paperJam economie & finances mars 2010

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Mars 2010 | économie & finance

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3 edito

Photo: OGBL

L’heure de vÉritÉ

Depuis la grande manifestation du 16 mai 2009 organisée à l’appel de l’ensemble des syndicats, il n’y a pas eu d’autres démonstrations de force de cette envergure…

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam

Il ne faut pas rêver. Aussi cruciale soit-elle, la prochaine réunion du comité de coordination tripartite, à laquelle représentants de l’Etat, des syndicats et du patronat se préparent activement, n’apportera pas de solution miracle à la crise économique et financière. En signant l’accord final – car on n’imagine pas qu’il n’y en ait pas un, même a minima –, les partenaires sociaux ne gommeront pas d’un coup dix-huit mois de marasme, de ralentissement économique et de plans sociaux. Pas de «reset» pour repartir de zéro; éventuellement des «recettes» pour envisager l’avenir sous de meilleurs jours. La Tripartite n’a pas vocation à apporter, sur un plateau, les remèdes à tous les maux. Tout juste peut-elle – et ce n’est déjà pas si mal – proposer des pistes, donner des directions, indiquer des voies à suivre pour relancer la machine ou, à défaut, l’empêcher de s’enrayer davantage. Mais pour l’édition 2010, l’enjeu ne sera pas uniquement là. Certes, depuis le 16 mai dernier et la «grande manifestation» organisée à l’appel de l’ensemble des syndicats, il n’y a pas eu d’autres démonstrations de force de cette envergure. Mais la multiplication des plans sociaux et autres mesures de restruc-

turation a rendu les syndicats particulièrement à cran ces derniers temps, alimentant ce que certains appellent un climat de «crispation sociale». Par définition, le «modèle social luxembourgeois» se nourrit de consensus, parfois de compromis, mais a, jusque-là, toujours permis à tout le monde de s’en sortir la tête haute. En sera-t-il encore de même cette année? Que ce soit le ministre de l’Economie Jeannot Krecké, interrogé en marge des dernières Journées de l’Economie, ou bien Robert Weber, président du syndicat LCGB, le réchauffement climatique risque d’être très intense entre les différents intervenants de la Tripartite. Coup de bluff pour mettre davantage la pression sur les négociateurs ou réelle révolution à venir du cadre social luxembourgeois? La réponse ne tardera pas, puisque tout devra être bouclé avant la prochaine déclaration du Premier ministre sur l’état de la nation, début mai. Reste que personne n’aurait sans doute à gagner d’un passage en force de la part du gouvernement ni d’un tir de barrage infranchissable des syndicats. Alors que demain va déjà se jouer aujourd’hui, autour d’une table, il est difficile d’imaginer que l’avenir du pays soit autre chose que consensuel. Sans doute chacun devra-t-il y mettre un peu du sien pour le bien de tous…

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sommaire paperjam | Mars 2010 |  économie & finance

10

François Biltgen, ministre occupé

32

Les Journées de l'Economie 2010

39

Business mentoring au Luxembourg

luxembourg 10 François Biltgen

28 Stabilité

«Notre

Frieden

avenir se trouve dans nos têtes»

Comment rétablir, d’ici à 2014, l’équilibre des finances publiques?

A la tête de cinq ministères, François Biltgen a l’un des agendas les plus chargés du gouvernement. Ses priorités: la réforme salariale dans la fonction publique et le développement de la recherche. 14 Tripartite Dans les

18 Compétitivité

Pistes

30 Université

«Une

brouillÉes ou À suivre?

La présentation du Pr. Fontagné, le 4 février dernier, a suscité bon nombre de réactions, parfois virulentes…

entreprises Journées de l'economie 2010 32 Stratégie Grande RÉgion:

entre rÉalitÉ et rÊve

20 Research

“If

Pour exister et offrir de vraies perspectives de coopération, l’espace économique transfrontière doit se doter d’un nom, d’une gouvernance, et lancer des grands projets, même utopiques.

you do not try...”

Philippe De Backer, recently appointed Technology Transfer Officer at CRP Santé, answers questions about his targets for the future.

33 Coopération

Une

22 Peter Bateman

“competition

The British Ambassador to Luxembourg talks about contrasting diplomatic duties and unwarranted international labels.

34 Conférences

Les

36 Pascal Gauthier

What can international schools do for Luxembourg? Nigel Fossey and Heather Duxbury of St. George’s give their view. swimming

against the tide

Heintz Van Landewyck is pressured by more than just the proposed ban on smoking in cafes, bars and nightclubs.

Journées de l’Économie 2010

Plus de 350 personnes ont assisté à ces deux demi-journées de conférences.

contribution

26 Tobacco legislation

harmonie À trouver

Parfois les frontières entre les différentes entités de la Grande Région sont très symboliques. Parfois non…

and partnership”

24 Education a telling

croissance modÉrÉe»

Le second plan quadriennal Etat/Université mise sur des recrutements et une recherche de haut niveau.

starting-blocks

Consultations et réflexions vont bon train à quelques semaines d’un comité de coordination tripartite qui se profile sous haute tension.

le magicien

«PAS

DANS TOUS LES ESPRITS»

38 Diekirch

L’avenir

passe par la Nordstad

La ville, secouée par la menace sur sa brasserie, fête ses 750 ans. Quel est le potentiel économique de cette petite cité nichée au Nord? Le point avec Jacques Dahm, bourgmestre. 39 Entrepreneuriat

accÉlÉrateur

de croissance

La Chambre de Commerce lance un programme de «business mentoring» pour favoriser le partage d’expériences entre jeunes entrepreneurs et dirigeants chevronnés. 40 Bofferding

RÉsultats

savoureux

L’entreprise familiale connaît une très forte croissance en Wallonie et en Lorraine. Et taille des croupières aux géants du secteur. 42 Lean Six Sigma

one

single platform

Can Lean Six Sigma methodologies be of benefit outside of traditional, larger manufacturing companies? 43 BIP Investment Partners

Substance

prÉservÉe

En dix ans, la société d’investissement a su naviguer entre les périodes d’euphorie et de déprime de l’économie et des marchés. 44 Private equity

representing

interests

Private equity is becoming more important in Luxembourg. Now there is a dedicated association.

Le Luxembourg vu par le directeur général de l’Etablissement public foncier de Lorraine… Bernard Bihain

«La biobanque améliore la recherche»

Le CEO de la société nancéienne Genclis, souligne le potentiel de la biotechnologie.

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7 sommaire

46

Alfi Spring Conference 2010

65

Luther comes in Luxembourg

place financière Alfi spring conference 2010 46 Claude Kremer «Un signe positif d’Évolution» Le président de l’Alfi constate que la place luxembourgeoise garde la confiance des investisseurs. 52 Development

Is

the Luxembourg Financial centre converting to Islam? Luxembourg is already the largest non-Muslim fund domicile with 7% of the global market share.

56 A future operating model

“Around

the World… in 24 Hours” Ten years ago, just 38 asset managers set forth as intrepid explorers compared to over 142 today…

58 Evolution

Hedge

Funds going onshore

The re-domiciliation of offshore hedge funds and fund of hedge funds into domiciles such as Luxembourg or Ireland is not a new phenomenon...

64 Financial markets outlook

Avis

partagÉs

Les experts présents à la table ronde du paperJam Business Club du 28 janvier n’envisagent pas l’année 2010 sur les marchés financiers avec le même optimisme. 65 Luther

“open

for business”

Launching in January 2010, Luther has become the first major German law firm to establish a presence in Luxembourg. Les

compÉtences sont lÀ

L’Association Luxembourgeoise des Professionnels du Patrimoine veut réhabiliter l’image de la place financière grand-ducale à l’étranger. 68 Fonds d’investissement

Un

nouvel Élan pour Nord Europe Private Bank UFG-LFP veut doubler ses encours sous gestion en s’appuyant sur sa plate-forme luxembourgeoise et ses convictions fortes.

Un

vaisseau-amiral À Capellen

L’armateur, situé à la pointe de l’industrie mondiale du dragage maritime, installe son siège social à la périphérie de Luxembourg. Le bâtiment sera inauguré en juin. 72 ArcelorMittal

remise

en route

Pas d’investissements structurels pour le sidérurgiste au Luxembourg en 2010, mais le groupe veut rendre ses outils plus compétitifs.

grande région 74 Chronostock

L’ÉphÉmÈre,

c’est moins cher

Le concept de magasins ouverts entre un et six mois, proposant des articles de marque à «prix Internet», essaime en Lorraine. Rencontre avec Yann Quintus, l’heureux franchisé. 75 Réseaux

«TransfrontaliÈre

irlandais

there

70 Jan De Nul Group

66 Gestion du patrimoine

La vague réglementaire peut faire du Luxembourg une terre d’accueil idéale pour les fonds alternatifs off-shore. Même si Dublin dispose d’une bonne longueur d’avance. 62 Crisis

Chronostock, magasin éphémère

industrie

60 Hedge funds

dÉfi

74

Attitude»

Créé en juin dernier à Metz, le Cercle Robert Schuman se veut un espace de réflexion et d’influence sur les problématiques de la Grande Région. Entretien avec son président, Fabrice Genter.

is another way...

In a conference held by the Luxembourg School of Finance, alternatives to government bank bailouts were discussed.

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articles les plus lus sur WWW.paperJam.lu du 19/01/10 au 17/02/10: 1. graNd Prix ict:

du beau moNde au reNdeZ-vous

Article vu 1.162 fois

2. la bil et rbc dexia ÉPargNÉes Article vu 982 fois

86

Romain Bausch: les 25 ans de SES

96

La conférence du Pr. Fontagné

3. uN grouPe de travail alfi À dubaÏ

Article vu 701 fois

4. lioNel foNtagNÉ: rÉPartir

ÉquitablemeNt le fardeau

coVerstorY

Article vu 564 fois

les

viNs d’italie, au-delÀ des clichÉs

76 Romain Bausch

«même

daNs Nos rêves les Plus fous...» Romain Bausch revient sur les 25 ans d’histoire de SES. Il explique que la stratégie d’acquisition conduite par l’opérateur de satellites tient en partie à une volonté de rester indépendant.

86 Histoire

guerre

5. les films de PromotioN

94 Wine & Networking

Une soirée avec Isabella Sardo (Enoteca Italiana), le 11 février, pour découvrir l’immense variété de l’œnologie italienne.

du luxembourg: «suPerflus et suPerficiels»

Article vu 548 fois

96 Conférence

comPÉtitivitÉ

du luxembourg: aPrÈs la bulle Cinq ans après son premier rapport, le Pr. Fontagné a rédigé un nouveau document de référence Compétivité du Luxembourg: après la bulle, qu’il a présenté, le 4 février, pour la première fois en public au Grand-Duché.

et Paix

La création de la SES en 1985 s’inscrit dans un contexte très conflictuel (déjà…) entre la France et le Luxembourg. 88 Reportage

allo

betZdorf... oN a uN ProblÈme! Le siège de SES abrite également un vaste parc d’antennes et une station de contrôle pour vérifier le bon fonctionnement des satellites.

business club 92 Cocktail

graNd

cocktail ict et commuNicatioN 2010

plaYtime 97 Sélection de vins

les

viNs d’italie, au-delÀ des clichÉs

98 Mode

silhouettes

100

paperJam mars management

ciNtrÉes

exPlorator 2.0

A l’occasion de ce grand événement qui a attiré près de 700 personnes au Cat Club le 26 janvier, le Grand Prix paperJam – ICT 2010 a été officiellement lancé. Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines ressources humaines, RSE, marketing, IT et management. En dossier central: Communication

94 Table ronde

fiNaNcial

markets outlook 2010 Retour en images sur cette table ronde du 28 janvier animée par Nicolas Raulot (paperJam), avec la participation de Thierry Bichel (Family Office Partnership), Jacques Chahine (Chahine Capital), Marc Flammang (Compagnie de Banque Privée) et David Schmidt (Banque de Luxembourg).

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luxembourg

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François Biltgen

A la tête de cinq ministères, François Biltgen a l’un des agendas les plus chargés du gouvernement. Ses priorités: la réforme salariale dans la fonction publique et le développement de la recherche.

«Notre avenir se trouve dans nos têtes» Nicolas Raulot (interview), David Laurent / Wide (photo)

Monsieur Biltgen, vous êtes ministre de la Justice, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, des Communications et des Médias, ministre des Cultes. Comment faites-vous pour gérer un emploi du temps pareil? «En fait, mon emploi du temps est moins chargé qu’auparavant, quand j’étais président du parti (le CSV, ndlr.) et ministre du Travail et de l’Emploi, une des tâches les plus dures du gouvernement, je crois. C’est aussi une question d’organisation. Il y a beaucoup d’intersections entre mes différents portefeuilles, notamment entre Enseignement supérieur d’un côté, Communications et Médias de l’autre, également entre Justice et Télécommunications. Le ministre de la Recherche est par exemple responsable de la politique de l’espace, celui des Télécommunications, de la législation de l’espace. Autre exemple, le ministre de la Justice s’occupe de toutes les questions qui ont un rapport avec la vie privée, le ministre des Télécommunications est responsable de la protection des données. Il y a donc de nombreux recoupements. Mon ‘quartier général’ est au ministère de la Justice, mais je passe chaque semaine une demi-journée dans les autres ministères. En ce qui concerne le ministère de la Fonction publique, je partage le travail avec Octavie Modert. Vous avez donc un bureau dans chacun des ministères… «Oui, un pied-à-terre, un tout petit bureau, où je peux me retirer pour travailler. Je dois dire aussi qu’on ne me voit pas aux Rives de Clausen ni sur les photos de paperJam qui sont faites lors des mondanités. C’est cela aussi, la gestion du temps. Il y a des ministres qui sont beaucoup sur les photos, il y a des ministres qui sont plutôt dans les dossiers. Moi, je suis un homme de dossiers.

Avez-vous lu le rapport Fontagné, le deuxième, présenté le 4 février? «Non, je n’ai pas eu le temps (l’interview a été réalisée le 9 février, ndlr.). Je préfère donc ne pas en parler. Le professeur Fontagné estime notamment que le Luxembourg a beaucoup bénéficié de la bulle et n’a pas fait les réformes nécessaires. Qu’en pensez-vous? «J’aimerais bien savoir quelles réformes le Luxembourg n’a pas faites. Si on reprend les dix réformes qu’il proposait dans son précédent rapport, celui de 2004, nous les avons presque toutes mises en œuvre. C’est notamment le cas de l’ouverture de la fonction publique. Que pensez-vous alors des très nombreuses critiques dont le rapport ou l’essai, comme l’auteur l’appelle lui-même, fait l’objet? «Beaucoup de gens critiquent sans l’avoir lu. Qu’attendez-vous de la Tripartite? «Rien directement, car aucun de mes portefeuilles n’est vraiment concerné. A la Tripartite, il sera notamment question de compétitivité, un domaine dans lequel nous avons beaucoup investi ces derniers temps. Je viens de signer un nouveau contrat quadriennal avec l’Université du Luxembourg où mes collègues du gouvernement m’ont donné l’aval pour y investir davantage. Nous sommes en train de négocier de nouveaux contrats de performance avec les centres de recherche publics. La CGFP (Confédération Générale de la Fonction Publique) a demandé le report de la Tripartite au second semestre... «C’est au Premier ministre de mener les entretiens exploratoires et de conduire la Tripartite. Revenons sur l’ouverture de la fonction publique aux citoyens de l’Union européenne. Cette mesure est-elle déjà effective? «La loi est votée. Des règlements d’exécution sont encore en train

d’être finalisés. Cette ouverture, qui concerne tous les ministères, a d’ailleurs été réalisée grâce à un accord entre l’Etat et la CGFP. Cela dit, le recrutement des étrangers existe déjà depuis plus dix ans, pour l’enseignement, les communications, les transports... Certains postes à exécution de la souveraineté nationale resteront réservés aux Luxembourgeois. La double nationalité et l’ouverture de la fonction publique sont-elles liées? «Les deux vont dans le même sens et figuraient dans les recommandations du premier rapport Fontagné, qui préconisait une ouverture de la démocratie et de la discussion politique au Luxembourg. En tant que ministre de la Justice, je signe au moins 500 dossiers de naturalisation par mois, ce qui est déjà pas mal. Quelle est la logique de cette ouverture de la fonction publique aux étrangers? «Nous sommes confrontés à un cloisonnement du marché du travail. Dans certains secteurs, on ne trouve que des Luxembourgeois, dans d’autres uniquement des résidents non luxembourgeois et dans d’autres encore, que des non-résidents. Alors que l’économie luxembourgeoise a plus que doublé ces 25 dernières années, en passant de 150.000 à 360.000 emplois, le nombre de Luxembourgeois n’a presque pas crû, jusqu’à l’introduction de la double nationalité. Il y avait 267.000 Luxembourgeois en 1984 et 277.000 en 2009. Au-delà du cloisonnement du marché du travail, il y a également d’importants écarts salariaux entre le public et le privé. L’ouverture de la fonction publique aux étrangers peut-elle contribuer à réduire ces écarts? «Je ne vois pas dans quel sens. Dans le sens d’une mise en concurrence dans la fonction publique... «Je crois que ça n’est pas

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«Il y a des ministres qui sont beaucoup sur les photos, il y a des ministres qui sont plutôt dans les dossiers. Moi, je suis un homme de dossiers»

François Biltgen

le sujet. La grille des salaires dans la fonction publique est largement plus comprimée que dans le privé, où on peut passer de salaires très bas à des salaires très élevés. Dans les négociations salariales, nous allons examiner avec la CGFP la façon de parvenir à une décompression de cette grille de la fonction publique. Cette décompression signifie-t-elle que les salaires d’embauche seront moins élevés? «C’est une des suggestions qui figurent dans le programme gouvernemental et dont nous discuterons avec la CGFP dans le cadre d’une réforme globale et structurelle des traitements au sein de l’Etat. Les organisations professionnelles (banques, industrie...) sont en effet de plus en plus critiques sur ce sujet... «Il faut dire aussi que la fonction publique ne parvient pas toujours à recruter des gens qualifiés qui sont beaucoup mieux payés dans le privé. Nous allons donc aussi discuter de ce sujet. La réforme de cette politique salariale est-elle la réforme numéro un que vous avez à conduire? «Pour le ministère de la Fonction publique, certainement. Il faut savoir que les origines de cette grille salariale remontent au début des années 1960. Elle n’est donc plus adaptée à l’ère post­ industrielle. Le barème est assez cloisonné. Il est établi en fonction de carrières, pas de métiers, une notion que nous voulons intégrer. Il dépend surtout du diplôme, peu des acquis de l’expérience. Il ne tient pas compte de différentes facettes du processus de Bologne.

Voulez-vous développer la formation continue dans la fonction publique? «Nous voulons introduire les comptes épargne-temps pour permettre aux agents en place de se former tout au long de leur vie. C’est un des corollaires du processus de Bologne. Les fonctionnaires sont-ils évalués? «Non. Nous voulons mettre en place une gestion par objectifs et un système d’évaluation qui tiendra compte des aspects collectifs et individuels. Cela fera aussi partie des négociations. Combien y a-t-il de fonctionnaires aujourd’hui au Luxembourg? «Environ 16.000 et 5.300 employés de l’Etat.

Pourquoi cette réforme n’a-t-elle pas été entreprise avant, à votre avis? «Elle a été préparée par un certain nombre d’études. Nous allons la faire.

Faudra-t-il mettre davantage l’accent sur l’enseignement supérieur ou bien sur la recherche dans les années qui viennent? «Les deux sont liés. Si on veut marcher concrètement vers la société de la connaissance, il faut l’innovation, l’enseignement et la recherche, ce sont les trois côtés d’un même triangle. Si le Luxembourg veut faire progresser son économie et sa société, il faut investir davantage dans l’enseignement supérieur et dans la recherche.

Il y a un risque politique. Faut-il la faire le plus vite possible avant les prochaines élections? «Oui.

Attirer des chercheurs internationaux fait-il partie de vos objectifs? «Ce n’est pas un objectif.

C’est un moyen. Notre richesse n’est plus dans notre sol, ni dans nos niches de souveraineté. Notre avenir se trouve dans nos têtes. Prenons l’économie. La place financière doit changer. Il faut trouver de nouveaux développements. Il y aura une place financière après le private banking. Voilà notamment pourquoi nous avons créé la Luxembourg School of Finance. Au printemps, nous allons aussi inaugurer le Max Planck Institut für internationales Verfahrensrecht, qui pourra développer des synergies intéressantes avec la Faculté de Droit, d’Economie et des Finances de l’Université. Au sujet de l’industrie, il faut investir surtout dans la recherche. Quand TDK a quitté le Luxembourg, nous avons convaincu l’entreprise d’investir dans une chaire à l’Université du Luxembourg pour la recherche en matière de photovoltaïque. Pour l’instant, le secteur qui se développe le mieux et où nous créons le plus d’emplois – et j’en suis ministre –, c’est celui des télécommunications. Il faut donc continuer à investir dans ce domaine. J’insiste toujours sur le fait que l’innovation ne va pas sans recherche. C’est en développant également la recherche fondamentale que l’on devient vraiment innovant et que l’on sort de la crise. Par ailleurs, il n’y a pas que la recherche économique qui compte. Il y a aussi la recherche en sciences humaines. Surtout dans un petit pays comme le Luxembourg, où la cohésion sociale a }  12 toujours été fondamentale.

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«A Belval, nous souhaitons que des laboratoires de recherche français s’installent de l’autre côté de la frontière»

Photo: Julien Becker (archives)

François Biltgen

A-t-on vraiment le temps d’attendre pour diversifier l’économie? «La recherche se fait au minimum à moyen terme.

11

{ Le Luxembourg investit notamment beaucoup

dans la recherche sur la biomédecine... «Recherche et innovation sont d’ailleurs très imbriquées dans ce projet. A la base, il y a la recherche fondamentale sur la biologie systémique qui consiste à étudier le corps humain pour voir les interactions entre les différentes cellules et les différents organes. Le laboratoire de biologie systémique sera dans un an à Belval. Nous avons engagé au Luxembourg le docteur Rudi Balling, un spécialiste de renommée internationale. Il dirige un institut à l’Université en collaboration avec un autre institut aux Etats-Unis que nous avons démarché, Jeannot Krecké (ministre de l’Economie, ndlr.) et moi, il y a deux ans. Il y aussi la recherche appliquée, qui intervient en particulier au CRP Santé, en matière de cancer des poumons. Enfin, nous avons la biobanque au niveau de l’innovation et pour travailler concrètement. Quand obtient-on des retombées économiques de tout cela? «Cela fait un an que l’on travaille au Luxembourg sur la biologie systémique. Nous voyons que des laboratoires étrangers commencent à contacter le ministère de l’Economie pour envisager de s’implanter au Luxembourg, car ils voient que nous faisons de la recherche fondamentale. Un pays ne peut rester compétitif que s’il développe encore et toujours des produits à haute valeur ajoutée. Pour ce faire, il a besoin de la recherche, même si ça prend du temps.

N’est-il pas nécessaire de s’associer avec des centres de recherche dans la Grande Région pour surmonter une problématique de taille critique? «Nous le souhaitons. J’attends d’ailleurs avec impatience la visite de Nicolas Sarkozy dont on parle pour le mois de mai. Surtout à Belval, nous souhaitons que des laboratoires de recherche français s’installent également de l’autre côté de la frontière. Quels sont vos projets en matière d’enseignement supérieur? «Si nous voulons combattre le chômage structurel, il faut absolument investir dans la formation. Il faut amener davantage de gens vers des diplômes d’enseignement supérieur. C’est tout l’enjeu des réformes de l’enseignement primaire et secondaire que fait la ministre de l’Education nationale. Nous voulons aussi développer massivement les BTS, qui peuvent donner une chance d’accéder à l’enseignement supérieur. En automne, nous devrions ainsi lancer un BTS Bâtiment qui permettra au secteur de la construction d’engager des gens formés par exemple à la supervision des chantiers. Peut-on dire un mot sur la question des médias? Quels sont vos projets en ce domaine? «Nous travaillons sur une nouvelle loi sur les médias électroniques, une nouvelle loi sur la presse. La presse est foisonnante au Luxembourg, notamment grâce aux aides à la presse que nous voulons maintenir. Souhaitez-vous les modifier? «Il n’y a pas de besoin urgent de modifier le système, mais il faut toujours suivre les évolutions.»

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14 luxembourg

Tripartite

Dans les starting-blocks Consultations et réflexions vont bon train à quelques semaines d’un comité de coordination tripartite qui se profile sous haute tension.

Jean-Michel Gaudron

La réunion du comité de coordination tripartite qui s’annonce pour cette fin d’hiver sera-t-elle aussi historique que d’aucuns veulent bien le prétendre? A l’occasion des vœux de la Fédération des industriels luxembourgeois, fin janvier, Robert Dennewald, le président de la Fedil, et le Premier ministre Jean-Claude Juncker avaient joué sur le registre de la surenchère à ce sujet. «Les journalistes et les commentateurs ne se trompent pas quand ils comparent la Tripartite à venir à celle des années 1970», avait déclaré le premier. Ce à quoi le second lui avait répondu sa crainte que «ce rendez-vous soit encore plus important». Depuis son institutionnalisation par la loi du 24 décembre 1977, cette Tripartite, présidée par le Premier ministre, rassemble des représentants du gouvernement (ministre des Finances, ministre de l’Economie, ministre de l’Emploi et du Travail), des employeurs (Chambre de Commerce, des Métiers) et du salariat (organisations syndicales) et a pour mission de dégager des consensus sur des questions économiques et sociales importantes. Pour ce qui est des «questions économiques et sociales importantes», la réunion qui se profile dans les prochaines semaines ne devrait pas en manquer, à l’heure où toutes les parties concernées cherchent des pistes de sortie de crise. Elle a, du reste, déjà plus ou moins commencé en coulisses, puisqu’entre fin janvier et début février, Jean-Claude Juncker a déjà eu l’occasion de s’entretenir – seul ou avec quelques-uns de ses collègues ministres – avec les organisations syndicales et patronales. L’OGBL (Onofhängege Gewerkschaftsbond Lëtzebuerg), le LCGB (Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschaftsbond), la Confédéra-

tion Luxembourgeoise du Commerce (CLC), la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers (Horesca), la Fedil, l’ABBL, la Fédération des Artisans, la Chambre des métiers, la Chambre d’Agriculture, la Confédération Générale de la Fonction Publique (CGFP) et enfin l’Aleba ont tour à tour échangé leurs points de vue sur la situation actuelle du pays. Si les dates formelles à venir des réunions «plénières» de la Tripartite ne sont pas encore connues, on sait que le Premier ministre souhaite que tout soit terminé pour début mai, date à laquelle il prononcera le premier discours sur l’état de la nation de l’actuelle législature. Autant dire que la fenêtre de tir est relativement étroite, même si, en l’occurrence, c’est généralement sur un rythme soutenu que se tiennent ces échéances-là. En 2006, la dernière ligne droite d’un processus commencé en octobre 2005 s’était achevée sur trois réunions plénières en cinq jours dans la deuxième quinzaine d’avril.

«Besoin d’engagements fermes» A ce stade des discussions, la question de savoir à quelles dates seront fixées ces dernières réunions semble cependant très anecdotique. «Nous sommes prêts et nous avons de quoi nous occuper d’ici là», indique Robert Weber, président du syndicat LCGB, pour qui l’échéance qui se profile ne doit se concentrer que sur un seul et unique sujet: la situation de l’emploi. «Nous l’avons déjà fait savoir lors de notre entrevue avec M. Juncker. La priorité est évidemment la lutte contre le chômage. Si jamais nous ne discutons que des finances publiques, je ne viendrai pas. Car même si en 2014 nous avons un budget en équilibre et plus de dette publique, mais dans le même temps 40.000 demandeurs d’emploi, nous n’aurons

rien fait. Occupons-nous d’abord des problèmes d’emploi. On s’occupera des finances publiques après.» Même les sujets des pensions et de la sécurité sociale ne semblent pas occuper prioritairement l’esprit de M. Weber, pas plus que celui de la compétitivité de l’économie luxembourgeoise, remise sur le devant de la scène à la suite de la présentation de l’essai du Pr. Fontagné (lire en pages 18 et 19). «Ce n’est pas M. Fontagné qui dicte l’ordre du jour de la Tripartite», a prévenu M. Weber, fermement attaché à la seule problématique du chômage et de l’emploi. «Il est prioritaire de se mettre d’accord sur une certaine voie à suivre durant les prochains mois, voire les prochaines années, afin de résoudre le problème de l’emploi. Il faudra envisager des réformes législatives concernant l’indemnisation du chômage, et peut-être d’autres. Il faut agir au plus vite et il faut un engagement ferme des partenaires sociaux pour donner la priorité au marché de l’emploi luxembourgeois.» Et cette priorité va, selon lui, jusqu’à envisager des sanctions financières, s’il le faut, pour les entreprises qui ne recruteraient pas prioritairement en passant par la case Adem. Et de proposer, dans ce contexte, une contribution financière de la part des entreprises. «Au Luxembourg, elles ne paient pas de cotisation pour le fonds de l’emploi. Il faut que ça change, il n’y a pas d’autres solutions, sachant que toutes les autres discussions ont déjà été menées par ailleurs. La responsabilité sociale des entreprises ne peut pas jouer uniquement en temps de haute conjoncture, mais plutôt en temps de mauvaise conjoncture.» Bien sûr, il y a eu, fin 2009, l’annonce de différentes mesures et d’instruments visant à atténuer les effets de la crise économique sur l’emploi des jeunes, avec la création des contrats d’initiation à

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l’emploi-expérience pratique (CIE-EP), des contrats d’initiation à l’emploi (CIE) et des contrats d’appuiemploi (CAE). «Ils ne connaissent pas le succès escompté, regrette M. Weber. Sûrement par faute d’information, mais aussi peut-être en conséquence d’une situation de méfiance vis-à-vis du développement futur de l’économie du pays. Nous avons besoin d’engagements fermes.» Qu’adviendra-t-il si, au final, la montagne Tripartite n’accouche que d’une souris? «Ce ne sera pas une catastrophe, envisage M. Weber. Il faut savoir qu’il y a déjà des divergences énormes entre les syndicats et les employeurs. De quelle façon concilier ces différences-là? Je ne saurais le dire. Par le passé, j’ai vécu des situations où toutes les parties ont pu se mettre d’accord sur un dénominateur commun. Aujourd’hui, ce n’est plus faisable. Tous les signes qui se trouvent en amont de cette Tripartite indiquent qu’il sera difficile de trouver un accord…»

Modèle luxembourgeois en péril? Faut-il en déduire que le sacro-saint «modèle luxembourgeois» est en péril dans un contexte de crise assez inédit? La question suscite, en tous les cas, de la part du CEPS/INSTEAD (Centre d’Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques SocioEconomiques/International Network for Studies in Technology, Environment, Alternatives, Development) une réflexion approfondie qui a fait l’objet d’une publication détaillée en décembre dernier. En dépit d’un certain nombre d’éléments d’instabilité (augmentation des déficits publics, chute du taux de croissance et de la création d’emplois, incertitudes pesant sur l’avenir de la place financière, conflits entre acteurs syndicaux et patronaux autour de la définition des causes de la crise…), les chercheurs du CEPS envisagent un maintien du

Photo: Luc Deflorenne (archives)

luxembourg

«Tous les signes qui se trouvent en amont de cette Tripartite indiquent qu’il sera difficile de trouver un accord…» Robert Weber (LCGB)

principe des institutions néocorporatistes (défini comme un modèle donnant un accès privilégié aux acteurs syndicaux et patronaux dans la définition de la politique économique en échange d’une modération dans la poursuite organisée des intérêts particuliers poursuivis par ces acteurs), assorti, éventuellement, d’une accentuation de la dynamique du corporatisme compétitif (modèle modifié dans lequel l’objet des négociations porte avant tout sur la préservation de la compétitivité économique du pays, tandis que les enjeux de la distribution de la richesse produite deviennent secondaires). «Ces institutions néocorporatistes apportent des gains à tous les acteurs des relations professionnelles», commentent Patrick Thill et Adrien Thomas, les auteurs de cette étude du CEPS. Constatant que la crise est susceptible d’être vue comme une opportunité pour les organisations syndicales de renforcer leur position, ils se demandent dans

quelle mesure la composition de la Tripartite est encore représentative de la société et de l’économie luxembourgeoise, avec sa forte composante de services, en particulier de services financiers. Ils rappellent, notamment, que l’Aleba, syndicat représentatif du secteur financier, mais pas reconnu comme tel à l’échelon national, n’est pas convié à la table des discussions (il a néanmoins été consulté début février par le Premier ministre). Pour autant, le CEPS ne peut que constater que le contexte de la gestion de la crise et de ses conséquences est favorable à une intensification des politiques de pacte social ou de corporatisme compétitif. «Il est donc probable que les structures néocorporatistes existant au Luxembourg vont continuer à être sollicitées, d’autant plus que la ‘paix sociale’ et la concertation sociale sont devenues des arguments de valorisation du site de production luxembourgeois.»

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Les partenaires? Avec des partenaires aussi réputés et fidèles au golf que ING et Pommery, nul doute que nous passerons à nouveau de très agréables moments golfiques.

Le Pro-Am Le golf élevé au rang de...Networking Le ‘Leaders 2nd Networking Pro-Am’ est devenu, un des tournois de golf les pus appréciés. Le Networking est un excellent moyen de rencontrer des professionnels dans une ambiance décontractée. Vous tisserez un réseau professionnel dont l’objectif est le développement de partenariats et échanges commerciaux.

