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“It’s the economy, stupid”
Duncan Roberts
Let’s not kid ourselves: Luxembourg’s voters are likely to speak loudly and clearly in favour of the incumbent regime on 7 June. With Jean-Claude Juncker enjoying a popularity rating of 92%, Robert Goebbels was not exactly joking when he said that “interest here is on who is going to be the next prime minister, and who is going to be in government with Juncker.” Any other result is unimaginable at this juncture, three weeks before polling day. It would require a significant event to shift popular opinion that the CSV-LSAP coalition should continue to guide Luxembourg for the next five years. Yes, we are in the midst of global economic crisis, but any comparisons with the election of 1974, when Pierre Werner chose to cede power to the DP coalition led by Gaston Thorn are disingenuous. 35 years ago, the DP had succeeded in becoming what Mario Hirsch called an American type “catch-all party”, encompassing voters beyond its traditional bourgeois core support. But that label can probably now be best applied to the CSV, which through its clever leadership has managed to steer itself clear of the “traditionalist” label that for many years associated its policies with the strict doctrine of the Catholic Church. However, social issues will not decide the 2009 election. As Bill Clinton famously said, “It’s the
economy, stupid.” Crucially, the CSV in Juncker and Luc Frieden, and the LSAP in the form of Jeannot Krecké, have the players the majority of voters trust to guide Luxembourg out of the crisis. In the most recent opinion poll, published by the Wort on 2 May, only Charles Goerens (6th) and leading candidate Claude Meisch (20th) from the DP figured in the top 23 most popular politicians – neither has experience in dictating Luxembourg’s economic or finance policy. Dei Gréng, with François Bausch in 13th place, lies one percentage point behind the DP in a poll of parties the voters trust on a mere 7%, way behind the LSAP and CSV. But the problem for Bausch and his colleagues is that all the other major parties have taken up the rallying cry for sustainability. It is difficult to imagine either party making up ground now. The DP cannot surely hope that the dispute over civil service pay will shift enough votes their way, and voters worried about job security and property prices may decide the Greens are a luxury they cannot afford right now. Nevertheless, according to the Wort’s poll 30% of voters either don’t trust any party or have not yet made up their mind. In 1999 a 2.5% swing to the DP was enough to get them into power. As former British prime minister Harold Wilson famously said, “a week is a long time in politics”.
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Luxembourg
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Entreprises
Place financière
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Industrie Grande Région
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Luxembourg 11
Public transport
Local architects on the right track 12
Retail sector
Coping with changing behaviour 14
Airport
entreprises 25
Immobilier
Bouygues s’incruste 26
Didier Mouget
«Nous nous trouvons À la croisÉe des chemins»
49
Ucits IV, Madoff, la crise...
Quel avenir pour les fonds? 50
Résultats
Dexia BIL sort la tÊte de l’eau 52
Journée boursière
Mauvaise annÉe
still flying the flag 16
industrie
CVCE
La mÉmoire de l’Europe 17
57
Kofi Annan à la Philharmonie 18
60
Governance
Mid-table anonymity 21
Politique
Question d’affinitÉs 22
Agenda 21
City invests to promote biodiversity
Faber
Climatiquement vendeur
Emploi
Premier round 20
ArcelorMittal
Violente manif à l’ag
Conférence
28
Workspace
Le Kirchberg pour 595 euros 30
CRP Henri Tudor
Une image À éclaircir 32
Film industry
Samsa on the red carpet 34
Aviation
fully-fledged and ready 36
Inauguration
AMMC LAW emmÉnage
grande région 63
Santé
Des patients plus mobiles
place fiNAncière 39
Banques
64
Industrie
PremiÈre mondiale
BGL-BNP Paribas, c’est fait! 40
Jean Guill (CSSF)
«Il y a matiÈre à mieux communiquer» 46
CSSF
L’esprit tranquille 48
Fonds d’investissement
A la croisÉe des chemins
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9 sommaire
coverstory Élections
66
Le 7 juin auront lieu, au Luxembourg, les élections législatives. Dans un contexte inédit de crise économique et financière profonde, les électeurs auront à décider si la coalition CSV-LSAP, aux affaires depuis 2004, sera à même de sortir le pays de l’ornière. Si la principale inconnue demeure, une nouvelle fois, de savoir qui gouvernera aux côtés de Jean-Claude Juncker, indéboulonnable premier ministre depuis 1995, l’impact de la crise sur le choix des électeurs pourrait bien réserver quelques surprises. Le même jour se tiendront les élections européennes. Un scrutin moins médiatisé mais tout autant essentiel lorsque l’on connaît le poids écrasant des directives européennes dans la législation nationale. Jean-Claude Juncker
«Jamais je ne dirigerai une coalition À trois»
86
Table ronde
Au-delÀ des crises… 88
Bilan de la table ronde
La pÉrennitÉ! Quelle pÉrennitÉ?
off the record Great expectations dashed for Tarantula 90
L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses...
playtime les dernières tendances et actualités AU luxembourg 92
Shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode, intérieurs, technologie... Et l’interview passion de Jacques Demarque avec Francis Kiénert.
paperJam juin 2009 management
78
EP elections
Rekindling Interest 82
New media
Smart voting and e-campaigning 84
luxembourg en chiffres le tableau de bord de l’économie luxembourgeoise 108
Elections législatives
Les stratÉgies de la relance
Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines des ressources humaines, du marketing, de l’IT et du management. En dossier central: l’aménagement des espaces de travail sous toutes leurs formes.
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Luxembourg architects on the right track | 12 Retail sector Coping with changing behaviour 14 Airport still flying the flag | 16 CVCE La mÉmoire de l’Europe 17 Conférence Kofi Annan à la philharmonie | 18 Emploi Premier round 20 Governance Mid-table anonymity | 21 Politique Question d’affinitÉs | 22 Agenda 21 City invests to promote biodiversity 11
Public transport Local
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11 luxembourg
Regional development
Chambre des députés
On ferme! Photo: Christof Weber / SIP
Les rideaux ont été tirés le 13 mai sur les travaux parlementaires de la législature 2004-2009. L’occasion pour Lucien Weiler, le président de la Chambre des députés, d’en dresser le bilan et de se réjouir d’une émancipation des élus du peuple vis-à-vis des appareils politiques. La période législative a été marquée par le vote de quelque 500 projets et 4 propositions de loi (sur 527 projets et 37 propositions déposés), 3.000 réunions de travail, 3.300 questions parlementaires et 320 questions orales.
C’est le nombre d’habitants du Luxembourg au 1er janvier 2009, selon le Statec. Au rythme actuel de croissance de la population, près de 10.000 résidents sur un an (5.596 naissances, 3.595 décès, 17.758 arrivées et 10.058 départs), le cap du demi-million d’habitants devrait être allègrement franchi d’ici à la fin de l’année.
Pro-Sud steps up marketing campaign A new 24-page brochure titled South Luxembourg: The Innovating Region is the latest marketing effort by Pro-Sud, the syndicate of the 12 communes in the south of the country. The tri-lingual brochure promotes the south as a region in which science, research and entrepreneurship play an important role. Its aim is to attract innovative companies to the south that can take advantage of potential synergies between higher education, research and the economy.
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Public transport
Elegant glass waves are a signature of the winning design.
Local architects on the right track As part of the government’s Mobil 2020 plans, a new Gare périphérique at Cessange will be constructed to link rail, bus and tram networks. Following an international architecture competition, transport minister Lucien Lux announced on 5 May that the jury, headed by renowned Austrian architect Roger Riewe, had selected a design by local architects Paczowski et Fritsch for the 150 million-euro project. The veterans of the Luxembourg architect scene worked together with French companies PTV and RFR to draw up the winning design, which incorporates what Tatiana Fabeck, who provided comments on the jury’s choice, calls “elegant glass waves” into its structure. Some 46 architecture bureaus entered the competition and eight were retained for presentation to the jury. Paczowski et Fritsch have designed, among other notable local buildings, the new ter-
Illustration: Paczowski et Fritsch
The results of a competition to design the new railway station in Cessange have been announced.
minals at Luxembourg airport. Second place in the competition went to Luxembourg architects Steinmetz de Meyer in association with German bureaus Pohl, TKK GmbH and Knippers Helbig Beratende Ing. Third place was given to the design by German firms JSWD in association with BSV and HIG GmbH. The brief was to design a station with four train tracks, two of which had to include 400-metre long
platforms to accommodate international trains on the Brussels-Luxembourg-Strasbourg route. Connections to the light tram network as well as bus platforms, and ease of access for cyclists and pedestrians, were also part of the criteria demanded by the competition as the new station has to conform with the Porte de Hollerich masterplan. The project is due for completion by 2016 and will complement the new Gare périphérique de Howald.
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12 Luxembourg
0) 1 / 5 ( w o n t h g i r The crisis r e ta i l s e c t o r amines the consequences
. erJam ex ferent sectors p if a d p in th y n r o e m v o h c re Eac prospects for e th d n a is is r of the c retail sector e th : th n o m This
Retail sector
Coping with changing behaviour Luxembourg’s retail associations say their members have so far escaped the worst of the crisis. But they recognise the need to adapt to changing consumer habits if they are to remain competitive.
Duncan Roberts (text), David Laurent / Wide (photo)
“There is no doubt the crisis has arrived in Luxembourg, but I am not sure it has reached the retail sector in the city,” says Corinne Cahen, president of the UCVL Luxembourg city retailers’ association. She explains that the weather can play just as important a role as economic fortune in the success or failure of the sector, and so far since the crisis began the capital has been lucky. Thierry Nothum, president of the Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC) agrees that compared with other countries or regions, Luxembourg’s retail sector has probably suffered less. “Which doesn’t mean that we have not seen the emergence of new behaviour patterns in consumers – though whether they will become permanent or are a temporary suspension of a disposition to purchase is not yet clear.” He suggests that some regions in the Grand Duchy have suffered worse than others and cites the Ettelbrück-Diekirch conurbation, where many Goodyear employees live, as an example of an area where purchase power and confidence has fallen because 1,500 workers are on chômage partiel. “A phenomenon like that has a direct impact on local retailers,” he says. However, Nothum also points out that with the crisis less than a year old, it is difficult to differentiate between structural problems in the retail trade and problems caused by the crisis. For ins
tance bookshops or music and DVD retailers have been suffering for several years from the impact of cheaper e-commerce giants such as Amazon. Back in February, the CLC and communications agency, IP, published a survey on the “new behaviour of consumers”. It indicated that consumers are thinking more and more about their options when deciding how to spend their disposable income. As well as finding that 20% of workers fear their disposable income will fall, the survey also revealed that 57% believe the economic crisis will last at least two years; that is until at least the second half of 2010.
Service quality Changing consumer habits have manifested themselves in shoppers either seeking out cheaper goods, deciding to buy less of a certain type of product or, in a few cases, forgoing luxury items altogether. Price clearly plays an important role, whether it is seeking out temporary offers or making price comparisons – Nothum says that in France, where precise data is available, consumers are switching from brand name to supermarket generic products. “There may not be much difference in the quality, but there is in price. And I would be surprised if the figures for Luxembourg were much different.” But other factors, notably choice, availability and quality of service, also play a role in changing habits. The CLC is on the verge of launching a
campaign titled La Vente – un métier passionnant to attract retail sector employees and managers to a series of courses on improving service. “In a market that is restrained and much more critical, soft factors play an important role,” says Nothum. “And those who stand out from the crowd will do better than others”. Cahen says that personal service and trustworthy advice are key to retaining and winning new customers in the crisis, and she is forthright about those retailers who fail to meet expected standards. “This is just a hypothesis, but a crisis that lasts some time might well serve to get rid of the unserious people on the market,” she says. “Shop management or sales might not be seen as the most important or glamorous career in the world, but it is a noble profession – and one that requires discipline and responsibility.” Nothum would also like to see politicians and the media play a more responsible role. He feels that many consumers who have no need to worry about losing their job or being on short-term work nevertheless allow themselves to be pressured, sometimes subconsciously, into being more cautious in their purchases. “The retail sector is extremely dependent on psychology and consumer confidence,” he says. “We would like politicians and the media to present both good and bad news more objectively, and provide explanations.” Both Nothum and Cahen agree that politicians in Luxembourg have done their bit to indirectly
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“A crisis that lasts might well get rid of the unserious people on the market” Corinne Cahen (UCVL)
assist the retail trade, and recognise that direct help of the kind given to the finance sector or manufacturing industry is difficult to provide. Tax breaks and tax credits and other measures introduced in the budget last autumn have helped improve purchasing power, but Nothum points out that they have also imposed costs on retailers. “Retaining the index and increasing the minimum wage have, of course, helped purchase power, but they also penalise businesses who might then pass on their extra costs to the consumer by raising prices. Other costs have fallen, such as the price of petrol and other goods that have been linked to lower prices in raw materials such as cereal.”
Liquidity problems Liquidity is another problem facing the sector. Many producers in Europe have changed their policy and are demanding payment much quicker, and some businesses are just not properly prepared to meet the new restrictions. Nothum would like to see the government offer some form of shortterm credit system as well as net fiscal ratings to help the sector. “So that, for example, if a business has outstanding payments to make to one tax authority but is also owed a reimbursement from another tax authority it does not get into cash flow problems.” Cahen would like to see more publicity for those measures that were already in place to help retail businesses, such as an aide à l’investissement for making improvements to a shop or employ-
ment programmes for the over 45s and the young. “It is our role in the UCVL to guide retailers, because they know their job really well but they cannot be expected to know all the forms of aid and different subsidies available. But it is also the job of the ministry – they could really advertise them like they have campaigns for the subsidy for energy-efficient fridges – and the minister is non-existent!” “The other problem is that we have to look quite far ahead,” Cahen explains. “I have already made my orders for next autumn and winter. So no matter what happens I have to buy that stock.” But she remains optimistic despite the unpredictability. “Customers go and new customers come – which is what is exciting, in both a good and bad way, about this job.” And, as Lou Scheider of IP has said, businesses must continue to employ targeted and efficient and creative communication to seize the opportunities available when the crisis ends – they must stay “top of mind”. The problem is that communication is the easiest way for a retail business to save money. “But, just as our government has said, anti-cyclical measures are what is needed – the time to invest and start projects is when the economy is at the bottom,” says Nothum. He believes the crisis may have inadvertently helped the image of the retail sector. “The crisis has shown how volatile certain sectors are. But the stability of the retail trade, which employs significant numbers and delivers good income for the state, has real value in economically bad times.”
Consumer confidence
Steadying after free fall Consumer confidence was already in steady decline for a year before the crisis hit. In July 2007 the consumer confidence indicator published by the BCL (Luxembourg Central Bank) stood at 10 points – having increased from just 3 points in March of that year. It then started falling steadily each month to reach -2 points by September 2008. But by the following month, after the news of the Lehman Brothers bank collapse broke and the financial crisis really hit home with the government rescues of Fortis and Dexia, it had dropped to -10 points. By December the consumer confidence index had reached a low of -20 points. It then picked up slightly in the first two months of 2009 before falling again to stand at -19 in March. D. R.
déjà publiés dans la série: Février 2009: les avocats d’affaires Mars 2009: automobile sector Avril 2009: la construction Mai 2009: manufacturing industry
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14 Luxembourg
Airport
still flying the flag One year after its opening, through difficult economic conditions, the airport has shown reasonable results.
Brian Power (text), Etienne Delorme (photo archives paperJam)
The old airport building at Findel had already become out dated by the time Lux Airport, the company behind the new terminal, was formed in 2001. Capacity was too low and the building itself was cramped and somewhat inefficient. The idea for the new terminal was to create not only a larger capacity, but also a more fitting symbol for Luxembourg with regard to air travel and as a financial centre, while responding to the changing needs of travellers. However, it is never easy to move a whole operation, and Luxembourg airport is no exception. Bearing this in mind, they can consider 2008 to have been a success, and once the current financial situation lifts, the Grand Duchy will have a transport hub that should meet all its requirements over the long term. The airport is currently used by 14 airlines and serves 56 destinations, totalling approximately 800 flights per week. In the year 2008, the airport carried 1,695 million passengers, which was an increase of 3.27% on the 2007 figure of 1,640 million. While the new airport will ultimately have a yearly capacity of three million passengers, this figure does not represent the immediate ambition, but more a potential capacity in line with growth and diversification in the aviation industry. The key is long-term: the economic crisis will not last forever, and Luxembourg will seek to place itself at the forefront of financial centres emerging from these difficult times.
Consolidation is key While 2008 showed an improvement on 2007, it is a telling sign of the times that the figures for November and December of last year showed a fall of 5.5% and 10.7% compared to the same months in the previous year, and with the improved capacity of the new building, the loss of those passengers and the revenues they bring may have been even more keenly felt. The target figure for total passengers for this year has been placed at 1.7 million, but the drop off makes this seem optimistic, even if the
Luxembourg airport is a flagship gateway to the region.
airport will be able to process a greater number of flights and passengers than it could in the first months of 2008. Fernand Brisbois, CEO of Lux Airport’s management committee, the company in charge of building and running the new terminal, admitted that he had a challenge in front of him regarding how to make up the extra 40% of capacity to bring total passengers to three million. He refused to rule out the idea of low-cost airlines in the future, but admitted that “the airport will not take them at any price. We have a strong business-oriented client base, and as such the airport must meet their needs as a quality facility.” It should also be pointed out that the airport is not necessarily in direct competition with the low-cost hubs in the surrounding region. That becomes evident as soon as one enters the building, if not as soon as it comes into view. Furthermore, for the coming year, the airport will continue to support the ambitions, and plans of consolidation, for the airlines that currently fly into
and out of it. Most notable among these is Luxair, which at the moment handles more than half of the airport’s passengers. The national flag carrier will obviously guard its position as a premium airline jealously, and has also asserted its green credentials by running the more environmentally-sound Bombardier Q400 aircraft. This seats 72 passengers. Luxembourg airport is not designed to handle many fast-turnaround flights of 150 people, and Brisbois is sceptical that this country even has the customer base for such operations. The future will require a balancing act in the aviation industry as a whole, and to reach full capacity, so will Luxembourg airport. But as the country’s population develops alongside its business and financial sectors, there will always be a demand for a convenient means of access. On a local level, the planned rail link will make the airport even more accessible. And on a practical level? Just try using it. The difference is clear.
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CVCE
La mÉmoire de l’Europe
Le Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe, établi au Luxembourg, vient de passer le cap du million de documents consultés sur un mois. Un pas de plus dans la reconnaissance d’un site au contenu exceptionnel.
Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)
Avec 1,13 million de documents consultés (pour 280.000 visites), la plate-forme European Navigator (www.ena.lu), alimentée par le Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (CVCE), a franchi, pour la première fois, le cap symbolique du million de documents en un mois. Une performance d’autant plus étonnante qu’elle représente une croissance de… 165% par rapport à mars 2008. «Cela illustre un besoin grandissant de connaître l’Europe, de savoir d’où l’on vient et vers où l’on va, de mieux connaître nos racines et de pouvoir en tirer des leçons pour le présent et l’avenir», commente Marianne Backes, directrice du CVCE et initiatrice du projet au cœur des années 90. C’est plus précisément toute l’agitation qui entoura le Traité de Maastricht et le constat d’une très mauvaise connaissance – et donc perception – de la «Maison Europe», qui lui ont donné l’idée de la création d’un espace centralisé des connaissances liées à la construction européenne. Le problème est, qu’à l’époque, pourtant pas si lointaine, Internet n’existait pas encore dans la forme «universelle» que l’on connaît aujourd’hui. En 1995, Marianne Backes a reçu, pour ce projet, une bourse dans le cadre du Prix Joseph Bech. Un an plus tard, le projet European Navigator était lancé au sein du ministère d’Etat luxembourgeois. La première phase, menée jusqu’en 1998, en collaboration notamment avec le CRP Henri Tudor, aboutit à un prototype du système gravé sur un CD-Rom... «En plus de l’élaboration du contenu du site, il a fallu développer tout le volet technologique, explique Mme Backes. Cela a évidemment pris beaucoup de temps. Nous sommes un des pionniers en la matière, puisque la documentation que nous mettons à disposition est exclusivement disponible sur Internet. Cette approche novatrice n’a pas toujours été bien comprise.»
15.000 documents référencés Depuis ses débuts, le CVCE souffre, du reste, d’un certain manque de reconnaissance que sa localisation géographique (à l’écart de toute vie urbaine, dans le Château de Sanem) n’a peut-être pas aidé à développer. Le contenu du site constitue pourtant une mine d’or pour quiconque (historiens, chercheurs… et citoyens lambda) s’intéresse à la construction européenne. Parmi quelques per-
«Il y a un besoin grandissant de connaître l’Europe, de savoir d’où l’on vient et vers où l’on va» Marianne Backes (CVCE)
les rares, on trouve, par exemple, les «coulisses de la signature» du Traité de Rome. On y apprend par exemple, de la bouche des Luxembourgeois Albert Breuer (ancien fonctionnaire de la CECA) et Pierre Pescatore (ancien membre du groupe de rédaction au sein de la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l’Euratom), que le parapheur dans lequel chacun des ministres-fondateurs de «l’Europe» apposa sa griffe, ne contenait que la première et la dernière page du Traité de Rome signé en mars 1957. Et entre les deux? Des pages blanches, le reste du document n’ayant pas été fini d’éditer par l’imprimerie de l’Etat italien! Personne ne le sut, ce jour-là, pas même les ministres concernés… Autre moment exceptionnel: le discours, prononcé dans la langue de Konrad Adenauer, par le Général de Gaulle, en septembre 1962, où il parle «du grand peuple allemand» et de l’amitié franco-allemande. Au total, plus de 15.000 documents écrits ou audiovisuels, qui n’ont pas tous le même charme, mais n’en constituent pas moins la mémoire para-
doxalement très vivante de la «jeune» Europe. «Personne ne s’imagine la quantité de travail que représente la mise en ligne de ces documents», plaide Mme Backes. Outre la recherche en ellemême, il y a, en effet, la digitalisation (pour les documents écrits) ou la mise au format vidéo adéquate, l’indexation et le légendage, mais aussi tout un travail purement légal en matière de respect des droits d’auteur, qui va jusqu’à aller retrouver les héritiers d’un journaliste ayant écrit un article dans les années 50 pour obtenir leur autorisation de publier le texte sur le site. Etablissement public, porté par un contrat de performance signé avec l’Etat en février 2008, le CVCE dispose d’un budget annuel de l’ordre de trois à quatre millions d’euros, dont la plus grande majorité est dédiée aux chercheurs. Le volet «technologie» représente évidemment un autre de ses atouts majeurs. L’actuelle interface, développée en 2006, devrait céder la place, au second semestre 2010, à une toute nouvelle approche orientée web 2.0, qui permettra une plus grande interactivité avec les visiteurs du site.
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Conférence
Kofi Annan àInvitélapar Philharmonie Dexia BIL, l’ancien secrétaire
général des Nations Unies et prix Nobel de la Paix 2001 a prêché, le 27 avril dernier, pour la révolution verte.
François Tesch (Foyer) et Antoine Seyler
Luc Deflorenne (photos)
Carlo Thelen (Chambre de Commerce) et Jean-Paul Scheuren (Claude Konrath Building Concepts) Jean-Louis Schiltz (ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire), Kofi Annan et Frank Wagener (Dexia BIL)
Michel Rodenbourg (CLC) et Jean-Marc Fandel (Cetrel)
Georges Axmann (ArcelorMittal) et Henri Kox (député)
Etienne Reuter (Office du Ducroire) et René Barone (Husky)
Pierre Bouchoms (Eurizon Capital) et Charles Gosselin (Dexia BIL) Robert Goeres (Goeres Horlogerie)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Fernand Boden (ministre des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement)
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C’est, en euros, le «prix d’ami» (selon la secrétaire d’Etat à la Culture, Octavie Modert) payé par l’Etat pour l’acquisition d’une collection privée allemande, l’une des plus importantes d’Europe consacrée à l’histoire des fortifications entre 1500 et 1914. Constituée de 8.800 volumes imprimés, 61 manuscrits ainsi que de gravures, de plans et de photos, elle est destinée au Centre de documentation sur la forteresse du Luxembourg, dans le Musée des Trois Glands.
Retail
Photographers snap Luxembourg’s photo developers are up in arms over government plans to introduce automatic biometric passport photo machines in town halls across the country. The Lëtzebuerger Fotografen and Fotofachhandel association, representing some 30 photo stores, say the machines threaten their existence. In 2007 some 46,000 passports were issued to Luxembourgers.
Emploi
Photo: Luxinnovation
Premier round La formation, pierre angulaire du combat contre le chômage, a été au cœur de la réunion tripartite du 6 mai pour l’emploi et la cohésion sociale.
Photo: Julien Becker (archives paperJam)
François Biltgen redoute l’arrivée de 2.000 jeunes chômeurs à l’automne.
Il n’est pas question d’attendre l’échéance électorale de juin pour agir sur le front de l’emploi: tel est le message prodigué par le Premier ministre qui a réuni le 6 juin les partenaires sociaux, ainsi qu’il l’avait annoncé dans le discours sur l’état de la Nation. L’objectif de cette réunion tripartite était de faire le point sur «d’éventuelles mesures supplémentaires à envisager pour réduire au maximum les retombées sociales de cette crise». Le gouvernement craint en effet que la situation économique ne se dégrade encore à l’automne, ce qui pourrait aggraver les difficultés sur le marché de l’emploi. Selon François Biltgen, le ministre du Travail et de l’Emploi, ce sont près de 2.000 lycéens et plusieurs centaines d’universitaires qui pourraient venir alors grossir brutalement les files d’attente de l’Adem. Un groupe de travail va analyser des pistes pour éviter ce sombre scénario,
parmi lesquelles l’augmentation du nombre de places d’apprentissage, l’amélioration de la qualification ou encore le volontariat et la promotion de l’entrepreneuriat. En ce qui concerne les universitaires, les pistes explorées concerneront les stages en entreprises ou la préparation d’un doctorat. Un second groupe de travail planchera quant à lui sur le chômage partiel, d’éventuelles adaptations législatives et la panoplie de mesures à mettre à la disposition des entreprises pour que les chômeurs partiels puissent suivre des formations. La formation professionnelle reste en effet la pièce maîtresse du dispositif de maintien de l’emploi mis en place par les partenaires sociaux. Pour Jean-Claude Reding (OGBL), une autre piste à suivre serait également la création d’emplois dans le secteur public, au sens large, pour pallier la destruction qui s’opère dans le privé. F. M.
Annual report
Luxinnovation delivers results During the first 12 months of its three-year convention with the state, Luxinnovation has made progress on several fronts. The agency itself says the results from 2008 have been “very encouraging” and cites several indicators to testify to its efforts. For instance, 338 enterprises and public research institutions benefitted from Luxinnovation services, 26 research projects received public-private funding, and 19 new technology enterprises were created. Luxinnovation itself underwent a restructuring and is now organised in four principle service groups – technologies and innovation management, programmes for national and European financing, valorisation and support of new activities, and communication and promotion. “This new strategic approach allows us to offer more coherent and personalised services,” says its president Marco Walentiny. Luxinnovation is particularly keen to support innovation among SMEs, which made up 60% of the enterprises helped by the agency in 2008. This year it celebrates its 25th anniversary and is fully implicated in Luxembourg’s efforts for the European Year of Creativity and Innovation.
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20 Luxembourg
Governance
Mid-table anonymity
The first Sustainable Governance Indicators (SGIs) for the OECD nations have emerged with results that may surprise Luxembourg at first glance.
The sgi top 20
There are surveys of myriad facets of life carried out across the world and, whenever they are concerned with positive aspects of life, it is a truth almost universally acknowledged that Luxembourg will be at the upper echelons of the league table, bumping elbows with the Nordic countries. The SGIs are divided into two separate indices, status and management, and Luxembourg finds itself in 16th and 14th place respectively, out of a total of 30 countries surveyed. The status index takes into account democracy, socioeconomics, economy and employment, social affairs, security and integration, and sustainability. These are weighted at 50% for democracy and 50% for the rest in order to give the final score of 6.6 out of 10. Norway is first with a score of 8.7. Luxembourg is praised in terms of civil rights and the business environment, but is criticised for an ad hoc tendency in administrative decisions and imbalanced political coverage in the media, which is skewed in favour of the four major parties. The education system is in need of reform, unable to cope with a high influx of immigrant children, while social welfare could become a major drain on resources if the economy fails to maintain high growth figures. Furthermore, levels of population growth and job creation will need to hit targets that are unrealistic just to cope with the burden. Back on the favourable side, public health care is praised for being universal if somewhat costintensive, while the pension system is stable, but lacking in provisions for future risk. Minimum wage levels are also high, which attracts workers from neighbouring countries, but high social welfare payments can lead to a relatively high level of long-term unemployed. In spite of advanced social welfare and health care policies, individual and corporate taxation remain low compared with the OECD average, and the budgetary equilibrium suggests that, for now, taxation is adequate.
Cult of personality The management index is formed from assessments in steering capability, resource efficiency, international cooperation, institutional learning and accountability. The latter carries a 50% weight here, with the other categories once again making up the other half. Luxembourg scores 6.3 out of 10 overall, with Norway once again first with 8.5. The survey criticises the lack of self-monitoring on the part of the government, which it says
Luxembourg has work to do...
