paperJam economie & finances decembre 2009

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Décembre 2009 | économie & finance

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3 edito

Photo: Julien Becker

Une nouvelle voie qui s’ouvre?

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam

L’information est presque passée inaperçue, mais elle pourrait pourtant se révéler très importante pour le Luxembourg. Début novembre, la Commission Nationale pour la Protection des Données (CNPD) a approuvé les Binding Corporate Rules (BCR) introduites il y a un peu moins d’un an par le groupe eBay, dont le siège européen se trouve au Luxembourg. Ces BCR sont des règles s’appliquant aux groupes multinationaux, relatives aux transferts des données à caractère personnel entre deux ou plusieurs entités de ces groupes, situées dans deux ou plusieurs pays différents. En principe, ces données ne sont, au départ, susceptibles de quitter leur pays «d’origine» que dans l’hypothèse où le niveau de leur protection est au moins équivalent dans le pays «hôte». Dans le cas contraire, les deux parties doivent conclure des accords assurant un même niveau de protection de ces données, ou bien demander le consentement de chacune des personnes concernées. On imagine le casse-tête pour des groupes aussi gigantesques qu’eBay. Pour faciliter la vie de ces groupes multinationaux, et éviter la multiplication de clauses contractuelles, le «Groupe de l’article 29» de la Commission européenne – dédié à la protection

des données – a élaboré, en concertation avec quelques grandes multinationales (General Electric, Accenture, Philips, HP, Sanofi Aventis, Microsoft,…), le principe d’une «charte» par groupe consignant ces fameuses BCR. Des règles propres que ces groupes s’engagent à respecter à travers le monde. C’est cette charte que les autorités nationales de protection des données sont amenées à valider, plutôt qu’un ensemble de clauses contractuelles préconisées par la Commission européenne. Une dizaine de chartes BCR, seulement, a été approuvée depuis 2005, ce qui a amené le Groupe de l’article 29 à appeler les autorités européennes à rendre plus efficaces et rapides les procédures d’examen. Message reçu par la CNPD, qui a réglé en à peine dix mois le dossier du groupe eBay (et de sa filiale PayPal, la plate-forme de paiement électronique), agissant, en l’espèce, en tant qu’«autorité leader». La voie est donc ouverte, et toute multinationale ayant déjà établi une tête de pont au Grand-Duché, et à plus forte raison celles désireuses de le faire, savent qu’elles pourront y trouver un terrain favorable en la matière. A la recherche de voies de diversification et de dynamisation de son tissu économique, le Luxembourg tient sans doute là une piste qu’il a tout intérêt à suivre de très près.

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sommaire paperjam | Décembre 2009 |  économie & finance

12

Françoise Hetto-Gaasch, nouvelle venue au gouvernement

30

La Chambre de Commerce critique avec le projet de budget 2010

40

Daniel Reding, nouveau président des jeunes dirigeants d'entreprise

luxembourg 12 Françoise Hetto-Gaasch

«J’aurais

prÉfÉrÉ que tout se passe plus lentement» Promue dans le gouvernement Juncker-Asselborn II, l’ancienne animatrice de RTL a hérité du portefeuille des Classes moyennes et du Tourisme ainsi que de celui de l’Egalité des chances.

16 Shanghai 2010 Le quart d’heure

30 Avis sur le projet de budget 2010

À

La Chambre de Commerce pointe l’attentisme et le manque de vision du gouvernement. 32 Recherche

Un

budget gonflÉ

Les crédits alloués à la recherche publique passent à 0,67% du PIB. Loin du fameux objectif de 1%, repoussé à 2020.

chinois

Le Luxembourg prépare le contenu multimédia de son pavillon pour la prochaine Exposition universelle qui débutera dans six mois, à destination de centaines de milliers de visiteurs dont le temps de visite moyen sera d’environ 15 minutes…

boulets rouges

33 Formation

Appel

aux jeunes

La Chambre des Métiers déplore que l’artisanat éprouve des difficultés à trouver des apprentis dans les métiers technico-manuels.

18 Culture Filmpräis

turns attention on local industry A new generation of creative and technical talent is emerging in the Luxembourg film industry.

20 Philippe Guex

“Keeping

a level playing field among financial centres is a concern”

veiller À une pondÉration Équitable»

entreprises 34

Un

savoir-faire à faire valoir

Alors que le taux d’occupation des hôtels baisse, les clients d’affaires désertent les bonnes tables. Mais le secteur veut garder la tête haute et aller au-devant des attentes des clients.

Marianne Pesch

Contre vents et marÉes Nombreux obstacles sur le parcours de cette agricultrice, entre le décès de son mari et l’acharnement de la commune de Roeser à empêcher le développement d’un site porcin pourtant inauguré en mai dernier.

36 Arlette Schneiders PionniÈre et

conquÉrAnte

Première femme à diriger un bureau sans associé masculin, l'architecte prouve qu’une passion débordante et un engagement sans faille peuvent mener au bout de ses ambitions, voire de ses rêves.

Pour l’ancien président du Conseil d’Etat, qui a quitté ses fonctions le 15 novembre, la composition de l’institution doit se rapprocher de la réalité politique du pays. 28 Restauration

Sortir

diffÉrents de la crise

Daniel Reding, promu tout récemment nouveau président de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise, table sur un programme d’action volontariste. 42 Paul Dewandre

«L’homme a besoin de confiance,

la femme d’attention»

Le Belge Paul Dewandre interviendra sur son thème favori, les rapports entre hommes et femmes et «les comportements souvent incompréhensibles de l’autre sexe». En couple et dans l’entreprise. 44 Les 26 et 27 novembre

Salon

contact: mode d’emploi

Conférences et worshops rythmeront les deux jours de cet événement B2B à Luxexpo.

The Swiss ambassador to Luxembourg is following the fallout from the financial crisis. 24 Alain Meyer «Il faut

40 FJD

38

46 Téléphonie mobile

Couleur

locale, couleur globale Adieu Voxmobile, bonjour Orange. Le rebranding, qui répond à la logique industrielle d’un groupe international, efface une partie de la touche «locale» développée ces cinq dernières années.

47 Rebranding

Voxmobile

48 Audit

PwC

devient Orange

rÉduit les bonus

100% des associés du cabinet d’audit et de conseil ont accepté de revoir à la baisse leurs émoluments pour préserver l’emploi. Les effectifs ont même augmenté de 8% en 2009.

Carine Smets

Une signature pour les grandes maisons Que de chemin parcouru depuis l’ouverture du premier magasin à Bereldange. Aujourd’hui, Little Smets s’est installée au Kirchberg.

51 Symposium

Inventaire

et Gestion des risques

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9 sommaire

52

Jacques Lanners, entrepreneur de l'année

76

Citi: la vitesse supérieure au Luxembourg

82

Marcos Paraiso crée une micro-entreprise durable

industrie 52 Jacques Lanners

Coup

d’essai gagnant

Le président du conseil de surveillance de Ceratizit, lauréat du Prix de l’Entrepreneur de l’année, avait décliné l’invitation à participer aux deux premières éditions… 54 Présentation

Legicorp

on line

place financière 56 Absorption

La

chute de la maison Oppenheim Un article de Manager Magazin jette une lumière nouvelle sur les opérations hasardeuses des principaux actionnaires de la banque privée allemande. L’institution concernée s’en défend.

58 Christian Chavagneux «Les paradis fiscaux

cachent la vraie image de la mondialisation» Pour l’économiste et rédacteur en chef adjoint d’Alternatives Economiques, l’enjeu est de mieux comprendre comment les centres offshore nourrissent l’instabilité financière internationale.

61 Inauguration HSBC dans

ses murs

64 Microfinance

Micro-potentiel? Le gouvernement conduit une réflexion stratégique pour renforcer la microfinance comme source de diversification de la place financière. Mais les retombées économiques de la «niche» devraient rester modestes au Luxembourg.

66 Capita Group

EN

terrain favorable

Avec l’acquisition de Fidei Fiduciaire à Luxembourg, le groupe d’origine britannique entend renforcer son expansion internationale au cœur d’un solide cadre réglementaire. 68 Régulation

AIFM:

un projet prÉcipitÉ mais nÉcessaire Trois professionnels reviennent sur la proposition de directive encadrant les fonds alternatifs et leurs gestionnaires.

70 Banques

Restructurations

bruxelloises

Les filiales grand-ducales des banques belges attendent et redoutent des décisions importantes qui leur échappent. 72 Pensions

Prise

de conscience

Les experts ont bien pris la mesure de la problématique des retraites futures. C’est moins vrai pour le grand public. 73 Anniversaire Du transport

de fondS À la sÉcuritÉ intÉgrale Brink’s Security Luxembourg fête les 150 ans de sa société mère.

74 Picture report Les 150 ans 76 Citi

de Brink’s

Luxembourg-Dublin,

l’axe fort

78 Sidérurgie

ArcelorMittal

accélère les cadences L’utilisation des capacités des sites luxembourgeois devrait approcher les 70% au quatrième trimestre.

80 Villeroy & Boch

Espoir

d’un accord

A l’issue de la première réunion du 12 novembre, le conciliateur a demandé aux syndicats et à la direction de travailler chacun de leur côté à une solution.

grande région 82 Entrepreneuriat

À

TOUTE VAPEUR

Un entrepreneur lorrain surfe sur la vague écologique et déferle sur la Grande Région avec une idée pratique et astucieuse: le lavage de voitures mobile et à faible consommation d’eau. 83 Reconversion économique

Envol

lorrain

L’avionneur civil français Geci International produira à Chambley, sur 20 ans, 1.500 bimoteurs légers à destination des marchés émergents. 88 Industrie

L’aprÈs-Gandrange Conformément à ses engagements, le numéro Un mondial de l’acier financera bien un centre de formation des apprentis dédié à la sidérurgie, à Yutz.

La succursale luxembourgeoise du groupe bancaire travaille au rapprochement de ses deux plates-formes de fonds d’investissement, plutôt complémentaires que concurrentes dans sa stratégie.

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Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 10/10 au 10/11: 1. Present state of security Article vu 2.482 fois

2. Communication, Marketing,

Design: voici les 50 nominés! Article vu 1.145 fois

3. PwC Luxembourg réduit 90

Maurice Léonard, le visionnaire

106

A la découverte des vins de Castilla Leon

les bonus

Article vu 915 fois

4. Vox passe à l’Orange Article vu 572 fois

5. Un lycée franco-

coverstory 90 Maurice Léonard «Notre argument

jamais le prix»

luxembourgeois à l’étude Article vu 557 fois

ne sera

Le président de Wood Optic Diffusion est arrivé dans la lunetterie de luxe après un parcours très éclectique. Entrepreneur avisé, il se décrit comme un concepteur de systèmes d’entreprise qu’il peut calquer à l’envi. 98 Gold & Wood

«Le

mot magique, c’est nouveautÉ» Les lunettes serties du logo en forme de griffe parent le visage de nombreux ‘people’. Une fierté pour la marque luxembourgeoise qui s’inscrit dans une démarche permanente de créativité et d’innovation.

106 Dégustation de vins Les Vins de Castilla

Leon

Une soirée au Château de Septfontaines le 27 octobre dernier pour découvrir les vins de Castilla Leon à travers les dénominations d’origine (D.O) Rueda, Toro & Ribeira del Duero. Dégustation animée par Pascal Carré (La Cave du Sommelier) 106 Workshop

Change

Management: Hard Cuts + New Growth Retour en images sur le workshop animé par Marc Sniukas (Doujak Corporate Development) le jeudi 29 octobre 2009 au Grand Théâtre Luxembourg.

108 Conférence

How

Business Club 100 Grand Prix paperJam - Communication,

Marketing, Design 2010

to make Google your best sales tool? A la Banque de Luxembourg s’est tenue le 12 novembre dernier une conférence animée par Natacha Debock (Google Belgium) et Gérald Claessens (Knewledge).

paperJam décembre management

Félicitations aux nominés! Liste des 50 projets nominés par le comité de sélection. Classement par agence en nombre décroissant de projets nominés. Les projets seront présentés plus en détail dans la prochaine édition et dès le 11.12.2009 sur paperJam.TV.

104 Conférence Assurance-pension:

l’état d’urgence

Retour en images sur la conférence AssurancePension qui s’est tenue le 22 octobre dernier dans l’Auditorium de la Banque de Luxembourg.

playtime 110 Accessoires

Mode

hiver

112 Gastronomie

Recettes

et news

L'actualité des restaurants et la recette du Restaurant Senningen. 114 Sélection de vins

Les

Vins espagnols

Sommelier invité: Pascal Carré

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Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines ressources humaines, marketing, IT et management. En dossier central: Immobilier


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luxembourg

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Françoise Hetto-Gaasch

Promue dans le gouvernement Juncker-Asselborn II, l’ancienne animatrice de RTL, alors bourgmestre de Junglinster, a hérité du portefeuille des Classes moyennes et du Tourisme ainsi que de celui de l’Egalité des chances. Première surprise de cette ascension un peu rapide à son goût, elle a tôt fait de se retrousser les manches.

« J’aurais prÉfÉrÉ que tout se passe plus lentement » Frédérique Moser (interview), David Laurent / Wide (photo)

Mme Hetto-Gaasch, dix ans seulement après vos débuts en politique et votre entrée au CSV, vous êtes propulsée ministre. Etes-vous un parfait exemple de la discrimination positive, dans un gouvernement qui compte quatre femmes et onze hommes? «Ce serait peut-être un peu méchant! Je dirais plutôt… victime du succès. Vous préférez le voir sous cet angle? «Disons que j’ai sauté un peu vite les étapes à mon goût. J’aurais préféré que tout se passe un peu plus lentement. J’étais d’abord députée, avant d’être bourgmes­tre (de la commune de Junglinster, de 2007 à 2009, ndlr.) Il aurait fallu l’inverse. Cet été, je viens donc à nouveau de sauter une étape. J’aurais voulu achever mon mandat de bourgmestre… Oui, je suis sans doute un peu victime du succès. Sur quoi repose-t-il, selon vous? «Mon premier succès, je le dois certainement à RTL. Beaucoup de gens me connaissaient, par la télévision et la radio (Mme Hetto-Gaasch fut animatrice de 1993 à 2004.). En 2004, quand je suis entrée au parlement, je n’étais pas particulièrement fière. Je savais que les gens m’avaient élue en raison de ma popularité, mon visage connu, ma façon de parler… En revanche, lorsque je fus confortablement élue, en 2005, dans ma commune, j’étais fière parce que les gens avaient voté pour moi sur la base de mon bilan politique, de ce que j’avais fait les années passées, en tant que conseillère, puis échevine. Qu’est-ce qui vous a attirée vers la politique? «Rien du tout! En fait, je n’ai jamais voulu faire de politique (Mme Hetto-Gaasch a exercé pendant douze ans le métier d’éducatrice graduée, ndlr.). J’ai simplement réagi à des décisions qui ne me plaisaient pas dans mon village et mon mari m’a poussée à me présenter au conseil communal, pour faire changer les choses. Voici le début de la vocation, une démarche citoyenne, très pratique.

Dix ans après ces premiers pas, vous voici donc ministre. Quelles ont été vos grandes surprises à la prise de fonction? «Premièrement, il faut dire que je ne m’attendais pas du tout à cela. Pas du tout. J’étais une élue de l’Est et je voulais pouvoir mener mes mandats à leur terme. Et Jean-Claude Juncker est venu vous chercher… «Deux jours avant le congrès du CSV, il m’a convoquée en ville pour m’expliquer qu’il souhaitait que je m’investisse autant dans le gouvernement que dans ma commune. Que j’y déploie autant d’énergie. Tout cela s’est passé en deux journées et au début, je n’étais pas heureuse! Je ne savais pas du tout ce que l’on attendait de moi, comment m’organiser dans le travail… Maintenant, heureusement, c’est bon! J’ai appris beaucoup de choses, reçu énormément d’informations. Ce n’est pas évident de faire entrer toute la matière, de prendre, comme ce fut le cas aux Classes moyennes, la succession d’un ministre qui était en poste depuis trente ans (Fernand Boden, ndlr.). Mais si on prend le temps d’entrer dans la matière, dans toutes ses thématiques, c’est vraiment intéressant. Vos portefeuilles couvrent des dossiers très divers, de l’égalité des chances au tourisme en passant par les PME, le commerce et l’artisanat. Quelles sont vos priorités d’action? «Certaines actions seront transversales. Je trouve qu’il y a des liens très étroits entre tous ces domaines. Par exemple, au niveau de l’égalité des chances, ma priorité est de promouvoir le travail des femmes et de parvenir à l’égalité des salaires. Un salaire égal à travail égal. Or, beaucoup de femmes sont employées dans les secteurs du tourisme et des classes moyennes. On retrouve partout les mêmes problématiques, dans toutes les typologies d’entreprises. La question du droit d’établissement concerne également les femmes, auprès desquelles nous voulons promouvoir l’esprit d’entreprise. Tous ces aspects sont donc liés.

Je dois toutefois mettre à part le volet social de l’égalité des chances, tout ce qui concerne les maisons pour femmes en détresse, etc. auquel est consacrée une part très importante du budget de ce ministère. Mais sur l’autre volet, l’égalité au travail, le gender mainstreaming, nous établissons sans cesse des passerelles entre les ministères, avec des groupes de discussion. D’ailleurs, c’est Maryse Fisch, qui était auparavant au ministère du Travail, qui va prendre la succession de Mady Mulheims (qui prendra sa retraite en mai 2010, ndlr.) comme Première conseillère de gouvernement au ministère de l’Egalité des chances. Nous avons défini trois priorités, par exemple, pour la mise en place d’une action positive dans une entreprise. Nous allons observer si les femmes et les hommes sont traités de façon égale, si l’on retrouve une même représentation dans les fonctions dirigeantes et si l’on offre les mêmes possibilités de concilier vie familiale et vie professionnelle. Ces trois éléments seront analysés et serviront à établir le plan d’action. Je tiens à souligner que je ne veux pas privilégier les femmes, mais donner les mêmes chances aux deux sexes. Je ne suis pas à la tête d’un ministère de la promotion féminine. Il est aussi dans notre mission de détecter les inégalités dont sont victimes les hommes. La discrimination positive reste toutefois d’actualité, avec le projet de subsides aux partis politiques respectant la parité sur les listes électorales. Ce mécanisme ne risque-t-il pas de favoriser l’apparition de ‘femmes de paille’? «Personnellement, je ne suis pas favorable aux quotas. Du point de vue politique, ce n’est pas génial. Je préfère la persuasion. Mais peut-être ce mécanisme sera-t-il un moyen de susciter des changements de mentalité, de créer de l’intérêt. Une chose est sûre: ce sont les femmes elles-mêmes, celles qui ont déjà des mandats, qui devront sensibiliser les autres femmes et leur apporter leur aide, leur montrer qu’avec des ajustements, notam-

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«Il est possible d’aider les petites entreprises avec des mécanismes qui coûtent peu» Françoise Hetto-Gaasch

ment vis-à-vis des charges familiales, beaucoup de choses sont possibles. Lors de la campagne électorale, des voix s’étaient élevées pour réclamer le rattachement des Classes moyennes au ministère de l’Economie. Pourquoi n’ont-elles pas été entendues? «Le ministère de l’Economie était très désireux d’avoir ce secteur dans sa tutelle, mais je dois vous dire franchement que la Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers sont très contentes de rester affiliées ici. Elles y trouvent beaucoup d’écoute, d’attention. Le ministère de l’Economie s’occupe de très grandes entreprises, souvent actives au niveau international. Il faut vraiment séparer les grandes entreprises des petites. Pourtant, les instruments gérés par le ministère de l’Economie (soutien à l’innovation, aides à la recherche-développement) concernent aussi et surtout les PME… «Il y a des outils que nous pouvons utiliser tous les deux… c’est sûr. Mais en ce qui concerne les aides étatiques, le droit d’établissement, il est important que l’on soit à l’écoute des petites entreprises. Elles ne veulent pas toutes innover, faire de la R&D… La plupart sont nées ici, sont des sociétés familiales.

Il leur faut de l’attention, une écoute personnalisée, que nous avons plus le temps de leur accorder, aux Classes moyennes. Aurez-vous les moyens financiers de soutenir l’activité des petites sociétés, alors que des coupes claires sont prévues dans les budgets publics dès 2010? «Nous ne réduirons pas les moyens destinés aux mécanismes de soutien, sûrement pas. Mais il est aussi possible de soutenir par d’autres biais, qui ne coûtent pas forcément de l’argent. Je pense notamment au programme de business mentoring que nous allons lancer, avec la Chambre de Commerce et celle des Métiers, en février prochain. Le programme repose sur des bénévoles, titulaires d’une énorme expérience dans leur domaine, qui vont assister, conseiller et guider des jeunes entrepreneurs. Cela ne va pas coûter une fortune, mais constituera une aide réelle, concrète. Votre feuille de route indique la promotion de l’esprit d’entreprendre, notamment chez les jeunes et chez les femmes. Quels sont les obstacles à lever et les pistes à explorer? «En ces temps de crise, il est très important d’avertir sur les risques encourus. Il faut de bons projets, bien

étudiés, et être soi-même bien préparé. Il ne faut jamais se lancer dans une aventure. Les minientreprises créées dans les écoles sont un excellent moyen de montrer aux jeunes comment s’y prendre. Là, on touche ceux qui, peut-être, seront en mesure de se lancer. Le business mentoring est, bien sûr, l’autre moyen d’action. Chez les femmes, il s’agit plus d’une sensibilisation, car elles n’ont pas toujours foi en leurs possibilités de réussite. Or, je crois qu’il y a beaucoup de niches à découvrir qui pourraient très bien être occupées par des femmes. La réduction de l’attrait de la fonction publique devrait également participer de cet effort de promotion de l’entrepreneuriat… «C’est indispensable! Les patrons de stage passent énormé­ment de temps et font preuve de grande patience dans la formation des jeunes. Or, beaucoup s’en vont ensuite travailler dans une commune ou pour l’Etat. Je suis très contente que l’on ait inscrit dans le programme gouvernemental de revoir les salaires de base de la fonction publique. C’est le schéma à suivre, il n’y a pas d’autres moyens. Je trouve aussi nécessaire de passer par une évaluation annuelle des fonctionnaires, pour les }  14

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Françoise Hetto-Gaasch

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{ avancements. Il faut toujours avoir mérité d’avan-

cer. C’est ainsi que ça fonctionne dans le secteur privé. Sur ce dossier, mes deux collègues du gouvernement, François Biltgen et Octavie Modert, ont un boulot très dur à faire. C’est important et j’ai beaucoup de respect pour leur courage, face à la tâche qui les attend. Vous avez également sur votre bureau le dossier des horaires d’ouverture des commerces. Quelle est votre conviction personnelle sur cette question? «Franchement, je trouve qu’il est bien d’avoir quelques dimanches où les magasins sont ouverts. Pour le reste, je crois que les familles ont mieux à faire, le dimanche, que d’aller se promener dans les galeries marchandes. Tout le monde a le droit de rester une journée en famille, à passer du temps ensemble. En ce qui concerne l’ouverture du samedi, jusqu’à 20 heures, je pense que cela sera intéressant et permettra de ‘garder’ les gens plus longtemps dans les centres-villes. Mais je sais très bien que ce ne sera pas évident avec les partenaires sociaux, pour organiser cela au niveau de la réglementation du travail. Que manque-t-il au Luxembourg pour voir augmenter son attractivité commerciale et tou­ ristique? «Le plus important, si quelqu’un vient au Luxembourg pour y dépenser son argent, c’est que tout soit ouvert, de façon homogène. Il est inutile qu’il y ait cinq magasins ouverts et vingt autres fermés. Si on veut rendre le Luxembourg plus attractif, il faut vraiment faire des ouvertures dans ce sens. Pour garder les gens. Nous avons le plus grand nombre de restaurants avec étoiles, en proportion territoriale, que tous les pays avoisi-

Photo: Andrés Lejona

«Un grand effort doit être fait par tous les partenaires du secteur du tourisme pour mieux ‘vendre’ le Luxembourg dans son ensemble» Les cotes de Moselle, une des attractions touristiques du Luxembourg

nants. Au niveau touristique, il s’agit de mieux promouvoir cet ensemble à l’étranger. Regrouper tous nos atouts, ne plus agir région par région, segment par segment. Le budget de promotion du Luxembourg a d’ailleurs été maintenu à un niveau très élevé, avec 1,5 million d’euros pour 2010 pour le programme ‘pôle de commerce’. Un grand effort doit être fait par tous les partenaires du secteur du tourisme pour ‘vendre’ le Luxembourg: la nature, les circuits pédestres et cyclistes, l’offre gastronomique, la vitalité culturelle… Il s’agit de proposer des packages, pour les jeunes, les familles, le tourisme d’affaires, etc. Quand des exposants vont dans des salons, pour promouvoir leurs produits, le vin par exemple, ils pourraient aussi emmener d’autres produits typiquement luxembourgeois, provenant de différentes régions. Il faut penser l’un à l’autre, travailler en collaboration et non plus région par région. Il faut arrêter de morceler notre territoire. 2010 sera l’année des économies tous azimuts au niveau des dépenses publiques. Dans quels départements de vos ministères serez-vous en mesure de faire des économies? «Nous allons commencer à y travailler dès le mois de janvier. Je n’ai pas encore tous les aspects en tête pour le moment. Mais j’ai déjà quelques idées, au niveau des infrastructures touristiques par exemple: il faudra contacter les maîtres d’ouvrage pour réduire les projets. Discuter également avec les architectes, dont certains ont tendance à imaginer des choses inutilement luxueuses, pas très rationnelles ni suffisamment polyvalentes. Notre problème, au Luxembourg, c’est cette tendance à investir beaucoup trop d’argent dans

l’enveloppe… pour ensuite se rendre compte que l’on manque d’argent pour remplir et faire fonctionner l’infrastructure. Du personnel, en nombre et très bien formé, notamment dans les écoles et les centres à vocation sociale, c’est bien plus important que l’enveloppe. Tout le monde va devoir faire quelques pas en arrière, redéfinir les besoins réels. La simplification administrative sera le chantier phare de ce gouvernement. Quelles sont les grandes améliorations prévues au niveau des Classes moyennes? «Pour commencer, dans les prochaines semaines, nous allons enfin être opérationnels pour le traitement informatique des dossiers. Un simple clic permettra de connaître l’état d’avancement d’une demande d’autorisation d’établissement, par exemple. Jusqu’à présent, tous les documents étaient encore réunis dans des fardes de carton! Ensuite, notre grand chantier sera bien sûr la réforme du droit d’établissement. Les conditions vont être beaucoup moins sévères, en particulier pour les certificats nécessaires à l’ouverture d’un commerce. Désormais, avec un CAP (certificat d’aptitude professionnelle), ce sera possible. Du côté des artisans, nous allons regrouper certains métiers, lorsque cela a du sens, comme dans le cas des boulangers-pâtissiers. Nous allons également abolir le jour de repos hebdomadaire obligatoire pour les pompistes. Planifier ces journées nécessitait vraiment d’importantes démarches. Il s’agit là d’une vraie simplification, d’un allègement des procédures. Nous travaillons activement sur ces dossiers, de façon à ce que le projet de loi soit prêt pour le mois de décembre.

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Shanghai 2010

Le quart d’heure chinois

Le Luxembourg prépare le contenu multimédia de son pavillon pour la prochaine Exposition universelle qui débutera dans six mois, à destination de centaines de milliers de visiteurs dont le temps de visite moyen sera d’environ 15 minutes… en attendant, qui sait, de les accueillir en visite ici? Jean-Michel Gaudron

Dans un peu plus de six mois, le 1er mai 2010, l’Exposition universelle de Shanghai ouvrira ses portes. Jusqu’au 31 octobre, 70 millions de visiteurs sont attendus sur un site qui s’étend sur quelque 5 km2 des deux côtés du fleuve Huangpu. Rendez-vous récurrent, mais non régulier, depuis 1851, ce gigantesque événement offre la possibilité, à tous les pays du globe, de dévoiler leurs plus beaux atours, rivalisant d’originalité et d’imagination pour le marquer de leur empreinte. Lors de la dernière «vraie» Exposition universelle, à Hanovre, le Grand-Duché avait pris en location un stand de 1.000 m2 et avait concentré sa présence autour de deux des fleurons économiques du pays, SES et RTL. Mais pour Shanghai, le gouvernement a décidé de faire un effort conséquent, au cœur d’une région économique qui suscite tant de convoitises et d’attraits. Ainsi a-t-il décidé d’y faire construire son propre pavillon, qui sera le plus grand jamais érigé pour le pays, exception faite de l’édition de 1958 à Bruxelles. Le budget global engagé tourne autour de 15 millions d’euros, dont près de 9 millions pour le seul pavillon dont le chantier, débuté en février 2009, est sur le point de s’achever. Celui-ci a été construit par le bureau d’architecture Hermann & Valentiny Associés, vainqueur, en juillet 2007, de l’appel à projets, lancé conjointement par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et le ministère des Travaux publics pour la réalisation de ce pavillon. Un concours auquel avaient participé 27 candidats. Le concept «Small is beautiful too» de Valentiny avait été jugé en parfaite ligne avec le thème général de l’Exposition universelle, «Better city,

better life». Il propose, sur les 3.000 m2 du site retenu par le Luxembourg, une tour «médiévale» centrale, dont la forme évoque l’idéogramme chinois servant à écrire le mot «Luxembourg», entourée d’une enceinte semblable à des remparts entrecoupés de larges ouvertures donnant sur les espaces voisins.

Un contenu en voie de finalisation Le décor est donc là, prêt à accueillir un «contenu» digne d’un tel événement. Constitué en décembre 2007 à parité par l’Etat luxembourgeois, les sociétés ArcelorMittal, Cargolux, SES et la Chambre de Commerce, le groupement d’intérêt économique Luxembourg@ExpoShanghai2010 a pris en charge le dossier, sous la férule de l’ancien ministre socialiste de l’Economie Robert Goebbels, aujourd’hui député européen. Il était en poste au gouvernement au moment de l’Exposition universelle de 1992 à Séville, ce qui lui a sans doute valu cette nomination en tant que commissaire général de l’exposition, avec pour adjoint Pierre Ferring, le consul général du Luxembourg à Shanghai. «Le but d’une telle participation est de faire en sorte d’avoir une meilleure reconnaissance auprès des médias locaux et une meilleure image de marque dans ce pays immense où l’on sait à peine que le Luxembourg existe», explique M. Goebbels. 1,4 milliard d’habitants peuplent la Chine, et à peine 100.000 d’entre eux ont visité le Luxembourg l’année dernière… «Leur classe moyenne représente entre 400 et 500 millions de personnes et on y compte 80 millions de millionnaires en dollars», complète-t-il. Séduire: tel sera le maître mot du pavillon luxembourgeois dont la forme originale semble déjà avoir intrigué bon nombre d’observateurs

sur place. Et encore n’ont-ils vu que le «contenant», puisque le «contenu», lui, en est encore au stade de la finalisation. Quel contenu? Dans ce long tunnel d’enceinte seront d’abord projetés des petits films de présentation du Luxembourg, avant que le visiteur ne se retrouve plongé dans «le cœur vert de l’Europe», en pleine forêt virtuelle, au son du chant des oiseaux et des ruisseaux qui coulent. «Ceci pour rappeler que près de 40% de la surface du territoire luxembourgeois est couverte de forêts», explique le commissaire Goebbels. Une deuxième section évoquera ensuite l’Espace Schengen, peut-être le seul nom de ville luxembourgeoise qui soit connu dans le monde entier, depuis la signature des fameux «accords» en matière de libre circulation des citoyens (et qui fêteront leur 25e anniversaire le 14 juin 2010). Il y sera projeté, sur un écran concave, un «voyage» aller-retour qui mène de Schengen à Shanghai, dans un style inspiré de Google Earth, positionnant le Luxembourg comme le «portail d’entrée de l’Europe». La réalité économique luxembourgeoise constituera ensuite le thème des films projetés sur un mur d’écrans de 15 mètres de long, dans un troisième espace de visite, en prolongement des deux précédents, avant que dans une dernière partie d’exposition, d’autres films, projetés sur sept totems, mettent en exergue le cosmopolitisme du Grand-Duché, au travers, notamment, d’interviews de Chinois résidant sur les bords de la Pétrusse. Tous ces films ont été imaginés par une société française, Auditoire (à qui l’on doit, entre autres, les cérémonies d’ouverture et de clôture des derniers championnats d’Europe de football et qui dis-

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pose, déjà, d’une filiale en Chine), et tournés par l’artiste luxembourgeois Jean-Louis Schuller. Ils seront prêts pour début 2010, sachant que les organisateurs de l’expo universelle les utiliseront dès le 1er avril pour procéder à des tests préalables. Une dernière section du «tunnel», enfin, proposera des représentations de concepts de développement durable en… ombres chinoises. Tout pour les yeux et les oreilles… «Les gens ne restent jamais très longtemps. Ils courent d’un pavillon à l’autre. Nous comptons les retenir pour une quinzaine de minutes, pas plus», prévient M. Goebbels. Si le commissaire général s’enthousiasme au fur et à mesure que s’approche l’ouverture du grand événement, il ne cache pas une certaine déception devant le peu d’entrain affiché par bon nombre d’acteurs économiques privés luxembourgeois. «Sans doute l’absence de stand commercial n’incite-t-elle pas à motiver ces entreprises, note-t-il. Hormis quelques sponsors présents aux côtés des membres du GIE et qui ont apporté une contribution financière (RTL, l’Entreprise des P&T, Clearstream, Luxembourg for Finance, Husky, ndlr.), personne n’a vraiment bougé jusqu’à présent. Mais on sent que ça commence à venir, car nous recevons de plus en plus de demandes pour organiser un événement, même un simple cocktail, dans la tour centrale.»

Enjeux touristiques Shanghai 2010 ne sera évidemment pas, pour Luxembourg, qu’un simple tunnel multimédia. Dans la tour centrale se tiendront également un certain nombre d’événements et de séminaires, organisés, par exemple, par Luxembourg for Finance, l’Université du Luxembourg, la Chambre

Illustration: Hermann & Valentiny Associés

La construction du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle de Shangai aura coûté quelque 9 millions d’euros.

de Commerce ou encore le Board of Economic Development. Si 90% des 70 millions de visiteurs attendus sont des citoyens lambda, cela fait encore quelques centaines de milliers de «professionnels» auprès de qui il est intéressant de se montrer sous son meilleur jour. Parmi les cibles visées, l’industrie du tourisme n’est pas la moins négligeable. Deux jours spéciaux seront dédiés à ce secteur d’activité dont le colossal potentiel économique est difficilement mesurable. «Nous allons inviter les plus grands tours opérateurs et agents de voyages de Chine pour les mettre en contact avec les principaux acteurs du Luxembourg en la matière afin de développer, ensemble, des partenariats et des circuits», explique Pierre Barthelmé, conseiller de direction 1re classe au ministère du Tourisme, en charge de l’organisation de ces «rencontres B2B». De retour d’un voyage, courant octobre, sur place, il a pu mesurer l’intérêt certain que représente le «petit Luxembourg» aux yeux des voyagistes chinois. «L’attrait réside dans le fait que tout ce qu’ils recherchent dans un voyage en Europe, ils peuvent le trouver sur quelques kilomètres carrés au Grand-Duché. Et que cherchent-ils? Du shop-

ping, des casinos et de la nature, tout en ayant la possibilité de visiter la Karl Marx Haus à Trèves. On peut combiner tout cela facilement dans un court laps de temps.» Derrière ce constat se profile un enjeu non négligeable pour le Luxembourg: celui de l’obtention, par les autorités chinoises, du fameux SDA (statut de destination approuvé), le seul permettant à un pays d’accueillir sur son sol des touristes chinois. Car ces derniers ne sont autorisés à voyager qu’en groupe et uniquement dans les pays qui se sont vu attribuer ce SDA. Depuis 2002, un accord signé entre l’Union européenne et la Chine permet aux touristes chinois de circuler dans l’Espace Schengen à partir de n’importe quel pays disposant de ce SDA. Pour l’heure, la France et l’Italie sont les premiers pays hôtes de ces touristes. «Nous sommes en train de voir, avec le ministère des Affaires étrangères, dans quelle mesure il est possible d’accorder, nous aussi, de tels SDA. Cela ne serait possible qu’à la condition que les touristes chinois restent au minimum deux nuitées ici. D’où la volonté de développer de réels programmes touristiques ici pour eux.»

