paperJam economie & finances avril 2009

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Avril 2009 | économie & finance

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5 edito

Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)

Un signal fort

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam

Tout le monde a un secret. Les médecins; l’Etat; le renard du Petit Prince; la licorne. Même Polichinelle… «Le plus terrible secret de ce monde serait qu’il n’y ait aucun secret» résumait l’homme politique et écrivain français Jean-François Deniau. Pour le Grand-Duché de Luxembourg, le plus terrible de ces dernières années a pourtant été, justement, d’avoir un secret. Non pas celui, savoureux, vanté par une marque de bière nationale, mais celui institué conjointement par l’article 458 du Code pénal et par l’article 41 (1) de la loi modifiée du 5 avril 1993 relative au secteur financier. Le secret bancaire a toujours été la source de nombreuses suspicions et contre-vérités. Brandi – à juste titre – comme un indispensable espace privatif à tout individu, nanti d’une raison d’être autant philosophique que commerciale, il lui a souvent été opposé, de la part des Etats voisins, tous les maux du capitalisme moderne (blanchiment, fraude fiscale...) Certains ont même voulu lui faire endosser le costume de grand responsable de la crise économique et financière actuelle. L’engagement européen conclu à Feira, en juin 2000, validé par le conseil Ecofin six mois plus tard, avait mis sur les rails l’idée que les jours de ce secret bancaire étaient probablement comptés. En marge de l’introduction d’une retenue à la source libératoire sur les intérêts de l’épargne, appliquée selon un taux variable au fil des ans, les réflexions sur la disparition tout aussi progressive du sacro-saint secret bancaire au Luxembourg (mais aussi en Autriche, dont le «poids» sur l’échiquier international est, néanmoins, de moindre importance) avaient

été amorcées, sous réserve d’un geste analogue en provenance de Suisse ou du Liechtenstein. La crise aidant, ce geste est finalement venu, chacun étant plus ou moins forcé, en l’espace de quelque semaines, à mettre de l’eau dans son vin, sous la pression de plus en plus pesante de la communauté internationale et la perspective peu reluisante de se faire inscrire par l’OCDE sur sa liste noire des paradis fiscaux, quand bien même ses arguments ne sont pas nécessairement partagés par les concernés. Il ne pouvait dès lors en être autrement au Luxembourg et l’annonce faite par Luc Frieden, le 13 mars dernier, a ressemblé à tout sauf à une surprise. Manoeuvrant tout aussi habilement que neuf ans plus tôt à Feira, le ministre du Trésor et du Budget n’a pas, à bien y regarder, lâché beaucoup de lest dans ce dossier. Le principe même de cet «instrument de protection de la vie privée» est largement maintenu, et la marge qui subsiste au regard des «demandes d’informations» et des «preuves concrètes» nécessaires à la levée du principe du secret bancaire n’est pas mince. La prise de position du Luxembourg n’en demeure pas moins un signe fort à l’attention de l’ensemble de la communauté internationale, toujours prête à pointer du doigt les moindres écarts supposés de leur voisin grand-ducal. Dans le même ordre d’idée, la prise de position pour le moins tranchée de la CSSF envers la banque UBS Luxembourg dans le cas de l’affaire Madoff, avait également été saluée, comme il se doit, par la presse internationale, et notamment française. En l’espace de quelques semaines, le Luxembourg a-t-il fait davantage pour son image que ces éternels discours défensifs en riposte à des attaques plus ou moins organisées? Puisse la crise avoir eu au moins cette vertu...

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6 sommaire

sommaire paperjam | Avril 2009 |  économie & finance

106 Inside 102 Index

Edito

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Sommaire

6

100 Luxembourg en Chiffres

Luxembourg

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86 Playtime

84 Off the record

Entreprises

Place Financière

74 Coverstory

Grande Région Industrie

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Luxembourg 11

Plan anti-crise

665 millions en plus 12

Entreprises

Pierre Gramegna: «La prioritÉ est d’Éviter le repli sur soi»

entreprises 31

ICT

Symbiotic solutions 32

Chemins de fer luxembourgeois

Renouveau et ambition 34

Internet

Acquiring category killer names 36

56

Carmignac Gestion

Le vent en poupe 58

Regulation

Will rules win out over principles? 59

Crisis

Shaping the Future of Regulation 60

Crise

Les faibles vont mourir

Construction et travaux publics

Quand relance rime avec confiance 38

Conférences

Les journÉes de l’Économie 40

Hôtel

Melia brave la crise 16

Les grands enjeux des élections

ce qu’en pensent les décideurs 22

42

Entrepreneuriat

Talents cherchent reconnaissance

grande région 63

Construction

Une maison À 100.000 euros 64

Impôts des frontaliers

Les occasions manquÉes

Luxexpo

Vers une solution viable? 24

Technologies

LU-CIX launch is “turning point” 26

Urban planning

Green light for tram design 27

Retail

Staying “top of mind” 28

place fiNAncière 45

Analyse

CrÉdits en berne 46

Jean-Nicolas Schaus

«Nous n’Étions pas prÉparÉs À de telles choses»

Cour des Comptes

66

Industrie automobile

L’exception Smart

De l’efficacitÉ dans la dÉpense

industrie 69

Energy

SEO unveils 150 million euro investment 70 50

Affaire Madoff

Le poing sur la table 52

Banques

Savoir garder un secret

Guardian

Un paquebot dans la tempÊte 72

Diversification

Un cluster pour la logistique

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coverstory 74

Analyse de la crise

Qui mieux que Serge Allegrezza dispose d’un poste d’observation aussi privilégié de la crise actuelle? Le directeur du Statec et chargé de direction de l’Observatoire de la Compétitivité est également depuis le 16 janvier dernier – et pour deux ans – le président du Conseil Economique et Social. Une instance collégiale dont l’avis annuel sur l’évolution économique, sociale et financière du pays, est toujours très attendu, en dépit d’une certaine aridité dans sa forme. Serge Allegrezza

«AprÈs la Place financiÈre, il n’y a rien»

off the record 84

Arcelor se serre la ceinture

L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses...

playtime Les dernières tendances et actualités à Luxembourg 86

Shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode, intérieurs, technologie... Et l’interview passion de Jacques Demarque avec Claude Frisoni, directeur du Centre Culturel de Rencontres Abbaye de Neumünster et grand amoureux des mots.

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luxembourg en chiffres 80

Conseil Economique et Social

Des voix parfois sans issue

le tableau de bord de l’économie luxembourgeoise 100

Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines des ressources humaines, du marketing, de l’IT et du management. En dossier central: le secteur des technologies de l’information, avec un gros plan sur l’outsourcing ainsi que les PSF de support.

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Luxembourg millions en plus   |  12   Entreprises «La prioritÉ est d’Éviter le repli sur soi»  16   Les grands enjeux des élections Ce qu’en pensent les dÉcideurs   |  22   Luxexpo Vers une solution viable?    24   Technologies LU-CIX launch is “turning point”   |  26   Urban planning Green light for tram design  27   Retail Staying “top of mind”   |  28   Cour des Comptes De l’efficacitÉ dans la dÉpense 11

Plan anti-crise 665

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en Chiffres

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Entreprises

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Parliament

Propriété intellectuelle

The Chamber of Deputies voted unanimously on 12 March to adopt the bill proposing a change to article 34 of the Constitution. The carrying of the second vote means the bill will now be adopted into law and relinquishes the Grand Duke of any executive powers. The head of state will still put his signature to laws, but will not be required to formally approve them. Further changes to the constitution – and to the law governing referenda – are likely to be introduced after June’s election. The LSAP would like to see Luxembourg adopt the Swedish model whereby the monarch is no longer even the nominal chief executive.

Luxinnovation organise jusqu’à fin mars un «cycle de sensibilisation» à la propriété intellectuelle au centre de conférences de la Chambre de commerce: quatre rendez-vous sur les principes, brevets, marques, dessins, modèles, droits d’auteur et protection du logiciel pour «acquérir les bons réflexes et valoriser vos innovations», mais aussi en savoir plus sur la nouvelle législation luxembourgeoise qui prévoit une exonération de 80% des revenus de propriété intellectuelle.

Photo: Luc Deflorenne (paperJam archives)

Constitutional change

C’est, en euros, le montant du salaire social minimum brut mensuel depuis le 1er mars. Soit une hausse mensuelle de 41,02 euros, générée par l’indexation automatique. Le montant de la pension minimum personnelle, lui, augmente de 36,92 euros et passe à 1.514,43 euros.

Les bons rÉflexes

Lu

r g perjam.tv ique u o b ctron et pa x em

e m . l u l e t te r é l a j r e s p u jour sur pa s notre new t c a ’ L jour le redi dan · Au que vend a · Ch

au alité

Plan anti-crise

30 millions supplémentaires vont être injectés dans les infrastructures de Luxconnect.

665 millions en plus Un nouveau train de mesures a été adopté le 6 mars par le conseil de gouvernement, afin de compléter celui déjà annoncé dans le cadre du «plan de relance» de l’économie. L’enveloppe budgétaire supplémentaire pèse à elle seule 665 millions d’euros (1,75% du PIB) et permet de doubler le montant total consacré aux instruments de lutte anti-crise (1,2 milliard d’euros, soit 3,24% du PIB). Parmi les points clés de ce plan figure un vaste programme d’investissements publics supplémentaires, réparti sur deux ans: +70 millions d’euros en 2009 et +80 millions en 2010. Ils seront alloués aux fonds d’investissements du ministère des Travaux publics (30 millions en 2009 et 50 millions en 2010) et à ceux des hôpitaux (20 millions chaque année), au fonds du rail (10 millions chaque année) et aux investissements culturels (10 millions en 2009). Le plan gouvernemental prévoit également l’introduction d’un régime temporaire d’aides au redressement économique pour les classes moyen-

Photo: Luxconnect

Le gouvernement a gonflé l’enveloppe  budgétaire destinée aux mesures  de lutte contre les effets de la crise.

nes (estimé entre 15 et 30 millions d’euros), un accompagnement en matière d’emploi et de chômage partiel (10,7 millions) ou encore deux nouveaux instruments gérés par la SNCI, le prêt de reprise et le prêt de rachat. Pour faciliter l’activité des entreprises, le gouvernement promet par ailleurs des mesures rapides de simplification administrative. Elles touchent plus particulièrement les procédures d’aménagement communal et de développement urbain, les établissements classés et la protection de la nature. Outre les mesures de soutien à court terme de l’économie,

le plan comporte un volet «préparation de l’aprèscrise»: accélération des travaux de Luxconnect (30 millions d’euros pour les autoroutes de l’information), hausse substantielle des investissements en infrastructures de l’Entreprise des Postes et Télécommunications (74 millions) et extension des régimes d’aides en matière de R&D (30 millions). Un projet de loi de promotion de la recherche, du développement et de l’innovation, qui prévoit une hausse de 30% du soutien étatique aux dépenses des entreprises dans ces domaines, a finalement été adopté le 6 mars. F. M.

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Entreprises

Pierre Gramegna, directeur de la Chambre de Commerce Luxembourg, décrit les outils mis à la disposition des PME pour mieux surmonter la crise actuelle et notamment l’Enterprise Europe Network (EEN). Il met l’accent sur les axes de diversification de l’économie et adresse un message clair aux partis politiques à un peu plus de deux mois des élections.

« La prioritÉ est d’Éviter le repli sur soi » Nicolas Raulot (interview), David Laurent / Wide (photos)

Monsieur Gramegna, les PME traversent de grandes difficultés. Quelles mesures sont prises pour les aider? «Rappelons tout d’abord qu’il existe 23 millions de PME dans l’Union Européenne. Elles représentent 99% de toutes les entreprises, 57% de la valeur ajoutée totale de l’économie, 75 millions d’emplois et 67% de l’emploi privé. Un arsenal de mesures et d’aides leur sont en effet réservées car elles ont besoin d’être davantage encouragées à exporter et à se développer que les grandes entreprises, censées disposer de plus de ressources, de filiales à l’étranger... Les dispositifs en place viennent d’être renforcés avec l’Enterprise Europe Network (EEN) qui est déjà opérationnel.

Parcours

Une carriÈre internationale Diplômé en sciences économiques, en droit civil et en droit communautaire, Pierre Gramegna a mené une carrière internationale avant de prendre en 2002 la direction de la Chambre de Commerce, institution de droit public qui compte 35.000 membres affiliés. Né le 22 avril 1958 à Esch-sur-Alzette, il fut successivement conseiller en affaires politiques et économiques auprès de l’ambassade du Grand-Duché à Paris (1988-1992), ville où il a fait ses études et rencontré son épouse française, puis consul général et directeur exécutif du Luxembourg Board of Economic Development à San Francisco (1993-1996) et enfin ambassadeur du Grand-Duché au Japon (1996-2002). Pierre Gramegna est également administrateur de Cargolux (dont il a aussi été président entre 2004 et 2008), de la SNCI, de la Bourse de Luxembourg. N.R.

De quoi s’agit-t-il? «L’EEN résulte de la fusion de deux réseaux communautaires, les Euro Info Centres (EIC) lancés en 1987 par la Commission européenne dans le but d’offrir aux entreprises un service d’information et d’assistance, et les Centres Relais Innovation (CRI) nés en 1995 et spécialisés dans l’innovation technologique. En rassemblant le savoir-faire des uns et des autres, la Commission européenne donne à ce réseau un nouvel élan, plus de consistance et de valeur ajoutée, en même temps qu’elle uniformise les fonctionnements administratifs. Ce guichet unique va aussi offrir à la Commission une caisse de résonance pour toutes les initiatives qu’elle prend en faveur des PME. Au Luxembourg, les piliers et le relai de ce réseau sont la Chambre de Commerce, la Chambre des métiers et Luxinnovation. Concrètement, qu’est-ce que ça change pour une PME? «Avec ce réseau, les PME participent à des foires de façon plus efficace, que ce soit au Luxembourg ou à l’étranger, accèdent à de nouveaux partenaires, de nouveaux clients à l’étranger, grâce à des opérations de matching. EEN offre des points de chute dans toute l’Union Européenne. En outre, la Chambre de Commerce et la Chambre des artisans de Stuttgart ont inventé un concept, qui s’appelle b2fair. Il s’agit d’une plate-forme qui

permet d’organiser des contacts entre les différents exposants d’une foire. Elle fonctionne très bien et a été copiée, de nombreuses institutions de toute l’Europe se joignant à cette initiative. Ces efforts de communication et de coopération sont-ils dictés par une tendance au retour du protectionnisme? «Il ne faut jamais sous-estimer le risque de protectionnisme. Pour l’instant, les gouvernements ont toutefois résisté aux tentations. L’Europe, dépourvue de barrières physiques, administratives entre ses pays membres et dotée d’une monnaie unique, devrait réussir à éviter cet écueil. Le Luxembourg réalise 85% de ses exportations vers l’Europe. Il faut toutefois reconnaître que les plans de relance concoctés par les différents gouvernements manquent singulièrement de coordination. C’est vrai à l’échelle mondiale, dans la mesure où le plan américain n’est pas coordonné avec les autres pays. Mais c’est également vrai en Europe – ce qui est plus grave – entre les pays membres. Il serait pourtant nécessaire de les coordonner pour éviter qu’ils n’aient des effets contraires et s’annulent partiellement. Comme les économies européennes sont très interdépendantes, il faut faire en sorte qu’on tire un peu dans la même direction. La zone euro se prête d’ailleurs très bien à la coordination, puisque nous avons une monnaie commune, des clignotants pour la gestion des déficits publics... Existe-t-il d’autres initiatives récentes que l’EEN en faveur des PME? «Je salue l’augmentation de l’aide à l’investissement qui vient d’être décidée à la Tripartite. Il y a quelques semaines, l’Europe a par ailleur décidé d’augmenter les prêts de la BEI (Banque Européenne d’Investissement), en particulier en faveur des PME, dont l’enveloppe a été augmentée de 30 milliards d’euros sur les cinq prochaines années. Les PME ont particulièrement besoin de crédit en cette période de crise. Même si elles s’en défendent, les banques sont justement accusées de ne pas faire leur travail. Qu’en pensez-vous? «Au Luxembourg, les banques connaissent très bien la situation économique de

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leurs clients. Les difficultés ne sont donc pas là. En revanche, à l’échelle internationale, elles sont confrontées à un environnement tout à fait néfaste et ne se prêtent pas entre elles, ce qui augmente leurs coûts de refinancement. Le gouvernement encourage le crédit, mais c’est la banque qui doit prendre la décision. Cela dit, d’après les informations que j’ai, et j’en parle beaucoup autour de moi, la situation au Luxembourg est plutôt plus favorable qu’à l’étranger, s’agissant de l’obtention de crédit. Et puis la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement) est particulièrement attentive à cette situation (Pierre Gramegna est administrateur de la SNCI, ndlr). Celle-ci accorde des crédits d’équipement et de long terme aux entreprises. Cette banque publique est discrète, mais elle est fidèle au poste. Lors d’une conférence de presse récente, la Luxembourgeoise Viviane Reding, commissaire responsable de la société de l’infor­ma­ tion et des médias, a mis en avant le dyna­­misme de la création d’entreprises aux Etats-Unis en comparaison de l’Europe. Comment l’expliquez-vous? «Je vois notamment deux explications. La première, c’est que le droit de la faillite américain n’est pas aussi restrictif que chez nous, où il est très difficile de se relever d’un échec. Il faudrait s’en inspirer, à la fois au Luxembourg et en Europe Continentale. La seconde, c’est que la mentalité des Américains est davantage portée sur le risque et la mobilité géographique que la nôtre. Les entreprises ne sont-elles pas tentées, dans la période actuelle, de se délocaliser vers des cieux où la fiscalité est moins lourde? Ne fautil pas aller vers plus d’harmonisation en ce domaine? «Le souci principal des entreprises en ce moment n’est ni de délocaliser, ni de chercher des régimes plus ou moins favorables au sein de l’Europe ou en dehors. Il s’agit pour elles d’écouler leur production et de relancer la machine. Vous savez, quand vous faites des pertes, le sujet de la fiscalité devient moins important. La délocalisation comprend par ailleurs une prise de ris-

«Il y a deux, trois axes à haute valeur ajoutée où se dessine un potentiel intéressant». Pierre Gramegna (Chambre de Commerce)

que et nécessite de comprendre, de connaître le pays dans lequel on s’installe. En revanche, les entreprises devraient être particulièrement attentives et dynamiques sur les marchés extérieurs. La priorité est d’éviter le repli sur soi. C’est heureusement une évidence pour beaucoup d’entreprises luxembourgeoises, car notre marché est petit. Et pour l’instant, nous nous réjouissons de constater qu’elles continuent de participer avec vigueur à nos missions économiques, aux foires... Les entreprises ne s’y perdent-elles pas dans la multitude de leurs interlocuteurs au Luxembourg: UEL, Fedil, Chambre de Commerce...? «La Chambre de Commerce a une vocation beaucoup plus large que la Fedil et nos rôles sont complémentaires. La Fedil est une fédération qui regroupe surtout des moyennes et grandes entreprises, à caractère surtout industriel et qui a une

vocation de lobby, de défense des intérêts de ses membres en priorité. Tandis que la Chambre de Commerce a une palette beaucoup plus large. Elle rassemble tous les secteurs de l’économie, y compris les banques, à l’exclusion des artisans gérés par la Chambre des métiers. La Chambre de Commerce défend l’intérêt économique général, pas des intérêts sectoriels. Nous offrons des services, que ce soit de la formation ou de l’accompagnement des entreprises, qui vont bien au-delà de ce que peuvent faire les associations. Last but not least, de par la loi, nous avons l’obligation d’émettre des avis sur la législation. Le Luxembourg doit-il davantage mettre l’accent sur l’industrie? «La crise financière a mis en évidence, plus qu’on ne l’aurait souhaité, la dépendance très grande à l’égard du secteur financier. }  14

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«La cohésion sociale et l’action concertée sont des éléments essentiels en période de crise pour avancer». Pierre Gramegna (Chambre de Commerce)

13 { Malgré une prise de conscience antérieure et les

efforts de diversification entrepris auparavant, cela n’a pas été facile, en raison de la forte croissance du secteur financier. La diversification est fondamentale. Il y a deux, trois axes à haute valeur ajoutée où se dessine un potentiel intéressant, comme celui de la logistique dont le gouvernement a décidé de faire une priorité, avec la création d’un cluster (lire page 68). Rappelons que de grandes entreprises du secteur, comme Kuehne+Nagel, Panalpina sont déjà présentes au Luxembourg. Il faut aussi savoir que l’aéroport de Luxembourg est le cinquième en Europe pour le fret aérien, notamment en raison du succès de Cargolux (dont Pierre Gramegna est administrateur et ancien président, ndlr). Et puis, CFL Cargo se développe également très bien. Autre axe: celui des technologies de la santé, où le gouvernement a fait un investissement considérable dans des projets communs avec des laboratoires américains dans la biomédecine, la médecine préventive. Le tout se situera à Belval, près de l’université. Il s’agit d’un deuxième secteur tout à fait prometteur. Enfin, la diversification doit s’appliquer aussi à la place financière, qui doit davantage faire sa promotion à l’extérieur via Luxembourg for Finance. Il faut fidéliser les clients, en trouver de nouveaux et leur expliquer l’ampleur des services qui sont offerts au Luxembourg et qui vont bien au-delà de ce qu’on peut penser parfois. De manière générale, la crise n’a pas que des côtés négatifs. Elle nous fait toujours réfléchir aux choses essentielles et nous oblige à ouvrir les yeux sur nos forces et nos faiblesses. C’est vrai pour un pays, c’est vrai pour une entreprise, c’est vrai pour un individu. Quand on fait une bonne analyse des forces et faiblesses, on trouve des opportunités. Je suis persuadé que le Luxembourg trouvera des

niches, des opportunités pour être prospère demain comme il l’est aujourd’hui. Le caractère chinois qui veut dire crise signifie aussi opportunité. Si vous aviez un message à faire passer aux partis politiques en cette période électorale et de crise, quel serait-il? «C’est un message très simple. La plus grande force du Luxembourg, c’est d’avoir de la cohésion sociale et d’agir de concert, comme cela se passe au travers du système de la Tripartite. La cohésion sociale et l’action concertée sont des éléments essentiels en période de crise pour avancer. C’est un appel, mais pas un appel inquiet car je suis sûr que ça se passera ainsi. Quand je vois les difficultés qu’ont d’autres pays pour se mettre d’accord sur des stratégies, des priorités, je me dis que notre petit pays peut aussi avoir des avantages. En ce sens, je crois que le Luxembourg est bien armé. Il est bien armé aussi car la situation financière est saine et permet de prendre des initiatives et des mesures de relance. En parlant de cohésion sociale, les plans sociaux et les licenciements deviennent fréquents au Luxembourg. Cela vous inquiète-t-il?

«Le fait qu’il y ait des licenciements, du chômage partiel, des plans de maintien dans l’emploi montre que la situation est sérieuse, mais aussi qu’il y a un filet de sécurité sociale très étendu et très efficace au Luxembourg. Des mesures récentes ont d’ailleurs été prises par le gouvernement pour réduire les charges des entreprises dans le contexte du chômage partiel. Ce sont de bonnes mesures au bon moment. On entend également beaucoup parler de lourdeurs administratives... «Alors ça, c’est un vrai problème en effet! Nous avons des lourdeurs administratives qui se sont accrues ces dix, quinze dernières années. Au point que beaucoup de décisions au Luxembourg prennent beaucoup trop de temps. On s’en est rendu compte récemment dans la Tripartite. Même avec de l’argent et même quand c’est le gouvernement lui-même qui veut faire avancer certains chantiers, les procédures sont trop longues. Les autorisations pour des constructions peuvent prendre des années. Et cela touche particulièrement les PME».Un paquet de mesures a été décidé en ce sens par le gouvernement le 6 mars».

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s r u e d i c É d s e l t e qu’en pensen

jeux Les grands en

C

des élections

étés patrons de soci s d n ra g es u q à quel Nous avons posé x questions très simples: rg deu rendre au Luxembou le? re que devra p a h p re u nomique actuel es o m éc e la t is es cr le la el à 1. Qu réaction dre? uvernement, en go u a ve OUT PAS pren u T o R n U S ra le d u fa l ne nses la mesure qu’i ralité des répo g té in L’ s. 2. Quelle est vi a urs mpilation de le Voici une co jam.lu. sur www.paper le ib n o p is d t es

Retro u d e s c v e z l’ i n t é g ontri but ralité www .pape i o n s s u r rjam .lu

Michèle Detaille (Managing director, No-Nail Boxes):

«Développer les infrastructures» Jean-Claude Bintz (CEO, Lakehouse):

«Réduire les dépenses énormes de l’appareil d’État» 1. Il faut soutenir l’économie luxembourgeoise en allégeant les procédures administratives et en aidant les entrepreneurs luxembourgeois à créer des emplois. Le danger serait de renforcer davantage la position déjà trop forte du service public. 2. Il faut, en revanche, se lancer dans une réforme de ce service public et, dans le même temps, réduire les dépenses énormes de l’appareil d’Etat. Sinon, nous risquons un jour de ne plus être à même de le financer.

1. La mesure phare à prendre concerne, sans conteste, le développement des infrastructures: – les infrastructures de communications pour désenclaver le pays, c’est-à-dire la mise à niveau de réseaux de chemins de fer vers Bruxelles et l’Allemagne; la création de liaisons à coût attractif en matière de transport aérien et l’accès direct et rapide aux aéroports de Francfort et de Paris; l’interconnexion des infrastructures de transport (trains à grande vitesse, ferroutage, voies rapides dans les régions les plus défavorisées… ); et enfin, le développement des infrastructures routières, ferroviaires et des parkings pour améliorer l’accès des salariés frontaliers au Luxembourg et permettre une vraie mobilité à l’intérieur du pays. – Les infrastructures d’approvisionnement, de diversification, de sécurisation et de stockage de l’énergie. – Les infrastructures des réseaux de télécommunication. 2. La dernière chose à faire est de revenir à l’indexation des salaires.

Norbert Becker (Président du conseil d’administration, Atoz):

«La situation exige un train de mesures»

Frank Wagener (Président du comité de direction, Dexia BIL):

«L’abolition pure et simple du système d’indexation» 1. La mesure principale à prendre devrait être la baisse de l’imposition des entreprises. 2. Il convient d’envisager l’abolition pure et simple du système d’indexation.

La complexité du sujet est telle que je ne suis pas en mesure d’articuler une action phare à mener ou non. J’estime que la situation exige un train de mesures que l’on peut résumer de la sorte: – Consolider la place financière. Lancer à l’étranger, avec l’appui d’agences professionnelles chevronnées, une vaste campagne de relations publiques repositionnant Luxembourg comme centre financier et non comme paradis fiscal. (...) Dissocier la notion de secret bancaire de la notion de fraude fiscale. – Diversifier le tissu économique. Encourager une politique de soutien approprié à de nouveaux secteurs, éliminer d’urgence les entraves administratives et autres barrières d’entrée à des secteurs en éclosion.

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– Investir dans des programmes de maintien de l’emploi. – A côté de programmes d’investissements, réfléchir à des programmes temporaires d’assouplissement des charges des entreprises qui garantissent le maintien de l’emploi. – Faire payer l’Etat et les collectivités leurs factures dans des délais de 45 jours (...) Dans une période de contraintes de liquidités et de crédits, l’Etat doit assumer sa responsabilité vis-à-vis de ses prestataires de services et fournisseurs. – Mettre en place immédiatement les mesures d’accompagnement promises dans le cadre du statut unique. (...) Il faut s’assurer qu’une mesure qui n’était reven­di­ quée par personne ne plombe davantage les charges des entreprises.


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François Pauly (Directeur général, Sal. Oppenheim jr. & Cie):

«Restaurer la confiance dans le secteur bancaire»

Didier Mouget (Managing partner, PricewaterhouseCoopers Luxembourg):

«Eviter une quelconque sorte de protectionnisme ou de repli sur soi» 1. La crise financière et économique que nous traversons entraîne des difficultés pour beaucoup d’acteurs de la Place luxembourgeoise. Elle nous pousse aussi à repenser les pratiques adoptées ces dernières années. Mais cette période de remise en question des affaires est également synonyme d’opportunités. Plutôt que d’évoquer une mesure phare que devrait prendre le futur gouvernement luxembourgeois, il me semble important d’évoquer un état d’esprit général primordial pour le maintien de la compétitivité de l’économie du Grand-Duché de Luxembourg et en particulier sa place financière: un état d’esprit visionnaire et réactif. La volonté politique du prochain gouvernement devra dès lors, comme par le passé, se focaliser sur les marchés porteurs futurs avec un renforcement des investissements dans les secteurs tels que les sciences de la vie, du commerce électronique ainsi que toutes les actions permettant de conserver ou d’attirer au Luxembourg les centres de décision de groupes internationaux. 2. La pérennité du Grand-Duché passera notamment par une continuité des développements à l’international. Le prochain gouvernement devra donc éviter toute mesure qui pourrait entraîner une quelconque sorte de protectionnisme ou de repli sur soi. En matière fiscale notamment il faudra éviter, malgré les contraintes budgétaires découlant de la crise, de revenir sur la politique fiscale dynamique et attractive adoptée dans le passé.

1. Il convient de restaurer la confiance dans le secteur bancaire et repositionner Luxembourg comme centre d’excellence en gestion d’actifs, banque privée et fonds d’investissement. 2. Il ne faut pas se plier aux revendications politiques concernant la place financière et face aux pressions de nos voisins.

Michel Maquil (Directeur, Bourse de Luxembourg):

«Maintenir le modèle de cohésion sociale propre au Luxembourg» 1. Le nouveau gouvernement devra veiller à maintenir le modèle de cohésion sociale propre au Luxembourg. A cette fin, et pour favoriser la croissance économique, il devra accorder sa juste place à l’Etat, sans pour autant remettre en cause les apports de la libre entreprise et du marché. En d’autres termes, combiner interventionnisme étatique et création de richesses suivant le concept d’économie sociale du marché. Cette approche doit transcender les frontières nationales pour coller au caractère international de l’économie luxembourgeoise. 2. Il ne faut surtout pas laisser perdurer l’impression que le modèle économique est celui de l’assistanat (trait principal des économies de rente).

Paul Hammelmann (Avocat, conseiller juridique, Association des Compagnies d’Assurances):

«Ne pas persévérer dans la non-réglementation» 1. Quelle est, selon la chancelière allemande Angela Merkel, la différence entre socialisme et capitalisme? Sous le socialisme, les banques sont d’abord étatisées et font faillite ensuite; sous le capitalisme, c’est l’inverse. Partant du principe que le Luxembourg n’est pas à l’origine de la crise actuelle et que l’économie de marché, en tant que telle, qui a réussi à procurer à une majorité de citoyens un bien-être sans pareil, n’est pas en cause, il faudra, sur un plan international et européen, réinventer des concepts de morale qui ne sont pas générés ipso facto pour le libre marché, ni par ses acteurs. (...) L’économie de marché ne doit plus consister en l’optimisation du profit à court terme, mais en une recherche durable de l’éthique,

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de la responsabilisation et de la raison. Evidemment, le monde financier qui l’entoure doit être remis au service de l’économie réelle. N’est-il pas aberrant de constater que bien des acteurs économiques sont contrôlés, mesurés, taxés par l’Etat? (...) Il faut donc repositionner l’action de l’Etat, sans pour autant brider la liberté et l’initiative individuelle. 2. Il ne faut surtout pas persévérer dans la non-réglementation, étant entendu qu’une réglementation effective doit rester possible au niveau des Etats membres, quitte à ce que ceux-ci se concertent au niveau européen, voire mondial. Une abdication complète de nos autorités de surveillance luxembourgeoises envers des entités européennes, fonctionnant sous la doctrine toujours majoritaire du néolibéralisme, serait désastreuse.


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Ernest Cravatte (Président du comité de direction de Banque Raiffeisen):

«Une fiscalité modérée, transparente et cohérente»

Carlo Thill (CEO, BGL):

«Investir les fonds publics disponibles le plus rapidement et le plus efficacement possible» 1. A ce stade, et dans un premier temps, la mesure phare devrait être de veiller à ce que les fonds publics disponibles pour secourir l’économie puissent être investis le plus rapidement et le plus efficacement possible et ceci sans trop de contraintes administratives. L’action est donc plutôt au niveau de l’implémentation et de la transposition que de la création de nouveaux instruments d’intervention. Une implémentation efficace permettra le maintien de l’emploi et de limiter le chômage. 2. Ce qu’il ne faut surtout PAS faire, c’est d’augmenter encore les charges récurrentes de l’Etat par des mesures additionnelles d’assurance sociale et de redistribution des revenus non strictement sélectives. De telles mesures deviennent en effet vite incompressibles et constituent autant d’hypothèques grevant les générations futures.

1. Il faudra que le nouveau gouvernement favorise, par tous les moyens, la diversification économique du pays et l’établissement de têtes de groupes à Luxembourg, de sorte à ramener dans le pays des centres de décision. A cette fin, il s’agira de réaliser une réelle simplification administrative, dans l’intérêt des citoyens, des entrepreneurs et investisseurs locaux et étrangers, afin de faciliter et de promouvoir les projets de développement économique du pays. Les administrations devront collaborer constructivement entre elles et avec les «administrés», ces derniers devant être considérés comme des «clients» et être traités en conséquence. Vers l’extérieur, une fiscalité modérée, transparente et cohérente sera par ailleurs un réel argument en faveur du pays. 2. Il ne faudra surtout pas abandonner trop rapidement les quelques avantages spécifiques dont peut encore se prévaloir la place financière luxembourgeoise. A titre d’exemple, l’abandon ou le démantèlement progressif du secret professionnel dans ce domaine risque d’entraîner des conséquences sévères sur les activités de gestion patrimoniale, qui représentent pourtant un pilier important et essentiel de la place financière.

