paperJam economie & finances december 2008

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Décembre 2008 | économie & finance

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7 sommaire

Luxembourg 13

Élections sociales

Les syndicats renforcÉs 14

Communes

Come together, Right Now

entreprises 27

Aviation

Swissport wins handling licence 28 Dexia Woman Business Manager    of the Year Award – Les finalistes

Betty Fontaine: «Rester indÉpendante» ValÉrie Frentz: «Mon rÊve de petite fille» Noble & Scheidecker: un duo atypique 32

place fiNAncière 49

Dexia

1,5 milliard de pertes au 3 e trimestre 50

Crise

Jean-Jacques Rommes: «la place a engagÉ une réflexion»

Unikat a dix ans

Innovations À la carte 34

Erik Orsenna

«On a oubliÉ le rÉel» 38 16

Professional bodies

Moving a STEP ahead 18

European Union budget

Auditors point to progress 20

Législation

Internet sous toutes les coutures 22

Rapport annuel du Médiateur

L’ADEM dans le viseur 24

Hôtellerie

Une place à prendre

Salon Contact

le plan des exposants 39

Salon Contact

Morgan Gromy: «Un ÉvÉnement d’intÉrÊt public» 40

PME-PMI

Entrepreneurs,prenez de l’altitude 42

Téléphonie Luxembourg

RÉseau Étendu 46

Private banking

Nordea Bank takes over Glitnir clients 56

Merger

MDO Services launched

Art market

The gallery business 44

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Carrières

Nouveau départ pour Jean-claude bintz

industrie 59

Energies renouvelables

Kehlen mise sur le biogaz 60

ArcelorMittal

Virage À 180°

grande région 63

Décentralisation

INSEE À Metz: dialogue amorcÉ 64

Commerce

MontÉe en puissance

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9 sommaire

coverstory

portfolio

l’industrie du luxe Il est hasardeux d’enfermer le luxe dans une définition: les projections individuelles qui s’y rapportent sont aussi diverses qu’intimes. L’industrie du luxe, en revanche, répond à des codes: une production de haute qualité, sur un marché très ciblé, avec une faible diffusion. Mais aussi, et surtout, l’ancrage d’une marque. Sans elle, point de luxe. Les acteurs du secteur ne s’y trompent pas, leurs stratégies étant tout entières orientées sur les valeurs intrinsèques de leur marque et son positionnement sur un marché global. Alors que le Luxembourg tente de se placer sur la carte mondiale des vitrines du luxe, focus sur un secteur qui semble échapper, pour l’heure tout du moins, aux ravages de la crise financière.

Ritratti di Famiglie* Les ressortissants italiens vivant au Luxembourg représentent 3% de la population. Mais la proportion du nombre de restaurants arborant fièrement les couleurs ­et les saveurs de la Péninsule est bien plus importante. Gros plan sur dix d’entre eux, dans des (*)”portraits de familles” d’où l’ambiance contraste – volontairement – avec la gaieté habituelle de ces lieux chaleureux.

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luxembourg en chiffres   le tableau de bord de l’économie luxembourgeoise 124

Tribune libre   Retour dans la cité? «Je lis avec stupéfaction dans paperJam de novembre 2008 que ‘la capitale se dote enfin d’une véritable bibliothèque municipale, dépous­siérée et digne d’une grande ville’». 126

off the record   Dure, dure… L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses. 94

Philippe Schaus

« faire le prévisible de manière imprévisible»

paperjam tv dernières interviews en ligne sur www.paperjam.tv 96

Les

paperJam décembre 2008 management

playtime   les dernières tendances et actualité à luxembourg 98

Shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode, intérieurs, technologie... Et l’interview passion de Jacques Demarques avec Jean-Claude Bintz, entrepreneur et musicien. 78

Goeres Horlogerie

Une question d’atmosphÈre 80

Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines des ressources humaines, du marketing, de l’IT et du management, et un entretien avec Nico Simon (Utopia). En dossier central: l’immobilier (de bureaux et résidentiel) au Luxembourg.

Magasin Hermès

L’eau et le feu 81

Bijouterie Molitor

La splendeur du vrai 82

Maison Schroeder

Cultiver la différence

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C O L L E C T I O N M I L L E N A RY

S ’ I N I T I E R A L ' A RT D U T E M P S M O N T R E E N O R G R I S AV E C S E C O N D E A U C E N T R E E T A F F I C H A G E D E L A D AT E , M O U V E M E N T E X C L U S I F A U D E M A R S P I G U E T A R E M O N TA G E A U T O M AT I Q U E . E G A L E M E N T D I S P O N I B L E E N O R R O S E . w w w. a u d e m a r s p i g u e t . c o m 1PPJ.indd 2

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Conseil d’Etat

Consommation

Dans son avis sur le projet de budget 2009, le Conseil d’Etat recommande au gouvernement d’envisager d’autres scénarios de croissance. «Le climat est maussade, le danger d’une récession n’est pas à exclure dans la zone euro en 2009 et les perspectives de croissance de l’économie luxembourgeoise sur lesquelles repose ce budget (3%, ndlr.) risquent d’être démenties par les faits», signalent les Sages qui préconisent «un scénario alternatif». Le Conseil d’Etat estime par ailleurs les dépenses d’investissement que sont trop élevées et demande au gouvernement des «analyses plus documentées et plus lisibles» sur les fonds spéciaux.

Jamais le moral des consommateurs n’a été mesuré à un niveau aussi bas qu’en octobre: l’indicateur de confiance établi par la Banque centrale du Luxembourg a en effet affiché une valeur de -10 le mois dernier, soit une forte détérioration par rapport à septembre (où il affichait -2) et le niveau le plus faible observé depuis le lancement de l’enquête, début 2002. La BCL craint «une influence négative sur la consommation privée» si la confiance devait rester à de si bas niveaux.

Photo: Olivier Minaire / Wide

le plan B

C’est en pourcentage le rendement annuel, sur cinq ans, des obligations émises dans le cadre de l’offre publique de l’Etat, qui a lancé une souscription obligataire d’un montant maximal de deux milliards d’euros et destiné au plan de sauvetage des banques luxembourgeoises. L’offre s’adresse au grand public au Grand-Duché de Luxembourg, en Belgique et aux Pays-Bas.

L’inquiÉtude

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u L a p e r j a m . ws l e t t e r a é t i e sur p tre n tual

o L’acjour le jourredi dans n · Au que vend a · Ch

Élections sociales

Plus de 250.000 salariés étaient appelés aux urnes le 12 novembre, dans 2.800 entreprises.

Les syndicats renforcÉs Satisfaction pour tous. Tel est le constat dressé à l’issue du scrutin du 12 novembre, où les salariés ont élu leurs délégués du personnel dans quelque 2.800 entreprises. Davantage de candidats se présentant avec une étiquette syndicale et résultats en hausse pour les trois grandes centrales (OGBL, LCGB et Aleba): ce scrutin renforce la présence syndicale dans les entreprises. Sans doute un effet de la crise, les salariés mettant leur confiance dans des délégués qu’ils imaginent plus «expérimentés» et plus au fait des rouages de la négociation. Les résultats eux-mêmes sont sans grande surprise: avec plus de 2.000 mandats (1.590 en 2003, soit une progression d’environ 30%), l’OGBL conforte sa place de premier syndicat du pays et effectue quelques percées remarquables dans de nouvelles branches, comme le com-

Photo: Julien Becker

L’OGBL consolide sa prédominance  dans les entreprises et toutes les grandes ­centrales syndicales obtiennent des scores supérieurs à ceux de 2003.

merce. «Nous avons la majorité absolue des sièges sur tous les grands sites d’ArcelorMittal et nous atteignons même la majorité dans l’administration», s’est félicité par ailleurs le président du syndicat, Jean-Claude Reding. Avec un peu plus d’un millier de mandats, le LCGB reste l’éternel numéro 2 mais enregistre lui aussi de meilleurs résultats qu’il y a cinq ans. Le syndicat chrétien réussit quelques belles percées, notamment dans les secteurs de la construction et des autobus. Quant à l’Aleba, paperjam  | Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

elle conserve la plupart de ses bastions financiers et se félicite d’un score supérieur à 2003 qui renforce notamment ses positions dans le secteur des assurances, où sa représentativité pourrait atteindre 90%, selon son président, Marc ­Glesener. Tous les regards sont désormais tournés vers la Chambre des salariés. Les résultats du scrutin ne seront pas connus avant plusieurs semaines mais un mauvais chiffre se profile déjà: le taux de participation n’excèderait pas 35%. F. M.


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Communes

Come together, Right Now

The delivery last month of the Masterplan for the Nordstad is the latest step in Luxembourg’s ambitious plans to reshape its landscape. The new northern conurbation is a prime example of how communes are beginning to work together to further economic development.

The Nordstad idea is hardly new. It was first mooted by economist and author Adrien Ries, then the head of the syndicat d’initiative in Diekirch, well over 30 years ago. In the 1970s the government had decided that economic growth in Luxembourg should be developed in three poles – the area around the capital city, the south of the country and the Nordstad as a counterweight to the capital city. The south, of course, had taken on huge significance in the 20th century as Luxembourg shifted from an agrarian society (with much of that agriculture based in the north) to an economy dependent on the steel industry. When that industry went into serious decline in the latter decades of the century, power shifted again; this time to the capital city as the financial sector became the driving force of the economy. While the south has its own planning development and promotion organisation, in the shape of the ProSud organisation, the Nordstad plans appear to be far more ambitious. At the Ministry of the Interior and Territorial Development, JeanMarie Halsdorf, says the idea is to “develop a focused deconcentration that would elongate the central pull of Luxembourg City,” which, after all, accounts for more than 50% of employment in the country as a whole and a similar percentage of traffic flow.

Taking up the challenge However, it was only on the basis of the 2003 Programme directeur de l’aménagement du territoire (PDAT) and of the 2004 IVL (Integratives Verkehrs-und Landesentwicklungskonzept Luxemburg), an integrated transport and spatial development concept, that concrete steps were taken to develop the Nordstad. As Ettelbrück mayor Jean-Paul Schaaf explains, the launch at that stage of a Comité Politique Nordstad involving six communes, proved to be an inspired move. In 1973 Adrien Ries had said that the only way to tackle the problems in the north was “to ask the opinion of those people who are affected.” That is, in effect, what the Comité Politique, with Schaaf at its helm, has done. It launched a Nordstad conference which invited private citizens, business people and potential

Photo: Luc Deflorenne

Duncan Roberts (text), Luc Deflorenne & Fabrizio Maltese (photos)

“Local politicians are extremely motivated to take up the challenge.” Jean-Marie Halsdorf

investors to deliver their opinion on the project. “It is a dual process, from the top down and the bottom up,” says Halsdorf. “Local politicians are extremely motivated to take up the challenge, which is really great.” His sentiment is echoed by Schaaf, who says he was pleasantly surprised at how easy the political process was in terms of the different communes working together. Halsdorf says his role in the political process was to act primarily as a coordinator and a motivator, who also brought know-how to the table because the process was almost unprecedented in that it committed the communes to working in a horizontal manner and not in a vertical way. The Nordstad is, essentially, the development of what Halsdorf calls “a contiguous area” that focuses on the Diekirch-Ettelbrück axis at its obvious core. That corridor incorporates part of the Erpeldange commune, and the adjacent communes of Bettendorf, Schieren and Colmar-Berg have also been included in the plans. A competition, which five teams entered, was organised to

create an urbanisation plan for the main corridor between the two biggest towns. The winning group, which included Christian Bauer Architectes from Luxembourg, presented a plan entitled ZAN (Zentrale Achse Nordstad – central axis Nordstad) that incorporates a new Boulevard Urbain between the two towns, using the route of the current railway line rather than the road. It will include specific residential and commercial zones that traverse the main eastwest axis, which will not only include a train line but also a new road with designated bus and cycle lanes. It is hoped, that the Boulevard Urbain will bring new life and dynamism to the area, and help commercial enterprises before they begin to suffer what Halsdorf and Schaaf call the “vacuum cleaner effect”, the sucking of people and businesses into Luxembourg City once the long-awaited Northern Highway is completed in 2012. “The Northern Highway offers great potential, but you must act now and not react later,” says Halsdorf who likens the

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new highway to a train that has left the station. “We have to make sure everyone is on board.” Indeed, mobility forms a major part of the Nordstad plans. “The idea is to optimise space, to develop coherent urbanisation and mobility,” says the minister, recalling the government policy aim to increase use of public transport to anything between 30 and 40% in urban areas. The statutes are now being drawn up for a Communauté Urbaine, based on the French model, which, Halsdorf says was necessary because the convention signed between his ministry and the Comité Politique Nordstad does not provide a solid enough legal basis for the longer term. This new model allows the communes to undertake commune-specific decisions together. The authorities are also working with the European Investment Bank on a feasibility study to see how an urban development fund, of which the new company will be part, can be organised. A conceptual model for this exists in the form of JESSICA, Joint European Support for Sustainable Investment in City Areas. “It is a very modern approach,” says Romain Diederich, head of the Direction de l’Aménagement du Territoire at the ministry. “It fits in with what is happening with urban policies at a European level.”

Schaaf is also insistent that the six communes must retain their autonomy. “We do not want to create a big agglomeration. It is something of a new model. Esch-Belval was an inspiration, but we realised it couldn’t be copied in all respects,” he says. “Coherent development is not something you can buy ‘off the peg’.” Land is also being purchased for the future Fridhaff industrial zone. “We had no room to allow companies to establish or move if they want to grow. In Ettelbrück and in Diekirch we have lost several businesses that have moved from the area because they could not find an adequate site to expand.” Schaaf says he can imagine all sorts of businesses, except for heavy industry and pure service sector companies, setting up shop in the new zone. After all, the goal is to create between 7,000 and 8,000 new jobs in the area. Halsdorf, of course, has personal experience of communes working together to promote local economic development. As mayor of Petange he was involved with the Pôle Européen de Developpment (PED) which included the communes of Athus in Belgium and Longwy in France. But he readily admits it didn’t fulfil expectations. “It was an avant-garde and important pilot project to show how trans-border processes can work in Europe.

There is no doubt it was a valuable experience, but the problem was that there was no real instrument in place to ensure it was coherent and efficient,” the minister says. That may change with the introduction in 2006 of the EGTC (European Grouping for Territorial Cooperation), a new European legal instrument designed to facilitate and promote cross-border, transnational and interregional cooperation. Meanwhile, Halsdorf is busy redrawing the map of Luxembourg. Last month the residents of Clervaux, Heinerscheid and Munshausen voted in favour of a fusion of their communes. More such fusions are in the pipeline. They are part of a government policy whose aim is to provide everyone in Luxembourg with access to basic local services at comparable prices. “The smaller communes do not have the critical mass to be a service provider,” the minister explains. “We need to organise the communes in such a manner that they can do that and also have some latitude to offer additional social and cultural services. We are making proposals to the communes and it is up to them to accept or not, but something has to happen and it has to be country-wide. But if we properly explain the advantages of such fusions, they will be accepted.”

Coherent development

“Coherent development is not something you can buy ‘off the peg’.”

Jean-Paul Schaaf

Photo: Fabrizio Maltese

Both Halsdorf and Schaaf acknowledge that the Esch-Belval development served as an inspiration for the Nordstad, although there are major differences between the two projects. “We have to create a development company like Agora but that won’t be easy,” Halsdorf explains. The advantage Agora had in Belval was that there was only one landowner: Arbed. In the Nordstad, there are numerous owners with whom to negotiate, and the ministry is acting as a facilitator towards the goal of buying up land for common development.

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Education

Communiqués

The Miami University Dolibois European Center (MUDEC) recently celebrated its 40th anniversary in Luxembourg. The university bes­ towed the President’s Medal on Ekkehard Stiller, who has been MUDEC director since 1989, in recognition of his contribution to the university. The medal, presented by President David Hodge, honours those who exemplify the university motto “Prodesse Quan Conspici”, (“to accomplish rather than be conspicuous”). François Biltgen, minister of Higher Education and Research, was presented an honorary Doctor of Laws degree in recognition of his contributions to higher education in Luxembourg.

(24/10) Suite à une erreur de manipulation, l’Association pour la Garantie des Dépôts, Luxembourg (AGDL), informe que les adresses électroniques d’une centaine de personnes ayant introduit une demande d’indemnisation auprès de l’AGDL ont été disséminées parmi ces personnes.

Honour for Stiller

Professional bodies

Moving a STEP ahead The Society of Trust and Estate Practitioners (STEP)  last year celebrated its 15th anniversary.

Photo: Etienne Delorme

Graham Wilson (STEP): “STEP meets a need for professionals who may not fit in with other associations.”

Here in Luxembourg a small but dedicated group, spearheaded by lawyer Graham Wilson, is seeking to push STEP (the Society of Trust and Estate Practitioners) to a wider audience. Wilson sees STEP as “meeting a need for those professionals who may not necessarily fit in with local bankers’ or lawyers’ associations, but who nevertheless carry out some aspects of those roles as part of their work.” In terms of professional standards, Wilson explains, STEP is very exacting. The organisation has rigorous standards and only practitioners with proven experience, or “students” who must follow a STEP educational programme, are eligible for membership. Indeed, training is an important part of STEP’s remit and the Luxembourg team is looking to facilitate the establishment of one-off courses based on some of the modules used by STEP Diplomas and Foundation Certificates. STEP has also provided a voice for the off-shore industry, and is now recognised by the OECD as an official contact partner. In the UK, STEP’s advisory role has even seen the organisation make very spe-

cific contributions to changes in the state budget and to law. Wilson does not see the local branch fulfilling a similar role in Luxembourg quite yet, even though, he says, “there is a tradition of the government listening to professional bodies.” Trusts may be peculiar to the Anglo-Saxon world, but STEP members can also be practitioners who deal more generally with the planning of passing wealth from one generation to another. Luxembourg, for example, often follows the Francophone civil law practice of splitting estates into “usufruit”, and “nue-propriété” (beneficial ownership and bare ownership). However, Wilson and the local organisation’s enthusiastic secretary, Chris Vigar, want to get away from the idea that STEP is just for Anglo-Saxons – there are, after all, some 13,000 members in 39 countries worldwide. D. R. For more information about the Society of Trust and Estate Practitioners: www.step.org

Express

(29/10) Avec 9.892 demandeurs d’emploi, soit 518 de plus que le mois précédent (+5,5%), le taux de chômage au 30 sep­ tembre progresse pour atteindre 4,3% au Luxembourg. (29/10) «Un certain nombre d’indices laissent pressentir que plusieurs secteurs pourraient connaître une période de récession, notamment ceux qui sont fortement dépendants des exportations», déclare le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, suite à la réunion du Comité de conjoncture. (29/10) Le ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, évoque «l’équilibre fragile» du budget global des caisses de maladie (en déficit de 3 millions d’euros), à l’issue de la réunion du comité quadripartite. (30/10) La contribution luxembourgeoise au projet SatElections de l’Agence spatiale euro­péenne se concrétisera par la fourniture, par SES ASTRA, de la capacité de communi­ cation satellitaire entre les six premiers terminaux installés en République démo­cra­ tique du Congo lors des élections de 2011. (04/11) Une nouvelle initiative eLuxem­ bourg aboutit: le Centre commun de la sécurité sociale offre désormais un outil supplémentaire aux employeurs. (05/11) A l’occasion d’une entrevue avec le gouvernement sur les effets de l’évolu­ tion des marchés financiers sur l’économie nationale, l’Union des entreprises luxem­ bourgeoises (UEL) présente un plan d’action en huit points. (06/11) Le ministre des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement, Fernand Boden, dresse un rapport intermédiaire de la politique de simplification adminis­ trative en faveur des entreprises.

Retrouvez l’intégralité des communiqués de presse sur www.paperjam.lu

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European Union budget

Auditors point to progress

For the first time since the ratification of the Maastricht Treaty, the Court of Auditors  has provided a clean opinion on the consolidated accounts of the European Union. Nevertheless,  says Henri Grethen, the Court wants to contribute towards transparency and promote accountability.

Duncan Roberts (text), Julien Becker (photo)

With total European Union expenditure at 114 billion euros in 2007, up from 106.6 billion in 2006, the need for proper accounting is clearly paramount. However, as the European Court of Auditors points out in its latest annual report on the EU general budget, errors and irregularities still occur. “The Court’s audit has shown over the years that significant amounts of EU funds under shared management are irregularly spent,” says the Court’s Luxembourg member Henri Grethen. The problem is that EU funds are disbursed to millions of beneficiaries who receive them on the basis of selfdeclaration. “This is inherently risky,” says Grethen. Errors emanating from the beneficiaries can occur for a number of reasons. They may overstate costs, misunderstand or misapply the complex rules and regulations that govern the distribution and payment of EU funds. But it is not only the beneficiaries who can make mistakes. Grethen acknowledges that the complexity can also lead to mistakes on the part of those paying out the funds, and he makes it clear that one of the Court’s recommendations is that the European Commission give due consideration to simplification. The Court wants to see the implementation of “well designed rules, that are clear to interpret and simple to apply, decrease the risk of error.” “As in previous years we give a number of recommendations on how the management of EU funds can be improved within the current set-up. However, under the current review of the budget the Court has also stressed the need to think radically about the design of expenditure programmes. This can be about simplification but also considering critically the appropriate level of national, regional and local discretion in managing programmes,” says Vítor Caldeira, President of the Court.

Improve monitoring The Court has introduced a sort of traffic light system for indicating the level of errors in the accounts. Green shows an error rate of under 2% (which the Court says is a “tolerable” material level of error); amber is for error rates between 2%

“It is our obligation to act as the independent guardian of the financial interests of the citizens of the Union.” Henri Grethen (Court of Auditors)

and 5%, while red is reserved for rates over 5%. It is only in the area of cohesion, with a budget of 42 billion euros, that the auditors signal a red light. In four other areas of spending, agriculture and natural resources; research, energy and transport; external aid, development and enlargement; and education and citizenship, the Court concludes that payments are still materially affected by errors of between 2% and 5%. Only in its own revenue, as well as the spending areas of administrative and other expenditure, and economic and financial affairs, does the Court give a green light. The Court recommends the Commission to continue implementing the measures and actions aiming to improve its monitoring and reporting. This is essential because, as Grethen points out, the Court cannot place a policeman next to everyone who receives EU funds. “All participants in the budget process need to recognise that not all

final beneficiaries can be checked on-the-spot, and therefore there will always be some residual risk of error,” he says. But Grethen also emphasises that non-compliance does not imply that the errors found are a result of fraud. If fraud is suspected, it is reported immediately to the European AntiFraud Office (OLAF). “In times of financial turbulence and economic instability, the role of the Court is even more important and relevant,” Grethen concludes. “As the EU’s external auditor it is our obligation to act as the independent guardian of the financial interests of the citizens of the Union. In presenting this annual report, it is our objective to contribute towards transparency and promote accountability, both essential factors in securing the ongoing trust of EU citizens in the Institutions that provide the basis for the functioning of the Union and direction for sustaining it into the future.”

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Législation

Internet sous toutes les coutures L’avocat luxembourgeois Thierry Reisch publie un ouvrage analysant l’Internet  et les nouvelles technologies de la communication face au droit luxembourgeois. Jean-Michel Gaudron (texte), Yves Stephany (photo)

Le droit en relation avec Internet et les nouvel­ les technologies de la communication est en per­ pétuelle évolution. La loi d’avril 2001 sur le droit d’auteur a déjà été modifiée en avril 2004, la loi d’août 2000 sur le commerce électronique a déjà subi de nombreuses retouches, tout comme celle relative à la protection des bases de données… La matière existait donc pour regrouper un maxi­ mum d’informations dans un seul et même ouvrage. C’est désormais chose faite avec «Internet et les nouvelles technologies de la communication face au droit luxembourgeois», officiellement présenté le 27 nov­ embre prochain par son auteur, Me Thierry Reisch, accroché au sujet depuis de nombreuses années... «L’idée est née il y a dix ans lorsque j’étais consultant juridique chez SES Astra, explique-t-il. Je voulais déjà écrire un ouvrage sur tout ce qui avait trait au droit des satellites». De ces premières réflexions avait abouti une note intitulée «Le droit à l’antenne et la réception satellitaire», finalement devenue un chapi­ tre du présent ouvrage. On est alors au milieu des années 90, lorsqu’Inter­ net s’invite dans le quotidien de tout un chacun, provoquant, du même coup, les premiers litiges entre fournisseurs d’hébergement, dévelop­peurs de sites et utilisateurs. «J’ai aussi eu l’occasion d’écrire, à cette époque, une note sur la responsabilité des différents acteurs d’Internet. Un autre petit bout du livre était donc prêt».

Pour un Code luxembourgeois de l’Internet En 2004, le sujet a fait l’objet d’une thèse de doc­ torat soutenue à Paris sous la direction du regretté Pr. Xavier Linant de Bellefonds, un éminent spécia­ liste français du droit de l’informatique et des nouvelles technologies. Le plus gros morceau du puzzle était là, complété au fur et à mesure, au gré des affaires plaidées par Me Reisch. Ce qui expli­ que également ce long délai avant d’arriver à l’ouvrage final. «Je voulais que, pour chacun de mes titres, il y ait une décision dans une affaire où j’avais eu l’occasion de plaider devant les tribunaux luxembourgeois. Et le dernier arrêt, sur un cas de cybercriminalité, est tombé dans le courant de cette année». Sur près de 400 pages, l’auteur passe en revue toutes les différentes facettes de la matière: le régime juridique des acteurs/prestataires de servi­ ces, mais aussi des noms de domaine, la protec­ tion des données personnelles, les droits d’auteur, le commerce électronique, le droit international ou encore la cybercriminalité. Quelques affaires jugées «clés» par Me Reisch y sont détaillées,

«On parle souvent d’Internet, mais cela ne constitue qu’un élément parmi les nouvelles technologies de la communication». Thierry Reisch

comme celle ayant opposé, en 2003, une société informatique à trois de ses anciens salariés, recon­ nus responsables de s’être introduits frauduleuse­ ment dans le système et la mémoire des ordinateurs de leur ancien employeur pour y lire et copier un programme de gestion de contenu utilisé pour un client tiers, ou bien encore le détournement du contenu de bases de données existantes à des fins commerciales… «Le but de chacun est, bien évidemment, d’éviter un litige, reconnaît Me Reisch. Mais comme de plus en plus d’entreprises génèrent de plus en plus de revenus avec Internet, les litiges vont en augmentant. C’est pourquoi le rôle du conseiller en la matière devient important». Avec son arsenal législatif et réglementaire, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses principaux voisins, même s’il ne possède pas, comme en France, de texte générique sous la forme d’une «Loi sur la Confiance dans l’Economie Numérique». «On parle souvent d’Internet, mais cela ne constitue qu’un élément parmi les nouvelles technologies de la communication, remarque Me Reisch. Nous sommes toujours à cheval entre le droit commun, le droit de la communication, le droit des télécommunications, le droit des médias, le droit de la presse...

Toutes ces branches du droit convergent, comme tous les médias ont connu la convergence». L’auteur ne cache pas que le but ultime consiste en l’établissement d’un véritable Code luxem­ bourgeois de l’Internet et des Nouvelles technolo­ gies, qui serait la compilation de tous les textes de loi existant autour du sujet, exactement comme a récemment été réalisé le Code du travail. «Si demain le ministère des Communications finance un tel projet, ça peut être fait très rapidement», assure Thierry Reisch. A noter que ce livre est le premier à paraître sous le label Mike Koedinger Editions et que Me Reisch en présentera le contenu à l’occasion d’une conférence organisée par le paperJam Busi­ ness Club le 27 novembre prochain.

«Internet et les nouvelles technologies de la communication face au droit luxembourgeois», chez Mike Koedinger Editions. 420 pages. 53 euros. Disponible à partir du 27 novembre.

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Media

Woxx at 20

Photo: Woxx

Woxx, which labels itself “the alternative weekly paper”, celebrates its 20th anniversary this autumn with a series of conferences and cultural events. The paper first appeared under the title GréngeSpoun in September 1988. It prides itself on being the first media in Luxembourg to tackle serious­ly themes such as environment protection. “Woxx didn’t discover climate change in the 21st century,” the paper claims. It is now an established part of the Luxembourg media scene and receives state aide à la presse. But it remains defiantly independent – its decision to change name to the more neutral Woxx was taken in 2000 as the Green party started to gain in popularity.

Rapport annuel du Médiateur

Architecture

L’ADEM dans le viseur

La Cité judicaire en débat

Le ministre François Biltgen a emboîté le pas au Médiateur  dans ses critiques contre l’Administration de l’Emploi.

Photo: Olivier Minaire / Wide (archives)

Marc Fischbach (médiateur)

Dans son quatrième bilan annuel présenté devant la Chambre des députés, le Médiateur Marc Fischbach a particulièrement égratigné le fonctionnement de l’Administration de l’Emploi, soulignant que ses services ont déjà eu à traiter plus d’une centaine de réclamations de citoyens à l’égard de cette administration fortement décriée. Dans ses critiques, Marc Fischbach s’est plus particulièrement attardé sur les nombreuses carences entourant la prise en charge des chômeurs. «L’accompagnement défaillant du demandeur d’emploi dès son inscription et le manque de collaboration entre les agents du Service de placement et le SAPDE (Service d’Accompagnement Personnalisé des Demandeurs d’Emploi) font que la volonté du législateur, qui a voulu instaurer une convention d’activation personnalisée et adaptée au profil de chaque demandeur d’emploi, reste souvent lettre morte», assène-t-il dans son rapport. Face aux carences au niveau du fonctionnement et de l’or-

ganisation interne de l’ADEM, le Médiateur en appelle à la nécessité d’une «réorganisation structurelle» qui décloisonne les services et favorise la mise en place d’une «direction collégiale». Du pain béni pour le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, qui a immédiatement réagi à la recommandation du Médiateur en assurant qu’il partageait «pleinement ses conclusions» et profité de la fenêtre médiatique qui venait de s’ouvrir pour rappeler sa volonté de voir transformer l’ADEM en établissement public. Mais le consensus politique étant loin d’être acquis sur cette question, le ministre de tutelle admet qu’il planche sur d’autres voies de réformes qui passeraient notamment par une modification de la carrière du placeur et, bien évidemment, des recrutements massifs, ciblés sur les fonctions de placement. Le projet de loi serait «en cours de finalisation», selon M. Biltgen qui ne s’est pas avancé quant à une date de dépôt du texte. F. M.

La Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie lance une nouvelle série de publications baptisée «carnets d’opinions». Une initiative destinée à «traiter de sujets d’actualité et à animer le débat sur l’environnement bâti», sans que les points de vue exprimés ne cherchent à imposer une position de la Fondation. Le premier opus est consacré à la Cité Judiciaire, conçue par les frères Krier, et «offre à des partisans comme à des opposants qui ont bien voulu s’exprimer, le moyen de se prononcer de façon affranchie», indique l’éditeur (www.fondarch.lu).

Santé

Une amélioration Le Luxembourg occupe la quatrième place en Europe en ce qui concerne la convivialité de son système de soins de santé, selon l’Indice européen 2008 des consommateurs de soins de santé (EHCI). Un saut de sept places, alors que le Luxembourg occupait encore la onzième place (sur 31 pays examinés) l’an dernier, selon Health Consumer Powerhouse, l’organisation à l’origine de ce classement. Parmi les atouts, «le Luxembourg va à l’encontre de la tendance générale qui est de développer un problème de délais d’attente», notent les auteurs de l’étude qui signalent en revanche que «la question est de savoir pourquoi l’accès aux nouveaux médicaments est si médiocre dans un système si bien financé».

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AFTERWORK Talks | Cycle HUMAN RESOURCES

Men and Women equal forces of powerful change in society and business Lecture by Alexander Christiani www.christiani-consulting.com Women and men as powerful leaders of change. Why we need both of them and what the best change coaches do differently then the rest of us. The six dimensions of world class change management in business coaching tools for a new generation of (male and female) leaders in the 21st century. Thursday January 22, 2009 6:30 PM Luxembourg-City

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Informations: www.club.paperJam.lu

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Hôtellerie

Une place à prendre L’Hôtel Place d’Armes devrait ouvrir ses portes fin janvier 2009. Le pari est osé  en pleine crise et sur un marché déjà concurrentiel. Mais le risque est mesuré. «Nous n’ignorons pas la crise. Mais, je pense qu’il y aura toujours une clientèle pour ce genre de produits». Alain Borguet (Hôtel Place d’Armes)

Politique d’intégration

Après les lois sur l’immigration et la double nationalité, les députés ont adopté le 11 novembre, à l’unanimité, le projet de loi sur l’accueil et l’intégration des étrangers au Luxembourg. La nouvelle législation donne un cadre pour favoriser l’intégration des non-Luxembourgeois, une tâche que l’Etat, les communes et la société civile se doivent d’accomplir en commun. Concrètement, elle crée l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (qui remplace le Commissariat aux étrangers), met en place un «contrat d‘accueil et d’intégration» et prévoit un système d’aides financières pour les communes et les organismes qui remplissent des missions en faveur des étrangers.

Taxation

KPMG survey KPMG has published its Individual Income Tax Rate Survey for 2008, which has pulled together data from 87 countries over the past six years. The survey looks at changes in taxation rates and aims to draw conclusions not only on how people are taxed, but also, in the words of the authors, “how different governments approach the difficult task of raising funds for necessary public services without losing the support of their citizens.” The survey concludes that there has been a slow decline in top rate personal income taxes. Nowhere has that been more marked than in the European Union, where average tax rates have fallen steeply from 41.5% in 2003 to 36.4% in 2008 (although the global average is now 28.8%). In Luxembourg the rate remains the same as in 2003 at 38%, although it was raised to 39% for the years 2005 and 2006. The survey can be downloaded at: www.kpmg.lu

Photo: Etienne Delorme

Un cadre plus large

Lorsqu’ils séjournent au cœur de Luxembourg, les hommes d’affaires hésitent déjà entre Le Royal, le Cravat, le Novotel, le Sofitel, le Hilton et quelques autres adresses de l’hôtellerie grand-ducale de luxe. A partir du début de l’année prochaine, ils auront également le choix de loger entre le Carré Bonn et le Café de Paris, au Place d’Armes, en plein centre-ville. D’abord prévue avant l’été 2008, puis «au plus tard le 15 novembre» (paperJam de septembre-octobre 2008), l’ouverture devrait finalement intervenir fin janvier 2009. «Pour faire les choses de façon précise et détaillée, il faut du temps. Il est sûrement plus simple de bâtir des murs que de rénover un ensemble comme celui-ci», explique Alain ­Borguet, directeur général de l’établissement et ancien de l’Hôtel Le Royal. «Les initiateurs de ce projet sont des amateurs de belles choses. Notre volonté était de respecter les bâtiments tels qu’ils existent et de préserver le patrimoine architectural. Le service des Sites et Monuments nationaux suit d’ailleurs ce projet avec beaucoup d’attention». La découverte de caves voutées dans les sous-sols, qui seront employées pour des banquets, des séminaires et un centre de wellness, a également retardé le plan de marche. Le maître des lieux rappelle que l’édifice classé, dont l’un des sept bâtiments remonte au 18e siècle, a abrité l’Imprimerie Beffort, des ministères et la centrale des auberges de jeunesse. Il est aujourd’hui la propriété de la famille Beck-Molitor, qui a eu l’idée d’en faire un hôtel de luxe. Aucune indication n’a été donnée sur le montant des travaux. Le pari de lancer un tel établissement en pleine tourmente économique peut sembler osé même si le projet, dont la genèse remonte à 2005, était de toute façon très avancé. «Nous n’ignorons pas la crise. Mais, je pense qu’il y aura toujours une clientèle pour ce genre de produits», estime le Belge de

43 ans, confiant dans la capacité de résistance des services de luxe. «Je suis stressé bien sûr, mais plus à l’aise à l’idée d’ouvrir un hôtel cinq étoiles en ce moment, qu’un trois ou quatre étoiles». Avec seulement 28 suites et chambres, le Place d’Armes se veut de toute façon moins ambitieux que Le Royal, qui en compte presque huit fois plus. Une fois établi, Alain Borguet a également l’intention de s’intégrer à un réseau hôtelier. Le responsable a aussi prévu des dispositifs pour pallier les traditionnelles baisses d’activité du week-end et des jours fériés, lorsque les hommes d’affaires se font plus discrets. Des «arrangements hôteliers» sont prévus toute l’année, du vendredi au dimanche, les jours fériés, durant les congés scolaires, voire sur demande. Le «Place d’Armes» offre ainsi un forfait «Escapade au Luxembourg», comprenant plusieurs extras dont un transfert en limousine depuis l’aéroport ou la gare à 190 euros par personne en Chambre Supérieure, ou bien «La Grande Nuit de Noces» à partir de 380 euros pour deux en chambre Deluxe. Il s’agit de gérer le taux d’occupation en préservant un certain élitisme, pas de pratiquer une politique de dumping à tout-va, selon Alain Borguet: «Je le dis franchement. Il faut aussi savoir laisser une chambre vide plutôt que d’y loger des clients qui n’y ont pas leur place» Le directeur général de l’établissement n’a en outre pas l’intention de se concentrer sur une clientèle exclusivement étrangère. «Nous avons cette volonté de nous intégrer dans le paysage luxembourgeois avec une clientèle locale», a t-il insisté. Alain Borguet, qui met un point d’honneur à travailler avec des entreprises luxembourgeoises a souhaité souligner l’impact économique d’un tel projet, avec notamment la création de 50 emplois dans l’établissement. N. R.

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Restructuration

Publication

fusion-absorption respective

De la dÉmatÉrialisation

Photo: Archimag

Archimag, le magazine mensuel pour les professionnels de l’information et de la documentation du groupe SERDA, publie un guide pratique sur la dématérialisation. La problématique des flux de documents entrants est devenue le besoin numéro un des entreprises et administrations. Ce guide met ainsi l’accent sur les sept tendances de la dématérialisation à surveiller, sur la stratégie et sur la méthode à adopter dans ce domaine. Il propose en outre différents retours d’expérience. La publication consacre enfin une importante partie à la présentation des matériels, solutions et prestataires intervenant dans un projet de dématérialisation.

Cross Communication Distribution et Crossing Telecom ont été réunies en une seule entité, par une fusion-absorption respective. La totalité des activités de l’opérateur téléphonique alternatif et fournisseur d’accès Internet Cross Communication Distribution, spécialisé auprès des PME/PMI, sera donc désormais prestée par la société Crossing Telecom. Cette restructuration s’inscrit dans le cadre logique de croissance des deux entreprises. Elle prépare l’arrivée de nouveaux services, l’optimisation et la complétion de l’ensemble des prestations offertes par les deux entités.

www.archimag.com

C’est en pourcentage la part désormais détenue par Mobistar dans le capital de Voxmobile. L’actionnaire belge a racheté les 10% restants d’actions de l’opérateur téléphonique luxembourgeois, pour un montant de 6.675.000 euros à Biko, la société d’investissements, dont Jean-Claude Bintz et Pascal Koster sont les cofondateurs. Jean-Claude Bintz, qui a crée une nouvelle société, a racheté Moskito Productions et reste conseiller pour Voxmobile au ­Luxembourg. (Voir page 4)

e s perjam.tv nique s i r p et pa ectro ntre

e s e a p e r j a m . l u ws l e t t e r é l d é t ur p re ne uali

s t ot L’acjour le jourredi dans n · Au que vend a · Ch

Aviation

Swissport will offer a full range of passenger and ramp services.

Swissport wins handling licence Swissport International has announced that it has been awarded a seven-year licence to perform passenger ground handling at Luxembourg Airport following a competitive tender process. Now the world’s leading ground handler, Swissport will offer the full range of passenger and ramp services to airlines at Luxembourg Airport. The company has been active in Luxembourg since 2002, when it took over floundering cargo handler CS-Lux. “Already being on the spot certainly helped in competing for the tender,” says Swissport spokesman Stephan Beerli. “Of course you have to fulfil all the other criteria, but we have built up relationships, trust and confidence in Luxembourg.” The new operation is timetabled to begin during the first quarter of 2009, though a precise date will depend on the outcome of ongoing contract nego-

Photo: Swissport

The ground services provider expects  to begin operations at Luxembourg  Airport early next year.

tiations. Beerli says a number of airlines have expressed an interest in using Swissport’s new services in Luxembourg. “If we can agree a contract with a legacy carrier, it could create 30, 40 or 50 jobs at the airport,” he says. However, Beerli also adds a note of caution, saying that much depends on the general economic climate next year. “But this is a good opportunity to get our foot in the door.” Luxempaperjam  |  Décembre 2008 | ÉCONOMIE & FINANCE

bourg Airport handled some 1.7 million travellers last year. The licence award is another step in Swissport’s current expansion within the European market. Worldwide, Swissport is active at 183 airports in 24 countries and provides ground services for over 70 million passengers and 3.2 million tonnes of cargo a year on behalf of some 650 client companies. D. R.


28 entreprises

Dexia Woman Business Manager of the Year Award – Les finalistes (1/3)

Betty Fontaine: « Rester indÉpendante » Depuis deux ans, la patronne de la Brasserie Simon, à Wiltz, oriente la diversification  de son entreprise sur un nouveau créneau: la production de bières spéciales.

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Enfant, elle voulait être pilote de chasse, puis pilote de ligne, puis ingénieur en aéronautique... Elle est devenue patron-brasseur. Une volonté farouche de faire un métier d’homme? «Ah, je ne le voyais pas comme cela...», sourit la jeune femme. Si Betty Fontaine a repris les rênes de l’entreprise familiale, à l’âge de 26 ans, c’est d’abord parce que le métier lui est doucement entré dans la peau, l’a séduite, à force d’observer son père «qui a laissé faire, car il ne voulait pas nous pousser, mon frère et moi, à la reprise». En 2003, elle se lance seule, épaulée par son père qui restera son associé jusqu’à sa retraite en janvier 2008. «Mais il m’a jetée dans l’eau froide très vite et m’a délégué beaucoup de responsabilités». Ses premières armes dans l’entreprise de 28 salariés – la troisième en importance et, de fait, la plus petite brasserie du pays – elle les fait à la communication et au marketing, avant de monter en puissance, prenant en charge le développement du portefeuille produits, la gestion financière, les réorganisations structurelles, la gestion du personnel... «Dans une petite entreprise, il n’y a pas de cloisonnement, on touche à tout. Il faut avoir l’esprit ouvert à toutes les expériences, à toutes les connaissances, explique Betty Fontaine. Aujourd’hui, je consacre beaucoup d’énergie à la commercialisation. Les rencontres avec les partenaires et les clients, les négociations, le travail au corps qu’il faut parfois opérer me plaisent de plus en plus... alors que je suis de nature timide», assure la jeune femme. Timide, peut-être, mais déterminée à asseoir sa «vision» de l’entreprise. «J’espère pouvoir diriger l’entreprise de façon indépendante avec mon compagnon qui m’épaule dans cette tâche le plus longtemps possible. Or, le marché est difficile et pour pérenniser la brasserie, il faut faire autre chose que les ‘grandes’: trouver notre propre marché, engager une diversification et développer l’export», explique-t-elle.

Une renaissance Depuis deux ans, elle conduit la Brasserie Simon vers un changement de stratégie, la réorientant vers la production de bières spéciales, à côté des traditionnelles «pils». «Un grand projet a pris forme à l’été 2006, avec l’idée de relancer les

«Pour pérenniser la brasserie, il faut faire autre chose que les grandes: trouver notre propre marché, engager une diversification et développer l’export». Betty Fontaine bières Okult, disparues un an plus tôt, lors du dépôt de bilan de la Brasserie Artisanale de Redange. J’ai décidé de racheter la marque auprès du curateur. Comme nous avions repris quelques mois plus tôt l’exploitation de la micro-brasserie du Cornelyshaff de Heinerscheid, et disposions ainsi d’un second site de production, l’idée s’est imposée d’y brasser les bières biologiques Okult». Le succès remporté par la relance de la «N°1 blanche» ne peut que conforter la dirigeante dans ses choix. Des recherches, pour trouver les fournisseurs de matières premières notamment, sont en cours afin de relancer une deuxième variété d’Okult. Betty Fontaine réfléchit déjà à la suite, envisageant de mettre sur le marché d’autres types de bières spéciales destinées à «ce que les gens retrouvent le plaisir de la dégustation d’une bonne bière, bien typée». Plongée dans de nombreux projets, la jeune femme n’en est pas moins très active à l’extérieur.

Elle cherche à se nourrir de l’expérience d’autres professionnels et à «confronter les points de vue» au sein des nombreuses organisations sociales et professionnelles dont elle est un membre actif, comme la Fedil Business Federation, l’Economist Club, la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprises ou encore l’association Village d’Enfants SOS de Mersch. C’est d’ailleurs ce même besoin de confronter ses idées à un jury et «la curiosité de voir ce que des personnes externes allaient penser de son projet ‘Okult’» qui ont poussé la jeune femme à présenter sa candidature au Dexia Woman Business Manager of the Year Award. Quant à la prime, elle a d’ores et déjà prévu d’en faire profiter son personnel (bonus, aménagement d’une salle de repos, bons pour des loisirs, etc.) car, si elle se voit comme «une locomotive», elle n’oublie pas que c’est avec «ses troupes» qu’elle parvient à faire avancer son entreprise.

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Dexia Woman Business Manager of the Year Award – Les finalistes (2/3)

ValÉrie Frentz: « Mon rÊve de petite fille » Lorsqu’un idéal d’enfance se double de la détermination et du professionnalisme  d’une femme, la réussite se profile au bout du chemin. Fût-il «recouvert de cailloux»... Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Tenue immaculée, mise parfaite, sourire aux lèvres, Valérie Frentz accueille «chez elle», dans son institut de beauté de Soleuvre où elle se sent «enfin parfaitement à l’aise». L’endroit, un magnifique espace de 340 m2 équipé de douze cabines de soins privatives, est à la mesure des ambitions d’une jeune femme au tempérament de feu. «J’ai démarré ce projet sans ressources financières, avec ma seule volonté de réussir. Mes parents sont des ouvriers, personne n’a la fibre entrepreneuriale dans la famille et lorsque j’ai décidé de me lancer, il y avait une grande peur autour de moi, beaucoup de cailloux sur mon chemin. Mais tout cela m’a propulsée vers l’avant. Aujourd’hui, je suis fière de ce que j’ai réalisé...», affirme la dirigeante. Attirée dès son plus jeune âge par le métier d’esthéticienne, Valérie Frentz a suivi le parcours classique: formation scolaire, apprentissage puis embauche chez une patronne, qui lui confie au bout de quelques années la gestion de son institut. «Elle m’a beaucoup appris de son métier, mais comme j’avais besoin d’évoluer sans cesse, j’ai multiplié les formations pour apprendre de nouvelles techniques, découvrir de nouveaux soins, de nouveaux produits... Peu à peu, j’ai développé ma propre philosophie, je savais précisément dans quelle direction devait aller un institut». Le fruit était mûr... «Je me suis dit que si j’en savais plus que ma patronne, il était temps que je crée ma propre entreprise!», explique la jeune femme.

Le siège des banques Alors âgée de 25 ans, mais forte d’une expérience professionnelle d’une dizaine d’années, Valérie Frentz se jette alors dans le bain et projette d’ouvrir un institut. «Je n’avais rien, aucun financement de départ», raconte-t-elle, évoquant avec le sourire le «siège» qu’elle a mené – pendant trois ans! – auprès de certaines institutions pour les convaincre de l’accompagner dans ce projet. Tenace, la jeune femme obtient gain de cause auprès de sa banque et de la SNCI (Société nationale de crédit et d’investissement), dont elle a particulièrement apprécié le soutien. Le premier Institut Valérie ouvre ses portes en 2003, dans

«J’en savais plus que ma patronne, il était temps que je crée ma propre entreprise!» Valérie Frentz (Institut de beauté Valérie)

une maison de Foetz qui lui sert à la fois de lieu de travail et de domicile. Sa fidèle clientèle la suit dans l’aventure et le bouche-à-oreille faisant le reste, les locaux, d’ailleurs peu adaptés, deviennent rapidement trop exigus. Il est temps de passer à la vitesse supérieure. Valérie Frentz ne tarde pas à découvrir l’endroit qu’il lui faut, un vaste bâtiment situé à Soleuvre, le long de la rue principale. Localisation idéale... mais en état de total délabrement intérieur. Il faut y mettre les grands moyens pour en faire «l’endroit de rêve» que l’esthéticienne a imaginé jusque dans les moindres détails. Dotée d’un capital propre de 50.000 euros, soit 13,5% de l’investissement nécessaire (380.000 euros au total), elle reprend son bâton de pèlerin pour obtenir des financements. Et convainc une nouvelle fois. En mai 2008, l’institut ultra-moderne peut enfin ouvrir ses portes. Le succès ne se fait pas attendre. Entourée de son équipe de sept esthéti-

ciennes, la patronne voit sa clientèle augmenter de 30% en l’espace de quelques semaines et doit embaucher une nouvelle recrue dès le mois de septembre. «Chez moi, quand une cliente voit un nouveau visage, c’est qu’il s’agit d’une nouvelle employée. Pas d’un remplacement suite à un départ», s’enorgueillit-elle. Une fidélité et une motivation exceptionnelle de la part de son personnel dont la dirigeante n’est pas peu fière... et qu’elle entretient en étant très à l’écoute de leurs besoins, tout en leur assurant une solide formation, dans diverses spécialisations. Se perfectionner... encore et toujours, le leitmotiv de Valérie Frentz reste inchangé. D’ailleurs, si elle était désignée Woman Business Manager of the Year, elle sait déjà parfaitement ce qu’elle ferait de la prime de 10.000 euros. «J’irais suivre une formation en dermatologie, très onéreuse, à Munich. J’en rêve depuis longtemps!» On ne se refait pas...

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Dexia Woman Business Manager of the Year Award – Les finalistes (3/3)

Noble & Scheidecker: un duo atypique Marie-Béatrice Noble et Katia Scheidecker sont parvenues à hisser le cabinet d’avocats qu’elles ont fondé en 2004 parmi les dix plus importants de la Place, avec un effectif passé de 25 à 70 personnes.

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Il est des moments dans la vie où tout s’accélère brutalement et où il faut réfléchir très vite. C’est ce qui s’est passé fin 2003 pour Marie-Béatrice Noble et Katia Scheidecker, lorsque le cabinet (issu d’une fusion) dans lequel travaillaient les deux avocates risquait de voir son sort scellé par le départ de l’associé unique. «La solution la plus simple était d’aller chercher un nouveau travail ailleurs, évoque Marie-Béatrice Noble. Mais il s’agissait d’une équipe de 25 personnes à laquelle nous tenions et nous avons décidé de poursuivre le projet, même si nous savions que nous prenions de gros risques». Le plus important étant sans doute, pour les deux femmes, celui de s’associer. «Nous n’étions pas particulièrement amies à l’épo­ que et nous avons des tempéraments très différents, poursuit Katia Scheidecker. Marie-Béatrice est ‘fonceuse’, tandis que je suis plus réfléchie, privilégiant l’approche globale». Mues par une volonté commune de continuer l’aventure du cabinet, les deux femmes sont cependant parvenues à puiser dans ces différences une véritable complémentarité, particulièrement efficace. Dans les semaines qui ont précédé puis suivi la création du cabinet, en janvier 2004, les inquiétudes et les difficultés n’ont pas manqué: celles liées à la recherche de financements, mais aussi à la mise en place «d’une démarche plus entrepreneuriale dans l’entreprise, pour cerner les valeurs du cabinet et ramener un niveau de rentabilité», qui a conduit au renouvellement de la moitié du personnel en un an et à de très nombreux recrutements.

60% de femmes «Dès le départ, notre stratégie s’est appuyée sur la volonté de créer un cabinet d’avocats différent des autres», expliquent les deux associées. Une démarcation qui passe par de lourds investissements en marketing (identité visuelle, site Internet conséquent, etc.), une politique très active et innovante en matière de ressources humaines et la spécialisation du cabinet dans trois matières

«Dès le départ, notre stratégie s’est appuyée sur la volonté de créer un cabinet d’avocats différent des autres» Katia Scheidecker et Marie-Béatrice Noble

clés, le droit des sociétés, le droit du travail et les nouvelles technologies. Les deux avocates ont également joué à fond la carte d’une organisation atypique dans le milieu des cabinets d’affaires au Luxembourg, à savoir une structure paritaire homme-femme. «Nous avons triplé la taille du cabinet en cinq ans, passant de 25 à plus de 70 professionnels, mais les femmes y sont restées majoritaires: elles représentent 60% de l’effectif et trois des cinq associés du cabinet sont des femmes», précise Mme Noble. Si Noble&Scheidecker est aujourd’hui l’un des cinq plus gros cabinets d’avocats d’affaires indépendants et figure dans le Top 10 général au Luxembourg, il est aussi l’un de ceux qui offrent le plus de chances aux femmes de concilier vie privée et vie professionnelle, tout en leur donnant accès aux plus hautes responsabilités. «Il ne suffit pas que des fem-

mes soient à la tête d’une organisation pour que les femmes s’y sentent bien», assure Katia Scheidecker. Un engagement en termes de responsabilité sociale que les deux associées ont étendu en dehors du cabinet, Marie-Béatrice Noble auprès d’Elsa (Employment Law Specialists Association Luxembourg), Katia Scheidecker auprès de l’IMS (Institut pour le Mouvement Sociétal), ainsi que dans d’autres organisations professionnelles. Désormais, elles souhaitent également participer plus activement à la vie sociale luxembourgeoise, avec un projet — impliquant le personnel du cabinet — qui consiste à aider à la réinsertion socio-professionnelle de femmes en difficulté, en partenariat avec une association. Un projet qui pourrait être mis sur les rails très rapidement, grâce à la prime associée au Dexia Woman Business Award.

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32 entreprises

Transport

Partenariats

Sales-Lentz first to order Volvo Hybrid bus Photo: Sales-Lentz

Sales-Lentz recently became the first customer to order Volvo’s new 7700 Hybrid bus, a vehicle that can provide fuel savings of up to 30%. Sales-Lentz signed a purchase for six of the vehicles at a recent symposium on how public transport can contribute to meeting Kyoto targets on CO2 emissions. Jos Sales, one of the managing partners of Sales-Lentz, said that despite the higher purchase price of the Volvo 7700, over time they yield a lower cost per kilometre due to the substantial fuel savings. The first bus will be delivered in the autumn of 2009 and the other five in 2010 when series production begins.

Unikat a dix ans

Innovations À la carte La menuiserie de Bonnevoie assoit son développement sur la conception de solutions d’aménagement intérieur qui sortent des sentiers battus.

Photo: Julien Becker

Norbert Brakonier (Unikat)

Un personnel passé de deux associés-fondateurs à 27 employés, et un chiffre d’affaires multiplié par 20, qui atteindra 2 millions d’euros fin 2008: la petite entreprise de menuiserie fondée par Norbert Brakonier et Karl-Heinz Thesen, qui célèbre son dixième anniversaire, a bien grandi. Née en Allemagne – où l’atelier de fabrication occupe 2.000 m2 –, elle a une petite sœur, Unikat Interior, qui s’est implantée en 2006 à Bonnevoie, dans un vaste show-room qui fait également office de bureau de préplanning. «Le marché luxembourgeois, sur lequel nous travaillons en collaboration avec une trentaine de bureaux d’architectes, mais aussi en direct avec nos clients privés, représente 85% de notre chiffre d’affaires, indique Norbert Brakonier, administrateur délégué. Les gens sont plus ouverts à la création contemporaine au Luxembourg, ils sont à la recherche de meubles et de solutions d’aménagements intérieurs qui sortent

de l’ordinaire, que ce soit pour les cuisines, les salles de bains ou les espaces à vivre». Toujours à l’affût de contacts et de rencontres qui lui permettent de nourrir sa créativité et d’«élargir son champ de vision», M. Brakonier présente les réalisations d’Unikat sur de grandes foires internationales: à la Foire d’Automne du Luxembourg, depuis dix ans, à la Foire du meuble de Cologne mais aussi dans des endroits plus exotiques, comme Dubaï. L’an dernier, il y a dévoilé un concept de «cuisine mobile» qu’il a breveté. Insolite, astucieuse et élégante, cette cuisine complète, conçue en trois blocs repliables sur eux-mêmes et facilement transportables, vise deux marchés: celui des studios et lofts et celui des «managers mobiles». La version «luxe» , créée pour la foire de Dubaï, va désormais être déclinée en version standard afin de conquérir les marchés européens. F. M.

Prochain speed dating au Luxembourg La Région Lorraine, via le Réseau Entreprise Europe, présentera la troisième édition du Forum de l’Entreprise 2008, en partenariat avec le CCI International Lorraine (Service Interdépartemental du commerce extérieur des Chambres de Commerce et d’Industrie de Meurtheet-Moselle, de la Moselle, des Vosges et de la Meuse) et les Chambres de Métiers et d’Artisanat des départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. Cette rencontre, qui se tiendra au Luxembourg, lors du salon Contact des 27 et 28 novembre prochains, a pour objectif de promouvoir les rencontres d’affaires entre les entreprises des cinq régions (Lorraine, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre et Wallonie) de l’espace transfrontalier. Basé sur le principe original du «match-making» - le «speed-dating» du secteur professionnel -, cet événement propose aux petites et moyennes entreprises de rencontrer en face-à-face leurs futurs partenaires d’affaires, qu’ils soient clients, fournisseurs ou agents commerciaux, et de gagner ainsi plusieurs mois de prospection commerciale. Une dame passera-t-elle à intervalles réguliers dans les travées pour agiter une petite clochette et signifier ainsi l’écoulement du temps imparti?

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Alliance

Services RH intégrÉs

Securex HR Solutions, spécialisé dans le recrutement et le conseil, a racheté l’activité HR & Payroll Services d’Alter Domus, davantage actif dans la gestion des payrolls et le conseil fiscal. A compter du 1er janvier 2009, les deux entités ne feront donc plus qu’une, avec un effectif d’une trentaine de personnes dédié à l’ensemble de la chaîne de valeurs de la gestion des ressources humaines. Ce rachat s’est fait en douceur, en l’absence de chevauchement entre les activités des deux structures.

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34 entreprises

Erik Orsenna

L’écrivain Erik Orsenna interviendra au salon Contact des 27 et 28 novembre à Luxexpo.  Il nous parle de ses passions, de la crise financière, du secret bancaire, de l’avenir du Luxembourg,  de ses vacances au Grand-Duché lorsqu’il était enfant.