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Culture

Filmpräis turns attention on local industry

A new generation of creative and technical talent is emerging in the Luxembourg film industry. Duncan Roberts (text), Julien Becker (photo)

Ever since the bi-annual Lëtzebuerger Filmpräis was launched in 2003 there has been heated debate about what exactly constitutes a Luxembourg film. “Films made here, like House of Boys or Dust, do not necessarily treat Luxembourg themes,” says Guy Daleiden, director of Film Fund Luxembourg and head of the organising committee of the awards ceremony. “So it is important that the audience is informed that they are films made with Luxembourg creative and technical talent.” The aim of the Filmpräis itself is to reward the talent that contributes towards the making of Luxembourg cinema. Although the awards ceremony is purely for invited guests from the local industry, the event is preceded by the Journées du Film Luxembourgeois programme which allows the public to attend premier screenings and conferences. Both events play an essential role in highlighting the work done by the local industry. “We have to promote the industry not only abroad – at important film festivals around Europe – but also here in Luxembourg,” says Daleiden. Daleiden admits that it is not always easy getting local audiences to watch Luxembourg or, indeed, European films on the big screen. “There is a question of whether the public needs to know that a film is made in Luxembourg – would that make them go to see the film at the cinema?” Prizes will be awarded to the best Luxembourg fiction film, the best coproduction, best short film (the winning of which has helped advance the career of several young directors), as well as for best documentary, best artistic and technical contributions and best animated film. There is also an audience prize.

Professional and creative Only three of the nominated feature films fulfil the criteria for the best Luxembourg fiction film category. They include the aforementioned Dust by Max Jacoby and House of Boys by Jean-Claude Schlim as well as Nicolas Steil’s Réfractaire (which has been nominated as Luxembourg’s entry in the best foreign film category for next year’s Academy Awards). A further 18 feature films fall into the coproduction category, even though some – such as Ray Tostevin’s documentary Léif Lëtzebuerger – deal with uniquely Luxembourg themes.

“We have to promote the industry not only abroad… but also here in Luxembourg” Guy Daleiden (Film Fund Luxembourg)

Co-productions are vital to the local industry, not just in terms of providing the necessary finance but also as a means of spreading the word and stimulating local talent. “The feedback we get from foreign producers who come to Luxembourg to make a film is that we have a very professional and creative industry,” says Daleiden with pride. Indeed, technicians are being recruited for prestigious international productions abroad. “That is a new development and it shows that they are being employed for the quality of their work, not just because of their nationality.” It is now 11 years since the Film Fund was restructured as an independent institution with its own director. Previously it had acted as a sort of secretariat within the framework of the Centre National de l’Audiovisuel (CNA) to manage the direct subsidy programme. At the same time, a tax certificate scheme was launched to provide film makers who invested in Luxembourg a 30% return on monies spent in the Grand Duchy (it was extended two years ago to include money

spent within the EU on Luxembourg project). This can amount to a total net investment by the state of up to 20 million euros per year, although the highest annual sum has so far been 15.3 million. Nowadays the Film Fund is not only in charge of that indirect support but also of the five million euros allocated to the direct support mechanism and, indeed, of all aspects of promoting local film. The prize is, says Daleiden, a real chance to reflect on the development of the industry every two years. “It provides us with a real opportunity to debate about what kind of industry we have and what kind of industry we want for the future.” The 2009 edition, for example, highlights the emergence of young new directors in Luxembourg. “Unlike the older generation, the new directors have emerged into an existing industry with experienced technicians upon whom they can rely. So they will be able to gain international recognition more rapidly than that pioneering generation who really helped establish the industry in Luxembourg.”

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Philippe Guex

The Swiss ambassador to Luxembourg is following the fallout from the financial crisis. He also insists Swiss banking secrecy is not dead, and explains what it would take for the Swiss to join the EU.

“Keeping a level playing field among financial centres is a concern” Aaron Grunwald (interview), Olivier Minaire (photo)

Import/export

Many services, few goods According to the Swiss Embassy, last year total trade and investment between Switzerland and Luxembourg were roughly equal in value. Trade in services – 90% of which is in the financial sector – amounted to nearly 9 billion euros in 2008. That was more than 20 times the traffic in goods, which was a mere 450 million euros. Imports from Switzerland to Luxembourg were approximately 4.5 billion euros, up 65% from 2006 and 158% from 2002. Exports from Luxembourg to Switzerland were about 5 billion euros, down 6% from 2007 but up 61% from 2002. Overall Switzerland is Luxembourg’s third largest trading partner in services, and tenth largest trading partner in goods. Switzerland is the seventh largest foreign direct investor in Luxembourg (11.5 billion Swiss francs in 2007, up from 7.7 billion in 2006). Luxembourg is the third largest investor in Switzerland from the EU and seventh worldwide (22 billion CHF), including investments made by international holding companies based in Luxembourg. A. G.

Ambassador Guex, exactly how old is the diplomatic relationship between Switzerland and Luxembourg? “When I arrived in Luxembourg, I thought the bilateral relationship would be a few hundred years at most. To my surprise, I discovered it went back 700 years! In 1309 Henri VII, Count of Luxembourg and Emperor of Germany, granted the first three Swiss cantons ‘imperial immediacy’ or the right to address him directly in legal matters, instead of having to go through their previous occupiers, the House of Habsburg. This was the first diplomatic success of the young Swiss confederation! At age 17 you went to the United States as part of an exchange programme. Is that what sparked your interest in international affairs? “Definitely it did. I spent a year with a great family in Toledo, Ohio, and it clearly opened my eyes to the world. At that age you’re like a sponge, taking in everything and not yet as critical as you are even in your 20’s. I became open to American culture, and realized that I wanted to make my living in international affairs. This is your first posting as an Ambassador. Do you feel there’s more pressure on you now? “Yes and no. Previously when I wrote a report, my Ambassador would read it and have to agree with the content before sending it. Now when I sign something, I’m taking full responsibility for what I’m writing. Now I’m meeting directly with Swiss and Luxembourg cabinet ministers. So I have more visibility. On the other hand, a diplomat’s role is always the same: to be the eyes, ears and mouth of the government he represents.

What’s made the biggest impression on you since taking office two years ago? “There’s the world before the financial crisis, and there’s the world after the financial crisis. I’ve always been impressed by how the Luxembourg authorities were aware trouble was looming. Luxembourg’s early warning system worked regarding the imminent pressure on banking secrecy. That the Luxembourg authorities clearly identified problems beforehand is a sign of how professional they are. I also mean beyond government ministers; Luxembourg’s senior civil servants are pretty sharp. Switzerland and Luxembourg have many economic, geographic and linguistic characteristics in common. Do you think that adds a ‘special flavour’ to the relationship between the two countries? “It makes it easier to understand each other. When our Finance Ministers meet they can speak in German, so it’s quicker for them to find common ground. Also we’re both small, multilingual countries with financial centres that represent an important part of our economies. As we are to some extent like-minded in this sense, it does make the dialogue between us much easier. As a rival financial centre, what attracts Swiss companies to Luxembourg? “Even though our financial services sectors are competitive, they are also complementary. Certainly in private banking, yes, we are competitors, but not like with the City of London. We are clearly complementary in that Luxembourg is a bridge to the European Union for Swiss financial service providers. Swiss insurers and investment funds, coming from a non-EU country, wouldn’t otherwise be able to take advantage of the EU ‘passport’ in financial services to reach cus-

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“We are clearly complementary in that Luxembourg is a bridge to the European Union for Swiss financial service providers”

Philippe Guex

tomers across Europe under a single regulatory regime. Some Swiss financial firms want to have reporting, compliance and cash management centralized in one point for all their European subsidiaries, and that one point is Luxembourg. That’s why, for example, last year the world’s leading reassurance company Swiss Re decided to set up its new European hub in Luxembourg, following the implementation of the new EU directive on reassurance. Where do you see economic and trade relations between Switzerland and Luxembourg going? “As far as the trade in financial services is concerned, it will depend on how attractive Luxembourg remains in the future as a competitive international centre, and as a competitive bridge to the EU for non-EU financial service providers, like Swiss banks. From a personal point of view, I have no doubts that bilateral trade in financial services has a bright future. For example, a growing opportunity is in the new European market in cross-border pension fund management. It’s very difficult for non-EU firms to compete with Dublin and Luxembourg. But Swiss pension fund management companies could do well with Luxembourg as a bridge. Although trade in goods will probably remain relatively small, I see some interesting opportunities in green industry. Luxembourg is a leading developer of energy savings technology, which is a big issue for the steel industry. Swiss manufacturers are very green oriented and that’s an area that could see new business ties developing. This year Switzerland agreed to adapt OECD tax standards. Does this mean that Swiss banking secrecy is dead? “The G20 decided that OECD

standards should be the worldwide standard in administrative co-operation in fiscal matters regardless of the type of the fiscal offence, be it fiscal fraud, which is a criminal offence, or fiscal evasion, which is an administrative or civil matter. On March 13 the Swiss government decided to abolish the difference between fiscal fraud and fiscal evasion to provide international co-operation on a very large basis. As a consequence, banking secrecy can no longer be used to refuse requests for co-operation coming from foreign tax authorities who are investigating tax evasion offences. It means that there is no fiscal secrecy anymore, but, and this is important, banking secrecy remains untouched as long as it covers private data protection or business affairs confidentiality. What do I mean by that? Unlike in a number of other countries, in Switzerland civil servants working for the tax authorities have absolutely no means to access your personal data or banking information. This approach developed because even though most people don’t have anything to conceal, many people simply prefer not to be in a ‘Big Brother Is Watching’ system. In other words, Swiss banks will respond to specific requests for information, for specific investigations, but will not co-operate in

‘fishing expeditions’ nor provide direct access to banking records. What is the biggest misconception about Swiss banking secrecy and this year’s international agreements that you’ve encountered? “Before the G20 decision, Switzerland only co-operated and lifted banking secrecy in cases being prosecuted under criminal law. As years went by, the line drawn between fiscal fraud and fiscal evasion was getting difficult to understand for our main partners in Europe as well as in America. Now we are co-operating in all fiscal offences. Although this is the only issue which will be implemented, it’s a big step. Do you fear an outflow of financial assets into smaller ‘tax havens’ from established markets such as Switzerland and Luxembourg? “It’s a good question. It looks like Luxembourg and Switzerland haven’t suffered much of a withdrawal of capital flows. After the financial crisis, I’m not so sure investors will want to take the risk. So much money has been lost. Even supposedly safe bonds, like Lehman Bros., evaporated in value overnight. After that experience, I’m not so sure investors will want to go to less regulated places. }  22

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At the end of August Finance Ministers Luc Frieden (Luxembourg) and Hans-Rudolf Merz (Switzerland) signed a protocol amending a double tax treaty in the area of income tax and wealth tax.

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Career

Diversity of issues Philippe Guex holds a bachelor’s degree (1983) and PhD (1988) in economics from the University of Fribourg. He was assistant professor in business and financial administration at the University of Fribourg (1986-1988) and visiting scholar in political science at the Free University of Berlin (1988-89). Between studies he worked at the Swiss Chamber of Commerce in the former Zaire. “I was impressed by the diplomats I met and their ability to analyse a wide range of problems at a high level.” He held diplomatic posts in London (198990), Berne (1991-96, 1998-2002), Paris (1996-98) and Brussels (2002-07) before his appointment as Ambassador to Luxembourg in 2007. “What is fascinating about being a diplomat is the diversity of issues you have to cover: political, economic, social, cultural. The value a diplomat adds is the ability to explain the broad economic and political context in which a problem must be solved. What is often expected from diplomats is a way out of dead-end situations.” A. G.

{ Are banking secrecy and international tax

issues at the top of your agenda for 2010? “It is one of Switzerland’s priorities to monitor the implementation of the new administrative fiscal co-operation, to see to what extent our competitors complete their homework as well as we are doing. Switzerland and Luxembourg have been singled out as bad guys. So we don’t want to end up as the only two financial places to adhere to the G20 decisions, while others get by without complying. That will create a market distortion. With the ‘Rosière Report’ on a new EU package of financial services supervision, I am following to what extent Luxembourg will be able to take advantage of the new regulations, will be hit by new regulations, or if there will just be a neutral impact. I also share the view of Luxembourg Finance Minister Luc Frieden when he warned against the ‘renationalization’ of the single European market for financial services. It is a concern if protectionist behaviour and protectionist measures are taken by national supervisors. This is clearly an even greater concern for financial centres like Switzerland which, unlike Luxembourg, is not a member of the EU. We also follow the European policy of Luxembourg very closely. Luxembourg has a big voice in the EU. Luxembourg has a strong tradition of having influential politicians in the EU scene, such as Luxembourg Prime Minister Jean-Claude

Juncker and former European Commission Presidents Jacques Santer and Gaston Thorn. So it’s important for us to understand Luxembourg’s policy priorities. You were deputy-head of mission at the Swiss Permanent Mission to the European Union in Brussels. You must have been asked daily: Why isn’t Switzerland a member of the European Union? “When the six founders of what would become the EU gathered for the 1957 Treaty of Rome, it was clearly identified as a creation of the West in the midst of the Cold War. As a neutral country, Switzerland could not take part in such a political structure at that time. Of course, this has become irrelevant since the Berlin Wall fell. However, keep in mind that in Switzerland, the people always have the last word. Each law passed by the Swiss Federal Parliament can be challenged by the people. If just one per cent of citizens sign a petition, the law has to be submitted to a referendum. The Swiss are very much attached to this part of their political system. But once inside the EU, such a system would have to be deeply reformed. What if one per cent of Swiss citizens opposed an EU law? There are also economic factors. Switzerland would definitely be a net contributor to the EU and our estimate is that it would cost 0.8% of GDP, more than two billion euros per year. In addition, Swiss franc interest rates have always been at least one per cent lower than the Deutsche Mark and now the euro. If Switzerland joined the EU, we would join the Eurozone. But that means, for example, a more expensive mortgage. The Swiss are not ready for that yet. Will Switzerland ever be part of the European Union? “As long as the bilateral agreements provide Switzerland with fairly good access to the single market, we can keep the bilateral approach. On the other hand, if one day Swiss sovereignty is degraded by the bilateral approach, or if the EU ‘forces Switzerland to make up its mind’ then we would reconsider accession. At some point it could be an advantage to be part of the EU decision-making process. To give our opinion directly at the negotiation table in Brussels, instead of through the bilateral process. Right now we take more and more EU legislation without any exceptions. This could have its limits. We don’t want to become just a ‘copy and paste’ country.”

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Alain Meyer

« Il faut veiller À une

pondÉration Équitable »

Pour l’ancien président du Conseil d’Etat, qui a quitté ses fonctions le 15 novembre,  la composition de l’institution doit se rapprocher de la réalité politique du pays.

Frédérique Moser (interview), David Laurent / Wide (photos)

Nommé au Conseil d’Etat le 15 novembre 1991, sous étiquette socialiste, Alain Meyer n’a jamais cessé d’exercer son métier d’enseignant. Devenu vice-président en décembre 2006, il accède à la présidence le 1er octobre 2007. Son mandat ayant atteint la durée maximale prévue (15 ans), il quitte l’institution sans que le nom de son successeur ait été officiellement dévoilé. Selon toute vraisemblance, il s’agira de Georges Schroeder, directeur de l’Inspection générale de la sécurité sociale. M. Meyer, vous quittez l’institution alors que rejaillit la polémique sur la nécessité d’une réforme du Conseil d’Etat, mise sur le métier depuis 2005. Cela vous laisse-t-il un goût amer? «Non, car cette réforme n’était pas fondamentale… et le Conseil d’Etat pas demandeur! Nous avons émis un avis sur ce projet, dont les lignes de force soulignent que notre principal souci est de parvenir à la plus grande efficacité possible. Selon nous, il s’agit de disposer de davantage de personnel. Le nombre de conseillers d’Etat n’est pas fondamental et en période de crise, il serait plus judicieux d’avoir deux personnes en plus au secrétariat général que six conseillers supplémentaires (le projet de loi déposé en 2005 prévoit de faire passer le nombre de conseillers d’Etat de 21 à 27, ndlr.). Pour vous, il n’est pas nécessaire de moderniser le fonctionnement de l’institution? «La tradition a fait ses preuves. Et le Conseil d’Etat n’est pas une institution statique. Il y a eu pas mal de changements; dernièrement, un nouveau règlement d’ordre intérieur. Les changements sont le résultat

d’évolutions de la société et des menta­lités. Nous avons désormais une limite d’âge à 72 ans, de durée du mandat à 15 ans… Nous sommes réticents à tout bouleverser de fond en comble. A l’intérieur de la maison, une meilleure organisation du travail est possible, notamment au niveau informatique, et ce sera une réflexion pour mes successeurs.

des mètres entiers de rayonnage de documents… Il s’agit essentiellement de propositions de loi et je sais que certains députés n’étaient pas très contents, mais cela concerne le Parlement et il ne nous a pas informés à ce sujet.

Pour alléger la charge des conseillers d’Etat et accélérer les procédures, le gouvernement envisage de passer plus fréquemment par la voie de règlements ou décrets ministériels pour légiférer sur certains dossiers techniques, au risque de s’affranchir de l’avis du Conseil d’Etat. Est-ce souhaitable? «Dans le cas de questions purement techniques, oui, c’est effectivement envisageable. Pour caricaturer, lorsqu’il s’agit de légiférer sur la largeur des portes d’ascenseur dans l’Union européenne... Mais j’émets une réserve: si nous en étions déchargés, il faudra absolument veiller, à l’intérieur des ministères, à éviter les erreurs d’ordre juridique dans la transposition des directives, car cela risque de nous coûter cher par la suite, au niveau des juridictions européennes. Il s’agira donc de circonscrire très précisément ce que l’on entend par ‘dossiers techniques’. Il ne faudrait surtout pas empiéter sur les libertés constitutionnelles, comme la liberté d’établissement, la liberté de commerce, etc. Il importe avant tout au Conseil d’Etat de veiller à la sécurité juridique du citoyen.

Le Conseil d’Etat est fréquemment accusé de freiner la procédure législative. Faudrait-il lui impartir des délais pour rendre ses avis? «Je n’ai jamais constaté de mauvaise volonté, mais il y a des dossiers qui traînent trop longtemps, c’est certain. Parfois nous sommes harcelés de toutes parts, comme ce fut le cas pendant la crise, où nous avons dû aviser, de façon plus que diligente et avec énormément de sévérité, des projets qui engageaient l’avenir du pays et des milliers d’emplois. Dans de telles périodes, on laisse forcément reposer d’autres projets… et parfois on en oublie! Cela peut arriver aussi… Certains projets sont aussi extrêmement délicats, présentent un fort degré d’‘explosivité’ sociale et politique et nécessitent une vingtaine de réunions de commissions… Je comprends l’impatience des parlementaires, mais si nous avions eu un délai de trois mois pour traiter des sujets comme la médecine palliative et l’euthanasie, l’avis aurait été moins nuancé et bien mois circonstancié. Evidemment, sur des textes plus courts, à visée plus pratique ou technique, on pourrait envisager des délais, mais tout cela doit se décider dans la concertation interinstitutionnelle.

Beaucoup de projets et propositions de loi viennent d’être sortis du rôle, à la Chambre des députés. Le Conseil d’Etat a-t-il été consulté? «Non, nous avons observé cela et en avons simplement pris acte. Certains de mes collègues ont jeté

La composition du Conseil d’Etat n’en fait-elle pas une institution de grands commis de l’Etat, au détriment d’une représentation adéquate du secteur privé? «Si l’on trouve effectivement une majorité de fonctionnaires à la Chambre des

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«Les ‘grands commis de l’Etat’ sont une plus-value énorme pour le Conseil d’Etat. Ce serait une erreur fondamentale que de nous en priver» Alain Meyer

députés, ce n’est pas le cas au Conseil d’Etat. A l’heure actuelle, 12 conseillers sur 21 sont issus du secteur privé. Il va certes y avoir, prochainement, quelques changements, avec l’arrivée très vraisemblable de Mme Erna Hennicot-Schoepges, l’ancienne ministre. Les différentes composantes de la vie sociale vous semblent-elles correctement représentées et toutes les compétences requises réunies en son sein? «Dans les grandes lignes, oui. Nous avons toujours une certaine idée en tête lorsque quelqu’un part. M. Nico Edon, un éminent juriste, a quitté l’institution, et nous espérons tous qu’un éminent juriste va lui succéder. Mais là, c’est un peu aux partis politiques de jouer leur rôle, puisque ce sont eux qui proposent les noms. Dans les procédures de nomination, il y a la règle et la pratique. Que dit la pratique? «Lorsqu’un conseiller d’Etat membre ou proche d’un parti politique part, il est remplacé, en principe, par une personne issue de la même mouvance politique. Sauf lorsqu’il y a une modification de la pondération, comme cela va être le cas cette fois-ci, lors de mon départ et celui de M. Edon. Lors des négociations de coalition de l’été, il a été décidé, compte tenu des dernières élections, que le parti chrétien-social était sous-représenté et que sa représentation serait augmentée. Je ne ferai pas de commentaires là-dessus… Pour quelles raisons? Vous êtes tout de même le président de cette institution… «Je ne voudrais pas que cela soit pris comme une attaque personnelle envers le nouvel arrivant… Mais le problème général, c’est que les proportions ne

sont pas respectées. C’est là que le bât blesse. Il est clair que des choses sont à améliorer. La pondération des partis politiques est un peu empirique, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est à la tête du client, mais cela se négocie dans les hautes sphères du pouvoir, souvent directement entre le Premier ministre et son partenaire de coalition. Ce sont des marchandages qui devraient certes se baser sur la représentation au Parlement, mais pas sur une seule élection. Je pencherais plutôt pour une tendance sur trois élections. Je pense par ailleurs que tous les partis représentés au Parlement devraient l’être également au Conseil d’Etat, à condition qu’ils aient plusieurs députés, a fortiori un groupe parlementaire. Il faudrait vraiment veiller à une pondération équitable. Et pour le moment, je crois que les détracteurs, non pas du Conseil d’Etat, mais de la pondération actuelle, ont objectivement raison. Quelle est la représentation actuelle des partis? «Après mon départ, il y aura 10 représentants du CSV, 5 du LSAP, 5 du DP et un des Verts. Je vous laisse juger de la pondération… Dans deux ans et demi, les socialistes devraient récupérer un siège du DP. La composition du Conseil d’Etat se rapprochera alors un peu plus de la réalité à la Chambre.

C’est toute une cuisine, à laquelle nous sommes totalement étrangers. Nous ne sommes pas consultés et cela passe totalement au-dessus de nos têtes. Nous apprenons souvent le nom de nos futurs collègues dans la presse… Donc, ce ne sera certainement pas facile de faire bouger les choses. Cela donnera lieu à des tractations, des frictions… Pourquoi les conseillers d’Etat n’affichent-ils pas plus clairement leur couleur, afin de rendre la composition de l’institution plus lisible? «Parce que cela marque bien le fait que le poids de la politique politicienne est négligeable dans le quotidien du Conseil d’Etat et lors des délibérations de ses membres. Certains conseillers rédigent des avis extrêmement critiques sur des projets de loi présentés par des ministres de ‘leur’ parti… Mais dans l’opinion publique, cette opacité vous dessert… «Nous ne sommes pas opaques. Nous allons d’ailleurs participer à la journée Portes Ouvertes des Institutions, le 21 novembre, pour expliquer notre mode de fonctionnement. Il faut signaler également, à ce sujet, que si l’opinion publique est importante pour nous, elle n’est pas notre priorité, contrairement aux membres du Parlement. Les effets de manche, le théâtre… }  26

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delà, dans notre composition. Que ferions-nous lorsque nous aurions besoin de compétences pointues, un médecin, un ingénieur, un économiste? Tous les partis ne disposent pas de tels profils. Le système en lui-même de rotation des nominations (gouvernement, cooptation, parlement) n’est pas mauvais. Mais il faudrait, à l’intérieur des partis, envisager une révision des critères de choix. Que le Conseil d’Etat parvienne à y imposer ses préférences, en matière de profils. Or, ils ne sont pas tous à notre écoute.

Durant la période 2008/09, le Conseil d’Etat a été saisi de 276 dossiers et a émis 346 avis en matière législative et réglementaire, dont une grande partie est désormais consultable en ligne (www.conseil-état.public.lu).

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{ cela ne nous intéresse guère. Cette discrétion sert

l’institution, elle met ses membres à l’abri des pressions de toute sorte, des lobbys… Il serait tout de même indispensable de mettre un terme aux tractations politiques qui alimentent la polémique sur la composition du Conseil d’Etat, non? «Le jeu en vaudrait effectivement la chandelle. Ce pourrait être un sujet de réflexion du Conseil d’Etat lui-même, en concertation avec toutes les institutions politiques. Vous n’avez pas souhaité mener cette réflexion durant votre mandat? «Non, en effet. Nous n’avons peut-être pas assez de distance car nous sommes au cœur du système. Nous en sommes issus, nous sommes tous le fruit de cette sélection par les partis. C’est un peu difficile d’être objectif. Mais une réflexion plurielle, interinstitutionnelle, devrait certainement être menée. Déi Gréng suggèrent que le droit de nomination de conseillers d’Etat soit réservé à la Chambre des députés. Qu’en pensez-vous? «Cela ne me paraît pas une bonne chose. Nous aurions alors une reproduction précise de la Chambre des députés. Soit une deuxième chambre. Or, notre pays compte déjà soixante députés. C’est énorme. Nous sommes confrontés à un manque de personnel politique susceptible de prendre de telles responsabilités. Nous devons aller au-

Déi Gréng exigent également une réforme qui interdise le cumul pour les hauts fonctionnaires. Pensez-vous que le fonctionnement actuel du Conseil d’Etat mette ces derniers à l’abri de conflits d’intérêts? «Ils sont bien entendu à l’abri. Si un haut fonctionnaire est mêlé de près à un texte examiné par le Conseil d’Etat, il ne participera pas aux délibérations et ne pourra pas prendre part au vote lors de la séance plénière. Petit bémol: il peut être convoqué en commission comme ‘expert’, pour donner des éclaircissements sur certains aspects du texte. Ces ‘grands commis de l’Etat’ sont une plus-value énorme pour le Conseil d’Etat. Ce serait une erreur fondamentale que de nous en priver. J’en reviens à la problématique du ‘réservoir de compétences’ restreint dont nous disposons dans le pays. Nous ne pouvons pas multiplier les incompatibilités en matière de cumul. N’avez-vous pas, parfois, le sentiment d’être l’institution où les partis placent leurs éléments méritants, pour le prestige de la fonction ou lorsqu’il s’agit de recaser un ancien élu laissé sur la touche aux dernières élections? «Ceci m’importe peu. Ce qui m’importe, c’est d’avoir des collègues capables de s’intégrer dans une équipe, de rendre un travail très pointu dans un domaine déterminé. Si j’avais l’impression, pour parler vulgairement, qu’on nous refile des ‘chevaux de retour’, je ne serais pas content! Mais tant que ce n’est pas le cas et que ces personnes participent activement aux travaux, être un ‘ancien élu’ ne doit pas être une clause discriminatoire. Le Conseil d’Etat, ce n’est pas le lieu d’une préretraite paisible. Ici, il n’y a pas 500 sénateurs et pas de coin-buvette. Il y a beaucoup de travail. Nous aimerions justement avoir plus de conseillers qui occupent ou ont occupé de très hautes fonctions dirigeantes, dans l’industrie ou le commerce, notamment, mais pour ce type de profils, entrer au Conseil d’Etat et faire face à cette charge de travail supplémentaire, c’est vraiment très difficile.»

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sd , paper ns les secteur a d e is r p e r Chaque mois e es d les perspectiv t e e is r c la e d Horesca Ce mois-ci: l’

’activités.

Restauration

Un savoir-faire à faire valoir Alors que le taux d’occupation des hôtels baisse, les clients d’affaires désertent les bonnes tables. Mais le secteur veut garder la tête haute et aller au-devant des attentes des clients.

Sébastien Lambotte (texte), Julien Becker (photo)

Le Luxembourg reste avant tout une place financière. Les hôtels et restaurants y accueillent donc de nombreux clients de passage pour affaires. Beaucoup ont même ouvert pour répondre aux besoins suscités par l’activité économique et financière du pays. On comprend donc aisément que la crise n’a pas été sans conséquences pour le secteur de la restauration qui, à Luxembourg, est partiellement dépendant de la bonne marche de l’économie. «Au moment où le pays a été touché directement par le séisme financier, les traiteurs et organisateurs de banquets ont dû essuyer de nombreuses annulations, explique Dave Giannandrea, rédacteur en chef de la publication professionnelle Horesca. Les banquets ou meetings de fin d’année où l’on rassemble l’ensemble du personnel, comme les repas lors desquels les chefs de service invitent leurs proches collaborateurs ont été remis en cause. Et les traiteurs ont dû faire face à un manque à gagner conséquent.» Pour le secteur, cela a constitué le premier coup dur de cette crise. Un an après la dégringolade des bourses, il est toutefois difficile de déterminer dans quelle mesure le secteur a été touché par la crise. Les chiffres en la matière, lorsqu’ils sont disponibles, restent difficiles à analyser. L’Office National du Tourisme, au mois de juillet dernier, publiait les résultats d’un sondage réalisé auprès de 99

hôtels, soit l’équivalent de 56% des chambres disponibles au Luxembourg. «D’après cette enquête, au niveau national, les hôteliers ont dû faire face à une baisse de 6 à 7% du taux d’occupation, poursuit Dave Giannandrea. 60% des hôtels déclarent avoir eu moins de clients que les années précédentes.» La baisse du taux d’occupation, toujours selon cette étude, a été plus importante pour la périphérie de Luxembourg-ville et le sud du pays. A ces deux niveaux, les hôteliers ont dû accuser une baisse de 14% du taux d’occupation. Pour le cœur de la capitale, comme pour la Moselle, cette baisse n’aurait été que de 9%. Alors qu’elle n’a été que de 4% du côté des Ardennes.

Diversifier la clientèle «L’impact a été conséquent pour ceux qui avaient mis tous leurs æufs dans le même panier, ceux qui ne se sont reposés que sur une clientèle d’affaires, poursuit Dave Giannandrea. Après le séisme, les dîners d’affaires ont été bannis pendant pas mal de temps. Et pour les entreprises qui ont continué à accueillir leurs clients, ou à inviter leurs collaborateurs, autour d’une bonne table, ce sont les restaurants proposant des prix plus accessibles qui ont été privilégiés. «Aujourd’hui, je pense que certains restaurateurs se posent des questions et se disent que dorénavant, il ne faudra pas négliger la clientèle composée de particuliers. Celle-ci est peutêtre plus vigilante au niveau de ses dépenses mais

sans doute plus fidèle, ajoute le rédacteur en chef. Certains ont ainsi compris qu’il fallait, par exemple, proposer des alternatives à un menu gastronomique, avec une offre plus adaptée à cette clientèle.» Daniel Rameau ne dit pas autre chose. Le chef du restaurant La Rameaudière à Ellange-Gare, président d’Eurotoques Luxembourg, reconnaît volontiers que le secteur a été touché. «Auprès de mes collègues, j’entends dire que la baisse du chiffre d’affaires, suite à la crise, est environ de 10%. C’est beaucoup, c’est énorme même», explique-t-il. Personnellement, l’homme, dont le restaurant est situé loin des centres d’affaires, dit ne pas avoir trop souffert de la crise. «Je suis installé ici depuis 22 ans. Je bénéficie d’une clientèle fidèle composée avant tout de particuliers. Ces personnes ont gardé leur salaire et continuent, malgré la crise, à venir au restaurant. Ils réservent juste un peu plus tard et font sans doute plus attention à leurs dépenses. Mais il est clair que chez mes collègues, plus proches de Luxembourg, la crise économique a été autrement ressentie.» L’homme toutefois ne veut pas dramatiser, ni verser dans la complainte. Car c’est, selon lui, le fait de parler de la crise à tout va qui a modifié le comportement des clients. «On parle de la crise du matin au soir, renchérit Dave Giannandrea. Si bien que, même si dans leur entourage proche personne n’a perdu son emploi, tous sont plus prudents. On préfère ne pas faire de folies, prendre un plat ou un

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Dave Giannandrea (Horesca)

vin moins cher.» Daniel Rameau, de son côté, pense que les restaurateurs doivent aussi s’adapter aux nouvelles exigences de la clientèle, et à leur portefeuille. «Il nous faut aujourd’hui être vigilants quant aux produits que nous travaillons, pour ne pas proposer des plats à des prix exorbitants qui ne répondent plus au budget que sont prêts à mettre nos clients, explique-t-il. Il s’agit de privilégier les produits de saison et de proximité. Pendant des années, de nombreux chefs à Luxembourg ont travaillé le poisson. Mais il ne faut pas oublier que nous n’avons pas de mer, que le transport coûte cher. Cela, alors que nous avons quantité d’autres produits savoureux.»

Une offre remarquable Au sein du secteur, les impacts sur l’emploi sont aussi difficiles à évaluer. Mais les observateurs diront que les restaurateurs y regardent désormais à deux fois avant d’embaucher. «Il n’y a pas eu, à ma connaissance, de licenciements liés à la crise, commente Dave Giannandrea. Il y a un va-et-vient constant dans le secteur. Dès lors, lorsqu’il est question de remplacer ou d’embaucher quelqu’un, chacun y réfléchit à deux fois.» Les restaurateurs peuvent jouer de ce va-et-vient pour traverser la crise. Mais en restant vigilants. Si l’on essaie de ne pas engager inutilement, il ne faut pas travailler en sous-effectifs. «Cela ne doit pas se ressentir dans l’assiette, commente Daniel Rameau.

Daniel Rameau (La Rameaudière)

Là, on risque effectivement de perdre des clients. Il ne faut pas se passer du personnel utile. Il faut plutôt tout faire pour conserver le personnel qualifié.» Au-delà de la clientèle financière, le secteur s’est rendu compte qu’il fallait fidéliser d’autres clients, aller en chercher ailleurs. En travaillant avec l’Office National du Tourisme au développement d’une offre culturelle attractive et en la faisant valoir audelà des frontières. «Il est jusqu’à présent difficile de définir le profil de la clientèle qui fréquente les hôtels du pays, poursuit Dave Giannandrea. Mais il est clair qu’il faut en permanence pouvoir attirer de nouvelles personnes. Il est indispensable de créer des événements culturels qui sont susceptibles d’augmenter l’attractivité du pays. On le constate lors d’une foire d’automne ou de printemps, il n’y a pas assez d’hôtels.» Daniel Rameau, toutefois, se veut positif. Le secteur de la restauration luxembourgeois a su tirer son épingle du jeu grâce au savoir-faire de ses restaurateurs et de ses hôteliers. Le Luxembourg compte en son sein d’excellentes tables et des restaurateurs qui travaillent de manière remarquable. A l’horizon, il y a la reprise, et l’homme semble bien décidé à se battre pour valoriser les mérites de la gastronomie grand-ducale. «C’est dur pour tout le monde, mais c’est à nous de redoubler d’efforts, explique-t-il. Le client est là, à nous de lui montrer que nous sommes là pour lui, de travailler pour le satisfaire et, en fin de compte, le fidéliser. Car c’est lui

qui, en parlant de nos maisons, nous amènera de nouveaux clients. Il faut nous remettre en permanence en question. Si on ne fait pas très attention, on stagnera avant de reculer. La crise est là, mais il y a un beau potentiel de clients qui vont toujours au restaurant. A nous de leur rappeler que nous existons, que nous faisons de l’excellent travail.» A ce propos, Dave Giannandrea rejoint le chef de la Rameaudière en précisant que, selon lui, le plus dur semble derrière nous. Les résultats des traiteurs en fin d’année pourraient même s’avérer de bons indicateurs quant à la reprise économique. «Encore une fois, il ne faut pas dramatiser. Il semble que depuis la rentrée, les acteurs du secteur voient une amélioration», explique le rédacteur en chef. Une nouvelle qui se veut rassurante. Ne dit-on pas que lorsque l’appétit va, tout va?

déjà publiés dans la série: Février 2009: les avocats d’affaires Mars 2009: automobile sector Avril 2009: la construction Mai 2009: manufacturing industry Juin 2009: retail sector Juillet-Août 2009: la logistique Septembre-Octobre 2009: tourism Novembre 2009: le transport aérien

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www.guichet.lu primé A l’occasion de l’European Public Sector Award 2009, organisé aux PaysBas, le guichet en ligne de l’Etat luxembourgeois www.guichet.lu s’est vu décerner un prix «Best Practice» dans la catégorie «Amélioration de la performance dans la prestation de services publics». Le site, qui décrit actuellement quelque 250 démarches administratives et met plus de 40 formulaires interactifs à la disposition des usagers, a été jugé «particulièrement novateur et compétitif au niveau européen parmi les initiatives du même type».

Avis sur le projet de budget 2010

À boulets rouges La Chambre de Commerce pointe l’attentisme et le manque de vision du gouvernement. L’avis de la Chambre de Commerce et de son directeur Pierre Gramegna n’est pas tendre avec le gouvernement.

Diversification

Photo: Etienne Delorme

Jeannot KreckÉ en faveur d’une zone franche

Le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a fait part aux députés luxembourgeois de son idée de création d’une «zone franche», intégrée dans le développement des activités logistiques au Luxembourg. Cette zone, inspirée du régime d’entreposage sous douane, permettrait de stocker et de manipuler des marchandises dans un lieu sécurisé dépourvu de contraintes fiscales. Des taxes ne seraient demandées qu’à partir du moment où les objets sortent de cette zone pour être importés dans le pays où ils sont consommés. Une telle zone franche pourrait être établie sur l’ancien site de la WSA à Bettembourg/Dudelange. L’heure est désormais à une étude approfondie de faisabilité.

