paperJam economie & finances mai 2010

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Mai 2010 | économie & finance

e d e i c r i P d u j e r p d n a

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3 edito

Photo: Luc Deflorenne

Crise de foi

Aux questions nouvelles posées par la crise, les réponses nouvelles apportées sortiront dans la douleur.

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef, paperJam

Lorsque l’agenda politique se joue des délais de production d’un magazine, l’impossibilité de pouvoir aller au bout des choses ouvre forcément, en grand, cette plaie de l’âme appelée frustration. A l’heure où ces lignes sont écrites, la dernière des cinq réunions du comité de coordination tripartite, programmée le mardi 27 avril, n’a pas encore eu lieu. Mais à l’heure où vous lirez ces lignes, tout aura déjà été consommé. Quelle que soit l’issue de cette Tripartite 2010, la façon dont se sont déroulés les événements au cours de ces dernières semaines, marque probablement un tournant historique dans la bonne tenue du «modèle social luxembourgeois», étendard si fièrement brandi depuis des générations, mais qui semble aujourd’hui bien fragile en apparence. La faute à qui? A quoi? A une crise économique et financière historique qui vomit en continu ses mauvaises nouvelles, comme certains volcans des nuages de lave et de cendres? A une insouciance, longtemps nourrie de l’opulence économique d’un Etat largement développé, mais affichant des taux de croissance dignes de pays émergents? A l’intransigeante – et souvent légitime – exigence de partenaires sociaux refusant de devoir jouer les Pénélope et défaire un ouvrage d’acquis sociaux tissé pendant de longues années? Sans doute un peu de tout à la fois. La dernière Tripartite, en 2005-2006, dans un contexte horscrise, s’était étalée sur cinq mois et demi, entre le 31 octobre 2005 et le 19 avril 2006. De quoi largement laisser à chacun

le temps de la réflexion et de l’apaisement. La violence de la crise actuelle a rendu impossible cet étalement, les cinq rounds de négociations ayant finalement été concentrés en l’espace de 40 jours. Vite fait, mais pas forcément bien fait. Et surtout fait dans un joyeux bouleversement des certitudes qui pousse les éternels optimistes au bord de la crise de foi. L’opacité des débats, critiquée de l’extérieur depuis plusieurs années? Volée en éclats après que les syndicats aient pris l’initiative d’un grand déballage public. La cohésion d’une coalition gouvernementale, qui plus est dans sa deuxième vie? Mise à mal par des socialistes se désolidarisant en partie du paquet de mesures présenté par leurs «collègues» chrétiens-sociaux. Un Jean-Claude Juncker maître de son sujet à quelques jours de la déclaration annuelle sur l’état de la Nation (le 4 mai)? Peut-être pas tant que ça, à le voir se tourner vers les grands «anciens», initiateurs de cette «machine» Tripartite, si bien huilée à ses débuts et semblant si grippée aujourd’hui. Etait-ce mieux avant? Difficile à dire. Et comment cela serat-il demain? Joker. Ce qui est sûr, néanmoins, c’est qu’en l’espace de quelques semaines, le paysage sociopolitique luxembourgeois a foncièrement été bouleversé. Aux questions nouvelles posées par la crise, les réponses nouvelles apportées sortiront dans la douleur. Ce sont pourtant celles avec lesquelles il va désormais falloir composer, en souhaitant qu’elles soient vraiment les plus appropriées et ne génèrent finalement pas d’autres frustrations plus douloureuses encore.

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9 sommaire

sommaire paperjam | Mai 2010 | économie & finance

14

La Tripartite 2010 face à un tournant

18

Le bilan de Danièle Fonck à la tête du Conseil de presse

36

SGG repasse dans les mains de son management

luxembourg 14 Evénement

TRIPARTITE

D’UN TEMPS NOUVEAU

L’agitation politico-médiatique qui a entouré l’édition 2010 des réunions du Comité de coordination tripartite marque un tournant dans l’histoire de cette institution. 16 R & D

L’innovation

soutenue

toujours plus

Luxinnovation affiche des résultats positifs pour 2008-2009. Son travail d’accompagnement de l’innovation devrait se renforcer dans les années à venir, notamment auprès des PME. 18 Danièle Fonck

«Des

rÈgles clarifiÉes»

A l’heure de dresser son bilan à la présidence du Conseil de presse, la directrice adjointe d’Editpress Luxembourg explique les enjeux de la loi modifiée sur les médias. 22 Branding capital

30 Fonds Monétaire International

Luxembourg

doit cultiver la flexibilitÉ Les experts qui ont passé le pays au scanner pointent l’urgence des réformes et la bombe à retardement que constitue le système de pensions.

32 Stratégie

La

tac-TIC du CES

L'avis 2010 du Conseil économique et social. 33 Environnement

Il

faut mettre le paquet… vert

L’OCDE enjoint le Luxembourg d’intégrer les principes environnementaux dans ses stratégies économiques et lui adresse 41 recommandations. 34 Sécurité sociale

Un

calendrier serrÉ

La réforme de l’assurance maladie pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2011. Mais le chantier est encore largement ouvert.

advantages

Without anything like the marketing budget of larger nations, Luxembourg relies on events like the ING Europe-Marathon to promote itself. 24 José Manuel da Encarnaçao Pessanha Viegas «le cinquiÈme voisin»

L’ambassadeur du Portugal au Luxembourg espère trouver des solutions au problème de chômage de la communauté portugaise au Grand-Duché. 28 CRP Henri Tudor Tout en nuances

Le centre de recherche public (CRP) a subi les contrecoups de la crise et a éprouvé des difficultés à mobilier les entreprises sur des projets. Malgré tout, les résultats 2009 restent dans le vert.

entreprises 36 MBO SGG

reprend son indÉpendance

La reprise du contrôle de la société par son management lui permet d’envisager sereinement la poursuite de son développement. 37 CFO study integrating

38 Trade and investment promotion

TO

RUSSIA WITH LOVE

The Chamber of Commerce’s official trade missions aim to boost exports and expand international business ties. Are Luxembourg companies seeing a return on their investment? 40 Conseil

mobilisATION

42 Smarter organisations

L’humain,

ça rend intelligent

Plongées dans l’inconnu de la crise, les entreprises doivent plus que jamais miser sur leurs ressources humaines pour passer ce cap difficile et s’inscrire dans le long terme. 44 Sting

Le

chaÎnon manquant

Un groupe d’investisseurs luxembourgeois apporte son soutien au développement d’entreprises et entend combler le vide qui existe dans les possibilités d’accès aux financements. 46 YellowJobs

Un

nouveau modÈle Économique Yellow.lu innove dans la conception des sites Internet dédiés aux offres d’emploi.

48 Strategic innovation

value

At an exclusive event in conjunction with paperJam Business Club, Carl Nordman of IBM presented the results of the company’s global CFO study, based on conversations with over 1,900 CFOs.

europÉenne

ABC Luxembourg change de nom. En intégrant le réseau Eurogroup Consulting, le cabinet coopère à de nouvelles et grandes ambitions européennes.

framework

for growth

In a paperJam Business Club workshop on 13 April, Marc Sniukas of Doujak Corporate Development outlined the Who, What and How of Strategic Innovation.

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11 sommaire

50

Luc Frieden veut que le Luxembourg mue

69

Le centre de fret de l'aéroport vit des moments difficiles

place financière 50 Luc Frieden

«Il

va falloir changer le Luxembourg» Sur fond de crise grecque et de négociation tripartite, le ministre des Finances évoque l’avenir de la place financière et les derniers sujets d’actualité.

54 Fonds d’investissement

Objectif

3.000 milliards

Selon Lipper FMI, l’encours des fonds luxembourgeois pourrait atteindre 2.600 milliards d’euros dès 2014. 55 Alfi

SPRING

CONFERENCE

La conférence annuelle de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement a réuni plus de 600 personnes à Luxembourg-Congrès. 56 Fonds PercÉe

irlandaise

En moins de dix ans, la part de marché du Luxembourg sur les fonds internationaux a chuté de 70,9% à 59,7%. C’est Dublin qui en profite le plus, pour des raisons parfois inattendues. Série Diversication (4) 60 Formation financière Cap sur la matiÈre

grise

Pour survivre à la mondialisation, la place financière luxembourgeoise doit rehausser son niveau d’expertise. L’IFBL et la LSF feront tout pour y contribuer. 62 Secret bancaire Les conseillers

dans le doute

financiers

La loi du 31 mars 2010 précise les nouvelles règles du jeu en matière d’échange d’informations sur demande entre administrations fiscales. Mais de nombreuses questions restent en suspens.

70

L’ouverture de Pompidou-Metz

Grande Région 63 BGL BNP Paribas

Maudit

leasing

D’importantes provisions sur les activités de l’ex-Fortis Lease Group ont presque annihilé le résultat net consolidé de BGL BNP Paribas en 2009. Les actionnaires seront malgré tout très bien traités. 64 Global Competitiveness

PLANTING

A FLAG IN LUXEMBOURG Flagstone Re’s management want the Bermudabased re-insurer to reincorporate in Luxembourg. Why did the firm choose the Grand Duchy over rival financial centres?

industrie 66 Research & Development

seeking

engineers

Paul Wurth and the University of Luxembourg deepen their R&D and training cooperation. Will it help make careers in science and engineering more popular? 68 Cargolux

bouncing

back?

Speaking at an Amcham event on 12 April, Cargolux CEO Ulrich Ogiermann pondered the future of the airfreight industry and his company. 69 Cargo Center

Les

ÉlÉments se dÉchaÎnent

70 Centre Pompidou

Une

nouvelle Ère pour Metz

Le musée d’art moderne qui ouvrira ses portes au public le 12 mai cristallise de nombreuses attentes en termes de développement touristique et économique. 74 Didier Fortuny

«2

milliards d’euros investis d’ici 2025» Le directeur délégué technique et financier de la centrale de Cattenom dévoile la face économique du Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE). Il revient sur la relation difficile que le site entretient depuis l’origine avec le Luxembourg.

76 Center Parcs en Moselle

Poumon

Économique

Dernière ligne droite avant l’ouverture du Center Parcs du Domaine des Trois Forêts, le 21 mai. L’arrivée du géant du tourisme nature en Lorraine est une bouffée d’oxygène pour l’économie locale. 77 Entrepreneuriat

Plus

de candidats indÉpendants Effet de la crise, les candidats à la création d’entreprise dans le Luxembourg belge n’ont jamais été aussi nombreux que ces derniers mois.

78 Logistique

À

LA CONQUÊTE DE L’INDE

Transport Pierret, à Neufchâteau, grâce à un accord signé avec une entreprise locale, s’attaque au marché indien.

Ralentissement du commerce mondial, nuage islandais, départ de HP, le centre de fret de l’aéroport de Luxembourg traverse des moments difficiles.

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13 sommaire

articles les plus lus sur WWW.paperJam.lu du 18 mars au 20 aVril: 1. LUc fRIEDEN: «IL EST PLUS fAcILE D’ÊTRE POPULAIRE EN NE fAISANT RIEN»

Article vu 990 fois

2. TOUR DE VIS

cHEz cLEARSTREAM

Article vu 591 fois 80

Coverstory: Jean-Claude Schlim, Pride and Prejudice

102

CFO 2010 Roundtable

3. jAMENDO RAcHETÉ PAR MUSIcMATIc

Article vu 511 fois

coVerstorY 80 Jean-Claude Schlim

“A

fILM INDUSTRY HAS EMERgED Of WHIcH LUxEMbOURg SHOULD bE PROUD” Describing himself as a “veteran”, Jean-Claude Schlim has an impressive CV as a production manager, line producer and executive producer on Luxembourg films and international co-productions such as Perl oder Pica and Girl with a Pearl Earring.

business club 96

The modern Luxembourg film industry is now well established because new creative and executive talent has learned quickly from the sector’s early pioneers. 92 Film associations – Ulpa

ExPANDINg

THE RESERVOIR

A

LIfE LESS ORDINARY

Film directors and scriptwriters come from several backgrounds, and they face bigger professional uncertainties than most. 95 Film associations – Alta

LIgHTS...

cAMERA...

Now two years old, Alta was conceived to make things easier for audiovisual technicians working in the Luxembourg film industry.

5. L’HUMAIN, çA REND INTELLIgENT

AgENDA

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fOR A SMARTER PLANET: SMARTER ORgANISATIONS Le 25 mars, à la BGL BNP Paribas, des décideurs ont débattu de l’évolution des organisations.

99 Winetasting

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MEILLEUR SOL DE VIN

Animé par Gildas Royer (In Vino Gildas), le 8 avril. 99 Breakfast Talks / Cycle ICT

cLOUD

cOMPUTINg

Workshop organisé le 21 avril en partenariat avec Microsoft/Boost my Business. 100 Workshops / Cycle Management & Stratégies

THE

WHO, WHAT, HOW Of STRATEgIc INNOVATION

The film industry in Luxembourg supports its members through three associations, bringing together different functions employed in the field. 94 Film associations – Lars

DE SON MANAgEMENT

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98 Table ronde   cONVERSATIONS

88 Film industry   fROM TROUbLEMAkER

TO ROUTINE

4. Sgg PASSE DANS LES MAINS

Workshop animé par Marc Sniukas le 13 avril. 102 Workshops / Cycle Management & Stratégies

THE

paperJam mai management

NEW VALUE INTEgRATOR

Conférence animée par Carl Nordman le 22 avril.

Winetasting 107 Sélection de vins

cLASSÉ

MEILLEUR SOL DU VIN

plaYtime 106

RETOUR VERS L'ARTISANAT

107 Fashion

PARURES

Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines ressources humaines, marketing, IT et management. En dossier central: Fonds d'investissement

DE PRINTEMPS

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luxembourg

14

Evénement

Tripartite d’un temps nouveau L’agitation politico-médiatique qui a entouré l’édition 2010 des réunions du Comité de coordination tripartite marque un tournant dans l’histoire de cette institution.

Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

Dès le début de l’année, à l’occasion des vœux de la Fedil, Robert Dennewald, le président de la Fédération des industriels luxembourgeois et le Premier ministre Jean-Claude Juncker avaient planté le décor. Alors même que les dates de la Tripartite de 2010 n’étaient pas encore connues, les deux hommes anticipaient déjà un rendezvous «au moins comparable à celui des années 70», pour le premier, «sans doute plus important» avait renchéri le second. Ils ne s’imaginaient sans doute pas à quel point ils étaient loin du compte. Dans les semaines qui ont suivi, tous – gou­ vernement, patronat, syndicats – ont préparé consciencieusement ce rendez-vous dont l’objec­ tif premier, conformément à l’«esprit» du modèle social luxembourgeois, est de dégager des consensus sur des questions économiques et sociales importantes. Et nul ne conteste l’importance cruciale des questions qui se posent en 2010. La crise économique et financière, quel que soit son statut actuel (très variable selon les analyses, dans une assez large gamme allant du «Le plus dur est derrière nous» jusqu’à «On n’est pas prêt d’en voir le bout»), a généré une dégradation sans précédent de la bonne santé du Luxembourg. Chômage en hausse, croissance de l’emploi en baisse, PIB en chute libre, dette publique inédite pour le pays… Pas la peine d’en jeter davantage, la coupe est de plus en plus vide… Le premier gros incendie avait été allumé par les syndicats, en particulier l’OGBL, lorsqu’au début du mois de février, le professeur Lionel Fontagné avait présenté son essai Compétitivité du Luxembourg: après la bulle, cinq ans après la publication du rapport Une paille dans l’acier, commandité à l’économiste français par… le Comité de coordination tripartite. Le syndicat avait fustigé une «mise en scène» et dénoncé «une manæuvre politique ayant pour but d’imposer un ordre du jour foncièrement antisocial et anti-salarial à la prochaine Tripartite». Le ton était donné et ne baissa guère par la suite. Avant même que les hostilités – face visible des négociations – ne commencent le 17 mars, autour de cette grande table verte sise au ministère des Affaires étrangères, tout le monde s’accordait

Avant même que les négociations ne commencent le 17 mars, tout le monde s’accordait déjà à dire qu’il serait très difficile de parvenir à un consensus.

déjà à dire qu’il serait très difficile de parvenir à un consensus au vu de ce qui avait pu ressortir des différentes entrevues préparatoires. Personne, pourtant, n’osait imaginer un échec, tellement antinomique du modèle social luxembourgeois, en dépit de la menace de grève générale bien vite brandie par les syndicats.

Le LSAP sort de sa réserve A cet instant-là, nul n’imaginait non plus que les secrets entourant habituellement les discussions de cette Tripartite – autre tradition régulièrement dénoncée par ceux qui n’y sont pas conviés – seraient rapidement étalés sur la place publique. Ce sont les syndicats qui ont lâché le morceau en premier, au lendemain de la deuxième réunion du samedi 10 avril, rejetant en bloc et unanimement le paquet de mesures proposé par le gouvernement, jugé «inacceptable» pour l’OGBL, porteur de «régression sociale» pour le LCGB, «consternant» pour la CGFP… Même le parti socialiste a pris ses distances avec certains aspects des annonces gouvernementales, sortant de l’habituelle réserve dans laquelle les partenaires juniors de la coalition ont tendance à se confiner.

Cette levée de boucliers a alors incité le ministre des Finances Luc Frieden à improviser une montée au front devant les médias, pendant plus d’une heure et demie, pour défendre les positions du gouvernement, puis a amené Jean-Claude Juncker à écourter le quatrième des cinq rounds de négociation pour consulter en tête à tête toutes les parties prenantes. Un Premier ministre à l’affût de tout conseil bienvenu, au point d’aller en chercher auprès de quelques «anciens» tels son père spirituel Jacques Santer, ou bien encore Marcel Mart, Joseph Kinsch, Benny Berg et John Castegnaro, tous pionniers de la Tripartite des années 70. Lorsque le 4 mai prochain Jean-Claude Juncker prononcera son discours sur l’état de la Nation, toute cette agitation aura eu le temps de redescendre d’un cran. Mais il restera toujours un certain nombre de questions en suspens, à commencer par la pertinence même de l’«outil» Comité de coordination tripartite, salvateur à l’heure de la crise sidérurgique d’antan, mais peut-être plus forcément adapté aux contours contemporains d’une crise qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

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16 luxembourg

R & D

L’innovation toujours plus soutenue Luxinnovation affiche des résultats positifs pour 2008-2009. Son travail d’accompagnement de l’innovation devrait se renforcer dans les années à venir, notamment auprès des PME.

Sébastien Lambotte (texte), Etienne Delorme (photo)

Pour continuer à croître, il faut innover, développer de nouvelles compétences et de nouveaux services dans des secteurs porteurs. Rien n’est moins simple. Stimuler la compétitivité en apportant un soutien appuyé aux porteurs de projets de recherche, développement et innovation (RDI), qu’il s’agisse de centres de recherche, de laboratoires ou d’entreprises privées, c’est la lourde mission qui incombe à Luxinnovation. L’agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche, qui présentait le 19 avril dernier le bilan de ses activités pour l’année 2009, ne chôme pas. «Cette année a été riche et intense pour notre agence, marquée notamment par la célébration de ses 25 ans, a indiqué Marco Walentiny, son président. Ce fut surtout pour nous l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de mettre en perspective les chantiers majeurs sur lesquels nous travaillons de concert avec nos partenaires au Luxembourg.» Luxinnovation a présenté des résultats qu’elle qualifie de «résolument positifs» et «conformes aux objectifs qui ont été fixés par la convention pluriannuelle signée avec ses actionnaires pour la période 2008-2010». Au total, depuis deux ans, quelque 507 entreprises et 59 laboratoires de recherche publics ont pu bénéficier des services personnalisés de l’agence. Les résultats de 2009, toutefois, sont un peu en deçà de ceux de 2008, puisque l’année dernière, Luxinnovation n’a répondu aux sollicitations que de 219 entreprises et huit laboratoires. Un engouement moindre qui peut s’expliquer par le ralentissement économique.

Dynamique européenne Toutefois, la satisfaction est de mise quant au travail accompli et au chemin parcouru au cours de ces deux années. Le GIE, qui veut faciliter la rencontre entre le monde de la recherche et les acteurs de la place économique, se targue d’avoir réalisé 159 mises en contact, depuis 2008 (dont 60 l’année dernière), entre entreprises, laboratoires publics et experts aux niveaux national et

«Il faut positionner les stratégies d’innovation comme approche durable face à une conjoncture difficile» Marco Walentiny (Luxinnovation)

international. Elle a aussi participé à la réalisation de 66 dossiers (40 en 2009) de cofinancement public, soumis et acceptés par le biais des régimes d’aide des ministères de l’Economie et des Classes moyennes, et aidé à la création de 43 entre­prises innovantes à Luxembourg. «Ces efforts menés au plan national pour stimuler la créativité et l’innovation s’inscrivent également dans une dynamique européenne, et ce afin de répondre aux enjeux socio-économiques de notre époque, explique M. Walentiny. Nous avons assuré l’accompagnement des entreprises et organismes de recherche dans le montage de dossiers de financement pour les programmes de recherche européens et intergouvernementaux.» Le montant de ces aides à l’international n’est pas négligeable: en deux ans, ce ne sont pas moins de 30 millions

d’euros qui ont ainsi pu être obtenus dans le cadre de programmes de RDI internationaux. Il s’agit principalement du soutien financier de la Commission européenne. A l’échelle nationale, l’Etat n’est pas en reste et Marco Walentiny évoque des budgets annuels dédiés au cofinancement de projets de soutien à l’innovation se situant entre 28 et 30 millions d’euros, apportés par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur. A ce soutien national s’ajoutent également des aides venant du ministère des Classes moyennes et du ministère de l’Enseignement supérieur, ou encore les financements des différents départements de recherche au Grand-Duché. «Un fait marquant de cette année 2009 a été sans conteste l’adoption de la nouvelle loi du 5 juin relative à la promotion de la recherche, du développement

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et de l’innovation (RDI). Celle-ci a introduit neuf nouveaux régimes d’aides publiques», s’est par ailleurs félicité le président de Luxinnovation. Cette loi ouvre surtout de nouvelles perspectives à des acteurs qui n’avaient jusqu’alors que difficilement accès aux aides en la matière. «Ces neuf nouveaux régimes offrent des champs d’expérimentation importants, afin de soutenir l’innovation dans les petites et moyennes entreprises, les start-ups et les spin-offs, notamment. L’objectif est d’inciter l’activité RDI dans un plus grand nombre d’entreprises, et ainsi de contribuer à renforcer la compétitivité des entreprises et organismes de recherche privés ou publics. Nous allons travailler, tout au long de l’année 2010, malgré un contexte économique difficile, à la mise en œuvre de ces nouveaux dispositifs. Cela notamment pour aider les entreprises à préparer la sortie de crise», a ajouté Marco Walentiny.

Partenariats renforcés Pour faire entrer la notion d’innovation au sein des plus petites structures – sachant que quelque 60% des 300 organismes qu’elle accompagne sont des PME –, Luxinnovation a réactualisé l’ensemble des outils d’analyse et d’audit de l’innovation leur étant destinés et a mis en place plusieurs «Clubs innovations». «Ces activités, menées en collaboration avec la Chambre des Métiers, contribuent à positionner les stratégies d’innovation comme approche durable face à une conjoncture difficile», lit-on dans le rapport d’activité. Tournée vers 2010, l’agence veut davantage s’engager dans ces différents axes de travail. «L’objectif est bien de renforcer notre plan d’action destiné à encourager les entreprises et organismes de recherche à bénéficier des régimes et mesures d’aide définis par la nouvelle loi», a expliqué le président. Luxinnovation entend par ailleurs s’impliquer dans la mise en place de deux dossiers majeurs: la création d’un réseau de jeunes entreprises innovantes et le lancement d’une plate-forme nationale de valorisation des résultats de la recherche. En outre, «dans un souci de renforcement du système national d’innovation et de recherche», après

avoir signé, au cours du mois d’avril, une convention de collaboration avec le CRP Henri Tudor, l’agence devrait finaliser des accords avec le CRP Gabriel Lippmann, le Ceps/Instead, le Centre Virtuel de Connaissance sur l’Europe et le Fonds National de la Recherche. Enfin, Luxinnovation aura la lourde tâche de prépa­rer son futur. Courant 2010, en effet, il sera procédé à l’évaluation externe du contrat de performance pour la période 2008-2010, afin de préparer le suivant qui couvrira la période 2011-2013.

Développements

UN CLUSTER POUR L’éCO-TECHNOLOGIE EcoDev veut encourager les éco-entreprises luxembourgeoises. «Aujourd’hui, avec près de 35 collaborateurs aux compétences pluridisciplinaires, nous sommes à même d’offrir des expertises reconnues en matière de soutien aux nouvelles activités, de valorisation des résultats de recherche, d’accès aux programmes de financement national et européen, de transfert de technologies, de promotion de l’innovation et de la recherche ou encore de développement d’une stratégie ‘clusters’.» Le résumé des activités de Luxinnovation tient en une phrase dans la bouche de son président Marco Walentiny. Pour parvenir à soutenir une innovation utile, il faut, pour bien faire, que le monde économique et celui de la recherche puissent s’entendre sur des objectifs communs, dans des domaines porteurs de plus-value. Pour cela, Luxinnovation compte beaucoup sur la stratégie des clusters qui a été mise en place. «Pour chacun d’entre eux, l’objectif est de regrouper des entreprises de tailles diverses, ainsi que des organismes de recherche publics développant volontairement des relations de coopération dans un ou plusieurs domaines.» L’ensemble de

ces clusters fait partie d’un programme national dont Luxinnovation assure l’animation. Face au succès croissant de cette approche «public-privé», courant 2009, l’agence a voulu en améliorer l’efficacité et mettre en place une nouvelle stratégie de gouvernance de ces entités, en y renforçant la responsabilité des membres privés et publics. 2009 a aussi vu la naissance du dernier-né du genre. Il porte le nom d’«EcoDev». Il rejoint «SurfMat», cluster dédié aux technologies de traitement et revêtement de surfaces et du développement de nouveaux matériaux; «InfoCom», dédié aux technologies de l’information et de la communication; «AeroSpace», pour les technologies aéronautiques et aérospatiales et «BioHealth», qui s’attache aux sciences et technologies de la santé. «EcoDev se consacre aux éco-technologies et au développement durable. Il a pour objectif d’encourager les éco-entreprises luxembourgeoises à se développer et à créer de nouvelles activités dans une optique de valorisation des compétences du pays», préciset-on chez Luxinnovation. S. L.

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Danièle Fonck

A l’heure de dresser son bilan à la présidence du Conseil de presse, la directrice adjointe d’Editpress Luxembourg explique les enjeux de la loi modifiée sur les médias.

« Des rÈgles clarifiÉes » Frédérique Moser (interview), Olivier Minaire (photo)

Le nouveau Conseil de presse, organe paritaire composé de représentants des éditeurs et des journalistes, a été mis en place le 19 avril. Après un mandat de deux ans à la présidence, Danièle Fonck, première femme à occuper cette fonction, a cédé son siège à Josy Lorent, journaliste au Wort. Madame Fonck, pourquoi fallait-il réformer la loi sur les médias de 2004? «Cette loi était nécessaire à l’époque, puisque le Luxembourg a vécu sur une législation très ancienne. Les discussions, en amont du vote, n’ont toutefois pas été menées jusqu’au bout, sur de nombreux points (droit de réponse pour le moins ‘insolite’, définition de l’éditeur…). Mais ce qui s’est essentiellement passé en 2004, c’est que le législateur a fixé les devoirs du journaliste, sans pour autant préciser ses droits. Il a en outre fait quelque chose d’inadmissible, à savoir que le titre de journaliste, qui était protégé, ne l’était plus. Certaines personnes s’en sont rendu compte à l’époque, mais comme la loi était quasiment bouclée, une restriction de dernière minute a été introduite: si le conseil de presse se dotait d’un code de déontologie, alors il serait possible, au bout de trois ans, de reformer la loi. C’est ce que nous venons de faire. Cette réforme était l’un des objectifs clés de votre mandat… «Je voulais absolument qu’elle aboutisse. Il s’est avéré urgent de réglementer en la matière et protéger à nouveau le titre de journaliste, car le Conseil de presse s’est retrouvé avec toute une série de procès devant le tribunal administratif. Intentés, notamment, par certaines personnes, travaillant dans l’audiovisuel ou l’enseignement, qui s’étaient vu refuser la carte. Pourquoi faudrait-il délivrer une carte de presse à des personnes qui publient de temps en temps un texte ou un poème? Le journalisme est une profession, c’est un métier, c’est aussi une vocation, mais pas quelque chose que l’on fait de temps à autre, sans être soumis à aucune règle.

Le journaliste professionnel, justement, qui est-il? «C’est une personne qui exerce un métier, est rémunéré pour cela, mais c’est aussi une personne qui travaille sous la responsabilité d’un éditeur. Qu’il soit sous contrat ou pigiste, cela ne change rien. C’est toujours l’éditeur – lui aussi soumis à un ensemble d’exigences – qui est responsable. Le journaliste professionnel ne peut être une personne qui exerce simultanément un autre métier. Il fallait donc remettre de l’ordre dans tout cela. Le gouvernement, et le ministre de tutelle, ont accepté immédiatement d’emprunter ce chemin. Un chemin qui fut long à parcourir… «Nous avons essayé de faire reformer quelques articles de la loi en vigueur. Une première fois, nous avons eu des oppositions formelles du Conseil d’Etat – composé de nombreux juristes qui tiennent au respect de leur titre mais n’ont pas la même approche par rapport aux journalistes! De nombreuses discussions ont eu lieu, en particulier avec la commission parlementaire, et une seconde ébauche est allée au Conseil d’Etat, qui a de nouveau fait des difficultés. Il ne parvenait pas à comprendre qu’en protégeant le journaliste professionnel, on pouvait néanmoins laisser d’autres personnes s’appeler journalistes, sans qu’elles ne tombent sous les règles du Conseil de presse. Cette coexistence de deux appellations proches vous semblait-elle acceptable? «Protéger le titre de journaliste professionnel est un compromis respectable. Finalement, que quelqu’un mette dans un bottin téléphonique ‘journaliste’, ‘horticulteur’ ou autre… on s’en moque. Il y a toujours eu des gens qui se donnent de faux titres. Mais le journaliste professionnel doit être celui qui a une carte professionnelle. Et c’est là où je ne suis pas tout à fait satisfaite, car le Conseil d’Etat est opposé à ce que la carte de presse professionnelle soit inscrite dans la loi, au même titre que la référence au code de déontologie. Ce qui, pour nous, est quand même essentiel. Mais puisque nous avons eu satisfaction sur la protection du titre et que la loi réfor-

mée accorde au Conseil de presse l’autorégulation la plus vaste possible, il devient dès lors possible de réglementer en interne. Là où intervient la victoire, c’est que la loi sera publiée au Mémorial avec, en annexe, le code de déontologie. Il aura donc un caractère officiel et sera applicable non seulement aux membres du Conseil de presse, mais à tout un chacun. Ne craignez-vous pas que cela engendre une recrudescence du nombre de plaintes? «Non, car nous aurons une commission d’appel des cartes – qui sera présidée par Me Jean Mischo (diplomate et ancien avocat général à la Cour de Justice européenne, ndlr.) – et cela m’étonnerait que les décisions prises par un très grand juriste soient régulièrement contestées par le tribunal administratif. Qu’est-ce qui va changer, concrètement? «Une clarification des règles pour l’attribution de la carte de presse professionnelle. Les personnes qui cumulent des activités journalistiques et publicitaires ne pourront notamment pas l’obtenir. Nous faisons de la promotion et demandons à tous les journaux de la publier régulièrement. A partir de là, un citoyen – qui a des droits, mais aussi des devoirs – peut et doit demander, par exemple à une personne qui vient sonner chez lui pour obtenir des informations ou des photos, sa carte de journaliste professionnel. Les personnes qui sont apparemment contestées par tant de monde n’ont pas cette carte. C’est simple. Jusqu’à présent, peu de cartes étaient retirées à leur titulaire… «Le prochain conseil de presse aura pour mission de veiller très sérieusement à cela, et au besoin, de retirer des cartes. Tous les ans, certaines sont retirées, même si on n’en parle pas beaucoup… Avec l’entrée en vigueur de la loi, il y aura une grande révision. Le métier de journaliste est un et indivisible. Y aura-t-il également un contrôle sur la qualité du traitement de l’information, notamment au niveau des médias électroniques?

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«Dans ce domaine, en particulier dans les forums de discussion sur Internet, on trouve de tout et n’importe quoi. C’est extrêmement difficile de réguler, car on ne sait pas qui s’en occupe. C’est pourquoi j’ai insisté sur la définition de l’éditeur, ses droits et devoirs. Y a-t-il quelque chose à faire? Oui, bien évidemment. Il y a la loi. L’injure, la calomnie, la diffamation… sont des principes de base. Et vous pouvez à n’importe quel moment attaquer ces gens-là en justice. Xavier Bettel s’apprête à ester en justice. Etesvous favorable à une multiplication des actions devant les tribunaux? «Face aux dérives d’une ‘certaine’ presse, je crois qu’il faut que la loi générale serve. Il y a des lois, elles sont là pour être utilisées, et le citoyen ne doit pas avoir peur d’y recourir. Il y a un droit pénal, un droit civil… qui ont leur raison d’être. Il y a très peu de jurisprudences, au Luxembourg… «Effectivement, car le problème est que souvent les citoyens ont peur, en redoutent aussi le coût. Cela joue beaucoup. Et peut-être s’agit-il aussi d’une question d’approche, presque philosophique… Le Luxembourg est un petit pays, ses habitants sont très pragmatiques et peut-être se disent-ils, avec bon sens, qu’il y a des choses dont on prend acte et que l’on classe à leur juste valeur. Mais peu à peu, l’espace se brouille entre ce qui relève d’un travail journalistique ou non… «C’est pour cela qu’il existe un Conseil de presse, et qu’il est important de rappeler au grand public qu’il y a une vraie institution, paritaire, qui fixe des règles et veille à leur bonne application, et que l’on peut s’adresser à lui. Ne faudrait-il pas rendre les décisions du Conseil de presse plus transparentes? «C’est une nouveauté et depuis la mise en ligne du nouveau site Internet, on trouve toutes les décisions de la commission des plaintes, ainsi que les noms des journalistes professionnels qui ont une carte. C’était un des points du programme de ma prési-

«Le journaliste professionnel ne peut être une personne qui exerce simultanément un autre métier. Il fallait remettre de l’ordre dans tout cela» Danièle Fonck (Conseil de presse)

dence et il a fallu près de deux ans pour résoudre les questions techniques. Désormais, nous jouons la transparence absolue. Xavier Bettel a demandé au gouvernement d’organiser une campagne d’information sur les droits et devoirs des journalistes. Pensezvous que les autorités publiques doivent se saisir de cette question? «Nous ne sommes pas en dictature et les journalistes ne sont pas des sous-fifres étatiques! Par essence, le journalisme est libre et indépendant et c’est pour cela que je suis ravie que la réforme prévoie la plus large autorégulation possible. Il appartient au Conseil de presse d’agir. Je lance un appel à tous les éditeurs pour qu’ils publient régulièrement les communiqués du Conseil de presse, pour que le grand public sache à quoi s’en tenir. De même, ce serait une bonne idée qu’à côté de la publication des ours – avec la composition de l’actionnariat et des conseils d’administration – tout le monde publie le code de déontologie. Il ne sera pas inintéressant de découvrir dans ce contexte que les journalistes ont plus de devoirs qu’ils n’ont de droits.

