BIENNALE DE VENISE 2018
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PAUL BRETZ ARCHITECTS 132
5 453000
POST LUXEMBOURG 116
16 – PRINTEMPS 2018 8.00 EUROS
LOGER LA SILVER GENERATION 100
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ÉDITO e pays traverse actuellement une crise sans précédent en ce qui concerne la question du logement. Le prix du mètre carré ne cesse de grimper, atteignant des montants dignes des capitales les plus chères d’Europe, et de nombreux foyers se trouvent contraints de quitter la ville ou même de passer la frontière pour trouver un logement en adéquation avec leurs besoins et leurs moyens. Car le prix du foncier ne cesse d’augmenter pour cause de pénurie, les terrains disponibles étant pris en otage entre les mains de propriétaires préférant faire de la spéculation plutôt que de les rendre constructibles. C’est précisément sur cette question du foncier que le LUCA Luxembourg Center for Architecture, en collaboration avec le master d’architecture de l’Université du Luxembourg, a choisi de se pencher pour l’exposition du pavillon luxembourgeois à la 16e Biennale d’architecture de Venise. À côté de cela, mais également en relation, ARCHIDUC observe la question du logement pour le troisième âge, une tranche grandissante de notre population. Le dossier Entreprises & Collectivités est consacré, une fois n’est pas coutume, à une seule entreprise : Post Luxembourg, qui possède un vaste parc immobilier actuellement en redéfinition. Le portrait d’architecte est dédié à Paul Bretz Architects, qui fait le point dans une interview exclusive et présente 10 projets récents. Sans oublier nos sujets Urbanisme, Paysage, Design, et les pages de notre partenaire, le LUCA.
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C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef
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BRAND VOICE
Les bâtiments modulaires se fondent parfaitement dans le paysage.
DES BUREAUX MODULABLES À SOUHAIT Portakabin, dont le siège est établi au Grand-Duché de Luxembourg, est aujourd’hui leader européen de la conception et de la fabrication de bâtiments modulaires de qualité. Des solutions qu’elle propose aux entreprises luxembourgeoises, permettant de disposer de bâtiments de toutes tailles. 6
Les modules Portakabin, de toutes tailles, sont entièrement personnalisables avec toute une gamme d’options : escaliers, rampes d’accès, etc.
Les structures sont réalisées en acier et sont conformes aux normes de construction traditionnelle.
BRAND VOICE
Fonctionnement Portakabin propose des bâtiments pouvant compter jusqu’à deux niveaux et accueillir plus de 1 000 personnes. Ces structures, réalisées en acier, sont conformes aux normes de la construction traditionnelle. Elles offrent de hauts niveaux d’efficacité énergétique et une garantie structurelle de 10 ans. Depuis sa création il y a près de 60 ans, Portakabin a fabriqué plus de 5 millions de mètres carrés de structures modulaires dans ses usines de York (Royaume-Uni) et Crespin (France).
La garantie Portakabin Les bâtiments modulaires, quésaco ?
Clés en main
Il s’agit de bâtiments préfabriqués destinés à une grande diversité d’applications : soins de santé (pharmacies, laboratoires), éducation (salles de formation, salles de classe, crèches), secteurs tertiaires (bureaux), etc. Ces derniers sont disponibles (à plus ou moins long terme – parfois plus de 10 ans) et modulables à souhait. L’entreprise Portakabin est présente dans sept pays (Luxembourg, Belgique, France, Pays-Bas, RoyaumeUni, Irlande et Écosse) et emploie plus de 1 300 personnes en Europe.
Les modules Portakabin sont prêts à l’emploi et entièrement équipés en réseaux électriques et finitions intérieures avant leur livraison sur site. Ils sont entièrement personnalisables et peuvent être adaptés selon toute une gamme d’options, comprenant des escaliers, des paliers et rampes d’accès, des systèmes de climatisation, des panneaux solaires, des sas de communication, de la moquette, du mobilier, des volets extérieurs, etc. Il est également possible de placer des cloisons internes ou habillages extérieurs.
Pourquoi louer des bâtiments modulaires ?
Confort énergétique
Utiliser des bâtiments modulaires présente de nombreux avantages pour une entreprise. D’une part, cela offre une grande flexibilité puisque les espaces de bureaux peuvent varier en fonction de l’évolution de l’entreprise. Les modules sont entièrement évolutifs et s’adaptent à la demande et aux besoins de l’utilisateur. D’autre part, installés en quelques jours ou semaines, les bâtiments préfabriqués permettent de minimiser les perturbations de l’activité de l’entreprise et sont une bonne solution de transition en attendant la livraison de bâtiments définitifs, par exemple. Ils se fondent parfaitement dans le paysage, sans même que l’on remarque qu’il s’agisse de bâtiments provisoires.
Parce qu’il est important de pouvoir travailler dans un environnement agréable, les modules sont équipés de systèmes de climatisation performants. Ces derniers sont réversibles : ils permettent de chauffer ou de refroidir l’intérieur des bâtiments préfabriqués pour assurer aux utilisateurs un confort tout au long de l’année. Il s’agit d’appareils discrets qui se posent sur le plafond ou sur le mur et sont équipés d’un condenseur externe. L’utilisateur peut régler le programmateur, la vitesse et la température de l’appareil au moyen d’une simple pression sur un bouton. Cela permet de réaliser jusqu’à 60 % d’économies en chauffage.
Le service après-vente Portakabin s’engage à répondre à toute demande client sous 24 h. Un membre de l’équipe se rend ensuite chez l’intéressé dans les deux jours en vue d’identifier ses besoins et de trouver la solution la plus adaptée. Portakabin s’engage à livrer la construction modulaire dans les temps et le budget prévus.
Récompenses Les produits, systèmes et services Portakabin ont obtenu de nombreuses récompenses et certifications, dont le marquage CE ou encore les certifications ISO 9001 (management de la qualité) et ISO 14001 (management environnemental). La marque a aussi obtenu de nombreux prix au RoyaumeUni, comme le statut de Superbrand ainsi que l’Engineering Excellence Award ou le Queen’s Award pour les exportations et les résultats.
Frédéric David Area sales manager Luxembourg
DES BUREAUX AU LUXEMBOURG Au Grand-Duché, de nombreuses entreprises et institutions, tous secteurs confondus, ont choisi de faire appel aux solutions Portakabin. Parmi les plus importantes, on peut citer le Centre hospitalier de Luxembourg, la Ville d’Esch-surAlzette, la société Goodyear, la pâtisserie Oberweis ou encore la Ville de Differdange.
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ARCHIDUC 16
OURS ARCHIDUC
RÉGIE PUBLICITAIRE
Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 16 – Printemps 2018 Parution le 18 avril 2018
Maison Moderne Advertising Sales T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com
Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture
Directeur associé Francis Gasparotto
Prochaine publication : 17 octobre 2018
Chargée de clientèle Audrey Gollette (-308)
Plus de news sur www.archiduc.lu ARCHIDUC, c’est aussi une newsletter gratuite tous les 15 jours. Abonnements : Merci de vous rendre sur notre site eshop.maisonmoderne.com
ÉDITEUR Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg 10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg T : (+352) 20 70 70-100 E : publishing@maisonmoderne.com W : maisonmoderne.com
STUDIO GRAPHIQUE Directeur Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio managers Stéphanie Poras-Schwickerath, Stéphane Cognioul Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Tae Eun Kim (coordination), José Carsi, Nathalie Petit, Marielle Voisin
Fondateur et président Mike Koedinger
Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.
CEO Richard Karacian
© MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg)
Directeur administratif et financier Etienne Velasti
Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A.
ISSN 2219-4231
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.
RÉDACTION Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com Comité de rédaction Céline Coubray, Andrea Rumpf Journaliste France Clarinval
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Correction Pauline Berg, Laura Dubuisson, Sarah Lambolez, Elena Sebastiani
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SOMMAIRE 15 ACTUALITÉS 16
Une maison au cœur du campus
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La bande à Jim
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De Neie Restaurant
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Metaform change de forme
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ArcelorMittal au Kirchberg
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Architectour.lu, troisième !
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Liaison express
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BFF entre en piste. 10 ans pour l’aéroport
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Cité de la sécurité sociale
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Le tram entre en ville
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De l’eau en barre
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Nonbe. L’ELFL accueille tous ses élèves
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Un toit pour Panhold. Nouvelle direction
46
Creos s’installe à Merl
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Ambiance pour start-uppers
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Un nouvel accueil à Vianden
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Jonas Architectes Associés a déménagé
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Une halle pour les arts martiaux
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Kokopelli. Exception et rigueur
58
Logements pour l’avenir. SwissLife
60
A Schommesch. L’actu en bref
62
Royal-Hamilius, version architecturale
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Extension à la mairie de Grosbous. 30 ans pour Seco
72 CONVERSATION Traditionaliste vs contemporaine
80 GRAND SUJET
Biennale d’architecture de Venise 2018
68
École de musique à Altwies
82
The architecture of the common ground
70
Récemment imprimé
92
De la générosité en architecture
94
Réutilisations et utopies
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132 PORTRAIT Paul Bretz Architects
149 URBANISME Co-création au Kirchberg
155 PAYSAGE Les Jardins d’Anaïs
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98 ARCHITECTURE HABITAT – LOGER LA SILVER GENERATION 100
Quand les seniors décident d’habiter ensemble
104
Vivre en autonomie, non loin des soins
108
Vieillir, mais dans son jardin
ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS – POST LUXEMBOURG 116
Quelle stratégie immobilière pour Post ?
120
Technique et polyvalence
124
Un siège social à la gare
161 DESIGN
L’art déco au Luxembourg
167 LUCA
Les pages de notre partenaire, le LUCA
172 ANNUAIRE
Listing des entreprises spécialisées dans le bâti
178 PORTRAIT MÉTIER Marc Hubert
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ACTUALITÉS Concours, chantiers, livraisons, événements, expositions, festivals… tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité architecturale, l’architecture d’intérieur, la promotion, l’artisanat, et le design au Luxembourg.
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ARCHIDUC 16 FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Fonds Belval Architectes witry & witry architecture urbanisme (concept architectonique et urbanistique, projet, plans d’exécution et soumissions) et Jim Clemes Associates (conception façade et intérieur, plans d’exécution, soumission et chantier) Ingénieur génie civil INCA Ingénieurs Conseils Ingénieur génie technique Jean Schmit Engineering Surface totale 25 000 m2 Achèvement Mars 2018
La Maison des arts et des étudiants présente des pans coupés dynamisant la façade entièrement aveugle.
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ACTUALITÉS
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LIVRAISON
UNE MAISON AU CŒUR DU CAMPUS
ACTUALITÉS
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a Maison du nombre et la Maison des arts et des étudiants sont non seulement au centre du campus de la Cité des sciences à Belval, mais également au cœur de la vie du campus. La conception architectonique et urbanistique est signée par witry & witry architecture urbanisme, et la conception des façades et de l’intérieur est assurée par Jim Clemes Associates. La Maison du nombre, qui est en forme de L, abrite les instituts scienti18
fiques de mathématiques et d’informatique, ainsi que le centre de calcul de l’université. On y trouve également une centrale de refroidissement. Le programme de ce bâtiment s’exprime dans son expression architecturale : la façade de la Maison du nombre exprime la rigueur et la précision des disciplines qu’elle abrite. Son emprise au sol est clairement structurée. La façade en briques marron foncé souligne l’aspect fonctionnel et rationnel du bâtiment. Sa compa-
cité contraste avec la forme plus libre et sculpturale de sa voisine, la Maison des arts et des étudiants. La Maison des arts et des étudiants, quant à elle, regroupe des ateliers d’artistes, des salles de réunion pour les étudiants et une grande salle multifonctionnelle qui sert de lieu de rencontre pour les événements culturels et artistiques de l’université. L’expression architecturale de ce bâtiment a évolué pendant le développement du projet. Initialement, le bâtiment était un cube enveloppé dans une membrane légère, une forme qui se basait sur le concept du quasi-cristal et qui donc se référait à la cinquième dimension. Mais en raison de la fragilité de cette membrane légère, les architectes ont dû faire évoluer le projet et développer une solution plus robuste. La nouvelle proposition est basée sur l’idéal de la section d’or, qui est aussi la base du quasi-cristal. Il en résulte un imposant cube fermé aux angles coupants et à pans inclinés à certains endroits. Toutes les façades restent aveugles, à l’exception du toit qui permet d’introduire la lumière à l’intérieur du bâtiment et éclaire les studios d’artistes situés à l’étage supérieur. Faisant un clin d’œil à l’industrie sidérurgique si fortement présente à Belval, les architectes ont choisi d’utiliser des panneaux en inox anodisé de couleur cuivre pour réaliser la façade. Cette Maison des arts et des étudiants apparaît donc dans sa forme extérieure comme une sculpture monolithique, qui n’hésite pas à attraper les rayons du soleil, presque comme un solitaire qui vient rompre le rythme très linéaire des bâtiments administratifs environnants, largement vitrés. En même temps, le bâtiment crée une situation spatiale différente, un centre urbanistique pour ce nouveau quartier universitaire. La Maison du nombre et la Maison des arts et des étudiants sont reliées par une structure basse transparente qui sert d’entrée et de foyer commun pour la grande salle multifonctionnelle. ◼
ACTUALITÉS
Photos : Lukas Huneke
La Maison du nombre et la Maison des arts et des étudiants sont reliées par un socle commun.
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N O U V E A U X PA R T E N A I R E S
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ACTUALITÉS
Mathieu Nicol
Caroline Thill
cette taille, et il faut aussi assurer la continuité de la qualité de notre travail », ajoute Ingbert Schilz. « Notre objectif est de créer une entreprise pérenne, d’offrir à la fois à nos collaborateurs et à nos clients une vue sur le long terme qui leur permette de s’engager durablement et sereinement avec nous, renchérit Jim Clemes. Il me tenait aussi à cœur que les nouveaux partenaires aient le temps de développer leurs compétences et puissent apprendre progressivement à gérer une entreprise telle que la nôtre. Le métier change énormément et il faut y faire face. Aussi, nous avons fait le choix d’une croissance en interne plutôt qu’en externe. » ◼
génération et l’introduction de quatre nouveaux partenaires. « Nous avons déjà tous une certaine expérience dans le bureau, explique Mathieu Nicol. Devenir partenaires est pour nous une occasion unique de concrétiser notre engagement dans l’agence en y prenant part sur le long terme et en participant pleinement aux décisions administratives et organisationnelles. » L’équipe actuelle compte 63 personnes au Luxembourg et 5 à Trèves, auxquelles il faut encore ajouter quelques collaborateurs basés dans l’antenne parisienne, soit environ 70 personnes au total. Le plus gros bureau du pays. « Il y a beaucoup de responsabilités à porter dans la gestion d’une agence de
Gaby Krump
Lynn Ansay
Ingbert Schilz
architecte Jim Clemes a choisi d’ouvrir la gestion de son bureau à de nouveaux partenaires. Depuis le début de l’année, Lynn Ansay, Gaby Krump, Mathieu Nicol et Caroline Thill ont rejoint Jim Clemes et Ingbert Schilz dans l’équipe des partenaires de l’agence, qui s’appelle désormais Jim Clemes Associates. L’atelier d’architecture et de design Jim Clemes a été fondé en 1984 par l’architecte aujourd’hui âgé de 60 ans. En 2011, son collaborateur et ami de longue date Ingbert Schilz a rejoint Jim Clemes pour l’épauler dans la direction de l’agence. Depuis quelques mois, c’est encore une nouvelle étape qui a été franchie, avec l’ouverture vers la nouvelle
Jim Clemes
L’
Photo : Jim Clemes Associates
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EN TRAVAUX
L
a rénovation du restaurant de la gare centrale à Luxembourg a été confiée par CFLImmo au bureau WW+. Cette rénovation s’inscrit dans le renouveau de la gare, après les travaux de 2013 et en parallèle du réaménagement urbain pour l’arrivée du tram. Le nouvel établissement doit permettre d’accueillir non seulement les voyageurs, mais également des résidents et la clientèle d’affaires. L’atmosphère sera lumineuse et chaleureuse, avec des vues à la fois sur le parvis de la gare et sur la gare elle-même. La gamme chromatique est une déclinaison de l’identité visuelle des CFL. La salle principale, dont la décoration sera un clin d’œil à l’univers industriel des chemins de fer, accueillera 170 couverts. On y trouvera beaucoup de bois, d’acier et de cuir, en hommage aux anciens trains. Au plafond, un plan historique de cet espace fera le lien entre passé et présent. La salle principale sera complétée par un espace lounge, un bar avec grill et un coin pâtisserie. À l’extérieur, une terrasse aménagée comptera 80 places. Une partie take-away fera le lien avec le hall de la gare. ◼ 22
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage CFL-Immo
Au plafond de la salle de restaurant sera installé un ancien plan du bâtiment.
Architecte WW+ Ingénieur civil INCA Ingénieurs Conseils Ingénieur technique RMC Consulting Surface nette 824 m2
La partie take-away se situe entre le hall de la gare et la salle de restaurant.
Illustrations : renderwerk / WW+
DE NEIE RESTAURANT
ACTUALITÉS
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La nouvelle équipe d’associés et partenaires de Metaform.
LA VIE DES BUREAUX
METAFORM CHANGE DE FORME L
e bureau Metaform architects fête ses 15 ans d’existence cette année. Shahram Agaajani et Thierry Cruchten, les deux partenaires fondateurs, ont choisi d’ouvrir la gestion de l’entreprise à d’autres partenaires et associés. « Le bureau a beaucoup grandi ces dernières années, et nous serons bientôt une équipe de 30 personnes, explique Shahram Agaajani. Au-delà de 20 personnes, nous devions mettre en place une autre organisation pour que le bureau reste performant et efficace. Aussi, nous avons choisi de renforcer le pôle des partenaires avec l’arrivée de GG Kirchner, et de trouver des talents en interne pour repenser notre structure de travail. » Ainsi, après les partenaires, l’équipe se structure avec des senior associates (Sébastien Bizarro et Olivier Vess) et des associés (Alexandre Pascal, Maria Polgart, Nuria Quiroga, Matthieu Ristic, Yves Schlesser, Beate Selzer, Ljiljana Vidovic, Andi Vigani). « Le système peut paraître hiérarchique, mais ne l’est pas du tout dans les faits. Nous avons plutôt mis en place un système tentaculaire qui est basé sur le principe du partage des savoirs et des responsabilités. » ◼ 24
DEUXIÈME ADRESSE
DIRECTION DUBAÏ Afin de suivre de plus près le chantier du pavillon luxembourgeois à l’exposition universelle de Dubaï en 2020, le bureau Metaform a choisi d’ouvrir une antenne sur place. L’inauguration officielle de cette deuxième adresse a eu lieu le 11 février en présence de personnalités luxembourgeoises, dont la commissaire générale en charge de la présence luxembourgeoise à l’exposition, Maggy Nagel, ou encore l’ambassadrice du Luxembourg à Dubaï, Elisabeth Cardoso Jordao. Des personnalités locales, des partenaires professionnels des Émirats arabes unis faisaient également partie des convives. « Avec l’ouverture de ce bureau, nous pourrons suivre ACTUALITÉS
sur place l’avancée de ce projet important. La conception se fait depuis Luxembourg, mais pour le suivi du chantier, les relations avec les entreprises, les autorités, etc., il nous faut un relais sur place », explique Shahram Agaajani, fondateur du bureau Metaform. Pour ce faire, il a engagé deux personnes qui seront sur place en permanence. Au-delà du suivi du chantier du pavillon, Metaform voit dans cette nouvelle antenne l’opportunité de se développer sur de nouveaux marchés. « Nous allons essayer d’avoir des clients dans cette région, aux Émirats arabes unis, mais aussi au MoyenOrient », ajoute Shahram Agaajani.
Photo : Gaël Lesure − Illustration : Maison Moderne
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CONCOURS
ARCELORMITTAL AU KIRCHBERG
Des terrasses plantées seront aménagées tout au long de la façade, et le toit accueillera un jardin et un potager.
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Au cœur de l’immeuble, un atrium couvert et planté sera ouvert au public. ACTUALITÉS
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Plan d’un étage courant.
Coupe transversale est-ouest.
nomique en énergie et à faible émission de carbone. Plusieurs certifications sont visées : Breeam « Exceptionnel », DGNB « Gold », BBCA et Well de niveau « Gold ». 4 000 m2 de cellules photovoltaïques seront installés sur le toit. L’atrium public sera bioclimatique, ventilé par un puits canadien. Rappelons enfin que huit cabinets d’architecture, dont aucun luxembourgeois,
avaient été autorisés à déposer un projet en avril 2017, et suite à un premier jury, trois bureaux ont été retenus comme finalistes : Foster + Partners, Rem KoolhaasOMA et Wilmotte & Associés. Les travaux devraient débuter au cours de l’été 2019, et l’achèvement de la construction est attendu pour le dernier trimestre de 2021. ◼
ACTUALITÉS
Illustrations : Wilmotte & Associés Architectes
e géant mondial de l’acier, ArcelorMittal, va faire construire son nouveau siège social au Kirchberg. Pour cela, il avait organisé un concours international, remporté par le bureau français Wilmotte & Associés Architectes. Le projet a été retenu pour plusieurs critères, à savoir « la durabilité, l’utilisation de l’acier, le respect du budget et la grande qualité des espaces publics », a précisé Aditya Mittal, président du jury de cette consultation. Le bâtiment, très compact depuis l’extérieur, présente un exosquelette en acier, complété par d’importantes parties vitrées, l’objectif étant de promouvoir les vertus de l’acier dans les constructions architecturales. Le bâtiment se distingue par un atrium couvert planté qui occupera le cœur de l’immeuble, un jardin public planté d’arbres et de plantes dans un style forestier. Il sera surplombé par deux passerelles, l’une pour le public, l’autre pour les usagers de l’immeuble. Les passants pourront accéder à cet espace public intérieur aux heures d’ouverture de l’immeuble. Jean-Michel Wilmotte : « Il nous semblait important de ne pas faire un lieu fermé, égoïste et refermé sur lui-même. Le bâtiment sera transparent, pourra être traversé par les habitants du quartier pour aller d’un point à un autre. » Tout autour de cet espace vert, on trouvera dans les étages les espaces de travail d’ArcelorMittal, dont l’équipe luxembourgeoise, qui compte 800 personnes. Ces espaces de bureaux seront complétés par un restaurant, une salle de sport et un auditorium de 200 places. D’autres espaces seront également développés, et il est fort possible qu’un hôtel trouve également sa place ici. L’équipe conceptrice, qui a demandé à Beiler + François Architectes – devenu entre-temps Beiler François Fritsch Architectes – de l’accompagner dans la phase d’exécution, a également prévu des jardins suspendus sur toute la verticalité du bâtiment, jusque sur les toits, qui seront aussi aménagés en jardins. La façade, quant à elle, présentera une double peau pour maîtriser les écarts de température. Le futur bâtiment n’occupera que 50 % du terrain disponible (d’une surface totale de 7 273 m2). Le reste du terrain sera aménagé en espace public. L’ensemble de ce projet est conçu selon le concept du cradle to cradle. Il sera éco-
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PA R U T I O N
ARCHITECTOUR.LU, TROISIÈME ! L’
Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils a fait paraître une troisième édition de son guide Architectour.lu. Pierre Hurt, directeur de l’OAI, a répondu aux questions d’ARCHIDUC. Pourquoi avoir réalisé un nouvel opus d’Architectour.lu ? pierre hurt Architectour.lu s’est imposé comme le guide de référence pour découvrir l’architecture, l’ingénierie et l’urbanisme contemporains au Luxembourg. Le réseau diplomatique luxembourgeois du ministère des Affaires étrangères, les actions de la Chambre de commerce et les initiatives du ministère de la Culture utilisent la richesse de ce guide. Pour cette troisième édition, un soin particulier a été apporté à l’édition imprimée. En outre, le site w ww.architectour.lu a bénéficié d’une refonte afin d’offrir une utilisation plus conviviale sur tous les supports. L’objectif principal est de montrer le savoir-faire incontournable des concepteurs afin de soutenir le Luxembourg comme laboratoire à la pointe de nouveaux concepts en matière de construction durable !
Quelles différences entre le guide papier et le site internet ? ph Le site reprend les réalisations proposées qui ne figurent pas dans le livre. Les membres de l’OAI peuvent à tout moment soumettre leurs réalisations dans la base de données de l’OAI pour nourrir les mises à jour semestrielles du site. Des rubriques thématiques en 30
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matière de design (hôtels, shops, restos, etc.) seront mises en place avec des partenaires afin de pouvoir effectuer des recherches ciblées. Avez-vous pu remarquer des retombées grâce aux éditions précédentes ? ph Architectour.lu contribue à la promotion du pays dans le cadre de la campagne « Luxembourg – Let’s make it happen » du ministère de l’Économie, et du site www.inspiringluxembourg.com. Architectour.lu est d’ailleurs une des rubriques les plus consultées du site www.visitluxembourg.com (21 000 clics en 2017 !), preuve de la place importante de l’architecture, de l’ingénierie et de l’urbanisme pour l’attrait de la destination Luxembourg. ◼ ACTUALITÉS
Le guide Architectour.lu a été édité avec l’aide de Maison Moderne.
Photos : Maison Moderne
Comment sont sélectionnés les projets ? ph L’appel à propositions lancé auprès des membres de l’OAI a connu un engouement impressionnant avec la remise de 315 réalisations. Sur base de ces propositions et des éditions précédentes, le comité de sélection a tracé les 14 nouveaux itinéraires pour garantir la qualité de la publication.
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INFRASTRUCTURES
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ment la solution du funiculaire qui a été retenue. Chaque trajet est desservi par deux cabines, qui ont chacune une capacité de 178 personnes. La montée ou la descente se fait en 63 secondes. « Le chantier a été assez compliqué. Nous sommes sur un site avec une très forte pente, près de 20 % de dénivelé, et avec une circulation ferroviaire qui a été maintenue pendant la durée des travaux. Le gros œuvre n’a donc pas été facile à mettre en place. La réalisation des murs de soutènement, en particulier, a été un vrai défi. L’acheminement et la mise en place des poutres qui traversent les rails en ont été un autre », témoigne Mathias Fritsch. ◼
La ligne Nord des CFL compte désormais une nouvelle gare au Pfaffenthal, reliée au Kirchberg par un funiculaire.
Photo : 15_credit photo
a nouvelle gare Pfaffenthal-Kirchberg dessert le Kirchberg sur la ligne Nord. Elle est reliée au plateau par un funiculaire qui donne accès directement au tram. Ce nouvel équipement a été réalisé par le bureau Architectes Paczowski et Fritsch en collaboration avec Paul Wurth, Schroeder & Associés, Felgen et Associés Engineering, Énergie et Environnement, Schönholzer, Hili Manz et SGI Ingénierie pour le compte du ministère du Développement durable et des Infrastructures et des CFL. Un des grands défis a été de relier la gare, située au pied du Pont Rouge, à la place de l’Europe. Pour cela, après avoir étudié plusieurs possibilités, c’est finale-
Photo : Andrés Lejona
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ACTUALITÉS
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FUSION
BFF ENTRE EN PISTE L
10 ANS POUR L’AÉROPORT ANNIVERSAIRE
De gauche à droite : Stéphane François, Tom Beiler, Mathias Fritsch et Françoise Kuth.
Le 25 avril 2008, la nouvelle aérogare de Luxembourg était inaugurée, un projet confié à Architectes Paczowski et Fritsch. Mathias Fritsch témoigne : « Même après 10 ans, l’aéroport reste un des projets les plus importants de l’atelier d’architecture Bohdan Paczowski et Paul Fritsch. Véritable porte d’entrée du pays par laquelle passent chaque année des millions de visiteurs, l’aéroport a été conçu comme une grande maison dans laquelle on se repère facilement et où on se sent chez soi, tout en représentant le Luxembourg. Le parti architectural veut prendre à contre-pied les grands aéroports internationaux, devenus des lieux génériques ou des non-lieux. Depuis son inauguration en 2008, le bureau Architectes Paczowski et Fritsch a pris la relève et a transformé toutes les zones de commerces, prolongé la passerelle et remis en service le Terminal B. L’aventure continue, puisque de nouvelles extensions sont prévues. Pour moi, le projet revêt également une importance particulière dans ma carrière. Après plusieurs années de concours et quelques réalisations de petite envergure, c’est le projet sur lequel j’ai fait mes armes et qui m’a permis de voir toutes les facettes du métier sous la direction de Fabienne Flock, notre chef de projet de l’aéroport. »
L’aéroport, au moment de son inauguration en 2008. 34
ACTUALITÉS
Photos : Beiler François Fritsch Architectes, Étienne Delorme (archives Maison Moderne)
es bureaux Architectes Paczowski et Fritsch, dirigé par Mathias Fritsch, et Beiler + François architectes, dirigé par Tom Beiler et Stéphane François, ont choisi de faire route commune et de fusionner pour devenir un seul et même atelier : Beiler François Fritsch Architectes. Avec 60 employés, il devient ainsi le deuxième bureau le plus important du pays en termes d’effectifs (après celui de Jim Clemes, et avant BENG), d’après les chiffres disponibles auprès de l’OAI. L’actionnariat de la nouvelle structure est détenu par les architectes Tom Beiler, Stéphane François, Mathias Fritsch et la juriste Françoise Kuth, qui gérera le volet administratif et financier du nouveau bureau. « Notre projet est une démarche qui a mûri. Il se fait sur la base de beaucoup de réflexion et n’est pas du tout réalisé en réaction à l’un ou l’autre projet éventuel », explique Tom Beiler. « La fusion, pour nous, est avant tout issue d’une démarche humaine », souligne Mathias Fritsch. Une manière de penser à la pérennité de leur entreprise pour ces quadras qui cherchent aussi à développer leur business sur d’autres marchés tout en améliorant la qualité de vie au travail. « Le rapprochement de nos deux bureaux va dans le sens de l’évolution de notre métier », précise Stéphane François. « Il faut se professionnaliser dans un milieu de plus en plus complexe et concurrentiel. Le Luxembourg n’est pas une île. Mieux servir nos clients, mieux structurer le travail de nos collaborateurs, recruter de nouveaux talents... tout en rationalisant nos efforts pour laisser de l’espace à plus de créativité, voilà où nous souhaitons en venir ! » Afin de rassembler les équipes, un nouveau bureau est en cours de construction à Gasperich. Le déménagement est prévu pour juin.