C’est la position du Luxembourg dans le classement de la compétitivité, selon les dernières mises à jour des indicateurs statistiques par l’Observatoire de la Compétitivité. Une réévaluation qui tient compte des nouvelles données de la comptabilité nationale du Statec et complète ainsi les chiffres publiés fin septembre dans le Bilan Compétitivité 2009.

Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)

Avant l’heure, c’est déjà l’heure. La Chambre de Commerce, qui avait prévu une conférence de presse le lundi 14 pour présenter son avis sur le projet de budget 2010, aurait bien aimé que la presse respecte sagement un «embargo» pour ne pas déflorer le sujet, alors que la Chambre des députés avait déjà diffusé publiquement cet avis dès le 11 novembre. Peut-être souhaitait-elle donner un maximum de poids à un contenu fortement critique envers le gouvernement, dont elle reproche le «manque de vision et d’ambition». «Le document en question, écrit-elle, ne fournit en effet guère de réponses aux problèmes posés mais, au contraire, risque de les aggraver. Face à cet attentisme et manque de vision de la part des autorités gouvernementales, la Chambre de Commerce s’inquiète de l’avenir des finances publiques du Grand-Duché.» L’institution regrette, en particulier, que le projet de budget ne propose pas de solutions «pour tourner les défis en opportunités, ne s’attaque pas aux problèmes structurels, et reporte ces derniers à l’exercice suivant.» D’où la crainte de voir la situation encore se dégrader. «Douze mois de dérapage des dépenses courantes et d’immobilisme face aux réformes nécessaires constituent un danger face à une situation qu’on peut qualifier d’inquiétante. Les mesures d’économies à adopter sont inévitables et seront d’autant plus douloureuses que le temps passe.»

Comment répondre à la double problématique d’une dégradation continue de la compétitivité et des finances publiques? Comment assurer l’attractivité du site luxembourgeois, alors que les facteurs qualitatifs et quantitatifs contribuant à un avantage compétitif ont tendance à s’évincer? Comment passer d’un système de protection sociale sous-efficient et très coûteux à un système efficient, équitable et financièrement soutenable? Comment freiner drastiquement les dépenses courantes et comment diversifier les recettes fiscales? Voilà quelques-uns des points sur lesquels l’organisation patronale aurait bien aimé lire des éléments de réponse. Sur le dernier point, la Chambre de Commerce estime que les recettes fiscales jugées «incertaines et/ou volatiles», notamment la TVA sur le commerce électronique ou les accises sur les carburants vendus aux non-résidents, doivent être affectées à un fonds spécial, plutôt que de servir au financement des dépenses de fonctionnement courantes de l’Etat. Parallèlement, elle plaide une nouvelle fois pour l’abolition de l’impôt sur la fortune frappant les sociétés («un impôt antiéconomique entravant gravement l’attractivité fiscale du pays»), en étalant la mesure sur deux exercices. Elle compte, ensuite, sur une «rapide» compensation de ce manque à gagner par une dynamisation de l’activité économique qui en découlerait après la crise.

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luxembourg Médiateur

Photo: Olivier Minaire

DÉmocratie molle

Recherche A l’occasion de la présentation de son rapport annuel aux parlementaires, l’ombudsman, Marc Fischbach, met en garde les députés contre le danger que représente l’éloignement de la politique et de la société civile et l’apparition d’une «démocratie molle». Il préconise notamment l’institution d’une possibilité de pétition par email. Alors que ses services ont traité quelque 906 réclamations de citoyens sur un an, le Médiateur s’adresse tout particulièrement à l’Administration fiscale, qui est priée de revoir de fond en comble sa communication avec les contribuables.

Un budget gonflÉ Les crédits alloués à la recherche publique passent à 0,67% du PIB. Loin du fameux objectif de 1%, repoussé à 2020. Selon l’objectif à moyen terme du gouvernement, le Luxembourg devrait compter 2.357 chercheurs.

Recherche

Rapprochement physique… Depuis le 1er novembre, la société Vesalius Biocapital est installée dans le bâtiment Edison à Strassen, à proximité immédiate du CRP Santé avec lequel elle entend intensifier sa collaboration. Une convention de partenariat les unit depuis mars dernier. Vesaluis est un fonds de capital luxembourgeois, spécialisé dans la création et le développement de sociétés européennes de biotechnologie. Emploi

… et rapprochement numÉrique Un nouveau site Internet, mis en ligne par le ministère du Travail et de l’Emploi, l’Adem et le Service National de la Jeunesse a pour vocation de servir de point de contact entre les jeunes diplômés et les entreprises. Sur https://cie-ep.anelo.lu, les employeurs proposant des contrats d’initiation à l’emploi-expérience pratique (CIE-EP) peuvent déposer leurs offres, tandis que les jeunes diplômés peuvent faire de même avec leur candidature. Adem

Attention au fait accompli Bien qu’il se déclare conscient de la nécessité de réformer l’Administration de l’Emploi qui croule sous les tâches depuis la hausse drastique du chômage, le syndicat n°1 du pays s’inquiète de la volonté du ministre du Travail et de l’Emploi «de sous-traiter à des agences intérimaires privées la prise en charge individuelle des demandeurs d’emploi». Et ce, même de façon temporaire. L’OGBL craint que de telles structures privées de recherche d’emploi, financées par les deniers publics, se pérennisent et s’oppose à de telles mesures qui conduisent à «une privatisation graduelle d’un service public».

Photo: CRP Henri Tudor

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Frédérique Moser

François Biltgen a conservé sa compétence en matière de recherche dans le nouveau gouvernement. C’est donc un programme de continuité que le ministre CSV vient de présenter pour la période 2009-2014. Un programme basé sur les acquis, à savoir le pilotage de la recherche publique par un Comité supérieur de la Recherche et de l’Innovation (coprésidé par les ministres de l’Économie et de la Recherche), la définition de thématiques adaptées au pays et l’établissement de contrats de performance avec les centres de recherche publics. Les budgets alloués à ces derniers, les trois CRP et le CEPS Instead, se monteront, en 2010, à 105,5 millions d’euros, contre 88,7 millions en 2009 et 76,9 millions en 2008. La montée en puissance devrait se poursuivre, par le biais notamment de nouveaux contrats de performance que le ministère entend signer pour la période 2011-2013. La dotation de l’Etat, dans le cadre de tels contrats, s’élève à quelque 62% des coûts totaux. François Biltgen a toutefois souligné que ces contrats n’avaient nullement pour objectif de placer dans un carcan une recherche publique qui avait essentiellement besoin que l’on préserve sa «liberté d’action». Pour les années à venir, le gouvernement entend «encourager le développement de véritables centres

de compétence», sur base d’un modèle de partenariat public-privé. Une approche qui devrait s’appuyer, entre autres, sur «l’acquis des travaux des clusters sectoriels établis au cours des dernières années», a expliqué le ministre Biltgen. Rengaines, certes, mais qui méritent toutefois d’être soulignées, le gouvernement vise aussi un renforcement des «efforts de synergie» entre l’Université du Luxembourg et les quatre centres de recherche publics ainsi qu’une plus forte intégration des acteurs luxembourgeois à des programmes et initiatives de coopération scientifique et technologique, au niveau européen, voire international. Afin d’accroître la visibilité de la recherche nationale, un accent sera également mis plus fortement sur la valorisation des résultats des activités de recherche, avec une attention renforcée sur la gestion des droits de propriété intellectuelle. Le gouvernement aimerait en outre voir émerger plus de spin-off de ses centres de recherche, mais force est de constater que l’objectif d’en créer cinq, entre 2008 et 2010, semblait sans doute un peu trop ambitieux. Aucune n’a vu le jour depuis le début de cette période. Quant au budget global de la recherche publique, il avoisine les 0,67% du PIB, encore loin, bien loin de l’objectif de 1% préconisé par la Stratégie de Lisbonne. Le Luxembourg semble avoir révisé ses ambitions à la baisse et prévoit désormais de n’atteindre cet objectif qu’en 2020.

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33 luxembourg Communiqués

Express (12/11) La Chambre des Salariés réclame une révision du projet de loi sur les ASBL et les fondations. Elle critique notamment le fait que le renforcement des obligations à charge des ASBL risque d’entraver sérieusement la vie associative, voire de réduire considérablement le recours aux associations par les citoyens désireux de s’engager pour le bien-être collectif. (05/11) Le ministre des Communications et des Médias, François Biltgen, salue vivement l’accord sur le «paquet télécom» qui a pu être dégagé entre le Parlement européen, la Commis­sion européenne et le Conseil de l’UE, le 5 novembre, après deux ans de négociations.

Formation

Appel aux jeunes La Chambre des Métiers déplore que l’artisanat éprouve des difficultés à trouver des apprentis dans les métiers technico-manuels.

Photo: Luc Deflorenne (archives paperjam)

Paul Ensch (Chambre des Métiers): «Nous devons montrer aux jeunes qu’on peut faire carrière dans l’artisanat.»

Marc Auxenfants

Lors d’une récente conférence de presse sur le thème de l’artisanat et de la formation, la Chambre des Métiers a abordé les principales questions d’éducation et de formation professionnelle du secteur, dans les domaines plus spécifiques des enseignements fondamental, secondaire et supérieur, de l’orientation, scolaire et professionnelle, de l’apprentissage, du brevet de maîtrise et de la formation continue. Selon l’établissement public administratif luxembourgeois, l’artisanat, qui regroupe quelque 5.000 entreprises et 70.000 personnes, éprouve en effet des difficultés pour trouver des jeunes apprentis dans les métiers technico-manuels. Une situation qui, pour la Chambre des Métiers, constitue un frein sérieux au développement des entreprises de l’artisanat. «Nous devons montrer aux jeunes qu’on peut faire carrière dans l’artisanat, explique Paul Ensch, le président de la Chambre des Métiers. Avec le

CATP (Certificat d’Aptitude Technique et Professionnelle) et le brevet de maîtrise, toutes les portes leur sont ouvertes.» Elle met donc en avant quelques propositions concrètes, telles, parmi les plus importantes, la mise en place d’un suivi plus proactif des dossiers européens en matière d’éducation et de formation, l’élaboration d’un concept cohérent en matière d’orientation scolaire et professionnelle, et la création d’une «Instance nationale d’Orientation». La Chambre préconise en outre la réalisation du modèle «Apprentissage-Emploi», intégrant un relèvement des indemnités d’apprentissage et leur versement en fonction du rythme de progression. La Chambre des Métiers a également annoncé un repositionnement stratégique de son département Formation qui tiendrait compte des évolutions structurelles en cours dans les domaines de l’éducation et de la formation, tant au niveau national qu’au niveau européen.

(04/11) La confiance des consommateurs fléchit. Après six mois de hausse, l’indice de confiance établi par la Banque Centrale du Luxembourg (après correction des variations saisonnières), a reculé de 1 point en octobre. (04/11) Le taux d’inflation sur douze mois, qui avait été négatif de mai à juillet, atteint en octobre 0.08%, après s’être établi à 0.02% en septembre. La faiblesse de l’inflation en 2009 s’explique par la forte diminution des prix des produits pétroliers par rapport à l’année 2008 (-20.9% en octobre), explique le Statec. Le prochain déclenchement de l’échelle mobile des salaires n’est pas prévu avant le milieu de l’année 2010. (02/11) La Commission européenne annonce qu’elle autorise la prolongation de la garantie conjointe accordée à Dexia par les Etats belge, français et luxembourgeois jusqu’à fin février 2010, ou jusqu’à la décision définitive de la Commission sur l’ensemble des aides octroyées à Dexia et sur le plan de restructuration de Dexia, si cette décision intervient avant. (28/10) Le taux de chômage s’établit en septembre à 5,7%. Considéré au sens large (en tenant compte également des personnes profitant d’une mesure pour l’emploi), il atteint même 7,1%. Le nombre de chômeurs inscrits à l’Adem à la fin du neuvième mois de l’année était de 13.394. Par ailleurs, fin septembre 2009, 6.631 chômeurs résidents ont bénéficié de l’indemnité de chômage complet, soit une augmentation de 46,9% par rapport au mois de septembre 2008.

Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

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entreprises

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«Nous sommes des entrepreneurs à part entière»

Marianne Pesch

oman w s s e Busin nnée? d e l’a

Marianne Pesch

Contre vents et marÉes

Les obstacles n’ont pas manqué sur le parcours de cette femme d’agriculteur, entre le décès de son mari et l’acharnement de la commune de Roeser à empêcher le développement d’un site porcin pourtant bel et bien inauguré en mai dernier. Sébastien Lambotte (texte), David Laurent / Wide (photo)

Il y a quelques mois, jamais Marianne Pesch n’aurait imaginé se retrouver finaliste de cette édition du Dexia Woman Business Trophy. Elle ne pensait même pas pouvoir y participer. «En tant qu’agricultrice, on ne s’imagine pas au cœur du monde de l’entrepreneuriat, commente-t-elle. Avant que l’on me contacte et que l’on me propose de m’inscrire, je ne me sentais tout simplement pas concernée.» Et pourtant, cheffe d’entreprise, Marianne Pesch se considère comme telle et ce, depuis qu’elle a épousé son mari en 1967. «On nous qualifie toujours, les femmes d’agriculteur, comme des conjoints aidants. Or, nous sommes bien plus que cela. Nous sommes des entrepreneurs à part entière, au même titre que nos époux», s’exclame-t-elle. En se mariant, cette fille d’ouvrier de l’industrie est entrée dans le monde agricole. Un secteur qu’elle a découvert petit à petit, aux côtés de son mari et de sa belle-mère, en s’investissant, en développant des projets. Dans un premier temps, le couple élève des vaches laitières et des cochons. Au cœur des années 90, ils décident d’abandonner la production de lait pour se consacrer à l’engraissement de porcs et de bovins. En 2006, le couple veut aller plus loin et introduit des demandes d’autorisation en vue de mettre sur pied un nouveau projet. «Il s’agissait d’une étable destinée à l’élevage et l’engraissement des porcs que nous voulions construire à 400 mètres du village. Bien qu’ayant toutes les autorisations des ministères, le permis de bâtir nous a été refusé par la commune de Roeser qui nous a suggéré un autre terrain un peu plus éloigné du village pour développer ce projet.» Le couple a donc dû revoir ses plans et entreprendre de nouvelles procédures. Le mari de

Marianne Pesch tombe alors malade et décède en février 2008, avant que le couple n’ait eu le temps de rassembler l’ensemble des autorisations. A 50 ans, Marianne Pesch, mère de deux enfants déjà grands, ne veut pas abandonner. «Nous nous sommes demandé, avec mon fils aîné qui travaille avec moi dans l’exploitation, si nous serions capables de mener à bien et de gérer ce projet, explique-t-elle. Mais agricultrice, c’est ma profession, ma passion. Ce projet, c’était le nôtre. Lui ne l’aurait pas abandonné, moi non plus.» C’est donc avec courage et une rare ténacité que Marianne Pesch porte ce projet familial, décrochant les feux verts ministériels au printemps 2008 et celui de l’administration communale en juin de la même année. L’investissement est important, et n’aurait d’ailleurs pas été possible sans l’aide de l’Etat. En septembre 2008, les travaux de ce nouveau bâtiment sont lancés et les problèmes commencent. Car l’administration communale se lance dans une procédure judiciaire avec un recours gracieux contre les autorisations délivrées par le ministère de l’Environnement. Déboutée en première instance, la commune a fait, depuis, appel.

Donner une image positive Le 31 mai dernier, l’agricultrice organisait avec succès une journée portes ouvertes sur le site de sa toute nouvelle étable qui a accueilli 105 truies et qui comprend des places pour 460 porcelets et 640 porcs à engraisser. «Il faudra voir, une fois que les premiers porcelets naîtront, comment mon fils et moi parviendrons à gérer cela sans l’aide de mon mari», s’interroge encore Marianne Pesch. Mais la femme fait face et au cours de sa carrière, elle est parvenue à bien s’entourer et s’est formée pour mieux s’affirmer, mieux avancer.

Parce qu’elle ne voulait pas s’isoler dans sa petite exploitation, mais plutôt s’ouvrir aux autres, elle s’est investie dans divers mouvements, auprès des femmes dans le monde agricole, au sein des syndicats du secteur, au niveau de la Chambre de l’agriculture ou encore à Bruxelles. «Nos problèmes, d’autres les rencontrent peutêtre, et il est utile d’en parler ensemble, de chercher des solutions communes.» Certes, le métier d’agriculteur a beaucoup évolué ces dernières années. Il n’en demeure pas moins vrai qu’elles sont peu nombreuses, comme elle, à tenir les rênes d’une exploitation de cette envergure. «Pourtant, aujourd’hui, avec les législations, les obligations administratives, une exploitation agricole se gère autant, sinon plus, depuis le bureau qu’au cæur de l’exploitation», précise-t-elle. D’ailleurs, si Marianne Pesch s’est inscrite à ce concours, c’est pour elle, mais surtout pour l’agriculture et les agricultrices en général. «Dans un secteur particulièrement secoué par la crise, souvent décrié et fortement dépendant des conjonctures économiques, il est primordial d’en donner une image positive, explique-t-elle. Me retrouver finaliste de concours est déjà pour moi extrêmement motivant, et je pense que ça peut l’être pour d’autres femmes agricultrices.» La prime à la clé de ce concours devrait lui permettre, si elle l’emporte, de concrétiser un projet qui lui tient à cœur. «Nous avons, au sein de notre exploitation, un petit centre d’abattage qui nous permet de vendre nos produits directement au consommateur, de les valoriser ainsi au mieux et, par là, de défendre la qualité de notre travail, conclut-elle. J’aimerais agrandir cet atelier, mais avec les investissements faits par ailleurs, cela doit attendre. Cette prime serait donc la bienvenue.»

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«Les femmes peuvent réussir dans n’importe quel domaine, avec engagement et passion»

Arlette Schneiders

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Arlette Schneiders

PionniÈre et conquÉrAnte

Première femme à diriger un bureau sans associé masculin, la talentueuse architecte prouve qu’une passion débordante et un engagement sans faille peuvent mener au bout de ses ambitions, voire de ses rêves.

Jean-Marc Streit (texte), David Laurent / Wide (photo)

Si le terme de vocation est souvent employé à l’emporte-pièce, il sied néanmoins à merveille à Arlette Schneiders. Toute petite, les belles maisons de son entourage avaient déjà sur elle un fort pouvoir d’attraction. Depuis, le phénomène ne s’est jamais atténué, bien au contraire. A 15 ans, elle n’a plus d’hésitation quant à son avenir et le célèbre architecte américain Frank Lloyd Wright y est pour une grande part. «Dans un livre, il y avait une photo de la maison fallingwater qu’il avait conçue. Elle était merveilleuse. C’est à cet instant que j’ai eu le déclic et me suis dit: ‘tu seras architecte!’», se rappelle-t-elle. Diplômée, à 25 ans, de l’Institut supérieur d’architecture Saint-Luc à Bruxelles, elle fait alors ses premières armes au sein du bureau d’architectes Théo Worré à Luxembourg. Deux ans plus tard, Arlette Schneiders décide de reprendre ses études et prend la direction de Rome pour quatre années de spécialisation en restauration des monuments. En parallèle, elle intègre un bureau d’architectes de la capitale italienne. Mais les débouchés sont limités pour elle, ce qui l’incite, une fois son diplôme décroché, à retourner au Luxembourg. A peine ses valises posées, elle choisit de collaborer avec Claude Schmitz. «Le travail était très intéressant, que ce soit au niveau de la conception ou de l’exécution», admet-elle. Il y a cependant un hic: le milieu de l’architecture étant alors très masculin (nous sommes fin des années 80), les suivis de chantier étaient systématiquement dévolus aux hommes. «Je ne pouvais donc pas suivre les chantiers dont j’avais réalisé les études et la conception.» La frustration grandissant, elle décide de créer sa propre structure, devenant alors,

en 1989, la première femme-architecte du pays à diriger un cabinet sans associé masculin. «Je pouvais ainsi faire mon métier de A à Z», rajoute-t-elle.

Récompenses multiples Elle met ainsi le pied à l’étrier en débutant par de «petites choses». «Mon premier travail consistait à l’aménagement d’une chambre d’enfant avec salle de bain», se souvient-elle. Mais à force de travail et de persévérance, elle gagne un concours d’urbanisme et de logements sociaux qui lui permet de s’atteler à des projets plus grands et de cumuler un certain nombre de références. Une notoriété qui lui permet d’accéder, en 1997, pour la première fois, à un concours européen organisé par le Fonds de rénovation de la Vieille Ville. Elle convainc le jury et gagne le premier prix de ce qui deviendra l’un de ses projets phares: la rénovation de l’Ilot B situé au Marché-auxPois­sons, à Luxembourg-ville. Arlette Schneiders réussit, à merveille, à y intégrer des éléments con­ temporains et modernes dans un ensemble de mai­ sons anciennes. Elle est récompensée, en 2004, pour cette œuvre au travers du prix luxembourgeois de l’Architecture. En cette faste année 2004, elle reçoit également le Bauhärepreis couronnant sa réalisation de l’école préscolaire et primaire d’Eich-Mühlenbach. Ces deux projets lui ont ainsi permis de se faire un nom et de créer des bâtiments dans lesquels rejaillit son style, fait de détails fins, de raffinement et d’un important apport de lumière naturelle. A l’instar de l’école d’Eich, ces constructions «ne s’imposent pas à la nature, mais s’y intègrent», développe-t-elle. Les projets se sont ensuite multipliés: «J’ai alors réalisé bon nombre de bâtiments administratifs.» Parmi ceux-ci, le Plaza au centre-ville, l’ E-Building

à Münsbach ainsi que l’Unico (de plus de 12.000 m2) et l’Axento (18.500 m2), tous deux au Kirchberg, sont peut-être les plus marquants. «J’ai également décroché le premier prix, cette année, pour la conception d’un bâtiment administratif de 40.000 m2 pour le Fonds de compensation au Kirchberg. Certains de ces bâtiments, en alliant commerces et bureaux, demandent un tout autre travail. C’est très captivant!» D’autres projets sont encore sur les rails, notamment le Lycée technique pour professions de santé à Bonnevoie, mais exigent encore le feu vert des administrations concernées. Le bureau a ainsi pris, d’année en année, une nouvelle dimension, conduisant Arlette Schneiders à le convertir en Sàrl (en association avec Philippe Lavis, un collaborateur de longue date), en 2008. Elle ne se considère pas pour autant comme chef d’entreprise, mais plutôt «comme une femme qui s’est donné une structure pour réaliser ses rêves». Aussi avoue-t-elle avoir était surprise lorsqu’on lui a proposé de concourir pour le prix Dexia Business Woman Manager of the Year. Mais, par cette participation, elle souhaite «montrer que les femmes peuvent réussir dans n’importe quel domaine, du moment qu’elles font montre d’engagement et de passion». Si d’aventure elle venait à remporter le premier prix, elle compte en faire profiter ses collaborateurs au travers d’un voyage d’études. A but pédagogique, évidemment, mais aussi dans un esprit de renforcement des liens au sein d’une équipe où l’équilibre femmes/hommes, s’il est le fruit du hasard, n’en est pas moins une conséquence de la persévérance d’Arlette Schneiders. En mettant son pied dans la porte, elle a permis aux femmes d’entrer dans le monde du bâtiment jusqu’alors exclusivement masculin…

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«Il faut parfois se fier à son instinct»

Carine Smets

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Carine Smets

Une signature pour les grandes maisons Que de chemin parcouru depuis l’ouverture du premier magasin à Bereldange. Aujourd’hui, Little Smets s’est installée au Kirchberg, avec la bénédiction des grandes marques qui y sont vendues.

Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Carine Smets est une femme qui respire le dynamisme par tous les pores. A son débit, à sa verve, à sa réflexion qui va vitesse grand V pour aboutir à l’action, on perçoit rapidement la femme moderne, qui a su flairer l’air du temps, apporter des bouffées d’oxygène, remettre en question, apporter des réponses. L’histoire de son entreprise, c’est d’abord la sienne. Une famille au Luxembourg, des études de biologie à Liège. Un mari vétérinaire. Une installation à Bereldange. Pour beaucoup, cela aurait pu s’arrêter là: assistante dans le cabinet vétérinaire de son époux, mère (de six enfants), au foyer… «Mais j’avais besoin de bouger plus, d’avoir une vie sociale, de me réaliser par ailleurs, sans rien renier.» Un terrain disponible tout près de la maison familiale, un constat et une idée plus tard, Carine Smets lançait son premier commerce, de vêtements pour enfants. Depuis, la société Little Smets n’a cessé de grandir, multipliant les implantations et les concepts novateurs, en ville, dans les grands ensembles commerciaux… «C’est souvent l’occasion qui fait le larron. Il faut analyser les opportunités de façon rigoureuse, prendre des avis, s’entourer. Et parfois se fier à son instinct aussi. Et puis on ne peut pas stagner: qui n’avance pas, recule.» L’avancée a été spectaculaire, quoique régulière. Dans le premier magasin de Bereldange, elles étaient deux. Avec treize implantations au Luxembourg dans différents domaines et une équipe pour les aménagements d’intérieur, le groupe compte aujourd’hui plus de 120 personnes. «Mais la dimension familiale reste importante», souligne Carine Smets. En témoigne, outre l’esprit général de l’entreprise, la présence du

mari, Thierry, ayant laissé l’art vétérinaire pour prendre les rênes administratives et financières du groupe, et de Pascaline, 27 ans, l’aînée de la fratrie, qui, tombée toute petite dans cette bouillonnante marmite, apporte du sang neuf dans la gestion et de nouvelles perspectives d’avenir. En témoignent, aussi, des collaboratrices de la première heure qui font toujours partie de la «garde rapprochée» de la patronne.

Objectifs déjà atteints Smets? C’est un concept, une vision. L’acrostiche en dit long: Sexy Magnifique Etonnant Tendance Stupéfiant. Le principe fait florès à Strassen depuis dix ans, dans un espace multimarques et multisegments: les vêtements y portent de célèbres griffes, pour femmes, hommes et enfants, les accessoires sont triés sur le volet, les montres sont originales, le décor est choisi – intérieur architecturé, déco pop-art, mobilier design, pour une vitrine ou pour son chez-soi –, le conseil est de premier choix, l’artiste y trouve son bonheur, l’amateur de gadgets classe ou de bouquins de référence aussi, sans oublier les gourmets, entre chocolatier belge raffiné et restaurant de bon goût… Un peu de tout? «Il y a un fil rouge. L’idée est de proposer un amalgame, des choses qui vont ensemble, qui collent à une même personnalité. Le concept s’adresse à une clientèle large mais exclusive. Je présélectionne, en quelque sorte, ce que je trouve de meilleur dans les marques qui font ou qui vont faire la tendance.» Dans cette optique de veille permanente, la maison Smets a fait émerger une flopée de marques au Luxembourg, des griffes belges d’abord, italiennes ensuite, de renommée mondiale. «Le marché luxembourgeois est atypique. Il est porteur par son pouvoir d’achat, il est influencé par la mul-

tiplicité des nationalités et des cultures qui y vivent ou y travaillent. Il est aussi souvent trop restreint en soi pour qu’une grande marque, comme Prada, Balenciaga ou Lanvin, y implante un flagshipstore, une boutique exclusive.» Proposer, sous un même toit, une gamme de cette classe, c’est un des éléments de la gageure relevée par Little Smets. En misant sur le bâtiment Ellipse, au Kirchberg, projet pour lequel elle est spécifiquement en lice pour ce concours, Carine Smets a relevé un nouveau défi. Assumé en interne par les équipes de conception, de réalisation, de suivi. «Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous», Carine Smets emprunte à Paul Eluard l’observation de son avancée. Le rendez-vous du bâtiment Ellipse a ici été posé avec un quartier du Kirchberg en pleine mutation, entre bâtiments publics signés par les plus grands architectes, visées urbanistiques ambitieuses, bureaux prestigieux, nouvelle donne résidentielle et développement commercial de haut vol, à côté des offres de grande distribution et de loisirs de masse. «Les grandes maisons ont misé sur notre projet, résume-t-elle. Les objectifs fixés pour la première année sont largement atteints. Mais une vitesse de croisière n’est jamais acquise.» Consciente par-dessus tout qu’«une exclusivité se mérite», Carine Smets tient aussi à ce qu’un titre se partage. Avec une famille, avec une équipe, avec ses clients. Et avec des actions sociales et humanitaires. Ici, la reconnaissance – et le chèque assorti – prolongerait une lignée d’opérations spéciales, au bénéfice de la Fondation Kriibskrank Kanner, qui vient en aide aux enfants atteints d’un cancer ou d’une pathologie rare et grave. Des enfants aux enfants: la boucle, aux allures de grand huit dans une vie de femme contemporaine qui a réussi les deux pôles, professionnel et privé, ne manque ni de souffle, ni de résultats.

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40 entreprises

FJD

Sortir diffÉrents de la crise

Daniel Reding, promu tout récemment nouveau président de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise, table sur un programme d’action volontariste.

Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Points communs: dirigeants d’entreprise au Luxembourg, moins de 45 ans. Points d’ancrage: tous les domaines d’activités économiques dans le pays. Points forts? Des idées, des bras, des têtes, des expériences, pour promouvoir cet esprit d’entreprise qui, par nature, les pousse à agir. Ils sont environ 130 à l’heure actuelle: ce sont les membres de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise du Luxembourg (FJD). Cette fédération fait partie du paysage socio-économique depuis plus de trente ans. Ses missions officielles sont, entre autres, de «contribuer à établir un climat favorable autour de l’activité économique en général, et de soutenir l’échange et la réflexion entre ses membres». Dans ce cadre, la FJD se veut un élément actif, ce qui exige notamment un contact régulier avec le monde politique et socio-économique. Et cela sous-tend, aussi, d’entretenir le débat d’idées. Pour ce faire, la FJD compte, outre sur ses forces vives - les membres actifs qui ont tous une approche décisionnelle dans les entreprises les plus diverses de l’économie nationale -, sur ses plus de 230 anciens membres. Ainsi, mine de rien, la fédération a des allures de PME qui, par ses rouages, aurait un poids non négligeable… Cela étant, il faut à toute fédération économique des lignes directrices claires, adaptées aux besoins du moment, à la stratégie de développement aussi. Fin octobre, l’assemblée générale ordinaire de la FJD a mandaté un nouveau président. Daniel Reding, expert-comptable, associé et administrateur délégué de la société EWA (fiduciaire et révision), a voulu prendre les rênes avec volontarisme. Car le contexte global de crise – que chacun espère finissante – incite à l’action.

Un changement de cap et d’attitudes «La crise marque depuis déjà deux ans, de manière profonde, le paysage économique et financier mondial», souligne le néo-président, élu pour la session 2009-2010. Ce contexte affecte en particulier la marche des affaires au Grand-Duché de Luxembourg. «Et il a déjà laissé dans son sillage de lourdes séquelles, dont notre petit pays mettra sans doute des années à se remettre. Il convient dès lors de s’attarder quelque temps sur ce qui s’est passé.

«Il faut provoquer un changement de cap dans nos attitudes professionnelles» Daniel Reding (FJD)

Il faut prendre conscience du vécu et de nos errements, s’interroger sur les enseignements implicites de cette crise. Et provoquer un changement de cap dans nos attitudes professionnelles.» Pour Daniel Reding et son organe de direction (le conseil d’administration est composé du président sortant Marc Ketter, du président actuel, d’un secrétaire général, Jean-Marc Kieffer, et d’un trésorier, Patrick Muller, auxquels s’adjoint un conseil de direction chargé des différentes activités), il est indispensable de travailler sur les pistes qui feront que «l’on sortira de la crise, et que l’on en sorte différent». Plusieurs groupes de travail vont plancher, durant la nouvelle mandature, sur des sujets concrets: stratégie d’entreprise, fonctionnement de l’entreprise et modernisation du cadre réglementaire. «Les conclusions de ces groupes de travail seront formalisées dans des rapports et des présentations qui s’adresseront directement à un public d’entrepreneurs concernés et de représentants des pouvoirs publics en charge.»

Pas question, précise le nouveau président de la FJD, de tout remettre en cause, au contraire. «Nous souhaitons prolonger les efforts entrepris au cours de l’exercice précédent, en faveur de la simplification administrative notamment.» Sur le terrain, la FJD sera toujours partie prenante dans la foire annuelle de l’étudiant, la mise à disposition de stages (via le site stages. youth.lu), l’encadrement – le coaching notamment – des mini-entreprises… Car les jeunes dirigeants, qui sont passés par tous ces stades, veulent aussi être l’interface de prédilection entre les mondes de l’éducation, des étudiants et de l’entreprise. La FJD se retrouve ainsi à la source de rencontres productives entre enseignants et professionnels, via le programme Een Daag am Betrieb ou de visites d’entreprises performantes. Parce que «l’esprit d’entreprise peut s’attraper jeune et se développer ensuite». Et parce que l’avenir se prépare aujourd’hui, avec ceux qui seront aux manettes demain.

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entreprises

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Paul Dewandre

Après le Théâtre du Gymnase à Paris, le Belge Paul Dewandre est en tournée dans toute la France pour son spectacle Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, adaptation du livre de John Gray. Au salon Contact, il interviendra sur son thème favori, les rapports entre hommes et femmes et «les comportements souvent incompréhensibles de l’autre sexe». En couple et dans l’entreprise.

« L’homme a besoin de confiance, la femme d’attention » Nicolas Raulot (interview), Michel Zavagno (photo)

Parcours

Dans les airs puis sur les planches Titulaire d’un diplôme d’Ecole supérieure de commerce obtenu à l’Université de Louvain-la-Neuve en Belgique, complété par une maîtrise en gestion (MBA) à Columbia aux Etats-Unis en 1986, Paul Dewandre a débuté sa vie professionnelle en créant une compagnie aérienne à Liège (Air Exel). En 1991, l’année de ses trente ans, la crise du Golfe a des répercussions importantes dans le transport aérien. C’est l’échec. Paul décide alors de travailler autrement. Il entreprend une démarche personnelle, se passionne pour les relations humaines, se forme, écrit ses premiers livres et donne ses premières conférences. En 1996, Paul assiste aux Etats-Unis à une conférence de John Gray, l’auteur du célèbre Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Il approfondit l’étude de ces différences entre hommes et femmes, intègre petit à petit ce thème dans ses conférences et formations. Il retourne aux Etats-Unis se former encore auprès de John Gray. Il fonde, avec son accord, les ateliers Mars-Vénus en 1998 en Europe francophone. Devant le succès des conférences et pour mieux toucher le grand public, il décide à partir de 2004 d’adapter le concept au théâtre. La première a eu lieu à Bruxelles le 22 novembre 2006. Paul Dewandre vit à Aix-en-Provence avec sa femme Corinne et leurs quatre enfants.