Country
Status
Country
Management
1
Norway
8,71
1
Norway
8,48
2
Finland
8,64
2
Denmark
8,07
3
Sweden
8,58
3
Finland
7,94
4
New Zealand
8,41
4
Sweden
7,85
5
Netherlands
8,23
5
Iceland
7,44
6
Denmark
8,21
6
New Zealand
7,40
7
Switzerland
7,98
7
Ireland
7,01
8
Canada
7,89
8
Canada
6,97
9
Iceland
7,51
9
Netherlands
6,67
10
Germany
7,47
10
Austria
6,54
11
Ireland
7,32
11
Australia
6,53
12
Australia
7,05
12
United States
6,52
13
United Kingdom
7,02
13
Switzerland
6,46
14
Austria
6,91
14
Luxembourg
6,33
15
United States
6,73
15
Germany
6,31
16
Luxembourg
6,64
16
United Kingdom
6,11
17
Belgium
6,61
17
South Korea
5,85
18
Czech Republic
6,13
18
Slovakia
5,60
19
France
6,06
19
Portugal
5,55
20
Portugal
5,89
20
Hungary
5,55
is not carried out to any great scale unless serious misgivings are voiced, with monitoring being somewhat ineffectual, ad hoc and lacking in any real proactivity. In a sense, elements of the political system can be seen to be a vicious circle, with some institutional reform required and yet a policy-light and personality-heavy approach to campaigning in which the four major parties target the middle-ground. This can be explained in part by the role played by labour unions and employer associations in the decision making process. The think-tank behind the SGIs, Bertelsmann Stiftung, suggests Luxembourg needs reforms in education, where there is a disproportionate amount of unskilled workers, and citizenship, to encourage those who wish to become nationals to do so. Adapting education could enable this country to “promote from within” rather than looking abroad for a quick fix when it comes to skilled workers. As things stand, too few native Luxembourgers attend university, and this should be rectified. Unemployment
Source: Bertelsmann Stiftung
Brian Power (Text)
has been on the rise since before the current crisis despite sturdy job creation figures, and the social welfare system should actively seek to avoid creating a long-term poor. There are promising sectors for development in Luxembourg, among them e-commerce and telecommunications, and it still has the traditional attributes of stability, prosperity, competitiveness and a high standard of living. However, the economy needs to diversify, and there is a lack of entrepreneurial spirit and risk-averseness which hampers this. Finally, it is recommended that government structures in Luxembourg be drawn more into line with requirements of European integration while the political authorities should draw on available expertise to improve the monitoring of policies, but also the knowledge required for successful policy creation and implementation. Luxembourg relies on its stability, openness and security. It operates as a fairly complete package. It must maintain this at all costs.
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Animation
Panic on the Croisette Photo: Melusine Productions
In addition to Samsa Film’s Ne te retourne pas (see page 32), Melusine Productions’ stop-animation film Panique au village (A Town Called Panic) has also been selected for the official programme at this year’s Cannes film festival. The film, featuring the surreal adventures of a cast of plastic toys, is directed by Vincent Patar and Stéphane Aubier. Melusine Productions is a subsidiary of long-established animation company Studio 352, which is based in the Contern studio complex. “These selections illustrate that the Luxembourg film industry produces films whose quality receives international recognition,” says Jean-Louis Schiltz, Minister for Communications.
Communiqués
Express
(11/05) Le «certificat social et égalité des chances professionnelles», qui fera partie intégrante du label Entreprise Socialement Responsable (ESR), est officiellement lancé. Cette démarche a été entreprise par l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR), en collaboration avec le Commissariat du Gouvernement aux Etrangers. (29/04) L’avant-projet de budget pour 2010 de l’Union Européenne porte sur un montant de 139 milliards d’euros. La reprise économique se trouve au cœur des dépenses de l’an prochain et la plus grande partie des fonds (45%) est affectée à des actions stimulant la croissance et l’emploi.
Politique
Question d’affinitÉs En quelques clics, un site Internet permet aux électeurs de se positionner par rapport à l’offre politique au Luxembourg. Philippe Poirier (Université du Luxembourg)
(27/04) La Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI) propose de nouveaux instruments pour le financement des transmissions d’entreprises, dont le prêt de reprise, destiné aux PME. (27/04) Développé dans le cadre des actions e-Luxembourg du gouvernement, le portail santé (www.sante.lu) regroupe désormais sur un seul site, à destination des citoyens et des professionnels, toutes les informations sur le thème de la santé.
Photo: Julien Becker
Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu
Nouveau au Luxembourg? Perdu dans les limbes de la géographique politique? Ou simplement curieux de nature? Quel que soit son profil – à moins qu’il ne s’agisse d’une combinaison de ceux-là –, un électeur peut se situer en quelques clics de souris, depuis le 7 mai, dans le champ politique national. Sur base d’un questionnaire en ligne (www. smartvote.lu) sur les valeurs politiques, sur les politiques publiques menées et désirables notamment dans les domaines économique, éthique et social, sur la politique extérieure et sur la vie politique en général au Luxembourg, les profils politiques sont saisis puis enregistrés sur une base de données (145 candidats enregistrés au 15 mai). Puis, les internautes peuvent répondre à ces mêmes questions. L’informatique fait le reste: en quelques instants est établie leur proximité politi-
que avec les candidats ou les partis. L’exercice est amusant, instructif et les résultats parfois... très surprenants! «Le site permet de mieux identifier les préférences politiques des internautes. Mais en aucun cas, la proximité établie ne peut être considérée comme une consigne de vote», avertissent les auteurs du projet. Ce site web constitue en fait l’élément-clé du projet «Polux», dans le cadre du programme de recherche sur la Gouvernance européenne de l’Université du Luxembourg, coordonné par le Dr. Philippe Poirier, enseignant-chercheur. Les électeurs intéressés au volet européen de cet exercice peuvent se rendre sur le site www.europrofiler.eu, coordonné par l’Institut européen de Florence et dont les responsables travaillent en partenariat avec les chercheurs de l’Université du Luxembourg. F. M.
Local politics
Referendum go-ahead There will be a referendum in Luxembourg after all. Except it is limited to eligible voters in the communes of Esch-sur-Sûre, Heiderscheid and Neunhausen, who will go to the polls on 7 June not only in national and European parliament elections, but also to decide whether the three communes should merge into one. With a state subsidy of 2,500 euros per head of population flowing into the coffers of new commune should the fusion go ahead, a “yes” vote seems likely.
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C
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All about the Court of Auditors
GUIDE LUXEMBOURGEOIS POUR LA QUALITÉ Inventaire des normes, référentiels, labels et prix, classés par secteurs d'activité
Photo: SIP
The government’s press and information service, SIP, has published a new 12-page brochure on the European Court of Auditors, which has been established in Luxembourg since 1977. Readers of the tri-lingual (French, German English) brochure also get a look at the work of the Court’s president, Vítor Manuel da Silva Caldeira, and its Luxembourg member, Henri Grethen. à propos… de la Cour des comptes européenne can be ordered, free of charge, via the SIP website, www.gouvernement.lu.
2009
Publication
Labelling
Quality Guide 2009 Agenda 21
City invests to promote biodiversity The capital is adopting the UN programme to encourage local environmental protection The city is home to a rich biodiversity.
The Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité has just published its 2009 quality guide. The latest edition is aimed at assisting enterprises and public institutions that are looking to gain quality label certification by clarifying the definition of the available labels and trademarks. MLQ also hopes the guide will be useful for consumers. The guide can be ordered at the MLQ website, www.mlq.lu.
Photo: Julien Becker
Press freedom
How many people know that there is an abundance of orchids in certain corners of Luxembourg City? The capital is home to a rich variety of flora and fauna – indeed, a third of the protected species in the Grand Duchy have found favourable conditions in which to survive in the city. Which is why the city administration is adopting the United Nations’ Local Agenda 21 programme to promote the protection of biodiversity. Agenda 21 was adopted at the United Nations Conference on Environment and Development (UNCED) held in Rio de Janeiro in 1992. Although targeted at helping developing countries meet sustainability targets, the Rio Declaration also calls for local authorities to enter into dialogue with its citizens, local organizations and private enterprises and adopt “a local Agenda 21”. The Ville de Luxembourg will involve all of its administrative and infrastructural services in
implementing the recommendations of the programme. But it will also work together with the Hëllef fir d’Natur and Haus vun der Natur organisations, and is being supported by the Ministry for the Environment. The campaign will involve private residents as well as local enterprises in the protection of biodiversity. The city will issue a series of practical guides aimed at its own employees but also at businesses. Indeed, businesses will be asked to take care not to use pesticides and encouraged to plant indigenous trees, shrubs and flowers. “In the same manner, responsible management by companies of their immediate environment, particularly in business and industrial zones, will contribute to biodiversity,” the city says. As well as the practical guides, the city is organising a series of guided visits to areas of particular biodiversity interest and a scientific conference on urban biodiversity in October. D. R.
Dismay at Contacto search Local and international journalist organisations have expressed dismay at the search of the offices of Contacto, the weekly Portuguese-language newspaper published by the Saint-Paul Luxembourg group. The search was conducted on 7 May by three police officers, including a computer specialist from the “new technologies” unit. The search followed a complaint made by a social worker against a journalist who had written an article about two child custody cases last December. The police took a notebook, 18 pages of documents, and a CD – though these items were returned on 11 May. The Conseil de Presse and the ALJ journalists’ union, as well as the European Federation of Journalists (EFJ) and Reporters sans frontières (RSF), condemned the search. “Protection of sources is a right guaranteed both by the European Convention on Human Rights and by the Luxembourg Law of 8 June 2004 on press freedom,” said Arne König, EFJ President.
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entreprises s’incruste | 26 Didier Mouget «Nous nous trouvons À la croisÉe des chemins» 28 Workspace Le Kirchberg pour 595 euros | 30 CRP Henri Tudor Une image À éclaircir 32 Film industry Samsa on the red carpet | 34 Aviation fully-fledged and ready | 36 Inauguration AMMC LAW emmÉnage 25
Immobiler Bouygues
110 Index 108 Luxembourg
114 Inside
Edito
5
Sommaire
6
en chiffres
Luxembourg
10
92 Playtime
Entreprises
90 Off the record
66 Coverstory
Place financière
Industrie Grande Région
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62
56
38
24
25 entreprises
Galileo
Payroll
DeuxiÈme projet luxembourgeois Deux ans et demi après avoir été choisies pour la fourniture des systèmes d’antenne servant au contrôle des satellites du futur système Galileo, SES Astra et Hitec Luxembourg ont à nouveau été retenues par l’Agence Spatiale Européenne pour la fourniture d’antennes «full motion» en bande C et l’équipement de transmission correspondant qui fait partie du système de test en orbite. L’exploitation commerciale et la maintenance opérationnelle des antennes seront assurées par la structure SES Astra TechCom créée sur la station de Redu (Belgique).
The number of years since geologist Dr. Michel Lucius discovered a natural source spring in the village of Rosport. Today the mineral water company that bears the village name produces a range of 17 products. Rosport plans to increase its market share in Luxembourg by making local residents aware of the environmental disadvantages of buying imported bottled water that requires mass transport of both full and empty bottles to and from the foreign source.
Two years after receiving SAS 70 type I certification for its payroll services, SD Worx Luxembourg has become the first HR specialist company in the Grand Duchy to obtain the SAS 70 type II certificate. The award follows an audit of the company’s entire administrative procedures in relation to its payroll activities. SD Worx says it is the reward for a continuous effort to offer clients the best service possible by constantly improving its quality and controls.
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su tu otr L’acjour le jourredi dans n · Au que vend a · Ch
Immobilier
Yannick Quevedo (Bouygues Immobilier): «Nous voulons faire bénéficier le pays de notre expertise, notamment en matière de développement durable.»
Bouygues s’incruste La filiale du géant français veut prendre
Photo: Etienne Delorme
place sur un marché qu’elle qualifie d’exigeant et de dynamique.
Après avoir étudié le marché luxembourgeois pendant un an, le groupe Bouygues a décidé de s’y lancer via sa filiale Bouygues Immobilier. Premier projet concret dont elle est promoteur et maître d’ouvrage: Evodia, une résidence de 42 logements disponibles à la vente, située au cœur du quartier résidentiel qui doit voir le jour à Cessange, un des maillons du projet urbanistique de la porte de Hollerich. La livraison est prévue pour 2011. «La conception et la réalisation ont été confiées à des acteurs locaux qui maîtrisent les caractéristiques propres au marché local, mais qui répondent aux exigences d’un groupe comme le nôtre», explique Yannick Quevedo, responsable de Bouygues Immobilier pour le Luxembourg. Pas question pour elle d’imaginer brûler les étapes, ni bouleverser un marché qui, selon elle, est déjà extrêmement dynamique. La société entend plutôt progressivement faire sa place. «Nous voulons avant tout devenir un acteur local,
Quality label for SD Worx
développer des activités pérennes et faire bénéficier le pays de notre expertise, notamment en matière de développement durable», précise-t-elle. Depuis une dizaine d’années, le groupe s’inscrit dans cette démarche, avec notamment sa marque de bâtiments de bureaux Green Office, dits «à énergie positive». C’est sur cette même voie que la filiale luxembourgeoise s’est engagée, la première résidence développée dans le pays
répondant aux normes de classe énergétique B. «Le marché immobilier luxembourgeois a ses spécificités et nous voulons y adhérer. Le problème du coût réside avant tout dans l’impact qu’a le foncier sur le prix d’un bâtiment, poursuit Mme Quevedo. Le Luxembourg a cependant encore la chance de disposer d’espace et de terrain. De ce fait, le pays pourra plus facilement répondre à un besoin croissant de logements.» S. L.
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26 entreprises
Didier Mouget
« Nous nous trouvons
À la croisÉe des chemins »
En dépit des incertitudes persistantes entourant le climat économique et financier actuel, le managing partner de PricewaterthouseCoopers Luxembourg entrevoit une sortie de crise prochaine et le retour à un développement «assez conséquent» pour le pays.
Jean-Michel Gaudron (interview), David Laurent / Wide (photo)
Monsieur Mouget, comment percevez-vous la crise économique et financière actuelle? «La crise a évidemment touché le Luxembourg, ce n’est pas surprenant, mais plus tard que dans d’autres pays et aussi moins fort. Au niveau de l’entreprise, l’impact est évidemment différent selon les métiers: l’audit est relativement préservé, alors que l’activité de conseil est plus touchée. Mais les résultats globaux sont sous contrôle. Nous nous attendons, pour la fin de l’exercice clôturé au 31 mai, à une progression du chiffre d’affaires, mais à une diminution des résultats nets, car nous avons privilégié l’emploi et la préservation des effectifs et des ressources. Cela répond, d’une part, à une tradition sociale chez nous, mais c’est aussi parce que nous sommes persuadés que les marchés vont reprendre assez rapidement. Qu’est-ce qui vous rend aussi confiant sur ce point? «Après la faillite de Lehman Brothers, en septembre, ce qui n’était, au départ, qu’une crise liée au subprime, s’est transformé en crise financière très sévère qui a alors déteint sur l’économie réelle, puisque cela a impacté tous les circuits de financement des entreprises, ainsi que le moral des consommateurs. Si l’on analyse la situation d’un point de vue économique, il n’y a pas de réel élément qui justifie le volet économique de la crise, si ce n’est l’évolution de la consommation. A la base, donc, cette crise économique étant une crise de confiance, à partir du moment où la confiance se rétablira, la situation devrait s’améliorer. Les rebonds observés sur les marchés boursiers ces dernières semaines vont-ils dans le sens de votre raisonnement? «En deux mois, la reprise des marchés a été de près de 25%, ce qui permet d’impacter directement, et positivement, les revenus de bon nombre de banques et de gestionnaires d’actifs au Luxembourg, qui sont généralement rémunérés de deux manières: des points de base liés sur le montant des actifs et des frais
sur transactions. Beaucoup de gens pensent, néanmoins, que l’embellie actuelle n’est qu’un rebond technique et qu’un autre plongeon se profile. Nous, nous estimons que, fondamentalement, les gouvernements ont pris les mesures qu’il fallait prendre pour juguler la crise, ce qui devrait permettre d’éviter une récession économique majeure. Cela ne veut pas dire non plus que l’on va sortir rapidement de la crise, on y est sans doute encore jusqu’à la fin de l’année. Mais nous ne sommes probablement pas loin du bas. Le soutien massif des Etats aux banques, notamment en Allemagne ou aux Etats-Unis, est une mesure appropriée qui devrait permettre à la situation de ne plus tellement se dégrader. Dans les six à douze mois à venir, la situation devrait donc s’améliorer et, courant 2010, nous devrions observer des évolutions de PNB positives un peu partout. Qu’en est-il de la situation au Luxembourg, plus précisément? «Les acteurs financiers ne sont pas touchés par les mêmes problèmes. La crise a mis en évidence un certain nombre d’incertitudes qui pèsent à moyen et long termes sur la situation économique du pays. Je citerai notamment la pression qui se fait jour sur le secret bancaire et le mauvais procès qui lui est intenté, avec cette confusion entre évasion fiscale et secret bancaire. A nouveau, le Luxembourg a réagi de manière appropriée, en se conformant aux dispositions de l’OCDE et en confirmant son attachement au secret bancaire, ou à la confidentialité bancaire, selon l’appellation qu’on veut lui donner. On ne sait pas encore, néanmoins, quel va être l’impact de tout ceci sur les activités de banque privée. En principe, il ne sera pas trop important, mais on ne sait jamais comment ça peut évoluer. Ce qui est sûr, c’est que le Luxembourg ne vit pas de l’évasion fiscale. Relayer ces propos à l’étranger indique une méconnaissance fondamentale des activités du pays. Le Luxembourg peut-il néanmoins vivre sans secret bancaire, comme certains le préconisent? «Il peut certainement survivre à sa disparition, mais je ne pense pas que cela soit souhaitable,
à beaucoup d’égards, ne serait-ce que par rapport au respect de la vie privée. Par ailleurs, si nous jouons les règles du jeu par rapport aux autres pays, je ne vois pas pourquoi nous devrions envisager sa suppression. Je ne vois pas le rapport direct entre évasion fiscale et secret bancaire. Il s’agit d’un débat d’ordre politique, pour ne pas dire démagogique. Un mauvais amalgame, qui ne justifie en rien la position de vouloir abolir le secret bancaire… Les gens qui font gérer leurs actifs au Luxembourg le font pour beaucoup de raisons, et l’une d’elles est la discrétion qui n’est pas forcément motivée par la volonté de cacher sa fortune au fisc du pays d’origine. Il y a une culture en Europe qui fait que les gens n’aiment pas étaler au grand jour leurs avoirs et leur vie privée. Il y a donc ce souci de protection de la sphère privée, qui n’a pas de rapport direct avec l’évasion fiscale. Comment garder confiance en un redressement prochain de l’économie du pays dont le moteur principal demeure le secteur financier, qui est autant touché actuellement? «A partir du moment où le secteur financier va se stabiliser, la confiance va revenir. On est parti d’un cercle vicieux qui doit se transformer en cercle vertueux. Ce qui est intéressant, au Luxembourg, c’est que le pays a fait ce qu’il fallait faire pour aider les banques systémiques et les banques islandaises, mais sans consentir, pour autant, d’efforts excessifs. Le poids des déficits publics devrait donc être proportionnellement moins important ici qu’il ne le sera dans d’autres pays et cela devrait renforcer l’attrait du Luxembourg, puisqu’en toute logique, il devrait être en mesure de maintenir son approche de la fiscalité des sociétés. A l’heure où certains pays devront augmenter leurs impôts, le Luxembourg devrait parvenir à rester raisonnable dans ce domaine-là, ce qui pourrait constituer un plus au moment où se décideront des localisations d’activité. Nous nous trouvons donc, en quelque sorte, à la croisée des chemins. Selon que l’on est optimiste ou pas, on peut s’attendre à ce que le Luxembourg
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«A partir du moment où le secteur financier va se stabiliser, la confiance va revenir» Didier Mouget (PricewaterhouseCoopers Luxembourg)
consolide sa position ou perde un peu de business. Mais dans les deux années à venir, au plus tard, toutes les incertitudes qui restent devraient être levées et l’on devrait assister à une reprise du développement assez conséquente pour le pays. C’est pour cela que nous préservons nos ressources et nos capacités de production. La directive Ucits IV en cours de publication est-elle de nature à apporter à l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement une source de croissance supplémentaire? «Il est encore difficile de dire comment les choses vont se passer, puisque selon les décisions prises par les groupes de gestion d’actifs, on pourra assister à un afflux ou à une délocalisation. Notre analyse est tout de même que le Luxembourg réunit beaucoup d’atouts pour une centralisation des activités tournant autour des fonds d’investissement. Nous-mêmes, nous visitons nos clients à l’étranger en leur expliquant l’intérêt de venir
établir ou renforcer leur présence au Luxembourg. Nous sommes donc optimistes, même s’il se peut que certaines décisions prises à l’étranger, et qui nous échappent, aillent dans le sens d’une délocalisation des activités. C’est un facteur de risque qu’il ne faut pas négliger. Il faut également parler d’une autre directive européenne, celle sur la gestion alternative, que les autorités européennes veulent réglementer de manière assez sévère par rapport à des approches plus libérales venues notamment de Grande-Bretagne. Si cette directive est adoptée en l’état, on peut imaginer qu’une grande part de gestion alternative qui se trouve actuellement dans des îles que je pourrais qualifier d’exotiques, sera reprise en main. Et le Luxembourg est excessivement bien placé pour accueillir des pans entiers d’activité dans ce domaine-là. Dans quelle mesure l’affaire Madoff va-t-elle bouleverser la profession de réviseur d’entre-
prises? Certains sont montrés du doigt… «Il faut d’abord bien voir qu’il s’agit là d’une vaste fraude qui durait depuis de nombreuses années aux Etats-Unis. L’affaire est extrêmement complexe et va durer très longtemps. Elle a malheureusement touché le Luxembourg puisque certains fonds y étaient gérés, mais je ne pense pas que les auditeurs luxembourgeois des fonds aient quoi que ce soit à se reprocher. Ils ont fait leur travail correctement. Déceler, d’ici, une vaste fraude perpétrée aux Etats-Unis dans une société supervisée par un des régulateurs les plus sévères au monde me paraît extrêmement difficile. Il est donc peu probable qu’il y ait, de manière générale, une remise en cause profonde des principes d’audit des fonds suite à cette affaire… Ce qui est certain, c’est qu’au Luxembourg, les sociétés de Madoff n’auraient jamais pu être auditées par des réviseurs aussi peu structurés, comme cela a été le cas aux Etats-Unis.»
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Workspace
Le Kirchberg pour 595 euros Silversquare vient d’ouvrir un centre d’affaires à Luxembourg. Open space et surréservation offrent aux entreprises des loyers à petit prix, très appréciables en temps de crise.
Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo)
A louer: bureaux spacieux et haut de gamme au Kirchberg, quartier des affaires luxembourgeois, proches de l’aéroport, connexion internet haut débit, wifi, services de réception, salon d’accueil avec écran de télévision, kitchenette, gestion du courrier et des colis, domiciliation de société, accès à quatre salles de réunion équipées, numéros de téléphone et de fax individuels. Prix: 595 euros. L’annonce pourrait avoir été rédigée par la société Silversquare, qui vient d’ouvrir un centre d’affaires au 2a de la rue Albert Borschette, à la même adresse que Fidelity. Très abordable, le loyer ne tient pas à la crise immobilière, mais aux solutions astucieuses et innovantes mises en place par Jean-Marc Dame, regional manager de Silver square Luxembourg et ses deux associés belges, Patrick Moens de Fernig et Axel Kuborn. Quand la plupart des autres centres d’affaires proposent des bureaux cloisonnés et individuels de 6 à 8 m2, Silversquare offre des open spaces en temps partagés. Le centre du Kirchberg peut accueillir jusqu’à 120 membres sur 60 postes de travail. «Les statistiques internationales montrent qu’un bureau est employé à 30%. Nous gardons donc une marge de sécurité d’au moins 20%, ajustable en fonction du taux d’utilisation effectif», explique Jean-Marc Dame. Le bureau partagé a déjà été éprouvé dans des cabinets comme Accenture, dont les collaborateurs passent plus de temps en mission qu’au siège de leur entreprise. Le système est inspiré du surbooking des compagnies aériennes, qui consiste à vendre plus de billets que le vol ne compte de places, en tenant compte du fait qu’une partie des passagers ne se présentera pas à l’embarquement.
L’open space apporte une dynamique Supérieur de 300 euros à celui pratiqué dans les centres Silversquare de Bruxelles et Anvers en raison des écarts de loyers, le tarif affiché de 595 euros se veut transparent et égal pour tous les membres. Il comprend tous les services annexes, hormis quelques-uns, comme les impressions papier, facturées 10 centimes la page, les communications téléphoniques et les salles de réunion à 19 euros de l’heure. «Deux office managers sont également chargés de l’accueil et de la partie administrative. Les membres ont la possibilité de se faire
«Les statistiques internationales montrent qu’un bureau est employé à 30%» Jean-Marc Dame (Silversquare)
envoyer par mail les fax et le courrier qu’ils reçoivent, de façon à leur éviter de passer au bureau», détaille Jean-Marc Dame. Le principe implique tout de même quelques contraintes: «Le soir, ou lorsqu’on quitte les lieux, on doit vider son bureau et ranger son matériel dans un casier privatif», ajoute Jean-Marc Dame. Il faut également s’accommoder d’une certaine promiscuité, même si l’open space permet aussi de gagner en efficacité. «Les gens parlent moins fort, de peur de déranger leurs collègues. Et des discussions confidentielles restent possibles à des heures précises dans les salles de réunion», assure Jean-Marc Dame. «L’open space apporte une dynamique dans le travail. Il permet aussi de développer son réseau relationnel», témoigne Benoit Koch, directeur de Versusmind, cabinet d’expertise infor matique spécialisée dans l’open source. Egalement établie à Nancy, la toute première société à avoir occupé les locaux de Silversquare Luxembourg était auparavant logée au Technoport d’Esch-surAlzette. Malgré la crise, Jean-Marc Dame a bon espoir de remplir rapidement son plateau. «Nous
avons ouvert le centre de Bruxelles en mars 2008. Tout était complet en juin. Notre offre est anticyclique, car elle fonctionne bien pendant les phases de croissance, mais aussi lorsque la partie coût devient la variable d’ajustement principale. Les centres d’affaires ne sont d’ailleurs par réservés aux entrepreneurs individuels. Ils conviennent également aux collaborateurs des grands groupes.» Cette collectivité évite de s’engager dans des baux commerciaux et de payer des indemnités de rupture en cas de départ prématuré. Silversquare ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Après Bruxelles, Anvers et Luxembourg, la société veut poursuivre son développement dans d’autres centres financiers européens, comme Paris, Londres, Francfort, Zurich ou Genève. L’Amérique fait également partie des rêves secrets. Le grand frère Regus, qui compte désormais 950 centres d’affaires, répartis dans 400 villes et 60 pays, n’at-il pas traversé l’Atlantique après avoir débuté avenue Louise à Bruxelles... comme Silversquare? www.silversquare.eu
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CRP Henri Tudor
Une image À éclaircir
Marc Lemmer, qui prendra la direction du CRP Henri Tudor le 1er juin, souhaite que le Centre soit «plus percutant et plus agressif» afin d’améliorer une visibilité parfois brouillée par la richesse de ses activités.
Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)
Le 1er juin, le Centre de Recherche Public Henri Tudor changera de tête. Atteint par la limite d’âge, Claude Wehenkel, qui présidait aux destinées du CRP depuis 1996, cédera la place à Marc Lemmer, arrivé le 1er mars dernier au poste de directeur général adjoint. Après 14 années passées chez Luxcontrol, les dernières en tant que directeur business develop ment, M. Lemmer a changé d’univers en l’espace de quelques semaines, passant de la sphère privée au domaine public, forcément plus politisée. Si le CRP Tudor est une belle machine déjà bien huilée, forte de près de 350 personnes et fonctionnant avec un budget de 35 millions d’euros, il n’en demeure pas moins relativement méconnu, y compris par ceux qui sont déjà en relation d’affaires avec lui. Parmi les chantiers à mettre en œuvre par le nouveau directeur général, celui-là ne sera pas le plus mince. «Je n’ai pas l’intention de tout chambouler à mon arrivée, prévient Marc Lemmer. Je vais aussi miser sur la continuité dans l’esprit d’innovation, qui est inné ici et qui représente, en quelque sorte, notre core business. J’entends rester dans la lignée de ce qu’a réalisé Claude Wehenkel, qui a tout de même construit ce qu’est le CRP Tudor aujourd’hui. L’établissement jouit d’une très bonne réputation, aussi bien au Luxem bourg qu’au-delà des frontières. Il y a des résultats, des acquis et c’est sur cela qu’il faut bâtir le futur.» Paradoxalement, cette bonne réputation n’est pas nécessairement accompagnée d’une bonne visibilité générale. Car la multidisciplinarité du Centre, dont l’activité est répartie sur huit départements différents, impliqués dans l’amélioration et le renforcement de la capacité d’innovation des entreprises et institutions publiques, brouille parfois les pistes. «Il est vrai que c’est assez complexe; je connaissais très bien certains départements, de par mon activité précédente, mais depuis que je suis là, je constate qu’il y a encore beaucoup à appren dre, ce qui me fait rester humble et modeste.»
Formations et qualifications de haut niveau; conseils en organisation et gestion des entreprises; recherche appliquée, expérimentale ou doctorale; développement d’outils, de méthodes, de labels, de certifications et de normes; assistance technologique; conseils et services de veille; transfert de savoir et pré-incubation d’entreprises… le tout dans des secteurs aussi variés que l’information et la communication, les matériaux, la santé, l’environnement: le CRP Henri Tudor a, en effet, des allures de vraie nébuleuse qu’il est, du coup, parfois difficile de bien cerner.
Partenaire plutôt que concurrent «Ce terme de nébuleuse est un peu fort, se défend M. Lemmer. Il est vrai que si le CRP est connu, ses domaines de compétences et ses formes de collabo ration le sont moins. La discussion n’est pas nouvelle dans la maison, et je souhaite fédérer et dynamiser cette structure, en générant une approche de business development très forte. Il faut devenir plus percutant, plus agressif.» Aux yeux du futur directeur général, cette approche passe par une meilleure compréhension des besoins des partenaires et de leur logique de développement, mais aussi par une sélection plus rigoureuse et sélective sur un certain nombre d’activités, certaines étant en adéquation avec la stratégie globale du Centre et d’autres moins. «Nous devons bien voir où commencent nos missions et où elles s’arrêtent», résume-t-il, témoin «direct», dans son ancienne vie, de la confusion qui existe quant au cadre d’intervention du CRP, établissement public à qui il est régulièrement reproché, par les acteurs privés, une concurrence déloyale. «J’ai moi-même vécu cette interrogation lorsque je travaillais chez Luxcontrol, se souvient Marc Lemmer. J’ai appris, depuis que je suis ici, que cette situation est moins due à une stratégie qu’à un problème de communi cation interne: la main droite ne sait pas toujours ce que la gauche fait. Il faut donc fédérer davan tage tous les acteurs concernés autour d’une même stratégie commune.»
