paperJam economie & finances novembre 2009

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Novembre 2009 | économie & finance

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3 edito

Photo: Olivier Minaire

Innovez, innovez…

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef, paperJam

Parler de compétitivité en plein cœur d’une crise économique et financière sans précédent n’est pas l’exercice le plus aisé. A l’heure où rien ne semble tourner très rond et où l’avenir n’a jamais été aussi incertain, il est pourtant intéressant de se lancer dans certains exercices d’introspection, même si ce qui en ressort n’est pas toujours de nature à faire plaisir. Dans l’édition 2009 du bilan annuel, publiée fin septembre, l’Observatoire de la Compétitivité établit, tout comme l’année précédente, le constat d’un prolongement de la détérioration de la position compétitive du Luxembourg. Cela vaut non seulement pour les nombreux classements de pays élaborés par des organisations internationales (Forum économique mondial, International Institute for Management Development, Banque mondiale, Centre for international competitiveness…), mais aussi – et c’est certainement encore plus révélateur – dans le propre tableau de bord établi par l’Observatoire. Le Luxembourg y passe de la 10e à la 13e place parmi les 27 Etats membres de l’Union européenne, sur la base de près de 80 indicateurs mis en place en concertation avec les partenaires sociaux. Productivité et coût du travail (en particulier dans l’industrie) sont deux des poids morts qui plombent la performance générale du pays. Savoir gérer la crise au quotidien est déjà une obligation. Se positionner au mieux pour «l’après» est une nécessité, même si, dans l’équation complexe qui se pose à tout gouvernement, l’indication «temps» est l’inconnue la moins maîtrisable. «La position compétitive du Luxembourg à l’issue de la crise éco-

nomique et financière dépendra largement de la mise en œuvre d’une politique économique basée sur la productivité, l’innovation, la qualité des produits et services offerts, ainsi que de la spécialisation de la production des entreprises artisanales, commerciales et industrielles», explique le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké. L’innovation est un terme plutôt à la mode ces temps-ci. Hasard du calendrier, c’est en cette année 2009, décrétée «Année européenne de la créativité et de l’innovation», que Luxinnovation a fêté son 25e anniversaire. A l’occasion de la grande séance académique qui s’est tenue à la Rockhal, les incessants parallèles établis entre les concepts d’innovation et de productivité, eux, n’ont en revanche rien dû au hasard. Puisque certains modèles «traditionnels» ont montré leurs limites, pourquoi ne pas sauter, même en marche, dans un train de l’innovation qui n’est pas exclusivement réservé aux grandes entreprises disposant de départements de recherche et développement conséquents ou d’équipements technologiques du dernier cri? Une idée, un business model, une façon d’approcher le client ou de communiquer sont aussi autant de sources d’innovation possibles. Certains ont tendance à l’oublier ou, tout simplement, ne pas y penser. «Les entrepreneurs doivent placer l’innovation au cæur de leur stratégie pour s’assurer une place dans le monde compétitif de demain», résume Robert Dennewald, président de la Fédération des Industriels. Les outils sont là. Les ambitions gouvernementales aussi. Il ne manque plus que la volonté de tout un chacun de s’y mettre une bonne fois pour toutes. Innovez, innovez, il en restera toujours quelque chose…

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4

sommaire paperjam | Décembre 2009 |  économie & finance

8

Le ministre du Développement durable livre ses priorités

24

Le transport aérien face à la crise

44

Principes de bonne gouvernance

luxembourg 8

Claude Wiseler «Faire de

24 Industrie du transport aérien

L’indÉpendance

l’utile avec le nÉcessaire»

comme assurance vie

Concentration des pouvoirs? Cumul des fonctions? Pour l’homme fort du nouveau gouvernement, le ministère du Développement durable et des Infrastructures répond à un besoin de cohérence, de bonne gestion financière et d’efficacité économique.

L’industrie du transport aérien connaît une crise quasi sans précédent, marquée par des faillites de compagnies, des licenciements et des avions cloués au sol. Quel en est l’impact au Luxembourg? 28 Sécurité sociale

Un

12 Lucien Thiel

Pour combler le trou de l’assurance maladie, la quadripartite a décidé de puiser dans les réserves.

«La

vraie crise est encore devant nous» Pour le rapporteur du budget 2010 de l’Etat, qui rendra sa copie le 1er décembre, les finances publiques n’ont pas fini de souffrir.

32 Entraide

Entre

du Budget 2010

Le 29 septembre dernier, Luc Frieden, ministre du Trésor et du Budget, a remis le projet de loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l’Etat 2010. 16 Luxinnovation

key

part of our economy

Luxinnovation celebrated 25 years of existence. 18 Philanthropy progressing

L’ambassadeur de France au Luxembourg relance l’idée d’un lycée binational.

fisc et Éthique

entreprises 36

L’opérateur boursier revoit son guide de bonne conduite d’entreprise, et l’enrichit des récentes pratiques juridiques et d’affaires. 46 Procédures

Faisons

simple!

La simplification administrative est désormais du ressort du ministère d’Etat. Pour le bien-être des entreprises autant que des citoyens. six

prétendants

C’est le 10 novembre que sera connu le troisième lauréat du Concours de l’entrepreneur de l’année, organisé au Luxembourg par Ernst & Young.

40 1,2,3, Go

Cinq

projets luxembourgeois À l’honneur Coup de projecteur sur les projets sélectionnés.

42

Personne

physique

Le directeur des Laboratoires Ketterthill est devenu plus entrepreneur que biologiste. Mais ses grandes ambitions sont bridées par le statut de son entreprise.

Deloitte

Huit mois de transit Le deuxième plus gros cabinet de conseil et d’audit de la Place changera de managing partner l’année prochaine: Yves Francis succédera à Maurice Lam.

20 Charles-Henri d’Aragon «Nous rÉflÉchissons

À la crÉation d’un lycÉe franco-luxembourgeois»

Bourse rÉitÈre ses principes

50 Jean-Luc Dourson

with pride

April 2008 saw Luxembourg’s ambitions in philanthropy become wider public knowledge. The past 18 months have gone well.

La

48 Concours

La fin du secret bancaire menace-t-elle la protection de la vie privée?

15 Chambre des députés

DépÔt

dÉficit de 90 millions

44 Gouvernance

Entrepreneuriat

SoirÉe de clÔture 1,2,3 Go

52 Jacques Lanners

L’appÉtit

vient en mangeant

Avide de connaissances, le président du conseil de surveillance de Ceratizit n’a jamais cessé d’apprendre pour mieux servir cette entreprise familiale. 54 Marc Sales

Un

Élan collectif

L’associé-gérant de Sales-Lentz n’a pas postulé pour lui-même. Mais pour que soit récompensé chaque employé du groupe qu’il dirige avec son frère et qui a connu une mutation profonde.

C’est à Sarrebruck que s’est clôturée, le 23 septembre dernier, l’édition 2008-2009 du parcours d’affaires récompensant, chaque année, les projets les plus innovants de la Grande Région.

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5 sommaire

60

Domain Inest se renforce

70

Investas: 50 années d'action

76

L'Alfi optimiste sur les banques dépositaires

industrie 56 Jourdan Serderidis

Un

70 Investas

Avec

moteur embarquÉ

ARHS Developments s’est rapidement positionnée dans le paysage IT au Luxembourg. Son fondateur, Jourdan Serderidis, a fait de son modèle un cheval de bataille puissant.

L’association de défense des «petits» actionnaires fête un demi-siècle d’existence. 72 Conférence

Aux

58 Christian Thiry Saisir les

Pour le codirecteur du groupe de BTP Karp-Kneip, la compétition est la quintessence d’un entrepreneur. Changement

73 Alfi / Nicsa

aNnual

global investment fund forum

de dimension

18e conférence organisée conjointement par l’Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissements et la National Investment Company Service Association.

La société spécialisée dans la monétisation de noms de domaine Internet a reçu 10,2 millions d’euros, apportés par divers investisseurs notamment luxembourgeois.

74 Banques

128

départs de plus chez Dexia BIL

64 IF Group

la

fonds, c’est tout bon

La crise a peu occupé les débats de la 18e conférence Alfi. Dans une ambiance optimiste, les acteurs des fonds ont plutôt discuté régulation et Ucits IV.

opportunitÉs, dÉcider et dÉlÉguer

60 Domain Invest

les moyens du bord

voie de la modernisation

Le groupe Dexia annonce la suppression de 602 postes de travail supplémentaires pour 2010 et 2011, dont 143 au Grand-Duché.

A bientôt 40 ans, Interfiduciaire a choisi de rajeunir son image. Place, désormais, à IF Group, structuré en cinq entités distinctes.

76 Banques dépositaires

Une

place financière

question de point de vue

La prise de position optimiste de l’Alfi sur la fonction de banque dépositaire ne plaira sans doute pas aux victimes de l’escroquerie Madoff…

68 Bertrand Géradin

«Le

G20 a rendu une copie dÉcevante sur les bonus»

82 Port

100

millions d’euros pour Mertert L’importation de ferraille a reculé de 93% au port de Mertert en 2009. Mais le Luxembourg n’en reste pas moins optimiste et ambitieux pour ce centre névralgique né dans les années 1960.

84 Fedil

La

bougie au bout du tunnel

Lors de sa conférence de rentrée, la Fedil a tenu un discours alarmiste sur la conjoncture.

grande région 86 Mobilité

Car-sharing:

s’abonner, rÉserver, rouler Le concept de «voiture partagée» trace sa route à Arlon. Entre rouler moins cher, idée plus verte, alternative de mobilité et complément aux transports en commun.

87 Urbanisme

Prestigieux

mais abordable

Les premières parcelles de la future ZAC de l’Amphithéâtre à Metz ont été vendues à un groupement de promoteurs.

78 Société Générale

Oublier

Kerviel

Près de deux ans après la fraude, la Société Générale communique sur ses réussites et ses ambitions dans le private banking. La plate-forme opérationnelle de SGBT Luxembourg doit être modernisée.

Avocat à la Cour, senior associate au département Droit des sociétés chez Allen & Overy Luxembourg, Bertrand Géradin juge insuffisantes les décisions prises au sommet de Pittsburgh des 24 et 25 septembre.

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7 sommaire

Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 15/09 au 15/10: 1. 128 départs de plus

chez Dexia BIL Article vu 602 fois

2. Mauvais vent d’automne Article vu 564 fois

3. Ne dites plus BGL… 92

Tracol est aujourd'hui la tête de proue d'un grand bâtiment

104

Article vu 544 fois

Les enjeux pénaux de la fraude informatique

4. Le blues du DRH Article vu 531 fois

5. Jonathan Rowland

“We have the cleanest balance sheet in the world today”

coverstory 88 Marco Sgreccia

«J’Étais vraiment trop attirÉ par le secteur privÉ»

Entrepreneur dans l’âme, l’actuel directeur du groupe Tracol a pourtant fait ses premières armes dans le secteur public, avant d’effectuer le grand saut. Il en a tiré une expérience irremplaçable. 92 Tracol Pierre

Article vu 510 fois 104 Workshop Comment

réussir le pilotage d’un projet web? Workshop au Grand Théâtre Luxembourg présentant les différents aspects de la gestion et de la mise en place d’un projet.

104 Conférence

aprÈs pierre

En six ans, Marco Sgreccia et Fabio Marochi ont bâti, sur les fondations fragilisées d’une société au bord du gouffre, un groupe solide et diversifié, orienté sur les technologies énergétiques, l’immobilier et… la gastronomie.

Fraude

informatique: le dirigeant d’entreprise peut aussi être responsable! Retour en images sur la table ronde du 29 septembre 2009 chez CK Business Center sur la responsabilité pénale du dirigeant d’entreprise.

106 Cocktail

Cocktail

Business Club

Explorator

La nouvelle édition d’Explorator vient de paraître. L’occasion de fêter les 15 ans du City Guide lors d’une grande soirée au Carré Rotondes qui a réunit plus de 1.200 personnes (soirée produite par All Access).

98 Appel à participation

Grand

paperJam Novembre management

Prix paperJam ICT 2010

Récompenser les meilleures pratiques et stimuler le marché: participez à ce rendez-vous de l’excellence ICT. 102 Dégustation de vins

La

variété des crémants luxembourgeois Une soirée au Bistrot Gourmand le 24 septembre dernier pour découvrir six crémants luxembourgeois.

102 Workshop

Comment

réduire les coûts salariaux en temps de crise? Retour en images sur le workshop du 22 septembre 2009 au Grand Théâtre de Luxembourg, animé par Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail.

playtime 108 Accessoires

L'automne

au masculin/féminin

112 Gastronomie news et

recette

L'actualité des restaurants et la recette du Bistrot Gourmand. 114 Sélection de vins

la

variété des crémants luxembourgeois Présentée par la Commission de promotion des vins & crémants de Luxembourg.

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Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines des ressources humaines, du marketing, de l’IT et du management. En dossier central: les assurances.


luxembourg

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Claude Wiseler

Concentration des pouvoirs? Cumul des fonctions? Pour l’homme fort du nouveau gouvernement, le super-ministère du Développement durable et des Infrastructures répond avant tout à un besoin de cohérence, de bonne gestion financière et d’efficacité économique.

« Faire de l’utile avec le nÉcessaire » Frédérique Moser (interview), Julien Becker (photos)

Monsieur Wiseler, votre ‘méga-ministère’ en regroupe quatre. Pourquoi une telle concentration de portefeuilles? «La philosophie générale, c’est de mettre ensemble ce qui va ensemble. Nous voulions avoir la possibilité de prendre des décisions cohérentes, efficaces et rapides. Ce ministère nous permet d’avoir un instrument qui part de la planification (avec l’aménagement du territoire) vers l’exécution (travaux publics, transports) jusqu’à l’exploitation ensuite, avec toute la gestion du trafic, notamment au niveau des CFL. C’est un ensemble logique. Cela nous donne également la possibilité de mettre en place une politique de la mobilité cohérente et d’avoir en mains les procédures d’autorisation. De nombreuses critiques évoquent des intérêts divergents, inconciliables, sur le mode ‘On ne peut pas à la fois construire des routes et protéger l’environnement’. N’y-a-t-il effectivement pas là un enjeu de crédibilité? «Il faut être très clair là-dessus: nous n’allons pas utiliser cette concentration des pouvoirs pour faciliter les autorisations, dans le sens où les standards seraient moins élevés ou plus facilement contournables. J’ai une responsabilité environnementale que je prendrai extrêmement au sérieux. Simplement, cela nous permettra, dans le cadre des procédures d’autorisation, de faire en sorte que nous puissions avancer plus rapidement. Par exemple, avant de planifier une route, de vérifier quelles sont les conditions préalables au niveau de l’environnement. Si c’est un projet non ‘autorisable’, pour diverses raisons, on ne va tout simplement pas le planifier. S’il est autorisable, avec des conditions, autant le savoir tout de suite. C’est un élément extrêmement important, également pour l’économie. Certes, il y aura toujours des points où nous aurons des tensions, entre l’environnement d’un côté et les projets envisagés de l’autre, où les textes de loi donneront diverses interprétations possibles. Là, je crois que la pleine responsabilité politique sera entre les mains du ministre ou de son ministre délégué. C’est notre métier. Ceux

qui croient que l’ancien ministre des Travaux publics va prendre le Caterpillar pour passer sur l’environnement me connaissent mal! La mobilité n’en constitue pas moins la priorité affichée de ce ministère... «Nous avons besoin d’une politique de la mobilité cohérente. La route, le chemin de fer, les bus, la mobilité douce, avec les pistes cyclables... tout cela est maintenant dans une même main. Justement, la politique de la mobilité nécessite une coordination correcte. Si un moyen de transport ne fonctionne pas, c’est toute la chaîne qui est en panne. La priorité est clairement le développement du rail, mais il est indispensable d’avoir aussi des moyens de ‘distribution fine’ à travers la ville... Pour atteindre cette cohérence, vous allez devoir faire travailler ensemble des administrations qui restent très cloisonnées. Ce ne devrait pas être le moindre de vos défis... «Pour y parvenir, nous devons préciser clairement les étapes où il faut travailler ensemble. Nous avons prévu, dans les prochaines semaines, plusieurs réunions entre les différentes administrations (par exemple les Ponts et Chaussées et l’Environnement) pour mettre en place une procédure de décision commune, pour les grands projets, en définissant les étapes où l’intervention des uns et des autres est nécessaire. Il s’agit d’élaborer des procédures où chacun trouve sa place et où l’on a des possibilités de vérification. Ce ministère dispose d’un budget d’investissement de plus d’un milliard d’euros. Comment allez-vous en contrôler la gestion financière? «Il est évident qu’il nous faut être un peu professionnels, avoir une gestion financière extrêmement efficace et un suivi de chaque dépense. J’ai mis en place une gestion financière horizontale et Tom Weisgerber (de l’Inspection générale des Finances, ndlr.) est chargé de cela. Il s’agit de mon ancien inspecteur des finances, qui me contrôlait pendant la législature précédente. Il connaît parfaitement les mécanismes financiers du ministère et il a accepté cette mission – parmi d’autres – de gestion financière horizontale des quatre départements,

pour garantir un suivi financier rigoureux. J’ai essayé pendant cinq années de mettre beaucoup de rigueur dans la gestion financière du ministère des Travaux publics, je veux absolument continuer, même si – et c’est un peu cela mon problème – le volume des travaux ne me permettra plus de suivre tous les dossiers jusqu’au détail. Mais je place ma confiance dans certains collaborateurs. Sans cette rigueur financière, je ne pourrais pas vivre. Le ministère du Développement durable est axé sur le pilier environnemental. Il vous manque deux autres piliers, l’économie et le social. Vous ne pourrez donc pas aborder le développement durable dans sa globalité... «Le développement durable constitue un pilier horizontal de ce ministère. Toute la section qui s’occupait de ces questions et qui était rattachée à l’Environnement est devenue un département horizontal, devant travailler avec les autres départements, notamment les Travaux publics et les Transports. Or, ces deux domaines sont éminemment économiques. J’ai effectivement peu de dossiers sociaux dans ce ministère, mais des dossiers économiques, j’en ai plein, avec la mobilité, les constructions... J’ajouterai également à votre triangle la dimension temporelle. Il s’agit de réunir les trois piliers de telle façon que les décisions politiques d’aujour­ d’hui soient encore valables dans quinze ans. Mais ne manque-t-il pas néanmoins plusieurs dimensions à votre ministère? «Il manque beaucoup de dimensions. Le développement durable ne se limite pas à ce ministère, qui en a le nom. Je veux de toute façon que cette idée traverse tous les départements du gouvernement actuel. On me reproche également de ne pas avoir l’énergie. Tout d’abord, une partie de la politique de l’énergie, tout ce qui concerne les aides individuelles, est géré par l’Environnement. Et ensuite, on ne peut tout de même pas tout faire! Il est aussi question de bonne gouvernance. La mise ensemble de ces quatre départements est le maximum que l’on peut atteindre selon ce principe. 2010 sera l’année des coupes claires dans le budget. Dans quels départements votre minis-

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9 luxembourg

«Je suis extrêmement intéressé par les actions lancées dans les entreprises, qui ont un rôle important à jouer» Claude Wiseler

tère sera-t-il en mesure de faire des économies? «Nous sommes dans une contrainte curieuse, car on me demande pour l’année 2009/2010 d’exécuter le programme conjoncturel, donc de faire beaucoup de dépenses pour veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de dégâts pour l’économie, et, à partir de 2011/2012, de freiner tout cela pour rentrer dans un rééquilibrage budgétaire. La politique me paraît logique, évidente, et j’y mettrai le paquet pour y arriver. Mais ce n’est pas chose aisée dans le domaine des Travaux publics et du Transport: quand vous commencez un gros projet, qui dure trois, quatre ans, vous ne l’arrêtez pas comme ça. Le ministère est un grand bateau. A partir de l’an prochain, il faudra prendre des décisions sur ce qui est prioritaire et ce qui ne l’est pas. Ce sont des discussions à mener dans les prochaines semaines avec mes collègues du gouvernement, parce qu’en matière de bâtiments publics, nous construisons pour les différents départements ministériels. Il en va autrement dans le secteur de la mobilité, où nous suivrons plusieurs principes. D’abord, le transport en commun aura clairement la priorité. Si nous ne faisons pas d’efforts à ce

niveau, nous courons à la catastrophe. Et au sein des transports en commun, la priorité absolue sera donnée au rail, car lui seul nous donne les capacités suffisantes. Mais il faut garder à l’esprit qu’un grand pourcentage des trajets continuera à se faire par le bus et la route. Il va falloir y travailler également: couloirs de circulation, gares multimodales, park & ride, etc. Cela peut sembler simple, mais il faut parfois de très longues discussions pour parvenir à modifier un couloir de bus... Vous allez devoir faire usage de vos qualités de diplomate... «Je ne sais pas si j’ai des qualités de diplomate. Mais il y a une chose que j’essaie, c’est d’expliquer ce que je fais. Les gens acceptent beaucoup de choses si vous les consultez, leur parlez, et s’ils comprennent ce que vous voulez faire. Si un matin, ils voient qu’un chantier commence sans que personne ne soit au courant, vous ne passerez pas. Vous aurez de perpétuelles oppositions... Plutôt que la diplomatie, c’est l’explication, la motivation qui sont importantes. Le programme conjoncturel, annoncé début 2009, prévoit de lourds investissements dans

le domaine des travaux publics, pour soutenir l’artisanat. Or, les entrepreneurs ne voient toujours rien venir. Où cela coince-t-il? «Si vous regardez les chantiers débloqués et ce qui a été mis sur le marché ces derniers mois, je crois que nous avons fait des efforts substantiels par rapport aux années précédentes, notamment en ce qui concerne les petits chantiers. Parviendrez-vous à dépenser l’enveloppe qui vous était allouée pour 2009? «A ce jour, je ne le sais pas! L’enveloppe globale concerne en fait tous les départements, le rail, les bâtiments publics... Je ne pourrai pas annoncer, dès à présent, le chiffre définitif des dépenses faites en 2009, mais on peut voir des évolutions favorables. Nous avons fait des efforts pour débloquer des projets, notamment au niveau des routes où se posaient des problèmes d’autorisations. Grâce à la nouvelle législation votée en été, nous pouvons lancer des ‘petits’ chantiers, pour les peintres, les chauffagistes, etc. Ça avance, et le rythme va être accéléré, avec la mise en route de chantiers de moyenne envergure (entre 500.000 et 3 millions }  10 d’euros), dès la fin de l’année.

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{ Nous avons augmenté les seuils des soumissions

publiques, ce qui permet d’attribuer les travaux bien plus rapidement, de gré à gré. Avec un désavantage: dans les journaux, vous ne les retrouvez plus. Il y a donc beaucoup moins de visibilité. Mais le taux d’investissement au Luxembourg est extrêmement élevé. Dans les prochaines années, tout en restant à un niveau assez haut, il faudra ralentir un peu, renoncer à tout ce qui est ‘nice to have’ et se concentrer sur les investissements dont on a un besoin absolu ou qui peuvent être des investissements sur le futur, à valeur économique. C’est-à-dire? «Par exemple, tout ce qui touche à la mobilité est un investissement à valeur économique, parce que si l’on a un pays qui est accessible et que les déplacements sont aisés, cela ouvre la voie au développement d’un secteur logistique performant. Le tissu routier est donc très important, tout comme les développements urbanistiques tels que Gasperich ou Belval, qui peuvent accueillir de nombreuses entreprises. Le 1er plan d’action national du développement durable (PNDD) a-t-il abouti à des résultats tangibles? Lesquels? «Il y a des résultats tangibles, puisque 34% des actions prévues dans ce plan national sont déjà devenues réalités. 30 à 40% des autres sont en voie de réalisation ou en phase de préparation. Beaucoup a été fait et l’une des principales actions est la loi du 25 juin 2004, qui donne une base légale à ce plan d’action. Cela nous permettra justement de faire de nouvelles choses dans le deuxième plan, puisqu’il aura une tout autre valeur légale, avec une procédure précise de consultation publique et des autorités, et donc une implication beaucoup plus grande dans ce qui va être décidé. Le 2e plan a été préparé par mon prédécesseur (Lucien Lux, ndlr.) qui a fait un très bon travail à ce niveau-là. L’avant-projet va bientôt être discuté par les députés, mais aussi au niveau du public et des associations. En quoi ce 2e PNDD va-t-il innover? «Nous avons essayé de passer à travers toutes les rubriques politiques en relation avec le développement durable. En commençant par la protection de la nature, en continuant par la construction, la protection du climat, la mobilité, mais aussi le travail, l’intégration des étrangers, la santé, les finances, l’éducation, l’égalité... Autant de sujets qui sont traités, tout en veillant à ne pas se limiter à la théorie, mais en prévoyant des actions concrètes. Ce PNDD va être complété par d’autres plans d’action, élabo-

Le ministère du Développement durable et des Infrastructures dispose, pour 2010, d’un budget de près d’un milliard d’euros.

rés parallèlement. Par exemple, je souhaite absolument qu’après la conférence de Copenhague sur le changement climatique, en fin d’année, nous fassions un plan d’action extrêmement précis sur la base des quotas qui seront alors les nôtres. Au vu des difficultés à atteindre les engagements pris à Kyoto, quelles sont les mesures à prendre pour parvenir à tenir les engagements? «Les objectifs de réduction d’émissions de CO2 seront importants et nous allons définir des priorités d’actions nationales, mais nous ne pourrons pas agir sur ce seul levier. Nous devrons également jouer sur les mécanismes de flexibilité prévus avec les autres pays. Au niveau national, il faudra travailler sur tous les domaines: les énergies renouvelables, les incitations aux économies d’énergie (bonus/malus), pour les voitures, les bâtiments, etc. Une foule de mesures qui devront être mesurables et quantifiables. Ce plan d’action devra être discuté également avec les acteurs économiques, qui ont un très grand rôle à jouer. Je suis extrêmement intéressé par les actions lancées dans les entreprises qui ont conscience qu’elles ont une responsabilité importante, vis-à-vis de l’environnement, mais aussi de leur personnel. Je ressens très clairement un intérêt dans tout cela. Les mesures écologiques ne sont pas seulement un facteur de contrainte, elles constituent aussi un facteur de développement économique, notamment parce qu’elles suscitent

une importante activité de recherche-développement. Il s’agit de faire avec le nécessaire, de l’utile. La simplification administrative transcende tous les ministères. Comment le vôtre va-t-il aborder la question? Votre action sera-t-elle coordonnée, validée par le Premier ministre? «La simplification administrative est l’une de mes priorités, pour une raison très simple: si je simplifie tout de suite, j’aurai quatre années pour en profiter! Et toutes les autres entreprises, les personnes privées également, pourront en profiter de même. Comment s’y prend-on? Il est évident que les responsables politiques en charge de cette question doivent travailler avec les départements qui ont une connaissance de cette matière technique. Nous avons décidé d’élaborer le plus rapidement possible, au niveau de mon ministère, une proposition de texte qui sera ensuite ajustée avec les ajouts des autres ministères concernés. Dans ce cas, pourquoi n’avez-vous pas hérité de ce ressort? «Le Premier ministre est le mieux placé pour faire les arbitrages qui s’avéreront nécessaires par la suite. Il faudra trancher. Et ce sera plus facile ainsi, parce qu’il est le chef. Je suis très satisfait de cette situation. Je crois que ma boîte est déjà bien remplie comme cela. Je n’allais certainement pas me battre pour avoir plus de compétences!»

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Lucien Thiel

Pour le rapporteur du budget 2010 de l’Etat, qui rendra sa copie le 1er décembre, les finances publiques n’ont pas fini de souffrir. Alors que les déficits se creusent à des niveaux inédits, les recettes, en chute libre, ne toucheront le fond que dans deux ou trois ans.

« La vraie crise est encore devant nous » Frédérique Moser (interview), Olivier Minaire (photo)

Monsieur Thiel, pensez-vous, comme la Fedil, que baser ce budget sur une hypothèse de croissance de 1% est trop optimiste? «Pour caractériser ce budget, j’utiliserais volontiers une métaphore automobile. On y fait deux choses à la fois: on pousse sur l’accélérateur et, avec l’autre pied, on est déjà sur le frein. La philosophie européenne incite au maintien des niveaux des investissements et du pouvoir d’achat, par une politique anticyclique, pour éviter de tomber dans le ‘trou’ de la crise. Cette politique a été suivie très sérieusement par les ‘Seize’ de l’Eurogroupe, dont le président (le Premier ministre Jean-Claude Juncker, ndlr.) ne va pas faire bande à part dans son propre pays! Or, cela a-t-il du sens, dans une économie largement ouverte comme la nôtre, de faire du keynésianisme? On peut se poser la question, mais nous sommes impliqués dans un ensemble économique européen et nous ne pouvions pas nous isoler, même si cette politique de relance fonctionne moins bien chez nous. De l’autre côté, le programme conjoncturel a permis au commerce et à l’artisanat luxembourgeois de ne pas ressentir trop fortement les effets de la crise. C’est une politique délibérée mais qui, évidemment, vous mène droit dans le déficit. Ce qui sera le cas, pour la première fois depuis très longtemps au Luxembourg. Avec un déficit massif, de 4,4%, qui dépasse même le seuil habituellement ‘permis’ par les critères de Maastricht. Mais vu l’ampleur de la crise, une absolution ex ante a été donnée à tout le monde. Le Luxembourg ne peut-il se permettre un endettement temporaire? «Si, à condition de ne pas perdre de vue que cette dette devra être rem-

boursée et qu’il faudra prendre le virage tôt ou tard. Le Luxembourg a déjà annoncé qu’il fallait réfléchir, dès l’année prochaine et pour l’année d’après, c’est-à-dire à l’horizon 2011, à des économies. Elles sont annoncées. Naturellement, cela se fera dans la tradition luxembourgeoise, dans le dialogue avec tous les concernés. Mais elles devront se faire également de façon sélective, c’est-à-dire en répartissant ces économies, ou ces sacrifices, de façon plus ou moins équilibrée, en veillant à ce que ceux qui peuvent se le permettre le moins, ne soient pas les plus touchés. Il faudra donc un équilibrage social. Quels seront les facteurs d’équité sociale qui entreront en jeu? «Il s’agira de prendre là où la capacité est la plus grande. Par le biais d’impôts directs? «Non, à ce stade, on ne parle pas encore d’impôts. Il faut bien savoir – et c’est un autre aspect de la perspective budgétaire – que le gouvernement a l’intention d’épuiser tous les moyens d’économie avant de passer à de nouvelles recettes. C’est un point de discussion, car pour rester dans un équilibre social, le plus simple serait de relever le taux marginal, et de faire payer ceux qui peuvent se le permettre. Mais on n’y est pas encore. Les mesures d’économie seront préparées pendant l’année 2010, pour être transposées dans le budget 2011. Nous sommes là bien audelà du budget que nous avons sur la table, mais ces explications sont importantes, car beaucoup de gens se demandent pourquoi, alors qu’ils n’entendent parler que de crise, l’Etat continue à dépenser. Mais il y a une idée de continuité. On ne peut pas prendre le virage de façon trop abrupte, et cela, chaque conducteur le sait bien!

Le gouvernement veille à une transition douce, d’une politique dépensière à une politique d’économie. Le tout peut se faire plus facilement au Luxembourg qu’ailleurs, car bien que les recettes de l’Etat soient en forte régression, on n’est pas encore dans une situation dramatique. La baisse des recettes de l’Etat ne sera pas drastique en 2009, elle sera déjà un peu plus sensible en 2010, mais la véritable baisse va se présenter en 2011-2012. Sur quels chiffres peut-on alors tabler? «Nous n’avons pas ces chiffres car dans la comptabilité de l’Etat, contrairement à celle des entreprises, les recettes fiscales ne sont pas inscrites au titre de l’exercice, mais au moment de l’encaissement, qui se fait généralement trois ans plus tard. Selon les estimations, le bénéfice net de la place financière (sur lequel se calcule l’impôt sur le revenu des collectivités) avoisine encore les 5 à 6 milliards d’euros en 2007 et chute brutalement à 500 millions en 2008. Cela, on ne le ‘voit’ pas encore dans les comptes de l’Etat. On peut toutefois anticiper cet effondrement des recettes. L’effet en sera peut-être légèrement amorti, par le paiement de certaines avances. Mais là encore, il y a le risque que ces avances dépassent le dû. Donc, la ‘vraie’ crise, qui se manifestera par la chute des recettes de l’Etat, est encore devant nous. Cela pèse-t-il déjà sur les discussions actuelles? «Il est très important, pour l’instant, et même si cela ne fait pas partie des réflexions sur le budget 2010, de garder ces éléments à l’esprit et de penser à ce qui nous attend. On ne peut pas allègrement aller dans une direction d’endettement. C’est la voie de facilité. Certains la prêchent... M. Frieden (ministre des Finances, ndlr.) a prévu un emprunt de 1,8 milliard l’an prochain, dont 1,5 mil-

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«Le gouvernement a l’intention d’épuiser tous les moyens d’économie avant de passer à de nouvelles recettes»

Lucien Thiel (CSV)

liard sera levé sur le marché des capitaux pour combler les ‘trous’. C’est tout nouveau dans la politique luxembourgeoise, où jusqu’ici nous avions l’habitude des surplus budgétaires. L’Etat dispose néanmoins de quelque 2,2 milliards de réserves. Ne peut-on y recourir? «Certes, mais ces réserves seront vite épuisées. L’Etat poursuit le programme d’investissements, donc une bonne partie de l’argent va partir. C’est assez délicat et il faut faire bien attention. Car il y a l’autre aspect, qui aggrave encore la situation et que j’appellerai ‘la crise derrière la crise’. C’est la crise structurelle dans laquelle le pays risque de sombrer parce que les choses ne sont plus les mêmes qu’hier. Notamment en ce qui concerne la ‘vache laitière’ de notre économie, le secteur financier. Le monde financier va changer considérablement, avec toutes les leçons qui seront tirées. On ne sait pas si on reviendra un jour à la vitesse de croisière, assez spectaculaire, qu’a connue notre économie. Je ne le crois pas. La concurrence va devenir plus acerbe et nous ne devrions plus jamais atteindre les mêmes taux de croissance, même si on ne peut rien chiffrer pour l’instant. Selon vous, l’Etat doit donc absolument réduire son train de vie. Où se nichent les principaux postes de dépenses, dans lesquels il s’agirait de tailler dès aujourd’hui? «Il y a tout un paquet de mesures à envisager... mais on en reparlera mieux dans un an. Après une phase de dialogue, à la luxembourgeoise. Dans les années de vaches grasses, on a beaucoup innové dans le domaine social, avec d’énormes efforts dans ce secteur. Au milieu de notre société, dans les couches ‘moyennes’, pourrait-on dire, il y a des possibilités de faire des économies. Je ne peux pas vous dire où on va couper. Des propositions sont déjà sur la table.

Certaines préconisent, par exemple, de supprimer le 13e mois des fonctionnaires. Ça sonne bien, mais je ne crois pas que c’est à la fonction publique de payer la crise. La Chambre de Commerce a fait des propositions d’économies, il y a un an, portant sur 900 millions d’euros. Un deuxième jet, venant de l’UEL, dépasse même ce montant et atteint près de 1,3 milliard. L’effort est déjà engagé, pour chercher des endroits où l’on peut économiser. Or, actuellement, cet effort se situe exclusivement du côté du patronat. Parce que les représentants des salariés refusent d’admettre que la crise est bien là, ils estiment que le pays peut s’endetter sans problème. Il y aura donc de fortes discussions sur une augmentation de l’imposition. Mais c’est l’affaire du gouvernement et ça doit être tranché en son sein. L’indexation des salaires sera-t-elle remise sur le métier? «Ce qui est clair, c’est qu’il faut limiter ses effets. Est-il normal que les ‘grosses légumes’, ceux qui gagnent beaucoup, voient encore augmenter leurs revenus de 2,5%? La vie ne devient pas plus chère pour une personne à haut revenu que pour les autres... Il y a donc une inégalité dans cette indexation automatique, bien qu’elle soit par-

tiellement absorbée par la progression fiscale. Toutes ces questions devront donc être discutées, même si cela ne fera évidemment plaisir à personne. Ce sont des ‘acquis’ (un joli mot devenu le favori des Luxembourgeois!), mais il faudra accepter qu’il y ait des coupes qui ne seront pas forcément sombres, mais bien équilibrées socialement. Est-il impossible de lister précisément des postes d’économies pour l’instant? «C’est vraiment trop tôt parce que c’est au gouvernement de faire des consultations dans tous les milieux, puis le catalogue de mesures devra être discuté en Tripartite. Un compromis sera certainement trouvé. Les gens ont une certaine compréhension pour la situation. Elle est peut-être encore plus marquée au Luxembourg, du fait de l’influence des médias étrangers. Partout, à la télévision, le mot à la mode est la crise. Les gens ici ne sont pas trop mal lotis et je suis persuadé qu’ils sont prêts à consentir un petit sacrifice. N’est-il pas largement plus confortable d’être le rapporteur du budget 2010 que du budget 2011, qui s’annonce très difficile? «Si tout le monde, et surtout l’opinion publique, est pré- }  14

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Projet de budget de l’État luxembourgeois pour l’exercice 2010 En millions d’euros Budget 2009 Projet 2010

Variation en %

Budget courant Recettes

9188,7

8398,7

-8,60

Dépenses

8327,1

8850,9

+6,92

Excédents

+861,6

-452,2

-

Recettes

88,2

70,1

+2,3

Dépenses

937,6

942,9

+0,56

Excédents

-849,4

-872,8

-

Recettes

9276,9

8468,8

-8,71

Dépenses

9264,8

9793,8

+5,71

Excédents

+12,2

-1325,0

-

Budget total

Source: ministère des Finances

Budget en capital

Dans le projet de budget 2010, les prévisions de recettes accusent une baisse de 8,71%, tandis que le déficit se creuse à plus de 1,3 milliard d’euros.

