’insinue entre les quartiers d’Orovini, côté montagne, et de femmes missionnaires. Après avoir consolidé leur de Titiaivai, reliant la rue Monseigneur-Tepano-Jaussen, implantation en France, les sœurs installèrent des derrière la cathédrale, à la rue Georges-Lagarde. On y missions à l’île Bourbon (La Réunion), au Sénégal, en DE PAPEETE trouve PORT notamment le collège catholique Anne-MarieGuinée, aux Antilles, en Inde, à Saint-Pierre-et-Miquelon Javouhey, construit en 1949, et en Océanie française. Anne-Marie Javouhey fut et la clinique Cardella. béatifiée par le pape Pie XII en 1950. La congrégation de Saint-Joseph-de-Cluny compte plus de trois mille v. CARDELLA, ÉDUCATION, JAUSSEN, LAGARDE, religieuses sur les cinq continents. OROVINI, TITIAIVAI La rue Anne-Marie-Javouhey porte ce nom depuis le 27 Gare maritime

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de s’enrôler dans son armée. Déterminée et persuasive, elle parvint à ses fins. Le 8 mai 1429, à la tête de quatre 0 200m mille hommes, elle libérait Orléans assiégée depuis « Pour l’Église, Jeanne est une sainte. Pour la République, des mois par les Anglais, ce qui lui valut son surnom Jeanne est l’incarnation des plus belles vertus françaises de Pucelle d’Orléans. Elle fit ensuite sacrer le dauphin et (...) du patriotisme qui est l’amour de son pays sans la roi de France à Reims sous le nom de Charles VII le haine des autres », disait le président de la République, 17 juillet. Jeanne fut capturée par les Bourguignons au Nicolas Sarkozy, le 6 janvier 2012, dans un discours siège de Compiègne le 23 mai 1430, puis vendue aux prononcé à Vaucouleurs (Lorraine) à l’occasion du six Anglais. Accusée d’hérésie, elle fut condamnée à mort centième anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc à et brûlée vive en place publique à Rouen le 30 mai quelques kilomètres de là, dans le village de Domrémy. 1431, à l’âge de dix-neuf ans. Réhabilitée dès 1456, elle Icône historique de la construction nationale française, fut canonisée en 1920. Jeanne d’Arc est un personnage universellement connu À Papeete, l’ancienne rue de la Cathédrale porte son et respecté. Sa vie, courte et brillante comme une étoile nom depuis le 22 janvier 1925. Voie commerçante, entre MOTU UTA filante, inspira des centaines de livres et de films dans un alignement de boutiques surmontées de bureaux de nombreux pays. à l’est, et le centre commercial Vaima à l’ouest, la rue Grande sainte de la religion catholique, Jeanne d’Arc Jeanne-d’Arc relie le boulevard de la Reine-Pomare-IV (1412 - 1431) naquit pendant la guerre de Cent ans (front de mer) à la place Notre-Dame sur cent quarante mètres qui opposa la France à l’Angleterre. À treize ans, elle PORTen DE ouvrant PAPEETE une jolie perspective sur la cathédrale. commença à entendre des voix célestes lui confier la mission de libérer le royaume de France et d’aider v. CATHÉDRALE, NOTRE-DAME, le dauphin Charles à accéder au trône. Elle céda POMARE IV, VAIMA finalement à cet appel en janvier 1429, à dix-sept ans, manifestant le désir de se rendre auprès du dauphin et Pont de Motu Uta

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JUILLET L’esplanade située au bord du lagon, derrière le rond-point de Tahiti-nui, en face de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, a été officiellement baptisée place du 2-Juillet-1966 par le gouvernement de la Polynésie française le 15 juin 2011, en souvenir d’Aldébaran, nom de code du premier essai atomique ayant eu lieu le 2 juillet 1966 à Moruroa. C’est désormais un lieu de mémoire du fait nucléaire évoqué par un monument commémoratif symbolisant un marae (ancien temple polynésien à ciel ouvert) orné d’un unu (bois sculpté). La France a procédé au total à cent quatre-vingt-quinze tirs expérimentaux en Polynésie française entre 1966 et 1996. v. POUVANAA A OOPA, TAHITI-NUI

Place du 2-Juillet-1966 avec son monument commémoratif du fait nucléaire (2011)

JUMELAGE Papeete est jumelée avec Nice depuis le 19 novembre 2009. Si la métropole méditerranéenne était déjà associée à une bonne trentaine de villes du monde entier, c’était une première pour la capitale polynésienne. Depuis ce jumelage, des manifestations culturelles et commerciales croisées sont organisées, une rue de Papeete est baptisée promenade de Nice et une allée du parc Albert 1er à Nice s’appelle maintenant allée de Papeete.

JUSTICE Papeete est aussi une capitale incontestée en matière de justice. L’unique palais de justice de Polynésie française, conçu par les architectes Michel Prevot et Christian Regaud, y est installé avenue Pouvanaa-a-Oopa. Le bâtiment principal actuel fut construit en 1974. Des annexes l’ont ensuite complété, notamment pour accueillir le tribunal administratif. C’est du reste une particularité exceptionnelle de voir cohabiter au palais de justice de Papeete les magistrats du siège, ceux du parquet, ceux de première instance et ceux d’appel, les juridictions pénale, civile et administrative. v. POUVANAA A OOPA

Des contacts ont aussi été établis dès 2004 dans la perspective d’un jumelage avec la mégapole technologique chinoise de Shenzhen. La démarche a finalement abouti en décembre 2011, à l’occasion du troisième festival culturel et artistique des villes jumelées avec Shenzhen. Celles-ci sont actuellement une vingtaine réparties sur les cinq continents. Une grande partie de la communauté d’origine chinoise de Papeete provient de cette région du Sud de la Chine. v. CHINOIS, NICE

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Christian Estrosi et Michel Buillard célèbrent le jumelage de Nice et Papeete (19 novembre 2009)

Instituteur puis directeur d’école, Jean Juventin, né en 1928 à Papeete, s’engagea en politique au sein du Here ai’a te nunaa ia ora (Vive le peuple dans l’amour de sa patrie), parti indépendantiste modéré créé en 1965 et qu’il présida à partir de 1983. Élu maire de Papeete en 1977, il fut reconduit en 1983 puis en 1989. Il fut élu député à trois reprises en 1978, 1981 et 1993. Jean Juventin occupa aussi la présidence de l’Assemblée territoriale de 1988 à 1991 puis de 1992 à 1995. La législation sur le cumul des mandats l’ayant contraint à faire un choix entre ses fonctions électives, il quitta la mairie de Papeete à regret en faveur de Louise Carlson en 1993.

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Après avoir franchi tous les échelons de200m la fonction L’ancienne rue du Commandant-Brea, qui relie sur 0 publique jusqu’à devenir administrateur et juge de paix deux cents mètres la rue Dumont-d’Urville à l’avenue des îles Marquises, puis des îles Sous-le-Vent, Georges du Général-de-Gaulle en croisant la rue Anne-MarieLagarde (1867 - 1946) acheva sa carrière comme chef du Javouhey, porte le nom de Georges Lagarde depuis le service des Douanes et des Contributions. 27 août 1968. On y trouve notamment le Retraité en 1932, il devint conseiller privé siège de l’association chinoise Kuo Min du gouverneur. En 1940, il fut l’un des Tang, les bureaux du Trésor public et principaux soutiens du ralliement à la l’un des rares fare traditionnels en bois France libre des Établissements Français de qui subsistent encore au centre-ville. Elle l’Océanie (EFO, ancienne appellation de la se prolongeait même naguère jusqu’au Polynésie française avant 1957). Son nom front de mer, mais sa partie comprise apparaît sur une plaque commémorative entre l’avenue du Général-de-Gaulle MOTU UTA apposée sur la façade de l’hôtel de ville et et le boulevard de la Reine-Pomare-IV inaugurée par le général de Gaulle lors de fut rebaptisée promenade de Nice le 26 sa visite présidentielle en septembre 1966. octobre 2009, à l’occasion du jumelage Membre du gouvernement provisoire de entre Papeete et la ville de Nice. 1940 à 1941, il fut chevalier de la Légion v. CHINOIS, DE GAULLE, DUMONT D’URVILLE, PORT DE PAPEETE d’honneur et officier du Mérite agricole. JAVOUHEY, JUMELAGE, NICE, POMARE IV Cowan

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de la Chambre de Commerce et chevalier de la Légion d’honneur. La rue qui porte son nom depuis Commerçant et armateur, Albert 0 Leboucher 200m Albert (vers 1950) le 27 août 1968 est l’ancienne rue du Leboucher (1888 - 1954) créa une Marché. Parallèle au front de mer et liaison maritime à la voile entre Papeete et San Francisco. d’une longueur de quatre cent cinquante mètres entre Il contribua ainsi au développement de la culture et la rue François-Cardella et l’avenue du Chef-Vairaatoa, de l’exportation du coprah, de la vanille et d’autres elle croise la rue Paul-Gauguin, la rue de l’École-desproduits agricoles polynésiens. Dans les années 1920, Frères-de-Ploërmel, l’avenue du Prince-Hinoi et la il fut l’un des premiers importateurs d’automobiles rue Charles-Clappier, avant à Tahiti et exploitait une salle de cinéma. Passionné d’aboutir derrière la centrale de médecine naturelle, il pratiquait l’homéopathie et MOTU UTA électrique d’EDT. l’acupuncture, notamment en faveur des plus pauvres. Personnalité populaire, il fut conseiller municipal de v. CARDELLA, CLAPPIER, ÉCOLE, GAUGUIN, HINOI, Papeete de 1947 à 1954 et représenta la commune à PORT DE PAPEETE MARCHÉ, VAIRAATOA l’Assemblée territoriale de 1945 à 1954. Il fut président Cowan

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Situé au croisement des rues Monseigneur-Tepano-Jaussen, de l’Évêché et du Frère-Alain, on l’appelle généralement « Lam’nais ». C’est le lycée - collège catholique de Papeete, baptisé du nom de Jean-Marie de la Mennais (1780 - 1860), prêtre français, fondateur en 1819 de la congrégation des Frères-del’Instruction-Chrétienne, plus connue sous le nom de Frères-de-Ploërmel. Jean-Marie de la Mennais (vers 1830) En octobre 1860, deux mois avant sa mort, ce fut sa dernière mission, Jean-Marie de la Mennais dépêcha à Tahiti quatre frères (Albert, Arsène, Hilaire et Eubert) pour y fonder une école. Celle-ci naquit officiellement le 3 décembre 1860 en vertu d’un arrêté du commandant (gouverneur) Gaultier de la Richerie. C’était la première école catholique de garçons à Tahiti, l’école de filles des sœurs de Cluny (Anne-Marie Javouhey) l’ayant précédée de trois ans. En 1882, l’école La-Mennais s’ouvrit aux élèves de toutes confessions et, en 1954, elle s’agrandit pour devenir un collège, puis un lycée en 1960. v. ALAIN, ÉCOLE, ÉVÊCHÉ, JAUSSEN, JAVOUHEY

Le lycée - collège La-Mennais à la Mission (2010)

LOTI Pierre Loti (1850 - 1923) est le nom de plume de l’écrivain français Julien Viaud, auteur, entre autres, du célèbre Mariage de Loti. Lors d’une escale à Tahiti en 1872, Julien Viaud, jeune et charmant officier de marine, avait été affectueusement surnommé Roti (du nom tahitien de la fleur du laurier rose). Il en fut flatté, mais cela ne sonnait pas très élégamment en français. Il le transforma en Loti Le Bain-Loti (2010) (plus proche de la prononciation tahitienne) et l’adopta définitivement comme pseudonyme littéraire à partir de 1881. Son premier livre, Aziyadé, inspiré par une aventure amoureuse en Turquie, parut en 1879. Il fut suivi l’année suivante par Le Mariage de Loti lequel, porté par le mythe du paradis terrestre polynésien, connut un immense succès. Pierre Loti publia son deuxième grand succès, Pêcheur d’Islande, en 1886. Il fut élu à l’Académie française en 1891. Son œuvre est composée de plus de trente ouvrages parmi lesquels Madame Chrysanthème (1887), autre best-seller, Ramuntcho (1897) ou Les Derniers jours de Pékin (1902)… Grand Croix de la Légion d’honneur, Pierre Loti reçut des funérailles nationales en 1923. En 1934, une stèle fut érigée à sa mémoire dans la vallée de la Fautaua, au lieu-dit le Bain-Loti. Hélas, après avoir été tristement souillée de multiples tags dans les années 2000, le buste en bronze qu’elle supportait fut vandalisé en novembre 2009. Remis à neuf par les services techniques de la commune, il a été officiellement réinstallé le 12 avril 2011. La voie qui, partant de l’avenue GeorgesClémenceau, conduit au Bain-Loti dans la vallée PORT DE PAPEETE de la Fautaua sur plus de trois kilomètres et demi, s’appelle avenue Pierre-Loti depuis le 26 octobre 2009. Après avoir longé le temple de l’Église de JésusChrist-des-Saints-des-Derniers-Jours (mormone), elle sinue dans la zone industrielle de Titioro, puis dans le faubourg populaire du même nom. i

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De nos jours, le nom de Malardé est associé à l’institut de recherche médicale situé dans le quartier d’Apaatarao, à l’angle de la rue des Poilus-Tahitiens et de aroa Pae-No-Mati-1797 (rue du 5-Mars-1797). Fondé en 1949, à l’initiative du mécène américain William Albert Robinson pour lutter contre la filariose (mariri), une maladie parasitaire tropicale faisant alors des ravages dans la société polynésienne, cet institut porte le nom de Louis Malardé (1930 - 1967) depuis 1968. Ce jeune et brillant médecin polynésien, le premier à avoir obtenu un diplôme de santé publique, fut emporté par une grave maladie le 27 décembre 1967, à peine un an après avoir été nommé à la direction de l’institut. Son père, Hippolyte Malardé (1867 - 1937), fut le quatrième maire de Papeete de 1920 à 1922. Officier

de spahis en Tunisie pendant quinze ans, il s’installa à Tahiti où ses parents possédaient des terres et s’y maria. Pendant la Première Guerre mondiale, il prit une part active à la défense de Papeete attaquée par deux croiseurs allemands en 1914 avant de partir combattre en France. Nommé chevalier de la Légion d’honneur, il rentra à Tahiti en 1918 en Louis Malardé (1967) qualité de commandant du détachement local de l’infanterie coloniale. Personnalité influente, il fut propriétaire de l’immense domaine d’Atimaono et de sa sucrerie à Mataiea sur la côte sud de Tahiti de 1919 à 1926. v. APAATARAO, MARS, POILUS TAHITIENS, SEPTEMBRE

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Hippolyte Malardé (vers 1920)

Institut Louis-Malardé, rue des Poilus-Tahitiens (2010)

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Jadis, mama’o désignait certaines offrandes de fruits primeurs faites aux dieux. C’est à présent le nom d’un grand quartier populaire de l’est de Papeete où se trouvait notamment le Centre Hospitalier de la Polynésie française (CHPF), plus connu sous le nom d’hôpital de Mamao. 0 200m Ouvert en avril 1970, celui-ci fut désaffecté après la mise en service du nouveau CHPF du Taaone en novembre 2010 à Pirae. La réhabilitation de ce site d’une dizaine d’hectares devrait profondément modifier la topographie du quartier avec le percement de nouvelles voies, la création d’espaces de détente et la construction de logements modernes assortis de centres commerciaux. Mamao est limité au nord par l’avenue du Prince-Hinoi, à l’ouest par les quartiers de 0 200m Fariimata, Orae et Ahurei, au sud par celui de la Mission, à l’est par l’avenue du Commandant-Chessé et le quartier de Fautaua. L’école primaire de Mamao, voisine de l’ancien CHPF, accueille régulièrement les électeurs lors des scrutins démocratiques organisés dans la commune de Papeete, avec une douzaine de bureaux de vote représentant les principaux quartiers de la ville. Le quartier de Mamao est aussi le siège de la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS). MOTU UTA Boule

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Dernière reine de Tahiti, Joanna-MarauTaaroa-te-Pau Salmon (1860 - 1934) fut l’épouse du roi Pomare V. Elle était la troisième fille de l’homme d’affaires anglais Alexandre Salmon et de la princesse Arii Oehau, petite-fille du grand chef Tati de Papara. La différence d’âge avec Pomare était La reine Marau (vers 1875) considérable. La jeune fille n’avait que quatorze ans lors de leur union, son mari en avait trente-six. Les époux ne vécurent ensemble que brièvement. Ils se rapprochèrent lorsque Pomare V devint roi en 1877, mais cela fut éphémère et ils se séparèrent à nouveau. En 1879, Marau eut une fille, Terii, que le roi refusa de reconnaître. On explique même sa décision de céder ses États à la France en 1880 par son souci de ne pas les laisser en héritage à un enfant dont il n’était pas le père. La reine Marau, morte en 1934, a laissé un recueil de mémoires traduit en français par sa deuxième fille, Takau, et publié par la Société des Océanistes en 1971. La maison de la reine Marau, construite en 1900 dans le MOTU UTA quartier de Tarahoi, non loin de La maison de la reine Marau (2011) l’endroit où se dressait le palais royal jadis, est encore debout au coin de la rue qui porte son nom depuis le 26 octobre 2009. Cette courte voie, qui s’appelait précédemment avenue de la ReinePORTl’hôtel DE PAPEETE Pomare-IV, longe des Postes sur une longueur de soixante-quinze mètres entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et l’avenue du Général-de-Gaulle.

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Rue de la Reine-Marau, à droite l’hôtel des Postes, au fond l’Assemblée et le buste de Pouvanaa a Oopa (2011)

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MARCHÉ Si le port est le poumon économique de Papeete, le marché en est le cœur. Haut lieu des spécificités locales, c’est un must pour celui ou celle qui souhaite s’imprégner d’une ambiance typiquement polynésienne en plein centre-ville. Le meilleur moment se situe très tôt le matin, le dimanche en particulier. Le marché de Papeete fut créé dès 1847 par le gouverneur Bruat, à l’emplacement qu’il occupe encore aujourd’hui, entre les rues du 22-Septembre-1914 à l’ouest, et François-Cardella à l’est (à l’exception des poissons qui se trouvaient alors vers l’actuel quai des paquebots). Les étals furent rassemblés en 1860 sous un édifice en bois couvert de pandanus. Une dizaine d’années plus tard, il fallut s’agrandir sur une parcelle mitoyenne appartenant à une dame Mapuru a Paraita qui a finalement donné son nom au marché. Tombé dans l’escarcelle de la commune en 1890, celuici était alors constitué de deux halles (dont une couverte). Sous l’impulsion des immigrants chinois qui entreprirent d’ouvrir de nombreux commerces tout autour, il est peu à peu devenu un quartier à part entière, lequel souffrit beaucoup lors des bombardements de 1914. Construit en 1989 et rénové en 2006, le marché couvert actuel, avec sa charpente métallique, sa mezzanine dédiée à l’artisanat et ses différents secteurs (halle aux poissons et aux viandes, fruits et légumes, fleurs, paréos…), reçoit en moyenne cinq cent mille visiteurs par an. v. BRUAT, CARDELLA, CHINOIS, HALLES, SEPTEMBRE

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Rue Marcq-Blond-de-Saint-Hilaire, depuis l’avenue du Chef-Vairaatoa (2011)

MARCQ DE BLOND DE SAINT-HILAIRE Adolphe-Laurent-Anatole Marcq de Blond de SaintHilaire (1832 - 1889) était un amiral français. Il fut chef d’état-major général et chef de cabinet du ministre de la Marine et des Colonies. Excellent navigateur, il inventa, vers 1875, une technique de positionnement maritime par la suite universellement connue comme la « méthode du point rapproché ». Il fit plusieurs séjours à Tahiti, d’abord dans sa jeunesse comme aspirant de marine, puis, vers la fin de sa vie, en qualité d’amiral et de commandant de la division navale du Pacifique. En 1888, il fut candidat au siège réservé aux Établissements Français de l’Océanie (EFO) au sein du Conseil supérieur des Colonies. La victoire lui échappa de quelques voix seulement. La rue de Papeete qui porte son nom (simplifié en Marcq-Blond-de-Saint-Hilaire) depuis le 5 octobre 1937 s’allonge sur plus de quatre cents mètres dans le quartier de Fariipiti, entre l’avenue Pomare-V et celle du Prince-Hinoi, en croisant l’avenue du Chef-Vairaatoa.