Pit Hentgen (Président, directeur général, La Luxembourgeoise):

«Ne pas attendre trop longtemps pour prendre des décisions» 1. Compte tenu de l’importance du secteur financier pour l’économie nationale, la principale mesure face à la crise a été et continue d’être le soutien apporté par l’Etat aux banques. Il est absolument vital pour notre pays de garantir un bon fonctionnement du système bancaire et de rétablir progressivement la confiance. 2. Certaines mesures de soutien aux entreprises modulent les acquis sociaux et affectent le pouvoir d’achat. Il ne faudra pas attendre trop longtemps pour prendre des décisions, même avec effet temporaire dans des domaines sensibles, tout en continuant à respecter les valeurs d’une économie sociale de marché.

Thierry Fromes (Country manager, Microsoft Luxembourg):

«Augmenter les nouveaux postes au sein de business modèles innovateurs» La meilleure façon de faire face à la crise: “be bullish”. Notre gouvernement doit mettre en place les fondations d’une croissance future. La bonne nouvelle est que le Luxembourg n’est pas le seul pays au monde qui soit touché par la crise économique. La mauvaise nouvelle est que cela ne rend pas la situation moins terrible. (...) Il n’y a pas d’intérêt à verser des larmes sur les jours heureux d’une époque révolue. Nous devrions plutôt regarder vers le futur, au lieu de lui tourner le dos. Et que pouvez-vous attendre d’autre d’un country manager de Microsoft que de l’entendre dire que l’IT est l’un des meilleurs moyens orientés vers le futur, afin de sauver le potentiel luxembourgeois, et d’augmenter les nouveaux postes au sein de business modèles innovateurs? Quelques faits qui peuvent donner une idée de ce phénomène: le secteur paperjam  | Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

IT du Luxembourg va générer plus de 1.300 nouveaux postes entre 2007 et 2011, et on estime la création de nouvelles entreprises IT à plus de 30 sociétés. Dans les quatre prochaines années, cette industrie va générer de nouveaux revenus fiscaux de 200 millions et contribuera pour 600 millions d’euros de nouveaux revenus au PNB. Enfin, les dépenses en logiciels représentent 22% du marché IT total au Luxembourg, pendant que 61% des employés IT, sont engagés dans la création, la distribution, l’installation ou le software service. L’IT peut être perçu comme un pilier de notre économie. Un service «vert» et un pilier: des aspects qui ne sont pas peu importants dans notre pays. Cela aide également le business à prospérer via des tâches automatiques, cela permet d’avoir plus de contrôle sur les activités professionnelles, et permet de consacrer plus de temps pour les clients. (...)


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Claude Radoux (Administrateur délégué, Luxembourg Online):

«Avoir le courage de faire ce qui, pendant des années, n’a été que discuté, mais jamais mis en œuvre» 1. Le nouveau gouvernement sera confronté à la plus sérieuse remise en question de l’économie luxembourgeoise, et donc du modèle luxembourgeois tout entier, depuis 1945. Alors, s’il y a une mesure, c’est de tout changer! Blague à part, évidemment il n’y a pas de mesure unique à prendre, mais plutôt un programme complet de réformes et de restructurations. Il faudra, désormais, avoir le courage de faire ce qui, pendant des années, n’a été que discuté, mais jamais mis en œuvre. (...) La comptabilité de l’Etat et des communes doit être modernisée, avec une double comptabilité, davantage de détails et de contrôles. (...) L’Index, on en parle depuis 30 ans… Maintenant il faut agir et abolir l’indexation automatique des salaires et des contrats. En matière de fiscalité, nous devons revenir à un système fiscal plus transparent, plus simple (...). Pour ce qui est des pensions, il faut partir du principe qu’une pension plus

Roland Kuhn (Administrateur délégué de Kuhn Construction et président de la Chambre des métiers):

«Il nous faut un gouver-­ nement qui préfère le muscle à l’embonpoint» 1. Au-delà de toute mesure isolée, si incisive soit-elle, le prochain gouvernement doit poser le fondement d’une nouvelle politique. Ce sera la compé­ titivité de nos entreprises, la qualification, le courage et l’ingéniosité entrepreneuriale de nos hommes et femmes qui détermineront le positionnement du Luxembourg dans le monde et assureront la pérennité de notre système social qui, par ailleurs, nous tient tous à cœur. Il nous faut un gouvernement qui préfère le muscle à l’embonpoint et qui est prêt à mener une action politique en conséquence. 2. Je recommande au prochain gouvernement d’éviter toute mesure susceptible de réduire ses moyens d’action. Un gouvernement doit pouvoir gouverner. Pas de nouvelles contraintes, donc, ni de nouvelles procédures. Pas d’augmentation, non plus, des dépenses de consommation publiques. Halte à la politique sociale à l’arrosoir!

modeste, mais sûre, vaut mieux qu’une pension élevée qui, dans dix ans, ne sera plus payée. Il faut immédia­ tement mettre sur pied la transition vers un système de pension capitalisant. (...) Il n’est économiquement pas justifiable que 60%, voire plus, des Luxembourgeois travaillent dans le secteur public et parapublic et gagnent 40% de plus que les salariés dans le secteur privé, voire le double ou le triple des fonctionnaires français, belges ou allemands. A mon avis, ce ne sera pas finançable sur les dix prochaines années. (...) Il faudra absolument rajouter de la flexibilité au marché de l’emploi. (...) Il faut créer un board stratégique d’industriels, d’économistes et d’avocats, avec la mission de définir les actions de diversification économique futures. 2. La plus mauvaise chose à faire serait de continuer comme jusqu’à maintenant; dépenser et refuser de prendre les décisions difficiles; empêcher des restructurations; engager des dettes pour financer les dépenses courantes.

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Rik Vandenberghe (Managing director, administrateur délégué, ING Luxembourg):

«Ne pas accepter un trop important affaiblissement du secret bancaire» 1. Il convient de revoir le système d’indexation automatique des salaires. Le système actuel est en effet contre-productif par rapport aux objectifs de maintien de l’emploi. 2. Le grand danger serait d’accepter un trop important affaiblissement du secret bancaire.

Jean Meyer (Président de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg):

«Faire preuve de courage politique: pas de saupoudrage, mais des choix réfléchis» 1. Je pense que le gouvernement devrait s’engager à faire du maintien de l’emploi et de la lutte contre le chômage sa priorité pour les deux années à venir. (...) Vu la petite taille de notre pays et notre ouverture totale au monde extérieur, la cohésion sociale est un facteur de la plus grande importance: elle risque d’être démantelée en cas d’aggravation du chômage. Les trois lois concernant le domaine du travail et de l’emploi votées par la Chambre des députés le 21 janvier 2009, de même que les mesures reprises dans le cadre de la 10e actualisation du programme de stabilité et de croissance vont dans le bon sens, mais je relevais plus haut un contexte économique global caractérisé par une forte vola-

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tilité et un degré élevé d’incertitude: un monitoring précis et quasiment en temps réel de l’évolution du marché de l’emploi et de l’efficacité des mesures prises est impératif. Il reste à décider si le Comité de Conjoncture ou l’Administration de l’Emploi peuvent jouer ce rôle, où s’il ne faudrait pas mieux créer une task force temporaire sous un responsable unique pour remplir cette mission. 2. A l’opposé, je pense qu’il ne faudrait surtout pas atomiser notre programme de soutien à l’économie, déléguer les choix au niveau des ministères, subir les pressions des divers acteurs de la vie économique et sociale, en clair, faire preuve de courage politique: pas de saupoudrage, mais des choix réfléchis qui tiennent compte du degré de priorité et d’urgence dans le cadre national.


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Laurent Schonckert (Administrateur directeur, Cactus):

Gérard Hoffmann (Chairman & managing director, Telindus Belgacom ICT):

«Insuffler aux administrations publiques un ‘esprit d’entreprise’»

« Renforcer les régulateurs et le cadre dans lequel ils opèrent» 1. La première priorité du gouvernement doit porter sur le maintien de la compétitivité du site Luxembourg pour les entreprises, ceci afin de maintenir les activités de la Place à travers la crise. (...) Une réflexion sera par ailleurs à mener: comment traiter à l’avenir les banques les plus importantes dont le caractère ‘systémique’ engendre une intervention quasi obligatoire de l’Etat en temps de crise? Comment refléter cette garantie publique implicite dans la gouvernance de ce ‘système’ privé-public? (...) Récemment, l’Etat a annoncé des investissements dans le secteur de la télécommunication, notamment au travers des P&T et Luxconnect. Dans ce cadre, l’Institut Luxembourgeois de Régulation se trouve devant le défi de générer un effet multiplicateur de ces investissements auprès d’autres acteurs de la Place. Dans un monde ‘en ligne’ de façon permanente, le fonctionnement efficace du marché des télécommunications devient de plus en plus un atout différenciateur du site pour les décisions d’investissements. Est-ce que l’ILR utilisera les nouveaux outils qui seront disponibles à travers le nouveau paquet télécom européen pour remédier à la position dominante des P&T dans le secteur de lignes fixes? (...) Dans l’intérêt du pays, la réconciliation des rôles d’opérateur et de régulateur de l’Etat fera entre autre partie des difficultés à surmonter. L’ILR occupera une position centrale pour gérer ce développement. 2. Le budget de l’Etat subira inévitablement une pression importante pendant cette crise. (...) Il serait tentant de couper dans les dépenses d’investissement et encore plus facile de réduire les dépenses de recherche publique, puisque la plupart de celles-ci ne verront leurs effets qu’à plus long terme. Il s’agit pour moi de la mesure à ne surtout pas prendre, les activités de recherche contribuant significativement à former le capital humain qui constitue la base de la société de la connaissance. (...).

1. Je vois, en fait, deux mesures à prendre. La première est de maintenir les investissements de structure étatique à un niveau élevé. Une mesure qui a déjà été annoncée d’ailleurs. La seconde mesure est beaucoup plus pragmatique et ‘terreà-terre’: il faut insuffler aux administrations publiques (Etat et communes) un ‘esprit d’entreprise’, c’est-à-dire inciter le personnel des administrations à devenir BEAUCOUP plus réactif pour délivrer les diverses autorisations requises pour démarrer un projet et donc pour débloquer des investissements et, in fine, créer de nouveaux emplois. 2. La mesure à NE PAS PRENDRE serait de laisser tomber nos grandes banques systémiques et de ne pas défendre ‘bec et ongles’ les acquis de notre place financière contre des tentatives de démantèlement en provenance de cer­ tains pays.

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Georges Muller (Directeur administratif et financier, Artelis):

«L’Etat devrait s’inspirer de quelques méthodes de gestion privée» 1. (...) L’Etat devrait favoriser les investissements (...) en créant, par exemple, différentes bonifications d’impôts ou subventions, limitées à des investissements directement affectés au développement des entreprises, donc créateurs de richesse et d’emploi, ou bien en aidant les entreprises à obtenir des crédits plus avantageux en jouant, par exemple, le garant pour certains d’entre eux. (...) L’Etat pourrait également prendre des décisions plus symboliques, en appelant les dirigeants d’entreprise à plus de moralité dans leur travail. Ainsi, en cas de perte sur un exercice, ou de licenciement à grande échelle, on pourrait interdire le versement de bonus. De la même manière, les entreprises et actionnaires qui décideraient de ne pas distribuer de dividendes, mais de tout réinvestir dans l’outil productif, devraient avoir un avantage fiscal. (...) En interne, l’Etat peut égale-

ment beaucoup. Par exemple, pour notre secteur, demander à l’opérateur historique de partager avec ses concurrents beaucoup plus de ses infrastructures existantes, comme les fibres optiques. Une évaluation de l’efficacité de certaines actions, de certains services de l’Etat, voire une évaluation individuelle de l’efficacité des fonctionnaires d’Etat doit permettre de mieux dépenser l’argent. (...) Autrement dit, l’Etat luxembourgeois devrait s’inspirer de quelques méthodes de gestion privée, à son bénéfice et à celui des citoyens. 2. Il y a principalement deux choses à éviter (...): l’augmentation des impôts et autres prélèvements, d’une part (...) et le protectionnisme d’autre part. (...) Je parle ici d’un protectionnisme des positions installées, des monopoles publics ou privés. L’introduction intelligente de la concurrence dans tous les secteurs économiques ne pourra que favoriser le redémarrage de l’économie. (...)

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Etienne Verwilghen (Président du comité de direction, KBL European Private Bankers):

«Augmenter le pouvoir d’achat en réduisant les impôts» 1. La principale mesure pourrait être d’augmenter le pouvoir d’achat en réduisant les impôts (privés/sociétés). Cela peut se faire, par exemple, par une prise en charge, par l’Etat, d’une partie du remboursement des intérêts d’un prêt immo­ bilier pendant une période donnée. Une action à mener serait, aussi, l’augmentation des indemnités de chômage et le développement des possibilités de chômage partiel, ce qui permet d’éviter les licenciements. 2. Il ne faut surtout pas entrer dans une logique de repli sur soi. Il convient également de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires.


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Luxexpo

Vers une solution viable? En dépit de la construction de la future gare multimodale au Kirchberg,  la société pourrait finalement rester sur place et voir sa surface d’exposition élargie.

On attendait plutôt l’information de la part de Jeannot Krecké, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, dont chacun des discours traditionnellement prononcés depuis deux ans en ouverture des foires du printemps ou d’automne avait été l’occasion d’annoncer qu’il n’y avait rien à annoncer, et que le dossier de la future implantation de Luxexpo était encore et toujours à l’étude. Et voilà que Lucien Lux s’est invité dans le débat, prenant tout le monde de cours en marge d’une conférence de presse destinée à présenter le concept de mobilité «Mobil 2020» et la future gare ferroviaire multimodale du Kirchberg. Le ministre des Transports y affirma, en effet, que Luxexpo resterait bel et bien au Kirchberg en dépit de l’implantation de cette gare qui empiète largement sur le site actuel des Foires. Arrive-t-on enfin à l’épilogue d’un feuilleton qui dure depuis déjà quelques années? Il semblerait que oui et l’orientation prise par le dossier s’avère, a priori, moins critique qu’il y a un an, à pareille époque. Deux dossiers étaient, à ce moment-là, à l’étude sur le bureau du ministre de… l’Economie (qui est le ministre de tutelle de Luxexpo). Le premier, présenté à la demande du Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Plateau de Kirchberg, par le cabinet d’études français AREP Ville (filiale de la SNCF), décortiquait le scénario d’un maintien de l’activité des foires au Kirchberg. Le second, commandité par Luxexpo, émanait du cabinet d’architectes allemand spécialisé Gerkan, Marg & Partner (GMP, créateur d’une vingtaine de parcs d’exposition à travers le monde) et étudiait la possibilité d’une nouvelle localisation à Hollerich. Le premier projet était loin de faire l’unanimité au sein même de la direction de Luxexpo. «Le conseil exprime ses graves appréhensions devant les conséquences fonctionnelles, commerciales, logistiques et financières de l’option comportant une reconstruction des halles d’exposition sur une partie du site actuel. Ces conséquences, et notamment la cohabitation avec un chantier de très longue durée, menacent sérieusement la viabilité de Luxexpo et sa

Photo: Luxexpo

Jean-Michel Gaudron (texte)

Le nouveau projet du maintien de l’implantation de Luxexpo au Kirchberg a mieux pris en compte les exigences et les contraintes liées au métier de foire-exposition.

capacité d’exercer sa mission d’intérêt public», avait alors indiqué le conseil d’administration de la société, présidé par Alain Georges. Ce projet prévoyait, entre autres choses, la création d’un parking souterrain sur trois niveaux et des restrictions manifestes dans les possibilités d’accès, tant pour les visiteurs que pour les exposants, sans compter une amputation trop importante des surfaces d’exposition tout au long du chantier. «L’avenir même de la société est en jeu et elle risque fort de n’être même plus là à la fin des travaux», indiquait alors un membre de la direction de Luxexpo.

Début des travaux au printemps 2010? Depuis lors, plus rien n’avait véritablement avancé en surface. Mais en coulisses, les réflexions avaient continué. Au point qu’en début d’année, un nouveau projet «Kirchberg» a été présenté par AREP Ville, associé, cette fois, au bureau d’études luxembourgeois Schroeder & Associés. Et dans cette nouvelle copie, les contraintes liées au

métier de foire-exposition y ont, semble-t-il, été davantage prises en compte, à chaque étape d’un chantier qui se profile sur une dizaine d’années. Au final, ce second projet prévoit un redéploiement progressif des halles d’exposition et du siège administratif de Luxexpo sur quelque 40.000 m2 (contre 35.200 actuellement). Du stade de projet à celui de la mise en œuvre, il y a encore quelques étapes, la première ayant dû avoir lieu le 18 mars, avec une réunion du conseil d’administration de Luxexpo qui devait se prononcer favorablement sur le dossier, moyennant, évidemment, une prise en compte des besoins spécifiques régulièrement exprimés depuis bientôt deux ans par la société. En cas d’accord de toutes les parties concernées, les procédures administratives pourraient être lancées en l’espace de quelques jours. Les premiers coups de pioche, eux, pourraient intervenir au printemps 2010 – juste après la clôture de la foire de printemps.

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Agriculture

Capital city joins GM Free campaign Photo: © Greenpeace Luxembourg

Luxembourg City has become the latest commune to join the Luxembourg sans OGM campaign. The capital city is now committed not only to keep the agricultural land within its jurisdiction free of GM crops but also to ensure that meals served by all of its catering services are free of GM ingredients. Maurice Losch, coordinator of Luxembourg sans OGM welcomed the move and said it sends a powerful signal to the European Commission, which is trying to impose GM crops despite more than 60% of European consumers rejecting them. Viviane Loschetter, Green Party councillor in charge of the environment, called upon other capital cities to follow Luxembourg’s example.

Technologies

LU-CIX launch is “turning point” Luxembourg’s first cross-industries initiative to develop the internet has been unveiled.

Photo: Olivier Minaire / Wide (paperJam archive)

LU-CIX will provide Luxembourg with an additional advantage, says Jean-Louis Schiltz

Based on the model of major international centres such as LINX (London) and DE-CIX (Frank­ furt), Luxembourg Commercial Internet Exchange Point is divided into two key entities. LU-CIX asbl, headed up by Marco Houwen from Datacenter Luxembourg, will be used to promote the new structure as a major Internet platform. LU-CIX GIE, an Economic Interest Group whose CEO is Claude Demuth from the P&T, will run the technical backend of the operation. Both will be run in the same spirit of openness and neutrality as other well-established internet exchanges. It was Demuth and Houwen who last year came up with the idea of a Luxembourg commercial internet exchange. They have successfully recruited other companies such as LuxConnect, Cegecom, Global Media Systems, root eSolutions and inexio to join the project. LU-CIX will complement important investments made in recent years to develop national and inter-

national bandwidth connectivity and to connect Luxembourg to key European centres. The presence of Minister for Communications Jean-Louis Schiltz at the launch underlines the significance of LU-CIX to the government’s continued strategy of improving Luxembourg’s competitiveness as an e-commerce centre. Schiltz says the initiative will provide Luxembourg with an additional advantage in what is one of the most promising sectors for the future development of the country. “The creation of LU-CIX is a turning point: it is the first cross-industries initiative with a common aim of developing the Internet in Luxembourg,” says Demuth. Marco Houwen says the coming months will be dedicated to setting up the administrative and technical infrastructures as well as promoting LU-CIX on the international scene. “And more especially discussing the opening of such a project to other potential partners.” D.R. paperjam  | Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

Communiqués

Express

(06/03) Le site Internet du Bureau d’information de Luxembourg du Parlement Européen est en ligne. Outre des invitations à diverses manifestations, les internautes y trouveront également un aperçu de l’actualité européenne, sous un angle plus national. (05/03) Plus de la moitié des salariés luxembourgeois (55%) se disent prêts à céder leurs revenus et leur statut contre une fonction plus valorisante. Tel est le surprenant résultat d’une étude de Kelly Services, qui révèle que la qualité du travail est la plus grande motivation des salariés. (05/03) Désormais, tous les salariés de droit privé peuvent, sous certaines conditions, se voir accorder un prêt hypothécaire par le Fonds de compensation commun au régime général de pension (FDC). Une avancée liée au statut unique et dont se réjouit l’OGBL. (25/02) Si la viabilité à long terme des finances publiques n’est pas préoccupante, le vieillissement de la population sera le principal défi du Luxembourg dans les prochaines décennies, note la Commission européenne lors de l’examen du programme de stabilité et de convergence du Grand-Duché.

C’est le nombre d’affaires clôturées par la Cour de Justice des Communautés européennes en 2008, année au cours de laquelle l’institution établie au Luxembourg a, par ailleurs, enregistré le total d’affaires introduites le plus élevé de son histoire (592). Dans le même temps, la Cour annonce que la durée moyenne de traitement des affaires préjudicielles a atteint son niveau le plus bas depuis 20 ans (16,8 mois pour les renvois préjudiciels). De son côté, le Tribunal de première instance a réglé, en 2008, 605 affaires (+52% en un an), pour une durée moyenne d’instance passée de 7,7 à 24,5 mois.


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Urban planning

Green light for tram design

The winning design for the urban architecture of Luxembourg’s future tram system was unveiled on Tuesday 10 March. London-based bureau Lifschutz Davidson Sandilands Island Studio has come up with an elegant and adaptable design that integrates into the urban landscape.

Duncan Roberts (text)

Local knowledge It is, as Lifschutz Davidson Sandilands co-foun­ der Alex Lifschutz puts it, “elegant and of the 21st century.” But it also integrates into the existing architecture along the planned route of the tram and, can be adapted to suit different aspects of the city. In this respect Lifschutz and his team had help from Luxembourg bureau Integrated Place, and in particular Georges Zigrand. “It was absolutely vital to have the local input,” says ­Lifschutz. “There were all sorts of things we misunderstood. We were keen to show that we could tackle many of the problems, but things like bridges are very sensitive.” Indeed, the planned route along avenue de la Liberté requires that the tram traverses the Pont Adolphe, which is in urgent need of repair and strengthening. Minister for Public Works, Claude Wiseler, says that while work is being carried out on the bridge a provisional bridge will be built – between 2010 and 2011 – to carry traffic between the upper city and the station area. The Lifschutz plan for the city also includes a new pedestrian suspension bridge between the car park at the Gëlle Fra monument and the boulevard de la Petrusse on the other side of the valley (Lifschutz Davidson Sandilands Island Studio designed the Hungerford pedestrian

Illustration: Lifschutz Davidson Sandilands

Minister for Transport Lucien Lux hopes that the selection of a design will bring to an end what he calls the “unnecessary polemic” surrounding the decision to go ahead with an urban tram system for Luxembourg City. “We are determined to realise the project,” he said. “Let there be no doubt that the tram is coming.” With just three months until parliamentary elections, Lux is keen to keep plugging away at the project with all concerned parties. Those parties now include Lifschutz ­Davidson Sandilands, whose winning design was praised by politicians across the board at the unveiling. The design appeals on many levels, said Guy Besch, president of the GIE LuxTram. It adapts to the urban landscape but also provides the tram with a unique identity. “Elegant and of the 21st century.” The place de Paris of the future.

bridges across the Thames in London). But major engineering problems were not the only obstacles faced by the British design team. They also had to think of the historical opposition to the tram plans by many city retailers and restaurateurs, whose business face disruption. “The idea of being able to design smaller shelters that don’t block the view of shops was essential. We needed local know­ ledge to understand their concerns.” The Lifschutz design for the furniture incorporates several unique elements that can be composed as appropriate depending on the site of the tram stop. Using local material, such as pierre bleue stone, was also important to the team. “We did a lot of research about what was available,” ­Lifschutz explains. “But the idea of being able to recycle material was also appealing – when the streets are dug up there will be a lot of historical material that can be reclaimed.” The architect, who also worked on the South Bank Urban Design Strategy in London, is also keen on the subtle lighting that will mark public areas such as the Place

de Paris – catenaries with LED and CDM lights will form a sort of canopy over the square to provide a sheltered ambience. But it is not just about elegance and aesthetic design. Lifschutz has also placed great store on way-finding and was fortunate to have an expert on hand in the form of Georges Zigrand. “In the end you can build all the architecture and product design you want, but if people don’t use it properly and don’t comprehend it, then you’ve lost a big opportunity.” The furniture will incorporate panels providing just-in-time information systems and built-in WiFi for the city’s Hot City network. “All of that ephemeral world is becoming important,” says Lifschutz. And the designers have also thought about other road users, keeping everything as level as possible to allow cyclists and pedestrians to be able to walk parallel to and traverse the tram lines. “What you generally find with tram systems is that you create a barrier, which is what we have avoided,” says ­Lifschutz. “We have kept the design clean and elegant, allowing the city to breathe.”

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27 luxembourg

Université

PIB Régionaux

merci les frontaliers!

Photo: Etienne Delorme (archives)

Photo: paperJam (archives)

Selon les données publiées en février par Eurostat, Luxembourg apparaît en deuxième position au classement des PIB régionaux par habitant de l’UE27 exprimés en standards de pouvoir d’achat. Sur une base 100 pour l’ensemble des Etats de l’Union, le Luxembourg s’affiche un niveau supérieur de 267%, loin derrière la région d’Inner London au RoyaumeUni (336%). Bruxelles-capitale (233%) et Hambourg (200%) sont les deux seules autres régions à atteindre le double de la moyenne européenne. L’institut européen de statistiques tient tout de même à préciser que «dans certaines régions, le niveau du PIB par habitant peut être fortement influencé par les flux de navetteurs. Les arrivées nettes de navetteurs dans ces régions accroissent la production à un niveau qui ne pourrait être atteint par la seule population active résidente. En conséquence, le PIB par habitant apparaît être surestimé dans ces régions».

«Certains domaines (de l’Université) ont gagné en maturité, comme la recherche. Dans l’enseignement par contre, cette maturité doit encore se développer»: tel est l’un des constats forts de l’audit de l’Université du Luxembourg, réalisé par un groupe d’experts internationaux, entre septembre 2007 et 2008. Les experts ont porté leur intérêt sur trois piliers, l’enseignement, la recherche et l’organisation interne. Dans le premier domaine, ils se disent satisfaits des standards universitaires atteints, mais relèvent la «fragilité de ces accomplissements». La note qu’ils délivrent, «B», signifie que l’enseignement «fait preuve d’une culture qualité incomplète» mais qui ne demande qu’à être développée, à la faveur de quelques recommandations. En matière de recherche, le bilan est globalement positif – pour une Université créée il y a cinq ans à peine –, et ce, tant en termes quantitatif que qualitatif. Toutefois, le groupe d’experts recommande de mieux clarifier le choix des domaines prioritaires de recherche, indispensable dans le cadre d’une stratégie globale. Les critiques se sont en revanche davantage concentrées sur l’organisation interne de l’Université. Si le modèle de gouvernance est bien conçu, aux yeux des experts, la communication avec la communauté scientifique (chercheurs, professeurs...) doit être renforcée. Le conseil universitaire (composé des professeurs des différentes facultés) est ainsi une véritable plateforme de dialogue, mais il «ne travaille pas encore de façon efficace».

tinuation of advertising and stresses the importance of staying “top of mind”. He cited a Millward Brown survey of Profit Impact Marketing Strategy that reveals that companies who cut investment in advertising lost 0.8% of market share two years after the end of a recession, while those that maintained their level of investment increased market share by the same percentage. But those who increased their advertising during a crisis ended up with a 2% gain in market share. The IP survey concludes that businesses must continue to employ targeted and efficient and creative communication to seize the opportunities available when the crisis ends. Quoting a report published by American Business Media titled Making a Recession Work for You, Scheider’s presentation concluded with the following words: “When times are good, you should advertise. When times are bad, you must advertise.” D. R.

C’est, en euros, le montant de l’aide d’Etat que le Luxembourg est autorisé à verser aux entreprises «susceptibles d’avoir une influence structurante sur l’économie nationale ou régionale», et ce, jusqu’au 31 décem­bre 2010. La Commission européenne a considéré que ces aides constituaient des «bouffées d’oxygène», sans pour autant provoquer de distorsions de concurrence disproportionnées.

Retail

Staying “top of mind” A survey indicates that consumers are thinking more and more about their options. Choice, quality and brand names remain decisive factors

The crisis has not yet drastically changed the shopping habits of Luxembourg’s consumers, according to Lou Scheider of IP Luxembourg. However, a survey conducted by TNS-ILReS on behalf of IP and the Confédération luxembourgeoise du commerce (clc) during the last week of January reveals that 20% of the population predict they will have less disposable income over the next few months. It is clear that many local residents will be looking long and hard at how they spend their money, said Scheider as he presented the results of the survey on the “new behaviour of consumers” at the second Shops & Trends conference in February. Changing consumer habits have manifested themselves in shoppers either seeking out cheaper goods, deciding to buy less of a certain type of product or, in a few cases, foregoing “luxury” items altogether. Scheider, perhaps unsurprisingly, advocates a con-

En quÊte de maturitÉ

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28 luxembourg

Cour des Comptes Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)

De l’efficacitÉ dans la dÉpense L’institution chargée du contrôle des finances publiques souhaite introduire des critères de performances dans le suivi des grands projets de l’Etat. Marc Gengler (Cour des Comptes)

Adem

Les contours de la réforme de l’Administration de l’Emploi se dessinent plus précisément. Un consensus politique s’est formé début mars pour la doter d’une direction collégiale, une piste que le ministre de tutelle, François Biltgen, s’est engagé à suivre. La question du futur statut n’est pas encore tranchée, mais l’Adem pourrait bien devenir, au grand dam de la CGFP (Confédération générale de la fonction publique) un établissement public, comme le préconise l’OCDE. Bien que des voix s’élèvent pour engager au plus vite le processus de réforme, afin de parer l’administration des moyens adéquats pour faire face à l’afflux de chômeurs qui ne manquera pas de se produire en 2009, les modifications structurelles pourraient n’intervenir qu’après les élections de juin.

Musique

Tickets crunch Les serveurs de Cetrel n’ont pas résisté, le 3 mars, à la déferlante Depeche Mode: dès le lancement de la pré-vente des tickets pour le concert inaugural de la tournée du groupe, le 6 mai à la Rockhal, le système de paiement en ligne a «planté». En cause: un afflux de 35.000 internautes tentant de mettre la main sur les précieux sésames. «La charge est subitement montée de 100 transactions de paiement à 6.000 transactions par heure, due à une demande extrêmement concentrée, générée par des fans à une échelle mondiale, qui a surpris les organisateurs», a indiqué la Cetrel. Du coup, aucune transaction de paiement on-line n’a été possible au Luxembourg jusqu’au rétablissement de la situation, vers 18 heures.

Photo: David Laurent / Wide

Direction collÉgiale

Habilitée à contrôler la gestion des «organes, administrations et services de l’Etat», la Cour des Comptes est également compétente pour les «personnes morales de droit public, dont les textes organiques prévoient de tels contrôles». Donc, également les établissements publics. Voici pour la théorie. Car il est fréquent de voir des organi­sa­ tions tentant d’éviter ce contrôle externe. La Ban­ que Centrale du Luxembourg y est ainsi parvenue... pour l’heure. Servior (services aux seniors), qui tentait d’en faire de même, s’est vue contrainte par la Chambre des députés de s’y résigner. L’audit est en cours de finalisation. «La Cour des Comptes ne contrôle pas seulement la légalité et la régularité des comptes, elle veille également à la bonne gestion financière, c’est-à-dire à l’efficience des dépenses publiques», souligne Marc Gengler, son président. Et en matière d’effi­ cience, justement, il y a parfois fort à redire. Qu’il s’agisse du rocambolesque dossier du Musée de la Forteresse ou du projet de carte à puce pour les transports publics e-go, les retards et dérapages financiers qui accompagnent certains grands projets publics ont incité la Cour des Comptes à réagir. «Toute la seconde partie de l’audit sur e-go, qui sera prochainement remis à la Chambre des Députés, porte sur la gestion de projet, indique Patrick Graffé, le vice-président. Il s’agit d’un guide, avec des recommandations sur ce qu’il convient de mettre en place quand un projet requiert des compétences complexes et horizontales, réparties sur plusieurs ministères». Un autre dossier sur lequel planchent les cinq membres de la Cour des Comptes concerne le contrôle financier des partis politiques, qui peu­ vent désormais disposer de subsides publics. Une

première. «Nous devrions avoir leurs comptes début juillet, annonce M. Gengler. Les structures centrales des partis vont se procurer tous les bilans de leurs sections locales». Grincements de dents et joyeuse pagaille en perspective, d’autant que la Cour entend exercer un contrôle pointu sur les dons et legs! «Cette période de crise doit nous inciter à réfléchir. Nous devons absolument veiller à mieux gérer l’argent public», martèle le président. Alertée par une chute des recettes qui s’annonce sévère – bien que les outils prévisionnels fassent large­ ment défaut – la Cour des Comptes estime nécessaire d’améliorer la présentation des comp­ tes publics. Elle entend ainsi se pencher sur l’architecture du Budget: «Nous devons rendre  les outils existants plus performants, indique M. Graffé. Ainsi, le compte général est-il beaucoup trop sommaire pour que l’on puisse procéder à une évaluation de ce qui a été fait... ou pas.» La réforme budgétaire française, adossée à une loi de finances qui permet de rationaliser le bud­ get et de le rendre plus lisible – en regroupant notamment certains crédits – est un modèle intéressant. «Il s’agit de fixer des indicateurs de contrôle pour mesurer l’évolution des grands programmes. Dans ce cadre, l’Inspection Générale des Finances pourrait jouer un grand rôle à l’avenir, à condition de la doter des moyens adéquats», précise Marc Gengler. Autant de travaux que la Cour des Comptes entend mener dans les prochains mois. Sans être pressée par l’échéance électorale. Il serait même «stratégique» de voir remis certains rapports et avis entre les mains d’un ministre fraîchement nommé, plus prompt à donner une impulsion nouvelle à son administration. F. M.