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Programme du 1° au 8 mai 2010 Samedi

Check-in VIP à l’aéroport de Bruxelles. Arrivée à l’aéroport de Hurghada Déplacement VIP jusqu’à l’hôtel Sheraton de Soma Bay, Check-in Soirée : dîner/buffet

Dimanche

Journée libre « Practice day », diverses activités possibles Soirée : dîner/buffet

Lundi

7h30 début du Pro-am Pour les non participants à la compétition: académie de golf *ou Thalasso** Soirée: dîner/buffet annonce des résultats de la journée autour d’un Drink

Mardi

7h30 début du Pro-am Pour les non participants à la compétition: académie de golf *ou Thalasso** Soirée: dîner/buffet annonce des résultats de la journée autour d’un Drink

Mercredi

Visite du site historique Abu Simbel Soirée : dîner/buffet

Jeudi

7h30 début du Pro-am Pour les non participants à la compétition académie de golf *ou Thalasso** Soirée : dîner/buffet annonce des résultats de la journée autour d’un Drink

Vendredi

Journée libre « Practice day », diverses activités possibles Soirée : 19h remise des prix au cours d’un cocktail; dîner de clôture et soirée dansante

Samedi

Déplacement VIP jusqu’à l’aéroport de Hurghada, Check-in Arrivée à l’aéroport de Bruxelles * formule académie de golf de 9h à 12h ** formule Thalasso

Prix

- 2950€ par personne sur base d’une chambre double - Supplément chambre single : 260€ par personne selon disponibilité - Supplément pour une suite : 800€ selon disponibilité - Supplément beach suite villa: 1500 € selon disponibilité

-

Inclus :

Vol aller/retour VIP Check-in Transport des sacs de golf Tranfert de l’aéroport d’Hurghada jusqu’à l’hôtel Sheraton de Soma Bay Egypte et retour - Chambres supérieures toutes avec vue sur mer équipées d’un mini-safe, douche, mini bar, téléphone avec voicemail, peignoir de bain de luxe, accès Internet haut débit (moyennant supplément). Chaque chambre dispose d’une terrasse privée équipée d’une table et chaises - All inclusive au Sheraton Hôtel comprenant: nuitées, chambre avec cadeau de bienvenue, mini bar, tous les repas, snacks à l’hôtel, toutes les boissons et vins locaux pris à l’hôtel (à l’exception des boissons alcoolisées importées). - Par jour et par chambre: 1 heure de voile, planche à voile, catamaran - Par jour et par chambre: 1 heure de tennis ou squash - Utilisation du centre de fitness et du sauna de l’hôtel - Utilisation du matériel de ”snorkling” (tuba, palmes, masque) à l’hôtel. - Pour les participants du Pro-Am : les 3 greens fees pour la compétition et balles de practices. Boissons gratuites et snacks sur le terrain pour les participants du Pro-Am. - Pour la formule golf Académie : 3 x 3 heures de cours de golf + équipement - Pour la formule Thalasso : 3 x 2 heures de Soins Thalasso - Prime Pro (1000 €), accomodation et frais Pros. En savoir plus? Découvrez notre site Internet:

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Compétitivité

Pistes brouillÉes ou À suivre?

La présentation du Pr. Fontagné, le 4 février dernier, a suscité bon nombre de réactions, parfois virulentes.  Certains y voient une manœuvre à la veille de la Tripartite. D’autres des éléments de réflexion supplémentaires… Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)

La dernière venue à Luxembourg du Pr. Lionel Fontagné, l’économiste français interviewé dans la dernière édition de paperJam (lire en page 94 du cahier «Management») n’est pas passée inaperçue. L’agitation politico-médiatique qui a accompagné sa conférence donnée le 4 février, devant quelque 150 personnes, dans le cadre du paperJam Business Club, en est une preuve tangible. Au point que le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, qui, initialement, ne devait rester que quelques minutes après ladite conférence, a bouleversé son emploi du temps pour y passer l’entière soirée. Ceci en réponse aux nombreux palabres venus, notamment, de la partie syndicale tout au long de l’après-midi, relayés par RTL Radio. Le premier point chaud autour du sujet a concerné non pas le fond de l’intervention de l’économiste français, mais sa forme. Car le terme initialement utilisé de «rapport» (y compris dans nos propres colonnes le mois dernier) a fait – légitimement – s’interroger quant à l’origine de la «commande» d’un tel travail. Un débat auquel le Pr. Fontagné a rapidement mis un terme en expliquant que ce travail a été produit de sa propre initiative, fruit des nombreuses visites qu’il effectue régulièrement au Grand-Duché et des contacts qu’il y entretient. Cela n’a pas suffi, pour autant, à apaiser tout le monde, chacun essayant de deviner qui de l’Observatoire de la Compétitivité, du ministère de l’Economie, voire de… paperJam, est à l’origine de cette publication. Il faut dire que la coïncidence des dates a eu pour effet d’échauffer bon nombre d’esprits. Initialement prévu pour «célébrer» le 5e anniversaire de la publication, fin novembre 2004, du rapport Compétitivité du Luxembourg: une paille dans

l’acier, ce second opus du Pr. Fontagné aurait en effet pu (aurait dû?) être présenté plutôt début décembre. Des contraintes d’agenda ont légèrement décalé cet exercice qui, du coup, est tombé en plein dans les préparatifs de la future réunion tripartite, prévue en mars. De quoi faire germer, dans les esprits de certains, des idées de «complot». Le syndicat OGBL, notamment, n’a pas été le moins virulent, dénonçant dans un communiqué daté du 5 février, outre des «recommandations déphasées par rapport à la réalité sociale, économique et politique du Luxembourg», une «manœuvre politique ayant pour but d’imposer un ordre du jour foncièrement antisocial et antisalarial», évoquant une présentation «secrète» dans un «business club select» à laquelle «quelques représentants de la Chambre des Salariés et de la presse avaient réussi à s’inscrire in extremis». A ce stade, il est permis de douter de l’absolue bonne foi du syndicat, sachant qu’il a été adressé, personnellement, au président de l’OGBL – tout comme à celui du LCGB – dès le 28 janvier, une copie de l’interview du Pr. Fontagné, accompagnée d’une invitation à assister à la conférence du 4 février (conférence à laquelle les principaux groupes de presse du Luxembourg ont également été conviés quelques jours avant, et non pas «in extremis») et à donner son avis sur le sujet. Une invitation restée sans réponse…

«Une contribution parmi d’autres» Si le syndicat LCGB, de son côté, s’est montré discret au lendemain de la conférence, son président Robert Weber nous a prévenus, quelques jours plus tard, que «ce n’est pas M. Fontagné qui dicte l’ordre du jour de la Tripartite». Et M. Weber de trouver «bizarre qu’un mois avant le début des rounds de la tripartite, il y a un Fontagné qui présente une étude à caractère hautement libéral et

hautement mathématique. On ne peut pas dire qu’il n’influence pas la Tripartite. Mais connaissant bien le Luxembourg, aucun gouvernement, aucun politicien ni aucun syndicaliste n’a jamais suivi une telle piste libérale. Elaborer de tels modèles économétriques ne joue aucun rôle. C’est sans effet. Peut-être aurait-il mieux fait d’équilibrer ses thèses entre le social et l’économique». La réflexion de l’économiste français préconisant une réforme des coûts salariaux comme moyen de sortie de crise n’a pas non plus spécialement convaincu Marc Spautz, député CSV, viceprésident de la commission parlementaire du Travail et de l’Emploi et de celle de l’Economie, du Commerce extérieur et de l’Economie solidaire. «La politique salariale n’est ni à l’origine de la crise, ni responsable de la crise, nous explique-t-il. L’argumentation selon laquelle les coûts salariaux seraient pénalisants pour la compétitivité des entreprises ne tient pas. Une diminution du coût salarial n’améliore pas nécessairement la relation compétitivité-coût des entreprises. Au contraire, de bonnes rémunérations génèrent de la satisfaction chez les salariés et ainsi des taux de productivité élevés. En plus, des salaires élevés constituent un élément indispensable d’une économie attractive et ouverte comme la nôtre pour recruter la main-d’œuvre dont notre pays a besoin.» M. Spautz (qui fut, pendant douze ans, jusqu’en 2009, secrétaire général du LCGB) partage l’analyse de Lionel Fontagné sur un point, lorsqu’il «voit le risque que la priorité soit donnée aux politiques conjoncturelles et non pas aux politiques structurelles» et craint que, faute de ces réformes structurelles, le pays ne soit pas bien préparé, une fois que la crise sera terminée. Il s’oppose néanmoins «farouchement» à la suggestion de dimi­ nuer les indemnités de chômage, considérée comme une démarche de «démantèlement social».

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«Le niveau des allocations de chômage n’a en effet aucune incidence sur la compétitivité de notre économie. En temps de crise, la priorité du gouvernement doit être mise sur le maintien et la promotion de l’employabilité des gens, ainsi que sur le renforcement des systèmes de protection sociale.» Et de reconnaître, au final, que si les études scientifiques telles que celles du Pr. Fontagné «ont le mérite de mettre le doigt sur un certain nombre de problèmes et de tracer des solutions, elles restent cependant rarement transposables en pratique car elles sont très souvent éloignées de la réalité du terrain». Cette «méconnaissance» de la spécificité luxembourgeoise est, évidemment, un argument assez largement répandu auprès des détracteurs de l’économiste français. Mais ce dernier n’a pas non plus fait l’unanimité contre lui. Serge Allegrezza, directeur de l’Observatoire de la compétitivité (qui est aussi directeur du Statec et l’actuel président du Conseil Economique et Social) voit dans le travail de M. Fontagné «une stimulation au débat» et une «contribution parmi d’autres» qui peuvent servir dans les discussions tripartites à venir. «Tout le monde a intérêt à trouver un tel pacte de croissance et d’emploi. L’intitulé est d’ailleurs très pertinent et rappelle la stratégie de Lisbonne. Il faut d’abord que les partenaires sociaux s’approprient ce type de rapport, le mettent dans leur propre langage et se mettent d’accord sur un diagnostic, sur les bons chiffres, avant de se mettre d’accord sur la politique à suivre.»

Crispation sociale Vues du côté de la Chambre de Commerce, les réflexions de Lionel Fontagné trouvent également un certain écho. «Il existe nombre de recoupements entre les positions de la Chambre et certaines déclarations du Pr. Fontagné», note Carlo Thelen, chief

«La confrontation des idées nous aide à ouvrir les yeux» Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

economist de la Chambre de Commerce, par ailleurs séduit par le modèle économétrique LSM (modèle structurel du Luxembourg) proposé par l’économiste français. «Ce modèle, prenant en compte le comportement des acteurs économiques luxembourgeois et intégrant certaines spécificités du modèle social luxembourgeois, a certainement une valeur ajoutée par rapport aux modèles déjà existants», estime M. Thelen. Le débat est, en tous les cas, largement ouvert. Jeannot Krecké a reconnu, à chaud, «ne pas avoir compris la logique de certains raisonnements», promettant de s’y pencher à tête reposée, mais a admis que «la confrontation des idées nous aide à ouvrir les yeux». La volonté exprimée par M. Fontagné de créer un nouveau pacte tripartite social et de l’emploi n’a, en elle-même, rien de blâmable. La faisabilité de la chose, en revanche, reste suspendue en grande partie à ce qui ressortira de la prochaine réunion tripartite. «J’appelle vraiment de mes vœux ce pacte, nous a indiqué

Jeannot Krecké à l’issue de la conférence du Pr. Fontagné. Le plus difficile est d’avoir une base commune de la part de tous les partenaires sur la situation économique actuelle, et qui soit concordante. Or, ce n’est pas le cas pour le moment. Et sans être d’accord sur les éléments de départ, il est difficile de trouver un accord sur les solutions.» Le ministre de l’Economie mise beaucoup sur les discussions bilatérales qui sont actuellement menées en préparation à la Tripartite et qui, à ses yeux, «ont peut-être déclenché des réflexions au niveau des partenaires sociaux, lesquelles vont peut-être mener vers des solutions vivables et acceptables pour tout le monde. Mais ce ne sera pas sans effort ni sacrifice». La «crispation sociale» évoquée par le Pr. Fontagné semble, en tous les cas, jouer à plein en ce moment. Mais il est à espérer que l’atmosphère se détende rapidement, faute de quoi le dialogue social pourrait bien se réduire à un improductif choc de monologues…

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Research

Philippe De Backer, recently appointed Technology Transfer Officer at CRP Santé answers questions about his targets for the future.

“If you do not try...” Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

Philippe De Backer, what led you to CRP Santé and what will your role be? “If you analyse what’s going on in biotech, you have to look at patents. They’re the key thing. Among other things, my role is to analyse what projects are interesting, but a patent doesn’t mean much on its own. So I have to look for collaborations to get value out of any given patent, by talking to institutions in Luxembourg and the Greater Region. These are my main roles but of course you have to do a lot of work internally: everything starts with good science, and with CRP you see that Luxem­bourg is becoming internationally renowned for that. People within CRP also have to become aware of the market potential of their research. That said, scientific freedom will obviously remain, because good science is the core issue and is the first step. The next steps are development, licensing, collaborations and maybe spin-off companies. But this is quite long-term. It starts with identifying the right research. How will bringing someone into a position like yours change CRP Santé? “It will hopefully make it more professional by creating an awareness of the market potential of the science, but also create added value for CRP through collaborations and making our institution and research more visible to other institutions, and making the most of the technologies we have today. There are certainly financial elements: if you look at other institutions that have taken on board a technology transfer officer or business development personnel, they’ve developed huge revenues for those institutions. The link with Vesalius (see page 31) also brings in a lot of expertise on the business development side, and the combination can work to strengthen CRP. So will this change the direction of CRP Santé in terms of projects supported? “Not necessarily. In the biotech industry there is no longer a distinction between fundamental science and really applied sciences in the sense that everything starts with good research. Perhaps research will be supported with more sensitivity to market

“Biotech is about the long-term” Philippe De Backer (CRP Santé)

potential, but I think this is a change in awareness, not in the science itself. Furthermore, we can improve relations with institutions in other countries. We already have some, for example the collaboration with the University of Norway, but we can get more and really add to the science that is being done today in CRP Santé: by strengthening bonds and expanding what is here already. Once people notice that we are doing good research and have built up a patent portfolio, private companies and pharmaceutical organisations will be more aware of CRP. This is all ongoing. There have been a lot of good things in the past, but we have to build on those. How about relationships with businesses in Luxembourg? “There is a lot of investment in biotech here, especially on the public side. Various entities are coming together and forming a strong network, doing exciting research. This can only benefit Luxembourg and the Greater Region. While at the moment we are targeting established partners abroad, a lot of private com-

panies here will sit up and take stock of what we are doing. What do you see for 2015? “I would hope we will have progressed on several fronts. CRP as an institution will have become more professional, the science will be even better and we will have really strong patent portfolios. I also hope we will have started several spin-off companies. We have to look at how patients will benefit. We will have new diagnostics, new compounds... This is why we are investing. But there are a lot of obstacles, and biotech is a long-term field. It takes five to ten years to bring a compound to the market, and that compound has to survive all kinds of clinical trials. There is no guarantee of success. It is also really difficult for a start-up company to finance the first few years of existence. This is the difficulty on the business side, and it is also where Vesalius comes in. We are creating the medicines of tomorrow, and that’s very exciting. There are risks and challenges involved, but business and science are based on taking those risks. If you don’t try you’ll never know.”

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Research Opportunities in Luxembourg. See what’s behind it. CORE EXCELLENCE PROGRAMME IN RESEARCH TO MEET LUXEMBOURG’S FUTURE SOCIO-ECONOMIC CHALLENGES

Shaping Luxembourg’s national research priorities is a main activity for the National Research Fund (FNR). The CORE programme is the result of a widely consultative exercise identifying Luxembourg’s future socio-economic challenges. CORE’s prime objective is thus to foster scientific quality of public research by funding projects in the following domains: Innovation in Services, Intelligent Materials and Surfaces, Biomedical Science, Sustainable Resource Management, Identities, Diversity and Integration or Labour Market, Educational Requirements and Social Protection.

PEARL LUXEMBOURG’S RESEARCH PROGRAMME FOR INTERNATIONALLY RECOGNISED SENIOR RESEARCHERS

inter PROMOTION OF INTERNATIONAL COOPERATION

Increasing the visibility and competitiveness of Luxembourg research in other countries is a core objective for the National Research Fund (FNR). The INTER programme aims at promoting and facilitating international scientific collaboration, creating synergies between research centres within and outside Luxembourg and achieving critical mass. In a more globalised world, INTER helps to find solutions for environmental, socio-economic and public-health issues that transgress national borders.

ATTRACT LUXEMBOURG’S RESEARCH PROGRAMME FOR OUTSTANDING YOUNG RESEARCHERS FROM ALL OVER THE WORLD

Heightening Luxembourg’s competitiveness as a considerable research location is crucial to the National Research Fund’s (FNR) funding policy. With PEARL, the FNR offers institutions a flexible and highly attractive tool to attract established and internationally acknowledged senior researchers in strategically important research domains. The recruitment of excellent PEARL grantees contributes to increasing the quality of Luxembourg’s research environment through creating a kernel for building critical mass.

Attracting excellent young R&D actors to Luxembourg is a strategically important objective of the National Research Fund (FNR). The ATTRACT programme helps outstanding researchers from all over the world to set up an independent research team within a publicsector research institution in Luxembourg. Innovation, dynamism and creativity of the submitted project as well as its high scientific quality should enhance Luxembourg’s position in the international world of R&D.

AFR

AM

LUXEMBOURG’S GRANT SCHEME FOR PHDS AND POST DOCS

SUPPORT AND PROMOTION OF RESEARCH-RELATED ACTIVITIES

Supporting researchers in their doctoral and postdoctoral training in Luxembourg and abroad is of central interest for the National Research Fund (FNR). Through the AFR Funding Scheme (Aides à la Formation-Recherche), the FNR contributes to the improvement of the researchers’ training conditions and enhances their career development. The AFR scheme promotes work contracts between AFR beneficiaries and their host institutions (public and private sector) as well as public-private partnerships. AFR contributes to the development of human resources in Luxembourg research, translated in the long term by an increased number of qualified researchers pursuing a research career beyond their period of AFR funding.

Strengthening the general conditions for scientific research in Luxembourg is a major strategic objective for the National Research Fund (FNR). The Accompanying Measures (AM) support the promotion of scientific culture as well as training and mobility of researchers on an international and national level. They co-finance the organisation of scientific conferences held in Luxembourg and fund scientific publications as well as national research coordination initiatives or international collaborations. Several AM actions are designed for a larger public, aiming to consolidate the link between R&D players or institutions and Luxembourg’s citizens.

AIDES À LA FORMATION-RECHERCHE

ACCOMPANYING MEASURES

More information about the funding opportunities offered by the National Research Fund Luxembourg can be found on the FNR’s websites. Go and see what’s behind on www.fnr.lu and www.afr.lu

INVESTIGATing future challenges


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Peter Bateman

The British Ambassador to Luxembourg talks about contrasting diplomatic duties and unwarranted international labels.

“competition and partnership” Brian Power (text), Julien Becker (photo)

Peter Bateman, before Luxembourg you were British Ambassador to Bolivia. What were your experiences there? “It was my first post­ ing to a Third World country, and it has a history of political instability. The week before I arrived in Bolivia there was fighting in the streets, for example. The country has a history of violence, but it is important to point out that this is not directed towards foreigners. That said, the wel­ fare of the British community there was of the highest priority: if a country is convulsing there is always a danger that other citizens, be they British, Irish or Commonwealth, for whom I was also responsible, will get caught up in it. There­ fore we spent a lot of time liaising with these communities trying to make sure that we knew what we had to do should the balloon go up. Ulti­ mately that meant preparing for an evacuation. That has never happened in Bolivia to my know­ ledge, but it could, and embassies have to be aware and ready. Career

a great journey “I studied languages at University and spent six years working in Brussels as an interpreter for the European Commission,” says Peter Bateman on his formative and early professional years. The son of an RAF man, there is a sense that a slightly nomadic lifestyle suits him. “It’s been a great journey,” he smiles. He joined the Foreign Office (FCO) in 1984, and has held several positions since then. Having served in Tokyo for two separate stints (1987-1990 and 1998-2002), for which he spent two years studying Japanese, he has also been posted to the City of London (2003-2005) and Berlin (1993-1997), in the crucial years after the wall came down. His first ambassadorial role was in La Paz, Bolivia (20052007), while he has held the same position in Luxembourg since leaving South A­merica. What would he like next? “Another ambassador position would be nice. Maybe in Latin America again, maybe in Europe. Maybe somewhere new!” B. P.

What challenges presented themselves in terms of the economy? “Bolivia is a commoditybased economy with a significant mining indus­ try. This attracted a lot of attention from British investors. I had to help them make the best of those investments in an unstable political situa­ tion, and persuade the Bolivian government that direct foreign investment was of benefit, where some locals were very suspicious of investment from Britain, France, Germany, etc. We had to create the right environment for foreign compa­ nies to flourish, which would enable Bolivia to flourish through that investment. That said, there is an admiration in Bolivia for the Euro­ pean Union in terms of the EU itself rather than the individual countries. The Bolivian govern­ ment placed greater trust and importance on the EU than, for example, the UK, and saw in it a yardstick for what could potentially be achieved with the Andean Pact. What made you come to Luxembourg? “In my line of work you keep moving, and this job in Luxem­bourg came up. It suited me well as I have a financial services background, while I also speak French and German, so I was very pleased to get it after I applied for it.

Did you have to adapt to a change of pace? “It wasn’t a change of pace. That aspect is quite fast in both countries, just as it is for any ambassador. The nature of the job here is very different though. For a start, nobody has shot or thrown dynamite at me here! To be fair, they didn’t throw dynamite at me in Bolivia either, but the occasional stick would end up in my garden. It was never aimed at the Brits, mind, more a protest at the United States. But there’s never any question of personal safety in Luxembourg. I’ve moved from a country that is chronically unstable to the one that is prob­ ably the most stable in the world. Bolivia is twice the size of France, and Luxembourg is considera­ bly smaller... They are both landlocked, so that is their great similarity! My job here is very much EU-based. There’s a degree of trade and invest­ ment work, as well as partnership between the financial services sector here and that in London. You mentioned your financial services background. How do you view the relationship between Luxembourg and the City? “I don’t view them as being in competition, although there is always a degree of that between financial centres. I would say that they need each other, as each one can do things the other can’t. If you get an early-morning or late-evening flight in either direction between London City and Luxembourg airports, you will see how much cross-fertilisation there really is between the two. My view is that it is a good thing for both of them that the other exists. Luxembourg provides services the City needs, and these bring a lot of value. The City is better for having Luxembourg provide these serv­ ices within a single market, and within an hour and a half’s flying distance from London. I think the City of London has a high regard for Luxem­ bourg, just as it does for other financial centres. However, it’s helpful to think more of ‘Finanzplatz Europe’, and we’re all the better for having com­ peting and supporting satellites like Frankfurt, Dublin, Paris and Luxembourg around. This is what brings people to Europe. The biggest critical mass may be in London, but it serves a global market where it has competitors, and it is aided and abetted in that by fund management centres in countries like this one. The portfolio of services in Europe would be weaker without any one of the financial centres, so while there is creative ten­ sion, there is also partnership.

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“There is cross-fertilisation between Luxembourg and the City”

Peter Bateman

Did your own experience in the City help you prepare for the job here? “Yes, it was good prep­ aration but clearly I also had to learn a lot more here. Luxembourg specialises in a series of things I didn’t know a great deal about before: fund man­ agement, custody and settlement, and private banking, for example. I knew a little before but I’ve learnt a great deal. I think the learning process has been a bit quicker as I had a deeper understanding of how the City works and how financial services work. But I would never claim to be an expert. What do you see as the role of UK companies and the British community in Luxembourg? “Well it’s relatively large, around four to five thou­ sand, and I believe and hope they serve both Luxem­bourgish and British interests. The major­ ity of British citizens here work in the European institutions but also, of course, in the financial institutions. British people have skills that they bring to Luxembourg, and there are British inves­ tors here in the financial sector. Clearly, neighbour­ ing countries will bring more numbers in, but I’d like to think the British are playing just as active and supportive a role in their fields as the French, Germans and others are. Luxembourg must be the most international country in the world, and it can be proud of the way it has welcomed and accom­ modated this huge international community, and that international community can be proud of the phenomenal success it has helped make of Luxem­ bourg over the past 25 years or so. I would like to claim a modest part of this success for the British people because of the skills they have brought in. Also, one of the great gifts the United Kingdom has given the world is the English language, certainly the lingua franca of the financial world. That’s an indirect contribution to Luxembourg. How do you feel the two countries have responded to the financial crisis, and will the latter have an effect on Britain’s view of the EU? “It was so significant to the world economy that you cannot view it in terms of the UK and Luxembourg. I have to say hats off to the EU and the United States for taking swift action to keep our financial systems working and bring us to the stage where we can look forward to recovering from the crisis. No one single country is large enough to chart the course out on its own, how­ ever. There will have to be a great deal of interna­

tional consultation at an EU level, a G20 level and a wider level. There seems to be an agreement in the European Union that we need to keep stimu­ lus going, but you have to pay the bills, and this will require further cooperation for it to work. For all that the crisis was terrible, the world was able to cope. I would expect the United Kingdom and Luxembourg to cope and consult with their European and global partners. But there is a misun­ derstanding about the United Kingdom’s position on Europe. I wouldn’t deny that we do not always share the ambitions of some of our European part­ ners on exactly where Europe should be going. The UK may be the most obvious member of the socalled ‘Sceptics’ camp, but there are a number of oth­ ers. We are perhaps less federalist than some other countries, but the things we have in common far outweigh the things we disagree on. The European Union is vitally important to the UK, and it really is a big and diverse family. Families have the worst arguments and squabbles over the smallest things. Finally, you are taking Luxembourgish language lessons. How are those coming along? “You’d have to ask people I speak it to! I listen to the news in Luxembourgish and I understand about 90% of it, so that’s not bad. Speaking it is a bit more of a challenge, and I imagine it can be a trial for others to hold a long conversation with me. That said, learning it has been a great pleasure and a journey of discovery about the culture, his­ tory, geography and people of Luxembourg. I like being able to speak the language of the countries in which I serve and I will continue to learn it while I’m here. How useful it will be for the next posting remains to be seen, but you never know where that could be...”

Import/export

A key trading partner? Traditionally, Luxembourg’s main trading partners are the neighbouring countries, Germany, Belgium and France. In terms of total imports and exports, the UK is very much in the next group of nations along with Italy and The Netherlands. That said, total exports from Luxembourg to the UK, having gone from approximately 309 million euros in 1993 to 572 million in 2000, were around 582 million in 2008. There was a peak of 843 million in 2001. Imports from the UK have roughly trebled, from 103.7 million euros in 1993 to 300.5 million in 2008, although these peaked in the years around the euro changeover as well. 2009 figures (dated until November) show the effects of the financial crisis, with exports falling over 200 million to 369 million euros year on year, while imports dropped around 81 million to a level of 219.9 million euros (source: FCO/Statec). B. P.

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Education

a telling contribution What can international schools do for Luxembourg? Nigel Fossey and Heather Duxbury of St. George’s give their view.

Brian Power (text), Etienne Delorme (photo)

Does the international community face problems in terms of the state education system in Luxembourg? Although improvements have been made, and will continue to be, legitimate alter­ natives are required going forward. “In many ways, the state education system is welcoming to foreign students,” says Heather Duxbury, head teacher of the primary section of St. George’s International School. “That said, it can be a tall order to deal with the linguistic requirements, and it can be very offputting to families, especially those who will only be here for a comparatively short time. This becomes even more difficult the older the children are. But the local institutions have become more developed as the international population has grown greatly.” This growth led to a forecast, in 2007, that there would be a shortfall of 2,000 to 4,400 in places in English-medium international schools in Luxembourg by 2009. Has the prediction come to pass? “There is a definite stress on English-language  facilities,” remarks secondary school head teacher Nigel Fossey, “but perhaps it has been alleviated somewhat by the financial crisis. That range is a close match though.” Shortfall or not, Fossey insists that St. George’s will always maintain a small school ethos, as it sets itself a target of 750 to 800 students within the next five years, up from 450 today.

Underestimated? The total would place St George’s roughly on a par with the current total at the International School of Luxembourg (ISL) in terms of places filled, as well as tuition fees payable. Does this create a situation of rivalry? “I consider us to be different,” says Duxbury. “In every market there needs to be different choices and that’s how I consider the relationship between the two.” Fossey adds “I also believe that to be a very positive step for Luxembourg. In terms of an English language education, this country now has choice: the International Baccalaureate (and the European Baccalaureate from the European School – Ed.) and the new A-Level programme we have here.”

“Establishing local business links” Nigel Fossey and Heather Duxbury (St. George’s)

St. George’s follows the British National Curriculum, although both Fossey and Duxbury are at pains to emphasise it takes into account all nationalities and levels of ability. So is it difficult to place the school in a Luxembourgish context? “As we become better known, I think Luxembourgish families may view this school as a better preparation for applying to universities in the UK. As it is, we have some young children from Luxembourgish families,” says Duxbury. The school is unique in this country as it is the only one to offer A-Levels, and one could wonder whether that renders it somewhat isolated in its relationships with other educational establishments. “We haven’t had much contact so far,” admits Fossey, “but we are extending the hand of friendship to schools around Luxembourg.” Is the school insular? “Not at all. In fact, we are going to introduce Luxembourgish language lessons in the secondary and upper-primary, while we are also establishing links with Luxembourgish companies and the Ministry of Education.”

So far, the successes achieved have been through word-of-mouth more than anything else, as international employees in Luxembourg, familiar with the vagaries of spending a few years in one country, then in another, seek the education that will least disrupt the progress already made by their children. “We can certainly make a contribution to this country’s economy, absolutely,” insists Fossey. “Multinationals setting up in Luxembourg will know there are sufficient educational institutions to cater to their employees’ needs, and it improves the image of the country. You cannot underestimate the power of having a couple of schools with excellent reputations.” In addition to that, he envisages a situation whereby native people, prepared for an Englishlanguage education and qualified from Englishmedium universities, will bring their skills back to Luxembourg, boosting the pool of talent already here. The multinationals are beginning to find St. George’s. Now, it is looking to find others in return.

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Un jour, vous pourriez être confrontée à un changement dans votre vie familiale ou professionnelle auquel vous n’étiez pas préparée. Vous opterez éventuellement pour une pause carrière ou un temps partiel pour élever vos enfants. Peut-être que vos cotisations sociales ne seront pas suffisantes pour maintenir votre niveau de vie.

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Tobacco legislation

swimming against the tide Heintz Van Landewyck is pressured by more than just the proposed ban on smoking in cafes, bars and nightclubs. Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

It is rare enough to get two naturally opposed factions to agree on a topic that concerns both of them. In the wake of Minister for Health Mars Di Bartolomeo’s proposal last year for the prohibition of tobacco consumption in cafes, bars and nightclubs, Horesca and local tobacco industry player Heintz Van Landewyck commissioned a survey on public opinions on the subject (see paperJam, February 2010), which emerged just days before the Fédération Luxembourgeoise Contre le Cancer (FLCC) revealed the results of its own inquiry on smoking habits in Luxembourg for 2009. Clearly, there are different vested interests at the heart of the issue, but all parties involved are united in one belief: few matters of public interest are as much a topic of discussion as this one. So what is at stake for those involved? Jean Schintgen, Secretary General of Horesca, is of the belief that “any ban on smoking in cafes should be at the discretion of the proprietor, and they should have the choice on whether their establishment is smoke-free or not. If this is not acceptable to the Minister, then a compromise situation should be found whereby sections of any given establishment should be available to smokers.” This is unacceptable to the FLCC, which counter-claims that such measures do not take into account the exposure of staff members to passive smoking, and that even ventilation systems do not remove the risk. Although not dismissive of this, François Elvinger, Sales Director at Heintz Van Landewyck, does not believe it addresses the point: “Recently, the president of the FLCC admitted, for the first time, that the ban on smoking is concerned primarily with reducing the visibility of smoking. Other factors are secondary. They just don’t want to see people smoking.” Any ban on smoking would clearly have an effect on an already dwindling market. According to the FLCC’s survey on smoking habits in Luxembourg,

the proportion of the population who are smokers has fallen from 33% in 2003 to 24% in 2009. The tobacco industry would surely seek to counteract this, right? “I’m not speaking on behalf of the tobacco industry,” insists Elvinger. “In terms of that, we are a tiny player in comparison to some of the global giants like Philip Morris or British American Tobacco. I can only speak for Heintz Van Landewyck, and in that respect I am representing approximately 700 employees here in Luxembourg. Horesca also has to protect its own members in this situation, but we have a common interest, and as a Luxembourgish family company, we had to offer support. This law will have a huge effect on them, and we have already faced some challenges of our own in the recent past.”

marketing challenges Of Heintz Van Landewyck’s production in Luxembourg, around ten percent is consumed in the domestic market, while the remainder is for export. Assuming foreign markets remain the same, the fall-off a ban on smoking in this country could have would not necessarily have a huge effect on the bottom-line for the company, even if it is solely interested in protecting jobs. An issue the company had to face head on was the ban in 2008 on tobacco advertising. “At the beginning we spoke about that. All our competitors abroad have the opportunity to advertise, in one way or another. Take Germany as an example. We are present in that market, but we don’t have the advertising budget to compete with the big companies I mentioned before when it comes to billboard advertising and suchlike. We suggested to the minister here, when the law was passed, that we could follow the example in Germany by banning tobacco advertising in newspapers and magazines, but not via other media. Here they went further, banning it from everything bar point of sales.” He believes that this gives international competitors an advantage over Heintz Van

Landewyck. “Point of sales advertising in petrol stations is a case in point. Advertising there is allowed in Luxembourg, but the petrol companies themselves are multinationals, and the advertising is negotiated at a level above and beyond the Luxembourgish market, yet those decisions affect what is advertised here.” Advertising changes could extend to the packaging of tobacco products themselves, designed to appeal to consumers, young and old. The floated idea of plain packaging is conceived as something that would prevent tobacco companies from marketing to young people, but Elvinger raises a legitimate concern. “Tobacco products are already the most regulated of them all, and must follow numerous and stringent guidelines. Plain packaging, where the boxes are just white with black writing and a harmonised font across all brands, opens up the problem of contraband even more, which is already emerging as cigarettes become even more expensive. Illegal tobacco products have to meet no requirements, and therefore you cannot be sure what is in them, and that is dangerous for the consumer,” he adds, without apparent irony. So can anything be done about this? “Plain packaging is only an idea at this stage. What we can do is continue to innovate, find appealing packaging and continue to produce quality products, and continue our good relationships with local distributors and businesses.” One of the reasons offered by the FLCC for the ban on smoking is that it will discourage young people from starting. Elvinger admits that certain products in Heintz Van Landewyck’s range target young people directly, most notably the Elixir range. He also states that the products nowadays are “easier” to smoke, yet unsurprisingly he categorically denies the company targets minors. Either way, the company is still suffering from the advertising ban “where certain products definitely lost

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“Information is more important than prohibition” François Elvinger (Heintz Van Landewyck)

some of their market share, especially our typically Luxembourgish products, like Maryland cigarettes. Although others gained slightly, overall it certainly wasn’t favourable at all.”