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EN DÉVELOPPEMENT
CITÉ DE LA SÉCURITÉ SOCIALE e quartier de la gare va changer de visage d’ici quelques années. En plus de l’arrivée du tram, plusieurs grands ensembles sont en cours d’élaboration, dont le projet de la Cité de la sécurité sociale, délimitée par les rues de Hollerich, du Fort Wedell, du Commerce et la place de la Gare (209 ares). Son PAP a été élaboré par le bureau pact, qui agit pour le Fonds de compensation commun au régime général de pension, et vient formaliser le concept prévu par le projet lauréat de la consultation rémunérée initiée par le Fonds de compensation en 2015, projet du groupement Architecture et Environnement, BLK2 Böge Lindner K2 Architekten, scheuvens + wachten et Breimann & Bruun GmbH & Co. KG Landschafts architekten. Actuellement, le site est principalement occupé par un parking à ciel ouvert, deux bâtiments administratifs et quelques bâtiments subordonnés et sous-exploités, dont le bâtiment de l’Office des publications de l’Union européenne – qui n’a pas de valeur architecturale particulière et qui peut être remplacé par une construction neuve – et le Centre des technologies d’information de l’État, dont le bâtiment datant des années 1980 sera remplacé dans une troisième phase de réalisation. In fine, le projet qui se développera en trois phases prévoit 79 383 m2 de surfaces constructibles brutes, dont 67 640 m2 de bureaux parmi lesquels des immeubles administratifs remplaçant l’ancien bâtiment des Assurances sociales, 1 700 m2 de commerces et 4 200 m2 de logements. L’intégration urbaine a fait l’objet d’une étude approfondie, tout comme l’aspect architectonique. Une nouvelle place publique sera réalisée en cœur d’îlot, et un jardin sera au centre des immeubles de bureaux. Ce quartier sensible va petit à petit pouvoir se transformer en un espace plus convivial, avec des restaurants et des terrasses, une transformation urbaine qui se poursuivra avec le développement du projet de Post Luxembourg et les projets sur les terrains de Heintz van Landewyck et Paul Wurth. ◼ 36
Illustrations : Architecture et Environnement / BLK2 Architekten
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ACTUALITÉS
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Entre les bureaux, un jardin de ville sera développé.
Le nouveau projet de la Cité de la sécurité sociale prévoit la création d’une nouvelle place publique avec des terrasses.
ACTUALITÉS
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Avec l’arrivée du tram, la place de Paris connaîtra quelques modifications.
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éjà en service sur le tronçon du Kirchberg, le tram arrivera à la gare en 2020. Avant cela, il desservira les arrêts Theater, Faïencerie et Stäreplaz / Étoile à partir de juin 2018. En parallèle, les travaux sont enclenchés entre la place de l’Étoile et la place de Paris pour accueillir les voies sans ligne aérienne de contact, ce qui permet un aménagement de façade à façade. En décembre 2018, les passants pourront découvrir la nouvelle plateforme à 38
amilius. Le passage du tram dans l’aveH nue de la Liberté nécessite un déplacement des lignes de bus qui devront passer par le Aal Bréck. Pour ce faire, le viaduc va être modifié par le bureau Christian Bauer & Associés Architectes pour accueillir la circulation des bus, voitures, vélos et piétons. Le tablier va être élargi de 2,4 m, et un couloir de 3 m sera exclusivement réservé aux transports en commun. Un nouveau garde-corps sera également mis en place. ◼ ACTUALITÉS
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Pas moins de 1 106 panneaux constituent la façade, représentant une surface de 3 628 m2.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg – Service des eaux Architecte Jim Clemes Associates Ingénieur génie civil Schroeder & Associés Équipement technique Schroeder & Associés Mise en lumière Licht Kunst Licht Façade T/E/S/S Gros œuvre Perrard Façade Prefalux Budget 8,7 millions d’euros Photos : Edouard Olszewski, Maison Moderne
Septembre 2012 Lancement du concours d’architecture 19 février 2013 Annonce du lauréat 15 décembre 2014 Autorisation définitive du ministre de l’Intérieur 2 novembre 2015 Début du chantier Mars 2018 Fin du chantier 40
ACTUALITÉS
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LIVRAISON
DE L’EAU EN BARRE L
e château d’eau de Gasperich conçu par Jim Clemes Associates a été inauguré le 20 mars par la bourgmestre de la Ville de Luxembourg. Après un peu plus de deux ans de chantier et presque six ans après le concours d’architecture, le château d’eau de Gasperich est sur le point d’être opérationnel. Ce nouvel équipement, haut de 68,43 m, vise à alimenter en eau potable le quartier en développement de la Cloche d’Or, qui devra à l’horizon 2030 accueillir 5 000 habitants, 25 000 emplois et 2 600 élèves et enseignants. Le bureau de Jim Clemes avait été désigné, en février 2013, lauréat du concours d’architecture lancé par la Ville de Luxembourg. Il était accompagné par le bureau d’étude Schroeder & Associés, l’atelier d’ingénierie T/E/S/S et Licht Kunst Licht. Le jury, à l’époque, avait été séduit par « la forme abstraite, mais fonctionnelle, simple et élégante, s’intégrant parfaitement dans le tissu urbain ». Situé en bordure de l’autoroute A6, le château d’eau se devait de jouer un rôle de landmark. En plus des qualités techniques intrinsèques au projet, son expression architecturale a donc été particulièrement soignée. L’équipe de Jim Clemes a choisi d’envelopper la tour en béton, qui abrite les deux réservoirs de 500 m3 chacun, d’une impressionnante résille blanche en aluminium mise en place par Prefalux. À l’intérieur, 413 m de tuyauteries en acier inoxydable garantissent la longévité des canalisations. Les cuves sont réalisées en béton et étanchéifiées par l’application d’un revêtement en mortier projeté, sur base de ciment sans additifs organiques. Dès le mois d’avril, une fois que les alentours seront achevés, le plan lumière pourra être mis en place. Conçu par Licht Kunst Licht, le concept d’éclairage comprend trois rangées de projecteurs LED qui habilleront la tour, une fois la nuit tombée, de lumière dont la couleur pourra changer en fonction des saisons et des ambiances voulues. ◼
Depuis la terrasse technique au sommet, on découvre les alentours, comme le chantier du stade national.
ACTUALITÉS
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R E S TA U R A N T
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Au rez-de-chaussée, on s’installe soit autour du grand bar, soit à table le long des hautes fenêtres.
est à Belval, dans le bâtiment Galiléo (Marc Michels Architectes pour Eiffage Development), que le restaurant japonais Nonbe a ouvert. Son propriétaire, Jean-Paul Choi, a demandé à l’architecte japonais Shuhei Aoyama (qui travaille en Chine avec le bureau B.L.U.E. Architecture) de réaliser un aménagement intérieur qui se distingue en deux ambiances. Au rez-dechaussée, c’est l’univers du « izakaya », c’est-à-dire bar ou brasserie. On peut y manger le long du bar en noyer ou à table le long des fenêtres, sur du mobilier dessiné sur mesure et fabriqué par des menuisiers chinois. Les matériaux se répondent les uns les autres, et on remarquera les dalles de granit, le mur de « shou sugi ban » (technique
du bois brûlé) ou encore les suspensions en béton. À l’étage, sur la mezzanine, se développe un tout autre univers, plus raffiné, pour correspondre au « kaiseki », c’est-à-dire une cuisine plus haut de gamme. Là, l’architecte s’est inspiré des boîtes de lumière et a composé des parois à partir de trois sortes de panneaux vitrés. À l’intérieur, le plateau est divisé à l’aide d’alcôves qui sont recouvertes de soies japonaises traditionnelles et qui offrent un cadre plus intime et confortable. Autour, des tables en bois blond complètent l’agencement, bois que l’on retrouve sur les faces extérieures des alcôves. Partout, les vues transversales et cadrées permettent de profiter pleinement de cet aménagement réussi.
DEUXIÈME PHASE DE LIVRAISON
Le campus scolaire accueille plus de 2 300 élèves.
L’ELFL ACCUEILLE TOUS SES ÉLÈVES En attendant l’inauguration officielle qui devrait avoir lieu en mai, l’École et le Lycée français de Luxembourg accueillent depuis les vacances de Carnaval l’ensemble de leurs élèves, de la maternelle au lycée. Réalisé par l’architecte Stéphane Gutfrind de l’Atelier d’Architecture du Centre, ce vaste chantier est le plus gros complexe scolaire réalisé ces dernières années au Luxembourg. Il permet d’accueillir 2 300 élèves et environ 200 enseignants sur une surface de plancher totale de 45 000 m2. Ce sont plus de 100 salles de classe, 5 gymnases, un auditorium de 370 places, des réfectoires, une salle des fêtes, un foyer et des parkings qui sont répartis sur le premier site à entrer en activité à la Cloche d’Or. 42
ACTUALITÉS
Photos : Nonbe, Atelier d’Architecture du Centre
NONBE
French Art de Vivre
Photo Michel Gibert, non contractuelle. Stone Sculpture museum of the Fondation Kubach-Wilsem.
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NOUVELLE DIRECTION
Le Fonds du logement est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire avec l’arrivée de nouvelles têtes dirigeantes dans l’établissement public. Ainsi, Diane Dupont a pris le poste de présidente du conseil d’administration, Eric Rosin a été nommé directeur et Jérôme Dierickx devient directeur adjoint. En parallèle à ces changements au niveau des ressources humaines, l’équipe profite aussi d’un nouveau cadre de travail puisque depuis le 3 avril, le Fonds du logement a déménagé de Gasperich pour rejoindre Merl dans l’immeuble White Pearl. Ces changements interviennent pour donner un nouveau départ à l’établissement public et lui donner toutes les chances de pouvoir mener à bien ses missions de construction de logements, auxquellles il faut ajouter des projets de grande envergure comme « Wunne mat der Wooltz » à Wiltz et « Neischmelz » à Dudelange. Une vingtaine de nouveaux collaborateurs devraient être embauchés pour venir renforcer l’équipe actuellement en place.
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ENTREPRISES
UN TOIT POUR PANHOLD Panhold a fait construire son nouveau siège à côté de son usine de production.
L
a société Panhold, ainsi que ses sociétés sœurs Panelux et Fischer, ont un nouveau siège administratif à Mensdorf, dont l’architecture est conçue par WW+. Le bâtiment se situe juste à côté du site de production de Panelux. Le bâtiment dispose d’une cour intérieure par laquelle se fait l’entrée principale. Le rez-de-chaussée est occupé en partie par une boulangerie-snack Fischer, qui profite d’une double hauteur ainsi que d’une terrasse. Les étages de bureaux ont une surface totale supérieure aux besoins actuels, ce qui crée des surfaces disponibles pour de la location. On trouve également une salle dédiée aux réceptions et événements. La surface brute est d’environ 1 530 m2 par étage, pour une surface utile totale de 3 273 m2. À l’extérieur, des terrasses couvertes sont aménagées, tout comme quelques places de parking (en plus de celles en sous-sol), et une passerelle relie le nouvel immeuble de bureaux au site de production existant de Panelux. Le bâtiment est construit avec une structure porteuse en béton armé. La façade est conçue avec un système d’isolation thermique et est revêtue d’un enduit acrylique pour l’isolation minérale. À l’intérieur, les plateaux sont divisés par des cloisons et portes vitrées qui restent flexibles pour conserver une souplesse dans la répartition des bureaux. ACTUALITÉS
FICHE TECHNIQUE Client Panhold Architecte WW+ Ingénieurs Simtech, Schroeder & Associés, Felgen & Associés Localisation Mensdorf Surface utile 3 273 m2 Volume brut 24 246 m3 Surface 9,25 ha Coût total 15,6 millions d’euros Planification Décembre 2013 -décembre 2015 Réalisation Mai 2015-mars 2017 Mise en œuvre 10 juillet 2017
Photo : Linda Blatzek
FONDS DU LOGEMENT
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NOUVEAU SIÈGE RÉGIONAL
CREOS S’INSTALLE À MERL L
e futur siège (15 300 m2) et centre d’exploitation (4 100 m2) de Creos pour la ville de Luxembourg et sa région va s’installer à Luxembourg-Merl (rue Bové) dans un bâtiment signé m3 architectes. Il rassemblera en un même lieu l’ensemble des équipes actuellement réparties entre la rue de Bouillon à Hollerich pour le centre d’exploitation électricité et gaz et la rue Thomas Edison à Strassen pour la partie administrative. La communication entre les équipes est en effet un des challenges de cette nouvelle construction. Pour cela, le bâtiment offre des zones communes de ren-
contre. « Les différentes entrées des parkings convergent toutes vers un même hall d’entrée commun qui est aménagé avec des espaces de convivialité, dont un coffee corner. Par ailleurs, les équipes administratives sont réparties dans deux ailes qui communiquent par un volume vitré dans lequel se trouve un escalier ouvert où s’insèrent des zones de communication », explique l’architecte Jos Dell. Dans les zones de bureaux, réparties sur trois étages, la communication entre les équipes est facilitée par l’espace paysager aménagé en îlots. Environ 280 places de bureaux sont prévues, tout
comme 70 salles de réunion, 6 work lounges, une boardroom et une cafétéria. « Pour le travail de la façade, nous avons développé une identité dans la continuité de ce que nous avions fait à Roost, avec du métal déployé, explique Jos Dell. Cela permet de créer une identité propre entre les différents bâtiments de Creos. » Le futur site de Luxembourg sera donc le troisième pôle pour Creos, avec le centre de Roost, qui dessert les régions Centre et Nord, et Schifflange pour la partie sud du pays. Ce futur bâtiment est déjà précertifié DGNB Platine depuis fin 2017. ◼
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ACTUALITÉS
Illustrations : m3 architectes
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Creos Luxembourg 03
Architecte m3 architectes Ingénieur génie civil Schroeder & Associés Ingénieur génie technique Goblet Lavandier & Associés Bureau de contrôle Luxcontrol Auditeur agréé DGNB e3 consult
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Le nouveau bâtiment administratif permet de rassembler l’ensemble des équipes.
Siège administratif 15 300 m2 Centre d’exploitation 4 100 m2 Parking couvert 9 200 m2
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En plus de la partie administrative, on trouvera le centre d’exploitation pour la région Centre.
Extérieurs 3 600 m2 Budget 70 millions d’euros Livraison Août 2020
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Au total, les nouveaux bâtiments représentent 19 400 m2 hors sous-sols.
ACTUALITÉS
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La détente et la convivialité sont des éléments importants dans la conception de cet espace de travail.
Les start-up disposent d’un espace paysager flexible.
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Un mur végétal agrémente l’espace du bar.
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TOMORROW STREET
C’
est le bureau WW+ qui a réalisé l ’a m é n a g e m e n t i n té r i e u r d e Tomorrow Street, incubateur de 16 start-up situé dans le bâtiment de Vodafone au Kirchberg et mené en collaboration avec le Technoport. Le cadre de travail devait être dynamique, flexible et ouvert, répondant aux demandes actuelles en matière d’espace de travail. Les architectes se sont inspirés du paysage urbain pour le transposer à l’échelle du bureau. 48
Le plan a ainsi été divisé en « rues » (zones de passage), en « places » (des cubes) et « place principale » (le lounge bar), en « parcs » (salles de réunion) et « maisons » (zones de travail). Les espaces de travail sont équipés de mobiliers variés, à l’image des différentes typologies d’immeubles dans une ville. Par cet aménagement, l’objectif est de créer un espace qui facilite la communication et les échanges tout en maintenant des espaces plus privés.
En lieu et place de la réception, on trouve un espace lounge qui facilite la discussion et les rencontres. Les différents espaces de travail sont divisés grâce à des séparations flexibles et mobiles, ainsi que par cinq « cubes » dont l’ambiance varie et qui servent de salles de cour te réunion ou de réflexion. D’autres salles de réunion, plus fermées, sont disposées sur le plateau et présentent toutes des identités fortes. ◼
ACTUALITÉS
Photos : Linda Blatzek
AMBIANCE POUR START-UPPERS
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PAT R I M O I N E
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UN NOUVEL ACCUEIL À VIANDEN
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Les vestiges du château se découvrent librement dans un parcours scénographié.
Des animations lumineuses rendent les vestiges plus vivants. 04
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Les visiteurs peuvent faire une pause dans la nouvelle cafétéria.
Le château de Vianden fait partie du patrimoine luxembourgeois.
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Photos : Catherine Thiry
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n nouveau centre d’information a été développé au château de Vianden. L’architecture et l’architecture d’intérieur ont été confiées à Holweck, Mergen & Associés, et la scénographie au bureau res d. Depuis 1977, le château de Vianden est devenu propriété de l’État. Alors en ruine, un vaste programme de restauration et de reconstruction a été entamé sous la direction du Service des sites et monuments nationaux. En parallèle à ces travaux nécessaires pour des raisons techniques, touristiques et didactiques et enclenchés à partir de 2000, un travail continu de documentation et d’étude a été mené. Parmi ces travaux, on compte une toiture pour protéger les murs historiques du château découverts lors de fouilles. Une pré-étude, menée par le bureau Binder Boland & Associates, le bureau d’architectes Holweck, Mergen & Associés et le Service des sites et monuments nationaux, a permis l’élaboration d’un concept architectural pour la protection des vestiges. À ces travaux est venue s’ajouter la construction d’une nouvelle centrale de chauffage et d’une buvette (achevée en 2014). ACTUALITÉS
Par la suite, en 2009, il a été décidé de présenter le château dans son contexte historique. Un appel à candidatures en plusieurs phases a alors été lancé. C’est le bureau res d qui a remporté le projet en 2014. Il a ainsi conçu, en collaboration avec les curators Pit Péporté (historien) et Sophie Neuenkirch (archéologue), l’exposition qui est présentée dans le nouveau centre d’information des visiteurs. Les travaux d’aménagement intérieur du centre des visiteurs ont pu démarrer en 2015 par le bureau Holweck Bingen Architectes. Cet espace offre une approche didactique et chronologique du château de Vianden. Les vestiges y sont mis en scène et en valeur par un jeu de lumière et un accompagnement graphique. Le développement et la réalisation du projet ont été assurés par les bureaux Holweck Bingen Architectes, Goblet Lavandier & Associés (génie technique), Rausch & Associés (statique). Depuis 2001, l’État a investi 5,2 millions d’euros dans les nouvelles infrastructures, dont 3,5 millions pour le centre d’information. À cela s’ajoute une participation de l’association des Amis du château de Vianden qui s’élève à 990 000 euros. ◼ 51
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LA VIE DES BUREAUX
JONAS ARCHITECTES ASSOCIÉS A DÉMÉNAGÉ D
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Au rez-de-chaussée, une nouvelle construction permet de faire la liaison entre les bâtiments. 02
Les espaces extérieurs sont végétalisés pour plus de discrétion entre la partie bureaux et habitat. 03
Le nouvel accueil présente beaucoup de bois pour un caractère chaleureux et convivial. 04
Les bureaux sont aménagés en open space et bénéficient tous d’un apport de lumière naturelle.
Photos : Jonas Architectes Associés
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epuis septembre, Jonas Architectes Associés s’est installé dans de nouveaux locaux au 32, rue Prince Henri à Ettelbruck, pensés sur mesure pour accueillir l’équipe qui avait considérablement grandi ces dernières années et se compose aujourd’hui d’une trentaine de personnes. Il s’agit en fait de deux anciens bâtiments, une maison de ville et un bâtiment de stockage, qui ont été rattachés l’un à l’autre par une nouvelle extension. La configuration de ces bâtisses a permis de mettre en place 550 m2 de bureaux, ainsi que trois appartements dans les étages. « Nous avons essayé de récupérer autant que possible l’existant, tant au niveau de l’architecture que des matériaux utilisés, explique Henri Jonas, fondateur du bureau et propriétaire des lieux. Par contre, nous avons investi dans une nouvelle liaison entre les deux bâtiments et un aménagement intérieur adapté au confort contemporain. » Les bureaux sont aménagés en open space, avec pierres apparentes, bois perforé pour l’acoustique, terrazzo ou parquet pour un caractère chaleureux. L’extension n’occupe pas toute la largeur du bâtiment, permettant ainsi la création d’un puits de lumière latéral aménagé en jardin. Pour assurer la liaison verticale entre les étages, un impressionnant escalier en métal a été créé par Besenius. ◼
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La halle de karaté est sur pilotis, ce qui permet d’avoir un parking abrité par la sous-face.
La halle accueille six tatamis éclairés par de larges baies vitrées.
ACTUALITÉS
Photos : Architectes Perry Weber & Associés, Paul Scharlé
e bureau Architectes Perry Weber & Associés a réalisé à Strassen, pour le compte de la Fédération luxembourgeoise des arts martiaux (FLAM), la nouvelle halle dédiée aux sports de cette fédération. Deux volumes imbriqués se développent sur trois niveaux pour accueillir principalement un hall d’entrée avec billetterie, une salle de karaté de 1 250 m2 (six tatamis) qui bénéficie de larges baies vitrées orientées au nord, et une salle de musculation pour l’échauffement. Les spectateurs peuvent s'installer dans des gradins (300 places) pour regarder les sportifs ou profiter du bar / cafétéria. On trouve également des surfaces administratives, des locaux techniques et de stockage de matériel, sans oublier les besoins en vestiaires, sanitaires, infirmerie et régie. Réalisée sur pilotis, la sousface de l’immeuble permet la création d’emplacements de stationnement couverts. Ce nouvel équipement, qui vient remplacer l’ancien hall voisin devenu trop petit et vétuste, représente un budget pour la seule construction du hall de 5,4 millions d’euros (hors démolition, hors aménagements extérieurs, hors honoraires et hors TVA), montant financé par le ministère des Sports et la Commune de Strassen. Le bâtiment répond aux critères énergétiques de la catégorie B. Pour obtenir la température de 15 °C conseillée pour les salles de sport, la grande salle est chauffée par des aérothermes (les autres salles sont chauffées par des radiateurs) et le renouvellement de l’air est assuré par une ventilation contrôlée. ◼
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U N I FA M I L I A L E
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CRÈCHE
KOKOPELLI C’
est à Bettembourg que witry & witry ont livré la nouvelle crèche Kokopelli à basse consommation d’énergie. Cette structure d’accueil présente la particularité d’être inclusive, c’est-à-dire d’être conçue pour permettre à 78 enfants handicapés ou non handicapés d’être accueillis dans le même établissement. Le concept éducatif prévoit un contact étroit avec la nature – en particulier la forêt –, de sorte que le bâtiment est situé dans une grande clairière à proximité immédiate du Parc Merveilleux et du terrain de sport. L’atrium central planté joue un rôle important pour le lien avec la nature et l’apport de lumière naturelle. Les salles de séjour ne sont pas considérées au sens classique comme des salles de groupe, mais comme des salles fonctionnelles pour diverses activités, telles que la musique, la gymnastique, le repos et l’artisanat. Les enfants de 0 à 2 ans sont accueillis au rez-de-chaussée, côté sud, dans des salles de groupe avec une chambre attenante, un vestiaire et un espace comprenant un petit « monde de l’eau ». Au nord, on trouve les salles comme la cuisine, la salle à manger, la salle de psychomotricité et le bureau. Les plus grandes sont à l’étage, qui compte salles de jeux, de bricolage, chambre et « monde de l’eau ».
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C’est sur le terrain d’un ancien verger que Polyform a fait construire deux maisons unifamiliales jumelles, Mad et Baksteen. Conçues par Max Bauer, les maisons, dont les façades sont en briques, répondent à un dessin abouti, d’une grande précision dans la géométrie. La même exigence est appliquée aux matériaux (pierre naturelle, bois, marbre) à l’intérieur. En toute logique, le mobilier a été réalisé sur mesure pour s’intégrer parfaitement à la maison. Largement ouverte vers le jardin au sud, la maison est aveugle côté nord. Dans le salon, l’artiste Vhils est intervenu directement sur le mur pour y apposer une œuvre (5 x 3 m), une section de visage piquée directement dans le béton du mur, où se dessine un regard. À l’étage, les chambres et leur salle de bain. Au soussol, un couloir de nage de la longueur de la maison.
P L U S D E P H O T O S S U R A R C H I D U C . L U
L’atrium planté joue un rôle important dans le concept architectural. ACTUALITÉS
La façade de la maison, dont la structure est en béton, est un fin travail de briques longues.
Photos : Willi Filz, Lukas Roth
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LIVRAISON
LOGEMENTS POUR L’AVENIR n 2013, la Ville de Luxembourg avait organisé un concours regroupant architectes-promoteurs et constructeurs pour la conception et la construction de logements sociaux et à coût modéré sur cinq parcelles situées en bordure de la rue de l’Avenir, au Limpertsberg. C’est le groupement Tetra Kayser Associés - Cialux - RE Design qui avait remporté ce concours. Les 60 logements sont maintenant achevés. Les abords comprennent de nouveaux chemins piéton et cyclable qui favorisent la mobilité douce et la rencontre entre les voisins. Les nouveaux résidents peuvent prendre possession de leur logement.
Les résidences de la rue de l’Avenir sont à la fois destinées au logement social et à l’acquisition à coût modéré.
E S PA C E D E B U R E A U X
SWISSLIFE La société SwissLife a demandé au bureau Moreno Architecture et Associés d’aménager ses nouveaux bureaux à la Cloche d’Or dans un bâtiment existant. La croissance de l’entreprise et de son équipe a imposé de repenser un espace plus élargi, qui prend aussi en compte un accroissement futur. Pour cela, les bureaux sont organisés en un open space, ponctué de bureaux fermés. L’accent a été mis sur la réception et les salles de réunion accessibles également aux personnes extérieures. Les coffee corners et la cafétéria ont également été retravaillés pour apporter plus de confort. 58
Les espaces de détente ont été aménagés pour offrir plus de confort aux employés.
ACTUALITÉS
Photos : Tetra Kayser Associés, Moreno Architecture et Associés
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Atelier de ferronnerie
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Escalier en colimaçon reliant deux étages, travaillé entièrement en acier (LU), 2007 Construction soudée autoportante • Marches pliées en tôle de 4 mm d’épaisseur, trois marches par groupement Première marche palière en tôle de 10 mm d’épaisseur • Noyau montant réalisé à partir d’un tube en acier Diamètre de 3 500 mm • Hauteur totale de 6057 mm Anneau en acier faisant chainage pour traverser la dalle • Laqué, 2K DTM, RAL 9010 blanc pur Kaell Architecte / photo : Bohumil Kostohryz
Serrures et sécurité
4 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 80 84
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B O N À SAVOIR
L’A C T U E N B R E F
La façade de l’extension entre en résonnance avec celle de la mairie.
Le logement en débat L’OAI organise une table ronde sur la thématique du logement. Elle rassemblera le ministre du Logement Marc Hansen, le ministre de l’Intérieur Dan Kersch, et les députés Henri Kox et Marc Lies. La conférence sera retransmise sur la page Facebook de l’OAI, page qui est également ouverte aux questions et propositions. « NOUTSTAND WUNNENGSBAU ! WAT MAACHEN ? » LUNDI 23 AVRIL À 18 H AMPHITHÉÂTRE DE LA COQUE INSCRIPTIONS SUR WWW.OAI.LU
Son nom est IKO Le développeur Ikogest a choisi de changer de nom et d’identité visuelle pour devenir IKO Real Estate. Un nouveau nom pour mieux correspondre à la nouvelle stratégie d’entreprise basée sur quatre piliers : l’enjeu technologique, l’économie numérique, l’économie participative, et l’urbanisation écoresponsable. WWW.IKOREALESTATE.EU
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EXTENSION
A SCHOMMESCH L
e bureau Architectes Perry Weber & Associés a réalisé pour la Commune de Niederanven un nouveau centre polyvalent appelé « A Schommesch », qui s’inscrit comme une extension de la mairie. On y trouve une salle de spectacle (170 places), un foyer et une salle de conférence modulable de 100 places. Pour ce faire, les architectes ont pris en compte le contexte bâti complexe de la mairie et créé une nouvelle interface avec le paysage vierge entourant le site. La volumétrie de l’extension et le choix des matériaux de construction découlent de cette contrainte. Les architectes ont ainsi fait le choix de construire comme une tour côté place, avec un habillage en barreaux de terre cuite qui entre en résonnance avec la façade en céramique de la mairie. Le reste du bâtiment est relativement bas et transparent, permettant des vues traversantes vers le paysage. Le bâtiment est construit de façon à répondre aux critères énergétiques des catégories ABA. ACTUALITÉS
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration communale de Niederanven Maître d’œuvre Architectes Perry Weber & Associés Génie civil INCA Ingénieurs Conseils Associés Génie technique Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils Budget 6 millions d’euros (hors TVA et honoraires)
Photo : Architectes Perry Weber & Associés
Nouveau directeur Vincent Beck a été nommé directeur général adjoint de Codic et assurera la direction de Codic Luxembourg. Il succède ainsi à Raphaël Van Der Vleugel, qui avait passé 12 ans dans les rangs de Codic. Monsieur Beck, âgé de 38 ans, sera épaulé dans la gestion technique par Paul Muyldermans. Pour la gestion administrative, il pourra compter sur le support de Claudine Muller. Il devra mener à bien le projet de Royal-Hamilius.
SERVICE DÉPANNAGE
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EN TRAVAUX
Illustration : Foster + Partners / Tetra Kayser Associés
ROYAL-HAMILIUS, VERSION ARCHITECTURALE
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ACTUALITÉS
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Autour de la place Hamilius, les immeubles résidentiels présentent des façades en pierre.
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e projet de Foster + Partners, en collaboration avec Tetra Kayser Associés, présente des qualités architecturales qui veulent s’inscrire durablement dans le paysage du centreville de Luxembourg. « Nous avons toujours cherché à conserver une échelle proche de celle de la ville. C’est pour cela que nous avons différents bâtiments qui abritent différentes fonctions. Cette approche permet de conserver l’idée du parcellaire sur une échelle urbaine de construction qui est pourtant grande », explique Antoine Frieders de Tetra Kayser Associés. Aussi, il y a trois types de façades et d’échelles qui correspondent aux trois fonctions : commerces, bureaux, logements. L’échelle des bâtiments descend progressivement, par tant des Galeries Lafayette, qui est le bâtiment le plus haut, vers les immeubles résidentiels plus bas autour de la place Hamilius. Cette décroissance suit aussi le dénivelé naturel du terrain. Si les façades du grand
ACTUALITÉS
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Certains appartements bénéficieront de grandes terrasses et d’une vue sur la ville. 02
La hauteur des immeubles de Royal-Hamilius est décroissante et suit la pente naturelle du terrain. 03
magasin sont traitées en verre opaque, sous forme de diamant, et les façades de bureaux en pierre et verre, les façades des immeubles résidentiels seront, elles, plus largement en pierre. DU RÉSIDENTIEL EN VILLE Il y a trois immeubles résidentiels – Royal-Monterey, Royal-Hamilius et Royal-Aldringen. Deux se situent de part et d’autre de la place Hamilius, le troisième est en face du 49, boulevard Royal, seul vestige de l’ancien bâti, lui aussi résidentiel. Leurs façades se distinguent aussi par la présence de balcons, ter64
rasses et loggias. Le rez-de-chaussée est traité en double hauteur et avec des porte-à-faux, ce qui permet de garder des perspectives visuelles en diagonale. Au total, 73 appartements seront livrés. « On y trouve tous types d’appartements, précise Christophe Lang de Tetra Kayser Associés. Il y a des studios, des appartements d’une, deux et trois chambres, des duplex et des penthouses qui vont de 36 m2 à 257 m2 et sont répartis de manière équilibrée entre les trois immeubles. » Les intérieurs sont conçus par le bureau NJOY. « Nous avons créé cinq ambiances différentes pour répondre à un maximum de souhaits des clients, explique
l’architecte d’intérieur Nathalie Jacoby. À partir de ces univers, la palette de matériaux présélectionnés permet aux futurs acquéreurs de moduler leurs revêtements de sol et les finitions des aménagements en fonction de leurs préférences. » Malgré un prix de vente élevé (environ 13,00 euros / m2 avec un bail emphytéotique de 75 ans, et sans place de parking, qui sera en location longue durée), les appartements trouvent des acquéreurs, puisqu’en six mois, plus de 40 % des logements ont déjà été vendus. Les futurs nouveaux habitants du centre-ville devraient pouvoir emménager dans leur appartement fin 2019. ◼
ACTUALITÉS
Illustrations : NJOY, Photo : Tetra Kayser Associés
Différentes ambiances sont imaginées pour les clients.