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3 • Volume utile de 3 m• • Jusqu’à 3,7 m3 de volume utileutile de 5 à 7 m3 • Volume utile de 5 à 7 m3 • Volume utile de 8 à 17 m3 • Volume utile de 8 à 17 m3 Volume • Volume utile• de 3 m3 utile jusqu’à Jusqu’à 3,7 m de volume Charge 800utile kg jusqu’à 800 • Masse maximum autorisée •3Charge utileutile jusqu’à 850 kgjusqu’à•850 • Charge utile •jusqu’à kg kg utile jusqu’à • Masse maximum autorisée utile kg utile jusqu’à Charge1200 utile jusqu’à 1200•kg • Charge utile•jusqu’à 800 kg• Charge Masse maximum autorisée • Charge 850 kg •mCharge • Charge 1200 kgarrière Direction assistée de série jusqu’à 4 tonnes • Jusqu’à 3,25 de longueur • Suspension pneumatique • Direction assistée de série jusqu’à 4 tonnes • Jusqu’à 3,25 m de longueur • Suspension arrière pneumatique • Direction assistée de série jusqu’à 4 tonnes • Jusqu’à 3,25 mintérieure de longueur • Suspension arrière pneumatique • 3 hauteurs utiles de chargement ajustable (sur finition District) 3 hauteurs utiles intérieure de chargement • 3 hauteurs utiles• 4 longueurs•de intérieure de chargement ajustable (sur finition District) ajustable (sur finition District) chargement • 4 longueurs de chargement • 4 longueurs de •chargement 3 motorisations HDi Euro 4 • 3 motorisations HDi Euro 4 • 3 motorisations HDi Euro 4

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doit être complet etGarage immatriculé depuis 6 mois nom de l’acheteur du Automobiles nouveau véhicule. (3) résultats de laRoland Nouvelle Citroën C5 Berline aux tests Euro NCAP en matière de protection Etoilevéhicule Garage Dudelange GarageauJ.moins Leyder Clerbaut Garage Boewer Garage Neugebauer Etoile Dudelange Garage J. Leyder Clerbaut Automobiles Garage Roland Boewer Garage Neugebauer Etoile Garage Dudelange Garage J. au Leyder Clerbaut Automobiles Garage Roland Boewer Garage Neugebauer des Dudelange adultes occupants du véhicule: 5 étoiles (score maximal de 5 étoiles). (4) Conditions de la prime sur citroen.lu ou chez nous. L - 3515 Redange/Attert L - 5481d’octroi Wormeldange - 9835 Hoscheid-Dickt - 8422 Steinfort L - 3515 DudelangeL - 8509 L - 8509 Redange/Attert L - 5481 LWormeldange L - 9835 LHoscheid-Dickt L - 8422 Steinfort L - 3515 Dudelange L - 8509 Redange/Attert L - 5481 Wormeldange L - 9835 Hoscheid-Dickt L - 8422 Steinfort

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30

entreprises Symbiotic solutions   |  32   Chemins de fer luxembourgeois Renouveau et ambition  34   Internet Acquiring category killer names   |  38   Conférences Les journÉes de l’Économie 40   Hôtel Melia brave la crise   |  42   Entrepreneuriat Talents cherchent reconnaissance 31

ICT

106 Inside 102 Index 100 Luxembourg

en Chiffres

Edito

5

Sommaire

6

Luxembourg

10

86 Playtime

Entreprises

84 Off the record

Place Financière

74 Coverstory

Grande Région Industrie

paperjam  |  Avril 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

68

62

44

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31 entreprises

Entrepreneuriat

Impression

Pour la troisième année, la Jeune chambre économique organise le concours Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL), qui s’adresse aux jeunes entrepreneurs (moins de 40 ans) ayant été remarqués pour avoir utilisé leur imagination, leur créativité dans la résolution d’une problématique ou l’approche du marché. Xavier Buck (EuroDNS) avait remporté l’édition 2008. Sa succession est désormais ouverte, l’inscription se faisant en ligne jusqu’au 30 avril 2009.

L’imprimerie Faber, implantée à Mersch, se lance dans le concept de l’impression «climatiquement neutre». Une démarche – présentée comme étant unique au Luxembourg – basée sur des outils informatiques d’analyse permettant de calculer, pour chacune de ses productions, les émissions de CO2 correspondantes. Une fois établies les quantités de gaz carbonique émises pour chacune de ses prestations, il est proposé aux clients l’achat de certificats permettant de compenser ces rejets.

Photo: David Laurent / Wide (archives)

CYEL 2009 sur les rails

Faber se met au vert

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C’est le nombre de Cartes Clients distribuées par le groupe Cactus en l’espace d’à peine deux semaines. Lancée le 10 février, cette initiative, qui n’a rien de révolutionnaire en soi, a tout de même mis un terme au système de «timbres», en vigueur depuis 2003.

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e s a p e r j a m . ws l e t t e r d é t i e sur p tre n tual

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ICT

Gérard Hoffmann (Telindus)

Symbiotic solutions “We want to position Belgacom-Telindus-Tango as a new player in the commercial sector. One which combines mobile options with ICT options, and does so from a strong position in the Luxembourg market,” says Gérard Hoffmann, Telindus’ Chairman and Managing Director, of the partnership and strategy that Telindus and Tango are sharing. While the companies will remain separate entities and brands under the Belgacom umbrella, behind the scenes they are linking up for the B2B market. This development is a significant one: Telindus has a strong presence in the corporate environment in this country, but for Tango it is relatively unchartered territory. “Our commercial teams have been merged. We now have one sales team for the B2B market, under sales director Christian Haux,” Hoffmann states. He also points out that he has been appointed an executive director of Tango since Belgacom completed their acquisition of the Grand Duchy’s second mobile operator from Swedish telecom-

Photo: Eric Chena / Blitz

The industry clout of Telindus will help Tango become part of a new player in the B2B market.

munications group Tele2. The two companies have also merged their technology departments. Hoffmann explains how they will move forward. “Our plans to expand have been structured into three parameters. The first is to develop the new position in the market. The second is how we organise and the third is to try to develop a lot more cross-border business: we have a presence in several European countries, but we will be running some operations for the entire group out of Luxembourg. The remote operating centre platform will be here.” Together, Telindus and Tango will be able to offer a fairly complete paperjam  |  Avril 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

and state of the art tailored package to their target customers, harmonising both new and existing technologies. Telindus and Tango occupy a unique position in the Luxembourg market. They are neither a global player nor one confined to one country. Rather, they are present in Luxembourg and the surrounding countries and their business is focussed on a region rather than a territory, much like many of the companies they are targeting. They are the only operator to fill the regional niche between large and small providers. For this local operator with an international flavour. B. P.


32 entreprises

Chemins de fer luxembourgeois

Renouveau et ambition La Société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL) célèbre cette année son 150e anniversaire. Sous le signe du renouveau et de l’ambition. Car l’époque du «tout à l’auto» est révolue.

Marc Vandermeir (texte), Francesca Gilibert (photo)

Plus personne ne doute de la place croissante que doivent prendre les transports publics en matière de mobilité et d’aménagement du territoire, avec un impératif absolu: la qualité de service. Tan­ dis que les CFL – comme toutes les compagnies ferroviaires – vivent à l’heure de l’ouverture à la concurrence, pour cause de directives européen­ nes: «Le chemin de fer, où qu’il soit, vit une profonde réorientation, qui a commencé il y a dix ans avec la libéralisation voulue par l’Union Européenne», indi­ que d’emblée Alex Kremer, directeur général des CFL. Une libéralisation depuis longtemps à l’ordre du jour puisque c’est en 1991 que furent publiées les toutes premières directives à ce sujet. Fini, donc, le temps où le chemin de fer était inté­ gré et rassemblait en une seule société publique le transport national et international de voyageurs, le transport de fret et la gestion de l’infrastructure. La libéralisation veut en effet que ces activités soient distinctes, pour garantir une concurrence équitable. «Mais les CFL ont une particularité forte qui ne simplifie pas les choses, souligne le directeur géné­ ral. Nous sommes une petite compagnie, avec un petit réseau, un important trafic de transit et nous sommes, vu la taille du pays, à chaque fois confrontés au passage des frontières». Ce qui, effective­ ment, complique fort les choses puisqu’il s’agit de travailler en collaboration avec d’autres com­ pagnies – au premier rang desquelles la SNCB, la SNCF et la DB – et de surmonter les difficultés techniques telles que la signalisation et l’électri­ fication différentes, etc. Ce qui oblige à des inves­ tissements coûteux en matériel roulant capable de circuler sur ces réseaux aux caractéristiques techniques différentes. «L’Union Européenne a demandé aux Etats d’élaborer des standards, mais la concrétisation de ces paroles tarde pour le moins, ironise Alex Kremer. Du coup, ce sont quatre systèmes différents que nous devons intégrer pour pouvoir passer nos frontières! Ce qui rend beaucoup plus cher le matériel roulant qui doit par exemple être tri- ou quadritensions.» Si, pour le voyageur, il est difficile de percevoir l’impact de la libéralisation – ne serait-ce que parce que le trafic voyageur n’est pas encore libéralisé

(le trafic international le sera l’année prochaine) –, les choses sont tout à fait différentes au niveau de la structure des CFL et de leur personnel. Côté société, les CFL rassemblent aujourd’hui tout ce qui est transport de voyageurs et infrastructure, avec un contrat de gestion signé avec l’Etat, qui s’achève fin de cette année, des négociations étant en cours pour élaborer le nouveau contrat. «Le transport de fret est quant à lui entièrement libéralisé depuis mars 2008, enchaîne M. Kremer. L’étroitesse de notre réseau et le fait qu’Arcelor, qui n’était pas encore ArcelorMittal, représentait 80% de notre tonnage, ont fait qu’il nous était difficile, pour ne pas dire impossible, de créer une société dédiée au fret, ce que nous a confirmé une étude stratégique. Cette problématique de globalisation de ce secteur explique que nous avons constitué avec Arcelor l’entreprise CFL Cargo, pour le fret conventionnel. Quant à la société CFL Multimodal, qui existait déjà avec d’autres participations, elle se développe bien ces derniers temps, au point d’être passée de 30 à 120 personnes».

Déficit en personnel presque comblé Alex Kremer admet que, pour le personnel, la libéralisation implique un «grand bouleversement. Surtout pour CFL Cargo, où le personnel est occupé sous un autre statut. Le personnel qui y travaille a été mis à disposition par les CFL, qui peuvent le reprendre peu à peu selon les besoins». Face à cer­ taines critiques qui affirment que les CFL connais­ sent un manque chronique de personnel, le directeur général précise que, sur les quelque 500 personnes mises à disposition de CFL Cargo, 250 sont déjà revenues aux CFL. «Et cela va s’accé­ lérer du fait de la récession qui touche le fret. Côté voyageurs et infrastructures, nous avons des besoins en personnel pour répondre à la hausse, forte, de la demande. Le problème est que ces personnes doivent être formées, ce qui prend six mois à deux ans selon les fonctions. Si la reprise de personnel à CFL Cargo permet d’éviter certaines formations, il en faut malgré tout. Je dirais que nous ne sommes pas loin d’avoir comblé le déficit en ressources humaines. Et il faudrait encore trouver une cinquantaine de personnes tandis que, si l’on tient compte des formations en cours, nous disposons de facto du personnel nécessaire».

Un autre défi à relever, qui est permanent, est celui de la sécurité. Ce défi est compliqué par la très rapide évolution des technologies. Il n’a ainsi fallu qu’un laps de temps finalement très court pour que, par exemple, la signalisation passe de la mécanique à l’électrique puis à l’électronique. «Nous avons eu des accidents, c’est une réalité, concède Alex Kremer. Mais nous investissons énormément pour la sécurité, absolument à tous les niveaux. Encore une fois, notre spécificité fait que ce n’est pas commode vu tous les passages de frontières avec, à chaque fois, d’autres réglementations et signalisations. Nous voulons continuer ce travail et je dois remettre au conseil d’administration, ce 23 mars, un dossier de propositions pour renforcer encore tant la sécurité dans la circulation ferroviaire qu’en matière d’accidents de travail». Avant de passer aux projets qui marqueront l’avenir des CFL et de la qualité de l’offre, Alex Kremer tient à souligner l’intense effort fait en matière de matériel roulant, avec entre autres la commande (d’un montant de 80 millions d’euros) de dix automotrices TER2Nng tri-caisses de 339 places assises chacune. «Elles sont destinées autant au renforcement de l’offre de trafic vers la France qu’à la circulation, à partir de 2012, sur la ligne Pétange – Luxembourg lorsque celle-ci sera mise à deux voies. Cette ligne permettra aussi une desserte vers Longwy, Athus et Virton, donnant de la sorte un bien meilleur accès à Luxembourg». Deux voitures pilotes à deux étages ont aussi été commandées; la première est en circulation depuis décembre. Sans oublier la flotte de nou­ veaux bus entrés en service en janvier.

Des projets pour répondre à la demande Côté projets, «la gare de Luxembourg nous tient à cœur, indique M. Kremer. C’est un chantier très difficile, même s’il n’est pas spectaculaire. Nous en sommes à mi-parcours et nous commençons la pose des nouvelles marquises, à l’architecture très réussie, qui seront un point très visible pour nos clients. Tout comme le sont les ascenseurs. Tout cela donne une nouvelle image, tant des CFL que du transport public. Nous discutons de plus avec la Ville pour l’aménagement de l’esplanade et nous attendons la décision relative à la construction du parking en surélévation et pour la pose d’une verrière au-des-

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«Le chantier de la gare de Luxembourg est difficile, mais il nous tient à cœur. Tout cela donne une nouvelle image, tant des CFL que du transport public». Alex Kremer (CFL)

sus de la sortie du souterrain sud». Que pense le directeur général du vaste projet de réaménagement de tout le quartier de la gare? «A chaque fois, ce genre de projet nous gêne plus qu’il nous aide, car le moyen terme est freiné par le long terme. Il faut arriver, en travaillant sur les deux, à ne pas pénaliser le court et le moyen terme». Quant à la future gare de Howald, dont le projet vient d’être présenté, la première phase consistera à relier les voies existantes vers Bettembourg, nouvelle ligne tout à fait nécessaire pour augmenter la capacité et répondre ainsi à la demande. Cette même phase comportera l’accès aux nouveaux quais et à la passerelle vers les bus. «Ça, c’est du concret. Cela paraît simple, mais il faut modifier le tracé des voies pour implanter les quais, donc modifier caténaires, signalisation et poste directeur».

L’autre projet de gare qui fait l’actualité est bien sûr celui de Cessange. «Le concours d’architecture est en cours. Il faudra voir les propositions et en tirer les conclusions. Sans oublier qu’il est impératif de dégager toute la place nécessaire pour les voies, les trams, les bus, parking etc. Ce projet permettra d’attirer une nouvelle clientèle, surtout si une ligne nouvelle vers Esch est construite». Pour ce qui est de Belval, Alex Kremer explique que «les CFL discutent avec les autorités françaises concernées pour implanter un train sur le sillon lorrain vers Esch et Belval, et prolongation vers Pétange et Longwy. C’est l’avenir, car Belval va connaître un vif développement. Et, là, nous avons su anticiper avant qu’il ne soit trop tard tandis que les bonnes décisions politiques ont été prises pour développer une offre de transport où les

besoins se manifestent». On ne sera pas surpris que la ligne ferroviaire via le Kirchberg soit un autre projet qui tient à cœur à M. Kremer. «Car ici, à la gare centrale, c’est chaque matin très problématique, quasi mission impossible. Avec cette nouvelle ligne, nous pourrons continuer les trains vers le ­Kirchberg, où se rendent en réalité 80% des personnes qui, pour l’instant, descendent à la gare centrale puis prennent un bus. C’est un projet essentiel qui assurera une bonne répartition des flux par une double desserte».

Le programme des festivités organisées dans le cadre du 150 e anniversaire des CFL est disponible sur le site www.eisebunn.lu

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Alfa Romeo MiTo

Photo: Jan de Nul Group

Intini en pôle position

Industry

ore down under Jan de Nul Group, the Luxembourg-headquartered land reclamation and dredging specialists, has won a 200 million euro contract to expand shipping facilities at BHP Billiton’s iron ore operation in Port Hedland, Western Australia. New berths will be dredged and the departure channel and swing basin extended. The work is expected to be completed by 2010 and will help increase iron ore capacity from 155 to 205 million tonnes per year as part of BHP Billiton’s growth strategy.

Alors que le marché automobile est frappé de plein fouet par la crise, le mythique constructeur italien Alfa Romeo affiche malgré tout de belles ambitions, notamment au Luxembourg, où le marché est moins touché. Démonstration par l’exemple, avec la nouvelle MiTo qui, à peine sortie à la rentrée dernière, a connu un succès très net. Et, au niveau Belgique – Luxembourg, c’est le Garage Intini, qui a obtenu les meilleures ventes, avec 68 voitures vendues en quelques semaines. Si cette voiture est une arme certaine pour Alfa Romeo, c’est parce qu’elle marque l’entrée du constructeur, qui a renoué avec sa noto-

Internet

riété, dans un segment de marché d’où il était jusqu’à présent absent: celui des véhicules dits «B premium», c’est-à-dire les citadines urbaines de classe. Citadines, certes, mais polyvalentes, car également techniquement pensées pour la route. Avec un design très innovant directement inspiré du «must» de chez Alfa, la 8C Competizione. De quoi conquérir de nouvelles parts de marché (Alfa Romeo vise 1.850 ventes annuelles de cette MiTo en Belgique et au Luxembourg), en s’appuyant entre autres sur l’attrait d’une nouvelle clientèle plus jeune, mais aussi sur le marché des voitures de société.

“We represent a niche in the online marketing industry.” Markus Schnermann & Frederick Schiwek (Domain Invest)

Acquiring category killer names A name can be worth a lot of money, as Domain Invest discovered when it made a ten-fold return in February on an acquisition it had made just six weeks previously. The sale of domain name voodoo.com made the headlines locally, but as managing director Markus Schnermann explains the company’s core business is not just reselling for a quick profit. “We identify undervalued generic domain names and acquire them based on the keyword value, on traffic volume. But we don’t buy just to resell them, we also want to monetise them.” That means attracting more traffic, and hence advertising revenue, to the sites they own and also buying up sites that they can themselves develop into leading references. “We have already done this with www.webhostingforum.com, which we bought for 15,000 euros and we want to make one of the leading online forum for webhosting,” says ­Frederick Schiwek; the firm’s other managing director. Domain Invest was registered as a company in December 2007 with Schiwek and Xavier Buck of EuroDNS on the board among others. The experienced Schnermann – who had launched keyworddomains.com in Germany – came on

Photo: Etienne Delorme

When Domain Invest sold www.voodoo. com for 300,000 dollars at auction in  New Orleans in February, it was the  biggest coup so far for the young company.

board last year and it is only in the last six months that the company has been really active in the acquisition business. “We represent a niche in the online marketing industry. Money is still being shifted from traditional media to internet and we benefit from that,” he says. Indeed, according to technology marketing analyst company IDC, keyword ads will remain the dominant type of Internet advertising, capturing more than a third of annual online ad spending worldwide. That is not insignificant if, as IDC predicts, Internet ad spending grows to 106.6 billion dollars worldwide by 2011. Domain Invest has already spent a couple of million euros acquiring domain names. “We focus on generic terms that represent a complete category of

an industry. What we call category killer names. If you own such a name it gives you instant credibility and can be used as a real door-opener to the market.” Names Domain Invest has acquired since it started operations include credito.it, iban.com, belgique.com, onlineschool.com and fiduciare.fr – all with intrinsic value, says Schiwek. “For example, Kredit.de, purchased for 50,000 euros, was sold for 900,000 euros last year, and money.co.uk sold for 2.5 million. So the potential is clear.” “It is like virtual real estate,” says Schnermann. “We can acquire names on the cheap in today’s environment, because some people are desperate to sell if they need the cash. And as we have a five-year plan for our investment fund, time is on our side. Five years in internet time is a long, long time.” D. R.

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) 0 1 / 3 ( t n a n e t n L a C r i s e e t m aiio n ces les conséquen l a c o n s t r u c t

analyse s d’activités. r m u Ja te r c e e p s a s p , le s is dan Chaque mo es de reprise v ti c e p s r e p s t le lics de la crise e s travaux pub le t e n o ti c u constr Ce mois-ci: la

Construction et travaux publics

Quand relance rime avec confiance Le groupement des entrepreneurs observe le marché avec réalisme et sérénité. Sur le terrain, les signes  de relance se manifestent. Et les espoirs passent par la concrétisation des budgets. Alain Ducat (texte), David Laurent (photo)

Quand le bâtiment va, tout va… La vieille devise sonne-t-elle encore juste dans le concert de crise actuel? Et puis surtout, comment le très important secteur de la construction – bâtiment, infrastructures, réseaux, travaux publics – vit-il face aux vents conjoncturels contraires? Et avec quelles stratégies et idées pour en sortir? Solidement implantés sur le terrain, des acteurs répondent sans détour, avec réalisme. «La crise? Oui, elle est là!» Jean Feyereisen, direc­teur général de la CDC (Compagnie de Construction), un des acteurs incontournables du secteur au Luxembourg, joue cartes sur table. «Mais pour le moment, dans la construction, on ne s’en sort pas si mal. La finance, la sidérurgie, l’automobile, par exemple, sont plus touchées. Cela dit, dans notre secteur, des entreprises plus modestes souffrent. Mais, sans forfanterie, les plus grandes voient venir». La capacité de réaction et la stratégie sont des éléments moteurs. «Il est très important de réagir rapidement, d’anticiper, mais aussi et surtout de bien réfléchir. De ne pas se laisser noyer par le flot médiatique des lamentations et des pleurs sur la crise». Christian Thiry, président du groupement des entrepreneurs du secteur et administrateurdirecteur de C. Karp-Kneip Constructions, appelle un chat un chat. «Il faut être réaliste. Et il faut

d’abord maintenir la confiance, en général. C’est le facteur clé pour conserver un niveau d’investissements. Le secteur dépend beaucoup de l’investissement interne. Or, malgré des aides d’urgence, au secteur de la finance notamment, le pays n’est pas encore affaibli».

Maintenir l’emploi de 60.000 personnes L’enjeu est on ne peut plus clair: «Le bâtiment a des carnets de commande de six à huit mois. Les travaux publics, de trois ou quatre mois. Nos entreprises sont, pour la plupart, des PME. Il est impératif de maintenir la stabilité de l’emploi, pour ces quelque 60.000 personnes. Personne ne peut laisser tomber ces gens-là». «Le but est de donner le plein emploi à notre personnel», souligne, comme en écho, le patron de la CDC. «Nous avons 560 personnes. C’est une responsabilité. Pour nous, la stratégie a été mise en place dès qu’on a senti les premiers soubresauts du marché. Nos carnets de commande sont bons pour cette année. Il s’agit de rester vigilant, bien entendu. Nous avions par exemple décidé de nous écarter des marchés de VRD (voies et réseaux divers, ndlr.), qui représentent environ 15 % de notre chiffre. Depuis 2007, l’Etat avait peu investi dans les infrastructures. Avec un marché plus étroit, on retrouvait jusqu’à 30 soumissionnaires pour chaque opération! Les prix s’en sont ressenti et les marchés sont devenus assez chaotiques. Certaines

entreprises ont cassé les prix. Mais certaines se cassent la figure maintenant». La relance passe-t-elle par l’Etat? Le «oui» est franc et massif. «Nous avons la chance dans ce pays, note M. Thiry, de pouvoir parler facilement avec nos dirigeants. Et le gouvernement est assez réactif. Nous attendons effectivement beaucoup des décisions gouvernementales». Les premières mesures vont dans le bon sens et sont saluées par les professionnels. «L’annonce de l’avancement de ces 20 à 30 projets, de 2010-2011 à 2009, est une bonne chose. L’annonce des ‘1.000 petits travaux’ fait partie aussi de ces recettes qui peuvent faire beaucoup de bien, en particulier au tissu des petites entreprises du secteur. Il faut maintenant, impérativement et rapidement, con­firmer les engagements budgétaires pour cette année». M. Feyereisen appuie le trait: «Tous les acteurs ont pris conscience des enjeux, des dangers et des remèdes. On compte beaucoup sur l’action du gouvernement, pour relancer des projets, comme il l’a annoncé. Des gros projets d’infrastructures sont porteurs. Ils peuvent en appeler d’autres, rassurer le privé». Et le président du groupement assène: «La force d’investissement est là. Il faut donner des signes forts car la confiance, à nouveau, est le moteur. Il faut éviter de ‘bunkeriser’ l’argent». L’évolution du marché, ces derniers mois, est le témoin d’une frilosité qui tient parfois plus de la psychologie que d’un réel état de crise. «Il y a

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«Nos entreprises sont, pour la plupart, des PME. Il est impératif de maintenir la stabilité de l’emploi, pour ces ­quelque 60.000 ­personnes». Christian Thiry et Jean Feyereisen

un ralentissement des investissements et certains projets immobiliers privés ont été arrêtés ou mis au frigo», relève M. Thiry. Parfois de manière un peu abrupte. «Nous avons dû arrêter un seul projet en cours, témoigne M. Feyereisen, pour ArcelorMittal. Quasi du jour au lendemain. Pour le reste, ça va. La promotion immobilière résidentielle reste active, l’immobilier de bureau doit un peu absorber la relative saturation à laquelle il arrivait. Il y a de l’espoir, même s’il est clair que des investissements ont été postposés. Cela veut aussi dire que, dès que cela va repartir, et on l’espère tous, il y aura des dossiers prêts à sortir immédiatement». La clé est et reste donc le déblocage des budgets, à commencer par ceux de l’Etat. «Ces 80 millions de petits travaux annoncés, c’est une très bonne chose, un signe positif. Il faut confirmer les budgets et confirmer cette vingtaine de projets d’envergure à mettre en œuvre cette année. L’investissement réel est un facteur de relance évident».

Rester calme, réfléchir vite, avancer Dans cette idée, les voix qui plaident en faveur de la simplification administrative sont bien accueil­les par le secteur aussi. «Qui peut se permettre de voir des dossiers traîner?», demande l’homme de la CDC. «22 projets étaient bloqués, acquiesce le «patron des patrons» du secteur, pour des questions d’aménagement du territoire, d’achat de terrains pour cause d’utilité publique, d’environnement.

Tout cela est important. Mais il faut aussi accorder les violons dans le monde politique». Globalement, malgré les premières faillites d’entreprises dans le bâtiment ou les travaux publics, les «gros bras» du marché évoquent les vertus de la realpolitik. «Il y avait des signes avantcoureurs de cette crise, glisse M. Feyereisen. Rester calme, réfléchir sereinement, prendre les bonnes décisions au bon moment, ce sont des conseils élémentaires. Chacun doit saisir les opportunités d’avancer et ne pas se laisser influencer». «Ne pas être impulsif mais rester dans le réalisme absolu, complète M. Thiry. Il y a des signes de relance. Le public veut montrer la voie. Le privé peut suivre». A la CDC aussi, on capte les signaux de relance. «Oui, et cela nous permet de rester calmes, par rapport à notre personnel, par exemple. Pour l’instant, l’équipe est au complet, mais il y a du travail. Et, si nous n’embauchons pas, nous comptons aussi renouveler les départs naturels au sein de notre personnel. C’est aussi pour cela que nous sommes toujours demandeurs de main-d’œuvre qualifiée». Les questions de formation, via l’IFSB (Institut de formation sectorielle du bâtiment) par exemple, restent au cœur des préoccupations des entrepreneurs. Ce qui semble un bon signe à l’heure où les augures les plus sombres craignent pour l’emploi. Tous les signes sont bons à prendre, quand relance rime avec confiance. Si la confiance repart, le bâtiment ira. Et quand le bâtiment va…

Cartes de visite

Deux références en la matière Christian Thiry est à la tête d’une plus qu’alerte centenaire, Karp-Kneip, créée en 1898. Il est aussi le président influent et respecté du Groupement luxembourgeois des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, affilié à la Fédération de l’industrie européenne de la construction. Jean Feyereisen est pour sa part viceprésident de la Compagnie de Construction (CDC). Depuis 30 ans, cet acteur écono­ mique majeur, issu de la fusion de trois entreprises bien établies sur le marché luxembourgeois (C. Diederich-Colas, P. Bohler et Ardec), mène de front des projets ambitieux, pour de gros donneurs d’ordre, privés ou publics. CDC compte actuellement quelque 560 salariés.

déjà publiés dans la série: Février 2009: les avocats d’affaires Mars 2009: l’automobile

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Conférences

Les journÉes de l’Économie Les 11 et 12 février derniers, la Chambre  de Commerce a accueilli interventions  et tables rondes autour du thème général «Entreprendre au Luxembourg et en Grande Région».

Jacques Lanners (Ceratizit) et Jeannot Krecké (Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

Luc Deflorenne (photos)

Laurent Derkum et Jean-Luc Bermes (BCEE)

Raymond Munhowen (Chambre de Commerce)

Pascal Massard (BGL) et Xavier Buck (EuroDNS)

Michèle Detaille (No-Nail Boxes)

Marc Hostert (Cour des comptes européenne) et Patrick Nickels (Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur)

Serge Allegrezza (Statec)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Didier Mouget (PricewaterhouseCoopers Luxembourg)

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Promotion

Communiqués

La compagnie d’aviations d’affaires en propriété fractionnée, Smart Air, n’en finit pas de saisir au bond les opportunités de présenter la maquette taille réelle de son futur monomoteur D-Jet. Et pas toujours là où on pourrait l’attendre. Elle sera ainsi présente au salon de la chasse de Rambouillet (du 27 au 30 mars), puis au grand salon du luxe Top Marques qui se déroulera au Grimaldi Forum de Monaco du 16 au 19 avril. Ce sont, jusqu’à nouvel ordre, les deux seules opportunités pour le public français de découvrir cet avion. Et Smart Air sera, en l’occurrence, la seule société luxembourgeoise présente à ces deux événements.

(12/03) La Commission européenne a autorisé la deuxième d’une série de mesures d’aides aux entreprises, adoptée par le Luxembourg, pour faire face à la crise économique actuelle. Cette mesure permet à l’Etat d’accorder jusqu’au 31 décembre 2010 des aides sous forme de garanties pour des crédits d’investissements et de fonds de roulement aux entreprises susceptibles d’avoir une influence structurante sur l’économie nationale ou régionale.

Photo: Smart Air

Smart Air s’expose

(10/03) «L’Entreprise des P&T est très soucieuse des questions relevant de la protection des données à caractère personnel de ses clients». Telle est la conclusion de la mission de vérification de la conformité des traitements de données réalisée en 2007-2008 par la Commission Nationale pour la Protection des Données (CNPD).

Hôtel

Melia brave la crise Le nouvel hôtel 4 étoiles du groupe espagnol Sol Melia — le premier au Benelux — ouvrira place de l’Europe début mai. Le Melia Luxembourg propose une suite et 160 chambres.

s

Express

(09/03) L’opérateur de téléphonie mobile Tango a ouvert un nouveau service technique à Luxembourg-Ville, en partenariat avec ION Network Solutions.

Photo: archives paperJam

(09/03) Ne dites plus Corporate Express... La société d’origine néerlandaise spécialisée dans la fourniture d’articles de bureau a été rachetée par le groupe Staples, leader du marché Benelux dans le segment b2b.

Avec plus de 300 établissements dans 30 pays et 37.000 collaborateurs dans le monde, la chaîne espagnole Sol Melia a l’habitude des ouvertures d’hôtels. Mais après l’euphorie de ces dernières années, le lancement du Melia Luxembourg se fera aux premiers jours de mai dans une conjoncture difficile. La grille tarifaire de lancement se veut d’ailleurs abordable pour un 4 étoiles et adaptée aux budgets plus serrés de la crise, soit environ 100 euros la chambre pendant le weekend et environ 150 euros durant la semaine pour des businessmen qui se font un peu plus discrets ces derniers mois au Grand Duché. L’œuvre de l’architecte Jim Clemens est toutefois à la hauteur des ambitions d’un groupe, qui revendique la place de numéro un des grandes chaines de resorts dans le monde. L’édifice est situé au Kirchberg, place de l’Europe, un lieu stratégique situé à peu près à mi-chemin de l’aé-

roport et de la gare, tout près des institutions européennes (BEI, Cour des Comptes, Cour de Justice des Communautés Européennes), à proximité du Mudam et de la Philharmonie. Le Melia Luxembourg, premier du groupe au Benelux, propose une suite unique et 160 chambres d’environ 26 m2. Fonctionnelles, elles sont avant tout destinées à une clientèle d’affaires. «Avec le service Level, ils bénéficieront de services supplémentaires, dont des rafraîchissements, un espace lounge privé avec le service de buffet petit déjeuner, un accès Internet gratuit durant tout le séjour, un départ tardif de la chambre, la possibilité d’utiliser les salles de meeting», précise Thai Luong, directeur des ventes et du marketing. L’hôtel mettra également à la disposition de la clientèle deux salles de conférences offrant une superficie de 170 m2 avec une capacité d’accueil de 150 participants. N. R.

(05/03) Brink’s Security Luxembourg, déjà certifiée Iso 9001 pour ses départements Security Services et BK Services, a reçu un troisième label de qualité pour son département Technical Securities, qui réalise notamment toutes les installations d’alarmes, systèmes de vidéosurveillance et autres portes blindées. (27/02) L’opérateur de télécommunications alternatif Artelis a lancé, à travers sa filiale VSE Net, une nouvelle étape dans le déploiement de solutions d’accès Internet à très haut débit pour les particuliers et les entreprises, avec un service d’accès par fibre optique établi dans la zone d’activité de Böblin­gen/Sindelfingen (en Bade-Wurtemberg). Retrouvez l’intégralité des communiqués de presse sur www.paperjam.lu.

