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Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef; Mike Koedinger, directeur de publication
Mike Koedinger
Jean-Michel Gaudron
Combien de personnes ont cru, il y a dix ans, en paperJam? Derrière les encouragements d’usage, inhérents à tout lancement d’un nouveau projet, combien de sourires en coin ont accompagné cette initiative – il est vrai un peu folle – de créer un véritable magazine économique indépendant au Luxembourg? Aux cotés de Claude Neu, le premier rédacteur en chef, et Richard Schmid, le premier directeur commercial, une poignée de contributeurs externes, compagnons de la première heure, ont fait partie de ces pionniers d’un nouveau genre. Nul doute qu’aujourd’hui, ils auraient du mal à reconnaître leur «bébé», tant il a grandi. Dix ans, pour une publication, c’est déjà un âge adulte. Ce numéro hors série va vous permettre de vous replonger dans cette formidable aventure à la fois humaine, artistique et technologique, depuis la première couverture montrant la façade vitrée de CLT-UFA jusqu’à la dernière faite avec Marcel Gross, le directeur de l’Entreprise des P&T, le 28 mai dernier. Détail amusant: son prédécesseur, Edmond Toussing, fut le premier, fin 2001, à avoir fait la Une de paperJam en très gros plan, au moment où il quittait ses fonctions… De 2000 à 2010, l’économie luxembourgeoise s’est métamorphosée. Elle a vécu les fastes d’une croissance à presque deux chiffres, avant de subir, comme tout le monde, une crise économique mondiale dont personne n’ose dire qu’il en voit le bout… Ces dix années ont été riches en émotions, innovations et développements tous azimuts, avec beaucoup de succès et, fatalement, quelques échecs, certains plus marquants que d’autres… Et maintenant? Que seront les dix années à venir? Où en sera le Luxembourg en 2020? Si le passé nous intéresse, forcément, l’avenir nous passionne tout autant qu’il nous fascine. Et au petit jeu des prévisions et prospectives, 25 personnalités du monde politique et économique luxembourgeois ont bien voulu tenter leur chance. Un voyage vers le futur très instructif, mêlant analyses très rigoureuses et utopies. Et nous tous? Où serons-nous dans dix ans? Aurons-nous trouvé les réponses aux questions cruciales d’aujourd’hui, concernant, tout particulièrement, les enjeux liés à l’environnement et au climat? Il est à espérer que oui, mais d’ici là, paperJam s’associe à la fondation à but non lucratif myclimate, et profite de l’occasion de ce dixième anniversaire pour lancer une grande campagne de sensibilisation auprès des entreprises et des institutions, concernant le changement climatique, l’utilisation réfléchie des ressources énergétiques et la compensation volontaire de ses émissions de CO2. Paralèllement, paperJam lance une opération de collecte de fonds en faveur de Myclimate et cherche 100 entreprises complices de cette démarche pour pouvoir remettre, en mai 2011, un chèque de 100.000 euros. Comment? En faisant en sorte que chacune de ces 100 entreprises parraine, pour un montant de 1.000 euros, 10 «lanternes célestes», des minimontgolfières thaïlandaises. Ces 1.000 aérostats seront lâchés en mai 2011 dans le cadre d’une grande manifestation populaire qui mêlera ces 100 entreprises, leurs collaborateurs et le grand public. Avoir traversé ces dix dernières années la tête haute et le regard fixé sur la ligne d’horizon n’aura pas servi à grand-chose si, au cours des dix prochaines années, aucun effort n’est consenti pour contribuer à un «mieux-vivre» ensemble. paperJam est un observateur attentif de la vie économique depuis une décennie, mais il en est aussi devenu un acteur privilégié et se doit donc, à ce titre, d’être parmi ceux qui doivent montrer la voie. Et si cela doit faire naître quelques nouveaux sourires en coin, nous n’en serons que davantage renforcés dans nos convictions. Renseignements et donations: www.myclimate.paperjam.lu
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Certaines pages, certains mots, certains chiffres méritent d'être marqués. Dans notre métier comme dans celui des journalistes de paperJam, nous mettons beaucoup d'attention à livrer une information juste, précise et qualitative. Pour cela et pour saluer cet effort, nous souhaitons encore de belles pages, de bons mots et de grands chiffres à la rédaction de paperJam.
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Photo: Yvan Klein
nes de télévision dans neuf pays, 18 stations de radio et emploie 5.000 salariés. Aujourd’hui, RTL Group est toujours leader du secteur en Europe, avec 45 chaînes de télévision et 32 stations de radio dans 11 pays, et un très gros catalogue de productions et de droits de diffusion. Il emploie près de 10.000 personnes (au 31 décembre 2009).
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Egalement dans cette édition: gros plan sur le secteur de l’IT au Luxembourg (étude Heliview/ EDS); la déclaration du gouvernement sur les quatre licences de téléphonie mobile UMTS; les trophées F/P/C; les 10 ans du Fonspa; les pratiques du recrutement sur Internet au Luxembourg…
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En couverture: Le sex-appeal du «venture capital» Bien que marginales, les activités de capitalrisque au Luxembourg gagnent à se faire connaître grâce à la présence d’acteurs qui commencent à bien se positionner: Mangrove Capital Partners, BGL Investpartners, Luxempart, voire l’établissement public SNCI… Aujourd’hui, tous ces acteurs sont encore actifs et ont gagné en importance. Avec quelques coups brillants à la clé, comme la cession de Skype à eBay (par Mangrove) pour 4 milliards de dollars (voir p.42) ou bien le lancement, au Luxembourg, de l’opérateur de téléphonie mobile Vox (avec Luxempart et BIP Investment Partners).
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En couverture: François Biltgen, ministre délégué aux Communications, à propos du programme e-Luxembourg Rencontre avec deux des personnages clés dans le positionnement du Luxembourg en matière de nouvelles technologies: le ministre François Biltgen et JeanPaul Zens, premier conseiller de gouvernement au Service des médias et communications de l’Etat.
Photo: Patrick Muller
En couverture: RTL Group – Un «global player» né dans un parc luxembourgeois Issu de la fusion entre CLT-UFA et Pearson TV, RTL Group s’affiche comme un acteur majeur d’envergure mondiale dans le secteur de l’audiovisuel, leader en Europe. Il regroupe, à l’époque, 22 chaî-
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Aujourd’hui, le pari est en passe d’être réussi. Favorisée par une TVA encore avantageuse pour quelques années, l’implantation de quelques grands noms de l’économie numérique (Amazon, AOL – reparti entre temps – eBay…) a permis au Luxembourg de se faire un nom sur la scène mondiale. Le développement de grands datacenters marque également une étape importante dans la mise en place d’infrastructures pérennes et attractives. Egalement dans cette édition: la téléphonie mobile fourbit ses armes pour concurrencer le réseau fixe; VMS-Keytrade, startup en devenir; I Love You et la sécurité du réseau Internet…
Egalement dans cette édition: Guy Kerger quitte le CRP Henri Tudor; quand la banque se met au web; la loi sur le commerce électronique; le retour de Will Kreutz; les ressources humaines à l’ère de la nouvelle économie…
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En couverture: Sandie Lahure (journaliste à RTL Télé Lëtzebuerg): la nouvelle [rel] Eve – Femmes, travail & nouvelle économie Alors que le Luxembourg apparaît comme l’un des pays d’Europe où l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est le plus important (source Eurostat), paperJam dresse un état des lieux de la position de la femme dans l’économie luxembourgeoise. C’est aussi la première des rares fois où une femme fera la couverture du magazine… Aujourd’hui, Sandy Lahure travaille toujours chez RTL Télé
Lëtzebuerg, où elle s’occupe du magazine Trendmag. L’écart salarial entre hommes et femmes demeure une réalité (3.359 euros de salaire moyen pour les hommes en 2006 contre 3.243 euros pour les femmes, source Statec). Le ministère de la Promotion féminine, créé en 1995, est devenu en 2004 le ministère de l’Egalité des Chances. Egalement dans cette édition: la réouverture du Centre Culturel Français; le bilan du salon Software & Internet Expo; l’arrivée de l’Internet mobile au Luxembourg.
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En couverture: Marco Sgreccia – De Mediaport à Euroscript Marco Sgreccia, un des piliers du programme eLuxembourg, en charge de la promotion, à l’étranger, du Grand-Duché comme site privilégié pour les acteurs de la société de l’information et des nouvelles technologies, décide de quitter la confortable fonction publique et se lance dans le privé. Il rejoint la société Euroscript, spécialisée dans l’adaptation linguistique et culturelle de documents.
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Aujourd’hui, Marco Sgreccia, âgé de 40 ans, est à la tête du groupe de construction Tracol qu’il a racheté en 2003 avec son cousin. Il en a assuré le développement et la diversification (voir aussi p. 60). Egalement dans cette édition: Web site stories made in Luxembourg: aller sur le web, mais pour y faire quoi?; la création de l’Apsi; le lancement de Jobs, le nouvel hebdo des ressources humaines.
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Aujourd’hui, Gary Kneip dirige le datacenter SecureIT qu’il a créé en octobre 2003 et est vice-président de l’Apsi. Il est également vice-président de la Confédération Luxembourgeoise du Commerce. Quant à Primesphere, la nouvelle appellation de Tecsys Infopartners, rachetée en 2006 par Global Interface, elle a été déclarée en faillite en août 2008. Egalement dans cette édition: le projet de loi sur la protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel; les e-assurances se positionnent sur la toile; la brevetabilité des logiciels au Luxembourg; étude «Luxembourg business in the new digital economy»… Dossier principal: Recrutement & Formation
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En couverture: Gary Kneip – Itinéraire d’un enfant gâté. Portrait Ingénieur en informatique de formation, Gary Kneip a, en 1993, créé Tecsys, qui a grandi et racheté Infopartners en 2000. Cette même année 2000, il contribue à la création de l’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi) dont il est le premier président.
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En couverture: Jean-Claude Bintz – «Il faut du contenu pour que les gens aillent vers l’UMTS» Jean-Claude Bintz, un des pères du réseau de téléphonie mobile luxembourgeois Tango, dont il a contribué à la création en 1998, analyse la «folie» qui s’empare, à l’époque, du marché des télécoms autour de la technologie UMTS, alors que le pays n’a pas encore lancé d’appels d’offres pour délivrer des autorisations d’exploitation de licences dites 3G (il ne le fera qu’en 2002). Aujourd’hui, Jean-Claude Bintz dirige la société de conseils
Lakehouse qu’il a créée en 2008. En 2003, il avait quitté Tango pour participer à la création d’un nouvel opérateur de téléphonie mobile au Luxembourg, Voxmobile, lancé officiellement en mai 2004. Trois ans plus tard, la société était rachetée par l’opérateur belge Mobistar pour quelque 100 millions d’euros. Egalement dans cette édition: les dessous financiers de la presse grand-ducale; la publicité hors-média; Monster.com reprend luxjob.lu; BGL Investment Partners investit cinq millions d’euros dans Lynx New Media Ventures... Dossier principal: Pub & Médias
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En couverture: Stephan Roelants – Un mordu de 2D très animé Stephan Roelants (le fils d’André, alors directeur général de la BIL) est un producteur de films d’animation 2D, à la tête de la société luxembourgeoise Studio 352, fondée en 1997, et de la société de production filiale Melusine, créée deux ans plus tard. Dreamworks, Disney ou Warner ne sont pas que de simples noms sur un écran, mais bel et bien des partenaires d’affaires.
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Aujourd’hui, Stephan Roelants est toujours à la tête de Melusine et de Studio 352 qui est l’une des plus anciennes sociétés d’animation existant en Europe et a évidemment élargi sa palette de compétences à la 3D. Egalement dans cette édition: l’étude Acadys sur la valeur économique de l’informatique; le GPRS arrive; l’édition 2001 du salon Milia; un film tourné au Luxembourg nommé aux Oscars… Dossier principal: Consulting
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En couverture: Dan Arendt – Luxembourg mon amour Celui que l’on appelait volontiers «Monsieur RTL» – il venait d’y passer douze années et était secrétaire général et dernier membre luxembourgeois du comité de direction de l’époque – est devenu associé au sein de la firme Deloitte & Touche. Il y a en charge le développement d’une ligne de services spécialement adaptée aux entreprises du secteur TMT (Technologies-MédiasTélécoms). Aujourd’hui, après un passage par la Chambre des députés, Dan Arendt est retourné chez Deloitte où il est technology, media & telecommunications & public sector leader. Egalement dans cette édition: l’ADSL au Luxembourg: l’apprentissage de la patience; Cebit 2001, enquête sur le commerce électronique au Luxembourg… Dossier principal: Customer Relationship Management
Photo: Patrick Muller
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En couverture: Yves Mersch – A nouvelle monnaie, nouvelle banque centrale A la tête de la Banque Centrale du Luxembourg depuis sa création, en 1998, Yves Mersch évoque les défis majeurs auxquels une telle «jeune» institution est confrontée. A commencer par l’introduction de la monnaie unique européenne, appelée à arriver dans les porte-monnaie des citoyens au 1er janvier 2002. A la BCL de faire en sorte que la transition avec le «bon vieux franc» se passe au mieux. Aujourd’hui, Yves Mersch est toujours le directeur général de la Banque Centrale du Luxembourg. Les attributions de la BCL ont évolué, puisque depuis une loi datant du 24 octobre 2008, elle dispose d’un nouveau pouvoir réglementaire en tant qu’autorité de surveillance en matière de liquidités des établissements de crédit. Egalement dans cette édition: la saga des brevets logiciels; les structures transfrontalières de formation; e-commerce: les clés d’une mutation réussie; étude Luxembourg Media Key Facts… Dossier principal: Grande Région et nouvelle économie
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En couverture: Gerard Lopez – La saga d’un jeune homme pressé Le capital-risque débarque à Luxembourg. Mangrove Capital Partners est l’une de ces sociétés d’investissement de type venture capital. Gerard Lopez, 28 ans, est un de ses fondateurs.
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Aujourd’hui, Gerard Lopez est toujours un des associés dirigeants de Mangrove, qui a signé quelques transactions d’envergure, notamment la revente de Skype à eBay (voir aussi en page p.42). La société détient toujours un portefeuille d’investissements dans des sociétés innovantes en plein développement.
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En couverture: Henri Grethen – L’entrepreneur, nouveau héros du Luxembourg? En marge du forum «Entrepreneuriat dans la Grande Région», le ministre de l’Economie, Henri Grethen, rappelle combien le gouvernement luxembourgeois a toujours souhaité soutenir «l’esprit d’entreprise» dans le pays.
Egalement dans cette édition: la création d’Internaxx; lobbying et intelligence économique; Ducal: la marque luxembourgeoise de cigarettes… Dossier principal: E-shopping et e-banking au Luxembourg
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d’abord par intérim, avant d’être confirmé dans ses fonctions deux mois plus tard…
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Photo: Patrick Muller
Aujourd’hui, Henri Grethen est membre de la Cour des comptes européenne; il siège également à son comité administratif. Après avoir quitté le gouvernement suite aux élections de 2004, ce grand libéral avait, pendant trois ans, présidé la Commission parlementaire du contrôle de l’exécution budgétaire. La promotion de l’esprit d’entreprise au Luxembourg, elle, est toujours brandie comme une des priorités des gouvernements qui se sont succédé depuis.
Egalement dans cette édition: la WebTV d’entreprise; les NTIC au service de la santé; que reste-t-il de la nouvelle économie?… Dossier principal: Les télécoms au Luxembourg
En couverture: André Roelants – Clearstream, le calme après la tempête? La publication du livre de Denis Robert, Révélation$, a déclenché «l’affaire Clearstream». André Roelants, alors président du comité de direction de Dexia BIL, était appelé à la tête de l’institution financière en mai 2001,
Aujourd’hui, la publication de Révélation$, puis de La Boîte Noire, a débouché sur de nombreuses procédures judiciaires. Denis Robert a été condamné pour diffamation à deux reprises et a gagné un troisième procès. Deux de ces procès sont en appel. André Roelants, lui, a été «promu» président du conseil d’administration de Clearstream International. Egalement dans cette édition: Esch-Belval: le Sud contre-attaque; les 40 heures dans l’Horeca; la débâcle de Lernouth & Hauspie; l’évolution du «.lu»… Dossier principal: L’étude Heliview sur le marché de l’IT au Luxembourg
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En couverture: Marc Hoffmann – Dexia, la nouvelle génération s’annonce Le successeur d’André Roelants (parti chez Clearstream) à la tête de Dexia BIL s’appelle Marc Hoffmann, un Luxembourgeois de 43 ans, symbole d’une nouvelle génération de dirigeants.
Photo: Patrick Muller
Aujourd’hui, Marc Hoffmann a quitté Dexia BIL (en juillet 2006) pour créer une nouvelle banque: la Compagnie de Banque Privée, officiellement entrée en activité en mai 2007. Il en est toujours président du comité de direction.
Photo: Frédéric Di Girolamo
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Egalement dans cette édition: les Journées luxembourgeoises de la Qualité… Dossier principal: Bureautec 2001, dixième salon interrégional des nouveaux médias, de la bureautique et des techniques de communication
Photo: Patrick Muller
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En couverture: Edmond Toussing – P&T, une page se tourne A 62 ans, le directeur général des P&T, entré au sein de l’entreprise en 1958, décide de prendre sa retraite après 16 années passées à son poste. Il quitte une structure engagée dans un long processus de mutation, passant de celui d’administration à celui d’entreprise publique. Aujourd’hui, l’Entreprise des P&T a tissé une toile, prenant un certain nombre de participations dans des entreprises clés actives dans l’IT et les services. Le successeur d’Edmond Toussing, Marcel Gross, est toujours en place et s’apprête à être reconduit dans ses fonctions.
En couverture: Gaston Thorn – La légende du siècle A 73 ans, Gaston Thorn a tout connu ou presque. Premier ministre libéral au Luxembourg (le seul non chrétien-social depuis 1945), président de la Commission européenne (le premier Luxembourgeois à avoir occupé ce poste), de l’assemblée générale de l’ONU (le seul Luxembourgeois à avoir jamais occupé ce poste), président du conseil d’administration de la BIL et de la CLT… Son parcours est un roman à lui tout seul. Aujourd’hui, Gaston Thorn n’est plus. Il est décédé le 27 août 2007 à l’aube de ses 79 ans. «Un Luxembourgeois audacieux et un grand Européen», a indiqué le Premier ministre Jean-Claude Juncker à l’heure de lui rendre hommage. Egalement dans cette édition: téléphonie mobile, e-commerce, Internet, TV: Tele2 sur tous les fronts; ça baisse au pays des impôts; l’égalité hommes-femmes en milieu professionnel… Dossier principal: Bilan 2001-tendances 2002: 12 entretiens
Egalement dans cette édition: Luxair et Cargolux entre sérénité et prudence; Coupe du monde de football: zapping forcé au Grand-Duché; Worldcom choisit Contern pour son 4e datacenter européen... Dossier principal: RH, recrutement et fidélisation
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En couverture: Romain Bausch – SES: la conquête de l’Amérique est terminée La Société Européenne des Satellites (SES) s’émancipe au-delà du Vieux Continent. En rachetant GE Americom et en devenant SES Global, elle prend une position de force sur le marché mondial. Son directeur général a accompagné cette mutation.
Photo: Patrick Muller
Aujourd’hui, Romain Bausch est toujours à la tête de la société, alors que SES fête, en 2010, ses 25 ans d’existence. En 2006, il a été désigné décideur économique le plus influent au Luxembourg par paperJam. Egalement dans cette édition: la 38e édition du Festival de l’automobile; les lauréats du Prix de l’architecture 2001; la fin de Marks & Spencer au Luxembourg; le projet de loi sur la liberté d’expression dans les médias… Dossier principal: Place financière
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Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker est toujours Premier ministre du Luxembourg, un poste qu’il occupe depuis le 20 janvier 1995. Les élections de 2009 lui ont permis de renfor-
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En couverture: Jean-Claude Juncker – European superstar Le Premier ministre luxembourgeois est l’un des deux hommes politiques européens (avec le Néerlandais Wim Kok) à être toujours en activité dix ans après avoir signé le Traité de Maastricht (il était alors ministre des Finances), scellant les bases de l’union monétaire européenne qui donnera naissance à l’euro. Difficile de trouver plus «europhile» que lui… C’est la première fois que la cover de paperJam n’est pas une photo.
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cer davantage encore l’immense popularité qui est la sienne au Luxembourg. Egalement dans cette édition: la naissance de Tango TV; la restructuration de Prime sphere; un an de bilan de e-Luxembourg; les débuts encourageants de Viva… Dossier principal: Pub & Médias
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Aujourd’hui, Denis Robert a décidé de ne plus s’exprimer publiquement sur les «affaires Clearstream». Car à celle déclenchée par la publication de ses deux livres est venue s’ajouter une autre, à la fois «franco-française» et «politico-politicienne», sur fond de listings trafiqués et de dénonciation calomnieuse... Egalement dans cette édition: l’opérateur de télécommunication Cegecom s’attaque au marché résidentiel; la Fiduciaire Générale du Luxembourg devient Deloitte & Touche Fiduciaire; assurance auto: le Luxembourg se bat pour le principe du bonus-malus; la débâcle de la société de transports Kralowetz. Dossier principal: Industrie
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Egalement dans cette édition: timides warrants au Luxembourg; Codic se développe au Luxembourg; création d’un label de qualité pour les sites d’e-commerce; les nommés aux Trophées F/P/C/… Dossier principal: Télécoms
Nº 21 En couverture: Donato Rotunno & Eddy Géradon-Luyckx – Tarantula goes to Cannes La production audiovisuelle au Luxembourg se porte de mieux en mieux. Démonstration avec les fondateurs de Tarantula, réseau européen de sociétés indépendantes, en route pour l’édition 2002 du Festival de Cannes, avec le long métrage Une part du ciel, qui met en scène la résistance de femmes détenues et d’un groupe d’ouvrières dans une usine. Aujourd’hui, Tarantula est toujours actif entre le Luxembourg, la Belgique, la France et la Suisse. Donato Rotuno y est toujours très actif. Eddy GéradonLuyckx, lui, a revendu ses parts dans la société, et continue sa carrière de producteur. Le film Une part du ciel, présenté à divers festivals, a, pour sa part, été primé au
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Photo: Frédéric Di Girolamo
En couverture: Monsieur R. – L’emmerdeur En écrivant le livre Révélation$, complété par La Boîte Noire, le journaliste français Denis Robert a déclenché un tourbillon médiatico-judiciaire autour de Clear stream. Pas grand monde, au Luxembourg, n’a pris le risque de vraiment creuser le sujet ni celui de lui donner la parole. L’initiative de paperJam avait pour but premier de porter sur la place publique un débat complexe et de faire réagir les milieux concernés…
Aujourd’hui, Marie-Claude Beaud est la directrice du Nouveau Musée National de Monaco, dont elle a pris la tête le 1er avril 2009. Son aventure avec le Mudam s’est achevée brutalement en 2008, au terme d’un conflit ouvert avec le conseil d’administration.
Photo: David Laurent
Photo: Frédéric Di Girolamo
En couverture: Marie-Claude Beaud – Art & Business au Luxembourg Le chantier du Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (plus aisément appelé Mudam) avance. Près de quatre ans avant son ouverture officielle, sa directrice, Marie-Claude Beaud, s’active en coulisses pour constituer la collection propre du musée.
Festival international du Film de Buenos Aires en 2003 (Prix d’interprétation féminine pour Séverine Caneele). Egalement dans cette édition: Le Jeudi fête ses cinq ans; l’UMTS revient au premier plan; Cegecom s’attaque au marché de la téléphonie fixe et de l’Internet résidentiels; Andersen Luxembourg disparaît; le faux départ de Christian Heinzmann de la direction de Luxair… Dossier principal: Formation
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En couverture: Olivier Haller – Cora débarque à Foetz Après Cactus et Auchan, une troisième enseigne de supermarchés s’établit au Grand-Duché: Cora, qui ouvre un hyper à Foetz.
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Egalement dans cette édition: le départ du Tour de France cycliste au Luxembourg; les 25 ans de Swift, Esch-Belval épisode 1; Millicom vend MACH… Dossier principal: Internet solutions
Photo: Andrés Lejona
Photo: Frédéric Di Girolamo
Aujourd’hui, toujours directeur du magasin à Foetz, Olivier Haller a été promu, en janvier 2009, à 45 ans, directeur général de Cora Belgique et Luxembourg.
En couverture: Georges Schmit – Les bons plan(t)s de la SNCI La Société Nationale de Crédit et d’Investissement, instrument public incontournable dans le développement économique du Luxembourg, fête ses 25 ans en 2002. Tour d’horizon avec son président sortant, Georges Schmit.
Nº 23 mutation de ce qui n’était, dans les années 60, qu’une vaste étendue agricole.
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Aujourd’hui, Fernand Pesch est le président du conseil d’administration de la Compagnie Luxembourgeoise d’Entreprises (CLE). Atteint par la limite d’âge dans ses fonctions de président du Fonds du Kirchberg, il y a été remplacé par Patrick Gillen, toujours en poste.
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En couverture: Fernand Pesch – Kirchberg, ville nouvelle En place depuis vingt ans, le président du Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg, l’établissement public en charge du développement de ce quartier d’affaires, évoque l’extraordinaire
Aujourd’hui, la SNCI est présidée par Gaston Reinesch. Georges Schmit, lui, administrateur général au ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, a été nommé fin 2009 consul général du Luxembourg à San Francisco. Egalement dans cette édition: l’exploitant cinématographique luxembourgeois acquiert le néerlandais Polyfilm; la faillite d’Aurora, gestionnaire de la plate-forme de TV numérique SelecTV; la mort de Jan Stenbeck, le fondateur de Millicom et Tele2, maison mère de l’opérateur Tango… Dossier principal: Le futur de la place financière
Egalement dans cette édition: les lauréats de l’édition 2002 du concours 1,2,3, Go; le dépôt de marques via Internet; Norbert Friob parle commerce; Ernst & Young Luxembourg reprend les activités d’Andersen Luxembourg… Dossier principal: Audiovisuel
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En couverture: Georges Lentz – Le patron discret de Bofferding Et s’il n’en reste qu’un… La Brasserie Nationale-Bofferding est le dernier grand brasseur indépendant luxembourgeois. Son administrateur délégué revient sur les clés du succès du passé… et du futur. Aujourd’hui, la Brasserie Nationale est dirigée par Frédéric de Radiguès, qui a pris les rênes du groupe en 2006. Georges Lentz est toujours administrateur délégué. Egalement dans cette édition: les élections 2004 se préparent déjà; bilan de la Software Internet Expo 2002; enfin une Sacem à Luxembourg… Dossier principal: Entrepreneuriat
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En couverture: Den Neie Feierkrop – Le gang de la presse court toujours Quelques mois avant de fêter son dixième anniversaire, le seul vrai journal satirique indépendant luxembourgeois dévoile ses secrets de fabrication. Aujourd’hui, Den Neie Feierkrop est toujours le seul vrai journal satirique indépendant luxembourgeois.
Photo: Frédéric Di Girolamo
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En couverture: Christian Heinzmann – La nouvelle Luxair va arriver La compagnie nationale aérienne, qui n’est pas trop mal sortie de la crise post-11 septembre, se prépare à une petite cure de jouvence de son image. Son directeur général, le Belge Christian Heinzmann s’en explique. L’interview a été réalisée le 15 octobre. Le 6 novembre, jour de la livraison des fichiers à l’imprimeur, un Fokker 50 de Luxair assurant la liaison Berlin-Luxembourg, avec 22 passagers et membres d’équipage s’écrase à Niederanven. Il n’y a que deux survivants. Il était trop tard pour changer le sujet... Aujourd’hui, la compagnie Luxair est dirigée par Adrien Ney, qui a succédé en février 2005 à Christian Heinzmann, «démissionné» de ses fonctions. Ce dernier, après avoir dirigé Albanian Airlines à Tirana, est revenu à
Egalement dans cette édition: la création de PwC Academy; l’arrivée au Luxembourg de Raval Europe; les développements de Mangrove Capital Partners et de BCE; le flash-back de l’année 2002… Dossier principal: Espace et Workflow
Luxembourg en janvier 2008, à la tête de la compagnie de taxi aérien Luxaviation. Il n’y restera que deux ans à peine… Egalement dans cette édition: la faillite de Made By Sam’s; Renault organise au Luxembourg le lancement européen de Megane 2; l’inauguration de la Luxembourg School of Finance; Dieter Eixler, nouveau président de la Fédération des Jeunes Dirigeants d’Entreprise de Luxembourg… Dossier principal: RH et Communication
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secteur. Rencontre avec Martin Heyse (DTZ), Romain Muller (Jones Lang LaSalle) et Pitt Pirrotte (Property Partners). Aujourd’hui, si Romain Muller est resté fidèle à JLL, Martin Heyse, lui, dirige désormais BNP Paribas Real Estate, alors que Pitt Pirrotte, après avoir revendu ses parts dans Property Partners, se consacre désormais à une nouvelle société, Property Partners Residential. Au Luxembourg, fin 2009, le stock d’espace de bureaux était de 3,3 millions de m2, avec un marché dominé par cinq acteurs: Property Partners, DTZ, Jones Lang LaSalle, CB Richard Ellis et BNP Paribas Real Estate.
En couverture: Les Seigneurs des locaux – Immobilier d’affaires: 2 millions de m2 En 2002, le stock global de surfaces de bureaux a dépassé les 2 millions de m2 au Luxembourg. Le marché reste très dynamique et les principaux acteurs ne peuvent que s’en réjouir, tout en conservant une certaine prudence devant les évolutions cycliques de ce
Aujourd’hui, Anne Brasseur a quitté ses fonctions au gouvernement après les élections de 2004. Redevenue échevin à la Ville de Luxembourg en 2005, elle a décidé de se retirer en juillet 2009. Elle siège toujours à la Chambre des députés. Le site www.lifelong-learning.lu constitue toujours la plate-forme principale de la formation continue au Luxembourg. Il propose près de 3.200 formations en ligne offertes par quelque 75 organismes agréés.
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Egalement dans cette édition: la création de Quest; le Luxembourg encore pionnier en matière d’OPC; l’arrivée de Jean-Marc Fandel à la tête de Cetrel; la création de la CNPD… Dossier principal: Automobile
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Egalement dans cette édition: la fin des émissions de Tango Sunshine; la bonne année 2002 de Banque Degroof Luxembourg; la préparation des accords de Bâle II… Supplément spécial: Pubs & Médias
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En couverture: Julian Presber – State Street à contre-courant Alors que la crise financière post-septembre 2001 continue, State Street Bank, banque spécialisée dans les services aux institutions financières, continue à se développer. Administrateur délégué depuis un an, Julian Presber en explique les raisons.
Photo: Frédéric Di Girolamo Photo: Eric Chenal
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En couverture: Anne Brasseur – Le goût de l’effort Rencontre avec la ministre libérale de l’Education et de la Formation professionnelle, au moment du lancement du portail www.lifelong-learning.lu, destiné à soutenir le principe «d’apprentissage tout au long de la vie», trois ans tout juste après l’entrée en vigueur de la loi du 22 juin 1999 sur la formation professionnelle.
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Aujourd’hui, Julian Presber, 51 ans, est coordinateur des relations avec le centre financier à l’Université du Luxembourg. Il a rejoint l’institution fin 2009, quelques mois après avoir quitté ses fonctions à la tête de State Street Bank. La banque, elle, qui emploie quelque 500 personnes au Luxembourg, fête en 2010 son vingtième anniversaire. Egalement dans cette édition: 1,2,3 Go change de formule; l’informatique à l’aide de la lutte contre la fraude et le blanchiment; une bonne année 2002 pour Bofferding… Dossier principal: Solutions IT pour le secteur financier
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Nº 31 En couverture: Bob Kneip & JeanLuc Mines – The Persuaders Rencontre avec deux entrepreneurs luxembourgeois: Bob Kneip et Jean-Luc Mines. Le thème des débats: l’entrepreneuriat, le management, l’avenir économique du Luxembourg.
En couverture: Henri Grethen et Serge Allegrezza – Réformes, mission impossible? Depuis le 1er avril, Serge Allegrezza est à la tête du Statec, l’institut de statistiques quadragénaire qui se prépare à une réforme de son fonctionnement. Sous l’œil bienveillant du ministre de l’Economie Henri Grethen, aux prises avec une croissance très modeste comparée aux années d’opulence de la fin de la décennie précédente. Aujourd’hui, Serge Allegrezza est toujours à la tête du Statec. Il est également directeur de l’Observatoire de la Compétitivité et occupe, en 2010, la présidence du Conseil Economique et Social. Henri Grethen, lui, a quitté le gouvernement après les élections de 2004. Il est membre de la Cour des comptes européenne depuis le 1er janvier 2008.
Aujourd’hui, Bob Kneip (Kneip) et Jean-Luc Mines (Mikado) sont toujours à la tête des entreprises qu’ils ont fondées respectivement en 1993 et en 2000. Egalement dans cette édition: les industries luxembourgeoises font de la résistance; le Tribunal du brevet communautaire siégera au Luxembourg; le bilan du CeBit 2003… Dossier principal: Télécoms
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Egalement dans cette édition: la portabilité des numéros de téléphone mobile; la création de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment; les élections sociales approchent; gel des embauches chez Luxair… Dossier principal: Marketing
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En couverture: Lydia Mutsch – Esch/Alzette strikes back La ville d’Esch-sur-Alzette bouillonne. Que ce soit dans les domaines de la culture ou de l’économie, elle se positionne de plus en plus comme une alternative à Luxembourg-Ville. Rencontre avec sa bourgmestre… Aujourd’hui, Lydia Mutsch, 49 ans, est toujours bourgmestre de la Métropole du Fer, une fonction qu’elle occupe depuis juin 2000. Egalement députée (LSAP) depuis juillet 1989, elle occupe la fonction de vice-président du bureau de la Chambre des députés depuis juillet 2009. Egalement dans cette édition: «Soft launch» de l’UMTS par Tango; Crédit européen devient ING Luxembourg; les premiers pas, timides, du e-learning… Dossier principal: Assurances
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Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker est toujours Premier ministre du Luxembourg. Il est également président de l’Eurogroupe depuis la création de cette institution réunissant les ministres européens des Finances.
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Egalement dans cette édition: où en est la culture au Luxembourg?; étude annuelle KPMG sur les salaires du secteur financier; Moneecard, un nouveau mode de paiement par carte; les dix ans de Bizart… Dossier principal: Bureautec
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En couverture: Yves Wagner – L’image du Luxembourg en question Dirigeant historique de la BGL, Yves Wagner a choisi de partir vers de nouveaux horizons. Une décision très symbolique de la nouvelle donne en matière d’autonomie décisionnaire de la place financière. Aujourd’hui, Yves Wagner est membre du conseil d’administration de MDO Services, structure issue en 2008 de la fusion entre The Directors’ Office, société qu’il a co-fondée avec Patrick Zurstrassen, et Mercuria Services.
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En couverture: Jean-Claude Juncker – Elections 2004: une rentrée politique? C’est le début de la dernière année parlementaire de la législature 1999-2004, dirigée par Jean-Claude Juncker. Etat des lieux avec les principaux représentants des partis siégeant au Parlement…
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En couverture: Maurice Lam (Deloitte) – L’opportunité dans la crise Alors que le scandale Enron aux Etats-Unis a amené les grands cabinets internationaux à scinder leurs activités d’audit et de conseil, Deloitte persiste dans une stratégie multi disciplinaire. Son managing partner à Luxembourg explique pourquoi.
Egalement dans cette édition: la DLU: amnistie internationale en Belgique?; les réviseurs d’entreprise sous surveillance externe; la loi sur les faillites mal appliquée; lancement du réseau Cassis au CRP Henri Tudor… Dossier principal: Immobilier
Aujourd’hui, Deloitte est le deuxième plus important cabinet d’audit et de conseil de la Place, avec 1.100 employés et 65 associés. Maurice Lam a cédé sa place, au 1er juin 2010, à Yves Francis, 42 ans. Egalement dans cette édition: présentation des élections sociales; la nouvelle législation sur les PSF; la réforme de l’Administration des bâtiments publics; le bilan de Bureautec 2003… Dossier principal: Productivité
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En couverture: 1983-2003 – Utopia’Suspects De l’ambiance ciné-club à l’avènement d’un groupe international coté en Bourse: retour sur le parcours des fondus de cinéma à l’origine de la création d’Utopia. Une saga 100% luxembourgeoise.
Aujourd’hui, Pierre Gramegna est toujours directeur de la Chambre de Commerce, qui compte quelque 40.000 membres affiliés occupant plus de 200.000 personnes et représentant 80% du PIB.
Photo: David Laurent
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En couverture: Pierre Gramegna – Une nouvelle vie pour la Chambre de Commerce Six mois après sa prise de fonction, le nouveau directeur de la Chambre de Commerce détaille la nouvelle organisation de l’institution qui vient, en outre, de prendre possession de ses nouveaux locaux au Kirchberg.
Egalement dans cette édition: paperJam change de format. Mais aussi de diffusion. De 6.000 exemplaires, le tirage passe ainsi à 20.000 exemplaires; l’étude annuelle de KPMG sur les progiciels bancaires; la création de .dok; l’arrivée d’AOL et d’Amazon au Luxembourg; LuxTrust: la dernière ligne droite… Dossier principal: Automobile
Aujourd’hui, Nico Simon est toujours administrateur délégué du groupe. Joy Hoffmann est responsable cinéma au CNA. Luc Nothum s’est replongé dans son métier d’opticien et Jean-Paul Thilges est critique cinéma.
Nº 39 En couverture: Bintz-Koster – Vox.mobile, le grand challenge Jean-Claude Bintz et Pascal Koster, deux piliers de l’opérateur de téléphonie mobile Tango, sont partis pour se lancer dans l’aventure d’un nouvel opérateur luxembourgeois: Vox.mobile. Un acteur 100% luxembourgeois, soutenu par des investisseurs institutionnels locaux. Photo: David Laurent
Egalement dans cette édition: l’Université du Luxembourg a un nouveau recteur; Luxcommunications, le quatrième acteur mobile au Luxembourg; les 50 ans du Land; le pays en mal de confiance?; la concurrence réformée… Dossier principal: Executive women 2004
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Aujourd’hui, Voxmobile, officiellement lancé en mai 2004, a été racheté en mai 2007 par l’opérateur belge Mobistar (filiale de France Telecom). En octobre 2009, il a changé de nom pour devenir Orange. Jean-Claude Bintz a quitté la société fin 2008 pour lancer une nouvelle société de conseils, Lakehouse. Pascal Koster, lui, est resté et occupe aujourd’hui les fonctions de chief technology officer (CTO) de Mobistar. Egalement dans cette édition: les nommés des Trophées F/P/C/2003; Eldoradio change de peau; la promotion du secteur financier... Dossier principal: Communication
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En couverture: Welcome L’Union européenne s’élargit. Dix nouveaux membres viennent rejoindre «les Quinze». Gros plan sur des entreprises luxembour geoises déjà actives dans ces «nouveaux» pays.
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Photo: David Laurent
Illustration: Thomas Brodahl
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En couverture: Programmes électoraux 2004 – Quelles visions pour l’économie? A deux mois des élections législatives du 13 juin, gros plan sur douze thématiques économiques clés (chômage et emploi, conjoncture, développement durable, diversification économique, éducation et formation continue, égalité des chances, entrepreneuriat, finances publiques, infrastructures, place financière, politique internationale, société de l’information) et les réponses de chacun des partis candidats.
Aujourd’hui, l’Union européenne compte 27 membres. A ces dix pays de 2004 (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie) sont venues s’ajouter la Bulgarie et la Roumaine (en 2007). Egalement dans cette édition: le groupe Saint-Paul garde la foi; les Foires Internationales s’apprêtent à changer de nom; élections 2004: les principaux dirigeants politiques du pays côté jardin; la présidence luxembourgeoise de l’UE un an avant... Dossier principal: Outsourcing
Aujourd’hui, le parti chrétien-social est toujours au pouvoir, comme il l’a presque toujours été depuis 1945 (avec une seule législature dans l’opposition, entre 1974 et 1979). Son allié de coalition entre 1999 et 2004, le parti libéral, fut battu en juin 2004 par le parti socialiste. En 2009, le même duo CSV-LSAP fut reconduit à la tête du pays. Egalement dans cette édition: Cetrel poursuit sa mue; les nouveaux Professionnels du Secteur Financier; offensive de Cegecom sur l’ADSL; convention collective du secteur bancaire: en route vers la conciliation; la 8e nuit des Trophées F/P/C/… Dossier principal: Télécommunications
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Illustration: Thomas Brodhal et xGraphix
En couverture: Elections 2004 – 13 Juin – Jean Asselborn, Jean-Claude Juncker, François Bausch, Lydie Polfer Dernière ligne droite avant les élections législatives de 2004. Entretien avec le sociologue Fernand Fehlen. Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker (CSV) est toujours Premier ministre. Jean Asselborn (LSAP) est vice-premier ministre. François Bausch (Déi Gréng) est député et premier échevin de la Ville de Luxembourg; Lydie Polfer (DP) est échevin de la Ville de Luxembourg.
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Egalement dans cette édition: Alain Georges quitte Luxair; TangoTV tente une relance; Mikhaïl Gorbatchev en visite au Luxembourg; la Bourse de Luxembourg veut «réinventer l’avenir»… Dossier principal: RH
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Photo: David Laurent
En couverture: 110.000 frontaliers – On the road again 1.500 lecteurs de paperJam ont participé à la grande consultation sur Internet «Vous, les frontaliers», destinée à mieux cerner les comportements et les attentes des travailleurs frontaliers en matière d’emploi, d’infrastructures, de consommation, d’offre culturelle et de politique.
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Photo: David Laurent. Illustration: Glauco Diógenes
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En couverture: Jeannot Krecké – «Modernisons le Luxembourg» Les élections du 13 juin ont changé la donne politique du pays. Exit le DP et retour du LSAP dans la coalition gouvernementale, cinq ans après sa défaite de 1999. Le nouveau ministre, socialiste, de l’Economie s’appelle Jeannot Krecké et estime que le «Luxembourg doit redevenir une place où l’on ose prendre un risque». Aujourd’hui, Jeannot Krecké est toujours en poste, mais il peut désormais se consacrer à 100% à cette mission. Le ministère des Sports, qui lui avait été aussi confié en 2004, est passé, en 2009, dans les mains de Romain Schneider. Egalement dans cette édition: Atoz sur les fonts baptismaux; IEE change d’actionnaires; Will Kreutz lance Addedvalue; présentation du salon Software & IT Solutions Expo… Dossier principal: La restauration d’affaires
Aujourd’hui, les travailleurs frontaliers sont plus de 145.000, dont plus de la moitié viennent de France. Egalement dans cette édition: Tetris: une révolution mondiale made in Luxembourg; les 25 ans de Binsfeld; élections: Jean-Claude Juncker superstar; la nouvelle loi sur les droits d’auteur; la loi anti-blanchiment retardée; Michel Wurth, nouveau président de la Chambre de Commerce… Dossier principal: Place financière
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Photo: Eric Chenal
Aujourd’hui, Romain Bausch occupe toujours les fonctions de président et CEO de la société, devenue SES en 2007 et qui est toujours le numéro un mondial du secteur. Egalement dans cette édition: T.TV: à la recherche de la convergence; l’IVL en question; convention collective dans le secteur bancaire: le suspense demeure; mutations stratégiques pour eBRC … Dossier principal: Assurance vie
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En couverture: Nicolas Schmit – Europe, capitale Luxembourg Le Luxembourg s’apprête à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne. Ministre socialiste délégué aux Affaires étrangères depuis les élections du 13 juin, Nicolas Schmit s’est vu confier la mission de préparer le terrain… Aujourd’hui, Nicolas Schmit est toujours au gouvernement, mais à la suite des élections de 2009, il a hérité du portefeuille du ministère du Travail et de l’Emploi.
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Aujourd’hui, Nicolas Buck est toujours à la tête de Victor Buck Services, qui fut le premier prestataire de services à obtenir le nouveau statut de PSF créé par la loi du 2 août 2003 (en tant qu’agent de communication à la clientèle). En juin 2009, il a dû se résoudre à fermer le site luxembourgeois de Qatena (ex-Imprimerie Victor Buck).
Illustration: Glauco Diógenes
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Photo: Andrés Lejona
En couverture: Global manager – 2004, année Romain Bausch SES Global a négocié au mieux le fort ralentissement économique post-septembre 2001 et a jeté les bases d’une forte croissance pour les années à venir. A sa tête, Romain Bausch, tout juste primé à deux reprises lors des derniers «Best Managed Satellite Operator of the Year».
