paperJam economie & finances avril 2010

Page 1

04 5 453000 074017

5 E

Avril 2010 | économie & finance

À P

T N A É G AS DE

GaËTAN grieco

www.paperjam.lu

01_cover.indd 1

19.03.2010 17:52:38 Uhr



3 edito

Photo de couverture: Yvan Klein. Packshot: INgrid

Coup de cent

Il y a 100 numéros… on était en juin 2000.

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperjam

Vous avez entre les mains le centième numéro de paperJam. Un nombre pour le moins symbolique dans un paysage médiatique luxembourgeois dominé par une presse quotidienne et hebdomadaire largement subventionnée par l’Etat et dans lequel les «autres périodiques» doivent se battre avec d’autant plus de conviction pour vivre. Il y a 100 numéros, Le Républicain Lorrain – quotidien – et Le Jeudi et le Land – hebdomadaires – constituaient les seuls points d’ancrage véritables pour un lectorat francophone au Luxembourg. Il y a 100 numéros, on parlait de «nouvelle économie», portée par l’émergence d’Internet, par opposition à la «vieille économie» à qui d’aucuns prédisaient une disparition imminente. Le contexte économique ne ressemblait évidemment que de très loin à celui d’aujourd’hui, même si Luc Frieden et François Biltgen apparaissaient au casting gouvernemental derrière un Jean-Claude Juncker déjà Premier ministre. Certes, le secteur financier était déjà prédominant, avec plus de 200 banques établies au Grand-Duché, mais les fonds d’investissement, pour ne citer que cet exemple, n’avaient pas encore l’envergure qu’ils connaissent aujourd’hui, avec des actifs sous gestion d’à peine 650 milliards d’euros, soit un tiers

du niveau actuel. Les autoroutes étaient encore praticables aux heures de pointe, avec à peine 79.000 frontaliers. Le taux de chômage, lui, ne dépassait pas 2,5%. Il y a 100 numéros, l’idée porteuse de paperJam était de concilier «ancienne» et «nouvelle» économies, dans un support résolument orienté B2B. Suivant un principe d’évolution très darwinien, ce «Luxembourg_Business-To-Business_Magazine», tel qu’il se présentait au moment de pousser son premier cri, s’est mué en média économique et financier, à la fois témoin – et parfois, modestement, acteur – du tourbillon économicofinancier qui a fait du Luxembourg ce qu’il est aujourd’hui. Que serons-nous dans 100 numéros? Et où en serons-nous? Une autre «nouvelle» économie aura-t-elle pris le relais? Les erreurs d’un récent passé auront-elles servi de base à la vérité de demain? Autant de questions sur lesquelles bon nombre de personnalités luxembourgeoises auront l’occasion de s’exprimer lorsque nous fêterons le dixième anniversaire de paperJam, le 10 juin 2010. En attendant, le 13 avril prochain, dans un Cat Club spécialement réservé pour l’occasion, les membres du paperJam Business Club – dernière étape en date de l’évolution du produit – et leurs invités seront conviés à célébrer avec nous ce «centenaire», signe tangible que les richesses sont aussi importantes à partager pour une économie que le savoir véhiculé par ses médias.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE




6

sommaire paperjam | Avril 2010 |  économie & finance

10

Mars Di Bartolomeo et la réforme du système de pensions

32

Nouvelle reconnaissance européenne pour P&T Consulting

40

Diekirch devrait rester à Diekirch

luxembourg 10 Mars Di Bartolomeo

«Notre

systÈme de pensions ne doit pas rester figÉ» Le ministre de la Sécurité sociale et de la Santé a ouvert les débats sur une réforme des pensions. Alors que les bases financières restent saines, il préconise un système flexible.

16 CommerceDesignLuxembourg 2010 Design et commerce:

la bonne entente

Le succès de la première édition du concours, initié par l’UCVL, ouvre de nouvelles perspectives dans l’optique d’une vraie politique de design dans la ville. 18 Exit strategy

target:

well-being

27 Cinema

ten

easy pieces...

De Caligari à Tarantino charts the history of cinema in ten lessons. Creators Claude Bertemes and Gian Maria Tore explain... 28 Evénement

Le

droit sous toutes ses coUtures C’est au Luxembourg qu’avocats et spécialistes du droit du travail se retrouveront, fin avril, pour l’édition 2010 de la conférence annuelle de l’Eela.

30 Fonction publique

Un

beau fouillis

L’avis du Conseil d’Etat au sujet du règlement grand­ducal sur l’accès des citoyens européens à la fonction publique pointe de nombreuses incohérences.

Lucien Thiel sees ways out of the crisis, but warns that things may never match the pre-2008 golden age. 20 Bienfaisance

Concert

pour la croix-rouge

Le 26 février, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, sous la direction de Kirill Karabits, a donné un concert de bienfaisance dans le cadre d’un partenariat réunissant l’OPL, Deloitte et la Croix-Rouge luxembourgeoise. 22 Martin Burke

“empathy

between nations”

Irish Ambassador to Luxembourg Martin Burke speaks about Northern Ireland, economic troubles and the relationship between his country and the Grand Duchy. 26 Mobilité

Wiseler

dÉfend e-go

entreprises 32 P&T Consulting L’expertise

de NOVENTO

europÉenne

C’est à la société luxembourgeoise qu’a été confiée la gestion d’ensemble de la sécurité et des contrôles d’accès pour le compte de la prochaine présidence belge du Conseil de l’Union européenne. 34 Management

leading

from the front

36 Santé et sécurité

Toute

une campagne pour durer

Au-delà de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, l’UEL souhaite pérenniser la démarche au sein des entreprises luxembourgeoises. 38 Luxcaddy.lu

Du

e-commerce dans LEs assiettes Depuis avril 2007, Epicerie.lu propose à ses clients de faire leurs emplettes devant un écran. La société a, entre-temps, grandi au point de se trouver à l’étroit sous cette appellation. Mi-mars, elle a ainsi opéré une première mue pour devenir Luxcaddy.lu.

40 Brasserie de Luxembourg

Sauvetage

national

Diekirch devrait rester à Diekirch, sans dégât pour l’emploi. Le tout grâce à un pool d’investisseurs luxembourgeois encore discrets pour l’heure… 42 Télécoms

Tout

reste À faire

Le conseil d’administration de l’Entreprise des P&T a approuvé le 1er mars la fusion des activités télécom avec LuxGSM dans une NewCo. Le nouvel ensemble très cosmopolite doit maintenant être mis en musique. 44 Rally de LUXe

the

motorcycle diaries

There hasn’t been a Luxembourgish team in the Dakar rally since 2000. Rally de LUXe hopes to change that.

A survey carried out by consulting group Mercuri Urval for its clients looks at factors behind “customer orientation” as the most important growth driver in Europe.

Le ministre du Développement durable et des Infrastructures soutient le système électronique de paiement dans les transports, qui a coûté près de 16 millions d’euros.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

03_sommaire_ecofinance.indd 6

22.03.2010 14:49:29 Uhr


7 sommaire

52

State Street: 20 years in Luxembourg

70

La logistique au service du biomédical

place financière 46 Rapport Gafi

Entre

gris clair et gris foncÉ

Le rapport sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, décrié par certains, montre néanmoins certaines pistes à suivre par le Luxembourg. 48 Luc Frieden

«Il

faut changer pour rester ce que nous sommes» Le ministre des Finances, orateur principal de la Journée boursière 2010, n’a pas caché la nécessité d’évolution de la place financière en vue de conserver sa réputation et son efficacité.

49 Conférence JournÉe

boursiÈre 2010

Près d’un millier de personnes a assisté, le 4 mars, à Luxembourg-Congrès, à la traditionnelle Journée boursière. L’orateur vedette était le ministre des Finances Luc Frieden. 50 Natixis Private Banking International

«Nous

adorons la broderie fine»

Natixis Private Banking International (NPBI) veut grandir en s’appuyant sur son appartenance à un grand groupe (Banques Populaires Caisses d’Epargne-BPCE) et sur les structures d’ingénierie patrimoniale luxembourgeoises. 52 State Street Bank “we support

Marty Dobbins, Managing Director of State Street Bank Luxembourg, talks about the company’s 20 year presence in this country, and the evolution of products. 56 Implantation

Luther

s’installe au Luxembourg Le cabinet d’avocats d’origine allemande a fêté, le 3 mars dernier, son arrivée au Grand-Duché à l’occasion d’une réception donnée au Golf-Club Grand-Ducal.

Solar energy in Saarland and Rheinland-Pfalz

industrie 58 Microfinance

MaÎtriser

la croissance

Le Luxembourg Microfinance and Development Fund (LMDF) illustre la montée en puissance de ce secteur sur la place financière. Le Grand-Duché doit néanmoins prévenir les dérives qui nuiraient à son image.

À l’Épreuve de la crise

Un arsenal réglementaire se prépare à Bruxelles pour se prémunir contre un nouveau séisme. Mais le mal est profond et c’est la question du gouvernement économique de l’Europe qui se pose aujourd’hui. 63 Hedge funds

La

voie mÉdiane

En l’état, la directive AIFM sur la gestion alternative fait l’objet de plus de 1.700 amendements. Grâce à son sens du consensus, son rapporteur Jean-Paul Gauzès garde néanmoins confiance. 64 Dexia BIL

Focus

sur le private banking

Le groupe Dexia a confié au Luxembourg le développement à l’international des activités banque privée et gestion de fortune. Il y mettra les moyens. Session

de rattrapage

Avec Fit4Job, le gouvernement, l’Adem et l’IFBL s’occupent des employés du secteur financier qui ont perdu leur emploi. Le dispositif a vocation à s’étendre. 68 Assurances

Confiance

70 Logistique et santé

À

la croisÉe des secteurs

Les débuts de la Biobanque s’accompagnent d’une réflexion transversale sur le développement d’une logistique à valeur ajoutée et dédiée aux services médicaux. 72 Biotechnologies

60 Régulation L’Europe

66 Ressources humaines

the idea”

74

et positivisme

Ergo Life (Hamburg-Mannheimer), grâce à un fructueux partenariat avec Banque Degroof, est parvenue à générer de la croissance en temps de crise.

l’IBBL

ouvre ses portes

Inauguration officielle en présence du Grand-Duc héritier, de trois ministres et de chercheurs de renom venant du monde entier. 73 Energies renouvelables

Enovos

mise sur le photovoltaïque Le groupe luxembourgeois investit 36 millions d’euros dans une société commune avec le suisse Avelar Energy. Objectif: développer des unités de production en Italie et en France.

grande région 74 Renewable Energy

Solar

Saarland

Energy users in Saarland and Rheinland-Pfalz have been busily harnessing the power of the sun. Will the coming cut in government subsidies slow solar progress in the German states? 76 Industrie

Cherche

site de stockage, dÉsespÉrÉment L’usine Catalyst Recovery Europe, établie à Rodange, veut entreposer plus de produits. Mais nul n’en veut sur les frontières.

78 Mirabelle TV

MÛre

avant l’ÉtÉ

Début juin si tout va bien, le Département de la Moselle lancera sa chaîne de télévision locale numérique.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

03_sommaire_ecofinance.indd 7

22.03.2010 14:49:40 Uhr


Crédit photo : Hugo Boss - kosmo.lu

Tomcatprintemps2010__PPJ:_ 05/03/10 10:55 Page1

PRÊT À PORTER

S O U L I E R S

Pour fêter l’arrivée de la belle saison, TOMCAT accueille la marque Hugo Boss. Pour une collection printemps-été toute en élégance, en belles matières et lignes sportives et chic à la fois. TOMCAT, c’est aussi de très belles marques de prêt-à-porter homme, souliers, sportswear et accessoires pour satisfaire les envies de mode et d’élégance les plus exigeantes.

CÉRÉMONIES

WILVORST

155A ROUTE D’ARLON L-8009 STRASSEN TÉL. +352 31 01 99 www.tomcat.lu OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI DE 10H À 19H SANS INTERRUPTION. LE SAMEDI DE 10H À 18H. PARKING PRIVÉ RÉSERVÉ. À 200M DE LA SORTIE 4 SUR L’A6/E25 – DIRECTION SHOPPING BELLE ETOILE.


9 sommaire

Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 18 février au 17 mars: 1. Banque Invik va

de nouveau changer de tête

Article vu 1.037 fois

2. Grand Prix paperJam:

Simple et de bon goût

80

Gaëtan Grieco: Chaussea à pas de géant

95

Article vu 990 fois

3. Christian Scharff:

Archivage: quels risques pour la confidentialité ?

de Dexia BIL à PwC

Article vu 791 fois

4. Un fonds public-privé

coverstory 80 Gaëtan Grieco

«investir

vierges»

tous les territoires

BIen

dans ses bottes

Confortablement installé dans le top 4 français du commerce de détail de chaussures, le groupe lorrain a conservé la dimension familiale qui fait sa force depuis un quart de siècle.

95 Conférence

résultats savoureux

Article vu 416 fois

Conférence du 11 mars au centre d’archivage de Streff sur la sécurité et sécurisation des archives et des données et sur l’importance de la mise en place de procédures allant dans ce sens.

playtime 96 Sélection de vins

Bernard

Magrez découverte de grands vins puissants

Bienvenue

99 Mode

Chic

paperJam avril management

au printemps

décontracté

Avril 2010 | managemenT

Avril

Magrez – découverte de grands vins puissants

quels risques pour la confidentialité?

94 Wine & Networking

Bernard

Article vu 439 fois

archivage,

98 Accessoires

Business Club

au Luxembourg

5. Bofferding:

A 47 ans, le président-fondateur de Chaussea vise une expansion rapide mais garde la tête froide. Il se présente toujours comme un «vendeur de chaussures» et veille précieusement sur l’ADN de sa société: des produits simples et pratiques, avec un bon rapport qualité/prix.

88 Chaussea a 25 ans

100

Explorator

2.0 «Il s’agIt aujourd’huI d’IndustrIalIser l’InformatIque»

Dégustation de vins du 16 mars à la Fondation de l’Architecture avec Celliers des Grands Crus, animée par Claudia Flöther et Jean-Paul Gales.

Ludovic Gilles Dossier: ICT

94 Workshop

Ressources Humaines Olivier kOrmann   |    Communication mil   Technologies patrick berchem   |    Dossier ict

Dialogue

social: piège ou outil?

Interview frederik

lelOup   |

Case study externalisatiOn

jung rh

www.paperjam.lu

Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines ressources humaines, marketing, IT et management. En dossier central: ICT

Conférence workshop du 3 mars au Grand Théâtre Luxembourg animée par Me Guy Castegnaro qui a passé en revue les caractéristiques du modèle social luxembourgeois, un des piliers de la stabilité économique du pays.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

03_sommaire_ecofinance.indd 9

22.03.2010 14:49:44 Uhr


s,

luxembourg

10

Mars Di Bartolomeo

Le ministre de la Sécurité sociale et de la Santé a ouvert les débats sur une réforme des pensions. Alors que les bases financières restent saines, il préconise un système modulable, avec des critères qui prennent en compte l’environnement socio-économique.

« Notre systÈme de pensions ne doit pas rester figÉ » Frédérique Moser (interview), Olivier Minaire (photos)

Monsieur Di Bartolomeo, pour pallier les effets financiers de la crise et assurer l’équilibre des finances publiques, un effort sera demandé à tous les partenaires de la Tripartite. Quelles seront vos propositions, au titre de la Sécurité sociale? «Il faut faire la différence entre ce qui sera traité prioritairement en Tripartite, c’est-à-dire l’emploi, la compétitivité, les finances publiques, et les discussions qui ont été lancées avant même la crise. Pour ce qui concerne les pensions, le volet le plus important de la Sécurité sociale, en termes de poids financier, c’est la Tripartite précédente qui a lancé les débats. Un groupe de travail se réu­ nit depuis 2007 et plusieurs pistes ont été présen­ tées l’été dernier. Certaines d’entre elles ont été retenues dans l’accord gouvernemental. En jan­ vier, j’ai donc lancé le débat sur la réforme de l’as­ surance pension. Des discussions vont avoir lieu avec les partenaires sociaux et je vais présenter un avant-projet de loi d’ici la fin de l’automne. Cette discussion est lancée et la Tripartite actuelle n’a donc pas besoin de se préoccuper de ce dossier. Le ministre des Finances a prévu, dans son programme de stabilité, que la Sécurité sociale pourrait générer un excédent de quelque 1.200 millions d’euros d’ici 2014. Est-ce également votre objectif? «Je ne pense pas que ces chiffres aient été retenus par le gouvernement. Il est tou­ jours possible de se fixer des objectifs, encore faut-il que l’on discute avec ceux qui devraient pro­ duire ces chiffres… ou les réaliser. A politique constante, je ne vois pas de décisions à l’heure actuelle qui pourraient argumenter le chiffre qui a circulé. Je pars du principe que ceux que j’ai annoncés jusqu’à présent sont les chiffres qui valent. Si on part de chiffres plus avantageux, il faudrait préciser: a-t-on l’intention d’augmenter les cotisations ou de réduire les prestations? Pour

l’instant, aucune de ces pistes n’a été ni présentée, ni discutée avec les partenaires sociaux. Vous attendez-vous à voir modifier votre feuille de route et avez-vous discuté de cette possibilité avec Luc Frieden? «J’ai toujours des discus­ sions avec M. Frieden, il n’y a pas de guéguerre entre nous! Je pense que les services du ministre des Finances ont procédé par déductions; or, moi, je préfère procéder par mesures concrètes. Vous gardez donc votre cap, pour maintenir l’objectif d’un excédent annuel de 900 millions d’euros? «Il s’agit de procéder par étapes. Je constate que les différents risques de la Sécu­ rité sociale présentent des situations divergentes. Nous sommes en train de réformer l’assurance accidents, pour une entrée en vigueur des textes au 1er janvier 2011. Cela permettra une consolida­ tion du système et le rapprochement avec le droit commun. Nous opérerons notamment un ‘switch’ entre les dégâts qui étaient mal indemnisés et ceux qui l’étaient pour rien. Les cotisations pour­ ront rester stables et pour certaines entreprises à hauts risques, les cotisations pourraient même diminuer, par le biais d’une augmentation de la solidarité entre entreprises. L’effet financier sera plutôt neutre, sinon positif pour certaines. Pour ce qui est de l’assurance dépendance, elle est actuellement en suréquilibre et génère des réserves de l’ordre de 50 millions d’euros par an. Dans ce domaine, il s’agira surtout de travailler sur la bonne utilisation des moyens et l’amélioration de la qualité. Donc, pas de problèmes majeurs à atten­ dre d’ici la fin de la législature. En ce qui concerne l’assurance maladie, nous voulons rétablir les équi­ libres dès 2011. Mais il ne faut pas s’attendre à ce que cette branche produise des plus-values. Comment comptez-vous obtenir ces rééquilibrages? «Par des mesures qui font appel à la res­

ponsabilité de tous les acteurs. Il n’y aura pas de mesures unilatérales, mais un ensemble de mesu­ res concrètes qui ne mettront personne devant des problèmes majeurs. Le temps est venu d’éva­ luer l’ancienne législation et de procéder à certai­ nes modifications, dans l’intérêt notamment d’une meilleure ‘pilotabilité’ du système. Le quatrième risque, le plus sensible, est celui de l’assurance pension… «Le système, aujour­ d’hui, se porte bien, avec des réserves énormes, de l’ordre de 10 milliards d’euros, soit 3,6 fois les dépenses annuelles. Une situation qui est donc saine, avec des réserves de 800 à 900 millions générées chaque année. L’état des lieux actuel, avec une assurance maladie remise à l’équilibre et les autres risques stables, permet de partir sur un ‘suréquilibre’ de la Sécurité sociale de l’ordre de 900 millions à 1 milliard par an. Il s’agit là de résultats que l’on peut garantir à politique constante et je n’ai pas eu vent de mesures incisives qui auraient comme résultat une situation nettement meilleure. Un suréquilibre d’une telle envergure est déjà assez exceptionnel. Comment les réserves sont-elles gérées? «Par le fonds de compensation, encore une émanation de la gestion tripartite. Les gestionnaires de ce fonds ont eu comme mission, en 1999, un meilleur placement des réserves, avec un risque limité. Vous n’auriez subi aucune perte ces deux dernières années? «Nous avions subi des pertes théo­ riques, à un moment où les cours des actions avaient chuté d’une manière spectaculaire, mais depuis lors, nous sommes à nouveau dans le bonus. Où les avoirs de la Sécurité sociale sont-ils placés et sous quelle forme? «Ils sont placés au Luxembourg… mais également sur d’autres pla­ ces. Ils sont gérés comme le sont habituellement

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_10_14_Bartholomeo.indd 10

19.03.2010 14:02:14 Uhr


11 luxembourg

«Au lieu de vouloir lire l’avenir dans une boule de cristal, nous allons développer un modèle qui permettra des adaptations, selon des critères objectifs»

Mars Di Bartolomeo

ce type de fonds de réserves; des placements dif­ férenciés, sous forme monétaire, d’actions, d’obli­ gations et aussi dans le long terme, notamment dans l’immobilier. La caisse de pension a un parc immobilier assez considérable, qui n’est même pas considéré dans le montant généralement pris en compte (10 milliards). La réserve réelle est donc encore plus élevée qu’elle n’en a l’air… Dans ce contexte, vous n’avez donc aucune envie de voir imposer des mesures d’économie aux différents régimes de la Sécurité sociale? «Je ne dirais pas cela. Une bonne – voire une meilleure – utilisation des moyens doit toujours rester de mise. Mais cela ne veut pas forcément dire coupures unilatérales. Parmi vos pistes pour pérenniser le système de pensions, vous avez préconisé le principe des 40 années de cotisations… «J’ai proposé que la règle générale des carrières professionnelles soit celle des 40 années de cotisations, dans une démarche qui lie longévité et carrière. Il est évi­ dent que l’accroissement de l’espérance de vie ne peut être neutre pour nos régimes de pension. Bien entendu, il faudra tenir compte de la pénibi­ lité du travail et des situations exceptionnelles (for­ mations, etc.), sans pour autant brader les périodes de remplacement. D’autres principes seront à la base de cette réforme, qui prévoit une évolution allant de la promesse du taux de remplacement vers la prise en compte de critères objectifs pour le calcul futur des pensions: situation économique, marché de l’emploi, rapport pensionnés/actifs… Au lieu de vouloir prédire la situation dans 30, 40 ou 50 ans – avec une boule de cristal? – nous allons développer un modèle non figé, qui permettra des adaptations selon des critères objectifs. Mais il ne s’agit pas de remettre en cause les grands princi­ pes, tels que le système par répartition, le finance­ ment tripartite, les droits engrangés…

Vous envisagez également de favoriser le cumul pension-activité professionnelle… «Pour l’ins­ tant, le système est assez défavorable. Les retrai­ tés ne peuvent, jusqu’à l’âge de 65 ans, cumuler qu’un revenu très modeste – 500 euros environ – avec leur pension. Je crois qu’un modèle de combinaison entre vie active et retraite partielle devra être avantagé, avec des modèles plus flexi­ bles. Une personne qui souhaite travailler jus­ qu’à sa mort, parce que son activité lui donne de très grandes satisfactions, doit pouvoir le faire. Mais cela varie énormément d’une personne à l’autre, d’un métier à l’autre. Ce qui est clair, c’est que les employeurs qui réclament de main­ tenir les personnes plus longtemps dans l’em­ ploi, pour augmenter la durée des cotisations, doivent être cohérents et ne pas agir d’un autre côté pour les décourager et les ‘faire sortir’, sous prétexte qu’elles seraient mieux payées et moins productives. Tous ceux qui veulent cette réforme – et je pense que l’unanimité existe sur sa nécessité – doivent avoir le courage de la suivre. On ne peut pas la réclamer, sans rien vouloir changer dans les prati­ ques actuelles. Pour les employeurs, il s’agit de la principale mesure par laquelle ils peuvent aider à pérenniser nos systèmes de pension, en favorisant l’emploi des travailleurs plus âgés. Pour les partis politiques, il s’agit de prendre la responsabilité d’admettre que si le nombre de pensionnés double d’ici 30 ans, les paramètres vont changer. Il faudra

travailler plus longtemps, aménager les promes­ ses, augmenter les cotisations ou encore tout faire pour doubler, voire tripler l’emploi au Luxem­ bourg… Il faudra faire des choix… et parler franc! En ce qui concerne le secteur hospitalier, toutes les réformes en cours visent une meilleure ‘transparence’. Pourquoi le système est-il opaque? «Il n’est pas opaque, il a besoin de plus de transparence. La qualité est bonne, reconnue, mais les systèmes de documentation de l’activité hospitalière sont lacunaires. Nous allons procé­ der sous peu à la définition d’un système de codi­ fication, pour suivre plus exactement ce qui se passe de bien, et ce qui reste à améliorer, dans ce secteur. Nous allons passer à une comptabilité analytique et adopter une documentation du ‘full cost’, pour pouvoir comparer les coûts dans les différents établissements hospitaliers et devenir un acteur sur le plan transfrontalier. Nous avons besoin de cette transparence des coûts pour fac­ turer les activités. Le second aspect sur lequel nous travaillons, alors que le secteur a été consolidé et modernisé en profondeur, c’est de veiller à éviter que tous les hôpitaux fassent la même chose. Nous som­ mes en route vers la création de centres de com­ pétences et de centres d’excellence. Cela n’est possible que si le secteur hospitalier travaille ensemble et abandonne le principe du ‘chacun pour soi’. Si le Luxembourg rate le coche, nous }  12

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_10_14_Bartholomeo.indd 11

19.03.2010 14:02:17 Uhr


12 luxembourg

«Nous aurons bientôt la base légale pour définir le contenu du dossier patient électronique» Mars Di Bartolomeo

à l’avenir. Il est impossible de revendiquer un finan­ cement public à 100% et une prise de décision pri­ vée à 100%. Ça ne va pas… et ça n’ira plus.

La Villa Louvigny est le siège du ministère de la Santé.

11

{ assisterons à une hémorragie de patients vers

l’étranger, où l’on a opté pour une meilleure visi­ bilité des spécialités des établissements. Même si nos hôpitaux sont très performants, personne ne pourra jamais me convaincre que le Luxembourg est le seul pays au monde où chacun peut faire tout… et mieux que les autres! Les difficultés ne viennent-elles pas aussi de la variété des modes de gestion des hôpitaux (fondations, communes… )? «Il faut garder ceci en tête: le Luxembourg est le seul pays où l’Etat – donc la communauté des citoyens – est action­ naire à quasiment 100% du monde hospitalier. Les investissements sont couverts à 80% par le budget de l’Etat et les 20% restants par la Caisse Nationale de Santé. L’actionnaire principal, ce sont les assurés. N’allez pas me dire que la variété des structures porteuses engendre des difficultés d’organisation! Je le dis d’une manière claire et nette: les action­ naires principaux exigent des hôpitaux luxem­ bourgeois qu’ils travaillent ensemble et qu’ils effectuent un partage du travail. Sinon, les action­ naires qui ne se retrouvent pas dans l’organisa­ tion du système réfléchiront à leurs participations… Si quelqu’un veut décider tout seul de ce qu’il entend faire, alors il devra prendre plus de risques

Envisagez-vous la création d’une structure faîtière? «Nous réfléchissons à tous les aspects. Ce qui est encourageant, c’est que les hôpitaux entre­ voient la plus-value de regrouper certaines fonc­ tions qui ne touchent pas au médical. Par exemple les laboratoires, l’informatique, la pharmacie, les achats… Une évolution se fait et la prochaine étape sera le partage du travail médical. Des établisse­ ments pourront se spécialiser dans certains types de cancer, en neurochirurgie, en gériatrie… Sur quels atouts le pôle Luxembourg peut-il miser dans la Grande Région? «Il existe déjà des spécialisations avec lesquelles le Luxembourg peut très facilement se positionner dans la Grande Région, comme la chirurgie cardiaque, la radio­ thérapie, la chirurgie de la main, certains domai­ nes de l’oncologie… Mais il faut pour cela que les flux n’aillent plus à sens unique. Les patients migrent très facilement vers les hôpitaux étran­ gers (17.000 transferts par an, ce qui reste marginal, en volume, ndlr.), tandis que le reflux est extrêmement faible. A quoi ce phénomène est-il dû? «Les obstacles sont liés au système de tarification – d’une façon générale, les coûts restent plus élevés au Luxem­ bourg – et au manque de visibilité. Les patients voient très facilement quel établissement étran­ ger est spécialisé en quoi. Au Luxembourg, tout reste opaque, aucune spécialité n’est correcte­ ment mise en valeur. Si nous voulons être un acteur dans la Grande Région, il faut une tarifica­ tion concurrentielle et transparente ainsi que de }  14 nouveaux accords de coopération bilatéraux.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_10_14_Bartholomeo.indd 12

19.03.2010 14:02:22 Uhr


S01006B3P_Paperjam_300x238_FRvect.indd 1

11/03/10 17:45:35


14 luxembourg

«Pour que le Luxembourg devienne un acteur hospitalier dans la Grande Région, les tarifications doivent être transparentes»

Photo: David Laurent / Wide (archives)

Mars Di Bartolomeo

12

{ A quel moment le ‘dossier patient électroni-

que’ sera-t-il mis en place? «Cette question est à l’ordre du jour dans quasiment tous les pays euro­ péens. Mais cela ne se fera pas du jour au lende­ main. Au Luxembourg, nous avons adopté une démarche très progressive. Nous aurons bientôt la base légale pour définir le contenu du dossier. Le ministère travaille avec le CRP Henri Tudor sur plu­ sieurs aspects, notamment des bases de données communes pour l’imagerie médicale et les analyses médicales. La prochaine étape, ce sera la prescrip­ tion électronique. Nous aurons alors les principaux éléments et je crois que d’ici la fin de la législature, nous aurons singulièrement avancé sur ce dossier. Mais il ne faut pas brûler les étapes et rester très attentifs à des éléments prioritaires, comme la protection des données. Le scénario catastro­ phe, ce serait qu’un dossier puisse être consulté par des gens qui n’ont rien à voir avec son contenu, par exemple un employeur qui cherche des informations sur un futur collaborateur! Autre dossier clé en matière de santé publique: la législation sur le tabagisme. Le projet d’interdire la consommation de tabac dans les cafés et brasseries, alors qu’elle reste théoriquement possible dans les entreprises, n’aboutit-il pas à un cadre légal boiteux? «La loi de 2005 a apporté

des résultats impressionnants: de 2004 à 2010, la part des fumeurs dans la population est passée de plus de 30% à 24%. Cette loi a apporté un progrès énorme et son acceptation dépasse les 90%. Il reste toutefois des domaines où la loi n’est pas assez inci­ sive, comme le lieu du travail. Certes, il est pris en considération dans les textes, car l’employeur a une obligation de résultats pour protéger les non-fu­ meurs. Si cela n’avait tenu qu’à moi, le tabac aurait été banni de l’entreprise dès 2005. Mais mon collè­ gue ministre du Travail (François Biltgen, ndlr.) avait insisté pour que dans une première phase, ce soit libellé d’une façon moins incisive. Le prochain pas, ce sera une extension de la protection des non-fumeurs dans tous les lieux fréquentés par le public; les cafés, les discothè­ ques, les taxis… Donc également dans les entre­ prises, qui deviendront des lieux ‘sans tabac’. Le projet de loi sera déposé dans les tout prochains mois. Même s’il reste quelques divergences de vue parmi les membres du gouvernement, j’ai toute la légitimité derrière moi, dans le pro­ gramme gouvernemental, pour mettre en œuvre le plan anti-tabac dans sa globalité. De nouvelles hausses des accises sur le tabac sont-elles envisagées? «Personnellement, je suis pour un prix le plus élevé possible. Mais ce n’est pas moi qui le fixe. Je crois néanmoins, en tant que ministre responsable de la santé publique, que si vous voulez protéger les gens, et en parti­ culier les plus jeunes, il faut agir à ce niveau-là. C’est d’ailleurs de cette façon que nous sommes parvenus à faire disparaître les alcopops. D’une façon générale, nous devons veiller à enrayer les abus de toutes sortes. La discussion sur l’alcool ne fait que commencer! Je ne pars pas dans des croisades contre les uns ou les autres, je ne veux pas faire de la prohibition… Mais je crois qu’il est de mon devoir, sur ces dossiers-là, d’avoir une véritable approche ‘santé’.»

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_10_14_Bartholomeo.indd 14

19.03.2010 14:02:24 Uhr



16 luxembourg

Banque de Luxembourg (Kirchberg) / Stefano Moreno (Moreno Architecture & Associés)

Basics & Bespoke (Costumes et tailleurs pour hommes – Centre) / Pascal Zimmer (Unicom)

Boo (Concept store – Centre) / Estelle Sidoni

Urban Chic (Salon de coiffure – Gare) / Anouk Thill (A+T Architecture)

Le Palais (Restaurant, bar – Centre) / Eve-Lynn Beckius (bel.architecture)

CommerceDesignLuxembourg 2010

Design et commerce: la bonne entente

Le succès de la première édition du concours, initié par l’Union des Commerçants de la Ville de Luxembourg, ouvre de nouvelles perspectives dans l’optique d’une vraie politique de design dans la ville.