FOTO GRAFI E
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Ö FFE N T L I C H E N
RAU M
Olaf Otto Becker R E A D I N G T H E L A N D S C A P E
© Christof Weber, 2017 (Bildausschnitt)
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ANNIVERSAIRE
EN TRAVAUX
EXTENSION À LA MAIRIE DE GROSBOUS L
a commune de Grosbous va voir sa mairie agrémentée d’une nouvelle annexe conçue par Fabeck Architectes. Suite à une consultation auprès de cinq architectes, et sur base d’un cahier des charges élaboré par PROgroup (septembre 2016), Fabeck Architectes a remporté en juin 2017 la possibilité de réaliser l’annexe de la mairie de Grosbous. La nouvelle annexe s’inscrit dans un contexte de village, dont le cœur est caractérisé par l’ensemble harmonieux formé par l’église et l’ancienne école, qui sert de mairie. Fabeck Architectes a veillé à préserver les éléments patrimoniaux existants (charpente, enduits, portes anciennes, etc.), tout comme à utiliser la pierre rouge, caractéristique pour la
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région. L’annexe en bois sera construite à l’arrière – un élément vitré faisant la jonction –, renforcée à l’extérieur par un auvent qui protège l’entrée principale, qui se fait sur le côté de l’ancienne école. L’annexe se développe sur deux niveaux, desservis par un escalier central. Au rezde-chaussée, on trouve les espaces d’accueil du public, l’étage étant réservé aux espaces administratifs. La salle du conseil occupe tout l’étage de l’ancienne école. Le sous-sol de l’annexe est réservé aux archives, techniques et locaux poubelles. À l’arrière de l’extension, un passage relie la rue latérale au petit parc municipal et offre une plus grande perméabilité au site et la possibilité de l’utiliser pour des rencontres populaires ou un marché. ACTUALITÉS
30 ANS POUR SECO
La branche luxembourgeoise du groupe belge spécialisé dans le contrôle et la sécurité dans le secteur de la construction a célébré ses 30 ans de présence au Grand-Duché. Créée en Belgique en 1934, cette association coopérative avait pour but d’être une tierce partie indépendante capable d’émettre des avis techniques neutres. « Seco est arrivée au Luxembourg en 1985 à la demande des Ponts & Chaussées pour inspecter et contrôler les ponts des nouvelles autoroutes, explique Philippe Wetzel, directeur de Secolux. À partir de 1987, à peine deux ans plus tard, la croissance de l’époque a suffi pour nous installer durablement au Luxembourg. » Depuis, la société s’est enrichie de nouvelles compétences et services : l’inspection pour la sécurité des ouvrages, la création en 2014 de Seco Expert, une plateforme coopérative de compétences au profit du secteur. Enfin, la dernière étape de son développement date de cette année, car le pôle luxembourgeois devient le centre de gestion pour piloter l’activité de toutes les autres filiales européennes et les activités outre-mer, à l’exception de la Belgique, qui reste la maison mère.
Illustration : Fabeck Architectes
L’annexe sera construite en bois et sur deux niveaux.
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T R A N S FO R M AT I O N
ÉCOLE DE MUSIQUE À ALTWIES B
ENG Architectes Associés a réalisé la transformation et l’extension de l’école de musique d’Altwies, installée dans une ancienne école datant de 1956. Le bâtiment existant, situé à proximité de l’église, en plein cœur de la commune, a été augmenté d’un volume en façades sud et nord afin d’augmenter la surface intérieure des salles de pratique et de la salle polyvalente. Pour ce faire, les architectes ont choisi de simplement poursuivre les lignes extérieures du bâtiment. Le nouveau programme comprend une salle polyvalente pouvant accueillir 150 personnes, deux salles de pratique d’instruments de percussion au sous-sol, deux grandes salles de pratique 68
d’instruments divers pour 15-20 personnes, quatre petites salles pour la pratique individuelle, une salle de réunion et d’autres espaces pratiques (sanitaires, stockage…). Afin d’atteindre la classe énergétique B, le bâtiment a complètement été isolé et une ventilation double flux installée. Les matériaux naturels et recyclables ont été privilégiés, comme l’enduit minéral, la toiture en zinc, des menuiseries extérieures en aluminium et des revêtements de sol en chêne. Tous les luminaires utilisent la technologie LED. Enfin, le parvis a également été aménagé pour accueillir des manifestations extérieures. Une aire de jeux finira de compléter ce nouvel ensemble. ◼ ACTUALITÉS
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Commune d’Altwies Architecte BENG Architectes Associés Ingénieurs Goblet Lavandier & Associés, Au Carré Surface +/- 800 m2 Budget 3 millions d’euros Inauguration 23 septembre 2017
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L’ancienne chapelle a été préservée et intégrée à la nouvelle école de musique. 02
Dans le couloir, les porte manteaux sont intégrés aux dessins des notes de musique. 03
Des menuiseries extérieures en aluminium avec des stores extérieurs ont été mises en place sur les façades exposées au soleil. 04
Photos : Julien Swol
Plusieurs nouvelles salles permettent l’apprentissage et la pratique de la musique.
ACTUALITÉS
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RÉCEMMENT IMPRIMÉ 02
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ADATO Le magazine Adato a connu une séance de relooking et est passé entre les mains du Studio Polenta. La mise en page est beaucoup plus claire et laisse une grande place aux photos. On notera aussi le changement au niveau du pôle de rédaction, avec l’arrivée d’Anna Valentiny.
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Ernst Wasmuth Verlag
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UWE R. BRÜCKNER À l’occasion de la conférence qu’il a donnée pour Design Friends, l’association a publié un booklet reprenant quelques images des réalisations de l’architecte-scénographe et lui laisse l’occasion de s’exprimer dans un entretien.
63 SECONDES DU PFAFFENTHAL AU KIRCHBERG Pour célébrer la mise en service du nouvel arrêt ferroviaire et du funiculaire du Pont Rouge, Architectes Paczowski et Fritsch a rassemblé dans un ouvrage 30 photographies d’Andrés Lejona qui documentent la construction de cette infrastructure liée à la mobilité.
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Valentiny Foundation
POSITIONS ON EMANCIPATION, ARCHITECTURE BETWEEN AESTHETICS AND POLITICS Florian Hertweck a voulu remettre au centre des discussions l’engagement social et politique des architectes. Pour cela, il a rassemblé une partie des plus remarquables théoriciens et éloquents protagonistes actuels pour un débat qui est transposé dans ce livre. Lars Müller Publishers / Université du Luxembourg
ACTUALITÉS
Photos : Maison Moderne
IN THE MOOD FOR ARCHITECTURE Lucien Steil a fait paraître un nouveau livre qui précise en de nombreux points ce qu’est pour lui l’architecture traditionnelle. Il y interroge les notions de tradition et modernité, de lieu et de temps, d’imitation et d’originalité, y élabore une critique sur les tours ou approfondit la valeur de demeure.
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AUDIT TECHNIQUE
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CONVERSATION
CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.
LUCIEN STEIL Architecte et professeur associé à l’école d’architecture de l’University of Notre Dame Diplômé en architecture et urbanisme à Paris en 1980, il a travaillé aux Archives d’architecture moderne à Bruxelles avec Maurice Culot et Léon Krier jusqu’en 1982. Il a exercé au Luxembourg entre 1982 et 1986, puis, à partir de 1997, avec Colum Mulhern. Très impliqué dans l’enseignement, il a été professeur aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Depuis des années, il défend l’architecture et l’urbanisme traditionnels. Il vient de faire paraître le livre In the Mood for Architecture - Tradition, Modernism and Serendipity.
TRADITION VS CON 72
ACTUALITÉS
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POINT DE VUE
L’architecture est sujette à plusieurs approches et au développement de différentes considérations. Parmi celles-ci, l’architecture traditionnelle, qui prône un vocabulaire classique, des formes inspirées de l’architecture du passé, un urbanisme inspiré des villes traditionnelles européennes. À côté de cela se développe une architecture ancrée dans son temps, développant un vocabulaire contemporain et mettant en œuvre les principes du cradle to cradle. Ces deux approches sont-elles en opposition ?
NICO STEINMETZ Architecte associé, STEINMETZDEMEYER Diplômé en architecture de l’Institut supérieur d’architecture St-Luc (Bruxelles) en 1988, Nico Steinmetz fonde l’atelier d’architecture et d’urbanisme à Luxembourg en 1989. Ses réalisations architecturales se situent aussi bien dans le domaine privé que public. Depuis 2013, il est président de la fondation du LUCA Luxembourg Center for Architecture.
ALISTE TEMPORAINE ACTUALITÉS
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Monsieur Steil, vous considérez-vous comme un architecte traditionaliste ? lucien steil Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne vois pas d’antagonisme entre tradition et contemporanéité. L’architecture traditionnelle est une architecture qui se réfère à la tradition, et la tradition évolue. C’est un mot qui vient du latin tradere, qui signifie transmettre. C’est donc une sorte de concept dynamique, sélectif, car on ne transmet pas des choses qui ne fonctionnent pas. Le traditionalisme, par contre, est une forme de tradition figée, qui ne considère certains concepts que parce qu’ils viennent du passé. Dans ces conditions, je ne me considère pas comme un traditionaliste. Par ailleurs, il faut prendre en considération la notion de temps, qui est indissociable de celle de l’espace. Cela aboutit au Zeitgeist, « l’esprit du temps », qui est une sorte d’affirmation d’appartenance à une époque. Et pour fonctionner, la tradition doit être de son temps. Et vous, Monsieur Steinmetz, comment vous placez-vous par rapport à cette relation à la tradition ? nico steinmetz Je dis souvent que nous faisons une architecture « classique », dans le sens où elle fait référence à des valeurs qui perdurent dans le temps. D’un autre côté, nous vivons dans une société contemporaine, avec une constellation socio-économique et technique qui nous nourrit et qui porte des valeurs, que l’on peut d’ailleurs remettre en question et critiquer. L’interprétation du tradere peut être aussi vue comme le fait de créer des lieux où les gens ont envie de vivre ensemble. Ceci passe à travers une justesse, une honnêteté de ce que nous sommes aujourd’hui, dans notre situation de migration mondiale vers les centres urbains. Il faut donc repenser la ville pour former des espaces dont les usages per74
CONVERSATION
Tout en affirmant ce présent, j’aime emprunter des images ou des idées du passé et imaginer certaines choses pour le futur. LU C I E N S T E I L
mettent une meilleure qualité de vie, avec les outils dont nous disposons aujourd’hui. Être classique, pour moi, c’est exprimer clairement ce avec quoi on construit et bien choisir les éléments assemblés, en s’interrogeant sur ce qu’on va transmettre aux générations futures. C’est une grande responsabilité qui ne doit pas être sujette aux effets de mode, mais permettre un retour aux origines : comment manget-on, comment dort-on, comment habite-t-on, et à partir de là, quels sont les matériaux mis en œuvre, comment travaille-t-on la lumière... Je suis tout à fait d’accord concernant le danger des « -isme » qui enferment dans un mouvement. Et on peut aussi s’inspirer de l’architecture vernaculaire. ls Je partage ces vues. Mais il y a quelques éléments qui deviennent plus critiques, notamment dans l’utilisation des matériaux et l’interprétation du temps. Il y a une culture du passé, d’expertise, une sorte de reconquête, de réinterprétation ou de compréhension sélective, puis un mouvement vers une transmission et transcription dans le présent. Par ailleurs, je voudrais apporter quelques précisions concernant ce que j’entends par « classique ». Le péché de la culture classique dominante est que c’est une vision purement occidentale, conditionnée par
la Renaissance et sous l’influence de l’Église catholique. Ce qui s’est transformé plus tard en culture coloniale. Cela explique en partie les problèmes que rencontre le classique dans l’architecture contemporaine, ainsi que l’utilisation de cette architecture par les régimes totalitaires, ce qui a rendu très difficile l’utilisation de cette architecture après la guerre. Pour autant, je ne pense pas que l’architecture classique soit condamnée, d’autant plus qu’il y a plusieurs « classiques » à travers le monde. C’est aussi ce que l’on appelle l’architecture savante, qui se base sur une littérature, des bâtiments qui ont forgé une culture collective à une certaine époque, qui suit des ordres, des conventions, des principes spatiaux et d’assemblage très étudiés. Et à la fin, elles se différencient et ne se ressemblent pas. La culture des toits, par exemple, est différente dans l’architecture classique chinoise et dans l’architecture classique japonaise. L’architecture vernaculaire, par contre, peut être plus similaire d’un continent à l’autre, parce qu’il y a les mêmes matériaux, le même climat. C’est une architecture plus organique, qui a plus de continuité dans le temps. Aussi longtemps que les conditions n’évoluent pas et que le savoir-faire est transmis, cette architecture perdure. ACTUALITÉS
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ACTUALITÉS
CONVERSATION
Je dis souvent que nous faisons une architecture classique, dans le sens où elle fait référence à des valeurs qui perdurent dans le temps. NICO STEINMETZ
J’aimerais réagir au terme « classique », car je crois que nous utilisons tous les deux le même terme, mais en y donnant des contenus différents, même s’ils se croisent. Le classique, pour moi, est plutôt une manière de faire, d’approcher l’architecture, de la comprendre telle qu’elle se fait dans les différentes régions et collectivités, selon l’inconscient collectif propre à chaque région. Au Japon, par exemple, ils ont pour habitude de reconstruire régulièrement leurs bâtiments, qui sont sujets aux tempêtes, tremblements de terre… et parce qu’ils sont insulaires, ils occupent le moins possible leur terre. Rien à voir avec chez nous, où nous occupons largement la terre. Cela induit des manières de construire classiques dans leur région, qui sont différentes des nôtres parce qu’elles répondent à des besoins sociétaux, des contextes géographiques autres. Nos sociétés se sont forgées autour de ces moyens de subsistance, et l’architecture en est le résultat. Pour moi, c’est cela la pensée classique ; c’est mettre l’Homme au centre et se poser les questions suivantes : Où sommesnous ? De quoi vit-on ? Qu’est-ce qui fait tourner notre société et notre économie ? C’est donc un classique très ouvert, qui peut ns
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accueillir un grand nombre de paramètres. Et dans cette architecture classique dont je parle, il n’y a pas de style, parce que c’est une manière de faire, d’observer, de lire le territoire. ls Je ne pense pas qu’on puisse redéfinir le classique d’une façon aussi personnelle, et je pense que le classique est aussi lié à la notion de bâtiment public, de durée, de stabilité, de transcendance. Mais est-ce que reproduire le style classique d’année en année n’est pas ignorer une forme d’évolution ? ns Au Japon, cela se passe dans les lieux spirituels, où les valeurs vont au-delà de nousmêmes, et sont transmises de génération en génération. ls L’idée d’évolution dans le temps est évidemment importante. C’est le Zeitgeist dont nous avons parlé au début. Tout en affirmant ce présent, j’aime emprunter des images ou des idées du passé et imaginer certaines choses pour le futur. Mais alors, pourquoi emprunter à ce point les formes du passé, et ne pas garder des valeurs, des idées et les réinterpréter avec un vocabulaire contemporain ? ls Pourquoi pas ? Pourquoi changer un arc ou une colonne si cette forme fonctionne depuis 2 000 ans ? Il y en a même qui font une réinterprétation qui tend vers une simplification. Justement, si on reste sur cette idée de la simplification, il y a un risque aussi d’arriver sur le pastiche. ls On dit souvent que l’architecture classique contemporaine est du pastiche. Mais on peut dire la même chose de beaucoup d’architectures modernes et des grands maîtres des avant-gardes du 20e siècle. Or, le mot « pastiche » n’est jamais utilisé dans ce contexte. Le pastiche est une utilisation très superficielle de cer-
ACTUALITÉS
taines apparences stylistiques et souvent réalisées de manière maladroite. ns Je suis d’accord sur le fait qu’on ne réinvente pas la roue tous les jours. L’architecture n’est pas une constante invention. Faire de l’architecture, c’est réutiliser beaucoup de choses, mais dans une manière de faire qui est le mécanisme de notre société et nos techniques de construction d’aujourd’hui. On peut aussi faire un arc, même en béton armé, mais on peut faire une transmission d’effort totalement différente. Aujourd’hui, tout est possible. C’est ce qui rend nos choix en tant qu’architectes d’autant plus difficiles. On cherche un cadre qui va nous guider à composer l’architecture. Quel sera le résultat spatial, esthétique ? C’est très subjectif. Je ne suis pas pour l’utilisation des canons, mais j’utilise beaucoup le nombre d’or, parce qu’il existe dans la nature, qui a cette faculté d’adaptation. Cela m’apprend à rester ouvert au changement, à l’évolution. ls Dans cette situation où on a tous ces choix, on peut aussi choisir d’utiliser des choses qui ont été utilisées dans le passé, et leur donner une nouvelle signification. Je ne pense pas que cela soit du pastiche, car c’est fait dans une pensée contemporaine. Les architectes traditionalistes s’inspirent des solutions trouvées dans une autre époque. Au 19e siècle, les architectes demandaient à leurs clients : « Dans quel style voulez-vous que je vous construise votre maison ? » Cela n’avait rien de péjoratif. L’idée de style est importante, et depuis toujours, les différents styles se sont côtoyés. Est-ce qu’il n’y a pas une forme de nostalgie dans ce regard vers le passé ? ls Oui, certainement, mais est-ce que cela est mal ? La nostalgie est une sorte d’envie de qualité, de cadre de vie ou de culture perdue que l’on aimerait retrouver. 77
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C’est une forme de romantisme. ls Dans le modernisme, il y a aussi beaucoup de nostalgie. À l’origine du mouvement moderne, il y avait aussi une forme de nostalgie de justice sociale, d’égalité, de confort matériel. Je ne pense pas que la nostalgie soit négative. Ce n’est pas du passéisme. La nostalgie est une émotion qui nous pousse à améliorer certaines choses. ns Je ne veux pas juger aujourd’hui ce qui est passéiste, futuriste ou autre, mais je pense qu’il est important que les architectes fassent une architecture dont ils sont convaincus, et qu’ils s’assurent de sa résilience. J’aime lorsque les bâtiments historiques offrent cette capacité à s’adapter. Lorsque nous intervenons dans une rénovation de bâtiment ancien, l’introduction de nouveaux éléments est lisible en tant que telle, il ne s’agit pas d’imiter. Pour moi, c’est important de pouvoir lire un bâtiment, de pouvoir se situer dans l’espace et le temps. Je suis convaincu de la qualité de ce que je construis, mais peut-être que je me trompe. C’est l’histoire et le temps qui passe qui nous le diront. C’est pour cela qu’il faut laisser la possibilité d’enlever ce que j’ai fait. ns
C’est dans cette approche que vous êtes intervenu au Bierger- Center ? ns Absolument. Il y avait un magnifique potentiel dans l’existant, que nous avons respecté, en bousculant même un peu le programme qui nous avait été demandé, pour les logements notamment. Ce n’est pas du façadisme. Et les nouveaux éléments que nous avons apportés, la salle des cérémonies et la passerelle, sont tous deux lisibles comme des éléments contemporains et peuvent être retirés si nécessaire par la suite. C’est un bâtiment que nous avons rénové pour transmettre aux générations futures, et qui exprime clairement ce qui a été apporté au 21e siècle. 78
CONVERSATION
Je connais ce bâtiment et la façon dont il adresse l’espace public, et j’ai été un des critiques de ce projet. Je reste d’ailleurs toujours très critique concernant la passerelle. Je n’ai pas de problème à lier les deux bâtiments, mais je pense que j’aurais préféré une solution peut-être même plus durable, mais qui fasse un lien avec les perspectives de la cathédrale, la définition de la place, la communication entre les différents niveaux. Je vois la passerelle comme un obstacle, une interruption. À l’intérieur, je trouve que le bâtiment est d’une modernité très agréable. Mais au niveau de l’intégration urbaine, cela ne fonctionne pas. Aussi au niveau de la matérialité. J’aurais aimé qu’on conserve cette expérience visuelle de rapport entre l’espace de la place et la cathédrale. ns Avant que la mairie ne soit construite, il y avait le couvent des cordeliers, et il n’y avait pas de vue sur la cathédrale. Cette vue n’a été créée qu’à un certain moment. De plus, la cathédrale est suffisamment haute pour qu’on la voie toujours. Par ailleurs, l’œil des passants est dynamique, il balaie l’espace, et la cathédrale est toujours aussi présente. Cette passerelle est un élément filaire à l’échelle de l’espace global.
tour, une des plus importantes à mes yeux, n’a malheureusement pas été construite. Je trouve que l’architecte a fait un grand effort en donnant à cette expression classique beaucoup de fraîcheur et d’inventivité qui se manifestent dans les détails, l’ornementation, l’ajout des sculptures… Pour moi, c’est une contribution intéressante à la construction de la ville. Certaines choses auraient certainement pu être meilleures, mais je connais aussi beaucoup d’obstruction de la part des architectes des bâtiments publics. Léon Krier est d’ailleurs sorti du projet, car il ne supportait plus ces interférences avec l’architecte de l’État. Rob Krier s’est retrouvé seul et a dû faire beaucoup de compromis. Trop, à mon avis. C’est quand même regrettable qu’un architecte avec ce talent et cette expérience à l’étranger se fasse traiter ainsi. ns Étonnamment, je peux comprendre l’attitude de Léon Krier. L’architecte du Grand Théâtre est lui aussi parti à un moment donné avec ses plans sous le bras, à cause du non- respect de son travail. Ces deux expériences nous pointent du doigt la difficulté de la culture au Luxembourg. Je ne partage pas pour autant les valeurs du projet. Pour moi, au-delà du vocabulaire et des formes utilisées, c’est une erreur urbanistique que d’avoir choisi ce site pour la Cité judiciaire. C’est une institution avec un programme démesuré pour cet espace urbain historique composé de petites parcelles. Je pense qu’une institution aussi importante pour notre démocratie aurait dû être sur un site où elle aurait pu bénéficier d’une grande visibilité, dans une architecture plus transparente et ouverte, signe d’une ère démocratique. Pour moi, c’est une architecture trop figée et trop peu résiliente. Je pense qu’une Philharmonie ou un Mudam auraient plus eu leur place ici, en liaison avec le centre-ville. ◼
ls
Parmi les autres projets récents qui aspirent à une certaine permanence, il y a la Cité judiciaire. Que pensez-vous de ce projet ? ls Le projet de la Cité judiciaire a été très critiqué au Luxembourg, et je dois avouer que j’ai été embarrassé par la violence exprimée par l’intelligentsia luxembourgeoise. Surtout voyant ce qui se construisait au même moment sur le boulevard d’Avranches, qui est selon moi un affront à la silhouette de la ville. Dans ce projet de la Cité judiciaire, j’apprécie la fragmentation de cet énorme programme en différents bâtiments liés autour d’un espace de cour avec certaines composantes, dont la ACTUALITÉS
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BIENNALE D’ARCHITE DE 2018 ARCHIDUC 16
8 2 T H E A R C H I T E C T U R E O F T H E C O M M O N G R O U N D Mise en appétit autour du pavillon luxembourgeois
9 2 D E L A G É N É R O S I T É E N A R C H I T E C T U R E Présentation de l’exposition internationale Freespace
9 4 R É U T I L I S AT I O N S E T U T O P I E S Aperçu des pavillons belge, français et allemand 80
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CTURE VENISE Pour la 16 e Biennale de Venise, le Luxembourg déménage son pavillon et intègre l’Arsenale. Une étape importante qui est accompagnée d’une nouvelle approche de l’exposition, puisque les curators ne sont plus sélectionnés sur appel à projets. L’exposition est conçue par le LUCA en collaboration avec le master d’architecture de l’Université du Luxembourg, dirigé par Florian Hertweck. S’appuyant sur l’idée directrice des commissaires générales Yvonne Farrell et Shelley McNamara pour leur exposition Freespace présentée dans un article dédié, Andrea Rumpf et Florian Hertweck ont choisi d’interroger la question du sol, vue sous le prisme du foncier, l’accès aux terrains connaissant une pression très forte au Luxembourg. Sans dévoiler dans le détail ce qui sera présenté dans le pavillon luxembourgeois, ils expliquent leur démarche et l’angle d’approche de cette nouvelle exposition dans un entretien exclusif. Par la suite, ARCHIDUC vous propose d’entrevoir les projets des pavillons de nos pays voisins belge, français et allemand.
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BIENNALE DE VENISE 2018
THE ARCHITECTURE OF THE COMMON GROUND
PAV I L LO N D U L U X E M B O U R G
Auteur
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GRAND SUJET
Céline Coubray
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Andrea Rumpf, directrice du LUCA Luxembourg Center for Architecture, et Florian Hertweck, professeur et directeur du master d’architecture à l’Université du Luxembourg, sont les commissaires du pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise 2018. Ils nous présentent leur projet d’exposition.
lorian Hertweck F et Andrea Rumpf, sur le campus à Belval.
Au Museu de Arte de São Paulo, l’espace sous la dalle est utilisé à des fins publiques.
Photos : Anthony Dehez, Lina Bo Bardi © Andre Savastano / CC BY-SA
GRAND SUJET
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Pouvez-vous nous présenter le sujet de l’exposition du pavillon luxembourgeois ? andrea rumpf Nous sommes partis de la réflexion que nous avions menée dans le cadre de la Biennale 2016 sur le logement, et nous avons voulu aller une étape plus loin. Pour cela, nous nous sommes penchés directement sur la problématique du foncier, de son accès, ainsi que de son usage, qui est en fait au cœur du problème du logement au Luxembourg. florian hertweck Plusieurs villes dans le monde sont soumises à cette pression du foncier. Cela a pour conséquence que le prix du terrain devient souvent même plus important que le prix de la construction. C’est un débat qui entre dans la sphère publique, avec une forte dimension politique, et nous pensons que les architectes peuvent jouer un rôle moteur dans ce débat. Au Luxembourg, la question du sol est liée à ce qu’on pourrait appeler une spéculation passive. Il y a un grand nombre de terrains qui sont potentiellement constructibles, mais qui ne sont pas mobilisés à cette fin parce que la valeur de ces terrains augmente considérablement d’année en année. Quelles solutions pourraient être mises en place d’après vous ? fh Aujourd’hui, l’on pense que le développement urbain et la question du logement peuvent se réguler par le PAG et des mesures de stimulation, alors que le vrai problème est le foncier, qui n’est pratiquement pas abordé. ar Au lieu de continuer à s’appuyer sur la Grande Région comme réserve foncière, il faut développer des stratégies propres au Luxembourg. Nos politiciens et décideurs sont bien conscients du problème et ils commencent à prendre des mesures pour endiguer cela, mais en attendant que la politique fasse son travail, nous voulions réfléchir à ce que les architectes, planificateurs, concepteurs peuvent offrir en parallèle en se concentrant sur leur créativité et ambitions sociales pour mettre en place des solutions. Cette réflexion suit également l’appel des commissaires générales de la biennale d’architecture, Yvonne Farrell et Shelley McNamara, avec leur exposition Freespace. fh À mon sens, le vrai changement de paradigme s’est passé lors de la dernière biennale d’architecture, avec l’exposition 83
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Reporting from the Front d’Alejandro Aravena, qui était en totale opposition avec la proposition apolitique de C hipperfield Common Ground. De plus en plus d’architectes observent les problèmes sans vraiment pouvoir agir, car ils n’interviennent qu’à la fin de la production de l’espace. Or, beaucoup partagent l’idée, qui était d’ailleurs à l’origine du mouvement moderne, que l’architecture puisse avoir un impact social et politique. Nous sommes nombreux à vouloir repolitiser l’architecture ! Pour le pavillon luxembourgeois, nous reprenons l’approche positive des commissaires générales face à une situation critique et, tout en montrant les problèmes, nous essayons de trouver des ébauches de solutions, des pistes réflexives et conceptuelles. Justement, pouvez-vous être plus précis sur la situation critique du foncier au Luxembourg ? fh C’est le problème des fameux 8 %. Je m’explique : parmi tous les terrains constructibles au Luxembourg, seulement 8 % sont entre les mains publiques. Ce qui signifie que 92 % de l’ensemble des surfaces constructibles au Grand-Duché sont de la propriété privée. Cela pose un problème évident. Comment réussir un développement urbain cohérent, social et durable si le sol constructible est presque entièrement privé et donc objet potentiel de spéculation ? Comme seul outil régulateur reste le PAG, ce qui n’est pas un outil assez fort au regard des usages, de la diversité sociale ou de la pénurie du logement. Les conséquences sont très visibles. Pour cette biennale, nous avons collaboré avec le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser). Cet institut de recherche a calculé que si nous mobilisions dès à présent tous les terrains potentiellement constructibles, nous pourrions résoudre assez rapidement le problème du logement au Luxembourg. Indépendamment du fait que nous n’aurions pas assez d’artisans pour construire tout de suite ces 50 000 à 80 000 logements potentiels. Se pose alors la question de la mobilisation de ces terrains… Comment faire pour qu’ils ne restent pas le sujet de la spéculation ? fh La réponse n’est pas architecturale de prime abord. Elle est d’abord politique. 84
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Ildefons Cerdà Plan d’aménagement Barcelone (1859)
Le pavillon luxembourgeois présente un atlas de projets architecturaux dont sont tirés les plans présentés ci-après.
Et là, il y a plusieurs possibilités. La première, qui est d’ailleurs aussi très discutée actuellement en Allemagne, c’est la mise en place d’une taxe foncière qui ne soit pas liée au bâtiment mais au terrain, surtout aux terrains qui ne sont pas développés, et que cette taxe soit suffisamment importante pour dissuader de ne pas exploiter le terrain. Selon des calculs d’experts, cette mesure fiscale ne pèserait pas plus sur le petit propriétaire mais taxerait davantage le propriétaire de la grande réser ve foncière. C’est une mesure qui pourrait être mise en place assez rapidement. ar Du moins en théorie, car il faut savoir qu’au Luxembourg, l’électorat législatif se compose en majorité de propriétaires. Prendre une telle mesure serait donc mal vu dans un contexte électoral. fh Ce qui est en effet important d’être souligné, c’est que le problème du logement et de la propriété touche dans un contexte de croissance non seulement de plus en plus les étrangers, qui eux ne sont pas électeurs, mais aussi les Luxembourgeois, dont plusieurs milliers s’installent derrière les frontières parce qu’ils n’accèdent plus au foncier. Je tiens à préciser toutefois que nous ne plaidons pas pour GRAND SUJET
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TROIS QUESTIONS À XAVIER BET TEL, MINISTRE DE LA C U LT U R E
Monsieur Bettel, pour la première fois cette année, le pavillon luxembourgeois ne sera pas à la Ca’ del Duca mais dans l’Arsenale. Pourquoi avez-vous fait ce choix de déménager le pavillon ? Quels sont les avantages et inconvénients de cette nouvelle situation ? C’est avant tout une question de visibilité. Les Giardini et l’Arsenale sont les lieux centraux de la Biennale de Venise et je suis d’avis que le Luxembourg pourra mieux se mettre en valeur à cet endroit. Il s’y ajoute que le nouvel espace est plus grand et qu’il offre beaucoup plus de possibilités au niveau de l’aménagement. La Ca’ del Duca a sans aucun doute un charme particulier, mais les petites pièces donnent aussi un cadre très fixe et je pense qu’après presque 20 ans, il est utile de donner une nouvelle vitrine à la créativité luxembourgeoise. Pourquoi avoir choisi la Biennale d’architecture pour ce changement ? Le choix s’est porté sur le changement même et non pas sur une date fixe, il s’agit donc plutôt d’une coïncidence. Nous avions des engagements par rapport au propriétaire de la Ca’ del Duca et nous étions en pourparlers avec les responsables de la biennale. Ces négociations ont pu être clôturées en 2017 et le contrat est entré en vigueur en 2018, année de la Biennale d’architecture. Les responsables du LUCA sont en pleine préparation, et d’après les premiers échos que j’ai reçus, le projet est très prometteur.