En couverture: Nicolas Buck – Entrepreneur de l’année Pour la première fois au Luxembourg, Ernst & Young organise le concours «Entrepreneur de l’année» déjà éprouvé dans de nombreux autres pays. Et le vainqueur 2006 est… Nicolas
Egalement dans cette édition: les CFL face à la libéralisation des marchés; culture et business à la Rockhal; Securewave: succès 100% luxembourgeois; le rapport du Pr. Fontagné; l’année internationale du microcrédit… Dossier principal: Conseil en stratégie
Egalement dans cette édition: UMTS: Orange jette l’éponge au Luxembourg; le DP change de tête; les premiers pas du médiateur; Luxtrust: les banques jouent la montre … Dossier principal: Immobilier de bureaux
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Photo: Andrés Lejona
En couverture: Marco Walentiny – Luxinnovation: 20 ans A l’occasion du 20e anniversaire de l’agence nationale luxembourgeoise pour la promotion de l’innovation et de la recherche, son président, Marco Walentiny, plaide pour que les réflexions concernant l’innovation et la recherche deviennent un réflexe naturel pour tout type d’entreprise.
Aujourd’hui, Marco Walentiny occupe toujours (et ce, depuis 1998) la présidence de Luxinnovation, qui a fêté fin 2009 ses 25 ans d’existence. Egalement dans cette édition: Luxair table sur un break even pour fin 2005; première phase du Protocole de Kyoto; la promotion de la place financière… Dossier principal: Automobile
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En couverture: Gast Waltzing – Music Maker pro La première participation officielle du Luxembourg au salon Midem à Cannes marquera-t-elle le commencement d’une nouvelle ère pour l’industrie musicale du pays? Eléments de réponse avec un compositeur, musicien, arrangeur, orchestrateur et chef d’orchestre, le seul Luxembourgeois à disposer du statut de sociétaire définitif de la Sacem. Aujourd’hui, Gast Waltzing, 54 ans, dirige toujours, avec son épouse Maggie Parke, le label WP Records, créé en 2004, et la société de production WP Production (2005). Deux entités dans la continuité du studio d’enregistrement WP Audio, né en 2001. Egalement dans cette édition: Primesphere: visa pour l’Europe; des ambitions pour Supercard; Rolf Tarrach arrive à l’Université du Luxembourg; Le Foyer prépare son déménagement… Dossier principal: Communication
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coulisses méconnues d’un secteur très populaire avec le directeur de la Loterie nationale. Aujourd’hui, Léon Losch est toujours à la tête de la société. En 2008, 9.528.859 tickets de jeu ont été vendus pour un montant récolté de 96,16 millions d’euros, dont 16,28 ont été reversés aux œuvres caritatives.
Photo: Andrés Lejona
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Photo: Andrés Lejona
En couverture: Léon Losch – Loterie nationale Les Luxembourgeois n’échappent pas à la folie des jeux de hasard. Tirages au sort, tickets à gratter, voire salles de jeux: une industrie qui brasse de considérables sommes d’argent, dont une grande partie est reversée dans l’économie nationale. Découverte des
En couverture: Charles Kieffer – Services gagnants Depuis… 1946, Charles Kieffer dirige sa propre entreprise, avec la même passion et la même énergie. Retour sur un parcours entrepreneurial de bientôt 60 ans… Aujourd’hui, Charles Kieffer, âgé de 89 ans, est toujours directeur général du groupe CK, actif dans les solutions bureautiques, l’archivage numérique, mais aussi… dans le domaine Fitness-SantéDétente avec le CK Sport Center.
Egalement dans cette édition: Utopia investit dans le numérique; les opérateurs télécoms alternatifs s’associent; Claude Wiseler présente le plan directeur de gouvernance électronique; Luxorr sur les fonts baptismaux; Traité de Lisbonne: «Oui» ou «Non»?... Dossier principal: Mobilier
Nº 52 En couverture: Vincent Delwiche – Agora, une renaissance pour le Sud Sur les friches industrielles de Belval-Ouest, le plus grand projet architectural et urbanistique de ce début de siècle est en marche. Le premier concert à la Rockhal est programmé pour le 19 juin. C’est la société Agora qui est en charge du développement de ce chantier pharaonique de 650 hectares. Son directeur en détaille les enjeux. Photo: Andrés Lejona
Egalement dans cette édition: voyants au vert pour Luxexpo; Cargolux doit choisir: Boeing ou Airbus?; mission économique en Inde; interview de Victor Rod, directeur du Commissariat aux Assurances … Dossier principal: Place financière
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Aujourd’hui, Belval continue de grandir. Un grand centre commercial, une zone résidentielle, un centre d’affaires, puis, plus tard, un site unique pour l’Université… Objectif final: accueillir plus de 5.000 nouveaux habitants et 20.000 occupants ou utilisateurs quotidiens sur une surface développée de près de 1,3 million de m² sur 69 ha constructibles. Egalement dans cette édition: Internet Business Trophy 2004/2005; les industries culturelles en manque de moyens; Design & Communication Awards 2005: les nommés; Jean Meyer, nouveau président de l’ABBL… Dossier principal: Télécoms
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Photo: Andrés Lejona
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Illustration: Angel de Franganillo
En couverture: Rolf Tarrach – L’Université fait sa rentrée C’est la première rentrée officielle pour la toute nouvelle Université du Luxembourg, conduite par son tout nouveau recteur, arrivé en début d’année suite au décès de son prédécesseur François Tavenas. La machine est désormais lancée, mais des décisions clés quant à son avenir sont encore en suspens. En couverture: Colloque ICANN 2005 – Vinton Cerf, Guest Star à Luxembourg Il est considéré comme un des pères de l’Internet, en tant que co-inventeur (avec Bob Khan) du protocole TCP/IP qui est à la base de tous les échanges de données en ligne. Et il est en visite au Luxembourg, à l’occasion de l’édition 2005 du colloque ICANN, l’organisme international en charge du bon fonctionnement opérationnel de la toile. Aujourd’hui, Vinton Cerf a 67 ans. Il est entré en mai 2006, avec Bob Kahn, dans le National Inventors Hall of Fame. A la mi-2005, Internet comptait quelque 1 milliard d’utilisateurs. Cinq ans plus tard, ce chiffre a doublé…
Aujourd’hui, Rolf Tarrach, 62 ans, a été reconduit pour cinq années supplémentaires à la tête de l’Université du Luxembourg. Egalement dans cette édition: l’Imprimerie Victor-Buck se donne les moyens de ses ambitions; les lauréats 2005 de 1,2,3, Go; deux pôles de compétitivité en Lorraine; les 200 ans de la banque Pictet; the R&D culture in Luxembourg… Dossier principal: Elections communales
Egalement dans cette édition: T.TV lance de nouveaux services mobiles; la présidence européenne luxembourgeoise vue par Gaston Thorn; culture et économie, économie et culture; interview d’Edouard Carmignac, le fondateur de Carmignac Gestion… Dossier principal: RH et Formation
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Nº 55 Photo: Andrés Lejona
En couverture: Mangrove Capital Partners – Skype/eBay: le coup de maître L’opérateur Skype Technologies, fleuron de la téléphonie sur IP, créé et établi au Luxembourg, est racheté par le groupe de vente en ligne eBay. Montant de la transaction: 2,2 milliards d’euros dans une première phase (et 1,3 milliard prévus dans une seconde étape). Derrière la transaction se trouve Mangrove Capital Partners et ses trois fondateurs: Gerard Lopez, Marc Tluszcz et Hans-Jürgen Schmitz.
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Aujourd’hui, Skype a de nouveau changé de mains, eBay ayant cédé, en septembre 2009, 65% de ses parts à un groupe d’investisseurs parmi lesquels Silver Lake Partners et Andreessen Horowitz. Mangrove Capital Partners et ses trois fondateurs sont toujours actifs, pour leur part, dans le domaine du venture capital et détiennent un large portefeuille de sociétés actives dans les TIC, notamment.
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Egalement dans cette édition: l’indexation automatique des salaires en question; design et croissance économique; la culture du ROI en informatique; l’Alfi en tournée aux Etats-Unis; menaces de fermetures pour la Smart… Dossier principal: Assurances
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2005 Photo: Andrés Lejona
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En couverture: Carlo Thill (Fortis Banque Luxembourg) – La page BGL se tourne Adieu BGL et bonjour Fortis Banque Luxembourg. L’intégration de la banque luxembourgeoise, fondée en 1919, au sein du mastodonte de bancassurance belgo-néerlandais Fortis s’achève avec son changement de nom, «mais pas la perte de son identité» affirme le président de son comité de direction, Carlo Thill. Aujourd’hui, BGL est (presque) redevenue BGL. Le démantèlement du groupe Fortis, à l’automne 2008, a rendu, un temps, son appellation d’origine
à la banque, avant un autre rapprochement avec le groupe français BNP Paribas. Ainsi est né BGL BNP Paribas, premier groupe bancaire du pays avec plus de 4.000 collaborateurs. Carlo Thill y occupe la co-présidence du comité de direction, aux côtés d’Eric Martin. Egalement dans cette édition: le Prix Luxembourgeois de la Qualité 2005; Thiel Logistik se relance; fin de parcours pour Supercard; le premier rapport annuel du médiateur; interview de Philippe Maystadt, président de la Banque Européenne d’Investissement… Dossier principal: Immobilier
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Photo: Andrés Lejona
En couverture: Concurrence fiscale – La bonne fortune de Luc Frieden paperJam inaugure une nouvelle formule avec le ministre du Trésor et du Budget, au moment où entre en vigueur une retenue à la source de 10% sur les revenus de l’épargne et l’impôt sur la fortune est aboli. Deux décisions qui redonnent au Luxembourg une position fiscalement intéressante vis-à-vis de ses voisins. Le «faste» de la photo de couverture, dont l’impact a surpris tant le «modèle» que la rédaction, fera couler beaucoup d’encre quant aux ambitions présumées de Luc Frieden de devenir «calife à la place du calife».
Aujourd’hui, Luc Frieden est toujours au gouvernement, devenu ministre des Finances et, à ce titre, interlocuteur plus que jamais privilégié de la place financière. Au niveau européen, le débat autour de la fiscalité de l’épargne, de l’échange d’information et du secret bancaire continue de faire rage. Egalement dans cette édition: LuxTrust est enfin lancée; Luxembourg et Grande Région 2007, Capitale européenne de la Culture, un an avant; Cegecom et VSE Net donnent naissance à Artelis; les 50 ans de RTL Télé… Dossier principal: Conseil et stratégies
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Aujourd’hui, Jean-Claude Finck est toujours à la tête de la Spuerkeess, dont le statut particulier de banque «de l’Etat» lui a permis de passer sans trop d’encombres la crise financière, récupérant même une partie de la clientèle des autres grandes banques, échaudée par les menaces qui ont pesé sur ces établissements.
En couverture: 150 ans de la BCEE – Jean-Claude Finck sort de l’ombre Entre tradition et modernité, la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, dont la création en 1856 coïncide avec les premiers grands développements économiques du pays, est la plus ancienne institution financière du pays. Son directeur, Jean-Claude Finck, en poste depuis près de deux ans, cultive l’efficacité dans la discrétion…
Egalement dans cette édition: the new liberalisation laws concerning the right of establishment; interview avec Jean Meyer, le nouveau président de l’ABBL; directives européennes: le retard du Luxembourg; le haut-débit arrive en Moselle… Dossier principal: Automobile
Dix numéros dans une année. Dix lettres pour le mot «Luxembourg». L’occasion était trop belle pour ne pas imaginer reproduire le nom du pays, sur la tranche des magazines, tout au long de cette année 2006…
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Aujourd’hui, Lakshmi Mittal est à la fois président du conseil d’administration et CEO d’ArcelorMittal, le groupe numéro un mondial du secteur, né de la fusion finalement concrétisée en juillet 2006. Egalement dans cette édition: AOL, Amazon, Apple, Skype… la diversification économique passera par le net; une nouvelle ambassadrice américaine au Luxembourg; promoting Luxembourg as an intellectual Property hub… Dossier principal: Communication
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s’accélérer, avec ou sans les syndicats.
En couverture: Finances publiques – Les mauvais comptes de faits Confronté à un déficit et à un taux de chômage qui vont croissant, le chef du gouvernement a procédé à un remaniement ministériel afin de décharger les ministres clés de certains portefeuilles. Les discussions visant à réduire les dépenses de l’Etat devront
Aujourd’hui, le Luxembourg, touché par la crise économique, présente une position économique particulièrement délicate, avec une chute de 3,9% du PIB en 2009, un taux de chômage qui dépasse les 6% et une dette publique de 5,6 milliards d’euros (soit 14,9% du PIB) qui devrait atteindre 7,2 milliards fin 2010 (18,3% du PIB).
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Photo: Andrés Lejona
Photo: David Laurent
En couverture: Arcelor/Mittal Steel – Lakshmi Mittal aux portes du Luxembourg Coup de tonnerre le 27 janvier: le groupe sidérurgique indien Mittal Steel annonce son intention de lancer une OPA sur Arcelor. C’est le branle-bas de combat au Luxembourg et en France, notamment, où cette opération est jugée hostile. Lakshmi Mittal fait peur, mais il s’apprête à devenir l’homme fort du groupe. Un formidable bras de fer économico-politique est entamé…
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En couverture: Marc Hoffmann – Dexia BIL, made in Luxembourg Le président du comité de direction de Dexia BIL revient sur les 150 ans d’histoire de la banque, vécus en osmose avec le dévelop pement économique du pays. Aujourd’hui, Marc Hoffmann, 52 ans, n’est plus chez Dexia BIL. En juillet 2006, il quitte la direction de la banque et annonce, quelques mois plus tard, la création de la Compagnie de Banque Privée dont il prend la tête. Egalement dans cette édition: la promotion de l’égalité des chances; Yellow.lu s’attaque à Luxweb; le nouveau code de déontologie de la presse; T.TV en pleine crise de management; 450 millions d’euros pour le quartier Amphithéâtre à Metz… Dossier principal: Technologie et mobilité
Egalement dans cette édition: the future of our pensions: the demographics time bomb; nouvelles règles en matière de dépôt des comptes annuels; Primesphere change d’actionnaires; la fermeture de TDK; Casino Luxembourg’s 10th anniversary… Dossier principal: Place financière
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En couverture: Le football au Luxembourg – Les occasions manquées L’Allemagne voisine s’apprête à organiser la 18e Coupe du monde de football. De l’autre côté de la Moselle, le football national luxembourgeois végète (la sélection a perdu les douze matchs disputés au cours des qualifications) et s’interroge sur son avenir.
Photo: Andrés Lejona
Aujourd’hui, le Luxembourg pointe au 124e rang du classement mondial de la Fédération internationale de football (il était 186e en 2006). L’équipe a remporté un match (en Suisse) et réalisé deux nuls (contre la Moldavie) lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Egalement dans cette édition: Tripartite: consensus a minima; le family business au Luxembourg; Monopoly Street Art 2007; interview de Jean-Nicolas Schaus (CSSF)… Dossier: Recherche & Développement
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2006 Photo: Andrés Lejona
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En couverture: Lucien Lux – Building a new Airport Le ministre des Transports, qui planche activement sur l’organisation à venir du nouvel aéroport du Luxembourg, attend aussi beaucoup du plan de redressement de Luxair, dont l’Etat luxembourgeois est le principal actionnaire. Aujourd’hui, Lucien Lux n’est plus ministre. A la suite des élections de 2009, il a quitté le gouvernement et dirige désormais la fraction socialiste à la Chambre des députés. Egalement dans cette édition: affaire Clear stream II: le corbeau et les carpes; Mudam Luxembourg: the road to Eldorado; le Luxembourg sous l’œil de l’ODCE… Dossier principal: RH & Formation
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Photo: Andrés Lejona
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En couverture: Galileo – Le Luxembourg prend position Engagé dans le programme GalileoSat, le pays contribue de manière active à la mise en œuvre du système européen de navigation par satellite. SES Astra TechCom et Hitec Luxembourg, notamment, ont été retenues en tant que partenaires principaux pour la fourniture de deux grands systèmes d’antennes. Aujourd’hui, le projet Galileo n’est toujours pas déployé, alors que la flotte de satellites était censée être opérationnelle en… 2010. Les premiers lancements sont prévus pour la fin de cette année, le système devant entrer en fonctionnement en 2014… Mais le Luxembourg continue à y contribuer. En mai 2009, SES Astra TechCom et Hitec Luxembourg ont de nouveau été retenues par l’Agence spatiale européenne pour la fourniture d’antennes «full motion» et de leur équipement de transmission pour le système de test en orbite de la flotte de satellites Galileo. Egalement dans cette édition: fusion Arcelor-Mittal Steel: le compte est (presque) bon; le Luxembourg tourne la page des holdings 29; télévision: le pays passe au tout numérique; LuxConnect: speeding up the information highways… Dossier principal: Mobilier
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Nº 65 En couverture: Entrepreneurs de l’année 2006 – Les 6 finalistes Nico Daubenfeld (General Technic-Otis), Antoine Duchâteau (Odyssey Asset Management System), Lilian Eche (Luxanimation), Bob Kneip (Kneip), Abbas Rafii (Ireco) et Günter Schmitz (Coplaning): voici les six finalistes de la deuxième édition du prix de l’Entrepreneur de l’année, décerné au Luxembourg par Ernst & Young. Verdict le 26 octobre 2006.
Illustration: Creative Hothouse
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Aujourd’hui, hormis Nico Daubenfeld, décédé en décembre 2008, tous les autres finalistes sont toujours actifs dans leurs sociétés respectives. Le concours d’Ernst & Young a «sauté» une année, l’édition suivante n’ayant ensuite eu lieu que fin 2009.
Egalement dans cette édition: Entrée en vigueur de la réglementation de Bâle II; Lucien Thiel (rapporteur du budget): «Nous vivions au-dessus de nos moyens»; le réflexe «Propriété intellectuelle»; le développement de la logistique… Dossier principal: Assurances
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2006 Illustration: Elisa Kern
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En couverture: Les 100 décideurs économiques les plus influents au Luxembourg – Le classement 2006 paperJam dévoile le premier palmarès établi par un jury indépendant. Roland Junck, CEO du tout nouveau groupe ArcelorMittal, tient la corde… jusqu’au 6 novembre, date à laquelle il annonce sa démission et laisse les rênes du géant sidérurgique à Lakshmi Mittal. Du coup, à quelques heures de la clôture de ce numéro, le classement est reconsidéré par le jury qui choisit, au final, de récompenser Romain Bausch, CEO et président de SES Global. Lakshmi Mittal est deuxième et Roland Junck… 13e. Aujourd’hui, la troisième édition du «Top 100» de paperJam est lancée, le résultat devant être dévoilé en décembre 2010. Romain Bausch, lui, est toujours à la tête de SES et a encore fait la couverture de paperJam en mars 2010. Egalement dans cette édition: interview de Frank Wagener, le nouveau président du comité de direction de Dexia BIL; les PSF de support unissent leurs forces; Belval ouvert au grand public; le rapport 2006 du médiateur… Dossier principal: Immobilier
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Aujourd’hui, certains maroquins ont changé de mains. Jeannot Krecké est toujours à l’Economie et François Biltgen à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Mais le Travail est désormais aux mains du socialiste Nicolas Schmit, et le Trésor et le Budget sont dans l’escarcelle de Jean-Claude Juncker. Quant aux Travaux publics, ils ont été intégrés dans le super ministère du Développement durable et des Infrastructures dévolu au chrétien-social Claude Wiseler.
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Aujourd’hui, Laurent Schonckert est toujours à la tête d’un groupe qui est le deuxième employeur privé du pays, avec près de 4.000 salariés. Fin 2008, il a été classé 8e du Top 100 paperJam des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg. Egalement dans cette édition: les Rives de Clausen sortent de l’enlisement; Athome racheté par l’Australien Rea; un nouveau président pour la Fédération des Editeurs de Livres; enquête: le financement des communes… Dossier principal: Communication
Nº 68 En couverture: Didier Mouget Après dix années à la tête de PricewaterhouseCoopers Luxembourg, la plus importante firme d’audit et de conseil du pays, Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini cède sa place de territory senior partner à Didier Mouget, 48 ans. Aujourd’hui, Didier Mouget est toujours en poste. Son mandat a même été renouvelé pour une durée de quatre années, à compter du 1er juillet 2010. Egalement dans cette édition: Protocole de Kyoto: le Luxembourg recalé par Bruxelles; Romain Schmit, nouveau prési-
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En couverture: Laurent Schonckert Cactus, le leader luxembourgeois de la grande distribution, fête ses 40 ans en 2007. Laurent Schonckert, son directeur général depuis 2002, revient sur cette histoire commencée depuis bien plus longtemps encore, avec une première épicerie ouverte en… 1900.
Egalement dans cette édition: la holding est morte: vive la SPF!; l’autorité de la concurrence en crise d’adolescence; la Roumanie et la Bulgarie arrivent en Europe; la Foire internationale de Metz change d’exploitant… Dossier principal: Management and Strategy
Photos couvertures du n° 67 à 102: Andrés Lejona
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En couverture: Rapport d’activité à mi-législature Alors que l’équipe Juncker se situe au milieu du gué, plusieurs observateurs commentent le chemin parcouru et, surtout, mesurent ce qui reste à accomplir avant la fin de cette législature, en 2009. Gros plan sur cinq ministères: Economie, Enseignement supérieur et Recherche, Travail et Emploi, Travaux publics, Trésor et Budget.
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dent du CES; le groupe Victor Buck sur tous les fronts; entretien: Yves Mersch, président de la BCL; enquête: le pouvoir économique de l’Eglise catholique. Dossier principal: Développement durable
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En couverture: Bob Krieps Le gérant de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs musicaux) Luxembourg est l’un des principaux garants du respect des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle au Luxembourg.
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Egalement dans cette édition: la deuxième pépinière d’entreprises Ecostart ouvre à Foetz; une nouvelle équipe à la tête de l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg; Inauguration de l’autoroute ferroviaire Bettembourg-Perpignan; le centenaire de Dudelange; T.TV: chronique d’une mort annoncée; Luxembourg Online se lance dans la téléphonie mobile… Dossier principal: Technologies et systèmes d’information
En couverture: Jean-Claude Juncker L’Union européenne célèbre le cinquantième anniversaire du Traité de Rome. Le Premier ministre luxembourgeois, également président de l’Eurogroupe, aspire à davantage de «social» au sein de l’UE. Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker préside toujours l’Eurogroupe, l’informel conseil des ministres des Finances de la zone euro. Il fut pressenti pour devenir le premier président du Conseil européen, entré en fonction le 1er janvier 2010, mais c’est fina lement le Belge Herman Van Rompuy qui fut désigné par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. Egalement dans cette édition: front commun patronal contre le projet de statut unique; l’hebdomadaire francophone Le Jeudi fête ses dix ans; European Fund Administration s’exporte à l’étranger; les «Communication and Design Awards 2007» en images; enquête: e-commerce au Luxembourg… Dossier principal: Banque et finance
Aujourd’hui, Bob Krieps est toujours le gérant de la Sacem Luxembourg. Le Grand-Duché travaille en permanence sur le haut potentiel économique de ce secteur et a instauré une loi, au 1er janvier 2008, permettant d’exonérer jusqu’à 80% les revenus en provenance de ce domaine, afin de favoriser la création et l’innovation au Luxembourg.
Nº 72 En couverture: Marc Hoffmann L’ancien président du comité de direction de Dexia BIL revient sur le devant de la scène, neuf mois après son départ, avec la Compagnie de Banque privée, une toute nouvelle banque disposant d’un capital de 80 millions d’euros, 100% luxembourgeois. Aujourd’hui, Marc Hoffmann est toujours président du comité de direction de la CBP. Fin 2008, il a été classé 3e du Top 100 paperJam des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg. Egalement dans cette édition: Paul Reckinger quitte la présidence de la Chambre des Métiers
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et Tom Seale celle de l’Alfi; le Grand Garage Muller disparaît du paysage; Mercedes: 100 ans de présence au Luxembourg; Soteg s’associe avec le géant russe Gazprom; enquête: National Branding… Dossier principal: Recherche & Développement
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En couverture: Jean-Claude Bintz Le fondateur de Voxmobile peut être fier du chemin parcouru en trois années: le «petit» opérateur de téléphonie mobile luxembourgeois passe sous pavillon belge, après son rachat par l’opérateur belge Mobistar, filiale dugroupe Orange/France Telecom. Aujourd’hui, Jean-Claude Bintz dirige la société de conseils Lakehouse qu’il a créée en 2008, quelques mois après avoir quitté Vox. Toujours très impliqué dans les développements entrepreneuriaux, il fait partie des six cofon-
dateurs de Sting, une société de prise de participations financières, lancée en avril 2010. Egalement dans cette édition: Roland Kuhn, nouveau président de la Chambre des Métiers; coup de jeune chez Cegecom/Artelis; eBay débarque au Luxembourg; Sal. Oppenheim transfère son QG au Grand-Duché; une nouvelle image pour ArcelorMittal; entretien: Claude Kremer, nouveau président de l’Alfi; enquête: les MBA au Luxembourg… Dossier principal: RH & Formation
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En couverture: Aditya Mittal Un an après la fusion entre Arcelor et Mittal Steel, le directeur financier du nouveau groupe (et, accessoirement, fils de Lakshmi Mittal), rencontré à Londres, revient sur le succès du rapprochement entre les deux groupes. Aujourd’hui, Aditya Mittal, âgé de 34 ans, occupe toujours les fonctions de CFO au sein d’ArcelorMittal. Il est, en outre, responsable des produits plats aux Etats-Unis, des fusions et acquisitions, des relations investisseurs et des activités stratégie et communication. Egalement dans cette édition: la mort de Gaston Thorn; James
Clark, nouvel ambassadeur de Grande-Bretagne; Marie-Jeanne Chèvremont quitte définitivement PwC Luxembourg; Editpress lance L’essentiel, le premier quotidien gratuit du pays; enquête: le bienêtre en entreprise… Dossier principal: Outsourcing
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Chaque mois de cette année 2007, une partie du visage de la couverture a été reproduit sur la tranche du magazine. A la fin de l’année, un nouveau visage, forcément étrange, a ainsi été reconstitué…
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En couverture: Edmond Israel Le Centre d’Etudes prospectives (Cepros), dont il est le président, se penche en exclusivité pour paperJam sur le rôle de l’Etat dans l’économie luxembourgeoise.
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Aujourd’hui, Edmond Israel est toujours le président du Cepros. Quant à l’Etat luxembourgeois, au plus fort de la crise économique et financière, il est intervenu à hauteur de près de 3 milliards d’euros pour éviter la faillite des banques Fortis Banque Luxembourg et Dexia BIL. Egalement dans cette édition: Jeannot Krecké présente la future agence Luxembourg for Business; Young Energy Prize, société à capitaux russes, et son directeur, Nikolay Bogachev, s’installent au Luxembourg; lancement du programme de «Ultimate Makeover»de Microsoft; enquête: e-gouvernance… Dossier principal: Assurances
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Aujourd’hui, Jean-Claude Biver est toujours président de la manufacture Hublot qui multiplie les «coups»: Hublot sera ainsi le chronométreur officiel de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud et de 2014 au Brésil. Et il a fait de Diégo Maradona un de ses ambas sadeurs de luxe…
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En couverture: Jean-Claude Biver Le CEO de l’horloger suisse Hublot figure au palmarès des Luxembourgeois poursuivant à l’étranger une carrière hors du commun. Au point que les Suisses le considèrent comme l’un des leurs!
Egalement dans cette édition: Les banques islandaises en force au Luxembourg; spécial Salon Contact; le groupe Saint-Paul lance à son tour son quotidien gratuit, Point24; «Woman Business Manager of the year»: les finalistes; les fonds de hedge funds luxembourgeois... Dossier principal: Immobilier
En couverture: Marie-Jeanne Chèvremont paperJam publie en exclusivité les résultats d’une enquête sur le management hommefemme sous le parrainage du ministère de l’Egalité des Chances. Symbole du leadership féminin au Luxembourg, Mme Chèvremont, enjoint aux femmes de cultiver leurs réseaux personnels et aux entreprises de gérer activement leur vivier de compétences. Aujourd’hui, Marie-Jeanne ChèvremontLorenzini est toujours senior advisor au cabinet d’avocats Arendt & Medernach et occupe quelques postes d’administrateur dans des sociétés luxembourgeoises, notamment Kneip. Au Luxembourg, le taux d’emploi des femmes est passé de 53,8% en 2000 à 61,3% en 2009 (source: Statec) et l’écart de rémunération est en moyenne de 14% entre femmes et hommes (source: ministère de l’Egalité des Chances). Egalement dans cette édition: Christiane Wickler, «Woman Business Manager of the year 2007»; plan social chez Clearstream; lancement des offres Internet mobile en haut débit; les 15 ans du POG; enquête: le microcrédit… Dossier principal: Management
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En couverture: Dominique Colaianni Associé à Olivier Fellmann, il a conçu la chaîne de restaurants Espace Saveurs, une success story en perpétuel développement. Aujourd’hui, les Espaces Saveurs regroupent six enseignes, (la Mirabelle, Sapri, Come Prima, Goethe Stuff, Le Mercedes Café et l’Ultimo Ristaurante) et emploient plus de 70 personnes. Egalement dans cette édition: la réforme de la loi sur la concurrence ne fait pas l’unanimité; ouverture du terminal VIP à l’aéroport du Luxembourg; la place financière à l’abri d’une «affaire Kerviel»; les nommés aux «Communication & Design Awards 2008»… Dossier principal: Communication
En couverture: Emmanuel Vivier Agé d’à peine 30 ans, le cofon dateur de Vanksen Group a fait de son agence une référence internationale en matière de marketing viral et de buzz marketing. Aujourd’hui, Emmanuel Vivier est toujours à la tête d’un groupe qui compte une multitude de clients internationaux, comme ArcelorMittal, pour qui il a lancé, en 2010, la saison 3 de sa webTV.
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Egalement dans cette édition: place financière, commerces et services, enseignement supérieur, industrie, artisanat, Grande Région: les perspectives 2008; Carmignac Gestion va se servir de sa plate-forme luxembourgeoise pour s’implanter sur les marchés étrangers; étude: les bénéfices de la gestion de projet… Dossier principal: Banques
En couverture: Erich François A six semaines de la 3e édition du marathon ING, son initiateur revient sur le plus grand événement sportif luxembourgeois de l’année. Aujourd’hui, Erich François est toujours à la tête de la société Step by Step, organisatrice du marathon qui réunit chaque année 8.000 coureurs au Luxembourg. La préparation de l’édition 2010 a été l’objet d’une polémique avec les administrateurs de La Coque qui servait, jusqu’alors, de site central à l’épreuve. L’épreuve s’est alors «délocalisée» à Luxexpo.
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Egalement dans cette édition: la nouvelle aérogare sur le point d’être inaugurée; Luxembourg for Business entre dans la danse; BIP Investment Partners prend 20% du capital d’Euro DNS; Luxexpo inquiet pour son avenir; le Luxembourg voit loin pour sa banque privée… Dossier principal: Technologies et systèmes d’information
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Nº 82 En couverture: Raffaele Guiducci Au moment où le dernier immeuble du complexe de bureaux K2 est livré au Kirchberg, le directeur général de son promoteur, Codic Luxembourg, revient sur plus de 15 ans de développements immobiliers, depuis la première acquisition à la place de l’Etoile.
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Aujourd’hui, Codic n’a plus, depuis, développé de nouveaux projets au Luxembourg, mais devrait en annoncer dans le courant du second semestre 2010. Egalement dans cette édition: entretien avec Marc Fischbach, médiateur public; le Terminal A de l’aéroport du Luxembourg est entré en service; Michel Rodenbourg, nouveau président de la CLC; Longwy change de bord politique; enquête: le private equity… Dossier principal: Outsourcing
En couverture: Johan Van Boxstael Le groupe Jan De Nul, spécialiste mondial des travaux de dragage et de remblai, a réalisé des chantiers pharaoniques à Dubaï. Le directeur financier revient sur l’étonnante réussite d’un groupe établi à Steinfort. Aujourd’hui, le groupe Jan De Nul s’est retiré de Dubaï, mais poursuit ses réalisations aux quatre coins du monde (Panama, Irak, Malaisie, Argentine…) Egalement dans cette édition: audiovisuel: les premiers fruits de la réforme; le formidable défi humain et financier de la philanthropie; la nouvelle équipe municipale à Metz entre commerce et business; enquête: urbanisme… Dossier principal: Fonds d’investissement
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En couverture: Stéphane Ledermann Smart Air est une compagnie d’aviation d’affaires à peine créée, mais déjà soutenue par BIP Investment Partners. Son fondateur en raconte la genèse, alors que la livraison des premiers avions n’est pas attendue avant… 2010. Aujourd’hui, Smart Air est soumis à un retard de livraison de l’avion (pour des raisons de mises au point techniques et un renforcement de capital du constructeur), désormais prévu pour début 2012. Mais les contrats continuent d’être signés, dont certains ont été bouclés en une semaine. La société emploie cinq personnes et travaille, en attendant, sur la mise en place d’un réseau de vendeurs agréés. Elle a également développé un service d’affrètement d’avions pour compte de tiers.
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Egalement dans cette édition: 140 millions d’euros investis dans la recherche; le grand chantier de la TVA; un millier de prétendants pour le Top 100 des personnalités les plus influentes au Luxembourg; les trois finalistes du concours CYEL 2008; premier contrat d’exploitation pétrolière pour Young Energy Prize; Thionville a un nouveau maire socialiste… Dossier principal: RH & Formation
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Nº 85 Cahier Économie & Finance: 132 pages En couverture: Alain Papiasse – Monsieur BGL Fortis Banque Luxembourg a été sauvée de la faillite par une intervention de l’Etat, puis par une prise de contrôle de BGL BNP Paribas. Alain Papiasse, membre du comité exécutif de la banque française, a été un des hommes clés de ce rapprochement.
Cahier Économie & Finance: 132 pages En couverture: François Bausch – Ministre en 2009? A neuf mois des élections législatives, les manœuvres politiques commencent. Le parti Déi Gréng a le vent en poupe et François Bausch a le profil d’un futur ministre…
Aujourd’hui: Alain Papiasse est responsable du pôle Corporate and Investment Banking au niveau du groupe BNP Paribas. Au Luxembourg, BGL BNP Paribas est co-dirigée par Eric Martin et Carlo Thill. Cahier Management: 132 pages En couverture: « Quand on voit une croissance des marchés de 20 à 30%, on doit naturellement se poser des questions » (René Van den Bosch, directeur de Vitis Life). Dossier principal: Assurances
Aujourd’hui, François Bausch est toujours chef de file du parti écologiste à la Chambre des députés. Mais aux élections de juin 2009, Déi Gréng n’a obtenu «que» sept sièges à la Chambre des députés, soit autant qu’en 2004.
Également dans cette édition: Karin Riehl prend la tête de KPMG Luxembourg; AIG Luxembourg reste en bonne santé; l’industrie automobile luxembourgeoise au bord de la crise; Belvalplaza ouvre ses portes à Esch…
Cahier Management: 132 pages En couverture: «Une société où personne ne prend de risques n’avance pas» (Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)… Dossier principal: Entrepreneuriat Également dans cette édition: Tango sous le pavillon belge de Belgacom; la succession au Wort met en place; Jean-Jacques Rommes (ABBL) se prépare à la crise; Arendt & Medernach fête ses 20 ans; Cegedel, Soteg et Saar Ferngas fusionnent…
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Aujourd’hui, le Technoport affiche un total de 50 entreprises accueillies depuis juin 1998, dont 14 en sont sorties. Les 14 entreprises hébergées en 2009 emploient près de 200 personnes et ont créé, au cours des douze derniers mois, 45 emplois.
Cahier Économie & Finance: 132 pages En couverture: Philippe Schaus – L’industrie du luxe Alors que le Luxembourg tente de se placer sur la carte mondiale des vitrines de luxe, rencontre avec le directeur international de Louis Vuitton, qui est… Luxembourgeois. Cahier Management: 132 pages En couverture: «Nous sommes absolument heureux que ces cowboys aient disparu, car on ne contrôlait plus rien. C’est une crise qui a bien assaini le marché» (Martin Heyse, directeur de Atis Real Luxembourg). Dossier principal: Immobilier
Cahier Économie & Finance: 124 pages En couverture: Douze succès – Esprits d’entreprise Bienvenue au Technoport Schlossgoart à Esch-sur-Alzette, pépinière d’entreprises qui a vu le jour en 1998 et qui, en un peu plus d’une décennie, a permis à douze entreprises de voler de leurs propres ailes.
Cahier Management: 124 pages En couverture: «Arrêtons de parler de Luxembourg comme place off-shore» (Gian Marco Magrini, associé chez PricewaterhouseCoopers Luxembourg)... Dossier principal: Private banking Également dans cette édition: la Fondation de Luxembourg est née; les avocats d’affaire et la crise; Erick Cuvelier, nouveau patron de Voxmobile; Cetrel s’associe aux Suisses de Six Group; Luxembourg for Finance a un an d’existence; CenterParcs voit grand en Moselle…
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Également dans cette édition: Les trois finalistes du «Dexia Woman Business Manager of the Year Award»; spécial Salon Contact – Interview Erik Orsenna; Jean-Claude Bintz quitte Voxmobile; ArcelorMittal: virage à 180°…
Cahier Économie & Finance: 132 pages En couverture: Michel Wurth – La consécration A la fois président de la Chambre de Commerce, président de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises et membre du comité de direction d’ArcelorMittal, il a été désigné numéro un du deuxième Top 100 des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg.
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Cahier Management: 132 pages En couverture: “The crisis has been a nice stress test on the flexibility of the organisation” (Bob Kneip, CEO of Kneip Communication). Dossier principal: Management
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Également dans cette édition: le budget 2009 à la loupe; la commune de Beckerich remporte le prix européen Eurosolar; Marc Ketter nouveau président de la Fédération des Jeunes Dirigeants d’Entreprise; Foyer Patrimonium s’offre Capitalatwork…
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Un jour, vous pourriez être confrontée à un changement dans votre vie familiale ou professionnelle auquel vous n’étiez pas préparée. Vous opterez éventuellement pour une pause carrière ou un temps partiel pour élever vos enfants. Peut-être que vos cotisations sociales ne seront pas suffisantes pour maintenir votre niveau de vie.
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Cahier Économie & Finance: 114 pages En couverture: Lucien Thiel – Monsieur Crise L’ancien directeur de l’ABBL, aujourd’hui député chrétiensocial, a présidé la commission spéciale «crise économique et financière» en charge de la rédaction d’un rapport destiné à proposer des solutions pour sortir de la crise. Aujourd’hui, Lucien Thiel est toujours député. Le rapport, intitulé «Vers un nouveau modèle de croissance», qui compile, en 44 pages, 21 recommandations «orientées surtout vers le moyen et long terme», n’a guère été révolutionnaire dans la gestion de la crise. Cahier Management: 116 pages En couverture: «Beaucoup n’ont pas compris qu’il faut changer d’approche et de message» (Marc Binsfeld, directeur de Binsfeld communication). Dossier principal: Communication Également dans cette édition: tour d’horizon à 100 jours des élections législatives; la réforme de la Chambre de Commerce; Victor Buck Services prend pied en Asie; CCLux devient Finesti; le secteur automobile et la crise…
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Cahier Économie & Finance: 108 pages En couverture: Serge Allegrezza – Observateur né Le directeur du Statec et de l’Observatoire de la compétitivité a pris la présidence du Conseil Economique et Social. Difficile de disposer d’un poste d’observation aussi privilégié de la crise économique et financière. Cahier Management: 124 pages En couverture: “Previously, outsourcing was an option. Now it is a necessity” (Paul Arbab, business development manager at Tata Consultancy Services)... Dossier principal: Technologies Également dans cette édition: 665 millions pour lutter contre les effets de la crise; les décideurs face aux grands enjeux des élections législatives; Luxexpo à la recherche d’un avenir; les CFL fêtent leur 150e anniversaire; la construction et la crise; Jean-Nicolas Schaus (CSSF) tire le bilan de l’affaire Madoff pour le Luxembourg; un cluster pour la logistique…
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Cahier Économie & Finance: 124 pages En couverture: Jeannot Krecké – Ministre cherche solutions Le ministre socialiste de l’Economie et du Commerce extérieur est au cœur de la lutte contre la crise économique qui touche le pays. A quelques jours d’une grande table ronde pré-électorale organisée par paperJam, il refuse de tomber dans le catastrophisme ambiant.
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Cahier Management: 124 pages En couverture: “Solid HR policy can contribute to preserving the competitivity of an organisation” (Vinciane Istace, Human Capital Partner at PricewaterhouseCoopers Luxembourg). Dossier principal: RH & Formation
Cahier Management: 124 pages En couverture: «Il faudra que l’on change d’angle d’approche» (Camille Thommes, directeur général de l’Alfi). Dossier principal: Fonds d’investissement Egalement dans cette édition: la grande manifestation sociale du 16 mai; interview: Jean-Claude Reding, président de la Chambre des salariés; Swissport Cargoservices plie bagages; Villeroy & Boch met un terme à 240 années d’histoire au Luxembourg; l’industrie manufacturière et la crise…
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Cahier Économie & Finance: 116 pages En couverture: Norbert Becker – Le sage Tout ce qu’il touche se transforme en or. Le cofondateur, entre autres, de la Compagnie de Banque Privée et du cabinet fiscal Atoz (primé pour la quatrième année consécutive en cinq ans d’existence «meilleur cabinet fiscal du Luxembourg») porte un regard très pertinent sur la position fiscale du Luxembourg.
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Egalement dans cette édition: ticket sortant, ticket gagnant – analyse des résultats des élections législatives; les élections européennes; CYEL 2009: les trois finalistes; inauguration du datacenter LuxConnect; Kaupthing devient Banque Havilland; Jeffrey Tessler: “Clearstream is not for sale”; la logistique et la crise…
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Cahier Économie & Finance: 116 pages En couverture: Jean-Claude Juncker – C’est par où la sortie? A la veille des élections législatives, Jean-Claude Juncker, Premier ministre depuis bientôt 15 ans, tient bon la barre et envisage les pistes de sortie de crise. Il s’oppose, dans le même temps, à l’idée de diriger une future coalition avec trois partis.
Cahier Management: 116 pages En couverture: «Il doit y avoir une identification de l’espace par les gens qui y travaillent» (Stefano Moreno, architecte). Dossier principal: Workspace Egalement dans cette édition: le nouvel aéroport du Luxembourg, un an après; le CVCE, la mémoire de l’Europe; le commerce et la crise Marc Lemmer prend la tête du CRP Henri Tudor; Jean Guill, nouveau directeur général de la CSSF…
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Cahier Économie & Finance: 116 pages En couverture: Jérôme Grandidier – La fibre télécoms L’intégrateur SIT Group, après dix ans d’existence, est devenu Luxembourg Télécom, un opérateur global alternatif. Une réussite due en grande partie à l’énergie de son CEO, un jeune Thionvillois de 39 ans. Cahier Management: 124 pages En couverture: «Les entrepreneurs ont parfois des idées étranges sur le Luxembourg» (Jean-Claude Lucius, managing partner, Interfiduciaire) Dossier principal: RH & Formation Egalement dans cette édition: le nouveau gouvernement et la nouvelle chambre des députés prennent place; interview: Roberto Bettarini ambassadeur d’Italie; le tourisme et la crise; la faillite Lehman Brothers un an après; l’entrée en vigueur annoncé de la directive sur les services de paiement; quel avenir pour l’imprimerie au Luxembourg?...
Nº 95 Cahier Économie & Finance: 124 pages En couverture: Marco Sgreccia – Le bâtisseur Après avoir commencé sa carrière au ministère d’Etat, il a repris en 2003, avec son cousin, la société de construction Tracol, alors au bord de la faillite. Il en a fait un des acteurs majeurs du secteur et a diversifié son activité jusque dans la restauration. Cahier Management: 124 pages En couverture: “There will always be a difference between insurers and banks” (François Tesch, CEO of Foyer). Dossier principal: Assurances
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Egalement dans cette édition: Luxinnovation celebrates 25 years of existence; le transport aérien et la crise; Deloitte se prépare à changer de tête; 1,2,3, Go, cinq projets luxembourgeois à l’honneur; qui sera entrepreneur de l’année 2009?; Interfiduciaire devient IF Group; 100 millions d’euros pour le Port de Mertert…
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Cahier Économie & Finance: 108 pages En couverture: Marianne Pesch – Entrepreneuse rurale C’est une exploitante agricole qui décroche le «Dexia Woman Business Manager of the Year 2009 Award». Contre vents et marées, elle milite pour les droits des femmes agricultrices au niveau européen. Cahier Management: 108 pages En couverture: «Le business model de demain sera très différent de celui d’hier» Cahier Économie & Finance: 124 pages En couverture: Maurice Leonard – Le visionnaire Il a développé, dans le Nord du Grand-Duché, la société Gold & Wood, devenue une référence dans l’optique de luxe, avec des lunettes en bois et matières précieuses.