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MARINE Même si les premiers navigateurs européens ont d’abord méprisé sa rade, jugée marécageuse, lui préférant la baie de Matavai plus à l’est, la marine et les

marins ont considérablement marqué l’histoire de Papeete et son port. Celui-ci accueille des navires de guerre depuis toujours. Une base de la Marine nationale française le partage avec les cargos, les paquebots de croisière et les bateaux de pêche. Le commandement de la Marine situé sur le front de mer, boulevard de la Reine-Pomare-IV, au coin de la rue Dupetit-Thouars, est un des plus anciens bâtiments de la ville, construit dès 1859. v. DUPETIT-THOUARS, POMARE IV, PORT

Le commandement de la Marine (2010)

MARS Le 5 mars est jour férié en Polynésie française, pour commémorer l’arrivée de l’Évangile à Tahiti le 5 mars 1797. Ce jour-là, le Duff, trois-mâts de trois cents tonneaux affrété par la Missionary Society de Londres, mouillait ses ancres dans la baie de Matavai au terme d’un voyage de deux cent sept jours, trente ans après la découverte de Tahiti par Samuel Wallis. Il transportait à son bord trente missionnaires protestants anglais (accompagnés de six femmes et trois enfants). Dix-huit d’entre eux débarquèrent à Tahiti, les autres se répartissant entre Tonga et les îles Marquises. Leur situation était si précaire qu’ils n’étaient déjà plus que sept l’année suivante, les onze autres ayant préféré reprendre la mer. Il faudra attendre presque vingt ans, après la conversion du roi Pomare II et sa victoire à la bataille de Fei Pi en 1815, pour que les populations adoptent en masse la foi chrétienne. En octobre 1996, à l’approche du bicentenaire de cette arrivée de l’Évangile à Tahiti, la rue de l’Artémise, dans le quartier de Paofai, fut rebaptisée aroa Pae-no-Mati-1797 (rue du 5-Mars-1797). C’était la première fois qu’une rue de Papeete recevait officiellement un nom en reo maohi (langue polynésienne). D’une longueur

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de cent quatre-vingt-dix mètres, cette voie relie la rue des Poilus-Tahitiens au boulevard de la Reine-Pomare-IV. Elle longe d’abord l’institut de recherche médicale LouisMalardé, lequel fait face à un ancien fare en bois ayant jadis appartenu à l’écrivain américain Charles Nordhoff, co-auteur avec James-Norman Hall du célèbre roman Les Révoltés du Bounty. Elle croise ensuite l’avenue du MOTU UTA Commandant-Destremau avant de déboucher sur le front de mer derrière le temple protestant Siloama. La frégate française Artémise, dont cette rue porta le nom jusqu’en 1996, fit naufrage à Tahiti en 1839. Cet accident contraignit l’équipage à séjourner PORT DEpendant PAPEETE deux mois à Papeete, une première qui fut pour les Tahitiens l’occasion de mieux connaître les Français dans une ambiance particulièrement enjouée et festive. Trois ans plus tard, le royaume de Tahiti et ses dépendances devenait un protectorat français. Port autonome de Papeete

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Son succès est tel qu’il achète bientôt une grande propriété dans le quartier de Fariimata, non loin de l’évêché. Président Pas moins de trois rues de Papeete rendent de la Chambre de Commerce pendant de hommage à la famille Martin, une des plus nombreuses années, il fut conseiller privé du anciennes et influentes de la ville. Louis Martin gouverneur de 1886 à 1906. Remarqué (1843 - 1910), le fondateur de la dynastie, pour son courage lors de naufrages arrive à Tahiti en 1866. Cet Oléronais ou d’incendies, il reçut la Médaille travailleur et ingénieux va hisser son d’or du Dévouement en 1883. modeste patronyme au faîte de la L'année suivante, il créait la réussite sociale. Après avoir navigué première brigade de sapeurspendant plusieurs années entre pompiers de Papeete. les archipels polynésiens comme Louis Martin (vers 1870) La rue qui porte son nom depuis capitaine de goélette (caboteur le 28 septembre 2000 marque la limite entre les quartiers assurant la desserte des îles), il s’établit au coin des de Fariimata et de Mamao sur trois cent trente mètres rues du Marché (actuelle rue Albert-Leboucher) et de de long, dans le prolongement de la rue Fariimata et la Petite-Pologne (actuelle rue Paul-Gauguin) où son jusqu’à l’avenue Georges-Clémenceau. commerce fait florès. Il serait le créateur des premiers paréos aux couleurs vives et tranchées, taillés dans du v. CLÉMENCEAU, ÉVÊCHÉ, FARIIMATA, GAUGUIN, LEBOUCHER, MAMAO, MARCHÉ tissu d’ameublement importé, aux motifs végétaux. i

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MISSION Le quartier de Papeete connu sous le nom de la Mission fut fondé en 1855 par Monseigneur Tepano Jaussen, premier vicaire apostolique (évêque) de Tahiti, quand il fit l’acquisition pour le compte de la mission catholique de cette vallée et des collines avoisinantes. Au bord de la Papeava, il fit construire l’évêché et entreprit de mettre ce domaine en valeur, y plantant des cocotiers, de la canne à sucre et une variété de plantes et essences. Il en fit un véritable éden agricole. Au vingtième siècle, avec la poussée démographique, la Mission devint progressivement un quartier de la ville de Papeete, les fare (habitations) occupant de plus en plus la vallée puis les collines. En 1975, l’église Maria-no-te-Hau, construite à proximité de l’évêché sur les plans de l’architecte Jean-Jacques Fernier, vint remplacer l’ancien hangar militaire américain adapté en église et dans lequel on célébrait les offices depuis 1963. Le quartier de la Mission est limité par le morne de Faiere à l‘ouest, au nord par les quartiers d’Orovini, de Papeete-centre, de Fariimata et de Mamao et, à l’est, par le quartier de Fautaua. Il s’étend loin au sud dans les collines. Le 15 septembre 2009, le conseil municipal de Papeete baptisait officiellement dix-neuf voies de ce quartier, parmi lesquelles les rues MonseigneurMichel-Coppenrath, Monseigneur-Paul-Mazé, de l’Évêché, Victor-Vallons, Fariimata, Putiaoro, Pureora, Papeava, Raimanutea, du Bon-Pasteur, du Tira, des Scouts-de-France ou encore de la Caféière…

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Monseigneur Paul Mazé (1885 - 1976) fut le Il était commandeur de la Légion d’honneur. premier archevêque de Papeete. Devenu prêtre La rue Monseigneur-Paul-Mazé traverse le en 1910, ce Breton partit la même année pour les quartier de la Mission sur une longueur îles Cook où il passa huit ans avant d’être de plus de huit cents mètres entre la affecté aux Tuamotu. Il y œuvrait depuis rue de l’Évêché, côté ville, et la rue près de vingt ans, navigant sans cesse Tepapa, côté montagne. Elle est d’île en île sur son cotre, le Saint-Pierre, bordée dans sa partie basse, par MOTU UTA quand il fut nommé vicaire apostolique l’école primaire catholique de la (évêque) de Papeete en 1938. Très Mission. Anciennement connue actif et soucieux de l’éducation de comme la route de la Mission, elle Mgr Paul Mazé (vers 1960) la jeunesse polynésienne, c’était un PORT DE PAPEETE a été officiellement baptisée par le bâtisseur. On lui doit notamment l’église Sainte-Thérèse conseil municipal de Papeete le 15 septembre 2009. (de-l’Enfant-Jésus) et les écoles Sainte-Thérèse et Saintv. COPPENRATH, ÉCOLE, ÉGLISE, Paul dans le quartier de Taunoa. En 1966, le vicariat JAUSSEN, MISSION, TAUNOA apostolique de Tahiti devint l’archevêché de Papeete, Monseigneur Paul Mazé fut élevé au rang d’archevêque. Port autonome de Papeete

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MOERENHOUT Homme d’affaires d’origine belge, elle relie sur quatre cents mètres Jacques-Antoine Moerenhout (1797 l’avenue Pomare-V à celle du - 1879), consul des États-Unis Prince-Hinoi en croisant l’avenue du Jacques-Antoine Moerenhout (vers 1860) puis consul de France, fut un des Chef-Vairaatoa. On y trouve notamprincipaux acteurs de l’établissement du protectorat ment l’unique synagogue de Polynésie française. français sur Tahiti et ses0îles en septembre 1842 par le 200m v. CHESSÉ, DUPETIT-THOUARS, capitaine de vaisseau Dupetit-Thouars. FARIIPITI, HINOI, POMARE, SYNAGOGUE, VAIRAATOA Une rue de Papeete porte son nom depuis le 5 octobre 1937, dans le quartier de Fariipiti à l’est de la ville. Parallèle à l’avenue du Commandant-Chessé, d Hititai

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MONUMENT-AUX-MORTS Le monument-aux-morts de Papeete se dresse dans le quartier de Sainte-Amélie, au bord de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, entre la rue des Poilus-Tahitiens et celle du Bataillon-du-Pacifique. Inauguré le 14 juillet 1923 au beau milieu de l’avenue qui portait alors le nom de l’amiral Bruat, il fut déplacé une première fois en 1956, devant le haut-commissariat, à l’ombre des marumaru. Plus tard, il fut restauré à l’initiative du président du gouvernement de la Polynésie française, Gaston Flosse, avant d’être à nouveau déplacé de l’autre côté de l’avenue en 2003, dans le cadre d’un projet global de rénovation urbaine. Lors de l’inauguration, le 13 juillet, la statue était encore en pierre, une sœur jumelle en bronze l’a remplacée en 2004. Créé par le statuaire et architecte H. Galy à la demande du gouverneur Jocelyn Robert, ce monument témoigne de l’hommage rendu par « Les Établissements Français de l’Océanie à leurs enfants morts pour la France » pendant la Première Guerre mondiale, 1914 - 1918. Il rend aussi hommage aux volontaires des Forces françaises libres morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu’aux Polynésiens tombés sur les champs de bataille de Corée, Indochine, Madagascar et Afrique du Nord. v. BATAILLON-DU-PACIFIQUE, BRUAT, HAUT-COMMISSARIAT, POILUS TAHITIENS, POUVANAA A OOPA, SAINTE-AMÉLIE

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Madeleine Moua (1899 - 1989) incarna la renaissance de la danse tahitienne dans les années 1950. « J’ai commencé à enseigner la danse tahitienne en mars 1956, juste après mon retour de France », expliquait-elle en 1982 dans une interview télévisée, « J’avais mal au cœur de voir nos danses discriminées, mal vues (…) Autrefois, les femmes ne dansaient pas en groupe, elles dansaient seules dans les tamaaraa, les bringues comme on appelle aujourd’hui. Seul un nombre de jeunes femmes dansaient en groupe. Elles étaient choisies pour leur beauté et leur savoir-faire. C’étaient les arioi, les maîtres de l’art et de la danse qui leur donnaient des cours, c’était très beau. En ce temps, cette danse s’appelait hura, que les Américains, les Hawaiiens ont ensuite transformé en hula, mais le fond est polynésien. Voilà la vraie danse de Tahiti.»

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Missionnaire protestant, pasteur, Octave Moreau (1872 - 1936) arriva à Tahiti en janvier 1904 à la requête de la Société des Missions après deux séjours au Sénégal. Affecté à Moorea pendant quelques années, il s’installa ensuite à Papeete. En voyage en France en 1914, il y fut retenu par la guerre et devint directeur d’hôpital. En 1920, il repartit finalement pour Tahiti où il œuvra jusqu’à sa mort en 1936. Travailleur acharné en dépit d’une santé fragile, particulièrement dévoué à la cause des pauvres et des déshérités, il fut président du Conseil supérieur des Églises tahitiennes, directeur de l’école pastorale et l’un des fondateurs de la léproserie d’Orofara sur la côte est de Tahiti. Chevalier de la Légion d’honneur. La rue du Pasteur-Octave-Moreau se nomme ainsi depuis le 5 octobre 1937. Elle traverse le quartier de Puea sur deux cents mètres entre l’avenue du Prince-Hinoi et celle du Chef-Vairaaota, avant de s’enfoncer d’une centaine de mètres dans le quartier de Patutoa où elle s’achève en impasse.

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Le 'ori, la danse traditionnelle, Bounty, tourné à Tahiti avec est un élément fondamental Marlon Brando en 1961. de la culture polynésienne. Sa La courte rue (quatre-vingts pratique avait été strictement mètres) qui porte son nom interdite par les missionnaires dans le quartier de Paofai anglais depuis 1815. L’étau depuis le 26 octobre 2009, relie MOTU UTA s’était desserré à partir de la rue des Poilus-Tahitiens et 1842 avec l’établissement du l’avenue du Commandantprotectorat français, mais il Destremau. Elle est bordée fallut attendre l’annexion et par l’école maternelle Tama les premières fêtes du Tiurai nui, côté est, et, côté ouest, parDE PAPEETE PORT (juillet) en 1881 pour que le 'ori l’école élémentaire de Paofai soit à nouveau officiellement où Madeleine Moua acheva sa autorisé. Il en sortit toutefois carrière d’enseignante comme Madeleine Moua (vers 1970) dénaturé, vidé de sa substance directrice. Elle vivait tout à côté, et plutôt réservé aux bringues et aux banquets, jusqu’à dans un fare qu’elle possédait en face de l’école. ce que Madeleine Moua lui rende ses lettres de noblesse v. DANSE, DESTREMAU, ÉDUCATION, avec sa troupe mythique Heiva. Elle conseilla notamment HEIVA, PAOFAI, POILUS TAHITIENS les chorégraphies du film de la MGM, Les Révoltés du Quai des cargos

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La rade de Papeete et le motu uta en 1953

MOTU UTA Le motu uta (îlot vers la terre) occupait le centre de la rade de Papeete jusqu’en 1965, avant d’être englouti sous le béton, victime de l’aménagement du port de Papeete après l’installation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). Ancienne propriété de la famille royale qui y possédait un pied-à-terre, ce fut une résidence secondaire appréciée de la jeune reine Pomare IV. Elle s’y rendait fréquemment avec ses suivantes, les faarearea, échappant ainsi

quelque peu à la rigueur oppressante des missionnaires anglais. L’amiral Dupetit-Thouars s’en empara et le fit fortifier en 1842 pour imposer le protectorat français sur Tahiti. Le premier gouverneur, Armand Joseph Bruat, s’y installa en 1843. En 1900, l’îlot fut transformé en lazaret (infirmerie de quarantaine) sous la menace d’une épidémie de peste. On y interna aussi quelques pétainistes opposés au ralliement de Tahiti à la France libre en 1940. De nos jours, Motu Uta est une vaste plateforme industrielle, administrative et commerciale en effervescence constante accueillant notamment la direction du Port autonome de Papeete, le quai des

cargos, les zones sous douane, les quais des goélettes (caboteurs assurant la desserte des îles), les bureaux des compagnies maritimes, l’huilerie de Tahiti (huile de coprah) et, plus à l’est, les dépôts de gaz et d’hydrocarbures. L’îlot est relié à Fare Ute par un pont unique, à seulement deux voies, par lequel doit transiter l’ensemble des marchandises de toute nature importées en Polynésie française ou en partance vers les archipels. v. BRUAT, DUPETIT-THOUARS, FARE UTE, POMARE IV, PORT

Motu Uta en 2011

MUSÉE Pendant près de quarante ans, de 1880 à 1917, le frère Alain, directeur de l’école catholique de garçons de Papeete, se livra à sa passion de l’histoire naturelle et de l’ethnologie. Il créa dans son école un véritable petit musée rassemblant une importante documentation sur Tahiti et ses îles, de nombreux objets d’artisanat et de la vie quotidienne polynésienne… Après son départ en retraite en juillet 1917, la Mission catholique légua cette collection à la colonie. Elle constitua le fonds de départ du Musée d’Ethnologie de Papeete créé en octobre 1917 et dont une salle portait le nom du frère Alain. Le musée fut provisoirement installé avenue Bruat (actuelle avenue Pouvanaa-a-Oopa). En 1935, il fut déplacé vers Mamao d’où il dut à nouveau déménager en 1956 en prévision de la construction de l’hôpital. Menacé de disparition, il fut finalement hébergé dans un immeuble en location de la rue du CommandantBrea (actuelle rue Georges-Lagarde) où il demeura jusqu’à l’ouverture du Musée de Tahiti et des îles à Punaauia en 1977. Il n’existe aujourd’hui (2011) qu’un seul musée à Papeete, d’initiative privée : le Musée de la Perle. Situé à l’angle du boulevard de la Reine-Pomare-IV et de la rue William-Crook à Paofai, il fut créé au début des années 2000 par Robert Wan, surnommé « l’empereur de la perle de Tahiti ». Il rappelle l’histoire de ce joyau des mers du Sud et permet de découvrir les techniques de la perliculture. Entrée gratuite.

Rue de-Nansouty, à droite l’association philanthropique chinoise (2010)

136 (2010)

L’enseigne de vaisseau Max Champion de Nansouty (1818 - 1844) perdit la vie le 17 avril 1844 à Mahaena, sur la côte est de Tahiti, lors d’un combat entre un détachement de marins français commandés par le gouverneur Armand-Joseph Bruat et les rebelles tahitiens opposés au protectorat établi depuis septembre 1842. Les Français l’emportèrent ce jourlà, mais le bilan fut tragique : cent deux morts chez les insurgés et quinze, dont deux officiers, parmi les soldats français. Max de Nansouty fut inhumé en face de Mahaena, sur l’îlot Taaupiri qui porte désormais son nom, de même qu’une rue de Papeete. Ce nom a du reste été altéré au cours des âges, Nansouty étant la déformation phonétique de Nan-sous-Thil, un village de Bourgogne, fief et comté de la famille Champion depuis le quinzième siècle. Située en plein cœur de Papeete, la rue de-Nansouty s’allonge sur près de trois cents mètres entre les rues Dumont-d’Urville et Monseigneur-Tepano-Jaussen pour déboucher derrière la cathédrale, après avoir croisé les rues Charles-Vienot et Edouard-Ahnne. On y trouve notamment les écoles protestantes élémentaire (Charles Vienot) et maternelle (Maheanuu), ainsi que le siège de l’association philanthropique chinoise.

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Le 19 novembre 2009, le maire de Nice, Christian Estrosi, Orae est un petit quartier populaire de l’est de Papeete présidait la cérémonie de jumelage entre Papeete et dont le nom signifie « peu profond ». Son centre est situé Nice, en présence d’une forte délégation tahitienne au croisement des avenues Georges-Clémenceau et du emmenée par le maire de Papeete Michel Buillard. Régent-Paraita. Il est limité à l’ouest et au sud par le N Ce jumelage était l’aboutissement d’une longue quartier de Fariimata, à l’est O E relation d’amitié entre les deux villes qui présentent de par celui de Mamao, au nord nombreux points communs en dépit de leursSdifférences par Ahurei et Manuhoe. MOTU UTA évidentes. Nice et Papeete sont devenues françaises à 0 200m v. AHUREI, CLÉMENCEAU, la même époque : 1860 pour Nice, 1880 pour Papeete ; FARIIMATA, MAMAO, MANUHOE, PARAITA, QUARTIER les deux villes sont construites entre mer et montagne, Aorai dans un environnement comparable en nature, sinon PORT DE PAPEETE en étendue ; elles bénéficient d’un climat ensoleillé et agréable ; elles ont toutes les deux une vocation touristique et protègent leur patrimoine historique et culturel… Première expérience de jumelage pour Papeete, tandis que Nice était déjà jumelée avec une Quartier central de Papeete, Orovini est trentaine de villes dans le monde entier. partiellement construit sur les hauteurs. Étendu À cette occasion, une allée du parc Albert 1er à Nice futMOTU UTA de part et d’autre de la rue Dumont-d’Urville, baptisée allée de Papeete au mois d’août 2010. Papeete entre la rue Monseigneur-Tepano-Jaussen à l’est avait déjà sa promenade de Nice depuis le 26 octobre 2009. et la rue du Docteur-Cassiau à l’ouest, Orovini MOTU UTA Il s’agit du tronçon de la rue Georges-Lagarde compris est limité au sud par les collines de Faiere et PORT DE PAPEETE entre l’avenue du Général-de-Gaulle et le boulevard de par la rue Anne-Marie-Javouhey au nord. On y la Reine-Pomare-IV. Cette voie d’environ quatre-vingts trouve notamment la mètres de long entre les centres commerciaux Vaima clinique Cardella et et Fare Tony aménagée PORTfut DE PAPEETE le siège de la Banque en espace semi piétonnier Socrédo… Quartier en 1998, une nouveauté à résidentiel dans sa Papeete. partie haute.