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Entrepreneuriat

Talents cherchent reconnaissance Photo : Julien Becker (archives paperJam)

La troisième édition du Prix de l’entrepreneur de l’année, organisé par Ernst&Young, entend donner nouveau coup de fouet à l’esprit d’entreprise au Luxembourg. Qui succèdera à Abbas Rafii (Ireco), lauréat en 2006? Verdict à la fin de l’année.

Qualité

Comme les hirondelles, c’est au printemps que le Prix luxembourgeois de la Qualité, organisé par le Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité (MLQ) revient sur le devant de la scène. Fort du constat qu’à peine la moitié des entreprises ont introduit un système-qualité dans leur organisation (voir paperJam mars 2009, cahier Economie&Finance, page 34), le MLQ espère, de la part des entreprises, une démarche plus volontariste. «La qualité devrait être la préoccupation majeure des sociétés qui veulent se démarquer aujourd’hui, pour assurer la pérennité de leurs activités demain», estime Joseph Glod, secrétaire général du MLQ (photo). Les entreprises et organismes candidats ont jusqu’au 29 mai pour déposer leurs dossiers, dans l’une des cinq catégories, dépendant de la taille (très petite, petite et moyenne, grande entreprise et petit ou grand organisme d’utilité publique). Le gala de la remise des prix se déroulera le 20 novembre à l’occasion de la semaine de la Qualité. Infos: www.mlq.lu

Santé

Cinq laurÉats La 2e édition du Prix santé en entreprise a récompensé cinq parmi les 15 entreprises finalistes qui ont présenté un dossier s’inscrivant dans une démarche de promotion du bien-être au travail. Les lauréats sont très variés, avec l’étude d’avocats Allen & Overy, la clinique St-Joseph de Wiltz, Guardian Industries, KBL, European Private Bankers et Unicum. Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a insisté sur la promotion de la santé sur le lieu de travail en tant qu’élément indispensable permettant d’améliorer la santé publique.

Photo : Julien Becker (archives paperJam)

Lancement du Prix 2009

Pour la troisième fois, Ernst&Young organise, au Luxembourg, le Prix de l’entrepreneur de l’année. Une initiative qui s’inscrit dans une démarche initiée au niveau mondial en 1986. Pour l’édition 2009, 50 pays désigneront leur lauréat, et tous postuleront, en mai 2010, pour le prix «mondial» qui sera décerné à Monaco. Nicolas Buck (Victor Buck Services) en 2004 et Abbas Rafii (Ireco) en 2006 avaient été les deux premiers entrepreneurs récompensés au Luxembourg. Leur succession est officiellement ouverte, le nom du grand vainqueur étant attendu pour le mois de novembre prochain. «Notre objectif est, avant tout, de promouvoir l’esprit d’entreprise et de célébrer les succès d’entrepreneurs au Luxembourg, qui n’ont pas toujours la visibilité qu’ils mériteraient», explique Jeannot Weyer, associé chez Ernst&Young. Les critères de sélection n’ont pas changé par rapport à la dernière édition. Les candidats au titre doivent détenir au moins 10% du capital d’une entreprise établie au Luxembourg, au sein de laquelle ils assurent une fonction managériale. Cette société doit avoir au moins trois ans d’existence et réaliser un chiffre d’affaires minimal de 2,5 millions d’euros. «Attention, nous ne cherchons pas la meilleure entreprise, mais bel et bien le meilleur entrepreneur, précise M. Weyer. On considère dans la mesure du possible l’ensemble du parcours du dirigeant d’entreprise». Pour désigner, parmi les candidats (qui étaient une trentaine à chacune des deux précédentes éditions), les six finalistes parmi lesquels sera élu le grand vainqueur, un jury indépendant siègera à partir de septembre. Il aura à sa disposition un dossier complet sur chacun des participants et son

entreprise, enrichi d’une interview approfondie, individuelle, réalisée entre mai et juillet par deux experts d’Ernst&Young. «Ces entretiens durent 3-4 heures et analysent en profondeur les atouts et les faiblesses de chacun. C’est aussi, pour l’entrepreneur, un excellent exercice managérial». La présidence de ce jury particulièrement pointu(1) est assurée par Robert Dennewald, président de la Fedil, qui a toujours été impliqué dans les démarches entrepreneuriales (il est à l’origine, par exemple, du concours de parcours d’affaires 1,2,3, Go). «Mettre l’entrepreneur en avant, c’est une très bonne chose, reconnaît-il. Si, avec ce concours, nous pouvons susciter des vocations, ce serait merveilleux, surtout par les temps qui courent. Nous avons plus que jamais besoin de gens qui veulent s’investir, mettre leur argent dans le capital d’une société et sont prêts à prendre un risque entrepreneurial. Récompenser l’entrepreneur de l’année, c’est délivrer le message qu’il n’y a pas que des mauvaises nouvelles dans l’économie d’aujourd’hui, mais aussi des success stories». Les entrepreneurs intéressés ont jusqu’au 30 avril pour s’inscrire auprès d’Ernst&Young. Entre mai et juillet se dérouleront les entretiens individuels débouchant sur la constitution des dossiers qui seront examinés par le jury à partir de septembre. La sélection des six finalistes devrait se faire en octobre, pour une remise du prix final dans le courant du mois de novembre. J.-M. G. aux côtés de M. Dennewald siègent Norbert Friob (le président du jury de l’édition 2006), Michel Rodenbourg (président de la CLC), Georges Schmit (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur), Marc Ketter (président de la Fédération des Jeunes Dirigeants) et Abbas Rafii, le lauréat 2006. (1)

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place financière en berne   |  46   Jean-Nicolas Schaus «Nous n’Étions pas prÉparÉs À de telles choses» 50   Affaire Madoff Le poing sur la table   |  52   Banques Savoir garder un secret   |  56   Carmignac Gestion Le vent en poupe 58   Regulation Will rules win out over principles? 59   Crisis Shaping the Future of Regulation   |  60   Crise Les faibles vont mourir 45

Analyse CrÉdits

106 Inside 102 Index 100 Luxembourg

en Chiffres

Edito

5

Sommaire

6

Luxembourg

10

86 Playtime

84

Entreprises

Off the record

74

Place Financière

Coverstory

Grande Région Industrie

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68

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45 place financière

Banque

Private banking

Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)

BGL-BNP Paribas en bonne voie

SGBT numéro un

Il faudra attendre les 8 et 9 avril, dates de l’assemblée générale (AG) de Fortis, pour être fixé sur le sort de BGL, (ex-Fortis Banque Luxembourg). Mais, avec le nouvel accord trouvé dans la nuit du 6 au 7 mars entre l’Etat belge, Fortis et BNP Paribas, accord auquel les actionnaires les plus difficiles à convaincre semblent adhérer, le rapprochement avec la banque française paraît en bonne voie, tant en Belgique qu’au Grand-Duché. La fusion avait été rejetée de justesse en AG le 11 février, mais Carlo Thill, président du comité de direction de BGL et Luc Frieden, ministre du Trésor, avaient aussitôt réaffirmé leur soutien à l’opération, initialement annoncée le 6 octobre.

C’est en pourcentage la hausse des actifs nets des OPC luxembourgeois en janvier, à 1.571,534 milliards d’euros. Selon la CSSF , elle se répartit en une augmentation de 0,54% due à l’impact des marchés financiers (notamment en raison de l’appréciation du dollar face à l’euro qui a compensé la baisse des marchés d’actions) et une progression de 0,22% provenant de l’investissement net en capital. Sur un an, les actifs des OPC ont toutefois régressé de 19,46%.

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Analyse

La BCL estime que le recul des crédits est dû au repli de la demande des ménages plutôt qu’une politique restrictive de la part des banques.

CrÉdits en berne

Photo: archives paperJam

La BCL a dressé un état des lieux de l’évolution des crédits aux ménages et aux entreprises. Quelques mois après la publication de son analyse intitulée «L’impact des turbulences financières sur les crédits», la Banque Centrale du Luxembourg s’est, de nouveau, penchée sur la situation en termes d’octroi de crédits au Luxembourg, constatant la continuité des observations faites en fin d’année dernière: une certaine «modération» de la dynamique de crédits immobiliers. Ainsi, si l’octroi de ces crédits fut relativement soutenu en novembre (avec un flux positif de 100 millions d’euros) et, surtout, en décembre (170 millions), le flux mensuel est repassé en négatif en janvier 2009 (-42 millions). «Plus généralement, l’année passée est la première année pour laquelle des flux mensuels négatifs ont été enregistrés», précise la BCL, qui estime que cette évolution est due au repli de la demande des ménages plutôt qu’une politique restrictive de la part des banques. Pour ce qui est des crédits à la consommation, la ten-

SG Private Banking a été élue meilleure banque privée au Luxembourg par le magazine Euromoney. «Ce résultat témoigne de la reconnaissance mondiale et du professionnalisme de la banque privée en matière de produits structurés, dont le centre d’expertise structured products solutions, est localisé notamment au sein de la salle des marchés de Société Générale Bank & Trust Luxembourg», a commenté la banque française qui vante également sa «créativité en matière d’ingénierie transfrontière».

dance est plus mauvaise, encore, puisque les flux mensuels sont négatifs sur les trois derniers mois de référence. «Il convient pourtant de souligner que la somme de ces flux mensuels reste limitée avec 21 millions d’euros, comparé à un encours de presque 1,2 milliard d’euros», tempère l’analyse. Quant aux crédits aux sociétés non financières (SNF) résidantes, très élevés en novembre, (avec paperjam  |   Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

près de 1,8 milliards d’euros de flux, le plus important total depuis janvier 2003), ils ont également chuté par la suite (flux négatif de 380 millions en décembre et de 1 milliard en janvier). Dans le même temps, les crédits aux SNF de la zone euro hors Luxembourg ont enregistré un flux record, en janvier, de plus de 3,2 milliards d’euros. J.-M. G.


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Jean-Nicolas Schaus

A un mois de la retraite et après 40 ans d’activité dans le domaine de la surveillance financière, le directeur général de la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) revient sur l’affaire Madoff, ses conséquences pour le Luxembourg et les perspectives de la Place. Selon lui, le Grand-Duché peut surmonter la fin du secret bancaire.

« Nous n’Étions pas prÉparÉs À de telles choses » Jean-Michel Gaudron et Nicolas Raulot (interview), David Laurent / Wide (photos)

Monsieur Schaus, quel va être l’impact de l’affaire Madoff sur le Luxembourg? «C’est difficile à dire. C’est la première fois que ça se passe comme ça. Les commentaires à l’étranger on été plutôt positifs jusqu’à présent. Dans la presse française, nous avons reçu des louanges étonnantes, au sujet de notre communiqué du 25 février (la CSSF y reproche à UBS de ne pas avoir respecté les obligations de contrôle afférentes à son rôle de dépositaire du fonds Luxalpha, ndlr.). La presse a interprété de manière correcte la décision prise, à savoir que les Luxembourgeois ont fait tout ce qu’il fallait faire pour préserver les fonds de type Ucits. La CSSF a tout de même été montrée du doigt. Votre temps de réaction a-t-il été trop long? «Peut-être aux yeux de certains. Nous n’étions pas préparés à de telles choses et nous ne nous rendions pas compte des conséquences possibles d’une telle fraude. Cependant, il ne faut pas oublier que cette affaire vient des Etats-Unis et ne con­cerne qu’indirectement le Luxembourg. Il importe de préciser que la CSSF a entamé immédiatement des investigations dès le moment où l’affaire Madoff a éclaté, afin d’analyser les éventuelles infractions aux dispositions légales et conventionnelles. Nous considérons que ces inves­ tigations, malgré la complexité de l’affaire, ont conduit rapidement à des décisions. Votre communication peut-elle être améliorée? «Nous avons beaucoup communiqué ces derniers temps. Une institution comme la nôtre ne doit tout de même pas communiquer chaque jour ou chaque semaine. Et nous ne pouvons pas toujours dire ce que nous savons, secret professionnel oblige. Mais l’investisseur final n’est-il pas en attente de savoir ce que vous savez? «Evidemment. C’est parfois un dilemme. D’un autre côté, les banques sont prêtes à nous donner toutes les informations possibles grâce à ce secret. Si nous ne le respectons plus, nos sources vont se tarir.

Les conséquences financières de cette affaire sont-elles clairement définies? «Non, nous n’en connaissons pas encore exactement le périmètre. On entend même, aujourd’hui, que le montant de 50 milliards de dollars est très exagéré ou encore que Madoff n’a pas fait d’opérations depuis des années. C’est invraisemblable, mais les Américains n’en savent pas grand-chose eux-mêmes. Pour le Luxembourg, on a parlé d’un impact financier pouvant aller jusqu’à sept milliards d’euros. Confirmez-vous ce chiffre? «L’impact pour les organismes de placement collectif de droit luxembourgeois exposés directement ou indirectement est de plus ou moins deux milliards d’euros, dont 1,6 milliard d’euros concernent les trois fonds retirés de la liste officielle. Le chiffre de sept milliards d’euros que vous mentionnez semble inclure l’impact qu’ont subi les fonds de droit étranger administrés au Luxembourg. Le retrait des trois principaux fonds concernés, Luxalpha, Luxembourg Investment Fund, Herald Fund (lux), a été étalé dans le temps. Pourquoi ne pas avoir appliqué un principe de précaution en les retirant immédiatement et en même temps? «Les circonstances ne sont pas les mêmes dans les trois cas. C’est-à-dire? «Je ne connais pas le dossier par cœur. Mais nous avons préféré considérer les cas les uns après les autres. Comment un OPC coordonné, c’est-à-dire commercialisable dans toute l’Union Européenne, peut-il être investi dans un fonds aussi risqué? «Sur le papier, le fonds était en règle. Mais personne n’a vu, ni la SEC (Securities and Exchange Commission, le régulateur américain, ndlr.), ni la banque dépositaire, ni le réviseur, que le fonds ne correspondait pas à la réalité. Cela ne montre-t-il pas les limites des fonds coordonnés? «Il faut ramener les choses à leurs justes proportions. Ici, nous avons plus de 3.000 fonds, avec plus de 1.500 milliards d’euros d’actifs.

Ce qui s’est passé reste très modeste, même si en chiffre absolu, c’est effectivement énorme. Et puis, on n’est jamais à l’abri d’une telle escroquerie. Il faut aussi dire que Madoff était une personne très appréciée et très renommée. Cela dit, si tout le monde avait joué son rôle, notamment aux EtatsUnis, où les auditeurs ont clairement travaillé en sous-effectif, on aurait eu davantage de garanties. Nous n’avions pas les moyens d’obliger la SEC à dire ce qui s’était passé. Regrettez-vous d’avoir validé le transfert de la gestion de Luxalpha d’UBS vers Access Management Luxembourg la veille de la révélation de l’affaire mi-décembre? «Il n’y a pas de lien entre les deux évènements. Il ne s’agit pas d’une mauvaise décision de notre part comme cela a été présenté dans la presse, mais d’un hasard du calendrier. Dans quelle mesure le départ d’Arthur Philippe, l’été dernier, du comité de direction et son nonremplacement ont-ils perturbé le fonctionnement de la CSSF pendant ces quelques mois? «Son départ en août était volontaire. Il a pris son congé jusqu’en avril, mais il était toujours en fonction. Nous étions donc à deux (Jean-Nicolas Schaus et Simone Delcourt, ndlr.), mais je ne crois pas que cela a freiné notre façon de faire notre travail. Il aurait pu beaucoup aider, il n’y a pas de doute, mais c’était comme ça. Cela dit, nous seront bientôt cinq (membres du comité de direction, ndlr.). De quel budget et de quels effectifs disposezvous? «Le budget est d’environ 36 millions d’euros pour 316 collaborateurs. Nous disposons de tous les moyens que nous avons demandés. Lors de la création de la CSSF, nous étions entre 100 et 120. Le département des fonds est le département le plus important avec 101 personnes. C’est un département très organisé, structuré. Plus spécifiquement, la surveillance des banques est assurée par 43 personnes et les PSF, y compris les PSF de support, par 24. Il existe un débat sur la Place pour savoir si ce ne serait pas à la Banque Centrale du Luxem-

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bourg de superviser les banques plutôt qu’à la CSSF. Yves Mersch, président de la BCL, fait valoir que la banque centrale a le pouvoir d’injecter des liquidités et peut réagir plus vite. Que lui répondez-vous? «C’est un vieux débat qui est né lors de la création de la CSSF. A l’époque, la Chambre des députés et le gouvernement ont préféré une séparation des pouvoirs pour permettre aux autorités politiques de conserver une influence et un pouvoir de décision sur le comportement de la CSSF. Il faut savoir que notre comité de direction peut être révoqué à tout moment. C’est justifié, car ce sont les autorités politiques qui doivent assumer en cas de problème. En ce qui concerne la BCL, si des décisions irrationnelles sont prises, la Chambre des députés et le gouvernement ne peuvent rien faire. Dans la plupart des pays européens, n’est-ce pas la banque centrale qui supervise les banques? «En Allemagne, par exemple, il y a les deux: la Bafin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht, ndlr.) et la banque centrale disposent toutes deux d’une certaine compétence dans la surveillance des banques. Cela dit, il est vrai que dans beaucoup de pays européens, c’est la banque centrale qui est compétente pour tout. Et on a l’impression que l’on s’oriente vers ce modèle. Mais je ne suis pas convaincu que ce serait la meilleure décision à prendre. La situation luxembourgeoise actuelle n’est pas mauvaise. La surveillance des banques par la CSSF estelle un argument d’attractivité de la Place? «Plus aujourd’hui. Mais il y a 30 ans, l’absence de banque centrale était un facteur d’attractivité car il n’y avait pas d’exigences en termes de réserve pour les banques. Au Luxembourg, la BCL n’a pas son mot à dire dans la surveillance des banques? «Si. Depuis la loi votée en octobre dernier, elle a certaines compétences en matière de surveillance de la liquidité pour pouvoir faire des opérations lorsque le marché va mal. Ce débat existe également au niveau européen, entre les partisans d’un pouvoir ren-

«Il est dit qu’en cas d’agissement fautif de la banque dépositaire, elle doit payer». Jean-Nicolas Schaus

forcé du CESR (club des régulateurs européens) ou de la BCE (Banque Centrale Européenne). «Oui, c’est un débat exactement de même nature. Avec en plus la question d’une harmonisation européenne de la régulation. Que changerait une centralisation de la surveillance, par exemple à Francfort? «Ce ne serait pas en faveur du Luxembourg. Nous devons prendre les décisions nous-mêmes. Ce serait difficile à accepter pour un pays qui dépend essentiellement de son secteur financier. La directive Ucits IV est-elle positive pour le Luxembourg? «Oui, s’agissant notamment de l’enre­ gistrement automatique des fonds. Il y a seulement le problème du passeport pour les sociétés de gestion avec le risque d’une délocalisation. L’Alfi a pris position pour dire qu’il était imprudent d’aller dans cette direction.

Que pouvez-vous faire pour éviter ces délocalisations? «Le choix d’implanter des sociétés de gestion ne dépend pas de nous. Nous pouvons toujours accompagner le dynamisme de la Place, en étant accueillant et pas trop restrictif. On ne peut pas faire plus. Nous devons aussi faire notre devoir. En ouvrant les portes et en abaissant la garde des régulateurs, cette directive n’arrive-t-elle pas à contre-courant après l’affaire Madoff? N’estelle pas déjà caduque? «Il y aura certainement des réflexions pour changer des choses, en particulier sur le rôle de la banque dépositaire qui n’est pas abordé dans Ucits IV. Au moment où elle a été rédigée, il n’y avait pas de discussion à ce sujet. Quelle est la responsabilité de la banque dépositaire d’un fonds luxembourgeois? «C’est la grande question. En principe, la banque dépositaire a une responsabilité. C’est l’article 36 de la }  48

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49 { loi sur les fonds d’investissement. Il est dit qu’en

cas d’agissement fautif de la banque dépositaire, elle doit payer. Dans le cas d’UBS, vous considérez qu’il y a eu faute? «C’est ce que nous avons mis en avant dans le communiqué du 25 février. Le principe, c’est ‘il faut payer’. Pour Jean-Pierre Jouyet, le nouveau directeur de l’AMF (le régulateur français), la responsabilité du dépositaire n’est pas aussi claire au Luxembourg qu’en France. Que lui répondezvous? «Les bases légales sont les mêmes. Le texte de base est un texte communautaire et les droits sont similaires. Après l’affaire Madoff, avez-vous passé en revue les fonds qui pourraient conduire à de nouveaux problèmes de ce genre? «Cela viendra plus tard, dans une seconde étape, après l’enquête sur Madoff, qui est une affaire de mois et perturbe un peu le fonctionnement normal de la CSSF. N’est-ce pas maintenant, pourtant, qu’il faudrait agir, comme le montre la révélation d’une nouvelle fraude au Texas, avec l’affaire Stanford? «On ne peut pas se défendre contre les escroqueries. La récente affaire révélée au Texas est un signe que la SEC fait des efforts et reprend la main. Des fonds luxembourgeois sont-ils exposés à cette affaire? «Il y a un fonds luxembourgeois qui est concerné: un OPC Partie II baptisé Score Special Opportunities. Son exposition est à hauteur de quelques millions d’euros.

Souhaitez-vous un accroissement de votre pouvoir de sanction? «C’est une réflexion qu’il faut engager. Il serait mieux en effet d’avoir davantage de moyens, surtout au regard de ce qui existe à l’étranger. Quid de votre pouvoir d’enquête? «Nous pouvons tout regarder, il n’y a pas de limite. Le secret bancaire limite-t-il vos investigations? «Non. On ne peut pas nous l’opposer. Nous avons accès à tous les dossiers. Avez-vous collaboré avec des autorités de tutelle étrangères durant cette affaire? «Oui, des réunions ont été organisées dans le cadre de CESR. Un sous-groupe de CESR a traité les problèmes Madoff. Il est en contact avec des représentants de la SEC. Donc, il y a vraiment un échange, y compris avec les autorités américaines. Quand Jean-Pierre Jouyet tire à boulets rouges sur le Luxembourg, cela nuit-il à vos relations? «Non, on ne prend pas personnellement les choses.

Il faut rester serein. On comprend aussi leur position. La France est en concurrence directe avec le Luxembourg dans le domaine des fonds d’investissement. Ces remarques relèvent sûrement en partie de la lutte concurrentielle entre les deux places financières. Cette concurrence s’exacerbe quand les marchés deviennent plus difficiles. Dans quel état d’esprit abordez-vous votre départ à la retraite le 30 avril après 40 ans de régulation financière? «Je vois ça comme des vacances prolongées. Je vais pouvoir lire. Quels évènements majeurs retenez-vous de ces 40 ans? «Pour la place financière et pour moi, ce qui a été très important, c’est la création de l’IML (Institut Monétaire Luxembourgeois) en 1983, avec Jean Guill et Pierre Jaans. Puis ce fut la création de la CSSF (loi du 23 décembre 1998, ndlr.) avec ma nomination au poste de directeur général et des compétences très importantes. Quels étaient vos objectifs lors de votre prise de fonction? «Je n’avais pas de grandes ambi-

«En ce qui concerne la BCL, si des déci­ sions ­irrationnelles sont prises, la Chambre des députés et le gouvernement ne peuvent rien faire».

Jean-Nicolas Schaus

La banque HSBC, dépositaire du fonds Herald (Lux) exposé à Madoff décline-t-elle, comme UBS Luxembourg, sa responsabilité? «Nous sommes en train de faire la même enquête qu’avec UBS. La situation est toutefois un peu différente car il y a plus d’acteurs intervenants. Il y aura une communication courant avril ou mai. De quel pouvoir de sanction disposez-vous? «Le retrait ou l’octroi de l’agrément d’une banque relève du ministre, pas de la CSSF. Pour notre part, nous disposons d’une panoplie de mesures (amendes, suspension de directeurs, d’administrateurs, d’activité, de branches d’activités). Si, passé le délai, UBS Luxembourg n’a pas réagi (la CSSF a donné trois mois à la banque pour se conformer à ses obligations, ndlr.), on peut leur infliger une amende. Quel est le plafond des amendes? «12.500 euros. Ce qui est très faible au regard des enjeux.

Yves Mersch, président de la BCL

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tions. Je ne pensais pas devenir un jour directeur général d’une telle institution.

Cela veut tout de même dire des effectifs plus réduits pour la Place... «Bien sûr.

Dans quel état d’esprit aviez-vous abordé cette fonction? «Avec appréhension. C’est autre chose de conseiller que de décider. On est toujours plus seul quand on a à décider…

Quel est votre pronostic sur le nombre de fonds dans dix ans, au nombre de 3.000 aujourd’hui? «Mille. Là aussi il y aura des concentrations et un besoin de gagner en efficacité.

Vous vous êtes souvent senti seul au moment de décider? «Oui, mais ça ne m’a pas gêné. C’est un peu dans ma nature.

Les compartiments des fonds vont-ils disparaître? «Non, ça c’est un grand avantage du Luxembourg. Cela permet de rester dans la même structure juridique. On reste flexible dans l’organisation.

Quelles sont les qualités requises pour être directeur de la CSSF? «Il faut pouvoir se détacher un peu des choses quotidiennes, ne rien prendre de façon personnelle, ne pas être nerveux, se concentrer sur les vrais problèmes. Il faut bien réfléchir avant de prendre une décision importante. Si trop de sentiments jouent, ça ne va pas. J’ai toujours bien dormi la nuit, alors que d’autres ont eu des problèmes. Etes-vous sensible aux pressions? «On connaît évidemment les gens qui représentent les intérêts importants. Mais je n’ai jamais ressenti la moindre pression de personne. Votre mandat a été prolongé trois fois.­ L’ avait-il été à votre demande ou à la demande du ministre? «Du ministre. Il a insisté pour que je prenne cette décision. Votre succession a-t-elle été préparée? «Il faut demander au ministre. En tout cas, il a toujours insisté pour qu’on dise que c’est lui qui prenait l’initiative. Ce qui est le cas. Je n’ai rien demandé. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je me serais sans doute arrêté à la fin de mon mandat normal. Comment percevez-vous la situation de la Place? «La crise est toujours là et on n’en mesure pas encore toutes les conséquences pour la place financière. Néanmoins, elle se comporte assez bien. Nous sommes dans une situation étonnamment positive. Comment va évoluer le paysage bancaire? Il y a aujourd’hui plus de 150 banques au GrandDuché. Combien y en aura-t-il dans dix ans? «La réaction normale serait que le nombre des banques diminue. Dans dix ans, on peut s’attendre à ce qu’il n’y ait plus que 80 banques, sous l’effet des concentrations dans les différents pays. Mais ça ne veut pas dire que la somme des bilans ou le volume d’affaires sera moins élevé qu’actu­ ellement.

Un mot sur Jean Guill, votre successeur... «Il a débuté à l’IML. C’est le profil parfait. Il connaît tous les dossiers. Sa personnalité convient parfaitement. Il a de bonnes relations avec les ministres. Faut-il s’attendre à une rupture ou à de la continuité à la CSSF? «Il a un caractère très fort. Il devrait suivre son chemin sans faire de révolution. La période actuelle vous rappelle-t-elle d’autres périodes délicates de la Place? «Je pense à l’affaire de la BCCI (Bank of Credit and Commerce International, banque d’origine pakistanaise, basée au Luxembourg et qui a fait une faillite retentissante en 1991, ndlr.), mais aussi, plus tôt, celle d’Investor Overseas Services (promoteur de fonds américain qui gérait plus de deux milliards de dollars et fit faillite au début des années 70, entraînant dans sa chute sa banque dépositaire, Overseas

Development Bank, établie au Luxembourg, ndlr.). Dans certains pays, l’amalgame est parfois encore fait entre secret bancaire et blanchiment. Que leur répondez-vous? «Que nous disposons d’une des législations les plus strictes d’Europe en la matière. Les ministres luxembourgeois, autrichiens et suisses se sont réunis le 8 mars pour la défense du secret bancaire. Pensez-vous que le Luxembourg parviendra à le préserver? «Je ne sais pas. Il faut en tout cas essayer. Existe-t-il une voie médiane entre le statu quo et son abolition complète? «On peut donner l’accès de certaines données aux fiscs étrangers, sous certaines conditions(1). C’est très délicat de le dire, mais je pense depuis longtemps que la Place est à même de survivre à la disparition du secret bancaire. Les clients changent. Certaines banques nous disent ne plus avoir besoin du secret bancaire, car cela ne fait plus partie des principales motivations des nouveaux clients. Ceux-ci veulent avant tout diversifier leur risque et profiter de services de gestion professionnels. Il faut maintenir le secret bancaire si c’est possible, mais également se préparer au fait qu’il pourrait ne pas être maintenu». L’interview a été réalisée une semaine avant l’annonce faite par Luc Frieden de l’assouplissement du secret bancaire (voir page 52). (1)

1969-2009

40 ans de contrÔle des banques Le 8 juin prochain, Jean-Nicolas Schaus aura 68 ans. Depuis trois ans, donc, il pourrait goûter à une retraite bien méritée, mais son mandat à la tête de la CSSF a été prolongé par le ministre du Trésor et du Budget, trop heureux de pouvoir compter sur ses compétences à la tête du régulateur de la Place financière. Il faut dire que la fonction de contrôle des banques, M. Schaus est tombé dedans quand il était petit. Sa carrière professionnelle a en effet commencé en 1969, dans ce qui s’appelait alors le Commissariat au contrôle des banques qui fonctionnait à l’époque avec un effectif de cinq personnes... En 1983, ce commissariat fut transformé en Institut Monétaire Luxembourgeois, établissement public composé d’une direction tricéphale. Jean-Nicolas Schaus et Jean Guill, directeur, y épaulent Pierre Jaans, le directeur général. Quinze ans

plus tard, l’IML devient la Banque Centrale du Luxembourg et l’on retrouve Jean-Nicolas Schaus aux côtés du président Yves Mersch. Une cohabitation qui ne durera que quelques mois, puisque la Commission de Surveillance du Secteur Financier, reprenant notamment à la BCL les compétences de la surveillance prudentielle du secteur financier, est créée au 1er janvier 1999, et que la direction générale en est confiée à Jean-Nicolas Schaus. Unanimement reconnu par les acteurs de la Place financière pour son pragmatisme et sa rigueur, Jean-Nicolas Schaus nous confiait, en septembre dernier: «Je suis fier de laisser derrière moi une Place financière stable et en bonne santé. (…) Je suis convaincu que les personnes qui me succéderont sauront prendre soin de la place financière et reconnaître tout son potentiel». J.-M. G.

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50 place financière

Affaire Madoff

Le poing sur la table

La CSSF a ouvertement ordonné à UBS Luxembourg de se mettre en règle avec les obligations qui lui incombent en tant que banque dépositaire.

Jean-Michel Gaudron (texte), Etienne Delorme (photo / archives paperJam)

A conditions exceptionnelles, réaction exceptionnelle. Pour la première fois de son histoire, la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) a nommément mis en cause, le 25 février, un acteur de la Place financière – en l’occurrence UBS Luxembourg (UBSL) – pour avoir manqué à ses obligations dans le cadre du volet luxembourgeois de l’«affaire Madoff». L’organe de contrôle prudentiel a, ainsi, donné trois mois à la banque pour «mettre en place l’infrastructure nécessaire, c’est-à-dire les moyens humains et techniques suffisants et les règles internes nécessaires, pour accomplir l’ensemble des tâches liées à sa fonction de banque dépositaire d’OPC luxembourgeois». Pour rappel, UBS Luxembourg est la banque dépositaire du fonds d’investissement Luxalpha, qui est la principale sicav concernée par «l’affaire Madoff». Cette sicav a été retirée du tableau officiel luxembourgeois le 3 février dernier, tout comme l’ont été ensuite deux autres fonds (Herald (Lux), le 11 février, et Luxembourg Investment Fund, le 3 mars). A eux trois, leur exposition est estimée à quelque 1,6 milliard d’euros. Selon les termes de la loi, le dépositaire est responsable à l’égard de la société de gestion et des participants, «de tout préjudice subi par eux résultant de l’inexécution ou de la mauvaise exécution fautives de ses obligations». Un des points sensibles de ce dossier vient du fait que la gestion de la sicav Luxalpha, qui était entre les mains d’UBS Third Party Management Co, a été transférée, en décembre 2008, à Access Management Luxembourg, présentée comme étant liée à la «nébuleuse Madoff». Dans son communiqué, la CSSF rappelle que «la mauvaise exécution de l’obligation de ‘due diligence’ constitue un manquement grave au devoir de surveillance d’une banque dépositaire» et a enjoint UBSL «d’analyser et de rectifier toutes les structures et procédures en relation avec son obligation de surveillance découlant de son statut de banque dépositaire». Il est également demandé à la banque suisse de «veiller à réparer les dommages ( ... ) sans préjudice de clauses contractuelles contraires valides et opposables et/ou, le cas échéant, d’une éventuelle décision judiciaire en la matière».

La CSSF a demandé à UBS Luxembourg de «veiller à réparer les dommages ( ... ) sans préjudice de clauses contractuelles contraires valides et opposables et/ou, le cas échéant, d’une éventuelle décision judiciaire en la matière».

La CSSF précise, par ailleurs, que ses investigations continuent, pas seulement dans le périmètre des seules banques dépositaires concernées, mais également auprès de tous les autres intervenants dont l’action entre dans son champ de surveillance.