Paul Dewandre, avez-vous gardé un bon souvenir de votre première expérience, la création d’Air Exel? «Ah oui, c’était fabuleux d’engager des pilotes, de financer des avions, de mettre en place la maintenance des appareils, le marketing... Mais je n’avais plus envie de continuer, de passer toute ma vie professionnelle dans ce genre d’environnement. J’ai aussi vu les limites de ce système, des jeux de pouvoir, des jeux politiques, des magouilles qui m’ont écœuré. En 1992, l’activité a été reprise par la Sabena, qui avait tout fait pour nous couler. Que s’est-il passé ensuite? «J’avais 30 ans. J’ai fait ma crise de la quarantaine à ce moment-là. Je me posais des questions sur ce que je voulais faire de ma vie. J’avais un peu d’argent de côté. J’étais célibataire. Je cherchais un emploi, mais je n’en trouvais pas. J’ai tenté dans le transport aérien à l’étranger, mais ça n’a pas marché. En fait, j’ai rebondi avec la vente directe. J’ai adoré le concept. C’est au travers de la vente directe que je me suis passionné pour les relations humaines et le développement personnel: prendre confiance en soi, savoir ce qu’on veut faire, se fixer des objectifs, autant de disciplines que je n’avais jamais apprises à l’université. Quelles sont les clés de la confiance en soi, selon vous? «C’est être capable de s’aimer soimême et de s’accepter tel que l’on est. Dans quelles circonstances s’est passée votre rencontre avec John Gray? «C’était en 1996, lors d’un séminaire sur le leadership à Hawaï aux Etats-Unis. Il y avait une dizaine d’intervenants dont le général Schwarzkopf (chef de la coalition lors de la guerre du Golfe en 1991, ndlr.), Deepak Chopra (médecin et penseur indien, ndlr.) et John Gray, qui parlait des hommes et des femmes, un sujet qui ne m’intéressait alors pas du tout. Comment en êtes-vous venu à parler vousmême des relations hommes-femmes? «Ce que

disait John Gray lors de cette conférence m’a vraiment touché. J’avais rencontré mon épouse Corinne deux ans auparavant et j’avais l’impression d’avoir eu des réponses concrètes pour notre relation. Je l’ai tout de suite appelée. Je lui ai dit: ‘Je t’aime, j’ai tout compris.’ J’ai commencé à acheter les livres, les cassettes. Comme je faisais des conférences dans les réseaux de vente directe, j’ai alors commencé à intégrer cette thématique dans mes interventions. Et puis, après avoir eu l’accord de John Gray, j’ai créé des ateliers de communication sur le couple. Ces ateliers de communication étaient également organisés en entreprise? «Il se trouve que parallèlement à ça, j’ai écrit un livre qui s’appelait La Parabole du barrage (sous-titre: vers une nouvelle organisation du travail, ndlr.). Mon éditeur l’a envoyé à des grands patrons. Et Gérard Mulliez, le président d’Auchan, m’a contacté. Il m’a fait entrer dans un réseau de chefs d’entreprise, qui s’appelle l’APM (Association Progrès du Management), une association pas très connue qui a été fondée il y a une vingtaine d’années par Pierre Bellon (président du conseil de Sodexo, ndlr.). L’idée est de réunir les chefs d’entreprise par groupe de 20 autour d’un thème qu’ils choisissent pour les faire progresser et faire progresser leur entreprise. C’est un club qui leur permet de résoudre leurs problèmes entre eux, tout en bénéficiant d’un apport extérieur. Il y a aujourd’hui 200 groupes APM de 20 chefs d’entreprise en France. Il y en a également en Suisse et en Belgique, au Luxembourg... J’intervenais donc en tant qu’expert dans le cadre de l’APM, puis au sein des entreprises elles-mêmes. Quels sont vos sujets de prédilection sur cette thématique homme-femme dans l’entreprise? «Je parle de la relation personnelle et je la décline ensuite dans le management. Je préfère partir de la relation personnelle, car les différences entre hommes et femmes sont plus difficiles à percevoir dans le monde de l’entreprise. Les femmes y ont développé un côté masculin assez important.

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«Quand une femme devient masculine, elle peut réussir. Mais personne ne l’aime»

Paul Dewandre

Dans l’entreprise, les femmes gomment leur côté féminin? «Les femmes en avaient marre d’être considérées comme inférieures. Pour montrer qu’elles étaient égales, elles se sont senties obligées de se battre sur le terrain des hommes, avec des règles du jeu masculines – les seules reconnues dans l’entreprise – et des valeurs comme la compétence, l’objectif. Ainsi, à partir des années 1970, quelques femmes ont accédé à des postes importants, mais il n’y avait rien de féminin dans leur manière de fonctionner. Je pense notamment à Margaret Thatcher. Grâce à ces pionnières, l’idée d’égalité entre hommes et femmes a pu évoluer un peu. Avant, pour être égaux, il fallait qu’on soit semblables, il fallait gommer les différences. On a maintenant compris qu’on pouvait aussi être différents. Quels conseils donnez-vous aux hommes et aux femmes pour bien gérer leur relation dans l’entreprise? «Les besoins sont différents. Dans le management, l’homme a besoin de confiance, la femme d’attention. En revanche, les signes d’attention donnés par une femme manager à un homme peuvent très bien être mal perçus. L’homme pourra y voir une remise en cause de ses compétences, de sa capacité à accomplir la tâche. Il risque d’en être de même lorsqu’un homme confie une mission à une femme en lui témoignant toute sa confiance et sans y mettre les formes. Une femme a davantage besoin d’un accompagnement verbal? «Le fait de parler de ses problèmes aide une femme à avancer dans sa propre réflexion. Cela ne veut pas dire qu’elle ne pourra pas les résoudre toute seule. Mais pour un homme, si une femme vient parler de ses problèmes, c’est qu’elle n’est pas capable de les résoudre et donc qu’elle est incompétente. La prochaine promotion ne sera donc pas pour elle. Autre problème de management: l’homme pense avant tout à ses besoins personnels, alors que la femme pense d’abord aux besoins des autres. C’est la raison pour laquelle beaucoup de femmes trouvent que les hommes sont égoïstes. Dans un couple,

comme dans une entreprise, elles voudraient que les hommes devancent leurs attentes. Pourquoi les femmes sont-elles moins payées que les hommes? Il y a beaucoup de théories là-dessus. A mon avis, la vraie raison c’est qu’elles ne vont pas demander d’augmentation de salaire. Contrairement aux hommes. Chez une femme, le ressentiment grandit jusqu’à ce qu’elle finisse par aller se plaindre. Mais elles le font sur un ton tellement agressif qu’au final, elles n’obtiennent pas ce qu’elles veulent. Les femmes continuent-elles aujourd’hui à gommer leur côté féminin, ou essaient-elles de rester davantage elles-mêmes? «Je crois que les entreprises ont intérêt à respecter une femme telle qu’elle est. Une femme ne doit plus être changée en mec pour réussir. Quand une femme devient masculine, elle peut réussir. Mais per-

sonne ne l’aime. La DRH de Peugeot à Sochaux me confiait récemment qu’elle ne recrutait plus que des femmes pour conduire les chariots élévateurs. Elles sont bien plus performantes et efficaces que les hommes, car elles ne sont pas dans une logique de compétition, de savoir qui va aller le plus vite, etc. Etes-vous favorable à une discrimination positive en faveur des femmes? «Cela peut avoir du sens en effet. Cela aidera des femmes féminines à accéder au pouvoir. Ces vérités sont-elles universelles et invariables dans le temps? «Une généralité a des contreexemples. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est fausse. A mon avis, il y a plus d’universalité sur les aspects masculin-féminin que sur les aspects culturels.»

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Les 26 et 27 novembre

Salon contact: mode d’emploi Conférences et worshops rythmeront les deux jours de cet événement B2B à Luxexpo. Détails sur www.luxexpo.lu

WORKSHOPS

CONFÉRENCES

Jeudi, 26 novembre 2009

Vendredi, 27 novembre 2009

Jeudi, 26 novembre 2009

13:00 - 13:45 EIC-TREVES Thème: Le nouveau programme d’échange européen «Erasmus» Conférenciers: Fréderic Becker, Wolfgang Treinen Sujet: Le nouveau programme européen «Erasmus pour jeunes entrepreneurs» sera présenté à l’occasion d’un atelier. Ce programme offre aux porteurs de projets de création d’entreprise la possibilité de passer une période active de 1 à 6 mois auprès d’un entrepreneur expérimenté d’un autre pays européen. Un soutien financier est prévu à cet effet.

10:30 - 11:15 C2D System House Luxembourg Thème: Protection informatique, périphérique et distribuée Conférencier: Stany Wyrzykowski Sujet: Case study d’une réalisation effectuée en 2009 dans une fiduciaire.

11:30 - 13:00 Evénement inaugural, en présence de Madame Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes moyennes et du Tourisme, suivi de Paul Dewandre avec son spectacle à succès Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, spécialement dédié au monde de l’entreprise pour le salon Contact!

14:00 - 15:45 BDO Compagnie Fiduciaire Thème: Forum juridique d’une entreprise et ses incidences Conférencier: Paul Sunnen (Sofinter) Sujet: La décision sur la forme juridique lors d’un projet de création ou de reprise d’une entreprise et ses incidences au niveau: fiscalité, droit d’établissement, aides étatiques et sécurité sociale. 15:00 - 15:45 RENAULT Thème: Présentation de l’entreprise Conférencier: Ludovic Maire Sujet: Présentation de la gamme Renault (véhicules de personnes et utilitaires) et présentation des différentes prestations proposées aux entreprises dans le cadre de l’après-vente. 16:00 - 17:30 AWEX - Wallonia Trade & Investment Agency, Luxembourg Thème: Investissements étrangers Sujet: Belgium-Wallonia: a continuous success story, Europe’s Top Regions for Logistics and Distribution 2009, Specific tax incentives which make Belgium attractive.

11:30 - 12:15 PROLINGUA Thème: Quality in language education Conférencier: Neil Hatfield Sujet: Assuring the quality of language training through internal quality management and external quality accreditation based on the EAQUALS quality certification. 13:00 - 13:45 BIZANCE Thème: Solutions d’affichage dynamique Conférencier: Benoît Arweiler Sujet: La communication audiovisuelle dynamique et étude de cas: PLV dynamique, communication interne, interactivité, signalétique... 14:00 - 14:45 BDO Compagnie Fiduciaire Thème: Paquet TVA: les changements qui interviendront au 1er janvier 2010 Conférencier: Thierry Fleming 15:00 - 15:45 Microsoft Thème: Venez découvrir Windows 7! Conférencier: Benoît FORTEMPS Sujet: Venez découvrir pourquoi tout le monde est si enthousiaste au sujet de Windows 7!

16:30 - 18:30 Remise du Prix de l’Environnement de la Fedil - Business Federation Luxembourg en présence de Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, et Robert Dennewald, président de la Fedil, suivie d’une réception dînatoire. 18:30 - 23:00 B2Fair-Contact Award, organisé par la Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg, son Euro Info Centre, ses partenaires et Luxexpo.

Vendredi, 27 novembre 2009 14:00 - 18:00 Conférence ILEA (Industrie Luxembourgeoise des Equipementiers Automobiles) Journée de l’Industrie automobile 2009. Cette manifestation, lors de laquelle se rencontreront donneurs d’ordre et fournisseurs, permettra aux participants d’assister à un symposium portant sur les exigences du secteur concerné ainsi que de mener des entrevues personnalisées avec les responsables achat et les équipementiers de l’industrie automobile. Dans le cadre du Forum de l’Entreprise b2fair, des rencontres entre fournisseurs seront également possibles.

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45 eNtreprIses

stand 2C67 2A11 2A73 2A24 2A11 2A30 2A11 2B08 2A73 2A73 2C31 2C61 2A73 2A67 2C32 2A73 2B75 2B66 2A75 2A11 2A11

2C70 2A73 2A68 2C24 2A03 2A11 2A04 2C52

raison sociale ABC EDITEURS CV ACTIVE LEARNING SÀRL ADJUST AJM TECHNOLOGIES SA ASBL BUSINESS INITIATIVE - 1,2,3 GO ATOZ SA b2fair – International Business Cooperation BDO COMPAGNIE FIDUCIAIRE BICODE BIG TRADISTONE BIZANCE SA BRAIN & MORE SA BRAINSTORMING BRINK’S SECURITY LUXEMBURG SA C2D SYSTEM HOUSE LUXEMBOURG SA CABAY TRANSPORT CAMERA DI COMMERCIO ITALO-LUSSEMBURGHESE ASBL CENTRE DE FORMATION PROLINGUA CENTRE DE RECHERCHE PUBLIC HENRI TUDOR CHAMBRE DE COMMERCE DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG CHAMBRE DE COMMERCE DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG Département International Enterprise Europe Network-Luxembourg CHÂTEAU D’EAU CIC CABINET CONSEIL EN CRÉATIVITÉ APPLIQUÉE SPRL CIP GROUP - LETTERSHOP LUXEMBOURG SA CODEX PRODUCTIONS COFACE LUXEMBOURG CREATX IDEA FACTORY SARL CREDITREFORM LUXEMBOURG SA DACHSER SARL LUXEMBOURG

2B75 2C35 2C64 2B06 2A73 2A29 2A08 2C33 2A05 2A73 2A66 2B15 2A73 2C63 2A27 2A73 2A73 2B71 2C47 2A28 2A11 2B67 2A11 2C66 2A11 2A73 2A07 2C34 2A23 2A26 2A07 2C65 2C48

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46 entreprises

Téléphonie mobile

Couleur locale, couleur globale Adieu Voxmobile, bonjour Orange. Le rebranding, qui répond à la logique industrielle d’un groupe international, efface une partie de la touche «locale» développée ces cinq dernières années.

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

La page Jean-Claude Bintz est, cette fois-ci, bel et bien tournée. Définitivement. S’il pouvait encore flotter un peu de son âme autour du nom de Voxmobile qu’il avait inventé en 2004 au moment de créer et de lancer, à partir de rien, ce troisième opérateur de téléphonie mobile, le changement de nom de Vox, devenu Orange, casse une bonne fois pour toutes le lien avec un passé aussi récent que faste. Certes, le contexte avait déjà profondément changé, après l’annonce, au printemps 2007, de la prise de contrôle de 90% de Vox par Mobistar (opérateur belge filiale du groupe France Telecom), et encore plus après le départ de M. Bintz, en novembre 2008, lorsque fut levée l’option sur les 10% restants. C’est tout d’abord Pascal Koster, cofondateur et administrateur-directeur de Vox, qui avait déjà, dès la fin 2007, mis un pied et demi en Belgique, en étant promu chief technical officer de la maison mère Mobistar. Il a, depuis, conservé ces fonctions, élargies toutefois au Luxembourg. Ensuite, pour succéder à M. Bintz, fin 2008, c’est Erick Cuvelier, alors chief marketing officer de Mobistar, qui avait été parachuté à la tête de Vox. Il y resta à peine six mois, le temps de rebondir et de prendre les fonctions de directeur du département Innovation et Marketing, au sein du Groupe FT-Orange. Depuis, il n’y a plus vraiment de direction «locale», puisque les destinées de l’opérateur sont passées entre les mains de Benoît Scheen, le CEO de Mobistar depuis le 1er janvier 2008.

Le «Personal Internet» en vogue «Il ne s’agit évidemment pas que d’un simple changement de nom, a-t-il expliqué lors du «lancement» d’Orange au Luxembourg, le 27 octobre dernier. Nous allons évidemment nous appuyer sur la force d’une marque internationale pour développer de nouveaux produits et services, tout en conservant une implication très étroite au niveau local.» Orange, qui emploie plus de 190.000 personnes à travers le monde, revendique un nombre global de 186 millions de clients et un chiffre d’affaires 2008 de 53,4 milliards d’euros. Au Luxembourg,

«Nous allons conserver une implication très étroite au niveau local» Benoît Scheen (Mobistar/Orange Luxembourg)

feue Vox, forte de 108 personnes, a conquis, en un peu plus de cinq ans, 80.000 clients (dont près des trois quarts en mode «post-payé») et a réalisé 39,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008 (+11,2% par rapport à 2007). Pour les neuf premiers mois 2009, ce chiffre atteignait déjà 33,4 millions d’euros. Le revenu moyen par client, lui, est passé de 32,34 euros fin 2007 à 35,16 euros à la fin du 3e trimestre 2009. Olaf Swantee, senior vice-executive president d’Orange, qui avait également fait le déplacement à Luxembourg pour cet événement, nourrit les meilleurs espoirs de développement pour le GrandDuché, en dépit d’un marché au bord de la saturation. Il s’appuie sur un rebranding similaire réussi il y a un an en Autriche. «Dans un contexte extrêmement concurrentiel et très mature, nous avons gagné 100.000 clients en une année, grâce à des offres innovantes», a-t-il expliqué. Selon lui, le marché de la téléphonie mobile est à l’aube d’une nouvelle vague de croissance liée à la combinaison des

applications «voix» et «données». «15% des utilisateurs dans le monde génèrent 70% du trafic ‘data’. 2010 sera une année forte en matière de développement du concept de ‘Personal Internet’, qui comprend des applications de Mobile TV, les réseaux sociaux, les jeux ou encore la musique. L’avantage de la force d’une marque internationale comme la nôtre est de pouvoir envisager de partager les meilleures pratiques que nous développerons dans chacun des pays où nous sommes présents.» La France, par exemple, est un pays où les revenus liés aux applications «données» sont parmi les plus élevés du réseau: plus de 12%, alors que la moyenne généralement observée ailleurs tourne autour de 7-8%. Au Luxembourg, le «lancement» d’Orange s’accompagne évidemment de nouvelles offres, aussi bien à destination des particuliers que des entreprises. Pour ces dernières, l’opérateur entend améliorer la mobilité des employés de ses entreprises clientes, sans pour autant faire exploser la facture en fin de mois.

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47 entreprises

Rebranding

Voxmobile devient Orange C’est à l’Abbaye de Neumünster  que l’opérateur Voxmobile a choisi  de célébrer, le 27 octobre dernier,  son nouveau nom de baptême.  Place, désormais, à Orange!

Olivier Ysewijn, Anne Cambier et Werner De Laet (Mobistar)

Luc Deflorenne (photos)

Robert Goeres (Goeres Horlogerie), Jean-Claude Bintz (Lakehouse) et Benoît Scheen (Mobistar)

Philippe Bernard (Orange)

Marina Zabala (JCDecaux), Lou Scheider (IPL) et Vitor Bento (Panelux)

Fernand Ernster (Librairies Ernster), Jean-Paul Wagner (LEO) et Roland Pinnel (LCTO)

Edouard Wangen (LuxConnect) Claude Lüscher (Exigo) et Jean-Paul Zens (Service des Médias et des Communications)

Gérard Lommel (CNPD) et Steve Schmit (RTL)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Benoît Scheen (Mobistar)

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48 entreprises European Venture Contest

Trois luxembourgeois finalistes A l’issue de la demi-finale «luxem­ bourgeoise» du cinquième Eurecan European Venture Contest, qui s’est tenue le 10 novembre, trois start-up luxembourgeoises font partie des dix entreprises sélectionnées parmi 18 pour participer à la grande finale européenne des 14 et 15 décembre 2009 à Barcelone. Il s’agit de Xintec (solutions back-office pour opérateurs de téléphonie mobile), AxoGlia Therapeutics (spin-off de l’Université du Luxembourg qui développe des molécules à visée thérapeutique pour les maladies neuro­ dégé­néra­tives et inflammatoires du système nerveux telles que la maladie d’Alzheimer et la sclérose en plaques) et Synerco (développement et mise en œuvre d’installations de valorisation thermique et électrique).

Audit

PwC rÉduit les bonus 100% des associés du cabinet d’audit et de conseil ont accepté de revoir à la baisse leurs émoluments pour préserver l’emploi. Les effectifs ont même augmenté de 8% en 2009. Didier Mouget (PwC): «Nous avons un rôle d’exemple et notre business model nous oblige à maintenir les embauches.»

Développement durable

La deuxième édition des Rubans du développement durable organisée par Dexia BIL a livré son verdict le 16 novembre dernier, récompensant le Centre Hospitalier Emile Mayrisch (catégorie «non-profit») et la société PROgéna (catégorie «profit»). Le premier pour la mise en place d’un projet d’élimination, à la source, des résidus médicamenteux contaminant les eaux usées de l’hôpital. La seconde pour le développement immobilier Solarwind, intégrant le confort humain aux technologies environnementales novatrices (voir aussi en cahier «Management», page 41). Douze dossiers avaient été soumis au jury. IFGroup

précision Une regrettable erreur est à signaler dans l’article sur IF Group paru dans notre dernière édition (cahier «Economie & Finance», page 64). Pierre Wagner, un des associés fondateurs d’Interfiduciaire, n’est pas «parti en février 2008», comme indiqué, mais il est décédé dans un accident de la route le 5 décembre 2008. Sa démission de février 2008 ne concernait que la filiale Immobilière Interfiduciaire.

Photo: David Laurent / Wide (archives paperJam)

Illustration: PROgroup

Deux beaux rubans

Nicolas Raulot

En ces temps difficiles, Pricewaterhouse­ Coopers (PwC) Luxembourg consent des sacrifices de rémunération pour favoriser l’emploi. «Nous avons demandé aux 88 associés un effort de solidarité et de modération concernant les bonus et les augmentations de salaire. Tous ont accepté pour préserver l’emploi», a déclaré Didier Mouget, managing partner du cabinet d’audit et de conseil, lors de la présentation des résultats 2009 au 30 juin. «Si nous avions voulu conserver le même niveau de bénéfices (dont l’intégralité est redistribuée aux associés, ndlr.), nous aurions pu décider d’un plan social ou interrompre nos recrutements. Mais nous avons un rôle d’exemple et notre business model nous oblige à maintenir les embauches», a-t-il ajouté. Les cabinets d’audit pâtissent d’un turnover important et doivent renouveler en permanence leurs effectifs. «Cela montre aussi notre confiance dans l’avenir. L’activité donne d’ailleurs des signes d’amélioration.» Ainsi, pas moins de 500 personnes ont rejoint l’entreprise pendant l’exercice fiscal (entre juin 2008 et juin 2009) pour porter l’effectif total à 1.950 collaborateurs, en augmentation nette de 8%. PwC Luxembourg ne comptait que 900 salariés il y a 5 ans. Le rythme s’est malgré tout un peu ralenti si on prend en compte la période du

1er octobre 2008 au 30 septembre 2009, avec 360 personnes engagées, jeunes diplômés et spécialistes expérimentés. «L’an prochain, nous anticipons encore 230 recrutements, pour compenser la rotation», a précisé Paul Neyens, human capital leader de PwC Luxembourg. Nouveau ralentissement en vue donc alors que le chiffre d’affaires 2010 est prévu en hausse de seulement 2% à 3%. Pour 2009 (de fin juin 2008 à fin juin 2009), les revenus de la société ont atteint 221 millions d’euros, en augmentation de 6%. «Cette progression est relativement modeste si on la compare à celles des quatre années précédentes qui étaient de l’ordre de 20% par an. Elle reflète bien entendu la crise financière et économique très sévère qui a frappé le pays depuis plus d’un an. Celle-ci a cependant été compensée par le dynamisme de nos équipes et la confiance témoignée par nos clients qui se sont traduits par une augmentation de nos parts de marché», a expliqué Didier Mouget. La croissance est au rendez-vous dans tous les métiers, audit, conseil fiscal et consulting. La crise et les doutes des entreprises sont notamment favorables à l’activité de conseil en stratégie. Malgré les nouvelles obligations de transparence auxquelles les cabinets d’audit sont soumis et malgré leur supervision par la CSSF, PwC ne communique pas le montant de ses profits ou son taux de marge opérationnelle.

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50 entreprises Communiqués

(05/11) Après Bruxelles, New York, Londres et Dubaï, le cabinet d’avocats luxembourgeois Arendt & Medernach poursuit son expansion en ouvrant un bureau de représentation à Hong Kong, ce qui lui permet de se rapprocher d’une importante clientèle localisée en Asie du Sud-Est. Les services proposés par le nouveau bureau seront principalement axés sur les fonds publics et privés ainsi que sur les investissements directs. (29/10) SES Astra a signé un contrat avec la plateforme de télévision allemande Sky Deutschland pour la mise à disposition de trois répéteurs supplémentaires sur la principale position orbitale d’Astra à 19,2° Est. Le premier des trois répéteurs sera mis en service mi-2010, les deux suivants mi-2011 et mi-2012. Avec ce nouveau contrat, Sky Deutschland utilisera au total dix répéteurs, ce supplément étant destiné à proposer d’autres chaînes en haute définition. (28/10) La nouvelle application de l’annuaire en ligne Yellow.lu pour l’iPhone est disponible (gratuitement) sur App Store. Cette version améliorée présente des résultats géolocalisés plus précis et permet surtout de nombreuses fonctions interactives. A noter également que Yellow.lu est désormais disponible en langue luxembourgeoise. (26/10) Accor Services lance la toute première carte-cadeau multi-enseignes au Luxembourg et en Belgique: la Ticket Compliments Gift Card, fonctionnant comme une carte de paiement classique et utilisable immédiatement sur les terminaux de paiement dans un large réseau d’enseignes-cadeaux et loisirs. Elle a pour vocation de devenir européenne après un premier déploiement au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne et en Pologne. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

Bilan

Satisfait du prÉsent, CONFIANT pour l’avenir? KPMG Luxembourg publie un exercice 2009 stable malgré la crise. Karin Riehl (KPMG): «L’année 2009 aurait pu être pire.»

Photo: Luc Deflorenne (archives paperJam)

Express (09/11) La société Rollinger Toiture a changé d’enseigne pour œuvrer désor­mais sous le nom de Marco Rollinger. Le chantier du futur siège social, qui sera localisé à Steinsel au printemps prochain, est en bonne voie d’avancement. Le bâtiment, basse énergie, dont le gros œuvre est terminé, a été conçu dans un esprit écologique avec le souci des économies d’énergie et du choix des matériaux les plus performants en termes de protection de l’environnement.

Marc Auxenfants

Nommée il y a un an à la tête de KPMG Luxembourg, Karin Riehl se dit satisfaite du bilan 2009: «Nous sommes très contents de ces résultats annuels, car l’année aurait pu être pire», indique d’entrée de jeu la managing partner. Le cabinet d’audit présente en effet pour la période 2008-2009 un exercice consolidé stable (+1%), avec un montant des ventes qui s’élève à 116,60 millions d’euros (contre 116,5 millions précédemment). L’année dernière, la société prévoyait pourtant pour 2009 une hausse totale de 11% de son chiffre d’affaires, avec une croissance attendue de 15% dans son activité de conseil. «Le marché des fonds, qui représente notre plus grand segment d’activité, a baissé de 15% au cours de la période», explique Karin Riehl. Cette année, la branche audit contribue désormais pour 56% du revenu total, contre 27% pour la fiscalité et 17% pour le conseil. Mais, des trois métiers, c’est toutefois le dernier qui aura connu une hausse de 17% sur la période 2008-2009, malgré la tourmente financière et économique. Si la crise a eu en effet un impact important sur ses activités d’audit et «tax», les restructurations d’entreprises qu’elle implique ont permis à l’auditeur de tirer là son épingle du jeu. Son portefeuille clientèle reste toutefois inchangé, et se compose principalement de fonds d’investis-

sement (40%), de banques – notamment privées – et d’assurances (25%), et d’entités commerciales et administratives (15%). Durant cette première année passée à la tête de KPMG Luxembourg, la managing director aura tenu son pari d’intégrer la filiale luxembourgeoise à KPMG Europe LLP, l’entité légale. La structure multinationale compte six lignes de métiers (services financiers; information, communication et divertissement; industries; consommation; infrastructures, gouvernement, santé; gestion privée). Elle devrait renforcer la stratégie internationale de KMPG Luxembourg et étoffer son portefeuille clientèle dans ses trois activités de base (audit, fiscalité, conseil). Karin Riehl semble optimiste pour 2010. Elle table sur une croissance de 5% du résultat, en dépit des défis économiques, prudentiels et fiscaux qui devraient affecter le pays. «Nous restons confiants dans l’avenir, malgré la pression des voisins français et allemands sur la question fiscale, indique-t-elle. L’image du pays, le secret bancaire et l’avenir de la banque privée sont des problématiques que nous prenons très au sérieux.» Numéro Un sur le segment de l’audit bancaire, KPMG Luxembourg prévoit un mouvement de consolidation des institutions de la Place. Positive à court terme pour l’activité de conseil, cette concentration bancaire devrait générer à échéance un manque à gagner pour les autres branches.

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51 entreprises

Symposium

Inventaire et Gestion des risques La Chambre des Métiers a accueilli,  le 21 octobre, cet événement dédié  à la sécurité et la santé au travail.

Emile Fox (Luxair)

Etienne Delorme (photos)

Nicolas Schmit (ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration), Paul Weber (Inspection du Travail et des Mines), Sebastiano Mastrangelo (Garage Apel)

Martine Peters (Union des Entreprises Luxembourgeoises)

Nicolas Schmit (ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration), Bruno Renders (IFSB) et Alessandro Miss (Bartz Construction)

Claudio Clori (Avery Dennison Luxembourg)

Marc Gross (Chambre des Métiers)

Catherine Marziale (Novelis Luxembourg)

Jean-Marie Fey (Sudgaz Distribution)

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Cyril Graff (Intermeat Services)

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52 entreprises Deloitte

Photo: Julien Becker

Cinq fois deux chiffres

Jacques Lanners Pour son dernier exercice complet à la tête de Deloitte Luxembourg, Maurice Lam peut se vanter d’avoir rendu une excellente copie. La firme affiche, pour l’année fiscale 2008-2009, un chiffre d’affaires de 143,9 millions d’euros, en hausse de 13,5%. C’est la cinquième année consécutive de croissance à deux chiffres. Une progression essentiellement due aux activités conseils (+18,4%) et audit (+19%, croissance jugée «exceptionnelle» par la société). L’année qui débute sera notamment marquée par le changement de managing partner, Yves Francis prenant les commandes officiellement au 1er juin 2010. Au vu de la conjoncture, Deloitte s’attend déjà à ne pas réaliser la passe de six concernant ses performances à deux chiffres.

Coup d’essai gagnant Le président du conseil de surveillance de Ceratizit, lauréat du Prix de l’Entrepreneur de l’année, avait décliné l’invitation à participer aux deux premières éditions… Jacques Lanners (Ceratizit): «Quand vous arrivez au bureau et que vous êtes accueilli par des gens qui sont contents de vous voir, c’est là que se trouve la plus belle reconnaissance.»

Journées.lu

CrÉer, dÉvelopper… Du 23 novembre au 3 décembre se tiendront au Luxembourg les journées Création et Développement d’Entreprises. Une conférence Osez entreprendre au féminin, le salon B2Fair, des gros plans sur les marchés belge, français et allemand ou encore un workshop animé par Luxinnovation sur la promotion de la recherche, du développement et de l’innovation, constitueront les principaux ingrédients de ces journées spéciales, dont le point d’orgue sera tout de même la Nocturne des guichets uniques, le 25 novembre de 17h à 21h. En prélude, le 21, se tiendra une conférence de Mark Raison, spécialiste international en créativité et innovation. Infos et inscriptions: www.journees.lu Entreprises de construction

PrÉcision Il manquait un élément descriptif susceptible de fausser la lecture de l’encadré présentant les principaux acteurs du marché de la construction, publiée dans notre dernière édition (cahier «Economie & Finance», page 49). Les entreprises citées sont celles étant référencées par le Statec, dans la catégorie «Construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels». D’où l’absence de certains autres «grands noms» du secteur de la construction, tels que C. Karp Kneip ou Costantini, qui sont référencés dans une autre catégorie («Construction de routes et de voies ferrées»).

Jean-Michel Gaudron (texte), Etienne Delorme (photo)

La persévérance des dirigeants d’Ernst & Young à convaincre Jacques Lanners de participer au Concours de l’Entrepreneur de l’année, a fini par porter ses fruits. Econduits en 2004 et 2006, ils ont su trouver les mots justes pour, cette année, l’amadouer. Le contexte économique a fait le reste. «En ces périodes de crise, je me suis dit qu’il serait bien de mesurer la performance de notre entreprise par rapport aux autres. Une sorte de benchmark, a-t-il expliqué au moment de recevoir son prix des mains du ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké. J’ai entamé le processus sans ambition particulière, mais je dois avouer que lorsqu’on m’a contacté pour me dire que j’étais dans les six finalistes, alors j’ai espéré remporter ce trophée.» Sur 23 candidats au départ (dont trois femmes), six finalistes avaient été retenus (voir leurs portraits dans notre précédente édition). «Un consensus s’est assez largement dégagé pour quatre d’entre eux. Les deux derniers ont demandé plus de discussions, concède Robert Dennewald, président de la Fedil et président du jury de l’édition 2009. Aux dires des membres du jury ayant suivi les deux éditions précédentes, le niveau général des candidats était le plus élevé de tous.» L’intéressé a eu du mal à cacher son émotion au moment de recevoir son trophée. Lui qui met tou-

jours en avant la qualité et l’importance du travail d’équipe s’est, cette fois, retrouvé sur le devant de la scène. «Certains jours, on se dit que l’on ferait mieux de rester au lit, a-t-il expliqué. Mais on se lève quand même, car on sait qu’il y a des gens qui vous attendent, qui ont des projets à partager avec vous. Et quand vous arrivez au bureau et que vous êtes accueilli par des gens qui sont contents de vous voir, c’est là que se trouve la plus belle reconnaissance. Ce n’est certainement pas celle que l’on peut connaître au travers des médias.» Entré en 1982 chez ce qui s’appelait encore Cerametal, une société fondée par son grand-père (devenue Ceratizit en 2002 suite à la fusion avec le groupe autrichien Plansee-Tizit), Jacques Lanners a gravi tous les échelons, commençant au poste d’ingénieur dans un bureau d’études, chargé de la création d’un atelier de production à Livange. Un projet dans lequel il a appris, au-delà des aspects techniques, tout le volet humain de la gestion d’une entreprise. Son passé est pour le moins une réussite. Quid de son avenir, et de celui de l’économie luxembourgeoise de manière générale? «Nous nous attelons, actuellement, à nous remettre au niveau de 2008. Je pense que cela nous prendra quatre ou cinq ans. Ce sera pareil pour l’ensemble du pays. Je ne veux pas, cependant, voir tout en noir. Nous avons du bon personnel, des gens qui en veulent, qui ont faim. Avec ça, on peut gagner n’importe quelle guerre.»

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Laurence Raphael (Legitech) et Roland Dernoeden (Imprimerie Centrale)

Nicolas Henckes (Legilux)

Marjorie Liot (Loyens & Loeff)

Jean-Pierre Winandy (Loyens & Loeff) et Raf Bogaerts (Gestador)

Virginie Macchi (Wildgen Partners in Law), Laure Sinési (IF Group) et Mathieu Chambon (Loyens & Loeff)

Bertrand Moupfouma (De Meester avocats)

Jean-Pierre Winandy (Loyens & Loeff), Pierre-Henri Conac (Université du Luxembourg) et Pierre-François Wéry (Audit & Compliance)

Arnaud Gautron (La Forge)

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Claudia Vago (The Bank of New York Mellon), Nicolas Henckes (Legitech) et Nicolas Chély (Kleyr Grasso Associés)

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Absorption

La chute de la maison Oppenheim Un article de Manager Magazin jette une lumière nouvelle sur les opérations hasardeuses des principaux actionnaires de la banque privée allemande. L’institution concernée s’en défend.

Marc Auxenfants (texte), Etienne Delorme (photo archives paperJam)

Portraits

«Petite clique», gros dégâts Dans leurs éditions papier et électronique respective, Manager Magazin et Handelsblatt reviennent sur les quatre actionnaires qui ont mis en jeu l’indépendance de la banque pour sauver leur propre fortune. Il s’agit, tout d’abord, de Matthias Graf von Krockow: le porte-parole et partenaire de la banque, qui a servi de garant, pour un prêt à Madeleine Schickedanz et mis en jeu le gros de la fortune du clan Sal. Oppenheim, selon les medias allemands. Vient ensuite Friedrich Carl Janssen, associé de la banque et responsable de la gestion du risque. Toujours d’après la presse outre-Moselle, il a beaucoup œuvré pour un engagement toujours croissant de la banque dans le groupe déficitaire Arcandor. Il n’appartient pas au cercle familial qui compte trois branches (Ullmann, Lindenallee et Eberhard). Atteint par la limite d’âge, il devrait prochainement quitter l’institution financière. De son côté, Christopher Freiherr von Oppenheim, l’actionnaire familial éponyme de la banque d’affaires a lui aussi gagé sa fortune personnelle pour un prêt à Madeleine Schickedanz. Suit enfin, Georg Baron von Ullmann, le président du conseil d’administration de la banque qui, bien qu’informé des opérations de la banque, n’aurait, selon Manager Magazin, jamais averti les autres actionnaires. M. A.

Comment une simple levée de capital, par une institution doublement centenaire, auprès d’un consortium bancaire peut-elle se terminer par sa perte totale d’indépendance? En septembre dernier, Sal. Oppenheim, la «première banque privée indépendante en Europe» fondée en 1789, n’avait eu d’autre choix, pour lever 300 millions d’euros et réduire sa dette, que de faire entrer Deutsche Bank dans son capital. Annoncée comme minoritaire à l’époque, la participation devait osciller entre 30 et moins de 50%. L’absorption prévue sera finalement intégrale et se conclura pour 1,3 milliard d’euros. S’il était attendu que la banque familiale perde une partie de son indépendance, nul ne prévoyait cependant qu’elle passerait à 100% dans le giron du géant allemand de la banque généraliste. Les anciens propriétaires du groupe gardent toutefois une option maximum de 20% de la société mère, dont ils pourront racheter les parts le cas échéant. Ce rachat met un terme aux opérations menées depuis plusieurs années par les principaux actionnaires de la banque privée, dont la presse allemande a récemment fait un large écho.