GRAND SUJET
L’organisation de la Biennale de Venise a demandé que le ministère de la Culture soit désormais commissaire de l’exposition présentée dans le pavillon luxembourgeois. Qu’est-ce que ce nouveau rôle implique ? Et par conséquent, quels rôles et missions sont attribués au LUCA, qui occupait jusqu’à présent ce poste ? Le ministère de la Culture était déjà commissaire du pavillon lors de la Biennale d’art de 2017. Il ne s’agit pas ici d’une décision du ministère, mais bien d’une décision officielle de la Fondazione La Biennale di Venezia. Certains pays ont nommé des institutions tel leur arts council en tant que commissaire, d’autres ont nommé la personne responsable du dossier au sein du ministère et d’autres encore, comme nous, ont opté pour le ministère en tant que tel. Pour le Luxembourg du moins, cette procédure ne concerne que l’aspect administratif. Comme l’année passée déjà avec le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, les missions du LUCA restent identiques aux éditions précédentes, à savoir la mise en œuvre du projet représentant le Grand-Duché de Luxembourg à la Biennale de Venise. En tant que commissaire, le ministère de la Culture est donc le contact principal pour les responsables de la biennale. Le LUCA assure le rôle de curateur, cette année conjointement avec le département master en architecture de l’Université du Luxembourg.
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Josef Paul Kleihues Îlot 270 au Vinetaplatz Berlin (1971–77)
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Paulo Mendes da Rocha Museu Brasileiro de Escultura e Ecologia (MuBE) São Paulo (1988-95)
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une entière communalisation du foncier. Nous ne menons pas une lutte contre la petite propriété. Ce n’est pas le propos. Ce qui nous intéresse, c’est d’établir un dialogue entre le sol comme un bien commun et la propriété privée. Nous voulons engager un débat qui définit des mesures saines quelque par t entre les deux extrêmes : l’entière communalisation du sol et l’entière privatisation du sol.
Le siège de HSBC à Hong Kong est un lieu populaire de rencontre pour des centaines de domestiques philippins qui s’y retrouvent le dimanche matin.
Photo : Stefan Irvine
La taxe foncière serait donc une possibilité. Y en a-t-il d’autres ? fh La dernière mesure est l’expropriation avec obligation d’indemnisation. Ce qui est généralement perçu comme une grande menace. Surtout, on pense qu’on a du mal à évaluer de manière juste la valeur des terrains. Pourtant, en Angleterre, au début du 20e siècle, a été développée une solution de dédommagement assez juste. Les propriétaires des terrains doivent eux-mêmes estimer la valeur de leur bien. Si le propriétaire donne une estimation très élévée, il va devoir payer plus d’impôts, ce qu’il ne souhaite généralement pas. Si l’estimation est trop basse, il risque que son terrain soit racheté pour peu d’argent. Ce qu’il ne souhaite évidemment pas non plus. Donc le propriétaire a tout intérêt à estimer son bien au juste prix. Aujourd’hui, le calcul de la valeur des terrains s’appuie encore sur des valeurs indicatives de 1941 ! On voit que la question du foncier est d’abord une question politique, pourtant elle est le fond des problèmes auxquels les planificateurs – architectes, urbanistes, paysagistes –, mais aussi tous les citoyens, sont confrontés quotidiennement. Même les plus aisés quand ils sont dans les bouchons. Maintenant que nous connaissons ce prérequis politique, que peuvent faire les architectes ? Et par conséquent, quelles sont les propositions formulées dans le pavillon luxembourgeois ? ar Il est important de préciser que c’est le premier pavillon qui se base sur une recherche universitaire, réalisée dans ce cas précis par Florian Hertweck dans le cadre du master d’architecture. Depuis plusieurs années, nous pointions le fait que nous manquions de ressources au niveau de la recherche en architecture au Luxembourg pour mener une réflexion d’envergure pour le pavillon. Maintenant, GRAND SUJET
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Le sol doit être un bien commun au même titre que l’air et l’eau. F LO R I A N H E R T W EC K , P R O F E S S E U R E T D I R EC T E U R D U M A S T E R D’A R C H I T EC T U R E À L’ U N I V E R S I T É D U LU X E M B O U R G
nous pouvons le faire. L’exposition n’est donc pas une « simple » installation, mais une matérialisation de notre recherche. Et sur quoi a porté cette recherche ? ar Nous sommes conscients que nous ne sommes pas les premiers à nous poser ces questions liées au foncier. Nous nous sommes donc plongés dans l’histoire de l’architecture pour identifier des architectes ou des projets qui, implicitement, répondaient à cette question de l’accès du public au terrain, même s’il s’agit d’un terrain privé. fh En parallèle de cette initiative, nous savions que la revue allemande ARCH+, comme la StadtBauwelt par ailleurs, travaillait aussi l’idée ancienne qui se trouve déjà dans la Bible que le sol devrait être traité comme un bien commun au même titre que l’air et l’eau. Donc nous avons choisi de collaborer pour le numéro dédié à cette thématique qui sortira en anglais au moment de la Biennale de Venise. Nous avons mené une recherche à l’intérieur de l’Université, avec les collègues Markus Hesse et C hristian Schulz, entre autres, avec mes doctorants, ainsi qu’avec l ’é q u i p e d’AR C H+ e t u ne u nité de recherche de l’école polytechnique de Zurich sur cette question du foncier. Comme l’histoire est un grand réservoir d’inspiration, nous avons cherché comment les architectes de la fin du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui ont réagi à cette 87
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Kevin Roche Dessin pour la Federal Reserve Bank New York (1969)
question de la spéculation foncière et de la privatisation du sol. Nous avons pris ce grand thème de la « Bodenfrage » (« question du sol », une notion qui, en allemand, est chargée d’histoire et de politique, ndlr) avec cette ambition de miser sur la capacité de l’architecte à concevoir et à négocier, pour aborder la question très politique du foncier. Sur quoi a abouti cette recherche ? fh Nous avons élaboré un atlas de projets qui ont l’ambition de réagir à cette question du sol. Une sorte de relecture de l’histoire de l’architecture plus engagée. Car même si les terrains ne sont pas publics, il est possible de concevoir des projets qui offrent de l’espace accessible et poreux à des usages publics. C’est la démarche inverse des gated communities, pour citer l’exemple le plus radical de la privatisation spatiale, où les terrains privés s’isolent afin de créer ensemble un archipel d’îles socialement homogènes dans la ville, alors que la ville européenne est traditionnellement résolument diversifiée. Comment s’organise cet atlas ? fh On a défini cinq typologies. La première est l’idée de réduire l’emprise au sol et de rendre un maximum du terrain accessible à des usages publics. C’est par exemple le projet original de Cerdà pour uilding de Barcelone 01 ou le Seagram B 88
Mies van der Rohe à New York, dont la p l a z a e s t d e ve n u e l e « s a l o n n e w yorkais ». C’est grâce à la persistance de Mies que cette plaza est apparue, alors qu’elle a coûté beaucoup d’argent au maître d’ouvrage. La deuxième typologie est l’ îlot, typique de la ville européenne, qui est ouvert et dont la cour en cœur d’îlot est accessible et d’usage public. C’est par exemple les « superblocks » viennois ou l’îlot 270 02 de Josef Paul Kleihues, à la Vinetaplatz de Berlin, des années 1970. La troisième catégorie est celle où le bâtiment offre un sol public artificiel détaché du niveau de la rue. C’est l’urbanisme de dalle tant décrié ces dernières années, par exemple, ou encore le musée de sculptures 03 à São Paulo de Paulo Mendes da Rocha, pour citer un projet plus contemporain. La quatrième catégorie est celle qui rassemble des bâtiments qui intègrent les espaces publics à l’intérieur de l’édifice. On en trouve des exemples dans l’œuvre construite et écrite de Rem Koolhaas. C’est ce que Peter Sloterdijk appelle « rendre explicite le public ». C’est la catégorie la plus douteuse, car l’usage public peut être contraint par un accès soumis à certains horaires, des contrôles… Enfin, la cinquième catégorie est la plus radicale, c’est celle des bâtiments sur pilotis de Le Corbusier par exemple ou le magnifique projet de Kevin Roche pour la Federal Reser ve Bank 04 à New York, où il soulève le bâtiment d’une cinquantaine de mètres afin de dégager presque entièrement le terrain pour des usages publics. La dernière catégorie est une radicalisation de la première. Symboliquement et physiquement, elle libère le sol qui est, encore une fois, considéré comme un bien commun. Est-ce que cette recherche est un aboutissement ? fh Non, bien sûr, nous ne nous arrêtons pas là. Nous avons ouvert le propos avec des expérimentations de projets génériques développés dans le cadre d’un projet de recherche avec des ingénieurs, sous la direction de Danièle Waldmann, où l’on met le recyclage architectural en relation avec le problème du foncier et la question du logement. Par ailleurs, il est important de souligner que cet atlas n’est pas un mode d’emploi pour fabriquer la ville.
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U N D É M É N A G E M E N T, MAIS POURQUOI ? Le pavillon luxembourgeois déménage dans la salle d’armes de l’Arsenale, et ce pour les 20 prochaines années. Madame Rumpf, que représente pour le LUCA ce déménagement ? Ce déménagement montre que le pavillon luxembourgeois a gagné en maturité et qu’il est maintenant prêt à avoir une plus grande visibilité. C’est une forme de récompense du travail accompli depuis 2004, mais aussi un nouvel enjeu. Nos expositions, encore plus qu’avant, vont pouvoir participer à la réflexion en architecture au niveau international. Notre pavillon n’est plus ce petit caniche qui doit hurler avec les loups. Maintenant, nous pouvons être un jeune loup dans la meute ! Concrètement, qu’est-ce que cela change ? Nous sommes plus en relation avec les commissaires des autres pavillons, aussi bien sur le plan intellectuel qu’organisationnel. Par exemple, nous regardons avec nos voisins de Singapour et de Turquie si certaines actions peuvent se faire en commun. Les synergies avec les organisateurs du pavillon d’art, le Casino et le Mudam sont aussi renforcées pour les décisions principales et la production des expositions.
Le pavillon du Luxembourg n’est plus ce petit caniche qui doit hurler avec les loups. Maintenant, nous pouvons être un jeune loup dans la meute ! A N D R E A R U M P F, D I R EC T R I C E D U LU C A
Photo : Anthony Dehez
Votre budget est-il en adéquation avec ce changement ? Nous avons établi un budget commun avec le Mudam et le Casino, et il a été presque entièrement accordé. Avant, nous avions 230 000 euros, maintenant nous disposons de 350 000 euros. Donc nous pouvons travailler, même si le budget n’a pas triplé, alors que l’espace si.
Andrea Rumpf
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Nous ne proclamons bien évidemment pas une ville sur pilotis ni une terreur du public. C’est un manifeste pour une architecture plus engagée dans un contexte de surprivatisation urbaine. Un outil qui a la capacité de critiquer et d’ouvrir le débat sur la signifaction et la valeur du sol. ar Cette exposition à Venise est une étape dans une démarche que nous avons à plus long terme. En 2019, nous présenterons cette exposition au Luxembourg et nous allons cer tainement construire un programme cadre autour, en partenariat avec d’autres acteurs de la Grande Région. Ce travail peut être la base théorico-conceptuelle d’une IBA (Internationale Bauausstellung) au niveau de la Grande Région. Ce n’est pas un sujet nouveau, nous en discutons depuis longtemps avec nos homologues de la Grande Région et nous avons déjà abordé cette proposition avec le ministre de la Culture et le ministre du Logement suite à la Biennale 2016. Maintenant, grâce à la collaboration avec l’Université du Luxembourg, nous avons une substance sur laquelle nous appuyer. Cela nous ouvre les portes vers un contexte européen et international. fh Nous voulons positionner le Luxembourg sur la plateforme du discours critique au niveau international. Et je pense que le ministère attend en partie cela de nous, que nous posions des questions pertinentes qui dérangent, mais aussi qui ouvrent des pistes prospectives. ◼
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L’A R S E N A L E
GIARDINI
L’Arsenale se trouve à proximité des Giardini, où sont regroupés de nombreux pavillons nationaux.
Un des bâtiments de l’Arsenale
Le pavillon luxembourgeois est dans la salle d’armes de l’Arsenale.
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GRAND SUJET
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E X P O S I T I O N I N T E R N AT I O N A L E
DE LA GÉNÉROSITÉ EN ARCHITECTURE Auteur
France Clarinval
Le travail de l’architecte Jørn Utzon à l’entrée de Can Lis, à Majorque, montre l’adaptation d’un environnement à ses usagers.
L’exposition internationale, sous la houlette des curatrices Yvonne Farrell et Shelley McNamara, s’intéresse à la notion d’espace. La qualité des espaces ouverts et libres est au cœur du questionnement de l’exposition Freespace.
L’
architecture est un des instruments de la société civile pour organiser l’espace dans lequel elle vit et travaille. Yvonne Farrell et Shelley McNamara aborderont ce thème, mais du point de vue de la qualité de l’espace public et privé, de l’espace urbain, du territoire et du paysage comme principales finalités de l’architecture », explique le président de la biennale, Paolo Baratta. Les curatrices proposent une approche précise de leur thématique pour l’exposition internationale à travers des exemples et des discussions autour de cette notion forte de « freespace », qui est aussi le titre de leur manifeste, édité en juin 2017. Présentée au pavillon central des Giardini et à l’Arsenale, l’exposition inter92
nationale convie 71 participants, parmi lesquels quelques-uns des bureaux les plus en vue : Peter Zumthor, Álvaro Siza, BIG, David Chipper field Architects, Lacaton & Vassal, Assemble, Diller Scofidio + Renfro, SANAA, Studio Odile Decq… Des bureaux d’architecture sud-africains (Peter Rich Architects), chiliens (Elemental), australiens (Room11 Architects, John Wardle Architects), indiens (RMA Architects… ) complètent ce panel très international. « Nous avons invité des architectes du monde entier », confirme le duo. Auxquels s’ajoutent ceux des sections spéciales : Close Encounter (16 participants), pour des projets remarquables et des travaux qui trouvent leur origine dans une réflexion sur des bâtiments
connus du passé, et The Practice of Teaching (12 participants), avec des projets développés dans le cadre d’expériences pédagogiques. En effet, les curatrices, au parcours pédagogique solide, expliquent que « la pratique de l’enseignement est un élément-clé de la continuité de la tradition en architecture. Le monde de la fabrication et de la construction se confond avec le monde imaginatif mis en évidence dans l’exposition. » L’exposition internationale est en quelque sorte placée sous le signe de la générosité d’esprit et d’un certain sentiment d’humanité qui soutiennent la capacité fondamentale de l’architecture à nourrir et à soutenir le lien qui existe entre l’Homme et l’espace. « Freespace
GRAND SUJET
Photos : Beatrice Pedrotti, Andrea Avezzu
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met l’accent sur l’aptitude de l’architecture à faire le don de l’espace libre et complémentaire à celles et ceux qui l’utilisent, ainsi que sur sa capacité à répondre aux désirs inexprimés des inconnus », indiquent-elles. L’exposition est donc l’occasion de mettre l’accent sur les dons de la nature, tels que la lumière – la lumière du soleil et le clair de lune –, l’air, la force de la gravité, les matériaux issus des ressources naturelles ou ceux fabriqués par l’Homme. Yvonne Farrell et Shelley M cNamara nous invitent à « ralentir et prendre le temps de regarder ». Elles plaident pour une slow architecture capable de générer des lieux qui inspirent le calme et le bien-être. Si cette édition nous promet de retourner à des réalisations concrètes, après des expositions qui s’attelaient au contraire à aller « au-delà de l’architecture », elle nous propose de revoir notre façon de penser, d’inventer des solutions dans lesquelles l’architecture agit pour le bien-être et la dignité de tous. C’est donc un espace démocratique, non pro grammé, où existent des échanges qui ne sont pas planifiés entre les personnes et le bâti, grâce auxquels les bâtiments créent de nouveaux moyens de partage et d’engagement avec les individus. Pour ce qui est de l’installation et de la mise en valeur des œuvres et réalisations, le duo de curatrices explique son choix : « Nous avons approché cette exposition en tant qu’architectes en considérant les bâtiments donnés comme des sites spécifiques, comme notre contexte. L’exposition est conçue pour révéler les qualités de la Corderie (ses dimensions impressionnantes avec sa structure en brique répétée et sa lumière tamisée) et du pavillon central (la lumière zénithale d’une qualité e xc e p t i o n n e l l e ) . » E l l e s j o u e n t d u contraste entre ces deux structures pour enrichir leur stratégie curatoriale. Pour introduire leur exposition, les curatrices ont mis en évidence une série d’images éloquentes et symboliques de leur approche. Deux photographies prises à Venise ouvrent le bal. Sur la première, place Saint-Marc, une fenêtre du palais des Doges est traversée par un rayon de soleil. Sur la seconde, dans les Giardini, la structure en béton du pavillon des pays nordiques est transpercée
Le duo de curatrices, Yvonne Farrell et Shelley McNamara, travaille ensemble depuis 1977.
par un arbre. La lumière et la nature : deux aspects essentiels dans le travail mis en œuvre. Sur une autre, on voit le banc en béton recouvert de carrelages en céramique que l’architecte Jørn Utzon place à l’entrée de Can Lis à Majorque. Il s’agit du projet d’un espace modelé sur le corps humain pour accueillir et souhaiter la bienvenue à celui ou celle qui rentre chez lui. Une autre image est le belvédère que Lina Bo Bardi réalise en surélevant le musée d’art moderne de São Paulo, pour offrir à ses habitants un nouveau point de vue sur la ville. Ou encore la façade vitrée du nouvel édifice de l’université Bocconi de Milan, justement conçue par le cabinet Grafton Architects d’Yvonne Farrell et Shelley McNamara. Les émotions suscitées par les images donnent tout leur sens aux mots du manifeste d’Yvonne Farrell et Shelley McNamara. Les questions soulevées par les commissaires mettent l’accent sur le rôle social de l’architecture. « Nous sommes convaincues que tous ont le droit d e b é n é f i c i e r d e l ’ a r c h i t e c t u r e », déclarent-elles, en soulignant l’usage inconscient que nous faisons des free spaces. Un rapport entre personnes et édifices qui peut avoir lieu de manière involontaire ou qui a été conçu par l’architecte et qui peut se révéler et évoluer aussi avec le recul. ◼
GRAND SUJET
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YVONNE FARRELL ET SHELLEY MCNAMARA Les deux architectes irlandaises ont fondé l’agence Grafton Architects à Dublin en 1977. Elles sont des habituées de Venise, où elles étaient présentes en 2002, ont gagné le Lion d’argent en 2012 pour leur campus vertical en béton pour l’université de Lima, et étaient à nouveau présentes en 2016 sous le titre The Physics of Culture. On leur doit plusieurs équipements scolaires et universitaires en Irlande, ainsi qu’en Italie (dont l’université Bocconi à Milan). Deux projets sont en cours en France : l’Institut Mines-Télécom sur le plateau de Saclay, à Paris, et la School of Economics de l’Université de Toulouse. Le cabinet a été récompensé de nombreux prix internationaux. Yvonne Farrell et Shelley McNamara sont aussi enseignantes au University College de Dublin et à l’Accademia di Mendrisio en Suisse.
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PAV I L LO N S D E N O S V O I S I N S
RÉUTILISATIONS ET UTOPIES Les pavillons belge,
Auteur
France Clarinval
français et allemand, tous situés dans les Giardini, adaptent la thématique générale de la Biennale –
L’Europe à Bruxelles est une question de partage de l’espace.
freespace – aux contextes particuliers de leur pays.
ue du projet pour V le pavillon Eurotopie.
e pavillon belge a été confié au bureau Traumnovelle : Léone Drapeaud (née en 1987), Manuel León Fanjul (né en 1990) et Johnny Leya (né en 1990). Ils sont associés à Roxane Le Grelle (née en 1990), architecte et historienne de l’art. Les quatre curateurs, tous diplômés de la Faculté d’architecture de l’ULB La Cambre Horta, s’adjoignent Sébastien Lacomblez (né en 1983, diplômé en 2009), artiste / designer qui les accompagne dans la direction artistique du projet. Ce noyau est entouré par un groupe créatif multidisciplinaire comprenant une artiste (Claire Trotignon), un philosophe (Bruce Bégout), un photographe (Philippe Braquenier) et un graphiste (Jürgen Maelfeyt, 6’56’’). La thématique choisie comprend en effet des aspects architecturaux, mais également symboliques, philosophiques, historiques et politiques. Dans le vocabulaire international courant, Bruxelles est devenue le synonyme de l’Europe ou du moins du siège de sa prise de décision. Pour les Bruxellois, c’est un quartier de leur ville qui impose un partage d’espace. Entre amour et incompréhension, les rapports entre le 94
quartier européen et Bruxelles sont ambivalents. Si le quartier européen est avant tout un espace d’expression du système politique européen, il est de multiples manières et pour de multiples raisons – morphologiques, sécuritaires, financières – résistant à la prise de parole populaire. Le pavillon belge propose donc de recréer un espace de discussion, de débat et d’engagement, qui semble faire défaut dans le quartier européen. Eurotopie aura pour ambition de faire réfléchir le visiteur à la construction future de l’Europe en fournissant des pistes de réflexion et de discussion basées sur l’analyse de l’ancrage spatial de l’Europe. Les questions que les commissaires se posent sont notamment : comment appréhender les défis de la cohabitation du quartier européen et de Bruxelles ? Et sur tout : comment les architectes peuvent-ils contribuer à bâtir l’espace démocratique européen ? « Nous voulons susciter l’engagement politique en faveur d’une Europe qui représente, à nos yeux, le dernier grand récit capable de faire front aux nationalismes », prêchent les curateurs.
BELGIQUE « Eurotopie »
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L’équipe de Traumnovelle est en charge du pavillon belge.
Photos : Leslie Artamonov, Philippe Braquenier, Traumnovelle & Roxane Le Grelle, Élodie Daguin, Alexa Brunet
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’est l’équipe d’Encore C Heureux qui a été choisie par l’Institut français pour penser et réaliser le pavillon français.
Sur 3,4 ha, l’expérience des Grands Voisins à Paris équilibre l’accueil d’urgence (réfugiés, SDF) et le développement économique et écologique.
FRANCE « Lieux infinis »
À Rennes, l’Hôtel Pasteur est un lieu de création, de partage, d’apprentissage et d’engagement de 6 000 m2. GRAND SUJET
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our répondre à la notion ouverte de freespace proposée par les commissaires générales de la biennale, Yvonne Farrell et Shelley McNamara, le pavillon français a choisi l’équipe d’Encore Heureux (Nicola Delon, Julien Choppin et Sébastien Eymard), et son exposition Lieux infinis. Elle se propose de présenter des pratiques concrètes où le concept de « freespace peut être un lieu d’opportunités, un espace démocratique, non programmé et libre, pour des utilisations non encore définies », détaillent les intervenants. Ils ont ainsi repéré : le Centquatre et les Grands Voisins à Paris, l’Hôtel Pasteur à Rennes, la Grande Halle à Caen, les Ateliers Médicis à Clichy-sous-Bois, la Friche la Belle de Mai à Marseille, le Tri Postal à Avignon, le 6b à Saint-Denis, la Convention à Auch et la Ferme du Bonheur à Nanterre, « des lieux pionniers qui, à leur façon, explorent de nouvelles pistes grâce à des processus tactiques et audacieux ». Le titre Lieux infinis évoque l’ensemble des possibles laissés ouverts par ceux qui font exister ces endroits. Partager la gouvernance, s’appuyer sur l’existant, mais aussi s’engager en prenant des risques : l’exposition veut transmettre l’énergie de ces méthodes constructives qui s’inventent dans l’action. Le pavillon ne fait pas que présenter ces lieux et en détailler l’intensité de ce qui s’y vit, mais exprime un désir commun d’expérimentations dans une multiplicité d’autres lieux-mondes. Des singularités, mais à chaque fois une envie collective et des inventions qui interrogent le sens de l ’ a r c h i t e c t u r e : f a u t - i l s e u l e m e n t construire des bâtiments ou chercher à faire des lieux ? Pour la scénographie, Encore Heureux a choisi de réemployer les matériaux du Studio Venezia mis en place en 2017 par l’artiste Xavier Veilhan lors de la 57e biennale internationale d’art. Une manière d’appliquer les principes d’une occupation temporaire qui s’appuie sur le potentiel du déjà-là. En outre, pendant les six mois de la biennale, les 10 lieux proposent d’activer le pavillon à travers une programmation commune. 95
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L’équipe curatoriale allemande est composée du bureau GRAFT, accompagné par Marianne Birthler.
ALLEMAGNE « Unbuilding walls »
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L’ancienne frontière marquée par le rideau de fer est devenue une longue route pour les cyclistes, de la Norvège à la Bulgarie.
les plans de Philip Johnson, Josef Paul Kleihues et Lauber + Wöhr Architekten. En dehors de Berlin, un bel exemple est la route cycliste qui suit l’ancien rideau de fer sur 10 000 km, à travers 20 pays, de la mer de Barents à la mer Noire. L’hétérogénéité de la multitude d’approches, de typologies, de protagonistes et de résultats montre l’ampleur des débats et des solutions architecturales. En prenant comme point de départ l’expérience du mur intérieur allemand, l’exposition examine aussi les barrières, clôtures et murs historiques et actuels au-delà de la perspective nationale spécifique de l’Allemagne. ◼ GRAND SUJET
Photos : Pablo Castagnola
ette année, cela fait 28 ans que l’Allemagne a été réunifiée, exactement le même nombre d’années que le mur de Berlin a existé. À cette occasion, Lars Krückeberg, Wolfram Putz et Thomas Willemeint du bureau GRAFT, les curateurs de l’exposition avec Marianne Birthler, ont voulu tisser des liens entre les questions actuelles, la thématique générale du freespace et le processus de guérison en tant que phénomène spatial dynamique. Une attention particulière est accordée aux exemples exceptionnels de design urbain et architectural qui traitent des aspects de division et d’intégration. En analysant les projets architecturaux sur l’ancienne zone frontière, la question de ce qui s’est passé sur ce vide sans précédent au cœur d’une nouvelle capitale sera examinée. Ainsi, le nouveau campus pour Axel Springer conçu par OMA (Rem Koolhaas) sur l’ancien no man’s land entre Kreuzburg et Mitte marque les traces de l’ancien mur en diagonale à travers le bâtiment comme un vide, créant un atrium intérieur expansif qui symbolise non seulement la division de Berlin, mais aussi la croissance de la ville. La réaffectation de l’espace urbain vide s’étendant sur presque cinq blocs, qui a résulté du démontage de Checkpoint Charlie et des installations frontalières, a été pensée selon le principe de « reconstruction critique », élaboré par l’IBA. Suite à une série de concours d’architecture pour l’American Business Center sur les cinq blocs, seuls les trois blocs les plus au nord ont été développés selon
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LO G E R L A S I LV E R G E N E R AT I O N 100 QUAND LES SENIORS DÉCIDENT D’HABITER ENSEMBLE 104 VIVRE EN AUTONOMIE, NON LOIN DES SOINS 108 VIEILLIR, MAIS DANS SON JARDIN
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P O S T LUX E M B O U R G 116 QUELLE STRATÉGIE IMMOBILIÈRE POUR POST ? 120 TECHNIQUE ET POLYVALENCE 124 UN SIÈGE SOCIAL À LA GARE
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HABITAT / LOGER L A SILVER GENER ATION
U R S U L A W I T R Y, architecte
EMMA ZIMER, fondatrice de Nouma
LOGER LA SILVER GENERATION C’est un fait établi : nous vivons de plus en plus vieux. Et les besoins liés au logement évoluent avec l’avancée en âge : habiter seul ou à plusieurs, en maison individuelle ou en immeuble, à proximité des soins ou en autonomie… ARCHIDUC vous présente dans ce dossier des exemples de logements récemment conçus pour la silver generation. 100
ARCHITECTURE
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H A B I TAT PA R T I C I PAT I F
QUAND LES SENIORS DÉCIDENT D’HABITER ENSEMBLE En 2016 est créée Nouma, une société d’impact sociétal (SIS) destinée à accompagner les personnes âgées dans un projet d’habitat participatif. Rencontre avec sa fondatrice, Emma Zimer, et Ursula Witry, architecte, qui travaille à ses côtés.
très sensible aux constructions écologiques, ce que nous faisons beaucoup dans notre bureau. J’aide donc à la réflexion architecturale des projets, je dessine des esquisses, et si le groupe le désire, notre bureau peut intervenir dans la phase de réalisation.
Auteur Céline Coubray Photographe
Anthony Dehez
Madame Zimer, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Nouma et la raison de sa création ? emma zimer La création de Nouma est partie d’un constat : les solutions de logement pour seniors qui existent actuellement ne répondent pas toutes aux besoins de ces personnes. Beaucoup d’entre elles sont encore très autonomes et à la recherche de lien social. Entre l’isolement dans sa maison unifamiliale et le logement encadré en Centre intégré pour personnes âgées (Cipa), il n’y a que peu de solutions. En faisant des recherches, j’ai découvert les projets d’habitat participatif à l’étranger. À côté de cela, j’ai rencontré Ursula Witry dans le cadre d’un programme de mentoring. Avec son aide, et le soutien du programme 1,2,3 Go Social, j’ai lancé Nouma. L’idée de Nouma est de faciliter l’habitat participatif, dont l’objectif est de créer un nouveau style de vie pour les personnes du troisième âge à travers un habitat autogéré et solidaire. Le principe est de former un groupe et de construire un logement qui corresponde aux besoins, attentes, moyens de ses membres. Pour les seniors, cela veut dire vivre et vieillir chez soi, dans un processus
dynamique, entouré de voisins connus qui partagent les mêmes valeurs. Comment Nouma les aide-t-elle concrètement ? ez L’habitat participatif est un processus long et complexe. Nouma accompagne le groupe pendant toutes les étapes du projet, de la recherche des membres du groupe jusqu’à l’emménagement dans la résidence. À côté de cela, il y a la coordination du projet, que ce soit au niveau de la construction, de l’aspect légal ou financier. Pour cela, je me suis entourée d’experts qui peuvent m’aider dans ces différentes tâches. Madame Witry, dans ce schéma de développement, quelle est la nature de votre intervention ? ursula witry Nous avons beaucoup discuté avec Emma de comment vivre quand on est plus âgé et des différentes solutions de logement. Avec witry & witry, nous avons construit de nombreux Cipa et connaissons bien leur fonctionnement. Je suis également allée visiter des habitats participatifs pour seniors en Suisse et en Allemagne. Par ailleurs, Emma était
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Quelle est la clientèle-type de Nouma ? ez Des personnes qui ont entre 55 et 70 ans, qui sont autonomes et ne souhaitent pas vivre de manière isolée. Il faut quand même encore une certaine énergie et envie pour entrer dans un projet d’habitat participatif, car cela suppose un calendrier de planification-construction d’environ deux ans et de nombreuses réunions pour échanger, discuter… Au Luxembourg, 14,5 % de la population a plus de 65 ans, et cela pourrait atteindre 20 % en 2040. Beaucoup de personnes âgées cherchent un logement mieux adapté à leurs besoins et ne le trouvent pas, soit à cause de la pénurie actuelle de logements, soit parce que les résidences pour seniors sont trop onéreuses. Il faut diversifier l’offre.