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Cahier Management: 116 pages En couverture: «Il faut démystifier la peur du vide» (Olivier Bastin, managing director de Jones Lang LaSalle Luxembourg). Dossier principal: Immobilier Egalement dans cette édition: Luxembourg se prépare pour l’exposition universelle de Shangaï; Alain Meyer quitte la présidence du Conseil d’Etat; le secteur Horesca et la crise; qui sera la businesswoman de l’année?; Daniel Reding, nouveau président de la Fédération des Jeunes Dirigeants de Luxembourg; Voxmobile devient Orange Luxembourg…
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(Alain Kinsch, country managing partner d’Ernst & Young Luxembourg). Dossier principal: Management & Stratégie Egalement dans cette édition: budget 2010: les prémisses de la rigueur; les 25 ans du Cercle Munster; VAT Package: everybody wins ? Léon Zeches tourne la page après 42 ans de carrière au Wort; la banque KBL cherche repreneurs; Cargolux se cherche un soutien financier; le recrutement et la crise…
Cahier Économie & Finance: 116 pages En couverture: Xavier Buck – Son domaine: Internet Agé de 39 ans, le lauréat du «Creative Young Entrepreneur Luxembourg» en 2008 a bâti, avec Datacenter Luxembourg et EuroDNS, un groupe internationalement reconnu en matière de gestion et de commercialisation des noms de domaine Internet et des services associés. Cahier Management: 116 pages En couverture: «C’est au moins la troisième fois qu’on me prédit la fin du private banking» (Charles Hamer, président du Private banking Group de l’ABBL). Dossier principal: Private banking
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Egalement dans cette édition: le secteur de la distribution automobile à l’heure de l’autofestival; e-go épinglé par la Cour des Comptes; la brasserie Diekirch au bord de la délocalisation; Genii Capital prend le contrôle de Renault F1; Jamendo en sursis; la nomination du ministre Jeannot Krecké en tant qu’administrateur d’ArcelorMittal; interview: Lionel Fontagné…
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Cahier Économie & Finance: 108 pages En couverture: Romain Bausch – Commis de l’espace Après avoir été administrateur général du ministère des Finances au milieu des années 90, il a pris la tête de la Société Européenne des Satellites. Le groupe, qui fête ses 25 ans, est le leader mondial dans le secteur des satellites.
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Cahier Économie & Finance: 108 pages En couverture: Gaëtan Grieco – A pas de géant Vendeur de chaussures sur les marchés du Nord-est de la France, il a fondé et développé à Valleroy, son village natal (Meurthe-etMoselle), l’enseigne Chaussea qui, en 25 ans, a ouvert 215 magasins et emploie près de 1.000 personnes.
Cahier Management: 124 pages En couverture: «Un client doit vraiment être disponible pour son agence» (Pascal Kauffman, responsable des relations publiques de la Ville de Luxembourg). Dossier principal: Communication
Cahier Management: 124 pages En couverture: «Il s’agit aujourd’hui d’industrialiser l’informatique» (Ludovic Gilles, sales manager IBM) Dossier principal: ICT Egalement dans cette édition: Commerce Design Luxembourg 2010: les lauréats; santé et sécurité au travail; Epicerie.lu devient Luxcaddy; sauvetage national pour la Brasserie Diekirch; le Luxembourg épinglé par le Gafi…
Egalement dans cette édition: la tripartite dans les starting-blocks; compétitivité: pistes brouillées ou à suivre ? La réforme de la législation anti-tabac; Alfi Spring Conference 2010; les lauréats du premier Grand Prix paperJam Communication, Marketing & Design; interview: Patrick Arthus…
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Cahier Économie & Finance: 116 pages En couverture: Jean-Claude Schlim – Pride and Prejudice The director and producer of the winning film at the 2009 Lëtzebeurger Filmpräis, has career which parallels the growth of that industry. Cahier Management: 124 pages En couverture: «Le temps où les gens venaient sponta nément vers le Luxembourg est définitivement révolu» (Guy Harles, associé Arendt & Medernach). Dossier principal: Fonds d’investissement Egalement dans cette édition: Tripartite d’un temps nouveau; l’innovation toujours plus soutenue; Danièle Fonck quitte la présidence du Conseil de Presse; l’avis annuel du CES sur la situation économique du pays; SGG reprend son indépendance; mission économique en Russie; Sting, nouvelle société de capital-développement; objectif 3.000 milliards pour les fonds luxembourgeois; Pompidou Metz, l’ouverture événement...
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Cahier Économie & Finance: 108 pages En couverture: Marcel Gross – Fidèle au poste En septembre prochain, au moment de fêter ses 63 ans, le directeur de l’Entreprise des P&T, en place depuis janvier 2002, verra son mandat reconduit. Il pourra ainsi accompagner la mise en œuvre des grands chantiers en cours que sont la libéralisation des services postaux et le déploiement d’un réseau de fibres optiques pour l’Internet à ultra haut débit dans le pays. Cahier Management: 108 pages En couverture: «Des espaces qui font plaisir, parce qu’ils ont été imaginés et conçus avec plaisir, c’est simple» (Shaaf Milani-Nia, architecte)... Dossier principal: Workspace Egalement dans cette édition: le discours sur l’état de la nation de Jean-Claude Juncker – Interview: Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur; les finalistes du concours CYEL 2010; la semaine européenne des PME; la finance islamique: Vanksen lève 4 millions d’euros…
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Photo: David Laurent
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Photo: David Laurent
Etude sur le marché du travail et du recrutement sur le Grand-duché du Luxembourg (Juin 2009, 68 pages)
Photo: David Laurent
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Internet et les nouvelles technologies de la communication face au droit luxembourgeois Livre de 420 pages écrit par Me Thierry Reisch et publié en novembre 2008
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De l’automne 2004 à l’été 2010
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DIX ANS D’ACTUALITÉ DIX EXTRAITS DE PORTFOLIOS DIX COUPS DE CŒUR DE L’ÉDITEUR
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70 Photographies – dix ans d'actualité
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Photographe Patrick Muller paperJam octobre 2000 Pascal Koster et l’opérateur mobile Tango commencent à jouer les troublefête sur le marché de la téléphonie mobile au Luxembourg.
Photographe Patrick Muller paperJam novembre 2000 Marie-Claude Beaud est la directrice d’un Mudam qui n’est alors, encore, qu’un vaste chantier.
Photographe Patrick Muller paperJam novembre 2000 Henri Grethen, ministre de l’Economie, est le premier orateur du premier événement business organisé par paperJam.
Photographe Patrick Muller paperJam décembre 2000 Mady Mulheims se bat déjà, au sein du ministère de la Promotion féminine, pour donner aux femmes dans les entreprises la place qu’elles méritent.
Photographe Patrick Muller paperJam avril 2001 Une vision originale du venture capital du philosophe Emile Lefort à l’occasion d’une table ronde organisée conjointement avec First Tuesday Luxembourg.
Photographe Patrick Muller paperJam mai 2001 Luxsite, dirigée par Isabelle Marcy-Faber, fut la première plate-forme de commerce électronique créée au Luxembourg.
Illustrateur H! paperJam décembre 2001 Edmond Toussing prend sa retraite de la présidence du comité de direction de l’Entreprise des P&T. La libéralisation du marché des télécoms se fera sans lui.
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71 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Patrick Muller paperJam janvier 2002 Illustrateur H! paperJam mars 2002
Jeannot Krecké n’est encore que le président du groupe parlementaire socialiste, mais son discours est déjà celui d’un ministre en puissance…
Jean-Claude Juncker, européen plus que convaincu, fait pour la première fois la Une de paperJam. Il «récidivera» trois autres fois…
Photographe Frédéric Di Girolamo paperJam avril 2002 Photographe Eric Chenal paperJam juin 2002
Serge Allegrezza, conseiller de gouvernement au ministère de l’Economie, commence à apparaître sur le devant de la scène…
Charles Ewert est, pour quelque temps encore, à la tête de l’agence Made by Sam's qu’il a rachetée. La faillite n’est plus très loin… et la prison non plus. Il sera condamné à 20 ans dans le cadre d’une affaire de tentative d’assassinat d’un manufacturier d’armes autrichien…
Illustrateur H! paperJam juin 2002 Pour la première fois, la société de production cinématographique luxembourgeoise Tarantula a un de ses films sélectionné au prestigieux Festival de Cannes.
Photographe Frédéric Di Girolamo paperJam février 2003 Les friches industrielles d’Esch-Belval s’apprêtent à connaître une nouvelle vie autour des hautsfourneaux, vestiges de l’histoire industrielle du pays.
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72 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Eric Chenal paperJam avril 2003
Illustrateur H! paperJam juin 2003
Julian Presber (State Street) est l’un des artisans du développement de la banque américaine sur la place de Luxembourg.
Esch-sur-Alzette et sa bourgmestre, Lydia Mutsch, veulent se faire une place ailleurs que dans l’ombre de la capitale…
Photographe David Laurent paperJam avril 2004 Les Foires Internationales à Luxembourg, désormais dirigées par Jean-Michel Collignon changent de nom et deviennent Luxexpo.
Photographe Olivier Minaire paperJam mai 2004 A la tête de Cetrel depuis un an et demi, Jean-Marc Fandel pilote la grande mutation technologique qui généralise l'installation d'une puce électronique sur les cartes de paiement.
Photographe Olivier Minaire paperJam juin 2004 Première visite au Luxembourg de Mikhaïl Gorbatchev, dirigeant symbolique de l’ex-URSS, invité dans le cadre d’une conférence de Dexia BIL.
Photographe David Laurent paperJam juin 2004 Objectif convergence TV-téléphonie pour Antoine Santoni, le nouveau CEO de Tango TV, la télé commerciale de l’opérateur de téléphonie mobile du même nom.
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73 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Eric Chenal paperJam juin 2004 Raymond Kirsch (ex-BCEE) est le nouveau président de la société de la Bourse de Luxembourg. Il succède à Jean Krier, brutalement décédé en octobre 2003.
Photographe David Laurent paperJam juillet-août 2004 Instantané de la soirée organisée par RTL le 13 juin, jour des élections législatives, qui voient un nouveau triomphe pour le Premier ministre Jean-Claude Juncker.
Photographe David Laurent paperJam novembre 2004
Photographe David Laurent paperJam juillet-août 2004
Le magazine hebdomadaire Revue fait peau neuve. Son directeur, Guy Ludig, lui, ne change pas…
Marc Binsfeld, le fils, marche dans les traces de Guy, le père, fondateur du groupe éponyme il y a 25 ans. Tout un symbole, alors que la succession d’entreprises reste une problématique majeure des PME au Luxembourg.
Photographe Luc Deflorenne paperJam décembre 2004 Le parti démocrate, en déroute lors des dernières élections législatives, change de tête et joue la carte jeune en misant sur Claude Meisch (33 ans).
Photographe Eric Chenal paperJam décembre 2004 Nicolas Buck (Victor Buck Services), est récompensé du premier prix de l’«Entrepreneur de l’année» décerné par Ernst&Young au Luxembourg.
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74 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Olivier Minaire paperJam février 2005 A l’arrêt pendant dix mois, suite au décès de François Tavenas, son premier recteur, l'Université de Luxembourg redémarre, avec l’entrée en fonction de son nouveau recteur, Rolf Tarrach.
Photographe Olivier Minaire paperJam février 2005 Interview, fin janvier, de Christian Heinzmann, le directeur général, de Luxair. Le 18 février, il est démissionné de ses fonctions…
Photographe David Laurent paperJam avril 2005 Charles Ruppert, administrateur délégué et directeur général du groupe Saint-Paul, semble empêtré avec le nouveau format du Luxemburger Wort, devenu d’Wort….
Photographe David Laurent paperJam mai 2005 Claude Wiseler, un des jeunes ministres chrétiens sociaux qui montent…
Illustrateur Roger Dos Santos paperJam juin 2005 Vision 3D exclusive de ce qu’est et ce que seront les friches industrielles d’Esch-Belval. Une infographie tellement riche que les droits en seront rachetés par la société Agora en charge du développement du site.
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75 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe David Laurent paperJam juillet-août 2005 Ancien Premier ministre et président de la Commission européenne, Gaston Thorn porte un regard sans complaisance sur la présidence luxembourgeoise qui s'achève.
Photographe Andrés Lejona paperJam novembre 2005 Elections communales : Lydie Polfer pensait bien reprendre son siège de bourgmestre de Luxembourg-Ville à Paul Helminger (à droite). Mauvaise pioche. Le député européen socialiste Robert Goebbels semble s’en amuser…
Photographe David Laurent paperJam mars 2006 Photographe Andrés Lejona paperJam janvier 2006
Ann Louise Wagner est nommée par Georges Bush ambassadrice des Etats-Unis au Luxembourg.
Après avoir mené à bien le renouveau du Musée National d'Histoire et d'Art, Paul Reiles prend une retraite méritée.
Illustration Aura paperJam avril 2006 Jean-Claude Juncker, Luc Frieden et François Biltgen : trois des principaux ministres du gouvernement, engagés dans une sorte de Monopoly géant pour garantir au pays l’équilibre de ses finances publiques.
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76 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe David Laurent paperJam avril 2006 Guy Dollé est encore pour quelques mois à la tête d’Arcelor. Son opposition farouche à la fusion avec Mittal Steel lui coûtera sa place l’été suivant.
Photographe David Laurent paperJam juin 2006 Le directeur historique de la CSSF, Jean-Nicolas Schaus, en poste depuis la création de l’institution en 1999, observe avec sérénité l'évolution de la place financière luxembourgeoise. La crise économique et financière n’est pas encore passée par là…
Photographe David Laurent paperJam juillet-août 2006 Le Mudam ouvre enfin ses portes. Marie-Claude Beaud, sa directrice depuis 2000 peut savourer l’instant présent.
Photographe Luc Deflorenne paperJam septembre-octobre 2006 Un rédacteur en chef contesté par sa propre rédaction au point de devoir démissionner: une situation assez singulière pourtant vécue par Mario Hirsch au Lëtzebuerger Land.
Photographe Andrés Lejona paperJam septembre-octobre 2006 Les frères bretons Erwan et Ronan Bouroullec, designers surdoués, ont signé le café et la boutique du Mudam, avec notamment, cet étonnant «ciel» camaïeu de tuiles textiles thermoformées.
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77 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Etienne Delorme paperJam décembre 2006 Frank Wagener succède officiellement à Marc Hoffmann à la présidence du comité de direction de Dexia BIL.
Photographe Etienne Delorme paperJam juin 2007 La libéralisation du marché de l'énergie vue par Jean-Paul Wagner, président de Luxembourg Energy Office.
Photographe Etienne Delorme paperJam avril 2007 L’hebdomadaire francophone du groupe Editpress, Le Jeudi, fête son dixième anniversaire. A la plus grande satisfaction de sa directrice Danièle Fonck.
Photographe David Laurent paperJam septembre-octobre 2007 James Clark achève son mandat d’ambassadeur de Grande-Bretagne au Luxembourg. Lui et son partenaire Anthony Stewart avaient été le premier couple homosexuel reçu en audience par la Reine Elisabeth II.
Photographe David Laurent paperJam juin 2007 Au moment où Tom Seale quitte la présidence de l’Alfi, le montant des actifs sous gestion dans des fonds d’investissement au Luxembourg atteint les 2.000 milliards d’euros.
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78 Photographies – dix ans d'actualité
Photographe Etienne Delorme paperJam décembre 2007 Conflit de canards au Luxembourg. Après le groupe Editpress et L’essentiel, le groupe Saint-Paul sort, à son tour, un quotidien gratuit, Point 24. Un projet piloté en grande partie par Marc Glesener, sous-directeur de Saint-Paul, responsable des nouveaux médias.
Photographe Olivier Minaire paperJam novembre 2008 BNP Paribas et l’Etat luxembourgeois scellent ensemble le sort de Fortis Banque Luxembourg.
Photographe Etienne Delorme paperJam juin 2008 La nouvelle aérogare du Findel entre en service. Une nouvelle ère pour les passagers…
Photographe David Laurent paperJam mai 2009
Photographe David Laurent paperJam juin 2009
Villeroy et Boch met un point final à 240 années d’histoire luxembourgeoise. Charles-Antoine de Theux a la dure tâche de fermer le site de production du Rollingergrund.
Le nouveau directeur de la CSSF, Jean Guill, entend améliorer la communication de l’institution.
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Photographe David Laurent paperJam juillet-août 2009 Victoire écrasante aux élections législatives pour le CSV de Jean-Claude Juncker, qui reconduira la coalition avec le LSAP.
Photographe David Laurent paperJam février 2010 Menace de délocalisation sur la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch. Elle restera finalement dans la ville des ânes, grâce à un groupe d’investisseurs luxembourgeois.
Photographe Andrés Lejona paperJam février 2010 L’essai du professeur Lionel Fontagné sur les réformes structurelles nécessaires pour le Luxembourg fait grand bruit.
Photographe Luc Deflorenne paperJam mai 2010 Echec historique pour la Tripartite qui aboutit dans un mur, après avoir buté sur la question de l’indexation des salaires et des pensions.
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20h58 – Vue depuis la Place de l'Europe
Photographe David Laurent paperJam décembre 2007
BLACK & LIGHT Centre d'affaires névralgique de Luxembourg-Ville, le Plateau du Kirchberg, grouillant d'animation et de vie en journée, se vide une fois le soir tombé. Enveloppé dans son manteau de nuit, ce vaisseau de verre et de béton devient alors presque un vaisseau fantôme, tout en ombres et lumières éparses. Mais sous l'œil inquisiteur du photographe, ces lieux désertés dévoilent, le temps d'un cliché, des fragments de vies nocturnes, sources de tous les fantasmes.
Alex Sulkowski, managing partner (Atoz) et Scotty
Photographe Andrés Lejona paperJam février 2006
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Tous complices Andrés Lejona a saisi de purs instants d’harmonie entre des hommes et leurs animaux. Des images empreintes du profond respect qui les lie à leurs compagnons à quatre… et huit pattes!
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Plateau-repas chez Clearstream
Photographe David Laurent paperJam janvier 2007
Ah, la sacro-sainte pause! Menu poisson, viande ou végétarien? Puisque tous les goûts sont dans la nature, les prestataires de restauration collective rivalisent d’inventivité et de talent culinaire pour séduire les papilles les plus exigeantes. Chaque jour, entre 35.000 et 40.000 repas sont servis dans les restaurants d’entreprises du pays.
Cité Judiciaire
Photographe Andrés Lejona paperJam septembre-octobre 2007
En chantiers! Le paysage urbain luxembourgeois est en incessante évolution: tour d'horizon
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Daniel Baltes, éleveur
Photographe Andrés Lejona paperJam juin 2006
Les chantres du bio Ils ne sont qu’une poignée, au Luxembourg, à défendre les principes de l’agriculture biologique. Pas de quoi soutenir la demande des consommateurs, plus forte que jamais.
Nico Biver, Commissaire en chef (Armurerie, Luxembourg)
Photographe Michel Zavagno paperJam mars 2006
Forces de l’ordre 1.424 hommes et 201 femmes. Qui disposent d’un budget de 145 millions d’euros, de 775 véhicules et motos et de 4.550 armes. L’an dernier, ils et elles ont traité 25.321 affaires – en ont résolu 42% –, ont suivi moult heures de formation et ont tiré 534.170 cartouches, en intervention ou en exercice.
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87 Photographies – dix extraits de portfolios
Thomas Raczek (Auchan Luxembourg), 05h20
Photographe Eric Chenal paperJam mai 2006 Luxembourg et Grande Région,
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Capitale européenne de la Culture 2007 –
Rencontre avec ces anonymes qui, entre chien et loup, rejoignent leur poste de travail à l’heure où les autres éteignent les lumières.
Cérémonie d'ouverture
Photographe Eric Chenal paperJam janvier 2008
UNE CULTURE, DES PUBLICS Instantanés de vie au cœur de la sphère culturelle luxembourgeoise.
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Salle du conseil d’administration d'Arcelor
Photographe Michel Zavagno paperJam janvier 2006
Power Rooms Grand privilège que celui de pénétrer, l'espace d'un instant, dans des lieux qui échappent habituellement au regard extérieur.
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Famille Tiesi (La Voglia Matta)
Photographe Julien Becker paperJam décembre 2008
ritratti di famiglie* Les ressortissants italiens vivant au Luxembourg représentent 3% de la population. Mais la proportion du nombre de restaurants arborant les couleurs et les saveurs de la Péninsule est bien plus importante. Gros plan sur dix d’entre eux, dans des *«portraits de famille» d’où l’ambiance contraste – volontairement – avec la gaieté habituelle de ces lieux chaleureux.
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90 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mars 2005 «Un de mes portraits favoris: Eric Chenal a vraiment réussi à exprimer la psychologie de Jean-Luc Mines.»
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91 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam décembre 2005 «La situation est des plus quotidiennes pour Abbas Rafii, dans son usine, mais Andrés Lejona ajoute à ce moment un air de surréalisme... et, évidemment, on est tous obligés de penser à Louis de Funès dans L'aile ou la cuisse.» paperjam | Hors série 10 ans
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92 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam juin 2004 «Le portrait dans son contexte narratif: Alain Georges, pensif, à la fin de son mandat au conseil d'administration de Luxair.» Par David Laurent.
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93 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mai 2004 «Gary Kneip (Secure IT) avec Pascal Lanser et Marcel Origer (IBM): portrait mis en scène, ici par David Laurent, qui réunit les décideurs de deux sociétés sur une même photo tout en les séparant visuellement par la colonne massive en premier plan.»
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94 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mars 2005 «Gast Waltzing par David Laurent: éclairage naturel, cadrage surprenant, traitement noir et blanc; des choix pour mieux s'adapter au sujet.»
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95 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam avril 2004 «Le plaisir du deuxième coup d'oeil, lorsqu'on aperçoit la paire de sneakers de François Bausch dans ce portrait posé signé David Laurent.»
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96 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mars 2006 «Jean-Claude Juncker par David Laurent: l'avant-scène, j'adore ces moments qui nous sont familiers de la télévision, mais avec habituellement une meute de photographes autour. Ici, c'est plus intime. Un petit moment de vérité.»
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97 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mai 2006 «C'est un cadrage fréquent chez David Laurent, mais dans ce portrait d'Alain Linster et de Nico Steinmetz, il prend tout son sens.»
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98 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam avril 2007 «C'est un peu un portrait sociologique à la Martin Parr qu'Eric Chenal nous a réalisé avec cette belle série: un reportage réalisé dans le cadre d'une cérémonie de remise de prix.»
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99 photographies – dix Coups de cŒur de L'éditeur
paperJam mai 2005 «Pour finir, un portrait très cinématographique d'un Henri Grethen élégant, au regard loin de l'objectif.» Par David Laurent.
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La ligne éditoriale suivie par paperJam répond à certains principes élémentaires du journalisme. Ce n’est pas pour autant qu’elle est toujours bien comprise de l’extérieur. Explications de texte. Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam (texte), David Laurent / Wide (photos)
Avec un contenu éditorial exclusif moyen d’environ 150 pages par mois, paperJam est, en proportion, l’une des publications économique et financière les plus «riches» du pays. Elle s’appuie avant tout sur un noyau dur de journalistes professionnels à temps plein, épaulés par une équipe de freelances. Par «contenu exclusif», il faut comprendre qu’en dépit du nombre relativement important de communiqués de presse reçus mensuellement (une bonne centaine en moyenne), le «copier/coller» n’a pas lieu de cité dans les colonnes du magazine. Il en va de même pour les contributions «clés en mains» régulièrement proposées pour publication par des consultants, avocats ou spécialistes en tous genres: hormis la rubrique mensuelle réalisée en collaboration avec l’Economist Club depuis trois ans et à l’exception de très rares collaborations ponctuelles sur des travaux de recherche (que l’on peut compter sur les doigts d’une main), tous les articles publiés dans paperJam ont été écrits par un membre de la rédaction ou un de ses collaborateurs freelances. Il en est de même pour les photos, éléments visuels donnant à tout article une dimension informative (et pas uniquement esthétique) supplémentaire. Ainsi, la quasi-intégralité des photos publiées dans paperJam sont dues à une équipe de photographes dédiée, tous engagés dans la même démarche de suivi et de respect de notre ligne éditoriale.
Evoquer cette démarche éditoriale du magazine revient, avant toute chose, à répondre une bonne fois pour toutes à une question très souvent posée directement, ou parfois de manière plus détournée: «combien ça coûte?» La réponse tient en un simple mot de quatre lettres: «Rien». Car même si paperJam a longtemps tiré ses revenus quasi exclusivement des annonces publiées (lire aussi en page 112), la rédaction ne subit aucune influence ni «commande» particulière de la part de la régie publicitaire. Jamais un article publié et signé par la rédaction n’a été le fruit d’une tractation avec les journalistes. Du reste, l’indépendance financière de la société Mike Koedinger Editions, dont le capital est détenu presque exclusivement par son fondateur éponyme, renforce encore cette garantie de noningérence dans le travail de la rédaction. Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef
Il n’y a aucune gloire particulière à tirer de cette position, qui constitue un des piliers de la déontologie même du métier de journaliste, écrite noire sur blanc dans le code de déontologie établi par le Conseil de presse du Luxembourg. Un document qui vient d’être annexé à la dernière remise à jour de la loi sur la liberté d’expression dans les médias, votée en avril 2010 par les députés luxembourgeois. Il est vrai que la ligne éditoriale de paperJam définie dès le début de son existence – un magazine «business friendly» -
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peut, aux yeux de certains, paraître synonyme de complaisance, voire de complicité. Mais cette ligne éditoriale est voulue, assumée et portée par l’ensemble de la rédaction. Tirer sur tout ce qui bouge n’a jamais été une démarche systématique, ce qui ne nous interdit pas, lorsqu’il le faut, de faire preuve d’un esprit critique. Les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas toujours grand monde. Nous, si. Mais pas exclusivement, bien sûr. Nicolas Raulot, journaliste
Le revers de cette médaille, que nous n’arborons pas pour autant comme une décoration, est que beaucoup de personnes avec qui nous sommes amenés à entrer en relation, sont tentées de prendre quelques libertés particulières. Passons sans nous attarder sur ceux qui «convoquent» la presse à des conférences de presse et ne nous arrêtons que très brièvement sur ceux qui, sous prétexte d’une présence publicitaire «importante», s’imaginent que l’on parlera d’eux (forcément en bien) quand ils le voudront, même s’ils n’ont alors rien à dire. Il n’est pas rare que des sociétés n’ayant aucune «actualité» précise, mais désireuses «d’occuper le terrain» sur le plan médiatique, tentent de faire parler d’elles sous n’importe quel prétexte. Et même si leur «message» est envoyé sous forme de «communiqué de presse», nous nous gardons le droit légitime de considérer que l’information véhiculée n’entre pas dans notre approche éditoriale et de ne pas y donner suite. Après tout, par définition, l’information véhiculée par un communiqué de presse (lequel est diffusé par une société ou par l’intermédiaire d’une agence de communication ou de relations publiques), n’est pas traitée, à la base, de manière journalistique. Elle n’a donc pas lieu d’être, in extenso, dans les colonnes d’une publication journalistique, sans avoir été retravaillée au préalable, à moins d’être clairement identifiée comme étant, justement, un communiqué de presse. De même, la présence d’un journaliste à une conférence de presse ne signifie pas non plus systématiquement qu’il en résultera un article, même court. Nous écrivons ce que nous choisissons d’écrire et non pas ce que d’autres nous demandent d’écrire pour eux… Ces choix sont évidemment très subjectifs et répondent à une certaine ligne de conduite que nous revendiquons haut et fort, l’un des critères premiers dictant le choix du traitement d’un sujet ou de la réalisation d’une interview dans paperJam consistant en la «pertinence» de l’information susceptible d’être délivrée à ce moment-là.
Une fois un sujet décidé, planifié et réalisé, un autre obstacle est susceptible de se dresser: celui de la relecture avant publication. Là aussi, il est important de savoir qu’une personne interviewée n’a strictement aucun droit légitime d’exiger la relecture avant publication de tout ou partie de l’article issu de cet entretien réalisé avec un journaliste. Cet exercice est à considérer comme un «partenariat», un échange de compétences: la personne interviewée est dans son rôle en répondant aux questions posées; le journaliste est dans le sien en retranscrivant ces propos avec l’honnêteté et la rigueur que lui impose sa propre déontologie. Nous n’allons jamais rencontrer un banquier ou un homme politique en lui expliquant comment il doit s’y prendre pour faire son métier. Nous sommes en droit d’exiger le même respect professionnel en retour. Frédérique Moser, journaliste, secrétaire de rédaction
Cela n’interdit évidement pas quelques vérifications et échanges ponctuels ultérieurs à l’interview concernant des chiffres, des points techniques ou autres sources de confusion possibles, mais cela reste un choix propre au journaliste et certainement pas une réponse à une quelconque exigence de l’interlocuteur rencontré. Et là encore, nous ne sommes pas à l’abri de certains abus, avec des questions et des réponses réécrites ou rajoutées ou des données modifiées, quand ce n’est pas la formulation ultime (heureusement très rare) exprimée par l’interviewé: «Finalement, on ne publie rien…». Y aurait-il encore un intérêt à lire (et à plus forte raison à écrire dans) un magazine dans lequel tous les articles et interviews publiés auraient fait l’objet d’une relecture de contrôle et de validation? Nous avons la prétention de croire que non. Le respect de la liberté de la presse ne vaut pas uniquement dans les pays totalitaires où, certes, les enjeux sont généralement tout autres. Cette liberté est aussi à défendre dans nos démocraties occidentales dont elle est un des piliers incontestables.
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Au cours de ses dix années d’existence, paperJam n’a eu cesse de toujours développer une approche esthétique et fonctionnelle très poussée, pour faire en sorte que ce magazine surprenne et séduise sans oublier sa fonction première d’informer au mieux.
Lorsqu’en juin 2000, le premier numéro de paperJam a déboulé dans les kiosques, son petit format et son approche esthétique ont forcément détonné dans un marché des médias plutôt conservateur. La sauce a vite pris et la recherche esthétique a été permanente. «Le design, ça va au-delà du simple fait de donner à paperJam une belle apparence, poursuit M. Kröger. C’est un réel outil qui ajoute de la valeur et de l’émotion à la publication et contribue à mettre l’accent sur son caractère unique.»
Guido Kröger, CEO, directeur artistique (INgrid)
Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam (texte), David Laurent / Wide (photos)
«Depuis sa création, le design a toujours constitué un élément stratégique dans la vie, le développement et le succès de paperJam.» En une phrase, Guido Kröger, directeur de INgrid-StudioForEditorialDesign, directeur artistique de paperJam, résume parfaitement ce qui est bien plus qu’un simple constat, mais plutôt une philosophie. Car un magazine, qu’il traite d’économie et de finance, ou de n’importe quel autre domaine, vaut tout autant par son contenu que par son contenant. Et dans l’univers des médias et des publications, le design constitue évidemment un des facteurs clés de la réussite.
Guido Kröger a accompagné paperJam depuis son tout premier numéro… voire avant. Depuis janvier 1998, lui et ses équipes s’activent, en effet, à apporter leur «patte» à toutes les publications de MKE. D’abord sous l’étiquette xGraphix,
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initialement basée à… Trèves, mais bien vite établie au Luxembourg. Puis sous le label INgrid-StudioForEditorial Design, structure créée conjointement avec Mike Koedinger en septembre 2007, afin de capitaliser les synergies développées depuis près de dix années et qui ont abouti à la réalisation annuelle de plus de 7.000 pages de publications diverses. «L’année 2000 a surtout été une année en ‘one man show’, avec beaucoup de nuits blanches, se souvient M. Kröger. Aujourd’hui, INgrid est une équipe dédiée qui compte douze personnes, directeurs artistiques, designers et infographistes.» INgrid a grandi avec paperJam et s’est, elle aussi, émancipée. Aujourd’hui, le magazine économique et financier représente la principale vitrine d’un savoir-faire dont le studio graphique fait largement profiter toutes sortes de clients, que ce soit pour des projets éditoriaux «classiques» ou pour le design de sites web. Vera Capinha Heliodoro, directeur artistique junior (INgrid)
Depuis 2000 et son premier numéro, paperJam a connu sept grandes étapes de «re-designing», incluant quatre changements que l’on peut qualifier de majeurs. En mars 2001, il y avait eu le premier dossier «Pub et Médias», riche de 90 pages, qui marqua un premier tournant dans l’évolution du produit, avec une pagination plus étoffée. Puis en septembre 2001, pour son premier anniversaire, paperJam prit encore une nouvelle dimension, en devenant un réel «Business magazine», investissant alors d’autres champs jusque-là seulement effleurés, comme la place financière ou l’industrie. Mais c’est évidemment la (r)évolution de janvier 2004 qui constitue le premier de ces changements vraiment majeurs. A l’étroit dans son petit format dont il avait fini par faire le tour et au sein duquel il n’a cessé de grandir et de ressentir le besoin de s’émanciper davantage, paperJam est devenu deux fois plus grand (avec une maquette, forcément, bien plus aérée) et trois fois plus diffusé (de 6.000 à 20.000 exemplaires).
Maxime Pintadu, graphiste (INgrid)
Un an plus tard, le magazine franchit une étape supplémentaire, avec une pagination en perpétuelle augmentation (alors portée à près de 200 pages), un retour à une forme en dos carré (l’agrafe avait, entre-temps, pris le relais) une couverture high gloss et un nouvel agencement des contenus. Et puis ce fut, début 2007, un nouveau layout accompagné d’un nouveau concept de «unes», toujours d’actualité, avec un portrait en (très) gros plan. Et ce fut, enfin, en septembre 2008, la dernière grosse mutation en date, avec une scission en deux cahiers distincts et une refonte totale de la charte graphique. «Beaucoup de choses ont changé dans la forme, mais il y a des choses qui sont restées constantes, explique Guido Kröger. Notre approche qualitative, qui a permis de se distinguer très vite, est la même qui nous anime aujourd’hui. Nouvelles idées, innovation constante, standards élevés en matière de conception et de production sont les maîtres mots de notre travail au quotidien. Aujourd’hui, la combinaison du travail éditorial et artistique fait de paperJam une réelle référence en matière de publication économique et financière, avec un magazine qui est surprenant, tant dans sa forme que dans son contenu.» «paperJam – lifeline» Design Backstage, du 12 mars au 15 avril 2009, au Carré Rotondes
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e-discussion entre les photographes et l’éditeur. Leur vision du métier, leur rapport avec les sujets photographiés, la photo de leur rêve… Mike Koedinger (e-interview), Autoportraits (photos)
Mike Koedinger: Andrés, pour commencer cette discussion, je voudrais que tu nous racontes la première photo de couverture que tu as réalisée pour paperJam. Tu étais en vacances à Luxembourg, et c’était quelque part aussi un test. Raconte! Andrés Lejona: «Oui, je me rappelle bien, c’était en juillet 2002. Mais plus qu’un test, c’était un véritable défi! Aux yeux d’un éditeur, en gros, une cover idéale est celle qui attire l’attention suffisamment pour que ‘le passant’ soit interpellé par ce qu’il y a à l’intérieur du magazine. De mon côté, j’ai voulu inclure un peu de mon travail personnel dans ce portrait. Il fallait photographier Georges Schmit, haut fonctionnaire du
ministère de l’Economie, qui était aussi le président sortant de la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement, ndlr.). ‘Il est là pour faire pousser l’argent’, m’avait-on dit en résumé. Avec ces informations, la construction de l’image coulait de source, mais il fallait ensuite convaincre M. Schmit d’accepter de poser! Nous avons eu l’accord pour le rendez-vous et nous nous sommes présentés plus tôt que prévu, en ayant son bureau à notre disposition. Je parle au pluriel car il y avait aussi un autre photographe, Frédéric di Girolamo, qui m’a aidé pour la mise en scène. Le jour de la prise de vue, j’ai acheté des pots de fleurs avec les couleurs du drapeau luxembourgeois, ainsi qu’un sac de terre. Avant que Georges Schmit n’arrive, nous avons disposé le tout sur son bureau et nous avons rempli les pots avec la terre, mais aussi des billets de banque! Je n’oublierai jamais son visage lorsqu’il est entré dans son bureau! Nous avions eu son accord pour faire quelque chose de spécial, mais il ne s’attendait certainement pas à ça. Il a néanmoins accepté. Vers la fin de la séance photo, je lui ai mis une petite pelle de jardinier dans les mains et je lui ai demandé de bien vouloir la tenir comme s’il s’agissait d’un sceptre... Voilà l’histoire de ma première cover pour paperJam (voir la photo en page 26) et je dois dire que pour la réaliser, j’ai eu la chance d’avoir à la fois du temps, le matériel nécessaire pour la réalisation et les informations nécessaires sur la personne à photographier.
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Laurent Antonelli
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MK: Le rapport avec le sujet est évidemment un élément critique dans la réalisation d’un portrait, selon ses attentes. S’il est vrai qu’en fonction de l’importance d’un titre, les personnes se prêtent plus ou moins au jeu, il est vrai aussi que la personnalité du photographe y est pour beaucoup. Restons pour l’instant encore dans les anecdotes. La question s’adresse à tous: quelle était la situation, lors de la réalisation d’un portrait pour paperJam, qui vous a le plus marqué ou le plus satisfait? Eric Chenal: «J’essaie, avant une prise de vue, de saisir tous les détails qui me permettront de surprendre le sujet. Marc Hoffmann était arrivé d’un pas chaloupé dans la pièce prévue pour la prise de vue; il me questionne sur mon métier, sur les ‘jolies filles que l’on doit certainement rencontrer dans la mode’… Comme je manque alors encore d’expérience en la matière, je lui parle de mon goût pour la photographie corporate et il est surpris de m’entendre comparer certains profils de managers avec des styles musicaux: les rockeurs, les punks, les classiques… ‘Et moi, comment me voyez-vous?’ Ma réponse le fait rire, j’appuie sur le déclencheur. Michel Zavagno: «Je me rappelle d’une prise de vue dans les locaux de ce qui était encore Arcelor. Il s’agissait d’une prise pour un portfolio consacré aux ‘power rooms’ (voir la photo page 88). Je me retrouve dans la salle historique du conseil d’administration, aujourd’hui démantelée. Une déco milieu 19e, avec une série de portraits peints des Maîtres de Forges de la maison. J’installe la chambre photographique, je regarde sur le dépoli et je vois… rien! Pourtant, tout l’éclairage disponible dans la salle est allumé, soit quelques centaines de lumen en tout (une unité de mesure de flux Julien Becker lumineux, ndlr.). C’est assez pour que l’œil, qui est un instrument extraordinaire, voie, mais c’est beaucoup trop peu pour un film argentique. J’expose au ‘doigt mouillé’, mais ma cellule ne dit rien… Et cela dure plusieurs minutes… Le résultat? Une ambiance ‘cryptique’ pour cette salle de pouvoir, où s’est joué le destin du pays pendant des années. C’est une de mes images préférées. David Laurent: «Pour ma part, le portrait de Marie-Claude Beaud dans le Mudam en chantier reste un moment à part (voir la photo page 25). Un ‘instant décisif’, comme on dit: Marie-Claude Beaud, de dos, qui se recoiffe dans un rayon de lumière de
début de journée! Un heureux accident en quelque sorte. Il s’agit de ma première cover et le début de ma participation au magazine. Je dois beaucoup à cette cover, d’autant qu’elle me fut confiée un peu par hasard lors d’une discussion improvisée entre Mike et l’équipe de photographes... MK: C’est le moment magique, celui qu’il ne faut pas rater, qu’il s’agisse d’une expression dans le visage comme chez Marc Hoffmann ou carrément, comme chez Marie-Claude Beaud, d’une situation ou d’un cadre improvisé. Vos approches sont, toutes, assez différentes. Mais quelle est la part de décision (lieu, mise en scène, pose, cadrage, expression...) que vous laissez à votre sujet? EC: «Dans le cas présent, la part de décision a été ‘Sourire ou pas?’... Laurent Antonelli: «Sourire ou pas, s’ouvrir ou pas... Quand tout se passe bien, j’ai souvent la sensation que c’est un pas de deux, un peu comme un tango, une corrida, pour rester dans le champ hispanique introduit par Andrés au début de ce dialogue. Oui, c’est ça: une sorte de corrida sympathique sans mise à mort à la fin, avec au maximum quelques blessures de l’ego. Julien Becker: «Pour ma part, je rajouterai ‘avec ou sans veste?’ Tout réside bien souvent dans le choix du sujet par rapport à l’image qu’il veut donner. MK: Et le contrôle de l’image postshooting? Les caméras numériques donnent envie aux personnes photographiées de regarder les images tout de suite après la prise de vue et d’influencer la sélection. Quelles sont vos expériences en la matière? Vos points de vue? EC: «Je montre les images réalisées afin que les personnes photographiées me précisent celles dans lesquelles elles ne se retrouvent pas. Au final, je choisis l’image la plus pertinente. C’est un juste équilibre entre la ligne esthétique du magazine, la sensibilité du photographe et les attentes du sujet. LA: «La confiance est un paramètre important. Et elle intervient à deux } 108
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de se faire photographier. Mais au final, lors de la visite du chantier du bâtiment du CNA à Dudelange, David Laurent a pris la photo au moment où M. Back sautait par-dessus une flaque d’eau! La photo était magnifique, mais David hésitait à me la donner. J’ai tout de même pris la décision de la publier. C’était évidemment à l’opposé de ‘l’attente’ de Jean Back, mais dès la parution du magazine, il m’a envoyé un mail pour féliciter le photographe pour sa belle photo… Comme quoi!