One true voice? “We have to be realistic. Three quarters of the population do not smoke, even if a certain percentage of them aren’t bothered by being in a smoky venue. Wherever it’s possible, there should be separated areas. If not, the owner themselves should be allowed to make the choice,” says Elvinger, agreeing with the suggestions put forward by Horesca. Having already turned on the suggestion of separate smoking areas, the FLCC cites other countries as examples of the com-

plete failure of leaving the choice up to owners. It states that 90% of small cafe owners in Spain kept their establishments smoke-friendly, while larger ones, spooked by the idea of losing out to the competition, tried everything to go around the law, with the result that people in Spain smoke just as much now as they did before the 2006 restriction. The law in Spain is currently being changed to a blanket ban, of the kind seen in the United Kingdom, Ireland and Italy, where the bans have been successfully implemented. Yet Elvinger believes that people from abroad see the current Luxembourgish solution as close to ideal, and that in this case “information is more important than prohibition. People need to be

aware of things and make informed choices.” He feels this is backed up by the survey results, which suggest, according to certain interpretations anyway, that “a significant number of non-smokers accept things the way they are, as well as smokers.” There is a difference between accepting something and being bothered by it: according to the FLCC survey, 55% of smokers themselves are in fact affected by passive smoking. The ban can only have a negative effect on Heintz Van Landewyck, but Elvinger does not believe it is a done deal: “When it was announced in November, my phone was hopping, with smokers and nonsmokers alike looking for information and reaction. It’s clear that Horesca and ourselves have to make an effort, but this is certainly not over yet.”

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28 luxembourg Productivité du travail

Le Luxembourg toujours plus haut Selon la Chambre des Salariés (CSL), en faisant abstraction du retournement conjoncturel actuel, le pays affiche le niveau de productivité du travail le plus élevé au monde. En 2008, la productivité du travail mesurée par le PIB par heure travaillée a représenté, au Luxembourg, 143,8% de celle des Etats-Unis (soit 43,8% de plus). Quand une heure travaillée générait au Luxembourg 83,8 dollars (exprimés en parité de pouvoir d’achat), elle n’a généré «que» 55 dollars aux Etats-Unis, 54,7 dollars en Allemagne, 55,8 en France ou encore 59,4 en Belgique.

Stabilité

Frieden le magicien Comment rétablir, d’ici à 2014, l’équilibre des finances publiques? Non seulement le ministre des Finances reste évasif, mais il fait en plus disparaître des indices… Le ministre des Finances Luc Frieden donne rendezvous à la Tripartite pour établir le détail des mesures à prendre.

Salaires

L’indexation s’éloigne Il était attendu – espéré par certains, redouté par d’autres – dès juin 2010, il y a quelques mois encore. Mais le prochain déclenchement de l’échelle mobile des salaires (qui induit une hausse de 2,5% des salaires, traitements et pensions) ne devrait pas avoir lieu avant le quatrième trimestre de l’année, selon les dernières estimations d’inflation du Statec.

Jean-Michel Gaudron

C’est le rang occupé par le Luxembourg dans l’index mondial 2009 de perception de la corruption, établi par l’organisation Transparency International. 180 pays sont classés selon un indice composite mesurant le degré de corruption perçu dans le secteur public et calculé sur base d’enquêtes menées auprès d’experts et de décideurs d’entreprises. L’Allemagne occupe la 14e place, la Belgique la 21e et la France la 24e. A noter que début janvier, le gouvernement luxembourgeois a approuvé un projet de loi introduisant une protection générale des donneurs d’alerte qui dénoncent des faits de corruption ou de prise illégale d’intérêts.

L’exercice annuel d’actualisation du programme de stabilité et de croissance, présenté par le ministre des Finances Luc Frieden à la Commission européenne, a forcément, en ce début 2010, un goût particulier, puisqu’il est le premier «postmesures anti-crise». Depuis la dernière version, élaborée le 6 octobre 2008, «l’évolution de la conjoncture économique a été beaucoup plus défavorable que prévu», ’indique le document présenté le 5 février dernier. Aux prévisions de croissance de 3% du PIB en 2009 s’est substituée une contraction avérée du niveau de production, avec une chute de -3,9% du PIB, alors que le chômage dépasse 6% (au lieu de 4,5% fin 2009), pour une croissance de l’emploi intérieur plus lente que prévue (1,2% au lieu de 2,7%). Le solde budgétaire s’est détérioré de 1,8 milliard d’euros entre 2007 et 2009. La dette publique, elle, est passée de 2,5 milliards en 2007 (6,6% du PIB) à 5,6 milliards en 2009 (14,9% du PIB). Pour 2010, le déficit public est attendu à plus de 1,5 milliard (3,9% du PIB) avec une dette publique portée à 7,2 milliards (18,3% du PIB). Mais comme dans le même temps, la déclaration gouvernementale du 29 juillet 2009 s’était engagée à «maintenir des finances publiques saines, avec sur le long terme, un solde budgétaire excédentaire et un faible taux d’endettement public», on devine le casse-tête dans le contexte de baisse de la croissance et de l’emploi et de la stabilisation d’un taux de chômage élevé…Le rétablissement de l’équilibre des finances publiques à paperjam  | Mars 2010 | Économie & Finance

l’horizon 2014 reste pourtant la priorité du gouvernement, lequel se base sur un effort d’assainissement annuel «d’au moins 0,5 % du PIB en termes structurels», le tout conjugué à «des réformes structurelles destinées à soutenir la viabilité à long terme des finances publiques.» Oui mais encore? «La réalisation de cet objectif implique un effort budgétaire de l’ordre de 300 à 500 millions d’euros par an au cours de la période 2011-2014, pour arriver à un effort cumulé annuel en 2014 avoisinant 1.600 millions». Oui mais encore? Les détails du document s’arrêtent là. Rendez-vous à la Tripartite pour la suite du feuilleton… Le problème est qu’un tableau détaillant les efforts à réaliser par les trois composantes du système public (Administration centrale, communes et Sécurité sociale), présenté en commission parlementaire, a étrangement disparu de la version finalement présentée à Bruxelles. Un tour de passepasse révélé par Le Jeudi qui passe d’autant moins que le chiffre attribué à la Sécurité sociale à l’horizon 2014 (entre 1.100 et 1.250 millions d’excédent) ne correspond en rien aux estimations de 900 millions faites par Mars di Bartolomeo, le ministre concerné. Pas plus que ne «passe» la volonté d’arriver à l’équilibre pour les communes à cette même échéance, qui n’a été pas débattue avec le Syvicol (Syndicat des villes et communes luxembourgeoises). A la grogne à peu près unanime sur ces questions sensibles, Luc Frieden n’avait pas apporté de précisions particulières à l’heure où nous clôturions cette édition…


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30 luxembourg Agriculture

Le bio a son logo

A partir du 1er juillet 2010, le logo biologique de l’Union européenne devra obligatoirement figurer sur tous les produits bio préemballés, élaborés dans les Etats membres de l’UE et répon­ dant aux normes requises. Pour tous les produits importés, il sera facultatif. L’apposition de logos privés, régionaux ou nationaux sera autorisée. Le logo officiel, réalisé par un étudiant résidant en Allemagne, Dusan Milenkovic, a été choisi dans le cadre d’un concours paneuropéen ouvert aux étudiants en art et en design.

Université

Le second plan quadriennal Etat/Université mise sur des recrutements et une recherche de haut niveau ainsi que sur l’augmentation des ressources financières de l’institution.

« Une croissance modÉrÉe » «Le recrutement de bons scientifiques prend du temps», a rappelé le recteur Rolf Tarrach.

DÉbrider les idÉes La seconde édition du concours scolaire «Génial!» vient d’être lancée par Luxinnovation et le ministère de l’Education nationale. Cet «appel national à la créativité et à l’innovation» s’adresse à tous les élèves scolarisés au Luxembourg, qui peuvent soumet­ tre un projet individuel ou de groupe. Un manuel pédagogique, incluant des techniques de brainstorming, a été envoyé dans les écoles et les lycées. Pour l’édition 2010, des professionnels du design ou de la propriété intellec­ tuelle peuvent intervenir à la demande des professeurs. www.genial.lu Santé publique

Vaccins au frais La campagne de vaccination contre le virus A/H1N1 n’a pas connu au Grand-Duché plus de succès que dans les autres pays européens. Sur les 700.000 doses commandées, seules 40.000 ont été utilisées. A l’instar de la Belgique, le Luxembourg négocie avec l’Organisation Mondiale de la Santé la possibilité de lui faire don de 10% de son stock. Quant aux 600.000 vaccins restant, ils ne seront pas vendus, assure le ministre de la Santé, mais «conservés pour le cas où une nouvelle vague, plus sévère, apparaîtrait dans les mois à venir».

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Concours

recentrées sur cinq priorités thématiques. «Seront plus particulièrement renforcés, le domaine de la La qualité reste le maître mot de la stratégie de finance (sous la conduite de la Luxembourg School l’Université du Luxembourg pour les quatre of Finance), la sécurité informatique, les sciences années à venir. «Comme l’espace est limité – et  de la vie au Luxembourg Centre for Systems Bioce, jusqu’au déménagement à Belval –, le nombre medicine, le droit économique et européen et enfin,  d’étudiants, de formations et de collaborateurs ne les activités liées à l’éducation et à l’apprentissage pourra que croître modérément», a toutefois tenu à dans un contexte multilingue», précise la feuille souligner le recteur Rolf Tarrach, à l’occasion de de route. la signature du contrat d’établissement 2010Le cadre financier proposé par l’Université a 2013 entre l’Université et l’Etat. été validé par le gouvernement, ce qui permettra Les piliers de cette croissance, définis par le de hisser les contributions financières du minisconseil de gouvernance, sont au nombre de cinq: tère de tutelle de 72 millions d’euros en 2009 à la garantie de la qualité, la consolidation des 119 millions en 2013. Parallèlement, l’Université acquis, le renforcement du profil ainsi que l’amé- vise une croissance de son financement externe lioration et le développement des formations et de 76% par rapport à 2009, exercice durant lequel des activités de recherche. plus de 13 millions d’euros provenaient de sourLe nombre des étudiants devrait passer de ces non étatiques. 4.400 (moyenne de 2009) à 5.400 à l’horizon 2013, Dans les quatre années à venir, l’institution essentiellement dans les filières de master, dont le entend aussi renforcer son profil d’université internombre sera également augmenté. Parmi les nou- nationale et multilingue, centrée sur la recherche veaux masters prévus, deux concernent les scien- et qui encourage fortement la mobilité de ses étuces naturelles, trois le domaine juridique, tandis diants. Pour ceux inscrits en formation de bacheque les sciences économiques devraient inaugu- lor, elle vise un taux de 70% de mobilité au-delà rer un master en «audit» et un autre en «internatio- de la Grande Région. nal business». Dans le domaine des sciences Une évaluation externe portant sur l’administrahumaines sont notamment prévus des masters en tion, les enseignements, les recherches et les tra«gouvernance européenne» ou en «architecture». vaux des enseignants-chercheurs sera réalisée en Les activités de recherche, quant à elles, seront 2013, avec un examen à mi-parcours en 2011.

Frédérique Moser

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Express (18/02) Le Fonds National de la Recherche (FNR) a clôturé l’évaluation du 2e appel à propositions de projets pour son programme CORE en dressant un bilan très positif quant à la qualité scientifique des projets de recherche sélectionnés. Afin d’obtenir encore de meilleurs résultats, différents changements ont été opérés en vue de l’appel à propositions de CORE 2010 qui permettent, entre autres, d’augmenter le taux de succès des jeunes chercheurs.

Recherche

Plus vite que prÉvu Un an après son lancement, la collaboration entre le CRP Santé  et Vesalius Biocapital atteint ses premiers objectifs: valorisation des travaux  de recherche et mise en place d’un réseau de partenaires étrangers. La coopération a permis d’aboutir au dépôt de cinq brevets.

Frédérique Moser (texte), David Laurent (photo)

Si la recherche scientifique ne peut se laisser enfermer dans un carcan, elle n’est pas pour autant à l’épreuve des chiffres et du temps. En mettant sur pied les alliances stratégiques, elle peut pénétrer pleinement l’espace public et rendre visibles et utiles, pour les patients, ses avancées les plus concrètes. Tel est l’esprit de la collaboration née en mars 2009 entre le Centre de Recherche Public (CRP) Santé et la société Vesalius Biocapital, qui vise à valoriser les résultats des travaux menés par les 250 scientifiques de l’institution publique. Sa stratégie: «investir dans la biotechnologie tout en atténuant les risques potentiels liés à cet investissement», a expliqué Stéphane Verdood, l’un des quatre managers de cette société luxembourgeoise au capital de 76 millions d’euros. Alors que les deux acteurs se sont associés il y a tout juste un an, en mars 2009, pour une durée de cinq ans, ils voient déjà se concrétiser certains de leurs objectifs. Physiquement, le rapprochement s’est encore accentué avec l’installation de bureaux de Vesalius dans les locaux du CRP, en novembre dernier.

«Vesalius Biocapital participe activement à la commercialisation des résultats de recherche, par le biais de brevets notamment, ainsi qu’au financement et au lancement de nouvelles spin-off inhérentes à ces projets», ont indiqué les partenaires lors d’une rencontre avec la presse, début février; sans entrer très avant dans le détail de recherches à haut potentiel de valorisation. Toujours est-il que cinq brevets ont d’ores et déjà été déposés et que des contacts étroits ont été tissés avec des partenaires étrangers. «Quand la science, le management et les financiers s’entendent, les projets bien conçus ont un rendement important», a souligné M. Verdood, en expliquant que l’objectif de Vesalius Biocapital est d’être l’investisseur de référence, capable d’attirer de nouveaux financements. Dès à présent, la société souhaite étendre ses objectifs au niveau de la Grande Région, en élargissant son réseau de centres d’excellences et en favorisant la coopération entre le monde de la santé et le secteur privé. Plusieurs partenariats sont déjà instaurés en France (Nancy et Metz), en Belgique (Université de Liège) et en Allemagne. La société travaille aussi activement dans des pays tels que le Royaume-Uni et la Suisse.

(17/02) Au mois de janvier, l’indice des prix à la consommation, établi par le Statec, a connu un recul mensuel de 0,82%, causé essentiellement par les soldes d’hiver. En neutralisant les variations dues aux soldes, l’indice affiche une progression mensuelle de 0,26%. Malgré ce recul, le taux d’inflation en glissement annuel continue sa tendance à la hausse entamée depuis l’été dernier, en passant de 1,80% en décembre à 2,11% en janvier. (11/02) Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, présente le plan d’action national pour la promotion de l’agriculture biologique. Il prévoit notamment une réévaluation des primes auxquelles ont droit les producteurs biologiques ainsi que la publication d’une étude sur la commercialisation de la viande, une semaine biologique dans les cantines scolaires des lycées et un séminaire de formation pour la restauration dans les maisons relais. (28/01) Un accord de coopération est signé entre la Banque Centrale du Luxembourg (BCL) et le Service central de la statistique et des études économiques (Statec). Cet accord s’inscrit dans le cadre des dispositions légales, en vigueur ou en projet, selon lesquelles le Statec et la BCL établissent, ensemble, la balance des paiements et les comptes financiers du Luxembourg, dans le respect de l’indépendance de la BCL. (27/01) Au 31 décembre 2009, le taux de chômage au sens large s’établit à 7,7%, selon le Comité de conjoncture. Ce calcul prend en compte également les personnes profitant d’une mesure pour l’emploi, soit 18.013 inscrits, au total, en fin d’année. Le nombre de demandeurs d’emploi au sens large enregistrés en décembre 2009 a augmenté de 3.672 personnes par rapport au mois de décembre de l’année passée. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

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Stratégie

Grande RÉgion: entre rÉalitÉ et rÊve

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Pour exister et offrir de vraies perspectives de coopération, l’espace économique transfrontière doit se doter d’un nom, d’une gouvernance, et lancer des grands projets, même utopiques.

Nicolas Raulot (texte), Etienne Delorme (photo)

Plus de 11 millions d’habitants (presque autant que toute la Belgique), 300 milliards d’euros de produit intérieur brut (soit 3,4% du PIB européen et l’équivalent de la richesse produite en Suède), 65.000 kilomètres carrés, 15 universités, 225.000 étudiants, 25.000 chercheurs (l’équivalent de Boston)... Sur le papier, la Grande Région offre un espace économique idéal au cœur de l’Europe pour donner un second souffle à une économie luxembourgeoise en perte de vitesse. Et pourtant, l’édition 2010 des Journées de l’Economie, organisées les 10 et 11 février à la Chambre de Commerce sur le thème: «Le Luxembourg dans la Grande Région: un potentiel de croissance économique durable», a montré qu’il fallait composer avec une réalité encore hostile, à l’intérieur d’une zone fragmentée, à cheval sur quatre pays: Luxembourg, France (Lorraine), Allemagne (Sarre et Rhénanie-Palatinat), Belgique (Wallonie, Communautés française et germanophone) et qui existe pour l’instant surtout dans les discours. «La Grande Région a un gros défaut: elle manque d’identité. Nous devons lui trouver un nom afin d’accroître sa visibilité», a indiqué d’emblée Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes moyennes et du Tourisme. «Un nom serait utile, en effet», a continué le Belge Bernard Bihain, CEO de Genclis, une société de biotechnologie établie à Nancy. «La Suisse et la France ont par exemple choisi les Portes du Soleil pour désigner leur domaine skiable commun. Et ça marche! Il nous faut aussi une modalité de fonctionnement et un environnement à peu près bien ficelé sur le plan juridique».

Barrières réglementaires, voire protectionnistes Et il y a encore beaucoup de travail en matière de droit, comme l’a souligné Fernand Rippinger, CEO de CFL Cargo. «Le réseau ferroviaire européen n’existe pas. Il faut faire homologuer les wagons et les permis de conduire des conducteurs dans chacun des pays. Ces barrières réglementaires, voire protectionnistes ont des raisons historiques, chacun ayant cherché à construire des systèmes isolés», a-t-il estimé avant de rappeler que le tout premier obstacle était d’ordre linguistique: «Quand on parle quatre langues, on ne fait pas conducteur de train, mais plutôt professeur à l’université». Les

«Si nous voulons réussir, il faut être mégalo, sinon mieux vaut rester au lit» François Pélissier (Ecologgia)

organisateurs des Journées de l’Economie se sont d’ailleurs longtemps demandé quelle langue était la plus appropriée pour ce type de colloque, avant d’opter pour le français. La question reste ouverte pour les éditions suivantes, même si Hubert Jacobs van Merlen, président et CEO d’IEE, société technologique spécialisée dans l’industrie automobile, a exprimé sa préférence pour l’anglais. Ferdinand Kayser, CEO de SES Astra, a indiqué pour sa part que le géant mondial de satellites ne générait aucun euro de chiffre d’affaires en Grande Région, mais que l’espace constituait un important réservoir de main-d’œuvre et de compétences. Fernand Rippinger a aussi mis en avant les opportunités de développement: «L’industrie est très forte dans la région. Elle a besoin d’une plateforme et de solutions logistiques, à compléter avec des compétences intellectuelles pour délivrer des prestations à haute valeur ajoutée». François Pélissier, président d’Ecologgia (Lorraine) ne l’a pas démenti sur la question des écotechnologies: «Il faut industrialiser les processus et mettre les compétences en synergie. Nous avons besoin d’une

démarche collective, d’une nouvelle façon de travailler ensemble. Nous avons les écoles, les compétences, les matériaux (acier, bois...) tous les atouts pour réussir en Grande Région et devenir un modèle en Europe.» Pierre Gramegna, le président de la Chambre de Commerce, a estimé que la Grande Région pouvait devenir «un espace de la connaissance», qui mise sur les activités de pointe, comme les technologies de la santé, les écotechnologies,les télécommunications... Les intervenants ont évoqué la nécessité d’une gouvernance, même si une présidence tournante est déjà assurée par périodes de 18 mois. Ils ont appelé à la mise en œuvre d’une politique commune de clusters (pôles de compétences) et au lancement de grands chantiers public-privé, comme celui d’Esch-Belval (autour des centres de recherche et des universités), pour fédérer les énergies de la Grande Région, y compris si ces projets phares contiennent une bonne part de rêve ou d’utopie. «Si nous voulons réussir, il faut être mégalo, sinon mieux vaut rester au lit», a déclaré François Pelissier.

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Coopération

Une harmonie À trouver

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Parfois les frontières entre les différentes entités de la Grande Région sont très symboliques. Parfois non… Jean-Michel Gaudron (texte), Etienne Delorme (photo)

Seul Etat souverain au cœur de la Grande Région, le Luxembourg constitue, de surcroît, le centre névralgique économique de toute cette zone géographique, pourvoyeur d’emplois et de valeur ajoutée. Un statut qui, parfois, suscite des jalousies, en dépit des efforts de la classe politique pour qu’il en soit autrement. «On ne veut pas donner l’impression que le Luxembourg ne fait que soutirer la main-d’œuvre pour nos seuls besoins, explique ainsi le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké, intervenant dans le cadre des Journées de l’Economie. Bien sûr, la Lorraine, notamment, profite des emplois créés au Luxembourg, mais nous sommes aussi là pour soutenir les projets faits ailleurs et générer des synergies, et non pas simplement pour les utiliser, voire en abuser. Il y a dix fois plus de chercheurs en Lorraine qu’au Luxembourg. Il ne sert à rien de vouloir dupliquer des centres de compétences ici. Autant travailler avec eux, chez eux, plutôt que de les attirer chez nous.» Entre les différentes composantes de cette Grande Région, il n’en demeure pas moins des frontières physiques et administratives, sources de bien des freins. «Elles sont souvent virtuelles et dans la tête des gens», reconnaît M. Krecké. Un constat qui prévaut aussi côté lorrain. «Nos élus n’ont pas toujours été habitués à regarder vers le Nord et la coopération entre les deux pays n’est pas forcément naturelle, indique Pascal Gauthier, le directeur général de l’Etablissement public foncier de Lorraine (voir aussi l’interview page 36). Pourtant, quand on travaille ensemble, on se rend compte que nos différences ne sont pas aussi grandes.» Bien évidemment, la position forte du Luxembourg ne peut pas être contestée, même si elle dérange parfois. «Le constat que le Luxembourg constitue un moteur est accepté par tout le monde, estime Didier Mouget, managing partner de PricewaterhouseCoopers Luxembourg. Mais un moteur ne peut pas fonctionner sans les autres composants de la voiture. Ces Journées de l’Economie

P

Les débats ont montré que dans bon nombre de cas, les initiatives économiques à l’échelle de la Grande Région suivaient généralement une logique de «bottom-up».

ont permis de mettre en évidence les complémentarités entre chacun, les opportunités et le potentiel de développement de cette Grande Région.»

Question de pédagogie Les échanges et débats au cœur de la seconde demi-journée du 11 février dernier, ont, en tous les cas, montré que dans bon nombre de cas, les initiatives économiques à l’échelle de la Grande Région suivaient généralement une logique de «bottom-up», c’est-à-dire qu’elles étaient initiées à partir du terrain, des PME, pour ensuite remonter vers les entreprises les plus importantes. «Le processus est engagé, indique M. Mouget. Les progrès sont tangibles, même s’ils ne sont pas forcément toujours significatifs. Les choses se construisent petit à petit et à un certain moment, l’économie va finir par entraîner le politique. Mais il demeure encore un certain nombre de barrières politiques à traiter pour passer à la vitesse supérieure.»

Ces barrières ne sont sans doute pas seulement politiques. Faire évoluer les mentalités, quelles qu’elles soient, est un processus qui, nécessairement, va prendre du temps, sans doute étalé sur plusieurs générations. «Il y a encore un peu de pédagogie à faire valoir des deux côtés, reconnaît le ministre Krecké. On n’a pas encore bien compris que l’on flotte ensemble ou que l’on coule ensemble. Imaginez que nous devions fermer nos frontières en raison d’une pandémie? Ce serait toute notre économie qui serait bloquée. Le Luxembourg est tellement dépendant du restant de la région que nous devons aller au-devant de nos voisins et les faire profiter de tous nos avantages. On le fait au niveau social, mais il ne s’agit pas d’un don qu’on leur fait. C’est tout à fait légitime! Si nous parvenons à faire passer ce message, nous aurons avancé. Ce ne sont pas ceux qui passent la frontière tous les matins qui ont du mal à le comprendre. Ce sont ceux qui restent chez eux.»

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Les Journées de l’Économie 2010 Plus de 350 personnes ont assisté à ces deux demi-journées consacrées aux relations entre le Luxembourg et ses voisins de la Grande Région. Luc Deflorenne et Etienne Delorme (photos)

Didier Mouget (PricewaterhouseCoopers), Alexandra Guarda-Rauchs (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur) et Lucien Thiel (député CSV)

Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

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Luc Henzig (PricewaterhouseCoopers) et Nicolas Schmit (ministre du Travail et de l’Emploi)

Patrick Artus (Natixis)

Carlos Guedes (ministère de l’Intérieur et de la Grande Région) Hubert Jacobs van Merlen (IEE)

Anne Grommerch (députée de la Moselle) Fernand Rippinger (CFL Cargo)

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Paul Huberlant (Coface) Serge Allegrezza (Observatoire de la Compétitivité)

Raymond Schadeck (Ernst & Young) et Jean-Claude Vesque (Chambre de Commerce)

Pierre Gramegna (Chambre de Commerce)

Carlo Wirth (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur)

Jean Graff (ministère des Affaires étrangères) et Carlo Thelen (Chambre de Commerce)

Luc Henzig (PricewaterhouseCoopers Luxembourg)

Antoine Rech (Sacred Heart University), Alexandra Bru (PricewaterhouseCoopers) et Laurent Magi (Luxinnovation)

Manfred Thielen (Soludec)

Jean-Paul Wolf (BGL BNP Paribas) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Jean-Jacques Sahel (Skype)

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Pascal Gauthier

« PAS DANS TOUS LES ESPRITS »

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Selon le directeur général de l’Etablissement public foncier de Lorraine, la réalité de la Grande Région n’est pas toujours naturelle.

Bernard Bihain

«La biobanque améliore la recherche» Le CEO de la société nancéienne Genclis souligne le potentiel de la biotechnologie. Nicolas Raulot (interview)

Monsieur Bihain, qu’est-ce que la biotechnologie? «C’est l’utilisation de notre connaissance du vivant dans trois champs d’application: d’abord, le green business, car la biotechnologie a un potentiel énorme en matière énergétique et de dépollution. Ensuite, le développement de molécules innovantes thérapeutiques et enfin le diagnostic et la médecine spécialisée. Genclis est notamment positionnée sur cette dernière activité… «Notre maison se focalise sur le diagnostic, mais moins dans une logique de diagnostic personnalisé que de diagnostic précoce de maladies, dont l’allergie et aujourd’hui le cancer, de façon à détecter l’existence d’une maladie à un stade très, très précoce.

«Il est important que chacun fasse un effort et aille vers l’autre» Pascal Gauthier (Etablissement public foncier de Lorraine)

Jean-Michel Gaudron (interview), Luc Deflorenne (photo)

Monsieur Gauthier, comment le Luxembourg est-il perçu du côté lorrain? «Il y a deux façons de le voir. Positivement, en tant que locomotive économique, un territoire où il y a du développement, qui attire beaucoup de travailleurs et qui offre donc une réelle chance, pour tous, d’avoir un emploi. Ou alors négativement, en tant que pays qui dépouille la Lorraine de ses personnes les plus qualifiées. Je pense qu’il convient de conserver la première vision plutôt que la seconde… Il n’empêche que la frontière géographique complique les choses, non? «Oui, forcément, puisqu’il y a de chaque côté deux mentalités différentes. Nos élus lorrains n’ont pas toujours été habitués à regarder vers le Nord et la coopération entre les deux pays n’est pas forcément

naturelle, ni automatique. Pourtant, quand on travaille ensemble, on se rend compte que les différences ne sont pas aussi grandes et qu’il est assez facile de collaborer ensemble. Y a-t-il vraiment une réalité économique à cette Grande Région en tant qu’entité unique? «De facto, oui, même si ce n’est pas dans tous les esprits. Beaucoup raisonnent encore en termes de Länder, de région ou de province. Il n’y a pas encore ce ‘réflexe’ Grande Région. C’est davantage dans les têtes que la frontière existe. Quand nous interrogeons des Lorrains pour savoir ce qu’ils connaissent de la Sarre, de la Rhénanie-Palatinat, de la Belgique ou du Grand-Duché, on se rend compte qu’ils ne connaissent pas grand-chose et que beaucoup n’ont même jamais fait l’effort de voir à quoi ça ressemblait de l’autre côté.»

Quel est le potentiel de développement de cette industrie? «La performance de nos tests, qui sont des aides au diagnostic, nous permet de dire qu’ils vont changer significativement le moment où le cancer sera détecté. Quand la maladie apparaîtra, on l’apprendra tôt, ce qui sera toujours embêtant, mais pas très grave. Le drame, c’est quand on l’apprend tard. Aujourd’hui, on n’a pas d’outil efficace pour le cancer du poumon, on n’a rien non plus pour le cancer du sein qui soit efficace avant 50 ans. Le lancement de la biobanque vous est-il utile? «La biobanque (Integrated Biobank of Luxembourg inaugurée les 25 et 26 février à Luxembourg, ndlr.) est déjà opérationnelle. C’est important. Car la biobanque va, en fonction de règles très précises, apporter du matériel biologique de grande qualité, indispensable à une recherche de grande qualité. Ce n’est pas parce qu’on va dépister le cancer du poumon au stade précoce qu’il faut arrêter la recherche sur le cancer du poumon. Il faut avoir des échantillons de qualité. Il faut rentrer dans le fond de la biologie. La biobanque complète donc tout à fait ce que nous apportons. Et si nous pouvons y contribuer par notre réseau professionnel en Lorraine, j’en serai très heureux.» Voir les interviews intégrales sur www.paperjam.tv

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Diekirch

L’avenir passe par la Nordstad La ville, secouée par la menace sur sa brasserie, fête ses 750 ans. Quel est le potentiel économique de cette petite cité nichée au Nord? Le point avec Jacques Dahm, bourgmestre.

Marc Vandermeir (texte), Luc Deflorenne (photo)

C’est en soi presque tout un symbole: lorsque l’on veut rejoindre Diekirch par le nord du pays, en venant d’Arlon, il y a un panneau de direction à Arlon puis… plus rien jusqu’au moment où votre GPS ou votre bonne vieille carte vous aura mené jusqu’aux portes de la ville. Or, pour celui – certes devenu denrée très rare aujourd’hui – qui ne serait pas équipé, ce ne sont ni les carrefours, ni les possibilités d’hésitation qui manquent. Et, si la chose mérite d’être signalée, car symbolique, c’est bel et bien parce que Diekirch a tout l’air d’une petite cité gentiment oubliée, blottie entre la rive gauche de la Sûre et les flancs des collines de la «petite Suisse luxembourgeoise». Une image à la fois réelle et dépassée car la ville, qui fête cette année ses 750 ans, peut effectivement paraître comme étouffée et coincée. Dépassée parce que cette cité de quelque 6.300 habitants a des atouts touristiques indiscutables, d’abord, et parce qu’elle a un tissu économique réel, même si fait de PME et TPE. Et malgré l’inquiétude – pour ne pas dire le désespoir – à propos de la plus grosse entreprise locale, la Brasserie de Diekirch, c’est précisément ce tissu économique qui porte le potentiel.

Une vingtaine de PME «Notre ville compte encore au moins une vingtaine de PME actives dans de multiples domaines, de la construction métallique aux garages auto­ mobiles en passant par tous les corps de métier du bâtiment, les divers commerces, etc. Pour moi, l’important, ce sont ces PME, car ce sont des entreprises locales qui emploient du personnel local. Il manque toutefois quelques plus grands magasins, qui créer­aient une attractivité supplémentaire», note d’emblée Jacques Dahm, le bourgmestre CSV de la ville. Il ne peut toutefois que constater que, dans l’état actuel des choses, et à cause de sa situation géographique, la ville a atteint ses limites. «Ceci alors même que nous avons beaucoup de demandes d’entreprises qui veulent s’établir ou se développer et auxquelles nous ne pouvons pas répondre. De plus, le prix des loyers et des rares terrains dis-

«Pour moi, l’important, ce sont ces PME, car ce sont des entreprises locales qui emploient du personnel local» Jacques Dahm (bourgmestre de Diekirch)

ponibles est très élevé, ce qui pénalise la demande, surtout pour le centre-ville.» Quelles sont, alors, les perspectives? Jacques Dahm se place à plusieurs niveaux: «Bien évidemment, tout dépend avant tout de l’évolution économique en général. Ensuite, la décentralisation de certains services de l’Etat aura des répercussions ici, avec l’installation de la Direction des Eaux et Forêts. On peut penser que cela va forcément aussi attirer des familles de cette institution et donc, par effet boule de neige, influer sur le développement du commerce.» Mais les deux grands axes de développement économique potentiel, le bourgmestre les voit dans l’achèvement de l’autoroute – «qui sera quand même bien terminée un jour» – qui désenclavera non seulement la ville, mais toute la région. «A partir de ce moment, nous ne serons en réalité plus loin du tout de Luxembourg, ce qui pourrait motiver des entreprises à venir ici,

car Luxembourg-Ville sature et connaît des prix très élevés. Et, surtout, cette autoroute donnera un accès parfait à toute la Nordstad, qui est le réel axe de développement de la ville, en collaboration totale avec les cinq autres communes que sont Bettendorf, Colmar-Berg, Erpeldange, Ettelbruck et Schieren. C’est dans ce contexte global qu’il faut envisager le futur économique, car cette région pourrait se suffire à elle-même. Notre souci est d’être prêts à temps et que tous les aspects de la mobilité aient été pris en compte et résolus.» Jacques Dahm relève encore le projet de zone industrielle, juste à côté du centre de traitement des déchets. «Il faut encore convaincre quelques agriculteurs de vendre leurs terrains, et nous espérons créer un syndicat avec Erpeldange. Preuve du réel potentiel économique: tout est en fait virtuellement déjà rempli dans cette nouvelle zone industrielle!»

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Entrepreneuriat

accÉlÉrateur de croissance La Chambre de Commerce lance un programme de «business mentoring» pour favoriser le partage d’expériences entre jeunes entrepreneurs et dirigeants chevronnés.

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Rachel Gaessler, responsable de l’Espace Entreprises de la Chambre de Commerce, côtoie les créateurs d’entreprises depuis des années. Et connaît bien les chiffres: une «junior entreprise» sur deux cesse ses activités et 20% des PME changent de patron dans les cinq premières années. «Dans le cadre du parcours d’affaires 1, 2, 3 Go!, j’ai observé leur besoin de partager les difficultés avec une personne plus aguerrie, mais aussi de briser l’isolement qui se crée parfois lorsqu’ils ont lancé leur projet», explique-t-elle. Après un tour d’horizon à l’étranger, elle découvre deux expériences innovantes, au Canada et en France, basées sur une démarche qui commence à faire ses preuves, le mentorat d’affaires. «Il s’agit d’un accompagnement personnel, volontaire et bénévole, apporté par une personne expérimentée – le ‘mentor’ – à une autre personne – le ‘mentoré’ – dans la réalisation de son projet.» A la différence du coach, «un professionnel rémunéré, orienté ‘résultats’ et qui intervient à titre ponctuel», le mentor pratique un encadrement sans intérêt financier, sur un plus long terme (entre 12 et 18 mois). «C’est une relation basée sur des valeurs humaines, le respect mutuel et le partage d’expériences. Le mentor transmet un savoir-faire et agit aussi sur le savoirêtre du mentoré, c’est-à-dire qu’il hisse son niveau de compétences et de confiance en soi. Il lui donne également matière à réflexion, mais ne prend pas de décision», explique Mme Gaessler.