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{ paré à la situation, le budget en tant que tel ne

sera pas si difficile que cela... Les décisions seront connues. Celui de 2010 est sans doute le plus dur pour notre pauvre ministre des Finances, car c’est la première fois que le pays est confronté à un déficit aussi spectaculaire. Pour autant, ce budget ne contient pas de mesures très spectaculaires... «Mais si! Si vous gelez la plupart des dépenses de consommation de l’Etat, c’est déjà une amorce d’économie, une crispation. Jusqu’ici, elles augmentaient de 6 à 7% par an. C’est une grande différence. Quels seront, selon vous, les points les plus débattus au niveau parlementaire? «Je ne m’attends pas à des revendications très dures, dans ce budget-ci. Evidemment, il y aura toujours les débats issus des différents éléments de notre société, où tout le monde veut davantage. Mais je crois surtout que l’on va sans cesse dévier – comme nous venons de le faire! – vers une discussion sur les budgets postérieurs à 2010, car c’est à partir de là que les choses vont changer sensiblement. Quelles mesures particulières ont été prévues pour soutenir la compétitivité des entreprises? Puisqu’il n’est pas prévu de réduire

la pression fiscale... «On maintient ce qui est acquis. Si vous demandez aux syndicats, ils trouveront évidemment qu’il est prévu trop de crédits pour les entreprises et l’industrie. C’est faux, car il n’y en a pas plus qu’avant. Mais nous devons maintenir un certain niveau, sinon, nous perdons tout notre attrait pour les investisseurs étrangers. D’ailleurs, nous sommes déjà en perte de vitesse, en termes de compétitivité. C’est pourquoi il faut faire très attention quand on évoque une augmentation de la charge fiscale, car ceux qui la réclament pensent évidemment à celle des entreprises, et non à celle des ménages. Or, il faut rappeler que dans ce pays, 40% des ménages ne paient pas d’impôts. C’est à cause de ce phénomène que l’on a introduit le principe de l’impôt négatif (boni, chèques...). Nous sommes déjà dans une situation où l’on dépasse l’ordinaire, en comparaison avec d’autres pays. Il est donc impossible d’alléger encore l’impôt ‘en bas’. On pourrait l’alourdir ‘en haut’; si nécessaire et, encore une fois, à condition que toutes les autres mesures d’économies aient été épuisées. Mais sur ce sujet, il reste des divergences d’opinions au sein du gouvernement. Vous vous félicitez de ce que le rapporteur du budget dispose d’une grande liberté de ton dans son rapport. Quelle sera votre touche personnelle? «Vous savez, c’est un grand écart, un acte d’acrobatie, de maintenir l’attractivité d’un petit pays qui doit se doter d’atouts qui vont à l’encontre du budget; car ces éléments ne peuvent être poussés très loin, sinon ils vont à l’encontre du social. Ce leitmotiv est essentiel pour ce gouvernement: la priorité revient à l’homme et non à l’économie. C’est pourquoi nous réfléchissons à une nouvelle conception du PIB, qui sera le ‘PIB du bienêtre’. Cela a été annoncé dans la déclaration gouvernementale et reviendra dans mon rapport. J’entends donner une véritable impulsion politique à cette approche. Le tout est de bien définir les critères. Le Statec a déjà établi un modèle. Il faudra bien sûr s’accorder sur un standard au niveau mondial, pour permettre les comparaisons. Certains parlent de PIB vert, d’autres de ‘sustainable PIB’... Il y a quelques années, on parlait même du ‘PIB du bonheur’. Mais je crois que c’était un peu exagéré...»

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Chambre des députés

DépÔt du Budget 2010 Le 29 septembre dernier, Luc Frieden, ministre du Trésor et du Budget, a remis le projet de loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l’Etat 2010.

Jean Asselborn (Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères)

Luc Deflorenne (photos)

Jean-Paul Schaaf (député CSV) et Françoise Hetto-Gaasch (ministre des Classes moyennes et ministre de l’Egalité des chances)

Laurent Mosar (président de la Chambre des députés) et Luc Frieden (ministre des Finances)

Jean-Louis Schiltz (président du groupe CSV)

Claude Wiseler (ministre du Développement durable) et Mars Di Bartolomeo (ministre de la Santé et de la Sécurité sociale)

Ben Fayot et Jean-Pierre Klein (députés LSAP)

Marco Schank (ministre du Logement et ministre délégué au Développement durable) et Romain Schneider (ministre de l’Agriculture et ministre délégué à l’Economie solidaire) Xavier Bettel (président du groupe DP) et Lucien Lux (président du groupe LSAP) François Bausch (président du groupe Déi Gréng)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Fernand Etgen (député DP), Roger Negri (député LSAP) et Gilles Roth (député CSV)

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Luxinnovation

key part of our economy

Luxinnovation celebrated 25 years of existence. Director Gilles Schlesser speaks of its past, present and future.

Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

“At the beginning of the 80s, the government decided innovation and research should be part of policy, and a part of the budget was allocated to support research in Luxembourgish industry,” says Gilles Schlesser, on the seed from which Luxinnovation grew in subsequent years. At the beginning, the main task for them was to promote and inform companies about the new financial facilities, and encourage them to invest in research. This occurred at the same time as the European Union policy for research and innovation, “and this allows us to consider the work of Luxinnovation in a wider context, where we could also promote international projects,” remarks Schlesser. Over time, the function of Luxinnovation has changed, as has the form. The initial three partners now number six, while in 1998 it adopted a known legal structure, becoming an Economic Interest Group (GIE). “Concerning our mission, we changed from an information provider and first port-of-call for queries to a genuine partner for companies, offering specific services, advice and consultancy. Over the past five years or so, we have also increased our activities with the research centres and the University of Luxembourg. We are partners and do conferences and seminars together, as well as helping them work closely with companies,” says Schlesser of the more recent past. The change in the governance of Luxinnovation, as well as the group’s functions, is also indicated by the signing of performance contracts with the government and several public research centres. “This shows how we have evolved,” adds Schlesser. “Before, we were more concerned with project management. Now, we have larger, national objectives. We are making innovation happen but also impacting on the national economy.”

Implementing an action plan “I think more and more companies are conscious of the importance of innovation. Now the next steps are how to manage it, how to implement an innovation culture, and how to support those companies involved,” states Schlesser. Furthermore, Luxinnovation can assist companies in deciding precisely which projects are interesting and which methodologies and management processes to

“We have large, national objectives” Gilles Schlesser (Luxinnovation)

apply. “We can help them go the last step, bringing their research and innovation to the market, and gain more revenues because of that.” There is still more work to be done. The new law of 5 June 2009, brought into place to promote research, development and innovation and create a specific fund for those purposes, is certainly a move in the right direction. “This will facilitate companies in carrying out research by providing funding. It is an important change: before the law only granted financial support to defined research projects, but not the process to enable these activities. Luxinnovation is now a central player in helping companies in this way, as well as affording to research centres the chance to promote their results on a socio-economic level.” There is something of a chain-reaction here, as Schlesser points out. Better promotion of results allows the research centres and companies to boost international cooperation, all of which boosts Luxembourg’s image abroad and will enable it not just to be seen as a financial centre. Changing trends and emerging technologies will necessitate a change in focus in research and development, and Schlesser has ideas about the

fields which will take centre-stage in the coming years. “There are certain priority domains for the next legislatory period, namely health-technologies and eco-technologies. Public investment in Biotech and an action plan for Eco-technologies will be implemented in the next five years. We need to establish which fields will be interesting: biomass, for example, and eco-design, could be of interest just as much for existing companies as start-ups, coming to Luxembourg to develop those activities.” He also highlights the aerospace industry: “with SES Astra based here, we run innovation networks, where different players, private or public sector, are brought together to define an action plan.” This is not at the exclusion of what has served Luxembourg well, however: “We run such clusters in other domains too, like ICT. It is interesting what competencies are already present in this country in such fields, and what new services we can develop.” The aim for Luxinnovation is to facilitate the development of these niches for the overall well-being of the economy, and the diversification already experienced is testament to that. Here’s to the next quarter-century.

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Philanthropy

progressing with pride Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)

April 2008 saw Luxembourg’s ambitions in philanthropy become wider public knowledge. The past 18 months have gone well.

Brian Power (text)

Prior to hosting a symposium entitled Responsible Leadership in Times of Change, the Banque de Luxembourg held a pre-conference on the subject of “Seizing the opportunity for philanthropy... 18 months on”. How has the issue of charity been addressed, and what else can be done? Jacques Santer, Honorary Minister of State and former Prime Minister of Luxembourg, paid tribute to the speed in which a legislative framework to benefit philanthropy has been established in the Grand Duchy. As he points out, “the first proposals to develop Luxembourg as a philanthropic centre were publicly put forward by Jean-Claude Juncker in April 2008, and the legislation was passed in December of the same year.” Although Santer ack­now­ledges there is still more work to do, he is nevertheless pleased with how things have developed, and praises Luxembourg’s contributions to foreign aid, which as a percentage of GNP could put other nations to shame, and demonstrate “the fact that Luxembourgish people, residents of Luxembourg, are in general open to philanthropy.” Indeed, the Fondation de Luxembourg was launched as part of the philanthropic initiatives undertaken by the government, and acts as an umbrella foundation, while bridging the gap between the financial sector and philanthropic projects. According to its Director-General, Tonika Hirdman, “the Fondation has had good results so far. Under our umbrella, we have created three foundations, and have around twelve other potential donors. There is a genuine interest in us, and an expressed demand for our services. With 70 or so private banks present in Luxembourg, there is huge potential, but people are still not sure about how to go about making a donation.”

Ironing out the creases The core aspects of the Fondation’s business are to set things up quickly, to use money efficiently, and to be trusted and reliable. Furthermore, Hirdman is quick to point out that “the Fondation’s strategies enable it to set up a foundation under the umbrella in a matter of weeks.”

“Luxembourg is open to philanthropy” Jacques Santer

Banque de Luxembourg’s head of Philanthropy Advisory Services, Philippe Depoorter believes that donation is more attractive than it was before, but that more must be done: “banks can certainly do more, but we need to increase the involvement of the wider public as well. These are long-term projects and will take time. And more publicity is required for the Fondation. A lot of people still don’t know about it.” Similarly, the process of running a successful foundation, not necessarily evident at the best of times, has been hindered by the financial crisis. Also, Depoorter adds that smaller foundations “can encounter problems when it comes to auditing.” Clearly, additional steps must be taken to streamline certain aspects of giving. Hirdman speaks of “an enormous but currently under-used opportunity for the financial sector, which should be integrated into business models,” something which Santer agrees with. He highlights the potential for the government to show the outlines and provide

information with respect to this. Depoorter, himself a banker, also stresses that individuals who wish to get involved should be given the methods and ease-of-access. As Hirdman states, “philanthropy is not just for the wealthy. Donations of time can be just as important as money. That said, smaller donors should have the possibility to give more easily. Here, internet portals, like those in other countries, are certainly a possibility.” Efficient philanthropy is about mentality as much as anything else, and cross-border donors and philanthropists are also being targeted by this country, but it is about communication as well. Depoorter believes that more and more Luxembourgish people are showing an interest. If they get more involved, this country can, in Hirdman’s words, “show the outside world that Luxembourg is more than just a tax paradise, but is a nation concerned with positive human values above all else.”

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Charles-Henri d’Aragon

« Nous rÉflÉchissons À la crÉation

d’un lycÉe franco-luxembourgeois »

L’ambassadeur de France au Luxembourg relance l’idée d’un lycée binational. Il déplore le déficit d’image du Grand-Duché dans l’Hexagone, malgré l’importance des liens économiques, culturels et linguistiques qui unissent les deux pays.

Nicolas Raulot (interview), Julien Becker (photo)

Carrière

Du monde arabe au Luxembourg Charles-Henri de Bancalis de Maurel d’Aragon occupe sans doute le dernier poste de sa longue carrière de diplomate. Agé de 63 ans («et demi, comme disent les enfants», ajoute-t-il en riant), il a pris les fonctions d’ambassadeur extraordinaire et pléni­ potentiaire au Grand-Duché le 3 septembre 2007. Son mandat doit s’achever dans un an, même s’il n’exclut pas de jouer les prolongations. Après des études de droit et un diplôme de l’Ecole nationale des langues orientales (arabe littéral, arabe maghrébin), il a commencé sa carrière comme attaché culturel à l’ambassade de France à Tripoli (Lybie). Après un passage par Khartoum (Soudan) et Beyrouth (Liban), il est devenu deuxième conseiller à Londres, chargé de la presse et de l’information de 1988 à 1989. Il a ensuite exercé les fonctions de ministre conseiller à Madrid (1990-1992), d’ambassadeur à Koweït (1992-1997) après la libération du pays, d’ambassadeur à Damas, en Syrie (1997-2002), puis de directeur du Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris. Avant de rejoindre le Grand-Duché, il fut ambassadeur à Ryad, en Arabie Saoudite, de 2004 à 2007. N. R.

Monsieur d’Aragon, vous êtes ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire. Que signifie ce titre? «C’est la dénomination officielle des chefs de missions diplomatiques français accrédités auprès d’un Etat étranger en qualité d’ambassadeur. Extraordinaire signifie que je suis ambassadeur pendant la durée de ma mission. Plénipotentiaire veut dire que je suis le porteparole unique de mon chef d’Etat et de mon gouvernement et que j’ai tout pouvoir pour les représenter dans mon pays de résidence. La plupart des ambassadeurs sont des diplomates qui ont atteint le grade de ministre pléni­ potentiaire. Mais certains peuvent être nommés par le président de la République sans avoir atteint ce grade et même sans appartenir au système diplomatique. Ce fut par exemple le cas du journaliste Eric Rouleau qui avait été nommé ambassadeur en Tunisie lors du premier septennat de François Mitterrand. Ou plus récemment de l’écrivain Jean-Christophe Rufin nommé au Sénégal par Nicolas Sarkozy. En quoi le métier d’ambassadeur au Luxembourg est-il différent des autres postes que vous avez occupés? «C’est un autre métier. La diversité des métiers est un des principaux intérêts de ce travail de diplomate. En Europe, le métier de diplomate est particulier dans la mesure où les contacts entre les ministres des différents pays sont tellement étroits, via les différents conseils, que beaucoup de dossiers échappent aux ambassadeurs. Il faut donc faire avec. Néanmoins, au Luxembourg, nous sommes également confrontés aux problèmes frontaliers, ce qui donne une spécificité et un intérêt particulier au poste. Qu’entendez-vous par problèmes frontaliers? «Nous essayons de développer des coopérations, comme le projet Esch-Belval dans lequel le Luxem-

bourg et la France sont associés. Même s’il est vrai que la partie luxembourgeoise est nettement plus avancée. Côté français, les décideurs (départements, Région, Etat...) doivent encore s’accorder sur ce qu’ils veulent faire. Ce qui a été décidé pour l’instant, c’est le tracé de la route du GrandDuché vers la France (Nicolas Sarkozy a aussi annoncé la construction d’une éco-cité, ndlr.). Un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) est en voie de constitution entre les communes luxembourgeoises et françaises pour travailler en commun et faire avancer le projet. L’ambassade n’a pas un rôle moteur dans ce projet, mais plutôt de facilitateur, d’incitateur, de mise en relation des différents protagonistes. Nous devons aussi informer la partie française de ce qui se passe côté luxembourgeois. De quels autres dossiers importants vous occupez-vous? «Il faut souligner l’importance du dossier culturel, en raison du voisinage entre les deux pays et aussi parce que le Luxembourg est un pays francophone. Au-delà de l’aspect culturel proprement dit, il y a la coopération universitaire, à un moment où la jeune Université du Luxembourg (née en 2003, ndlr.) se développe. Le cursus luxembourgeois prévoit que tout étudiant doit passer une partie de sa vie universitaire à l’étranger. Nous devons d’autant plus en profiter qu’une bonne partie des élites luxembourgeoises a fait ses études en France. Il y a d’ailleurs dans ce pays une connaissance impressionnante de la réalité française. Ce n’est malheureusement pas réciproque. Mes compatriotes ne connaissent pas assez bien le GrandDuché. A l’exception des Lorrains. Ce que fait le Luxembourg pour la francophonie est également sous-estimé en France. C’est un des rares pays à insister pour l’usage du français dans les institutions européennes ou internationales. C’est apprécié des autorités françaises. La France est toujours prête à apporter toute son aide aux

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«Il y a dans ce pays une connaissance impressionnante de la réalité française»

Charles-Henri d’Aragon

autorités luxembourgeoises dans ce sens. D’ail­ leurs, nous réfléchissons avec les Luxembourgeois à la création d’un lycée franco-luxembourgeois sur le modèle du lycée germano-luxembourgeois de Perl qui a beaucoup de succès. Cette idée a déjà été évoquée, mais nous voulons la relancer. Où serait-il situé? «Nous n’avons pas encore déterminé s’il serait situé sur le territoire luxembourgeois ou français. Il y a cette idée d’avoir des programmes reconnus par les deux pays et de faciliter la mobilité sur le marché du travail, en France, au Luxembourg et pourquoi pas aussi en Allemagne et en Belgique. Il faut ajouter que l’installation du lycée français est prévue pour 2015-2016 à Gasperich. Combien de Français résident et travaillent au Luxembourg? «Le Luxembourg compte 27 à 28.000 résidents français et 70.000 Français frontaliers viennent chaque jour y travailler. Ces emplois sont occupés par des Lorrains, mais également par ceux que l’on appelle les nouveaux Lorrains, qui sont venus d’autres régions de France pour travailler au Luxembourg, mais ont choisi d’habiter la Lorraine. Cela fait donc un total de près de 100.000 personnes... «Pas loin, oui. Même si nous n’arrivons pas à avoir des chiffres très précis. Car certains Français travaillent ici avec des contrats belges ou allemands. Nombre de frontaliers ont perdu leur travail ces derniers mois... «C’est vrai. Les frontaliers étaient plus nombreux à détenir un CDD ou à travailler en intérim. Même si là aussi, nous avons du mal à obtenir une estimation exacte. Les statistiques luxembourgeoises sont faussées car ces gens-là ne pointent pas à l’Adem, mais à Pôle Emploi en France. En outre, un chômeur peut se présenter avec plusieurs documents à

Pôle Emploi, dans l’hypothèse où il avait plusieurs employeurs en même temps.

l’histoire. Même s’il faut admettre que ce pays ne fait pas parler de lui...

Avez-vous tout de même une idée du nombre de frontaliers français qui ont perdu leur emploi avec la crise? «On parle de 2.000 personnes, dont près de 250 dans le secteur financier.

Il a tout de même fait parler de lui ces derniers temps sur la question du secret bancaire et de la place financière. Et on a ressenti à cette occasion des tensions de plus en plus grandes entre les deux pays, au-delà de la méconnaissance que vous évoquez... «Il y a eu une certaine émotion, qui a été sensible, au moment de la discussion sur le secret bancaire. Je crois qu’il s’agit moins du fond que de la manière dont les choses ont été exposées. Tout le monde savait que sur le secret bancaire, il faudrait bouger un jour ou l’autre. Et finalement, les choses se sont passées avec pas mal de souplesse et de facilité. La question était de mettre la Place aux normes de l’OCDE. C’est chose faite avec la signature des conventions nécessaires. Je crois aussi que la coopé­ ration entre la Place et les banques françaises est tout à fait active. Elle se traduit dans les faits par des évènements assez spectaculaires comme la fusion BGL BNP Paribas.

Beaucoup de frontaliers se sont plaints de la difficulté d’obtenir auprès de l’Adem les documents nécessaires à leur indemnisation en France. Ce problème vous a-t-il été soumis? «Nous avons posé la question à l’Adem, qui nous a indiqué que les délais d’attente étaient d’environ trois semaines. Il peut y avoir des exceptions, mais nous n’avons pas eu à intervenir depuis longtemps sur cette question. Comment expliquez-vous ce déficit de connaissance du Luxembourg en France. Est-ce qu’on méprise le Luxembourg, parce que c’est un petit pays? «On réduit souvent l’image du Luxembourg à celle d’une place financière ou à un centre d’eurocrates, en oubliant le rôle joué par le Lux­ embourg pour la construction de l’Europe, en tant que membre fondateur. Les gens ont quand même à l’esprit le rôle des dirigeants luxembourgeois, tout au long de la construction européenne, que ce soit Gaston Thorn, Pierre Werner, Jacques Santer ou Jean-Claude Juncker. Mais c’est un pays dont on ne connaît pas la dimension culturelle ou

Avez-vous été sollicité par le gouvernement français pour arrondir les angles sur cette question du secret bancaire, de la liste grise... La section économique et financière ne se trouve plus ici. Elle a été délocalisée à Bruxelles. Néanmoins, je sais qu’il y a eu une assez bonne concerta­ tion entre les services de Mme Christine Lagarde }  22

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«Nous essayons de développer des coopérations, comme le projet Esch-Belval dans lequel le Luxembourg et la France sont associés»

Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)

Charles-Henri d’Aragon

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{ (ministre française de l’Economie, ndlr.) et les ser-

vices de MM. Juncker et Frieden, notamment au moment de la signature de la convention de nondouble imposition. Cette affaire est-elle définitivement tranchée? De nouvelles discussions, en particulier au moment de la renégociation de la directive Epargne, risquent-elles encore d’envenimer les relations? «Il faut que nous travaillions dans un esprit de concertation, pour faire avancer les choses sur le plan européen et faire en sorte que l’Europe puisse parler d’une seule voix sur le sujet de la remise à plat de l’organisation de la finance mondiale.

Import/export

Coup de frein Les échanges entre la France et le Luxembourg n’ont pas été épargnés par l’effondrement du négoce mondial. A l’image des autres statistiques bilaté­ rales entre pays européens, le rythme des importations et des exportations a abandonné plus de 30% depuis avril. Le recul était déjà sensible au quatrième trimestre de l’an dernier. Néanmoins, sur l’ensemble de l’année 2008, les exportations vers la France ont tout de même totalisé 2,042 milliards d’euros, en hausse de 2,3%. Les importations ont atteint 2,2 milliards d’euros, en progression encore sensible de 15,5%. N. R.

Y a-t-il d’autres domaines de coopération? «Quand une entreprise française peut s’implanter au Luxembourg, elle n’a pas besoin des services de l’ambassade. Il y a la Chambre de commerce. Il existe également une Chambre de commerce franco-luxembourgeoise. Nos échanges commerciaux avec le Luxembourg représentent les deux tiers de nos échanges avec le Canada. Ce qui n’est tout de même pas rien. Tout cela est également facilité par le grand nombre de juristes et cabinets d’avocats établis ici, mais aussi par la Chambre de commerce franco-belgo-luxembourgeoise établie à Paris. La France vient d’annoncer un programme de développement important dans le fret ferroviaire avec 7 milliards d’euros d’investissement

d’ici 2020. C’est aussi une niche sur laquelle le Luxembourg s’est positionné, en particulier avec l’autoroute Bettembourg-Perpignan… «Cette autoroute a été inaugurée il y a à peu près deux ans. Mais elle fonctionne à environ la moitié de ses capacités. Je crois que certains petits problèmes techniques, sur lesquels réfléchissent les deux parties, n’avaient pas été pris en considération au début. Il y a également une baisse généralisée du fret à cause de la crise. Cela dit, je pense que les annonces qui viennent d’être faites, côté français, pour redynamiser le fret ferroviaire, devraient profiter à l’axe Bettembourg-Perpignan. Je pense d’ailleurs qu’on ne peut pas le considérer comme un simple projet bilatéral, mais plutôt comme un projet européen de première importance. Que pensez-vous de l’entité Grande Région dont on parle beaucoup, mais qui n’a pas de réelle existence administrative? «Il y a tout de même des réunions de dirigeants et une présidence tournante, actuellement occupée par la Sarre. Mais le déséquilibre dans la représentation des différents protagonistes complique le processus de décision. Le Grand-Duché est le seul pays souverain, face aux représentants des Régions ou des Länder. La Grande Région a permis de développer une idée de solidarité au-delà des frontières, et des projets en commun à géométrie variable. Je vous rappelle que lorsque le Luxembourg a été Capitale européenne de la culture, elle y a associé l’ensemble de la Grande Région.»

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Industrie du transport aérien

L’indÉpendance comme assurance vie

L’industrie du transport aérien connaît une crise quasi sans précédent, marquée par des faillites de compagnies, des licenciements et des avions cloués au sol. Quel en est l’impact au Luxembourg? Marc Vandermeir (texte), Luc Deflorenne (photo)

Adrien Ney, directeur général de Luxair, pointe d’emblée que l’industrie de l’aviation est un des secteurs les plus exposés en cas de crise économique générale. «Toutes les activités aériennes sont touchées. Les pertes des compagnies européennes pour 2009 sont estimées à plus de 1 milliard de dollars (environ 675 millions d’euros, ndlr.) et les pertes en revenus, par rapport à 2008, à presque 10 milliards de dollars pour l’industrie de l’aviation dans son ensemble (chiffres IATA).» Pourquoi un tel impact? «Par le fait que l’industrie de l’aviation subit la crise et le recul de la demande qui en est la conséquence, sans avoir de levier pour agir contre. Le danger réside dans le fait que cette crise conjoncturelle entraîne des problèmes structurels (coûts de production, capacité, etc.) pour les compagnies. Qui doivent agir sur deux tableaux: à court terme, stabiliser la situation; et préparer le futur, entamer des changements.» Comment le groupe Luxair affronte-t-il cette crise? «LuxairGroup a commencé à ‘travailler’ sur la crise dès le printemps 2008, lorsque la très forte hausse des prix du pétrole a touché surtout le secteur du fret et donc notre cargo handling. Ensuite, la rapidité et la brutalité de la crise financière, fin septembre, nous ont obligés à réagir sur-le-champ. Nous avons revu le budget 2009 et nous avons mis en œuvre un ‘contingency plan’, basé notamment sur la réduction des coûts, pour contrebalancer la

baisse du nombre des voyageurs d’affaires et du tonnage traité par LuxairCargo.» Adrien Ney souligne que, pour LuxairGroup, il est primordial de garantir l’emploi de ses salariés. Les mesures ont permis de limiter les pertes. «Nous avons de plus la chance d’avoir réalisé le programme ‘Building a new airline’ voici trois ans. Cela nous permet, aujourd’hui, de ne pas être exposés aux problèmes existentiels que vivent de nombreuses autres compagnies. Nous sommes financièrement solides, ce qui nous permet de travailler davantage sur le long terme. Cependant, face à la sévérité de la crise, nous devons aussi agir sur le court terme.» Les mesures prises se traduisent surtout par une mobilité interne des salariés, la consolidation de vols, des programmes de contrôle des coûts, de génération de revenus additionnels, des renégociations de contrats, des investissements reportés, etc. Le développement d’actions spéciales à bas prix pour stimuler la demande est une autre mesure, qui n’arrive cependant pas à compenser la baisse de revenus due à l’effondrement du marché des voyages d’affaires. Reste que les compagnies low cost bien «assises» continuent leur progression, impressionnante. Ceci menace-t-il une compagnie «traditionnelle» comme Luxair? «La tendance du marché vers des prix de plus en plus bas est naturellement un avantage pour les low cost», concède Adrien Ney. Qui précise: «Dans le projet ‘Building a new airline’, Luxair s’était donné les moyens de subsister face à

la concurrence des low cost, en adoptant une nouvelle structure des prix, avec entre autres le succès des tarifs Primo, et en revoyant ses coûts d’exploitation, notamment en changeant la structure de sa flotte. Ceci nous permet d’évoluer dans le même état d’esprit et de continuer à stimuler notre marché de référence.»

«Une question de compétitivité» Le stand alone de Luxair est-il, dans ce contexte, toujours possible? «Si la concurrence des low cost est une réalité, la crise provoque une consolidation au niveau de l’aviation européenne. Rares sont les compagnies de petite ou moyenne taille non intégrées dans un des trois ‘grands’ pôles développés autour de Lufthansa, Air France-KLM ou encore British Airways/Iberia. Notre politique de stand alone est toutefois une assurance de survie. Car Luxair sert principalement les intérêts de la place financière et économique luxembourgeoise et, par extension, de la Grande Région. Il est donc primordial que Luxair reste indépendante et continue ses coopérations avec les ‘grands’ acteurs tels Lufthansa ou Air France-KLM. Même si Luxair sera le dernier des ‘flag carrier’ en Europe.» Frank Reimen, premier conseiller de gouvernement auprès du ministère du Développement durable et des Infrastructures, chargé de la coordination générale du département des transports, constate lui aussi l’impact de la crise: «Nous sommes à -11% de passagers pour le premier semestre }  26

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Photo: Luc Deflorenne (montage)

Luxembourg

«Face à la sévérité de la crise, nous devons aussi agir sur le court terme» Adrien Ney (LuxairGroup) à droite, avec Fernand Brisbois (Aéroport du Findel)

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{ 2009. Le fret est dans une situation encore plus

grave, avec -25% de tonnes traitées au cargo centre de Luxair. Mais il y a des signes de ralentissement de la crise conjoncturelle.» Et de souligner les efforts de son département pour accompagner les compagnies par tous les moyens disponibles. «Des ristournes sur les redevances d’atterrissage ont été accordées aux opérateurs cargo, dans le respect du droit européen, et nous avons baissé certains loyers à l’aéroport. Maintenant, il importe de voir comment évolue la situation et le gouvernement devrait décider, en fonction, s’il entend par exemple diminuer davantage les redevances d’atterrissage et passager. C’est une question de compétitivité.» Alors que partout ailleurs les compagnies procèdent à des réductions d’effectifs, Frank Reimen note que ce n’est pas le cas ici. «Il y a bien sûr une inquiétude, mais pas de tension sociale. Car Luxair et Cargolux ont deux atouts: le plan ‘Building a new airline’, pour la première, qui a porté ses fruits, et la recherche continue de diminution des coûts, pour la seconde. Mais, dans le fret, si la crise perdure, un nouveau plan d’action de redressement de la situation devra vraisemblablement être pris.» Quel est le potentiel concurrentiel du Findel, alors que les aéroports d’accueil des low cost affichent des chiffres en forte hausse, comme à Francfort-Hahn et Charleroi? «Nous disposons d’une nouvelle et très efficace infrastructure, dont il faut financer le fonctionnement. L’Etat grand-ducal

est l’un des rares à financer intégralement le personnel de sécurité, ce qui a permis d’élaborer un modèle financier où les redevances sont assez attractives. Mais nous ne voulons brader ni les prix, ni les services. Nous ne sommes pas prêts à accueillir à n’importe quel prix une low cost. De plus, le réseau au départ du Findel est satisfaisant et notre principal client, Luxair, emploie beaucoup de main-d’œuvre peu qualifiée – environ 1.200 personnes – alors que l’embauche pour ces personnes devient de plus en plus rare. Enfin, une low cost, ici, serait certes avantageuse en prix mais n’ouvrirait très probablement pas de nouvelles destinations.» Enfin, M. Reimen constate que, en août, le nombre de passagers a été quasi le même qu’avant la crise, par les vols de vacances. «C’est encourageant. En même temps, cela indique que c’est plutôt Luxair Tours qui permet au groupe Luxair de limiter la casse.»

mis une demi-heure gratuite de parking ‘kiss and fly’. Maintenant, nous devons affronter la crise et gérer ce nouvel outil prévu pour accueillir 3 millions de passagers par an. Nous espérons atteindre 1,6 million cette année. Nous continuons nos efforts vis-à-vis de nos clients existants et potentiels, mais force est de constater que tous sont en réduction de capacité.» Quant à la position concurrentielle du Findel, M. Brisbois souligne les efforts sur les coûts et, surtout, que l’aéroport est comparable aux autres en termes de redevances d’atterrissage. «De plus, le marché autour de Luxembourg est limité et, si Ryanair s’est installée à Hahn, c’est pour concurrencer le marché là-bas. Ici, il est très important que Luxair puisse bien fonctionner, car d’autres n’opéreraient que le plus rentable. Luxair est notre client de base et un outil économique pour tout le pays.»

Le Findel concurrentiel Fernand Brisbois, directeur général et président du comité de direction du Findel, constate lui aussi que les moyens d’action de son entreprise sont limités. «Nous faisons tout pour soutenir nos clients, dans le respect de nos engagements financiers et il faut que la qualité soit sans cesse améliorée. Nous avons baissé des loyers de concessionnaires, car la régression du nombre de passagers entraîne un manque à gagner. Et nous avons

déjà publiés dans la série: Février 2009: les avocats d’affaires Mars 2009: automobile sector Avril 2009: la construction Mai 2009: manufacturing industry Juin 2009: retail sector Juillet-Août 2009: la logistique Septembre-Octobre 2009: tourism

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28 luxembourg Eurobaromètre

Heureux d’Être lÀ Au Luxembourg, le chômage constitue, pour 52% des sondés, la préoccupation majeure, selon l’Eurobaromètre réalisé au printemps dernier. Parmi les prin­ cipaux problèmes nationaux cités, viennent ensuite, par ordre décrois­ sant, la situation économique (33%), le logement (25%), l’inflation (18%), le système éducatif (15%), l’insécurité (11%) et les retraites (9%). Point positif: les habitants du Luxembourg sont, pour 96% d’entre eux, satisfaits de la vie qu’ils mènent. Ils sont plus des deux tiers (70%) à considérer comme «bonne» la situation économi­ que du pays, alors qu’ils n’étaient que 60% dans ce cas à l’automne 2008.

Energie

Photo: David Laurent

Étincelles sociales

La privatisation de la gestion des réseaux d’électricité et de gaz dans les communes s’avère un laborieux processus. L’approbation du projet de loi 5846 par le gouvernement et son inscription à l’ordre du jour de la Chambre des députés a fait descendre les syndicats dans la rue, le 15 octobre. Ils craignent des conséquences négati­ ves en termes de statut et de salaire, pour le personnel communal.

Un dÉficit de 90 millions Pour combler le trou de l’assurance maladie, la quadripartite a décidé de puiser dans les réserves. Mars Di Bartolomeo (ministre socialiste de la Sécurité sociale)

Photo: archives paperJam

C’est, en pourcents, la contraction du PIB sur un an, telle que calculée par le Statec pour le deuxième trimestre 2009. Par rapport au trimestre précé­ dent, la contraction a été de 0,3%. Le Statec a en outre revu ses estima­ tions pour les derniers trimestres 2008: -0,7% au lieu de -0,9% pour le troi­ sième et -3,9% au lieu de -5,0% pour le quatrième. Par ailleurs, l’évolution annuelle du PIB en volume, pour 2008, a également été révisée à la hausse: 0% au lieu de -0,9%. Pour 2007, la révision aboutit à une croissance de 6,5%, au lieu des 5,2% figurant dans la dernière version des comptes.

Sécurité sociale

Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photo)

Tous au chevet d’une Sécurité sociale en baisse de régime. C’est ce qu’ont fait, le 7 octobre dernier, les partenaires de la quadripartite (syndicats, organisations patronales, prestataires de santé et représentants de l’Etat), réunis autour du ministre Mars Di Bartolomeo. Après cinq d’années d’équilibres fragiles et un déficit estimé entre 5 et 10 millions d’euros pour 2009, la chute devrait être brutale l’an prochain, dans un trou qui pourrait atteindre 90, voire 100 millions d’euros. Comment en est-on arrivé là? Par une hausse annuelle des dépenses – de l’ordre de 6% –, tout d’abord (due notamment à la spécialisation et au coût plus élevé des prestations), ensuite par une baisse des recettes, liée au recul du PIB et du taux d’emploi, donc du nombre de cotisants. Pour autant, Mars Di Bartolomeo a assuré «qu’une augmentation de la participation des assurés n’est pas à l’ordre du jour pour compenser le déficit». Une hausse des cotisations serait en effet du plus mauvais effet tant du côté des assurés que de celui des employeurs, en cette période de difficultés économiques. Pas question non plus de rogner sur la qualité ou le volume des prestations, a tenu à rassurer le ministre. Pour le gouvernement, la Sécurité sociale est et restera le pilier d’un Etat social basé sur l’équité et la solidarité. Pour sortir de l’impasse, les partenaires sont donc tombés d’accord sur la solution la plus

facile, pour le moment tout du moins: puiser dans le fonds de roulement, c’est-à-dire les réserves, qui s’élèvent à quelque 200 millions d’euros. En 2010, voire 2011, ce fonds sera limité à 5,5% (contre 10% actuellement) du budget de l’assurance maladie. Cette solution n’affranchit pas les autorités de réfléchir à une approche à plus long terme. «Nous devons faire en sorte que les moyens soient répartis de manière efficace, ciblée et raisonnable», a souligné M. Di Bartolomeo, qui a présenté à la quadripartite un «pacte de stabilité». Ce dernier prévoit en substance de rassembler les compétences et de garantir un emploi optimal des ressources dans le secteur hospitalier. Le ministre préconise une fédération plus forte des hôpitaux, avec la mise en place de centres d’excellence et de compétences. Il envisagerait également la création d’un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) pour la mise en commun de la logistique, de la maintenance informatique, de la recherche ou encore de la gestion. D’autres pistes, sur le plus long terme, restent à explorer, en vue d’une réforme de la législation sur les caisses de maladie, d’une réflexion sur les prix des médicaments et sur le statut des médecins ou encore sur la nomenclature des actes médicaux. Un premier jet pourrait être mis sur la table dès le printemps prochain. Résolu à ne pas laisser filer les déficits, le ministre s’est fixé comme objectif de ramener les comptes de l’assurance maladie à l’équilibre dès l’année 2011.

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30 luxembourg

ING Europe-Marathon

Parlement

Faire la LumiÈre

an end has a start After the disputes with the Coque, it appears that a solution has been reached regarding the destiny of the fifth ING Europe-Marathon. Kirchberg: backdrop of the past?

Photo: Luc Deflorenne/archives paperJam

C’est le nombre de demandes d’information traitées en 2008 par la branche luxembourgeoise du Centre Européen des Consommateurs. L’organisme qui conseille les consommateurs sur le droit européen et les assiste lors des litiges transfrontaliers aura l’année précédente reçu quelque 1.300 plaintes et effectué 400 interventions directes auprès de la partie adverse. Les cas récurrents qui touchent les consommateurs luxembourgeois et frontaliers portent notamment sur les litiges en matière de construction, de crédits faciles, de voyages ou de soins à l’étranger. C’est cependant dans le commerce électronique (achats payés mais non livrés, problèmes de paiement via des sites sécurisés, phishing, services présentés comme gratuits) que le nombre de plaintes s’est le plus accru pour atteindre 50% des différends relevés.