Le texte de loi sur l’accès à l’information devrait-il prévoir des droits spéciaux pour les journalistes? «C’est un vaste débat… Le journaliste peut-il être un citoyen privilégié? Je ne le crois pas. Ce qu’il faut obtenir, c’est un accord spécifique pour la profession qui réglementera, en quelques points, la façon de travailler avec les institutions publiques et l’Etat. La protection des sources est-elle renforcée avec cette nouvelle loi? «Elle existe et c’est une très bonne chose; d’ailleurs, la loi la bétonne. Pourquoi était-il si important de protéger le titre de journaliste professionnel? «La plupart des professions sous titre vont de pair avec un diplôme. Dans le journalisme, on a toujours toléré l’autodidacte… et c’est une bonne chose que de ne pas se priver de vrais talents. Le métier doit toutefois être protégé car il a sa spécificité et implique une très lourde responsabilité. N’est-ce pas le journaliste – ou la presse en général – qui œuvre le mieux pour la cohésion de la société? N’est-ce pas elle qui agit par essence pour la citoyenneté? }  20

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{ Que pensez-vous, justement, du ‘journaliste

Photo: Luc Deflorenne (archives)

citoyen’, qui anime des blogs par exemple? «Il y a erreur, comme si souvent à notre époque, sur la terminologie. Cela prouve l’attractivité du métier, mais ce n’est pas du journalisme. Ce n’est pas parce qu’on est sur un blog – ou parce qu’on exprime de temps à autre son opinion – que l’on est un journaliste.

Xavier Bettel

La coupe est pleine Régulièrement victime, dans certaines publications, d’attaques et de ce qu’il considère comme des atteintes intolérables à sa vie privée, le député libéral Xavier Bettel a poussé un véritable «coup de gueule» à la tribune du Parlement, le 17 mars dernier, et demandé au gouvernement de lancer une campagne d’information sur ce que doit être – et ne pas être – un journaliste professionnel. Estimant qu’une ligne rouge avait été récemment franchie, il a en outre décidé d’attaquer désormais systématiquement – au pénal, avec citation directe – les responsables de telles publications. «Je ne peux qu’encourager les gens qui s’estiment victimes de diffamations, d’injures ou de calomnies à ne pas se laisser faire», explique-t-il. F. M.

Certains blogueurs, pourtant, prétendent faire l’information? «Ils ne font pas l’information et ne sauront jamais la faire. La presse dite ‘écrite’ est souvent considérée comme déjà morte – or, je dis qu’elle le ne sera jamais. D’abord, parce qu’on aura toujours besoin de lire. On avait déjà entendu ce discours à l’arrivée de la radio et de la télévision. Ensuite, parce les journaux – sur papier ou sur Internet, d’ailleurs – ont pour ‘vocation’ de faire de l’information. Pour exercer le métier de journaliste, donc pour informer un maximum de personnes sur des sujets qui concernent toute la société, toute une institution comme l’Europe, toute une planète… il faut avoir les contenus, le métier, le savoir-faire… et la distance, aussi. Les gens qui font soi-disant du journalisme citoyen écrivent sur un sujet qui les intéresse, à un moment donné, pour quelques amis dont l’opinion les intéresse, et cela n’a rien à voir avec un acte citoyen, cela n’a rien à voir avec de la politique sociale et sociétale. Le problème – que les politiques n’ont pas compris – c’est que le danger d’Internet est que plus personne n’aura de vue globale sur des sujets globaux. Mais qu’est-ce qui fait la cohésion de la société? Des sujets communs, des problématiques communes, des directions communes. Des solutions communes. Et ça, on ne le fait pas individuellement, dans son coin, en amateur… fût-ce en amateur averti. Pourquoi lancer cet avertissement aux politiques? «Parce qu’ils ont tendance à croire que la panacée, c’est Internet alors que c’est un danger mortel pour eux. Ils n’arrivent plus à faire passer leurs messages. Parce que plus personne ne les

lit, s’ils ne sont pas ludiques, mode, branchés… Les jeunes en font quoi? Ils zappent. C’est pour cela que l’instruction publique est si importante dans une société. Les gens doivent savoir les mêmes choses, au même moment. Que faut-il faire pour cela? «Il faut faire ce que font tous les pays au monde à l’exception du Luxembourg, des programmes NIE (Newspapers In Education), où l’on apprend à familiariser les jeunes avec la presse. C’est pour cela que nous avons tenu à avoir enfin, au moins, une Semaine de la presse institutionnalisée. L’objectif est de familiariser un maximum d’élèves – et peut-être aussi des enseignants – avec l’information, avec la presse, pour bien en expliquer l’utilité et les subtilités… Chaque année, une thématique est définie et les enseignants travaillent avec leurs élèves sur la base de fiches. Vous clamez votre foi dans l’avenir de la presse écrite. Sur quoi repose-t-elle, alors que les médias électroniques foisonnent? «Je crois que l’euphorie retombera, chez certains producteurs, le jour où ils auront fait faillite, où tout cela leur aura coûté une fortune. Et je crains fort que l’euphorie retombera également quand il y aura un gros problème, qu’il n’y aura plus de cohésion sociale. Quelle société produisons-nous? On nous parle de belles choses, d’un monde juste, équitable… Comment ferons-nous, alors que nous sommes en train de dissocier les gens? La cohésion sociale est une des grandes missions de la presse généraliste – que je distingue de la presse spécialisée, qui s’adresse à certaines catégories de personnes et qui a également ses raisons d’être. C’est un appel du pied aux pouvoirs publics pour qu’ils s’engagent davantage à vos côtés? «Evidemment. Je pense que la classe politique doit soutenir la presse en valorisant ce message par le biais de l’école, parce que tout passe par l’école. D’autre part, elle doit le faire en contribuant, comme le font tous les Etats démocratiques du monde, à aider la presse à vivre.»

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Branding

capital advantages

Without anything like the marketing budget of larger nations, Luxembourg relies on events like the ING Europe-Marathon on 15 May this year to promote itself.

Brian Power (text), Luc Deflorenne (photo)

Getting a group of people with their own separate interests to agree on anything can be tricky, yet this is precisely what is required for Luxembourg as it attempts to brand itself abroad, but it is not able to fund the large billboard-type advertising campaigns thrown out by countries like Switzerland and Austria. “Switzerland is a good example,” says Geraldine Knudson, city manager at Ville de Luxembourg, “there is a lot of diversity there, three languages, big cities but also a strong rural element, yet when people think about it as a country, more or less the same film plays in everybody’s head.” So what can be done for this country? “All the bodies here who communicate have to agree on a single set of messages,” she says. Easier said than done? It would appear that way, according to Erich François, managing director of step by step and organiser of the ING Europe-Marathon. “As an example, the Union Commerciale is not necessarily in favour of the marathon, but there is also Luxembourg City Shopping Center, which looks after the shopping district in the Uptown part of the city. Last year it sponsored the marathon. So these apparently similar groups have totally different opinions on the race.”

Keeping things different The effect on local businesses varies when it comes to the marathon, with restaurants and especially hotels reporting a surge in business, according to a survey from the University of Trier. For shop-owners, it is a perhaps a different proposition. “They do not benefit on that one day,” says Knudson, “but whether that shortfall is made up at other times because of people coming back to the city is another point.” What is sure is that, with approximately 5,000 of the 8,000 participants coming in from abroad, and a total of 13,000 extra people in the city, everyone can benefit from the extra money they bring in, not to mention any return visits they may make. From a business perspective, shops are not too pleased the marathon takes place on a Saturday, rather than the usual Sunday, but as François points out, this is precisely what makes it different. Furthermore, it only starts at six o’clock, when most shops would

“The marathon is an international reflection of the city” Geraldine Knudson (Ville de Luxembourg) with Erich François (step by step)

be closing anyway. “It is my ambition that people go into the city for the shopping and stay for the marathon,” he continues. That the race can also serve as a symbol of Luxem­bourg abroad is a point that both Knudson and François agree on. “People come up to me in Paris, on the booth, and say that they’ve heard about the night run in Luxembourg,” smiles François. More locally, Knudson believes that “as yet, there is a missing collective image on the part of people here, the identity has not been agreed upon, and that will have to happen before we can tell o­thers.” This is not to say Luxembourg lags behind in terms of what it offers, even if it does in terms of how it goes about publicising it. “The marathon brings new people here and they discover something surprising and want to return. It is a niche race in the sense that it is small and different, but that fits into Luxembourg perfectly. And it showcases the city to local people and to the Greater Region, highlighting its leadership role,” states Knudson. “We can also show that the city is different to other places by running the course through

it,” continues François, “but we have to do more publicity for the city, and everyone must work together when it comes to that. Take Venice as an example: their tourist board pays for the marathon to have a booth at expos around the world. When I bring the Luxembourg marathon to these events, I am showing Luxembourg. My booth is Luxembourg, and it is one of my unique selling points. And I am paying for it.” In order for the marathon to grow, it is foreign runners to whom it should look, according to François, and interest is growing from abroad. Branding a destination takes time, and just as Luxembourg is looking to fine-tune its message, so too is the marathon looking to develop. “For that weekend we fill the hotels in Luxembourg. Who else has done that in five years?” asks François. “The marathon is a vehicle to make money for everyone. Everybody can take part in it in one way or another. But you have to do something and go with the change.” It is one event where everyone can join together and benefit, and show the same message to the world: that Luxembourg is truly different.

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José Manuel da Encarnaçao Pessanha Viegas

L’ambassadeur du Portugal au Luxembourg souligne que la situation économique au Portugal est «absolument sous contrôle». Mais il espère trouver des solutions au problème de chômage de la communauté portugaise au Grand-Duché.

« le cinquiÈme voisin »

Aaron Grunwald (interview), Julien Becker (photo)

Parcours

reconnaissant de l’accueil Agé de 63 ans, José Manuel da Encarnaçao Pessanha Viegas est entré dans la vie diplomatique en 1975. Sa carrière à l’étranger l’a notamment mené à Rome (1986-1991), Toronto (1991-1995), Abidjan (2001-2002) et Kiev (2004-2008). «Toutes les ambassades sont à la fois similaires et différentes. Parce que le travail qu’on y fait mentalement est le même, mais tous les pays sont évidemment différents.» En poste au Luxembourg depuis novembre 2008, il y vit sa dernière mission hors du Portugal. «Ici, il n’y a pas de soucis, c’est un pays modèle en matière d’organisation, sans doute un des plus développés au monde. Je suis très reconnaissant aux autorités et au gouvernement luxembourgeois pour la qualité de l’accueil de la communauté portugaise qui, quand même, a beaucoup travaillé pour la prospérité de ce pays.» Ses distinctions comprennent la Grand-Croix de l’Ordre du Mérite du Portugal, Commandeur dans l’Ordre National de la Côte d’Ivoire, Officier dans l’ordre de «Infante D. Henrique» du Portugal, et Chevalier dans l’Ordre du Mérite d’Italie. A. G.

Monsieur l’Ambassadeur, vous êtes ici depuis un an et demi. Le Luxembourg doit vous paraître calme comparé à quelques-uns de vos précédents postes… «C’est vrai qu’en Côte d’Ivoire, j’ai vécu un coup d’Etat et une guerre civile. Ce fut très intéressant d’un point de vue politique, mais plutôt stressant sur un point de vue personnel, car j’étais là-bas avec ma famille. J’y ai vu des hommes morts et beaucoup de sang et j’ai moi-même été évacué avec ma famille. Le coup d’Etat a eu lieu en septembre 2002 et nous avons été évacués en février. J’y suis retourné en mai 2003 et j’ai finalement fermé l’ambassade le 13 septembre. Voilà. J’ai aussi vécu des événements politiques intenses, comme la ‘révolution orange’ de 2004 en Ukraine. Elle ne fut heureusement pas très violente, mais hélas, le pays a toujours vécu, pendant ces années, dans une sorte de crise politique permanente. Au Luxembourg, la communauté portugaise est très importante. Comment jugez-vous les liens qui unissent les deux pays? «Je dirais que le Portugal est le cinquième voisin, en comptant l’Allemagne, la France, la Belgique et les PaysBas. Le Portugal n’est pas le principal partenaire économique, mais la forte communauté portugaise présente ici rapproche effectivement les deux pays. Il y a aussi beaucoup de choses qui nous rapprochent, comme la religion, voire le football. Il y a beaucoup de joueurs portugais qui jouent dans les clubs ici! Le Portugal, comme de nombreux autres pays, a fait face ces derniers temps à de nombreux défis dans le contexte de crise économique mondiale. Pensez-vous que votre pays a été injustement pris pour cible par la commu-

nauté financière internationale et les gouvernements étrangers? «Il y a en effet une certaine injustice. Je pense que tous les pays de l’Union européenne sont frappés et certains plus que d’autres, comme peut l’être la Grèce. Pour certains, le Portugal aussi est durement touché. Je me refuse en tous les cas de dire que le Portugal est dans une crise économique. La situation n’est pas encore – et j’espère bien qu’elle ne le sera jamais – dramatique, parce que nos finances publiques sont absolument sous contrôle. Il est vrai qu’avec la crise économique de l’année dernière, le déficit des comptes publics a quelque peu dépassé ce qui était attendu. Ainsi, le déficit pour 2009 s’est élevé à 9,3% du PIB. Il est prévu d’essayer de le réduire à 8,3% dès 2010 et puis de poursuivre les efforts les années suivantes. La crise touche évidemment tout le monde mais nous allons tous essayer d’entrer de nouveau dans les critères du pacte de stabilité et de croissance. Cela a été très bien accepté par tout le monde, même si cela demande un certain nombre de sacrifices du peuple portugais. Les salaires des fonctionnaires ont été gelés pour les prochaines années, avec pour objectif de parvenir à stabiliser le pouvoir d’achat. Et il y a eu également une légère augmentation des impôts, mais il n’y a pas d’autre choix que de demander des sacrifices à tout le monde pour remettre les comptes publics en ordre. Encore une fois, la situation est totalement sous contrôle. Compte tenu de cette importante communauté portugaise au Luxembourg, avez-vous parfois le sentiment d’être ‘maire’ plutôt que diplomate? «Je ne dirais pas le maire, parce qu’il y a tout de même un consul général ici. Le rôle de l’ambassadeur est plutôt de coordonner l’ensemble des services qui sont délivrés ici. Nous avons par exemple une centaine de professeurs de portugais. Et puis,

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il y a aussi un centre culturel de l’Institut Camões au Portugal. Je dirais plutôt que c’est le consul général du Portugal qui joue ce rôle de maire. Mais évidemment, j’accompagne de très près tous les problèmes de la communauté portugaise et j’assiste souvent à des événements qu’elle organise. Comment jugez-vous le niveau d’information qu’ont les Luxembourgeois sur le Portugal et les Portugais? «Je pense que d’une façon générale, ils sont assez bien informés, essentiellement en raison de la grande taille de la communauté portugaise ici. Il y a également pas mal de Luxembourgeois qui ont déjà visité le Portugal. Les rapports entre les deux pays sont excellents, ce qui facilite aussi le niveau de compréhension des uns par rapport aux autres. Dans mon entourage privé, je connais aussi bon nombre de Luxembourgeois qui ont déjà visité le Portugal et qui l’aiment beaucoup. Comment jugez-vous le niveau des relations économiques entre les deux pays? «Les relations économiques sont bonnes, évidemment, mais je dirais qu’elles ne le sont pas assez, dans le sens où il serait possible d’aller plus loin. Il est clair que les volumes des échanges commerciaux ne sont pas tellement élevés. Le Portugal exporte vers le Luxembourg surtout des vins, du poisson et des produits alimentaires. L’année dernière, cela a représenté environ 50 millions d’euros, c’est-à-dire 0,16% du total de nos exportations. Ce qui n’est pas beaucoup. En termes d’échanges commerciaux et d’inves­ tissements, y a-t-il des objectifs que vous n’avez pas atteints? «Au niveau des échanges commerciaux du Portugal, les importations venant du Portugal concernent essentiellement

«Les Portugais ont beaucoup aidé à construire ce pays au cours des 30 dernières années» José Manuel da Encarnaçao Pessanha Viegas

la catégorie ‘machines et équipements’ et d’après les éléments dont je dispose, nous avons importé l’année dernière quelque 80 millions d’euros, ce qui représente 0,29% du total des importations du Portugal. Mais cela veut aussi dire que nous importons plus que nous n’exportons. Je pense donc que là, il y a matière à faire mieux, surtout en considérant le fait que même du côté des exportations, je pense qu’elles sont essentiellement destinées à la communauté portugaise qui habite au Luxembourg, et moins au reste de la population. Je tiens pourtant à dire aux importateurs luxembourgeois qu’il y a beaucoup de produits portugais de très bonne qualité et qu’il serait peut-être intéressant de les vendre aussi ici. Si je veux par exemple acheter des chaussures portugaises au Luxembourg, il m’est difficile d’en trouver. Dans l’habillement ou dans le mobilier, il y a de très bons produits portugais et j’incite vraiment les Luxembourgeois à les découvrir.

Même les vins portugais, qui ont un très bon rapport qualité-prix, sont très connus des Por­ tugais, mais pas assez, encore, des Luxem­ bourgeois, qui préfèrent plutôt des vins français qui sont plus connus, ou alors des vins luxembourgeois. Quelles sont vos priorités cette année? «Un des soucis qui me préoccupent le plus, ici, c’est le chômage de la communauté portugaise. C’est clairement ma priorité numéro un. J’ai déjà eu l’occasion de m’en entretenir avec beaucoup de ministres avec qui j’ai d’excellents rapports, à l’image des rapports qu’entretiennent les deux pays. Dans la mesure où la communauté portugaise est très importante ici, c’est elle qui est aussi peut-être la plus frappée par la hausse du chômage. Actuellement, le taux de chômage au Luxembourg est de 6,5% de la population active. Mais plus spécifiquement, le taux de chômage des Por}  26 tugais s’élève à 32,6% de la communauté.

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«Le taux de chômage au Luxembourg est de 6,5% de la population active. Mais le taux de chômage des Portugais s’élève à 32,6% de la communauté» José Manuel da Encarnaçao Pessanha Viegas

Photo: Etienne Delorme (archives)

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Import/export

Veut mieux faire Selon les données de l’ambassadeur du Portugal, le montant des exportations du Luxembourg à destination du Portugal s’élevait à quelque 80 millions d’euros en 2009. Les importations en provenance du Portugal, elles, ont flirté avec les 50 millions d’euros. Les principales exportations luxembourgeoises se situent dans le secteur des métaux (plus de 10,9 millions d’euros en 2009, selon le Statec) et les principales importations dans le domaine de l’alimentaire (19,2 millions) «Je pense qu’on pourrait faire un effort supplémentaire pour augmenter les exportations portugaises vers le Luxembourg», explique l’ambassadeur. Les investissements directs du Portugal au Luxembourg s’élèvent à près de 138,5 millions d’euros en 2008 (ce qui place le Portugal au huitième rang) et à près de 520 millions entre 2004 et 2008, selon l’ambassade du Portugal. Les investissements directs du Luxembourg au Portugal ont totalisé 423,8 millions d’euros en 2008 et plus de 1,1 milliard d’euros de 2004 à 2008. A. G.

{ Comment expliquez-vous cette forte propor-

tion? «Les Portugais aujourd’hui, tout comme quelques-uns de leurs aïeux arrivés dans les années 80, ne maîtrisent pas suffisamment la langue française écrite pour pouvoir passer des tests qui permettent, ensuite, d’accéder à des cours de formation. Il faudrait donc essayer de donner une formation supplémentaire à ces ouvriers portugais qui se trouvent en ce moment au chômage. Ce n’est pas un secret: les Portugais ont beaucoup aidé à construire ce pays au cours des 30 der­­ nières années, puisque la vraie vague d’immi­ gration date des années 70. Au regard de la grande qualité des rapports qui unissent les deux pays, j’espère sincèrement que nous pourrons trouver des solutions un peu plus efficaces pour résoudre le problème du chômage de la communauté portugaise.

Les conditions sur la double nationalité ont changé le 1er janvier 2009. Combien y a-t-il, aujour­d’hui, de Portugais disposant de la double nationalité? «La loi luxembourgeoise prévoit en effet désormais la possibilité d’avoir la double nationalité. Et ça, c’est un gros avantage pour les Portugais. Je les encourage d’ailleurs toujours à conserver leur nationalité portugaise, mais aussi à acquérir la nationalité luxembourgeoise. La communauté portugaise au Luxembourg compte environ 90.000 personnes. J’estime qu’environ 2.000 d’entre elles ont la double nationalité. Ce n’est pas encore beaucoup, mais je pense que dans le futur, elles vont être plus nombreuses. A

partir du moment où les gens habitent ici depuis longtemps, qu’ils travaillent ici et qu’ils ont une famille ici, c’est vraiment dans leur intérêt d’acquérir cette nationalité luxembourgeoise. Cela leur permet, en outre, d’accéder à de meilleures opportunités d’emploi. Le test de la langue n’est-il pas une barrière presque insurmontable pour les Portugais? «Non, je ne pense pas. Il s’agit là d’une exigence normale. Après tout, nous aussi au Portugal, nous demandons aux étrangers qui veulent acquérir la nationalité portugaise de subir un examen dans la langue portugaise. Il n’y a rien de choquant à demander aux Portugais de faire un effort supplémentaire pour apprendre non seulement le français, mais aussi le luxembourgeois. Quelle est la prochaine manifestation importante sur votre calendrier? «Actuellement, nous sommes dans les préparatifs des festivités entourant notre fête nationale, le 10 juin, qui commémore la disparition, en 1580, de notre poète le plus important, Luís Vaz de Camões. C’est le plus grand événement que nous organisons ici. A cette occasion, plus de 400 personnes sont attendues dans ma résidence. Il y aura aussi une cérémonie à la statue de Camões, au pied de laquelle sera déposée une gerbe de fleurs. Il est également prévu d’autres événements, organisés par des associations portugaises, et qui ne vont pas se limiter à une journée, mais pourraient durer une semaine, voire plus.»

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28 luxembourg

CRP Henri Tudor

Tout en nuances

Le centre de recherche public a subi les contrecoups de la crise et a éprouvé des difficultés à mobiliser  les entreprises sur des projets. Malgré tout, les résultats 2009 restent dans le vert.

Frédérique Moser (texte), Luc Deflorenne (photo)

2009 fut pour le CRP Henri Tudor une année particulière. Tout d’abord, ‘sa’ figure historique, Claude Wehenkel, a tiré sa révérence et la direction fut confiée à Marc Lemmer (lire paperJam juin 2009). Ce dernier s’est donc plié à sa première présentation de rapport annuel, le 14 avril dernier. Ensuite, l’année fut marquée par un virage important, puisque le CRP s’est doté d’un projet d’entreprise visant à «rendre l’organisation interne plus agile, flexible, transparente, orientée vers les compétences interdisciplinaires du centre et vers les besoins socio-économiques». Enfin, la brutalité de la crise économique n’a pas manqué d’influer significativement sur les activités. La présentation des chiffres est revenue au président Georges Bourscheid, qui a indiqué que «les entreprises ont réduit leurs investissements en R&D, notamment dans les secteurs financiers et de la production manufacturière et le CRP Tudor a eu beaucoup de mal à les mobiliser dans différents projets. Nombre d’entre eux ont été repoussés à 2010 et au-delà». Mais ces effets négatifs ont été contrebalancés par une hausse «impressionnante» des nouveaux contacts établis, tant au Luxembourg que dans la Grande Région, voire au-delà. Les recettes contractuelles enregistrent ainsi une hausse de 23,8% par rapport à 2008. «Certainement les premiers effets de la création d’une nouvelle structure liée au business development, a souligné M. Boursheid. Tandis que les investissements liés à la recherche compétitive en 2008 laissaient à désirer, en 2009, cette dernière a représenté 10% de nos activités.» Le produit global dépasse ainsi les 38 millions d’euros en 2009, contre 32 millions d’euros l’année précédente et le taux d’autofinancement atteint 40% (contre 35% en 2008), pour un budget total de 40 millions d’euros. Une progression due en grande partie à la «diversification et l’expansion géographique des efforts du CRP en matière de recherche contractuelle, ainsi qu’à une participation renforcée dans les programmes du Fonds National de la Recherche». Et Georges Bourscheid de se féliciter du fait que «la plupart des objectifs fixés avec le gouvernement dans le cadre du contrat de performance ont été dépassés». Intervenant en tant que représentant du ministère de la Recherche, Pierre Decker, Premier conseiller de gouvernement, a toutefois refroidi

«Le CRP Tudor veut aller jusqu’au bout de la chaîne de l’innovation pour les produits issus de ses recherches» Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)

l’ambiance en expliquant que le ministère de tutelle souhaitait voir «hissée la participation des centres de recherche dans les programmes européens. Les appels à projets, notamment ceux lancés pour le 7e programme-cadre de l’UE, montrent une image peu favorable du Luxembourg», a-t-il asséné, indiquant que le gouvernement allait accorder une importance accrue à cet indicateur dans les prochains contrats de performance.

à la traîne Tout en saluant les efforts accomplis par le CRP Tudor dont les résultats sont qualifiés de «globalement positifs», M. Decker a également révélé que le ministère avait constaté avec surprise que le centre de recherche «était un peu à la traîne au niveau des indicateurs de transferts de technologie». Une observation qui a fait réagir Claude Wehenkel: pour lui, l’un de ces indicateurs, le nombre de brevets déposés, n’est absolument pas le reflet du niveau des activités de recherche menées. Marc Lemmer, pour sa part, a mis en avant les réalisations enregistrées dans la chaîne de l’innovation, notamment les progrès accomplis en

matière de créations de spin-off. «La décision récente du conseil d’administration d’entrer dans le capital de la société Monitor-IT (qui développe et commercialise un appareil de monitoring pour insuffisants cardiaques, ndlr.) est, de ce point de vue, un événement historique», a-t-il indiqué, arguant de la volonté du CRP Tudor «d’aller jusqu’au bout de la chaîne de l’innovation pour les produits issus de ses recherches». Sur le plan de la valorisation commerciale, l’exercice écoulé a vu le lancement sur le marché de plusieurs produits prometteurs, dont certains pourraient aboutir, à leur tour, à la création de spin-off. Pour soutenir son développement, le centre de recherche s’appuie sur un effectif croissant (402 personnes en 2009, soit une hausse de 16%), multiculturel et très qualifié. L’an dernier, 108 projets de recherche, 149 publications scientifiques, 42 thèses de doctorat codirigées avec des universités européennes et six soutenances de thèses (réussies!) sont venues renforcer sa notoriété. «La preuve qu’un centre de recherche orienté ‘innovation’ peut jouir d’une reconnaissance scientifique internationale», a souligné Georges Bourscheid.

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C’est votre

CHOIX 2

Tout au long de notre vie, nous faisons des choix. Petits ou grands, ces choix ont des conséquences sur notre environnement. Saviez-vous que la consommation annuelle d’eau minérale par habitant au Luxembourg est de 140 litres? Riche en minéraux, notre eau provient des sources de la vallée de la Sûre. Un produit local à empreinte écologique positive. Moins de transport, moins de dépense énergétique, moins de pollution, moins de dioxyde de carbone. En buvant l’eau de notre pays, vous préservez notre environnement. Et ce qui est bon pour notre planète est bon pour l’homme.

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30 luxembourg Démographie

Un demi-million d’habitants Le cap des 500.000 personnes vivant au Luxembourg a été franchi en 2009. Au 1er janvier de cette année, selon le Statec, 502.066 vivaient sur le territoire national. Au cours de l’année dernière, la population résidente a augmenté de 8.866 habitants. La population du Grand-Duché a pratiquement doublé en un siècle. Mobilité

Howald sur les rails

Fonds Monétaire International

Luxembourg doit cultiver la flexibilitÉ Les experts qui ont passé le pays au scanner pointent l’urgence des réformes et la bombe à retardement que constitue le système de pensions. L’expert du FMI Alex Hoffmaister (à gauche) a souligné la «politique rapide et agressive» du Luxembourg qui a pu sauvegarder le secteur financier et réduire l’impact négatif de la crise sur l’économie.

Après la gare périphérique de Cessange, c’est au tour de celle d’Howald d’entrer dans le circuit législatif. Le projet de loi autorisant l’aménagement de sa première phase a été approuvé en conseil de gouvernement. Destinée à soulager la gare centrale de l’afflux des voyageurs frontaliers venant de France, elle sera aussi, dans une phase ultérieure, reliée au réseau du tram. Cette première phase prévoit la réalisation d’un quai à voyageurs unique dont l’accessibilité est assurée par une passerelle provisoire. Son coût: 42,8 millions d’euros.

Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)

C’est, en millions d’euros, le montant de l’aide spéciale accordée par l’Etat dans le cadre de la création de la nouvelle commune d’Esch-sur-Sûre, sur la base du recensement 2009. Cela correspond à un montant de 2.500 euros par habitant de la nouvelle commune qui sera issue de la fusion de celles d’Esch-sur-Sûre (293 habitants), Heiderscheid (1.405) et Neunhausen (329). Le siège de cette nouvelle commune sera établi à Eschdorf. La fusion est censée être effective le 1er janvier 2012. Ban de Gasperich

Feu vert communal Dans la foulée du conseil de gouvernement, le conseil communal de la Ville de Luxembourg a donné son aval, miavril, au projet de loi relatif au réaménagement du réseau routier sur le Ban de Gasperich. Deux grands axes routiers seront construits, permettant notamment de relier Howald aux quartiers nord-ouest de la capitale, mais aussi de traverser tout ce nouveau quartier d’ouest en est. L’investissement porte sur quelque 70 millions d’euros.

Chaque année, le Fonds Monétaire International (FMI) se livre à un exercice d’observation critique, une consultation qui prend le pouls de la politique économique d’un pays membre, pour lui tracer des orientations ou lui adresser des mises en garde. Le Luxembourg vient d’avoir son tour: trois experts du FMI ont exploré et discuté tous azimuts… Un rapport détaillé devrait être publié début juin. Mais les conclusions préliminaires sont sur la table. Sans surprise, à l’instar d’autres «observateurs» (comme l’OCDE) et analystes internationaux, le FMI adresse globalement un «bien mais peut mieux faire» au Luxembourg. «La grande récession a causé un choc à son économie exceptionnellement ouverte et à sa place financière internationale», notent les experts, qui soulignent la plus mauvaise performance en termes de croissance depuis trente ans. Ils soulignent aussi, cependant, la «politique rapide et agressive» qui a pu sauvegarder le secteur financier et réduire l’impact négatif sur l’économie. Pas de surprise non plus dans la prédiction d’effets retard causés par la crise mondiale. La croissance devrait se maintenir, mais plafonner, en demeurant sous les 3% (plutôt entre 1,5 et 2,5% en fonction des rebonds des exportations et de la demande domestique), selon les projections. paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

Pour le FMI, les challenges à relever par le pays sont clairs. Il faut renforcer le secteur financier, sous le contrôle de la CSSF et de la BCL, en particulier en poursuivant les démarches de suivi du risk management, adapté à l’industrie des fonds notamment. Sur un plan budgétaire et fiscal, le travail des autorités semble adéquat aux experts internationaux. Mais il doit rester sous contrôle strict, notamment au regard des critères de Maastricht sur la dette de l’Etat. En substance, le FMI met en garde contre le dérapage qui pourrait mener à une dette publique doublée en 2014. Dans le collimateur direct se trouve le système de pensions. Pour le FMI, l’urgence d’une réforme efficace n’a été que renforcée par la crise, avec la baisse de la création de nouveaux postes de travail et la balance des coûts de la Sécurité sociale. Pour desserrer le frein de la croissance, le FMI invite donc les autorités, les responsables économiques et les partenaires sociaux – une tripartite on ne peut plus actuelle – à «cultiver la flexibilité». «Des années de boom économique, le développement rapide du secteur financier et l’augmentation exponentielle des revenus ont temporairement masqué le besoin de poursuivre l’amélioration de la compétitivité», commente la troïka. Le fantôme de l’indexation automatique des salaires ressort une énième fois du placard, même si les experts insistent sur un «business friendly environment» favorisant la compétitivité.



32 luxembourg Europe

Rien n’a changÉ Pourquoi bousculer les habitudes? Pour le Premier ministre, répondant à la question de deux députés Verts, il n’y a aucune raison de changer la «clé de distribution» permettant de désigner les six représentants luxembourgeois au Comité Economique et Social Européen (CESE), qui sera renouvelé en octobre prochain. «Le gouvernement se base sur les propositions de candidats de différentes organisations représentatives des entreprises, du monde syndical et du monde agricole», explique Jean-Claude Juncker qui estime que «de par le critère de la représentativité, il est justifié d’inviter à nouveau les mêmes organisations que par le passé» à soumettre des candidats au gouvernement.

Stratégie

La tac-TIC du CES Dans son avis 2010, le Conseil Economique et Social recommande au gouvernement de «promouvoir davantage le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC)» . Présidé par Serge Allegrezza, le CES se félicite du développement déjà prometteur du secteur.

Une mine d’infos Le grand classique annuel des publi­ cations du Statec vient de paraître. L’annuaire statistique 2009 décrit aussi bien la vie sociale que l’économie nationale, avec des séries chronologiques concernant les décennies 1980, 1990, 2000 ainsi que les cinq dernières années disponibles. La structure thématique reprend celle du portail www.statistiques.lu. Vendu 29 euros, il est disponible en librairie et peut être commandé par email (info@statec. etat.lu).