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Situé depuis le mois de juillet 2000 à proximité du Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pitcairn, Polynésie quai des paquebots et de la place Vaiete, le giratoire française, Samoa, Samoa américaines, îles Salomon, (rond-point) du Pacifique facilite la jonction entre le Tokelau, Tonga, Tuvalu, Vanuatu et Wallis & Futuna) et boulevard de la Reine-Pomare-IV, l’avenue du Princequatre États fondateurs (Australie, États-Unis, France Hinoi et la rue de l’École-des-Frères-de-Ploërmel. Planté et Nouvelle-Zélande). de cocotiers et de parterres fleuris, il est (en principe) v. ÉCOLE, HINOI, POMARE IV, orné des vingt-six drapeaux des pays membres de la TAHITI NUI, VAIETE MOTU UTA Communauté du Pacifique, c’est-à-dire vingt-deux pays insulaires océaniens (îles Cook, États Fédérés de Micronésie, Fidji, Guam, Kiribati, îles Marshall, Nauru, Nouvelle-Calédonie, Niue, îles Mariannes du Nord,

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Préparateur en pharmacie, fils d’un gendarme français remarqué pour son courage et d’une fille de gendarme, Georges-Tetua Pambrun (1906 - 1996) se passionna pour la politique. En 1946, à quarante ans, il était membre de l’Assemblée représentative (aïeule de l’Assemblée de la Polynésie française), puis conseiller municipal de Papeete l’année suivante et premier adjoint du maire Alfred Poroi. Il lui succède en 1966, héritant d’une commune submergée par une gigantesque vague d’immigration consécutive à l’installation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). Des centaines de familles descendent des îles et s’installent tant bien que mal en l’absence de toute structure pour les héberger. Elles se regroupent le plus souvent par communauté d’origine, ce qui va donner naissance à plusieurs nouveaux quartiers. Le port vient d’être transformé pour traiter le trafic maritime qui a soudain décuplé, le motu Uta a été enseveli sous des tonnes de béton. Soixante-quinze ans après Papeete, les districts de Pirae à l’est et de Faa’a à l’ouest deviennent à leur tour des communes en 1965. Le premier défi de Tetua Pambrun, c’est l’eau. Fort heureusement, les ressources sont abondantes. On lui doit les premiers forages horizontaux dans les flancs de collines. Un plan d’urbanisme est établi puis mis en œuvre dès 1965. Le front de mer est aménagé. En 1966, le général de Gaulle en visite à Tahiti inaugure le nouveau quai de Fare Ute. Pour urbaniser Fariipiti et l’est de Papeete, on trace à double voie l’avenue du Prince-Hinoi, la rue des Remparts est élargie et le lit de la Papeava couvert,

Georges-Tetua Pambrun (vers 1970)

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de la rue Wallis, elle sinue sur trois cent trente mètres de distance, entre l’avenue Georges-Clémenceau, côté montagne, et l’avenue du Prince-Hinoi, en croisant la courte rue Hoi-a-Muri-a-Tinihau (1826 - 1904, un célèbre tahua ou guérisseur surnommé Peue) laquelle débouche sur le cours de l’Union-Sacrée. On y trouve notamment le complexe scolaire Tiarama de l’église adventiste.

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ce qui met enfin un terme aux inondations chroniques S du centre-ville. Du vieux pont de l’Est, il ne reste plus 0 200m que le nom et le souvenir. Les premiers logements sociaux apparaissent dans les vallées, des écoles sont construites, en 1970 l’hôpital de Mamao entre en service et la piscine municipale est ouverte au public. On évoque déjà la nécessité d’un réseau collectif d’assainissement des eaux usées. Très populaire, Tetua Pambrun fut réélu maire en 1971 avant de céder la place à Jean Juventin en 1977. UTA Une belle rue duMOTU quartier de Fautaua, avec vue sur le Diadème, lui a été dédiée le 26 octobre 2009. Partie sud Marine nationale

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Siloama, la Maison de la Culture (Te Fare Tauhiti nui), la place To’ata, avec son esplanade dallée et sa salle de spectacles Paofai est un quartier de l’ouest de à ciel ouvert, le musée de la Perle et Papeete, en bordure de lagon, les Jardins-de-Paofai, magnifique délimité par aroa Pae-no-Mati-1797 espace vert de quatre hectares et (rue du 5-Mars-1797) à l’est, par la demi gagnés sur la mer, inaugurés rue des Poilus-Tahitiens, puis la rue en février 2010. Berceau historique Paofai a Manua (vers 1820) de l’École-Centrale et l’avenue du de la ville, c’est là que le pasteur Commandant-Destremau, côté montagne, et par la anglais William Crook construisit un premier temple rivière Tipaerui à l’ouest. en bois, une école et un hospice vers 1820. On y trouve notamment le temple protestant Paofai a Manua était un grand chef de Tiarei 144

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(village de la côte est de Tahiti) ayant marqué de son empreinte l’histoire de son pays au début du dix-neuvième siècle. Ce personnage, considéré à son époque comme l’un des plus importants de l’île, se convertit très tôt au christianisme et devint un membre influent de l’église. Il mourut en 1842. « A Paofai se trouvait autrefois un marécage qui était fréquenté par de nombreux meho (ndla. râle à pattes rouges). Non loin du marécage se trouvait un marae appelé Tu-marama (Stabilité de la Lune) consacré aux râles. » Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens (Société des Océanistes, Paris 2000)

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La Papeava aux abords de Fare Ute (2010)

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régulièrement à la saison des pluies et provoquait de graves inondations, au point que l’on dut parfois circuler en pirogue dans le centre-ville de Papeete. Vers 1970, la Papeava fut canalisée et couverte sur près de quatre cents mètres, entre la rue de-Nansouty et l’avenue du Prince-Hinoi. Ces aménagements l’ont hélas privée de son charme originel, transformant sa partie basse en un large caniveau boueux en raison, principalement, de la trop faible pente de son nouveau lit. Il existe une rue Papeava dans le quartier de la Mission, officiellement nommée ainsi depuis le 15 septembre 2009. Bifurquant à droite dans la rue Monseigneur-Michel-Coppenrath, elle sinue vers les hauteurs sur près de sept cents mètres pour desservir une zone résidentielle en s’achevant en impasse.

La Papeava est une des quatre rivières qui arrosent Papeete. Dévalant des collines, elle traverse d’abord le quartier de la Mission, serpente dans celui de Fariimata, avant de s’insinuer entre les quartiers de Manuhoe, Temaeo et Arupa, rive droite, et de Papeete-Centre, rive gauche, le long de la rue des Remparts et jusqu’à l’avenue Pomare-V. Elle poursuit ensuite sa course entre les quartiers de Vaininiore, rive droite, et de Fare Ute, longeant la rue Francis-Cowan, pour déboucher finalement dans le lagon, à côté du port de pêche. Sa largeur n’excède pas vingt mètres. Jadis, cette rivière se jetait dans la rade à la hauteur de l’actuel rond-point du Pacifique (avenue du PrinceHinoi), avant que son cours ne soit détourné vers le nord et Fare Ute. Naguère encore, elle débordait

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Paraita (1787 - 1865) était un notable influent et riche du district de Pare, lequel englobait autrefois les communes de Papeete et Pirae. Il compta parmi les chefs tahitiens favorables à l’intervention française et à l’établissement du protectorat en 1842. Éduqué par un pasteur anglais, il fut choisi pour assumer la régence du royaume lors des fréquents déplacements de Pomare IV. Ce fut en particulier le cas en octobre 1840, quand la jeune reine, qui n’avait alors que vingt-sept ans, décida de prendre de longues vacances aux îles Sous-le-Vent qu’elle affectionnait particulièrement et où elle demeura jusqu’en août 1841.

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Celui que l’on n’appela plus ensuite que le « régent » Paraita occupa encore cette fonction de 1844 à 1847 à la requête du gouverneur Bruat quand, sous l’influence des missionnaires anglais dont elle était très proche et avec l’appui de certains chefs opposés à la présence française, Pomare IV entreprit de se rebeller et s’enfuit vers Raiatea pour y organiser la résistance. Personnage historique de second plan, dépourvu de charisme, mal à l’aise en public, le régent Paraita fut pourtant reconnu pour son intelligence, sa disponibilité et son engagement dans l’accomplissement de la tâche délicate qui lui fut confiée. Il poursuivit par la suite une carrière de haut fonctionnaire, restant un fidèle soutien de la présence française jusqu’à sa mort. Il fit fortune en louant les terres qu’il possédait en plein centre de Papeete, autour de la place Notre-Dame. Une longue et belle avenue de l’est de Papeete porte son nom depuis le 5 octobre 1937. Rectiligne et orientée mer - montagne, elle démarre à la perpendiculaire du chemin vicinal de Patutoa, traverse sur près d’un kilomètre les quartiers de Patutoa, Puea, Temaeo, Ahurei, Manuhoe et Orae, croisant successivement les avenues Pomare-V, du Chef-Vairaatoa et du Prince-Hinoi, avant de rejoindre l’avenue Georges-Clémenceau devant le Centre des Métiers d’Art. Le marché couvert municipal de Papeete s’appelle Mapuru a Paraita, du nom de l’ancienne propriétaire de la parcelle de terrain sur laquelle il est construit. Ja Rue

Pape’ete (l’eau qui jaillit) fut d’abord le nom d’une source située place Tarahoi, derrière l’Assemblée de la Polynésie française au lieu-dit le Bassin-de-la-Reine, et qui ressurgit dans le parc Bougainville. C’est aussi un quartier central ayant donné son nom à la ville tout entière. Il est compris entre le lagon à l’ouest, l‘avenue du Chef-Vairaatoa au nord, la rue des Remparts à l’est, et la rue Jeanne-d’Arc, la place Notre-Dame, les rues Monseigneur-Tepanao-Jaussen et Dumont-d’Urville au sud. Ce quartier aujourd’hui appelé Centre ou PapeeteCentre, inclut désormais les anciens quartiers d’Apua Haari et de Tamarii Tahiti. On y trouve notamment l’hôtel de ville, le marché municipal, le temple protestant 0 200m Bethel, le collège Pomare-IV et l’école Charles-Vienot, les sièges de la Banque de Tahiti, de l’association philanthropique chinoise et de la Brasserie de Tahiti, la gare maritime, la place Vaiete, l’Office du Tourisme (Fare Manihini) et même une centrale électrique au fuel en activité depuis 1962 avenue MOTU UTA du Chef-Vairaatoa.

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Quartier situé dans les collines, à l’extrême ouest de Papeete, sur la limite de la commune de Faa’a, entre Tipaerui (côté Papeete), Auae et Pamatai (côté Faa’a). Paurani est presque entièrement occupé par le cimetière municipal de l’Uranie dont il est une adaptation phonétique. Faut

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Patutoa est un quartier du nord-est de Papeete dont le nom signifie « récif exposé au vent ». Il est en effet construit au bord du lagon, sur un ancien platier corallien continuellement balayé par les alizés dominants, tout comme les quartiers qui l’encadrent : Vaininiore à l’ouest, Taunoa (avenue Georges-Bambridge) à l’est et Puea (avenue Pomare-V) au sud. Le quartier de Patutoa fut créé en 1862 par des émigrés d’Atiu aux Iles Cook qui s’installèrent sur des terrains achetés à la famille royale Pomare. Il fut ensuite en grande partie gagné sur la mer dans la première moitié du vingtième siècle. On y pratiqua d’abord l’agriculture puis, plus tard, quand la pression démographique fit grimper les prix du foncier, on transforma les champs de canne à sucre en lotissements résidentiels populaires. Le chemin vicinal de Patutoa se détache de l’avenue Pomare-V en direction de la mer juste après le pont sur la Papeava. Puis, laissant la rue Alfred-Poroi sur la gauche, il traverse le quartier en épousant la forme en S du littoral sur plus de huit cents mètres avant de s’achever au croisement de l’avenue du CommandantChessé. On y trouve notamment l’école maternelle communale Hei-tama, l’école élémentaire Taimoana et la cuisine centrale de Papeete (Te Fare Rahu Ora). Le chemin vicinal de Patutoa est prolongé vers Taunoa à l’est PATUTOA par le boulevard Hititai.

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La colline du Pic-Rouge surplombant le quartier de Paofai avec son temple protestant et ses jardins (2011)

PIC-ROUGE Le Pic-Rouge est une colline résidentielle de l’ouest

lors de la construction du lotissement qui l’occupe, en raison de la couleur de la terre. Un autre lotissement perché en amont et portant le nom de Pic-Vert ne dépend pas de la commune de Papeete, mais de celle de Faa’a, la frontière entre les deux communes passant entre les deux lotissements.

de Papeete, à la limite du territoire communal, surplombant les quartiers de Paofai et de Tipaerui. On y jouit d’une vue splendide sur le port et la ville. Plus haut, sur le versant est, le panorama s’étend même jusqu’à Pirae, Arue et la baie de Matavai. Ce nom de Pic-Rouge lui aurait été donné dans les années 1970,

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PISCINE Papeete dispose depuis 1970 d’une piscine municipale olympique située à Tipaerui, à l’entrée ouest de la ville, entre le lagon et le boulevard de la Reine-Pomare-IV, en face du stade Willy-Bambridge. Elle est ouverte au public tous les jours. En période scolaire, les horaires sont de 11h45 à 12h45 et de 13h à 16h45 du lundi au vendredi, de 7h30 à 16h45 le samedi et le dimanche. Pendant les vacances, la piscine est ouverte de 7h30 à 16h45. Passerelle de l'entrée ouest

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POILUS TAHITIENS Poilu signifiait courageux, brave, viril dans l’argot cent quatre noms. Parmi les Poilus Tahitiens célèbres, populaire du début du vingtième siècle. C’est ainsi il faut citer Léonce Brault qui fut maire de Papeete de que l’on surnomma les soldats français de la Première 1941 à 1942, et surtout Pouvanaa a Oopa, le Metua, père Guerre mondiale (1914 - 1918). Les combattants de la culture politique tahitienne. Il se porta volontaire polynésiens de cette guerre furent tout naturellement et fut incorporé en 1917. qualifiés de « Poilus Tahitiens ». La participation des Une rue de l’ouest de Papeete (ancienne rue Neuve) soldats des Établissements rend hommage depuis Français de l’Océanie (EFO, le 22 janvier 1925 à ces ancien nom de la Polynésie hommes audacieux dont française jusqu’en 1957) le comportement sur fut importante par rapport les champs de bataille à la population totale de fut considéré comme l’époque qui ne dépassait exceptionnel. Rectiligne, pas trente mille habitants. parallèle au front de N Entre 1915 et 1917, douze mer et à l’avenue du O E contingents quittèrent Commandant-Destremau, S Tahiti pour un total de elle sépare le quartier de 0 200m 1 115 hommes. Jusqu’en Paofai des collines de décembre 1915, il s’agissait Sainte-Amélie (ancien Rue des Poilus-Tahitiens, à gauche l’école maternelle Tama-nui (2011) de volontaires locaux ou quartier Four-à-Chaux) et d’appelés métropolitains. de Tipaerui. Commençant En 1916, la conscription concerna les « indigènes » en face du lycée Paul-Gauguin, elle rejoint l’avenue possédant la nationalité française. Les premiers partants Pouvanaa-a-Oopa sept cents mètres plus à l’est, furent des hommes de Papeete et de ses environs, avec juste à côté du monument-aux-morts. On y trouve une assez forte proportion de métropolitains, de colons notamment l’institut de recherche médicale Louis d’origine européenne et de « demis ». Plus tard, le Malardé, l’Imprimerie officielle, la direction de la Santé MOTU UTA recrutement s’étendit aux Polynésiens de souche. Les et celle de l’Environnement, toutes deux installées Chinois n’étaient pas recrutés ni ne pouvaient se porter dans de belles bâtisses de style colonial, le Fare Vana’a volontaires. Les combattants furent d’abord répartis (Académie tahitienne) et l’hôtel de police (direction de dans différentes unités (Craonne, la Champagne, la la SécuritéPORT publique). DE PAPEETE Somme…), les suivants furent rassemblés dans le 22e v. BATAILLON-DU-PACIFIQUE, BRAULT, DESTREMAU, Régiment d’Infanterie coloniale et déployés en Grèce FARE VANA’A, MALARDÉ, PAOFAI, POUVANAA A OOPA, SAINTE-AMÉLIE, TIPAERUI (1916). On forma aussi le Bataillon des Tirailleurs du Pacifique, rassemblant six cents hommes des différents territoires de l’Océanie française. Cinq cent quarante Poilus Tahitiens rentrèrent à Tahiti le 28 juin 1919 à bord de l’El Kantara, fêtés comme des héros. Près d’un combattant sur cinq ne revit jamais son fenua. Le monument aux morts de Papeete est gravé de deux Hydrocarbures

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POMARE IV La reine Pomare IV est, avec le peintre Paul Gauguin, l’une des deux principales icônes historiques de Tahiti. Sa personnalité et sa vie furent étroitement associées à Papeete et ce n’est que justice si la voie principale de la capitale porte son nom. De fait, ce large boulevard à double chaussée longeant la rade sur plus de deux kilomètres, entre l’entrée ouest de la ville et le rondpoint de la Base marine à Fare Ute, ne fut officiellement baptisé boulevard de la Reine-Pomare-IV que le 26 octobre 2009. Jusqu’à cette date, c’était simplement le boulevard Pomare, sans autre précision, en l’honneur de la famille royale.

