Texte 002 cee jay

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TEXTE 002 – CEE Jay

Bruxelles en errance de slam ou

Bruxelles se slam de rues en rues


1 Ma vie d’écriture à commencé à Bruxelles vers mes 12 ans dans ma chambrette

et à Etterbeek ou j’allais à l’athénée jusqu'à mes 14 ans et ensuite au cœur de la ville où je fait mes études artistique rue du midi avec les turpitudes adulte d’une capitale pour émerveiller les instincts d’un ado. Sous la honte des fautes

d’orthographe, j’arrête d’écrire à 17 ans la mort dans l’âme et me consacre aux

arts plastiques .45 ans plus tard de retour sur les bancs de la même académie j’y trouve un folders avec un concours de slam de la maison de la Francité et

SSLLAAMMM !!!! je me jette à corps perdu au même endroit que mes 14 ans et je fais le concours.

Sur les pavés de tes ruelles, en “raba“, en bulgare, en “çaisfran“ en flamand on

“Bruxelles“.

Cette Babel fait des tours du haut desquelles par des sons flamboyants je t’appelle citadelle.

Le logos sinue, s’insinue, infiltre les murs, s’enroulent et fini comme un râle d’amour,

Langage partout pareil au creux des lits ou se pâment les corps au seuils de leurs petite mort.

Je t’appelle citadelle ma belle Bruxelles et ma voix résonne dans toutes tes

arrières cours. Comme le vent s’engouffrant entre tes buildings, des mots ronds épousent des idiomes gutturaux et s’envolent sonores.

Sous la pluie, dans les vitrines, un soleil marocain cligne de l’œil tandis qu’au fond des alcôves ténébreuses nous guettent déhanchés des “ptits kems“ de l’est aux yeux scintillants et sombres.

Des filles peroxydées sous des châles bien serrés, orientaux

rasés,“renois“dégingandés , pâles flamands secs et gros wallons ronds dans tes rues font le nombre.

Tandis que dans la citadelle européenne le seul uniforme du “grey suits“ rassemble toutes les nationalités,

Tes artères traversées de corps rythmés au câblage de leurs MP3 sont le lieu d’un ballet caoutchouc qui a fait rêver Béjart

De petits “boules“ agités émergent des jeans descendus des “sagers“ déferlant sur leurs “skates“ bariolés.


Un défilé exotique aux couleurs “Benetton“du nord au midi envoûte les pavés des boulevards,

les sandales font onduler des djellabas, les haut talons de “meufs“ bronzées martèlent le miroir des pierres bleu luisantes,

et les étudiants “pétés“ de gaîté sont assourdis par les slogans qu’ils crachent à leur folle manif dansante.

Un “black“ tient un roux par la main, une “muslim“ serre un ricain, une minuscule chinoise s’accroche à un géant anglais

Un “ptit ketch“ de Bruxelles est enlacé a un blanc batave a crête jaune et une japonaise bécote un tout petit polonais.

Mon cœur s’emballe a te parcourir en large en long, sur le quadrillage de ton

métissage je me fait une marelle grande échelle ou ma gueule se fait la belle C’est tout toi ça, ma city d’elles et sans fin mon cœur t’appelle, je t’appelle citadelle ma Bruxelles que j’appelle ma citadelle….BELLE.

2 Ayant remporté le deuxième prix on me convie au palais du gouvernement

Bruxellois rue du lombard à venir le recevoir parmi tous les slameurs ayant participé, les news friends du slam sont chauds et accueillants

On slam ou on peut dans les salles au bistrot dans les parcs *

« On stage » généralement c’est full et on est applaudit, ovationné jamais hués On fait le vide on s’lance on débite notre texte le corps tendu comme un arc

Au café et dans les lieux publics même si il y a du monde on semble être ignoré Personne ne s’oppose à subir nos assauts mais aucun ne se tait

C’est bizarre mais on s’enhardi et l’on sent bien que l’on ne dérange qui que ce soit

Et comme il est des conversations gsm nos slams passent comme si de rien n’était

Ça déroute un peu mais dans un sens ça donne confiance en soi Une petite dizaine en rond assis comme d’ancien boy-scout autour du feu de camp

On refait l’ monde, parle de sexe et d’amitié, de paix de fraternité et d’amour


Ça fait un peu ringard mais nous n’en avons cure on sait qu’on est un signe des temps

Chacun prend la parole, la poésie prend forme de nuage et se met à nous tourner autour

On est très différent nos formes d’expression diverse mais l’on se rend vite compte

Que d’ la même chose on cause sans se connaître ni s’être concerté

Nos histoires se déploient, on a le sourire, on monte la voix sans honte Cela renforce en nous les convictions qui nous avaient amené

On fume un ptit pète, on est bien, un Bukovsky près de moi s’écroule

Un autre prend une fille par la main, un père regarde amicalement son fils

Un vieux débite ses souvenirs de jeunesse, une meuf agite son petit boule

Un chevelu nous raconte la poésie d’l’ amour qui sous tous ses mots s’glisse Un chantre guitariste nous transforme en ménestrel des temps moderne Une belle sauterelle nous apporte du pop corn, …se tait un peu

Et soudain s’électrise dans une forme de transe qui m’ébranle encore et met ma voix en berne

Chéribibi bafouille, ça donne du corps au texte et il a l’air heureux

Sa logorrhée se précipite et se presse, les yeux au ciel son sourire est béat

C’est trop cool des amitiés se forme et chacun deviens l’espace de son slam un dieu

Et suit Rimbaud, Prévert qui nous laissent baba

L’après midi a passé, le temps d’un clin d’oeil il est six heure, le temps de se quitter

Le soleil était là le ciel bleu sur nos têtes un vent doux, des feuilles de poèmes s’envolaient

On s’ kiss pour se dire au revoir on s’ fixe des rencards de battles de bouffe et de verres a vider

Et nous r’ voilà ensemble, comme promis avec de nouveaux textes juste comme on le voulait.

* Parc d’Egmont, parc Royal.