Photo : David Laurent / Wide (archives)

Indicateurs

Nicolas Raulot

C’est, en pourcents, le taux de personnes au Luxembourg ayant utilisé au moins un service de communication avancée sur Internet pendant les trois derniers mois, selon une étude du Statec. Ce score fait du Luxembourg le champion européen, alors que la moyenne dans l’UE avoisine les 35%. Selon l’enquête réalisée en 2009, près de 42% des personnes ont utilisé un service électronique de messagerie instantanée au cours du 1er trimestre 2008. La part de la population utilisant les autres services est moins élevée: 27% des individus de 16 à 74 ans ont lu un blog, 25% ont posté un message dans un groupe de discussion, 21% ont utilisé Internet pour téléphoner, 19% ont fait des appels vidéo via webcam et 10% ont créé ou maintenu un blog en ligne.

Face aux difficultés que traverse l’industrie exportatrice et au poids excessif du secteur financier, le Conseil Economique et Social (CES) recommande de miser sur les TIC. «Le CES se prononce pour promouvoir davantage le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) qui, en matière de développement et de diversification économiques, fait partie des secteurs cibles du pays», recommande l’institution consultative permanente du gouvernement, dans l’édition 2010 de son avis annuel. Présidé par Serge Allegrezza, également directeur de l’office statistique du pays (Statec), le CES se félicite de la mise en place d’un régime favorable en matière de valorisation de la propriété intellectuelle et du développement déjà prometteur qu’a connu le secteur au cours des dernières années: «Nous relevons les progrès substantiels qui ont été réalisés au niveau des infrastructures de communications électroniques, avec une multiplication des connexions et capacités de transmission des réseaux fixes nationaux aux principaux centres européens d’interconnexion de l’Internet. Le gouvernement a su pallier les déficiences au niveau de la connectivité internationale par la création de LuxConnect (un data center, ndlr.) et Teralink (le réseau de fibres optiques déployé par l’Entreprise des P&T, ndlr.)». Si le CES se réjouit également du paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

fait que le Luxembourg connaît un taux de pénétration du haut débit parmi les plus élevés d’Europe, il estime qu’il faut accroître la capacité de transmission des réseaux vers l’utilisateur final et les PME: «La liberté totale dans leurs choix de services n’est pas encore généralisée et les bandes passantes restent derrière la moyenne européenne.» Dans ce contexte, le Conseil souligne le lancement récent du plan d’action «ultra-haut débit» du gouvernement et approuve l’idée d’attribuer sa réalisation à un seul opérateur d’infrastructure, à savoir l’Entreprise des P&T. A condition, selon le CES, que «cette mission publique soit conforme aux règles d’un marché ouvert et concurrentiel». Selon l’organisme, «l’Etat doit se doter d’une stratégie globale visant à positionner le Luxembourg comme centre d’excellence dans des domaines en plein essor, tels que l’archivage électronique, la facturation électronique et l’administration électronique, en travaillant sur l’attractivité du cadre législatif». Le CES encourage aussi le gouvernement à nouer un partenariat étroit avec le secteur privé en matière de RDI (recherche, développement et innovation). Des efforts devront enfin être réalisés sur le plan de la formation: «L’ambition du Luxembourg demande la disponibilité permanente d’une maind’œuvre hautement qualifiée qu’il faut former et le cas échéant, qu’il faut attirer.»


33 luxembourg Elections

Environnement

Il faut mettre le paquet… vert L’OCDE enjoint au Luxembourg d’intégrer les principes environnementaux dans ses stratégies économiques et de sortie de crise et lui adresse 41 recommandations. L’initiative du ministre Claude Wiseler de lancer un «Grenelle de l’environnement à la luxembourgeoise» a été saluée par l’OCDE.

La CGFP en force Les élections du 8 mars dernier pour le renouvellement de la Chambre professionnelle des Fonctionnaires et Employés publics – 27 mandats à pourvoir – ont confirmé l’hégémonie de la CGFP (Confédération Générale de la Fonction Publique) qui conserve les 22 mandats qu’elle avait mis en jeu. Carton plein également pour la FGFC (Fédération Générale de la Fonction Communale) qui maintient ses 4 siè­ ges. La FNCTTFEL (Fédération Natio­ nale des Cheminots, Travailleurs du Transport et Employés) conserve son unique siège. Comme en 2005, les syndicats qui se situent en dehors de l’alliance CGFP/FGFC dénoncent les modalités de répartition des sièges. Justice

Photo: Julien Becker (archives)

Plaidoyer pour l’indépendance

Frédérique Moser

Elève assidu, le Luxembourg a bien progressé depuis les derniers examens que lui a fait passer l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques (OCDE), en 2000. Dans son dernier bilan environnemental, remis le 31 mars au ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler, l’organisation constate cependant que le pays doit «faire davantage pour assainir son environnement», afin d’atteindre ses objectifs et de respecter ses engagements internationaux. Certes, les moyennes de l’élève grand-ducal sont plombées par les quelque 130.000 non-résidents qui gagnent chaque jour son territoire. Mais le pays le plus riche de l’OCDE doit agir sur plusieurs leviers. A commencer par la lutte contre les rejets de CO2. Malgré un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 28% par rapport à 1990, les valeurs mesurées alors et celles qui l’ont été en 2007 sont équivalentes. L’OCDE estime à 360 millions la somme que devra débourser le pays pour l’achat de crédits carbone à l’étranger. Parmi ses 41 recommandations, l’organisation préconise donc d’endiguer le tourisme à la pompe par une hausse des taxes sur les carburants. Autre contre-performance: le Luxembourg produit davantage de déchets municipaux que la plupart des autres pays et n’a pas atteint ses objectifs de réduire de 30% les quantités de déchets spé-

cifiques et encombrants. Près de 40% des eaux de surface ne seront vraisemblablement pas en mesure de satisfaire aux objectifs européens de qualité chimique et biologique d’ici 2015, ajoute l’OCDE, qui constate que seulement 22% de la population est raccordée à une station de traitement des eaux usées de niveau tertiaire. Des investissements de 390 millions d’euros d’ici cinq ans seront nécessaires et pour les financer, l’OCDE donne une piste: recourir au principe du pollueurpayeur pour la tarification de l’eau. Pour préserver sa biodiversité et descendre du podium des pays qui comptent le plus d’espèces menacées, le Luxembourg doit en outre mieux encourager les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et recourir davantage aux dispositifs européens existants. Tout n’est heureusement pas rouge sur la copie rendue par l’OCDE. Ainsi, les progrès accomplis en matière de protection des espaces naturels et l’importance accordée par le Luxembourg à la coopération au développement (0,97% du PIB en 2008) lui ont valu quelques bons points. L’organisation internationale enjoint donc au Luxembourg d’accentuer ses efforts, de se doter d’une stratégie environnementale mieux coordonnée et de développer «un ‘paquet vert’ dans les efforts de soutien à l’activité économique et de sortie de crise, avec une vision à long terme proactive». Elle préconise notamment une «réforme fiscale verte» et salue l’initiative d’un «Grenelle de l’environnement à la luxembourgeoise», calqué sur le modèle français.

Dans les projets en discussion sur la création d’un conseil supérieur de la magistrature, le Groupement des Magistrats «voit un risque de mainmise du pouvoir politique sur le pouvoir judicaire et dès lors un danger pour l’indépendance de notre justice». Dans un ouvrage édité chez Promoculture, Les yeux bandés … Le visage voilé?, le syn­ dicat propose ses réflexions sur une telle instance, qui serait chargée d’autoréguler la profession. www.promoculture.lu Développement urbain

L’État, un super locataire L’Etat dispose actuellement de 153 contrats de location portant sur des immeubles ou des parties d’immeubles dans la capitale, selon la ministre de la Famille et de l’Inté­ gration, Marie-Josée Jacobs, et le ministre du Logement, Marco Schank. Depuis 15 ans, l’Etat tenterait de réduire le nombre d’adresses louées, de concentrer les services et «d’abandonner des adresses inappropriées pour l’usage de bureaux». Si l’intention est… louable, l’efficacité laisse à désirer puisque le compteur étatique permet d’identifier 107 adresses louées différentes à la fin mars.

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34 luxembourg Communiqués

Express (22/04) A l’occasion de l’assemblée générale de la Fedil, son président Robert Dennewald a estimé que 2009 fut une année extrêmement difficile pour l’économie luxembourgeoise et particulièrement pour l’industrie, qui a vu sa production chuter en moyenne de quelque 16% et son chiffre d’affaires de 27%. Il a en outre insisté sur la volonté du patronat d’aboutir à un accord du Comité de coordination tripartite.

Sécurité sociale

Un calendrier serrÉ La réforme de l’assurance maladie pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2011. Mais le chantier est encore largement ouvert.

(16/04) Le Mouvement luxembourgeois pour la Qualité a tenu son assemblée générale. L’occasion de présenter un bilan positif des activités de l’année écoulée et d’accueillir le nouveau secrétaire général, Louis Oberhag, qui prend la relève de Jos Gloden. En 2009, le MLQ a organisé près de 40 événements qui ont mobilisé environ 900 personnes.

(13/04) Les communes limitrophes de l’Aéroport de Luxembourg et le ministère du Développement durable et des Infrastructures ont développé une perspective commune et ont présenté leur programme de travail dans le cadre de la convention qu’ils ont signée. (07/04) Dexia BIL et l’Office National du Tourisme (ONT) ont lancé l’édition 2010 du Prix de l’Innovation en Tourisme, qui mettra l’accent cette année sur le «tourisme doux». (31/03) L’Université du Luxembourg et le Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (CVCE) ont signé une convention de partenariat, en vue d’instituer un pôle de compétences national dans les domaines de la recherche et de l’enseignement en études sur la construction européenne et en sciences humaines et sociales numériques. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

Photo: Luc Deflorenne (archives)

(16/04) Georges Bourscheid, président du CRP Henri Tudor, Marc Lemmer, son directeur général ainsi que Marco Walentiny et Gilles Schlesser, respectivement président et directeur de Luxinnovation, ont signé une convention visant à renforcer la collaboration entre les deux entités. Un «partenariat privilégié qui constitue une nouvelle étape pour le renforcement du système national d’innovation au Luxembourg», selon les signataires.

Mars Di Bartolomeo veut rendre «plus transparent» le fonctionnement des hôpitaux.

Frédérique Moser

Un déficit de 90 millions d’euros en 2009 qui pourrait doubler en 2011, si le système de l’assurance-maladie n’est pas réformé d’urgence: tel est l’enjeu de la quatripartite santé (réunissant représentants du gouvernement, organisations patronales, prestataires de santé et syndicats) qui planche sur les mécanismes permettant de rétablir les équilibres, dès l’année prochaine. Pour y parvenir, le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, le socialiste Mars Di Bartolomeo, reste fidèle aux grands principes pour lesquels il s’est engagé: pas d’augmentation des cotisations ni des participations des usagers et maintien du niveau des prestations. La marge de manœuvre est donc étroite. Comment réussir à faire «aussi bien mais moins cher»? Essentiellement grâce à «une responsabilisation de tous les acteurs», rétorque le ministre, ainsi qu’à une réforme structurelle des prestations. Un paquet de mesures – qui constitue une première ébauche de travail – a été présenté le 24 mars dernier aux partenaires de la quadripartite. Dans le secteur hospitalier, plusieurs idées sont avancées: l’introduction d’un numerus clausus dans les embauches de médecins, au niveau national, afin d’orienter les hôpitaux vers des spéciali­sations. Pour rendre «le système hospitalier plus transparent», comme le revendique Mars Di Bartolomeo, une nouvelle nomenclature médicale sera introduite, permettant d’évaluer le coût de certaines prestations et de les comparer d’un

établissement à l’autre. De plus, l’hospitalisation à domicile et la médecine ambulatoire seront systématiquement favorisées. En ce qui concerne les médicaments, l’une des pistes avancées par le ministre consiste à introduire un «prix de référence» pour le remboursement de certains d’entre eux, afin d’inciter prescripteurs et patients à recourir aux génériques (ou à la variante la moins chère). Le système du tiers-payant sera en outre élargi pour certaines prestations, en fonction des ressources du patient. Enfin, la standardisation des actes sera poussée au maximum, ce qui facilitera leur traitement dans le dossier patient électronique – qui ne devrait toutefois pas être pleinement opérationnel avant plusieurs années. L’ensemble de ces mesures seront intégrées dans un avant-projet – prêt pour la fin avril – qui sera une nouvelle fois discuté avec les partenaires sociaux. Les syndicats, qui se sont dits pris de court par le catalogue de mesures présenté, ont exigé des éclaircissements et dénoncé un projet manquant de précisions. Une nouvelle série de rencontres devraient donc avoir lieu avant que le projet de loi ne puisse être déposé à la Chambre des députés, vers la mi-mai, selon le calendrier du ministère. Si, comme l’espère Mars Di Bartolomeo, le vote de la loi peut avoir lieu en fin d’année, la réforme, assortie de dispositions transitoires, pourrait alors entrer en vigueur dès le 1er janvier de l’année prochaine.

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entreprises

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MBO

SGG reprend son indÉpendance La reprise du contrôle de la société par son management lui permet d’envisager sereinement la poursuite de son développement aussi bien au Luxembourg qu’à l’étranger. Marc Vandermeir et Jean-Michel Gaudron (texte), Luc Deflorenne (photo)

L’information, tombée le 1er avril, n’est pas passée inaperçue. SGG, société de corporate services et de family office, a été reprise par l’ensemble de ses dirigeants et de ceux de sa filiale, la Fiduciaire François Winandy. Un management buy out (un de plus dans l’histoire de la société) appuyé par BIP Investment Partners, qui a mis quelque 10,5 millions d’euros sur la table pour porter un projet dont le montant total n’a pas été communiqué. La participation de BIP reste néanmoins minoritaire dans la nouvelle donne financière de la société. SGG, qui s’est appelée Services Généraux de Gestion jusqu’au 1er janvier 2009, était officiellement née en 1998 du rachat, par Arthur Andersen, des activités de domiciliation et d’administration de sociétés de Kredietrust. Carlo Schlesser, l’un des deux CEO actuels, en était déjà administrateur, aux côtés de John Hames (aujourd’hui associé chez Ernst & Young), Alex Sulkowski et Olivier Ferres (qui ont, tous les deux, participé à la création d’Atoz). Elle avait ensuite vécu un premier MBO avant de passer sous le contrôle de Sal. Oppenheim en 2005. «Cette cession avait été faite afin de pouvoir se développer par croissance externe et devenir professionnel du secteur financier (PSF)», indique Serge Krancenblum, l’autre CEO de SGG. Le management de la société avait été laissé en place afin d’en permettre une gestion indépendante. Quelques acquisitions plus tard (en particulier Mercuria et Fiduciaire François Winandy), la situation de l’actionnaire de référence a changé, Sal. Oppenheim étant en proie à de sérieux problèmes financiers, qui avaient nécessité un «sauvetage» de la part de la Deutsche Bank (DB). «Nous avons proposé un MBO à Deutsche Bank afin de pérenniser la clientèle et le personnel, indique M. Krancenblum. Les négociations se sont déroulées dans un excellent climat, puisque notre business model repose sur l’indépendance, alors que DB a beaucoup plus une volonté de globalisation de sa marque.» Tout s’est fait très vite, puisque le dossier a été bouclé en l’espace de deux mois, avec l’implication de l’ensemble des directeurs et cadres de SGG et de Fiduciaire François Winandy. «Le per-

«Pour l’instant, ce MBO n’a pas pour but de faire des acquisitions supplémentaires» Carlo Schlesser, ici à gauche aux côtés de Serge Krancenblum (SGG)

sonnel, à qui nous avions annoncé que nous avions notre avenir entre nos mains et que nous ferions tout pour préserver la pérennité de l’entreprise, avait confiance dans le management, se réjouit M. Krancenblum. Nous n’avons d’ailleurs pas eu une seule défection parmi le personnel.»

Devoir de Place Aujourd’hui, la société forte de quelque 270 personnes revendique un chiffre d’affaires de plus de 40 millions d’euros. Désormais fixée sur son avenir immédiat, SGG va surtout s’atteler à «poursuivre l’intégration des deux importantes récentes acquisitions, indique Carlo Schlesser. Pour l’instant, ce MBO n’a pas pour but de faire des acquisitions supplémentaires. Mais nous avons bien sûr un plan de développement, en particulier à l’international, où nous allons accroître notre présence dans les pays où nous sommes déjà (PaysBas, Belgique, Suisse, Chypre, ndlr.), et nous installer sur d’autres continents.»

Au-delà de sa propre existence, SGG estime également avoir un «devoir de Place». «Nous participons aux missions économiques et, comme tous les participants, nous ne le faisons pas seulement pour notre intérêt propre, mais par devoir vis-à-vis de tout le secteur financier pour montrer qu’il a un avenir», précise M. Krancenblum, pour qui les agitations politico-médiatiques entourant les questions du secret bancaire et de l’échange d’informations ne sont plus, et depuis longtemps, des sujets brûlants. «Les questions que bon nombre d’acteurs se posent aujourd’hui, nous nous les posons depuis quinze ans. Depuis très longtemps, donc, nous avons changé notre business model et nous travaillons sur de la vraie ingénierie patrimoniale en ce qui concerne la clientèle privée, avec des solutions de report d’imposition et non du ‘pas vu, pas pris’. En termes de clientèle institutionnelle, nous offrons des solutions très sophistiquées qui ne jouent aucunement sur le peu d’avantages que pouvait précédemment procurer le seul secret professionnel.»

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CFO study

integrating value

At an exclusive event in conjunction with paperJam Business Club, Carl Nordman of IBM presented the results of the company’s global CFO study, based on conversations with over 1,900 CFOs.

Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

According to IBM’s study, entitled The New Value Integrator, Chief Financial Officers are emerging with far more influence at a boardroom level than they had before. Gone are the days when the role was simply about keeping score: forecasts, profitability, risk management and strategic decisions are all part of the remit of the modern CFO, says Carl Nordman, director of the study. But have CFOs not always been influential at that kind of level? “Extremely so,” continues Nordman. “But if you look at the post SarbanesOxley world where we had a lot of corporate blowups like Enron, the role of CFO has taken on a much greater exposure in the general media. Internally within an organisation, it has expanded from pure financial analysis, reporting of results and compliance to a broader role across enterprise-focused activities. It has featured in the media since September or October last year, but we have been looking at it since January for this study.” The function has evolved from being a participant in adopting enterprise strategy, to one of executing that strategy across the enterprise.

The company is an orchestra... But were these results surprising? “I was not surprised by the results. But I was surprised by just how well our original hypothesis was supported by them,” says Nordman. “Everything we tested was strongly supported by empirical data. Truthfully, the function of finance has not evolved in terms of core responsibility, but the best CFOs are the ones who meet the regulatory and statutory compliance requirements for their company, as well as helping to support, in whatever way possible, managing the business performance of the enterprise.” The effectiveness of financial departments does not necessarily match what is expected of them, but the best financial organisations are closing this gap according to Nordman. How are they doing this? “There are five key levers when it comes to enabling performance in this domain. The traditional process engineering, people, process and technology, from the 1980s and 1990s is supplemented by two other enablers which IBM believes to be

“The results strongly supported the original hypothesis” Carl Nordman (IBM)

critical: the maturity of the data and analytics layer within the enterprise, and the degree to which the function has been optimised by an appropriate delivery model.” These are the factors that IBM analysed in the study, and these apply equally to the two key dimensions of the framework: namely financial efficiency and business insight. The ones who are closing the gap between expectation and efficiency are termed “Value Integrators” by IBM. Is this an aspirational term? “Absolutely. The design of the profile name was intentional. We view finance’s role as consisting of two things at a minimum. One is to create value for the enterprise. The other, the mechanism by which that is done, is to drive the integration of information across the organisation. It brings the enterprise together around allocating the capital resources to the most profitable endeavours.” In this regard, finance is unique: it is positioned in such a way that the pieces of data converge. Financial data obviously passes through this department, but so do operational data and

risk. Any risk has a financial consequence, and for these reasons, CFOs should have “a seat at the table on the most important risk issues for the enterprise, and be part of helping evaluate their consequences.” The CFO is at the juxtaposition of the company data, and it is up to finance “to leverage that position and drive an integrated approach to business management across the company,” insists Nordman. “It’s a pivotal role, and during the crisis we saw CFOs getting involved with things that were historically only peripheral to them, like evaluating supply chains or cost reduction in the midst of eroding margins. The successful CFOs were the ones who were able to meet those demands effectively and nimbly, but they were putting place reforms of their position over five or ten years. And they represent less than 50% of those surveyed.” So where does that leave CFOs today and for the future? “Take the enterprise as an orchestra. Every part must be playing off the same sheet of music. In many ways, finance is the conductor.”

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Trade and investment promotion

TO RUSSIA WITH LOVE

The Chamber of Commerce’s official trade missions aim to boost exports and expand international business ties.  Are Luxembourgish companies seeing a return on their investment? Aaron Grunwald (text), Olivier Minaire (photo)

More than 100 company executives and gov­ ernment officials from the Grand Duchy part­ci­pa­ ted in a mid-April official trade mission to Russia, the largest international delegation ever organised by the Luxembourg Chamber of Commerce. Par­ ticipants say the event has successfully promoted Luxembourg abroad, as well as their own busi­ nesses and report the economic climate in Rus­ sia is much improved. According to Chamber officials and members, trade missions are an ever more important part of building long-term business relationships in emerging markets, especially as global economic growth increasingly comes from countries out­ side of Europe. Today, 80% of Luxembourg exports go to Euro­ pean markets, states Carlo Thelen, Head of the International Department at the Luxembourg Chamber of Commerce. “In five to ten years, that may change in favour of countries outside of Europe,” with growth coming from Asia and South America, particularly the so-called “Bric” coun­ tries (Brazil, Russia, India and China). The delegation to Russia – one of the Cham­ ber’s 15 international sorties this year – featured His Royal Highness Grand Duke Henri and Min­ ister of the Economy and Foreign Trade Jeannot Krecké, as well as presentations by mission part­ ners Luxembourg for Business, Luxembourg for Finance and Luxembourg’s embassy in Moscow. The group, which mainly represented the Grand Duchy’s construction, engineering, and financial services sectors, met with more than 450 Rus­ sian executives in Moscow and more than 150 in St. Petersburg, all of whom were personally iden­

tified and invited by the Embassy and Chamber’s members.

Mood in Moscow The current economic environment in Russia today is “vibrant,” states Paul Chambers, Partner at tax advisory firm Atoz, who participated in the Chamber’s previous Russian visits in 2006 and 2008. “People have a lot of ideas. They’re looking for financing, they’re moving. It’s not a depressed country.” Nico Reuter, Vice President at ArcelorMittal, which has supplied Russia with specialised steel products used in large construction projects for more 30 years, concurs. “The market is picking up again. After one-and-a-half years of slowdown, we see financial rescheduling done or nearly done,” for several projects that had been stopped. “Now construction is going on again and it’s good to see that.” “Russia is back on track,” reports Venant Krier, Managing Director at the industrial construction firm Astron Buildings, which made its first sale in the market in 1985 and opened a local factory last year. He cites stabilised oil and gas prices, which have restored the country’s economic engine, along with stabilised interested rates, which have re-started bank lending, and notes “consumer confidence is also coming back.” Luxembourg executives reckon trade missions provide opportunities to both enhance relations with current customers and get in a foot in the door with new ones. With the Grand Duke and Minister present, many executives invited key Russian contacts. “It shows the client we value them,” says Krier. “It feels good for them to be part of this. The feel-good function is important.” At the same time, it breaks down barriers in reaching

key decision-makers, especially in the energy sector. “It attracts a level of executive I otherwise wouldn’t get the opportunity to talk to. Normally they wouldn’t take my cold call, but there they’re spending the evening sitting next to you.” Krier adds it garnered him face-time with Moscow’s mayor, and other local and regional officials, that otherwise “I have no chance of getting.” André Kremer, Senior Executive Vice President at Paul Wurth, which has been supplying blast fur­ naces to the country’s largest steel makers since 1978, echoes the sentiment: “The appearance of economic power is very important in Russia. Power has substantial meaning to our Russian customers” because of their government’s level of interest in the steel industry. Generally speaking, he believes he “is not important enough” to take a meeting with Russia’s oligarchs. However, doors are opened when the Grand Duke and Minister are present: “That’s the importance of these missions.” However, participants see Chamber trade mis­ sions both as part of a bigger investment in the Grand Duchy’s future, and as a long-term invest­ ment in business development. “As a Luxembourg player, it should be our civic responsibility to help put Luxembourg on the map in new markets,” states Marc Feider, Senior Partner at Allen & Overy, the only law-firm in Russia with a dedicated Luxem­ bourg desk. “Beyond that, we also get to promote ourselves and to sell our own services.” He says it was “quite exceptional” that during the course of the mission he signed a new client, receiving “a very prestigious instruction, one that had been pending for a while.” Indeed, relationship-building and exposure are the principal benefits, as business deals are almost never concluded during these trade mis­

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“It attracts a level of executive I otherwise wouldn’t get the opportunity to talk to” Venant Krier (Astron)

Trade and investment figures

‘da’ not ‘nyet’ sions. “I was not expecting to walk home with a major contract in my pocket,” says Reuter. In his industry, “You may well have to start three to five years” before an agreement is signed, “nevertheless we find it’s worth going.”

“even years later” Krier explains that companies might be disap­ pointed if they were expecting “immediate results.” However, he quite often gets opportunities “even years later,” such as a deal he sealed a year after visiting Kazakhstan with Prime Minister JeanClaude Juncker and Minister Krecké, and a large contract he signed five years after meeting an executive during a trade mission to Romania. Yet the numbers are compelling. “Our turnover has increased by ten percent over the last five years due to participation in trade missions,” calculates Chambers. “I get calls from people that I met five years ago. At that time they didn’t need anything, but then they’ve woken up to fact they need something in Luxembourg and they give me a call. It’s been very beneficial.”

Chambers adds there is scope for improving the Grand Duchy’s economic missions. “The Russian mission was a very good one. What I see is that if you have a good embassy that lays a good groundwork over several years, you see a very concrete result. You see the quality of people attending is different. If we could get other embassies to follow the Russian embassy’s lead, we would see better results.” For example, Luxembourg’s Ambassador to Russia, Gaston Stronck, clearly “knew a lot of high level people by name. You could feel the guy had done a lot of groundwork before.” In the coming months, Chamber members will participate in official trade visits to, among other places, Saudi Arabia, Israel and Angola. However, Feider thinks it “would be extremely helpful” if trade missions to the Bric countries took place more frequently, especially to Brazil, where Lux­ embourg has no embassy. He also “wants more countries” to be selected, such as burgeoning markets like Indonesia and Vietnam, and even Canada, which he says “is a huge market opportunity for Luxembourg.”

Last year Russia was Luxembourg’s 13th largest export market for goods (103 billion euro, down from 140 billion in 2008 and 147 billion in 2007) and 19th largest source of imports (9 billion euro, down from 17 billion in 2008 and 44 billion in 2007), according to Carlo Thelen at the Luxembourg Chamber of Commerce. He points out the Grand Duchy exports more products to Russia than to Switzerland, Denmark or Portugal. Statec figures show the top three export product categories are machines and devices, paper and paper products, and metals and metal goods. Plastics and rubber, chemicals, and metal goods are the top imported products. Luxembourg also claims top position when it comes to foreign direct investments. In fact, Moscow Mayor Yury Luzhkov told the Chamber’s trade mission that Luxembourg is considered the biggest international investor in Russia, with more than 13 billion US dollars invested by Luxembourg funds. This figure is including Russian monies managed through the Grand Duchy. A. G.

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Conseil

mobilisATION europÉenne

ABC Luxembourg change de nom. En intégrant le réseau Eurogroup Consulting, le cabinet coopère à de nouvelles et grandes ambitions européennes.

Sébastien Lambotte (texte), Etienne Delorme (photo)

En ce début d’année 2010, ABC Luxembourg a changé de nom pour devenir Eurogroup Consulting Luxembourg. Le cabinet indépendant de conseil en stratégie et organisation, à qui on doit notamment le Bierger-Center de la ville de Luxembourg ou encore la fusion des caisses de maladie et la création de la CNS, est désormais intégré au sein d’un groupe européen. «En 2007, nous avons été approchés par l’Alliance Eurogroup Consulting, regroupant déjà plusieurs cabinets en Europe, explique Guillaume Nogacki, associé et membre fondateur de la branche luxembourgeoise d’Eurogroup Consulting. Après une étude des cabinets présents sur le territoire, ils nous ont proposé d’être le représentant luxembourgeois de cette alliance européenne. L’objectif était de réunir un cabinet, indépendant et de première génération, par pays en vue d’établir des relations privilégiées à travers un réseau à l’échelle européenne, entre acteurs qui ont la même vision de leur métier.» Aujourd’hui, l’alliance est devenue un réel groupe, une entité économique à part entière. Elle est composée de sept membres effectifs, établis dans sept pays et représentant 700 consultants. Ces cabinets ont procédé à un échange de parts avec une holding commune qui a été créée, ont changé de nom et adopté un branding commun. Le groupe a, par ailleurs, neuf affiliés, établis dans neuf autres pays. L’ensemble compte en tout 1.200 consultants. «Ces cabinets affiliés, pour l’instant, n’ont pas encore décidé, pour des raisons diverses, de devenir membres. Ils font partie de la structure, nous permettent de présenter une large représentativité européenne. Ils n’ont cependant pas de pouvoir décisionnel au sein du groupe, explique M. Nogacki. Mais l’idée est bien de passer d’une association soft, l’alliance, à un groupe réel, acteur majeur du conseil en Europe, avec une visibilité forte, et de disposer, à terme, d’un membre effectif dans chacun des pays où cela a un sens.» Au cœur de leur projet, les membres pri­­vi­ légient l’implicite, la proximité, la créativité, l’inno­vation et les notions de responsabilité et de solidarité. Par là, Eurogroup Consulting veut se poser en alternative au modèle anglo-saxon.

«L’idée est de passer d’une association soft à un groupe réel, acteur majeur du conseil en Europe» Guillaume Nogacki, ici à droite avec Patrice Silverio (Eurogroup Luxembourg)

«Celui-ci a tendance à se concentrer sur la génération de projets plus que de résultats, à appliquer des modèles récurrents pour répondre à des problématiques plus ou moins similaires et, ainsi, avant tout générer du profit», commente Guillaume Nogacki.

Alternative au modèle anglo-saxon L’approche prônée par Eurogroup, incarnée dans sa nouvelle signature «The Art of Mobilization», se base sur l’écoute et la mobilisation de tous les acteurs. «Lorsque, au niveau d’une structure, il faut toucher à l’organisationnel et à l’opérationnel, nous pensons qu’il est important d’impliquer et de mobiliser toutes les parties prenantes au service du sens et de l’utilité du projet. Pour cela, il faut bien les connaître, tout comme il faut appréhender les spécificités culturelles de l’entreprise ou les subtilités légales du territoire sur lequel on opère, ajoute Patrice Silverio, second associé et membre fondateur de l’entité luxembourgeoise. Le fait de pouvoir offrir une représentation multi-

locale permet ainsi de mieux répondre aux besoins spécifiques de nos clients.» Chaque entité pourra donc s’appuyer sur les ressources et compétences des autres. L’objectif est, par ailleurs, de favoriser les projets d’envergure européenne et les missions cross-border. Le groupe nourrit comme première ambition d’acquérir, à l’horizon 2014, 2% des parts de marché au niveau européen, dans chacun des secteurs qu’il privilégie (public; sécurité sociale et santé; finance, banques et assurances; industrie; énergies et télécommunications). Avec ses sept membres effectifs, Eurogroup Consulting capitalise un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. En 2014, il vise un objectif de 400 millions. «Au Luxembourg, nous réalisions 80% de notre chiffre d’affaires avec des projets qui concernaient le secteur public, précise M. Nogacki. Il nous faut désormais nous repositionner sur le secteur financier qui, depuis Luxembourg, a encore son mot à dire.»

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«Je vois aujourd’hui trop d’entreprises qui brident leurs collaborateurs» Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini (Arendt & Medernach)

Smarter organisations

L’humain, ça rend intelligent

Plongées dans l’inconnu de la crise, les entreprises doivent plus que jamais miser sur leurs ressources humaines pour passer ce cap difficile et s’inscrire dans le long terme.

Nicolas Raulot (texte), Olivier Minaire (photo)

Comment rendre les organisations plus intelligentes? Un sujet bien philosophique à première vue quand la plupart des entreprises – surtout les petites – pensent d’abord à limiter les effets de la crise et à sauver leur peau. C’est pourtant la question à laquelle les intervenants de la table ronde animée le 25 mars par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam, étaient invités à répondre dans le cadre du paperJam Business Club et du projet international d’IBM «Conversations for a smarter planet».

On sait qu’on ne sait pas Il est d’abord ressorti des débats que cette réflexion n’avait rien d’incompatible avec l’urgence de la gestion des entreprises au quotidien, en raison des doutes dans lesquels elles sont plongées. «Peut-être vais-je dire une banalité. Mais la crise nous a fait prendre conscience que le futur est incertain. C’est d’autant plus vrai dans l’environnement luxembourgeois avec les débats sur le secret bancaire. Avant, on se doutait à peine que les arbres ne monteraient pas jusqu’au ciel», a indiqué d’emblée Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, senior advisor du cabinet d’avocats Arendt & Medernach. «Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, a confirmé Marc Gerges, vice-président, corporate communication chez Luxair. Il faut nous préparer au pire.»