« On a oubliÉ le rÉel »

Nicolas Raulot (Interview), Sébastien Agnetti (photo)

Membre de l’Académie française et du Conseil d’Etat, Erik Orsenna est également, à 61 ans, un globe-trotter qui jouit du luxe de la liberté. Pour son dernier livre, L’avenir de l’eau, il a voyagé dans de nombreux pays: en Australie, à Singapour, au Bangladesh, à Calcutta, en Chine, en Israël, en Palestine, en Egypte, en Algérie, au Maroc, au Mali, en Afrique du Sud, en Argentine, en Bolivie, dans le Colorado... Son prochain périple: le Luxembourg pour une sorte de retour aux sources et une enquête sur un petit pays touché par la crise financière. Monsieur Orsenna, quels sont vos liens avec le Grand-Duché? Vous dites être issu d’une famille de banquiers saumurois et de paysans luxembourgeois... «Le père de ma mère s’appelait Emile Bodé et était Luxembourgeois. Une partie de ma famille est originaire d’Esch-surAlzette, une autre, de la région d’Echternach et Mondorf. Nous avions aussi des cousins à Wiltz, où nous allions au moins une fois par an lorsque j’étais enfant, notamment pendant les vacances d’automne et de Pâques. Il y avait une tradition familiale, qui voulait que tous les dimanches soirs, on avait des tartines, des «schmiers» avec du jambon local. Il me reste un lien fort avec ces paysages du nord du Luxembourg, pour lesquels j’ai gardé beaucoup d’amour. Je me balade souvent dans les Ardennes luxembourgeoises, belges et françaises, que je trouve sublimes. J’aime beaucoup ce coinlà. Mon nom Orsenna (son vrai nom est Arnoult) provient d’un livre formidable de Julien Gracq qui s’appelle Un balcon en forêt. Il raconte l’attente de l’avancée allemande pendant la drôle de guerre, justement dans les Ardennes. Comment voyez-vous l’avenir du Luxembourg? «C’est un sujet de livre. Je vais passer du temps au Luxembourg pour poser des questions là-dessus. C’était prévu depuis longtemps que j’aille au Grand-Duché, mais là, avec la crise financière, ça m’intéresse énormément. En termes étymologiques, crise veut dire décision. Donc, qu’est-ce qu’on va décider? Le pire serait de ne rien décider. Il va y avoir des ajustements qui vont secouer. Mais il s’agit d’adaptations qu’il y a toujours eu. Il

y a une sorte de réflexe de l’être humain, à croire que ce qu’il a vécu, il le vivra toujours. Et bien non! Donc, on va voir la réactivité du Luxembourg. On va voir la réactivité de la City de Londres. Les petits pays ont-ils une place dans le monde d’aujourd’hui? «Bien sûr. C’est intéressant de se demander comment faire en sorte de rayonner quand on est petit. Lors de mon intervention au Luxembourg, je ferai le parallèle avec Singapour. Mais ne tournons pas autour du pot. La vraie question, celle qui va se poser, c’est: y a-t-il de la place pour les petits pays qui n’ont plus de secret bancaire? Ma réponse est oui. Mais il faut compenser l’opacité avec l’innovation, le service. Ce qui est clair, c’est que les paradis fiscaux vont prendre un coup dans l’aile. Il va y avoir des tours de vis, car il y a des trous noirs et ce n’est plus possible. Vous savez, je suis allé beaucoup en Afrique. Et j’ai constaté que plus un pays est pauvre, plus les fortunes y sont énormes. C’est quand même un paradoxe. Ce qui n’est pas supportable, c’est que des gens piquent l’argent de leur peuple et vont le placer ailleurs dans le monde, sans aucune sorte de contrôle, ni de transparence. Je ne comprends pas ce qui justifie le secret bancaire, hors état de guerre. Je comprends les secrets industriels, pas le secret bancaire. Je poserai cette question au Luxembourg. Il faut de la clarté. Vous demandez l’abolition du secret bancaire? «Je ne demande rien. Je pose la question: quelle est en temps de paix la justification du secret bancaire? Je voudrais que l’on m’explique. Selon vous, le secret bancaire est associé au blanchiment d’argent? «Pourquoi a-t-on besoin de secret? Pour éviter la fiscalité. Il est évident qu’il faut harmoniser la fiscalité en Europe. D’où vient l’argent qu’on a envie de cacher? Il y a quand même une interrogation. La pression fiscale n’est-elle pas trop forte dans certains pays? «A ce moment-là, il faut déménager. Il faut devenir Luxembourgeois ou Belge, comme d’autres. Par exemple, moi, en tant qu’écrivain, je pourrais m’installer en Irlande, pour échapper à l’impôt sur les droits d’auteur.

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«Si on oublie la planète, la crise d’aujourd’hui débouchera sur une catastrophe majeure».

Erik Orsenna

Ce n’est pas possible. La pression fiscale, n’est-ce pas des routes, des hôpitaux, l’enseignement? Je suis content de payer des impôts. Moi, je préfère l’entreprise, l’initiative, la bataille, à la rente. J’ai le culte du travail. Je travaille comme un fou et je respecte les gens qui travaillent. Après vos études de philosophie et de sciences politiques, vous avez choisi l’économie. Pourquoi? Il me semblait que c’était le savoir le plus utile pour comprendre la planète. Je me suis tout de suite intéressé à l’économie internationale. J’ai fait une thèse dont le président du jury était Raymond Barre, l’ancien Premier ministre français. Je l’ai travaillée à Paris et à la London School of Economics. Après, j’ai enseigné durant onze ans. Le thème de votre thèse: Espace national et déséquilibre monétaire était déjà annonciateur de ce qui se passe aujourd’hui? «Oui, je me suis beaucoup intéressé à la volatilité de la finance. Mon obstination à m’intéresser aux matières premières vient du fait que j’ai toujours préféré travailler sur l’économie réelle, dans le concret. Il y a trois ou quatre ans, je voulais faire un conte à la Voltaire sur les folies de la finance, qui me semblaient complètement sortir du réel. A votre avis, d’où provient la crise financière que nous traversons? «On a oublié le réel. Il y avait trop de virtuel, trop d’abstraction dans le système. On était au milieu de la mer et on avait perdu la côte. Ce rapport au réel n’est pas seulement dans l’économie. Qu’une femme de 59 ans décide d’avoir un enfant, ça n’a pas de sens. Le réel n’est pas là. Il faut un minimum toucher terre. La grande question, c’est la relation avec le réel. Cela dit, il ne faut pas jeter la finance avec l’eau du bain de la crise. Sans finance, il n’y a pas d’économie. La finance est un moyen, pas un but en soi. Pourquoi avoir écrit un livre sur l’eau? «Depuis toujours, je m’intéresse à l’économie des matières premières. J’ai enseigné longtemps cette question à l’Université Paris I. Je m’en suis occupé quand j’étais conseiller du ministre du Développement. Mon prix Goncourt, c’était sur le caoutchouc

(L’Exposition coloniale, en 1988, ndlr.). J’ai fait un livre sur le coton (Voyage aux pays du coton). J’ai donc voulu faire un livre sur l’eau, qui est la première des matières premières. Il y a encore quelques semaines, tout le monde parlait de la rareté des matières premières. Aujourd’hui, leurs cours s’effondrent. Qu’en pensez-vous? «La récession recule les échéances de la rareté. Mais les cours du pétrole, de l’acier, remonteront. Les énergies fossiles, il n’y en aura plus. Il serait sage que nous profitions de ce répit. Les compagnies pétrolières n’investissent encore que très peu dans le non-pétrole,

car leurs actionnaires attendent d’elles des rendements à court terme. Le court terme, c’est un des problèmes de la finance. Vous dites que vous voulez être dans le réel. Pourquoi n’êtes-vous pas entré dans le business des matières premières? On me l’a proposé plusieurs fois, et ce dès l’âge de 30 ans. Mais c’est l’autre grande dimension de ma vie, j’ai toujours privilégié la liberté, en me disant qu’il y a des gens qui font déjà très bien ces métiers-là. Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce que j’ai fait avec mon livre sur l’eau, c’est-à-dire me balader et regarder comment ça se passe. Comme maintenant, les gens ne com-

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prennent plus trop ce qui se passe, il y a une prime, d’une certaine manière, à ceux qui prennent le temps de regarder. J’ai toujours rêvé d’être reporter. Pour moi, être écrivain, c’est être reporter. Et je finance mes voyages avec la vente de mes livres, comme Voyage aux pays du coton, que j’ai vendu à 200.000 exemplaires, sans parler de l’édition de poche. Dans les années 1930, le grand journaliste français Albert Londres partait six mois et c’est son journal qui payait. Comme les journaux n’ont plus les moyens, le reporter, c’est moi. C’est une des raisons qui font que les journaux intéressent moins les lecteurs. Faire des brèves et tirer des dépêches d’agences n’est pas forcément passionnant. En somme, vous avez une vie de rêve? «Franchement, oui. C’est exactement la vie que je voulais avoir à huit ans. Quand j’ai lu mes premiers Tintin, je me suis dit, un jour je serai Tintin. Voyager. Financer ses voyages par des enquêtes et puis vendre des livres. Tant que je vendrai des livres, je serai libre. Depuis 45 ans que je m’occupe des matières premières, je me suis constitué un réseau inouï. Mes fonctions au Conseil d’Etat et mon appartenance à l’Académie française me permettent de rencontrer à peu près qui je veux, du haut en bas de l’échelle sociale. Je peux mettre le costume, la cravate et aller voir un puissant. Et puis deux heures après, je peux patauger dans la boue et voir ce qui se passe dans les digues antiinondations. C’est un luxe total. Donc, la question est: que fait-on de ce luxe? J’essaye de raconter la planète et de dialoguer, à l’occasion de conférences comme celle à laquelle je vais participer à Luxembourg (le salon Contact). A votre avis, la crise va-t-elle remettre en cause la mondialisation? «Non, je ne crois pas. Je suis pour la mondialisation. Grâce à la mondialisation et aux échanges, des centaines de millions de gens ont commencé à sortir de la misère. Trois à quatre cents millions de Chinois sont sortis de la famine. Plus on ferme les frontières et moins l’économie est dynamique. Cela dit, il faut revenir à la raison. Le fait que les fraises et les pommes bretonnes soient concurrencées par les fraises et les pommes chinoises, cela n’a pas de sens et c’est aussi ça, la mondialisation. En fait, nous aurons le choix entre payer nos produits un peu plus chers et vivre de nos salaires ou payer le moins cher possible et vivre de nos indemnités de chômage. Vous savez, les anti-mondialistes

«Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce que j’ai fait avec mon livre sur l’eau, c’est-à-dire me balader et regarder comment ça se passe». Erik Orsenna

sont parfois ceux qui se battent pour avoir les prix les moins chers. Il y a un conflit d’intérêts évident entre le consommateur et le travailleur. Le bas prix des produits tue les emplois des gens qui veulent des produits moins chers. Il n’y a donc pas que des bienfaits dans la mondialisation? «Bien sûr que non. Les libéraux pensaient qu’il y avait dans le marché des antidotes aux excès, une main invisible. Ce n’est pas le cas. Donc, il faut des règles et des sanctions. A la mondialisation doit correspondre une mondia­ lisation des règles. Il faut aussi se préoccuper des règles environnementales. Et je crains fort qu’avec la crise, on jette le bébé de l’environ­ nement avec l’eau du bain et qu’on dise que ce n’est pas le moment de nous imposer des contraintes sup­plémentaires. Si on oublie la planète, la crise d’aujour­d’hui débouchera sur une catastrophe majeure. Je ne vous parle même pas de la honte des gens de ma génération, vis-à-vis des générations à venir. Notre génération a bénéficié d’un monde en croissance, sans guerre, et nous

avons quand même réussi à ne pas faire attention à l’environnement et à accumuler des dettes. Quels sont vos prochains sujets d’enquêtes? «J’adorerais me lancer dans une enquête d’un an sur les énergies, pour comprendre où nous en sommes. Je suis convaincu de la nécessité de réfléchir vraiment beaucoup aux énergies alternatives. Je pense que le solaire n’en est qu’à son balbutiement. Je pense qu’on arrivera à quelque chose avec l’hydrogène. Les autres questions qui se posent sont: comment vont se mettre en œuvre les solidarités régionales? Comment sauver les sols ou inventer des sols de synthèse? Une des crises majeures à venir va être la diminution des sols arables. Exemple: chaque année, par érosion, pollution ou urbanisation, la Chine perd plus de 100.000 hectares par an de terres arables».

Erik Orsenna interviendra lors de la conférence inaugurale du Salon Contact prévue le jeudi 27 novembre à 11h30.

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Salon Contact

Morgan Gromy: «Un ÉvÉnement d’intÉrÊt public» Présentation de la deuxième édition du salon B2B par le directeur d’exploitation de Luxexpo.

Jean-Michel Gaudron (interview), Julien Becker (photo)

Monsieur Gromy, le bilan de la première édition du Salon Contact avait été un peu mitigé. Quels enseignements en avez-vous tirés? «Comme pour tous types de produits, les foires et les salons ont un cycle de vie. En temps normal, la phase de maturité dans notre secteur d’activité est atteinte à la 3e ou 4e édition. C’est à ce stade que nous pouvons commencer à parler de fidélisation. Avant, nous devons nous concentrer sur la mise au point et faire de gros efforts de communication pour soutenir le lancement de l’événement. Cette première édition a été riche en enseignement. Si Luxexpo et Brain&More ont décidé de renouveler l’opération, c’est que la demande était bien réelle. J’en veux pour preuve la liste des participants 2008 dans laquelle nous réunissons quasiment tous les métiers pouvant soutenir le développement d’une activité. Aujourd’hui, même si rien n’est gagné et que la conjoncture économique est difficile, nous sommes heureux d’avoir fait ce choix, pour eux et dans l’intérêt de l’activité économique au Luxembourg. Quelles sont les cibles visées par ce salon? «Nous en distinguons clairement deux: les exposants ou organisateurs de conférences, qui sont des experts dans les fonctions supports de l’entreprise désireux de rencontrer des décideurs, mais aussi les visiteurs, les dirigeants de PME et PMI à la recherche d’expertises. Ces deux cibles ont un point commun: elles ont peu de temps, et souhaitent en optimiser l’utilisation. C’est pourquoi nous avons concentré le salon sur deux jours au lieu de trois. Devant l’offre de plus en plus importante de manifestations en tout genre, comment être encore attractif pour des exposants potentiels? «A une période où la virtualisation est reine et où le climat économique est tendu, il me semble vital pour l’activité économique du Luxembourg que toutes ces manifestations existent, elles stimulent les marchés et créent autant de prétextes aux rencontres et aux échanges. Afin de nous différencier, nous avons délibérément choisi la globalisation, c’est-à-dire le ‘touten-un’. Il n’existe pas au Grand Duché, ni sur la Grande Région, de ‘supermarché des services’ dédié aux PME et PMI: un espace où, en une seule

«Afin de nous différencier, nous avons délibérément choisi la globalisation, c’est-à-dire le ‘tout-en-un’».

journée, un chef d’entreprise peut à la fois participer ou organiser une conférence, se présenter, déjeuner, rencontrer des spécialistes de la finance, de l’assurance, du marketing, de l’énergie, des ressources humaines, de l’audit, de l’événementiel. Comment percevez-vous les réactions des exposants en cette période de crise? Ont-ils vraiment la tête à s’impliquer dans un tel salon? «A des moments tendus comme dans les meilleurs moments, les salons reflètent une certaine réalité économique. Pour Contact, les synergies de haut niveau avec les partenaires publics ou économiques nous permettent de contrôler la situation plutôt que la subir. Dans le contexte économique actuel, le salon doit être considéré comme un événement d’intérêt public et nous espérons qu’il transformera une fatalité en opportunité. Comme l’avait déjà fait remarquer Jean-Michel Collignon (directeur général de Luxexpo, ndlr.) au lendemain de la Foire d’Automne, une chose semble certaine: à un moment où il est difficile de prédire l’avenir, ceux qui prendront leur sort en main, qui sortiront de chez eux et qui s’ex-

poseront au public, maîtriseront mieux leur destin que les autres. Le coût de l’inaction risque d’être supérieur au coût de l’action. Quels sont les objectifs concrets attendus de cette deuxième édition? «Ne comptez pas sur moi pour vous donner des chiffres! Ce qui prime pour les deux éditions à venir est le ciblage et le positionnement de l’événement. Comme nous avons effectué beaucoup de réajustements, nous allons profiter de cette seconde édition pour vérifier la cohérence de nos choix et leur pertinence. Parmi les autres objectifs, nous devrons aussi convaincre le plus grand nombre de participants à utiliser l’ensemble des outils mis à leurs dispositions par Contact. C’est en passant par là que nous réussirons à nous différencier des événements traditionnels et que Contact deviendra une véritable plateforme multiservices et un support au développement économique du dernier trimestre. Nous aurons fait un grand pas en avant si les rencontres faites lors de ce salon permettent aux PME et PMI de commencer l’année 2009 sous les meilleurs auspices».

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Il met l’accent sur l’importance du secteur des PME-PMI au Luxembourg, qui emploie nettement plus de salariés que le secteur financier. MM. Kioes et Baldauff pensent que ce secteur a énormément de potentiel pour se développer encore plus au Luxembourg et dans la Grande Région. Mais même si beaucoup d’entrepreneurs sont hautement motivés, ils ont parfois du mal à se détacher des ces tâches récurrentes. «En tant qu’entreprise de services luxembourgeoise, il est de notre devoir d’aider ces entrepreneurs à employer leur énergie et leurs ressources au bon endroit», dit M. Kioes. «A court et moyen terme, le secteur financier risque de réduire sa contribution aux recettes fiscales  de l’Etat. Plus que jamais, le Luxembourg doit donc pousser la diversification. Même si la situation  du secteur financier n’est certainement que passagère, il faut essayer de dynamiser les ressources dans le secteur des PME-PMI et les aider à canaliser l’énergie disponible de la manière la plus efficace possible. Il est essentiel que les entrepreneurs  restent actifs et se concentrent surtout sur le développement de leurs affaires».

Sensibiliser aux problèmes… «A titre d’exemple, nous nous intéresserons aux difficultés des entrepreneurs qui surgissent lors d’une transmission. Il est un fait que nombre d’entreprises vont changer de main dans les années à venir», explique Manuel Baldauff. L’étude a démontré que seulement un petit nombre d’entreprises se sont posé des questions à ce sujet. «Toute la préparation en matière fiscale, légale, opérationnelle et aussi psychologique d’une bonne transmission prend du temps. Le manque de temps entraîne généralement des compromis qui devront être acceptés par l’entrepreneur qui se retire. Les entrepreneurs doivent se rendre compte de cela et ils doivent se faire aider à préparer cette transmission suffisamment longtemps à l’avance».

«En tant qu’entreprise de services luxembourgeoise, il est de notre devoir d’aider ces entrepreneurs à employer leur énergie et leurs ressources au bon endroit». Manuel Baldauff et Georges Kioes (Deloitte)

«Par ailleurs, nous aborderons la situation du marché du crédit dans les banques qui a certainement évolué, non seulement dans monde en général, mais aussi au Luxembourg. Une raison supplémentaire pour les entrepreneurs de se préparer, de préparer des dossiers solides et professionnels pour leurs demandes de crédit. Des tableaux de bord et des outils de mesure de performance des entreprises pourront aider à améliorer les conditions de crédit des entreprises auprès des banques».

... en donnant des pistes concrètes Lors de cette conférence du 27 novembre, Deloitte présentera, avec ses spécialistes du marché luxembourgeois, des solutions adaptées aux «petits problèmes de tous les jours». Cette présentation vivante se fera sur base de cas pratiques qui permettront aux entrepreneurs de s’y identifier, de se rendre compte qu’ils sont eux-mêmes dans des situations similaires et de découvrir des moyens concrets pour «prendre de l’altitude».

Rendez-vous

vivre avec plus de sérénité Conférence: Entrepreneurs, prenez de l’altitude! De meilleures performances avec moins de soucis. Lieu: LuxExpo, Kirchberg Date: Lundi 27 Novembre à 17:00 Avec: Georges Kioes – Partner responsable PME-PMI; Sonja Linz – Partner Corporate Tax; Manuel Baldauff – Partner Corporate Finance Advisory Services; Marc Meyers – Partner Fiduciaire Générale du Luxembourg – Services Comptables et fiscaux; Roland Bastin – Partner IT – Enterprise Risk Services; Dan Arendt – Partner Corporate Finance Advisory Services; Gilbert Renel – Partner Human Capital Advisory Services. Inscriptions sous luevents@deloitte.lu

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Art market

The gallery business

The Galerie Clairefontaine celebrates its 20th anniversary this year.  It is now an established local art institution, but surviving has not been easy. Duncan Roberts (text), Fabrizio Maltese (photo)

In the two decades that Dr Marita Ruiter has been a gallery owner she has seen plenty of competition come and go in Luxembourg. “I think competition provides a real challenge to try and do your best,” she says acceptingly. Recent auction house sales have shown that there has been something of a collapse in the interest in art. A sale of Modern Art and Impressionists at Christie’s in New York in early November fell $100 million short of estimates. “People are going back to values that they can depend on and have a certain credibility.” An exhibition of works by Roland Schauls at the gallery opened the same time as the recent banking crisis, but Ruiter says it went well and that people were still showing a willingness to buy art. “The financial crisis might even have a positive effect, because before everything was so hyped up and over the top. Sometimes you had the impression people were trying to provoke and shock just for the sake of it. For a certain time craftsmanship became almost old-fashioned.” Ruiter’s first exhibition in Luxembourg featured the grand artistic heroes from her native Austria – Klimt, Schiele, Kokoschka – which she had managed to obtain via a Viennese gallery. “It would be impossible now, and even at the time it was expensive, but it was a real bargain and everybody sat up and took notice.” Two years later, having established the original Galerie Clairefontaine, Ruiter took another risk by opening a second gallery with a focus on photography. Her decision was justified soon afterwards when the BCEE opened its Am Tunnel gallery, which also heavily features the “new” art form. But photography is one area where sales have proven tricky. “In Luxembourg collectors like to have the real McCoy. They don’t want to go to a neighbour’s house and see the same piece of art on the wall. So they shy away from multiples, and they are pretty loyal to their tastes,” she explains. But she believes Luxembourg, with its heritage of Edward Steichen, could have promoted itself as a niche market for photography. Ruiter thinks she is fairly unique in Luxembourg in that the galleries are her main business and

“Commercial galleries are constantly putting their neck on the block.” Marita Ruiter (Galerie Clairefontaine) source of income. “I have survived. It has taken a lot of effort. There are not many people who realise what the work of being a gallery owner involves.” She learned the business aspect by trial and error – and admits there were some expensive errors.

A legitimate business Indeed, if she had her time again she would first complete a business school diploma before opening a gallery. Much of the art scene in Luxembourg thrives in an artificial context, she says, they don’t have to survive in an internationally competitive context. What’s more, it is the commercial galleries rather than the publicly-funded museums that are, as she puts it, “putting their neck on the block.” “The Americans have no problem with recognising galleries as legitimate businesses,” says Ruiter. Which may explain why, for the first time, she is

attending the PULSE Contemporary Art Fair in Miami. “It is a great expense, because of the dollar exchange rate and US customs and the general infrastructure costs. But it is a great chance to expose artists to a different environment and new collectors. I always have the impression the American public is more impulsive than here.” But for a gallery like the Clairefontaine that is not on the “main highway”, art fairs like PULSE and their equivalent in Cologne, Paris or Madrid are vital for visibility in an international arena. Meanwhile, Ruiter, like many observers of the art sector in Luxembourg, is waiting with anticipation to see who the new director of the Mudam will be – a successor to Marie-Claude Beaud has not yet been announced. “The choice will say a lot about in what direction the art scene in ­Luxembourg is going,” she says.

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Striving for perfection.

Business process outsourcing solutions for the financial industry.

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44 entreprises

Téléphonie Luxembourg

RÉseau Étendu

En partageant son savoir, ses compétences, son offre, au sein du groupe européen Telkea, la société grand-ducale veut mettre à profit les avantages d’un réseau...

Sébastien Lambotte (texte), Julien Becker (photo)

Le secteur de la télécommunication est en évolution permanente, tout comme les attentes du marché en la matière. Une mobilité grandissante, un besoin de sécurité des informations accru, des interconnexions toujours plus nombreuses… Autant de contraintes demandant aux acteurs du secteur des solutions toujours plus inventives. C’est pour mieux répondre à cette exigence que Téléphonie, présente depuis 80 ans au GrandDuché, s’est jointe à d’autres acteurs européens du secteur au sein du groupe Telkea. «Nous travaillons à la constitution de ce groupe depuis maintenant deux ans. Il comprend toutes les sociétés qui font un métier complémentaire ou similaire au nôtre», explique Daniel Magitteri, nouveau directeur de Téléphonie Luxembourg. Ainsi, à côté de Téléphonie Luxembourg - qui offre des solutions en télécommunication pour les entreprises et pour les salles de marché, en termes de gestion des données ou encore de sécurité des bâtiments -, se sont jointes Netline, mais aussi les Belges Quantum ICT et be IP, ainsi que le Monégasque Riviera Telecom. «D’autres sociétés pourraient très bien intégrer notre groupe dans un avenir proche, poursuit M. Magitteri. Cette nouvelle structure présente plusieurs intérêts. Non seulement elle va nous permettre d’ouvrir de nouveaux marchés, mais elle permettra aussi d’assurer une veille technologique intéressante». La création de ce réseau répond également à l’adage qu’il y en a plus dans plusieurs têtes que dans une seule. «De manière permanente, une réflexion est menée sur les technologies que nous pouvons proposer à nos clients. La priorité est bien d’échanger des informations, des ressources et des techniques avec nos nouveaux partenaires. Il s’agit effectivement d’une mise en réseau qui a pour objectif d’apporter une plus-value à destination du client». Mais c’est l’offre globale qui, au final, devrait être élargie. Téléphonie, par ailleurs premier partner et Beta-testeur d’Alcatel Lucent, va trouver dans Telkea de nouvelles compétences essentielles. «Alors que nous n’étions pas actifs du côté du

«La priorité est bien d’échanger des informations, des ressources et des techniques avec nos nouveaux partenaires». Daniel Magitteri (Téléphonie)

web, nous avons trouvé, avec Netline, un partenaire de choix. De même, be IP est en mesure de fournir des solutions IT d’intégration des outils de télécommunication, en se basant sur les ressources offertes par l’open source».

Tributaire d’une histoire Telkea revendique désormais un apport de solutions clefs en main, quelle que soit la doléance de ses clients, en proposant non seulement de nouvelles solutions, mais aussi une gamme de produits plus étendue, via une politique commerciale fortement liée aux ambitions du nouveau directeur de Téléphonie. En accédant à ce poste au mois de juin, après avoir gravi pendant quinze ans les différents échelons de la société, Daniel Magitteri ne cache pas sa volonté de consolider le statut d’acteur majeur de la télécommunication

de son entreprise. «Je suis tributaire de son histoire et je tiens à ce que son image perdure tout en lui ouvrant de nouveaux horizons en termes de parts de marché. Et pour ce faire, je peux m’appuyer sur les compétences de nombreux collaborateurs en interne», explique-t-il. Face à la crise, le directeur reste confiant. «Si une part importante de notre clientèle est constituée par des acteurs du secteur bancaire (Téléphonie est reconnue PSF depuis le début de l’année, ndlr.), nous travaillons tout autant avec des PME  /PMI, le secteur administratif, les industries ou encore les hôpitaux. Bien sûr, nous restons attentifs à l’actualité, mais nos craintes sont mesurées tant notre portefeuille de clients est panaché. Par ailleurs, je reste assez confiant envers les institutions de régulation de la place financière luxembourgeoise».

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46 entreprises

Guichet unique

TOUT EN LIGNE Médias

RTL group «prudemment optimiste» Chiffres en millions d’euros De janvier à septembre 2008 Chiffre d’affaires Résultat opérationnel Marge

De janvier à septembre 2007

Evolution

4.052

4.039

+0.3%

577

568

+1,6%

14,2%

14,1%

RTL Group s’est dit «prudemment optimiste» quant à la réalisation de ses objectifs 2008 en publiant des résultats mitigés pour les neuf premiers mois de l’année. Le groupe de médias a dégagé sur la période un résultat opérationnel de 577 millions d’euros, soit 1,6% de plus que sur la même période de l’an dernier. Le chiffre d’affaires est stable

(+0,3%) à 4,052 milliards d’euros. «Les performances particulièrement fortes de RTL Allemagne et FremantleMedia ont compensé les effets négatifs des ralentissements de plusieurs marchés publicitaires, un investissement majeur de M6 dans le championnat d‘Europe de football et les charges de restructuration de RTL aux Pays-Bas », indique le groupe.

Carrière

Jean-Claude Bintz: «Je tourne la page et me consacre à ce que j’aime faire le plus: la communication».

Nouveau départ

Photo: Eric Chenal / Blitz (archives paperJam)

Jean-Claude Bintz, fondateur et CEO  de Voxmobile, quittera son poste à la fin  du mois pour se lancer dans le conseil. Depuis le rachat de Voxmobile par Mobistar (groupe Orange) il y a un an et demi, les spéculations allaient bon train sur l’avenir de JeanClaude Bintz à la tête de l’opérateur mobile (qu’il avait lui-même créé il y a près de cinq ans, avec Pascal Koster), même si sa légitimité n’était pas spécialement remise en cause. La réponse, c’est l’intéressé, lui-même, qui l’a finalement fournie, en annonçant son départ pour la fin de ce mois de novembre. Une démarche volontaire, guidée par cet esprit d’entreprendre qui l’a toujours accompagné et qui lui a permis de participer à deux créations et lancements de réseaux de téléphonie mobile au Luxembourg (après Tango, en 1998). C’est ainsi que Jean-Claude Bintz, 52 ans, a créé Lakehouse, société au vaste objet social, tel que défini dans les statuts déposés début octobre: le conseil en gestion et en organisation aux entreprises, la stratégie commerciale, la stratégie marketing et de communication, la formation, le coaching, le conseil en ressources humaines, les services de recrutement, le conseil en communication, l’édition et la régie d’espace publicitaire… «J‘ai créé Lakehouse pour continuer ma voie d’entrepreneur, explique-t-il. La société a

Ca y est! Le guichet unique virtuel du gouvernement, www.guichet.lu, a été officiellement lancé par Claude Wiseler, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative et Jeannot Krecké, son homologue à l’Économie et au Commerce extérieur. Une étape de plus dans la mise en œuvre de la gouvernance électronique au Luxembourg, dont la vocation est d’informer les usagers sur les formalités administratives et de leur permettre de réaliser d’ores et déjà certaines démarches intégralement on line, grâce à la certification de LuxTrust. Du reste, les principaux établissements financiers de la Place (BCEE, Dexia BIL, Fortis Banque ou encore l’Entreprise des P&T) ont migré leur platesformes e-banking respectives vers les solutions d’authentification et de signature de LuxTrust.

pour but d‘investir dans des structures existantes et nouvelles pour faire vivre mes idées d’entrepreneur et celles des autres personnes qui font ce chemin avec moi». Lakehouse a été créée avec un capital social minimal de 32.000 euros intégralement souscrit par M. Bintz et compte, pour démarrer, une dizaine d’employés, experts en communication, stratégie marketing ou coaching. Alex Sulkowski (managing partner d’Atoz) l’a rejoint au Conseil d’administration. JeanClaude Bintz n’a pas quitté Voxmobile tout seul. Il emmène avec lui l’agence de communication Moskito Productions, qui était une filiale de Vox, et qui constitue, en fait, le premier investisse-

ment de Lakehouse, devenu propriétaire à 100%. «Après dix années dans la téléphonie et après avoir rempli mon but de mener Vox dans un grand groupe de télécommunication qui est Orange, je tourne la page et me consacre à ce que j‘aime faire le plus: la communication», souligne JeanClaude Bintz, qui résumait, récemment, dans nos colonnes, sa propre vision de l’esprit d’entreprise: «Un entrepreneur doit avant tout être innovateur plutôt que de copier et vendre ce qui existe déjà. Ceux qui sont innovateurs sans être créatifs ne se font pas remarquer. Ceux qui sont créatifs et pas innovateurs ne réussiront que sur du très court terme». J.-M. G.