Brian Power (text)

Lancé par Déi Greng, le site www.chamber.lu permet de consulter tous les procès-verbaux des commissions parlementaires de la session 2009-2010, «pour autant qu’ils aient été adoptés». Le parti écologiste a pris cette initiative pour «rendre le travail des députés plus transparent» et permettre aux citoyens de «s’y intéresser de plus près». Déi Greng espèrent que le contenu sera publié sur www.chd.lu, le site officiel de la Chambre des députés et, bons princes, se déclarent «disposés à concéder gratuitement le nom de domaine chamber.lu». Internet

L’agora des Économistes Le portail www.eco.lu a été lancé le 22 septembre, à l’initiative de l’ANESEC (Association Nationale des Etudiants en Sciences Economiques et Commerciales), de la FUSE (Fondation des Universitaires en Sciences Economiques) et de l’AMUSE (Amicale et Mutuelle des Universitaires en Sciences Economiques). Son objectif est de «promouvoir l’esprit d’entreprise – des études jusqu’à la vie professionnelle –, à travers une offre de services intégrée et adaptée à la communauté des économistes», expliquent ses initiateurs.

That the ING Europe-Marathon’s organiser, step by step, and the Coque have never really been the easiest of bedfellows is no secret to anyone. What was termed a “round table” took place on 21 September to discuss the future of the race. Present were all major parties involved, including representatives from the Coque, the mayor’s office and the title sponsors, ING. Notable by his absence, however, was step by step Managing Director Erich François. Why was he absent? “The Coque did not want me to be there,” he says, simply. Furthermore, “they were all trying to convince the Coque that the marathon should take place there again,” he continues, “but they said they have made a decision and it is not possible.” In a vaguely farcical situation, the Coque’s representatives left the meeting “through the back door,” before François entered, he says. He has in the past alluded to a “Plan B” in the event of the Coque’s withdrawal from the event, and was asked to present it to the round table. Now, both the race’s start and finish will be on the Glacis. So how will this work? “We’ve been working on an alternative for many months”, says François. “We’ll build a service tent there with all the infrastructure that we need. Also, we’ll be changing the course completely. The race will now run through the Grund and by the Rives de Clausen. This is a chance to make the course itself much more popular than it was before, and show off the most beautiful parts of the city.” That said, there is no way the tent will represent an improvement on the facilities at the Coque, something François freely admits. After all, “it was

built for sports events, and we have given it international recognition. So what do they do? They are not throwing me out. They are throwing 8,000 runners out.” The Glacis does offer a convenient and large open space, according to François, that can act as a magnet for crowds in a way that Kirchberg cannot. As to whether the reshaped, remodelled marathon can be a success, he is typically bullish: “I honestly think it will be more successful. We were never allowed do certain things by the Coque. Now we have fewer restrictions. We’ll have more music, more people, more atmosphere...” The ING Europe-Marathon Luxembourg for 2010 was never in danger of not going ahead. François insists that all sponsors remain on board for the event and there was no real risk of losing them. When asked, if the Coque had a change of heart and opened their doors to the race again, whether he would scrap Plan B, François was diplomatic: “well as things are there will be a huge amount of work for us and for everyone. We needed three years to do the first marathon. Now we have to do the whole thing in eight months. There could be some sleepless nights ahead for all concerned...” That being said, the course has been defined, subject to the final decisions of the Service de la Circulation, the Police and Ville de Luxembourg but it looks like “we can really change the course to what we think is good,” says François. And Kirchberg? Will the marathon take a route past the Coque? “No the Coque is completely out. You won’t even see it, and we won’t even use their car park!” replies François to a slightly mischievous question. “In fact, the Coque will be empty that weekend. Just like it always is...”

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32 luxembourg

C’est le nombre d’inscrits, durant la session 2008/2009, aux cours du soir organisés par la la Chambre des salariés (CSL). Les élèves, majoritairement des femmes (58%), plébiscitent les domaines «bureautique et informatique» (30%) ainsi que «comptabilité et contrôle de gestion» (25%). Pour les séminaires, qui ont attiré plus de 1.700 personnes, ce sont les thématiques «économie et finances» et «développement personnel et professionnel» qui font le plein, avec respectivement 45% et 11% des inscrits. Depuis la rentrée, la CSL a mis en place des formations spécialement destinées aux salariés affectés par le chômage partiel.

Entraide

Entre fisc et Éthique La fin du secret bancaire menace-t-elle la protection de la vie privée? Paul Chambers (Atoz)

www.csl.lu BEI

Photo: archives paperJam

PrÊt pour les PME

Marc Auxenfants (texte), Julien Becker (photo)

La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a lancé fin septembre son premier prêt à destination des PME au Luxembourg. Il consiste en une ligne de crédit que BGL BNP Paribas exploitera au profit de petites entreprises comptant moins de 250 salariés et opérant dans un large éventail de secteurs. Les projets financés devront être réalisés dans l’Union européenne et pour un montant maximum de 25 millions d’euros par projet. Il ne pourra s’agir de refinancement ou de transactions purement financières ou immobilières. Droit du travail

L’ITM fait du secourisme En quoi consiste le transfert d’entreprise? L’employeur peut-il refuser un congé extraordinaire? Pour obtenir les réponses, il suffit désormais de trouver la croix verte. Soit le logo du service d’assistance de l’Inspection du Travail et des Mines. Le Help Center a pour but de répondre aux questions des salariés et dirigeants d’entreprise sur la législation du travail, aussi bien pour les conditions de travail que pour la santé et la sécurité des salariés, résidents, frontaliers ou expatriés. Les échanges peuvent se tenir en luxembourgeois, allemand, français ou anglais. Contact: tél.: 247 76 200, www.itm.lu ou helpcenter@itm.etat.lu

Secret bancaire vs. vie privée: c’est avec ce faux problème que Paul Chambers, associé chez Atoz, est revenu sur les derniers développements relatifs au cadre législatif luxembourgeois et à l’échange d’informations en matière fiscale. Si depuis mars dernier, en effet, le Grand-Duché s’est rallié aux standards de l’OCDE en matière de coopération fiscale internationale, cette entraide ne doit pas être le prétexte à une surveillance accrue de la population, remarque le fiscaliste d’entreprise: «Le secret bancaire se trouve au point de rencontre entre deux grands principes de l’Etat de droit: la lutte contre les comportements déviants d’une part et la protection de la vie privée, d’autre part.» «Quel échange d’informations visons-nous?», se demande M. Chambers. Parmi les trois formes de coopération retenues par l’OCDE (sur demande uniquement, spontanée, automatique), le Luxembourg a opté pour la première, la plus minimaliste, et s’est fermement opposé à l’échange automatique. «On se heurte ici à un droit fondamental, le droit à la vie privée. Il y a beaucoup d’autres raisons que la fiscalité d’avoir un compte à l’écart des canaux normaux», explicite-t-il. Toutefois, on imagine mal un fisc étranger lancer une procédure d’entraide – à des fins de contrôle, d’enquête ou d’investigations sur un impôt dû – auprès de leurs correspondants luxembourgeois, sous prétexte qu’il souhaite un complément d’information sur la vie privée d’un de

ses contribuables, une donnée qu’il obtiendrait certainement plus facilement et rapidement via d’autres procédés. Le fiscaliste revient ensuite et plus en détail sur l’article 26 §5. Le texte stipule que les autorités fiscales ou judiciaires ne peuvent opposer le simple secret bancaire aux requêtes de leurs contreparties étrangères. Quelques lignes que le Luxembourg se refusait jusqu’à récemment à parapher. Et qui ont attiré les foudres internationales et supranationales sur le Grand-Duché, notamment. «La solution d’intégrer le paragraphe 5 de l’article 26 dans ces nouvelles conventions restait la seule acceptable.» Aussi, par ces engagements pris, et pour son propre intérêt, le pays s’achemine donc, dans ce domaine, vers une coopération accrue. Non sans effets bénéfiques sur l’offre de services fournis par la Place et sur le niveau d’expertise requis, notamment pour le conseil fiscal, qui ne peut que s’élever, selon l’associé d’Atoz. «Malgré ses engagements internationaux, le Luxembourg doit maintenir un secret bancaire», insiste-t-il. Mais avec un message clair: «Il ne s’agit pas d’aider à se cacher, mais à s’organiser autrement.» Pour Paul Chambers, le Luxembourg doit continuer à développer ses activités en matière de banque privée et créer un climat de concurrence qui forcera les grands Etats à faire de même, plutôt que de réglementer. «C’est à cette condition que des places financières réglementées pourront offrir une concurrence efficace aux places financières offshore», conclut-il.

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34 luxembourg Communiqués

Express (08/10) François Biltgen, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a clôturé la conférence From Galileo to Galileo et esquissé les différentes étapes que le Luxembourg a suivies dans le secteur spatial. Il a notamment exprimé son souhait d’une continuation sereine de coopération avec les grandes puissances spatiales.

(06/10) L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a publié les résultats d’une enquête d’opinion européenne sur la sécurité et la santé au travail. Il y apparaît que 65% des Luxembourgeois pensent que ces deux domaines se sont améliorés au cours des cinq dernières années. (01/10) L’Université du Luxembourg fonde un observatoire des droits de l’Homme, constitué d’une douzaine de spécialistes parmi lesquels des juristes, des politologues, des historiens et des enseignants-chercheurs en sciences naturelles. Cet observatoire souhaite proposer des conférences. (28/09) D’après l’Indice européen des consommateurs de soins de santé, le Luxembourg a perdu cinq places parmi les systèmes de soins de santé européens. Il ne pointe plus, désormais, qu’à la neuvième place, avec un total de 760 points sur un maximum de 1.000. (25/09) L’État luxembourgeois et la Commission européenne signent un mémorandum d’accord pour la construction du nouveau bâtiment Jean Monnet 2, complexe administratif destiné à remplacer le bâtiment original datant de 1975, qui héberge actuellement, sur le site du Kirchberg, 1.900 des 3.500 agents qui travaillent dans les services de la Commission européenne à Luxembourg. Le nouveau bâtiment de 120.000 m2 devrait voir le jour à l’horizon 2015. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

Place aux jeunes Pour enrayer le chômage des jeunes diplômés, le gouvernement prend des mesures transitoires d’insertion sur le marché du travail. Selon l’Adem, 15% des chômeurs inscrits sont diplômés.

Photo: Etienne Delorme (archives paperjam)

(07/10) Jeannot Krecké, ministre de l´Economie et du Commerce extérieur et président de Luxembourg for Business (LfB), a lancé la deuxième version du site Internet www.luxembourgforbusiness.lu, destiné à devenir le site luxembourgeois de référence pour la promotion des exportations et des investissements. Il y est, notamment, possible de s’inscrire en ligne pour les foires et missions économiques organisées par les membres de LfB.

Emploi

Marc Auxenfants (texte)

Comme chaque automne, le contingent des jeunes diplômés vient grossir les chiffres du chômage. La situation semble, cette saison 2009, plus préoccupante que les précédentes, crise oblige. En effet, selon l’Adem, l’Administration luxembourgeoise de l’emploi, le nombre des jeunes diplômés inscrits comme demandeurs d’emploi s’est accru de 4%, entre juin et septembre de cette année. Le taux des détenteurs de diplôme représenterait désormais 15% des chômeurs enregistrés. Aussi, en septembre dernier, le gouvernement lançait un plan d’urgence, en faveur des chômeurs diplômés de moins de 26 ans. Le projet de loi propose notamment la création ou l’aménagement de trois types de contrat d’insertion des jeunes en entreprise: le contrat d’initiation à l’emploiexpérience pratique (CIE-EP), tout d’abord, qui s’adresse aux jeunes détenteurs d’un bac ou d’un diplôme universitaire; le contrat d’initiation à l’emploi (CIE) ensuite, destiné lui aux personnes (moins qualifiées, qualifiées, voire diplômées) ayant besoin d’une formation complémentaire pratique ou d’un perfectionnement, sa durée étant de 24 mois maximum; le contrat d’appuiemploi (CAE) enfin, originellement dédié aux jeunes chômeurs très faiblement qualifiés, est cette fois étendu aux jeunes plus qualifiés qui, faute de formation supplémentaire, peinent à décrocher un emploi. Ces derniers pourront bénéficier d’une formation mensuelle de 16 heures minimum, sur une durée maximale de 24 mois.

De leur côté, les partenaires sociaux approuvent le plan d’urgence, non sans quelques recommandations. La Chambre des Salariés s’accorde, pour sa part, avec les principes et la philosophie du projet. Elle salue aussi la rapidité de réaction du gouvernement face à cette situation. L’organisme professionnel de défense des salariés estime cependant que la priorité doit rester l’insertion immédiate des jeunes diplômés sur le marché du travail, et par des actions non exceptionnelles. Elle souhaite en outre que les entreprises ayant un statut de droit public «recourent également davantage aux CIE et prennent leurs responsabilités pendant cette crise économique et sociale». Les organisations patronales se rallient elles aussi à l’initiative du gouvernement en faveur de l’emploi des jeunes diplômés. L’Union des Entreprises Luxembourgeoises s’engage à soutenir le projet de loi en sensibilisant et assistant les entreprises dans leur démarche d’embauche des jeunes. «Les organisations patronales se chargent d’informer leurs ressortissants des éléments essentiels du projet et encouragent les entreprises à utiliser cet instrument pour offrir une première expérience professionnelle aux jeunes diplômés et les initier ainsi à la vie active», indique-t-elle. Dès l’entrée en vigueur du plan, les organisations patronales mettront à la disposition des entreprises un contrat de première expérience standardisé. Elles s’engagent en outre à recueillir les offres de CIE-EP, en attendant la mise en place concrète des mesures de réinsertion. Le plan d’urgence devrait prendre fin au 31 décembre 2010.

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Hedge funds : les défis de la gestion alternative

16-17 novembre

S5166

Formation à la prévention des risques professionnels dans le secteur teritiaire

11-12 novembre

S1043

Les produits structurés

23-24 novembre

S5156

Beschwerde als Chance

17.-18. November

S1085

Formation OPC : les principes essentiels

30 novembre et 1er décembre

S1011

Comprendre et analyser les comptes consolidés

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Technologies de l’Information et de la Communication

S1010

Contrôle et gestion des risques

7-8 décembre

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Tests d’intrusion des applications WEB

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Développement Personnel et Professionnel

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Eveil à la sécurité informatique

23 novembre

S6017

Access - développeur

25-26 novembre

S6117

Photoshop - avancé

30 novembre et 1er décembre

S6063

Illustrator - initiation

14-15 décembre

S7015

Le congé parental

23 novembre

S7000

Présentation du Code du travail luxembourgeois

20 novembre

S7017

La résiliation et la cessation du contrat de travail

11 décembre

Ecouter et faire passer ses messages

12-13 novembre

Bien-être et Santé au Travail S3030

Gérer votre stress et votre émotivité

24-25 novembre

S3027

Santé au travail

2-3 décembre

Gestion des Ressources Humaines et Formation S4098

Audit du système formation

9-10 novembre

S4099

Savoir gérer les situations conflictuelles

19-20 novembre

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Vom Konflikt zur Kooperation

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entreprises

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Deloitte

Huit mois de transit

Le deuxième plus gros cabinet de conseil et d’audit de la Place changera de managing partner l’année prochaine: Yves Francis succédera à Maurice Lam. Un passage de témoin en douceur.

Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)

Départ

Maurice Lam ne restera pas Contrairement à ce qui s’est passé chez KPMG, en octobre dernier, lorsque John Li, après avoir cédé sa place de managing partner à Karin Riehl, a été nommé à la présidence d’un supervisory board nouvellement créé, Maurice Lam n’aura officiellement plus de lien quelconque avec Deloitte, au 1er juin 2010. Et ce, après 25 ans de présence continue au sein de la société au Luxembourg. «Evidemment, je ne tournerai pas le dos à tous mes anciens collègues et amis, mais ce 1er juin, ce sera vraiment un nouveau départ pour moi.» Dans sa tête se mettent en place actuellement un certain nombre d’idées. Trop tôt encore, pour qu’une direction définitive se dégage. «Le Luxembourg offre beaucoup d’oppor­tunités. Autour de moi, je vois qu’il y a beaucoup de jeunes entrepreneurs au Luxembourg. Pourquoi ne pas voir comment je peux leur apporter une partie de mon expérience, et pas uniquement dans le domaine de l’audit.» J.-M.G.

Le 1er juin 2010, Deloitte comptera un nouveau managing partner. Après dix ans de présence à ce poste, Maurice Lam cédera sa place à Yves Francis, dont l’intronisation a été officialisée le 24 septem­ bre dernier par un vote des 38 associés (sur un total de 58) aptes à s’exprimer. Un choix qui conclut un processus de consultation engagé il y a quelques mois et duquel le nom d’Yves Francis s’est assez rapidement dégagé. Aucun autre can­ didat n’était, au final, en lice pour briguer le poste. En même temps que la fonction suprême, c’est l’ensemble de l’équipe de direction, actuelle­ ment composée de huit personnes, qui sera égale­ ment changé. Une page se tournera donc, définitivement, après que Maurice Lam aura joué les prolongations pendant deux années au-delà de ce que prévoient les statuts de la firme. En 2008, au terme de ses deux mandats de quatre ans, il avait été en effet unanimement reconduit dans ses fonctions pour un «demi-mandat». Etait-ce faute d’avoir un suc­ cesseur prêt à vraiment prendre le relais? «C’est surtout qu’il y avait alors plusieurs gros projets en cours et que l’équipe de direction en place a jugé qu’il serait plus favorable pour la firme que nous fassions une entorse aux statuts et que je puisse rester deux années supplémentaires», témoigne l’intéressé. Arrivé au Luxembourg presque par hasard, en 1984, pour une mission initialement prévue sur six mois dans le cadre de la liquidation de Banco Ambrosiano, Maurice Lam, d’origine mauricienne, aujourd’hui âgé de 52 ans, n’a toujours connu que Deloitte (et ses appellations antérieures) comme employeur au Grand-Duché. Il y est devenu asso­ cié en 1988 et a pris, le 1er juin 2000, la succes­ sion d’Arno Schleich à la tête de ce qui était encore Deloitte & Touche Luxembourg. La société comptait alors vingt associés et un demi-millier d’employés. Neuf ans plus tard, le nombre d’associés a presque triplé (58) et le nom­ bre d’employés a plus que doublé (1.100). Le tout

dans un environnement économique qui, évidem­ ment, n’a plus rien à voir. «Il est aujourd’hui plus complexe, plus volatil, constate M. Lam. Il demande encore plus de compréhension et de perspicacité par rapport à ce qui se passe autour de nous. Cela demande, de notre part, outre de fortes compétences dans nos métiers de base, également de très fortes compétences ‘industrie’.»

Se poser les bonnes questions avant de donner les réponses La promotion d’Yves Francis à la tête de Deloitte s’inscrit parfaitement dans cette logique. Réviseur d’entreprises de formation, il est entré au sein de la firme en 1990 (d’ailleurs recruté par Maurice Lam), se spécialisant dans le secteur bancaire et celui des fonds d’investissement. Mais en 1997, il décide d’aller voir de l’autre côté du miroir et signe chez Fleming (passé, depuis, sous le giron de JPMorgan). «A force de faire du conseil pour une industrie, il est tentant d’aller voir comment ça se passe réellement sur le terrain. J’avais aussi envie d’essayer une expérience différente, témoigne M. Francis. J’ai eu la chance de me voir bien vite confier des responsabilités intéressantes et je suis devenu administrateur délégué du groupe début 2000. Mais entre-temps, j’ai toujours conservé des contacts, aussi bien amicaux que professionnels, avec Maurice. Nous avons souvent eu des échanges intenses sur l’évolution de la profession.» L’une de ces évolutions, qui a semblé évidente à leurs yeux, consistait en une plus grande inté­ gration de professionnels du terrain, qui connais­ sent parfaitement leur métier, aux côtés des consultants et auditeurs professionnels, peut-être plus pointus sur des aspects de méthodo­logie. C’est dans cet état d’esprit là qu’en 2001, Yves Francis est revenu au bercail Deloitte, en tant qu’associé, avec pour mission de développer une toute nouvelle ligne de services dédiée aux fonds d’investissement, à partir d’une page blanche. Deux directeurs, venus de l’industrie, ont rapidement été recrutés. Ils sont, depuis, tous deux devenus associés également. Aujourd’hui, cette ligne de }  38

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Yves Francis

«énergie et clartÉ» Agé de 42 ans depuis la fin du mois d’août, Yves Francis occupe, pour quelques mois encore, les fonctions de partner-advisory & consulting leader et d’investment management industry European leader chez Deloitte. Même si la date officielle de sa prise de fonc­ tions à la tête de la firme est fixée au 1er juin 2010, lui et Maurice Lam espèrent bien que la transition sera suffisamment efficace pour que, dans les faits, les choses se mettent en place plus tôt. «Une de mes préoccupations majeures est d’arriver rapidement à identifier les ingrédients nécessaires pour faire de très bonnes équipes», prévient Yves Francis, qui a toujours mis un point d’honneur à rencontrer toutes les personnes ayant été recrutées sous sa direction. «Il ne faut pas avoir peur de recruter les gens qui paraissent être meilleurs qu’on a pu l’être au même âge. L’idée de pouvoir tirer les gens vers le haut est une grosse motivation pour moi. Mais à l’inverse, quand la performance n’est pas celle qui était prévue, il faut savoir être clair et transparent.» Adepte des efforts en solitaire (vélo, course à pied), Yves Francis reconnaît que le fait de s’aménager de telles plages de liberté contribue grandement à son équilibre personnel et «influe clairement sur mon style de management. Cela me permet de me vider la tête et montre aussi que l’on peut être efficace dans son métier sans pour autant travailler 24 heures par jour.» Maurice Lam, évidemment, ne tarit pas d’éloges sur un successeur désigné qu’il a lui-même guidé sur cette voie. «Un changement à la tête d’une firme comme la nôtre représente une grande opportunité. Cela doit être un catalyseur pour développer davantage de nouvelles façons de voir les choses. C’est essentiel, surtout dans un monde qui change. Dans le flou qui nous entoure, le style d’Yves, direct, à l’écoute et énergique, va nous aider à apporter de la clarté.» J.-M.G.

{ services investment management industry com­

prend 140 personnes, dont cinq associés. La moi­ tié de cet effectif provient «du terrain». «On peut parler de success story, se réjouit M. Francis. Dans le domaine du conseil en OPC, nous sommes un des deux leaders au Luxembourg.» Le pari était, à l’époque, d’autant plus osé qu’au lendemain du retentissant scandale Enron et de l’explo­sion en plein vol du réseau mondial d’An­ dersen, la tendance des grands cabinets d’audit et de conseil était, justement, de privilégier la sépa­ ration des activités. «Nous avons préféré une approche multidisciplinaire, à contre-courant, tout en étant conscients qu’il y aurait un certain nombre de contraintes à gérer pour éviter les conflits d’intérêts. Avec le recul, nous nous rendons compte combien cela était tout à fait possible et positif.» Du coup, cette expérience réussie avec l’acti­ vité investment management services a pu être dupliquée avec d’autres lignes de services au sein de la firme. La persévérance dans cette approche pluridis­ ciplinaire fait partie des choses les plus marquan­ tes que Maurice Lam veut retenir de ses neuf années de présence à la tête de Deloitte, même s’il préfère toujours regarder vers l’avant. «Je suis convaincu que cette stratégie nous a permis de mieux comprendre nos clients. Et pour la développer, il nous fallait à tout prix nous appuyer sur ces compétences métiers venues directement de l’industrie. Cela nous permet, aujourd’hui plus que jamais, de nous poser les bonnes questions avant de donner les réponses. Sans cette approche industrie, il y aurait la tentation de donner de bonnes réponses à de mauvaises questions…» Pour beaucoup, donc, la réussite de la firme tourne autour des talents. «Mais les talents qui savent faire la différence, nuance M. Lam. Le métier a beaucoup évolué et nous avons cherché à anti­ ciper ce qui allait nous arriver pour faire les transformations nécessaires, que ce soit en termes de technologies ou de ressources humaines.» Au final, Deloitte a aussi su, ces dernières années, faire évoluer une marque qui n’avait certainement pas, il y a dix ans, la même visibilité, à une épo­ que où le nom de Touche lui était encore associé au niveau mondial, et celui de la Fiduciaire Générale

au Luxembourg. «Nous avons beaucoup travaillé sur la marque, reconnaît M. Lam. Aujourd’hui, je pense que nous sommes une marque forte, bien recon­nue sur le marché. Mais nous sommes conscients qu’il y a encore du travail à faire.»

Un partnership à faire évoluer L’affirmation de la marque Deloitte au Luxem­ bourg fera sans doute partie, donc, des missions qui incomberont au futur nouveau managing  partner. Agé de 42 ans, Yves Francis sera, et de loin, le plus jeune de ses pairs au sein des big four (Karin Riehl, chez KPMG, a 48 ans; Didier Mouget, chez PwC, a 51 ans et Raymond Schadeck, chez Ernst & Young, a 54 ans). La continuité fait, évi­ demment, partie de ses mots clés pour sa prise de fonctions à venir. «Mais le changement aussi est important, concède-t-il. La structure même de notre modèle d’associé a beaucoup évolué. En 2000, il fallait gérer une croissance dont nous ne savions pas encore qu’elle serait au rendez-vous! Aujour­ d’hui, les temps qui sont devant nous sont orageux et incertains. Je pense que notre partnership doit évoluer vers une plus grande clarté, tout en maintenant un esprit d’innovation et d’entrepreneuriat. La disci­pline et l’entrepreneuriat ne sont pas deux ennemis, mais deux amis. On ne gère évidemment pas une firme de 1.100 personnes comme une firme de 500 personnes. Nous devons aller au-devant du marché dans un état d’esprit défini et ne pas tomber dans une structure rigide et bureaucratique. Il faut trouver un juste milieu dans une situation où nous sommes tous entrepreneurs et nous essayons tous d’avancer.» Selon Yves Francis, les incertitudes du moment, qui n’ont jamais été aussi fortes, impliquent une bonne dose d’énergie et de courage dans la manière d’affronter les vents qui arrivent. Dans ce contex­te, la pertinence des recrutements et les talents de «visionnaire» de ceux «qui arrivent à voir à travers le brouillard et imaginer de quoi aura l’air une partie du nouveau monde de demain» prennent toute leur importance. «Je suis conscient de la responsabilité nouvelle qui sera la mienne à ce poste, tout en me disant que nous aurons beaucoup d’atouts en mains pour faire franchir un palier supplémentaire à la firme.»

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40 entreprises

1,2,3, Go

Cinq projets luxembourgeois À l’honneur A l’occasion de l’édition 2008-2009 du parcours d’affaires 1,2,3, Go, cinq des treize entreprises primées fin septembre sont des sociétés établies au Grand-Duché. Présentation.

Jean-Marc Streit et Marc Auxenfants (texte), Olivier Minaire (photo)

Agilis Engineering: jusqu’à 70% de réduction des coûts d’équipement Agilis Engineering est une société active dans le domaine de la technologie des matériaux, pro­ posant des produits et services visant à réduire les coûts d’équipement. Les marchés ciblés sont essentiellement la fabrication de cellules photo­ voltaïques et de puces semi-conductrices, ainsi que tout autre marché utilisant ces matériaux. L’approche spécifique «cycle de vie» des produits conçus par Agilis Engineering permet d’avoir une vue et une approche plus durables du produit et une réduction substantielle des ressources utili­ sées pour sa production. «Cette approche est très novatrice dans le domaine et nous permet de réduire jusqu’à 70% le coût total engendré par le produit concerné», se félicite Pitt Wolff, en charge du projet avec Isabelle SaintAntoine et Baptiste Cristini. L’activité de cette société inclut également un service de recyclage unique nommé Thermagas qui, de par la techno­ logie utilisée, permet à Agilis Engineering de se positionner dans une niche intéressante et inoc­ cupée jusqu’alors. «La crise économique a souligné qu’une approche novatrice vis-à-vis des ressources est nécessaire. Nous avons donc décidé de nous lancer dans cette aventure au début de l’année 2009», explique M. Wolff. Est-ce pour autant un créneau porteur? «On dirait que oui, car notre carnet de commandes se remplit très régulièrement», assure-t-il.

Cultureinside: un réseau d’artistes Réseau social multilingue en ligne à destina­ tion des artistes et amateurs d’art, Cultureinside est une initiative d’artistes et de professionnels du web. Ce projet s’adresse essentiellement à une population très large d’artistes visuels, actuellement sous-représentée par les réseaux sociaux en ligne. «Des centaines de milliers de talents ne sont pas représentés. Nous leur offrons une visibilité, des moyens de communication et de

connexion d’une part, grâce à la flexibilité d’Internet et d’autre part, l’organisation d’expositions concrètes. Le virtuel est ainsi complice du réel», développe Gila Paris, fondatrice de Cultur­e­ inside. La volonté des instigateurs de ce projet est de participer à la démocratisation du marché de l’art en lui offrant une nouvelle impulsion. «L’art est pour tous et doit être accessible à tous. Nous sommes certains que la coopération entre artistes est un élément clef de cette dynamique de changement», renchérit Mme Paris. Depuis maintenant près d’un an, le succès de ce site laisse augurer d’une bonne viabilité du concept, notamment sur le marché européen. En septembre, le site (www.cultureinside.com) comp­ tait plus 5.000 membres, dont près de 2.000 artistes contemporains originaires de 83 pays. Toujours en septembre, plus de 56.000 visiteurs, 650.000 pages visitées et 7 millions de requêtes ont été enregistrées. «Ces chiffres montrent clairement le besoin d’une telle initiative et plateforme», conclut la fondatrice de Cultureinside.

Homesystem: la domotique pour tous «Voilà maintenant cinq ans que l’idée m’est venue de créer un nouveau système domotique, universel et accessible au plus grand nombre», se rappelle Patrick Barbedor, gérant de la société Homesystem. Poussé également par les contraintes techniques et le prix exorbitant de la domotique proposée jusqu’alors sur le marché, il prend l’initiative de réaliser son projet: le housecontroller. Intégralement indépendant de l’électricité géné­ rale de la maison, ce produit est adapté à un large panel de bâtiments, allant de la petite maison­ nette à des ensembles de 32 pièces. Manipulable à distance, via un téléphone portable, le housecontroller assure confort, sécurité et économie d’éner­ gie au sein du domicile. Le confort, grâce à ses fonctions principales (allumage/extinction des lumières, thermostats; arrosage; mouvements des volets roulants, jalou­ sies, stores ou bannes…), mais surtout par ses fonctions intelligentes qui pensent et réfléchis­

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Pierre Van Wambeke (SeeZam) est l’un des cinq lauréats luxembourgeois de l’édition 2008-2009.

sent à la place des occupants. La sécurité, car il surveille en continu la maison (gaz, eau, feu, effraction) et émet un signal sonore (ou envoie un e-mail) pour chaque situation inhabituelle. L’éco­ nomie d’énergie, enfin, grâce à une programma­ tion individuelle et à la maîtrise du temps de consommation. Le tout forme un pack, constitué d’un controller intégré dans une armoire électrique, d’une sta­ tion météo et d’un terminal tactile. «Enfin, il est prévu, courant 2010, de créer un flatcontroller pour appartements, plus compact et à moindre coût», rajoute M. Barbedor.

Netfutura: libre et européenne C’est pour son projet de collaboration transna­ tionale basé sur l’open source que Netfutura a été primée. Fondée en 2000, l’entreprise sarroise, qui compte un bureau au Technoport d’Esch-surAlzette depuis mai 2009, emploie huit person­ nes. Active dans les domaines informatiques, de la communication et du marketing, elle offre aux PME un réseau de coopération et de partage des compétences, en matière de gestion de l’infor­ mation, destiné à alléger leurs processus de communication. «Coopération, innovation et utilisation de logiciels sans frais de licence sont les pierres angulaires de notre stratégie», explique

Thomas Mück, son fondateur et gérant. C’est la triple innovation technologique (utilisation coopé­ rante de logiciels libres), d’affaires (modèle éco­ nomique basé sur la coopération d’entreprises variées) et juridique (développement des logiques coopératives transnationales sur des bases juridi­ ques communes) qui aura été ainsi récompensée lors du concours de plan d’affaires. «Nous considérons ce prix comme la confirmation de la qualité et de la capacité concurrentielle de notre idée. La soirée de clôture a été pour nous le signal de départ pour notre projet», poursuit Thomas Mück. Les fondateurs de Netfutura voient déjà plus loin et prévoient de créer en 2010 une Société Coopérative Européenne (SCE), pour le dévelop­ pement de leurs activités collaboratives transna­ tionales. «Ce statut juridique servira de base à notre réseau, prévoit M. Mück, afin de mieux rassembler les compétences des différents partenaires, tout en respectant l’autonomie de chacun.»

SeeZam: un coffre-fort virtuel L’offre de SeeZam n’est autre qu’un coffre-fort électronique, à savoir un lieu hautement sécurisé sur le web, où il est possible de stocker toute infor­ mation personnelle et confidentielle. Mais www. seezam.com sera également un lieu d’échange et de partage dans lequel il sera possible de mettre

des informations à la disposition de personnes préalablement désignées. Le site sera opération­ nel en janvier prochain. «Concrètement, développe Yves Steinbusch, directeur marketing de SeeZam, chacun souhaite le meilleur pour ses proches. Nous désirons, par exemple, que notre conjoint ou nos enfants puissent bénéficier de nos contrats d’assurance vie ou de nos économies, après notre décès. Mais nos familles sont-elles au courant de l’existence de toutes ces informations? Peut-être souhaiterions-nous aussi laisser une trace de notre passage en faisant cadeau, pourquoi pas, de notre bibliothèque à un ami. A moins qu’il ne s’agisse d’une collection de timbres qui nous tient à cœur…» SeeZam répond à tout cela, mais sans pour autant avoir la vocation ni l’ambition de se subs­ tituer aux activités d’un notaire! «Nous proposons une solution innovante qui permet au particulier de conserver et de transmettre des informations sensibles, d’exprimer en lieu sûr des choix personnels», précise Pierre Van Wambeke, le CEO. En outre, le contenu déposé sur le site est très facile à mettre à jour et se partage au moment choisi par l’utilisateur de ce service. Le tout dans un environnement qui se veut convi­ vial et d’un très haut niveau de sécurité et de confidentialité.

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Entrepreneuriat

SoirÉe de clÔture 1,2,3 Go C’est à Sarrebruck que s’est clôturée,  le 23 septembre dernier, l’édition 20082009 du parcours d’affaires récompensant, chaque année, les projets les plus  innovants de la Grande Région.

Frédérique Gueth (1,2,3, Go)

Olivier Minaire (photos)

Jean-Yves Le Déaut (Conseil régional de Lorraine) et Jean-Michel Laurent (Chambre de Commerce Meurthe-et-Moselle)

Volker Giersch (Chambre d’Industrie et de Commerce de la Sarre)

Patrick Barbedor (Homesystem)

Denis Vanelslande (ICT7), Isabelle Saint-Antoine (Agilis Engineering) et Jean-Claude Lucius (Interfiduciaire)

Denis Vanelslande (ICT7), Thomas Mück (Netfutura) et Gérard Eischen (Chambre de Commerce)

Tom Theves (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur) et Pierre Van Wambeke (SeeZam)

Denis Vanelslande (ICT7), Gila Paris (Projet Culture­ Inside) et Pierre Mangers (PricewaterhouseCoopers)

Roland Houtsch (Luxemburger Wort) et François Altwies (paperJam Business Club) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Samuel Paulus (1,2,3, Go) et Marc Hammel (Coach)

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Gouvernance

La Bourse rÉitÈre ses principes L’opérateur boursier revoit son guide de bonne conduite d’entreprise, et l’enrichit des récentes pratiques juridiques et d’affaires. Marc Auxenfants (texte), David Laurent / Wide (photo)

Le 1er octobre dernier, la Bourse de Luxembourg publiait la seconde édition des dix principes de gouvernance d’entreprise, un texte d’une quarantaine de pages (texte consultable sur le site www. bourse.lu), destinée aux sociétés cotées, et qui révise la version initiale d’avril 2006. La récente crise financière et économique ne semble pas étrangère à cette refonte. «Toute gouvernance d’entreprise s’inscrit dans la transparence et dans la possibilité donnée aux investisseurs de connaître la société avec laquelle ils travaillent, explique Alain Georges, le président du groupe de travail chargé de la rédaction, puis de la révision du document*. Une bonne gestion de l’entreprise est devenue un thème de consensus qui se dessine dans tous les pays, l’objectif étant de mettre à disposition du grand public une information toujours plus complète.» D’emblée, le préambule de l’ouvrage annonce la couleur, en y définissant la gouvernance d’entreprise comme «l’organisation du contrôle et de la gestion de l’entreprise». De façon plus étroite, le terme désigne en outre «l’articulation entre les actionnaires et la direction, et principalement le fonctionnement du conseil d’administration de la société.» Il énonce aussi l’objectif principal des rédacteurs qui est de «contribuer à la création de valeur à long terme.» Si cet ensemble de règles de bonne conduite s’adresse en premier lieu aux sociétés cotées à la Bourse luxembourgeoise, ses fondements s’appliquent indistinctement à toute entreprise, petite, moyenne ou grande, étrangère ou nationale, active sur le territoire. «Nous avons en effet une mission éducative, rappelle Alain Georges. Les règles que nous suggérons ne sont légalement pas contraignantes. Cet ouvrage constitue en quelque sorte un guide destiné aux entreprises cotées pour bien s’organiser dans ce domaine. Mais nous espérons que d’autres sociétés non cotées adopteront elles aussi cette série de principes.» La mise en place d’une telle démarche au Luxembourg fait suite au plan d’action lancé en 2003 par la Commission européenne, visant à renforcer notamment le gouvernement d’entre-

prise dans l’Union européenne. «Le conseil d’administration de la Bourse de Luxembourg a dès 2005 constitué un groupe de travail pour la rédaction de principes généraux, en matière de pratiques de gouvernance, en y associant étroitement des représentants de sociétés cotées», précise Maurice Bauer, rapporteur du groupe de rédaction et sousdirecteur legal and compliance de la Bourse de Luxembourg. En phase avec la pratique internationale et les recommandations de la Commission européenne, le texte luxembourgeois prend en compte les intérêts de l’ensemble des parties prenantes, tels les actionnaires, les salariés et les clients.