«La seule chose que l’on sait, c’est que l’on ne sait pas. Voilà ce qu’il faut retenir. Il faut donc res­ ter flexible, être prêt au changement, et même au changement du changement», a ajouté Jean-Claude Bintz, fondateur et CEO de la société de conseil Lakehouse. Mais ce changement n’est guère possible sans que les collaborateurs de l’entreprise puissent au préalable se l’approprier et en comprendre la logique. «Pour moi, l’intelligence, c’est une disposition au changement et à l’aventure. Mais il faut que cela vienne d’en haut, du management. Il faut expliquer le pourquoi du changement à vos colla­ borateurs, qu’ils y croient. Sinon, vous n’y arriverez pas», a recommandé Marc Gerges. En 2005, la compagnie aérienne a mis en place un programme, appelé «Building a New Airline», qui consistait à redresser l’activité des vols réguliers et à se préparer aux enjeux de long terme. Ce processus est toujours en cours et s’applique désormais à d’autres segments, comme les vols d’affaires ou le fret qui connaissent une nette baisse de régime. «Il faut une stratégie claire, définir les rôles et les responsabilités de chacun au sein des organi­sations», a précisé Mme Chèvremont-Lorenzini. Une convergence doit s’opérer entre l’intérêt de l’entreprise et celui des salariés, ont estimé les intervenants. «La responsabilité sociale des entreprises peut devenir un élément fédérateur. C’est un

véhicule de valeurs, qui peut générer du business», a avancé Marc Gerges. «Les entreprises qui s’en sortiront le mieux sont celles qui feront confiance à leurs salariés. Je vois aujourd’hui trop d’entreprises qui brident leurs collaborateurs, a poursuivi Marie-Jeanne Chèvremont. Les relations sont très dures actu­el­lement dans les entreprises. Il faut créer de l’enthou­siasme pour insuffler une dynamique, sortir des logiques de contrôle et laisser s’exprimer les talents.» Pour Jean-Claude Bintz, cet enthousiasme ne s’improvise pas et doit être inspiré par le management lui-même: «L’enthousiasme est un facteur de motivation très important, mais ne passe pas par les formations de groupe. Il faut davantage prendre en compte l’individu et identifier les talents de chacun.» Les intervenants ont également remis en cause le dogme de la sacro-sainte réduction des coûts que la plupart des managers appliquent méthodiquement comme la seule réponse possible à la crise. «L’obsession des coûts est contre-productive. Les entreprises qui sont trop focalisées sur les coûts aujourd’hui vont le payer dans deux ou trois ans», assure Mme Chèvremont-Lorenzini. Selon l’ancienne responsable de Pricewater­ houseCoopers Luxembourg, il faut continuer de miser sur les hommes: «La crise n’a pas mis fin à la guerre des talents. La gestion des talents reste au contraire toujours aussi importante.»

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Sting

Le chaÎnon manquant

Un groupe d’investisseurs luxembourgeois apporte son soutien au développement d’entreprises et entend combler le vide qui existe dans les possibilités d’accès aux financements.

C’est Jeannot Krecké qui va être content. Inlassable partisan de la promotion de l’esprit d’entreprise, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur doit certainement voir d’un très bon œil la création de la société Sting («Strategic Investment in Growth»), à l’initiative de six entrepreneurs et investisseurs qu’on ose à peine encore présenter sur la Place: Norbert Becker (Atoz, CBP et, plus anciennement, Arthur Andersen); Jean-Claude Bintz (ex-Tango puis Voxmobile et, aujourd’hui, Lakehouse); Laurent Muller (Paddock Group), John Penning (ex-Deloitte, aujourd’hui Saphir Capital Partners et Sogeva); Dan Schneider (Tanzing Partners) et Alex Sulkowski (ex-Arthur Andersen et Atoz) L’idée sous-jacente ne date pas d’hier. Elle résulte du constat d’un grand vide en matière d’accès aux financements pour des entrepreneurs désireux d’investir dans le développement ou la reprise d’une société, entre ce que peuvent apporter, d’un côté, les business angels (au maximum quelques centaines de milliers d’euros) et, de l’autre, les mastodontes du secteur tels BIP Investment Partners, Luxempart ou encore Mangrove Venture Capital, où le ticket d’entrée est rarement inférieur à 2,5, voire 3 millions d’euros. «Il y a trop de projets d’entrepreneurs laissés pour compte, constate Norbert Becker. Soit parce qu’ils sont trop petits, ou trop jeunes, ou qu’ils ne disposent pas d’assez de fonds propres. Notre ambition, avec Sting, n’est pas de concurrencer les grands opérateurs existants en faisant du capital-risque, mais bien de faire du capital-développement.»

Entre 250.000 euros et 1 million La fusée Sting est à deux étages. La structure principale a été constituée par ces six investisseurs, qui se partagent équitablement le capital social de base et assureront toute la partie stratégique, management et prise de décisions d’investissement. MM. Bintz, Muller et Schneider en assureront la gestion journalière. Le volet financement, quant à lui, est confié à une seconde entité distincte, Sting & Partners, constituée sous le régime des sociétés en commandite par actions.

Photo: Eric Chenal / Blitz (archives)

Jean-Michel Gaudron (texte)

«Il y a trop de projets d’entrepreneurs laissés pour compte» Norbert Becker (Sting)

Les six associés seront les commanditaires et s’appuieront sur une vingtaine de commandités, des investisseurs et des personnalités du monde des affaires au Luxembourg. C’est à partir de là que seront directement injectées les aides financières apportées aux entrepreneurs demandeurs, selon un modèle qui existe déjà en Belgique, par exemple. «Nous avons pris les contacts en début d’année, indique M. Becker. La quasi-totalité de ceux que nous avons approchés ont répondu favorablement à notre appel et ont adhéré immédiatement et avec enthousiasme au projet.» Le capital social de Sting & Partners tournera autour de sept millions d’euros et lorsque l’intégralité de cette somme sera engagée dans des projets, une autre structure sera alors créée. «Lorsqu’un entrepreneur a un projet et va voir un banquier, il lui est en général très difficile d’obtenir des prêts, ou alors il doit prendre des risques personnels énormes, note Jean-Claude Bintz. Dans

le cas présent, si nous apportons notre soutien à un projet, lorsque ce même entrepreneur ira voir son banquier, nous supposons que le fait qu’il bénéficie de notre soutien financier lui apportera la crédibilité nécessaire pour obtenir le reste du financement.» En marge de ces structures sera établi, à court terme, un advisory committee, auquel ne prendra part aucun des six associés de base, et qui servira, le cas échéant, à prévenir de potentiels conflits d’intérêts ou bien à être consulté pour un simple avis. «Cela permettra d’alléger les circuits de discussion et éviter de faire des réunions avec 30 personnes», résume M. Bintz. Les premières propositions de financement devraient être connues d’ici à quelques semaines. Il ne faut pas s’attendre à des révélations fracassantes, puisque Sting a volontairement limité son rayon d’action au seul Luxembourg, avec une fourchette d’investissement comprise entre 250.000 et un million d’euros.

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46 entreprises Jamendo

Sous pavillon belge Au bord de la disparition pure et simple en début d’année, Jamendo a finalement trouvé un repreneur: la société belge Musicmatic, un de ses principaux clients, qui reprend les parts jusqu’alors détenues par Mangrove Venture Capital, actionnaire «historique» de Jamendo. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué, mais l’opération est assortie d’une augmentation de capital de 500.000 euros pour assainir la société et lui permettre de se relancer. Cela se fera sur une base «allégée», puisque la société ne va désormais plus compter que 7 employés. Ils étaient 25 au début 2009 et il en restait encore 15 en décembre dernier. Laurent Kratz, un des fondateurs de Jamendo, cède son siège de CEO à Alexandre Saboundjian, le fondateur de Musicmatic.

YellowJobs

Un nouveau modÈle Économique Yellow.lu innove dans la conception des sites Internet dédiés aux offres d’emploi. Marc Neuen (Yellow.lu): «La vraie valeur ajoutée se trouve dans le fait de trouver le bon candidat.»

Coup de tabac en Belgique Landewyck Group a signé avec British American Tobacco, début avril, un accord pour le rachat de la société belge Lyfra, établie à Wommelgem. Il s’agit de l’une des plus grandes entreprises de commerce de gros du plat pays (articles de tabac, sucreries, boissons et cartes de téléphone), qui emploie 200 personnes. Cette acquisition, dont le montant n’a pas été communiqué, s’inscrit «dans une stratégie à long terme consistant à élargir et à renforcer l’activité de distribution en gros en Europe et spécialement en Belgique et au Luxembourg», a indiqué le groupe luxembourgeois, généralement plus connu pour ses compétences dans la production de tabac.

C’est, en million d’euros, l’estimation de la perte quotidienne subie par la compagnie aérienne Luxair suite à la paralysie du trafic aérien pendant près d’une semaine, en raison de l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll. Un total de 186 vols aller-retour (business et tourisme) ont été annulés, affectant 22.663 passagers. La compagnie annonce avoir pris en charge l’ensemble des frais d’hébergement et de rapatriement de tout ce beau monde.

Photo: Francesca Gilibert (archives)

Landewyck Group

Jean-Michel Gaudron

Avec YellowJobs, la fusée Yellow.lu vient de mettre un étage supplémentaire sur orbite: un nouveau site compilant offres d’emploi et CV de candidats à l’embauche. Un site de plus? Oui et non. Car le modèle économique qui se profile derrière cette plate-forme online est totalement inédit, dans un marché qui n’a pas foncièrement évolué ces dernières années. Marc Neuen, le père de Yellow.lu, peut en témoigner: il fut l’un des fondateurs, à la fin du siècle dernier, de Luxjob, un des tout premiers sites de référence en la matière, passé sous le giron de Monster début 2001. Administrateur délégué de la branche luxembourgeoise de Monster jusqu’en 2006, date à laquelle il a choisi de partir pour se consacrer à plein temps au développement d’Emresa et de Yellow.lu, M. Neuen était soumis à une clause de non-concurrence qui a pris fin en août dernier. De quoi lui laisser le temps de réfléchir à la question. «Même s’il y a régulièrement de nouveaux sites, le modèle de fonctionnement reste traditionnel: une société paie pour publier les annonces, puis elle paie pour accéder à la base de données des candidats et, ensuite, avec de la chance, trouve la bonne personne. Cette façon de faire n’est plus vraiment au goût du jour, car la vraie valeur ajoutée ne se trouve pas dans le fait de publier une offre de recrutement, mais de trouver le bon candidat. Il est donc logique de n’avoir à payer que dans le cas où l’on a justement trouvé cet oiseau rare.» D’où une approche radicalement différente de ce qui se fait actuellement: sur YellowJobs, la paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

mise en ligne des annonces et la consultation des CV de candidats sont totalement gratuites. Ce n’est que lorsque le recruteur trouve un CV qui l’intéresse qu’il paie pour obtenir les coordonnées du candidat correspondant. Cet accès se fait par l’achat de «packs» illimités dans le temps. ça commence au prix de 250 euros pour avoir six coordonnées, mais ça peut monter à 4.800 euros pour 200. Comment faire pour convaincre les entreprises recruteuses d’en arriver là? Par un soin attentif apporté au contenu des CV. «Ils peuvent être de médiocre qualité sur certains sites, constate M. Neuen. Soit dans la forme, pas assez soignée, soit dans le contenu, pas assez détaillé ou incomplet.» D’où un accompagnement proposé pour remplir, en ligne, un «bon» CV, sur la base de quelques modèles prédéfinis, permettant d’assurer une certaine uniformisation mais surtout un profil complet et agréable à voir pour le recruteur. «Il y a un effort à faire, à la base, puisque ça peut prendre entre 20 et 30 minutes pour déposer son CV sur YellowJobs. Mais c’est un gage de qualité. Et ensuite, le candidat recevra automatiquement une liste de toutes les annonces qui correspondent idéalement à son CV. Les critères étant les mêmes côté employeur que candidat, il est plus facile de trouver les correspondances entre les attentes de chacun.» L’objectif affiché par YellowJobs, lancé fin avril, est clair: compiler, dès la rentrée de septembre, plus d’offres d’emploi que les autres sites actu­ ellement en ligne. Avec, en préparation, une application iPhone associée, qui facilitera encore davantage l’utilisation de cette plate-forme.


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48 entreprises Orange Luxembourg

Position renforcée au 1er trimestre Les chiffres sont parfois trompeurs. Au terme du 1er trimestre, Orange Luxembourg affichait 77.648 clients, soit 2,7% de moins qu’en mars 2009. Un recul dû notamment à une «défection» de clients prepaid, alors que les nouveaux abonnés ont choisi le mode postpaid. Du coup, dans le même temps, le chiffre d’affaires a progressé de plus de 15% à 12 millions d’euros (dont 10,1 millions pour la seule activité de téléphonie, en hausse de 16%) alors que le revenu mensuel moyen par client actif (l’Arpu) est passé de 33,3 à 38,72 euros (+16%).

Strategic innovation

framework for growth In a paperJam Business Club workshop on 13 April, Marc Sniukas of Doujak Corporate Development outlined the Who, What and How of Strategic Innovation. Marc Sniukas (Doujak Corporate Development): “Business model innovation is essential.”

C’est le nombre de bougies soufflées par le développeur immobilier Valeres Konstruktioun, né du rachat par Marc Diver, l’actuel CEO et administrateur du holding du groupe, des filiales étrangères de la société anversoise Verelst. Par acquisitions successives, le groupe a grandi et compte désormais des implantations dans le Benelux, en Allemagne et en France et emploie plus de 550 personnes, avec un chiffre d’affaires annuel moyen de 150 millions d’euros. La société est, actuellement, en plein développement de deux sites administratifs à Contern (24.000 m2 sur huit bâtiments) et Windhof (19.000 m2 en six bâtiments). CLT-UFA

Coup de jeune Le conseil d’administration de CLT-UFA, filiale de RTL Group, a connu une sacrée cure de jeunesse, avec la nomination des trois nouveaux représentants de la société civile. Xavier Bettel (37 ans), Lucien Lux (54 ans) et JeanLouis Schiltz (46 ans) ont ainsi, sur proposition du gouvernement, pris la place de Colette Flesch (73 ans) Raymond Kirsch (67 ans) et René Steichen (68 ans). La présidence de CLT, elle, reste entre les mains – au moins pour une année – de Jacques Santer, qui occupe le siège depuis mai 2004.

Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

Strategic innovation takes several different forms, according to Marc Sniukas, consultant at Doujak Corporate Development. It can vary from one company to another, but the underlying principles, and reasons behind it, are to a certain extent unified. “A lot of strategies use tools designed for the wrong time,” he says, “and more and more CEOs have picked up on this. Business models work up to a point, but breakthroughs without strategic innovation are not common.” To simplify the point he breaks innovation up into four separate categories, those that are continuous, namely operational and product and service innovation, and those that are discontinuous, management and strategic innovation. Operational and management innovation are internal, where the other two are external. So how does this define strategic innovation, and where does it leave it? “It is about growth, for sure,” Sniukas states, “but also about differentiating a company, changing and modernising business models.” It also goes beyond doing something new with your company, and can be concerned with the industry as a whole, which lays down an advantage over the competition. Thus, definitions are paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

somewhat fluid, and Sniukas suggests that rather than focusing on how to define it, one looks at the outcomes derived: “it creates new markets. Take the Nespresso example. There was a coffee market before, but not that kind of coffee market.” It also creates new value where there wasn’t value before. “With Amazon you don’t have to go to the bookshop so there is a value creation,” he says. “And with Nespresso, you get a better cup of coffee and it’s easier to make...” What is the key? Sniukas highlights three aspects: new markets, knowing who your customers are, new value, where can you get it and provide it to the market; and new business models. These three fall under the umbrella term of “strategic innovation.” Whether one wishes to create new business or reinvent an existing one, there are important factors to bear in mind. “You need to know what you have, and understand exactly what it is your business does before you can change it,” says Sniukas. Long-term, statistics show that business model innovation in companies sees them outperform competitors over time. Knowing what it is they do and what they have to do, as well as where they would like to go, minimises the risk that comes with change. It is not the time to be standing still.


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Luc Frieden

Sur fond de crise grecque et de négociation tripartite, le ministre des Finances évoque l’avenir de la place financière et les derniers sujets d’actualité. A propos du secret bancaire, il plaide pour une solution européenne avant la fin de l’année.

« Il va falloir changer le Luxembourg » Nicolas Raulot et Jean-Michel Gaudron (interview), Etienne Delorme (photos)

Monsieur Frieden, la crise grecque sert-elle votre argumentaire de réduction des dépenses et des déficits au Luxembourg? «Je ne veux pas vivre dans un pays où on fait des déficits substantiels qui conduisent en fait à nous enlever notre souveraineté. Nous ne voulons pas en arriver là. Dans un petit pays, il faut faire d’autant plus attention que tout peut basculer très rapidement. La situation risque de devenir grave si nous ne faisons rien immédiatement. Nous devons également avoir en tête des exemples positifs, comme l’Irlande ou la Lettonie, qui ont fait des réformes substantielles. Je constate enfin que l’ensemble des pays de la zone euro vont réduire, à partir de 2011, leur déficit budgétaire. C’est une exigence de bon sens car nous voulons que notre monnaie demeure forte et stable. J’espère que la leçon grecque servira aux autres. Vous employez le mot de souveraineté. La Grèce est-elle en train de la perdre en partie? «Oui. Du fait des mesures et des conditions qui lui sont imposées. Ecartez-vous l’hypothèse d’une hausse de l’impôt sur les sociétés au Luxembourg? «Dans une situation déjà difficile pour les entreprises, ce ne serait pas la voie la plus intelligente à suivre. Cela risquerait d’entraîner des départs d’activités. Au Luxembourg, 75% de l’impôt sur les sociétés est payé par les entreprises du secteur financier et concerne des activités qui, le cas échéant, peuvent facilement être déplacées dans d’autres juridictions. Il y a eu plusieurs annonces récentes de délocalisation, comme chez RBC Dexia ou Clear­ stream. Etes-vous inquiet? Comment peut-on freiner ces mouvements? «Nous vivons dans une Europe ouverte et un monde globalisé. Il est normal que les entreprises, de temps en temps,

cherchent des localisations plus favorables pour certaines activités. Fermer les frontières n’est donc pas une solution. Mais il faut constamment veiller, tant sur un plan réglementaire que fiscal, au maintien d’un climat favorable au développement des affaires et faire en sorte que l’on ait toujours une longueur d’avance sur les autres. Notre pays devra se spécialiser sur des activités où une certaine connaissance est requise. Nous pouvons miser sur une plus grande stabilité politique et sociale, une rapidité dans les prises de décisions administratives et une grande clarté dans le système juridique qui sont autant d’éléments qui font que les entreprises choisissent de venir ou pas dans un pays. N’oublions par que, dans le même temps, ces dernières années, énormément d’emplois ont aussi été créés dans les activités financières. Vous attendez-vous au retour à la situation d’avant-crise? Ou bien est-on entré dans un monde différent? «Je ne pense pas que le monde soit tout à fait différent. Mais on observe un certain nombre d’évolutions qui ont commencé avant la crise. L’Europe perd un peu en importance et doit se repositionner par rapport au reste du monde. Le Luxembourg aussi. La crise n’a fait qu’accélérer ce mouvement. Tous ces instruments européens et mondiaux dont nous nous sommes dotés en matière de supervision vont sans doute prévenir des crises futures, même si on ne peut pas les exclure. De nombreuses voix se font entendre pour dénoncer les risques des excès réglementaires sur le secteur financier et le reste de l’économie. Qu’en pensez-vous? «Je crois qu’il faut d’abord beaucoup d’autorégulation, un sens de l’éthique et des responsabilités. Si les banques internationales n’avaient pas investi dans un certain nombre de produits extrêmement risqués, voulu faire de l’argent aussi rapidement ou payé des sommes gigantesques à certains traders où seul le court terme était considéré, beaucoup de choses ne se seraient pas passées. Faute d’autoré-

gulation, les Etats devront intervenir en gardant à l’esprit que la régulation ne doit pas empêcher les banques d’octroyer des crédits. Nous en sommes conscients. La régulation tendra à éviter de revoir ce qui s’est passé fin 2008 et dont nous allons souffrir pendant les dix prochaines années. Des efforts énormes devront être consentis pour rembourser les dettes. Où en sont les discussions sur la directive Epargne? Vos positions évoluent-elles? «Le dossier a peu évolué. 25 Etats restent opposés au maintien du système de la coexistence de la retenue à la source et de l’échange automatique d’informations et voudraient que l’on s’oriente vers l’échange automatique. Avec l’argument que la retenue à la source n’était prévue que pour une période transitoire. Ces négociations vont donc continuer. Le texte de 2003 prévoit-il un passage obligé à l’échange automatique? «Non. Les textes prévoient certaines conditions et, notamment, un accord entre l’Union européenne et les pays tiers (Suisse, Liechtenstein..., ndlr.) au sujet de l’échange sur demande, qui lui, aurait pour effet d’introduire l’échange automatique à l’intérieur de l’Union européenne. Notre argument est de dire que le G20 a établi comme standard international l’échange sur demande et que l’Union européenne devrait également s’orienter vers ce standard. Qui doit faire un pas pour parvenir à une solution? «Il appartient à la présidence du Conseil de faire des propositions de compromis. Le Luxembourg peut-il espérer des contreparties à l’adoption éventuelle de l’échange automatique d’informations? «Je n’en vois pas. Il y a donc une exigence inconditionnelle des 25... «Oui. Mais il faut bien constater que le secret bancaire absolu a perdu en importance ces dernières années. Les nombreuses amnisties fiscales, les vols de listes de clients... ont conduit

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nombre de clients à voir le secret bancaire autrement. Aujourd’hui, davantage de gens veulent se mettre en règle avec leurs autorités fiscales nationales, même s’ils tiennent au respect de leur vie privée. Il y a donc une évolution des mentalités. Il est fort possible que dans les cinq à dix ans à venir, le secret bancaire aura plus d’importance pour les ressortissants de pays non-membres de l’UE, que pour ceux de l’UE. Existe-t-il déjà un échange entre administrations fiscales? «Il y a une coopération entre administrations fiscales, en vertu des conventions de non-double imposition, mais elle ne concerne pas l’épargne. Vous avez parlé de données bancaires volées. Certaines semblent circuler en Bavière. Qu’en pensez-vous? «Je n’ai aucune information sur des vols de données. Je ne peux pas les exclure. Ce sont des choses qui arrivent, que l’on ne peut pas éviter, même si elles sont condamnables. Cela vaut pour des données bancaires, comme pour toutes les données économiques que l’on peut dérober de façon illégitime à quelqu’un d’autre. Je crois que c’est aussi, souvent, une information diffusée pour déstabiliser les gens et les inciter à s’auto-déclarer dans leur pays de résidence. Disposez-vous d’informations relatives au rapatriement de fonds? «La situation des banques en matière de private banking n’est pas mauvaise, mais il est évident que les gens doivent payer leurs impôts. En tant que ministre des Finances, je ne peux qu’encourager les gens à être fiscalement honnêtes. L’Etat a besoin d’argent pour construire les écoles, les infrastructures routières. Aucun de nos systèmes ne doit conduire à dérouter les gens de cette voie, qui est non seulement légale, mais qui relève d’un comportement citoyen responsable. Au sujet du secret bancaire, le temps joue-t-il ou pas en faveur du Luxembourg? «Ni l’un ni

«Dans un petit pays, il faut faire d’autant plus attention que tout peut basculer très rapidement» Luc Frieden

l’autre. Je crois que personne ne peut nous forcer la main. C’est une décision à l’unanimité. Il faut bien constater néanmoins que ce dossier continue de contribuer à une certaine insécurité des clients qui se posent toujours des questions. Je plaide pour une solution trouvée au sein de l’Union européenne avant la fin de l’année. Le taux de prélèvement de 35% prévu à partir de mi-2011 dans la directive Epargne peut s’avérer très prohibitif pour les clients de banques luxembourgeoises. Fait-il partie de la négociation? «Les autres pays refusent de rediscuter la directive sur cet aspect comme sur d’autres. Avez-vous le sentiment que la présidence espagnole travaille de manière active sur ce dossier? «Je n’ai pas vu de proposition de compromis de la présidence espagnole. La crise grecque a-t-elle offert un répit au Luxembourg? «Non. La crise grecque est discutée au sein de l’Eurogroupe, alors que les dossiers en matière de fiscalité le sont au sein de l’Ecofin, qui continue ses travaux.

Ne s’agit-il pas des mêmes personnes? «C’est une autre réunion, à un autre moment. D’ici l’été, ce dossier reviendra à l’agenda des discussions. La Belgique, qui succédera à l’Espagne à la présidence de l’Europe au second semestre, peut-elle faire avancer le dossier? «C’est difficile à dire. Je rappelle seulement que la Belgique a accepté l’échange automatique d’informations depuis le 1er janvier, alors qu’elle figurait parmi les pays ayant plaidé pour la retenue à la source. Je crois que la place financière au Luxembourg va bien au-delà du secret bancaire. Le Luxembourg veut des clients internationaux. Faut-il avant tout continuer à miser sur les deux piliers de la place financière, que sont les fonds et le private banking, ou bien faut-il plutôt en développer d’autres? «Les deux piliers principaux restent des éléments très importants. La gestion de fortune mondiale a augmenté au cours de ces dernières années et de plus en plus de gens cherchent des endroits pour placer leur argent. C’est le cas en Asie, dans les pays du Golfe, et également en Europe. Il faut aller vers ces marchés et offrir les meilleurs services possi- }  52

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«En tant que ministre des Finances, je ne peux qu’encourager les gens à être fiscalement honnêtes» Luc Frieden

Luxembourg, qui ne peut pas rester ce qu’il était il y a 20 ans. Etes-vous préoccupé par la montée en puissance de Dublin sur les fonds d’investissement? «J’aime la concurrence. Le Luxembourg doit rester compétitif dans ces domaines.

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{ bles. Cela vaut aussi pour les fonds d’investisse-

ment. Il faut néanmoins développer de nouveaux créneaux. C’est la raison pour laquelle j’ai mis en place le Haut Comité de la place financière, qui a commencé ses travaux il y a deux ou trois mois. Qui participe à ce Haut Comité? «Les responsables des différentes associations professionnelles du secteur. Je le préside. Est-il inspiré du Haut Comité mis en place en France par Christine Lagarde? «Oui. Remplace-t-il le Codeplafi (Comité de déve­ loppement de la place financière)? «Oui. Le Codeplafi était rattaché à la CSSF (Comité de Surveillance du Secteur Financier). J’ai estimé que, vu l’importance du secteur, il valait mieux avoir un organe plus politique. En plus, je voulais être impliqué personnellement dans ces travaux. Des sous-groupes vont également voir le jour. La force du Luxembourg est que nous avons des centaines de personnes intelligentes et dyna­ miques grâce auxquelles nous préservons un potentiel de développement important. Aucune autre place financière ne rassemble autant de nationalités que la nôtre. C’est un mélange utile pour développer de nouveaux produits internationaux à partir d’ici. Mais la concurrence est forte et le monde change. Il va falloir changer le

De nouvelles sociétés, comme Intelsat, viennent d’annoncer leur implantation au Luxembourg. Ces sociétés viennent-elles au préalable vous rencontrer pour tenter d’obtenir de meilleures conditions fiscales que celles qui sont affichées pour le commun des mortels? «Non, car la fiscalité s’applique à tous. Mais il est évident que les entreprises, en fonction de leur modèle, en application stricte de la loi, verront leur fiscalité fixée par l’administration fiscale. Ce n’est pas le ministre des Finances qui intervient dans ce genre de dossiers. La loi est la même pour tous. Le dernier rapport Gafi (Groupe d’action financière) sur la lutte contre le blanchiment des capitaux n’est pas très élogieux pour la place financière. Qu’en pensez-vous? «D’abord, ce rapport est très utile. Je suis en faveur de l’évaluation internationale des mécanismes nationaux. Ensuite, j’ai observé qu’il est très positif pour le Luxembourg sur le volet de la coopération internationale de lutte contre le blanchiment. Il contient aussi des suggestions qui me semblent correctes et sur lesquelles le gouvernement agira par un plan d’action concret que nous entreprendrons, le ministre de la Justice (François Biltgen, ndlr.) et moi-même avant l’été. Enfin, et c’est le seul aspect négatif de ce rapport, vu de l’extérieur, il est parfois difficile de juger de l’efficacité d’un système. Je conteste par exemple le fait de considérer comme seul critère d’efficacité le nombre de personnes condamnées pour blanchiment. Ce sont des critères subjectifs que je conteste.»

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Fonds d’investissement

Objectif 3.000 milliards Selon Lipper FMI, l’encours des fonds luxembourgeois pourrait atteindre  2.600 milliards d’euros dès 2014. Pour y parvenir, l’Alfi mise sur l’Asie, Ucits IV  et sa volonté de répondre aux attentes des clients.

Nicolas Raulot (texte), Etienne Delorme (photo)

Presque 800 milliards d’euros de plus en quatre ans. Lipper FMI n’a pas fait dans la demimesure dans l’étude prospective qu’elle vient de réaliser au sujet des fonds luxembourgeois. Ni dans la demi-mesure, ni dans le pessimisme puisque la société d’analyse exclut l’hypothèse qu’une nouvelle crise grave ne survienne d’ici là, en 2014. Selon ce travail de 60 pages réalisé par la filiale de Thomson Reuters et publié à l’occasion de la conférence de printemps de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement), les actifs sous gestion enregistrés au Grand-Duché pourraient atteindre 2.600 milliards d’euros d’ici à 2014, contre 1.898 au dernier pointage (à fin février) de la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier). Le record absolu avait été atteint en octobre 2007 à 2.123,5 milliards d’euros. Lipper estime toutefois que, pour l’ensemble de l’Europe, le taux de croissance annuel de l’industrie devrait se limiter à 6,8% au cours des cinq prochaines années. «Cela pourrait constituer un ralentissement significatif, en comparaison des 12% de croissance réalisés depuis le début des années 1990», note Ed Moisson, director of fiduciary operations chez Lipper FMI. Rappelons que l’industrie européenne de la gestion a pris son envol avec la directive européenne OPCVM (Ucits) de 1985 et que le Luxembourg avait eu la bonne idée de transposer le texte en premier, le 30 mars 1988. Il reste qu’avec ces projections et un taux de croissance de 6,8%, les encours européens sous gestion atteindront 6.800 milliards d’euros, d’ici à 2014, et même 8.000 milliards dans le scénario le plus favorable. En outre, «la croissance devrait être beaucoup plus rapide au Luxembourg qu’en Europe, avec un rythme de croissance annuel d’environ 10,4%. En partant de cette hypothèse, le Luxembourg devrait accroître sa part de marché, de 32% actuellement à 38% en 2014». Selon l’étude, la progression s’inscrit dans une tendance à la migration déjà observée aux Pays-Bas et qui devrait s’étendre et s’accentuer à partir d’autres pays, comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La société de gestion française Groupama Asset Management s’apprête, par exemple, à créer sa première sicav de droit luxembourgeois, pour

«Nous devons écouter les investisseurs, répondre à leurs attentes, en termes de clarté et de coût» Claude Kremer (Alfi)

séduire une clientèle plus internationale. Le fonds Ucits luxembourgeois est en effet la marque la plus facilement exportable dans le monde en termes de véhicules d’investissement. A horizon encore plus lointain, Lipper se risque à prévoir que l’encours des fonds européens atteindra 9.000 milliards d’euros (sur base d’une croissance annuelle de 5%) en 2018 et que le Luxembourg pourrait se tailler au moins 40% de ce gros gâteau, soit environ 3.600 milliards d’euros.

Le client est roi Pour y parvenir, l’Alfi a lancé un nouveau mot d’ordre, qu’elle a martelé lors de sa dernière conférence de printemps, les 23 et 24 mars derniers: tout pour le client. «Nous devons écouter les investisseurs, répondre à leurs attentes, en termes de clarté et de coût», a répété Claude Kremer, le président de l’Alfi, vice-président de l’Efama (European Funds and Asset Management Association) et fondateur du cabinet d’avocats Arendt & Medernach. «Nous devons prouver aux investisseurs que les fonds sont

bons pour eux. Il nous faut encourager la formation financière, a-t-il poursuivi. Si un client ne comprend pas un produit, il ne faut pas le lui vendre.» Une prise de conscience tardive, après l’affaire Madoff, mais une approche également salutaire pour les futurs développements commerciaux à l’inter­ national. Priorité numéro un: l’Asie. L’Alfi vient d’ouvrir un bureau à Hong Kong pour rayonner vers un continent où les barrières protectionnistes sont encore nombreuses, en particulier en République Populaire de Chine et en Inde. Si la préparation de la retraite et le chantier de l’épargne de long terme constituent d’autres opportunités, le Luxembourg mise beaucoup sur Ucits IV et espère que cette nouvelle version de la directive, qui vise à améliorer encore le label et le marché européens, sera aussi bénéfique que les précédentes. Voté en juin 2009 par le Conseil européen, le texte doit être transposé en droits nationaux avant juillet 2011. Mais le Grand-Duché espère s’y conformer bien avant, et surtout avant tous les autres Etats membres.

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Alfi

SPRING CONFERENCE La conférence annuelle de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement a réuni, les 23 et 24 mars derniers, plus de 600 personnes à Luxembourg-Congrès. Geoff Cook (Brown Brothers Harriman & Co.)

Etienne Delorme (photos)

Chris Wilcockson (HSBC Securities) Klaus A. Wobbe (Bremen)

James King (Princeton Financial Systems) et Gerhard Thusek (Fingance)

Jean-Michel Loehr (RBC Dexia Investor Services Bank)

Rudolf Kessel (Union Investment Luxembourg) et John Li (KPMG)

s-

Alain Kinsch (Ernst & Young)

Danielle Comodi (Bowne International Luxembourg)

Holger Pfleger (Diamos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

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er-

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Fonds

PercÉe irlandaise

En moins de dix ans, la part de marché du Luxembourg sur les fonds internationaux a chuté  de 70,9% à 59,7%. C’est Dublin qui en profite le plus, pour des raisons parfois inattendues. Nicolas Raulot (texte), Etienne Delorme (photo)

Les prévisions optimistes de Lipper FMI sur les fonds luxembourgeois (lire page 64) ne doivent pas faire oublier une autre réalité, moins glorieuse celle-là. De décembre 2001 à décembre 2009, la part de marché du Grand-Duché en termes d’actifs nets sous gestion des fonds internationaux (hors fonds de fonds) a dégringolé de 70,9% à 59,7%. Les statistiques de la filiale de Thomson Reuters montrent que si la France (de 1,2% à 3,9%), le Liechtenstein (de 0,5% à 1,2%) et l’Allemagne (de 0,2% à 1,1%) ont grappillé un peu de terrain sur cette période, le grand gagnant de la précédente décennie est l’Irlande, qui s’est par ailleurs hissée au rang de premier centre d’administration de hedge funds dans le monde. A la fin de l’année dernière, les fonds domiciliés à Dublin représentaient en effet 30% de l’ensemble européen, contre 17,9% seulement huit ans plus tôt. «Avec 49% de croissance des actifs entre 2004 et 2008, l’Irlande (qui avait transposé la directive Ucits en 1989, un an après le Luxembourg, ndlr.) s’est avérée être le domicile qui a enregistré la plus forte croissance en termes de distribution de fonds internationaux», fait valoir l’Ifia (Irish fund industry association), l’équivalent de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). Sur les seuls fonds investis en actions, la proportion irlandaise a grimpé de 13,3% à 22,5% de 2001 à 2009, tandis que le Luxembourg reculait de 73,5% à 65,7%. A noter que le Grand-Duché conserve une avance confortable en termes de nombre de fonds, avec une part de marché de 63,9%, loin devant l’Irlande (17,1%), le Liechtenstein (6,3%) et Jersey (2,9%).