3 De slam en slam, de scène en scène, on fini par loger chez les potes et prolonger la grâce rue d’Anderlecht.

J’me réveille dans la roulotte des enfants terribles

Celle d’Edmond ou nous, gens du voyage on s’ sent chez sois comme si c’était chez nous

Mon pote que j’ai couvert cette nuit s’agite comme un bébé plausible

La longue table est vide de fromage seule une salade y trône et je ne suis plus saoul

La pièce est encore chaude de vin de regards de slams et de poésie

Soudains nos âmes sont toute là on se bouscule pour passer on ris danse on plane dans la fumée

Y résonne encore les magnifique déclames exhalée cette nuit

Chaque visage me croise auréolé de sourire de regard clair et de complicité J’ai un doute, est-t-on déjà dimanche, faut il être a quinze heure au pied de la scène a Bruxelles les bains

Je m’ébroue, consulte mon gsm ouf nous ne somme que samedi

J’ai besoin de dormir un jours entier pour assimiler tous ce qui cette nuit s’est déroulé sans fin

Je réentend Max apologer les planche de sa scène la ou il sent qu’il vit

Me reviennent tous nos mots mixés en un poème unique sur le vif composé dans le petit matin

Par toi que j’ai appelé le champion, nul doute la dessus tu nous as tous bluffé

Des premières fois ont eu l’audace et nous savons déjà que nous les reverrons Que nos rang s’agrandissent, ils ont passé la rampe on est impressionné

Michelle peut enfin déployer ses deux ailes et dessus nous planer en rond

Avant de nous tirer sa révérence nous bisant tous et s’en aller soudain comme elle était venue

Nos doigts ont bien roulé, on a pu rire a gorge déployée philosopher en vain et être heureux ensemble

Cadeau de notre ami qui nous a accueilli avec ses deux enfants heureux de passer la nuit blanche imprévue

Le brouillard de l’aube se dissipe, j’enfile mon casque enfourche mon scooter je kike entre mes jambe la moto tremble


La route s’enfuit a toute jante en un éclair je suis chez moi, emplis d’une chaleur profonde

Je m’allonge et sitôt m’assoupis en songe la partie recommence, continue et je m’y engloutit

Jusqu’au soir dans mon sommeil me hante la fièvre éblouissante de ce tout nouveau monde

C’était un long bonheur pour lequel a vous nouveaux amis, humble et ému je dit merci 3 Deux ans de slam s’écoulent, il y a maintenant la maison de la poésie Arthur Holot Chaussée de Wavre 150 porte de Namur, et Maelström la boutique, Place

Jourdan. David apparaît ! Je suis arrivé à ma troisième année à l’a Académie Des Beaux Arts de B.X.144 rue du Midi qui fête ses 300ans.On me demande un texte sur le thème de la convergence !

L’époque est a la divergence, voire a la dissidence

On est plus et plus en révolte, en division, en récession bref en rébellion Today les gens vont plutôt en s’écartant, voire en se dispersant Pour des questions d’idées, d’opinion, de point de vue Le désaccord règne, les différences s’accentuent

Le racisme s’amplifie, l’extrémisme droitier balance des droites fracassantes Tandis que la gauchitude est démembrée et en son sein même divergente La convergence, elle, tend plutôt a nous unir

Il y est question d’accords, de concordance de pensées Elle nous demande de tendre vers un but commun

De se pousser vers l’effort et la volonté, on en est loin Il faudra réapprendre à tolérer, à s’entendre

Et pas seulement a se connecter avec tout un chacun sur le net Car on est tous convergents sur la toile

Mais dans la vie, pardon, on est plutôt mesquin

Attention danger, la divergence nous pousse vers un abîme profond En art ce devrait être autre chose, quasiment un exemple Mais la non plus on ne veut plus s’entendre


On ne veut voir que ce qu’on aime et on zappe le reste sans vouloir y penser On ne fait plus l’effort de se laisser apprivoiser par l’inconnu On expose des poubelles, des morts, des os, des amas En oubliant que cela pourrait vouloir dire plus Que la laideur a ses beautés

Mais y penser met en danger d’esthétisme ; le grand tabou contemporain On nie le passé, mais on n’essaye pas de le dépasser On oublie, l’ÉMOTION, qui pourtant est la clef Donc le grand mot est lâché

CONVERGENCE, pensez y, repensez y Au boulot y a du pain sur la planche

Car jusqu'à présent il n’y a convergence que sur nos divergences 4 1/6ème des 300 ans dans les murs de ce qui fut l’Académie Royale des Beaux-

Arts de Bruxelles, cours du soir de 1960 à nos jours.

1960 ,14 ans je rentre au cursus de George De Vlamynck, il a déjà révélé Nicolas de Staël

Et découvert l’abbaye des dunes de Coxijde dont il dirige les fouilles.

Il nous apprend l’Abstraction, comment fabriquer nos couleurs et enduire nos supports.

Il a la main magique qui lui permet de nous corriger comme si c’était nous-mêmes et nous donne tout ce qu’il possède de savoir sans compter.

1963, je suis en sculpture monumentale contemporaine chez Jacques Moeschaal qui a commis en 58 la gageure technique de la flèche du Génie Civil pour l’expo universelle et déjà son écran sigle se dresse à la frontière sur l’autoroute

Bruxelles-Paris, sans compter, en Afrique du nord, sa porte orientale où le soleil se lève en plein désert

Toutes années d’exception où l’on est résolument « moderne »tourné vers

l’avenir, design, pop, d’extrême avant-garde avec les meilleurs des professeurs. Je vis à 100.000 volts les heures chaudes d’un art tout aussi contemporain qu’aujourd’hui.


1990 pris d’un goût de revenez-y pour l’émulation et l’ambiance toute particulière de cet ancien cloître qui a vu défiler tant de magistraux artistes de l’histoire de

l’art, venu de tant de pays, pour suivre les cours de cette illustre Académie, j’y retourne.

Me voila en peinture chez Jean-paul De Moor ancien condisciple des années 60 devenu puit de science en ce qui concerne celle des grands Maîtres du passé, leurs techniques et leur alchimie, il nous enseigne ce que je n’ai pas encore

appris, les secrets de la peinture à l’huile, sa chimie qui fait qu’elle nous survit et continue toujours de se transformer.

Colle de peau de lapin, martre, blaireaux, huile d’oeillette, senteur de térébenthine, caséine

Sont les parfums d’antan qui errent dans l’atelier. 2011, m’y revoilà pour un cycle, embarqué pour de nouvelles aventures

.Je suis en dessin avec Marcel Vanden Borre celui qui obtient des chef-d’œuvres chaque année avec son calme Zen, et deux nouveaux professeurs de peinture bien d’aujourd’hui ; dont j’attends l’inconnu.

J’ai retrouvé inchangés : le dallage noir et blanc du cloître et sa belle lumière, sa façade délabrée sur la cour, les ateliers et même les toilettes de mes 15 ans

Et malgré les époques, les changements, il y fait bon vivre, cela reste un creuset où l’art et le talent continuent de se frayer un chemin de bohème, un beau labo humain ouvert à tous où l’on se fait de grands amis venus du monde entier

5 la fraude dans les métros, le coût de la vie, les conditions précaires de mes amis slameurs, les interminable marches pour se retrouver et ensuite rentrer chez soi en traversant la ville de part en part nous coûte un pont depuis l’installation des portails.

J’en ai mare de marcher

Si loin, si tard, si froid,


Bus et metro hors proportion de mon pécule Sans parler des tec et de lijn

Qui eux nous coûtent la bouffe du jour pour un aller retour Comme si 3,60 € c’était rien

Comme si les pas riches l’étaient assez

Comme si on pouvait payer l’amande si on s’fait prendre On nous bassine avec l’écologie, l’économie d’énergie

Abandonnez vos voiture prenez les transports en commun Roulez en city bike, c’est combien ???

Pas d’importance y faut une carte de banque T’en as une toi ?

T’as intérêt si tu veux y puiser 20 € tous les jours

Pour bouger, manger et même pas assez pour boire un coup Ça fait combien 20€ par jours sur un mois ?

