Marie Godts
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
TEXTE 005 – GODTS Marie Belle au naturel
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Marie Godts
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
Belle au naturel
Préambule
Bruxelles est une ville sans far, sans maquillage, qui ne ment pas et ne se ment pas. Bruxelles est une ville à vivre, à respirer, à ressentir. Bruxelles est belle.
Bruxelles est multiple et périple.
Cernée de grand matin et enivrée jusqu’aux « heures-pénombres » de la petite nuit. Bruxelles est belle et ce sans jamais se maquiller. Il nous faut la chouchouter.
Comment tu t’appelles ?
Moi je m’appelle Bruxelles Ah comme tu es belle !
Et cela sans Rimmel Comment tu t’appelles ?
Moi je m’appelle Bruxelles Une taille d’hirondelle ?
Mi rondelle, mi bout de ficelle Comment tu t’habilles ? Mi garçon mi fille
Est-ce que tu te maquilles, Non jamais de la vie !
Hé Bruxelles, tu es tellement belle, Donne-nous de tes nouvelles !
Hé bien, je me lance,
°°°
Tu sais, je suis de Senne
Je me balance, je m’en balance, je fais des révérences, Elles dansent-dansent mes ruelles
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Marie Godts
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
Je ne suis pas superficielle
Je n’fais pas dans la dentelle
La forêt d’Soignes pour seul docteur Quand je tousse, ça fait un malheur Je m’prends pas la tête
J’suis pas en mode Narcisse Avec l’iris, je fais la fête
Mais j’reste fidèle à Manneken Pis Je suis une dure, je suis une tendre
Mes communes n’sont pas à vendre ! °°° A Bruxelles les bains, je fais le plein de sel Au rayon x, je traverse Ixelles Puis c’est Jette que je guette
A Saint Josse je roule ma bosse De Maelbeek à Beekant
De Merode à Roodebeek
De Shuman à Anneessens Qu’il est beau mon métro
Qu’on se le dise là en-haut Les geysers de Flagey
Me rafraichissent à souhait A la bourse sans un rond
Le piétonnier nous coûte bonbon Aussi, je fais le tour de mes prisons Forest Saint Gilles, quel bel exil Ma loi est celle des Bruxellois Du blabla, j’en veux pas
C’est le bazar les grands soirs
Sur mes boulevards ; et dans les gares
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Marie Godts
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
Y a pas que d’la bière dans les bars Y a aussi du foie gras, du caviar
Chez moi, on n’a pas peur de dire ce qu’on a sur le cœur La rancœur, la peur, nos malheurs et bonheurs Ça fait parfois des étincelles
Que Paris voit depuis ses gratte-ciel On vit, on troque à toutes mes portes
Namur, Halle, Ninove, qu’est ce que ça rapporte ! On marche au pas, on se mêle ou pas, On vit pêle-mêle, on cherche le soleil
Oui Bruxelles, quel bordel,
°°°
Mais qu’est ce qu’on s’aime le long de la Senne ! Les rouges, les blancs, les jaunes, Y’a de tout dans notre faune Les cow-boys les indiens, On s’y sent tous bien,
Ce qui nous rassemble, c’est l’envie intense D’faire quelques pas d’une même danse
C’est le goût du brut, du vrai, de l’imparfait, Le fait d’être et de vivre ce qui est Et on suspend le temps L’espace d’un instant
Un instant seulement comme disait Brel Oui, nous savons ne pas être éternels ! Bien sûr, on n’est pas des agneaux, Parfois ça cogne à bobos
Mais on s’parle, on s’explique, On tente de garder la frite
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Marie Godts
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
Waouw Bruxelles
J’avoue t’es trop belle,
Mais dis-moi, qu’à tu encore dans ton escarcelle ? Hum, voyons, je fais tourner ma manivelle Ah oui voilà, j’en ai une belle,
Je suis l’Europe mon pote, et parfois ça dérape,
Mais ce n’est pas grave, l’important c’est qu’on se rattrape Puis, je suis en cavale avec mon canal Et c’est là qu’interpelle Interpol Des histoires pas banales
Les journaux en raffolent Enfin bref tu sais,
Je n’veux pas m’éterniser Je te l’ai dit au début
Ce qui m’importe c’est d’être à nu De n’pas se mentir, de n’pas rougir De pas se cacher ni trop s’farder L’important c’est d’être soi Et aussi d’garder la foi
Quand la pression est trop forte
Et que j’ai de la peine pour mes compatriotes
Comme une envie de filer à cheval, à vélo sur ma selle
Mais c’est là que je prends de la hauteur dans ma nacelle Je suis Bruxelles Surtout ne pas fuire notr’ réalité
Et continuer à croire dans notr’ humanité Pour les petits bambins et les grands gamins Je veux que ça rie à tous les coins Qu’on continue notre ritournelle
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Marie Godts
Au beau son d’un violoncelle
Avril 2016 - Bruxelles, je t’aime
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Bruxelles, quelle merveille, un dernier conseil ? Oui, je te le glisse à l’oreille,
Avant que t’emporte le sommeil De tous bords, De tous abords,
Bruxelloise-Bruxellois : Ne te maquilles pas, fais la java !
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