Jean-Michel Gaudron

Une nouvelle fois, le concept est venu d’outreAtlantique. De la ville de Montréal, plus précisément, qui lança en 1995 l’initiative Commerce Design, destinée à utiliser le commerce comme un des leviers devant permettre de redévelopper l’économie et l’image de la ville. Une initiative qui a rapidement connu un grand succès, au point qu’elle a été bien vite montrée en exemple et dupliquée un peu partout dans le monde, principalement en Europe. Saint-Etienne, Bruxelles, Lyon, Marseille, Eindhoven, Toulon, Nantes et… Luxem-

bourg. En ce début d’année 2010, l’Union des Commerçants de la Ville de Luxembourg (UCVL) a organisé la première édition de CommerceDesignLuxembourg, en vue de récompenser tout autant les commerçants pour la qualité globale de l’aménagement de leur établissement que les architectes et designers pour leurs réalisations. Une quarantaine de commerces ont montré un intérêt pour cette démarche et, au final, 32 dossiers ont concrètement été étudiés par le jury. Le plus grand nombre de dossiers est venu des secteurs «Horesca» et «Services», puis de la branche «Beauté et Santé», notamment les salons de coiffure. «Le sec-

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_16_17_Design.indd 16

19.03.2010 17:47:18 Uhr


17 luxembourg

Le Pavillon (Bar lounge – Gare) / Elisabeth Teisen (Teisen & Giesler Architectes)

Photos: © UCVL

Um Plateau (Restaurant – Clausen) / Stefano Moreno (Moreno Architecture & Associés)

Confiserie Namur (Salon de thé, restaurant – Hamm) / Théo Worré & Jo Schiltz (Architecture & Urbanisme 21 Worré & Schiltz)

teur ‘Goûts et Saveurs’ et celui de la ‘Maison et Décoration’ sont plutôt sous-représentés», regrette Anne Darin, la responsable du projet à l’UCVL. D’un point de vue «géographique», la répartition est assez équilibrée entre le centre-ville et la périphérie. «Le Kirchberg et d’autres quartiers plus excentrés ont participé également, confirme Yves Piron, le directeur de l’UCVL. Sans que cela ait été une prérogative, le jury a d’ailleurs choisi cinq lauréats dans le centre et cinq lauréats dans les quartiers.» Ce concours s’inscrit, là aussi, dans une démarche initiée il y a deux ans par l’Union commerciale en vue d’une plus grande professionnalisation

Usina (Concept store – Centre) / Jim Clemes & Anne Kieffer (Atelier d’Architecture & de Design)

afin, de répondre aux défis nouveaux du commerce contemporain et de la Grande Région. Le but étant, bien évidemment, de rendre attractif le commerce à Luxembourg avec, en premier lieu, des projets de dynamisation du commerce local. «De plus en plus, les villes se démarquent par leur beauté, leur vitalité, leurs attractions touristiques et culturelles, mais aussi par leurs commerces, note M. Piron. L’image de Luxembourg ne peut que tirer profit de ce genre de manifestation. Pour les commerces eux-mêmes, les précédents montrent que les lauréats des concours Commerce Design et, plus généralement, les commerces qui investissent dans

In Vino Gildas (Vinothèque – Belair) / Robert Hornung (EGB Hornung & Associés)

le design sont plus pérennes et voient leur chiffre d’affaires augmenter.» Pour l’heure, l’UCVL réfléchit encore à l’opportunité d’organiser ce concours sur une base annuelle ou biennale. Question de taille critique, principalement. Mais d’une manière plus large, le design de commerce sera désormais inclus dans l’ensemble des pratiques de l’Union. «Nous allons mettre en place des formations pour les commerçants et leur personnel et nous mettons à leur disposition des ouvrages de référence et des magazines spécialisés, précise Anne Darin. C’est une démarche globale de formation et d’éducation.»

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_16_17_Design.indd 17

19.03.2010 17:47:43 Uhr


18 luxembourg

Exit strategy

target: well-being Lucien Thiel sees ways out of the crisis, but warns that things may never match the pre-2008 golden age.

Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

Has Luxembourg genuinely not felt the crisis as badly as it could have? “It is true that the first affected by the situation have been the commuters,” says Lucien Thiel, MP, President of the Special Commission on the Financial Crisis and Announcer of the Budget for 2010. He believes the Grand Duchy is entering a time of change that is not as simple as seeing out the crisis, jumping back onto a growth bandwagon and riding off into the sunset. Yet because it has affected the commuters in its first wave, and the effect on residents has generally been less of a body blow, this does not mean it is over, or that the illusion that Luxembourg “is a peaceful island in the middle of a rough sea” can be upheld. “The next five years will be rather difficult,” Thiel continues, “first of all, the overall effects of the crisis have applied an abrupt brake to our longlasting economic success. Secondly, it is not written in stone anywhere that we will ever return to former growth rates. Thirdly, the main engine of our economy, the financial sector, has come under serious pressure from our neighbours. Because of these, it seems unlikely that we will reach the cruise altitude of economic growth we saw in the 25 years prior to the crisis.” It must be pointed out that those “golden years” managed to offset the current situation as the government had the opportunity to accumulate reserves, while the “special configuration” of the financial services sector also played a part. These cannot last forever, just as recent policies cannot. Where is the exit?

“The crisis behind the Crisis” The situation facing this country is a delicate one: short-term anti-cyclical policies are required, yet ultimately it would be reckless to live by them. Timing is a key issue, according to Thiel, with state revenues forecast to fall by 9% in 2010, and expenditure expected to rise 6%. “This will see public debt rise to 20% of GDP, and such levels will cause problems, so it is vital that we control expenditure.” How can this be done? “It will not be easy,” suggests Thiel. “We are facing tough savings on every corner, selective cuts in the social budget and tax increases that have to be formulated so as not to further damage or impede export activities.”

“We are facing tough savings on every corner” Lucien Thiel

This balancing act is what is facing the Tripartite over the coming months, but there are more clouds on the horizon, what Thiel terms as “the crisis behind the Crisis.” These concern structural deficiencies in the national economy which have been masked by three decades of progress and “a more than comfortable standard of living.” Increased international competition when it comes to the financial sector, not to mention the re­ad­ justment of the Grand Duchy’s national framework to common market standards, mean that figures for GDP growth, which were normally around 5% in the golden years, will drop down to between 2 and 3%. And this marginal drop will have major repercussions on the prosperity enjoyed in this country. As Thiel states, “we will have to earn money before we can spend it, but also look at the way it is earned.” The dependence on the financial sector could become dangerous going forward, and it is often repeated that this country’s economy needs diversification, but the threat of changing demographics will also need to be addressed. Accepting a debt burden to maintain a standard of living, especially in a time of reduced economic growth, is

risky in the short term, but the burden of upholding the current pension system will be unbearable to future generations. According to the Social Services Authority in Luxembourg, employment in the country will need to treble by 2060 to maintain pension equilibrium, an annual average increase of 2.6% against the current 0.5%. “This would mean we would need 250,000 resident workers and 930,000 foreign ones!” stresses Thiel, of a situation that is clearly unrealistic and highlights the urgent need for reform. “This alone will not be enough, however, and as well as reforms, diversification of the economy and consolidation of the financial services sector, we need to explore new growth models.” It is no longer sufficient to look at GDP in terms of production, despite what the final letter signifies, but environmental and social aspects must be given equal consideration. This is “the GDP of well-being” according to Thiel, and the pillars of economy, sustainability and good social practice make it a model which will “ideally respond to the aspirations of our national community, focusing on the human condition and putting the human being at the centre.” There is much to be done, but it is surely worth the effort.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_18_Thiel.indd 18

19.03.2010 14:03:13 Uhr


C’est votre

CHOIX 2

Tout au long de notre vie, nous faisons des choix. Petits ou grands, ces choix ont des conséquences sur notre environnement. Saviez-vous que la consommation annuelle d’eau minérale par habitant au Luxembourg est de 140 litres? Riche en minéraux, notre eau provient des sources de la vallée de la Sûre. Un produit local à empreinte écologique positive. Moins de transport, moins de dépense énergétique, moins de pollution, moins de dioxyde de carbone. En buvant l’eau de notre pays, vous préservez notre environnement. Et ce qui est bon pour notre planète est bon pour l’homme.

SOUROS_AD_238x300.indd 1

3/16/10 12:21 PM


20 luxembourg

Bienfaisance

Concert pour la croix-rouge Le 26 février, l’Orchestre Philharmonique  du Luxembourg, sous la direction  de Kirill Karabits, a donné un concert  de bienfaisance dans le cadre d’un  partenariat réunissant l’OPL, Deloitte  et la Croix-Rouge luxembourgeoise.

Marcel Gross (Entreprise des P&T)

Olivier Minaire (photos)

Maurice Lam (Deloitte) et Martine Zürn (Croix-Rouge luxembourgeoise)

Jean-Claude Simon (Société Générale Securities Services)

Martine Lenert-Bertrand (Marbrerie Bertrand) et Carlo Lessel (BGL BNP Paribas)

Rafik Fischer (KBL)

Roby Haas (LBBW Bank)

Suzanne Harf et Jean Hoss (Fondation Henri Pensis)

Lucien Thiel (député CSV)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Renault de Tarragon (Traxys Europe)

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_20_picrep_Croixrouge.indd 20

19.03.2010 16:24:48 Uhr


t n e m Com

e u q n a une b

peut-elle simplifier le quotid ien des f emm es ?

Vous recherchez des services pratiques pour gérer vos dépenses et vous faciliter la vie ? Découvrez BL Daily , un ensemble d’avantages bancaires qui couvrent vos virements, vos achats sur Internet et des services d’assistance.

/ Crédits photo : Gary Matoso / Creativ Studio Heinemann

Renseignez-vous sur nos services bancaires et rencontrez nos conseillers « Femmes & Patrimoine ». Ils vous proposeront : – un ensemble de services pour vous faciliter la banque au quotidien ; – un conseil adapté pour la planification de votre retraite ; – un accompagnement adapté aux différentes situations de votre vie ; – des conférences thématiques sur les questions d’épargne et de patrimoine.

pub femmearome_Sandy_238x300.indd 1

Z ACTE r, CONT icher-Wewe ne e estr trimoi

Pa yO Sand mes & m e F e 56 illèr 24 31 s sur Conse 9 9 4 au z-vou .lu eigne s n e moine r i r t a ou p eset femm www.

16/03/10 11:40:14


22 Luxembourg

Martin Burke

Irish Ambassador to Luxembourg speaks about Northern Ireland, economic troubles and the relationship between his country and the Grand Duchy.

“empathy between nations” Brian Power (interview), Julien Becker (photo)

Martin Burke, before Luxembourg you served as Irish ambassador to Australia, Canada and, between those, Sweden. These must have been different to this country... “Tremendously so, yes. Apart from the obvious size differences, Australia has a population of about 22 million and a huge Irish connection. Of those 22 million, about a third are of Irish descent. It’s a very enjoyable country to live in, has enormous natural resources, and is doing very well even in these tough economic times. Yet while Australia is quite informed by Irish character, trade between the two nations is developing slowly but surely in spite of the huge distances. Canada has also done well in the recession thanks to a very well regulated banking system. Again, there is a sizeable minority of Irish extraction. The Newfoundland accent, for example, even sounds like a Southern Irish one, while there are about 250,000 people residing in Toronto who were born in Ireland. How do you compare these to Luxembourg? It isn’t really possible. However, I served in Sweden at the time it joined the European Union in the mid-1990s, and there was a desire on both the Swedish and Irish sides to develop that relationship. They were keen to learn from us as we had a lot of experience as a smaller nation in the EU. It was an interesting experience to see how the Swedish government integrated into Union structures and became a very successful member with a type of economy that was different again. How would you describe the Irish view of Luxem­bourg? “Numerous things are striking about Luxembourg. It’s very well organised and well governed and has an extraordinarily well-integrated international community. I can see it with the Irish residing here, approximately 1,800 of them, who have integrated but also kept some of

“Luxembourg has always been very helpful” Martin Burke

their own traditions. They are active. President Mary McAleese made a very successful state visit here last October, while Grand Duke Henri apparently made his first state visit to Ireland in 2002. There is good empathy between them, and the relationship between the two nations has solidified over time. Is Ireland as pro-Europe as it was a few years back? “Ireland has been very pro-Europe since 1973. It has broadened our outlook and our access. The single market has been tremendous from our point of view, as have regional development funds and the Common Agricultural Policy. We are now a net contributor, and the attitude towards Europe remains incredibly positive.

Does Luxembourg represent a change of pace for you? “When I joined the Department of Foreign Affairs in 1971, there were two major responsibilities, which were the negotiations around joining the EU, and finding a solution to the situation in Northern Ireland, and my initial career took me down the latter path. I was counsellor in charge of our Northern Ireland section between 1980 and 1985. The beginning of the peace process in earnest came about when Margaret Thatcher visited Ireland in December 1980. A statement was released saying the two governments had to look at the totality of the relationship between the two islands, and there was an acknowledgement that the Irish government and people were part of the solution, not part of the problem. The Anglo-Irish

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_22_24_Ambassadeur.indd 22

19.03.2010 17:49:25 Uhr


23 luxembourg

Agreement of 1985 established North-South institutions, and we set up a secretariat in Belfast for Northern Irish affairs. Looking back, it is very gratifying from my point of view, having spent some 15 years working on the issue, that we adhered to our initial policy from 1973, and eventually it took the Good Friday Agreement of 1998 to produce a power-­sharing arrangement that could be supported by the Unionist and Nationalist communities in Northern Ireland. It has taken a long time, but we have gone from violence to a durable peace that I believe will work extremely well for future generations. My assignments in the 1970s and 1980s would have been regarded as rather tough, so a nice aspect of our regular rotation of officers is getting the chance to come to a pleasant and stable place like Luxembourg. One assignment is always going to be different to the next. Lately, the two nations have had much to discuss... “It isn’t just a recent development. For any ambassador to Luxembourg, one of the core areas of responsibility is the EU, and issues pertaining to that. Ireland and Luxembourg see many issues and problems in the same way, and we coordinate and consult with each other on a very regular basis. Indeed, the Taoiseach (Prime Minister) Brian Cowen came to Luxembourg in December 2008 to consult with Prime Minister Jean-Claude Juncker in relation to the Lisbon Treaty, and how we were developing our policy towards that prior to the second referendum. So we have always found Luxembourg very helpful and good for advice and consultation. The financial crisis hit Ireland particularly badly, as its property bubble burst. What steps are being taken to counteract the effects? “The construction and housing bubble, combined with the global recession, meant that the Irish banks had to be helped. The National Asset

Management Agency (Nama) is coming into being this month to provide that assistance. Nama will acquire loans from Irish banks with a total book value of 77 billion euros, at a discount of around 30%, totalling 54 billion euros, in exchange for government bonds. Long term, that 54 billion will be dealt with in due course, but Nama will allow the banks to recapitalise and get back to normal banking and lending without these unfulfilled loans over their heads. But there are other issues to address. GDP was estimated to have contracted by 7.5% in 2009, while the forecast for this year is a contraction of 1.3%, most of which will occur in the first half of 2010. Unemployment has risen from about 4% precrisis to 12.6% this year. The government also has to take very stringent action on public expenditure, which was cut by four billion euros in the 2010 budget (2.5% of GDP – Ed.), with a further adjustment of three to four billion expected for 2011. The government aims to cut general government deficit to less than 3% of GDP by 2014 under the Stability and Growth Act, and the measures taken have been met with the approval of JeanClaude Trichet Governor of the European Central Bank (ECB), as well as the European Commission, both in terms of the banking system and public finances. We have plans in place to restore order and stability but it has been a difficult two years, especially because of the unemployment rate.

Import/Export

Temporary imbalance? Trade between Ireland and Luxembourg is obviously not going to be as significant as that between the Grand Duchy and larger or closer nations. Exports to Ireland, having peaked at 108.5 million euros in 2001 (an anomalous year), ran between 30 and 40 million for much of the last decade, before dropping back from 35.9 million in 2008 to 19.4 million in 2009, a significant proportional fall. Imports from Ireland to this country rose from 34.7 million euros in 2002, to a high of 96.5 million in 2004. While they have declined year-on-year since then, the fall from 73 million in 2008 to 66 million euros in 2009 does not represent as significant a drop as in the case of Irish exports, and reinforces the view that it remains strong in that field. (Source: Statec). B. P.

Did Ireland’s rapid economic growth contribute to the severity of its financial crisis? Luxem­bourg has recorded similar rates yet the effects were not as bad... “Absolutely. The property and construction sector completely lost control, far too much money was borrowed, and when the slump hit, projects were halted and Nama had to be established to deal with that borrowing. The Eurozone nations and ECB feel we have a very credible plan to restore our economy, }  24 paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_22_24_Ambassadeur.indd 23

19.03.2010 17:49:25 Uhr


24 luxembourg

23

Career

the berne identity Having joined the Department of Foreign Affairs in 1971, Martin Burke worked on the “Northern Ireland problem” from that year until 1985, with a two year stint in The Hague breaking up that time. He left to become deputy ambassador to the United States of America, where significant funds were raised to assist the peace process. Ambassadorial posts in Australia from 1989 to 1995, Sweden and Canada from 2002 to 2006 followed, before he arrived in Luxembourg in September 2006. In the days after this interview took place, it was announced that his next posting would be as Ambassador to Switzerland. B. P.

{ however. There is a quiet confidence in Ireland

that things have now stabilised, and this is accepted by the markets, but we have to stick to the tough path that Minister for Finance Brian Lenihan took in last December’s budget for 2010. I think the main difference between Luxembourg and Ireland was the lack of a property bubble here: there was no loan book of 77 billion euros in this country, so perhaps things were easier for Luxembourg in that sense. Ireland needs to ask questions of its regulatory system as to why it did not see this coming, and what checks and tools were in place during the boom years. The Irish Central Bank needs to get a thorough idea of what went wrong and act accordingly. At the same time, regulatory frameworks are in question worldwide. How do the Luxembourg and Ireland financial services industries relate to one another? “They relate well, I think. I have contacts with people involved here, particularly with the Association of the Luxembourg Fund Industry (Alfi), and Ireland is a definite competitor with Luxembourg when it comes to the financial services sector. That said, the general attitude I have come across in Luxembourg is that there is a large enough cake for both sides to take their slice of the activity that is going on! The last figures I have seen regarding Ireland and Luxembourg in the financial services trading sector, dated 2007, show exports to Luxembourg of 820 million euros, and imports of 2.1 billion euros. Granted, this is before the slump, but it is indicative of the high level of interaction between the countries. There is a lot of cross-activity which can only be good for both centres. And as new products emerge, Ucits IV for instance, there is always consultation and interaction between the two to refine these proposals and make sure that they are feasible and productive. In this sector, clearly of major importance for both coun-

tries, I would say there is a very good relationship between us. Is the anticipated return to growth of an average 4% per annum from 2011 to 2014 in Ireland rather hopeful? How, after the tough times, will you do that? “The aim is to create 250,000 jobs over the coming years, and several steps are being taken towards that goal. The government has produced a strategy plan for innovation and has put a lot of money into increasing research and development as well as establishing the Science Foundation Ireland, which will continue to develop a smart economy. I should also mention how orientated Ireland is towards exports, which only dropped by 2% in the last year. Although imports fell by a more substantial 23%. The export side of things has held up pretty well, and we’re continuing to see interest from companies like Intel, Google and Facebook, who have all established operations in Ireland, and are indeed expanding them. So we think this smart economy with a lot of innovation is the way to go. Our universities are working to try to get the critical mass for research and development and this is an aspect of how the economy has to progress. I think the prospects for the future, although it may not seem like it for everyone, are reasonably bright. Many of the strengths Ireland had before, such as the highly-educated workforce and favourable business tax regime, strengths it continues to share with Luxembourg, still remain. What can be learnt from the recent problems in the Greek economy? “I think it looks as if the Greek government is taking radical and correct measures to get public expenditure in order. Many countries had loan books that were overextended when the recession hit. Each one has to deal with that in its own different way. With the right support, we can all do that.”

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

04_22_24_Ambassadeur.indd 24

19.03.2010 17:49:26 Uhr



26 luxembourg Tripartite

Photo: © 2010 SIP / Nicolas Bouvy

En cinq rounds

Mobilité

Coopération

Efforts maintenus La ministre Marie-Josée Jacobs a fait le 18 mars sa première déclaration sur la politique de coopération au développement devant la Chambre des députés. Avec une annonce forte, à savoir que le Luxembourg, en dépit de la crise, maintenait sa contribution de 1% du produit national brut pour l’aide de développement. C’est loin d’être le cas des autres pays de l’OCDE, puisque 21 milliards d’euros devraient faire défaut, cette année, par rapport aux aides budgétaires annoncées. Par ailleurs, le Grand-Duché prévoit de nouveaux moyens pour l’aide d’urgence: une collaboration avec Luxembourg Air Rescue pour le transport des équipes et un partenariat avec les sociétés Astra Tech-com Services et Hitec pour les communications à distance. Artisanat

En quÊte de terrains Le prix du foncier reste un frein majeur au développement du secteur artisanal. Selon une enquête menée par la Chambre des Métiers, 142 entreprises du secteur souhaiteraient s’agrandir actuellement et les 129 d’entre elles qui ont donné des indications chiffrées évaluent leurs besoins en superficie à 102 hectares. Mais elles se heurtent à des difficultés pour mener leurs projets, notamment en raison de prix trop élevés (pour 74% d’entre elles) et d’une offre de terrains insuffisante (68%).

Wiseler dÉfend e-go Le ministre du Développement durable et des Infrastructures soutient le système électronique de paiement dans les transports, qui a coûté près de 16 millions d’euros. La soumission publique pour trouver le gestionnaire du système e-go ne sera déposée qu’en 2011.

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Le Comité de coordination tripartite a commencé ses travaux le 17 mars, en présence de six ministres (Jean-Claude Juncker, Jean Asselborn, Luc Frieden, Jeannot Krecké, Nicolas Schmit et Françoise Hetto-Gaasch) et tout ce que le pays compte de «forces vives» (les syndicats OGBL, LCGB, CGFP et les groupements patronaux Fedil, ABBL, CLC, UEL, Chambre d’Agriculture, Fédération des Artisans, Chambre des Métiers, Horesca et Chambre de Commerce). Au menu des discussions, qui s’annoncent très serrées et prévues de se dérouler en cinq étapes (les trois dernières étant fixées aux 10, 20 et 27 avril): l’emploi, la compétitivité de l’économie et les finances publiques.

Frédérique Moser

Comme Lucien Lux en son temps, qui avait hérité du dossier brûlant de son prédécesseur aux Transports Henri Grethen, Claude Wiseler semble résolu à s’accommoder d’e-go, le système électronique de paiement dans les transports. Trop long, trop cher à mettre en place pour le voir aujourd’hui remis en question. Initié en 1998, lancé sous forme de projet pilote en 2001, e-go n’est opérationnel que depuis un an. Mais son histoire mouvementée, jalonnée de polémiques sur son coût explosif et de nombreuses irrégularités, lui a valu une notoriété certaine. Le 16 mars, quelques semaines après le rapport spécial de la Cour des Comptes – qui avait pointé un investissement «qui ne se justifie pas pour un système qui n’atteint que partiellement les objectifs initialement fixés» –, le ministre du Développement durable et des Infrastructures est donc monté au créneau pour défendre le projet. Tout d’abord, il a souligné qu’avec un coût global de 15,7 millions (11,7 millions pour les dépenses d’investissement), le système e-go était resté dans les limites imposées par la loi votée en 2008 et permettant des dépenses maximales de 16,68 millions d’euros. Notons toutefois qu’il s’agit d’un budget qui avait déjà été gonflé, puisque le montant initial était de 7,5 millions d’euros. Claude Wiseler a ensuite affirmé sa conviction selon laquelle le système de billetterie électronique est un élément clé du concept de mobilité et

renforce l’attractivité des systèmes de transports publics. Pour étayer ses propos, il s’appuie sur un sondage réalisé en septembre 2009 par TNSIlres: 72% des usagers sont satisfaits d’e-go et 87% entendent continuer à utiliser le support électronique. Les chiffres d’exploitation sont tout aussi positifs, à ses yeux: en 2009, le système a généré des recettes de 9,7 millions d’euros, 2.498.000 tickets ont été vendus dans les trains et les bus et les cartes e-go ont été rechargées 328.000 fois. Ces résultats ne permettent toutefois pas de percevoir la part réelle des utilisateurs d’e-go dans le total des passagers, les opérateurs de transport n’ayant pas encore livré leurs statistiques pour 2009. Pour le ministre de tutelle, l’année 2010 devrait être celle de la «stabilisation» du système, avec quelques évolutions mineures (multiplication des points de vente dans les gares et introduction d’un support cartonné, pour les utilisateurs ponctuels). M. Wiseler entend profiter de ce délai pour débattre, avec les différents partenaires du projet, de la direction générale à donner à e-go; en con­ certation, également, avec les opérateurs de la Grande Région, afin de rendre le service pleinement accessible aux navetteurs. Ce n’est que l’année prochaine, en 2011, que le Verkéiersverbond, communauté des transports qui gère temporairement le système, publiera la soumission publique en vue de trouver – enfin – le prestataire qui aura en charge la gestion et l’évolution future d’e-go.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

04_26_news1.indd 26

22.03.2010 16:11:24 Uhr


27 luxembourg Innovation

Pérenniser les ACTIONS Le bilan extrêmement positif de l’Année européenne de la Créativité et de l’Innovation (une initiative de la Commission européenne en 2009) ouvre, selon ses coordinateurs, «de nouvelles perspectives de développement et de coopération». Un ouvrage intitulé Luxembourg Goes Creative, coédité par Luxorr, la société de gestion des droits, répertorie les expériences menées l’an dernier (www.creativiteinnovation.lu). Les partenaires poursuivront leurs actions en 2010, à travers le concours Génial! et avec une exposition La recherche, notre futur à la Foire de Printemps (du 1er au 5 mai à Luxexpo).

Cinema

ten easy pieces... De Caligari à Tarantino charts the history of cinema in ten lessons. Creators Claude Bertemes and Gian Maria Tore explain... Claude Bertemes, right, with Gian Maria Tore: “This is not about the view from the ivory tower!”

EU Law

Luxembourg ‘reminded’... The European Commission has addressed “reasoned opinion” to Luxembourg, along with eight other Member States, regarding a failure to implement the Shareholder’s Rights Directive, obliged to be transposed into national law by 3 August 2009 at the latest. The directive sets minimum standards for shareholders to access information ahead of general meetings, and have more say in company directions. Transport

Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

“The 21st Century has seen a change in the pattern of cinematic knowledge. It has flattened out. We want to bring the sense of cinematic history back,” says Claude Bertemes, director of the Cinémathèque, on the series De Caligari à Tarantino, a course which aims to chart the history of cinema in ten lectures, each of which is followed by finger food and the screening of a signature film from the relevant era. While the Cinémathèque is hosting the series, with each event occurring on the final Monday of each month up until March 2011, it has come about in partnership with the University of Luxembourg. The name acts as a canny summary of the programme’s goals and ambitions: “People can watch Pulp Fiction, which is a neo-noir film, yet know nothing of film noir. Awareness of such relation­ ships can enhance the pleasure of film. Then, if you also know that film-noir is something of an answer to German Expressionism, of which one of the mas­ terpieces is The Cabinet of Dr. Caligari, it boosts the pleasure even more. The links are there, and the information works both ways,” smiles Bertemes. “It was also our idea to consider cinema as a whole, though,” adds Gian Maria Tore, researcher and lecturer in Media Semiotics at the University. “While we aim to show the parallels, we also want to highlight the differences. Cinema is obviously not only Tarantino, Asian Cinema... We want to see the

diversity, and place the unknown on the same plat­ form as the known.” The lectures are in French, and will be given by a wide-ranging group with very different approa­ ches. “Some may be concerned with aesthe­tics of cinema,” explains Tore, “others could be concer­ ned with history, economics or sociological aspects.” The series is manifestly not about fusty academia, however. “It’s like a game, the format we’re tak­ ing,” he continues, “the fun of learning. It’s open for everyone, but people get a certificate at the end if they subscribe to the full programme!” The spirit is friendly and convivial, and the events should become social gatherings for participants from all walks of life. “It’s not about the view from the ivory tower. We want to showcase the film industry beyond popcorn cinema, but in an atmosphere of joy and playfulness,” insists Bertemes. As well as the main screening, films from each of the chosen eras and genres will be screened on the Sundays following the lecture, until the following Monday, all of which will give an overall picture of the lessons and cinema in general. On 29 March, the lecture will cover the origins of the film industry and its language, in a talk entitled From Italian Peplum to the World of  Hollywood, while the showcase film will be D.W. Griffith’s Broken Blossoms (1919). For more information on special offers, tickets, future lectures and screenings, see www.caligaritarantino.lu.

Photo: Etienne Delorme (archives)

wheel progress!

Vel’oh marks its second anniversary in Luxembourg with another expansion of its network, linking the Communes of Gasperich and Weimershof to the city, and bringing the total number of stations to 54, served by a fleet of 496 bicycles. Long-term subscriptions to the service are up to 4,021 from 2,910 at the same time in 2009. Total journeys are up to 260,000 from just over 100,000, and the service recently passed a total of one million kilometres in total distance run.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

04_27_news2.indd 27

22.03.2010 13:44:54 Uhr


28 luxembourg

Evénement C’est, en million d’euros, le coût approximatif (fourchette haute) de l’opération «Grippe A/H1N1» au Luxembourg, selon le ministre de la santé, Mars Di Bartolomeo. Ce montant inclut l’achat des doses de vaccin et la campagne d’information. Environ 40.000 personnes se sont fait vacciner contre la maladie et deux en sont mortes. Après être parvenu à annuler la commande de 250.000 doses de vaccin, le ministère reste avec 450.000 doses sur les bras. «Ce n’est certainement pas un gâchis financier», assure le ministre, pour lequel il s’agit d’une opération «inédite, par son ampleur, de prévention d’une possible catastrophe sanitaire. Nous avons acquis une expérience inestimable».

Le droit sous toutes ses coUtures C’est au Luxembourg qu’avocats et spécialistes du droit du travail se retrouveront, fin avril, pour l’édition 2010 de la conférence annuelle de l’Eela. Guy Castegnaro, vice-président de l’Eala, est le principal organisateur de la conférence.

Parution

Focus sur la croissance verte La 3e édition de Focus, «le magazine professionnel dédié à l’innovation et la recherche au Luxembourg», édité par Luxinnovation et tiré à 15.000 exemplaires, est disponible dans les ministères et les organisations professionnelles. Après les secteurs de l’automobile et du spatial, cette édition offre un aperçu complet du domaine des éco-technologies et du développement durable au Luxembourg. Agriculture

hot potato... In a move that has angered the Green Party in Luxembourg, the European Commission has granted approval to BASF to produce Amflora, a genetically-modified potato intended for the starch industry, and not for human or animal consumption, despite receiving the all-clear from the European Food Safety Authority (EFSA). However, Luxembourg and the Greater Region are committed to exploring GM-free options. Bearing this in mind, it is perhaps somewhat surprising that Commissioner Viviane Reding did not use her veto against Amflora, commercial production of which is scheduled to begin later this year.

Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent / Wide (photo)

Le Luxembourg accueillera, les 23 et 24 avril prochains, la conférence annuelle de l’Eela (European employment lawyers association). Constituée en 1996 en Allemagne, mais réellement activée deux ans plus tard sous la houlette de Cherie Booth, l’épouse de l’ancien Premier ministre anglais, cette association a pour principale activité l’organisation de cette grand-messe annuelle – chaque année dans un pays différent de l’Union européenne – au cours de laquelle les spécialistes du droit du travail, avocats ou non, débattent des sujets les plus en vogue en la matière. Vice-président de l’association, l’avocat luxembourgeois Guy Castegnaro est en charge de l’organisation de l’édition 2010 de cet événement, qui devrait attirer quelque 400 personnes sur les deux jours. «Du fait de la tenue de la conférence au Kirchberg, cette année, de nouveaux membres luxembourgeois sont venus rejoindre l’association», note-t-il. A ce jour, ils sont 16 avocats du Luxembourg à avoir été acceptés au sein de l’Eela. Cette manifestation se veut, avant tout – et presque exclusivement – une plate-forme d’échange et de partage de connaissances et d’expériences. Aucune publication finale ni initiative particulière n’est attendue au terme de la journée et demie de conférences et débats auxquels participera, tout de

même, du très beau monde. A commencer par Vassilios Skouris, le président de la Cour de Justice des Communautés européennes, qui prononcera le discours d’ouverture, ou encore Armindo Silva, chef d’unité à la direction «Dialogue social, Droits sociaux, Conditions de travail, Adaptation au changement» de la Commission européenne. C’est, du reste, la troisième fois que ce dernier participe à la conférence Eela. Il interviendra, cette année, dans le cadre d’une table ronde qui détaillera les «réponses» apportées par Bruxelles, mais aussi par les partenaires sociaux européens, à la crise économique globale. Autre orateur d’envergure: Catherine Barnard, professeur de droit européen à l’Université de Cambridge, qui présentera les conséquences sociales du traité de Lisbonne. En plus de ces conférences et tables rondes, dix workshops sont également au programme. Ils aborderont des sujets «classiques» (transfert d’entreprises, licenciements collectifs…), mais comprendront aussi une dimension très européenne. «Nous traiterons de la question de la compétence juridictionnelle en matière de droit du travail dans le cas de conflits transnationaux, précise Me Castegnaro. Et puisque nous sommes au Luxembourg, nous détaillerons également les procédures à suivre lorsque l’on veut agir devant les instances juridictionnelles européennes, comment ça fonctionne, les pièges à éviter, les erreurs à ne pas commettre…»

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

04_28_news3.indd 28

19.03.2010 17:23:02 Uhr


A Daimler Brand

Domptez le vent !