600€ pour seulement se bouger, on fait comment ? C’est comme si t’était en prison dehors aussi Le portillon reste fermé pour toi Il te reste qu’à marcher

Comme si c’était la guerre

Comme si y avait plus rien d’autre a faire

Que de crever de faim chez sois si on en a un

Ou de froid dans la rue puisque désormais gares et église sont closes le soir Et j’vous parle pas des trains

Sur y vont plus loin mais c’est plus cher

Et d’toute façon à la gare y faut a nouveau prendre Un bus, un tram, un métro ou deux ou trois….

Quand tu penses que ceux qui s’en passent ont assez pour bagnole et taxi Ça fait rêver

Cette démocratie de la haute qui enterre et ignore la masse,

La commune qui doit les prendre ces transports en commun iniques Même si ça leur coûte tout ce qu’ils on gagné Le monde s’en fout, on compte pas

Le seul truc c’est d’espérer arriver à 65 ans

Pour ne plus les payer mais faudra vivre jusque là Et ça va être de plus en plus difficile d’y arriver

A vos bourses les gars, la soirée s’achève on attends votre monnaie


Pour que vous puissiez vous bouger. 6 On fini par le vivre le blues du slam dans les petites salles éphémères qui se

créent le temps d’un soir rue Haute, à Scharbeek,à la Doce Vita au midi, à XL etc. Les musiciens nous y attendent, ça grouve, ça mouve et ça blues dans tous les coins :

Quat bons tepos écroulés sous la véranda

Du rhum du scotch et de la tequila

Un joli p’tit mont de grass toute fraîche cueillie Quat bons tepos écroulés sous la véranda Les meufs sont toute parties shopper

Erreur funeste de laisser les kems entre eux

Comme si ils savaient être sage et pas faire de conneries La cuisine est un mess hors logique Collent les spags au mur de l’évier

Déborde la salca de tous les saladiers

Sans compter qu’ici, par terre il n’est plus question de manger Même pas de s’y hasarder pied nu ou même chaussé Sans maculer les sols partout au rez de chaussées Chance elles ont emmené les gosses

Ça nous laisse six bonnes heures pour mettre le désordre Et ça roule comme à l’usine on a plus le temps d’les fumer Que de tout coté arrivent en pagaille les ouinges

L’alcool coule a flot y a déjà cinq cadavres gisants de ci de là Les yeux sont embués les gestes maladroits

Si on se lève on titube et on fait tomber un tas d’objets inutiles là ou ils sont placés On monte le son jusqu'à ne pas pouvoir entendre les voisins sonner Ni les flics qui font le pied de grue devant la porte a l’opposé


De toute façon on n’ouvrirait pas y a trop d’mat partout Et on a pas la force de s’trainer jusque là Un bruit de clef nerveux agite la serrure

Tandis que l’une d’entre elles a déjà fait le tour

Nous voila pris en faute comme des enfants frondeurs Punis, privés de potes pendant au moins quinze jours

On en n’a cure on s’verra quand même sur le ch’min du chaumdu Ou en allant faire les courses, penauds chacun rentre chez lui

Mené par les force de l’ordre féminine qui elles n’ayant pas bu

On la poigne pour nous emmener furax les yeux en feu mots grossiers a la bouche

Laissons passer l’orage et attendons l’oreiller où il reste un espoir De commuer la peine en faisant son devoir d’homme marié

Morale, vois tes potes et débauche toi car anyway elles n’aimeront pas ça

Qu’on ai rien fait ou pas, car même immobiles les mecs ça fait l’con on peut pas s’en passer 7 Après le blues au Cube, les impros aux terrasses du Sablon, le slam tout

azimut dans ce Bruxelles qui salamèle de la place Anneessens à la place sainte Catherine ; le slam à la casa, bien chez soi pour s’ajouter une scène jusqu’aux réveils de veilles bien arrosées Ça rock le réveil

Cacapoum c’est Dutronc Moktar a bougé C’est inespéré

Il est midi Bruxelles s’éveille Dans quel état j’ère ? Où est le café ?

Ce foutu gaz ne s’allume pas L’eau microondée


Dans mon capuccino instantané Un tour a la salle de bain Pour s’éveiller les yeux Ça roule Dutronc

On est déjà trois cent million dans l’salon Moktar et moi et moi et moi. 8 Alors je fais du bénévolat pour une maison ouverte du nom se Sanatia rue du

Collège à XL. D’ateliers de peinture en ateliers d’écriture, ce qui sort de ces têtes est grand ! On est ergo thérapeute sous deux ergothérapeutes chefs. Brioline et Carogite

Un binôme confondant Un binôme confondu Brigitte et Caroline

Jumelles et pourtant différentes

Fourmis et cigales avec autant de fièvre Cool a l’extrême et âpres au boulot Brioline et Carogite

Sont les fées qui noient sous leur poussière d’étoile Bâtiments et humains Sans relâche

Constamment remettant le pain sur la planche Avec l’enthousiasme pur des enfants Elles nous émerveillent

Par leur patience sans fin

Leur dévouement qui frôle l’excès

Nous emmènent dans un tourbillon de vie Avec grandes joies et fabuleux projets

Nous réchauffent de leur chaleur humaine jamais tarie Fées aux mille facettes qui toujours nous surprennent Jamais a court d’idées folles

Que toujours elles réalisent comme si c’était facile


Banni « difficulté »de leur vocabulaire En un mot « le bonheur »

Est sans aucun doute la définition la plus appropriée pour définir Brioline et Carogite Heu……………….

Brigitte et Caroline

Nos sœurs qui nous ont mis prioritairement bien au chaud En place d’honneur au tréfonds de leurs cœurs 9 Et hop là aussi c’est la fête, la fête à la santé mentale et retextes avec tous mes

potes, les résidents, atelier d’écriture et déclame en publique, c’est la journée de la santé mentale, tous mélangés on se lâche !

Les rêves du profond sommeil sont la seule chose qui nous appartienne

vraiment

Que nous ne pouvons partager avec personne et dont le souvenir souvent nous échappe

Que l’on soit né sous une bonne étoile ou non, on ne peut choisir ni l’état, ni le lieux ni le moment

Pèse sur nous dés la naissance un encombrant fardeau de foutues conventions comme une lourde chape

La santé mentale dépend surtout de notre culture, de notre environnement et de la morale établie

Ce slam est ma petite histoire, un gars comme vous qui n’est pas né avec les mêmes composants

Le plus souvent quand on m’appelle je répond en absence et pleine de contre sens est ma vie

Avec ses invraisemblances le monde où nous vivons n’est facile ni aux pures ni aux innocents

Je suis la, je le regarde et souri, soudain c’est le cris strident des alarmes

Comme si l’on jouait de la harpe sur un nerf a vif directement tendus de mon coeur au cerveau

Dans ma tête, un tsunami d’émotions fortes fait un assourdissant vacarme


Je me tape le front contre le mur dans une longue répétition comme un dément dévot