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niveaux: la confiance entre le sujet photographié et le photographe, mais aussi entre le photographe et l’éditeur. DL: «Il a fallu, d’une certaine manière, ‘éduquer’ les interlocuteurs à une autre manière de ‘montrer les gens’. Cela nous a été indispensable pour parvenir à définir un réel standard propre au magazine. Pour ma part, je suis plus réticent à montrer les images après le shooting. Cela m’arrive, mais dans ce cas, c’est juste après la première prise, dans le but de ‘rassurer’ les sujets les moins à l’aise avec leur image. Luc Deflorenne: «La réputation de paperJam joue évidemment un rôle important dans l’approche du photographe. Par rapport aux premiers temps du magazine, les personnes qui sont aujourd’hui photographiées sont moins anxieuses face à la caméra. Quand on annonce que l’on vient pour paperJam, on sent qu’une certaine quiétude gagne le sujet et la personne devient tout de suite plus disponible et prend le temps de bien faire les choses. Olivier Minaire: «Ça me rappelle la fois où j’ai photographié Mikhaïl Gorbatchev (voir photo page 72), en mai 2004. C’était à mes débuts pour paperJam et nous étions une bonne dizaine de photographes chez Dexia BIL. Lorsque tout le monde a dû sortir pour que l’interview privée avec les journalistes puisse commencer, au moment où je passais la porte, une personne de la sécurité m’a demandé si je travaillais pour paperJam. Je lui ai répondu ‘oui’ et elle m’a alors dit ‘c’est bon vous pouvez rester!’ MK: «Il est vrai que depuis les débuts du magazine, le ‘rapport de force’ avec les sujets a évolué. Et puis le travail livré par l’ensemble des photographes est plutôt rassurant pour les sujets: les por- Etienne Delorme traits sont généralement ‘flatteurs’, même si nous considérons le photographe comme étant un véritable journaliste de l’image. Je me rappelle d’une situation que David Laurent m’a racontée lors d’une prise de vue avec Jean Back, le directeur du Centre National de l’Audiovisuel, qui est, quelque part, le ‘Monsieur Photo’ de Luxembourg. Il semblait avoir une idée précise sur la façon
MK: Maintenant, parlons un peu de vos influences, des travaux publiés ailleurs, à Luxembourg ou David Laurent à l’international, et qui vous plaisent. De mon côté, à Luxembourg, c’est avant tout le travail de Martin Linster qui me fascine, sa façon presque insolente de faire des ‘photos de la vraie vie’. Je pense notamment aux photos d’hommes politiques en pleine action, dans la rue, en sortant de réunions, etc. DL: «Oui, Martin est un vrai personnage, avec une réelle implication et une approche journalistique riche. Un modèle? Time Magazine. LA référence à mon sens, avec une approche stylistique incroyable. Une vision très ‘world company’ et patriotique, mais visuellement jouissive. Autre référence presse incontournable: LIFE. Leurs archives, en ligne depuis peu, font clairement partie de la mémoire visuelle collective contemporaine. LD: «En ce qui me concerne, James Nachtwey et ses photos de guerre contemporaine… J’ai souvent l’impression que le bonhomme emmène avec lui des flashs de studio! Quelle lumière et quelle mise en scène dans ses photos! OM: «Le travail de Lise Sarfati m’impressionne. Elle a cette capacité à créer une ambiance plutôt oppressante, voire irréelle, quel que soit le type de personne et d’environnement. Que ce soit des paysans russes d’une extrême pauvreté ou bien la jeunesse dorée un peu «paumée» californienne, on retrouve la même ambiance et la même approche. Je citerai aussi Philip Lorca Dicorcia et sa série Head de personnes marchant dans les rues, avec une lumière ponctuelle improbable, sur une des personnes en particulier, qui donne une impression de scène de film, comme une scène du quotidien sublimée! Je n’en cite que deux, mais la liste pourrait être longue! EC: «A Luxembourg, les derniers travaux d’Yvan Klein retiennent l’attention par la force de la présence. En France, Eric Poitevin, Gérald Garbez, Eric Baudelaire, Mathieu BernardReymond sont des voix marquantes } 110
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B e l g i u m C y p r u s G u e r n s e y H o n g K o n g H u n g a r y J e r s e y L u x e m b o u r g M a u r i t i u s T h e N e t h e r l a n d s N e w Y o r k S i n g a p o r e
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Michel Zavagno
108 { de la photographie contemporaine. A l’international, comment
ne pas parler des réalisations de Taryn Simon, Nadav Kander, Geert Goiris, Julian Faulhaber? J’aimerais aussi citer les ‘grands transversaux’: Patrick Swirc (à mon sens le meilleur portraitiste éditorial), aussi à l’aise en reportage qu’en studio, ou encore le duo Broomberg/Chanarin, au carrefour de la photographie documentaire et de la photographie conceptuelle, entre objectivité et subjectivité. Ralph Gibson, lorsqu’on l’interrogeait sur la vie du photographe, disait: ‘il y a le temps passé à appréhender la photographie, puis vient peut-être le temps de servir la photographie et dans de très rares occasions le temps d’être la photographie.’ En résumé, tous les auteurs qui ‘cherchent’ sont ceux qui me transportent. MZ: «Plutôt que d’influences, je parlerais d’émotion, et c’est peut-être la même chose: des tirages vintage, épreuves sur papiers albuminés contrecollées sur carton, portraits de Princes du Rajasthan, en Inde, dans une boutique photo à Jaipur avec le patron qui me pousse à commencer une collection (j’ai vaillamment rési sté!), vestiges d’une époque où la photographie était une activité physique… pour le modèle comme pour le photographe! MK: paperJam fête donc ses dix ans. Nous nous sommes tournés vers le passé, mais nous voulons aussi, et surtout, regarder vers le futur. Clôturons cette discussion avec cette dernière question: quelle est l’image que vous avez toujours rêvé de faire pour paperJam? OM: «Réaliser un portrait du Grand-Duc, avec une lumière clair obscur, dans le palais ou bien à la Chambre des députés, où l’atmosOlivier Minaire phère et le style sont très particuliers, un peu à la façon des portraits de la Reine d’Angleterre photographiée par Annie Leibovitz. Ce serait non seulement un beau challenge, mais également une façon différente de le photographier, différente en tous les cas de la photo officielle et des photos reportages... EC: «A l’image du travail de Taryn Simon, on demanderait à quatre fortes personnalités de la production littéraire, artistique, architecturale et musicale luxembourgeoise, de définir le lieu/l’espace qu’ils considèrent le plus singulier et étrange du Grand-Duché. Quatre covers qui pourraient être à l’initiative d’un ouvrage ‘a Luxembourgish index of the hidden and unfamiliar’. Ce projet comme le sésame pour ouvrir des portes... DL: «Pour ma part, je suis assez fan des reportages ‘à la trace’ de Pete Souza, sur la vie des présidents américains. Certains clichés ‘volés’ dans le bureau ovale ou à bord d’Air Force One, sont devenus mythiques. Une vision très partisane, je l’avoue... Pour ce qui est d’adapter l’idée en local, ce serait pour moi aussi des photos du Grand-Duc Henri, sans hésiter! Sans
doute mon côté royaliste ‘à la belge’. Je dois bien avouer que j’éprouve de la sympathie pour le personnage et son élégant détachement. Une vision assez mélancolique... LA: «Une cover hautement fantasmatique: un portrait du journaliste Denis Robert dans la salle des serveurs de Clearstream... Pour l’approche esthétique, je suis prêt à négocier! JB: «Je pensais aussi à la famille grand-ducale et là, Olivier, j’ai envie de te piquer ton idée! J’avais adoré cette série d’Annie Leibovitz. Ce serait effectivement une sublime photo, ou même série... ou un portfolio! Etienne Delorme: «La princesse Alexandra en robe de soirée rouge – elle porte souvent le rouge et ça lui va très bien – sur le chantier du tunnel de l’autoroute A7. LD: «Pour ma part, ce serait une photo sujette à polémique de Jean-Claude Juncker à l’image de son règne sur le Luxembourg... AL: «Dans les pages de paperJam, il y a beaucoup de ‘cravates’. Bien sûr, on ne peut pas – et on ne doit pas – le changer. Mais ce qui serait bien, c’est de pouvoir compenser dans une certaine mesure avec des sujets ou des visions davantage orientés vers ‘l’humain’ et non pas le ‘business’. J’imagine bien une série de covers des mêmes personnages que ceux qui sont habituellement photographiés, ou d’autres, mais dans des activités propres à leur vie privée, avec beaucoup d’informations sur ‘leur’ monde et des photos prises dans les lieux et les situations de leur vie ordinaire: dans les couloirs d’un supermarché, dans leur salle à manger, dans la chaise du dentiste, au lit, dans leur jardin, leur garage. Histoire d’aller toujours un peu plus loin…» Andrés Lejona
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2020 et la vision d’un futur simple - conjugué, expliqué et interprété
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Les rapports entre le magazine paperJam et la publicité ont toujours été passionnés… voire passionnels! Mais sans jamais, pour autant, tomber dans l’excès au point d’inféoder le contenu éditorial au bon vouloir des annonceurs, aussi «gros» soient-ils. Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef, paperJam (texte), Daivd Laurent / Wide (photos)
Ne bénéficiant pas du mécanisme de subvention étatique (communément appelé «aide à la presse») réservé aux publications quotidiennes et hebdomadaires généralistes employant un minimum de cinq journalistes professionnels, paperJam a, pendant longtemps, tiré ses revenus de son seul chiffre d’affaires publicitaire. Et s’il a pu en vivre, c’est notamment grâce à la très grande diversité des secteurs d’activité couverts et, par là même, de la grande variété des annonceurs. A la création du magazine, en juin 2000, la «bulle» Internet est en pleine expansion, mais n’a pas encore explosé au point d’éclabousser de ses débris l’ensemble de l’économie mondiale. Historiquement, c’est donc principalement dans les secteurs des «nouveaux médias» (tels qu’ils étaient appelés il y a dix ans) et de la communication que l’on trouve les premiers annonceurs de paperJam. Ceci est d’autant plus vrai que la parution de ce qui était, à l’époque, estampillé «Luxembourg Business to Business Magazine» s’inscrivait dans la continuité du New Media Guide (l’ancêtre de ce qui, aujourd’hui, est l’Index Business Guide), une publication annuelle qui avait déjà trois années d’existence. «Tout était possible à cette époque, se souvient Aurélio Angius, directeur associé de la régie Tempo, qui fait partie des pionniers de l’aventure. Mike Koedinger était alors davantage connu pour sa publication Nightlife.lu, très branchée et dédiée au
monde de la nuit et des sorties. Là, avec paperJam, il entrait directement dans le monde de l’entreprise. Et ce qui est à noter, c’est qu’en ces temps-là, n’importe qui pouvait assez facilement lever des fonds auprès de business angels pour tout type de projets. Là, les apports ont été personnels et le business plan ne s’est appuyé que sur des financements publicitaires.» Dans le premier numéro de paperJam, paru en juin 2000, on dénombrait seize annonceurs différents sur un total de 68 pages. «Nous avions déjà, à l’époque, quelques acteurs des télécommunications, notamment en téléphonie mobile. Mais les grands annonceurs plus institutionnels ne sont pas venus tout de suite. Il y a eu une certaine période d’observation. On nous a regardés pendant un temps avec curiosité.» Très rapidement, la pagination du magazine s’adapte à l’afflux des annonceurs, et en mars 2001, c’est un numéro de 164 pages qui est publié, avec le premier dossier spécial consacré au secteur publicité et médias. Perçu comme un magazine «ami» par l’ensemble du secteur de la communication, les différentes agences répondent massivement présentes dans cette édition. «Le magazine, tout d’un coup, s’est étoffé et a gagné en notoriété», rappelle Aurelio Angius. Aurelio Angius, directeur associé (Tempo)
Pourtant, déjà à cette époque, et c’est toujours le cas aujourd’hui, la publicité n’a jamais «envahi» outrageusement les pages du magazine. Depuis le numéro un de paperJam, la limite de la proportion entre contenu éditorial et contenu publicitaire n’a, ainsi, jamais varié: elle a toujours été maintenue à un tiers/deux tiers. Une limite tout de suite fixée pour éviter de
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noyer le contenu et de faire du magazine une sorte de «potpourri» commercial. Ce principe dictera, plus tard, le choix de passer à une formule avec deux cahiers différents, afin de mieux répartir les pages de publicité et de gagner en lisibilité. Mais avant d’en arriver là, le magazine a connu plusieurs virages importants. Le premier est intervenu en 2001, après que la bulle Internet a explosé. Résolument orienté B2B et nouvelles technologies, paperJam n’avait pas d’autres choix que d’évoluer pour ne pas devoir se saborder. D’où une adaptation vers un contenu plus «économique et financier», au sens large du terme, encouragé par la variété sans cesse grandissante des annonceurs, en dépit d’un petit format qui fut, au commencement, une vraie «marque de fabrique».
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Francis Gasparotto, directeur commercial associé
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«A partir du printemps 2001, nous avons commencé à avoir de plus en plus d’annonces de marques de voitures ou de banques, explique M. Angius. Plus généralement, nous avions des annonceurs qui croyaient déjà en nous et qui percevaient le magazine comme une publication visant un lectorat de décisionnaires, de cadres dirigeants CSP++. Mais il fallait pourtant sans cesse expliquer et montrer comment fonctionnait une telle publication. Car à chaque fois que nous montrions des articles du magazine à des prospects ou des annonceurs, la même question revenait toujours: ‘combien ça coûte?’. Or nous avons toujours, dès le départ, pris le parti de ne pas tomber dans la facilité des publi-reportages. paperJam, ce sont des articles rédigés par la rédaction, crédibles, neutres, et, à côté, des pages de publicité qui ont alors d’autant plus d’influence dans un contexte éditorial de qualité. Nous préférions gagner moins mais rester sur cette ligne éditoriale, plutôt que de gagner plus au risque de décrédibiliser le support. Un lecteur sera d’autant plus attentif aux publicités s’il a, dans le même temps, la garantie de trouver un contenu éditorial crédible.» Pour ne pas prêter le flanc à tous les doutes et suspicions, la régie publicitaire Tempo est créée en 2003, actant une séparation de fait entre les activités d’édition de MKE et les activités commerciales. Un signe fort au marché pour clairement montrer que rédaction et publicité sont deux domaines bien distincts dans le mode de fonctionnement de paperJam. L’autre virage clé se situe en 2004, lorsque le magazine abandonne son petit format où il commençait à se sentir à l’étroit, pour voir plus grand. Nouvelle taille, mais aussi nouvelle visibilité, car la diffusion, jusqu’alors limitée à 6.000 exemplaires, est
plus que triplée pour atteindre 20.000 unités. Plus que jamais, paperJam devient le produit phare de la régie Tempo, un support médiatique où tout annonceur digne de ce nom au Luxembourg se doit d’être. Le titre prend alors véritablement son envol et doit même adapter son mode de fabrication pour gagner en flexibilité. Ainsi, à partir de janvier 2008, le magazine n’est plus agrafé, mais dispose d’un dos carré collé. Puis en septembre de la même année, la décision est prise de scinder le contenu en deux cahiers, pour alléger un peu une publication devenue trop imposante avec un «pavé» de 244 pages. «La pub devenait trop envahissante, même si nous étions toujours dans les proportions d’un maximum d’un tiers, explique M. Angius. Nous étions arrivés à un stade où les annonceurs, tout comme les lecteurs, ne parvenaient plus à prendre le magazine en mains comme bon leur semblait.» Aujourd’hui encore, la question de savoir combien coûte un article est récurrente, quoique moins fréquente tout de même. Il faut dire que depuis toutes ces années, le marché de la publicité, dans son ensemble, a beaucoup mûri. Les acteurs se sont professionnalisés et même si bon nombre de clients restent encore décisionnaires de leurs campagnes de communication, les agences sont toujours davantage sollicitées pour la création ou le media planning. «Il y a aussi des budgets qui ont migré, constate Aurélio Angius. Des décisions prises encore récemment au Luxembourg sont, désormais, actées depuis la Belgique, la Grande-Bretagne ou la France, là où se trouvent les sièges sociaux des groupes internationaux. Il est même de plus en plus fréquent que les décisions ne soient plus prises par l’annonceur lui-même, mais directement par la centrale d’achat.»
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Ce qui n’était, à l’origine, que le nom d’un magazine mensuel est devenu, au fil du temps, une marque forte, déclinée tout autant sur des supports que dans des services et garante d’une qualité et d’une éthique certaines.
que hebdomadaire (diffusée le mercredi en milieu de journée), permettant de recevoir, une fois par semaine, une vue d’ensemble de cette actualité. C’est également sur le site Internet qu’est hébergée paperJam.TV, plate-forme vidéo d’interviews de décideurs et de reportages des événements organisés par le magazine. Des événements qui s’inscrivent majoritairement dans le cadre du paperJam Business Club. L’initiative, lancée en juin 2008, propose, par saison, une cinquantaine d’événements workshops, tables rondes, conférences ou dégustations de vins, permettant d’allier l’intérêt d’une démarche «networking» à la richesse de la qualité des orateurs et conférenciers invités. paperJam.lu - site web paperJam.TV - web TV
paperJam - mensuel
paperJam e-News newsletter hebdomadaire
CONTENU
Index - Business Guide Luxembourg Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam
Index.lu
Collection Droit
RV
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A l’origine était un nom: paperJam. Un terme technique désignant le regrettable incident du «bourrage papier» dans un photocopieur ou une imprimante. Un nom qui sonnait comme un joli pied de nez en 2000, à l’heure où les développements d’Internet bousculaient tout sur leur passage et qu’il était promis, pour demain (à la rigueur après-demain) un monde «paperless» où tout se ferait par voie électronique. «Ce bourrage papier, c’est là où se rencontrent la technologie et l’homme. On était en plein boom de la nouvelle économie et il fallait un nom moins sage, moins traditionnel et surtout unique, se rappelle Mike Koedinger. Pour devenir une marque forte, un nom doit ne pas se confondre avec un autre ou, pire, être un nom générique.» paperJam – Luxembourg Business to Business Magazine: telle était la première appellation «officielle» du magazine, lors de sa sortie en juin 2000. Cette appellation a évolué au fil du temps, et le nom même de paperJam a été rediscuté en 2004, lorsque le magazine a fait sa mue, passant d’un petit à un grand format. Mais en l’espace de quatre ans, déjà, sa notoriété sur la place luxembourgeoise justifiait à elle seule que ce nom soit maintenu. Aujourd’hui, associer paperJam au seul magazine paraissant dix fois par mois est terriblement réducteur. Car paperJam est devenu bien plus qu’un simple titre: une véritable marque, qui s’intègre dans une stratégie multimédia et multi-canal le support papier constitue, certes, la principale vitrine (le «vaisseau amiral», pour reprendre une expression régulièrement employée par nos confrères du d’Land). Du reste, «média économique et financier» a été, pendant longtemps, le «sous-titre» apparaissant en Une du magazine. Mais alors, paperJam: qu’est-ce d’autre? Chronologiquement parlant, c’est d’abord un site Internet (www.paperjam.lu) qui est plus qu’une simple déclinaison web du support papier. Articles, communiqués de presse, profils de carrières, rapports annuels, agenda des événements: il permet de suivre en continu l’actualité économique et financière du Luxembourg. Ce site sert également de support à une newsletter électroni-
paperJam.Jobs
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paperJam Business Club Grand Prix paperJam
Mais en termes d’événements, paperJam a également innové en 2009 avec le lancement de trois Grands Prix dédiés aux meilleures pratiques dans les secteurs des RH, des TIC et du marketing, communication, design. Trois événements majeurs appuyés par une méthodologie d’analyse des projets soumis à un jury de spécialistes internationaux et réalisés en collaboration avec une quinzaine d’associations et institutions du Luxembourg, essentiellement, mais aussi d’ailleurs. En termes d’Internet, paperJam, c’est encore un site d’offres d’emploi, www.paperjam.jobs, permettant aux entreprises d’afficher en permanence les postes proposés, mais aussi le site www.index.lu, version web de la publication annuelle Index Business Guide, véritable annuaire compilant plus de 15.000 décideurs et entreprises du Luxembourg et de la Grande Région. Et pour terminer, paperJam est aussi une collection de publications professionnelles dédiées au Droit. Après un premier ouvrage Internet et les nouvelles technologies de la communication face au droit luxembourgeois, paru fin 2008, un deuxième ouvrage dédié au droit du Travail est en préparation pour l’automne 2010. «paperJam, c’est du contenu économique et financier, d’un côté, et une très belle audience de l’autre, précise Mike Koedinger. Peu importe le canal par lequel cette audience est atteinte, que ce soit par les supports écrits ou digitaux, mais aussi l’événementiel ou les communautés. Il s’agit là, bien entendu aussi, d’une stratégie de diversification afin de développer la rentabilité de la marque, tout en garantissant son indépendance.»
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Norbert Becker*
Non-executive chairman of Atoz and Compagnie de Banque Privée
“The House of Luxembourg’s brand will never again be regarded as sub-standard” This concept note is written in English because the future of Luxembourg will be mostly impacted by global trends. Those global trends are measured by indexes based on hard data and surveys. The note refers to some of those indexes, on the basis that “what you cannot measure, you cannot manage”. Although we agree that indexes may not entirely reflect the true picture, they give general trends and constitute an important point of reference for global decision makers. We have opted to lay out our vision as the House of Luxembourg in 2020. In 2020, Luxembourg will be a society built on a modern constitution with a stable, reliable and democratic political system. Luxembourg will be respected by its neighbouring nations and considered as an active partner in all multilateral organisations of which it is a founding or active member.
The nation will consist of a multicultural society cohabiting on a safe territory aiming to develop sustainable and equitable societal well-being. The House of Luxembourg will respect the contribution of all those building the nation by including them at appropriate levels in the decision-making process of the House. Of 495,000 inhabitants today, 44% are of foreign origin. Of a labour force of 335,000 men and women, 150,000 are crossborder commuters. According to a study from the European Pole of Development published before the crisis, the total population of Luxembourg was estimated to grow to well over 600,000 people by 2050, with almost 550,000 jobs which would be satisfied by over 300,000 cross-border commuters. This would rank Luxembourg amongst the highest in its proportion of cross-border commuters in any labour market in Europe. This labour structure represents a formidable challenge. Infra-
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Photo: David Laurent/Wide
perspectives 2020
structure, fiscal policy, social security and many other issues will have to be dealt with in an appropriate way in order to consolidate and protect this unique regional economic model in an equitable manner. It is a model which transcends its purely economic causes and effects to become a societal phenomenon. Particular attention must therefore be paid to the risk of myopic perceptions of this model that fail to take account of all the economic and societal dimensions. The House of Luxembourg must ensure the fit of its resources with its ambitions. Land use policy needs to be based upon fact. As of today, there is a growing trend for Luxembourg residents to move outside of Luxembourg because they cannot afford housing prices. To avoid more traffic congestion, more intense air pollution and longer travel times, measures will be taken by the House of Luxembourg to increase the availability of
housing at affordable prices with location of new urban clusters determined according to a coherent national strategy. By 2020, the House of Luxembourg will have improved its global competitiveness (1) and shall rank in the top 15 of each category that makes up the index. In 2008, Luxembourg ranked as number 12 overall, 16 in government and 17 in infrastructure (2). Due to the crisis and its overall impact, there is a risk that Luxembourg might drop further in these categories. They are, whether we like it or not, considered by decision-makers when undertaking site (re) location studies and therefore a benchmarking against these indexes is and will remain a necessary discipline. The House can be divided into four floors. The Society’s aspirations and governance are at the top of the House, with what the House will
supply to Society at the next level, how, where and what will be the House’s activities at the following level and finally as a foundation, the objectives in terms of how people feel and live in the House often referred to as quality of life. The House of Luxembourg will supply excellence in education in matching the output with the running cost and investments (3). Each member of Society will be giving an opportunity to complete a basic education that will open opportunities to start life with a set of skills that match the demands of the market. The University of the House of Luxembourg will be diversified and offer relevant curricula aligned with the economic space and the communities’ ambitions. As a new and young university, it will operate on a campus, setting the model for a modern educational site built on clean technologies. The University will have entered into many partnerships with busi- } 120
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120 perspectives 2020
Nation built on a modern constitution, stable, reliable and democratic political system fostering the cohabitation of multiple cultures on a safe territory and aiming at building a sustainable economic and social space including commuters from the Greater Region to develop societal well being
supply
economic activity
quality OF life
Excellence in education matching output with running cost
Diversified & relevant curricula aligned with the economic space and communities’ ambitions
Responsive and efficient systems and utilities responding to the real needs of society including transportation, housing, food production
education
university
infrastructure
Space Metal Construction Tourism ...
Change paradigm for financial services
Logistics Bio technology Data warehousing and management ...
care & maintain
invest
build & develop
Social equity vs unqualified distribution in all programs
Attractive programs including containers and contents
Citizen is king
equitable welfare distribution
cultural offering in line with nation’s buildup
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nesses and foundations and will be the catalyst
for new ideas and ventures. It will have connected with other universities on a global basis and entered into several exchange programs. Luxembourg will rank amongst the 15 highest nations in terms of innovation. In 2008, Luxembourg ranked 23 on that index (4). By 2020, the House of Luxembourg will have developed an infrastructure responding to the real needs of society. This infrastructure will be efficient and will include transportation systems on the territory and beyond, connecting the House of Luxembourg to the world through efficient and reliable networks both basic and technological. New technologies will bring the society of the House of Luxembourg into the global web at appropriate traffic speed. Through these technologies and the multicultural society, new businesses will have been set up. The Technological Readiness Index will place Luxembourg amongst the top ten nations (5). Housing and territorial organisations will be respon-
citizen focused administration delivering HQ Support & service in a timely manner
sive to society’s needs. The House of Luxembourg will support a prominently bio-based agriculture. The supply side of Luxembourg will create a talent magnet attracting motivated young people to use the House of Luxembourg and all of its facilities as their launch pad for their careers and fulfilment of their aspirations. The House of Luxembourg will be the platform for entrepreneurship seeking a global footprint. As demonstrated several times in the past, top talent has been attracted by the incubator model and has left its mark on a global scale. By 2020, economic activity will be divided into three main categories. Care and Maintain will include our traditional export manufacturing capacities, tourism, space and related activities, as well as all local businesses supporting the needs of the House of Luxembourg. Space, for example, has been brought to a worldwide leading position through organic growth and intelligent expansion into global markets. Caring for and maintaining these activities will require that
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skilled labour and appropriate infrastructure exist at competitive conditions. The House of Luxembourg will invest in a significant paradigm change for the financial services industry. Luxembourg will be known for the most reputable brand of tax compliant, quality asset management services. When clients and other professionals think about The Best in asset management, the House of Luxembourg will come to mind, in the way that people think about quality watches (Switzerland), or high performance pianos (Steinway). The House of Luxembourg will invest in providing the highest security for all types of investment through appropriately designed legislation and a unique skill set, which will be provided through the university. The House will have invested in a global branding initiative, building its case on the basis of substantive changes in mindset and paradigms. By 2020, the House of Luxembourg will build and develop incubators for entrepreneurs from all over the world. Several recent examples have demonstrated the value of those incubators. The Logistics platform will have been integrated and will operate as an efficient cluster. Biotechnology will have developed its research capabilities and the first patents and commercial applications will have developed. Secure data warehousing will have become an integral part of the economic activities of the House of Luxembourg. Given Luxembourg’s size, specialisation in a certain number of sectors or clusters will be necessary. The State must undergo a paradigm shift and see themselves as service supplier to these sectors. Like any leading service supplier it must specialise its officers on a sector basis, to be able to adequately support each sector and defend the sector’s interests on the international stage. Thus, for example, a biotech entrepreneur will deal with the biotech desk for all his administrative requirements, not with different administrations. Quality of life and Society’s well-being will be the permanent focus in a value-based society that embraces excellence, equity and sustainability in everything it undertakes. The House of Luxembourg will have an equitable welfare distribution system, under the principles of social equity on the basis of each individual’s contributing force. Undiscriminating
redistributions will be a thing of the past, replaced by means-tested benefits targeted at those needing them the most. In the House of Luxembourg, a cultural offering will exist in line with the Nation’s development. Attractive, responsive and coherent programs will include appropriate containers (concert halls, art museums, etc…) as well as content (concert and opera programs, art collections, etc…). Support of the Arts will be lauded as a civic activity and, alongside State support, will have resulted in the House of Luxembourg acquiring some notable art collections and being able to program internationally recognised events in the performing arts arena. In parallel, a thriving contemporary art scene will have developed, connected to hotbeds of talent around the world. By 2020, the citizen in the House of Luxembourg is king. A citizen-focused administration will deliver high quality support and service in a timely manner. New technologies will be at the disposal of the citizen and businesses to handle all administrative tasks. Levels of bureaucracy will have been abolished to facilitate access to entrepreneurship. Value for Money will have been adopted as a governance principle for public administration. Budget and schedule overruns for infrastructure projects have disappeared through professional project management and public private partnerships based on sound governance and sharing of risks and rewards. In 2020, the House of Luxembourg will be known for being a nation and economic space proud of its values, open to the world, ranking amongst the top 15 nations on all relevant global indexes. It will have set apart for itself a brand of excellence in everything done, produced or manufactured. Although nations and economic spaces do not formally brand themselves, more and more categorisations and rankings are taking place on a daily basis, rendering a nations brand of paramount importance. In 2020, the House of Luxembourg’s brand will be pristine and will never again be regarded as sub-standard.
* This contribution was written with Keith O’Donnell, managing partner of Atoz.
1 Overall competitiveness is calculated by combining 3 factors: economic performance, government efficiency and infrastructure. 2 The Overall competitiveness index includes over 300 criteria, government efficiency is measured relative to public finance, fiscal policy, institutional and societal framework and business legislation. Infrastructure includes basic, technological and scientific infrastructure, health and environment as well as education. 3 In 2008, despite the highest cost per student of all OECD countries, and a cost more than double that of our immediate neighbours, the output of the Luxembourg education system lags both its neighbours and other comparable countries with on a number of important indica tors, notably the percentage of students leaving school with a qualification eligible for university. 4 The Innovation Index is a measure of the adoption of new technology, and the interaction between the business and science sectors. It includes measures of the investment into research institutions and protection of intellectual property rights. 5 The Technological Readiness Index measures the ability of the economy to adopt new technologies. It includes measures of Information and communication technology usage, the regulatory framework with regard to ICT and the availability of new technologies to business.
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122 perspectives 2020
François Biltgen
«Pour rester ce que nous sommes, nous devons bouger»
Ministre des Communications et des Médias*
Le Luxembourg en 2020… Quelle question pour un champion! Pour un homme politique, quelle question-piège! En effet, en se levant le matin, on ne sait pas quelles mauvaises surprises réservera la journée. Et si on entend bien proposer des programmes gouvernementaux cohérents, aucune période législative n’a apporté les résultats tels qu’initialement prévus dans la déclaration gouvernementale. Quelle aubaine, donc, si on savait dès aujourd’hui ce qui se passera en 2020! Notons au passage qu’en 2020, j’aurai 62 ans et je servirais, si j’appartenais toujours au gouvernement, mon cinquième mandat consécutif comme ministre. Un lecteur non averti me dirait tout de suite qu’à 62 ans, je serais en retraite depuis deux ans et que je n’aurais plus de soucis à me faire. Or, je me demande très sérieusement si, en 2020, se retirer à 62 ans de la vie active sans avoir cotisé pendant quelque 40 ans sera encore aussi fréquent qu’aujourd’hui. J’en doute très sérieusement. Mais de là à penser que je serai toujours ministre dans dix ans… Au lieu de me livrer à des conjectures sur l’avenir, j’essaierai de relever un certain nombre de défis qui se pointent à l’horizon et qu’il serait bien de relever d’ici 2020, si nos concitoyens devaient encore pouvoir vivre dans dix ans dans un pays
prospère et en croissance. En effet, je mettrai une prémisse à mes réflexions. Partons de l’hypothèse qu’on connaîtra la même croissance statistique de 2010 à 2020 que de 2000 à 2009. De 2000 à 2009, le PIB s’est accru en tout de 71%, malgré la récente récession. Espérons que cela puisse être le cas également à l’avenir. Il en résulterait probablement les évolutions suivantes: en 2000, la population était de quelque 430.000, en 2009 de 493.500, ce qui correspond à une augmentation de 14%. Donc, en 2020, elle devrait être de l’ordre de 562.500 personnes. L’emploi intérieur était en 2000 de 256.600 et en 2009 de 354.450, soit une croissance de 38%. D’ici 2020, on aurait donc un emploi de 489.100 personnes. Le nombre de frontaliers était en 2000 de 82.000 et en 2009 de 145.000, soit une croissance de 77%. Leur nombre serait donc en 2020 de 356.600. Dans le même temps, le nombre des Luxembourgeois était, en 2001, de 277.300 et, en 2009, de 278.000, représentant une croissance de 0,025%. Sauf l’aide de la nouvelle loi sur la nationalité multiple, leur nombre ne dépasserait même pas les 279.000 en 2020! Malheureusement, pendant toute cette période faste, le taux de chômage s’est également accru, plus du double, de 2,9% à 6,3%. Espérons que cela ne soit pas le cas pour l’avenir!
Reculer… Pour faire cet exercice, jetons un regard en arrière, ce qui, dans mon cas personnel, s’avère un exercice assez intéressant. Quand je suis devenu ministre en 1999, j’étais en charge, entre autres, des communications et des médias et un de mes devoirs consistait à relever le défi du processus dit de Lisbonne et de l’enjeu qu’était e-Europe. A l’époque, on parlait déjà de la société dite de la connaissance et de la force motrice des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’économie. Si le grand public s’intéressait à ce moment-là à l’informatique, c’était cependant surtout grâce au Bug de l’an 2000. Nous
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avions tous peur que les ordinateurs, surtout dans les banques et administrations, ne s’adonnent à une sorte de harakiri en date du 1er janvier 2000, suite à des insuffisances de logiciel. En tant que ministre du Travail et de l’Emploi que je fus également à l’époque, je me rappelle que nous cherchions désespérément des ingénieurs en informatique encore capables de travailler en cobol. Comme on les trouvait surtout en Inde, il fallait leur accorder des permis de travail. Déjà en cette fin de siècle, le cobol était largement désuet. Mais au cours de cette même année 2000, nous, responsables politiques européens, décidions du processus de Lisbonne qui devait faire, jusqu’en 2010, de l’Europe, notamment, l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. On commençait à propager la recherche et l’innovation et surtout le développement des TIC. Mais parler de la société de la connaissance se limitait trop souvent à parler de l’accès à Internet. Comme si le simple accès à Internet signifiait de facto l’accès à la connaissance. Aujourd’hui, nous savons très bien que ce n’est pas l’accès à la connaissance qui transforme l’économie mais bien la capacité à utiliser cette connaissance. Ce qui importe, ce sont les compétences numériques ou l’e-literacy. Dès l’apparition de cette notion, cette idée nous avait guidés dans l’élaboration d’un des aspects essentiels du programme «e-Luxembourg», à savoir la volonté de vaincre le digital divide et nous nous apprêtions à «bâtir des ponts au-dessus de la fracture Internet». Un des premiers sondages que nous fîmes nous apprit que ce n’était pas le coût qui empêchait la plupart des gens de s’équiper d’un ordinateur et d’un accès Internet, mais la peur de ne pas maîtriser cet outil. Voilà pourquoi nous avons introduit, d’un commun accord avec les communes, les Internet-Stuffen où nous avons offert des formations du genre Internet-Führerschäin. Je me souviens également d’un voyage aux Etats-Unis en 1999 au cours duquel nous avons visité, avec l’équipe du Service des médias et
Photo: Olivier Minaire
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des communications, les start-ups de l’époque: Yahoo, eBay et bien d’autres encore. Les questions critiques que leurs dirigeants nous adressaient concernaient beaucoup moins le cadre fiscal ou des aides directes éventuelles, que l’environnement technologique, à savoir l’absence d’autoroutes de l’information, le manque de connectivité du pays. Pour nos interlocuteurs, Luxembourg was not on the map. En créant LuxConnect, mon successeur en 2004 et maintenant prédécesseur Jean-Louis Schiltz a complété l’infrastructure nécessaire des autoroutes de l’information et déclenché la construction de centres de données performants. Un autre défi que nous rencontrions à l’époque fut celui d’e-Government. Nous partions presque
de zéro, à l’exception de la Bibliothèque nationale du Luxembourg qui avait anticipé ce qui est devenu entre-temps un maître-mot universel: la numérisation. Enfin, un dernier rappel du passé. Suite à l’éclatement de la bulle spéculative de la soidisant new economy, il était de nouveau devenu plus difficile de convaincre le public et les collègues en politique de la nécessité d’investir dans les TIC. Or, aujourd’hui nous constatons que certains des «illuminés» de l’an 2000 avaient vu juste, en prédisant une croissance exponentielle de l’Internet et de ses applications. Sans cesse de nouvelles applications tonitruantes voient le jour et se développent quelquefois à une vitesse vertigi- } 124
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Photo: David Laurent
François Biltgen: «Il faut continuer à investir dans la recherche et l’innovation. Car il faut sans cesse améliorer la productivité.»
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neuse: YouTube, Twitter, Facebook, MySpace et autres réseaux sociaux, iPhone, SMS, MMS, et j’en passe. La société de l’information, avec au cœur l’Internet, dispose d’un pouvoir auto-accélérateur qui aura pour effet de dynamiser encore davantage le processus transformationnel en cours. Ce qui m’amène à la conclusion que les champions d’aujourd’hui peuvent très bien devenir les loosers de demain. Les exemples sont nombreux: Yahoo, ex-champion, dépassé par Google, MySpace dépassé par Facebook… et qui parle encore de Netscape, le Navigator Internet de la première heure? Le GPS, inexistant en 2000, s’apprête à révolutionner les applications futures sur Internet.
… pour mieux sauter Même si je modifiais aujourd’hui l’une ou l’autre décision prise il y a dix ans, je crois que l’initiative e-Luxembourg a réussi à préparer notre pays à la vague déferlante de l’Internet, alors qu’à l’époque on ne mesurait pas l’ampleur du phénomène, ni d’ailleurs les résistances et réticences qu’il allait susciter. Quelles sont dès lors les conclusions à retenir de l’évolution des dix dernières années? L’économie, tout comme la société, sera encore davantage sous-tendue par l’évolution des technologies de l’information et de la connaissance. Ceci m’amène à une certitude: il faut anticiper au
plus vite la future croissance exponentielle du flux de données numériques. C’est justement cette nécessité d’anticiper qui a amené le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké et moi-même, en tant que ministre des Communications et des Médias, à présenter, en mars dernier, un plan de développement en très haut débit qui permettra un déploiement fibre-to-the-home (FTTH) de l’ordre de 100 Mbits d’ici 2015 pour l’ensemble de la population, et de l’ordre de 1 Gbit d’ici 2020, proposé de nouveau à 100% des citoyens. Ce plan complétera le réseau des autoroutes de l’information offert par l’Entreprise des Postes et Télécommunications (Teralink) et LuxConnect et l’établissement subséquent de datacenters de haute qualité. Un autre constat qu’il ne faut jamais oublier: au Luxembourg, c’est rarement l’initiative privée qui prend le premier risque d’investissements à long terme. Très souvent, c’est l’Etat qui doit jouer ce rôle. Rappelons-nous de l’année 1984, lorsque le pays sortait de la crise sidérurgique et s’apprêtait à quitter la société industrielle pour la société postindustrielle. Le premier satellite Astra n’a pu être lancé que suite à une garantie de l’Etat, votée par la Chambre des députés, alors que les banques privées, à l’exception de celles sous influence de l’Etat luxembourgeois, refusaient de prendre ce risque. La même chose fut vraie pour les datacenters et les autoroutes de l’information. Ce n’est que
récemment qu’un premier datacenter d’envergure et financé par des investisseurs privés a vu le jour, ce qui est une excellente chose pour l’avenir. L’Etat doit donc bien souvent donner le premier signal, montrer l’exemple dans la société de l’information et surtout donner la confiance à long terme nécessaire pour que des investisseurs privés s’établissent au Luxembourg. Si les premières sociétés d’e-commerce ont choisi le pays à cause de son taux de TVA, le Luxembourg dispose entre-temps d’autres atouts: l’environnement réglementaire général, la performance technologique des infrastructures, les ressources humaines disponibles et un cadre de vie, un environnement social attractif. Le pays dispose sans doute d’atouts que d’autres n’ont pas. Le premier de ces atouts doit rester celui de la capacité d’anticipation et de prise de risques du gouvernement. Cette capacité dépend de la cohésion de la société et surtout d’une vue commune de tous les acteurs politiques, quelles que soient leur appartenance politique et leur provenance sociale. Ceci présuppose que le Luxembourg, sans tomber dans un repli nationaliste, continue à voir l’ouverture des frontières politiques et économiques comme une chance et non pas comme un risque. L’avenir de l’économie luxembourgeoise se trouve assurément dans de nouveaux secteurs économiques, dont certains ont été initiés depuis 25 ans. Je reviens à la création de SES Astra qui } 126
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est devenu un global player non seulement en
matière de transmission de programmes télévisuels, mais également en matière de transmission par voie d’Internet. L’adhésion du Luxembourg à l’ESA (European Space Agency) en 2004 nous a enfin permis de commencer à construire autour de SES Astra, comme c’était déjà le dessein du gouvernement en 1984, tout un secteur spatial, non seulement en ce qui concerne l’industrie d’équipements, mais aussi les services à offrir par voie satellitaire. Un autre domaine que le gouvernement a décidé, il y a deux ans, de développer à toute allure est celui de la biomédecine. Encore une fois, c’est le gouvernement, par le biais de son budget de la recherche, qui met en place les instruments pour soutenir la création de tout un secteur économique. Aussi bien dans le secteur spatial que dans celui de la biomédecine, nous trouvons les TIC comme une des clés du développement. Gageons donc que le développement économique futur du Luxembourg dépendra largement des TIC. Sans elles, pas d’économie numérique, ni de biomédecine ou de politique de l’espace. Or, pour parfaire cette vision d’un Luxembourg qui en 2020 ne dépendra plus autant qu’aujour d’hui de la place financière, puisqu’il aura développé de nouveaux créneaux économiques, il faut, entre autres, relever trois autres défis: la recherche et l’innovation, la formation et la formation continue, le cadre réglementaire.
Investir dans la recherche et l’innovation: condition nécessaire pour augmenter la productivité… La société industrielle que nous avons quittée il y a 25 ans était caractérisée essentiellement par un marché de travail pyramidal. Au bas de la pyramide, plus de la moitié des salariés n’avaient pas besoin de formation spécifique. Au milieu se trouvaient surtout les salariés disposant des compétences essentielles: ils savaient calculer et écrire et parlaient plusieurs langues. En haut de la pyramide, les élites à diplômes d’enseignement supérieur étaient très peu nombreuses. Dans la société postindustrielle, c’est surtout la qualité des services qui l’emportera – une tendance que nous constatons déjà actuellement. Les patrons de sociétés de l’économie numérique
qui désirent s’implanter au Luxembourg ont très souvent d’autres soucis que celui de l’indexation automatique des salaires et plus généralement celui du niveau des salaires. Ils se heurtent plus souvent à la difficulté de trouver les spécialistes nécessaires, surtout en dehors de l’Europe, qu’ils entendent par ailleurs bien rémunérer. D’autres préoccupations concernent l’environnement réglementaire et l’environnement social (dont par exemple la scolarisation des enfants). Si le Luxembourg veut rester ce qu’il est aujourd’hui, à savoir une économie à salaires élevés et compétitive, il faut qu’il continue à investir dans la recherche et l’innovation. Car il faut sans cesse améliorer la productivité. Ceci nous amène de nouveau à la politique de la recherche et de l’innovation. Suite à un rapport de l’OCDE de 2005 sur la gouvernance de la recherche au Luxembourg, les ministres de l’Economie et de la Recherche, encore eux, ont proposé entre autres la création d’un haut-comité pour la recherche et l’innovation, composé de neuf personnalités indépendantes. Si ce hautcomité travaille actuellement sur les défis du Luxembourg en 2020, c’est aussi pour anticiper de nouvelles tendances. A l’époque, l’OCDE plaidait certes en faveur du développement des axes existants, mais nous incitait aussi à investir dans de nouveaux créneaux porteurs et à très haut risque. D’où la décision du Luxembourg d’investir dans la biomédecine ou encore celle d’établir un Institut Max Planck au pays. Et même si notre pays est prêt à augmenter encore de façon considérable son budget de la recherche, celui-ci restera néanmoins toujours à la taille du pays. Nous avons donc intérêt à centrer la recherche sur les axes-clés de l’économie numérique. Avoir accès d’ici 2020 à un Internet de très haut débit et à des prix toujours abordables restera la condition indispensable pour que notre pays puisse développer ce secteur économique. Mais ce ne sera pas suffisant. L’Internet au Luxembourg, lié tout aussi bien à l’avenir de la place financière que, par exemple, à celui des services médicaux, sera un Internet reposant, entre autres, sur une excellente sécurité des transmissions. Ce n’est pas sans raison que la plupart des centres de données obéissent aux normes de
sécurité les plus élevées. Et ce n’est pas par hasard qu’un des cinq axes prioritaires de recherche de l’Université de Luxembourg, tel qu’il résulte d’un contrat pluriannuel signé récemment avec le ministre de l’Enseignement supérieur, concerne le sujet security and trust.