Un «complot»? Ainsi, le mensuel allemand Manager Magazin, dans son numéro daté de novembre, revient sur des investissements qui s’avéreront aventureux et qui finalement provoqueront la chute de la maison Sal. Oppenheim. Dans leur article «Le complot Oppenheim, l’incroyable machination du banquier privé», Sören Jensen et Ulric Papendick montrent en effet comment une «petite clique»

d’actionnaires (voie encadré ci-contre) a mis en jeu l’indépendance de la banque pour sauver leur propre fortune. Tout part de Madeleine Schickedanz, l’héritière des groupes Quelle (vente par correspondance) et Karstadt (grands magasins), qui décide en 1998 de fusionner les deux entreprises et d’emprunter pour l’occasion 1 milliard de deutsche marks à Sal. Oppenheim. Dès 2000, le groupe fait l’objet de critiques quant à son modèle d’affaires et à sa stratégie de positionnement, avec un assortiment et des marques qui ne correspondent plus aux attentes des clients. En janvier 2001, Karstadt annonce un plan social de 7.000 emplois et commence à afficher des résultats dans le rouge. En novembre 2004, elle publie 1,1 milliard d’euros de pertes. De son côté, la banque privée continue à investir dans la pierre et met sur pied, entre 2001 et 2003, cinq fonds d’investissement immobiliers, qui loueront à cinq filiales de Karstadt des immeubles commerciaux au prix fort. Les véhicules sont constitués conjointement avec Josef Esch, le gestionnaire de fortune privé de Mme Schickedanz. Au total, selon le quotidien économique Handelsblatt, les deux partenaires d’affaires auront, en une vingtaine d’années, créé une soixantaine de fonds immobiliers, pour y placer un total de quelque 5 milliards d’euros. Le groupe KarstadtQuelle, au bord de la faillite, doit opérer une nouvelle levée de capital, et reçoit en 2005 un crédit de 300 millions d’euros de l’institution privée. Madeleine Schickedanz ne pouvant cependant apporter les garanties suffisantes pour couvrir l’emprunt, les six actionnaires principaux de Sal. Oppenheim ainsi que M. Esch se portent eux-mêmes garants de la somme… sur leur propre fortune personnelle.

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Rachetée à 100% par Deutsche Bank, Sal. Oppenheim Luxembourg compte 232 employés.

Le risque d’interdépendance entre intérêts privés et d’affaires aura été principalement fondé par l’espoir d’un assainissement et du redressement du groupe, mais aussi par l’espérance d’une remontée des cours de l’action. Cette double dépendance financière vis-à-vis du débiteur et locataire KarstadtQuelle (renommé par la suite Arcandor) aurait dû s’arrêter là, pour la banque privée pourtant adepte du risque mesuré. «Les membres de ce club d’investisseurs ne pouvaient souhaiter que KarstadtQuelle fasse faillite, écrivent les rédacteurs de Manager Magazin. Au contraire, un effort commun devait être fait pour soutenir le groupe (50.000 employés) et son actionnaire principal.»

«Balivernes!» Selon le magazine, l’opération restera cachée aux autres principaux actionnaires de la banque, au Bafin (le régulateur allemand), et au grand public. Dirk von Manikowsky, le chargé de presse de Sal. Oppenheim, dément cette dernière information et précise que les actionnaires étaient au courant des faits: «Parler de ‘complot’ est donc injustifié, ce ne sont que des balivernes», nous a-t-il indiqué, confirmant par ailleurs que le Bafin était informé de la situation, tout comme la Deutsche Bank au moment des négociations. Selon l’article de MM. Jensen et Papendick, le capital emprunté ne sera pas versé directement à Madeleine Schickedanz, mais transitera d’abord par une société tierce, Allfinanz Dienstleistungen GmbH (ADG), dont le siège se trouvait jusqu’en octobre 2005 dans le fief des Esch à Troisdorf, entre Bonn et Cologne. Toujours d’après le magazine, ADG comptait comme unique associée une société (Robuterra) enregistrée à Zurich, auprès

de la filiale suisse de Sal. Oppenheim.Le calcul des récents apports supplémentaires en capital par l’actionnaire Sal. Oppenheim dans un Arcandor moribond (il détenait 24,9% des parts lors de sa liquidation) se monterait selon Manager Magazin à 95 millions d’euros. La somme englobe ainsi la part détenue par Sal. Oppenheim dans le capital du groupe commercial qui valait encore quelque 60 millions d’euros en automne 2008. Elle comprend aussi le montant d’un prêt de 50 millions d’euros supplémentaires – réduit par la suite à 20 millions – accordé par la banque au groupe de Mme Schickedanz. Elle intègre enfin le package contractuel de quelque 15 millions que reçoit Karl Gerhard Eick lors de son départ de la tête d’Arcandor, après six mois seulement de bons et loyaux services. En dépit de la manne Sal. Oppenheim, le groupe se résout à demander une aide de quelque 650 millions d’euros à l’Etat, avec le soutien vigoureux des principaux actionnaires de la banque privée. Cette subvention de la dernière chance lui est finalement refusée en juin dernier par le gouvernement allemand. Elle marque la fin de l’hasar-

deuse aventure initiée par le comte Matthias von Krockow et Josef Esch. Forte de ses déboires, la Deutsche Bank en a profité pour mettre le grappin sur la banque privée. La boucle se referme. Selon toute attente, certains de ces action­naires devraient quitter définitivement l’insti­tu­tion. Aussi, selon Manager Magazin, l’affaire devra certainement déboucher sur une série de procès au pénal. «Il n’y a eu ni plainte, ni enquête spéciale de la part du régulateur. Et par ailleurs, aucune plainte, ni enquête spéciale de la part du régulateur ne sont en préparation», dément M. von Manikowsky. L’opération appelle cependant une série de questions, quant à l’avenir du groupe de banque privée au Luxembourg. Quid de Sal. Oppenheim au Grand-Duché et de ses 232 employés? Quid aussi de BHF-Bank International Luxembourg, qui emploie 34 personnes, et dont le groupe fut racheté en 2004 par Sal. Oppenheim pour 600 millions d’euros? «Le contrat de rachat sera signé par les deux banques encore cette année, précise le chargé de presse de l’institution privée. Le nouveau groupe présentera sa stratégie au cours du 1er trimestre 2010.»

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Christian Chavagneux

« Les paradis fiscaux cachent

la vraie image de la mondialisation »

Pour l’économiste et rédacteur en chef adjoint d’Alternatives Economiques, l’enjeu est de mieux comprendre  comment les centres offshore nourrissent l’instabilité financière internationale.

Marc Auxenfants (interview), Olivier Minaire (photo)

Monsieur Chavagneux, comment est née l’idée de travailler et d’écrire sur la thématique des paradis fiscaux? «L’idée est venue de Susan Strange, une chercheuse britannique, spécialiste d’économie politique internationale, qui enseignait à la London School of Economics, où j’ai fait mon Master. Dès le milieu des années 90, elle me suggérait, ainsi qu’à Ronen Palan, de travailler sur les paradis fiscaux. Il s’agissait d’étudier et de comprendre ce qui, à l’époque, n’étaient déjà plus des petites îles ensoleillées, où quelques personnes très fortunées cachent leur argent, mais des territoires qui commençaient à devenir des infrastructures clés du fonctionnement de la mondialisation. Elle est décédée en 1998, et nous avons décidé de continuer son travail dans ce domaine. Vous avez ensuite rédigé en collaboration avec Ronen Palan un ouvrage grand public sur la question(1)... «Je suis arrivé en septembre 1998 au magazine Alternatives Economiques. En avril 1999, j’y publiais un gros dossier sur les paradis fiscaux, à un moment où la presse française ne s’en préoccupait que de manière épisodique pour parler de l’argent mafieux. La maison d’édition française La Découverte, qui cherchait un auteur sur les paradis fiscaux pour sa collection Repères, nous a demandé d’écrire un livre clair et informatif sur le sujet dont la première édition est parue en 2006 et a été épuisée en moins d’un an! Votre démarche scientifique s’inscrit dans l’approche britannique de l’économie politique internationale... «Tout à fait. Je pense que Ronen Palan est aujourd’hui au Royaume-Uni le

leader de cette approche qui cherche à prendre la mesure de ces centres offshore, en combinant dans une perspective historique, les analyses du pouvoir politique (des Etats, des acteurs privés) et celles du capitalisme contemporain. En 2003, il a publié un livre, dans lequel il commençait à explorer de manière théorique le sujet des paradis fiscaux(2). Notre collaboration permettait de combiner démarche universitaire et approche journalistique, le tout servi par notre goût commun pour l’histoire. Quand commence-t-on véritablement à s’intéresser à ces territoires? «Dès les années 1920, on débat du sujet à la Société des Nations. Mais c’est au milieu de la décennie 70 que certains spécialistes de la finance internationale commencent à repérer le phénomène. Ainsi, dans son rapport annuel de 1976, la Banque des Règlements Internationaux de Bâle (BRI) souligne la montée des volumes de capitaux qui passent dans ces centres offshore. Quelles sont les avancées actuelles de la recherche économique dans ce domaine? «La science économique ne se préoccupe malheureusement pas beaucoup du sujet. Et ceci pour deux raisons: la première, c’est que les économistes contemporains sont surtout attirés par la construction de modèles théoriques souvent très éloignés de la réalité. Et ils en restent à l’image de territoires infimes et insignifiants sur le plan économique. Même les spécialistes de la finance n’intègrent pas ces acteurs dans leurs analyses. Et d’autre part, les économistes aiment bien quantifier. Mais comme nous sommes dans le domaine de l’opacité totale, il est très difficile de

mesurer et de chiffrer quoi que ce soit. Pour mieux appréhender le sujet, il faut donc développer une approche plutôt fondée sur l’enquête, tout en menant une démarche de réflexion. C’est dans cette double optique que nous travaillons. Dans un ouvrage à paraître(3), Ronen Palan, Richard Murphy et moi-même expliquons en quoi les paradis fiscaux sont des infrastructures essentielles de la mondialisation économique. J’espère que l’on pourra ainsi attirer plus de chercheurs, y compris des économistes et des spécialistes des relations internationales. Dans vos articles et ouvrages, on y apprend que ces centres financiers font partie de l’écosystème capitaliste, financier et économique mondial. «C’est vrai. La mondialisation fonctionne en grande partie grâce à ces paradis fiscaux. Les calculs que nous avons faits montrent que, globalement, la moitié des flux de capitaux internationaux passent par les paradis fiscaux. On peut donc s’attendre à ce que ces territoires jouent un rôle financier important. Mais ils jouent aussi un rôle dans la division internationale du travail. A partir des chiffres de la CNUCED (en septembre dernier, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement avait publié un rapport sur les mesures des pays du G20 en matière de commerce et d’investissement), en effet, on peut montrer qu’environ un tiers du stock des investissements des multinationales va dans les centres offshore. Une étude du Bulletin de la Banque de France de novembre(4) propose un calcul saisissant en essayant de chiffrer les investissements indirects qui sortent de France vers l’étranger et les investissements étrangers qui viennent en France, une fois isolés

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«On ne s’est pas encore attaqué au rôle que jouent les paradis fiscaux pour les multinationales»

Christian Chavagneux (Alternatives Economiques)

des transactions fictives liées au rôle des paradis fiscaux. Les flux sortants baissent de 40%, et les flux entrants, de 85%. Aussi, une fois démêlés les fils des multinationales, on s’aperçoit que c’est la France qui investit le plus dans l’Hexagone, via l’étranger: les capitaux transitent par les filiales des multinationales françaises installées à l’étranger, puis par les paradis fiscaux, pour ensuite revenir en France. On est là dans un monde complètement irréel. Si 40% à 90% des mouvements d’investissements directs sont des flux d’enregistrement fictifs, on a ainsi une image totalement biaisée de la mondialisation. L’OCDE a demandé à tous ses membres d’effectuer ce type de calcul. Une fois que tous l’auront fait, on en aura une image plus fiable. Les paradis fiscaux nous cachent la véritable image de la mondialisation. La notion de paradis fiscal se limite-t-elle uniquement au secret bancaire? «Il n’y a pas de définition officielle des paradis fiscaux. Bien sûr que le secret bancaire joue un rôle prépondérant, mais il n’y a pas que cela. Il permet certes aux individus fortunés et aux multinationales d’échapper au fisc, par le secret et l’opacité qu’ils offrent. Mais, si cela est important, dans le contexte de la crise financière de 2007-2008, il faut absolument souligner que ces places, en tant que paradis réglementaires, autorisent également des prises de risques en toute opacité. Une bonne partie des actifs toxiques à l’origine de la crise des sub­primes aux Etats-Unis provenait par exemple des Iles Caïman. De même, les fonds spéculatifs sont en grande majorité enregistrés dans les paradis fiscaux. Qui apporte vraiment l’argent? Combien? Où l’argent est-il vraiment placé, et avec quel niveau de risque pris? Personne n’en sait rien.

Tout l’enjeu est de mieux comprendre comment tous ces centres offshore nourrissent l’instabilité financière internationale et ont été des acteurs sous-estimés de la crise actuelle. De nombreux pays ont récemment pris l’engagement d’appliquer les standards de l’OCDE, en matière d’échange d’informations entre administrations fiscales: quels en seront selon vous les principaux impacts? «Pour l’instant, on n’en est qu’au niveau du discours et de la signature. Maintenant il faut voir comment ces engagements se traduiront en pratique et dans les législations internes. Un mécanisme de revue par les pairs va se mettre en place en janvier prochain. Son objectif est de contrôler la mise en œuvre concrète des engagements pris. C’est à ce moment-là que nous pourrons voir si toutes ces récentes campagnes contre l’évasion fiscale et les centres offshore ont eu un effet ou non. Il faudra donc attendre une bonne année, au moins, pour pouvoir juger des résultats. A terme, qui seront les véritables gagnants et perdants de la lutte actuelle contre les paradis fiscaux? «Si le processus se poursuit jusqu’au

bout, alors tous les pays et acteurs qui offrent des services d’opacité basés sur le secret bancaire vont vivre des années difficiles. Le secret bancaire ne va certes pas disparaître en quelques mois. Mais on est dans un contexte aujourd’hui où il est de moins en moins accepté. Ces pays devront donc certainement réfléchir à une autre stratégie pour les 10 à 15 années à venir, basée non plus sur l’offre d’opacité mais plutôt sur les compétences de gestion d’actifs transparentes qu’ils peuvent proposer. Si tous ces centres financiers jouent le jeu de la transparence, que restera-t-il désormais comme part d’ombre et comme part éclairée des paradis fiscaux? «Pour le moment, l’attaque politique des pays du G20 concerne essentiellement les revenus dissimulés par les personnes très fortunées. On ne s’est pas encore attaqué au rôle que jouent les paradis fiscaux pour les multinationales. Aussi, l’idée d’un reporting par pays commence à faire son chemin. Il s’agit de demander à l’ensemble des multinationales de communiquer des informations de base sur leurs activités dans ces centres (montant du chiffre d’affaires, des actifs, du nombre de personnes employées, }  60

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Opacité financière

TJN VS. ABBL On croyait le Luxembourg définitivement rayé de la liste non vertueuse des paradis fiscaux. Selon le dernier indice d’opacité financière publié par le Réseau pour la Justice fiscale (Tax Justice Network), le Grand-Duché figurerait en seconde position parmi les 60 places les plus opaques au monde, entre le Delaware et la Suisse. Le rapport du TJN classe les juridictions selon leur degré d’opacité et l’importance de leurs services financiers dans les échanges internationaux. Le calcul utilisé par ce collectif d’une vingtaine d’ONG internationales basé à Londres, repose sur douze indicateurs classés selon trois grands thèmes: connaissance du droit de propriété du bénéficiaire (existence d’un secret bancaire légal, interdit; existence de registres publics des trusts et fondations…); réglementation de la transparence des sociétés (obtention des bilans des sociétés par quiconque pour moins de 10 dollars; possibilité de création de sociétés écrans…); coopération internationale (degré de participation à l’échange automatique d’informations selon la directive européenne sur la fiscalité de l’épargne; signature d’au moins 60 traités bilatéraux avec clauses d’échange d’informations couvrant toutes matières fiscales…). En réponse à la publication de ces résultats, l’ABBL rappelle, dans un communiqué de presse, que le «Luxembourg n’est pas un ‘paradis fiscal’». L’Association des Banques et des Banquiers, Luxembourg, «ne considère pas le Luxembourg comme un paradis fiscal, tant sur le plan pénal que fiscal». Elle regrette également la méthodologie utilisée, «basée sur des sources dépassées et les conclusions simplistes et dangereusement erronées (…). Le résultat de tout cela donne une vue totalement biaisée du Luxembourg», s’indigne-t-elle. M. A.

{ des profits réalisés, des impôts versés…) et plus

généralement dans tous les pays où elles sont présentes. Cette typologie vraiment très précise permettrait de mieux connaître les sources des revenus dégagés par ces multinationales et les impôts qu’elles paient sur ces revenus. Avec le retour à la croissance, la lutte contre les paradis fiscaux ne risque-t-elle pas de disparaître? «La reprise de la croissance prévue aujourd’hui par les économistes sera plutôt molle, avec des niveaux de déficits budgétaires compris entre 8 et 12%, dans les grands pays. Des déficits gonflés par la gestion de la crise. Par ailleurs, les populations vieillissent et le montant des retraites à payer s’accroît fortement. Tout comme les dépenses de santé, elles aussi en forte hausse. Demain, pour s’insérer dans la mondialisation, il faudra aussi un système d’éducation supérieure extrêmement développé. C’est beaucoup d’argent. Tout le monde veut en outre renforcer la protection de l’environnement. On a là quatre domaines où les dépenses publiques vont devoir drastiquement augmenter. A l’avenir, l’Etat occupera une place de plus en plus importante en termes de dépenses publiques. Il y aura donc un besoin de recettes fiscales supplémentaires, sur le long terme, bien au-delà de la gestion de la crise. La lutte contre les paradis fiscaux devrait permettre aux Etats de récupérer un montant significatif de recettes fiscales.

changements de ce côté-là aussi? «Pour l’instant, on ne voit rien venir à leur sujet. Plusieurs études de l’OCDE, s’inscrivant dans la continuité de la Déclaration de Séoul de septembre 2006 (un forum de l’OCDE sur l’administration fiscale consacré à l’évolution, aux réformes des administrations fiscales et aux actions face aux défis posés par le non-civisme fiscal dans un contexte international, ndlr.), ont bien pointé le rôle de ces intermédiaires du chiffre et du droit. Elles ont notamment conduit l’institution à établir une cartographie de ces offreurs de services, qui permettent l’utilisation des paradis fiscaux. L’organisation insiste d’ailleurs pour rappeler que le débat n’est pas clos. Mais il est clair que politiquement rien ne se passe pour l’instant en Europe. Aux Etats-Unis par contre, la volonté politique semble plus forte; la proposition de loi de Barack Obama qui date de mai 2009 contient des amendements spécifiques concernant ces professionnels du droit et du chiffre. Ainsi, l’IRS, l’autorité fiscale américaine, dresse actuellement une typologie des institutions bancaires, des avocats, et plus généralement de tous ces professionnels et pays qui contribuent à offrir ces services. Que ceux qui pensent que l’IRS ne s’attaquera qu’à UBS se détrompent. Désormais, ce seront ces intermédiaires-là qui risquent bientôt d’être dans le collimateur des autorités américaines.» Christian Chavagneux, Ronen Palan (2007), Les paradis fiscaux, 2 e édition, Coll. Repères, La Découverte. (1)

Peut-on s’imaginer, tout comme sur le plan humanitaire, voir se développer un droit d’ingérence économique et financier des Etats? «L’Histoire a montré que le principe de souveraineté des Etats n’a jamais été absolu. Il a toujours été remis en question. Lorsque la souveraineté d’un Etat, à savoir la capacité à produire des lois sur son propre territoire, est utilisée au détriment de la souveraineté fiscale des autres pays, il ne faut pas s’étonner que les autres pays réagissent en s’attribuant un droit d’ingérence fiscale.

(3) Ronen Palan, Richard Murphy, Christian Chavagneux, 2010, Tax Havens. How globalization really works, Cornell University Press, Ithaca.

Au-delà des multinationales, vous citez d’autres acteurs, intermédiaires parties prenantes dans la constitution et le développement des paradis fiscaux, tels les fiduciaires ou les Big 4. Peut-on s’attendre à de grands

(2) Ronen Palan (2003), The offshore world, sovereign markets, virtual places and nomad millionaires, Cornell University Press, Ithaca.

(4)

Bruno Terrien, «Une nouvelle norme de construction et de diffusion des statistiques d’investissements directs», Bulletin de la Banque de France, n°177, 3 e trimestre 2009.

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Inauguration

HSBC dans ses murs La banque a inauguré ses nouveaux locaux du boulevard d’Avranches en présence  de Stephen K. Green, le président du  groupe au niveau mondial.

André Roelants (Clearstream International)

Olivier Minaire (photos)

Miriam Mascherin (Elite Advisers)

Stephen K Green (HSBC Holdings) et Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

Miguel Benzo (ambassadeur d’Espagne au Luxembourg)

Didier Mouget (PricewaterhouseCoopers) Lihong Zhou (Bank of China)

David Wallace (KPMG)

David Levy (HSBC Private Bank, Luxembourg)

Pit Hentgen (La Luxembourgeoise)

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Jean-Claude Finck (BCEE)

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Microfinance

Micro-potentiel?

Le gouvernement conduit une réflexion stratégique pour renforcer la microfinance comme source de diversification de la place financière. Mais les retombées économiques de la «niche» devraient rester modestes au Luxembourg.

Nicolas Raulot (texte), Luc Deflorenne (photo)

Il suffit de parcourir le programme gouvernemental ou de se référer aux récents propos officiels pour comprendre que la microfinance fait partie des nombreuses priorités de la législature. «Nous entendons diversifier les activités de la place financière en misant de manière plus ciblée sur la microfinance...», a déclaré le Premier ministre Jean-Claude Juncker le 29 juillet, mentionnant également l’investissement socialement responsable (ISR), la finance islamique ou la philan­ thropie. Rappelons que la microfinance est un instrument de lutte contre la pauvreté. Son principe: offrir des services financiers et des crédits à des exclus du système bancaire traditionnel grâce au relais d’institutions de microfinance (IMF). Jeudi 29 octobre, moins d’un mois avant la Semaine de la microfinance qui doit réunir les professionnels du 24 au 26 novembre à l’Abbaye de Neumünster, la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire Marie-Josée Jacobs a aussi présenté Luxembourg et microfinance 2015, un atelier de réflexion stratégique organisé avec l’ONG luxembourgeoise Ada (Appui au Développement Autonome). «Sur la base d’une expérience de 15 années en matière de microfinance (...), la Coopération luxembourgeoise cherche l’échange de vues et le dialogue entre les acteurs (...)», a expliqué le ministère. Société civile, secteur financier (ABBL, Alfi, agence Luxflag de labellisation des fonds, Fondation du Luxembourg) et ministère des Finances participent aux débats. Avec la béné­ diction de la Grande-Duchesse Maria Teresa, décidée à renforcer le statut du Luxembourg en tant que centre d’excellence de la micro-finance en Europe et dans le monde. Le Luxembourg figure dans le peloton de tête des pays les plus généreux en matière d’aide publique au développement, avec une contribution de 0,95% de son PIB. «Le Grand-Duché consacre 19 millions d’euros au projet AFR/017 (Afrique/017) qui a commencé en 2008 et court sur cinq ans. Ce projet consiste à renforcer le secteur de la microfinance dans huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)», explique Nathalie Close,

Marie-Josée Jacobs a présenté Luxembourg et microfinance 2015, un atelier de réflexion stratégique.

senior manager chez PwC Luxembourg. Le cabinet participe à ce projet en fournissant un appui technique aux IMF et en mettant en place un guide méthodologique d’audit interne et externe.

45% des encours au Luxembourg Autre exemple de l’implication des autorités luxembourgeoises: dans sa proposition de budget 2010, le gouvernement a prévu l’exemption de la taxe d’abonnement pour les fonds d’investissement en microfinance, également connus sous l’acronyme VIM (véhicules d’investissement en microfinance). De quoi renforcer encore la position de la Place sur cette niche, alors que, selon l’Alfi, «45% des encours des VIM identifiés au niveau mondial sont basés au Luxembourg». «Le cadre réglementaire en vigueur au Luxembourg permet aux fonds de détenir des prêts, ce qui n’est pas le cas dans certains pays comme la France», explique Valérie Arnold, associée chez PwC Luxembourg. Mais si le Luxembourg peut être fier des effets bénéfiques de sa générosité dans les pays du sud, il n’est pas certain que ce positionnement génère

des retombées économiques sur la Place. Certes, le potentiel de croissance des fonds demeure intact en raison de l’engouement des investisseurs. «De 2005 à 2009, les actifs sous gestion des VIM sont passés de 700 millions à 4 milliards d’euros. Certaines études anticipent une pro­ gression à 10 milliards d’euros d’ici à 2015», note Valérie Arnold. On reste malgré tout très loin des 1.700 milliards d’encours total des fonds luxembourgeois. Surtout, cette activité crée peu d’emplois. En tenant compte de l’ensemble des acteurs impliqués sur la Place (ministère, Luxflag, Plate-forme européenne de microfinance, cabinets de con­ seil...), le secteur n’occupe aujourd’hui qu’une trentaine de personnes au Grand-Duché, dont 20 chez Ada et six chez SOS faim, une autre ONG installée à Esch-sur-Alzette. Enfin, comme pour l’industrie des fonds traditionnels, la matière grise est le plus souvent établie à l’étranger. Ainsi, la Sicav luxembourgeoise Dexia Micro-Crédit Fund, un des plus anciens fonds de microfinance, est gérée depuis Genève en Suisse.

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Capita Group

EN terrain favorable

Avec l’acquisition de Fidei Fiduciaire à Luxembourg, le groupe d’origine britannique entend renforcer son expansion internationale au cœur d’un solide cadre réglementaire.

Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

Fondé il y a 25 ans, avec deux personnes, coté en Bourse de Londres depuis 1991 et intégré dans l’indice boursier londonien FTSE 100 depuis 2000, The Capita Group a pris pied cet été au Luxembourg, par l’acquisition de Fidei Fiduciaire et de toutes ses filiales. Une étape supplémentaire dans le développement à l’international d’un groupe qui a déjà procédé, depuis 2001, à des acquisitions à Jersey, aux Pays-Bas, en Irlande et en Allemagne. Le groupe emploie, au total, 36.000 personnes sur 300 sites différents et a réalisé, en 2008, un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de livres sterling (2,6 milliards d’euros) et affiche déjà 1,3 milliard pour le premier semestre 2009. «A l’origine, la société était spécialisée dans le business process outsourcing, notamment auprès du secteur public, explique Ian Roberts, director Fiduciary Services de Capita et président du conseil d’administration de la «nouvelle» structure luxembourgeoise. La division Fiduciary Group a été créée en 2001 et a ensuite suivi une stratégie de développement à Jersey et sur le continent, en privilégiant des juridictions ayant un cadre réglementaire très fort.» Cette division représente quelque 380 personnes et assure près de 7% du chiffre d’affaires global du groupe. C’est donc fort logiquement que le Luxembourg faisait partie des cibles visées. Encore fallait-il trouver le bon partenaire. Fidei Fiduciaire, spécialisée dans le conseil, les services de gestion et de domiciliation, avait été créée en 1993, à une époque où l’activité de domiciliation n’était pas encore réglementée, une loi n’ayant été introduite qu’en 1999.

Agrément PSF «Nous avons été intégrés au réseau Deloitte cette année-là», se souvient Bruno Beernaerts, un des associés fondateurs de Fidei, mais aussi un «ancien» de Deloitte. Cette «alliance» durera jusqu’en 2006, précisément, date à laquelle Fidei reprit son indépendance, en emmenant avec elle l’activité corporate de Deloitte. La société emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes comptant, en moyenne, entre 10 et 15 ans d’expérience. «Nous nous sommes bien développés entre 2006 et 2009, mais plutôt que de rester un acteur ‘local’, nous avons mesuré l’opportunité stratégique d’un

«Les clients sont demandeurs de stabilité, de garanties et de solidité financière» Bruno Beernaerts (ici à droite, avec Alain Lam)

rapprochement avec un groupe international, indique M. Beernaerts. Les premiers contacts avec Capita, initiés par le groupe britannique, remontent à 2008. Tout a ensuite suivi son cours jusqu’à l’accord final de cet été, sans que la crise financière ne soit de nature à remettre quoi que ce soit en cause.» En même temps que la prise de contrôle de Capita, la société a également décroché les agréments PSF pour les activités d’agent teneur de registre, domiciliataire de sociétés, agent de communication à la clientèle, agent administratif du secteur financier et professionnel effectuant des services de constitution et de gestion de sociétés. «Avec l’effet de groupe, il y a clairement un regain d’intérêt de la part des clients, constate M. Beernaerts. Ils sont demandeurs de stabilité, de garanties et de solidité financière.» Capita Luxembourg s’active, pour l’heure, à constituer des équipes pour s’occuper de l’admi­ nistration centrale de fonds régulés de type FIS (fonds d’investissement spécialisés) ou sicar (sociétés d’investissement à capital variable), alors que Fidei était surtout active dans les structures non paperjam  | Décembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

régulées telles que les soparfi ou les holdings. «Nous ciblons clairement les sociétés souhaitant, dans leur stratégie fiscale, établir une vraie plateforme au Luxembourg, avec des bureaux et des employés, indique Alain Lam, autre dirigeant historique (arrivé en 1997) et associé de Fidei. Notre défi est désormais d’accompagner notre croissance d’activité par la croissance de personnel. Nous avons vu beaucoup de fiduciaires grandir très vite, mais avec une qualité de services qui décline. A notre niveau, en dépit du contexte économique, nous nous attendons à une croissance à deux chiffres dans les années à venir. Avec ce nouveau brand de Capita, nous serons en mesure de frapper à beaucoup plus de portes qu’auparavant.» Et pour mieux asseoir son identité «luxembourgeoise», Capita a fait appel, pour son conseil d’administration au Grand-Duché, à Jean-Noël Lequeue, récemment élu à la présidence de l’Association Luxembourgeoise des Compliance Officers (ALCO). Plus d’informations sur www.paperjam.lu


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Régulation

AIFM: un projet prÉcipitÉ mais nÉcessaire

En marge de la conférence Alfi des 24 et 25 novembre prochains sur les fonds d’investissement alternatifs européens, trois professionnels reviennent sur la proposition de directive encadrant les fonds alternatifs et leurs gestionnaires.

Marc Auxenfants (texte), Etienne Delorme (photo)

Etude

des SurcoÛts attendus A la demande de la FSA, le régulateur britannique, le cabinet Charles River Associates a mené une étude mesurant l’impact de cette proposition de directive sur la gestion alternative. Selon le consultant, son instauration devrait générer quelque 3,2 milliards d’euros de surcoûts exceptionnels pour les segments de l’industrie de la gestion pour compte de tiers concernés. Selon l’étude, les fonds alternatifs supporteraient à eux seuls 1,4 milliard de ces surcoûts pour se mettre en conformité avec les nouvelles dispositions réglementaires, tandis que les acteurs des fonds de capital investissement supporteraient des coûts exceptionnels d’environ 756 millions d’euros. Aussi, Charles River Associates prévoirait une diminution de 40% du nombre de fonds alternatifs proposés aux investisseurs, les fonds de fonds de capital investissement chuteraient eux de 35%. M. A.

Qui va lentement va sûrement? Critiquée pour sa lente réactivité face à la crise financière, la Commission européenne aura cette fois été prompte à initier une proposition réglementant et harmonisant l’activité des fonds alternatifs. Le projet suscite néanmoins quelques interrogations – quant à ses applications pratiques – de la part des professionnels du secteur qui n’ont d’ailleurs pas été consultés. Pris en effet entre les exigences du G20, pour plus de régulation des fonds alternatifs, et le calendrier européen (élections du Parlement du 7 juin dernier), l’instance décisionnelle européenne présentait, le 29 avril dernier, une première proposition de directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers) sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs. Cette première ébauche, qui vise à mettre en place un encadrement réglementaire et prudentiel harmonisé au niveau européen, s’adresse non seulement aux fonds alternatifs, mais aussi aux professionnels du secteur, gérants et fournisseurs de services. Le projet a ainsi pour objectif d’apporter plus de transparence dans l’activité de gestion et de distribution des principaux véhicules alternatifs que sont les hedge funds, les fonds immobiliers et de capital investissement (private equity). Il vise aussi à réguler toutes les sources majeures de risque, dans la chaîne de valeur de l’investissement alternatif: en s’assurant que les gérants et les fonds soient soumis à une autorisation et à une régulation suivies, et que les prestataires de services-clés (dépositaires et administrateurs de fonds compris) soient encadrés par des standards prudentiels robustes. La rédaction et la publication du document ont toutefois été finalisées sans consultation préala-

ble des Etats ou des professionnels du secteur. Et c’est sans surprise que ces derniers le jugent en retour insuffisant.

Passeport européen Pour François Pfister, senior partner chez Oostvogels Pfister Feyten – un cabinet de juristes indépendant et notamment spécialisé dans les fonds d’investissement – le texte repose sur de bonnes intentions (limitation du risque systémique et protection des investisseurs). «Mais il a été rédigé dans la précipitation et sans consultation, dans un contexte politique faisant fi des impératifs techniques des secteurs concernés par la directive», regrette-t-il. Toutefois, son programme demeure ambitieux. Pour Didier Prime, il exprime les inquiétudes des instances européennes quant à la qualité de la gestion des risques des professionnels du secteur. «Les investisseurs, les créanciers et les autres

parties prenantes des fonds dépendent de l’environnement de contrôle mis en place par le gestionnaire de fonds, explique l’associé et alternative investments leader chez PwC Luxembourg. Mais jusqu’à présent, chaque pays de l’UE avait développé un environnement réglementaire spécifique et non harmonisé.» Aussi, une des principales nouveautés concerne l’activité du gérant même: «Tout gestionnaire de fonds voulant mener des activités dans l’UE sera soumis à l’autorisation et à la réglementation du projet de directive», indique M. Prime. Muni de cet agrément, un gérant de fonds alternatifs européen pourra désormais commercialiser des parts de fonds, non plus dans son pays uniquement, mais aussi dans les autres Etats membres. A contrario, un gestionnaire non européen ne pourra bénéficier automatiquement de ce passeport, la proposition de directive imposant pour les professionnels et les produits de pays tiers certai-

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«L’incertitude quant à la retenue à la source sur la distribution des fonds mêmes, impliquera pour les prestataires de services du fonds un risque opérationnel»

Claude Poncelet (KPMG Luxembourg)

nes limitations: ainsi, pour obtenir ce «visa», le gérant de fonds non européen devra attendre trois années; les fonds devront être domiciliés dans un pays tiers dont la réglementation est équivalente à celle de l’Union; enfin, les Etats devront avoir signé une convention d’échange d’informations fiscales avec le pays de l’UE où ils seront commercialisés. «Selon le projet actuel, les gestionnaires de fonds domiciliés en dehors de l’Union ne sont pas autorisés à mener des activités liées à la gestion de fonds dans l’Union européenne à moins de s’établir euxmêmes dans l’UE ou d’être autorisés par un régulateur national européen», détaille M. Prime. Sur le plan fiscal, faute de dispositions précises, mais aussi d’une véritable harmonisation au niveau européen, de nombreuses incertitudes se posent donc pour les professionnels, quant aux régimes d’imposition (tant directe qu’indirecte) à appliquer, non seulement aux sociétés de management et aux autres prestataires de services, mais aussi aux fonds eux-mêmes.

Disparités locales Il existe encore des disparités locales: «Si un fonds de droit allemand est géré à partir du Luxembourg, la résidence fiscale du fonds devrait actuellement rester en Allemagne. Le fonds est mis en place en Allemagne, mais la gestion est au Luxembourg, détaille Claude Poncelet (KPMG Luxembourg). Par contre, si la société de management, établie en Allemagne, gère un fonds FCP établi au Luxembourg, le fonds risque de tomber sous le régime fiscal allemand. Aujourd’hui, uniquement les fonds de droit allemand sont exemptés d’impôts directs en Allemagne. Ce n’est pas le cas pour les fonds mis en place dans un autre Etat membre et gérés par une société de management allemande.» Un second problème concerne le traité de nondouble imposition à appliquer: pour Claude Poncelet, la question se pose essentiellement par rapport

au lieu de résidence et/ou de gestion effective du fonds. «La retenue à la source sur la distribution des fonds mêmes, diffère d’un pays à l’autre, note M. Poncelet. Cela impliquera pour les prestataires de services du fonds un risque opérationnel, car ils doivent savoir si tous les aspects fiscaux liés à la gestion du fonds ont été pris en compte.» Autre incertitude, cette fois, sur la TVA à appliquer: aujourd’hui, la société de management étant dans le même pays que le fonds, la TVA applicable est celle du pays d’établissement du fonds. Avec la directive AIFM, la gestion du fonds sera désormais soumise à des considérations transfrontalières. Ainsi, pour les fonds communs de placement, la situation se complique. «Vous devrez faire la distinction entre les pays où les fonds contractuels sont reconnus comme étant assujettis à la TVA et ceux, comme au Luxembourg, où les fonds contractuels n’ont pas de numéro de TVA distinct de la société de management, indique M. Poncelet. Le lieu de la prestation pour la TVA pourra être différent, selon que l’on se trouve dans le premier ou le deuxième scénario.» «Les conséquences de cette proposition seront également opérationnelles et pratiques (en termes de banque dépositaire, de coût du capital, de conformité ) et nécessiteront des adaptations sans doute coûteuses pour certains opérateurs», prévoit Francois Pfister. Selon le cabinet Charles River Associates, la mise en place de cette directive devrait générer quelque 3,2 milliards d’euros de

surcoûts exceptionnels pour l’industrie (voir encadré). Les gérants devront aussi (re)penser leurs stratégies d’activités au niveau européen. Car la directive pourrait bien amener la disparition de certains acteurs et de nombreux fonds, voire accélérer la concentration des professionnels du secteur sur les places les plus attractives. Quels seront les impacts de cette forte restruc­ turation pour la Place? «Je pense que le Luxembourg reste assez compétitif dans le secteur alternatif, le contexte réglementaire envisagé par la directive n’étant pas trop éloigné de celui déjà existant, explique François Pfister. Quelle que soit la refonte finale du texte, il conviendra de favoriser l’approche pragmatique qui a toujours été celle de l’autorité de tutelle, la CSSF, afin de faciliter les mutations nécessaires des gestionnaires et des prestataires.» Pour le juriste, l’industrie des fonds de capital investissement, notamment, va, avec la directive, fonda­ men­talement évoluer dans les prochaines années: «Notre défi consistera à prendre en compte cette évolution, et notamment à maintenir le niveau de qualité des opérateurs et de tous les prestataires au niveau d’exigence de cette industrie.» Si la proposition de directive n’avance aucune date de mise en application, selon les experts, les amendements attendus devraient être intégrés à la proposition en janvier 2010, déjà. La directive pourrait ensuite être votée d’ici à l’été 2010 et entrer en vigueur mi-2011.