Ne rien occulter Ce partenariat se base sur des relations formalisées, avec une convention qui garantit la confidentialité et des principes d’éthique, à savoir le bénévolat, l’absence d’obligation pour le mentoré de suivre les idées discutées avec le mentor – cela peut sembler évident, mais il est toujours mieux de le préciser! – ou encore le fait que le rôle du mentor n’est pas de se substituer au chef d’entreprise dans l’action. Les partenaires doivent également suivre une feuille de route. Le mentoré transmet tous les mois un petit rapport qu’il remplit en toute confidentialité, sur le site dédié. «Le programme est entièrement gratuit, mais il faut éviter les touristes, signale Rachel Gaessler. Un minimum d’engagement est nécessaire pour aboutir à des résultats.» Une phase pilote a été lancée fin 2007. Sean Killeen, 43 ans, le CEO de Xintec – une société du

«La relation de mentorat d’affaires se base sur des valeurs humaines et le respect mutuel» Rachel Gaessler (Chambre de Commerce)

Technoport qui élabore des logiciels traitant les données d’opérateurs mobiles – est ainsi mentoré depuis un an. «Mon mentor est Roland Haber, CEO de CRI. Son expérience et sa grande maturité en matière de business commercial constituent une plus-value importante, alors que Xintec sort du mode ‘start-up’ pour entrer sur un marché plus large, se réjouit-il. Je n’attends pas de lui qu’il ait des réponses à tout. Il m’aide surtout à voir, face à une problématique, les différentes options possibles et leurs conséquences.» M. Killeen ne voit pas comme une contrainte le feed-back mensuel qu’il doit donner à l’organisateur du programme. «On pense d’abord que l’on va perdre un temps précieux dans un travail de détail qui n’intéresse pas grand-monde. Mais c’est un exercice intellectuel important, car il permet de synthétiser les problématiques, de dresser un état des lieux et de mettre en exergue les points critiques. Il oblige également à regarder la réalité des choses et à ne pas occulter certains problèmes, sur lesquels on pourrait être tenté de fermer les yeux!» L’expérience pilote s’étant avérée très positive, la Chambre de Commerce a lancé le programme à

grande échelle, ce 24 février. Plusieurs ministères et partenaires (Confédération du Commerce, Horesca, Fedil, etc.) soutiennent l’initiative qui s’adresse désormais à l’ensemble des sociétés de la sphère économique, dans leurs différents stades de vie (démarrage, développement ou transmission). Michèle Detaille, CEO de No-Nail Boxes, fait partie du pool de mentors. «Je pratique déjà une forme d’accompagnement pour des amis, des enfants d’amis qui me passent parfois un coup de fil… Mais ce n’est pas structuré. Or, ce qui me plaît dans le ‘business mentoring’, c’est de percevoir ce que les gens peuvent retenir de ce qu’on leur dit, ce qu’ils en font…» La dirigeante est également séduite par l’aventure humaine. «J’aime la fraîcheur de la nouveauté, échanger avec des gens qui n’ont pas encore pris toutes leurs routines professionnelles. Cela me fait aussi progresser… Et puis, je suis ravie de le faire, parce que j’ai toujours trouvé une écoute lorsque j’en avais besoin. Aujourd’hui, c’est à mon tour de renvoyer l’ascenseur!» www.businessmentoring.lu

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40 entreprises Orange

Rebranding réussi Les chiffres de l’exercice 2009 de l’opérateur Voxmobile, devenu Orange en octobre 2009, montrent que le rebranding a été plutôt réussi. Le nombre de clients a franchi un seuil symbolique et s’affichait, au 31 décembre, à 80.753 (+1,34% en un an), pour un chiffre d’affaires en hausse de 14,9% à 45,5 millions d’euros (dont 37,7 millions pour la téléphonie pure, en hausse de 13,21%). Une croissance notamment rendue possible par une forte hausse de l’ARPU (le revenu moyen par client et par mois) passé de 32,28 euros à 36,26 euros (+12,33%). «Orange confirme ainsi son potentiel de croissance tel que Mobistar l’avait prévu lors de son acquisition en 2007», indique le communiqué de la société.

Bofferding

RÉsultats savoureux L’entreprise familiale connaît une très forte croissance en Wallonie et en Lorraine. Et taille des croupières aux géants du secteur. Frédéric de Radiguès: «Nos efforts commerciaux dans la Grande Région ont payé, avec une croissance annuelle de plus de 25%.».

Satellites

Intelsat s’installe à Luxembourg SES a désormais un concurrent sur ses terres. Le groupe de satellites Intelsat vient de déménager son siège social des Bermudes au Luxembourg. Ses nouveaux locaux sont situés au 23 de l’avenue Monterey dans la capitale. «Nous avons choisi le Luxembourg pour la stabilité de son environnement économique et réglementaire», explique Andrew Stimson, senior director of corporate operations. Le groupe apprécie également la signature de conventions de non-double imposition et la position géographique du pays. Intelsat Global SA (Luxembourg) est en train de constituer son équipe, qui devrait à terme être composée d’une quinzaine de collaborateurs. Les services techniques demeureront aux Etats-Unis. Royal-Hamilius

Six dossiers retenus Douze dossiers de candidature avaient été remis en temps et en heure pour la mise en œuvre du site Royal-Hamilius, ilôt délimité par le boulevard Royal, l’avenue Monterey, la rue Aldringen et la Grand-Rue, qui doit accueillir des surfaces de bureaux et de logements. Six viennent d’être retenus par la Commission de sélection afin de participer à la deuxième phase de consultation. Le début des travaux est prévu pour 2012.

Marc Vandermeir (texte), Julien Becker (photo)

Le groupe Brasserie Nationale (brasserie Bofferding et sa filiale Munhowen) vient de présenter des résultats annuels marqués par une forte hausse. Alors que le marché brassicole est en régression de 3%, la hausse de 1% des résultats de Bofferding peut paraître quasi symbolique. Mais il faut décortiquer cette moyenne pour découvrir une tout autre réalité. «Nous avons déjà 55% de parts du marché national, où nous continuons à progresser, mais ce marché a ses limites, explique Frédéric de Radiguès, directeur général. Par contre, il y a un énorme potentiel sur les marchés voisins, en particulier la Lorraine et la Wallonie. Nous avons consacré d’importants efforts et ils ont payé puisque, là, nous obtenons une croissance annuelle de plus de 25% depuis quatre ans, ce qui nous a fait doubler nos volumes sur cette période.» Traduit en résultats financiers 2009, cela donne, pour le groupe, un Ebitda en hausse de 10% à 9,760 millions d’euros et un bénéfice net de 4,140 millions d’euros, à 0%. Pourquoi ce 0%? Tout simplement à cause d’un investissement de 2,7 millions d’euros dans une nouvelle salle de gestion des eaux. Le chiffre d’affaires de Bofferding est de 11,145 millions d’euros (+2,5%) et celui de Munhowen de 60,528 millions d’euros (+4,10%). Ce succès, le directeur général l’explique notamment par trois axes de travail mis en œuvre.

D’abord, la qualité du produit brassé – ce que toutes les brasseries assurent – «mais la qualité entre la cave du cafetier et le verre du client, via la pompe à pression, parce que le consommateur vous juge à chaque verre». D’où une importance capitale accordée aux lignes de débit. Le service, ensuite. «Nous mettons un point d’honneur à disposer d’une équipe un peu surdimensionnée par rapport aux points de vente, mais cela garantit un contact et un accompagnement parfaits.» Enfin, la flexibilité et la mobilité que ne peuvent offrir les grands groupes. Ainsi M. de Radiguès est-il lui-même en visite chez les clients deux à trois jours par mois. «Ajoutez à cela que nous sommes une entreprise familiale non tenue par des reportings trimestriels, c’est-à-dire beaucoup moins tenue par une politique à court terme, mais bien par le long terme». La question de l’avenir de la concurrente Brasserie de Diekirch, qu’Inbev entend fermer pour la brasser à Jupille, en Belgique, est inévitable. «Avec l’aide du monde politique, nous avons fait une offre très attractive pour Inbev. Mais nous sommes dans l’attente et je suis très pessimiste. Je n’ai jamais vu une marque survivre à la fermeture de la brasserie. Je ne crois pas un instant que le liquide qui sera brassé à Jupille sera encore de la Diekirch, du moins au bout de quelques mois. Ce sera de la Jupiler. Là, je vois une opportunité pour tous les acteurs luxembourgeois de se répartir le volume que prenait la Diekirch.»

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42 entreprises

Lean Six Sigma

one single platform

Can Lean Six Sigma methodologies be of benefit outside of traditional, larger manufacturing companies?

Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

The idea of cost-cutting, under various sobriquets, is prevalent in these times, and Lean Six Sigma is attracting interest amongst companies on whose radar it may not have appeared in the past, according to Olivier Ries, Business Operations Manager at Opex Management. “We have started a collaboration with the Chamber of Commerce in Luxembourg,” he says, “and Opex Manage­ment is a privileged member of the Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité (MLQ),” adds Managing Director, Samuel Essaka Ekedi. So where do these methodologies come from? “The link between large enterprises and both Lean and Six Sigma is purely historical. Yes, it was Toyota who conceptualised Lean as a management process, who noted down the systems, but there has been a desire to eliminate waste and accelerate production, and processes towards those goals, since the time of Venetian ship-builders,” says Essaka Ekedi. In the case of Six Sigma, it wasn’t entirely different. Similar types of practices existed before, and Motorola documented Six Sigma as a “modern management tool,” but it was General Electric, under the leadership of Jack Welch, who blazed the early trail for Six Sigma, using the methodology to propel the company to become the “most admired in the United States,” according to Essaka Ekedi. Six Sigma seeks to remove errors in manufacturing and business processes by using a set of quality management methods. Lean focuses on the elimination of expenditure that does not contribute to the creation of value for the end customer.

A question of compromise? “The two approaches existed for a certain amount of time in parallel, without crossing over, but there are complementary tools at the heart of both practices,” says Ries. “But each of the approaches had its limitations,” insists Essaka Ekedi, “for example, Lean is weaker when it comes to statistical controls and performance prediction. On the other side, Six Sigma is somewhat specialised, requiring a certain skill set and capabilities for complex calculations. In a lot of industries, one wouldn’t necessarily have all the data required to carry out these calculations.”

“One platform of operational excellence” Olivier Ries, right, with Samuel Essaka Ekedi (Opex Management)

Around the turn of the millennium, the two started to be talked of together as Lean Six Sigma, and elements of both methodologies were combined to create a system of operational excellence more tailored to any given organisation, and taking into account potential technical issues in carrying out one or other method. “I wouldn’t use the word ‘compromise’,” suggests Essaki Ekedi, when asked if Lean Six Sigma has to cut corners when applied to a smaller organisation. “The basic pillars of the methodologies apply to any company, namely customer satisfaction and improved business processes. And these two have elements of both Lean and Six Sigma in their genetics, creating one single platform of operational excellence. It’s like one large toolbox, if you will,” illustrates Ries. “At the point where one knows the methodo‑  logies well enough, one can use the particular tool required for the situation. Now, in financial services, banking and insurance, where we are working at the moment, people seem to be placing a premium on Lean. This may be quite surprising

given that the ultimate product is strictly a service, but it demonstrates that they dovetail.” He continues: “but the situation remains where very few companies in the services industry actually use Lean Six Sigma tools, and because they have their origins in industry, the skills come from there. Transferring those takes time. Even in the case of our own company, of the seven people we have, all except myself come from a more manufacturingbased background.” Programmes are being created for small and medium enterprises to try and avail of Lean Six Sigma practices, and the French and Luxembourgish governments are, at least indirectly, backing such schemes as they incentivise excellence and seals of quality for local businesses, particularly the smaller ones. And questions of pride? “There can be a resistance towards consulting,” concludes Essaka Ekedi. “But people need not think that what they were doing before was wrong. These methodologies just allow them to do things differently, with better results.”

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43 entreprises City One

BIP Investment Partners

Substance prÉservÉe En dix ans, la société d’investissement a su naviguer entre les périodes d’euphorie et de déprime de l’économie et des marchés.

Photo: Shell

BIP a investi 10 millions d’euros en actions de la société pétrolière Royal Dutch Shell (ici, son site norvégien d’Ormen Lange).

Jean-Michel Gaudron

Faire du venture capital et du private equity n’est pas nécessairement de tout repos, surtout par les temps qui courent. BIP Investment Partners en fait depuis bientôt dix ans (la société a été créée en avril 2000 sous l’appellation BGL Investment Partners) et peut estimer ne pas avoir trop mal tiré son épingle du jeu. Cela ne l’empêche pas d’être très attentive à sa stratégie d’investissement global. Ainsi la société a-t-elle décidé de ne plus développer son activité d’investissement dans des fonds de private equity, préférant concentrer ses efforts sur les investissements directs. Elle n’envisage, par ailleurs, pas vraiment de possibilités de sortie pour les investissements déjà existants, mais estime qu’après les corrections de 2008 et 2009, l’évaluation des investissements est arrivée à un niveau plancher. Pour le compte de l’exercice 2009, BIP Investment Partners a enregistré un résultat global positif de 22,1 millions d euros, qui se ventile en une perte comptable de 20,5 millions d’euros (elle était de 94,2 millions un an plus tôt) largement compensée par une variation positive de 42,6 millions des réserves de réévaluation, qui répercutent les variations de valeur du portefeuille des investissements cotés. En 2009, la gestion de ce portefeuille de titres cotés a produit un bénéfice de 3 millions d’euros, alors qu’elle avait généré une perte de 1,8 million, assortie d’une moins-value de 134,3 millions. Parmi les nouvelles valeurs cotées introduites

dans le portefeuille de BIP, se trouvent la société pétrolière Royal Dutch Shell (pour un montant de 10 millions), le réassureur Münchener Rück (10 millions également) et le groupe minier australien BHP Billiton (6 millions). Elle est évidemment toujours impliquée dans ses investissements «historiques» tels que SES, RTL ou encore ArcelorMittal. A noter que dans ce dernier cas, l’important investissement dans le géant de l’acier a été réduit de 40% au cours du premier trimestre 2009. Manque de chance, c’est au cours du second semestre que le titre a fortement rebondi en Bourse… Du côté des investissements non cotés, BIP a investi quelque 41 millions d’euros dans des investissements nouveaux (contre 30 en 2008), dont 33 millions dans des investissements directs. La société s’est notamment engagée dans les développements, au Luxembourg, de Domain Invest (commerce de noms de domaine Internet) et de l’opérateur alternatif Luxembourg Télécom (ex-SIT Group). Elle s’est, dans le même temps, désengagée du capital d’Artelis (ex-Cegecom), revendant sa participation à Enovos International. Entrée dans le capital en 2001, elle a, au passage, réalisé un bénéfice total sur l’opération de quelque 3,5 millions d’euros. Fortement dépendante de l’évolution des marchés boursiers et du climat économique général, BIP entend, dans un avenir proche, concentrer ses investissements dans les entreprises directement exposées à la forte croissance des marchés émergents.

Luxembourg après Bruxelles Créé dans le sud de la France, à Toulouse, en 1991, le groupe City One, spécialisé dans la gestion, l’organisation et l’externalisation de l’accueil en entreprise, mais aussi dans l’organisation d’événements de tout type, vient de s’implanter au Luxembourg. C’est la deuxième ouverture d’un bureau hors des frontières de l’Hexagone, après celui de Bruxelles. City One emploie quelque 2.200 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2009, en croissance annuelle de 13,2%. Prix Luxembourgeois de la Qualité 2010

Appel à candidatures Le MLQ (Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité) lance son appel à participation pour le Prix Luxembourgeois de la Qualité 2010, qui sera remis le 19 novembre prochain et qui est ouvert à tout type d’organisations, publiques ou privées, réparties en six catégories. «Participer est un signe de qualité qui peut influencer la décision d’achat des clients. C’est également un bon moyen d’obtenir un diagnostic de son organisation», explique le MLQ. Date limite du dépôt des dossiers: 28 mai. www.mlq.lu Restructuration

Computersystems dans le giron des P&T Computersystems, qui était une filiale à 100% de Systemsgroup, a changé de mains après son rachat intégral par Netcore PSF. Une fusion qui permettra de «synchroniser au mieux les efforts de chacune des deux entités visant à s’imposer comme leader sur le marché luxembourgeois dans leurs domaines d’activités respectifs», explique-t-on aux P&T. Dans le même temps, l’Entreprise des P&T a porté sa participation dans le capital de Netcore PSF S.A. de 51% à 75%, les 25% restants étant détenus par… Systemsgroup. Publication

Précis de droit des sociétés La deuxième édition du Précis de droit des sociétés d’Alain Steichen vient de paraître aux Editions Saint-Paul. Elle est issue des cours que l’auteur donne depuis plusieurs années à l’Université de Nancy 2 et à la Chambre des employés privés et mise sur la forme simple et pratique des cas exposés. Alain Steichen: Précis de droit des sociétés, deuxième édition. 864 pages. Prix 55 euros. www.editions.lu

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E


44 entreprises Cetrel

Premier contrat en Autriche Reload Card, la première carte prépayée rechargeable émise par Raiffeisen Zentralbank Österreich AG, le groupe bancaire autrichien le plus important, aura une petite touche luxembourgeoise. C’est en effet l’opérateur Cetrel qui a été choisi en tant que card issuer processor (centre de traitement monétique). Cette carte dispose de fonctionnalités supplémentaires par rapport aux cartes traditionnelles, telles que la personnalisation avec une photo ou encore un système d’alerte SMS en cas de franchissement d’un seuil limite critique.

Private equity

representing interests Private equity is becoming more important in Luxembourg. Now there is a dedicated association.

Jan de Nul

Hans-Jürgen Schmitz (LPEA): “This is a welcome initiative.”

maiden voyage Jan de Nul group took delivery of the world’s largest sailing fall-pipe vessel, the Simon Stevin, on 4 February, and the ship is being pressed into service for its first two rock-dumping projects, pertaining to the Pluto and Reindeer pipelines in Australia. The ship will load the required rock on the way, and the Spanish-built 191m vessel’s capacity of 33,500 tons is sufficient to carry out both projects. The company was also awarded the 50 million euro contract for the reclamation of the Lido Boulevard in Johor Bahru, Malaysia, where 50 hectares of land will be reclaimed for residential purposes. Guichet Unique PME

ça bouge au Nord Photo: www.guichetuniquepme.lu

Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

Soucieux d’améliorer ses services en faveur des PME de la région Nord du pays, le Guichet Unique PME vient de se doter de nouveaux locaux à Clervaux, au Klatzwzee. Il dispose dorénavant d’une salle de formation pouvant accueillir différents séminaires pour les petites et moyennes entreprises. www.guichetuniquepme.lu

“With the industry showing growth over the past number of years, the creation of an association dedicated to private equity and venture capital became necessary for Luxembourg,” says HansJürgen Schmitz of Mangrove Capital Partners, and president and founding member of the Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association (LPEA), which was inaugurated on 1 February. Creating the association was an entirely logical step as Luxembourg has a financial sector which is favourable to private equity transactions, and over the past number of years has emerged as a popular choice for major players in the field of private equity, with a significant proportion of the those players establishing operations in this country. It is also telling that many of those active in private equity, be they banks, fund administrators, law offices or consultants have created teams dedicated solely to private equity, while the Grand Duchy is viewed very favourably as a destination for anticipated expansion. Moreover, the creation of the LPEA is in line with the government’s aim to boost the diversification of the financial sector, and the Luxembourgish economy as a whole. Although the LPEA is a non-profit organisation, the advantages it will bring should provide bene-

fits on several levels: representing and promoting the interests of those involved in the industry who are based in Luxembourg, but also supporting private and public initiatives in the industry. “We want to reinforce the attractiveness, competitiveness and efficiency of Luxembourg as an international hub for private equity services,” states Schmitz, “in terms of legal expertise, economic expertise and regulation, and private equity services as a whole.” Similarly, the LPEA will represent Luxembourg’s private equity interests on the international scene, particularly the European Private Equity and Venture Capital Association (EVCA). Full membership is available to any person or company involved in private equity who ticks the necessary criteria, while associate membership is available to those involved in other relevant professions. “The necessity for this association is highlighted by the very favourable reaction from the private equity industry,” says Schmitz, “in fact, 25 players in the industry and providers of private equity services submitted their credentials to become founder members.” The executive committee is made up of Alain Kinsch of Ernst & Young, Emanuela Brero (CVC Capital Partners), Guy Harles (Arendt & Medernach), Marc Faber (BIP Investment Partners) and Gilles Dusemon (Loyens & Loeff).

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place financière

46

ring Alfi Sp e 2010 enc Confer

Claude Kremer

A un mois de la conférence de printemps organisée par l’Alfi, le président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement constate que la place luxembourgeoise garde la confiance des investisseurs.

« Un signe positif d’Évolution » Jean-Michel Gaudron (interview), Andrés Léjona (photo)

Claude Kremer, après une année 2008 difficile, les fonds d’investissement ont connu un bien meilleur cru 2009. Que retenez-vous principalement des chiffres positifs de ce dernier exercice? «Je tiens d’abord à préciser que le fort recul de 2008 (25% de recul des actifs sous gestion, ndlr.) était dû, pour 85%, aux effets de marché et seulement pour 15% à des désinvestissements. En 2009, l’effet a été inverse, puisque la hausse des actifs a été de 18,04%, avec un montant absolu de 281,34 milliards d’euros supplémentaires. Environ un tiers de ce montant (84,37 milliards exactement, ndlr.) est issu de souscriptions nouvelles. Vu à l’échelle européenne, nous constatons par ailleurs que près de 50% de l’argent frais entré dans les fonds d’investissement l’a été dans des fonds luxembourgeois. Nous ne pouvons que nous en réjouir et cela montre en tous les cas à quel point les investisseurs sont restés fidèles à la place luxembourgeoise. Cet apport d’argent frais constitue le meilleur baromètre de confiance de la part des investisseurs. En septembre dernier, en marge de la conférence Alfi/Nicsa, vous aviez annoncé un plan d’action en cinq points. Où en êtes-vous, six mois après? «Nous avons en effet mis en place un certain nombre de chantiers concrets. Le premier, qui vise à nous mettre à l’écoute des investisseurs, s’est traduit par la création en octobre de l’Investor Forum, qui œuvre notamment dans un souci d’éducation et de pédagogie à l’attention des investisseurs. Cette approche se traduira entre autres dans des pages Internet dédiées sur le nouveau site de l’Alfi qui sera lancé en marge de la conférence de printemps, en mars.

Il est à noter que dans ce contexte, au niveau de l’Efama (l’association européenne des fonds et sociétés de gestion, ndlr.), un investor education working group a été mis en place et c’est l’Alfi, sous la responsabilité de Charles Muller (son deputy director general, ndlr.) qui en assure la présidence. Son objectif est de trouver les meilleurs moyens en vue d’améliorer l’éducation des investisseurs. Il existe déjà, un peu partout, des précédents dont on peut s’inspirer. L’idée est donc de consolider toutes ces initiatives nationales au sein d’une initiative européenne. La prochaine réunion de ce groupe de travail a lieu fin mars et un plan d’action sera soumis au conseil d’administration de l’Efama en septembre. Les changements réglementaires en cours constituent-ils une bonne façon de mieux servir ces investisseurs? «La directive AIFM (Alternative Investment Fund Manager, ndlr.), notamment, qui va introduire une réglementation pour tous les fonds dits ‘alternatifs’, c’est-à-dire ceux n’étant pas soumis à la réglementation Ucits, représente en tous les cas une réelle opportunité de développement de ce secteur des fonds alternatifs. Je pense notamment à trois catégories de fonds en particulier: les hedge funds, les fonds de private equity et les fonds immobiliers. La crise financière nous a clairement montré que les investisseurs ont un besoin croissant de produits réglementés de manière adéquate. Ils ont de moins en moins confiance dans des produits non réglementés. Par ailleurs, le G20 a luimême très clairement dit qu’il ne fallait plus qu’il y ait des acteurs et des produits financiers qui échappent à la réglementation, surtout s’ils comportent des risques systémiques. Cette directive est en train de prendre forme, mais nous ne savons

pas encore quel sera son visage définitif. Ce qui est certain, c’est que de la même manière que la directive Ucits, sur 20 ans, a permis de créer une véritable ‘marque’, il est tout à fait possible de faire la même chose pour les fonds alternatifs. A condition, évidemment, d’avoir un cadre réglementaire harmonisé au préalable. Mais il faut éviter de tomber dans certains pièges. Nous pensons, par exemple, qu’il faut un passeport européen uniquement pour les fonds d’origine communautaire, mais que, dans le même temps, les fonds non communautaires doivent garder une possibilité de se vendre au sein de l’Union européenne par le biais d’un régime de placement privé agréé de pays en pays. Notons qu’au Luxembourg, nous avons, en quelque sorte, déjà anticipé cette directive AIFM, puisque tous nos fonds luxembourgeois, alternatifs ou non, ont toujours été soumis à une réglementation. Par ailleurs, la législation sur les FIS (Fonds d’investissement spécialisés, ndlr.) constitue le cadre idéal en vue de la création d’un réceptacle pour tous ces fonds AIFM qui vont arriver. La promotion de produits plus efficients et mieux adaptés fait partie des chantiers que vous avez lancés l’automne dernier. Cela veut-il dire que les fonds Ucits ne remplissent plus ces critères d’efficience? «Je ne dirais pas ça. Le produit Ucits reste le produit majeur qui bénéficie d’une vraie marque mondiale. Nous devons donc faire tout ce qui est possible, à tous les niveaux, pour que cette marque mondiale perdure et soit encore mieux connue. Notre pénétration en Asie, en Amérique latine ou au Moyen-Orient, par exemple, doit être plus grande encore. Il n’en reste pas moins vrai qu’il y a toujours des adaptations à prévoir. Même s’ils restent glo-

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47 place financière

balement simples et faciles d’accès, les produits Ucits sont devenus de plus en plus complexes et la crise a montré que les investisseurs ne les ont pas toujours compris. Les produits sophistiqués restent néanmoins à la mode et les promoteurs de fonds de hedge funds, notamment, veulent faire des produits qui entrent sous l’ombrelle Ucits, permettant l’utilisation de produits dérivés dans certaines limites. Mais il y a une nécessité de créer, à côté de ces fonds sophistiqués, des fonds simplifiés, qui n’utilisent pas toutes ces techniques et peuvent ainsi être plus facilement appréhendés par le grand public. Nous devons donc travailler pour arriver vers ces fonds simplifiés, en réfléchissant de quelle façon il est possible de créer ces deux formes de fonds qui répondraient à la demande des investisseurs. Ce n’est pas simple, car ‘complexe’ ne veut pas forcément dire ‘risqué’, et ‘simple’ ne veut pas forcément dire ‘sans risque’. C’est là qu’il faudra amorcer la réflexion pour organiser un tel branding. Tous nos techniciens sont sollicités pour trouver une solution à cela. Mais d’un point de vue marketing, je pense que le marché le percevrait favorablement. Les fonds Ucits constituent-ils votre seule priorité? «Evidemment non. Nous devons ouvrir nos yeux très grands vers d’autres produits lancés, tels que les ETF (Exchange Traded Funds, ndlr.) que nous devons essayer d’attirer au Luxembourg, ou bien les produits ISR (Investissements socialement responsables) avec la microfinance, où le Luxembourg a déjà une position de leader en Europe. Et puis je n’oublie pas la finance islamique, où le Grand-Duché a aussi une belle carte à jouer. Du reste, la récente circulaire émise par l’administra-

«Tous nos fonds luxembourgeois, alternatifs ou non, ont toujours été soumis à une réglementation» Claude Kremer (Alfi)

tion des contributions directes quant au traitement fiscal de certains produits de finance islamique montre la volonté de créer le cadre fiscal et réglementaire adéquat. Il y a un réel appétit de certains investisseurs pour ce genre de produits et le Luxembourg a tout intérêt à bien se positionner. Dernier point, enfin: le développement de la présence internationale de l’Alfi. Comment cette volonté se concrétise-t-elle? «Nous parvenons à gérer, de mieux en mieux, nos roadshows à l’étranger, dont l’organisation représente toujours un énorme travail. Cette stratégie d’aller se présenter à l’étranger, directement chez nos clients, prospects ou utilisateurs futurs de la Place, est une stratégie qui paie, aussi bien dans les marchés matures que dans ceux qui sont encore à développer. Nous avons aussi décidé, définitivement, d’établir un bureau de représentation à Hong Kong.

Nous sommes en train de recruter la personne pour y aller et nous permettre de rayonner sur le marché asiatique qui, à nos yeux, est prioritaire dans un premier temps. Il devrait être opérationnel avant l’été prochain. Comment l’édition 2010 de la conférence de printemps de l’Alfi se présente-t-elle? «Au niveau des inscriptions, nous revenons au niveau de 2008, après avoir connu un creux en 2009, dû à la crise et la réduction afférente des budgets auprès de nos membres. En revanche, du côté des sponsors et des stands d’exposition, nous enregistrons une très nette augmentation, même par rapport à 2008. Tous les emplacements que nous avons établis dans le nouveau centre de conférences seront occupés. Cela montre que les budgets sont de retour et c’est évidemment un réel signe positif d’évolution.»

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48 place financière

Exhibitors Plan

Booth number

Company

Booth number

Acarda SARL

29

COMIT SE

18

Alpheus Solutions GmbH

34

Confluence

Asset Control

26

Diamos AG

Atlantic Fund Services

19

Baronsmead

44

Ernst & Young Services S.A.

BNP Paribas Securities Services

14

BNY Mellon

35

Company

Bowne

1

CACEIS Bank Luxembourg

5

Booth number

KNEIP

23

RBC Dexia

22

15

KPMG

40

Reflow Fund SICAV

36

12

Loyens & Loeff

SimCorp

31

SIX Telekurs (Luxembourg) S.A.

25 2

4

Finesti S.A.

16

FORTUNE Funds Services AG

17

HSBC Securities Services (Luxembourg) S.A.

3

IFE/EFE

Clearstream Banking

24

IGEFI Group Sàrl

6

Company

46

30

CO-Link S.A.

Booth number

eSecLending

CityJet

Ignites Europe

ring A l f i Sp 2 0 1 0 e n ce Confer

43 8 42

Company

7

Morningstar

38

much-net AG

20

Northern Trust

37

Société Générale Securities Services

PNC Global Investment Servicing Europe Ltd.

10

Sowatec AG

45

PricewaterhouseCoopers

13

Sparinvest S.A.

21

Princeton Financial Systems

11

State Street

28

Profidata Group

39

TransPerfect Translations

Quartal Financial Solutions & adept consult

27

Vistra Fund Services

Thomson Reuters

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50 place financière

Agenda Tuesday March 23, 2010 and Wednesday March 24, 2010

Tuesday 23/03/10 FOCUS ON THE INVESTOR 8.00 – 8.45 Registration & breakfast 8.45 – 9.00 Welcome and introduction Claude Kremer, Chairman, ALFI, Luxembourg and Vice-President, EFAMA, Brussels 9.00 – 9.10 Chairperson’s introduction Rudolf Kessel, Managing Director, Union Investment Luxembourg S.A. 9.10 – 9.40 Our primary fiduciary responsibility is to the investor Jean-Baptiste de Franssu, President, EFAMA, Brussels and CEO, Invesco Europe 9.40 – 10.15 CEO Interview: A perspective from outside the fund industry - Benoit Scheen, CEO, Mobistar, Brussels - Interviewer: Christophe Wintgens, Partner, Ernst & Young, Luxembourg 10.15 – 10.45 Refreshment break and visit of the exhibition area 10.45 – 11.20 CEO Interview: 2010 and beyond. Trends in the fund industry - Sanjiv Sawhney, Global Head of Fund Services, Citi, Luxembourg - Interviewer: John Li, Chairman of the Supervisory Board, KPMG, Luxembourg 11.20 – 12.00 A future operating model - Geoff Cook, Partner, Brown Brothers Harriman & Co. 12.00 – 12.05 Chairperson’s wrap up 12.05 – 13.45 Buffet luncheon in the exhibition area

FOCUS ON INFRASTRUCTURE 13.45 – 13.50 Chairperson’s introduction Jean-Christoph Arntz, Managing Director, Allianz Global Investors Luxembourg S.A.

13.50 – 14.30 Keynote speech: Conducting business with consumers – Delivering the best outcomes Sheila Nicoll, Director of Conduct Policy, Financial Services Authority, London

Wednesday 24/03/10

14.30 – 15.15 From outsourcing to offshoring - Moderator: Benjamin Collette, Partner, Deloitte, Luxembourg - Paul Bodart, Executive Vice President, Head of EMEA Operations, The Bank of New York Mellon, Brussels - Nicolas Buck, CEO, Victor Buck Services, Luxembourg - Jean-Paul Gennari, Managing Director, UBS Fund Services Luxembourg - Harry Nash, Managing Director, Franklin Templeton Investments, Luxembourg

9.00 – 9.10 Chairperson’s introduction Holger Hildebrandt, Managing Director, Deka International S.A., Luxembourg

15.15 - 15.45 Refreshment break and visit of the exhibition area 15.45 – 16.15 Fund cost structure: where do we stand? Andrés Hoyos-Gomez, Principal, McKinsey & Company, Paris 16.15 – 16.50 Migration of foreign funds to Luxembourg - Moderator: Jerôme Wigny, Partner, Elvinger Hoss & Prussen, Luxembourg - Alain Guérard, Executive Director, JPMorgan BankLuxembourg S.A. - Bil Jones, Independent Director, DMTC Group, Luxembourg - Laurent Vanderweyen, Managing Director, RBC Dexia Investor Services Bank S.A., Luxembourg 16.50 – 17.20 Doing business in Luxembourg: myths and realities, a cost perspective and UCITS IV opportunities - François Genaux, Partner, PricewaterhouseCoopers, Luxembourg 17.20 Closing remarks 18.00 Cocktail reception & Gala dinner at the Philharmonie Not included in the conference registration. Please book your place using the registration form on the inside back cover.