Absence de taxe La percée irlandaise, particulièrement visible sur les fonds monétaires, tient d’abord à des raisons d’ordre fiscal et réglementaire, comme l’expli­ que l’étude de Lipper présentée par Ed Moisson, l’un de ses auteurs, lors de la conférence de printemps de l’Alfi. «Avec un produit dont la performance est entièrement dépendante de structures à bas coûts, l’absence de taxe de souscription à Dublin a été déterminante. Et pourtant, la taxe d’abonnement luxembourgeoise n’est plus que de 5 points de base de la valeur d’actif net. Ce taux a même été réduit à un point de base pour certains fonds monétaires ou institutionnels», explique Lipper. Le bureau d’étude précise enfin que certains fonds sont aujourd’hui complètement exemptés. Mais, poursuit Lipper, les taux actuels n’ont été définitivement mis en place

«L’absence de taxe de souscription à Dublin a été déterminante» Ed Moisson (Lipper FMI)

qu’en janvier 2004: «L’abolition de la taxe d’abonnement (pour les produits institutionnels du marché monétaire) fut une avancée importante pour le Luxembourg, mais on pourrait presque dire qu’elle est intervenue trop tard. Certains leaders de marché étaient déjà établis à Dublin...» Si le Luxembourg et l’Irlande jouent désormais presque sur un pied d’égalité sur le plan des taxes, Lipper met également en avant les loisirs et la qualité de vie comme critères favorables à l’Irlande: «Le duel Luxembourg/Dublin, qui faisait rage dans les années 1990, a considérablement évolué. Le domicile des fonds transfrontières est maintenant plus souvent une affaire de qualité de vie pour cadres en voyage que de régimes fiscaux, réglementaires ou structurels. Au final, la communauté anglo-saxonne a favorisé l’Irlande, renforcée dans son choix par les 300 parcours de golf du pays, à comparer à seulement six pour le Luxembourg.» Si Lipper n’a pas consacré d’étude prospective spécifique à l’Irlande, peut-être aurait-elle pu égale­ ment mettre en évidence le fait que les finances publiques et le système bancaire sont aujourd’hui en bien meilleur état au Grand-Duché qu’en Irlande. Dublin vient de lancer un nouveau plan de sauvetage de ses établissements financiers. Un argument qui compte aussi aux yeux des investisseurs et des professionnels des fonds.

La part de marché du Luxembourg en net recul Domicile des fonds

déc. 2001

déc. 2009

Luxembourg

70,9

59,7

Irlande

17,9

30,0

France

1,2

3,9

Suisse

5,6

1,5

Liechtenstein

0,5

1,2

Allemagne

0,2

1,1

Guernesey

3,0

3,3

Jersey

0,2

0,8

Belgique

0,4

0,6

Royaume-Uni

1,4

0,3

Pays-Bas

0,0

0,2

Autres

0,1

0,4

Total

100

100

Parts de marché des fonds internationaux en termes d’actifs nets (en %) – hors fonds de fonds

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oit ri-

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) 4 ( n o i t a c i f i s r e série div m analyse

re. , paperJa place financiè Chaque mois la e d n o ti a iversif ic les axes de d n financière o ti a m r fo la Ce mois-ci:

Formation financière

Cap sur la matiÈre grise

Pour survivre à la mondialisation, la place financière luxembourgeoise doit rehausser son niveau d’expertise. L’IFBL et la LSF feront tout pour y contribuer.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photos)

International Faculty for Executives (IFE), PricewaterhouseCoopers Academy, Meetincs, Life Long Learning Center (LLLC) de la Chambre des salariés, Institut de Formation Bancaire Luxembourg (IFBL), Luxembourg School of Finance (LSF)... Ce ne sont pas les instituts d’enseignement et de formation financière qui manquent sur la Place. Ce secteur, avec les activités et les emplois qu’il génère, constitue donc déjà en soi un axe de diversification de la Place. Mais sans doute ces organismes sont-ils plus utiles encore dans un rôle d’accompagnement du centre financier vers l’objectif qu’il s’est fixé: accroître le niveau d’expertise des ressources humaines et la valeur ajoutée des services financiers luxembourgeois. Presque un impératif de survie, à l’heure où les emplois peu qualifiés sont délocalisés les uns après les autres vers des pays à faible coût, en Europe de l’Est ou en Asie notamment, comme l’ont confirmé les annonces récentes de RBC Dexia ou de Clearstream, qui ont cédé aux sirènes orientales. Les deux organismes de référence que sont la LSF et l’IFBL s’inscrivent pleinement dans cette stratégie et ont déjà adapté leur offre aux profondes évolutions en cours. «Dans le monde financier, une forte tendance à la consolidation et à la mondialisation est à l’œuvre. Les deux affectent

le Luxembourg», observe Christian Wolff, le directeur de la LSF. Pour lui, la diversification ne s’entend pas seulement dans le sens du développement de nouveaux services, mais aussi, et surtout, en termes de positionnement intellectuel et de matière grise: «Comme la finance évolue vers des centres de compétence mondiaux, la Place de Luxembourg doit avant tout se spécialiser sur des fonctions de réflexion et à plus forte valeur ajoutée. Notre stratégie doit absolument reposer là-dessus.» Inutile selon lui d’essayer de concurrencer l’Inde ou un autre pays du Sud sur telle ou telle fonction comptable. «Notre avenir se trouve dans nos têtes», indiquait récemment dans nos colonnes François Biltgen, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (voir paperJam de mars 2010, cahier «Economie & Finance», p.  10). Selon Christian Wolff, la LSF est au cœur de cette stratégie de «migration de la force de travail», comme il dit. «C’est en tout cas ce que nous essayons de faire.»

travail conceptuel Pour y parvenir, la Luxembourg School of Finance mise notamment sur son programme phare établi il y a déjà sept ans, le «Master of Science (MSc) in Banking and Finance». Celui-ci peut être suivi à plein temps en un an pour les personnes qui peuvent faire une pause dans leur parcours professionnel, ou bien à temps partiel,

en deux ans. «Le master porte sur tout le spectre des matières financières et conduit vers une compétence globale avec notamment un passage par la Stern School of Business de New York. C’est l’outil idéal pour assurer cette transition d’un travail opérationnel vers un travail conceptuel», estime-t-il. Outre ce socle généraliste, les étudiants du master peuvent désormais se spécialiser, soit dans les fonds d’investis­sement, soit dans la banque. La LSF propose également un «Master of Financial Economics Program» sur deux ans. Celui-ci s’adresse à des étudiants sans véritable expérience professionnelle et comporte désormais un volet recherche en deuxième année. Si l’IFBL a une orientation beaucoup plus proche du terrain, ses responsables ne renient pas la vision de l’universitaire Christian Wolff. «Nous ne pouvons pas rester sur le modèle actuel. La place financière doit s’orienter vers une prestation plus pointue et plus étendue de l’ensemble des services bancaires», estime Fouad Rathle, président de l’Insti­ tut de formation bancaire. «Nous nous sommes approprié cette stratégie de diversification, en raison de notre proximité avec la Place et avec nos partenaires. Notre approche modulaire permet aux experts financiers d’approfondir leurs connais­ sances et de s’adapter aux évolutions des métiers de la Place», poursuit Werner Eckes, le general manager de l’IFBL. Un professionnel de la banque privée peut, par exemple, avoir besoin de mieux

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Définitions

Qu’est-ce que la LSF? La Luxembourg School of Finance (LSF) a été fondée en 2003. Il s’agit du dépar­ tement de finance de la faculté de Droit, Economie et Finance de l’Université du Luxembourg. Etablie au Kirchberg, elle est aujourd’hui dirigée par le Néerlandais Christian Wolff, qui a succédé le 1er novem­ bre 2008 au Belge Pierre-Armand Michel. Son cursus phare, le «Master of Science (MSc) in Banking and Finance», est actu­ ellement suivi par 70 étudiants, à temps partiel ou à temps complet. La LSF emploie 20 personnes dont 7 professeurs.

Qu’est-ce que l’IFBL? Werner Eckes (IFBL)

Christian Wolff (LSF)

connaître les fonds d’investissement. Après consultation avec l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement), l’IFBL vient ainsi de lancer une formation dédiée aux investissements alternatifs. Elle s’articule autour de «trois blocs» (hedge funds, private equity, fonds immobiliers) et d’une série de modules. En collaboration avec l’ONG Ada (Appui au développement autonome), une formation en microfinance a également été mise sur pied.

depuis la dernière rentrée le «Certified International Wealth Manager» (CIWM). Cette formation de haut niveau, sanctionnée par un examen, s’adresse aux professionnels déjà confirmés de la banque privée. Le programme comprend un volet international et un volet local. «C’est aussi une façon de s’adapter à une nouvelle tendance et à la disparition en cours du private banking off­ shore», explique Werner Eckes. De son côté, la LSF œuvre avec des universités européennes et américaines à la création d’un «Executive master» en gestion de fortune dont une partie des cours serait dispensée au Luxembourg. L’objectif est de faire de ce cycle rien de moins que la référence mondiale. Le secteur de la formation financière revêt également une grande importance en termes de rayonnement international et d’attractivité des talents. «De plus en plus de gens viennent de Paris et de Bruxelles suivre nos formations. Nous avons également dispensé une formation de haut niveau pour des banquiers turcs. Enfin, en matière de finance islamique, nous avons été sollicités à plusieurs reprises dans divers pays du MoyenOrient ou en Asie», indiquent Werner Eckes et Fouad Rathle. «Nos étudiants viennent du monde entier, du Brésil, de Chine, d’Europe de l’Est, de Mongolie... Une bonne proportion d’entre eux resteront ici pour y conduire leur vie professionnelle», se réjouit Christian Wolff.

Finance islamique L’IFBL n’hésite pas non plus à s’associer à des organismes étrangers, comme c’est le cas en matière de finance islamique avec l’Université de Reding à Londres, qui a également la charge de la formation de l’ICMA (International Capital Market Association), une association de la City. A la LSF, les étudiants du master Banque et Finance ont l’option de compléter leur cursus par une spécialisation en finance islamique. Et Christian Wolff réfléchit sérieusement à de nouveaux développements vers des métiers d’avenir comme le private equity et l’investissement socialement responsable (ISR). Tant pour l’IFBL que la LSF, la diversification passe aussi par une montée en gamme des métiers historiques de la Place. Ainsi, un accent particulier est mis sur la gestion de fortune. L’IFBL s’est associé avec l’Association of International Wealth Management (AIWM) pour dispenser

Moins académique que la LSF, l’IFBL (Insti­ tut de Formation Bancaire, Luxembourg) propose des modules courts, ciblés et orientés vers la pratique, qui regroupent entre 15 et 20 élèves. L’enseignement y est dispensé par environ 200 formateurs issus pour la plupart du monde bancaire. Créé en 1990 par l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg), l’institut fête son 20e anniversaire cette année. Son président est Fouad Edmond Rathle (Garanti Bank Luxembourg). Serge De Cillia et Werner Eckes occupent les fonctions de managing director et de general manager. L’IFBL emploie 14 personnes.

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62 place financière Banques

RÉsultats en baisse La crise n’est pas encore achevée pour le secteur bancaire luxembourgeois, qui voit son résultat reculer de 5,5% au premier trimestre 2010 par rapport à la même période de 2009. Selon les chiffres provisoires publiés par la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier), le résultat avant provision des banques s’est établi à 1,529 milliard d’euros, contre 1,617 au premier trimes­ tre de l’année dernière. Les marges sur intérêts chutent de 26,7% à 1,415 mil­ liard d’euros et cette baisse n’est que partiellement compensée par la pro­ gression des revenus de commissions. La CSSF note aussi que les frais de personnel se sont fortement accrus (+7,8%) à 661 millions d’euros en rai­ son des «dépenses sociales occasionnées par le réduction des effectifs bancaires».

Secret bancaire

Les conseillers financiers dans le doute La loi du 31 mars 2010 précise les nouvelles règles du jeu en matière d’échange  d’informations sur demande entre administrations fiscales. Mais de nombreuses  questions restent en suspens. «Les conseillers disposentils encore d’un secret professionnel?», s’interroge Me Alain Steichen.

Nomination

Chaises musicales Laurent Vanderweyen, qui venait de démissionner de RBC Dexia Luxem­ bourg, est nommé directeur général de JP Morgan Bank Luxembourg, le plus gros conservateur et adminis­ trateur de fonds au Grand-Duché. Clearstream

Un tour de vis de plus Un nouveau plan d’économies vient d’être annoncé par Deutsche Börse, maison mère de la centrale de règle­ ment-livraison Clearstream. Environ 370 emplois sont concernés à Francfort et à Luxembourg. Les négociations du plan social ont débuté fin mars. En février, le CEO de Deutsche Börse, Reto Francioni, avait déjà annoncé une réduction de 20% de l’effectif des 400 managers que compte le groupe pour réaliser une économie de 50 millions d’euros par an (en plus des 100 mil­lions dus aux dernières annonces). Cette seule mesure doit se traduire au Luxembourg par la sup­ pression d’une trentaine de postes de managers. Développement

Capita toujours plus grand Après l’acquisition de Fidei Fiduciaire par Capita, fin 2009, le nouveau groupe a encore grandi en absorbant P.A.L. Services, la branche «domiciliation» de Pignon & Associates Luxembourg, société créée en 2007 par l’avocate Céline Pignon. «Elle et nous avons toujours collaboré, explique Alain Lam, associé chez Capita Fiduciary Group. Nous partageons la même philosophie. L’apport de P.A.L. représente environ un tiers du business existant de Capita.» Mme Pignon, qui a intégré le conseil d’administration du groupe, insiste sur la complémentarité des activités, «à la fois en compétences et en expérience». «Nous avions également des clients en commun», précise-t-elle.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

Aboutissement d’un long processus juridicopolitique et de fortes pressions internationales, la loi du 31 mars 2010 restera dans l’histoire financière luxembourgeoise. C’est le fameux texte qui transpose les nouvelles conventions signées entre le Grand-Duché et une vingtaine de pays au sujet du secret bancaire. Voté le 17 mars 2010, il confirme les engagements du gouvernement de se rallier aux standards de l’OCDE (article 26 de son modèle de convention) et précise les modalités de l’échange d’informations sur demande entre administrations fiscales. «Les autorités fiscales luxembourgeoises recevront directement les demandes de renseignements de la part des autorités fiscales étrangères et ne transmettront ces informations que dans la mesure où l’Etat demandeur fournira des éléments tendant à démontrer que la demande porte sur des éléments ‘vraisemblablement pertinents’ de fraude fiscale. Les demandes injustifiées seront exclues. Il sera impossible d’aller à la pêche aux renseignements», indiquent les experts de PricewaterhouseCoopers (PwC). Mais derrière cette simplicité de façade, de nom­ breuses questions restent en suspens. Au point que la société Meetincs a organisé une formation, le 13 avril dernier, sur le sujet avec Me Alain Steichen, avocat associé à l’étude Bonn Schmitt Steichen et professeur à l’Université du Luxem-

bourg. Y ont participé de nombreux conseillers financiers qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés et à quel point leur métier et la relation qu’ils entretiennent avec leurs clients vont être bouleversés. «Les conseillers disposent-ils encore d’un secret professionnel?», s’est notamment interrogé le formateur. «Il faut distinguer entre les professions. Les avocats et les réviseurs peuvent encore invoquer le secret professionnel. J’en suis beaucoup moins certain pour les experts-comptables. Concernant les domiciliataires de sociétés, il y a clairement une levée du secret. Ils devront fournir toutes les informations aux services fiscaux», a-t-il poursuivi. Les lois anti-blanchiment prévoient déjà que les domiciliataires disposent de toutes les informations sur leurs clients. A propos des recours possibles, l’avocat a expliqué qu’ils étaient limités aux aspects de procédures: «Les questions de fond sont de la seule compétence du fisc étranger.» Alain Steichen a ajouté que les négociations en cours sur la directive Epargne de 2003 et son périmètre d’application étaient également sources d’inquiétudes, alors que 25 des 27 pays membres de l’UE exigent du Luxembourg (et de l’Autriche) qu’ils adoptent un système automatique d’échange d’informations avec les autres administrations fiscales: «Les accords de Feira (Conseil européen des 19 et 20 juin 2000, ndlr.) étaient inscrits dans la pierre, mais cette pierre n’a pas une valeur illimitée et sera remise en cause.»

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63 place financière BCEE

55 embauches en 2009

BGL BNP Paribas

Maudit leasing D’importantes provisions sur les activités de l’ex-Fortis Lease Group ont presque annihilé le résultat net consolidé de BGL BNP Paribas en 2009. Les actionnaires seront malgré tout très bien traités.

Photo: David Laurent / Wide (archives)

La banque de l’avenue J.F. Kennedy affiche de bons résultats opérationnels.

Bon an, mal an, la BCEE poursuit sa croissance et affirme son rôle de pivot de la place financière. En 2009, la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat a recruté 55 nouveaux collaborateurs et a finalisé la réorganisation de son réseau d’agences, avec 14 centres financiers répartis sur l’ensemble du pays. Le résultat net s’est établi à 167,7 millions d’euros, en progression de 14,2%. «La marge nette d’intérêt est en croissance de 4,1% grâce à l’accroissement du volume des crédits et aux conditions de transformation d’échéances favorables sur les marchés», note l’établissement public. Restructurations

Nicolas Raulot

La crise pèse encore nettement sur les comptes de BGL BNP Paribas. Marquée par le rappro­ chement, toujours en cours, avec BNP Paribas, l’année 2009 l’a également été par de lourdes provisions, notamment inscrites sur les entités de leasing de l’ancien groupe Fortis (à hauteur de 368 millions d’euros) et dont BGL (ex-Fortis Banque Luxembourg) détient 100%. «Cette activité (Fortis Lease Group, ndlr.) a beaucoup souffert dans certains pays, comme la Roumanie, où les marchés sont déprimés et où les actifs se vendent moins bien», explique Carlo Thill, coprésident du comité de direction du nouvel ensemble. Celui-ci a également évoqué des fraudes. Du coup, le résultat net consolidé se limite à 6,2 millions d’euros (normes IFRS), contre une perte de 107 millions d’euros en 2008, l’année noire au cours de laquelle le bancassureur Fortis a été sauvé de la faillite par les Etats belge, néer­ landais et luxembourgeois et en partie racheté par l’établissement français. Le produit net ban­ caire de 2009 a progressé de 20% par rapport à 2008, à 1,215 milliard d’euros. La banque de l’avenue J.F. Kennedy affiche néanmoins de bons résultats opérationnels, avec des revenus nets d’intérêts de 555,7 millions d’euros (en hausse de 44%) et des commissions nettes de 219,8 millions d’euros (-16% par rapport à 2008). Le résultat net non consolidé calculé en Lux-Gaap (normes comptables luxembourgeoi­ ses) atteint quant à lui 432,4 millions d’euros

(contre 30,6 millions d’euros en 2008), grâce à l’ajout de réserves accumulées au cours d’exerci­ ces précédents. Plus de 330 millions d’euros seront reversés aux actionnaires à hauteur de leurs participations, c’est-à-dire BNP Paribas pour 65,96% et l’Etat luxembourgeois (34%). Ce dernier n’a pas l’inten­ tion de sortir du capital pour l’instant et empoche 112,2 millions d’euros dans l’opération. «L’Etat avait fait un grand effort et pris de grands risques en injectant 2,5 milliards d’euros», rappelle Gaston Reinesch, président du conseil d’administration de BGL BNP Paribas et représentant de l’Etat. Pour le reste, l’établissement insiste sur son statut de premier employeur bancaire du pays avec 4.000 salariés environ et écarte toujours l’hypothèse d’un plan social. «En 2009, nous avons engagé 61 nouveaux collaborateurs ainsi qu’une trentaine de stagiaires. Nous voulons maintenir une présence active sur le marché de l’emploi en 2010, développer les compétences et le sentiment d’appartenance au groupe avec à la clé 40.000 jours de formation», assure Eric Martin, coprésident du comité de direction de BGL BNP Paribas. Après l’acquisition de 100% de BNP Paribas Luxembourg par BGL BNP Paribas le 25 février dernier, les dernières étapes de la fusion étaient prévues courant avril, avec la migration de l’acti­ vité des fonds d’investissement vers BNP Paribas Securities Services, et le 1er octobre, avec l’inté­ gration complète de BNP Paribas Luxembourg dans BGL BNP Paribas. paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

HSH Private Banking À vendre La banque régionale allemande HSH Nordbank envisage de se séparer de sa filiale de private banking dans le cadre de son plan de restructuration et suite aux aides publiques dont a bénéficié l’établissement de Hambourg. Etablie au Luxembourg, HSH Private Banking pourrait être cédée pour un montant compris entre 80 et 90 millions d’euros. Lazard est conseil de l’opération.

C’est le nombre d’obligations désormais négociables en continu à la Bourse de Luxembourg. Ce seuil a été franchi le 30 mars. Toutes les valeurs admises au marché de la Bourse de Luxembourg sont négociées sur la plate-forme UTP de Nyse Euronext, avec qui la Bourse de Luxembourg a conclu un partenariat, dénommé Luxnext dans le domaine des obligations d’entreprises. www.luxnext.com


64 place financière Coopération

Photo: SIP/Charles Caratini

Luxembourg se rapproche de Moscou

Global Competitiveness

Crise

De l’argent grec au Luxembourg En raison de la crise financière qui continue de faire rage en Grèce et des doutes sur la solvabilité du pays, les épargnants retirent leur argent de leur banque. Pas moins de 10 milliards d’euros (soit 4,5% de l’épargne totale) auraient fui les établissements du pays au cours des deux seuls premiers mois de l’année, selon la banque centrale citée par le Financial Times. Selon ces sources, les clients préféreraient placer leurs économies dans les filiales luxem­ bourgeoises ou chypriotes des établis­ sements nationaux plutôt que dans des banques étrangères. Courtage

TD Warehouse dÉtient 100% d’Internaxx TD Waterhouse a repris, par l’intermé­ diaire de sa maison mère TorontoDominion Bank, l’entièreté du capital de la banque luxembourgeoise Internaxx. Né en 2000 d’une associa­ tion entre le canadien TD Waterhouse et BGL, le courtier en ligne emploie 43 employés au Luxembourg. TD Water­house a déjà accru sa participa­ tion à 75% en février 2009. «Internaxx offre, à partir du Luxembourg, ses ser­ vices d’investissement en ligne à plus d’une dizaine de milliers de clients internationaux depuis près de dix ans», explique le communiqué. En 2001, lors de la mise en service, un objectif de... 15 millions d’utilisateurs avait été avancé.

PLANTING A FLAG IN LUXEMBOURG Flagstone Re’s management want the Bermuda-based re-insurer to reincorporate  in Luxembourg. Why did the firm choose the Grand Duchy over rival financial centres? David Brown (Flagstone): “Luxembourg treaties are much more specific and give much clearer protection.”

Fl Photo: World Insurance Forum

Dans le cadre de la mission économique qui s’est déroulée du 12 au 15 avril en Russie, Luxembourg for Finance (LFF) et Mosfinagency, l’agence gouver­ne­ mentale en charge du développement futur du secteur financier pour la ville de Moscou, ont signé un Memorandum of Understanding (MoU) pour contribuer au développement futur des deux centres financiers. Selon LFF, les points clés du MoU incluent «l’échange d’infor­ mations sur les services bancaires et financiers, la législation et la régle­ mentation financière, sans oublier l’organisation d’évènements dans les deux juridictions». L’accord a été signé par Mikhail Kalinushkin, représentant de Mosfinagency et Fernand Grulms, CEO de Luxembourg for Finance.

Da

Aaron Grunwald

Flagstone Reinsurance Holdings has proposed re-domesticating from Bermuda to Luxembourg. In a telephone interview from Hamilton, CEO David Brown tells paperJam that the Grand Duchy beat out several other European jurisdictions – including Gibraltar, Ireland and Switzerland – in the firm’s internal decision making process. He says when evaluating a combination of features – regulatory framework, political and regulatory stability, tax treaties, and familiarity – that “the strongest was Luxembourg.” Brown explains that Flagstone helps major insurance carriers “protect against excess accumu­ lation of risk in their own portfolios,” when it comes to natural catastrophes such as windstorms, hurricanes and earthquakes. The company – founded in 2005 and listed on the New York Stock Exchange since 2007 – had premiums of 758 million US dollars in 2009, up from 654 million in 2008. Today the firm has 450 staff in 13 global markets, and 1.5 billion US dollars in underwriting capital. Brown says re-domesticating to Luxembourg will “increase our strategic and capital flexibility, cement our reputation as a European company,” and “help reduce reputational, political and regu­ latory exposure” for Flagstone. “Luxembourg has always looked to us like an attractive centre, with a sophisticated financial and regulatory environ­ ment. It has an extensive network of commercial

and tax treaties, particularly with the United States and European Union. It’s the preferred jurisdiction to where we are today. Nothing negative about Bermuda, but it seems like a better one for where we are at the moment as a company. With places like the EU and the US, where we do major amounts of trade, the Luxembourg treaties are much more specific and give much clearer protection than other treaties.” He adds, “You don’t have long established treaties in Bermuda and you do in Luxembourg.” Flagstone has had a small presence in Luxembourg for several years, principally a team running the firm’s investment portfolio. While it would become its new corporate holding company office, Brown doesn’t expect his Luxembourg staff to grow much further, noting Flagstone’s current operating centre in Switzerland and Bermuda offices will remain as-is. Although the board will naturally meet in the Grand Duchy, Brown states the executive suite will not be relocating to Luxembourg. “From an operat­ ing point of view, it doesn’t make much difference where we are globally. The management team of the company is already well dispersed across a dozen locations across the world, deliberately so.” Flagstone Re shareholders will vote on the proposal at the company’s annual general meeting on 14 May, and Brown expects it to be approved. “We’ve made a good case in our filings. We have a very sophisticated investor base and I imagine that they’ll support it.”

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industrie

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Research & Development

seeking engineers

Paul Wurth and the University of Luxembourg deepen their R&D and training cooperation. Will it help make careers in science and engineering more popular?

Aaron Grunwald (text), Olivier Minaire (photo)

Paul Wurth Group and the University of Luxem­ bourg have signed an agreement on collaboration in the fields of research and training. According to Marc Solvi, CEO of Paul Wurth, the accord creates better educational opportunities for stu­ dents in Luxembourg, as well as the firm’s ability to recruit and retain staff, and thus remain com­ petitive in the global marketplace. Solvi says the pact formalises and strengthens his company’s long-established relationship with the univer­sity. He also states the company and the university aim to promote engineering and the sciences as both vital assets and more attractive career options in the Grand Duchy. Paul Wurth, best known as a plant-builder and equipment-provider in the iron and steel industries, employs more than 1,000 engineers worldwide, about half of whom are based in Luxembourg. However Solvi explains, “in a country like Luxem­ bourg, with higher salary and wages, we have to sell higher value-added products,” as the company cannot compete with lower cost rivals from emerg­ ing markets. Despite having an annual research and development budget in excess of 10 million euros, “when you are designing products with high reliability, designed to last 15 to 20 years with nearly no maintenance, you can’t do everything yourself. You need really specific engineering sup­ port for some of the models and simulations.”

Future economic prospects The new covenant establishes “a common team to evaluate possible knowledge and skills to bring from the university to the company, and bring [Paul Wurth’s] knowledge and know-how to their R&D labs,” elucidates Solvi. Consequently the firm gains regular opportunities to explain its technical needs and will get a “first look” at much of the universi­ ty’s research. In addition, the CEO is keen on fos­ tering the type of interactive atmosphere created by consistently keeping his engineers “close to the university, which favours innovation.” At the same time, the university’s students will gain valuable hands-on training and experience in a real-world engineering environment. University of Luxembourg students have long had the opportunity to do internships at Paul Wurth, Solvi says. Up to 100 students work there each summer, and up to 20 at a time finish their

“Young people have to know how to produce something” Marc Solvi (Paul Wurth)

engineering diplomas during the year. He adds that dozens of young engineers have completed their doctoral thesis working on issues that arise in his business. In addition, the company organ­ ises student tours of customer facilities during design, construction and operation. In mid-April, Paul Wurth hosted a student day as part of its annual global internal company meeting. This gave nearly 100 Luxembourg students aged 18 to 24 a chance to see several presentations and exhibits about Paul Wurth technology, and talk face-to-face with the firm’s engineers. Such steady interaction with promising stu­ dents favourably positions Paul Wurth to recruit the most talented engineers, Solvi concedes. How­ ever he hopes to attract more young people to engineering and sciences in general, both out of a sense of social responsibility and to help cement Luxembourg’s economic security in the years to come. “I want to motivate young people to be engi­ neers. Industry is not just about making products. It’s about health and safety. It’s ecological responsi­ bility. We are taking care of workers’ health and safety when we develop our products. We are taking care of the environment in China and India,” as

those countries grow economically. “People don’t want to work with a company that’s polluting,” he intones. Solvi asks rhetorically, “who will solve the big prob­ lems coming, such as energy distribution and climate change? Science and engineering can solve these problems. This is our contribution to making science and engineering more popular in Luxembourg.” Paul Wurth has also taken this role as a pro­ moter of engineering careers, he says, because it is in the “best interest of Luxembourg, as well as the company, that science and technology will again be an important aspect of public debate. We have to create some real products, not just rely on financial services. Young people have to know how to pro­ duce something.” “For a country rich in banking and finance, we should not forget, to survive in the long term, this country needs prosperous industries as well.” Not­ ing that Paul Wurth has “rather safely passed” the economic crisis, he adds, “we are present in all worldwide markets, selling products developed mainly in Europe, mainly in Luxembourg. The slo­ gan must be: we are earning our money with top class products. And it’s possible.”

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Cargolux

bouncing back?

Speaking at an Amcham event on 12 April, Cargolux CEO Ulrich Ogiermann pondered  the future of the air freight industry and his company. Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

“2009 was the worst year ever for Cargolux,” admits Ulrich Ogiermann, CEO of the air freight company, eighth largest in the world by freight tonne kilometre according to figures from the International Air Transport Association (IATA). Having previously developed fairly consistently, overall capacity and demand for air freight began to see a widening gap towards the beginning of 2008, a situation which reached a nadir in the first half of last year, when demand was down over 20% in year on year evolution figures. “We had months when we had a drop of 35% in revenues.” Capacity also suffered as airlines struggled and businesses, ever more mindful of costs, explored other avenues when it came to logistics. And yet air freight remains vitally important: as Ogiermann states, “only two percent of international trade moves by air in terms of volume, but when it comes to value, this increases to 35%.” And as has been pointed out since the eruption in Iceland grounded flights across Europe for several days, many high-tech, vital and niche products make use of air freight, among them medical supplies.

Advantages and opportunities On top of volcanic activity, as well as the financial crisis, Ogiermann points out that the air freight industry was already under pressure from several quarters. “Monopolies of fuel, aircraft and airport suppliers and restriction of traffic rights due to protectionist systems in certain countries all have a significant effect on us. For example, there are really only two aircraft suppliers left, which puts stress on their flexibility, not to mention pricing models,” he says, “while increased fuel prices mean that there has been a certain shift to sea freight.” There is more to it than that, as increased security threats, differing security regimes from one region to another, and regulation all hamper industry growth, as well as the blaze of largely unwarranted negative publicity surrounding CO2 emissions in the airline industry which sways public opinion against it. “Comparing the emissions coming from flowers grown in greenhouses in the Netherlands and then distributed over Europe, versus the emissions from flowers flown in from Kenya, the ones in the Netherlands actually cause more emissions by a factor of five...”

“We are facing challenges from several angles” Ulrich Ogiermann (Cargolux)

In the meantime, the way the markets are should actually support the development of air freight as time-to-market becomes more important, and consumers and distributors want products more and more quickly, while producers are reluctant to see too much capital tied up in stock. Furthermore, product life-cycles play a key role between air and sea freight, whereby they can dovetail, depending on how new a product is: “when a new product is released with a high cost, the first customers are willing to pay  it, but the requirement on the part of the provider is to create a market presence as rapidly as possible.” This entails getting the product out there quickly, for which air freight is the best option. As competition forces a move to lower pricing, distribution must become wider in a mature market, which is when sea freight is better because of lower costs. So what makes for a successful air freight company? “A modern fuel efficient fleet is essential,” says Ogiermann, and to that end Cargolux will be launch customers of the Boeing 747-8F, with 13 firm orders, two options and ten pur-

chase rights. The aircraft sees an expected reduction of 15% per tonne-kilometre of cargo, and 17% lower fuel costs and emissions when compared to the current 747-400F, and took its maiden flight on 8 February. Delivery of the first two aircraft is expected in December of this year. Luxembourg also has Europe’s fifth largest cargo airport and a useful location, according to Ogiermann, “a radius of 500 kilometres around Luxembourg contains 40% of Europe’s GDP. At 800 kilometres, that rises to 69%. These are easy trucking distances.” Beyond that, Ogiermann believes transportation companies need the market to become more liberalised, and he anticipates fuel prices to continue to rise. The future? “This current context could be beneficial to us after difficult times, but we are still seeking strategic investors after our restructuring last year. We are performing strongly in growth areas like China and in the United States.” There are still many challenges on the horizon. Ogiermann sees ways out, but he stops short of guaranteeing them.

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Cargo Center

Les ÉlÉments se dÉchaÎnent Ralentissement du commerce mondial, nuage islandais, départ de HP, le centre de fret de l’aéroport de Luxembourg traverse des moments difficiles. Le gouvernement réaffirme son engagement. Selon Cargolux, le volume de fret s’est contracté de 20% en 2009.