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Markets

Gestion de fortune

Deutsche Börse and six partners have formed Deutsche Börse Commodities, a joint venture aimed at offering inno­ vative types of securitization for commodities. Its first product is “Xetra-Gold”, a bond that combines the benefits of physi­ cal gold with exchanged-traded securities. “By bundling our strengths, we aim to help reduce the trading inef­ficiencies on the existing commodities markets and to enable more costeffective trading. Both investors and trading participants will benefit from the creation of a liquid market,” says Mar­tina Gruber, managing director of Deutsche Börse Commodities.

Foyer, premier assureur luxembourgeois, et Capitalatwork Group, gestionnaire de fortune indépendant, annoncent la signature d’un accord d’exclusivité visant à rapprocher leurs activités de gestion de fortune. L’accord comprend l’acquisition de Capitalatwork par Foyer et l’apport de Foyer Patrimonium, l’entité du groupe Foyer spécialisée en gestion privée et insti­ tutionnelle, à cette nouvelle filiale. Le nou­ vel ensemble, dirigé par Vincent Decalf, gèrera 4 milliards d’euros.

Photo: Deutsche Börse

Deutsche Börse Commodities issues first product

Steffen Orben and Martina Grüber at the launch of Xetra-Gold

C’est en pourcents, d’un trimestre sur l’autre, le taux du recul de l’encaissement en assu­ rance-vie au 3e trimestre. Une régression qualifiée de «significative», par le Commissa­ riat aux Assurances, «alors que des taux de croissance à deux chiffres avaient encore pu être enregistrés durant la première moitié de l’année». Sur neuf mois, l’encaissement a progressé de 0,72% grâce au succès des pro­ duits à rendements garantis (+102,67%).

Foyer achète Capitalatwork

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Dexia

Le plan de transformation passera par une diminution significative des activités de trading.

1,5 milliard de pertes au 3 e trimestre La Bourse n’a guère apprécié les résultats trimestriels publiés le 14 novembre par le groupe Dexia. Quelques heures après l’ouverture des cotations sur Nyse Euronext, le titre abandonnait 14%, à 4,3 euros, ce qui portait le recul de 2008 à près de 75%. Sauvé de la faillite fin septembre grâce au soutien des Etats belges, français et luxembourgeois, l’établissement a enregistré une perte nette de 1,544 milliard d’euros au cours du seul troisième trimestre. Un gouffre à comparer à un bénéfice net de 439 millions d’euros au cours du même trimestre de l’an dernier. Dexia a chiffré l’impact de la crise financière à 2,191 milliards d’euros sur la période. Depuis le début de l’année, le résultat net part du groupe s’inscrit en perte de 723 millions d’euros. L’établissement en difficulté a également annoncé un désengagement partiel de sa filiale américaine

Photo: Archives paperJam

A l’occasion de ses résultats trimestriels,  le groupe bancaire a annoncé un désengagement partiel de sa filiale à risque, la FSA,  et un recentrage sur ses métiers historiques.

FSA, une société de rehaussement de crédit dont l’ampleur des engagements inquiète les investisseurs et assombrit l’avenir de la banque. Dans le détail, Dexia cède les activités d’assurance de sa filiale à Assured Guaranty, un assureur obligataire coté à New York. L’opération ne concerne toutefois pas les financial products, la partie la plus risquée dont les actifs vont être garantis par les Etats belges et français. Enfin, la banque présidée par le Belge paperjam  |  Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

Jean-Luc Dehaene et dirigée par le Français Pierre Mariani met en œuvre un plan de transformation pour réduire son profil de risque. Il passera notamment par une «diminution significative des activités de trading» et un recentrage sur ses métiers historiques dans le domaine de la banque du secteur public, de la banque de détail et de la banque commerciale. L’équipe dirigeante a en outre été profondément remaniée. N. R.


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Crise

Durement secoué par la crise financière, le Luxembourg a bien l’intention de réagir.  Le directeur de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg), Jean-Jacques Rommes,  indique qu’une réflexion a déjà commencé sur le positionnement du centre financier et sur le juste  message à délivrer pour améliorer son image, en particulier en France.

Jean-Jacques Rommes: « la place a engagÉ une réflexion » Nicolas Raulot (texte), Fabrizio Maltese (photo)

Monsieur Rommes, vous attendiez-vous à un choc de cette ampleur? «Non. Et je ne m’atten­ dais pas à ce que des banques essentielles du Benelux se retrouvent dans une telle situation en quelques jours. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris? «Que les problèmes sur le marché interbancaire se con­ crétisent à une telle vitesse. Manifestement, la faillite de Lehman Brothers a été sous-estimée par le gouvernement américain. Nous avons tous été surpris par les conséquences, à savoir un blo­ cage total du marché interbancaire, qui était déjà malade. Il faut savoir que les banques ont de très grandes positions débitrices et créditrices de chaque côté de leur bilan. Dans ces conditions, chaque établissement devient vulnérable. Il faut ajouter à cela que les clients eux-mêmes ont commencé à avoir peur, ce qui a donné une situa­ tion très dangereuse. Oui, car il y a eu des retraits importants… «Paradoxalement, les clients ont commencé à prendre peur au moment où les maisons étaient déjà pratiquement sauvées. Les Etats néerlan­ dais, belge, français et luxembourgeois avaient mis un pied fort à l’intérieur des établissements. Et c’est paradoxalement pour ça que les clients ont commencé à avoir peur. En même temps, ces interventions étaient néces­saires… «Absolument. L’Etat a permis le refinancement instantané de ces maisons que la situation du marché rendait impossible. On n’ima­ gine pas le dommage que la cessation d’activité de ces établissements aurait occasionné, notam­ ment à l’économie luxembourgeoise. Y a-t-il eu un «run» bancaire? «Non, il n’y a pas eu de phénomène à la Northern Rock. Mais, il y avait une peur des autorités européennes, des gouvernements, qu’un tel run puisse avoir lieu. Cela explique les déclarations publiques en faveur de la protection des épargnants.

Le Luxembourg a-t-il été plus durement touché que ses voisins? «Je crois qu’il est peu trop tôt pour le dire. Mais, il est évident que cette foisci, le Luxembourg n’a pas été épargné. C’est une crise qui touche le monde financier global et qui, en toute logique, fait souffrir le Luxembourg. Allons-nous en souffrir plus ou moins que d’autres? Je n’en sais rien. Nous voyons en tout cas que l’économie réelle est bien secouée aussi et elle l’a été très rapidement. Pourquoi le Luxembourg a-t-il moins bien traversé cette crise que les précédentes? «Cette crise est fondamentalement financière, à la diffé­ rence de la crise des dot.com de 2001-2002 et elle risque d’être plus grave. Nous en ressentirons d’abord les effets sur les revenus des établisse­ ments de crédit qui vont chuter au deuxième semestre de cette année, de façon sans doute très sensible. Il y a d’abord un problème de commis­ sion, avec la baisse de la valeur des actifs sous gestion. C’est sensible au niveau du private banking, de l’industrie des fonds. A cela s’ajoute le fait que la situation sur le marché monétaire ne permet pas aux banques de générer beaucoup de revenus d’intérêts. Car, pour réduire leur risque, elles ont prêté leur argent à la BCE dans de moins bonnes conditions que sur le marché interban­ caire à d’autres établissements. Ne risque-t-on pas de tomber dans une trappe à liquidités, comme au Japon? «Le risque est moindre dans la mesure où les Etats essayent de remettre à flot les banques européennes avec leur garantie. Mais, là encore, elles devront payer une redevance à l’Etat, ce qui pèse sur les revenus. Il faudra aussi connaître le montant des provisions à passer. Car si les banques ont des actifs toxi­ ques ou dont la valeur se déprécie, de nouvelles provisions devront être constatées. N’y a-t-il pas déjà eu suffisamment de provisions? «Oui, mais la question est de savoir si la déflation des actifs continue. Vous avez beau pro­ visionner beaucoup, si vos actifs continuent à être en baisse constante, cela pose un problème.

Le cas Dexia est-il plus compliqué à régler que le cas Fortis? «Je pense que financièrement, la Dexia est revenue du bon côté. Mais, structu­ rellement, la question de son actionnariat est moins limpide que celle de Fortis. L’entrée de l’Etat au capital des banques va-telle se traduire par une réduction des prises de risque? Je ne pense pas qu’on puisse le dire ainsi. La présence de l’Etat dans ces établisse­ ments, qui doit rester provisoire, est d’abord des­ tinée à leur permettre de rester compétitifs sur le marché, à faire en sorte que leur liquidité ne puisse pas être mise en défaut. Ce qui est vrai, c’est que l’industrie financière dans son ensem­ ble sera moins innovatrice et moins portée vers la croissance dans les années à venir que dans le passé. Pour la très simple raison qu’elle redécou­ vre le risque et la prudence qu’elle avait un peu oubliés ces dernières années. Quel sera l’impact de cette situation sur les recettes de l’Etat et le régime des pensions? «La question du financement des retraites est très liée à la croissance de la main-d’œuvre. Si le Luxembourg connaît des chiffres de crois­ sance moins élevés, les problèmes du finance­ ment des retraites apparaîtront à moyen terme, plutôt qu’à long terme. Pour le reste, il faudra juger de la capacité de résistance de l’industrie financière et de l’éventuelle réduction de sa contribution aux finances publiques. Mais, il faut faire la distinction entre le court terme, où la situation de revenus des banques est très dif­ ficile, et le moyen terme, où elle devrait tout de même s’améliorer. Peut-on déjà dire néanmoins que les deux ou trois prochaines années seront difficiles? «On s’attend à une fin d’année 2008 et à une année 2009 difficiles. Il y a deux composantes impor­ tantes maintenant. D’abord, les marchés bour­ siers ont-ils oui ou non touché le fond? Ensuite, les consommateurs, très déprimés en octobre, vont-ils retrouver un comportement plus normal d’ici à la fin de l’année?

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«Il est apparu que nous avons une grande place financière dans un petit État».

Jean-Jacques Rommes (ABBL).

Une réflexion est-elle déjà engagée pour remettre les choses à plat, ré-inventer la Place? «De telles réflexions sont effectivement en cours pour redéfinir le positionnement de la Place. Elles sont notamment conduites au niveau de Profil (Fédé­ ration des professionnels du secteur financier, Luxembourg). Mais, il est trop tôt pour en parler. Quelles faiblesses de la place luxembourgeoise cette crise a-t-elle révélées? «La crise n’a guère révélé de faiblesse typiquement luxembourgeoise. Nous n’avons pas de raison d’être plus déprimés qu’ailleurs. Il est toutefois apparu que nous avons une grande place finan­ cière dans un petit Etat. Ce qui requiert de la part de cet Etat des efforts considérables et pro­ portionnellement beaucoup plus élevés que ce qui a été fait ailleurs, tant en termes financiers que de ressources humaines. A Luxembourg, tout est resté concentré sur quelques bras, cer­ tes solides, mais enfin tout de même. Je voudrais ajouter que l’Etat luxembourgeois – et là, ce n’est pas une faiblesse – s’est montré extrême­ ment réactif et efficace. On peut constater que les Etats du Benelux ont finalement fait avec Fortis ce que les autres Etats ont décidé de faire pour l’ensemble de leurs banques quelques semaines plus tard seulement. Le fait d’être un petit pays pose-t-il plus de problèmes au niveau de la garantie des dépôts que dans un grand? «Le système de garantie des dépôts est financé au Luxembourg par les très nombreux acteurs de la Place. Je ne pense pas que la capacité financière de l’Etat soit en toute première ligne. Tout cela est donc parfaite­ ment viable. Je rappelle à cet égard que la garantie de l’Etat annoncée en Allemagne pour l’ensemble des dépôts des épargnants est d’ordre purement politique et qu’elle n’a aucun fonde­ ment juridique. Personne ne sait comment l’Etat allemand la financerait. Le système de garantie des dépôts fait-il partie des discussions de la Place déjà engagées? «Non, mais il y a un projet de directive euro­

péenne pour la refonte de la garantie des dépôts. On doit s’attendre à ce que le système luxem­ bourgeois soit rehaussé au niveau du montant garanti, mais également réformé, avec un possi­ ble préfinancement du fonds. De l’argent serait ainsi versé dans un pot pour être disponible le moment venu.

Quel est le montant aujourd’hui garanti au Luxembourg? «20.000 euros. Le gouvernement a décidé de rehausser la garantie à 100.000 euros. Ce qu’il va sans doute faire à brève échéance. Le projet de directive européenne voudrait que le plafond soit relevé à 50.000 euros, et puis à 100.000 euros l’année prochaine.

Peut-on imaginer que ce fonds devienne un fonds souverain? «Ce sont deux choses diffé­ rentes. Un fonds souverain prend des risques d’investissement. Un fonds de garantie ne peut agir de cette façon.

Cette annonce était-elle nécessaire pour rassurer les déposants? «Il fallait l’annoncer rapi­ dement pour souligner le sérieux de la place financière et la confiance que nous avons dans nos établissements. Néanmoins, je ne pense pas

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«Nous estimons le dommage à 300 millions d’euros».

Jean-Jacques Rommes, (ABBL)

En admettant que les épargnants de la ­Kaupthing soient indemnisés à hauteur de 20.000 euros en cas de liquidation de l’établissement. Quelle somme devrait être déboursée et qui paierait? «Nous estimons le dommage dans ce cas de figure à 300 millions d’euros. Cette somme serait déboursée par les autres établissements de crédit et entreprises d’investissement de la place financière du Luxembourg. L’Etat serait affecté indirectement via une réduction du revenu des banques. Faut-il remettre en cause la façon dont la place financière est régulée? «Les défis de la réglementation viendront des exigences européennes. De grandes discussions ont lieu depuis longtemps au sujet de l’architecture de la réglementation et de la supervision européennes. La crise va accélérer ces discussions. Se pose donc un problème de souveraineté. Il s’agit pour nous de préserver la proximité, le dialogue entre l’autorité de contrôle et les acteurs de la place financière, qui ont toujours été des atouts. Cela dit, des leçons devront aussi être tirées de la crise au niveau mondial, la réglementation et la surveillance deviendront plus strictes et plus rigoureuses. Redoutez-vous que cette nouvelle architecture ne nuise à la politique de niche du Luxembourg? «Non, je ne vois pas de problème à ce niveau. Les niches, pour lesquelles nous disposerons sans doute de marges de manœuvres moins larges, relèvent du législateur. Je continue de croire que dans un pays comme le nôtre avec une concentration des compétences en matière financière, avec une capacité de réaction et un gouvernement à l’écoute, nous pourrons préserver nos avantages. Le problème de la surveillance est qu’elle peut être concentrée au niveau des pays qui hébergent les têtes de groupe. On peut aussi

Photo: Luc Deflorenne (Archives paperJam)

que sans cette annonce, les clients seraient venus en masse prélever leur argent. Mais, cette idée fondamentale d’avoir une garantie des dépôts égale à celle de nos pays voisins est quand même une nécessité.

Le siège de la Kaupthing Bank Luxembourg au Kirchberg

imaginer que soit créée une centrale européenne avec des antennes nationales dans une sorte d’Eurosystème des superviseurs. Et toutes ces solutions ne sont pas neutres pour le fonctionnement de la place financière du Luxembourg. Comment vivez-vous le débat actuel sur le secret bancaire et les paradis fiscaux? La Place est-elle préparée aux attaques qui vont sans doute se poursuivre? «Il faut effectivement réfléchir à la façon d’aborder notre image dans le grand public, essentiellement en France, où nous sommes traités comme un pays ennemi. Le public français, abreuvé par la presse française, a une image totalement caricaturale de notre pays, qui a des effets réels sur le terrain politique. Nous constatons des débats surréalistes selon lesquels les prétendus trous noirs de la finance et paradis fiscaux seraient à l’origine de la crise. Ce qui prouve une totale ignorance de la réalité du terrain et est extrêmement dangereux pour nous. Que voulez-vous faire pour améliorer cette image? «Il faut à notre tour communiquer là où ça peut être utile, c’est-à-dire quand il n’y a pas d’intention de nuire, comme ce fut le cas dans le reportage de France 2 (le 21 octobre au journal de 20 heures). Nous devons engager un dialogue rationnel avec des journalistes sérieux, y compris en France. Nous devons également développer notre argumentaire et parfaire nos réponses à ces questions. Cette réflexion doit se faire au niveau de Profil, sans doute aussi au niveau de Codeplafi

(Comité pour le développement de la place financière). Ce sera à notre agence de promotion Luxembourg For Finance (LFF) de porter ces messages vers l’étranger. N’est-ce pas le rapport d’Arnaud Montebourg (parlementaire français) qui continue à faire des dégâts? «Oui, c’est un rapport qui est un instrument de propagande, et qui ignore les rapports officiels des autorités compétentes en la matière. Le Luxembourg est observé dans sa politique de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme par le FMI, par les autorités européennes. Nous sommes au diapason des autres nations européennes, c’est-à-dire à la pointe de ce qui se fait au niveau mondial contre le crime. Montebourg a totalement ignoré cela. Nous ne pouvons ignorer plus longtemps cette perception systématique. C’est un vrai problème. Cette perception n’est-elle pas la même en Allemagne? «La perception allemande n’est pas la bonne non plus. Mais, elle n’est pas à ce point primitive. En Allemagne, on estime que le Luxembourg vit largement de la fraude fiscale. Ce qui est faux. Mais on ne pense pas que le Luxembourg vit largement du blanchiment d’argent. Le fait que BNP Paribas achète BGL peut-il con­tribuer à améliorer votre image en France? «Peut-être que cela peut nous aider. En tout cas, cela va resserrer nos liens économiques avec la France».

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Licenciements

Assurance-Vie

Harmony, par ING Life Photo: Luc Deflorenne, (archives paperJam)

ING Life Luxembourg lance Harmony, un contrat d’assurancevie, destiné aux résidents luxembourgeois. Ce nouveau véhi­ cule propose un choix d’investissement dans sept fonds internes du groupe, en actions, mais aussi en obligations. Le produit leur permet de bénéficier de la progression des mar­ chés, sans mettre leur capital en péril, et de percevoir un ren­ dement garanti. «Ce lancement répond au besoin croissant de s’assurer un complément à la retraite légale garanti», explique Jean-Philippe Balon, directeur agréé d’ING Life Luxembourg.

Private banking

Nordea Bank takes over Glitnir clients CSSF approves transaction between Nordic banks.

80 chez State Street Un plan social est en cours chez State Street Bank Luxembourg, suite à la récente baisse enregistrée dans ses activités de fonds et de banque de dépôt. Etablie sur la Place en 1990, la banque américaine compte quelque 667 salariés, dont 167 actifs au sein de sa filiale International Financial Data Services (IFDS). Le 10 novembre dernier, elle a informé l’Aleba, le syndicat majoritaire au sein de la banque, de son intention de mettre en place un plan social. Ce dernier concernerait quelque 80 personnes, une trentaine, chez State Street Bank et une cinquantaine pour IFDS. La principale raison invoquée serait la perte des fonds d’ABN Amro qui ont été inté­grés au portefeuille de Fortis Investment Management, le gestion­ naire d’actifs du groupe Fortis, après le rachat du bancassureur néerlandais par ce dernier.

Jhon Mortensen (Nordea Bank Luxembourg)

Banque

Photo: Luc Deflorenne

Carnegie nationalisÉe

Nordea Bank Luxembourg has reached an agreement with Glitnir Bank Luxembourg to take over the private banking clients of the Icelandic bank, which went into administration in early October. The transaction was approved by the Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) on 23 October and clients were duly informed. Cash balances are, for the moment, not part of this transaction but, when they are released, will be transferred to Nordea on behalf of customers participating in the agreement. Details of the number of customers or total assets involved have not been released by either party. The agreement does not involve any staff transfers. “At Nordea we have a strong funding position, and are viewed by the market as one of the most solid banks in Europe right now,” explains Jhon Mortensen, Managing Director of Nordea Bank in Luxembourg. “We are pleased the Luxembourg regulators concur and have given the go-ahead for

this agreement. Certainly the clients involved are relieved that this unfortunate situation has been resolved.” Ari Danielsson, Managing Director of Glitnir Bank Luxembourg, says that customers have always been at the forefront of the bank’s focus. “This situation is no different,” he adds. “Nordea has been reporting strong financial results in these extreme circumstances and we feel our clients will be well served by the move.” Mortensen attributes Nordea’s healthy position in the current crisis to an ambitious long-term vision with customer-oriented values and culture, and a clear growth strategy, at the core. “Nevertheless management has been cautious and prudent when it comes to the use of liquidity and capital, which has resulted in a robust balance sheet,” he adds. “Just a few weeks ago, we presented strong Q3 results which made journalists and analysts praise us for our stability in stormy markets and prudent risk management.” D. R. paperjam  |  Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

La banque suédoise Carnegie, dont le bureau luxembourgeois a été fondé en 1976, est nationalisée. C’est l’office national de la dette, organisme public chargé du refinancement de l’Etat suédois, qui a pris le contrôle de l’établissement en difficulté le lundi 10 novembre, en accord avec la Riksbank, la banque centrale natio­ nale. Les autorités réglementaires ont aussi retiré sa licence à la banque, soupçonnée d’avoir failli dans le domaine du contrôle et de la maîtrise de ses risques. Carnegie emploie 1.100 personnes, dont environ 45 au Grand-Duché.

C’est le nombre de visiteurs que la Maison de la microfinance a accueillis depuis sa création le 13 novembre 2007, il y a tout juste un an, selon les statistiques de l’asso­ ciation ADA (Appui au Développement Autonome), chargée de la gestion des activités de ce lieu. Les réponses à 276 demandes d’informations ont égale­ ment été recensées.


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The Faculty of Law, Economics and Finance of the University of Luxembourg

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59 industrie

Transport

SES

CFL Cargo dÉmÉnage

Lancement rÉussi pour le satellite Astra 1M

Photo: CFL

Deux ans après la création de la CFL Cargo, l’entreprise déménage dans le bâtiment de la gare d’Esch-sur-Alzette. Auparavant connue sous le nom de EuroLuxCargo, CFL Cargo, spécialiste des transports ferroviaires transeuropéens porte à porte, avait été constituée le 17 octobre 2006 par fusion entre le département fret des Chemins de Fer Luxembourgeois (CFL) et le transport ferroviaire interne des usines luxembourgeoises d’ArcelorMittal. CFL Cargo emploie plus de 440 collaborateurs, dispose d’un parc de 62 locomotives de 4.000 wagons et couvre les plus importants axes ferroviaires vers les pays voisins.

C’est l’heure à laquelle le premier vol Cargolux Airlines à destination de Tbilissi a décollé le jeudi 6 novembre depuis Luxembourg. L’heure d’arrivée de ce vol international, désormais hebdomadaire, est prévue à 4h10 le vendredi matin dans la capitale géorgienne. La première compagnie cargo en Europe, qui couvre déjà plus de 100 destinations dans le monde, relie aussi l’Azerbaïdjan depuis 2001 et le Kazakhstan depuis août 2007.

SES Astra, une société du groupe SES, a annoncé le lancement réussi et la mise sur orbite de son nouveau satellite Astra 1M. Initialement prévue le 31 octobre, l’opération a finalement eu lieu le 5 novembre dans la soirée. Astra 1M a été lancé à bord d’une fusée Astra Breeze M depuis le site de Baïkonour, au Kazakhstan. Le satellite atteindra sa position orbitale définitive dans les prochaines semaines et deviendra commercialement opérationnel en janvier.

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Energies renouvelables

C’est une action privée qui est à l’origine de la station.

Kehlen mise sur le biogaz

Le premier coup de pelle a été donné le 30 octobre, en présence de Fernand Boden, Jeannot Krecké et Lucien Lux, respectivement ministres de l’Agriculture, de l’Economie et de l’Environnement: la preuve du soutien de l’Etat à un projet de nature à réduire les émissions de CO2 et un encouragement pour ce type d’initiatives écologiques. C’est pourtant une action privée, qui est à l’origine de la future station de biométhanisation dans la commune de Kehlen (canton de Capellen). Elle émane de la coopérative Naturgaz Kielen, qui regroupe 30 entre­ prises agricoles. La conception technique a été confiée au bureau d’ingénieurs SE Consult et à la société d’ingénierie environnementale Ros Roca. Le terrassement a débuté et le bâtiment devrait commencer à sortir de terre début 2009 pour une mise en service en 2010. A terme, la station de

Source: SE Consult

Une station de biométhanisation devrait voir le jour début 2010 dans cette ­commune du canton de Capellen. Une ­coopérative agricole est à l’origine du ­projet soutenu par le gouvernement.

Kehlen couvrira les besoins d’environ 1.000 foyers. La biométhanisation est un procédé de transformation de matière organique (maïs, fumier, lisier...) en l’absence d’oxygène (anaérobie). Ce phénomène s’accompagne de la production de biogaz, mélange gazeux combustible, et d’un résidu appelé digestat, qui peut ensuite servir d’engrais biologique. «La réflexion est née en 2003 à une époque où les prix énergétiques étaient bien inférieurs aux cours actuels», indique Benoit Huberty, dessinateurpaperjam  | Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

technicien chez Se Consult. Il n’y a donc pas de raison que le projet soit remis en cause par l’effondrement des cours du baril. Il existe déjà une vingtaine de stations de biométhanisation au Grand Duché dont une à Beckerich, commune du député vert Camille Gira. L’installation de Kehlen a la particularité d’injecter directement le gaz produit dans le réseau de gaz naturel. Le gaz produit dans les autres installations génère de l’électricité et de la chaleur. N.R.



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63 grande région

Industrie

Police et douanes

Le Mipi devient Matéralia

Un centre commun Photo: paperJam (Archives)

L’Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg ont officiellement porté sur les fonts baptismaux, le 24 octobre, le premier centre de coopération en Europe dans lequel les autorités policières et douanières de ces quatre pays sont réunies. Outre le recueil et l’échange d’informations, ce centre a pour mission de faciliter la préparation et l’exécution de missions transfrontalières, notamment dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité. Basé au Luxembourg, il est doté d’un effectif de 31 personnes (14 pour la France, six pour le Luxembourg, six pour la Belgique et cinq pour l’Allemagne).

C’est le nombre de places supplémentaires créées depuis cet été par le Conseil Régional de Lorraine sur les liaisons ferroviaires Lorraine-Luxembourg, grâce à la mise en circulation de 21 nouvelles rames sur le réseau Métrolor. Dernière amélioration en date, le doublement du train TER de 17h16 en partance de Luxembourg et à destination de Metz, essentiellement fréquenté par des frontaliers, qui voit sa capacité passer de 334 à 668 places assises.

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Décentralisation

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Dominique Gros (maire de Metz)

INSEE À Metz: dialogue amorcÉ

Photo: Olivier Minaire / Wide (archives)

Décidée par le Président de la République en compensation aux restructurations ­militaires, la décentralisation de l’INSEE (Institut ­National de la Statistique et des Etudes ­Economiques) n’est pas encore une réalité. Depuis l’annonce de cette décision, au début du mois de septembre, les professionnels de la statistique ne cessent d’affirmer haut et fort qu’ils n’iront pas en Moselle. Face à ce constat de blocage, le maire de Metz s’est décidé à endosser le costume d’ambassadeur, proposant à une délégation de l’INSEE de venir sur place. Dix représentants syndicaux ont ainsi découvert la ville où doit s’installer un «pôle national de la statistique publique», fort de 1.000 personnes, en compensation des pertes induites par la nouvelle carte militaire, qui conduira à la suppression de 5.800 emplois à Metz (lire paperJam sept.-oct. 2008, p. 66). «Nous avons souhaité rencontrer des représentants de l’INSEE pour leur présenter le potentiel de notre ville en termes d’enseignement supérieur, de

En se mariant au pôle P2MI (pôle de mise en œuvre des matériaux innovants) de Champagne-Ardenne, le pôle de compétitivité lorrain Mipi change de nom pour devenir Materalia. Ce mariage consolide le pôle lorrain qui, en trois ans, est parvenu à labelliser 92 projets (154 millions d’euros) dont 51 finalisés et financés à hauteur de 76 millions d’euros. Le nouveau pôle Matéralia du Grand Est, en pointe pour la fonderie et la sidérurgie figure, en termes d’effectifs, dans les dix premières structures en Europe.

recherche, de culture et de qualité de vie, explique Dominique Gros. L’INSEE et la Ville de Metz sont aujourd’hui confrontés à des contraintes dont ils ne sont pas responsables. Metz a besoin de compensations, mais la greffe ne pourra pas prendre si les employés de l’INSEE n’adhèrent pas». Depuis l’annonce de la délocalisation, les statisticiens se sont mobilisés en force et nombre de pétitions ont circulé sur les boîtes mail des fonctionnaires paripaperjam  | Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

siens. «La raison de notre refus n’est pas motivée par la défense d’intérêts particuliers. Nous craignons que cette délocalisation ne cache un projet de destruction de la statistique publique», peut-on y lire. Le projet que Jean-Philippe Cotis, patron de l’INSEE, doit remettre au gouvernement avant la fin de l’année marquera une étape importante dans ce dossier pour lequel les deux parties ne sont pas prêtes à lâcher du lest. J. B./JB Presse


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Commerce

MontÉe en puissance

L’Immobilière Frey est prête à investir 50 millions d’euros dans un retail-park nouvelle génération à Terville-Thionville. Un concept en principe réservé aux grandes métropoles.