Cela n’empêchera jamais, évidemment, un certain empiètement du CRP Henri Tudor sur le terrain de jeu traditionnel des sociétés de conseil privées. Mais M. Lemmer défend davantage une position de partenaire que de concurrent. «Nous sommes concernés par la commercialisation, sur le marché, de développements de recherches. Nous serons donc toujours là où se trouvent déjà des consultants. Mais notre rôle est moins de faire de la prestation de services et de la consultance propre que d’essayer de développer des méthodologies dans l’innovation et de les transférer à d’autres acteurs, y compris ceux actifs dans la consultance. Je nous vois donc davantage dans un rôle de parte naire, même si par la force des choses, nous allons être amenés à faire de la consultance, non pas pour gagner notre pain quotidien, mais plus pour ali menter la réflexion, les débats.» La frontière, on le voit, est plutôt étroite et la mise en œuvre de cette volonté de clarification ne sera sans doute pas aisée. Elle passera, notamment, par un effort de communication accru, aussi bien en interne que vers l’extérieur. Et si Marc Lemmer n’envisage pas, a priori, de «chambouler» l’existant, il ne cache pas que l’organisation même du CRP pourrait être revue. «L’idée n’est pas de tout changer, mais d’établir un meilleur lien entre notre core business et l’ensemble de nos départements, en intégrant les réflexions de tous les acteurs concernés et en mettant en place ce prin cipe de business development corporate, qui nous servira de lien avec l’extérieur.» Dans la chaîne de valeur de l’innovation, qui s’étend des activités de recherche fondamentale à la mise sur le marché et la commercialisation de produits et prestations, la palette d’acteurs est assez large et chacun a sa spécificité. «Il me tient à cœur que le CRP Tudor, mais aussi les autres acteurs de la recherche au Luxembourg, soient clai rement perçus par rapport à leurs positions dans cette chaîne. Je suis assez étonné de voir que ce débat-là n’est pas encore forcément mûr dans la tête de beaucoup au niveau des institutions politi
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«Nous devons bien voir où commencent nos missions et où elles s’arrêtent» Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)
ques, économiques et des administrations. Le Tudor, en particulier, n’est pas forcément assimilable avec les instituts de recherche fondamentale ou universi taire. De même, entre les différents CRP existants, le degré de maturité est différent. Or, cette compré hension du système m’est apparue assez faible depuis que je suis arrivé, en mars dernier. C’est aussi par rapport à cela que je souhaite clarifier notre position.»
Des messages à faire passer Les premiers pas du nouveau directeur général du CRP Henri Tudor le mèneront également tout droit vers les travaux préparatoires du renouvellement du contrat de performance établi avec l’Etat. Préconisé par l’OCDE dans le fameux rapport établi en 2006 sur l’état de l’innovation et de la
recherche au Luxembourg, ce contrat de performance constitue une aubaine pour un tel établissement public, assuré de revenus conséquents sur une période triennale, en contrepartie de résultats tangibles. Pour la période de 2008 à 2010, la dotation globale de l’Etat s’élèvera à 57,2 millions d’euros. 17,9 millions ont été injectés en 2008, 18,9 le sont pour 2009 et 20,4 le seront en 2010. L’année dernière, les chercheurs du Centre ont publié 125 articles scientifiques. Les objectifs fixés dans le contrat de performance avaient placé la barre à 110… «Je souhaite que ce support des pou voirs publics nous permette de travailler de façon sereine, avec une implication des ministères de l’Eco nomie et celui de la Recherche. Nous espérons rece voir, comme dans le passé mais davantage dans le futur, les soutiens nécessaires aux projets d’innova
tion pour lesquels nous œuvrons. Cela implique un certain courage politique et une volonté d’entrepren dre de la part des administrations publiques, mais nous permettra de faire au mieux notre travail avec − et pour – le monde économique en général.» Passé la période d’évaluation et de bilan du contrat en cours, l’heure sera, début 2010, à la rédaction du prochain contrat (2010-2012), qui illustrera également, d’une certaine façon, la vision stratégique «nouvelle» que Marc Lemmer entend développer au cœur de l’institution. «J’espère que nous pourrons faire passer un certain nombre de messages à l’extérieur. Depuis que ma nomination a été annoncée, j’ai reçu beaucoup de réactions, sou vent positives, qui confirment la bonne position du Tudor dans les esprits. Cela pourra aussi servir de source d’inspiration pour le futur.»
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Film industry
Samsa on the red carpet
For a European film producer, being invited to screen your film in the official programme at the Cannes festival is about as good as it gets in terms of prestige.
Duncan Roberts (text), Julien Becker (photo)
“It will be a busy Cannes,” says Samsa Film cofounder and producer Jani Thiltges with a smile. Not only has Samsa’s film Ne te retourne pas been scheduled for an official, out of competition, screening at this year’s festival, but sister company Artémis Productions in Belgium also has a film, The Time that Remains, in competition. So, Thiltges and his partners and crew will share a prestigious walk up the famous red carpet with the film’s stars, Sophie Marceau and Monica Bellucci. “For the son of a working man, it’s a dream,” says Thiltges, who set up Samsa some 22 years ago. Ne te retourne pas is a co-production with Agat Films/Ex Nihilo from France, Studio Urania from Italy, and Belgian company Entre Chien et Loup. It is the sixth collaboration between samsa and Entre Chien et Loup. Thiltges says that it took some time to find co-production companies that shared the same philosophy and work ethic and mutual trust. “We tried out different co-production companies, and we even set up our own companies in France (Liaison Cinématographique) and Belgium (Artemis) so we could co-produce with ourselves. Entre Chien et Loup are friends rather than only business partners, they have the same taste and we get on well together. Once you have found a partner like that you stick together.”
Dream slot Co-production is the only way to finance this sort of film – what Thiltges describes as “a very expensive art-house film”. Because even with Bellucci and Marceau on board, the producers could not get a French TV station to co-finance the film. But the breakthrough came when, as well as the three co-producing companies, Samsa also managed to get distribution company Wild Bunch on board. “Right now they are the best sales agent in the world for this sort of film,” Thiltges enthuses. “If you see their line-up from the last two or three years, it’s really amazing.” Thiltges had previously worked with Wild Bunch on Comme t’y es Belle and clearly admires their professional approach. “We all know how much a film costs, and the only way to make it happen is when everyone comes to the table and says what they want to put up.” At one point Wild Bunch even put up more money than was initially foreseen when the production faced a gap in financing. “Of course, when they put
“Cannes can make the difference between making money or losing money” Jani Thiltges (Samsa Film)
in more money they get more back, but they are really good partners.” Thiltges says that the Midnight Screening on the opening Saturday of the festival was the dream slot for him and his co-production partners. “From the start, we knew we had to be in Cannes to get the film launched,” Thiltges explains. With a total budget of 11 million euros – including around 1 million for some ground-breaking postproduction special effects – the film needs extensive promotion to make money. “Wild Bunch really wanted the Saturday midnight screening, because they saw what a buzz was created a few years ago around Irreversible (also starring Bellucci), which they also distributed. Cannes can make the difference between making money or losing money, that is for sure. It is absolutely crucial for international sales, which is a big part of the cake,” Thiltges says. “It is free publicity, although of course Cannes is not exactly free...” The producer admits that the French-speaking European countries are Samsa’s natural market. “That is where we find our directors, probably because I prefer to speak French to German. And
the Anglo-Saxon market, well there is only one which is the United States and that is too far away. I have tried to investigate it once or twice, but it is a world I would not like to be in. And it’s probably even tougher in the independent market in the States – it makes the jungle look like Disneyland.” So, with more than 20 years experience in the business, where does Thiltges see the film industry in 20 years’ time? “I don’t know how exactly, but downloading will have a tremendous effect on the industry. It’s not yet as bad as the music industry, but who knows. And of course anybody can make a film nowadays – you just need a 10,000 euro camera. And at a certain point producers will no longer be necessary because the only thing you need from them is the access to the market. And that won’t just have an effect on technical film making but also on story-telling.” But he remains optimistic about his own future. “In 20 years I would love to be this old producer who does one film every two years. Still growing a little, because if you don’t grow you die – but still remaining independent and doing better and better films. And if not, I will open a wine bar somewhere.”
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34 entreprises
Manufacturing
Photo: CNSAE
Progress at Villeroy & Boch
Guide
Bureaucracy simplified The CNSAE (Comité national pour la simplification administrative en faveur des entreprises) has launched a new brochure and logo as part of its efforts to improve administrative services for businesses. The brochure highlights the changes made by various administrations since 2004 to simplify bureaucratic procedures.
Villeroy & Boch has revealed initial details of its plans for the immediate future of the 230 employees affected by the closure next year of its production facility in Rollingergrund. Negotiations between management and LCGB and OGBL union representatives had already started at the end of April, and were described as being “respectful on both sides” by the OGBL’s Alain Mattioli. But it was only on 12 May that the first concrete results of those talks were announced. Importantly, Villeroy & Boch says it will honour its promise not to make any forced redundancies before 2010, but a series of other measures will be implemented to maintain efficient production until at least the end of this year. The company
has announced, for example, that production line No.24 will no longer be active on Saturdays. In addition, overtime has been cut, although workers will receive a monthly “motivation supplement” of 150 euros – dependent on results. The Ministry of Employment has also agreed to grant its so-called aide au reemploi to all Villeroy & Boch personnel in 2009, thus making them more attractive to potential employers. An internal cellule de reclassement will also assist workers in finding new employment and they will be granted an extra six day of leave to allow them to attend interviews and training courses. The company has also announced that the scheduled collective holidays will also be honoured.
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Aviation
Bernard Van Milders (Flyinggroup): “Luxembourg is important to us.”
fully-fledged and ready Flyinggroup is now one of the top five business jet groups in Europe, specialising in several different aspects of the aviation industry, among them aircraft management, maintenance, business flights, charter flights and shared aircraft ownership. The company has been awarded the CTA (Certificat de Transporteur Aéronautique) in Luxembourg, and from now on will have two of its 23-strong fleet based here, a four-seater Cessna Citation Mustang, with a range of approximately 1,800 km and a Cessna Citation XLS, configured to seat eight with a range of 2,850 km. As well as operating flights out of Luxembourg, Flyinggroup will also be offering their maintenance and management services here. From Luxembourg, Flyinggroup’s aircraft will be able to reach major European business centres such as Brussels, Paris and London within one to two hours of flight. While this may be the same time in the air as the major airlines (with the obvious exception of Brussels, access to which throws up a major headache of its own), the time spent between arrival at the airport and taking off is a matter of minutes. Transit times are also reduced: the major airlines across Europe use a
Photo: Julien Becker
Starting in Antwerp in 1995 with one aircraft, Flyinggroup has just added Luxembourg to its list of operating bases.
network of 300 airports, whereas Flyinggroup has a potential network of 2,000 to choose from. According to Bernard Van Milders, president of Flyinggroup, the company sees Luxembourg as “a very important place for the company in the future. And if it is accessible, that will encourage businesses to establish a presence in the future.” Eight members of staff have been placed here to oversee Luxembourg operations, with a view to becoming identified as a “local” company. It is an opportunity the company felt it could ill-afford to miss: the business flight market in this country is, for one reason or another, surprisingly under-developed given the nature of the economy. Flyinggroup will clearly face a challenge to establish itself here, but the
challenge may not necessarily come from direct competition. Recent times have seen a squeeze on investment directed at unnecessary or luxury services, while every major company is now at pains to emphasise its green credentials. How exactly do business flights fit into this? Flyinggroup is CO2 neutral for its in-house emissions and offers all clients the option to offset, on a voluntary basis, the CO2 emissions related to its flights. They are also committed to having the most modern and therefore most efficient aircraft. The company expects growth to be steady in Luxembourg, and believes potential turnover of 10 million euros per year could be achieved in this country, although the target for 2009 is a more modest 2 to 3 million. B. P.
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Avec mes amies, j’aime boire... op r t s a p Suis ayern oberb
trop bleu…
ça schtrou
mpf LA T
s
an d s ie r o l a c e d Pas
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Banques BGL-BNP
Paribas, c’est fait! |
y a matiÈre à mieux communiquer» | 46 CSSF L’esprit tranquille 48 Fonds d’investissement A la croisÉe des chemins 49 Ucits IV, Madoff, la crise... Quel avenir pour les fonds? | 50 Résultats Dexia BIL sort la tÊte de l’eau 52 Emploi premier round 40
Jean Guill «Il
114 Inside 110 Index 108 Luxembourg
Edito
5
Sommaire
6
en chiffres
Luxembourg
10
92 Playtime
90
Off the record
Entreprises
66
Coverstory
Place Financière
Industrie Grande Région
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62
56
24
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Kaupthing
WestLB
La famille Rowland, et son fonds d’investissement Blackfish Capital, domicilié à Guernesey, auraient été choisis en vue de la reprise de la Kaupthing Bank Luxembourg. C’est ce qui figure dans une lettre signée des responsables de l’établissement et adressée aux clients. Cette offre, jugée supérieure à celle précédemment formulée par un fonds d’investissement lybien et qui s’est désisté depuis, devrait être présentée d’ici à la fin du mois aux banques créancières. Début avril, le Tribunal d’arrondissement de Luxembourg avait prolongé de deux mois, jusqu’au 8 juin, le sursis de paiement sous lequel la banque avait été placée en octobre 2008.
WestLB Luxembourg ne fait pas de commentaires. Et pourtant, c’est bien un départ du Grand-Duché qui vient d’être décidé pour la banque régionale allemande. Une cession doit intervenir dans les deux ans. Une centaine d’employés sont concernés. En contrepartie du feu vert accordé à WestLB pour les aides publiques qu’elle reçoit, la Commission européenne exige qu’elle réduise sa taille de moitié.
Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)
Un repreneur à Guernesey
C’est, en pourcents, la baisse du bénéfice net des banques luxembourgeoises en 2008 à 564 millions d’euros contre 4,7 milliards en 2007. Compte tenu de la gravité de la crise, l’ABBL a néanmoins qualifié ce résultat de «satisfaisant». L’association des banques luxembourgeoises se félicite également du fait que ses membres ont «assumé leurs responsabilités en tant qu’employeurs», l’emploi bancaire ayant progressé de 4%.
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Banques
Carlo Thill et Eric Martin co-président le nouvel ensemble.
BGL-BNP Paribas, c’est fait! On ne dira plus BGL, mais BGL-BNP Paribas. L’opération a été bouclée le 13 mai après l’appro bation de la Commission européenne et avec la cession par l’Etat luxembourgeois de 16% du capital de la banque à l’établissement français, qui en détient désormais les deux tiers. L’Etat luxembourgeois restera pour l’instant actionnaire à 34% de l’ex-Fortis Banque Luxembourg. L’accord initial avait été annoncé en octobre, en pleine tourmente financière, et alors que les Etats belge et luxembourgeois avaient dû intervenir pour sauver Fortis de la faillite. Le rapprochement BNP Paribas-Fortis a finalement été voté en assemblée générale le 28 avril en Belgique et le 29 aux Pays-Bas, à l’issue d’une longue bataille avec certains actionnaires minoritaires. Avec un total de 4.000 collaborateurs, le nou vel ensemble se présente comme le deuxième employeur du Grand-Duché derrière ArcelorMittal
Photo: Olivier Minaire
Depuis le 13 mai, le groupe bancaire français contrôle les deux tiers de la banque luxembourgeoise. Les conséquences sur l’emploi sont incertaines.
et le premier employeur bancaire. Il s’affiche aussi comme le numéro Un en banque privée et le numéro Un pour les entreprises. «Avec des fonds propres de 8 milliards d’euros, nous avons les moyens de nous développer, de développer l’économie de ce pays et des régions qui nous sont proches», souligne Carlo Thill, qui co-présidera la banque, avec Eric Martin, administrateur délégué de BNP Paribas Luxembourg. Les conséquences sur l’emploi sont incertaines, de même que le maintien ou non, à terme, paperjam | Juin 2009 | ÉconomIE & Finance
des deux grands centres administratifs, l’un, au Kirchberg pour la BGL, l’autre, à Howald pour BNP Paribas. Eric Martin a déclaré qu’une analyse détaillée serait réalisée d’ici à la mioctobre par une série de taskforces pour la mise en œuvre du rapprochement et des synergies. Il a toutefois estimé que le manque de personnel dans certaines activités pourrait compenser des surplus dans d’autres lignes de métier. N. R.
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Jean Guill
Le nouveau directeur de la CSSF aborde ses fonctions avec sérénité, fort d’une longue expérience en matière de surveillance du secteur financier. A ses yeux, la communication vers l’extérieur constitue un des chantiers prioritaires.
« Il y a matiÈre à mieux communiquer » Jean-Michel Gaudron et Nicolas Raulot (interview), Olivier Minaire (photo)
Monsieur Guill, faut-il s’attendre, avec votre arrivée à la tête de la CSSF, à une rupture avec ce qui se faisait jusqu’à présent? «Je ne pense pas qu’il y ait la volonté, ni même la nécessité, d’une rupture. Ce qui est vrai, en revanche, c’est que nous sommes en train de revoir l’organisation des services, sans pour autant vouloir faire de révolution. Un nouvel organigramme est en cours de réalisation. Il devrait être achevé dans les prochains jours. La maison est déjà très bien organisée et tout fonctionne de manière très structurée jusque dans les détails. Mais, avec la croissance de la Place et la diversification des métiers, au fil des ans, de nouveaux services se sont ajoutés, plus spécialisés, pour s’occuper des nouveaux métiers, et nous constatons un réel besoin pour certains de ces métiers. Je pense en particulier aux fonds d’investissement, qui sont le pain et le beurre de la Place. Nous pensons qu’il est important qu’il y ait, par exemple, un service qui s’occupe spécifiquement des sociétés de gestion, qui sont près de 200 aujourd’hui. Cette restructuration va-t-elle se limiter aux seuls fonds? «Non. Nous avons également un service qui s’occupe, actuellement, de ce qu’on appelle les ‘autres PSF’. Parmi ces ‘autres PSF’ se trouve une centaine d’entreprises d’investissement, dont le statut est bien défini en droit communautaire, qui ont le droit d’accepter de l’argent de tiers. Ce sont, en quelque sorte, des petites banques et elles méritent aussi un service qui puisse vraiment s’occuper d’elles à part. N’y a-t-il pas également nécessité de développer la communication vers l’extérieur? «C’est certainement un de nos éléments prioritaires et il y a de la matière. Notre site Internet, déjà, pourrait fournir davantage d’informations. Nous recevons souvent des demandes, par exemple, sur les conditions à remplir pour obtenir un agrément. Autant que ces conditions figurent de façon plus explicite sur le site. Cela fera toujours l’économie d’une correspondance et donnera l’idée à ceux qui voudront déposer
un dossier. Il y a aussi matière à mieux communiquer sur des éléments spécifiques, ou sur l’une ou l’autre affaire qui intéresse le grand public. On a justement reproché à la CSSF de ne pas avoir nécessairement communiqué au mieux au moment de la révélation de l’affaire Madoff. Qu’en pensez-vous? «Je pense que la CSSF a communiqué de la façon habituelle, mais il n’était pas possible de prévoir à l’avance les réactions dans la presse internationale au sujet d’une affaire qui a été d’autant plus vite montée en épingle que l’acteur principal était un personnage haut en couleur (Bernard Madoff, ndlr.). Les journalistes ont été plus intéressés que pour n’importe quelle autre fraude. Où en sont les investigations annoncées en février dernier? «Toutes les procédures sont en cours, tant dans l’enquête sur les fonds d’investissement concernés par l’affaire Madoff que sur le volet des banques dépositaires. La banque UBS a reçu une injonction de notre part et a jusqu’au 25 mai pour y répondre. Cela veut dire que vous n’avez reçu aucune nouvelle de sa part depuis le 25 février, date de la publication de votre injonction? «Il y a des dialogues réguliers avec les dirigeants de la banque, mais nous attendons de recevoir une réponse officielle où sera détaillé tout ce qu’elle a mis en œuvre pour se conformer à ses obligations. Tout n’est pas simple pour elle non plus, dans un contexte de changement dans sa direction (José Sierdo a quitté ses fonctions au 1er avril, remplacé par Andreas Przewloka, ndlr.). Mais je suis raisonnablement confiant dans le fait que nous aurons une réponse satisfaisante. Et si elle ne l’était pas? «La CSSF a des pouvoirs qu’elle peut mettre en œuvre, mais ce n’est pas l’hypothèse dans laquelle nous nous plaçons. Ces pouvoirs que vous pouvez mettre en œuvre ne sont-ils pas limités? On sait par exemple que les amendes maximales ne sont que de 12.500 euros… «Il est vrai que le seul volet financier n’est pas fantastique. Mais il y a aussi des sanctions
administratives pouvant aller jusqu’à l’interdiction de tout ou partie de l’activité et, dans le cas le plus extrême, nous pouvons demander au ministre du Trésor de retirer l’agrément. Mais encore une fois, dans le cas d’UBS, ce n’est pas du tout l’issue que nous envisageons actuellement. Etes-vous favorable, comme votre prédécesseur, à une révision de la gamme des sanctions existantes? «Le volet juridique des sanctions est un volet très complexe en droit, notamment en droit constitutionnel. C’est pour cela que les montants des amendes n’ont pas été relevés, car il faudra d’abord s’assurer, dans l’ensemble des textes des sanctions que la CSSF est en droit de prendre, que nous restons en règle avec le droit constitutionnel. A la lumière des derniers événements, on a le sentiment que l’encadrement de la place financière est plus favorable aux professionnels qu’aux investisseurs. N’y a-t-il pas un rééquilibrage à envisager? «Je ne voudrais pas tirer ce genre de conclusion sur la base d’une affaire de fraude, qui n’est pas à considérer sous l’angle d’un éventuel défaut de réglementation. Il y a eu, dans ce cas précis, une volonté de nuire. Il ne faut donc pas mélanger la crise et l’affaire Madoff. La crise a peut-être accéléré la découverte de cette escroquerie, mais les éléments étaient en place depuis longtemps. Abstraction faite de cette affaire-là, je ne pense quand même pas qu’il faut conclure que le législateur et le régulateur de notre place financière agissent plutôt dans l’intérêt des professionnels du secteur financier et ne s’intéressent pas autant à la clientèle et aux investisseurs. Il s’agit là, tout de même, des deux côtés d’une même médaille. S’il n’y a pas de clients satisfaits, il ne peut pas y avoir non plus d’acteurs satisfaits. Il est indispensable que les clients se sentent bien protégés et bien conseillés. Il y a eu aussi énormément d’efforts législatifs pour améliorer la situation des investisseurs. La loi Mifid, par exemple, oblige les professionnels financiers à bien renseigner les clients et bien les connaître pour mieux les renseigner. Dans tous les secteurs, il y a des règles d’information qui vont très loin. Il y a, par exemple, dans les prospectus des fonds ou des valeurs mobilières, une
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«La façon dont les choses se sont passées avec l’OCDE est difficile à qualifier» Jean Guill (CSSF)
richesse d’information qui est énorme. Le problème est aussi que les clients ne prennent pas toujours connaissance de cela. Ils sont parfois négligents, car ils ne sont pas toujours à même de prendre le temps de se renseigner à fond sur tel ou tel produit. Il faut aussi savoir que les clients ont aussi la possibilité de porter réclamation auprès de la CSSF, qui essaie alors de trouver une solution. Et puis il y a, enfin, tout le système de la garantie des dépôts, qui a été renforcé récemment, et qui constitue, en quelque sorte, le dernier ressort pour les clients jusqu’à une certaine taille, leur assurant de récupérer leur argent investi. La philosophie de la CSSF est-elle plus proche de celle de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) en France ou bien de celle de la Financial Service Authority (FSA) en Grande-Bretagne? «Nous nous trouvons quelque part au milieu. Nous n’avons pas voulu être trop rigides jusque
dans les derniers détails écrits, davantage dans l’esprit de la FSA, mais avec un esprit plus continental d’une surveillance étatique, ce qui est davantage dans l’esprit français. Comment vous positionnez-vous par rapport aux souhaits d’Yves Mersch, directeur de la Banque Centrale du Luxembourg, de voir son institution avoir davantage de responsabilités en matière de surveillance prudentielle? «Je vois cela à la lumière du contexte de l’évolution à l’échelle européenne. Il serait peu utile de faire au Luxembourg quelque chose qui n’est pas, en parallèle, mené au niveau européen. Actuellement, nous sommes dans l’attente d’une proposition, imminente, de la Commission européenne dans la continuité du rapport de la Rosière (du nom de la commission présidée par Jacques de la Rosière, ancien directeur général du FMI, ndlr.) publié fin février. Dans ce rapport, il est proposé de mettre en place une surveillance macro-prudentielle, sur
les risques systémiques, qui serait proche du système européen de banques centrales, et donc proche de la BCL, et de laisser la surveillance micro-prudentielle, concernant chaque professionnel individuellement, aux autorités de surveillance nationales. Cela, d’ailleurs, transparaît déjà dans les dernières modifications législatives réalisées ici. La BCL, par exemple, est désormais responsable de la surveillance de la liquidité et a donc un rôle à jouer quant à la stabilité financière du système dans son ensemble. La surveillance prudentielle des acteurs, elle, reste à la charge de la CSSF. Il y a évidemment un bon échange d’informations entre les deux entités et cela permet de participer de façon cohérente dans ce qui se met en place en Europe. Des pas importants ont donc été faits dans cette direction, mais il n’est pas non plus utile de devoir faire des bouleversements institutionnels majeurs } 42 susceptibles de compliquer les choses.
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{ L’arrivée d’Andrée Billon, ancienne directrice à
la BCL, au sein du comité de direction de la CSSF, s’inscrit-elle dans cette volonté de rapprochement et de collaboration plus étroite? «Ce n’est pas la raison de sa venue à la CSSF. Mais il est évident qu’elle va nous apporter une expérience du fonctionnement de la BCL qui devrait faciliter la collaboration entre les deux institutions.
Parcours
35 ans «dans la maison» Assermenté comme avocat au barreau de Luxembourg en 1975, Jean Guill, 58 ans, n’a jamais vraiment eu l’occasion d’exercer ce métier. En novembre 1974, il entrait déjà au Commissariat au contrôle des banques, où il a terminé à la fonction de conseiller juridique. Il connut un petit «break» entre 1978 et 1979, lorsqu’il fut envoyé à Washington, détaché au bureau de l’administrateur pour le Luxembourg au Fonds Monétaire International. En 1983, lorsque l’Institut Monétaire Luxembourgeois (IML) est créé, il y est nommé directeur, aux côtés de Jean-Nicolas Schaus. Il y restera jusqu’en 1998, date à laquelle l’IML est scindé en deux entités : la CSSF et la Banque Centrale du Luxembourg. Jean Guill est alors nommé au poste de directeur du Trésor, qu’il a occupé jusqu’au 1er mai 2009, date de sa prise de fonction officielle en tant que directeur général de la CSSF, dont il assurait la présidence du conseil d’administration depuis sa création en 1998. «Je totalise donc 35 ans, d’une façon ou d’une autre, dans la maison. D’ailleurs, en additionnant l’expérience des quatre membres du comité de direction de la CSSF, on dépasse allégrement les cent ans», constate-t-il. J.M.G.
Comment voyez-vous le développement à venir de la place financière, en particulier de l’activité des fonds d’investissement? «Le recul des avoirs que nous constatons actuellement a principalement des raisons liées à la baisse des marchés financiers. Et je trouve que le Luxembourg a plutôt mieux résisté sur ces pertes de valeurs que d’autres places financières. Le fondement du business n’a pas été ébranlé ou touché de façon significative. Le produit Ucits, qui est la composante essentielle des fonds, est un produit qui garde la confiance du public. Il est globalement reconnu et cela restera le grand pilier de cette Place et de la promotion de cette Place à l’extérieur. Sur le produit en lui-même, qui est très standardisé, il n’y a pas grand-chose à faire. C’est surtout dans sa promotion et sa commercialisation que l’on peut agir. C’est aux instances en charge de cette promotion de mieux faire connaître les produits. La CSSF a-t-elle un rôle à jouer dans cette promotion? «J’avoue que je suis surpris de voir combien, ces derniers temps, la promotion a été rattachée à la CSSF, alors que cette promotion n’a jamais fait partie de sa mission. C’est la surveillance prudentielle qui constitue la mission de la CSSF, exercée uniquement dans l’intérêt public… Je vous cite un extrait de l’article 3 des statuts de la CSSF: ‘La Commission a pour mission d’assurer la coordination de l’exécution des initiatives et mesures gouvernementales visant une expansion ordonnée des activités du secteur financier.’ L’expansion ordonnée ne veut pas dire la promotion, qui est désormais du ressort de l’agence Luxembourg for Finance créée spécialement pour ça. ‘Développement ordonné’, ça veut aussi dire que les activités nouvelles qui peuvent se développer
doivent l’être dans un cadre réglementaire et surveillé. Cet aspect-là n’est pas non plus de la promotion, mais de la rigueur. Prenez l’exemple des fonds islamiques, dont on parle beaucoup en ce moment. On ne commence pas à dire ‘Faites de la finance islamique tous azimuts’ sans savoir de quoi il s’agit. Si on veut développer ce volet, il faut d’abord bien étudier ce que cela représente, comme changement dans la législation, pour que les activités soient sécurisées et que les investisseurs et clients soient assurés d’évoluer dans un cadre également strict. Comment réagissez-vous aux derniers développements concernant le secret bancaire et sa remise en cause permanente? «Même si cela est impossible, j’aimerais que l’on ne se trompe pas dans l’utilisation du vocabulaire. Ces tempsci, on ne parle pas du secret bancaire et surtout pas de son abolition. Personne ne veut l’abolition du secret bancaire. Même en Allemagne ou en France, un banquier, le soir, dans un café, n’a pas le droit de raconter ce qui se passe sur le compte de ses clients. Il y a un secret professionnel à respecter qui découle directement de la protection de la vie privée de la clientèle. On revient à la notion de base du secret professionnel, celle du confident nécessaire. Ce qui est en discussion actuellement, c’est la position à tenir vis-à-vis du fisc, et le principe d’un échange automatique d’informations, tous azimuts, entre les différentes administrations fiscales. Que peut révéler un banquier sur les avoirs de ses clients? C’est cela qui est en jeu. Et là, j’estime depuis un certain temps que le Luxembourg n’avait en fait rien à gagner en faisant bande à part de ce qui est reconnu comme le standard dans le contexte de l’OCDE. Mais ce qui a été accepté est un pas qui va beaucoup plus loin que la seule acceptation des standards de l’OCDE et la façon dont les choses se sont passées est difficile à qualifier. La manière dont les fameuses listes noires et grises ont été composées, sans que l’on demande leur avis à ceux qui étaient concernés, est quelque chose qui est plus que critiquable. Maintenant que ce dommage est fait, il faut, pour le Luxembourg, sortir le } 44 plus vite possible de cette liste grise.