... mais non suffisante: il faut aussi investir dans les compétences humaines Le marché du travail actuel n’est plus caractérisé par une pyramide, mais par un sablier renversé. A la base il y a certes encore de 20% à 30% de salariés non qualifiés qui risquent de surcroît de retomber dans une nouvelle sorte de sous-prolétariat et de précarisation. D’un autre côté, la moitié des emplois nouvellement créés au Luxembourg sont déjà aujourd’hui des emplois de niveau enseignement supérieur. Ce niveau ne comporte pas seulement des formations de type universitaire, mais également des formations de type cycle court (BTS) et notamment beaucoup de formations en cours d’emploi. De nos jours, disposer d’un diplôme d’enseignement supérieur ne garantit plus un accès professionnel très rapide aux élites décisionnelles. Mais il devient de plus en plus la condition de base pour garder sa chance d’accéder tôt ou tard aux élites décisionnelles. Par ailleurs, la détention d’un tel diplôme limite sérieusement le danger du chômage, qui ne cesse d’augmenter pour les non-qualifiés. Le plus grand défi de notre système scolaire réside dans ce changement de paradigmes. Le lycée au Luxembourg s’est toujours targué de former des élites. Qui dit élites, dit effectifs peu nombreux. Et qu’est-ce que nous constatons? Moins de 30% des jeunes disposent d’un diplôme d’enseignement supérieur; pour les ressortissants portugais, ce chiffre ne touche même pas les 10%. Or, l’immigration, qui pendant des décennies, était une immigration de main-d’œuvre non qualifiée, comprend aujourd’hui 50% de diplômés d’enseignement supérieur. L’Université du Luxembourg caractérisée par le multilinguisme, l’internationalisation et la mobilité, ainsi que son centrage sur des diplômes de master et de docteur, c’est-à-dire axés sur la recherche, a dès le départ été conçue pour permettre le développement au Luxembourg d’une
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Photo: Andrés Lejona
François Biltgen: «Le système juridique doit de toute façon également être repensé.»
main-d’œuvre hautement formée, répondant ainsi aux besoins de l’économie. Un constat inébranlable: même à l’avenir, la démographie luxembourgeoise ne suffira pas à satisfaire cette demande. Il faudra donc continuer à attirer des travailleurs non luxembourgeois au Grand-Duché. Et si on arrive à les éduquer dans des formations de master ou docteur spécifiques, le lien de ces nonLuxembourgeois avec le pays sera d’autant plus fort. L’actuel contrat pluriannuel avec l’Université dit que 37% des formations de type Bologne doivent être des formations de type master ou docteur. Gageons que le prochain programme quadriennal continue sur cette voie. Et ce n’est pas sans raison que ce programme quadriennal impose à l’Université de développer la formation professionnelle continue. C’est une condition sine qua non pour que la main-d’œuvre au Luxembourg reste encore et toujours au diapason des attentes de l’économie. Ce qui est vrai pour l’économie privée l’est également pour le secteur public. Les propositions de réforme du barème des rémunérations lancées par les deux ministres de la fonction publique vont justement dans cette direction. L’échafaudage pyramidal actuel nous provient
directement de la société industrielle qui avait besoin de très peu d’élites, mais de beaucoup de salariés peu formés. La fonction publique pouvait donc être ordonnancée de façon hiérarchique et purement pyramidale, et les compétences de base acquises avec le diplôme scolaire de base étaient presque inébranlables – ce qui permettait de construire une évolution par l’unique voie d’ancienneté. Il est vrai que proposer de telles réformes structurelles n’est pas toujours aisé. Mais la fonction publique luxembourgeoise, certes globalement beaucoup plus performante qu’à l’étranger, ne peut pas attendre indéfiniment avant de s’adapter. En effet, les changements s’imposent non seulement en raison des défis de la société de l’information, mais aussi en raison de la crise démographique. En 25 ans, les emplois au Luxembourg ont plus que doublé. Or, pendant la même période et avant l’introduction de la nationalité multiple, le nombre de Luxembourgeois est resté presque identique. Aujourd’hui, le nombre de ressortissants luxembourgeois est inférieur au nombre total d’emplois. Par ailleurs, l’administration de l’Etat et le secteur public ont crû, car ils ont dû croître, même s’ils
n’ont pas nécessairement crû avec la même vitesse que le secteur privé. Réserver le monopole du secteur public aux Luxembourgeois a non seulement contribué à ce que l’économie soit dominée par des non-Luxembourgeois mais a en plus exposé la fonction publique à des problèmes de recrutement de qualité. Si, d’une part, l’ouverture de la fonction publique aux non-Luxembourgeois, décidée en 2010, peut être un élément de réponse, il n’en reste pas moins que son fonctionnement doit aussi être repensé. Il faut des réformes administratives, car la réponse aux nouveaux défis de la fonction publique ne peut plus être résolue à l’avenir uniquement par des recrutements supplémentaires, qui deviendront de plus en plus difficiles. Un des rôles clés de la transformation du Luxembourg dans les dix ans à venir reviendra ainsi au ministère de la Fonction publique, non seulement en adaptant la fonction publique aux défis d’une gestion moderne dans une société globalisée et compétitive, mais surtout en proposant les réformes administratives nécessaires pour nous mener à la paperless society. C’est surtout le secteur public qui doit jouer l’avant-garde dans la dématérialisation des actes et procédures. } 128
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«La fonction publique luxembourgeoise, certes globalement beaucoup plus performante qu’à l’étranger, ne peut l’État «service pas attendre Transformer provider» en État régulateur indéfiniment avant de s’adapter» 127 {
Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative est donc plus qu’un simple gestionnaire des agents publics. C’est surtout sa branche CTIE, issue d’une fusion il y a peu d’années entre le Centre informatique de l’Etat et l’Administration «e-Luxembourg» qui dépendait à l’époque du ministère des Communications, qui est en train de préparer cette échéance.
Un bon cadre réglementaire doit être simple, cohérent, mais surtout il doit exister. Dans le passé, à l’ère du secret bancaire, d’aucuns préconisaient que le meilleur cadre réglementaire pour le Luxembourg était celui qui n’existait pas. Tel ne sera plus le cas à l’avenir. D’ailleurs, nous l’avons déjà constaté pour la place financière. Dès que le Luxembourg a été un des premiers pays à transposer des directives en lois nationales, il a su anticiper des mouvements économiques et en profiter. A l’avenir, ce cadre réglementaire doit aussi miser sur la sécurité. Si nous voulons que le Luxembourg reste et se développe davantage en tant que hub de la transmission des données numérisées, il faut justement miser sur la sécurité des transmissions. Voilà pourquoi un cadre réglementaire cohérent en matière de protection des données sera indispensable. Bien sûr, ce cadre ne doit pas être inhibitif, mais déjà faut-il le créer. Il importe que les citoyens, dont les données transitent par le Luxembourg ou y sont stockées ou traitées, puissent se fier à un solide cadre de protection de données. Le système juridique doit de toute façon également être repensé. Ce n’est pas le foisonnement de textes détaillés et restrictifs qui nous permettra un développement cohérent et dynamique. Trop de réglementations tuent toute initiative, sans éviter pour autant les dangers. Il s’agit désormais de procéder à une régulation différente qui mise moins sur la réglementation de détail que sur la responsabilisation de tout un chacun dans un cadre déterminé. Ces dernières réflexions m’amènent à des pensées finales: si le Luxembourg veut en 2020
rester un pays prospère en croissance, dans un monde qui sera sans doute encore davantage marqué par la globalisation, mais aussi par l’émergence de nouvelles puissances économiques et un développement technologique encore plus rapide, il faudra qu’il repense sa gouvernance. Un petit pays comme le Luxembourg, qui a une économie ouverte à presque 100%, a besoin plus que tout autre d’un Etat fort. Mais un Etat fort qui dirige plutôt qu’il n’exécute. Ne nous leurrons pas! Aujourd’hui, ce sont de plus en plus des forces externes à l’Etat (partenaires européens, lobbies économiques, consultants de toutes sortes) qui dirigent l’action publique. L’Etat, au contraire, exécute. Il exécute bien, mais devrait davantage diriger. Ceci est particulièrement vrai pour notre présence européenne. Le moindre Land allemand a davantage de collaborateurs à Bruxelles que le Luxembourg. Or, notre force politique et économique se trouve en Europe, dans l’Union européenne. Comme cette dernière est devenue de plus en plus la proie de réflexes nationalistes des Grands, il est important que la méthode communautaire soit rétablie. C’est la seule chance pour notre pays en vue de jouer un rôle international continu. Enfin, notre modèle social lui aussi, s’il ne veut pas se perdre, devra s’adapter. Si la législation devra régler moins de détails que dans le passé, il faudra que le partenariat social reprenne le relais, à tous les échelons, national, sectoriel et à celui de l’entreprise. Le cadre législatif y a été adapté, reste aux partenaires sociaux à lui donner vie. C’est en relevant tous ces défis, c’est-à-dire à force d’avoir changé, que notre pays restera en 2020 celui qu’il est en 2010, un pays prospère, en croissance économique et socialement cohérent, car ouvert sur l’Europe et le monde.
* François Biltgen est également ministre de la Justice, ministre de la Fonction publique et de le Réforme administrative, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et ministre des Cultes.
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apporter prochainement la fibre optique dans tous les foyers du pays. Le sans-fil prendra une ampleur encore plus grande, puisque les premiers réseaux de quatrième génération apparaissent déjà aux Etats-Unis et en Russie… On peut aussi imaginer que des objets usuels, comme nos voitures, servent à étendre le réseau dans des endroits où les câbles seront difficiles à poser. Une chose est sûre, le plus difficile sera sans doute de ne pas être connecté, puisque même les trains et les avions s’y mettent!
1. Connecté partout, tout le temps – Avec trois réseaux de téléphones 3G, plusieurs opérateurs ADSL, des expérimentations WIMax, mais aussi plus de 500 points Wifi disséminés dans sa capitale, le Luxembourg est le parfait exemple de ce nouveau monde connecté qui est le nôtre, et pour longtemps. Dans dix ans, les débits auront encore augmenté, puisque le gouvernement a pris au début de l’année un engagement fort pour
2. La tête dans le Nuage – Utiliser les ressources du réseau pour s’affranchir de machines lourdes et coûteuses n’est pas une idée neuve, mais les progrès visibles dans les domaines de la virtualisation et le concept du «Software as a Service» devraient enfin permettre au cloud computing de devenir une réalité pour tous: pouvoir se concentrer sur l’information à créer et à diffuser en s’affranchissant des problèmes techni-
Photo: Olivier Minaire
Si faire des prédictions n’est jamais aisé, c’est quasi impossible en matière de «Nouvelles Technologies». Qu’on en juge: il y a dix ans presque jour pour jour, la fameuse «bulle» explosait et certains déclaraient que «le monde n’était pas prêt pour Internet». Il y a seulement six ans, personne n’aurait pu prévoir que Facebook connecterait un jour plus de 400 millions de personnes, et Twitter n’est né que deux ans plus tard! Cela paraît encore plus incroyable mais, en 2000, les liaisons à haut débit n’existaient quasiment pas dans les foyers et nos téléphones en noir et blanc affichaient péniblement quelques liens dans une lenteur exaspérante! Je n’aurais pas non plus pu prédire l’avance que le Luxembourg prendrait, dans cette même période, dans le domaine des technologies de l’information. Si la précédente décennie lui a permis de devenir le centre européen du commerce électronique, en accueillant eBay et Amazon, le pays doit se tenir prêt pour les (r)évolutions des dix ans à venir. Si on ne peut les prévoir toutes, plusieurs thèmes se dégagent déjà:
ques. Grâce à son infrastructure de datacenters et aux efforts à l’international des sociétés locales, le Luxembourg est idéalement placé pour en profiter. 3. Davantage de contenu mieux protégé – De plus en plus d’utilisateurs d’Internet vont vouloir accéder à du contenu diversifié, mais aussi en créer eux-mêmes: déjà des chanteurs se produisent et vendent leur musique uniquement sur Internet! Les infrastructures économiques et fiscales, qui ont permis d’accueillir depuis 2000 des entreprises leaders utilisant Internet pour vendre ou promouvoir leurs produits, pourraient à l’avenir mettre la création individuelle au cœur de leurs préoccupations, pour suivre l’évolution du Net. En prolongeant ses efforts de législation en matière de propriété intellectuelle, le Luxembourg pourrait devenir la plateforme européenne idéale pour accueillir et protéger ces nouveaux créateurs.
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Ernest Cravatte
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« Un espace favorable À l’esprit d’initiative » S’exprimer en 2010 sur ce que sera le Luxembourg en 2020 relève de la gageure. A un moment où l’économie mondiale semble tout juste avoir échappé, du moins provisoirement, à une catastrophe financière d’une envergure difficilement imaginable et où l’Europe s’interroge sur le sort de sa monnaie, le Luxembourg ne reste pas en dehors de la tourmente. Que l’industrie financière, principal pilier de la richesse économique du pays depuis des décennies, connaîtra des restructurations fondamentales ne fait guère de doute. Certaines franchises exploitées avec succès, pour le plus grand bien des finances publiques, du marché de l’emploi et de l’économie nationale en général, ne sont manifestement plus du goût des puissants voisins. Des activités traditionnellement exercées dans le pays, à la faveur d’un cadre réglementaire propice, risquent par ailleurs de se déplacer sous d’autres cieux, européens ou autres, plus cléments en raison de leur environnement social ou fiscal moins contraignant. La prospérité du Grand-Duché ne relève pas du droit acquis. La complaisance, fruit d’un bienêtre extraordinaire, caractérisant des franges importantes de la population et leurs porteparole, n’est pas de bon augure au regard des mises en question auxquelles le pays ne saurait se soustraire. Les centres de décision politiques et économiques les plus déterminants pour l’avenir du pays se situent hors des frontières nationales. Le sort du pays est indissolublement lié à celui de l’Europe politique, économique et sociale; le sort de la plupart des entreprises génératrices de richesse
nationale se décide dans des quartiers généraux situés à travers le monde. Les opportunités indiscutables que les processus d’intégration européenne et de mondialisation économique ont offertes au Luxembourg, et dont le pays a longtemps su tirer profit, font place, désormais, à des défis redoutables pour la petite économie ouverte qui est celle de notre pays. Intégration européenne et souveraineté nationale s’accordent difficilement, si ce n’est dans le discours politique.
Pour un espace politiquement et socialement stable Le foisonnement réglementaire d’origines natio nale et supranationale génère trop souvent des coûts exorbitants – dépassant largement ceux engendrés par une législation sociale parfois excessivement généreuse – pour certains secteurs économiques sans qu’il soit toujours perceptible qui en sera le bénéficiaire. L’impact de la mise en place d’un level playing field, revendiquée par les grands acteurs économiques internationaux, est à double tranchant: l’élargissement du marché qu’elle offre opportunément aux producteurs de biens et de services s’accompagne nécessairement de la levée de barrières et de la disparition d’avantages spécifiques locaux ou régionaux. Alors, que sera Luxembourg en 2020? Le scénario optimiste, seul envisageable sauf à voir sombrer le pays dans l’insignifiance, est celui d’un espace politiquement et socialement stable, prévisible, favorable à l’esprit d’initiative et ouvert sur l’Europe et sur le monde. Parmi les ingrédients de ce scénario figurent, entre autres:
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- un environnement juridique et réglementaire ordonné, sans être étouffant, évitant d’ajouter des contraintes supplémentaires à celles, inéluctables, imposées de l’extérieur; - un appareil administratif convivial, compétent et efficace, prestataire de services au profit de ses clients – citoyens et entreprises –, aux chemins de décision courts et rapides, fruit de la mise en œuvre d’une politique de simplification, longtemps prêchée sans être pratiquée; - une législation fiscale simplifiée, transparente, réellement appliquée avec des taux d’imposition non pénalisants, favorisant la création de richesse et d’emplois à travers l’économie réelle plutôt que par la seule ingénierie financière; - un système éducatif assurant, certes, un développement harmonieux de la personnalité de nos enfants, mais aussi la transmission par les enseignants et l’acquisition par les apprentis de connaissances et d’une solide culture générale, stimulant la curiosité intellectuelle et l’esprit critique, suscitant l’intérêt pour la chose publique et préparant à un monde réel, exigeant et compétitif. Moyennant une solidarité nationale réelle, reposant sur la concertation entre les acteurs politiques, économiques et sociaux, respectueuse des intérêts légitimes des parties en cause, le Luxembourg (re)deviendra, en 2020, une terre d’accueil au centre de l’Europe, pour les personnes et pour les entreprises à la recherche d’un terrain propice à la réalisation de projets d’avenir, assurant de la sorte la pérennité du bien-être de sa population.
Photo: Olivier Minaire
«Intégration européenne et souveraineté nationale s’accordent difficilement»
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Guy de Muyser
« Osons avoir confiance » Président du conseil d’administration du Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster
paperJam a dix ans… et demande à ses lecteurs comment ils imaginent le Luxembourg en 2020! On me permettra de démarrer sur un sourire prescient: je parie que nous retrouverons en 2020 paperJam aussi pimpant, aussi intéressant, aussi bien fait qu’il l’est aujourd’hui. A part cela… et malgré les sombres nuages qui voilent notre horizon 2020 sur tous les plans – économique, financier, industriel et politique –, j’ai suffisamment confiance en mes compatriotes (ceux d’aujourd’hui comme ceux de demain), qui sont, de surcroît, si efficacement épaulés par un remarquable pool de compétences venues d’ailleurs, pour ne pas verser dans le pessimisme à la mode. D’ailleurs, les turbulences qui vont secouer le Grand-Duché au cours de la prochaine décennie ne sont pas les premiers orages qui s’abattent sur le pays. Relisons son histoire. Nous constaterons que, dans le passé, le Luxembourg s’est non seulement tiré d’affaire, mais qu’il a réussi à améliorer chaque fois sa performance, alors que tant d’experts (devins de métier ou de circonstance) ne lui prédisaient que production effondrée, revenus laminés et statistiques d’apocalypse. N’allons pas pour autant caresser l’illusion que le Luxembourg pourrait miraculeusement échapper aux bouleversements qui affectent la planète tout entière et qui vont forcément se répercuter chez nous. La liste est tellement longue… Ils s’appellent surpopulation, appauvrissement, émergence de nouveaux concurrents, réchauffement et écologie, explosions d’épidémies ou d’épizooties, pénuries d’énergie et de matières premières et tant d’autres! Sans oublier la perte de compétitivité et d’influence de notre monde dit occidental, qui avait réussi à monopoliser pendant si long-
Photo: David Laurent/Wide
temps à son profit le progrès, la prospérité et la puissance. Faut-il alors baisser les bras devant des défis aussi énormes? Ne nous leurrons pas: il est certain que, demain plus qu’aujourd’hui, l’avenir fera carême. Mais n’est-il pas vrai, d’autre part, que, jamais auparavant, le monde n’a pu faire appel à une panoplie aussi vaste de moyens intellectuels et matériels que celle dont nous disposons à l’heure actuelle? Autrement dit, ce qui pouvait faire vaciller les
sociétés à l’époque des moyens-âges du savoir et de la science ne devrait plus être aussi terrifiant de nos jours. Par conséquent, osons avoir confiance! Et sans nous abandonner à des rêves de facilité, refusons de peindre en noir l’avenir 2020 de l’humanité et celui du Luxembourg. En conclusion, cela permettra d’envisager 2020 à travers des lunettes teintées d’un réalisme prudent et surtout d’un optimisme de courage et d’action.
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Thinking ahead, always We wish paperJam a happy birthday and a successful future!
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Robert Dennewald
Président de la Fedil, Business Federation Luxembourg
« une Économie fondÉe sur une activitÉ industrielle fortE » Développer une vision sur dix ans pour son entreprise n’est pas un exercice inhabituel pour un chef d’entreprise. Si ce processus comporte un intérêt incontestable, il connaît aussi des limites. L’exercice devient bien plus difficile quand il s’agit de notre pays, étant donné que le nombre de facteurs à évaluer est beaucoup plus grand et beaucoup plus aléatoire, rien qu’en prenant en compte le contexte européen.
profonde mutation Développer une vision du Luxembourg à l’hori zon 2020 consiste, entre autres, à évaluer l’impact de l’évolution des grands facteurs macro économiques qui influenceront nos entreprises, tels que la situation sur le plan de l’énergie, des matières premières, de la disponibilité et de la qualification de la main-d’œuvre. Aussi ne faudra-t-il pas oublier les grandes mutations dans notre société, comme la résolu tion du problème de gouvernance politique auquel le Luxembourg a été confronté depuis les années 2000, à savoir une population active du Luxembourg se composant, d’un côté, des ressortissants luxembourgeois qui disposent du pouvoir politique du pays et, de l’autre côté, des ressortissants étrangers qui constituent essen tiellement les forces vives contribuant à la richesse de notre pays du fait qu’ils représen tent entre 80 et 90% des effectifs des entrepri
ses, mais n’ayant pratiquement aucun pouvoir politique. Faire une projection à l’horizon 2020 implique aussi l’hypothèse que le Luxembourg réussira à résoudre la quadrature du cercle que constituent un déficit budgétaire et, partant, une dette publi que en forte augmentation au cours de la période 2009-2014, combinés à des défis conséquents sur le plan de la sécurité sociale, tant pour ce qui est de l’équilibre du secteur de la santé que du finan cement à long terme des régimes de pension. Il faudra se rendre compte que l’Etat providence n’existe plus. Finalement, il s’agira d’évaluer les conséquen ces de la perte en compétitivité de l’économie luxembourgeoise dans un contexte international, perte dont les premiers effets se sont fait ressen tir à la fin de la première décennie du 21e siècle. Il faudra d’ailleurs essayer d’imaginer la faculté des acteurs économiques à faire face à cette situa tion dégradée. J’ai pris une approche résolument optimiste en ce qui concerne le développement de ma vision pour l’année 2020. Forts des expériences des cri ses précédentes, les Luxembourgeois ont toujours su se tirer d’affaire et sont toujours retombés sur leurs pieds. Un important défi sera de convaincre les citoyens luxembourgeois qu’il faudra trouver de nouvelles ressources pour financer le train de
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les niches du savoir et du savoir-faire Nul n’ignore qu’en 2020, la globalisation aura métamorphosé l’économie mondiale. Cette glo balisation mettra le Luxembourg devant de nou veaux défis. La dilution progressive du secret bancaire aura réduit l’apport financier du sec teur bancaire au trésor de l’Etat, sans pour autant mettre en cause la survie du secteur financier, pouvant se prévaloir de nombreux atouts par rapport à celui des pays voisins. Les potentiels de puisement dans les gisements que constituent les niches de souveraineté vont cependant s’essouffler. La perte en compétitivité du Luxembourg par rapport aux autres économies ne facilitera pas la lourde tâche d’une diversification économique. La brutalité de la crise financière de 2010 a de nouveau démontré les risques d’une structure économique trop monolithique, axée principale ment sur le secteur financier.
Photo: Olivier Minaire
vie auquel ils se sont habitués pendant les années fastes et d’adapter, le cas échéant, leur train de vie aux ressources financières disponi bles de façon récurrente. La crise financière des années 2009-2010 a ébranlé le Luxembourg jus que dans ses fondations et incitera les décideurs politiques à prendre les mesures appropriées afin de tenir compte des changements fondamen taux intervenus.
Devant cette perspective et dans un souci de diversification, il sera primordial de maintenir, voire de développer l’activité dans le secteur secon daire. C’est la raison pour laquelle il faudra prépa rer l’économie luxembourgeoise aux défis qui l’attendent à l’horizon 2020. Il est impératif de met tre en œuvre dès maintenant une stratégie en faveur d’un maintien de l’activité industrielle, englobant aussi bien des aspects comme la compé titivité-coût, la recherche, l’innovation, la simplifica tion administrative que la formation, la promotion de l’entrepreneuriat, le respect de l’environnement } 138 ou l’approvisionnement en matières premières. paperjam | Hors série 10 ans
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«La dualité entre la fonction publique et la carrière privée sera réduite de façon significative»
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Les centres de recherche publics, l’Uni versité du Luxembourg, de concert avec Luxin novation et les entreprises, joueront un rôle capital dans la consolidation et le développe ment de niches du savoir et du savoir-faire. Ils devront réunir leurs compétences dans les domaines qui feront partie des grands enjeux du monde à venir, c’est-à-dire l’énergie, l’envi ronnement, la santé et l’alimentation. Pour le Luxembourg, il sera essentiel de mettre l’ac cent notamment sur les techniques environne mentales innovantes, le healthtec et le biotec. Il faudra continuer à développer les pôles de com pétences, tels que les matériaux, pour lesquels le Luxembourg peut se prévaloir d’une longue expérience. L’association des différents acteurs du monde de la recherche devra habiliter le Luxembourg à occuper des niches dans ces domaines et à se distinguer comme centre d’excellence au niveau européen, tout en considérant une diversifica tion de l’économie nationale. Les investisse ments dans les infrastructures ICT par exemple, qui ont été mises en place au Luxembourg dès 2007, pourront permettre au Luxembourg d’ac céder au rang de leader européen dans ce sec teur, si les acteurs arrivent à se démarquer dans une économie du savoir. Avec les infras tructures de datacenter, le réseau à large bande et les infrastructures de communication satelli taire existantes, les bases pour un tel développe ment sont déjà en place. Le cloud computing constitue une des niches qu’il s’agira d’exploi ter, de même que le Green IT, où le Luxembourg est bien placé pour se faire un nom en tant que centre d’excellence en matière de développe ment de datacenter à basse énergie.
Les vertus d’une industrie forte En 2020, les décideurs politiques et les citoyens luxembourgeois auront redécouvert les vertus d’une économie fondée, entre autres, sur une activité industrielle forte. Ils auront réalisé que
c’est la présence d’une industrie forte, au sens large du terme, qui donne à un Etat ses lettres de noblesse en tant qu’Etat souverain. La politique de recherche et d’innovation, couplée à une politique de simplification admi nistrative, de mise à disposition d’infrastructures efficaces, de zones d’activités attrayantes, aura été le moteur de cette nouvelle relance de l’acti vité industrielle au Luxembourg. Les Luxembourgeois se seront rendu compte de l’importance de l’entreprise dans le tissu écono mique, en général, et de celle d’une industrie diversifiée, créatrice d’emplois s’adressant à la fois à des demandeurs d’emploi qualifiés et moins qualifiés, synonyme de garant de la paix sociale. Le Luxembourg aura, par une politique de croissance, réussi en 2020 le formidable défi de réduire le chômage qui a atteint des sommets sans précédent au cours des récentes années de crise. Les décideurs politiques auront eu la chance de faire en sorte que la détérioration du niveau de compétitivité ait pu être enrayée grâce au maintien des charges salariales patronales, au découplage de l’évolution des salaires, de l’indice du coût de la vie et de l’aménagement d’une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail.
Le défi de l’énergie et des matières premières Les entreprises auront à affronter, au cours des années 2010-2020, l’important défi d’un coût de l’énergie qui augmentera fortement, d’une raré faction et d’un renchérissement des matières pre mières et d’un renforcement des prescriptions environnementales et réglementaires. Les entreprises auront poursuivi leurs efforts d’une utilisation rationnelle de l’énergie et auront appris à produire plus avec une énergie devenant de plus en plus chère. Le Luxembourg aura trouvé des solutions pour atteindre les objectifs de la stratégie «20/20/20», définie par la Commission européenne au cours des années
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Photo: Julien Becker
Pour le Luxembourg, il sera essentiel de mettre l’accent notamment sur les techniques environnementales innovantes, le healthtec et le biotec.
2009-2010. L’économie luxembourgeoise aura découvert des solutions économiquement défen dables pour réduire son empreinte CO2 et aura fait d’une nécessité une vertu, dans le domaine des techniques des énergies renouvelables et des économies d’énergie, notamment dans l’habitat.
Politique sociale et formation La dualité entre la fonction publique et la car rière privée sera réduite de façon significative. La grille de salaires de la fonction publique, mise en place par le gouvernement, prévoira des salaires d’entrée comparables à ceux du secteur privé. L’ouverture de la grille de salaires vers le haut permettra de fixer la rémunération des hauts fonctionnaires en adéquation avec leur niveau de responsabilité. L’une des clés du succès du Luxembourg résidera dans le rétablissement de la compétitivité-coût de l’économie luxembourgeoise. Une suppression, ou du moins une modulation, de l’indexation automa tique des salaires sera un élément capital dans ce contexte, puisque l’évolution des salaires doit être
couplée à l’évolution de la productivité et non pas à l’évolution du coût de la vie. Le maintien du sys tème d’indexation automatique des salaires con duira indubitablement à terme le Luxembourg dans une impasse. Les campagnes de sensibilisation du gouver nement et des organisations patronales pour intéresser les jeunes à l’entrepreneuriat auront porté leurs fruits d’ici 2020. Le nombre de créations d’entreprises aura augmenté de façon significative, notamment dans les domaines innovants, comme ceux des énergies renouve lables, des techniques du secteur de la santé et des techniques environnementales. Les acteurs du monde économique auront contribué active ment à l’éducation et à la formation des jeunes par une présence plus poussée dans le milieu scolaire. Les entreprises, hélas, resteront confrontées à une pénurie d’ingénieurs qui a commencé à se manifester dès 2000 dans tous les pays indus trialisés. Les entreprises doivent dès à présent inciter les jeunes à s’intéresser au métier d’in génieur. L’Université du Luxembourg, installée
désormais à Esch-Belval, contribuera largement à cet effort de formation d’ingénieurs. La dispo nibilité d’ingénieurs de toutes spécialités et de tous niveaux de formation deviendra un élé ment-clé de croissance pour notre pays. Une bonne orientation des jeunes dans le choix de leur carrière universitaire permettra de parer au fléau que constitue le chômage des jeunes diplô més. Le défi auquel le Luxembourg sera confronté dans la prochaine décennie est de taille. Le pays devra rétablir l’équilibre budgétaire, continuer à maintenir un haut niveau d’investissements publics, résoudre le déficit chronique du secteur de la santé, pérenniser le financement des retrai tes, le tout en rétablissant la compétitivité de l’économie. Si l’effort que le Luxembourg devra consentir est un effort collectif, la responsabilité de définir et de mettre en place les réformes indispensables incombera au monde politique. La société civile y contribuera par son désir d’entre prendre, d’investir, d’innover, le tout dans un esprit de développement durable et de responsa bilité sociale.
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Danièle Fonck
« À dÉfaut d’Être un expert… »
Directrice adjointe du groupe Editpress
Il en faut de l’audace pour affirmer ce que sera le Luxembourg en 2020, a fortiori quand on ignore de quoi sera fait demain. Or visiblement, ni le gouvernement, ni les partis politiques d’opposition, ni les acteurs économiques ne sont en mesure de donner des indications claires à moyenne échéance. N’étant pas devin, il m’est par conséquent impossible de décrire l’état d’un pays, fût-il le mien et fût-ce pour l’anniversaire d’un confrère, à un moment où ce pays est en profonde mutation démographique, culturelle, sociale et sociétale. Ce serait manquer d’humilité que de clamer – à cette place – des certitudes qui tiendraient de la malhonnêteté intellectuelle. Du moins quand on n’est pas un expert étranger, patenté «spécialiste ès études chèrement payées». Même si l’univers des médias vit à son tour des changements fulgurants qui dépassent en ampleur et en rapidité les évolutions intervenues lors du passage de l’ère Gutenberg à celle de l’offset et de l’ordinateur, je demeure persuadée que la presse dite écrite finira par remporter la partie. Il lui faudra pour cela une assise financière solide, de la créativité et… de la patience. Car c’est elle, et elle seule, qui dispose des contenus, des journalistes en nombre, du savoir-faire et du réalisme pragmatique.
Certes, je ne saurais dire si paperJam existera en 2020. Je le souhaite à l’équipe, dynamique, sympathique. Je ne doute pas en revanche que des maisons de presse traditionnelles et centenaires aient de bonnes chances d’être là où il faut être, à la condition sine qua non que leurs personnels aillent, soudés, de l’avant. Pour le reste…
les dangers de la rigueur Quelques idées simples, en forme de recommandations à ceux qui ont à charge de préparer 2015, 2020, 2030…: les crises sont cycliques, tantôt conjoncturelles, tantôt structurelles. S’en sortent ceux qui ne paniquent pas et qui réussissent à maintenir la confiance de leurs populations. Le Luxembourg souffre ces temps-ci. Pas tant parce que la place financière n’est plus un sanctuaire, car cela était attendu un jour ou l’autre, mais parce que le pouvoir manque de sérénité et a la fâcheuse tendance à écouter des conseillers venus d’ici et d’ailleurs, hommes et femmes qui pourtant n’ont rien vu venir et continuent de prêcher des remèdes qui, pourtant, ont largement contribué au fiasco mondial actuel. Qui dit qu’un petit pays ne peut pas se permettre quelques années de déficit? Quel démiurge? Quel dieu? Déficit zéro signifie cure de rigueur et cure de rigueur signifie atteinte à la croissance et
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perte de pouvoir d’achat. Rigueur signifie réductions de personnels et ces dernières impliquent une hausse massive du chômage. Qui paie le chômage? L’Etat pour une grande partie. Lequel, par conséquent, doit dépenser beaucoup d’argent qu’il avait cru économiser. Chômage veut dire une société qui gronde, donc insatisfaction, jalousie et montée de la criminalité. Voilà qui coûte cher, en termes d’argent, de cohésion, de solidarité sociétale. Bref, il urge de changer de cap, n’en déplaise à l’establishment économico-financier et aux politiques en apparence si sûrs d’eux et si oublieux du mandat électif qui est le leur. Enfin, lorsque l’on n’est que 280.000 dans un Etat de 500.000 et que l’on sait que demain les «locaux» seront minoritaires, on s’empresse de changer du tout au tout les méthodes éducatives et l’on se bat pour que le seul et unique but de l’instruction publique soit de faire des têtes bien pleines dès le plus bas âge. A quoi sert de faire plaisir aux lobbies financiers et de leur livrer des personnels «clés en main»? Car quand ces lobbyistes auront déserté leurs beaux immeubles en verre après-demain, que ferons-nous des seconds couteaux des backoffices libellés de «cadres»? Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Qu’on le sache toutefois: je suis plutôt optimiste. Parce que j’ai choisi de l’être.
Photo: Olivier Minaire
«Je suis plutôt optimiste. Parce que j’ai choisi de l’être»
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Alain Georges
imaginer une société nouvelle Président du conseil d’administration de BIP Investment Partners
Il y a 16 ans, la Fondation Alphonse Weicker, patronnée par la Banque Générale du Luxembourg, lançait un vaste exercice de «scénario planning» consacré à notre pays. Cet exercice, conduit sous la responsabilité de Bruce Scott, HBS et Albert Bressand, Prométhée, aboutit à un volume, Luxembourg 2012 — les scénarios luxembourgeois, paru en 1997 chez Economica à Paris. Les scénarios de Luxembourg 2012 voulaient répondre aux questions fondamentales suivantes: quelles sont les options ouvertes au Luxembourg dans un monde globalisé? Quels choix s’offrent à nous pour assurer le bien-être de notre pays à moyen terme? L’ouvrage reste d’actualité et certaines des idées proposées ici y ont trouvé leur source. La définition de ces scénarios a été précédée par des interviews exploratoires conduites par Bruce Scott, HBS et Pierre Wack, protagoniste historique de la méthode des scénarios. Une quarantaine de personnalités représentatives de la société luxembourgeoise se sont prêtées à ces interviews tournant autour de leur vision de l’avenir du Luxembourg. Toutes les facettes de notre société étaient représentées parmi les interviewés: monde politique et syndicats, fonction publique, églises, ONG, industrie, commerce et finance. Les interviews individuelles sont restées strictement anonymes. Mais elles ont livré un constat commun aux deux «enquêteurs»: aucune des personnes interviewées ne proposait de vision d’un Luxembourg en fort progrès et en développement ambitieux. Pas de trace d’utopie ou d’idéal, mais consécration du statu quo.
Aujourd’hui, cette vision même du statu quo est menacée. Il faut donc espérer que notre communauté recèle en son sein assez de confiance en soi et de courage pour se réinventer. Il est vrai que la prospérité croissante que nous avons connue de 1968 à 2008 n’a pas créé un climat propice à la mise en question de notre mode de vie, de notre modèle de société et de notre manière de gouverner. Les recettes fiscales en augmentation régulière, produites en grande partie par la place financière, ont permis une redistribution généreuse, non seulement aux citoyens, par le système de protection sociale, mais aussi aux entreprises (par la fiscalisation partielle des charges sociales notamment). Ainsi, des modèles de l’âge industriel ont pu être maintenus par un Etat providence attaché au statu quo. Idéologie du risque zéro, principe de précaution et protection sociale ont dominé le discours politique. La crise financière et économique qui a éclaté en 2008 a mis fin à cette harmonie. Touchant non seulement notre tissu économique, à l’instar de celui des pays voisins, elle a frappé la source même de nos plus-values budgétaires: la place financière. Aujourd’hui ébranlée par la performance de notre économie et par la menace pour notre équilibre budgétaire, notre confiance dans notre modèle est vacillante. Le moment est donc propice pour aller à la recherche de nouveaux modèles afin d’organiser notre avenir. Car il ne suffira pas d’attaquer nos problèmes budgétaires par telles économies et telles hausses de charges pour continuer ensuite comme avant, la reprise de l’économie européenne prenant le relais. Le problème budgétaire ne sera pas résolu par la seule reprise économique. Le manque de recettes fiscales sera durable. Pour adapter le pays et ses habitants à une telle situation, il faut imaginer une société nouvelle, moins confortable peut-être, plus exigeante certaine-
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ment, mais offrant en retour chances et opportunités d’épanouissement. Des réformes profondes sont donc indispensables.
Les réformes viseront à obtenir à la fois des citoyens plus actifs et engagés et un Etat plus efficace et productif. Ces deux «leviers», en synergie symbiotique, produiront au niveau national un nouvel équilibre entre dépenses et recettes, et bien-être. Ce résultat sera à moyen terme l’effet d’adaptations profondes de notre cadre institutionnel, d’une nouvelle compréhension du rôle du citoyen et de nouvelles formes d’interaction entre «gouvernants» et «gouvernés». Ce sera le «Luxembourg 2.0» qui, comme l’expriment les auteurs de Luxembourg 2012, sera une «société de gouvernance», remplaçant la société de gouvernement prévalant jusqu’à aujourd’hui. “For countries as for companies, the key to competitiveness is found in effective policies and institutions and thus ultimately in the quality of their governance.» (Bruce Scott in Luxembourg 2012) Les concepts dominants dans une société de gouvernance se nommeront: responsabilité, transparence, autonomie, créativité, synergie, stimulation, ouverture, coopération! Ces concepts serviront d’arrière-fonds; l’utopie, de cadre au bouquet de réformes ci-après esquissées.
Société de gouvernance L’intégration de notre pays dans de grands ensembles européens et globaux, et la perte de souveraineté qui en résulte, introduisent la notion de compétitivité pour les services et opérations de l’Etat. D’autre part, globalisation, ouverture des frontières, mondialisation des réseaux, liberté de circulation et mobilité des personnes trans-
Photo: Olivier Minaire
La marche vers Luxembourg 2.0
forment les relations entre l’Etat et les citoyens. Il faut épouser cette vague du changement et non y résister. Elle nous poussera vers une gouvernance qui ne repose pas sur l’autorité, le contrôle et la décision imposée, mais plutôt sur l’échange, la consultation, l’adhésion et la facilitation. L’Etat devra renforcer sa fonction stratégique et son efficacité institutionnelle ainsi que sa capacité d’agir, de mobiliser les énergies et d’assurer les services nécessaires aux citoyens au moindre coût. Les citoyens devront y mettre du leur. Le bon fonctionnement de notre communauté exigera des citoyens affirmatifs et engagés dans une
coopération ouverte et équilibrée avec l’administration publique. Une mutation du citoyen «sujet administré» en sujet majeur, autonome et responsable, partenaire de l’Etat, repose sur une conscience démocratique plus affirmée. D’importantes réformes réalisées au cours des dernières années conduisent dans cette direction: l’introduction d’une Cour constitutionnelle et d’une Juridiction administrative, la création de l’office de l’Ombudsman, la loi sur la protection des données nominatives procèdent d’une démarche vers plus de démocratie et ont affirmé le rôle du citoyen dans la société. L’introduction de la double nationalité renforce le potentiel de } 144 nos concitoyens non autochtones.
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Beaucoup reste à faire: l’extension du droit de vote actif et passif à tous les résidents à long terme; l’introduction d’une législation organisant la liberté d’accès aux documents administratifs; l’octroi d’un statut juridique autonome au Statec, service central de la statistique et des études économiques, garantissant l’indépendance de sa mission d’intérêt général. Voilà des exemples de réformes futures vers une plus grande légitimité démocratique de nos institutions. L’effort vers une efficacité plus grande au niveau de l’Etat trouvera un levier puissant dans une réforme au niveau supérieur de gouvernement. Il faut envisager une forme de gouvernement reposant sur une structure de cabinet politique à décision collective, transversale et solidaire, fonctionnant comme le comité de direction ou Vorstand d’une grande entreprise. Les départements à impact transversal, comme ceux des ressources humaines, de l’informatique et de la gestion de l’information sont renforcés, entraînant une allocation et une utilisation optimale des talents et compétences et des ressources informatiques, en exécution de stratégies communes. L’Etat sera moins opérateur que régulateur. Des sous-traitances et des coopérations avec le privé ou avec des collectivités publiques transfrontalières seront utiles là où les dimensions luxembourgeoises ne garantissent pas les échelles nécessaires à l’obtention du meilleur résultat au meilleur coût. La privatisation de certains services assurés actuellement par le secteur public et le retrait de l’Etat de certaines participations renforceront la pression compétitive et amèneront ainsi une réduction des coûts, tout en libérant des énergies au niveau de l’Etat central. Il est évident que l’Etat devra assurer luimême les missions de souveraineté et que l’Etat devra rester présent dans le capital de certaines entreprises considérées comme stratégiques pour notre pays. Ici, nous constaterons que, mesurées à l’aune de la souveraineté et de l’importance stratégique, de nombreuses entreprises seraient disponibles pour un détachement de l’Etat vers le privé. Il est par exemple difficile de comprendre à quel titre le contrôle technique des véhicules automoteurs, régulé par l’Etat
mais confié au privé dans de nombreux pays, soit nécessairement opéré dans le giron de l’Etat luxembourgeois. Le régime des fonctionnaires exigera des réformes adaptées aux nouvelles formes de gouvernance. La mobilité des fonctionnaires devra assurer la bonne allocation des talents aux fonctions appropriées. La formation des fonctionnaires, surtout au niveau supérieur, devra préparer les responsables aux tâches de management et de réflexion stratégique qui leur seront confiées. Pour garantir une exécution impartiale de cette gestion du personnel de l’Etat, sur base de critères de compétence et d’expérience, une structure de gestion forte, protégée des influences partisanes, devra être créée pour la fonction publique.
Le rôle déterminant de l’éducation Pour préparer notre jeunesse à l’environnement compétitif et coopératif qui nous attend, notre système d’éducation joue un rôle déterminant. Ce rôle de préparateur incombe d’abord et surtout à l’école primaire (fondamentale). Il faudra renverser le déclin relatif de son ambition et de son poids dans le système éducatif. Son rôle difficile d’instruction, d’éducation et d’intégration exigera plus d’efforts et de moyens pour réduire le nombre, trop grand aujourd’hui, de jeunes qui quittent l’école primaire programmés pour un avenir professionnel sans perspectives. Nous pensons tous au modèle de l’instituteur Louis Germain qui a modifié le destin d’Albert Camus. L’école secondaire devra suivre les mêmes objectifs d’éducation au savoir, à la responsabilité et à l’esprit critique, tout en utilisant sa multipolarité, exemplifiée par l’école transfrontalière de Perl, pour tirer les fruits de la diversité de notre population scolaire. Tout comme les enseignants du primaire, ceux du secondaire devront se mobiliser pour éradiquer les filières de l’échec. Le Luxembourg 2.0 exigera un support essentiel de l’Université du Luxembourg, tant comme fournisseur de diplômés de haute qualité que comme préparateur du ferment réformateur pour les niveaux politique et social et comme incubateur scientifique de nouveaux projets industriels
ou technologiques. Des exemples fameux, de Cambridge (UK ou Ma) à Austin (Texas) ou à Leuven (Belgique), démontrent le rôle de catalyseur de l’université dans le développement économique. Jusque dans notre voisinage, nous voyons des universités génératrices d’entreprises, d’emplois et de valeur ajoutée. Il sera à cet égard important de doter adéquatement les filières scientifiques et technologiques de notre Université.
Piste stratégique: Carrefour de l’Information Le développement du Luxembourg comme centre du traitement et carrefour de la circulation de l’information constitue une piste stratégique en voie de réalisation. Elle évolue en harmonie avec les mutations structurelles et comportementales que nous esquissons. Le projet LuxConnect, destiné à mettre notre pays au croisement des réseaux Internet en créant des connexions multiples sécurisées à haut débit, a constitué un développement décisif dans cette même direction. Ce projet visionnaire est en phase avec l’évolution historique du Luxembourg, déterminée par sa situation sur les couloirs de communication européens: les routes romaines d’abord, les voies ferrées ensuite. Il faut se rappeler avec respect l’effort extraordinaire consenti par notre pauvre petit pays au milieu du 19e siècle pour créer en quelques années un réseau de voies ferrées nous connectant au monde extérieur. Malheureusement, les développements des dernières décennies ne manquent pas d’inquiéter quant à la qualité de l’intégration de notre pays dans les réseaux de transport européens. C’est pourquoi il faut saluer le gouvernement qui a vu l’importance stratégique vitale d’une connexion parfaite aux réseaux électroniques de transport de l’information. Sa décision de créer LuxConnect marque aussi, il faut l’espérer, le passage de la doctrine du gouvernement protecteur des entreprises publiques, vers une doctrine de mobilisation des entreprises publiques dans l’intérêt stratégique du pays (avec comme corollaire, en cas de nonutilité stratégique d’une entreprise publique, sa } 146 cession au privé).
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«Le bon fonctionnement de notre communauté exigera des citoyens affirmatifs et engagés dans une coopération ouverte et équilibrée avec l’administration publique»
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LuxConnect constitue le fer de lance du développement d’une nouvelle industrie de l’information. D’autres mesures comme celles améliorant le statut fiscal de la propriété intellectuelle ou la création de l’Interdisciplinary Center for Security, Reliability and Trust à l’Université du Luxembourg, avec l’appui éclairé de SES, participent à la genèse d’un cluster d’activités en relation avec le transport, l’archivage, le traitement et la protection de l’information. L’initiative LU-CIX en est une des composantes importantes. Cet effort doit continuer, pour donner aux entreprises de l’information le cadre le plus compétitif possible en termes de connectivité, de sécurité, de fiscalité et de flexibilité. Notre pays n’est que 21e sur le Networked Readiness Index 2009 du World Economic Forum, montrant le rôle du domaine ICT comme catalyseur de la croissance. Ce rang même est menacé, alors que de nombreux pays ont reconnu la valeur stratégique de la connectivité électronique et investissent en conséquence. Après la forteresse, la sidérurgie et la place financière, aurons-nous trouvé une nouvelle base pour notre prospérité?