Joseph Tripodi / JB Presse (texte), Stephan Lucas (photo)

Si le projet de Green Center* sur le Pôle d’activités technologiques (PAT), vaste friche de 20 hectares située en bordure d’A31 à hauteur de Terville-Thionville, venait à se concrétiser, il s’agirait de la 3e réalisation de l’Immobilière Frey en dix ans dans le nord lorrain. Antoine Frey, jeune et ambitieux président du directoire du groupe rémois, ne s’en cache pas: la zone LuxembourgThionville-Longwy revêt un intérêt tout parti­ culier. Pour des «raisons affectives, d’abord. Etant implantés à Reims, nous ciblons en premier lieu le grand quart nord-est de la France», mais également pour des motifs plus pragmatiques… «Du fait de la proximité du Luxembourg, ce ­bassin produit de nombreuses richesses et sa population dispose d’un pouvoir d’achat sensiblement supérieur à celui du reste de la région. De plus, grâce aux infrastructures routières et autoroutières, la zone est idéalement servie», poursuit M. Frey. Pas étonnant donc que le promoteur champe­ nois ait jeté son dévolu sur le nord mosellan, comme il l’a fait sur les grandes métropoles françaises. Outre Marne-la-Vallée (Ile-de-France) où le premier Green Center a été ouvert en début d’année, quatre projets sont dans les cartons à Lille, Toulouse, Lyon-Sud… et donc Terville-Thionville «qui représente un potentiel de 230.000 clients relevant pour beaucoup des catégories socio-professionnelles ‘plus’».

Décision avant la fin de l’année Si le projet de Green Center venait à se concrétiser, l’Immobilière Frey poursuivrait en tout état de cause sa montée en puissance dans le nord lorrain. 1997: environ 12 millions d’euros investis dans le parc commercial (15.000 m2) du Linkling III. 2007: 20 millions d’euros investis dans le Parc des Trois Frontières (PED), sur 20.000 m2 de l’ancien site Daewoo de Longwy. 2011 ou 2012: 50 millions d’euros injectés pour la création d’un Green Center de 29.000 m2 à Terville-Thionville? Le dernier mot reviendra à Patrick ­Luxembourger et Bertrand Mertz, maires de Terville et Thionville qui doivent valider le dossier. «Nous avons joué cartes sur table avec les deux maires. Les discussions suivent leur cours. Si nous n’obtenons pas une réponse claire avant la fin de l’année, nous chercherons une autre localisation. Notre priorité est d’implanter un Green Center dans la région». Au Grand-Duché de Luxembourg? «Cela peut être

une possibilité», admet Antoine Frey. Dans les éléments qui peuvent faire pencher la balance en faveur du «oui», le président compte sur la réputation et la solidité d’un groupe qui a commercialisé 500.000 m2 de surface de vente en 25 ans, «avec un taux d’occupation de 99 %». Sur l’exercice 2007 et le premier semestre de 2008, il a dégagé un chiffre d’affaires de 105,6 millions d’euros, pour un résultat net de 14,1 millions d’euros. Au cours de cette même période, il a livré 14 opérations d’une surface totale de 96.000 m2, dont trois projets majeurs réalisés en VEFA (Vente en Futur état d’Achèvement): «Les Trois Frontières» sur le PED de Longwy (qui a d’ailleurs obtenu plusieurs distinctions, dont celle du plus beau parc commercial décerné par le Conseil national des centres commerciaux), «Le Clos du Chêne» à Marne-la-Vallée et «El Golf» à Talavera de la Reina, premier retail-park développé par le groupe en Espagne, où une filiale a été créée en 2002. Depuis le 1er juillet dernier, la société a abordé une nouvelle ère de développement en optant pour le statut SIIC (Société d’Investissements Immobiliers Cotée). Parallèlement, elle continue d’élargir son périmètre d’activité, en intégrant notamment des compétences d’aménageurs qui lui ouvrent de nouveaux horizons. De plus, le groupe se développe à l’international et devrait pénétrer rapidement, en partenariat, un nouveau marché clé en Europe du Sud, après l’Espagne et l’Italie.

Le concept des Green Centers (ici, celui de Marne-la-Vallée) résulte d’une prise en compte environnementale poussée. Conçus comme des espaces végétalisés, ces parcs commerciaux affichent, selon leur concepteur, des performances ­énergétiques de premier ordre et ­subviennent à leurs propres besoins… dégageant même un excédent de p­ roduction d’électricité.

*voir le site www.immobiliere-frey.com pour plus d’informations

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Publireportage Tango

Une nouvelle identité visuelle pour la marque Tango Depuis une dizaine d’années au Luxembourg, Tango est l’un des plus importants opérateurs de téléphonie avec plus de 250 000 clients. Rachetée récemment par le groupe Belgacom, la société Tele2Tango s’appelle désormais Tango. Aujourd’hui, elle en profite pour faire peau neuve avec une nouvelle stratégie assortie d’une nouvelle identité visuelle.

Leader incontesté en rapport qualité-prix, Tango affiche ses valeurs d’innovation, de compétitivité, d’audace et de transparence. L’innovation est une source constante d’inspiration pour toutes les réalisations permettant d’anticiper les tendances du marché et les attentes des clients. Tango s’efforce de toujours proposer des offres compétitives grâce à un rapport qualité-prix très étudié. Oser prendre des décisions audacieuses et s’efforcer d’améliorer continuellement les résultats est l’ambition qui anime Tango afin de renforcer sa position en matière de télécommunications. Fournir des actions de qualité est indispensable pour conserver sa crédibilité auprès des clients. La nouvelle stratégie s’appuie sur le pouvoir de la marque Tango avec notamment 86% de notoriété spontanée et déjà 10 ans d’expérience au Luxembourg. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité de la reconnaissance de la marque avec une perception

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compétitive et moderne à forte identification locale. Pour le marché des entreprises, le développement de la nouvelle marque capitalisera la marque actuelle tout en intégrant le Groupe Belgacom. Pour une mise en valeur parfaite de la marque, une nouvelle identité visuelle a été créée. Son tracé symbolise d’une part, le mouvement et la vitesse traduisant ainsi le dynamisme et l’activité de Tango et d’autre part, la lecture graphique d’un son évoquant le lien direct avec la télécommunication. Tango 177, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange Tél.: 27 77 71 01 www.tango.lu

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Interviews Didier Rouma CEO Tango Luxembourg Q: Quels sont les changements perçus au sein de Tango depuis le rachat par Belgacom? DR: Pour résumer, très positifs. Nous bénéficions d’un soutien important, mais aussi d’une prise de responsabilité claire en ce qui concerne le développement de notre société. Mais cela ne se résume pas uniquement en ces termes. La qualité du service est aujourd’hui une priorité associée à un plan d’investissement bien spécifique. Tango a également trouvé une société sœur en Telindus Luxembourg, générant de nombreuses synergies sur le marché corporate.

Luis Camara Sales & Marketing Director Tango Luxembourg Q: Quelle stratégie se cache derrière la nouvelle identité visuelle? LC: Tango existe depuis 10 ans au Luxembourg et représente la marque de télécommunications mobiles la plus connue au Luxembourg. C’est pourquoi nous voulons continuer à optimiser la marque Tango pour exprimer nos valeurs à travers notre identité.

Toutes les synergies potentielles qui aideront à améliorer nos services à Luxembourg seront mises à profit. Je peux vous promettre que de nombreux produits extrêmement intéressants verront le jour l’année prochaine.

Q: Tango va lancer une nouvelle identité visuelle. Que traduit-elle au niveau de la stratégie de Tango? DR: En effet, notre nouvelle identité traduit un changement de stratégie. Jusqu’à présent, Tango était le challenger local fournissant des produits à prix bas. Désormais, nous gardons notre esprit de compétition, mais nous allons également offrir les meilleurs prix tout en garantissant une très bonne qualité. Q: La nouvelle identité rapproche Tango de Belgacom. Est-ce que ce rapprochement se reflétera également au niveau des produits? DR: Absolument. Tango va bénéficier de l’expérience et du savoirfaire de notre nouvel actionnaire dans le développement de nouveaux produits. Toutes les synergies potentielles qui aideront à améliorer nos services à Luxembourg seront mises à profit. Je peux vous promettre que de nombreux produits extrêmement intéressants verront le jour l’année prochaine. Q: Est-ce que la nouvelle identité visuelle a été développée par Belgacom? DR: Non, ce projet a été entièrement géré par notre équipe marketing en collaboration avec nos agences.

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Q: Quelles sont ces valeurs? LC: Nos valeurs traduisent comment nous nous voyons, à savoir comme le challenger local! Nous voulons offrir des services de télécommunications excellents et compétitifs. C’est pourquoi nos valeurs sont «innovation, compétitivité, audace et transparence». Q: Comment définiriez-vous la nouvelle identité visuelle? LC: La nouvelle identité visuelle soutient notre stratégie. Elle démontre notre goût du challenge ainsi que notre engagement en termes de qualité. Je dirais qu’elle est moderne, fraîche et passionnée tout en étant sérieuse.

Q: Est-ce que le logo a une signification spéciale? LC: Oui. Son tracé symbolise, d’une part, le mouvement et la vitesse, qui traduisent le dynamisme et l’activité de Tango et, d’autre part, la lecture graphique d’un son évoquant le lien direct avec la télécommunication. Nous en sommes très fiers.

Nous voulons offrir des services de télécommunications excellents et compétitifs. C’est pourquoi nos valeurs sont «innovation, compétitivité, audace et transparence».

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l’industrie du luxe  Il est hasardeux d’enfermer le luxe dans une définition: les projections individuelles qui s’y rapportent sont aussi diverses qu’intimes. L’industrie du luxe, en revanche, répond à des codes: une production de haute qualité, sur un marché très ciblé, avec une faible diffusion. Mais aussi, et surtout, l’ancrage d’une marque. Sans elle, point de luxe. Les acteurs du secteur ne s’y trompent pas, leurs stratégies étant tout entières orientées sur les valeurs intrinsèques de leur marque et son positionnement sur un marché global. Alors que le Luxembourg tente de se placer sur la carte mondiale des vitrines du luxe, focus sur un secteur qui semble échapper, pour l’heure tout du moins, aux ravages de la crise financière.

Philippe Schaus

« Faire le prévisible

de manière imprévisible »

Directeur international de Louis Vuitton, le Luxembourgeois Philippe Schaus est à la tête de la marque de luxe  la plus connue et la plus valorisée au monde (25,7 milliards de dollars)*. Respect de l’historique, innovation,  développements et maîtrise des réseaux de distribution sont les piliers de la stratégie «first-in-class» du groupe français.

Frédérique Moser (texte), Michel Zavagno/Blitz (photo)

Ingénieur civil de l’Université de Liège, ­ hilippe Schaus a bâti sa carrière non sur l’esP thétique des vaisseaux de l’air (il est spécialisé en aérospatiale) mais sur celle des belles matières. Son MBA en poche, il commence sa carrière dans l’industrie du luxe chez Villeroy et Boch, où il est directeur international des ventes (19921998), avant d’être nommé directeur géneral de la division Arts de la table. En 2002, il prend la direction générale de Guy Degrenne. L’année suivante, il rejoint le groupe LVMH au poste de président Louis Vuitton Europe, avant d’être nommé, en mars 2006, directeur international de Louis Vuitton Malletier. Manager cultivant une grande discrétion sur le plan personnel, il n’a de cesse de propulser le fleuron du luxe français sur le devant de la scène.

M. Schaus, vous êtes Luxembourgeois et gardez un œil attentif sur votre pays d’origine. Pensez-vous que Luxembourg dispose des atouts nécessaires pour devenir une vitrine européenne du luxe? «Je crois que le pari des gouvernements successifs de faire de Luxembourg non seulement la capitale d’un pays, mais de la région Saar-Lor-Lux, est en train de se réa­liser. Toutes ses dimensions économiques, culturelles, touristiques contribuent à la rendre attractive et à attirer des visiteurs du monde entier et donc aussi à renforcer le côté ‘centre d’achats’ pour les consommateurs. Quant à savoir si Luxembourg est une ‘fenêtre du luxe’, je constate qu’eu égard à la dimension de la ville, le luxe est très présent, comparé à d’autres villes de tailles équivalentes. L’offre est assez belle, avec un beau choix. Si dans le développement de la ville, il y a des choses positives - création de paperjam  | Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance

parkings, de zones piétonnes -, là où Luxembourg peut encore mieux faire, c’est en terme de zoning. Il y a peu de restrictions sur la destination de certains immeubles commerciaux. C’est ainsi que l’on voit apparaître des immeubles bancaires au milieu de la zone piétonne, chose qui est plus rare dans d’autres villes européennes. Est-ce un aspect qui vous gêne dans votre implantation, avenue de la Porte Neuve? «C’est gênant, je pense, par rapport au commerce de la ville. La notion de zoning et de destination est une notion importante, qui crée une certaine lisibilité d’un centre-ville. Aujourd’hui, dans les villes italiennes par exemple, c’est extrêmement réglementé. On ne peut installer un restaurant ou une agence d’assurance n’importe où. Progresser dans le zoning à Luxembourg, cela pourrait aider }  70


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Le magasin Beijing Seasons Place arbore une façade majestueuse qui, de nuit, éclaire le nouveau quartier financier de Pékin. Sa peau de verre est parée d’un motif cinétique reprenant l’aspect du damier Vuitton.

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{ à ce que la ville devienne encore plus lisible dans

son offre et plus attrayante pour les gens qui la visitent et font du shopping.

On dit souvent que le luxe, c’est la rareté. Estce un adage que vous avez repris à votre propre compte, vous qui vous faites plutôt discret dans les médias? «Dans une maison de luxe comme Vuitton, vous avez le privilège de travailler pour une marque éternelle. Ce qu’il faut mettre en avant, c’est la marque. A la limite, je dirais presque que les managers, dont je fais partie, ne sont que des instants passagers de cette histoire. Notre mission, c’est de développer la marque, respecter ses codes, son intégrité, son historique et, un jour, de la transmettre à la prochaine génération de managers, qui, nous l’espérons, feront leur travail avec autant de sens de la perfection, autant d’ambition que celle que nous avons pu avoir. Le manager ne doit donc pas être sur le devant de la scène, c’est la marque qui doit l’être. Le management est derrière, il est chargé d’orchestrer la mise en scène. En quoi le management d’un fleuron du luxe diffère-t-il de la conduite d’une autre entreprise, qu’elle soit de type industriel ou de services, par exemple? «Une entreprise de luxe est soumise aux mêmes contraintes que d’autres entreprises. Nous avons des sites de production que nous développons, des ateliers, des contraintes financières, de logistique, de ressources humaines, d’organisation… En ce sens, les disciplines de management nécessaires à la gestion d’une marque de luxe sont assez semblables à celles que vous avez dans d’autres typologies d’entreprises. Après, il y a des aspects particuliers à une entreprise de luxe. En premier lieu, évidemment, il y a la marque, au centre de tout. Notre objectif, c’est de gérer son ADN, tout ce qui lui est inhérent, que ce soit son historique, sa culture, ses clients historiques, les produits exceptionnels qui ont été faits, les lieux exceptionnels dédiés à la marque… tout cela, vous le gérez.

Photo: Louis Vuitton Malletier

A titre personnel, vous rendez-vous souvent au Grand-Duché? «J’ai toute ma famille à Luxembourg, je m’y rends tous les deux, trois mois à l’occasion de fêtes familiales ou lorsque je ressens le besoin de voir des amis. J’ai conservé des attaches très fortes avec ce pays.

Quelles sont les caractéristiques de cette «gestion»? «Une marque de luxe est aussi une marque qui se veut éternelle, donc qui doit constamment se renouveler, tout en étant respectueuse de son ADN. C’est tout ce savant mélange entre tradition et modernité. Toujours retrouver ses racines, se réappuyer sur les valeurs qui ont fait la marque depuis plus de 150 ans… et apporter de nouvelles interprétations de cet historique, de nouvelles visions vers l’extérieur. Cela veut aussi dire vivre avec son temps. Par exemple, nous mettons énormément de moyens sur l’Internet, tant sur le site «corporate» que sur les interfaces de commercialisation des produits. La modernité existe partout. Elle existe aussi dans

la manière dont nous concevons nos implantations industrielles ou nos installations logistiques. Aujourd’hui, nous remplissons des critères écologiques qui n’existaient pas il y a 20 ans. La modernité, c’est aussi le côté international de la marque. Nous sommes une marque de souche parisienne, dont le siège est à Paris mais dont les marchés principaux sont partout dans le monde. Il s’agit de gérer ces organisations de la façon la plus moderne possible, du point de vue des ressources humaines et du développement. Nous devons également assurer une gestion de croissance. Vuitton, depuis un certain temps, s’efforce de réaliser une croissance à deux chif-

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Photo: Louis Vuitton  / Jimmy Cohrssen

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La façade actuelle de la Maison Louis Vuitton sur les Champs-Elysées, à Paris. Le premier magasin de la marque a été inauguré sur «la plus belle avenue du monde» en 1914.

Résultats

Une croissance exceptionnelle Le groupe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton a enregistré une croissance organique de 10% sur les neuf premiers mois de l’année.

fres, par la croissance de la marque, des offres produits, mais aussi du réseau. Aujourd’hui, nous avons 411 magasins dans le monde et nous en rajoutons tous les mois. Ce sont les aspects qui font partir de notre day-to-day management. Cette croissance à deux chiffres que vous opérez depuis plusieurs années, pensez-vous la réaliser également en 2008, en cette année de crise? «Dans une période où chaque jour apporte son lot de nouvelles imprévisibles et parfois dramatiques (l’entretien a été réalisé mioctobre, ndlr.), il est difficile de faire des prévisions pour les prochains mois. Jusqu’à présent, sur les deux tiers de l’année qui sont passés, la

marque Vuitton n’a pas réellement souffert de la crise. En fait, notre clientèle est assez diversifiée. D’abord géographiquement, puisque nous développons très fortement de nouveaux marchés comme la Chine, l’Inde, les pays de l’ancienne Union soviétique, etc. Mais elle est également diversifiée à l’intérieur de grands pays, comme sur le marché américain, qui est en fait un ensemble de micro-marchés, avec des ethnies, des groupes très différents. Tout cela coexiste avec d’autres marchés qui sont plus en difficulté. Cela nous donne beaucoup d’opportunités, même dans des situations économiques globalement difficiles, pour quand même réussir à avoir des résultats }  72 plutôt bons.

Le 9 octobre, le leader mondial des produits de luxe (fondé en 1987 et présidé par le milliardaire Bernard Arnault depuis 1989) a dévoilé ses excellents résultats pour les trois premiers trimestres de l’année 2008: le montant des ventes atteint 12 milliards d’euros, tandis que la croissance organique (à structure et taux de change comparables) s’établit fin septembre à +10% par rapport à la même période de 2007. Bien que les chiffres de LVMH ne soient pas ventilés sur les différentes entités du groupe et ne permettent pas de connaître précisément les résultats de Louis Vuitton Malletier, la communication officielle précise toutefois qu’«au troisième trimestre 2008, LVMH, notamment grâce à Louis Vuitton qui continue de réaliser une croissance exceptionnelle, a connu une croissance remarquable et ceci, malgré le contexte économique mondial». L’activité Mode et Maroquinerie de LVMH a ainsi enregistré une croissance de 12% des ventes sur neuf mois, pour un volume total de 4, 239 milliards d’euros (contre 4,021 milliards sur les neuf premiers mois de 2007).

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Photo: Louis Vuitton / Oliafur Eliasson

­ uitton en Chine. Nous sommes en train de déveV lopper ce marché en profondeur, nous y enregistrons des croissances extrêmement importantes. Nous pensons d’ailleurs que d’ici trois, quatre ans, la clientèle de la Chine continentale sera la première clientèle pour les grandes marques de luxe. Enfin, pour celles qui auront su s’implanter convenablement, évidemment. Ce qui n’est pas le cas de toutes les marques.

L’œuvre «Eye See You» créée par Oliafur Eliasson a constitué la pièce maîtresse des vitrines de Noël 2006 dans les 350 magasins à travers le monde.

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{ Quels sont actuellement vos principaux mar-

chés? «Nous avons connu ces 20 dernières années une évolution importante sur les marchés du luxe. Il y a 20 ans, le marché principal était le marché japonais, qui fut le premier marché vraiment émergent, le consommateur nippon ayant une affinité personnelle pour les produits de tradition, de qualité, dans lesquels il y a un vrai contenu artisanal. Il y eut ainsi une époque où le business de Vuitton dépendait aux trois quarts du marché japonais. Les marques de luxe, la nôtre mais aussi d’autres, ont alors ouvert des points de vente là où voyageaient les Japonais dans le monde, dans des villes comme Rome ou Florence, Honolulu, Hong Kong, Sydney ou San Francisco. Pendant un certain temps, ce fut le driver de la croissance du marché du luxe. Sur les dix dernières années, la situation a fortement évolué. Ces points de vente ouverts dans différents pays se sont de plus en plus orientés vers une clientèle locale. Aujourd’hui, un magasin à San Francisco fait presque l’entièreté de son chiffre d’affaires avec les habitants de la ville. Au cours de la dernière décennie, nous avons donc énormément développé des marchés locaux... dont celui du Luxembourg fait d’ailleurs partie. Et quels sont aujourd’hui les nouveaux marchés que vous visez? «Nous sommes entrés dans plusieurs nouveaux marchés. Il y a une quinzaine d’années, nous avons démarré en Chine, d’abord avec un seul point de vente dans un Palace Hotel à Pékin, mais aujourd’hui nous ouvrons une dizaine de magasins par an dans le pays. Nous aurons, d’ici la fin de l’année, 27 magasins

A côté de ce développement en profondeur, vous ciblez également d’autres marchés… «Il y a évidemment des pays comme ceux de l’exUnion soviétique, où nous sommes déjà présents et allons ouvrir plusieurs nouveaux magasins. Nous étudions également certains pays d’Asie centrale; il s’agit aussi d’un territoire qui se développe très fortement, avec des implantations prévues, toujours en propre. Cela est assez particulier à Vuitton, nous ne travaillons pas avec des franchisés ou des importateurs locaux. Nous importons toujours nos propres organisations sur place. Nous avons aussi ouvert des magasins en Europe de l’Est, comme en Roumaine, et nous avons d’autres pays sur le radar, pour les prochaines années. L’Inde est ainsi un marché que nous visons, mais nous sommes là dans une vision à très long terme. Toujours fidèle au principe Vuitton - qui veut que l’on s’implante en avance, sur un marché qui n’existe pas encore vraiment mais avec l’idée de se positionner comme un référent des marques de luxe -, nous avons ouvert cette année deux magasins en Inde et nous allons continuer à le faire dans les prochaines années, pour établir la marque dans ce pays. En «positionnant» Vuitton sur un marché émergent, vous préparez donc le terrain aux autres marques de luxe - sans aller jusqu’à dire que vous essuyez les plâtres pour elles? «Il est vrai que nous préparons le terrain pour les autres marques de luxe, mais en même temps, établir une marque à un moment où le marché ne fait qu’émerger, est dans un certain sens plus facile que de le faire dix ans après. Parce que vous occupez le terrain, vous occupez l’esprit des consommateurs, vous vous positionnez comme la marque leader, vous développez votre know-how du marché, vous recrutez vos équipes, vous les formez, et donc vous prenez une sacrée avance sur les autres marques. Je pense que c’est une stratégie qui est absolument gagnante. Nous l’avons fait aussi au ViêtNam et en Turquie, où nous avons aujourd’hui un positionnement envié. Cette stratégie est très payante, et la conquête de parts de marché, mais aussi de ‘mindshare’ dans l’esprit des consomma- }  74

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Photo: Louis Vuitton / Patrick Galabert

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{ teurs, est finalement beaucoup moins coûteuse

dans les phases d’émergence des marchés que dans les phases postérieures, où il devient ensuite beaucoup plus coûteux de faire de la publicité, d’avoir accès aux beaux emplacements qui sont déjà pris, etc.

Vous avancez donc avec un esprit de pionniers... «Nous pensons qu’avoir une stratégie de pionniers est payante. L’important, c’est de le faire de manière suffisamment forte. Nous avons développé ces dernières années une approche first-in-class: avoir les meilleurs emplacements, disposer des meilleures équipes, des meilleurs outils de marketing… Surtout dans les marchés émergents, il s’agit de se positionner directement, avec tous les moyens et avec la force de la marque. Ce qu’il faut voir, c’est que les clients des marchés émergents sont issus de familles où l’on trouve un mélange de old money et de new money. Ce sont des gens qui voyagent, qui nous connaissent par rapport à nos autres implantations, qui nous visitent à Paris ou peut-être à Luxembourg, et qui n’ont pas envie de voir les marques de luxe implantées au rabais dans leur pays. Nous ne lésinons donc pas sur les moyens pour que Vuitton soit implanté de la meilleure façon possible sur chaque nouveau marché. C’est très important. Vuitton est-elle toujours la marque qui investit le plus lourdement au mètre carré dans ses implantations? «L’objectif, évidemment, n’est pas dépenser beaucoup pour dépenser beaucoup. C’est la recherche de l’excellence. Quand on parle des marchés émergents, de la Chine par exemple, pres-

que la totalité de ces clients ne savaient pas, il y a dix ans, qui était Louis Vuitton. Nous avons dû construire tout cela. Et les modes de construction, il n’y en a pas 36. Bien sûr, on peut investir dans les médias de luxe. Mais généralement, sur de tels marchés, ils sont relativement peu distribués. Donc, le parti que nous avons pris en Chine, c’est d’être visuellement et physiquement la marque perçue comme la plus luxueuse. Cela se traduit en investissements importants sur les points de vente: des magasins très bien situés, dans les meilleurs shopping malls - ce qui implique que nous devons intervenir nous-mêmes et nous impliquer dans le re-design de certains d’entre eux - et puis des façades importantes. C’est une stratégie coûteuse, mais toujours très payante. Avec, toujours, le contrôle absolu de notre distribution. Vuitton est le mieux vendu par ­Vuitton. Cela nous permet de gérer nos équipes, d’assurer un service équivalent partout dans le monde et une politique de prix cohérente, pour que tout ce que l’on fait soit perçu de façon harmonieuse par une clientèle internationale qui voyage. Vuitton dispose de huit localisations et de treize sites de production. Tous situés en France? «Non, pas tous, il y en a un en Espagne et un autre aux Etats-Unis, pour des raisons historiques. N’avez-vous jamais envisagé d’en implanter en Chine, afin de réduire les coûts de production et d’acheminement des marchandises? «Pas pour le moment. Ce n’est pas envisagé parce que nous pensons que nous devons continuer à avoir nos sites de production dans des lieux où nous avons un historique et une main d’œuvre bien implantée, avec un savoir-faire ancestral. Vuitton achète sur le marché mondial des matériaux de très bonne qualité, très coûteux. Ils le sont tout autant, que vous les achetiez à partir de la Chine ou de la France. Pour ce qui concerne les coûts de personnel, nous avons une main-d’œuvre essentiellement française pour la maroquinerie, car elle dispose d’un savoir-faire unique. Mais pour d’autres produits, nous travaillons avec des ateliers qui ne sont pas en France. Ainsi, pour les souliers, l’atelier est en Italie, à Fiesso, car dans cette région nous avons trouvé un know how extraordinaire pour la fabrication de souliers de luxe. Pour les montres, nous sommes installés en Suisse. Parce que le savoirfaire suisse sur la fabrication de montres ­complexes mécaniques est incomparable. Le luxe est un marché global. Comment sont créées des collections dont les produits seront vendus dans le monde entier? «Dans le marché du luxe, contrairement à celui de grande consom- }  76

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Projet de l’architecte Frank Gehry pour La Fondation Louis Vuitton pour la Création et l’Art Contemporain, qui ouvrira ses portes en 2010 au Jardin d’Acclimatation à Paris.

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{ mation, le principe de base n’est pas de satisfaire

Comment définir le «style Vuitton»? Si les valeurs restent les mêmes, la marque cherche à se diversifier de plus en plus, sous l’impulsion de nouveaux créateurs… «Vuitton a un socle, c’est sa tradition. Mais la marque a toujours vécu par l’innovation. L’offre se renouvelle constamment. Elle le fait de manière plus sage dans certains secteurs, comme les produits monogrammes où nous revisitons des sacs existants ou des petites maroquineries, en introduisant des pochettes pour des IPod ou des téléphones… Et puis nous innovons de façon plus radicale, plus extrême, lorsque nous faisons des coopérations avec des artistes, comme par exemple avec Takashi ­Murakami, un artiste japonais très célèbre qui a notamment développé le multicolore pour ­Vuitton. L’an dernier, nous avons eu une autre coopération qui a fait beaucoup de bruit, avec Richard Prince, un artiste peintre américain qui a développé une collection de sacs absolument spectaculaire, mais qui a aussi été un partenaire, comme Murakami, sur des défilés, des événements culturels et artistiques. Par ailleurs, nous sommes constamment à la recherche d’un processus visant à enrichir nos magasins par des œuvres d‘art, qu’elles soient

Visuel: Didier Ghislain / 2006

une demande latente ou existante d’une clientèle, mais celui de devancer vos clients, de les surprendre. Bien sûr, vous les surprenez tout en respectant les codes de votre marque. Quelque part, vous faites le prévisible de manière imprévisible. Tout est donc question de création. Chez Louis Vuitton, nous avons un directeur de la création qui est Marc Jacobs. Il est avec nous depuis 1997, il est arrivé au moment où nous développions de nouveaux métiers dans la branche du prêt-à-porter et des souliers. En nous appuyant sur l’ADN de la marque, d’une part, et sur la création d’un studio artistique travaillant en collaboration avec d’autres artistes, d’autre part, nous arrivons à constamment injecter de la modernité, de la créativité, de la surprise, de la découverte dans notre marque et donc de séduire nos clients partout dans le monde. Quand des produits sont particulièrement bien reçus, ce sont toujours des phénomènes mondiaux. Ce qui, naturellement, facilite beaucoup le business model de notre marque.

exposées dans le magasin, intégrées dans son architecture ou qu’il s’agisse de vitrine conçues par des artistes. Toute cette coopération avec le monde de l’art est permanente. Il s’agit d’un aspect très important pour nous, certainement pas anecdotique, qui fait aujourd’hui partie de l’ADN de la marque. Il y a quelques années, vos avez développé de nouveaux secteurs (montres, prêt-à-porter). Quel est le sens de cette diversification? «Le sens de la diversification, c’était de dire ‘quelque part, par sa tradition, sa créativité, Vuitton peut avoir un rôle à jouer au-delà du secteur de la maroquinerie et du voyage. Nous avons véritablement

quelque chose à apporter au marché’. Par exemple, quand nous nous sommes lancés dans le monde de la montre, nous avons créé un modèle, ­Tambour, inspiré des traditions de la marque Vuitton, complètement unique sur le marché. Nous avons apporté quelque chose de vrai, de nouveau, sur ce marché. Nous ne l’aurions pas fait si nous n’avions pas eu des idées sur des produits vraiment différents. En ce qui concerne le prêt-à-porter et le soulier, le sac étant de plus en plus un accessoire de mode, il était logique qu’à un moment Vuitton se lancerait dans la mode. Cela s’est fait avec l’arrivée de Marc Jacobs, les premiers défilés ont eu lieu suite à son arrivée et depuis nous n’avons

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Photo: Louis Vuitton Malletier

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Marc Jacobs, le directeur de la création, est à l’origine du prêt-à-porter Vuitton.