FOCUS ON PRODUCTS 8.00 – 9.00 Registration & breakfast

9.10 – 9.45 The future outlook for asset management in Europe Challenges and Opportunities Yves Perrier, CEO, Amundi, Paris 9.45 – 10.20 Luxembourg – Domicile of choice for an international Shariah compliant investment fund - Charles Peal, Chairman of the BMLE Umbrella Fund, Bank of London and the Middle East, London - Interviewer: Germain Birgen, Chairman of ALFI Islamic Funds Working Group and Managing Director, HSBC Securities Services Luxembourg S.A. 10.20 – 10.50 Refreshment break and visit of the exhibition area 10.50 – 11.25 Building a successful ETF platform in Luxembourg - Manooj Mistry, Head of ETF Structuring at db x-trackers, Deutsche Bank Exchange Traded Funds, London - Interviewer: Florence Alexandre, Chairwoman of ALFI ETF Working Group and Vice President Fund Administration, State Street Bank Luxembourg 11.25 – 12.00 Which reforms for the first pillar in Luxembourg? – Impact on the pension fund industry - Pierre Bley, Secrétaire Général, Union des Entreprises Luxembourgeoises - Interviewer: Ruth Bültmann, Chairwoman of ALFI Pension Funds Working Group and Managing Director, Assenagon Asset Management S.A., Luxembourg

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FOCUS ON REGULATION – UCITS, AIFM, DEPOSITARY BANK 13.35 – 13.45 Chairperson’s introduction Noel Fessey, Managing Director, Schroder Investment Management (Luxembourg) S.A. 13.45 - 14.30 Technical update - Nathalie Dogniez, Partner, KPMG, Luxembourg - Michèle Eisenhuth, Partner, Arendt & Medernach, Luxembourg - Francine Keiser, Partner, Linklaters LLP, Luxembourg 14.30 – 15.15 Threats & opportunities: views from the practitioners - Moderator: Freddy Brausch, Co-Chair of ALFI’s Legal & Regulatory Committee and Partner, Linklaters LLP, Luxembourg - Martin Dobbins, Managing Director, State Street Bank Luxembourg S.A. - Paul Freeman, Managing Director, Product Development and Range Management, BlackRock, London - Marc Raynaud, Chairman of the Board, BNP Paribas Asset Management Luxembourg S.A. 15.15 – 15.45 Refreshment break and visit of the exhibition area 15.45 – 17.00 The regulators’ perspective - Moderator: Claude Kremer, Chairman, ALFI, Luxembourg and Vice-President, EFAMA, Brussels - Jean-Marc Goy, Counsel for International Affairs, CSSF, Luxembourg - Charles Muller, Deputy Director General, ALFI, Luxembourg - Emil Paulis, Director, Financial Services Policy & Financial Markets, European Commission, Brussels - AMF Autorité des marchés financiers, France (speaker name tbc) 17.00 – 17.05 Closing remarks

12.00 – 12.05 Chairperson’s wrap up 12.05 – 13.35 Buffet luncheon in the exhibition area

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Development

Is the Luxembourg Financial centre converting to Islam?

ring Alfi S p e 2 0 1 0 enc Confer

Luxembourg is already the largest non-Muslim fund domicile with 7% of the global market share. Germain Birgen, Managing Director – Global Head of Fund Solutions, HSBC Securities Services Luxembourg (text), Julien Becker (photo)

Islamic Finance isn’t new to Luxembourg but has recently seen increased industry focus, media attention and political discussion. You would be absolutely justified to wonder about this growing interest and also in asking about the potential implications. Islamic Finance isn’t a simple adjustment of our conventional financial system to comply with Islamic laws (Shariah). It is a financial system based on fundamentally different criteria: religion for Muslims, ethics for non-Muslims. The concept of interest (Riba) does not exist and investment into activities and products such as alcohol, pork, gambling and adult entertainment (Haram) is prohibited. However, the fundamental doctrine is that money is a means to pay for a transaction linked to a tangible asset, and not a revenue generating commodity. This may seem to be bringing financial values and principles back to basics, but the sector has already developed into a sophisticated industry, expected to flourish in years to come. The ultimate aim is similar to that of conventional finance, but the concept, techniques, intermediaries and risks taken to achieve these results are different. The Qur’an, written some 1,500 years ago, does not set rules for finance but dictates those of human behaviour in the same way other religions do. It is the interpretation of these rules and their application in our daily lives that provide the framework for all of Muslim activities, including financial transactions. Four schools of thought coexist in Islam, resulting in differences in the way financial transactions are carried out in various Muslim countries, most notably between Asian and Gulf Cooperation Council (GCC) countries. This doesn’t make life easy for financial service suppliers: local, secular regulations must still be observed at all times whilst the interpretation of the Shariah given by the experts (scholars) must be respected. As with conventional finance, Luxembourg’s potential as an Islamic Finance centre is largely unconnected with local demand and instead derives from what Luxembourg can offer on the

“The sector has already developed into a sophisticated industry, expected to flourish in years to come” Germain Birgen

global stage. Today some 40 Islamic funds are domiciled here and 16 sukuk (the Islamic equivalent of bonds) have been listed on the stock exchange. This is still a niche market representing a tiny fraction of the local fund sector and exchange listings. Yet Muslims represent almost 30% of the world population and their wealth is steadily growing in markets such as Malaysia, India and the GCC countries. Until recently most sovereign wealth funds and Ultra High Net Worth Individuals in these countries have invested in conventional finance. Now the broader Muslim population is investing more and doing so whilst respecting their religious principles, thereby incrementing demand for Islamic products.

7% of global market share In 2008 Alfi created a dedicated committee to focus on Islamic funds. Luxembourg is already the largest non-Muslim fund domicile with 7% of the global market share. In 2009 Luxembourg For

Finance (LFF) set up a Task Force to look at all aspects of Islamic Finance: insurance, commercial and private banking, structuring of Islamic products, regulation and education. Dedicated training modules were first made available locally in 2009 and in November the Central Bank became the first European Central Bank to join the Islamic Financial Services Board in Malaysia. Most recently, in January 2010, the tax administration issued a circular on tax treatment of sukuk and various Islamic investment products structured in Luxembourg. A major conference on the topic is planned for November 2010. The Luxembourg financial centre with its infrastructure and industry focus has much to offer Islamic Finance. Harnessing this potential will not require any conversion of conventional finance. Instead the combined work of bodies such as Alfi, LFF and the Central Bank and the attraction of Luxembourg as a global financial centre are creating a parallel and attractive offering in this increasingly significant sector.

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A Future Operating Model

“Around the World… in 24 Hours”

ring Alfi Sp e 2010 enc r e f n o C

Ten years ago, just 38 asset managers set forth as intrepid explorers compared to over 142 today… Geoffrey Cook, Partner, Brown Brothers Harriman (text), Julien Becker (photo)

The pioneers of the Luxembourg fund industry had dreams of creating a fund industry for consumption by investors in Europe, but they could not have foreseen the true extent to which the Luxembourg domiciled Ucits has travelled. Over the course of the last decade, it has found itself taken to virtually all corners of the world as it has evolved from a largely European product to one that has become successful in Asia, South America and the Middle East. In contrast to Phileas Fogg’s lone voyage of yesteryear, the journey today is being taken by increasing numbers of voyagers who have recognized the benefits of a global “flagship” fund range based on Ucits. Ten years ago, just 38 asset managers set forth as intrepid explorers compared to over 142 today. This number is expected to increase as more asset managers continue to benefit from the trail set by the earliest of these pioneering fund promoters. Rewards for undertaking this journey have been highlighted in an Efama paper where a group of leading fund promoters confirmed that 90% of sales were flowing from South America and Asia and that the rate of growth was faster than that experienced in more traditional markets. That effect continued in 2009. The Luxembourg-domiciled Ucits has increasingly been used as the vehicle of choice for this journey accounting for over 75% of total crossborder fund registrations (PwC Global Distribution Survey 2009) on behalf of over 7,300 funds, almost doubling the number from 2002. Undoubtedly this journey will continue as the emerging markets in Asia and Latin America, and to a lesser extent Central and Eastern Europe, continue to mature, combining newfound wealth and favorable demographics. We expect the number of asset managers utilising Ucits to increase further over the next five years.

The importance of travelling companions However it is by no means plain sailing. We are starting to see obstacles appearing to hamper this growth and potentially derail progress. In the future, fund domiciles such as Australia or a new Asian domiciled product could compete with the Luxembourg Ucits; however, today, the competi-

“The future, both for the industry and more importantly, for the investor, should be bright” Geoffrey Cook

tion is coming from domestic Asian fund industries which are continuing to mature. Where Phileas Fogg trod, his faithful manservant, Passepartout, followed. The Ucits fund has its own trusted companion too, the transfer agent, who has had to keep up with the pace set by the Ucits fund. This function is critical to delivering global “best-in-class” investor experience. The transfer agent used to be seen as a necessary evil by most fund promoters, required to process deals and maintain the shareholder records, with much delivered in the least mature of processing environments. The transfer agents have had to invest heavily in their capabilities, infrastructure and people. A single model of client service centre will no longer suffice in supporting fund promoters and their investors alike, who demand support in their own timezone, language and, of course, demand immediate access to information. In doing so the transfer agent has proven its value, having navigated the challenges of providing “global working week coverage”, encompassing systems and operational design, while interfacing with global banking and clearing systems. “Fol-

lowing the sun … around the world in 24 hours”, a phrase used for global servicing coverage in effect 24 hours a day, is a must to meet investor expectations. Product structure is also critical; for example, designing and supporting funds with a late European or US valuation point which allow the issuance of trade confirms at the beginning of the following day in Asia is key. Just as Passepartout was an invaluable aid for Phileas Fogg, never before has it been so important for a transfer agent to be the global Ucits fund’s partner. As with Fogg’s journey, the road ahead will be challenging. There will be mountains to climb – most notably with regulatory change (Ucits IV, AIFMD, AML, etc.), continuing product development and competition from local products. However, unlike for Phileas Fogg, where his journey ended at the London Reform Club 80 days after it began, to collect his wager of £20,000, for the fund industry both the duration of this adventure and the possible benefits for both investors and promoters should be many times greater. The future, both for the industry and more importantly, for the investor, should be bright.

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Evolution

What event could re-ignite the re-domiciliation debate within the hedge fund community?

Hedge Funds going onshore

ring A l f i S p e 2 0 1 0 enc r e f n o C

Alain Guérard, CAIA, Executive Director, J.P.Morgan Luxembourg (text); Julien Becker (photo)

The re-domiciliation of offshore hedge funds and funds of hedge funds into domiciles such as Luxembourg or Ireland started in the late 90s and early 2000s with the implementation of new sets of regulations allowing alternative investment strategies to be launched into regulated vehicles in Ireland and Luxembourg. This proved quite popular with institutions that were entering the hedge fund space at the time, following a great out-performance of the hedge fund segment in the “bear” years of 2000-2003. In the past few years, Luxembourg kept making ground in the alternative space with new regulations such as the Specialised Investment Funds law in 2007. Even with this initial on-shoring trend and recent developments, hedge funds remain to a large extent domiciled in offshore centres such as the Cayman Islands. So what event could re-ignite the re-domiciliation debate within the hedge fund community? We can identify two main catalysts: investor appetite and new regulation: Investor Appetite – Following the recent credit crisis, institutional investors, which represent 72% of hedge fund industry assets according to a recent HFR survey, have maintained their commitment to hedge funds as a critical asset class, placing even greater emphasis on transparency, diversification and on the non-correlated risk return profile they can offer. One way for institutions to resolve the paradigm between getting alpha and maintaining the flexibility of investment strategies – while also improving transparency, increasing oversight and protecting investors – is to shift their focus to more regulated fund structures domiciled within the EU. Not surprisingly, there are now more than 200 hedge fund offerings complying with Ucits III guidelines, according to HFR. Those so called “Newcits” have experienced a rapid growth over the last 2 years and now exceed $50bn of assets. Let us look at the benefits of Ucits for hedge funds investors. Liquidity – The better liquidity terms offered by “Newcits” compared to offshore hedge funds vehicles is one of the key benefits of the Ucits structures. The rationale for this liquidity appetite is that liquidity risk became brutally apparent to many hedge funds investors in late 2008 when they were exposed to some of the defence mechanisms, such as NAV suspensions, gates and side pockets used by hedge funds managers to prevent fire-sale of their less liquid assets.

“A new opportunity for the Grand Duchy to attract hedge fund managers” Alain Guérard

Distribution – Ucits funds can be freely marketed to institutions and retail investors across the EU, Asia and South America. This is a clear benefit compared to the private placement regime applied to offshore hedge funds. It opens new types of investors to hedge fund managers such as retail investors, accessed through retail aggregators like retail banks or IFA networks and private banks. It also opens the door to Insurance companies or Pensions Funds. So above and beyond the distribution potential, Ucits offer a good level of investor protection and transparency, a fund oversight by a depositary bank and a liquidity profile not offered in the offshore world. The actual trade-off for the hedge fund managers is less flexibility in their investment strategies, as they are facing some restrictions on leverage, physical shorting and the requirement to offer investors bi-monthly liquidity. “Newcits” opponents believe that many hedge fund strategies may have to be profoundly altered to be structured as Ucits and may not achieve the historical performance achieved by those same strategies in an offshore format. Clearly a heated debate will continue for the foreseeable future with tracking error between offshore and onshore funds being heavily scrutinised. Regulation – In early 2009, the EU published a Draft project of Directive on Alternative Invest-

ments Funds Managers (“AIFMD”). This Directive is aimed at increasing the level of regulation on alternative fund managers in Europe but also on non-EU managers distributing products into the EU. One aspect of the directive that could potentially trigger a significant re-domiciliation trend into the EU in general and Luxembourg in particular, is the possible restriction on hedge funds distributing their offshore vehicles to professional investors within the EU. It is not clear yet if this would happen after a three year grace period or right after the directive is signed into law. If the most restrictive route is chosen, hedge fund managers may have no other option but to re-domicile their offshore funds into the EU. That said, it is obvious that Luxembourg has a great card to play and should be a jurisdiction of choice in this redomiciliation exercise. Finally, in the context of discussions about potential re-domiciliation of hedge fund managers outside London, the AIFMD could potentially create a management company passport very similar to Ucits IV. This could create a new opportunity for the Grand Duchy to attract hedge fund managers. Only time will tell if Luxembourg can become more than a fund domicile and service centre for hedge fund managers.

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Hedge funds

dÉfi irlandais

La vague réglementaire peut faire du Luxembourg une terre d’accueil idéale pour les fonds alternatifs off-shore. Même si Dublin dispose d’une bonne longueur d’avance.

Difficile de débuter une série d’articles sur la diversification de la place financière autrement qu’avec les hedge funds. Quelle autre activité a connu pareille croissance en dix ans dans le monde? Leur nombre est passé de 3.800 à plus de 10.000 entre le début des années 2000 et la fin 2007. Et leur encours sous gestion a dépassé les 2.000 milliards de dollars, avant de retomber à 1.600 milliards avec la crise. Dans un environnement «post-Madoff» où les investisseurs exigent une migration vers des cieux mieux réglementés et plus attentifs à la gestion des risques, le Grand-Duché peut prétendre attirer ces fonds dits alternatifs dont la plupart avaient élu domicile aux Iles Caïmans et dans quelques autres centres exotiques dits offshore (Bermudes, Iles Vierges Britanniques...).

Directive AIFM La légitimité du Luxembourg provient d’abord de sa position dominante en matière de fonds traditionnels, les OPCVM (en anglais Ucits) équipés d’un passeport qui facilite leur distribution dans l’Union européenne et dans le monde. «75,2 % des fonds enregistrés pour distribution au public dans plusieurs pays et 80% de ceux placés à Hong Kong sont luxembourgeois», note Jérôme Wigny, associé chez Elvinger, Hoss & Prussen. Il s’agira donc de répliquer au «monde non-Ucits» le savoir-faire et le succès des fonds Ucits.

Source: Alfi

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photos)

Hedge Fund Dec 08 June 09 Growth (domiciled + only administered) June 08/ June 09 Nber of funds 210 210 3.45% Hedge Funds Nber of units 625 614 10.04% Net assets 46.2 bn 19.3 bn -9.60% Nber of funds 467 486 7.76% Funds of Nber of units 1,451 1,288 8.88% Hedge Funds Net assets 93.9 bn 79.2 bn -40.50% Total Net assets 140.1 bn 128.5 bn -31.51%

La prochaine entrée en vigueur de la directive AIFM (Alternative Investments Fund Managers) dont la première version a été présentée en avril 2009 par la Commission européenne, devrait également renforcer cette «relocalisation» européenne et grand-ducale. Le texte, dont les contours restent incertains, prévoit en effet une harmonisation et un passeport pour les fonds alternatifs et leurs gérants: «Une forteresse européenne», résume Luc de Vet, managing director de Citco, un des principaux administrateurs de hedge funds qui emploie 4.000 personnes dans le monde, dont 200 au Luxembourg. La directive AIFM pourrait donc favoriser une concentration des acteurs et des fonds sur les places on-shore les plus séduisantes. Le Luxembourg se positionne d’autant mieux dans cette perspective que le régulateur local est réputé pour sa souplesse et sa compréhension des problématiques industrielles. «Le soutien du gouvernement a fait

du Luxembourg une place idéale pour tous les types de fonds. La CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) garde toujours à l’esprit l’intérêt des investisseurs, mais elle est assez pragmatique pour offrir des solutions. Au plus fort de la crise, l’autorité de surveillance a par exemple autorisé le recours aux side-pockets (portefeuilles séparés dans lesquels un fonds place ses actifs devenus illiquides pour pouvoir poursuivre ses activités, ndlr). Cela n’a pas été le cas dans la plupart des autres pays», note Luc de Vet. Autre argument favorable: le Grand-Duché sait s’adapter à l’environnement et se doter d’enveloppes juridiques appropriées. La partie II de la loi de 2002 sur les fonds d’investissement a offert une rampe de lancement aux hedge funds de droit luxembourgeois. «La directive Ucits III a aussi étendu les possibilités de recours aux instruments dérivés et permis la mise en œuvre de stratégies alternatives au sein même des OPCVM. Nous obser-

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Définition

Qu’est-ce qu’un hedge fund ? Un hedge fund est un fonds qui exploite des anomalies de marché, recourt à l’effet de levier pour stimuler son rendement, produit des performances supposées décorrélées des actifs traditionnels (actions ou obligations) en mettant en œuvre des stratégies et techniques de gestion innovantes. L’investissement dans un fonds de hedge funds permet de diversifier et de limiter ses risques. N.R.

Jérome Wigny (Elvinger, Hoss & Prussen) et Luc de Vet (Citco)

vons une convergence croissante entre les hedge funds et les fonds Ucits. La soumission aux règles Ucits facilite la distribution des fonds alternatifs et renforce leur crédibilité auprès des investisseurs institutionnels», indique Jérôme Wigny. Mais le véritable coup d’envoi a été donné par la loi du 13 février 2007 sur les fonds d’investissement spécialisés (FIS) ou specialised investment funds (SIF) en anglais, qui s’adressent aux investisseurs avertis ou «bien informés». Soumis au contrôle de la CSSF et à des règles plus strictes que les fonds off-shore, les SIF lèvent les restrictions d’investissement et libèrent les politiques de gestion.

sif, pif ou qif? Reste que d’autres pays ont des arguments à faire valoir pour attirer ces hedge funds internationaux en mal de rapatriement. Le cabinet Maitland vient justement de dresser un tableau, dans lequel il compare les caractéristiques des SIF luxembourgeois avec celles des PIF (Professional Investor Funds) maltais et des QIF (Qualifying Investor Funds) irlandais, dans l’optique de la migration de fonds dits «non retail». Or, si la menace maltaise paraît faible, en raison du rayonnement encore limité de sa place financière, l’Irlande n’a pas grand-chose à envier au Grand-Duché. De l’avis des professionnels de la Place, Dublin dispose même d’une bonne longueur d’avance en matière de hedge funds. Car pendant que le Luxembourg asseyait sa suprématie sur les fonds Ucits, la capitale irlandaise concentrait ses efforts

sur la gestion alternative. «Les Irlandais sont très agressifs et ont toujours été à la pointe dans l’alternatif. De notre côté, nous avons été lents à réagir. Nous vivions un peu de nos rentes sur les fonds traditionnels et les affaires nous arrivaient trop facilement», reconnaît Jérôme Wigny. Pendant ce temps, Dublin a su capitaliser sur sa proximité linguistique et culturelle avec le monde anglo-saxon. «Les fonds ‘Caïmans’ sont souvent listés à la Bourse de Dublin et entretiennent donc des liens avec les acteurs locaux. Par ailleurs, les gérants de hedge funds sont souvent conseillés par des cabinets d’avocats anglais ou américains qui ont davantage d’affinités avec le système juridique irlandais», poursuit-il. Et l’expert de poursuivre: «Il n’est pas question de changer de système juridique, mais nous devrons être plus proactifs dans notre communication.» Car là encore, on reconnaît à Dublin la capacité à délivrer son message avec efficacité. «Il y a trois mois, les Irlandais ont publié un communiqué pour annoncer la possibilité de transférer des fonds ‘Caïmans’ vers l’Irlande. C’est possible vers le Luxembourg depuis longtemps, mais nous n’avons pas forcément su le faire savoir. Bref, nous devons nous faire plus beaux», recommande-t-il. Enfin, «les promoteurs des fonds et leurs avocats déplorent que les étapes nécessaires au lancement d’un SIF (documentation, accord des autorités de surveillance...) prennent généralement plus de temps que pour un QIF irlandais», note Luc de Vet. Du coup, Jérôme Wigny affiche un certain réalisme

sur les objectifs à atteindre: «La bataille pour le leadership est déjà perdu. Une part de marché de 25% semble en revanche un objectif atteignable.» Pas question pour autant de baisser les bras. Un groupe de travail dédié a été constitué pour relever le défi des délais. «Nous travaillons également avec la Bourse de Luxembourg, pour faciliter la cotation des hedge funds et nous avons mis en place un groupe de veille pour analyser les équivalents du SIF en Europe», rebondit Jérôme Wigny. Les premiers résultats sont au rendez-vous, puisque plusieurs grands gérants alternatifs internationaux, comme Brevan Howard ou Marshall Wace ont choisi le Luxembourg et sont susceptibles d’entraîner des acteurs plus modestes dans leur sillage. Pour Luc de Vet, le Luxembourg devrait aussi mettre en avant le fait que son économie est en bien meilleur état que celle de son homologue irlandaise. «C’est un avantage indéniable», souligne-t-il. Le Luxembourg a enfin une belle carte à jouer en attirant les gérants déçus par le durcissement de la fiscalité britannique, voire des équipes entières. Mais là aussi, le Luxembourg doit se montrer réactif. «Nous avons appris que le Luxembourg avait été placé par une grande banque d’investissement (Goldman Sachs, ndlr.), aux côtés de la Suisse et de Dubaï, sur une short list de pays susceptibles d’héberger certaines de ses activités pour compte propre aujourd’hui établies dans la City. A-t-on consenti tous les efforts nécessaires pour les attirer chez nous?», se demande Jérôme Wigny.

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Crisis

there is another way... In a conference held by the Luxembourg School of Finance, alternatives to government bank bailouts were discussed.

Brian Power (text), Julien Becker (photo)

Government bailouts of stricken banks and institutions have been a hot topic in the media since the summer of 2007, and have aroused mixed feelings among politicians, bankers and the general public alike, ranging from stoicism to suspicion. “It is important to recall that we only have a very limited knowledge of many aspects of the financial crisis,” says Yves Mersch, Governor of the Luxembourg Central Bank. One aspect that is sure, however, is the need to explore alternative actions to liquidity injections from governments and central banks, which can create issues of moral hazard: losses accrued through excessive risk-taking can be papered over, and attitudes towards risk itself can be equally cavalier. This fosters a mentality that loss is acceptable because while profits can be enjoyed when times are good, when losses are made, people can get complacent and believe they will be bailed out in an emergency.

Enhancing resilience The burden on governments has been heavy, according to Mersch, “so far, Eurozone governments have committed approximately 26% of GDP to the financial sector in this time of crisis, although this support was necessary.” Necessary it may have been, and the ultimate consequences are positive in economic terms, but the challenge for the future is to find alternative methods for lean times, he believes. “There are signs of improvement, but these are relative to twelve months ago, not three years ago. Exit strategies must be considered.” Among the aspects Mersch sees as vital are a more thorough approach to systemic risk and a mentality favouring long-term stability over shortterm profit. “We need improved cooperation in surveillance and oversight,” Mersch continues, “systemic risk analysis was a key absence in the run up to the crisis, and there is something of a paradoxical situation whereby individual banks can appear stable, but the market, the banking system as a whole, is not.” Can systems be infallible? “Crises are an inevitable part of the financial world. It would be

“They coerce you into doing the right thing!” Theo Vermaelen (LSF), left, with Yves Mersch (Luxembourg Central Bank)

misguided to think they can be eliminated completely. What we do have to do is prepare adequately. Many changes need to be implemented: extraordinary policy measures taken were required to avoid the total collapse of the financial system. Hopefully the ongoing process of financial reform will enhance resilience and reduce the need for such interventions.” “There are often difficulties in finding names for things. We decided to go with Coercs, which stands for Call Option Enhanced Reverse Convertibles,” smiles Theo Vermaelen, professor at Insead and the Luxembourg School of Finance (LSF), of the policy mechanism he and Christian Wolff have proposed. The idea here is that Coercs can save the banks (for example, although they are not in any way exclusive to financial institutions) without using tax-payers’ money. Put simply, a Coerc is an example of contingent capital, where debt is converted into equity after a certain triggering event, “when the market value hits a specific level,”

says Vermaelen, “and acts as an alternative, or a compliment to regulation. Effectively, it is a contract that forces a recapitalisation at the moment a company gets into trouble.” By avoiding involuntary intervention on the part of the tax payer, the system of transferring debt to equity places less strain on governments. In terms of manipulation, Coercs can sidestep this issue because the target event is pre-defined, and equity holders have the right to buy back shares from bondholders in the case of debt. As Mersch says, crises are inevitable: what is a key issue for the future is what options there are for the financial sector. Unnecessary strain on the tax-payer is best avoided, that is clear. Coercs provide an alternative, but surveillance and reporting must be improved. A wider range of tools to counteract obstacles is needed. We may not know everything about the crisis, but we do know that information must be improved, and alternative options must be considered.

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64 place financière

Financial markets outlook

Avis partagÉs

Les experts présents à la table ronde du paperJam Business Club du 28 janvier n’envisagent pas l’année 2010 sur les marchés financiers avec le même optimisme.

Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)

La table ronde du paperJam Business Club Financial Markets Outlook 2010, animée par Nicolas Raulot (paperJam), le 28 janvier à la Banque de Luxembourg, a permis de voir combien l’approche de la crise actuelle et des voies de sortie pouvait être différente selon les experts interrogés. Une variété de points de vue qui n’en a rendu que plus riches les discussions. Après le «cataclysme» de la fin 2008 et une année 2009 incertaine, 2010 sera-t-elle celle de la sortie de crise? «Nous observons un assez large consensus des analystes, a noté Jacques Chahine, président de Chahine Capital. Les bénéfices des entreprises ont été révisés à la hausse de 13% en moyenne par rapport à ce qui était attendu en novembre et les prévisions des résultats pour 2010 sont extrêmement favorables, avec un rebond attendu de 25%. Les analystes continuent par ailleurs à revoir les résultats des entreprises à la hausse, car les chefs d’entreprise, en ce moment même, leur donnent des signes positifs. J’ai beaucoup d’espoir.» Un espoir que ne partage pas nécessairement David Schmidt, responsable de la gestion sous mandat à la Banque de Luxembourg. «Les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous pour que l’on puisse tabler sur une reprise durable. Surtout que lorsque seront retirées les liquidités qui ont été massivement injectées par les Etats, on se retrouvera confronté à des déficits budgétaires grandissants. Cela ne veut pas dire non plus que l’on va droit à la catastrophe. Sans doute les évolutions seront-elles très divergentes selon les marchés. Mais la matérialité de la reprise n’est pas tout à fait tangible.» Selon lui, une reprise durable ne pourra être envisagée qu’en présence de facteurs externes actuellement absents du paysage, à commencer par la reprise de la consommation aux Etats-Unis, loin d’être à l’ordre du jour outre-Atlantique. Un constat corroboré par Thierry Bichel (directeur général de FOP Gestion). «Le consommateur américain n’est pas prêt à tirer la croissance vers le haut. Le chômage est encore en augmentation, ce qui n’est pas propice à la hausse de la consommation. C’est un des risques que les marchés n’avaient pas anticipés l’année dernière. Ils le feront cette année.»

«Les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous pour que l’on puisse tabler sur une reprise durable» David Schmidt (Banque de Luxembourg)

Quelle stratégie d’investissement faut-il adopter dans ce contexte? Les visions à long terme n’ont plus la cote, devant le manque total de visibilité. «Faire des prévisions sur la seule année 2010 est déjà impossible, confirme Marc Flammang, économiste à la Compagnie de Banque Privée. La tendance reste que les marchés boursiers limitent l’ampleur des baisses, perçues comme autant d’opportunités d’achat en trading à court terme. Aujourd’hui, on ne peut pas vraiment dire que la Bourse est bon marché. En 2009, les entreprises ont fait de gros efforts de rationalisation qui leur ont permis de dégager des profits. Il faudra voir si cette tendance se confirme dans les premiers mois de l’année.»

Stratégies renouvelables? Pas question, donc, de rester inflexible sur des stratégies établies longtemps à l’avance. «Les modèles d’allocation dynamique sont plus appropriés, estime Thierry Bichel, qui regrette, par

ailleurs, que les propos du président américain Barack Obama visant à réglementer davantage le secteur bancaire ont «cassé en cinq minutes le regain d’optimisme qui avait été accumulé depuis le début de l’année.» S’il est, en revanche, un point sur lequel les experts participant à cette table ronde sont tombés d’accord, c’est l’attrait de valeurs actives dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier le solaire. «C’est le seul secteur dans lequel il est possible de générer des gains de productivité, note Jacques Chahine. C’est malheureusement un domaine encore très politisé, mais qui va réellement décoller le jour où il y aura intrinsèquement des véritables subventions accordées. Les technologies s’améliorent tous les jours, des brevets sont déposés en masse, notamment aux Etats-Unis. Le potentiel de croissance est très important.» Qui sait, dès lors, si ces énergies renouvelables ne vont pas induire des stratégies d’investissement renouvelables elles aussi…

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65 place financière CAC 40

Photo: David Laurent/Wide

Faites vos jeux en 2010!

Luther

Launching in January 2010, Luther has become the first major German law firm to establish a presence in Luxembourg.

“open for business” Stefan Kraus. left, with Eric Sublon (Luther): “We can only grow according to market needs.”

Le 28 janvier dernier, à l’occasion de la table ronde «Financial Markets Outlook 2010» du paperJam Business Club, l’architecte Jacques Lorang a reçu des mains de Thierry Bichel (FOP Gestion) le premier prix du concours Dax 2009: 5.000 euros de prestations de gestion. Surpris d’avoir gagné ce concours, c’est pourtant bel et bien lui qui a été le plus inspiré pour deviner le niveau de l’indice allemand Dax au 31 décembre 2009. En 2010, un autre concours est lancé, concernant cette fois l’indice CAC 40. Vous avez jusqu’au 28 février à 23h59 pour envoyer un email à Cac40@paperjam.lu, avec vos nom, prénom et pronostic quant à sa valeur au 31 décembre prochain. ING Luxembourg

Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

“It took us about six months to put together the preparation to be comfortable here, to get the right people,” says Stefan Kraus, Managing Partner at Luther, and partner of Luther Luxembourg, on the time frame the firm had to go from blueprint to reality in Luxembourg. While those who make up the financial sector are clearly going to be important to Luther in this country, is the timing of the move not a little bit surprising? Kraus disagrees: “We’re here to help our clients with Luxembourg matters. From their feedback, we learnt that they would appreciate us having a presence here without needing to involve lawyers from elsewhere. It is a key driver for us that our existing clients would like people on the ground here.” Eric Sublon, Managing Partner of Luther Luxembourg, and specialising in corporate and financial law, was motivated to join because he foresees “an exciting new challenge. But also, I’ve always wanted to be at a law firm from the start. While Luther is a German company, the idea is that in this country it will be a Luxembourgish law firm.” The strategy focuses on the international: “We are a member of Taxand, which is a strong driver for international business,” says Kraus, “while we already have offices in Singapore, Shanghai, Brussels and Budapest. Therefore it should not be con-

sidered just a link between Luxembourg and Germany.” Luther has had a fairly enduring link with Atoz, fellow members of Taxand, a cooperation that exists, according to Kraus, “in fields beyond legal services, primarily tax, finance and other competencies they have. This is vital in serving the financial services industry, where clients require a holistic solution.” “We want to show that Luxembourg has a bright financial future, and that the economy is not just built on banking secrecy. Even at the current time, there are opportunities and potential for growth in many areas like private equity and fund management,” remarks Kraus, with Sublon adding “it hasn’t been easy for law firms either, but one thing that is sure is that your clients really need you. Relationships are stronger, and us being here can only help that further.” Indeed, although the firm is open for business, the focus for the time being is on their existing clients. Going forward? “I think we have a unique market position in Luxembourg,” says Kraus. “So far there are no other German law firms present here, and this helps us service our clients in Germany, particularly in matters such as asset management and the fund business. We are quite strong in Germany in these fields, as well as laws pertaining to investment taxes in Luxembourg. But we are here for a variety of reasons.”

en avant toute La filiale de la banque néerlandaise reste la bonne élève d’un groupe qui a supprimé plus de 11.000 postes l’an dernier et peine toujours à sortir de la crise. En 2009, ING Luxembourg a dégagé un bénéfice net de 205,7 millions d’euros, en progression de 35,2% par rapport à 2008. Tous les métiers ont contribué à la performance, avec une mention spéciale pour le crédit aux entreprises et les activités de salles de marché. Pour 2010, la banque veut poursuivre son développement commercial et recrute actuellement une trentaine de collaborateurs. Elle subira néanmoins les conséquences du plan de restructuration décidé par la Commission européenne, avec la scission des activités d’assurance (35 personnes au Luxembourg) et gestion d’actifs (environ 40 personnes). Banque Degroof Luxembourg

RÉsultats en baisse, confiance en hausse Clôturé au 30 septembre, l’exercice 2008-2009 de Banque Degroof Luxembourg s’est achevé sur un recul de 7,9% du résultat net courant consolidé à 53,73 millions d’euros. La banque, qui affiche un rendement sur fonds propres de 28,7%, estime néanmoins sortir «renforcée» de la crise et être «parfaitement préparée à affronter les challenges de 2010», comme l’expliquent les administrateurs délégués Geert De Bruyne et Patrick Keusters. En matière d’administration d’OPC, elle enregistre une progression des actifs nets administrés de 3,1% à 17,9 milliards d’euros.

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La


66 place financière Restructuration

La BIL et RBC Dexia épargnées L’accord conclu avec la Commission européenne sur le plan de restructu­ ration de Dexia, suite aux aides publi­ ques dont elle a bénéficié pendant la crise, ne prévoit pas de coupes claires au Grand-Duché. La cession de la parti­ cipation de 50% dans RBC Dexia (société spécialisée dans la conserva­ tion et l’administration de fonds d’in­ vestissement détenue en commun avec Royal Bank of Canada), puis la vente de Dexia BIL avaient successivement été évoquées. Il n’en est rien.