Wafergen s’installe au Luxembourg La société américaine Wafergen, spécialisée dans les systèmes pour l’analyse génétique et la recherche sur les cellules souches, va implanter son quartier général européen au GrandDuché. L’accord, qui devrait se concrétiser au quatrième trimestre de cette année, a été signé en Californie le 26 mars par Jeannot Krecké, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur. «La localisation de nos opérations européennes au Luxembourg, qui occupe une position centrale en Europe et met l’accent sur la médecine personnalisée, devrait faciliter le commerce et la distribution de notre système SmartChip à travers l’Europe», a commenté Alnoor Shivji, le CEO de Wafergen. Bettembourg-Perpignan

Un quatriÈme aller-retour quotidien?

Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo)

Le Cargo Center se serait bien passé du nuage islandais et des fortes perturbations qu’il a causées dans le trafic aérien de marchandises. Car, comme un malheur n’arrive jamais seul, le centre de fret et de logistique de l’aéroport de Luxembourg sort à peine de la plus grave crise économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a occasionné un sévère coup de frein sur le commerce mondial. En 2009, et selon les chiffres de Cargolux, le volume de fret s’est contracté d’environ 20% par rapport à 2008. Le transporteur, qui parle de la pire année de son histoire, a publié une perte de 153 millions de dollars au cours de l’exercice précédent et fait état d’une chute de 34% de son chiffre d’affaires à 1,3 milliard de dollars. Confronté à une concurrence internationale de plus en plus exacerbée, le Cargo Center doit aussi déplorer l’annonce du départ de Hewlett Packard de Luxembourg. Le géant américain des produits électroniques a choisi Amsterdam pour faire transiter sa marchandise en Europe, où elle «disposerait d’une meilleure infrastructure et d’un meilleur service», selon l’OGBL qui a alerté l’opinion publique et le gouvernement quant aux conséquences sociales de cette décision. Ce sont en effet les sociétés de logistique Panalpina et Global Logistics Partners, qui en feront les frais avec des plans sociaux à la clé.

Le Luxembourg est un hub important pour la logistique de produits high tech. «Les salariés ne comprennent pas le développement actuel, qui est en contradiction avec la conception du ministère de l’Economie visant à faire du Luxembourg la plaque tournante de la logistique de la Grande Région», a averti le syndicat. L’an dernier, c’est la société de handling Swissport Cargoservices, qui a annoncé sa fermeture au Grand-Duché. Pour soutenir l’activité, le Cargo Center peut néanmoins compter sur le soutien du gouvernement, qui a fait du secteur l’un des axes de diversification de l’économie luxembourgeoise. Soutien qui vient d’être réaffirmé avec la visite sur place, le 12 avril, de Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures. Un budget de 130 millions d’euros sera ainsi consacré à l’assainissement et à l’amélioration des infrastructures sur place. L’Etat a déjà fait la preuve de son engagement en la matière, avec le financement du tout nouveau hangar de maintenance de Cargolux. Enfin, le gouvernement a dû se résoudre à se renforcer au capital de la compagnie pour se substituer à des actionnaires privés, lors d’une récente restructuration. Le gouvernement croit à l’émergence de niches dans le secteur de la logistique et notamment à celle des produits pharmaceutiques et liés aux sciences de la vie (voir paperJam d’avril 2010, cahier «Economie & Finance, pages 70 et 71).

La société Lorry-Rail, qui opère depuis septembre 2007 la plus longue autoroute ferroviaire d’Europe entre Bettembourg et Le Boulou, près de Perpignan dans le sud de la France, a lancé un troisième aller-retour quotidien le 13 avril. «Moins d’un an après le démarrage du deuxième aller-retour avec un taux de remplissage supérieur à 85% au cours des six derniers mois, Lorry-Rail augmente ses capacités pour répondre à la demande croissante de ses clients transporteurs, qui représentent désormais plus de 12 nationalités», indique le communiqué. Lorry-Rail travaille maintenant à la mise en place d’un quatrième aller-retour quotidien pour octobre. ArcelorMittal

AssemblÉe gÉnÉrale le 11 mai... L’assemblée générale d’ArcelorMittal aura lieu le 11 mai à 11 heures, au siège social de l’avenue de la Liberté. L’avis de convocation, les formulaires de procuration et autres documents sont disponibles sur www.arcelormittal.com sous la rubrique «Investors & Shareholders». ...Et redÉmarrage À Liège Le leader mondial de la sidérurgie, qui continue à bénéficier de la reprise, a redémarré un haut fourneau dans la région de Liège en Belgique. Il était à l’arrêt depuis mai 2009.

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grande région

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Centre Pompidou

Une nouvelle Ère pour Metz Le musée d’art moderne qui ouvrira ses portes au public le 12 mai cristallise de nombreuses attentes en termes de développement touristique et économique. Joseph Tripodi (texte), Olivier Minaire (photos)

Entre 200 et 300.000 visiteurs attendus au cours de la première année, un TGV qui place la capitale française et la capitale lorraine à 82 minutes l’une de l’autre et plusieurs questions lancinantes: à quelques semaines de l’ouverture de son Centre Pompidou, Metz est-elle prête? Comment faire connaître la région qui souffre d’un déficit d’image chronique? Les restaurateurs, hôteliers et commerçants de la ville sont-ils en ordre de marche pour accueillir les touristes français et étrangers qui vont nécessairement affluer? Comment faire pour les retenir et les inciter à parcourir, par exemple, le petit kilomètre qui sépare le centre d’art au centre-ville commercial? Ces interrogations, Thierry Jean vit avec depuis de nombreux mois maintenant. Vice-président «éco» de Metz-Métropole, président de son agence

de développement économique Metz-Métropole Développement, il dresse un état des lieux tout en nuances: «En matière d’offre commerciale, il y a des points à améliorer. Notamment sur le créneau du haut de gamme et du luxe, où la palette est insuffisante. Si nous voulons retenir les touristes de Pompidou, il faudra leur proposer quelque chose d’original.» Comme celle de la boutique Kartell qui a ouvert en novembre dernier rue Lasalle. Spécialisée dans le mobilier design branché, la marque est venue à Metz car «Pompidou va donner à la ville une dimension européenne en matière d’art contemporain», estime Philippe Tico, le maître des lieux. Pour l’heure, les implantations similaires se comptent sur les doigts d’une main, mais Thierry Jean indique sentir un «intérêt grandissant de la part de certaines enseignes». Puisque l’un des objectifs sera d’inciter le public à parcourir les rues commerçantes de la

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Programmation

In(ter)dÉpendance(s) L’exposition inaugurale présentera 700 œuvres en provenance du centre Beaubourg.

ville, il faudra aussi restaurer et loger cette population nouvelle. La gastronomie messine pouvait se targuer d’avoir, il y a à peine deux ans de cela, trois maîtres queux étoilés au Michelin. En mars 2010, seul subsiste Christophe Dufossé, chef du Magasin aux Vivres et patron de La Citadelle, unique hôtel 4 étoiles de la ville. «Une montée en gamme est nécessaire dans la restauration. Je reste persuadé que Pompidou libérera les initiatives», affirme Thierry Jean. Concernant l’offre hôtelière, le président de Metz-Métropole Développement la juge «quantitativement suffisante», d’autant que l’arrivée du TGV Est en juin 2007 a eu un effet pervers. «Les hôtels ont souffert à cause du TGV, puisque la clientèle d’affaires a dès lors pu facilement effectuer un aller-retour Paris-Metz en une journée. Aujourd’hui, les grands groupes internationaux nous disent: ‘Metz n’est pas porteur.’ Mais nous savons que dès }  72

«Modèle de décentralisation typiquement français», le Centre Pompidou-Metz n’aura pas – contrairement à Guggenheim Bilbao – à payer de redevance ou de droits pour utiliser le nom «Pompidou» ou pour emprunter des œuvres, martèlent les responsables du projet qui usent à l’envi des termes «indépendance» et «institutions sœurs». Hélène Guenin, responsable adjointe du pôle programmation, veut pour preuve de cette autonomie la création, début 2010, d’un Etablissement public de coopération culturelle (EPCC) du Centre PompidouMetz, dont les 26 sièges du conseil d’administration seront répartis entre les partenaires du projet (Metz-Métropole, Ville de Metz, Conseil général de la Moselle, Conseil régional de Lorraine…). Ensemble, ils auront à gérer un budget de fonctionnement de l’ordre de 10 millions d’euros et une équipe de 50 personnes sur place, réparties en pôles administratif, programmation, public... La direction de cette structure sera confiée à Laurent Le Bon, le «Monsieur Pompidou-Metz», tandis que la présidence sera, elle, entre les mains d’Alain Seban, l’actuel directeur du centre Beaubourg. Au niveau de l’offre culturelle du musée messin, la filiation se fera nettement sentir. Une très grande majorité des œuvres qui y seront présentées viendra de Beaubourg, musée national qui possède «la plus grande collection d’art contemporain en Europe, avec 60.000 œuvres qui pourront être mises à notre disposition», rappelle Mme Guenin. L’exposition inaugurale «Chefs-d’œuvre?» en montrera d’ailleurs plus de 700, à partir du 12 mai. «Pour cette grande première, l’institut parisien a décroché certaines œuvres de son parcours permanent pour les envoyer à Metz.» Exceptionnelle par son ampleur – elle occu-

Hélène Guenin (Centre Pompidou-Metz) pera l’intégralité des trois galeries et de la nef, soit 5.000 m2 –, cette exposition le sera également par sa durée. «Au bout de six mois, un des espaces sera fermé pour accueillir une nouvelle exposition temporaire et ‘Chefs-d’œuvre?’ se poursuivra jusqu’au 29 août 2011. Par la suite, l’objectif est de proposer quatre à cinq expositions temporaires par an, en faisant en sorte qu’il y en ait toujours deux qui soient ouvertes simultanément», explique la responsable de programmation. Facette encore peu connue, le Centre Pompidou-Metz proposera par ailleurs de nombreux animations et événements autour de l’art contemporain. Pour poursuivre sa mission de promotion et de sensibilisation, le musée accueille en effet en ses murs un studio de 200 places dédié aux spectacles vivants et un auditorium de 144 places pour des projections cinéma et des conférences. Ils prendront vie à un rythme d’un événement par semaine, à partir de septembre prochain. J. T.

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{ que le taux d’occupation dans une ville est supé-

rieur à 70%, les investisseurs affluent. Actuellement, il est de 50%, dans les 50 établissements et les 2.784 chambres disponibles dans l’agglomération. Attendons.»

Guggenheim bis? Le développement du tourisme est une chose, celui de l’économie autour de Pompidou en est une autre. Et ne se planifie pas sur une même échelle de temps. «Il y a avant cela une image à changer et le Centre Pompidou-Metz doit permettre d’identifier la ville à l’extérieur.» Un peu comme Bilbao et son Musée Guggenheim. D’ailleurs, l’agence de développement économique messine avait invité l’hiver dernier Ibon Areso, premier adjoint de la capitale de la Biscaye, à disserter sur la métamorphose de sa ville dans la foulée de l’arrivée de Guggenheim en 1997. La cité espagnole s’est depuis lancée dans un vaste et coûteux programme de rénovation urbaine et s’est imposée comme un haut lieu de la culture et du business. «L’exemple de Bilbao est intéressant, même si ce n’est

pas la même dimension. Eux ont investi des milliards d’euros, nous des millions. Si nous avions seulement 1/10 de l’effet Guggenheim, nous pourrions nous affirmer heureux. En l’espace de dix ans, ils sont parvenus à multiplier par dix le nombre de congrès accueillis et par près de trois le nombre de nuitées.» La dimension des projets (69,33 millions d’euros pour Pompidou, contre 150 millions d’euros pour Guggenheim) ainsi que leurs modes de fonctionnement respectifs – Pompidou disposera d’un budget annuel de 10 millions d’euros abondés par MetzMétropole (4 millions), la Région, l’Etat et le Conseil général de la Moselle et puisera gracieusement dans les collections de Beaubourg, tandis que Guggenheim s’est constitué au fil des ans une collection propre, à prix d’or – laissent à penser que Metz ne sera sans doute jamais Bilbao. Mais la capitale lorraine aura également de beaux atouts à faire valoir à moyen terme. «Pompidou doit faire entrer Metz dans le 21e siècle au niveau culturel, mais aussi économique», se plaît à répéter Thierry Jean. Symbole de ces nouvelles ambitions: le Quartier de l’Amphithéâtre, zone de vie et d’activité en

devenir, avec la gare et Pompidou-Metz en têtes de pont. Au final, 50 hectares, dont une moitié encore en friches aujourd’hui, seront aménagés en «quartier de vie et d’affaires». Progressivement, 1.600 logements et 50.000 m2 de bureaux sortiront de terre, avec vue sur le musée. Avec un complexe sportif et culturel – Les Arènes – dans le périmètre immédiat. Avec probablement un hôtel 3 ou 4 étoiles. Avec, enfin, un nouveau centre des congrès de 1.200 places espéré pour 2013. «1.200 places pour une ville de la taille de Metz, c’est très important. Ceux de Strasbourg et Nancy sont plus petits, constate M. Jean. Un palais des congrès, c’est pour nous le seul moyen de tirer immédiatement profit de Pompidou. On sait que la proximité d’un équipement culturel ou touristique est déterminante dans le succès d’une telle structure. Prenez l’exemple de Deauville qui bénéficie de la présence de salles de jeux. Prenez celui de Nice qui marche très fort aussi grâce à la mer toute proche. A Metz, Pompidou remplacera la Méditerranée.» Une mer qui, avec son coût estimé à 60 millions d’euros, sera presque aussi chère que son voisin de musée.

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Didier Fortuny

« 2 milliards d’euros investis d’ici 2025 » Le directeur délégué technique et financier de la centrale de Cattenom dévoile la face économique du Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE). Il revient sur la relation difficile que le site entretient depuis l’origine avec le Luxembourg. Nicolas Raulot (interview), Etienne Delorme (photos)

Monsieur Fortuny, la centrale de Cattenom estelle un centre de profits? Disposez-vous d’une autonomie de gestion par rapport au groupe EDF? «Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, nous ne sommes pas un centre de pro­ fits. Nous sommes un centre de coûts. Tout remonte à EDF (Electricité De France, ndlr.) qui, chaque année, définit les budgets, que ce soit pour les dépenses d’exploitation ou les dépen­ ses d’investissement des diverses divisions du groupe. Nous appartenons à la division du parc nucléaire, qui comprend les 19 sites nucléaires avec ses 58 unités de production et trois centres d’ingénierie nationale. Quel est le budget du site de Cattenom? «270 mil­ ­lions d’euros. La somme se décompose en trois tiers. D’abord, les dépenses d’exploitation pour environ 90 millions d’euros. Elles peuvent varier légèrement en fonction des années et du nom­ bre d’arrêts de tranches (le site de Cattenom comporte quatre unités de production ou tranches d’une puissance de 1.300 mégawatts chacune, ndlr.). Un arrêt coûte entre 6 et 30 millions d’euros. Ensuite, il y a la masse salariale du site qui représente également 90 millions d’euros. Cette somme ne concerne que les salariés EDF, pas les prestataires extérieurs permanents ou occasionnels. Le troisième tiers, ce sont les impôts et taxes pour également 90 millions d’euros environ. A quel salaire moyen correspond cette masse salariale de 90 millions d’euros? «Il y a 1.165 sala­riés EDF. Cela représente donc théoriquement un salaire moyen de 77.253 euros, soit 5.942 euros par mois sur treize mois. Ce chiffre tient compte des heures supplémentaires et des rémunérations complémentaires dues aux contraintes, qui peu­ vent représenter jusqu’à 50% des salaires. Existe-t-il une prime due à la dangerosité du site? «Non. En revanche, il y a une prime assez faible due au fait que les sites sont souvent éloi­ gnés des centres urbains. Malgré ce niveau de salaires, vous avez subi d’importants mouvements sociaux l’an dernier... «Oui, mais ces mouvements étaient dus à des revendications salariales au niveau national. La grève a duré quatre mois, sans aboutir. La direc­

«Pour travailler dans le nucléaire, il faut une qualification que les entreprises luxembourgeoises n’ont pas» Didier Fortuny (CNPE)

tion locale n’avait de toute façon pas de marge de manœuvre. Cette année, l’augmentation des salai­ res a été fixée à 4,4%, après 4,7% l’année dernière. Quels sont vos projets d’embauches pour 2010? «Nous sommes sur un rythme d’environ 30 embau­ ches par an. Nous préparons les départs à la retraite et les anticipons. Les 270 millions d’euros de budget comprennent-elles les dépenses d’investissement? «Non. C’est en plus. Depuis trois ans, elles attei­ gnent environ 20 millions d’euros par an, contre 10 à 12 auparavant. Ces dépenses comprennent le plan de relance du gouvernement auquel nous avons contribué avec, par exemple, la rénovation du Centre d’information du public (qui sera inauguré le 21 mai, ndlr.). Elles comprennent aussi le projet national OEEI (Obtenir un Etat Exemplaire de nos Installations). Les centrales nucléaires doivent être remises au niveau d’un standard international de propreté et d’équipement sur lequel nous sommes un peu en retard. Cela contribue au projet d’augmentation de la durée de vie des installations. La propreté sert égale­ ment notre image et améliore la sécurité. Rien que pour Cattenom, ce projet, qui a démarré en

2007, représente 48 millions d’euros sur cinq ans. Il faut aussi dire que nous sommes dans une logique de parc nucléaire intégré. Il y a donc un budget induit, pour le site de Cattenom, qui, au total, représente environ 430 millions d’euros tout compris, dont les 270 mil­lions d’euros de budget propre. Enfin, en plus de tout ça, 2 mil­ liards d’euros environ vont être investis d’ici à 2025 sur le site (environ 500 millions d’euros par unité de production) pour prolonger la durée de vie des installations jusqu’à 60 ans, contre 40 prévus actuellement. Tout cet argent profite-t-il à l’économie locale? «Il lui profite d’abord par le biais fiscal. La seule taxe professionnelle, versée à la communauté de communes de Cattenom, représente 61 mil­ lions d’euros. Elle sera remplacée intégralement par une nouvelle taxe qui va entrer en applica­ tion. Deux tiers des prestations de services réa­ lisées lors des arrêts de maintenance (entre 60 et 80 mil­­­lions d’euros par an) reviennent aussi aux entreprises locales et régionales (peinture, net­ toyage, électricité, mécanique...). Les prestataires locaux ont d’ailleurs fondé le Gimest (Groupe­ ment des industriels de maintenance de l’Est) auquel nous nous sommes associés avec une

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Source: EDF

grande région

A l’image de toutes les centrales thermiques, une centrale nucléaire génère de la vapeur pour faire tourner à grande vitesse un alternateur. La vapeur est obtenue en faisant chauffer de l’eau dans une chaudière, ici le réacteur nucléaire. La chaleur utilisée pour chauffer est dégagée de la fission des noyaux d’uranium. Pour éviter toute dispersion de substance radioactive vers l’extérieur de la centrale, le fonctionnement est basé sur trois circuits indépendants (primaire, secondaire et de refroidissement) qui assurent des échanges thermiques.

La salle des machines de la tranche 4, actuellement à l’arrêt.

série d’initiatives en termes de recrutement et de formation. Travaillez-vous avec des entreprises luxembourgeoises? «Non. Pourquoi? Est-ce parce que EDF appartient à l’Etat? «Je crois que ça n’a rien à voir. Pour travailler dans le nucléaire, il faut une qualification qui est longue à obtenir et que les entreprises luxembour­ geoises n’ont pas. Nous travaillons en revanche avec des sociétés allemandes. Il faut aussi savoir que les énergéticiens allemand EnBW et suisses CNP et EDL ont investi dans une partie de nos unités de production et reçoivent en con­trepartie une quotepart de notre production (5% de l’énergie produite par les tranches 1 et 2 pour EnBW, 22% des tranches 3 et 4 pour CNP, 8% des tranches 3 et 4 pour EDL). Employez-vous des Luxembourgeois? «Pas à ma connaissance. Mais beaucoup de salariés du site ont des conjoints qui travaillent au Luxembourg. Quels liens existent avec le Grand-Duché? «Il y a un lien très fort avec les autorités luxembour­ geoises. Nous les considérons comme des élus riverains. De même pour les Sarrois.

Il y a tout de même un historique difficile avec le Luxembourg. Pourquoi? «On m’a tou­ jours expliqué que lorsque Cattenom a été construite à 8 kilomètres de la frontière (le premier coup de pioche date du 16 octobre 1978 pour une première mise en service en 1986, ndlr.), les Luxembourgeois venaient de s’opposer à la construction d’une centrale sur leur propre sol. C’est resté dans les mémoires. Aujourd’hui, cela ne pourrait pas se reproduire, car il y aurait concertation. Comment gérez-vous les oppositions des ‘antinucléaire’? «A Cattenom, nous n’avons jamais vraiment eu de soucis, même pour l’anniversaire de Tchernobyl (le 26 avril, ndlr.). A Fessenheim (en Alsace, ndlr.), en revanche, la contestation est très forte. Où vont les déchets? «Au centre de La Hague (usine de retraitement située en Normandie, ndlr.). Ils sont acheminés par voie ferrée et par camion. Une fois retraités, les déchets hautement radioac­ tifs, ceux pour lesquels nous n’avons pas de filière d’évacuation, représentent aujourd’hui en super­ ficie et en volume l’équivalent de deux piscines olympiques, pour tout le parc nucléaire français,

c’est-à-dire les 58 unités de production qui fonc­ tionnent depuis 20 ans. Vous vous êtes fixé l’objectif de produire 39 mil­ liards de kWh en 2010 après 34 en 2009. Cattenom est également la centrale qui produit le plus en France, avec 8% de la production française. N’êtes-vous pas engagés dans une course à la productivité qui peut vous faire prendre des risques supplémentaires? «Non. Notre planning de production est prévu jusqu’en 2025 et varie en fonction des jours de production et des arrêts de tranches prévus. En 2010, il n’y aura que deux arrêts. Il n’y a donc pas de volonté d’augmenter la productivité. EDF est tout de même une entreprise cotée, avec des actionnaires privés qui attendent du rendement... «Oui, mais ce que veut l’action­ naire, c’est améliorer le coefficient de disponibi­ lité de nos unités de production. N’êtes-vous pas tentés de réduire les périodes de révision d’arrêts de tranches?«Non, les périodes sont incompressibles et les programmes sont validés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui doit donner son feu vert.»

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76 grande région Quattropole

Photo: Legay/Roger (Ville de Metz)

Six temps forts

Center Parcs en Moselle

Alertées par les résultats d’une étude qui laissaient apparaître une mécon­ naissance entre voisins et voisines de la Grande Région, les villes du Quattro­ pole (Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves) ont mis en place des navettes de bus permettant aux usagers d’assis­ ter à six «temps forts de l’été». Pour 10 euros, les touristes d’un jour, en partance de l’une des villes du réseau, pourront se rendre à la Fête de la vieille ville de Sarrebruck, au Rallye Blues’n Jazz à Luxembourg, au Festival de l’Antiquité à Trèves ainsi qu’à la Fête de la Mirabelle et la Nuit Blanche à Metz (photo). Premier événement ouvrant la série: la Fête du Quattropole qui se déroulera le 12 juin sur le parvis du Centre Pompidou à Metz. Infos et inscriptions sur www.quattropole.org.

Poumon Économique Dernière ligne droite avant l’ouverture du Domaine des Trois Forêts le 21 mai. L’arrivée du géant du tourisme nature en Lorraine est une bouffée d’oxygène pour l’économie locale. La végétalisation du site s’achève. Un ficus âgé de 500 ans et pesant 10 tonnes a notamment été planté.

Faiblesse généralisée La première étude statistique portant sur la formation continue dans la Grande Région (www.grande-region. net) montre qu’aucun des territoires analysés n’atteint l’objectif européen en termes de formation professionnelle continue, qui est de 12,5% de la popula­ tion active. Dans la Grande Région, en moyenne annuelle, seulement 6% des actifs en ont bénéficié au cours de la décennie 1998-2008. Les régions les plus avancées sont la Sarre et la Lorraine, tandis que le Luxembourg arrive en troisième position et se dis­tingue par une forte progression les dernières années (8,5% en 2008).

C’est le nombre de visiteurs que le parc d’attractions lorrain Walygator ambi­ tionne d’atteindre pour la nouvelle sai­ son. Le 2e site touristique de la région, après le zoo d’Amnéville, a en effet une botte secrète, The Monster, présenté comme «le plus gros grand huit inversé d’Europe» et dans lequel les frères Le Douarin, propriétaires et exploitants, ont investi cinq millions d’euros. Ils espèrent attirer 100.000 personnes de plus grâce à cette nouveauté. Depuis 2006, la fréquentation du parc est en constante augmentation et le duo d’exploitants voit grand puisqu’il tente de développer un projet touristi­ que baptisé Walywood, sur 48 hectares, à l’horizon 2015, avec une création de 600 emplois à la clé.

Photo: DR

Formation

Joseph Tripodi

Dans le pays de Sarrebourg, au sud-est de la Moselle, le taux de chômage flirte allègrement avec les 15 %. Espace rural au pied de la ligne bleue vosgienne, le secteur a connu ces dernières années une grosse désillusion avec la fermeture en 2002 de l’usine de chaussures Bata, son fleuron économique. Dans ces conditions, l’ouverture – le 21 mai prochain – d’un complexe touristique Center Parcs démesuré est attendue avec impatience. 250 millions d’euros ont été nécessaires pour bâtir ce village nature au cœur de trois forêts – d’où le nom du site – de Lorraine. Le groupe Pierre & Vacances, qui ouvrira là son 4e Center Parcs français et son 18e en Europe, y a injecté 220 millions d’euros tandis que le Département de la Moselle et la Région Lorraine versaient le solde. Les deux collectivités se sont investies d’emblée dans un projet salvateur pour cette région sinistrée: le Conseil général en cédant 435 hectares d’espaces boisés, le Conseil régional en mettant en place formations et soutien au recrutement à destination de la population locale. La plus grande structure touristique de Lorraine va en effet déboucher sur la création d’un grand nombre d’emplois: 612 représentant en tout 45 métiers. Les métiers d’exploitation du Domaine des Trois Forêts sont répartis en trois secteurs: les opérations (restauration, détail-vente, réception, loisirs et services), l’hébergement (netpaperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

toyage, maintenance et jardins) et les supports (sécurité, ressources humaines, finances et administration). Condition sine qua none pour postuler: être bilingue français-allemand. Une impérieuse nécessité compte tenu de l’origine des 400.000 visiteurs attendus à l’année: 40% de Français, 40% d’Allemands, les 20% restants répartis entre Belges, Luxembourgeois et Néerlandais. Sur ces 612 emplois, Pierre & Vacances annonce 360 temps pleins et 252 temps partiels. Et ce n’est rien comparé à la phase opérationnelle du chantier qui s’achève ces jours-ci. Depuis deux ans, le nombre de salariés et ouvriers présents sur place a oscillé entre 40 et 825. Une soixantaine d’entreprises, dont un quart sont lorraines, ont participé au projet, pour l’aménagement de la voirie et des réseaux divers, ainsi que la construction des 800 cottages et des équipements centraux, tels l’Aquamundo. Les effets positifs de ce vaste projet rejaillissent sur toute l’économie locale et notamment sur les finances des villages voisins. Grâce à Center Parcs, le budget de la commune de Fraquelfing, sur le ban de laquelle plusieurs centaines de cottages ont poussé, a fait un bond de 60%. Et le village pourrait se trouver confronté à une crise du logement ces prochaines années, en raison de l’affluence des personnes travaillant sur le site: Pierre & Vacances parle déjà en effet d’une extension qui déboucherait sur la construction de 109 cottages supplémentaires…


77 grande région Enseignement

Photo: MENFP

des passerelles

Entrepreneuriat

Plus de candidats indÉpendants Effet de la crise, les candidats à la création d’entreprise dans le Luxembourg belge n’ont jamais été aussi nombreux que ces derniers mois. Caroline Servais (Challenge): «En 2009, nous avons accueilli 444 porteurs de projet, soit une augmentation de 30%.»

Un pas de plus vient d’être franchi en faveur de la mobilité des élèves luxembourgeois et allemands. La ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres (à droite), et son homologue de la Rhénanie-du-nordWestphalie, Barbara Sommer, ont en effet signé fin mars une déclaration commune sur la reconnaissance d’équivalence des diplômes et des niveaux d’enseignement dans les deux pays. Ces équivalences ne constituent pas pour autant des passe-droits, puisque les décisions d’admission dans un système éducatif étranger restent liées, notamment, au niveau de langues de l‘élève. Automobile

Michaël Peiffer (texte), Luc Deflorenne (photo)

En province de Luxembourg, depuis le début de l’année, près de 90 candidats indépendants ont fait appel à l’équipe de Challenge, structure spécialisée en accompagnement à la création d’entre­prise et créée en 2002 (sous le statut de société coopérative à responsabilité limitée, à finalité sociale). «Déjà en 2009, nous avions accueilli 444 porteurs de projet pour un premier rendez-vous, contre 319 en 2008, soit une augmen­ tation de 30%, confie Caroline Servais, économiste au sein de Challenge. Parmi ces can­didats, on trouve une part croissante de salariés qui veulent augmenter leur pouvoir d’achat, mais aussi de personnes licenciées ou en préavis qui souhaitent prendre leur avenir en mains, ainsi que des chômeurs.» Challenge constate également une augmentation de porteurs de projet âgés de 40 à 50 ans et une part plus importante de femmes. «Ces personnes ne s’imaginent pas terminer leur vie professionnelle en tant que salariés. Elles ont toujours eu envie de se lancer et se disent que, si elles ne le font pas maintenant, elles ne le feront jamais», reprend Mme Servais. Marjorie Engrand fait partie de cette dernière catégorie. Comptable au Grand-Duché durant une dizaine d’années, elle a été licenciée pour raisons économiques en juin 2009 et vient d’ouvrir une petite boutique dédiée à la création textile. «Ce licenciement m’a donné une sorte de coup de fouet,

explique la nouvelle indépendante. J’ai donc décidé de franchir le pas.» Désormais, elle consacrera son temps à ce qu’elle aime, motivée à l’idée de tracer sa voie, seule. «J’ai longtemps voulu changer d’orientation professionnelle, me diriger vers ce que j’aimais plutôt que vers ce qu’on m’imposait. Mais ce n’est pas simple. Au fil du temps, on s’installe dans une routine, un certain confort aussi et on n’ose pas bouger. Je vais maintenant pouvoir m’épanouir dans un domaine plus en rapport avec mes aspirations.» Pour mener à bien un projet de création d’entreprise, l’important est de bien se préparer et de bien s’entourer. «Dès notre premier contact avec un candidat, nous essayons d’évaluer son degré de préparation, poursuit Caroline Servais. Son projet est-il abouti? Faut-il le peaufiner davantage? Ensuite, nous l’orientons vers nos différents dispositifs d’aide à la création.» A l’arrivée, si le projet est économiquement viable, le candidat peut se lancer dans l’aventure. «Plus de candidats ne veut pas dire plus de créations d’entreprises, tempère l’économiste. A la fin du parcours, certains se rendent compte que la vie d’indépendant n’est pas faite pour eux, d’autres doivent encore peaufiner leur projet.» En 2009, Challenge a accompagné 44 projets, un record depuis 2003. «Nous atteignons un taux de réussite proche de 80% au cours des trois premières années d’activité.» Et si, en bout de course, on ne crée pas plus d’entreprises, on crée mieux, à plus long terme. paperjam  | Mai 2010 | Économie & Finance

La Lorraine, terre de Smart Les accords stratégiques signés le 7 avril entre les groupes automobiles Renault-Nissan et Daimler ont permis de confirmer la production, à l’horizon 2013, de la smart fortwo 3e génération sur le site de Hambach, en Moselle-est. Une bonne nouvelle qui suit de près celle de la construction, dès 2012, de la version électrique du modèle, tou­jours sur le site mosellan qui emploie 1.600 salariés et demeure l’unique usine de production de la smart dans le monde. Avec cette double annonce, l’activité du site pourrait être assurée jusque 2020.

C’est, en pourcents, le taux de chômage en Lorraine, calculé par l’Insee (institut statistique national), au quatrième trimestre 2009. Outre l’aggra­vation du chômage sur trois mois (0,4 point de plus qu’au trimestre précédent), ce chiffre montre que la région est plus touchée que le reste de la France métropolitaine, où les personnes sans emploi représentent en moyenne 9,6% de la population active. En Lorraine, le département où le taux de chômage est le plus élevé est la Meuse (10,8%), tandis que la Meurthe-et-Moselle est le seul à rester en-deça du seuil des 10%, à 9,6%.


78 grande région Urbanisme

Illustration: TVK

Le Technopôle se dédouble

Le Technopôle de Metz arrive à satu­ra­ tion, 25 ans après sa création. Il com­pte plus de 200 entreprises, 4.000 salariés et 4.500 étudiants. Pour poursuivre son expansion, la Communauté d’Agglomé­ ration de Metz-Métropole vient de lancer un projet d’envergure juste en face, sur un terrain de 120 hectares. Baptisé Parc du Technopôle (illustration), ce vaste programme urbanistique a pour vocation de devenir un quartier de vie et d’échan­ ges, avec de l’habitat, des commerces et des infrastructures de services.

Logistique

À LA CONQUÊTE DE L’INDE Transport Pierret, à Neufchâteau, grâce à un accord signé avec une entreprise  locale, s’attaque au marché indien. Emmanuel Pierret (Transport Pierret): «Le premier contrat pourrait représenter 1.600 containers par an.»