Art contemporain

Un vaisseau dans les arbres

pas arrêté de développer et d’étendre notre réseau. La mode vient enrichir le discours de la marque, lui donne des terrains d’expressions nouveaux, arrondit le monde Vuitton vers d’autres dimensions... Louis Vuitton est aujourd’hui, d’un point de vue économique, la marque française la plus performante dans le monde. Le plus difficile, c’est de se hisser à la première place ou de s’y maintenir? «A titre personnel, je suis un modeste rouage dans cette grande aventure, qui a démarré par le voyage à pied de M. Louis Vuitton en 1854 à Paris, pour y ouvrir son premier atelier. C’est un grand voyage et je pense qu’être arrivé à cette

position est le fruit d’un travail incroyable qui a été fait sur les dernières 150 années. Notre rôle aujourd’hui, c’est de maintenir Vuitton à ce niveau très élevé, ce qui veut dire être toujours les premiers, êtres toujours plus innovants, être toujours dans la perfection de tout ce que l’on fait. Je pense que si on continue à avoir cette ambition et cette volonté, la marque Vuitton restera la première marque française».

*Valeur de la marque au 31 mars 2008. Classement BandZ de la société d’études en marketing Millward Brown.

LVMH a lancé en 2006 le projet de la Fondation Louis-Vuitton pour la Création et l’Art contemporain, qui réunira une partie de la collection privée de Bernard Arnault et des œuvres acquises par le groupe LVMH. Ce centre, à vocation universelle, devrait ouvrir ses portes en 2010, au Jardin d’Acclimatation, à Paris. Sa réalisation a été confiée à Frank Gehry, architecte de réputation mondiale et auteur de nombreuses réalisations exceptionnelles comme le musée Guggenheim de Bilbao ou le DZ Bank Building à Berlin. Il s’agira de l’une des constructions les plus imaginatives de Frank Gehry, qui évoque un vaisseau dans les arbres, «un vaisseau magnifique qui symbolise la vocation culturelle de la France». Ouverte à tous, la Fondation Louis-Vuitton pour la Création a vocation à rompre les barrières entre le grand public - particulièrement le jeune public -, et l’art, ainsi qu’à développer la politique de mécénat du groupe de luxe et son engagement très fort en faveur de la création contemporaine.

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Goeres Horlogerie

Une question d’atmosphÈre

Pour réussir dans le secteur du luxe, il faut disposer de produits exceptionnels,  bien sûr, mais aussi d’une bonne localisation. Robert Goeres l’a parfaitement compris. Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Que font deux managers de l’horlogerie lorsqu’ils se retrouvent dans une vallée suisse? Ils participent à la transhumance du bétail, bien sûr! Une expérience inoubliable vécue aux côtés de Jean-Claude Biver (Hublot/groupe LVMH), que le fils du fondateur de Goeres Horlogerie commente avec un plaisir toujours renouvelé: «Le luxe ne se définit pas par son prix, mais par une tradition, une qualité, des valeurs... Si Jean-Claude Biver descend les vaches dans cette vallée où se perpétue un savoir-faire horloger ancestral, c’est parce qu’il en intègre les codes, évoque Robert Goeres. L’histoire, les souvenirs ne s’achètent pas. Et c’est là que se niche la véritable richesse». Le jeune homme — qui a repris il y a dix ans l’entreprise familiale active depuis 1956 dans l’importation et la commercialisation de l’horlogerie suisse de prestige (Rolex, Patek Philippe, Chanel, Hublot...) — cultive l’amour des belles pièces et des complications mécaniques que lui a transmis son père Raymond. Depuis une demi-douzaine d’années, le magasin est également représentant exclusif des bijoux Wellendorf et des perles Schoeffel. S’il inscrit sa vision managériale dans la continuité de celle de son père, le jeune dirigeant note cependant une rupture: «Mon père vendait à ses clients une montre pour la vie. Moi, je leur vends une montre pour vivre. Aujourd’hui, on consomme le luxe, on n’investit pas dans un objet. Certains de nos clients, et notamment en ces temps de crise, se sont rendu compte qu’ils avaient oublié de vivre, de se faire plaisir, de se fabriquer des souvenirs...»

De ‘terrain de jeu’ — tout autre, celui-là —, il fut beaucoup question dans la maison Goeres, ces six dernières années. Installé historiquement Avenue du X Septembre, le magasin a été transféré l’an dernier au cœur de la capitale, rue ­Philippe II. «De plus en plus, les marques mettent en avant leurs valeurs et ont une image, une atmosphère à véhiculer. Nos fournisseurs nous ont recommandé de nous exposer davantage, d’aller à la rencontre des clients qui flânent dans les rues commerçantes de la ville. Nous avons longuement mûri le projet et y avons énormément investi», indique M. Goeres, qui observe les premières retombées concrètes de ce déménagement: «Nos relations avec les fournisseurs sont plus étroites, ils nous livrent les nouveaux modèles parmi les premiers... car nous rayonnons exacte-

ment l’image qu’ils souhaitent. Je voyage également plus, je rencontre des confrères avec lesquels je partage de nouvelles approches commerciales, plus ouvertes, plus innovatrices». Quant à la clientèle, elle s’élargit progressivement. «L’un de nos défis est de parvenir à nous adresser aux différentes communautés qui composent la vie de la capitale, étrangers, visiteurs, frontaliers, etc.», précise le jeune dirigeant. Ce nouveau positionnement, dans l’une des deux principales rues arborant une belle palette de marques de luxe, ne peut qu’y contribuer. A condition, précise Robert Goeres, de ne pas rester statique et que «tout le monde y mette du sien» pour créer une véritable atmosphère dans ces rues pleines de promesses.

«Nos fournisseurs nous ont recommandé de nous exposer davantage, d’aller à la rencontre des clients». Robert Goeres

Retombées concrètes Dans l’actuel climat de marasme économique, Robert Goeres est convaincu que l’acquisition d’une montre de prestige est partie intégrante de ce recentrage sur les valeurs, l’authenticité et la qualité, dont les consommateurs ressentent aujour­d’hui le besoin. «Nous ne proposons qu’un nombre limité de marques, afin d’offrir ce qu’il y a de meilleur en matière de conseils, de connaissance des produits et de service après-vente. Dans un marché comme celui du Luxembourg, il faut savoir définir son terrain de jeux», précise-t-il.

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Magasin Hermès

L’eau et le feu Depuis près de 40 ans, la famille Graas est l’ambassadrice à Luxembourg  de la maison Hermès. Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

«Luxembourg dispose d’un fabuleux potentiel. Il faut continuer de le valoriser et de rendre cette ville attractive. Je participe à des groupes de réflexion pour faire bouger les choses, notamment au sein de l’Union commerciale. Mais je me tiens à l’écart de la politique. Je suis bien trop indépendant et indiscipliné pour cela!» Nicolas Graas est ainsi. Convaincu par les projets auxquels il tient, mais mû par une volonté farouche de conserver sa liberté d’action. Un état d’esprit qui ne va nullement à l’encontre de la fidélité absolue dont il témoigne, dans la lignée de ses parents et avec la complicité de sa sœur Poupette, à l’égard de la marque Hermès. «Nous avons eu beaucoup de chance avant d’avoir

des mérites, explique-t-il sobrement. Cette histoire puise ses racines en 1969, lorsque mes parents sont devenus concessionnaires exclusifs de la marque Hermès au Luxembourg». Un engagement pour une marque de luxe dont les valeurs sont portées par la famille Graas depuis près de 40 ans. «Nous défendons cette maison avec tous les moyens dont nous disposons et parfois, bien au-delà de ce qui nous est demandé. Nous suivons de près tous les nouveaux projets de la maison Hermès pour les proposer au plus vite au Luxembourg», explique M. Graas, qui précise que l’enseigne luxembourgeoise entretient de puissantes relations, basées sur «une grande con­fiance», et de fortes interactions, avec le siège parisien. En 2005, c’est dans un «écrin», situé rue Philippe II, que les produits Hermès ont trouvé un

«Notre chiffre d’affaires a été multiplié par dix en 15 ans». Nicolas et Poupette Graas

nouveau lieu d’expression. L’investissement pour la seule boutique (hors projet immobilier) avoisine 1,5 million d’euros. «Nous avons toujours tenu à ce que le magasin soit ‘une adresse’. Ce qui signifie un cadre exceptionnel, une localisation idéale – Hermès ne pouvait être qu’à un seul endroit à Luxembourg, au cœur de la ville – mais aussi une parfaite qualité de service. Nos clients sont des personnes qui voyagent beaucoup et ils se rendent là où leur est offert le meilleur service. C’est ainsi que nous parvenons à nous attacher leur fidélité», explique-t-il. Une recherche permanente de la qualité de service qui a, par exemple, conduit l’un des employés de la boutique à suivre une formation à Paris sur le «glaçage» des souliers…

Plus qu’un magasin, une «adresse» «La force d’Hermès est de conserver les codes d’une maison traditionnelle, fondée il y a un siècle et demi, tout en misant sur la créativité permanente, le ‘peps’. L’alliance avec Jean-Paul ­Gauthier a débouché sur quelque chose de magique. Le mariage de l’eau et du feu. Cela donne des résultats très forts», constate M. Graas. Des résultats qui, d’un point de vue financier, pourraient néanmoins être affectés par la crise? «Il existe une règle qui dit que le luxe passe assez bien les crises. Si j’ai travaillé dur pour atteindre des objectifs, si j’ai vécu des frustrations, je vais avoir envie de m’offrir quelque chose de beau, de qualitatif, de rassurant. Pas nécessairement très cher; nous avons des produits à partir de 25 euros, et je crois d’ailleurs qu’il faut désacraliser tout cela. Mais un produit qui me fait vraiment plaisir. Et je vais alors choisir encore mieux l’adresse où me rendre», estime Nicolas Graas. C’est avec une parfaite sérénité que le jeune homme – qui cultive par ailleurs de nombreux projets personnels à l’étranger – envisage l’avenir du magasin familial: «Notre chiffre d’affaires a été multiplié par dix en 15 ans et nous enregistrons une croissance excellente depuis trois ans. Si le Luxembourg continue de se développer dans la bonne direction, nous nous développerons avec lui. A condition, bien sûr, de redoubler de vigilance pour maintenir un haut niveau de service et d’accueil et de tout mettre en œuvre pour que la boutique Hermès reste un lieu de rêve».

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Bijouterie Molitor

La splendeur du vrai En installant une boutique dédiée aux Arts de la table à deux pas de son incontournable bijouterie,  Jacques Molitor contribue à élargir l’offre de luxe dans la vieille ville. Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

«Le luxe ne s’éteindra jamais. Les gens auront toujours envie de se faire plaisir... et les hommes, de gâter les femmes». Tout un esprit dans une petite phrase! Jacques Molitor, maître-horloger installé depuis 1955 à Luxembourg, à 100 mètres du Palais, conjugue avec bonheur tradition, élégance et classicisme. Tous trois adossés à un solide bon sens, qui lui évite de s’alarmer des effets potentiellement dévastateurs de la crise sur ses activités. «Nous veillons à avoir une gamme de produits suffisamment large – de moyenne à très haute – pour que les clients puissent trouver un bijou ou une montre qui leur plaise... et convienne à leur budget», explique le propriétaire de la Bijouterie Molitor, qui a observé, au fil des ans, les évolutions comportementales de ses clients. De l’abandon progressif de la joaillerie traditionnelle masculine (chevalières, montres goussets et autres épingles à cravate) aux nouveaux codes vestimentaires, en passant par l’internationalisation de sa clientèle ou encore le succès aussi fulgurant que passager de la montre à quartz — qui représentait 70% des ventes il y a une trentaine d’années et moins de 20% aujourd’hui —, il a connu bien des cycles! «Les femmes, aujourd’hui, restent attirées par la beauté, la qualité esthétique des modèles et des matériaux. Les hommes s’intéressent à la belle mécanique, aux complications et, quand ils ont adopté une marque, lui restent généralement fidèles», constate Jacques Molitor qui propose les marques d’hor­ logerie les plus prestigieuses: Jaeger-Lecoultre, Hublot, Piaget, IWC, Audemars Piguet, Hermès, Oméga, etc. «L’horlogerie suisse est redevenue extrêmement dynamique, et nous veillons à actualiser en permanence nos collections en nous rendant à toutes les grandes foires et salons à l’étranger».

réparation et d’entretien) se porte garant sur toutes les pièces de sa boutique. Bien qu’attaché au fait de conserver une âme à ces lieux qu’il occupe depuis un demi-siècle, M. Molitor envisage de rénover sa bijouterie, peut-être dès l’an prochain, afin d’accueillir mieux encore les clients et de moderniser les surfaces d’exposition, qui présentent également les créations «maison». «L’offre de luxe s’est affirmée à Luxembourg ces cinq dernières années, et c’est une excellente chose: la concurrence dynamise le commerce et renforce l’attrait de la ville... même s’il n’y a aucun intérêt à installer une bijouterie à chaque coin de rue! Ce qu’il faut, c’est varier l’offre, présenter des collections très actuelles et lutter auprès de nos

fournisseurs pour obtenir des prix qui tiennent compte de l’avantage compétitif que nous donne une TVA plus basse», note M. Molitor. Alliant les actes aux mots, il a ouvert l’an dernier une boutique dédiée aux Arts de la table de haute facture: les collections Lalique, Baccarat, Hermès ou encore Christofle, pour ne citer qu’elles, s’y côtoient dans un espace de vente de 250 m2, complété par une antenne (en fait, le site de l’ancien magasin) de 50 m2, qui accueille des expositions temporaires. «Un magasin de cette taille manquait dans la capitale, fait observer M. Molitor, qui se félicite de contribuer ainsi à renforcer la position de Luxembourg comme centre de luxe dans la Grande Région... et bien au-delà.

«L’offre de luxe s’est affirmée à Luxembourg ces cinq dernières années, et c’est une excellente chose».

Jacques Molitor, maître-horloger

Avantage compétitif Dans sa boutique au charme ancien installée dans un bâtiment du 17e siècle, Jacques Molitor cultive son idée du luxe: «Le luxe, c’est la beauté, la splendeur du vrai». De l’authenticité, des matériaux nobles et éternels... et d’une qualité irréprochable, dont le maître-horloger (qui dispose d’un atelier de

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Maison Schroeder

Cultiver la différence La plus ancienne bijouterie du Luxembourg, qui a créé ses propres marques de bijoux  et de montres, poursuit son internationalisation. Sans négliger son ancrage national.  Le magasin du centre-ville sera totalement rénové d’ici la fin novembre. Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

«Je n’ai jamais compris mon métier comme acheter et revendre des objets. Dans la Maison ­Schroeder, nous avons toujours créé et fabriqué nos propres bijoux et mon père m’a transmis ce virus», explique Pierre Rossy, héritier d’une lignée de bijoutiersjoailliers ayant fondé leur affaire en 1877. Une lignée où se cultive également une farouche tradition d’indépendance, la société (qui possède trois magasins au Luxembourg) restant aux mains de la famille «qui a décliné toutes les offres de rachat», glisse-t-il. En intégrant la direction de la société, Pierre Rossy a perpétué l’esprit «maison» qui a toujours prôné «l’audace et la créativité». En 1989, il a lancé une collection de bijoux nommée Pas-de-

Deux, un clin d’œil à son autre grande passion, l’équitation. «Nous avons constaté chez nos clients un grand désir pour le bijou unique et personnalisé qui se démarque des produits que tout le monde peut proposer. Pas-de-Deux est une marque de niche, pour des personnes qui aiment porter des pièces originales, fabriquées à la main et adaptées à leurs goûts», explique le bijoutier. Il confie d’ailleurs son plaisir de participer à la naissance d’une pièce créée «de A à Z» dans l’atelier qui emploie huit maîtres bijoutiers et horlogers. La marque au trapèze s’est enrichie au fil des ans et propose désormais des collections de montres, de stylos, de foulards ainsi que des pièces de maroquinerie, pour la plupart dessinées par son épouse et confectionnées dans un «petit atelier ita-

«Le partenaire idéal doit aimer nos produits et ne pas chercher la facilité». Pierre Rossy

lien, très pittoresque et indépendant, qui cultive une haute tradition artisanale et entre totalement dans notre concept». Un esprit identique régit la création des montres griffées Schroeder, manufacturées en Suisse par des artisans horlogers de la Vallée de Joux.

Une croissance annuelle de 5% Ces marques déposées remportent un franc succès (Pas-de-Deux enregistre une croissance annuelle de 5%) et «nous offrent la possibilité d’un développement à l’international, explique M. Rossy. Nous recherchons pour cela des partenaires dans différents pays, avec un haut niveau d’exigence». Le profil idéal doit ainsi être «un excellent professionnel, capable d’assurer un degré élevé de service, qui aime réellement nos produits et ne cherche pas la facilité.» Des perles rares que Pierre Rossy a rencontrées dans des salons internationaux et grâce à ses réseaux professionnels, et qui contribuent d’ores et déjà au rayonnement de la marque Pas-de-Deux dans de nombreux pays étrangers comme la France, la Grande-Bretagne, la Russie et les pays de l’Est, où le marché du luxe est en plein essor. Mû par son désir de conquête de nouveaux marchés, M. Rossy n’en néglige pas pour autant l’implantation luxembourgeoise de sa société. Le magasin principal, situé dans la maison familiale de la Grand-Rue, a subi d’importants travaux pour offrir, en cette fin novembre, un cadre d’exception. D’une surface de plus de 400m2, il disposera d’une seule entrée permettant d’accéder aux deux niveaux. Au premier seront présentées les lignes de bijoux, de montres et la maroquinerie, tandis que les collections «arts de la table» et les listes de mariage seront présentées à l’étage. Un écrin haut de gamme pour présenter des produits qui le sont tout autant. «Ces nouveaux espaces permettront d’améliorer l’accueil et la présentation des pièces et de gagner, nous l’espérons, une nouvelle clientèle chez les jeunes. Nous avons fait évoluer lentement nos collections, notamment dans le secteur de la maroquinerie qui était un métier nouveau pour nous, mais le succès immédiat qu’elles ont rencontré nous a confortés dans nos idées. Maintenant, je me sens plus sûr», confie Pierre Rossy.

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Famille Tiesi (La Voglia Matta)

Julien Becker (photos)

Les ressortissants italiens vivant au Luxembourg représentent 3% de la population. Mais la proportion du nombre de restaurants arborant fièrement les couleurs ­et les saveurs de la Péninsule est bien plus importante. Gros plan sur dix d’entre eux, dans des (*)”portraits de familles” d’où l’ambiance contraste – volontairement – avec la gaieté habituelle de ces lieux chaleureux.

Portfolio Ritratti di Famiglie* Julien Becker (photo)

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Guiseppe Centrone (Bel Canto) 10_portfolio.indd 85

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Giovanna et ClĂŠmente Berto (Piazza Italia) 10_portfolio.indd 86

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Leo Antognoli, Mario et Enrico Pierucci (Hotel Restaurant Italia)


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Giancarlo Balestri et Delfia, sa maman (Bella Napoli)


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Simonetta et Ilario Mosconi (Ristorante Mosconi)


Natalia et Franco Fuzio (Mère Nature) 10_portfolio.indd 90

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Elena et Renato Favaro (Ristorante Favaro) 10_portfolio.indd 91

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Maurizio et Georges Stiletto (Giorgio Ă Wecker)


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Tina et Gaetano Veletta, leurs fils (Il Riccio)


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off the record  L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses...

Téléphonie

Dure, dure…

Photo: Apple

LuxGSM se bat pour obtenir, lui aussi, le droit de commercialiser l’Iphone 3G.

Spuerkeess

Collecte et embarras On le sait, la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat a été l’une des grandes gagnantes de la crise financière, son statut de banque publique et ses excellentes notes financières lui ayant permis d’attirer une bonne partie de l’épargne qui quittait les banques les plus fragiles de la Place. Mais, aucune statistique n’a été rendue publique sur l’ampleur de cette collecte, finalement embarrassante pour les responsables du centre financier. Qu’ils vantent les mérites de la Spuerkeess et ils risquent d’accentuer ces flux indésirables... Qu’ils déplorent cette situation et ils risquent de passer pour des ingrats à l’égard d’une banque qui a sans doute empêché une fuite de capitaux en dehors du Luxembourg…

Dur, dur de négocier avec Apple! LuxGSM en fait la difficile expérience, lui qui cherche, depuis des mois déjà, à commercialiser l’iPhone 3G. Le constructeur américain semble continuer à snober les petites entreprises de services de communication à distance, ne s’intéressant surtout qu’aux joueurs de première ligue. LuxGSM revendique pourtant 60% de parts de marché au Luxembourg, mais c’est Voxmobile qui avait été le premier, en octobre dernier, à lancer le dernier bijou de la marque à la pomme (voir paperJam novembre 2008, page 44, cahier Management). Il faut dire que son actionnaire désormais unique n’est autre que Mobistar (voir page 27) qui appartient au groupe Orange, la branche d’activités mobiles de France Télécom. LuxGSM ne lâche pas le morceau pour autant, en vue de diffuser ce produit d’appel, le plus important, pour l’heure, étant aussi de rester visible auprès de la société américaine. Car d’autres générations de l’iPhone suivront et si l’opérateur n’est pas retenu cette fois-ci, il espère figurer parmi les prochains élus. L’espoir reste donc intact, mais il est bien impossible de parier sur une date de commercialisation de l’iPhone 3G par l’opérateur national, pas plus que sur les conditions (avec ou sans contrat d’abonnement) et les prix. Les négociations sont, évidemment, couvertes par un accord de confidentialité... Peut-être la perspective des fêtes de fin d’année pourrait-elle faire avancer les choses…

Rectificatif

Pas de surchauffe… Suite à la publication de notre information «Surchauffe au Laccolith» dans notre dernière édition, Jones Lang Lasalle tient à préciser que les faits évoqués – sur la base de témoignages d’occupants du bâtiment – sont erronés. Il n’y a pas eu de «problème de surchauffe» du système de climatisation, mais simplement la rupture d’un joint sur un réservoir d’eau chaude en sous-sol, ayant provoqué une émanation de vapeur près d’un détecteur incendie. C’est cela qui a causé l’alerte incendie et l’évacuation du bâtiment. «Le problème a été réglé par la société de maintenance et tout est rentré dans l’ordre rapidement», assure-t-on chez JLL.

Anniversaire

Profil bas Le Château de Septfontaines a accueilli, il y a quelques jours, une réception donnée à l’occasion des 20 ans de Lloyds TSB International Private Banking. Une manifestation initialement prévue en grandes pompes, mais qui s’est finalement faite dans la plus grande simplicité, la banque n’ayant pas souhaité prêter le flanc à une pression médiatique démesurée comme le subit sa maison mère à Londres.

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paperjam.tv  Retrouvez, sur www.paperjam.tv, toutes nos interviews vidéo

«On a une extension de la crise financière aux pays d’Europe de l’Est, qui font partie de l’Union Européenne et qui sont à la   périphérie de la zone euro. La crise financière qui commence à les affecter a naturellement  un impact négatif sur la valeur de l’euro». Franck Sarre (KBL European Private Bankers), le 23 octobre

«Il y a une certaine confusion dans l’esprit du grand public entre secret bancaire, place   réglementée ou pas… Pour moi, l’essentiel du  débat va très vite se focaliser non pas sur les  paradis fiscaux, dans le sens fiscal du terme,  mais vers les pays où la réglementation est   très faible, ou quasiment parfois inexistante.   Il y aura des remises en cause de certaines   localisations».

“It’s looking at the market the other way round. So, not advertisers pushing messages, but observing and knowing their customer targets, and finding the appropriate message and moment to communicate.” Diana Derval (DervalResearch), October 28th

Didier Mouget (PricewaterhouseCoopers Luxembourg), le 22 octobre

«L’indice Vix de mesure de la volatilité a atteint un sommet jamais vu dans toute son histoire, à 80%. Cela a duré quelques jours, mais heureusement cette volatilité a baissé substan- tiellement pour retomber à des niveaux plus raisonnables, mais encore très élevés, de l’ordre 45%. Pendant la crise des ‘dotcoms’, qui était un éclatement de marché colossal, on n’avait jamais dépassé les 45%».

«Les investisseurs sont à la recherche de titres sains, dans un domaine qui n’est pas frappé par le cycle économique actuel. Les titres liés aux énergies renouvelables notamment montrent un vrai attrait. C’est aussi le cas dans le domaine de la consommation». Thierry Bichel (Family Office Partnership), le 30 octobre

«Pour les cadres au niveau managérial, il n’y a pas vraiment de pénurie, car c’est un marché qui est nourri de promotions internes à Luxembourg, ou bien par l’arrivée de cadres supérieurs de l’étranger de maisons mères. En revanche, pour ce qui est des cadres experts, il y a structurellement, malgré la crise, des besoins dans les domaines des fiscalistes, juristes, commerciaux et experts techniques».

Jacques Chahine (Chahine Capital), le 7 novembre Thierry Ernst (Ernst Recruiting), le 11 novembre

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playtime  Les dernières tendances et actualités à Luxembourg: shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode, intérieurs, technologie... Et l’interview passion de Jacques Demarque avec Jean-Claude Bintz, manager et musicien. Par Céline Coubray (textes)

City News

à Découvrir ce mois-ci e Wolford La nouvelle boutiqu te sen pré urg bo à Luxem marqué un espace de vente dies. par des lignes arron s… La boutique les petite ges éta se déploie sur deux usement. aménagés chaleure

Maille et compagnie

Bas de luxe

Luxembourg est désormais dotée d’une boutique Wolford, marque connue pour ses collants et bodys de très grande qualité. On y trouve également un peu de prêt-à-porter, aux lignes simples et à la qualité haut de gamme, de la lingerie fine et quelques chaussettes pour homme. Les articles dessinés en collaboration avec Armani sont également disponibles. Le design du magasin est composé de modules blancs aux formes arrondies et laisse beaucoup de place à la présentation des produits emballés, alternant avec de petites penderies pour les pièces présentées sur cintres. Des maillots de bain seront proposés cet été. Wolford, 12, rue Philippe II, Luxembourg. Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 18h, tél.: 26 86 47 90.

La marque les petites… est déjà bien implantée à Paris et dans les grandes villes de province. La voici maintenant à Luxembourg avec des collections où la maille domine, qu’elle soit en laine, cashmere ou satin de coton. On trouve aussi de jolis imprimés, gais et féminins. Une collection pour les plus jeunes, de 4 à 12 ans, les petites... filles, et quelques accessoires (chaussures, sacs) sont également disponibles. les petites…, 22, avenue de la Porte Neuve, Luxembourg. Ouvert du lundi au samedi, de 10h à 18h30, tél.: 26 86 47 41.

e Maje La nouvelle boutiqu urg bo xem à Lu

Photos: Fabrizio Maltese, Luc Deflorenne

BranchÉes baba La marque française de prêt-à-porter Maje, lancée en 2000, a ouvert une boutique en plein cœur de Luxembourg, sur la place d’Armes. Les collections au style bohème chic font la part belle aux broderies et aux dentelles. Une petite ligne d’accessoires et de vêtements pour enfant existe également. Maje, 22, rue de la Poste, Luxembourg. Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h, tél.: 26 200 128.

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a Une session de Pech à Melbourne

Kucha

Pecha Kucha Night luxembourg Le principe des Pecha Kucha Nights est simple: des designers, scientifiques, photographes, illustrateurs, architectes… viennent présenter leurs travaux à l’aide de 20 images qui sont projetées pendant 20 secondes chacune, pas plus. Ces soirées connaissent déjà un large succès un peu partout dans le monde et permettent à chacun d’étendre son réseau de travail. Luxembourg est maintenant aussi concernée. Une première soirée est prévue le 4 décembre au Mudam à 20h20, suivie d’une soirée au CarréRotondes à partir de 23h. www.pecha-kucha.org

Theater L’Australian Dance à découvrir ie gn pa com e un est d’urgence.

Australian Dance Theater

Une adresse pour les du chocolat

Présentée pour la première fois à Luxembourg, l’Australian Dance Theatre est une des plus prestigieuses compagnies de danse contemporaine. Elle a choisi de présenter une interprétation contemporaine de Gisèle, grand classique de la danse, et offre une création mêlant les prouesses techniques de la danse classique à une chorégraphie fougueuse et captivante. G, au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg, les 12 et 13 décembre, à 20h, www.theatres.lu

amoureux

Photos: Pecha Kucha NIght Foundation, Raymond Clement, Chris Herzfeld, Luc Deflorenne

Paradis chocolaté Voici une adresse qu’on aimerait garder secrète... Chocolate Company Bonn est spécialisé, comme son nom l’indique, dans le chocolat. On en trouve sous toutes les formes: à la pièce bien sûr, mais aussi dans un format très original, les «hotchocspoons». Il s’agit d’une cuillère en bois emprisonnée dans un bloc de chocolat aromatisé à faire fondre dans du lait chaud... Pas moins de 38 goûts différents sont disponibles, dont certains sont agrémentés d’une petite pipette d’alcool. Derrière la façade discrète, c’est un véritable temple de la gourmandise! En plus des chocolats, il est aussi possible de déguster des parts de gâteaux, des glaces, une soupe le temps d’un déjeuner. Le salon de dégustation est accueillant et confortable, décoré dans des tons chauds et raffinés. Saluons également les horaires d’ouverture qui relèvent du miracle à Luxembourg! Chocolate Company Bonn, 20, rue du Marché aux Herbes, tél.: 26 26 2006. Ouvert du lundi au vendredi de 7h à 20h, le samedi de 9h à 20h et le dimanche de 10h à 20h.