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{ Vous n’êtes donc pas favorable au principe
d’échange automatique d’informations? «Je ne constate pas, dans le système actuel de la retenue à la source, que l’échange d’informations que font les uns donne un meilleur résultat chiffrable fiscalement que la retenue à la source des autres. Au contraire même: dans différents rapports, aussi bien de la Commission européenne que d’un think tank britannique, il est montré que la retenue à la source est un système extrêmement efficace et apporte des rentrées fiscales immédiates. L’échange d’informations, lui, ne fait que donner des informations et seule une longue procédure permet ensuite de savoir si ces informations permettront d’encaisser des recettes fiscales. L’efficacité de la retenue à la source est imbattable. On ne remarque même plus, sur nos salaires, que nous payons ces retenues à la source. Pour l’Etat, c’est une rentrée d’argent immédiate qui s’est avérée plus porteuse que nous ne l’avons cru au début.
Pensez-vous que le G20 et l’OCDE se sont décrédibilisés dans cette affaire? «Il y a certainement un certain discrédit vis-à-vis de certains membres de l’OCDE et certains nonmembres du G20… Le comité de direction de la CSSF est, à l’heure actuelle, composé de quatre membres. Il reste donc une place vacante. Pensez-vous que la situation sera rapidement rétablie? «Non, il n’y a pas de place vacante. Les textes qui sont d’ailleurs, sur ce point, une copie de ceux également en vigueur pour la BCEE, prévoient un comité de direction composé de trois à cinq membres. Ce qui veut dire qu’il est possible d’avoir trois, quatre ou cinq membres. Il existe donc une possibilité d’élargir ce comité, mais il n’y a pas de place vacante à proprement parler. Cette disposition permet d’adapter la taille du comité de direction à la taille de la maison en elle-même… Il est évident que plus il y
a de services, plus il est intéressant d’y avoir un nombre de directeurs conséquents. Mais comment prendre une décision, avec un nombre pair de directeurs, lorsqu’il y a une égalité parfaite dans les voix? Celle du directeur général compte-t-elle double? «Nous préférons, en règle générale, la recherche d’un consensus, ce qui signifie, dans le cas présent, qu’au moins trois directeurs sur quatre sont du même avis. Si la voix du directeur général devait compter double, ce serait un peu trop simple et ne serait pas non plus forcément une bonne chose pour lui. Je me rappelle que dans la direction de l’IML, où nous étions trois, nous ne votions pratiquement jamais. Il était même anormal de devoir procéder à un vote. Cette recherche du consensus amène souvent des solutions qui sont vraiment acceptables, en s’écartant des solutions les plus extrêmes que l’un ou l’autre peut avoir pour trouver un terrain d’entente qui satisfait tout le monde.»
Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)
«Dans le cas le plus extrême, nous pouvons demander le retrait de l’agrément d’UBS. Mais ce n’est pas du tout l’issue que nous envisageons actuellement». Jean Guill (CSSF)
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CSSF
L’esprit tranquille
Alors que son directeur général historique, Jean-Nicolas Schaus, prend sa retraite, la Commission de Surveillance du Secteur Financier estime avoir agi, depuis le début de la crise financière, dans le strict respect de son champ de compétences. Et si c’était ce dernier qu’il fallait revoir? Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)
Est-ce la proximité de son départ en retraite, après quarante ans d’une carrière intégralement consacrée au contrôle du secteur financier? Est-ce le fruit d’une évolution naturelle, quoique tardive, vers une démarche plus communicante? Toujours est-il que le rapport d’activités 2008 de la Com mission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) a donné l’occasion à Jean-Nicolas Schaus, son désormais ex-directeur général, de se «lâcher» un peu, à l’heure de passer le relais à Jean Guill (lire aussi en page 40). Discret par nature, au point de paraître même glacial, celui qui a mené l’autorité luxembourgeoise de surveillance prudentielle depuis sa création, en 1998, peut en tous les cas estimer avoir parfaitement rempli son devoir. Le ministre Luc Frieden, au moment de formaliser la passation de pouvoir avec son successeur, n’a pas manqué de souligner l’engagement, les compétences, le savoirfaire ou encore le professionnalisme d’un «grand serviteur de l’Etat». Ces trois dernières années, il avait demandé à M. Schaus de rester en place, audelà de la «limite» des 65 ans et nul doute que s’il avait encore pu prolonger le bail du locataire du 110, route d’Arlon, il l’aurait fait. Et nul doute que l’intéressé aurait accepté. Mais l’Histoire ne se réécrit pas et celle de Jean-Nicolas Schaus est désormais derrière lui. Une page s’est donc tournée, et sur celle qui lui a servi d’ultime «tribune», en préface au rapport annuel 2008 de la CSSF, il n’a pas manqué de planter quelques piques qui déteignent un peu avec l’image habituelle du personnage. «Il ne faut cependant pas fermer les yeux sur ce qui se passe dans le monde, écrit-il. (…) Je crois en l’avenir de la Place à condition que les professionnels ne répètent pas les erreurs du passé, souvent dues à la négligence de faire soi-même les recherches nécessaires,
mais continuent à faire preuve de la même capacité d’innover qui leur a si bien réussi jusqu’à présent.» Fort de son expérience, M. Schaus rappelle également qu’en 2006, il avait déjà déconseillé de «verser dans un triomphalisme naïf» face aux résultats exceptionnels de la place financière luxembourgeoise. Deux ans et une sacrée crise plus tard, les faits lui donnent évidemment entièrement raison et son appel au sens de l’innovation semble presque couler de source.
Autocritique De l’innovation, il en faudra en effet un bon paquet pour relancer une machine qui, sans être à l’arrêt total, n’en a pas moins beaucoup souffert quand même. Selon les données de la CSSF, entre l’augmentation de près de 4 milliards d’euros des constitutions nettes de provisions (pour pallier, principalement, des corrections de valeur rendues nécessaires par les dépréciations d’instruments financiers) et les moins-values enregistrées sur les portefeuilles de négociation, le «déchet financier» des établissements de crédit luxembourgeois pour l’exercice 2008 s’élève à quelque 6 milliards d’euros. Le résultat net des banques, lui, a chuté de 88%, passant de 4,7 milliards à 564 millions (chiffres encore provisoires). L’intérêt de la version 2008 du rapport annuel de la CSSF réside aussi (et surtout?) dans un intéressant exercice d’autocritique de la pratique de la surveillance prudentielle. La Commission s’interroge sur la défaillance éventuelle du cadre réglementaire, autant que de l’application même de la surveillance. «La réglementation en vigueur au Luxembourg se résume largement à la transposition authentique des directives européennes», précise-t-elle d’emblée, reconnaissant que le secteur bancaire ne souffre sûrement pas d’absence de régulation, «mais plutôt d’une pléthore de régulations assez inefficaces.
Le degré de détail et de complexité de la réglementation existante absorbe une partie non négligeable des ressources de surveillance, sans que la qualité de la surveillance ne s’en trouve améliorée». Trop de régulation tue la régulation et ce ne sont pas nécessairement les exigences de Bâle II en termes de solvabilité qui constituent une solution à tous les problèmes. «La régulation, tout comme la gestion des banques, est plus une affaire de bon sens que de calcul mathématique», plaide la CSSF, peu enthousiaste à l’idée d’un renforcement supplémentaire de la réglementation. «Bien que la réglementation harmonisée européenne se soit révélée largement incapable d’éviter une crise financière sans précédent, l’option d’imposer au Luxembourg une réglementation qui va au-delà des règles européennes nuirait à la compétitivité de la place financière et est donc à exclure», prévient-elle. Dans quelle mesure une application différente de la méthodologie de surveillance aurait-elle pu limiter les dégâts dans le développement de la crise financière? «Nous ne sommes jamais à l’abri d’une fraude d’une telle envergure, a commenté Simone Delcourt, directrice adjointe de la CSSF, lors de la présentation publique de ce rapport annuel 2008. Dans le cadre du secteur des OPC, je ne vois pas d’éléments ayant été défaillants dans la surveillance qui a été la nôtre.» La Commission, dans son rapport, rappelle, du reste, que la mission de «surveillance prudentielle» qui incombe à la CSSF, répond à une obligation de moyen et non pas de résultat. Mais elle reconnaît, par là même, que cette description est de nature à aller à l’encontre des attentes du public, qui «aspire à l’absence de toute défaillance d’une banque». «Vouloir réduire cet ‘expectation gap’ signifierait cependant un changement profond de méthodologie de surveillance qui ne se limiterait alors plus au contrôle du respect des normes, mais qui interviendrait directement et massivement dans les décisions commer-
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«Je crois en l’avenir de la Place, à condition que les professionnels ne répètent pas les erreurs du passé» Jean-Nicolas Schaus (CSSF)
ciales des banques, voire mettrait en question des business models entiers», constate la CSSF, qui ne cache pas que l’expérience vécue avec la crise financière a mis en lumière la nécessité, pour un régulateur, d’intervenir «directement dans la politique commerciale des banques».
Vers une «nouvelle» CSSF? Le problème est que, d’une part, la législation actuelle ne confère pas expressément un tel droit d’intervention à la CSSF, laquelle dispose uniquement du droit de demander un surplus de fonds propres par rapport au minimum requis lorsque le processus de revue prudentielle amène à une décision négative. «Il est illusoire de penser que les
agents de la CSSF sont en général mieux placés pour exprimer un jugement fondé sur les politiques commerciales que les dirigeants des banques euxmêmes», indique le régulateur, qui relève également le fait qu’une intervention directe dans les politiques commerciales des banques, comporte le risque d’erreurs d’appréciation, «soit par omission d’intervention alors qu’il aurait fallu y procéder, soit par intervention non fondée». «Pour conclure, et au risque de décevoir les attentes de l’opinion publique, il est important de souligner les limites de la surveillance prudentielle qui ne peut pas avoir comme effet de rendre impossible toute défaillance bancaire, voire d’éviter des crises financières induites par l’éclatement de bulles spéculatives», note le rapport.
La situation est-elle, dans ce cas, désespérée? «Le cadre de fonctionnement de la CSSF est certainement à revoir, sachant qu’elle ne dispose que de très peu de pouvoirs de sanction, a reconnu JeanNicolas Schaus, en marge de la présentation de ce rapport annuel. Rien qu’en ce qui concerne les amendes, les montants maximaux (12.500 euros maximum, ndlr.) sont insignifiants par rapport aux sommes qui sont en jeu. Le gouvernement en a conscience.» Sous-entendu: une réflexion est en cours sur une législation susceptible de changer profondément la donne. Mais comme l’explique Jean Guill par ailleurs (lire en page 40), la réflexion va bien au-delà d’un simple chiffre à réajuster.
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Fonds d’investissement
A la croisÉe des chemins
L’industrie de la gestion devra se remettre en question et saisir de nouvelles opportunités pour sortir par le haut de la crise, ont estimé les intervenants de la table ronde organisée le 23 avril dans le cadre du paperJam Business Club.
Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)
Affaire Madoff, crise financière, directive Ucits IV: les sujets brûlants ne manquaient pas le 23 avril pour nourrir les débats de la table ronde organisée dans le cadre du Business Club et animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam. Sans se voiler la face sur les difficultés qui touchent l’industrie luxembourgeoise des fonds avec un encours en recul de 25% sur un an à environ 1.500 milliards d’euros, les trois intervenants n’ont pas manqué de relever les leçons à tirer et les opportunités qu’il faudra saisir pendant cette période cruciale. «Le contexte de l’industrie est très perturbé», a témoigné Marc Saluzzi, global investment management and real estate leader chez PricewaterhouseCoopers (PwC), ajoutant que le Luxembourg, deuxième place mondiale des fonds d’investissement, n’y avait pas échappé. «Nous traversons une crise très grave, probablement la plus grave de l’histoire. Il s’agit d’une crise de l’abstraction où deux mondes (l’économie réelle et la sphère financière, ndlr.) étaient de plus en plus éloignés, au point de ne plus avoir d’intersection», a diagnostiqué José-Benjamin Longrée, managing director de Caceis Bank Luxembourg. «Il nous faut retrouver la compréhension du sous-jacent. Le Luxembourg, qui est un leader du marché et un des artisans de la construction européenne, doit apporter des solutions et jouer un rôle dans la rénovation de la finance», a-t-il ajouté.
Replacer l’investisseur au centre «Il faut replacer l’investisseur au centre de notre offre, ce qui n’était plus forcément le cas, compte tenu de l’abondance de la demande», a commenté Camille Thommes, directeur de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). «Le modèle de développement de cette industrie, avec l’adage bien connu ‘new fund new money’ n’est plus soutenable. Aujourd’hui, le marché européen compte plus de 40.000 produits. La création de nouveaux fonds doit désormais se faire de manière raisonnée dans l’intérêt des investisseurs», a recommandé Marc Saluzzi. S’il faut remettre l’investisseur au centre de la démarche, il faut aussi s’assurer qu’il a bien com-
«Il s’agit d’une crise de l’abstraction» José-Benjamin Longrée (Caceis Bank Luxembourg)
pris les produits auxquels il souscrit. «Nous avons intérêt à investir dans l’éducation des investisseurs, qui ne comprennent pas toujours bien comment fonctionnent les marchés financiers, les fonds, les enjeux de la préparation de leur retraite», a estimé José-Benjamin Longrée. L’industrie ne sortira pas de la crise sans une remise à plat de son organisation et de son modèle intégré. «Les investisseurs vont exiger des changements d’organisation de la part des gérants, une séparation accrue entre les métiers d’administration et de gestion, de façon à éviter les conflits d’intérêts», a anticipé José-Benjamin Longrée. Jusqu’à présent, rien n’interdit au Luxembourg que les différents métiers soient exercés par la même entité. Quand on parle de banque dépositaire, on pense bien sûr à l’affaire Madoff et à la question de la responsabilité de ces établissements. A ce propos, le managing director de Caceis a mis en garde contre les solutions radicales: «Si l’on transforme le prestataire de services en un assureur quels que soient les risques et les circonstances, on ira vers moins d’Europe, moins de fonds internationaux. Il ne faut
pas franchir le cap qui nous rendrait paralytiques. Nous ne sommes pas coupables de tous les maux dont on nous accuse». Camille Thommes a rappelé l’existence d’une task force consacrée à l’affaire Madoff et précisé que la législation luxembourgeoise en matière de dépositaire de fonds était fidèle à la directive européenne. Marc Saluzzi a jugé que l’industrie voyait l’application prochaine de Ucits IV sous un œil plutôt favorable, même si des doutes subsistent quant aux conséquences pour le Luxembourg du passeport européen des sociétés de gestion. Il estime que le Grand-Duché devra revoir son positionnement, s’orienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée et attirer des ressources humaines plus qualifiées. Il a souligné que les opportunités ne manquaient pas pour l’avenir: «Le Luxembourg est encore trop perçu à l’étranger comme un centre retail. Il nous faut élargir l’éventail des produits que nous proposons. Toute la sphère de la gestion alternative n’est pas utilisée comme elle le devrait. La place financière de Luxembourg est sans doute la plus appropriée au monde en matière de fonds immobiliers».
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Ucits IV, Madoff, la crise...
Quel avenir pour les fonds? Une cinquantaine de personnes a assisté à la table ronde paperJam Business Club du 23 avril dernier à l’auditorium de la Banque de Luxembourg.
Charles Boniver (Ineum Consulting)
Julien Becker (photos)
Hélène Turquey (Axis), Benoît Szternberg (Salesart) et Stéphanie Duval (LaSalle Inv. Management)
Marc Saluzzi (PwC Luxembourg), José-Benjamin Longrée (Caceis Bank Luxembourg) et Camille Thommes (Alfi)
Kristof Kraewinkels (Accenture)
Christoph Liebertz (Banque de Luxembourg)
Stéphanie Bodoni (Bloomberg)
Christophe Becue (EFA)
Sufian Bataineh (Wildgen, Partners in Law) Viviane Feiereisen et Danielle Goedert (Banque de Luxembourg)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Olivier Granboulan (NGR Consulting)
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Banque
Photo: CSSF
Raiffeisen profite de la crise
Affaire Madoff
Et de trois Après Luxalpha et Herald (Lux), directement affectées par l’affaire Madoff, le tribunal d’arrondissement de Luxembourg a déclaré dissoute Luxembourg Investment Fund qui avait été retirée de la liste officielle de la CSSF le 3 mars dernier. Le jugement relève que les porteurs de parts de la troisième sicav sont à considérer comme des actionnaires qui vont se partager le boni de liquidation. La première assemblée générale se tiendra avant le 30 novembre 2009.
Les malheurs des uns semblent faire le bonheur des autres. A moins que ce ne soit la prudence qui paie. Raiffeisen, qui se targue d’être indépendante de tout groupe financier international et de disposer de ses centres de décision au Grand-Duché, a enregistré une hausse de 14,6% (soit 526,9 millions d’euros) de ses dépôts au cours de l’année 2008. Parallèlement, Dexia et BGL, laquelle vient juste de convoler avec BNP Paribas, ont eu d’importantes décollectes à déplorer. «En parallèle, et dans la continuité des exercices précédents, la banque a connu une croissance remarquable de 18,1% des crédits accordés à l’économie nationale, crédits immobiliers aux particuliers, crédits d’investissement et crédits-
Résultats
bails aux indépendants et aux petites et moyennes entreprises», souligne l’établissement dirigé par Ernest Cravatte. Du coup, le résultat net s’est établi à 13,5 millions d’euros, en hausse de 7,2% par rapport au résultat de l’exercice précédent. Au 31 décembre 2008, le total du bilan consolidé de la banque et des caisses Raiffeisen s’élève à 4.595 millions d’euros, en hausse de 12,9% par rapport à la fin de l’exercice précédent. La banque a continué en 2008 le renforcement de ses effectifs en créant 33 nouveaux emplois. Au 31 décembre 2008, Raiffeisen comptait 476 collaborateurs. Elle a aussi développé ses activités de gestion de patrimoine en s’associant à la banque privée suisse Vontobel.
Le quatrième et le cinquième mois de l’année sont plutôt dans la même veine que les trois premiers, selon Frank Wagener.
Dexia BIL sort la tÊte de l’eau Après avoir été sauvée par l’Etat, puis mise au régime sec, Dexia BIL refait surface. L’établissement a enregistré un bénéfice net de 61 millions d’euros au premier trimestre. Dans le même temps, le groupe Dexia est aussi revenu dans le vert, avec un profit supérieur aux attentes de 251 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, contre 289 millions au cours de la même période de l’année dernière. La perte nette de tout l’exercice 2008 s’était élevée à 3,326 milliards d’euros. «Le quatrième et le cinquième mois de l’année sont plutôt dans la même veine que les trois premiers», dévoile d’ores et déjà Frank Wagener, président du comité de direction de Dexia BIL. Il souligne les bienfaits d’une activité diversifiée, avec une très bonne tenue des crédits hypothécaires et des crédits à la consommation, en particulier sous l’impulsion du festival de l’auto. «L’activité reste correcte dans l’immobilier résidentiel, mais davantage dans une optique d’habitation personnelle que de spéculation, comme dans le passé.» On ne peut en revanche pas en dire autant pour l’immobilier professionnel: «Pour les bureaux, il n’y a plus d’opérations. Je ne sais pas pour les autres
Photo: Julien Becker (archives paperJam)
La banque a renoué avec les bénéfices au premier trimestre 2009. Les dépôts de la clientèle résidente recommencent à croître.
banques, mais pour nous c’est zéro», souligne-t-il. Si les dépôts s’inscrivent également en légère augmentation entre décembre 2008 et mars 2009, les résultats semblent toujours poussifs sur ce terrain. «La clientèle résidente est en train de revenir, mais avec la rengaine de discussion sur le secret bancaire, la clientèle non résidente est plus hésitante», souligne Frank Wagener. Le patron de Dexia BIL ne fait pas mystère du départ de nombreux clients durant la crise, mais refuse de communiquer des chiffres sur le sujet. Le métier de banque privée est donc à la peine, mais Frank Wagener se réjouit de bénéficier du soutien gouvernemental, un argument commercial important dont il dit avoir encore besoin. Le plan
de soutien annoncé en septembre prévoit une émission d’obligations convertibles de 376 millions d’euros souscrite par l’Etat, moyennant un taux d’intérêt de 10%. La banque a également annoncé une réduction des coûts de 7%. Le plan de suppression de 78 postes prévu chez Dexia BIL, sur un total de 900 personnes dans le groupe Dexia en 2009, devrait passer exclusivement par des départs volontaires. «Si plus de 78 personnes décident de saisir les conditions très alléchantes qui leur sont offertes, nous pourrons alors songer à embaucher de nouveau», envisage Frank Wagener. Depuis la fin 2008, les effectifs de Dexia BIL ont déjà été réduits de 37 unités, à 1.868 employés à temps plein. N. R.
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C’est, en pourcent, l’augmentation annuelle globale des traitements des employés du secteur de l’assurance pour chacune des années 2009, 2010 et 2011. Le renouvellement de la convention collective prévoit aussi une augmentation annuelle linéaire individuelle supplémentaire de 0,3% en 2010 et de 0,5% en 2011, ainsi que le paiement annuel d’une prime de conjoncture sur base de la grille 2008, à savoir 90% en 2009, 100% en 2010 et 110% en 2011, tout en tenant compte de l’ancienneté.
Journée boursière
Mauvaise annÉe Dans un contexte difficile, la Société de la Bourse de Luxembourg a tout de même augmenté son dividende de 24%. Raymond Kirsch n’est guère optimiste pour le volume futur des émissions.
Risk Management
InnoFinance cherche tÉmoins Le CRP Henri Tudor déploie actuellement une étude sur la performance du système de gestion des risques opérationnels au sein des PSF et des PSF de support, dans le cadre du programme InnoFinance. Ce programme, développé sur la base d’un partenariat public-privé regroupant, outre le CRP Henri Tudor, les principaux acteurs nationaux du secteur financier, a pour principal objectif de développer des outils de gouvernance des services en suivant une approche structurée et systématique. Plus spécifiquement, l’étude en cours a pour objet d’évaluer le système de gestion des risques opérationnels des PSF. Elle a pour but d’identifier les facteurs critiques d’une bonne gestion des risques opérationnels et d’en dériver des recommandations destinées à la mise en œuvre d’une approche basée sur les risques. La communication de l’état des lieux, sous forme anonyme,et des résultats est prévue lors d’un événement programmé fin 2009. Le CRP Henri Tudor, partant du principe que la réussite de cette recherche dépend de la collaboration de tous les acteurs concernés, appelle donc chacun à contribuer à cette étude.
Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)
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Publication
Rendez-vous incontournable de networking pour les acteurs de la place financière, la «Journée boursière», 27e du nom, s’est tenue le 28 avril. Elle fut l’occasion de dresser le bilan d’une très mauvaise année 2008, puisque l’indice LuxX y a laissé 59% de sa valeur. «Dans le sillage de cette tendance baissière, la capitalisation boursière des sociétés nationales a fortement décru, passant de 113,6 milliards d’euros en 2007 à 47,8 milliards d’euros à la fin de 2008», a rappelé Raymond Kirsch, président du conseil d’administration de la Bourse de Luxembourg, par ailleurs, guère optimiste pour le volume futur des nouvelles émissions: «Après plusieurs décennies de croissance régulière, nous voici rattrapés par la crise. Et, avec elle, arrivent les années de vaches maigres. En effet, l’explosion du volume d’émissions des Etats dans le cadre de leur plan de relance et celles des entreprises non financières n’arrivent pas à compenser les baisses drasti-
ques subies au niveau de la cotation. En outre, la méfiance des investisseurs à l’égard des instruments jugés trop complexes notamment dans le domaine de la titrisation, des produits structurés de toute nature ne fait que renforcer cette tendance». Raymond Kirsch et Michel Maquil, CEO, ont toutefois rappelé les points positifs, et en particulier les résultats de la Société de la Bourse de Luxembourg elle-même: un chiffre d’affaires en légère hausse de 6,5% par rapport à 2007, un bénéfice net de 9,56 millions d’euros (+26%), et un dividende net de 34,85 euros contre 28,05 pour l’exercice précédent, soit un gain plus qu’honorable de 24% pour l’entreprise de marché. Michel Maquil a aussi rappelé que la Centrale de Communication Luxembourg (CCLux) avait changé de raison sociale en janvier 2009, pour devenir Finesti et poursuivre son développement international. N. R. paperjam | Juin 2009 | ÉconomIE & Finance
Développements lÉgaux au Benelux Présent sur les trois pays du Benelux, la firme d’avocats NautaDutilh vient de publier la version 2009 de son tour d’horizon des derniers développements légaux relatifs au secteur financier. En quelque 170 pages sont passées au crible les dernières nouveautés déjà mises en œuvre, mais aussi les changements attendus dans un court horizon dans tout ce qui touche à la réglementation, à la fiscalité, au droit du Travail, au droit des sociétés… L’intérêt de la publication réside dans sa couverture des trois pays du Benelux, sur la base d’articles rédigés par les spécialistes établis dans chacun des Etats.
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Consolidation and IFRS services for
(SICAR) and specialised investment
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About TCS Financial Solutions TCS Financial Solutions is a strategic business unit of Tata Consultancy Services Limited, India. Dedicated to providing business application solutions to financial institutions globally, TCS Financial Solutions has compiled a comprehensive product portfolio under the brand name of TCS BαNCS with a global customer base in excess of 240 institutions operating in over 80 countries. A part of the Tata Group, India’s largest industrial conglomerate, TCS has close to 126,500 of the world’s best trained IT consultants in 50 countries. TCS offers a consulting-led, integrated portfolio of IT and IT-enabled services delivered through its unique Global Network Delivery Model™, recognized as the benchmark of excellence in software solutions delivery. The company generated consolidated revenues of US $6 billion for the fiscal year ended 31 March, 2009 and is listed on the National Stock Exchange and Bombay Stock Exchange in India.
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56 industrie
industrie
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ArcelorMittal violente
manif à l’AG
114 Inside 110 Index 108 Luxembourg
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Faber Climatiquement
Edito
vendeur
5
Sommaire
6
en chiffres
Luxembourg
10
92 Playtime
90
Off the record
Entreprises
66
Coverstory
Place financière
Industrie Grande Région
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56
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24
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Restructuration
Energie
Dupont dans l’incertitude
Enovos est nÉ Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)
Le nom officiel du nouveau groupe d’énergie, né de la fusion de Cegedel, Soteg et de l’allemand Saar Ferngas, a été dévoilé. Il s’agit de Enovos. Romain Becker, ex-Cegedel, responsable du réseau, Hanno Dornseifer, responsable des finances et de la gestion, et Jean Lucius, ex-Soteg, responsable de la production, de l’approvisionnement, de la vente et des énergies renouvelables, assureront la direction de cette entreprise employant 700 collaborateurs et dont le siège est au Luxembourg. Le nouvel ensemble devrait fournir en énergie 170.000 foyers et entreprises grâce à un réseau électrique de 7.400 km et un réseau gazier de 2.100 km.
C’est, en millions d’euros, le montant du capital social de la société de droit luxembourgeois que l’Etat (actionnaire à 45%) et le français Sogaris vont créer à Dudelange, dans la perspective de la création d’un centre logistique sur le site de la WSA (ancienne plateforme américaine). Cette nouvelle société, qui utilisera le sigle «Soleil» (Sogaris Logistics Estates International Luxembourg), aura en charge la gestion et l’exploitation de cette nouvelle zone d’activité.
Aucun plan concret n’a encore été annoncé chez Dupont à Contern dans le cadre de la restructuration annoncée le 21 avril. Elle devrait conduire à 2.000 suppressions de postes dans le monde, en plus des 2.500 de décembre. La porteparole Carmen Engels parle d’un impact réduit au Grand-Duché. Les 39 suppressions de postes annoncées fin mars dans la joint-venture Dupont Teijin Films n’ont pas donné lieu à des licenciements.
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ArcelorMittal
Une fumée orange monte jusqu’en haut de la porte du château...
Violente manif à l’ag Une fumée orange monte jusqu’en haut de la grande porte du «château». Les manifestants ont renversé les clôtures pour tenter de pénétrer dans le bâtiment. Un groupe de policiers est posté à l’entrée. Ils ne les empêcheront pas de briser les vitres, à coups de barres de fer et de barrières métalliques. Les fumigènes se diffusent peu à peu dans les couloirs du rez-de-chaussée. A l’intérieur, le personnel d’accueil redoute l’invasion. Une hôtesse cherche la sortie. Un agent de sécurité paniqué l’oriente vers l’arrière. Les véhicules anti-émeute de la police luxembourgeoise sont prêts à intervenir pour disperser le millier d’ouvriers d’ArcelorMittal, venus de France et de Belgique. La circulation est coupée avenue de la Liberté. Les représentants syndicaux continuent de déclamer leurs discours et leurs formules chocs tout en essayant de calmer les irréductibles: «La crise, c’est eux; la solution, c’est nous».