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70 place financière Banque de Luxembourg

Nouveau système d’information La Banque de Luxembourg vient d’annoncer qu’au terme d’un peu plus de deux ans de travaux, elle vient de renouveler son système d’informations. «Cet investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros témoigne de notre confiance dans le développement de notre métier de gestion de l’épargne à Luxembourg» a déclaré Pierre Ahlborn, administrateur délégué de la banque. C’est le logiciel bancaire Avaloq développé par la société suisse du même nom qui a été retenu, après un examen approfondi de plusieurs solutions de private banking.

Banques

Restructurations bruxelloises Les filiales grand-ducales des banques belges attendent et redoutent des décisions importantes qui leur échappent.

Transfert

Balon file chez Axa

Directeur général et dirigeant agréé de la compagnie d’assurances ING Life Luxembourg depuis 2006, Jean-Philippe Balon, 39 ans, va quitter ses fonctions à la fin de cette année pour rejoindre AXA Luxembourg en tant que membre du comité exécutif et directeur parti­ culier. Une décision qui n’a rien à voir avec l’annonce faite, pratiquement en même temps, par le groupe néerlandais de bancassurance ING de son intention de se séparer de ses activités d’assurance. Juste une coïncidence de calendrier. «J’ai contribué pendant 14 années au développement et au succès de ING Life Luxembourg. Je suis arrivé à un moment où il est bon de se remettre en question et de relever de nouveaux défis», nous a-t-il expliqué pour justifier son choix. J’entends mettre à profit mes capacités de rassembleur et de conviction dans une fonction locale diversifiée et maintenir ainsi un contact privilégié avec ce marché de référence qu’est le Grand-Duché de Luxembourg.» Banques allemandes

Participations revues Les deux institutions bancaires allemandes Bayern LB et Helaba ont revu leur participation dans leurs filiales communes, Banque LBLux au Luxembourg et LB (Swiss) Privatbank en Suisse. La banque publique régionale bavaroise Bayern LB deviendra actionnaire unique de LBLux. De son côté, Helaba, la banque publique régionale de Hesse et Thuringe, prendra le contrôle intégral de LB (Swiss).

Photo: Etienne Delorme ( archives paperJam)

Photo: Luc Deflorenne

Au début de l’été, des informations relatives à une vente de RBC Dexia tenaient la corde.

Nicolas Raulot

Après avoir subi la crise de plein fouet, la place financière luxembourgeoise vit encore au gré des incertitudes, des rumeurs et des démentis. L’enjeu n’est pourtant rien de moins que le sort de plusieurs grandes banques dont les maisons-mères et les centres de décision sont à l’étranger. En grande difficultés à l’automne 2008 et sauvées de la faillite grâce à des fonds publics et à des garanties d’Etat, KBC et Dexia doivent désormais payer la note en se séparant de certaines filiales et en poursuivant le recentrage de leur portefeuille d’activité. A Bruxelles, des négociations de longue haleine ont été engagées entre les deux belges et la Commission européenne, sous la conduite de Neelie Kroes, intraitable commissaire en charge de la concurrence. L’issue est incertaine et potentiellement très lourde de conséquences pour les activités grand-ducales, à en juger par la sévérité des redéploiements déjà décidés en Allemagne (WestLB, Commerzbank) et aux Pays-Bas (ING). Côté KBC, où l’on parle d’une réduction de la taille du bilan de 20% à 25%, c’est notamment la vente de KBL European Private Bankers, l’unité de private banking du boulevard Royal qui est évo-

quée avec insistance. Concernant la franco-belge Dexia, les dernières fuites concernaient plutôt une scission des activités hexagonales (Crédit Local de France). Mais elles ont été démenties. Au début de l’été, des informations relatives à une vente de RBC Dexia tenaient la corde. La filiale commune avec Royal Bank of Canada (RBC) qui emploie plus de 1.500 personnes à Esch-Belval a, depuis, subi des réductions d’effectifs depuis. «Dans un contexte qui demeure difficile, nous n’allons pas relâcher nos efforts pour mener à bien la restructuration de Dexia tout en continuant à servir nos clients», a répété Pierre Mariani, président du comité de direction de Dexia, lors de la présentation des résultats du troisième trimestre. Dexia BIL a également déjà subi deux vagues de suppressions de personnel décidées à l’échelle du groupe. En attendant, les deux banques ont renoué avec les bénéfices. Pour la période allant de juillet à septembre, Dexia a fait état d’un résultat net de 274 millions d’euros, contre une perte de 1,544 milliard d’euros au cours du troisième trimestre 2008. Pour sa part, KBC a clôturé son trimestre sur un bénéfice net de 528 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, la perte atteint toutefois 2,77 milliards d’euros.

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72 place financière

Pensions

C’est le nombre d’accords fiscaux conformes aux standards de l’OCDE signés par le Luxembourg. Douze étaient nécessaires pour sortir de la liste grise établie par l’OCDE lors du G20 d’avril. En marge de l’Ecofin du 10 novembre à Bruxelles, le ministre des Finances Luc Frieden et son homologue espagnol Elena Salgado Mendez ont signé un avenant à la convention de non-double imposition entre les deux pays, afin d’y inclure l’échange d’informations sur demande et dans des cas spécifiques. Quatorze de ces vingt accords ont été signés avec des pays de l’OCDE. Un projet de loi portant approbation d’une première série de ces accords a été déposé le 1er octobre. Luc Frieden et le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble se sont également mis d’accord sur le sujet pour une signature prochaine entre les deux pays.

Prise de conscience Les experts ont bien pris la mesure de la problématique des retraites futures.  C’est moins vrai pour le grand public. Marc Lauer (Foyer): «Le grand public ne réalise pas qu’en 2050, on risque un déficit cumulé de 190% du PIB.»

OPC

SixiÈme hausse L’encours des fonds luxembourgeois a enregistré en septembre sa sixième progression consécutive, selon la CSSF. Au 30 septembre, la hausse avoisinait les 2% (1,98%) sur un mois à 1.773,384 milliards d’euros, contre 1.739,417 milliards fin août. Sur douze mois, le patrimoine global net des OPC et des FIS (fonds d’investissement spécialisés) ne s’inscrit plus qu’en régression de 1,27%. L’augmentation de septembre tient à l’impact positif des marchés financiers, pour 1,38%, mais aussi à des émissions nettes positives (+0,6%). ABBL

D’une banque À une autre L’ABBL publie le guide luxembourgeois de la mobilité bancaire. Le document explique aux consommateurs les démarches à suivre en cas de changement de compte courant d’une banque à une autre à l’intérieur du pays. Il décrit aussi les services que les banques doivent offrir gratuitement à tout client qui souhaite transférer ses paiements récurrents, c’est-à-dire ses domiciliations de créances et ses ordres permanents.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

De lourdes menaces pèsent sur le système luxembourgeois des pensions en raison de l’inver­ sion de la pyramide des âges. Mais une pleine prise de conscience du phénomène prendra encore du temps. Tel fut l’un des points marquants de la table ronde organisée le jeudi 22 octobre dans le cadre du paperJam Business Club et animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam. «Tous les experts sont d’accord sur le fait que notre système de sécurité sociale devra surmonter de gros problèmes. Un groupe de fonctionnaires les a récemment analysés», a rappelé Marc Lauer, COO du groupe Foyer, mais aussi président de l’ACA (Association des Compagnies d’Assurances) et administrateur de l’UEL (Union des Entreprises Luxembourgeoises). Début juillet, l’UEL avait justement appelé à une réforme urgente du régime général d’assurance pension (aussi appelé premier pilier) et à une remise en cause des taux de remplacement actuels (souvent supérieurs à 75%) pour remédier au choc démographique. «Mais cette vérité est loin d’être partagée par tous. Le grand public ne réalise pas qu’en 2050, on risque un déficit cumulé de 190% du PIB, et encore, en se fondant sur des hypothèses optimistes», a insisté Marc Lauer. «On constate que le taux de pénétration des régimes complémentaires (deuxième et troisième piliers, ndlr.) est encore très faible, en particulier dans les PME», a ajouté Patrick Schols, CEO de Dexia Life & Pensions.

Tanguy Polet, CEO de Swiss Life Luxembourg, a relativisé ce décalage, s’appuyant sur les conclusions d’une enquête réalisée sur Internet et tout juste publiée par la compagnie d’assurances: «La majorité des gens s’inquiète de l’avenir du premier pilier. Beaucoup plus que par le passé, en tout cas. Ainsi, 64% des personnes interrogées estiment que le montant de leur pension légale sera insuffisant pour assurer leurs vieux jours», a-t-il indiqué. Curieusement, a-t-il néanmoins reconnu, la prise de conscience est faible chez les collaborateurs les moins bien protégés. «Seulement 45% des répondants qui ne bénéficient pas d’un plan de pension d’entreprise ont pris une décision individuelle destinée à améliorer leur pension, a souligné Tanguy Polet. En revanche, deux tiers des salariés qui jouissent d’une assurance de groupe cotisent également à titre personnel.» Et le dirigeant de conclure, «les plans de pension complémentaires sont donc également un élément d’activation de la prise de conscience», en plus de mieux préparer les cotisants au vieillissement de la population. Mais Marc Lauer a rappelé que tout le monde n’avait pas forcément les moyens d’épargner en vue de bénéficier d’une retraite complémentaire, malgré les incitations fiscales: «Il faut faire attention à la réalité économique. Le Luxembourg n’est pas seulement une place financière.» Selon lui, l’urgence réside donc dans une réforme du premier pilier: «On ne pourra pas passer à côté d’une refonte générale. Il faut agir dans la législature actuelle. C’est la solidarité nationale qui doit jouer.»

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73 place financière Assurancess

La reprise se confirme La reprise de la croissance de l’encaissement des assurances, amorcée au deuxième trimestre, s’est confirmée au troisième. Selon le Commissariat aux Assurances, les primes s’inscrivent en augmentation de 11,55% par rapport au troisième trimestre de 2008, toutes branches d’assurances confondues. L’encaissement a progressé de 14,42% dans les branches vie, mais il a régressé de 5% dans les assurances non-vie. En assurance vie, les flux s’orientent essentiellement vers les produits à rendements garantis.

Anniversaire

Du transport de fondS À la sÉcuritÉ intÉgrale Brink’s Security Luxembourg fête les 150 ans de sa société mère. En 35 ans, la filiale luxembourgeoise du groupe a diversifié ses services pour continuer à grandir.

Sébastien Lambotte (texte), Julien Becker (photo)

Un siècle et demi d’existence, ça se fête! Brink’s, entreprise américaine spécialisée dans le transport de fonds et présente depuis plus de 35 ans à Luxembourg, a voulu marquer le coup lors de son expo-conférence annuelle au Kirchberg. «Si notre core business, à travers le monde, reste avant tout le transport de valeurs, et particulièrement celui des fonds, à Luxembourg, nous avons élargi le spectre de nos services à tous les aspects liés à la sécurité intégrale», explique Laurent Turmes, directeur de Brink’s Security Luxembourg. La filiale est devenue un des leaders de la place dans le secteur de la sécurité. Aujourd’hui, Brink’s met en œuvre des solutions performantes de surveillance adaptées aux besoins les plus divers de ses clients. «Diversifier nos activités, comme nous l’avons fait à Luxembourg, a été une nécessité pour augmenter notre présence sur le territoire. Car pour le domaine spécifique du transport de fonds, le marché luxembourgeois, de par sa taille, a rapidement été saturé», poursuit le directeur. En 2008, le groupe mondial, côté en Bourse, réalisait un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, comptait 57.000 salariés à travers 50 pays et disposait d’une flotte de 9.500 blindés qui ont sillonné la planète. La filiale luxembourgeoise a, elle, réa-

lisé un chiffre d’affaires de 47,5 millions d’euros pour un peu plus de mille salariés. «La plupart sont attachés à nos activités de gardiennage, poursuit le directeur. Tous ces postes sont des CDI qui ont été validés par le ministère de la Justice. Le gardiennage constitue aussi, à Luxembourg, le plus gros volume de notre chiffre d’affaires», explique M. Turmes. L’année 2009, marquée par les répercussions de la crise, a été plus difficile. La filiale de Brink’s, comme ses clients, dit avoir souffert. «Les prises de décisions de nos clients ne se font plus de manière simple. Le dialogue est plus long. Certains temporisent leurs investissements. Mais la situation n’a pas été si dramatique que dans d’autres secteurs. Nous n’avons pas dû procéder à une restructuration et il nous ne l’envisageons pas.» Aujourd’hui, à Luxembourg, Brink’s implémente des systèmes de vidéosurveillance intelligents, de gestion de flottes ou encore, entre autres, de sécurité en cas d’incendie. «La sécurité, c’est notre métier. Nous mettons en œuvre toutes les mesures pour l’assurer au sein même de nos équipes, tant au niveau du transport de fonds que du gardiennage. Ce savoirfaire, nous pouvons aussi le mettre au service de nos clients en les aidant à combiner les technologies les plus modernes avec des services de surveillance et d’intervention efficaces, pour répondre à toutes les situations de risque», commente le directeur.

Deux dÉpositaires centraux au Luxembourg

Photo: Etienne Delorme (archives)

La filiale luxembourgeoise réalise un chiffre d’affaires de 47,5 millions d’euros pour un peu plus de mille salariés.

Titres

Le Luxembourg, qui ne disposait pas de dépositaire central de titres comme les autres pays de l’Union européenne, en compte désormais deux. Le premier était connu. Il est mis en place par Clearstream et la Banque Centrale du Luxembourg (BCL) dans le cadre de la préparation à Target 2 Securities (T2S), une initiative de la Banque Centrale Européenne (BCE) visant à faciliter et à réduire le coût des transactions à l’intérieur de la zone euro. Des discussions de place ont lieu actuellement pour définir la composition du capital et la gouvernance du PSF. Un second acteur vient de se déclarer. Il s’agit de VP Lux, filiale d’une société danoise (VP Securities) plutôt méconnue, mais qui indique exercer son métier au Luxembourg depuis décembre 2008. Les experts estiment que la mise en place de T2S aura des répercussions importantes sur l’industrie des fonds. Services de paiement

Nouvelle loi Une nouvelle loi sur les services de paiement est entrée en vigueur au Luxembourg le 1er novembre. Elle a pour objet de transposer la directive sur les services de paiement de 2007. La loi s’inscrit dans un souci d’augmenter la transparence. Tous les prestataires doivent dorénavant respecter des obligations précises d’information de la clientèle et des modalités d’exécution strictes.

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74 place financière

Anniversaire

Les 150 ans de Brink’s C’est à Luxexpo que la société,  spécialisée dans les solutions de sécurité,  a choisi de célébrer cet exceptionnel  événement, le 23 octobre dernier.

Maurice Polati (Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat)

Julien Becker (photos)

Carlo Weisen (Brink’s Security Luxembourg)

Enzo Unfer (Banque Européenne d’Investissement)

Groham Mc Kay (Atmea Europe)

Robert Dreessen (Rimex)

Jean-Luc Dourson (Laboratoires Ketterthill) Carlo Weisen et Laurent Turmes (Brink’s Security Luxembourg)

Jean-Luc Lillmer (Ingetech)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

François Theis (Banque de Luxembourg)

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Afterwork Talks Cycle Management & Stratégies

La Confiance, Un élément Moteur de l’économie Conférence introductive par Edmond Israel

Un an de crise: quels changements pour les entreprises luxembourgeoises? Depuis un an, l’économie mondiale est au ralenti. Le Luxembourg a lui aussi été touché et n’a pas été épargné par les vagues de licenciements, les restructurations, voire les fermetures. -Comment les entreprises ont-elles dû s’adapter à la crise? -Comment mettre en place des processus de change management qui recueillent l’adhésion des employés? Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron. Avec la participation d’entrepreneurs Luxembourgeois dont Norbert Becker (président des conseils d’administration d’Atoz et de CBP), Nicolas Buck (Groupe Victor Buck) et Carlo Thill (BGL BNP Paribas).

Jeudi 10 Décembre 2009 18h30 - 21h00 Dexia BIL Belval, Esch-Belval Inscriptions obligatoires: www.club.paperJam.lu Nombre de places limité.

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76 place financière

Citi

Luxembourg-Dublin, l’axe fort

La succursale luxembourgeoise du groupe bancaire travaille au rapprochement de ses deux plates-formes de fonds d’investissement, plutôt complémentaires que concurrentes dans sa stratégie.

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

Avec la promotion, au début de l’été dernier, de Fabrice Godefroid au poste de directeur Securities and Fund services (SFS), Citi Luxembourg a franchi une étape supplémentaire dans sa volonté d’affirmer davantage sa position au Luxembourg, où la banque est tout de même présente depuis bientôt 40 ans. Restructuré au niveau mondial début 2009, après avoir frôlé la faillite pure et simple, le groupe abrite désormais ses métiers cœur au sein de Citicorp, où est logée la ligne de métier GTS (Global Transaction Services). C’est elle qui chapeaute notamment la partie Securities and Fund Services (SFS), l’une des principales raisons de vivre de Citi au Luxembourg. «Au Grand-Duché, nous sommes surtout actifs dans les services tels que dépositaire global, administration de fonds et investissements alternatifs, précise Charles Denotte, Citi country officer, le premier Luxembourgeois à occuper ce poste. Cela montre l’importance qu’accorde le groupe pour son entité luxembourgeoise, explique-til. Il en va de même avec la nomination de Fabrice Godefroid à la tête de l’activité SFS.» Ce dernier, responsable jusqu’alors de divers rôles opérationnels, parmi lesquels le central pricing au sein de l’administration des fonds, a eu tout le loisir, ces derniers mois, d’observer les mutations du marché. «La crise a déclenché un processus de changement dans le mode de fonctionnement de nos clients, les asset managers, note-t-il. Nous voulons coller à ce processus. Nous sommes, par exemple, parmi les pionniers à avoir développé des techniques avancées de pooling d’actifs (centralisation des avoirs de différents compartiments d’un même fonds dans un portefeuille commun, ndlr.) en conservant une totale transparence fiscale à travers les véhicules légaux utilisés.» Citi mise également sur la maximisation de «l’effet de groupe» (le groupe est présent dans plus de 100 pays) et l’optimisation de ses platesformes informatiques. Du reste, pas moins de 400 millions de dollars ont été investis pour les développements et innovations technologiques dans les métiers SFS, pour la zone EMEA (Europe et Moyen-Orient). «La place luxembourgeoise est

«Il va falloir reconvertir un certain nombre de talents au Luxembourg pour travailler autrement» Fabrice Godefroid, à droite, aux côtés de Charles Denotte (Citi Luxembourg)

aussi en mutation, et doit davantage s’orienter vers le service client plutôt que le simple calcul de valeur nette d’inventaire.»

Avantage compétitif Mais le rôle du nouveau directeur SFS au Luxembourg sera aussi de tordre le cou à l’éternelle notion de concurrence frontale entre les places financières de Luxembourg et de Dublin. «Ce sont deux domiciles obligatoires pour servir nos clients, estime-t-il. Nous avons déjà rapproché nos structures de management pour ne parler que d’une seule voix. Notre objectif est de servir de la même manière les clients qui ont des fonds domiciliés ici et à Dublin. Les asset managers travailleront toujours avec des fonds soumis à ces deux législations.» Ainsi, par cette approche «régionale», Citi ne s’inquiète pas trop des conséquences éventuelles qui découleront de la mise en œuvre de la directive Ucits IV, même si, aux yeux de M. Godefroid, «le

Luxembourg a un certain nombre d’avantages à tirer de cette directive. Mais cela sous-entend qu’il va falloir reconvertir un certain nombre de talents pour travailler autrement et être davantage dans la relation client, plutôt que dans un esprit de ‘manufacture’». De même, les grandes décisions susceptibles de découler du débat autour du rôle des banques dépositaires n’effraient en rien Charles Denotte. «Nous allons vers davantage de responsabilités de la part du dépositaire et nous estimons qu’il serait sain de renforcer l’obligation de restitution qui est au cœur des discussions. Le fait que nous ayons un très gros réseau propre de sous-dépositaires dans plus de 55 pays nous offre un avantage compétitif que d’autres n’ont pas.» Et comme pour davantage réaffirmer sa présence au Grand-Duché, Citi est devenu, fin octobre, pour la première fois de son histoire, membre du comité OPC de la Commission de Surveillance du Secteur Financier.

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Petits signes. Grands effets.

Le label Fairtrade est le garant du vrai commerce équitable. Par des prix minima garantis, des primes sociales ainsi qu’un préfinancement de la récolte, il contribue de manière substantielle à l’amélioration

des conditions de vie des producteurs. Il est soumis à des contrôles indépendants et rigoureux. L’achat équitable est un élément indissociable d’un comportement socialement responsable.

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industrie

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Sidérurgie

ArcelorMittal accélère les cadences

L’utilisation des capacités des sites luxembourgeois devrait approcher les 70% au quatrième trimestre. Le leader mondial de la sidérurgie renforce le dialogue social et tente de rassurer.

Nicolas Raulot (texte), Etienne Delorme (photo, archives)

Si le ton du discours reste prudent, Arcelor­ Mittal a clairement fait état de signes de reprise lors de la présentation de ses résultats du troisième trimestre. De fait, le leader mondial de la sidérurgie accroît sa production dans le monde et au Grand-Duché. «En moyenne, l’utilisation de nos capacités avoisinait les 65% au Luxembourg au troisième trimestre. Pour le dernier trimestre de l’année, nous estimons qu’elle devrait être comprise entre 65% et 70%. Concernant Dudelange, les quatre lignes de galvanisation ont redémarré le 1er septembre, ce qui est un signe positif. Pour le quatrième trimestre, en raison de l’afflux de nouvelles commandes, nous anticipons une utilisation des capacités supérieure à 80%», précise ArcelorMittal. «En réaction à cette augmentation de la demande, nous avons remis en marche plusieurs de nos sites de production et nous prévoyons une utilisation des capacités d’acier brut voisine de 70% au quatrième trimestre», a commenté Lakshmi Mittal, chairman et CEO, concernant l’ensemble du groupe. Pour surmonter la crise et limiter la chute des cours, le fabricant d’acier avait réduit sa production de moitié. La fin du déstockage et les plans de soutien au secteur automobile («primes à la casse») décidés dans le monde ont favorisé ce sursaut. Des hauts fourneaux ont été relancés ces derniers mois à Florange en Moselle, mais aussi à Gand en Belgique ou à Gijon en Espagne. Aucun rallumage n’est en revanche prévu en Europe au quatrième trimestre.

Engagement et accord signé «ArcelorMittal a l’intention de préserver l’ensemble des outils et usines qui sont actuellement mis en sommeil ou suspendus afin de les remettre en marche, à condition que le marché le permette», a également précisé le groupe. Cet engagement figure dans un accord signé le 2 novembre entre Arcelor­ Mittal et la Fédération Européenne des Métallurgistes (FEM), une organisation syndicale. Cet accord comprend «des dispositions sur le redémarrage d’équipements ainsi que des changements et

«Nous avons remis en marche plusieurs de nos sites de production» Lakshmi Mittal (ArcelorMittal)

opportunités négociés pour améliorer l’employabilité des 115.000 salariés d’ArcelorMittal en cette période difficile... Entre autres initiatives, il promeut un développement des compétences et une politique de formation à long terme au sein du groupe, un dialogue social amélioré au plan national et la mise en place d’un tel dialogue là où il n’existe pas». Le groupe a néanmoins précisé que cet accord ne garantissait pas le maintien des 115.000 emplois en Europe. Au quatrième trimestre, ArcelorMittal prévoit un Ebitda, en hausse sensible, compris entre 2 et 2,4 milliards de dollars. Lakshmi Mittal anticipe également un résultat net dans le vert pour les trois derniers mois de l’année, mais des comptes dans le rouge sur l’ensemble de l’exercice. Sur les neuf premiers mois de l’année, la perte s’établit pour l’instant à 952 millions de dollars (ou 697 millions d’euros) contre un profit de 12,031 milliards de dollars sur la même période de 2008.

«Nous devrions continuer d’assister à la poursuite d’une amélioration progressive en 2010, bien que le climat d’exploitation reste difficile», a ajouté le patron. La reprise est déjà sensible en Chine et en Inde où la demande réelle d’acier s’inscrit en progression de respectivement 15% et 10%. Elle est beaucoup plus poussive aux Etats-Unis et en Europe, où il faudra sans doute plusieurs années avant qu’elle ne retrouve ses niveaux d’avant-crise. Au troisième trimestre, c’est un bénéfice net de 903 millions de dollars (631 millions d’euros) qui a été publié alors que les analystes avaient prévu une perte. Sur la période, le leader mondial de la sidérurgie a enregistré un chiffre d’affaires de 16,2 milliards de dollars (ou 11,3 milliards d’euros), supérieur aux 15,9 milliards attendus, même si la chute dépasse les 50% par rapport à la même période de l’année dernière.

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érieur

80 industrie Composites

Photo: Airtech Europe

Airtech Europe s’agrandit

Présente au Luxembourg depuis 1991, la société américaine double la taille de son site de Differdange à 14.500 mètres carrés. Spécialisée dans la production et la distribution de matériaux consommables et d’outillage pour l’industrie des composites, Airtech Europe explique cette nouvelle extension par «le développement du marché des composites». «La tendance est à l’externalisation de ce qui ne constitue pas le corps de métier des fabricants de pièces en composites», indique l’entreprise.

Villeroy & Boch

Espoir d’un accord A l’issue de la première réunion du 12 novembre, le conciliateur a demandé aux syndicats et à la direction de travailler chacun de leur côté à une solution. Charles-Antoine de Theux (Villeroy & Boch): «Chacun doit faire un geste et nous sommes prêts à le faire.»

Ceratizit

Regroupement en Allemagne Ceratizit fusionne ses entités situées à Langenfeld et à Horb en Allemagne et les regroupe sous la marque Ceratizit Deutschland. «La fusion et le changement de nom sont les dernières étapes de la restructuration du groupe en Allemagne. En effet, toutes nos activités de vente en Allemagne avaient déjà été regroupées à Horb. Le regroupement de la production et de la vente permettra de rendre un service-clients encore plus rapide et encore plus efficace en Allemagne», explique Jacques Lanners, président du comité de surveil­ lance du groupe industriel de Mamer et récent lauréat du Concours de l’Entrepreneur Ernst & Young.

C’est le nombre de navires désormais immatriculés au registre maritime luxembourgeois. Il s’agit d’un record depuis sa création il y a 20 ans. Les navires récemment immatriculés appartiennent à Deme (Dredging, environmental and marine engineering) et à Jan de Nul, deux groupes actifs dans le dragage, ainsi qu’à Bourbon, spécialiste des services maritimes offshore. Le Commissariat aux affaires maritimes du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur a bon espoir de voir la flotte continuer à se développer à un rythme soutenu.

Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo, archives)

A l’heure où nous mettions sous presse, l’espoir d’un accord renaissait chez Villeroy & Boch Luxembourg, où 230 personnes vont perdre leur emploi d’ici fin 2010 en raison de l’arrêt des sites de production. La première réunion de conciliation a eu lieu jeudi 12 novembre au ministère du Travail, après l’échec des négociations de plan social en octobre. La rencontre a duré trois heures. L’occasion pour la direction et les partenaires sociaux de présenter leurs points de vue respectifs à Henri Theisen, le président de l’Office national de conciliation. Après cet état des lieux, les deux parties semblaient prêtes à adoucir leurs positions et à faire preuve de bonne volonté. «Le conciliateur nous a demandé de travailler chacun de notre côté pour trouver une solution éventuelle», expliquait CharlesAntoine de Theux, directeur de Villeroy & Boch Luxembourg. «Chacun doit faire un geste et nous sommes prêts à le faire», concédait-il. De leur côté, les syndicats attendaient une nouvelle proposition de la direction pour le lundi 16 novembre, avant une nouvelle réunion de conciliation prévue le mercredi suivant. Avant cette nouvelle phase de dialogue, la direction proposait une enveloppe, jugée insuffi-

sante, de 10,6 millions d’euros, dont 4,6 millions d’indemnités extralégales, soit une moyenne de 20.000 euros par collaborateur. «Cela correspond à 74 euros par mois d’ancienneté. C’est très inférieur aux 100 et 120 euros que nous avions obtenus lors des plans sociaux de 2003 et 2006», faisait valoir Gilbert Matarazzo, président de la délégation syndicale. La direction conteste l’approche des syndicats. Charles-Antoine de Theux préfère raisonner en fonction de l’aptitude de chacun à retrouver un emploi (âge, qualifications). Le dirigeant estime par ailleurs que la mise en place du statut unique le 1er janvier 2009 a permis d’augmenter les indemnités légales attribuées aux ouvriers. Il veut enfin raisonner en termes de coût total pour l’entreprise, en tenant compte des indemnités légales, extralégales, des préretraites, des formations, du plan de maintien dans l’emploi conclu en juillet 2009, des mesures de reclassement. Quoi qu’il en soit, le site manufacturier du Rollingergrund sera complètement arrêté à la fin de l’année prochaine. La première ligne de production sera stoppée mi-juillet, la seconde minovembre. Seuls subsisteront à Luxembourg des services généraux, commerciaux, ainsi que des magasins. A terme, l’usine devrait être convertie en logements.

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AFTERWORK TALKS CYCLE MARKETING & COMMUNICATION

VERS UNE RELATION WIN-WIN AVEC SON AGENCE EN COMMUNICATION “EN AMONT D’UN PROJET”: QUATRE PRÉSENTATIONS 1. “Typologie des agences” par Jean-Michel Gaudron (paperJam) 2. “Concours” par Yvette Holper (Design Luxembourg) 3. “Rémunération” par Jean-Michel Gaudron (paperJam) 4. Relation client/annonceur-agence: “Je t’aime.Moi non plus: Les facteurs clés pour arriver à une situation Win-Win entre client et agence” par Claude Nesser (binsfeld) “EN AVAL D’UN PROJET”: TABLE RONDE Comment mesurer l’impact d’une campagne de communication? (Debriefing, ROI, critères d’évaluation selon différents objectifs) Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam) Avec la participation d’Yvette Holper (Design Luxembourg), de Sonia Hoffmann (Orange) et de Claude Nesser (binsfeld) De haut en bas: Yvette Holper, Claude Nesser, Sonia Hoffmann & Jean-Michel Gaudron

Les 50 films des projets nominés au “Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design 2010” seront diffusés durant les cocktails.

MARDI 8 DÉCEMBRE 2009 18h30 - 21h00 Dexia BIL Belval, Esch-Belval Inscriptions obligatoires: WWW.CLUB.PAPERJAM.LU Nombre de places limité.

Partenaires:

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grande région

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Entrepreneuriat

À TOUTE VAPEUR

Un entrepreneur lorrain surfe sur la vague écologique et déferle sur la Grande Région avec une idée pratique et astucieuse: le lavage de voitures mobile et à faible consommation d’eau.

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Il ne faut jamais se fier aux eaux calmes: sous ses allures de jeune homme éternellement souriant et serein, Marcos Paraiso, 34 ans, dissimule un tempérament bouillonnant. Né au Brésil, où il a suivi un cursus universitaire de communication sociale, il quitte son pays après ses études et commence à bourlinguer. Il s’établit d’abord aux Etats-Unis, puis en Suisse, en Espagne et enfin en France. «J’avais envie de tout découvrir! Et ma curiosité me tenait lieu de boussole…» Comme cela arrive souvent aux globe-trotters, c’est une rencontre qui l’incite à poser ses valises. Installé depuis six ans dans le Pays Haut, à Longlaville, près de Longwy, il enchaîne des petits boulots puis travaille comme vendeur dans un commerce de prêt-à-porter. Mais l’envie de voler de ses propres ailes le tenaille. «J’ai cherché des idées innovatrices sur Internet, à dominante environnementale, car j’étais naturellement tourné vers l’écologie. Mais la plupart nécessitait un budget d’investissement trop élevé», se souvient-il. La lumière lui sera apportée par un ami américain, qui a observé le succès d’un concept novateur dans son pays: le nettoyage automobile «vert». «Il y a actuellement deux techniques sur le marché, explique M. Paraiso. Celle utilisant des produits à base d’algues marines et celle basée sur l’usage d’une machine à vapeur. Il opte pour la seconde. «Je ne voulais pas les algues, d’abord parce que leur utilisation nécessite trop d’efforts physiques, glisse-t-il dans un sourire, ensuite, parce qu’elles dégagent, semble-t-il, des odeurs qui incommodent certains clients.»

Un à deux litres d’eau Le recours à de la vapeur à haute pression, en revanche, ne pose aucun souci. «Le côté totalement neutre, du point de vue environnemental, est celui qui m’a le plus stimulé. Avec cette machine, il est possible d’utiliser uniquement de l’eau pour laver toute la voiture, intérieur comme extérieur. Ce n’est qu’à la demande expresse du client que je peux employer des produits, tous fabriqués à base de végétaux et qui sont donc très respectueux de l’environnement.» Le principal atout de la méthode est sa très faible consommation: alors que 180 à 200 litres

«L’intérêt de cette activité est son extrême mobilité» Marcos Paraiso (Vapowash)

d’eau sont nécessaires dans les stations de lavage avec pistolets haute pression ou rouleaux, Marcos Paraiso n’a besoin que d’un à deux litres seulement pour rendre une voiture rutilante. «L’intérêt de cette solution est son extrême mobilité et le fait que je n’ai pas besoin de locaux. J’installe la machine dans ma camionnette, j’embarque des bidons d’eau… et je peux aller au-devant des clients, pour un lavage à domicile, sur un parking ou leur lieu de travail.» L’investissement, pour ce jeune homme alors au chômage, dépasse les 20.000 euros. Une somme qu’il n’aura pas de soucis à décrocher. Armé d’une étude de marché qu’il a fait réaliser par une société lilloise – imprécise toutefois en raison de l’originalité du concept – et, surtout, d’une énorme dose de confiance, il ne tarde pas à convaincre: la Région lorraine qui lui accorde des aides à la création d’entreprise, la Chambre des Métiers où il suit une rapide formation et, surtout, les banques. Les quatre établissements contactés étaient prêts à lui accorder un prêt. Plutôt rassurant, en cette période de frilosité financière!

Depuis le début de l’automne, Marcos Paraiso est opérationnel. Pour promouvoir sa société, baptisée Vapowash, il n’a pas oublié les réflexes acquis durant sa formation en communication. «J’ai créé un site Internet et je dispose des noms de domaine en .com, .fr, .net et .lu. Je compte bien profiter de ma situation géographique pour développer mon activité dans l’espace frontalier», explique-t-il. Avec une gamme de prix allant de 23 à 147 euros, selon le niveau d’intervention (qui peut aller jusqu’au lustrage des jantes ou l’hygiénisation des conduites d’air), M. Paraiso vise une clientèle «haut de gamme». «Au début, je pense travailler surtout pour des particuliers. Mon premier client, ce fut d’ailleurs un voisin dont j’ai lavé le siège-auto!», s’amuse-t-il. Mais le développement de l’activité devra passer par des coopérations plus formelles. Dans le viseur de Vapowash: des contrats, mensuels ou annuels, avec des entreprises de la Grande Région ayant des flottes importantes de véhicules, comme les sociétés de services, les sociétés de taxis ou de véhicules sanitaires.