La Nouvelle Classe E Cabriolet Le vent ne recule devant rien. Nous avons donc décidé de le dévier grâce à AIRCAP, la dernière innovation signée Mercedes-Benz qui offre, capote ouverte, un agrément de conduite incomparable. Les trajets vous sembleront toujours trop courts. Avec la Nouvelle Classe E Cabriolet, accédez aux quatre plus belles places à ciel ouvert. www.mercedes-benz.lu

125 kW (170 Ch)

5,4-5,6 l/100 km Ώ 143-148 g/km de CO2

Merc_E-Class_Cabrio_Pjam_238x3100_PROD.indd 1

Avantage : 1.500 €

17/03/10 12:52


luxembourg Communiqués

Express (15/03) Jean-Claude Juncker et Luc Frieden participent aux réunions de l’Eurogroupe et du Conseil «Affaires économiques et financières», les 15 et 16 mars à Bruxelles. Pour le traditionnel tour d’horizon de la situation économique et conjoncturelle de la zone euro, les ministres se basent sur les prévisions récemment publiées par la Commission européenne. «En termes de croissance, la situation économique reste fragile», insiste M. Juncker.

Fonction publique

Un beau fouillis

(11/03) Suite à l’annonce d’un projet de construction de 75.000 m2 de surfaces commerciales à Livange, la CLC lance une nouvelle fois un appel au gouvernement, lui demandant de diligenter (enfin) un concept de développement du commerce à l’horizon 2020, afin de pouvoir tenir compte de tous les aspects qui peuvent et doivent influer sur un développement raison­ nable et approprié de l’équipement commercial au Luxembourg. (10/03) Le ministre de la Justice François Biltgen présente la réforme de la législation sur les associations sans but lucratif et les fondations ainsi que le plan d’action envisagé. Il s’agit de moderniser les structures juridiques du monde associatif, qui reposent sur une loi datant de presque 100 ans déjà. La partie relative aux fondations suivra la procédure législative, tandis que des amendements visant un assouplissement des règles actuelles seront proposés pour le volet des asbl.

L’avis du Conseil d’Etat au sujet du règlement grand-ducal sur l’accès des citoyens  européens à la fonction publique pointe de nombreuses incohérences. Avec ces textes, le Luxembourg se place dans la ligne de mire de la Commission européenne.

Photo: Christof Weber (eu2005.lu)

s

30

Frédérique Moser

(10/03) Après un recul mensuel de 0,82% au mois de janvier, dû aux soldes d’hiver, l’indice des prix à la consommation établi par le Statec, a retrouvé au mois de février un niveau normal en progressant de 1,19%. Le taux d’inflation en glissement annuel, en progression constante depuis six mois, recule au mois de février, et passe de 2,11% à 1,52%. (02/03) Tout comme en 2009, les personnes physiques (résidents ou nonrésidents) ont la possibilité d’effectuer leur déclaration pour l’impôt sur le revenu de l’année 2009 en ligne (www.impotsdirects.public.lu ou www.guichet.lu) et de la renvoyer directement à leur bureau d’imposition via Internet, une fois remplie et signée électroniquement, y compris avec annexes et pièces justificatives scannées sous format PDF. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

Octavie Modert peut revoir sa copie. Les quatre projets de règlements grand-ducaux précisant les emplois de la fonction publique relevant de la puis­ sance publique – et donc réservés aux Luxembourgeois – ont été sévèrement avisés par le Conseil d’Etat. La haute institution, désormais présidée par Georges Schroeder, a remis le 23 février dernier son avis sur les textes élaborés par la ministre déléguée à la Fonction publique et censés entrer en vigueur le 1er janvier dernier, en même temps que la loi – de fait inopérante. Un avis truffé de remarques faussement naïves et parfois, réellement cinglantes. «Certains emplois repris ne répondent à première vue pas aux critères de la loi. Ainsi, le Conseil d’Etat n’a pas pu être rassuré que le conservateur de la section de paléontologie, qui d’après Larousse est la science qui se consacre à l’étude des fossiles, participe à l’exercice de la puissance publique ou à la sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat qu’en raison du fait qu’il peut requérir, le cas échéant, la force publique.» Autre exemple pointé du doigt: «Les employés du secrétariat de la musique militaire. Aurait-on oublié que Fernand Mertens, chef de la musique militaire de 1909 à 1937 et compositeur, entre autres œuvres musicales

patriotiques, de la Sonnerie nationale, était de nationalité belge?» Et le Conseil d’Etat, précisant que «l’on pourrait multiplier les exemples», d’observer que «la nomenclature des emplois réservés proposée dans le projet ne se distingue pas particulièrement par sa cohérence ou sa fidélité à une ligne de conduite générale». Face à ces textes mal ficelés, il ne cache pas ses inquiétudes: «Il faut se rendre à l’évidence de la valeur tout à fait relative du relevé des emplois repris au projet de règlement sous avis au regard du droit communautaire.» Si les textes étaient publiés tels quels, le Luxembourg se retrouverait «inévitablement dans la ligne de mire de la Commission européenne», avertit l’institution. L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti), pour sa part, a commenté l’avis du Conseil d’Etat en se demandant s’il ne s’agissait pas là, de la part du gouvernement, d’«une opération pour gagner du temps en attendant une nouvelle condamnation par la Cour de Justice européenne». L’asbl retient toutefois un constat positif: les textes n’évoquent «d’aucun mot une quelconque limitation d’emplois communaux». Mais «encore faut-il en informer les communes», observe l’Asti qui a relevé depuis le début de l’année plusieurs appels à candidatures pour «artisan, receveur ou simple employé communal» réservés à des nationaux.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

04_30_news4.indd 30

19.03.2010 18:33:10 Uhr


„COMING HOME”

Handw o ven outd oor fur ni ture created wit h w eat he r-r esi stan t D E DO N f i ber

www.dedon.de/treehouse DEDON Collections available at your DEDON dealer: Nautilus Badkultur · 11, Rue de Contern · L - 5955 Itzig Tel. 00352 36 69 35 · Fax 00352 36 05 93 · info@delvaux.lu · www.delvaux.lu Thommessen Interieurs · 73, Gruuss - Strooss · L - 9991 Weiswampach Tel. 00352 24 83 68 1 · Fax 00352 24 83 69 70 · info@thommessen.lu · www.dedon.de

DEDON_Ballerina_Paper_238x300.indd 1

!All DEDON image s are prot e ct ed by c opyright. DEDON Gmb H r etai n s th e rights of us e. A n y change of the DEDON ad l ayouts and /or creative mat eri al is not p ermitted.!

15.03.10 10:39


entreprises

32

P&T Consulting

L’expertise europÉenne de NOVENTO C’est à la société luxembourgeoise qu’a été confiée la gestion d’ensemble de la sécurité et des contrôles d’accès pour le compte de la prochaine présidence belge du Conseil de l’Union européenne.

Michael Peiffer (texte), David Laurent / Wide (photo)

L’annonce, officielle, s’apparente à une nouvelle reconnaissance à l’échelle européenne. Elle confirme à tout le moins l’expertise et le savoir-faire de Novento, marque de P&T Consulting, en matière de produits et services dédiés au bon déroulement d’événements internationaux. Du 1er juillet au 31 décembre, la société luxembourgeoise assurera ainsi la gestion d’ensemble de la sécurité et des contrôles d’accès de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. Depuis la création de la structure en 2005, c’est la sixième fois que Novento se voit confier une mission de ce genre. «Nous som­ mes devenus une référence à l’échelle de la présidence européenne. A chaque fois, nos champs de compéten­ ces et d’actions s’agrandissent», note Pierre Pigaglio, administrateur délégué et CEO de P&T Consulting. Si les dirigeants de Novento, liés par une clause de confidentialité, ne peuvent rien dévoiler du futur rôle que leur société aura à jouer à Bruxelles, leurs prestations vont de la gestion de l’accréditation au bilan complet d’une manifestation, en passant par la gestion logistique, la communication mobile, le reporting, le contrôle d’accès, notamment en relation avec les services de police, et enfin la diffusion d’informations en temps réel aux organisateurs et aux forces de sécurité. «Le nom Novento a été choisi pour souligner la volonté d’apporter des solutions nouvelles et innovantes au plus grand profit des orga­ nisateurs d’événements nécessitant une approche haut de gamme, allant plus loin qu’une simple solu­ tion logicielle», ajoute M. Piglaglio. Pour Novento, l’aventure a commencé en 2005, à l’occasion de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. «Au départ, nous devions unique­ ment faire de l’accompagnement technique, se souvient Sylvain Arts, business manager de Novento.

Grâce au travail de chefs de projet, on a rapide­ ment développé des solutions en gestion des accré­ ditations, de la logistique et de l’organisation en général.» Le logiciel, clé de voûte du succès de la société, était né. Depuis lors, il n’a cessé de s’enrichir de nouvelles fonctionnalités, à même de répondre aux exigences des plus grands sommets européens. «L’intérêt premier était de déposer le savoir sur un outil, constate Pierre Pigaglio. Ensuite, il fallait voir comment cet outil allait pouvoir se déve­ lopper, intégrer d’autres fonctionnalités, voir aussi comment on allait pouvoir l’adapter à d’autres contextes. La présidence allemande, en 2007, nous en a donné l’occasion. De là, nous avons pu passer en mode industriel, tout en gardant la flexibilité de l’outil. Lors des présidences suivantes, au Portugal, en Slovénie et en France, nous avons encore amé­ lioré notre approche, nous avons pu la confronter aux réalités du terrain. Le produit s’enrichit en per­ manence.» Et si l’outil gagne en efficacité, l’équipe, elle aussi, acquiert au fil du temps une connaissance plus approfondie des attentes des organisateurs sur la scène internationale. «Satisfaite de notre travail lors de sa présidence, l’Allemagne a refait appel à nos services lors du G8 et la France a fait de même lors de la conférence de l’Union pour la Méditerranée...» Désormais, Novento travaille à étoffer sa clientèle. Avec comme souci principal d’apporter des solutions simples et fonctionnelles. «Notre logi­ ciel, dont on vient de changer l’ergonomie et le design, a été pensé en fonction de l’utilisateur, dit M. Arts. Nous travaillons en permanence à la sim­ plification de l’outil qui doit être un support au tra­ vail des organisateurs, non une contrainte.» Lors de la présidence française, au deuxième semestre 2008, Novento et son programme ont ainsi pu

encadrer quelque 320 événements en cinq mois. Cela représente environ 90.000 inscriptions uniques, dans un contexte multilingue complexe. «Nous pouvons nous appuyer sur un logiciel confi­ gurable à 100%, en fonction de chaque client, de chaque réunion, de chaque utilisateur, poursuit Sylvain Arts. A Paris, nous avons ainsi formé 250 personnes à l’utilisation de l’outil.» Au fil des rendez-vous internationaux, Novento a réussi à s’imposer comme un élément incontournable du décor, en toute discrétion. «Le but est qu’on ne nous voie pas. Nous sommes là pour accom­ pagner l’organisateur, ses invités prestigieux, les journalistes et l’ensemble des personnes qui gravi­ tent autour d’un événement, comme les hôteliers et leur personnel, les installateurs, les gardes de sécu­ rité, les forces de l’ordre… Notre travail commence avant la manifestation. C’est la partie la plus ardue. Il continue pendant et se poursuit après.»

L’expertise d’un groupe luxembourgeois Novento s’inscrit en tant que facilitateur d’événements, dans un contexte international souvent complexe. «Nous avons réduit par sept le travail de l’équipe organisatrice. Aujourd’hui, sept à dix per­ sonnes suffisent pour gérer une présidence euro­ péenne. Nous offrons la possibilité de mieux gérer les événements. Nos outils permettent de rendre compte en permanence, que ce soit au niveau bud­ gétaire ou en termes de traçabilité des participants, par exemple.» Novento mise beaucoup sur la flexibilité. Cette capacité de s’adapter à tous les contextes, qu’ils soient protocolaires ou plus sécuritaires. «Ce qui est remarquable dans notre démarche, c’est cette combinaison entre le produit et le service. Aujour­ d’hui, on ne nous achète plus un outil, on achète notre expertise en matière d’organisation. Au-delà

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_32_33_PTConsult.indd 32

19.03.2010 18:23:21 Uhr


33 entreprises

«Le but est qu’on ne nous voie pas» Sylvain Arts (P&T Consulting)

de l’utilisation des nouvelles technologies de l’infor­ mation et de la communication, de notre capacité à tirer toutes les ressources du web 2.0 notamment, nous avons construit notre réussite sur un savoirfaire. Nous ne sommes pas dans une course à la technologie. Dans nos différentes missions, nous avons d’abord un rôle de facilitateur. Notre but est d’amener les solutions les plus larges possibles.» Pour ce faire, toujours dans un souci de simplicité, Novento s’appuie sur une solution de type Saas (Software as a Service). L’outil utilisé est un savant mélange d’applications web, d’outils de gestion de la relation client (CRM) et de gestion intégrée des ressources (ERP), dans la limite des besoins d’un organisateur.

«Nous sommes des spécialistes de l’éphémère, résume Sylvain Arts. Plus que d’organiser, notre rôle est d’anticiper et de réagir. Aujourd’hui, nous intégrons sur les événements des solutions d’échange en temps réel, des plateformes web collaboratives. On s’intéresse aux avancées dans le domaine des technologies de l’identification, dont la biométrie. Notre but est de nous étendre à d’autres événements internationaux, aux contraintes fortes, tant dans l’or­ ganisation que dans la logistique.» Depuis le départ, Novento bénéficie de l’expertise de sa maison mère, l’Entreprise des P&T, dans son ensemble et sollicite les compétences présentes en interne. «Nous avançons au sein d’un univers qui maîtrise la communication au sens large», expli-

que Pierre Pigaglio. Filiale indépendante, P&T Consulting est présente sur le marché par le biais de trois marques à la fois distinctes et complémentaires, dans un univers à haute valeur ajoutée, Komobilis, Cleverage et Novento. Elle se pose en experte dans les processus de conseil, d’analyse, de développement et d’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication. «Notre vocation est d’être éditeur et intégrateur technologique avec des compétences reconnues dans deux domaines: les systèmes de gestion d’infrastructures techniques et les technolo­ gies de la mobilité», précise le CEO. Une expertise aujourd’hui reconnue dans les plus hautes sphères européennes.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_32_33_PTConsult.indd 33

19.03.2010 18:23:25 Uhr


34 entreprises

Management

leading from the front

A survey carried out by consulting group Mercuri Urval for its clients looks at factors behind “customer orientation” as the most important growth driver in Europe.

Brian Power (text), Etienne Delorme (photo)

“There have been a few similar surveys already commissioned,” admits Anders Berge, General Manager, Mercuri Urval Belgium & Luxembourg, “but we carried out ours to keep track of changes in the market for our clients, to detect what they need and what gaps need to be filled, and the people-capabilities that are required to get to a particular destination in the future. It is our job to look after those.” What has been noticed? Respondents are now very aware of the threat posed by Asia and Eastern Europe to Western European businesses, which has transformed since the crisis started, according to Berge, but there is also a shift in attitudes on other aspects of business. It is no longer simply about “getting back to profitability, or getting rid of the financial issues,” he remarks, “the respondents are prepared and willing to invest in raising the value, because that is the thing that has to be done in Europe. Products and solutions have to be brought together to bring a value that as yet cannot be reached from Eastern Europe or Asia.”

Outside-in over inside-out? What does this actually mean on a company level? “In our results, 73% of respondents to the survey say they see the current period as presenting an opportunity for a reform, or even an overhaul, of management practices,” says Berge. Priorities have to change, and front-end business will be focused on, sales and marketing, rather than more back-end processes such as cost-cutting, internal systems and process optimisation. “Investment in the back-end will come with time,” he continues, “but the first aspect to be looked at is the front-end, so exactly how sales operations function. The crisis really showed who was successful in key account management. Sales forces need to be changed from product/technology towards solutions; advisory against product expertise. This could make for an interesting situation in Luxembourg.” Indeed, the financial sector is inherently back-office-oriented. So what challenges does this country face? “Like anywhere, it has to look at innovation,” Berge offers. “Take private banking

“An opportunity for an overhaul” Anders Berge (Mercuri Urval)

for instance. They need to listen to clients for what is really needed, and to make sure it isn’t just a question of taking care of customers. I think changes will be demanded in this country, but it takes time to change a culture. Often there is a chain of people involved. If each focuses on listening to the one it has to deal with, rather than worrying about what the end client will think, that will be a start.” Businesses have to consider their development from an “outside-in” rather than an “inside-out” standpoint. “Things have a habit of just rolling along in good times, and companies go with that. In the face of improved competition, this will really no longer be good enough.” Another managerial practice that Berge highlights is internal communication and trust. “There are different methods to detect how a company is doing. Which information is to be believed?” This question shows varying results across different nations. “We asked how people detect how their company is doing. You could expect it to be through formal information within the company, or through

the financial press. There are differing levels of trust in the financial press depending on the nation. In Italy and Denmark, for example, there is very little trust. In the Netherlands, there is a lot.” However, 64% of respondents judge their company’s progress through informal information, such as gossip in the corridors. So what can be drawn from this? Management has to not only take care of formal communication, but also “make sure that informal leaders are in line with official management viewpoints. Middle management motivation is crucial to this.” Beyond a harmonious internal approach, Berge insists that it is critical that companies look after people who can bring value to them, to lower the very real risk of losing them elsewhere. There is a shift in mentality where employees see progress and development as a key issue, “and for the company, HR processes that do not lead to business results in the future will be questioned.” Conclusion? “Well this suits Mercuri Urval quite well. We are business-oriented, not process-oriented...”

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_34_Mercuri.indd 34

19.03.2010 14:04:59 Uhr


www.audi.lu

L’art d’être avant-gardiste. La nouvelle Audi A8. L’une des grandes forces de la nouvelle Audi A8 est son concept innovant, la synthèse parfaite entre légèreté et puissance pour un dynamisme hors du commun. Son secret: sa structure Audi Space Frame (ASF) de toute dernière génération et ses moteurs ultraperfectionnés tels le 4,2 TDI. Ce bijou technologique, alliant sportivité, précision et efficience, s’impose comme la grande berline d’aujourd’hui. En chiffres: 350 ch, couple de 800 Nm, émissions de CO2 de seulement 199 g/km. Audi, l’art d’innover en quatre lettres. La nouvelle Audi A8 à découvrir chez votre concessionnaire exclusif Audi A8.

Autosdistribution Losch Importateur

Garage M. Losch Luxembourg

Garage Roby Cruciani Dudelange

Consommation moyenne de 7,6 à 9,5 l/100 km selon motorisation. Émissions de CO2 de 199-219 g/km.

AUDI_AD_A8_PAPERJAM_238X300.indd 1

3/15/10 4:50 PM


36 entreprises

«Nous pensons qu’il faut expliquer davantage, encourager, donner de la visibilité…» Pierre Bley (UEL)

Santé et sécurité

Toute une campagne pour durer Au-delà de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, l’UEL souhaite pérenniser la démarche au sein des entreprises luxembourgeoises. Alain Ducat (texte), Julien Becker (photo)

Le 28 avril, c’est la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Pour marquer le coup, l’Union de Entreprises Luxembourgeoises (UEL) organise, à Bettembourg, un forum sur la question. Mais par-delà ce rendez-vous incontournable, l’UEL lance une campagne de longue haleine sur ce thème, directement lié à la responsabilité sociale des entreprises. En entrant dans le 21e siècle, l’UEL a très vite marqué son souhait de travailler sur la sécurité et la santé au travail. «Il y a une réelle problématique à laquelle on ne peut qu’être sensible, observe Pierre Bley, secrétaire général de l’UEL. N’importe quel responsable d’entreprise est bien conscient des enjeux liés à la lutte contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. Encore faut-il, ensuite, mettre en æuvre les mesures adéquates, adaptées aux besoins et aux spécificités de l’entreprise ou du métier». C’est, de plus en plus, dans une approche globale que l’UEL aborde la question. En 2003, elle avait déjà promulgué la Charte pour la responsabilité sociale. «Au fil des ans, nous avons tenu à aller davantage vers le terrain, la réalité quotidienne des salariés», indique M. Bley. Chiffres de l’Association d’Assurance contre les Accidents (AAA) à l’appui, il ressort que les accidents du travail proprement dit connaissent une baisse encourageante. Mais dans le même temps,

les accidents de trajet marquent une tendance à la hausse. En 2008, plus de 21.000 accidents, toutes catégories confondues, ont été reconnus (sur plus de 27.000 déclarés, autre donnée étonnante!): près de 16.000 cas survenus sur le lieu de travail – dont huit mortels – et près de 5.000 accidents de trajet, marqués, là aussi, par huit décès, pour trois fois moins d’occurrences… En 1960, près de 95 % des accidents survenaient sur le chantier ou dans l’entreprise; en 2008, près d’un quart des accidents ont eu lieu sur le trajet. «Des actions spécifiques sur ce type d’accidents sont utiles. Nous avons d’ailleurs installé une task-force à ce sujet», précise le secrétaire général de l’UEL. Une idée qui prolonge utilement la notion de responsabilité sociale et va dans le sens d’un soutien accru à l’utilisation des transports collectifs, ce qui, outre une potentielle réduction du nombre d’accidentés sur la route, touche à la politique de mobilité et au respect de l’environnement…

Enclencher une dynamique «Nous essayons d’aborder toutes les problématiques concrètes, poursuit Pierre Bley. Et nous mettons en avant ce qui se fait dans des entreprises de chez nous. En 2007 et 2008, le forum organisé dans le cadre de la journée mondiale a proposé des ateliers, où les entreprises venaient déjà montrer leur implication, dans le but de promouvoir l’échange de bonnes pratiques.»

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_36_37_Security.indd 36

19.03.2010 15:23:19 Uhr


37 entreprises

Guardian

Une implication de tous les instants, À tous les niveaux Plus que jamais, l’UEL veut enfoncer ce clou. «On a voulu aller plus loin dans la dynamique et continuer à toucher un maximum de responsables d’entreprise ou de responsables sécurité au sein de l’entreprise. Pour prendre le recul nécessaire, encourager le mouvement et lui donner un caractère pérenne, nous avons eu recours à un consultant, en l’occurrence l’Institut national pour le développement durable». Ainsi, la journée mondiale, le 28 avril, donnera lieu, outre au Forum de la sécurité et de la santé au travail organisé à Bettembourg (dans les locaux de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment, l’IFSB), au lancement d’une campagne de longue haleine. «Pour que ce thème dépasse le cadre d’une journée symbolique et devienne récurrent toute l’année», revendique M. Bley. Avec un nouveau logo, un nouveau portail plus dynamique et plus concret (sur www.securite sante.lu), l’UEL et ses partenaires entendent installer le concept dans la durée. Différentes actions de promotion soutiendront la manœuvre, comme le lancement d’un prix de la prévention. «On veut donner de l’écho à tous les bons exemples. Cette thématique touche évidemment les entreprises et les managers et il y a déjà beaucoup qui est fait. Mais nous pensons qu’il faut expliquer davantage, encourager, donner de la visibilité... Et atteindre le grand public.» Car la sécurité et la santé au travail, cela concerne, simplement, tout le monde…

Le groupe Guardian, spécialisé dans la production de verre, ne badine pas avec les questions de santé et de sécurité. Cela va même très loin dans la façon d’envisager chaque risque, chaque procédure, chaque niveau de responsabilité. «Le grand patron, William Davidson, avait émis d’emblée les grandes lignes d’une politique de sécurité, évoque Gilbert Terver, responsable sécurité de Guardian à Bascharage. Notre Q.G. dans le Michigan édicte chaque année un Loss Control applicable partout, basé sur un risk management pointu. Chaque manager engage sa responsabilité. Chaque travailleur désigné doit comparer les réglementations locales et les procédures maison, pour appliquer les plus restrictives.» Au Luxembourg, les travailleurs délégués des trois sites (Bascharage, Grevenmacher et Dudelange) collaborent étroitement, pour le bien commun, de l’entreprise, des salariés, des clients, des fournisseurs, des riverains… Bref: de tous ceux susceptibles de croiser sur leur route les camions à la forme reconnaissable de Guardian. Au-delà de la politique d’intention et de responsabilité sociale, il y a un «investissement matériel, humain et pécuniaire constant». Dans la formation pour tous, par exemple. «Chaque mois, desthèmes sont mis en avant. On passe en revue

tous les chapitres sur un cycle de deux ans. Nos anciens salariés ont encore cette formation continue, parce que tout évolue. Idem pour nous, bien sûr: je viens de suivre, par exemple, une formation chez Luxcontrol.» La liste des préoccupations menant au plus près du risque zéro est longue: équipements de protection individuelle, produits dangereux, espaces confinés, bruit, premiers soins, ergonomie, utilisation des véhicules, installations électriques, chargement et manipulation… «Par exemple, les procédures d’entretien, de stockage, de rangement, sont très importantes, pour éviter de glisser ou trébucher…» Très concrète aussi, la sécurité incendie: «Nous avons quatre équipes de pompiers formés dans l’entreprise. Ils sont régulièrement entraînés et des exercices réalistes sont organisés avec les sapeurs-pompiers de Bascharage, pour la parfaite connaissance des lieux et la cohésion entre intervenants de première ligne.» Guardian, motivé par l’initiative de l’UEL, sera encore de la partie cette année. «Nous ne sommes pas là pour donner un cours mais pour échanger, pour apprendre de ce qui est mis en œuvre ailleurs.» Dans le workshop animé fin avril, une visite du site de Bascharage sera proposée. Parce que la sécurité est affaire de pratique et de terrain. A. D.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_36_37_Security.indd 37

19.03.2010 15:23:21 Uhr


er

38 entreprises

Luxcaddy.lu

Du e-commerce dans LEs assiettes

Depuis avril 2007, Epicerie.lu propose à ses clients de faire leurs emplettes devant un écran. La société a, entre-temps, grandi  au point de se trouver à l’étroit sous cette appellation. Mi-mars, elle a ainsi opéré une première mue pour devenir Luxcaddy.lu.

Jean-Marc Streit (texte), David Laurent / Wide (photo)

Au départ il y a deux hommes: Jacques Lorang et Georges Kraft. En 2007, ils mettent un terme à leur collaboration avec une société de développement informatique et Internet pour se lancer dans l’aventure de l’e-commerce. Ils fondent alors la société Itix en 2006. «Nous avons cherché à développer un service novateur sur le marché», se souvient Georges Kraft qui poursuit, se rappelant les vicissitudes de toute création d’entreprise: «Si nous avions chacun une expérience de l’informatique, nous avons cependant dû nous familiariser avec la gestion et le traitement des produits alimentaires, domaines totalement nouveaux pour nous.» Désireux de mettre leur projet rapidement à exécution, ils lancent Epicerie.lu dès le mois d’avril 2007, avec un peu moins de 650 produits, essentiellement de première nécessité (pain, fruits et légumes, boucherie, etc.). Au fur et à mesure, de nouvelles gammes sont proposées à une clientèle qui tarde toutefois à s’élargir. Le dernier rayon en date est le surgelé que MM. Lorang et Kraft ont longuement hésité à lancer. «Nous ne voulions pas faire de concurrence à certaines sociétés déjà fortement ancrées au Grand-Duché dans les services de livraison de produits surgelés. Mais, finalement, nous avons cédé aux demandes de notre clientèle», développe Georges Kraft. Comme le révèle cet exemple, les nouvelles gammes de produits proposées par Epicerie.lu – maintenant Luxcaddy.lu – naissent bien évidemment de l’évolution «normale» de toute société dynamique mais également d’une demande des clients. La prochaine phase de développement passera ainsi probablement par une gamme toujours plus importante de produits locaux et produits biologiques. «Nous proposons d’ores et déjà du fromage de chèvre ainsi que du pain bio et non bio d’artisans locaux», rajoute Georges Kraft.

Une belle marge de progression Et les clients? Adhèrent-ils à l’e-commerce? «De plus en plus», répond l’un des fondateurs. Actuellement, Luxcaddy.lu compte 2.300 clients dans sa base de données. L’évolution, si elle a été quelque peu laborieuse au début, a fini par prendre un rythme de croisière plus conséquent. «L’année

«Nous tablons sur une progression d’environ 1.600 à 1.700 nouveaux clients en fin d’année» Georges Kraft (à droite), ici avec Jacques Lorang (Luxcaddy.lu)

dernière, nous avons enregistré environ 1.000 clients supplémentaires. Et si l’on se base sur les deux premiers mois de 2010, on peut tabler sur une progression d’environ 1.600 à 1.700 nouveaux bénéficiaires de nos produits en fin d’année», s’enthousiasme M. Kraft. Cette évolution exponentielle se fait ainsi ressentir en termes de chiffre d’affaires, qui a plus que doublé l’année dernière. C’est pourquoi le nom de Epicerie.lu n’était plus trop en phase avec l’évolution de cette société. «En outre, de nombreuses personnes, voyant notre camionnette de livraison, nous demandaient quelle épicerie nous étions. Il fallait donc, pour notre visibilité également, changer d’appellation», argumente-t-il. C’est ainsi que le site a pris l’enseigne Luxcaddy.lu. Ce nouveau tournant s’est couplé, en cette mimars 2010, par une énième innovation. Désormais, Luxcaddy.lu est disponible via iPhone sur lequel il est possible de réaliser ses emplettes. Luxcaddy.lu s’est également adapté aux réfractai-

res aux nouvelles technologies, en mettant en place une ligne téléphonique pour toute commande. Un catalogue en version papier est ainsi mis à disposition pour ces personnes et toutes celles qui préfèrent ce mode de communication. Avec ces nouveaux services, les deux fondateurs de Luxcaddy.lu comptent bien faire de nombreux émules. Quant à l’actuelle clientèle, elle semble fidèle et satisfaite de ce nouveau mode de shopping. Si les produits vendus sont dans la gamme de prix de ce que l’on trouve par ailleurs (certains produits sont un peu plus chers, d’autres un peu moins), beaucoup de clients admettent dépenser moins par ce biais. «Ils nous avouent en fait qu’en faisant leurs achats de cette manière, ils ciblent bien mieux leurs besoins et forcément ne se laissent pas influencer par les tendances marketing de nombreuses enseignes», souligne Georges Kraft avec satisfaction. A Luxcaddy.lu de prendre le relais et de faire de l’épicerie d’antan un «e-permarché».

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

05_38_Epicerie_lu.indd 38

19.03.2010 17:52:10 Uhr


Investir dans un développement durable.

Évaluer les impacts environnementaux à court et moyen terme pour mieux évaluer l’impact économique et assurer des conditions de vie saine et confortable aux occupants, c’est le conseil et l’expertise que nous voulons partager dans l’accompagnement de nos clients. www.dtz.com/lu | 37 rue des Scillas, L-2529 Howald, Grand Duchy of Luxembourg | Tel. : +352 26 48 48 1

DTZ_Ann_Ecolmo_PJAM_PROD.indd 1

11/03/10 14:29


40 entreprises CFO Study

http://www-935.ibm.com/services/be/ roundtable_lux/ Laboratoires Ketterthill

Brasserie de Luxembourg

Sauvetage national Diekirch devrait rester à Diekirch, sans dégât pour l’emploi. Le tout grâce à un pool d’investisseurs luxembourgeois encore discrets pour l’heure… Les discussions devraient durer quelques semaines avant que la bonne nouvelle ne soit définitivement confirmée.

Photo: David Laurent / Wide (archives)

the growing gap A recent study of CFOs from across the world, carried out by IBM, found that, like many others, the role has undergone an evolution because of the crisis. A telling point uncovered by the survey has been the gap between what is expected of the CFO versus, what they can actually do. Core financial responsibilities such as the strengthening of compliance programmes, and continuous finan­ceprocess improvements, have been supplemented by a rising expectation of what the CFO should be doing at an enterprise level, particularly in the fields of risk management and input into enterprise strategy, as well as the integration of information across the enterprise as a whole. With these expectations rising faster than finance department effectiveness, a gap is forming and this will need to be filled. The results, with information from the eight Luxembourg-based CFOs who took part, will be presented at the Cercle Munster on Thursday 22 April.