Les photographies nt accompagnent de Raymond Cleme le concert. t an nd pe s les musicien

Musique et photographie L’éclectique organiste et pianiste luxembourgeois Maurice Clement et le percussionniste-virtuose Martin Grubinger junior, sont réunis sur scène pour la première fois le temps d’une soirée exceptionnelle et se consacrent à la musique improvisée qui dialogue avec une centaine de photographies de Raymond Clement projetées sur écran géant. Out of Silence, à la Philharmonie, dimanche 14 décembre, à 20h, www.philharmonie.lu

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Idées Cadeaux

JOYEUX NOËL! L’ART DU VIN Ce coffret est une invitation à s’initier aux plaisirs de l’œnologie et à la découverte des vins. En plus du tire-bouchon à levier et de sa mèche de rechange, huit petites capsules renferment les arômes primaires du vin (miel, chèvrefeuille, rose, poivre…) et permettent ainsi d’éduquer le nez à reconnaître ces aromes essentiels dans les vins dégustés.

by Casque Shibuya, Ru

ANGE GARDIEN Ce casque mêle inspiration rétro et conception moderne, d’une forme à la fois classique et fantaisiste, dessinée dans un design harmonieux. Construit en fibre de carbone, il garantit une grande résistance et offre une grande légèreté. L’intérieur est garni de trois mousses de densités différentes, recouvertes de peau d’agneau rouge, bordé d’un jonc chromé périphérique.

vin, Œno Box Arômes du Vin du ier L’Atel

ent, Néo-Classique Présid nt po Du . S.T

oli Audio Networks Stereo, Tiv

ÉCRITURE TECHNOLOGIQUE Ce stylo à plume en laque de Chine et plume d’or dessiné par Pablo Reinoso présente une ligne élancée et masculine, et s’adjoint la puissance de la technologie en combinant à l’écriture traditionnelle une clé USB de 4 gigas cachée dans le corps du stylo. Disponible aussi en version roller.

LA RADIO DU FUTUR Les fameuses radios au son cristallin suivent les avancées technologiques et proposent un modèle qui permet d’écouter parfaitement toutes les radios du monde grâce à Internet. Il est aussi possible d’accéder à la bibliothèque de musique stockée dans un ordinateur, ou d’adjoindre un lecteur CD, un caisson de basse ou un iPod. Une prise USB permet également de raccorder un lecteur MP3. Coloris disponibles: cerisier, noisetier, wengé.

éphone Accessoire pour tél e Herckes ari -M ne An , ble porta

DÉLICATES BALERINES La jeune styliste luxembourgeoise Anne-Marie Herckes propose, en plus de sa collection de broches, quelques accessoires à accrocher au téléphone portable, tous plus craquant les uns que les autres, comme cette paire de petites balerine dorées ornées de leur nœud. Un plaisir à petit prix à offrir sans hésiter!

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rique Cadre photo numé rtin Szekely, Parrot Ma de hio ecc Sp Wi-Fi

CADRE MIROIR

ndo Collier Christofle Mo

LÉGÈRETÉ GLOBALE Dominique Modiano propose pour sa première collaboration avec Christofle une ligne de bijoux qui évoquent l’univers des chaînes et des globes d’argent qu’elle évide avec brio. Un collier empreint de légèreté.

Martin Szekely a dessiné un cadre-miroir très esthétique et contemporain. Allumé, il fait défiler les meilleurs clichés numériques; éteint, il devient miroir. Vu qu’il est doté d’une connectivité remarquable (Wi-Fi, Bluetooth, NFC…), il est très facile de charger les photos. Il est même possible d’en récupérer, grâce à sa connexion Wi-Fi, sur une adresse mail ou des sites communautaires (Picasa, Flickr…). Esthétique et technologique!

ARCHITECTONIQUE Dessiné par la célèbre architecte Zaha Hadid, ce vase est proposé en deux versions: la première est en acier inoxydable avec un revêtement en PVD coloré or, la seconde a un aspect satiné. Chaque édition est limitée à 999 exemplaires.

Guerlain Homme

ha Vase Crevasse de Za ssi Ale

Hadid,

FRAÎCHE FRAGRANCE La dernière création masculine de cette maison presque bicentenaire est marquée par un accord mojito, aux notes fraîches de limette, menthe et rhum, cocktail original et très séduisant. Le flacon est dessiné par le célèbre studio de design automobile Pininfarina qui a ciselé un habillage en métal, carrossé comme le capot d’une belle voiture.

CADENAS D’EXCEPTION Le cadenas accompagne depuis toujours les sacs et bagages Hermès. Il est devenu un symbole de la maison, migrant sur certains accessoires comme les montres. Aujourd’hui, il se transforme en un flacon de parfum précieux. Pour délivrer l’extrait de cette fragrance, il suffit de faire pivoter l’anneau. L’eau de toilette entre cuir et fleur révèle alors toutes ses facettes.

ès Kelly Calèche, Herm

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Technologie

Multi-usages

ctronics Ecran M94D, LG Ele

Deux en un Le M94D offre la combinaison d’un téléviseur HD et d’un écran d’ordinateur d’excellente qualité. Il permet ainsi de gagner de la place et de faire des économies. Disponible en 19, 20 et 22 pouces, l’écran est à la fois haute définition, lumineux et détaillé.

Serenata, Samsung et Bang & Olufsen

, Sandberg 2in1 Numeric Mouse

Tout pour la musique Ce téléphone portable n’est pas tout à fait comme les autres. Contrairement aux nombreux GSM dont la qualité d’écoute est très médiocre en mode haut-parleur, ce téléphone a comme principale caractéristique de restituer un son d’une grande qualité grâce au haut-parleur intégré dans sa partie supérieure coulissante. En parallèle de cela, il présente les fonctions traditionnelles de ce type d’appareil et l’utilisateur peut naviguer entre les différents menus grâce à un écran tactile complété d’une molette. La capacité de stockage est de 4Go.

Combinaison fonctionnelle Voici une solution astucieuse pour avoir sous la main une souris et un clavier numérique en un seul produit. Facile à transporter et à brancher, cette avancée technologique est également à la portée de tous les budgets.

ctronics Ecran M94D, LG Ele

s CinemaOne, Philip

Comme au cinÉma Ce nouveau home cinéma full HD est un des premiers à se doter d’un lecteur Blu-ray Disc, de qualité audio et vidéo proche de celle du cinéma. Il permet un son tridimentionnel et une image haute définition. Egalement compatible avec un iPod, il est doté d’enceintes 5.1 et d’un caisson de basse.

Allure discrÈte Ce nouveau système de cinéma à domicile complet combine un lecteur DVD et CD, une station d’accueil pour iPod, un amplificateur de sons à quatre canaux et un caisson de basse dans un seul boîtier très bien dessiné.et de la taille d’un ballon de football.

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Mode Femme

Rouge festif Rouge flamboyant Cette robe fourreau présente un col qui recouvre largement les épaules. Il est brodé de pampilles carrées et rondes ton sur ton qui renforcent l’effet festif, jouant d’effets de brillance, accrochant la lumière et créant un effet pétillant, comme une coupe de champagne...

Rouge du soir La beauté réside souvent dans la simplicité comme en témoigne cette robe longue de soirée, flottant délicatement avec les mouvements de la marche. La coupe en V inversé du bustier met en valeur, avec sensualité, les épaules. Elle est sobrement agrémentée d’un large nœud en tissu situé dans le cou, comme pour mieux mettre en valeur les contours du visage.

Christian Dior

Tommy Hilfiger

Rouge lie-de-vin Cette tenue, si caractéristique des silhouettes d’Issey Miyake, présente un délicat camaïeu de rouges profonds, mis en valeur par les superpositions, différences de longueur et les volumes créés dans les drapés.

Rouge Saisissant Cet ensemble est marqué par la géométrie de la coupe très structurée, avec manches ballon, col cheminée et jupe aux genoux. La taille est soulignée par une singulière ceinture à grosse boucle ton sur ton, fil rouge de la collection. La laine enveloppe le corps, abrité dans un rouge orangé chaleureux et vif. Issey Miyake

Véronique Leroy

Peau rouge Etonnante silhouette aux volumes bouffants et décolleté volanté. Le col en V permet d’exprimer toute la souplesse de la peau alors que le pantalon, tout en étant généreux dans ses volumes, est très structuré. L’ensemble est surprenant et réalisé dans un rouge sang de bœuf profond.

Rouge urbain Cette robe chasuble est dynamiquement soulignée par le motif-signature des trois bandes qui se développe sur la moitié du col et descend comme un plastron sur la poitrine. A la fois travaillée et simple, il ressort de cette tenue une impression rudimentaire donnée par les bords effilochés.

Louis Vuitton to Y-3, Yohji Yamamo s ida Ad ur po

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Accessoires

Party Bags Christian Lacroix

Hugo d’Hugo Boss

Simplicité linÉaire On retrouve tout l’esprit du directeur artistique, Bruno Pieters, dans cette pochette sobre en cuir verni: des lignes simples, essentielles qui ne sont pas bavardes, sans pour autant être muettes, un mélange de délicatesse féminine et d’esprit rebelle à travers l’utilisation d’éléments métalliques dans les ornementations supérieures.

Contraste de matiÈres Les plumes légères et aériennes crééent un contraste avec les pastilles et tubes coupés en biais qui parsèment densément le rabas de cette pochette dessinée pour les grands soirs et événements exceptionnels. Un contraste de matières qui permet d’aborder de manière différente le foisonnement et l’aléatoire.

Fratelli Rossetti

DÉlicatesse florale Cette pochette, réalisée dans un cuir verni d’un beau rouge flamboyant, se voit agrémentée sur sa boucle d’un ornement central composé de plumes rouges et noires, disposées comme les pétales d’une fleur, et dont le cœur est une forme décorée de strass eux aussi bicolores.

Sonia Rykiel

CloutÉ D’un parme très doux, cette pochette affiche sa caractéristique par le gros pompon de cuir et la répétition de petits clous à tête facettée que l’on retrouve sur de nombreuses pièces de la collection automne-hiver de cette maison qui fête cette année ses 40 ans d’existence.

Chanel

Tweed écaillé Cette pochette propose un mélange original et signé puisqu’on retrouve le tweed noir et blanc si cher à la maison de couture de la rue Cambon, associé à un jeu malicieux de pièces de cuir montées comme des écailles, détournant ainsi avec ingénuité le traditionnel sac matelassé, autre signature célèbre.

Celine

citron vert Cette pochette en satin associe une couleur acide à une chaîne en métal aux jolis maillons ronds, donnant le zeste de couleur nécessaire aux tenues festives, tout en étant raffinée et précieuse.

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Mode lui

Habit de fÊte grande élégance En velours ras, ce smoking à col châle est très élégant, à la fois classique et contemporain, comme en témoigne la coupe du pantalon qui est très moderne. Il est porté avec une chemise à plastron et un nœud papillon en satin de soie.

Allure scintillante Le gris brillant donne une tonalité plus jeune et rock’n’roll à cette veste festive portée sur un blouson court en jeans. On aime aussi le détail de la boucle de ceinture et les baskets blanches montantes à scratch décalés.

De Fursac

Kris Van Assche

Charmante décontraction D’un beau violet profond très apprécié cette saison, ce costume au col châle confère à celui qui le porte une élégance décontractée et naturelle, sans fioriture. Accessoirisé d’un nœud papillon, le charme devient délicieusement rétro et d’une désuétude... très à la mode.

Touche de mode Ce costume a une allure bien à lui, à la fois simple et sobre, tout en étant très élégant grâce à la veste cintrée et au pantalon à coupe cigarette. On retient particulièrement l’idée de porter deux ceintures fines cloutées dont une de couleur vive, ce qui donne une touche personnelle et très mode à la silhouette. Paul Smith Filipa K

Contraste de style La veste de ce costume de soirée est très architecturée. Elle présente un col satiné avec deux tons de noir très subtils et est complétée par une cravate noire linéaire, très graphique. Cette rigueur s’oppose à la fluidité du pantalon ample qui vient casser cette fausse austérité.

COstume D’INTéRIEUR Non sans une pointe d’humour, ce costume est inspiré des tenues d’intérieur que les hommes du monde portaient autrefois à leur domicile. Cette élégance surannée appartient à un mode de vie révolu, mais est encore aujourd’hui synonyme de confort et d’élégance. Elle marque aussi un sentiment de proximité avec les convives puisqu’ils sont considérés d’une certaine façon comme des membres de la famille...

Hugo Boss

Smalto

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MOEL fauteuils et canapés. Design : Inga Sempé. Catalogue : www.ligneroset.be

Vivez autrement.

SICHEL MOBILIER - Rue de l’Alzette, 5-7 téléphone 54 04 41 CITY CONCORDE-BERTRANGE téléphone 44 75 90 Offre spéciale sur l’ensemble de la collection du 1er au 30 octobre 2008.

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Accessoires

L’homme paré

Louis Vuitton

Boss Boss Black d’Hugo

Douces ondes

Délicat motif Parfaites pour les soirs de fête, ces chaussures en cuir noir verni sont délicatement marquées d’un motif en défonce créant un croisillon très élégant et donnant une allure plus singulière au traditionnel soulier verni.

Marque d’élégance et de raffinement, ces boutons de manchette complètent parfaitement les chemises de soirée, en apportant une touche délicate et douce grâce à la forme ovale et au motif ondulatoire.

Florian Denicourt

Double poignÉes Rétrogradants oraine Date et Jour Patrimony Contemp Constantin ron he ac e,V tin ce Pla Collection Excellen

Ce sac est parfaitement adapté à la vie de tous les jours pour les hommes actifs et modernes. Les poignées doubles permettent de le porter soit à la main ou à l’épaule. Il est muni d’une fermeture qui s’ouvre largement sur les côtés et il est possible d’y glisser ses affaires sans difficulté.

spectaculaire sans ostentation Réalisée dans ce matériau d’excellence qu’est le platine, cette montre exceptionnelle porte le poinçon exclusif PT950, un bracelet en alligator cousu de fil de platine tressé avec de la soie, et deux complications qui sont les indications rétrogrades du jour de la semaine et de la date.

Hackett

Simple et efficace Sans chichi, cette ceinture est sobre tout en étant habillée. Réalisée en cuir verni, elle peut être coordonnée aux chaussures choisies pour les tenues de ces temps de fêtes et de réveillons.

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Photo G. Dekoninck.

Desk & chair collection by Vincent Van Duysen for Bulo.

Project: Seamco Antwerp (Oelegem).

Bulo Concept Store 107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg T: +352 26 18 80 F: +352 26 18 80 80 E-mail: info@bulo.lu www.bulo.com


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Pilates Personal Training, 7/14

Les abdominaux ou Stomach Series Lucile Risch (cours), David Laurent / Wide (photos)

Stomach Series est un ensemble de cinq exercices de renforcement et tonification des muscles abdominaux ainsi que de stabilisation du tronc. Les cinq exercices doivent être exécutés avec fluidité, précision et sans arrêt, avec un maximum de cinq répétitions pour chaque exercice. La position du corps ne change pas durant toute la série. Si vous ressentez une tension au niveau de la nuque, vous pouvez poser la tête au sol durant la série. Il est très important d’inspirer et d’expirer consciemment afin d’oxygéner les muscles abdominaux. Ces exercices peuvent être faits à domicile. Si vous ressentez des difficultés, paperJam vous recommande l’accompagnement d’un professeur.

1.

3.

2. Double Leg Stretch

Couché sur le dos, les deux jambes pliées, le dos reste à plat au sol. Les mains sont au-dessus des deux genoux. Vous pouvez relever la tête et le buste, mais il est conseillé de garder la tête et le buste au sol lors des premières exécutions. Inspirez en allongeant les bras au-dessus des épaules et les jambes en diagonale, sans lever le dos du sol. Si vous sentez que vos vertèbres ont tendance à se décoller, levez les jambes au-dessus des hanches. Expirez en repliant les genoux au-dessus de la poitrine tout en décrivant un cercle avec les bras, pour atterrir avec les mains sur les genoux en position de départ. Répétez l’exercice cinq fois.

4. Single Leg Stretch Position de départ: couché sur le dos, les deux jambes en l’air, pliées. Le dos est plaqué au sol et non pas en position neutre. Les épaules sont relâchées. Posez la main gauche sur la cheville gauche et la main droite sur le genou gauche et tendez la jambe droite. La tête et le buste sont relevés. Inspirez, puis expirez en pliant la jambe droite et en tendant la gauche, l’appui des mains change de la même façon. Inspirez, puis changez à nouveau, en expirant tout en poussant le nombril vers le matelas et en allongeant à chaque fois la jambe tendue loin de vous. Le regard au niveau du genou, la nuque allongée, baissez légèrement le menton. Répétez l’exercice cinq fois. Si vous ressentez une gêne ou des douleurs au niveau de la nuque, posez la tête au sol.

Single Straight Leg Stretch Couché sur le dos, montez la tête et le buste et tendez les deux jambes en l’air au-dessus des hanches. Attrapez le mollet gauche avec les deux mains, tirez la jambe vers vous et baissez l’autre jambe à environ 30 cm du sol. Inspirez en tirant doucement deux fois votre jambe gauche vers vous. Expirez en baissant la jambe gauche et montez la droite en l’attrapant avec les deux mains sur le mollet. Inspirez en la tirant doucement deux fois vers vous, puis expirez et changez de jambe. Durant tout l’exercice, relâchez les épaules et rentrez le nombril, contractez les abdominaux. Imaginez que votre corps est profondément enraciné dans le sol et que vos jambes sont très longues et s’allongent de plus en plus avec chaque mouvement. Répétez l’exercice cinq fois de chaque côté.

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6. 5. Criss Cross

Double Straight Leg Stretch Couché sur le dos, les deux jambes sont tendues à 90%, au-dessus des hanches, les mains derrière la tête. Le buste relevé, les épaules relâchées, les jambes sont serrées fortement l’une contre l’autre. Inspirez en baissant les jambes d’environ 10 cm en imaginant que vos jambes sont attachées par des ressorts au-dessus de votre tête et qu’il s’agit de les tendre en allongeant les jambes. Expirez en remontant les jambes en imaginant qu’il faut résister à la traction des ressorts et en rentrant le nombril et en aplatissant le ventre. Le buste et la tête restent immobiles. Soutenez votre tête avec vos mains durant tout l’exercice. Répétez l’exercice cinq fois.

Cet exercice renforce les muscles obliques, et aide à avoir une taille plus ferme et fine. Couché sur le dos, les deux jambes pliées, le dos reste à plat au sol. Les mains derrière la tête qui est relevée avec le buste. Inspirez, puis expirez en tournant votre buste jusqu’à ce que le coude gauche touche le genou droit. Il est important de soulever les côtes et de les tourner en direction de la hanche opposée. Inspirez et revenez au centre, expirez et tourner de l’autre côté. Maintenez votre bassin complètement plaqué au sol et immobile et vos coudes de côté. Répétez l’exercice cinq fois de chaque côté. Evitez cet exercice si vous avez des problèmes de disques intervertébraux.

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Spine Stretch Etirement des fessiers, des obliques, des pectoraux et du bas du dos. Couché sur le dos, pliez la jambe gauche au-dessus de la poitrine, attrapez le genou avec la main droite et basculez sur le côté en maintenant le genou aussi près de vous que possible. Relâchez vos épaules et laissez votre tête rouler sur le côté gauche. Restez dans cette position d’étirement pendant sept respirations. Evitez cet exercice en cas de problèmes de bas du dos et d’épaules.

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Gastronomie

news et recette Olivier Chivard, Caves Gourmandes, nous propose…

PARMENTIER DE CONFIT DE CANARD PURÉE GRAND-MÈRE, ESCALOPE DE FOIE GRAS POÊLÉE

En face du Palais

L’Un n’est pas l’autre A l’ancienne adresse de l’Amphitryon, Alain Gobert s’installe avec la ferme intention de régaler sa clientèle. Etonnant, le contraste entre une décoration revue, tout à fait jeune, tendance et une assiette certes recherchée, goûteuse mais plutôt traditionnelle. Quelques tables distribuées du rezde-chaussée au 1er étage en passant par une petite partie lounge. Excellent accueil. Fermé dimanche soir et lundi. L’UN 22, rue du Marché-aux-Herbes Luxembourg (Vieille ville) Tél.: 26 27 07 01

Enlever la peau des cuisses, retirer la viande et l’émietter. Réserver. Cuire les pommes de terre à l’eau salée, puis les passer au moulin, finir avec le lait chaud et le beurre en dés. Rectifier l’assaisonnement et réserver au chaud. Pour le jus, dans une casserole, faire bien brunir la peau et les os des cuisses en dégraissant régulièrement, ajouter la garniture aromatique(*) et faire colorer doucement. Mouiller avec le Cahors jusqu’à couvrir. Faire réduire de 3/4. Ajouter de l’eau jusqu’à couvrir. Laisser réduire doucement de 3/4. Passer au chinois et réserver au chaud. Faire blondir l’échalote ciselée, ajouter la viande, le persil plat émincé. Rouler la viande dans un cercle jusqu’à moitié et finir avec la purée, lisser. Mettre ¼ de figue. Faire griller les fines tranches de courgette. Poêler le foie gras assaisonné. Démouler le cercle. Dresser le tout, le jus autour. hait Gourmandes à sou

La gourmandise Petites salles sur deux niveaux taillés dans la roche. Belles pierres apparentes. Tables soignées nappées de blanc. Parquet à chevrons et plafond en bois. Elles sont bien nommées, ces Caves, gourmandes à souhait. Papilles et odorat en éveil dès l’entrée par la petite cuisine, il ne vous reste qu’à vous adonner aux plaisirs simples et savoureux d’une cuisine comme on l’aime, résultat de la tradition, de la compétence et de la passion. Caves Gourmandes 32, rue de l’Eau Luxembourg (Vieille ville) Tél.: 46 11 24, Fax.: 46 11 24

Dynamisme

Ingrédients pour 4 personnes: 4 cuisses de canard confites, 4 grosses pommes de terre, 200 g de beurre, 20 cl de lait entier, 1 échalote, 1 tête d’ail (*), 1 oignon (*), persil plat, mesclun de salades,1 carotte (*), 1 figue, 1 courgette, 100 g de crème fraîche,1 branche de céleri vert (*),Sel, poivre,1 blle de Cahors, 200 g de foie gras frais escalopé. Son vin préféré: Côte Rôtie Son restaurant préféré: Le Clairefontaine Caves Gourmandes, 32, rue de l’Eau, Luxembourg (Vieille ville) Tél.: 46 11 24

Il garde le cap Philippe Bougeard reprend l’ancien Farfalla, endroit accueillant et très fonctionnel. Nouveau style de cuisine avec des plats d’inspiration française et italienne. grand ­buffet le samedi de 11 à 16h et un service petite restauration de 15 à 19h, avec gaufres, tartines, soupes ou crêpes. Le Cap, 8, rue Beck, Luxembourg (Centre-ville) Tél.: 27 48 98 48

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Musique

JEAN-CLAUDE BINTZ « …AVOIR RETROUVÉ LE BLUES APRÈS AVOIR EU LE BLUES… …l’inspiration, le son, passent par mes doigts…»

Jacques Demarque (texte), Andrés Lejona (photo)

De 1989 à 1997, successivement directeur général de 3C Communications International et d’IP Luxembourg, puis de Tango (anc. Millicom Luxembourg) et Tele2, Jean-Claude Bintz est maintenant administrateur-directeur de Voxmobile. Entrepreneur dynamique et insatiable, il partage son temps entre sa famille, ses activités professionnelles et sa passion, la musique, plus particulièrement la guitare. Une personnalité attachante dont les débuts en 1975 dans une fiduciaire et société d’audit ne laissaient en rien présager sa brillante carrière. Avez-vous étudié la musique? «Non! Enfin oui et non. J’ai commencé le solfège, au lycée… disons que je l’ai survolé pendant deux ans. Pour moi, pour mon père, pour ma famille, le solfège était inévitablement lié au piano! Ni le piano ni le solfège ne me plaisaient beaucoup. Je me souviens de mes premières leçons de piano… la prof m’énerve tellement que je décide d’arrêter. Ce n’est décidément pas pour moi! En revanche, la guitare… La rencontre avec votre première guitare? «Une guitare sèche basique, de rien du tout, qui coûtait trois fois rien et qui ne sonnait pas mieux, mais je gratouillais. A 14 ans déjà, j’ai commencé vraiment à jouer. Cela devient alors sérieux, et non plus un simple petit amusement? «Ma mère me dit alors qu’elle suppose que c’est maintenant la guitare, comme déjà auparavant le football, le ping-pong, la natation et qu’après deux mois je vais, bien entendu, arrêter. Eh bien non, elle s’est trompée (rire). Cela fait presque 40 ans que je joue! Alors, guitare sèche ou guitare électrique? «Presqu’exclusivement de la guitare électrique. J’ai aussi deux très bonnes guitares sèches avec lesquelles je joue seul et avec plaisir de petits concerts. J’ai composé pour elles et avec elles, de nombreux morceaux. Mais c’est avec la guitare électrique que l’inspiration et le son passent par mes doigts. Celles de ma collection sont toutes électriques. Votre Blues band qui a bientôt dix ans, est-il né d’un coup de blues? Oui, un vrai coup de blues. Bon, il ne faut pas oublier que j’ai des activités professionnelles prenantes et très sérieuses, je ne peux donc pas toujours jouer. J’ai fait partie d’un groupe, les Blues Busters… C’était avant la création de votre propre groupe? «Oui, et à un moment donné, j’ai dû le quitter à cause de mes activités professionnelles. Impossible de faire les deux en même temps, alors j’ai arrêté. Vous pouvez imaginer que, pendant quelque

temps, j’ai vraiment, mais alors vraiment, eu le blues. C’est alors, en me promenant avec mon ami Jacques Ruppert (qui est maintenant le bassiste du groupe), qu’on s’est dit qu’il faudrait revivre tous ces grands moments. Avec les Blues Busters, nous étions quatre: guitare, basse, batterie, clavier et nous jouions dans toutes les formations possibles, à deux, à trois, à quatre… et même en solo. Donc, nous nous adaptions aux circonstances et nous produisions souvent à deux, guitare et basse. Alors, avec Jacquot, nous nous sommes dit: ‘pourquoi pas à deux?’ Après quelques répétitions, on s’est rapidement aperçu que c’était un peu vide. Alors, on a contacté Raymond Linden (notre deuxième guitariste), qui jouait alors dans le Chris Birch Band et nous avons aussitôt commencé. Je dis alors que j’aimerais jouer sans batteur. Sans batteur! Et le rythme? «En jouant, durant toutes ces années, nous nous sommes vraiment mis de mieux en mieux dans le rythme… et ça va toujours mieux. On a fait tous ces concerts sans batteur. C’était un peu spécial, certains aimaient, d’autres moins et nous disaient qu’il manquait un batteur. Moi, je trouve que c’est très bien comme cela parce qu’on peut jouer partout où il y a une prise de courant, pas besoin de beaucoup de place. De plus, c’est le batteur qui fait le plus de bruit et c’est toujours lui qui est en retard (rires). Alors, tous les problèmes sont résolus, celui qui fait du bruit, qui est en retard et la place… Là, nous reconnaissons bien l’entrepreneur, l’organisateur! «C’est un peu vrai, mais savez-vous que cette année certains nous ont demandé, juste pour leur faire plaisir, de jouer deux concerts avec un batteur. Alors nous avons dit oui et aussi, sincèrement, pour voir ce que cela allait donner. Nous avons donc demandé à un batteur quasi professionnel qui a fait avec nous le premier concert mais qui, malheureusement, ne pouvait pas faire le second. On a donc répété avec un deuxième batteur, pour le blues and jazz rally, qui était vraiment formidable! Nous avons donc décidé de continuer à trois mais, le cas échéant, avec un batteur. C’est donc l’histoire d’avoir retrouvé le blues après avoir eu le blues. Pourquoi Crossroads blues band? «Pour plusieurs raisons, La première, c’est bien sûr, Eric Clapton qui a ressorti tous les vieux morceaux, particulièrement Crossroads de Robert Johnson. Grâce à cette chanson, c’est un nom qui revient tout le temps dans le blues. Et puis Crossroads, c’est un croisement et dans la vie, on arrive toujours à des croisements, tout le temps. Il faut chaque fois prendre la décision, à gauche, à droite ou tout droit. Dans la vie sentimentale, dans la vie professionnelle et même dans la musique, il y a toujours des croisements. A la fin de sa vie, si on peut se dire qu’on a toujours choisi le bon chemin, on } est heureux.

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e m m o c t s e e i v «Ma s i u s e j t n o d m un f il » l a p i c n i r p r u e t l’ac paperjam  | Décembre 2008 | économie & Finance

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r Fender Stratocaste ture Model na Sig n pto Cla Eric

QUATRE COUPS DE CŒUR: Eric Clapton

C’est Eric Clapton et Rory Gallagher qui m’ont le plus influencé dans mon parcours musical. Clapton en a vu tellement et son blues reflète parfaitement les différentes étapes de sa vie. Les derniers chapitres de sa biographie récente montrent un homme qui est heureux, qui savoure pleinement sa musique et l’amour que lui apporte sa famille. Beaucoup de phrases des dernières pages du livre pourraient être écrites par moi.

Ma guitare préférée. J’en ai cinq! Pourquoi cinq? Parce que cette guitare existe seulement en cinq coloris différents. Le son, le manche, le corps... tout me plaît dans cet instrument.

Crossroads

r de 1961 Fender Stratocaste

Le mot «vintage» fait rêver beaucoup de collectionneurs de choses totalement différentes. Ce mot colle parfaitement à cette guitare de 1961. Un son tout à fait spécial pour cet objet culte qui transpire encore la musique sortie de son corps à travers les années.