Management

Esprit d’Équipe Le challenge sportif arlonais «Arel Trophy» reviendra les 26 et 27 juin pour une sixième édition. Déjà ouvert aux entreprises grand-ducales (une quin­ zaine ont participé aux épreuves en 2009), ses organisateurs espèrent en accueillir encore davantage cette année. Une douzaine de sociétés luxembourgeoises sont d’ores et déjà inscrites. Au total, 72 équipes, 36 le samedi et 36 le dimanche, s’affronte­ ront à travers 18 ateliers répartis dans le chef-lieu de la province de Luxem­ bourg. «Nous voulons proposer des activités sportives qui sortent de l’ordinaire, explique Arnold De Beir, organisateur. Il y aura de l’audace, de l’endurance, de la précision. Il faudra, tout au long du challenge, allier esprit d’équipe et ténacité.» On annonce du death-ride, de la descente en rappel, de l’escalade, du paintball, de la trottinette, des échasses, des épreuves de tir... Chaque journée se clôturera par un run & bike. Les inscriptions sont dès à présent ouvertes sur www.areltrophy.net. Forum

des Collaborations transfrontaliÈres Le 3e Forum «Business meets research» se tiendra le 19 mai au Centre de conférences de la Chambre de Commerce du Luxembourg. Organisé par Luxinnovation, ce rendez-vous des entrepreneurs et des chercheurs dans les centres et organismes de la recherche publique du Luxembourg est largement ouvert sur la Grande Région. Il offre des perspectives de collaboration dans des secteurs clés de l’économie. www.business-meets-research.lu

Sébastien Lambotte (texte), Luc Deflorenne (photo)

Une entreprise de la province de Luxembourg se trouvait au cœur de la mission économique belge en Inde, au mois de mars. Transport Pierret, société chestrolaise spécialisée dans la logistique, la gestion et le transport de marchandises, a profité de cette rencontre avec le marché indien pour conclure un accord avec une entreprise de logistique locale. «Depuis quelques années, nous avons identifié les marchés indiens et chinois comme prioritaires pour notre développement, explique Emmanuel Pierret, administrateur délégué de l’entreprise. Toutefois, en Inde, la logistique ne se conçoit pas comme chez nous. Les infrastructures routières, par exemple, n’ont rien à voir avec ce qu’on peut trouver en Europe. C’était donc difficile pour nous de nous y implanter personnellement.» C’est avec Vangard Logistics Private, son nouveau partenaire, que Transport Pierret va pouvoir étoffer son offre. Un opérateur de taille moyenne, qui a des antennes un peu partout au pays des vaches sacrées et plus de 550 clients à travers le monde. «Nous pouvons désormais offrir un service complet de transport et de gestion des marchandises depuis n’importe quelle usine en Inde jusqu’au client final situé en Europe», précise M. Pierret. Les deux entreprises ont profité de la mission

économique pour démarcher ensemble de nouveaux clients. «De belles opportunités devraient rapidement se présenter, poursuit l’entrepreneur chestrolais. Le marché, au niveau de l’Inde est énorme. Et nous sommes actuellement en négociation pour conclure un premier contrat qui pourrait représenter 1.600 containers par an.» En plein développement, l’entreprise, dont le chiffre d’affaires approchait les 2,75 millions d’euros en 2009, compte investir. Avec les nouvelles opportunités qui s’offrent à elle et pour faire face à l’arrivée probable de marchandises en quantité conséquente, Transport Pierret a besoin de nouvelles infrastructures. «Nous finalisons des négociations avec l’intercommunale Idelux en vue d’ac­qué­rir un terrain directement relié au chemin de fer au niveau du zoning Ardenne Logistics, à Molinfaing. Il nous faut plus d’espace. Nous voulons y construire un hall de stockage de 25.000 m2. L’investissement total devrait s’élever à 10 millions d’euros. L’accès au chemin de fer est très important pour que nous puissions acheminer les marchandises vers l’Europe de l’Est», explique M. Pierret. D’autre part, l’entreprise, qui emploie actuellement une trentaine de personnes, va étoffer son équipe. Trois personnes ont déjà rejoint l’entreprise depuis le début de l’année. Trois autres devraient être engagées d’ici la fin du mois de juin.

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A life in movies In 1988 the government introduced a temporary tax scheme to assist film makers. What began as an experiment, part of an attempt to diversify the economy, has now become a fully-fledged industry from which up to 500 people earn a living. The director and producer of the winning film at the 2009 Lëtzebuerger Filmpräis, Jean-Claude Schlim, has career which parallels the growth of that industry.

Jean-Claude Schlim

Describing himself as a “veteran”, Jean-Claude Schlim has an impressive CV as a production manager,  line producer and executive producer on Luxembourg films and international co-productions such as Perl oder Pica  and Girl with a Pearl Earring.

“A film industry has emerged of which Luxem bourg should be proud” Duncan Roberts (text), Andrés Lejona (photo)

What sparked your desire to work in the film industry? “I had always been interested in film, but it was really triggered by my friend Pol Crucht­en. We went to study at the ESEC (Ecole Supérieure d’Etudes Cinématographiques) in Paris. We basically spent two years attending classes and going to the movies every day, visiting the Paris Cinémathèque. I also wrote as a film critic for Télécran, Tageblatt and RTL but also for Film Illustrierte, which at the time was the second largest specialist cinema magazine in Germany. We were preparing for an impossible career in the movie industry. We planned to stay in Paris and even did a short movie together, Somewhere in Europe. But a year after graduating I received a phone call from the recently created CNA

(Centre National de l’Audiovisuel) offering me an annual scholarship. The timing was perfect, so I returned to Luxembourg even though I had never intended to come back here. During my year at the CNA the new audiovisual law was created, so once again I found myself in the right place at the right time – there were very few local film professionals, so I soon started working on the first international productions to be made here. What did those early years involve? “I was hired as a location manager, which is quite a high position but really requires a local person even though I didn’t really have the technical knowledge and experience. But I was surrounded by helpful experts from abroad. The films were actually quite complicated and prestigious locapaperjam  | Mai 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

tion movies such as Jewels (Delux Productions), an American TV series. They required locations in ministries and castles and embassies – as the industry was really new at the time we were able to shoot in locations that we would find difficult to use again. A lot of people who are now in high positions in the industry started as local technicians at the same time. Was there a feeling that this would be the beginning of a real industry? Or was there some scepticism? “First of all there was a certain ambiguity because the production companies didn’t really exist. For instance, when I worked on Warburg (a film written by Jacques Attali), samsa film was a one-office structure. Jewels was an outrageously huge production with 300 crew and I was being asked to find 15 additional make-up artists }  82


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Photo: Steve Braun - Red Lion/Anour Fou

COverstOry

Jean-Claude Schlim with his friend Pol Cruchten on the set of the latter’s film Perl oder Pica.

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{ for the next day – I told them I would be lucky to

So Luxembourg film makers were able to learn from these visiting productions? “Yes, I was really lucky that I worked with some of the most experienced production people. And that is how you really learn, by having them guide you. And they fully understood because they considered working in Luxembourg just like working in Romania or Uzbekistan – they did not really have high expectations. They just wanted to find local people who could speak the language, get them to find locations and a few drivers. But later we had to fight against these low expectations as we gained more and more experience, especially when it came to American productions that were bringing hundreds of people over when we already had experienced people here who could do the job. That was a real problem for the following ten years. Nowadays that is not really a factor, because of course bringing external people over is also an economic factor. They have to be housed and so forth, and that becomes expensive.

Photo: Julien Becker

find one. So the productions were fully professional and on a big scale, but there was a lack of professional skills on the Luxembourg side. We really did our best, and that is how most people learned their trade. But there was also concern among the technicians and we staged a protest march because we thought the tax shelter law, which was a temporary scheme, was going to be abandoned. I remember placards saying ‘Mediaport  –  Gone  With The Wind’.

Were you never tempted to work abroad? “I did a couple of productions abroad at the start of my career, and I now regret not maintaining those contacts. But it was a choice I made because there was so much happening in Luxembourg and I had found my niche. Indeed, I am proud of the fact that I managed to retain independent status throughout my career, yet still worked for nearly all of the local production companies. In a production position like mine your strength lies in your local knowledge of technicians, locations and what authorisations are required. Even at that time it was important to have political contacts, because major problems can arise that require the inter-

vention of an administration and I was able to get in touch with the right people quite easily. Indeed, at that time the authorities, to a great extent, understood the political will to develop a film industry. The Ville de Luxembourg, for instance, has been very flexible and helpful to production companies since the beginning. While the Americans were attracted to Luxembourg initially, isn’t it true that most co-productions are now with European companies? “Without wanting to say anything negative about the government at the time, they dreamed of promoting films in America. It was the politicians who

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“The authorities, to a great extent, understood the political will to develop a film industry” Jean-Claude Schlim

really pushed for the trans-Atlantic collaborations, whereas those in the field were always warning that as a small country we should be wary of projecting a negative image. For example, if big American producers were to ask why it was not possible to get three helicopters for tomorrow morning and we reply that ‘well we are in Luxembourg’, they would counter with the fact that we have a film industry and that was what was expected. Then we would have to tell them that actually the industry was not yet fully established. But then the rules were changed and suddenly everything, or a significant portion of a film, had to be shot in a studio. That was the era when Delux

and Carousel were making their big sci-fi and period movies on purpose-built sets. The problem was that if you had two major American productions at the same time, there simply weren’t enough people to work on them. So we had to recruit crew from Cologne, Brussels and elsewhere. Then they really started to listen to the producers and field people and the European side of things evolved. And now we can fully cover three or four smaller productions with local crew simultaneously. How has recruiting changed over the years? “At the beginning it was kind of easy to get into the

industry. People learned quickly as well, because instead of starting on a short movie they soon found themselves on fairly big feature film productions. But many of the early recruits were people who sort of slipped into the job by knowing someone in the industry. Many of them were previously unemployed or were in other professions and were not really interested in film primarily. But many are still working in the industry because they were good at their job. A production requires certain skill sets such as carpenters or painters or seamstresses. They can then go on to become good at adapting their talent to the requirements of the film industry. On the other hand, several people from those early times found alternative work because the major problem at that time was that whenever there was a gap, it was fairly difficult to survive without money. That changed when a consultative commission, of which I was part, convinced the ministry of culture that those working in the industry should be eligible for unemployment pay between productions. As founder and longterm president of the original film technicians’ association (ATAC), that was a cause in which I invested a lot of time and energy. I am delighted that technicians today still benefit from our engagement at the time. Nowadays there are many more people who start their career on a more conventional path. They are interested in film to begin with, then attend film school or find a position as a trainee on a few short films and they proceed from there. That is much healthier; it is how it should be. I mean, I was never a trainee on a movie; I was a production manager within two years of starting my career. Nevertheless, the industry here is very close knit so it is easy to make progress... “Well yes. First of all it is still very easy to find an apprenticeship – whereas in France, for example, you can only dream of getting an unpaid job on a Luc Besson movie. And if you are really good, within two or three films you can get a fully paid job here in Luxembourg. Also, more young Luxembourgers are attending film schools. A career in the film industry is }  84

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If we really want an active Luxembourg cinema, we have to think beyond simple production. We should be showing our films abroad, even if we have to pay for screenings. It is an opportunity to showcase Luxembourg. I mean, that is why they sent the Gëlle Fra to Shanghai. The Film Fund dreams of a Luxembourg film being screened at a big festival, but they need to ask why Luxembourg films are not being released abroad. It is not because the films are bad, but because no money, no time, no energy, no knowledge is invested in to releasing the films. You need persistence to obtain a release. You are from an ‘older’ generation, but you are also a first-time director. Does that give you particular insight into the promising young talents emerging in the local industry? “Very strangely I hated that ‘creative triggering’ that was done at film school, even though I was very good at it. It was just not my cup of tea. Even for my own film (House of Boys) I had to do it because I imposed it on myself. I really don’t know how artists function, how they find inspiration. When I received the ‘Chevalier de l’Ordre du Mérite’ in 2002 from the Grand Duke for my contribution to the film industry I thought: ‘oh, now I have to do something.’ So making House of Boys was more like a duty, a responsibility. But with that experience under my belt, I feel I can now relate to first-time directors like Max Jacoby (whose first feature film, Dust, was released last year) or Beryl Koltz (currently working on her debut feature). There were, or still are, a lot of expectations because of the success of their short movies (Jacoby’s Butterflies and Koltz’s Starfly shared the best short film prize in 2005).

Photo: Béatrice Pettovich – Delux Productions/elsani

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An iconic image from JeanClaude Schlim’s directorial debut, House of Boys.

The kind of money involved may not be much compared to some movies, but on a local economic level it is still a lot. But we should agree to view these new feature films simply for what they are. They may not make the breakthrough at Cannes or Berlin, but they are much, much better than the films being made here 20 years ago. So the political decision to diversify into the film industry all those years ago has been vindicated? “Yes, the positive side is that 20 years ago the situation appeared to be unreal and, in my opinion, lots of people rightly questioned the tax certificate scheme at the time. But from that a film industry has emerged that is young, positive, well-functioning, highly promising. It is one of which Luxembourg should be proud.”

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Film industry

From Troublemaker to Routine The modern Luxembourg film industry is now well established because new creative  and executive talent has learned quickly from the sector’s early pioneers. Duncan Roberts

It is debatable as to which film is responsible for kick-starting the modern Luxembourg film industry. An argument can be made for 1983’s film Congé fir e Mord, which was made on a shoestring budget of 1.7 million francs by the AFO group and was chosen to open the new Utopia cinema in Limpertsberg. But if Congé… , made by creative and talented amateurs, was more of an appetiser, then towards the end of the 1980s two films really gave the public a hunger for locally made films. Both Andy Bausch’s cult 1988 heist movie Troublemaker and the 1989 Nazi occupation drama Schacko Klak can lay claim to being the birth of professional cinema in Luxembourg. Troublemaker is cited by a whole generation of local directors, producers and technicians as the catalyst for their decision to try and make a living from film. Bausch had also gathered around him a team that included many of those who are now driving forces in the local industry. Schacko Klak, commissioned to celebrate the 150th anniversary of the independence of Luxembourg, was such a success that local producers and politicians decided it was high time to create professional structures for the burgeoning industry.

Boisterous infancy What can be agreed upon is that 1988 and 1989 were pivotal years for the Luxembourg film industry. It was in 1988 that the government created a law establishing a temporary fiscal scheme specific to audio-visual investment certificates (CIAV).

This allowed film makers who invested in Luxembourg a 30% return on monies spent in the Grand Duchy. A year later, in 1989, the Centre National de l’Audiovisuel (CNA) was established to “preserve, develop and promote Luxembourg’s audiovisual heritage.” Now located in a purpose-built facility in Dudelange, the CNA hosts film screenings, lectures, exhibitions and training courses for adults and youngsters. It also helps market local productions under the “Films Made in Luxembourg” label. Within the framework of the CNA the Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (Fonspa) was created in April 1990 to manage a direct subsidy programme that provided selective financial aid to local productions. So, by the time Pol Cruchten’s 1992 social drama Hochzäitsnuecht became the first Luxembourg film to be officially selected for the Cannes film festival – it screened in the Un Certain Regard section – the local industry was enjoying a boisterous infancy. The tax certificate scheme had attracted production companies from the United States and Canada who were eager to reap the benefits of the fiscal advantages and make use of Luxembourg’s historical locations. Many of the early co-productions were films and series made for television, but they were nonetheless significant in scale. It was Delux Productions that first grabbed the trans-Atlantic potential with a clutch of made-for-TV films that attracted internationally renowned actors such as Timothy Dalton, Linda Hamilton, Sam Neill and even a very young Kate Beckinsale. But while Delux looked to the Anglo-

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Critical acclaim was heaped upon co-productions such as Une liaison pornographique.

1989’s Schacko Klak is one of the films that can lay claim to giving birth to the modern film industry in Luxembourg.

Animated features are also being made in Luxembourg. Panique au Village was in the official selection at Cannes in 2009.

phone market, a young local company was forging a name for itself in the Francophone market. Jani Thiltges and Claude Waringo were putting samsa film on the map by making small local films (the company’s first effort was way back in 1987, and it was also responsible for Schacko Klak) and by co-producing films by promising talent from Belgium. Among them were the Dardenne brothers, Luc and Jean-Pierre, who made two films with samsa before going on to win the Palme d’Or twice at Cannes. Critically acclaimed co-productions, such as Frédéric Fonteyne’s Une liaison pornographique, followed. But, crucially, samsa never forgot its roots and to this day the company encourages and supports the cream of local filmmaking such as Genevieve Mersch, Beryl Koltz and Dan Wiroth. As the end of the 1990s drew near, Delux had moved into feature films that would be given a general, if limited, cinema release with the likes of Peter Greenaway’s The Pillow Book (starring

International stars have filmed in Luxembourg. Scarlett Johannsson and Colin Firth starred in The Girl with the Pearl Earring, for example.

Ewan McGregor), An American Werewolf In Paris and Shadow of the Vampire (with a stellar cast including John Malkovich and Willem Defoe). Later, the company would make films such as The Girl with the Pearl Earring and The Merchant of Venice that would attract global superstars of the calibre of Al Pacino and Scarlett Johansson (both films were shot on what was Europe’s second largest outdoor film set, a replica of Venice built in Esch-sur-Alzette). The Carousel Picture Company – a company set up by former Delux producers – was also attracting international names to its studio-based sci-fi and historical action films.

Flurry of activity In 1999 Fonspa was restructured as an independent entity with its own director, Guy Daleiden. Film Fund Luxembourg, as it was now called, began to actively promote the local industry and Luxembourg as a location. That meant being present at foreign film festivals and trade fairs,

Local documentaries such as Claude Lahr’s Heim ins Reich have captured the public imagination.

and since 2003 Luxembourg has had its own pavilion in the Cannes Film Market village. The 21st century began with a flurry of activity as the number of productions being made in Luxembourg rose dramatically – 18 feature films were completed in 2002 and a total of 26 projects (the highest number yet) received selective financial support in 2003. The likes of Andy Bausch and Pol Cruchten were still making films. The former’s Le Club des Chômeurs became one of the biggest ever home-grown box office hits, while the latter made an acclaimed version of a favourite Luxembourgish novel, Perl oder Pica. But new local talent was also emerging. Genevieve Mersch, until then best known for her acclaimed documentaries about Luxembourg, made her first feature film, J’ai toujours voulu être une sainte. And young animation director Thierry Schiel also made his debut with Tristan et Iseut and opened the way for others to follow – most notably Melusine Productions, whose stop-motion feature Panique au Village was }  90

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Photo: Julien Becker

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Guy Daleiden, director Film Fund Luxembourg, says that feedback from foreign producers shows that Luxembourg has a “very professional and creative industry.” 89

{ screened at Cannes last year. Tarantula, a small

independent company run by Donato Rotunno that had made a series of short films and documentaries, also started branching out into feature films in the early part of the decade. But it has not always been plain sailing. The Carousel Picture Company was declared bankrupt in 2005 and others production companies have also stared closure in the face. However, if some companies have failed others have emerged to take their place. Nicolas Steil’s Iris Productions struck gold first time out with Le Club des Chômeurs and is now focusing on francophone coproductions with a social message. Paul Thiltges – brother of Jani – has his own successful production and distribution company, PTD which has made Andy Bausch’s last two films, including his homage to Luxembourg’s most famous screen actor, the late Thierry van Werveke. That film, inThierryview, was one of the winners at the last bi-annual Lëtzebuerger Filmpräis, which the Film Fund has been organizing since 2003 to reward local talent. The Filmpräis awards now include a separate section for documentaries after consecutive juries noted that the quality of home-made films such as Claude Lahr’s Heim ins Reich, should also receive recognition. In 2007, in an effort to attract even more coproductions, the tax certificate scheme was extended to include money spent within the EU on Luxembourg projects. This means it can now amount to a total net investment by the state of up to 20 million euros per year, although the highest annual sum has so far been 15.3 million.

The Grand Duchy can now boast some 36 production companies, of which 20 make films on a regular basis. A further 12 companies are specialised in post-production, sound studios and special effects and some 20 service companies that supply audiovisual material are directly involved in the industry. In addition, there are three animation studios and a production studio in the Weiergewann industrial zone in Contern that comprises four sound stages. Today between 450 and 500 people earn their living from the audio-visual industry in Luxembourg. Those figures will increase as more and more young people attend film schools abroad and young film makers such as Jeff Desom, Laura Schroeder, Govinda van Maele and Saesa Kiyokawa, who won the best short film prize for Routine in 2009, break through. In Luxembourg, the Lycée Technique des Arts et Métiers has been running a BTS (brevet de technicien supérieur) in animation since 1990, and the locally-based EAVE (European Audiovisual Entrepreneurs) training institute for European film producers – with courses in Luxembourg and other European cities – is recognised as one of the best in Europe. In addition, audiovisual coproduction agreements with Quebec and Canada, France, Germany and Austria have been put in place. A similar agreement with Switzerland will be signed in the next few months and negotiations are also at an advanced stage for a bilateral convention with Ireland. It is clear that Luxembourg’s film industry is being taken seriously all over Europe and beyond.

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Aller au cinéma aujourd’hui n’est plus simplement aller au cinéma! Depuis sa création au début du siècle dernier, le 7ème Art fascine. Il transporte le monde dans des univers imaginaires d’aventure, d’horreur ou de romance. Celui qui cherche un moment de détente, une soirée entre amis ou qui souhaite simplement s’évader quelques instants, peut se rendre au cinéma où un bon film lui garantira divertissement et décontraction. Visiblement, nombreux sont ceux qui se laissent emporter par la magie du 7ème Art lorsque l’on observe la foule qui afflue chaque jour, et surtout les weekends, dans les salles de cinéma. Et Utopia S.A. ne fait pas exception à la règle ! Son taux de fréquentation augmente et pour cause. C’est une vraie société qui, chaque année, prend de l’ampleur et cela depuis sa création dans les années 1980. À l’origine de ce projet, Nico Simon, un fervent adepte de cinéma fonde en 1975 le Ciné-Club 80 et quelques années plus tard l’asbl Cinéma Utopia. C’est le 16 décembre 1983 qu’a lieu l’inauguration de la salle de cinéma de De nos jours, les jeunes et moins jeunes recherchent des moments de plaisir, de stupéfaction devant un bon film avec un son et une image de haute qualité tout en étant installés confortablement au fond d’un fauteuil. C’est ce qu’offre Utopia Group. Mais ce n’est pas tout ! Sont également proposés à l’affiche des retransmissions en live d’opéras, de ballets et de concerts, chose rendue possible grâce à l’installation de projecteurs digitaux dont Utopolis était le premier à s’équiper en Europe.

145 places localisée dans un ancien garage à Luxembourg-Ville. S’ensuit la construction de quatre salles supplémentaires, lesquelles seront toutes équipées en THX en 1989. Depuis 1991, Nico Simon a les deux pieds dans l’exploitation cinématographique et devient le directeur d’Utopia, le premier cinéma en Europe à munir deux de ses salles en Dolby Digital en 1993. Voyant le succès des grands écrans auprès du public luxembourgeois, le projet d’un multiplexe est élaboré par Nico Simon et son équipe; Utopolis voit alors le jour et ouvre ses portes en décembre 1996. En 2002, la fusion d’Utopia S.A. avec le groupe hollandais Polyfilm donne naissance à Utopia Group. Utopolis, multiplexe de 10 salles pouvant accueillir jusqu’à 2693 personnes, devient en 2006 le premier cinéma en Europe à être complètement équipé en numérique et en 2007, le premier au Benelux à offrir à ses spectateurs des films en 3D. Avec ses 13 cinémas dans 4 pays, Utopia Group a pu accueillir 3.600.000 visiteurs l’année dernière. Pour arriver à un tel nombre de visiteurs, Utopia Group doit s’adapter rapidement à toutes les nouvelles technologies et n’hésite pas à investir afin de satisfaire les différents publics. Les attentes des spectateurs d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que celles d’autrefois. On ne se rend plus au cinéma rien que pour regarder un film.

La diffusion de la coupe d’Europe a remportée un franc succès, tout comme les opéras transmis en live du Metropolitan Opera de New York ou encore les pièces de théâtre du National Theatre de Londres. Et Utopia Group ne compte pas s’arrêter là! À la programmation: les films en 3D. Une révolution cinématographique qui ne risque pas de disparaître du marché de sitôt et qui attire de plus en plus les cinéphiles dans les salles obscures. En outre, la nouveauté de cette année est le lancement du concept « Utopia Classics ». La rediffusion de grands classiques du cinéma remastérisés et en haute définition fera redécouvrir aux spectateurs le charme des légendes du 7ème d’art. Utopia propose également des événements réguliers tels que la « Ladies’ Night » et la « Sneak Preview » où le spectateur, lors de cette séance surprise, pourra découvrir un film en avant-première. Aussi, des festivals sont organisés tout au long de l’année où des invités de la production répondent présent. Le « DirActors » va droit sur sa quatrième édition et réservera aussi pour cette année un bon nombre de surprises. Aller au cinéma aujourd’hui n’est plus simplement aller au cinéma! C’est une sortie, un événement, un lieu de rencontre et de divertissement.

Utopia, en grec signifie non-lieu, ce qui appartient au domaine du rêve, de l’irréalisable. Cependant, Nico Simon, avec Utopia Group, a su réaliser son rêve en partageant avec nous sa passion pour le cinéma.

www.utopolis.com

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Film associations – Ulpa

expanding the reservoir

The film industry in Luxembourg supports its members through three associations,  bringing together different functions employed in the field.

Brian Power (text), David Laurent/Wide (photo)

“Remembering that we started from scratch 20 years ago, and that things really began to take off 15 years ago, we now have almost 20 members of the Luxembourgish Union for Audiovisual Producers (Ulpa), and they are actively working in the coproduction of feature films, documentaries and animation,” says Nicolas Steil, General Secretary of Ulpa. Steil himself is something of a veteran in the film industry in Luxembourg. He founded the precursor to Ulpa, the Producers Association of Luxembourg, and played a role in negotiating the CIAV audiovisual tax certificate scheme. He also produced several films and worked in television, as well as directing and co-scripting 2009’s Réfractaire. These are the kinds of cross-overs in function that seem endemic in the industry in the Grand-Duchy. Are they? “Sure, sometimes producers and directors agree on something!” he jokes. But the sentiment is clear: Luxembourg has to show versatility to remain competitive, and there has been a learning curve.

“We must take the next step soon” Nicolas Steil (Ulpa)

A producer by any other name? “We have certainly gone through different phases of development as we have sought an identity, both for our film industry, but also for ourselves as Luxembourgish producers.” He continues, “in the first phase we had to show we were capable of working in film production. We attracted foreign productions to Luxembourg but worked for them mainly as service suppliers, even if our role was designated ‘producer’. Line-producing was the Luxembourgish heart of the production. After that, with more muscle and experience, we became more active on the technical and artistic sides as well. Parallel to that, majority shares in the financial packages also developed.” That is not to say it has all progressed serenely. Steil believes that a few years of fallow competitiveness, where other countries had developed different financing schemes, had to be addressed. As he points out, the four major sources of finance for movie producers are pre-purchase from television, distribution, government subsidies and private investment. “In Luxembourg, we simply do not have the first two of these: the market is just too

small.” How can producers here get around this? “In our co-production agreements, there is a points system which gives our input that bit more clout,” says Steil. “The amount of finance we put in goes along with the use of local talent, local technicians and spending over half the days of shooting here and over half the days spent in post-production. It gives the producers more muscle, but it’s good for the country as well, employing people from here. It also gives us a purchase option on the rights.” Even as producers are gaining momentum, Steil admits that it takes time for a film industry to reach maturity. He estimates that 600 people earn their living from it in the Grand Duchy, but also “there is a shortage of heads of departments and actors. It takes time for these to have an international value. In certain areas we only have two or three heads of department. Similarly, with actors, directors have to consider gender, age, languages, accents... The reservoir for roles is not big enough.” Indeed, Steil feels that this could be a problem for the future in terms of the talent pool. Those

already here are working and do not have the time to train, while the points system decrees requirements of nationality or residency that restrict some development potential. But he also believes Luxembourg is getting more respect internationally in projects where main producers are from this country, and the offers and products are getting better. “We need to attract more quality, actors and departmental heads, get them to settle here...” Where is Ulpa going? “There are still some technical problems when it comes to the use of the governmental schemes, there is no cooperation with the financial place when it comes to discounting subsidies. This has to be one of our priorities as a union. We need a funding system here, a guarantee fund to enable banks to work with Luxembourgish producers.” Anything else? “We have developed a studio project, a one stop shop, in Dudelange – this will truly show what we can do, and reflect well on the whole industry and on the whole country... We must take the next step, and do it soon.”

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“Not everything has developed at the same pace” Yann Tonnar (Lars)

Film associations – Lars

a life less ordinary Film directors and scriptwriters come from several backgrounds, and they face  bigger professional uncertainties than most. Brian Power (text), David Laurent/Wide (photo)

The Luxembourg directors’ and scriptwriters’ association (Lars) has grown from an initial membership whose numbers could be counted on the fingers of one hand, to approximately 50 members in its 10 year history. It emerged out of “a platform where directors and scriptwriters could exchange ideas,” states Yann Tonnar, General Secretary of Lars. “But these professions pan out a bit differently to the technical ones. A lot of directors do not have that as their full-time job, and make a film every five or six years. I’d say these make up half of our membership, with the other half being professional directors in the sense that they work at it full-time.” Tonnar admits that he is astonished at the numbers coming through, what he calls a “new generation of film makers.” But is the industry becoming more popular and glamorous, or is this new generation emerging to fill a niche? Is it easier now to make a career out of film-making than it was before?

Weaknesses remain “It has definitely become easier in the past few years because the Film Fund has established a policy to really support the funding of first short films and second short films. People who have just left film school are given opportunities quickly,”

suggests Tonnar. But after the first couple of short films have been made? “That could be the main difference between this country and any other,” he admits, “elsewhere it gets easier over time. The difficulty is getting the chance to make a name for yourself. In Luxembourg, the difficulty appears to be what to do after you get the chance to do that. The money is not here to fund a whole feature film, and the international connections are difficult to establish.” And what of the scriptwriters? Already a small component of Lars’ membership (three out of 50), Tonnar considers them a case apart from the directors, but they are one of the major aspects of the industry Lars is working on. “I would have to say scriptwriting is the one major weakness in Luxembourg currently, and we are looking at the script development environment, the whole writing process. This weakness is what is always noticed from the outside looking in: scripts for short films are often not good enough.” In this country, like most others in Europe, the directors tend to write their own scripts, either alone or in collaboration. “The scriptwriters we have are normally fully booked!” notes Tonnar with a wry smile. “How can we rethink the whole scriptwriting process so the output is improved? Money is one question. Of course that is required. The average script takes a bare minimum of one year for two

people to produce. Maybe with more money people could be contracted in from outside, professional international scriptwriters could come in for a year or two and work on projects here.” Another option is training, sending people from Luxembourg to workshops abroad, or bringing in experienced professionals for coaching. In terms of scripts there is another point, according to Tonnar, that “at the moment you can only develop a script if you have a producer attached to it. An individual can’t pitch it to the Film Fund. We’re trying to change this. Of course, in this regard it is the same situation for directors.” Directors face another issue that Tonner highlights as a priority for Lars, which is their salaries, and their lack of structure. “We are looking at that,” he insists. Lars is joining the European Association of Film Directors (Fera) to get help with such issues. “There have never been guidelines for payment when it comes to directors, be they young film makers on a maiden project or experienced old hands working on a feature. They don’t get paid on a daily basis or at a daily rate like a cameraman will. Directors just receive a fixed sum for the whole job. It is not clear what they should receive.” Aside from that, how is the industry looking? “There is a lot of anticipation. Let’s see what happens next...”

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Film associations – Alta

lights... camera... Now two years old, Alta was conceived to make things easier for audiovisual  technicians working in the Luxembourg film industry.

Brian Power (text), David Laurent/Wide (photo)

A problematic aspect of the development of the film industry in Luxembourg has been not a lack of technical ability, which has indeed taken some foreign producers and film makers by surprise, but the organisation of the pool of talent available, not to mention the rights and interests of those technical professionals dependent on the industry for their livelihood. It is certainly not a situation devoid of complexity, as Carlo Thoss, president of the Luxembourgish Association of Audiovisual Technicians (Alta) points out. “Two years ago, 19 technicians got together to create Alta. Eleven of us were elected to the council. It was important for us to have one person from each domain, like the camera department, the sound department, decor... Everyone had to be represented because each department will have its own problems so all views have to be considered.” If the beginnings of the association took time and effort, it is a testament to the members that development has progressed in a healthy fashion.

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“It’s still insecure. But it was worse ten years ago...”

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Carlo Thoss (Alta)

Creating a safety net “We have meetings twice a year where all problems are discussed together, but we are also represented in four different commissions. These are the Film Fund, the Filmpräis, the other associations, Ulpa and Lars, and then also the Commission d’indemnisation des intermittents du spectacle.” The final one is vital: Alta members must earn at least 50% of their income (the majority) as freelance workers in films, and do not necessarily know where the next job will be coming from, and this protects their interests and earnings. “It must be said that many technicians work more or less throughout the year, and it is a healthy situation, with an average of two films in production at any given moment” says Thoss. “However if this weren’t to be the case anymore, the audiovisual technicians here obviously do not have the safety net of working in television, for example, or for big advertising companies. We only really have feature films and documentaries.” Subject to certain criteria, technicians who are not working are assisted for those

periods. And this is especially important for people who are not in the key positions, or at the highest level. “One of us consequently represents them in the commission. We can give our opinion to the government that way.” Quite apart from looking after its members, Alta has another motive for doing this. To gain the requisite experience in the technical aspects of movie making needs an investment in time measured in years, and the stop-start nature of it can lead to people being lost to the industry before they’ve had a chance. Technical jobs are difficult enough as it is. “You have to be flexible,” insists Thoss. “These are jobs where you can be working any time of the day, any day of the year. You may work for three months, then spend three months out. You may spend a month or two working in a foreign country. That brings its own stresses... But you really do meet a lot of interesting people, and

there is never a routine in the life of a film technician. You have to be positive about this. If you aren’t, you won’t survive.” After 20 years working in the industry on the sound side, Thoss remains enthusiastic about it, both from a personal point of view and a national one. “People have to learn things the hard way, and crafting technicians does take time, but there are a lot of highly qualified people here. Once you find a niche you have to stick at it, but technicians in this country, perhaps more than any other, get the chance to try several things. If the laws stay the same, it will only continue to develop. Intellectually, the films we make here are interesting. We have taken a few years to get to this place. Sure, it’s still a bit insecure, but it was worse ten years ago.” The industry is reaching maturity and the talent is here from a technical point of view. Now is the time to mentor the next generation.

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Afterwork Talks / Cycle Place financière

Conversations for a smarter planet: smart finanCe

Workshops / Cycle Marketing & Communication

CommuniCations unifiées et miCrosoft offiCe 2010 en avant-premiÈre

la CommuniCation 2.0 le pouvoir au Consommateur?