La santÉ au bout des doigts Jean-Michel Gaudron

Connaître les résultats de ses analyses médicales et consulter l’historique de son dossier: c’est désormais possible sur iPhone grâce à l’application dévelop­ pée pour le compte des Laboratoires Ketterthill par Pragma Consult, en partenariat avec Mips et LuxGSM. Déjà disponibles online depuis plusieurs années, les applications Cyberlab (réser­ vées aux médecins) et iLab (pour les patients) sont désormais accessibles via le terminal mobile d’Apple, grâce à une solution évidemment sécurisée pour assurer la confidentialité des données. Publication

Les cahiers du droit luxembourgeois La dernière édition des Cahiers du droit luxembourgeois, publiée par Legitech, concerne, d’une part, la thématique des abandons de créances de sociétés au Luxembourg, de leurs conséquences et des planifications fiscales qui y sont liées (par Oliver R. Hoor, expert-comptable Steuerberater); et d’autre part, la fiscalité des revenus de la propriété intellectuelle (avec les avocats Bertrand Moupfouma et Pascale Sicurani). www.legitech.lu

Ça s’arrose… Ou tout du moins, ça va s’arroser, lorsque l’information aura définitivement été confirmée. Au moment où nous clôturions cette édition, le sort de la Brasserie de Luxembourg MouselDiekirch était néanmoins sur le point d’être favorablement réglé, grâce à l’intervention d’un groupe d’investisseurs privés luxembourgeois, souhaitant garder un temps encore l’anonymat tant que tout n’était pas bouclé. A défaut de savoir qui en fait partie, il était déjà connu que le grand «voisin» Bofferding n’en est pas. Ces «chevaliers blancs» ont signé, avec le groupe InBev, maison mère de la Brasserie de Luxembourg, un accord aux termes duquel ils rachètent le terrain et les bâtiments du site de Diekirch, en vue de les louer, ensuite, au brasseur. Une opération qui permettrait alors à la production de la bière Diekirch de rester dans sa ville natale, où ses premières bulles ont jailli en 1871. «Cet accord permettrait à la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch de continuer à investir dans la marque Diekirch (...) tout comme sur les ventes des autres bières, par le biais d’investissements plus importants en vente et en marketing», explique le communiqué diffusé le 17 mars. Au final, l’ensemble des activités de vente, de marketing et de brassage des marques Diekirch et Mousel, tout comme la distribution, l’emballage et les outils de brassage, resteraient la propriété et sous le contrôle total de la brasserie luxembourgeoise. En revanche, les activités logistiques seraient externalisées vers un partenaire spécialisé.

On se souvient que début janvier, le groupe InBev, dans un vaste mouvement de restructuration, avait annoncé son intention de fermer purement et simplement le site et de délocaliser la production sur les sites belges de Jupille et de Louvain. 62 emplois étaient alors directement menacés par une telle issue. L’annonce avait fait l’effet d’une bombe et avait suscité un massif soutien populaire. Le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké, qui a annoncé la bonne nouvelle directement aux députés réunis en séance publique, n’a pas caché qu’il a été compliqué de convaincre le groupe belgo-américain d’accepter cette solution qui permet, en outre, de sauvegarder l’emploi, puisque plus aucun licenciement n’est à l’ordre du jour. Un plan de maintien dans l’emploi devrait tout de même être discuté, pour trouver une solution concernant la trentaine de salariés du domaine de la logistique. Suite à ce premier accord qualifié de «non contraignant», les différentes parties continuent les discussions, notamment sur le volet financement de l’opération, lesquelles pourraient aboutir courant avril – bien qu’aucune date officielle n’ait été annoncée. En 2009, Brasserie de Luxembourg MouselDiekirch a produit un total de 246.600 hl, pour une part de marché revendiquée de 43,7%. Selon les données obtenues par la délégation du personnel de Diekirch, le bénéfice 2009 a été en hausse de 12% par rapport aux quelque 5 millions d’euros de 2008.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

05_40_news1.indd 40

19.03.2010 17:53:13 Uhr



42 entreprises Concurrence

Cartel sur le carreau Sept entreprises de carrelage – sur dix initialement visées dans la procédure – ont été sanctionnées par le Conseil de la concurrence pour «entente secrète» dans le cadre des procédures de soumission publique concernant la construction de la Cité judiciaire. L’enquête, débutée en décembre 2005, a abouti à des sanctions comprises entre 15.000 et 25.000 euros par société, pour un montant total de 145.000 euros. Les trois entreprises le plus à l’amende sont Andreosso Carrelages, De Cillia Les Carrelages et Maroldt (25.000 euros chacun), alors que Willy Pütz (15.000 euros) a bénéficié d’une «remise» de 50% pour avoir activement collaboré avec les autorités de la concurrence. Les autres condamnés sont Marc F. Decker, Carrelages Wedekind (20.000 euros chacun) et Carrelages Bintz (15.000 euros)

Télécoms

Tout reste À faire Le conseil d’administration de l’Entreprise des P&T a approuvé le 1er mars la fusion des activités télécom avec LuxGSM dans une NewCo. Le nouvel ensemble très cosmopolite doit maintenant être mis en musique. Les collaborateurs travaillent déjà ensemble dans le nouvel immeuble Bian à la Cloche d’Or.

Quand l’ILR botte en touche… L’Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) a rendu, fin février, une «non-décision», se déclarant incompétent dans le cadre d’un différend opposant les opérateurs Luxembourg Online (LOL) à Verizon au sujet de communi­cations facturées «pour des sommes et des durées impressionnantes, voire exorbitantes». L’affaire remonte à 2008 lorsque LOL avait constaté des factures anormales (dépassant parfois 1.000 euros) sur des appels vers des numéros à revenus partagés (commençant par 900, 901 et 905) gérés par Verizon, auquel il a alors été reproché un manque d’information sur la tarification de ces appels. Le différend porte sur un total de près de 64.000 euros que Verizon refuse de rembourser aux clients. L’ILR s’est contenté d’enjoindre l’opérateur à une meilleure information des utilisateurs. MPK

Plan social en vue Le groupe suisse Valora, propriétaire des Messageries Paul Kraus au Luxembourg, a annoncé, début mars, un programme stratégique de «modernisation exhaustive» des structures de MPK pour exploiter davantage de synergies avec la maison mère. Un plan qui passe par des changements «essentiels» dans l’organisation et dans les effectifs. Traduction chiffrée: 35 emplois sur les 105 que compte le groupe au Luxembourg (avec Messageries du Livre, MPK Shop, Gropalux et Transports et Garage presse) devraient être supprimés d’ici à la fin de l’année.

Photo: Marc Detiffe

Télécoms

Nicolas Raulot

Cette fois, c’est fait. Après d’âpres négociations, le conseil d’administration de l’Entreprise des P&T (EPT) a approuvé le 1er mars la filialisation de ses activités de télécommunications et leur rapprochement avec LuxGSM, filiale de téléphonie mobile du groupe, dans une société anonyme. Ce nouvel ensemble, provisoirement baptisé NewCo, représente une étape essentielle pour l’entreprise publique, qui doit se mettre en ordre de marche dans le cadre de son plan stratégique (Agenda 2012) et de la transposition, prévue au plus tard le 31 décembre 2012, des directives européennes visant à libéraliser et à mettre en concurrence les activités postales et de téléphonie. Lors d’un point presse organisé le 10 mars, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké a dévoilé quelques éléments stratégiques qui compléteront le développement des réseaux et infrastructures de l’Internet de nouvelle génération (lire en page 42 du cahier «Management»). «Au-delà des infrastructures, il convient désormais d’améliorer la qualité des services commerciaux et d’offrir des services fixes et mobiles d’une seule main afin de renforcer les activités de l’EPT sur un marché en forte croissance. Les services de commercialisation de produits ou services de télécommunications, mobiles ou fixes, seront ainsi intégrés dans une seule société, mais séparés des

activités de développement des services d’infrastructures», a-t-il expliqué. Concrètement, les collaborateurs des deux entités travaillent déjà ensemble dans le nouvel immeuble Bian à la Cloche d’Or et dans quelques premiers espaces de vente en commun. Mais au-delà de cette cohabitation, l’organisation opérationnelle de l’entreprise ne sera pas sur les rails avant au moins un an. Outre la nouvelle marque de l’entreprise, qui reste à imaginer, les dirigeants doivent définir une gouvernance, une straté­gie commerciale, mettre en commun leurs réseaux, les magasins... et traiter tout le volet juridique. «La décision de principe a été prise. Maintenant, il faut tout mettre en musique», commente JeanClaude Bernardini, en charge du secteur des services à l’OGBL. Subsiste également la question de savoir quel sort sera réservé aux salariés en fonction des trois statuts qui vont coexister à l’intérieur de l’entreprise (fonctionnaires, employés de l’Etat et salariés issus du secteur privé), de la future convention collective et de son périmètre. «Ni l’EPT, ni LuxGSM SA, ni la nouvelle société ne procéderont à des licenciements pour raisons économiques ou opérationnelles», a rassuré le ministre. A terme se posera également la question de la recomposition du capital et de l’entrée éventuelle d’un nouvel actionnaire. Le personnel redoute une privatisation de l’entreprise publique et la cession de tout ou partie des parts à un groupe étranger.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

05_42_news2.indd 42

19.03.2010 18:25:49 Uhr



44 entreprises paperJam Business Club

The Who, What, How of Strategic Innovation

Rally de LUXe In this workshop on 13 April (from 8.30 am to 12.00 am), Marc Sniukas will present a new approach to strategy. Drawing on concepts of business model innovation, breakthrough strategy, Blue Ocean Strategy and disruptive innovation, he will have a look at a comprehensive framework for thinking about how to find new growth opportunities for business and how to reinvent business models.

the motorcycle diaries There hasn’t been a Luxembourgish team in the Dakar rally since 2000. Rally de LUXe hopes to change that. David Rincón: “It’s an almost insane dream...”

www.club.paperjam.lu IFLR Europe Awards

Allen & Overy bisse Pour la deuxième année consécutive, Allen & Overy Luxembourg a été nommé meilleur cabinet d’avocats de la Place à l’occasion des «International Financial Law Review (IFLR) Europe Awards 2010», une des récompenses les plus «prisées» dans le secteur. L’attention a été portée sur les activités transfrontalières dans les domaines du droit des affaires, des fusions-acquisitions, du droit financier et marchés de capitaux. Allen & Overy compte, au Grand-Duché, près de 140 collaborateurs dont plus de 80 avocats. Investment

extending business With the support of the Ministry for the Economy and Foreign Trade, the Luxembourg for Business website has been extended to include a dedicated section for investors. This will highlight the soft arguments for establishing a presence in Luxembourg, such as the stable business climate, and information for living and working here. Furthermore, there will be a section on international benchmarks, Luxembourg’s global position, and a guide to starting your own business in this country. For local businesses, there is also information on foreign markets for those seeking to export, as well as a guide to trade missions being undertaken.

Brian Power (text), Luc Deflorenne (photo)

“We’re not going there to win. We don’t have the budget. Our aim is to finish the race,” says motorcyclist, endurance rally enthusiast and Lombard employee David Rincón, on his ambition to take part in the 2010 edition of the Dakar Rally, which runs across Latin America. Rally De LUXe aims to raise the funds to participate, and already has the bike, in partnership with Arnold Kontz BMW, and New Spirit, the company headed up by Carlo Arendt, who was the last Luxembourgish contestant to take part in the race ten years ago, on board. So what costs are involved? “This is the toughest race in motorsport,” says Rincón, a 33-year-old of Spanish nationality, currently living in Luxembourg. “To win requires millions of euros. I’m an amateur, and just to finish requires a lot of effort, on the physical side as well as the psychological one.” Before such things can be taken into consideration, however, there are other requirements. The bike is sorted, but Rally de LUXe still needs to raise funds for critical elements such as the inscription fee for the race which is 13,500 euros, due in May, and race assistance during the rally, which costs upwards of 10,000 euros. Other needs, such as technical equipment, appropriate clothing, and travel expenses also have to be met. So how is the fund-raising going? “To compete

comfortably and at the optimum level we have set out, we require around 70,000 euros,” says Rincón, “but we could still participate with 45 or 50,000. At the moment, we have about 10,000 euros, which covers most of the cost of the bike itself, while we have worked out a deal with Michelin regarding the tyres. Three or four large companies that we have contacted seem very interested in supporting us. Some others do not get involved in sponsorship, however.” For the sponsors, the media coverage of the event, with over 1,100 hours of worldwide TV broadcasting and some 53 million web pages viewed, is notable, while the media in the Grand Duchy will most probably take an active interest in the progress of a local team, while sponsors have the opportunity to establish a presence on the rider’s clothing as well as the team’s. There is also the possibility for the main sponsor to include their brand in the team name. The race itself? Carlo Arendt describes it as “the Tour de France of motorcycle rallies, the equivalent of travelling from Luxembourg to Brussels and back again, and then some, and doing that through the fields, not on the motorway. And then doing that for 16, 18 successive days.” And Rincón himself? “It’s like my Everest. As a motorbike competitor I’m motivated by a tenacious desire and a nearly insane dream!” But the journey to take him to the starting line in Buenos Aires is only just beginning...

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

05_44_news3.indd 44

19.03.2010 18:09:21 Uhr


PAGE PRESSE R.ai

17/03/10

15:31:31


place financière

46

Rapport Gafi

Entre gris clair et gris foncÉ En dépit de certaines conclusions qualifiées de «subjectives», le rapport d’évaluation mutuelle publié sur le Luxembourg par le Groupe d’action financière sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme montre certaines pistes à suivre sur la voie de l’excellence.

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

La synthèse du rapport d’évaluation mutuelle sur le Luxembourg concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, publiée le 19 février dernier par le Gafi (Groupe d’Action financière), n’a pas vraiment été du goût des autorités luxembourgeoises et des principaux acteurs concernés. Le ministre des Finances, Luc Frieden, n’a pas hésité à évoquer à plusieurs reprises la «subjectivité» qui a guidé l’ensemble des réflexions de cet organisme intergouvernemental dont l’objectif premier est de concevoir et de promouvoir des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, aussi bien à l’échelon national qu’international. Le document de 35 pages du Gafi décrit et analyse les mesures prises par le Luxembourg dans ces deux matières et indique comment renforcer certains aspects du système. Il établit quatre niveaux de conformité (conforme, en grande partie conforme, partiellement conforme ou non conforme) au regard de ses 49 recommandations. La lecture «brute» de ce bilan d’évaluation n’est guère flatteuse pour le Grand-Duché. Une seule recommandation (celle concernant la double incrimination, c’est-à-dire le traitement d’infractions primaires condamnables à la fois au Luxembourg et dans le pays où le fait s’est produit ou d’où provient le client sanctionné) est jugée «conforme»; neuf sont estimées «en grande partie conformes», 30 sont qualifiées de «partiellement conformes» et neuf de «non conformes». Le Gafi reproche notamment au Luxembourg une mise en œuvre de l’incrimination «très insuffisante, de sorte que depuis 2003, des sanctions dont le niveau est globalement faible, n’ont été prononcées que dans huit cas» et considère que «d’une manière générale, la procédure de gel des avoirs terroristes est confuse et insuffisante par rapport aux normes internationales». L’organisme regrette, en outre, que la taille de la cellule de renseignements financiers (qui comprend six personnes),

créée en 2004 et placée au sein du parquet de Luxembourg, soit insuffisante par rapport au nombre de déclarations d’opérations suspectes, en constante progression.

Plan d’action «Mon sentiment est aussi que le Luxembourg n’a pas été traité de façon équitable, ni dans le processus d’interview et d’évaluation ni dans la rédaction du rapport, constate Jean-Noël Lequeue, président de l’Association luxembourgeoise des compliance officers (Alco), forte de 540 membres, dont 90% de la profession pour les secteurs financier et des assurances, et qui a fait partie des professionnels consultés par le Groupe d’action financière. Certains examinateurs du Gafi sont apparemment venus avec un a priori évident et n’ont pas cherché à comprendre certaines choses, mais plutôt à conforter leur a priori.» Un sentiment que Jean Guill, le directeur de la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), voudrait sans doute exprimer aussi ouvertement s’il n’était soumis à un certain devoir de réserve. Car à la suite de la visite officielle du Gafi, en mai 2009, un premier projet de rapport avait été transmis aux autorités luxembourgeoises à l’automne. «Nous y avons relevé des points factuellement erronés et d’autres pour lesquels nous estimions que leur appréciation ne correspondait pas à la nôtre, explique M. Guill. L’ensemble des autorités luxembourgeoises a donc rédigé un document de près de 200 pages en réponse à ce premier rapport provisoire. Or, lorsque nous nous sommes ensuite rendus à Paris pour discuter en détail des changements à apporter à ce rapport, nous n’avons pu que constater, au vu des questions et des réactions à nos réponses, que les membres du Gafi n’avaient pas vraiment lu le document que nous leur avions envoyé. Nous avons ainsi raté toute une étape du processus qui aurait été importante. S’ils avaient assimilé nos observations, ils nous auraient fait part de leur accord, ou pas, mais au moins, nous aurions eu un dialogue contradictoire. Cela n’a pas été le cas. C’est évidemment frustrant.»

Le manque de pouvoir de la CSSF ou encore la force du secret bancaire incompatible avec le principe de lutte contre le blanchiment, font partie des reproches récurrents apparaissant au fil du rapport. «Un compliance officer qui fait bien son métier regarde les faits attentivement avant de faire une déclaration, explique M. Lequeue. Or, cela est interprété comme une dérive du secret bancaire en tant que frein aux déclarations de soupçon de blanchiment. C’est une interprétation partiale et univoque.» Le rapport recèle, en outre, une étonnante contradiction au sujet du principe de double incrimination. C’est, d’une part, la seule des 49 recommandations à recevoir le label de «conformité», mais elle est, d’autre part, régulièrement montrée du doigt comme limitant la capacité de coopérer du pays en raison des lacunes identifiées dans les incriminations de blanchiment et de financement du terrorisme. Faut-il pour autant ne tenir aucun compte de ce rapport et le jeter aux oubliettes? Certainement pas, même si l’approche du Gafi est, aux dires de M. Lequeue, «très marquée par la culture américaine de la transparence. Or, ici, le secret bancaire est un droit individuel à la confidentialité et non pas un obstacle à la lutte contre le blanchiment. Il convient donc de s’adapter davantage aux obligations de communication et d’échange dans un contexte déterminé, plutôt que d’imaginer que le secret bancaire disparaisse purement et simplement.» Pour le président de l’Alco, cela passe notamment par le renforcement de la position du responsable de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en l’occurrence le compliance officer. «Cette position, et les droits et les obligations qui y sont liés, sont aujourd’hui plus clairement exprimés que par le passé. Mais trop souvent encore, le compliance officer n’est pas toujours assez haut placé hiérarchiquement, ou alors celui qui occupe cette fonction en a aussi une autre qui risque d’être privilégiée.» Du reste, l’Alco devrait, dans quelques semaines, remettre aux autorités luxembourgeoises les conclusions d’un groupe de travail sur le sujet, prônant une fonc-

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_46_47_Gafi.indd 46

19.03.2010 9:52:05 Uhr


47 place financière

tion plus indépendante, mieux positionnée dans la hiérarchie et majoritairement dédiée. En attendant, les autorités luxembourgeoises ont pris acte du rapport du Gafi, avec ses «limites», mais aussi ses critiques dont certaines sont reconnues comme étant pertinentes. «Il y aura un plan d’action du gouvernement afin de répondre à ces critiques, assure Jean Guill. A chacun, dans son rayon de compétence, de faire le nécessaire. Mais les ajustements dans les textes légaux sont plutôt cosmétiques. Le débat, parfois enfantin, est aussi d’ordre terminologique: le Gafi, par exemple, parle de mesures ‘adéquates’ et nous, de mesures ‘raisonnables’.» Au reproche formulé par le Gafi de sanctions «peu efficaces» et «pas proportionnelles, ni dissuasives», le directeur de la CSSF rappelle que le renforcement des textes est un chantier en cours depuis son arrivée à la tête de l’institution. «Le processus sera accéléré», précise-t-il, tout comme il indique le renforcement des contrôles sur place, conscient que, jusqu’alors, «la CSSF n’en avait pas fait autant que le Gafi le souhaitait.» En outre, un comité de prévention du blanchiment a été mis en place juste après la visite du Gafi, à l’initiative commune des ministères des Finances et de la Justice, et réunit tous les acteurs liés à cette prévention du blanchiment: l’ABBL, la CSSF, le Commissariat aux Assurances, l’Ordre des Experts-comptables, le barreau, le parquet, l’Alco et même les casinos. Une prochaine réunion de travail est programmée courant avril.

Arsenal législatif revu à la hausse Autre mesure prise «post-visite» (et, par conséquent, non prise en compte dans le rapport du Gafi), et non des moindres: la promulgation, le 1er février dernier, d’un règlement grand-ducal renforçant certaines dispositions de la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme. Un texte qui répond directement à la demande du Gafi de revoir à la hausse la qualité de l’arsenal légal et réglementaire luxembourgeois. «Ce texte met notamment tous les acteurs de la Place

«Le secret bancaire est un droit individuel à la confidentialité et non pas un obstacle à la lutte contre le blanchiment» Jean-Noël Lequeue (Alco)

sur le même pied, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant, apprécie Jean-Noël Lequeue. Même si la mission première d’un avocat ou d’un expertcomptable n’a rien à voir avec la lutte contre le blanchiment, une partie de leurs activités, liée notamment à la domiciliation, est très sensible dans ce cadre-là. Il faut savoir que les avocats ont déjà une obligation, parmi beaucoup d’autres, liée à la loi de 2004 de remplir des formulaires du type ‘Know your Client’. Mais ce nouveau règlement apporte assurément un plus grand équilibre sur le marché. C’est une très bonne chose.» Le texte établit également, de manière explicite, l’obligation d’une approche commerciale basée sur le risque, à charge pour chacun des acteurs concernés d’en faire une mesure au travers de

«procédures de vigilance spécifiques et efficaces». «Les institutions ont déjà cette approche de risque dans leur pratique quotidienne, même si cela n’est pas toujours clairement explicité dans leurs règlements, note M. Lequeue, qui prêche aussi pour sa paroisse. Au sein de l’Alco, nous avons des groupes de travail qui æuvrent au développement de logiques communes dans l’évaluation des risques et qui cherchent à adopter des règles cohérentes en la matière.» La version intégrale du rapport du Gafi sera publiée fin mars. Elle reprendra, en annexe, les grandes lignes du document contradictoire adressé par les autorités luxembourgeoises, sans pour autant que la teneur même du texte principal ne soit révisée.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_46_47_Gafi.indd 47

19.03.2010 9:52:08 Uhr


48 place financière

Luc Frieden

Le ministre des Finances, orateur principal de la Journée boursière 2010, n’a pas caché la nécessité d’évolution de la Place financière en vue de conserver sa réputation et son efficacité.

« Il faut changer pour rester ce que nous sommes » Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

L’ancien président français Georges Pompidou avait basé sa campagne électorale de 1968 sur le slogan «le changement dans la continuité», repris ensuite à son compte par son successeur, Valery Giscard d’Estaing. A l’occasion de la Journée boursière 2010, qui a fait le plein – et même plus – à Luxembourg-Congrès, le ministre des Finances Luc Frieden a préféré «la continuité dans le changement», faisant allusion à la devise nationale «Nous voulons rester ce que nous sommes». «Nous ne pourrons rester ce que nous sommes que si nous faisons de substantiels changements dans le futur», a-t-il expliqué en conclusion d’un long discours – en anglais – parfaitement bien rodé. Ces changements, le Luxembourg les a déjà subis, tant le monde qui l’entoure a évolué en quelques années, et encore plus avec l’émergence de la crise économique et financière. Il les subit même encore aujourd’hui, dans la tourmente d’interminables discussions autour du secret bancaire et de l’échange automatique des informations. Le sujet a déjà fait couler beaucoup d’encre et ce n’est sans doute pas fini. «La confidentialité est un outil essentiel en matière de gestion de fortune et de banque privée, a répété Luc Frieden. Nous voulons que les clients viennent d’abord au Luxembourg pour la qualité des services qu’ils y trouvent. Il faut trouver le bon équilibre entre cette confidentialité et le fait de payer normalement ses impôts. Mais dans le futur, il faudra sans doute faire une différence entre les clients venant de l’Union européenne et les autres. L’idée qu’il puisse y avoir des échanges d’informations dans certains cas, mais pas dans d’autres, est contraire à l’esprit du marché intérieur. Mais si ce système est appliqué partout et qu’il est prouvé qu’il est meilleur et efficace, alors on pourra faire un pas de plus. En attendant, la confidentialité, terme que je préfère à celui de ‘secret’ ne va pas disparaître. Mais sans doute son contenu va-t-il changer en raison de la pression internationale et de la concurrence accrue en matière de gestion de fortune.»

«Si nous restons trop focalisés sur le passé, nous n’attirerons pas de nouveaux clients» Luc Frieden

Dans ce contexte, les récentes décisions du G20, et le positionnement, pendant quelques mois, du Luxembourg sur une «liste grise», n’ont évidemment guère été du goût du ministre des Finances. Il regrette, notamment, le contexte dans lequel ces décisions ont été prises. «Le G20 est une nécessité, mais ne constitue pas un monde idéal. La plupart des pays affectés par ses conclusions n’étaient même pas autour de la table des discussions. Il n’y a que cinq pays européens dans le G20. Il est indispensable que l’Europe ait des institutions fortes, qu’elle soit présente là où sont prises les décisions et qu’elle parle d’une même voix.»

Remise en question permanente En attendant, le Luxembourg veut rester ce qu’il est en matière de fonds d’investissement, c’est-àdire le numéro un européen, et conserver un secteur bancaire fort. «Les chiffres 2009 sont meilleurs

qu’attendu», a pu noter Luc Frieden, relativisant tout de suite cette bonne impression en signalant qu’en ce début d’année 2010, les marges sur intérêts et les revenus de commissions ne sont pas aussi importants que ceux de l’année dernière. «Mais le plus important est le potentiel de croissance à long terme et nous avons de nombreux atouts à faire valoir. Nous devons attirer de nouveaux clients, puis leur expliquer qui nous sommes et en quoi nous avons changé. Car si nous restons trop focalisés sur le passé, nous n’attirerons pas de nouveaux clients. Le client de demain a besoin de confiance et de conseils bien plus sophistiqués que par le passé. C’est désormais aux banques de faire en sorte de rendre cette confiance. Cela passe par une meilleure formation et une remise en question permanente.» Reste à savoir si cette «mentalité du changement» que le ministre des Finances appelle de tous ses vœux saura trouver un écho à la hauteur du défi.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_48_Boursiere.indd 48

19.03.2010 16:54:37 Uhr


49 place financière

Conférence

JournÉe boursiÈre 2010 Près d’un millier de personnes a assisté,  le 4 mars, à Luxembourg-Congrès,  à la traditionnelle Journée boursière.  L’orateur vedette était le ministre  des Finances Luc Frieden.

Raymond Kirsch (Bourse de Luxembourg)

Olivier Minaire (photos)

Luc Frieden (ministre des Finances)

Marc Saluzzi (PricewaterhouseCoopers)

Michel Maquil (Bourse de Luxembourg)

Philippe Guex (ambassadeur de Suisse)

Ernest Cravatte (Raiffeisen) Arnaud Dubois (MDO Services) et Claude Kremer (Alfi)

Eric Martin (BGL BNP Paribas)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

André Roelants et Michel Barbancey (Clearstream)

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_49_picrep_Boursiere.indd 49

18.03.2010 15:47:35 Uhr


50 place financière

Natixis Private Banking International

Natixis Private Banking International (NPBI) veut grandir en s’appuyant sur son appartenance à un grand groupe (Banques Populaires Caisses d’Epargne-BPCE) et sur les structures  d’ingénierie patrimoniale luxembourgeoises. Entretien avec Xavier Guyard, le nouveau directeur général et Pascal Rapallino, directeur des expertises.

« Nous adorons la broderie fine » Nicolas Raulot (interview), Olivier Minaire (photo)

A quand remonte l’implantation de Natixis Private Banking International au Luxembourg? Xavier Guyard: «L’implantation date de 1989 avec la Banque Populaire Luxembourg. D’une banque spécialisée dans la gestion de crédits internationaux, nous sommes devenus une banque privée à part entière. Nous avons pris notre nom actuel à la suite de la création de Natixis, issue de la fusion entre Natexis Banque Populaire et Ixis (Groupe Caisse d’Epargne). Vous ne faites pas beaucoup parler de vous sur la Place. Comment s’explique votre discrétion? X. G.: «Je suis dans le groupe depuis 1975 et à Luxembourg depuis 2002. La discrétion a toujours fait partie de notre culture. A l’étranger, chacun connaît les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne, car ces deux noms représentent des concepts généraux qui existent dans le monde entier. Cela favorise notre communication.

«La discrétion a toujours fait partie de notre culture» Xavier Guyard, à gauche, et Pascal Rapallino (NPBI)

Pouvez-vous décrire vos activités? Quels sont vos effectifs? X. G.: «NPBI emploie une centaine de personnes et gère environ 2,3 milliards d’euros. Nous sommes donc une banque de taille moyenne. Mais nous voulons grandir. Comme la fusion des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne est achevée, nous voulons développer une clientèle européenne avec leur appui. Comment allez-vous vous y prendre? X. G.: «En rebondissant sur la clientèle du groupe. Nous pouvons leur offrir toute la gamme de produits que le Luxembourg a su développer (Sicar, SIF...) et que nous avons su mettre en œuvre depuis cinq ans. Quelle clientèle visez-vous? Pascal Rapallino: «Natixis est la troisième banque des entreprises en France. Les entrepreneurs qui sont clients de réseaux en France ont aussi des activités à l’international ou s’expatrient. Nous pouvons leur proposer les structures adaptées à leurs besoins, en fonction des produits d’ingénierie financière disponibles au Luxembourg. Avant de prétendre gérer leur fortune et leur cash-out (liquidités que reçoit l’entrepreneur lors de la cession totale ou partielle de son entreprise, ndlr.), nous leur proposons une offre complète qui passe notamment par l’optimisation fiscale

de leur organisation avec des structures de type Soparfi, qui leur permet de remonter leurs dividendes vers une holding luxembourgeoise. Nous pouvons aussi les aider à optimiser la gestion de leur trésorerie ou de leur propriété intellectuelle. Etes-vous également présent dans le secteur des fonds d’investissement? P. R.: «Oui, nous sommes présents sur la majorité des grands axes de développement de la Place, qu’il s’agisse de fonds spécialisés en énergies renouvelables, en philanthropie, en art, de fonds de retournement, qui sont des fonds composés de créances fortement dévalorisées, ou encore dans l’immobilier et depuis six mois sur des projets de fonds islamiques. Concrètement, nous répondons aux appels d’offres des clients fortunés internationaux qui souhaitent créer leur propre fonds. Nous sommes sollicités car nous bénéficions d’une image d’expertise et de compétence. Mais vous n’êtes pas les seuls dans ce cas. Quelle est votre véritable spécificité? X. G.: «Notre taille moyenne nous confère un avantage compétitif, une réactivité qui nous permet de fournir des solutions sur mesure. Nous adorons la

broderie fine. Nous savons aussi qu’un client de banque privée n’a pas beaucoup de temps devant lui, qu’il est en attente d’un service et d’un suivi de nature corporate, plus que patrimoniale. Comment gérez-vous les débats actuels sur le secret bancaire. Que dites-vous à vos clients? P. R.: «Vous savez, la gestion de fortune sophistiquée on-shore a pris une place plus importante au Luxembourg qu’en Suisse, grâce à ces outils uniques au monde. Par ailleurs, le Grand-Duché et les banques qui y sont installées obéissent aux lois internationales. Nous pouvons imaginer que le secret bancaire d’ordre fiscal appartiendra bientôt au passé. Avez-vous réduit vos effectifs récemment? X. G.: «Nous adaptons régulièrement nos effectifs. Comme les autres établissements, il nous arrive de prendre des mesures classiques et individuelles pour placer les forces de travail là où elles sont nécessaires en fonction des évolutions du métier. La formation permanente et l’échange de postes ne sont pas toujours la bonne solution. Recrutez-vous? X.G.: «Oui, des commerciaux.»

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_50_Natixix.indd 50

22.03.2010 16:12:54 Uhr


Bourse de Luxembourg Principal centre de cotation des valeurs internationales

Société de la Bourse de Luxembourg S.A.

Annonce_PaperJam_238x300.indd 1

11, avenue de la Porte-Neuve BP 165 L - 2011 Luxembourg

Téléphone +352 47 79 36-1 Téléfax +352 47 32 98 info @ bourse.lu www.bourse.lu

3/16/10 3:04:31 PM


52 place financière

State Street Bank

Marty Dobbins, Managing Director of State Street Bank Luxembourg, talks about the company’s 20 year presence in this country, and the evolution of products.