Piste stratégique: Lieu du Droit Les services qui se sont développés en périphérie de la place financière sont, pour une partie importante, liés au traitement de l’information, dont il est question ci-avant, et pour une autre partie, non moins significative, au traitement de questions juridiques (au sens large). Le secteur «péri-juridique» comprend les études d’avocats, les cabinets d’experts-comptables, de réviseurs, de consultants, de conseillers fiscaux ou de gestion. Il a pris une importance croissante. Lui faire perdre son caractère ancillaire pour lui donner une dynamique propre constitue un autre exemple de piste stratégique en phase avec Luxembourg 2.0. Dès à présent, l’ensemble «Luxembourg-Lieu du Droit» héberge une communauté d’avocats et de praticiens de haut niveau, réunissant des cabinets nationaux et internationaux de renom. La Faculté de Droit de notre Université a pris des contours respectables auxquels contribuent enseignants et chercheurs de qualité. La Cour de Justice de
l’Union européenne apporte ses jurisconsultes, son for et son prestige. Il faut construire sur cette base. Notre législation devra être analysée par des experts en vue d’en rendre l’application plus utile et efficace pour le monde international des affaires et pour la solution de litiges internationaux. La création de l’Atoz Chair for International and European Taxation à la Faculté de Droit, d’Economie et Finances de notre Université, grâce à l’appui du cabinet Atoz, se place dans cette orientation. Notre magistrature doit apporter sa contribution aux développements visés. Une analyse comparant notre système judiciaire avec celui d’autres pays pourrait apporter des idées d’amélioration, quitte à les adapter à notre culture. Ne pourraiton pas étudier des réformes visant la spécialisation des magistrats et leur formation continue ciblée. Le devenir de Luxembourg comme place d’arbitrage devra être étudié. Ces améliorations bénéficieraient à notre économie et pourraient attirer des acteurs d’ailleurs qui choisiraient le Luxembourg, son for ou son droit pour y loger leurs sièges sociaux, leurs contrats et leurs litiges. En fin de compte, il ne faut pas oublier qu’une bonne administration de la justice constitue un avantage compétitif majeur d’une économie. Elle pourrait aussi être créatrice d’emplois et de prospérité.
Postface Cet exposé repose sur la conviction que la fin de la récession ne suffira pas à rétablir la situation de notre pays. Des réformes structurelles ambitieuses et des révisions stratégiques courageuses s’imposent. Des sujets allant du rôle de l’Etat à la structure de la fonction publique, à la flexibilisation du travail, à la démocratie directe, à l’immigration modulée et à l’utilisation du secteur non marchand (culture, santé, éducation) pour créer de la prospérité, doivent pouvoir être discutés librement, sans provoquer l’anathème. L’important, c’est l’accord sur l’objectif commun: un Etat efficace et des citoyens responsables, dans un cadre stimulant pour les actifs et protecteur pour les plus fragiles.
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148 perspectives 2020
« La place FinanciÈre restera toujours attractive »
Marc Glesener
Président du syndicat Aleba
Dresser une image prévisionnelle de l’économie de notre pays dans dix ans est une aventure risquée! Les leçons tirées de la crise financière qui a farouchement bouleversé le monde économique devraient nous servir d’exemples et nous inciter à d’autant plus de prudence par rapport aux conclusions des boules de cristal des voyants économiques! Les expériences faites dans le passé récent nous démontrent que les prévisions officielles de l’avenir économique et de la situation de l’emploi se sont très vite avérées clairement erronées. Cette incertitude a, par exemple, également amené les experts des administrations publiques à insister sur l’impossibilité de donner des prévisions fiables sur l’évolution économique au-delà d’un délai de… six mois, dans le cadre de la déclaration gouvernementale de l’année passée et couvrant les années 2009 à 2014!
Même si faire des prévisions s’avère un exercice particulièrement périlleux, un regard lucide sur le passé et le présent peut nous donner des enseignements précieux quant au futur. La décennie passée, le Luxembourg a été touché par deux crises économiques majeures, dont la plus récente, extrêmement tenace, n’est pas encore terminée. Le monde du travail a été caractérisé d’un côté par une forte augmentation de l’emploi (plus de 100.000 postes), mais de l’autre côté aussi par une hausse alarmante du chômage, avec presque un triplement du nombre des chômeurs! Dans le passé, les salariés ont quasi unilatéralement supporté les frais des crises économiques alors qu’ils ne les avaient pas occasionnées! Aussi, dans le contexte de la crise actuelle, le patronat est-il déterminé à imposer des détério-
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Photo: Julien Becker
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rations importantes supplémentaires aux salariés (gel ou diminution de salaires, augmentation du temps de travail, continuation de la manipulation de l’index automatique, etc.), ainsi qu’aux chômeurs. La riposte des syndicats doit être à la hauteur de telles attaques, qui vont certainement se multiplier dans le futur. Ceci demande la solidarité de tout un chacun. L’appel à une institution telle que la Tripartite risque à chaque fois de produire des décisions allant à l’encontre des acquis sociaux. En effet, la Tripartite a clairement montré dans le passé son caractère antisocial (entre autres la manipulation de l’index décidée en 2006) et antidémocratique. Elle n’a, à nos yeux, aucune légitimité. Ceci vaut d’autant plus dans un contexte de crise, avec une augmentation sensible du chômage et une dégrada-
tion notoire des conditions de travail et sociales des salariés. Lors de la crise de 2002, plus de 1.300 emplois ont été supprimés dans le secteur financier. Dans la crise actuelle, ce nombre sera certainement largement dépassé. Il y aura par conséquent lieu de stabiliser le secteur et de le retirer du focus de certains politiques étrangers, dont les agressions sont trop souvent générées par de fausses envies. Le fait de pouvoir compter sur un haut degré de formation et de savoir-faire des salariés, et considérant corrélativement tous les autres atouts de la place financière, fera que la place financière restera toujours attractive. Il n’y a pas de raison de croire qu’elle ne le sera plus en 2020. Ceci n’enlève par contre pas l’obligation des politiques luxembourgeois de stimuler la diversité économique! paperjam | Hors série 10 ans
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Pierre Gramegna
optimisme et convictions Directeur de la Chambre de Commerce
A l’horizon 2020, les niches de souveraineté, qui étaient une spécialité du Luxembourg, ont évolué et se sont transformées, avec d’autres secteurs phares, en niches de compétences. La coopération entre l’Université du Luxembourg, les centres de recherche publics, Luxinnovation et les incubateurs rassemblés sur le site de Belval, a réussi à s’épanouir après quelques balbutiements. L’Université compte 10.000 étudiants et possède un des plus hauts taux d’étrangers en Europe. Elle vient de remporter le prix «5e liberté de l’Union européenne», celui qui récompense l’institution qui a le plus contribué à favoriser la libre circulation des personnes, des connaissances et des technologies pour les étudiants, les professeurs, les centres de recherche et surtout les entreprises. La coopération avec les entreprises, à travers la Luxembourg Business Academy (joint venture Université – Chambre de Commerce) et la Luxembourg School for Finance, attire des étudiants et des professionnels du monde entier car les masters offerts ouvrent grandes les portes d’emplois haut de gamme La réforme du système d’éducation commencée dix ans plus tôt, de même que celle de la formation initiale, portent leurs fruits en ce que les ina-
déquations entre les besoins des entreprises et les demandeurs d’emploi se sont fortement réduites. Le taux de chômage est passé en dessous de 5%, pour la première fois en dix ans. Le taux d’emploi du Luxembourg est le plus haut d’Europe, de sorte que les risques de déséquilibre budgétaire de la sécurité sociale (maladie et vieillesse) se sont éloignés. L’économie du Luxembourg en 2020 s’est enrichie de secteurs jadis seulement présents de manière embryonnaire. Les efforts de l’Etat pour attirer des firmes en technologie de la médecine se sont révélés payants. La recherche s’est concrétisée en services et produits innovants à haute valeur ajoutée et les rentrées financières de ce secteur dépassent de loin les dépenses étatiques initiales. Les capitaux privés en provenance des Etats-Unis, de l’Inde et des trois pays voisins, ont pris le relais des mises initiales de l’Etat. Le secteur de la logistique et, notamment, le transport aérien, ferroviaire et modulaire ont profité de l’essor du Luxembourg comme carrefour des autoroutes du rail et troisième centre de fret aérien en Europe. Le Cluster de la logistique compte plusieurs centaines d’entreprises qui développent en permanence des synergies et formulent des recommandations au gouvernement
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pour rester à la pointe en termes de compétitivité. La place financière demeure le secteur phare de l’économie. Mais que de nouveautés depuis 2010! Le Luxembourg a su développer davantage sa prééminence dans les fonds d’investissement, grâce à la transposition rapide et intelligente du passeport européen, institué par la directive européenne. La Bourse de Luxembourg a gagné son pari de créer une plateforme de référence pour la gestion des fonds d’investissement. Des niches spécifiques comme la microfinance et les fonds islamiques s’y sont appuyés avec succès pour prospérer. Grâce à une politique attrayante pour la fiscalité applicable aux gestionnaires de fonds d’investissement, le Luxembourg a su s’imposer dans le domaine du «front office», ce qui complète intelligemment les services de comptabilité («back office») déjà présents depuis longtemps. Ces succès de la place financière sont à l’origine du retentissement remarquable dont jouit la Foire de logiciels de sécurité pour sa deuxième édition qui s’est tenue dans les magnifiques locaux de Luxexpo au printemps 2020. Le métier de banque privée a résisté aux soubresauts réglementaires internationaux et a réussi à attirer des capitaux du MoyenOrient, de l’Asie et de l’Amérique du Nord, grâce
également à une alliance réussie entre les produits bancaires et d’assurance. L’Etat a fait des plus-values en vendant ses participations dans les banques acquises au moment de la crise, illustrant de ce fait sa capacité à venir au secours de l’économie en cas de crise structurelle exceptionnelle et sa volonté de faire jouer les forces du marché, quand les circonstances économiques normalisées existent. L’esprit d’entreprise au Luxembourg fait encore en majorité recette auprès des étrangers, mais un rééquilibrage a eu lieu de sorte que le pouvoir d’attraction du secteur privé s’est accru par rapport au secteur public, désormais très largement ouvert aux étrangers. Mais tout n’a pas changé en 2020. Le modèle luxembourgeois de la Tripartite continue à fonctionner malgré quelques hésitations et assure la cohérence sociale que beaucoup nous envient. La cohésion sociale facilite également le maintien d’une stabilité politique et sociale qui permet au Luxembourg d’être classé à la première place du World Economic Forum 2020 dans ce domaine. L’atout majeur de notre pays est et reste celui de la prévisibilité pour les investisseurs étrangers. Le revenu par habitant du Luxembourg est toujours très élevé mais n’est plus numéro un dans } 152 paperjam | Hors série 10 ans
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«Mieux vaut s’en remettre à l’optimisme, qui nourrit l’initiative, la prise de risques et l’espoir. Le pessimisme n’a jamais créé le moindre emploi»
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le monde. L’accent n’est plus mis sur le produit intérieur brut mais sur le produit intérieur du bien-être. Cette notion encore fort vague en 2010 a pu être affinée grâce à l’adoption de critères de développement durable qui tiennent suffisamment compte des critères environnementaux et sociaux à côté de ceux économiques. La planification de l’action publique s’en trouve améliorée et l’action des entreprises flexibilisée. Grâce à la possibilité de cumuler des activités en parallèle de la perception de retraites, le débat sur l’âge de la retraite est devenu moins tendu. Finalement, la société luxembourgeoise est devenue en 2020 encore plus internationale qu’en 2010. Les frontaliers ont continué leur progression à un rythme moins élevé que dans le passé, tandis que grâce à une politique de visa beaucoup plus libérale, le Luxembourg a su attirer des chercheurs et des professionnels hautement qualifiés. Ils apprécient la qualité de vie exceptionnelle dont continue à jouir le Luxembourg où l’on parle la langue de tous les continents, notamment dans les cinq écoles internationales qui existent en 2020. Les mesures et incitations décrites plus haut ont généré une croissance moyenne de 3% sur la décennie et le déficit budgétaire a ainsi pu être réduit de manière durable. Les mesures impopulaires de la Tripartite de 2010 ne sont plus qu’un
mauvais souvenir… Le Luxembourg fait partie des meilleurs élèves de la classe pour la croissance et la productivité, de sorte que son modèle social généreux a pu être sauvegardé et que son économie sobre en carbone avec un très haut taux d’emploi est souvent citée comme exemple. J’aurais pu choisir de faire un papier pessimiste où l’accent aurait été mis sur les risques inhérents à tout changement, sur les inerties existantes chez nous au Luxembourg comme ailleurs. Cela aurait abouti à décrire les défis d’un monde globalisé et les difficultés nationales auxquelles se heurte notre pays aujourd’hui, sans donner la feuille de route qui mène vers des lendemains plus souriants. Mieux vaut s’en remettre à l’optimisme, qui nourrit l’initiative, la prise de risques et l’espoir. Le pessimisme n’a jamais créé le moindre emploi. Dans cet exercice de projection vers l’avenir, j’ai voulu tracer des pistes de réflexion prometteuses et donner des exemples concrets. Le refuge dans le pessimisme et l’énumération des freins et pièges reviendrait à inhiber toute initiative. Telle ne peut être ma démarche, d’où mon optimisme qui naît de la conviction que le Luxembourg a toujours su, grâce à une bonne interaction entre les acteurs du secteur public et du secteur privé, s’adapter et prévoir les changements de cap avant les autres.
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« L’avenir ... le retour À la normalité »
Henri Grethen
Membre de la Cour des comptes européenne*
Prédire l’avenir est un exercice hasardeux et difficile. Plus on désire être précis et concret et plus la probabilité de se tromper augmente. Je ne veux toutefois pas me dérober à ce genre d’exercice, car il me paraît utile et me permet de préciser quelques éléments d’une stratégie à long terme pour le Luxembourg. La crise, à laquelle nous sommes confrontés actuellement, illustre d’une façon synthétique les faiblesses structurelles qui affectent notre pays depuis des décennies. Des plus-values, émanant notamment de niches de souveraineté, nous ont permis d’ignorer ces déficits structurels pendant toute une période. Toute tentative de remédier au préalable aux déficits structurels a été reportée aux calendes grecques. Cependant, la crise économique générale et la récession actuelle au Luxembourg nous obligent à réagir maintenant a posteriori, dans l’urgence. Cette rupture brutale avec les niveaux de croissance économique élevés, alimentant la demande sur le marché du travail et la progression des revenus, le budget de l’Etat, la fiscalité, le progrès
social et l’amélioration des rentes de pension, les progrès de la protection de l’environnement et les infrastructures culturelles, bref l’amélioration extraordinaire du niveau de vie général des habitants, met au défi le modèle luxembourgeois, l’Etat providence. Cette rupture sera longue, et la probabilité de retrouver des taux de croissance avoisinant les 4% nécessaires au maintien de notre niveau de vie me semble peu réaliste. Calquer la sortie de la crise sur ces taux de croissance historiques me paraît hasardeux et malhonnête à l’égard de notre population et surtout des générations futures. Il n’y a pas de recette miracle face à ce défi. Les problèmes ne vont pas se résoudre par euxmêmes. Il importe de retrouver le chemin de la croissance économique, de maintenir, voire augmenter la compétitivité de l’économie luxembourgeoise. Il faudra dans les années à venir retrousser ses manches et s’investir davantage. Les maîtres mots sont: éducation et formation, création d’entreprises et investissement dans et par les entreprises, recherche et développement,
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un Luxembourg avec des procédures administratives efficaces et efficientes ainsi qu’un Etat avec un système social juste, équitable et durable n’hypothéquant pas l’avenir des générations futures. Pour créer de la croissance, voire de la richesse, il faut impérativement replacer l’entreprise – petite et grande – au cœur de la création de richesse du pays. D’aucuns trouveront cela évident, mais il me semble important de le rappeler. Il n’y a de richesse économique qui ne vienne de l’entreprise. Ni un Etat, ni un gouvernement, ni une «Tripartite» ne sont créateurs de richesse. Ils sont tout au plus facilitateurs de la création de richesse. La création de richesse, de croissance, est la condition essentielle pour pouvoir garantir notre niveau de vie actuel et la politique sociale de notre Etat providence. C’est aux entrepreneurs que reviennent la tâche et la responsabilité de créer de la richesse. Il conviendra d’aborder le plus rapidement possible le sujet épineux de la sécurité sociale. Partant du constat que le principe de la solidarité intra- et intergénération ne saurait être remis en
cause, il faudra dès lors s’engager dans la négociation pour tracer les voies qui permettront d’asseoir durablement tous les régimes de sécurité sociale sur des bases financières saines et solides, justes, équitables et durables, n’hypothéquant pas l’avenir des générations futures. L’allongement de l’espérance de vie et les changements que connaît notre société ces dernières décennies doivent être pris en considération dans notre système de sécurité sociale. Un autre mot-clé lié à la compétitivité de notre économie est celui de la charge administrative et procédurale. Ce chantier constitue d’ailleurs un chantier où le gouvernement pourrait agir en toute autonomie et souveraineté. En augmentant l’économie, l’efficience et l’efficacité de son administration, il pourrait agir d’une façon constructive et positive sur la compétitivité du Luxembourg. Je n’ai nullement l’intention de me faire le chantre d’une révision des normes et des standards et je reste un partisan convaincu de l’obligation pour les entreprises de respecter les } 156 standards européens et nationaux. paperjam | Hors série 10 ans
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«La mise en place d’une administration économe, efficiente et efficace aurait certainement un effet positif sur la compétitivité du pays»
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Je pense plutôt à l’application incontrôlée et non maîtrisée de textes ayant tous des fins en soi louables. Il faudra à l’avenir s’atteler rigoureusement à un effort de systématisation et de lissage des procédures à observer avant la mise en œuvre d’un investissement productif. Permis, autorisations et autres agréments ne sont pas une fin en soi mais doivent impérativement avoir une logique et une cohérence internes pour atteindre un niveau élevé de protection de l’environnement et des ressources naturelles, tout en permettant aux entreprises de mettre en œuvre leurs investissements dans des délais raisonnables. La mise en place d’une administration économe, efficiente et efficace aurait certainement un effet positif sur la compétitivité du pays. Une autre priorité qui me tient particulièrement à cœur est l’adaptation des compétences des «ressources humaines» aux besoins d’une économie en pleine mutation. Le monde change à une vitesse grandissante et l’acquisition de compétences toujours plus spécialisées et poussées est une nécessité pour le maintien et le renforcement de la productivité et, donc, de la compétitivité nationale. Une véritable culture de la formation, de la recherche et de l’actualisation continuelle des compétences est plus que jamais de mise. Arrêtons de véhiculer l’illusion qu’une vie professionnelle entière pourrait reposer sur un seul diplôme. Il constitue tout au plus un ticket d’entrée mais n’est plus garant d’une employabilité tout au long de sa carrière. L’employabilité de chacun est surtout assurée par la formation continue tout au long de la vie. C’est pourquoi j’estime,
dans ce contexte, qu’il faudra mettre les bouchées doubles afin d’assurer l’employabilité des salariés dans les entreprises et les secteurs qui seront à l’avenir soumis à de profonds changements structurels. Ceci est d’autant plus vrai pour la recherche. Notre pays ne disposant pas de ressources naturelles, il ne pourra se positionner sur l’échiquier international que par l’originalité de sa matière grise et par les résultats de sa recherche privée et publique. Les leviers de l’éducation, de la formation et de la recherche permettront à notre économie de passer plus facilement d’une économie essentiellement basée sur des niches de souveraineté vers une économie basée sur des niches de compétences. En matière d’éducation, de formation et de recherche, il faudra à l’avenir redoubler d’efforts afin de mieux positionner le Luxembourg sur ces niches. Enfin, il faudra éviter de «handicaper» notre économie par une politique des salaires et traitements inadaptée à un environnement concurrentiel de plus en plus interdépendant. N’en déplaise à d’aucuns: le mécanisme de l’adaptation automatique des traitements et salaires à l’évolution du coût de la vie devra être mis sur le métier. Faire partie de l’espace économique européen et, en particulier, appartenir à la zone euro sont à ce prix! Nous possédons les atouts pour aller de l’avant dans les dix prochaines années. Il importe d’agir maintenant et vite, en toute franchise et toute honnêteté envers le pays et les générations futures. * L’auteur était, au moment de la création de paperJam, ministre de l’Economie.
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158 perspectives 2020
Fernand Grulms
CEO Luxembourg for Finance*
« Des changements de mentalité et des efforts seront nécessaires » En été 2009 j’avais pris le courage, et le temps, de lire Le Cygne Noir de Nassim Taleb. Depuis lors, je me demande si des projections ont encore un sens. Malgré ces hésitations, je me suis néanmoins laissé tenter par la rédaction de paperJam pour livrer quelques réflexions sur le Luxembourg en 2020. Je n’aurai pas l’ambition de me jeter dans des conjectures sur l’économie luxembourgeoise dans sa globalité. Je tâcherai de me limiter au monde financier dans lequel j’évolue; ce sera déjà un exercice suffisamment périlleux. Il n’empêche que le secteur financier n’évolue pas dans un vase clos et il est évident que la projection d’une telle vision ne peut faire abstraction du contexte économique. Et dans le cas luxembourgeois, ce constat est d’autant plus pertinent, sachant que la finance représente 50% de la production économique annuelle. Le plus grand défi concernant les projections est d’éviter la myopie ou l’interprétation erronée par rapport aux phénomènes qui nous entourent. Ainsi les inventeurs d’Arpanet – le précurseur d’Internet aux Etats-Unis en 1969 – n’ont sans doute pas pu imaginer, même dans leurs rêves les plus audacieux, la révolution qu’Internet allait induire dans le monde de la connaissance, mais aussi pour ce qu’il en est des comportements sociétaux en général. En d’autres termes, il existe sans doute, à l’heure actuelle, des phénomènes ou des inventions qui vont
bouleverser le monde de la finance au cours des décennies à venir, mais nous ne les percevons pas encore.
Il n’y a pas d’alternative au secteur financier Du moins pas dans les dix ans qui viennent. Depuis maintenant 15 ans, le poids du secteur financier dans l’économie a été montré du doigt. La finance génère une valeur ajoutée annuelle impressionnante qui était de 11,5 milliards d’euros en 2008. Ceci représente 32% du PIB. Un an auparavant, ces chiffres se situaient encore à 15,6 milliards et 43% du PIB. En politique, les montants en jeu préoccupent régulièrement les rapporteurs de budget successifs. Ces chiffres incluent les valeurs ajoutées générées par les prestataires directs du secteur (avocats, experts-comptables, réviseurs, fournisseurs de produits informatiques), mais ne tiennent pas compte des effets induits sur des secteurs comme le tourisme (hôtels & restaurants), les transports (trains, avions, taxis) ou la construction. Il n’est donc pas téméraire d’affirmer que le centre financier génère plus de 50% de notre bien-être. Le Luxembourg en 2020, et plus particulièrement son sort économique et social, continueront à être fonction de la santé et du rôle du secteur financier. Même si les efforts de diversification de l’économie vont bon train depuis le
milieu des années 70, il est difficile d’entrevoir, à un horizon de dix ans, un secteur qui pourrait se substituer au rôle de locomotive pour l’économie que la finance a joué au cours des trois dernières décennies. La place financière a changé son profil au cours de ces deux dernières décennies et cette tendance continuera dans les années à venir. D’une activité de type corporate finance exigeant des compétences d’analyse crédits, de trading et de gestion actif-passif, la Place s’est développée en un centre de conseil-client avec ses deux activités phares que sont l’administration de fonds et la banque privée. D’une Place à activité bilantaire, nous avons évolué vers une Place de hors-bilan. Nous sommes devenus des experts de financement de marchés aux dépens de financements bancaires. En ce sens, le profil de notre Place est donc devenu très anglo-saxon: aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les financements par les marchés occupent traditionnellement jusqu’à 75-80% du financement de l’économie. L’industrie des fonds, mais aussi les structures de titrisation, de private equity ou de capital à risque soutiennent cette évolution. C’est aussi cette optique «finance de marché» qui explique le développement spectaculaire des activités des professions libérales. Tout porte à croire que la désintermédiation bancaire ira croissante au cours de la décennie à venir. Le processus de réglementation financière connaî-
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tra un coup d’accélération dans les années à venir, suite aux défaillances bancaires des deux dernières années. Le monde de la banque sera soumis à une rude épreuve. Les coûts fixes des banques vont exploser en raison d’exigences de fonds propres, de gestion de risques et de reporting en augmentation constante. Viendra s’ajouter la reconversion nécessaire des activités de banque privée. Puisqu’ils devront très sérieusement tailler dans les coûts d’exploitation, les opérateurs bancaires seront confrontés à trois types de réponses pour affronter ce défi: ils devront ou bien fusionner, ou bien trouver des modèles de mutualisation d’activités de back-office ou tout simplement se retirer du marché luxembourgeois.
Photo: Olivier Minaire
perspectives 2020
Une vision d’avenir à l’horizon 2020 Le nombre d’opérateurs bancaires et de compagnies d’assurances diminuera de façon significative. En 2020, le nombre de banques en Europe sera passé de 8.000 à 3.000. Comparée aux dix plus grands producteurs automobiles en Europe, la banque continuera donc à constituer un secteur très fragmenté. Au Luxembourg, le nombre de banques sera tombé en dessous de 100 (150 aujourd’hui) en raison des fusions et acquisitions aux niveaux européen et mondial. En revanche, le nombre de PSF (professionnels du secteur financier) aura dépassé les 400 (290 aujourd’hui). On aura aussi assisté à une arrivée d’opérateurs originaires des pays émergents,
essentiellement la Chine, l’Inde et les pays du Golfe arabe, qui développeront une activité bancaire plus traditionnelle de corporate finance à Luxembourg. Ceci dans la droite ligne des efforts des autorités pour attirer au Luxembourg, tant les quartiers généraux de PME européennes qui opèrent à l’international que les centres de décision européens de groupes industriels et commerciaux de pays émergents, ou encore les plateformes de commerce électronique. Les opérateurs luxembourgeois offriront un éventail de services dans les domaines trésorerie, financement, gestion et contrôle des participations, gestion des risques et optimisation des flux fiscaux des grands groupes. } 160 paperjam | Hors série 10 ans
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L’ensemble des opérateurs surveillés par la CSSF et le CAA vont employer plus de 55.000 collaborateurs (47.000 aujourd’hui). Le secteur financier, dans son ensemble, va recourir à un effectif dépassant les 90.000 collaborateurs (77.000 aujourd’hui). Le profil de qualification aura évolué progressivement. La proportion de collaborateurs de niveau universitaire sera passée de 55% à 65%. De nouveaux statuts de PSF non encore prévus dans le cadre légal actuel auront été mis en place. Le métier de banque privée aura évolué vers des profils-clients différents. L’entrepreneur sera devenu le client-type de la Place. Il fera appel à une diversité de services financiers des opérateurs luxembourgeois qui ne se limitent pas au côté passif du bilan de la banque. De centre régional, la gestion de fortune aura acquis une réelle dimension européenne. Luxembourg sera devenue un centre de gestion attitré et reconnu des fortunes internationales au même rang que Genève et Londres.
Pourquoi cette vision est réaliste Le métier des fonds d’investissement aura consolidé son rôle de premier centre de distribution de fonds retail dans le monde. A côté des OPCVM, l’industrie des fonds aura su profiter des méfiances que suscitent des centres moins bien réglementés. Les acteurs auront mis à profit les instruments juridiques européens dans le domaine de la gestion alternative (AIFM) pour s’assurer le leadership mondial dans le domaine des classes d’investissement comme les hedge funds, l’immobilier ou les matières premières. Des clusters transversaux centrés sur les thèmes des investissements socialement responsables joueront également un rôle important: finance islamique, microfinance et philanthropie auront contribué à renforcer la position du centre luxembourgeois. Le Luxembourg connaît une longue tradition dans l’action de «retrousser ses manches». Nous
Photo: Luc Deflorenne
perspectives 2020
Suite à la Tripartite du printemps 2010, le gouvernement a pris en mains l’avenir du pays.
avons surmonté les crises de la sidérurgie et du pétrole et en 2020, nous aurons aussi surmonté la crise de 2008-2013. - Suite à la Tripartite du printemps 2010, le gouvernement a pris en mains l’avenir du pays et a annoncé, dès le mois de mai 2010, des réformes importantes pour rétablir la compétitivité du pays et assainir les finances publiques. Ces mesures ont contribué à ralentir le transfert d’emplois vers des pays émergents. L’assainissement des finances publiques et le rééquilibrage du système de sécurité sociale ont stoppé l’envolée de la dette publique et de la dette sociale. En 2020, le Luxembourg se retrouve parmi les rares pays en Europe et au monde à avoir maintenu sa note d’excellent débiteur, à savoir un rating AAA. Cette marque de qualité a attiré de nombreux nouveaux investisseurs au Luxembourg. L’Etat a augmenté substantiellement les budgets des établissements de recherche fondamentale et appliquée pour permettre une évolution progressive du Luxembourg vers une société de la connaissance. L’Université et la Luxembourg School of Finance ont continué à se profiler. En 2020, les enseignements et la recherche en économie et finance de l’Université de Luxembourg se trouvent dans le Top européen et sont cités avec des écoles prestigieuses comme HEC
Paris ou la London School of Economics. Les autorités ont réussi à mettre en place un régime légal et fiscal favorable pour attirer à Luxembourg les élites intellectuelles européennes, non seulement dans la finance mais également dans des domaines de recherche pointus comme les sciences de la vie. Les réseaux diplomatiques luxembourgeois ont été étoffés dans les pays émergents pour améliorer les relations politiques mais aussi commerciales avec ces pays. - L’Europe aussi était en larmes au printemps 2010. L’Agenda de Lisbonne de mars 2000, qui avait eu pour ambition de faire de l’Europe «l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde», fut un échec. L’Europe a perdu en importance économique, politique et financière tant par rapport aux Etats-Unis que par rapport aux pays émergents. Le nouvel Agenda 2020, proposé par le Président Barroso début mars 2010, fut dès lors une version substantiellement bridée par rapport à la version 2000. Le texte original ne contenait aucune vision de la finance européenne à l’horizon 2020, aucune ambition pour positionner la finance européenne sur l’échiquier de la finance mondiale. Cependant, dans les années 2014-2015, l’Europe s’est rendu compte qu’un réel programme d’action en faveur de la finance européenne était requis pour pousser plus loin le marché } 162
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«Nous avons surmonté les crises de la sidérurgie et du pétrole et en 2020, nous aurons aussi surmonté la crise de 2008-2013»
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des services financiers en Europe afin de faire face à la concurrence de New York, Chicago mais aussi Hong Kong, Singapour et Shanghai. Les barrières protectionnistes érigées en Europe durant la crise de 2008-2009 ont toutes été éradiquées à partir de 2015 pour permettre une vraie prestation de services financiers transfrontaliers en Europe. - La place financière est passée par un processus de mobilisation accrue et les effets bénéfiques de la globalisation ont joué en sa faveur. Place internationale par excellence, elle a su se tailler des parts de marché importantes dans les financements de marché pour les entreprises européennes. L’épargne des ménages a augmenté de façon spectaculaire face aux défis démographiques et aux contraintes en découlant sur les systèmes de pension publics. La Place a su mettre à profit ses acquis en structuration de patrimoines-pensions, qu’ils soient individuels ou collectifs. Un vrai marché paneuropéen de pensions a vu le jour à partir de 2015 suite à la révision de la directive dite IORPS. La Place a également amplifié ses relations avec les économies orientales qui ont connu des taux de croissance impressionnants. Les transactions avec le continent africain – riche en matières premières – ont commencé à partir des années 2015 après que le Luxembourg eut négocié des traités de non-double imposition avec plusieurs pays-clés. Globalement, le centre financier luxembourgeois a su valoriser les compétences acquises dans les marchés internationaux au cours des trois dernières décennies. Pour continuer à jouer en Ligue 1, les opérateurs ont procédé à des investissements importants dans plusieurs domaines-clés: amélioration des pro-
duits et des processus via une mutualisation accrue des efforts ICT et d’intelligence de marché, investissements massifs dans la formation du personnel et dans la communication accrue avec les clients. En 2020, le Luxembourg est devenu un vrai centre financier global au service de clients venant des quatre coins du monde. La diversification de la clientèle entamée dès les années 1990 a porté ses fruits. Mais l’acquisition des clients audelà des contours de l’Europe a été coûteuse. La familiarisation avec les règles de compliance et de distribution de produits financiers requises dans ces marchés a réduit les marges des opérateurs bancaires. Les marges ont encore été défiées par l’émergence de Places concurrentes. - Le multilatéralisme aura à nouveau été privilégié au niveau des relations commerciales internationales. Les négociations sur le «Doha round» ont repris en 2012 et abouti en 2015. Cela a permis aux opérateurs financiers luxembourgeois d’exporter leurs services hors des frontières de l’Union européenne, vers les pays émergents mais aussi vers les Etats-Unis et le Canada. Globalement on retiendra que la place financière aura changé de visage en 2020. Elle aura été renforcée et diversifiée et continuera à constituer le moteur de l’économie luxembourgeoise. Mais ce succès ne viendra pas tout seul. Des changements de mentalité et des efforts seront nécessaires de la part de tous les concernés. Mais je reste convaincu que la volonté collective des résidents luxembourgeois de réussir, de ne pas être relégués en Ligue 2, va nous motiver à nous battre et à réaliser les efforts requis. * L’auteur se prononce ici à titre personnel
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« Forger une identitÉ forte »
Paul Helminger
Bourgmestre de la Ville de Luxembourg
La Ville de Luxembourg a littéralement explosé ces 20 dernières années. Forteresse pendant des siècles, capitale d’un Grand-Duché ressuscité au Congrès de Vienne en 1815, pauvre au début, puis devenu prospère grâce à la sidérurgie, de facto première capitale européenne dès les années 50, la ville de Luxembourg est devenue au cours du dernier quart de siècle le centre économique non seulement du pays, mais de la Grande Région. Notre double défi est aujourd’hui d’inscrire ce développement dans la durabilité, tout en maintenant notre rang d’attractivité dans l’âpre concurrence qui accompagne la renaissance des villes un peu partout en Europe et dans le monde. Nos atouts sont considérables: un cluster d’activités économiques performantes et de haute qualité, un site exceptionnel rayonnant du patrimoine mondial au cœur de la cité vers la modernité la plus contemporaine dans les nouveaux quartiers, une population cosmopolite, hautement
qualifiée, dynamique et ambitieuse de progrès, une enviable qualité de vie urbaine. Nous devons tout faire pour maintenir ces atouts et pour les valoriser davantage. La ville de 2020 sera plus conviviale encore. Au rythme de croissance actuel, elle comptera autour de 115.000 habitants. Elle sera devenue encore plus cosmopolite et elle aura très probablement rajeuni. La dimension sociale sera cruciale pour son développement harmonieux. Nous bénéficions heureusement en ville d’un haut degré de convivialité entre les éléments de plus en plus diversifiés qui constituent notre société. Il faut cependant se rendre compte que les mécanismes classiques de l’intégration – l’école publique, les clubs et associations de quartier – n’ont plus aujourd’hui la même prise sur la société qui privilégie d’autres moyens de rencontre et de communication. Qui plus est, le discours de l’intégration doit aujourd’hui inclure les nombreux navetteurs qui marquent si puissamment la dynamique de la ville, qui sont essentiels pour notre prospérité, mais qui ne participent pas naturellement à la vie de la cité. C’est dans ce sens que nos projets pour augmenter l’offre de logements à coût abordable pour jeunes familles sont particulièrement importants, de même que l’offre plus concertée d’encadre-
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ment des enfants que nous sommes en train de mettre en place pour faciliter aux jeunes familles la conciliation de leurs obligations familiales avec les exigences de leur vie professionnelle. Ou le soin continu que nous portons à enrichir encore l’offre culturelle et de loisirs pour répondre aux attentes d’une population de plus en plus multiculturelle. Ou bien encore l’appel que nous ne cessons de lancer à nos concitoyens non luxembourgeois de s’engager davantage dans la vie politique de la cité. Et finalement le recours systématique aux nouvelles technologies de l’information et de la communication – comme le projet HotCity – tant prisées par les jeunes générations et dans lesquelles nous ne voyons pas seulement des outils de haute performance, mais de véritables instruments de mise en réseau sociétaux. La ville alliera ainsi l’attraction et le dynamisme d’une véritable métropole à une exceptionnelle qualité de vie à échelle humaine.
Préserver un maximum d’espaces verts accessibles au public Le développement urbain proprement dit sous tous ses aspects – infrastructures publiques, mobilité, protection de l’environnement et du patrimoine – fournira le cadre propice à la réalisation de cette vision. En collaboration avec le
Photo: Julien Becker
«Nos projets pour augmenter l’offre de logements à coût abordable pour jeunes familles sont particulièrement importants»
gouvernement et les investisseurs privés qui sont heureusement nombreux à répondre à nos appels, nous avons la ferme volonté de mener à bon terme d’ici 2020 – et pour certains, bien avant cette date – les grands projets de rénovation urbaine qui sont actuellement en cours. Ainsi, le projet «Royal Hamilius» a-t-il pour objectifs l’extension et l’ouverture du centre commercial de la Ville Haute vers le boulevard Royal, l’amélioration de l’offre commerciale existante, l’augmentation du parc de logements urbains et la préparation du passage du tram. A l’entrée sud de la ville, le quartier de Gasperich doublera de taille avec la création sur 90 ha de logements pour 3.000 à 4.000 habitants. Avec les autres projets d’urbanisation d’envergure tels que «Place de l’Etoile», «Porte de Hollerich», «Aciérie» et «Luxembourg-Central», la ville sera ainsi en mesure d’accueillir d’ici 2020 entre 13.000 et 17.000 nouveaux habitants et de créer des lieux de travail modernes pour plus de 40.000 salariés.
L’ensemble de ces projets se caractérise par le souci de préserver un maximum d’espaces verts accessibles au public, de créer des couloirs généreux rendant agréable la mobilité douce, la marche à pied ou le vélo, d’améliorer la qualité et le confort des transports en commun, d’assurer un meilleur équilibre des fonctions vie, travail, loisirs et d’éviter ainsi les déplacements inutiles en voiture. La ville de 2020 aura ainsi respecté les principes directeurs des stratégies de développement définies au niveau national, voire européen – IVL et Plan Directeur d’Aménagement du Territoire, Stratégie de Lisbonne, etc. – dans lesquels son propre développement s’insérera parfaitement. Il nous reste à forger une identité forte autour de laquelle pourront se développer un tissu et un réseau de relations sociales et humaines qui feront de la ville de Luxembourg un modèle de convivialité urbaine moderne pour ceux qui y vivent, comme pour ceux qui y travaillent.
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« Une ‘nouvelle’ gouvernance de l’Économie »
André Hoffmann
Député Déi Lénk
2020… Encore une petite tasse de café, et elle irait chercher ses enfants au «Jardin des petits». Depuis que les foyers pour enfants n’avaient plus la fonction de compenser des horaires de travail impossibles des parents, ils pouvaient se concentrer pleinement sur l’apprentissage social et le jeu éducatif. La réussite scolaire de tous les enfants s’en trouvait sensiblement améliorée. Presque tous quittaient l’école avec une qualification valorisante. Elle travaillait 4 heures par jour, 5 jours par semaine – de même que son mari. Ils pouvaient donc aisément se partager les tâches «domestiques»: elle le matin, lui l’après-midi, les enfants 4 heures par jour au «Jardin», une belle soirée ensemble… Ses parents avaient encore travaillé 40 heures par semaine, sans compter les heures supplémentaires – pour un salaire inférieur au sien, et qui ne leur permettait même pas un logement décent: elle et ses deux sœurs avaient dû se partager une seule chambre.
Aujourd’hui, elle vivait dans un appartement sans luxe, mais confortable, une chambre pour chacun de ses deux fils, une aire de verdure généreuse derrière le bâtiment, propriété collective de la «Coopérative logement», qui appartenait à tous les occupants. C’est d’ailleurs à cette coopérative qu’elle travaillait comme ingénieure environnementale. En 2010, ses deux parents avaient perdu leur emploi: son père à la brasserie restructurée, sa mère à l’usine de fabrication de porcelaine. C’était l’année où les licenciements et les fermetures s’accumulaient au même rythme que les bénéfices des banques et des fonds d’investissement. Puis, tout avait changé assez rapidement. D’abord, des actions sociales éparpillées à travers toute l’Europe, puis un large mouvement de grève unitaire, une concertation nouvelle entre les syndicats et les mouvements associatifs. Des «tables rondes citoyennes» avaient débattu fiévreusement et élaboré des propositions concrètes. Les gouver-
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nements, qu’ils fussent de droite, du centre ou de gauche, avaient dû céder à la pression. Le mouvement avait imposé une forte réduction du temps de travail, une impressionnante nouvelle répartition des richesses, des investissements sociaux massifs, une nouvelle «gouvernance» de l’économie gérée par les salariés et leurs délégations. On avait vaincu ainsi le fléau du chômage et de la pauvreté, les banques publiques investissaient dans le développement social, les biens publics étaient aux mains et au service du «public», de nouvelles structures de décisions s’étaient mises en place à tous les niveaux: communes, entreprises, Etat, Europe… Alors qu’elle n’écoutait que distraitement une émission radio sur la philosophie politique contemporaine, elle fut soudain frappée par une phrase qu’elle n’oubliera pas desitôt: «Notre présent, disait l’un des interlocuteurs, est certes partiellement déterminé par le passé; mais il ne l’est pas moins par le futur: c’est le sens profond de ce qu’on appelle l’utopie.»
Photo: Olivier Minaire
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« Il faut sans tarder se retrousser les manches »
Edmond Israel
Président honoraire de Clearstream International et président du Cepros (Centre d’études prospectives)
En guise d’introduction aux réflexions ou plutôt aux projections qui vont suivre, je voudrais mettre en évidence une conviction, qui a marqué toute ma vie, à la fois ma pensée et ma façon d’agir. «Rien n’est permanent, sauf le changement. La réalité n’est pas statique, mais un constant devenir.» Je suis confiant dans le fait que Luxembourg suivra une voie se fondant sur cette façon de voir pour affronter les défis et réussir le pari sur l’avenir. Il y a en fait deux voies qui s’offrent à nous: celle de l’immobilisme, c’est-à-dire du confort se fondant sur une philosophie de fatalité, un état d’esprit qui glorifie le passé et qui a peur de l’avenir. En deux mots: subir plutôt qu’agir. Cette voie mènerait inéluctablement à l’échec. L’horizon 2020 serait le «horror scenario». Je suis profondément convaincu que telle ne sera pas la voie suivie par le Luxembourg pendant les dix prochaines années. En revanche, tout
comme d’ailleurs par le passé, et même plus que jamais, nous sommes tenus d’agir proactivement, d’abord en réagissant intelligemment aux défis que nous aurons à affronter. Mais ce qui est encore plus important, c’est de prendre des initiatives en orientant l’acquis sur une trajectoire qui nous assure un optimum d’opportunités. L’acquis, c’est la configuration multiculturelle de notre population, le multilinguisme, une ouverture d’esprit envers d’autres civilisations dans un monde global de plus en plus interconnecté. L’écrivain et journaliste américain Thomas Friedman a décrit remarquablement ce phénomène dans son livre The world is flat. Sur ces fondements, nous avons réussi à développer dans un minimum de temps un centre financier, ainsi qu’un certain nombre d’autres activités économiques de pointe, tel est – je me répète – l’acquis.