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Reconversion économique

Envol lorrain

C’est, en pourcents, le taux de chômage en Lorraine, en nouvelle hausse au deuxième trimestre 2009, tel qu’en­ registré par l’Insee (Institut national de statistiques). Fin juin, le chômage touchait 9,9% de la population active, contre 9,1% au niveau national. La dégradation du marché du travail concerne les quatre départements de la région, dans des proportions diverses. C’est en Moselle que la dété­ rioration est la plus marquée, avec une augmentation de 0,9 point par rap­ port au premier trimestre de l’année, à 10,2%. La Meurthe-et-Moselle est le seul département où le taux reste en deçà de la barre des 10%, à 9,2%. En juin 2008, le chômage touchait 7,5% de la population active lorraine.

L’avionneur civil français Geci International a soufflé sa première bougie à Chambley. L’entreprise y produira, sur 20 ans, 1.500 bimoteurs légers à destination des marchés émergents. Serge Bitboul (Geci International)

Urbanisme

Joseph Tripodi / JB Presse (texte), Julien Becker (photo)

Les choses n’ont pas traîné du côté de Cham­ bley (Meurthe-et-Moselle, Lorraine), sur l’an­ cienne base aérienne de l’OTAN, fermée en 1967. Le site s’ouvre à nouveau à la vie, depuis l’an­ nonce, faite en septembre 2008, de l’implantation de Geci International. L’avionneur français emploie 650 salariés dans sept pays et dégage un chiffre d’affaires de l’ordre de 40 millions d’euros. Soutenue financièrement par le Conseil Régional de Lorraine et adoubée par l’Etat français, cette arrivée doit engendrer la création de 300 emplois directs et de 700 emplois induits. En jeu: la conception et l’assemblage du Skylander, un bimoteur léger «polyvalent et abordable» selon Serge Bitboul, PDG de Geci International. Les choses n’ont pas traîné car l’homme n’est pas du genre attentiste. Trois mois après l’annonce de l’implantation, Geci International avait créé sa filiale Sky Aircraft à Chambley et installait dans des bureaux provisoires une cinquantaine d’ingé­ nieurs. Neuf mois plus tard, «130 collaborateurs sont sur place, indique Serge Bitboul. La phase de conception est quasiment achevée, nous allons prochainement entrer en phase de pré-production.» En termes de conception justement, le Skylan­ der se positionne sur un créneau «extrêmement porteur»: le transport sur courte distance à des fins humanitaires, commerciales, voire militaires. «La demande mondiale pour ce type d’avions est estimée à 13.000 pièces», affirme le PDG. Destiné en pre­

mier lieu aux marchés émergents, le Skylander sera disponible en neuf configurations pour du transport de marchandises et/ou de passagers. Les versions pour lesquelles l’intérêt est le plus fort restent le cargo qui offre 28 m3 de volume de char­ gement et la déclinaison «19 passagers» qui per­ met par ailleurs de transporter 3,57 m3 de marchandises. «Sur le marché, aucun avion n’offre un tel rapport qualité/prix, estime Serge Bitboul. Trois tonnes de charge utile et un entretien minimal pour 4,7 millions de dollars l’unité.» Pour l’heure, quatre commandes fermes ont été officialisées, en juin dernier, avec la société Trans­ Asia, mandatée par le gouvernement de Malaisie, «mais de nombreux contacts ont été noués avec la Nouvelle-Zélande, le Chili, le Pérou ou l’Angola notamment». Et l’équipe commerciale de Sky Air­ craft n’en est qu’aux débuts de son travail de prospection, un portefeuille de 1.700 opérateurs ayant été identifié dans cette optique. Conformément à sa feuille de route, la filiale de Geci International s’installera progressivement sur un site industriel de 22 hectares où l’on trouvera bureaux d’ingénierie, administration et usine d’as­ semblage. Le premier vol est programmé pour le second semestre 2011, les premières livraisons un an plus tard. Une centaine d’avions sortira annuel­ lement des ateliers lorrains pour une durée de vingt ans. Dans son sillage, Sky Aircraft cherche à attirer ses sous-traitants sur place, avec l’objectif de créer 700 emplois indirects… et de positionner la Lorraine comme une région aéronautique.

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Photo: Etienne Delorme

Villes d’avenir

Trois projets lorrains ont été distingués, le 4 novembre, à l’issue du concours national français EcoCité/EcoQuartier, initié dans le cadre du Plan Ville Dura­ ble. L’appel à projets, lancé fin 2008, visait à mettre un coup de projecteur sur le travail des collectivités territoria­ les en matière d’aménagement urbain, pour créer des villes et des quartiers plus respectueux de l’environnement. Le projet Alzette Belval (photo), pré­ senté par la Communauté de Commu­ nes du Pays Haut Val d’Alzette, figure au palmarès des territoires EcoCité, pour son défi «d’accueillir une population nouvelle, dans une ville où il fait bon vivre». Les deux autres projets primés sont Metz-EcoCité 128 (réinté­ gration urbaine des friches militaires) et Nancy Grand Cœur (refonte du quartier de la gare).


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Dorint Spa-Balmoral… bigger and even better ! « Bigger and even better ! »... Un slogan qui annonce l’ouverture d’une nouvelle aile comprenant 24 chambres design avec un concept novateur de salles de bain qui permet de prendre une douche ou un bain en découvrant le paysage verdoyant des Ardennes ! Le haut de gamme n’a pas été oublié puisque 3 suites de 80 m² avec vue sur la vallée et le lac ont été créées. Famille, business ou détente à deux, chacun y trouvera son bonheur. Ces nouvelles chambres portent la capacité d’accueil à 126 chambres.

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Côté séminaire, ce sont 5 nouvelles salles qui ont été ajoutées. Le fleuron de cette nouvelle aile est sans conteste la magnifique salle « MontrealIndianapolis » qui comporte 3 murs vitrés et une terrasse privée. Cette bulle de verre au cœur de la nature permet d’accueillir 300 personnes en séminaire mais également des événements, cocktails, défilés et mariages. En tout, ce ne sont pas moins de 16 salles que l’hôtel Dorint Spa-Balmoral met à la disposition de ses clients. Le nouveau bar lounge vous invite quant à lui à prendre un verre dans une ambiance moderne et chaleureuse, subtil mélange de tons très tendances… Dorint Spa-Balmoral Route de Balmoral 33 B-4900 Spa Tél. : +32 (0) 87-79 32 53 Fax : +32 (0) 87-79 32 41 email : sales@dorintspa.be www.dorintspa.be

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88 grande région Mobilité

Plus de trains, moins chers

Industrie

L’aprÈs-Gandrange Conformément à ses engagements, le numéro Un mondial de l’acier financera bien un centre de formation des apprentis dédié à la sidérurgie, à Yutz. La première promotion sera accueillie à la rentrée 2010. Photo: Etienne Delorme

ArcelorMittal investit 1,5 million d’euros dans ce centre où seront formés près de 200 apprentis chaque année.

Le ministre belge des entreprises publiques, Steven Vanackere, l’a confirmé à plusieurs parlementaires: l’axe ferroviaire Bruxelles-Luxembourg va retrouver de l’allant et davantage de trains renforceront l’offre transfrontalière. Le premier élément déterminant, c’est la fin des travaux perturbants sur la ligne Bruxelles-Luxembourg dans son tracé ardennais, qui permet un retour à l’offre complète d’avant 2007. A partir du 13 décembre, il y aura sept trains supplémentaires sur Arlon-Luxembourg, notamment trois trains par heure, en moyenne, dans les créneaux de pointe. A la même date, de nouveaux tarifs transfrontaliers entreront en vigueur. La part belge du prix, quand la gare se situe à moins de 30 km de la frontière, diminuera en moyenne de 20 %. Cela devrait renforcer l’attrait de lignes adéquates pour les frontaliers. Les gares englobées dans cette offre sont Marbehan, Habay, Stockem, Viville, Arlon, Messancy, Athus, Aubange, Halanzy et Virton, ainsi que Gouvy, Vielsalm et Trois-Ponts. Enseignement

Cartographie de la matière grise Identifier d’un coup d’œil les acteurs du monde universitaire et de la recherche dans l’espace transfrontalier: c’est ce que propose la brochure réalisée par le groupe de travail «enseignement supé­ rieur et recherche» de la Grande Région. Consultable en ligne et régulièrement actualisée, elle recense les établissements universitaires et scientifiques des quatre pays et contribue à accroître les possibilités de mobilité des étudiants et des chercheurs. www.granderegion.net www.uni-gr.eu

Joseph Tripodi / JB presse (texte), Olivier Minaire (photo)

Satisfecit général du côté du Cefasim de Yutz (Centre de formation des apprentis en industrie de la Moselle) et des élus de la Communauté d’agglomération Portes de France-Thionville. Dans sa hotte, ArcelorMittal a apporté, au titre du plan de revita­ lisation du bassin de Gandrange, deux bonnes nouvelles, pour Thionville et son agglomération. Tout d’abord, la construction d’un centre de services, panneaux coupe-feu à Yutz. En plus de l’annonce initiale – 5,8 millions d’euros d’investissement et création de 33 emplois –, le géant de l’acier y a ajouté une unité de cintrage qui débouchera sur l’embauche de 30 personnes. La seconde bonne nouvelle réside dans l’implantation d’un CFA (Centre de formation des apprentis) orienté «métiers de la sidérurgie». Le principe avait été consigné dans une convention de revitalisation signée en février dernier par Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’industrie, le préfet de Région et les représentants d’ArcelorMittal à Metz. Depuis, c’était un peu le flou mais les contours de ce projet ont été dévoilés récemment. Surprise, le CFA sera construit à Yutz et non à Gandrange. D’après Maurice Grunwald, président de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et président du Cefasim yussois, deux raisons ont orienté Mittal vers le nord-mosellan: «Le Cefasim est un établissement existant, connu et reconnu dans la formation d’apprentis dans cinq filières industrielles. Et c’est aussi une sorte de retour aux sources puisque notre cœur de métier

historique était la formation aux métiers de la sidérurgie. Depuis quelques années, nous les avions abandonnées mais nous disposons toujours des habilitations nécessaires.» Autre élément qui a sans doute fait pencher la balance du côté de Yutz: le coût de la nouvelle structure bien moindre qu’à Gandrange. ArcelorMittal y investira 1,5 million d’euros contre un projet estimé à 4,5 millions d’euros à une quinzaine de kilomètres à l’est. Le calendrier est peu ou prou connu: la construction sur deux niveaux, surélevée par pilotis, débutera pour la fin d’année et la première promotion sera accueillie à la rentrée de septembre 2010. A plein régime, d’ici trois ans, le CFA sidérurgie comptera trois promotions de 60 élèves. «Le contenu des formations n’est pas encore connu. Ce sera ArcelorMittal qui le dictera. Les métiers de la sidérurgie comprennent trois grands corps de métiers: les haut-fournistes, les aciéristes et les lamineurs», précise Maurice Grunwald. Tout comme de nombreux élus du nord-mosellan, il veut voir dans la démarche du géant de l’acier «une volonté de maintenir une activité sidérurgique dans la région». D’autant que le financement sera assuré également par la société de Lakshmi Mittal. Et comme le haut fourneau de Florange est toujours sur les rangs pour être retenu dans le cadre d’un projet européen de réduction des émissions de CO2 dans la sidérurgie (ULCOS) – la décision devrait être annoncée mi-2011 –, le nouveau CFA yussois pourrait être bien plus qu’un symbole. C’est en tout cas le vœu de la Lorraine.

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Une griffe sur le nez  En parvenant à imposer dans l’industrie de l’optique son concept de lunettes en bois et matières précieuses, Gold & Wood, une petite société établie dans le nord du pays, a conquis l’univers du luxe et acquis une notoriété mondiale. Avec quatre marques à son actif, elle vient d’enrichir sa palette d’une licence exclusive pour la ligne optique de Boucheron, la prestigieuse enseigne de la Place Vendôme.

Maurice Léonard

Le président de Wood Optic Diffusion est arrivé dans la lunetterie de luxe après un parcours très éclectique. Entrepreneur avisé, il se décrit comme un concepteur de systèmes d’entreprise qu’il peut calquer à l’envi.

« N otre argument ne sera jamais le prix» Frédérique Moser (texte), Andrés Lejona et Olivier Minaire (photos)

Monsieur Léonard, vous avez démarré dans la vie active comme ouvrier dans une scierie. Quel chemin vous a conduit à prendre la tête d’une société d’artisanat de luxe? «Un chemin avec quelques détours intéressants! Mes humanités achevées au Séminaire de Bastogne, j’avais entamé des études d’ingénieur, puis passé une série d’examens pour entrer aux Chemins de fer, à la Poste et au ministère des Finances. C’est en attendant ces concours – et les résultats – que j’ai pris une place dans une scierie, pendant six mois. Un ami m’a ensuite fait entrer dans l’étude notariale de son père, à Bastogne. J’y fus clerc, pendant quelques mois. Puis, j’ai été appelé au ministère des Finances, comme rédacteur. Je suis entré dans le département TVA, à Bruxelles. J’avais 21, 22 ans

et je me suis senti très vite à l’étroit dans ce carcan de fonctionnaire. J’ai alors démarré une activité d’assureur… sur le côté, et j’ai développé un portefeuille d’assurances. Tout en restant fonctionnaire? «C’était une activité tout à fait accessoire. Mais je préparais déjà ma sortie de la fonction publique, c’est clair. Mon père était fermier, entrepreneur et indépendant, et j’avais vraiment envie d’avoir ce style de vie. Le portefeuille d’assurances s’est développé et j’ai eu l’occasion de reprendre la gestion d’une agence bancaire CGER (Caisse Générale d’Epargne et de Retraite) – devenue Fortis, devenue BNP Paribas. J’avais 26 ans, à ce moment-là. J’ai repris cette agence de bancassurance et revendu mon portefeuille d’assurances à mon frère. Toutes ces expériences ont été enrichissantes, je n’en regrette aucune. paperjam  | Décembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

Votre CV n’affiche aucun trou. Bien au contraire, certaines lignes se superposent… «C’est encore le cas aujourd’hui! Je pense que je n’ai chômé qu’un seul jour dans ma vie, entre la fin de mes études et mon entrée à la scierie…. J’ai toujours un peu cumulé. Lorsque j’étais à la tête de l’agence bancaire, j’ai suivi beaucoup de formations; en fiscalité, en gestion des conflits, en vente… Après cinq ans, mon père et moi avions envie de lancer un projet et nous ne voulions pas être dans la file, suivre tout le monde. C’est un peu facile. Nous voulions trouver quelque chose d’original, de particulier. J’étais en contact avec quelqu’un qui connaissait une histoire de lunettes en bois. Jusque-là, elle n’était pas très aboutie. Il y avait eu quelques tentatives, dans le sud de la France, à Waremme, en Belgique… Des sociétés }  92 qui démarraient, mais ne s’en sortaient pas.


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Wood Optic Diffusion

croissance

Evolution du chiffre d’affaires 1998-2008 (en millions d’euros) 10

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Evolution du résultat net 1998-2008 (en milliers d’euros) En 2008, la crise a mis un temps d’arrêt à une croissance continue depuis le lancement de l’activité.

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fait réaliser une étude par Idelux, à Arlon, qui trouvait cette idée très intéressante. Papa et moi avons donc investi dans ce secteur difficile. Je pense, objectivement, que si nous avions su ce jour-là les efforts qu’il allait falloir consentir pour y arriver, nous ne l’aurions pas fait. Mais à partir du moment où on a commencé à investir, et à s’investir… nous sentions que nous approchions du but et avons remis des moyens. Ce fut très dur pendant quelques années. D’ailleurs, certains magazines professionnels français avaient ensuite titré: ‘Maurice Léonard y est enfin arrivé’. Ils expliquaient que nous étions les premiers à être parvenus à maîtriser la technique et à faire reconnaître le bois comme nouvelle matière dans l’industrie de l’optique. Vous avez investi uniquement sur fonds propres? «Essentiellement sur fonds propres, au départ, puis par le biais de crédits. Mon père m’a bien soutenu, heureusement d’ailleurs, et il y a cru jusqu’au bout. Nous avons investi tout l’argent que nous avions… et même celui que nous n’avions plus. Il y avait pas mal de risques, donc également une grosse pression, mais nous sommes parvenus à faire quelque chose de solide. Avez-vous bénéficié d’aides publiques? «Disons que le Luxembourg, contrairement à la Belgique, n’est pas un pays de subsides. Mais sa fiscalité est une aide directe. Je pense que si je m’étais

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{ Vous avez donc creusé cette idée… «Nous avons

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installé en Belgique, l’aventure ne serait pas allée à son terme. Au Luxembourg, nous avons bénéficié des aides à l’exportation, de toutes celles dont nous pouvions bénéficier. Ce n’est pas allé très loin, mais je n’ai aucune amertume. Le gouvernement luxembourgeois soutient très bien les entreprises. En ce qui me concerne, en tout cas. Au moment du lancement de votre société, vous n’aviez aucune connaissance du secteur de la lunetterie et de l’artisanat. Comment vous êtes-vous entouré? «Je n’en avais aucune connaissance, c’est clair. Je n’irais pas jusqu’à dire que je n’en ai toujours pas, ce serait faux aujourd’hui, mais j’ai travaillé avec des personnes très précieuses. Elles émanaient des sociétés qui se ‘plantaient’ en Belgique. J’ai recruté leurs techniciens, puis leurs commerciaux. Ces personnes avaient été formées dans l’industrie de précision, l’armement… Quand une société belge de lunetterie, Woodlook, a fait faillite, il y a une dizaine d’années, j’ai repris le nom qui était libre. J’ai fait redémarrer la marque. Le maître lunettier de Woodlook, M. Rasir, est venu à ce moment-là et a emmené avec lui ses meilleurs collaborateurs. Vous vous occupez donc bien plus du management que de la production? «Je suis entrepreneur dans l’âme. Je mets en place des systèmes d’entreprise que je peux ‘copier-coller’ assez }  94 facilement.


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{ Quel type de sociétés envisagez-vous de déve-

lopper? «Aujourd’hui, avec mon associé, François de Radzitzky, actionnaire de référence, nous développons quelque chose chaque fois que nous en avons l’occasion. Nous avons repris une société de fabrication de lunettes en France et avons ouvert deux filiales, à Miami et à Casablanca, Wood Optic USA et Wood Optic Maroc. Nous avons également mis en place une agence commerciale à Londres, une autre à Hong Kong. Avec mon associé, nous détenons également, depuis quatre ans, une activité d’import-export de matériels de génie civil d’occasion. Il y a deux sociétés, l’une au Luxembourg, Trucks and Trailer et l’autre en Belgique, Houffalize Trading. En quoi le management d’une société d’artisanat de luxe diffère-t-il de celui d’autre sociétés, aux activités plus ‘classiques’? «Il ne faut pas compter les heures passées à bien faire les choses. C’est la clé du succès. Dans le luxe, on ne met pas de pression en termes de quantité. Bien sûr, il faut un minimum de suivi de production, mais ce qui compte avant tout, c’est le résultat, le beau. Tout en faisant bien attention, évidemment, à ne pas tomber dans la sur-qualité, qui n’est profitable pour personne. Si 5 microns d’or protègent parfaitement une surface, ce n’est pas la peine d’en mettre 10 ou 15. Il faut savoir rester dans les prix du marché,

tout en privilégiant le beau. Lors du dernier salon, à Paris, nous l’avons encore constaté: la monture que nous vendons le plus, c’est la plus chère, dans la gamme ‘normale’. Elle est hypersophistiquée. Une personne ne peut en produire que sept par jour. Ce modèle a d’ailleurs été nominé cette année au Silmo d’Or (Awards du salon mondial de l’Optique, ndlr.) Le luxe obéit à des codes très précis, or, vous affirmez aimer aller ‘à contre-courant’. Comment parvenez-vous à gérer cette contradiction? «Nous sortons de la crise, le secteur doit récupérer les chiffres perdus. Pour ce faire, je ne vais pas employer les mêmes méthodes que les autres. C’est certain. En ce qui concerne la mode, je ne dirais pas que je vais à contre-courant. A

notre niveau, on ne peut que la suivre, pas l’influencer. En revanche, rien ne nous empêche d’être créatifs dans divers domaines. Afflelou qui vous propose d’acheter une monture et de la payer en 12 mois, c’est créatif. Que l’on aime ou pas. Dans le domaine commercial, il faut trouver des systèmes de vente originaux. De ce point de vue, j’aime prendre des risques. Calculés. Quelle est votre stratégie de sortie de crise? «Contrairement à beaucoup de confrères qui ont réduit leur créativité en termes de design, nous mettons les bouchées doubles en matière de créations, de nouveaux modèles, de nouvelles matières… Nous venons justement de breveter un panneau sandwich avec du liège et du bois. Cette

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Photos: Olivier Minaire

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Pour aboutir à la réalisation d’une monture complète, à partir de corne brute et de feuilles de bois, une centaine d’étapes sont nécessaires. Le façonnage et les finitions sont réalisés à la main, dans les ateliers de Hosingen où travaillent 35 personnes.

démarche explique que nous ayons eu trois produits nominés au Silmo d’Or. Nous allons à contrecourant de concurrents qui ont une attitude plus défensive. Depuis septembre, nous vendons énormément. Sur un seul mois, en octobre, nous avons vendu aux Etats-Unis 50% de tout ce qui a été fait sur les neuf premiers mois de l’année. Quelle est aujourd’hui la clé de voûte de votre développement? «C’est aux Etats-Unis que Gold & Wood jouit de sa plus grosse notoriété mondiale. Le marché américain représente 42% de notre chiffre d’affaires. Nous avons travaillé dès le début avec un grossiste passionné, qui a beaucoup investi en publicité. Nous avons ensuite créé une structure avec un partenaire local, avant de tout

récupérer sous notre giron, il y a quatre ans, pour développer une filiale américaine. Par ailleurs, nous avons ouvert toute une série de nouveaux marchés: le Maroc, la Turquie, le Danemark, les pays de l’Est. Nous travaillons très fort tout le continent asiatique, où nous sommes implantés depuis assez longtemps, et participons à tous les grands salons, Hong Kong, Tokyo… Comme tout le monde, nous misons aussi sur les pays BRIC – Brésil, Russie, Inde et Chine. C’est de là que vont venir tous les nouveaux riches, c’est là que toutes les sociétés de luxe investissent pour l’instant.

groupe, nous accusons un recul de l’ordre de 5% environ en 2009. Là où nous avons enregistré une contraction très nette, c’est au niveau des montures-bijoux, qui se vendent entre 5.000 et 50.000 euros la paire. Ce business-là s’est calmé méchamment. Le recul avoisine les 25%. Face à cette situation, nous restons exactement où nous sommes. Nous n’avons pas opté pour des prix d’appel plus bas. C’est impossible pour nous. On ne peut pas entrer en concurrence avec ceux qui se battent sur les prix. Notre argument ne sera jamais celui-là.

Quel a été l’impact réel de la crise sur vos différentes activités? «Notre collection régulière reste notre cheval de bataille et sur l’ensemble du

Où sont les voies d’innovation, dans ce métier artisanal? «Nous essayons de concevoir de nouveaux matériaux. Combiner aluminium et bois, }  96

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Wood Optic USA Filiale (Miami) 5 personnes 20 représentants

Wood Optic Maroc Filiale (Casablanca) 1 personne 2 représentants

Bureau Commercial (Londres) 1 personne 2 représentants

Wood Optic Diffusion Siège social (Luxembourg) 46 personnes

Bureau Commercial (Hong Kong) 2 personnes

Source: Wood Optic Diffusion

Gold & Wood étend son réseau mondial et a déjà créé deux filiales, aux Etats-Unis en 2006 et la dernière en date, en octobre 2009, au Maroc.

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{ par exemple. Ou encore liège et bois, ce qui est

très innovant. Notre département de R&D est très actif.

Salons

Reconnaissance Gold & Wood est présent dans tous les grands salons professionnels et a déjà décroché de nombreuses récompenses. Dès 2004, la société remporte le Grand Prix de la Monture Homme lors de la Foire internationale de Tokyo. Les awards du Silmo-Mondial de l’Optique (plateforme d’affaires du secteur de l’optique-lunetterie, avec près d’un millier d’exposants à chaque édition), figurent parmi les prix les plus prestigieux. Gold & Wood a en décroché deux, des Silmo d’Or – qui sont de véritables trophées de l’innovation –, en 2004 et 2007, dans la catégorie «Lunettes solairesLunettes fashion» et a obtenu plusieurs nominations en 2002, 2005, 2006, 2008 et 2009, la dernière édition, où elle a été sélectionnée dans trois catégories. Le prix dont M. Léonard est le plus fier? Celui obtenu «en 2007, devant Cartier»! F. M.

Quels sont les critères qui vous décident à travailler pour une grande marque, comme Boucheron? «Nous sommes entrés en relation à leur demande, pour du cobranding. Au fur et à mesure des échanges, beaucoup d’atomes crochus sont apparus entre leurs équipes et les nôtres. J’ai longuement réfléchi avant d’accepter une licence. Je ne voulais pas risquer ma petite société dans une licence qui serait trop ambitieuse pour elle. Nous avons trouvé de bons accords, parce que la confiance et le respect mutuel se sont installés. Nous allons d’ailleurs développer avec eux un bracelet en aluminium et corne. Envisagez-vous de développer ce type de partenariat? «Non, pas pour l’instant. Cela demande beaucoup d’investissements, or aujourd’hui, nous devons faire face à la crise et à la mondialisation et tant que nous serons une petite familiale, nous n’allons pas nous risquer à ce genre de développement. Avec Gold & Wood et Boucheron, nous pouvons certainement encore doubler, voire tripler notre chiffre d’affaires mondial. Cela suffit à notre peine et nous n’allons pas chercher de licence supplémentaire. Le partenariat avec Boucheron est très enrichissant. Il se crée une saine émulation et nous apprenons beaucoup de leur positionnement très haut de gamme. Ils nous imposent d’augmenter encore la qualité, d’augmenter la réflexion sur ce que

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l’on veut faire… On partage toutes leurs réflexions ‘marketing’ et ‘positionnement produits’ et cela nous ouvre beaucoup de réflexions en interne, pour faire également évoluer Boucheron. Vous souhaitez accroître votre visibilité au niveau luxembourgeois. Pourquoi y avoir travaillé dans l’ombre pendant une quinzaine d’années? «Je ne suis pas quelqu’un qui aime se mettre sous les projecteurs. Cela ne fait pas partie de mon tempérament. Ensuite, étant à Hosingen, c’est vrai, que nous sommes un peu coupés de ce cercle où tout le monde se connaît. Mais nous avons un marché croissant au Luxembourg, c’est une place où il est important que nous soyons. Comme à Paris ou Monaco. Vous-même portez des montures très discrètes. Vous ne souhaitez pas être le VRP flamboyant de votre marque? «J’ai essayé de mettre des montures très flashy. Mais ce n’est vraiment pas mon style. Ce qui compte avant tout, c’est d’être à l’aise dans ses baskets… et dans ses lunettes. L‘aventure est réussie, le défi entrepreneurial relevé, mais vous reste-t-il quelque frustration? «Celle d’avoir manqué de moyens pour faire mieux connaître nos produits, qui sont les meilleurs dans ce style. Avec la mondialisation, nous n’avons pas les moyens d’avoir une visibilité internationale. Nous sommes très présents au Luxembourg, en Belgique, en France et aux ÉtatsUnis. Il y a encore tellement de choses à faire! Certes, Rome ne s’est pas faite en un jour… mais c’est un peu frustrant. N’envisagez-vous pas une ouverture de capital? «Nous allons y penser. Il s’agirait d’obtenir les moyens qui nous manquent, cette impulsion supplémentaire pour mieux diffuser nos marques. Quelle forme prendrait-elle? «Nous sommes actuellement en réflexion, tous azimuts. Mais rien n’est formalisé.»


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Gold & Wood

Les lunettes serties du logo en forme de griffe parent le visage de nombreux ‘people’. Une fierté pour la marque luxembourgeoise qui s’inscrit dans une démarche permanente de créativité et d’innovation.

«Le mot magique, c’est nouveautÉ» Frédérique Moser

Jennifer Lopez, Laetitia Casta, Steven Spielberg ou encore Alain Chabat figurent parmi les célébrités en vue que Gold & Wood s’enorgueillit de compter parmi ses adeptes. Mais Maurice Léonard inscrit également à ce palmarès un nom tout aussi célèbre, sous nos latitudes – à défaut, peutêtre, d’être tout aussi glamour –, celui de… JeanClaude Juncker. «Je l’ai rencontré lors d’une mission économique à Dubaï. Il s’est montré très intéressé par nos produits et peu de temps après, il portait l’un de nos modèles», raconte le directeur général de Wood Optic Diffusion, la société faîtière qui diffuse une demi-douzaine de marques à travers le monde. Le chemin parcouru par la petite entreprise de Hosingen dans l’univers de l’optique puis dans celui, plus escarpé encore, du monde du luxe, a de quoi attirer l’attention. L’aventure démarre pour Maurice Léonard en 1995, lorsqu’il s’installe dans le nord du Luxembourg, à proximité de sa région belge d’origine, celle de Gouvy. La petite structure artisanale, qui fabrique alors des montures tout en bois ou combinées bois et soie, emploie quatre personnes. Rapidement, la production monte en puissance et l’effectif triple en deux ans, passant à douze personnes. «Très vite, nous avons décidé de nous orienter sur des lunettes haut de gamme, des parures, des objets exceptionnels et beaux que l’on porte pour se faire plaisir et non pas simplement pour voir mieux», explique M. Léonard.

Le style se précise et s’affine, la créativité s’exprime tous azimuts. Les premières combinaisons entre le bois précieux et d’autres matériaux apparaissent au début du siècle, notamment le métal pour les faces. Soutenue par une petite équipe de représentants, la marque Gold & Wood commence à être diffusée dans de nombreux points de vente en Europe et opère une percée aux Etats-Unis, un marché qui reste, aujourd’hui encore, le principal de la marque (42% des ventes en 2009). «Dans le secteur de la lunetterie, Gold & Wood y figure dans le trio de tête des marques de luxe, après Cartier et Chrome Hearts», assure M. Léonard.

Visibilité à l’étranger Comment en est-il arrivé là? En usant et abusant de son «mot magique: la nouveauté». Concrètement, l’entreprise renouvelle 30 à 40% de ses collections, tous les six mois. D’année en année, son équipe de designers – deux indépendants fidèles au groupe – travaille en étroite collaboration avec le service recherche & développement interne pour trouver de nouveaux matériaux, de nouvelles formes, de nouvelles teintes… En 2000, l’introduction de la corne de buffle, associée au bois sur les branches, permet de donner une identité très forte aux produits Gold & Wood, de même que la naissance de la collection bijoux, un an plus tard (qui sera d’ailleurs suivie de son expression la plus exubérante, la collection ‘Bling-Bling’, en 2006). Quant au chef-d’œuvre des maîtres-artisans de Hosingen, c’est une monture en or incrustée de 263 diamants, vendue

50.000 euros. «Chaque monture est une pièce unique. Ce modèle, nous en vendons un à deux par an», indique laconiquement M. Léonard. En 2002, la société artisanale se transforme et adapte sa structure, qui compte alors 33 employés et réalise un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. L’équipe design se renforce, une cellule de communication est mise sur pied et la structure commerciale et marketing étend son activité. «Nous avons beaucoup travaillé avec l’Office du Ducroire et le COPEL (Comité pour la promotion des exportations luxembourgeoises, ndlr.), indique le dirigeant. Dès le départ, nous écumions les salons. Une vingtaine par an. Paris, Milan, New York, Los Angeles, Tokyo... Nous avons exposé aux quatre coins du monde. Il faut dire que la moitié de la production était alors vendue dans les salons professionnels. Désormais, nous disposons de deux filiales (voir carte p. 96) et de tout un réseau de grossistes-distributeurs qui nous permettent d’être présents dans une trentaine de pays. Nous intervenons plutôt en support… voire en renfort quand nécessaire.» Les efforts de la société luxembourgeoise pour accroître la visibilité de ses produits trouvent leur consécration en 2004, lorsque Gold & Wood remporte son premier Silmo d’Or, en catégorie solaire, dans le cadre du Mondial de l’Optique (lire encadré p. 96). «J’ai su que j’avais réellement remporté mon pari, faire du bois précieux un matériau reconnu et plébiscité dans l’industrie de l’optique», raconte Maurice Léonard. Les collections se développent encore et atteignent un haut niveau de technicité. Parallèlement à cet essor, la famille

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stratégie de Marque

Positionnement

Prix élevés

Les collections classiques concernent les produits standard. Pour les pièces uniques, sur mesure, les prix s’envolent, évidemment.

Gold & Wood

Classique

moderne

Collection optique Cible: 40-60 ans Prix: 500-1.500 euros Collection solaire Cible: 30-50 ans Prix: 230-1.000 euros

Boucheron

Source: Wood Optic Diffusion

Collection optique Cible: 40-60 ans Prix: 555-945 euros Collection solaire Cible: 35-60 ans Prix: 438-990 euros

Prix bas

WoodLook Collection optique Cible: 25-40 ans Prix: 200-400 euros

s’agrandit. La marque Gold & Wood, qui représente près de 80% de la production du groupe Wood Optic Diffusion (qui préfère communiquer sous le label reconnu), s’affirme aux côtés des deux autres marques déposées, WoodLook et Evolution Art, et d’une marque sous licence, Korloff. Les collections se spécialisent, adaptent leurs gammes à des cibles de plus en plus précises (voir graphique ci-dessus). «Nos ateliers fabriquent aujourd’hui 50% des branches en bois vendues dans le monde. Nous avons une trentaine de concurrents, mais nous sommes les leaders sur le marché de la lunette travaillée avec les essences de bois et la corne de buffle d’eau. Evidemment, la rançon de ce succès, c’est la copie. Mais nous devons faire avec…», indique le fondateur du groupe. Frappé par la crise économique, le groupe a accusé un net recul de son chiffre d’affaires en 2008 et 2009 (voir graphique p. 92), mais il baisse la tête et laisse passer l’orage. «Nous ne voulons surtout pas changer de stratégie, ni modifier le positionnement de nos collections. En interne, j’ai également essayé de maintenir mon personnel, notamment dans les ateliers, car il est détenteur d’un savoir-faire rare. Former ce type de personnes est extrêmement long et cher. En cette fin d’année, je suis d’ailleurs certain d’avoir fait le bon choix. Les signes de reprise sont nombreux, notamment sur le marché américain. C’est de là que tout est parti… et c’est de là que tout repartira.» Le savoir-faire de la petite société luxembourgeoise attire de prestigieuses enseignes du monde

du luxe. «Nous travaillons en sous-traitance pour les plus grandes maisons de joaillerie mondiales», explique M. Léonard. Une collaboration qui s’opère sous le mode de la discrétion, les fleurons de l’artisanat de luxe préférant ne pas communiquer le nom de leurs sous-traitants. Lorsqu’il s’agit de contrats de licence, en revanche, la relation est tout autre, comme cela est le cas avec Boucheron.

Lettres de noblesse

Korloff Collection optique et solaire Cible: 40-65 ans Prix: 400-650 euros

Evolution Art Collection optique Cible: 25-40 ans Prix: 345-390 euros

Gold & Wood et le groupe français viennent en effet d’établir un partenariat pour la création d’une ligne complète de lunettes très haut de gamme, commercialisée sous le label ‘Boucheron by Gold & Wood’. «Il s’agit d’un contrat de six ans. Nous fabriquons des prototypes que nous faisons valider, tout comme notre politique marketing et publicitaire… C’est un partenariat formidable, très stimulant, qui nous a véritablement donné nos lettres de noblesse», se félicite M. Léonard. Des lettres de noblesse que le groupe luxembourgeois aimerait voir enrichies d’une reconnaissance «nationale». Il vient ainsi d’introduire une demande pour être Fournisseur de la Cour. «Même si nous travaillons beaucoup sur les marchés internationaux, il est important pour nous d’avoir un puissant ancrage luxembourgeois. Je suis conscient que nous devons faire encore des efforts pour être plus visibles dans notre propre pays et arborer plus ostensiblement le ‘Made in Lux’», assure l’entrepreneur.  paperjam  | Décembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

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100 paperJam Business Club propose une série de services aux entreprises: * plus de 30 événements networking par saison (conférences, tables rondes,dégustation de vins, …), * paperJam.Jobs, un jobboard pour “cols blancs”, * des magazines, guides et newsletters électroniques, * une présence sur paperJam.TV et * des avantages auprès d’événements partenaires. Devenir membre? www.club.paperjam.lu

Grand Prix paperJam - Communication, Marketing, Design 2010

Félicitations aux nominés!