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Le boulevard de la Reine-Pomare-IV est la principale rigueur des véritables maîtres du pays, les missionnaires voie de pénétration de Papeete par l’ouest. Progressiprotestants anglais. Pour les questions politiques, elle faivement élargi pour répondre à l’accroissement du trafic sait entièrement confiance à l’un d’entre eux, George Pritautomobile jusqu’à posséder deux chaussées à deux, puis chard, particulièrement influent. Cet homme lui enjoignit trois voies à partir des années 1990, il s’engouffre d’abord d’expulser les prêtres français Caret et Laval qui, en 1836, sous la passerelle bleue joignant la piscine municipale et tentèrent, mais en vain, d’établir une tête de pont catholile stade Willy-Bambridge, avant de longer la Maison de que à Tahiti. Cet incident, le plus grave d’une longue série la Culture, la place To’ata et les Jardinsdont les étrangers non britanniques, et de-Paofai, côté lagon, le temple protesnotamment les Français, étaient systétant Siloama et le musée de la Perle, côté matiquement les victimes, provoqua montagne. Équipé de ralentisseurs (la l’intervention militaire de la France en vitesse y est limitée à 50 km/h), ce bou1838, suivie par l’établissement d’un levard possède l’unique tunnel routier protectorat sur le royaume de Tahiti et souterrain de Polynésie française creusé dépendances en 1842. Tout cela sur fond sous le rond-point de Tahiti-Nui (avede lutte d’influence franco-anglaise dans nue Pouvanaa-a-Oopa). Il forme ensuite cette partie du monde. une longue courbe à gauche, vers le Nommé consul britannique en nord, devant le commandement de la 1837, Pritchard cacha résolument à Marine, le parc Bougainville et l’hôtel la reine la reconnaissance officielle des Postes (s’enrichissant alors d’une du protectorat français par le La reine Pomare IV à trente-neuf ans (1851) contre-allée côté ville), il s’étire entre le gouvernement de Londres. Il la pressa quai des yachts et les centres commerciaux Fare Tony et au contraire de prendre la tête d’un mouvement de Vaima, avant de croiser la rue Jeanne-d’Arc. Il poursuit enrébellion auquel se joignit une partie des chefs, ceux de tre le quai des paquebots et le quartier du marché munila Presqu’île notamment. La reine s’enfuit vers Raiatea cipal, puis le quartier du Commerce, jusqu’au rond-point en 1844 à bord d’un navire anglais pour y organiser la du Pacifique (avenue du Prince-Hinoi). Le boulevard de résistance. Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur la Reine-Pomare-IV s’achève sur un troisième rond-point, du protectorat français, confia l’administration du celui de Fare-Ute, après avoir dépassé le quai des ferries et royaume au régent Paraita, déjà expérimenté dans cette la gare maritime. fonction, et tenta de négocier avec les chefs insurgés. La dynastie royale des Pomare compta cinq repréSans succès. Il dut alors faire face à une véritable guerre sentants. Aimata Pomare IV (1813 - 1877) était la fille du qui se prolongea pendant trois ans et fit de nombreuses grand Pomare II (1774 - 1821). Converti au christianisme victimes des deux côtés. en 1812, celui-ci fut le premier véritable roi de Tahiti. À sa En 1846, la paix fut rétablie. Ses partisans vaincus, mort, en 1821, son héritier, son unique fils, n’avait que comprenant qu’elle allait être définitivement écartée dix-huit mois, il fut pourtant couronné dès 1824 sous le du pouvoir, Pomare IV accepta finalement de rentrer à nom de Pomare III. Toutefois, de santé fragile, le petit Tahiti où elle fut accueillie en février 1847 avec tous les garçon fut emporté par une dysenterie moins de trois honneurs dus à son rang. Elle régna ensuite pendant ans plus tard. La couronne revint à sa sœur, Aimata, plus de trente ans, jusqu’à sa mort le 17 septembre 1877. qui n’avait que quatorze ans. Éprise de liberté, avide Le collège protestant de Papeete, situé rue Edouarddes plaisirs de son âge, elle se déplaçait souvent d’île Ahnne, porte aussi son nom. en île ou se retirait dans sa propriété de Motu Uta avec v. BOUGAINVILLE, BRUAT, FARE UTE, GAUGUIN, HINOI, MOTU UTA, ses farearea, ses suivantes et amies, pour échapper à la PAOFAI, PARAITA, POSTE, POUVANAA A OOPA 154

Avenue Pomare-V dans le quartier de Vaininiore (2010)

positions en Océanie, saisit l’occasion qui se présentait. Si Pomare V ne pouvait pas refuser de reconnaître la fille de la reine Marau, il pouvait en revanche Fils cadet de Pomare IV, Teratane la priver d’héritage en cédant son Pomare (1839 - 1891) fut le dernier royaume à la France. Paris dépêcha roi de Tahiti. En 1855, son frère aîné, sur place le commandant Isidore Ariiaue, mourut d’une maladie Chessé pour négocier un accord. Il pulmonaire. Teratane devint alors ne manquait pas d’arguments et n’eût l’héritier légitime du trône, adoptant Pomare V guère de difficulté à convaincre le roi. En le nom d’Ariiaue. Deux ans plus tard, (vers 1890) cédant ses États à la France, Pomare V réglait il épousait la fille du roi de Huahine, la à la fois ses problèmes familiaux et financiers. Il princesse Temarii a Teururai. Mais cette union fit plaçait aussi son peuple sous l’administration d’un pays long feu, le divorce était prononcé dès 1861. Pendant qui avait prouvé sa loyauté et son efficacité pendant les quinze ans qui suivirent, le prince mena une vie près de quarante ans de protectorat. L’annexion par la de célibataire plutôt débridée. En 1875, Ariiaue avait France du royaume de la Société et dépendances fut alors trente-six ans, on lui fit épouser sa jeune cousine, proclamée le 29 juin 1880. Joanna-Marau Salmon, de vingt-et-un ans sa cadette. Une avenue de l’est de Papeete porte le nom de Cette union était purement politique et les époux ne Pomare V depuis le 5 octobre 1937. Parallèle aux vécurent jamais vraiment ensemble, la jeune Marau avenues Georges-Clémenceau, du Prince-Hinoi et du rentrant bientôt chez ses parents et Ariiaue reprenant Chef-Vairaatoa, elle commence dans le quartier de son existence festive. Le 24 septembre 1877, une semaine Vaininiore, après le pont sur la Papeava. Longue de après la mort de la reine Pomare IV, le gouverneur Paul plus d’un kilomètre, elle sépare ensuite les quartiers Serre convoquait l’Assemblée législative tahitienne et de Patutoa et Taunoa, côté mer, des quartiers de Puea, imposait Ariiaue Pomare comme nouveau souverain Fariipiti et Fautaua côté des îles de la Société et dépendances sous le nom de montagne, avant de rejoindre Pomare V. Son règne ne dura toutefois que trois ans. 0 200m le cours de l’Union-Sacrée. En mars 1879, Marau accoucha d’une fille que le roi © C. Spitz

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La rue du Pont-Neuf est une courte impasse d’environ quatre-vingts mètres de long. Perpendiculaire à la rue du Général-de-Castelnau dans le quartier de Fariimata, elle donne sur la cour de l’école catholique du même nom. La rue du PontNeuf s’appelle ainsi depuis le 22 janvier 1925 (non dénommée avant cette date). On y trouve une petite pension de famille, la Teamo Hostel. Poroi

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POPULATION Au dernier recensement général officiel de la population en 2007, Papeete comptait 26 050 habitants, soit un dixième de la population totale de la Polynésie française. Cela en fait la deuxième commune la plus peuplée du pays derrière Faa’a (29 781 habitants). Cette population est relativement stable depuis une trentaine d’années puisque Papeete comptait déjà 23 500 habitants en 1983, soit une augmentation de moins de 11 %. La croissance démographique des trois dernières décennies a surtout concerné les communes périphériques (Faa’a + 36 %, Arue + 41 %, Mahina + 60 % et surtout Punaauia + 105 %). Papeete accueille dans la journée une grande partie des habitants de ces communes voisines et même de Moorea, ce qui fait grimper sa population aux alentours de 80 000.

La population de la capitale a été multipliée par sept depuis le début du vingtième siècle. Un recensement effectué en juin 1902 révélait que Papeete comptait 3 720 habitants, la moitié de la population de Tahiti à l’époque. En 1918, l’épidémie de grippe espagnole tua six cents personnes à Papeete, soit un habitant sur cinq. En 1921, la population était remontée à 4 601 habitants, puis 7 081 en 1931 et 8 436 en 1936. Dix ans plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, Papeete comptait déjà 12 423 habitants. C’est surtout dans les années 1960, après l’installation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP), que Papeete connut un boom démographique avec l’immigration massive de Polynésiens originaires des archipels.

156

POROI aménagements. Il urbanisa le quartier de Fariipiti, initia la transformation du port et la création du front de mer. Médaillé de la Résistance, il était commandeur de l’Ordre du Mérite et officier de la Légion d’honneur. Une belle rue du quartier industriel de Fare Ute, bordée d’entrepôts, d’entreprises et de magasins, lui fut officiellement dédiée le 26 octobre 2009. Parallèle à la rivière Papeava, elle bifurque du chemin vicinal de Patutoa, puis, après une large courbe à droite, en direction du nord, elle s’étire rectiligne jusqu’au port de pêche sur une longueur totale de près de trois cent cinquante mètres. v. BRAULT, FARE UTE, FARIIPITI, PAPEAVA, PATUTOA

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Homme politique, maire de Papeete de septembre 1942 à octobre 1966, Alfred-Teraireia Poroi (1906 - 1994) était marin et commerçant. Jusqu’en 1957, il fut directeur de l’agence tahitienne de l’Union Steamship Company of New Zealand Ltd, et créa l’agence de voyages Tahiti Poroi. Élu conseiller municipal de Papeete en 1935, il fut nommé adjoint au maire Léonce Brault en 1941. Lorsque celui-ci démissionna en 1942, Alfred Poroi lui succéda sur décision du gouverneur Georges Orselli, sa fonction étant confirmée à la Libération par les élections municipales du 26 août 1945. Régulièrement réélu maire jusqu’en 1966, il fut suppléant du sénateur Gérald Coppenrath de 1959 à 1962, puis il lui succéda jusqu’en 1971. Papeete lui doit d’importants

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PORT Tout à la fois port de commerce, de croisière, de pêche, de plaisance et port militaire, le port de Papeete, unique port international du pays, est le poumon économique de la Polynésie française. Longtemps méprisé par les marins européens qui lui préféraient la baie de Matavai plus à l’est, le site de Papeete fut choisi comme cheflieu et port en 1843 par Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur du protectorat français. Dès lors, Papeete s’imposa comme une escale stratégique, fréquentée au milieu du dix-neuvième siècle par de nombreux baleiniers et par des goélettes de commerce (nacre, coprah, vanille…) À partir de 1850, Tahiti fut desservie par des navires au long cours. Un premier appontement en eau profonde fut édifié à l’emplacement de l’actuel quai des paquebots. Devenu insuffisant après l’ouverture, par les Messageries Maritimes, d’une liaison régulière avec l’Europe, il fut agrandi en 1928 pour permettre l’accostage simultané de deux navires, puis remplacé en 1939 par le grand quai actuel (restauré en 1988). À la fin des années 1950, le port de Papeete était saturé, victime de son succès. Ses équipements ne suffisaient plus à l’accroissement du trafic. Le 5 janvier 1962, le Port autonome de Papeete était officiellement créé et le CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) s’installait en 1963. L’extension du port était alors une priorité absolue. Il s’agissait d’importer d’énormes volumes de matériaux destinés aux programmes d’équipement et à satisfaire l’accroissement soudain de la population. Après étude, on décida de s’appuyer sur le récif de Motu Uta. Cette solution présentait plusieurs avantages : pas de problème foncier (l’îlot faisant partie du domaine public), possibilité d’utiliser le plateau corallien situé au milieu de la rade pour dégager une douzaine d’hectares de terrain, préservation du front de mer et de sa vocation touristique. Le 29 juin 1966, les nouvelles infrastructures du Port autonome à Motu Uta étaient inaugurées au terme d’un gigantesque chantier qui

Le port de Papeete en 2011

dura plusieurs années. Pourtant, l’activité ne cessant d’augmenter, le port souffrait toujours du manque d’espace. Poursuivant son expansion en tirant parti des hauts fonds naturels, il va peu à peu grignoter du terrain. Un remblai de cinq hectares fut ainsi gagné sur la mer à proximité de la passe puis, dans les années 1980, un autre de quinze hectares sur le récif en face de Taunoa pour accueillir de nouveaux dépôts pétroliers et de gaz. La direction du Port autonome, autrefois située en ville sur le front de mer, puis à Fare Ute, s’installa à Motu Uta en 1974, suivie par les Douanes et les Affaires maritimes. Créée elle aussi sur un remblai, la zone 158

industrielle de Fare Ute va prendre de l’ampleur au cours des années 1970. Les décennies 1980 et 1990 connurent une forte croissance, le trafic international de marchandises et le trafic local dépassant respectivement le cap du million de tonnes et du million de passagers par an. La tendance s’est inversée depuis 2008, avec une baisse sensible du tonnage engendrée par la crise économique mondiale. Pour autant, le port de Papeete ne cesse pas de se transformer. Dans les années 2000, d’importants travaux d’aménagement ont été entrepris, avec la construction de nouveaux quais, notamment pour

accueillir les navires de croisières et faciliter le trafic des ferries vers Moorea. Une superbe gare maritime a été ouverte en 2012 et l’on étudie la possibilité de déplacer vers l’est les dépôts d’hydrocarbures situés depuis des décennies à Fare Ute, près de la base marine, pour les éloigner autant que possible des zones habitées. En mai 2011 un programme d’investissement triennal de près de cinq milliards de francs Pacifique (415 millions d’euros) a été adopté par le gouvernement. www.portdepapeete.pf v. BRUAT, FARE UTE, MOTU UTA, QUAI, TAUNOA

159

POSTE Le premier service postal officiel entre Tahiti et le reste (OPT). Avec l’ouverture de l’aéroport international de du monde fut créé le 13 novembre 1859 par l’empereur Tahiti-Faa’a en 1961, suivie de l’installation du Centre Napoléon III. Les voiliers ralliaient alors Papeete à d’Expérimentation du Pacifique (CEP), de grands la France en trois mois. En 1869, une ligne régulière progrès et bouleversements marquèrent la Poste mensuelle fut organisée entre Tahiti et San Francisco. polynésienne dans les années 1960. Le courrier n’était Le courrier pouvait ensuite emprunter le tout nouveau plus qu’à vingt-quatre heures de la métropole. On chemin de fer pour New York, avant de gagner Le pouvait téléphoner à Paris et la télévision faisait son Havre. L’ouverture du canal de Panama en 1914 entraîna une véritable révolution. Le courrier n’avait plus à traverser les États-Unis par le train. Au départ de Papeete, il suffisait désormais de quarante-cinq jours pour atteindre la métropole. Dans le même temps, la correspondance locale se développait. On communiquait de plus en plus avec les familles dans les îles. De petits bureaux de poste s’ouvrirent, mais le service restait irrégulier, au gré des liaisons maritimes qui se créaient puis disparaissaient. Jusqu’en 1915, Tahiti et ses îles demeurèrent largement coupées du monde. La fin de la Première Guerre mondiale marqua une rupture définitive dans cet isolement millénaire. Une station de TSF (télégraphie sans fil) fut construite à Mahina. Le monde était alors à portée de télégramme. Après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau cap fut franchi grâce aux hydravions effectuant les premières liaisons intercontinentales. Une compagnie aérienne, Air Tahiti, commença à desservir les îles. Le courrier et le fret postal léger empruntaient la voie des airs. Une lettre ne mettait plus que deux semaines pour atteindre la métropole. En 1957, les Établissements Français de l’Océanie (EFO) changèrent de statut et de nom pour devenir le territoire d’outre-mer de la Polynésie française. Les services de la Poste et des Télécommunications furent alors intégrés au sein d’un même organisme local, Hôtel des Postes (2011) l’Office des Postes et des Télécommunications 160

apparition (1965). À partir de la fin des années 1970, la Polynésie française entra dans l’ère du satellite, ce qui permit enfin aux habitants des îles éloignées de bénéficier de services publics de communication performants. La dernière révolution en date fut celle du câble sous-marin Te Honotua (le lien vers le large) mis en service entre Tahiti et Hawaii le 1er septembre

2010 sur 4 520 kilomètres. Pour la première fois dans leur longue histoire, les îles polynésiennes étaient physiquement reliées au monde extérieur. En cent trente-cinq ans, Papeete a connu quatre hôtels des Postes (Fare Rata), de la première petite bâtisse en bois de 1875, située en face du port, à l’immeuble des années 1980 abritant l’actuelle Recette principale rue de la Reine-Marau. En février 1906, un violent cyclone s’abattit sur Papeete, engendrant un raz-de-marée qui anéantit près de la moitié de la ville, dont la Poste. Le 22 septembre 1914, deux croiseurs allemands, le Scharnhorst et le Gneisenau bombardèrent Papeete. La Poste à nouveau détruite dut s’installer dans un bâtiment provisoire. En 1920, une nouvelle Poste fut construite à l’emplacement de l’actuelle Recette principale, à l’angle de la rue de la Reine-Marau et du front de mer, nommé alors quai des Subsistances. Elle resta en service jusqu’à la naissance de l’OPT en 1957. L’essor du trafic postal et surtout téléphonique imposa alors la construction d’un bâtiment plus moderne, inauguré en juillet 1962. Pourtant, l’essor des télécommunications était tel, dans les années 1960, que ces installations se révélèrent rapidement dépassées. Des travaux d’extension furent engagés en 1977 sous la direction de l’architecte Rodolphe Weinmann (à qui l’on doit aussi, entre autres, l’hôtel de ville et le temple protestant Siloama à Paofai). Dans la soirée du 12 août 1977, la Poste fut victime d’un attentat politique organisé par un groupe indépendantiste extrémiste. Les dégâts ne furent pas très importants, mais les fissures engendrées par l’explosion imposaient de nouveaux travaux. On décida finalement de construire l’actuel hôtel des Postes, inauguré en 1980. v. HISTOIRE, HÔTEL DE VILLE, MARAU, TEMPLE, VAIMA 161

POUVANAA A OOPA Surnommé le Metua, le père du peuple polynésien, Tetuaaupua Pouvanaa a Oopa (1895 - 1977) fut le héraut du nationalisme maohi. Charpentier originaire de l’île de Huahine, il se porta volontaire pour combattre en France lors de la Première Guerre mondiale et devint le plus célèbre des Poilus Tahitiens. Au retour de ceux-ci en 1919, les Établissements Français de l’Océanie (EFO, ancien nom de la Polynésie française jusqu’en 1957) venaient d’être ravagés par la grippe espagnole. La vie quotidienne y était rude et précaire. Pouvanaa a Oopa se montra sensible aux inégalités qu’il constatait à l’égard des Tahitiens. Quand la Seconde Guerre mondiale éclata, Pouvanaa avait quarante-quatre ans. En 1940, il participa au ralliement des EFO à la France libre. De plus en plus convaincu de sa mission sociale, il croyait devoir agir contre les injustices qu’il estimait flagrantes à l’encontre du peuple polynésien. En août 1942, plus de mille personnes signèrent une pétition contre la vie chère adressée au gouverneur Orselli. Mais, loin d’y répondre, au soir du 12 août, celui-ci fit arrêter Pouvanaa a Oopa et Chen Fo (Teata) Terautahi considérés comme les meneurs de la contestation. Ils furent immédiatement déportés vers Huahine. Huit mois plus tard, après une vaine tentative d’évasion, ils furent exilés sur l’atoll inhabité de Bellinghausen où on les PORT DE PAPEETE abandonna sans eau ni nourriture. Ils y restèrent quatre mois, heureusement soutenus par une équipe de travailleurs agricoles. En août 1943, Pouvanaa réussit à gagner Raiatea où il fut à nouveau arrêté, jugé et condamné. ard Boulev

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Avec la fin de la guerre, la situation politique évolua était signalé chez un commerçant chinois. Les feux rapidement. Le 24 mars 1945, le droit de vote fut accordé furent rapidement maîtrisés et les incendiaires arrêtés. à tous les habitants des EFO, désormais représentés Le lendemain matin, le Metua était placé en détention en France par un député. En août 1949, Pouvanaa se à Tipaerui. Son procès eut lieu en octobre 1959 devant présenta à l’élection législative partielle à la suite du la cour criminelle de Papeete. Les débats furent confus. décès du député Georges Ahnne. Il fut brillamment élu Pouvanaa se défendit en tentant d’expliquer que ses avec 62 % des voix. On commençait discours n’avaient pas d’autre sens à l’appeler Metua, le père. Il créa que symbolique et qu’ils avaient alors un parti politique baptisé été indûment pris au premier degré Rassemblement Démocratique des par des militants à l’esprit simple Populations Tahitiennes (RDPT). Les et au sang trop chaud. Pouvanaa élections législatives de septembre fut le plus sévèrement sanctionné 1951 virent la consécration de des quinze accusés : huit ans de Pouvanaa a Oopa qui l’emporta prison et quinze ans d’interdiction avec plus de 70 % des voix. Il fut de séjour en Polynésie française. réélu pour la troisième fois en 1956. En février 1960, il était déchu Sa popularité était à son zénith. de son mandat de député, puis À partir de 1954, les luttes déporté vers la France pour y être anticoloniales dans tout l’empire emprisonné. Il fut finalement gracié français, et notamment en Indochine Buste de Pouvanaa a Oopa place Tarahoi (2010) par le général de Gaulle en 1968 et et en Algérie, contraignirent Paris rentra triomphalement à Tahiti le à lâcher du lest. En 1956, la loi Deferre accorda une 30 novembre. Il avait soixante-treize ans et replongea relative autonomie aux territoires français ultramarins. bientôt dans la politique. En 1971, il était élu sénateur. En juillet 1957, les EFO changèrent de statut et Il s’éteignit le 10 janvier 1977 à l’âge de quatre-vingtfurent rebaptisés Polynésie française. Ces avancées un ans, quelques mois seulement avant l’entrée en politiques furent appréciées, mais Pouvanaa les jugeait vigueur du premier statut d’autonomie de gestion de insuffisantes. Après le retour au pouvoir du général de la Polynésie française. Sa réhabilitation est souhaitée Gaulle en juin 1958, un référendum fut organisé pour depuis de longues années par une grande partie de la e ou contre la nouvelle Constitution de la V République. population polynésienne. Outre-mer, le scrutin servit surtout à tester la volonté Une stèle due au sculpteur français Georges Oudot des territoires de demeurer ou pas dans l’ensemble et inaugurée en mai 1982, se dresse en l’honneur français. Pouvanaa se prononça pour le Non, mais, le de Pouvanaa a Oopa sur la place Tarahoi, devant 28 septembre, le Oui l’emporta avec 64,4 % des voix en l’Assemblée de la Polynésie française. Polynésie française. Pouvanaa désavoué fit alors l’objet Le 2 juillet 2006, l’avenue Bruat (ancienne rue de la d’attaques multiples, ses adversaires politiques allant Reine-blanche jusqu’en 1880), large artère rectiligne jusqu’à réclamer son bannissement du territoire. Des de près de cinq cents mètres de long, bordée de rumeurs commencèrent à circuler selon lesquelles il majestueux marumaru centenaires au cœur du quartier inciterait ses fidèles à incendier Papeete. Le 10 octobre administratif de Papeete, fut rebaptisée aroa nui 1958, il harangua en effet ses partisans, exprimant sa (avenue) Pouvanaa-a-Oopa. colère sur le ton biblique qui lui était coutumier. Le v. ASSEMBLÉE, BRUAT, DE GAULLE, MARS, PAOFAI, POILUS même soir, des cocktails Molotov étaient lancés sur TAHITIENS, TARAHOI, TIPAERUI la maison d’un popaa (Européen) et un départ de feu 164

PRÉSIDENCE

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Le palais présidentiel de la Polynésie française est situé dans le quartier de Sainte-Amélie, au coin de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa et de la rue Dumont-d’Urville. Conçu par l’architecte Pierre Lacombe, il fut construit dans les années 1990 (inauguré le 28 juin 2000) sur le modèle de l’ancien quartier Broche (du nom du chef de bataillon Félix Broche, promoteur du Bataillon du Pacifique), 0 200m un casernement militaire qui s’élevait à cet endroit depuis 1859. Il a coûté 4,6 milliards de francs CFP (38,5 millions d’euros). Après son retour au pouvoir en avril 2011, le président de la Polynésie française Oscar Temaru bouda ce bâtiment, préférant s’installer dans les locaux de l’ancienne présidence place Tarahoi. En 2012, la présidence fut même proposée à la location.