Photo: Andrés Lejona
Aucun incident ne s’est produit mardi 12 mai lors de l’assemblée générale d’ArcelorMittal. Pendant ce temps, les manifestants brisaient la porte d’entrée.
Pendant ce temps, l’assemblée générale se déroule dans un calme inespéré pour Lakshmi Mittal. L’action a perdu plus des deux tiers de sa valeur en un an. Une augmentation de capital expresse et une émission d’obligations convertibles viennent d’être lancées, alors que le groupe tente de réduire une dette colossale. Le président et CEO fait profil bas pour répondre à des questions timides. Il confirme que la paperjam | Juin 2009 | ÉconomIE & Finance
production devrait être maintenue à environ 50% des capacités au deuxième trimestre. Il rassure: «Le déstockage continue en Europe, mais il est achevé aux Etats-Unis. La demande d’acier devrait reprendre, après avoir chuté de 15% à 20% cette année.» «Les installations les moins rentables seront évidemment les dernières à redémarrer», répond-il à un actionnaire salarié, qui a préféré l’AG à la manifestation. N. R.
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Cargolux dans le rouge
Eau
Epuramat distinguÉe Epuramat fait partie des 50 entreprises leaders dans le domaine de la technologie de l’eau. La distinction émane de The Artemis Project, une société d’étude spécialisée établie à San Francisco. La société luxembourgeoise fondée en 2005 a développé une technologie qui simplifie le traitement des eaux usées. Il y a quelques semaines, la société dirigée par David Din et Achim Kopmeier avait déjà été primée par le Red Herring 100 Europe.
Comme si la crise économique et le ralentissement du commerce mondial ne suffisaient pas, les comptes 2008 de Cargolux ont été affectés par une amende de 119 millions de dollars infligée par le Department of Justice (DoJ) américain le 2 avril. Motif: des pratiques anticoncurrentielles, qui ont également coûté 45 millions à Nippon Cargo Airlines. «En dépit d’un échéancier de paiement étalé sur plusieurs années, l’entièreté de l’amende a dû être concentrée sur l’exercice 2008», explique la plus grande compagnie cargo d’Europe. En dépit d’un profit opérationnel de 55 millions de dollars, Cargolux a donc enregistré une perte nette de 61 millions de dollars au cours
Faber
de l’exercice précédent. Cargolux rappelle que le trafic aérien a reculé de 4% sur un an, et même chuté de 17% en décembre. Ce qui ne l’a pas empêchée d’enregistrer une progression de 18% de son chiffre d’affaires, à près de 2 milliards de dollars. «En se fondant sur les statistiques IATA (...), la part de marché mondiale de Cargolux s’est établie à 4%, soit légèrement plus qu’en 2007», poursuit la compagnie, où le climat social semble tendu. L’OGBL et la LCGB-SEA reprochent à la direction de vouloir geler les salaires, décaler le paiement du treizième mois sur une période non définie et même réduire les salaires d’au moins 10%.
«Doit-on faire plus ou moins de marketing pendant la crise? C’est le débat.» Roger Wagner (Imprimerie Faber)
Climatiquement vendeur «Imprimer en préservant la nature et le climat.» Difficile de faire slogan plus rassembleur. Imprimeur depuis 1914 à Mersch, Faber a décidé de mettre tous les atouts marketing de son côté en lançant au Luxembourg le concept d’«impression climatiquement neutre». Un message écologique irréprochable, mais surtout une manière d’aller de l’avant dans une période très difficile qui a vu la consommation de papier reculer de 18% en Europe, selon Roger Wagner, directeur général de l’entreprise depuis décembre 2008. «Doit-on faire plus ou moins de marketing pendant la crise? C’est le débat. Cette campagne est une façon de nous démarquer et de montrer que nous restons dans une démarche positive», explique-t-il. Ses principaux concurrents au Grand-Duché sont l’Imprimerie Centrale et Qatena. Dans le détail, Faber est en mesure d’informer chacun de ses clients de la quantité de gaz carbonique émise pour chacune des impressions réalisées. En partenariat avec la société allemande Climatepartner, Faber leur propose alors d’acheter les certificats nécessaires à la compensation de ces rejets. L’argent est ensuite injecté dans un fonds qui subventionne des projets d’énergie verte. «Les travaux
Photo: David Laurent / Wide
En lançant l’impression «climatiquement neutre», l’imprimerie Faber offre à ses commerciaux un nouvel angle d’attaque.
d’impression réalisés dans ce cadre bénéficient de la mention ‘neutre pour le climat’, apposée sur les documents. Cette mention témoigne de l’engagement du client en faveur de la préservation de la planète et conforte son image de marque», souligne Faber. Pour Roger Wagner, «l’impression climatiquement neutre fournit aussi à nos commerciaux un nouvel angle d’attaque pour étendre notre prestation de services et approcher de nouveaux clients, au Luxembourg et à l’étranger». L’entreprise familiale, qui emploie 110 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 13,1 millions d’euros en 2008, met le paquet sur le développement dans la Grande Région, avec un commercial dédié à la Belgique, un autre à la Lorraine et à l’Alsace, un troisième en cours de recrutement, spécialisé sur l’Allemagne.
Faber revendique justement la palette de produits la plus large possible, qui s’étend du sur-mesure artisanal à l’impression offset en continu pour les gros tirages, en passant par le prépresse (création informatique de documents), le façonnage et le stockage des documents imprimés, la diffusion électronique. En mettant en avant le statut de PSF de sa filiale Faber Digital Solution (FDS), qui lui autorise le traitement de documents et de données confidentielles pour le secteur des banques et assurances (extraits de compte, reporting de transactions financières...), l’imprimerie invite les établissements financiers à accentuer leur externalisation, de façon à éviter les irrégularités de production (notamment les pics en fin de mois) et à optimiser leurs coûts et leurs ressources. N. R.
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Santé Des
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Industrie PremiÈre
Edito
mondiale chez belovo
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Sommaire
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Entreprises
Coverstory Place financière
Industrie
Grande Région
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Enseignement
Environnement
Initié en 2008, le projet de création de l’Université de la Grande Région a connu une genèse rapide, puisque le lancement officiel de ce réseau universitaire et scientifique s’est déroulé le 30 avril à Sarrebruck. Piloté par l’Université de la Sarre, il comprend cinq autres partenaires: les univer sités de Luxembourg (en photo, Rolf Tarrach, le recteur), de Metz, Nancy, Liège et Kaiserslautern. Cinq modules de coopération sont mis en place et portent sur la gouver nance, la mobilité, l’éducation, la recherche et l’ouverture. Le financement de ce projet transfrontalier (près de 6 mil lions d’euros) est assuré par l’Union Européenne, les régions respectives et les universités du réseau.
La sélection des entreprises candidates au projet RIFE 2 (Réseau transfrontalier d’Information, de Formation et d’accom pagnement des entreprises à la gestion de l’Environnement), mis en place en Wallonie, en Lorraine et au Luxembourg, se poursuit jusqu’à fin mai. Les PME rete nues seront accompagnées pour la mise en œuvre d’actions dans les domaines du management environnemental et de l’utilisation rationnelle de l’eau et de l’énergie.
Photo: Luc Deflorenne
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C’est, en kilomètres, la longueur de la ligne à très haute tension (400.000 volts) construite par la Régie de transport d’électricité entre Marlenheim (Alsace) et Vigy (Lorraine). Objectif: sécuriser l’alimentation électrique des deux régions et celle de la seconde phase de la ligne à grande vitesse LGV Est. Le chantier a duré deux ans et nécessité 140 millions d’euros d’investissement.
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Santé
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Près d’un tiers des soins de santé sont prodigués en dehors du Luxembourg.
Des patients plus mobiles La directive relative aux soins de santé a été adoptée le 24 avril par les eurodéputés. Ce texte prévoit de donner la liberté aux patients de se faire soigner à l’étranger pour tous les soins non hospitaliers (consultations médicales, soins dentaires et optiques), sans autorisation préalable, dans les conditions de remboursement du pays d’origine et avec un minimum d’avance de frais. Les Etats membres garderont la possibilité d’exiger une autorisation dans le cas des hospitalisations. La directive prévoit également la création de points de contact nationaux pour informer les patients ainsi que l’institution d’un médiateur européen, chargé d’instruire les plaintes concernant l’autorisation préalable, le remboursement des soins ou le préjudice subi. La gauche et les Verts du Parlement européen ont voté contre ce texte, dénonçant une «marchan-
Photo: David Laurent / Wide
Le Parlement européen vient d’ouvrir la voie à une facilitation des soins de santé transfrontaliers.
disation» des systèmes de santé. Ils craignent notamment que les dispositions ne fragilisent ceux de certains Etats membres, qui préféreraient rembourser les patients soignés ailleurs en Europe, plutôt que d’investir dans leurs propres infrastructures sanitaires. Pour Bruxelles, ce risque est minime, d’autant que les traitements transfrontaliers devraient rester marginaux à l’avenir (4% des
patients européens disent y recourir). Le Luxembourg constitue l’un des pays où la part des soins effectués à l’étranger est l’une des plus importantes d’Europe, avec une moyenne d’environ 30%, selon le Centre européen des consommateurs. La Belgique, pour sa part, a créé un observatoire qui doit, à partir de juillet 2009, surveiller l’afflux des patients étrangers et formuler des recommandations. F. M.
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Environnement
Metz se lance dans la biomasse
Internet
Un nouveau portail
Le site web de la Grande Région a fait peau neuve. La navigation est rendue plus aisée dans les communiqués de presse et les archives, édités en version bilingue. Quant à la recherche documentaire, elle est facilitée par une interface plus conviviale que l’ancien site, qui se caractérisait, il est vrai, par son austérité. Le développement a été réalisé par une société de Steinfort, Wildmotion.
La Ville de Metz a annoncé le mois dernier la construction, «à l’horizon 2012», d’une centrale à biomasse qui sera «probablement l’une des plus grandes de France», selon Dominique Gros, maire de la capitale lorraine. D’une capacité de 45 MW, elle permettra de chauffer l’équivalent de 33.000 logements. La démarche, écologique s’il en est, débouchera sur «l’économie» de 23.000 tonnes de charbon et de 57.000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent, d’après les porteurs du projet, des émissions de 14.000 véhicules parcourant 20.000 km/an. En lieu et place de la houille, la centrale consommera annuellement entre 75 et 95.000 tonnes de «sous-produits forestiers, tels les écorces et les déchets habituellement
abandonnés».La future installation devrait s’implanter à proximité de la centrale thermique UEM à Metz-Chambière. Anciennement connue sous le nom d’«Usine d’électricité de Metz», UEM a fait sa révolution l’an passé lorsque la Ville de Metz a ouvert le capital de cette entreprise de 300 salariés, la faisant passer de facto du statut de régie municipale à celui de société d’économie mixte. Mais la municipalité a gardé la main et poussé les dirigeants de l’entreprise à s’investir plus franchement dans les énergies renouvelables. Rappelons que la Ville de Metz s’est récemment engagée à réduire de 20% ses émissions de CO2 d’ici 2020, conformément à la convention des Maires des Villes Européennes. J. T. / JB Presse
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Industrie
L’investissement global porte sur 7 millions d’euros.
PremiÈre mondiale Bastogne est désormais la capitale mondiale de la production de phospholipides, via une première – mondiale, elle aussi – du groupe BNLfood, plus connu sous le nom de Belovo. L’entreprise a pris livraison mi-avril de sa nouvelle usine TLC (The Lipid Company), elle aussi unique au monde, non seulement par sa capacité (plus de 1.000 tonnes par an), mais surtout par sa conception, propre à Belovo. Cette machinerie conçue spécifiquement – elle fut développée initialement pour son activité de production des œufs «Columbus» –, a été testée chez le fabricant, puis livrée prémontée, telle un Lego. Les adaptations techniques sur site, assez complexes, auront abouti en octobre prochain. L’investissement global porte sur sept millions d’euros, dont trois pour les deux éléments de la machine. L’aboutissement de quinze ans de travail et de recherche & développement. La production de phospholipides consiste à extraire, sans les dénaturer, les lipides (matières grasses) du jaune d’œuf réduit en poudre, pour en faire une autre poudre destinée à l’industrie pharmaceutique, très demandeuse, tout comme l’est l’industrie de l’alimentation pour nourrissons. Belovo prend ainsi cinq à
Photo: Marc Vandermeir
Belovo, à Bastogne, développe une unité de production de phospholipides et devient numéro Un mondial du secteur, tourné surtout vers l’industrie pharmaceutique.
six ans d’avance sur ses concurrents potentiels et s’inscrit comme le numéro Un mondial du secteur. A terme, 80 emplois spécialisés devraient être créés. L’extraction du blanc d’œuf en poudre, une autre activité de Belovo, permet de produire des protéines. La «casserie» des œufs et la production des poudres nécessaires à cette activité sont déjà présentes sur le site de Bastogne. En pleine crise, c’est un projet ambitieux et avant-gardiste qui voit ainsi le jour. Et qui est d’autant plus remarquable que, fin 2007, de très lourdes interrogations pesaient sur l’avenir de la société, qui avait délocalisé en grande partie son site de casserie et de production de poudre vers la Chine, pour se rapprocher de ses clients (les géants
mondiaux de l’agroalimentaire), tandis que des difficultés sévères de financement étaient apparues. L’emploi était également en berne. En septembre 2007, la Région wallonne acceptait de participer à un refinancement à concurrence de trois millions d’euros, la famille De Meester, fondatrice de Belovo, et d’autres, apportant le solde. La réussite du projet fait que d’autres candidats investisseurs se sont depuis présentés. Une nouvelle augmentation de capital a d’ailleurs eu lieu fin avril, lors d’une assemblée générale qui a vu entrer notamment ING Private Equity et la société d’investissement Beluga. Le renforcement des moyens financiers mis à disposition du groupe sera ainsi porté à 17,5 millions d’euros. M. V.
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Elections Le 7 juin auront lieu, au Luxembourg, les élections législatives. Dans un contexte inédit de crise économique et financière profonde, les électeurs auront à décider si la coalition CSV-LSAP, aux affaires depuis 2004, sera à même de sortir le pays de l’ornière. Si la principale inconnue demeure, une nouvelle fois, de savoir qui gouvernera aux côtés de Jean-Claude Juncker, indéboulonnable premier ministre depuis 1995, l’impact de la crise sur le choix des électeurs pourrait bien réserver quelques surprises. Le même jour se tiendront les élections européennes. Un scrutin moins médiatisé mais tout autant essentiel lorsque l’on connaît le poids écrasant des directives européennes dans la législation nationale.
Jean-Claude Juncker
Crise oblige, le Premier ministre se place en marge de la campagne électorale pour piloter le navire Luxembourg jusqu’au soir des élections. Sans cacher qu’il espère bien reprendre la barre après le 7 juin... et qu’il ignore quand et comment le pays parviendra à trouver le chemin de la sortie de crise.
«Jamais je ne dirigerai une coalition À trois» Jean-Michel Gaudron et Frédérique Moser (interview), Andrés Lejona (photo)
Monsieur Juncker, à l’occasion du dernier discours sur l’état de la Nation, les observateurs vous ont trouvé la mine particulièrement grave et semblant afficher moins d’enthousiasme qu’à l’accoutumée. Une impression s’expliquant par les circonstances ou l’expression d’un malaise plus profond? «J’ai été surpris par les critiques adressées à ce discours. Enfin... pas vraiment. Elles se ressemblent d’ailleurs, de fin de législature en fin de législature. J’ai un respect profond pour le suffrage universel et pour les citoyens de ce pays. Nous aurons des élections le 7 juin. Qui serais-je pour croire que je pourrais dire des choses concernant les années 2009 à 2014, alors que je n’ai aucun mandat pour parler d’une période qui est devant nous? Si, au nom du gouvernement, j’avais exposé les idées des deux partis de la coalition sur les cinq années à venir, cela aurait été possible, mais la
critique immédiate aurait été que je me moquais du suffrage universel et de son résultat, quel qu’il soit. Je ne voulais donc pas faire un tel discours. Je caresse l’espoir de pouvoir le faire au mois d’août, au nom du nouveau gouvernement. Cela explique-t-il le ton que d’aucuns ont jugé austère? «Beaucoup de gens, résidents ou non, Luxembourgeois ou non, souffrent de la crise. Estce que je vais faire le clown à la tribune du Parlement? Est-ce que je vais faire un discours superficiel qui ne prend pas en compte les états d’âme et les soucis réels de ceux dont je suis en charge? Avoir l’air grave dans un moment grave, n’est-ce pas un comportement normal? Je suis un Premier ministre, je ne suis pas un amuseur public. J’ai lu aussi que je donnais une impression de fatigue et de lassitude. Oui, je suis fatigué… Et lassé? «Non, je ne suis pas lassé. Ceux qui souffrent de la crise sont sans doute plus fatigués que moi. Alors vouloir à tout prix voir un Premier paperjam | Juin 2009 | ÉconomIE & Finance
ministre en pleine forme, bronzé, qui n’est pas en phase avec la réalité quotidienne de la vie des autres, cela me paraîtrait relever plutôt de l’art du théâtre que de l’art de gouverner. Ce sont toujours les mêmes critiques en fin de législature et je crois d’ailleurs qu’il ne faudrait pas faire de discours sur l’état de la Nation quelques semaines avant les élections. Cet exercice obligé vous ennuie, dans ce cas précis? «Oui, il me pèse. Je ne veux pas faire de bilan, parce que c’est tellement convenu. Je n’ose pas promener mon regard au-delà de l’échéance électorale, bien que les cinq années à venir m’intéressent autrement plus que les cinq années qui sont derrière nous. Les socialistes m’avaient critiqué en 1999, lorsqu’au nom du gouvernement chrétien social-libéral, je n’avais pas, dans ce discours, développé de visions d’avenir. Les libéraux, aujourd’hui, critiquent à leur tour. Je sors de cette controverse calme, } 68 tranquille et serein.
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«Je me sens porté par un élan populaire, oui, et par de nombreux signes de confiance et parfois de tendresse»
{ Certains prédisent que vous ne seriez plus
candidat au poste de ministre des Finances et, par conséquent, que vous ne seriez plus non plus à la tête de l’Eurogroupe. Votre avenir politique est-il si flou? «Là encore, je vous renvoie aux lourdes contraintes du suffrage universel. Je dois d’abord être reconduit comme Premier ministre et comme ministre, ce qui présuppose que mon parti soit élu de façon à ce qu’il puisse prétendre à la direction des affaires. Puis nous formerons un gouvernement, si jamais mon parti était reconduit, avec un des autres partis. Mon parti fera ce qu’il voudra, mais pour ma part, j’exclus l’idée de présider un gouvernement de coalition à trois partis. Evidemment, si la composition gouvernementale à venir ne me voyait plus évoluer dans la sphère des finances publiques, je ne pourrais en effet plus prétendre à poursuivre mon mandat à la tête de l’Eurogroupe. Je suis assez surpris de voir que la modestie, qui n’est pas mon genre, me soit reprochée sur un plan national et sur un plan international.
Les derniers sondages vous créditent d’une intention de vote de 92%. Un véritable plébiscite. Les mêmes sondages semblent afficher la volonté des citoyens de conserver l’équipe en place. Pensez-vous que la crise nécessite une continuité de l’action gouvernementale, ou bien au contraire que c’est le moment d’ouvrir un gouvernement à tous les partis et à toutes les idées qui peuvent jaillir? «Contrairement aux sondeurs et aux journalistes, je ne crois aucunement en la valeur des sondages. D’un point de vue scientifique, c’est la photographie de l’opinion à un moment. J’admets que s’il y a une continuité et une cohérence d’appréciation sur le plus long terme, cela peut fournir quelques indications quant à la confiance que les gens ont, ou n’ont pas, sur les hommes politiques. Mais voir qu’entre 90% et 94% des gens me font confiance, c’est tout de même, si on le croit vraiment, aller au-delà du raisonnable. Parfois je signale aux sondeurs que si jamais je devais dépasser les 100%, il faudrait tout de même qu’ils s’interrogent sur leurs méthodes… Je me sens porté par un élan populaire, oui, et par des signes si nombreux de confiance et parfois de tendresse – je le constate dans les rues et } 70
Photo: Andrés Lejona
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OCDE
«PAS d’illusion sur les choses europÉennes» Jean-Claude Juncker n’a guère apprécié la capitulation de l’Europe continentale face aux Américains et aux Britanniques lors du dernier G20. Placé sur la «liste grise» des paradis fiscaux établie par l’OCDE, le 2 avril dernier, le Luxembourg paie-t-il «l’affront» fait par Jean-Claude Juncker à l’axe franco-allemand, lorsque le Premier ministre luxembourgeois refusa de se rendre à, ce qu’il qualifiait de «convocation», une réunion de l’OCDE en octobre dernier? Le raccourci est sans doute simpliste, même si les relations entre la France et le Luxembourg ont déjà été meilleures. «Le différend que nous avons porte, non pas sur le secret bancaire, mais sur la façon du G20 de traiter les progrès auxquels nous étions prêts à consentir», commente M. Juncker, qui regrette que les Européens ont «trahi la parole donnée. Nous étions tombés d’accord, lors du Conseil européen de mars, pour qu’aucun pays européen ne figure sur une liste grise, ou noire, ou de quelque couleur que ce soit. Puis, dans la précipitation et dans l’ambiance délétère du G20, les Européens ont cédé devant la pression britannique et américaine. Il est vrai qu’il est plus facile de taper sur le Luxembourg et la Suisse que sur les Etats-Unis». M. Juncker peste aussi contre les conventions de non-double imposition
établies «par hasard la veille du G20» par les Iles anglo-normandes, «qui sont de vrais paradis fiscaux et non pas des centres financiers sérieux comme le Luxembourg. Si ce n’était pas aussi lamentable, ce serait ridicule. Mais c’est lamentable et ridicule à la fois. Ce qui me rend plus triste que furieux, c’est que tout cela se soit fait dans l’obscurité la plus intégrale et que les pays européens membres du G20 n’aient pas tenu leur parole.» Pas de quoi, cependant, remettre en cause, voire perturber, les relations internationales entretenues sur le Vieux Continent par le pays au travers de son Premier ministre. «Je ne me suis jamais fait, sur les choses européennes, des illusions, parce que je n’ai jamais voulu en perdre. Un jour, pour des raisons de politique intérieure en fait, les uns gagnent en mettant quelques pays européens sur une liste grise. Un autre jour, ils tomberont de leur piédestal. J’en ai vu, souvent, des représentants gouvernementaux étrangers, escalader les escaliers et j’en ai vu, souvent, en bas des escaliers. Tout cela pour vous dire que sur ces affaires-là, tout en étant déçu, je sais que la vie est longue.» J.-M. G.
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«J’ai une expérience gouvernementale assez longue. Toutes les vies gouvernementales sont difficiles, du point de vue d’un Premier ministre»
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{ pas dans les sondages –, que je veux bien croire
qu’il y a entre les Luxembourgeois et moi une relation particulière, même si cela me gêne d’employer ces termes plutôt gaulliens. J’avais les mêmes indications avant les dernières élections. L’élément crise n’est donc pas exclusivement explicateur de ce ‘phénomène’, si jamais ‘phénomène’ il y avait. Dans quelle mesure cela vous touche-t-il personnellement? «Cela est plus impressionnant que susceptible de me procurer du bonheur. Le bonheur est ailleurs que dans l’exercice de mes fonctions publiques. Le bonheur est une catégorie qui interdit le regard d’autrui et du grand public. J’ai toujours veillé à bien protéger ma vie privée. Je m’intéresse au peuple, mais pas au ‘people’. Je veux faire partie du peuple, pas du ‘people’. Ce n’est pas mon monde. La phase de crise que nous traversons, le rétrécissement de nos champs économiques, peut porter un certain nombre de Luxembourgeois à me faire plus confiance qu’à d’autres. Cela me réconforte dans ma démarche et cela m’impressionne, car je sais quelles sont les attentes. Or, il est difficile de répondre à ces attentes-là. Cela peut même faire peur. Pour le prochain gouvernement, imaginer une coalition élargie ne vous semble donc pas une idée pertinente? «J’ai une expérience gouver nementale assez longue. Toutes les vies gouvernementales sont difficiles, du point de vue d’un Premier ministre. Vous devez vous mettre d’accord avec les ministres qui relèvent de votre parti, mais aussi avec les ministres qui relèvent du parti partenaire de coalition. Ce sont deux explications différentes et deux exercices difficiles. J’ai d’ailleurs souvent eu moins de problèmes avec les ministres qui venaient de ‘l’autre bord’, si j’ose dire, qu’avec les ‘miens’… M’imaginer devoir discuter − tout en sachant que le Premier ministre au Luxembourg n’est pas un véritable chef du gouvernement, mais un primus inter pares, l’animateur d’une équipe –, et m’imaginer le temps que je passerai à mettre d’accord trois partis et leurs personnalités, me suggère que je n’aimerais pas une telle composi-
tion. Jamais je ne dirigerai un tel gouvernement. Cela donnerait un sous-produit politique qui, du point de vue de la substance, ne serait pas cohérent. Ce serait la recherche permanente d’un compromis entre trois partis qui gouvernent ensemble et qui, sans doute, auraient tendance à gouverner l’un contre l’autre. Je préfère des solutions claires: un gouvernement composé de deux parties. Jamais je ne voudrais non plus, mais la question ne se pose pas, que mon parti ait la majorité absolue. Ce serait là la pire des situations à laquelle je devrais faire face. Vous n’aimeriez pas d’un gouvernement unitaire? «Pas du tout. Si le parti chrétien social avait, à lui seul, la majorité absolue, nous risquerions de donner l’impression de dominer l’ensemble du système politique. Je crois que la maturité démocratique des Luxembourgeois voudra toujours que le gouvernement soit composé d’au moins deux partis. Par votre position, vous pourriez briser net l’espoir des Verts d’entrer dans le gouvernement… «Non, je ne dirais pas ça. Je n’ai rien à l’encontre des Verts. Déjà en 2004, je leur avais demandé de venir me voir lorsque le Grand-Duc m’avait nommé formateur du gouvernement. Nous avions une majorité arithmétique, avec eux, de 31 sièges sur 60 (à la Chambre des députés, ndlr.) et je n’excluais pas, de prime abord, une coalition avec les écologistes, que j’aime bien pour des tas de raisons. Mais nous avions alors estimé que la majorité sortie des urnes était trop courte pour pouvoir, sur une période de cinq ans, être sûrs de réunir à chaque fois une majorité stable. D’un commun accord, nous avons renoncé à former un tel gouvernement, mais cette perspective ne me gênerait aucunement. Le contexte de crise dans lequel se place l’actu alité est inédit dans votre carrière politique. Par quel bout, selon vous, aborder le problème? «Il est vrai que jamais, depuis la fin de la guerre, une crise économique n’a atteint un tel degré de destruction. Je me sens assez bien préparé à en affronter à la fois les causes et les conséquences – sans
tout savoir sur les causes et sans tout savoir sur la possibilité de sortir de cette crise – parce que j’ai été nommé secrétaire d’Etat au Travail et à la Sécurité sociale en 1982, en pleine crise sidérurgique. J’ai donc commencé ma vie ministérielle dans une atmosphère de remise en cause profonde. Lorsqu’en septembre-octobre derniers, nous avons dû, Luc Frieden, Jeannot Krecké et moimême, ‘sauver’ deux banques luxembourgeoises, j’ai dit en sortant d’une réunion au Parlement, que la crise économique serait autrement plus grave que la crise sidérurgique. L’ensemble de la presse s’est moquée de ces propos et beaucoup d’hommes politiques ont douté de la justesse de ces déclarations. J’y repense, devant le reproche
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Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)
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fait au gouvernement qu’il n’a rien vu venir. Je suis d’ailleurs étonné que certains éditorialistes de ce pays, formellement de gauche, font comme si, sur un plan planétaire, j’étais le seul responsable, me reprochant de ne pas avoir su anticiper l’affaissement de l’activité économique, alors que personne n’a pu anticiper la gravité, l’accélération et l’approfondissement de cette crise. Je suis très surpris aussi que l’on me reproche de dire que je ne sais pas exactement, dans le détail, comment nous allons sortir de cette crise. Mais je le redis devant vous: je ne le sais pas! En tant que président de l’Eurogroupe, je rencontre une fois par mois les 27 ministres des Finances et plusieurs fois par mois les 16 ministres des Finances de la
zone euro. Je vois le directeur général du FMI, le président de la Banque mondiale, les ministres chinois ou américains en tête à tête… Je peux vous dire que je ne suis pas le seul à ne pas savoir! Je constate que d’autres hommes politiques donnent l’impression de le savoir. Alors, votez pour eux! Si vous votez pour moi, vous votez pour le parti de l’ignorance, parce que je n’ai pas réponse à tous les problèmes. Je réfléchis, je m’interroge, j’interroge les autres, mais je n’ai pas toutes les réponses. Quelles sont celles que vous avez, alors? «La seule chose dont je suis certain, c’est que le Luxembourg, petit pays dans le magma macro-économi-
que planétaire, doit se préparer dès aujourd’hui au moment où la croissance mondiale, dont nous sommes énormément dépendants, et la croissance européenne, dont nous sommes outrageusement dépendants, reprendront. Mettons en place dès aujourd’hui les éléments de ressort, pour sauter plus haut que les autres… Là, j’ai des idées à faire valoir. Nous en avons retenu un certain nombre dans le plan conjoncturel, notamment en matière de nouvelles technologies, où nous investirons 200 millions sur les quatre années à venir; notamment par des efforts en matière de recherche, avec des partenaires américains et allemands très prestigieux; notamment avec la volonté affichée par le gouverne- } 72
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«Jamais le scrutin européen ne fut à ce point au centre des débats»
Photo: Jonathan M
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{ ment, et traduite dans les chiffres, de garder le
niveau des investissements publics très élevé.