Il croit que je ne suis plus là mais j’entends et je vois Quand je bouge mon corps il répond autrement

Des gestes saccadés un rictus grimaçant un regard de cheval apeuré sur la voie De ma bouche sortent des sons qui ne sont pas de ceux qu’il comprend Je pousse une sorte de chant des baleines qui reste énigmatique

Et pourtant il me capte et nous conversons par d’infimes mouvements corporels Des regards qui en disent long des airs complice qui parfois sont comiques Un élan du coeur qui capte mon attention, un simple geste inhabituel Et me voila reparti a vivre et partager la vie de mon seul ami

Car pour lui peu importe si je retourne solitaire à ma contemplation d’ange

Mon existence est comme une bassine pleine dont l’équilibre est compromis

Oscillant de droite a gauche, créant dans un remous dangereux la peur que tout s’épanche

Mon coeur a ses amours que nul ne peut comprendre

Si on m’empêche d’aimer, je crise et me débat, on me coupe les ailes

Toujours dans le présent, il n’y a pas d’avant, il n’y a pas d’après, il faut m’apprendre

Le temps est linéaire, je suis dans une autre dimension, nos mondes sont parallèles

Son espace temporel ne coïncide pas au mien, il perçoit de moi une image cryptée

Et ne peut imaginer comment pour moi il est ni comment je le vois

Mais il sais que je l’aime et je sais que lui aussi m’aime et c’est une Odyssée

Un miracle qui fait que nos vies ont un sens il est mon frère, et moi je suis son Roi Je suis un animal sauvage a apprivoiser, mais ne le somme nous pas tous dés la naissance

Je ne suis qu’une différence de plus dans la complexité ou tout est unique


Ce n’est pas si difficile de vivre ensemble et de s’aimer si on le fait dans la tolérance

Ma vie est belle avec son amitié indéfectible ensemble nous sommes de nouveaux dieux mythologiques

C’était un petit bout de mon histoire un éclat de mon existence

J’espère vous avoir appris quelque chose avec ces quelque mots d’amour

L’insanité d’esprit survient parfois sans qu’on s’y attende et n’est pas que de naissance

Seule la compréhension et la fraternité empêchera d’y rester sourd Et puisqu’il a fallu instaurer un jour de la santé mentale

Cela prouve le long et harassant parcours qu’il reste a arpenter

Pour que plus un seul d’entre nous ne tombe dans un silence fatal

Enfermé dans une camisole d’incompréhension qu’il faudra bien briser 10 Après on nous a demandé dans les galeries branchées on a mis l’paquet chez les Bobos du grand Sablon, de vernissages branchés en vernissage huppés : Acouphènes et zakouskis

Sensation de MORT……… aux dents Le vernissage bat son plein.

Les ajouts de cheveux virevoltent au ralenti Accompagné de sourires dédaigneux. La vraie fourrure est de sortie Bravant tous les interdits

Au contraire de l’effet escompté

Ça les fait frissonner, mais,… c’est de plaisir. L’artiste un ou une androgyne mâle ou femelle,

La différence n’est que d’un peu de chair et de peau Et d’ailleurs clitoris ne rime t’il pas avec pénis ?


Tel un Muezzin lance l’appel aux offres

Sur un ton haut perché, monotone, entêtant. Je ne sais si les œuvres en valent la peine Personne ne m’en a rien dit

On n’a parlé que d’argent de sexe et de futilités Les mousseux sont vidés, les plats déserts Les lieux se vident rapidement

Rendez-vous quatre maison plus loin ou l’on vernit aussi Montrons nous vite encore, jusqu’au prochain vendredi L’artiste n’as vendu qu’entre guillemets a des amis

Qui sans doute ne reviendront pas chercher le butin Et donc ne le payeront non plus Il survivra évidemment

L’artiste survit toujours de nos jours La Bohème en art c’est bien fini on ne la vit

Que si l’on est SDF, sans papiers chômeur ou pensionné Ce beau monde l’androgyne y compris Après les fêtes gratuites

Se réfugie dans les endroits branchés Sur notre beau Sablon

Ou la lumière les flatte, ou ils dépensent sans compter Mais seulement aujourd’hui

Aussi virtuels que des avatars Internet Pas plus vivants, pas plus consistants

Denier bastion d’un temps occupé a passer Définitivement !


11 Là on entre dans l’underground de Matongé au « 47 » Chaussée de Wavre, un squat, la zone trans genre, anars et végé mais du pimenté lourd !

Hakouna matata au 47. Les crocos qui ont des crocs me proposent une

escroquerie

Les requins qui sont malins me proposent un coup de main Les antilopes stationnées me proposent de la matte Je suis à Matongé Hakouna matata

Je suis cool et me faufile

Je vais au 47 et ce n’est pas la fille Mais dedans c’est bondé Hakouna matata

Entre anarts de tout poils gauchistes et vieux soixante-huitard Nouveaux jeunes pas encore bien définis

Avec tous les bénévoles de si bonne volonté Les artistes, musicos, slameurs et j’en passe La bouffe et la boisson a prix démocratique

Mot lâché sans savoir, car ici c’est plutôt contre quoi on se bat Hakouna matata

Car du pouvoir, des politiques et tout l’saint tremblement On ne veut être les valets

Des multinationales et de leur sous-traitants On veut la fin sanglante

Des centres fermés ou non culturels ou de détentions On veut la disparition imminente Hakouna matata Hakouna matata

On ne sait pas très bien par quoi tout remplacer Mais sans peur on y va Ça c’passe au 47 Hakouna matata Hakouna matata Hakouna matata


12 Et c’est un nouveau squat « La poissonnerie » 214 rue du Progrès, là tout est permis , les enfants viennent chanter, les voilées joue du violoncelle, les black viennent onduler sur les rythmes des djembés et nous on slam évidement. On est les hermanos pétardos

On a tout chépi

La chetron fichée d’un bédos On s’ regarde en vis-à-vis

Verres de bibine ingurgités On n’a pas les miquettes Les doigts dans l’ nez

Et les mains dans les pokets On avance la chetron

Comme si on allait parler On n’a pas l’air con

Mais prêt à s’envoler

Et c’est du slam qui latte Qu’on lâche sans répit

Va falloir qu’on se batte

Avide de clamer nos mots

F’ra chaud avant qu’on va se chécou Les winges se multiplient plein pot Pour la déprime c’est chébou Ici c’est la vie qui prime

On veut pas les sissous

De l’alcool et du taf on a payé la dîme Et le droit d’s’ exprimer Envers et contre tout De vous faire kiffer

Et du reste on s’en fout.