Puea est un quartier populaire de l’est de Papeete, encadré par les quartiers de Patutoa au nord, Fariipiti à l’est, Mamao, Ahurei et Temaeo au sud, et Arupa à l’ouest. Il est limité par les avenues du Prince-Hinoi, Georges-Bambridge et Pomare-V.

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Q QUAI L’artère longeant le front de mer de Papeete, aujourd’hui nommée boulevard de la Reine-PomareIV, était autrefois divisée en plusieurs tronçons portant les noms des quais bordant la rade. Du cimetière de l’Uranie à l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, c’était le quai de l’Uranie. De l’avenue Pouvanaa-a-Oopa jusqu’à la rue Jeanne-d’Arc, c’était le quai des Subsistances, puis le quai du Commerce jusqu’à Fare Ute. En 1859, le quai

des Subsistances fut rebaptisé quai Napoléon (puis quai Bir-Hakeim en 1953). Le quai du Commerce fut scindé en deux en 1859. La partie ouest fut d’abord le prolongement du quai Napoléon, puis fut baptisée rue du Commerce en 1953. Le dernier tronçon fut nommé quai de l’Arsenal, puis boulevard Pomare en 1923 et enfin quai Galliéni en 1929. Après la transformation du port de Papeete dans les années 1960, le quai des cargos fut transféré vers la nouvelle zone de Motu Uta. Il ne resta plus que le quai des yachts, en face de l’hôtel des Postes, le quai des bonitiers (petites embarcations rapides à bord desquelles on allait pêcher le thon et la

bonite de manière artisanale) en face du centre Vaima, celui des paquebots et, tout au bout, celui des ferries d’où partent les navettes vers Moorea. Dans les années 2000, un vaste programme décennal d’investissement a profondément modifié les quais du port de Papeete. Les bonitiers ont disparu, de même que les bateaux de plaisance, à l’exception des charters. Sur le quai des paquebots ou quai d’honneur, deux épis ont été construits, permettant d’accueillir simultanément quatre navires de croisières. Une stèle en pierre commémore leur inauguration le 26 juillet 2003 par le président de la République Jacques Chirac. Le quai des ferries a été réaménagé, une gare maritime conçue par l’architecte Pierre Lacombe y a été inaugurée en mars 2012.

La gare maritime (2012)

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QUARTIER Papeete est comme une mosaïque, un patchwork, un tifaifai cousu de vingt-sept quartiers principaux officiellement répertoriés de superficie variable. Ils portent tous des noms polynésiens, à l’exception de la Mission et de Sainte-Amélie. Chantants et poétiques, ces noms reprennent ceux des éléments naturels du site, comme les récifs (Patutoa), les rivières (Tipaerui, Fautaua, Vaiami), les collines (Faiere) ou s’inspirent de personnages célèbres (Paofai). Ce peut être aussi le nom d’une parcelle de terre ou d’une famille fondatrice. D’ouest en est : Paurani Tipaerui Paofai Apaatarao Vaiami Tarahoi Sainte-Amélie Amaa Fare Ute Titiaiavai Orovini Vaininiore Arupa Papeete - Centre Faiere Temaeo Patutoa Manuhoe Mission Puea Fariimata Orae Ahurei Mamao Fariipiti Taunoa Fautaua (Titioro) Source : Commune de Papeete Dans la vie courante, les limites de ces différents quartiers sont assez floues et l’on a souvent tendance à les confondre. Certains noms s’affirment, tandis que d’autres sombrent peu à peu dans l’oubli. v. PLAN DES QUARTIERS EN FIN D’OUVRAGE

Rue des Remparts, derrière l’hôtel de ville (2010) 168

R RELIGION Papeete est sans conteste la capitale religieuse de la Polynésie française. Elle est le siège des principales confessions chrétiennes présentes dans le pays et de l’unique synagogue (rue Moerenhout). La marque historique des églises est partout visible dans la ville : surtout autour de l’Évêché et de la cathédrale Notre-Dame pour les catholiques, dans les quartiers de Paofai et de Papeete-Centre pour les protestants, sur les rives de la Fautaua et à Fariipiti pour les mormons et les adventistes, respectivement installés à Papeete depuis 1844 et 1892. v. CATHÉDRALE, ÉGLISE, ÉVÊCHÉ, FARIIPITI, FAUTAUA, MISSION, NOTRE-DAME, PAPEETE, SYNAGOGUE, TEMPLE

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À son arrivée à Tahiti en octobre 1843, le capitaine de vaisseau Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur du protectorat français, dut faire face à la résistance farouche d’une importante partie de la population locale hostile à la présence française et soutenue à la fois par la reine Pomare IV et par les missionnaires anglais qui détenaient le pouvoir sur l’île depuis près de trente ans. L’insurrection dura trois ans, jusqu’à la reddition de Pomare IV en février 1847. Bruat établit son quartier général à Papeete et entreprit de faire fortifier la ville naissante, notamment sa partie est. Il s’agissait de se protéger des incursions des rebelles, lesquels utilisaient la tactique de la guérilla depuis leurs camps retranchés dans les collines, au Diadème notamment.

Des remparts de Papeete, il ne reste plus rien aujourd’hui si ce n’est une rue du centre-ville portant ce nom. Elle relie sur plus de neuf cents mètres la rue Dumont-d’Urville à l’avenue Pomare-V en traversant la place de l’Autonomie, derrière l’hôtel de ville, puis en longeant le cours de la Papeava. Cette partie de la rue des Remparts possède deux chaussées à deux voies chacune, séparées par un terre-plein central arboré et 200m fleuri. Le tronçon compris entre l’avenue du PrinceHinoi et l’avenue Pomare-V n’a qu’une seule chaussée bordant la rivière côté mer.

RESTAURANT

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Avec une bonne soixantaine de restaurants et une trentaine de snacks et fast-food (lesquels ont fait une percée dans les années 1990), Papeete est aussi la capitale gastronomique de la Polynésie française. La cuisine y est à l’image de la population, variée et cosmopolite : française, chinoise, japonaise, vietnamienne, thaïlandaise, italienne, américaine, sudaméricaine… sans oublier bien sûr l’influence polynésienne, avec le traditionnel poisson cru au lait de coco, omniprésent et toujours délicieux. La fourchette des prix est assez large, du restaurant gastronomique au petit snack de quartier. De nombreux établissements sont fermés le dimanche et les jours fériés. Le service est généralement assuré de 11h30 à 14h et de 19h30 à 21h30.

ROULOTTE Snack mobile, aménagé dans une camionnette qui, le soir venu, s’installe notamment sur la place Vaiete à Papeete, mais également dans tout endroit favorable, comme un parking d’école, le bord de mer, etc. On les voit aussi dans les salons, les foires, les fêtes… où elles ont de plus en plus tendance à ressembler à de véritables petits restaurants de plein air avec tables et chaises. On y sert jusque tard dans la nuit de la cuisine simple et relativement bon marché, à base de steakfrites, poisson cru, plats chinois, pizzas, crêpes et autre barbecue… Les roulottes de la place Vaiete, sur le port de Papeete, sont très populaires. Elles attirent aussi bien les Polynésiens que les touristes. v. RESTAURANT, VAIETE

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Quartier situé sur les collines à l’ouest de Papeete, Sainte-Amélie s’avance jusqu’aux confins du centreville. Il est limité au nord par l’enfilade des rues Sur les hauteurs de Sainte-Amélie (2010) Dumont-d’Urville (à partir de la rue du DocteurCassiau), du Bataillon-du-Pacifique et des Poilusvocation résidentielle est essentiellement Tahitiens (jusqu’à la rue Madeleine-Moua), à l’est occupé par des maisons individuelles. par les quartiers d’Orovini et de Faiere, et à l’ouest La route bifurquant vers la droite, au par celui de Tipaerui. Sa partie nord-ouest, entre la fond de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, rue des Poilus-Tahitiens et Tipaerui, porte officiellement le nom d’avenue de constituait autrefois le quartier appelé Sainte-Amélie depuis le 26 octobre 2009. Four-à-Chaux. Elle serpente dans la montagne sur une Le nom de Sainte-Amélie est associé à longueur d’environ mille deux cents Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782 mètres pour desservir les lotissements. 1866). Nièce de la reine Marie-Antoinette et de Louis XVI, elle épousa en 1809 Louisv. BATAILLON-DU-PACIFIQUE, DUMONT D’URVILLE, FAIERE, Philippe d’Orléans qui fut roi des Français POILUS TAHITIENS, POUVANAA A OOPA de 1830 à 1848. C’est pendant ce règne que le protectorat français fut établi sur Tahiti en 1842. Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1830) Louis-Philippe et MarieAmélie eurent dix enfants, six garçons et quatre filles. En témoignage de sa loyauté et de son respect, la reine Pomare IV prénomma son dernier-né Joinville (Tuavira), en 1847, en l’honneur de leur troisième fils, François, qui était prince de Joinville. On trouve notamment à Sainte-Amélie la présidence de la Polynésie française, la principale caserne de la Gendarmerie nationale, avec son Fare Tomana (maison du commandant), une belle demeure de style colonial, et l’Imprimerie officielle. Pour le Le Fare Tomana, avenue Pouvanaa-a-Oopa (2010) reste, ce quartier tranquille à H ge Pla

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SEPTEMBRE La rue du 22-Septembre-1914 est nommée ainsi depuis le 8 décembre 1915 (ancienne rue des Beaux-Arts). Elle est tracée en plein centre-ville, dans le cœur de Papeete, entre le marché municipal et la cathédrale. Elle relie sur cent cinquante mètres le boulevard de la Reine-Pomare-IV à l’avenue du Maréchal-Foch devant le Fare Loto (siège de la Pacifique des Jeux, filiale polynésienne de la Française des Jeux). Rue commerçante et animée, notamment le matin de bonne heure, elle fut, jusque dans les années 1990, bordée de magasins chinois traditionnels installés en face du

marché. Les trucks desservant la côte ouest de Tahiti s’y rassemblaient, dans le vacarme des moteurs en marche et les gaz d’échappement, attendant de faire le plein de passagers avant de reprendre la direction des districts. Les commerces sont toujours présents aujourd’hui, mais ils se sont modernisés et diversifiés. Il n’y a plus de trucks, ni de quartier chinois à proprement parler. La date commémorée par cette rue fut une des plus funestes de l’histoire de Papeete. Au matin du mardi 22 septembre 1914, six semaines après le début de la Première Guerre mondiale, deux croiseurs allemands se présentèrent aux abords de Tahiti. Le Scharnhorst et le Greisenau, en route pour rejoindre l’Allemagne, étaient en quête de ravitaillement. L’amiral Von Spee,

Rue du 22-Septembre-1914, à gauche le marché municipal (2011)

SIGOGNE

Le centre-ville de Papeete après le bombardement allemand du 22 septembre 1914

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qui les commandait, savait que Papeete recélait une importante réserve de charbon et que la ville était faiblement défendue. Il ne restait en effet dans le port de Papeete qu’une vieille canonnière pratiquement désarmée, la Zélée. Vers huit heures, tandis que les populations affolées se dispersaient sur les hauteurs et quittaient la ville, on entendit les premiers coups de canon, tirés en direction du port. La Zélée fut envoyée par le fond. Aussitôt, le jeune lieutenant de vaisseau Maxime Destremau, responsable de la défense de la ville, ordonna la destruction des deux mille tonnes de charbon et le dynamitage de la passe. Le bombardement reprit un peu plus tard et dura une longue demi-heure. Il n’y eut que trois victimes, mais la moitié de Papeete fut détruite, y compris l’hôtel de ville, par les obus, mais surtout par l’incendie qui se déclara et se propagea rapidement aux constructions en bois du quartier du marché. Vers dix heures, les croiseurs allemands s’éloignèrent finalement vers l’est et les Marquises, avant de gagner les îles Falkland (Malouines) où ils furent surpris et coulés par les Anglais. L’incendie de Papeete dura trois jours et la réserve de charbon brûla pendant deux semaines.

Lucien Sigogne (1883 - 1935) fut le second maire de Papeete. D’abord adjoint de son prédécesseur François Cardella, il lui succéda après sa mort en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, et resta maire jusqu’en mars 1920. Ayant à gérer l’épidémie de grippe espagnole qui emporta un cinquième de la population de Papeete en 1918, il fut remarquable de sang-froid et de dévouement. Cet avocat docteur en droit fut président de la Croix rouge et membre du conseil d’administration des Établissements Français de l’Océanie (EFO). Il fut aussi consul de Suède. Le bord du lagon compris entre la place To’ata et l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, aujourd’hui remblayé et occupé par les Jardins-de-Paofai et la plage Hokule’a, était naguère connu sous le nom de plage Sigogne.

SPITZ

0 Tahitienne 200m la transforme en Fédération de Football (FTF) en 1989. Parallèlement, Napo, comme on le surnomme familièrement, poursuit une Arrière-petit-fils de Charles Spitz, photographe carrière politique. On le trouve d’abord conseiller alsacien talentueux installé à Tahiti en 1878, municipal de Papeete en 1965 sur la liste du maire Napoléon Spitz (1932 - 1995) est présenté comme le Alfred Poroi. Plus tard, après avoir occupé les créateur du Comité Olympique Polynésien fonctions de secrétaire général de la commune, (COP). Ce passionné de football était il est élu conseiller territorial dans le sillage un excellent joueur lui-même dans sa d’Émile Vernaudon sous l’étiquette Ai’a jeunesse. L’année 1953 voit la première api en 1982, réélu en 1986, puis en 1991. tournée d’une équipe de football Il occupera finalement plusieurs postes polynésienne dans le Pacifique sud. MOTU UTA ministériels au sein du gouvernement Napoléon Spitz (vers 1980) Napoléon Spitz en fait partie en qualité de la Polynésie française, notamment aux d’attaquant. Avec sept buts marqués en six matches, il est Sports et au Tourisme. le meilleur buteur de cette tournée. Les Tahitiens rentrent La rue passant entre le stade Willy-Bambridge et l’école au fenua couronnés de deux victoires contre les Nouvellesélémentaire publique Toata dans le quartier de Tipaerui Hébrides et une contre Fidji. Ils sont toutefois surclassés à à l’extrême ouest de Papeete, porte le nom de Napoléon trois reprises par les Néo-calédoniens (4-1, 4-1 et 5-0). Spitz depuis le 26 octobre 2009. D’une longueur de cent Napoléon Spitz est élu président de Central Sport, une quarante mètres, elle permet de rejoindre le boulevard de des principales associations sportives polynésiennes, en la Reine-Pomare-IV depuis l’avenue du Commandant1963. Il est à l’origine de la création du Comité Territorial des Destremau. Sports (CTS) dont il devient le premier président en 1972, et c’est lui qui organise le déplacement de la délégation v. BAMBRIDGE, DESTREMAU, POMARE IV, POROI, TIPAERUI polynésienne aux Jeux du Pacifique sud à Guam en 1975. Président de la Ligue de football de Polynésie française, il

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SYNAGOGUE

L’astronome Milan Ratislav Stefanik (1880 - 1919), en mission pour le gouvernement français, construisit sur les collines de Faiere une station radio et un observatoire pour étudier le passage de la comète de Halley en 1910. Né en Slovaquie (alors sous domination hongroise), ce Le général Milan Stefanik (vers 1915) personnage exceptionnel choisit d’émigrer en France en 1904. Quatre ans plus tard, il était chargé de créer une chaîne mondiale de stations radiotélégraphiques reliant toutes les colonies françaises. Apprécié par la population, qui le surnomma Taata hio fetia (l’homme qui regarde les étoiles), il incita, par ses photographies notamment, plusieurs familles d’origine tchèque et slovaque à s’installer à Tahiti à partir de 1926. Très attaché à son pays de naissance, Milan Stefanik est considéré comme le père de l’indépendance de la Tchécoslovaquie. Nommé général, puis ministre de la Guerre du jeune gouvernement tchécoslovaque, il était promis à une brillante carrière politique au plus haut niveau si un accident d’avion n’y avait pas mis un terme brutal le 4 mai 1919. Une stèle est érigée à sa mémoire sur la colline de Faiere où il avait établi son observatoire. Elle est toutefois difficilement accessible car elle se situe à l'intérieur d'un lotissement privé.

L’unique synagogue polynésienne, fameuse pour sa beauté, se trouve à Papeete. Elle se dresse dans la partie « impasse » de la rue Jacques-AntoineMoerenhout, au-delà de l’avenue du Prince-Hinoi, dans le quartier de Fariipiti. Elle fut construite par la communauté juive de Tahiti en 1993 et porte le nom de Ahava V’Achva (Amour et Fraternité). C’est un joli petit bâtiment blanc à étage, de style méditerranéen, entouré d’un jardin et d’une clôture bleu ciel ornée d'étoiles de

STEFANIK

v. FAIERE

Stèle commémorative de Milan Stefanik au mont Faiere (2009) 176

David. L’intérieur est remarquable pour son plafond en bois, ses éléments de menuiserie et surtout ses vitraux réalisés par Deanna de Marigny. Alexandre Salmon, banquier anglais, fut le premier juif à s’installer à Tahiti en 1841. Il y épousa la princesse Ariioehau, petite-fille de Tati, le grand chef de Papara.

Ils eurent dix enfants parmi lesquels la princesse Marau, qui devint plus tard la dernière reine de Tahiti en épousant le roi Pomare V. Un groupe d’une centaine de familles juives sépharades s’est constitué à Tahiti à partir des années 1960, avec l’arrivée de quelques réfugiés d’Algérie. Vitrail de Deanna de Marigny (2011)

v. FARIIPITI, HINOI, MARAU, MOERENHOUT, POMARE V

Synagogue Amour et Fraternité, rue Jacques-Antoine-Moerenhout, Fariipiti (2011)

T TARAHOI Autrefois, Tarahoi désignait l’un des deux principaux marae (temple à ciel ouvert de l’ancien culte maohi) du district de Teporionuu, fief de la famille royale Pomare, lequel s’étendait de la colline de Tahara’a à l’est, jusqu’à Paofai. Ce marae était situé dans l’actuelle commune d’Arue, berceau de la monarchie. De nos jours, Tarahoi est le nom d’un quartier central de Papeete limité au nord par le boulevard de la ReinePomare-IV et la rade, à l’est par la promenade de Nice, l’avenue du Général-de-Gaulle et la rue du DocteurCassiau, au sud par la rue Dumont-d’Urville et à l’ouest par l’avenue Pouvanaa-a-Oopa. C’est le cœur politique du pays depuis que le premier gouverneur français, Armand-Joseph Bruat, décida d’y installer son quartier général en 1844. On y trouve l’Assemblée de la Polynésie française, le haut-commissariat de la République, la vice-présidence du gouvernement, flanquée de son fare potee, le parc Bougainville, l’hôtel des Postes, la maison de la reine Marau et le centre commercial Fare Tony.