Décalogue Concrètement, le décalogue définit tout d’abord le régime de gouvernance d’entreprise («clair et transparent»). Puis il décrit les différentes missions du conseil d’administration (gestion de la société, intérêt social, défense des intérêts communs des actionnaires, prise en compte du développement durable de la société), sa composition (choix des personnes compétentes, intègres et avisées, prise en compte des spécificités de la société), ainsi que la démarche d’évaluation de son mode de fonctionnement (de façon régulière, par un examen de sa composition, de son organisation et de son efficacité en tant que collège). Il aborde ensuite la procédure de nomination des administrateurs et des membres de la direction, tout en émettant des recommandations pour prévenir d’éventuels conflits d’intérêts, et pour instaurer une structure de direction efficace («dotée d’attributions claires et de pouvoirs nécessaires au bon accomplissement de celles-ci»). Il préconise en outre une politique de rémunération («adaptée et conforme aux intérêts à long terme de la société»), et prescrit des règles rigoureuses en matière de reporting financier, de contrôle interne et de gestion des risques («pour la protection des intérêts de la société»). Il rappelle enfin les obligations morales de l’entreprise à l’égard des actionnaires (respect des droits, traitement égal, politique de communication active).

«Tout l’effort de notre travail est de dire aux actionnaires: ‘Agissez! Venez aux assemblées, contrôlez vos conseils et directions’, exhorte Alain Georges. Toutes les règles énoncées dans ces principes sont basées sur les informations données à ces actionnaires. Pour les faire agir, puisqu’ils sont les propriétaires de l’entreprise.» Aussi, la nouvelle version garde la flexibilité de sa structure initiale, avec ses dix principes (obligatoires) accompagnés de recommandations (facultatives, la non-application devant cependant être motivée par l’entreprise) et des lignes de conduite (basées sur les meilleures pratiques). Toutefois, certaines clarifications et corrections complètent le texte précédent, les contrôles d’évaluation effectués par la Bourse ayant mis en lumière des manquements de la part des entreprises. Si depuis 2006, un certain nombre de ces principes ont été suivis à la lettre par la majorité des sociétés, d’autres, sur le chapitre des conflits d’intérêts notamment, ne l’étaient pas totalement. «Nous avons cru comprendre qu’il était nécessaire d’apporter quelques éclaircissements afin que cellesci puissent mieux appréhender notre objectif et soient plus disposées à communiquer sur ce point», constate Maurice Bauer. Autre modification importante dans l’édition 2009, la prise en compte des nouvelles pratiques juri­diques et d’affaires développées au niveau international. «Les règlements de conduite deviennent de plus en plus larges et précis, remarque Alain Georges. Un certain nombre de changements sont aussi intervenus au sein des pays limitrophes qui ont de leur côté adopté de nouvelles recommandations et de nouveaux codes.» Plus largement, une activité de réflexion au niveau européen s’est engagée, concernant cette fois les rémunérations des dirigeants et le droit des actionnaires. En mars dernier déjà, le forum européen du gouvernement d’entreprise, qui se penche sur les meilleures pratiques des Etats membres en la matière, adressait une déclaration publique relative aux grands principes devant encadrer la rémunération des dirigeants. Pour le groupe de travail, les Etats membres devraient entreprendre

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«Nous avons une mission éducative» Alain Georges, aux côtés de Maurice Bauer (groupe de travail, Bourse de Luxembourg)

les actions nécessaires pour garantir l’intégration de ces principes aux codes nationaux de bonne conduite d’entreprise. Il propose en outre que la Commission européenne formule une recommandation à cette fin, et qu’une directive soit mise en place pour la publication, par les sociétés cotées, d’informations sur leur politique de rémunération et sur le salaire perçu par chaque dirigeant.

Principes sémantiques Des suggestions qui font suite à certains comportements mis en lumière par la récente tourmente économique et financière. «La crise a focalisé le comportement irrespectueux des actionnaires, regrette Alain Georges. Aussi, une attention toute particulière a été cette fois portée sur la sémantique.» La nouvelle approche renouvelle les priorités et apporte des changements de principe significatifs: dans le préambule, par exemple, si l’accent portait auparavant surtout sur

l’intégrité des gestionnaires, la notion de compétence des dirigeants a été maintenant introduite. Tout comme celle de service: «Les dirigeants sont au service de la société, des actionnaires, des employés et des clients, et non pour se servir», insiste Alain Georges. Sur ce chapitre, la nouvelle version 2009 renforce par ailleurs le rôle des conseils d’administration «pour qu’ils agissent aussi sur la gestion de l’entreprise, en intervenant sur la définition de la stratégie, en surveillant le comportement et la démarche de la direction», renchérit Maurice Bauer. Les rédacteurs vont d’ailleurs encore plus loin sur le thème de la rémunération, en exigeant que les critères et les principes soient sur ce sujet décrits avec transparence et précision. «Un actionnaire externe devrait se faire une idée précise du mode de rétribution des dirigeants, affirme le sousdirecteur de la Bourse de Luxembourg. Il était pour nous important qu’il y ait des règles et que celles-ci soient connues.»

«Toutes ces mises en place et adaptations ne devraient pas créer beaucoup de travail, conclut le président du groupe de travail. La culture d’entreprise, c’est comme les bonnes manières: manger proprement n’est pas un gros travail, une fois qu’on en a l’habitude.» Même chose pour le bon gouvernement d’entreprise: «Les sociétés doivent se gérer. Il y a une direction, un conseil, des actionnaires, des assemblées. Nous ajoutons des éléments d’information, mais aussi de qualité, qui ne coûtent rien à une société si elle est normalement organisée, mais qui la rendent plus efficace et productive.»

* Le groupe de rédaction comprend Alain Georges, Maurice Bauer, Caroline Glodt, Pierre Margue, Alain Huberty, Christophe Jung et Edouard de Fierlant.

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ses

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Procédures

Faisons simple!

La simplification administrative est désormais du ressort du ministère d’Etat. Pour le bien-être des entreprises autant que des citoyens.

Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

Du ministère des Classes moyennes au ministère d’Etat, la transition s’est faite en douceur, presque sans bruit. Mais en prenant sous son aile la simplification administrative, ce dossier aussi ingrat qu’essentiel, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a tenu à montrer un signal fort. «La simplification administrative est désormais l’affaire du chef», a-t-il résumé lors du discours inaugural de l’actuelle législature, le 29 juillet dernier. Même s’il avoue lui-même ne pas aimer cette expression, elle est cependant suffisamment parlante. Après les efforts entrepris depuis quelques années, le chef du gouvernement entend donner lui-même le coup d’accélérateur nécessaire pour avancer d’un grand pas. Et comme il ne peut pas non plus tout faire tout seul, il a confié les clés de la maison à Octavie Modert, en tant que ministre déléguée à la simplification administrative. «Ce passage sous le giron du ministère d’Etat résulte surtout d’une revendication émanant des associations professionnelles et qui datait de plusieurs années déjà», précise Christiane Mangen, présidente du Comité à la Simplification Administrative (CSA), nouvelle appellation – simplifiée – de ce qui était, jusqu’alors, le Comité National pour la Simplification Administrative en faveur des Entreprises (CNSAE). Ce nouveau nom de baptême n’est pas anodin: il montre combien ce grand chantier n’est pas exclusivement réservé aux seules entreprises, mais touche, au final, l’ensemble des citoyens. L’abolition, en mai dernier, de l’obligation de fournir une copie certifiée conforme d’un document original fait par exemple partie des nombreuses réalisations, parfois passées inaperçues, destinées à faciliter la vie de chacun. Le plan d’action «Entfesselungsplang fir Betriber», initié en mars 2007, répertoriait pas moins de 85 actions concrètes à mettre en œuvre. En l’espace de deux ans, 52 de ces actions ont été réalisées et 19 sont sur le point de l’être. Il en reste donc 14 en attente. Parmi elles, l’aboutissement de la création de la Centrale des Bilans, un premier pas que d’aucuns jugent essentiel dans une meilleure collaboration interadministrative que chacun appelle de ses vœux. «Les textes légaux sur le registre du commerce et sur le plan comptable normalisé ont déjà été votés au prin-

«Nous avons fait un grand pas en avant avec l’ouverture d’un guichet unique citoyen au mois de novembre dernier» Christiane Mangen (Comité à la Simplification Administrative)

temps 2009, précise Mme Mangen. Il reste encore les projets introduisant un identifiant unique pour les personnes physiques, qui est en cours d’examen, et celui pour les personnes morales, qui n’a pas encore été déposé. Ce n’est qu’une fois que tout ce cadre législatif sera en place que la Centrale des Bilans pourra être instituée.»

Des guichets uniques Sur fond de développement des applications électroniques et de réforme administrative, la simplification administrative est un travail de longue haleine. Elle se fait, pour beaucoup, dans l’ombre et souffre, sans doute, d’un manque de visibilité. Ce sera là un des chantiers que Christiane Mangen souhaite développer dans les années à venir, avec le support du site Internet www.simplification.lu destiné à être le point central de toute cette thématique, y compris des remarques et doléances des citoyens que l’on retrouve généralement davantage dans les courriers des lecteurs des journaux. «Nous avons fait un grand pas en avant avec l’ouverture d’un guichet unique citoyen au

mois de novembre dernier. L’étape suivante, c’est le développement du guichet dédié aux entreprises, déjà consultable sur www.entreprises.public. lu. A terme, il sera possible de suivre l’ensemble des formalités et du suivi des dossiers par voie électronique.» En attendant, le CSA, qui ne compte que trois fonctionnaires – un quatrième est attendu l’année prochaine –, planche sur son programme 2009-2014, qui sera notamment marqué par la mise en place d’un autre guichet dédié à l’allègement des procédures en matière d’aménagement communal et de développement urbain, d’établissements classés, ainsi que de protection de la nature et des ressources naturelles. Il s’agira, entre autres, d’harmoniser les différents textes existants pour éviter des doublons dans les procédures, réduire de façon significative les délais de la procédure commodo-incommodo, d’introduire le principe du silence de l’administration qui vaut accord… D’ici à quelques semaines, la ministre Octavie Modert présentera, dans le détail, la feuille de route du CSA pour les années à venir.

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Concours

six prétendants

C’est le 10 novembre que sera connu le troisième lauréat du Concours de l’entrepreneur de l’année, organisé au Luxembourg par Ernst & Young.

ra qui se neur epre L’ e n t r n n é e ? d e l’a

Jean-Michel Gaudron (texte), Julien Becker (photos)

Nicolas Buck (Victor Buck Services) en 2004, Abbas Rafii (Ireco) en 2006… Qui pour 2009? C’est le 10 novembre que le nom du troisième «entrepreneur de l’année» à Luxembourg sera connu. Comme chaque année, six finalistes ont été retenus par le jury de ce concours organisé par Ernst & Young (comme dans plus de 50 autres pays). Un jury présidé par Robert Dennewald (président de la Fedil) et composé, par ailleurs, de Michel Rodenbourg (Confédération Luxembourgeoise du Commerce), Tom Theves (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur), Marc Ketter (Fédération des Jeunes Dirigeants d’Entreprise) et Abbas Rafii. Après un long et minutieux processus de sélection, les six finalistes qui ont été retenus sont, par ordre alphabétique, Jean-Luc Dourson (Laboratoires Ketterthill), Jacques Lanners (Ceratizit), Marc Sales (Sales Lentz), Marco Sgreccia (Tracol Construction), Jourdan Serderidis (ARHS Developments) et Christian Thiry (Karp-Kneip).

Le hasard du calendrier a voulu que cette liste officielle soit communiquée le 1er octobre dernier, au moment où nous mettions en page notre sujet «coverstory» consacré à l’un d’entre eux, Marco Sgreccia. Son parcours un peu atypique, démarré dans la fonction publique, et la façon dont il a contribué au redressement et à la diversification du groupe de construction Tracol, nous avaient convaincus d’en faire un gros plan. Aussi, vous ne trouverez, dans les pages suivantes, que les portraits de cinq de ces six finalistes, celui consacré à M. Sgreccia étant traité un peu plus loin. Mais est-ce là le plus important? Le succès rencontré par cette édition 2009 et la qualité des dossiers soumis au jury montrent combien la notion d’esprit d’entreprise a quand même du sens au Luxembourg, y compris auprès de Luxembourgeois (qui sont quatre sur les six finalistes). Ils montrent aussi qu’à côté des omniprésents secteurs public et financier, il y a de la place pour la créativité et le volontarisme.

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«Tous les autres pays d’Europe ont autorisé l’exercice du métier de laboratoire d’analyse médicale en tant que personne morale»

Jean-Luc Dourson (Ketterthill)

neur e r p e r Ent née? d e l’a n Jean-Luc Dourson

Personne physique

Le directeur des Laboratoires Ketterthill est devenu plus entrepreneur que biologiste. Mais ses grandes ambitions sont bridées par le statut de son entreprise.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

Si Jean-Luc Dourson s’est porté candidat au concours d’entrepreneur de l’année, c’est avant tout pour communiquer. Communiquer et dénoncer le statut, inadapté selon lui, de Ketterthill, le laboratoire privé qu’il dirige et dont la mission consiste à faire l’examen des liquides humains (sang, urine, sperme…). «Tous les autres pays d’Europe ont autorisé l’exercice du métier de laboratoire d’analyse médicale en tant que personne morale. Mais au Luxembourg, la loi du 16 juillet 1984 prévoit que l’exploitation d’un laboratoire privé ne peut se faire qu’en nom personnel», déplore cet Alsacien de 39 ans, diplômé de pharmacie et spécialisé en biologie médicale. C’est donc en tant que personne physique que Jean-Luc Dourson dirige l’entreprise et supporte les dettes, exposé qu’il est sur ses biens propres à un éventuel revers de fortune. En janvier 2007, lorsqu’il a pris les rênes de Ketterthill, où il avait déjà des responsabilités opérationnelles, il a seulement acquis le fonds de commerce, faute de pouvoir prendre le contrôle du capital. C’est ce statut qui l’empêche selon lui de se développer, tant au Luxembourg qu’au-delà des frontières, même s’il réalise déjà un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros par an et emploie 160 personnes. «Notre métier nous impose de plus en plus de jouer les équilibristes et d’enfiler une casquette d’entrepreneur. Il nous faut gérer les charges, le personnel, les loyers, nous équiper avec des technologies de pointe pour améliorer nos services. En plus de l’examen biologique proprement dit, notre activité consiste également à prendre en charge le patient, à transporter les échantillons vers

le plateau technique, à interpréter les résultats, à dialoguer avec le médecin traitant. Mais pour tout cela, il faut investir.» Exemples de modernisation récente, médecins et usagers des 39 points et centres de prélèvements Ketterthill peuvent désormais suivre leur dossier en ligne, consulter les résultats en temps réel et accéder à l’historique complet des données. Le laboratoire est également le premier à s’être doté d’un équipement robotique de pointe.

Croissance externe Selon Jean-Luc Dourson, ces investissements pourraient être facilités et étendus grâce à la croissance externe et aux économies d’échelle. «Nous souhaiterions nouer des liens capitalistiques avec des laboratoires identiques au nôtre dans la Grande Région. Cela nous permettrait de mutualiser les coûts de services annexes, tels que l’informatique, les RH, pour dégager d’autres ressources et atteindre une taille critique suffisante.» Seulement voilà, il y a cette fichue loi de 1984. Cela fait plus de deux ans maintenant que JeanLuc Dourson se bat pour qu’elle soit modifiée: «Il suffirait d’en réécrire une ligne», soupire-t-il. Cette fois, il a bon espoir d’obtenir gain de cause: «Le ministre s’est récemment déclaré favorable à étudier la question.» Le 6 octobre dernier, Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, était présent aux laboratoires Ketterthill pour l’inauguration de la chaîne robotique. C’est pourtant ce même ministre qui avait décidé l’an dernier de réduire de près de 20% les tarifs de remboursement des analyses médicales à partir du 1er janvier 2009. Un vrai coup dur qui a lourdement pesé sur le chiffre d’affaires des labo-

ratoires privés. Les trois rescapés (Ketterthill, Laboratoires Réunis, les Forges du Sud) doivent lutter contre la concurrence des sept laboratoires publics présents sur le territoire. «Cette décision nous a obligés à nous restructurer et à accélérer notre diversification. Dès 2005, nous avions lancé le Laboratoire Luxembourgeois d’Immuno-Pathologie (LLIP) qui effectue des analyses très spécialisées et travaille déjà avec plusieurs pays européens. Ce département, dirigé par le professeur René-Louis Humbel, réalise environ 10% de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, nous devons aller plus loin, jouer sur l’effet volume, récupérer des parts de marché et développer de nouveaux segments, notamment dans le contrôle alimentaire et l’analyse vétérinaire.» Un discours aussi ambitieux et volontariste pourrait surprendre les non-initiés, alors que la biologie et la santé sont souvent associées à des notions de service public. Le procès actuel de la Clinique du sport en France a montré les dangers de la «médecine-business». Mais Jean-Luc Dourson ne voit rien d’inconciliable dans les deux approches. «Le respect de l’éthique, c’est la base, le fondement à ne jamais oublier. Mais ce n’est pas incompatible avec une vision de marché, avec le développement d’une activité sur un terrain très compétitif. On n’a pas le droit de s’affranchir des contraintes économiques. D’ailleurs, le secteur public pratique de plus en plus l’outsourcing vers le privé.» Pour lui, la meilleure garantie réside dans l’accréditation ISO 15189 que Ketterthill a reçue en juin dernier de la part de l’Office Luxembour­geois d’Accréditation et de Surveillance (OLAS). Cette norme européenne définit les exigences de qualité et de compétence à respecter, de l’accueil du patient à la transmission du résultat.

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«Plus on apprend, plus on se rend compte que l’on ne sait rien»

Jacques Lanners

eneur r p e r t En née? d e l’a n

Jacques Lanners

L’appÉtit vient en mangeant Avide de connaissances, le président du conseil de surveillance de Ceratizit n’a jamais cessé d’apprendre pour mieux servir cette entreprise familiale.

Sébastien Lambotte (texte), Julien Becker (photo)

Voilà 27 ans que Jacques Lanners travaille pour Ceratizit, leader mondial dans la fabrication de produits en carbure de tungstène et qui emploie, après une récente restructuration, 3.900 personnes à travers le monde. C’est depuis Mamer, où est situé le siège social du groupe, qu’il administre ce vaste «empire». En 1982, lorsqu’il a commencé sa carrière, la société luxembourgeoise fondée par son grandpère portait encore le nom de Cerametal. Elle n’a changé de nom qu’en 2002, suite à une fusion avec la société autrichienne Plansee-Tizit. Jacques Lanners est aujourd’hui membre du directoire et président du conseil de surveillance de l’entreprise. Mais c’est en tant qu’ingénieur dans un bureau d’études qu’il y a débuté sa carrière. «J’ai eu la chance, en 1983, de prendre en charge le projet de création d’un site à Livange dans lequel devait être délocalisé un atelier. Nous sommes partis de zéro. Avec l’objectif, non pas de faire un copier-coller de quelque chose d’existant, mais bien de créer quelque chose de différent, d’en profiter pour optimiser les processus», explique-t-il. Il prend alors la direction de ce nouvel atelier, en 1984, pour le faire grandir. Au commencement, ils y travaillaient à trois. Lorsqu’il passe la main, en 1989, pour revenir au siège social à Mamer, ils étaient 35. «Cette première expérience m’a permis de mieux appréhender, au-delà des aspects techniques de la production, d’autres paramètres qu’un dirigeant d’entreprise doit prendre en compte. J’ai appris ce qu’était un bilan, comment gérer le personnel, comment améliorer les relations avec la clientèle», précise-t-il. C’est comme ça que, petit à petit, le jeune homme a optimisé la production de l’atelier de Livange tout en apprenant le métier d’entrepreneur. «Ce fut tou-

jours une belle aventure, même s’il y a tout de même eu des moments plus difficiles. Certaines nuits, je me souviens avoir dormi à côté des machines, afin d’assurer la production», se souvient-il. Travailleur acharné, Jacques Lanners, âgé aujourd’hui de 51 ans, est aussi un être avide de connaissances. «On peut évidemment apprendre beaucoup sur le terrain, mais cela ne suffit pas. Comme pour la pratique d’un sport, si on l’apprend en copiant sur un autre, on reproduira aussi ses erreurs. Il faut donc une base solide et théorique sur laquelle on peut s’appuyer. C’est pareil pour la gestion d’une entreprise. J’ai dès lors suivi une formation en management pour répondre à certaines lacunes de ma formation de base. Et comme l’appétit vient en mangeant, je n’ai plus cessé d’apprendre par la suite. Je suis un fervent partisan de la formation continue.»

Du Luxembourg au Japon De retour à Mamer en 1989, un autre défi l’attend. Jacques Lanners passe du petit atelier à la prise en charge d’une ligne de production sur laquelle travaillent 115 personnes. A Livange, il était parti de zéro et avait créé un atelier performant à partir d’une feuille blanche. A Mamer, il a dû optimiser une structure existante avec un personnel aux habitudes souvent difficiles à changer. Se présente alors l’occasion, en 1991, de suivre une formation de quatre mois au Japon. «J’ai découvert, lors de cette expérience extraordinaire, une autre manière de travailler. J’ai aussi appris que l’on peut envisager les problèmes ou les solutions de différentes façons.» Jacques Lanners en revient avec des idées plein la tête. «Mais, même si c’est tentant, il n’est pas possible d’appliquer les pratiques asiatiques telles quelles. Les différences de culture, de mentalité, de valeurs rendent cela impossible, explique-t-il. Mais certaines choses peuvent tout de même être adaptées.»

L’homme, malgré un bagage déjà conséquent, a encore faim. Toujours dans l’optique de mieux servir son entreprise, il se lance, entre 1992 et 1994, dans un MBA tout en travaillant à l’amélioration de la production sur le site de Mamer. «Plus on apprend, plus on se rend compte que l’on ne sait rien. Il est toujours possible de s’améliorer, de progresser. Celui qui ne progresse pas recule. Dans un monde qui change de plus en plus vite, cela n’a jamais été aussi vrai. Le jour où je n’aurai plus cet appétit d’apprendre, je passerai le flambeau à celui qui sera le plus apte à le reprendre.» Cette persévérance est, d’ailleurs, aussi à l’origine de sa participation à l’édition 2009 du Concours de l’entrepreneur de l’année. Lors des deux premières éditions, il n’avait pas suivi les conseils de tous ceux qui lui suggéraient de s’inscrire. Il s’est finalement pris au jeu cette année pour se retrouver, à sa «plus grande surprise», finaliste… Jusqu’à ce que Cerametal fusionne avec Plansee-Tizit pour devenir Ceratizit, Jacques Lanners a occupé le poste de directeur de production, supervisant toute la production et les aspects techniques pour l’ensemble du groupe. «La technique, c’est la base de mon métier, explique l’ingénieur qu’il est aussi resté. Ne pas m’en éloigner me permet de garder les pieds sur terre. Aujourd’hui, effectivement, ce n’est plus ma mission principale. Mais lorsque j’ai un coup de blues, je retourne voir la production dans les ateliers.» Des coups de blues, toutefois, Jacques Lanners n’en a pas beaucoup. L’actuel président du conseil de surveillance de Ceratizit est plutôt un bon vivant, de nature optimiste. Certes, la crise que son entreprise traverse actuellement n’est pas évidente. «C’est la plus mauvaise passe que nous ayons eu à traverser», confie-t-il. Mais Jacques Lanners veut y voir aussi des opportunités. «Seuls ceux qui passeront la crise pourront en profiter.»

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«Nous mettons un fort accent sur le risk management, tant interne qu’externe»

Marc Sales

Marc Sales

Un Élan collectif

L’associé-gérant de Sales-Lentz n’a pas postulé pour lui-même. Mais pour que soit récompensé chaque employé  du groupe qu’il dirige avec son frère et qui a connu une mutation profonde. Un groupe qui a su se tourner vers le futur,  par un travail où chacun a été réellement associé.

Marc Vandermeir (texte), Julien Becker (photo)

«Ce n’est pas pour moi, mais au nom de chaque collaborateur du Groupe Sales-Lentz, et parce que chacun d’entre eux mériterait ce prix, que j’ai pris la décision de me présenter au concours Entrepreneur de l’année 2009», indique Marc Sales, à la tête de l’entreprise familiale de transport et de voyage. Et de préciser que, s’il s’agit de lui et non de son frère, associé-gérant au même pouvoir de décision, c’est parce qu’il est, au sein du groupe, responsable des services commerciaux qui font l’image de marque de Sales-Lentz dans l’opinion. «Mon frère, Jos, qui est en charge de tout ce qui est ‘inside’ (comptabilité, informatique, chauffeurs, contrôle de gestion), et moi avons fait ce choix ensemble, avec le comité de direction de l’entreprise.» A 44 ans, Marc Sales a la passion et l’enthousiasme – très communicatifs – chevillés au corps. Une passion fusionnelle avec son groupe. Et qu’il exprime aussi par des activités sportives telles que la plongée et/ou encore la course à pied. A preuve, il s’entraîne actuellement pour l’ING New York Marathon 2009. C’est dire que l’homme sait aussi ce qu’est le travail de longue haleine. «Pas mal de changements et de nouveautés sont intervenus ces dernières années dans notre société, avec souvent des initiatives tout à fait originales. Tout cela symbolise, pour nos collaborateurs, nos clients et fournisseurs, un changement en profondeur auquel a participé chacun de nos employés, avec un grand élan. C’est une motivation de plus pour postuler au prix, en montrant à tous, ici, que le fait que nous ayons travaillé ensemble est aussi remarqué à l’extérieur.» Il suffit d’ailleurs de pénétrer dans le hall d’accueil du siège, à Bascharage, pour découvrir le résultat de ce travail. Il s’exprime en effet dans des cadres reprenant les missions précises de l’entreprise. Des missions où la moti-

vation du personnel, la formation continue, le dialogue, la lutte contre les discriminations, le respect de l’environnement, le développement durable, la solidarité (l’entreprise est très active à ce niveau), etc. font de Sales-Lentz un groupe qui a intégré la notion d’entreprise socialement responsable. Un exemple en vaut beaucoup: dans les très difficiles circonstances économiques actuelles, Sales-Lentz s’est engagé à ne pas licencier cette année, préférant jouer la carte de la mobilité interne. Marc Sales et son frère ont repris l’entreprise familiale – et qui l’est toujours à 100% – en 1992, lorsque celle-ci s’est installée dans le parc industriel de Bascharage. «Mais nos parents sont encore ici presque tous les jours, souligne Marc Sales, et ils nous apportent leur expérience, tandis qu’ils nous ont aussi laissé faire des choix qu’eux-mêmes n’auraient pas faits.»

«Une mission et une vision» C’est qu’il y a loin du jour où, en 1948, Jos Lentz acquiert son premier autocar, qu’il met en service sur une première ligne officielle entre Clémency et Differdange. Dès 1961, les parents donnent à la petite société son orientation de voyages puis de vacances avec, en 1967, l’ouverture de la première agence de voyages à Luxembourg-Ville. Depuis, tout a été une histoire de roues, de voyages, d’autobus et autocars, de travail, d’efforts et d’engagements. Qui ont pris une nouvelle ampleur de 2000 à 2006, avec les reprises successives de cinq entreprises de transport et de voyage. En 17 ans, le groupe est passé de 120 à 855 employés et a triplé son chiffre d’affaires. C’est aussi cette constitution d’un groupe qui a nécessité pour l’entreprise la recherche d’une nouvelle corporate identity, qui s’exprime aujourd’hui par le logo aussi connu qu’incontournable. «Cela a été un travail de plusieurs années, remarque

Marc Sales, pour harmoniser notre notoriété et notre image de marque, après avoir analysé nos points forts et nos points faibles dans notre clientèle existante et potentielle.» «Il ne s’agit pas du tout d’une image nouvelle dans l’opinion mais, en interne, tout a été mis en æuvre pour nous adapter, via un projet ‘we care’ qui a pris en charge non seulement tout ce qui concerne nos collaborateurs, mais aussi les besoins et attentes de nos clients et fournisseurs, ces derniers étant pour nous des partenaires. Tous nos produits et marques sont aussi passés par des workshops, en 2007, pour créer une architecture de nos marques. Nous nous sommes de la sorte donné une mission et une vision, assure l’entrepreneur. Avec, toujours, le fait que notre capital le plus cher, ce sont nos collaborateurs. Ce qui s’exprime notamment dans le 1,2 million d’euros que nous avons investi en 2008 rien que pour la formation continue. Nous mettons en outre un fort accent sur le risk management, tant interne qu’externe. Et, même si cela ne saute bien sûr pas aux yeux, c’est le résultat de ce travail, de cette volonté de nous brancher sur le futur et la qualité à tous niveaux, qui s’exprime dans notre nouveau logo.» Impossible de détailler ici les multiples activités du groupe Sales-Lentz. «Mais toutes ont une même caractéristique: le client se trouve au cæur de nos préoccupations, souligne Marc Sales. Notre objectif est d’être au Luxembourg et dans les régions frontalières la référence dans l’accomplissement des désirs de voyage et de mobilité.» Avec quelques ‘premières’ signées du groupe, telles que les cars aménagés selon un concept maison, show.lu, l’airport shuttle, le Flexibus, Flico.com et bien d’autres. Et, au moment même où Marc Sales s’exprimait sur la stratégie du groupe, son frère Jos était en Pologne pour y réceptionner le premier bus hybride Volvo. Tout un symbole…

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«Nous sommes partis du centre d’excellence luxembourgeois, en relevant le défi d’être compétitifs sur la très haute qualité technique, avec des prix attractifs et avec une grande capacité en productivité locale»

Jourdan Serderidis

Jourdan Serderidis

Un moteur embarquÉ

ARHS Developments s’est rapidement positionnée dans le paysage IT au Luxembourg. La société aligne des chiffres émoustillants, pour des perspectives qui ne le sont pas moins. Son fondateur, Jourdan Serderidis, a fait de son modèle un cheval de bataille puissant.

Alain Ducat (texte), Julien Becker (photo)

Difficile d’imaginer, a priori, que l’entreprise n’a pas encore sept ans. Les bâtiments sont spacieux, le plateau fourmille de techniciens studieux dans l’open space lumineux. 115 personnes travaillent ici (une cinquantaine d’autres sont à Bruxelles), aptes à gérer 40 à 50 projets IT en parallèle. A Merl, un œil sur l’entrée de la ville, un autre sur la verdure en base arrière, ARHS (Advanced and reliable information systems) Developments a tout d’une grande. Au fait, la graphie du logo renvoie plutôt, ostensiblement, à êta, la septième lettre de l’alphabet grec. Une référence aux origines: Jourdan Serderidis, fils d’émigré grec en Belgique, sait d’où il vient. Armé d’un diplôme scientifique et d’une spécialisation en géographie économique de l’Université de Liège, l’homme, après quelques premières expériences en Belgique, fixait un ancrage au Luxembourg, en devenant, en 1996, responsable des projets Olivetti pour les institutions européennes, puis sales and marketing manager chez Intrasoft, développée durant deux ans au Luxembourg. Il franchissait un pas, en tant qu’associé bailleur de fonds, avec Cronos. «Nous avons développé une nouvelle filiale luxembourgeoise, qui a eu une succursale à Bruxelles. Sur trois ans, nous avons grandi jusqu’à 200 personnes.» Mais Jourdan Serderidis rêvait d’être seul à la barre de sa propre affaire. «Au fond de moi, je savais que je créerais ma propre entreprise, et que ça fonctionnerait. C’est un état d’esprit, que l’on appuie sur un cursus mais que l’on forge dans son contexte personnel, dans les valeurs familiales. C’est un moteur personnel très puissant. Cela se tra-

vaille et se développe, mais je pense qu’il faut l’avoir en soi à la base.» ARHS naquit en 2003. «Il y avait, sur le marché, une atmosphère de crise. J’avais des contraintes de non-concurrence, par rapport à mon dernier poste. Il fallait repartir sur une base vierge. Avec la mise de départ, il ne fallait pas se tromper. C’est un peu l’alchimie de l’entrepreneur: savoir prendre des risques mais en ayant bien analysé le risque.» ARHS s’est glissée dans un créneau précis: le développement IT sur mesure, les logiciels transactionnels, la consultance, la business intelligence. «C’est le modèle de delivery que nous avons développé qui fait la différence. Nos concurrents utilisent des ‘usines de développement’ off-shore, en Asie le plus souvent. Nous sommes partis du centre d’excellence luxembourgeois, en relevant le défi d’être compétitifs sur la très haute qualité technique, avec des prix attractifs et avec une grande capacité en productivité locale. Je suis très fier d’avoir installé un modèle compétitif sur ces bases-là.»

De la croissance à la visibilité La base humaine y trouve toute sa force, puisée à la matière grise. «Nous pouvons effectuer un recrutement de premier choix, dans les universités de la Grande Région qui nous entourent. Et nous pouvons offrir de bonnes conditions de revenus et de travail, grâce au modèle luxembourgeois.» La proximité devient une valeur en soi, au regard des phases mêmes du métier de développeur. «Le développement, c’est 60%. Mais le reste est très important: les analyses, le testing, la gestion, la mise en production, le suivi personnalisé. Et pour tout ça, être sur place, cela permet de relever tous les défis.»

Le premier a été de s’imposer. «Nous avons démarré à cinq. On a un peu galéré.» En ciblant les institutions publiques, en démarrant néanmoins avec un contrat dans le privé (pour une institution financière suisse) qui ressemblait à une gageure, ARHS a fait son trou. «Pour une start-up, ce n’était pas simple d’assumer le gros travail en amont qui est nécessaire dans le cas de marchés publics. Avant d’espérer emporter l’appel d’offres, il faut s’investir, sachant que le marché, si vous l’avez, est limité dans le temps. Au début, il faut une grosse dose de travail et de créativité.» Aujourd’hui, ARHS est en bonne position sur le marché. La moitié de la clientèle se trouve dans les institutions européennes (Commission, BEI…) et est assurée par une série de contratscadres de longue durée. ARHS a d’autres références solides, comme le centre informatique de l’Etat luxembourgeois, Axa, Proximus-Belgacom… Le business model a fait ses preuves et la croissance a été exponentielle. Pour 2009, elle s’affiche encore à 20%, avec un chiffre d’affaires de 16,6 millions d’euros. Pour un chiffre d’affaires estimé à 19 millions en 2010, la croissance devrait être de 15% supplémentaires. Dans ce contexte, être finaliste du Concours de l’entrepreneur de l’année, c’est comme un sourire par-dessus les chiffres. «On ne vit pas de prix et de médailles, appuie Jourdan Serderidis. Mais être reconnu par le monde dans lequel on travaille, cela fait toujours plaisir. C’est la même chose, au fond, qu’avec des employés particulièrement méritants: il faut pouvoir le dire et récompenser les efforts. Etre sélectionné dans cette opération, c’est déjà une visibilité, pour l’entreprise et, surtout, pour tous les gens qui la font au quotidien.»

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«Je suis un self-made man»

Christian Thiry

Christian Thiry

Saisir les opportunitÉs, dÉcider et dÉlÉguer Pour le codirecteur du groupe de BTP Karp-Kneip, la compétition est la quintessence d’un entrepreneur.

Marc Auxenfants (texte), Julien Becker (photo)

C’est un vieux routard de la construction et des travaux publics qui figurera parmi les six candidats en lice cette année. Né en 1952, Christian Thiry entreprend des études secondaires et techniques – avec une spécialisation mécanique – à Neuchâtel (Suisse), avant de débuter sa carrière en 1974 dans une société de travaux publics française. En 1976, il rejoint l’entreprise familiale de construction et de travaux publics C. Karp-Kneip, 111 bougies au compteur, en tant que technicien logistique et chargé de la direction des travaux, avant de prendre la direction générale du groupe en 1983. «Je suis un self-made man, se présente-t-il, puisque j’ai commencé à travailler à l’âge de 20 ans et repris la direction générale de l’entreprise sans passer par les grandes écoles.» Le groupe Karp-Kneip compte une douzaine d’entreprises, six au Luxembourg (dont Karp-Kneip constructions et KarpKneip matériaux qu’il fonde en 1987 avec son frère François), trois en Belgique, deux en Allemagne et une en France, dont il est soit dirigeantactionnaire, soit administrateur-actionnaire. Pour le multi-entrepreneur, ces créations de sociétés et son aptitude à en assurer la pérennité auront certainement été un des critères déterminants retenus par le jury: «Nous sommes un groupe qui n’est plus typiquement luxembourgeois mais qui a su s’étendre et rester très compétitif, en se consolidant par des prises de marchés en dehors des frontières», explique-t-il. Outre la réussite entrepreneuriale, c’est aussi l’avancée sectorielle, qu’il a initiée à travers ses divers mandats, qui pourra être couronnée. Administrateur du Groupement des entrepreneurs luxembourgeois du BTP depuis 1977 – il en devient le président en 1994 –, il est en outre membre élu

de la Chambre de Commerce depuis 1994 et administrateur de la Fedil depuis 1996. Il conçoit sa participation dans ces associations comme une mission en vue de faire évoluer les entreprises du secteur dans un environnement écologique et social sain. «J’ai toujours été partisan de la nécessité de contrats collectifs, ensemble avec nos partenaires sociaux, rappelle-t-il. Afin de garder une paix sociale à l’intérieur de nos entreprises, car nous devons le même acquis social à tous nos salariés.»