Beaucoup de personnes âgées cherchent un logement mieux adapté à leurs besoins. EMMA ZIMER, FO N D AT R I C E D E N O U M A 101
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J’aide à la réflexion architecturale des projets. U R S U L A W I T RY, A R C H I T EC T E
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Est-ce que l’habitat participatif pour les seniors ne reste quand même pas qu’une formule transitoire, entre l’habitat dans la maison familiale et le Cipa ? ez L’avenir nous le dira, mais les gens qui y participent actuellement ne le voient pas comme cela. Ceux que j’ai rencontrés espèrent pouvoir y rester jusqu’au bout. N’y a-t-il pas un côté un peu sectaire à rassembler ainsi les personnes âgées ? ez Nouma n’impose pas de rester entre personnes âgées, ce sont les membres du groupe qui décident comment ils veulent constituer leur groupe et interagir avec la société. Certaines personnes n’ont pas du tout envie de se retrouver dans un immeuble mixte, avec des enfants. D’autres, au contraire, le recherchent. Il y a différentes volontés que nous respectons. Au niveau architectural, quelles sont les spécificités de ces logements ? uw Il faut évidemment faire attention à l’accessibilité et prévoir des espaces communs accueillants qui peuvent être ouverts vers l’extérieur si le groupe le désire. Il faut ajouter à cela la flexibilité, notamment parce que les demandes en termes de surfaces d’appartement varient.
Ursula Witry accompagne Emma Zimer dans la phase de conception.
Est-ce qu’il y a un nombre d’appartements conseillé pour qu’un habitat participatif de ce type fonctionne ? uw En Allemagne, ils préconisent au maximum 8 à 12 unités d’habitation si elles ne sont occupées que par des per-
sonnes âgées. Au-delà de ce seuil, l’aspect communautaire est plus difficile à mettre en place et il y a plus de conflits. Est-ce que les besoins formulés par les personnes âgées sont assez récurrents ou est-ce très varié ? ez Ce qui se voit dans les projets réalisés à l’étranger est que chaque projet est singulier : la taille des logements varie, tout comme l’utilisation des espaces en commun, qui peuvent être une cuisine, un atelier, une salle multifonctionnelle, une salle de sport… La formule de l’achat est-elle la plus appropriée ? ez Au Luxembourg, les personnes que nous avons rencontrées sont souvent déjà propriétaires et préfèrent acheter leur appartement pour maintenir leur capital. Mais ce n’est pas la seule option, il peut y avoir aussi de la location. Ce qui signifie que Nouma intervient dans le financement des constructions… ez Oui, nous pouvons solliciter des investisseurs, privés ou publics, qui achètent des appar tements et les mettent en location. Avez-vous déjà des pistes concrètes pour une construction ? ez J’accompagne depuis presque un an un groupe de six à huit dames qui sont actuellement à la recherche d’un terrain. Je suis également en discussion avec le Fonds du logement et avec des promoteurs privés. uw Nous avons aussi démarché plusieurs communes. L’une d’elles, en A llemagne, est intéressée par l’idée d’accueillir un projet. Il reste maintenant à constituer le groupe. Quelles sont les réactions des communes ou des promoteurs quand vous leur présentez le projet ? ez Dans les communes, il y a un fort intérêt, mais les démarches peuvent être longues. Je pense que les premiers projets viendront plutôt des promoteurs privés, car ils ont moins peur et voient le potentiel de lancer un nouveau type d’habitat. uw Ils devront toutefois accepter le fait qu’un habitat participatif demande un peu plus de temps qu’un projet classique de promotion. ◼
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© Ville de Grevenmacher / Christophe Weiland
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Les appartements bénéficient de larges surfaces vitrées, préservant un lien direct avec l’environnement extérieur et son animation.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Congrégation des sœurs carmélites tertiaires, Zitha Senior Architecte Bruck + Weckerle Architekten Ingénieurs génie civil InCA (conception), Schroeder & Associés (exécution) Ingénieurs génie technique Potthoff (conception), Dal Zotto (exécution) Exécution CDCL en tant qu’entreprise générale Surface construite brute 3 300 m2 Volume brut 10 860 m3 Concours 2008 Livraison 2014 104
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R É S I D E R E N A P PA R T E M E N T
VIVRE EN AUTONOMIE, NON LOIN DES SOINS Bruck + Weckerle Architekten a réalisé pour Zitha Senior une résidence destinée aux personnes âgées autonomes, mais située à proximité d’un centre de jour. Une offre transitoire peu courante sur le marché. Auteur Céline Coubray
Photo : Lukas Huneke
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uite à un concours sur invitation remporté en 2008, Bruck + Weckerle Architekten a pu concevoir un ensemble d’appartements destinés à une population de personnes âgées, qui peuvent encore vivre de manière autonome. Pour autant, cette résidence présente la particularité d’être située à proximité de l’offre de soins et de services d’un hôpital de jour : « La résidence Nicolas Wies est située juste à côté de la Seniorie Saint Jean de la Croix, et dépendent toutes les deux de Zitha Senior. Cet hôpital de jour propose des soins en kinésithérapie, des soins infirmiers, un espace de restauration, un jardin thérapeutique, des programmes pour conserver et optimiser la mobilité et la mémoire…, explique Françoise Bruck. Nous avons tout de suite été intéressés par ce concept de résidence, car il s’agit d’une phase intermédiaire entre un logement en habitat privé et un séjour en maison de soins. Les personnes âgées qui vivent dans ces appartements peuvent profiter de la ville comme si elles vivaient dans une résidence ordinaire, avec une entrée séparée donnant sur la rue et participant à l’animation de celle-ci. Mais elles ont aussi la possibilité, si elles en ont besoin, d’utiliser les infrastructures de l’hôpital de jour. Ainsi, les per105
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sonnes âgées peuvent commencer à se familiariser avec leurs nouveaux besoins et l’offre de soins, tout en préservant leur autonomie. » UNE IMPLANTATION URBAINE PRÉCISE Le nouvel immeuble de résidence contribue substantiellement à l’amélioration de l’espace urbain. Son architecture est inspirée de celle qu’on peut croiser sur le plateau Bourbon, avec des façades en pierre, des éléments en saillie et en retrait. Les architectes ont choisi de réaliser un rez-de-chaussée vitré en décrochement qui élargit la rue et crée une atmosphère accueillante pour les occupants et visiteurs. Le vaste hall, occupé par une vraie réception comme dans les résidences de haut standing, est entouré de deux espaces dédiés à des professionnels en lien avec les soins pour les personnes âgées. Les étages accueillent 16 appartements dotés de terrasses couvertes et d’encorbellements en saillie, bénéficiant d’une vue sur le bâtiment de l’ancien siège de l’Arbed. Côté rue, la façade est réalisée en travertin clair, ce qui lui procure une certaine élégance. Côté cour, la façade est beaucoup plus ouverte, très largement vitrée, avec des balcons plus généreux, en aluminium. « Les résidents peuvent ainsi choisir s’ils préfèrent un appartement côté rue, avec son animation, ou côté cour, plus calme », précise Thomas Weckerle. Lors du concours, la demande du maître d’ouvrage était de faire une connexion avec le Centre Saint Jean de la Croix, situé dans le même îlot, à l’arrière de la nouvelle résidence. Les maîtres d’ouvrage avaient dans un premier temps imaginé cette connexion sous forme de passerelle. Toutefois, Bruck + Weckerle Architekten, après avoir analysé le bâtiment Saint Jean de la Croix et travaillé avec les pompiers, a développé un autre concept d’évacuation pour l’hôpital de jour. Thomas Weckerle : « Cette approche nous a permis de raccorder la nouRue Michel Rodange
Rue Ste Zithe
St Jean de la Croix
Rue Mic
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Hôpital
Rue d’Anvers
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velle résidence et le centre de soins par une nouvelle bâtisse, qui est plus fonctionnelle et plus généreuse qu’une simple passerelle en matière d’utilisation. On y trouve au rez-de-jardin des salles de kinésithérapie, d’ergothérapie, et au niveau du rez-de-chaussée, deux salles multifonctionnelles. Un couloir latéral permet de relier aisément et confortablement le restaurant de la Seniorie. La connexion avec le Centre Saint Jean de la Croix est donc facile et agréable, avec vue sur la cour intérieure. » DES APPARTEMENTS FONCTIONNELS Tous les appartements ont le même plan, qui se répète d’un étage à l’autre, les appartements côté rue étant légèrement plus grands que ceux côté cour. Chaque appartement s’ouvre par un petit hall équipé d’une penderie. Puis on accède à une salle de douche, un salon, une cuisine et une chambre à coucher. Les plans sont conçus pour que toutes les pièces puissent être cloisonnées, tout en conservant la possibilité, grâce à des portes coulissantes, de les aménager en enfilade le long de la façade, ARCHITECTURE
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Derrière la nouvelle résidence, une nouvelle aile fait la liaison avec le Centre Saint Jean de la Croix. 02
Plan de situation de la résidence et de la nouvelle aile. 03
Côté rue, la façade présente un élégant travail de saillies et de retraits. 04
Plan type d’un étage.
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78/40
78/40
L3000 DiproD3630 44/27
78/80
78/80
44/27
HA 3065/3 44/27 Kontex
D3630
HA 3065/3
78/80
78/80
D3630
D3630
HA 3073 N
DH 5-8
HA 3064/3
W 30-17
DH 5-8
L3000 Dipro
VF 44.6/25-SK BR 58.10-SK VK 26.20
VK 26.20
78/80 HA 3065/3 44/27
44/27
HA 3073 N
HA 3060/5W
78/40
L3000 Dipro 78/80
VK 26.20
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DH 5-8
HA 3064/3
VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK HA 3060/5
BR 58.10-SK
BR 58.10-SK VF 44.6/25-SK HA 3060/5
78/80 D3630
HA 3073 N
VK 26.20
30-17
HA 3073 N
DH 5-8
L3000 Dipro
HA 3065/3 44/27
W 30-17
44.6/25-SK SH 124.10-SKVF
HA 3060/5W
78/80
44/27
BR 88.10-SK W 30-17
HA 3060/5
DH 5-8
78/80 BR 88.10-SK
Kontex 78/81
HA 3073 N
D3630
D3630
Ø 160cm
Ø 160cm
DRIVE LVA
Ø 160cm
Ø 160cm
Ø1
200
1
Kontex
SH 124.10-SK
SH 154.10-SK
D3630 78/80
BR 58.10-SK
44/27 HA 3065/3
L3000 Dipro 78/80
HA 3060/5 BR 58.10-SK
VK 26.20
44/27
78/40
DH 5-8
VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
Kontex
78/80 HA 3064/3 VK 26.20
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HA 3060/5
HA 3073 N
HA 3065/3
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L3000 Dipro HA 3073 N
L3000 Dipro
DH 5-8
HA 3060/5 VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
W 30-17
VK 26.20
HA 3064/3 VK 26.20
DH 5-8
VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
D3630
78/80 44/27
L3000 Dipro 78/80
DH 5-8
HA 3060/5 VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
44/27
HA 3065/3
44/27 78/81
78/80 HA 3060/5
W 30-17
D3630 78/80
44/27 HA 3065/3
HA 3060/5
W 30-17
D3630
78/90
78/120
BR 88.10-SK
Motor
Motor
HA 3065/3
HA 3060
W 30-17
BR 88.10-SK
HA 3073 N
44/27
78/81
HA 3060/5
HA 3073 N
HA 3065/3
78/80
W 30-17
Kontex L3000 Dipro
DH 5-8
Zylinder 40/70
Motor
Motor
W 30-17
HA 3064/3
HA 3060/5
W 30-17
VK 26.20
DH 5-8
VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
VK 26.20
HA 3073 N
HA 3060/5
HA 3073 N
L3000 Dipro 78/80
HA 3060/5
78/80 44/27
44/27 HA 3065/3
HA 3065/3
W 30-17
Motor
SH 154.10-SK
Motor
D3630
D3630 78/80
L3000 Dipro
HA 3064/3
VK 26.20
HA 3060/5
DH 5-8
HA 3060/5 VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
VK 26.20
L3000 Dipro 78/80
BR 58.10-SK
78/80 44/27
44/27 HA 3065/3
78/50
HA 3073 N
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HA 3073 N
Motor
HA 3060/5
W 30-17
VK 26.20
VK 26.20
HA 3073 N
HA 3073 N
HA 3065/3
78/80
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DH 5-8
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HA 3060/5 VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
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Maco Z-TF MF-BO L3000 Dipro
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VF 44.6/25-SK SH 124.10-SK
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4
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ouvrant ainsi instantanément l’espace intérieur. « Même si les appartements sont de taille relativement modeste, cette enfilade procure une sensation d’espace et de grandeur, ajoute Françoise Bruck. Cette sensation d’espace est aussi procurée par les niches vitrées, issues de la typologie des immeubles du quartier, qui offrent des vues transversales vers l’extérieur tout en assurant un apport de lumière naturelle supplémentaire. » Les matériaux choisis pour réaliser les aménagements intérieurs sont sobres et chaleureux, permettant de recréer aisément un sentiment d’appartenance. « Les personnes qui vivent ici sont locataires et emménagent avec leurs propres meubles, précise Françoise Bruck. Tout est également conçu pour que les locataires puissent utiliser un déambulateur ou un fauteuil roulant dans l’appartement. Pour autant, les appartements ne sont pas spécifiquement conçus pour les personnes handicapées. » Chaque appartement bénéficie en plus d’une place de parking, qui est relié par une rampe à la rue Michel Rodange. Situé sous le bloc de liaison, le parking s’étend sur toute la largeur du terrain. ◼
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Photos : Lukas Huneke
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Motor HA 3060/5
Motor Motor
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Le hall d’entrée présente un volume généreux, avec une double hauteur et une grande paroi vitrée agrémentée d’un travail de menuiserie évoquant l’architecture des années 1950. 108
ARCHITECTURE
HABITAT /LOGER L A SILVER GENER ATION
ARCHIDUC 16
M A I S O N U N I FA M I L I A L E
VIEILLIR, MAIS DANS SON JARDIN Ayant vécu déjà depuis de nombreuses années dans leur maison, un couple de maîtres d’ouvrage a choisi de se faire construire, dans leur propre jardin, une nouvelle habitation adaptée à leurs futurs besoins. Auteur Photographe
ARCHITECTURE
Céline Coubray Eric Chenal
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La terrasse est conçue comme un prolongement de la pièce à vivre.
L’arrondi de la corniche au niveau de l’entrée est un clin d’œil à l’architecture des années 1950. 110
ARCHITECTURE
HABITAT / LOGER L A SILVER GENER ATION
L
e projet est parti d’un double intérêt des maîtres d’ouvrage : le premier est la prise de conscience qu’en vieillissant, habiter une grande maison unifamiliale n’est plus la solution la mieux adaptée ; le second est la volonté de rester sur un site habité depuis de nombreuses années et très apprécié, notamment pour son jardin. Partant de ce constat, le couple demande à Diane Heirend de l’accompagner dans son projet de construction de nouvelle maison, dans son propre jardin, une maison adaptée à la vie de personnes âgées, pouvant devenir moins mobiles et ayant besoin d’une aide à domicile. La maison principale sera transmise aux enfants. Une question se pose alors pour l’architecte : comment préserver le site sans le dénaturer ? La maison ne sera certes pas grande, mais elle occupera tout de même une grande partie du jardin. Par ailleurs, pour faciliter la circulation à l’intérieur de la maison en vue d’une occupation par des personnes à mobilité réduite, les espaces de vie doivent être sur un seul et même niveau afin d’éviter les escaliers. Les maîtres d’ouvrage souhaitent aussi prévoir un espace privé pour une aide- soignante à domicile. Mais si cet espace est trop proche de l’espace de vie des propriétaires, il y a alors un conflit d’intimité.
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Privé Architecte Diane Heirend architecture & urbanisme Ingénieur HLG Localisation Bereldange Livraison 2016 Surface utile 315 m2 Entreprises Annen, Victor, Rollinger Toiture, TBS, Benedikt Schwartz
LA RÉPONSE EST DANS LE SITE Diane Heirend choisit alors d’observer avec minutie le site pour ébaucher sa réponse. Le grand saule pleureur qui habite le jardin doit être préservé, tout comme les végétaux qui constituent une barrière visuelle naturelle entre la future nouvelle construction et la maison existante. Deux murets structurent et séquencent le jardin, qui est légèrement en pente. C’est sur eux qu’il faut s’appuyer pour déterminer les limites de la nouvelle construction. Ils forment le passage, « le souffle », comme l’exprime l’architecte, entre les deux bâtisses. « Ils séparent tout en créant le lien », ajoute-t-elle. Pour gagner de l’espace, un grand escalier qui menait à une terrasse située sur le toit du garage sera démoli. La végétation aidera à la cicatrisation de cette amputation. Depuis le portail de la propriété, un chemin latéral et sillonnant, ARCHITECTURE
bordé de bambous, est aménagé pour accéder à la nouvelle construction. L’autonomie entre les deux maisons partageant le même site surgit. SUR-MESURE L’entrée de la nouvelle maison est dessinée par une généreuse ligne courbe reprise en corniche, « comme deux bras qui accueillent les visiteurs », évoque Diane Heirend. Le mur d’entrée est une immense paroi vitrée agrémentée d’une structure en menuiserie de chêne huilé, « mon clin d’œil à l’architecture des années 1950, date à laquelle a été construite la maison principale », explique Diane Heirend. La course du soleil influence l’orientation des pièces. La terrasse sera aménagée au sud-ouest, sans vis-à-vis. La nouvelle maison s’arrête là où la maison existante commence. Les volumétries s’enchainent sans se caramboler. L’attachement des propriétaires à leur jardin est respecté et une vaste terrasse est aménagée, à l’ombre du saule
Le plan de masse permet de saisir le dialogue qui s’établit entre la maison existante, la nouvelle maison et le jardin.
Plan du rez-de-chaussée. 111
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pleureur, accessible depuis la pièce à vivre. La maison sera construite en bois, autour d’un noyau en béton. Elle est légère, il n’y a rien de superflu. ÊTRE CHEZ SOI À l’intérieur, l’architecte développe un plan sur deux niveaux : un niveau principal de plain-pied pour les maîtres d’ouvrage avec salon / salle à manger, cuisine ouverte, chambre à coucher, salle de douche, et un niveau inférieur pour l’aide-soignante avec chambre équipée d’une kitchenette et salle de douche, buanderie et local technique. L’entrée de la maison est généreuse, avec un hall en double hauteur. « Cet espace est volontairement grand. Alors que la maison a une surface relativement modeste, il me semblait intéressant d’apporter une dimension généreuse à cette entrée pour créer un effet de confort immédiat lorsque l’on rentre chez soi », éclaire l’architecte. Pour accéder au salon, les usagers peuvent choisir d’utiliser l’escalier ou la pente qui permet l’usage d’un déambulateur, par exemple. « Sans être une pente réglementaire pour les fauteuils roulants, cette pente permet de conserver un accès aisé aux différentes pièces de la maison, même si on a besoin d’une aide pour la marche », explique Diane Heirend. D’un point de vue esthétique, les marches et la pente sont traitées avec le même recouvrement, dans un souci d’homogénéité. 112
Il est nécessaire d’y créer du confort, un sentiment d’espace, des vues longues, tout en préservant un lien avec l’extérieur. DIANE HEIREND
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De l’entrée et son couloir, on accède à la pièce de vie, qui est en contact direct avec le jardin et profite de toute la luminosité extérieure. Ici, la rue est oubliée. Les encadrements de la baie vitrée sont sans débord pour ne pas créer d’obstacle à la marche. La cuisine est ouverte, communiquant avec la pièce à vivre. Une fenêtre dans la paroi offre une vue traversante vers le couloir vitré et vers les bambous de l’entrée, apportant un peu plus de lumière. Si l’intimité est préférée, il suffit de tirer le store. « Que ce soit depuis le salon ou la cuisine, il y a un lien visuel avec l’espace généreux de l’entrée. Cela procure un sentiment d’espace et renforce la liaison avec le jardin et sa végétation. » U N E S PA C E O U V E R T, MAIS INTIME Tout l’espace intérieur peut être ouvert grâce à un système de portes coulissantes qui disparaissent dans les murs. « Grâce à ce système, il est possible d’agrandir visuellement l’espace. Ceci est important, car lorsqu’on est plus âgé, on passe parfois plus de temps à la maison. Il est nécessaire d’y créer du confort, un sentiment d’espace, des vues longues, tout en préservant un lien avec l’extérieur. » Alors que le salon s’ouvre vers le jardin et sa terrasse, la chambre se situe du côté de la rue,
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Dans la salle de bains, la douche à l’italienne a été privilégiée. 02
Dans le couloir, la baie vitrée est agrémentée d’une niche pour lire un livre ou converser. 03
Coupe de la maison. 04
Dans tous les détails, l’architecte a pensé à ne pas entraver la marche.
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mais sans lien visuel. « Depuis le salon, même si les portes sont ouvertes, le lit est positionné de telle manière qu’il n’est jamais visible. Ceci permet de préser ver l’intimité sans devoir fermer les espaces. » Le lien avec l’extérieur se fait aussi par les changements de lumière. « Les ouvertures de la maison sont orientées de manière à capter la lumière du soleil tout au long de la journée », explique Diane Heirend. UN AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR ADAPTÉ Le confort de cette maison est aussi assuré par des détails dans l’aménagement intérieur. « Dans la salle de bains, nous avons mis en place une douche à l’italienne, ce qui évite de devoir enjamber le rebord d’une baignoire. Nous avons aussi conçu des toilettes avec suffisamment d’espace autour pour y loger un déambulateur. Les occupants peuvent faire descendre leur linge sale à la 114
buanderie directement par un tuyau aménagé à cet effet dans le mur, ce qui évite de devoir porter un panier de linge. » L’aide-soignante est logée à l’étage inférieur, tourné vers l’avant. Il n’y a donc pas de conflit d’intimité. En attendant, cet espace peut servir à accueillir les amis de passage. Chacun à des espaces privés propres qui ne communiquent pas. L’atmosphère intérieure de la maison est chaude et conviviale, notamment grâce à l’utilisation du bois, qui est présent partout dans la maison. L’option du chauffage par le sol a été préférée pour plus de confort. Ce qui est à venir peut être accueilli avec sérénité. ◼ ARCHITECTURE
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Dans la salle principale qui s’ouvre vers le jardin, un maximum de lumière extérieure est capté. 02
Les premières esquisses de la maison et du dialogue avec les murets et la végétation du jardin.
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INTERVIEW
QUELLE STRATÉGIE IMMOBILIÈRE POUR POST ? POST LUXEMBOURG À l’heure où ses métiers sont en pleine mutation, Post Luxembourg a mis en œuvre plusieurs projets immobiliers d’envergure. ARCHIDUC vous propose de plonger au cœur d’une stratégie d’entreprise pour son parc immobilier et de découvrir deux nouveaux bâtiments. 116
Post Luxembourg a lancé récemment plusieurs chantiers d’envergure pour la construction de nouveaux bâtiments. L’occasion de faire le point avec Claude Strasser, directeur général de Post Luxembourg, sur la stratégie immobilière du groupe. Auteur
Céline Coubray
ARCHITECTURE
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de travail plus ouvertes, plus directes. Nous avons fait la démarche radicale d’aller vers un tout autre concept de bureau, celui des bureaux paysagers, que l’on retrouve dans notre nouveau bâtiment Mercier, par exemple. Ces changements se retrouvent aussi dans notre image externe, avec le nouvel aménagement des shops Post, qui regroupent désormais l’ensemble de nos services.
laude Strasser, C sur la terrasse du bâtiment Mercier.
Est-ce que le portefeuille existant pouvait répondre à ces besoins ? cs Nous avons un important patrimoine immobilier, souvent sous-exploité. Nous avons donc opté pour une évolution en plusieurs phases de notre patrimoine immobilier.
Les métiers de Post ont beaucoup changé ces dernières années. Quelle est la stratégie de l’entreprise par rapport à la gestion de son patrimoine bâti au vu de cette évolution ? claude strasser Les débuts de notre stratégie immobilière remontent à environ 2013. Il y avait, d’un côté, des besoins immédiats, car certains bâtiments étaient vétustes, comme celui de la gare, ou mal exploités, comme l’Hôtel des Postes. Par ailleurs, nous avons effectivement redéfini la stratégie du groupe Post dans son ensemble, ce qui s’est accompagné d’une restructuration de nos métiers. Nous avons décidé, par exemple, de développer le courrier vers la logistique, des métiers télécom vers l’ICT, et dans le domaine des CCP, de nous associer à un partenaire. Cette nouvelle stratégie au sein de nos métiers se retrouve aussi dans notre manière de travailler et de coopérer. D’où est né rapidement le besoin de rapprocher les équipes, et dans la foulée, de mettre en place de nouvelles méthodes
Pouvez-vous nous expliquer ? cs Le meilleur exemple est ce que nous avons fait avec l’ancien Comptoir des fers et métaux, qui est devenu aujourd’hui le bâtiment Mercier. Ce bâtiment est la pièce centrale du puzzle qui nous a permis de mettre en place cette nouvelle séquence immobilière, puisqu’il accueille provisoirement nos équipes et le siège social. À terme, ce bâtiment n’est pas au cœur de notre stratégie immobilière, car nous voulons le remettre sur le marché. Il est d’ailleurs conçu dans une telle optique, car il est très flexible. À côté de cela, nous avons déplacé le centre de distribution dans un nouveau bâtiment à la Cloche d’Or. La réalisation de ces deux projets a permis d’abandonner le site de Mamer et de vider l’Hôtel des Postes de ses bureaux. C’était la première phase de notre stratégie, une condition sine qua non pour réaliser la deuxième phase. Entre ces deux phases, nous avons opéré une action de décentralisation, avec le
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site de Roost, dont nous avons acquis récemment le terrain, et qui permet de rassembler les équipes du pays. En conséquence, nous avons aussi réaménagé nos secteurs d’intervention, qui sont répartis en Nord, qui couvre les 4/5 du pays, la Ville, et Sud. L’entreposage sera aussi à Roost. Quelle est la phase deux ? cs C’est la réalisation du nouveau siège place de la Gare, à Luxembourg, et la rénovation de l’Hôtel des Postes, en ville. Ce dernier projet est complexe, car il s’agit d’un monument national. Nous avions fait un appel à idées auprès des architectes, mais comme nous ne sommes pas encore exactement fixés sur le programme de la réaffectation, nous ne pouvons pas avancer sur le concept architectural. En tout cas, nous savons que le bâtiment ne sera pas utilisé pour du bureau, et l’ancienne centrale téléphonique a été modernisée et déplacée au sous-sol, ce qui libère beaucoup de place. Alors qu’initialement la rénovation était prévue pour 2025, nous essayons actuellement de la faire coïncider le plus possible avec la livraison du chantier Royal-Hamilius. Mais je dois reconnaître que cela était un peu ambitieux. Toutefois, même s’ils dépassent notre calendrier prévisionnel, les travaux de ce bâtiment seront moins encombrants pour la chaussée que ceux de notre voisin, puisqu’ils se passent essentiellement à l’intérieur du bâtiment. Est-ce qu’il existe une phase trois ? cs Oui, même si elle n’est pas encore bien définie. Il s’agira de l’optimisation du terrain que nous avons à la Cloche d’Or. Mais nous n’entamerons cette phase
Le bâtiment Mercier répond aux nouvelles exigences de Post en matière d’aménagement de bureaux.
ARCHITECTURE
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E N T R E P R I S E S & C O L L E C T I V I T É S / P O S T L U X E M B O U R G Le bâtiment Mercier est l’œuvre de Romain Schmiz architectes & urbanistes. Il a été inauguré en septembre 2017.
Dans tous nos nouveaux bâtiments, nous avons construit selon les plus hautes normes de construction durable. CLAUDE STRASSER
Quelles sont les exigences de Post en tant que maître d’ouvrage ? cs Nous accordons beaucoup d’importance à la RSE, et cela comprend donc la construction durable. Pour le parc existant, nous avons une importante marge de progression, puisque beaucoup de nos bâtiments sont vétustes. Cela est aussi lié à l’histoire de Post. Mais dans tous nos nouveaux bâtiments, nous avons construit selon les plus hautes normes de construction durable. Le bâtiment que nous avons construit à Kayle, par exemple, et qui abrite aujourd’hui Editus, a été le premier bâtiment au Luxembourg à recevoir, en 2011, une certification Gold pour un bâtiment de bureaux. Ce bâtiment a servi de jalon pour la suite, et nous sommes même déjà allés plus loin, 118
puisque Mercier est certifié DGNB Platin, ce qui sera aussi le cas pour le futur siège à la gare. Certaines entreprises choisissent de revaloriser leur patrimoine immobilier avec des projets mixtes qui incluent du logement. Est-ce le cas de Post ? c s Non, en fait, nous sommes à contre-courant, car nous abandonnons plutôt cela. Historiquement, Post possédait des immeubles où le RDC était occupé par un bureau de poste, et les étages par des logements, dont des logements de service, qui ne sont plus du tout d’actualité. Nous avons cette stratégie immobilière qui se concentre sur les grands sites immobiliers, et l’autre volet, sur les plus petits bâtiments, où nous voulons devenir plus flexibles. Il y a environ deux ans, nous avons fermé une série de bureaux de poste à travers le pays.
Suite à cela, nous sommes en discussion avec le Fonds du logement pour la reprise de ces bâtiments afin qu’ils soient occupés par des logements à loyer modéré. Est-ce que Post joue un rôle dans les smart cities ? cs Oui, cela entre dans une vision plus large, que nous estimons d’avenir avec l’Internet of Things. Nous avons déjà plusieurs applications concrètes, comme une analyse dynamique et intelligente de l’occupation des parkings. Cette application, qui renseigne non seulement sur l’occupation des places, mais aussi sur la durée d’occupation, est déjà en test dans nos propres parkings. Nous testons aussi un système intelligent de comptage des personnes dans un grand bâtiment. Cette application permet une meilleure gestion des flux et de la sécurité. Plusieurs de ces applications pourront trouver des concrétisations dans des projets d’envergure futurs. ◼
ARCHITECTURE
Photos : Anthony Dehez, Agence Blitz
qu’une fois le chantier du nouveau siège lancé, donc vers 2022-2023.
