Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452
FRANCITé LLFF2012_424X619_Generique.pdf
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24/01/12
REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMéRO 69 1er trimestre 2012 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL
www.maisondelafrancite.be
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La langue française en fête
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Bruxelles, ma belle Francojeu 2012
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Une école en mots
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Concours de textes 2012
La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe
ÉDITO
Changer la réalité C
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DU 17 AU 25 MARS 2012
E d itr ic e re sp on sa b l e : Na th a l ie M a rc h a l , Bl d L é op ol d I I , 4 4 , 1 0 8 0 Br uxe l l e s
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JOUONS AVEC LES MOTS ! U N E
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Langue française en fête à Molenbeek-Saint-Jean et Journée de la Francophonie
Une semaine durant, à l’aube du printemps, la langue française est à la fête. En effet, du 17 au 25 mars, « La langue française en fête » mobilisera petits et grands dans toute la Wallonie– Bruxelles, et surtout à Molenbeek-St-Jean, Ville des mots 2012. Tout sera prétexte à jouer avec les mots, à les suspendre, à les exposer, bref à leur donner vie. Depuis 1995, le Service de la langue française de la Fédération WallonieBruxelles orchestre cette campagne en collaboration avec le Conseil de la langue française et de la poli-
tique linguistique. Le programme d'une semaine encadre traditionnellement le 20 mars, Journée internationale de la francophonie. Toutefois, vu le grand nombre d'activités, il dépasse ce cadre temporel strict pour s'échelonner sur toute la durée du mois de mars. En Wallonie-Bruxelles, le thème « Les mots s'emballent » a été choisi pour illustrer le foisonnement créatif autour des jeux de mots, mais aussi les papiers, enveloppes, cartons, conserves qui leur serviront d'écrins. Car, dans les villes partenaires, les mots seront mis en boite pour composer des expositions et des décors urbains…
Molenbeek-St-Jean, Ville des Mots 2012 C'est Molenbeek-St-Jean qui a été élue « Ville des mots 2012 ». La commune sera le centre névralgique de « La langue française en fête », dont
elle accueille et organise de nombreuses animations. Jeux de mots, aphorismes, poésie vont s’y afficher, s’y exposer, s’y suspendre sur autant de calicots, de banderoles, d’oriflammes ou de phylactères. La ville verra ses parterres de fleurs composer des mots, ses vitrines transformées en autant de pages… Ses rues, ses places, ses parcs, ses théâtres et lieux de rencontres seront animés par des jeux, des concerts, des concours, des débats, des joutes oratoires qui redonneront au citoyen son espace de vie et son espace de parole… sans oublier les « jeux de langage » de Les mots la Maison de la Francité. Pour vont informas’emballer… toute tion, consulter au double la Maison des Cultures et de la sens : Cohésion sociale emballage et de Molenbeek-Stemballement ! Jean.
« Si j’étais magicien… », tel est le thème que nous proposons cette année aux participants de notre concours, jeunes et moins jeunes. À première vue, l’on pourrait trouver ce thème un peu léger, voire même enfantin, car les personnages doués de pouvoirs magiques inspirent la littérature pour la jeunesse. Pourtant, de nombreux récits, de l’Antiquité aux films les plus actuels, mettent en scène des enchanteurs, des fées, des sorciers, des héros surhumains capables de transgresser les draconiennes lois de la nature. Les exploits d’Harry Potter, pour ne citer qu’eux, captivent les adultes autant que les adolescents. Bref, il faut convenir que le thème des pouvoirs magiques exprime un rêve ancien autant qu’universel de l’espèce humaine : la capacité de surmonter les obstacles que nous oppose la réalité physique, afin de rendre possible ou d’accélérer la réalisation de certains de nos désirs particulièrement intenses. Ainsi conçue, la magie est une sorte de raccourci par lequel l’être humain vise des résultats qui, sans elle, fussent restés hors d’atteinte. Sur un mode certes imaginaire, elle témoigne donc fondamentalement de notre volonté de changer le monde, surtout dans ses aspects les plus prosaïques, les plus frustrants ou les plus pénibles. Or, cette volonté n’est ni puérile, ni insignifiante. Elle anime au contraire un grand nombre d’entre nous, que ce soit dans un cadre professionnel, dans l’exercice d’une activité politique ou humanitaire, dans un travail de création artistique ou littéraire. Elle est, à vrai dire, le moteur qui nous empêche d’accepter passivement la réalité telle qu’elle est, et qui nous mène au contraire à tenter d’améliorer nos conditions d’existence. Bref, comme bien d’autres contes et légendes, les histoires de magiciens illustrent de manière plaisante des préoccupations d’une indubitable gravité. Cependant, l’on sait que la pratique magique peut répondre à des intentions très variées, les unes bénéfiques et altruistes, les autres vengeresses, égoïstes ou destructrices. Tout qui détient un pouvoir a tendance à en abuser, dit-on. À ce point de vue, le concours 2012 de la Maison de la Francité jouera le rôle d’un révélateur sociologique. Nos contemporains sont-ils animés prioritairement par le souci d’améliorer la vie de leurs proches ou de leurs semblables ? Sont-ils au contraire marqués d’abord par les conflits et la violence qui nous entourent, et tentés d’utiliser à leur tour les mêmes moyens, fût-ce sous le couvert de la fiction ? Les paris sont ouverts…
Ridouane CHAHID, Président