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FRANCITé REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ • TRIMESTRIEL • NUMéRO 64 • 4e trimestre 2010 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL
1 Grand concours 2011 de la Maison de la Francité : « Je t’appelle citadelle » 2 Le Québec et la maitrise du français
3 13e Sommet de la Francophonie
Prix littéraire
4 Une revue indispensable : Textyles
Recensions
La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe
éDITORIAL Le 13e Sommet de la Francophonie, tenu à Montreux, s’est achevé le 24 octobre dernier. C’est l’occasion de rappeler que l’Organisation internationale de la Francophonie compte à ce jour 56 membres effectifs – États ou Gouvernements – et 19 membres observateurs. Que ces 75 pays associés représentent les cinq continents, du Québec à la Nouvelle-Calédonie en passant par Madagascar, même si l’Afrique occupe dans cet ensemble une position particulièrement significative. Et que cette vaste communauté transnationale, loin de partager une identité commune, présente un caractère foncièrement pluriculturel.
Grand concours 2011 de la Maison de la Francité :
« Je t’appelle citadelle »
Rompant avec les habitudes antérieures, le concours 2011 de la Maison de la Francité sera consacré au slam. suite en page 2
du textegrand de concours chanson, fait pour être décl 2011 en public, le texte slam de la Maison de la de FRANCIT É exprime en to liberté des thèmes comme le vécu per nel de l’auteur, son expérience de la vi de la société, dans un langage où domin le rythme saccadé et les jeux de sonor En forme d’interpellation, le titre « Je pelle citadelle » amorce une chaine de ri écrivez un comme texte de « elle sur le avec des mots », «thème aile », « dèle », « passerelle », « Bruxelles », « fra nel », etc. Quant au contenu, le « tu » po désigner une personne, une ville, l’Europ encore le bonheur, etc. La citadelle, en e peut être vue comme une réalité concrèt morale, sous un angle positif (observat protection, refuge) ou négatif (domination fermement, inaccessibilité) ; chacun d’e nous peut donc avoir sa (ses) citadell Enfin, le verbe « appeler » a au moins d sens différents : « héler » ou « nomme
À cet égard, notre région bruxelloise est un peu la reproduction en miniature de la francophonie internationale. Sa population, en effet, compte plusieurs communautés culturelles (autochtone, maghrébine, française, turque, etc.), qui ont pour langue véhiculaire commune la langue dominante de la région. Sans renoncer à leur spécificité originelle, ces communautés utilisent le français dans leurs rapports avec les administrations publiques, avec les employeurs, pour la scolarisation de leurs enfants, mais aussi pour communiquer entre elles. Or, comme cela se passe au sein de l’O.I.F., ces échanges pluriculturels permettent aux interlocuteurs de mieux se connaitre, de découvrir les difficultés et les richesses de l’autre, puis, peu à peu, de former des projets communs. Il est significatif que, parmi les principales des 68 recommandations récemment émises par les Assises de l’interculturalité, figure l’augmentation des moyens nécessaires pour que tous les élèves maitrisent la langue de l’enseignement, condition primordiale du « vivre ensemble ». Autrement dit, la diversité culturelle n’est pas un phénomène externe aux grandes aires linguistiques comme l’hispanophonie, l’anglophonie ou la francophonie : c’est au contraire pour elles une réalité interne, source de confrontation, d’enrichissement moral, de renouveau. Aussi, ne pas mettre à profit cet atout extraordinaire d’une langue commune pour aller à la rencontre des communautés culturelles homoglottes serait plus qu’une simple négligence : une véritable faute historique.
Rachid MADRANE,
Président
M A SL
« je t’appelle citadelle »
Chacun de nous a sa « citadelle », protectrice ou inaccessible : une personne, une ville, l’Europe, le bonheur, etc. Envoyez-nous votre SLAM sur ce thème pour le 31 mars 2011. Règlement : www.maisondelafrancite.be – téléph. 02/219.49.33 – participation gratuite 10.000 euros de prix – les meilleurs textes seront publiés
Éditeur responsable : Daniel Laroche, 18 rue Joseph II, 1000 Bruxelles - Affichage culturel exempt de timbres - Graphisme www.marmelade.be
Cette dernière remarque, cependant, ne va pas de soi. Pendant longtemps, des spécialistes ont considéré que ce qui fait le fondement d’une culture n’est ni le territoire, ni l’ethnie, ni même la mémoire collective, mais bien la langue. C’est pourquoi, selon eux, il n’y a pas de « littérature suisse » ou de « littérature tchécoslovaque » à strictement parler. À cette position, l’on peut objecter que si la langue est en effet un critère peu contestable quand il est question de littérature, la chose est déjà moins sure quand il s’agit de musique ou d’arts plastiques. Mais surtout, affirmer qu’à chaque langue correspondrait automatiquement une culture homogène ne résiste pas à l’épreuve des faits, quand on considère le sort de grandes langues internationales comme l’espagnol, l’anglais ou le français : le partage d’un idiome commun, dans de tels cas, n’a nullement gommé les différences culturelles parfois très grandes entre les différentes régions de l’aire linguistique.