Persévérer Un autre programme de taille au sein du groupement fut la création en 2002 d’un Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB), à Bettembourg, marquant la volonté des fédérations sectorielles d’instaurer une dynamique volontaire liée à la formation professionnelle continue. C’est pour Christian Thiry, qui en présida le conseil d’administration de 2005 à 2008, l’événement le plus important de ses mandats: «Nous voulions donner des formations et des possibilités d’avancement nécessaires à tous nos collaborateurs qui travaillent comme salariés manuels, et qui constituent un de nos piliers principaux pour l’entreprise.» Ce centre de formation représente pour le BTP «un atout majeur pour la construction dans ce pays, et une très belle image, d’autant que les autres métiers de l’artisanat n’ont pas encore créé le leur», confie-t-il. Quelles sont les qualités essentielles d’un bon entrepreneur et quel modèle d’entrepreneuriat souhaite-t-il donner aux jeunes entrepreneurs? Un entrepreneur doit avant tout développer le dialogue et garder l’esprit d’équipe. «La meilleure façon de diriger l’entreprise est d’être un homme de dialogue et de savoir prendre des décisions après le dialogue», conseille-t-il. Ce qui implique pour Christian Thiry qu’un patron doit savoir déléguer et faire participer l’équipe à la réussite de l’entre-

prise, chacun devant avoir sa responsabilité, ce qui lui confère un sentiment d’appartenance à l’entreprise. «La première chose à défendre, c’est l’image de l’entreprise en termes de qualité et de valorisation de ses propres collaborateurs, continue-t-il. Dans nos métiers qui comportent de nombreux risques d’accidents et de maladie, on met nos hommes et nos femmes en avant tous les jours, sur des réalisations où on doit tous collaborer pour rendre un service valable et une entreprise performante.» Aussi, un chef d’entreprise doit-il savoir prendre des décisions et les défendre: «Si une décision est mauvaise, elle sera toujours meilleure qu’aucune décision, explicite-t-il. Prendre une décision, c’est toujours un risque. Il faut être persévérant dans le risque qu’on prend et il faut savoir le freiner si on n’est pas sur la bonne route.» Pour le dirigeant de Karp-Kneip, relever les défis d’aujourd’hui et de demain constitue la principale mission d’un entrepreneur: «Si je parle de défis, c’est aussi par rapport à la conjoncture actuelle et aux budgets actuels des Etats, préciset-il. C’est un défi de faire fonctionner sa propre société dans des conditions saines et de la garder en bonne santé dans ce contexte de morosité.» De même, pour Christian Thiry, un entrepreneur doit être plutôt actif et ne pas rester sur la défensive. «En tant qu’entreprise, on doit avancer. La compétition, c’est la quintessence d’un entrepreneur», affirme-t-il. Il doit donc être à l’affût de toutes opportunités pour faire avancer l’entreprise économiquement, écologiquement ainsi qu’en termes de sécurité, de santé, de gestion des collaborateurs. Ses souhaits pour l’avenir? «Passer le cap actuel de la crise avec un groupe dans le même état de santé qu’aujourd’hui. Rendre l’entreprise plus performante et réussir la bonne transmission de l’entreprise à la future génération.»

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60 entreprises Rebranding

Voxmobile passe À l’orange Deux ans et demi après son rachat par l’opérateur belge Mobistar, filiale de France Telecom, Voxmobile va changer de nom pour s’appeler désormais Orange. Ainsi disparaîtra le nom imaginé par Jean-Claude Bintz et Pascal Koster en 2004 lors de la création de ce qui fut le troisième opérateur mobile au Grand-Duché. Ce rebranding sera officiel le 28 octobre prochain. Aucun changement dans l’organisation managériale n’accompagne, pour l’heure, ce changement.

Domain Invest

Changement de dimension La société spécialisée dans la monétisation de noms de domaine Internet a reçu 10,2 millions d’euros apportés par divers investisseurs, notamment luxembourgeois. Xavier Buck, de Domain Invest et fondateur d’EuroDNS

Cetrel – I.R.I.S.

Une offre en gestion documentaire L’opérateur Cetrel s’est associé à la société I.R.I.S. spécialisée, entre autres, en gestion électronique de documents, pour le développement d’une solution de type SaaS (Software as a Service) dans le domaine de l’archivage régulier, de l’archivage légal, et du mailroom management. Une option de mutualisation jugée par les deux parties comme «un besoin fort» en raison, notamment, de son potentiel de maîtrise, voire de réduction des coûts, associée à une facilité de gestion. Une collaboration qui fait d’autant plus de sens que se profile, au Grand-Duché, une nouvelle législation en matière d’archivage légal. Jan De Nul

Trois nouveaux pavillons luxembourgeois L’armateur Jan De Nul, établi au Luxembourg, et spécialisé dans les chantiers maritimes gigantesques (comme la réalisation d’îles artificielles en forme de palmiers à Dubaï), vient de commander la construction de trois nouveaux navires auprès de l’entreprise sud-coréenne STX Offshore & Shipbuilding, le 4e plus gros constructeur mondial de navires: deux dragueurs à élinde traînante de 7.500 m3 de capacité et un «poseur de pierres» de 6.000 tonnes. Le tout pour un montant total de 150 millions de dollars US. La livraison de ces trois navires, destinés à battre pavillon luxembourgeois, est prévue pour 2011. Sécurité-santé

Six laurÉats Dans le cadre de la Semaine européenne pour la sécurité et la santé au travail, six entreprises luxembourgeoises ont été récompensées par le du prix luxembourgeois «sécuritésanté au travail». Avery Dennison Luxembourg, le Garage Appel, Intermeat Services, Luxair, Novelis Luxembourg et Sudgaz Distribution ont ainsi été primées pour leur bonnes pratiques en matière d’amélioration de la santé et de la sécurité de leurs salariés sur leur lieu de travail. http://lu.osha.europa.eu

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

Au printemps 2008, la société EuroDNS, fondée par Xavier Buck et devenue, en quelques années, leader européen de l’enregistrement de noms de domaine Internet, avait reçu un soutien financier conséquent de la part de BIP Investment Partners. La société luxembourgeoise de prise de participations était entrée dans le capital à hauteur de 20%, rachetant un total de 19.200 titres auprès des actionnaires existants. Un «coup de boost» destiné, notamment, à financer le lancement d’une nouvelle filiale, Domain Invest, spécialisée dans la «monétisation» de sites Internet. Après un peu plus d’un an d’activité, cette société, fondée par un collectif de six actionnaires, et qui a pour président exécutif Xavier Buck et pour directeurs généraux Frederick Schiwek et Markus Schnermann, reçoit donc à son tour un gros coup de pouce financier: une injection massive de 10,2 millions d’euros qui fait suite à un premier tour de table, plus modeste, de 1,5 million d’euros, bouclé il y a quelques mois. Sans surprise, on retrouve, parmi les investisseurs, BIP Investment Partners, accompagnée, cette fois, de la Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI), chacun ayant apporté 2,5 millions d’euros. Le reste (5,2 millions, donc) a été apporté par «des hommes d’affaires du monde des médias et de la finance européenne», comme l’indique le communiqué de presse diffusé le 9 octobre. «Nous comptons plus de 5.000 noms en portefeuille et la levée de fonds permettra de passer

à plus de 20.000 noms de premium generic domains, explique Xavier Buck. Les noms de domaine représentent une classe d’actifs dont la valeur connaît parmi les plus fortes croissances et celle-ci ne fait que commencer.» Les dernières ventes réalisées ont été celles des noms de domaine gartenmoebel.de et gartenmebel.de, cédés tous deux pour 300.000 euros. D’autres noms de domaine «premiums» et génériques tels que AutoVerhuur.be, Valises.fr ou encore Credito.it font partie des récentes acquisitions faites par Domain Invest. Domain Invest a pour activité l’achat de noms de domaine à fort potentiel, sur lesquels sont ensuite générés, dynamiquement, des sites présentant, entre autres, des offres publicitaires. L’objectif est double: augmenter le potentiel de création de valeur du site et accroître le trafic y aboutissant. Le tout apportant une valeur ajoutée certaine au moment de la revente finale ultérieure du nom de domaine. Tout le business model de la société se base sur le constat que le moyen préféré par lequel les consommateurs cherchent des informations au sujet des produits et services et, du même coup, effectuent leurs achats, est en train de se déplacer des médias traditionnels (presse, TV) vers le média Internet. Dans le même temps, l’intensification de la course à l’audience sur Internet devrait avoir pour conséquence une augmentation substantielle du coût de la publicité sur la toile dans la prochaine décennie.

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64 entreprises Communiqués

Express (02/10) Two weeks after receiving the bids for the dredging works of the Atlantic entrance, ACP notified Jan De Nul Group, with headquarter in Luxembourg, that the firm had been selected as contractor to execute the Atlantic deepening and widening works, part of the Panama Canal Expansion program. This includes lowering the Canal bottom to 15.5 meters below Mean Low Water, dredging approximately 14.8 million cubic meters and conducting the dry excavation of 800 thousand cubic meters. (23/09) Le cabinet de consultance ADT-Center, actif dans les métiers RH et la formation continue, a fêté ses dix ans. La société, fondée par Joëlle Letsch et Josiane Eippers, a été une des premières à se lancer dans l’outplacement.

IF Group

la voie de la modernisation A bientôt 40 ans, Interfiduciaire a choisi de rajeunir son image. Place, désormais, à IF Group, structuré en cinq entités distinctes. Jean-Claude Lucius (IF Group)

(29/09) La grande majorité des entreprises luxembourgeoises devra mettre en place le Plan Comptable Normalisé (PCN) tel que défini dans le règlement grand-ducal du 10 juin 2009. Dans le souci de permettre aux sociétés concernées de se familiariser avec ce PCN, la Fiduciaire Générale de Luxembourg a lancé un Plan Comptable Normalisé de poche: un dépliant qui présente la liste complète des comptes différenciés par code couleur. . Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

(28/09) BCD Travel, spécialiste du voyage d’affaires, annonce l’ouverture d’un nouveau Centre de Services Multinationaux dans lequel sera transféré tout son personnel luxembourgeois. Par ailleurs, la société a décidé de se concentrer sur le voyage d’affaires et se sépare, donc, de ses activités de loisirs désormais regroupées sous la marque Sun Days Travel. (26/09) Une nouvelle arnaque au répertoire professionnel! Depuis quelque temps, une entreprise harcèle des professionnels par téléphone, dans le but de les amener à signer un fax d’annulation de commande pour une parution dans un répertoire professionnel qu’ils auraient commandée antérieurement… Une instruction judiciaire est en cours (23/09) La société M-Plify, spécialiste de la gestion d’incidents et d’alertes en situations d’urgence et de crise, lance AlarmTILT V5, un outil de convocation universel d’un genre nouveau, à destination des banques, compagnies d’assurances et autres institutions financières. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

C’est le 1er octobre que le nom d’Interfiduciaire, présent sur la Place depuis 1970, s’est effacé au profit d’IF Group. Un nom, accompagné d’une nouvelle identité visuelle et d’une nouvelle organisation de ses activités. «Il ne s’agit pas d’une restructuration, puisque nous ne touchons ni à nos employés, ni à notre actionnariat, mais plutôt d’une modernisation, tient à préciser Jean-Claude Lucius, managing partner de la firme. Ce nom d’Interfiduciaire ne reflétait plus la diversité de nos activités et certains de nos clients étrangers avaient même du mal à le prononcer. Nous sommes une PME luxembourgeoise, avec un fort enracinement local, et nous y tenons. Mais nous montrons aussi que nous savons être modernes et nous adapter aux évolutions du marché.» Intégré, entre 1995 et 2004, au sein du réseau international de KPMG, Interfiduciaire aurait pu s’y diluer et perdre sa fibre nationale. Il n’en a rien été et c’est d’elle-même que la firme est ressortie de ce réseau, ne souhaitant pas subir les nouvelles contraintes imposées aux grands cabinets généralistes, interdits de pratiquer à la fois des activités de conseil et d’audit auprès de mêmes clients. Mais pour ne pas faire cavalier seul et consciente de l’importance de la notion de réseau, Interfiduciaire s’était associée, en 2005, avec Atoz, dans la création d’InterAtoz (intégré, ensuite, dans le réseau international Taxand). Un rapprochement presque naturel, facilité par les parcours professionnels des acteurs en présence: Alex Sulkowski,

alors à la tête d’Atoz, avait en effet débuté sa carrière chez Interfiduciaire. A l’automne 2006, Interfiduciaire avait procédé à un petit toilettage de son image. «Il s’agissait essentiellement de redonner un coup de peinture sur la façade et de nous donner une image un peu plus dynamique», expliquait, alors, Pierre Wagner, un des associés de l’époque (parti en février 2008). Cette fois, le changement est plus profond. Le nom générique de la firme est désormais IF Group et se décline en cinq entités juridiques distinctes, dédiées à une activité bien précise: IF Advisory, IF Corporate Services, IF Experts Comptables, IF Online et IF Payroll & HR. «Cette structure permet de présenter plus clairement la large gamme d’activités du groupe et d’offrir une très grande flexibilité lorsque de nouvelles viendront se greffer», a précisé Daniel Dechmann, directeur de l’agence Dechmann Communication, qui a piloté tout ce rebranding. La nouvelle campagne de communication d’IF Group (www.ifgroup.lu) s’appuie sur des visuels originaux, en l’occurrence des photos prises sur des sites naturels luxembourgeois (les vignobles de la Moselle, les Terres rouges, le Mullerthal ou encore le lac de la Haute-Sûre) plutôt que des extraits de banque de données d’images. Sur les 75 employés que compte IF Group, une trentaine sont dédiés à la branche «expertise comptable» et une vingtaine au volet «payroll & HR». Le reste se répartit à peu près équitablement entre les trois autres entités.

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Luxembourg au cœur de l’Europe La réflexion, entamée il y a plus d’un an, a finalement abouti: KPMG Luxembourg a choisi de se rallier à KPMG Europe, comme l’ont fait, avant elle, les entités allemande, britannique, suisse, espagnole et belge, mais aussi la Turquie et les Etats de la CEI (Russie, Ukraine, Kazakhstan, Kirghiztan, Géorgie et Arménie). Avec 31.000 employés, KPMG Europe est la plus grosse firme d’audit et conseil du Vieux Continent. «Une étape naturelle, a commenté Karin Riehl, senior partner de KPMG Luxembourg. Cela reflète le profil international de nos clients, en particulier dans les services financiers et l’asset management. Cela va améliorer la qualité de nos prestations à tous les niveaux.»

CatClub

Business parallÈle Difficile de compter les contrats qui ont pu se négocier autour d’un verre  dans l’établissement qui vient de fêter son dixième anniversaire. Ed Sauer, un des fondateurs du CatClub

Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)

Stratégie

Iceland Express voit loin

La compagnie aérienne islandaise annonce son retour sur le tarmac du Findel, avec deux vols hebdomadaires Luxembourg-Keflavik à compter du 1er juin prochain. L’opération est prévue pour une 1re phase de trois mois, éventuellement reconductible. Le transporteur prépare en outre l’ouverture d’une nouvelle ligne transatlantique (quatre connexions par semaine) au départ de l’île nordique, à destination de l’aéroport de Newark près de New York. Fondée en 2003, la compagnie à bas prix avait lancé en automne 2007 une opération test de six semaines entre le Grand-Duché et l’Islande. Interrogé à l’époque, son managing director, Matthías Imsland (photo), envisageait de revenir opérer à partir du Grand-Duché. Technoport

Deux locataires de plus Deux nouvelles sociétés viennent de rejoindre le Technoport d’Esch-surAlzette, portant à 14 le nombre d’entreprises présentes sur le site. La première, Trendiction, fondée en avril dernier par Thibaut Britz et Christophe Folschette, s’est spécialisée dans le domaine de l’agrégation de données et de veille en ce qui concerne le contenu des médias sociaux. Elle vise, dans un premier temps, le marché germanophone. La seconde, Onformonics, est un transfuge de l’incubateur Synergie Center en Irlande, où elle s’est développée depuis un an. La société propose une solution de gestion de conformité (compliance management) pour les standards PCI DSS de l’industrie des cartes de crédit. www.technoport.lu

sonnes du monde des affaires. Cette atmosphère, où qualité culinaire, services aux petits oignons C’est le 10 octobre que le CatClub a décidé de et animations thématiques ne sont aucunement fêter ses dix années d’existence. Si le choix de la laissés au hasard, contribue à pérenniser et à date est on ne peut plus symbolique, c’est en partie développer cette tendance. Et comme le business dû au fait que ses fondateurs ont le goût de la for­ attire le business, le 18, rue de l’Aciérie est devenu mule. Une formule qui sied bien au monde des le point de convergence de ceux qui veulent étof­ affaires, fournisseur d’une large part de la clientèle fer leurs carnets d’adresses dans une ambiance des deux restaurants (Thaï Restaurant et CatClub festive et moins conventionnelle que dans un Continental), du chill, ainsi que du lounge-bar qui, bureau. ensemble, apportent un cadre qui semble avoir fait Après dix ans d’activité, le CatClub tourne une ses preuves. En attendant de nouveaux projets qui nouvelle page de sa jeune présence et lance pour ne devraient pas tarder à devenir réalité. l’occasion un livre, Ten, qui reprend en substance Au départ de l’aventure, les quatre fondateurs quelques recettes «made in CatClub» et des cli­ du CatClub, Stefano Moreno, Roger Herz, Laurence chés représentatifs de cette décennie finissante. et Ed Sauer, avaient pour habitude de tenir tous L’avenir, quant à lui, sera marqué du sceau de leurs déjeuners d’affaires au sein même de leurs l’horoscope chinois. Autour des douze signes de restaurants. «Si les contrats se signent au bureau,  ce zodiaque asiatique, l’équipe du CatClub va les négociations se font autour d’une table, en toute concevoir des soirées thématiques invitant pour convivialité», argumente Ed Sauer. De fil en aiguille, l’occasion des cuisiniers de renom international, cette tendance du «repas business» s’est quasi insti­ qu’ils soient français, italiens, anglais ou encore tutionnalisée au Luxembourg, avec comme lieu péruviens, à préparer des menus qui se devront tout trouvé le CatClub et ses deux restaurants. d’être inoubliables. L’ensemble des services, allant de l’accueil aux «En revanche, je ne sais pas à l’heure actuelle concepts mêmes du CatClub (présence sous un quelle sera la fréquence de ces douze événements, même toit du bar, d’un restaurant et d’un club concède Ed Sauer. Au travers de ces soirées et de de nuit, cuisine thaïe de tradition, soirées thé­ l’ensemble des services annexes qui viendront s’y ma­tiques, accueil de groupes et événementiel...) greffer, nous souhaitons apporter un ton et un contribuent à drainer une clientèle qui, si elle concept nouveaux pour notre clientèle.» Il s’agit en peut être considérée comme éclectique, se dis­ quelque sorte d’un nouveau départ… vers une tingue toutefois par une forte présence de per­ nouvelle décennie.

Jean-Marc Streit (texte), David Laurent / Wide (photo)

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place financière

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Bertrand Géradin

« Le G20 a rendu une copie

dÉcevante sur les bonus »

Avocat à la Cour, senior associate au département Droit des sociétés chez Allen & Overy Luxembourg, Bertrand Géradin juge insuffisantes les décisions prises au sommet de Pittsburgh des 24 et 25 septembre en matière d’encadrement des rémunérations des traders et patrons de banque. Selon lui, le pragmatisme l’a emporté dans un contexte où entreprises et pays se livrent une guerre sans merci pour attirer les talents.

Nicolas Raulot (interview), David Laurent / Wide (photo)

cier

Monsieur Géradin, que retenez-vous du sommet de Pittsburgh en matière de rémunération et de bonus? «Les pratiques de rémunération sont au moins en partie responsables de la crise financière. Le sommet avait vocation à mieux les encadrer. La disparition des bonus garantis à plus d’un an a effectivement été demandée. Le G20 a aussi recommandé d’étaler le versement des bonus dans le temps et de bannir le paiement de parachutes dorés aux dirigeants en cas d’échec. Mais au final, Pittsburgh a rendu une copie décevante, car pas grand-chose n’y a été décidé. Aucune mesure concrète n’a été arrêtée. Il n’y aura par exemple pas de plafond de bonus en fonction des fonds propres de la banque. Et surtout, chaque Etat, chaque régulateur garde la liberté de pratiquer, soit des recommandations, soit des règles très spécifiques. Dans un monde idéal, on aurait dû aller vers un meilleur

2010 2009 2008 2007 2006

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en augmentation constant en diminution

Anticipation de l’évolution de la part variable des salaires

Ces recommandations n’ont-elles aucune chance d’être appliquées? «Ce ne sont pas des règles. Ce sont des recommandations. La plupart des banques vont dire qu’elles les acceptent. Mais elles conservent une telle marge de manœuvre en termes de plafonnement des bonus qu’elles vont continuer comme avant, avec juste une

Le président français Nicolas Sarkozy a-t-il joué un rôle moteur au G20 sur ces sujets? «En apparence, oui. Il a bien communiqué. Mais ses recommandations avaient déjà été formulées par la Commission européenne le 30 avril. Surtout, les régulateurs allemand et britannique avaient posé les mêmes principes dès juillet et août, avant même les déclarations de Nicolas Sarkozy et sans show médiatique. Ces premières décisions des régulateurs n’annoncent-elles pas un meilleur encadrement des rémunérations? «Les pratiques ont certes déjà évolué. D’ailleurs, quand Goldman Sachs a annoncé le versement de 11 milliards de

Variable d’ajustement

20%

48%

Un bonus/malus a aussi été évoqué pour les rémunérations. De quoi s’agit-il? «Il s’agit bien d’une sanction financière, mais pas d’un malus à proprement parler. On ne demandera pas à un trader de rembourser une partie de l’argent perçu. Ce serait de toute façon très difficile sur un plan contractuel et au regard du droit du travail. C’est la partie différée qui sera réduite le cas échéant.

apparence de transparence en plus. En revanche, les banques vont mieux surveiller la manière dont les traders investissent, avec des contrôles prudentiels plus stricts.

Etude KPMG

39% 54%

équilibre dans la composante des rémunérations (fixe et variable), qui tiendrait davantage compte de la stratégie à long terme des entreprises.

La composante variable des salaires devrait être affectée par la crise en 2010. C’est l’un des points saillants de l’étude 2009 de KPMG sur les rémunérations au Luxembourg. Près de 40% des participants (DRH, direction générale) à l’enquête (qui fête son 20e anniversaire) prévoient une réduction des bonus l’an prochain. Ils sont 46% à anticiper une stabilité de ce mode de rémunération et 15% à croire à une hausse. «Il s’agit d’une évolution significative. En 2003, autre année de crise, seulement 16% des participants s’attendaient à un recul de la part variable», rappellent Anna-Maria Ramm, assistant manager et Jean-Pascal Nepper, director chez KPMG. Engagées dans des

réductions de coûts, les entreprises peuvent difficilement comprimer la partie fixe du package salarial ou faire disparaître les autres avantages (sociaux ou en nature) contenus dans les contrats de travail. «Les employeurs prennent garde néanmoins à ne pas perdre leurs meilleurs éléments, notamment en leur confiant de nouvelles responsabilités, de nouveaux projets ou en mettant en place des plans de carrière», poursuivent Mme Ramm et M. Nepper. L’enquête révèle par ailleurs la lucidité des participants quant à la situation économique. Ils sont 17% à anticiper une contraction de leur volume d’activité en 2010, alors qu’ils n’étaient que 11% pour 2009 et 2% pour 2008. N. R.

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dollars de bonus pour 2009, la banque américaine respectait déjà à la lettre les règles du G20, à savoir étalement dans le temps, prise en compte de la stratégie de la banque à long terme, limitation à un an de la garantie. Les nouveaux contrats de travail signés aux Etats-Unis contiennent aussi une clause prévoyant que les règles de rémunération qui lient le trader et la banque évolueront en fonction d’éventuelles modifications législatives. Un bonus pourra être réduit de façon à rester dans le carcan légal. Je pense que ces clauses vont s’étendre à tous les pays. Reste que, pour l’instant, aucune mesure n’a encore été prise par le gouvernement américain. C’est assez paradoxal, car lors de la crise des années 1930, les règles du marché avaient vraiment changé pour éviter que cela se reproduise. Dans cette crise de 2008 et 2009, on a beaucoup parlé de nouvelles règles, mais en pratique on n’a rien fait, on n’a mis en place aucune règle contraignante, ni pour les traders, ni pour les patrons de banque, ni pour tous les autres intervenants des banques (commerciaux...). Une enquête récente publiée dans le quotidien français La Tribune et réalisée par le bureau d’analyse financière Alphavalue met aussi en évidence le manque d’harmonisation en Europe. Ainsi, en Europe, les salaires (fixes et variables) des grands patrons de banque ont en moyenne reculé de 41% en 2009. En revanche, dans le même temps, ils ont augmenté de 35,3% au Luxembourg. Le Grand-Duché arrive au deuxième rang européen derrière l’Espagne, avec une rémunération moyenne annuelle de 1,58 million d’euros. Comment expliquez-vous un tel écart? «La crise n’a pas eu les mêmes conséquences partout. L’économie luxembourgeoise est restée relativement stable, contrairement à ce qui a pu se passer en Belgique et au Royaume-Uni. Cette hausse permet d’encourager et de remercier les patrons qui sont parvenus à maintenir cette stabilité. Cela tient peut-être aussi au fait que les salaires pratiqués au

«Une banque gagne souvent plus d’argent avec un trader qu’en octroyant des prêts» Bertrand Géradin (Allen & Overy)

Luxembourg n’atteignent pas encore les rémunérations les plus élevées pratiquées au RoyaumeUni ou en Allemagne ces dernières années. Quelles sont les spécificités luxembourgeoises en matière d’encadrement des rémunérations? «La CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) n’émet pas de recommandation particulière, même si quelques éléments figurent dans certaines circulaires. Si Jean-Claude Juncker, en tant que président de l’Eurogroupe, dit s’aligner sur la position française, la place financière a toujours bien fonctionné sur l’autorégulation et les principes de bonne gouvernance. Une grande souplesse est laissée aux acteurs. Doit-on s’attendre à de nouvelles recommandations de la part de la CSSF? «La CSSF devrait émettre une circulaire qui reprendra les recommandations de la Commission européenne, en demandant aux banques de les appliquer. A terme, il y aura un meilleur encadrement de la politique de risque des investissements d’une banque. Mais ce n’est pas pour autant que les bonus en tant que tels vont être affectés. Comment expliquez-vous que Pittsburgh n’ait pas opté pour une position plus radicale? «Mettre en place des règles trop strictes, c’est risquer de faire fuir les cerveaux ou des collaborateurs qui génèrent

énormément d’argent vers des pays où ces limitations n’existeraient pas, par exemple des pays n’appartenant pas au G20. Nous sommes dans un monde très concurrentiel. Au départ, Nicolas Sarkozy souhaitait des règles très strictes. Mais il a été averti du danger de voir partir beaucoup de gens au Luxembourg, en Allemagne et en Angleterre. C’est aussi la raison pour laquelle les banques augmentent leur capital (comme BNP Paribas et Société Générale, ndlr.), afin de rembourser les aides d’Etat et ne plus avoir à rendre de comptes sur les aspects de rémunération. Comment justifier auprès de l’opinion que les traders reçoivent des bonus colossaux, alors même que les banques ont reçu des aides publiques et que les déficits budgétaires se creusent? Compte tenu de la crise et des vagues de licenciements, la priorité d’un trader n’est-elle pas aujourd’hui de garder son job plutôt que de toucher des bonus? «Les banques se séparent de leurs éléments les moins performants. Mais dans le même temps, elles n’hésitent pas à mieux rémunérer ceux qui restent. La chasse aux talents est de plus en plus exacerbée. On a par exemple beaucoup parlé des 98 millions de dollars versés à Andrew Hall, un trader de Citigroup. Mais ce trader a fait gagner 2 milliards de dollars à son employeur au cours des cinq dernières années. Une banque gagne souvent plus d’argent avec un trader qu’en octroyant des prêts.»

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Investas

Avec les moyens du bord

L’association de défense des «petits» actionnaires fête un demi-siècle d’existence. Sa récente intervention décisive dans le dossier Fortis/BNP Paribas l’a confortée dans le bien-fondé de son action, en dépit des limites imposées par le bénévolat de ses dirigeants.

Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

L’information n’avait pas nécessairement fait la une des journaux. Pourtant, le 11 février dernier, à Bruxelles, lors de l’assemblée générale des actionnaires de Fortis devant décider du rachat par BNP Paribas, si le «Non» l’a emporté à 50,2%, c’est aussi à cause d’une poignée d’actionnaires minoritaires représentés par l’association luxembourgeoise Investas. «Le poids total des mandats des actionnaires que nous représentions avoisinait les 0,5%, explique Raymond Goebbels, le président d’Investas. Au final, la différence s’est donc faite sur 0,2%, ce qui a nécessité une renégociation du deal avec l’Etat belge. Cela prouve combien le fait de fédérer des petits actionnaires peut avoir des conséquences directes et importantes. C’est un message qu’il est malheureusement plus difficile de faire passer au Luxembourg.» La culture de la discrétion propre au GrandDuché n’est pas forcément compatible avec cet esprit de «délégation». Bon nombre de «petits» porteurs rechignent à communiquer «publiquement» le nombre d’actions qu’ils détiennent en portefeuille. «Pourtant, ce n’est pas forcément le nombre d’actions qui compte, mais plutôt le nombre de mandats, indique M. Goebbels. Avoir 100 mandats d’une action pèse plus qu’un seul mandat de 100 actions. C’est dans cet effet de masse que nous parviendrons à être plus efficaces.» Quoi qu’il en soit, ce «succès» obtenu dans le dossier Fortis a eu de quoi redonner du baume au cœur de Raymond Goebbels. Propulsé à la présidence d’Investas en décembre 2005, il n’a eu de cesse, avec les moyens du bord – il est bénévole, comme tous les membres du comité de direction – de développer l’action d’Investas et d’asseoir sa reconnaissance. De 160 membres à son arrivée, elle en compte plus de 430 aujourd’hui et se rapproche de l’objectif des 500, affiché en début de mandat par son président.

Investir dans «du Luxembourgeois» On est évidemment loin des tout premiers pas de ce qui fut l’Association luxembourgeoise pour le développement de l’épargne et la défense des intérêts des détenteurs de valeurs mobilières (Dedid), créée en 1959, et rebaptisée Investas en mai 2000. «Nous avons, ces dernières années, cherché à nous positionner de manière plus proactive et

«Au moment des déboires de Fortis, nous avons joué un rôle de paratonnerre» Raymond Goebbels (Investas)

à faire passer au mieux les informations, explique M. Goebbels. Au moment des déboires de Fortis, beaucoup d’actionnaires ‘historiques’ ou ayant hérité de titres de leurs aïeux, croyaient être encore propriétaires d’une partie de BGL au Kirchberg. Leur faire comprendre que ce n’était pas le cas relevait parfois de la tragédie. J’ai eu l’occasion de dire au ministre Frieden: ‘Heureusement qu’Investas existe.’ Nous avons joué le rôle de paratonnerre, en multipliant les explications sur ce qui se passait exactement.» Evidemment, aujourd’hui, les actionnaires luxem­­bourgeois ne détiennent pratiquement plus de titres «luxembourgeois». Une situation qui, aux yeux de Raymond Goebbels, pourrait être différente, avec une certaine volonté politique. «Cet ancrage local manque vraiment. Nous souhaiterions motiver le gouvernement à regrouper l’ensemble de ses participations dans une sorte de holding qui serait, ensuite, ouverte au public. Il y a une grande demande pour pouvoir investir dans un vrai produit luxembourgeois. Sans compter que cela pourrait aussi alléger, d’une certaine façon, le budget

de l’Etat.» Membre luxembourgeois d’Euroshareholders, l’organisation européenne des associations des actionnaires minoritaires, Investas n’a, pour l’heure, pas vraiment d’envergure pour développer de telles actions de lobbying. En Allemagne, aux Pays-Bas ou en Suède, par exemple, la «culture d’actionnariat» est autrement plus développée et les associations locales sont professionnelles et comptent leurs membres par dizaines de milliers. Une voie sans issue pour le petit Luxembourg? «Cela pourrait évoluer si nous étions amenés à devenir un bureau de représentation local d’une de ces grandes associations. Une filiation naturelle pourrait être imaginée auprès de la DSW allemande (Deutsche Schutzvereinigung für Wertpapierbesitz, ndlr.).» De quoi alimenter, en tous les cas, les réflexions d’ici au printemps prochain, date à laquelle M. Goebbels souhaiterait passer la main. A condition de trouver un successeur, ce qui est loin d’être gagné en dépit d’un certain rajeunissement des membres du conseil d’administration.

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Conférence

Aux fonds, c’est tout bon

La crise a peu occupé les débats de la 18e conférence Alfi. Dans une ambiance optimiste, les acteurs des fonds ont plutôt discuté régulation et Ucits IV.

Marc Auxenfants (texte), Etienne Delorme (photo)

Signe des temps où l’on évoque une nouvelle reprise, ou simple méthode Coué? La crise financière et ses conséquences semblent avoir disparu des radars de l’industrie des fonds. A en croire les sujets débattus lors du 18e Forum annuel AlfiNicsa, en septembre dernier, le secteur paraît ignorer la tourmente, le ton étant plutôt à l’optimisme. Pour Teresa Hamacher, les perspectives restent positives. Selon la présidente de l’association non gouvernementale américaine Nicsa (National Investment Company Service Association), «les investisseurs ont montré une confiance renouvelée dans les fonds d’investissement réglementés, tant par rapport aux projections économiques mondiales que dans la sécurité des fonds d’investissement». Même son de cloche pour l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). Selon Claude Kremer, son président, l’industrie doit tirer les leçons de la tourmente, un an après la chute de Lehman Brothers. Et de rappeler dans son discours introductif son plan d’action en cinq points (voir le supplément de paperJam septembre-octobre 2009, page 6), censé rassurer les investisseurs et pérenniser la compétitivité de la Place dans le domaine. Plus pragmatique, Teresa Hamacher relève toutefois trois zones d’incertitude (prudentielle, standardisation, innovation des produits) auxquelles l’activité est actuellement confrontée: «Il est clair que la régulation des produits financiers sera renforcée aux Etats-Unis, explicite-t-elle, que ces changements prudentiels déboucheront sur une standardisation accrue des produits de fonds, celleci entraînant une pression à la baisse sur les prix» et donc une compétition accrue et un mouvement de consolidation du secteur. Un optimisme partagé par KK Tse, le modérateur de la première journée. Selon le vice-président exécutif de State Street Hong Kong, si le tsunami financier a heurté de plein fouet l’Asie, les économies du continent restent néanmoins

Le 18e Forum annuel Alfi/Nicsa a réuni, cette année, 680 personnes.

relativement saines et ont su dégager des surplus budgétaires. Outre les actions menées en vue d’améliorer le climat d’investissement, les gouvernements de la région devraient aussi stimuler leurs marchés domestiques et leur consommation intérieure. Un bon effet multiplicateur qui pourrait être bénéfique pour l’industrie des fonds luxembourgeois présente sur ces segments.

épidémie prudentielle L’optimisme ambiant ne doit pas faire oublier qu’une reprise soutenue ne se fera pas sans mesures de régulation fortes. 2009 n’est-elle cependant pas marquée par une inflation prudentielle? se demandent les trois partners Nathalie Dogniez (KPMG Luxembourg), Francine Keiser (Linklaters) et Michèle Eisenhuth (Arendt & Medernach). Certes, la protection des investisseurs et des marchés reste l’objectif commun des régulateurs européens et des gouvernements,

admettent-elles. Toutefois, le nombre et l’intensité des débats sur des thématiques controversées (bonus, salaires patrons) mais aussi les mesures récemment préconisées ou prises – au niveau de l’Union européenne, ou lors des G20, pour mettre en place de nouveaux garde-fous prudentiels –, auront cette année occupé les esprits des financiers et des politiques. Même si ces mesures concernent principalement l’instauration de la directive Ucits IV, les fonds nonUcits n’auront pas non plus été épargnés par cette «épidémie prudentielle accrue». Montrés du doigt pour leur part de responsabilité dans la crise financière, ces produits ont en effet retenu l’attention de tous. Aussi, «dans les prochains mois, on peut s’attendre à de longues heures de discussions et de débats intenses sur les mesures de régulation en cours, prévoientelles. Espérons que tous ces efforts déboucheront sur un cadre d’objectifs final qui correspondra aux meilleurs principes coût-bénéfice.»

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Alfi / Nicsa

aNnual global investment fund forum La 18e conférence organisée conjointement par l’Association Luxembourgeoise  des Fonds d’Investissements et la National Investment Company Service Association,  s’est déroulée les 22 et 23 septembre  au Centre de Conférences du Kirchberg.

Martin Dobbins (State Street Bank, Luxembourg)

Etienne Delorme (photos)

Charles Muller (Alfi)

Valérie Tixier (PricewaterhouseCoopers)

Dominique Valschaerts (Bourse de Luxembourg)

Johan Lindberg (RBC Dexia Investor Services Bank)

KK Tse (State Street, Hong Kong)

Pascal Berichel (Société Générale Securities Services) Jamie Hammond (Franklin Templeton Investment Management, Londres)

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Maik Alsleben (Stoxx)

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place financière Titres

Photo: Etienne Delorme (archives paperJam)

Clearstream et la BCL collaborent

Banques

128 départs de plus chez Dexia BIL Clearstream, le dépositaire central international de titres, et la Banque Centrale de Luxembourg (BCL) lancent un nouveau service permettant aux banques établies au Luxembourg d’optimiser la gestion des titres utilisés en garantie de leurs opérations de crédit avec le système européen des banques centrales (Eurosystème). La filiale de Deutsche Börse jouera le rôle d’agent tripartite pour les banques désirant garantir leurs opérations de crédit sur le marché monétaire avec l’Euro­ système. Fortis Assurances

La vie, et rien d’autre Du groupe de bancassurance Fortis, il ne restait déjà plus que la partie «assurances». Au Grand-Duché, il ne restera bientôt plus que Fortis Luxembourg Vie, un des principaux acteurs du marché (plus d’un milliard de primes encaissées en 2008). Fortis Luxembourg IARD va, pour sa part, passer sous pavillon suisse: le Groupe Bâloise a annoncé son rachat pour 23 millions d’euros. Une opération qui doit encore être confirmée par les autorités de régulation. Au Luxem­ bourg, Bâloise occupe 190 personnes et a encaissé, toutes branches confon­ dues, 360,1 millions d’euros de primes en 2008 (contre 470,5 en 2007 - source: ACA), dont «seulement» 35,1 millions en activités non-vie. De son côté, Fortis Luxembourg IARD (170 personnes) a encaissé 22 millions en 2008, intégrale­ ment au Luxembourg, mais dispose d’un réseau de 25 bureaux d’assuran­ ces professionnels. Le pilotage de l’opération sera assuré par André Bredimus, administrateur-directeur général de Bâloise Luxembourg. Protection des actionnaires minoritaires

iNCONNU DU droit communautaire La Cour de Justice des Communautés européennes a rendu un arrêt qui déce­ vra tous les «petits porteurs» d’actions RTL Group, espérant l’annulation de la convention de 2001 qui avait vu le groupe belge GBL céder ses 30% déte­ nus dans RTL Group à l’Allemand Bertelsmann (en échange de 25% de son capital). Selon la Cour, le droit communautaire ne contient pas de prin­ cipe général de droit qui aurait pu obli­ ger Bertelsmann à offrir, par la suite, aux petits porteurs, le rachat de leurs actions RTL aux mêmes conditions financières que celles accordées à BGL.