On est les hermanos pétardos On a tout chépi

La chetron fichée d’un bédos On s’ regarde en vis-à-vis

Verres de bibine ingurgités


On n’a pas les miquettes

On va les doigts dans l’ nez

Et les mains dans les pokets 13 On peut dire que l’on zone, nous avons été dans tout les coins où un bon chrétien ne mettrai pas son chien, et dans ce maelström de sans droit, de vit dehors, de

d’la balle, de traînes pavés on a trouvé un plein bonheur, des sourires du toch, du partage et pas mal de délires J’ai toujours été de la zone

J’suis la zone intégrale J’suis né zonar

La zone……..c’est pas qu’un lieu géographique C’est un état

La zone……..c’est ou t’est pas chez toi Un no man’s land

Un ghetto hors normes et conventions Hors règlements

Que c’est pas possible de respecter C’est contre la nature de la zone

C’est contre ce qui reste d’humanité J’ai toujours été de la zone J’suis de la zone intégrale J’suis né zonar C’est un état

Un état d’esprit

Un état dans l’état

C’est la ou tu est né

A l’envers de ta famille

A l’envers de la société ou tu as été jeté A l’envers des lois de l’univers

La zone…….c’est pas un lieu géographique


La zone…….c’est ou t’est pas chez toi C’est un état

Un no man’s land

Un ghetto hors normes et conventions Et si vous croyez que ses rues ne sont pas sûres Vous vous trompez

Car il n’y a plus aucune rue sûr Car la zone est partout Où un zonar est

Parce que la zone c’est le temple du monde Où on est de très loin les plus nombreux Sur chaque mètre carré de la terre Il y a de la zone

Dans chaque pays

Sur chaque continents Il y a de la zone

Et ça c’est et sera la seule et vrai mondialisation Et si vous n’êtes pas prêts Tant pis pour vous Car nous Car moi

J’ai toujours été de la zone J’suis de la zone intégrale J’suis né zonar

La zone……c’est pas un lieu géographique La zone……c’est là ou t’est pas chez toi C’est un état

Un no man’s land

Un ghetto hors normes et conventions Hors règlements

Pas possible a respecter

Contre la nature de la zone Là où Il y a de la zone

C’est ce qui reste d’humanité à l’humanité


14 On squatte rue d’Anderlcht à Anneessens, au dehors, dans les rues la came défile et c’est revival année 70

La traque en vrac du crack

Tu claque ton fric en vrac

Ton crack tu en abuses sans tact

Et si tu claque s’ra pas d’l’arnaque Pause !

La volonté résiste à l’esprit

La volupté bafoue la volonté

Un bouquet d’roses et c’est l’apothéose C’est a peine si tu pense à ta nécrose Pause !

On t’enterre c’est l’osmose avec la terre

Tu entre dans son ventre et elle devient ta mère

Et le ciel dissimulé la haut tu le prends pour ton père Pause !

Ça merde, les pensées sont acerbes Tu est mort c’est ta perte

C’est là que tu pars pour perpète Au d’là du temps

Qu’tu sois ou non content Pause !

Et pourquoi ça coûte tant

De coûte que coûte rester conscient ? Alors que tu sais bien

Que rien ne tient a rien

Que sous peu tout s’ra éteint Qu’tu laiss’ra aucune traces

Qu’un autre après prendra ta place

Le nez enfariné au dessus d’une ligne de crack Et que soon y te r’joindra six pieds sous terre Et que c’est pas l’enfer ni la fin d’l’univers Mais que c’est juste ta fin a toi

Comme si t’avais jamais été là


Comme si ça comptait pas Qu’t’avais vécu pour rien,

Pour rien d’autre qu’une ligne de crack

Ton dernier souvenir avant qu’la bulle n’éclate Et qu’tu sois effacé, que ça n’ai pas compté Que tout soit oublié. Pause prolongée !

15 On a des potes contaminés, la schizophrénie guette certains et parfois ça fini mal

en Maisons fermées à Saint Josse, Aldol et compagnie T’es d’venu ton propre fac similé

Ta vie c’est plus qu’des faits simulés Ça t’colle à la peau c’est glauque

C’est dingue la beu l’héro la coke T’es à la colle avec l’alcool

T’es un peu tropp aux psychotropes Le sexe te dope la dope te bloque Tu prends ta benzédrine

Comme si c’était de l’aspirine Puis des amphets à la cafete

Tu t’choute le doute au pistolet a colle Avec la mort t’es à la colle

Avec la vie c’est pas l’pactole

T’es pas accroc tu prends au vol Tu as les crocs tu mord le mors Et tu galopes direction mort

T’t’ en fout puisque qu’t’as pas d’bol Qu’si tu jouis pas tout d’suite Ce s’ra râpé pour ta bite

Qu’ce s’ra comme une bière sans faux col Qu’tu décoll’ra plus du sol


Fini la haute voltige

Avant l’atterrissage en bière Encore une petite tige

Pour remonter la chute Encore une p’tite allu

Pour oublier l’naufrage

Pour pas hurler jusqu’au contr’ut

Pour pas t’débattre comme un sauvage Pour pas finir dans un talus T’es d’venu un fac similé

Et ta vie c’est qu’un fait simulé

Ca t’colle à la peau c’est glauque

C’est dingue la beu l’héro la coke T’es à la colle avec l’alcool

T’es un peu tropp aux psychotropes Le sexe te dope la dope te bloque Tu prends ta benzédrine

Comme si c’était de l’aspirine Puis des amphets à la cafete

Tu t’choute le doute au pistolet a colle Avec la mort t’es à la colle

Avec la vie c’est pas l’pactole

Pourtant c’est comme ça c’est ton linceul T’as rien fait pour c’est v’nu tout seul Et tu sais bien dans tes pensées

Qu’tout finira comme ça a commencé Tout seul, tout seul, tout seul. 16 On va slamer en flamand près de la Bourse à côté d’chez nous, c’est cool de

cool ! D’abord au Kafka ensuite dans un ptit bistro flamand sur un coin derrière les Halles et on s’sent bien , on s’sent bien.

Voel je je goed voel je je goed voel je je goed

Slam op straat

Set up to the street


Voel je je goed voel je je goed voel je je goed Het gaat niet om wat je hebt Maar om wat je ermee doet

A la rue slamer make me proud Het is een levenstijl

Ça s’écrit tout seul dans ma tête Complex uniek origineel

Appelle aux pensées sauvages

Negatieve gevoelen kwijt te geraken Etre là, exister

Jezelf zien hoe je je opstelt Sur de soi, fier et braver

Om eenheid, om attitude, om passie

Voel je je goed voel je je goed voel je je goed Je doet niet gewoon Maar je uit je uit

Het toont wie je bent

Voel je je goed voel je je goed voel je je goed Le premier public

De eerste draaidag

C’est là que tout commence C’est là que tout aboutit

En toen is alles begonnen

Er wachten zoveel nieuwe spannende dingen Voelen dat je ervoor geknipt bent

Want je bent versteld van je kunnen J’écris en liberté

Pas de règle en art

Ik hou mij niet strikt aan het verhaal Het moet echt zijn

Ik wil die sfeer de ruwheid voelen

Prêt a rester planté sur les planches Le projo dans la gueule Het feest kan beginnen