“we support the idea” Brian Power (interview), David Laurent / Wide (photo)

Marty Dobbins, State Street has been in Luxembourg for 20 years. How has the company evolved over that time? “The initial reason for our presence in Luxembourg was to service North American asset managers who wanted us to support them locally in this market. We had a small office on Boulevard Royal with twelve people back in 1990. When we look back at the last 20 years, we have really grown and expanded beyond our initial North American client base to more global clients with complex infrastructures. Our portfolio of clients has also diversified significantly, which brings new perspectives and a wider range of products for us to support. It also gives us a good depth of knowledge, which our clients continue to benefit from. We were the first administrator to service multi-class funds, and the first to service Exchange-Traded Funds (ETFs). These landmarks are a testament to our global infrastructure. We were able to combine our knowledge from the ETF market in the United States with our local knowledge to bridge the gap and successfully support the first ETFs in Luxembourg. It shows our consistency and ability to leverage our experience across the globe, not just in Luxembourg, to support these complex business models. You mention local knowledge. How vital is this? “We believe it is very important to have a local presence, because it not only helps us understand local market requirements but also allows us to contribute to the industry by bringing different experiences and perspectives to organisations like the Association of the Luxembourg Fund Industry (Alfi). The ability to combine local expertise with global expertise enables us to form strong partnerships with our clients. In the end, it

really benefits our clients, because we can apply our expertise from other markets to the local market in Luxembourg, which often results in a better product and service model for them. What has changed for you in these more troubled economic times? “All financial institutions have re-assessed their approach to risk management in processes and structure, and we have certainly done that as well. I think levels of com­mu­ nication around transparency have increased significantly and we have ultimately become closer to our clients. Their boards are asking for more information about the controls that are being put in place, whether that be the valuation process or the reconciliation process, performance measurement, oversight and so on. This has resulted in significant retention rates from our clients despite the challenging market environment. Our clients find comfort in the level of transparency we provide and, in turn, this helps to provide peace of mind to their investors. An upshot of this has been the proposed Alternative Investment Fund Managers (AIFM) directive. What is your take on this? “We agree that there needed to be some changes, so we support the directive. But it is important to keep a focus on good business practices, and what is practical. We have some areas of concern regarding the directive, especially around depository matters, such as strict liability and the responsibilities of the depository in the valuation process. I think it’s still too soon to say where all of this is going right now, but there is an ongoing dialogue. Change is necessary and it is still a work in progress. What will the effects on State Street be? “Well that’s what we’re hoping to see through our

active participation both through Alfi and on industry forums. But it is wider in scope than one company. We have to see what will materialise for Luxembourg’s financial sector as a whole with some of these directives. I will say there is a considerable amount of active work going on, not the least of which is the implementation of Ucits IV: Luxembourg has a very good story to tell about our knowledge of Ucits and how we built upon that brand. We have a great infrastructure here that includes risk oversight and compliance. This can be built upon, especially in cross-border activities. We can create solutions for our clients as they look at areas such as master-feeder structures, mergers and the simplified notification processes. Where do you anticipate growth will come from in your industry? “ETFs are definitely an area to watch, but there are also opportunities in the Alternatives space, including private equity and real estate funds. We recently acquired Mourant, the Channel Islands-based international financial administrator, which is timely, and balances our product offering nicely by bringing onboard a very experienced management team. There will be continued growth in derivatives and support to provide the necessary tools and experience in terms of processing, accounting and valuation, as well as collateral management. We see Europe as an area for growth across the board and Luxembourg is central due to its expertise and capabilities in a wide range of fund products and multiple domiciles. What will the key drivers be for this? “The ability to support complex fund structures on a global platform while also being accessible locally in any time zone and language. Infrastructure is vital to servicing a fund and producing NAVs

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_52_53_State_Street.indd 52

19.03.2010 14:05:55 Uhr


53 place financière

“We can use our knowledge of off-shore markets” Marty Dobbins (State Street Bank Luxembourg)

throughout the day. It’s no longer about the end of the business day, because our clients are operating in a global environment. Flexibility is required to meet the demands of the investors, wherever they are located. State Street’s key strength is the ability to leverage our global presence with our local knowledge of off-shore markets. Another driving factor will be the ongoing regulatory changes. We have to continue to adapt and refine all of the time, and invest in systems, tools and resources. This is a great challenge which requires that we continually evaluate our objectives and identify areas of growth. We have to keep improving our local knowledge and suc-

cessfully integrating acquisitions that expand our global footprint. Do you anticipate changes on the client side? “There will be a continued focus on retail customers as well as institutional clients. That will not change. However, the implementation of the Specialised Investment Fund (SIF) legal framework has allowed another class of investor to come in to the Luxembourg market. The flexibility of our systems has allowed us to support the very large and complex asset managers, as well as those who are bringing newly created fund structures into Luxem­ bourg, including mid-size managers who bring

diversity through their specialty products. State Street is able to service a wide range of clients by providing support on many different levels. Our relationship managers, business managers, project managers spend a considerable amount of time in different areas within our clients’ organisations, listening to the needs of their product managers, portfolio managers, risk and compliance personnel... It’s much more than just supporting and running a fund. You must have a full perspective and work in partnership with the client base. Transparency, along with performance and the risk analysis tools allow us to service multiple requirements for an evolving client base.”

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_52_53_State_Street.indd 53

19.03.2010 14:06:00 Uhr



moskito.lu

together we can do more

1PPJ.indd 3

18.03.2010 15:48:36 Uhr


56 place financière

Implantation

Luther s’installe au Luxembourg Le cabinet d’avocats d’origine allemande a fêté, le 3 mars dernier, son arrivée au Grand-Duché à l’occasion d’une réception donnée au Golf-Club Grand-Ducal.

Hubertus Von Morr (ambassadeur d’Allemagne), Johannes E.-G. Scheel (West LB) et Hern Begemann (Luther Allemagne)

Luc Deflorenne (photos)

Bernd Ehinger (Fuchs & Associés Finance Luxembourg)

Jens Uwe Patsch (EFA)

Eric Sublon (Luther Luxembourg), Hubertus Von Morr (ambassadeur d’Allemagne) et Stephan Kraus (Luther) Régis Daumas Trio

Christian Klein (IPConcept Fund Management) Peter Hoff (Belvedere Real Estate) et Claudia Leyendecker (Luther)

Lucio Bergamasco (Fedesa)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Marlène Metge (The Carlyle Group) et Marie Sinniger (Luther Luxembourg)

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_56_picrep_Luther.indd 56

18.03.2010 15:49:14 Uhr


20/01/10

9:09

Page 1

kosmo.lu

Mazars_2010 simple PPJ:Mise en page 2

Améliorer le présent Imaginer le futur

INGÉNIERIE FINANCIÈRE

AUDIT

&

RÉVISION

CONSEIL FISCAL

CORPORATE SERVICES

Mazars 10A, rue Henri M. Schnadt L-2530 Luxembourg

Tél. : +352 29 94 94-1 Fax : +352 29 92 20

www.mazars.lu



59 place financière

Définition

Qu’est-ce que la microfinance?

Daniel Dax (Luxflag)

Axel De Ville (Ada)

à engager une dynamique», se réjouit Axel De Ville. Capitale européenne, voire mondiale des fonds d’investissement internationaux, le Luxembourg parvient également à se positionner comme un centre incontournable, en termes de véhicules d’investissement en microfinance (VIM). «Sur la centaine de véhicules existants dans le monde, 24 sont domiciliés au Luxembourg», explique Daniel Dax, general manager de Luxflag (Luxembourg Fund Labelling Agency). Cette asbl fondée en juillet 2006 est chargée de décerner son label officiel à des OPC (luxembourgeois ou non) investissant au moins 50% de leurs actifs en microfinance, en fonction de critères précis et publics. Ce label attribué pour un an seulement et renouvelable, a déjà été décerné à huit fonds dont le Dexia MicroCrédit Fund, lancé en 1998 et dont le rendement annuel dépasse le plus souvent les 5%. Une demi-douzaine d’autres fonds en gestation ou en cours de lancement n’entrent pas encore dans les statistiques, comme le LMDF. «45% des encours des VIM sont domiciliés au Luxembourg, comme six des dix principaux fonds de micro­finance», poursuit Daniel Dax. «Le Luxembourg offre une souplesse et une palette de structures juridiques qui peuvent convenir aux différents besoins particuliers des promoteurs des fonds», ajoute Laetitia Hamon, business development officer chez Luxflag. Sur les 24 véhicules officiel­­le­ment répertoriés, sept sont des fonds de struc­turation, sept des Sicav partie II, trois des Sicar (sociétés d’in-

vestissement en capital à risque), deux des FCP partie II et cinq des FIS (fonds d’investissement spécialisés).

Effet de réseau Si chacun reconnaît que l’activité n’a pas encore généré beaucoup d’emplois sur la Place, les professionnels mettent en avant les effets de réseau et d’enrichissement mutuel que produit la microfinance. «Chaque fonds a un conseil d’administration et génère une infrastructure», souligne Daniel Dax. «Qui dit fonds dit auditeurs, qui dit fonds dit avocats», ajoute Axel De Ville. Au sein du groupe de travail Alfi sur les fonds socialement responsables (FSR), un sous-groupe consacré à la microfinance a été constitué. Il est présidé par Tom Seale, CEO de l’European Fund Administration (EFA). «L’IFBL (Institut de Formation bancaire, Luxembourg, ndlr.) et l’Ada ont égale­ment mis en place un cycle de formations spécialisées en microfinance dispensées en français et en anglais», note Laetitia Hamon. «Il faut bâtir à partir de l’expérience de la microfinance pour capitaliser sur d’autres niches comme la finance responsable ou les énergies renouvelables... Le terme de diversification prendra alors tout son sens», ajoute Axel De Ville. Enfin, le secteur bénéficie toujours du plein soutien du pouvoir exécutif, qui a affiché dans son programme 2009-2014 sa volonté de miser sur la microfinance pour diversifier les activités de la

La microfinance se met au service des exclus du système bancaire traditionnel, tant au Sud qu’au Nord. La discipline ne se limite pas au microcrédit qui désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits à des familles très pauvres pour les aider à développer leurs très petites entreprises. Elle comprend d’autres services, comme la micro-assurance, les transferts d’argent, le crédit habitat, l’épargne... La Banque mondiale a recensé 10.000 institutions de microfinance (sortes de microbanques) dans 85 pays qui financent plus de 100 millions de micro-entrepreneurs. Dans le monde, il existe plus d’une centaine de véhicules d’investissement en microfinance (VIM). N. R.

place financière, avec la bénédiction de la grandeduchesse Maria-Teresa. Les professionnels se réjouis­sent notamment du fait que le gouvernement ait décidé d’exempter les fonds de microfinance luxembourgeois de la taxe d’abonnement. Mais pour Axel De Ville, il faut se garder de mesures uniquement favorables à l’investissement et au «commerce» de la microfinance. Il met en garde contre les dérives éventuelles qui terniraient la réputation de la Place. Des scandales ont déjà éclaboussé le secteur à l’étranger et semé le doute dans l’esprit de certains investisseurs. «Les éléments fiscaux peuvent aller à l’encontre de l’effet recherché. Il faut trouver un équilibre entre fiscalité et responsabi­lité sociale, recommande le directeur exécutif d’Ada. Il faut soutenir des activités en microfinance qui ne relèvent pas directement de l’investissement, mais de la gestion des risques, de la réglementation...» Plutôt que de mettre en place une structure de gouvernance, Axel De Ville insiste sur la nécessité d’une conciliation et d’un dialogue permanent entre les acteurs. Selon lui, la concertation et les échanges d’expériences doivent notamment être encouragés au travers de la Table ronde de la microfinance qui a vu le jour à l’initiative de la Direction de la Coopération au Développement et du ministère des Finances. Axel De Ville se réjouit également de la montée en puissance du label Luxflag qui rassure les investisseurs sur la véritable destination de leurs fonds.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_58_59_diversification.indd 59

19.03.2010 14:09:31 Uhr


60 place financière

Régulation

L’Europe À l’Épreuve de la crise

Un arsenal réglementaire se prépare à Bruxelles pour se prémunir contre un nouveau séisme. Mais le mal est profond et c’est la question du gouvernement économique de l’Europe qui se pose aujourd’hui.

Nicolas Raulot, à Bruxelles et à Francfort (texte), Uli Schillebeeckx (photo)

Plus jamais ça. Voilà le mot d’ordre qui anime les responsables européens, bien décidés à tout mettre en œuvre pour éviter que le pire ne se réédite. Le pire, c’est la crise financière qui a conduit le système bancaire au bord du précipice à partir de septembre 2008 et plongé l’économie dans la récession la plus grave depuis 1945. C’est aussi la tempête qui s’est abattue cette année sur le marché de la dette grecque. «Je suis très inquiète. Je pense que nous sommes dans la troisième phase de ce que j’appelle le Grand Krach. Cette phase a démarré le 5 février 2010 avec les doutes sur la solvabilité de la Grèce. Les deux premières phases remontent au 9 août 2007 avec le début de la crise de liquidité et au 15 septembre 2008, avec la chute de Lehman Brothers», explique Pervenche Berès, présidente de la Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen et rapporteur de la Commission spéciale sur la crise (CRIS) constituée en octobre dernier pour douze mois.

Fonds monétaire européen Ces dernières semaines, l’urgence a consisté à éteindre l’incendie grec. Après avoir révélé l’ampleur de ses déficits et de sa dette, Athènes a été victime d’attaques spéculatives d’une extrême violence. En visite au Luxembourg le 9 mars, Angela Merkel a soutenu l’idée de créer un Fonds monétaire européen sur le modèle du Fonds Monétaire International (FMI). De quoi décourager la spéculation selon la chancelière, grâce à une politique économique cohérente et des sanctions contre les pays laxistes. Dans un courrier daté du 10 mars et adressé à la Commission européenne, l’Allemagne, la France, la Grèce et le Luxembourg ont aussi appelé à une action rapide contre l’usage excessif des produits dérivés sur emprunts d’Etat. «La Commission va examiner de près l’opportunité d’interdire les opérations purement spéculatives sur ce genre de produits», a réagi le président José Manuel Barroso. Michel Barnier, nouveau commissaire au Marché

L’hémicycle du Parlement européen à Bruxelles où se prépare l’après-crise financière

intérieur et aux Services financiers, a annoncé une initiative avant l’été. Une telle mesure s’ajouterait à l’édifice réglementaire que l’Europe s’est engagée à construire depuis le G20 d’avril 2009 et dont les différentes composantes doivent être adoptées cette année. «Il y a un consensus fort au Parlement européen, au PPE (Parti Populaire Européen, ndlr.), chez les sociauxdémocrates et les Verts quant à une volonté d’aboutir à une régulation. Un nouveau sauvetage bancaire serait inacceptable aux yeux des opinions publiques», estime Marie-France Baud, secrétaire générale adjointe de l’association Confrontations Europe. Outre le projet de directive sur la gestion alternative (lire page 63), un texte sur les produits dérivés échangés de gré à gré figure à l’agenda du Parlement et de la Commission. Il s’agit de doter ce marché opaque d’une chambre de compensation pour mieux le contrôler et limiter le risque de contrepartie. Egalement en préparation, une directive sur les exigences en fonds propres des banques et les pratiques de rému-

nération. Mais le volet le plus étoffé concerne la supervision financière, dont le fonctionnement est très morcelé et réparti entre les différents Etats membres qui appliquent beaucoup d’exceptions nationales.

Macro- et micro-prudentiel En théorie, ce nouveau cadre de surveillance harmonisé européen, qui s’inspire notamment du rapport publié le 25 février 2009 par Jacques de La Rosière (ancien directeur du FMI), reposera sur deux piliers. Le premier est le volet dit macro-prudentiel, qui consistera à évaluer la stabilité financière de l’Union. Placé sous le contrôle des banques centrales nationales et surtout de la BCE (Banque Centrale Européenne), le CERS (Comité Européen du Risque Systémique) en sera responsable. Sa mission: identifier les risques menaçant le système financier dans son ensemble et prévenir les crises. Le pilier dit micro-prudentiel relèvera pour sa part du SESF (Système Européen de Supervision Financière). Ce réseau sera composé des régula-

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_60_63_Crise.indd 60

19.03.2010 14:10:22 Uhr


61 place financière

teurs nationaux et de trois instances européennes, l’Autorité Bancaire Européenne (ABE), l’Autorité Européenne des Assurances et des Pensions Professionnelles (AEAPP) et l’Autorité Européenne des Marchés Financiers (AEMF), respectivement établies à Londres, Francfort et Paris. L’efficacité d’un tel système, que d’aucuns qualifient déjà de «machin», reste à prouver. A ce jour, le projet pose en effet autant de questions qu’il n’apporte de solutions. Que sait-on de la répartition des responsabilités entre les instances européennes et les autorités nationales? Quelle autorité sera compétente en cas de crise d’institutions financières transfrontalières? L’information circulera-telle entre les différentes entités? Pour être pertinente, encore faudrait-il que cette nouvelle architecture soit imitée outre-Atlantique. Les banques américaines n’ont jamais appliqué les règles prudentielles internationales de Bâle II sur les fonds propres des banques. Autre condition du succès: les différents Etats européens doivent s’entendre. Rien n’est moins sûr. La France a par exemple pris ses distances, avec l’idée du Fonds monétaire européen, chère aux Allemands. José Manuel Barroso a déploré la cacophonie qui règne sur ce sujet, comme sur d’autres: «C’est pour éviter ce qui se passe maintenant, où chacun propose une idée différente, parfois au sein du même gouvernement, que nous ne voulons pas nous précipiter», a déclaré le président de la Commission. Après la vague de libéralisation décidée sous la précédente Commission, la «re-régulation» en cours se heurte à l’hostilité des puissants lobbies professionnels qui ont pris pied à Bruxelles. Pas moins de 1.700 amendements ont été déposés pour tenter d’infléchir l’esprit et les contours de la directive AIFM sur la gestion alternative. «L’industrie financière a un grand impact sur le processus législatif. Les lobbies sont très forts et disposent de davantage de moyens financiers que les régulateurs eux-mêmes. La très grande majorité des réponses aux consultations proviennent des banques elles-mêmes. Il faudrait que d’autres intérêts prennent davantage part aux débats, comme les représentants des contribuables ou des

consommateurs», déplore Rym Ayadi, senior research fellow au CEPS (Centre d’Etudes de Politique Européenne), un think tank. «Il est très difficile de faire appliquer la régulation financière. Et les amendes sont souvent faibles», poursuit-elle.

Pacte de stabilité et de croissance Selon Pierre Defraigne, directeur exécutif de la Fondation Madariaga, il faut revisiter la corporate governance en Europe, en finir avec la dictature de l’actionnariat que l’Union européenne a laissé s’installer: «Nous devons donner le dernier mot à l’actionnaire qui s’engage, pas à l’actionnaire de passage». Au-delà de ces aspects financiers, c’est la question – plus délicate encore – du gouvernement

économique de l’Europe et de la zone euro, qui se pose. Cette idée, notamment portée par la France, consisterait à aboutir à une meilleure coordination des politiques économiques des différents Etats membres, en confiant par exemple un pouvoir élargi à l’Eurogroupe, aujourd’hui présidé par Jean-Claude Juncker. Le 15 mars, la ministre française de l’Economie Christine Lagarde a dénoncé l’ampleur de l’excédent commercial allemand et les déséquilibres posés par la très forte modération salariale pratiquée outreMoselle qui stimulent les exportations. Un reproche que l’on entend également dans les couloirs du Parlement européen. «Le modèle allemand de déflation salariale est non coopératif. Ce qui est en jeu aujour­ }  62

La Commission européenne 2010-2014 José Manuel Barroso, Portugal, président Catherine Ashton, Royaume-Uni, vice-présidente, Affaires étrangères, Politique de sécurité Viviane Reding, Luxembourg, vice-présidente, Justice, Droits fondamentaux et Citoyenneté Joaquín Almunia, Espagne, vice-président, Concurrence Siim Kallas, Estonie, vice-président, Transports Neelie Kroes, Pays-Bas, vice-présidente, Stratégie numérique Antonio Tajani, Italie, vice-président, Industrie et Entrepreneuriat Maros Sefcovic, Slovaquie, vice-président, Relations interinstitutionnelles et Administration Janez Potocnik, Slovénie, Environnement Olli Rehn, Finlande, Affaires économiques et monétaires Andris Piebalgs, Lettonie, Développement Michel Barnier, France, Marché intérieur et Services financiers Androulla Vassiliou, Chypre, Education, Culture, Multilinguisme et Jeunesse Algirdas Semeta, Lituanie, Fiscalité et

Union douanière, Audit et Lutte antifraude Karel De Gucht, Belgique, Commerce John Dalli, Malte, Santé et Protection des consommateurs Máire Geoghegan Quinn, Irlande, Recherche et Innovation Janusz Lewandowski, Pologne, Budget et Programmation financière Maria Damanaki, Grèce, Affaires maritimes et Pêche Günther Oettinger, Allemagne, Energie Johannes Hahn, Autriche, Politique régionale Connie Hedegaard, Danemark, Action en faveur du climat Stefan Füle, République tchèque, Elargissement et Politique européenne de voisinage László Andor, Hongrie, Emploi, Affaires sociales et Intégration Cecilia Malmström, Suède, Affaires intérieures Kristalina Georgieva, Bulgarie, Coopération internationale, Aide humanitaire et Réponses aux crises Dacian Ciolo, Roumanie, Agriculture et Développement rural

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_60_63_Crise.indd 61

22.03.2010 13:46:01 Uhr


62 place financière

Les deux piliers de la nouvelle architecture réglementaire de l’UE

Illustration: INgrid

CERS* Macroprudentiel

Tous les secteurs financiers

banques

assurances

SESF** Microprudentiel

marchés

* Comité Européen du Risque Systématique (European Systemic Risk Board) ** Système Européen de Surveillance Financière

Macro: meilleure surveillance du risque systémique. Micro: convergence et coordination renforcées en matière de surveillance avec trois autorités européennes de surveillance: l’ABE (Autorité Bancaire Européenne), l’AEAPP (Autorité Européenne des Assurances et des Pensions Professionnelles) et l’AEVM (Autorité Européenne des Valeurs Mobilières).

61

{ d’hui, c’est le gouvernement économique», estime la

socialiste française Pervenche Berès. L’Allemagne et la Commission européenne se méfient néanmoins de cette approche, qu’elles considèrent comme une remise en cause potentielle de l’indépendance de la BCE et de son Pacte de stabilité et de croissance (PSC), qui désigne un ensemble de critères que les pays de la zone euro se sont engagés à respecter, en particulier en termes de déficit budgétaire. «Le PSC n’a pas empêché la Grèce de se retrouver dans cette situation», fait valoir Pervenche Berès. Peu de spécialistes sont toutefois en mesure de définir quelle forme précise pourrait prendre ce gouvernement économique. Même si Pascal Canfin, député vert et vice-président de la Commission spéciale sur la crise, a son idée sur la question: «La seule façon de construire de la gouvernance commune est de partir du pacte actuel de stabilité et de croissance et d’y intégrer de nouveaux critères, comme l’endettement privé ou le partage de la valeur ajoutée.» Enfin, alors que l’Union européenne est en train de définir sa nouvelle stratégie économique à l’horizon 2020, les plus radicaux proposent de profiter de cette crise pour repenser un modèle qui ne soit plus fondé sur l’exaltation de la consommation. C’est en tout cas l’avis d’Isabelle Cassiers, professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain (UCL). «L’Europe est restée enfermée dans une logique qui doit servir la rentabilité à tout prix. Or, les sondages le prouvent: la satisfaction de vie ne suit plus la croissance économique et le PIB réel par tête. A l’horizon 2020, il faut oser un nouveau paradigme.»

Statistiques

Plus de pouvoirs pour Eurostat? Eurostat pourrait bien sortir renforcé de la crise. Le mois dernier, la Commission européenne a proposé de mettre en place de nouvelles règles pour s’assurer de la fiabilité des chiffres de comptes publics des Etats membres et de confier un pouvoir d’audit à l’office statistique établi au Luxembourg. La tempête qui secoue les marchés financiers depuis le début de l’année fait en effet suite à la révélation de trucages sur les données fournies par la Grèce. Le nouveau dispositif aurait pour effet de rendre plus fréquentes et plus complètes les visites sur place des fonctionnaires de l’office communautaire, en particulier dans le cadre de procédures pour déficits excessifs. Pour rappel, Eurostat est une direction générale de la Commission européenne. Dirigé depuis 2008 par l’Allemand Walter Radermacher, son rôle est de fournir des statistiques harmonisées et fiables au niveau européen. Son personnel est composé de 870 collaborateurs dont 550 fonctionnaires, notamment chargés de collecter les données des instituts statistiques nationaux, de produire des agrégats européens et de diffuser les statistiques auprès des médias, des responsables politiques, des acteurs économiques et financiers, de la BCE... Alors que la proposition de la Commission doit encore être examinée par le Parlement et le Conseil, Olli Rehn, nouveau commis-

saire aux Affaires économiques et monétaires, a exprimé le souhait que la réglementation soit adoptée rapidement. Rien n’est encore tout à fait acquis, en effet. En 2004, les Etats membres, et notamment l’Allemagne, redoutant une atteinte à leur souveraineté, avaient refusé d’attribuer ce pouvoir d’audit à Eurostat, pourtant déjà réclamé par la Commission. Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, a récemment reconnu ses torts sur ce point. En attendant, Eurostat a déjà la possibilité d’émettre des mises en garde sur la qualité des notifications de déficits et de dettes (données effectives et prévisionnelles) que les Etats membres doivent lui transmettre deux fois par an, le 1er avril et le 1er octobre. Dans un communiqué du 22 octobre 2009, Eurostat exprimait ainsi une réserve «en raison de grandes incertitudes sur les chiffres notifiés par les autorités statistiques grecques». «Cette réserve porte principalement sur les données de 2008, compte tenu de la révision de grande ampleur (par rapport aux révisions moyennes effectuées par les Etats membres de l’UE) dont a fait l’objet le chiffre du déficit entre les notifications d’avril et d’octobre 2009», expliquait Eurostat. Entre 2005 et 2009, l’office communautaire a formulé des réserves à cinq reprises sur les données grecques. N. R.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_60_63_Crise.indd 62

19.03.2010 14:10:23 Uhr


63 place financière

Calendrier de la directive AIFM

Photo: Parlement européen

21 juillet 2009: Jean-Paul Gauzès (PPE,UMP) propose sa candidature en tant que rapporteur 1er décembre 2009: Présentation du projet de rapport du rapporteur 12 avril 2010: Vote en commission Juillet 2010: Vote en séance plénière 2011: Entrée en vigueur indicative.

Jean-Paul Gauzès: «Si on veut être trop parfait, on n’arrivera à aucun compromis.»

Hedge funds

La voie mÉdiane

En l’état, la directive AIFM sur la gestion alternative fait l’objet de plus de 1.700 amendements,  un record. Grâce à son sens du consensus, le rapporteur Jean-Paul Gauzès garde néanmoins confiance.

Nicolas Raulot à Bruxelles (texte)

Quand on rencontre Jean-Paul Gauzès, on comprend vite qu’on a affaire à un homme de bon sens et de compromis. Les deux qualités étaient nécessaires pour remplir la fonction que ce natif de Toulouse a briguée en juillet de l’année dernière et dont il a été investi: rapporteur de la directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers) au Parlement européen. Aussi technique que délicat, le texte, dont la première version très contestée avait été présentée en avril 2009 par la Commission européenne, doit constituer l’un des piliers de la nouvelle architecture des services financiers en Europe. Suite à la crise, il s’agit de faire en sorte que tous les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (hedge funds, fonds de private equity...) soient soumis à une surveillance par la mise en place d’une autorisation obligatoire et d’un système de supervision à l’intérieur de l’Union européenne.

En finir avec la jungle Leur usage parfois immodéré des ventes à découvert, de l’effet de levier, des produits dérivés et la masse d’argent qu’ils gèrent (près de 2.000 mil­ liards de dollars pour les seuls hedge funds) posent en effet un risque systémique et d’instabilité financière. Les attaques violentes dont les obligations du

Trésor grec ont fait l’objet depuis le début de l’année donnent en effet une idée de leur force de frappe. Jean-Paul Gauzès en est conscient et sait parfaitement de quoi il parle pour avoir baigné dans le milieu financier. De 1998 à 2007, il fut membre du comité exécutif et directeur juridique et fiscal de Dexia Crédit Local. Mais s’il a bien l’intention d’en finir avec la jungle qui règne aujourd’hui sur ce terrain, le député PPE (Parti Populaire Européen) et UMP (Union pour un Mouvement Populaire) mesure également l’ampleur de la tâche et des oppositions. A l’écoute de la City, le Premier ministre britannique Gordon Brown fait tout pour retarder le processus. Présenté en décembre aux membres de la Commission des affaires économiques et monétaires, le rapport de Jean-Paul Gauzès fait actuellement l’objet de quelque 1.700 amendements, déposés sous la pression de puissants lobbies. Le tout doit être examiné et voté en commission le 12 avril prochain avant de passer en séance plénière en juillet. «Les détracteurs du texte font notamment valoir que l’industrie financière pourrait se délocaliser vers des cieux plus accommodants comme Dubaï. Je n’y crois pas. L’argent et l’expertise sont et resteront ici. Mais au-delà de la difficulté d’agir, il y a la difficulté même à définir ce qu’est vraiment un hedge fund», reconnaît-il. A 62 ans, Jean-Paul Gauzès garde malgré tout une grande confiance dans ses chances d’aboutir:

«J’ai beaucoup consulté, pour être sûr de réaliser un travail efficace. L’important, c’est de ne pas être arrogant et de partager le succès avec les autres.» Et il a choisi d’emprunter une voie médiane, ni trop laxiste, ni trop dure afin de ne pas transformer l’Europe en forteresse imprenable: «Les gestion­ naires des fonds installés en Europe seront régulés et bénéficieront d’un passeport européen pour leur distribution dans l’Union. La question était de savoir quel sort serait réservé aux fonds gérés en dehors de l’Union.» La plupart des fonds alternatifs sont domiciliés aux Iles Caïmans ou dans d’autres centres exotiques dits off-shore. Jean-Paul Gauzès est favorable à l’instauration d’une période transitoire, au cours de laquelle l’équivalence des normes de surveillance dans les pays tiers serait vérifiée. Si au terme de cette période, il était établi qu’il n’y a pas d’équivalence, la vente des fonds en question serait interdite dans l’Union. Pas de position radicale donc. «Si on veut être trop parfait, on n’arrivera à aucun compromis. Au final, on fera le jeu des hedge funds et on enverra un très mauvais signal à l’opinion publique», ajoute-t-il. Nul doute que les débats seront suivis de près au Luxembourg où le texte suscite de grands espoirs. Nombre d’experts estiment en effet que la directive AIFM pourrait inciter les gérants alternatifs à s’installer dans l’Union européenne pour commercialiser plus aisément leurs fonds.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

06_60_63_Crise.indd 63

22.03.2010 16:14:04 Uhr


64 place financière Déménagement

l’ABBL au Kirchberg L’ABBL et les autres associations représentatives de la place financière (Alfi, Luxflag...) devraient déménager de façon progressive au Kirchberg. Un peu à l’étroit dans l’actuelle Maison de la finance du 59, boulevard Royal, elles ont opté pour l’ancien bâtiment de la banque allemande IKB près de la Chambre de Commerce.

Dexia BIL

Focus sur le private banking Le groupe Dexia a confié au Luxembourg le développement à l’international des activités banque privée et gestion de fortune. Il y mettra les moyens.

KBL

Cinq candidats en lice Selon La Tribune, cinq candidats restent en lice pour la reprise de KBL European Private Bankers, mise en vente pas KBC en novembre. Il s’agit de la banque brésilienne Safra, de la société d’investissement indienne Hinduja, de la famille italienne Agnelli avec sa holding Exor, du fonds d’investissement KKR allié à Luxempart et de la banque privée suisse Julius Baer. La date de remise des offres fermes est prévue pour le 9 avril, pour une décision attendue en mai.

Photo: David Laurent / Wide (archives)

CEO en transit

Photo: Julien Becker (archives)

Banque Invik

Frank Wagener (Dexia BIL): «Le contexte économique sera plus difficile en 2010 et 2011 qu’il ne l’a été en 2009.»

Jean-Michel Gaudron

Arrivé à la tête de Banque Invik en juillet 2009, Peter Engelberg est déjà sur le départ. Il a démissionné début mars et assure désormais l’intérim en attendant la nomination de son successeur. Il avait succédé à Pierre Arens, qui n’avait pas «survécu» au changement d’actionnariat intervenu en mai 2009, lorsque la société suédoise Moderna Finance AB avait cédé l’intégralité de ses parts à sa compatriote Scribona AB, société d’investissement. Etude d’impact

Baisse de rÉgime La crise a réduit le poids du secteur financier dans l’économie luxembourgeoise. Voilà ce qui ressort de l’étude annuelle d’impact tout juste publiée par le Codeplafi (Comité pour le développement de la place financière) et Deloitte. C’est la valeur ajoutée directe du secteur qui a été le plus touchée sous l’effet de la contraction des résultats, avec un recul à 25% du PIB en 2008, contre 37% en 2007. Le document fait malgré tout état d’une nouvelle progression de l’emploi direct dans le secteur financier, à 47.714 personnes en 2008, contre 44.128 un an plus tôt.