Liste des 50 projets nominés par le comité de sélection. Classement par agence en nombre décroissant de projets nominés. Les projets seront présentés plus en détail dans la prochaine édition et dès le 11.12.2009 sur paperJam.TV. VIDALE-GLOESENER · Corporate Identity pour Enovos International · Corporate Identity pour Eppelpress · Campagne «Points of views» pour Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie · Corporate Identity pour Theater Federatioun VOUS · Campagne «Le plus surprenant des traiteurs» pour Steffen Traiteur · Carte de vœux auto-promo pour Vous · Corporate Identity pour Chambre des Métiers · Coffret iPod Schuffle pour BNP Paribas Real Estate

Trophée créé par Anne Kieffer

6 nominations: BINSFELD: · Campagne «Anticipation» pour Deloitte · Spot «lire rapproche» pour Librairie Ernster · Brochure «jeunes talents» pour Luxembourg for Finance · Campagne «Je pense, donc je suis» pour Raiffeisen · Campagne «Rosport Blue» pour Sources Rosport · Branding «Sixty Six» pour Domaines de Vinsmoselle

5 nominations: ADVANTAGE · Corporate Identity pour Dimmi Si · Campagne «STOP» pour Handicap International · Campagne «AVC» pour ministère de la Santé · Corporate Identity pour Grands Crus Walentiny · Campagne pour Enovos

4 nominations: COMED · Campagne «Carrelage» pour De Cillia · Campagne d’affichage anti-tabac «Kamikaze» pour ministère de la Santé · Campagne pour le ministère de l’Egalité des Chances · Corporate Identity pour MOWO

3 nominations: BIZART · Campagne «180°» pour Greenpeace · Corporate identity pour Tango · Campagne «Le bon tuyau» pour Erdgas MIKADO ADVERTISING · Corporate Identity pour Namur · Corporate Identity pour Mondorf, le domaine thermal · Campagne «qualité» pour Pizza Hut ROSE DE CLAIRE · Livre autopromo Book of hours pour Rose de Claire · Corporate identity «Simplify» pour ministère des Classes moyennes · Brochure Speed Cooking – Cookery Maps pour ministère de la Santé

2 nominations: ADDEDVALUE · Campagne «Merci d’être sympa» pour ministère des Transports · Corporate identity pour Ralph Weis opticien APART · Corporate Identity pour Les 2 Musées de la Ville de Luxembourg · Corporate Identity pour CarréRotondes

LOLA COMMUNICATION · Campagne «Eat’n Play» pour Fischer · Brochure Luxembourg: Where else? pour PricewaterhouseCoopers PLAN K · Campagne «Anniversaire vel’oH!» pour Ville de Luxembourg · Corporate identity pour Cité-Cercle RIBS · Campagne «Restos du cœur de Belgique» pour Cœur-de-lion · Corporate identity «Fruit@Office» pour Grosbusch

1 nomination: ALTAVIA BENELUX · Spot TV pour Entreprise des P&T Luxembourg CONCEPT FACTORY · Corporate identity «MyLuckyStar» pour PricewaterhouseCoopers INTERACT · Campagne web «St Valentine’s 09» pour Luxair KOSMO COMMUNICATION · Magazine Square pour Events & More MIKE KOEDINGER EDITIONS · City Mag pour Ville de Luxembourg MOSKITO PRODUCTIONS · Campagne «Besoins Quotidiens» pour Yellow.lu PRICEWATERHOUSECOOPERS/KMC (COMMUNICATIONS) · Communication interne «The very Best of» pour PricewaterhouseCoopers VANKSEN · Média «boldspirit» pour ArcelorMittal

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agenda décembre 2009 - janvier 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Workshops / Cycle RH

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Comment (mieux) gérer l’absentéisme? Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Que faut-il entendre par absentéisme et quelles en sont les principales causes? Quels sont les moyens juridiques adéquats mis à disposition des entreprises afin de gérer ou mieux gérer l’absentéisme?  Jeudi 26 novembre 2009, 8:30 - 10:30  Grand Théâtre Luxembourg En partenariat avec:

Un an de crise: quels changements pour les entreprises luxembourgeoises?

Afterwork Talks / Cycle ICT

Grand Cocktail ICT 2010 Edmond Israel

Afterwork Talks / Cycle Marketing & Communication

Vers une relation Win-Win avec son agence en communication «En amont d’un projet»: quatre présentations 1. «Typologie des agences» par Jean-Michel Gaudron (paperJam) 2. «Concours» par Yvette Holper (Design Luxembourg) 3. «Rémunération» par Jean-Michel Gaudron (paperJam) 4. «Je t’aime. Moi non plus: Les facteurs clés pour arriver à une situation Win-Win entre client et agence» par Claude Nesser (binsfeld) «En aval d’un projet»: table ronde Comment mesurer l’impact d’une campagne de communication? (Débriefing, ROI, les critères d’évaluation selon différents objectifs) Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam), avec la participation d’Yvette Holper (Design Luxembourg), de Sonia Hoffmann (Orange) et de Claude Nesser (binsfeld) Les 50 films des projets nominés au «Grand Prix paperJam - Communication, Marketing, Design 2010» seront diffusés durant les cocktails. En collaboration avec le Cenarp, Design Luxembourg, MarkCom.  Mardi 8 décembre 2009, 18:30 - 21:00  Dexia BIL Belval

les relations médias prennent une ampleur stratégique pour les décideurs. La mission de ce workshop: professionnaliser les relations avec les médias et éliminer l’arbitraire dans les relations des entreprises et organisations avec les parties prenantes. Formateur: Carlo Schneider/Mediacoat (http://www.mediacoat.lu)  Jeudi 14 janvier 2010, 8:30 - 11:30  Grand Théâtre Luxembourg

Depuis un an, l’économie mondiale est au ralenti. Le Luxembourg a lui aussi été touché et n’a pas été épargné par les vagues de licenciements, les restructurations, voire les fermetures. Comment les entreprises ont-elles dû s’adapter à la crise? Comment mettre en place des processus de change management qui recueillent l’adhésion des employés? Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam) avec des entrepreneurs luxembourgeois dont Norbert Becker (président des conseils d’administration d’Atoz et CBP,...), Nicolas Buck (Groupe Victor Buck) et Carlo Thill (BGL BNP Paribas). Cette table ronde est précédée d’une conférence donnée par Edmond Israel: La confiance, un élément moteur de l’économie.  Jeudi 10 décembre 2009, 18:30 - 21:00  Dexia BIL Belval

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Mediatraining

Grand Cocktail ICT lors duquel les projets nominés au Grand Prix ICT 2010 seront annoncés.  Mardi 26 janvier 2010, 18:00 - 20:00  Cat Club

Afterwork Talks / Cycle Place financière

Financial Markets Outlook 2010

Thierry Bichel, Jacques Chahine, Marc Flammang

Table ronde sur les marchés financiers 2010 animée par Nicolas Raulot, avec la participation de Thierry Bichel (directeur général de Family Office Partnership), de Jacques Chahine (président de Chahine Capital) et de Marc Flammang (économiste à la Compagnie de Banque Privée).  Jeudi 28 janvier 2010, 18:30 - 22:00  Auditorium de la Banque de Luxembourg

La communication est devenue un des critères d’évaluation du succès de la stratégie par les investisseurs, le pouvoir politique, la presse et le public (les stakeholders). L’impact des messages transférés par les médias audiovisuels et écrits devient de plus en plus important, au détriment des résultats obtenus par d’autres supports de communication:

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agenda février - juillet 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Workshops / Cycle Ressources Humaines

Le dialogue social: piège ou outil? Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Le Luxembourg est connu pour son modèle social. Le dialogue social entre partenaires sociaux, qui se traduit notamment par une obligation d’information et de consultation des représentants du personnel, fait partie de cette quasiinstitution et est également l’une des préoccupations sociales majeures au niveau européen. Le workshop permettra de dégager les principales procédures à suivre et les pièges à éviter en matière de dialogue social.  Jeudi 4 février 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Wine & Networking

Classé meilleur sol du vin Dégustation axée sur les grands rouges de schiste. Parler «terroir» en dégustant une horizontale de vins rouges et blancs issus de sols schisteux. Ce caillou a des vertus magiques de réflexion de la chaleur et de drainage. Vins dégustés: Espagne/Priorat, Rhône Côte-Rôtie, Languedoc Faugères et Allemagne MoselleSaar-Ruwer.  Jeudi 8 avril 2010, 18:30 - 21:00  In Vino Gildas

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Reshaping Strategy: The Who, What, How of Strategic Innovation

Grand Prix paperJam Com 2010

Grand Prix / Cycle ICT

Grand Prix paperJam ICT 2010 Deuxième des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Soumission des projets: 20.09 – 30.11.2009 Publication du Top 50: 29.01.2010 Publication du Top 10: 26.03.2010  Cérémonie le jeudi 25 mars 2010, 18:30 - 00:00  Faïencerie - Villeroy & Boch

Temps de travail et flexibilité: contradiction ou possibilité?

Guy Castegnaro

Grand Prix / Cycle Marketing & Communication Premier des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Publication du Top 50: 11.12.2009 Publication du Top 10: 26.02.2010  Cérémonie le jeudi 25 février 2010, 18:30 - 00:00  Faïencerie - Villeroy & Boch

Workshops / Cycle Ressources Humaines

Marc Sniukas

During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about a new approach to strategy. Drawing on concepts of business model innovation, breakthrough strategy, Blue Ocean Strategy and disruptive innovation, we will have a look at a comprehensive framework for thinking about how to find new growth opportunities for your business. What you’ll take back home: A fresh look at strategy, approaches to strategy and business model innovation, a framework for describing your business and business model, inspiration and ideas on how to reinvent your business model, ideas on how to get started in your organization.  Jeudi 15 avril 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Plans d’organisation de travail, horaire flexible, heures supplémentaires, comptes épargne-temps, CDD, intérim,... Comment rendre le temps de travail plus flexible dans le cadre des nombreuses dispositions légales existant en la matière? Quelles sont les limites de cette flexibilité? Ce workshop tentera de fournir les réponses à ces questions.  Mardi 8 juin 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Workshops / Cycle Management & Stratégies

The Living Organization: Systems Thinking and Management Organizations are living social systems. Yet we tend to treat them like machines, applying outdated thinking and management models to control and steer them. During this highly interactive workshop you will have the opportunity to reflect on your view of organizations and learn about systems thinking and implications on the management of organizations. What you’ll take back home: an introduction to systems thinking, a reflection on your way of managing, a fresh look at how to steer organizations, a tool on how to prioritize and focus on the most important, an overview of a new toolset, ideas on how to apply systems thinking to your daily work.  Mardi 6 juillet 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

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Conférence

Assurance-pension: l’état d’urgence Retour en images sur la conférence Assurance-Pension qui s’est tenue le 22 octobre dernier dans l’Auditorium de la Banque de Luxembourg. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam), avec  la participation de Marc Lauer (Groupe Foyer), de Tanguy Polet (Swiss Life) et de Patrick Schols (Dexia Life & Pensions). Julien Becker (photos)

Patrick Schols (Dexia Life & Pensions)

Marc Lauer (Foyer)

Tanguy Polet (Swiss Life)

Nicolas J Ries (AIMS Luxembourg)

Jean-Paul Wictor (IGSS) Benoît Szternberg (Salesart)

Claudia Sacchet (Assurances-Conseils Luxembourg) paperjam  | Décembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCe

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Dégustation de vins

Les Vins de Castilla Leon Une soirée au Château des Septfontaines le 27 octobre dernier pour découvrir les vins de Castilla Leon à travers les dénominations d’origine (D.O) Rueda, Toro & Ribeira del Duero.  Dégustation animée par Pascal Carré (La Cave du Sommelier) Julien Becker (photos)

Thierry Ernst (Ernst Recruiting)

Pascal Carré (La Cave du Sommelier)

Workshop

Change Management: Hard Cuts + New Growth

Marc Sniukas (Doujak Corporate Development)

Retour en images sur le workshop animé par  Marc Sniukas (Doujak Corporate Development)  le jeudi 29 octobre 2009 au Grand Théâtre Luxembourg. Olivier Minaire (photos)

Yvonne O’Reilly (POG) et Daniel Schneider (Tenzing Partners) Sonia Rucquoy (Gallilei)

Mario Willems (Broadcom) paperjam  | Décembre 2009 | ÉCONOMIE & FINANCe

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Conférence

How to make Google your best sales tool? A la Banque de Luxembourg s’est tenue le 12 novembre dernier une conférence animée par Natacha Debock (Google Belgium)  et Gérald Claessens (Knewledge). Julien Becker (photos)

Natacha Debock (Google Belgium)

Gérald Claessens (Knewledge) Undine Pfeiffer (IBM)

Christine Valenza (CBP) et Francis Gasparotto (Tempo)

Camille Groff (Mikado) Mike Koedinger (MKE) et Carlo Wirth (ministère de l’Economie)

Claude Gaasch (A part)

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playtime  Leisure Man about Town Tenue décontractée signée Zegna Sport. L’hiver ne sera peut-être pas si rude...

Retro Casual Replay mise sur un nouveau look tout en restant fidèle au denim. La blouse ajoute une touche de féminité et de douceur avec ses manches transparentes et un petit nœud.

Zegna Sport

Replay

Fantasy Ice Les bijoux Sonia Rykiel pleins de fantaisie apportent une note de bonheur à votre tenue. Hoss Sonia Rykiel

Suede Lines Sac en daim signé Hoss pour souligner les sorties glam’ en boîte ou au restaurant.

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Urban Legend L’hiver n’empêche pas le soleil de briller. En revanche, les lunettes de soleil que vous mettrez en hiver ne seront pas forcément les mêmes que celles que vous avez mises en été... Ray Ban a su lire les envies de toute une génération.

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Mode Hiver

Business Cold Elegance A première vue, cette tenue Bernard Chandran est trop habillée pour le travail, mais sans accessoires, elle devient idéale: un mélange de chic et de sérieux avec une bonne coupe en plus.

L’élégance à l’italienne Costume Corneliani avec veste à deux pochettes et deux boutons. La couleur se combine à merveille avec une cravate aux tons rouges.

Bernard Chandran

Corneliani

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Clarks

Black Shine Clarks crée un modèle classique noir qui s’associe bien avec un costume gris ou bleu foncé... ou tout simplement avec un jean pour faire un tour en ville le samedi.

Business Woman Sac Fratelli Rossetti dans un style assez sportif, mais la forme s’adapte facilement pour emporter vos documents.

L’homme exceptionnel

Cachemire Coton et Soie

Le Tanneur présente un sac rouge pour hommes. Le modèle n’est peut-être pas idéal pour un banquier du boulevard Royal, mais il fera le bonheur d’un esprit créatif!

Le Tanneur

Confort en hauteur Chaussures à talon, Cachemire Coton et Soie. Les talons et huit heures au bureau ne forment pas le couple idéal, mais avec ces chaussures en daim, vous miserez sur le confort.

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Gastronomie

news et recette Guy Schüssler, Restaurant Senningen à Senningen, nous propose

Le dos de chevreuil, rösti et ses accompagnements de saison

OrientX Le nouveau Kebab Lounge au 1er étage d’Auchan Kirchberg, c’est la gastronomie orientale du 21e siècle dans un décor créatif et adapté à la rapidité du service. Personnel très aimable et souriant, prix raisonnables. Une partie du restaurant offre un petit salon. Ouvert 7/7 de 11h à 1h. Rue Carlo Hemmer (nouvelle extension Auchan), Luxembourg (Kirchberg) Tél.: 26 68 71 95

Râper les pommes de terre et mélanger avec les œufs, le sel et le poivre. Cuire le rösti d´un côté pendant 5 min; puis laisser refroidir. Parer le filet du dos de chevreuil et assaisonner de sel et de poivre, puis le faire légèrement colorer dans de l´huile d´olive. Poser le rösti sur le côté cru, poser la viande dessus, puis enrouler le tout. Déposer la viande avec le rösti dans une poêle et la placer au four pendant 6 min à 190° C. Faire suer la carcasse avec les oignons, les carottes et du concentré de tomates. Rajouter le vin rouge, les feuilles de laurier, les clous de girofle et couvrir d’eau. Laisser cuire pendant 2 h et passer le jus au chinois. Cuire le chou rouge avec de l´eau, du vin blanc, de la cannelle, sel et poivre pendant 1 h à basse température, ensuite mixer le tout et passer au chinois. Verser le jus dans un siphon avec deux capsules de gaz. Tenir au chaud dans un bain-marie.

e Autour de la broch

Le Riad

La Maison du Sultan Une belle villa au cadre romantique, raffiné et prolongé par une piscine entourée de 350 m2 de terrasses. Chelbat Nabil a même pensé au hammam pour les soins et la beauté des dames. Sandra, son épouse, veille en cuisine à la tradition marocaine. Parking privé de 30 places. De 12h à 14h30 et de 18h30 à 22h30, sauf lundi et mardi midi. 133, rue de Beggen, Luxembourg (Beggen) Tél.: 26 36 24 31

Photo: Andrés Lejona

A l’avant-garde

Ingrédients pour 4 personnes: 1 kg de chevreuil, 500 g de pommes de terre, 2 œufs entiers, 1 oignon, 2 carottes, 2 cuillères de concentré de tomates, ¼ l vin rouge, ¼ l vin blanc, 1 petite tête de chou rouge, 2 clous de girofle, 2 feuilles de laurier, huile d´olive.

Italiano Vero

Son vin préféré: Aloxe Corton Clos les Fournières 1 cru 2002 Son restaurant préféré: Yves Radelet à Belair er

Restaurant Senningen 114, route de Trèves, Senningen

Favaro Lounge Au 1er étage de l’excellent restaurant gastronomique, un élégant «bistrot» vient d’ouvrir. Charmant accueil de la maîtresse de maison, moquette, murs gris perle, doux éclairage, et Renato faisant plaisir à une clientèle à court de temps, pratiquant avec raffinement la cuisine de la mamma, 30 minutes pour le menu du jour à 18 euros! De 12h à 14h et de 19h à 22h. Fermé samedi, dimanche et lundi. 19, rue des Remparts, Esch-sur-Alzette, Tél.: 54 27 23 35

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114 Playtime

Sélection de vins

Les Vins de Castilla Leon

DO Rueda Sauvignon Dulce Palacio de Bornos 2008 Vendange tardive de sauvignon blanc. La robe est limpide, d’un jaune or très clair et lumineux. Le nez évoque le laurier et les fruits exotiques sur un fond mielleux. Un bel équilibre entre le sucre et l’acidité puisque les sucres résiduels ne gâchent en rien la parfaite harmonie de fraîcheur et de fruits.

DO Rueda Verdejo Viura «Colagon» Castilla la Vieja 2008

DO Rueda Verdejo «Vendanges Sélectionnées» Palacio de Bornos 2004

Jaune paille très brillant, nez fruité, subtil et frais. L’attaque est vive, fraîche. Ce Rueda est sec, frais et long.

Robe vieil or, avec quelques reflets verdâtres. Grande complexité aromatique dans laquelle on détecte le fumé du bois, la vanille beurrée associée au caractère fruité de la pomme, et de la poire.

Photo: Julien Becker

Sommelier invité: Pascal Carré

Pascal Carré, diplômé maître sommelier des Vins de France et Spiritueux et meilleur maître sommelier de Belgique 1996-97. www.lacavedusommelier.lu

D.O. Toro «Amant Novillo» 2007

DO Ribera Del Duero Vallebueno Crianza 2002

DO Ribera Del Duero Vallebueno Réserva 2000

Couleur rouge grenat soutenue et brillante. Nez intense et élégant, dominé par les fruits rouges et noirs bien mûrs. Quelques notes épicées dont du poivre et de la réglisse. En bouche, vin structuré, charnu mais souple et parfaitement équi­libré avec une finale longue. Les arômes de fruits rouges et noirs sont intenses et très plaisants.

Robe élégante rouge profond. Nez arômes de fruits confits, de vanille et de torréfaction. Palais bien charpenté, riche, puissant et voluptueux. Finale agréablement longue, persistante et ronde.

Robe rouge carmin, brillante moyennement soutenue. Premier nez complexe, bois de cèdre, tourbe, légère pointe épicée, d’une grande finesse. Le nez s’affirme en ajoutant au premier nez l’intensité de ses effluves et voyageant sur des arômes de cerise amarena, d’eucalyptus presque mentholé, flirtant avec le zeste d’orange amère. La bouche onctueuse et harmonieuse surprend par son remarquable équilibre taninacidité. Les tanins sont certes encore présents, mais équilibrés par une matière et acidité que l’on peut qualifier de fines.

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Index entreprises 350 entreprises et organisations ont été citées dans les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AA part

100 ABBL 58, 64, 72 Accor Services 50, 100 Ada 64 Addedvalue 100 Adem 32, 33, 80 Administration fiscale 32 Advantage 100 AIMS Luxembourg 100 Air Exel 42 Airtech Europe 80 Alain Afflelou 90 Alco 66 Alfi 64 Allfinanz Dienstleistungen 56 Altavia Benelux 100 Alternatives Economiques 58 Appui au Développement Autonome 64 ArcelorMittal 78, 88, 100 Arendt & Medernach 50 ACA 72 Association Progrès du Management 42 Assurances-Conseils Luxembourg 100 Atoz 100 Auchan 42 Audit & Compliance 54 Auditoire 16 Avaloq 70 Avery Dennison Luxembourg 51 AxoGlia Therapeutics 48

B  Balenciaga

38 Bank of China 61 BCL 33, 73 Banque Centrale Européenne 73 Banque de France 58 Banque de Luxembourg 70, 100 Banque des règlements internationaux 58 Banque Havilland 54 Bartz Construction 51 Bayern LB 70 BCEE 61, 67 23 BGL BGL BNP Paribas 100 Binsfeld 100 Bizart 100 BMW 6, 7 BNP Paribas 90 BNP Paribas Real Estate 100 Board of Economic Development 16 Boucheron 90 Bourbon 80 Bourse de Londres 66 Brasserie Flo 107 71, 73 Brink’s Brink’s Security Luxembourg 73 Broadcom 100 Bureau d’architectes Arlette Schneiders 36 Business Initiative 119

c  C. Karp Kneip Caisse Générale d’Epargne et de Retraite CarréRotondes Castegnaro Cabinet d’Avocats Cat Club Caves Bernard Massard CENARP

52 90 100 100 100 105 100

Centre de formation des apprentis en industrie de la Moselle 88 Centre Hospitalier Emile Mayrisch 48 Centre national de l’audiovisuel 18 CEPS Instead 32 Cerametal 52 Ceratizit 52, 80 Ceratizit Deutschland 80 Cercle 100 Chahine Capital 100 Chambre de Commerce 12, 16, 30 Chambre de Commerce suisse 20 Chambre des députés 12 Chambre des Métiers 12, 33, 51, 100 Chambre des Métiers de Meurthe-et-Moselle 82 Chambre des Salariés 33 Charles River Associates 56 Château de Septfontaines 100 Citi Luxembourg 76 Citicorp 76 Clearstream 16, 73 Clearstream International 61 CNPD 47 CNUCED 58 Columbia 42 Comed 100 Comité supérieur de la Recherche et de l’Innovation 32 Commerzbank 70 Commissariat aux Affaires maritimes 80 Commissariat aux Assurances 73 Commission européenne 33, 68 Communauté d’agglomération Portes de France-Thionville 88 Communauté de Communes du Pays Haut Val d’Alzette 83 Commune de Junglinster 12 Commune de Roeser 34 Compagnie de Banque Privée 100 Concept Factory 100 Conseil de l’UE 33 Conseil Régional de Lorraine 83 Costantini 52 Crédit Local de France 70 CRP Gabriel Lippmann 32 CRP Henri Tudor 32 CRP Santé 32 CSSF 48, 72, 76 CSV 12

D  De Cillia

100 De Meester avocats 54 Deloitte 66, 100 Deloitte Luxembourg 52 Deme 80 Design Luxembourg 100 Deutsche Bank 56 Dexia 33 Dexia BIL 48, 70, 100 Dexia Life & Pensions 72, 100 Dexia Micro-Crédit Fund 64 Dimmi Si 100 Domaine thermal de Mondorf 100 Domaines de Vinsmoselle 100, 115 Doujak Corporate Development 100

E  Ecofin

72 Elite Advisers 61 Enovos International 100 Entreprise des P&T 16, 100 Eppelpress 100 Erdgas 100 Ernst Recruiting 100 Ernst&Young 52 Etat belge 33 Etat français 33, 83 Etat luxembourgeois 30, 32, 33 Events & More 100, 103 EWA (fiduciaire et révision) 40 Exigo 47

ING 65, 70, 123 ING Life Luxembourg 70 Insee 83 Institut supérieur d’architecture Saint-Luc 36 Interact 100 Interfiduciaire 48 Intermeat Services 51 IPL 47 IRS 58 ITM 51

J  Jan de Nul JCDecaux

F  Family Office Partnership

100

Fédération Européenne des Métallurgistes 78 Fedil 52 Fidei Fiuduciaire 66 Film Fund Luxembourg 18 First Floor 111 Fischer 100 FJD 40 Fondation de l’Architecture 100 et de l’Ingénierie Fondation du Luxembourg 64 Fondation Kriibskrank Kanner 38 Fortis 90 Foyer 72, 100 France Telecom 46 Freywille 27 FSA 68

G  Gallilei

100 Garage Appel 51 Garage Intini 53 Geci International 83 Gestador 54 Goeres Horlogerie 4, 5, 47 Google Belgium 100 Grand Théâtre Luxembourg 100 Grande Région 82 Grands Crus Walentiny 100 Greenpeace 100 Grosbusch 100 Groupe Victor Buck 100

H  Handelsblatt

56 Handicap International 100 Helaba 70 Hermann & Valentiny Associés 16 Hermes 15 Houffalize Trading 90 HSBC Holdings 61 HSBC Private Bank, Luxembourg 61 Husky 16

I  IBM

100 Idelux 90 IF Group 48, 54 IFSB 51 IGSS 100 Immobilière Interfiduciaire 48 Imprimerie Centrale 54 Imprimerie Mil Schlimé 31 In Vino Gildas 100

80 47

K  Karstadt

56 KarstadtQuelle 56 KBC 70 KBL European Private Bankers 70 Kleyr Grasso Associés 54 Knewledge 100 Kosmo Communication 100 KPMG Europe LLP 50 KPMG Luxembourg 50, 61, 68

L  L’essentiel

121 La Cave du Sommelier 100 La Découverte 58 La Forge 54 La Luxembourgeoise 41, 61 La Poste (Belgique) 90 La Rameaudière 28 Lakehouse 47 Land Rover 49 Lanvin 38 LB(Swiss) Privatbank 70 LBLux 70 LCTO 47 Le Zaï 109 Legilux 54 Legitech 54 Lehman Brothers 20 LEO 47 Librairie Ernster 47, 100 Little Smets 38 Lola Communication 100 London School of Economics 58 Louis Vuitton 124 Loyens & Loeff 54 Luxair 51, 100 LuxConnect 47 Luxembourg for Finance 16, 100 Luxexpo 89 Luxflag 64 LuxGSM 2

M  Manager Magazin

56 Marco Rollinger 50 MarkCom 100 Mazars 55 Mediacoat 100 Mercedes 10 Messe Frankfurt 119 Mikado Advertising 100 Mike Koedinger Editions 100 Ministère belge des Finances 90

Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 12, 80, 100 Ministère de l’Egalité des Chances 12, 100 Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative 30 Ministère de la Santé 100 Ministère des Classes Moyennes et du Tourisme 12, 16, 100 Ministère du Travail et de l’Emploi 12, 32, 80 Mobistar 46, 47 Mondial de l’Optique 90 Mowo 93, 100

N  Namur Novelis Luxembourg

100 51

O

OCDE 20, 58, 72 Office de Promotion du Tourisme Wallonie 84, 85, 86, 87 Office national de conciliation 80 Office National du Tourisme 28 OGBL 32 Oostvogels Pfister Feyten 68 Orange 46, 47, 62, 63, 100 OTAN 83

P  Panelux

47 paperJam 72 paperJam Business Club 72 paperJam Business Club (event Marketing) 75, 81 Parlement européen 33 Parlement fédéral suisse 20 Peugeot 42 Pizza Hut 100 Plan K 100 Plansee-Tizit 52 Plateforme européenne de microfinance 64 Playtime Restos Recette 113 POG 100 Prada 38 PricewaterhouseCoopers/KMC (Communications) 100 PROgéna 48 PwC Luxembourg 48, 61, 68, 100

Q  Quelle R  Raiffeisen

56

100 Ralph Weis Opticien 100 RBC Dexia 70 Région Lorraine 82, 88 Restos du cœur de Belgique 100 Ribs 100 Rollinger Toiture 50 Rose de Claire 100 Royal Bank of Canada 70 RTL 12, 16, 47

S  Sal. Oppenheim

56 Salesart 100 Schroeder 19 Securitas 79 Séminaire de Bastogne 90 Service des Médias et des Communications 47 Service National de la Jeunesse 32 SES 16 SES Astra 50 Sky Aircraft 83 Sky Deutschland 50 SNCB 90 Sodexo 42 SOS Faim 64 Sources Rosport 100 Statec 30, 33, 52 Steffen Traiteur 100 Sudgaz Distribution 51 Swiss Life Luxembourg 72, 100 Synerco 48

T  Tango

100 Tax Justice Network 58 Tenzing Partners 100 The Bank of New York Mellon 54 The Capita Group 66 Theater Federatioun 100 Transfair Minka 77 Trucks and Trailer 90

U  UBS

58 Union des Entreprises Luxembourgeoises 51, 72 Union des industries et métiers de la métallurgie 88 Union européenne 18 Université de Fribourg 20 Université catholique de Louvain 42 Université du Luxembourg 16, 32, 54 Université libre de Berlin 20

V  Vanksen Vapowash Velux Vesalius Biocapital Vidale-Gloesener Ville de Luxembourg Villeroy & Boch Vous Voxmobile VP Lux VP Securities

W  WestLB

100 82 97 32 100 100 80, 100 100 46, 47 73 73

Wildgen Partners in Law Wood Optic Diffusion Wood Optic Maroc Wood Optic USA Woodlook

70 54 98 90 90 90

X  Xintec

48

Y  Yellow.lu

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Index décideurs 191 personnalités ont été citées dans les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAhlborn Pierre Arnold Valérie Asselborn Jean

70 64 12

B  Balon Jean-Philippe

70 Baron von Ullmann Georg 56 Barthelmé François 16 Becker Norbert 100 Beernaerts Bruno 66 Bento Vitor 47 Benzo Miguel 61 Bernard Philippe 47 Bichel Thierry 100 Biltgen François 12, 32, 33 Bintz Jean-Claude 46, 47 Bitboul Serge 83 Boden Fernand 12 Bogaerts Raf 54 Brink Perry 73 Buck Nicolas 100

c  Cambier Anne Carré Pascal Castegnaro Guy Chahine Jacques Chambon Mathieu Chatel Luc Chavagneux Christian Chély Nicolas Claessens Gérard Clori Claudio Close Nathalie Conac Pierre-Henri Cuvelier Erick

D  Daleiden Guy De Laet Werner de Radzitzky François de Theux Charles-Antoine Debock Natacha Dennewald Robert Denotte Charles Dernoeden Roland Dewandre Corinne Dewandre Paul

47 100 100 100 54 88 58 54 100 51 64 54 46

18 47 90 80 100 52 76 54 42 42

E  Ensch Paul Ernster Fernand Esch Josef

F  Ferring Pierre Fey Jean-Marie Finck Jean-Claude Fisch Maryse Fischbach Marc Flammang Marc Fox Emile Francis Yves Freiherr von Oppenheim Christopher Frieden Luc

33 47 56

16 51 61 12 32 100 51 52 56 20, 72

G  Gaasch Calude

100 Gasparotto Francis 100 Gaudron Jean-Michel 72 Gautron Arnaud 54 Giannandrea Dave 28 Godefroid Fabrice 76 Goebbels Robert 16 Goeres Robert 47 Graf von Krockow Matthias 56 Graff Cyril 51 Gramegna Pierre 30 Grande-Duchesse Maria Teresa 64 Gray John 42 Green Stephen K. 61 Groff Camille 100 Gross Marc 51 Grunwald Maurice 88 Guex Philippe 20

H  Henckes Nicolas Hentgen Pit Hetto-Gaasch Françoise Hoffmann Sonia Holper Yvette

54 61 12 100 100

I  Israel Edmond

100

J  Jacobs Marie-Josée Jacoby Max Janssen Friedrich Carl Jensen Sören Jensen Kristian Juncker Jean-Claude

K  Ketter Marc Kieffer Anne Kieffer Jean-Marc Koedinger Mike Koster Pascal Krecké Jeannot Kroes Neelie

L  Lam Alain Lam Maurice Lanners Jacques Lauer Marc Lavis Philippe Léonard Maurice Lequeue Jean-Noël Levy David Liot Marjorie Lommel Gérard Lüscher Claude

M  Macchi Virginie Mariani Pierre Marziale Catherine Mascherin Miriam Mastrangelo Sebastiano Matarazzo Gilbert Miss Alessandro Mittal Lakshmi Modert Octavie Mouget Didier Moupfouma Bertrand Mulheims Mady Muller Patrick Mulliez Gérard Murphy Richard

N  Nesser Claude Neyens Paul

40 100 40 100 46 52, 61 70

66 52 52, 80 72, 100 36 90, 98 66 61 54 47 47

54 70 51 61 51 80 51 78, 88 12 48, 61 54 12 40 42 58

100 48

O  O’Reilly Yvonne Obama Barack

P  Palan Ronen Papendick Ulric Paraiso Marcos Pesch Marianne Peters Martine Pfeiffer Undine Pfister François Pinnel Roland Polet Tanguy Poncelet Claude Prime Didier

R  Rameau Daniel Raphael Laurence Reding Daniel Renders Bruno Riehl Karin Ries Nicolas J. Roberts Ian Roelants André Rucquoy Sonia

S  Sacchet Claudia Salgado Mendez Elena Santer Jacques Schäuble Wolfgang Scheen Benoît Scheider Lou Schickedanz Madeleine Schlim Jean-Claude Schmit Nicolas Schmit Steve Schmitz Claude Schneider Carlo Schneiders Arlette Schols Patrick Schuller Jean-Louis Sinési Laure Smets Carine Sniukas Marc Steil Nicolas Strange Susan Swantee Olaf Szternberg Benoît

100 58

58 56 82 34 51 100 68 47 72, 100 68 68

28 54 40 51 50 100 66 61 100

100 72 20 72 46, 47 47 56 18 51 47 36 100 36 72, 100 16 54 38 100 18 58 46 100

T  Terrien Bruno Thatcher Margaret Theisen Henri Thill Carlo Thorn Gaston Tostevin Ray Turmes Laurent

V  Vago Claudia Valenza Christine Vanackere Steven von Manikowsky Dirk

W  Wagner Jean-Paul Wagner Pierre Wallace David Wangen Edouard Weber Paul Wéry Pierre-François Wictor Jean-Paul Willems Mario Winandy Jean-Pierre Wirth Carlo Woré Théo

Y  Ysewijn Olivier Z  Zabala Marina Zens Jean-Paul Zhou Lihong

58 42 80 100 20 18 73

54 100 88 56

47 48 61 47 51 54 100 100 54 100 36

47

47 47 61

64 18 56 56 54 12, 20, 64

paperJam – édition Décembre 2009 Ce numéro est paru le 20 novembre à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

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cahier Économie et finance photo AndrÊs Lejona

cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid

paperJam – Êdition DÊcembre 2009 Ce numÊro est paru le 20 novembre à 20.000 exemplaires. Il a ÊtÊ ÊditÊ et imprimÊ au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction Marc Auxenfants (-46) marc.auxenfants@paperjam.lu

FrÊdÊrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Brian Power (-49) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu Webpublishing MÊlanie Lodevic (-41) melanie.lodevic@paperjam.lu collaborations rÉdactionnelles Jacques Demarque, Alain Ducat, Aaron Grunwald, SÊbastien Lambotte, Bernard Paquin, Angelina Rafii, Duncan Roberts, Jean-Marc Streit, Joseph Tripodi correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Laurent Antonelli (Blitz), Julien Becker, Luc Deflorenne, Etienne Delorme, Francesca Gilibert, David Laurent (Wide), AndrÊs Lejona, Olivier Minaire, Jelle Van Seghbroeck Illustrations INgrid

LAYOUT directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard,

Nathalie Petit, StĂŠphanie Poras, Claire Ramos pour INgrid (www.INgrid.eu) impression Imprimerie Centrale

DIFFUSION Didier Blaes (-28) diffusion@mikekoedinger.com

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associĂŠ Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale CĂŠline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam business club François Altwies (-37), francois.altwies@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle web Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / explorator MĂŠlanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / index Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / City MAGAZINE Sophie Goulet (-36), sophie.goulet@tempo.lu administration Isabelle Ney RC B95212 TVA intracommunautaire LU 197 915 68

Éditeur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Sarah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil d’administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par l’Êditeur.

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Dans le prochain paperJam Janvier 2010

dossier MANAGEMENT & StratĂŠgie dossier Management & StratĂŠgie

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Comment se prĂŠparer au mieux Ă l’aprèscriseÂť? Comment mettre en place la meilleure politique de change management? Quel est le rĂ´le de l’IT dans la stratĂŠgie d’une entreprise? Prochaine ĂŠdition: 11 dĂŠcembre 2009 Pour contacter la rĂŠdaction: press@paperjam.lu


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