Gestion du patrimoine

Les compÉtences sont lÀ L’Association Luxembourgeoise des Professionnels du Patrimoine veut réhabiliter l’image de la place financière grand-ducale à l’étranger. Marc Glesener (ALPP): «Nous avons des membres qui continueront à bien travailler, secret bancaire ou non.»

Secret bancaire

Photo: SIP / Nicolas Bouvy

Réunion germanophone

Les ministres des Finances des pays germanophones (Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg, Liechtenstein) se sont rencontrés au château de Senningen le dimanche 14 février. Officiellement, pour évoquer les déficits publics et autres thèmes d’actualité. La question du secret bancaire et des données bancaires volées ont été au centre des débats, alors que la Suisse, l’Autriche et le Luxembourg disent tou­ jours leur opposition au principe de l’échange automatique d’informations. Axa Luxembourg

Hausse de 50% du résultat Axa Luxembourg a enregistré une hausse de 50% de son résultat net en 2009 à 18,3 millions d’euros. Le chiffre d’affaires, en progression de 10,5% à près de 166 millions d’euros, a béné­ ficié d’une évolution favorable tant en opérations vie que non-vie. BCE

Constancio préféré à Mersch C’est Vitor Constancio, président de la Banque Centrale portugaise, qui a été préféré à Yves Mersch, son homologue luxembourgeois, par les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), pour exercer les fonc­ tions de vice-président de la Banque Centrale Européenne à partir de mai, en remplacement du Grec Lucas Papademos. Centuria

Un nouveau nom Présente au Grand-Duché depuis fin 2006 et spécialisée notamment en finance islamique, Financière Centuria Luxembourg devient Centuria Capital Luxembourg.

Sébastien Lambotte (texte), David Laurent / Wide (photo)

L’Association Luxembourgeoise des Professionnels du Patrimoine (ALPP) vient de se doter d’un nouveau secrétaire général. Marc Glesener, ancien employé du secteur financier, aura la lourde tâche de donner plus de visibilité et de redynamiser cette association créée en 1992 qui rassemble aujourd’hui une centaine de professionnels du secteur financier. Comme pour de nombreuses associations professionnelles, l’objectif de l’ALPP est bien évidemment de représenter l’ensemble de ses membres à l’extérieur et de faire valoir leurs intérêts auprès des dirigeants et législateurs. Mais, surtout, l’ALPP veut les accompagner pour faire face aux enjeux qui attendent la place financière luxembourgeoise. Depuis début janvier, moment où il a pris possession de sa fonction, Marc Glesener tente avant tout de définir les besoins des différents métiers. Cela en vue de définir les grands chantiers auxquels va s’attaquer l’association. Parmi ceux-ci, sans aucun doute, il y aura celui de l’image de la place financière du Luxembourg à l’étranger. «Il nous faut aujourd’hui défendre cette image et la valoriser, explique Marc Glesener. Nos pays voisins nous ont attaqués, en nous qualifiant de paradis fiscal, en pointant du doigt le secret bancaire. Or, le Luxembourg n’est pas un paradis fiscal. Nous avons la CSSF, tout est réglementé. On ne peut pas faire n’importe quoi.» Quant au secret bancaire, l’homme défend l’idée que le Luxembourg «c’est

bien plus que cela». La success story de la place financière luxembourgeoise est là pour le prouver. Les compétences que l’on y trouve ne sont pas forcément inhérentes au secret bancaire. «Nous avons des membres qui continueront à bien travailler, secret bancaire ou non, explique-t-il. D’autre part, on peut ouvrir un compte à l’étranger pour de tout autres raisons que l’évasion fiscale. Pour bénéficier d’une expertise pointue dans la gestion du patrimoine, par exemple.» Mais l’image de la place financière grand-ducale a effectivement été mise à mal. La liste grise de l’OCDE, l’annonce de la fin du secret bancaire par l’échange automatique de certaines données… Tout cela n’est pas sans conséquences. «Les banques, mais aussi tous les autres acteurs de la Place, en souffrent, commente Marc Glesener. Il y aura un effet négatif. Des gens ne viendront plus aussi facilement nous confier leur patrimoine. D’autres, par crainte, partiront ailleurs. Des petits comptes risquent de disparaître. Pour ce qui est des grands comptes, nos membres disent avoir structuré leur clientèle pour que tout soit transparent. Un client qui dispose d’un milliard peut difficilement le cacher.» Mais, en fin de compte, le secrétaire général se veut plutôt rassurant. Cet impact, selon lui, devrait être limité. Donc, plus que de se lamenter sur la fin du secret bancaire et de s’embourber dans l’image de paradis fiscal que l’on veut coller au Luxembourg, l’homme veut valoriser les qualités d’une Place dont l’expertise est reconnue au cœur du monde de la finance.

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68 place financière Rémunération

La cssf fixe un cadre La CSSF a adressé une circulaire à toutes les entités qu’elle contrôle pour définir «des lignes directrices concernant les politiques de rémunération dans le secteur financier». Il s’agit de mettre en œuvre les recommandations de la Commission européenne du 30 avril 2009 pour mieux encadrer les politiques de rémunération et d’attribution de bonus suite à la crise financière. Selon ce texte publié le 1er février par l’autorité de surveillance luxembourgeoise, «la direction d’une entreprise financière doit élaborer les principes de sa politique de rémunération pour le 30 juin 2010 au plus tard et les développer et appliquer à partir de l’exercice 2011».

C’est, en pourcents, l’augmentation des primes d’assurance-vie encaissées au quatrième trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008, selon les dernières statistiques du Commissariat aux Assurances, dans un contexte où les marchés financiers étaient revenus à plus de sérénité. Sur la période, l’encaissement des branches non-vie a en revanche reculé de 12,95%. Sur l’ensemble de l’exercice, la croissance des primes se monte à 52,57%. «Les branches-vie progressent de 63,19%, alors que celles de l’assurance non-vie enregistrent un léger recul de 3,57%», précise le Commissariat. Risque

Ernst & Young premier Ernst & Young vient d’être élu meilleur cabinet de conseil en gestion du risque pour le secteur financier, d’après l’enquête annuelle du magazine OpRisk&Compliance réalisée par plus de 300 professionnels spécialisés dans le monde. Au Luxembourg, les services de gestion du risque pour le secteur financier combinent une approche réglementaire avec une offre de services quantitative et qualitative de la gestion du risque, précise le communiqué du cabinet. Au temps pour nous

Gaëtan Herinckx Dans notre dernière édition, nous avons malencontreusement écorché le nom de Gaëtan Herinckx, notre interlocuteur chez Dexia Asset Management, interviewé dans le cadre de l’article de notre dossier Private Banking, consacré aux investissements socialement responsables (en page 72 du cahier «Management»).

Fonds d’investissement

Un nouvel Élan pour Nord Europe Private Bank UFG-LFP veut doubler ses encours sous gestion en s’appuyant sur sa plate-forme luxembourgeoise et sa vision du monde. Xavier Lépine (UFG-LFP), à droite, avec Philippe Verdier: «Les clients attendent des gérants qu’ils livrent leurs convictions.»

Nicolas Raulot (texte), Olivier Minaire (photo)

On écouterait bien Xavier Lépine parler pendant des heures de sa vision du monde et de ses perspectives d’investissement pour les 20 ou 30 années à venir. C’est justement «en décryptant les grandes tendances et leur impact sur l’économie et les marchés financiers» que le président du directoire d’UFG-LFP (né à l’été 2009 du rapprochement d’UFG et de la Française des Placements), compte doubler en cinq ans les encours gérés par la filiale du Crédit Mutuel Nord Europe (plus de 30 milliards d’euros à ce jour). En décryptant les grandes tendances donc, mais aussi en s’appuyant sur sa plate-forme luxembourgeoise Nord Europe Private Bank (NEPB) à partir de laquelle il veut distribuer les fonds à grande échelle: «L’idée est de faire de Nord Europe Private Bank (dont le nom devrait changer à terme, ndlr.) le bras séculier de la croissance d’UFG-LFP vers l’Europe, à partir du Luxembourg.» Selon le responsable, le Grand-Duché est en effet la «marque» la plus facilement exportable aujourd’hui, en termes de véhicules d’investissement. «En France, il existe plus de 20 produits d’appel public à l’épargne, avec des statuts juridiques et fiscaux différents et souvent perçus comme complexes par les investisseurs étrangers. Au Luxembourg, le régime est plus clair et surtout plus stable», compare-t-il. A partir de NEPB, jusqu’à présent en charge des activités banque privée de la banque mutuapaperjam  | Mars 2010 | Économie & Finance

liste lilloise, UFG-LFP vise notamment l’Espagne, l’Italie, la Suisse et l’Europe du Nord. Cette volonté d’expansion internationale est aussi dictée par les limites de son marché d’origine: «Nous sommes leaders en France sur le marché de l’immobilier non coté, sur les fonds de fonds alternatifs, dans la gestion socialement responsable. Et nous occupons une position décente sur les autres segments. En l’absence de réseaux captifs importants, le potentiel de croissance en France n’est pas infini pour une société de taille intermédiaire comme la nôtre.» L’équipe commerciale, qui se constitue actuellement à grande vitesse, est établie à Paris. A Luxembourg, Nord Europe Private Bank aura la charge de la plate-forme administrative et juridique. «Tout est organisé ici pour suivre les souscriptions-rachats des investisseurs internationaux», explique Xavier Lépine. «Nous sommes en train de mettre en place une gamme de fonds luxembourgeois, dont les premiers (les ‘major trends’, ndlr.) ont vocation à accompagner les cinq grands défis que nos sociétés doivent relever en matière de démographie, d’urbanisation, d’environnement, de ressources et de technologie», ajoute Philippe Verdier, administrateur délégué de NEPB. «Aujourd’hui, conclut Xavier Lépine, les clients attendent de leur gérant qu’il livre ses convictions et non pas qu’il annonce sa volonté de battre un indice.» Pour l’expert, l’immobilier de bureaux constitue notamment une protection pertinente contre l’inflation, dont il estime le retour inévitable dans cinq ans.


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industrie

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Jan De Nul Group

Un vaisseau-amiral À Capellen L’armateur, situé à la pointe de l’industrie mondiale du dragage maritime, installe son siège social à la périphérie de Luxembourg. Le bâtiment sera inauguré en juin.

ur Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photo)

Les îles artificielles de Dubaï, ce sont eux. La construction de l’aéroport de Hong Kong, l’extension de Singapour, les pipelines offshore de Sakhaline, toujours eux. Jan De Nul Group, qui figure dans le top 3 mondial des entreprises de dragage, est installé depuis 1995 au Luxembourg. Dans des petits bureaux discrets, loués à Steinfort. «A notre arrivée au Grand-Duché, il y a 15 ans, nous n’avions pas l’intention d’installer notre siège social ici», retrace David Lutty, manager, qui ne cache pas que le groupe d’origine flamande a d’abord répondu aux sirènes d’un environnement fiscal favorable aux activités maritimes. Mais peu à peu, l’ancrage s’est opéré. Jan De Nul inscrit une partie importante de sa flotte sous pavillon luxembourgeois et ses dirigeants tissent des liens avec les autorités politiques du pays. La maison mère, Sofidra, une holding créée en 1999, compte dix sociétés maritimes agréées et emploie 419 personnes au Luxembourg, dont une centaine dans le staff administratif et financier. Il y a deux ans, Jan De Nul a fait également partie des fondateurs du cluster maritime, initié par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur. «Jusqu’ici, nous avions cultivé une certaine discrétion. Désormais, nous voulons accroître notre visibilité, revendiquer notre identité d’entreprise luxembourgeoise», indique M. Lutty, un transfuge de la Chambre de Commerce – «le seul employé de nationalité luxembourgeoise» – qui est en charge depuis fin 2008 du «daily management» du groupe au Grand-Duché. Tout un symbole. Outre ses fonctions de gestionnaire maritime et de coordi-

nateur des équipes travaillant sur les nouveaux chantiers, il fait également office d’interlocuteur avec les autorités et la presse… ainsi que de facility manager pour le nouveau bâtiment. «La décision de lancer ce projet a été prise fin 2005. En fait, Jan Peter De Nul, le CEO du groupe, a répondu à une sollicitation du ministre Jeannot Krecké. Ce bâtiment est une réplique de nos bureaux en Belgique», explique M. Lutty. Edifié à Capellen, à proximité de la frontière belge que traversent chaque jour de nombreux employés, le bâtiment construit selon des normes «basse énergie» a suscité un investissement de 30 millions d’euros. Il compte trois étages et peut accueillir 250 postes de travail sur une surface totale de 5.500 m2. «Dans une première phase, nous envisageons de louer un tiers de la surface, soit environ 2.000 m2», signale M. Lutty.

Centre de formation avec simulateur Le bâtiment aura deux fonctions principales: celle de siège social, tout d’abord, pour les équipes administratives et financières, mais aussi celle de centre de formation. Un auditorium d’une centaine de places a d’ailleurs été aménagé au rez-de-chaussée. La décision vient d’être prise d’y installer un simulateur, un équipement ultraperfectionné permettant de former les capitaines aux techniques de dragage et nécessitant un investissement supplémentaire de quatre millions d’euros. Un second simulateur, pour la navigation, pourrait y être installé dans un second temps. «Notre objectif est d’utiliser ces nouvelles infrastructures pour la formation interne de notre personnel de mer, essentiellement au niveau de l’encadrement,

sur les aspects techniques et de qualité, de sécurité mais aussi pour la communication ‘groupe’, précise M. Lutty. Nous y organiserons également le captains’ meeting annuel, qui réunit les 160 capitaines de navires travaillant sur nos chantiers à travers le monde.» Pour l’heure, il n’est pas prévu d’ouvrir ces infrastructures à d’autres sociétés maritimes, mais le business manager ne l’exclut pas: «Si un intérêt se manifeste, pourquoi pas? Nous pourrions louer temporairement les infrastructures, mais en aucun cas mettre à disposition nos modules de formation ni nos formateurs. Tout cela relève de notre know-how interne.» Dès le mois d’avril, le personnel occupé à Steinfort commencera à emménager dans les nouveaux locaux, qui devraient être inaugurés officiellement en juin. Le début d’une nouvelle phase de l’aventure luxembourgeoise, pour le groupe. «Nous tenons à montrer aux autorités et au grand public que nous ne sommes pas une société boîte aux lettres, que nous ne sommes pas des profiteurs, martèle David Lutty. Nous sommes une société industrielle, très active dans l’économie locale. Chaque mois, nous versons d’importantes cotisations sociales au Luxembourg et nous dépensons quelques centaines de milliers d’euros chaque année pour des prestations dans le secteur des services, auprès des banques, des cabinets d’avocats, des auditeurs… Une société maritime telle que la nôtre n’est pas seulement là pour inscrire des navires, nous participons à la hausse du niveau de compétences dans le secteur maritime.» Jan De Nul compte actuellement 35 navires «parmi les plus importants et les plus ingénieux» de

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«Nous ne sommes pas une société boîte aux lettres, mais une entreprise industrielle, très active dans l’économie locale»

David Lutty (Jan De Nul Group)

sa flotte d’engins – qui en dénombre 125 dans le monde – inscrits au registre maritime luxembourgeois. Et n’entend pas en rester là. Dans les deux ans à venir, 20 nouveaux navires devraient se retrouver sous pavillon grand-ducal. «Notre programme d’investissement 2008-2012 porte sur un investissement total de 2 milliards d’euros, indique M. Lutty. Le pavillon luxembourgeois est de grande qualité, il est respecté mondialement. Nous apprécions aussi la grande disponibilité dont fait preuve le Commissariat aux Affaires Maritimes à notre égard.» A bon entendeur…

Les négociations vont… bon train David Lutty n’en fait pas mystère: la puissance financière de son groupe en fait un acteur économique de poids – et donc un interlocuteur de poids – dans le secteur industriel. Il entend prendre une part active dans le développement de cette niche stratégique pour la diversification économique du pays. Plusieurs dossiers importants

sont d’ailleurs sur la table. A commencer par la signature de nouvelles conventions de non-double imposition. Avec le Panama, par exemple. «Nous sommes très impliqués dans le système luxembourgeois, pour essayer d’améliorer la compétitivité du pays. Dans un secteur tel que le nôtre, actif sur tous les continents, l’existence de conventions bilatérales signifie gagner ou perdre un contrat à l’étranger», assure-t-il. Un autre dossier sur lequel Jan De Nul entretient des négociations intenses avec les autorités est celui du piratage des navires. «L’un de nos navires, le Pompéi, a été pris d’assaut en avril dernier avec dix membres d’équipage à bord», rappelle M. Lutty. Une rançon a été versée (au montant non divulgué officiellement, mais Le Jeudi a fait état de 2 millions d’euros versés par les deux copropriétaires) et les armateurs exigent de leur gouvernement une solution urgente. «Le port d’armes est actuellement interdit sur les navires luxembourgeois. Mais comment défendre notre flotte? Les Français et les

Américains, par exemple, autorisent des militaires à monter à bord. Il faut trouver une solution mondiale. Le Luxembourg mène actuellement des discussions à ce sujet avec la Belgique, c’est donc extrêmement important et nous suivons cela de très près.» Le groupe suit également avec attention l’actualité sociale, qui prévoit la transposition, d’ici 2012 au plus tard, de la Maritime Labor Convention. «La section ‘shipping’, qui fonctionne au sein de la Fedil (fédération patronale, ndlr), va travailler avec les syndicats pour mettre en place des conventions collectives. C’est bien pour le Luxembourg… et c’est bien pour nous!», assure M. Lutty. Pour le porte-parole de Jan De Nul, «il est important que le pays montre qu’il n’est pas seulement à l’écoute de son secteur financier, mais qu’il l’est également de son secteur industriel. Nos navires qui arborent le pavillon luxembourgeois sur des immenses chantiers de construction, à travers le monde, cela permet de donner une réelle crédibilité à notre secteur maritime».

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72 industrie Fret

Photo: Etienne Delorme

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Artisanat

Dernier appel pour l’innovation Vous êtes artisan et vous avez développé un produit, un service, un procédé de fabrication, une technologie ou une stratégie de gestion innovante? Déposez vite votre candidature pour remporter le «Prix de l’innovation dans l’artisanat». Les inscriptions ne sont plus ouvertes à la Chambre des Métiers que jusqu’au 1er mars 2010. A la clé, un budget de 15.000 euros, offert par la Fondation Groupe C3 (créée par la Mutualité d’aide aux artisans et la Fiduciaire des PME) et réparti de manière discrétionnaire par le jury selon l’intérêt des dossiers. Les finalistes seront nominés en mai, pour une remise des prix en juin. General Electric

Fermeture le 31 juillet Après Villeroy & Boch et Brasserie Diekirch, la vague de délocalisations dont est victime l’industrie luxem­ bourgeoise continue avec GE Fanuc Automation Europe (propriété de General Electric et du japonais Fanuc) qui emploie 46 personnes à Echternach et produit des systèmes informatisés de commandes numériques pour machines-outils. La fermeture de l’usine est prévue pour le 31 juillet en raison de la dissolution de la coentreprise entre les deux groupes internationaux. Une partie du personnel pourrait être reclassée sur d’autres sites du groupe General Electric en Allemagne et en République Tchèque. Les négociations sociales sont en cours.

remise en route Pas d’investissements structurels pour le sidérurgiste au Luxembourg en 2010, mais le groupe veut rendre ses outils plus compétitifs. Le groupe n’a tourné, au meilleur de 2009, qu’à 70% de ses capacités.

Photo: Etienne Delorme (archives)

Sept grandes entreprises européennes de fret ferroviaire, dont CFL Cargo pour le Luxembourg, DB Schenker Rail pour l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, CFF Cargo pour la Suisse et SNCB Logistics pour la Belgique, ont conclu l’alliance Xrail pour améliorer l’efficacité et la compétitivité du transport international par wagons isolés, qui s’oppose notamment au transport par route et représente environ 50% du fret ferroviaire européen. «Améliorer l’efficacité opérationnelle avec Xrail est la clé pour la création d’un réseau de wagons isolés orientés client, ce qui permettra d’être compétitif face au camion», a commenté Fernand Rippinger, CEO de CFL Cargo.

Sébastien Lambotte

ArcelorMittal est parvenu à boucler l’année 2009 en réalisant un léger bénéfice: 118 millions de dollars. Pas de quoi pavoiser en effet lorsqu’on le compare aux 9,4 milliards de dollars de bénéfices réalisés en 2008. Mais un résultat positif tout de même, à l’issue d’une année de crise sans pareille. Alors que son chiffre d’affaires a été deux fois moindre – 65,1 milliards en 2009 contre 124,9 milliards en 2008 –, que les prix ont baissé, ArcelorMittal s’est surtout battu pour limiter la casse. Mais qu’en est-il pour le résultat d’Arcelor­ Mittal au Luxembourg? Michel Wurth, membre du comité de direction, annonce à ce sujet des résultats qui font bonne figure en comparaison de ceux de l’ensemble du groupe. «Notre chiffre d’affaires, en euros, a reculé de 43%. Nous affichons donc des performances légèrement meilleures que celles de l’ensemble du groupe, qui accuse un recul du chiffre d’affaires, en euros, de 46%. Quant à la production au Luxembourg, elle a reculé de 20%. Au niveau mondial, la production du groupe a reculé de 30%.» Pour 2009, 2,1 millions de tonnes d’acier ont été produites sur le territoire luxembourgeois. ArcelorMittal n’est toutefois pas arrivé à sauver la mise sans mal. Le groupe n’a tourné, au meilleur de 2009, qu’à 70% de ses capacités. Un rendement atteint lors du dernier trimestre de l’année. «Au plus fort de la crise, en Europe, 10 hauts fourneaux

sur 25 étaient effectivement en activité. Nous prévoyons, pour les deux trimestres à venir, une légère hausse de la demande et donc une augmentation de l’utilisation de nos capacités à 75%», annonce Michel Wurth. Il précise que le groupe a toutefois bien veillé à préserver les outils à l’arrêt pour, notamment, faciliter leur remise en route. «Au cours de la période qui va suivre, 20 hauts fourneaux sur 25 seront effectivement fonctionnels.» Des réductions de coûts ont aussi pu être opérées grâce aux restructurations. «Des départs, dit ArcelorMittal, qui se sont passés dans un excellent climat social et qui ont été possibles grâce aux outils de flexibilité mis en place, à savoir, l’utilisation du travail intérimaire, les mesures d’âge et les départs volontaires.» Au niveau de ses effectifs luxembourgeois, ArcelorMittal a comptabilisé 557 départs. Fin 2008, le groupe employait, toujours au niveau grand-ducal, 6.606 personnes. Elles n’étaient plus que 6.172 au terme de l’année 2009. Entre les départs et les embauches, la baisse d’effectifs a donc été de 434 personnes. Michel Wurth a aussi précisé qu’il n’y avait pas, à ce jour, d’investissement structurel prévu pour le Luxembourg. «Les investissements non structurels, par contre, seront dédiés à rendre les outils dont nous disposons plus performants, a-t-il expliqué. Car la priorité pour l’Europe, et donc le Luxembourg, est bien de rester compétitifs au niveau de nos outils de production. Et la compétitivité, pour nous, passe par une production de qualité, sans négliger les aspects environnementaux.»

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Chronostock

L’ÉphÉmÈre, c’est moins cher

Le concept de magasins ouverts entre un et six mois, proposant des articles de marque à «prix Internet», essaime en Lorraine. Yann Quintus, l’heureux franchisé, explique les raisons du succès.

Joseph Tripodi / JB Presse (texte), Olivier Minaire (photo)

Les Anglo-saxons les appellent des «guerilla stores». Ces points de vente temporaires, généralement installés dans des locaux commerciaux vacants en centre-ville, proposent divers articles de marque à des prix défiant toute concurrence. En France, la société lyonnaise Chronostock développe ces magasins éphémères (entre un et six mois d’existence) depuis 2007. Avec un succès certain puisque le concept a séduit sept franchisés dans l’Hexagone et un en Belgique. «Seul franchisé au nord de la Loire», Yann Quintus s’est lancé dans l’aventure en 2009. Ce pharmacien de formation, propriétaire d’une officine à Mont-Saint-Martin (Meurthe-etMoselle), avait tout simplement «envie de changer d’orientation professionnelle». En avril dernier, il revend donc son fonds de commerce et se met en quête d’un nouveau challenge. «J’ai découvert Chronostock un peu par hasard, explique ce solide gaillard rapidement converti à la cause. Ce qui m’a plu, c’est l’absence de routine et la possibilité de toujours bouger.» Yann Quintus a en effet obtenu – moyennant un droit d’entrée de 15.000 euros, un investissement en stock initial de 50.000 euros et une redevance mensuelle établie à 2,5% du chiffre d’affaires mensuel – l’exclusivité de l’usage du nom et du concept Chronostock en Moselle et Meurthe-et-Moselle. Libre à lui de créer où bon lui semble ses points de vente. Après une première expérience (concluante puisqu’il a dégagé en deux mois un chiffre d’affaires de 60.000 euros) à Nancy en fin d’année, le voilà à Thionville depuis quelques semaines. Monté en cinq jours, son magasin de 80 m2 propose des articles d’art de la table et ménagers à des tarifs hyper concurrentiels. Un aspirateur à 69 euros, une cafetière à 49 euros, des couteaux à 2 euros… Uniquement des produits de marque. «C’est la base même du concept Chronostock, assure-t-il. Des produits de qualité vendus entre 20 et 40% moins cher que dans le commerce traditionnel de centre-ville.» Les produits sont directement négociés par la maison mère par le biais de partenariats établis avec certains fabricants qui trouvent là un moyen

«La base du concept, c’est des produits de qualité vendus entre 20 et 40% moins cher que dans le commerce traditionnel de centre-ville» Yann Quintus (Chronostock)

rapide et efficace d’écouler leurs invendus et fins de série. Ce qui explique les tarifs pratiqués… «Si le client cherche la dernière nouveauté, ce n’est pas chez Chronostock qu’il va la trouver, concède Yann Quintus. Par contre, s’il est intéressé par un produit sorti sur le marché il y a six mois, un an à petit prix, il trouvera certainement son bonheur chez nous.»

Comme les ventes flash sur Internet La ficelle est bien connue des adeptes du e-commerce. Sur la Toile, ces ventes flash connaissent un succès grandissant qui fait de l’ombre au commerce traditionnel de centre-ville. «Chronostock présente au moins deux avantages par rapport à la vente sur Internet. Tout d’abord parce que le client peut voir et toucher la marchandise. Ensuite, parce qu’il lui est plus facile de faire jouer la garantie ou le service après-vente en cas de produit défectueux.» Le franchisé, lui, bénéficie d’une grande liberté de choix. «Chronostock nous fournit un catalogue

produits et nous pouvons vendre aussi bien des produits de beauté que du prêt-à-porter, des articles de sport, ménagers ou d’arts de la table, souligne Yann Quintus. En outre, la maison mère apporte ses moyens de communication (signalétique, site Internet…), négocie des baux précaires avec des agences immobilières et nous forme à la vente et à l’aménagement d’un magasin.» L’aménagement, justement, est pour le moins sommaire. Monté en cinq jours sans travaux préalables, démonté en deux jours, les magasins obéissent à un modus operandi d’une simplicité évangélique: on vient, on vend, on part. Comme le fait Yann Quintus depuis quelques mois. Après celui de Thionville qui reste ouvert jusqu’en juin, le prochain magasin doit accueillir ses premiers clients en mars prochain à Nancy. Pour garantir une rentabilité optimale, «l’objectif est d’avoir constamment deux enseignes ouvertes simultanément, une par département».

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Réseaux

« TransfrontaliÈre Attitude » Créé en juin dernier à Metz, le Cercle Robert Schuman se veut un espace  de réflexion et d’influence sur les problématiques de la Grande Région.  Entretien avec son président, Fabrice Genter*. Fabrice Genter: «Nous sommes avant tout un espace de réflexion et d’influence, sans vocation d’affaires.»

La voie alternative Se sortir d’un litige commercial n’est jamais pas une partie de plaisir. Lorsque le commerçant ou le prestataire de services est établi à l’étranger, cela devient souvent un casse-tête, voire un gouffre financier pour faire valoir ses droits de consommateur. Or, il existe en Europe des modes extrajudiciaires de résolution des conflits qui peuvent s’avérer fort utiles. A condition de les connaître et de savoir comment les saisir. Le Centre européen des consommateurs du Luxembourg vient de publier sur son site Internet un rapport sur ce thème, en version anglaise. www.cecluxembourg.lu Prévisions

Joseph Tripodi / JB Presse (interview), David Laurent / Wide (photo)

M. Genter, pourquoi avoir choisi d’associer le nom de Robert Schuman à l’organisation que vous présidez? «Le nom de Robert Schuman est intimement lié à une dimension européenne que nous revendiquons. Rappelons que sa «petite» idée d’une Communauté du charbon et de l’acier (CECA) a donné par la suite naissance à l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui. En Lorraine, comme dans les autres composantes de la Grande Région, la sensibilité européenne est plus forte qu’ailleurs. Quelle est la philosophie du Cercle RobertSchuman? «Nous sommes avant tout un espace de réflexion et d’influence et des prêcheurs de la ‘trans­ frontalière attitude’. A ce titre, la première con­fé­ rence que nous avons organisée (Paul Helminger, bourgmestre de Luxembourg était invité à présenter la réalité et les projets de sa ville le 20 janvier dernier à la CCI de Moselle, ndlr.) correspond pleinement à notre vocation première: susciter l’intérêt sur ce que vivent nos voisins, rapprocher. Nous sou­ haitons également être force de propositions, interpeller les décideurs politiques, mettre en contact. Cette Grande Région est une réalité, même si elle n’est pas souvent et suffisamment prise en compte par le gouvernement français. C’est notre rôle de faire vivre cette région trans­ frontalière. Nous sommes con­vaincus que l’ave­ nir de la Lorraine passe par la Grande Région et réciproquement.

Concrètement, à qui cette organisation est-elle ouverte? «Le Cercle Robert Schuman fonctionne par cooptation sur le mode d’un think tank. Nous n’avons aucune vocation d’affaires. Il est ouvert à toutes les personnes de la société civile qui sont actives dans leur métier, qui ont un engage­ ment au sein d’une organisation professionnelle ou qui ont des responsabilités dans une tête de réseau. Actuellement, 86 membres sont recen­ sés. Ils sont chefs d’entreprise, universitaires, médecins… Il y a une forte majorité – environ 70% – de Lorrains, mais le Cercle est ouvert à nos amis luxembourgeois, sarrois et wallons. Il y a un intérêt croissant de la part des Luxembour­ geois et des Allemands et je sens un réel enthou­ siasme des membres à se réunir pour débattre librement des problématiques qui nous sont communes. Quels sont les rendez-vous proposés? «Une conférence trimestrielle sera organisée (www.cercle robertschuman.eu). Elle pourra avoir lieu dans n’importe quelle ville de la Grande Région, la porte est ouverte. Après Paul Helminger le mois dernier, le prochain intervenant sera un respon­ sable du Land de Sarre. La date et l’identité de l’invité ne sont pas encore clairement définies mais la rencontre devrait avoir lieu en avril.»

Fabrice Genter est par ailleurs 1er vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la Moselle et président du groupe Dumur Immobilier à Metz. *

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La Lorraine tire son Épingle du jeu La Banque de France affiche son optimisme pour 2010 en Lorraine, les prévisions pour cette région étant les plus fortes de l’Hexagone après celles de la Franche-Comté. L’enquête auprès des chefs d’entreprise fait apparaître une progression prévue de 5,3% du chiffre d’affaires dans l’industrie (après une chute de 15% en 2009) et une «reprise forte des programmes d’investissement». Après une période très difficile, le secteur automobile semble être le principal moteur de ce rebond. La situation de l’emploi, en revanche, devrait continuer à se dégrader cette année, notamment dans le secteur intérimaire.

C’est le nombre d’entreprises créées en Lorraine depuis 1992 grâce au concours «Entreprendre», selon son initiateur, Promotech CEI. L’organisme public d’aide à la création d’entreprises revendique en outre 3.640 participants, 1.554 projets avisés, 279 emplois créés et 420.000 euros de subventions distribués. La quinzième édition du concours (www.concours-entreprendre.com), lancée le 11 février, prévoit 30.000 euros d’aides pour les porteurs de projets lauréats, qui bénéficieront également d’un accompagnement d’un an et d’un parrainage par des décideurs économiques régionaux.


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luxembourg superpuissance  Qui aurait pu imaginer à ses débuts, il y a tout juste 25 ans, que la Société Européenne des Satellites (SES) deviendrait numéro un mondial et emploierait plus de 1.600 personnes dans le monde? Personne. Sans doute même pas Romain Bausch, son patron depuis 1995, qui a su conduire une entreprise familiale au sommet, sans remettre en cause son enracinement luxembourgeois.

Romain Bausch

Romain Bausch revient sur les 25 ans d’histoire de SES. Il explique que la stratégie d’acquisition conduite par l’opérateur de satellites tient en partie à une volonté de rester indépendant.