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SIMPLER HOMECOMINGS KONE Residential Flow www.kone.lu
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B ÂT I M E N T M I X T E
TECHNIQUE ET POLYVALENCE Post Luxembourg a demandé à Beiler + François Architectes de concevoir un nouveau bâtiment à la Cloche d’Or, qui puisse à la fois répondre à des besoins techniques et à une offre mixte. Auteur Photographe
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Céline Coubray Christian Aschman
ARCHITECTURE
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ARCHIDUC 16
Les étages supérieurs s’articulent autour d’un patio couvert.
L
e début de ce projet remonte à un concours rempor té par le bureau Beiler + François Architectes pour l’aménagement d’un terrain de 7,6 ha appartenant à Post à la Cloche d’Or, déjà en partie occupé. Le bâtiment présenté dans le cadre de cet article n’est donc qu’une partie de ce plus grand développement qui pourra être réalisé ultérieurement. « L’objectif de cette nouvelle construction était de faire un bâtiment multifonctionnel, explique Tom Beiler. Ce nouveau bâtiment avait une priorité : accueillir au rez-de-chaussée le centre régional de distribution de courrier. Il fallait donc prévoir une partie dédiée à la logistique, avec les livraisons du courrier par camions qui arrivent de Bettembourg, et la redistribution aux différentes tournées de facteurs. Cette fonction technique, qui répond à une organisation très précise, occupe tout le rez-de-chaussée et une partie du sous-sol. » Si ce programme technique est la raison d’être principale de ce bâtiment, il ne suffit pas en soi à optimiser l’occupation du terrain qui bénéficie d’une situation privilégiée, en ville, dans le quartier de la Cloche d’Or. Aussi, le maître d’ouvrage décide de compléter l’occupation du bâtiment avec d’autres fonctions. Pour ne pas perturber l’organisation et la bonne marche du centre régional de distribuARCHITECTURE
tion, le reste du bâtiment se développe de manière indépendante au-dessus du socle qui, lui, est autonome. UNE APPROCHE EN MILLEFEUILLES « L’idée de départ était de poser sur le socle deux barres décalées pour former un espace d’accueil des visiteurs, explique Tom Beiler. Puis nous avons étudié différents scénarios de flexibilité et d’optimisation des surfaces, pour finalement aboutir à une configuration d’espaces qui sont orientés autour d’un vaste patio intérieur à double hauteur. On y accède par un escalier dédié, permettant une utilisation distinguée entre le socle technique et les espaces multifonctionnels des étages supérieurs. » Ces nouveaux espaces doivent rester multifonctionnels. « Pour laisser un maximum de possibilités, nous avons cons truit en surhauteur. Chaque étage, deux au total, accueille six unités fonctionnelles. Pour le moment, elles sont utilisées comme bureaux, car il y a de nombreux déménagements en cours chez Post et les équipes ont dû être relogées. Mais ces espaces pourraient aussi bien accueillir une imprimerie, un centre de conférence pour 200 personnes ou encore d’autres fonctions complémentaires pour les besoins de l’entreprise », explique Tom Beiler. La plupart des bureaux sont orga121
ARCHIDUC 16
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Pour laisser un maximum de possibilités, nous avons construit en surhauteur. TO M B E I L E R , A R C H I T EC T E
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nisés en périphérie, mais quelques-uns regardent vers la cour intérieure. UNE PLACE INTÉRIEURE « Acoustiquement, ce patio couvert est très performant et peut lui aussi servir de différentes manières. Au vu de l’utilisation actuelle en bureaux, la place intérieure a été aménagée dans une atmosphère calme et relaxante. Nous avons mis des plantations dans des bacs pour qu’elles restent amovibles et que cette surface se transforme à d’autres fins si nécessaire, comme de l’événementiel », détaille l’architecte. Le patio étant couvert et vitré, il bénéficie d’une entrée de lumière naturelle. Comme il ne s’agit pas d’un bâtiment de prestige, l’option de construire une succession de 10 verrières alternées avec des parties structurelles a été privilégiée pour des rai-
sons de coût et d’entretien. « Il fallait aussi pouvoir assurer une protection solaire performante, car nous nous trouvons dans un bâtiment à très faible consommation d’énergie, où la production de froid ne permet pas de compenser de forts apports en chaleur solaire. » UNE RECHERCHE DE CONFORT Il se trouve actuellement que plusieurs bâtiments de Post sont en cours de rénovation. Au fur et à mesure des projets, l’entreprise installe de nouveaux standards qui correspondent mieux à ses attentes qualitatives au niveau de la santé et du bien-être au travail. Le bâtiment étalon est celui d’Editus à Kayl, et cette recherche de qualité s’est poursuivie par la suite dans ce bâtiment de la Cloche d’Or et dans le bâtiment Mercier à la gare.
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Partout, la recherche de lumière naturelle est privilégiée, le confort acoustique optimal et la qualité thermique et de santé (avec des critères écologiques et biologiques des matériaux) un prérequis. UN BÂTIMENT TRÈS BASSE ÉNERGIE Ce bâtiment présente aussi une autre spécificité technique : un bassin de glace de 400 m3 équipé de pompes à chaleur. « Ce bassin de glace agit comme un bassin saisonnier qui permet de réguler les apports de chaud et de froid. C’est la première fois au Luxembourg qu’un équipement de la sorte est installé dans ces dimensions pour un bâtiment administratif », précise l’architecte. Par ailleurs, le bâtiment est équipé de dalles en béton activées, ce qui permet de maintenir une température intérieure de 22 °C. UNE INTÉGRATION URBAINE Le bâtiment se trouve à proximité immédiate d’une nouvelle zone de rétention d’eau prévue pour le quartier de la Cloche d’Or. « Notre bâtiment a été livré avant que le projet de renaturation et de rétention ne soit achevé. Mais tout est prévu pour qu’une fois ces aménagements finis, le bâtiment puisse être raccordé à ce système. Nous avons aussi veillé à ce que l’implantation ne gêne en rien le
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développement futur du site. » Au-delà de son empreinte au sol, le bâtiment s’intègre aussi dans son environnement par sa façade. « Nous avons choisi de mettre en œuvre de la pierre et de l’aluminium en façade. La pierre est un matériau durable qui répondait bien aux exigences de Post en la matière et, par ailleurs, la zone de la Cloche d’Or devient de plus en plus une zone administrative. Même si ce bâtiment de Post est un bâtiment technique avant tout, son traitement esthétique et les choix des matériaux font qu’il s’intègre de manière harmonieuse dans son environnement », conclut l’architecte. ◼
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Pour la façade, les architectes ont choisi d’utiliser la pierre et un peu d’aluminium. 02
Dans le patio, le bois confère un caractère chaleureux. 03
À l’intérieur du bâtiment, les finitions apportent un grand confort d’utilisation.
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Le nouvel immeuble répond à une fine analyse urbaine offrant ainsi une bonne intégration dans le quartier.
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EN CONSTRUCTION
UN SIÈGE SOCIAL À LA GARE Suite à un appel à idées, le bureau Metaform architects réalisera le nouveau siège social du groupe Post. Un projet d’envergure, aussi bien au niveau architectural qu’urbanistique. Auteur Illustrations
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Céline Coubray Metaform architects
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Coupe montrant le hub de communication.
Le futur Post Shop bénéficiera de plusieurs points d’entrée de lumière naturelle, malgré un déploiement de l’espace en profondeur. 126
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epuis quelques semaines, les engins de démolition sont à l’œuvre à la place de la Gare. L’ancien centre postal Gare, fermé depuis plusieurs mois, va être remplacé par un nouveau bâtiment, dont la conception architecturale a été confiée à Metaform architects, en collaboration avec les ingénieurs T6 - Ney & Partners (génie statique) et Goblet Lavandier & Associés (génie technique). 27 700 m2 hors soussol, qui deviendront en 2022 le nouveau siège du groupe Post. UN BÂTIMENT COMME UN TRAIT D’UNION « L’ancien centre de tri de la gare datant des années 1960 était difficilement modifiable et, surtout, devenu trop vétuste, explique Claude Strasser, directeur général de Post Luxembourg. C’est pourquoi nous avons fait le choix de le remplacer par une nouvelle construction. » Toutefois, une partie de la façade de cet ensemble immobilier devra être conser vée : la façade de l’ancien Accinauto datant des années 1940 est en effet classée et doit être préservée. « De l’autre côté, nous avons le futur projet de la Sécurité sociale, explique Shahram Agaa jani, de Metaform architects, lauréat de l’appel à projets. Le nouveau siège de Post doit donc faire le trait d’union entre, d’un côté, le contemporain, avec le projet de la Sécurité Sociale, qui participe à la revalorisation du quartier, et, de l’autre, le patrimoine, avec Accinauto, qui termine le parcours haussmannien du plateau Bourbon. » UNE POSITION URBAINE SINGULIÈRE Le futur bâtiment présente donc une situation urbaine particulière. Par ailleurs, à l’arrière, la zone de construction est limitée par la présence du data center qui reste en place pour le moment, avec un imposant mur aveugle. « La façade principale se situe place de la Gare, qui n’a de place que son nom, explique l’architecte. Il s’agit plutôt d’un axe de passage très fréquenté, avec environ 120 000 passages / jour, une façade que l’on longe, soit à pied, soit en voiture, et que l’on peut éventuellement apercevoir de manière frontale depuis la gare des bus qui se situe de l’autre côté de la rue. C’est
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Post Group Architecte Metaform architects Ingénieur statique T6 - Ney & Partners Ingénieur technique Goblet Lavandier & Associés Surface hors-sol 27 700 m2 Livraison mi-2022 Budget 100 millions d’euros
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donc un bâtiment qui se présente sous différentes facettes, mais dont la principale approche reste longitudinale. » Par ailleurs, le bureau a réalisé une analyse poussée de l’ombre portée et des surfaces d’ensoleillement. « Avec l’ancien bâtiment, les immeubles autour ne pouvaient pas avoir d’ensoleillement. Nous avons donc profité de sa démolition pour étudier finement cette question et permettre aux immeubles voisins d’avoir de nouveau un peu plus de lumière. Pour cela, à l’aide de nos logiciels, nous avons fait le calcul d’une forme optimale que nous avons retravaillée par la suite pour obtenir de l’architecture. » De plus, les raccords avec les pignons aveugles du data center et des bâtiments de la rue d’Épernay contraignent également l’approche formelle. Profitant de l’implantation en retrait du projet de la Sécurité sociale, de nouveaux abords pourraient être envisagés, et la proposition d’une nouvelle place publique est à l’étude. DES LAMELLES EN FAÇADE « Le choix d’une façade travaillée en lamelles a été une évidence pour nous par rapport au contexte urbain. Ce choix permet de répondre à une double
Plan-masse avec l’implantation du bâtiment Post dans son contexte urbain. 127
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demande, qui est le besoin de transparence pour la vision frontale et l’entrée de lumière naturelle nécessaire pour la certification DGNB Platin, et à la fois celui de massivité pour reprendre le caractère haussmannien de l’avenue et intégrer la façade de l’Accinauto », explique Shahram Agaajani. La transition se fait donc en douceur entre le bâtiment bas de l’Accinauto et un déploiement en hauteur grâce à une torsion qui s’opère en partie haute de la façade. L’utilisation de différentes profondeurs de lamelles permettra une animation de la façade, notamment côté rue du Commerce, puisque la façade y approche les 100 mètres. DES BUREAUX ET UNE VUE SUR LA VILLE Pour faire entrer le très grand nombre de mètres carrés demandés, l’utilisation de l’emprise au sol devait être maximale. « Nous avons toutefois écarté l’idée de construire une tour, qui, de notre point de vue, n’avait pas de sens par rapport à l’implantation urbaine. » Parce que Post est une entreprise complexe avec à la fois une hiérarchie verticale et un fonctionnement horizontal, le maître d’ouvrage souhaitait que la communication interne soit facilitée et que tous les départements puissent aisément se rencontrer. Ainsi, le rez-de-chaussée accueillera un espace Post, réservé à l’accueil des clients et à la vente des produits du groupe, et les huit autres étages seront dédiés à des bureaux. Le dernier étage sera en retrait, non visible depuis la rue. On y trouvera un restaurant d’entreprise avec 250 places. « Plutôt que de réserver le dernier étage au département de la direction, nous avons préféré le rendre accessible à l’ensemble des employés pour que tous les salariés puissent profiter de la vue sur la ville », souligne l’architecte. À cet espace de restauration sera couplée une salle de conférence de 200 places. Dans les étages, les bureaux seront aménagés en espace paysager, avec des îlots de six à 128
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huit postes de travail qui seront intercalés avec des espaces de détente. À l’arrière du bâtiment, les architectes ont mis en place une vaste cour plantée qui se déploie en espalier sur trois niveaux. « Cette cour permet de faire entrer la lumière naturelle dans la profondeur de l’immeuble. Elle permet aussi de créer de nouvelles vues et des liaisons visuelles entre les différentes parties du bâtiment. Le shop du rez-de-chaussée pourra profiter de la lumière provenant de cette cour grâce à un haut mur vitré. » UN HUB DE COMMUNICATION « Un point essentiel dans notre conception est la mise en place d’un hub de communication au niveau de l’escalier. Cet espace doit devenir un nœud d’échange entre les services, comme un tapis rouge symbolique qui se déroule entre les équipes », détaille Shahram Agaajani. Pour ce faire, les architectes ont conçu une immense cage d’escalier ouverte, doublée par quatre ascenseurs, autour de laquelle la circulation verticale et horizontale peut s’opérer. Elle dessert bien entendu les bureaux ARCHITECTURE
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Dès le lobby, la cage d’escalier et son hub de communication occupent une place centrale. 02
Les bureaux seront aménagés en espace paysager, regroupés en îlots de six à huit postes. 03
Le patio intérieur apportera un puits de lumière et un espace de détente aux employés.
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UN APPEL À IDÉES EN TROIS PHASES Lors de l’appel à idées, 17 bureaux d’architecture ont déposé un dossier. Cinq d’entre eux ont été retenus, et un programme détaillé leur a été demandé. Il s’agit de Christian Bauer & Associés Architectes, Valentiny hvp architects, Fabeck Architectes, m3 architectes et Metaform architects. Puis, un troisième tour a été organisé, éliminant les projets de Fabeck Architectes et m3 architectes, avant que le projet de Metaform ne soit finalement désigné comme lauréat.
Les employés pourront profiter de plusieurs espaces de détente, dont de généreux espaces cuisine.
P L U S D ’ I N F O S S U R LES PROJETS F I N A L I S T E S
dans deux ailes du bâtiment, mais aussi un grand nombre d’espaces de détente et de coworking qui faciliteront la collaboration et le bien-être au travail. « Cet espace est central dans la conception du bâtiment, car Post accorde une très grande importance au partage du savoir. Nous devions donc formuler plusieurs espaces de coworking à travers le bâtiment, tout en maintenant une circulation qui reste fluide et confortable pour les usagers. Nous devions à la fois répondre à une demande de coworking, de networking et de confort. » UN BÂTIMENT HAUTEMENT PERFORMANT Une attention soutenue est également portée au développement durable de la construction, puisque le bâtiment vise une certification DGNB Platin, à l’image de ce qui a pu être réalisé sur le bâtiment Mercier. « Le challenge de la certification est ici un peu moins aisé que pour Mercier, car nous n’intervenons pas sur un îlot complet, mais devons nous intégrer à un tissu urbain complexe et existant », souligne Shahram Agaajani. En attendant, les travaux de démolition dureront jusqu’à la fin de l’année 2018, avant que la reconstruction ne commence, pour être entièrement achevée mi-2022. Un budget de l’ordre de 100 millionsd’euros a été débloqué pour l’ensemble. ◼ 130
Valentiny hvp architects a proposé une tour en bois.
Le projet de Christian Bauer & Associés Architectes fait le lien entre ancien et nouveau bâti.
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Illustrations : Metaform architects, Christian Bauer & Associés Architectes, Valentiny hvp architects
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POR PAUL BRETZ ARCHITECTS 132
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TRAIT Créé en 1989, le bureau Paul Bretz Architects est reconnu dans le milieu de l’architecture au Luxembourg pour son approche équilibrée des volumes, le travail des proportions, le dynamisme de sa composition et l’importance de la modulation par la lumière. Une architecture qui existe en tant que telle, renforcée par une utilisation précise du béton.
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PAUL BRETZ ARCHITECTS
D’ÉPURE ET DE RIGUEUR
Paul Bretz dans son bureau, le 26 mars 2018.
Paul Bretz est un architecte qui aime l’architecture. Cela se voit, se ressent, se vit. Faire l’expérience d’un bâtiment dessiné par son bureau, c’est entrer dans un monde fait d’épure, de rigueur, de plein et de vide, mais aussi d’une grande musicalité.
Auteur Céline Coubray Photographe
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Eric Chenal
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PAUL BRETZ ARCHITECTS
Monsieur Bretz, la dernière conférence que vous avez donnée était en 1998. Il y a 20 ans. Que s’est-il passé depuis toutes ces années ? pa u l b r e t z Beaucoup de bonnes choses, mais aussi des déceptions. Surtout avec les concours. C’est pourtant un travail que nous aimons beaucoup faire, car il est sans compromis, et si le maître d’ouvrage vous choisit, cela donne souvent lieu à des projets de qualité. C’était le cas en 2003, avec le projet des Archives nationales, mais tout a basculé. La situation politique a changé et le projet a été abandonné. Aujourd’hui, le projet est reparti, mais nous travaillons avec une tout autre équipe. Ce n’est plus le maître d’ouvrage avec qui nous avions commencé à travailler et le maître d’ouvrage ne nous a pas choisis. Nous devons quand même faire le projet ensemble, même si le maître d’ouvrage souhaite une architecture « écologique » et que nous souhaitons développer une architecture qui penche plus vers un parti pris culturel. Pour nous, les Archives nationales doivent être un bâtiment représentatif et facile à utiliser, alors que le maître d’ouvrage est plus dans une démarche d’expérimentation d’écologisme symbolique. C’est une situation difficile pour nous. Sinon, pour tout le reste, nous avons eu de la chance. Est-ce qu’il y a un projet qui vous a particulièrement aidé dans le développement du bureau ? pb La centrale de cogénération au Kirchberg. Suite à cela, nous n’avons eu que des clients qui sont venus vers nous par intérêt pour notre travail, parce qu’ils appréciaient notre architecture. Au début de ma carrière dans les années 1980, j’avais des clients qui venaient parce qu’ils connaissaient mes parents. Mais nous ne partagions pas les mêmes approches, et cela ne donnait rien. Pendant 20 ans, je n’ai construit aucune maison. Car en plus de ne pas avoir rencontré tout de suite des clients qui partagent mon approche de l’architecture, le règlement des bâtisses ne m’autorisait pas à construire comme je l’entendais. Il fallait respecter 6 m de corniche et une toiture oblique, ce que je refusais de faire parce que ce n’est pas du tout mon architecture. La centrale de cogénération a eu une belle visibilité en étant récompensée par le Prix luxembourgeois d’architecture en 2001. Grâce à ce
projet, des clients privés sont venus me voir pour construire leur maison « comme la centrale de cogénération ». Et d’autres projets privés et publics se sont enchaînés. Pourquoi avoir choisi de travailler le béton ? pb Je suis arrivé au béton par élimination. J’ai essayé de travailler avec la pierre, la brique, l’enduit, mais sans trouver de satisfaction. Pour moi, la construction la plus simple reste le mur d’une forteresse. Ça vient de la nature, c’est un seul matériau, c’est monolithique. Je me suis posé la question de savoir comment transposer cela en architecture contemporaine. Et j’ai trouvé une réponse avec le béton. On prend un monolithe de béton et on met un isolant au milieu, comme les pierres concassées entre les murs de la forteresse. L’architecture se réduit aux pleins et aux vides. Le plein, c’est le voile en béton, et le vide, c’est le verre. On voit bien cette approche dans la maison L, par exemple. Ce sont des ouvertures qui vont du sol au plafond, sans allège, sans linteau. La construction devient très simple, du moins en apparence, et elle émet du calme. Elle contraste avec toutes les images qui nous entourent au quotidien. On entre dans un volume où il n’y a rien. C’est tranquille. Il n’est même pas besoin de mettre un tableau, car le mur parle de lui-même. On peut le regarder et trouver des détails intéressants. Nos clients apprécient cela. Ils sont puristes, ne s’encombrent pas de trop d’objets.
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Est-ce que vous avez aussi dessiné des aménagements intérieurs ? pb J’ai développé dans les années 1980 un système qui s’appelle « System XII », en collaboration avec le menuisier Jean-Marc Laglasse. C’est une combinaison d’armoires et d’étagères qui peut être utilisée pour aménager une bibliothèque, par exemple. Le système est simple : c’est un carré de 1,44 x 1,44 m qui est subdivisé en 12 unités de 12 cm. Comme le chiffre 12 est un multiple de 2, 3, 4 et 6, on obtient les différentes combinaisons possibles. Toutes les formes peuvent être combinées entre elles, avec ou sans porte, couleur, tiroir. Nous avions présenté ce projet sur des foires à Nancy et Francfort, mais sans rencontrer de succès. Nous avions donc arrêté. J’ai quand même continué à faire régulièrement la promotion du système, et il se trouve qu’aujourd’hui, j’ai un client qui souhaite l’installer chez lui. J’ai aussi fait un aménagement pour un restaurant de poissons, le Venezia, avec des tables en forme de queue de poisson, des luminaires qui sortaient de vagues, un bar rond comme la proue d’un navire. C’était tout un univers ! Mais l’exploitant a changé en cours de route et c’est devenu une pizzeria ! J’ai aussi dessiné des meubles de salon, qui avaient été publiés dans Café-Crème. Ce sont des essais, mais cela me fait toujours plaisir si on me le demande. Le plus difficile étant de réaliser une chaise, bien sûr, puisqu’elle doit être confortable. J’ai aussi fait un petit lit d’enfant pour ma
La musique occupe une place importante dans l’approche de l’architecture de Paul Bretz.
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fille, également basé sur le System XII. Je le garde pour mes petits-enfants.
arranger pour optimiser la sur face. C’est comme faire des mots croisés.
harmonies, le solfège… Mais aujourd’hui, je joue moins.
Que s’est-il passé après le projet de la centrale de cogénération ? pb Ce projet a vraiment été un coup d’accélérateur. J’ai pu faire les maisons que j’avais en tête depuis 20 ans. Puis, nous avons fait le projet du CNA, qui n’a pas été simple non plus, avec des péripéties de terrains, et surtout un programme très éclectique. Car en plus du Centre national de l’audiovisuel, il y avait le programme du Centre culturel régional de Dudelange avec une école de musique, une salle de concert, des studios de prise de vues, de son, des ateliers, des salles de cinéma… Nous avons cherché un dénominateur commun que nous avons trouvé dans la structure du bâtiment avec cette trame de 7,5 m. Il y a tellement de fonctions différentes qu’il fallait rester le plus simple possible dans l’expression architecturale. Faire simple, tout en mélang e a n t l e s fo n c t i o n s , m a i s e n l e u r donnant une unité, un langage commun.
Est-ce aussi cette liberté de composition dans un cadre précis qui vous séduit dans l’utilisation de références musicales ? pb Je compare toujours l’architecture à de la musique parce que l’architecture, c’est des proportions géométriques, et la musique, des proportions d’accords. C’est aussi pour cela que je m’amuse avec le chiffre 12, parce qu’il y a 12 notes. Pour la maison S I à Peppange, nous avons aussi joué avec les proportions musicales : la proportion ½ représente une octave, 2/3 c’est la quinte, ¾ c’est la quarte, et 4/5 c’est une tierce majeure. On arrive à créer des proportions harmonieuses comme cela. United Instruments of Lucilin avait d’ailleurs organisé un concert dans cette maison. Je suis aussi ami avec Guy Frisch, qui est percussionniste dans l’ensemble, et nous discutons souvent de musique et d’architecture. Nous avions même proposé un projet dans le cadre des résidences d’artistes à Belval et créé un espace musical, mais ça coûtait trop cher pour être réalisé…
Au Kirchberg, vous avez construit un autre bâtiment emblématique, celui de la rue Erasme. pb Nous avons eu la chance de travailler avec un maître d’ouvrage très engagé, Patrick Gillen. Il a réussi à convaincre l’État qu’il ne fallait pas organiser de concours pour cet immeuble de coin, mais nous passer commande directement afin de préserver l’homogénéité de l’îlot que nous avions conçu, et il était convaincu qu’il fallait construire un bâtiment qui soit en cohérence avec la centrale de cogénération et le parking que nous avons tous deux conçus. Aussi, pour des besoins de cohérence urbanistique, le projet devait nous revenir. Et il a réussi à le convaincre.
Faire simple, on le sait, c’est souvent compliqué. pb Oui, mais j’aime cela. Ranger. J’aime aussi beaucoup créer un parking, par exemple, car on travaille avec des éléments modulaires qu’il faut bien
Êtes-vous musicien vous-même ? pb Je joue du piano. J’ai même eu le p r e m i e r p r i x a u c o n s e r va to i r e d e musique ! Je connais bien la musique, les
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Sur ce bâtiment, vous avez intégré un élément métallique, un matériau que vous n’utilisez pas habituellement. pb Cet immeuble de coin devait se différencier des bâtiments en béton qui l’entourent. En plus, il accueillait une nouvelle fonction : celle de restaurant qui a des besoins spécifiques par rapport à l’entrée de lumière naturelle. C’est pour ces raisons que nous avons choisi d’introduire un autre matériau qui est le métal. Cette même approche a été appliquée pour le silo de Luxenergy. Il s’agit d’une tout autre forme, sans fenêtre, beaucoup plus haute que le reste. Parce que sa fonction est différente, un réservoir de pellets pour le chauffage, sa matérialité devait aussi être différente. Tout comme son positionnement par rapport à la centrale. Il n’est pas collé, mais placé à côté, comme un objet qui s’affirme comme tel et qui s’anime le soir avec un éclairage rouge foncé, comme un feu qui brûle. Vous n’avez jamais collaboré avec des promoteurs ? pb Non, sauf une exception pour un projet à Bridel avec Socimo, qui était dirigée par un de mes amis. Nous avions décidé de faire une promotion pour laquelle, exceptionnellement, promoteur et architecte seraient tous les deux contents ! Et actuellement, je travaille avec Flavio Becca pour le projet de Deloitte. J’ai une bonne relation avec lui parce qu’il est respectueux de mon travail.
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Les anciens plans sont stockés en rouleaux. 02
Paul Bretz et Markus Musch. 03
Croquis du château d’eau à Dippach.
Depuis 20 ans, avez-vous remarqué une évolution du métier ? pb C’est devenu plus compliqué, mais l’architecture n’a pas changé. Depuis l’architecture moderne, on n’a rien inventé de nouveau. Nous avons fait un petit détour par l’architecture post- moderne, mais elle n’a pas trouvé d’application, et je crois que nous sommes en train de faire la même chose avec l’architecture soi-disant « écologique ». L’écologie est quelque chose de naturel, alors que l’architecture est culturelle. Les deux sont en extrême opposition. Je suis conscient que l’on consomme beaucoup d’énergie, et il faut résoudre ce problème, mais pas avec l’architecture. Par conséquent, comment répondez- vous aux exigences de certifications et aux demandes de bâtiments qui doivent être toujours plus performants au niveau énergétique ? pb Je fais avec ces contraintes et je réponds à la demande. Mais je ne veux pas changer l’architecture à cause de l’énergie. Et pour le BIM ? pb Nous travaillons aussi en BIM. Mais c’est une autre problématique. C’est juste une nouvelle méthode de travail, un nouvel outil, comme l’ordinateur l’a été à son époque.
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Actuellement, certains bureaux font le choix de fusionner ou d’augmenter leurs partenariats. Comment voyezvous le futur du bureau ? pb Ce n’est pas à l’ordre du jour chez nous. Je veux qu’on reste une entité. Ce n’est pas la quantité qui compte. Nous avons un certain langage et nous voulons le maintenir. Mais j’aime bien faire des associations momentanées, comme avec Stefano Moreno pour le projet Deloitte. Aujourd’hui, nous sommes six dans le bureau et cela fonctionne bien. Nous sommes bien organisés, nous nous connaissons bien et avons chacun nos spécialités. Pour autant, je ne suis pas le seul décisionnaire. Markus Musch est PORTRAIT
aussi partenaire et va à terme diriger le bureau. On se partage le travail. Markus fait parfaitement les chantiers et il apprécie que je fasse la conception. Il développe aussi très bien mes conceptions. Il les réaménage, les structure. Je me mettrai en retrait, mais je resterai. Je ne pourrai pas m’arrêter de faire de l’architecture juste parce que j’aurai atteint l’âge de la retraite. Je suis architecte, jusqu’à ce que je meure. Comme Paczowski. Le sujet de l’architecture est ma raison d’exister. ◼
PAUL BRETZ DONNERA UNE CONFÉRENCE, À L’INVITATION DU LUCA, LE 12 JUILLET À 18 H 30 AU CARRÉ. 137
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BÂTIMENT ADMINISTRATIF « B1_01 CLOCHE D’OR » Le bâtiment administratif s’inscrit dans un nouveau quartier à forte mixité urbaine, qui se développe au sud de la ville de Luxembourg. Il s’élève à l’angle des deux futurs boulevards. Il se compose de plusieurs volumes : une tour de 17 étages, un bâtiment parallèle de 6 étages et un hall d’entrée haut de 4 étages, qui s’insère entre les deux édifices et les relie entre eux. Ces trois volumes reposent sur un socle commun qui reprend les 3 m de dénivelé du terrain. Le bâtiment tour se distingue par une grande « fenêtre urbaine », qui sert de terrasse utilisable pour diverses manifestations.
BÂTIMENT ADMINISTRATIF « B1_01 CLOCHE D’OR » CHÂTEAU D’EAU, DIPPACH BIJOUTERIE HUBERTY SILO À PELLETS BÂTIMENT ADMINISTRATIF ENSEMBLE D’HABITATIONS MIXTES MAISON F MAISON L
CENTRE NATIONAL DE L’AUDIOVISUEL ET CENTRE CULTUREL RÉGIONAL DUDELANGE (CNA / CCRD) 138
Illustrations : VIZE
MAISON Z
Entre les deux bâtiments, une rue intérieure fait la liaison.
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Grossfeld PAP
Au cœur du bâtiment, une grande fenêtre urbaine sert de terrasse.
Architecte Moreno Architecture & Associés Gestion de projet INCA Ingénieurs Conseils Associés Ingénieur-conseil ICB Ingénieurs Conseils Techniques spéciales Betic Ingénieurs-Conseils Acoustique VENAC Certification E3 Consult Localisation Luxembourg-Cloche d’Or Conception 2014 Réalisation 2016-2018 Surface brute 50 000 m 2 Volume construit 165 000 m 3 PORTRAIT
e futur siège de L Deloitte compte un bâtiment haut et un bâtiment bas. 139
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Commune de Dippach Ingénieurs-conseils TR-Engineering, Spedener Consulting Localisation Dippach Conception 2013 Réalisation 2015-2017
Le château d’eau renferme deux bassins d’eau, un haut et un bas.