Vingt millions d’euros sur trois ans: c’est, approximativement, l’enveloppe allouée par le groupe Dexia dans le cadre du développement des activités de private banking et wealth management. Plus précisément, entre six et huit millions d’euros y seront consacrés, chaque année, jusqu’en 2012. Et c’est à Dexia BIL qu’ont été confiées les clés du chantier, dans le cadre du recentrage du réseau international et de la nouvelle segmentation de la clientèle. Exit les activités de Jersey («Nous n’avons plus besoin des produits offerts par Jersey», explique Frank Wagener, président du comité de direction de la banque) et de Monaco («Lancé en août 2008, juste avant l’éclatement de la crise, le bureau n’a jamais atteint le business plan établi. Nous nous dirigeons vers une cession de cette activité»). Place, désormais, à un axe bipolaire Luxembourg-Suisse. «En matière de gestion de fortune, ces deux centres sont complémentaires et non pas concurrents, estime M. Wagener. Il faut être à la fois au Luxembourg et en Suisse pour développer cette activité.» Ce développement va, préférentiellement, viser une clientèle aux avoirs supérieurs à 100.000 euros, et s’inscrit dans une vraie stratégie à moyen et long termes. «Ce n’est donc pas un feu de paille», prévient M. Wagener. Un recrutement d’une douzaine de conseillers front-office est en cours, notamment spécialisés sur les marchés «émergents», à savoir les marchés de l’Est, du

Moyen-Orient, de l’Extrême-Orient et de l’Amérique du Sud. Et pour trouver ces ressources-là, le dirigeant de Dexia BIL table sur les restructurations bancaires en cours sur la Place, notamment du côté de certaines banques allemandes déjà actives sur ces marchés. Outre ce volet «humain», il est également prévu des investissements technologiques dans des outils et des plates-formes de reporting performantes, mais aussi dans les actions de communication. Dix millions d’euros seront, en outre, consacrés à la modernisation du réseau d’agences de la banque, avec un objectif clairement affiché de renforcement des parts de marché sur le territoire national. En 2009, l’activité private banking de la banque luxembourgeoise a enregistré une hausse de 1,5% des avoirs sous gestion et des revenus «conformes aux objectifs, indique Frank Wagener. Nous sommes pourtant en présence d’une clientèle qui est très hésitante, car submergée d’informations relatives au secret bancaire ou à l’échange automatique des données, souvent fallacieuses, venant de la presse étrangère. Toutes ces campagnes ont pour effet d’insécuriser les clients.» Pas question, pour autant, de se croire sorti de l’ornière. «Il faut rester vigilant. Le contexte économique sera plus difficile en 2010 et 2011 qu’il ne l’a été en 2009, prédit M. Wagner. La crise économique est devant nous plutôt que derrière et je suis notamment inquiet devant la forte hausse du chômage.»

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

06_64_news1.indd 64

19.03.2010 17:48:00 Uhr



66 place financière Dexia Life & Pensions

COLLECTE RECORD ET RECRUTEMENT En 2009, la compagnie d’assurance-vie luxembourgeoise Dexia Life & Pensions a collecté un montant record de 605 millions d’euros de primes brutes. Les équipes actuelles, qui comptent 88 personnes, vont être renforcées dans les années à venir.

Ressources humaines

Session de rattrapage

Foyer

DIVIDENDE EN HAUSSE DE 20% Excellente année 2009 pour Foyer qui enregistre une hausse de 242,8% de son bénéfice net consolidé à 41,58 millions d’euros, contre 12,13 millions d’euros en 2008. Le chiffre d’affaires consolidé, exprimé en primes acquises brutes, atteint 397,31 millions d’euros (+19,5%). «Les bons résultats après impôts permettent de reconstituer les fonds propres du groupe à leur niveau d’avant la crise financière et de proposer un dividende en progression de 20%», a commenté le CEO François Tesch. Michel Tilmant, ancien CEO du groupe bancaire néerlandais ING, deviendra prochainement administrateur de l’assureur, sous réserve de l’acceptation des actionnaires.

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Banque de Luxembourg primÉe

Fouad Rathle (IFBL): «La crise est une chose très réelle.»

Photo: Etienne Delorme (archives)

Gestion

Avec Fit4Job, le gouvernement, l’Adem et l’IFBL s’occupent des employés du secteur financier qui ont perdu leur emploi. Le dispositif a vocation à s’étendre.

Nicolas Raulot

Les quotidiens économiques L’Echo et De Tijd ont élu la Banque de Luxembourg meilleur gestionnaire de fonds toutes catégories confondues sur le marché belge et pour la deuxième année consécutive. Bourse de Luxembourg

RÉÉDITION A l’occasion de la Journée boursière qui s’est déroulée ce 4 mars 2010 en présence du ministre des Finances Luc Frieden, la Bourse de Luxembourg et PricewaterhouseCoopers Luxembourg ont présenté une nouvelle édition de la brochure «The Luxembourg Stock Exchange: a prime location for listing», destinée aux parties prenantes de la création de nouvelles émissions.

«Un quart de nos effectifs est mobilisé depuis deux mois à ce projet sur lequel nous fondons de grands espoirs.» Fouad Rathle, président de l’IFBL (Institut de Formation Bancaire Luxembourg) qui compte 13 collaborateurs, se montre très enthousiaste à propos de Fit4Job. Le programme à vocation sociale est porté par Nicolas Schmit (LSAP), le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration en association avec l’Adem (Administration de l’Emploi), l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) et l’organisme de formation à but non lucratif. «La crise est une chose très réelle. Nous allons faire tout ce que nous pouvons et allons activer nos réseaux étendus», poursuit le directeur de Garanti Bank Luxembourg. Concrètement, il s’agit de répondre à la crise économique et aux restructurations en améliorant l’employabilité des salariés du secteur financier qui ont perdu leur emploi ou effectuent leur préavis de licenciement. Car avec la crise et la remise en cause partielle du secret bancaire, les besoins en ressources humaines des banques ont diminué au moins autant que les attentes en technicité se sont accrues. «Il y a souvent un décalage entre les compétences des candidats et les besoins précis et pointus des employeurs», explique Fouad Rathle. Un projet pilote a débuté début mars par le choix

d’une centaine de candidats. «La maîtrise de deux langues, les connaissances économiques et la moti­ vation font partie des critères de sélection», précise Fouad Rathle. Après une séance d’information prévue le 30 mars, les candidats seront invités à se soumettre à des tests non éliminatoires à l’IFBL (du 12 au 15 avril), puis à passer des entretiens de 90 minutes environ avec des experts du monde bancaire, notamment des DRH. Des interviews à caractère «amical» pour reprendre le mot de M. Rathle qui débuteront le 19 avril «pour jauger les connaissances, compétences et faiblesses de chacun». Une fois les besoins identifiés et le diagnostic établi, un programme de formations personnalisé pourra être mis en place à l’IFBL. Et au terme du parcours, un certificat appelé Fit4­ Financialmarkets leur sera délivré. Fouad Rathle ne s’inquiète pas d’éventuels problèmes de financement: «Ce sera du cas par cas. Certains bénéficient de plans d’outsourcing ou de formations dans le cadre de licenciements ou de plans sociaux. Pour les autres, l’Adem pourra inter­ venir». Une fois cette première expérience réussie, elle pourra être étendue à un nouveau groupe de victimes de la crise dans le secteur bancaire. Mais l’idée du gouvernement est d’étendre le dispositif à d’autres secteurs économiques. www.fit4job.lu

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

06_66_news2.indd 66

19.03.2010 17:49:12 Uhr


1PPJ.indd 1

18.03.2010 16:23:04 Uhr


bourg

68 place financière BEI

VOLUME DE FINANCEMENT SANS PRÉCÉDENT En 2009, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a augmenté le volume de ses prêts pour le porter à 79 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 37% par rapport aux 58 milliards d’euros prêtés en 2008. «L’année dernière, la BEI a renforcé son soutien aux PME, aux régions européennes plus faibles sur le plan économique et au secteur de l’énergie dans le contexte de lutte contre les changements climatiques», explique-t-elle.

C’est le nombre approximatif de nouveaux codes ISIN (International Securities Identification Number) alloués chaque année par la centrale de règlement-livraison Clearstream à des fonds luxembourgeois. Pour simplifier et optimiser leur attribution, Finesti (anciennement CCLux), filiale de la Bourse de Luxembourg, et Clearstream Banking Luxembourg ont conclu un accord de partenariat technologique. «Au terme de cet accord, l’application e-file.lu de Finesti devient ainsi l’un des canaux pour la transmission électronique des demandes d’attribution des codes ISIN auprès de Clearstream en sa qualité d’agence de numérotation (National Numbering Agency)», indique la filiale de Deutsche Börse. Nouveau nom

Fortis devient Ageas Plus d’un an après le rachat des activités bancaires et de la marque du groupe par BNP Paribas, Fortis s’apprête à devenir Ageas. La nouvelle dénomination de la compagnie d’assurance sera soumise à l’approbation des actionnaires lors de l’assemblée générale au mois d’avril. Précision

ENCOURS DE HEDGE FUNDS Une erreur s’est glissée dans le tableau illustrant l’article consacré aux hedge funds en page 60 du cahier «Economie & Finance» de l’édition de mars 2010. En juin 2009, les actifs sous gestion des hedge funds luxembourgeois se montaient à 49,3 milliards d’euros et non à 19,3 milliards, comme indiqué.

Assurances

Confiance et positivisme Ergo Life (Hamburg-Mannheimer), grâce à un fructueux partenariat avec Banque Degroof, est parvenue à générer de la croissance en temps de crise. Philippe Lison (Ergo Life): «Sur les trois pays où nous sommes actifs, nous avons atteint une croissance des encaissements de 20%.»

Sébastien Lambotte (texte), Olivier Minaire (photo)

L’Association des Trésoriers d’Entreprise à Luxembourg (ATEL) s’est penchée, lors d’une conférence, sur les moyens de générer de la croissance en temps de crise, et ce au travers de la collaboration entre l’assureur Hamburg-Mannheimer et Banque Degroof. Une collaboration que l’on peut considérer, en analysant les résultats d’ErgoLife, la maison mère de Hamburg-Mannheimer sur le Benelux, comme plutôt réussie. «Sur les trois pays où nous sommes actifs, nous avons atteint une croissance des encaissements de 20% en 2009 par rapport à 2008, a confié Philippe Lison, président du comité de direction d’Ergo Life. Cela alors que les prévisions pour le secteur des assurances, en 2009, étaient plutôt pessimistes.» Parmi les priorités et leitmotivs du groupe, une promotion de l’entrepreneuriat à l’aide de formations spécifiques et continues de ses collaborateurs. «Au cœur d’un grand groupe, en bonne santé financière, nos collaborateurs ont été capables de continuer à faire passer la confiance, malgré la crise, a ajouté Philippe Lison. Par ailleurs, notre savoir-faire, la bonne connaissance de nos produits et des aspects fiscaux contribuent aux bons résultats de l’entreprise.» Cette croissance, au Luxembourg, Ergo Life compte bien la consolider en 2010. D’une part, par le passage d’une stratégie multimarques à

une stratégie de marque unique, en regroupant sous le nom Ergo Life une grande partie des produits d’assurance, principalement d’épargne-pension. D’autre part, en consolidant les partenariats actuels et notamment celui entamé avec la banque privée Degroof. Grâce à ce partenariat, Hamburg-Mannheimer parvient à se consacrer à ses métiers de cœur, l’assurance, la protection et la sécurité, tout en confiant la nécessité de faire fructifier l’épargne à une banque privée. Jan Longeval, administrateur délégué de Banque Degroof, a rappelé que personne n’était à l’abri de nouveaux aléas du marché et qu’il convenait plus que jamais d’appliquer des règles élémentaires dans la gestion du patrimoine et des risques: «L’important est de bien comprendre l’environnement dans lequel on travaille, comme son client. Sans quoi il sera difficile de trouver des solutions et des produits adéquats, capables de satisfaire les exigences de la clientèle, a-t-il expliqué. Il s’agit dans un premier temps d’analyser les risques de l’environnement en oubliant les certitudes d’avant la crise.» Il a ainsi mis en exergue que les marchés dépendent avant tout de chocs externes, faisant dévaler les courbes, et qu’ils ne répondent pas aux standards et aux modèles statistiques habituels: «Il faut, dans ce cadre, faire preuve de créativité et de transparence afin d’offrir une gestion alternative et personnalisée à ses clients. Cela tout en privilégiant les résultats sur le long terme.»

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

06_68_news3.indd 68

19.03.2010 17:57:30 Uhr


1PPJ.indd 1

22.03.2010 15:13:46 Uhr


industrie

70

Logistique et santé

Les débuts de la Biobanque s’accompagnent d’une réflexion transversale sur le développement d’une logistique à valeur ajoutée et dédiée aux sciences de la vie.

À la croisÉe des secteurs Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

On le sait, l’avenir économique du Luxembourg repose sur une stratégie de diversification et de multispécialisation. Equipements automobiles, technologies de l’information et de la communication (TIC), commerce électronique, propriété intellectuelle, recherche et développement (R&D), logistique... sont autant de secteurs sur lesquels le gouvernement mise pour réduire son exposition et sa dépendance budgétaire à une place financière devenue presque envahissante à force d’être dynamique. Les biotechnologies et sciences de la santé font partie des nouveaux pôles de développement, comme vient de le montrer l’inauguration de la biobanque (lire page suivante) à grand renfort d’investissements publics. Mais la réflexion engagée au sein du ministère de l’Economie et de son Board of Economic Development (BED) prend aujourd’hui une forme plus transversale. L’idée consiste désormais à faire émerger de nouvelles niches prometteuses et à valeur ajoutée, à l’intersection des différents secteurs clés déjà identifiés. La logistique des services médicaux s’inscrit dans cette approche pluridisciplinaire. Lors du dernier «Logistics Management Forum» des 24 et 25 février derniers, une table ronde intitulée Biomedical and healthcare logistics a justement été organisée sur ce thème.

Première étape Animée par Daniel Liebermann, attaché de gouvernement en charge de la logistique, elle a notamment réuni Dominic Allen, chief operating officer de la Biobanque (Integrated Biobank of Luxembourg-IBBL), mais aussi plusieurs représentants d’entreprises de logistique, comme Panalpina, LuxairCargo ou DHL Global Customer Services. «Ce panel est la première étape d’une réflexion que nous conduisons pour estimer le potentiel de développement des activités logistiques à haute valeur ajoutée en synergie avec d’autres secteurs au Luxembourg comme celui des sciences de la vie, explique Daniel Liebermann. Nous ne voulons pas

«La logistique de la santé requiert une qualité de service incroyablement haute et un taux d’échec incroyablement bas» Dominic Allen (Biobanque)

être une simple plate-forme de distribution.» Le Grand-Duché est déjà un hub logistique de première importance pour d’autres marchandises comme les produits high-tech. Mais la crise et le net recul du commerce mondial en 2009 ont permis de mesurer la sensibilité de cette activité aux cycles économiques. En revanche, la logistique liée aux produits pharmaceutiques résiste mieux aux aléas conjoncturels. Pourquoi donc ne pas s’y intéresser davantage, s’est-on dit au ministère. Afin de se développer au Grand-Duché, l’activité peut commencer par s’appuyer sur les besoins de la toute nouvelle biobanque, même s’il n’est encore question que de faibles volumes. L’IBBL, fer de lance du plan d’action gouvernemental pour les technologies et les sciences de la santé, doit en effet faire venir des échantillons humains (sang, plasma, sérum, tissus humains...)

des hôpitaux, les stocker dans ses locaux, puis les acheminer de nouveau vers des laboratoires et des centres de recherche. Autant de manœuvres délicates qui nécessitent les meilleurs standards d’information et de sécurité, un respect continu de la chaîne du froid et les moyens d’en rendre compte aux utilisateurs. «La logistique de la santé requiert une qualité de service incroyablement haute et un taux d’échec incroyablement bas. Il faut éviter les variations thermiques et ne jamais décongeler les échantillons, détaille Dominic Allen. Quand un tissu est privé de sang, il est également privé d’oxygène et perd toutes ses informations», poursuit-il. Robert Jones, managing director de Thermo Fischer Bioservices UK, estime également que le transport de tels échantillons nécessite une expertise bien particulière: «Des mauvaises mani-

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

07_70_71_Sante.indd 70

22.03.2010 16:16:44 Uhr


71 industrie

pulations peuvent occasionner des problèmes de documentation et des gaspillages d’échantillons. Cela peut représenter la perte d’années de recherche et empêcher de sauver des vies humaines.»

Chaîne du froid La tâche est le plus souvent confiée à des transporteurs très spécialisés, même si les leaders du secteur s’y intéressent de près: «Il y a toute une série de règles à respecter, pour aller le plus vite possible tout en respectant la bonne température», ajoute Kate Van Dessel, head of life sciences and healthcare EMEA (Europe Middle East Africa) chez DHL Global Customer Solutions. L’experte insiste sur la nécessité de bien former les collaborateurs, pour s’assurer qu’ils maîtrisent la réglementation et que la documentation soit parfaitement rédigée. Un retard ou un blocage à la douane peut en effet faire s’évaporer l’azote liquide ou la neige carbonique qui servent à la conservation des échantillons, rompre la chaîne du froid et entraîner des dommages irréversibles. Sur ce point, le Cargo Center du Luxembourg, cinquième du monde en termes de trafic de marchandises, présente des avantages compétitifs indéniables au regard de Londres, Paris ou Francfort. «Des travaux supplémentaires doivent être réalisés dans les infrastructures pour fournir des services encore plus rapides. Mais la taille réduite et compacte du Cargo Center se traduit par un plus faible nombre de personnes à former», poursuit Kate Van Dessel. «L’organisation du Cargo Center est très impressionnante. Quelques dizaines de mètres seulement séparent l’avion, la zone de stockage et les camions qui acheminent la mar­ chandise», souligne Dominic Allen (Biobanque). L’infrastructure dispose également d’équipements permettant le respect de la chaîne du froid pour la conservation des denrées périssables. Enfin, Cargolux bénéficie déjà d’une expertise certaine sur cette niche «santé». Depuis 2006, la compagnie luxembourgeoise de fret aérien, dont le capital vient d’être recomposé, assure deux liaisons hebdomadaires entre Luxembourg et Indianapolis (Etats-Unis), siège de plusieurs grands groupes de santé, comme Eli Lilly. Les vols sont notamment

destinés au transport de produits pharmaceutiques, grâce à une température maintenue entre 2 et 8 degrés à l’intérieur des avions. L’avenir de cette nouvelle niche se heurtera peut-être à l’absence d’une industrie pharmaceutique sur le territoire luxembourgeois, alors que les leaders du secteur sont établis en France, en Allemagne ou en Suisse. Mais Patrizia Luchetta, attachée de gouvernement, en charge du développement des activités liées aux sciences de la vie, n’y voit pas d’obstacles majeurs. Au contraire. «Au moins, note-t-elle, ces grands groupes ne freineront pas le développement de nouvelles activités

au Luxembourg ou l’arrivée de concurrents. La biobanque pourra également servir de carte de visite à d’autres pans d’activités liées à la santé et qui ont également des besoins spécifiques en logistique, comme le transport de molécules destinées à des essais cliniques.» Fort de son image de neutralité, le Luxembourg peut aussi prétendre devenir une terre d’accueil pour les laboratoires étrangers (Scandinavie, Israël...). «A partir de cette plate-forme, ils pourraient effectuer leurs démarches auprès des gouvernements des grands pays et rayonner en Europe», estime Patrizia Luchetta.

Biotechnologies

60 millions sur 5 ans pour la biobanque Le coup d’envoi officiel de la biobanque a été donné le 25 février au nouveau siège de la rue Nicolas Ernest Barblé, près du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL). La fondation sans but lucratif avait été créée en 2008 par l’Université du Luxembourg, les trois centres de recherche du pays (CRP Santé, CRP Henri Tudor, CRP Gabriel Lippmann), en partenariat avec le Translational Genomics Research Institute (TGen) d’Arizona aux Etats-Unis. La présence à la cérémonie du Grand-Duc héritier Guillaume, des ministres de la Recherche, François Biltgen, de la Santé, Mars Di Bartolomeo, et de l’Economie, Jeannot Krecké, ainsi que de nombreux chercheurs de renom souligne l’importance cruciale de l’initiative, fer de lance du plan d’action gouvernemental pour les technologies et les sciences de la santé, un des piliers de la stratégie de diversification de l’économie luxembourgeoise. L’Etat s’est donné les moyens de ses ambitions pour mener à bien ce projet d’envergure, qui consiste à collecter des échantillons humains (sang, plasma, tissus...) prélevés lors d’actes chirurgicaux sur des patients consentants, à les stocker, à éventuellement les transformer, puis à les mettre à disposition des scientifiques. Le tout pour faire avancer la recherche médicale (diagnostics, préventions, nouveaux traitements...) et positionner le Grand-Duché sur un

segment à très forte valeur ajoutée. L’Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL), c’est son nom officiel, dispose d’un capital initial de 4 millions d’euros et d’un budget de 60 millions d’euros sur cinq ans financé par le ministère de la Recherche. «Tous les projets de biotechnologies financés par le gouvernement représentent une enveloppe de 140 millions d’euros», précise le docteur Jean-Claude Schmit, président de la biobanque. «L’équipe de douze personnes déjà constituée devrait peu à peu s’étoffer, pour atteindre une quarantaine de collaborateurs, comme c’est prévu dans le business plan», poursuit-il. La biobanque luxembourgeoise, dont le rayonnement se veut international, entend répondre aux plus hauts standards de qualité et d’information: «Les échantillons ne peuvent produire des résultats en termes de recherche qui si la qualité est parfaite. Il existe de très nombreuses biobanques, mais notre définition est stricte et ambitieuse, précise Jean-Claude Schmit. Il s’agit d’un projet européen, sinon cela n’a pas de sens.» Le Luxembourg espère que ces investissements très lourds pourront attirer des chercheurs et générer un écosystème autour de la biomédecine et de la recherche contre le cancer. Le docteur Schmit attend également des fonds de capitalrisque spécialisés qu’ils viennent s’installer ici pour financer de nouveaux projets et insuffler une nouvelle dynamique. N. R.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

07_70_71_Sante.indd 71

22.03.2010 16:16:45 Uhr


72 industrie

Biotechnologies

l’IBBL ouvre ses portes Inauguration officielle de l’Integrated  BioBank of Luxembourg, le 25 février,  en présence du Grand-Duc héritier Guillaume, de trois ministres et de chercheurs de renom venant du monde entier.

Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)

Julien Becker (photos)

Dr. Bruno Domon (Luxembourg Clinical Proteomics) et Paul Helminger (bourgmestre de la Ville de Luxembourg)

Mars Di Bartolomeo (ministre de la Santé), le Grand-Duc héritier Guillaume, François Biltgen (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) et Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

Jean-Claude Schmit (président IBBL)

Rolf Tarrach (Université du Luxembourg)

Marie-Paule Prost-Heinisch (Fondation luxembourgeoise contre le cancer)

Jeff Trent (TGen Phoenix)

Pierre Decker (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

Jean-Luc Dourson (Laboratoires Ketterthill) Dominic Allen (IBBL) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

07_72_picrep_Bio.indd 72

19.03.2010 10:19:04 Uhr


73 industrie Epuramat

Energies renouvelables

Enovos mise sur le photovoltaïque Le groupe luxembourgeois investit 36 millions d’euros dans une société commune avec  le suisse Avelar Energy. Objectif: développer des unités de production en Italie et en France. Jean Lucius (Enovos): «L’opération nous permet de consolider notre expérience dans le secteur du photovoltaïque.»

PirRotte au capital Pitt Pirrotte, fondateur du groupe immobilier Property Partners, a participé à une augmentation de capital d’Epuramat, société luxembourgeoise fondée en 2005 qui commercialise un procédé innovant et peu onéreux de traitement des eaux. Le montant de sa participation «minoritaire» n’a pas été précisé. «Le système de traitement d’Epuramat permet de réaliser une économie d’espace de 90%. Et l’espace, c’est de l’argent», a commenté l’investisseur. Robert Dennewald et la société de capital-risque I2BF sont également actionnaires de l’entreprise, aux côtés des fondateurs David Din et Achim Kopmeier. Matériaux

Naissance du mÉta-cluster Intermat Les clusters luxembourgeois Surfmat, belge Mecatech et français Materalia ont signé le 3 mars, au salon Innovact de Reims, le premier accord de coopération transfrontalière sur le thème des procédés et matériaux. Le méta-cluster a été baptisé Intermat.

Photo: Fabrizio Maltese (archives)

Restructuration

Nicolas Raulot

Enovos confirme ses engagements dans les énergies renouvelables. Née en 2008 de la fusion de Cegedel, Soteg et Saar Ferngas, la société vient de créer une joint-venture spécialisée dans le photovoltaïque avec le suisse Avelar Energy. L’objet de Aveleos, qui sera établie au Luxembourg, est de «développer, mettre en service et commercialiser des unités de production photovoltaïque en Italie et en France, pour une capacité totale pouvant atteindre 95 mégawatts (MW)». Rappelons que l’énergie photovoltaïque est produite à partir du rayonnement solaire. En consacrant 36 millions d’euros à cet investissement, Enovos Luxembourg, filiale grand-ducale de la holding Enovos International, devient actionnaire à 59% de la nouvelle entité. Avelar détient de son côté 41% des parts avec un apport de 25 millions d’euros. Fondé en 2006, Avelar Energy Group est un fournisseur d’énergie renouvelable installé à Zurich, mais dont l’activité est concentrée sur l’Italie. Fin 2008, cette filiale du groupe russe Renova avait pris une participation dans Kerself, producteur italien de modules solaires et installateur de systèmes photovoltaïques. Enovos reprendra également à Avelar onze parcs photovoltaïques d’une capacité de production de 1 mégawatt chacun, et situés dans la région des

Pouilles en Italie. «L’opération conjointe avec Avelar Energy est un partenariat stratégique qui nous permet de consolider notre expérience dans le secteur du photovoltaïque», a commenté Jean Lucius, CEO d’Enovos Luxembourg, qui s’est également réjoui qu’Aveleos soit établie au Grand-Duché. En novembre, Enovos Luxembourg avait déjà lancé un parc photovoltaïque d’une capacité de 6 MW dans la région de Trèves. A cette occasion, le groupe avait réaffirmé sa volonté d’augmenter la part des énergies renouvelables (biomasse, biogaz, photovoltaïque, énergie hydraulique et éolienne) dans son «mix énergétique» et annoncé des investissements d’environ 300 millions d’euros sur cinq ans dans ce domaine. Enovos répondait notamment aux critiques de Greenpeace, qui dénonçait l’intention du groupe d’investir dans le charbon, une des filières les plus polluantes, notamment via la construction d’une centrale dite «clean-coal» près de Rotterdam (Pays-Bas). Enovos insiste néanmoins sur la nécessité d’investir dans l’énergie conventionnelle et de diversifier ses sources. «Chaque source a ses avantages et désavantages au niveau de la sécurité d’approvisionnement, de sa rentabilité financière et de sa tolérance par l’environnement», expliquait Enovos le 12 novembre. «Les énergies provenant du soleil, de l’eau et du vent ont beau être intarissables, elles dépendent des saisons, des conditions météorologiques ou d’autres fluctuations.»

Photo: David Laurent / Wide (archives)

Dennewald contrÔle Chaux de Contern

A la suite d’une restructuration de l’actionnariat de l’entreprise, l’industriel et président de la Fedil Robert Dennewald contrôle désormais 65,5% du groupe Eurobeton Holding/Chaux de Contern, un fournisseur de matériaux de construction au Luxembourg. La SNCI augmente dans le même temps sa participation au capital de 9,5% à 34,5%. «La SNCI contribue ainsi au maintien de cette activité industrielle de tradition dont les origines remontent à 1923 et à assurer l’emploi de quelque 180 personnes à Contern», explique Robert Dennewald. Handling

LuxairCargo champion Une équipe de LuxairCargo, soutenue par Cargolux, a remporté la sixième International forklitt & palett competition à Hong Kong. Cet événement majeur réunit les meilleures entreprises de manutention de fret aérien dans le monde.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

07_73_news1.indd 73

19.03.2010 14:12:33 Uhr


grande région

74

Renewable Energy

Solar Saarland

Energy users in Saarland and Rheinland-Pfalz have been busily harnessing the power of the sun. Will the coming cut in government subsidies slow solar progress in the German states?

Aaron Grunwald (text), Julien Becker (photo)

Despite the current frosty economic climate, paperJam found the parking lot at the E-Werk exhibition centre in Saarbrücken packed during a recent weekend. Inside the warm and cosy hall, manufacturers, installers and utilities tout photovoltaic solar panels, solar-thermal water heaters, and techniques to improve energy efficiency to a steady stream of homeowners. The mood at the Umwelt2010 fair is upbeat, and why wouldn’t it be? Solar energy has been booming in Germany since its government introduced hefty subsidies in 2004. Despite an upcoming subsidy cut, the outlook for solar is still sunny. Indeed, Saarland has seen a “very high rise in solar installations, to an exponential function,” according to Dr. Alexander Dörr, Managing Director at ARGE Solar Saarland (the Saarland Solar Association). He estimates there are more than 100 pure photovoltaic and 400 solar thermal facilitates in commercial production in the state. In layman’s terms, photovoltaic systems are shiny panels that capture the sun’s energy and convert it directly into electricity. Solar thermal systems concentrate the sun’s heat to either warm water or create electricity. Thousands more systems are in use at private homes and offices. Dörr forecasts this year the photovoltaic generating capacity in Saarland will rise by 46% over 2009, and an astounding 1,123% over 2004. The popularity of solar can be easily understood in simple economics. “With government guarantees, the gross yield can be ten percent or more for 20 years. With today’s low interest rates, that beats any return for conservative investors,” says Hansjörg Bohenberger, Customer Consultant at Sperling Solar. He states many customers are not interested in solar power per se, but basically are interested in

“With government guarantees, the gross yield can be ten percent or more for 20 years” Hansjörg Bohenberger (Sperling Solar)

“getting something for free. Two years ago the breakeven period was 15 years on average. Now it’s nine to 12 years. After that, the utilities pay you. People want to know if it’s really true, how it would work.”

Small But Growing Firms In many ways, his firm is typical of German solar companies. It is small, founder owned and operated, and growing fast. The ten-year old company, based in Schmelz, near Merzig, has installed photovoltaic-based energy systems at more than 500 commercial and residential sites across

Saarland and Rheinland-Pfalz, Bohenberger says. The company has experienced slow, solid growth, expanding from a team of two to 19 since 2000. Bohenberger believes his company will continue to experience steady growth, and potentially may hire additional staff this year. Last year Sperling installed about 1.3 megawatt hours (MWh) of total capacity, a 50% increase over 2008, and hopes to put about 2 MWh of capacity into production this year. That would be enough to run 80,000 25-watt lightbulbs for an hour. The average residential installation is 10 kilo-

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

08_74_75_Solar.indd 74

19.03.2010 14:13:31 Uhr


75 grande région

watt peak (kWp), meaning the system can produce a maximum of 10 kilowatts at any given moment, enough to run 400 25-watt lightbulbs at a time. Bohenberger explains that under “perfect roof” conditions, a customer only needs about eight square metres to produce each kilowatt peak. Many good residential systems can be installed for about 10,000 euros. Another hot player in the region is Corona Solar, founded by Holger Peter in 1996 and based in the Tholey-Theley industrial park, near the SaarHunsrück nature reserve. It too custom-designs and installs solar systems, and consults on energy efficiency for its business and residential customers. It also has the added advantage of being its own best case study. Its office features a 60 kWp photovoltaic system, and south-facing solar collectors for hot water and heating the building. For added measure, it also has a system to capture rainwater for flushing its toilets and watering the grounds. As well as serving as the calling card for customers, Corona Solar’s building earned a “green house number” from the Saarland Environment Ministry, an award the government established to officially recognise eco-friendly structures.

Subsidy Cuts Coming A great deal of the region’s solar success is due to the “feed-in tariff.” This is essentially a government subsidy, because the law requires German utilities to buy any “excess” energy produced by homes or businesses from renewable sources. Although Germany introduced the first feed-in tariff to the world in 1990, demand was only significantly boosted when the law was amended in 2004 to guarantee power purchases for 20 years after the solar system was installed. Today the average feed-in tariff is about 0.09 euros per kilowatt hour, about double the cost of carbon-

based energy production methods. At the beginning of March, the German cabinet announced it would cut subsidised rates later this year by 16% for households and 11 to 15% for commercial sites. Further cuts are expected next year. However, Bernd Schüßler at Germany’s leading solar industry magazine Photon does not expect solar suppliers to cut prices radically nor sees any reduction in demand for solar installations after the feed-in tariff cut in July. “The prices for solar power systems have already fallen so sharply that they do not necessarily have to fall further, so that despite the reduction in compensation rates there still will be a fair yield. That is one reason for the reimbursement reduction, because the feed-in tariff has been lowered much lower than the prices of assets have declined,” he says. In fact, Schüßler expects the pace of solar installations to increase in coming years, “because despite the reduction, the possible sale prices are still well above the production cost. And since there is no other country except Germany, which promotes solar energy in such large quantities, a large part of the global module production continues to be sold in Germany. This ensures that the installation figures in Germany this year and in the coming years are likely to increase greatly.” Sperling’s Bohenberger believes some equipment costs will go down between 5 and 10%, although he carefully points out that is his personal opinon and no formal announcements have been made by manufacturers. In any event, he is not worried about the potential negative impact on his industry. “The last few years we’ve had little need for marketing. Our marketing is to create happy customers.” Bohenberger estimates more than 90% of his customer leads are recommendations from current clients. And how about the Umwelt fair? In just one weekend, he netted more than a dozen customer appointments.