« MÊme dans nos rÊves les plus fous... » Nicolas Raulot et Jean-Michel Gaudron (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur Bausch, était-il possible d’imaginer il y a 25 ans que SES, partie de rien, deviendrait le leader mondial des satellites en termes de chiffre d’affaires? «Même dans nos rêves les plus fous, personne n’aurait jamais pu imaginer qu’une société luxembourgeoise disposerait aujourd’hui d’une flotte d’une quarantaine de satellites. L’idée de départ était de lancer un seul satellite, avec éventuellement un satellite de remplacement sur la position orbitale 19,2° Est pour la diffusion directe de télévision en Europe en alternative aux réseaux câblés. Le premier, Astra 1A, a été lancé le 11 décembre 1988 après avoir été reporté la veille à «moins 6 secondes». A ce propos, nous avons commandé à un producteur et réalisateur luxembourgeois un documentaire sur la SES. Il est en train d’être finalisé. C’est intéressant, car il y a pas mal de scènes de ce premier évènement. Mon

prédécesseur Pierre Meyrat et d’autres avaient prévenu que si ce lancement avait échoué, la maison aurait fermé la porte et mis la clé sous le tapis. Ça aurait été la fin de SES… Quelle était la légitimité du Luxembourg dans ce domaine? «Il s’agissait de poursuivre le positionnement et la tradition du Luxembourg dans le marché de la radiodiffusion. N’oublions pas que les débuts de Radio Luxembourg remontent aux années 1930. C’était la première chaîne de radio privée en Europe, transmise en langue française à partir de Luxembourg, par voie hertzienne. En ondes longues, nous pouvions déjà couvrir la France. Puis Radio Luxembourg a lancé des programmes en allemand, en anglais, en néerlandais. Il y avait donc déjà cette tradition d’émettre les programmes à partir du Luxembourg pour toute l’Europe. En 1955, Radio Luxembourg a ajouté la télé­ vision, RTL Télé Luxembourg. Dans les années 1980, RTL a lancé des chaînes, RTL Plus (aujour­

d’hui RTL Télévision) en Allemagne, M6 en France, TVI en Belgique, RTL 4 et 5 au RoyaumeUni. Enfin les chaînes privées ont suivi. La question d’une diffusion adéquate s’est posée, puisqu’il n’y avait que le hertzien et que le câble commençait à se développer. RTL et la CLT (Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion) voulaient lancer leur satellite. Ces projets se sont-ils heurtés à des oppositions en France? «Au capital de la CLT, il y avait des actionnaires français dont Havas. Or, l’Etat français disposait de son propre système de satel­lites. La direction générale de la CLT considérait, à l’époque, SES comme un projet concurrent. Le projet satellitaire de RTL, LuxSat, a donc été bloqué. Il y a même eu des tentatives d’influencer des hommes politiques dans leur prise de décisions. En tant que commissaire du gouvernement à la CLT, je devais me battre contre certains actionnaires français et allemands qui }  78

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la structure du groupe

Source: SES

**

* Droits de vote - La participation économique est de 70% ** Approximativement, dépend du tour de table final

Carrière

de l’état à l’espace Né le 3 juillet 1953, Romain Bausch est président et directeur général du groupe SES depuis l’acquisition d’Americom en 2001. Il avait pris ses fonctions de directeur général et président du comité de direction de SES (Société Européenne des Satellites) en mai 1995, après une carrière au ministère des Finances du GrandDuché. Il a notamment occupé la présidence du Conseil Economique et Social et de la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement). Romain Bausch est diplômé en sciences économiques de l’Université de Nancy. Il détient un doctorat honorifique de la Sacred Heart University. En 2006, il avait été désigné par un jury indépendant «Décideur économique le plus influent du Luxembourg». En juillet 2009, ce passionné de sport et de littérature a été élu président de l’ESOA (Association européenne des opérateurs des satellites). Romain Bausch est marié et père de deux filles. N. R.

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{ voulaient défendre leur industrie contre Astra.

Mais Pierre Werner (Premier  ministre,  avant  de  devenir  président  du  conseil  d’administration  de  la  CLT  et  de  SES,  ndlr.) était convaincu que le Luxembourg avait besoin d’un satellite pour continuer cette tradition de diffusion de programmes. L’ingénieur américain Clay Thomas Whitehead s’est alors vu accorder une concession pour lancer un satellite à partir du Luxembourg. Mais, il n’a pas réussi à boucler son tour de table. La concession lui a été retirée. Jacques Santer, élu Premier ministre (en  1984,  ndlr.) a alors chaleureusement recommandé aux banques luxembourgeoises et étrangères établies ici d’investir dans cette entreprise. On parlait déjà de diversification économique à l’époque... «C’était l’époque de la deuxième crise sidérurgique, de la dépréciation du franc belge. C’était une période très difficile. On a aussi accusé SES de faire le jeu des Américains... «Oui, en 1984, Louis Mexandeau, ministre français de la Poste et des Télécommunications, avait parlé de ‘satellites Coca Cola’ qui importaient la culture américaine en Europe. Ce n’était nullement notre intention, ni celle de Whitehead d’ailleurs. Il est vrai que SES a aussi emprunté une technologie développée aux Etats-Unis. Mais, en Europe, l’industrie spatiale misait sur les satellites de haute puissance qui n’avaient que quatre à cinq répéteurs. En analogique, on ne pouvait alors transmettre qu’une seule chaîne de télévision par répé-

teur. Le projet de Whitehead prolongé par SES était un satellite de moyenne puissance avec 16 répéteurs. Jusqu’alors, le concept européen était un satellite puissant par grand pays. Le concept luxembourgeois, c’était au contraire un développement pan-européen pour mettre le satellite à la disposition d’un maximum de gens. Après Sky, notre premier client, le groupe allemand Kirch a décidé de rejoindre Astra. Le satellite était le seul moyen de diffuser les programmes télévisuels dans les nouveaux Länder. Et RTL a fini par suivre. La chute du mur de Berlin a-t-elle joué un grand rôle dans le développement de SES? «Oui. Mais il y a eu également la création des chaînes privées, au milieu des années 1980, puis la directive «Télévision sans frontières» (qui  a  assuré la libre circulation des programmes télévisés  européens au sein du Marché intérieur, ndlr.). En 1991, la Cour des Droits de l’Homme a aussi prononcé un jugement selon lequel chaque citoyen a le droit d’accéder librement à l’information. Avant cela, l’installation d’une parabole devait faire l’objet d’une autorisation individuelle par l’autorité de contrôle. Dans quelles circonstances avez-vous pris la tête de SES en 1995? «Depuis 1991, j’étais commissaire du gouvernement à la CLT. Je suis devenu administrateur à la SES cette année-là, puis vice-président du conseil d’administration en 1993. Il se trouve que le directeur de l’époque (Pierre Meyrat, ndlr.) est parti. Pendant six mois, } 80

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Résultats 2009

Haute définition «Nos perspectives de croissance sont excellentes.» Le CEO Romain Bausch s’est exprimé en ces termes pour commenter les résultats 2009 d’un groupe qui semble épargné par la crise économique et anticipe une croissance de 5% environ de son chiffre d’affaires en 2010. «SES a mis en commande cinq satellites supplémentaires, portant à 12 le nombre actuellement en construction. Ce programme intensif d’investissement satellitaire devrait générer plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel supplémentaire à l’horizon 2015», poursuit-il. Et compte tenu de la marge d’Ebitda exceptionnelle du champion des satellites (69,9% en 2009 et 82,9% dans les activités d’infrastructure, «la plus élevée jamais réalisée dans ce segment»), une partie appréciable de cet accroissement de revenus tombera dans l’escarcelle des actionnaires. Le marché ne s’y est pas trompé, au vu du bond de l’action du leader mondial (3,51%) vendredi 12 février, le jour de la publication des résultats. SES se réjouit également d’une progression continue de la demande sur l’ensemble de ses segments d’activité (en particulier les marchés émergents) et de la forte croissance des services en haute définition. «A la fin de l’année, plus de 100 chaînes en haute définition étaient transmises sur des satellites de SES Astra et SES Sirius. Ce nombre devrait passer à 120 à la fin 2010», indique le groupe. En outre, «la bande passante supplémentaire nécessaire pour la diffusion en 3D va fortement alimenter la demande de capacité supplémentaire». BskyB, l’un de ses tout premiers clients historiques, a prévu de lancer sa première chaîne de télévision en 3D en avril. En 2009, SES a enregistré un résultat opérationnel en progression de 12% à 700,4 millions d’euros, un bénéfice par action de 1,22 euro (+24,5%). A l’assemblée générale, sera proposé un dividende de 0,73 euro par action de caté­gorie A (en hausse de 10,6%) N. R.

{ on lui a cherché un successeur. Ensuite, les

actionnaires étrangers ont demandé à ce que j’assume ces responsabilités. Je suis un des rares fonctionnaires à avoir quitté les services de l’Etat. J’ai accepté cette fonction pour le long terme, pas comme une transition avant de faire autre chose.

Comment expliquez-vous le succès commercial de SES? «Je crois à l’effet positif de notre image internationale. Nous avons aussi eu la chance d’accéder à des fréquences orbitales qui nous ont permis de développer notre métier. Cette allocation des fréquences se fait par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications), agence rattachée aux Nations Unies et basée à Genève. Pour accéder à ces fréquences, il faut toujours passer par un Etat membre des Nations Unies. Or, le Luxembourg avait demandé à avoir des positions orbitales pour des satellites dès la fin des années 70. Et comme, dans ce domaine, le premier arrivé est le premier servi, nous avons bénéficié des meilleures situations. Ce n’est pas très connu, mais dans le monde de l’espace, le Luxembourg est une superpuissance. SES a un contrat de concession et nous payons une redevance annuelle en numéraire. Nous avons évalué la valeur des positions orbitales couvertes par la concession de 2001 à 2021 à 550 millions d’euros en valeur actualisée. Cela figure à l’actif de notre bilan et on l’amortit sur 20 ans. Aujourd’hui, la valeur est estimée à environ 250 millions d’euros. A combien estimez-vous la valeur de vos satellites? «Si vous prenez une image ‘faussée’: avec 41 satellites (16 pour Astra et 25 pour SES World Skies, combinaison de SES Americom et SES New Skies) de 250 millions d’euros chacun, cela représenterait 10 milliards d’euros d’investissement sur la valeur du neuf des satellites, amortis sur leur durée de vie, en moyenne 15 ans. Nous sommes probablement l’un des secteurs les plus intenses en capital. Une étude faite il y a quelques années par le Financial Times sur la valeur créée par employé nous classait première ou deuxième société au monde. Cela montre l’importance du capital. La force de travail en termes relatifs est insignifiante.

SES World Skies, qui réalise des contrats en dollars, ne vous expose-t-elle pas trop aux fluctuations du marché des devises? «Le chiffre d’affaires de SES World Skies est équilibré. Il provient pour un tiers du monde des médias, y compris la réception directe, pour un tiers des services aux entreprises et sociétés télécoms (exemple: connexion des réseaux GSM en Afrique, puisqu’il n’y a pas de fibre optique au sol). Le troisième tiers, ce sont les clients gouvernementaux (liaisons des ambassades de pays au ministère des Affaires étrangères en France par exemple) ou militaires pour les communications avec les troupes sur des théâtres d’opération lointains. Notre chiffre d’affaires cumulé atteint environ 1,7 mil­liard d’euros, dont environ 1 milliard pour Astra et 700 millions pour World Skies. On retrouve aussi cette répartition d’environ 60%-40% dans les devises. Nous protégeons notre bilan contre les variations de taux de change, mais nous ne couvrons pas les risques de pertes et profits. A chaque fois que le dollar se renforce d’un cent face à l’euro, nous gagnons 5 millions d’euros et inversement. Mais dans nos livres, les satellites sont en dollars. Une partie de notre dette est libellée en dollars. Et nous payons des impôts aux EtatsUnis. Résultat: l’impact de 5 millions se réduit à 800.000 euros en niveau du bénéfice net. Quelle est la logique de votre politique d’acquisition et de croissance externe? Quelles synergies en retirez-vous? «En 2001, lorsque nous avons acquis Americom à General Electric, il n’y avait pratiquement pas de synergies. Juste une complémentarité géographique. Il y avait aussi le souci de se protéger d’une prise de contrôle inamicale. Sans cette stratégie de croissance externe, nos actionnaires auraient certainement cédé à des offres extérieures. A l’époque, notre endettement se limitait à 1,5 fois l’Ebitda, contre 3 à 3,5 aujourd’hui. En nous endettant pour acheter Americom et en rachetant des actions, nous nous rapprochions d’une structure de capital presque optimale et nous nous rendions plus chers au regard d’acquéreurs potentiels. En 2006, l’acquisition sur fonds propres de New Skies nous a permis d’avoir une couverture globale et une présence plus importante sur les pays émergents. C’était autrement plus stratégi-

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que que pour Americom. Entre Americom et News Skies, nous avons pu dégager 20 millions d’euros de synergies, ce qui représentait 20% de l’acquisition. Nous avons douze satellites actuellement en construction. En décembre, nous avons annoncé un contrat de quatre satellites en construction avec Astrium. Trois auront de la capacité satellitaire pour Astra et un pour New Skies. Aujourd’hui, nous dégageons donc des synergies entre les trois entités, mais le processus s’est fait progressivement. Intégrer le tout dès le départ dans une même société aurait posé des problèmes. Qu’est-ce qui empêcherait un prédateur de lancer une offre sur SES et de la réussir? «Environ 70% de notre actionnariat circule en Bourse. Environ 12% des parts sont détenues par des investisseurs identifiés luxembourgeois (Luxempart, Sofina…). 16,66% sont détenues par l’Etat, en direct et via la BCEE (Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat) et la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement). L’Etat dispose donc d’un sixième des actions, mais aussi d’un tiers des droits de vote. D’après nos statuts et le contrat de concession, tout actionnaire qui veut acquérir plus de 20%, 33% ou 50% des actions de la société doit être accepté par une majorité qualifiée des actionnaires existants, soit deux tiers plus une voix. Comme l’Etat et les banques d’Etat détiennent un tiers des droits de vote, cela signifie que tout nouvel actionnaire qui veut avoir une participation majeure doit avoir l’accord de l’Etat. L’Etat a tiré les leçons du développement d’une société comme la CLT, qui a toujours son siège ici, mais dont l’actionnaire presque unique est Bertelsmann (groupe de médias allemand, ndlr.). Rares sont ceux qui font encore le lien entre RTL et Luxembourg. Plus récemment, il y a eu le cas ArcelorMittal. Quels types de sociétés pourraient s’intéresser à SES? «Si nous n’étions actifs que dans la télévision par satellite, certains groupes de médias internationaux pourraient envisager d’intégrer SES dans leur sphère d’activité. Aux Etats-Unis, la télévision par satellite est réalisée par des sociétés intégrées (DirectTV ou Echostar) qui cumulent les acti­vités de SES et de Canal+. Mais nous avons

Source: SES

Le réseau SES: Positions orbitales au 15 décembre 2009

d’autres activités que la télévision directe. Notre diversification constitue donc un moyen de nous protéger. Ce n’est pas purement théorique. Certains grands groupes de médias en Europe ont très sérieusement songé à intégrer les activités d’Astra dans leur giron. Dès que j’ai pris mes fonctions en 1995, il y avait déjà cette question de savoir si nous devions rester indépendants ou bien devenir partie intégrante d’un groupe de médias. Dès le départ, j’ai dit qu’il fallait nous diversifier tant sur un plan géographique que stratégique.

SES Astra SES World Skies SES détient une participation dans Ciel-2

N’auriez-vous pas intérêt, vous-mêmes, à acqué­rir un groupe de médias? «Nous n’avons pas de connaissance dans ce domaine. Bon nombre de sociétés ont tenté ce type d’intégration, sans succès. Dans ce cas, pourquoi ne pas imaginer l’acquisition d’un fournisseur, comme un fabricant de satellites ou un lanceur, pour mieux contrôler vos coûts? «C’est une très bonne question. Les constructeurs Hughes, Alcatel, Lockheed dans une certaine mesure, sont également opérateurs. C’est aussi le cas de Loral, constructeur de satellites aux }  82

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«Ce n’est pas très connu, mais dans le monde de l’espace, le Luxembourg est une superpuissance» Romain Bausch (SES)

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{ Etats-Unis et actionnaire de Telesat, opérateur de

satellites au Canada. La situation n’est pas suffisamment dramatique pour que nous le fassions. S’il y avait une sorte de canal étroit pour l’appro­ visionnement, cela pourrait avoir du sens. Il y a aujour­d’hui cinq ou six constructeurs de satellites, deux en Europe et trois aux Etats-Unis, et donc suffisamment de concurrence. Pour les lanceurs, la question se poserait sans doute davantage avec seulement ArianeEspace et le russe Proton. Sea Launch est désormais sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Mais nous avons anticipé le mouvement avec des contrats de type MLA (‘multi launch agreement’). C’est-à-dire que nous pouvons nous décider jusqu’à six mois avant le lancement pour choisir le lanceur. Cela nous protège contre un éventuel problème technique. Si par exemple Ariane devait être clouée au sol à cause d’un problème quelconque, nous pourrions nous retourner. Mais ils sont suffisamment fiables pour limiter le risque d’incident. Ariane5 a effectué une trentaine de lancements sans incident. Proton, une quinzaine. Au-delà de 2013-2014, d’autres lanceurs vont arriver à un niveau de maturité suffisant, notamment un lanceur indien, un japonais, en plus du chinois qui est déjà très fiable. Quelle part du succès de SES faut-il vous attribuer? «C’est le travail d’une équipe. La SES d’aujour­d’hui comparée à celle de 1995, c’est vraiment un autre monde. On est vraiment international. A l’époque, c’est à peine exagéré de dire que nous étions une société familiale, une grosse PME

de 150 personnes où tout le monde se connaissait. Pratiquement tout le monde était à Betzdorf (le château de Betzdorf est le siège de SES, ndlr.), hormis quelques activités marketing. Lorsqu’on a ouvert la deuxième position orbitale avec Murdoch, lorsque nous étions à 10-11 satellites Astra, un membre du conseil a dit ‘Maintenant, le management peut aller sur les Iles Fidji, il n’y a plus rien à faire.’ Cela aurait été vrai si nous étions restés sur le marché européen de la réception directe par satellite. Nous aurions alors sans doute eu un meilleur retour sur investissement. Mais sur le plan stratégique, je n’ose pas croire que nous serions encore indépendants. Sans doute serions-nous devenus un apporteur de richesses pour une grande société mondiale de médias et leurs actionnaires nous auraient eu à bon prix. Comment comptez-vous poursuivre votre diversification? «Dans les dix années à venir, il y aura un fort glissement du poids relatif de nos activités vers les pays émergents. Ceux qui pensent que l’on peut avoir une croissance durable en restant sur les marchés européens se trompent. Nous devons aussi nous diversifier avec la solution satellitaire mise en place. Nous avons jusqu’à présent des satellites géostationnaires à 36.000 km de la terre. En novembre dernier, nous avons pris une participation dans O3B (Other 3 Billions, c’est-à-dire les autres 3 milliards d’êtres humains, ceux qui n’ont pas accès au réseau de communication international Internet) pour 75 millions de dollars environ. Il s’agit d’une constellation de satellites en moyenne orbite (6.0008.000 kilomètres) qui est très flexible et va offrir des connexions de type fibre optique pour relier les points les plus isolés de la Terre. C’est une constellation pour laquelle nous allons lancer huit satellites en construction à l’optique 2012, puis douze autres dans les trois années à venir. D’un point de vue technique, on peut aller jusqu’à 120 satellites. Nous avons pour l’instant une participation minoritaire, mais nous les ajouterons à terme dans notre flotte. C’est un marché sur lequel nous ne sommes pas vraiment présents, à la différence d’Intelsat. Nous allons les }  84 concurrencer dans ce domaine-là…

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4e Festival

Humour paix international

pour la

Du 11 au 21 mars 2010

Abbaye de Neumünster Attention, chantier en cours !

La place du mécontentement dans les énergies renouvelables

The Arab, the Jew and the Chicken

La Nuit blanche de l’Humour noir

Sacrifices

Gëtt am Grand-Duché gelaacht ?

Eugénie Anselin / jeudi 11 et vendredi 12 mars [ 20.00 ] samedi 13 mars [ 20.00 ]

Nouara Naghouche / lundi 15 mars [ 20.00 ]

Pierre Cleitman / jeudi 18 mars [ 20.00 ]

Avec Souria Adèle, Saïda Churchill et Delphine II / vendredi 19 mars [ 20.00 ] Mam J. Schuster & M. Turpel, der Peffermillchen an den Makadammen / dimanche 21 mars [ 17.00 ]

Putzfrauen-Kabarett mercredi 17 mars [ 20.00 ]

Tickets (chaque spectacle) 20 euros ; réduit 8 euros // Réservation: + 352 / 26 20 52 - 1 (CCRN) // + 352 /  47 08 95 - 1 ( Billeterie ) www.luxembourgticket.lu


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l’action ses est décotée par rapport à Eutelsat 45,00 SES Eutelsat

Comparaison des cours boursiers (2006-2010) d’Eutelsat et de SES

40,00

35,00

30,00

25,00

20,00

Source : Euronext

15,00

10,00

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{ Quelle est votre marge opérationnelle? «Nos

coûts opérationnels sont très faibles. Comme nous sommes très hautement intensifs en capital, la plupart de nos frais sont des frais d’amortissement, d’intérêts. Nous avons donc une marge bénéficiaire sur Ebitda, c’est-à-dire avant amortissement, intérêt, une marge sur notre métier de base de... 82%! Voilà sans doute ce qui explique pourquoi, dans notre industrie, tout le monde, à l’exception de SES, est au moins une fois passé entre les mains d’un actionnaire private equity. C’est le cas de Eutelsat, Intelsat, Loral ou encore New Skies, que nous avions acheté à Blackstone. L’un de ceux qui sont encore actifs dans le secteur nous a demandé s’il était possible de nous acheter. On leur a expliqué les règles du jeu et ils se sont rendu compte que ce ne serait pas facile. Etes-vous satisfaits de votre parcours en Bourse depuis votre première cotation en 1998? «Nous avons commis une erreur au moment de notre cotation, c’est de n’être allé qu’en Bourse de Luxembourg. En 2004, nous sommes allés sur Euronext Paris avec des actions nouvelles. Depuis lors, nous avons créé un certain volume sur notre titre. La moyenne quotidienne se trouve légèrement en dessous du million d’actions échangées. Ce n’est pas une liquidité exceptionnelle, mais tout de même. Aujourd’hui, toutes les actions sont pratiquement en Bourse, ce qui explique aussi pourquoi l’action ne décolle pas vraiment, au regard d’Eutelsat par exemple. Certains investisseurs continuent à croire qu’un changement de contrôle peut avoir lieu chez Eutelsat (principal concurrent européen de SES, ndlr.). Il y a donc une prime spéculative à la prise de contrôle. Une telle

.01 02 .200 .03 9 02 .200 .05 9 02 .200 .07 9 02 .200 .09 9 02 .200 .11 9 02 .200 .01 9 .20 10

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5,00

prime n’existe pas chez nous et cela provoque, selon les spécialistes, une décote de quelque 15% (voir graphique ci-dessus). Cela dit, lorsque nous sommes allés en Bourse, la valorisation de la SES représentait 30 fois la mise de départ des actionnaires historiques. En vendant un sixième de leurs actions, ils ont donc gagné cinq fois leur mise, tout en gardant cinq sixième de leur investissement. La technique que vous utilisez est-elle menacée par des innovations éventuelles? «Une des raisons pour lesquelles on reste concentré sur la télévision par satellite, c’est que les infrastructures concurrentes, les réseaux de communication terrestres, vont se développer à un rythme très rapide et vont faire qu’il n’y aura pas de place pour les communications haut débit de point à point (par opposition au point à multipoint quand le même signal est envoyé à des millions de foyers, ndlr.). Nous n’investissons pas de manière déli­ bérée dans des satellites optimisés pour l’Internet à haut débit vers les consommateurs. Avec la concurrence fibre optique et 4G, ce serait une erreur. Contrairement à Eutelsat, nous n’investirons pas dans un satellite entièrement dédié. Dans les pays émergents, en revanche, l’Internet de point à point est porteur, car il n’y aura jamais de communication terrestre suffisante. Là, oui, nous pouvons développer des choses. Néanmoins, sur le plan des coûts, le satellite est imbattable pour la diffusion de programmes radio et télé. Sur ce point, les réseaux terrestres ne vont pas vraiment concurrencer le satellite. Même si dans 30 ou 40 ans peut-être, 60% ou 70% de foyers seront couverts par la fibre optique. Mais ça ne sera

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jamais 100%. Nous notons aussi que les sociétés de communication qui proposent une offre ‘triple play’: téléphonie, accès Internet haut débit, télé, s’intéressent à nos services. En France par exemple, Orange nous a loué de la capacité pour diffuser ses programmes télé par satellite. Ils attirent deux fois plus d’abonnés via le satellite. Comme nous n’offrons pas de contenu, nous ne sommes pas concurrents, mais plutôt un moyen pour leur permettre de développer leur propre diffusion. Vous reste-t-il des défis à relever? «Il y a toujours des chantiers nouveaux à la SES. Je vais quand même faire en sorte que ces chantiers soient terminés avant d’envisager éventuellement une vie après la SES. Mais on ne peut pas toujours planifier sa carrière jusqu’au dernier jour. Il peut y avoir des imprévus. Si on veut jouer son rôle jusqu’au bout, il faut savoir rester flexible. Qu’auriez-vous aimé faire si vous n’aviez pas pris la tête de SES? «Je ne serais sans doute plus fonctionnaire. On m’avait sollicité pour d’autres postes. Les médias m’auraient plu. J’avais une bonne vision de ces métiers-là. Mais les satellites aussi c’est intéressant. Penser que tout cela provient d’un satellite qui est à 36.000 km avec un cube de 6 mètres et des panneaux solaires de 25 mètres pour avoir les programmes de télévision à la maison. C’est certainement l’attrait du métier. Nous aidons aussi l’humanité à se développer. Nous n’agissons pas uniquement pour les stakeholders (parties prenantes, ndlr.). Par exemple, cinq de nos satellites ont été mis à la disposition des opérations de sauvetage en Haïti. Ce sont des aspects qui comptent.»


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Histoire

Guerre et paix

La création de la SES, en 1985, s’inscrit dans un contexte très conflictuel (déjà…) entre la France et le Luxembourg. Une «guerre des satellites» dans laquelle le Grand-Duché, d’abord aidé par un Américain, a tiré son épingle du jeu contre vents et marées.

Jean-Michel Gaudron

Officiellement constituée le 1er mars 1985 sous le nom de Société Européenne de Satellites, SES n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la volonté politique, voire l’acharnement des anciens Premiers ministres Pierre Werner et Jacques Santer. Ni même sans la détermination d’un expert américain, Clay Whitehead, dont le travail préparatoire pendant plus d’un an mit la société sur sa rampe de lancement. Au début des années 80, les relations entre la France, alliée à l’Allemagne, et le Luxembourg étaient (déjà…) pour le moins tendues autour de ce qui fut appelé la «guerre des satellites». D’un côté, il y avait le programme TDF/TVSat, piloté par Aerospatiale et MBB (que l’on retrouvera, plus tard, dans la création de l’actuelle EADS). De l’autre, le Grand-Duché planchait sur le programme LuxSat, via la CLT (Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion), en possession d’une exclusivité de négociation pour l’utilisation des fréquences satellitaires appartenant à l’Etat. Mais le groupe français Havas, l’un des actionnaires principaux de la CLT, ne voyait pas d’un très bon œil la possibilité qu’aurait le Luxembourg de pouvoir lancer des chaînes commerciales. «Le paysage audiovisuel français s’est largement ouvert après l’arrivée au pouvoir, en 1981, du gouvernement socialiste en France. Et le Premier ministre luxembourgeois Pierre Werner fut déçu et frustré du sort réservé alors à la CLT pendant que Robert Maxwell (l’un des partenaires de Francis Bouygues dans la privatisation de TF1, ndlr.) et Silvio Berlusconi (qui avait créé la Cinq, ndlr.) gagnaient le gros lot», se souvient Mario Hirsch, qui était, à l’époque, journaliste au d’Land, et qui fut plus tard proche conseiller de Clay Whitehead.

Aussi Pierre Werner, fermement convaincu du formidable potentiel que représentait le satellite, décida-t-il d’envisager une autre voie et activa son réseau d’ambassadeurs aux quatre coins du monde. C’est aux Etats-Unis que le contact décisif fut pris. L’épouse de l’ambassadeur Adrien Meisch se trouve être Candace Johnson, fille d’un général de l’armée américaine impliqué dans le programme de satellites militaires. L’officier servit d’intermédiaire entre le Premier ministre luxembourgeois et ce fameux M. Whitehead, directeur général de Hugues Communications (le numéro un mondial dans la construction de satellites), qui s’était illustré quelques années auparavant, en tant que conseiller du président Richard Nixon, en lançant la dérégulation du marché américain des télécoms.

Satellite Coca-Cola En 1983, la clause d’exclusivité de négociation de la CLT arriva à terme sans que la société ne présente un quelconque projet concret. Pierre Werner changea alors de cap et signa, en août 1983, un accord similaire avec M. Whitehead, venu avec le projet baptisé GDL-Coronet, que Mario Hirsch qualifie de «révolutionnaire» pour l’époque. «Il se basait sur des satellites consommant quatre fois moins de puissance que les engins TDF, avec une durée de vie de deux à trois fois plus grande et proposant quatre fois plus de capacité de transmission!» L’Américain eut alors une année pour boucler le tour de table et présenter un projet industriellement viable. A ses côtés se trouvaient Candace Johnson, Ferdinand Kaiser (qui est aujourd’hui le président et CEO de SES Astra) et Carlo Rock, fraîchement diplômé d’études de communication et de marketing et qui avait rédigé un mémoire sur… la CLT et LuxSat. Mario Hirsch les rejoignit à la fin de l’année 1983.

Le problème est que M. Whitehead fut bien vite soupçonné à la fois de vouloir faire en Europe ce qu’il avait déjà fait aux Etats-Unis dans le domaine de la déréglementation des télécoms, et de servir de cheval de Troie au cœur de l’Europe pour aider à l’invasion de la culture américaine. Louis Mexandeau, le ministre français des PTT, utilisa alors l’image de «satellite Coca-Cola» et organisa la «résistance» contre l’invasion yankee… La forte connotation américaine du projet constitua, de fait, un frein à son développement, bon nombre d’investisseurs européens étant réticents à monter à bord de Coronet. La survie même de la société fut souvent remise en cause. «Pendant six à huit mois, le projet a été enterré trois fois, se rappelle Carlo Rock. HBO, qui était un des actionnaires de base du projet, remettait régulièrement un peu d’argent et ça suffisait pour repartir. J’ai reçu, à cette époque, trois lettres de licenciement différentes. J’en ai déchiré deux.» Au fur et à mesure qu’approchait la première date anniversaire de la concession, si les aspects techniques (réservation des fréquences) et logistiques (contact avec les lanceurs, notamment Arianespace) avançaient, c’était moins le cas du volet politique et financier. «Le Luxembourg ne savait pas comment se défendre contre les agressions verbales, souvent faites en public, venant généralement de France et d’Allemagne, explique Mario Hirsch. Cette hostilité avait une influence sur les investisseurs potentiels. C’était le tendon d’Achille du projet. Dans le climat qui régnait à l’époque, il était difficile, pour un grand investisseur, financier ou opérateur, de sauter le pas et de prendre une participation à un projet autant contesté et combattu.» Pour ne rien arranger, les élections législatives de juin 1984 changèrent la donne au Luxembourg. Le LSAP, farouche opposant au projet Coronet, lui

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préférant un accord avec les Français, prit la place du DP comme parti junior de la coalition avec le CSV. Pierre Werner, lui, passa le flambeau à Jacques Santer, «qui n’était sans doute pas aussi enthousiaste que lui pour ce projet», note Mario Hirsch. Pour couronner le tout, les investisseurs publics clés, SNCI et BCEE, annoncèrent quelques jours avant ces élections, qu’ils n’investiraient pas non plus dans Coronet. Un refus qui sonna comme le glas des espoirs de Clay Whitehead, même si ce dernier continua de se démener, même au-delà de la date butoir d’août 1984.

Lancement en deux temps Mais Jacques Santer n’abandonna pas la partie pour autant et apporta son soutien à la création de ce qui sera la SES, en convaincant les principaux investisseurs institutionnels luxembourgeois d’en faire autant. L’article historique «La souris qui rugit», écrit quelques années plus tard par la SES, évoque même une réunion de crise à son domicile, un dimanche, pour redonner un coup de fouet au projet, en reprenant les avancées déjà concrétisées par Coronet. Un projet qui devint donc réalité le 1er mars 1985, lorsque la société fut officiellement constituée. «Le premier tour de table devait être de 60 millions de francs (1,5 million d’euros, ndlr.) et concernait une douzaine d’actionnaires dans lesquels on retrouve SNCI, BCEE, la Dresdner Bank, la Deutsche Bank ou encore le groupe Kinnevik de Jan Stenbeck. Le projet Coronet leur avait déjà été présenté, mais ils avaient tous décliné pour diverses raisons. En européanisant ce projet, on était en tous les cas parvenus à calmer quelque peu les Français et les Allemands, se souvient Carlo Rock qui, après «l’aventure» Coronet,

Photo : archives SES

Aux premières heures de la SES, les antennes n’avaient pas encore poussé sur les verts pâturages de Betzdorf.

rejoignit SES et en fut, dans les premiers temps, secrétaire du conseil d’administration. Ce fut une école incroyable. Chaque vendredi, pendant des mois, les réunions démarraient à 14 heures et se finissaient souvent très tard. Il fallait convaincre les gens, faire avancer le projet, évaluer les différentes hypothèses. Tout le gratin de la finance du Luxembourg y était présent. Je pense que nous avons dû faire une dizaine d’augmentations de capital.» La société était donc sur pied. Il ne lui manquait plus qu’un satellite en orbite… Et en attendant, la survie financière de la société fut, en grande partie, assurée par la loi du 31 janvier 1986 autorisant le gouvernement à accorder, jusqu’au 31 décembre 1988, une garantie de l’Etat à la SES pour un montant maximal de 3,5 milliards de francs (86 millions d’euros). Soumis aux caprices du programme d’Arianespace, le lancement du premier satellite Astra 1A fut longtemps retardé et ce n’est qu’en janvier 1988 que la date de lancement depuis le site de Kourou fut officialisée pour… la fin de cette même année. Le 9 décembre, une première tentative fut avortée à six secondes du terme, alors que tout le gratin luxembourgeois avait été convié à une grande soirée publique à la Villa Louvigny pour assister à la

retransmission en direct de l’événement. Le lendemain, en dépit d’autres sautes d’humeur du compte à rebours, la fusée Ariane emmena enfin sa précieuse cargaison vers son orbite géostationnaire à 36.000 km du plancher des vaches. Un échec aurait signé la mort de la SES. Ce premier succès lui ouvrit définitivement les portes de la renommée et fit gagner au Luxembourg cette «guerre des satellites». Et Clay Whitehead, dans tout ça? «Pour lui faire passer la pilule de s’être un peu débarrassé de lui, il lui fut attribué des parts de fondateurs de SES», rappelle Mario Hirsch. Un contentieux financier surgit quelques années plus tard lorsque SES décida de suspendre le paiement des dividendes attribués à M. Whitehead, arguant du non-respect d’une cause de non-concurrence. L’affaire aboutit finalement en février 2003 lorsque la cour d’appel du Luxembourg condamna SES à payer quelque 30 millions d’euros (une somme qui avait été provisionnée) pour le paiement des dividendes pour les années 1992 à 2001. Une manne dont l’intéressé ne put profiter bien longtemps, puisqu’il décéda en juillet 2008, rejoignant au firmament la flotte de satellites qu’il a, d’une certaine façon, largement contribué à mettre en orbite.

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Le «Dino» assure un suivi de la qualité des transmissions.

Reportage

Allo Betzdorf... on a un problÈme!

Le SOC surveille le fonctionnement et la trajectoire des satellites.

Le siège de SES abrite un vaste parc d’antennes et une station de contrôle du bon fonctionnement des satellites.