Het is intens, tu t’enflames

Het is het waard, dit moment


Met positieve kracht

Kun je alle kanten uit Meer en meer ruwer

Voel je je goed voel je je goed voel je je goed Et quand vient la fin

Tu es léger, le rachis vide

Les bravos fusent car tous sont tes amis Na het slammen voel je je goed

J’ai bon, tu as bon, nous avons bon

Voel je je goed voel je je goed voel je je zo goed 17 L’hiver montre ses crocs; brrrrrrr, on se réchauffe du Midi au Nord « en slamant sur les grands boulevards, y à tant de tant de tant de tant de choses à voir » ! Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc

Silence caoutchouté

Pneumatique sans murmure hydraulique De vide tu es chouté

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc Les métros font trembler la ville Les klaxons résonnent

Tu n’entends pas les mots dits dans ton GSM Tu ères

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc Tu fends le flot de passants

Pas un regard, pas de soutient, la misère humaine Ta jeunesse t’est volée Ta vie est dérobée

Le dégout provoque ta révolte Tu veux être sauvage

Refuser d’être domestiqué Tu veux sentir venir

Comme les animaux savent un tremblement de terre

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc Parodie, dérision, vacuité indolente


Tu aimerais te sentir invincible

Dire que l’avenir c’est maintenant Ne pas être un ouvrier lambda

Etre sur que la défaite est un état purement provisoire Qu’il y aura enfin des lois de salut public

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc Tes pas s’étouffent sur le matelas gris recouvrant le pavé Le crissement qu’ils produisent Te résonne dans l’estomac

Te prend une nausée de déprime Silence caoutchouté

Pneumatique sans murmure hydraulique L’idée de disparaître de tout arrêter là Oui pourquoi ne pas mourir

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc De vide tu es chouté

Ton corps continue de marcher

L’automate qu’on a fait de toi te ramène à la vie Tant est que l’on puisse ainsi la nommer Il fend le flot de passants

Pas un regard, pas de soutient, la misère humaine Ta jeunesse t’est volée La vie t’est dérobée

Temps lourd, lumière, matière, boules de neige, ciel blanc Salut publique 18 On a croisé des mines patibulaires entre Fontainasse et la Bourse, derrière la gare du Midi, et même rue Marché aux Charbons ! P’tite frappe crâne rasé scarifié

Croix chrétienne et gammée tatouées sur ton cou Tu sévis grave dans ton p’tit quartier

Distribuant gratuitement tes mauvais coups Tu te shoot a tes endomorphines

Tes combat-shoes plantées sur tes chemins


Ton œil méchant est vide, pâle est ta mine

Tu plane pas plus haut qu’une merde de chien

Tu rage Grave, la gravité te ramène vers le bas Avec dureté tu frappe, illicite ça t’excite,

Le plaisir tu le trouve quand lâchement tu te bats Tu aimerais être pris en flagrant délice Et cracher a la gueule des keufs

Tu move avec ta meute de p’tite caïra comme toi Dans ta troupe y a pas d’meufs Ni dans ton lit, ni sous ton toit L’univers c’est ton gang

Seul, pas un de vous n’as de couilles Mais ensemble ça fait bang

C’est jamais un gros lourd à qui tu t’en prends

Tes victimes c’est des vieux, des p’tits maigres, des pédés C’est juste un vice auquel tu te rends

Ça n’te fait pas plaisir et t’est même pas pété T’as rien d’autre dans l’existence

T’est pas rebelle, t’as pas d’causes

T’est pas James Dean, Billy the Kid ni Jack Palance Dans ta vie y a pas d’pauses

Glander, attaquer, glander, attaquer

T’as rien d’autre dans la teté qu’un petit pois de haine Le braquage c’est ta seule raison d’exister

Et c’est même pas pour tirer, tu t’ fais pas un bas d’laine P’tite frappe crâne rasé œil de biches aux abois Mots d’insultes tatoués sur la joue

Tu sévis grave dans ta rue, tu ne bouge pas de là Tu kiff a jeter les passants dans ta boue Ta seule came c’est tes endomorphines

Et le soir, quand t’est seul sur ton matelas

Ton œil méchant est vide, pâle est ta mine

C’est le moment ou tes cicatrices te font mal, ou ta virilité s’en va 19


Pt’its matin glauque rue Neuve, vielle et vide, les crasse s’étalent devant les magasins fermés pour cause de faillite et autres entourloupes au fond les couleur psychés du building Rogier rendent encore plus pathétiques les scènes isolée dans la rue piétonnière.

: 007...heure du mat. Licence to kill

J’affûte mes dents de loup Je sors en combi férocité Vivre, vivre, tuer Tuer, tuer, vivre

C’est la jungle en béton

C’est la zone mais c’est vert

Comme une Amazone de dollars C’est de cœur l’as pointé

Comme le canon d’mon flingue

Vendre, vendre, pas consommer

Pas consommer et vendre, vendre

C’est l’as de pique

Noir poignard enfoncé dans la neige

De la frontière la ligne blanche est à sniffer Vivre, vivre, tuer Tuer, tuer, vivre

Vendre, vendre, pas consommer

Pas consommer et vendre, vendre

Keep off man keep off

Vas chercher ton Alpha

Roméo, et emmène ta Juliette Avant que je me pointe

Comme le canon d’mon flingue C’est sur le carreau

Que toi l’as va giser

Si je te coince au petit mat

Avant que d’avoir emballé le moteur de ton Alpha Point de non retour

Mourir, mourir pour n’avoir pas payé


C’est le trèfle par la racine qu’ tu vas bouffer Carré d’as, c’est la banque qui gagne J’me balade en Alpha

Fric et dope embarqués 007 heure 45 du mat ……. Licence to kill utilisée

Je rentre mes dents de loup J’enlève la combi férocité Vivre, vivre, tuer Tuer, tuer, vivre

Fini d’ jouer

Je range la PS 3

J’ai loupé l’heure de la prière La téci est ranimée

Et je r’tourne me coucher. 20 V’là qu’on m’invite à la télé flamande ou j’comprends pas bien c’qu’on me veut

et j’me retrouve à Vilvoode dans un studio de VTM pour Belgium got Talent en seul représentant du slam, j’prends un beatboxer avec moi et en route pour

l’aventure, la salle bondée de 4000 places et la scène avec un lointain horizon à droite et à gauche, je suis comme une fourmi sur la pelouse du Eysel. Ni à L’AB ni à Forêt ils n’ont pas ça ! Optreden bij VTM

Voor een voorselectie Zo ‘n ervaring

Bijna spiritueel, zen

Ongelooflijke spanning waneer ’t begint En zo adembaar van onthaal Leuk hier te zijn

Lekkere ogenblikken

“Le spectacle” begint

Yo, al een stap verder


Naar de glorie Deed ik al goed?