Le groupe Dexia annonce la suppression de 602 postes de travail supplémentaires pour 2010 et 2011, dont 143 au Grand-Duché. Frank Wagener (Dexia BIL)

Photo: Julien Becker (archives paperJam)

nnes

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Nicolas Raulot (texte)

Nouveau coup de tonnerre sur la place financière. Le groupe Dexia a rendu publique une nouvelle tranche de son «plan d’efficacité» engagé suite à la crise financière et au sauvetage de l’établissement par les Etats. Il est question de 602 suppressions de postes supplémentaires, dont 445 en Belgique, 14 en France et 143 au Luxembourg. Sur les 143 annoncées au Luxembourg, 128 sont prévues chez Dexia BIL et 15 dans les filiales à 100% (Dexia Technical Services, Dexia Asset Management, Dexia Life & Pensions). RBC Dexia, filiale à 50% où des compressions de personnel ont également lieu, n’est pas incluse dans ce plan. Ces départs prévus pour 2010 et 2011 «s’inscrivent dans le programme de réduction de la base des coûts de 600 millions d’euros annoncé en novembre 2008», a précisé le groupe franco-belgo-luxembourgeois. En 2009, ce plan prévoyait 900 suppressions d’emplois, dont une petite centaine au Grand-Duché, et 78 chez Dexia BIL. Dexia compte environ 35.500 collaborateurs dans le monde. Lors d’une conférence téléphonique organisée le 28 septembre, le président du comité de direction Frank Wagener a indiqué que la réduction d’effectifs ne devrait pas aller au-delà de 2011 et qu’une cinquantaine de personnes (sur les 128) étaient susceptibles de partir en retraite ou en préretraite. Au Grand-Duché, la Dexia BIL a décidé cette fois encore de procéder par départs volontaires et

sur base d’un package à saisir «de sa propre initiative». Les détails du package n’ont pas été donnés. Frank Wagener a précisé qu’aucune catégorie de personnel ni aucun service n’étaient visés en particulier: «Peu importe s’il s’agit d’un cadre, d’un employé, d’un salarié du back-office, du front-office...» Un comité mixte avait eu lieu juste avant la conférence téléphonique avec les représentants du personnel et Frank Wagener. Pour le groupe Dexia, les conditions prévues sont pour l’instant moins claires: «L’ensemble des projets sera présenté à compter de ce jour (le 25 septembre, ndlr.) aux comités d’entreprise locaux des différentes entités du groupe. Il sera discuté dans le respect de la culture de dialogue social qui a toujours prévalu chez Dexia afin de mettre en place les mesures d’accompagnement destinées à réduire les conséquences sur l’emploi de cette réorganisation et à éviter les départs contraints, comme cela a été fait en 2009», explique le communiqué. On parle donc seulement d’«éviter» les départs contraints, sans plus de garantie. Le comité d’entreprise européen s’est réuni les 24 et 25 septembre à Bruxelles, sous la présidence de Pierre Mariani, administrateur délégué. Dans le cadre du recentrage du groupe, le groupe Dexia vient aussi d’annoncer qu’il a engagé des négociations conduisant au rachat, par la Société Générale, de sa participation de 20% dans le Crédit du Nord. L’opération doit être bouclée d’ici à la fin de l’année.

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76 place financière BGL BNP Paribas

«rassurant, séduisant, performant…» Le 21 septembre, la BGL est officiel­ lement devenue BGL BNP Paribas Luxembourg. «Plutôt qu’un changement de dénomination, parlons plutôt d’un élargissement qui met en avant les caractéristiques de chacun, a commenté Gaston Reinesch, président du conseil d’administration. A l’époque du rapprochement entre BNP et Paribas, en 2000, on avait mis en avant le côté rassurant de BNP et séduisant de Paribas. Ajoutons-y aujourd’hui le côté performant de BGL.» Pas d’infos, en revanche, quant au timing du processus de rapprochement concret attendu entre les deux groupes, et au désengagement de l’Etat, actionnaire à 34% de la banque. Eric Martin, co-président du comité de direction, a néanmoins laissé entendre que des orientations stratégiques générales pourraient être dévoilées courant décembre.

Banques dépositaires

Une question de point de vue La prise de position optimiste de l’Alfi sur la fonction de banque dépositaire ne plaira sans doute pas aux victimes de l’escroquerie Madoff… Camille Thomes (Alfi)

European Fund Distribution

Too many barriers According to a recent survey conduc­ ted by Kneip, in the run up to the Efama Investment Management Forum in Brussels, disparity in regulation and tax legislation between individual member states means that it will be more than five years before there is a fully functioning cross-border fund distribution market in Europe. The survey interviewed CEOs of European fund management houses with combined assets under management of 1.8 trillion euro. 67% of respondents said the market for European crossborder distribution is currently less than 15%. There is little expectation that the forthcoming implementation of Ucits IV will resolve these issues, with 83% believing that the proposed regulations will tackle the problems only to ‘some extent’.

C’est au minimum, selon Landesbank Baden-Württemberg, le nombre d’employés touchés au Luxembourg par le plan de restructuration global annoncé le 1er octobre dernier par la banque régionale de Stuttgart. LBBW prévoit, à l’horizon 2013, la suppres­ sion de quelque 2.500 emplois dans le monde, et le recentrage de ses activités sur le métier de financement des PME, de caisse d’épargne et de clientèle privée. Toutes les filiales du groupe au Grand-Duché, dont LBBW, LRI Invest et LBBW Immobilien Development, devraient fermer leurs portes d’ici quatre ans, à défaut de repreneurs.

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

L’Association luxembourgeoise des fonds d’inves­ tissement est toujours soucieuse de suivre, au plus près, les évolutions réglementaires en cours. Surtout depuis qu’en marge du projet de directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers, ndlr.), le G20 a récemment affirmé qu’il n’y aurait, à terme, plus aucun acteur ni produit qui ne serait pas réglementé. «Nous avons, au Luxembourg, des produits réglementés qui répondent parfaitement aux nouvelles exigences que peuvent avoir les investisseurs, comme les fonds d’investissement spécialisés», estime Claude Kremer, le président de l’Alfi, qui préconise plus que jamais la promotion de produits plus efficients et mieux adaptés. Parallèlement, la task force qui a planché sur les mécanismes et les conséquences de l’affaire Madoff a rendu son rapport final (disponible sur www.alfi.lu). Pas de révélation fracassante ni de révolution à attendre au lendemain d’une fraude d’un montant présumé global de 50 milliards de dollars, dont 1,7 milliard aurait touché le Luxem­ bourg. «C’est, en proportion, très peu, mais il est évidemment intolérable de constater que cette fraude a touché des épargnants privés et des æuvres de charité», estime Camille Thomes, le directeur géné­ ral de l’Alfi, qui ne manque pas de rappeler qu’il est impossible d’imaginer un jour pouvoir empê­ cher toute fraude de survenir. «Notre devoir est de contribuer à mieux les combattre en renforçant les mesures de prévention et de dissuasion.» Le rapport mentionne notamment deux initiati­ ves clés: la publication d’un code de conduite estampillé Alfi, devant lister les meilleures prati­

ques et recommandations pour une meilleure gouvernance en matière de fonds d’investisse­ ment; et l’élaboration d’un guide des bonnes pra­ tiques en matière de banque dépositaire. Sur ce dernier point, l’Association luxembour­ geoise des fonds d’investissement a, bien évidem­ ment, participé – avec l’ABBL – à la consultation lancée par la Commission européenne sur ce sujet. Son avis est, principalement, suspendu à l’état des lieux que devait, dans le même temps, dresser le CESR (Committee of European Securities Regulators, qui regroupe au niveau européen les instances de régulation nationales). «Ce n’est que lorsque cet inventaire sera terminé que l’on pourra voir où se situent les divergences, explique Claude Kremer. Nous sommes d’avis que le Luxembourg a transposé la directive comme il le fallait. Mais si ces réflexions concluent à une harmonisation nécessitant quelques changements, nous serons évidemment demandeurs, à partir du moment où cela aboutit à abolir les différences entre les Etats.» Dans leur réponse à cette consultation euro­ péenne, il est néanmoins surprenant de lire que l’Alfi et l’ABBL considèrent que, globalement, le cadre réglementaire actuel est pleinement satis­ faisant, «compte tenu du fait qu’il n’y a eu, jusqu’à l’année dernière, aucun incident majeur» et approu­ vent la prise de position de la commission indi­ quant que «la fonction de dépositaire telle que définie dans la directive Ucits a bien fonctionné au cours de nombreuses années et s’est avérée être un standard efficace de protection dans la grande majorité des cas». Il n’est pas sûr que la petite minorité touchée par l’affaire Madoff soit du même avis…

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78 place financière Communiqués

Express (13/10) Selon la CSSF, la somme des bilans des banques établies au Luxembourg s’est élevée à 809,939 milliards d’euros au 31 août par rapport à 826,097 milliards d’euros au 31 juillet, soit une baisse de 1,96% sur un mois. Le nombre de banques inscrites sur la liste officielle s’élève à 148 unités au 9 octobre 2009.

Société Générale

Oublier Kerviel Près de deux ans après la fraude, la Société Générale communique sur ses réussites et ses ambitions dans le private banking. La plate-forme opérationnelle de SGBT Luxembourg doit être modernisée.

(13/10) Yves Mersch, président de la Banque Centrale Luxembourg (BCL), a reçu en visite Jean-Baptiste Compaore, vice-gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), accompagné d’une délégation composée de Alioune Blondin Beye, directeur du Centre Ouest Africain de Formation et d’Etudes Bancaires (Cofeb) et Fernand Aboutou, chef du service des Actions extérieures de Formation au Cofeb.

(06/10) L’agence luxembourgeoise de labellisation des fonds (LuxFlag), créée en juillet 2006, vient de décerner pour la première fois son label Microfinance à un VIM (véhicule d’investissement en microfinance) prenant la forme d’une Société d’Investissement en Capital à Risque (SICAR): Advans. Advans est une société d’investissement enregistrée au Luxembourg, qui a été créée en décembre 2005 et dispose d’un capital de 17,1 millions d’euros. (01/10) Abu Dhabi Commercial Bank (ADCB) has chosen Luxembourg as the domicile for its new Middle East & North Africa fund. The company, which chose the legal form of a Specialised Investment Fund (SIF), aims to distribute the fund to its global institutional and private client base. (29/09) ING Luxembourg a lancé, lundi 28 septembre, une nouvelle version de son site Internet. Le nouveau site propose une navigation plus simple et davantage d’ergonomie. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

Photo: N. R.

(09/10) L’ABBL et l’Institut de Formation Bancaire Luxembourg (IFBL) ont uni leurs efforts pour proposer une nouvelle formation en wealth management. Organisée en collaboration avec l’Association of International Wealth Management (AIWM), basée en Suisse, cette formation s’adresse à des professionnels expérimentés en private banking afin de les outiller au mieux pour affronter les défis du futur.

SG House à Londres. Près de deux ans après la fraude massive, la Société Générale travaille toujours à redorer son image.

Nicolas Raulot (texte)

Personne ne prononce le K-word, mais le nom est encore bien présent dans les esprits. Près de deux ans après la fraude massive qui lui a coûté 5 milliards d’euros et en attendant le procès du trader Jérôme Kerviel, la Société Générale (SG) travaille toujours à redorer son image. «Nous devons combler le fossé qui sépare l’opinion publique de l’industrie bancaire», a déclaré le PDG Frédéric Oudéa, lors d’une rencontre organisée le 21 septembre à Londres avec la presse internationale. Le matin même, le quotidien français Libération avait publié une liste de bonus perçus par des salariés d’une salle des marchés de la banque. Elle fait apparaître des sommes dépassant parfois les 10 millions d’euros et des écarts très importants entre collaborateurs. Les concurrents de la Société Générale ne sont pas épargnés par ce divorce, en particulier depuis la faillite de Lehman Brothers, qui a révélé les excès destructeurs de la finance et asséné un coup très dur à l’économie. La banque française affirme néanmoins son intention de s’inscrire dans le TOP 5 mondial. Elle confirme ses ambitions dans le private banking, comme en témoigne une campagne d’affichage bien visible dans le terminal de City Airport. Daniel Truchi, Global CEO de SG Private Banking, met en avant la collecte dont l’établissement a bénéficié ces derniers mois, alors même que le secteur vivait des temps difficiles. «L’évasion fis-

cale n’est pas soutenable. Nous le savions et cela ne fait pas partie de notre culture», a-t-il expliqué. Le responsable a souligné les synergies qui restaient à développer avec le département Corporate and Investment Banking (CIB), en particulier dans la construction et la vente de produits structurés. Déjà établie dans 21 pays, la division banque privée est prête à saisir les opportunités qui se présenteront dans la phase de consolidation actuelle et à réaliser des acquisitions ciblées, en particulier au Royaume-Uni et en Belgique. Un partenariat a été conclu l’an dernier avec l’américain Rockefeller & Co dans la gestion des très grandes fortunes. Concernant les activités luxembourgeoises, Daniel Truchi a réaffirmé que le Grand-Duché faisait partie des trois principaux centres de private banking en Europe, aux côtés de la Suisse et du Royaume-Uni. SGBT (Société Générale Bank & Trust) Luxembourg tient également lieu de holding pour d’autres entités en Europe continentale (Suisse, Monaco...). Interrogé sur les développements spécifiques à venir au Grand-Duché, Daniel Truchi n’a pas mentionné de projets particuliers. Il a seulement indiqué que la plate-forme opérationnelle de backoffice devait être améliorée et modernisée. Cette année, SGBT Luxembourg a été élue meilleure banque privée au Luxembourg par le magazine Euromoney. SGBT Luxembourg est le centre d’expertise en matière de produits structurés pour l’ensemble du réseau SG Private Banking.

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80 place financière Microfinance

Exemption de la taxe d’abonnement Dans sa proposition de budget 2010, qui devrait être adoptée par la Chambre des députés en décembre, le gouvernement luxembourgeois a inclus l’exemption de la taxe d’abonnement pour les fonds d’investissement en microfinance. L’Alfi s’est aussitôt réjouie de cette décision qui devrait encourager «le développement de ce type de fonds au Luxembourg». Afin de sensibiliser le public à cette classe d’actifs, l’Alfi et LuxFlag, l’agence luxembourgeoise de labellisation des fonds, ont annoncé l’organisation d’une conférence microfinance qui se tiendra le 25 mars 2010 à la Chambre de Commerce.

Or

Un refuge spÉculatif Tundra Finance présente son fonds or luxembourgeois comme le plus sûr des placements. D’autres voient une banale spéculation derrière la flambée du métal jaune. François Ruel (Tundra Finance)

Chartis

Photo: Etienne Delorme

Rien ne change… sauf le nom

Annoncé fin juillet, le redéploiement des activités «assurance dommage» du groupe américain AIG au sein d’une nouvelle entité dénommée Chartis a atteint le Luxembourg fin septembre. Place, désormais, à la marque à la boussole (Chartis vient du grec «cartes»). «Beaucoup attendaient que le nouveau nom sonne davantage ‘américain’, commente Noel Condon, general manager Belux de Chartis (à gauche sur la photo). Par ailleurs, il n’est pas possible de réduire le nom à un simple acronyme. Chartis restera Chartis.» Et pourquoi ce ce nom-là a-t-il été retenu parmi la centaine d’autres en compétition? «Nous ne voulions pas quelque chose de trop agressif, mais au contraire quelque chose qui entre dans le concept ‘mapping the future for clients‘», précise Philippe Goutière, legal representative de Chartis au Luxembourg (à droite sur la photo). Et à part le nom, qu’est-ce qui va changer? «Rien du tout, affirme M. Goutière. Le groupe conserve ses employés, ses actifs et ses forces. Au Luxembourg, nous n’avons pas perdu de clients. Nous en avons même gagné. Et nous continuons à innover régulièrement en proposant de nouveaux produits». Et de rappeler, non sans une certaine fierté, le lancement d’un produit dédié à la responsabilité en cas de dommages environnementaux, la veille du vote de la loi luxembourgeoise du 20 avril 2009 relative à la prévention et la réparation de ces dommages environnementaux. D’ici à la fin de l’année, la gamme de produits s’élargira encore avec un produit s’adressant à des expatriés amenés à perdre leur couverture sociale de base dans le pays où ils se retrouvent. Après une année 2008 pratiquement stable, Chartis s’attend à une croissance des primes de 22% pour l’année 2009.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

Encore sous le choc Lehman Brothers, les investisseurs prisent les placements réputés sûrs et à même de préserver leur capital. Dans ce contexte, l’or fait figure de valeur refuge par excellence, comme en témoigne sa flambée récente, à plus de 1.060 dollars l’once. Pour répondre à cet engouement, la société de gestion québécoise Tundra Finance propose un véhicule sur mesure, le Tundra Capital Gold Fund, dont elle fait une promotion active en Europe depuis plusieurs mois. Commercialisé auprès d’investisseurs qualifiés pour un montant minimum de 125.000 euros, ce Fonds d’Investissement Spécialisé (FIS) luxembourgeois est libellé en dollars canadiens et composé d’actions d’entreprises aurifères, dont la plupart sont cotées en Bourse de Toronto. L’encours du fonds, dont la conservation est assurée par Banque Degroof Luxembourg, reste modeste à ce jour, à environ 5 millions de dollars canadiens (3,2 millions d’euros environ). Selon François Ruel, président de Tundra Finance, et ancien numéro deux de Desjardins Valeurs Mobilières, l’or peut constituer un rempart, tant dans l’hypothèse d’une fièvre inflationniste que dans celle d’une rechute déflationniste: «L’or est la seule devise qui ne peut s’imprimer. Aucune dette n’y est rattachée. Il s’agit d’un actif défensif en période économique incertaine.» Pour étayer l’hypothèse inflationniste et de dépréciation du dollar américain, le Québécois pointe les dangers de la politique conduite aux Etats-Unis et du gonflement sans précédent des déficits et de

la masse monétaire. Le gérant demeure par ailleurs très sceptique quant à la pérennité du rebond boursier actuel, si impressionnant soit-il: «Nous croyons fermement que la hausse des marchés boursiers mondiaux depuis le 9 mars dernier n’est en fait qu’un rebond technique dans la continuité du marché baissier entrepris il y a près de 18 mois. Avec un ratio cours/bénéfices (price earning ratio) d’environ 20, le S&P 500 est surévalué. En effet, un creux de marché se traduit par un multiple d’environ 7 fois les profits depuis ces 100 dernières années. Un renversement de la direction des marchés conduira de nouveau les investisseurs à considérer l’or et les titres aurifères dans leurs stratégies de placement.» L’envolée de l’or continue néanmoins d’inspirer un grand scepticisme: «Cette flambée peut refléter les craintes inflationnistes et une perte de confiance des investisseurs dans le système de papier monnaie. Cependant, les cours des autres matières premières étant restés plus stables, nous estimons que cette hausse est démesurée», indique Joost van Leenders, spécialiste en stratégie d’investissement chez Fortis Investments. Même son de cloche du côté de Aurel BGC qui n’hésite pas à qualifier la hausse des cours de «très spéculative» : «Plus que jamais, la hausse de l’or est imputable à une logique financière (la demande d’or financier est en hausse de 46% sur un an), notamment des produits ETF ou Exchange Traded Funds (+1.317,5% sur un an!) qui détiennent à eux seuls 7,9% de l’or mondial». Selon le courtier, le moindre durcissement de politique monétaire pourrait se traduire par une violente correction du métal jaune.

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industrie

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Histoire

Le 27 octobre 1956… L’Etat luxembourgeois, propriétaire du domaine portuaire et convaincu de son importance stratégique, s’est investi dans le port de Mertert dès le milieu des années 1950. C’est le 27 octobre 1956 que fut signée à Luxembourg la convention tripartite entre l’Allemagne, la France et le Grand-Duché pour la canalisation de la Moselle. Celle-ci a commencé en 1958, pour s’achever en 1965. Un an après, le port de Mertert était mis en service dans la foulée de la construction de deux autres ports à Thionville et à Trèves. La loi du 31 mars 2000 précise que l’Etat détient 50% du capital de la Société du Port de Mertert, Arcelor Mittal 40%, Fortis Banque Luxembourg (aujourd’hui BGL BNP Paribas) 5% et Dexia BIL 5%. Selon Jeannot Poeker, aucune évolution de l’actionnariat n’est prévue à ce jour. N. R.

«Nous avons dix ans de travaux devant nous» Jeannot Poeker (Société du Port de Mertert)

Port

100 millions d’euros pour Mertert L’importation de ferraille a reculé de 93% au port de Mertert en 2009. Mais le Luxembourg n’en reste pas moins optimiste et ambitieux pour ce centre névralgique né dans les années 1960.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

A 9 heures, en ce matin brumeux du début de l’automne, la darse de 800 mètres de long abrite une seule embarcation. Dans deux heures, elle sera déjà loin, emportant sa marchandise vers Coblence, le Rhin, direction la Mer du Nord. Le port de Mertert, situé près de Grevenmacher sur la rive gauche de la Moselle, redeviendra alors presque désert. Il y a seulement un an et demi, il arrivait que les deux quais nord et sud soient pleins et qu’une péniche en attente de déchargement doive patienter dans l’aire de virage. La crise n’a pas épargné l’infrastructure portuaire du Grand-Duché, seul site luxembourgeois où convergent navigation fluviale, rail et route. «Depuis le début de l’année, l’activité générale du port a chuté d’environ 50%. Le transport de produits pétroliers a baissé de 17%, et l’importation de ferraille s’est effondrée de 93%», détaille Jeannot Poeker, président du conseil d’administration et administrateur délégué de la Société du Port de Mertert, l’autorité portuaire. La chute s’est brutalement accélérée à partir d’octobre 2008, lorsque la faillite de Lehman Brothers a fait chavirer l’économie mondiale et le commerce. En 2008, et malgré la dégringolade du trafic au quatrième trimestre, Mertert a généré un trafic moyen d’en-

viron 20 bateaux et 45 trains par semaine, en plus des 250 camions par jour. L’importation de produits pétroliers, gérée par la société Tanklux, représente environ 50% des échanges, aux côtés de quantités plus modestes de charbon, de produits agricoles et de matériaux de construction. Une autre petite moitié (un peu plus de 40%) concerne les produits sidérurgiques, tant via l’importation de ferraille pour alimenter les usines ArcelorMittal, que l’exportation de produits manufacturés (palplanches, poutres en acier…). Leur manutention est assurée par Luxport, fruit de la fusion en 1992, de Portlux et de Manuport, elles-mêmes créées dans les années 60 par des commerçants.

Maillon essentiel

Pour Jeannot Poeker, également responsable des chemins de fer au ministère du Développement durable, il n’est toutefois pas question d’en rester à ce triste constat. Les premiers signes de reprise apparaissent, même si la prudence reste de mise: «Les chiffres de septembre nous indiquent que nous avons touché le fond. Nous sommes confiants pour l’avenir, et nous attendons confirmation pour l’automne et l’hiver.» Le port de Mertert, désormais membre du Cluster maritime, est aussi un maillon essentiel de la stratégie du gouvernement, visant à

développer la niche logistique. D’autant plus que les voies navigables polluent beaucoup moins que la route ou l’aérien, sont fiables et disposent d’un important potentiel. L’enveloppe consacrée à cette infrastructure et financée par l’Etat devrait avoisiner les 100 millions d’euros au cours des dix années à venir. Le plus gros chantier, inscrit sur la liste des grands projets du ministère des Transports en juin 2008, consiste à rénover toute l’infrastructure ferroviaire du port (18,5 kilomètres de voies ferrées), devenue vétuste. Coût de l’opération: plus de 85 millions d’euros, pour un démarrage prévu en 2012/2013. «Nous sommes encore au stade de la planification. Mais outre la réfection de toutes les voies existantes, nous voulons augmenter leur nombre pour accroître la capacité de transport», explique Jeannot Poeker. La rénovation du quai nord a aussi débuté à la fin de l’année dernière pour une facture de 5 millions d’euros. Avec à la clé, un réaménagement des canalisations et un renforcement des dalles en béton. Enfin, 5 autres millions seront consacrés dès l’an prochain à de nouveaux raccordements. Au total, 100 millions d’euros donc, si l’on tient compte des dépenses courantes et de celles liées à l’amélioration de la sécurité. «Nous avons dix ans de travaux devant nous», se réjouit Jeannot Poeker.

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84 industrie Acier

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Fedil

La bougie au bout du tunnel Lors de sa conférence de rentrée, la Fedil a tenu un discours alarmiste sur la conjoncture. Mais dans le même temps, la Fédération des Entreprises des Métiers du Métal fait état d’un besoin urgent de main-d’œuvre. Robert Dennewald (Fedil): «Une sortie de crise est loin d’être en vue, même si quelques rares signes de détente semblent apparaître.»

Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)

Hausse de la demande mondiale La demande mondiale d’acier va progresser de 9,2% en 2010 à 1,206 milliard de tonnes, pour revenir à ses niveaux de 2008. C’est ce que prévoit la World Steel Association (WSA) établie à Bruxelles. Selon l’association qui représente 180 producteurs, la consommation d’acier devrait reculer de 8,6% à 1,104 milliard de tonnes en 2009. C’est moins bien que l’an dernier, lorsqu’une baisse de 1,4% avait été enregistrée, mais mieux que prévu en avril, lorsque la WSA annonçait un déclin de 14,1% de l’utilisation «apparente» d’acier (livraisons des producteurs et importateurs, moins les mouvements de stocks). «La reprise mondiale est plus forte que nous la prévoyions en avril. Selon notre prévision actuelle, le marché chinois devrait rebondir de 19% en 2009 et de 5% en 2010...», a expliqué Daniel Novegil, président du comité économique de la WSA. Le leader mondial ArcelorMittal, dont le siège est à Luxembourg, a signé un accord de vente définitif de sa participation dans Wabush Mines au Canada pour 34,28 millions de dollars (environ 23 millions d’euros). Le groupe vient également de finaliser un nouvel emprunt obligataire pour 1 milliard de dollars. Les titres ont une maturité de 30 ans et portent un intérêt de 7%. Ciment

Nicolas Raulot (texte)

Cimalux va de l’avant et fait fi de la crise en investissant 50 millions d’euros dans un broyeur à Esch-surAlzette. Ce nouvel outil de production est composé d’un broyeur vertical, de deux silos de 15.000 tonnes ainsi que de systèmes innovants de stockage complétés par une plateforme logistique multimodale railroute. Il permettra au leader du marché d’«augmenter considérablement sa capacité de production (+67% à 1.500.000 tonnes) et d’exportation, de pérenniser ses sites et de diminuer de manière significative sa consommation d’énergie». Etablie à Esch-surAlzette et à Rumelange, Cimalux est née en 2007 de la fusion des Ciments luxembourgeois et de Matériaux SA. Elle emploie aujourd’hui 150 personnes sous la direction de Jean-Paul Proth et de Christian Weiler. Cimalux appartient à la société allemande Dyckerhoff, elle-même membre du groupe italien Buzzi Unicem.

Chute de 22,9% de la production industrielle, effondrement des commandes de 37,1%, écroulement de 51,1% de l’exportation des articles manufacturés en métaux communs, recul de 40% des projets de construction non résidentielle... La Fedil n’a pas lésiné sur les chiffres pour appuyer son argumentaire lors de sa conférence de rentrée. S’exprimant au nom des secteurs de l’industrie, de la construction et des services aux entreprises, la fédération professionnelle estime que «tous les indicateurs tendent vers le bas et que la crise touche à présent tous les secteurs de l’économie nationale». Pour Robert Dennewald, son président, «une sortie de crise est loin d’être en vue, même si quelques rares signes de détente semblent apparaître. Nous commençons seulement à apercevoir une bougie au bout du tunnel». La bougie en ligne de mire, la Fedil en a profité pour poursuivre son travail de lobbying. Elle a notamment appelé le gouvernement à réduire les dépenses sociales et de fonctionnement, afin de ne pas être tenté d’alourdir la fiscalité. «Un assainissement des finances publiques ne devra pas se faire à travers une hausse des recettes, mais par une réduction des dépenses», a plaidé Nicolas Soisson, le directeur de la Fedil. «Une hausse de la part patronale des cotisations ne peut être la solution pour financer les déficits de la sécurité sociale. Une telle mesure nuirait gravement à la compétitivité des entreprises», a ajouté

Photo: Cimalux

Cimalux lance un nouveau broyeur

Robert Dennewald. Pointant la situation actuelle du marché de l’emploi, Nicolas Soisson a aussi appelé à une réforme en profondeur de l’Adem pour améliorer son efficacité en matière de placement des demandeurs d’emploi. «L’Adem doit se mettre au service des chômeurs, des entreprises et de l’économie», a-t-il recommandé. La fédération s’est enfin prononcée en faveur d’un moratoire des conventions collectives de travail et a appelé à de nouvelles négociations pour la modulation de l’indexation des salaires. «L’indexation des salaires sape la compétitivité de nos entreprises et tue le site industriel luxembourgeois», a alerté Nicolas Soisson. Dans le même temps, la Fédération des Entreprises des Métiers du Métal (FEMM) vient d’envoyer un message beaucoup plus positif quant à l’état de la conjoncture. Dans un communiqué intitulé «Prévisions optimistes pour les métiers du métal en plein boom», la fédération fait état d’une «forte demande d’apprentis et de travailleurs qualifiés». «Au Luxembourg, quelque 2.000 personnes travaillent actuellement dans les métiers du métal. Confronté à une demande croissante, le secteur devrait recruter au moins 50 salariés supplémentaires par an, rien que pour maintenir le niveau de qualité actuel et remplacer les départs naturels. Or, actuellement, le nombre de jeunes optant pour ce métier intéressant atteint à peine une douzaine par an. En plus, il faut savoir que la plupart d’entre eux poursuivent leur carrière, non pas dans des entreprises privées, mais dans le secteur public.»

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Mobilité

Car-sharing: s’abonner, rÉserver, rouler

Le concept de «voiture partagée» trace sa route à Arlon. Entre rouler moins cher, idée plus verte, alternative de mobilité et complément aux transports en commun.

Alain Ducat (texte), Jelle Van Seghbroeck (photo)

Le car-sharing? Plus qu’une location de voiture, différent du covoiturage. Le principe est d’utiliser une voiture mais pas la sienne, une auto mise à disposition, que l’on réserve, qui trouve toujours sa place. Et qui vient à point pour des déplacements en complément de transports publics, par exemple. Arlon est, depuis la mi-septembre, la sixième commune en Wallonie à proposer le concept Cambio. En ville, on trouve deux «stations» – des emplacements de parking réservés – clairement identi­fi­ées «Cambio – Voitures partagées». Un emplace­ment devant la gare, le second dans le centre, près des nouveaux arrêts de bus. «Il s’agit bien de permettre aux utilisateurs de disposer d’une voiture quand ils en ont besoin, pour se rendre à des endroits moins accessibles par les transports publics ou accomplir des tâches qui nécessitent un véhicule, comme faire de grosses courses. L’auto-partage offre une complémentarité au bus, au train, etc.», souligne l’échevin arlonais André Balon. Car les pouvoirs publics soutiennent la démarche: la Ville d’Arlon assume le risque financier de lancement et la Province a pris en charge l’étude de faisabilité. Cambio, créée sur un modèle allemand, couvre déjà Bruxelles, neuf communes flamandes et six en Wallonie, compte 120 stations, environ 300 voitures et quelque 8.000 utilisateurs abonnés. «Cambio a été mise en marche en 2002 en Wallonie, explique David Doumont, directeur de la société pour le sud du pays. Bruxelles suivait en mai 2003. Nous avons une belle marge de progression, via une coopération étroite avec des associations pour la mobilité et les entreprises de transport en commun. De plus en plus de gens trouvent leur chemin vers le car-sharing. C’est aussi très populaire dans le monde économique. 40% de toutes les réservations sont destinées aux déplacements professionnels.»

30 utilisateurs par voiture Selon la formule calculée par la société, une trentaine d’abonnés sont «co-utilisateurs» plus ou moins réguliers d’une seule voiture. Comment ça fonctionne en pratique? Il faut donc s’abonner (35 euros de frais d’activation, un dépôt de garan-

«40% des réservations sont destinées aux déplacements professionnels» David Doumont (Cambio) tie allant jusqu’à 600 euros), puis c’est une facturation mensuelle, selon l’usage réel (kilomètres parcourus et temps de location, qui ne court pas la nuit) et suivant différentes formules, en fonction du profil d’utilisation. Une facture Cambio moyenne est de l’ordre des 80 euros. «Il faut évidemment tenir compte du fait que, quand on n’a pas sa propre voiture, on évite les coûts qui courent même quand le véhicule ne bouge pas, les entretiens, les frais d’assurance…, glisse David Doumont. Notre clientèle type? Des gens sans voiture ou qui n’ont qu’un usage limité d’un deuxième véhicule, des entreprises ou administrations, des conducteurs qui font moins de 12.000 km/an, néanmoins impossibles à faire avec d’autres modes de transport que la voiture...» Grâce à une alliance de technologies en partie embarquées, un numéro de réservation central permet de commander la voiture qui, si elle est disponible, attend sur son emplacement réservé (pas de souci de parking donc). L’abonné peut utiliser le système, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24,

partout où il existe, par exemple à Bruxelles, Liège, Namur, Mons... Sa carte d’abonné lui donne accès à la voiture, les clés sont dans la boîte à gants, avec routeur pour valider la réservation. Et roulez… Pas de limite théorique de kilomètres ou de temps, même si l’esprit plaide pour des distances courtes et des besoins ponctuels: une voiture «partagée» se partage! Autre «contrainte»: il faut toujours ramener le véhicule à sa base de départ. Et, pour faire face aux différents besoins, il existe plusieurs modèles de véhicules dans la flotte Cambio, de la petite citadine au monospace (à noter qu’Arlon démarre avec deux VW Polo). Le système prendra-t-il? Arlon, première petite cité belge à rouler Cambio, en inspirera-t-elle d’autres? En tout cas, en coulisses, il se dit que Cambio discute avec d’autres partenaires dans le cadre d’un projet européen pour les alternatives de mobilité des eurocrates en particulier. Lequel pourrait aussi intéresser Luxembourg…

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Urbanisme

Prestigieux mais abordable Les premières parcelles de la future ZAC de l’Amphithéâtre à Metz ont été vendues à un groupement de promoteurs. Le président de la communauté d’agglomération de Metz Métropole dévoile les avancées d’un projet au long cours.

Photo: Olivier Minaire (archives paperJam)

Thierry Jean (communauté d’agglomération de Metz Métropole)

Joseph Tripodi/JB Presse (texte)

Enfin du concret du côté de la ZAC de l’Amphithéâtre, cette vaste friche de 38 hectares à l’arrière de la gare et à proximité du Centre Pompidou-Metz, sur laquelle doit pousser «à l’horizon 2030» un nouveau quartier novateur. Avec la signature de la promesse de vente des premiers terrains, ce projet entre dans sa phase concrète, neuf ans après que la Ville de Metz l’a lancé. Le dossier, confié depuis à l’agence de développement économique Metz Métropole, s’était en effet quelque peu enlisé suite aux dernières élections municipales et au changement de majorité qui en avait découlé. A l’origine, le calendrier prévoyait que les premières constructions soient sorties de terre à l’ouverture du Centre Pompidou-Metz. Or, l’antenne du musée parisien sera inaugurée le 9 mai prochain et ses abords restent désespérément vides. «Il est vrai que nous avons pris un peu de retard, concède Thierry Jean, vice-président de Metz Métropole. Mais c’est parce que le projet de la précédente équipe a été revisité.» En substance, ce dernier était jugé trop onéreux et difficilement réalisable. «Il prévoyait une mixité entre logements, commerces et bureaux sur plusieurs niveaux d’une même construction», rappelle l’élu. Conséquence selon l’actuelle majorité, «le prix du foncier y aurait flambé de 30%». Pas vraiment du goût d’élus de gauche dont l’ambition consiste à en faire un «quartier de prestige et relativement abordable, en dépit de sa situation privilégiée». De fait, mixité il y aura tou-

jours, «mais chaque immeuble sera dédié à une activité propre». Le premier lot d’une superficie de 9,5 ares donnera une idée de ce à quoi ressemblera ce nouveau quartier. Il a été acquis par un groupement de promoteurs «reconnus», constitué des sociétés Batigère-Sarel, Georges V Est, Foncière des Régions et Lazard groupe Real Estate. Courant 2012, cette parcelle comportera 1.000 m2 de commerces, 16.000 m2 de bureaux et 10.000 m2 de logements au sein d’immeubles de cinq ou six étages. Ouverture attendue courant 2012. La seconde parcelle cédée aura, elle, un statut un peu particulier puisqu’elle accueillera une «œuvre architecturale» qui sera réalisée par le promoteur nordiste Nacarat. Construction de verre et d’acier de 8.000 m2, la Halle Michelin – du nom de son concepteur, l’architecte Nicolas Michelin – hébergera restaurants, bureaux, «peut-être des logements et probablement un hôtel». L’équipement est calibré pour répondre à l’une des vocations de la ZAC de l’Amphithéâtre. Avec un centre de congrès de 1.200 places actuellement en gestation (investissement prévisionnel de 60 millions d’euros, ouverture espérée avant 2014), Metz Métropole ambitionne d’en faire un pôle d’envergure en matière de tourisme d’affaires. «Le TGV s’arrête à 200 mètres d’ici, il y aura le Centre Pompidou-Metz pour le volet tourisme culturel et un centre de congrès, un hôtel et de nombreuses commodités pour développer les relations d’affaires», s’enthousiasme l’élu. L’avenir dira si la capitale lorraine possède un réel potentiel en la matière.