UBS «pas responsable» En réaction à ce communiqué, UBS s’oppose formellement à la position prise par la CSSF, arguant du fait que les investisseurs étaient pleinement conscients de leurs démarches. «Le fonds Luxalpha a été créé à la demande expresse des clients fortunés à la recherche d’une offre de fonds surmesure leur permettant de continuer à investir leurs actifs avec Madoff», se défend la banque dans un communiqué diffusé moins de deux heures après celui de la CSSF. La banque suisse précise que tant les clients que les institutions financières concernées étaient «pleinement conscients de la nature des investissements» et que ces investisseurs, leurs conseillers ainsi que la CSSF, ont été informés du fait que «le seul but de Luxalpha était de permettre que ces

fonds soient investis chez Madoff». Et de se défendre d’une quelconque responsabilité directe dans ce dossier, évoquant les termes du prospectus indiquant qu’UBS Luxembourg n’était en rien responsable de la sécurisation des actifs, ni des déboires de ces actionnaires. «Le prospectus contient une clause de renonciation explicite à cet effet», précise la banque, qui indique par ailleurs que le communiqué de la CSSF n’a aucun impact sur la clientèle fortunée existante de la banque ou sur ses fonds luxembourgeois. Parallèlement, le tribunal d’arrondissement de Luxembourg a condamné, début mars, la sicav Luxalpha et la Banque UBS Luxembourg à rendre publics les contrats établis entre l’établissement financier et la société de gestion Bernard Madoff Investment Securities (BMIS). Une nouvelle étape dans le processus judiciaire qui met davantage la pression sur la banque d’origine suisse. La décision prise par le Tribunal d’arrondissement concerne les contrats et autorisation de commercialisation établis entre UBS et les sociétés du groupe Madoff, ainsi que les rapports d’audit établis par le cabinet Ernst & Young.

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Banques

Savoir garder un secret

Soumis à une forte pression internationale avant le G20 du 2 avril à Londres, le Luxembourg a accepté de lever partiellement son secret bancaire, pour préserver l’essentiel.

C’est dans une pièce exiguë du ministère des Finances que Luc Frieden a officialisé, vendredi 13, la levée partielle du secret bancaire. Questions comprises, l’intervention, en français et en luxembourgeois, a duré à peine plus d’un quart d’heure. L’air fatigué, devant les drapeaux luxembourgeois et européen, le ministre du Trésor et du Budget s’exprimait face à la presse dans un contexte de tension internationale à l’approche du G20 prévu le 2 avril à Londres. Affichant une «volonté de dialogue, de renforcement de la coopération dans la lutte contre les délits fiscaux», il a fait part des difficiles concessions du Grand-Duché sur ce sujet sensible, alors que près de la moitié des recettes du pays provient du secteur financier. «Le Luxembourg a décidé de conclure des conventions bilatérales de non-double imposition conformément au modèle de convention de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique, ndlr). Le Luxembourg se prononce donc pour un échange d’informations sur demande (des administrations fiscales étrangères, ndlr) dans des cas spécifiques et sur base de preuves concrètes», a-t-il notamment précisé au sortir du Conseil des ministres et au lendemain d’une rencontre avec le secrétaire général de l’OCDE à Paris. Il s’agit d’une évolution importante. Car, lors des négociations qui ont précédé la directive épargne de 2003, entrée en vigueur en 2005, le Luxembourg avait obtenu, au même titre que l’Autriche, la Belgique et plusieurs pays extérieurs à l’Union Européenne comme la Suisse et le Liechtenstein, de ne pas se conformer au principe de l’échange d’information entre les Etats en optant pour une retenue à la source sur les revenus de l’épargnant non-résident, qui préservait ainsi son anonymat. Le taux de la retenue avait été fixé à 15% jusqu’au 30 juin 2008, 20% jusqu’au 30 juin 2011, puis 35%, soit à un taux supérieur à celui en vigueur dans la plupart des Etats. La pression était devenue trop forte ces derniers jours, alors que les «grands pays», en tête desquels la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, mènent une lutte acharnée contre les dits paradis fiscaux, accusés de porter une responsabilité dans la crise financière. Plus tôt dans la matinée du 13 mars, le secrétaire d’Etat français aux affai-

Photo: ©2009 SIP / Charles Caratini, tous droits réservés

Nicolas Raulot (texte)

Luc Frieden en compagnie de Hans-Rudolf Merz et Josef Pröll, les ministres des Finances suisse et autrichien le dimanche 8 mars

res européennes Bruno Le Maire avait menacé les pays non-coopératifs de sanctions: «Nous n’accepterons pas qu’il y ait des lieux en Europe ou ailleurs dans lesquels la fraude fiscale soit encore possible, où le détournement d’argent ou le blanchiment d’argent soit encore possible. Nous voulons fixer la liste des lieux et des systèmes bancaires dans lesquels c’est le cas».

Liste Noire Les pays mis en cause redoutent d’être placés sur une nouvelle liste noire de «paradis fiscaux» de l’OCDE dont certains éléments provisoires avaient filtré dans la presse. Face à ces menaces, Andorre, le Lichtenstein, la Belgique, mais aussi l’Autriche et la Suisse ont presque simultanément lâché du lest sur une ligne similaire à celle du Luxembourg. La Suisse parle de «cas par cas», de «demande concrète et justifiée» des fiscs, l’Autriche évoque des «soupçons justifiés et argumentés, y compris en l’absence de procédure pénale» dans le respect des critères imposés par l’OCDE. Suisse, Autriche et Luxembourg s’étaient réunis dimanche 8 mars au château de Senningen pour harmoniser leur position et exiger d’être associés au débat international. «La position du gouvernement luxembourgeois a toujours été (...) que ce dossier devait évoluer

conformément aux développements internationaux. La décision parallèle de plusieurs Etats au cours des derniers jours et dans la matinée d’aujourd’hui assurera à notre place financière internationale sa compétitivité dans le domaine de la gestion de patrimoine.», a commenté Luc Frieden. L’ABBL a salué «la naissance de critères globaux en matière d’entraide fiscale». Singapour et Hong Kong, places également réputées pour le private banking, ont à leur tour fait des concessions récentes. Pour préserver la compétitivité de la Place, le ministre a assuré que le secret bancaire était bien maintenu comme instrument de protection de la sphère privée, comme il l’avait fait quelques jours plus tôt à la Chambre des députés et conformément aux attentes des établissements financiers. Pour Ernest Cravatte, président du comité de direction de la banque Raiffeisen, «le secret bancaire ne doit pas servir à couvrir des activités pénalement répréhensibles. Mais, il est un élément indispensable si nous voulons maintenir au Luxembourg une activité de private banking significative». Fernand Grulms, CEO de Luxembourg For Finance, organe de promotion de la Place, n’attend pas d’impact négatif des concessions en matière de secret bancaire. Il parle même de chance, de renouveau et de nouvelles opportunités d’affaires.

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Carmignac Gestion

Le vent en poupe

La société de gestion a réalisé une année 2008 record et démarre 2009  sur des bases aussi élevées.

Jean-Michel Gaudron (texte), Francesca Gilibert (photo)

Avec une collecte nette dépassant les trois milliards d’euros sur l’ensemble des huit pays dans lesquels le groupe est actif, Carmignac Gestion a réalisé une année 2008 historique. «Chacun de ces pays a eu une contribution positive, précise Patrick Giry, directeur général de Carmignac ­Gestion Luxembourg. Cela nous propulse comme un des leaders européens en termes de collecte nette en 2008. Ce flux positif a permis de compenser la baisse des encours». Ainsi, Carmignac Gestion gérait 12,6 milliards d’euros d’actifs au 31 décembre, soit sensiblement le même montant que fin 2007. La société, qui fête en 2009 ses 20 ans d’existence (et dix ans de présence au Luxembourg, d’où est pilotée toute la stratégie d’expansion européenne du groupe), récolte aussi les fruits de ses récents développements. L’année 2008 a, ainsi, été marquée par l’ouverture de deux bureaux de représentation à Madrid (en mars) et à Milan (en novembre), sur des marchés qui, jusqu’alors, étaient couverts depuis le Grand-Duché. «Cette proximité avec nos clients, qui sont essentiellement des distributeurs, des banquiers privés ou des réseaux non captifs, constitue le pilier majeur de notre expansion, confie M. Giry. Cela va de pair avec une volonté de transparence absolue. Notre fonds Carmignac Patrimoine, par exemple, a eu une performance positive de 0,01% en 2008 et affiche une croissance moyenne annuelle de 9% depuis 20 ans. On se doit donc d’afficher une transparence totale, notamment au regard des problématiques Stanford ou Madoff. Nous avons beaucoup travaillé sur le reporting client et totalement refait, par exemple, notre plate-forme Extranet à destination de nos intermédiaires».

Changement de paradigme En Espagne, un des marchés les plus touchés par la crise financière (fonte de plus de 35% des actifs gérés dans la gestion patrimoniale), ­Carmignac Gestion a aussi affiché une collecte positive, avec des effectifs passés de trois à cinq personnes en l’espace de quelques mois. Même schéma de croissance en Italie, où le bureau de Milan a doublé ses effectifs (de trois à six) en quatre mois. L’Italie constitue, du reste, le deuxième pays en termes de gestion d’actifs pour le groupe, après la France. «Nous savons que ces chiffres sont insolents, s’excuse presque M. Giry. Et encore, nous n’en sommes, en Espagne et en Italie, qu’aux prémices

«Le rôle des gérants est, de toute façon, de mettre en œuvre tout ce qui est possible et imaginable pour générer une performance positive». Patrick Giry (Carmignac Gestion)

de la montée en puissance. C’est pour cela que nous envisageons l’année 2009 de manière très positive». Aucune nouvelle implantation n’est prévue pour Carmignac Gestion, cette année, la priorité étant le développement des infrastructures existantes et l’accomplissement des efforts déployés en 2008. En Belgique, par exemple, la société qui, depuis cinq ans, avait ciblé son développement sur le réseau de courtiers, a été choisie par le groupe Argenta (cinquième établissement financier belge, basé à Anvers, et actif, également, au Luxembourg, ndlr.), pour établir un partenariat de distribution. «Un accord historique, car nous sommes le seul asset manager indépendant en Belgique à intégrer l’offre Argenta», se réjouit M. Giry. C’est l’illustration par l’exemple des ambitions nourries dans chacun des pays par Carmignac. «Partout où nous sommes, il n’y a pas de limite. Une fois que nous avons atteint la maturité sur un canal de distribution, nous pouvons déborder sur d’autres canaux, en gardant à l’esprit que le principe d’open architecture est évidemment développé à des niveaux très différents en Europe». Globalement, donc, la crise économique et financière n’affecte pas Carmignac Gestion, observa­teur

privilégié des changements de paradigme en matière de gestion d’actifs. «Les banques ont longtemps fonctionné comme le faisaient les distributeurs automobiles en 1900. Ils produisaient des voitures et incitaient les gens à en acheter. C’est plus tard, seulement, qu’ils ont commencé à s’intéresser à ce que les gens voulaient vraiment acheter. Aujourd’hui, le client final en a marre d’avoir, soit des produits typés très benchmarkés, qui n’ont aucune valeur ajoutée, soit des produits structurés dont on a vu la limite ces derniers temps. Ils sont à la recherche d’une gestion active, de gérants de talent ayant la capacité de faire la différence et qui n’acceptent pas la fatalité des marchés. C’est leur rôle de toute façon: mettre en œuvre tout ce qui est possible et imaginable pour générer une performance positive». Les premiers mois de l’année semblent donner raison à cette approche: le fonds Carmignac Patrimoine, encore lui, affiche déjà 4% de performance. «Un signe très clair que ce n’est pas un feu de paille, mais plutôt le résultat d’une stratégie payante. Nous notons par ailleurs des flux considérables sur toute la gamme de nos produits ‘absolute return’ et pas uniquement sur le fonds Carmignac patrimoine».

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Regulation

Will rules win out over principles?

An AmCham-PRiM conference invited a panel of distinguished guests to debate the role of regulation in the origins of the crisis and speculating on how it can, and should, be used in the future.

Duncan Roberts (text), Olivier Minaire / Wide (photo)

The conference, titled “Shaping the Future of Regulation”, was hosted in the headquarters of BGL by AmCham (American Chamber of Commerce in Luxembourg) and PRiM (the Luxembourg association for Risk Management Professionals). Among the guest speakers was Sir Michael Rake, Chairman of British Telecom, who addressed the specific and long-running debate on rules versus principles. “Of course events of the last year or so, particularly the last six to nine months, have reignited the whole debate,” he said. “There is tremendous emotion behind a clamour for rules and ‘goodbye light touch, hello rules’. And everyone has an idea of where we can bring rules from, be it in Washington or various states within the United States, be it in the European Commission or the individual member states of the European Union.” But Sir Michael echoed the thoughts of BGL’s Christian Schaack, who in his introduction to the conference said that there was a need to think calmly and clearly and not rush headlong into creating new regulation. A need to understand the origins of the crisis and what Sir Michael called “the unacceptable consequences of the way markets operated in the last few years” is essential. “We have to make sure we get it right and don’t make it worse for the future,” he said. He cited the reaction to the Enron scandal, when the authorities went after the accounting profession and “having despatched Anderson unnecessarily to the dustbin” introduced regulation such as Sarbanes-Oxley, which Sir Michael says proved to be costly and ineffective. The targets this time around were first the credit ratings, agencies, then the banks. “And then things got very personal and we decided to attack individual bankers,” he said. But the origins of the crisis were, he said, multitudinous, and involved those borrowing money as well as those lending it, low interest rates fuelling demand, the subprime problem, a failure of risk systems to keep pace with the complexity of offerings and what he called “an inherent mispricing of risk” in the market place. A general lack of understanding by many groups, caused by increasing complexity, was also to blame; but Sir Michael says that the decision not to save Lehman Brothers was crucial.

“What we need is effective, smart regulation based on principles.” Sir Michael Rake (British Telecom)

“That was the moment that we created a crash landing rather than a hard landing. It led to the downward spiral of confidence and liquidity, each fuelling the other.”

Back to basics Sir Michael said it was important to remember that the financial services industry is incredibly important to creating wealth and bringing people out of poverty, and he made an appeal to avoid any knee-jerk reaction. “We need to ensure, in coming forward with solutions, that we still have a financial services industry that is global, that is capable of creating and supporting sensible investment.” In this context, Sir Michael says that the problem is not that we need to move to rules, but that we need to go back to thinking about principles and the big picture. And that applies to credit ratings agencies, central banks, and regulators. “There is absolutely no doubt that the biggest problem was that the regulators were to some extent lost in the complexity of the detail,” he said. They had failed to

acknowledge that the risks that the banks were taking had massively increased and many were being taken off balance sheet through special purpose vehicles and derivatives and other instruments. And also that at the very time when vast profits were being recorded, the capital was not being increased. “What we need is effective, smart regulation based on principles that really looks at the big risks and big issues, such as capital requirements.” The interconnectivity of the world, which caused the immediate and global downturn, requires some sort of global views. That does not mean Sir Michael is calling for a single regulator, but rather effective coordination, maybe a college of regulators who could apply some principles around regulation. “I think it all comes down to really coming back to basics,” he concluded. “Basics on banking, accounting and regulation and above all to avoid unnecessary complexity in the way we present issues or products or derivatives. I defy anyone to understand the financial statements of a bank today. Sometimes less is more, and simple is good.”

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Crisis

Shaping the Future of Regulation Financial services industry experts gathered for an AmCham-PRiM conference at the headquarters of BGL on 10 March to hear distinguished speakers about this topic. Paul Schonenberg (Amcham)

Olivier Minaire (photos)

Yves Mersch (Banque Centrale du Luxembourg)

Bill Lockwood (Franklin Templeton Investments)

Jon Danielsson (London School of Economics)

Sir Michael Rake (British Telecom) et Christian Schaack (BGL)

Jean-Marc Goy (CSSF) et Camille Thommes (Alfi)

Giovanni Gentili (Banque Européenne d’Investissement)

Anne Baudson (Caceis)

Gilles Pierre (ABBL)

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Résultats

Photo: Luc Deflorenne

ING Luxembourg la joue local

Foyer

Chute des profits La crise n’épargne pas Foyer. Le résultat net consolidé (part du groupe) du premier groupe d’assurance du pays a fortement reculé à 12,21 millions d’euros en 2008, contre 76,07 millions en 2007. Une chute que le groupe attribue «aux impacts de la crise boursière». «Grâce à une gestion prudente des actifs du groupe, qui a consisté à réduire tout au long de l’année l’exposition en actions à moins de 6% des actifs, les conséquences de la crise ont pu être atténuées», indique néanmoins le CEO François Tesch.

Face à la crise, l’heure est plus que jamais au recentrage. Chez ING Luxembourg, l’administrateur délégué Rik Vanderberghe insiste sur le renforcement de la présence locale, avec le soutien renouvelé de l’ING Europe Marathon, qui se tiendra le 23 mai, et «la coopération à des évènements de la vie locale luxembourgeoise». Il a par ailleurs confirmé les projets de développement commercial, avec l’ouverture en mai d’une agence au Kirchberg, en face d’Auchan. L’offre private banking est également étendue avec le lancement d’un desk allemand et d’un desk luxembourgeois. «ING Luxembourg se focalise sur des marchés de niche qui ont un lien direct avec le Luxembourg», a expliqué Rik Vanderberghe. Malgré un honorable résultat net 2008 (154,8 millions

Crise

«Ce sont eux, nos clients, qui choisiront ceux qui survivront et ceux qui s’éteindront». Bob Kneip

Les faibles vont mourir

Photo: David Laurent / Wide

Lors du discours prononcé le mardi 10 mars devant l’Executive Club, Bob Kneip a fait  le parallèle entre la théorie darwinienne  et le monde actuel des affaires. Pour lui, c’est le client et l’image de marque qui feront la différence. Après Lucien Thiel mi-novembre, c’est Bob Kneip qui a disserté mardi soir devant l’Executive Club Luxembourg (ECL) au sujet de la crise. Sous le titre «Instinct primaire, l’instinct de conservation dans le monde des finances», le CEO du groupe de communication financière Kneip a célébré à sa façon le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, auteur de «L’origine des espèces...», en soulignant la nécessité de s’adapter au monde tel qu’il est. «La lutte pour la survie sera sans pitié, les faibles seront voués à l’extinction... Nous traversons une période de survie des plus forts, ce qui n’est pas nécessairement mauvais. A nous de nous concentrer sur nos forces et les opportunités, a-t-il averti. Nos entreprises se sont affaiblies car elles sont devenues grasses et hyper confiantes grâce à la croissance, aux faibles taux d’intérêt et au crédit facile. Nous sommes moins incités à la performance lorsque le niveau de vie est élevé. La survie nécessite une remise en cause fondamentale de l’entreprise. Nous devons faire une cure d’amaigrissement et nous débarrasser de notre excès

d’euros, en recul de 12,8% par rapport à 2007) qui fait de la filiale grand-ducale le bon élève du groupe néerlandais, ING Luxembourg doit contribuer aux efforts collectifs et faire des économies à hauteur de 6%. L’objectif est de stabiliser l’effectif, composé de 755 collaborateurs à la fin 2008. A noter que le résultat net a été affecté par l’exposition d’ING Luxembourg à la Kaupthing Bank à hauteur d’environ 16 millions d’euros et par sa contribution à l’AGDL (Association pour la Garantie des Dépôts, Luxembourg) à hauteur de 8,8 millions d’euros afin d’indem­ niser les clients des banques islandaises déchues. «Sans tenir compte de ces évènements exceptionnels, le résultat net n’aurait reculé que de 2%», a précisé le directeur financier Eric Lombaert.

de confiance. Ceci signifie consolider nos positions et nous centrer sur une saine gestion et des services hors pair». Bob Kneip prédit davantage de fusions et acquisitions, les concurrents étant contraints de se rapprocher «pour trouver des solutions ensemble». Mais ce seront l’image de marque et le service au client, qui, selon lui, seront déterminants: «Ce sont eux, nos clients, qui choisiront ceux qui survivront et ceux qui s’éteindront. Nos clients seront de plus en plus sensibilisés aux questions sociales, davantage axés sur la responsabilité sociétale, le développement durable, les principes de gouvernance et le comportement éthique». Quant à l’image de marque, elle surpasse selon lui la capacité d’innovation: «Dans un

contexte de globalisation des marchés financiers, les méthodes classiques de différenciation (une technologie de pointe, des produits innovants) s’effacent rapidement au profit de milliers de produits offerts à des clients sceptiques. Une marque solide donne aux clients une idée claire de ce qu’ils achètent avant qu’ils ne l’achètent. Les éléments de construction d’une marque peuvent être favorisés par des stratégies et des concepts de communication clairs. Mais, avant tout, ils exigent des actions et des comportements positifs». Prenant l’exemple de Lehman ­Brothers, Bob Kneip estime que «la lutte pour la survie s’est avérée trop forte» pour la banque américaine, oubliant d’ajouter que la disparition de ce «faible» avait mis quelques «forts» à genoux. N. R.

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grande région 63

Constructions Une

maison À 100.000 euros   |  66

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en Chiffres

Impôts des frontaliers Les

Industrie automobile L’exception

106 Inside

100 Luxembourg

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Edito

occasions manquÉes

Smart

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Sommaire

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Luxembourg

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Entreprises

Off the record

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Place Financière

Coverstory

Grande Région Industrie

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63 grande région

Aménagement du territoire

Traffic

MÉtroborder est en route

A bridge too far

La présidence luxembourgeoise du 11 Sommet de la Grande Région a officiellement lancé, début mars, le projet de recherche baptisé «Métroborder» et mené par l’Orate (Observatoire en Réseau de l’Aménagement du Territoire Européen). Son objectif est de réaliser une étude prospective et analytique, pour définir les stratégies permettant la création d’une région métropolitaine polycentrique transfrontalière, en Grande Région et ailleurs en Europe. Cette démarche, qui se veut «cohérente et intégrative» en matière de développement et de planification territoriale, concerne tant l’espace urbain que l’espace rural.

The closure of the bridge across the Moselle at Remich will result in major traffic delays as drivers seek alternative routes via the N10 to Schengen and the A13 Saarbrücken motorway. The bridge is 50 years old and in urgent need of repair. Work will last until November and will cost some two million euros, shared equally between Luxembourg and Germany. Traffic lights have been installed at the junction of the N10 and A13 to help ease congestion.

Photo: Luc Deflorenne

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C’est, en pourcentage, la baisse attendue en 2009 pour les recrutements de cadres en Lorraine. Selon l’Association pour la Promotion et l’Emploi des Cadres (APEC), 2.900 embauches sont attendues cette année. Il s’agit du premier coup d’arrêt après cinq années consécutives de hausse. Malgré tout, l’APEC voit dans le boom des promotions internes (passage du statut non-cadre à celui cadre, ndlr.) une forme de résistance à la crise. Elles devraient presque compenser la chute des recrutements...

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Construction

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Bernard François: «Je veux éviter le chômage économique à mes employés».

Une maison À 100.000 euros Implanté depuis une trentaine d’année à Latour (Virton), le groupe François (fabrication de palettes et pellets, recyclage de bois usagé pour cogénération) a choisi de diversifier ses activités et se lancer dans la production de maisons en bois massif, 100% écologiques et… de 20 à 40% moins chères que la construction traditionnelle. «Du fait de la crise, notre activité de fabrication de palettes connaît une baisse conséquente, explique Bernard François. Or, je veux éviter le chômage économique à mes employés et une des solutions pour y parvenir réside dans cette diversification. Enfin, je me mets à la place d’un jeune ménage qui veut construire ici. Les prix sont tels que ça lui est impossible, sauf à avoir une charge d’emprunt hypothécaire d’au moins 1.600 euros par mois sur 20 ans. J’estime que nous leur devons de pouvoir leur offrir d’autres possibilités, bien plus respectueuses de leurs revenus». Bernard François s’est basé sur le constat que son entreprise dispose de toutes les compétences pour le sciage de bois et l’assemblage de plan-

Photo: David Martin

Quand écologie et social se rejoignent…

ches permettant de fabriquer des murs en bois massif, de 36 cm d’épaisseur. Des murs qui stockent, du coup, énormément de CO2, pour toute la durée de vie de la maison. «Ceci alors que les maisons à ossature bois, très chères, demandent finalement peu de bois et que leurs panneaux muraux exigent beaucoup d’énergie et provoquent l’émission de beaucoup de CO2 pour leur fabrication». Fort de la simplicité de réalisation du concept, bien moins coûteuse, de surcroît, que la construction traditionnelle, Bernard François est ambipaperjam  | Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

tieux et propose un prix d’appel hautement symbolique. «Mon objectif, c’est une maison de base à 100.000 euros. Les plus grandes constructions seront plus chères, mais toujours moins coûteuses que les maisons traditionnelles». Cette production, basée sur un brevet allemand qui a déjà fait ses preuves, a nécessité l’adaptation de l’outil de production du groupe François, pour un montant non communiqué officiellement («plusieurs millions d’euros», tout de même). Une dizaine d’emplois devrait être créée au commencement. M. VDM


s

64 grande région

Impôts des frontaliers

Les occasions manquÉes

En matière fiscale, le déficit d’information peut coûter cher aux contribuables.  Le succès des conférences dédiées à la déclaration d’impôts des frontaliers ne se dément pas.

Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photo)

Etre bien informé, cela peut rapporter gros. Une règle particulièrement avérée en matière fiscale, où les dispositions changent fréquemment: «Les réformes de 2008 et 2009 ont introduit d’importantes modifications pour les frontaliers et il s’agit de bien les saisir pour optimiser sa situation fiscale», avertit Patrick Van Landeghem, agent principal d’assurances pour Foyer, à la tête de l’agence Assura. Depuis plusieurs années, ce fiscaliste établi à Esch-sur-Alzette donne des conférences gratuites, parfois organisées avec des syndicats luxembourgeois ou de la Grande Région, afin d’aider les frontaliers à mieux préparer leur déclaration d’impôts au Luxembourg et, s’ils le souhaitent, opti­miser leur situation fiscale avec des produits d’assurances. Mais, assure-t-il, pas de hold-up commercial au programme de ses conférences! «Elles ont essentiellement pour but de sensibiliser les participants à l’intérêt d’une déclaration d’impôts et elles n’engagent à rien. Dans la très grande majorité des cas, cela permet de réaliser de substantielles économies, mais il n’y a pas de règle absolue et il est important d’analyser chaque situation. S’il est possible d’optimiser la situation avec des produits fiscaux déductibles, nous en discutons avec les personnes intéressées dans le cadre d’un rendez-vous individuel, à l’agence ou sur leur lieu de travail».

Imposition collective En 2008, avec la modification de l’article 157ter (assimilation aux résidents), une nouveauté de taille est intervenue pour les frontaliers français et allemands, qui désormais bénéficient d’avantages équivalents à ceux dont profitaient alors les seuls frontaliers belges, notamment la prise en compte d’intérêts débiteurs de prêts immobiliers. «Une ouverture s’est produite sous la pression européenne, suite à l’arrêt rendu par la Cour de Justice européenne dans l’affaire Lakebrink. Cette ouverture présente des avantages, mais aussi des contraintes nouvelles, indique José Machado, agent agréé (Assura). Les nouvelles dispositions fiscales imposent en effet la prise en compte de l’ensemble des revenus du contribuable». Revenus luxembourgeois et non-luxembourgeois, négatifs et positifs (comme ceux liés à la location de biens) doivent désormais être déclarés pour

«On ne peut plus réellement parler de discriminations fiscales entre résidents et non-résidents». José Machado et Patrick Van Landeghem définir le taux d’imposition applicable aux revenus imposables au Grand-Duché. Parmi les grandes nouveautés introduites par la réforme fiscale de 2008, outre la modification des classes d’imposition et la création du bonus fiscal pour enfant, figure également la possibilité d’imposition collective des contribuables, liés par un contrat de partenariat de droit luxembourgeois ou étranger. Une démarche qui pourra être entreprise sur demande conjointe de deux partenaires et via l’établissement d’une déclaration d’impôts. «Compte tenu des nombreux changements relatifs à la réforme fiscale de 2008 et aux modifications en matière d’imposition des contribuables non-résidents, le formulaire de déclaration d’impôts a été revu. Il est désormais identique pour les résidents et les non-résidents», signale M. Van Landeghem. Et infiniment plus complexe pour les néophytes! D’où le grand besoin d’informations des contribuables, qui se pressent par centaines aux con­ férences d’informations (gratuites ou payantes, selon les organisateurs) délivrées par les agents d’assurances mais également par des banques ou des fiduciaires. «Chaque année, le succès de ces ren-

contres va grandissant. Mais il reste beaucoup de gens sous-informés et donc d’occasions manquées sur des possibilités de réductions fiscales qui peuvent représenter des centaines d’euros. Aujourd’hui, la légis­ lation luxembourgeoise va très loin en matière d’assimilation des résidents et des non-résidents, et  on ne peut plus réellement parler de discriminations fiscales», assure M. Van ­Landeghem. Pour ceux que la démarche n’aurait pas encore séduits, il est bon de rappeler cette règle d’or: si la déclaration d’impôts facultative donne un résultat en défaveur du contribuable, nul montant ne sera réclamé par l’administration des contributions. Rassurant! En revanche, la rétroactivité (permettant une prise en compte d’éventuels avantages ou modération d’impôts jusqu’à cinq années) est, elle, officiellement abolie. «La déclaration 2008 doit donc absolument être introduite d’ici la fin mars», avertissent les fiscalistes. Pour les adeptes de l’Internet et des documents en format pdf, il est désormais possible d’établir sa déclaration en ligne, grâce à la certification électronique de Luxtrust, sur le site ­www.impotsdirects.public.lu.

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Sondage

Energies renouvelables

Olivo se fait une place au soleil Photo: Olivier Minaire

Si les collectivités lorraines commencent à s’intéresser à l’énergie photovoltaïque, rares sont les entreprises de la région à avoir franchi le pas. «La solution est pourtant rentable», assure Joël Paty. Le patron d’Olivo, une entreprise messine de BTP, est depuis quelques semaines l’heureux propriétaire-exploitant de la plus grande installation photovoltaïque de Lorraine. D’une superficie de 850 m2, elle développe une puissance de 116 kWc. La production est ensuite vendue à EDF. «Selon mes calculs, l’investissement de 700.000 euros sera amorti en dix ans», poursuit le chef d’entreprise qui souhaite démontrer que le photovoltaïque, c’est possible… même en Lorraine.

Industrie automobile

Insolite: au petit jeu du portrait chinois proposé dans le cadre d’une enquête de perception menée par le Conseil Economique et Social de Lorraine, 13,5 % sondés ont répondu qu’ils s’identifiaient à une «Deux chevaux». Le modèle mythique de Citroën est seulement devancé par la Smart, citée par 14,5 % des personnes. Ce qui confirme une autre conclusion de l’étude: les Lorrains mettent en avant l’humilité comme l’une de leurs principales qualités...

127.000 Fortwo 2 sont sorties en 2008 du site de production de Hambach, soit une augmentation de 25% par rapport à l’année précédente.

L’exception Smart

Photo: Smart

Smart excelle définitivement dans l’art  du contre-pied. Alors que la grande majorité des constructeurs automobiles subit de plein fouet la crise, la petite voiture lorraine conquiert de nouveaux marchés et affiche une santé éclatante. L’année 2008 aura été faste pour l’unique site de fabrication de la Smart, cette petite citadine «qui consomme et pollue peu» assemblée à ­Hambach, tout près de Sarreguemines en Moselle. Elle aura notamment été marquée par la sortie des ateliers du millionième exemplaire en septembre dernier. Et en ce début d’année, le groupe DaimlerBenz, propriétaire de la marque, a présenté des résultats parmi les meilleurs jamais enregistrés par la «puce des villes» made in Lorraine: en 2008, 127.000 Fortwo 2 ont été produites à Hambach, «soit une augmentation de 25 % par rapport à 2007», les ventes atteignant dans le même temps un niveau record à 134.800 unités, soit une hausse de 34% par rapport à l’année précédente. Smart ferait d’ailleurs désormais presque figure de nouveau porte-drapeau pour le groupe allemand confronté à une baisse sensible de ses ventes en 2008 (-5,4 % pour Mercedes-Benz). Pourtant, tout n’a pas toujours été rose du côté de Smartville… Passé l’espoir immense suscité par l’inauguration du site (600 millions d’euros d’investissements, 2.000 emplois créés)

Les Lorrains se voient en… «Deux chevaux»

en octobre 1997, l’enthousiasme était quelque peu retombé. Test de l’élan manqué, production différée, arrêt provisoire de la chaîne avec redéploiement des salariés, menaces de fermetures en raison de volumes de vente insuffisants, pertes financières, échecs commerciaux des modèles Roadster et Forfour, grèves répétées ont bien failli avoir raison de la pérennité de l’unité de production. «Cette petite révolution sur quatre roues a mis du temps à être identifiée, reconnaît Anders-Sundt Jensen, responsable marketing. Mais elle est aujourd’hui un véritable modèle à succès». Les raisons de ce retournement de situation? L’évolution des mentalités qui a entraîné une prise de conscience environnementale dont la Smart a su profiter. Fin 2006, Daimler présente la

remplaçante de la Fortwo, le modèle originel, baptisé le plus simplement du monde «Fortwo 2». Plus longue de 19 cm, toujours aussi «propre», elle est vouée à conquérir le marché américain. Et c’est le jackpot: en 2008, pour sa première année de commercialisation au pays de l’Oncle Sam, la petite lorraine se vend à 24.600 exemplaires! Du coup, le groupe Daimler se redécouvre des ambitions. Une centaine de Smart électriques est actuellement proposée en leasing à Londres. Berlin s’y mettra également cette année tandis que Paris s’y intéresse. Et pour la version classique, il reste toujours des positions à conforter sur certains marchés (Etats-Unis, Europe)… et d’autres à con­ quérir (Chine, Brésil). J. T./JB Presse

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industrie  69

Energy SEO

unveils 150 million euro investment   |  70   Guardian Un paquebot dans la tempÊte  72   Diversification Un cluster pour la logistique

106 Inside 102 Index 100 Luxembourg en Chiffres

Edito

5

Sommaire

6

Luxembourg

10

86 Playtime

Entreprises

84 Off the record

Place Financière

74 Coverstory

Grande Région

Industrie

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68

62

44

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69 industrie

Pneumatiques

Cargolux

Goodyear pile

Nouvelle liaison GenÈve-Luxembourg

Photo: Goodyear

Après avoir ralenti les cadences sur son site de Colmar-Berg dès le 7 septembre, Goodyear a interrompu sa production de pneus pour les poids lourds entre le 20 février et le 1er avril en raison de l’effondrement de la demande mondiale et pour écouler les stocks. Si les syndicats ont réagi en espérant que la fermeture serait passagère, la LCGB a également protesté après la décision visiblement unilatérale du ministère des Transports de supprimer, dès le vendredi 20 février, six lignes d’autobus qui desservaient Colmar-Berg, mais pas uniquement la Goodyear Tire Plant. Les lignes ont alors été rétablies par le ministère dès le lundi 23.