Mon «blues band» depuis presque dix ans. Un groupe de trois amis (Jacques Ruppert, Raymond Linden et moimême) qui partagent leur passion en mettant toujours l’accent sur l’Amitié (avec un grand A).

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{ Vous êtes très en phase avec Eric Clapton et aussi Rory

Gallagher, un peu vos maîtres? «Au début, 100% Rory ­Gallagher pour la façon de jouer, la manière de penser le blues, le blues rock. Ce n’est pas le blues country, mais bien le blues rock et surtout le blues blanc anglais. C’est un certain style, un peu plus hard, basé sur la guitare électrique et c’est Rory Gallagher qui l’a vraiment inventé et fait ce blues rock que j’aime. Après, je suis passé sur Clapton, parce qu’il a bien mis la mélodie dans ce style. Il a parfois fait n’importe quoi, mais souvent des trucs vraiment impressionnants et qui m’ont fait vibrer. C’est quelqu’un qui, avec deux notes, exprime tout et je sais aussitôt que c’est lui. C’est la beauté pure dans le chant de la guitare! Avant de débuter cette interview, vous nous avez dit que vous pourriez vous attribuer certaines phrases qu’Eric Clapton a écrites? «Dans sa biographie, il dit, dans l’épilogue, qu’après toutes ces années de musique, de vie sentimentale, de problèmes d’alcool et de drogue résolus (rassurez-vous, ces derniers points ne me concernent pas), c’est une vie d’amour et de bonheur qui s’ouvre grâce à sa famille. Pour moi, c’est pareil, car j’ai fait beaucoup de choses (ni drogue, ni alcool, je le répète), à 52 ans j’ai de beaux enfants, la musique m’a accompagné toute ma vie et avec ce que j’ai construit, je suis heureux. Nombreux sont ceux qui ont des regrets, d’avoir fait ceci ou de n’avoir pas fait cela. Comme Clapton, si je regarde en arrière, je ne regrette rien de ce que j’ai fait ou pas fait et je regarde l’avenir et surtout l’avenir de mes enfants et de mes petits-enfants. J’en ai deux et c’est la continuation de ma vie. Cette vie, comment pourriez-vous nous la conter en quelques mots? «C’est tout simple, ma vie est comme un film dont

je suis l’acteur principal et je le mets en scène. A mes côtés, il y a l’actrice principale et mes enfants. Tous les autres sont des figurants. Après avoir vu le film, on ne se souvient plus des figurants. C’est mon film, c’est ma vie et celle des êtres chers qui m’entourent. L’amitié a-t-elle une grande importance pour vous? «Quand on pratique un hobby, car pour moi la musique est un hobby, je ne suis pas un professionnel, on le fait pour s’amuser. Si on doit le faire avec de simples copains ou des types sans intérêt, il y aura toujours des discussions et cela ne vaut pas la peine. Alors que le faire avec des amis, avec un A majuscule, c’est mille fois mieux. Un partage? «Oui, et mes deux amis du groupe, Jacques ­Ruppert (basse) et Raymond Linden (guitare) partagent avec moi cette passion. On peut aussi parler de n’importe quoi, de la musique ou de ce que l’on aime. On n’a aucun secret l’un pour l’autre. Dans la vie professionnelle, on peut rarement parler d’amis (rire). Il y a les copains, les relations et les connaissances, les amis sont rares. Quelque souvenir marquant? «Le premier groupe avec lequel j’ai joué en 72-73, s’appelait Why et c’était LE groupe luxembourgeois. On jouait toujours devant des salles pleines, on était les stars de l’époque et à l’âge de 16 ans, cela marque. Nous avions à l’époque un manager qui nous trouvait des concerts jusqu’à Paris et nous avons joué au Golf Drouot, à l’instar de grands groupes connus. Nous n’avions pas d’argent pour l’hôtel et nous avons dormi dans un camping à Joinville, avec tout le matériel, dans la camionnette, une aventure inoubliable!»

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Partytime at ArcelorMittal

Les champagnes du Groupe LVMH Retour sur la soirée du 23 octobre,  dans les locaux de l’ArcelorMittal Corporate University.

Anna Sowada (Ineum Consulting), Sonia Orlowski (Hudson), Isabelle Brandebourg et Corinne Legrand (Interfiduciaire) et Anne Casset (DO Recruitent Advisors)

Jacques Demarque (Explorator/ paperJam) et Jean-François Kopp (Moët-Hennessy Benelux)

Berglind Fridriks (Linklaters) et Christian Standaert (ArcelorMittal)

Thierry Ernst (Ernst Recruiting) et David Saab (Banque Privée Edmond de Rothschild Europe)

Jean-François Collin (KMC Finance) et Jasmine De Wulf (Remedia)

Jacques Demarque (texte), Luc Deflorenne (photos)

C’est dans un cadre magique que se déroule le paperJam Business Club, Wine & Networking du 23 octobre. L’immeuble majestueux du 19, avenue de la Liberté crée, en effet, une atmosphère presque secrète autour de l’événement. Ces belles et vénérables pierres veulent, sans nul doute, nous confier leur longue histoire. A la veille de son inauguration, ArcelorMittal Corporate University nous reçoit dans les salons du 1er étage et son directeur, M. Christian Standaert, présente le projet, en brève introduction de la soirée. Chacun a déjà dégusté le délicat Moët et Chandon grand vintage 2000, servi en apéritif et commenté par Jean-François Koff de Moët-Hennessy Belux. Gérard Wengler des Châteaux et Domaines Wengler de Rosport a sélectionné pour nous les huit grands champagnes du groupe LVMH que nous goûtons ce soir, en accord avec les mets délicats proposés par le chef des cuisines du Casino d’ArcelorMittal. Le Moët et Chandon grand vintage 2000 rosé qui va suivre

nous permet de comparer et discerner les différences avec le blanc. On le découvre plus ample, plus voluptueux et de belle longueur. Selon le même principe, c’est maintenant La Grande Dame brut Veuve Clicquot en 1998 pour le blanc et en 1995 pour le rosé. Arômes de brioche, de fleurs blanches et d’agrumes confits pour le premier, nez intense, bouche ample et profonde, finale suave et sensuelle pour le rosé. Le Dom Pérignon 2000 est cristallin, pointu, complexe, se développant sur des accents tourbés, bouche ample et finale mûre et longue. 1998 pour le rosé au nez floral et parfumé, fruits secs, épices. Généreux et complexe. En apothéose, le Krug brut Grande Cuvée, opulent et frais, fin et puissant, révèle sa somptueuse saveur. Il faudra la provocation et la sensualité de l’extravagant Krug rosé brut pour s’apercevoir que le sommet est alors atteint. Dégustation d’exception. Wengler Châteaux et Domaines,  2 rue Neuve Rosport wengler@pt.lu, www.wengler.lu

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Alessandro Zamboni et Anna Sowada (Ineum Consulting)

Veuve Clicquot Ponsardin La Grande Dame Sabrina De Nardi (Tempo), Thierry Jacob (Fiduciaire F. Winandy & Associés), Francis Gasparotto (Tempo) et Sinead O’Donnel (DO Recruitment Advisors) Champagne KRUG

Gérard Wengler (Caves Wengler), Jacques ­Demarque (Explorator/ paperJam) et Mike Koedinger

Kerstin Becker et Ludwig Balmer (IDS Scheer Luxembourg) et Christian Standaert (ArcelorMittal) Sébastien Pierson et Kerstin Becker (IDS Scheer Luxembourg) Thierry Ernst (Ernst Recruiting) et Jacques Demarque (Explorator/paperJam) Champagne Moêt & Chandon Vintage blanc

Olivier de Perthuis et Michel Di Vesti (Wengler Domaines et Châteaux)

Champagne Moêt & Chandon Vintage rosé

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu Voir la vidéo sur www.paperjam.tv paperjam  | Décembre 2008 | ÉconomIE & Finance


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INsIDE

cahier «Économie et finance» Cover Philippe Schaus photo Michel Zavagno (Blitz)

cahier «Management» illustration INgrid

paperJam – édition DécEMbre 2008 Ce numéro est paru le 21 novembre à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction Marc Auxenfants (-46) marc.auxenfants@paperjam.lu

Céline Coubray (-44) celine@mikekoedinger.com, Frédérique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu Duncan Roberts (-49) duncan.roberts@paperjam.lu

collaborateurs rÉdactionnels Jérôme Bergerot (JB Presse), Jacques Demarque, Alain Ducat, Emily Hanson, Sébastien Lambotte, Jean-Marc Streit, Joseph Tripodi (JB Presse), correction Nathalie Lemaire (-26) nathalie@mikekoedinger.com photographie Sébastien Agnetti, Laurent Antonelli (Blitz), Julien Becker, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne, Etienne Delorme, David Laurent (Wide), Andrés Lejona, Fabrizio Maltese, Olivier Minaire (Wide), Yves Stephany Illustrations INgrid

LAYOUT directEUR artistique Guido Kröger CRéATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Monique Bernard, Thomas Aubinet, Nathalie Petit, Stéphanie Poras, Claire Ramos

pour INgrid (www.INgrid.eu) impression Qatena

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

Éditeur téléphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 Conformément à l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de paperJam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 pour cent, par Mike Koedinger, éditeur indépendant domicilié au Luxembourg. Le conseil d’administration est composé par Mike Koedinger (président), la société Tempo ainsi que la société Mike Koedinger Management s.à.r.l. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger. © Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

abonnements tarifs port compris Luxembourg / France-Belgique-Allemagne Coordonnées bancaires: Code BIC / Swift: BCEELULL No IBAN: LU87 0019 1655 8851 4000 de Mike Koedinger Editions Autres pays sur demande Formule standard 1 x 10 nos/an: 40 euros Formule corporate 3 x 10 nos/an: 80 euros Formules grandes et très grandes quantités pour entreprises et institutions sur simple demande. paperjam dans votre établissement Contactez Francis Gasparotto (-33) francis.gasparotto@tempo.lu

bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associé Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale Céline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu Chargée de clientèle / paperjam Sabrina de Nardi (-38), sabrina.denardi@tempo.lu Chargée de clientèle / paperjam business club Vanessa Gourdange (-37), vanessa.gourdange@tempo.lu Chargée de clientèle web: Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu explorator Simon Béot (-34), simon.beot@tempo.lu Mélanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu

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Dans le prochain paperJam Janvier 2009

management / stratégie

En quoi la crise financière modifie-t-elle la façon de diriger une entreprise? Comment établir des stratégies et des projets lorsque la visibilité à court terme est quasi nulle? Les avis de grands CEO au Luxembourg… Prochaine édition: 12 décembre 2008 Pour contacter la rédaction: press@paperjam.lu


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tribune libre Retrouvez sur www.paperjam.lu votre nouvelle rubrique «Tribune libre» qui vous permet de vous exprimer librement sur un sujet en relation avec l’économie au Luxembourg. Les meilleurs extraits de ces textes, publiés sur le site, seront repris chaque mois dans le magazine. Envoyez vos contributions originales à press@paperjam.lu en précisant «Tribune libre» dans l’objet de votre message.

A propos de la Bibliothèque municipale

Retour dans la cité?

Je lis avec stupéfaction dans paperJam de novembre 2008 que «la capitale  se dote enfin d’une véritable bibliothèque municipale, dépous­siérée et digne  d’une grande ville». Ben Fayot, conseiller communal (LSAP) depuis 1982

L’enthousiasme du journaliste de paperJam n’a d’égal que son ignorance de ce qu’était la bibliothèque municipale jusqu’ici, dont il dit que «depuis 1968, la Ville de Luxembourg comptait un local de dépôts et de prêts d’ouvrages» et que «y consulter et emprunter des livres étaient plutôt source de tristesse et de frustration que de plaisir». Ayant contribué à faire de la bibliothèque municipale depuis 1968 un instrument de culture vivante et d’accès agréable et ouvert au public de tous âges et de toutes conditions, je ne puis que m’étonner de telles affirmations. Votre rédacteur qui s’émeut que la capitale ait pu «attendre si longtemps» avant d’avoir une bibli­­o­­ thèque municipale, n’a certainement jamais

mis les pieds dans le «local de dépôts et de prêts» situé d’abord place du Théâtre, ensuite rue Aldringen, donc chaque fois en plein centre-ville. Il ne peut donc être question d’un retour dans la cité qu’elle n’a jamais quittée. Un personnel aimable et compétent, accompagné d’une commission de lecture engagée, y avait créé un espace convivial où l’accès aux livres était ouvert comme il sied à une bibliothèque moderne, qui au fil des années s’était diversifiée par un coin enfants, un coin vidéos, des coins de lecture et de consultation d’ouvrages de référence. Je n’y ai jamais rencontré ni la tristesse ni la frustration, sauf celle d’un espace trop restreint à la fin pour toutes les activités développées au fil des ans. Les lecteurs étaient nombreux et fidèles, jeunes ou moins jeunes. Installée au Centre Aldringen, la bibliothèque a dû déménager parce que le Centre Aldringen va servir à d’autres fins. La nouvelle bibliothèque, qui remplace le Ciné Cité, a le grand avantage d’avoir pignon sur rue bien que je regrette que le client de la bibliothèque voie d’abord des ordinateurs avant de voir les livres. Le fonds et l’objectif culturel d’une bibliothèque se construisent patiemment au fil des années. Une nouvelle architecture avec plan d’eau, passerelle en verre, voire un nouveau visuel, c’est bien, mais ce n’est somme toute que la cerise sur le gâteau.

paperjam  | Décembre 2008 | ÉCONOMIE & FINANCE

Réponse de Marc Auxenfants, journaliste (paperJam)

Le journaliste “ignorant” s’était inscrit à la bibliothèque municipale, dès son arrivée au Grand-Duché, en 2001. Il en garde le souvenir de locaux sombres et tristes, et du peu de choix déjà proposé à l’époque. Il se souvient aussi des horaires d’ouverture peu pratiques pour qui travaille, et plus géné­ralement pour ceux qui résident hors du centre-ville. Les facilités d’accès, d’emprunt et de retour des ouvrages doivent aussi tenir compte des disponibilités professionnelles et personnelles des usagers, et non l’inverse. Sa relo­calisation dans le centre-ville marque pour moi son retour dans la cité. Et elle y reprend sa place véritablement. (1) Car elle y a gagné en visibilité. Elle sera donc à même de mieux remplir son véritable rôle de centre d’information local et d’accès à la connaissance et aux informations. (2) Si elle a désormais pignon sur rue, comme vous le dites si justement, la voilà ainsi mieux intégrée au tissu urbain et social de la cité. Donc, oui, un effort culturel, éducationnel et sociologique a été réalisé, avec cette nouvelle bibliothèque! Et nous le saluons. Comme nous saluons son autre finalité de dia­logues et d’échanges. Nous regrettons toutefois que ce projet n’ait pas été retenu parmi les grandes priorités cultu­relles de la ville. Nous espérons que son fonds s’enrichira un peu plus rapidement au fil des ans. Tout comme nous espérons que son prochain changement de locaux, déjà bien restreints, ne résultera pas d’un ordre d’affectation immobilière, mais obéira plutôt aux principes qui régissent ses missions fondamentales d’information, d’alphabétisation, d’éducation et de culture.


127 Tribune Libre

Crise financière

Dire la vérité Alex Bodry, député-maire de Dudelange, président de la commission de l’économie de la Chambre des députés

Crise bancaire, krach boursier, récession économique, suppression d’emplois: les perspectives économiques et sociales sont franchement mauvaises, voire désastreuses. L’économie mon­diale doit probablement faire face à la crise la plus importante depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Déjà le spectre d’une véritable dépression fait son apparition. Et le Luxembourg dans toute cette tourmente? (…) Il devra probablement affronter des défis gigan­ tesques, une épreuve comparable à celle de la fin des années 1970 et du début des années 1980, lors de la grande crise sidérurgique. Y a-t-il la moindre prise de conscience de cette évolution probable? Le gouvernement évite toute déclaration, tout acte, pouvant conduire à une régression de la consommation privée. (…) Les partis de la majorité suivent la stratégie gouvernementale, au moins dans l’immédiat. L’opposition est devenue inaudible. Ne voulant pas revêtir le rôle de porteur de mauvaises nouvelles, les partis oppositionnels se confondent dans une union nationale de façade. Ils sont manifestement incapables de présenter une alternative politique à la gestion de crise du gouvernement. (…) Les partenaires sociaux sont eux aussi prisonniers de leurs rôles respectifs. Les patrons ne parlent que de maintien et rétablissement de la confiance dans l’économie. Les syndicats – porteurs de demandes salariales – ne veulent pas hypothéquer leur force de revendication en parlant de crise. (…) L’heure de vérité sera donc pour demain. Il reste l’espoir que les débats budgétaires au parlement du mois de décembre permettront de voir plus clair et de parler vrai. La crise comporte également des opportunités et des chances pour assurer la durabilité de notre système de développement. Encore faut-il avoir le courage d’affronter la réalité.

Image du Luxembourg

Lettre ouverte à Jean-Claude Juncker Jérôme Turquey, Consultant en éthique des affaires

Monsieur Le Premier Ministre, observateur criti­que de la place luxembourgeoise depuis quelques années, (…), je ne peux être suspecté de complai­ sance dans mes observations concernant le récent reportage de France 2 diffusé le 21 octobre 2008 au journal de 20h00 avant votre entretien avec le journaliste David Pujadas. J’ai ressenti un profond malaise en regardant ce reportage: il est scandaleux sur le fond comme sur la forme car il caricature de manière grossière et partiale le Luxembourg. Pour autant, je crois sincèrement que l’européen convaincu que vous êtes - et reconnu comme tel par Daniel Lebègue Président de Transparence Internationale France sur la chaine LCI le 15 octo­bre 2008 -, a eu une réaction inappropriée. Il est vrai que le journaliste n’a pas abordé avec sérénité les dysfonctionnements visibles en se référant aux sources publiques et officielles et en vous demandant ce qui peut être fait pour y remédier, mais semblait de manifeste avoir un parti pris de principe contre le Luxembourg. Le secret bancaire et les avantages fiscaux ne sont pas un problème en soi, même si ce sont des éléments du paradis fiscal. Et vous avez eu raison de le rappeler. Tout dépend en revanche de l’usage qui en est fait.

paperjam  | Décembre 2008 | ÉCONOMIE & FINANCE

Quelle est aujourd’hui la situation du et au Luxembourg? Pour ce qui est du secret bancaire, je partage votre avis qu’il n’a rien à voir avec la crise. (…) Pour ce qui est des avantages fiscaux, vous avez eu raison de dire que la France n’est pas au clair. (…) Le problème crucial au Luxembourg est en réalité la permissivité, car selon moi un certain laxisme s’est substitué au pragmatisme. Il s’ensuit des mises en causes récurrentes du Luxembourg dans des affaires internationales. (…) Au bout du compte, à force d’avoir dénié ses dysfonctionnements, voire de ne pas vouloir en parler, le Luxembourg aborde en position de faiblesse les mutations accélérées du monde. Pour prévenir cela, j’avais proposé fin 2004 un sujet d’un projet de recherche sur «Ethique des affaires et RSE» visant à élaborer un aggiornamento salutaire pour la pérennité de la place financière luxembourgeoise. Pour conclure, je citerai votre déclaration faite lors de votre investiture pour cette législature (Déclaration du 4 août 2004): «Nous voulons rester ce que nous sommes. Oui, nous voulons rester ce que nous sommes et pour cela, nous devons changer, nous adapter et évoluer. Le monde ne nous attend pas. Et nous ne devons pas attendre le monde. Nous devons aller à sa rencontre, autrement il nous écrase». Je crains que vous n’ayez aujourd’hui raison.


128

Index entreprises 218 entreprises et organisations ont été citées sur les 132 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AABN Amro

54 ADA 54 Agence spatiale européenne 16 Agora 14 Alcatel Lucent 44 Aleba 13, 54 Alter Domus 32, 53 ArcelorMittal 13, 59, 60, 120 ArcelorMittal Corporate University 120 Archimag 27 Association pour la Garantie des Dépôts, Luxembourg 16 Association Village d’Enfants SOS de Mersch 28 Assured Guaranty 49 Audemars Piquet 10, 11

B  Banque Privée Edmond de Rothschild Europe 120 BCEE 42, 46 be IP 44 Bel Canto 85 Bella Napoli 88 BGL 50 Bijouterie Molitor 8, 81 Biko 27 BNP Paribas 50 Brain&More 39 Brasserie Artisanale de Redange 28 Brasserie Simon 28 Bricks Solutions Immobilier 73 Bulo Concept 111 Burotrend 65 Business Initiative 103

c  Capitalatwork Group Cargolux Carnegie Caves Bernard Massard Caves Wengler CCI International Lorraine Centre commun de la sécurité sociale Chahine Capital Codeplafi Comité Politique Nordstad Commissariat aux Assurances CSSF Conseil d’Etat Conseil national des centres commerciaux Conseil Régional de Lorraine Contact Cornelyshaff Cravat Cross Communication Distribution Crossing Telecom

49 59 46 115 120 32 16 96 50 14 49 54 13

d  Daewoo

64 Deloitte 40 DervalResearch 96 Deutsche Börse 49 Deutsche Börse Commodities 49 Dexia 28, 30, 49, 50 Dexia BIL 46 DO Recruitment Advisors 120 Domaines de vinsmoselle 119 DZ Bank 68

e  Economist Club

28

Employment Law Specialists Association Luxembourg 30 Entreprise des P&T 46 Ernst Recruiting 96, 120 EuroLuxCargo 59 European Anti-Fraud Office 18 European Commission 18 European Court of Auditors 18 Europrinces 4 Euroscript International 75 Explorator 120

f  Family Office Partnership

96 Favaro 91 Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprises 28 Fedil Business Federation 28 Fiduciaire F. Winandy & Associés 120 First Floor 97 FMI 50 Fondation Louis-Vuitton pour la Création et l’Art contemporain 68 Fortis 54 Fortis Banque Luxembourg 46 Fortis Investment Management 54 Foyer 49 Foyer Patrimonium 49 Fraselle 105 FSA 49, 50

g  Galerie Clairefontaine

42 Giorgio 92 Glitnir 54 Glitnir Bank Luxembourg 54 Goeres Horlogerie 78 Gouvernement luxembourgeois 16 Groupe LVMH 68, 78 Guy Degrenne 68

h  Hermès Hilton Hublot Hudson Hunan Valin

19, 80 24 78 120 60

i

IDS Scheer Luxembourg 120 IFDS 54 Il Riccio 93 Immobilière Frey 64 Imprimerie Mil Schlimé 79 Ineum Consulting 120 ING Life Luxembourg 54 Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques 63 Institut pour le Mouvement Sociétal 16, 30 Institut Valérie 29 Interfiduciaire 55, 120 International Financial Data Services 54 Italia 87

j  Jaeger Lecoultre k  KBL European Private Bankers KMC Finance KPMG Kreutz&friends

17

96 120 24 95

l  La Voglia Matta

84 LCGB 13 Le Royal 24 Lehman Brothers 50 Ligne Roset 109 Linklaters 120 London Mining Brasil 60 London School of Economics 34 Louis Vuitton Europe 68 Louis Vuitton Malletier 68 Luxembourg Airport 27 Luxembourg for Finance 50 Luxembourg School of Finance 57 Luxexpo 34, 39 LuxGSM 131 LuxTrust 46

m  Macarthur Coal

60 54 82 56 56 56

Maison de la microfinance Maison Schroeder Maitland MDO Management Company MDO Services Mercuria Management Company 56 Mercuria Services 56 Mère Nature 90 Messe Frankfurt 103 Miami University Dolibois European Center 16 Mid Vol 60 Mike Koedinger Editions 20 Millward Brown 68 Ministère de l’Egalité des chances 21 Ministry of the Interior and Territorial Development 14 MIRS 56 Mobistar 27 Moët-HennessyBenelux 120 Mosconi 89 Mudam 42 Musée Guggenheim (Bilbao) 68

n  Naturgaz Kielen Nespresso Netline Noble&Scheidecker Nordea Bank Luxembourg Northern Rock Novotel

59 25 44 30 54 50 24

o  OCDE OGBL

16 13, 60

p  paperJam

120 paperJam Business Club 23, 129 Piazza Italia 86 Pierre Mariani 49 Pôle Européen de Developpment 14 PricewaterhouseCoopers Luxembourg 96 Profil 50 ProSud 14

q  Quantum ICT r  Reed & Simon Région Lorraine Remedia Renault Réseau Entreprise Europe Ricoh Riksbank Riviera Telecom Rockenbrod Ros Roca

44

107 32 120 31 32 37 46 44 61 59

t  Tango TDO Téléphonie Telkea Tempo The Directors’ Office Trifolion Echternach

u  Unikat Interior Union commerciale de la Ville de Luxembourg Union des entreprises luxembourgeoises Université de Liège Utopia

67, 68 56 44 44 120 56 123

32 80 16 68 83

v  Victor Buck Services

43 Ville de Luxembourg 68 Ville de Metz 63 Villeroy et Boch 68 Vinissimo 120 Vision IT 45 Volvo 32, 33 Voxmobile 2, 3, 27, 116

w  Walkers WestLB

56 54

s  Sacred heart University

47 Sales-Lentz 32 Se Consult 59 Securex HR Solutions 32 Sella Bank 54 SERDA 27 SES 59 SES Astra 16, 59 SNCI 29, 61 Sofitel 24 State Street Bank Luxembourg 54 STEP (Society of Trust and Estate Practitioners) 16 Swissport International 27

64 63 34 28 24 27 27

paperjam  | Décembre 2008 | économie & finance

17_index.indd 128

17.11.2008 16:57:06 Uhr


jeudi 11 décembre 2008 / Luxexpo 18h30 Accueil 19h00 “paperJam Top 100: Les décideurs économiques

les plus influents au Luxembourg -

Annonce des résultats de la deuxième édition

du classement “paperJam Top 100”

Par Jean-Michel Gaudron,

rédacteur en chef paperJam

et Carlo Schneider, consultant.

En présence, et avec les commentaires,

de Marie-JeannE Chèvremont-Lorenzini,

présidente du jury 2008

“Le Rêve Louis Vuitton et les enjeux de l’Industrie du Luxe”

19h30

Par Philippe Schaus,

DIRECTEUR INTERNATIONAL LOUIS VUITTON MALLETIER 20h15 Walking DinneR AVEC DÉGUSTATION DE VINS LUXEMBOURGEOIS EN PRÉSENCE DE NOMBREUX VIGNERONS

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philippe schaus Philippe Schaus, directeur international de Louis Vuitton Malletier est luxembourgeois et à la tête d’une maison emblématique du luxe français jouissant d’une notoriété sans égale à travers le monde. Il donnera les clés du succès d’un nom héritier d’une histoire pérenne de tradition et d’innovation, de qualité et de savoir-faire, valeurs essentielles qui se mêlent aussi en permanence avec le monde des arts.

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130

Index décideurs 125 personnalités ont été citées dans les 132 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AArnault Bernard B  Balestri Giancarlo Balfdauff Manuel Balmer Ludwig Balon Jean-Philippe Beaud Marie-Claude Becker Kerstin Beerli Stephan Berglind Fridriks Berto Clémente Berto Giovanna Betty Fontaine Bichel Thierry Biltgen François Bintz Jean-Claude Biver Jean-Claude Bocklandt Nicolaus Boden Fernand Bodry Alex Borguet Alain Brakonier Norbert Brandebourg Isabelle

c  Caldeira Vítor Casset Anne Centrone Guiseppe Chahine Jacques Chèvremont Lorenzini Marie-Jeanne Collignon Jean-Michel Collin Jean-François Collins Sara Cotis Jean-Philippe

68

88 40 120 54 42 120 27 120 86 86 28 96 16, 22 27, 116 78 56 16, 59 126 24 32 120

18 120 85 96 56 39 120 56 63

d  Daeninck Géry Danielsson Ari De Nardi Sabrina de Perthuis Olivier De Wulf Jasmine Decalf Vincent Dehaene Jean-Luc Demarque Jacques Derval Diana Di Bartolomeo Mars Di Vesti Michel Diederich Romain

e  Ernst Thierry f

Favaro Elena Favaro Renato Fayot Ben Fischbach Marc Frentz Valérie Frey Antoine Fuzio Franco

g  Gasparotto Francis Gauthier Jean-Paul Gehry Frank Glesener Marc Goeres Robert Graas Nicolas Grethen Henri Gromy Morgan Gros Dominique Gruber Martina

h  Halsdorf Jean-Marie Hodge David Huberty Benoit

j  Jacobs Marc Jacob Thierry

56 54 120 120 120 49 49 120 96 16 120 14

96, 120

91 91 126 22 29 64 90

120 80 68 13 78 80 18 39 63 49

14 16 59

68 120

k  Kinn Alain

60 40 120 27 16, 46, 59 56

Kioes Georges Kopp Jean-François Koster Pascal Krecké Jeannot Kremer Claude

l  Legrand Corinne Linant de Bellefonds Xavier Lux Lucien Luxembourger Patrick

120 20 59 64

s  Saab David Sales Jos Sarre Franck Schaaf Jean-Paul Schaus Philippe Scheidecker Katia Solomon Michael Sowada Anna Standaert Christian Stiletto Georges Stiletto Maurizio Stiller Ekkehard

t  Theo Chris

m  Magitteri Daniel Mertz Bertrand Mittal Lakshmi Molitor Jacques Montebourg Arnaud Mortensen Jhon Mosconi Ilario Mosconi Simonetta Mouget Didier Murakami Takashi

n  Noble Marie-Béatrice o  O’Donnel Sinead

44 64 60 81 50 54 89 89 96 68

30

120 120 34

Orlowski Sonia Orsenna Erik

p  Pierson Sébastien

Thesen Karl-Heinz Turquey Jérôme

v  Veletta Gaetano Veletta Tina Vigar Chris

w  Wagner Yves Wengler Gérard Wilson Graham Wiseler Claude

z  Zamboni Alessandro Zurstrassen Patrick

120 32 96 14 68 30 56 120 120 92 92 16

56 32 126

93 93 16

56 120 16 46

120 56

120 87 87 68

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