Nicolas Raulot (texte), Andrés Lejona (photo)

Le siège social du leader mondial des satellites n’est pas situé dans un gratte-ciel de Manhattan, une tour du cœur de Londres ou de Shanghai. Il se trouve en pleine campagne luxembourgeoise, à une demi-heure de route de la capitale, dans l’est du pays, au château de Betzdorf. Avant de servir la cause des télécommunications, la propriété fut une maison de soins (de 1964 à 1982) et même un lieu de résidence grand-ducale de 1953 à 1964, après les fiançailles du Grand-duc Jean avec la princesse Joséphine-Charlotte de Belgique. Tous les enfants princiers y sont nés et y ont coulé des jours heureux, comme en témoignent les nombreuses photos de famille qui ornent les murs des locaux de l’entreprise.

A Betzdorf, où travaillent plus de 400 collaborateurs de 26 nationalités différentes, les salles de conférence et de réunion ne portent pas le nom de grandes villes du monde ou de monuments luxembourgeois, mais de planètes: Jupiter, Mars, Lune, Pluton... même si la Lune n’est qu’un satellite de la Terre et que Pluton a perdu son statut de planète en 2006 pour être officiellement désignée «planète naine» par l’Union Astronomique Internationale (UAI).

Parc d’antennes C’est à partir d’ici que SES surveille le fonctionnement et la trajectoire de ses satellites de télécommunications grâce à un impressionnant parc d’antennes pointées vers le sud et bien visibles depuis la route. Depuis l’intégration des activités opérationnelles de New Skies en novembre 2006,

une vingtaine de satellites sont contrôlés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’orbite géostationnaire est située à 35.785 km au-dessus de l’équateur, ce qui permet d’assurer une diffusion la plus large possible sur terre. D’autres types de satellites (différents de ceux de SES), comme ceux réservés à l’espionnage, sont placés beaucoup plus bas, à quelques centaines de kilomètres. Seuls les collaborateurs accrédités ont le droit de pénétrer dans le saint des saints, le SOC (Satellite Control Facility ou Centre de Contrôle des Satellites) où les données sont confidentielles. Le person­nel est composé d’un manager, de trois analystes, d’un assistant technique, de 18 contrôleurs et de trois coordinateurs. A chaque antenne, son satellite. A chaque satellite, une console de commandes pour assurer la sécurité et la bonne

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Orientées vers le sud, les paraboles surveillent les satellites.

Le chateau de Betzdorf abrite le siège de SES depuis 1986.

marche des opérations. Les contrôleurs analysent constamment les informations. C’est ce qu’on appelle la télémétrie. Au total, il existe entre 5.000 et 15.000 paramètres par satellite. A chaque fois qu’un paramètre n’est plus dans sa limite prédéfinie, une alarme est déclenchée et le contrôleur doit réagir, selon le principe du SOC: «Toute alarme est ton alarme.»

Forces perturbatrices En orbite géostationnaire, la période de révolution du satellite correspond exactement à la période de rotation de la terre. Cela permet une réception permanente des signaux de télévision avec les paraboles fixes installées chez Monsieur Tout-leMonde. Mais des forces perturbatrices, comme l’attraction de la Lune, du Soleil et de la Terre ellemême, les dévient régulièrement et légèrement

de leur position orbitale. Et l’erreur de pointage de l’antenne vers le satellite ne doit pas excéder 0,1 degré, valeur correspondant à une empreinte de 70 km sur la surface de la Terre. Des propulseurs (ou petites fusées), installés à bord peuvent alors être actionnés depuis le SOC pour rectifier la trajectoire sur un axe nord-sud pour le maintien de l’inclinaison ou est-ouest pour le freinage. Mais attention: chaque activation du propulseur consomme du carburant (l’hydrasine) dont la moitié a déjà été utilisée par le satellite lors de sa mise sur orbite. Et si une partie de l’énergie est fournie par des panneaux solaires, il n’est pas possible de refaire le plein pendant la durée de vie du satellite, qui peut varier entre 12 et 25 ans. Lorsqu’il n’y a plus de combustible, c’est la fin. La course est terminée. Le déchet spatial doit être poussé vers une

«orbite cimetière». Il existe toutefois des techniques pour économiser l’énergie et donc prolonger la vie de l’engin. En «livrant» sur une orbite plus élevée qu’Ariane, le lanceur russe Proton permet également de repousser la «mort» du satellite. Sur le site de Betzdorf, trois autres salles de contrôle assurent un suivi de tous les programmes diffusés et veillent à la qualité de la transmission. Des experts y sont présents jour et nuit, prêts à répondre aux demandes des clients (Canal+, Sky...) en cas de problème. Le «Dino» (Digital Network Operations Centre) gère tous les aspects des transmissions numériques pour environ 310 radios numériques et 668 chaînes TV. Une partie seulement est diffusée sur le mur d’image géant que les techniciens ont tout loisir de regarder durant leur journée de travail, avant de rentrer chez eux et de se poster, peut-être, devant leur petit écran.

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Workshops / Cycle Ressources Humaines

Le dialogue social: piège ou outil? Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Le Luxembourg est connu pour son modèle social. Le dialogue social entre partenaires sociaux, qui se traduit notamment par une obligation d’information et de consultation des repré­sentants du personnel, fait partie de cette quasi-institution et est éga­ lement l’une des préoccupations sociales majeures au niveau européen. Le workshop permettra de dégager les principales procédures à suivre et les pièges à éviter en matière de dialogue social.  Mardi 2 mars 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Afterwork Talks / Cycle ICT

Archives papier, archives électroniques, quels risques pour la confidentialité? Stefan Chorus (Streff) expliquera les aspects spécifiques et l’importance du stockage et de la destruction d’archives papier et électroniques dans le cadre de la confidentialité des données.

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: Smarter Organisations

Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des organisations. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam, avec la partici­ pation e.a. de Jean-Claude Bintz (Lakehouse), Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini (Arendt & Medernach), Marc Gerges (Luxair) et Michel Vlasselaer (IBM Global Business Services, IBM Benelux).  Jeudi 25 mars 2010, 18:30 - 21:00  BGL BNP Paribas

Bernard Guillaume (Fortis Luxembourg-Vie) interviendra sur les modalités du passage des archives papier aux archives électroniques, ainsi que la gestion des risques. Enfin Bernard Motro (BM Conseil) qui s’occupe essentiellement d’architecture IT et de sécurité entre autres pour des ministères, organismes d’Etat et établissements privés, proposera d’aborder la stratégie à mettre en place au sein d’une société en vue de la gestion de la sécurité des archives électroniques.  Jeudi 11 mars 2010, 18:30 - 21:00  Streff

Workshops / Cycle Management & Stratégies

The Who, What, How of Strategic Innovation During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about a new approach to strategy. Drawing on concepts of business model innovation, breakthrough strategy, Blue Ocean Strategy and disruptive innovation, we will have a look at a comprehensive framework for thinking about how to find new growth oppor­tunities for your business.  Mardi 13 avril 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Breakfast Talks / Cycle ICT

Cloud Computing

L’informatique dans le nuage (en anglais, cloud computing) est un concept majeur faisant référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs ne sont plus propriétaires de leurs serveurs informatiques mais peuvent ainsi accéder de manière évolutive à de nombreux services en ligne sans avoir à gérer l’infrastructure sous-jacente, souvent complexe. Les applications et les données ne se trouvent plus sur l’ordinateur local, mais – métaphoriquement parlant – dans un nuage (cloud) composé d’un certain nombre de serveurs distants interconnectés au moyen d’une excellente bande passante indispensable à la fluidité du système.  Mercredi 21 avril 2010, 8:30 - 11:00  Grand Théâtre Luxembourg

Workshops / Cycle Marketing & Communication

Comment générer des revenus avec la propriété intellectuelle? Conférence workshop avec Office Freylinger, conseils en propriété industrielle. Quel est l’impact des marques, modèles et autres brevets dans une société? Et surtout comment s’en servir afin de générer des revenus et assurer son développement? Sur base d’une check-list et de cas pratiques, telles seront les questions qui seront abordées lors de ce workshop. Les pistes pour la mise en œuvre des meilleures pratiques seront dégagées, notamment sur base des questions des participants.  Mardi 27 avril 2010, 8:30 - 11:00  Grand Théâtre Luxembourg

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agenda MARS - juillet 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Afterwork Talks / Cycle Place financière

Workshops / Cycle Ressources Humaines

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution de la place financière.  Mardi 4 mai 2010, 18:30 à 21:00  BGL BNP Paribas

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Plans d’organisation du travail, horaire flexible, heures supplémentaires, comptes épargne-temps, CDD, intérim... Comment rendre le temps de travail plus flexible dans le cadre des nombreuses dispositions légales existant en la matière? Quelles sont les limites de cette flexibilité? Ce workshop tentera de fournir les réponses à ces questions.  Mardi 8 juin 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Conversations for a smarter planet: Smart Finance

Temps de travail et flexibilité: contradiction ou possibilité?

Workshops / Cycle Marketing & Communication

Marketing 2.0

Cocktail

Présentation des tendances du marketing 2.0 par Emmanuel Vivier et Xavier Lesueur, fondateurs de Vanksen et du portail www.culture-buzz.com  Mardi 11 mai 2010, 8:30 - 10:30  Grand Théâtre Luxembourg

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Implementing Strategy: Engaging the Organization It is said that 80% of strategy fail because of implementation. Yet some companies seem to be extremely good at it. What does it take for successful strategy execution? During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about the elements of successful strategy implementation and how to engage employees in the process.  Jeudi 20 mai 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

10 ans paperJam Cocktail, projection de portfolios des photographes de paperJam. Evénement produit en collaboration avec le Centre National de l’Audiovisuel (CNA) et le centre culturel régional Dudelange “op der schmelz”.  Jeudi 10 juin 2010, 18:30 - 22:00  CNA / op der schmelz

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: Smarter Cities

Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam, avec la partici­pa­tion de Paul Helminger (bourgmestre, Ville de Luxembourg) et de Christine Muller (architecte et urbaniste, deweymuller).  Jeudi 17 juin 2010, 18:30 - 21:00  Auditorium de la Banque de Luxembourg

Grand Prix / Cycle Ressources Humaines

Grand Prix paperJam RH 2010

Deuxième des trois événements prévus en 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché.  Cérémonie le jeudi 1er juillet 2010, 18:30 - 22:30

Workshops / Cycle Management & Stratégies

The Living Organization: Systems Thinking and Management Organizations are living social systems. Yet we tend to treat them like machines, applying outdated thinking and management models to control and steer them. During this highly interactive workshop you will have the opportunity to reflect on your view of organizations and learn about systems thinking and its implications on the management of organizations.  Mardi 6 juillet 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Paul Helminger

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des villes.

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Cocktail

Grand Cocktail ICT et Communication 2010 A l’occasion de ce grand événement qui a attiré près  de 700 personnes au Cat Club le 26 janvier, le Grand Prix  paperJam – ICT 2010 a été officiellement lancé. Olivier Minaire et Etienne Delorme (photos)

Sinead O’Donnell (DO Recruitement Advisors)

Claude et Carlo Ackermann (Accumalux)

Gioia Bertemes, Geraldine Knudson (VDL) et Valérie Conrot (Mudam)

Marc Neuen (Yellow.lu)

Roger Wagner (Imprimerie Faber), Filipe Oliveira et Laurent Graas (Lola Communication) Jean-Paul Zens (ministère d’Etat) et Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)

Alain Berwick (RTL) et Jean-Louis Schiltz (député)

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Table ronde

Financial Markets Outlook 2010 Retour en images sur cette table ronde du 28 janvier animée par Nicolas Raulot (paperJam), avec la participation de Thierry Bichel (Family Office Partnership), Jacques Chahine (Chahine Capital), Marc Flammang (Compagnie de Banque Privée) et David Schmidt  (Banque de Luxembourg). David Laurent / Wide (photos)

David Schmidt (Banque de Luxembourg) Marc Flammang (CBP) Jacques Lorang, vainqueur du jeu DAX 2009, reçoit son prix des mains de Thierry Bichel (FOP Gestion) Jacques Chahine (Chahine Capital)

Wine & Networking

Les vins d’Italie, au-delà des clichés Une soirée avec Isabella Sardo  (Enoteca Italiana), le 11 février, pour découvrir l’immense variété de l’œnologie italienne. David Laurent / Wide (photos)

Isabella Sardo (Enoteca Italiana)

Line Lesiakowski (Events & More) et Adrien Baudouin (Luxembourg & More)

Véronique Hoffeld (Loyens & Loeff) et Jean Diederich (Ineum Consulting)

Carole Miltgen (Prisma) et Monica Jonsson (CoachDynamix)

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Afterwork Talks Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: Smarter Organisations Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM -en collaboration avec paperJam- invite des décideurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des organisations. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, (paperJam), avec la participation e.a. de Jean-Claude Bintz (Lakehouse), Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini (Arendt & Medernach), Marc Gerges (Luxair) et Michel Vlasselaer (IBM Global Business Services, IBM Benelux).

De haut en bas: Jean-Claude Bintz, Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Marc Gerges et Jean-Michel Gaudron

Jeudi 25 Mars 2010 de 18h30 à 21h00 BGL BNP Paribas Inscriptions obligatoires: www.club.paperJam.lu Nombre de places limitées

Partenaire:

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Conférence

Compétitivité du Luxembourg: après la bulle Cinq ans après son premier rapport, le Pr. Fontagné a rédigé  un nouveau document de référence Compétivité du Luxembourg: après la bulle, qu’il a présenté, le 4 février, pour la première fois en public au Grand-Duché. David Laurent/Wide (photos)

Lionel Fontagné

Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

Robert Reckinger et Pierre Alhborn (Banque de Luxembourg)

Robert Dennewald (Fedil)

Serge Allegrezza (Observatoire de la Compétitivité) Pit Hentgen (La Luxembourgeoise)

Michel Brachmond (Chambre des Métiers)

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Sélection de vins

LES VINS D’ITALIE, AU-DELÀ DES CLICHÉS

MARONEA

PETIT VERDOT

MOSCATO D’ASTI

En goûtant ce vin, on comprend tout de suite pourquoi Bolgheri est un cru célèbre partout dans le monde. Préparez-vous à de fortes émotions avec ce vin rubis profond, au bouquet complexe, fruité (petits fruits noirs, surtout myrtilles et mûres en confiture), à la souplesse opulente, à la persistance infinie. Une véritable merveille.

Un vin rouge violacé intense, aux senteurs typiques de rhubarbe, menthe, cacao et réglisse. Il est élégant et fruité, avec un final de bouche légèrement amer, mais à la fois sucré et onctueux.

Le Moscato d’Asti naît en Piémont (région au nord-ouest de l’Italie). Le cépage moscato donne vie à un mousseux très léger, aromatique, frais. Ce vin révèle une mousse légère et gourmande, une robe jaune-vert, un perlage élégant. Au nez, il dégage un bouquet explosif, fragrant, sensuel, qui rappelle surtout le géranium, la sauge, les abricots séchés. En bouche, il est sucré et frais, parfaitement fondu et équilibré.

JASSARTE GUADO DE’ GEMOLI

GRAPPA DI MOSCATO LE VIEUX MOULIN

FRANCIACORTA VILLA CUVETTE

Un vin unique, résultat d’une véritable quête archéologique. 15 cépages d’Orient et 15 de la Méditerranée se fondent ensemble dans une harmonie parfaite. Au nez, ce vin rouge rubis est élégant, complexe, floral et épicé. En bouche, il est parfaitement équilibré, délicat, très long.

Une grappa d’exception, issue de la distillation des peaux du vin moscato: aromatique, ronde, puissante, unique au monde.

Voici l’apothéose de ce qu’un vin de Franciacorta peut donner: une méthode traditionnelle qui prévoit 36 mois de repos sur lie. Une mousse dense, riche et crémeuse, un perlage élégant, un bouquet complexe, épicé. En bouche, il est rond, frais et très persistant.

Photo: David Laurent / Wide

Sommelière invitée: Isabella Sardo

Passionnée d’œnologie, originaire de Sicile, Isabella Sardo (Enoteca Italiana) a remporté le concours du «Meilleur sommelier du Luxembourg » en 2008. www.enotecaitaliana.lu

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98 PLAYTIME

playtime  Entre glamour et humour

Miss Bibi

Hermès

Boucles cintrées Boucles d’oreilles dorées, signées Miss Bibi, en forme de cintres. Ajoutez une touche d’humour!

Constant élan Sac Hermès de la ligne Constance, revu avec un nouveau format plus allongé et une poche plaquée. La sangle permet au sac d’être porté à l’épaule ou en bandoulière.

N.D.C.

Confort tricolore Louis Quatorze

Chaussure Alithia de N.D.C. en édition limitée «Sailor», tricolore ou avec rayures. Ce modèle a été conçu en incorporant les meilleures astuces pour un confort maximum.

Voyage en couleur Sac de voyage signé Louis Quatorze, combinant cuir et tissage en canevas. Idéal pour un voyage haut en couleur.

Pomellato

Rivieras

Il gecko Collier Pomellato en trois couleurs: argent, or et vert saphir. Le bijou qui fera penser aux vacances ensoleillées.

Promenade en plage Chaussure Rivieras en toile, avec une doublure en éponge, évoquant les années 50 sur la Costa Blanca.

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Mode

Silhouettes cintrées Noir asymétrique Robe courte en satin, signée Bernard Chandran. L’épaule asymétrique commence par une finition en velours et aboutit dans un tissu transparent.

Les marins font la mode Tenue Uniqlo évoquant la mode marine, combinant trench, pantalon en coton blanc et pull marinière. Bernard Chandran Uniqlo

Beauté transparente Le créateur Bora Aksu est connu pour ses créations recherchées. Ici, il combine transparence, dentelle et satin. Le haut peut être porté avec un jean, une jupe ou un costume.

Fifties sportif Ensemble signé Ioannis Dimitrousis. La chemise noire cintrée est associée avec un short en satin et une veste au look des années 50. Bora Aksu Ioannis Dimitrousis

Caractère et modernité Caractère et modernité sont réunis dans ce costume créé par la marque Cos, s’adaptant aussi bien à un environnement professionnel qu’à une sortie en soirée.

Turquoise chic Qasimi présente une tenue aux coupes angulaires. En attendant les premiers rayons de soleil, l’ensemble peut être porté avec une paire de collants. Cos Qasimi

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EXPLORATOR 2.0

Ouverture

OSTERIA DI NIEDERANVEN

Chaque mois, nous publions des classements réalisés suite aux votes exprimés sur www.explorator.lu.

Les plus actifs Décor 4.4

Service 4.2

 4.0

Commentaire de R. F. 11 décembre 2009 Service très aimable. Cadre superbe et très bonne qualité du repas. Y retourner sans modération.

BRASSERIE GUILLAUME Repas 3.9

Décor 3.3

Service 4.1

 3.8

Nouvelle adresse italienne à quelques encablures de l’aéroport, l’Osteria di Niederanven vous reçoit dans un joli décor de murs et de bois patinés clairs et accueillants. Mention spéciale aux Spaghetti al Cartoccio, spaghetti en papillote avec fruits de mer, scampis, lotte et gambas, ou à l’assiette de dégustation de cinq pâtes maison. On y goûtera aussi le Petto d’Anatra, magret de canard aux prunes, une des spécialités de la maison. Restaurant ouvert tous les jours. Cuisine italienne. 2, rue de Munsbach, Niederanven, T 34 00 61

Commentaire de F. C. 13 décembre 2009 Adresse incontournable pour manger un carpaccio sur le pouce ou déguster un plateau de fruits de mer. Bon rapport qualité/prix, accueil chaleureux, enjoué, de bon conseil. Un plus: l’écailler et la poissonnerie.

Repas 3.5

Décor 3.5

Service 2.7

 3.2

Commentaire de Y. F. 21 janvier 2010 Très cosy, menu varié qui saura ravir les amateurs de cuisine internationale. Ambiance sympa, service très correct.

Les meilleurs restaurants japonais KAMAKURA Repas 4.7

Service 4.0

Décor 3.0

Service 4.0

Décor 3.3

Service 4.0

Décor 3.7

YAMAYU SANTATSU Repas 4.5

TAKAJO Repas 4.0

Téléchargez l’application «Explorator» sur votre iPhone

4.1

3.8

3.8

Rejoignez le groupe «Explorator» sur Facebook

Photo: David Laurent/Wide

SENSI

Photo: David Laurent/Wide

Repas 3.5

Photo: Etienne Delorme

UM PLATEAU

AKA CITÉ

BEIM DOKTER

Nouveau à Luxembourg, le premier restaurant «sushi train» vient d’ouvrir ses portes au centre-ville sous l’enseigne Aka Cité (cité rouge en japonais) avec une vaste sélection de sushis, makis et sashimis qui défilent sous vos yeux de façon ludique et attrayante, le tout dans un décor très lounge et épuré. A découvrir, ne serait-ce que pour le plaisir de voir passer le train! Fermé le dimanche Cuisine japonaise 3, rue Génistre, Luxembourg T 661 73 73 73

Une sympathique adresse cosy vous accueille désormais à Leudelange avec une carte de cuisine française raffinée, renouvelée chaque mois: Charlotte de foie gras aux pommes accompagnée d’une gelée de cidre, Médaillon de lotte lardée sur une compotée de choux vert ou bien encore Cœur de ris de veau braisés aux morilles cuisinés dans la pure tradition française. Ouvert tous les jours sauf le lundi et le samedi à midi. Cuisine française 2, rue de Cessange, Leudelange T 26 37 08 42

NEWS EXPRESS

Nouveau chef au Ristorante Pecci, Ronan Cadorel, pour une très belle cuisine du SudOuest revisitée par des touches de cuisine italienne ++++ Ouverture de l’Enoteca, à Brouch (Mersch), 70, route d’Arlon ++++ Ghislain Rossmark rejoint l’équipe du chef Péan de l’Hôtel Royal en tant que chef pâtissier ++++ Rénovation du décor du Chi-chi’s, place d’Armes: changement de décor, même enseigne, réouverture prévue le 22 mars.

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Index entreprises 261 entreprises et organisations ont été citées dans les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAerospatiale Alcatel Aleba Alfi ALPP Alter Domus Amcham Americom ArcelorMittal Arendt & Medernach Ariane Arianespace Atoz Axa Luxembourg

BBanque de France

86 76 14 46, 52 66 57 24 76 72, 76 90 88 76, 86 65 66

75 Banque de Luxembourg 25, 64, 90 Banque Degroof Luxembourg 65 BCEE 76, 86 BCL 31, 52 Belval Plaza 41 BGL BNP Paribas 67, 90 BIL 66 Blackstone 76 BM Conseil 90 Bofferding 40 Bourse de Luxembourg 60, 76 Brasserie Diekirch 38, 40, 72 Brasserie Nationale 40 Brevan Howard 60 British Foreign and Commonwealth Office 22 Brown Brothers Harriman 56 Buenito.com 90

CCaceis

49 Canal+ 76, 88 Castegnaro Cabinet d’Avocats 90 Cat Club 90, 93 CBP 64, 90 Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster 83 Centre européen des consommateurs du Luxembourg 75 Centuria Capital Luxembourg 66 CEPS/INSTEAD 14 Cercle Robert-Schuman 75 Cetrel 37 CFF Cargo 72 CFL Cargo 32 CFL Cargo DB Schenker Rail 72 CGFP 10, 14 Chahine Capital 64, 90 Chambre d’Agriculture 14 Chambre de Commerce 18, 32, 39, 42, 70 Chambre de Commerce et d’Industrie de Moselle 75 Chambre des Métiers 14, 72, 90 Chambre des Salariés 28 Chronostock 74 Citco 60 City One 43 CLC 14 CLT 76, 86 CNA 90 CoachDynamix 90 Comité de conjoncture 31 Commissariat aux Affaires Maritimes 70 Commissariat aux Assurances 68 Commission européenne 22, 60, 68 Communauté du charbon et de l’acier 75 Computersystems 43 Confédération Luxembourgeoise du Commerce 39 Conseil Economique et Social 18 Coronet 86 Cour d’appel du Luxembourg 86 Crédit Mutuel Nord Europe 68 CRI 39 CRP Henri Tudor 90 CRP Santé 10, 20, 31 CSSF 60, 66, 68 CSV 10, 18, 86

DDeloitte Deutsche Bank Deweymuller Dexia Asset Management Dexia BIL DirectTV DO Recruitement Advisors Doujak Corporate Development DP Dresdner Bank Dumur Immobilier

51 86 90 68 66 76 90 90 86 86 75

EEADS

86 32 76 43 46, 56 60 90 43 68 76

Ecologgia Ecostar Editions Saint-Paul Efama Elvinger, Hoss & Prussen Enoteca Italiana Entreprise des P&T Ernst&Young ESOA Etablissement public foncier de Lorraine 33, 36 Etat luxembourgeois 30, 86 Euronext 76 European School of Luxembourg 24 Eutelsat 76 EVCA 44 Events & More 90

90 Fanuc 72 Fédération des Artisans 14 Fédération Horesca 14 Fedil 14, 39, 70, 90 Financial Times 76 Financière Centuria Luxembourg 66 Finesti 53 Fondation Groupe C3 72 Fondation Luxembourgeoise Contre le Cancer 26 Fonds National de la Recherche 21, 31 FOP Gestion 64, 90 Fortis Luxembourg-Vie 90

GG20

22 GE Fanuc Automation Europe 72 Genclis 32, 36 General Electric 42, 72, 76 Goldman Sachs 60 Grand Théâtre Luxembourg 90

HBO Heintz Van Landewyck Horesca HSBC Securities Services Luxembourg Hughes Hugues Communications

76 86 26 26, 39 52 76 86

90 90 32 63 59 90 73 40 90 65 62

IBM Global Business Services IEE IFBL IG Market Imprimerie Faber Imprimerie Mil Schlimé Inbev Ineum Consulting ING Luxembourg Insead Integrated Biobank of Luxembourg 36 Intelsat 40, 76 Intelsat Global SA Luxembourg 40 International School of Luxembourg 24

J

FFaïencerie – Villeroy & Boch

HHavas

IIBM Benelux

J.P.Morgan Luxembourg Jan De Nul Group JCI Luxembourg

KKinnevik Kirch

LL’essentiel

58 70 79

MMaitland

Marshall Wace Max Planck Institut für internationales Verfahrensrecht 10 Mazars 54, 55 MBB 86 Microsoft 90 Mike Koedinger Editions 90 Ministère d’Etat 90 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 18, 70, 90 Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle 30 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 30 Motorola 42 Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité 42, 43 Mowo 85 Mudam 90 Munhowen 40

NNEPB 86 76

101 La Luxembourgeoise 90 Lakehouse 90 LCGB 14, 18 Le Jeudi 70, 28 Le Zheng 2 Leaders 16, 17 Lockheed 76 Lola Communication 90 Lombard Assurance International 4 Loral 76 Louis Vuitton 13 Loyens & Loeff 90 LPEA 44 LSAP 86 Luther 65 Luxair 90 Luxembourg & More 90 Luxembourg Central Bank 62 Luxembourg Centre for Systems Biomedicine 30 Luxembourg for Finance 52 Luxembourg School of Finance 10, 30, 62 Luxempart 76 LuxGSM 108 Luxinnovation 30 Luxsat 76

60 60

Netcore PSF New Skies NGR Consulting Nicsa No-Nail Boxes

68 43 76 107 46 39

OObservatoire de la Compétitivité OCDE Office Freylinger OGBL Op der schmelz Opex Management OpRisk&Compliance Orange Organisation Mondiale de la Santé

18, 90 66 90 14, 18 90 42 68 40, 76 30

PpaperJam

10, 18 paperJam Business Club 18, 65, 95 Pierre Kess 29 PricewaterhouseCoopers Luxembourg 33 Prisma 90 Promotech CEI 75 Proton 88

RRadio Luxembourg RBC Dexia Royal Bank of Canada RTL RTL Plus RTL Radio Lëtzebuerg RTL Télé Luxembourg

SSacred Heart University

76 Sea Launch 76 SES 40, 76, 88 SES Astra 32 Sky 76, 88 SNCB Logistics 72 SNCI 76, 86 Société Européenne de Satellites 86 Sofidra 70 Sofina 76 St. George’s 24 Statec 18, 22, 28, 31 Streff 90 Systemsgroup 43

TTango Taxand TDK Telindus TF1 Toyota Transparency International

8 65 10 45 86 42 28

UUFG-LFP

68 UIT 76 Union Astronomique Internationale 88 Union européenne 30 Université de Liège 31 Université de Nancy 76 Université de Nancy 2 43 Université du Luxembourg 10, 30

VVanksen Vesalius Vesalius Biocapital Victor Buck Services Ville de Differdange Ville de Luxembourg Villeroy & Boch Voxmobile

XXintec

90 20 31 69 6 75, 90 72 40

Xrail

39 72

YYellow.lu

90

76 66 66 76, 90 76 18 76

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Index décideurs 131 personnalités ont été citées dans les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAllegrezza Serge BBalling Rudi Bateman Peter Baudouin Adrien Bausch Romain Berlusconi Silvio Bertemes Gioia Berwick Alain Bichel Thierry Bihain Bernard Bintz Jean-Claude Birgen Germain Bouygues Francis Brachmond Michel

CCastegnaro Guy Chahine Jacques Chèvremont-Lorenzini Marie-Jeanne Chorus Stefan Conrot Valérie Constancio Vitor Cook Geoffrey

DDahm Jacques De Backer Philippe De Bruyne Geert De Nul Jan Peter De Vet Luc Dennewald Robert Detaille Michèle Di Bartolomeo Mars Diederich Jean Duxbury Heather

EElvinger François Essaka Ekedi Samuel

FFlammang Marc Fontagné Lionel Fossey Nigel Frieden Luc

18, 90

10 22 90 76 86 90 90 64, 65, 90 32, 36 90 52 86 90

90 64, 90 90 90 90 66 56

38 20 65 70 60 14, 90 39 26 90 24

26 42

64, 90 14, 18, 90 24 28

GGaessler Rachel Gauthier Pascal Genter Fabrice Gerges Marc Glesener Marc Graas Laurent Gramegna Pierre Grand-Duc Jean Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte Guérard Alain Guillaume Bernard

HHaber Roland Helminger Paul Hentgen Pit Herinckx Gaëtan Hetto-Gaasch Françoise Hirsch Mario Hoffeld Véronique

JJacobs van Merlen Hubert Johnson Candace Jonsson Monica Juncker Jean-Claude

39 33, 36 75 90 66 90 32 88 88 58 90

39 75, 90 90 68 32 86 90

32 86 90 14

KKayser Ferdinand

32, 86 Keusters Patrick 65 Killeen Sean 39 Knudson Geraldine 90 Kraus Stefan 65 Krecké Jeannot 10, 18, 33, 70, 90 Kremer Claude 46

LLemmer Marc Lépine Xavier Lesiakowski Line Lesueur Xavier Lorang Jacques Lutty David

90 68 90 90 65, 90 70

MMaxwell Robert

86 86 62, 66 76, 86 76 30 90 10 90 33 46 90

Meisch Adrien Mersch Yves Mexandeau Louis Meyrat Pierre Milenkovic Dusan Miltgen Carole Modert Octavie Motro Bernard Mouget Didier Muller Charles Muller Christine

NNeuen Marc

90 86

Nixon Richard

OO’Donnell Sinead

90 90

Oliveira Filipe

PPapademos Lucas Pélissier François

66 32

PQuintus Yann

74

RReckinger Robert

TTarrach Rolf Thelen Carlo Thill Patrick Thomas Adrien

VVerdier Philippe Verdood Stéphane Vermaelen Theo Vivier Emmanuel Vlasselaer Michel

W Wagner Roger Weber Robert Welch Jack Werner Pierre Whitehead Clay T. Wigny Jérôme Wolff Christian Wurth Michel

ZZens Jean-Paul

30 18 14 14

68 31 62 90 90

90 14, 18 42 86 76, 86 60 62 72

90

90 42 32, 72 86

Ries Olivier Rippinger Fernand Rock Carlo

SSanter Jacques Sardo Isabella Sarkozy Nicolas Schiltz Jean-Louis Schintgen Jean Schmidt David Schmit Benoit Schmitz Hans-Jürgen Schneider Romain Schuman Robert Sniukas Marc Spautz Marc Steichen Alain Stenbeck Jan Stimson Andrew Sublon Eric Szatna Karolina

76, 86 90 10 90 26 64, 90 90 44 31 75 90 18 43 86 40 65 90

paperJam – édition Mars 2010 Ce numéro est paru le 26 février à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

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cahier Économie et finance photo AndrÊs Lejona

cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid

paperJam – Êdition mars 2010 Ce numÊro est paru le 26 fÊvrier à 20.000 exemplaires. Il a ÊtÊ ÊditÊ et imprimÊ au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction FrÊdÊrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu

Brian Power (-49) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu

Webpublishing MÊlanie Lodevic (-41) melanie.lodevic@paperjam.lu collaborations rÉdactionnelles Alain Ducat, SÊbastien Lambotte, Bernard Paquin, MichaÍl Peiffer, Angelina Rafii, Jean-Marc Streit, Karine Touati, Joseph Tripodi, Marc Vandermeir

correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Julien Becker, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne, Etienne Delorme, David Laurent (Wide), AndrĂŠs Lejona, Olivier Minaire

Illustrations INgrid

LAYOUT

Éditeur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Sarah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil d’administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par l’Êditeur.

directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard, Nathalie Petit, StĂŠphanie Poras, Claire Ramos pour INgrid (www.INgrid.eu)

impression Imprimerie Centrale

abonnements tarifs port compris Luxembourg / France-Belgique-Allemagne

DIFFUSION Didier Blaes (-28) diffusion@mikekoedinger.com

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associĂŠ Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale CĂŠline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam business club François Altwies (-37), francois.altwies@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle web Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / explorator MĂŠlanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / index Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / City MAGAZINE Audrey Gollette (-38), audrey.gollette@tempo.lu administration Isabelle Ney RC B95212 TVA intracommunautaire LU 197 915 68

CoordonnĂŠes bancaires: Code BIC / Swift: BCEELULL No IBAN: LU87 0019 1655 8851 4000 de Mike Koedinger Editions Autres pays sur demande Formule standard 1 x 10 nos/an: 40 euros Formule corporate 3 x 10 nos/an: 80 euros Formules grandes et très grandes quantitĂŠs pour entreprises et institutions sur simple demande. paperjam dans votre ĂŠtablissement Contactez Francis Gasparotto (-33) francis.gasparotto@tempo.lu

Dans le prochain paperJam Avril 2010

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paperjam  | Mars 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

Les enjeux de la B.I., le label PSF, le cloud computing, l’outsourcing et l’insourcing.

Prochaine ĂŠdition: 26 mars 2010 Pour contacter la rĂŠdaction: press@paperjam.lu


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