Jean Noël Lequeue

Dans le cadre du projet international «Conversations for a smarter planet», IBM – en collaboration avec paperJam – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution de la place financière. Il s’agira notamment de passer en revue les divers types de menaces pesant sur les institutions financières en matière de criminalité financière, de voir dans quelle mesure l’organisation et la technologie sont susceptibles de contrer ces menaces et d’élargir la réflexion sur les limites technologiques et éthiques des approches retenues. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam, avec la participation de Bertrand Le Bras (IBM) et Jean Noël Lequeue, président de l’Alco (Association luxembourgeoise des compliance officers). Mardi 4 mai 2010, 18:30 - 21:00 BGL BNP Paribas

Workshops / Cycle ICT

Xavier Lesueur

Présentation des tendances du marketing 2.0 par Xavier Lesueur, co-fondateur de Vanksen et du portail www.culture-buzz.com. Avec Internet puis l’avènement des médias sociaux facilitant la collaboration et l’expression des internautes, ceux-ci sont passés de simple audience à de véritables «mini médias». Leurs opinions et avis n’ont jamais été aussi visibles sur Internet et dans les moteurs de recherche. La crédibilité des avis des internautes est en hausse, à l’inverse de celle de la publicité qui est en chute libre. Cette nouvelle génération de consom’acteurs ne se contente plus d’écouter les discours prémâchés des marques. Elle veut pouvoir échanger, donner son avis, discuter sur les blogs, forums, Wikipedia, MySpace, Youtube, Facebook, Twitter… Les marques doivent donc profondément revoir leur approche de la communication et développer rapidement de nouvelles expertises en matière de monitoring, community management, RP2.0... Leurs campagnes ne doivent plus s’imposer en interrompant l’audience, mais en attirant l’intérêt de celle-ci en offrant du divertissement, de la valeur ajoutée... Les marques qui sauront interagir et activer leurs consom’acteurs bénéficieront d’une aide inestimable de leur part pour co-concevoir et diffuser leurs messages. Pour pouvoir concevoir de telles campagnes, il faut que l’agence maîtrise les aspects créatifs, médias 1.0 et 2.0, mais aussi qu’elle dispose de la capacité technologique à monitorer les résultats et le feedback des consom’acteurs sur Internet: l’e-reputation. Mardi 11 mai 2010, 8:30 - 11:30 Grand Théâtre Luxembourg

Découvrez comment unifier vos communications (PC, mobile, fixe, chat…). Vous aurez l’occasion en avant-première, d’assister à une démonstration en «live» de la nouvelle suite bureautique Office 2010 de Microsoft. Conférence animée par Alex Huart, consultant en organisation informatique. Dans l’industrie des télécommunications et de la bureautique, on désigne par Communications Unifiées (en anglais Unified Communications) un ensemble de nouveaux services destinés aux professionnels en entreprise permettant d’intégrer («unifier») étroitement les moyens de communications interpersonnelles en temps réel, les outils de travail collaboratif et l’environnement informatique. Les utilisateurs peuvent ainsi accéder aux outils de communication tout en continuant à employer en parallèle les outils informatiques qui leurs sont nécessaires pour leur travail au quotidien. Mercredi 12 mai 2010, 8:30 - 11:30 Grand Théâtre Luxembourg

Workshops / Cycle Management & Stratégies

implementing strategY: engaging the organiZation By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development − www.doujak.eu. It is said that 80% of strategy fail because of implementation. Yet some companies seem to be extremely good at it. What does it take for successful strategy execution? During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about the elements of successful strategy implementation and how to engage employees in the process. Jeudi 20 mai 2010, 8:30 - 11:45 Grand Théâtre Luxembourg

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agenda mai - oCtoBre 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

A propos de Me Guy Castegnaro: Le Legal 500 (2008) classifie Castegnaro Cabinet d’Avocats parmi les plus grands spécialistes de droit du travail au Luxembourg: «Castegnaro Cabinet d’Avocats, member of Ius Laboris is a very well-regarded employment boutique run by the ‘accurate, pragmatic and quick’ Guy Castegnaro. He played a key role in establishing Luxembourg’s 2006 Labour Law Code, and more recently has been working on part II of the Code...» Me Guy Castegnaro enseigne aussi le droit de la sécurité sociale à l’Université du Luxembourg. Mardi 8 juin 2010, 8:30 - 10:15 Grand Théâtre Luxembourg

Afterwork Talks / Management & Stratégies

WorKspaCe: 10 réalisations «made in luXemBourg» L’espace de travail (projets d’architecture et d’aménagement intérieur) présenté par des architectes luxembourgeois. Dans un esprit de Pecha Kucha, les présentations se suivent à un rythme rapide: chaque architecte disposera précisément de 6 minutes par projet. L’idée est d’offrir au public, composé essentiellement de décideurs économiques, mais aussi de professionnels de l’architecture et de l’aménagement intérieur, une véritable «inspiration shower», qui permettra de comprendre rapidement les grandes idées du projet et de disposer d’une vue d’ensemble des meilleures pratiques en termes d’architecture pour entreprises. Avec la participation e.a. de Tatiana Fabeck (Tatiana Fabeck Architecte), François Thiry (Polaris), Arnaud de Meyer (Steinmetzdemeyer), Alain Linster (m3 architectes)... Mercredi 2 juin 2010, 18:30 - 21:00 BGL BNP Paribas

Cocktail

10 ans paperJam Cocktail, projection de portfolios des photographes de paperJam. Evénement produit en collaboration avec le Centre National de l’Audiovisuel (CNA) et le centre culturel régional de Dudelange “op der schmelz”. Jeudi 10 juin 2010, 18:30 - 22:00 CNA / op der schmelz

Workshops / Cycle Ressources Humaines

temps de travail et fleXiBilité: ContradiCtion ou possiBilité?

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: smarter Cities

de Paul Helminger (bourgmestre, Ville de Luxembourg), Christine Muller (architecte et urbaniste, deweymuller), Patrick Luxembourger (maire de Terville) et Jean Tonnar (échevin de la Ville d’Esch-sur-Alzette). Jeudi 17 juin 2010, 18:30 - 21:00 Auditorium de la Banque de Luxembourg

Workshops / Cycle Management & Stratégies

the living organiZation: sYstems thinKing and management By Mag. Marc Sniukas from Doujak Corporate Development – www.doujak.eu Organizations are living social systems. Yet we tend to treat them like machines, applying outdated thinking and management models to control and steer them. During this highly interactive workshop you will have the opportunity to reflect on your view of organizations and learn about systems thinking and it‘s implications on the management of organizations. What you’ll take back home: An introduction to systems thinking, a reflection on your way of managing, a fresh look at how to steer organizations, a tool on how to prioritize and focus on the most important, an overview of a new toolset, ideas on how to apply systems thinking to your daily work. Mardi 6 juillet 2010, 8:30 - 11:45 Grand Théâtre Luxembourg

Grand Prix / Cycle ICT

grand priX paperJam iCt 2010 Guy Castegnaro

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Plans d’organisation de travail, horaire flexible, heures supplémentaires, comptes épargne-temps, CDD, intérim... Comment rendre le temps de travail plus flexible dans le cadre des nombreuses dispositions légales existantes en la matière? Quelles sont les limites de cette flexibilité? Ce workshop tentera de fournir les réponses à ces questions.

Paul Helminger

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des villes. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam, avec la participation

Deuxième des trois événements prévus en 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché. Jeudi 21 octobre 2010, 18:30 - 00:30

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Table ronde

Conversations for a smarter planet: Smarter Organisations Dans le cadre du projet international «Conversations for a smarter planet», IBM en collaboration avec paperJam a invité le 25 mars,  à la BGL BNP Paribas, des décideurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des organisations. Olivier Minaire (photos)

Marc Gerges (Luxair Group)

Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini (Arendt & Medernach)

Michel Vlasselaer (IBM)

Jean-Michel Gaudron (paperJam) Stéphanie Goetsch (Tempo) et Giuseppe Schifano (Communauté européenne)

Philippe Castelain (IBM) et Denis Stoz (Tech-IT) Pierre Lienard (ArianeSoft), Alain Caplier (Telenet) et Jean Racine (e-Archiving Luxembourg)

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Winetasting

Classé meilleur sol de vin Une soirée avec Gildas Royer (In Vino Gildas), le 8 avril, pour  découvrir des vins rouges et blancs issus de sols schisteux. Olivier Minaire (photos)

Gildas Royer (In Vino Gildas)

Kevin Andre et Dominique Matera (INFPC)

Olivier Marechal (Deloitte) et Marc Baertz (Property Partners) Jean Diederich (Ineum Consulting) et Olivier Dal Zuffo (Nerea) Frédéric Van Ingelgom (BBH) et David Louis (Loyens and Loeff)

Breakfast Talks / Cycle ICT

Cloud Computing

Hans Demeyer (CT Interactive)

Workshop organisé le 21 avril en partenariat avec Microsoft/Boost my Business et animé par Hans Demeyer (CT Interactive)  au Grand Théâtre Luxembourg. David Laurent / Wide (photos)

Axel Wohlfahrt (Microsoft)

Thierry Delperdange (Conseil & Développements)

François Altwies (paperJam Business Club) et Marc Hemmerling (EuroCloud Luxembourg)

Didier Marcelis (EFA)

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Workshops / Cycle Management & Stratégies

The Who, What, How of Strategic Innovation Retour en images sur le Workshop animé par Marc Sniukas  (Doujak Corporate Development) le mardi 13 avril 2010  au Grand Théâtre Luxembourg. Olivier Minaire (photos)

Mike Koedinger (MKE) et Sven Mertes (Ducair)

Frank Kaiser (Binsfeld) et Mike Sergonne (Nvision)

Christian Marquant (Comit SE)

Marc Sniukas (Doujak Corporate Development) Laure Elsen (CK), Claude Müller (Comed) et Sonia Rucquoy (Galilei)

Claude Nesser (Binsfeld)

Manuel Baldauff (Deloitte) et Raoul Thill (Bizart)

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INSCRIPTION EN LIGNE: WWW.GRANDPRIX.PAPERJAM.LU

SOUMISSION DES PROJETS

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RESSOURCES HUMAINES 2010 SOUS LE PARRAINAGE DE M. NICOLAS SCHMIT, MINISTRE DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI

QUI PEUT PARTICIPER? - PRESTATAIRES DE SERVICES RH - DÉPARTEMENTS RH INTERNES - DÉVELOPPEURS DE PRODUITS OU DE SERVICES RH

EN COLLABORATION AVEC: AMCHAM — CHAMBRE DE COMMERCE — CHAMBRE DES MÉTIERS — CRP HENRI TUDOR — IFBL — IMS — INDR — INFPC — JCI — MINISTÈRE DE L’ÉGALITÉ DES CHANCES — MINISTÈRE DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI — NANCY UNIVERSITÉ — POG — UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG Gold sponsor:

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Un événement de:

22.04.2010 15:17:49 Uhr


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Workshops / Cycle Management & Stratégies

The New Value Integrator Au Cercle Munster s'est tenue le 22 avril dernier une conférence  animée par Carl B. Nordman (IBM), avec la participation  de Pascal Lanser (IBM). David Laurent / Wide (photos)

Doris Engel (BCEE)

Pedro Faria (Skype)

Pascal Lanser (IBM)

Carl B. Nordman (IBM)

Thierry Seignert (IBM) et Bernard Wirtz (Wildgen Partners in Law)

Thorster Schroeder (Curver Luxembourg) et Bruno Lavalle (Solideal International)

Gauthier Dehez (Luxalloys)

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Soumission des projets jusqu’au 05 juillet 2010.

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Sous le parrainage de M. François Biltgen, Ministre des Communications et des Médias

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En collaboration avec:

Amcham – APSI – ABBL – Chambre de Commerce – Chambre des Métiers CRP Henri Tudor – Fedil – Luxinnovation Service des Médias et des Communications

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Un événement de:

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104 Wine tasting

Sélection de vins

Classé meilleur sol du vin Sommelier invité: Gildas Royer

Cuvée Olivier, SaintChinian Domaine Navarre 2007. Vin de la région du Languedoc, d’une couleur grenat aux reflets framboise. La larme est persistante, le nez a des notes prononcées de fruits rouges. D’une belle fraîcheur en bouche avec des tanins souples. 02 Couture, Faugères L’Ancienne Mercerie 2007. Vin issu de l’agriculture biologique de la région du Languedoc, d’une couleur profonde aux parfums de fruits noirs avec une pointe de fumé. L’attaque en bouche est vive et les tanins sont marqués par l’élevage. Il est conseillé de le carafer sur des plats en sauce. 03 Spätburgunder Auslese Trocken, Graacher, Steinmetz 2007. 01

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Voilà les lettres de noblesse d’un grand pinot noir de la Moselle allemande, d’un joli rouge transparent aux reflets rosés, un nez gourmand de fruits mûrs. L’attaque en bouche est agréable, les tanins sont fondus avec une finale veloutée. 04 Côte-Rôtie, Clusel-Roch 2006. Vin du Rhône au sud de Lyon, d’une production familiale dans le respect de la culture biologique. Parfaite expression de la syrah, des notes de cerises, une bouche fraîche et envahissante. La finale est belle et longue. 05 Côte-Rôtie, Les Grandes Places CluselRoch 2006. La cuvée CôteRôtie Les Grandes Places est un vin très rare, environ 2.500 bouteilles.

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Il est issu de l’agriculture biologique. Les pieds de syrah ont plus de 65 ans et produisent un vin d’une complexité aromatique très épicée, permettant de servir des plats puissants tels du gibier ou de la viande rouge très goûteuse. 06 Terram, Priorat Freddi Torres 2005. Le terroir des vieilles vignes du Priorat nous dévoile des arômes nuancés de fruits noirs et de menthol. L’attaque est riche avec des tanins certes fermes, mais soyeux. Un vin à boire dans les trois ans.

04

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Photo: David Laurent/Wide

01

Gildas Royer, élu Meilleur sommelier de Luxembourg trois années de suite et demi-finaliste du Concours mondial en 2000, a créé In Vino Gildas en février 2001. In Vino Gildas 105, avenue du X Septembre 2551 Luxembourg Tél.: 44 19 72 Fax: 44 17 68

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La saveur des beaux jours

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106 PLAYTIME

playtime  Retour vers l’artisanat

Alberto Fermani

Hoss Intropia

Roman holiday Sandales marron avec la touche de finition en or, signées Alberto Fermani.

Le gladiateur revu La marque Hoss Intropia revisite la tendance des sandales gladiateur en ajoutant une touche de glamour.

Marc O’Polo

Promenade en bateau Chaussure bateau montante marron avec des lacets couleur moutarde, créée par Marc O’Polo. Le détail en plus: la petite touche de beige.

Corneliani

Homme pompon Chaussure à pompons beige, élégante et fluide, imaginée par la marque italienne Corneliani.

Louis Vuitton Corvari

Afrobeat La collection printemps-été de Louis Vuitton est très fantaisiste et s’inspire de l’afrobeat.

Derby d’été La marque Corvari introduit son modèle Derby pour la femme, combinant une finition en cuir blanc avec du daim bleu-vert.

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107 PLAYTIME

Fashion

Parures de printemps Il marinaio Le look marin vu par la ligne Z Zegna avec un pantalon bleu marine large et une veste moulante.

La promenade La marque anglaise Hackett présente un ensemble décontracté, à l’élégance british avec une chemise fleurie, un short rayé et une veste en lin bleu marine.

Z Zegna

Hackett

City slicker Ensemble signé Louis Vuitton combinant une veste plutôt habillée avec un short et un polo noir.

En toute simplicité Trench kaki clair avec un pull en maille blanche et un short en jean blanc, le tout signé Marc O’Polo.

Louis Vuitton

Marc O’Polo

Belle sauvage Robe en soie blanche avec un col doré, rappelant l’esthétique grecque. Signée Noir.

Douce souplesse Robe mini bustier en crêpe rose, signée Patrizia Pepe. Selon les accessoires, cette robe pourra être portée en ville ou lors de vos sorties d’été.

Noir Patrizia Pepe

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Hôtel Le Place d’Armes

EXPLORATOR 2.0

LES TABLES GOURMANDES

Chaque mois, nous publions des classements réalisés suite aux votes exprimés sur www.explorator.lu.

Les plus actifs INFLUENCES DES SAVEURS Repas 4.5

Décor 4.0

Service 5.0

 4.5

Repas 4.5

Décor 4.5

Service 4.5

A force de les attendre, on n’en finissait plus de saliver! Le nouvel hôtel de luxe de la place d’Armes a enfin ouvert ses deux tables. L’une gastronomique, La Cristallerie, surplombe la place, au 1er étage, dans un très beau décor Art nouveau et propose une alléchante carte gastronomique traditionnelle avec d’intéressantes inspirations contemporaines. La seconde table, le Plëss, est une brasserie, une rôtisserie, un lieu convivial et raffiné, pour se retrouver à toute heure dans un décor magnifiquement mis en scène. 18, place d’Armes à Luxembourg T 27 47 37

4.5

Commentaire de K. T. 6 avril 2010 «Trilogie de saint-Jacques, gnocchi aux châtaignes, sot-l’y-laisse rôtis et girolles, assiette de gourmandises siciliennes... Repas divin servi avec attention et politesse! Que demander de plus?»

Repas 4.3

Décor 3.3

Service 4.0

 3.9

Commentaires de C. A. 30 mars 2010 «Une expérience culinaire! Excellent service, décor un peu ancien. Merci pour cette magnifique soirée!»

Les meilleurs restaurants chinois LE RÉGENT Repas 4.7

Décor 4.7

Service 4.7

Service 5.0

Service 3.2

LA FONTAINE DE JADE Repas 4.5

Décor 3.5

LA CUISINE DE ZHENG Repas 4.5

Décor 4.2

Téléchargez l’application «Explorator» sur votre iPhone

4.7

4.3

4.0

Rejoignez le groupe «Explorator» sur Facebook

Photo: Luc Deflorenne

POMME CANNELLE

Photo: Luc Deflorenne

ORO E ARGENTO

Photo: Olivier Minaire

Commentaire de C. G. 10 avril 2010 «Tout était parfait, une découverte de saveurs tout au long du repas, un accord mets et vins adéquat, des produits d’exception»

BRASSERIE DU CERCLE

WASABI

La rue des Capucins abrite désormais une nouvelle adresse, la Brasserie du Cercle, dans un décor soigné et contemporain, avec de savoureux petits plats traditionnels mitonnés dans les règles de l’art: la cassolette de scampis à la façon de Norbert, l’éternelle et indispensable bouchée à la reine maison, mais aussi une carte de pâtes, crostini, pizzas et crêpes. 2a, rue des Capucins à Luxembourg T 47 45 12

Tatami et décor zen pour une nouveauté dans le grand monde des restaurants japonais. C’est à Moutfort et, comme son nom l’indique, le Wasabi propose une carte de spécialités nippones avec un excellent rapport qualité/prix. Sushis, makis, sashimis, tout est là en mode fraîcheur pour les amateurs. A découvrir! 104, rue de Remich à Moutfort T 35 72 81

NEWS EXPRESS

A la soupe! Ouverture du restaurant éponyme de la maison Speltz au 9, rue Chimay avec une carte de soupes et de produits frais, créative et délicieuse ++++ Bourrage papier: Rodolphe Chevalier n’a pas été élu Meilleur sommelier de Luxembourg en 2010, mais candidat luxembourgeois au concours des Meilleurs sommeliers du monde 2010. ++++ Une nouvelle carte tout en saveurs à découvrir à la Pomme Cannelle ++++ Les Caves de Grevenmacher et de Wellenstein ont toutes deux été couronnées de Médailles d’Or au grand Concours international des meilleurs rieslings du monde. ++++ La Cuisine de Zheng a déménagé dans la Vallée des Sept Châteaux à Septfontaines (Léisbech).

PAPERJAM | Mai 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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Index entreprises 283 entreprises et organisations ont été citées dans les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AABBL

60 ABC Luxembourg 40 Ada 60 Aéroport de Luxembourg 34 Alfi 54, 56, 60 Allen & Overy 38 Amazon 48 Amphithéâtre (Metz) 70 ArcelorMittal 38, 69 Arendt & Medernach 42, 54, 98 ArianeSoft 98 Arthur Andersen 36, 44 Association Luxembourgeoise des Réalisateurs et Scénaristes 94, 95 Association Luxembourgeoise des Techniciens de l’Audiovisuel 95 Association of International Wealth Management 60 Astron Buildings 38 Atoz 36, 38, 44, 57 Autosdiffusion Losch 31 Autorité de Sûreté Nucléaire 74

B  Banque Privée Edmond de Rothschild Europe 67 Bata 76 BCEE 63, 102 BCL 30 Belval Plaza 49 BGL BNP Paribas 63 Bierger-Center 40 Binsfeld 100 BIP Investment Partners 36, 44 Bizart 100 BNP Paribas Luxembourg 63 BNP Paribas Securities Services 63 Boeing 68 Bonn Schmitt Steichen 62 Boost My Business 96 Bourse de Luxembourg 63 Bowne International Luxembourg 55 Bremen 55 British American Tobacco 46 Brown Brothers Harriman & Co. 55 Bulthaup 123

c  Capita Fiduciary

45 62 68, 69 85 105 44

Capita Fiduciary Group Cargolux Cat Club Caves Bernard Massard CBP Centre National de l’Audiovisuel 80, 88 Centre Nucléaire de Production d’Electricité de Cattenom 74 Centre Pompidou-Metz 4, 5, 70 Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe 16, 34 Ceps/Instead 16 Cetrel 35 CGFP 14 Challenge 77 Chambre de Commerce du Luxembourg 38, 78 Chambre des députés 18, 34 Chambre des Métiers 16 Chambre des Salariés 60 Chambre professionnelle des Fonctionnaires et Employés publics 33 Citroën 23 CK 100 Clearstream 60, 62 CLT-UFA 48 CNP 74 CNS 40 Codeplafi 50 Comed 100 Comit SE 100 Comité de coordination tripartite 14 Comité Economique et Social Européen 32 Communauté d’Agglomération de Metz-Métropole 78 Communauté Européenne 98 Commune d’Esch-sur-Sûre 30 Commune de Heiderscheid 30 Commune de Neunhausen 30 Compagnie des Annuaires Luxembourgeois 41 Confédération Générale de la Fonction Publique 33 Conseil d’Etat 18 Conseil de presse 18 Conseil Economique et Social 32 Conseil général de la Moselle 70 Conseil régional de Lorraine 70 Cour de Justice de l’UE 18 CRP Gabriel Lippmann 16 CRP Henri Tudor 16, 28, 34 CSSF 30, 50, 54, 62 102 Curver Luxembourg

D  Daimler

77 Deloitte 44, 100 Delux Productions 80, 88 Département de la Moselle 76 Deutsche Bank 36 Deutsche Börse 62 Dexia BIL 34 Diamos 55 Doujak Corporate Development 48, 96, 100 Ducair 100

E  e-Archiving Luxembourg

98 EAVE 88 EDF 74 EDL 74 Efama 54 Emresa 46 EnBW 74 Enron 37 Entreprise des P&T 32 EPCC du Centre Pompidou-Metz 70 Ernst & Young 36, 55, 124 Etat luxembourgeois 30, 33 Eurogroup Consulting Luxembourg 40

F  Fédération Européenne des Réalisateurs de l’Audiovisuel 94 Fédération Générale de la Fonction Communale 33 Fédération Nationale des Cheminots, Travailleurs du Transport et Employés 33 Fedil 14, 34 Fidei Fiduciaire 62 Fiduciaire François Winandy 36 Film Fund Luxembourg 80, 88, 94, 95 Fingance 55 Flagstone Reinsurance 64 Fonds Monétaire International 30 Fonds National de la Recherche 16, 28 Fonspa 88 Fortis 63 Fortis Banque Luxembourg 63

G  Galilei Garanti Bank Luxembourg Georges Bourscheid Gimest Global Logistics Partners Gouvernement luxembourgeois Groupama Asset Management Groupement des Magistrats

100 60 28 74 69 18 54 33

I  IBM

37, 96, 98, 102 ICMA 60 Idélux 78 IG Market 65 Imprimerie Mil Schlimé 47 ING Europe-Marathon 22 ING Luxembourg 12 Insee 77 Institut de Formation Bancaire Luxembourg 60 International Air Transport Association 68 International Faculty for Executives 60 Internaxx 64 Irish fund industry association 56

J  Jamendo JP Morgan Bank Luxembourg

K  KPMG Kredietrust

L  La Citadelle

46 62

55 36

70 Lakehouse 42, 44, 98 Landewyck Group 46 LCGB 14 Les Arènes (Metz) 70 L’essentiel 93 Life Long Learning Center 60 Lipper FMI 54, 56 Lorry-Rail 69 Louis Vuitton 15 LSAP 14 Luxair 42, 46 Luxair Group 98 Luxalloys 102 LuxConnect 32 Luxembourg for Business 38 Luxembourg for Finance 38, 64 Luxembourg Marine Service 43 Luxembourg School of Finance 60 Luxembourg Telecom 79 Luxembourg-Congrès 55 Luxempart 44 Luxexpo 27 Luxgsm 2 Luxinnovation 16, 34, 73, 78 Luxjob 46 Luxnext 63 Luxtelecom 100 Lycée Technique des Arts et Métiers 88 Lyfra 46

M  Magasin aux Vivres

70 Mangrove Venture Capital 44 Mazars 58, 59 Meetincs 60, 62 Mémorial 18 Mercuria 36 Metz-Métropole 70 Metz-Métropole Développement 70 Microsoft 96 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 16, 38 Ministère de l’Enseignement supérieur 16 Ministère de la Recherche 28 Ministère de la Santé 34 Ministère de la Sécurité sociale 34 Ministère des Classes Moyennes 16 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 33, 34 MKE 100 Monitor-IT 28 Monster 46 Mosfinagency 64 Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité 34 Musée Guggenheim 70 Musicmatic 46

N  Nespresso Nvision Nyse Euronext

de la place financière Hewlett-Packard HSBC Securities HSH Nordbank HSH Private Banking

50 69 55 63 63

36 Samsa film 80, 88 Saphir Capital Partners 44 Services Généraux de Gestion 36 SGG 36 Skype 102 Sogeva 44 Solideal International 102 Sources Rosport 29 Statec 30, 32 Step by step 22 Sting 44 Sting & Partners 44 Swissport Cargoservices 69

T  Tango

44 Tanzing Partners 44 TD Waterhouse 64 Tech-IT 98 Telenet 98 Teralink 32 The Carousel Picture Company 88 The Seven Hotel 109 Thomson Reuters 54, 56 TNS Ilres 100 Tomcat 10 Toronto-Dominion Bank 64 Traiteur Paulus 87 Transport Pierret 78

U  Union européenne

18 OCDE 30, 33, 62 Office Freylinger 96 Office National du Tourisme 34 OGBL 14, 69 Orange Luxembourg 48

28, 32 Union Investment Luxembourg 55 Union Luxembourgeoise de la Production Audiovisuelle 92, 95 Université de Reding 60 Université du Luxembourg 34, 60, 62, 66 Utopia 91

P  P.A.L. Services

V  Valeres Konstruktioun

O  OAI

62 Paddock Group 44 Panalpina 69 paperJam 98, 102 Paperjam Business Club 101, 103 Parc Walygator 76 Parquet de Luxembourg 18 Paul Wurth 38, 66 Pierre & Vacances 76 Pignon & Associates Luxembourg 62 PricewaterhouseCoopers 62 PwC Academy 60 PricewaterhouseCoopers Luxembourg 42 Princeton Financial Systems 55 Promoculture 33

R  RBC Dexia

H  Haut Comité

48 100 63

S  Sal. Oppenheim

48 Vangard Logistics Private 78 Vanksen 96 Verelst 48 Ville de Luxembourg 22, 30, 80 Ville de Metz 70 Volvo 21 Voxmobile 44

W  Wafergen Wildgen Partners in law

Y  Yellow.lu

69 102

46

60, 62 RBC Dexia Investor Services Bank 55 Région Lorraine 76, 77 Renault-Nissan 77 Robert Half 53 RTL Group 48

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Index décideurs 170 personnalités ont été citées dans les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAreso Ibon B  Baldauff Manuel Ban Shigeru Bausch Andy Becker Norbert Berg Benny Bettel Xavier Biltgen François Bintz Jean-Claude Bourscheid Georges Brown David

70

Elsen Laure Engel Doris Engrand Marjorie 100 70 88 44 14 18, 48 50, 60 42, 44, 98 34 64

c  Caplier Alain

98 Castegnaro John 14 Castelain Philippe 98 Chambers Paul 38 Chevremont-Lorenzini Marie-Jeanne 42, 98 Comodi Danielle 55 Cook Geoff 55 Crepon Thomas 100 Cruchten Pol 80, 88

D  Daleiden Guy

E  Eckes Werner

88 De Beir Arnold 76, 78 Decker Pierre 28 De Cillia Serge 60 de Encarnaçao Pessanha Viegas José Manuel 24 de Gastines Jean 70 Dehez Gauthier 102 Delvaux-Stehres Mady 77 Dennewald Robert 14, 34 Desom Jeff 88 Di Bartolomeo Mars 34 Diver Marc 48 Dufossé Christophe 70

F  Faria Pedro Feider Marc Ferres Olivier Flesch Colette Fonck Danièle Fontagné Lionel Fortuny Didier Francioni Reto François Erich Frieden Luc

G  Gaudron Jean-Michel Gerges Marc Gloden Jos Goetsch Stéphanie Grandidier Jérôme Grulms Fernand Guenin Hélène

H  Hames John Henri Grand-Duc Hoffmaister Alex Huart Alex

J  Jacobs Marie-Josée Jacoby Max Jean Thierry Juncker Jean-Claude

60 100 102 77

102 38 36 48 18 14 74 62 22 14, 50

42, 98 42, 98 34 98 100 64 70

36 38 30 96

33 80 70 14, 32, 38

K  Kaiser Frank Kalinushkin Mikhail Kessel Rudolf Kihn Pierre King James Kinsch Alain Kinsch Joseph Kirsch Raymond Knudson Geraldine Koedinger Mike Koltz Beryl Krancenblum Serge Kratz Laurent Krecké Jeannot Kremer André Kremer Claude Krier Venant

L  Lahr Claude Laidebeur Olivier Lam Alain Lanser Pascal Lavalle Bruno Le Douarin Claude Le Douarin Didier Le Bon Laurent Lemmer Marc Lesueur Xavier Li John Lienard Pierre Loehr Jean-Michel Lorent Josy Lux Lucien Luzhkov Yury

M  Marquant Christian Mart Marcel Martin Eric Mersch Geneviève Mertes Sven Michel Pierre-Armand Mischo Jean Moisson Ed Müller Claude Muller Laurent

N  Nesser Claude Neuen Marc Nogacki Guillaume Nordman Carl

100 64 55 96 55 55 14 48 22 100 80, 88 36 46 38, 44, 69 38 54 38

88 96 62 102 102 76 76 70 28, 34 96 55 98 55 18 48 38

100 14 63 88 100 60 18 54, 56 100 44

O  Oberhag Louis Ogiermann Ulrich

P  Penning John Pfleger Holger Pierret Emmanuel Pignon Céline Power Brian

R  Racine Jean Rathle Fouad Reinesch Gaston Reuter Nico Rucquoy Sonia

S  Saboundjian Alexandre Santer Jacques Schank Marco Schiel Thierry Schifano Giuseppe Schiltz Jean-Louis Schlesser Carlo Schlesser Gilles Schneider Dan Schroeder Laura Schroeder Thorster Seban Alain Seignert Thierry Sergonne Mike Servais Caroline Shivji Alnoor Silverio Patrice Sniukas Marc Snuikas Marc Solvi Marc Sommer Barbara Steichen Alain Steichen René Steil Nicolas Stoz Denis Stronck Gaston Sulkowski Alex

34 68

44 55 78 62 102

T  Thelen Carlo Thill Carlo Thill Raoul Thiltges Jani Thitges Paul Thoss Carlo Thusek Gerhard Tico Philippe Tonnar Yann

V  Van Hoornweder Frank 98 60 63 38 100

van Maele Govinda Vanderweyen Laurent Vaz de Camões Luís Vlasselaer Michel

W  Walentiny Marco 46 14 33 88 98 48 36 34 44 88 102 70 102 100 77 69 40 48, 100 96 66 77 62 48 88, 92 98 38 36, 44

Waringo Claude Wilcockson Chris Wiroth Dan Wirtz Bernard Wiseler Claude Wobbe Klaus A. Wolff Christian

38 63 100 88 88 95 55 70 94

62 88 62 24 98

16, 34 88 55 88 102 33, 69 55 60

100 46 40 37, 102

paperJam – édition Mai 2010 Ce numéro est paru le 30 avril à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

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INsIDE

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cahier Économie et finance photo AndrÊs Lejona

cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid

paperJam – Êdition Mai 2010 Ce numÊro est paru le 30 avril à 20.000 exemplaires. Il a ÊtÊ ÊditÊ et imprimÊ au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction FrÊdÊrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu

Brian Power (-49) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu

Webpublishing MÊlanie Lodevic (-41) melanie.lodevic@paperjam.lu collaborations rÉdactionnelles Alain Ducat, Aaron Grunwald, SÊbastien Lambotte, Bernard Paquin, Michael Peiffer, Angelina Rafii, Duncan Roberts, Jean-Marc Streit, Karine Touati, Joseph Tripodi, Marc Vandermeir

correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Julien Becker, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne, Etienne Delorme, VĂŠronique Kolber, David Laurent (Wide), AndrĂŠs Lejona, Fabrizio Maltese, Olivier Minaire

Illustrations INgrid

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Éditeur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Sarah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil d’administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par l’Êditeur.

directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Nathalie Petit Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard, Nathalie Petit, StĂŠphanie Poras, Mireille Scheid pour INgrid (www.INgrid.eu)

impression Imprimerie Centrale

abonnements tarifs port compris Luxembourg / France-Belgique-Allemagne

DIFFUSION Didier Blaes (-28) diffusion@mikekoedinger.com

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associĂŠ Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale CĂŠline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠs de clientèle / paperjam business club François Altwies (-37), francois.altwies@tempo.lu

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Gros plan sur des rĂŠalisations ÂŤmade in LuxembourgÂť... Luxembourg dans le futur...

Prochaine ĂŠdition: 28 mai 2010 Pour contacter la rĂŠdaction: press@paperjam.lu


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5:38:45 PM

bulthaup

La cuisine est l’espace de vie par excellence et va bien au-delà d’une simple zone de travail. Nous concevons et réalisons l’aménagement et l’équipement personnalisés de votre cuisine. Comme toujours chez bulthaup.

Espace bulthaup Luxembourg. 123, route d'Arlon L-8009 Strassen. Tél.: +352 45 45 04. bulthaup@anc.lu


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