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Photo: David Laurent / Wide
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Conscients que tout change, nous sommes tenus d’adapter les activités des secteurs clés de l’économie aux changements qui marqueront l’évolution de ces secteurs durant les années à venir. Rien n’est jamais comme auparavant, et ceci est notamment le cas pour l’activité bancaire à l’échelle mondiale. Pour illustrer ces propos, relevons que le marché des capitaux international n’est plus un euro-marché, mais un marché transcontinental. C’est à nous de tirer les conclusions en élargissant, au-delà de l’Europe, le cercle de nos partenaires et de nos clients. Tel est également le cas pour d’autres secteurs de pointe de notre économie: la technologie informatique, la biologie, les télécommunications, l’industrie écologique, et j’en passe… Nous avons la chance d’avoir la présence d’une jeune université dynamique, qui soutient cette
politique indispensable pour réussir. Partant de cet inventaire qui est loin d’être complet, il est permis de prévoir à l’horizon 2020 une image de Luxembourg dont les traits les plus caractéristiques sont un paysage socio-économique, un paysage socio-culturel englobant et intégrant une diversité de cultures et de civilisations émanant de pratiquement toutes les régions de notre globe. Telle sera la véritable richesse de notre pays. Pour y arriver, il faut sans tarder se retrousser les manches, affronter l’avenir avec courage et confiance dans un esprit innovateur toujours prêt à s’adapter à un monde en mutation constante, tout en gardant ne fût-ce qu’une petite longueur d’avance sur tous ceux avec lesquels nous sommes en compétition. Une telle image de notre pays à l’horizon 2020, est-ce une utopie? Il nous appartient de construire notre avenir pour que cette image devienne réalité. paperjam | Hors série 10 ans
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Jean-Claude Juncker
« Le Luxembourg de 2020 n’aura pas connu de rÉvolution »
Premier ministre du Luxembourg, ministre d’Etat et ministre du Trésor
Quelle différence en dix ans! En l’an 2000, les Luxembourgeois pouvaient aborder la nouvelle décennie pleins d’optimisme et de confiance dans l’avenir. L’économie tournait à plein régime, le chômage était au plus bas et la Bourse ne semblait connaître qu’une direction, la hausse. Or, nous savons aujourd’hui que ce «meilleur des mondes» a rapidement déçu les espoirs placés en lui. L’ambiance en 2010 n’est guère comparable. L’économie luxembourgeoise sort, lentement, de sa pire crise depuis des décennies. Ce qui, hier encore, semblait acquis paraît, aujourd’hui, plus menacé que jamais. Après une période de croissance économique sans précédent – même au cours des «trente glorieuses», le Grand-Duché n’a pas affiché les taux de croissance connus depuis 1985 –, la remise en cause, et donc l’inquiétude quant à demain, sont au plus fort. L’expérience du tournant du millénaire aurait pourtant dû nous apprendre que rien n’est plus permanent que le changement. Les années à venir seront, sans le moindre doute, exigeantes. Je suis pourtant convaincu qu’elles seront en même temps particulièrement enrichissantes et que le Luxembourg, à condition de rester uni, solidaire et ouvert au monde et à ses réalités, en sortira plus fort que jamais. Le Luxembourg de 2020 n’aura pas connu de révolution. Plus intégrée que jamais dans l’Union européenne et la Grande Région, son économie reposera toujours sur une place financière forte et un socle industriel solide. Plus que jamais, tant l’industrie des fonds que la banque privée devront leur succès à un savoir-faire spécifique et une expérience riche. Dans l’industrie, la proximité des clients et, surtout, le développement de nouveaux produits et de nouveaux procédés, assurant une valeur ajoutée élevée, auront été nécessaires
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pour se maintenir face à une concurrence qui, du moins à première vue, dispose de structures de coûts plus avantageuses. En 2020, la dynamique économique sera plus que jamais due à des entreprises innovantes, à taille peut-être moins importante, mais affichant par contre une croissance d’autant plus impressionnante. Le Luxembourg récoltera les fruits d’initiatives comme l’Université du Luxembourg, l’investissement dans la recherche et dans le développement de nouveaux secteurs d’expertise. Les biotechnologies, les innovations bénéficiant à l’environnement, tout comme, de manière générale, les technologies de l’information, feront partie intégrante du tissu économique grand-ducal. Le Luxembourg bénéficiera surtout d’une jeune génération mieux préparée et plus motivée que jamais à l’entrée dans la vie professionnelle. A l’école, l’orientation par l’échec aura laissé la place à un cursus plus engageant, plus participatif, avec à la sortie des citoyens plus critiques, plus exigeants, mais aussi mieux armés pour aborder une société toujours plus ouverte à l’extérieur. L’offre élargie d’apprendre le luxembourgeois, tout comme la double nationalité, auront enrichi le Grand-Duché qui, de par son ouverture et sa tolérance, restera fidèle à une caractéristique qui a depuis toujours marqué la société luxembourgeoise. Le rôle de l’Etat sera resté celui d’un garant de l’équité et de la solidarité. En 2020, pas plus qu’aujourd’hui, les marchés, pour importants qu’ils soient, ne produiront d’eux-mêmes de la solidarité. Le maintien de la cohésion sociale continuera dès lors à être une obligation toujours aussi ardente. Il faudra, pour y arriver, avoir accepté que la solidarité ne concerne pas
Photo: Andrés Lejona
perspectives 2020
que les autres, qu’en fait un nombre important dispose d’épaules suffisamment larges pour prendre le pas sur ceux qui sont moins bien lotis quand il s’agit de redistribuer une partie de notre richesse commune. Plus intéressant que l’année 2020 sera peutêtre le chemin à parcourir pour y arriver. Après des décennies avec les yeux rivés sur la croissance du PIB, il s’agira de trouver un meilleur équilibre dans l’appréciation de la véritable qualité de vie individuelle et collective. Je suis confiant dans le fait qu’avec un peu de courage, nous arriverons, ensemble, à bon port. paperjam | Hors série 10 ans
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« Une Économie basÉe sur la crÉation de richesse durable »
Jeannot Krecké
S’imaginer le Luxembourg en 2020, et au-delà, dans un monde globalisé en constante mutation, constitue un exercice de prospective stratégique de taille, qui se projette au-delà du terme de mon mandat ministériel. Je préfère dès lors baliser le chemin d’un pays toujours prospère en l’an 2020. La crise économique et financière a bouleversé la situation économique et sociale du Luxembourg, tout en révélant les faiblesses structurelles de notre économie. L’emploi, la R&D et l’innovation, l’éducation et les finances publiques, tels sont les thèmes principaux qui sont discutés en ce moment, tant au niveau national du Comité de coordination tripartite, qu’au niveau européen dans le cadre de la stratégie EU2020, laquelle se révèle de nouveau par l’actualité récente. La vision 2020 du Luxembourg, telle que je la conçois, est une économie basée sur la création de richesse durable. Je m’explique: Notre tissu économique doit être développé de manière continue, en misant sur la productivité, la qualité et la spécialisation des services offerts. Or, offrir des produits différenciés de haute qualité n’est possible qu’à travers l’innovation. Il s’agit d’adopter davantage une démarche proactive en vue de consolider le développement des
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entreprises présentes et d’attirer de nouvelles entreprises dans des secteurs cibles. D’autre part, la paix sociale qui constitue un pilier majeur de la compétitivité du Luxembourg, ne doit pas être remise en cause. La solidarité nationale est, surtout en ces temps de crise, d’une importance primordiale, que ce soit entre le secteur public et le secteur privé, ou entre ceux qui ont un emploi stable et ceux touchés par la précarité. Après l’échec du processus de discussion au niveau du Comité de coordination tripartite, il est néanmoins à espérer que les partenaires sociaux et le gouvernement sauront rapidement trouver un consensus afin de consolider le modèle social luxembourgeois.
Finalement, la croissance économique et sociale doit aller de pair avec les changements environnementaux. Le Luxembourg veut atteindre les objectifs des «20-20-20», c’est-à-dire augmenter de 20% l’efficacité énergétique au sein de l’Union européenne, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation énergétique finale et réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne. Nous devons faire en sorte que notre sortie de crise soit un point d’entrée dans une économie nouvelle. Nous devons agir maintenant, pour que notre génération et celles à venir puissent continuer à bénéficier d’une qualité de vie élevée. paperjam | Hors série 10 ans
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Gerard Lopez
« Le Luxembourg aura plus de défis que les autres »
Fondateur et managing partner de Mangrove Venture Capital
paperJam m’a demandé, il y a quelques semaines, de porter mon regard sur le Luxembourg dans le cadre de son 10e anniversaire. Tout en sachant que cela me prendrait du temps, chose la plus chère à mes yeux, je n’ai pas hésité un instant à répondre par la positive, pour paperJam mais surtout pour l’opportunité qui m’est donnée de quelque part remercier le Grand-Duché en tant que terre d’accueil pour mes parents, mais aussi d’y porter un regard honnête, plein d’aspects positifs, mais aussi de certaines craintes pour le futur, qui sont autant d’opportunités pour le Grand-Duché. J’écris donc ces quelques mots dans un avion – mon autre domicile – en prenant le temps de réfléchir au Luxembourg tel que je l’ai connu dans mon enfance, tel que je le connais aujourd’hui à l’intérieur de ses frontières, mais aussi tel que je le connais à l’étranger au travers de mes voyages. Ma jeunesse au Luxembourg a été marquée par un permanent aller-retour entre la Galicie, ma terre d’origine et ses verdures, et Esch-surAlzette avec, à l’époque, ses bâtiments noircis par la sidérurgie. J’ai ainsi eu l’occasion, dans les années 70 et 80, de devoir expliquer à ma famille en Espagne, à mes amis là-bas que le Luxembourg n’était ni la Belgique, ni la France
ou l’Allemagne. Et je le faisais avec une certaine fierté. Mes horizons géographiques ayant été élargis depuis, je me retrouve encore aujourd’hui à toujours expliquer la même chose dans d’autres pays, mais toujours avec la même fierté. Je suis donc un Espagnol, fier de représenter le Luxembourg dès que l’occasion se présente. Cette fierté provient de l’observation que j’ai faite sur la capacité du Luxembourg à toujours paraître plus grand et plus fort que sa taille ne pourrait le laisser présager. Un peu comme un boxeur poids mouche se battant avec des poids lourds… et remportant ses combats! Cette image découle d’une réussite méritée sur les dernières décennies, nourrie d’une capacité à prendre des décisions rapides et souvent en avance par rapport à des développements macroéconomiques au niveau européen ou mondial, mais aussi d’une étroite collaboration entre les partis politiques et d’un modèle social éprouvé. J’ai pu ainsi, dans ma jeunesse, m’apercevoir que les façades des maisons à Esch-sur-Alzette blan chissaient au même rythme que des commerces ouvraient ou que des banques s’installaient au Luxembourg. Le pays sortait de l’ère industrielle pour arriver dans l’ère des services et cela était visible, même pour un adolescent plutôt insouciant.
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Cette évolution durant ma jeunesse a dicté nombre de carrières de mes amis, les amenant à travailler dans des banques ou au sein des institutions gouvernementales. Aujourd’hui, bon nombre d’entre eux y sont encore, et cela me permet de continuer à avoir une vue, plus actualisée, de l’intérieur du pays. Mais cette vue actuelle est moins joyeuse, moins positive. Non pas parce qu’elle n’est plus celle d’un adolescent – je reste quelqu’un de positif et, j’espère, jeune – mais parce que le Luxembourg vit dans un monde global, en souffre autant que ses voisins plus grands, mais n’a pas d’autres moyens de faire face aux grands défis de cette nouvelle décennie, en dehors de son capital humain et de son historique capacité à s’adapter pour ensuite se développer. Pire, je pense que le Luxembourg aura plus de défis que les autres. Est-ce que ceci sonne – a sonné – la fin d’une époque glorieuse, de croissance, de certitudes? J’en suis convaincu. Mais je suis aussi convaincu des opportunités que cela engendre. Elles se trouvent dans des domaines qui sont soit trop «petits» pour les autres, soit trop spécialisés ou qui requièrent une adaptation rapide du cadre } 176 légal, social, voire économique.
Photo: Olivier Minaire
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«Il faut que le Luxembourg réfléchisse à créer de la valeur par le biais de la créativité et non pas en attente d’une loi attirant la prochaine industrie de services»
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Le Luxembourg a su prendre ce genre d’initiatives dans le passé, la dernière fois en mutant de l’industrie au bancaire. Mais il y a une différence importante: le pays l’a fait pour des raisons stratégiques, mais aussi par nécessité pour sa population. Cette même population n’est, en surface, pas dans une situation de nécessité aujourd’hui, mais le besoin de changement, d’adaptation est pourtant important, sans doute plus que par le passé. Car aujourd’hui, un pays comme le Luxembourg et son économie sont dépendants de centres de décision à l’étranger. Pour en revenir à mes collègues d’études, ils ont la possibilité de faire partie de ce changement avec le support actif du gouvernement. La réponse réside en partie (mais partie plus qu’importante) dans l’esprit d’entreprise. Il faut que le Luxembourg dans sa totalité – et pas simplement le gouver nement, mais aussi toute la population – réfléchisse à créer de la valeur par le biais de la créativité et non pas en attente d’une loi attirant la prochaine industrie de services et, donc, vague d’emplois. Etre entrepreneur ne veut pas dire avoir une société à son nom. C’est voir les opportunités là où elles existent, y compris là où l’on est employé. C’est aussi adapter un système d’éducation qui montre cette voie alternative. Et, finalement, c’est supporter cette créativité par l’investissement financier (le rôle des instances gouvernementales). Le flux migratoire devra aussi changer pour attirer des gens qui peuvent soutenir ce plan, apporter leur expérience, leurs réseaux et donc accélérer ce développement. Mes parents sont arrivés au Luxembourg à la fin des années 60, partant d’un pays sous régime
dictatorial et pauvre, pour essayer de réussir leur vie dans un pays accueillant et leur offrant la possibilité d’avoir un travail et une famille. Ils constituent le portrait classique d’une famille d’immigrants qui cherche à travers le travail et l’intégration à assouvir le rêve d’une certaine indépendance économique et de sécurité. Je suis fier d’eux et de leur réussite. Ces familles continueront d’arriver au Luxem bourg, qui doit rester une terre d’accueil. Mais le pays doit maintenant attirer aussi d’autres types de profils, des entrepreneurs, des gestionnaires de fonds qui créent de l’emploi, des chercheurs et autres cerveaux s’intégrant à notre économie. Il est de notre responsabilité, y compris celle de Mangrove Capital ou de Genii Capital, de participer à la création de cette attractivité. Mais il faut aussi que le gouvernement y participe à travers l’argument le plus direct: la capacité d’investir dans des projets. Je suis sûr que nos politiciens le savent et qu’ils savent que le laps de temps qui nous est donné est très court et se réduit de jour en jour. Je pense donc que le Luxembourg se définira, dans les mois à venir, non pas pour ces dix prochaines années, mais pour bien plus long temps. Nous ne sommes, à travers nos sociétés, pas uniquement des spectateurs, nous devons être des acteurs actifs et priviligiés de ce changement. Je serai extrêmement fier, si pour le 30e anniversaire de paperJam, le fils ou la fille d’un de ces immigrants, chercheur diplômé ou fils d’ouvrier, prend sa plume pour décrire son optimisme et sa fierté d’avoir été élevé(e) au Luxembourg, comme j’ai apprécié de le faire.
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* L ’Imprimerie Centrale a été la première imprimerie du pays à obtenir les certifications FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes), qui garantissent que le papier utilisé provient de forêts gérées durablement.
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Alain Meyer
« Ne pas dÉshumaniser la sociÉtÉ luxembourgeoise »
Professeur, président honoraire du Conseil d’Etat
La société luxembourgeoise, telle que je la vois à l’horizon 2020, devra reposer sur ses facultés de mutation et d’adaptation autant que sur ses acquis qui ont fait sa force. Le Luxembourg traverse actuellement une période de transition délicate. Il s’agit de maintenir l’équilibre entre ses caractéristiques propres et l’ouverture indispensable vers l’extérieur. Un des éléments de cette dualité est le maintien et l’accentuation du tri-, voire du multilinguisme. Tout repli linguistique et culturel sur soi-même serait catastrophique. Au niveau scolaire, même si le multilinguisme ne doit pas représenter un obstacle insurmontable à l’obtention d’un diplôme ou à l’accès à l’enseignement post-secondaire, la connaissance approfondie de plusieurs langues de culture et de communication continuera à être un atout substantiel, tant pour les futurs cadres et dirigeants que pour l’économie luxembourgeoise.
J’espère qu’en 2020 notre pays continuera à être un havre de paix sociale. Les acquis sociaux sont le fruit de négociations souvent âpres entre partenaires, débouchant sur des compromis acceptables par toutes les parties. Il s’agira à l’avenir de préserver cet équilibre délicat entre les impératifs sociaux et économiques. La paix sociale, unique en Europe, est à ce prix, en l’occurrence celui du modèle luxembourgeois. La cohésion sociale, mise à rude épreuve ces derniers temps, devra, elle aussi, demeurer le ciment de notre société. La société de la connaissance représente une autre visée politique qui devra continuer à se concrétiser. Pour ce faire, nous disposons, en l’Université du Luxembourg et dans les centres de recherche publics, d’instruments et d’atouts indéniables aux niveaux tant scientifique qu’économique. Il faudra cependant veiller à ne pas négliger les sciences humaines, notre pays se
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Photo: Julien Becker
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situant au confluent des influences romane et germanique et constituant de ce fait un laboratoire d’idées unique. Ce qui caractérise les dernières décennies est l’essor prodigieux de la société digitale. Je ne méconnais nullement les avancées multidisciplinaires à l’origine desquelles se trouve l’informatique. Cependant, notre fascination confine souvent à l’idolâtrie et nous amène à éluder les retombées négatives du «tout informatique». Qu’on ne songe qu’au règne de la vitesse et de la précipitation au détriment de la distance et de la réflexion, à la déshumanisation des lieux de travail, à l’appauvrissement des contacts humains ou à la suppression d’emplois pour des personnes peu qualifiées qui rejoignent la cohorte des chômeurs, annulant par là maints «gains de productivité». Par ailleurs, l’enseignant que je suis depuis 37 ans constate que l’ordinateur omniprésent a
une influence négative parmi la «double click generation» sur la correction de la langue, indispensable à l’expression d’une pensée claire, réduisant à la portion congrue la démocratisation du savoir que devraient pourtant promouvoir les médias informatiques. J’espère qu’en 2020, après l’euphorie, on ne considérera plus l’informatique comme la panacée universelle à mettre à toutes les sauces, mais comme un outil important à utiliser à bon escient, sans pour autant négliger l’apport culturel du support livresque. Finalement, j’émets le souhait que dans la décennie à venir, la concurrence effrénée et l’appât immodéré du gain n’aient pas contribué à déshumaniser la société luxembourgeoise, qui, aux yeux de nos voisins, fait souvent encore figure de modèle. L’être humain et son bonheur devront revenir au centre de nos préoccupations. paperjam | Hors série 10 ans
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Thierry Nothum
La consommation et le commerce À l’horizon 2020 Directeur de la Confédération luxembourgeoise du Commerce
Nous sommes en juin 2020 et j’attends de terminer mon repas de midi. Avec la demande de réservation de ma table, mon portable a également transmis les recommandations de mon médecin en ce qui concerne mon plan diététique pour que le cuisinier puisse me proposer un plat correspondant exactement à mes besoins. Pendant des moments creux, il m’arrive de me plonger dix ans en arrière et d’observer les changements qu’il y a eu depuis. Nous parlions de la pire des crises économiques et financières de tous les temps. A peine deux ans après ce mois de septembre 2008 fatidique, les premiers signaux d’une reprise économique s’annonçaient. Beaucoup d’acteurs étaient confiants de retrouver rapidement la vitesse de croisière des années d’avant. Aussi, en matière de commerce, certains étaient-ils persuadés qu’avec la reprise conjoncturelle, le citoyen allait rapidement retrouver confiance et ainsi renouer avec
ses anciens schémas et habitudes en matière de consommation. Les quelques années fastes seraient vite reléguées aux oubliettes et il faudrait simplement se préparer à l’accalmie de l’après-crise pour redémarrer encore plus fort. Le mot «après-crise» a été effacé de nos livres d’histoire et remplacé par «l’émergence du nouveau modèle économique et social». Le choc de 2008 avait définitivement provoqué une prise de conscience dans le chef des citoyens, mais forcément aussi dans celle des décideurs. Le monde n’était plus celui d’avant. Outre le constat que les économies des pays développés avaient ralenti alors que les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) avaient continué à afficher des taux de croissance de plus de 10%, de nouvelles valeurs ont pris le dessus: écologie, responsabilité sociale, authenticité, bien-être, proximité, mobilité et individualisation. Ce ne furent décidément pas des phénomènes
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Photo: David Laurent / Wide
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éphémères mais les signes précurseurs d’une révolution douce sur le plan des valeurs sociétales et de leur pondération respective.
Une pièce du puzzle D’aucuns me disent que le commerce n’a pas changé. Oui, dans la mesure où le paysage des enseignes est quasiment resté le même, mis à part un certain nombre d’absorptions ou fusions. Mais les professionnels – industriels et distributeurs - ont presque tous adopté leur nouveau modèle économique. Aujourd’hui nous évitons de parler du détaillantdistributeur, une fonction qui avait été inventée au cours des trois dernières décennies du siècle révolu. Son rôle était tout simplement de mettre à la disposition de l’industriel des locaux pour l’aider à faire écouler des biens produits en masse. Lorsqu’il y a dix ans, nous avions intro-
duit la notion de «conseiller en vente» pour bannir le mot «vendeur» de notre vocabulaire, la première pièce du puzzle avait été mise. Dans le temps, la très grande majorité des professionnels mettaient encore le produit en évidence. Ceux qui ne se sont pas adaptés ont disparu. Maintenant, la priorité revient au consommateur. Moins de matérialisme et de plus en plus d’émotivité. Plus de services, un accueil personnalisé et un réel partenariat entre le consommateur et «son» conseiller de vente, pour éviter de dire «amitié» ou «complicité». C’est aussi dans cette optique que les grands distributeurs ont remanié leur manière d’approcher le client. Ce sont surtout les discounters qui ont dû revoir leur concept. Il ne s’agit plus de vendre au prix le plus bas possible, mais d’offrir un produit au meilleur rapport prix/fonctionnalités/ } 182 attentes et besoins du client.
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«Au fil des années, de nouveaux métiers se sont même développés»
Cette relation entre ces deux acteurs, professionnel et consommateur, a obligé le commerçant non seulement à redéfinir le rôle et les compétences de son personnel qui doit assister le consommateur dans ses choix, mais aussi à rééquiper son magasin. Le self-scanning et des bornes d’informations interactives sont devenus le standard. Les fiches de produits ne se limitent plus à énumérer des données techniques. Elles donnent des conseils d’utilisation et renseignent sur les qualités du produit. Elles sont même devenues intelligentes. Les puces intégrées dans ces fiches permettent par exemple aux micro-ondes de la nouvelle génération de choisir la température et le temps de cuisson idéaux. Les conseillers ont été formés pour analyser et comprendre la «demande» du consommateur et pour chercher avec lui le produit et les services associés qui constituent la meilleure solution en fonction de sa situation individuelle.
Solution globale Pour mieux résister à la concurrence, notamment étrangère, la majorité des professionnels se sont lancés dans une coopération de plus en plus organisée et ce, dans beaucoup de domaines. Cette coopération s’est installée entre les commerçants, même entre ceux qui appartiennent à une même branche et sont donc a priori concurrents, entre les commerçants et les producteurs, entre les commerçants et les prestataires de services, entre les exploitants-locataires et les propriétaires des locaux. Elle s’est matérialisée dans l’achat groupé, la mise en commun de différentes spécialisations pour offrir au client une solution globale et intégrée, des plateformes Internet communes, le design et la production de biens ciblant des groupes précis de consommateurs, le développement d’objectifs communs dont profitent tant les locataires que les propriétaires des surfa-
ces de vente. Une politique commune en matière d’heures d’ouverture, qui faisait la force des professionnels réunis dans un centre commercial, a également, après de longues années, gagné les centres urbains. Internet, en tant que canal de distribution, n’a pas connu toute l’importance qu’on lui avait réservée dans les prévisions, même si la progression de son chiffre d’affaires a été plus rapide que celle dans le commerce traditionnel, notamment grâce à sa capacité de simuler et de proposer des productions et confections sur mesure. Internet s’est surtout développé en tant que source d’informa180 {
tions et il influence, voire détermine la décision d’achat dans plus de 50% des ventes. Hier, j’étais dans un des nombreux pop-up stores qui ont vendu la nouvelle génération de portables de la marque X la semaine dernière et qui, pendant les prochains quinze jours, offrent des effets vestimentaires à production limitée. Avec les vacances d’été qui approchent, la commande des gadgets pour rendre le voyage vers mon lieu de vacances plus agréable vient d’arriver et attend que le stock des t-shirts et polos se vide. A trois pas de mon pop-up store vient d’ouvrir encore une de ces surfaces qui ne peuvent plus être classifiées dans l’une ou l’autre catégorie de notre nomenclature des activités économiques. Le salon de coiffure qui est devenu un lieu de rencontre pour y prendre une boisson et qui offre des jeux et divertissements. Et les produits? En 2010, il y avait encore deux tendances qui, à première vue, semblaient se torpiller: la multifonctionnalité et le retour vers la simplicité. Les deux tendances sont parfaitement complémentaires et ont toujours le vent en poupe. Les producteurs de téléphones mobiles par exem-
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ple, ayant intégré depuis longtemps d’autres fonctions accessoires, telles que des MP3 ou caméras digitales, ont été les pionniers de cette évolution du «multi-tasking». En même temps, de plus en plus d’utilisateurs avaient reproché aux producteurs que le surplus de fonctions et les déficits ergonomiques de ces appareils leur compliquaient l’uti lisation. Depuis, les nouvelles générations de portables répondent à ces attentes. Comme beaucoup d’autres produits d’ailleurs aussi. Au fil des années, de nouveaux métiers se sont même développés. Par exemple la profession du pharmacien qui vendait des médicaments pour guérir des maladies est devenue un métier de conseiller pour prévenir des pathologies. Le well ness est devenu une réelle obsession. Dans le temps, c’étaient les hôteliers qui avaient inventé ce concept. Maintenant, le wellness fait partie des priorités lors de l’équipement de la maison, du choix de certains produits, par exemple vestimentaires ou alimentaires, ou pour l’organisation des loisirs.
Dans le radar Une dernière réflexion revient au programme initié en 2007 et que nous avions baptisé «Luxembourg, Pôle de commerce de la Grande Région». Après quelques années seulement, il a commencé à porter ses fruits… Le commerce luxembourgeois était enfin dans le radar des habitants de la Grande Région. Entre-temps, le marketing global du commerce, bien au-delà de nos frontières, a été institutionnalisé. Le shopping était un argument totalement absent de notre communication en matière de tourisme. Les agences incoming créées au fil des dix ans ont intégré la richesse de notre offre commerciale dans le paquet des avantages qui ont incité beau-
Photo: Luc Deflorenne
Thierry Nothum: Avec le temps, nous avons pu nous rendre compte des vrais atouts du commerce luxembourgeois, en ligne avec les nouvelles tendances.
coup de touristes à choisir le Luxembourg comme destination de leur voyage. Avec le temps, nous avons pu nous rendre compte des vrais atouts du commerce luxembourgeois, en ligne avec les nouvelles tendances. Les faiblesses présumées furent depuis toujours nos forces, mais à l’époque il était difficile de nous en apercevoir: le multilinguisme dans nos magasins, alors que le commerce français maîtrise peu l’allemand et l’Allemagne assez mal la langue française; le niveau de qualité très élevé de nos produits et de nos services; l’offre très internationale, et j’en passe. Le monde change. Le message de certains de nos conférenciers qui arguaient que l’avenir n’appartiendrait pas aux grands, mais à ceux qui reconnaissent les tendances et réagissent plus rapidement que leurs concurrents, s’est donc avéré!
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Romain Schmit
Directeur de la Fédération des Artisans
« L’artisanat prendra de plus en plus d’importance en termes d’emploi» Une majeure partie de l’économie luxembourgeoise de l’an 2020 continuera à être marquée, comme aujourd’hui d’ailleurs et sans que personne ne semble trop le remarquer, par les entreprises artisanales. Dans cette contribution, je vais donc essayer de décrire certaines (r)évolutions qui devraient avoir lieu les dix prochaines années dans ce secteur que je crois assez bien connaître. Pour le secteur de l’artisanat, l’horizon 2020 se présente sous différents aspects, tantôt positifs, tantôt inquiétants. Les bonnes nouvelles d’abord: il y aura toujours des entreprises artisanales, tant du côté des entreprises de quartier et de proximité que des structures autrement plus importantes qu’aujourd’hui. La population aura toujours besoin de boulangers et de bouchers, de coiffeurs et de cordonniers. De ce côté-là, peu d’inquiétudes donc! Et les entreprises artisanales continueront à prendre de plus en plus d’importance en termes d’emploi. Au cours des 20 dernières années, elles paperjam | Hors série 10 ans
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Photo: David Laurent/Wide
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ont plus que doublé leur taille moyenne en termes d’emploi, et cette évolution continuera. De 14 personnes en moyenne aujourd’hui, je prends le pari qu’elles en occuperont en moyenne une vingtaine en l’an 2020. Ceci n’empêchera pas qu’il y aura toujours des microentreprises comptant entre une et cinq personnes occupées, tout comme certaines entreprises, qui sont très importantes aujourd’hui déjà et actives dans les services aux particuliers et aux entreprises, continueront à croître et à occuper plus de 1.000 personnes. Dans les domaines de la construction, des équipements techniques et de la mécanique surtout, le champ d’activité des entreprises artisanales s’agrandira grâce à l’évolution continue du droit d’établissement et à la formation des chefs d’entreprise. L’assimilation par les entreprises existantes des activités à connexité technique avec l’activité principale initiale, tout comme la demande de la clientèle pour un prestataire unique capable d’of-
frir une solution d’ensemble, favoriseront cet état de fait. Leur offre de services sera plus intégrée et complète qu’aujourd’hui et, grâce à la technologie et à l’innovation toujours plus poussées au sein de ces entités, elles constitueront le backbone incontournable de l’économie entière.
L’artisan, un partenaire Offrant une grande flexibilité et une réactivité lui permettant de répondre à toutes les demandes des clients potentiels, le secteur continuera à proposer ses services tant aux clients particuliers qu’à l’industrie, au commerce ou aux professionnels du secteur financier, les entreprises étant souvent qualifiées PSF elles-mêmes. La course vers la rationalisation et la spécialisation dans d’autres secteurs offrira de nombreux débouchés, surtout pour les entreprises actives dans les secteurs à haute technicité en amont des systèmes informatiques et de communication.
Le champ d’activité des entreprises passera de la simple réalisation de projets conçus par des spécialistes hors entreprise à une offre plus globale incorporant planification, mise en réseau, coordination, réalisation et parfois même financement de projets répondant non seulement à une demande spécifique, mais offrant une solution complète et intégrée au client. L’artisan est en passe de devenir un véritable partenaire de l’ingénieur ou de l’architecte, alors qu’il était simple exécutant auparavant. Les demandes techniques toujours plus poussées accéléreront cette évolution, et la communication autour des projets de plus en plus complexes prendra énormément d’importance. Les entreprises artisanales d’aujourd’hui sont peu énergivores, si ce n’est pour leurs déplacements en véhicule auprès des clients. Cette donne ne changera probablement pas et leur consommation en énergie diminuera au même taux que } 186
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«La formation initiale restera également en l’an 2020 le talon d’Achille de notre évolution sociétale et économique»
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le permettra l’installation des meilleures technologies possibles. Elles contribueront cependant grandement à la réduction de la facture énergétique de l’économie et du pays entier par la mise en place et l’entretien d’installations de production d’énergie à partir de sources renouvelables et de mesures d’épargne énergétique comme l’isolation thermique. Ainsi dopé par la demande privée et institutionnelle, le secteur de l’énergie occupera à l’horizon 2020 pas loin de 5.000 personnes. Le chef d’une entreprise artisanale ne travaillera plus dans «son métier», mais sera manager, concepteur, organisateur, facilitateur, tantôt directeur technique, tantôt DRH, tantôt directeur financier, si ce n’est que son entreprise aura, entre-temps, pris assez d’importance pour avoir une structure spécifique répondant à toutes ces obligations de leader. Dans la plupart des cas, il ne sera plus maître-artisan, mais ingénieur, économiste, ou bien sera détenteur d’un autre diplôme souvent universitaire.
Le problème des zones d’implantation ira en s’accroissant Mais le tableau contient aussi des zones d’ombre, les mêmes, je le crains, que celles qui nous préoccupent aujourd’hui. La formation continue prendra de plus en plus d’importance dans les entreprises, les collaborateurs ne disposant pas du bagage nécessaire pour pouvoir productivement s’intégrer dans les entreprises où les exigences ne cesseront de croître. Pour ce faire, l’initiative privée dans le domaine de la formation continue sera davantage structurée en suivant l’exemple du secteur de la construction. La concurrence entre entreprises et secteurs pour les rares collaborateurs qualifiés s’intensifiera, alors que l’école n’aura probablement toujours pas réussi à améliorer tant le niveau de qualification que le degré de réussite des élèves. La formation initiale restera également en l’an 2020 le talon d’Achille de notre évolution sociétale et économique. Dans de nombreux secteurs, notamment l’alimentation artisanale, la course à la concentration et à la taille critique, pour la rentabilisation des investissements, fera en sorte que le nombre d’entreprises sera de plus en plus réduit, alors que les installations prendront des envergures quasi
industrielles. S’y ajouteront encore des évolutions du cadre réglementaire du genre «étiquetage» ou «allergènes» que des entreprises de type PME auront de plus en plus de difficultés à remplir. Tout ceci ne va pas nécessairement au détriment de la qualité, mais certainement au détriment de l’originalité et de la créativité, sans pour autant améliorer la qualité des aliments, comme le montrent les évolutions. Tant que le consommateur ne sera pas prêt à dépenser le juste prix pour des aliments de qualité, cette évolution ne saura être inversée, malgré tous les scandales ayant ébranlé le secteur de la viande notamment. Alors que les aides publiques sont assez bien étoffées de nos jours pour pouvoir accompagner la création ou la reprise d’entreprises de taille somme toute modeste, l’accès à des capitaux plus importants reste difficile, faute d’instruments et en raison de l’absence, parmi les financiers luxembourgeois, de culture du capital-risque et de capital de démarrage d’une certaine envergure. Ces difficultés seront plus importantes encore en 2020, alors que les entreprises prendront énormément de valeur au vu des évolutions décrites plus haut. A ceci s’ajoute un cadre réglementaire du secteur financier qui rendra plus difficile encore l’accès au crédit des PME, je parle de Bâle IV. Le problème des zones d’implantation ira en s’accroissant. Après la publication, en 2012, des différents plans sectoriels, une vague de spéculation sans précédent sur les terrains prévus pour des activités artisanales, commerciales et industrielles, a réduit à néant les plans du gouvernement de pouvoir peu à peu mettre des terrains supplémentaires à disposition des entreprises. Les procès d’expropriation ensuite entamés par le gouvernement envers les spéculateurs perdurent en 2020 et aucune solution n’est en vue, si ce n’est l’abandon de la politique poursuivie depuis les années 90 du siècle précédent, qui consiste en une raréfaction systématique du terrain disponible par le jeu des autorisations. Les tracasseries administratives atteignent de nouveaux records négatifs et tous les efforts des gouvernements successifs depuis 2004 s’avéreront vains contre l’avalanche de textes légaux, réglementaires et administratifs produits par une multitude de gens bien pensants dont la vue mal-
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heureusement ne dépasse que rarement le fameux bord de l’assiette. De plus en plus nombreux seront les procès menés par les entreprises exaspérées contre des décisions administratives contradictoires, arbitraires, voire abusives. La réforme administrative continue à traîner du pied, le gouvernement précédent qui avait essayé de solutionner le problème ayant été battu aux élections par un large front de Luxembourgeois employés dans le secteur public et peu enclins au changement. En 2020, les entreprises sont cependant tout autant bloquées dans leur évolution par les interminables bouchons de la circulation que par les tracasseries administratives. En effet, le chaos journalier sur les routes leur coûtera la bagatelle de 25% du temps productif, faute de politique des transports cohérente et à cause des décalages répétitifs de l’élargissement du réseau autoroutier pour des raisons budgétaires. La concurrence pour les entreprises artisanales luxembourgeoises bat de nouveaux records. Aux concurrents majoritairement européens de 2010 se sont ajoutés le Proche et le Moyen-Orient, ainsi que l’Inde, la Chine et même des pays du continent sud-américain pour la fourniture de nombreux biens intermédiaires, utilisés dans la construction notamment. Pour faire face à cette situation de compétition accrue, les entreprises recourent à des méthodes et techniques de production inédites de nos jours, tels des modules de construction préfabriqués et l’utilisation de robots dans la construction. Les entreprises devront sans relâche se repositionner et se requalifier. Les nouvelles technologies utilisées dans l’automobile ne resteront pas non plus sans conséquence sur les métiers concernés, qui s’adapteront aux propulsions hybrides, électriques ou à la chambre de combustion tout comme aux nouveaux matériaux plus légers utilisés dans le futur. Dans d’autres domaines, les considérations liées au développement durable feront que de plus en plus d’articles journaliers seront réparés plutôt que jetés, ce qui procurera à l’artisanat de nouveaux créneaux dans l’entretien et la réparation. Le principal client de l’artisanat reste le secteur public, l’Etat et les communes. Mais plus nombreuses que jamais sont les entreprises qui se
désintéressent complètement de ce client, fût-ce parce qu’il s’agit d’un mauvais payeur, fût-ce parce que les soumissions publiques continuent également en l’an 2020 à privilégier l’entreprise générale et la sous-traitance à la clé.
Gare au retour en arrière Le futur, je l’avais dit en introduction, nous réservera certainement des évolutions contrastées, présentant des aspects négatifs et positifs tout comme des opportunités d’affaires nouvelles, pour les entreprises artisanales et pour les autres secteurs. A côté de la formation initiale, dossier certes épineux, le défi majeur à l’économie luxembourgeoise restera, je le crains, également en 2020, la perte continue de compétitivité-coût. Il s’agit là du problème majeur qui devrait nous occuper tous, mais que la majorité préfère taire, pour des raisons de commodité. Sans même parler des vaches sacrées luxembourgeoises, comme l’indexation intégrale et automatique des salaires, les entreprises auront de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Les charges sociales auront atteint ou seront sur le point d’atteindre à ce moment-là de nouveaux sommets inédits jusqu’alors. L’assurance maladie coûtera de plus en plus cher, alors que toutes les réformes menées jusque-là auront évité de responsabiliser les acteurs concernés. En assurance pension, le décaissement des réserves accumulées depuis des décennies est imminent en 2020; elles tiendront au plus dix années avant que les responsables politiques soient obligés d’augmenter les prélèvements obligatoires de façon spectaculaire pour atteindre presque 50% des revenus générés au bout de 20 années supplémentaires. Malgré toutes les belles évolutions décrites plus haut, et à moins de pouvoir trouver des solutions permettant aux entreprises – surtout celles à forte composante de main-d’œuvre comme les entreprises artisanales – d’améliorer leur situation concurrentielle, le Luxembourg dans son ensemble risque le retour en arrière vers une petite économie complètement dépassée par les évènements et sans intérêt pour les grands du monde, alors que la musique jouera autre part. Carpe diem! paperjam | Hors série 10 ans
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Rolf Tarrach
A dialogue on Luxembourg’s future Recteur de l’Université du Luxembourg
First day, when future, growth and crises are globally discussed “The only reason for economic forecasting is to make astrology look respectable” (John K. Galbraith) Y: “We have both been living in Luxembourg for quite some time now and we both love the country and its citizens. We feel obliged to pay back the hospitality which we have been enjoying by contributing to the debates which may help the country to clear the hurdles looming in the future and to get through the current rough times. X: “I agree with your first purpose although, as you know very well, the future is basically inscrutable even – or maybe especially – to the experts. That reminds me of the poll which was made some years ago in the UK about its future economic activity. The people polled were economists, politicians and garbage collectors and it was the latter who hit the bull’s eye. As for your second purpose, I am not sure about how much can be learned from the current crisis… Y: “… which will be useful for preventing the next one. I agree: scientists know that it is
almost impossible to learn from extremely unlikely events about other events of this kind for two basic reasons. First, as these events are so unlikely they only carry anecdotal but no statistical significance, which makes inferences impossible and secondly, the number of different extremely unlikely events is staggeringly large, so that the next to happen will be unrelated to the previous one. That is why it will happen! And yet, the best we can do is to study these events. But one lesson one does learn – and soon forgets – with each crisis: exceptional income in happy times should be redistributed as extraordinary payments. Only sustainable income growth should lead to permanent redistribution commitments. In other words, exceptional fluctuations should not be treated as future averages. Now, about the future, I again agree but we still need a vision, if only to have a strategy which gives coherence to the decisions and actions taken. This leads me to propose that we concentrate on the future, without paying too much attention to the specifics of the current crisis, keeping only those of its features which we believe might stay with us, like the eventual demise of growth.
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X: “This reminds me of the old report On the limits to growth, commissioned by the Club of Rome, which was derided by almost everybody. Do you want to resurrect it? Y: “Mind you, this is simple mathematics: growth at a positive rate is always exponential. Exponential growth of any significant magnitude is eventually unsustainable. What predictions usually get wrong is when this growth will stop. Politicians want the GDP per capita to grow, business people want their companies’ return on investment to grow, economists want the per capita productivity to grow, and our current welfare system needs growth. There seem to be no goals and no welfare without growth, so crises might just be violent adjustments of unattainable goals or unrealistic expectations, and thus an inherent part of the game. We would need somebody to tell us what ‘sustainable growth’ means. It sounds like an oxymoron. X: One could imagine linear growth, admittedly not very sexy, but certainly sustainable for much longer periods of time. But I am not sure if you are right when you say that exponential growth will always have to stop: what would you say about
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the growth of knowledge? Is that bounded? Furthermore, you seem to be implying that the quest of growth is part of human nature, the way to be more powerful, that it is part of the evolutionary survival kit. I believe more in the ‘humaneness’ of our species than you do, and I am sure we will find new avenues towards a sustainable economy and society. We are an extremely innovative species, and we have always pushed back any frontiers. Why should we be reaching limits now? Y: Because there are objective limits, in our case related to the fact that our planet is finite and that it seems very unlikely that we colonize any other planets in the foreseeable future. Take } 190 paperjam | Hors série 10 ans
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“I see a future for steel industry here if, through innovation, it manages to increase the output per energy and per workforce unit”
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Moore’s law, the doubling of the number of transistors per unit area on a chip every 18 to 24 months, as an example of exponential growth. It has been going on for roughly 45 years, giving a growth factor approaching a billion, but it will stop, because of the finite size of atoms and thus the dominance of quantum uncertainty. X: “But you know very well that quantum information technology, or some other breakthrough, might then take over, and growth might go on! Y: “You are right, but your comment hits the nail on the head: there is a new paradigm, a radically new technology or concept, and that is what we need: to substitute the stale concept of ‘growth’ by something more intelligent. Maybe giving knowledge per se – or a correlated feature like happiness – monetary value would lead to a more innovative definition of the GDP. X: “Look, this is taking us too far, and we said at the beginning of this day’s discussion that we wanted to be of use to this country which so generously has hosted us. So, let us come down to Earth and back to Luxembourg!”