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Le projet du château d’eau de Dippach résulte de l’harmonie entre la réalisation d’un édifice purement technique et la création d’un repère paysager inhérent à tout bâtiment de grande hauteur. L’ouvrage se compose de trois parallélépipèdes : un volume longitudinal inscrit dans le terrain, qui renferme un premier bassin d’eau, et un volume vertiPORTRAIT
cal, qui s’élance vers le ciel, pour souten i r e t r e l i e r u n vo l u m e h o r i z o n t a l contenant un second bassin, situé à environ 20 m au-dessus du premier. Ces trois corps se décalent les uns des autres pour créer un ouvrage fonctionnel à l’esthétique simple, dessinant à l’horizon dippachois une silhouette singulière et dynamique.
Photo : Lukas Roth
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CHÂTEAU D’EAU, DIPPACH
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BIJOUTERIE HUBERTY
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Les garde-corps en verre permettent de conserver une grande fluidité dans la juxtaposition des volumes.
Le projet porte sur la modernisation et l’affirmation de l’identité de la bijouterie Huberty. La profondeur des espaces a été accentuée et une paroi en bronze invite le regard du visiteur vers un parcours au cœur des vitrines.
La paroi en bronze se patine avec le temps.
FICHE TECHNIQUE
Maître d’ouvrage Bijouterie Huberty Localisation Grand-Rue, Luxembourg-Centre Conception 2014-2015 Réalisation 2015 Surface utile 150 m2
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Luxenergie Ingénieur-conseil Sogedec Localisation Luxembourg-Kirchberg
Photos : Lukas Roth
SILO À PELLETS
Conception 2015
Le nouveau silo à pellets est construit à côté des bureaux de Luxenergie sur l’avenue J. F. Kennedy. Le silo sert de volume de stockage des granulés de bois qui seront une nouvelle source de combustible pour le fonctionnement de l’unité de production de chaleur et d’électricité de la centrale de cogénération. Le volume épuré de 8,10 x 18 x 18,45 m (lxLxh) est habillé d’un voilage de métal perforé, qui dissimule tout accès ou ouverture. Cette façade est composée de modules de 90 x 180 cm, perforés de fentes horizontales et verticales, qui sont agencées avec les joints entre les panneaux de manière à donner à l’ensemble une image homogène. Le jour, le silo apparaît comme une masse homogène noire telle une « briquette ». La nuit, son apparence change, le bloc s’embrase et s’éclaire de rouge grâce à une installation lumineuse. PORTRAIT
Réalisation 2016-2017
a nuit, le silo s’éclaire L telle une briquette de charbon en feu. 141
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PAUL BRETZ ARCHITECTS FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg Ingénieur-conseil Best Ingénieurs-conseils Techniques spéciales Goblet Lavandier & Associés – Ingénieurs-Conseils
L’apparence de l’immeuble s’aligne à celle de son voisin sur le boulevard, soit la centrale de cogénération, avec son bâtiment administratif, en gardant le même matériau de construction, à savoir le béton architectonique. Le concept architectural du monolithe en béton conserve l’aspect urbain de l’avenue. Une différence manifeste avec la centrale de cogénération, qui a une fonction industrielle, est le caractère d’utilité publique de cette nouvelle construction et plus précisément l’intégration d’un restaurant au niveau du carrefour des rues.
Architectes d’intérieur NJOY architectes d’intérieur muséographes éclairagistes Conseil béton RW Consult – Romain Weydert Gestion de projet Schroeder & Associés Artistique Paul Kirps, Trixi Weis Localisation Boulevard J. F. Kennedy / Rue Erasme, Luxembourg-Kirchberg Conception 2008 Réalisation 2009–2012 Surface utile 5 510 m2 Volume construit 26 500 m3
La palette des matériaux est réduite au béton, au verre et au métal.
Photos : Lukas Roth
Coût de l’objet 14,8 millions d’euros
À l’étage, le FUAK a installé ses bureaux conçus par NJOY.
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Côté jardin, les façades des maisons sont largement vitrées.
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Photos : Lukas Roth
ENSEMBLE D’HABITATIONS MIXTES
Le projet s’inscrit dans un îlot construit dans les années 50 à 70, dont l’immense cœur reste non bâti. En réponse à l’étalement urbain, nous avons d’abord établi un plan directeur qui favorise une densification douce de l’îlot urbain. Sur la parcelle concernée, vient se présenter un immeuble mixte de trois étages le long de la rue principale de la commune. Celui-ci est composé de bureaux au rez-dechaussée et d’une variété de logements qui s’orientent par une terrasse ou un balcon vers le calme du centre de l’îlot. Une ruelle, qui percera l’ îlot dans l’intention du plan directeur, vient ensuite desservir une bande discrète de quatre maisons individuelles au cœur de l’ îlot. Ces logements sont conçus comme des maisons à patio, s’orientant sur un jardin introverti par des murs de béton architectonique et par un cabanon en fond de parcelle.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage BPI Bridel Ingénieur-conseil Milestone Consulting Engineers Localisation Bridel PAP / Plan d’aménagement 2010 Conception 2010 Réalisation 2013-2015 Surface utile 2 430 m2
À l’intérieur, la même exigence de qualité spatiale est recherchée.
Volume construit 10 120 m3 Coût de l’objet 3 200 000 euros
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La maison se développe en demi-niveaux pour mieux s’adapter au site.
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FICHE TECHNIQUE Ingénieur-conseil INCA Ingénieurs Conseils Associés
Pour répondre à une parcelle étroite, longue et en pente, la maison se développe en demi-niveaux, lui permettant ainsi de s’étager progressivement le long du coteau. Trois murs massifs en béton vu se distinguent dans la longueur de la pente et forment la séparation entre la maison et le jardin. Ceux-ci sont principalement fermés, s’ouvrant simplement pour laisser s’engouffrer la lumière ou pour permettre des passages. À l’inverse, les murs transversaux sont presque entièrement vitrés ou peints en blanc.
Conseil béton Atelier J.-P. Aury Localisation Rameldange Conception 2005-2006 Réalisation 2006-2008 Surface utile 427 m2 Volume construit 1 824 m3
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Photo : Lukas Roth
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MAISON F
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MAISON L La maison s’inscrit dans un terrain marécageux en pente vers la rivière Syre. Le volume en béton architectonique s’assied en porte-à-faux sur un mur de « barrage » qui sépare le jardin surélevé de la zone inondable en contrebas. L’enveloppe de béton s’étire vers la vallée, cadrant les vues vers le jardin ou le paysage. La demeure est protégée de la rue par une pergola qui crée un porche d’entrée vers une longue cour de service. La maison s’étend sur deux niveaux de vie, chacun destiné à une génération de la famille. Les niveaux sont ordonnancés de la même manière : une « dorsale » en béton architectonique sépare dans la longueur de la maison les espaces servis (livings, salles à manger, chambres, ateliers) des espaces servants (cuisines, salles de bains, dressings, débarras, techniques).
FICHE TECHNIQUE Ingénieur-conseil Best Ingénieurs-conseils Paysagiste GFL Plan Michael Klein Conception lumière architecturaLLighting Localisation Schuttrange Conception 2011-2012 Réalisation 2014-2015 Surface utile 325 m2 Volume construit 1 616 m3
8 La maison dialogue avec son environnement direct.
MAISON Z
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La maison Z est un cube monolithique matérialisé par des voiles de 30 cm de béton apparent. Il est basé sur un plan carré à neuf cases respectant une trame de 4,30 m. La trame structure clairement le plan de la maison et définit les dimensions et les proportions des espaces de séjour et des chambres. Le cube se ferme sur la rue, suggérant une masse introvertie, alors qu’il vient largement s’ouvrir sur le jardin par le retrait d’une case de 4,30 x 4,30 m. Cet espace extérieur devient une terrasse abritée et libère de larges vues sur la vallée de Dudelange, l’église et le mont Saint-Jean.
Côté rue, la maison est fermée, mais c’est pour mieux s’ouvrir côté jardin.
FICHE TECHNIQUE Ingénieur-conseil Gehl Jacoby & Associés Ingénieurs-conseils Conseil béton Atelier J.-P. Aury Localisation Dudelange Conception 2000 Réalisation 2003-2005 Photos : Lukas Roth
Surface utile 364 m2 Volume construit 1 762 m3 Distinction Bauhärepräis OAI 2008 PORTRAIT
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CENTRE NATIONAL DE L’AUDIOVISUEL ET CENTRE CULTUREL RÉGIONAL DUDELANGE (CNA / CCRD)
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Le CNA / CCRD est un projet commun de l’État du Luxembourg et de la Ville de Dudelange. Sur une partie du terrain cédé par ArcelorMittal vont ainsi s’organiser 14 000 m2 de services culturels, composés de plusieurs équipements. Le CNA produit, réalise et archive des documents audio, vidéo et photographiques du pays. Il possède un studio d’enregistrement, un studio de tournage, une salle de projection, ainsi que les espaces d’archivage nécessaires, et un espace accessible au public qui comprend une médiathèque, un salon multimédia et une salle d’exposition. Le CCRD bénéficie d’une école de musique de 800 élèves, d’une salle de répétition pour l’Harmonie de Dudelange et de divers ateliers. L’auditorium de 500 places, la salle de projection de 144 places et le restaurant sont exploités par le CNA, le CCRD et le public. PORTRAIT
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FICHE TECHNIQUE Maîtres d’ouvrage Ministère des Travaux publics, Ville de Dudelange Localisation Dudelange Ingénieur-conseil TR-Engineering Techniques spéciales Luxengineering Bevilacqua et Associés Conseil béton Jean-Pierre Aury Conseil audiovisuel Viewing Acoustique ACV Ingénierie acoustique et vibrations Conception 2000 Réalisation 2003-2007 Surface utile 14 100 m2 Volume construit 77 000 m3 Coût de l’objet 32 millions d’euros (techniques spéciales incluses)
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L’entrée du CNA présente un belvédère.
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Photos : Lukas Roth
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Depuis la zone d’accueil, on accède aux différents espaces. 03
Le CCRD dispose d’un vaste auditorium. PORTRAIT
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URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé dernièrement au Grand-Duché, ou par un bureau basé au Luxembourg.
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CO-CRÉATION AU KIRCHBERG Le Fonds Kirchberg a initié depuis quelques mois une nouvelle approche pour urbaniser le plateau. Plutôt que de passer par un système de concours, il privilégie désormais la co-création. Explications. Auteur Céline Coubray
Détail du site du Kiem
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l y a plusieurs décennies, le Kirchberg n’accueillait que des institutions, quelques bureaux et encore beaucoup de champs. Puis est venue la mixité, avec des équipements sportifs et culturels, des commerces. Depuis une vingtaine d’années, des habitants se sont installés sur le plateau, impliquant un autre usage de ces espaces, notamment des espaces publics. Dans les années à venir, beaucoup d’autres résidents sont attendus avec le développement de nouvelles zones d’habitation. Or, le Fonds Kirchberg a dû se rendre à l’évidence : l’urbanisme développé jusque-là n’était pas optimal pour une vie de quartier épanouissante et génératrice de lien social. Des initiatives ont été lancées pour essayer de pallier ces manques : création de nouveaux espaces de rencontre, mise en place de jardins communautaires, instauration d’un petit marché hebdomadaire, développement d’une structure temporaire de rencontre et de discussion, le quartier Stuff, consultation auprès de la population pour mieux connaître leurs attentes et besoins. Mais le changement se devait d’être plus profond, avec une vision plus holistique, et lié à la prise de conscience des nouveaux besoins d’une ville et de constructions plus durables, plus résilientes. Les prescriptions urbanistiques, techniques et programmatiques (environnement, mobilité, gestion de l’énergie et de l’eau, diversité des fonctions, etc.) auxquelles les projets doivent désormais 150
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Détail du site de JFK Sud URBANISME
Illustrations : Fonds Kirchberg
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Détail du site de Grünewald
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Le travail sur plusieurs sites en même temps présente l’avantage de pouvoir échanger aussi entre équipes multidisciplinaires de projet, de mutualiser des solutions, d’élaborer une réflexion commune pour trouver des solutions globales sur des thématiques semblables.
répondre sont devenues de plus en plus complexes et de ce fait requièrent une nouvelle approche. Aussi, petit à petit, le Fonds Kirchberg s’est avancé sur le chemin d’une autre façon de penser et faire la ville, de développer ses quartiers. Et c’est ainsi qu’est entré dans la course le processus de co-création, faisant du Kirchberg un nouveau laboratoire urbain. L A C O-C R É AT I O N, M A I S D E Q U O I PA R L ET-ON ? La co-création est un processus de conception urbaine qui vise dès le départ à ne pas mettre en concurrence les différentes parties prenantes d’un projet, mais de les mettre toutes ensemble autour de la table pour concevoir les projets urbains collégialement, selon une approche transversale et multidisciplinaire. L’objectif est de parvenir à implémenter des solutions globales et systémiques qui reposent sur le principe de l’économie circulaire, basée sur les principes du cradle to cradle. Dans ce contexte, impossible de poursuivre la démarche du concours qui par nature ne peut plus répondre aux nouveaux objectifs. Cette nouvelle démarche entend permettre l’émergence de projets responsables, à impact positif, tant pour le site que pour les usagers. Ceci passe par la mise en œuvre des bases de l’économie circulaire et du cradle to cradle, dont les principes ont été fondés par William 152
McDonough, qui est impliqué dans les projets du Fonds Kirchberg. ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET C2C Ainsi, cette nouvelle vision positive se base sur trois principes : la totalité de l’énergie utilisée doit être renouvelable, les déchets des uns deviennent de la matière première pour les autres, et les solutions se trouvent dans la diversité. Donc dès sa phase de conception, un projet cradle to cradle (C2C) vise à créer un impact positif au niveau économique (entendre créer des bénéfices), au niveau social (bien-être des personnes) et au niveau environnemental (à travers une approche écologique). Or, pour mettre en place des projets de cette envergure, le dialogue et l’échange entre les parties prenantes sont essentiels, un travail de conception en silos ne pouvant aboutir à une vision holistique et durable. C’est pour cela que le Fonds Kirchberg a pris ses responsabilités en tant qu’aménageur du territoire et a développé avec le bureau de William McDonough, le père de cette certification, et l’entreprise luxembourgeoise de conseil en économie circulaire +impaKt cette nouvelle approche qu’il a intitulée : « Positively defined co-creation process celebrating diversity for a long-term healthy growth ». Cette nouvelle approche permet de définir des visions et des objectifs plutôt
que de ne viser que des valeurs quantitatives. Avant de réfléchir au « comment », il faut s’interroger sur le « pourquoi ». Au lieu de construire un nombre de mètres carrés répondant à une fonction (20 appartements à 1, 2 et 3 chambres, avec pour chaque unité d’habitation un parking), il faut définir les qualités d’un projet (coût abordable, matériaux sains, immeuble flexible, recherche de qualité de vie et de bien-être) tout en tenant compte des principes de fonctionnement afin d’arriver à une vision du projet. En rebattant ainsi les cartes, et surtout en ouvrant le dialogue, il est plus facile de développer des approches innovantes, s’appuyant sur les usages et les besoins, plutôt que sur des questions de rentabilité spatiales et/ou financières, ces questions n’étant pas pour autant exclues, mais ne sont pas à la base des projets. Il est aussi plus aisé d’intégrer les paramètres propres à l’économie circulaire, comme de considérer dès la phase de conception la phase de déconstruction ou la flexibilité et l’adaptabilité des bâtiments, qui aujourd’hui peuvent répondre à un besoin de logement, par exemple, mais pourraient à l’avenir être transformés en autre chose (bureaux, hôtel…) et ainsi étendre le cycle d’utilité. TROIS ZONES PILOTES Actuellement, trois sites sont concernés par cette approche : le projet mixte Grünewald,
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UN TRAVAIL EN WORKSHOPS Les équipes doivent remettre pour février 2018 un avant-projet sommaire. Pour ce faire, elles ont été invitées à participer à plusieurs workshops au cours desquels elles ont pu développer leurs idées et élaborer leur concept de manière transdisciplinaire, grâce aux équipes où architectes, ingénieurs, paysagistes et experts C2C participaient tous au même niveau. Au cours de ces workshops, les participants étaient libres de s’organiser par équipes de projet ou par discipline, en fonction des besoins du moment et des questions auxquelles ils faisaient face. Dans ces séances de travail, ils vont développer un projet C2C en corrélation avec les attentes du Fonds Kirchberg, élaborer des stratégies en vue d’atteindre les objectifs tout en mettant en place 154
des indicateurs permettant de mesurer les démarches mises en œuvre, et enfin élaborer des pistes de réflexion sur les questions de résilience des bâtiments, de l’activation des rez-de-ville et de leur rôle d’échange avec le quartier. Or, il faut noter que ces zones sont déjà définies par des PAP et certaines même par des volumétries. Il y a donc des composantes immuables, comme pour certains cas l’orientation des bâtiments. Afin de donner toutes les chances de mise en œuvre de ces réflexions, le Fonds Kirchberg a également invité les différentes administrations impliquées dans les permis de bâtir pour leur présenter leur nouvelle démarche de conception urbaine. Une première étape a été franchie en février 2018 avec la remise des réflexions entreprises jusque-là et le développement des concepts qu’elles ont permis. Mais c’est loin d’être le bout du chemin. Il faut encore, dans une prochaine étape, élargir la co-création à d’autres acteurs et domaines, comme ceux de l’exécution, de la réalisation et de la promotion des projets. Par ailleurs, d’autres sites sont déjà identifiés comme futures zones de co-création : le site d’Eurocontrol, la Zone B de JFK Sud, GrünewaldOuest, Luxexpo et Kuebebierg. ◼
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À plusieurs reprises, les participants se sont réunis en workshops. 02
Les séances de workshop se font à la fois par équipes de projet et par équipes disciplinaires.
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Photos : D.R.
le lot 4 du PAP Domaine du Kiem et la zone A du PAP JFK Sud. Le travail sur plusieurs sites en même temps présente l’avantage de pouvoir échanger aussi entre équipes multidisciplinaires de projet, de mutualiser des solutions, d’élaborer une réflexion commune pour trouver des solutions globales sur des thématiques semblables. Des solutions trouvées pour un site peuvent ainsi être intéressantes pour un autre, la mutualisation des efforts et des réflexions peut permettre l’optimisation des solutions et potentiellement l’économie d’échelle. Ne passant plus par le système du concours d’architecture, le Fonds Kirchberg a mis en place une nouvelle procédure pour sélectionner les équipes de maîtrise d’œuvre. La première étape a été un appel à candidatures aux bureaux d’architectes, d’ingénieurs en génie civil, d’ingénieurs en génie technique et paysagistes. Ces derniers ont remis un dossier de références, une lettre de motivation et une présentation des personnes qui seront impliquées dans le projet. Une première sélection de bureaux a été réalisée (mars 2017) et leur a donné la possibilité de participer à un colloque de kick-off (19 juin 2017). Suite à ce colloque, les bureaux présélectionnés ont élaboré un dossier de réflexion qui a servi de base à la sélection définitive des bureaux (septembre 2017). C’est ainsi qu’ont été sélectionnés : - pour le site de Grünewald : Temperaturas Extremas Arquitectos (architecte), B alliniPitt (architecte), SGI (ingénieur civil), Betic (ingénieur technique), William McDonough (architecte et expert C2C), Areal (paysagiste) ; - p our le s ite d e J F K : LE V S ( ar c h i te c te ) , STEINMETZDEMEYER (architecte), Greisch (ingénieur civil), AIA (ingénieur technique), Areal (paysagiste) ; - pour le site du Kiem : Search (architecte), witry & witry (architecte), SGI (ingénieur civil), Betic (ingénieur technique), Areal (paysagiste).
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PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension
de notre espace bâti, ARCHIDUC s’intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.
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LES JARDINS D’ANAÏS Les propriétaires de l’ancien restaurant Maho, qui s’appellera désormais Les Jardins d’Anaïs, ont décidé d’opérer une transformation de leur restaurant et de revoir par la même occasion le jardin réputé de l’établissement pour lui donner encore plus d’importance. C’est l’architecte-paysagiste Paul Arène qui a la charge de cette évolution paysagère. Auteur Illustrations
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Céline Coubray Atelier Paul Arène
PAYSAGE
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epuis de nombreuses années, l’hôtel-restaurant est réputé pour la qualité de ses jardins et de sa terrasse. Toutefois, Monsieur et Madame Soutiran, les propriétaires de l’établissement, ont souhaité mettre encore plus en avant ce signe distinctif et ont de mandé au paysagiste français Paul Arène de les accompagner dans le réaménagement de ce jardin en ville. « Le maître d’ouvrage est venu vers moi avec l’envie d’offrir à ses clients un cadre privilégié, qui fasse oublier le monde des affaires, un lieu où l’on puisse s’évader le temps
d’un déjeuner prolongé », explique Paul Arène. L’architecte-paysagiste a pu s’appuyer sur un existant déjà conséquent et a choisi de remodeler l’ensemble pour lui donner plus de cohérence et de consistance. « Nous avons choisi de mettre en œuvre différents espaces au sein du jardin, de thématiser certaines parties. Cette approche permet de renforcer l’identité des espaces et de donner un esprit presque privatif à certains endroits. Les clients aiment déjà réser ver un espace particulier dans le jardin, que ce soit la terrasse ou la tonnelle. Il y a donc
PAYSAGE
Plan-masse du nouvel aménagement du jardin de l’hôtel-restaurant.
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un sentiment d’appropriation du lieu qui s’est opéré au fur et à mesure des années et qu’il faut conserver et même renforcer. » Les liens entre intérieur et extérieur seront également soulignés par des vues cadrées, des séquences de paysage qui seront mises en valeur par les vues depuis la salle de restaurant. « Dans le jardin, nous avons imaginé des endroits où les clients peuvent s’installer après leur repas à table, poursuivre la discussion autour d’un café ou d’un digestif, tout en conservant une certaine confidentialité et tranquillité. Cette approche permet de profiter des lieux au maximum, selon différentes temporalités. Si le temps le permet, il est possible de s’attabler à la terrasse pour un repas complet en extérieur, ou ce moment dans le jardin peut être plus court, pour un apéritif ou un café. Mais cela relève de la même démarche : celle de profiter des lieux et prendre plaisir à être dans le cadre des jardins. » Le projet se déroulera en plusieurs phases, car l’ensemble de l’espace et de l’aménagement est revu. TRAVAILLER A V E C L’ E X I S T A N T Paul Arène a choisi de travailler avec l’existant, qui est déjà de bonne qualité. C’est pourquoi il conserve les vignes et le couloir d’eau. Par contre, le bassin dans lequel s’écoule le couloir d’eau est réduit, ce qui permet d’agrandir la terrasse. « J’ai proposé d’y installer une œuvre d’art pour agrémenter le bassin et renforcer la perspective du cours d’eau », détaille l’architecte- paysagiste. Les parties boisées sont également conservées sur les zones limitrophes, préservant par là même une discrétion vis-à-vis du voisinage. Le kiosque, qui est un des points d’identification du jardin, est bien entendu maintenu, mais
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retravaillé pour être plus mis en valeur. Il est pour cela surélevé, avec une terrasse engazonnée sur son pourtour. Lorsqu’il n’est pas occupé par des clients, il peut également servir à accueillir un groupe de musiciens, pour une animation d’événement, une célébration. REMODELER POUR RENFORCER Les terrasses latérales sont redessinées. Le revêtement du sol a été revu : le gazon synthétique est retiré et laisse place à un même dallage, qui sera utilisé sur l’ensemble des terrasses pour plus d’homogénéité. Le sol est redressé et des pergolas
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Le jardin se déploie à l’arrière de la maison. 02
Sur la terrasse, le bassin a été retravaillé, et le jardin s’offre en arrière-plan. 03
En plus du kiosque, de nouvelles structures en bois créeront des espaces abrités.
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Dans le jardin, nous avons imaginé des endroits où les clients peuvent s’installer après leur repas à table, poursuivre la discussion autour d’un café ou d’un digestif, tout en conservant une certaine confidentialité et tranquillité. PA U L A R È N E
agrémentées d’ombrières sont prévues. Là, de grandes tables pourront accueillir des groupes. Avec ce nouvel aménagement, de nouveaux espaces se dessinent plus précisément : la terrasse de la fontaine, la terrasse du jardin et le kiosque. Les arbres dans leur ensemble sont préservés, simplement retravaillés au niveau de la taille. Sous leur feuillage, des salons d’été trouveront naturellement leur place. « Les arbres ont un port reposant, avec des branches retombantes, comme le saule pleureur. Cela permet de créer une ambiance relaxante, détendue, apaisante. Nous ne sommes pas du tout dans une approche de topiaire, par exemple. Les clients sont là pour se détendre et le végétal présent doit accompagner visuellement ce lâcher-prise. » Le mobilier sera également changé. Différentes sortes de mobilier seront utilisées, mais tout convergera vers le confort et le bien-être. « Nous avons prévu d’intégrer des rayonnages dans les murs végétaux pour y loger quelques livres ou des bouteilles, par exemple. Cela participera à créer une atmosphère, à renforcer l’identité des lieux. » DES PLANTATIONS CHOISIES Les alentours de la maison sont également repensés. Pour la façade avant, l’architecte-paysagiste a proposé d’y planter deux importants rhododendrons, ainsi que des haies de charmes, du buis et des hortensias. « Dès l’accueil, l’esprit du jardin se fera sentir. Les visiteurs percevront que derrière cette maison, un important jardin s’offre à eux. » Le parking de la clientèle est également retravaillé avec un revêtement de sol qui permet l’infiltration des eaux de pluie.
Les abords avant de la maison sont aussi retravaillés pour donner dès l’entrée l’importance du jardin.
Restaurant
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Côté floral, les vivaces sont privilégiées. En plus de l’étude des couleurs, les différentes formes de plantes sont aussi considérées. À l’avant, on trouvera des hortensias vanille-fraise, des tulipes Daytona, des Gaura de Lindheimer et des fleurs d’ail. « Dans le jardin, pour les parties plus ombragées, en sous-bois, nous avons choisi de planter des Gunnera, Rheum, Alocasia, Fatsia, Hosta, Osmunda et Dryopteris, qui ont tous de larges feuilles », précise le spécialiste. Autour des terrasses, on trouvera plus de couvre-sol, dont des Achillea et des Armeria, qui fleurissent de juin à novembre. Par ailleurs, il y aura aussi des haies de charmes qui séquenceront des tableaux. UN PEU DE PATIENCE Toutefois, pour découvrir l’étendue de ce réaménagement, il faudra patienter un peu. « Il faut compter deux à trois ans pour que le corps d’un jardin se dessine. Ce sont des éléments vivants qui parlent chacun à leur manière, explique Paul Arène. Une fois que les végétaux sont plantés, de nouvelles formes apparaissent, car le dialogue entre les végétaux est enclenché. Le rôle du paysagiste réside aussi dans ce mariage et est d’arriver à créer une poésie dans cette composition de végétaux. » Pour mettre en valeur ce travail à la nuit tombée, une mise en scène lumineuse est prévue. « Ce sera comme avoir un autre jardin la nuit. La mise en lumière permettra de le découvrir autrement, de mettre en avant certaines formes qu’on ne percevrait pas ainsi le jour », annonce l’architecte-paysagiste. Et pendant l’hiver, le jardin se reposera, comme mis en suspens, pour mieux accueillir ses visiteurs une fois les beaux jours revenus. ◼
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DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois, ou travaillant au Grand-Duché.
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L’ART DÉCO AU LUXEMBOURG Auteur Céline Coubray
Le Musée national d’histoire et d’art présente une exposition consacrée à l’art déco au Luxembourg, un style décoratif dont les créations ont touché de nombreuses disciplines, des objets de décoration au graphisme, en passant
Photos : Tom Lucas
par l’architecture.
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Figurine créée par Viatcheslav Garine, réalisée en faïence fine par Villeroy & Boch à Luxembourg entre 1925 et 1930. 02
Dessin d’un intérieur moderne par Jean Curot, publié par Antoine Hirsch dans Kurzgefasste Stilkunde en 1927.
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Projet de transformation pour le cinéma Hoferlin à Esch-sur-Alzette par Christian Scholl, 1938. Lëtzebuerger Architektur Musee. 04
L’art déco touche également les arts graphiques, comme en témoigne cette affiche de Raymon Mehlen datant de 1934. DESIGN
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ntre les années 1920 et 1940, un nouveau style décoratif se développe, porté par l’engouement pour l’innovation et la modernité, dans un contexte d’entre-deux-guerres et dans une atmosphère de renouveau. Ce qui sera appelé dans les années 1960 « art déco » est souvent associé aux notions de luxe et d’élégance, à l’utilisation de matériaux nobles et aux formes claires. Mais l’art déco prend en fait de nombreuses formes et se développe avec des dominantes différentes dans plusieurs pays. « En France, c’est en effet une expression très luxueuse qui prime, avec la mise en œuvre de matériaux précieux et une approche raffinée , explique Ulrike Degen, commissaire de l’exposit i o n. E n Al l e m agn e , l ’i n f l ue n c e du Bauhaus fait que l’art déco s’exprime à travers des formes simples et épurées, avec une attention toute particulière pour les questions sociales et économiques. En Belgique, c’est l’exposition universelle de 1935 à Bruxelles qui donne une influence moderniste. Quant aux ÉtatsUnis, l’art déco exprime un très fort intérêt pour la technologie. » On peut alors naturellement se poser la question de savoir comment ce style s’est développé au Luxembourg et quel a été son impact pour les arts appliqués. C’est ce à quoi tente de répondre l’exposition, en explorant les différentes disciplines touchées par ce renouveau stylistique. L’ I N F L U E N C E P A R I S I E N N E ET ALLEMANDE L’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, organisée à Paris en 1925, a une influence considérable sur les créateurs de l’époque. « C’est de cette exposition, au rayonnement européen, que le style ‘art déco’ tient son nom, précise la commissaire. Luxembourg y participe, et c’est Antoine Hirsch, directeur de l’École d’artisans de l’État, qui est responsable du stand. Il demande la collaboration du professeur de dessin Jean C u r ot p o u r l a d é c o r a t i o n , e t t r o i s ensembles de mobilier y furent présentés – une salle à manger, un salon boudoir et un cabinet de travail. Son travail témoigne de l’influence de la Wiener Werkstätte, avec des formes simples et des décors géométriques tels que des motifs en damier. C’est l’occasion pour les artisans luxembourgeois à la fois de montrer leur savoir-faire, mais aussi de s’inspirer 163
ARCHIDUC 16 Perspective de la maison Meta Brahms par Nicolas Schmit-Noesen, coin Grand-Rue et rue de la Porte-Neuve, vers 1933.
Détail du maître-autel de la cathédrale de Luxembourg, autel conçu et réalisé par Jean et Joël Martel en 1938. Fabrique d’église NotreDame, Luxembourg.