Developing Sustainably

The sun also shines on Lorraine The solar energy industry is established and growing in Lorraine as well. Carbone Lorraine was founded in Moselle in 1891, and today is a global provider of materials used in the manufacture of photovoltaic cells. Viessmann France, which claims to be the largest French manufacturer of solar panels, has a major manufacturing facility at its headquarters in Faulquemont, Moselle, capable of turning out 600,000 square metres of solar panels annually, more than two per minute. Last year Total Solar Energy and GDF Suez began developing a plant at the De Vernejoul industrial site in Porcelette, Moselle, that will produce silicon wafers for the photovoltaic industry. Total says the “initial investment is estimated at approximately 70 million euros and could involve 80 to 100 jobs,” and the unit will reach peak production capacity 2011. The wafers it fabricates will then be used in the production of solar panels at the companies’ joint-venture plant in Tienen, Belgium. Lorraine is also home to several large solar installations. Last summer the City of Forbach installed 143 square metres of photovoltaic solar panels on the roof of Schlossberg stadium. The city says the system, which cost 250,000 euros to build, produces 9,000 kilowatt hours of electricity and avoids 1.05 tonnes of CO2 emissions annually. The pharmaceutical company Laboratoires Lehning, based in Sainte Barbe, Moselle, has 35 square metres of solar panels, which it claims is the first industrial solar site in Lorraine. A. G.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

08_74_75_Solar.indd 75

19.03.2010 14:13:32 Uhr


76 grande région Chimie verte

Naissance d’une filiÈre Arkema, leader français de la chimie traditionnelle, s’engage sur la voie de la «chimie verte». Elle vient de lancer un programme de recherche & développement (d’un montant de 11 millions d’euros) visant à synthétiser l’acide acrylique à partir du glycérol, un produit issu de la transformation de l’huile de colza en biodiesel. Cette orientation stratégique, qualifiée de «décision structurante pour l’avenir du site de Carling», bénéficie du soutien de la Région Lorraine, à hauteur de 3 millions d’euros, dont 1,2 million pour les deux laboratoires universitaires associés au projet. Une quarantaine d’emplois pourraient être créés.

Industrie

Cherche site de stockage, dÉsespÉrÉment L’usine Catalyst Recovery Europe, établie à Rodange, veut entreposer plus de produits. Mais nul n’en veut sur les frontières. L’entreprise emploie une cinquantaine de personnes sur son site de Rodange.

Technologie

Des ultrasons venus d’Ukraine Dneprotechservice, une société ukrainienne de recherche et production, prévoit d’implanter en Moselle-Est (sur le Composite Park de Saint-Avold), une activité technologique innovante portant sur le contrôle par ultrasons en ligne de matériaux. La convention de partenariat avec l’association de Coopération Scientifique et Technologique pour la Lorraine (CSTL) a été signée le 5 mars. Le projet industriel prévoit le recrutement d’une dizaine d’ingénieurs. Pointcarré

Photo: Sébastien Lambotte

Communication olfactive

La chaîne belge de magasins de mode Pointcarré envisage plusieurs possi­ bilités d’ouvertures au Luxembourg. «Je n’ai plus qu’à me décider quant aux emplacements, confirme Xavier Goebels, le patron de l’enseigne. Nous avons déjà ouvert nos bureaux sur le territoire grand-ducal.» Pointcarré compte aujourd’hui une vingtaine de magasins de mode multimarques à travers la Belgique. D’abord conçue pour amener les marques dans des zones semi-rurales, la chaîne de magasins a progressivement investi des zones urbaines et les périphéries des grandes villes belges. Aujourd’hui, la marque vient de lancer sa première campagne de communication télévisuelle sur une chaîne nationale et, plus original, travaille au développement d’une odeur qui lui est propre. Odeur destinée à être diffusée dans ses magasins, en vue de rendre les visites des chalands plus agréables, ainsi que sur ses supports de communication.

Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Catalyst Recovery Europe (CRE, du groupe américain Porocel) est à Rodange depuis plus de 30 ans. Spécialisé notamment dans les procédés de catalyse pour l’industrie pétrochimique, CRE a besoin de place pour entreposer les fûts de matières qu’on manipule sur le site. Des matières chimiques, toxiques et dangereuses dans certaines conditions, qui ont fait de l’usine un site Seveo, seuil haut. L’entreprise avait des pistes en Belgique contiguë. D’abord dans les halles de l’ancienne aciérie d’Athus. «Nous avons essuyé un refus catégorique, après avoir rencontré les autorités communales, constate Jean Firre, directeur de production de CRE. Puis nous avons eu une belle opportunité, avec notre partenaire, Galliker.» Le logisticien suisse, basé à Rodange (il a repris Active Road en 2008), dispose de vastes entrepôts sur une zone industrielle de Messancy. «Galliker, ce sont des spécialistes, avec des halls sécurisés, aux normes ADR (relatives au transport de matières dangereuses, ndlr.). Franchement, pour nous et nos consultants, le dossier avait toutes les chances objectives d’aboutir.» Mais il n’a pas abouti. Car le dossier, déposé par Galliker auprès de la commune belge, a été très vite éventé dans l’opinion. L’enquête publique démarrait à peine que les boucliers se levaient: le permis portait sur une capacité maximale de 2.400 tonnes, ce qui, vu la nature du stock, classait le site en «Seveso haut». «Ce terme fait peur, pour-

suit M. Firre. Mais c’est irrationnel, car l’accident de Seveso (en 1976, en Italie, ndlr.) n’a fait qu’un mort, le directeur de l’entreprise, assassiné!» Le dossier sur Messancy a été, lui, «mis à mort sur la place publique, disent de concert Jean Firre et Luc Moret, responsable de Galliker BelgiqueLuxembourg. Nous n’avons même pas eu l’occasion de nous expliquer. Or le dossier annexé, réalisé par AIB Vinçotte, allait très loin dans l’étude du risque, soumis à des conditions extrêmes. Et il était clair: le risque est négligeable, quasi nul.» Mais face aux réactions véhémentes, le grand patron de Galliker a préféré retirer la demande. Rude coup économique pour Catalyst Recovery. «Un an de travail et de lourds investissements réduits à néant. Nous avons des projets de développement en production. C’est pour cela que l’on prévoit une montée en puissance des stocks.» Maintenant? «Les décisions sont prises au niveau du groupe américain. Nos concurrents, en France ou en Allemagne, ont moins de soucis.» Voici l’usine, qui emploie près de 50 personnes, coincée. «Nous ne pouvons plus nous étendre à Rodange. On cherche le site approprié. On a déjà beaucoup prospecté, au Luxembourg, en France, en Belgique. Il n’est pas intéressant d’avoir nos stocks morcelés, ni sur un plan logistique, ni pour l’environnement. On nous fait le mauvais procès du pollueur, mais nous sommes certifiés ISO 14001 depuis 2006, nous avons des procédures très strictes et un audit interne l’a confirmé récemment.»

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

08_76_news1.indd 76

19.03.2010 14:14:16 Uhr



78 grande région Cinéma

Une Lorraine cÉsarisÉe

Mirabelle TV Claire Burger, jeune réalisatrice originaire de Forbach, en Moselle, a remporté avec Marie Amachoukéli le César du meilleur court métrage pour C’est gratuit pour les filles (photo), un film intégralement tourné dans sa ville natale. La société de production, Dharamsala, a bénéficié d’une subvention régionale pour cette œuvre ayant déjà un beau palmarès à son actif et qui est sélectionnée dans plusieurs festivals en 2010.

MÛre avant l’ÉtÉ Début juin si tout va bien, le Département de la Moselle lancera sa chaîne de télévision locale numérique. Jean-Christophe Nguyen Van Sang: «Mirabelle TV aura une vocation de territoire.»

Recherche

ThÉrapies vÉgÉtales Née d’un appel à projets lancé fin 2009, une filière bio-thérapeutique a vu le jour en Lorraine: Bioprolor. Elle réunit cinq entreprises et sept centres de recherche dans un projet qui a pour objectif de développer et produire de nouveaux principes actifs naturels végétaux, destinés au marché pharmaceutique et au marché dermo-cosmétique. Des applications pourraient être utilisées dans les pathologies inflammatoires (maladie d’Alzheimer, cancers, diabète, etc.). Une vingtaine d’emplois très qualifiés et une trentaine d’emplois dans les unités de production seront créés dans le cadre de ce programme d’un montant de 6,3 millions d’euros. Télévision

RTL9, bientÔt la fin La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le landerneau médiatique lorrain: le 30 juin, le décrochage régional de RTL9, ex Télé-Luxembourg puis RTL TV, devrait être abandonné. Ainsi en aurait décidé AB Production, actionnaire majoritaire (65% des parts contre 35% pour RTL Groupe) de la chaîne qui émet depuis 1955 depuis le GrandDuché, à destination de 600.000 foyers. Ce choix, dicté par la révolution numérique et l’explosion des chaînes de la TNT – qui fragilisait un peu plus la situation économique de l’équipe dirigée à Metz par Jean-Luc Bertrand –, marquerait donc la fin d’une relation particulière entre les téléspectateurs lorrains et la chaîne de proximité. Les actionnaires auraient opposé leur veto aux lourds investissements nécessaires pour passer au numérique, après l’arrêt du hertzien en septembre prochain.

Joseph Tripodi (texte), David Laurent / Wide (photo)

L’information n’a pas monopolisé les unes des grands titres de la presse lorraine; elle marque pourtant le début d’une nouvelle ère dans la Région. Le 23 février dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) diffusait un communiqué dans lequel il annonçait la sélection de deux nouveaux projets de télévision locale en mode numérique, Direct Azur, dans le sud de la France, et Mirabelle TV, présenté par la société d’économie mixte locale du même nom, sur les zones de Metz, Verdun, Forbach, Longwy et Sarrebourg. «La société Mirabelle TV a pour actionnaire le Syndicat mixte numérique pour la commu­nication audio­ visuelle qui regroupe des collectivités locales de la Moselle, d’une partie de la Meuse et de la Meurtheet-Moselle, des entreprises locales. Elle fédère la plu­ part des canaux locaux présents sur les réseaux câblés des départements de la Moselle et de la Meuse», explique le CSA. Avec ce lancement, une page achèvera de se tourner en Lorraine. En septembre prochain, la diffusion audiovisuelle par la technologie analogique sera en effet définitivement abandonnée pour faire place nette au tout numérique. Cette révolution, le Conseil général de la Moselle y travaille depuis 2006 et n’a jamais caché son ambition de créer une chaîne de télévision locale d’envergure, diffusée sur un bassin de deux millions d’habitants, s’étendant de la Meuse à la banlieue stras-

bourgeoise ainsi que sur une partie de la Belgique, du Luxembourg et de l’Allemagne, jusqu’à Pont-àMousson au sud. En partenariat avec des acteurs publics et privés, l’exécutif mosellan a créé une Société anonyme d’économie mixte locale (SAEML) qui prési­dera aux destinées de la future télé locale numérique. Patrick Weiten, vice-président du Conseil général et maire de Yutz, en sera le président, tandis que Jean-Christophe Nguyen Van Sang, spécialiste des nouvelles technologies auprès du Département de la Moselle, en sera le directeur. Ce dernier décline les objectifs de Mirabelle TV: comme sa cousine du sud lorrain – Image plus, lancée en mai dernier par le Conseil général des Vosges –, «Mirabelle TV aura une vocation de territoire et relaiera des informations de proximité, culturelles et économiques. Elle pourra s’appuyer sur le réseau déjà existant de chaînes locales en Moselle, département qui en compte le plus en France». La chaîne qui va probablement installer ses locaux sur la zone d’activités des Deux-Fontaines à Woippy (banlieue de Metz) disposera d’un budget annuel de deux millions d’euros et engendrera la création de seize emplois. Le souhait est de la lancer au cours des premières semaines de juin pour coïncider avec l’inauguration des deux grands projets touristiques et culturels de la Moselle, le Centre Pompidou-Metz et le Center Parcs du Domaine de Trois-Forêts, près de Sarrebourg.

paperjam  | Avril 2010 | Économie & Finance

08_78_news2.indd 78

19.03.2010 17:48:19 Uhr



80

Une pointure lorraine  En deux décennies, Gaëtan Grieco est passé du statut de vendeur de chaussures sur les marchés du nord-est de la France à celui de patron d’un groupe de distribution en pleine expansion. VGM, la société qu’il a fondée à Valleroy, dans le Pays-Haut, son village natal, détient 215 magasins Chaussea, dont cinq au Luxembourg, emploie 990 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros. Son rythme de croissance? Vingt nouveaux magasins par an. Son objectif? Réunir 600 surfaces de vente dans son escarcelle.

Gaëtan Grieco

A 47 ans, le président-fondateur de Chaussea vise une expansion rapide de son empire, mais garde la tête froide. Il se présente toujours comme un «vendeur de chaussures» qui veille précieusement sur l’ADN de sa société: des produits simples et pratiques, avec un bon rapport qualité/prix.

«investir tous les territoires vierges» Frédérique Moser (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur Grieco, dans quelles circonstances vous êtes-vous lancé dans le commerce de la chaussure? «Par le hasard des choses! J’avais 17 ans et des envies de voyage. Mais il faut gagner sa vie, pour pouvoir voyager… J’ai donc atterri dans une usine de chaussures en Italie, dans cette très belle région qu’est la Toscane. Après six mois, le fabricant m’a proposé de ten­ ter l’aventure pour vendre ses produits en France. Le défi me plaisait… mais le test fut de courte durée. Cela n’a pas marché du tout! Les produits étaient trop luxueux, je ne parvenais pas à les vendre. Vous étiez alors indépendant? «Nous avions créé une société dans ma région natale, la Lor­ raine. L’objet était de vendre les chaussures sur

les marchés, mais aussi en gros, aux chaînes de magasins de la région. J’étais jeune et c’était très dur! Quand j’arrivais avec mes échantillons dans les magasins de la rue Serpenoise (la grande artère commerçante de Metz, ndlr.), on me disait qu’il fallait aller à Paris… Cela n’a pas bien mar­ ché, je n’ai presque rien vendu. Nous avons donc écoulé le stock sur les marchés et je suis parti faire mon service militaire. Pendant ce temps, l’idée prenait racine dans votre esprit… «Oui, l’envie de vendre des chaus­ sures était là. J’ai donc décidé de me lancer seul. Pour être libre de choisir les produits que veulent les consommateurs et pas le produit imposé par le fabricant. Les chaussures de Toscane étaient des mocassins hommes, très chers… tandis que je voulais travailler sur des collections ‘jeunes’, des modèles ‘femmes’… paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

Aviez-vous un business plan? «Il tenait sur une feuille de papier, en quelques lignes! Je vivais chez mes parents, tout ce qu’il me fallait, c’était trouver l’argent pour acheter un petit stock et une camionnette pour faire les marchés. J’ai eu beau­ coup de mal à avoir les premiers 50.000 francs (environ 7.600 euros, ndlr.), mon père a dû se por­ ter caution, mais la banque qui m’a prêté cet argent, le Crédit Agricole de Lorraine, est aujour­ d’hui encore l’un de nos principaux partenaires. Elle nous a toujours suivis. Le succès fut-il rapidement au rendez-vous? «Non! Les premiers mois ont été très durs, j’ai commis des erreurs d’achat qu’il a fallu corriger. Or, j’avais perdu mon fonds de roulement et je n’osais plus aller voir mes banquiers. Des mem­ bres de la famille, des amis m’ont prêté de petites sommes et je me suis dit alors, que je n’avais plus }  82


09_80_90_coverstory.indd 81

19.03.2010 17:52:52 Uhr


82 coverstory

Évolution du chiffre d’affaires (en millions d’euros) 140 120 100 80 60

Source: Chaussea

40 20

19 88 19 89 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09

0

80

{ le droit à l’erreur. Je suis retourné en Italie, avec

la ferme intention de ne plus me laisser conseiller par les vendeurs, mais de me fier uniquement à mon instinct, à ce que j’aimais. Le deuxième char­ gement fut heureusement meilleur… et voilà! Cela fait trente ans que l’aventure se poursuit. Et je continue d’apprendre en chemin. Vous êtes à la tête d’une entreprise familiale, où le nom Grieco apparaît à tous les niveaux de l’organigramme. Le business en famille, c’est une des clés de votre réussite? «Certainement! C’est une histoire de famille… Tout a commencé par le soutien dont j’ai bénéficié de la part de mon père, un ouvrier de la sidérurgie qui croyait à mon projet, qui m’a encouragé, même après le second échec. Quand l’affaire a commencé à fonctionner, j’ai ensuite demandé à mon frère Michel, qui était gendarme, de venir en renfort. Mes petits frères, Mario et François, nous ont rejoints. Au tout début, ils étaient encore à l’école, mais ils travaillaient avec moi les mercredis et les samedis. C’est donc tout naturellement que j’ai intégré mes trois frères dans la société, VGM. Au départ, elle était détenue en nom propre, mais dès la troisième année, c’està-dire en 1987, j’ai décidé de créer une Sàrl, où je détiens 40% des parts et eux, 20% chacun. Quelle est la force d’une telle structure familiale? «Sans conteste la rapidité de décision. Il nous arrive fréquemment de réunir, de façon impromptue, le comité de direction ici, dans mon bureau. Nous débattons d’un projet et quand une

décision est prise, tout le monde la suit. Nous marchons ensemble, dans la même direction. Certes, il nous arrive de nous tromper, mais nous assumons les erreurs et rectifions alors le tir. Avec le développement du groupe, parvenezvous encore à agir au niveau opérationnel? «Oui… un peu. Je suis toujours présent pour l’ouverture des magasins, ce qui reste mon grand plaisir, et pour la présentation de nouveaux pro­ duits. Bien sûr, il s’agit plutôt, désormais, de tou­ ches de validation. Je m’appuie sur toute une chaîne de responsabilités, au niveau des services achats, logistique, communication… Vous avez opéré récemment une importante augmentation de capital. Quel était l’objectif de cette opération? «C’est un groupe financier et industriel, important fabricant de chaussures en Asie, qui nous a rejoints, à hauteur de 15% des parts. L’idée est de nous propulser au niveau natio­ nal, de consolider le groupe, mais aussi, comme ils sont fabricants, de nous aider dans le sourcing en Asie. L’objectif est d’obtenir de meilleures condi­ tions d’achat sur le continent asiatique. Pour soutenir votre développement, avez-vous déjà envisagé une entrée en Bourse? «C’est une option qui ne nous intéresse pas, pour le moment. La beauté de notre entreprise, c’est sa capacité à prendre des décisions rapides. La Bourse, c’est plus délicat. Le jugement est plus sévère, sur une société cotée, surtout en période de crise. Nous n’aurions peut-être pas pu continuer les ouvertu­ res de magasins au rythme que nous voulions. Nous réfléchissons à notre développement sur une échelle à moyen et long termes. Or, la cota­ tion en Bourse favorise les décisions à court terme et peut vous contraindre, à un moment ou à un autre, à adapter vos décisions à l’image qu’il faut donner à l’extérieur. Vous soutenez donc votre développement par une politique d’investissement continu? «Nous }  84

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

09_80_90_coverstory.indd 82

19.03.2010 17:52:53 Uhr


SchlimĂŠ_Ann238x300_Voiture.indd 1

13/07/09 12:44


84 coverstory

«Nous investissons chaque année 5% de notre chiffre d’affaires pour l’ouverture de nouveaux magasins»

82

Gaëtan Grieco (Chaussea)

{ investissons en moyenne, chaque année, environ

5% du chiffre d’affaires pour l’ouverture de nou­ veaux magasins. Mais vous savez, le plus dur a été fait tout au début, lorsqu’il a fallu doubler le nombre de magasins en quelques mois. La taille critique, celle qui nous a permis de devenir un acteur de poids et de négocier plus facilement nos achats à l’étranger, nous avons pu l’atteindre en 2006, avec le rachat des 83 magasins Multichaus­ sures (lire page 89). Désormais, nous avons déjà 215 magasins, et procéder à une vingtaine d’ouverture par an, c’est bien plus facile! Quelles sont vos ambitions de développement? Vous êtes-vous fixé un objectif à atteindre? «Regardez la carte de nos implantations en France (voir page 89)… Il reste encore quelques territoires vierges à investir, sur lesquels nous ne ferons pas de cannibalisme non plus à l’égard de la concur­ rence! En 2006, nous avons investi 9 millions d’euros dans une plateforme logistique, à Ennery, en Moselle, qui nous offre une capacité logistique pour 600 magasins environ. Vous voyez que nous avons encore une belle marge de progression…

Comment votre expansion s’opère-t-elle concrètement? «Nous ouvrons entre 15 et 20 magasins tous les ans, principalement sur de grandes surfa­ ces de vente, soit plus de 1.000 m2. Malgré la crise économique, nous n’avons pas ralenti ce rythme et avons continué d’ouvrir des magasins importants, à la périphérie de grandes villes. Les trois derniers l’ont été à Toulouse, Pau et Bordeaux. Certains de vos magasins sont-ils gérés par des franchisés? «Non, pas pour l’instant. Il est très dif­ ficile de gérer des franchisés, car cela engendre

une grande disparité dans l’aménagement des magasins et la présentation des produits. Or, nous cherchons justement à homogé­néiser l’image de la marque Chaussea, pour améliorer la lisibilité et permettre aux clients de se retrouver plus facile­ ment entre toutes les gammes de produits. Nous avons pensé à créer des réseaux de franchisés, car beaucoup de gens nous ont sollicités, il y a une dizaine d’années, pour nous proposer de créer des franchises dans différentes régions de France et même à l’étranger, en Belgique, en Espagne… Mais nous ne sommes pas prêts pour cela. Vous avez malgré tout déjà franchi les frontières, puisque vous êtes implantés au Luxembourg… «Au Luxembourg, cela fait longtemps, puisque nous y avons ouvert notre 22e magasin en

1999. Ce pays ne nous est pas étranger du tout. Lorsque nous étions jeunes, avec mes frères, nous sortions régulièrement le soir à Esch-sur-Alzette, nous y faisions des achats… Je ne voudrais pas dire qu’on s’y sent comme chez nous, mais on connaît bien! La frontière n’existe pas, pour nous. Vous avez désormais cinq magasins Chaussea au Luxembourg. Le positionnement est-il le même qu’en France, celui de magasins de chaussures d’entrée de gamme? «Ce sont exac­ tement les mêmes produits qu’en France. Nous avions songé à un positionnement différent, avant de nous lancer, mais nous avons renoncé à cette idée. Nous appliquons exactement les mêmes méthodes qu’en France, avec les mêmes prix… et cela marche très bien. Il faut croire qu’il y avait

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

09_80_90_coverstory.indd 84

19.03.2010 17:52:55 Uhr


85 coverstory

Si les négociations aboutissent, le magasin de l’avenue de la Gare, à Luxembourg, pourrait déménager dans les anciens locaux de Monopol.

natal, et nous tenons à cet ancrage lorrain, à cette proximité historique. Tous les services y sont regroupés et ils répondent aux besoins de l’en­ semble de nos 215 magasins. Ne ressentez-vous pas parfois un certain isolement, dans ce village à l’écart des grands centres? «Que ferions-nous à Paris que l’on ne puisse faire ici? A Valleroy, nous profitons d’une qualité de vie à laquelle je suis très attaché. Et puis, nous som­ mes très bien placés, au cœur de l’Europe. Avec le TGV, Paris et Bruxelles sont toutes proches…

une réelle demande non comblée sur ce créneau des ‘premiers prix’. Au Luxembourg, nous avons toutefois un problème important, celui de la dis­ ponibilité de ‘grandes’ surfaces commerciales. Nous avons beaucoup de mal à les trouver… car le prix du mètre carré est très cher. Avez-vous des projets en souffrance au GrandDuché? «Nous aimerions y ouvrir deux grosses surfaces, du type 1.000 m2. Nous détenons déjà les autorisations et sommes en phase de négocia­ tions très actives sur ces projets, l’un dans le sud du pays et l’autre dans la capitale. Nous sommes ainsi en contact avec des promoteurs, pour implanter un magasin avenue de la Gare à Luxem­ bourg, dans les anciens espaces de Monopol, qui sont à louer. Les discussions sont très ardues et

nous espérons vraiment qu’elles vont se déblo­ quer rapidement. Au Luxembourg, nous avons également un autre développement en cours, avec les maga­ sins Orchestra, qui commercialisent des vête­ ments pour enfants. Nous sommes franchisés pour cette chaîne de magasins qui appartient à un ami. Je lui ai proposé de développer cette franchise au Grand-Duché, à condition d’en avoir l’exclusivité. Ce qui est le cas. Un premier maga­ sin s’est ouvert à Sandweiler il y a trois ans, mais d’autres devraient rapidement suivre.

Etes-vous impliqué dans des organisations professionnelles, des réseaux de décideurs? «Non, pas pour le moment. Cela viendra peut-être… Nous avons toujours travaillé très fort et très égoïste­ ment, je me suis concentré sur le développement de la société. Cela m’occupe beaucoup, je n’aurais pas de temps à consacrer à des soirées profession­ nelles. Je me déplace également souvent, pour assister aux ouvertures de magasins dans toute la France, mais également pour monter les équipes qui auront la responsabilité des nouveaux maga­ sins. Les ressources humaines sont un aspect très important de notre développement.

Avez-vous envisagé d’installer au Luxembourg le siège de votre groupe? «Pas vraiment, ce serait d’ailleurs trop compliqué pour l’instant. Notre siège est installé à Valleroy, notre village

Quelles sont les points clés de votre politique de recrutement? «Depuis quelques années, nous ins­ tallons une politique RH très axée sur le recrute­ ment interne. Nous faisons d’importants efforts en }  86

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

09_80_90_coverstory.indd 85

19.03.2010 17:52:59 Uhr




88 coverstory

Chaussea a 25 ans

BIen dans ses bottes Confortablement installé dans le top 4 français du commerce de détail de chaussures, le groupe lorrain a conservé la dimension familiale qui fait sa force depuis un quart de siècle.

Joseph Tripodi (texte)

Depuis les balbutiements, au milieu des années 80, l’entreprise fondée par Gaëtan Grieco s’est considérablement développée. Le groupe VGM, détenteur de l’enseigne Chaussea, est aujourd’hui le numéro 4 du commerce de la chaussure en France, certes loin derrière le leader (au niveau européen par ailleurs) Vivarte. Mais «on est toujours là, en forme, et on embête bien les gros», s’amuse le président du groupe. Une des compo­ santes de ce «on», auquel il se réfère constam­ ment, est assise à ses côtés. Michel Grieco, son frère aîné et directeur com­ mercial de la société, sort la calculette: «Nous vendons chaque année 9 millions de paires de chaussures en France. Sur un total de 408 millions. Ce qui nous fait une part de marché de l’ordre de 2,2 %.» Les deux autres frères, Mario et François, occupent eux aussi des postes à responsabilités dans un organigramme où le patronyme familial apparaît dans toutes les fonctions stratégiques. Le groupe lorrain pèse aujourd’hui 215 magasins, répartis aux six coins de l’Hexagone et au Luxem­ bourg, 990 employés dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 27 ans, 200 apprentis («parce que la jeunesse, c’est l’avenir»), et a dégagé un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros en 2009, dont 50% sur le grand quart nord-est du pays, où la mar­ que est particulièrement bien implantée. Surtout, il poursuit son développement à un rythme que la crise économique n’a pas – ou si peu – freiné. Chaque année, une vingtaine de magasins Chaussea ouvrent en France. Tous en nom propre, excusez du peu. Ils obéissent de fait

au même concept, reposant sur trois piliers: un positionnement «entrée de gamme» avec des chaussures vendues dans une fourchette comprise entre 15 et 50 euros, des emplacements dans les zones commerciales, à la périphérie de villes dis­ posant d’une zone de chalandise d’a minima 50.000 habitants, et 3e pilier, du choix, principa­ lement à destination de la clientèle féminine (50% du chiffre d’affaires est réalisé dans les rayons «femme»).

équipe de design «Le catalogue Chaussea comprend 3.000 références, avec les principales marques sportives en bonne place. Nous vendons également une gamme de produits en nom propre, qui représente un tiers du chiffre d’affaires. Chaussea, c’est aujourd’hui 33 marques de chaussures. Nous avons créé, il y a quatre ans, un centre de design pour développer une offre exclusive qui nous différencie de la concurrence et dans laquelle nous voyons l’avenir», souligne Gaëtan Grieco. Les chaussures sont principalement produites en Asie, notamment en Chine, ainsi que, dans une bien moindre mesure, au Portugal et en Italie. «Les fournisseurs asiatiques nous garantissent les prix les plus compétitifs, tandis que les européens nous permettent d’avoir une plus grande réactivité, pour proposer des collections axées sur les dernières tendances de la mode», précise Gaëtan Grieco. Si le 25e anniversaire marque l’entrée dans une maturité empreinte de sérénité pour le groupe, il n’en a évidemment pas toujours été ainsi. Comme beaucoup de success-stories, celle de Chaussea

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

09_80_90_coverstory.indd 88

19.03.2010 17:53:01 Uhr



90 coverstory

89

{ de 30.000 euros a été investi pour le site Internet

– qui va en profiter pour se refaire une beauté –, et un autre de 250.000 euros sera consacré aux achats d’espaces publicitaires. «C’est l’équivalent de l’investissement nécessaire à l’ouverture d’un grand magasin», sourit le directeur commercial. Il convient également d’y ajouter un investisse­ ment de 100.000 euros sur le site de la plate­ forme logistique d’Ennery qui va s’agrandir, dans cette optique, de 6.000 m2. Mathieu Tinnes, son directeur et chef de projet vente en ligne, évoque une nouvelle façon de tra­ vailler. «Nous allons passer du B to B au B to C. Jusqu’à présent, les marchandises étaient réceptionnées ici, puis expédiées deux fois par semaine dans tous les magasins de France, grâce à une flotte de 19 camions en location longue durée et entièrement dédiés au groupe. Avec la vente en ligne, une nouvelle chaîne logistique va être mise en place. Nous allons devoir apprendre à travailler avec des prestataires extérieurs spécialisés dans la distribution de colis. Nous croyons beaucoup dans le système des relais-colis qui permettra aux clients d’aller chercher leurs chaussures dans des cafés ou des boulangeries.»

expansion au luxembourg Le Grand-Duché figure également en bonne place au rayon des priorités du nouvel exercice. Pourquoi? Parce que Chaussea y est historique­ ment présent depuis 1999, année où l’artère

commerçante principale d’Esch-sur-Alzette a vu l’arrivée de l’enseigne française. «Il y a une part d’affect. Nous avons toujours vu le Luxembourg comme étant un peu ‘chez nous’», souligne l’entre­ preneur lorrain. L’autre motivation, plus mercan­ tile celle-là, étant que «le créneau n’était pas occupé au Grand-Duché» et que Chaussea entend y exploiter la niche «premiers prix». En 2010, le groupe lorrain possède déjà cinq magasins au Luxembourg et y nourrit de vastes ambitions. «Nous souhaitons ouvrir de grandes surfaces au Luxembourg. Pour le moment, deux magasins de 1.000 m2 sont au programme, dans les deux principales villes du pays, Esch et Luxembourg-gare.» Que deviendraient alors les cinq «petits» magasins de 250 m2? Leur reconversion est à vrai dire déjà toute trouvée. Le groupe VGM a négocié un contrat d’exclusivité au Luxembourg avec l’enseigne française – montpelliéraine plus précisément – Orchestra… spécialisée dans la confection enfants. Une société, Orchalux, a été portée sur les fonts baptismaux. Ne reste plus qu’à attendre qu’une fenêtre de tir ne s’ouvre pour se lancer dans ce nouveau challenge, dans la peau d’un franchisé… A demi-mot, le boss évo­ que des «négociations en cours» pour développer au Luxembourg, toujours sur le modèle de la franchise, une autre enseigne tricolore spéciali­ sée dans «le féminin».

Le goût de la vente

L’esprit pionnier Débutée en 1984 sur les marchés du nord lorrain et dans le garage paternel qui servait alors d’entrepôt, la saga Chaussea se nourrit toujours de cette image fondatrice accrochée, avec soin, sur les murs du siège à Valleroy. En l’occurrence, une photographie sur laquelle on voit Gaëtan Grieco, alors tout jeune homme de 18 ou 19 ans, en pleine séance de déballage

de chaussures sur le bitume d’une place centrale, sur un marché de la région. Vingt-cinq ans après, l’entrepreneur reconnu reçoit en costume-cravate et coiffure parfaite dans son bureau spacieux, dans lequel la moindre parcelle de désordre semble bannie… Mais la chaleur humaine et le goût du commerce sont toujours là, chevillés au corps. J. T.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

09_80_90_coverstory.indd 90

19.03.2010 17:53:02 Uhr



92 paperJam Business Club propose une série de services aux entreprises: * plus de 30 événements networking par saison (conférences, tables rondes, dégustation de vins…), * paperJam.Jobs, un jobboard pour “cols blancs”, * des magazines, guides et newsletters électroniques, * une présence sur paperJam.TV et * des avantages auprès d’événements partenaires. Devenir membre? www.club.paperjam.lu

Workshops / Cycle Management & Stratégies

the Who, What, hoW of strategic innovation

Marc Sniukas

By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development - www.doujak.eu. During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about a new approach to strategy. Drawing on concepts of business model innovation, breakthrough strategy, Blue Ocean Strategy and disruptive innovation, we will have a look at a comprehensive framework for thinking about how to find new growth opportunities for your business. Mardi 13 avril 2010, 8:30 - 11:45 Grand Théâtre Luxembourg

Breakfast Talks / Cycle ICT

Afterwork Talks / Cycle Place financière

cloud coMputing

Et vous? Votre informatique a-t-elle aussi la tête dans les nuages? Conférence animée par Alex Huart, consultant en organisation informatique. L’informatique dans le nuage (en anglais, cloud computing) est un concept majeur faisant référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs ne sont plus propriétaires de leurs serveurs informatiques mais peuvent ainsi accéder de manière évolutive à de nombreux services en ligne sans avoir à gérer l’infrastructure sous-jacente, souvent complexe. Les applications et les données ne se trouvent plus sur l’ordinateur local, mais – métaphoriquement parlant – dans un nuage (cloud) composé d’un certain nombre de serveurs distants interconnectés au moyen d’une excellente bande passante indispensable à la fluidité du système. Mercredi 21 avril 2010, 8:30 - 11:00 Grand Théâtre Luxembourg

conversations for a sMarter planet: sMart finance

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution de la place financière. Mardi 4 mai 2010, 18:30 - 21:00 BGL BNP Paribas

Workshops / Cycle Marketing & Communication

la coMMunication 2.0 le pouvoir au consoMMateur?