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C’est, en pourcents, l’augmentation, enregistrée dans le Luxembourg belge de l’immatriculation de personnes en activité indépendante à titre complémentaire; soit des gens qui, en plus de leur activité salariée, exercent un travail indépendant. L’UCM Lux (Union des Classes Moyennes dans le Luxembourg belge) a dressé un baromètre socioéconomique en demi-teinte. Une première approche chiffrée note une recrudescence des faillites depuis le début de l’année. Dans un contexte wallon plutôt morose, une dizaine d’entreprises a disparu chaque mois dans la province... On a aussi créé moins de nouvelles entreprises dans le Luxembourg belge qu’ailleurs en Wallonie, que l’on parle d’activités en personnes physiques ou morales. Quant aux indépendants, au nombre de 23.000 environ, un peu plus de la moitié d’entre eux exercent à titre «complémentaire» et non à titre principal. «On revient en fait à des niveaux de 2003-2004, souligne Philippe Ledent, vice-président de l’UCM Lux. Et, dans la province, la réalité est contrastée, d’un arrondissement à l’autre.» Georges Bitaine, président de l’UCM Lux, souligne «la variété d’un tissu économique et la présence d’un voisin luxembourgeois fort [qui] permettent sans doute de mieux passer les soubresauts conjoncturels». Sommet

Au temps pour nous Une erreur a été publiée (paperJam septembre-octobre 2009, p. 84) dans la brève concernant le 11e Sommet de la Grande Région, qui s’est tenu le 17 juillet dernier. Contrairement à ce que nous avons écrit, le Groupement Européen de Coopération Territoriale (l’organe administratif de mise en œuvre de l’ensemble des décisions du Sommet des Exécutifs) n’était pas censé être opérationnel dès le mois de septembre 2009. Il ne devrait l’être qu’à partir du 1er janvier 2011.


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De l’ombre à la lumière  Le groupe de construction Tracol, dans la tourmente au début des années 2000, a retrouvé de la vigueur. A l’origine de ce redressement, Marco Sgreccia, repreneur (avec son cousin Fabio Marochi) de la société en 2003. Sa passion pour l’entrepreneuriat, qui ne l’a jamais abandonné même après plus de quatre années passées au sein du Service Média et Communication du ministère d’Etat, lui vaut, de surcroît, d’être parmi les six finalistes du concours «Entrepreneur de l’année» d’Ernst & Young (voir aussi page 48).

Marco Sgreccia

«J’Étais vraiment trop attirÉ par le secteur privÉ»

reneur p e r t n E née? n a ’ l e d

Entrepreneur dans l’âme, l’actuel directeur du groupe Tracol a pourtant fait ses premières armes dans le secteur public, avant d’effectuer le grand saut. Il en a tiré une expérience irremplaçable.

Frédérique Moser et Jean-Michel Gaudron (interview), Andrés Lejona (photo)

Monsieur Sgreccia, vous avez commencé votre carrière au Mediaport du ministère d’Etat, avant de passer dans le secteur privé et de vous retrouver, aujourd’hui, à la tête du groupe Tracol. Ce parcours suit-il un plan de carrière préétabli? «Non, pas vraiment. J’ai toujours été très impulsif. Je suis arrivé au Service des Médias du ministère d’Etat en 1995, pendant la Présidence européenne assurée par le Luxembourg, avec un contrat à durée déterminée de 12 mois. En poche, un diplôme en sciences commerciales et financières. L’une de mes missions était d’attirer des investisseurs étrangers à Luxembourg dans le secteur des nouvelles technologies de l’information, qui était encore embryonnaire à l’époque. J’ai eu la chance de pouvoir être très proche des pouvoirs politiques. J’ai beaucoup voyagé, ce qui sous-entend aussi que j’ai beaucoup travaillé. C’était très intense. J’ai aussi été en contact fréquent avec le secteur privé. Lors de nos voyages

de promotion, nous étions accompagnés de chefs d’entreprises telles que RTL, Astra, ou bien certains call centres. Au terme de mon CDD, j’ai été engagé en tant qu’attaché d’administration, et j’ai passé un examen pour être fonctionnarisé. J’ai occupé ces fonctions pendant quatre ans. Il y avait notamment un aspect juridique très intéressant lorsque nous devions participer à la défense des intérêts du Luxembourg dans le suivi des directives auprès de la Commission européenne, ou du Conseil de l’Europe. Pourquoi, alors, avoir quitté ce cadre qui semblait tant vous plaire? «Le fait d’avoir été en contact permanent, pendant quatre ans, avec des entreprises du secteur privé a fini de me convaincre de franchir le pas. Je ne suis pas le seul à l’avoir fait, du reste, ce qui ne veut pas dire que la décision n’a pas été difficile à prendre. J’aimais en effet ce que je faisais. J’avais beaucoup d’amis et de contacts que j’ai d’ailleurs toujours aujourd’hui. Il y avait des possibilités de croissance, avec un cadre et un job très intérespaperjam  | Novembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

sants, mais j’étais vraiment trop attiré par le secteur privé… Je me suis alors redécouvert une âme d’entrepreneur, car ce goût de l’entrepreneuriat, je l’avais déjà. Finalement, le côté étonnant dans mon parcours est peut-être ce passage dans le secteur public! Vous avez pris pied très tôt dans la vie active? «Pendant mes études, j’ai régulièrement travaillé dans des entreprises et là, j’ai senti que ce serait ma voie. Mon père est électricien. Il tient un commerce de biens audiovisuels dans lequel j’ai travaillé également. Pourtant, ce sont mes parents qui m’ont toujours poussé à aller dans le secteur public! Le jour où je leur ai dit que je quittais le ministère d’Etat, c’était, pour eux, comme un monde qui s’écroulait… Et vous débarquez donc chez Euroscript… «C’était une société qui était détenue par un groupe français, Horus Finance, mais aussi et surtout par le groupe d’édition allemand Georg von Holztbrinck, qui employait à l’époque 12.000 personnes (aujourd’hui 17.000, ndlr). Ce groupe }  90


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{ était détenu par Dieter et Stefan von Holtzbrinck,

les deux fils du fondateur. Il était très actif dans le print et se positionnait comme le troisième groupe de médias allemand après le crash de Leo Kirch. Chez Euroscript, je me suis occupé du développement d’unités en Europe de l’Est et de la délocalisation vers des pays qui étaient de nouveaux entrants dans l’UE. J’ai donc essentiellement voyagé dans ces pays lorsque l’Europe est passée de 15 à 27 pays. Après trois ans, lorsque j’ai quitté Euroscript, nous avions 80 personnes en Pologne, une vingtaine en République tchèque et en Hongrie. La création de filiales dans des pays inconnus et dans un secteur d’activités que je découvrais a aussi constitué une expérience très enrichissante. Pourquoi votre aventure chez Euroscript s’estelle arrêtée après trois ans? «Parce qu’un beau jour, en juin 2003, mon cher cousin (Fabio Marochi, ndlr.) m’a appelé pendant que j’étais en vacances. Il m’informait que le patron de la société Tracol, dans laquelle il était alors employé, avait des difficultés avec sa société et qu’il souhaitait la vendre. ‘Ça te dirait de la reprendre?’, m’a-t-il demandé en substance. Fabio, j’ai grandi à ses côtés, avec de très forts liens familiaux. Nous avons souvent eu l’occasion, par le passé, de collaborer sur des projets, en tant que ‘marchands de biens’. Nous avions déjà acheté l’un ou l’autre terrain ensemble, faisions une construction et la revendions. La proposition était tentante. Entre une position clé dans une entreprise telle qu’Euroscript et ce grand saut dans l’inconnu, comment s’est opéré le choix? «Paradoxalement, le déclic s’est produit à la suite d’une rencontre inattendue avec Stefan von Holztbrinck, le plus jeune des deux frères qui dirigeaient le groupe. Un soir, dans un dîner clôturant un séminaire, et où une cinquantaine de personnes étaient conviées, j’étais arrivé un peu en retard. J’ai pris la seule chaise qui restait et c’est là que je me suis rendu compte que je me retrouvais à côté du grand patron! Je suis conscient que j’ai un profil assez atypique. J’ai participé, en son temps, à la première ébauche sur la convention européenne en matière de signature électronique; je possède une bonne connaissance du milieu des médias; en tant que Luxembourgeois, j’ai une bonne maîtrise de plusieurs langues...

«Fabio, j’ai grandi à ses côtés, avec de très forts liens familiaux» Marco Sgreccia (à droite) avec son cousin Fabio Marochi

Ça a dû plaire à M. von Holztbrinck car, quelques semaines après ce dîner, il m’a appelé pour m’annoncer qu’il me nommait dans un groupe stratégique composé de jeunes cadres, appelé à faire régulièrement des présentations auprès de la direction. J’avais alors 28 ans et j’étais le plus jeune de ce groupe, dans lequel siégeaient des cadres venant des Etats-Unis, d’Inde, d’Angleterre et surtout d’Allemagne… C’était un volet inattendu de mon expérience chez Euroscript mais qui m’a marqué. Et c’est sans doute ce qui m’a poussé à prendre une décision très rapide, lorsque Fabio m’a appelé. L’heure était venue pour moi de me lancer à mon compte.

l’Union européenne, chaque pays est représenté avec des délégations importantes. La délégation luxembourgeoise, elle, est souvent constituée d’une personne, au mieux deux. Votre nom est sur une liste et même si vous sortez du circuit, on vous recontacte en tant qu’expert externe pour représenter les intérêts du pays dans des réunions, auprès de la Banque mondiale, par exemple... Ce qui est très important aussi, à mes yeux, c’est que malgré tout ce parcours international, je n’ai pas perdu mon identité. Je n’ai, certes, pas un nom luxembourgeois, puisque je suis d’origine italienne. Mais je me sens vraiment plus Luxembourgeois qu’autre chose.

Qu’aviez-vous retiré de votre expérience au sein de ce groupe stratégique d’Euroscript? «J’y ai vu tous les aspects positifs de la réussite. Quand une structure est créée, qu’elle a son propre rendement et qu’elle ‘tourne’, on se dit que c’est facile. Je me suis dit ‘c’est ça qu’il faut faire’. C’est seulement après, quand on a repris la société Tracol, qu’on a vraiment vu ce que c’était de restructurer, de développer... Mon expérience s’est également nourrie du fait que j’ai participé à des rounds d’experts organisés par la Commission européenne. Là aussi, le fait de venir du Luxembourg offre une perspective différente. Lorsque vous siégez dans un conseil de

Cet esprit d’entreprise qui a toujours été le vôtre, comment le définiriez-vous? «Je crois que le moteur, à la base, c’est l’envie et la volonté de créer, puis de stabiliser ce qui est créé. Mon cousin et moi recherchons une très forte implication de la part des personnes qui montent à bord. A partir de là, nous déléguons et nous laissons une grande liberté de façonnage au management, tout en restant, évidemment, très présents auprès d’eux. Je considère cela plutôt comme une coopération, une fusion entre nous deux et nos cadres dirigeants. Du reste, certains de ces cadres dirigeants sont entrés dans le capital des structures dont ils s’occupent.»

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3 Novembre 2009 - Journée Internationale de l’Homme.

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Tracol

Pierre aprÈs pierre En six ans, Marco Sgreccia et Fabio Marochi ont bâti, sur les fondations fragilisées d’une société au bord du gouffre, un groupe solide et diversifié,  orienté sur les technologies énergétiques, l’immobilier et… la gastronomie.

Jean-Michel Gaudron (texte), Andrés Lejona (photo)

Racheter une entreprise placée en plein cœur d’une tourmente politico-juridico-technique pourrait presque relever de l’inconscience pure. C’est, en tous les cas, ce qu’ont dû se dire bon nombre d’observateurs lorsqu’en 2003, Marco Sgreccia et son cousin Fabio Marochi ont racheté la société Tracol à son ancien propriétaire – et gérant – Fernand Zeutzius. Tracol? Même sept ans après les faits, le nom de la société revêt toujours une consonance particulière, associée à celui du Mudam… Difficile d’oublier l’incroyable imbroglio qui déchaîna les passions autour de la fourniture de la pierre «Magny doré, qualité Le Louvre», choisie par l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei pour revêtir les murs extérieurs et intérieurs, ainsi que certaines parties du sol, de «son» musée. Retenue, en novembre 2001, suite à une adjudication publique, la société Tracol (en association momentanée avec Clemens Meerfeld eK, Kölner Marmorwerke et Granit+Marmorwerke Engelhardt) avait ensuite connu des difficultés pour honorer son contrat, changeant même de fournisseur et de modèles de pierre, sans en avoir informé l’Etat ni, par la suite, obtenu son accord. En juin 2002, un arrêté ministériel avait, du coup, résilié le marché relatif aux travaux de l’association momentanée, aux torts de cette dernière, l’excluant même pour une durée de six mois de la participation aux marchés publics initiés par l’Etat. La décision fut, ultérieurement, cassée par la Cour constitutionnelle puis par le Tribunal administratif de Luxembourg, mais occasionna des échanges virulents entre les différents protagonistes, jusqu’au ministère des Travaux publics, alors entre les mains d’Erna Hennicot-Schoepges. Pourquoi, dès lors, Marco Sgreccia a-t-il choisi de quitter le confort d’un poste stratégique au sein d’Euroscript (voir en page 88) pour suivre son

cousin dans ce projet fou? «Compte tenu de ses problèmes, la société n’était pas fortement valorisée, sans quoi le rachat n’aurait pas été possible, explique-t-il. Nous savions en revanche, et Fabio d’autant plus puisqu’il y travaillait, que la qualité d’exécution de la société était irréprochable. C’est aussi ça qui nous a motivés. Nous sommes des artisans, nous aimons travailler. C’était aussi un rêve d’enfant d’avoir sa propre société et de montrer à nos parents, qui ont été de ‘simples ouvriers’, au sens noble du terme, que nous avons réussi dans la vie.» La transaction fut finalisée, sous seing privé, le 7 novembre, un vendredi. Techniquement, le rachat de Tracol fut réalisé par l’entremise de Getral, une société de prise de participations spécialement créée pour l’occasion. «Nous avons fait la fête tout le week-end: on ne savait pas ce qui nous attendait. Le lundi, nous étions au boulot, se souvient M. Sgreccia. Il y a eu beaucoup de rumeurs autour de ce rachat, notamment d’influences politiques. Il n’en a strictement rien été. Nous avons voulu racheter, nous avons payé, nous avons travaillé. Le prix n’était pas énorme, mais le risque, oui! Certains ont même fait le calcul que nous ne parviendrions pas à sauver la société. Y compris notre prédécesseur.»

Chiffre d’affaires triplé en cinq ans Le 11 novembre 2003, Marco Sgreccia prenait officiellement la présidence du conseil d’administration et était nommé directeur général, plutôt en charge de l’administration et du volet juridique. Fabio Marochi, lui, devenait administrateur délégué, en charge de la technologie, la technique, la construction. Le plus dur allait commencer… «Lorsque nous sommes arrivés, il y avait 18 procès en cours, et un total de 56 dossiers de contentieux juridiques, rappelle Marco Sgreccia. Mais des procès dans lesquels Tracol était ellemême la plaignante, car M. Zeutzius était particulièrement procédurier, y compris vis-à-vis de clients comme les communes ou l’Etat. Nous les avons pris

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Photo: Tracol Construction

«Nous ne sommes certainement pas parmi les plus grands, mais d’un point de vue complexité technique, nous cherchons toujours à être à la pointe» Marco Sgreccia

La halle omnisports de la ville d’Ettelbruck est le premier édifice du genre érigé suivant les principes de «basse énergie».

un par un et nous sommes allés directement chez toutes les personnes concernées, pour les informer que nous souhaitions mettre de côté l’ensemble des revendications. Ce qui nous intéressait, c’était de reprendre le travail.» Le grand nettoyage par le vide s’est, aussi, physiquement concrétisé lorsque tous ces dossiers ont été mis sous cellophane et archivés sur une palette… «Au premier trimestre 2004, tous les contentieux alors en cours étaient liquidés. Et hormis de rares exceptions, nous avons retravaillé avec tous ceux avec qui nous étions en litige.» A ce moment-là de son histoire, Tracol était au bord de la disparition. Les coûts fixes (l’entreprise employait alors 80 salariés) étaient à peine couverts par le chiffre d’affaires; les pertes s’élevaient à 2,3 millions d’euros et le carnet de commandes sonnait le creux, avec une visibilité ne dépassant pas les six semaines. Pour tout dire, rien. La fin de l’année 2003 fut donc essentiellement consacrée à l’état des lieux de la société, peu reluisant, et au constat de structures administratives et

techniques inadaptées. En 2004 sonna, donc, le temps de la restructuration, de la définition d’une nouvelle identité visuelle, avec le soutien d’une agence de communication: Advantage.

Renverser la vapeur C’est en parfaite connaissance de cause que l’appellation Tracol a été conservée, alors que l’on pouvait imaginer qu’une bonne façon de tirer un trait sur le passé était aussi de changer de nom. «Tracol était avant tout connu et reconnu pour la qualité du travail effectué, explique M. Marochi. Seuls les professionnels avertis connaissaient toute la problématique du passé, et nous sommes allés directement chez eux pour les informer de notre démarche. Si nous avions changé de nom, Tracol serait toujours revenu à la surface, alors qu’aujourd’hui, plus personne ne fait référence aux histoires du passé.» 2005 marqua, ensuite, le point de départ de la réorientation stratégique de la société. Au moment de son rachat, près des trois quarts du

chiffre d’affaires de Tracol étaient assurés par l’activité «génie civil», le quart restant étant assuré par le volet «construction». La société avait, notamment, bénéficié des nombreux développements d’infrastructures routières initiées par la Ville de Luxembourg. Changement radical deux ans plus tard, puisque fin 2005, la construction représentait 60% de l’activité de la société. «Ces cinq dernières années, nous avons connu une explosion dans le résidentiel. Pour la seule année 2008, malgré la crise, notre activité a encore progressé de 50%, indique M. Marochi. Nous sommes, en tous les cas, compétents dans ces deux domaines et c’est plutôt nécessaire quand on voit que les soumissions et adjudications dans le domaine du génie civil se sont nettement raréfiées depuis cinq ans environ. Il était indispensable de renverser la vapeur.» Parallèlement, la société s’est équipée d’infrastructures informatiques performantes, qui ont également grandement contribué à son développement. «Aujourd’hui, trois jours après la clôture }  94

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Fabio Marochi

La construction dans le sang Né tout juste douze jours avant Marco Sgreccia, dans la même ville de Differdange, Fabio Marochi a grandi aux côtés de son cousin, presque son frère… Sorti d’une école de commerce et gestion, section administrative (comptabilité­-économie), il souhaita, sitôt son diplôme en poche, découvrir, sur le terrain, le métier de la construction. «Pendant quatre années, j’ai préparé mon brevet de maîtrise dans le domaine de la construction, à l’Ecole des Arts et Métiers du Limpertsberg, en parallèle avec mon travail.» Son travail? Il a commencé au sein de l’entreprise de construction Lazzara, en septembre 1990. Il y resta un peu plus de deux ans avant de rejoindre Tracol en janvier 1993. «J’étais alors technicien et j’assurais la gestion des chantiers de travaux routiers ou de construction. Ce choix ne fut guère facile à faire, car toute ma famille travaillait chez Lazzara. C’était un vrai challenge pour moi.» Dix ans plus tard, M. Marochi passa, du jour au lendemain, du statut d’employé à celui de patron. Une transition pas forcément évidente à gérer. «Mais nous avons fait cela de manière assez soft, sans siège en cuir ni cigare! Nous sommes restés le plus terre-à-terre possible, mais il est vrai que ce fut une période difficile, pendant les deux premières années.» J.-M. G.

{ d’un mois, nous sommes en mesure de connaître la

comptabilité analytique de chacun de nos chantiers pris individuellement», note M. Marochi. En 2003, la société affichait péniblement 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle a atteint près de 15 millions en 2008 (dont près de 40% apportés par les marchés publics), preuve de la réussite du redressement entrepris et de la pertinence des choix opérés. «Aujourd’hui, lorsque nous avons un problème à régler, nous repensons à tout ce que nous avons enduré dans les six premiers mois, explique M. Sgreccia. Nous n’imaginions pas que cela serait moralement aussi dur. Mais nous ressentions un certain orgueil à vouloir résister et aller au bout. Nous n’avons jamais été tentés de tout revendre.» Durant près d’un an et demi, le temps qu’il a fallu pour que les choses se tassent, aucun des deux associés n’a ménagé sa peine. Des semaines de plus de 80 heures de travail, des weekends engloutis et une activité de communication directe très intense. «Il fallait être sur le front, partout, pour que les gens réapprennent une certaine manière de réfléchir, raconte M. Marochi. A chaque réception à l’extérieur, nous étions présents. La visibilité était essentielle. Aujourd’hui, nous arrivons à gérer cela autrement et nous dormons un peu plus tranquillement.» Outre la structure informatique, de nouveaux matériels (coffrages, grues…) ont été achetés, mais aussi de nouveaux camions adaptés aux besoins spécifiques (sur la base d’un parc de véhicules existant qui était encore relativement récent) et autres équipements techniques. Au total, une moyenne annuelle de 500.000 euros a été consacrée à la modernisation ou au maintien d’un outil de production de qualité. Des montants principalement réinjectés à partir des résultats de la société. «Nous ne sommes certainement pas parmi les plus grands (voir tableau page 96), mais d’un point de vue complexité technique, nous cherchons toujours à être à la pointe», explique Marco Sgreccia. Pour preuve: la construction de la halle omnisports de la ville d’Ettelbruck, premier édifice du genre érigé suivant les principes de «basse énergie» ou encore le centre de formation de l’IFSB réalisé avec du béton fibré, et non pas du béton armé «classique». Un matériau qui n’a, cependant, pas encore trouvé vraiment sa place sur le

marché de la construction, car demandant plus d’épaisseur. Persévérance et endurance auront été deux des qualités majeures qui auront permis à Marco Sgreccia et Fabio Marochi de gagner leur pari et faire taire les nombreux sceptiques de 2003. Les coups durs encaissés leur ont forgé le caractère et renforcé leur carapace. «Quand on a un carnet de commandes pratiquement vide, que l’on démarre avec plus de deux millions de pertes et que l’on est montrés du doigt en permanence comme les ‘méchants’ du dossier Pei, c’est dur, reconnaît M. Marochi. Aujourd’hui, cette partie-là est oubliée, mais nous avons d’autres types de coups durs à gérer, comme les projets qui durent beaucoup de temps. Il peut parfois s’écouler cinq à six ans entre la prise d’une décision et le démarrage des chantiers. On ne demande pas mieux que de travailler plus tôt et plus vite, mais il y a toujours un frein administratif, une signature ou une autorisation qui manque, ou bien une nouvelle loi qui exige de modifier tout un projet, comme récemment avec le bilan énergétique.»

Diversification En plein cœur de la crise financière, le groupe Tracol ne se plaint pas, pour l’heure, de son sort. Les commandes continuent d’affluer et l’activité générale ne faiblit pas, même si dans le département immobilier résidentiel, certains clients privés connaissent certains problèmes. En revanche, les effets du grand plan de relance se font toujours attendre. «Je fais partie de la Chambre des Métiers et je peux vous dire que les entreprises de construction n’ont encore rien remarqué des plans de relance qui ont été annoncés, témoigne M. Marochi. On parle de 40 millions d’euros, de marchés de gré à gré. Mais en réalité, sur le terrain, il n’y a pas eu grand-chose.» La volonté d’innovation et de perfection des dirigeants de Tracol se retrouve bien au-delà de la seule activité de la société. Car à ses côtés, la «maison mère», Getral, a, au fil des ans, constitué un véritable groupe, en prenant des participations, majoritaires ou non, dans différentes sociétés, dont certaines n’ont pas de rapport, même éloigné, avec le secteur de la construction (voir organigramme page 95). Un exemple? La récente prise d’une participation de 10,5% dans le capital de…Yellow.lu, l’annuaire professionnel en ligne, piloté par Emresa en collaboration étroite avec }  96

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Structure sociétaire GETRAL

Tracol Construction

Tracol

Tracol Façades

Recyma

SLTM

CBZ Sport Construct

Recyfe

Centre de formation pour conducteurs Colmar Berg

Axiss

Energy Concept

Immondorf

DS Luxembourg

Inovatec

Dimmi Si Mersch SA

T-Gestion

Energytec France

Diverses SPC pour Projets immobiliers

Sous le giron de Tracol se trouvent quelques participations «historiques», datant d’avant octobre 2003: Recyma et sa filiale Recyfe (active dans le recyclage de matériaux inertes), la SLTM, qui gère le centre de formation pour conducteurs de Colmar Berg, CBZ Sport Construct, qui construit des… terrains de football aux quatre coins de l’Europe (Allemagne, France, Italie...), traités avec son propre engrais, ou encore Immondorf, constituée avec ses «confrères» Kuhn et Ilco, pour la réalisation du projet Brill à Mondorf-les-Bains (35.000 m2 de logements, commerces, maison de services et maison de retraite). Depuis la création de Getral, le processus d’élargissement du groupe s’est accéléré tous azimuts. Axiss (www.axiss.lu), active depuis le 1er janvier 2007, est une filiale à 100% de project management, ce qui a permis de faire une scission transparente avec l’activité de construction. La société travaille sur des développements de lotissements, notamment au centre et au sud du pays. Energy

Concept (www.energyconcept.lu) a été créée fin 2008 en partenariat 50-50 avec le groupe Rollinger Walfer, pour l’élaboration et le suivi de concepts énergétiques dans les conceptions de bâtiments et l’ensemble des démarches administratives qui vont avec. Solartec (www.solartec.lu) est une société créée en 2001 dans laquelle Getral a pris une participation de 25% en octobre 2008. Employant une quinzaine de personnes au Luxembourg (elle est également présente en France et en Belgique), elle est hautement spécialisée dans les installations photovoltaïques classiques, ce qui lui a valu de décrocher un contrat auprès de Cour de Justice européenne. L’appel d’offres initial prévoyait une installation de 350 tonnes d’acier sur le toit. Solartec a été retenue grâce à une solution ne nécessitant que… 60 tonnes d’aluminium, pour un résultat équivalent… la société est également active en Afrique, via sa filiale Innovatec, où elle travaille avec des ONG pour assurer de l’alimentation en eau et en électricité

Yellow

Source: Getral

Energytec Belgium

Solartec

aux populations les plus démunies. DS Luxembourg est la structure dédiée à la diversification «gastronomique» de Getral. Le restaurant/boutique Dimmi Si, à Mersch (www.dimmisi.lu), ouvert en décembre 2008, emploie une trentaine de personnes. Un deuxième site est en gestation, dans le sud du pays, avec une ouverture espérée pour 2011. T-Gestion est une spin off interne permettant la mise à disposition de certaines ressources administratives (RH, informatique) pour répondre à des besoins ponctuels rencontrés dans l’une ou l’autre des sociétés du groupe. Yellow (www.yellow.lu), enfin, est à ranger dans la catégorie des «coups de cœur» de Marco Sgreccia. Un retour à ses premières amours des médias. Actionnaire de la première heure aux côtés de son ami de longue date Marc Neuen, il a impliqué Getral dans le dernier tour de table réalisé au printemps dernier, avec une prise de participation de 10,5% dans le capital de l’annuaire en ligne. J.-M. G.

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{ RTL. «Là, ce sont mes racines ‘médias’ qui ont parlé,

reconnaît Marco Sgreccia. J’ai certaines affinités personnelles avec Marc Neuen et je crois en son projet d’entreprise. J’ai un côté business angel, mais très modeste. Il est difficile pour moi d’oublier ce secteur dans lequel j’ai débuté ma carrière. Ce sont les racines médias.» Si, dans une moindre mesure, les prises de participation ou engagements dans des projets tels qu’Axiss, Energy Concept ou Solartec font du sens (voir page 95), l’implication, en décembre dernier, dans la création du restaurant Dimmi Si à Mersch a de quoi surprendre davantage. Du moins vu de l’extérieur.

Hors du commun «Nous avons toujours voulu nous lancer dans quelque chose d’agréable, de plus léger, reconnaît M. Sgreccia. La gastronomie était pour nous un terrain intéressant. Et puis ne dit-on pas que: ‘Un bon maçon, c’est toujours un bon pizzaiolo’? Plus

sérieusement, nous avons trouvé des personnes qui maîtrisent le secteur de la restauration (en l’occurrence les restaurateurs indépendants Vito Leoci et Franco Orsino, déjà à la tête d’autres enseignes au Luxembourg, ndlr.) et nous voulions développer quelque chose de nouveau, en leur faisant profiter de l’expérience d’avoir beaucoup voyagé.» Ainsi est le concept de Dimmi Si (que l’on peut traduire par «Dis-moi oui»): un restaurant «raisonnable» du point de vue des prix – ce qui est possible grâce au volume que génère une salle de 300 places souvent très bien remplie –, «mais dans un cadre qui est hors du commun, avec un service hors du commun, avec du personnel issu des écoles hôtelières en Italie, logé et nourri ici, dans des maisons qu’on achète et qu’on rénove.» Initialement prévu pour 2010, le projet est devenu réalité beaucoup plus rapidement, au gré d’une opportunité née de l’acquisition de locaux «à fort potentiel», situés à Mersch, en face du Topaze Shopping Center.

L’approvisionnement se fait par voie directe depuis l’Italie, où MM. Sgreccia et Marochi sont allés, sur place, pour choisir les meilleurs produits. Lesquels sont également proposés à la vente, directement dans le restaurant. «Nous avons démarré en décembre dernier et nous avons eu rapidement beaucoup de monde. Mais nous avons un peu négligé la suite du concept, notamment sur la partie consacrée à la vente des produits, pour laquelle nous n’avons pas encore fait de dépliants ni de liste des prix formalisée», reconnaît M. Sgreccia. Le concept a tellement bien pris qu’il est en passe d’être dupliqué. Dans quelques semaines devrait être annoncée la création d’un second restaurant du même type, dans le sud du pays, dont l’ouverture pourrait avoir lieu en 2011. En tenant compte de l’ensemble de ses filiales et participations, le groupe emploie, aujourd’hui, plus de 200 personnes, occupées majoritairement dans la branche construction.

Construction

Les principaux acteurs du marché Aperçu des principales entreprises de construction, classées selon leur nombre d’employés au 1er janvier 2009 (source Statec).

Le trio de tÊte Groupe Compagnie de Construction 560 employés. CDC est issue en 1979 de la fusion de C.Diederich-Colas (fondée en 1935), P. Bohler (fondée en 1907) et Ardec (anciennement R. Didier) fondée en 1948. Références: Immeuble administratif Luxport à Mertert, Ilôt A à Bonnevoie, Cité judiciaire au Plateau du Saint-Esprit, Novotel Rocade, Buropolis Bertrange, pose de 32.000m2 de granit noir pour la place de l’Europe autour de la Philharmonie au Kirchberg... Groupe Felix Giorgetti 450 employés. Si la Sàrl Felix Giorgetti a, officiellement, été constituée en 1991, les origines remontent à la fin du XIXe siècle, lorsqu’Achille et Francesco Giorgetti, émigrés du village italien de Brissago (Province de Varese, près du Lac Majeur) ouvrent leur propre entreprise de construction qui exerce ses activités principalement dans le sud du pays. Références: Dexia BIL

à Belval Ouest, Tour de l’Europe au Kirch­ berg, Data center eBRC à Windhof, Cité judiciaire au Plateau du Saint-Esprit, centre ccommercial Belle Etoile (rénovation et extension) et Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg (rénovation et extension). Groupe Soludec 400 employés. Créé en 1949. Membre, aujourd’hui, du groupe international General Mediterranean Holding. Références: Dexia BIL à Belval Ouest, Immeuble Plaza Grande-Duchesse à Luxembourg, Banque centrale du Luxembourg, Luxair Cargo Center et nouvel aéroport au Findel...

Le groupe des «200 employÉs et plus» Socimmo Construction: 270 employés CBL: 270 employés CLE, Compagnie Luxembourgeoise d’Entreprises: 260 employés Entreprise Poeckes: 220 employés Ilco: 200 employés Manuel Cardoso: 200 employés

Le groupe des «140 employÉs et plus» Weiland Bau: 180 employés Entreprise Cardoso Constructions: 160 employés Movillat Construction: 150 employés DZ Construct: 140 employés Wiesen-Piront Succursale Luxembourg: 140 employés Tracol Construction: 140 employés.

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98 paperJam Business Club propose une série de services aux entreprises: * plus de 30 événements networking par saison (conférences, tables rondes,dégustation de vins, …), * paperJam.Jobs, un jobboard pour “cols blancs”, * des magazines, guides et newsletters électroniques, * une présence sur paperJam.TV et * des avantages auprès d’événements partenaires. Devenir membre? www.club.paperjam.lu

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Communication, Marketing, Design

Appel à participation

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Grand Prix paperJam ICT 2010 Récompenser les meilleures pratiques et stimuler le marché: participez à ce rendez-vous de l’excellence ICT

Le premier Grand Prix paperJam, celui consacré aux meilleures pratiques en Communication, Marketing et Design, annoncera les 50 projets retenus par le comité de sélection le 9 novembre. Dès le lendemain de l’annonce, la réservation des tables débutera selon le principe «first come, first served». Le prix des places varie selon différents critères: 200 euros (non-membres et non-nominés), de 150 à 120 euros (nominés mais non-membres; selon le volume des places) et de 75 à 60 euros (membres; selon le volume des places). Ce prix comprend l’accès complet à la soirée de 18h30 à minuit. A savoir: welcome

Trophée créé par Anne Kieffer

drink et networking (18h30-19h30), cérémonie de remise des prix et dégustation des grands crus avec leurs accords mets (19h30-21h35) et enfin cocktail de clôture (avec open bar digestifs, buffet de desserts et set DJ). Rappelons que ce Grand Prix est parrainé par Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur et réalisé en collaboration avec la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers, le Cenarp, le CRP Henri Tudor, Design Luxembourg, Luxinnovation et Markcom. La cérémonie de remise des prix est produite par Events & More, La Faïencerie, Composition et Mogeba. Infos: www.grandprix.paperJam.lu

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Au lieu de récompenser des projets mettant en œuvre les NTIC par catégorie (solutions bancaires, logiciels CRM...), le Grand Prix paperJam s’intéresse aux projets qui répondent, de façon intelligente et utile, à une demande client et qui créent de la valeur ajoutée. Parrainé par M. François Biltgen, ministre des Communication et des Médias, le Grand Prix paperJam ICT 2010 est organisé en collaboration avec un ensemble prestigieux de partenaires institutionnels, à savoir: ABBL, Amcham ITcom, Apsi, Chambre de Commerce, Chambre des Métiers, Centre de Recherche Public Henri Tudor, Fedil-ICT et Luxinnovation. Le règlement est à télécharger sur www.grandprix.paperJam.lu, l’inscription des projets se fait en ligne sur cette même page. Notons encore que Luxinnovation décernera également un Prix de l’Innovation à l’un des cinquante projets retenus par le comité de sélection. Les inscriptions (www.grandprix.paperJam.lu) peuvent se faire jusqu’au 20 novembre 2009, la cérémonie de remise des prix aura lieu le 25 mars 2010.

Salon Contact

PaperJam Business Club participera à la troisième édition du Salon Contact, le «seul salon B2B au Grand-Duché de Luxembourg dédié aux PME et PMI de la Grande Région». Retrouvez-nous les 26 et 27 novembre de 10 à 19h à Luxexpo. Entrée libre mais sur inscription: www.contact-ene.lu

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agenda 2 e saison 2009-2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Afterwork Talks / Cycle Place financière

Assurance-pension: l’état d’urgence

Pit Hentgen

Lunch Talks / Cycle ICT

How to make Google your best sales tool

mutation à venir de l’économie et la volonté du gouvernement d’attirer davantage de laboratoires de recherche au Luxembourg? Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam), avec Marc Baertz (Property Partner), Olivier Bastin (Jones Lang LaSalle), Laurent Cooreman (CB Richard Ellis), Martin Heyse (BNP Paribas Real Estate) et Jean-Pierre Lequeux (DTZ).  Jeudi 19 novembre 2009, 18:30 - 20:30  Dexia BIL Belval

Workshops / Cycle RH

Comment (mieux) gérer l’absentéisme?

Tanguy Polet Natacha Debock

Dans le contexte économique actuel, la pérennité du système de pension (1er pilier) en vigueur actuellement n’est plus garantie. D’où l’importance croissante des systèmes de pension complémentaires (2e pilier) et d’assurance-pension individuelle (3e pilier). Comment développer ces systèmes au Luxembourg? Quelles seront les pistes que devra suivre le nouveau gouvernement? Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam), avec Pit Hentgen (La Luxembourgeoise), Marc Lauer (Foyer) et Tanguy Polet (Swiss Life).  Jeudi 22 octobre 2009, 18:30 - 20:30  Banque de Luxembourg

Talk by Natacha Debock (Industry Head, Google Belgium) and Gérald Claessens (Knewledge). How Google perceives the future of the internet: from now until 2019? The keen interest in mobile and its impact on business models in developing countries. How to make your site the best sales tool your business has?  Jeudi 12 novembre 2009, 12:00 - 14:00  Auditorium de la Banque de Luxembourg

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Que faut-il entendre par absentéisme et quelles en sont les principales causes? Quels sont les moyens juridiques adéquats mis à disposition des entreprises afin de gérer ou mieux gérer l’absentéisme? Telles sont les principales questions qui seront abordées lors de ce workshop.  Jeudi 26 novembre 2009, 8:30 - 10:30  Grand Théâtre Luxembourg En partenariat avec:

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Immobilier: la peur du vide?