Giratoire de Tahiti-Nui, en face de l’avenue Pouvanaa-a-Oopa (2010)

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de la Reine-Pomare-IV depuis le mois d’août 2000. L’unique tunnel routier urbain de Polynésie française (en 2011) passe sous

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ce giratoire orné des drapeaux de la France et de la Polynésie française (au centre) entourés de ceux de ses six archipels : îles du Vent, Tuamotu, îles Sous-le-Vent,

Gambier

Australes, Gambier et Marquises. Le nom de Tahiti Nui est préconisé depuis plusieurs décennies par certains leaders politiques locaux

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pour remplacer celui de Polynésie française.

C’est

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déposée depuis 2007. Iles Marquises

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Place Tarahoi (2009)

La grande place sur laquelle tant présence permanente de deux gardes de rassemblements historiques, armés en faction dans la cour. Dix politiques, syndicaux ou festifs ans plus tard, sous l’influence de eurent lieu, porte le nom de Tarahoi sa famille, la reine exprima le désir depuis 1937, après s’être appelée de faire construire à cet endroit un place du Gouvernement, puis place véritable palais digne de ce nom. du Maréchal-Joffre en 1923 et place Le principe en fut accepté et les Pomare-V en 1934. Elle est ornée travaux commencèrent, mais, par Palais royal place Tarahoi (1914) d’un buste de Pouvanaa a Oopa et manque d’argent, de compétence et d’un mémorial en l’honneur du général de Gaulle qui de main-d’œuvre, ils durèrent plus de vingt-cinq ans prononça un discours capital à cet endroit en 1956. La et ne s’achevèrent qu’en 1883. Pomare IV, morte en place fut transformée en parking à la fin des années 1877, ne résida jamais dans son palais. Il fut d’abord 1990, puis réaménagée et bitumée en 2003, mais on occupé par son fils et héritier, Pomare V, jusqu’à sa a heureusement préservé les grands arbres, dont le propre mort en 1891. La toute jeune commune de 'ora (banian) tricentenaire qui se dresse plus vert que Papeete (créée l’année précédente) souhaita alors jamais en face de l’Assemblée. en faire sa mairie tandis que le gouverneur préférait Même si elle ne l’appréciait guère, préférant vivre le transformer en bâtiment administratif. La famille le plus souvent dans ses propriétés de Papara ou Pomare s’opposa fermement à ces deux projets en de Motu Uta, la reine Pomare IV eut sa résidence réaffirmant ses droits de propriété sur la terre comme officielle à l’emplacement actuel de l’Assemblée de sur l’édifice. Le gouverneur l’emporta finalement en la Polynésie française, sur une terre familiale, à partir 1901. Le palais royal fut alors cédé à l’État et devint de 1847. Ce n’était qu’un grand fare polynésien en brièvement le siège du Conseil général (ancêtre de bois, au toit de feuilles tressées, peu différent des 0l’Assemblée 200m de la Polynésie française) jusqu’en 1903. autres sinon par les dimensions et la Il fut ensuite affecté à divers services administratifs et le resta pendant plus d’un demi siècle quand Pouvanaa a Oopa, élu vice-président du conseil de gouvernement, vint s’y installer en novembre 1957. Cela ne dura pourtant que quelques mois. Dès octobre 1958, Pouvanaa a Oopa était arrêté et placé en détention à Tipaerui. L’ancien palais royal fut alors rendu à ses services administratifs, tombant MOTU UTA lentement en décrépitude avant d’être rasé en 1966 pour laisser place à l’Assemblée territoriale. Son style architectural a fortement inspiré la conception de l’hôtel de ville de Papeete. PORT DE PAPEETE N

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TAUNOA Taunoa est un vaste quartier essentiellement résidentiel situé à l’extrême est de Papeete. Étendu en bordure de lagon jusqu’à la rivière Fautaua marquant la frontière avec Pirae, il est limité au sud par l’avenue Pomare-V et son prolongement virtuel, et par l’avenue GeorgesBambridge à l’ouest. Une bonne partie de ce quartier autrefois marécageux fut gagné sur la mer grâce à des remblais. Il lui en reste, par endroits, une certaine vulnérabilité aux inondations en cas de fortes pluies. À l’embouchure de la Fautaua correspond une large passe dans le récif faisant face à la couronne de pics montagneux du Diadème. Boulevard

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Marin, le capitaine Temarii Teai (1899 - 1994) consacra sa vie à la navigation. D’abord mécanicien, il travaille à Makatea (une île des Tuamotu productrice de phosphate jusque dans les années 1960) et sur des Le capitaine Temarii Teai (vers 1975) goélettes (caboteurs assurant la desserte des archipels éloignés) dont il devient capitaine à partir de 1929. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans les Forces françaises libres. Il reprend ensuite son métier de capitaine de goélette. En 1957 et 1963, il commande le yacht américain Mareva en mission scientifique dans les îles polynésiennes pour le compte de la Smithsonian Institution de New York. Cette expérience lui vaut d’être nommé conseiller

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technique auprès du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) en 1966. Temarii Teai fut aussi conseiller municipal de Papeete de 1945 à 1962. Influent et actif au 200m sein des associations d’anciens combattants, c’était un fervent francophile. Lecteur passionné et amateur 0 d’art, 200m il collectionna plusieurs centaines d’ouvrages consacrés à Tahiti et à la mer, ainsi que de nombreuses peintures, dessins et gravures. Chevalier de la Légion d’honneur et du Mérite maritime. Une partie du quai du port de Papeete, ancien square de la Mutualité situé entre le quai d’honneur et celui des UTAle nom de square du Capitaine-Temarii-Teai yachts,MOTU porte depuis son réaménagement en 1994. On pourrait ne pas remarquer le pourtant PORT DE PAPEETE remarquable tiki à deux têtes dissimulé à l’ombre d’un vine (raisinier de mer). E

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TEMPLE L’histoire de Papeete fut particulièrement marquée par la religion. Toute une architecture en témoigne et la capitale ne manque pas d’édifices religieux : une cathédrale, des églises et des chapelles, mais aussi plusieurs temples, des maisons de prière et même une synagogue.

Pendant l'office (2012)

Il n’y a pas moins de six temples protestants à Papeete, dont cinq appartiennent à l’Église Protestante Maohi. Le principal et le plus ancien est Siloama situé dans le quartier de Paofai sur le boulevard de la ReinePomare-IV. Il se dresse à l’endroit même où le fondateur de Papeete, le pasteur anglais William Crook, éleva un premier petit temple en bois vers 1820. Un bâtiment en pierre fut achevé en 1907 et consacré le 17 juin 1908, mais, devenu trop exigu, il fut remplacé (à l’exception du clocher, restauré et conservé) par le temple actuel dessiné par l’architecte Rodolphe Weinmann et consacré le 8 août 1981.

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Temple protestant Siloama, Ă Paofai (2012)

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Le temple Bethel, destiné à l’origine aux pratiquants de langue anglaise, fut construit en bois en 1875, en plein centre-ville, rue des Beaux-Arts (actuelle rue Édouard-Ahnne). Il fut remplacé en 1957 par un nouvel édifice en pierre à la façade épurée. Le temple Jourdain est situé dans le quartier de Fariimata, en retrait de la rue des Remparts, juste avant la place de l’Autonomie. Inauguré le 2 mars 1974, il fut construit principalement

Temple protestant Ekalesia Cherisetiano no Taunoa (2011)

pour la communauté protestante chinoise hakka. Le temple Evaneria (Évangile), consacré le 8 août 1988, se trouve avenue Pomare-V dans le quartier de Taunoa, et la vallée de la Tipaerui a son temple Te Rau Olive (Le rameau d’olivier) depuis 1985. Le charmant petit temple de l’Ekalesia Cherisetiano no Taunoa (Église chrétienne de Taunoa) dépend d’une branche autonome de l’église protestante. Il est en fait situé dans le quartier de Fautaua, au bord de la rivière du même nom, avenue du Prince-Hinoi.

Temple mormon Ă Fautaua (2010)

Papeete accueille aussi l’unique temple de l’Église de Jésus-Christ-des-Saints-Derniers-Jours en Polynésie française. Installés à Tahiti depuis 1844, les mormons constituent la troisième confession en Polynésie française pour le nombre de fidèles. Ce temple somptueux édifié en 1981, avenue Pierre-Loti, à l’entrée de la vallée de la Fautaua, fut consacré le 29 octobre 1983. Il fut agrandi et modernisé en 2005, avant d’être à nouveau consacré en grandes pompes le 12 novembre 2006. Les autres lieux de culte mormons sont des chapelles. Celle de Fariipiti, avenue du CommandantChessé, la plus importante du pays, est aussi le siège administratif de l’Église et le site de ses principaux rassemblements. Au croisement de l’avenue du Prince-Hinoi et du cours de l’Union-Sacrée, dans le quartier de Fariipiti, s’élève le temple adventiste, rénové en 2011. La chapelle Tarona de la Communauté du Christ (plus connue à Tahiti sous le nom d’église sanito, une branche du mormonisme) dresse son monument futuriste à côté du rond-point de Fare Ute. Elle fêtait ses cinquante ans en février 2012. Enfin, le temple chinois T’ai Kung Ch’ong dédié à Kanti, un grand saint du culte taoïste, fut élevé en 1876 par la communauté chinoise avenue Georges-Clémenceau, dans le quartier de Fautaua. Il fut reconstruit en 1987 après sa destruction par un incendie en 1981. v. AHNNE, CHESSÉ, CHINOIS, CROOK, FARIIPITI, FAUTAUA, HINOI, LOTI, PAOFAI, POMARE, RELIGION, REMPARTS, TAUNOA, TIPAERUI, UNION SACRÉE

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Teriieroo a Teriierooiterai (1875 - 1952) fut un chef tahitien très apprécié de la population et de l’Administration. © ordredelalibération.fr Né à Punaauia, il est d’abord Le chef Teriieroo a Teriierooiterai (vers 1945) facteur à Papeete puis instituteur à Papenoo, un district dont il est nommé chef (tavana) en 1900. Responsable des travaux publics pour la côte est de Tahiti, on lui doit le percement de la route du Tahara’a et la construction du pont sur la Papenoo. Très actif, il développe l’agriculture dans son district. Il y fait aussi construire une école, une chefferie et plus tard un temple. En collaboration avec le pasteur Octave Moreau et Antony Bambridge, il contribue à la création de la léproserie d’Orofara à Mahina. Soutien fidèle de la présence française et l’un des principaux artisans du ralliement de Tahiti à la France libre, son nom apparaît sur une plaque commémorative apposée sur la façade de l’hôtel de ville et inaugurée par le général de Gaulle lors de sa visite présidentielle en septembre 1966. Le chef Teriierooiterai fut membre du conseil de gouvernement en 1942. Cet excellent orateur prononça des discours mémorables en plusieurs occasions historiques. Très religieux, il fit partie du Conseil supérieur des Églises tahitiennes. En 1935, il reçut la Légion d’honneur pour sa conduite exemplaire dans ses fonctions de chef de district. Il fut compagnon de la Libération et chevalier du Mérite agricole. La rue qui porte son nom depuis le 23 avril 1953 (ancienne rue du Four) dans l’ouest de Papeete,

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française, le service des Archives territoriales (perché sur une colline avec une vue splendide), le lycée PaulGauguin, le collège de Tipaerui et deux écoles. On y trouve aussi le temple protestant Te Rau Olive et la chapelle catholique Fetia-Poipoi. Aux abords du lagon, s’étendent le stade Willy-Bambridge et la piscine municipale séparée de la Maison de la Culture par le lit de la rivière. L’avenue de Tipaerui irrigue la vallée depuis l’avenue du Commandant-Destremau, en face du stade Willy-Bambridge, sur une distance d’un peu plus de trois kilomètres. À peu près à mi-chemin, une route bifurque sur la gauche avant de grimper en lacets vers le Pic-Rouge. Jusqu’à la construction de la maison d’arrêt de Nuutania (Faa’a) en 1970, l’ancienne prison de Tahiti se trouvait à Tipaerui. Elle avait été construite par les Anglais dès le début du dix-neuvième siècle. On l’appelait alors la calabouza beretanee (la prison britannique, de l’espagnol calabozo signifiant cachot) selon le témoignage de l’écrivain américain Herman 0 200m Melville qui y fut incarcéré pour mutinerie en 1842. Les conditions de détention y étaient plutôt folkloriques et l’on s’en échappait sans trop de difficulté. Plus tard, après sa transformation en maison d’arrêt à la française, on y retrouve Pouvanaa a Oopa qui y fut enfermé du 11 octobre 1958 jusqu’à son bannissement vers la France métropolitaine le 15 mars 1960. MOTU UTA Si le lit de la Tipaerui est sérieusement pollué dans sa partie basse, du fait de la densité d’occupation et d’activité humaines, l’extrême fond de la vallée, encore préservé, recèle des trésors d’une beauté insoupçonnée. PORT DE PAPEETE Deux cascades, Faaiti et Faaroa, laquelle plonge d’une hauteur de quarante mètres, sont accessibles aux amoureux de la Nature (l’autorisation préalable de la mairie est exigée, la présence d’un guide est conseillée).

La Tipaerui est la rivière la plus occidentale de Papeete. Tipaerui (accostage nocturne) était jadis le nom du port de Papeete. Plus tard, c’est aussi devenu le nom du quartier occupant la vallée. Ce quartier s’étend vers les collines jusqu’au-delà du Pic-Rouge. Il est limité par le lagon au nord, par les quartiers de Paofai et de SainteAmélie à l’est, par le quartier de Paurani et la limite de la commune de Faa’a à l’ouest. Il est en grande partie occupé par une zone industrielle et commerciale encadrée, en aval et en amont, par des lotissements résidentiels populaires. Le quartier de Tipaerui abrite notamment le conservatoire artistique de Polynésie

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Contrairement à une idée reçue et à ce que l’on entend souvent, Titioro n’est pas un quartier de Papeete au sens traditionnel du terme. Titioro désigne plus précisément la partie haute du quartier de Fautaua, dans la vallée éponyme, à l’extrême est de la ville. Ce nom s’est imposé à partir des années 1960 - 70, quand le fond de la vallée et notamment le lieu-dit Titioro furent occupés par de nombreux logements sociaux. Titioro a peu à peu gommé l’appellation de Fautaua, désormais plutôt réservée à la rivière et, dans l’expression courante, il recouvre aujourd’hui l’ensemble de cette partie de la ville, depuis l’avenue Georges-Clémenceau jusqu’au Bain Loti. Une grande partie de la vallée est occupée par une zone industrielle et commerciale. s de

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Nom d’un quartier du centre de Papeete, et d’une ruelle le traversant. Le quartier Titiaivai est compris entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV au nord, la rue Jeanned’Arc, la place Notre-Dame et la rue MonseigneurTepano-Jaussen à l’est, la rue Anne-Marie-Javouhey 200m au sud, la rue Georges-Lagarde et la promenade de Nice à l’ouest. Il tient son nom de la nature humide et marécageuse des terrains à cet endroit. Ce nom est aussi celui d’un poisson d’eau douce (Dictionnaire de l’Académie tahitienne). La rue Titiaivai, appelée passage Cardella jusqu’en octobre 2009, est un étroit trait d’union entre l’avenue du Général-de-Gaulle et la rue Anne-Marie-Javouhey. D’une MOTU UTA longueur de cent vingt mètres, elle est bordée de chaque côté par des immeubles de bureaux ou résidentiels, des commerces variés et PORT DE PAPEETE quelques restaurants.

TO’ATA Aménagée sur un remblai gagné sur la mer à la fin des années 1990 à l’ouest de Papeete, la place To’ata fut inaugurée le 27 juin 2000. Située entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et le lagon, entre la Maison de la Culture et les Jardins-de-Paofai, c’est un lieu de détente et de rencontre fréquenté par les familles et apprécié des enfants. On y organise régulièrement des manifestations commerciales (salons et foires) ou culturelles. Cet espace

d’environ un hectare et demi est équipé d’une salle de spectacle à ciel ouvert pouvant accueillir plus de quatre mille personnes, et de plusieurs restaurants. C’est place To’ata que se déroulent chaque année les concours de chants et danses traditionnels du Heiva i Tahiti qui eurent lieu autrefois place Tarahoi, puis place Vaiete. v. CULTURE, HEIVA, PAOFAI, POMARE IV, TARAHOI, VAIETE

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TOURISME

Le Fare Manihini, siège de l’Office du Tourisme sur le quai d’honneur (2011)

Naguère, jusque dans les années 1960, Papeete était une destination touristique à part entière, réputée dans le monde entier et fréquentée par de nombreuses stars et personnalités des arts et du spectacle. L’urbanisation rapide et les bouleversements ayant suivi l’installation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique), l’agrandissement du port en particulier, ont privé la ville d’une bonne partie de son charme légendaire de bourgade tropicale alanguie au bord d’un lagon aux eaux claires. Par la suite, les promoteurs ont préféré les communes voisines (Faa’a, Punaauia, Pirae, Arue) pour y implanter leurs complexes hôteliers et les visiteurs se sont faits plus rares à Papeete. Le tourisme est pourtant, plus que jamais, une des principales vocations économiques de la capitale. Son patrimoine historique, ses boutiques, ses restaurants, son marché municipal, ses animations culturelles et festives en font l’étape incontournable d’un voyage en Polynésie française. Papeete est notamment fréquentée par les touristes de croisières. Son port, aménagé dans les années 2000 pour accueillir simultanément plusieurs paquebots, permet aux visiteurs d’accéder facilement et directement au centre-ville à pied, en évitant les longs transferts en bus, une conformation et un atout exceptionnels en Océanie. C’est aussi sur le quai des paquebots, à côté de la place Vaiete, que se trouve le siège de Tahiti Tourisme, organisme semi-public chargé de l’information et de la promotion touristiques en Polynésie française. Il est installé dans le Fare Manihini (la maison des visiteurs), un bâtiment construit vers 1970 en style néo-polynésien par les architectes Christian Regaud et Michel Prevot.