Dat niemand weet Zelfs ik ook niet

Maar ik was echt

Een authentieke slamer

Dat voelt goed dat voelt goed dat voelt goed Als een tiener ontroerd

Lopen op de sterren weg

Naar een hemel superstar Into the milky way

Wat een smaaaaaak! Optreden bij VTM

Wat een ervaring Bijna sjamaniek Leuk hier te zijn

Lekkere ogenblikken Terug en eindelijk

Authentieke slamer zijn ‘Ne poet zonder grens De mobile kruiser

Woorden slammen voor iedereen Overal en altijd

Tot een hemel super licht

Van diep uit het wereldcentrum Op een TV programma Bij mijn eigen

Wat een smaaaaaak! Al tieners in spannende onzekerheid Lopen op de zwarte ruimte Naar een jury supercool Voor den eerste keer


Uw media maagdom verloren

Wat een smaaaaaak! wat een smaaaaaak! wat een smaaaaaak! 21 Et on enchaîne allez c’est quand même que pour une fois, un scène comme ça c’est trop de la balle, quelle veine, faudrait s’appeler Aznavour pour pouvoir retrouver ça. Quel plaisir, un c’est rien deux c’est mieux! Eentje is geentje (un c’est rien)

Slapstick moment (burlesque) Alleen maar een idee, koppig Te traag je denkt

Alleen maar een zalige mimiek (béate) Eentje is geentje

Lopen als met kloefen (sabots)

Zingen met de Franse slag (a la Française) Vergeten dat meer is binnen

Geen herinnering maar gelach Niks met liefde werkt

Je eedje van trouw ( serment de fidélité) Te kort en heel te sterk

‘T was een beetje gouw (trop vite) Beter niet gezegd

Maar “allez” maak niet uit Eentje is geentje

Jij weet helemaal niks van je zelf

Eindelijk ga je vooruit (tu vas de l’avant)

Het helpt niet je blijft jouw elf ( la moitié de toi même) Nooit compleet

Soort handicap

Hoeft niet, ’t is een keet (un chaos)

Het zal zijn voor altijd een harmschat (prejudice au trésor) Uw hoofd is leeg Als uw leven

En dat loopt veeg (tâche, sinistre) Al is even (pareil)


Je weet zelf niet

Eentje is geentje

Blijven uw hersen zalven( oindre) Je voelt het lief

Blij en onbewust achterblijven Dat is uw rompslomp (litanie) Dat is uw geloofsovertuiging Het klopt in uw romp (torse)

Als een enige standing (état) Slapstick moment (burleske) Op een uniek idee doorgaan Sloom je bent (lent)

Op een kringloopje baan (piste, orbite) Eentje is geentje Zalige leven

Bestaan in zijn eentje (seul en sois même) Wegduwen (continueer)

In een komfortabel tonnetje Hersenloos voor eeuwen

Uitgesloten maar vol geluk (exclu)

Daar bent u onder de mensen (parmis les gens) Eentje is geentje 22 Après ça s’agit d’affirmer notre identité Bruxelloise du troisième millénaire bien Belge, on devient connus, invitation toute directions, on concourt, on se classe, on battle et même parfois on rap au DNA 18-20 rue Plattesteen

Je suis un Black Blanc Beur

La race d’élite Belge de Bruxelles Celle qu’on produit a satiété

Celle que plébiscite la publicité

Le genre à être consommé en quantité monstrueuse Pour laquelle on ouvre des abattoirs Dont le centre est fermé

Un Black Blanc Beur espèce inventée


Pour alimenter les rumeurs

Pour donner un os a ronger

Pour se décharger des culpabilités Des responsabilités liberticides Des inégalités fraternophobes

Levier obligatoire de la politique

De l’économie, celle qui tout englobe Pour en faire un magma Un masque d’anonyme

Derrière lequel on se remplit les poches Ni vu ni connu

Black Blanc Beur que l’on jette dans l’arène Pour contenter, pour occulter, pour diviser

Et surtout pour faire une énorme diversion. Quand le lion Belge rugit

Le Black Blanc Beur pâlit

Quand la droite est en érection

Elle ne lui laisse qu’une option : Etre soumis

On le fesse le Black Blanc Beur Pour mieux l’humilier, le plier

Et lui apprendre le plaisir qu’il y a à souffrir Le maintenir au plus bas dans la masse

Le faire se multiplier en future main-d’œuvre bon marché En faire celui qui va servir de fils a l’homme Pour le sacrifice, la crucifixion rédemptrice Celui duquel on se lave les mains du sort

Et que l’on laisse a la plèbe pour être par les siens lapidé Le Black Blanc Beur, le sacrifié

Rédempteur qui lave de tout péchés

Celui qui n’aura plus d’identité ni de droits Inventé pour alimenter les rumeurs Pour donner un os a ronger. Je suis un Black Blanc Beur

La race d’élite Belge de Bruxelles Celle qu’on produit a satiété


Celle que plébiscite la publicité Le genre à être consommé.

Le rédempteur qui lave de tout péchés. 23 On traîne des Marolles au midi, passages dans les ruelles, faune marocaine

intégrée qui habitent les maisons délaissées par les belges et qu’on a tant aimées.

Quartiers oubliés de maisons a balcons suspendus,

dentelles de fer eifelienne d’un temps passé

où il faisait bon respirer le fumet matinal du crottin.

Aux fenêtres aveugles et volets brisés par lesquelles

on ouit les lustres trembler quand passent les voitures, dont les murs branlent aux rames du métro. Quartiers oubliés de ruelles sombres

qu’on ne peut définir qu’en termes de décans. Le passé somnolent suinte des façades,

le présent se signale dans les stridences de cris d’adolescents footballants dans la confusion

des races et des idiomes, emmêlés a la chanson aigrelette poussée par un autochtone en passe d’ivresse. Y a lieu la fraternité d’être du même coin et de la même classe économique.

Ici tous cherchent à feindre être au centre du monde. Ruelles de jours où l’on se heurte

tel des électrons venus de tous les horizons

dans ce petit dédale dont le fondement est chaos. Ruelles de nuit où la lumière est rare et blafarde danger palpable et tangible dans l’imagination,

les tripes se resserrent si l’on n’est pas du coin.

Quartiers oubliés à la population, aux visages raphaélites,

les yeux mangés d’ombre, présente du matin jusqu'à l’aube, hors d’haleine, comme prise entre deux coups de tonnerre. Ce sont les rues des premiers chagrins

et des cortèges funèbres de voisins soudainement disparus.


Quartiers oubliés emplis d’autocrates où chacun est le maître, ne s’y trouve pas de sycophantes, tous sont solidaires, on s’y tient en respect de corps et d’âmes.

Et même si parfois on s’ignore, on connaît son voisin et on lui vient en aide s’il en a le besoin.

Quartiers oubliés où règne la métempsycose,

chaque membre remplacé prend la place de l’autre. Où jamais rien ne semble avoir changé,

toujours le passé somnolent suinte des façades,

traînées sombres de suie laissées par les pluies séculaires. À jamais le présent s’y signale dans la stridence

de cris adolescents dans la confusion de races et d’idiomes

ainsi court la vie dans la paix apparente des quartiers oubliés. 24

Dans les rues de la cité j’erre de potes en copains de bières en bières de joints en joints je traverse la ville sans même voir où je vais. La tête courbée sous la cagoule

Il est rare que je regarde jusqu’à la ligne d’horizon La pluie infiniment déferle Les ombres que je rencontre vont à l’unisson Je suis à contre sens

Et me fraie un passage

Parmi ceux de ma « race » Point d’animaux

Rien que de l’humain Déshumanisé !