L’ I M P O R T A N C E DE LA FAÏENCE L’un des domaines dans lesquels l’art déco au Luxembourg s’exprime pleinement est la production de céramiques par Villeroy & Boch. « La manufacture luxembourgeoise représente par excellence l’art déco au Luxembourg, détaille Ulrike Degen. Dans les années 1920, la manufacture élargit sa gamme de produits et décide de ne plus se concentrer uniquement sur la production d’objets utilitaires, mais de produire également des bibelots en faïence fine pour embellir les intérieurs. Pour cela, elle se tourne vers l’École d’artisans de l’État, certes, mais sollicite surtout des partenariats avec l’étranger. » C’est ainsi que Villeroy & 164
Boch collabore avec le céramiste français Jean Luce et travaille pendant plusieurs années pour la maison d’édition parisienne Robj. « De nombreuses figurines sont produites au Luxembourg d’après des maquettes conçues à l’étranger, car nous avions le savoir-faire. De nouvelles glaçures sont mises en production, comme la glaçure d’incrustation ou la glaçure à coulures. Les motifs géométriques prennent le pas sur les décors floraux naturalistes, on remarque des représentations d’une stylisation croissante et on essaie de nouvelles techniques, comme la projection au pistolet… Nombre d’artistes céramistes internationaux travaillent avec les ateliers luxembourgeois, ce qui inspire aussi les artistes locaux. » RENOUVEAU DES ARTS GRAPHIQUES Mais on trouve aussi un changement dans les arts graphiques. Les nouveaux besoins de la publicité portent la création d’affiches qui témoignent d’une esthétique renouvelée, caractérisée par des contrastes de couleurs forts, une typographie moderne, un texte réduit à l’essentiel, des images simplifiées. Raymon Mehlen joua un rôle de grande importance dans ce domaine. C’est DESIGN
à lui que l’on doit les affiches pour l’Association générale des étudiants, et il travailla aussi pour le cinéma, domaine qui connaît un intérêt grandissant et une forte croissance dans les années 1920. DE NOUVEAUX BÂTIMENTS L’engouement pour le cinéma entraîna la construction de plusieurs salles dans la capitale : le Marivaux (architecte : Jean Warken) ouvrit ses portes en 1928, suivi du cinéma Écran de Pierre Graach et Léon Leclerc, dont le pignon cubiste eut une forte influence, ou encore le Capitole de Mathias Martin, qui fut le premier cinéma sonore. On obser ve aussi la construction de nouveaux magasins, comme Fourrures Jenny, ou la maison de commerce à la Bourse en 1933, les coopératives en Moselle. Le domaine touristique est en plein essor, et de nouveaux hôtels sont construits : le Palace Hôtel à Mondorf-les-Bains, pour lequel le mobilier fut réalisé en partie par des ébénistes luxembourgeois ; l’Alfa Hôtel, érigé dans le quartier de la gare par Gust Schopen, en 1930, dans un style « qui présente à la fois des chambres aux meubles tubulaires inspirés du Bauhaus et des chambres
Photo : Tom Lucas
d’autres créateurs. Cette exposition a eu une influence décisive, aussi bien esthétique que technique, dans les domaines de la céramique, de l’ameublement, des vitraux, de la ferronnerie d’art et de l’art religieux. Mais il est intéressant de noter que les artisans luxembourgeois sont aussi fortement influencés par l’art déco allemand, qui est plus sobre et plus sensible aux produits de qualité accessibles à la plus grande partie de la population. »
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ARCHIDUC 16 L’une des ébauches préparatoires de la fresque par Félix Glatz, Joseph Meyers et Jean Schaack, pour la décoration du restaurant du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle de Paris en 1937.
AGENDA
MANIFESTATIONS PARALLÈLES En complément de l’exposition, plusieurs événements sont organisés pour compléter la connaissance et la découverte de l’art déco au Luxembourg. ART NOUVEAU, ART DÉCO ET MODERNISME À LUXEMBOURG Visite guidée par Dr Robert L. Philippart dans le cadre des Histoires urbaines, départ Arcades du CercleCité, place d’Armes, à 14 h 30, en luxembourgeois. Dimanche 03 juin L’A R T D É C O — E X P R E S S I O N O R N E M E N TA L E DU MODERNISME
DES MEUBLES E T D E S O B J E T S D ’A R T Les ébénistes luxembourgeois sont aussi influencés par l’art déco, mais suivent surtout les tendances étrangères. « Les publications de décoration servent souvent de base, et les clients demandent des adaptations », explique la commissaire d’exposition. Toutefois, dans quelques cas plus rares, de plus grands ensembles furent créés et pensés de bout en bout. Par exemple, l’architecte d’intérieur Lou Hammerel, inspiré par son séjour à Paris, met en œuvre des projets luxueux mettant en évidence des idées modernes. Décédé prématurément, son père poursuivra son travail tout en adaptant sa production aux goûts de ses clients. La ferronnerie d’art gagna aussi en popularité, notamment à travers le travail de Michel Haagen, qui devient l’un des représentants les plus importants du style moderne au Luxembourg. L’Église reste un grand commanditaire, 166
et l’influence art déco se fait sentir aussi dans la production d’objets religieux (calices, ciboires, ostensoirs…) ou les constructions d’édifices (église paroissiale de Merl par l’architecte Joseph Jentgen, la chapelle du Christ Roi par Hubert Schumacher). Lors de l’agrandissement de la cathédrale, entre 1935 et 1938, plusieurs artistes luxembourgeois participèrent à la décoration de cette extension, dont Auguste Trémont ou Michel Haagen. À côté d’eux, des artistes étrangers reçoivent des commandes importantes, comme Jean et Joël Martel pour le maître-autel. On retrouve aussi des influences art déco dans la mode, comme en témoignent les magasins de l’époque qui vendent la dernière mode en vogue dans les autres capitales européennes, ou le diadème de la Grande-Duchesse Charlotte, réalisé chez Chaumet dans un style art déco et qu’elle porta pour la première fois en 1926, lors du mariage du Prince Léopold de Belgique avec Astrid de Suède. ◼
EXPOSITION PRÉSENTÉE
Conférence de Dr Robert L. Philippart, au MNHA, à 18h, en français. Jeudi 07 juin QUAND LES HÔTELIERS A D O P T E N T L’A R T D É C O Conférence de Dr Antoinette Lorang, au MNHA, à 18 h, en français. Jeudi 14 juin POINT D’ORGUE SUR L’A R T D É C O E T L A M U S I Q U E Conférence de Marc Jeck, au MNHA, à 18 h, en luxembourgeois. Jeudi 27 septembre LES CINÉMAS À L’ É P O Q U E A R T D É C O Conférence de Paul Lesch, directeur du Centre national de l’audiovisuel, au MNHA, à 18 h. Le septième art n’est pas en reste. À la rentrée, ne manquez pas le cinéconcert au cours duquel un pianiste accompagnera des films muets en mettant à l’honneur des pièces de la compositrice luxembourgeoise Lou Koster (1889-1973). Cette manifestation est organisée par le MNHA dans le cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel, avec le soutien du CNA et du CID Fraen a Gender. Jeudi 18 octobre
DU 27 AVRIL AU 4 NOVEMBRE. DESIGN
Photo : Tom Lucas
de style art déco plus luxueux » ; ou encore l’Hôtel Kons (architecte : Nicolas Schmit-Noesen), qui présente une façade moderniste plus sobre.
ARCHIVES
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BIBLIOTHÈQUE
CONCOURS PHOTO SINCITYPICS
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EXPOSITIONS
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www.luca.lu
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À
l’occasion de l’Année européenne du patrimoine culturel 2018, le LUCA Luxembourg Center for Architecture, fort de ses compétences dans la culture de l’architecture moderne et contemporaine, a lancé le projet pilote d’une plateforme numérique interactive dédiée aux bâtiments remarquables du milieu du 20e siècle à nos jours au Luxembourg. Cet outil participatif et didactique vise à créer un nouvel élan auprès du public. Destinée à la génération connectée, la plateforme met à disposition de tous des données, partiellement en open data. Dans une première phase, le LUCA a choisi de fournir des jeux de données pionniers basés sur l’exposition Multi-Scale
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Luxembourg retraçant 25 années d’architecture à travers 184 maquettes et sur un recensement des bâtiments typiques de l’architecture brutaliste au Luxembourg. Cette initiative inédite, appelée à s’ouvrir à la Grande Région, constitue un outil de travail et de recherche utilisable par de nombreux acteurs dans de multiples domaines tels que le tourisme et la culture. Dans une deuxième phase, ces mêmes acteurs seront incités à contribuer à leur tour à la mise en valeur de ce patrimoine. RENDEZ-VOUS SUR WWW.LUCA.LU POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR LA PLATEFORME.
Une nouvelle plateforme numérique, dédiée au patrimoine architectural des 20e et 21e siècles, a été lancée par le LUCA dans le but d’informer, de sensibiliser et de mettre à disposition de tous des données.
Photo : © LUCA Luxembourg Center for Architecture
PLATEFORME NUMÉRIQUE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES 20E ET 21E SIÈCLES
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LE KIRCHBERG VU PAR YVON LAMBERT
Photo : © Yvon Lambert-FUAK
Célèbre pour ses photos de Cuba et de Naples, le photographe luxembourgeois Yvon Lambert a également photographié le Kirchberg et, surtout, les gens qui y travaillent et y vivent. Du 27 avril au 2 juin 2018, le LUCA Luxembourg Center for Architecture accueillera l’exposition du Fonds Kirchberg sur Yvon Lambert et ses vues du Kirchberg, réalisées de 2015 à 2016, en couleur et en noir et blanc. Le Fonds Kirchberg a confié la troisième Mission photographique (initiée en 2006) à un photographe dont la vision est bien personnelle. Yvon Lambert a le don de s’approcher, de capter les attitudes et les gestes des gens, sans que jamais ils ne prennent la pose, dans le cadre architectural et urbain d’un territoire de la capitale du Grand-Duché dont l’acteur principal est son activité économique. On découvre ici un portrait objectif, sociologiquement juste, mais aussi tendre et enjoué, de la vie quotidienne des employés au Kirchberg sur leur lieu de travail et au fil des saisons. Espaces verts et parcs se mêlent aux vues intérieures de la galerie commerciale et des cafés, de la BEI ou de la Cour de justice. Plus surprenant, les rues et les arrièrecours pendant la pause de midi prennent parfois des allures de vacances au soleil. L’exposition sera accompagnée d’une publication en deux volumes, NB et couleur, sous coffret cartonné, qui peut être commandée au prix de 48 € auprès du Fonds Kirchberg (www.fondskirchberg.lu).
PHILHARMONIE LUXEMBOURG : Salle de musique de chambre. Photo prise par Yvon Lambert le 14 mars 2016.
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ARCHIDUC 16 × LUCA
LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE L
e LUCA Luxembourg Center for Architecture est l’acteur culturel principal sur le plan national pour la création et la diffusion du savoir sur les origines, les conditions actuelles et la valeur de l’architecture et de l’urbanisme comme expressions de la civilisation humaine et facteurs critiques de qualité de vie durable. Depuis sa création en 1992 sous l’appellation « Fondation de l’architecture et de l’ingénierie », l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et d’action pour un vaste public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la Biennale d’architecture de Venise, etc. Ses publications, ses archives et sa bibliothèque d’architecture riche de près de 8 000 ouvrages anciens et récents offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. Le LUCA et son équipe professionnelle, élargie en 2017, travaillent de concert avec de nombreux experts et partenaires, nationaux et internationaux, confirmant ainsi sa place au cœur de l’actualité, tournée vers l’avenir, tout en reflétant le passé et débattant le présent de notre environnement bâti.
Équipe professionnelle Andrea Rumpf, directrice Stéphanie Baustert, chargée de communication Virginie Dellenbach, chargée de la bibliothèque et des archives Bastien Fréard, assistant de production et de programmation Lili Krack, assistante administrative Thomas Miller, assistant de programmation
Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre l’actualité du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter sur www.luca.lu. Nos bureaux sont ouverts le lundi de 9 h à 15 h, du mardi au jeudi de 9 h à 17 h et le vendredi de 9 h à 16 h (ou sur rendez-vous). Salle d’exposition Mardi et mercredi : de 11 h à 17 h Jeudi : de 11 h à 18 h Vendredi : de 11 h à 16 h Samedi : de 11 h à 15 h (suivant programmation) (ou sur rendez-vous) Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies EUROPA NOSTRA ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council on Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference
Partenaires principaux :
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Avec le soutien financier de :
Cercle des partenaires :
Partenaire média :
« Un point de vue sur l’actu économique et politique, et sur l’état du trafic. Tout ce qui m’intéresse ! » François Bausch à propos de la newsletter biquotidienne Paperjam.
8 h 00
16 h 00
Déjà plus de 33.000 abonnés. Abonnez-vous sur
ARCHIDUC 16
ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.
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ARCHIDUC 16
ARCHITECTES Architectes Perry Weber et Associés 99, rue Andethana L-6970 Hostert
T : 34 88 22 1 W : www.perry-weber.lu Projets p. 54, 60
Fabeck Architectes
Paul Bretz Architects
T : 26 30 80 W : www.fabeckarchitectes.lu Projet p. 68
T : 45 18 61 W : www.paulbretz.com Projet p. 134
1, rue du Château L-8385 Koerich
6, rue Adolphe L-1116 Luxembourg
Holweck Bingen Architectes
Tetra Kayser Associés
16, rue Robert Stümper L-2557 Luxembourg
T : 80 89 68 W : www.hba.lu Projet p. 50
T : 26 25 40 1 W : www.tetra.lu Projets p. 58, 62
T : 40 49 80 1 W : www.archi-env.lu Projet p. 36
Jim Clemes Associates
Architecture et Environnement
Atelier d’Architecture du Centre 29, rue Grande-Duchesse Charlotte L-7520 Mersch T : 26 32 15 12-1 W : www.aadc.lu Projet p. 42
Beiler François Fritsch Architectes 26, rue des Gaulois L-1618 Luxembourg
T : 22 07 55-1 W : www.bffarchitectes.lu Projets p. 32, 34, 120
BENG Architectes Associés 2, avenue du Rock’n’ Roll L-4361 Esch-sur-Alzette T : 54 94 30 W : www.beng.lu Projet p. 66
Bruck + Weckerle Architekten 69, rue Glesener L-1631 Luxembourg
T : 29 71 29 W : www.bruck-weckerle.com Projet p. 104
CBA
107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg T : 33 03 67 1 W : www.cba.lu Projet p. 38
Diane Heirend architecture & urbanisme 15, rue Dicks L-1417 Luxembourg
23, rue de Stavelot L-9280 Diekirch
68, rue de Luxembourg L-4221 Esch-sur-Alzette T : 55 32 19 1 W : www.jimclemes.com Projets p. 20, 40
Jonas Architectes Associés 32, rue Prince Henri L-9047 Ettelbruck
T : 81 82 40 - 1 W : www.jonasarchitectes.lu Projet p. 52
m3 architectes
15, rue Würth-Paquet L-2737 Luxembourg T : 26 44 74 1 W : www.m3architectes.lu Projet p. 46
Metaform
295, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange
ASCENSEURS Beil
12, op Huefdréisch L-6871 Wecker T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu
Kone Luxembourg
ZI, route de Bettembourg L-3378 Livange T : 45 51 60 1 W : www.kone.com
Valentiny hvp architects 19, Wisswee L-5441 Remerschen
T : 23 60 70 1 W : www.valentinyarchitects.com
Otis - General Technic 44, rue des Bruyères L-1274 Howald T : 49 51 71 1 W : www.otis.com
witry & witry
32, rue du Pont L-6471 Echternach T : 72 88 57 1 W : www.witry-witry.lu Projet p. 56
WW+
53, rue de l’Usine L-4340 Esch-sur-Alzette T : 26 17 76 W : www.wwplus.lu Projets p. 22, 44, 48
Schindler
12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu
Thyssen Krupp
ZI Weiergewan 22, rue Edmond Reuter L-5326 Contern T : 40 08 96 W : www.thyssenkruppascenseurs.lu
24-28, rue Goethe L-1637 Luxembourg
CARRELAGES
T : 26 45 86 25 W : www.metaform.lu Projets p. 24, 124
De Cillia
Moreno Architecture & Associés
68, rue des Prés L-7333 Steinsel T : 33 23 27 W : www.decillia.lu
312, rue de Cessange L-1321 Luxembourg T : 26 48 27 75 W : www.moreno.lu Projet p. 58
Decker-Ries
Route de Belval (zone industrielle) L-4024 Esch-sur-Alzette T : 55 52 52 W : www.decker-ries.lu
NJOY
29, boulevard Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg T : 26 97 61 53 W : www.njoy.lu Projets p. 62, 142
T : 48 57 87 1 W : www.dianeheirend.com Projet p. 108
Dino De Cecco ZI Walebroch L-9202 Diekirch
T : 80 43 86 W : www.dino-online.lu
Domingues Carrelage 3, zone um Woeller L-4410 Sanem
T : 26 58 16 60 W : www.domingues.lu
ANNUAIRE
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ARCHIDUC 16
CHAPES
C H A U F FA G E S A N I TA I R E V E N T I L A T I O N
T : 26 36 13 35 W : www.bati-chapes.lu
EFG-TA
ZAC hall N° 9 L-9085 Ettelbruck T : 49 74 41 W : www.efg-ta.lu
T : 51 19 49
François Kieffer
32, rue d’Oetrange L-5333 Moutfort T : 35 95 12 1 W : www.fkieffer.com
CHARPENTIERS
6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu
T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu
Luxcontrol
1, avenue des Terres-Rouges L-4330 Esch-sur-Alzette T : 54 77 11 1 W : www.luxcontrol.com
Chemin de Bergem L-3817 Schifflange T : 54 07 39 W : www.costantini.lu
Secolux
1, rue de la Poudrerie L-3364 Leudelange T : 46 08 92 1 W : www.groupseco.com
Entrapaulus Gazeautherme
Prefalux
15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert
Costantini
Contato
266, route de Kayl L-3514 Dudelange
CONTRÔLE TECHNIQUE
CM Attert
Bati-Chapes
ZA, rue de Sanem L-4485 Soleuvre
CONSTRUCTION
106, rue de Mamer L-8081 Bertrange T : 31 80 24 1 W : www.gazeautherme.lu
64, Hiehl L-5485 Wormeldange T : 26 35 01 31 W : www.entrapaulus.lu
Socotec
Rue de Turi L-3378 Livange T : 40 07 52 W : www.socotec.lu
Konzeptsaal Genista
17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu
57, rue de la Gare L-6440 Echternach T : 27 76 65 33 W : www.konzeptsaal.com
Geri Management Poeckes
MTO Luxembourg 132, rue de Dippach L-8055 Bertrange
T : 26 10 84 26 W : www.mto-lu.atalian.com
C O O R D I N AT I O N SÉCURITÉ CHANTIER
5, rue de l’Usine L-3754 Rumelange T : 56 46 36 1 W : www.poeckes.lu
198E, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn T : 26 50 25 41 W : www.geri.lu
CUISINES Cuisine Luxcuisine Scheunert 2, op Huefdréisch L-6871 Wecker
T : 26 71 61 0 W : www.luxcuisines.com
DÉMOLITION Polygone
37, rue de la Gare L-7535 Mersch T : 49 20 05 1 W : www.polygone.lu
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(+352) 20 70 70-312 herve.lallement@ maisonmoderne.com
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ANNUAIRE
ARCHIDUC 16
ÉLECTRICITÉ, DOMOTIQUE
ENTREPRISE GÉNÉRALE
FERRONNERIE
INGÉNIEURS GÉNIE CIVIL
Alain Chaudoye
7, rue du Commerce B-6791 Athus
Cardoso
241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn
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T : 48 89 20 1 E : www.cardoso.lu
Electro Reinert
4, rue Sigismond L-2537 Luxembourg T : 26 18 76 45
Electro Schlink
75, rue Principale L-5480 Wormeldange T : 76 01 36 1 W : www.schlink.lu
EMB Électricité 4, rue des Joncs L-1818 Howald
T : 26 37 80 77 W : www.embsys.lu
Arendt
CDCL SA
21, rue Léon Laval L-3372 Leudelange T : 48 59 59 1 W : www.cdclux.com Domaines d’activité : résidentiel, ouvrages d’art et génie civil, ouvrages fonctionnels et hospitaliers, rénovation et réhabilitation, voirie et réseaux divers, terrassements et démolitions, travaux industriels, chantiers TCE et/ou gros œuvre, développement et gestion de projets immobiliers. Président du CA et Administrateur-Délégué : Jean-Marc KIEFFER
Op der Hei L-9542 Hosingen
FA Ç A D E S
T : 26 95 11 1 W : www.fdelectric.com
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46, rue Glesener L-1630 Luxembourg T : 24 87 94 50 W : www.cardoso.lu
T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu
CM Attert
21-22, ZAE Le Triangle Vert L-5691 Ellange T : 26 67 21 41 W : www.carteblanche.lu
15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu
T : 27 76 81 00 W : www.lux-power.lu
ILCO Lux
3, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 24 84 81 1 W : www.aucarre.lu Projet p. 68
HLG
20, Kierchewee L-8395 Septfontaines T : 26 34 03 03 W : www.hlg.lu
ICB
30, avenue du Docteur Gaasch L-4818 Rodange
Nico Betzen
T : 26 50 20 03 W : www.icb.lu Projet p. 139
T : 84 90 27 W : www.betzen.lu
INCA
GROS ŒUVRE
T : 42 68 90 1 W : www.inca-ing.lu Projets p. 22, 44, 60, 104, 139, 144, 145
15, Dikricherstroos L-9455 Fouhren
47, rue Gabriel Lippmann L-6047 Niederanven
Bam Lux
T : 26 68 18 1 W : www.galere.be
Schroeder & Associés 8, rue des Girondins L-1626 Luxembourg
T : 44 31 31 1 W : www.schroeder.lu Projets p. 22, 32, 44, 47, 104
Maconlux
182, route de Mondorf L-3260 Bettembourg
51, route de Wasserbillig L-6686 Mertert
Schutz-Ries
Carte Blanche
8, rue Jean Engling L-1466 Luxembourg
17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange
Lux-Power sàrl
T : 8357941 W : www.arendt.lu
Directeur Général : Georges THILL
Fautsch & Duprez
Genista
ZI Piret L-7737 Colmar-Berg
AuCarré
T : 26 52 11 40 W : www.maconlux.lu
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2A, rue de la Paix L-2312 Luxembourg T : 49 45 98 W : www.sogedec.lu Projet p. 141
2, rue Jacques Lamort L–6947 Niederanven
17, rue du Chemin de Fer L-8057 Bertrange
71, rue des Prés L-7333 Steinsel
T : 26 31 30 44 W : www.ilcolux.lu
T : 26 56 55 1 W : www.schutz-ries.lu
Plâtrerie Hoen
T : 42 53 53 1 W : www.perrard.lu Projet p. 22
103, Waistrooss F-5440 Remerschen T : 26 66 08 63
ANNUAIRE
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ARCHIDUC 16
INGÉNIEURS GÉNIE TECHNIQUE AuCarré
13, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 2 48 48 1-1 W: www.aucarre.lu Projet p. 68
Best
2, rue des Sapins L-2513 Senningerberg T : 34 90 90 W : www.best.lu Projets p. 142, 145
Betic
2, route de Luxembourg L-4972 Dippach T : 26 37 611 W : www.betic.lu Projets p. 54, 139
Dal Zotto & Associés 23, rue Xavier Brasseur L-4518 Differdange T : 58 10 85 W : www.dalzotto.lu Projets p. 44, 104
Goblet Lavandier & Associés 3, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven
T : 43 66 76-1 W : www.golav.lu Projets p. 46, 60, 68, 124, 142
TR Engineering
86, rue de l’Égalité L-1456 Luxembourg T : 49 00 65 1 W : www.tr-engineering.lu Projets p. 140, 146
I N G É N I E U R S S TAT I Q U E Milestone
55, rue Cents L-1319 Luxembourg T : 31 61 61 1 W : www.mstconsult.lu Projet p. 143
T6 - Ney & Partners
T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu
Igor Muller
Lampertz
T : 26 53 20 36 W : www.menuiserie-igormuller.lu
T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu
Menuiserie MSE
Marbrerie Bertrand
T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu
ZAER op der Hei L-9809 Hosingen
1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu
Marbrerie Michelini
T : 78 81 31 W : www.ney.lu Projet p. 124
Marbrerie Trigatti
Isomontage Isolation SA
T : 49 41 31 W : www.felgen-lu.eu Projet p. 32
T : 26 84 53 84
T : 51 33 46 W : www.michelini.lu
T : 22 46 23 W : enerenvi.lu Projet p. 32
14, rue Robert Stümper L- 2557 Luxembourg
2-6, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg
T : 27 12 86 1 W : www.isomontage-isolation.lu
T : 44 63 51 W : www.marbrerie-trigatti.lu
MENUISERIES
2, rue Woeller L-4410 Soleuvre
MüllerKälber
2, Daimlerstraße D-71546 Aspach T : +49 71 91 36 71 20 W : www.muellerkaelber.com
Norbert Brakonier
16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu
Prefalux
6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu
Timber Passion Achten
1, route du Vin L-5447 Schwebsange T : 26 66 01 44 W : www.achten.lu
9, route de Diekirch L-6430 Echternach T : 2 6 72 11 01 W : www.timber-passion.com
Weisgerber & Cie Chimello
T : 57 52 47
Hoffmann
38, Grand-Rue L-9991 Weiswampach T : 92 92 39 W : www.schreinerei-hoffmann.com
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10, route d’Esch L-3835 Schifflange
3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg
ZI Lëtzebuerger Heck L-3844 Schifflange
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2-8, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg
Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen
3, rue du Fort Bourbon L-1249 Luxembourg
I S O L AT I O N
Felgen & Associés
Carrières Feidt
Holzgestaltung Irsch
214, ZI Scheleck II L-3225 Bettembourg
Energie et Environnement 5, rue d’Épernay L-1490 Luxembourg
MARBRERIES
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2A, ZI Breedewues L-1259 Senningerberg T : 42 01 19 1
ARCHIDUC 16
MENUISERIES EN ALUMINIUM Alu Design
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PORTES DE GARAGE ET BLINDÉES
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Rollinger Toiture
T : 44 38 34 W : www.neon.lu
T : 33 33 66 1 W : www.marco-rollinger.lu
191, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange
70, rue des Prés L-7333 Steinsel
Tremalux SA Aluzare
5, ZI Zare Est L-4385 Sanem T : 50 00 25 1
Baustoff + Metall Luxembourg Zone Industrielle L-8287 Kehlen T : 27 39 01
MENUISERIES M É TA L L I Q U E S
TOITURES
PEINTURE
5, rue de l’Avenir L-3895 Foetz
Chrom-Lux
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2, op de Fielzen L-5685 Dalheim T : 27 07 61
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34, rue Jean l’Aveugle L-4019 Esch-sur-Alzette T : 55 88 22 1 W : www.peinture.lu
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39, rue Ribeschpont L-3548 Dudelange T : +352 28 79 10 01 W : www.techni-steel.lu E-mail : info@techni-steel.lu Menuiseries métalliques Portes coupe-feu & pare-balles Constructions métalliques Travaux de montage & soudure Menuiseries extérieures Portes de garage & industrielles Façades sécuritaires Directeur technique et commercial : Alexandre Barbei M : +352 691 589 845
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2, op Tomm, ZI L-5484 Wormeldange-Haut T : 76 92 98
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33, rue de Munsbach L-6941 Niederanven T : 34 13 39 W : www.feuerundstein.com
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MOBILIER BUREAUTIQUE
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2, rue du Cimetière L-8413 Steinfort T : 39 00 31 W : www.peinture-theis.lu
Grun
35, rue des Scillas L-2529 Howald T : 49 61 62 W : www.grun.lu
Yves Braun
29A, rue du Puits L-2355 Luxembourg T : 48 41 61 1 W : www.braun.lu
ANNUAIRE
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Auteur ARCHIDUC 16
Photographe
PORTRAIT MÉTIER
Céline Coubray Eric Chenal
Marc Hubert dans son costume traditionnel de Compagnon du Devoir.
MARC HUBERT Depuis plus de 25 ans, Marc Hubert est tailleur de pierre et travaille aussi bien sur des monuments historiques que sur des bâtiments contemporains.
Monsieur Hubert, pouvez-vous nous détailler votre parcours ? marc hubert Je suis entré en apprentissage à l’âge de 16 ans, chez les Compagnons du Devoir. Cette formation m’a permis d’acquérir un savoir-faire solide et de faire un grand circuit dans plusieurs villes françaises. J’ai ainsi pu multiplier les expériences et les enseignements. J’ai travaillé à Saumur, avant de continuer mon parcours à Paris, en Alsace, à Rouen... Puis, j’ai décidé de partir en Égypte sur un chantier au temple de Karnak. Une expérience très forte et enrichissante. J’ai travaillé à Essaouira, où j’ai pris goût au travail des enduits. Justement, pouvez-vous nous préciser les différentes missions que vous pouvez remplir ? mh En tant que tailleur de pierre, je peux bien entendu intervenir sur tout ce qui est conservation et restauration de mobilier en pierre ou d’éléments architecturaux anciens. Cela peut concerner
des façades, des entourages de fenêtres ou de portes, des corniches, des frontons, des pinacles, des cheminées, des escaliers… Par ailleurs, je peux intervenir sur des sculptures en pierre, que ce soit pour leur entretien ou la réalisation de fac-similés. Je peux aussi réaliser des gravures sur pierre, des interventions sur des inscriptions, des bas et hauts-reliefs. Et il y a aussi le volet création, où là, je collabore avec des designers pour réaliser des éléments en pierre pour des cheminées, des cuisines, des salles de bain ou des escaliers. Vous parliez aussi du goût des enduits. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? mh Je travaille des enduits à la chaux, ce qui est en fait une méthode très ancienne. Je mélange la chaux à différents types de sables et j’ajoute des pigments pour obtenir les couleurs souhaitées. Cela permet d’obtenir des enduits personnalisés, avec un aspect très velouté.
Ce type d’enduit est-il réservé aux bâtis anciens ? m h Absolument pas ! On peut les appliquer sur de nombreux types de supports, comme du Placo ou Styrodur. Il est donc tout à fait possible de l’envisager dans le cadre d’un projet contemporain. Par ailleurs, si on me demande d’intervenir sur un enduit ancien plus sensible, je peux aussi m’entourer de restaurateurs qui m’accompagnent dans mes travaux, tout comme, si besoin, d’autres artisans du patrimoine, comme des doreurs, marbriers, ferronniers ou ébénistes.
La taille de la pierre occupe une grande partie de l’activité de cet artisan.
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Quels sont les avantages de l’enduit à la chaux par rapport au ciment ? mh Avec la chaux, on obtient une matière homogène et souple qui respecte les mouvements de son support. C’est aussi un produit totalement naturel, qui laisse respirer les pierres. En plus, ces enduits à la chaux peuvent aussi bien être mis en œuvre à l’intérieur qu’à l’extérieur, en faisant varier la granulométrie.
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Développer des projets en utilisant les technologies de modélisation pour les rendre encore mieux adaptés aux enjeux du futur, c’est ce que CDCL met en œuvre au quotidien. La maîtrise du temps et des investissements rendue possible grâce aux compétences de nos équipes tournées vers la recherche et l’innovation. Pour une vision durable qui s’applique aux techniques, matériaux et aux enjeux environnementaux.
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