TRUCK En voie de disparition pour cause d’obsolescence, le truck (pron. treuk) régna sur Papeete pendant presque un siècle. De l’anglais truck, camion, c’était le moyen de transport en commun traditionnel à Tahiti, constitué d’une cabine en bois, généralement fabriquée localement et peinte de couleurs vives, puis fixée sur le châssis d’un camion de taille et de puissance variables. Quelques rares spécimens circulent encore, mais ils ont été progressivement remplacés dans les années 2000 par des autobus modernes que les Polynésiens continuent souvent d’appeler trucks. Le premier truck (un Dodge) fut introduit à Tahiti en 1918 par la famille Jamet qui assurait une liaison de transport public quotidienne entre Papeete et Taravao. Truck place To'ata (2009)

v. CULTURE, DANSE, ÉCONOMIE, HEBERGEMENT, PORT, RESTAURANT, ROULOTTE, QUAI, VAIETE 192

U UNION SACRÉE Le cours de l’Union-Sacrée est l’axe routier nord - sud (ou mer - montagne) le plus oriental de Papeete. Il traverse les quartiers de Taunoa et de Fautaua depuis le bord du lagon jusqu’à l’avenue Georges-Clémenceau, sur une distance de plus d’un kilomètre. D’abord simple chaussée à deux voies, il est à double chaussée à partir de l’avenue Pomare-V. On jouit à cet endroit d’une magnifique perspective sur le Diadème et les montagnes environnantes. Il croise ensuite l’avenue du Chef-Vairaatoa, puis celle du Prince-Hinoi. Le cours de l’Union-Sacrée est bordé par l’église catholique Sainte-Thérèse (au rond-point de l’avenue du Chef-Vairaatoa), puis par le temple adventiste (au croisement avec l’avenue du Prince-Hinoi). Dans sa dernière partie, il longe Vaitavatava, une cité populaire constituée dans les années 1960 par une immigration 0 200m venue des îles Sous-le-Vent et réhabilitée dans les années 1990. À la même époque, ce tronçon compris entre les avenues du Prince-Hinoi et Georges-Clémenceau

fut aménagé en gare routière, entraînant, hélas, l’abattage des marumaru centenaires qui l’ombrageaient jusqu’alors. De nouvelles plantations d’arbres ont été effectuées par la commune dans les années 2000. L’Union Sacrée fut un mouvement de rassemblement de tous les Français, au-delà des clivages politiques ou religieux, lors de la Première Guerre mondiale. L’expression fut utilisée pour la première fois le 4 août 1914 par le président de la République, Raymond Poincaré, dans un message aux élus de la nation. « Dans la guerre qui s’engage, la France (...) sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’union sacrée (...) » Celle-ci persista tant bien que mal jusqu’à la fin de la guerre en novembre 1918, même si la multiplication des mutineries de soldats et des grèves ouvrières lui porta des coups terribles à partir du printemps 1917. rd Bouleva

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À la frontière avec la commune de Faa’a, le quartier de l’Uranie (Paurani) partage la limite occidentale de Papeete avec celui de Tipaerui, dans lequel il est enserré. L’endroit est aujourd’hui presque entièrement occupé par le cimetière municipal de l’Uranie. Ce nom provient du campement militaire de l’Uranie, établi en 1843 par le capitaine de vaisseau Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur des Établissements Français

les conflits menés jusqu’en 1846 par Bruat contre les

pour inhumer les corps des soldats morts pendant opposants tahitiens au protectorat et à la présence française. Le camp militaire avait lui-même emprunté son nom à l’Uranie, la frégate sur laquelle le gouverneur était arrivé jusqu’à Tahiti. Dans la mythologie grecque, Uranie était la muse de l’astronomie et de l’astrologie. Au fil du temps et de la démographie, le cimetière s’est considérablement étendu, grimpant en terrasses

V vers les collines. Traversé en son milieu par la frontière avec la commune de Faa’a, il occupe sur le territoire de celle-ci des terres appartenant au domaine privé de la commune de Papeete. L’histoire de la capitale s’inscrit là, parmi les tombes des personnalités célèbres et les concessions familiales ou associatives. Le site, parfaitement entretenu, offre un point de vue magnifique sur l’océan et Moorea.

Avenue du Commandant-Destremau dans le quartier de Vaiami, à gauche l’ancien hôpital (2010)

v. BRUAT, PAURANI, TIPAERUI

VAIAMI La Vaiami est une des quatre principales rivières arrosant le site de Papeete. Son cours fut canalisé à plusieurs reprises pour permettre la réalisation de travaux d’aménagement urbain et elle a pour ainsi dire disparu du paysage. La rivière a donné son nom à l’un 0 200m des quartiers de Papeete, célèbre pour avoir accueilli le premier hôpital de la ville dès 1849. Le quartier de Vaiami est compris entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV au nord, l’avenue Pouvanaa-aOopa à l’est, la rue des Poilus-Tahitiens au sud et la rue du Chef-Teriierooiterai à l’ouest. Outre l’ancien hôpital de Vaiami, on y trouve le ministère MOTU UTA des Finances, entouré de divers services administratifs, le palais de justice, la direction de la Sécurité publique (police nationale), la direction de la Santé et celle de l’Environnement. PORT DE PAPEETE N

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VAIETE Vaiete est un synonyme de Papeete. Tout comme pape, vai signifie eau, rivière, source en reo tahiti (langue tahitienne). C’était à l’origine le nom du ruisseau qui, prenant sa source au Bassin-de-la-Reine derrière l’Assemblée de la Polynésie française, traversait jadis la terre ancestrale des Pomare (quartier de Tarahoi). De nos jours, Vaiete reste une place mythique du front de mer de Papeete, entre le quai d’honneur et le boulevard de la Reine-Pomare-IV. Endroit hautement symbolique, c’est là que les foules se réunissaient naguère pour accueillir les navires jusqu’à ce que l’avion les supplante à partir des années 1960. C’est aussi là que furent organisés pendant de longues années les grands concours de chant et danse des fêtes du Tiurai (juillet), puis du Heiva i Tahiti à partir de 1985. Devenue trop étroite et inadaptée, Vaiete fut délaissée

au profit de l’espace To’ata où les concours ont lieu depuis 2000. La place telle qu’on la connaît aujourd’hui, réaménagée et modernisée, fut inaugurée le 16 février 2001. Entièrement pavée, elle dispose désormais d’un kiosque à musique construit par les Compagnons du Tour de France et théâtre de nombreuses animations. Elle est aussi célèbre depuis des décennies pour ses roulottes, restaurants mobiles qui s’y installent chaque soir au coucher du soleil. v. BASSIN-DE-LA-REINE, HEIVA, POMARE IV, QUAI, ROULOTTE, TARAHOI, TO’ATA, TOURISME 196

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Petit quartier du nord de Papeete, construit de part et d’autre du début de l’avenue Pomare-V et du chemin vicinal de Patutoa, Vaininiore est limité par la rivière Papeava et le quartier de Fare Ute à l’ouest, Patutoa à l’est, Puea et Arupa vers le sud. Occupé dans les années 1950, par une communauté Tuhaa pae immigrée des îles Australes, Vaininiore se situait autrefois en bordure de lagon, avant que la zone portuaire et celle de Fare Ute ne fussent progressivement étendues grâce à des remblais. Rue Alfre

Principal centre commercial de Papeete, le Vaima Shopping Center fut inauguré en février 1977 sur la place Notre-Dame. Il s’est substitué à l’ancien « bloc Vaima » constitué de bâtiments indépendants reliés entre eux par des ruelles. Ce bloc, très sensible aux incendies, avait brûlé pour la troisième fois en mai 1974. Créé par la Société Polynésienne de Développement Touristique (SPDT), propriétaire et gestionnaire de l’immeuble, le centre Vaima s’élève sur cinq niveaux. Il rassemble soixante-quinze locaux commerciaux (dont une dizaine de restaurants), vingtdeux appartements, trente-cinq bureaux et un parking d’une centaine de places. C’est dans un restaurant à cette époque établi au premier étage, Chez Michel et Eliane, que le chanteur Joe Dassin fut terrassé par une crise cardiaque le 20 août 1980 à l’âge de quarantedeux ans. Une plaque commémorant ce triste accident fut installée à l’entrée du centre (côté boulevard de la Reine-Pomare-IV) en 2010 à l’occasion de son trentième anniversaire.

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Parallèle à l’avenue Pomare-V au nord, et à l’avenue du Prince-Hinoi au sud, l’avenue du Chef-Vairaatoa dessert toute la partie est de Papeete, depuis le boulevard de la Reine-Pomare-IV jusqu’au cours de l’UnionSacrée, sur une distance de mille trois cents mètres. Elle s’insinue d’abord entre les quartiers de Papeete-Centre et de Fare Ute, avant de traverser la Papeava, puis les quartiers de Puea, Fariipiti et Fautaua. Boule

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Vairaatoa signifie « emplacement du toa », le toa ou aito étant le filao ou arbre de fer (Casuarina equisetifolia), une essence fort répandue en Polynésie française. Ce fut un des noms de Pomare 1er (1743 - 1803), fondateur de la dynastie royale, avant qu’il ne décide de s’appeler ainsi en 1792, en hommage à sa fille emportée par une maladie pulmonaire (po mare signifie « qui tousse la nuit »). Le nom de Vairaatoa fut ensuite porté par plusieurs membres de la famille Pomare. L’avenue du Chef-Vairaatoa est ainsi nommée depuis le 22 janvier 1925, après avoir été en partie baptisée Paul-Gauguin en 1921 (tronçon compris entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et la rue des Remparts). Il semble que cet hommage s’adressait à Vairaatoa Pomare (1819 - 1896), un petit cousin de la reine Pomare IV. Chef d’Atimaono (Papara) lors de l’établissement du protectorat français en 1842, il s’opposa d’abord à celui-ci, accompagnant même la reine dans sa fuite à Raiatea, avant de se rallier au gouverneur Bruat qui le nomma chef du district (tavana) de Teporionuu (lequel rassemblait les actuelles communes de Papeete, Pirae et Arue).

Rue Victor-Vallons (2011)

VARNEY Le lieutenant Raymond NVarney (1918 - 1954) fut un desO courageux E combattants du Bataillon S du Pacifique rassemblant © Mémorial polynésien 0 200m des engagés volontaires Raymond Varney (1941) polynésiens et néo-calédoniens lors de la Seconde Guerre mondiale. Il trouva la mort au Vietnam en 1954, pendant la guerre d’Indochine. Raymond était le petit-fils de Benjamin Franklin Varney, commerçant à Atuona, îles Marquises, voisin de la Maison du Jouir de Paul Gauguin, chez qui le peintre se ravitaillait habituellement durant les deux années qu’il vécut à Hiva Oa entre septembre 1901 et mai 1903. MOTU UTA Reliant l’avenue du Commandant-Destremau au boulevard de la Reine-Pomare-IV sur une centaine de mètres, la rue du Lieutenant-Varney est bordée par le supermarché Champion, puis par la clinique Paofai PORT DE PAPEETE dans le quartier du même nom. Ancienne rue de la Gendarmerie, elle fut rebaptisée en 1954 après la mort du jeune officier. Jusqu’en octobre 2009, elle se prolongeait jusqu’à la rue des Poilus-Tahitiens, avant que ce tronçon ne soit rebaptisé rue Madeleine-Moua. Hydrocarbures

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Guillaume Vallons, le père Victor (1911 - 1986), arrive à Tahiti le 16 mars 1940. Un an plus tard, ce missionnaire catholique picpucien (membre Le père Victor de la congrégation des Pères des Sacrés-Cœurs, dite de Picpus) est affecté dans les Tuamotu de l’Est. Pendant une douzaine d’années, il mène une vie nomade, sillonnant l’océan d’île en île, au petit bonheur des opportunités de traversée qui se présentent. En 1953, constatant que certains atolls souffrent de surpeuplement et de pauvreté, alors que d’autres sont déserts et inexploités, Kaiafa, comme les Paumotus l’ont baptisé, entreprend d’organiser la plantation de cocotiers à grande échelle dans six atolls inhabités de son secteur (Tematangi, Maturei-Vavao, Maria, Tenania Fangataufa et Tenararo). Plusieurs centaines de milliers de cocotiers furent ainsi plantés entre 1954 et 1977 avec le soutien des pouvoirs publics et de la population. Chevalier de la Légion d’honneur et officier du Mérite agricole, le père Victor, après trente-huit ans passés dans les Tuamotu, regagna sa Belgique natale en 1979. 200m Dans le quartier de la Mission, un buste en pierre à son effigie accueille le visiteur au pied du perron de l’évêché. Plus loin, la rue Victor-Vallons lui fut dédiée le 15 septembre 2009. Elle se sépare de la rue MonseigneurPaul-Mazé vers la droite, en direction des collines. Bordée deMOTUpetites maisons alignées et d’immeubles sociaux, UTA elle serpente sur une distance de près d’un kilomètre avant de rejoindre la rue PORT DE PAPEETE Raimanutea. Dans sa partie haute, une bifurcation conduit, à gauche, vers la cité des Hauts-de-Vallons.

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mars 1838. Dupetit-Thouars y reçut l’ordre de se rendre à Tahiti pour « exiger de la reine de cette île une complète réparation de l’insulte faite à la France ». Deux ans plus tôt, les pères Caret et Laval, des religieux français qui tentaient d’installer une mission catholique à Tahiti, avaient en effet été expulsés sans ménagement par la reine Pomare IV. Après une escale aux îles Marquises, 0 200m la Vénus mouilla ses ancres dans la rade de Papeete le 29 août 1838. Fort de ses canons et de ses quatre cent soixante-huit hommes en armes, Dupetit-Thouars lança aussitôt un ultimatum à Pomare IV, exigeant des excuses et un lourd dédommagement financier. La reine n’avait pas d’autre choix que de s’exécuter. DupetitThouars obtint ainsi la signature d’une convention accordant aux Français la liberté d’établissement et de MOTU UTA commerce dans le royaume et autorisant la pratique du culte catholique. Ces engagements furent du reste jetés aux oubliettes et rapportés aussitôt après le départ de PORT DE PAPEETE la Vénus le 17 septembre 1838. De retour en France en 1839, la frégate servit de navire-école pour les apprentis canonniers à Toulon, avant d’être réformée du service actif en septembre 1846.

Une petite voie de Papeete porte le nom de la frégate Vénus, à bord de laquelle le capitaine de vaisseau Abel Dupetit-Thouars arriva à Tahiti pour la première fois en 1838, avant d’y établir le protectorat français quatre ans plus tard. D’une longueur de cent dix mètres, la rue (de la) Vénus relie celle des Poilus-Tahitiens à l’avenue du Commandant-Destremau dans le quartier de Paofai. La Vénus était une frégate de cinquante-deux mètres de long et treize mètres de large mise à flot à Lorient en 1823. Armée de cinquante-deux canons, elle fit campagne en Afrique, à Saint-Pierre et Miquelon et aux Antilles, avant de participer à la conquête de l’Algérie en 1830. Du 29 décembre 1836 au 29 juin 1839, elle effectua un voyage autour du monde sous le commandement du capitaine de vaisseau Abel Dupetit-Thouars. Il s’agissait surtout d’une mission de police dans les ports de l’océan Pacifique. Les Français, marins, baleiniers, commerçants ou religieux, y étaient alors systématiquement victimes d’exactions. Les îles étaient soumises à l’insécurité et au désordre provoqués par les nombreux déserteurs, aventuriers de tout poil et sans scrupules écumant la région à cette époque. Après une première tournée qui la conduisit au Chili, à Hawaii, au Kamchatka, en Californie puis au Mexique, la Vénus était de retour à Valparaiso en

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édite le premier livre de lecture pour enfants en 1874. Il fonde la première école normale pour la formation d’instituteurs, de pasteurs et de secrétaires, y ajoutant une école d’interprètes en 1879. Estimant que son action sociale ne doit pas se limiter à l’éducation, il se lance en politique. Il fut membre du Conseil colonial, puis du Conseil général, deux ancêtres de l’Assemblée de la Polynésie française. L’ancienne rue Théophile-Perotte, un officier français tombé en 1846, fut baptisée Charles-Vienot en 1966, à l’occasion du centenaire de la création des écoles protestantes à Tahiti. Elle traverse le centreville de Papeete sur environ deux cent cinquante mètres, entre l’avenue du Maréchal-Foch et la rue Dumont-d’Urville, en croisant la rue deNansouty. Commerçante et résidentielle dans sa partie nord, elle est ensuite bordée par le collège protestant Pomare-IV.

Charles Vienot (1839 - 1903) était un missionnaire protestant, membre de la Société des Missions Évangéliques (SME). D’origine bourguignonne, il N commence sa carrière comme professeur à Nérac, E cœur historique du protestantisme,O dans le SudOuest de la France. Parmi ses élèves, ilS y a trois jeunes boursiers tahitiens, dont le prince Joinville, 0 200m le plus jeune fils de la reine Pomare IV. C’est le premier contact de Charles Vienot avec l’Océanie. En 1865, après avoir adhéré à la SME, il est affecté à Tahiti. Il y rejoint en 1866 le pasteur François Atger qui y a déjà créé une première ébauche d’école protestante deux ans plus tôt. Professionnel de l’éducation, Charles Vienot en prend la direction pour en faire une véritable école, inaugurée le 1er septembre 1866. Elle existe MOTU UTA encore et porte son nom. Trois ans plus tard, il se rend en France pour être nommé pasteur à Orléans. De retour à Tahiti, il achète une imprimerie et

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Le capitaine anglais Samuel Wallis (1728 - 1795) est considéré comme le premier découvreur européen de Tahiti. Il y parvient le 19 juin 1767, à bord du Dolphin, avec un équipage de cent cinquante hommes dont beaucoup souffrent du scorbut. Wallis lui-même et son lieutenant William Clarke sont si affectés par la maladie que le commandement est assuré par le second lieutenant, Tobias Furneaux. Le principal objectif de cette expédition est d’accomplir un nouveau tour du monde, après celui réussi deux ans plus tôt par leur compatriote, le capitaine Samuel Wallis (vers 1770) John Byron. Elle est constituée de ils troquent volontiers leurs femmes, deux navires : le Dolphin, commandé par Wallis, et le sœurs ou filles, favorisant ainsi la naissance du mythe Swallow, un vieux rafiot, lent et peu manœuvrable, de la belle vahine aux mœurs légères. Wallis, toujours commandé par Philip Carteret, lesquels quittent le malade, est soigné par Purea, une Tahitienne de haute port de Plymouth le 21 août 1766. Après une pénible noblesse, épouse d’Amo, le chef de Papara et Teva i traversée du détroit de Magellan qui dure quatre mois, Uta. Rétabli, il l’accueille, ainsi que d’autres notables les deux bateaux se trouvent séparés dans les brumes de l’île, à bord du Dolphin. Celui-ci reprend la mer le 27 du Pacifique et le Dolphin poursuit seul sa route. juillet, après cinq semaines de séjour. Naviguant vers Le 19 juin 1767 à l’aube, après avoir traversé l’archipel l’ouest, Wallis découvre encore l’archipel qui porte son des Tuamotu et fait escale à Mehetia, les Anglais sont nom, Wallis & Futuna. Son tour du monde est bouclé en vue des côtes de la presqu’île de Taiarapu. Le le 20 mai 1768, en moins de deux ans, une performance premier contact avec les Tahitiens sera hélas tragique. exceptionnelle pour l’époque. Le 23 juin, le Dolphin ancré en baie de Matavai, est Une rue de l’est de Papeete porte le nom du encerclé par plus de quatre mille hommes robustes, navigateur britannique depuis le 5 octobre 1937 (non montés sur des centaines de pirogues doubles ou à dénommée avant cette date). Parallèle au cours de balancier, fermement décidés à se débarrasser des l’Union-Sacrée, la rue Wallis forme la limite entre les étrangers et à s’emparer de leur navire. Jets de pierre quartiers résidentiels de Fariipiti et de Fautaua depuis d’un côté, mitraille et boulets de canon de l’autre, le l’avenue Pomare-V jusqu’à celle du Prince-Hinoi, combat est par trop inégal. Malgré leur nombre, les sur environ quatre cents mètres. Elle se prolongeait Tahitiens doivent se soumettre après avoir subi de même jusqu’à l’avenue Georges-Clémenceau avant le lourdes0 pertes.200m Wallis en profite pour annexer Tahiti à 26 octobre 2009, quand ce la couronne britannique, lui donnant le nom d’île du tronçon de voie fut rebaptisé roi Georges III. rue Georges-Pambrun. Des relations commerciales et même cordiales finissent v. CLÉMENCEAU, FARIIPITI, par se nouer. Les Tahitiens se montrent avides d’objets FAUTAUA, HINOI, PAMBRUN, POMARE V, UNION SACRÉE métalliques et en particulier de clous contre lesquels i

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Z ZÉLÉE La canonnière Zélée, dont une courte ruelle de Papeete porte le nom, était le seul navire militaire français stationné à Tahiti quand la Première Guerre mondiale éclata. Cette petite canonnière vieillissante de six cent quatre-vingts tonnes, basée à Papeete depuis une douzaine d’années, était commandée par le lieutenant de vaisseau Maxime Destremau qui se trouva du jour au lendemain bombardé responsable de la défense de la colonie française. Sa tactique était simple : la Zélée devait être désarmée. Compte tenu de l’état de délabrement de la canonnière, ses armes seraient plus utiles à terre. La Zélée, sept officiers et quatre-vingt-dix-sept marins, était équipée de deux canons de 100 mm, quatre canons de 65 mm et six de 37 mm. Destremau les fit débarquer pour les installer sur les hauteurs de Papeete, à l’exception d’une des deux pièces de 100 mm qui resta fixée à l’avant de la canonnière. Le 29 août 1914, la confirmation officielle de la guerre contre l’Allemagne était apportée à Papeete par un paquebot assurant la ligne entre Sydney et San Francisco. Tous les citoyens allemands résidant à Tahiti (ils représentaient plus de la moitié du commerce local à cette époque) furent aussitôt enfermés à Motu Uta. Puis, pendant de longues semaines, il ne se passa rien et beaucoup, dont le gouverneur William Fawtier, commençaient à juger disproportionné le zèle défensif du commandant Destremau. Mais, au matin du 22 septembre,