Xavier Lesueur

Cocktail

100 X paperJaM = cocKtail paperJam Business Club Networking Cocktail à l’occasion du 100e paperJam. L’ensemble du Cat Club sera privatisé, l’accès sera strictement réservé aux membres de paperJam Business Club et à leurs invités et après enregistrement en ligne. Funky Beats by Brad Patt / Désirs Style Shooting Mardi 13 avril 2010, 18:00 - 23:00 Cat Club

Workshops / Cycle Marketing & Communication

coMMent générer des revenus avec la propriété intellectuelle?

Présentation des tendances du marketing 2.0 par Xavier Lesueur, co-fondateur de Vanksen et du portail www.culture-buzz.com. Mardi 11 mai 2010, 8:30 - 11:30 Grand Théâtre Luxembourg

Conférence workshop animé par Pierre Kihn et Olivier Laidebeur de Office Freylinger, conseils en propriété industrielle. Quel est l’impact des marques, modèles et autres brevets dans une société? Et surtout comment s’en servir afin de générer des revenus et assurer son développement? Sur base d’une check-list et de cas pratiques, telles seront les questions qui seront abordées lors de ce workshop. Mardi 27 avril 2010, 8:30 - 11:00 Grand Théâtre Luxembourg

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOmIe & FINaNCe

10_92_94_businessclub.indd 92

19.03.2010 17:54:52 Uhr


93

agenda avril - octoBre 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Workshops / Cycle ICT

Workshops / Cycle Ressources Humaines

coMMunications unifiées et Microsoft office 2010 en avant-preMière

teMps de travail et fleXiBilité: contradiction ou possiBilité?

Découvrez comment unifier vos communications (PC, mobile, fixe, chat…). Vous aurez l’occasion, en avant-première, d’assister à une démonstration en « live » de la nouvelle suite bureautique Office 2010 de Microsoft. Dans l’industrie des télécommunications et de la bureautique, on désigne par Communications Unifiées (en anglais Unified Communications) un ensemble de nouveaux services destinés aux professionnels en entreprise permettant d’intégrer (unifier) étroitement les moyens de communication interpersonnelle en temps réel, les outils de travail collaboratif et l’environnement informatique. Les utilisateurs peuvent ainsi accéder aux outils de communication tout en continuant à employer en parallèle les outils informatiques qui leur sont nécessaires pour leur travail au quotidien. Mercredi 12 mai 2010, de 8:30 - 11:30 Grand Théâtre Luxembourg

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Plans d’organisation du travail, horaire flexible, heures supplémentaires, comptes épargne-temps, CDD, intérim... Comment rendre le temps de travail plus flexible dans le cadre des nombreuses dispositions légales existant en la matière? Quelles sont les limites de cette flexibilité? Ce workshop tentera de fournir les réponses à ces questions. Mardi 8 juin 2010, 8:30 - 10:15 Grand Théâtre Luxembourg

Cocktail

10 ans paperJaM Cocktail, projection de portfolios des photographes de paperJam. Evénement produit en collaboration avec le Centre National de l’Audiovisuel (CNA) et le centre culturel régional Dudelange “op der schmelz”. Jeudi 10 juin 2010, 18:30 - 22:00 CNA / op der schmelz

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies Workshops / Cycle Management & Stratégies

iMpleMenting strategY: engaging the organization By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development - www.doujak.eu. It is said that 80% of strategy fail because of implementation. Yet some companies seem to be extremely good at it. What does it take for successful strategy execution? During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about the elements of successful strategy implementation and how to engage employees in the process. Jeudi 20 mai 2010, 8:30 - 11:45 Grand Théâtre Luxembourg

conversations for a sMarter planet: sMarter cities

Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam, avec la participation de Paul Helminger (bourgmestre, Ville de Luxembourg), Christine Muller (architecte et urbaniste, deweymuller), Patrick Luxembourger (maire de Terville) et Jean Tonnar (échevin de la Ville d’Esch-sur-Alzette). Jeudi 17 juin 2010, 18:30 - 21:00 Auditorium de la Banque de Luxembourg

Workshops / Cycle Management & Stratégies

the living organization: sYsteMs thinKing and ManageMent By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development - www.doujak.eu. Organizations are living social systems. Yet we tend to treat them like machines, applying outdated thinking and management models to control and steer them. During this highly interactive workshop you will have the opportunity to reflect on your view of organizations and learn about systems thinking and its implications on the management of organizations. Mardi 6 juillet 2010, 8:30 - 11:45 Grand Théâtre Luxembourg

Grand Prix / Cycle ICT

grand priX paperJaM ict 2010 Deuxième des trois événements prévus en 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Jeudi 21 octobre 2010, 18:30 - 00:30

Paul Helminger

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des villes.

paperjam  |Avril 2010 | ÉCONOmIe & FINaNCe

10_92_94_businessclub.indd 93

19.03.2010 17:54:57 Uhr


94

ur

ss les photo s e t u o t z Retrouve .lu aperjam .p b lu .c www

Wine & Networking

Bernard Magrez – découverte de grands vins puissants Dégustation de vins du 16 mars à la Fondation  de l’Architecture, avec Celliers des Grands Crus, animée par Claudia Flöther et Jean-Paul Gales. David Laurent / Wide (photos)

Jean-Paul Gales et Claudia Flöther (Celliers des Grands Crus)

Eric de la Kethulle de Ryhove (Bernard Magrez) Charles Oakes (Charles Oakes & Co) et Anna Maria Goryczka (Tower Training Consulting)

Marie-Paule Van Der Veken et Emilie Sansonetti (Fortis Luxembourg Vie)

Karine Touati (Kosmo Communication) et Christine Valenza (CBP)

Workshop

Dialogue social: piège ou outil? Conférence workshop du 3 mars au Grand Théâtre Luxembourg, animée par Me Guy Castegnaro qui a passé en revue les caractéristiques du modèle social luxembourgeois. David Laurent / Wide (photos)

u

Michel Mreches, Olivier Weber et Martina Menei (Conseil Economique et Social) Me Guy Castegnaro (Castagnaro Cabinet d’Avocats)

Sonia Rucquoy (Galilei) Pascale Marais (Loyens & Loeff)

Me Guy Castegnaro (Castagnaro Cabinet d’Avocats) et Marianne Nati-Stoffel (Conseil Economique et Social)

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

10_92_94_businessclub.indd 94

19.03.2010 17:55:05 Uhr


95

r

su s photos le s e t u o zt Retrouve erjam.lu p a .p b lu www.c

Conférence

archivage, quels risques pour la confidentialité? Conférence du 11 mars au centre d’archivage de Streff sur la sécurité et sécurisation des archives et données, ainsi que sur l’importance  de la mise en place de procédures allant dans ce sens. David Laurent / Wide (photos)

Jean Racine (Luxembourg e-Archiving)

Co ri

Bernard Motro (BM Conseil) Stefan Chorus (Streff)

Alain Berland (Job Partner Luxembourg)

Fabrice Migrenne (Fortis Luxembourg Vie)

Jean-Michel Gaudron (paperJam)

Claude Mathes (TNS Ilres)

paperjam  |Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

10_92_94_businessclub.indd 95

19.03.2010 17:55:12 Uhr


96 Playtime

Sélection de vins

Bernard Magrez découverte de grands vins puissants Œnologue invitée: Claudia Flöther

01 Passion Blanche, vin de pays des Côtes Catalanes blanc. Toute l’attention est portée sur les 5 hectares en cépages blancs traditionnels afin de sublimer l’élaboration d’un vin blanc alliant puissance, élégance et finesse. Passion Blanche brille par sa netteté, son opulence et ses saveurs de miel, de cake et de camomille. 02 Château Fombrauge, bordeaux blanc. Axé davantage sur la finesse et la pureté que sur la puissance, il procure une sensation d’harmonie égayée par des arômes d’épices douces et de sousbois. 03 Mon Seul Rêve, cuvée d’exception – Côtes du Roussillon rouge. Le vignoble joue sa partition dans un théâtre à l’antique formé de pinèdes, d’oliviers et d’amandiers. Une cuvée égrenée à la main et vinifiée de façon très artisa-

02

nale. Sa robe noire montre une belle trame de tanins en presque surmaturité. Au nez, la garrigue et les notes florales entourent des arômes de café et de chocolat qui procurent douceur et élégance. 04 Château La Tour Carnet, Haut Médoc grand cru classé. Un des plus anciens châteaux du Médoc. Une robe pourpre intense, un nez discret, une bouche généreuse, suave, juteuse. La fraîcheur est omniprésente, soutenue par des tanins fermes mais harmonieux. 05 Château Fombrauge, Saint-Emilion grand cru. C’est l’un des crus les plus anciens du Saint-Emilionnais. Ses origines remontent en effet au 16e siècle. Le bouquet puissant exprime les raisins bien mûrs et la confiture de fruits rouges, accompa-

03

04

gnés d’arômes grillés, vanillés et épicés. Une belle matière, des tanins riches et denses, très longs, sont gages d’un remarquable potentiel de vieillissement. 06 Château Pape Clément, grand cru classé de Graves. C’est l’un des plus anciens grands crus de Bordeaux. Il a appartenu à l’archevêché de Bordeaux jusqu’à la Révolution française. Ce domaine peut s’enorgueillir de produire du vin sur les mêmes terres depuis plus de sept siècles. Un nez de cuir, de fruits noirs, qui promet une solide structure, bâtie sur une belle acidité et des tanins bien présents, tout en finesse. Le boisé est bien intégré. C’est un vin superbe, à la fois délicat et puissant.

05

06

Photo: David Laurent/Wide

01

Claudia Flöther

le goût de l’insolite Claudia Flöther, titulaire d’un diplôme en œnologie, a fait ses études à Trèves et Göttingen pour se rendre par la suite en Bourgogne, où elle se perfectionna encore. Elle est une des rares femmes à exercer ce métier. C’est en 1996 qu’elle créa la vinothèque Celliers des Grands Crus, à Mertert. Elle collabore, depuis, avec Jean-Paul Gales. Ensemble, ils font ainsi partager leur goût pour l’insolite et leur passion pour le vin. Vinothèque: Celliers des Grands Crus 5, route du Vin à Mertert 1, route Nationale, entre Wasserbillig et Grevenmacher Tél.: 74 84 81 www.cgc.lu

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

11_96_Wine.indd 96

19.03.2010 17:55:53 Uhr



98 PLAYTIME

playtime  Bienvenue au printemps Louis Vuitton

Friis & Company

Idée cadeau Cette petite pochette Louis Vuitton, avec un double motif oiseau, s’attache facilement à un sac ou à un pantalon.

Sac marin Le motif marin fait le tour de tous les accessoires ce printemps. Ici, un sac Friis & Company qui se prête à une promenade aussi bien au bord de la plage qu’au cœur d’une ville.

Oliver Strelli

Hoss Intropia

Vive le pastel Bleu électrique Faites-vous remarquer avec ce chapeau signé Hoss Intropia. Bleu électrique, une couleur qui accroche le regard.

Une grande tendance de ce printemps est le mélange de couleurs neutres. Ces sandales à talons Oliver Strelli, gris clair, s’associent parfaitement à toute tenue.

Alberto Fermani

Corneliani

Clin d’oeil sIXTIES Afin de fêter le retour des sixties dans la mode, munissezvous de cette paire de derbies blanches à associer avec une jupe longue et flottante. Alberto Fermani.

Plage et soleil Corneliani présente tout un ensemble d’accessoires de plage en tissu beige.

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

11_98_accessories.indd 98

18.03.2010 15:52:08 Uhr


99 PLAYTIME

Fashion

Chic décontracté Couleur safari Ensemble beige signé Zegna. Associé ici avec des accessoires marron et un top gris.

Chic militaire En plus des références marines, l’autre élément incontournable des podiums, c’est le kaki. Ensemble Marc O’Polo. Zegna Marc O’Polo

Coupe et matière Le costume a traditionnellement une connotation professionnelle. Ici, en associant une coupe fluide avec une matière souple, le résultat est moins habillé tout en restant élégant. Par Essentiel.

Beauté tribale Toujours dans les couleurs neutres, cet ensemble combine une veste nacrée et des éléments plus sobres. Tenue signée Louis Vuitton. Essentiel Louis Vuitton

Détail en broderie Robe Hoss Intropia en coton, avec des détails de broderie. La tenue s’accessoirise facilement avec une broche ou des bijoux fantaisie.

Montecarlo chic Elégant et habillé mais avec une touche décontractée, soulignée ici par le mélange des couleurs neutres et pastel. Ensemble signé Corneliani.

Hoss Intropia Corneliani

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

11_99_styles.indd 99

18.03.2010 15:53:07 Uhr


100

Rodolphe Chevalier

MEILLEUR SOMMELIER 2010

EXPLORATOR 2.0 Chaque mois, nous publions des classements réalisés suite aux votes exprimés sur www.explorator.lu.

Les plus actifs GREENBIS Repas 4,3

Décor 4,2

Service 4,0

 4,2

MELTEMI Repas 3,7

Décor 1,8

Service 4,0

Photo: David Laurent/Wide

Commentaire de T. S., 08 février «Cuisine italienne particulière, les spécialités sur recommandation du patron sont magnifiques. Sélection de vins hors du commun.»

A 34 ans, Rodolphe Chevalier aime le vin et le nectar de Bacchus le lui rend bien en le sacrant Meilleur sommelier 2010. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui le Luxembourg, demain le monde, pour cette ambition toute naturelle de représenter le Grand-Duché au concours de Meilleur sommelier du monde, du 10 au 17 avril prochain au Chili. A cœur vaillant rien d’impossible, le palais aiguisé et le bagage lourd de connaissances et de pratique, d’abord au Chiggeri puis dans son propre établissement La Vinoteca, le jeune et talentueux sommelier croisera le verre avec les 54 candidats pour l’ultime sacre de la dive bouteille. Que le mot de Cambronne trouve sa place dans votre bagage, Rodolphe!

3,2

Commentaire de T.v.I., 20 janvier «Menus du jour plus que corrects et carte variée. Déco? Pas vraiment... mais l’accueil et le service sont très chaleureux. Ici, on retrouve un peu du soleil de Grèce dans le sourire des patrons.»

ELCH Décor 4,0

Service 3,4

3,6

Commentaire de M.d.K, 26/02 «Cadre très agréable, cuisine de bonne qualité. Il reste juste à améliorer l’accueil et le service!»

Les meilleurs restaurants végétariens ANABANANA Repas 5,0

Décor 4,0

Service 5,0

Décor 4,3

Service 4,0

Service 4,3

MESA VERDE Repas 4,3

AU PLAISIR DE VIVRE Repas 4,0

Décor 2,0

4,7

4,2

Photos: Etienne Delorme

Repas 3,4

RESTAURANT SENNINGEN

AMBIENTE DELLA VILLA AURA

Cuisine française 114, route de Trèves à Senningen T 26 34 08 41 A un saut de puce de l’aéroport, dans le charmant village de Senningen, le restaurant éponyme accueille ses clients dans un cadre tonique et clair, proposant une cuisine très créative et soignée. L’accueil est charmant, sympathique et souriant. Mention spéciale au filet d’agneau farci et foie gras, sucettes de légumes et pommes de terre frites et fourrées. Un régal! Une très belle adresse à découvrir.

Cuisine italienne 187, rue des Aubépines T 26 38 97 67 Nouveau décor, nouveau concept pour l’Ambiente della Villa Aura: pas moins de cinq ambiances de salles différentes et personnalisées suivant l’âme des grandes régions gourmandes de l’Italie… Ambiance feutrée, confidentielle, rustique ou décalée, tout y est pour passer un très bon moment autour d’une belle table proposant un vaste choix de spécialités cuisinées avec des produits frais et choisis. A redécouvrir!

3,4

NEWS EXPRESS Téléchargez l’application «Explorator» sur votre iPhone

Rejoignez le groupe «Explorator» sur Facebook

Ouverture d’un 6e restaurant Class’croute situé au pied de la tour Dexia II à Esch-Belval +++ Réouverture du restaurant L’Ecuelle à Wilverdangen +++ La 11e édition d’Expogast ouvrira ses portes du 20 au 24 novembre 2010 au centre d’exposition et de conférences Luxexpo +++ Dine & Dream au Pomme Cannelle de l’Hôtel Royal: une nuit offerte pour un dîner le vendredi soir, informations complémentaires et conditions auprès de l’hôtel.

PAPERJAM | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

11_100_resto.indd 100

19.03.2010 14:18:41 Uhr


VdL_Ann238x300.indd 1

18/03/10 15:49




104

Index entreprises 331 entreprises et organisations ont été citées dans les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAB Production

78 ABBL 26, 46, 64, 66 Active Road 76 Ada 58 Adem 66 Ageas 66 Agnelli 64 AIB Vinçotte 76 Alco 46 Alfi 22, 49, 52, 58 Allen & Overy Luxembourg 44 Andreosso Carrelages 42 Arge Solar Saarland 74 Arkema 76 Arnold Kontz BMW 44 Association d’Assurance contre les Accidents 36 ASTI 30 Association des Trésoriers d’Entreprise à Luxembourg 68 Astra Tech-com Services 26 Autorité Bancaire Européenne 60 Autorité des Valeurs Mobilières et des Marchés 60 Autorité Européenne de Sécurité des Aliments 28 Autorité Européenne des Assurances et des Pensions Européennes 60 Autosdiffusion Losch (Audi) 35 Avelar Energy 73 Aveleos 73

B  Banque de Luxembourg 21, 58, 66 Banque Degroof 68 Banque Fortuna 58 Banque Invik 64 Banque mondiale 58 Banque Populaire Luxembourg 50 Banques Populaires Caisses d’Epargne 50 Barreau de Luxembourg 46 BASF 28 BCE 60 BCEE 58, 65 BEI 68 Belval Plaza 43 Belvedere Real Estate 56 Bernard Magrez 94 BGL BNP Paribas 20, 41, 49, 58 Bioprolor 78 BM Conseil 95 BMW 4, 5 BNP Paribas 66 Bofferding 40 Bourse de Luxembourg 49, 66 Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch 40

c  Caisse Nationale de Santé

10 Capita 67 Carbone Lorraine 74 Cargolux 70, 73 Carrelages Bintz 42 Carrelages Wedekind 42 Castegnaro Cabinet d’avocats 94 Cat Club 97 Catalyst Recovery Europe 76

CBP 58, 94 CCLux 68 Cegedel 73 Celliers des Grands Crus 94, 96 Cellule de renseignements financiers 46 Center Parcs 78 Centre d’Etudes de Politique Européenne 60 Centre Hospitalier de Luxembourg 70 Centre Pompidou-Metz 78 Cercle Munster 40 CGFP 26 Chambre d’Agriculture 26 Chambre de Commerce 26 Chambre des députés 26 Chambre des Métiers 26 Charles Oakes & Co 94 Chaussea 80, 88 Chausseria 88 Chaux de Contern 73 Cinémathèque 27 Citroën 15 CLC 26, 30 Clearstream 49, 68 Clearstream Banking Luxembourg 68 Codeplafi 64 Comité Européen du Risque Systémique 60 Commissariat aux assurances 46 Commission des affaires économiques et monétaires 63 Commission européenne 27, 28, 30, 60, 63 Confrontations Europe 60 Conseil d’Etat 30 Conseil de l’Union européenne 32 Conseil de la concurrence 42 Conseil Economique et Social 94 Conseil européen 60 Conseil général de la Moselle 78 Conseil général des Vosges 78 Conseil Supérieur de l’Audiovisuel 78 Corona Solar 74 Cour de Justice des Communautés européennes 28, 30 Cour des Comptes 26 Crédit Agricole de Lorraine 80 Croix-Rouge luxembourgeoise 20 CRP Gabriel Lippmann 70 CRP Henri Tudor 10, 70, 72 CRP Santé 70 CSSF 46 CSV 20

D  De Cillia Les Carrelages

42 De Tijd 66 Dedon 31 Déi Gréng 28 Deloitte 20, 64 Department of Foreign Affairs (Ireland) 22 Dexia 64 Dexia BIL 58, 64 Dexia Crédit Local 63 Dexia Life & Pensions 66 Dexia Micro Credit Fund 58 Dharamsala 78 DHL Global Customer Services 70

DHL Global Customer Solutions Direct Azur Direction de la Coopération au Développement Distri’Chauss Dneprotechservice Doujak Corporate DTZ Dyckerhoff

70 78 58 88 76 92 39 73

E  Eela

28 EFA 56 Eli Lilly 70 Enovos 73 Enovos Luxembourg 73 Entreprise des P&T 20, 32, 42 Envos International 73 Epicerie.lu 38 Epuramat 73 ErgoLife 68 Etat luxembourgeois 10 Eurobeton 73 Eurogroupe 30, 60 European Central Bank 22 European Commission 22 European Union 22 Eurostat 60

F  Facebook

22 26 56 26, 73 13 51, 68 60 20

Fédération des Artisans Fedesa Fedil Fiat Finesti FMI Fondation Henri Pensis Fondation luxembourgeoise contre le cancer 72 Fondation Madariaga 60 Fortis 66 Fortis Luxembourg Vie 94, 95 Foyer 58 Fuchs & Associés Finance Luxembourg 56

G  G20 Galilei Galliker Garanti Bank Luxembourg GDF Suez Golf-Club Grand-Ducal Google Gouvernement luxembourgeois Greenpeace Gropalux Groupe Caisse d’Epargne Groupe d’Action financière Guardian

H  Hamburg-Mannheimer Hifi International Hinduja Hitec Horesca

48 94 76 66 74 56 22 30 73 42 50 46 36

I  IBBL

66, 70, 72 IBM 40, 92 IFBL 58 IFSB 36 ILR 42 Image plus 78 Imprimerie Mil Schlimé 83 InBev 40 INDR 36 Innovact 73 Intel 22 IPConcept Fund Management 56 Itix 38 Ixis 50

J  Job Partner Luxembourg

95 64

Julius Baer

K  KBC KBL Kerself KKR Kosmo Communication

64 20, 64 73 64 94

L  L’Echo

66 La Cuisine de Zheng 77 La Luxembourgeoise 58 La Tribune 64 Laboratoires Ketterthill 72 Laboratoires Lehning 74 LBBW Bank 20 LCGB 26 Legitech 40 Lehman Brothers 60 Lombard 44 Loyens & Loeff 94 LSAP 66 Luther 56 Luther Luxembourg 56 Luxair 79 Luxaircargo 70, 73 Luxcaddy.lu 38 Luxembourg Air Rescue 26 Luxembourg Clinical Proteomics 72 Luxembourg e-Archiving 95 Luxembourg for Business 44 Luxembourg Microfinance and Development Fund 58 Luxembourg Online 42 Luxembourg Telecom 108 Luxembourg-Congrès 48 Luxempart 64 Luxflag 58 LuxGSM 2, 42 Luxinnovation 28 Luxmint 58 Luxorr 27

68 87 64 26 26

M  Marbrerie Bertrand

20 42 42 73 57 49 73 29 34 42 42 44 92

Marc F. Decker Maroldt Materalia Mazars MDO Services Mecatech Mercedes Mercuri Urval Messageries du Livre Messageries Paul Kraus Michelin Microsoft Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 44 Ministère de l’Emploi 95 Ministère de la Santé 10, 28 Ministère de la Sécurité sociale 10 Ministère des Finances 10 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 26 Mirabelle TV 78 Moderna Finance AB 64 Monopol 80 MPK Shop 42 Multichaussures 80

N  Natexis Banques Populaires National Asset Management Agency Natixis Natixis Private Banking International New Spirit NGR Consulting Novento

50 22 50 50 44 107 32

O  OCDE

26 Office Freylinger 92 OGBL 26 ONU 58 Orange 54, 55 Orchalux 88 Orchestra 80, 88 Ordre des Experts-comptables 46

P  P&T Consulting

32 Panalpina 70 paperJam 95 paperJam Business Club 44, 91 Parlement européen 60, 63 Parquet de Luxembourg 46 Philharmonie 20 Photon 74 Pointcarré 76 Porocel 76 PricewaterhouseCoopers 49, 66 Property Partners 73

R  Raiffeisen Rally de Luxe Région Lorraine Régis Daumas Trio Reno Renova Roger Claessens Rosport RTL Groupe RTL TV RTL9

49 44 76, 78, 80 56 88 73 45 19 78 78 78

S  Saar Ferngas Safra Scribona AB SNCI Société Générale Securities Services Soteg Sperling Solar State Street Bank Statec Streff Surfmat Système Européen de Supervision Financière

73 64 64 73 20 73 74 52 30 95 73 60

T  Télé-Luxembourg

78 TGen Phoenix 72 The Carlyle Group 56 Thermo Fischer Bioservices UK 70 TNS Ilres 26, 95 Tomcat 8 Total Solar Energy 74 Tower Training Consulting 94 Translational Genomics Research Institute 70 Transports et Garage presse 42 Traxys Europe 20

U  UCVL

16 UEL 26, 36 Université Catholique de Louvain 60 Université du Luxembourg 27, 72

V  Valora Vanksen Vel’oh Verizon Verkéiersverbond VGM Viessmann France Ville de Forbach Ville de Luxembourg Vivarte Volvo

W  West LB Willy Pütz

42 92 27 42 26 80, 88 74 74 72, 101 88 25

56 42

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

13_104_105_index.indd 104

22.03.2010 13:56:36 Uhr


105

Index décideurs 201 personnalités ont été citées dans les 108 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAllen Dominic Almunia Joaquín Andor László Arendt Carlo Arens Pierre Arts Sylvain Ashton Catherine Asselborn Jean Ayadi Rym

72 60 60 44 64 32 60 26 60

E  Ehinger Bernd Engelberg Peter Firre Jean Fischer Rafik Flöther Claudia

F  Frieden Luc 48, 49, 60, 63, 66, 94, 96 Füle Stefan

B  Barbancey Michel

49 Barnier Michel 60 Barroso José Manuel 26, 94 Baud Marie-France 49 Begemann Hern 60 Berès Pervenche 60 Bergamasco Lucio 60 Berge Anders 60 Berland Alain 56 Bernardini Jean-Claude 60 Bertemes Claude 56 Bertrand Jean-Luc 34 Biltgen François 10, 27, 42, 95 Bley Pierre 30 Bohenberger Hansjörg 78 Booth Cherie 70 Burger Claire 72 Burke Martin 36

c  Canfin Pascal Cassiers Isabelle Castegnaro Guy Chorus Stefan Ciolo Dacian Cowen Brian Cravatte Ernest

D  Dalli John

74 28 74, 78 22 60 72 60

28 Damanaki Maria 94 Darin Anne 95 Dax Daniel 22 De Gucht Karel 49 de la Kethulle de Ryhove Eric 60 de La Rosière Jacques 60 de Tarragon Renault 16 De Ville Axel 56 Decker Pierre 58 Defraigne Pierre 94 Dennewald Robert 60 Di Bartolomeo Mars 10, 20, 58, 72 Din David 60 Dobbins Marty 60 Domon Bruno 73 Dörr Alexander 28 Dourson Jean-Luc 70 Dubois Arnaud 72

20 96 10 26 30, 46

95

G  Gales Jean-Paul

60 Gaudron Jean-Michel 48 Gauzès Jean-Paul 76 Geoghegan Quinn Máire 94 Georgieva Kristalina 26 Giscard d’Estaing Valéry 95 Goebels Xavier 80 Goryczka Anna Maria 60 Grethen Henri 88 Grieco Mario 20, 49 Grieco Gaëtan 80, 88 Grieco Michel 80, 88 Grieco François 80, 88 Gross Marcel 46 Guex Philippe 70 Guill Jean 22 Guillaume Grand-Duc héritier 72, 73 Guyard Xavier 50

H  Haas Roby Hahn Johannes Hamon Laetitia Harf Suzanne Hedegaard Connie Helminger Paul Henri Grand-Duc Hetto-Gaasch Françoise Hoff Peter Hoor Oliver R. Hoss Jean Huart Alex

20 60 58 20 60 72 52 26 56 60 50 40

I  Ivascu Caroline

20

J  Jacobs Marie-Josée

92 Jones Robert 95 Juncker Jean-Claude 22, 26, 30, 60

K  Kallas Siim

70 Karabits Kirill 60 Kihn Pierre 60 Kirsch Raymond 20 Klein Christian 92 Kopmeier Achim 49 Kraft George 56 Kraus Stephan 73 Krecké Jeannot 26, 38, 40, 42, 56 Kremer Claude 70 Kroes Neelie 49, 72

L  Lagarde Christine Laidebeur Olivier Lam Maurice Lemmer Marc Lenert-Bertrand Martine Lenihan Brian Lequeue Jean-Noël Lessel Carlo Lesueur Xavier Lewandowski Janusz Leyendecker Claudia Liebermann Daniel Lison Philippe Longeval Jan Lorang Jacques Luchetta Patrizia Lucius Jean Lux Lucien

M  Malmström Cecilia Maquil Michel Marais Pascale Martin Eric Mathes Claude McAleese Mary Menei Martina Merkel Angela Mertens Fernand Metge Marlène Migrenne Fabrice Modert Octavie Moret Luc Motro Bernard Moupfouma Bertrand Mreches Michel

60 60 60 92 20 72 20 22 46 20 92 70 60 56 68 68 38 70

73 49 94 56 95 30 76 95 40 94 94 78 94 60 56 74

N  Nati-Stoffel Marianne Nguyen Van Sang Jean-Christophe

O  Oakes Charles Oettinger Günther

P  Patsch Jens Uwe Peter Holger Piebalgs Andris Pigaglio Pierre Piron Yves Pirrotte Pitt Pompidou Georges Potocnik Janez Prost-Heinisch Marie-Paule

R  Racine Jean Radermacher Walter Rapallino Pascal Rathle Fouad Reding Viviane Rehn Olli Rincón David Roelants André Rucquoy Sonia Rudy François

S  Saluzzi Marc Sansonetti Emilie Scheel Johannes E.-G Schmit Nicolas Schmit Jean-Claude Schmit Nicolas Schroeder Georges Schüßler Bernd Sefcovic Maro Semeta Algirdas Sicurani Pascale Silva Armindo Simon Jean-Claude Sinniger Marie Skouris Vassilios Sniukas Marc Sublon Eric

60 22

32 16

72 73 48 60 72 95 60 66 28

60 44 60 49 94, 95 49, 94 56 70 72 49

T  Tajani Antonio Tarrach Rolf Terver Gilbert Tesch François Thatcher Margaret Thiel Lucien Tilmant Michel Tinnes Mathieu Tore Gian Maria Touati Karine Trent Jeff Trichet Jean-Claude

V  Valenza Christine Van Der Veken Marie-Paule Van Dessel Kate Vassiliou Androulla Von Morr Hubertus

W  Wagener Frank

60 72 36 66 22 18, 20 66 88 30 22 27 94

94 94 70 60 56

Weber Olivier Weiten Patrick Wiseler Claude

64 94 78 26

Z  Zürn Martine

20

30 74 72 26 60 66 56 76 64 94 40 28 20 56 28 44, 92 56

paperJam – édition Avril 2010 Ce numéro est paru le 26 mars à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

paperjam  | Avril 2010 | ÉCONOMIE & FINANCe

13_104_105_index.indd 105

22.03.2010 17:51:48 Uhr



Annoncesimple_NGRstar_PPJ:Mise en page 2

13/01/09

9:24

Page 1

Use the stars to find your way

Independent and specialized in the financial sector, NGR Consulting provides consulting services to leading financial institutions helping them to improve their business performance. Combining business expertise in Fund Services, Private Banking & Asset Management with deep understanding of market trends, we work closely with our clients to design innovative business strategies and solutions which deliver quick added-value results. Need to experience a new idea of consulting? Contact us at info@ngrconsulting.com

PARC D’ACTIVITÉS DE CAPELLEN 38 RUE PAFEBRUCH L-8308 CAPELLEN LUXEMBOURG

BUSINESS CONSULTING • TECHNOLOGY CONSULTING • PROFESSIONAL RESEARCH

www.ngrconsulting.com



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.