Il y a dans le paquet de mesures des instruments destinés à réduire les déficits structurels du pays. La plupart de ces déficits étaient connus et leur traitement demandé depuis plusieurs années. On pense notamment à la simplification administrative. N’aurait-il pas été possible de mettre en œuvre ces mesures plus tôt et non pas dans l’urgence d’un plan de relance économique? «Je suis personnellement un adepte de la simplification administrative. Sous le gouvernement précédent, nous avions chargé un secrétaire d’Etat de la réforme administrative, un libéral (Joseph Schaack, ndlr.). Sous l’actuel gouvernement, plusieurs ministres sont en charge d’accélérer cette réforme. Ils ont fait un travail excellent, mais les résultats ne sont pas perceptibles, parce qu’on a oublié le monde tel qu’il était, et on ignore la majeure partie du monde tel qu’il sera désormais. Pour moi, la simplification administrative n’est pas un slogan, mais une dure réalité. Et ceux qui résistent à cette simplification, hormis quelques fonctionnaires nombrilistes, ce sont les acteurs qui animent la vie en société. Nous avons introduit, dans le plan conjoncturel, des simplifications administratives en matière d’autorisations, qui ont directement trait à l’environnement. Or, force est de constater un agenouillement devant la sensibilité écologique, ultra-perceptible dans l’opinion publique publiée, qui fait hésiter les gouverne-
ments à rendre la vie administrative des entreprises plus facile. Nous le ferons, parce que je crois que la crise économique ne doit pas nous conduire à rabaisser, au niveau d’intérêts marginaux, des soucis écologiques. Je ne veux pas ériger en contradiction crise climatique et crise économique. Je crois que la solution aux deux crises doit aller de pair. Je plaide donc pour une simplification allant dans le sens d’une accélération des travaux, sans abandon des ambitions quant aux références écologiques. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent, lorsqu’une autorisation est présentée, ‘Allez, allez, faites vite’. Je dis ‘Examinez sérieusement la chose, et faites vite’. Il y a une nuance. Dans notre dernière édition, Luc Frieden nous disait en substance que les ministres les plus exposés face à la crise n’auraient pas nécessairement à mener campagne. Est-ce pour vous, en effet, une nécessité? «La première réunion de campagne de mon parti à laquelle je participerai sera le 7 mai (l’interview a été réalisée le 5 mai, ndlr.), soit à quatre semaines à peine du scrutin. Je suis capable de tous les excès et de toutes les stupidités, mais je n’ai ni le temps, ni l’envie de m’occuper d’une façon trop étendue de la campagne électorale. Je persiste à croire que la meilleure façon de démontrer aux citoyens que l’on est capable de diriger le pays, est de gouverner à 100% jusqu’au soir des élections… D’ailleurs, pour l’anecdote, je viens de découvrir des photos de moi que je n’ai jamais vues, et que je trouve exécrables, mais qui sont distri-
buées à travers tout le pays. Je n’ai pas eu le temps de recevoir la personne qui voulait me montrer ces photos avant leur diffusion. On attend beaucoup du prochain gouvernement par rapport à la gestion de la crise. Devra-t-il mettre sur les rails des mesures qui n’auraient pas été prises par l’actuel gouvernement en raison de sa composition ou de la trop grande proximité de la fin de législature? «Je ne vois aucun projet important en relation avec la lutte contre la crise qui n’aurait pas pu être engagé par ce gouvernement, en raison de sa composition. J’ai constaté, en discutant avec les collègues de mon propre parti et avec les collègues et amis socialistes, que nous partagions sur la crise une même analyse. Le prochain gouvernement, sauf quelques ajustements que l’environnement conjoncturel dictera sans doute, n’aura donc pas à compléter d’une façon spectaculaire le plan conjoncturel mis en place. Le plan rallie une large majorité des partis présents à la chambre. Sur quoi, dès lors, va se jouer la campagne électorale? «Je crois que la campagne est, et sera différente de toutes les autres que j’ai vécues. Il est évident que les citoyens sont concentrés sur toutes les questions qui gravitent autour de la crise: l’emploi, le chômage, les finances publiques, le pouvoir d’achat, ou encore la sécurité au travail… Sur ce dernier point, après avoir été ministre du Travail pendant 17 ans, je suis tout de même rétros- } 74
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«La réforme de la constitution était nécessaire, mais ce n’est pas le plus agréable des moments que j’ai eus à subir dans ma vie ministérielle»
Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)
Jean-Claude Juncker, aux côtés du Grand-Duc Henri
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Constitution
«Une rÉforme nÉcessaire» La crise institutionnelle engendrée par le refus du Grand-Duc de sanctionner la loi sur l’euthanasie, qui a abouti à une réforme de la Constitution, ne saurait être, aux yeux du Premier ministre, le coup d’éclat de son mandat. «C’était une réforme nécessaire, mais ce n’est pas le plus agréable des moments que j’ai eus à subir dans ma vie ministérielle. Je n’étais pas d’accord avec tous les éléments de la proposition de loi sur l’euthanasie, mais je n’étais pas non plus d’accord avec la position du GrandDuc, qui ne voulait pas endosser un vote du Parlement. Or, le premier pouvoir du pays, c’est le pouvoir parlementaire.» Quant à savoir s’il avait fallu attendre une situation de crise pour aboutir à un changement de régime préconisé depuis la fin des années 80 par le Conseil Economique et Social et, plus récemment, par le Conseil d’Etat, le Premier ministre esquisse un laconique «Mais qui vous dit que je n’ai pas essayé?», avant de préciser que, si sa fonction lui permet d’émettre un avis sur ces questions, «les réformes constitutionnelles sont les affaires des élus du peuple et non pas du gouvernement». F. M.
{ pectivement – et je l’étais à l’époque anticipative-
ment – rassuré de ne pas être tombé dans le panneau construit par ceux qui poussaient à la déréglementation excessive, sans borne et sans gêne, et qui voulaient que nous flexibilisions à outrance le droit du Travail. J’ai personnellement toujours considéré qu’il constitue le cordon sanitaire qui entoure nos marchés de l’emploi. Cela m’a valu d’être traité d’archaïque et vieux jeu. J’ai lutté toute ma vie durant contre cette idée que le contrat de travail typique devrait être le contrat de travail à durée déterminée ou temporaire. J’ai toujours considéré qu’il devait être et rester le contrat de travail à durée indéterminée. Aujourd’hui en Europe, nous sommes le seul pays où le CDI est resté le contrat de travail typique. Nous en avons 95%. Cela signifie que ce que vous nommez votre «romantisme social» est devenu un modernisme avéré? «Lorsqu’on a dit que je baignais dans un romantisme ouvrier, je n’ai pas trop réagi. La politique est une affaire de conviction et un peu d’expérience. Notre génération n’a pas beaucoup d’expériences dramatiques. En fait aucune. Nous avons grandi sous le soleil et nous avons bronzé sous des horizons dont nos parents n’osaient même pas rêver. Tous ceux qui, pendant les vingt dernières années, pensaient que le bonheur était dans l’intersection entre privatisation, déréglementation et flexibilité, sont passés à côté de la plaque, la plaque étant le centre de vie et le centre des préoccupations des gens simples... qui ne sont pas des gens ordinaires. Vous me poussez à me rappeler lorsque j’ai fait voter, en tant que ministre du Travail, le 24 mai 1989, la réforme du droit des licenciements.
L’ensemble des spécialistes luxembourgeois, mais aussi le parti libéral, me disait que cette réforme rigidifiait le droit du Travail, rendant impossible l’ajustement de la société économico-commerciale avec l’air du temps. Je constate aujourd’hui que les pays qui ont un droit du Travail plus ou moins solidifié résistent mieux à la crise que les autres. Dans notre pays, le licenciement coûte et dans une société moderne, ou post-moderne, je ne sais exactement dans quelle phase nous sommes, le fait d’enlever à quelqu’un son travail, son emploi, ses perspectives, ses espoirs, ses rêves, ça doit coûter. Le niveau social du pays est un atout fort pour lutter contre la crise. Mais son talon d’Achille n’est-il pas, justement, le coût de cette couverture sociale? «Oui et non. J’ai plaidé le fait qu’en Europe, nous devions laisser jouer les stabilisateurs automatiques. Les recettes diminuent, mais il ne faut pas couper dans les dépenses de protection sociale, ni réduire les indemnités de chômage ou de chômage partiel, même si cela coûte. Dans des systèmes de protection sociale comme les nôtres, le jeu des stabilisateurs automatiques produit le double effet de ce qu’il produit aux EtatsUnis. Là-bas, si vous perdez votre emploi, vous avez des indemnités pour trois mois et c’est fini. L’Etat ne s’occupe plus de vous après. Ici, vous avez des indemnités pour 18 mois. C’est très coûteux! Mais aujourd’hui, les réserves ne permettent plus que de tenir deux ans… «Je crois que cette façon européenne, et plus particulièrement luxembourgeoise, de faire les choses, c’est-à-dire de ne pas déposer dans un désert social ceux qui ont perdu leur emploi, mais de les appuyer, de les activer et les réactiver, grâce à des fonds publics avec lesquels vous sous-tendez ces politiques, est la bonne façon de faire. Notre système de protection sociale protège! L’Etat moderne n’est pas là pour organiser le dépotoir d’une génération sacrifiée. Tout le monde peut être d’accord avec ce discours, mais… «Non, tout le monde n’est pas d’accord! Il y a cinq ou dix années, on m’expliquait que l’Etat devait se retirer des affaires publiques; qu’il } 76
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{ n’avait pas à s’immiscer dans les processus écono-
miques; que l’Etat devait être modeste et qu’il fallait laisser faire les libres forces du marché; que le marché n’avait qu’une responsabilité sociale secondaire et que l’essentiel de la protection sociale devait être organisée par l’initiative privée. J’ai résisté à tous ces discours qui m’ont été lancés comme des critiques pendant des années. Personne ne s’en souvient. Moi, je m’en souviens. Et je me souviens aussi de l’identité des orateurs qui m’ont dit ça. Vous le verrez dans les semaines à venir, lorsque je vais leur remémorer ces affaires-là.
Elections
Tous sur le pont Qu’ils soient suffisamment «disponibles» pour mener campagne, ou pas, tous les ministres et secrétaires d’Etat de l’actuel gouvernement sont candidats aux prochaines élections. C’est au sud que la concentration sera la plus importante, chaque parti alignant trois candidats-ministres: Jean Asselborn, Mars Di Bartolomeo et Lucien Lux pour les socialistes; François Biltgen, Jean-Claude Juncker et Jean-Marie Halsdorf pour les chrétienssociaux. Au centre, Luc Frieden, Jean-Louis Schiltz et Claude Wiseler (CSV) croiseront la route de Mady Delvaux-Stehres et de Jeannot Krecké (LSAP). A l’est, Nicolas Schmit (LSAP) sera tout seul face à Fernand Boden et Octavie Modert (CSV). Enfin, au nord, Marie-Josée Jacobs (CSV) sera la seule membre du gouvernement à être candidate. Quatre des sept anciens ministres libéraux de la précédente coalition sont également candidats: Lydie Polfer et Anne Brasseur (centre), Carlo Wagner (est) et Eugène Berger (sud). J.-M. G.
Il n’en reste pas moins vrai qu’un tel système va devoir être financé et que pour l’instant, les perspectives financières sont peu favorables… «Comme leur nom l’indique, les systèmes sociaux sont là pour protéger les plus fragiles et les plus faibles. C’est ce que j’appelle d’ailleurs l’économie sociale de marché. J’y crois profondément et je pense que la crise est notamment due au fait que nous avons pris congé par rapport aux principes fondamentaux et aux vertus cardinales de l’économie sociale de marché. Il faudra en effet que, sur le long terme, nous soyons à même d’assurer son financement. Je suis parmi ceux qui disent, notamment en matière de pensions et de rentes, que le très long terme n’est pas assuré. Et je voudrais que nous nous en occupions. Je le dis avec une belle consistance et cohérence, qui parfois me surprend moi-même, que nous nous trompons sur la continuation de la faisabilité des choses sociales au Luxembourg. J’ai attiré l’attention de notre gouvernement sur le financement futur de notre système de sécurité sociale et je voudrais que le prochain gouvernement s’en occupe afin de pouvoir légiférer avant les prochaines élections de 2014. Luc Frieden expliquait récemment que le principe de la solidarité ne devait pas être remis en cause, mais qu’il fallait imaginer de nouveaux instruments de financement des pensions. Qu’en pensez-vous? «La consolidation du financement futur de notre système de sécurité sociale se composera d’un mélange de mesures, dont certaines porteront sur les modes de financement et d’autres sur les prestations à fournir. Je n’imagine pas un seul moment que l’on puisse réduire les pensions et les rentes de ceux qui sont actuellement en âge de la retraite. Mais pour les générations à venir, il faudra que nous réfléchissions à la fois aux modes de financement et aux prestations.
Quels types d’instruments ne faisant pas uniquement appel à la solidarité est-il possible d’imaginer? «Pour moi, le financement de la sécurité sociale doit toujours être fondé sur la solidarité. Je suis un partisan assez convaincu, sinon fanatique, du système de répartition. Je n’ai jamais cru, comme le parti libéral l’avait proposé au cours des décennies écoulées, qu’il faudrait changer le système de répartition par celui de capitalisation. Demandez aux retraités américains ce qu’ils pensent du système de capitalisation! On a enlevé à toute une génération de retraités américains l’ensemble de leur épargne. Est-ce cela le modèle? Et ceux qui le préconisaient il y a dix années, pourquoi ne répètent-ils pas leurs propos aujourd’hui? Dans quelques semaines aura lieu aussi le scrutin européen. Comme à chaque fois, on reproche à la campagne de manquer de visibilité, d’ampleur, d’enjeux. Celle-là semble en manquer plus que toute autre et la crise paraît avoir éclipsé ce qui pourrait être des thématiques essentielles. Est-ce qu’il s’agit d’un nouveau désintérêt de la «machine» européenne de la part des citoyens? «Les citoyens ont bien compris que la crise est globale et largement européenne. Dire qu’elle éclipse la dimension européenne des élections est inexact, puisqu’il n’y a pas de réponse nationale à la crise économique. Jamais, au contraire, le scrutin européen ne fut à ce point au centre des débats. Les gens ne s’intéressent pas aux problèmes institutionnels de l’Europe, mais à la réponse européenne à la crise. Jamais l’Europe ne fut aussi présente que lors de l’articulation de la réponse continentale à la crise. L’idée simple, simpliste en fait, de séparer les deux scrutins pour donner plus d’importance au scrutin européen est une fausse idée. Je suis très frappé par le fait que dans tous les pays où le scrutin européen sera exclusif, on vote sur des sujets nationaux. Pour la première fois, je ne suis pas candidat aux européennes, mais je fais campagne sur l’Europe! Je parle du pays et je parle de l’Europe. Il n’y a pas d’équation entre les deux, mais il n’y a pas de contradiction non plus. Comment peuton organiser et penser la politique nationale sans voir sa dimension européenne? Comment peuton imaginer le devenir européen sans jeter un regard intéressé sur son propre pays? C’est un débat qui n’est même pas intellectuel…»
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EP elections
Rekindling Interest In Luxembourg the elections for the European Parliament are overshadowed every five years by the national election, held on the same day. This year more than ever, EP candidates face a real challenge to attract voter interest.
Duncan Roberts (text), Luc Deflorenne (photos)
Despite being enthusiastic Europeans, interest among Luxembourgers for the European Parliament elections, as elsewhere in the European Union, is at an all-time low. According to a Eurobarometer poll published in March, only 55% of Luxembourgers say they are interested in the elections. Although that places Luxembourg top of the table, and 12% above the EU average, it is still disappointingly low. “Even among the political parties there is no real interest in this election, they are totally focused on the national elections,” says LSAP candidate Robert Goebbels. “Even though, as politicians, they should know that the European Parliament now has more power than national parliaments.” Indeed, as Dei Gréng MEP Claude Turmes points out, between 70 and 80% of the law-making decisions in the 27 sovereign national states are consciously delegated to European level. “The problem is that the political elite at national level – consisting of government, parliament and the press – act, whether consciously or not, as though they make 100% of the decisions.” ADR candidate Jacques-Yves Henckes believes that the European Parliament has a communication problem and that because its role is very technical, it is very difficult for the ordinary citizen to understand what is going on. “Public interest here is on who is going to be the next prime minister and who is going to be in government with Juncker,” says Goebbels with a laugh. “That’s understandable from a Luxembourg point of view, but regrettable from a European point of view.” Turmes thinks that people in general are also suffering from what he calls “political fatigue” and that because it is the youngest political institution, it is perhaps easier to take out that frustration on the European Parliament. Charles Goerens of the DP, who has twice served in the European Parliament, agrees. “If voters are unhappy with the policies of their national government, they don’t question the form of the state but rather those who are in power. In Europe it is different; they immedi-
ately question the integration process and the institutions themselves.” Goerens says that it will require a long-term effort to convince voters that the European Parliament is a valid institution that actually shapes their lives. “We have said it often enough, and one would hope that people would listen. But it is like an advertisement, the first time it doesn’t really stick in the mind. We must systematically keep providing information.” But former MEP and current EU Commissioner Viviane Reding, the CSV’s leading candidate, thinks that Luxembourgers are fully aware of the importance of the elections. “Luxembourgers certainly realise that when casting their vote (...) they do not only decide about the composition of the next European Parliament, but also about the president and the members of the next European Commission. The European Parliament elections are thus the moment where all European citizens can decide on the way Europe will be governed for the next five years.”
Lisbon treaty There is also a feeling among some Luxembourg candidates that national political leaders are not playing their part to promote the European project. “Sarkozy, Brown, Merkel and Zapatero do not think at a European level at all,” says Claude Turmes. “This is in stark contrast to the era of Kohl and Mitterrand, when leaders recognised the importance of a supranational Europe. The current leaders are too focused on national ideas.” Charles Goerens agrees, and is disapproving of the way the so-called G4 – the UK, France, Germany and Italy – seem to be dominating much of the current European political agenda. Which is why he hopes the Treaty of Lisbon will be ratified by all members as soon as possible, because it will provide more visibility on the global stage for the EU and allow its institutions to function more efficiently. “The Lisbon Treaty is important because the crisis and institutional muddle could be used by some to say that the European Union is no longer the reference for preparing legislation.” Turmes emphasises the unified front the Treaty will allow Europe
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“The Treaty of Lisbon is the key to unlock the door to the full powers of the European Parliament” Viviane Reding (CSV) here with Roberts Goebbels (LSAP) and Claude Turmes (Dei Gréng).
to present, especially as it provides for a foreign minister and permanent president. “This is crucial in a world in which China, India and the USA – and perhaps also Brazil – as well as Europe will define the next century.” Robert Goebbels says that the Treaty is essential, because Europe must have more depth before it enlarges any further. “We badly need new rules – the constitution treaty would have been better, but Lisbon is still a step forward. It will give more power to the parliament and give majority voting to the Council, which will quicken the decision-making process.” Viviane Reding agrees, believing that the Treaty will transform the EU into a true parliamentary democracy. “The Treaty of Lisbon is the key to unlock the door to the full powers of the European Parliament,” she says. Turmes sees the increased
power the parliament will gain under the terms of the Treaty as a positive. “It will lead to more progressive policy decisions – take immigration where national interior ministers adopt totally repressive measures. I mean, as a continent we need immigration and need to decide on a European level how we are going to achieve that.” But Henckes is not convinced and his party is campaigning on a platform that would include compulsory referenda on important changes to European treaties. “We should not allow the elite to decide in dark chambers what is in the best interest of Europe’s citizens,” he says. The ADR is also opposed to Turkey joining the EU, because, says Henckes, it will have too large a voice. “If you look at how the big countries deal with the small member states now, we think no other big country should join. Europe was
originally established so that all countries could have a voice. But in this context in Europe I like to quote George Orwell’s Animal Farm: ‘All animals are equal, but some are more equal than others.’”
Anticipative action As a ten-year veteran of the European Parliament, and vice-chairman of the 222-strong socialist grouping, Goebbels says the only way to get your voice heard in the 785-member parliament is to work harder than the others. “If you want to be respected, you need to really know your dossiers and try to bridge differences between the others. In that field, Luxembourgers have always been good at playing the go-between, in both the parliament and the Council. It helps that we don’t have specific interests in many fields. However, when it comes to } 80
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{ subjects where we do have an interest – as we noticed
with the banking secrecy – then we are isolated.” Charles Goerens is looking to return to the parliament for the third time after a ten-year gap – he was an MEP between 1982 and 1984, and again from 1994 to 1999. “It has become a much more significant decision-making centre,” he says. “If Lisbon is ratified, then 95% of all political decisions will be taken in Europe. That means our national politics will have a dress rehearsal at a European level, and will then be played on the national stage. So saying the EP is not important is like telling a theatre director that the text written by the author of the play he is directing is fit for the rubbish bin.” Nevertheless, Goerens wants the Luxembourg government and parliament to become more anticipative and try and influence policy before it reaches the decision-making process. Henckes, too, would like to see more communication about what policy decisions are being prepared at European level. He wants ministers to communicate all documents discussed at Council level to parliament, so that it can become more involved before the decision-making process even begins. A similar suggestion – inspired by a Danish model – was made by Goerens in a 1997 report to
Jean-Claude Juncker. “It is more interesting to influence a text than to lament the results after it is published,” says Goerens. As for future policies themselves, Viviane Reding and her CSV party want to help promote small and medium-sized businesses, which she says are the heart of a vibrant economy. “Not Deutsche Telekom or France Télécom, but innovative businesses such as Skype are the future of our economy. This is why I will continue to fight for more effective competition in Europe that also allows smaller players to enter the market; and for less bureaucratic EU research programmes with risk capital to which also start-ups without a legal department with 100 legal experts have easy access.”
Green technologies Turmes sees crisis management as the big issue at the June elections. The Greens are lobbying for what he calls a “more holistic approach” in which tax-payers’ money is used to solve the financial crisis and to prevent unemployment. “But also to focus investment on a New Green Deal aimed at ensuring that after the crisis we can use our resources more efficiently, with more renewable energy sources and less geo-political dependence on fossil fuels.”
He would also like to see Europe achieve its potential in the green and eco-technologies revolution and not lose the advantage it has established. “After all, Europe really slept through the last industrial revolution – the IT sector,” he says. Reding, too, sees Europe as a potential global leader in Green IT – “if we are fast enough” – and also wants a strong Europe to tackle climate change, “which is truly the most pressing need of our younger generation.” Robert Goebbels says the major issue will be the political orientation of the European Union and the Commission. “It’s obvious that since the Jacques Delors years the Commission has tended to be totally focused on the market. We need a more careful approach to liberalisation, more focus on real competition and consumer protection,” he says. Goerens, on the other hand, is particularly wary of social and fiscal dumping, and cites China’s undervalued Yuan as an example of an area where the EU needs to take a more unified stance. “Staying competitive means playing by fair rules and taking into account ecological impact, social and human rights. Capitulating to countries that don’t share our common values is not good.”
Voter participation
Choice Box
With voter participation in the EP elections declining steadily – it has fallen from 63% in 1979 to just under 46% in 2004 – the institution is making an effort to encourage voters to go to the polls this June. One of the parliament’s vice-presidents, Alejo Vidal Quadras, explained: “We would like to have a very high turnout. Because democracy is based on participation, and the more people participate, the wider and better is democracy.” To this end, voters are being
given the opportunity to voice their opinion before election day by recording a message in a so-called Choice Box. There are 36 of these portable studios circulating around the 27 member states – the Luxembourg box is installed in the rue de la Reine in Luxembourg City. Anyone can record a video message on an aspect of Europe of their choice, and the best are being screened in Brussels and played to political groups at the European Parliament. D. R.
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New media
Smart voting and e-campaigning The 2009 parliamentary elections are the first that have really taken advantage of new media – both in terms of party campaigning and public information. Duncan Roberts (text), Julien Becker (photo)
“Five years ago, new media was just a side-show,” says Romain Schneider, general secretary of the LSAP socialist party. Speaking at a presentation of the party’s election website, Schneider highlights the innovations the LSAP has introduced to the 2009 campaign – including an interactive candidate carousel that allows visitors to the site to pick out mini-biographies of candidates in their electoral constituency, an online calendar of election events and series of short films explaining the party’s policy on a number of issues. The LSAP is certainly taking the internet seriously this time around, and Schneider clearly thinks new media could be used to sway some sections of the electorate, particularly younger and first-time voters. “E-campaigning five years ago was not used enough and had no influence over the outcome,” he says. “In 2004 only seven candidates had their own website, for example. This year the majority have some form of presence on the internet.”
Social networking The socialists are not alone, of course. Of the eight parties putting up lists for the elections, only those with the most limited budgets, the communist KPL and the BiergerLescht (a break away led by former ADR deputy Aly Jaerling), have retained static, non-interactive websites. The other six have all incorporated videos as well as a variety of other downloadable and interactive material such as photo galleries, maps with lists of candidates for each of the four constituencies, electoral manifestos, FAQs, postal voting application forms and agendas. Many of the videos are uploaded onto YouTube. While most, like the LSAP, feature direct speeches from candidates and party officials on the broad issues of policy, the CSV has chosen a series of short sketches featuring two “average” voters discussing more specific themes such as the recent debate over entry level salaries for civil servants or the call for a referendum on the constitutional change stripping the Grand Duke of certain powers. The CSV has also ensured its election website is accessible via iPhone.
The internet is playing a much more important role in voter choice in the 2009 elections.
The CSV website also provides a link to its Facebook page – a presence on the social networking site seems to be de rigeur for the major political parties, even though active membership of their pages is limited to numbers in the hundreds rather than thousands. The LSAP again seems to lead the way with the most members and a wide variety of sites for different constituencies and candidates. The CSV, ADR, Dei Gréng and the DP also all have their own pages – the DP even has a special elections ’09 page. If the thinking behind the move to Facebook is to encourage young voters to become more active in political life, it seems to have worked. Mateusz Buraczyk, a young Luxembourger from Pétange, for example, has created a Facebook site calling for an LSAP-DP-Dei Gréng coalition to emerge from the election and has attracted some 92 members. New media is not just being used by the political parties. The Polux research programme at the University of Luxembourg, led by Dr. Philippe Poirier, has launched a new service for voters. Smartvote is a collaborative effort with the Politools-Political Research Network based at the University of Bern
in Switzerland. The researchers built up a database on the views of some 111 (26%) candidates and nearly all parties in the forthcoming elections using an online questionnaire to profile their views. Voters visiting the smartvote.lu site can now answer a similar questionnaire and provide further details about the importance they give to different policy areas. Once processed, the results help identify the candidates and parties that most closely share their own political views – though the website adds an important disclaimer that the results should in no way be construed by voters as a recommendation. Voters who do not want to trawl through the questionnaire can use the site’s “smartmap” to find the position of a particular party or candidate on a two-dimensional axis, placing them between cultural liberalism and conservatism and between left-wing or right-wing socio-economic policies. And another new website, politikercheck.lu, allows voters to ask individual candidates in their constituency specific questions in three easy steps. Run by private members as a non-profit organization – PolitikerCheck.lu asbl – the website is based on similar schemes that operate in Germany, Austria and Ireland.
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Elections législatives
Les stratÉgies de la relance
Equilibre des finances publiques, compétitivité et soutenabilité du système de pensions furent les trois thèmes majeurs de la table ronde qui a réuni, le 28 avril à la Chambre de Commerce, les représentants des cinq principaux partis en lice pour les élections législatives du 7 juin.
Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photo)
A quarante jours du scrutin, alors que les partis étaient encore dans les starting-blocks avant le lancement des hostilités politiques de la cam pagne, l’événement organisé dans le cadre du paperJam Business Club, en collaboration avec l’Economist Club, a attiré près de 150 personnes à la Chambre de Commerce. Toutes intéressées à connaître les différentes stratégies proposées par les partis politiques pour assurer la pérennité économique du Luxembourg. L’objectif de la table ronde n’était pas de revenir sur les ressorts de la crise, mais bien «de se tourner résolument vers l’avenir» et de dessiner de nouvelles pistes d’avenir pour le pays. Pour répondre à ses questions, les représentants des cinq partis représentés à la Chambre des députés, Luc Frieden, ministre du Trésor et du Budget (CSV), Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur (LSAP), François Bausch, député (Déi Gréng), Jacques-Yves Henckes, député (ADR) et Georges Gudenburg, secrétaire général du DP, se sont prêtés au jeu, alternant positions consensuelles et échanges de piques plus incisives...
Deux ans, tout au plus Pour Luc Frieden, le premier objectif du prochain gouvernement devra être, sans surprise, de «gérer la crise» tout en garantissant le maintien «de finan ces publiques saines dans une perspective à moyen terme. Un déficit public temporaire est acceptable (14% en 2009, en tenant compte du plan de sauvetage des banques, ndlr.), un déficit structurel à long terme serait catastrophique pour le pays». Le montant des réserves, accumulées pendant les décennies florissantes, permettra au pays de rester «dans les clous» pendant deux ans et d’assurer le haut niveau d’investissement public permettant de stimuler l’économie locale, sans modifier substantiellement la structure des dépenses publiques.
«Mais si la crise dure plus de deux ans, il faudra, dans un souci d’équilibre, réduire certaines dépenses car il n’est pas envisageable d’augmenter les impôts. Il s’agira notamment de cibler davantage les dépen ses sociales», a indiqué le ministre chrétien-social. Lesquelles en particulier? «Cela doit se décider dans le cadre du dialogue social», a esquivé M. Frieden, tout en soulignant la nécessité d’un nouveau cycle de tables rondes sur les pensions (Rentendësch), dans un délai maximal de deux ans. Une initiative également revendiquée par l’ADR, qui dénonce l’absence de chiffres permettant de cerner précisément l’état des comptes publics et réclame une étude sur le coût des pensions dans le secteur public. «Jusqu’à 2012, il n’y a pas néces sité d’intervenir. Mais le prochain gouvernement devra absolument aborder cette question», a souligné Jacques-Yves Henckes.