La canonnière Zélée dans le port de Papeete (vers 1914)

deux imposants navires se profilèrent à l’horizon. Il s’agissait des croiseurs allemands Scharnhorst et Gneisenau de l’escadre allemande du Pacifique basée en Chine, qui cherchaient à regagner l’Allemagne le plus rapidement possible. En dépit du déséquilibre flagrant des forces en présence, les Allemands ne parvinrent pas à conquérir Papeete ni à s’emparer du charbon. Vers huit heures du matin, ce mardi 22 septembre 1914, alors que les populations affolées s’enfuyaient vers les hauteurs et les autres districts de Tahiti, les premiers coups de canon éclatèrent, mais sans faire de dégâts apparents. Aussitôt, Destremau ordonna la destruction des deux N mille tonnes de charbon et le dynamitage de la passe O E de Papeete. La canonnade reprit ensuite vers huit S heures quarante-cinq. La Zélée fut rapidement mise en pièces et dans le port, tandis que les bâtiments 0 coula200m alentour étaient pulvérisés. À neuf heures quinze, les bombardements cessèrent, mais ils avaient fait trois victimes et la moitié de Papeete était détruite. Un canon de la Zélée est conservé sur le front de mer de Papeete, à droite de la stèle de Louis-Antoine de Bougainville. Après la Première Guerre mondiale, l’ancienne rue de l’Hôpital, parallèle à l’avenue Pouvanaa-a-Oopa, entre le boulevard de la Reine-Pomare-IV et la rue des Poilus-Tahitiens, fut rebaptisée rue de la CanonnièreMOTU UTA Zélée. Sa plus grande partie ayant été attribuée à Maadi Gobrait en octobre 2009, il ne lui reste plus aujourd’hui que le court tronçon de moins de soixante-dix mètres de long, entre le boulevard de la PORT Reine-Pomare-IV et DE PAPEETE l’avenue du Commandant-Destremau. Hydrocarbures

Pont de Motu Uta

Port de pêche

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Port autonome de Papeete

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v. CANON, DESTREMAU, POMARE, POILUS TAHITIENS, SEPTEMBRE, VAIAMI

Chronologie

Polynésie française

monde

1767 Le navigateur anglais Samuel Wallis découvre Tahiti

Les Anglais taxent lourdement leurs colonies américaines, origine de la guerre d’indépendance

1789 Mutinerie à bord du Bounty

Révolution française

1797 Le 5 mars, arrivée des premiers missionnaires protestants anglais à bord du Duff

Victoire de Bonaparte à Rivoli

1815 Bataille de Fei pi, Pomare II devient roi de Tahiti, les Tahitiens se convertissent en masse au christianisme

Défaite de Napoléon à Waterloo, fin du Premier Empire

1818 Fondation de Papeete par le missionnaire anglais William Crook

Naissance de Karl Marx à Trèves (Allemagne)

1821 Mort de Pomare II, son héritier Pomare III n’a que dix-huit mois

Mort de Napoléon Ier à Sainte-Hélène

1827 Mort de Pomare III, sa sœur Aimata, quatorze ans, est intronisée reine Pomare IV

Ouverture de la première ligne de chemin de fer française

1842 Établissement d’un protectorat français sur Tahiti par le capitaine de vaisseau Dupetit-Thouars

Fin de la guerre de l’opium en Chine. Les Anglais prennent possession de Hong Kong

1843 Armand-Joseph Bruat, premier gouverneur des Établissements Français de l’Océanie (EFO) s’installe à Papeete, période troublée, insurrection d’une partie de la population

Un séisme détruit Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) Algérie : prise de la smala d'Abd el-Kader par le duc d'Aumale

1847 Retour de la paix, la reine Pomare IV est rétablie dans ses droits, mais le pouvoir réel est désormais entre les mains du gouverneur

Invention de l’anesthésie par chloroforme

1865 Première vague d’immigration chinoise à Tahiti

Fin de la Guerre de Sécession aux États-Unis, abolition de l’esclavage

1877 Mort de la reine Pomare IV, son fils Pomare V lui succède

Mise en service du premier réseau de téléphone à Paris

1880 Le 29 juin, Pomare V cède ses États à la France, Tahiti et ses îles sont annexées et deviennent une colonie

Le 14 Juillet devient Fête nationale en France

1890 Création de la commune de Papeete par décret présidentiel du 20 mai ; François Cardella est élu maire

Mort du peintre Vincent Van Gogh à 37 ans

1891 Arrivée de Paul Gauguin à Tahiti, il y restera dix ans avant d’aller finir sa vie aux îles Marquises en 1903

Mort du poète Arthur Rimbaud à 35 ans

1906 Un cyclone ravage Papeete

Un séisme détruit San Francisco à 80 %

204

Polynésie française

monde

1910 Reprise de l’immigration chinoise 1914 Deux

croiseurs

allemands

canonnent

Papeete,

Première retraites pour les ouvriers en France

Début de la Première Guerre mondiale - Ouverture

l’incendie brûle la moitié de la ville

du canal de Panama

1918 La grippe espagnole décime Tahiti, six cents morts à

Fin de la Première Guerre mondiale

1940 Ralliement de Tahiti à la France libre

Appel du 18 juin du général de Gaulle

1956 Visite du général de Gaulle à Tahiti, discours de Papeete

Début de la guerre d’Algérie

1957 Les EFO prennent le nom de Polynésie française

Traité de Rome,

Papeete soit un habitant sur cinq

premier marché commun européen -

1961 Ouverture de l’aéroport de Tahiti - Faa’a

Youri Gagarine est le premier homme envoyé dans l’espace

Révolution culturelle en Chine

1977 Autonomie de gestion de la Polynésie française

Jacques Chirac est élu maire de Paris

1984 Autonomie interne de la Polynésie française

« Événements » violents en Nouvelle-Calédonie

1987 En octobre, une grève des dockers dégénère en

Krach boursier mondial en octobre - Première intifada

1966 Premier essai nucléaire français à Moruroa Immigration massive en provenance de France métropolitaine et des archipels vers Papeete et les communes voisines

(soulèvement populaire contre Israël) en Palestine

émeute, le centre-ville de Papeete est incendié -

1990 Inauguration de l’hôtel de ville de Papeete en présence

vingt-sept ans de prison

du président de la République François Mitterrand 1992 Le

président

François

Mitterrand

décrète

Afrique du Sud, libération de Nelson Mandela après

Sommet de la Terre à Rio de Janeiro

1995 Ultime campagne d’essais nucléaires, violentes

Jacques Chirac est élu président de la République

moratoire sur les essais nucléaires

française

protestations à Tahiti, le centre-ville de Papeete et l’aéroport de Tahiti - Faa’a sont mis à sac 1996 Arrêt définitif des essais nucléaires français à Moruroa

Mort de François Mitterrand à 79 ans

États-Unis, Georges Bush est réélu pour un second

et Fangataufa 2004 Autonomie élargie de la Polynésie française

mandat présidentiel.

205

INDEX

A AHNNE AHUREI ALAIN ALSACE AMAA APAATARAO ARBRE ARMOIRIES ART ARUPA ASSEMBLÉE AUTONOMIE

10 11 11 12 12 12 13 14 14 15 16 17

B BAMBRIDGE GEORGES BAMBRIDGE WILLY BANQUE BASSIN-DE-LA-REINE BATAILLON-DU-PACIFIQUE BERNARDINO BIJOUTERIE BOUGAINVILLE BOVIS BRAULT BRUAT BUILLARD

18 18 19 20 20 21 21 22 24 24 25 25

C CANON CARDELLA CARLSON CASSIAU CASTELNAU CATHÉDRALE CENTRE DES MÉTIERS D’ART CESC CHESSÉ CHINOIS CINÉMA CIRCULATION CLAPPIER CLÉMENCEAU CLIMAT COLLETTE COMMERCE COMMUNE CONSERVATOIRE COOK COPPENRATH COWAN CPS CROIX CROOK CULTURE

26 27 28 28 29 30 32 34 33 36 38 38 38 39 41 40 41 42 43 44 44 46 47 48 48 49

50 52 54 56 55 58 60

E EAU ÉCOLE ÉCONOMIE ÉDUCATION ÉGLISE ENVIRONNEMENT ÉVÊCHÉ

G GAUGUIN GÉOGRAPHIE GILBERT GOBRAIT GRIPPE

82 83 84 85 85

H HALLES HAUT-COMMISSARIAT HÉBERGEMENT HEIVA HINANO HINOI HISTOIRE HITITAI HOKULE’A HÔPITAL HÔTEL DE VILLE

86 87 87 88 89 90 91 96 97 98 100

JAUSSEN JAVOUHEY JEANNE D’ARC JUILLET JUMELAGE JUSTICE JUVENTIN L

102 103 104 105 106 106 107

LAGARDE LA MENNAIS LEBOUCHER LOTI

108 110 109 112

M MALARDE MAMAO MANUHOE MARAU MARCHÉ MARCQ DE BLOND DE SAINT-HILAIRE MARINE MARS MARTIN ÉMILE MARTIN LOUIS MARTIN YVES MAZÉ MISSION MOERENHOUT MONUMENT AUX MORTS MOREAU MOTU UTA MOUA MUSÉE

114 115 115 116 118 120 121 122 124 123 125 128 126 129 130 132 134 132 136

N 62 62 64 64 66 67 68

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D DANSE DE GAULLE DESTREMAU DIADÈME DISTANCE DUMONT D’URVILLE DUPETIT-THOUARS

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140 140

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141 142

206

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144 146 147 147 148 148 149 150 151 152 155 156 156 157 158 160 162 165 165

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166 168

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169 169 170 170

S SAINTE-AMÉLIE SEPTEMBRE SIGOGNE SPITZ STEFANIK SYNAGOGUE

171 172 173 174 176 177

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V VAIAMI VAIETE VAIMA VAININIORE VAIRAATOA VALLONS VARNEY VÉNUS VIENOT

195 196 197 197 198 199 199 200 201

W WALLIS

202

Z ZELÉE

203

BibliograPhie sommaire

Papeete, 1818 – 1990 Christian Gleizal Editions Cobalt, Tahiti, 1990

Le Mémorial polynésien Philippe Mazellier Hibiscus Editions, Tahiti, 1978

Papeete, Témoignages d’un autre temps Commune de Papeete, 2008

Tahiti, de l’atome à l’autonomie Philippe Mazellier, 1984

Papeete Raymond Pietri Bulletin de la Société des Études Océaniennes N° 305/306, Tahiti, 2006

Tahiti autonome Philippe Mazellier, 1990 Tahiti aux temps anciens Teuira Henry Société des Océanistes, Paris 2000

La Cathédrale de Papeete 1856 – 2005 Commune de Papeete, 2005

Tahitiens Patrick O’Reilly Société des Océanistes, Paris 1975

Papeete to tatou oire Revue d’information de la commune de Papeete

207

LISTE DES VOIES PUBLIQUES DE PAPEETE et date de leur appellation officielle (voir plan pages suivantes)

AVENUES

C3-C4 C2 B3 C4 A3 C4 B3

Bambridge (Georges) - 1966 Chessé (Commandant Isidore) - 1937 Clémenceau (Georges) - 1923 (ancien boulevard de l’Est) C3 De-Gaulle (Général Charles) - 1941 (ancienne rue de Rivoli) C1-C2 Destremau (Commandant Maxime) - 1921 (ancien boulevard de l’Ouest) B3 Foch (Maréchal) - 21 avril 1923 (ancienne rue de Rivoli jusqu’en 1891, puis rue de l’Est) B1-B2-B3 Hinoi (Prince) - 1937 B5-C5 Loti (Pierre) - 26 octobre 2009 (ancienne route de Titioro) A3-B3 Paraita (Régent) - 5 octobre 1937 A3-A4-A5 Pomare-V - 5 octobre 1937 C2-C3 Pouvana-a-Oopa - 2 juillet 2006 (ancienne avenue de la Reine-blanche jusqu’en 1880, puis avenue Bruat) C3 Sainte-Amélie - 26 octobre 2009 (ancienne route de Sainte-Amélie) C1 Tipaerui - 26 octobre 2009 (ancienne route de Tipaerui) B3-B4-A5 Vairaatoa (Chef) - 22 janvier 1925 (ancienne rue Paul-Gauguin pour le tronçon compris entre le boulevard de la ReinePomare-IV et la rue des Remparts) B4 A4-B4 B4-B5

C3 C4 B3 B3 C2 C4

A3 C2 C4 C3 C3 C2 B3 C3-C4

BOULEVARDS B3 A4-A5 C1-C2 C3-B3 A5-B5

Alsace - vers 1880 Hititai - 26 octobre 2009 (ancien chemin vicinal de Taunoa) Pomare-IV (Reine) - 26 octobre 2009 (ancien boulevard Pomare, anciens quais) Union-sacrée (cours de l’) - vers 1920 (ancienne avenue de la Fautaua)

C4 B3 B3 C2

B3 C4 C4 C3

RUES C3

Ahnne (Edouard) - avril 1953 (ancienne rue des Beaux-Arts) 208

Alain (Frère) - avril 1953 Bataillon-du-Pacifique - 26 octobre 2009 Bernardino (Philippe) - 1963 Bon-Pasteur - 15 septembre 2009 Bovis (Edmond de) - janvier 1925 Caféière (de la) - 15 septembre 2009 Cardella (François) - août 1968 (ancienne rue Bonard) Cassiau (Docteur Fernand) - 1934 (ancienne rue de la Glacière) Castelnau (Général de) - 22/01/1925 Clappier (Charles) - 1849 Collette (Père) - janvier 1939 (ancienne rue Wa-Hing) Cook (James) Coppenrath (Mgr Michel) 15 septembre 2009 (ancienne rue Maria-no-te-Hau) Cowan (Francis) - 23 novembre 2010 Crook (William) - 26 octobre 2009 (ancienne rue du Temple) Desroches - 15 septembre 2009 Dumont-d’Urville (Jules-Sébastien-César) Dupetit-Thouars (Abel-Aubert) 15 juillet 1880 (ancienne rue Bruat) École-centrale - 1995 École-des-Frères-de-Ploërmel - 28 juin 1937 (ancienne rue des Écoles) Évêché - 15 septembre 2009 (ancien chemin puis rue de la Mission) Faiere - 26 octobre 2009 (ancienne route de Faiere) Fariimata - 25 août 2009 Gauguin (Paul) - avril 1953 (ancienne rue de la Petite-Pologne) Gilbert (Commandant Jean) - 27 juin 1967 Gobrait (Maadi) - 26 octobre 2009 (ancienne rue de l’Hôpital, puis de la Canonnière-Zélée) Halles - 6 janvier 1939 Hauts-de-Pureora - 15 septembre 2009 Hauts-de-Vallons - 15 septembre 2009 Jaussen (Mgr Tepano) - 22 janvier 1925 (ancienne rue de la Mission)

Javouhey (Anne-Marie) - 27 août 1968 (ancienne rue des Marais) B3-C3 Jeanne-d’Arc - 22 janvier 1925 (ancienne rue de la Cathédrale) C3 Lagarde (Georges) - 27 août 1968 (ancienne rue du Commandant-Brea) B3 Leboucher (Albert) - 27 août 1968 (ancienne rue du Marché) C3 Marau (Reine) - 26 octobre 2009 (ancienne avenue de la Reine-Pomare-IV) A4-B4 Marcq-de-Blond-de-Saint-Hilaire 5 octobre 1937 B3 Martin (Emile) - 27 juin 1967 B4-C4 Martin (Louis) - 28 septembre 2000 B3 Martin (Yves) - 27 juin 1967 C2 Mati (5-Mars-1797) - octobre 1996 (ancienne rue de l’Artémise) C4 Mazé (Mgr Paul) - 15 septembre 2009 (ancienne route de la Mission) A4-B4-B5 Moerenhout (Jacques-Antoine) 5 octobre 1937 B4 Moreau (Pasteur Octave) - 5 octobre 1937 C2 Moua (Madeleine) - 26 octobre 2009 (ancienne rue du Lieutenant-Varney) C3-B3 Nansouty (de) C3 Nice (promenade de) - 26 octobre 2009 (ancienne rue Georges-Lagarde) B5 Pambrun (Georges) - 26 octobre 2009 (ancienne rue Wallis) C4 Papeava - 15 octobre 2009 A3-A4 Patutoa (chemin vicinal de) C2 Poilus-Tahitiens - 22 janvier 1925 (ancienne rue Neuve) C4 Pont-neuf - 22 janvier 1925 A3 Poroi (Alfred) - 26 octobre 2009 C4 Putiaoro - 15 septembre 2009 C4 Pureora - 15 septembre 2009 C4 Raimanutea - 15 septembre 2009 B3-B4-C4 Remparts - 1845 C4 Scouts-de-France - 15 septembre 2009 B3 Septembre (22-Septembre-1914) 8 décembre 1915 (ancienne rue des Beaux-Arts) C1 Spitz (Napoléon) - 26 octobre 2009 (ancienne rue du Stade-Bambridge)

Tepapa - 15 septembre 2009 Teriiooterai (Chef) - 23 avril 1953 (ancienne rue du Four) C4 Tira - 15 septembre 2009 C3 Titiaivai - 26 octobre 2009 (ancien passage Cardella) C4 Vallons (Victor) - 15 septembre 2009 C4 Valma - 15 septembre 2009 C2 Varney (Lieutenant) - 1954 (ancienne rue de la Gendarmerie) C2 Vénus B3-C3-C4 Vienot (Charles) - 17 septembre 1966 (ancienne rue Théophile-Perrotte) A5-B5 Wallis (Samuel) – 5 octobre 1937 C2 Zélée (Canonnière) - 1918 (ancienne rue de l’Hôpital)

C4 C2

PARCS – PLACES – SQUARES B3 C3 C2 C3 C3

B3 C2 B3

Autonomie (place) - 15 juin 2006 (ancien carrefour du Pont-de-l’Est) Bougainville (parc Louis-Antoine de) avril 2003 (ancienne place Albert Ier) Juillet (place du 2/1966) - 2 juillet 2011 Notre-Dame (place) - 1925 (ancienne place de la Cathédrale) Tarahoi (place) - 1937 (ancienne place de Gouvernement, place du Maréchal-Joffre, place Pomare-V) Teai (square Capitaine Temarii) 1994 (ancien square de la Mutualité) To’ata (place) - 27 juin 2000 Vaiete (place) - 16 février 2001

GIRATOIRES (RONDS-POINTS) B3 B3 C2

209

Fare-Ute - décembre 1998 Pacifique - juillet 2000 Tahiti-nui - août 2000

3 Hydrocarbures

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Papeete est comme un patchwork, un tifaifai cousu de vingt-sept quartiers de superficie variable. Ils portent tous des noms tahitiens, à l’exception de la Mission et de SainteAmélie. Chantants et poétiques, ces noms reprennent ceux des éléments naturels du site, comme les récifs (Patutoa), les rivières (Tipaerui, Fautaua, Vaiami), les collines (Faiere) ou s’inspirent de personnages célèbres (Paofai). Ce peut être aussi le nom d’une parcelle de terre ou d’une famille fondatrice. D’ouest en est :

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Du même auteur Hinano Brasserie de Tahiti, 2000 (avec Marianne Tourette)

T comme... Tahiti Dictionnaire illustré des spécificités locales polynésiennes Mahana – Les Éditions du Soleil, Tahiti, 2010

Grand merci à Michel Buillard, maire de Papeete, Christophe Abraham, Rémy Brillant, Werner Bringold, Alexandre Cormier, Jean-Pierre Fourcade, Ronan Gloaguen, Bayard Gobrait, Gilles Guedikian, Mateata Maamaatuaiahutapu, Ilda Moeino, Christian Pinson, Yves Roche, Regina Suen Ko, Vateti Tetahio, Rodolphe Weinmann, Cedric Wong

Ce livre a été produit avec le soutien de la commune de Papeete

Mahana - Les Editions du Soleil - Tahiti BP. 3047 - 98713 - Papeete Polynésie française mcp@mail.pf Conception graphique, cartographie Pile poil Design Imprimé en Chine Dépôt légal 4e trimestre 2012 ISBN 978-2-9527867-1-3 © Tous droits réservés - 2012 Nous regrettons les erreurs ou omissions involontaires pouvant subsister dans cet ouvrage en dépit du soin apporté à sa rédaction. Elles ne sauraient entraîner la responsabilité de l’auteur ni celle de l’éditeur.