C’est en pourcentage et corrigé des effets saisonniers le recul de la production industrielle luxembourgeoise au quatrième trimestre 2008, par rapport au trimestre précédent. Selon le Statec, c’est la sidérurgie qui souffre le plus, avec une baisse de 48,3%. Dans les autres branches industrielles, la dégringolade atteint tout de même 11,5%. Sur l’année 2008 et par rapport à 2007, le repli a atteint 4,3%.

Cargolux développe le trafic entre la Suisse et le Luxembourg avec un deuxième transport routier hebdomadaire depuis Genève. En plus du camion qui reliait les deux villes chaque vendredi, un autre partira le mercredi à 18 heures et arrivera à 3h30 le jeudi matin. Des liaisons quotidiennes étaient déjà assurées depuis Zurich et Bâle par la compagnie aérienne internationale. La route permet à Cargolux de ne pas mobiliser d’avion et de faire des économies pour les petites cargaisons.

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Energy

SEO unveils 150 million euro investment

SEO’s investment will increase capacity by 200MW.

The Vianden plant of the Société électrique de l’Our (SEO), which was built some 50 years ago, is one of the largest pumped storage hydroelectricity power stations in Europe. SEO’s decision to increase its capacity by a further 200 Megawatts – its ten machines currently generate 1100MW at full power – was sparked by an increasing demand for the sort of flexible electricity supply the plant can produce. The official foundation stone of the new plant was laid on 4 March in the presence of Grand Duke Henri. The installation of the new hydroelectric pump unit requires the excavation of a new 63,500m3 machine room in the hillside as well as some 1,700 metres of access tunnels and tubes for utility pipes. In addition, the capacity of the upper storage basin will be expanded by some 500,000 m3. The new unit will be operational by the end of 2012.

Photo: SEO

An 11th hydro-electric unit is being built at the Vianden power station.

Up to 300 workers will be employed at the site during the peak construction period. Minister for the Economy Jeannot Krecké said that the investment will revive the region, with suppliers along the Our valley also benefitting from the construction work. The total investment is nominally 150 million euros, which will be shared between project partners RWE (the Vianden plant is connected to the German electricity grid) and Cegedel. But Krecké paperjam  |  Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

expects the European Union to contribute anything between five and ten million euros of that sum. The planning and construction will be overseen by Lahmeyer International from Germany and TR Engineering from Luxemburg, a multidisciplinary engineering outfit that employs some 120 people. Krecké also applauded SEO’s efforts in wind energy – the company is currently investigating the possibility of installing some 29 wind turbines at different sites around Luxembourg. D. R.


70 industrie

Guardian

Un paquebot dans la tempÊte Malgré la chute de la demande, le fabricant de verre plat fait encore tourner ses usines de Bascharage et Dudelange à plein régime et travaille à perte. Pas uniquement pour des raisons sociales.

600 tonnes de verre plat continuent à être produites chaque jour sur les neuf hectares de l’usine Guardian de Bascharage, à l’endroit même où le groupe américain a installé son premier site hors des Etats-Unis dès 1981. La modernisation du four avait permis, en 2003, d’atteindre cette capacité. Alors que la plupart des groupes industriels tournent au ralenti pour écouler les stocks et s’adapter à l’effondrement de la demande, c’est une autre option qui a été choisie chez ­Guardian au Grand-Duché, où 1.200 personnes sont employ­ées à Bascharage et sur les deux autres lignes de fabrication, à Dudelange (autre site de verre plat ouvert en 1988, siège de Guardian Europe et des activités de R&D) et à ­Grevenmacher (mis en service en 1993 et destiné à l’industrie automobile). «C’est sûr que la crise nous touche. Nos clients appartiennent au monde de l’automobile et à la construction, où la demande a chuté respectivement de 40% et 30% depuis l’automne. Notre manière de réagir, c’est de continuer à faire ce qu’on fait, toujours en mieux. Notre vision à long terme nous permet de développer une relation de confiance avec nos clients, notre maîtrise des coûts et des dépenses nous aide à mieux surmonter la crise», explique l’Espagnol Jesus Urien, directeur des sites de Dudelange et Bascharage, (fournisseurs pour l’immobilier résidentiel et commercial). Cette politique de maintien des volumes oblige néanmoins le groupe à travailler à perte. «Depuis le début de cette année, nous arrivons à des prix de vente qui ne compensent plus les prix de production», déplore Michaël Hissette, responsable du développement produit et business du site de Bascharage.

Fortune estimée à 2,1 milliards de dollars Selon le groupe, cette stratégie tient notamment à son actionnariat familial. Créé à Detroit (Michigan) en 1932, Guardian appartient à William Davidson, également propriétaire de plusieurs équipes sportives professionnelles, dont celle de basket des Detroit Pistons en NBA. Agé de 86 ans, sa fortune personnelle a été estimée

Photo: Guardian

Nicolas Raulot (texte)

Une fois allumé et chauffé à quelque 1.600 degrés, un four utilisé pour la production du verre doit fonctionner durant dix ou quinze ans et de façon permanente.

dans le dernier classement Forbes à 2,1 milliards de dollars. «Nous sommes une société non cotée. Nous n’avons pas à prendre de décisions sous l’influence de la Bourse», poursuit Jesus Urien. Un des principaux concurrents de Guardian, le groupe français Saint-Gobain, a vu son action perdre plus de 60% en un an et a récemment subi les foudres des investisseurs en annonçant une augmentation de capital. Le spécialiste du verre met également en avant une politique de ressources humaines irréprochable. Pour Michaël Hissette, «la dernière volonté du groupe est de réduire les effectifs». «Nos colla­borateurs sont notre bien le plus précieux», assure même Dominique Watry, responsable RH de ­Bascha­rage. Un programme santé baptisé «healthguard» a été lancé sur les trois sites de Luxembourg avec l’objectif «de sensibiliser les collaborateurs aux bienfaits de l’activité physique, à l’importance d’une alimentation saine et à la prévention santé». «L’effort physique des collaborateurs et même de leur famille est récompensé par des bons d’achat. Nous offrons des

fruits et plaçons des produits laitiers dans les distributeurs. Nous organisons un tour dans la forêt pour les volontaires pendant la pause déjeuner», détaille Laurent Piranda, responsable santé et sécurité Dudelange. Il reste que cette politique de continuité ne relève pas uniquement de critères sociaux. Elle tient aussi à des raisons techniques et à une marge de manœuvre plus réduite que d’autres secteurs dont la sidérurgie. Une fois allumé et chauffé à quelque 1.600 degrés, un four utilisé pour la production du verre doit fonctionner durant dix ou quinze ans et de façon permanente, c’est-à-dire 24 heures sur 24 et 365 jours par an. «Nous avons besoin d’une stabilité thermique. Même la maintenance s’effectue pendant la production», précise Michaël Hissette. Pas question donc de ralentir les cadences ou d’inter­ rompre la fabrication pour s’adapter au marché. Sur le site de Grevenmacher, où la fabrication peut être réalisée de façon plus flexible, 140 personnes ont été mises en chômage partiel.

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Accompanying Measures

INVESTIGATing future challenges


72 industrie

Diversification

Un cluster pour la logistique La naissance du Cluster For Logistics a été annoncée lors du deuxième forum logistique, le 18 février. Si les sept membres institutionnels y travaillent déjà, les entreprises se font encore prier. Nicolas Raulot (texte), Luc Deflorenne (photo)

Après le cluster maritime, le cluster ecotechno­ logies, les efforts de diversification de l’économie luxembourgeoise se poursuivent en direction des industries à haute valeur ajoutée. Le 18 février, c’est la naissance du Cluster For Logistics, Luxem­ bourg (l’anglais est la langue véhiculaire de ce sec­ teur) qui a été annoncée à l’occasion du deuxième Logistics Management Forum. Lors de la première édition de cet évènement organisé l’an dernier à Luxexpo, le ministre de l’Economie Jeannot Krecké avait exprimé le souhait que les acteurs locaux de cette discipline coordonnent leurs actions. C’est maintenant chose faite. «Le cluster est une plateforme d’échange d’informations avec la volonté de créer un réseau d’excellence», résume Pierre Gramegna, directeur de la Chambre de Commerce et président du cluster qui prend la forme d’une asbl. Les sept membres fondateurs (Chambre de Commerce, Confédération Luxembourgeoise du Commerce, Fedil, Cluster Maritime, Luxinnovation, Centre de Recherche Public Henri Tudor et Uni­ versité du Luxembourg) apportent leur contribu­ tion financière, mettent en commun leur savoir-faire et leurs ressources humaines.

national de logistique, le Grand-Duché veut profi­ ter de sa position centrale en Europe et de son avantage compétitif en termes de TVA avec un taux à 15%, soit le plus faible de toute l’Union Euro­ péenne. Des arguments qui ont déjà convaincu plusieurs grands noms de la logistique de s’im­ planter au Luxembourg. «79% du PIB de l’Union Européenne se situent à 500 miles du Luxembourg. Outre le taux de TVA le plus faible de l’Union, le Luxembourg offre de nombreux allègements fiscaux, qui ont des effets positifs sur le cash-flow des entreprises. Le potentiel est donc énorme. Le Luxembourg a la possibilité d’acquérir de nouveaux clients au niveau international, pas seulement au niveau européen», se réjouit Clemens Abt, directeur général de Kuehne+Nagel. Fondé en 1890, ce groupe ger­ mano-suisse emploie 54.000 personnes dans le

monde, dont environ 500 au Grand-Duché. Il a annoncé en octobre dernier une extension de son centre logistique dans la zone d’activité Eurohub centre à Contern. Il reste qu’en ces temps de crise, l’accueil des entreprises ne semble pas aussi enthousiaste qu’espéré. Compte tenu du net ralen­ tissement du commerce mondial, les acteurs pri­ vés sont pour l’instant davantage préoccupés par leur trésorerie et leurs perspectives de court terme que par des considérations stratégiques. Pierre Gramegna lance un appel aux entreprises concernées et précise que les ambitions du cluster dépassent le seul secteur du transport. Il invite les exploitants d’infrastructures, les prestataires de services et au-delà «toutes les entreprises d’une certaine taille qui doivent gérer des problématiques de logistique» à mettre la main à la pâte.

Jeannot Krecké (ministre de l’Economie) avait exprimé le souhait que les acteurs locaux de la logistique coordonnent leurs actions.

Amélioration du cadre législatif Parmi les objectifs fixés figurent le renforcement des collaborations et des synergies entre les diffé­ rents acteurs, le développement de nouveaux pro­ duits et services, l’enrichissement de l’offre de formation, l’amélioration du cadre législatif et régle­ mentaire. Le cluster a déjà commencé ses travaux il y a six mois avec la création de trois groupes de travail, portant sur la formation, l’innovation et les aspects législatifs. «En matière de formation, il s’agissait notamment de faire un état des lieux de ce qui existe déjà au Luxembourg et dans la Grande Région», indique Pierre Gramegna. Des dizaines de masters, MBA et autres formations techniques en logistique ont été dénombrées. Le groupe de travail innova­ tion a opté pour une démarche semblable. «Nous avons commencé par identifier les technologies clés au niveau mondial dans le domaine de la logistique et des transports, explique Lionel Cammarata de Luxinnovation. Parallèlement, nous avons rendu visite à une douzaine d’entreprises locales pour analyser leurs besoins, leurs compétences, les enjeux». Pour atteindre l’objectif de devenir un hub inter­

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Analyse de la crise  Qui mieux que Serge Allegrezza dispose d’un poste d’observation aussi privilégié de la crise actuelle? Le directeur du Statec et chargé de direction de l’Observatoire de la Compétitivité est également depuis le 16 janvier dernier – et pour deux ans – le président du Conseil Economique et Social. Une instance collégiale dont l’avis annuel sur l’évolution économique, sociale et financière du pays, est toujours très attendu, en dépit d’une certaine aridité dans sa forme.

Serge Allegrezza

« AprÈs la Place

financiÈre, il n’y a rien »

Le directeur du Statec analyse sans complaisance aucune les tenants et les aboutissants d’une crise «très grave». Dans les années 80, la finance avait pris la relève de la sidérurgie. A ses yeux, cette fois, aucun secteur porteur ne se profile vraiment... Jean-Michel Gaudron et Frédérique Moser (interview), Andrés Lejona (photo)

Monsieur Allegrezza, vous disposez d’un poste d’observation privilégié sur la situation économique du pays. Quel regard y portez-vous? «Le regard est de plus en plus pessimiste. Normalement, nous connaissons des cycles, des crises, la crise étant le point de retournement après lequel vient, plus tard, le point bas, puis la reprise de la croissance… Un cycle, cela ne doit pas nous faire peur. Nous avons toujours connu ça. Mais depuis 1984, depuis que la Place financière a pris le relais comme moteur de croissance, nous nous sommes habitués à 25-30 années de croissance folle. Pour un petit pays très développé, arriver à des taux de croissance moyens de 5% est remarquable, et des pointes de 8-9%, comme en 2000, 2001, sont exceptionnelles. Parvenir à de tels taux est plus facile pour des économies qui partent de très bas comme l’Irlande, les pays de l’Est. Ne s’agissait-il pas d’autant de signaux d’alarme? «Non, car dans un environnement de secteur finan­ cier, de tels taux de croissance ne sont pas choquants. Mais ce qui a toujours posé souci, pour les décideurs, c’est que cela ne pouvait pas être

soutenable, car construit à chaque fois sur des bulles: la bulle Internet, l’immobilier ou, plus tôt, le développement fantastique des crédits dans les pays en voie de développement. Depuis 1985, nous avons très bien vécu de bulles et à chaque fois qu’elles ont explosé, ce n’était pas trop grave. Il y avait des ralentissements, puis ça reprenait. En 2001-2002, la crise financière liée à la bulle Internet fut une déflagration pour le Luxembourg, avec des taux de croissance retombés à 2-3%, après révision. Puis, ils sont remontés en 20042005… Mais en raison des élections de 2004 et de la Présidence européenne de 2005, nous n’avons repris les travaux (au niveau des instances économiques et sociales, ndlr.) qu’en 2006. La Tripartite d’avril n’a été qu’une réaction à ce qui s’était passé en 2001-2003. Or, 2006 était une année de reprise très forte. Prendre un paquet de mesures drastiques pour relancer la compétitivité passait alors très mal, parce que cela arrivait au mauvais moment. Quand on fait des réformes, il faut les faire au bon moment. On profite d’une crise pour remettre la maison en ordre. Cela s’est fait trop tard en 2006, ce qui a amené pas mal d’incompréhension du côté des partenaires sociaux et miné les décisions prises. paperjam  | Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

Qu’en est-il aujourd’hui? «Nous sommes dans un scénario mondial de stagnation, voire de récession, comme devraient l’annoncer le Fonds Monétaire International et l’OCDE. La situation est très grave. Le monde financier est ébranlé et tant que le système financier ne sera pas stabilisé, au Luxembourg – dont le cœur est le système financier –, nous sommes dans de très mauvais draps. La gravité de cette crise et l’ampleur de ses consé­ quences ne sont pas encore connues. Il y aura des fusions et des restructurations qui auront un impact certain au Luxembourg. Il s’agit donc d’une crise très différente des précédentes? «Je crois que tout le monde a compris que c’est une vraie crise. Mais, là où il y a une similitude avec ce que l’on a connu lors des bulles financières et Internet, c’est que l’on se dit que ça va passer et qu’on trouvera bien une autre bulle pour redémarrer. La bonne attitude, du point de vue syndical, surtout, serait donc d’atten­dre que les choses redémarrent d’elles-mêmes. La politique budgétaire doit être plutôt de court terme: laisser jouer les ‘stabilisateurs auto­ ma­ti­ques’, ce qui consiste à dire qu’en situation conjonc­turelle défavorable, les recettes seront moins volumineuses, les dépenses publiques }  76


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{ plus élevées pour soutenir la conjoncture et que

Soutenez-vous cette approche? «C’est une bonne démarche, si nous ne sommes pas dans une crise structurelle. On entrerait alors dans le schéma de la crise sidérurgique des années 70 et le contrechoc des années 80, avec la crise pétrolière et la dévaluation du franc belge. Des années noires. Le moteur de l’époque, l’industrie, était à l’arrêt. Il y a eu d’importants déficits publics et une explosion d’inflation. A un moment donné, on a un peu perdu l’horizon, tout en sachant qu’il fallait diversifier l’activité économique. C’est alors que nous avons eu la chance de voir l’émergence de la place financière et découvert la possibilité d’en faire une activité très porteuse. Ce développement a permis de financer la mutation sidérurgique et la couverture sociale, mais aussi de préparer l’avenir avec les investissements dans les centres de recherche publics, la diversification dans les infrastructures culturelles ainsi que le passage aux services, qui sont importants pour toute volonté de développement d’un pays. Cela a été opéré avec brio et rapportait bien. On a misé sur le bon cheval, ce qui a permis de mettre le pays à un très haut niveau d’infrastructure. C’est le point positif, l’argent n’a pas été gaspillé. Peut-on aujourd’hui envisager la sortie de crise? «La question qui se pose évidemment est: qu’est-ce qui vient après? J’ai examiné la littérature qui analyse les crises. Le bureau de recherche économique du FMI, sous la plume du chef économiste Kenneth Rogoff, a publié une étude où est passée en revue une centaine de crises. Il est noté que les crises de type financier durent à peu près deux ans et qu’elles sont souvent liées aux crises immobilières, ce qui fut notamment le cas de celle de 1929. Si on part de cette idée – quand on ne sait plus où on est, on regarde l’Histoire – on peut s’imaginer qu’en 2010, ça va repartir peu à peu. Toute crise a une fin. Quand les choses sont remises en ordre, ça repart. Mais la vraie question est de savoir sur quelle base on va repartir. Les craintes sont liées au fait que la Place financière va se compacter, réduire son volume, le nombre d’établissements… Y aurat-il encore une base pour la croissance dans un environnement en pleine restructuration? Y a-t-il différents scénarios possibles? «Il y en a deux. Le premier, le plus sympathique: imaginer inventer une nouvelle bulle, comme on a toujours

Photo: Julien Becker

nous aurons donc un déficit, mais qui n’est pas grave car il est sensé soutenir la conjoncture. On laisse filer les déficits et on resserre la vis lorsque la croissance revient.

su le faire. En sachant qu’il y aura des hauts et des bas, mais que ça fonctionnera tout de même. Le second, celui que je redoute: se retrouver avec des taux de croissance normaux, comme nos voisins, avec 1-2%, donc faible croissance de l’emploi, fort chômage endémique, évolution des salaires plus faible, politique de redistribution remise en cause… Il faudra alors faire des choix et nous n’y sommes pas habitués. Si la redistribution est maintenue, les impôts seront plus élevés, ce qui est mauvais pour attirer les talents venant d’ailleurs… Avec des taux de croissance plus faibles, on va normaliser notre situation, car il n’y a pas d’autres secteurs, pour l’instant, qui pourront nous sauver. Après la Place financière, il n’y a rien. Il y aura peut-être quelque chose mais il faut le construire. Cela prend beaucoup de temps. La logistique ou les éco-technologies n’apporteront jamais des croissances similaires à celles de la Place financière.

dégâts? «Il faut rappeler que le Luxembourg est un pays d’exportation, nos entreprises vendent leurs biens et services sur les marchés de nos voisins européens. Ce qui importe donc, c’est d’être compétitif non seulement en termes de coûts relatifs, mais aussi en termes de qualité des produits, ce qui suppose une différenciation par l’innovation et la recherche. Le ‘paquet de relance’, notamment la composante qui vise à augmenter le pouvoir d’achat, aura un effet modeste de court terme, apprécié pour ses vertus psychologiques, mais ne sera qu’un feu de paille. La mise en œuvre accélérée des investis­sements publics, traditionnellement élevés au Luxembourg (4% du PIB), est plus intéressante en raison des effets de long terme sur le potentiel de développement – à condition de prendre garde à l’efficacité des projets. La relance conjoncturelle ne doit pas être une excuse pour dilapider les deniers publics!

Quels sont les leviers que le Luxembourg peut encore concrètement activer pour limiter les

Une nouvelle tranche indiciaire a été appliquée au 1er mars. L’indexation reste un sujet très

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«Le développement de la Place financière a permis de financer la mutation sidérurgique et la couverture sociale, mais aussi de préparer l’avenir». Serge Allegrezza

Parcours

Dans les entrailles de l’Économie

sensible et nombreux sont ceux qui réclament ouvertement sa suppression. Le problème estil aussi simple que cela à trancher? Cette indexation n’arrive-t-elle pas, de surcroît, au plus mauvais moment ou faut-il la considérer comme un élément utile à la relance de la consommation? «Nous sommes en période de désinflation! Les prévisions de l’indice des prix à la consommation du Statec affichent un taux d’infla­ tion de 0,5% au plus cette année. Les mêmes causes produisent les mêmes effets: la baisse des prix du pétrole et des autres matières premières est à l’origine de cette détente spectaculaire sur les prix. Dans ce contexte, l’indexation automatique à la luxembourgeoise n’est plus en ligne de mire. Elle reviendra sur le devant de la scène dès que l’économie mondiale repartira et que les matières premières – dont l’énergie – rebondiront. Je rappelle une évidence: le Luxembourg est un pays d’exportation, le côté ‘offre’, donc la compétitivité, joue un rôle plus important que le côté ‘demande’. En conséquence, l’ajustement des

salaires – indexation comprise – devrait suivre, en moyenne, les gains de productivité, comparés à ceux de nos voisins. La modulation de l’indexation des salaires nous a protégés contre le choc pétrolier de 2008! C’est un constat peu populaire, mais une thèse qui se défend. Nous devrions profiter de la période désinflationniste pour réfléchir à un système qui permette de maintenir le pouvoir d’achat des travailleurs tout en évitant les chocs sur les coûts de production. Un ajustement périodique des salaires au coût de la vie est incontournable. Reste à en définir les modalités. C’est la mission que le Premier ministre a assignée au CES. La solution de relance économique, le Luxembourg doit-il la trouver seul ou avec ses partenaires européens? «Le Luxembourg est un petit pays. Il doit s’exporter et ne peut pas s’enfermer dans ses frontières, que ce soit pour la maind’œuvre, le capital ou le know-how. Nous devons avoir une philosophie de marché intérieur. ‘Buy }  78

Docteur en sciences économiques de l’Université de Liège, Serge Allegrezza, 49 ans, a entamé une carrière de chercheur au CEPS/Instead. Spécialiste des statistiques et des études économétriques, il est, de 1991 à 2003, Conseiller de gouvernement 1e classe au ministère de l’Economie, en charge des questions de politique macro-économique. Il représente le Luxembourg aux Comité de politique économique de l’OCDE et de l’Union Européenne, et, lorsqu’il était à la tête de la Direction de la propriété industrielle et des droits intel­ lectuels, également aux conseils d’administration de l’Office européen des brevets, de l’Office communautaire et du Bureau Benelux des marques. Nommé en 2003 directeur du service central de la statistique et des études économiques (Statec), puis, en 2005, de l’Observatoire de la Compétitivité, il n’en abandonne pas moins ses autres activités aux services de l’enseignement et de la recherche: il est notamment, depuis 2005, conseiller scientifique du CRP Henri Tudor, dans les domaines de l’économie de la connaissance et du management de l’innovation. Très impliqué dans la mise en place du cadre légal et réglementaire du commerce électronique, il occupe en outre, depuis 2005, la présidence du conseil d’administration de Luxtrust. Depuis 17 ans, M. Allegrezza est membre du Conseil Economique et Social, dont il est le président pour les années 2009 et 2010. F. M.

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{ Luxembourg’, c’est idiot. C’est sympathique pour

les soirées électorales, mais économiquement, c’est mortel. Le pays a besoin d’échanger, d’exporter. Il nous faut un marché intérieur et le moins d’obstacles possible à l’exportation avec des accords basés sur la liberté de commerce, points cardinaux depuis le Traité de Rome.

Statec

«Savoir pour agir» Une devise qui assied une double mission: collecter et analyser les données pour qu’elles servent la prise de décision. Serge Allegrezza a pris les rênes du Service central de la statistique et des études économiques (qui occupe 150 personnes) en 2003 avec, déjà, la ferme intention de réformer cette administration sous tutelle du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et créé en 1962. Il ne lui faudra attendre qu’une année pour que cet objectif soit inscrit dans le programme gouvernemental de 2004, mais cinq pour le voir se concrétiser sous forme de projet de loi. Ce dernier a été déposé le 10 décembre 2008 et, s’il correspond dans les grandes lignes aux desiderata du directeur, il n’entérine cependant pas son souhait de voir le Statec transformé en établissement public. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Serge Allegrezza soutient néanmoins le texte qui présente des avantages certains: il redonne au système statistique luxembourgeois les pouvoirs de centralisation de l’information et de coordination; il permet au Statec d’avoir accès à tous les fichiers administratifs existants; il institue le devoir, pour tout organisme public ou privé souhaitant lancer une enquête, de l’en aviser au préalable, pour vérifier que les données n’existent pas déjà. Bref, il fait du Statec la «tête de pilotage» du système statistique national. Mais aussi, et surtout, il inscrit dans sa loi organique les 15 piliers du Code de bonnes pratiques de la statistique européenne (indépendance, intégrité et responsabilité) et lui attribue un cadre formel dans lequel inscrire des activités de recherche et d’analyses, déjà poursuivies ou à développer, et auxquelles le directeur est particulièrement attaché. F. M.

Or, ce n’est pas exactement ce qui se passe actuel­lement… «Oui, il y a des velléités nationales. Mais je compte beaucoup sur les règles de concurrence de la Commission européenne. Ça a l’air sympathique que chacun sauve son industrie, mais ça a été un désastre par le passé, avec la fermeture des frontières et les guerres. Le protectionnisme est la dernière chose à mettre en œuvre. Le Luxembourg ne peut vivre en autarcie. Vous aviez, en 2005, appuyé un rapport du Pr. Lionel Fontagné mettant en avant les bienfaits de la délocalisation. Dans quelle mesure l’économie luxembourgeoise peut-elle vraiment se le permettre? «J’envie M. Fontagné! Ce professeur à la Sorbonne est l’économiste le plus connu au Luxembourg. En tant que membre du Conseil d’Analyse Economique, il a été le co-au­teur d’un rapport sur les délocalisations, rapport qu’il a présenté au Luxembourg. On oublie souvent que 1- le Luxembourg profite, encore et toujours, d’entreprises qui se sont «délocalisées» au Luxembourg et que 2- les délocalisations sont un moyen de servir des marchés étrangers en se rapprochant géographiquement des clients potentiels. Crier haro sur toutes les délocalisations n’est guère une attitude éclairée et responsable. Craignez-vous que l’échéance électorale de juin ne bloque des décisions importantes à un moment où il est crucial d’agir? «Non, je ne crains pas de blocage. Nous sommes dans une démocratie et la moindre des choses est de ne pas créer de fait accompli… Tout ce qui doit être décidé figure dans le budget, qui est un budget de stabilisation économique. On accepte le déficit, on essaie d’accélérer la mise en place d’investissements qui étaient prévus ultérieurement… Les hypothèses de croissance qui ont permis d’établir le budget sont aujourd’hui caduques. N’y a-t-il pas un trop fort décalage entre les prévisions d’hier et la réalité du terrain aujourd’hui, nécessitant un correctif budgétaire? «Ce débat n’a pas de sens. Il faut exécuter le budget tel qu’il a été établi. Cela ne va pas aggraver la crise. Nous revenons au principe des stabilisateurs automatiques… Il s’agit toutefois d’une stratégie qui ne peut

être que du court terme. Toutes les réserves ne peuvent pas être dépensées pour le maintien du pouvoir d’achat. Il va falloir ensuite établir d’autres stratégies et voir ce que l’on peut faire avec l’argent dont on dispose, pour accroître la compétitivité. Jusqu’à quel niveau le Luxembourg peut-il ou devrait-il accroître son niveau d’endettement? Hisser la dette publique de 7% du PIB à 14,9% en 2009 et 17% en 2010, n’est-ce pas beaucoup trop timoré, voire indécent, face à l’ampleur de la crise? «Dans la situation actu­ elle, l’endettement pourrait être une très bonne stratégie, qu’on a très peu utilisée. Quelle est la bonne approche? Quand on finance une infrastructure collective, une route par exemple, on la construit pour durer 40 ans. Si on la finance sur deux ou trois ans, les contribuables actuels la paient et ce sont leurs enfants qui en profiteront. Il est donc normal, de bonne politique, qu’on étale son financement sur une longue période, en passant par l’emprunt. Pour l’instant, on l’a très peu fait, pourquoi? Parce que nos taux de croissance énormes et nos excédents budgétaires faisaient que l’on pouvait mettre pas mal d’argent de côté dans des fonds d’investissement et financer les grands projets avec cet argent-là plutôt qu’avec l’endettement. Une autre stratégie aurait été de réduire l’impôt et de financer les infrastructures essentiellement par un endettement public. Cette stratégie n’a pas été suivie. L’endettement a doublé cette année, mais c’est du temporaire. Il s’agit d’assurer le sauvetage des banques. Si la croissance revient, et que l’on revend avec profits les actifs que l’on détient dans ces banques, la dette diminuera d’autant… Il est prévu de hisser le niveau de la dette jusqu’à 17%. Ce qui est encore très faible. Toutefois, il faut faire attention: il ne s’agit pas de se surendetter, car on voit bien ce qui peut arriver. Nos voisins belges, par exemple, se sont très fortement endettés, notamment lors des crises des années 80, en partant de l’idée qu’il s’agissait de crises passagères… Un endettement de 17% pour le Luxembourg, est-ce à vos yeux un niveau élevé? «J’ai toujours défendu, notamment au CES, cette idée iconoclaste qui n’entre pas dans la pensée officielle disant que l’on devrait davantage profiter de l’endettement, mais ça n’a jamais été vu comme étant un bon instrument. Je suis persuadé que lorsqu’on est dans une situation où les recettes sont beaucoup plus faibles avec des déficits qui durent, il est de très bonne politique de pratiquer le financement via l’endettement public, qui n’est finalement rien d’autre que faire appel à l’épargne privée, par le biais des obli-

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Ces ressources supplémentaires devraient être affectées à quels types d’investissements? «Nous avons encore des développements prévus en matière de télécoms, d’infrastructure routière, d’économie du savoir. L’investissement public dans la recherche est de 4% du PIB, ce qui reste très important au niveau de l’Europe. Pour l’instant, il est financé par les excédents budgétaires, mais les prochaines années, il le sera par les déficits. Pour le moyen et long terme, il faut des politiques d’offres, avec des politiques budgétaires axées sur l’augmentation du potentiel de croissance, donc tous les facteurs qui favorisent la productivité d’une économie. L’Observatoire de la Compétitivité peut-il être l’instrument permettant de travailler sur ces ques­tions? Son fonctionnement et son influence répondent-ils aux ambitions d’origine? «L’Observatoire a déjà abattu pas mal de travail. Cela a démarré avec le rapport Fontagné, qui a jeté les bases d’une rediscussion sur la compétitivité. Mais malheureusement, cet instrument-là est arrivé trop tard – il était la conclusion de nos débats au sein de la Tripartite, en 2004. Cependant, il répond tout à fait aux ambitions de départ et ne demande qu’à être développé. Ce dont on a besoin, c’est d’un instrument qui mesure des aspects structurels et conjoncturels. Il nous faut continuer à développer cet instrument, mais aussi développer une culture du diagnostic et de l’action. Il ne sert à rien que l’Observatoire fasse de gros rapports avec des chercheurs qui travaillent sur des indicateurs, si ensuite les partenaires sociaux ne se les approprient pas. Que manque-t-il aujourd’hui pour analyser pertinemment la situation? «Nous avons besoin d’un système d’information. Besoin de savoir où on en est. Il y a encore pas mal de données qui nous manquent… En matière d’immobilier, on a honte de le dire, mais on n’a pas de bonnes données sur les prix. Nous avons deux sources: l’enregistrement, via les actes notariés. Mais l’information qui vient de là n’est pas très fiable, car elle ne renseigne pas sur la taille des maisons vendues. Et puis il y a l’Observatoire de l’Habitat qui analyse les annonces dans la presse… Nous avons donc deux sour-

Photo: SIP

gations d’Etat. Mais le grand danger, c’est que l’endettement ne doit être utilisé que pour financer des infrastructures de long terme et non pas pour payer les fonctionnaires, ou pour des dépenses courantes. Car alors vous ne pourrez plus rembourser l’emprunt... car vous l’aurez consommé.