Au sein de leur « civilisation » Jamais prêt au pire

Toujours pariant sur le futur


Contre nature quoi ! La pluie brouille tout La vision

La conscience du temps Le point géographique

À moins d’être muni d’un compas De l’équerre

La truelle et le marteau Du fil à plomb

Trois points au cube quoi ! La tête courbée sous la cagoule

Il est rare que je regarde jusqu’à la ligne d’horizon Entre la gare centrale et le building Tintin

25

Ma race est urbaine c’est dans l’urbain que je commets mes méfaits littéraires

avec ma tribu on est de fer, on s’aiguise, on tag les pierres, les pavés épousent nos semelles nous sommes les passants immobiles de la ville! Déterminé à m’endurcir face à mes incorrigibles bontés

Mais suffisamment incurable pour me savoir irréformable

Je me fais récidiviste de l’irréparable et en intrépide tente de m’entêter Mais en urbain endurci je dois céder

Je resterai inguérissable et bon et fier d’être inamendable Déterminé à accepter ma civilité incorrigible

Impénitent et sobre je me jette dans l’areine urbaine

Et prends mes bains de foule dont je reste indécrottable

Pour le dur, le mal et l’incivilité en invétéré je resterai toujours inéducable 26

La saison est à la pluie, sur la route on prend l’eau, on dégouline quand on arrive

sur les planches du théâtre de la Vie 45 rue Traversière à Saint-Josse-ten-Noode


et la marre qu’on y laisse pourrait bien être la « flache » ou flotte le bateau de papier d’Arthur complètement ivre . La rose trémière me salue

D’un hochement régulier.

La pluie jette ses lourdes gouttes éparses. De pic en poc sa musique s’installe Du Philip Glass en adagio.

La respiration, le sang, les pensées, tout alentis. La rose bave un filet d’eau cristalline

Qui s’écrase en large rosace à son pied. Pris d’une envie irrésistible J’ai pissé sous le vent.

Sous l’averse lente d’épaisses gouttes Me mettent un frisson glacé

Une à une au creux de la nuque.

J’allais où nulle part est la destination Porté par le flot léger et incessant. Les souvenirs m’ont fuit

Il y a comme un black-out, un déni. L’averse me laisse mélancolique

Devant le délitement de mon néant. Perte temporaire de conscience.

Prise d’alcool et de pilules en surnombre. Le désir d’être invisible.

La lumière froide accrochée à mon corps Me fait claquer des dents.

Je bégaie une litanie silencieuse.

La véhémence de ma nonchalance Ne masque pas mon désarroi.

Je marche lentement en regardant le sol

Les mains dans les poches d’un jeans déchiré. Sous le déversement des nuées sombres.


L’ondée me colle à la peau Et me rend idéal.

D’un dernier hochement la rose trémière me salue Reste la morsure d’un manque imprécis Dans ce théâtre d’ombres humides. Je suis comme un ballon perdu.

Envolé, qu’un enfant a lâché distrait sur les planches de la vie. 27

J’en ai vu des beurs, des métissés, de si belles peaux noir-d’ivoires cahotants sur les voies du haut au bas de ma ville et je leur ai slamé leur rap T’es tout nu sous ton sweet

Y la rue qu’est pas cool P’tit rebeu

Du mp3 à ton cou le son beat Tu enfile ta cagoule P’tit rebeu

Dans tes poches c’est le vide C’est la galère du bide P’tit rebeu

Dans ton son y a du lourd

Pareille que chez tes potes

T’es qu’un étranger a la bourre Qu’on veut foutre à la porte T’es qu’un cœur écorché

Qui passe les dents serrées P’tit rebeu

Ton bronzage a déteint

Sous le gris sous la pluie

T’es qu’une petite racaille

Qu’on soupçonne et qui s’taille P’tit rebeu

T’as beau faire tes sourires aigus La police te dit TU

Croit qu’c’est toi qu’as volé Ou qu’tu vas attaquer


P’tit rebeu

Ta barrière de culture Faut c’la faire C’est du dur P’tit rebeu

Ta violence est contenue

Pour un rien on t’insulte et ça t’tue P’tit rebeu

T’es qu’un p’tit gars perdu

Qu’a plus de patrie ni de but

Qu’un p’tit mec au grand cœur Tout rempli de rancœurs P’tit rebeu

Qu’un exclu de la vie

On t’met les points sur les I

On n’te laisse pas tranquille Tu voudrais qu’on t’oublie P’tit rebeu

Pour draguer c’est pas lerche

C’est pas toi qu’les meufs cherchent P’tit rebeu

T’as un air de p’tit dur

Mais tu pleur dans tes murs P’tit rebeu

T’es sauvé par le rap

C’est l’seul truc ou jamais tu dérapes P’tit rebeu

T’as une jolie p’tite âme Pourtant on te diffame P’tit rebeu

Bien sur y en a qui t’aiment

Avec eux c’est pas d’blêmes P’tit rebeu

C’est l’automne en été

Croire à l’homme c’est risqué Pas de taf, pas de chance


Un logement c’est Byzance P’tit rebeu

Du mp3 à ton cou le son beat Tu enfiles ta cagoule

T’es tout nu sous ton sweet Y la rue qu’est pas cool P’tit rebeu 28

La saison du slam se meurt, l’été apparaît timide, les vacances pour certains, les enfants pour les autres on va se séparer se voir moins, les soirées vont être

solitaires chacun dans son antre, qui à Bruxelles 1000, qui à Waterloo ou Woluwé Saint pierre, qui a Scharbeek, saint Josse, XL qui dans la rue sur les bancs, dans les parc, dans les asiles de nuit, en squats, qui en tôle, au violon, en centres fermés à triple tours, qui , mais qui reverrons nous ? Le soir naît avec la première étoile.

Les vapeurs chaudes s’exhalent

Hors des bouches chuchotantes du métro de la place de Brouckère La foule s’en précipite souple comme un liquide

Dans des remous éblouissants sur les boulevards mouillés. Une rumeur emplit l’espace

En un cri jaillit venu du cœur Qui retentit de par la ville

Se donnant une chance de se surpasser Et de ravir même les anges. Mon isolement est lacéré.

Mes solitudes sont violées.

Le destin m’a soumis, il en a fait le choix Et de l’ignorance a fait une vertu.

Tout s’étiole, s’émousse, se délite.

La rue palpite avant le grand silence.

On entend à nouveau clapoter la pluie

Sur les pavés scintillants des reflets de néon.


Le col relevé, les manches qui dégoûtent

J’arpente à nouveau seul les pierres bleues des trottoirs.

Un goût d’hiver laisse son amertume aux bords des lèvres. Quatre étoiles sont apparues.

Le bruit de mes pas résonne seul contre les murs de la cité La nuit va être longue. ©CeeJay.


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