L’heure de la ‘green revolution’ Pour François Bausch (Déi Greng), la sortie de crise se fera lentement et la situation devrait rester «difficile pour les finances de l’Etat pendant quatre ou cinq ans». Pour autant, jouer sur le levier de la fiscalité, dans sa configuration actu elle, ne constitue pas le «moyen le plus intelligent pour innover en économie». Le leader des Verts considère que le débat majeur de la campagne électorale devrait s’articuler autour des stratégies à mettre en place pour réduire la dette publique après la crise. «La question écologique a désormais totalement rejoint la question économique. Le moment est propice pour entamer la ‘Green revolution’ et l’une des clés pour y parvenir est de réaliser une profonde réforme de notre système fiscal, pour réaliser un transfert des charges, actuellement axées sur le capital et le travail, vers les ressour ces.» Pour M. Bausch, le paquet de mesures anticrise adopté par le gouvernement «n’est pas à la hauteur des enjeux» et manque cruellement d’inno vation. Par ailleurs, la complexité du cadre légal
dans lequel évoluent les entreprises et le manque de coopération entre les ministères freinent le développement des activités, des plus traditionnelles aux plus innovantes, selon le leader écolo.
Plus vite, mieux Intervenant en tant que membre du DP, Georges Gudenburg a renchéri en ce sens, soulignant pour sa part une «mauvaise organisation gouvernemen tale, la nécessité d’accroître l’efficacité des minis tères par le biais de fusions (notamment celui de l’Economie et celui des Classes moyennes) et le besoin d’avoir une vision plus claire sur les ressour ces financières de l’Etat». Pour le secrétaire général du parti libéral, avocat de profession (il s’est d’ailleurs présenté comme le «seul intervenant de cette table ronde à avoir un métier», ce qui n’a pas manqué de susciter quelques protestations de forme de la part de ses voisins politiciens!), la situation du pays doit être analysée «ainsi que le ferait un gestionnaire d’entreprise. Dans une entre prise, on trouve des solutions. En politique, la ligne la plus courte pour trouver une issue n’est hélas jamais la ligne droite!» Cette nécessité de réduire certaines difficultés structurelles qui se font particulièrement jour avec la crise, qu’il s’agisse notamment du besoin d’une meilleure coopération transversale entre les ministères ou d’une vaste simplification administrative, semble trouver l’assentiment de tous les partis. «Nous avons un énorme pas à franchir au niveau de l’efficacité administrative, a admis Jeannot Krecké (LSAP). Pour renforcer la compéti tivité économique du pays, il faut engager des réfor mes pour travailler plus vite, plus efficacement.» Sans pour autant bâcler la tâche ou négliger la sécurité des citoyens, notamment dans le cadre des autorisations d’établissement. Le député Jacques-Yves Henckes estime pour sa part que le Luxembourg devrait davantage tirer parti de sa petite taille et donc de sa flexibilité pour «tailler
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Si le débat a permis de dégager quelques pistes de travail, il n’a cependant pas permis d’ouvrir grand les portes sur l’avenir.
des costumes sur mesure aux entreprises, qui ont toutes des besoins particuliers». Pour le responsable de l’ADR, l’une des premières tâches à entreprendre par le prochain gouvernement serait donc de consulter, une à une, les banques et les entreprises du pays pour recenser leurs besoins et tenter d’y apporter des réponses rapides.
Atouts «soft» Pour redynamiser le tissu économique du pays, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, expert en fiscalité au sein du parti socialiste, considère que l’attractivité fiscale ne «constitue plus l’élément essentiel pour les investisseurs étran gers. Ce qui compte désormais, ce sont les critères ‘soft’, comme les infrastructures en place, les équipe ments socioculturels, le savoir-faire et les compéten ces disponibles...». Jeannot Krecké martèle que la priorité qui devra s’inscrire dans le giron du prochain gouvernement devra être la création d’emplois; et l’écueil à éviter, celui d’une augmentation
tous azimuts des cotisations sociales, afin de maintenir le marché du travail luxembourgeois attractif pour les talents venant de l’étranger. «Le message que nous devons envoyer aux entreprises, c’est d’utiliser le temps de crise pour optimiser les processus, miser sur la recherche et l’innovation. Le nouveau cadre légal qui va être créé dans ce domaine (avec le projet de loi sur la promotion de la recherche, qui fait l’objet de plusieurs amendements, ndlr.) est donc de toute première importance», a également souligné le ministre.
Marge de manœuvre Après plus d’une heure d’échanges entre les représentants politiques, et, dans une moindre mesure, avec le public, le secrétaire général de la Chambre de Commerce a porté le mot de la fin. Si le débat n’a pas permis de faire jaillir de spectaculaires idées ou d’ouvrir de larges voies vers l’avenir, Paul Emering a cependant constaté que plusieurs consensus s’étaient dégagés des
interventions, notamment la nécessité de «sauve garder des finances publiques saines et de réfléchir à l’avenir du système d’assurance pension. Un autre point consensus permet de constater que nous disposons d’une marge de manœuvre importante pour améliorer le fonctionnement au sein même du gouvernement, et de ce qu’il convient bien d’appe ler les ‘facultés’ ministérielles, afin d’accélérer et faciliter les procédures administratives». Pour lui, l’un des grands enjeux pour le prochain gouvernement sera également de veiller, comme l’a souligné Georges Gudenburg, à ce que la crise ne mette pas en péril l’un des atouts les plus précieux du Luxembourg: sa cohésion sociale, grandement menacée par la hausse du chômage.
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Table ronde
Au-delÀ des crises… Retour en images sur la table ronde organisée le 28 avril à la Chambre de Commerce par paperJam Business Club et l’Economist Club. Quelque 150 personnes y ont assisté.
Daniel Lanners (Economist Club)
David Laurent / Wide (photos)
Nicolas J. Ries (Economist Club) et Luc Henzig (PricewaterhouseCoopers)
Daniel Lanners (Economist Club), Mike Koedinger (MKE) et Boz Temple-Morris
Carole Tompers (Luxembourg for Business)
Serge Allegrezza (Statec)
Carlo Thelen (Chambre de Commerce) et Georges Gudenburg (secrétaire général, DP)
Alain Nicolai (AXA)
Sophie Camps (CVCE) Yves Kemp (KPMG)
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Jean-Pierre Mullenders (Randstad)
Paul Hammelmann (ACA) et Jean-Michel Gaudron (paperJam)
Luc Decker (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur)
Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)
Françoise Deutsch et Philippe Dupont (Arendt & Medernach) Joseph Jean Aghina (Abalone)
Claudine Konsbruck (Ministère de la Justice) Paul Emering (Chambre de Commerce)
Anouk Agnès et Lucien Michels (Ministère des Finances) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Jérôme Grandidier (SIT Group)
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Bilan de la table ronde
La pÉrennitÉ! Quelle pÉrennitÉ? Fidèle à sa vocation de cercle de réflexion, de think tank, l’Economist Club Luxembourg voulait une table ronde orientée sur les actions politiques à entreprendre pour assurer la survie et le bien-aller de notre économie. Il est resté sur sa faim…
Nicolas J. Ries, membre fondateur de l’Economist Club Luxembourg (texte)
«Au-delà des crises, une stratégie pour la pérennité de l’économie luxembourgeoise»: tel fut le sujet de la table ronde pré-électorale organisée, le 28 avril dernier, conjointement par paperJam et l’Economist Club Luxembourg, avec le soutien de la Chambre de Commerce. Jamais depuis les années 80, à Luxembourg, une campagne électorale ne s’est inscrite dans une situation économique aussi difficile. Il n’est donc point étonnant que les participants de cette table ronde aient fait preuve d’une extrême retenue. Résultat? Un consensus situationnel autour des vertus traditionnelles: le rétablissement d’une situation de finances publiques saines à moyen terme, le soutien de la compétitivité, voire de la capacité fiscale de nos entreprises, la mise en œuvre d’un système social exemplaire basé sur la solidarité, la préservation de l’environnement et le développement de notre bien-être général et, bien évidemment, l’élimination de nos faiblesses et la correction de nos déficits… Tous se sont accordés à dire que des efforts d’investissement sont encore nécessaires, qu’il ne faut pas augmenter les impôts, et qu’il convient d’attendre la prochaine échéance en 2012 avant de réexaminer les estimations à la base du système des pensions. Certes, l’idée développée par François Bausch sur le développement d’une fiscalité basée sur les ressources et non sur les revenus et le travail a pu paraître intéressante. Mais au final, on n’a pas entendu comment faire…
La situation est très mal engagée Des différences, ô combien discrètes, sont finalement apparues autour des déficits structurels et des ébauches d’approche. Evidemment, une heure et demie, c’est plutôt court pour aborder autant de sujets aussi vastes et les auditeurs sont finalement restés sur leur faim. La vocation de l’Economist Club Luxembourg n’est pas de rappeler et de dire aux responsables politiques ce qu’ils ont à
faire ou à ne pas faire. Qu’il lui soit néanmoins permis de faire part de quelques-unes de ses inquiétudes essentielles. Sur le plan politique, l’économie luxembourgeoise s’est généreusement développée dans une Europe en paix. Mais à quel prix? Aujourd’hui, la majorité des lois et règlements émanent d’une administration centrale à Bruxelles et limitent sévèrement nos marges de manœuvre et notre flexibilité, y compris celles de la place financière, fleuron et ressource par excellence de notre économie. La situation est très mal engagée et nos amis voisins, coincés par leurs déficits, nous maltraitent aujourd’hui à dessein. Face à cela, le Luxembourg se retrouve en position de déficit flagrant de communication, tant de la part du gouvernement et des parlementaires, que des professionnels de l’économie et de la finance. Les critiques de nos voisins tombent sur un terrain propice aux préjugés et pavé de jalousies, soigneusement entretenues par des statistiques du type PIB par habitant, aussi malheureuses puissent-elles être. On ne peut que regretter le copinage de certains politiques avec ceux qui nous desservent des remarques odieuses. Sur un plan national, le Luxembourg a beaucoup distribué de ses richesses et de ses revenus dans une politique sociale et salariale extrêmement généreuse, qui aujourd’hui nous confère un Etat très cher. Trop cher. Les salaires, dans la fonction publique, ne se comparent pas aux salaires de nos voisins et concurrents. Pour la carrière «moyenne», la différence va souvent du simple au double. Pour les enseignants, cet écart peut tripler. Sans compter que nos parlementaires touchent, eux aussi, près du double de leurs collègues du parlement de la Sarre, par exemple. Sur le plan national, ces salaires ne se comparent plus à ceux que peut pratiquer une économie productive et concurrentielle. Dans un contexte économique d’expansion obligatoire, la combinaison d’une forte demande de logements et de ces hauts salaires fait flamber les prix, sur fond de politique de l’habitat par ailleurs déficitaire. Aujourd’hui, il peut s’avérer impossi-
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Photo: SIP
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La Tripartite a développé une logique de distribution à charge des générations futures. D’une logique d’assistanat et de profiteur, il nous faut désormais revenir à des exigences plus modérées.
ble de faire venir des travailleurs et notamment des jeunes, faute de pouvoir les loger. Les dangers d’une telle politique sont imminents, graves et mul tiples: perte de compétitivité, installation pérenne d’une caste de privilégiés et rupture totale de la cohésion sociale, ou encore rupture amplifiée par des pensions publiques très élevées, en compa raison avec les pensions privées (qui sont, elles, pourtant, largement autofinancées, mais nette ment insuffisantes…). Que la moitié des pensions privées payées actuellement ne suffit plus à finan cer un séjour digne en maison de retraite et que, par ailleurs, 15% de notre population vit en situa tion de pauvreté est un parfait scandale.
Dynamisme, créativité, courage… Finalement, ce système de distribution, bien sélectif, n’est encore soutenable que si la crois sance de l’emploi reste au niveau minimum de 3,5% par an, ce qui est économiquement douteux et poli tiquement suicidaire. Les Luxembourgeois, mino ritaires à terme dans leur propre pays, après avoir saigné quelques générations futures, auront sim
plement disparu. Cela renvoie aux conclusions d’un rapport sur les pensions établi par l’ECL, à redécouvrir (www.ecl.lu). En matière de distribution, le Luxembourg a beaucoup investi dans le prestige de toutes sor tes et dimensions, fort coûteux à long terme, alors que d’autres pays (la Norvège, par exem ple), ont investi dans le productif. Il y a deux ans, la suggestion d’un fonds d’in vestissement public national a été balayée. Un an plus tard, le gouvernement a dû improviser pour renflouer deux des banques systémiques de notre économie, dont une par ailleurs aurait pu nous revenir à son juste prix et en pleine santé il y a quelques années… Une option sacrifiée alors à la myopie politique. Il y aurait beaucoup à dire sur les déficits de fonctionnement de l’administration publique et des administrations, trop lentes, complexes, régle mentaires, peu coopérantes entre elles et peu coopératives envers les entreprises. Un souci majeur se cristallise également autour de la formation, sévèrement déficitaire au départ,
et mal engagée sur le continu, source, par excel lence, d’un chômage structurel. La table ronde a encore insisté sur la diversification de notre écono mie, mais pour faire quoi? La même chose que les autres, et plus cher encore? Cette seule approche paraît bien compromise. Le Luxembourg s’est installé dans le confort et la Tripartite a développé une logique de distri bution à charge des générations futures. D’une logique d’assistanat et de profiteur, il nous faut désormais revenir à des exigences plus modé rées, à une solidarité réelle et globale et à des investissements productifs. L’avenir sera dans l’innovation: faire du nouveau, autre chose, faire mieux, plus vite, et surtout mieux communiquer et vendre. La pérennité de l’économie luxembourgeoise ne saurait être assurée que par une exploitation optimale de nos compétences dans un environne ment politique, administratif et opérationnel parti culièrement propice. Les prochains gouvernement et parlement sont attendus dans la dynamique, la créativité et le courage.
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off the record L’actualité économique du Luxembourg vue des coulisses...
érilla » u g s e ction nne chos l’ONT, a s e «L e bo t, directeur dere du bâti n u t u son rt L. Philippnadr e sur la curelt obe ctu e ro Dr R d’une tabl e l’Archite d s r n o o l i t Fo n d a à la
France
Passeports en vadrouille Mauvaise surprise pour bon nombre de résidents français en attente de recevoir un passeport auprès du Consulat de France à Luxembourg. La livraison prévue début mai a en effet été amputée d’environ 70 de ces précieux documents, en raison d’un vol survenu auprès du transporteur au Luxembourg. Le vol a surtout concerné des objets de valeur, les passeports étant là «en plus». Une nouvelle livraison a été réalisée deux semaines plus tard, sans que les destinataires n’aient, évidemment, la moindre démarche supplémentaire à faire.
Elections
Cannes festival
Suivez le mouton…
Great expectations dashed for Tarantula Donato Rotunno is not a happy man. Having been informed some weeks ago that Tarantula Luxembourg’s film Carré Blanc, directed by Jean-Baptiste Léonetti, would be screened in the prestigious Semaine de la Critique section at this year’s Cannes Film Festival, the producer was surprised to discover that this is no longer the case. Selection for the Semaine de la Critique section is notoriously strict, and this year its artistic director Jean-Christophe Berjon announced that the five-man committee had decided to be “even more radical” than usual. Indeed, only 10 films – all by first-time directors – have been chosen from the 900 submitted. That would not have bothered Rotunno so much if he had not initially been told that Carré Blanc
– co-produced with Solair Films from France and Tarantula Belgium and Tarantula Suisse – was among the final selection. Despite receiving an apology, he wishes the organisers had not jumped the gun by making an announcement to him so early – Rotunno says he was told that only two members of the committee were opposed to the film’s selection. There is some form of consolation. Tarantula Belgium – part of the network of four independent companies under the Tarantula label – does have a film in competition at the festival with Ming-Liang Tsai’s Visage. And Tarantula Luxembourg is taking Xavier Ruiz’s Verso and Alessandro Capone’s L’amour cache, starring Isabelle Huppert, to the Marché du Film.
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La campagne électorale donne parfois l’occasion d’initiatives originales, portées par des finesses linguistiques liées à langue luxembourgeoise. «Ech bremsen och fir den Hammel, well op deen Hammel kënnt et un», peut-on lire sur des sousbocks qui circulent en ville. Ce que l’on peut traduire par: «Je freine aussi pour le mouton noir, parce que ‘Hammel’ (man) fera la différence», sachant que «Hammel» peut aussi se traduire par «bêta» et que l’un des candidats du parti socialiste est le très médiatique Paul Hammelmann. Y a-t-il un lien direct? L’intéressé, en tous les cas, apprécie l’humour. Silence radio, en revanche, du côté de Jay Schiltz (accessoirement rédacteur en chef de la radio 100.7) et de l’équipe du cabaret satirique Beierdeckelsgespreicher, qui serait à l’origine de cette initiative.
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playtime Les dernières tendances et actualités à Luxembourg: shopping, gastronomie, culture, accessoires, mode... Et l’interview passion de Francis Kiénert, entrepreneur et mordu de voitures de collection. Par Céline Coubray et Jacques Demarque (textes)
City News
Le cœur culturel de la ville
ur prendre Un nouveau lieu po é ibr uil éq un déjeuner ble. dans un cadre agréa é First supper réalis en 2008 par Jerszy Seymour e nn Vie à K MA au
Pour nourrir le corps et l’esprit
Nouvelle salve d’expositions au Mudam pour l’été. Guillaume Leblon prend possession des espaces du musée grâce à des œuvres qui dialoguent avec le lieu d’exposition, en transforment la perception, le chargent de sens et de nuances. Dans un tout autre registre, les œuvres de Florian Pumhösl ont comme point de départ le modernisme et l’abstraction dans des contextes géographiques et historiques différents. Il sera possible de découvrir également la plateforme interactive de Jerszy Seymour, Coalition of Amateurs, et le second volet de l’exposition Out of Storage, composée d’œuvres de la collection du musée explorant la notion de rythme. Expositions présentées du 18 juin au 13 septembre 2009, www.mudam.lu
Kings of Leon
La musique est dans le prÉ Kings of Leon, Franz Ferdinand, Razorlight, Eagles of Death Metal, Peter Fox, the Ting Tings, Papa Roach et de nombreux autres groupes participent à cette nouvelle édition de Rock a Field à Roeser, festival de musique qui se déroule dans le sud du Luxembourg. De belles têtes d’affiche pour un des grands festivals de musique rock à Luxembourg. Dimanche 28 juin, www.atelier.lu/raf
Photo: Guido Wolff, © Jerszy Seymour Design Workshop
Nouvelle vague
La librairie Libo, après avoir rénové ses locaux, diversifie son activité et accueille au sein de son établissement la chaîne de restauration rapide bio Exki. Le rez-de-chaussée accueille le comptoir des soupes et les armoires réfrigérées, ainsi que quelques tables. A l’étage se trouvent une vaste salle avec de nombreuses petites tables et un comptoir avec des tabourets hauts. Tout autour, l’univers du livre domine: sélection thématique dans la salle de restauration et rayonnages traditionnels dans le reste du magasin. Libo + Exki, 11 rue du Fort Bourbon, Luxembourg.
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La crÈme du costume Simple, élégant et très raffiné, ce costume convient parfaitement aux cérémonies officielles de ce début d’été. La couleur choisie est assez atypique et se marie parfaitement avec le col châle réalisé dans une tonalité proche du bleu ciel.
Ice Iceberg Ermenegildo Zegna
Le style collÈge De premier abord très sage, cette tenue l’est en fait un peu moins en la regardant de plus près. On retrouve le traditionnel blaser avec un écusson cousu sur la poche, mais en y prêtant attention, on peut s’apercevoir que ce dernier est réalisé en strass. De plus, le pantalon à pli, outre sa couleur vert amande très fraîche, présente un motif d’étoile dévoilant un esprit Rock’n’Roll.
LÉgÈre et froufroutante Cette robe, d’un beau rouge orangé très vif, présente de fines bretelles qui retiennent une robe évasée à partir de la taille et légère. Elle est complétée par une étole qui se pose délicatement sur l’épaule.
Jean-Paul Gaultier
agnès b.
Bijou de dÉcolletÉ Délicate et soyeuse, cette robe présente sur le décolleté un détail de caractère qui est une longue broche tout en arabesque qui habille élégamment le bustier. On aime aussi la complémentarité des verts qui structurent la robe et les plis plats montés en gigogne au niveau de la taille, ce qui permet de donner du volume.
Construction parfaite Une silhouette très architecturée, construite sur la géométrie et les constrastes de couleurs, c’est ce que propose Bruno Pieters pour ce look. Il dévoile une allure élégante, réduite au maximum et jouant avec des tons monochromes. Les coupes sont précises, épicées d’avant-garde, le tout porté avec des sandales, donnant une touche de décontraction à une tenue plutôt stricte.
Pinko
HUGO d’Hugo Boss
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Pilates Personal Training 13/14
Comment se lever le matin? Le matin, au lit, avant même de se lever, on a souvent une sensation de raideur au niveau du dos et des jambes. Le corps a passé de nombreuses heures dans des positions fixes et n’est donc pas prêt à se lancer de suite hors du lit en position verticale. Quelques étirements nous aident à réveiller muscles et articulations et à les préparer en douceur à une journée pendant laquelle ils seront constamment sollicités. Ces exercices peuvent être faits à domicile. Si vous ressentez des difficultés, paperJam vous recommande l’accompagnement d’un professeur.
Lucile Risch (cours), Olivier Minaire (photos)
3.
1.
Exercice d’étirement du dos Allongez-vous sur le dos, les bras posés le long du corps, les jambes pliées. Votre tête peut reposer sur votre oreiller, s’il n’est pas trop volumineux. Inspirez en gonflant la cage thoracique, puis expirez en contractant les abdominaux et levez le bras droit jusque derrière la tête et tendez en même temps la jambe opposée. Inspirez dans cette position en pointant votre pied vers l’extrémité du lit, puis expirez et ramenez le bras et la jambe en position initiale. Répétez l’exercice trois fois de chaque côté.
étirement des jambes Allongez-vous sur le dos, placez un genou sur la poitrine en le tenant avec vos mains, l’autre jambe reste allongée. Inspirez, puis expirez et tirez le genou vers la poitrine en relâchant le bas du dos. Répétez l’exercice cinq fois, puis changez de jambe.
4. 2. Spine Twist
Exercice d’étirement du bas du dos et massage de l’articulation des hanches
Attention, enlevez votre oreiller pour faire cet exercice, si vous avez des problèmes de nuque. Couché sur le dos, les deux genoux pliés, les pieds sur le matelas. Inspirez, puis expirez et pivotez vos deux genoux d’un côté en les laissant tomber doucement vers le matelas. Tournez la tête du côté opposé sans forcer. Inspirez, puis expirez et tournez les genoux et la tête de l’autre côté. Répétez cet exercice trois fois de chaque côté.
Allongé sur le dos, les deux genoux sur la poitrine, les mains posées sur les genoux. Effectuez des cercles avec les genoux collés et imaginez que vous imprimez la surface du bassin dans votre matelas. Changez de sens du cercle à chaque fois et faites en tout huit cercles. Ensuite effectuez des cercles avec les genoux séparés. Imaginez que vous faites un massage interne de l’articulation de vos hanches. Changez de sens à chaque fois. Effectuez en tout huit cercles.
Remerciements à l’Hôtel Albert 1er
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7. 5.
V-Stretch
Allongez-vous sur le ventre, avec l’oreiller placé en dessous du ventre afin de procurer un support à vos lombaires. Les pieds dépassent du lit. Posez la tête sur les mains. Inspirez et pointez les pieds, expirez et fléchissez les pieds en poussant les talons très loin de vous. Ne tendez pas trop fort les orteils afin d’éviter des crampes aux pieds ou aux mollets. Répétez ces mouvements dix fois.
En appui sur les pieds et les mains, allongez votre dos, relâchez la tête et étirez les mollets ainsi que le dos. Restez dans cette position pendant une inspiration et une expiration, puis posez les genoux sur le matelas. Répétez cette posture cinq fois.
8.
6.
Comment se lever de la position couchée?
Shell Stretch A genoux (mettez l’oreiller de côté), puis posez le bassin sur les talons et étirez le dos. Relâchez votre tête ainsi que les épaules. Si vous avez mal aux épaules, allongez les bras le long du corps. Restez dans cette position et respirez profondément.
Roulez sur le côté, puis asseyez-vous sur le bord du lit et respirez profondément en relâchant les épaules et en redressant votre colonne vertébrale.
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Accessoires
COUPS DE CŒUR DE L’ÉTÉ
Louis Vuitton
ESPADRILLE DE LUXE
Anne-Marie Herckes
Les sandales sont les chaussures vedettes de cette saison. Celles-ci, conçues pour les hommes, sont une luxueuse réinterprétation de la classique espadrille, avec des brides en cuir de veau velours de style gladiateur, des attaches ruban remontant au-dessus de la cheville.
LE CHIC DU VOYAGE On craque complètement pour cette ravissante étiquette à bagage réalisée par la Luxembourgeoise Anne-Marie Herckes. Derrière les jolies malles et les bagages en cuir miniaturisés et le très ornemental nœud, se dissimulent les coordonnées du propriétaire du sac. Un must-have pour cet été!
Longchamp
BLEU PISCINE Idéale pour les chaudes soirées d’été au bord de la piscine à siroter des cocktails dans des robes longues blanches légères, cette pochette en cuir verni est très séduisante.
Camper
ETHNIC ATTITUDE
Kris Van Assche
Bernhard Willhelm, jeune styliste allemand atypique et avant-gardiste, propose pour la nouvelle collection To&ether de Camper des sandales fabriquées avec des techniques artisanales et des matériaux recyclés. Disponibles en deux couleurs, elles répondent à un style plutôt ethnique, pile dans l’air du temps de cette saison.
SAC À MATIÈRE Comme une toile de peintre, entre construction abstraite et toile brute, ce sac à main masculin arbore des couleurs fraîches dominées par le turquoise et le blanc. Idéal pour l’été.
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Gastronomie
news et recette Wengé Il sera dorénavant ouvert le soir, une nouvelle qui ravira les habitués de cette enseigne aux charmes multiples. De plus, une dizaine de fois par an et en collaboration avec Pascal Carré de la Cave du Sommelier, Pascal Brasseur organisera des dîners composés autour des vins d’une même propriété. 15, rue Louvigny (Centre-ville), Tél.: 26 20 10 58
Luca Tomasicchio, Bottega Ristorante Mi & Ti, nous propose…
La tagliata de bœuf luxembourgeois rucola et parmigiano Demander au boucher de réserver sous vide les 4 pièces de bœuf dans 4 sachets différents. Monter la crème. Mélanger la ricotta, le yaourt, le parmesan râpé, la sauce soja: incorporer la crème liquide, fouetter et réserver au frigo. Couper les courgettes en dés, les poser sur du papier absorbant, les saler et laisser égoutter. Cuire au four à micro-ondes dans une boîte fermée les oignons fanes pendant 2 minutes à 900 watts. Les couper en deux, les saler, et les faire revenir à la poêle. Cuire le bœuf 20 minutes à 65° C à la vapeur. Une fois la cuisson terminée, ouvrir les sachets et égoutter la viande et la colorer dans une poêle. Faire sauter les courgettes dans un peu d’huile d’olive aromatisée au thym. Dresser l’assiette en ajoutant l’origan, la fleur de sel et le poivre, et ce, toujours à la fin pour préserver leur propre identité. Avec une cuiller à soupe, disposer les «quenelles» de crème montée.
Enfin
Du côté de Mondorf
De Jangeli Le petit train change de quai... et d’étage. Les gourmets habitués du restaurant De Jangeli sont désormais accueillis au 1er étage dans un très bel espace sur deux niveaux. La nouvelle carte, plus accessible, reprend la cuisine de qualité de «l’ancien Jangeli», agrémentée de plats simples et de saison. Mondorf Parc Hôtel Mondorf-les-Bains (Moselle), Tél.: 23 666 525
Bistronomique
Ingrédients pour 4 personnes: 4 pièces d’environ 180 g de faux-filet, 3 courgettes (pas trop grosses), 8 oignons fanes avec bulbes, 100 g de parmesan râpé, 100 g de ricotta, 100 g de crème liquide, 50 g de yaourt, huile d’olive de Toscane, fleur de sel de Sicile, origan des Pouilles, poivre de Sarawak, thym, sauce soja, 150 g de roquette Son vin préféré: Le Soave Classico Prà Son restaurant préféré: Mosconi Bottega Ristorante Mi & Ti, 8, avenue de la Porte Neuve Luxembourg (Centre-ville), Tél.: 26 26 22 50
La Table de Chez Pascal et Fils Pascal Belnou, qui nous comblait déjà d’atmosphère, d’aise et de belle cuisine au Gastronome de Hostert, vient d’ouvrir à Strassen son autre établissement «La Table de chez Pascal et Fils». Petit côté bistrot chic à la mise en place élégante et assiette gourmande. C’est ouvert tous les jours. 373, route d’Arlon Strassen, Tél.: 31 99 80
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Voitures Historiques
« VOIR DES RALLYES QUI PASSAIENT PARFOIS DANS LA MEUSE … » «C’est vraiment la réalisation d’un rêve de gosse...»
Jacques Demarque (interview), Andrés Lejona (photo)
Francis Kiénert a passé 25 ans de sa vie dans le monde du pneumatique. Il y a créé deux sociétés, l’une fabriquant des pneus rechapés pour les camions et l’autre pour la distribution, avec des points de vente ou magasins. Après avoir débuté en France, son pays d’origine, il s’installe au Grand-Duché de Luxembourg en 2000 en rachetant les pneus Mreches, avant de les revendre en 2005. Il profite alors de sa «liberté» professionnelle pour créer la société Kollector. Une sorte d’aboutissement de son rêve d’enfant et de sa passion du monde de la voiture de collection, au début sans autre grande ambition que de trouver des voitures rares et de faire du bon travail, du travail soigné.
l’ère des voitures fiables, on peut vraiment s’en servir et cela me plaît d’autant. En Voiture Historique, je cours avec une Porsche de 1973 et les chronos que nous faisons sont loin d’être ridicules, par rapport aux voitures d’aujourd’hui. Tout ceci n’était pas vrai pour les années 50. La tenue de route, le freinage, tout a tellement évolué. Vous dites qu’on peut s’en servir en compétition, mais quotidiennement? «On pourrait, mais il faut conserver quand même une certaine philosophie et s’attendre de temps en temps à deux ou trois petites misères, elles sont plus capricieuses. Personnellement, je ne roule pas tous les jours avec une voiture ancienne.