«Il faut faire les réformes au bon moment. La Tripartite d’avril 2006, cela s’est fait trop tard». Serge Allegrezza

ces lacunaires. Il est impossible de déterminer aujourd’hui s’il y a, ou pas, une bulle immobilière. Nous avons ainsi pas mal de points faibles au niveau des statistiques. Au niveau de l’analyse, nous avons déjà fait pas mal de choses, avec des équipes de recherche, en matière de phénomènes structurels (productivité, technologie, inno­vation, etc.). Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est aussi de revenir au court terme. On doit connaître l’endettement des ménages, l’endettement des entreprises, l’accès au financement. Tout le monde se pose ces questions et veut des réponses. Mais on ne peut pas y répondre car les statistiques n’existent pas encore – elles sont en train d’être constituées –, et parce que l’analyse n’a pas progressé dans ce domaine. Nous avons donc les instruments, mais il faut encore les développer, se les approprier et développer une culture de la statistique et de l’analyse. Peut-on imaginer que le CES, dont vous êtes le président depuis peu, soit le cadre de cette analyse? «Le CES est le seul cadre qui peut le faire, mais le résultat n’est pas garanti, car il fonctionne à la majorité et jusqu’à présent, nous avons toujours évité d’avoir, sur un avis, des votes de type ‘patronat + représentants de l’Etat’ contre ‘syndicats’... L’approche est consensuelle.

Ce n’est pas forcément une bonne idée, mais pour l’instant, c’est ainsi (lire aussi en page 80). L’année 2009 devrait être celle d’une forte détérioration du climat social. A quels symptômes le CES sera-t-il particulièrement attentif? Avez-vous prévu des systèmes d’alerte, des surveillances particulières? «Le CES fait chaque année un avis détaillé sur la situation économique, sociale et financière du pays. Toutes les statistiques disponibles sont prises en compte et les représentants des différentes organisations professionnelles font état des menaces et défis qui pèsent sur leur branche. La confrontation des données et des argumentations divergentes doit faire émerger une appréciation commune. Les partenaires sociaux devront éviter la confrontation et l’enfermement dans des positions extrêmes. Y a-t-il eu des échanges avec la Commission parlementaire sur la crise? «Nous y avons été invités. Monsieur Thiel est un ancien président du CES, il connaît très bien l’institution et ses rapports… Je m’attendais effectivement à être invité. Mais son rapport sortira avant le nôtre, ce qui est un avantage pour nous. Nous n’allons pas copier, mais vérifier que nous n’avons rien oublié!»

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Conseil Economique et Social

Des voix parfois sans issue

Institution collégiale par excellence, le CES est en permanence à la recherche du consensus. Une gymnastique intellectuelle parfois bien compliquée à accomplir, surtout lorsque se déroule, en parallèle, la tripartite…

Jean-Michel Gaudron et Frédérique Moser (texte), Olivier Minaire / Wide (photo)

Institué il y a tout juste 43 ans (sa loi initiale date du 21 mars 1966) et réformé à deux reprises (en 1986 et en 2004), le Conseil Economique et Social est, par excellence, l’institution consultative centrale et permanente du gouvernement en matière d’orientation économique et sociale. Il est «appelé à étudier ( ... ) les problèmes économiques, financiers et sociaux intéressant plusieurs secteurs économiques ou l’ensemble de l’économie nationale», comme le stipule l’article 2 de la loi portant institution d’un conseil économique et social. Depuis juin 2004, la composition du CES a été portée de 29 à 39 membres, afin de «s’adapter aux réalités socio-économiques». Une évolution logique, mais qui rend d’autant plus difficile l’obtention d’un consensus entre les trois grands groupes représentés au sein de l’institution: les salariés (18 membres), les patrons (18 également) et les représentants directement désignés par le gouvernement (voir encadré page 82).

2007, année noire Le consensus, c’est, pourtant, une de ses principales raisons d’être. «Le CES est, à mon sens, la seule instance qui existe pour arriver à des consensus négociés. Mais comme c’est une instance démocratique, il y a toujours la menace de vote contre un texte, explique Serge Allegrezza, présent depuis 17 ans au sein de cette assemblée dont il est le nouveau président depuis le début de l’année. On doit convaincre toutes les parties de la véracité d’un chiffre ou d’une analyse. Si on veut passer en force, ce qui m’est déjà arrivé parce que j’avais des chiffres qui décrivaient très clairement une situation et que je voulais que cela soit inscrit dans l’avis final, on prend le risque qu’une des parties décide de voter contre. J’ai, par exemple, essayé de parler plusieurs fois de la soutenabilité à long terme des finances publiques. C’est un sujet tabou, pour les

syndicats. Et si l’on propose ce point de vue dans un avis, on peut être certain d’un vote contre». Et ce risque peut, en l’occurrence, faire désordre. Ainsi, en 2007, la branche «salariale» n’a pas approuvé l’avis annuel sur l’évolution économique, sociale et financière du pays, ce document remis, chaque année, au premier ministre en préparation à son discours sur l’état de la nation. L’avis 2007 fut adopté avec 20 voix pour et 15 abstentions. Un cas de figure inédit, les quelques rares cas de «non-unanimité» (le précédent remontait à 1995) se limitant généralement à une abstention. Romain Schmit, qui était alors président du CES, garde encore un goût amer de cet «échec». «Que ce soit pendant les sessions plénières ou bien au sein des groupes de travail, nous avons toujours recherché le compromis et nous avons même largement suivi les propositions d’amendement du groupe salarial qui, malgré cela, n’a finalement pas voté le texte final. Sachant cela à l’avance, je n’aurais même pas discuté les amendements». C’est, probablement, cet accroc qui fait que le directeur de la Fédération des Artisans se montre «insatisfait» de son temps de présidence. «J’ai le sentiment d’avoir passé deux années à piétiner, sans véritable avancée, constatet-il. C’est toujours un très bon exercice de confronter les idées. Mais la situation étant ce qu’elle fut, nous n’avons pas pu progresser, chacun craignant, surtout les syndicats, de lâcher un morceau». Il faut dire aussi que les décisions prises en avril 2006 dans le cadre du comité de coordination tripartite, ont grandement changé la donne, compte tenu du décalage entre la rigueur imposée par ces mesures et l’embellissement conjoncturel général qui a suivi. Et se repose alors la question de l’empiè­ tement des compétences entre la tripartite – initialement créée en tant qu’instrument de crise – et le CES. «Il y a une complémentarité dans les deux fonctions, estime Serge Allegrezza. La tripartite mobilise tous les acteurs économiques, mais avec le gouvernement en plus. Les décisions prises, qui se résument en quelques pages (les conclusions d’avril 2006

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«J’ai le sentiment d’avoir passé deux années à piétiner, sans véritable avancée». Romain Schmit (président sortant du Conseil Economique et Social)

tenaient sur 24 pages, ndlr.), aboutissent à un paquet de mesures, des actions immédiates, des lois. Sans compter que les médias, présents lors des tripartites, jouent le rôle d’un vecteur d’information permanent. De son côté, dans les séances du CES, où se tient un dialogue permanent, le but est de faire le point sur la situation telle qu’elle se présente et ce, sans les médias. Du coup, cela n’intéresse personne».

Revoir le cadre d’intervention? Loin des caméras et des micros, les discussions au sein du Conseil Economique et Social gagnent en sérénité, en quiétude, mais aussi en profondeur, sans la tentation de se donner en spectacle. «Mais j’ai le sentiment que nous n’avons pas su tirer avantage de cela», regrette Romain Schmit, qui se déclare volontiers, en tant que président, «responsable mais pas coupable» de la situation qu’il a connue entre

2007 et 2009. «Dès 2007, nous avions entendu parler des soucis aux Etats-Unis, du subprime. Les patrons et les représentants du gouvernement appelaient donc à la prudence et à l’économie, alors que les syndicats prônaient davantage de générosité. Les avis annuels qui ont suivi ont tous tourné autour du même problème que nous ne sommes pas parvenus à résoudre. Les syndicats avaient l’impression de se faire rouler dans la farine en contrepartie de l’obtention du statut unique. Ils ont cédé sur des hypothèses budgétaires qu’ils estimaient tronquées et croyaient que le gouvernement les avaient trompés. Cela n’a pas facilité les discussions autour de ces sujets». Aussi complémentaires soient-elles, ces deux institutions n’en restent pas moins concurrentes lorsqu’elles sont amenées à se pencher sur les mêmes sujets. «Il est sûr que tout ce qui risque d’être à l’ordre du jour de la tripartite n’avancera pas au

CES, regrette M. Schmit. Peut-être devrait-on utiliser le CES davantage dans une optique à moyen et long termes. La tripartite est un instrument de crise, alors utilisons-la à bon escient et laissons aux autres instances de s’occuper d’autres idées. Peut-être par le passé a-t-on péché à vouloir tout mettre dans la tripartite». Faut-il, dès lors, s’interroger sur l’utilité profonde du CES dans sa configuration actuelle et du suivi de ses avis? Il est vrai que certaines des réflexions exprimées par le conseil influent sur la façon dont le gouvernement conduit sa politique. C’est, par exemple, le cas en matière de logement ou d’aménagement communal, où certaines propositions du CES ont fait leur chemin et émergent dans quelques projets de loi en cours d’examen. «Le conseil ne restera jamais qu’un organe consultatif du Premier ministre et ne peut pas s’attribuer un pouvoir codécisionnel, rappelle Romain Schmit. Mais il est }  82

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{ sûr que si la politique l’écoutait plus souvent et agis-

sait plus rapidement, certains problèmes ne se poseraient pas. Le 16 janvier dernier, lors de l’assemblée plénière où j’ai passé le relais à Serge Allegrezza, j’ai signalé au Premier ministre qu’il aurait pu s’éviter une crise constitutionnelle s’il avait suivi les avis du CES dans les années 80 lesquels, à l’époque, avaient conseillé un fonctionnement ‘à la suédoise’ (soit une représentation symbolique sans le moindre rôle politique, ndlr.)».

En attendant, le Conseil Economique et Social devrait rendre au Premier ministre, début avril, son avis annuel, en vue de la déclaration sur l’état de la nation prévue le 21 avril. Quelles en seront les grandes lignes? «Il comprendra évidemment un chapitre important sur la crise financière, analysée en profondeur, un autre sur les finances publiques, où l’on évoque les stabilisateurs automatiques, mais aussi la durabilité, et une partie consacrée à l’économie de la santé», indique Serge Allegrezza. Au-delà de cela, d’autres avis, commencés sous la présidence de Romain Schmit, devraient également voir le jour dans les mois prochains, concernant notamment «la maîtrise d’une croissance non-inflationniste», ou, en d’autres termes, la façon de gérer la croissance en cas d’inflation excessive. «Il faudra définir ce qu’on entend par ‘inflation excessive’ et ce qu’il faut faire au-delà de ce seuil si l’on accepte que économie et inflation fassent bon ménage, indique

Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)

Une base pour le prochain gouvernement

Romain Schmit: «J’ai signalé au Premier ministre qu’il aurait pu s’éviter une crise constitutionnelle s’il avait suivi les avis du CES dans les années 80 lesquels, à l’époque, avaient conseillé un fonctionnement ‘à la suédoise’».

M. Schmit. Les choses étant ce qu’elles sont, et inflation rimant avec indexation, les débats ne seront pas des plus faciles. Nous prévoyons de terminer pour la 2e moitié de 2009». Ce serait d’ailleurs plutôt une bonne chose que le texte soit, en effet, entre les mains du futur gouvernement assez rapidement, étant donné que le système actuel, défini par la tripartite

de 2006, court jusqu’au 31 décembre prochain. Et après? Y aura-t-il un retour brutal à la situ­ation «d’avant» (impliquant, par exemple, un rattrapage des tranches indiciaires non appliquées), ou bien plutôt la continuité de ce qui se fait actuellement? «J’espère que le CES aura présenté quelque chose de valable sur quoi travailler», indique M. Schmit.

Composition

Le CES à la loupe Le Conseil Economique et Social est composé de 39 membres, issus de trois grandes catégories: le groupe patronal (18 membres incluant des représentants des professions libérales et de l’agriculture et la viticulture), le groupe salarial (18 membres, des secteurs privé et public) et le «troisième groupe» composé de trois représentants directement nommés par le gouvernement. Pour la période 2009-2012, le CES se compose comme suit: Groupe patronal Représentants des entreprises (13): Pierre Bley (secrétaire général de l’UEL), Robert Dennewald (président Eurobéton et président de la Fedil), Paul Ensch (directeur de la Chambre des Métiers), Norbert Geisen (président de la Fédération des Artisans), Pierre Gramegna (directeur de la Chambre de Commerce), Paul Hammelmann (conseiller juridique de l’ACA), Gary Kneip (vice-Président de la CLC), Jean Meyer (président de l’ABBL), Thierry Nothum (directeur de la CLC), Jean-Jacques Rommes (directeur et président du Comité de direction de l’ABBL),

Patrick Seyler (general manager, ArcelorMittal), Romain Schmit (directeur de la Fédération des Artisans) et Nicolas Soisson (directeur de la Fedil). Professions libérales (2): Daniel Mart (médecin généraliste) et Frantz Prost (président de l’Ordre des Experts-comptables). Agriculture et viticulture (3): Alphonse Ferber (membre du Comité du Fräie Lëtzebuerger Baureverband, FLB), Marc Weyer (président de la Fédération des Associations viticoles) et Josiane Willems (directeur à la Centrale paysanne). Groupe salarial Représentants du secteur privé (14): Alexandra Bertemes (secrétaire syndical du LCGB), Nico Clement (membre du Bureau exécutif, OGB-L), Armand Drews (président de la CMEP, OGB-L), Patrick Dury (secrétaire syndical du LCGB), Alain Kinn (membre du Bureau exécutif, OGB-L), Danièle Nieles (membre du Bureau exécutif, OGB-L), Carlos Pereira (membre du Bureau exécutif, OGB-L),

René Pizzaferri (directeur de la Chambre des salariés), Jean-Claude Reding (président de l’OGB-L), André Roeltgen (membre du bureau exécutif, OGB-L), Joé Spier (secrétaire général adjoint du LCGB), Norbert Tremuth (directeur de la Chambre des salariés), Marco Wagener (conseiller de la Chambre des salariés) et Robert Weber (président national du LCGB). Fonctionnaires ou employés du secteur public (4): Raymond Hencks (membre du Comité exé­ cutif de la CGFP), Georges Muller (directeur de la Chambre des Fonctionnaires et Employés publics), Marco Thome (secrétaire général de la Fédération générale de la Fonction communale) et Romain Wolff (secrétaire Général de la CGFP). Troisième groupe Membres nommés par le gouvernement: Serge Allegrezza (directeur du Statec), Jean Hoffmann (conseiller économique 1re classe à l’Administration de l’Emploi) et Gaston Reinesch (administrateur général du ministère des Finances). J.-M. G.

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Case study advertorial

Family Days & Teambuildings : Tous ensemble ! La belle saison est souvent l’occasion d’organiser des évènements festifs, familiaux, formateurs, en marge des évènements « business ». C’est le moment de souffler, d’amorcer la période des vacances et d’en profiter pour prendre le temps de connaître les autres, qu’il s’agisse de leur environnement personnel, leur famille, mais aussi de leur nature humaine. A ces envies répondent les Family Days, joyeux moments de détente en famille et les teambuildings, véritables outils de formation sur la cohésion d’une équipe. Atouts et avantages de ces deux pistes évènementielles.

APPORTS D’UN FAMILY DAY : En mettant à l’honneur la famille, les enfants et les conjoints, la société se valorise et affirme son attachement aux valeurs humaines et son appartenance à un groupe Valorisés, les collaborateurs tissent de nouveaux liens, plus chaleureux Les collaborateurs apprennent à se (re)-connaître par l’échange Les dirigeants resserrent les liens avec leurs équipes, loin de la formalité.

ATOUTS D’UN TEAMBUILDING : L’entreprise remercie ses collaborateurs pour leur investissement, leur motivation, leurs résultats En créant l’esprit d’équipe, le but à atteindre apparaît plus abordable Les collaborateurs tissent des liens solides entre eux et soutiennent leur effort collectif Les dirigeants obtiennent une image fidèle et cohérente de l’esprit de compétition/ de motivation de leurs équipes.

En choisissant l’un ou l’autre de ces évènements, vous vous assurez de la création de liens humains positifs, pouvant aussi servir de levier au bien-être, à la motivation et à la fidélité de vos collaborateurs.

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off the record  L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses...

Aviation

Swissport still not operational

Sidérurgie

Arcelor se serre la ceinture Fin mars, le numéro un mondial de la sidérurgie fermera son excellent restaurant d’entreprise situé au siège historique d’Arbed, avenue de la Liberté. Seule la cantine du boulevard d’Avranches restera opérationnelle. Confronté à la chute de la demande mondiale d’acier, le groupe a engagé un plan de réduction de ses coûts qui passe par au moins 9.000 suppressions de postes dans le monde dont 400 au Grand-Duché. L’Université ArcelorMittal, dont l’inauguration était prévue le 4 novembre dernier au premier étage de l’édifice, reste pour l’instant en suspens, la formation des collaborateurs étant plutôt dispensée par des séances de e-learning. Malgré la crise, la cession du siège historique ne semble pas à l’ordre du jour, ni la fermeture du musée de la sidérurgie installé depuis quelques mois au rez-de-chaussée.

Some five months after winning the second ground handling licence at Luxembourg Airport, Swissport International still has not started operations at Findel. Reports suggesting the world’s leading ground handler may pull out of Luxembourg were met with a “no comment” from the company’s spokesman Stephan Beerli. He said that due to severe market conditions, Swissport had opted not to open services, yet, in Luxembourg, but added that negotiations are being held and are making progress. “We are constantly reviewing our options in all markets and for all business units. Swissport wants to run solid and profitable operations only,” said Beerli.

Fonds

Une idÉe brillante? En lançant, fin 2007, le fonds «Nobles crus», exclusivement dédié aux vins, Elite Advisers voulait redonner de la passion et de l’émotion dans les habitudes des investisseurs. Pari réussi, avec un fonds qui a performé de plus de 20% en 2008. La société ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et planche sur un autre produit spécialisé. Le domaine du luxe faisait partie des pistes initialement évoquées. Plus spécifiquement, le prochain opus d’Elite Advisers, attendu pour le second semestre, pourrait concerner le segment très évocateur des diamants.

Pub

Ligne jaune pour Yellow.lu Initiée par l’agence Moskito, la campagne de communication de l’annuaire online Yellow.lu propose neuf petites animations avec des imitations de personnalités luxembourgeoises (le Grand-Duc Henri, Anne Brasseur, Astrid Lullig…) ou internationales (Nicolas Sarkozy), avec une possibilité, pour les internautes, de voter pour l’un de ces neuf petits clips de 25 secondes. Pourquoi seulement neuf? Parce que le dixième, qui concernait l’avocat

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Gaston Vogel, a été retiré dans les tout premiers jours, à la demande de l’intéressé, qui n’a visiblement pas apprécié d’être caricaturé…


Photo G. Dekoninck.

Desk & chair collection by Vincent Van Duysen for Bulo.

Project: Seamco Antwerp (Oelegem).

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Bulo Concept Store 107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg T: +352 26 18 80 F: +352 26 18 80 80 E-mail: info@bulo.lu www.bulo.com

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PLAYTIME Les dernières tendances et actualités à Luxembourg: shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode, intérieurs, technologie... Et l’interview passion de Jacques Demarque avec Claude Frisoni, directeur du Centre Culturel de Rencontres Abbaye de Neumünster. Par Céline Coubray (textes)

City News

NOUVEAUTÉS SHOPPING

gant Un espace clair et élé dédié à l’art du café.

BIENVENUE AUX BARISTI! On trouve désormais dans le quartier de la gare une boutique entièrement dédiée à l’art du café. S’presso propose à la vente des percolateurs professionnels adaptés à l’univers domestique (Illy, Jura), une sélection de cafés Illy et des accessoires pour déguster ce précieux nectar (tasses à café, brosses pour les machines, accessoires du baristo), un service de réparation de machine et prochainement des ateliers découverte. S’Presso, 11, avenue de la Liberté, Luxembourg, tél.: 26 48 30 28. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h.

LE SHOPPING FACILITÉ L’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg offre un nouveau service de consigne et de livraison à domicile pour les achats effectués chez les commerçants de la ville: City Butler. Les paquets sont retirés directement au magasin pour être ensuite livrés soit dans un des points prédéfinis de consigne situés dans un parking Vinci Park (Aldringen, Neipperg, Rocade, Rond-Point Schuman, Saint-Esprit), soit à domicile à condition d’habiter Luxembourg-Ville ou dans une commune limitrophe.

contemporain Un espace de vente e mode un ur po ux ue lux et haut de gamme.

LA MODE EN ELLIPSE Les magasins Smets ouvrent une nouvelle boutique dans l’immeuble récent Ellipse au Kirchberg. Dédiée au haut de gamme, cette enseigne mêle prêt-à-porter (Dolce & Gabbana, Prada, Burberry, Chloe, Moschino, Giorgio Armani, Versace) et accessoires (Christian Louboutin, Jimmy Choo, Bottega Veneta, des sacs Givenchy, See by Chloe, Miu Miu), un corner décoration (distributeur Kartell et Moroso) et un comptoir Pierre Marcolini Chocolatier. Les hommes ont aussi un espace dédié, où sont rassemblés prêt-à-porter et quelques accessoires. Smets Ellipse, 33, Avenue J.F. Kennedy, Luxembourg, tél.: 31 07 71 451

Photo: Etienne Delorme, Luc Deflorenne

r Plus besoin de porte g, ses sacs de shoppin upe. City Butler s’en occ

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Mode Femme

Madame porte la culotte MÉlange d’influences Ce pantalon large est en toile de jean chambray. Il est porté avec une chemise en denim et une ceinture obi resserrée par un lien se terminant par deux boules en bois et métal. Une allure décontractée qui ne dénigre pas un style recherché.

Fière allure Ce tailleur-pantalon est constitué d’un pantalon large à hauts revers recouvrant le dessus du pied. Il est complété par une petite veste droite à deux poches plaquées et aux manches courtes. Cet ensemble donne une allure à la fois féminine et décidée.

Louis Vuitton

Windsor

Inspiration africaine Ce pantalon plus fours marron sourd s’arrêtant aux genoux est associé à un polo bleu canard en maille très souple dont le buste un peu long tombe en plissant sur les hanches. Cet ensemble est relevé par le collier à gros anneaux en bois qui n’est pas sans évoquer les bijoux tribaux africains.

Urban lady Allure décontractée pour un pantalon de ville à pinces d’un beau bleu profond. Conjugué à des accessoires flashy, il dévoile une silhouette dynamique. Porté avec des sandales à talons hauts, il assure un style féminin-masculin très séduisant.

Boss Orange Pinko

La taille haute Ce pantalon présente la caractéristique d’avoir une taille assez haute, soulignée par une ceinture, d’être assez large au niveau des jambes, pour finalement se resserrer au-dessus des chevilles. La longueur de la jambe est relativement courte, ce qui allège la silhouette.

NYC, 1930 Ce pantalon est un peu différent des autres modèles car il est plus proche d’une salopette que d’un pantalon, sans vraiment l’être toutefois. Cette ambigüité est due à la taille haute et aux deux bretelles qui démarquent cette tenue. Et quand on observe l’ensemble, on a l’impression de voir une silhouette échappée du New York des années 1930...

Marc O’Polo

Naf Naf

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Accessoires

PIEDS LÉGERS

Boss Orange Ice Iceberg

BLEU OPALE BOTTE DE PAILLE Reprenant les inspirations exotiques de la collection de prêt-à-porter, cette botte est un mélange entre la botte de cowboy et celle des campagnes mexicaines. L’effet paille permet de créer un montant beaucoup plus léger et aéré, laissant passer l’air, ce qui est plus agréable dès qu’il commence à faire chaud.

Ce soulier est un mélange entre la chaussure de golf dont on retrouve les perforations sur le bout et la languette frangée, et le mocassin à pompon. La couleur bleu ciel de ce modèle donne une tonalité très douce qui contraste avec élégance avec le cuir rouge vif de l’intérieur du soulier.

JAUNE BANANE Camper

Chanel

Ce modèle dessiné par le designer madrilène Jaime Hayon est réalisé dans une couleur monochrome peu commune, le jaune banane. Ce mocassin confortable associe le perfectionnement de la chaussure anglaise traditionnelle avec l’esthétique de l’entreprise majorique. Le travail de la semelle et la coupe générale de la chaussure lui donnent une allure à la fois sportive et élégante. Simples mais avec du caractère, ces chaussures ne laissent pas indifférent.

HISTOIRE CONTEMPORAINE Chanel est connue pour ses chaussures bicolores, principalement noires et blanches. Ceci est devenu un signe distinctif, une marque de fabrique. Ce modèle joue avec ce code et propose une bottine de printemps puisque d’un blanc immaculé, simplement soulignée de quelques touches de noir et surtout ouverte en son bout, souligné par un petit nœud délicat.

Ash

Louis Vuitton

BOTTE OUVERTE LE POINÇONNEUR DES LILAS Tout le monde sait que les pieds ont besoin de respirer en été. Alors Louis Vuitton a choisi de prendre cette recommandation au pied de la lettre et a perforé le cuir de ce modèle de richelieu. La contrepartie: éviter absolument les flaques d’eau…

Cette botte est très originale car c’est véritablement un mix entre une botte en cuir souple et une sandale d’été. On aime tout particulièrement le travail du talon recouvert et le jeu des ouvertures sur les côtés du pied et les orteils qui en font définitivement un modèle à part.

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Mode Homme

Costumes de printemps L’homme moderne Cette silhouette est résolument moderne. Grâce à l’absence de pans de col, le profil de la veste devient très géométrique et minimaliste. Le pantalon à pinces s’arrête à hauteur des chevilles, ce qui permet de dégager le pied, coupe fort agréable pour les jours plus chauds.

Gris trÈs chic La coupe de ce costume est relativement classique si ce n’est dans la coupe du pantalon qui est relativement large. L’originalité se trouve dans les accessoires. On aime l’idée des ceintures multiples de différentes couleurs qui relèvent le gris et le choix des baskets d’une tonalité de gris plus clair.

Raf by Raf Simons

Kris Van Assche

Effet lumineux Ce costume est caractérisé par ce tissu singulier, aux reflets lumineux car à effet brillant. Plutôt classique dans la coupe et le choix du motif du tissu, ce détail le fait basculer vers une proposition peu commune, un peu flashy, mais qui sort de l’ordinaire.

Charlie moderne La collection pour hommes de cette saison chez Vuitton est inspirée du personnage de Charlie Chaplin. Une certaine «fluidité réfléchie», selon les mots de Paul Helbers, directeur du Studio Homme, «quelque chose de moins formel, plus fragile, sans rien abandonner du luxe». Une déclaration qui convient parfaitement à cette silhouette. De Charlie Chaplin, on retrouve les vestes ajustées et déstructurées dégageant le ventre et le long col châle.

LAB de Pal Zileri

Louis Vuitton

Pantalon bouffant La silhouette architecturée est marquée par une veste à deux boutons un peu plus courte que d’habitude. Cette dernière est volontairement mise en contraste avec un pantalon large, bouffant dans le bas au niveau du mollet et de la cheville, marquant l’établissement d’une silhouette masculine affirmée.

A carreaux Voici un costume classique mais toujours d’actualité. Porté avec un pull rouge et des baskets en toile, ce costume gris à carreaux prend tout d’un coup un air de jeunesse plus frais et décalé.

Ventilo Hommes

Boss Black

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Pilates Personal Training, 11/14

Spine Twist, exercices pour golfeurs Le Spine Twist est un exercice de rotation de la colonne vertébrale et donc de renforcement des muscles du dos et des obliques (abdominaux). Les joueurs de golf savent combien ce mouvement de rotation du dos est important pour un jeu efficace. Malheureusement, ce fameux mouvement est également à l’origine de blessures du dos et de l’épaule. Il est donc important d’effectuer les rotations avec un maximum de contrôle et de précision. Avant tout, il s’agit de prendre conscience des parties du corps qu’il faut isoler de ce mouvement. Ces exercices peuvent être faits à domicile. Si vous ressentez des difficultés, paperJam vous recommande l’accompagnement d’un professeur.

Lucile Risch (cours), David Laurent / Wide (photos)

Exercice de rotation de la colonne vertébrale et de renforcement musculaire de l’épaule

2. En quadruple appui au sol. Les mains posées en-dessous des épaules, les genoux placés en-dessous des hanches. Le bassin en position neutre et les omoplates tirées vers le bas, la nuque allongée, le regard au sol. Inspirez, puis expirez et levez le coude vers le plafond en prenant appui sur l’autre bras. Ne pivotez pas au niveau des hanches, le bassin reste immobile, les abdominaux sont contractés. Suivez le mouvement des yeux. Allongez le bras vers le plafond, comme si vous vouliez le toucher du bout des doigts. Restez dans cette position et inspirez en allongeant davantage. Expirez et repliez le coude et revenez en appui sur les deux mains. Répétez l’exercice trois fois de chaque côté.

1.

Spine Twist Assis en tailleur au sol ou sur un coussin. Si cette position vous semble inconfortable, asseyez-vous sur un tabouret, sans croiser les jambes. Veillez à ce que votre bas du dos soit redressé et que vous sentiez vos deux os du bassin également en appui au sol ou sur le coussin. Prenez un élastique ou une serviette et placez le/la derrière votre dos. Inspirez en étirant votre colonne vertébrale vers le plafond. Expirez et tournez vers la droite en accompagnant le mouvement du regard. Gardez vos deux épaules sur un même niveau pendant la rotation. Inspirez et revenez en face. Répétez l’exercice cinq fois en maintenant cet étirement vers le haut.

3. étirement du dos et des épaules Restez en position de quadruple appui. Inspirez puis expirez et glissez une main au sol en-dessous de l’épaule opposée et continuez le mouvement jusqu’à ce que la main soit complètement sortie de l’autre coté et que votre épaule et votre tête soient couchées au sol. Inspirez dans cette position d’étirement. Expirez et revenez lentement et doucement en position d’appui sur les deux mains. Répétez l’exercice trois fois de chaque côté. Si vous avez des problèmes d’épaule ou de nuque, arrêtez le mouvement lorsque vous ressentez une douleur.

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Centre commercial Langwies 2 L- 6131 Junglinster Tel: (+352) 26 78 28 88 www.firstfloor.lu - infos@firstfloor.lu


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Gastronomie

news et recette e et Vieille Ville Entre Place Guillaum

Brumi Parquet. Plafond à luminaires intégrés. Bar en granit «noir absolu», mobilier design, fauteuils rouges. Mimo Brugetti, le patron et son chef de cuisine, Francesco Varone (un ancien du Riccio) se chargent de traiter et régaler le client avec passion. Dans l’assiette, de la fraîcheur et du soleil. Francesco est un modéré dans ses touches méridionales mais connaît bien ses gammes. A suivre avec attention. 23, rue du Fossé, (Vieille Ville) Tél.: 27 99 50 01

Jeannot Weis, Restaurant Am Tiirmschen, nous propose…

PASCHTÉITCHEN, LA BOUCHÉE à LA REINE Préparer d’abord le bouillon et faire cuire la poule pendant 1h30. Faire un roux avec beurre et farine, incorporer le bouillon et le vin blanc pour obtenir une sauce crémeuse. Retirer la peau de la poule, enlever la viande de la carcasse. Couper la viande en petits morceaux et ajouter à la sauce. Emincer les champignons, les faire blanchir et rajouter dans la sauce. Assaisonner selon le goût avec sel, poivre et jus de citron. Servir dans un feuilleté, préalablement chauffé au four. Accompagner de frites fraîches et salade verte.

La Piazza Un «piazza» méridionale… il ne manque que le soleil! Un 1er étage en mezzanine avec ses longues tables d’hôtes. Qualité du décor, de la cuisine et accueil d’Alessandro! C’est beaucoup plus qu’une solution avant ou après cinéma, vraiment un endroit où on passera un bon moment italien. Très bon choix de vins au verre. 45, boulevard J.-F. Kennedy (Kirchberg) Tél.: 24 52 70 82

es La reine des bouché

Piazza del Duomo

Cuba!