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Afterwork Talks / Cycle Marketing & Communication

Change Management: Hard Cuts + New Growth

Vers une relation Win-Win avec son agence en communication

In turbulent times it is necessary to make hard cuts to downsize, while at the same time promoting new growth opportunities. The «Un:balanced Transformation» approach provides managers and consultants with essential models and instruments for: - effectively steering change projects with seemingly contradictory targets and dynamics - implementing cuts, while at the same time - encouraging new growth and innovation utilizing the opportunities and navigating the challenges of different change phases - doing the power of figures and the logics of feelings justice. By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development - www.doujak.eu  Jeudi 29 octobre 2009, 08:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Olivier Bastin

Martin Heyse

Marc Baertz

Le ralentissement économique touche directement le secteur de l’immobilier de bureaux: la baisse de la prise en occupation, couplée à une surabondance de biens dans certains quartiers, notamment en périphérie, va peser grandement sur les loyers et les rendements. Comment les professionnels de l’immobilier s’adaptent-ils à cette nouvelle donne? Comment le profil et les exigences des investisseurs évoluent-ils? Comment préparer au mieux la

Comment choisir son agence en communication? (typologie des agences, compétitions, rémuné­rations) Comment maîtriser les clés du succès d’un projet de communication? (briefing, cahier des charges) Comment mesurer l’impact d’une campagne de communication? (débriefing, ROI, les critères d’évaluation selon différents objectifs)  Mardi 8 décembre 2009, 18:30 - 21:00  Dexia BIL Belval

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agenda 2 e saison 2009-2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Un an de crise: quels changements pour les entreprises luxembourgeoises?

La mission de ce workshop: professionnaliser les relations avec les médias et éliminer l’arbitraire dans les relations des entreprises et organisations avec les parties prenantes. Formateur: Carlo Schneider/Mediacoat (http://www.mediacoat.lu)  Jeudi 14 janvier 2010, 8:30 - 11:30  Grand Théâtre Luxembourg

Grand Prix / Cycle Marketing & Communication

Grand Prix paperJam Com 2010

Afterwork Talks / Cycle Place financière

Financial Markets Outlook 2010

Edmond Israel

Depuis un an, l’économie mondiale est au ralenti. Le Luxembourg a lui aussi été touché et n’a pas été épargné par les vagues de licenciements, les restructurations, voire les fermetures. Comment les entreprises ont-elles dû s’adapter à la crise? Comment mettre en place des processus de change management qui recueillent l’adhésion des employés? Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam) avec des entrepreneurs luxembourgeois dont Norbert Becker (président des conseils d’administration d’Atoz et CBP,...) et Nicolas Buck (Groupe Victor Buck). Cette table ronde est précédée d’une conférence donnée par Edmond Israel: La confiance, un élément moteur de l’économie.  Jeudi 10 décembre 2009, 18:30 - 21:00  Dexia BIL Belval

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Mediatraining

La communication est devenue un des critères d’évaluation du succès de la stratégie par les investisseurs, le pouvoir politique, la presse et le public (les stakeholders). L’impact des messages transférés par les médias audiovisuels et écrits devient de plus en plus important, au détriment des résultats obtenus par d’autres supports de communication: les relations médias prennent une ampleur stratégique pour les décideurs.

Table ronde sur les marchés financiers 2010. Remise de prix du jeu «Quelle sera la valeur du Dax au 31.12.09?» par Family Office Partnership et paperJam.  Jeudi 28 janvier 2010, 18:30 - 20:30  Auditorium de la Banque de Luxembourg

Workshops / Cycle Ressources Humaines

Le dialogue social: piège ou outil?

Premier des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Publication du Top 50: 11.12.2009 Publication du Top 10: 26.02.2010  Cérémonie le jeudi 25 février 2010, 18:30 - 00:00  Faïencerie - Villeroy & Boch

Grand Prix / Cycle ICT

Grand Prix paperJam ICT 2010

Guy Castegnaro

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Le Luxembourg est connu pour son modèle social. Le dialogue social entre partenaires sociaux, qui se traduit notamment par une obligation d’information et de consultation des représentants du personnel, fait partie de cette quasiinstitution et est également l’une des préoccupations sociales majeures au niveau européen. Le workshop permettra de dégager les principales procédures à suivre et les pièges à éviter en matière de dialogue social.  Jeudi 4 février 2010, 8:30 - 10:15  Le lieu sera communiqué ultérieurement

Deuxième des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Soumission des projets: 20.09 – 20.11.2009 Publication du Top 50: 29.01.2010 Publication du Top 10: 26.03.2010  Cérémonie le jeudi 25 mars 2010, 18:30 - 00:00  Faïencerie - Villeroy & Boch

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Reshaping Strategy: The Who, What, How of Strategic Innovation By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development (www.doujak.eu)  Jeudi 15 avril 2010, 8:30 - 11:45  Le lieu sera communiqué ultérieurement

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Workshop

Comment réduire les coûts salariaux en temps de crise? Retour en images sur le workshop du 22 septembre 2009 au Grand Théâtre de Luxembourg, animé par Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Présentation des diverses possibilités de moduler les coûts salariaux, devenues une priorité pour les employeurs. David Laurent (photos)

Etienne Planchard (Banque de Luxembourg)

Guy Castegnaro (Castegnaro Cabinet d’avocats) Bernard Dubois (PwC) et Rudy François (Fortis)

Sonia Rucquoy (Galilei) et Anne Jacquemart (AXA)

Dégustation de vins

La variété des crémants luxembourgeois

Nicolas Donati (Bistrot Gourmand) et son équipe

Une soirée au Bistrot Gourmand le 24 septembre dernier pour découvrir six crémants luxembourgeois. Dégustation en collaboration avec la Commission de promotion des vins & crémants de Luxembourg. David Laurent (photos)

Nathalie Reckinger (Commission de promotion des vins et crémants luxembourgeois)

Freddy Sinner (Domaine Clos des Rochers), Marc Krier (Caves Krier Frères Remich), Yves Sunnen (Caves Sunnen-Hoffmann), Ruth Herber (Domaine Vinsmoselle), Henri Ruppert (Domaine viticole Henri Ruppert) et Ants Anupold (Caves St Rémy Desom)

Kerstin Becker (IDS Scheer), Charles Boniver (Ineum Consulting) et Elongo Mbafumoya-Tchomba (PwC)

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Conférence

Fraude informatique: le dirigeant d’entreprise peut aussi être responsable! Retour en images sur la table ronde du mardi 29 septembre 2009 chez CK Business Center sur la responsabilité pénale d’un dirigeant d’entreprise en matière de protection de ses données à caractère personnel, dans le cas d’une fraude ou d’une attaque informatique extérieure. Avec la participation de Gérard Lommel (président de la CNPD), de Cyril Pierre-Beausse (Allen & Overy) et de François Thill (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur). David Laurent (photos)

Andreas Avraam (BEI) François Thill (ministère de l’Economie), Cyril Pierre-Beausse (Allen & Overy) et Gérard Lommel (CNPD)

Cyril Pierre-Beausse (Allen & Overy)

Charles Kieffer et Patrick Mergen (CK)

Workshop

Comment réussir le pilotage d’un projet web?

Marc Blau (CTIE)

Workshop au Grand Théâtre Luxembourg présentant les différents aspects de la gestion et de la mise en place d’un projet par Mike Sergonne (Nvision), Pascal Lhoas (Centre de Recherche Public Henri Tudor) et Marc Blau (Centre des Technologies de l’Information de l’Etat) David Laurent (photos)

Mike Sergonne (Nvision)

Pascal Lhoas (CRP Henri Tudor)

Simone Hornick (VDL), Kerstin Becker (IDS Scheer) et Virginie Daunois (Anis Green)

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Cocktail

Cocktail Explorator La nouvelle édition d’Explorator vient de paraître. L’occasion de fêter les 15 ans du City Guide lors d’une grande soirée au Carré Rotondes qui a réunit plus de 1.200 personnes (soirée produite par All Access). Etienne Delorme (photos)

Jacques Demarque (Explorator) Léa Linster (cuisinière)

Mike Koedinger (MKE) et Paul Helminger (VDL)

Marc-Antoine aux platines

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Vent d’automne Femme fatale Tenue en soie sexy et facile à porter. Les manches mi-longues et larges facilitent le mouvement. Le tout est souligné par des accessoires de pointe. Collection Intropia de Hoss.

Casual Chic Elégant et habillé mais avec une touche décontractée, soulignée ici par le choix des chaussures et la coupe de la veste. Le nœud papillon se combine d’habitude avec un smoking mais, dans ce cas, donne un esprit plus léger à la tenue signée Corneliani.

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Cachemire et Cuir Zegna a su se faire un nom pour la création de costumes sur mesure. Ici l’ensemble marie des matières de haute qualité avec une finition impeccable. Manteau en cachemire, col roulé et costume dans les tons de cet automne. Le tout avec des accessoires en cuir, sac de voyage et gants assortis.

Garçonne Ce qui fait le charme de la marque Sonia Rykiel, c’est cette habilité à donner une allure ultra féminine à chaque tenue tout en gardant des coupes fluides. L’inspiration vient souvent de l’homme mais l’idée est alors transformée. Le velours est en plus une des matières phares de cet hiver. Zegna Sonia Rykiel

Beauté Asymétrique Yohji Yamamoto est bien connu pour ses coupes asymétriques. Y-3, une des marques de la maison, présente un look décontracté et pointu. Le détail du pantalon à ne pas manquer: la ceinture incor­ porée et brodée. La touche de velours est également présente dans la finition de la veste. Les bottines sont un clin d’œil aux Dr. Martens qui sont de retour cette année.

Parisian Cool Look très décontracté mais avec des couleurs très sobres. Le mélange ne se fait pas au niveau des tonalités mais au niveau des matières et motifs. Les bottines et l’écharpe donnent un ton plus pointu au tout. Signé Olivier Strelli. Olivier Strelli Yohji Yamamoto

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Concours des cuisiniers intérimaires Adecco Hospitality

Philippe Texeira sans discussion

Le jury a plébiscité le chef de partie du Sofitel Grand Ducal, qui représentera Adecco Luxembourg lors de la finale européenne en 2010.

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Jacques Demarque (texte), Olivier Minaire (photo)

C’est dans le superbe cadre de l’hôtel Mercure Kikuoka à Canach que s’est tenue, le 19 septembre dernier, la deuxième édition du Concours des cuisiniers intérimaires Adecco Hospitality. Un événement ayant pour objectif de valoriser la qualité des intérimaires, mais aussi de désigner le candidat qui représentera Adecco Luxembourg lors de la finale européenne en 2010 qui se déroulera à Lyon, capitale de la gastronomie. Eddy Baillif, branch manager Addeco Luxembourg, avait réuni de nombreux acteurs de la restauration, de l’hôtellerie et de la presse grand-ducale dès 7h du matin, pour se pencher sur les réalisations des quatre candidats sélectionnés. Sous la présidence de Cyril Molard (restaurant Ma Langue Sourit), le jury était composé de François Bernard (Domaine Thermal), Jacques Demarque (Explorator), David Gefe (Traiteur Steffen), René Mathieu (Château de Bourglinster), Sébastien Perrot (Sofitel Grand Ducal), Daniel Rameau (La Rameaudière) et Patrick Reding (Servior). Chaque candidat devait préparer, dans un délai imparti pour chaque plat, un assortiment de sushis, un filet de daurade royale et enfin une trilogie de crèmes brûlées. Ils avaient pu choisir les produits qu’ils souhaitaient pour l’entrée et le dessert, mais avaient, en revanche, découvert le matin même un identique panier de marchandi-

ses pour la préparation de la daurade. Le jury a observé chaque candidat dans son travail, a pu lui poser toute question utile, juger du respect des fiches techniques et des produits utilisés, du respect des règles d’hygiène, de l’organisation et du timing jusqu’à l’envoi des premiers sushis. Le jury s’est ensuite retiré pour débuter la dégustation, noter la présentation des plats, en apprécier le goût, le fumet et la saveur, les crèmes brûlées du dernier candidat ayant été servies vers 12h30. Après délibération, le jury a désigné comme vainqueur incontesté Philippe Teixeira, 45 ans, marié et papa d’une fille de 15 ans. Il a aussi souhaité attribuer un prix spécial «coup de cœur» à Sergio Pinto, brillant deuxième de la compétition.

Grand voyageur Issu de l’Ecole hôtelière voisine de Talence, Philippe Texeira, Bordelais d’origine à la personnalité intéressante, au verbe discret et réfléchi, est, de surcroît, un voyageur impénitent. «Intérimaire» dans l’âme, en quelque sorte. Il garde néanmoins de son dernier voyage en Nouvelle Calédonie et du restaurant le Zanzibar où il exerçait ses talents en cuisine, un souvenir impérissable. Il ressent un sentiment proche de la nostalgie pour le Pacifique, tous les archipels d’Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Dans le souci de permettre à sa fille de continuer ses études dans la stabilité, il est rentré en

Europe, et plus précisément à Luxembourg, en juillet 2008, réalisant, pour commencer, des intérims sur la place avant d’occuper, depuis mars dernier, le poste de chef de partie dans les cuisines du Sofitel Grand Ducal sous la direction de Sébastien Perrot, le chef exécutif. «Ce concours était d’un excellent niveau par la qualité de l’organisation, a commenté M. Texeira. L’utilisation du matériel a été, pour moi, la seule difficulté à surmonter. Il faut s’adapter à toutes les situations. J’ai aimé la très bonne ambiance et les prestations des trois autres sympathiques candidats. Ils auraient aussi mérité de gagner.» Il ajoute que la faculté d’adaptation est, à son avis, la qualité numéro un que recherche Adecco. Il faut mettre l’accent sur la remarquable manière de gérer le stress dont les candidats ont fait preuve tout au long de cette matinée. Leur émotion était palpable lors de la proclamation des résultats, sur une terrasse baignée d’un soleil radieux. Tous, passionnés de restauration et de cuisine, ainsi que les nombreux invités, ont alors partagé autour d’un verre et d’un buffet, d’agréa,société Pomona, aussi présente, avait organisé une animation et démonstration autour d’intéressants produits innovants. Rendez-vous maintenant en 2010 pour la finale européenne qui se déroulera à Lyon, capitale de la gastronomie.

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Gastronomie

news et recette Brasserie Flo Un spécialiste français de la brasserie et de la marée s’installe pour la première fois à Luxembourg. Grandes baies, plafonds à caisson, nombreuses boiseries, le cadre est raffiné avec une petite touche «tendance». Belle terrasse, parking, service voiturier le soir et dimanche midi. Ouvert 7/7 de 11h à 01h. Rue Carlo Hemmer (nouvelle extension Auchan), Luxembourg (Kirchberg) Tél.: 27 04 86 06

Nuno Alves, Le Bistrot Gourmand à Remerschen, nous propose

Le Jambonneau rôti à la moutarde Laver à l’eau à plusieurs reprises la choucroute crue et égoutter. Dans une cocotte, faire fondre la graisse d’oie ou le saindoux et faire revenir les oignons émincés sans les colorer. Ajouter le vin et l’eau, porter à ébullition. Ajouter ensuite la palette, le jambonneau, la poitrine de porc et l’étamine d’épices. Saler légèrement, couvrir d’un papier sulfurisé et d’un couvercle. Cuire au four pendant 1h45 à 180 °C. Faire chauffer à part les saucisses dans l’eau frémissante pendant 10 minutes. Réserver. Pour la sauce, faire suer 1 oignon dans un peu de beurre et ajouter 1/4 litre de vin blanc. Laisser réduire de moitié et ajouter 1/2 litre de crème. Laisser bouillir et ajouter une cuillère à soupe de moutarde de Dijon et une cuillère à soupe de moutarde à l’ancienne. Assaisonner légèrement. Dresser sur un plat très chaud.

A la française

Un effet boeuf

Beef Bar The place to (m)eat! On comprendra vite que la viande de bœuf (CQFD) est la spécialité de ce restaurant au décor contemporain où le rouge, la brique blanche et le verre dominent. Vous choisirez l’origine des savoureux morceaux sélectionnés qui seront cuisinés selon un mode breveté. Ouvert 7/7 de 11h à 01h. Rue Carlo Hemmer (Nouvelle extension Auchan), Luxembourg (Kirchberg) Tél.: 27 04 85 95

Photo: Andrés Lejona

nvisager Une autre façon d’e ute la choucro

Ingrédients pour 4 personnes: 1 kg de choucroute crue, 1 oignon, 2 gousses d’ail, 100 g de saindoux ou de graisse d’oie, ¼ l de riesling, du beurre, ½ l d’eau; dans une étamine: 1 clou de girofle, 1 feuille de laurier, 1 branche de thym, 3 baies de genièvre, 6 grains de poivre; 1 palette de porc fumé, 1 jambonneau demi-sel, 200 g de poitrine de porc fumé, 4 saucisses de Strasbourg ou Wirschtercher. Son vin préféré: Renaissance rosé, vin de pays d’Oc ou Billecart-Salmon rosé Son restaurant préféré: Auberge de la Klauss à Montenach (Moselle) Le Bistrot Gourmand, 77, Wäistross, L-5440 Remerschen

extrême L’Orient dans son

Le Zaï La Chine et le Japon se partagent la carte et c’est un étonnant voyage en Extrême-Orient que Maître Zheng vous propose! Décor intérieur et extérieur raffiné et réussi. Très belle terrasse et parking privé. Du lundi au vendredi de 11h45 à 14h30 et de 18h à 22h30. Fermé samedi midi et dimanche midi. 273, route d’Arlon, Strassen, Tél.: 27 39 74 76

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Sélection de vins

LA VARIÉTÉ DES CRÉMANTS LUXEMBOURGEOIS

Présentation avec la Commission de promotion des vins & crémants de Luxembourg

Henri Ruppert, Domaine viticole Henri Ruppert www.domaine-ruppert.lu

DOMAINE VITICOLE DOMAINES HENRI RUPPERT VINSMOSELLE

DOMAINE CLOS DES ROCHERS

La cuvée se compose essentiellement de vins de l’année 2005 et 2006. Une partie (20%) a été élaborée en barrique. La cuvée se compose comme suit: 50% pinot blanc, 15% auxerrois, 15% riesling et 20% de pinot noir vinifié en blanc. Le crémant présente une belle mousse avec une robe aux reflets dorés.

Un superbe cordon où explosent de fines bulles régulières et persistantes ornant la robe jaune pâle brillant aux reflets verts de ce millésime 2005. Après un premier nez floral (lilas), nous rencontrons une complexité aromatique où se mêlent les fruits exotiques et les fruits secs (abricot) avec des nuances briochées.

La cuvée Cult est née d’un assemblage des meilleurs vins issus des cépages pinot, avec une base provenant majoritairement du cépage pinot noir, vinifié en blanc. Elle se distingue principalement par la finesse de ses bulles, une onctuosité remarquable, une structure unique en son genre.

Ruth Herber, Domaines Vinsmoselle www.vinsmoselle.lu

Freddy Sinner, Domaine Clos des Rochers www.bernard-massard.com

Yves Sunnen, Domaine Sunnen-Hoffmann www.caves-sunnen.lu

CAVES KRIER FRÈRES REMICH

Le crémant est issu de 50% riesling, 30% auxerrois et 20% pinot blanc. Sa couleur se présente légèrement dorée. En dégustant ses bulles fines, on retrouve des arômes frais et de jolies notes de minéralité.

Un rosé aussi extravagant que rare! L’œil est attiré par sa robe saumon, inhabituelle, mais infaillible témoin d’une élaboration authentique. Le dosage légèrement plus élevé domine ses tanins de pinot noir et prononce la complexité de ses arômes de fruits rouges.

La cuvée Desom brut attire le regard par ses fines bulles et sa belle robe or pâle. Au nez comme en bouche, il dévoile une panoplie de fruits bien mûrs avec, en finale, une parfaite harmonie et une élégance remarquable.

Marc Krier, Caves Krier Frères Remich www.krierfreres.lu

Photos: David Laurent/Wide

DOMAINE SUNNEN- CAVES HOFFMANN ST REMY-DESOM

Ants Anupold, Caves St Remy-Desom www.desom.lu

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Index entreprises 340 entreprises et organisations ont été citées dans les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

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1,2,3, GO

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ABBL 76, 78, 98 Abu Dhabi Commercial Bank 78 Accor Services 98 Adem 20, 34 Administration de l’Environnement 8 Administration des Ponts et Chaussées 8 ADT-Center 64 Advans 78 Agence de développement économique Metz Métropole 87 Agilis Engineering 40, 42 AIG 80 Alfi 72, 73, 76, 80 All Access 98, 107 Allen & Overy 68, 98 Alphavalue 68 Alter Domus 43 Amcham 98 Amuse 30 Andersen 36 Anesec 30 Anis Green 98 Apsi 98 ArcelorMittal 82, 84 Arendt & Medernach 72 ARHS (Advanced and reliable information systems) Developments 56 Association of International Wealth Management 78 Astra 88 Atoz 32, 39, 64, 98 Aurel BGC 80 Autodiffusion Losch 19 Avery Dennison Luxembourg 60 AXA 56, 98 Axiss 92

b

Banco Ambrosiano 36 Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest 78 Banque Centrale du Luxembourg 74, 78 Banque de Luxembourg 18, 98 Batigère-Sarel 87 BCD Travel 64 BCEE 81 BEI 32, 56, 98 Bertelsmann 74 BGL 76 BGL BNP Paribas 2, 20, 32, 82 BGL BNP Paribas Luxembourg 76 BIP Investment Partners 60 Bistrot Gourmand 98 BMW 17 BNP 76 BNP Paribas 68, 70 BNP Paribas Real Estate 98 Bourse de Luxembourg 44, 73 Brasserie Flo 115 Buzzi Unicem 84

C

C. Karp-Kneip 58 Cambio 86 Castegnaro Cabinet d’Avocats 98 CatClub 66, 103 CatClub Continental 66 Caterpillar 8 Caves Krier Frères Remich 98 Caves St Rémy Desom 98 Caves Sunnen-Hoffmann 98 CB Richard Ellis 98 CBP 98 Cenarp 98 Centre de Recherche Public Henri Tudor 98 Centre Européen des Consommateurs 30 Centre Ouest Africain de Formation et d’Etudes Bancaires 78 Centre Pompidou-Metz 87 Cerametal 52 Ceratizit 52 CESR 76 Cetrel 60 CFL 8 Chambre d’Industrie et de Commerce de la Sarre 42 Chambre de Commerce 12, 20, 42, 58, 80, 98 Chambre de Commerce franco-belgo-luxembourgeoise 20 Chambre de Commerce Meurthe-et-Moselle 42 Chambre des députés 15, 30, 80 Chambre des Salariés 32, 34, 35 Chartis 80 Cimalux 84 Ciments luxembourgeois 84 Citigroup 68 Citroën 25 CK Business Center 98 Clearstream 74 Clemens Meerfeld eK 92 Cluster maritime 82 CNPD 98 Codex 121 Cogeco 123 Comité à la Simplification Administrative 46 Comité National pour la Simplification Administrative en faveur des Entreprises 46 Commission de promotion des vins et crémants de Luxembourg 98 Commission européenne 34, 44, 56, 68, 76, 88 Composition 98 Conseil de l’Europe 88 Conseil régional de Lorraine 42 Cour de Justice des Communautés européennes 74 Crédit du Nord 74 Cronos 56 CSSF 68, 78 CSV 15 CTIE 98 CultureInside 40, 42

D

Dechmann Communication 64 Dedid 70 Déi Gréng 15, 30 Deloitte 36 Deloitte & Touche Luxembourg 36 Design Luxembourg 98 Desjardins Valeurs Mobilières 80 Deutsche Schutzvereinigung für Wertpapierbesitz 70 Dexia 74, 124

Dexia Asset Management 74 Dexia BIL 74, 82 Dexia BIL Belval 98 Dexia Life & Pensions 74 Dexia Technical Services 74 Dimmi Si 92 Domain Invest 60 Domaine Clos des Rochers 98 Domaine Vinsmoselle 98 Domaine viticole Henri Ruppert 98 Doujak Corporate Development 98 DP 15 DTZ 98 Dyckerhoff 84

E

Ecole des Arts et Métiers, Luxembourg 92 Editus 105 Ellipse 6 Energy Concept 92 Enron 36 Ernst & Young 36, 65 Etat luxembourgeois 12, 28, 34, 56, 76 Euro DNS 60 Eurogroupe 12, 68 Euromoney 78 Europe Vins 113 Euroscript 88, 92, 101 Eurosystème 74 Events & More 98

F

Fédération des Entreprises des Métiers du Métal 84 Fedil Business Federation 12, 58, 84 Fedil-ICT 98 Fideos 47 Fiduciaire Générale 36 Fiduciaire Générale de Luxembourg 64 Fleming 36 Foncière des Régions 87 Fondation de Luxembourg 18 Formart 83 Fortis 70 Fortis Assurances Luxembourg 98 Fortis Banque Luxembourg 82 Fortis Investments 80 Fortis Luxembourg IARD 74 Fortis Luxembourg Vie 74 France Telecom 60 Franklin Templeton Investment Management, Londres 73 FUSE 30

G

G20 68 Galilei 98 Garage Appel 60 Garage Intini 23 GBL 74 Georg von Holztbrinck 88 Georges V Est 87 Getral 92 Goldman Sachs 68 Google Belgium 98 Gouvernement luxembourgeois 28 Grand Théâtre Luxembourg 98 Granit+Marmorwerke Engelhardt 92 Groupe Sales-Lentz 54 Groupe Victor Buck 98 Groupement des entrepreneurs luxembourgeois du BTP 58 Groupement Européen de Coopération Territoriale 20, 87

H

Hifi International Homesystem

85 40, 42

I

I.R.I.S. 60 Iceland Express 66 ICT7 42 IDS Scheer 98 IF Advisory 64 IF Corporate Services 64 IF Experts Comptables 64 IF Group 64, 79 IF Online 64 IF Payroll & HR 64 IFSB 58 IG Market 61 Imprimerie Mil Schlimé 33 Ineum Consulting 98 ING 30, 54 ING Luxembourg 78 Inspection du Travail et des Mines 32 Inspection générale des Finances 8 Institut de Formation Bancaire Luxembourg 78 InterAtoz 64 Interfiduciaire 42, 64 Intermeat Services 60 Intrasoft 56 Investas 70 ITcom 98

J

Jan De Nul Group Jones Lang LaSalle JPMorgan

K

Karp-Kneip constructions Karp-Kneip matériaux Ketterthill Kneip Knewledge Kölner Marmorwerke KPMG KPMG Europe KPMG Luxembourg

64 98 36

58 58 50 76 98 92 36, 64, 68 66 66, 72

L

La Coque 30 La Luxembourgeoise 77, 98 La Tribune 68 Laboratoire les Forges du Sud 50 Laboratoire Luxembourgeois d’Immuno-Pathologie 50 Laboratoires Réunis 50 Landesbank Baden-Württemberg 76 Lazard groupe Real Estate 87 Lazzara T. Constructions 92 LBBW 76 LBBW Immobilien Development 76 Lehman Brothers 72, 78, 80, 82 L’essentiel 119 Libération 78 Linklaters 72 LRI Invest 76 LSAP 15 Luxair 60 Luxembourg for Business 34 Luxembourg for Commerce 67

Luxembourg for Finance Luxembourg for ICT Luxemburger Wort Luxexpo LuxFlag LuxGSM Luxinnovation Luxport

78 98 42 29, 98 78, 80 31 16, 98 82

M

Manuport 82 Markcom 98 Matériaux 84 Mazars 62, 63 Mediacoat 98 Mediaport 88 Messe Frankfurt 105 Mike Koedinger Editions 98 Ministère d’Etat 46, 88 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 42 Ministère de l’Egalité des Chances 91 Ministère des Classes moyennes 46 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 8, 82 Mobistar 60 Mogeba 98 Mowo 49 M-Plify 64 Mudam 92

N

Nacarat Netfutura Nicolas Michelin Nicsa Noble & Scheidecker Novelis Luxembourg Nvision

87 40, 42 87 72, 73 71 60 98

O

Observatoire des droits de l’homme 34 OCDE 20, 32 Office Luxembourgeois d’Accréditation et de Surveillance 50 Olivetti 56 Onformonics 66 Orange 60

P

paperJam 72 paperJam Business Club 42 Paribas 76 Plansee-Tizit 52 Pôle Emploi 20 Portlux 82 PricewaterhouseCoopers 36, 42, 73, 98 Property Partner 98 Proximus-Belgacom 56

R

RBC Dexia RBC Dexia Investor Services Bank RTL RTL Group

74 73 88 74

S

Salon Contact 98 Securitas 75 SeeZam 40, 42 Ses Astra 16 SG Private Banking 78 SIT Group 98 SNCI 60 Société du Port de Mertert 82 Société Générale 68, 74, 78 Société Générale Bank & Trust 78 Société Générale Securities Services 73 Solartec 92 State Street Bank, Luxembourg 73 State Street, Hong Kong 72, 73 Statec 12, 28 Step by step 30 Stoxx 73 STX Offshore & Shipbuilding 60 Sudgaz Distribution 60 Swiss Life 98

T

Tanklux 82 Taxand 64 Technoport 66 Technoport d’Esch-sur-Alzette 40 Telindus 97 Ten 66 Thaï 113 Thaï Restaurant 66 Tomcat 109 Topaze Shopping Center 92 Tracol 88, 92 Trendiction 66 Tundra Capital Gold Fund 80 Tundra Finance 80

U

UCM Lux Union des Entreprises Luxembourgeoises Université de Liège Université du Luxembourg

V

Ville d’Arlon Ville de Luxembourg Ville de Metz Villeroy & Boch Volkswagen Volvo Voxmobile Voyages Emile Weber

W

World Steel Association

Y

Yellow.lu

87 12, 34 56 16, 34

86 98 87 98 11, 86 27, 54 60 83

84

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Index décideurs 198 personnalités ont été citées dans les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

A

Alsleben Maik Altwies François Anupold Ants Asselborn Jean Avraam Andreas

B

Baertz Marc Balon André Barbedor Patrick Bastin Olivier Bauer Maurice Bausch François Becker Norbert Becker Kerstin Berichel Pascal Bettel Xavier Biltgen François Bintz Jean-Claude Bitaine Georges Blau Marc Beye Alioune Blondin Boniver Charles Bredimus André Britz Thibaut Buck Xavier Buck Nicolas

c

Castegnaro Guy Chambers Paul Claessens Gérard Compaore Jean-Baptiste Condon Noel Cooreman Laurent Costa Marc-Antoine Cristini Baptiste

D

d’Aragon Charles-Henri Daunois Virginie De Nul Jan Debock Natacha Dechmann Daniel Demarque Jacques Dennewald Robert Depoorter Philippe Di Bartolomeo Mars Dobbins Martin Dogniez Nathalie Donati Nicolas Doumont David Dourson Jean-Luc Dubois Bernard

73 42 98 15 98

98 86 40, 42 98 44 15 98 98 73 15 34, 98 60 87 98 78 98 74 66 60 98

98 32 98 78 80 98 98 40

20 98 60 98 64 98 84 18 15, 28, 50 73 72 98 86 50 98

E

Eippers Josiane Eischen Gérard Etgen Fernand

F

Fayot Ben Folschette Christophe Francis Yves François Erich François Rudy Frieden Luc

64 42 15

15 66 36 30 98 12, 15, 20, 70

G

Georges Alain Géradin Bertrand Giersch Volker Goebbels Raymond Goutière Philippe Gueth Frédérique

H

Hall Andrew Hamacher Teresa Hammel Marc Hammond Jamie Helminger Paul Hentgen Pit Hennicot-Schoepges Erna Herber Ruth Herz Roger Hetto-Gaasch Françoise Heyse Martin Hirdman Tonika Hornick Simone Houtsch Roland Humbel René-Louis

I

Imsland Matthías Israel Edmond

J

44 68 42 70 80 42

68 72 42 73 98 98 92 98 66 15 98 18 98 42 50

66 98

Jacquemart Anne 98 Jean Thierry 87 Juncker Jean-Claude 12, 18, 20, 46, 68

K

Keiser Francine Kerviel Jérôme Kieffer Charles Kirch Leo Klein Jean-Pierre Koedinger Mike Koster Pascal Krecké Jeannot Kremer Claude Krier Marc

L

Lagarde Christine Lam Maurice Lanners Jacques Laurent Jean-Michel Le Déaut Jean-Yves Ledent Philippe Lentz Jos Leoci Vito Lequeux Jean-Pierre Letsch Joëlle Levitte Jean-David Lhoas Pascal Li John Lindberg Johan Linster Léa Lommel Gérard Lucius Jean-Claude Lux Lucien

M

Mangen Christiane Mangers Pierre Mariani Pierre Marochi Fabio Martin Eric Mbafumoya-Tchomba Elongo Mergen Patrick Mersch Yves Ming Pei Ieoh Modert Octavie Moreno Stefano Mosar Laurent Mouget Didier Mück Thomas Muller Charles

N

Negri Roger Nepper Jean-Pascal Neuen Marc Novegil Daniel

72 78 98 88 15 98 60 34, 98 72 ,76 98

20 36 52 42 42 87 54 92 98 64 20 98 36 73 98 98 42, 64 8, 15

46 42 74 92 76 98 98 78 92 46 66 15 36 40, 42 73

15 68 92 84

O

Orsino Franco Oudéa Frédéric

P

Paris Gila Paulus Samuel Pierre-Beausse Cyril Planchard Etienne Poeker Jeannot Polet Tanguy Proth Jean-Paul

R

Ramm Anna-Maria Reckinger Nathalie Reinesch Gaston Riehl Karin Roth Gilles Rouleau Eric Rucquoy Sonia Ruel François Rufin Jean-Christophe Ruppert Henri

S

Saint-Antoine Isabelle Sales Marc Sales Jos Santer Jacques Sarkozy Nicolas Sauer Laurence Sauer Ed Schaaf Jean-Paul Schadeck Raymond Schank Marco Schiltz Jean-Louis Schiwek Frederick Schleich Arno Schlesser Gilles Schneider Romain Schneider Carlo Schnermann Markus Serderidis Jourdan Sergonne Mike Sgreccia Marco Sinner Freddy Sniukas Marc Soisson Nicolas Steinbusch Yves Sulkowski Alex Sunnen Yves

92 78

40, 42 42 98 98 82 98 84

68 98 76 36, 66 15 20 98 80 20 98

40, 42 54 54 18, 20 20, 68 66 66 15 36 15 15 60 36 16 15 98 60 56 98 88, 92 98 98 84 40 64 98

T

Theves Tom Thiel Lucien Thill François Thiry Christian Thommes Camille Thorn Gaston Tixier Valérie Truchi Daniel Tse KK

V

Valschaerts Dominique van Leenders Joost Van Wambeke Pierre Vanelslande Denis von Holtzbrinck Dieter von Holtzbrinck Stefan

W

Wagener Frank Wagner Pierre Weiler Christian Weisgerber Tom Werner Pierre Wiseler Claude Wolff Pitt

Z

Zeutzius Fernand

42 12 98 58 76 20 73 78 72, 73

73 80 40, 42 42 88 88

74 64 84 8 20 8, 15 40

92

paperJam – édition Novembre 2009 Ce numéro est paru le 23 octobre à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

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INsIDE

cahier «Économie et finance» photo Andrés Lejona

cahier «Management» illustration INgrid

paperJam – édition novembre 2009 Ce numéro est paru le 23 octobre à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction Marc Auxenfants (-46) marc.auxenfants@paperjam.lu

Frédérique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Brian Power (-49) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu

collaborateurs rÉdactionnels Jacques Demarque, Alain Ducat, Sébastien Lambotte, Bernard Paquin, Angelina Rafii, Duncan Roberts, Jean-Marc Streit, Joseph Tripodi, Marc Vandermeir correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Julien Becker, Luc Deflorenne, Etienne Delorme,

Éditeur téléphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Sarah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275

David Laurent (Wide), Andrés Lejona, Olivier Minaire, Jelle Van Seghbroeck

Illustrations INgrid

LAYOUT directEUR artistique Guido Kröger CRéATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard,

Nathalie Petit, Stéphanie Poras, Claire Ramos pour INgrid (www.INgrid.eu)

impression Imprimerie Centrale

DIFFUSION Didier Blaes (-28) diffusion@mikekoedinger.com

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associé Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale Céline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu Chargé de clientèle / paperjam Simon Béot (-34), simon.beot@tempo.lu Chargé de clientèle / paperjam business club François Altwies (-37), francois.altwies@tempo.lu Chargée de clientèle web Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu Chargée de clientèle / explorator Mélanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu Chargé de clientèle / index Simon Béot (-34), simon.beot@tempo.lu Chargée de clientèle / City MAGAZINE Sophie Goulet (-36), sophie.goulet@tempo.lu administration Isabelle Ney RC B95212 TVA intracommunautaire LU 197 915 68

Conformément à l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de paperJam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 pour cent, par Mike Koedinger, éditeur indépendant domicilié au Luxembourg. Le conseil d’administration est composé par Mike Koedinger (président), la société Tempo ainsi que la société Mike Koedinger Management s.à.r.l. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger. © Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

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Coordonnées bancaires: Code BIC / Swift: BCEELULL No IBAN: LU87 0019 1655 8851 4000 de Mike Koedinger Editions Autres pays sur demande Formule standard 1 x 10 nos/an: 40 euros Formule corporate 3 x 10 nos/an: 80 euros Formules grandes et très grandes quantités pour entreprises et institutions sur simple demande. paperjam dans votre établissement Contactez Francis Gasparotto (-33) francis.gasparotto@tempo.lu

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Des nouveaux bâtiments sortent de terre... Mais qui pour les occuper? Le marché de l’immobilier de bureaux traverse une période délicate. Le résidentiel, lui, reste toujours soumis à des prix exhorbitants... Prochaine édition: 20 novembre 2009 Pour contacter la rédaction: press@paperjam.lu


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