Comment fait-on, Francis Kiénert, pour trouver des voi tures rares? «Un vrai parcours du combattant! Maintenant, on vient m’en proposer, mais il faut être à l’écoute, écumer toutes les petites annonces de journaux spécialisés, certains sites internet, rechercher l’oiseau rare.
Et la réglementation? «On passe le contrôle technique et les inspecteurs ont une approche qui correspond aux années concernées. Notamment en matière de pollution, les moteurs anciens ne pourront jamais avoir le même rendement que les voitures actuelles et, en quelque sorte, les règlements sont ceux de l’époque, appliqués comme à l’époque.
La mécanique n’a-t-elle donc plus de secret pour vous? «En effet, car il faut poser un diagnostic, faire l’analyse d’une voiture, déterminer ce qu’il faut faire pour la remettre en état. Mais ensuite, si par exemple c’est une Alpine, je l’envoie chez un spécialiste de cette marque qui va me refaire le moteur, la boîte, tout ce qui ne marche pas afin de la mettre au meilleur niveau pour que le futur propriétaire ait une voiture non seulement belle, mais fiable. C’est actuellement mon travail-passion.
C’est important le pneumatique en course. Vos connaissances en la matière vous servent-elles? «Oui, mes connaissances m’aident un peu. Mais c’est plutôt le contraire, ma passion de l’auto m’a servi quand j’étais dans le pneu (rires) et ce n’est donc pas pour rien que j’ai commencé avec ces activités. Cela m’a permis de rentrer dans l’automobile par la petite porte en débutant comme commercial dans le pneumatique et ensuite en créant ma société.
Vous venez de parler de l’Alpine. Préférez-vous donc les modèles de compétition? «Je suis assez éclectique et je m’intéresse à l’automobile en général. Je peux même aller jusqu’aux camions de collection, aux tracteurs agricoles. C’est très vaste comme sujet. Aujourd’hui, les utilitaires, les camions des années 50 ou 60 plaisent aux gens… souvenirs de jeunesse. On en a aussi besoin dans les films de ces époques et il y a beaucoup de demandes pour de la figuration, en somme.
Quelle est la passion dominante, la voiture de collection ou plutôt la compétition en Voiture Historique? «Avoir ces voitures me fait flasher mais les conduire aussi, donc les piloter c’est encore mieux, car c’est vraiment la réalisation d’un rêve de gosse. Avec mon père et mon grand-père, nous allions voir des rallyes qui passaient… parfois dans la Meuse. Je m’étais alors juré qu’un jour, j’aurais des voitures semblables et je les piloterais; être un champion! Aujourd’hui, je réalise mon rêve. Pas champion, mais bien classé.
Travaillez-vous pour fournir ces figurants-là? «Pas encore, bien que j’aie déjà prêté des voitures pour cet usage, mais j’aimerais assez. J’avoue que cela me plairait de me voir ensuite dans un de ces films au volant d’une de mes voitures (rires). Bon, plus sérieusement, bien qu’éclectique comme je l’ai dit, je dois me recentrer et ce qui me fait vraiment vibrer, ce sont les voitures de course des années 60-70. Je les connais très bien! Je cours d’ailleurs moi-même en Voiture Historique de ces années-là. Cela veut dire qu’elles sont particulièrement intéressantes? «Oui, car on arrive là à des modèles très performants, qui sont beaux, qui tiennent bien la route, qui freinent bien. C’est déjà
N’y a-t-il pas une retenue lorsqu’on est au volant d’une voiture qui a coûté cher, qui est belle, et qu’on la pousse jusqu’à la limite? Et jusque quelle limite au fait? «C’est une bonne remarque. On en parle et on y pense souvent avant le départ. Elle est restaurée, elle est belle, alors on se dit qu’il faudrait rester un peu en retrait. Mais dans le feu de l’action, personnellement, je n’y pense plus, je ne pense qu’au pilotage. Ou alors on n’avance plus, on n’est plus concentré et c’est là qu’on peut faire des bêtises, c’est dangereux et les temps s’en ressentent. Il faut voir certains, roulant comme des fous avec des Bugatti des années 30 qui valent des millions d’euros. }
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res «…avoir ces voitu me fait f lasher i…» s s u a e r i u d n o c s mais le paperjam | Juin 2009 | ÉconomIE & Finance
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QUATRE COUPS DE CŒUR:
roën de mon père La traction avant Cit
lyes Le passage des ral e lag vil tit pe n mo ns da
Pour l’anecdote, j’ai conservé jusqu’à aujourd’hui ma trottinette, serait-ce le début de Kollector? Une spéciale à Marson, dans la Meuse, que j’allais voir chaque année. Quel spectacle, dans la neige. J’avais 9 ans et je me suis dit: je ferai cela un jour! 73 L’Alpine Renault 19
Elle aurait pu être championne du monde des rallyes cette année-là. Elle est entiè rement restaurée. Je touche le rêve en la possédant quarante ans après.
e Ma première voitur
Une Dauphine Gordini. Difficile à piloter, elle ne pardonnait pas et faisait peur aux gens. Un mois après, je l’ai pulvérisée. Mon père m’a coupé les vivres!
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{ A propos d’euros, c’est donc votre argent… Mais avez-vous
des sponsors? «Oui, il y a des sponsors. Pour l’instant, je n’ai pas encore fait une priorité du budget sponsoring, mais on peut trouver un peu d’argent. Vous savez, nous sommes dans une période où nous sommes en plein dans le ‘vintage’ et cela deviendra donc plus facile de trouver du sponsoring pour les voitures historiques. Au travers de nous, certaines sociétés dans le même mouvement vintage peuvent se faire connaître. Au plus haut niveau, comme aux 24 heures du Mans Historiques, beaucoup d’argent circule. Il y a notamment de gros budgets dans les montres, Richard Mill ou Chopart étant par exemple des sponsors importants dans ces épreuves. Comment vous préparez-vous pour une course? «Cela dépend des disciplines. Evidemment, pour avoir des résultats, il faut préparer. Pour un rallye, on va sur le terrain reconnaître les épreuves dites spéciales. Ceux qui sont compétitifs les connaissent par cœur, cela peut prendre une semaine. Et bien sûr, il y a la préparation de la voiture. Avez-vous une préférence pour un type de compétition? «Il y a trois grandes familles: le rallye, le circuit et les courses de côte.
J’aime bien ces dernières parce qu’on se bat contre soi-même, vraiment un truc d’égoïste, de perfectionniste. On met la première, on bloque la respiration et on y va à fond. C’est violent, cela me correspond bien. Un sprint, presqu’en apnée, en somme? «Oui, c’est vrai et il faut d’ailleurs voir les pilotes à l’arrivée, rouges, soufflant et suant, après 4 kilomètres! Mais mon seul regret c’est que ces courses soient parfois un peu trop courtes. Dans le temps, elles faisaient quinze ou vingt kilomètres, et j’aimerais qu’on y revienne. Je n’ai pas trop la culture circuit, mais j’aime aussi. Le rallye demande beaucoup d’infrastructure, toute une équipe, une assistance. J’en fais en général deux beaux par an, mais cela demande beaucoup de temps. Quelle est la première voiture que vous avez restaurée? «C’était aussi ma première voiture, une Dauphine Gordini, un vrai coup de cœur. Mon père me l’offre pour mes 18 ans et un mois après, je la pulvérise. Cela a été le début de pas mal de choses, car j’ai acheté une voiture transformée en poulailler dans un jardin, récupéré la coque, tous les éléments de ma Gordini accidentée et, en une semaine, reconstruit ma deuxième voiture. J’avais cerné les limites du pilotage!»
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Partytime at Caves Bernard-Massard
BALLADE MOSELLANE De Grevenmacher à Schengen, visite et dégustation magistralement orchestrées par Hubert Clasen.
Mario Willems (Broadcom)
Françoise et Hubert Clasen (Caves Bernard Massard) Claude Sauber (Binsfeld)
Jacques Demarque (texte), Etienne Delorme (photos)
Tout d’abord un peu d’histoire. Fort de son expérience en Champagne, et percevant la qualité des sols bordant la Moselle, leur exposition, le climat tempéré dont ils bénéficient, l’œnologue Jean Bernard-Massard crée en 1921 une cave sur les bords de la rivière. Il fonde son entreprise en compagnie de Bernard Clasen, son premier président, et de quelques autres amis œnophiles. Ils se contentent, au début, d’élaborer des vins mousseux d’après la méthode dite «champe noise», mais rapidement diversifient la production et vinifient également les vins blancs de la Moselle. Ce soir Hubert Clasen, administrateur délégué des caves Bernard-Massard, et son épouse nous font voyager à travers le temps et l’espace des caves, commentant avec précision les minutieux processus qui vont aboutir aux flacons que nous allons déguster ensuite. Une coupe de Cuvée de l’Ecusson millésimé éveille nos papilles curieuses et précède les six vins du
Domaine Clos des Rochers sélectionnés, secs et harmonieux, des vins de gastronomie dira Hubert Clasen. Provenant des meilleures parcelles de Wormeldange et de Ahn, l’auxerrois Domaine et Traditions 2006 se révèle ample, fruité et long en bouche. A déguster dès l’apéritif, il accompagnera aussi à merveille les asperges. On poursuit avec le pinot blanc, aussi Domaine et Tradition et aussi 2006. Ce cépage, longtemps négligé, tire du sous-sol argilo-calcaire une bonne minéralité. Il est fin, élégant et comme le dit Monsieur Clasen, c’est un vin en filigrane. Elevé sous bois et de l’année 2004, un autre pinot blanc, souple et rond, conserve une belle fraîcheur. Ensuite, le pinot gris Grevenmacher Fels 2007 élevé en barrique, se révèle prometteur malgré sa jeunesse. On termine, comme il se doit, par un gewurztraminer de la même année, puissant et au nez gourmand, excellent compagnon en fin de repas pour un munster jeune. Fromages et pâté au riesling accompagnent cette dégustation appréciée de tous.
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Benoît Szternberg (Salesart)
Monica Jonsson (CoachDynamix)
Hubert Clasen (Caves Bernard Massard) et Pedro Castilho (Jeune Chambre Internationale)
Florence Pichon (Hôtel Le Royal)
Géraldine Henning (Robert Half International)
Paulino Mourao (Job Partner Luxembourg)
Vincent Raucroix (IBM Luxembourg)
Jeff Hicks (Optimize Interactive) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
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luxembourg en chiffres Population, emploi, croissance, PIB, OPC... Tous les chiffres clés de l'économie luxembourgeoise en un coup d'œil.
population du luxembourg au 1 er janvier 2009
ÉVOLUTIONS 2005/2009
493.500
+7%
POPULATION TOTALE: POPULATION LUXEMBOURGEOISE:
(461.200 en 2005)
+0,18% +17,31%
POPULATION ÉTRANGÈRE:
Autres 14% (+14,29%)
278.000
Portugais 37% (+17,99%)
Autres UE 13% (+37,98%)
Luxembourgeois 56,3% (60,2% en 2005)
Allemands 6% (+11,11%)
215.500 étrangers
43,7% (39,8% en 2005)
Belges 8% (+3,07%)
Italiens 9% (+2,11%) Français 13% (+23,88%)
emploi des salariés résidents (186.939 au 31/12/08)
155.000
180.000
135.000
175.000
125.000
170.000
115.000 c. Dé
c. Dé
(145.820 au 31/12/08)
20 06 Fé v. 20 06 Av r. 2 00 7 Ju in 20 07 Ao ût 20 07 Oc t. 20 07 Dé c. 20 07 Fé v. 20 07 Av r. 2 00 8 Ju in 20 08 Ao ût 20 08 Oc t. 20 08 Dé c. 20 08
145.000
20 06 Fé v. 20 06 Av r. 2 00 7 Ju in 20 07 Ao ût 20 07 Oc t. 20 07 Dé c. 20 07 Fé v. 20 07 Av r. 2 00 8 Ju in 20 08 Ao ût 20 08 Oc t. 20 08 Dé c. 20 08
185.000
emploi des frontaliers
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Source: Statec
190.000
109 Luxembourg en chiffres
croissance du Pib au luxembourg
(Données au 31 décembre, sauf * au 30 septembre)
8,4
8% 7% 6,1
6% 4,9
5%
5,2
5,0
4,1
4% 3%
2,1
2,1
2,1
2% 0,7
1%
-1,8 Source: Statec
0% -1% 2000
2001
2002
2003
2004
2005
2008
2009
-12 -10
2010
Total établissements sous contrôle de la CSSF Décembre 2008 Septembre 2008 Juin 2008 Décembre 2007
Septembre 2007 Juin 2007 Mars 2007 Décembre 2006 Septembre 2006 Juin 2006 Mars 2006
-4
-2
0
2
4
8 10 %
6
+3,9% +1,8% +2,3% +5,7% +2,4% +1,6% +5,9%
Variation mensuelle
1.526,563 -0,24% 1.530,291 -2,62% 1.571,534 +0,76% 1.559,653 -2,78% 1.604,237 -2,60% 1.647,028 -8,33% 1.796,696 -6,32% 1.917,993 1,14% 1.896,357 -0,3% 1.902,092 -4,8% 1.996,959 1,7% 1.964,076 3,6% 1.895,445 -3,4% 1.962,845 0,6%
Mars 2009 Février 2009 Janvier 2009 Décembre 2008 Novembre 2008 Octobre 2008 Septembre 2008 Août 2008 Juillet 2008 Juin 2008 Mai 2008 Avril 2008 Mars 2008 Février 2008
Variation trimestrielle
Taux d'inflation
INdice de confiance des consommateurs (-17 au 30 Avril 2009)
-6
OPC - ACTIFS SOUS GESTION
Variation trimestrielle
37.522 36.109 35.472 34.680 32.812 32.034 31.536
-8
(en milliards d'euros)
43.196 +1,5% 42.554 +0,56% 42.313 +4,06% 40.662 -
Total banques et PSF
Source: Comité de conjoncture
(5,5%) (5,6%) (5,5%) (5,0%) (4,7%) (4,5%) (4,3%) (4,2%) (4,0%) (4,1%) (4,1%) (4,1%) (4,1%) (4,1%)
2007
Emploi - secteur financier
Nombre de demandeurs d'emploi Variation annuelle Taux de chômage Mars 2009 12.860 +35,4% Février 2009 13.006 +27,69% Janvier 2009 12.798 +25,41% Décembre 2008 11.511 +17,28% Novembre 2008 10.801 +11,9% Octobre 2008 10.441 +8,19% Septembre 2008 9.892 +7,17% Août 2008 9.374 +3,3% Juillet 2008 9.270 +4,73% Juin 2008 9.047 +1,0% Mai 2008 9.255 +1,98% Avril 2008 9.509 -1,11% Mars 2008 9.500 -5,43% Février 2008 10.185 -3,09%
2006
Source: CSSF
-2%
Source: Eurostat
Roumanie* Bulgarie* Pologne* Slovénie* Chypre Slovaquie Grèce Malte* Suisse* Finlande* Rép. Tchèque Autriche Suède* Irlande* Luxembourg Etats-Unis Japon* Belgique Pays-Bas Espagne France Hongrie UE 27 Danemark* Lituanie Allemagne Royaume-Uni Portugal Italie Estonie* Lettonie
Source: CSSF
9%
Variation du PIB 2008/2007
(0,3% au 31 Mars 2009)
5%
10
4,5%
5
4% 3,5%
0
3% 2,5%
-5
2% -10
Source: Statec
0,5%
M
09
ars
20
09
8
20
00
n. Ja
00 8
No v. 2
08 20
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7
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7
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20 0
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Ju
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20
07
07
0% M
Dé
c. 20 0 Fé 6 v. 20 0 Av 7 r. 2 00 7 Ju in 20 Ao 07 ût 20 0 Oc 7 t. 20 Dé 07 c. 20 0 Fé 7 v. 20 0 Av 8 r. 2 00 8 Ju in 20 Ao 08 ût 20 0 Oc 8 t. 20 Dé 08 c. 20 0 Fé 8 v. 20 0 Av 9 r. 2 00 9
-20
1% Source: BCL
-15
1,5%
110
Index entreprises 223 entreprises et organisations ont été citées sur les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».
AABBL
39 ACA 86 Accenture 28, 49 Adem 18 ADR 78, 82, 84 Agat Films/Ex Nihilo 32 Agence Spatiale Européenne 21, 52 Alfi 48, 49 ALJ 22 AMF 40 AMMC Law 36 ArcelorMittal 39, 57 Arendt & Medernach 86 Artémis Productions 32 Atoz 51 Audi 8 AXA 86 Axis 49
BBanque Centrale du Luxembourg 40 Banque de Luxembourg 49 Banque mondiale 66 BDO 36 Beierdeckelsgespreicher 90 Beluga 64 Berlitz 111 Bertelsmann Stiftung 20 BGL 39, 50, 75 BGL-BNP Paribas 39 BiergerLescht 82 Binsfeld 106 Blackfish Capital 39 Bloomberg 49 BNLfood 64 BNP Paribas 39, 50 Bombardier 14 Bouygues 25 Bouygues Immobilier 15, 25 Broadcom 106
CCaceis Bank Luxembourg
48, 49 Cargolux 60 Cat Club 101 Caves Bernard Massard 106 CCLux 52 CECA 16 Cegedel 57 Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster 105 Centre de documentation sur la forteresse du Luxembourg 18 Chambre de Commerce 84, 88 Chambre des députés 11, 66 Claude Konrath Building Concepts 17, 36 Cour de Justice des Communautés européennes 22 CLC 12 Climatepartner 60 CNSAE 34 CoachDynamix 106 Commissariat au contrôle des banques 40 Commissariat du Gouvernement aux Etrangers 21 Commission européenne 21, 39 Conseil de Presse 22 Consulat de France 90 CRP Henri Tudor 16, 52, 86 CSSF 40, 46, 50 CSV 66, 78, 82, 84 CVCE 16, 86
DDedon
93 Déi Gréng 66, 78, 82, 84 Deloitte 36 Désirs 95 Deutsche Telekom 78 Dexia 116 DP 78, 84, 86 Dupont 57 Dupont Teijin Films 57
EEconomist Club Luxembourg EDF EFA Electrosecurity Elite Relocation Enovos Entre Chien et Loup Entreprise des P&T Epuramat Etat luxembourgeois Euratom Eurogroupe Europe Vins European Federation of Journalists
84, 86, 88 63 49 45 69 57 32 115 60 18, 84 16 66 91
FFaber Faber Digital Solution Fidei Fidelity Fideos Finesti Firstfloor Flyinggroup FMI France Télécom FSA
GGarage Intini Gouvernement luxembourgeois
60 60 36 28 53 52 99 4, 34 40, 66 78 40
29
LLand Rover
33 49 34 60 64
LaSalle Inv. Management LCGB LCGB-SEA Lego Group Lëtzebuerger Fotografen and Fotofachhandel 18 Liaison cinématographique 32 LSAP 66, 78, 82, 84 Lux Airport 14 Luxair 14 Luxalpha 50 Luxembourg for Business 86 Luxembourg Investment Fund 50 LuxGSM 81 Luxinnovation 18
18, 84
MMarco Walentiny
HHerald (Lux) Hitec Luxembourg Hôtel Le Royal
50 21, 52 106
IIATA
60 IBM Luxembourg 106 Imprimerie Centrale 60 Imprimerie Mil Schlimé 77 INDR 21 Ineum Consulting 49 ING Private Equity 64 INgrid 113 Institut européen de Florence 21 Institut Monétaire Luxembourgeois 40 IP 12
18 MAS 36 Melusine Productions 21 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 84, 86 Ministère de la Justice 86 Ministère des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement 84 Ministère des Finances 86 MKE 86 Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité 22 Musée de la Forteresse 18
NNations Unies NautaDutilh NGR Consulting Nippon Cargo Airlines
22 52 43, 49 60
JJeune Chambre Internationale 106 o OCDE Job Partner Luxembourg
KKaufhold, Ossola et Associés Korn Ferry KPL KPMG Kreutz & Friends
106
36 36 82 36, 86 73
26, 40, 66 OGBL 18, 34, 60 Optimize Interactive 106 Orchestre Philharmonique du Luxembourg 61
PPaczowski et Fritsch
11 paperJam 86, 88 paperJam Business Club 84 PricewaterhouseCoopers 36, 48, 86 PricewaterhouseCoopers Luxembourg 26, 49 Property Partners 36 Pro-Sud 11
QQatena
60
RRaiffeisen
50 Randstad 86 Red Herring 60 Régie de Transport d’Electricité 63 Regus 28 Reporters sans frontières 22 Robert Half International 106
SSaar Ferngas Saint-Paul Luxembourg Salesart Samsa Film San Pellegrino SD Worx Luxembourg SES Astra SES Astra TechCom SGG Silversquare SIP SIT Group Skype SNCI Société de la Bourse de Luxembourg Sofitel Sogaris Solaire Films Soleil Soteg Statec Steinmetz De Meyer architectes urbanistes Studio 352 Studio Urania
57 22 49, 106 21, 32 23 25 52 21 37 28 22 86 78 21
UUBS
40 UCVL 12 UEM 64 Unicredit Luxembourg 36 Union Européenne 21, 63 Université de la Grande Région 63 Université du Luxembourg 21, 82
VVersusmind Ville de Luxembourg Ville de Metz Villeroy & Boch Viva Vontobel Voxmobile
W West LB West LB Luxembourg Wild Bunch Wildgen, Partners in Law Wildmotion WSA
28 22 64 34 35 50 2, 3
39 39 32 49 64 57
52 19 57 90 57 57 11, 86 11 21 32
TTarantula Belgium
90 Tarantula Luxembourg 90 Tarantula Suisse 90 TCS 54, 55, 58, 59 Technoport 28 Tempo 65 Thaï Celadon (restaurant) 91 The Artemis Project 60 The Lipid Company 64
22
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Index décideurs 157 personnalités ont été citées dans les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».
AAdenauer Konrad Aghina Joseph Jean Agnès Anouk Allegrezza Serge Allo Marjorie Asselborn Jean
16 86 86 86 36 66
16 Bataineh Sufian 49 Bausch François 84 Bech Joseph 16 Becker Romain 57 Becue Christophe 49 Beernaerts Bruno 36 Belluci Monica 32 Berger Eugène 66 Berjon Jean-Christophe 90 Biltgen François 18, 21, 66 Bodoni Stéphanie 49 Boniver Charles 49 Brasseur Anne 66 Breuer Albert 16 Brisbois Fernand 14 Brouillet-Mc Sorley Murielle 36 Buraczyk Mateusz 82
Camps Sophie Capone Alessandro Castilho Pedro Clasen Françoise Clasen Hubert Cravatte Ernest
DDa Silva Caldeira Vítor Manuel Dame Jean-Marc David Bernard De Gaulle Charles Decker Luc Delcourt Simone Delvaux-Stehres Mady Deutsch Françoise Di Bartolomeo Mars Din David Dorier Olivier Dornseifer Hanno Dupont Philippe Duval Stéphanie
Engels Carmen
FFabeck Tatiana Feiereisen Viviane Frieden Luc
BBackes Marianne
CCahen Corinne
EEmering Paul
12 86 90 106 106 106 50
22 28 36 16 86 46 66 86 66 60 36 57 86 49
GGaudron Jean-Michel Goebbels Robert Goedert Danielle Goerens Charles Granboulan Olivier Grand-Duc Henri Grandidier Jérôme Grethen Henri Gros Dominique Gudenburg Georges Guill Jean
HHalsdorf Jean-Marie Hammelmann Paul Henckes Jacques-Yves Henning Géraldine Henzig Luc Hicks Jeff Huppert Isabelle
JJacobs Marie-Josée Jonsson Monica Juncker Jean-Claude
84, 86 57
11 49 46, 66, 84
48, 86 78 49 78 49 66 86 22 64 84, 86 40, 46
66 86, 90 78, 84 106 86 106 90
66 106 66
LLambion Michel Lanners Daniel Laruccia Franco Lemmer Marc Léonetti Jean-Baptiste Liebertz Christoph Longrée José-Benjamin Lucius Jean Lux Lucien Lyaudet Joëlle
Kiénert Francis Kirsch Raymond Koch Benoit Koedinger Mike König Arne Konrath Claude Konsbruck Claudine Kopmeier Achim Kraewinkels Kristof Krecké Jeannot Kuborn Axel
86 102 52 28 86 22 36 86 60 49 66, 84 28
40 36 52 32 36 39 34 36 86 57 28 26 106 86
Mager Nathalie Maquil Michel Marceau Sophie Marlière Jean-François Martin Eric Mattioli Alain May Aloyse Michels Lucien Mittal Lakshmi Moens de Fernig Patrick Mouget Didier Mourao Paulino Mullenders Jean-Pierre
NNatale Emmanuel Nicolai Alain Nothum Thierry
36 86 12
OO’Neal James
36
Pichon Florence Poirier Philippe Polfer Lydie Przewloka Andreas
RRaucroix Vincent Reding Jean-Claude Reding Viviane Réveillaud Emmanuel Ries Nicolas J. Riewe Roger Rosenbaum Franck Rotunno Donato Ruiz Xavier
SSaluzzi Marc
MMadoff Bernard
PPescatore Pierre
KKemp Yves
36 86 36 30, 86 90 49 48, 49 57 11, 66 36
Sauber Claude Schaack Joseph Schaus Jean-Nicolas Schiltz Jay Schiltz Jean-Louis Schmit Nicolas Schneider Romain Schommarz Hermann Sierdo José Szternberg Benoît
TTarrach Rolf Temple-Morris Boz Thelen Carlo Thill Carlo Thiltges Jani Thommes Camille Tompers Carole Tsai Ming-Liang Turmes Claude Turquey Hélène
VVan Hees Patrick 16 106 21, 82 66 40
QQuevedo Yannick
25
Van Milders Bernard Vidal Quadras Alejo
W Wagener Frank Wagner Carlo Wagner Roger Wehenkel Claude Weiler Lucien Willems Mario Wiseler Claude
106 18 78 36 86, 88 11 36 90 90
48, 49 106 66 40, 46 90 21, 66 66 82 36 40 49, 106
63 86 86 39 32 48, 49 86 90 78 49
36 34 78
50 66 60 30 11 106 66
paperJam – édition Juin 2009 Ce numéro est paru le 22 mai à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com
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INsIDE
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cahier ÂŤĂ&#x2030;conomie et financeÂť photo AndrĂŠs Lejona
cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid
paperJam â&#x20AC;&#x201C; ĂŠdition juin 2009 Ce numĂŠro est paru le 22 mai Ă 20.000 exemplaires. Il a ĂŠtĂŠ ĂŠditĂŠ et imprimĂŠ au Luxembourg.
Directeur de la publication Mike Koedinger
rĂ&#x2030;daction tĂ&#x2030;lĂ&#x2030;phone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rĂ&#x2030;dacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rĂ&#x2030;daction CĂŠline Coubray (-44) celine@mikekoedinger.com
FrĂŠdĂŠrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Brian Power (-46) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu Duncan Roberts (-49) duncan.roberts@paperjam.lu
collaborateurs rĂ&#x2030;dactionnels Susan Dellinger, Jacques Demarque, Alain Ducat, SĂŠbastien Lambotte, Bernard Paquin, Jean-Marc Streit, Joseph Tripodi, Marc Vandermeir correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Laurent Antonelli (Blitz), Julien Becker, Luc Deflorenne, Etienne Delorme, Francesca Gilibert, David Laurent (Wide), AndrĂŠs Lejona, Fabrizio Maltese, Olivier Minaire Illustrations INgrid
LAYOUT directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard, Nathalie Petit,
StĂŠphanie Poras, Claire Ramos pour INgrid (www.INgrid.eu) impression Qatena
DIFFUSION Didier Blaes (-27) diffusion@mikekoedinger.com
rĂ&#x2030;gie publicitaire tĂ&#x2030;lĂ&#x2030;phone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associĂŠ Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale CĂŠline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu
Sabrina De Nardi (-38), sabrina.denardi@tempo.lu ChargÊ de clientèle / paperjam business club Ronan Perret (-37), ronan.perret@tempo.lu ChargÊe de clientèle web Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu ChargÊe de clientèle / explorator MÊlanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu ChargÊ de clientèle / index Simon BÊot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargÊe de clientèle / rendez-vous Sophie Goulet (-36), sophie.goulet@tempo.lu administration Isabelle Ney RC B95212 TVA intracommunautaire LU 197 915 68
Ă&#x2030;diteur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, DĂŠborah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă lâ&#x20AC;&#x2122;article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil dâ&#x20AC;&#x2122;administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans lâ&#x20AC;&#x2122;autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠditeur.
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Dans le prochain paperJam juillet-aoĂťt 2009
Dossier RH et Formation Dossier Rhâ&#x20AC;&#x2030;&â&#x20AC;&#x2030;Formation
paperjam â&#x20AC;&#x2030;|â&#x20AC;&#x2030;Juin 2009â&#x20AC;&#x2030;|â&#x20AC;&#x2030;Ă&#x2030;CONOMIE & FINANCe
En pĂŠriode de crise, la fonction RH est obligĂŠe de sâ&#x20AC;&#x2122;adapter Ă la nouvelle donne. Et la formation prend une tout autre importance. Gros plan sur une enquĂŞte menĂŠe par lâ&#x20AC;&#x2122;IAE sur le marchĂŠ du travail et du recrutement au Luxembourg. Prochaine ĂŠdition: 26 juin 2009 Pour contacter la rĂŠdaction: press@paperjam.lu
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