Ingrédients pour 4 personnes: 1 poule, 200 g de champignons de Paris, 50 g de farine, 50 g de beurre, 30 cl de vin blanc luxembourgeois, 1 citron, Sel, Poivre, 4 feuilletés. Pour le bouillon: 1 poireau, 1 carotte, 1 petit cube de céleri, 1 oignon, 2 feuilles de laurier, 4 clous de girofle. Son vin préféré: Un très bon bourgogne Son restaurant préféré: La Bagatelle à Trèves Am Tiirmschen, 32, rue de l’eau Luxembourg (Vieille Ville)

KJUB Patrick Muller et Jaco Diederich, passionnés d’art, ont confié à leur talentueuse cuisinière le soin d’assurer la nourriture «terrestre» des visiteurs de la galerie et comme après une bonne table, rien ne vaut la dégustation d’un havane bien choisi, d’un single malt ou de votre rhum préféré, les deux compères ont décidé d’ouvrir, au 1er étage, un bar «cigare corner» au look résolument cubain. 49, boulevard Charles Marx (Hollerich); Tél.: 27 48 99 88

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LA CUISINE DE ZHENG Vous fait découvrir l’art du thé

Cuisine de Shangaï Formule Business Calme et tranquillité Terrasse aménagée 11a rue de Mersch, Septfontaines 26 30 06 60 1/1_papperJam.indd 1

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Évasion

« …NOTRE MÉTIER, C’EST DE DONNER

DU RÊVE, CRÉER DE L’ESPOIR… … de la joie, de l’émotion, parfois de la révolte …»

Jacques Demarque (texte), Andrés Lejona (photo)

Auteur, comédien, metteur en scène, scénariste et amoureux de la langue française qu’il courtise avec humour et passion, Claude Frisoni est, depuis février 2002, directeur du Centre Culturel de Rencontres Abbaye de Neumünster à Luxembourg. Après des études de droit et de sciences économiques, il va rapidement trouver sa voie, la Culture, l’écriture et le Théâtre. Infatigable, il ne cessera pas, dès lors, de s’engager personnellement et avec énergie dans toutes ses activités. Claude Frisoni, des études de droit et de sciences économiques ne laissaient présager en rien vos activités actuelles? «Je ne suis pas certain d’avoir choisi ces études-là par goût ou par passion. Si j’ai choisi cette direction, c’est pour toute autre raison, quasiment une mission. Dans ma folle jeunesse, j’étais militant maoïste. On prétendait détenir la vérité, tous les autres avaient tort, on s’était engagé dans cette voie par générosité et un jour, on s’est rendu compte qu’on s’était fourvoyé, qu’on était manipulé, que prétendre détenir la vérité était une folie. En fait, j’avais déjà la passion de la littérature et avant, j’avais fait du théâtre. Alors, dès que j’ai pu m’éloigner de ce qui aurait pu être mon destin, pour me rapprocher du domaine culturel, je l’ai fait. Mais si j’avais persisté dans cette voie, j’aurais fait, comme disait Coluche, cinq ans de droit et le reste de travers. Il y avait plusieurs sorties, certains sont devenus militants dans le domaine social, d’autres, directeurs de télévision, de journaux ou dans la publicité. Êtes-vous humoriste, moraliste ou philosophe? «Je ne revendique pas le terme de philosophe, car pour être honnête, celuici propose des voies, suggère des démarches. L’humoriste et le moraliste ont une tâche plus facile, moins courageuse diraisje. Ne sachant pas où est la vérité, ils se contentent de dénoncer le mensonge. Ils n’ont pas d’autre prétention que de dire: ‘Je vois ce qui est insupportable, je vois ce qui est scandaleux, inacceptable, ce qui suscite chez moi une indignation. Je peux le tourner en dérision, le dénoncer mais je ne prétends pas, par ailleurs, avoir la solution’. Le philosophe, lui, prend ce risque en suggérant telle ou telle voie. J’entends des gens me dire qu’il est facile de tout dénoncer, mais que proposez-vous? Charlie Hebdo ou Le Canard Enchaîné, c’est drôle, intelligent, bien fait, salutaire et je pense indispensable à la démocratie, mais ne disent pas: ‘Il vaut mieux faire ceci ou cela!’ Avez-vous des références, des maîtres? En vous écoutant ou en vous lisant, on pense à un Raymond Devos en colère! «Ah, j’aime bien cette formule-là! Oui, des maîtres, Pierre Dac, Pierre Desproges et sûrement Raymond Devos, pour s’amuser avec les mots et pour le goût de la langue française. Un jeu en somme, mais Desproges va beaucoup plus loin en dénonçant,

en ridiculisant. L’auteur du plus bel aphorisme est sans aucun doute Pierre Dac qui a écrit: ‘Le chaînon manquant entre le singe et l’homme, c’est nous!’ (Rires) C’est absolument génial. Dans 600 ou 700 ans, des historiens, des archéologues diront en parlant de notre époque: ‘C’est invraisemblable, ces primitifs qui faisaient la guerre, l’argent menait le monde, on devait travailler…’. On verra tout cela comme une énormité. Je ne sais pas si cela prendra plus ou moins de temps mais je suis convaincu que nous sommes des primitifs, le chaînon manquant dans l’évolution vers l’homme. Quand Desproges fait un sketch assez méchant, ce n’est pas de l’autre dont il s’agit, mais bien de nous. Devos en colère, ça me plaît assez. La langue donne tellement de possibilités, de moyens de s’exprimer en quelques mots, de résumer, d’ouvrir un deuxième tiroir, de donner une signification à rebours. Mais si c’est seulement pour le plaisir, il me manque quelque chose. Pour le plaisir, quelques aphorismes? «Justement, il y en a de plus profonds comme: ‘Les grands esprits sont soucieux d’éthique, les petits d’étiquette’ ou encore j’aime beaucoup: ‘Répartir, c’est nourrir un peu.’ Par contre, ‘quand on commande une pizza quatre saisons, on pense à Vivaldi…’, là, il n’y a rien derrière, c’est amusant mais je ressens une certaine insatisfaction, vous voyez la nuance? Vous ciselez la langue française au scalpel! «La langue française est une mine d’or. Elle nous donne des possibilités inimaginables. Par exemple, prenez cette phrase du Nouveau Testament: ‘Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre’. Ajoutez la lettre R à deux mots et cela donne: ‘Que celui qui n’a jamais prêché lui jette la première prière’. Georges Perec, écrivain français, qui était capable de faire un palindrome de deux pages, était aussi mathématicien et s’amusait avec la langue comme il s’amusait avec des équations mathématiques. C’était, pour lui, devenu une science. Pour moi, c’est un plaisir fou. Je ne sais pas cuisiner mais j’imagine que quelqu’un qui fait une recette doit avoir le même plaisir que moi. Je me souviens de mon discours d’ouverture à l’Abbaye, je ne l’avais pas écrit mais je savais ce que j’allais dire: les culturels qui portent un projet, le portent un peu comme un enfant alors que les ingénieurs, les financiers viennent avec le pied à coulisse et la machine à calculer. En une phrase, j’avais résumé que pour survivre, les sociétés ont plus besoin de futures mamans que d’experts. Notre métier, c’est de créer du rêve, de donner de l’espoir, de la joie, de l’émotion, parfois de la révolte. Il faut pouvoir dire NON aux techniciens. Mais avec l’humour et la langue, quatre mots peuvent résumer une page, comme le fait un dessinateur de presse avec son croquis. Généralement, on écrit un article et on cherche le titre ensuite, je fais le contraire. J’ai eu à écrire sur Lucien Wercollier, un homme droit comme un I, au passé admirable et aux sculptures sensuelles. J’ai trouvé le titre: }

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gue, n a ­ l a l t e r u o m u «Avec l’h nt e v u e p ­ s t o m e r t a qu ge » résumer une pa

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QUATRE COUPS DE CŒUR:

Le Périgord

Victor Hugo

«Pour la beauté de la région, la richesse extraordinaire de son patrimoine, architectural, préhistorique et gastronomique, mais surtout pour ses habitants, chaleureux et généreux, hospitaliers et souriants et pourtant rebelles et résistants».

«Monstrueusement génial, assez mégalomane pour se prendre pour lui-même, généreux et courageux, engagé et enragé, au service du progrès et de l’humanité. Pour l’éternité, le défenseur de toutes les Cosette, de tous les Jean Valjean et de tous les Gavroche».

e Pierre Mendès-Franc

Pierre Desproges

«Il aurait eu 70 ans cette année. L’insolence du talent, la pertinence de l’impertinence, la férocité lucide... un modèle pour ceux qui savent que ‘l’humour est la politesse du désespoir’».

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«L’honnêteté et le courage, l’intégrité et la rectitude morale: bref trop bien pour survivre dans le marigot politicard. Une des chances que la France a su manquer!»

{ ‘Wercollier, la droiture et les courbes.’ Ensuite, tout le reste vient,

comme une alchimie. J’admire aussi les gens qui créent une affiche résumant le message à faire passer. Vous savez, les choses me viennent souvent la nuit en dormant. Vous êtes un homme très occupé, même la nuit et vous semblez toujours être disponible et avoir le temps! «J’ai la chance extraordinaire de pouvoir récupérer et emmagasiner du sommeil. Je m’assois dans un avion et je m’endors avant le décollage et me réveille lors ou même après l’atterrissage. C’est la même chose dans le train. Ma femme me dit que je suis insupportable. Elle est aussi metteur en scène mais elle aime ce que je fais et comprend parfaitement que je ne sois pas parfois de très bonne compagnie! Mon autre chance, c’est que j’exerce un métier merveilleux, entouré de gens extraordinaires, que ce soit dans les expériences professionnelles ou théâtrales que j’ai eu le bonheur de vivre. Cette maison est, pour moi, le plus beau projet qui soit, dans le secteur culturel, avec sa valeur symbolique, son équipe jeune de gens dévoués, enthousiastes, et toute cette richesse qui donne vraiment de l’énergie. Il faut souligner aussi la belle ouverture d’esprit de mes collègues luxembourgeois. Je connais des endroits où il aurait fallu rester beaucoup plus longtemps à la porte! Lorsque les Français m’ont fait Chevalier des Arts et Lettres, c’était extraordinaire qu’on me remette une médaille alors que j’avais déjà été récompensé par ce que j’avais pu faire. M’honorer aujourd’hui… on aurait pu aussi bien me dire de rembourser. Le temps est quelque chose de très important. On peut être surbooké, courir, être trop occupé mais il faut toujours se préserver pour prendre du plaisir. Murmurer des mots romantiques à sa femme, être ‘gaga’ avec son petit-fils, boire un apéro avec un copain, un temps que certains croient perdu mais qui ne l’est vraiment jamais. Pour avoir une chance

de rester créatif, il faut parfois relever la tête du guidon, sinon on ne voit plus le paysage. Des projets? «Emmanuel Darley, un auteur français que j’aime beaucoup, a écrit en 2003 une comédie qui s’appelle ‘C’était mieux avant’, publiée en 2004. Or, le contenu de cette pièce est ce que décrit le sociologue Emmanuel Todd dans son formidable bouquin ‘Après la démocratie’. C’est un peu comme demain, on rase gratis… mais c’était mieux avant, le paradoxe. Je suis très heureux d’être en répétition pour cette pièce qui va sortir fin mars. Il y a aussi mon rendez-vous mensuel à la brasserie, une revue de presse chaque premier lundi du mois, très peu écrite et beaucoup improvisée. Par contre, j’aimerais bien un peu me retrouver avec l’écriture mais sans référence régulière. Et votre candidature aux élections européennes? «En fait, elle a surpris beaucoup de monde. J’ai longtemps réfléchi, hésité, pour enfin décider car, comme je l’ai dit, pour nous humoristes, il est plus facile de dénoncer que de proposer. On n’arrête pas de dire qu’il y a un déficit de démocratie dans ce fantastique projet de construction européenne. Pour la première fois, le citoyen d’un autre pays peut être candidat et électeur et c’est pour les élections européennes. La société civile et particulièrement culturelle a attendu cela. Les politiques entre eux, c’est presque consanguin et ils ne se sont jamais coltiné une angoisse de première. A noter que Madame Hennicot-Schoepges s’est battue admirablement, notamment dans le domaine culturel, mais les autres n’y entendent rien, pour les autres c’est de l’hébreu, du chinois, du latin! Ils nous confisquent la démocratie. Ma candidature est plus que symbolique et, si je suis élu, je démissionnerai de mon poste actuel et j’irai à Strasbourg. On ne se moque pas des électeurs!»

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DOMAINE ALAIN CHABANON CULTURE BIOLOGIQUE EN LANGUEDOC Le vignoble acquis autour du village de Jonquières est composé d’une vingtaine d’hectares équitablement répartis sur le territoire de cinq communes ( Jonquières, St. André, Lagamas, St. Saturnin et Montpeyroux). Cette disposition permet de profiter d’un grand nombre de micro-climats et de différents types de sols.

L’esprit de Font Caude 2003 - Guide 2008 Revue du Vin de France: 16.5 /20 - Guide Bettane-Desseauve 2008: 15 /20 - Bimensuel Terre de Vins: 17/20 - Robert Parker: 88 /100 L’un des domaines les plus réputés et cotés du Languedoc

Terroir: Au pied du Mont Baudile sur le terroir de Montpeyroux. Sols pauvres de type argilo-calcaire avec gros graviers roulés. Les vignes sont travaillées en culture biologique avec labour intégral des sols et absence totale d’apport d’engrais. Dégustation: Noir comme de l’encre, ses nuances de réglisse soulignent un boisé délicat et classique. Beaux fruits et une belle longueur en bouche. Cépages: Syrah 52%, mourvèdre 48%. Élevage: 30 mois dont 24 en barriques de chêne français.

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98 PAPERJAM WINE and networking

Partytime at Enoteca Italiana

UNE BIEN BELLE SOIRÉE ITALIENNE

Dégustation, le 5 mars dernier, de vins de Toscane et du Piémont,  deux régions vinicoles qui figurent parmi les plus réputées d’Italie.

Stefan Alexis (Banque de Luxembourg)

Marc Baertz (Property Partners)

Dominique Matera (INFPC) Monica Jonsson (CoachDynamix)

Jacques Demarque (texte), David Laurent (Wide) (photos)

Le sympathique Mario Notaroberto et la charmante et compétente Isabella Sardo nous ­accueillent ce soir à l’Enoteca Italiana pour un voyage gourmand au Piémont et en Toscane. La dégustation débute par l’Arneis, Bricco d’oro. Elégance et fraîcheur typique de ce cépage du Piémont, avec un final légèrement et agréablement amer qui rappelle l’amande. De Toscane et de Guado al Melo, nous découvrons pour assouplir les papilles, un assemblage de vermentino et viognier, rond, légèrement gras, bien structuré. Le vermentino donne des vins toujours un peu iodés. Avec 100% de dolcetto «de cru Sorba», le Dolcetto d’Alba est un rouge très frais et iodé, tannique, un vin simple, dans la tradition paysanne du Piémont. Le Chianti Classico Riserva Poggio ai Mori, sangiovese 100%, est une belle version «moderne» d’un des vins d’Italie les plus classiques. Tanins légers, bou-

quet fruité, final délicatement épicé. C’est un assemblage réussi de 70% sangiovese et 30% montepulciano, le Sangiusto degli Appiani somptueux qui témoigne de la «nouvelle vague» toscane. Elégant, équilibré, il surprend par sa puissance en bouche. Nous passons au Barbaresco Montefico de Carlo Giacosa, corsé, riche, puissant, au bouquet fruité et floral, déjà prêt à boire car parfaitement équilibré. Roi des vins de Toscane, bouquet riche et complexe où l’on repère fruits, épices, herbes aromatiques et cuir, un final en bouche presque infini, c’est le Brunello di Montalcino, de Tenuta di Sesta. Terminons avec un Barolo Rocche dell’Annunziata de Gagliasso, seigneur des vins du Piémont, «rien que de l’excellence». Son corps soyeux, son bouquet enchanteur, nous l’ont fait apprécier avec un chocolat noir épicé. Ces nectars ont aussi été accompagnés de fromages (un parmigiano di pecorino sublime), de charcuteries transalpines et de divers pains délicieux.

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99 PAPERJAM WINE and networking

Yves Lahaye (Banque Delen)

Claude Crauser (United International Management) Géraldine Henning (Robert Half International)

Isabella Sardo (Enoteca Italiana) Michel Bulach (Wildgen, Partners in Law)

Franck Biordi (Goldhand Europe) et Nicolas Raulot (paperJam) Isabelle Faber (PricewaterhouseCoopers) et Francis Gasparotto (Tempo)

Yves Lahaye (Banque Delen) Caroline Van den Meeren (Crédit Agricole Luxembourg) et Kim Pex (Lombard International)

Mario Notaroberto (Enoteca Italiana)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu Voir la video sur www.paperjam.tv

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16.03.2009 16:04:58 Uhr


100

luxembourg en chiffres  Salaires, secteur financier, emploi, croissance, PIB, OPC... Tous les chiffres clés de l'économie luxembourgeoise en un coup d'œil.

répartition des opc selon la forme juridique (Pourcentage des actifs nets)

Origine des promoteurs des OPC luxembourgeois 9,1% Autres

0,5% Autres (0,1%)

21,1% Allemagne

6,6% France

42,8% Sicav (63,5%)

8,4% Italie

56,7% Fonds commun de placement (36,4%)

Répartition des OPC selon la loi et les parties applicables (Pourcentage des actifs nets)

8,7% Grande-Bretagne

24,8% Fonds d'investissement spécialisés (16,7%) 19,6% Etats-Unis

Source: Statec

(149.986 au 30/09/08)

20 07 No v. 20 07 Ja n. 20 08 M ars 20 08 M ai 20 08 Ju il. 20 08 Se pt .2 00 8

7 20 0

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115.000 00 7 No v. 20 07 Ja n. 20 08 M ars 20 08 M ai 20 08 Ju il. 20 08 Se pt .2 00 8

170.000 07

125.000

7

175.000

07

135.000

7

180.000

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145.000

00 6

185.000

emploi des frontaliers

Ja

155.000

No v. 2

emploi des salariés résidents (188.440 au 30/09/08)

Source: CSSF

17,4% Suisse

190.000

54,2% Partie I (loi 2002) (75%)

21% Partie II (loi 2002) (8,3%)

M

9,1% Belgique


101 Luxembourg en chiffres

croissance du Pib au luxembourg

(Données au 31 décembre, sauf * au 30 septembre)

8,4

8% 7% 6,1

6% 4,9

5%

5,2

5,0

4,1

4% 3% 2,1

2%

2,1 1,4

1

1%

-1,4 Source: Statec

0% -1% 2001

2002

2003

2004

2005

2008

2009

-12 -10

2010

Total établissements sous contrôle de la CSSF Septembre 2008 Juin 2008 Décembre 2007

Septembre 2007 Juin 2007 Mars 2007 Décembre 2006 Septembre 2006 Juin 2006 Mars 2006 Décembre 2005

-4

Janvier 2009 Décembre 2008 Novembre 2008 Octobre 2008 Septembre 2008 Août 2008 Juillet 2008 Juin 2008 Mai 2008 Avril 2008 Mars 2008 Février 2008 Janvier 2008 Décembre 2007

Variation trimestrielle

+3,9% +1,8% +2,3% +5,7% +2,4% +1,6% +5,9% +1,5%

Taux d'inflation

INdice de confiance des consommateurs (-17 au 28 Fév. 2009)

-6

-2

0

2

4

6

8 10 %

OPC - ACTIFS SOUS GESTION

Variation trimestrielle

37.522 36.109 35.472 34.680 32.812 32.034 31.536 29.774

-8

(en milliards d'euros)

42.554 +0,56% 42.313 +4,06% 40.662 -

Total banques et PSF

Source: Comité de conjoncture

(5,5%) (5,0%) (4,7%) (4,5%) (4,3%) (4,2%) (4,0%) (4,1%) (4,1%) (4,1%) (4,1%) (4,1%) (4,2%) (4,3%)

2007

Emploi - secteur financier

Nombre de demandeurs d'emploi Variation annuelle Taux de chomage Janvier 2009 12.798 +25,41% Décembre 2008 11.511 +17,28% Novembre 2008 10.801 +11,9% Octobre 2008 10.441 +8,19% Septembre 2008 9.892 +7,17% Août 2008 9.374 +3,3% Juillet 2008 9.270 +4,73% Juin 2008 9.047 +1,0% Mai 2008 9.255 +1,98% Avril 2008 9.509 -1,11% Mars 2008 9.500 -5,43% Février 2008 10.185 -3,09% Janvier 2008 10.205 -4,61% Décembre 2007 9.815 -4,80%

2006

Source: CSSF

2000

Source: Eurostat

Roumanie* Bulgarie* Pologne* Slovénie* Chypre Slovaquie Grèce Malte* Suisse* Finlande* Rép. Tchèque Autriche Suède* Irlande* Luxembourg Etats-Unis Japon* Belgique Pays-Bas Espagne France Hongrie UE 27 Danemark* Lituanie Allemagne Royaume-Uni Portugal Italie Estonie* Lettonie

Variation mensuelle

1.571,534 +0,76% 1.559,653 -2,78% 1.604,237 -2,60% 1.647,028 -8,33% 1.796,696 -6,32% 1.917,993 1,14% 1.896,357 -0,3% 1.902,092 -4,8% 1.996,959 1,7% 1.964,076 3,6% 1.895,445 -3,4% 1.962,845 0,6% 1.951,141 -5,3% 2.059,395 -0,2%

Source: CSSF

9%

Variation du PIB 2008/2007

(0,6% au 31 Jan. 2009)

5%

10

4,5%

5

4% 0

3,5%

-5

3% 2,5%

-10

Source: Statec

1,5%

00 7 nv .2 00 8 M ar. 20 08 M ai 20 08 Ju il. 20 08 Se p. 20 08 No v. 20 08 Ja n. 20 09 Ja

20 07 p.

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No v. 2

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-20

Source: BCL

2% -15


102

Index entreprises 260 entreprises et organisations ont été citées sur les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AABBL

20, 59, 80 17, 80

ACA Access Management Luxembourg 46, 50 Administration de l’Emploi 28, 80 AGDL 60 Alfa Rome 34 Alfi 59 Alter Domus 43 Amcham 58, 59 AMF 46 Arbed 84 Arcelor 32 ArcelorMittal 32, 36, 80, 84 Ardec 36 AREP Ville 22 Artelis 21, 40 Association pour la Promotion et l’Emploi des Cadres 63 Assura 64 Astron Buildings 67 Atoz 16

B  Bafin

46 Banque Centrale du Luxembourg 24, 28, 45, 46, 59 Banque de Luxembourg 98 Banque Delen 98 Banque Medici 50 Banque Raiffeisen 18 BCCI 46 BCE 46 BCEE 38, 41 BEI 12, 40, 59 Belgacom 31 Bernard Madoff Investment Securities 50 BGL 18, 38, 45, 58, 59 BHP Billiton 34 BNP Paribas 45 BNP Paribas Real Estate 65 Board of Economic Development 12 Bourse de Luxembourg 12, 17 Brink’s Security Luxembourg 40 British Telecom 59 Britsih Telecom 58 Bulo 85 Bureau d’information de Luxembourg du Parlement Européen 24 Business Initiative 67

c  C. Diederich-Colas

36 C. Karp-Kneip Constructions 36 Caceis 59 Cactus 21, 31 Cargolux 12, 69 Carmignac Gestion 56 Cegecom 24 Cegedel 69 Centrale paysanne 80 Centre Culturel de Rencontres Abbaye de Neumünster 94 Centres Relais Innovation 12 Ceratizit 38 CESR 46 Cetrel 28 CFL 32 CFL Cargo 12, 32 CFL Multimodal 32 CGFP 28, 80 Chambre de Commerce 11, 12, 38, 72, 80 Chambre des députés 28 Chambre des Fonctionnaires et Employés publics 80 Chambre des Métiers 12, 20, 80 Chambre des salariés 80 Citroën 29, 66 CLC 27, 42, 72, 80 Clear Priority 51 Cluster For Logistics 72 Cluster maritime 72 CoachDynamix 98 Codex Productions 105 Coface 15 Commissariat au contrôle des banques 46 Commission européenne 12, 24, 27, 28, 40, 74 Commission Nationale pour la Protection des Données 40 Commission parlementaire spéciale Crise économique et financière 74 Compagnie de Construction 36 Conseil d’Analyse Economique 74 Conseil de gouvernement 11 Conseil Economique et Social 80 Conseil Economique et Social de Lorraine 66 Conseil universitaire 27 Corporate Express 40 Cour de Justice des Communautés européennes 24, 40, 64 28, 40 Cour des Comptes Cour des Comptes européenne 38 Crédit Agricole Indosuez Luxembourg 98 CRP Henri Tudor 72 CSSF 45, 46, 50, 59

d  Daimler-Benz Datacenter Luxembourg Deminor Depeche Mode Detroit Pistons Deutsche Bahn Dexia BIL Domain Invest

66 24 50 28 70 32 16 34

e  Easyfair

61 EDF 66 Elite Advisers 84 ELLN 28 Enoteca Italana 98 Enoteca Italiana 98 Enterprise Europe Network 12 Entreprise des P&T 11, 24, 40, 107 Ernst & Young 35, 42, 50 Etat luxembourgeois 36, 74 Euro Info Centres 12 Eurobéton 80 EuroDNS 31, 34, 38 Eurohub 72 Euromoney 45 Europe Vins 97 Euroscript 53 Eurostat 27 Events & More 83 Executive Club Luxembourg 60

f  Fédération de l’industrie européenne de la construction 36 Fédération des Artisans 80 Fédération des Associations viticoles 80 Fédération des Jeunes Dirigeants 42 Fédération générale de la Fonction communale 80 Fedil 12, 42, 80, 72 First Floor 91 Fonds de compensation commun au régime général de pension 24 Fonds Monétaire International 74 Fonds National de la Recherche 71 Fortis Banque Luxembourg 45 Foyer 60, 64 Fräie Lëtzebuerger Baureverband 80 Franklin Templeton Investments 59

g  G20

h  Herald Fund (Lux) HSBC

46, 50 46

i  Imprimerie Faber

31 Inexio 24 INFPC 98 ING Europe Marathon 60 ING Luxembourg 20, 60 Institut de formation sectorielle du bâtiment 36 Institut Monétaire Luxembourgeois 46 Integrated Place 26 Investor Overseas Services 46 ION Network Solutions 40 IP Luxembourg 27 Ireco 42

j  Jan de Nul Group JCI Luxembourg

34 31, 39

k  Kaupthing Bank

60 KBL European Private Bankers 21 Kelly Services 24 Kneip 60 Kuehne+Nagel 12, 72

l  La Cuisine de Zheng

93 La Luxembourgeoise 18 Lahmeyer International 69 Lakehouse 16 LCGB 69, 80 Lehman Brothers 60 Lifschutz Davidson Sandilands 26 Lombard International 98 London School of Economics 59 LU-CIX asbl 24 LU-CIX GIE 24 Luxalpha 46, 50 LuxConnect 11, 24 Luxembourg Investment Fund 46, 50 Luxembourg Online 20 Luxexpo 22, 72 LuxGSM 4 Luxinnovation 11, 12, 72 LuxTram GIE 26 Luxtrust 64

m  Maserati

25 40 108 66 18

Melia Luxembourg Mercedes Mercedes-Benz Microsoft Luxembourg Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 38, 42, 74 Ministère de l’Egalité des Chances 73 Ministère des Finances 80 Ministère des Travaux publics 11 Moskito 84 Mudam 40 Musée de la Forteresse 28

n  No-Nail Boxes

16, 38

o  Observatoire de l’Habitat

74 Observatoire de la Compétitivité 74 Observatoire en Réseau de l’Aménagement du Territoire Européen 63 OCDE 28, 52, 74 OGB-L 24, 80 Olivo 66 Ordre des Experts comptables 80 Overseas Development Bank 46

p  P. Bohler Pagilux Panalpina paperJam Philharmonie PricewaterhouseCoopers PricewaterhouseCoopers Luxembourg PRiM Property Partners

r  Raiffeisen Robert Half International Rockhal Root eSolutions RTL RWE

36 97 12 98 40 98 17, 38 58 98

52 98 28 24 103 69

s  Saab

23 Sal. Oppenheim jr. & Cie 17 Schroeder & Associés 22 SEC 46 SEO 69 Servior 28 Siemens Entreprises 57 Smart Air 40 SNCB 32 SNCF 22, 32 SNCI 11, 12 Société Générale Bank & Trust 45 Sol Melia 40 Sommet de la Grande Région 63 Staples 40 Statec 38, 69, 74, 80 Swissport 84

t  Tango

31, 40 Tata Consultancy Services 54, 55 Tele2 31 Telindus 31 Telindus Belgacom ICT 21 Tempo 98 The taplow Group 19 TNS-ILReS 27 TR Engeneering 69 Tribunal de première instance 24

u  UBS

46 UBS Luxembourg 50 UBS Third Party Management Co 50 UEL 12, 80 United International Management 98 Université de la Sorbonne 74 Université du Luxembourg 27, 72

v  Victor Buck Services Ville de Luxembourg Voxmobile VSE Net

42 8, 32 2, 3 40

w  Wildgen, Partners in Law

98

y  Yellow.lu

84

52 Garage Intini 25, 34 Gerkan, Marg & Partner 22 Global Media Systems 24 Goldhand Europe 98 Goodyear 69 Groupe François 63 Groupement luxembourgeois des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics 36 Guardian 70

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104

Index décideurs 155 personnalités ont été citées dans les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAlexis Stefan Allegrezza Serge

B  Baertz Marc Baudson Anne Becker Norbert Bermes Jean-Luc Bertemes Alexandra Besch Guy Biltgen François Bintz Jean-Claude Biordi Franck Bley Pierre Brasseur Anne Buck Nicolas Buck Xavier Bulach Michel

c  Cammarata Lionel Clement Nico Corneille Karp-Kneip Crauser Claude Cravatte Ernest

d  Dal Notaro Roberto Danielsson Jon Davidson William Demuth Claude Dennewald Robert Dennewald Robert Derkum Laurent Detaille Michèle Drews Armand Dury Patrick

e  Ensch Paul

98 38, 74, 80

98 59 16 38 80 26 28 16 98 80 84 42 31, 34, 38 98

72 80 36 98 18, 52

98 59 70 24 42 80 38 16, 38 80 80

80

f  Faber Isabelle Ferber Alphonse Fontagné Lionel François Bernard Frieden Luc Friob Norbert Frisoni Claude Fromes Thierry

g  Gasparotto Francis Geisen Norbert Gengler Marc Gentili Giovanni Georges Alain Giry Patrick Goy Jean-Marc Graffé Patrick Gramegna Pierre Grulms Fernand Guill Jean

h  Hammelmann Paul Haux Christian Hencks Raymond Henning Géraldine Henri Grand-Duc Hentgen Pit Hissette Michaël Hoffmann Gérard Hoffmann Jean Hostert Marc Houwen Marco

j  Jaans Pierre Jean Feyereisen Jensen Anders-Sundt Jonsson Monica Jouyet Jean-Pierre

k  Ketter Marc Kinn Alain Kneip Bob Kneip Gary Krecké Jeannot Kremer Alex Kuhn Roland

98 80 74 63 45, 52 42 94 18

98 80 28 59 22 56 59 28 12, 72, 80 52 46

17, 80 31 80 98 84 18 70 21, 31 80 38 24

46 36 66 98 46

42 80 60 80 22, 38, 69, 72 32 20

l  Lahaye Yves

98 38 26 59 60 24 24 84 40 22, 26

Lanners Jacques Lifschutz Alex Lockwood Bill Lombaert Eric Losch Maurice Loschetter Viviane Lullig Astrid Luong Thai Lux Lucien

m  Machado José Maquil Michel Mart Daniel Massard Pascal Matera Dominique Mersch Yves Meyer Jean Mouget Didier Muller Georges Munhowen Raymond

64 17 80 38 98 46, 59 20, 80 17, 38 21, 80 38

n  Nickels Patrick

38 80 80

Nieles Danièle Nothum Thierry

p  Paty Joël

66 17 80 98 46 59 80 80

Pauly François Pereira Carlos Pex Kim Philippe Arthur Pierre Gilles Pizzaferri René Prost Frantz

s  Sardo Isabella Sarkozy Nicolas Schaack Christian Schaus Jean-Nicolas Scheider Lou Schiltz Jean-Louis Schiwek Frederick Schmit Romain Schmit Georges Schnermann Markus Schonckert Laurent Schonenberg Paul Seyler Patrick Soisson Nicolas Spier Joé

t  Tesch François Thiel Lucien Thill Carlo Thiry Christian Thiry François Thome Marco Thommes Camille Tremuth Norbert

u  Urien Jesus v  Van den Meeren Caroline Van Landeghem Patrick Vandenberghe Rik Vanderberghe Rik Verwilghen Etienne Vogel Gaston

w  Wagener Frank

r  Radoux Claude Rafii Abbas Rake Michael Raulot Nicolas Reding Jean-Claude Reding Viviane Reinesch Gaston Rodenbourg Michel Roeltgen André Rogoff Kenneth Rommes Jean-Jacques

20 42 58, 59 98 80 12 80 42 80 74 80

98 84 58, 59 46, 50 27 24 34 80 42 34 21 59 80 80 80

60 60, 74 18, 45 36 36 80 59 80

70

98 64 20 60 21 84

Wagener Marco Weber Robert Weyer Jeannot Weyer Marc Willems Josiane Wiseler Claude Wolff Romain

16 80 80 42 80 80 26 80

z  Zigrand Georges

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paperJam – édition Avril 2009 Ce numéro est paru le 20 mars à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

paperjam  |Avril 2009 | ÉconomIE & Finance

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cahier Économie et finance photo AndrÊs Lejona

cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid

paperJam – Êdition Avril 2009 Ce numÊro est paru le 20 mars à 20.000 exemplaires. Il a ÊtÊ ÊditÊ et imprimÊ au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction CÊline Coubray (-44) celine@mikekoedinger.com,

FrĂŠdĂŠrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Brian Power (-46) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu Duncan Roberts (-49) duncan.roberts@paperjam.lu

collaborateurs rÉdactionnels Jacques Demarque,

Alain Ducat, SĂŠbastien Lambotte, Bernard Paquin, Jean-Marc Streit, Joseph Tripodi (JB Presse), Marc Vandermeir correction Nathalie Lemaire (-26) nathalie@mikekoedinger.com photographie Julien Becker, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne, Etienne Delorme, Francesca Gilibert, David Laurent (Wide), AndrĂŠs Lejona, Fabrizio Maltese, Olivier Minaire (Wide) Illustrations INgrid ChargĂŠe de projet / paperjam business club Nathalie Brocker (-54), nathalie.brocker@paperjam.lu

LAYOUT directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard, Nathalie Petit,

StĂŠphanie Poras, Claire Ramos pour INgrid (www.INgrid.eu) impression Qatena

rÉgie publicitaire

Éditeur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, DĂŠborah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil d’administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par l’Êditeur.

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fonds d’investissement

paperjam  | Avril 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

La prÊparation à Ucits IV, les consÊquences de l’affaire Madoff, les fonds de pension, les fonds immobiliers,...

Prochaine ĂŠdition: 24 avril 2009 Pour contacter la rĂŠdaction: press@paperjam.lu



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