Second day, when some of Luxembourg’s weaknesses are considered „Alles Leben ist Problemlösen“ (Karl Popper) Y: “As scientists it behooves to us first to look at some of the indicators which potentially reflect some weaknesses of Luxembourg, like the Humane Development Index, where Luxembourg is placed 11 out of 182. X: “This is not so bad! What is there to worry about? Y: “Well, the index is a combination of three indices, which are expected to be positively correlated, but Luxembourg’s excellent position in the first, which is GDP per capita, is not matched by the other two: literacy and enrolment in education where it is ranked 16th. And life expectancy, where it is ranked 23rd. There are now four possibilities: either the good position for the GDP per capita is in some sense not really meaningful, or the other two indicators where Luxembourg performs poorly are not meaningful, or there is an explanation for the gap, or there is a problem. X: “Let me see if I understand you. It could be, say, that commuters, banks and European institutions somehow make the GDP an indicator of little meaning for Luxembourg. It could be that the absence, until recently, of a university pulled the second index down. Now with respect to the third I am less worried, because the relation between
life expectancy and GDP is less clear, as people in poorer but sunnier countries often live longer. But I agree with you, that it calls for further study, which will allow us to learn a lot about Luxembourg’s weaknesses and strengths. What about the Global Competitiveness Index published by the World Economic Forum, where Luxembourg ranks 21st out of 133? Y: “In some sense it matches the education and life expectancy indices, so maybe the problem really is the GDP which, once properly corrected for Luxembourg’s particular conditions, would rank the country somewhere between, say, position 10 and 25, giving at least a coherent set of values for the indicators. But I know too little about this indicator and its meaning, so let us look at another one, the gap between the median public and the median private salary: more than 50% advantage for the former! X: “That is a problem, a serious one. For reasons of fairness and economic sense, job security should be anti-correlated with salaries: less security, higher salary. Violating this common sense rule so much is only sustainable under circumstances of extreme wealth. Under other circumstances it will distort the job market, draining the brightest away from places where creativity and risk acceptance are more important. It furthermore makes the private sector very dependent on immigrants and commuters, who usually know } 192
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Third day, when Luxembourg and its intrinsic strengths are introduced “Small is beautiful” (E.F. Schumacher) 190 {
the country less well, and are often less committed to it. We have to avoid a two-caste society! Now, what about energy use? In the energy intensity (energy consumption/GDP) OECD ranking Luxembourg is in a worrying 24th position out of 29. Could this actually just be due to tanking tourism? Y: “No, I think that at least part of the effect is compensated by taking the ratio with the GDP, which is also inflated by commuters. But this assumption should be verified, or falsified. Only then will we know whether this is another indicator to worry about. X: “I guess that you think that the same holds for another lousy OECD indicator, CO2 emissions divided by GDP, where Luxembourg is in position 20 out of 30 countries. Y: “Yes, all these indicators should be carefully studied and properly renormalized. It is a difficult task, but it is essential to help the country understand its economy, its strengths and weaknesses, more precisely than it does now, and by doing so be in a position to make the right decisions. Beyond these indicators there is a list of other problems which deserve careful attention: pension commitments of doubtful sustainability, an average retirement age which is too low, an increase in red tape, an excess of holidays, some surprising salaries, and so on. X: “You sound terrible! Do not forget that the problems of this country are small compared to those of most other countries. Y: “You are right, but we are discussing the country’s weaknesses today. Of course, this country is today much better off than most other countries, that is not the question. The question is what has to be done to make sure that this continues to be the case? X: “I agree. Now, here a last bad index, which touches me personally: Luxembourg is in position
118 out of 155 in the Gender-related Development Index! I consider this a real shame. Y: “If it is significant, and if what it signifies is bad for women, then it is a shame. But it is so bad that one should take it cum grano salis. You know pretty well, for instance, that in richer countries husbands’ salaries are often so high that a full spouse’s salary is not needed, so that women decide to take part-time lower responsibility jobs and free more time for the family, the community or themselves. Is this good or bad? The answer is very personal and far from obvious. I would like now to finish the day with a last thought which worries me. X: “I know you so well, I am sure it is Peter’s principle! Y: “So it is. People find themselves in their way up in the hierarchical ladder at the level where their competences and capabilities are not any more on a par with their duties and responsibilities, and stay there. This happens, usually in the public sector, more or less everywhere, but it happens more often here, because of the fact that those who would have to correct the situation are very likely to know the person, or his family, or some of his acquaintances. So one procrastinates and waits for retirement, serendipity or destiny to solve the problem. X: “What would you recommend to do? When problems touch human relations solutions are difficult to come by. Y: “Right, but responsibility towards society requires having the right people in the right place. The solution is to undo the last promotion. There are ways to do this gently. Furthermore, do not forget that often people in these situations are not happy. X: “Ok, we will talk about positive things tomorrow!”
Y: “The average distance of any spot in Luxembourg to the nearest border is very small, below 20 km, so all things transnational play a huge role as compared with almost any other country. The northern tip of the country is less than 100 km away from the nearest four foreign countries and 44% of its citizens are foreigners, so all things international play a huge role. X: “I got it: it is a small country, and its smallness is its strength. It is also a remarkably multilingual country, and that is another strength. It is a very European country too, hosting many European institutions, which again is a strength. And the almost outnumbered national majority coexists with this large foreign minority peacefully… It is a great country! Y: “The small and closely-knit community leads to a remarkably low Milgram degree of separation: any two people either know each other, or have a common acquaintance or, in the worst case, have acquaintances who know each other. This is in most cases an advantage, because it leads to short reaction times. It makes the close contact of government and business possible. X: “Many people speak three or four or even five languages, and a few even go beyond that. Many speak the three most spoken languages of the European Union, quite a few the four most spoken languages. Monolinguals among those who were raised in Luxembourg are almost as rare as Martians! That is definitely another advantage of the country. Y: “And then there are not many in Europe who have as deep an understanding of two of Europe’s greatest cultures, the French and the German, as Luxembourgers have. X: “And not many who live between two leading economic powerhouses of Europe. All this is an impressive list of intrinsic strengths of the country, to which we have to add a remarkable level of social peace. They have to be preserved by all means, further developed and then taken further advantage of. However, there are other advantages, much more dependent on external factors, which often cannot be controlled. These worry me more. Y: “You are right, we will discuss them tomorrow, but before calling it a day I would like to add to our list of intrinsic advantages the existence of a single, small, modern and international university! I even consider our university a comparative advantage, as surprising as it might seem.”
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“For Luxembourg, being a ‘knowledge society’ is not really an option, it is most likely a must” Fifth day, when actions are imagined and education is discussed “Il futuro è passato qui” (motto dell’Università Sapienza di Roma)
Fourth day, when some of Luxembourg’s contingent strengths are mentioned “Whereof one cannot speak, thereof one should remain silent” (Ludwig Wittgenstein) X: “The banking and financial sector is the most conspicuous of the contingent strengths of the country’s economy. What do you think is going to happen to it? I do not have the slightest clue. Y: “Neither do I. I hear all kinds of forecasts, but I believe they too often reflect des vœux pieux or express mere Untergangsstimmung. Now, my real problem is that I consider this a very difficult issue, so much so that I can only follow Wittgenstein’s dictum. X: “Wait, do not sneak away! We have in this sector qualified personnel with solid professional experience, we have quality niches which arguably can be maintained or expanded, Frankfurt and Paris permitting, we can make the country even more attractive to high net worth individuals from the Far-East and the Gulf, and we should be able to do all this within a non-controversial legal frame. But I understand you when you say that we are too ignorant to say anything of interest. What about another strength which might be volatile: the presence of large corporations. Do you have an opinion about that? Y: “Well, I do not know what role the intrinsic strengths of Luxembourg played when they
decided to come, as compared to the intelligent – opportunistic – legislation offered by the country. This legislation might well be in jeopardy due to Brussels’ passion for harmonisation or due to crises-driven harsher competition. In harsh economic times countries tend to do what they have always done: blame the others and try to impose straightjackets which – it is hoped – will hurt the others more than themselves. There is, however, one historical example of a large industry which is still firmly anchored in Luxembourg: steel. I see a future for it here if, through innovation, it manages to increase the output per energy and per workforce unit. The heaviness of steel combined with rising shipping costs might help too. X: “Maybe. There are of course other industries – many of them in the service sector – which will go on thriving in Luxembourg. Let me finish with another of our strengths: the quality of life. Oh, I know what you think, that it might go as it came! I think we can preserve it, I believe that we can preserve it, but not by doing nothing but complaining and by saying that nothing should change. That will not work.”
Y: “Today’s motto is my philosophy for Luxembourg: the future happens here first. It is a philosophy anchored mainly in the intrinsic advantages of the country: small and thus quick. Small animals react to stimuli much quicker than large ones, as nervous signals have to travel shorter distances. The same should hold for small countries. And this is my point: Luxembourg should always be two years ahead of the others. This is doable, red tape permitting. X: “Let me list what we need to do. • We have to assess and, depending on the outcome, take the measures to correct roblematic indicators. • We have to hedge, when the chances of success are reasonable, our contingent advantages. • Most importantly, we have to reinforce our intrinsic, i.e. sustainable advantages, which should become the foundation of our economy. They cannot be taken away by the next crises. So, that is the theory. But what should we do, more concretely, to buttress our future wellbeing? Y: “Let me start with education. Nowadays, all developed, but also the developing countries want to be ‘knowledge societies’. For Luxembourg, with its high salaries, this is not really an option; it is most likely a must. With this goal in mind I consider primary education to be fundamental. This is a choice: the US concentrate on tertiary education, where they are able to attract the best worldwide, but their weaker primary school system leads to large social inequalities. I } 194
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“We can preserve our quality of life, but not by doing nothing but complaining”
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believe that primary education has to be excellent, because its return on investment is very high. Somebody said in a conference that the social damage done by a bad primary school teacher is much larger than the one done by a bad university professor, as pupils are captive while students just skip the bad professor’s lectures. The kids are entitled to good teaching, which implies that a bad teacher should be given other tasks. The poor guy who said this was accused of a surprising variety of perversions. So, here it comes: quality assurance always requires difficult decisions, which most of the time cannot be taken by consensus. Consensus, which is the best way of proceeding, is easy in times of wealth, but might quickly become, when it is not possible, as often happens in times of hardship, synonymous with incapacity of decision making and thus inaction. And this country needs action! X: “I agree, but it is so much more comfortable not to express these kinds of opinions, which are often misunderstood or go against some type of droits acquis. And of course organised grown-ups defend their rights better than children do. However, a sound primary school is not enough; we need more people with university degrees. In fact, what we need is more people who can think, who can listen, who can take initiatives, who are creative and curious, who are critical and selfcritical, who are not overly afraid of risks, who are not afraid to defend unpopular views, who enjoy learning and revising their ideas, who do not expect the State to solve all their problems, who adapt to changing circumstances or, in Darwinian terms, who are fit for survival. I believe that the best way to ensure this is through a good educational system, from primary school up to Master’s and PhD degrees. For that, however, it is essential that some of the teachers and professors themselves show some of these features; a tall order.
Y: “Another hot issue in education is the role of languages, mathematics and sciences. Nowadays English is the world language, and we Europeans are lucky that this lingua franca is a European language. Luxembourgers are even luckier because it is easy to learn English starting both from French and from German. To me speaking good English is not an issue; it is a key factor for the economic future of Luxembourg. But the mastery of English will soon be taken for granted. What will be asked for are other languages, be they based on some 26 letters, like French and German, or on 10 digits, like mathematics. Again we are lucky in Luxembourg, because French and German are culturally and economically important languages. Those who master those two as well as mathematics have a wide array of choices open to them. Those who master only a subgroup of the three should nevertheless be allowed to go on studying. Now, the competence in the basics of mathematics is a must, as is English. To a ‘number-estranged brain’ science is inaccessible, making it an easy prey for all kind of strange beliefs. X: “Do not forget that at least one language should be mastered perfectly, otherwise difficult subjects might never be understood: the mediocre knowledge of three languages does not make up for mastering one well. Subjects like philosophy and ethics require a minimal level of linguistic subtlety. Y: “Now, here comes a point on which we probably disagree. I think education should be as free as possible from ideology, so that children are free to choose their own. They should be taught enough about different religions for example, and about agnosticism, to enable them to choose freely what they want to believe in. Again, I am worried about violations of children’s rights. X: “Well, one could turn this around, as is usually done, and say that children have the right to
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be educated in a belief system! I think you are right in theory, but in practice we all believe in something and we will tend to transmit these beliefs to our children. Y: “Right, but it is a question of degree. You can say ‘this is the truth, and what the others believe is worth nothing,’ or you can say ‘I believe in this and others believe in something different, but which to them is as valuable as my belief is to me; and you should be free to choose.’ This makes a huge difference and would lead to a happier world, I believe. X: “Surprise, surprise, I see that you believe in lots of unproven things! Y: “Yes, social issues are too complex to believe only in what is proven. I need to add one goal to education: to value work and to understand that most interesting jobs require hard work. I always smile when I read that Europe wants to be the most competitive region in the world, when all statistics show that we work much less than the others. Do we have the chutzpah of thinking that we are superior? I do not mind people trading work for holidays, competitiveness for pleasure, it might even be clever, but then we will have less money, and the holidays will be more of the intellectual than glamorous sort. Choosing is fine, but the choices have to be coherent.”
The last day just to wind down and dream «Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté» (Romain Rolland, attribué à Antonio Gramsci) X: “This sentence suits me well. I believe in the power of will. Y: “Yes, but our goals have to make sense sustainably. Take the average retirement age of both employees and civil servants in Luxembourg which, for different reasons, is below 60. With longer learning periods at the beginning of life and longer life expectancy at the end, to retire under 60 will be neither sustainable nor ethical towards future generations who, more so than children, have a hard time in defending themselves. When Bismarck introduced state pensions six score years ago, life expectancy was 45 and very few reached pension age! Also, most people nowadays are fit in their sixties, and could still serve our society rather than becoming trailing spouses. X: “Stop, no more thorny issues, we want to wind down now and dream! I have a dream about Europe. I am rather pessimistic as to how Europe is run today. Its future as a relevant global player is fuzzy. I think that France and Germany, in a kind of confederation, will have to lead a phoenixlike renewal of Europe. The others will follow. This might also be what will happen worldwide with the US and China, and the others will follow. I know it sounds terribly anti-egalitarian, but countries are just not equal. Pretending to be equal against all evidence leads to catch 22 – well in Europe’s case catch 27 – situations. So, in this dream about Europe, Luxembourg would be the capital district of this Franco-German confedera-
tion. This would solve the problem of where the common decisions would be taken. We speak both languages and English, we know both cultures, and we are geographically a wedge between both countries, which would become glue. Y: “A challenging and controversial dream! I have a more realistic one: let us just unapologetically do whatever we can to bring the best brains to Luxembourg. We might not know what we need them for, but they will soon know what the country needs them for. You cannot plan and foresee everything, but you can have brains that do it efficiently most of the time. X: “Let me then add another dream, a task for social sciences, humanities and business: to make everybody’s work more exciting, more interesting, more challenging. To work under enjoyable conditions is one of the greatest privileges of life, as you and I know very well, and it would solve at a stroke a bunch of Luxembourg’s problems, like excessive sick leave and excessive holiday leave. People would furthermore be happier, which is arguably our most relevant goal! Y: “There are so many important things for Luxembourg which time did not allow us to touch upon, but then the real breakthroughs will probably belong to the category of the ‘unknown unknowns’ and are thus beyond scrutiny. It was our purpose to contribute, be it only very modestly, with our discussions, to the sustainable wellbeing of this country and her citizens. I only hope this is not perceived as an arrogant intromission. X: “I hope so too, but it is our social responsibility to speak up when we think it helps the country. Of course we will be wrong some of the time, but not saying anything is irrelevant all of the time!”
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« Un monde du travail humanisÉ et démocratisÉ »
Robert Weber
Président national du syndicat LCGB
En novembre 2009, lors de son 58e Congrès national, le LCGB a proposé de nombreuses pistes et revendiqué des solutions pour permettre une sortie sociale de la crise économique et financière qui a débuté en septembre 2008 et qui est encore loin d’être terminée début 2010. Même si les prévisions économiques deviennent de plus en plus optimistes, le marché du travail luxembourgeois continue à rester dans le marasme sans signe d’améliorations significatives. En adoptant un programme d’actions pour les années 2010 à 2014, le LCGB a lancé dès à présent un message de l’engagement pour le changement, contre l’injustice, la précarité et l’exclusion. Ce sont les prochaines années qui seront décisives pour mettre les jalons de notre croissance économique future et d’une évolution plus favorable de notre marché du travail. En ma qualité de syndicaliste, il est de ma conviction profonde que le Luxembourg de l’année 2020 ne peut qu’être un Luxembourg où la crise dans le secteur social a été maîtrisée et où l’économie a été considérablement démocratisée.
Le Luxembourg en 2020, c’est un Luxembourg aux multiples facettes qui a connu une sortie sociale de la crise économique et financière et qui a su renforcer la cohésion sociale et sauvegarder la paix sociale par le maintien de l’économie de marché sociale, une croissance économique basée sur le développement durable, une répartition équitable de la valeur créée et la garantie du maintien dans l’emploi. En 2020, la situation sur le marché de travail luxembourgeois se caractérise par un faible taux de chômage et une généralisation du plein emploi. Les raisons en sont multiples: – Le tissu économique luxembourgeois s’est diversifié par l’implantation de nouvelles activités et industries vertes, créatrices de biens et de services à haute valeur ajoutée. Il en résulte une croissance économique stable qui permet la création d’un nombre important d’emplois de qualité. – La législation luxembourgeoise a également complété ses mesures du maintien dans l’emploi par toute une série de stabilisateurs automatiques qui prévoient des mesures de crise à partir d’un
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certain taux de chômage. Ainsi, si nécessaire, la prolongation de la durée d’indemnisation et des dispositions du chômage partiel ainsi que la mise en place de cellules de reclassement dans des secteurs spécifiques de l’économie peuvent toutes entrer en vigueur en fonction de la situation sur le marché du travail. Le sort des demandeurs d’emploi est de cette manière soulagé en temps de problèmes conjoncturels. – A cela s’ajoute le fait que l’Adem fonctionne de manière plus proactive puisqu’elle a été réformée et ne se limite plus à une simple administration du chômage. En même temps, les initiatives d’emploi continuent d’assumer leur objet social d’encadrement, d’initiation et la gestion d’actions contre le chômage. En 2020, le Luxembourg offre plus de chances à chacun de trouver un travail décent et permet à tous les salariés d’adapter rapidement leurs qualifications et compétences aux nouvelles exigences. Les taux de l’échec et l’abandon scolaire à un trop jeune âge ont pu être diminués considérablement, permettant ainsi une intégration plus facile
Photo: Julien Becker
perspectives 2020
des demandeurs d’emploi sur le premier marché de l’emploi. Parallèlement, la formation continue a été complétée par des formations de reconversion qui donnent aux salariés la chance de se réorienter vers des emplois plus verts, mais qui permettent également le réemploi des salariés en sureffectif, sans passage par le chômage. L’égalité de traitement a connu des progrès considérables. L’écart de rémunération entre femmes et hommes est en diminution constante. L’accès des femmes aux postes de responsabilité et à des professions non stéréotypées est promu de manière systématique. En outre, les licenciements des travailleurs âgés de plus de 45 ans connaissent une baisse considérable. Le recours à leur expérience permet au sein des } 198 paperjam | Hors série 10 ans
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«L’être humain doit se trouver au centre de chaque décision et action politique, économique et sociale»
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entreprises le transfert du savoir-faire aux travailleurs plus jeunes. Depuis quelques années, le statut unique est devenu une réalité au niveau de la politique contractuelle. Les conventions collectives des employés et des ouvriers ont fait place à une convention unique qui a maintenu les avantages des conventions collectives respectives, suivant le principe du choix de la meilleure pratique. En même temps, les conventions collectives se basent désormais sur les fonctions exercées sur le terrain et permettent une réévaluation constante des différentes carrières par rapport aux exigences et contraintes rencontrées au sein de l’entreprise. En outre, la participation des salariés aux résultats financiers des entreprises est devenue une pratique courante et permet ainsi de motiver le personnel et de l’intéresser à la performance de l’entreprise. Comme le patronat et le salariat ont désormais des intérêts communs qui vont au-delà de la pure recherche du profit ou de la satisfaction des actionnaires, l’homme prévaut enfin sur le capital. Notre système de pensions est enfin stabilisé et sauvé sur base des racines définies des décennies auparavant. Notre système de protection de la santé se trouve à un des niveaux les plus élevés du monde et nos cotisations pour toute la sécurité sociale sont toujours, comme depuis des décennies et dans la relation européenne, à un des niveaux les plus compétitifs. Mais en 2020, le monde du travail luxembourgeois s’est non seulement humanisé, il s’est également démocratisé. La cogestion au sein des entreprises est entre-temps régie par une loi moderne qui a rendu possible cette démocratisation du monde du travail. Le travail syndical se voit ainsi renforcé dans un environnement économique
en évolution constante. Les syndicats disposent notamment de moyens renforcés pour la représentation des salariés au sein des entreprises. Plus particulièrement, le statut du délégué a été revu et complété par la définition d’une carrière précise et le bénéfice d’une protection absolue contre le licenciement, sauf en cas de faute grave liée à l’activité professionnelle. L’engagement des délégués pour un syndicat représentatif sur le plan national est ainsi facilité et encouragé. La nouvelle législation sur la cogestion permet également aux représentants des salariés et leurs syndicats de participer activement à la gestion des entreprises, puisque la législation définit de manière claire et précise les mécanismes de la cogestion et les informations que l’employeur doit fournir aux délégations. En outre, la cogestion au sein des conseils d’administration a été généralisée pour toute forme d’entreprise. Le mode de désignation des représentants des salariés permet également la participation de représentants de syndicats sur le plan national. Pour atteindre cette vision du Luxembourg en 2020, l’être humain doit se trouver au centre de chaque décision et action politique, économique et sociale. Tel est le principe-clé de la doctrine chrétienne sociale et telle devrait être la conviction des décideurs politiques, économiques et sociaux. Le Luxembourg en 2020, c’est une vision idéale du futur. Le Luxembourg en 2010, c’est le moment où les décisions doivent être prises et où les actions doivent être menées pour garantir que cette vision devienne une réalité. Mais il est également permis de rêver un peu sur ce que les dix prochaines années nous amèneront.
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COMMENT MONTER PLUS FACILEMENT VOTRE SOIRÉE ANNIVERSAIRE
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200 perspectives 2020
Michel Wurth
Président de la Chambre de Commerce et de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises
«If we want things to stay as they are, things will have to change» L’intitulé de cet article, issu d’une citation de l’auteur italien Giuseppe di Lampedusa dans Le Léopard (magnifiquement adapté au cinéma par Luchino Visconti), s’applique à beaucoup de situations: - à paperJam qui, malgré son jeune âge, change régulièrement son contenu et sa présentation pour rester cette revue de référence de l’actualité économique nationale et internationale au Luxembourg; - à toute entreprise leader qui veut rester en avance sur ses concurrents et qui se transforme continuellement pour renouveler sa gamme de produits et adapter son organisation. Comment appliquer cette maxime au Luxembourg, «paradis sur terre» comme l’a qualifié le Premier ministre en annonçant le programme de travail de la Tripartite chargée de débattre de la situation du pays en crise, des mesures pour y remédier et en se rappelant que la devise du pays est «Mir wëlle bleiwen wat mer sinn» (Nous voulons rester ce que nous sommes)? Le changement est en effet requis, ce dont ne doute heureusement plus personne maintenant que la crise la plus grave de l’après-guerre s’est invitée, et que ses premières conséquences sont désormais visibles au niveau de l’ensemble des indicateurs économiques et sociaux du pays. Au-delà de l’impact direct du choc financier sur notre pays, celui-ci a été révélateur des faiblesses structurelles qui, tel un cancer, ont rongé depuis dix ans la performance du Luxembourg pour le conduire aujourd’hui dans une situation où il doit
se transformer pour rétablir ses équilibres (financiers, sociaux, démographiques, culturels). L’envolée conjoncturelle de la période 2003 à 2008 a masqué cette dure réalité à ceux qui ne voulaient ni voir, ni entendre (le Pr. Fontagné en 2004, ceux qui, comme l’UEL ou les économistes de la Chambre de Commerce, s’inquiétaient de la perte de la compétitivité) et qui préféraient extrapoler plutôt que de prévoir l’avenir. Ecrire de manière prospective est un exercice difficile parmi tous, comme on le constate en réfléchissant à ce qu’on aurait répondu à la question «Quo vadis Luxembourg 2020?» en mars 2008 ou en mars 2010. En mars 2008, le monde paraissait en règle et – comme certains rêvent de le faire – en extrapolant les chiffres caractéristiques du pays avec les performances du passé, la projection 2020 aurait été celle reproduite dans le tableau ci-contre: (i) La projection 2008 calcule l’évolution du PIB, de la population active et de la population totale «comme si rien n’avait changé», c’est-à-dire en appliquant les taux de croissance réels enregistrés par l’économie luxembourgeoise pendant la période faste 1985-2007. Le résultat du calcul est impressionnant en ce sens qu’il nous révèle que, à l’horizon 2020, le PIB aurait augmenté de 90%, l’emploi total de 48% et le PIB/personne employée de 28%, soit en termes réels d’environ 2% par an. Dans cette extrapolation, qui n’est en réalité qu’une version simplifiée du «scénario 700.000 habitants», calculé il y a quelques années
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pour illustrer l’évolution économique nécessaire pour financer le régime général des pensions, les Luxembourgeois seraient minoritaires dans leur pays, la majorité d’entre eux travailleraient directement ou indirectement pour la fonction publique et la démocratie luxembourgeoise ne serait plus représentative de la vie réelle. Et pourtant ce scénario, si commode que personne ne veut le voir disparaître totalement, est bien celui de «If things don’t change, things won’t stay as they are». (ii) A l’inverse, la projection 2010 illustre une situation qui, si on se réfère aux performances économiques et démographiques moyennes de nos voisins européens, peut paraître normale, voire banale. On peut en effet penser que les responsables allemands, français et belges souscriraient aujourd’hui à un taux de croissance moyen du PIB de 2% l’an pendant les dix prochaines } 202
1 Le taux de variation annuelle correspond à la valeur réelle observée en moyenne par an sur la période 1985-2007. 2 Chiffre au 1er janvier 2008, source: Statec. 3 Evolution du PIB: 0% en 2008 et -3,9% en 2009 (source Statec), puis 2% de croissance du PIB par an tous les ans à partir de 2010. 4 Chiffre au 31 mars 2008, source: IGSS. 5 Emploi salarié total au 31 mars 2009 (336.064), puis taux de croissance de 0,5% par an égal au taux de croissance PIB année n-1 moins 1,5%. 6 Chiffre au 1er janvier 2008, source: Statec. 7 Etat de la population au 1er janvier 2009 (493.500 au 1er janvier 2009, estimations Statec), puis croissance de 0,6% de la population en 2010.
Photo: Julien Becker
perspectives 2020
Projection 2008 Projection 2010 «Comme si rien n’avait changé» Par référence aux performances économiques et démographiques moyennes de nos pays voisins 2008 2020
Variation(1) 2010 2020 Variation annuelle annuelle
PIB (en millions d’euros à prix constants) Emploi salarié dont Luxembourgeois dont étrangers à Lux. dont frontaliers Population totale
29,500(2)
55.626
+5%
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35.249
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328.776(4) 96.333 88.727 143.716 483.800(6)
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+3,3% 0%
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«Il faut que l’on retrouve notre bon sens d’antan»
* Différence entre montants du PIB en 2020 selon les deux scénarii rapportée au montant du PIB dans le «scénario 2008».
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années, ceci alors que l’Europe vit sa crise la plus grave depuis la fin de la 2e Guerre mondiale et que, à la suite de l’échec cuisant de l’Agenda de Lisbonne, l’économie européenne est aujourd’hui celle dont la compétitivité s’est le plus dégradée, dont la population est vieillissante et qui a souffert de surcroît de la réévaluation structurelle de sa monnaie par rapport au dollar américain, devise du commerce mondial par excellence (le taux de change était de 0,8252 en octobre 2000, alors qu’il oscille entre 1,24 et 1,59 entre 2008 et 2010). Pour le Luxembourg, la projection 2010 n’est pas banale du tout, pour au moins trois raisons: d’abord, cette projection fait apparaître le coût dramatique de la crise de 2008 qui est estimé à 36% du PIB au cours de la période 2009-2020*. En d’autres termes, par rapport au «If things don’t change, things won’t stay as they are», il manque l’équivalent de 20 milliards d’euros de PIB à l’horizon 2020, soit deux tiers de la valeur annuelle produite aujourd’hui. Ensuite, la comparaison de la projection 2010 avec celle de 2008 montre l’effet de ciseau, autrement dit la différence à vivre au «paradis» par comparaison à vivre sur terre, avec en sus la nécessité de s’adapter en conséquence à cette nouvelle vie plus rude. Cela signifie en pratique que l’Etat, avec un taux de croissance de l’économie de 2% par an, devrait garder constantes ses dépenses jusqu’en 2020 en termes réels et, de surcroît, devrait contenir l’évolution de la dette publique par des économies supplémentaires, en ce compris le niveau des dépenses d’investissement. Là où la projection 2008 se distingue le moins de la projection 2010, c’est au niveau de la population totale, laquelle continuerait à croître et maintiendrait donc le besoin d’infrastructures nouvelles en matière de transports, d’éducation et d’équipements de santé et de vieillesse. Cette hypothèse démographique trouve également son explication dans le fait que l’attractivité de nos systèmes et prestations sociaux est telle que, malgré une croissance plus faible, le Luxembourg reste très attractif par rapport au reste du monde, la conséquence en étant que l’Etat aura à continuer à financer des investissements publics et notre système social (qui aujourd’hui n’est déjà plus en équilibre). La pression sur les finances
publiques resterait donc grande, ce qui serait négatif pour l’attractivité du pays. Enfin, on doit rappeler que la projection 2010 n’est pas à proprement parler un scénario catastrophe, puisqu’elle se base sur une croissance légèrement supérieure à ce qu’a connu l’Europe depuis 20 ans et, au-delà, de la norme de la croissance à long terme du Vieux Continent.
«If we want things to stay as they are, what do we have to change?» Pour consolider la situation privilégiée de tous ceux qui résident dans notre pays et de beaucoup de ceux qui viennent y travailler chaque jour, il faudra que le pays s’adapte et se transforme à la fois. Voilà pourquoi le changement requis aura une double dimension: que faut-il changer pour que rien ne change? Et que faut-il changer pour que le pays se transforme? Il faut garder à l’esprit que nous devons réussir l’un et l’autre. «What to change so that nothing fundamental changes?» — Le dialogue tripartite, commencé le 17 mars 2010 et abruptement arrêté le 27 avril, aurait dû répondre à la première question posée, à savoir: comment réussir le triptyque compétitivité, croissance, équilibre financier? Pour cela, il faudra: — Arrêter le mouvement de dégradation de la compétitivité et rattraper une partie du retard pris depuis 2000 sur l’Allemagne en matière de coût unitaire du travail et de hausse des prix. En conséquence, notre inflation ne devra plus excéder celle de notre voisin allemand, un moratoire sur l’indexation et/ou sur les salaires devra être introduit, les prélèvements sociaux ne pourront pas augmenter et les transferts sociaux devront devenir plus sélectifs. — Rétablir ensuite les conditions d’une plus grande croissance par la création d’un cadre propice aux activités dans lesquelles notre pays possède des avantages comparatifs. Il y en a beaucoup dans les secteurs traditionnels, mais également autour des nouveaux clusters et dans le giron de l’économie des services dont la place financière n’est qu’une partie. Les avancées en matière de recherche et les premiers succès de l’Université sont un atout pour promouvoir l’économie de la connaissance et générer de nouvel} 204 les sources de croissance.
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Finalement, combiner une plus grande rigueur de la dépense et de la gestion publiques avec le maintien des activités clés de l’Etat et la modernisation des infrastructures. Pour y parvenir, l’Etat devra être à même de retrouver son équilibre non pas en comptant sur une augmentation réelle des dépenses de 6% l’an (moyenne des années qui ont précédé la crise) mais, comme dans les pays limitrophes, limitée par exemple à 1% au-dessus du taux d’inflation. Notre situation de départ, beaucoup plus confortable, devrait contribuer à atteindre cet objectif. La recherche des économies de gestion, une limitation des transferts résultant d’une plus grande sélectivité des politiques sociales et surtout le moratoire, tel que proposé, de l’indexation seraient des instruments performants pour y arriver. L’échec cuisant (provisoire?) de la Tripartite signifie tout d’abord une perte de temps très dommageable qui affaiblit notre pays (puisque les déséquilibres restent et que la dégradation de la compétitivité se poursuit), d’autant plus que le reste du monde bouge. «What to change, for transforming the country?» — Les conclusions que le gouvernement et le Parlement ont tirées de la Tripartite 2010 ont donné une réponse totalement négative à la question de savoir si les changements proposés seront suffisants pour espérer que notre pays conserve l’écart de bien-être matériel qu’il a conquis pour devenir ce «paradis sur terre». Autrement dit, nous n’avons jamais été aussi près de la porte de sortie du paradis et la distribution de pommes à laquelle certains de nos gouvernants veulent procéder, risque de nous être fatale et de transformer nos concitoyens en des «Adam et Eve». Le seul espoir est que les Luxembourgeois et leurs gouvernants ne se laissent pas embobiner par le serpent et que le deuxième essai, à savoir la Tripartite prévue pour l’automne, puisse faire ce qu’elle n’a pas fait au mois d’avril. Au-delà, il ne faut pas croire que les réformes économiques et financières soient suffisantes pour asseoir le mouvement de transformation dont le pays a besoin pour réussir son positionnement au 21e siècle. Un chiffre, celui de l’emploi des Luxembourgeois qui demeurera constant dans tous les scénarii à l’horizon 2020, illustre bien ce besoin de transformation. Crise ou pas crise, la démographie de la population de nationalité luxembourgeoise
ne devrait pas connaître d’évolution substantielle. A contrario, cela signifie qu’au Luxembourg, il faudra revisiter la loi de Malthus en ce sens que c’est la croissance de l’économie qui détermine la croissance de la population étrangère (sous forme de résidents ou de frontaliers) et non pas la croissance démographique, comme l’avait écrit le grand penseur anglais. Les enjeux en sont considérables, parce que le Luxembourg a besoin des étrangers résidents ou frontaliers pour sa croissance, que chaque départ est un appauvrissement de notre capital humain et que si l’on veut que rien ne change, le nombre d’étrangers vivant et venant travailler au pays devra continuer à augmenter. Cela conduit à s’interroger sur l’évolution vers une nouvelle identité luxembourgeoise et les pistes qu’il faudra engager pour y parvenir. Enumérons-en quelques-unes: — Casser la dualité du marché du travail qui réserve de fait les emplois du secteur public aux Luxembourgeois en assurant à ceux-ci une prime en termes de rémunération à cause du non-accès (de facto) des étrangers à ce marché. — Engager une réflexion sur la langue qui est pour les résidents communautaires la principale barrière d’entrée dans la fonction publique et, au-delà, dans la communauté luxembourgeoise. Cette question est difficile, car un pays a le droit de faire valoir sa langue même si celle-ci n’est qu’un dialecte. Mais un pays aussi petit que le nôtre se doit également de s’ouvrir sur ses voisins, car nous savons, depuis l’éclosion de la sidérurgie au 19e siècle, que notre salut en tant que pays et en tant que peuple ne vient que de l’ouverture que nous avons sur l’étranger et de notre capacité à exceller dans certaines activités par rapport au reste du monde. Parmi les pistes à creuser, on pourrait se limiter à demander la connaissance de deux des trois langues administratives du pays, offrir après embauche des formations en luxembourgeois dont la connaissance pourrait être sanctionnée après une période de stage; limiter le nombre de postes dans la fonction publique pour lesquels la connaissance du luxembourgeois est requise (pour acheter du pain ou commander un menu au restaurant, on n’attend pas non plus que l’interlocuteur parle la langue du pays), ce qui devrait s’appliquer en particulier aux métiers de l’enseignement qui absorbent actuellement plus de 50% des élites luxembourgeoi-
ses (c’est-à-dire titulaires de l’examen de fin d’études secondaires classiques). — Réfléchir à de nouvelles formes d’association des résidents étrangers au processus de décision politique au Luxembourg. En fait, afin d’éviter que la démocratie représentative dans notre pays ne se limite majoritairement aux pensionnés et aux fonctionnaires, il faudrait accélérer les réformes institutionnelles visant à réduire le plus possible les caractéristiques de la dualité sociologique de la population résidente. La nouvelle loi sur la nationalité, l’encouragement d’une plus grande participation des étrangers aux élections locales vont dans ce sens. Vont-elles assez loin ou ne faudrait-il pas creuser d’autres pistes en matière de loi électorale, voire de constitution d’une seconde Chambre au Parlement, reflétant davantage le fait étranger? — Miser sur la grande région frontalière autour du Luxembourg (par contraste avec la région Sarre/ Lor/Lux/Wallonie) en tant qu’espace commun économique mais également culturel et en matière d’infrastructures. Avec l’euro, avec les frontaliers et grâce à Schengen, les frontières sont en train d’être définitivement abolies. Ce sera un énorme atout pour notre pays, à condition que l’on mise résolument sur les complémentarités avec nos voisins. Seul le Luxembourg peut jouer cette carte et offrir aux régions limitrophes un accès à une capitale et à une région prospères et ouvertes. Le Luxembourg et les Luxembourgeois sont devant un choix fondamental qui déterminera largement la position du pays en 2020. Serons-nous recroquevillés sur nous-mêmes, forcés de gérer le déclin dans des tripartites successives et partager la voie du cercle vicieux avec les pays européens les moins courageux? Ou au contraire, serons-nous à même de faire preuve d’agilité et de bon sens pour nous positionner favorablement avec les atouts que nous avons et demeurer un des centres d’excellence de la vieille Europe? Tenant compte de la baisse du taux de croissance potentiel comme conséquence de la crise, la réalité se trouvera éventuellement entre ces deux hypothèses, tout comme la réalité économique en 2020 sera probablement quelque part entre les deux extrapolations projetées ci-dessus. Pour que ce soit le cas, deux conditions devront être remplies: que l’on retrouve notre bon sens d’antan et que l’on sache établir une vraie symbiose avec tous les non-Luxembourgeois qui ont choisi de vivre et/ou de travailler avec et parmi nous.
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Patrick Zurstrassen
Une transformation permanente, quelques Évolutions Associé, The Directors’ Office
Il est difficile, mais commode, de parler de l’ave nir, surtout à dix ans. Difficile, car cela demande rait normalement un long effort de documentation, de lecture, de capacité de projection et d’imagi nation, mais aussi de sens critique. Commode, car on ne peut être contredit que dans le futur. En tout état de cause, l’exercice de penser aux lendemains qui suivent les lendemains reste utile. Je me permets de l’accomplir cette fois-ci en traitant de quelques idées qui devraient affecter le Luxembourg et qui vont bouleverser une grande partie de nos mythes d’aujourd’hui, ces croyances partagées par beaucoup dans des valeurs ou pra tiques qui auraient largement contribué au déve loppement du Luxembourg par le passé. J’en évoquerai quatre: [1] l’évolution probable du Luxembourg, d’un simple centre spécialisé financier européen à une des portes majeures de l’Europe pour les pays émergents; [2] la transfor mation des équilibres entre justice et réglementa tion; [3] une transformation des infrastructures luxembourgeoises de services financiers; [4] une contribution du monde universitaire au dévelop pement de la vie des affaires, non seulement en termes de connaissance et de savoir-faire, mais aussi en termes de recherche. Commençons par les affirmations traditionnel les et généralement admises que «le Luxembourg est essentiellement une place européenne» ou que «l’avenir de la banque privée à Luxembourg s’écrit en Europe, pas dans l’off-shore». En effet, le
Luxembourg est le pays d’Europe qui a le mieux joué le jeu européen: il a assumé à Bruxelles des responsabilités politiques proportionnellement bien plus grandes que celles des autres pays; il a participé intelligemment à la conception et à la négociation des directives et autres instruments; il les a transposés rapidement et invité son éco nomie à les exploiter efficacement. Sans le Luxem bourg, de nombreuses initiatives européennes seraient restées inertes.
«Porte de l’Europe» Mais dès aujourd’hui, nous observons que ces produits européens d’origine luxembourgeoise sont à leur tour activement promus et exportés hors Europe par les opérateurs actifs au Luxem bourg. Nous entendons que peu de Chinois assi milent le label de qualité «OPCVM» à une autre origine que celle du Luxembourg. Nous savons qu’une partie substantielle des chaînes infor matiques ou de traitements opérationnels du Luxembourg sont localisées en Inde, en Afrique du Sud ou ailleurs. Nous observons qu’en ban que privée, les croissances de fortunes les plus spectaculaires se trouvent dans les marchés émergents. Nous suivons avec intérêt le fait que parmi d’autres choix, une des grandes banques luxembourgeoises se retrouve désormais sous le contrôle d’un groupe financier indien. D’ici 2020, le Luxembourg restera évidemment toujours géographiquement et politiquement une
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place européenne, mais celle-ci pourrait se distin guer comme «Porte de l’Europe» en inscrivant une partie croissante de son capital, de ses hommes, de ses activités, de sa clientèle et de ses pro duits à la rencontre des marchés émergents et de l’Europe. Cette ouverture et cette évolution présenteront des risques et des complications. Elles nécessiteront l’adoption de nouveaux pro cessus et l’acquisition d’importantes nouvelles ressources. Elles appelleront une évolution forte et parallèle de la régulation et de la gouvernance. Le développement de la place financière de Luxembourg a été bâti sur un «système» conçu collectivement par le secteur public et le sec teur privé luxembourgeois pour accueillir une clientèle d’investisseurs privés et collectifs, historiquement européenne. La protection des investisseurs attirés par Luxembourg ne venait pas tant d’une séparation des rôles et d’une ségrégation des responsabilités des opérateurs bancaires et autres, mais plutôt d’un aligne ment des intérêts à servir cette clientèle. De temps en temps, ce «système luxembour geois» connaissait des ratés, de légères erreurs de valorisation, de petits détournements ou de la fraude à basse échelle. Si le «système» ne se cor rigeait pas de lui-même, ou avec un coup de main des réviseurs, il restait la voie de l’autorité de contrôle qui – sur un coup de fil ou une convoca tion en ses bureaux – réglait définitivement le problème d’ordinaire à la satisfaction du client. } 208
Photo: Olivier Minaire
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«Les développements d’infrastructures devraient libérer le personnel luxembourgeois pour qu’il se consacre davantage aux fonctions à valeur ajoutée en capital intellectuel» 207 {
L’importance de la crise financière et l’énormité du cas Madoff ont démontré les limites de ce «sys tème luxembourgeois»: la capacité de la seule autorité prudentielle d’ordonner la réparation des dommages subis par des épargnants ou des inves tisseurs cadrait bien avec l’époque où les mon tants en cause ne correspondaient plus à quelques jours ou semaines de rentabilité d’une banque luxembourgeoise. Mais ils ont atteint des frac tions substantielles du capital d’un groupe finan cier global. La nature des litiges et l’importance des enjeux ont nécessité naturellement l’inter vention de la justice. Et quand la justice agit, l’autorité de contrôle doit garder son rang. La nature de nos activités et les circonstances feront que l’équité, l’efficacité et la rapidité de la justice deviendront des éléments de plus en plus vitaux du développement et des équilibres de la Place de Luxembourg.
Dépasser les limites Les hausses de productivité ont été considéra bles par le passé grâce à la qualité et à la forma tion de la main-d’œuvre, à des investissements d’automatisation lourds, à une politique d’ouver ture des autorités de contrôle sur la localisation de tâches et de systèmes, etc. Dans un passé récent, les gains annuels de productivité opérationnelle se sont situés autour de 15-20%. Mais aujourd’hui, et après 20 ans d’investissements, le Luxembourg a atteint des limites individuelles de croissance de producti vité qui ne peuvent être dépassées que par de nouvelles infrastructures de Place communes sur le plan de la normalisation, du règlement des titres ou de la distribution des fonds. Nos voisins d’Europe ne nous disputent pas trop notre savoir-faire en ces domaines d’infrastruc tures opérationnelles, mais nous nous dispu tons nous-mêmes sans pouvoir faire les choix
ou les unions nécessaires. Des accords entre les acteurs eux-mêmes étant difficiles à conclure, l’autorité devra s’impliquer pour préserver la compétitivité de la Place. Elle le fera en dernier recours. Mais d’ici 2020, le Luxembourg devrait disposer d’une panoplie incomparable d’infras tructures de services financiers. Ces développements d’infrastructures devraient libérer le personnel luxembourgeois pour qu’il se consacre davantage aux fonctions à valeur ajou tée en capital intellectuel: conseils, vente, créa tion, structuration, gestion, contrôle, gestion des risques, gouvernance, révisorat, etc. Mais ce capi tal intellectuel ne se décrète pas, il se construit par la pratique alliée à l’enseignement de haut niveau donné à l’étranger, certes, mais aussi et surtout par l’Université du Luxembourg, comme par les autres centres universitaires. Mais l’enseignement de haut niveau ne s’ima gine pas sans la recherche de haut niveau. Il y aura à l’avenir d’autres accords aussi prestigieux que ceux conclus en 2009 par l’Université du Luxembourg avec, d’une part, le Max Planck Ins titute et, d’autre part, avec le European Corporate Governance Institute. Pour mémoire, le réseau d’ECGI compte 104 pro fesseurs de droit, de finance et d’économie du monde entier qui agiront au travers du Luxembourg. Ce jaillissement continu – à partir du Luxem bourg – de connaissances de qualité mondiale se doit de soutenir la croissance économique du Luxembourg. Dans quelles directions précises? L’avenir nous le dira, mais je n’ai pas de peine à imaginer un grand intérêt pour les économies émergentes et d’importants travaux sur les nou veaux rôles et équilibres entre réglementation et justice. Des sujets à forte valeur ajoutée en capital intellectuel seront privilégiés, comme l’est aujourd’hui la gouvernance d’entreprise ou la gestion des risques.
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inside Covers Andrés Lejona et Eric Chenal Cette publication est un hors série de paperJam réalisé à l’occasion du dixième anniversaire du magazine
directeur de la publication Mike Koedinger
rédaction Chef de projet Rudy Lafontaine rédacteur en chef Jean-Michel Gaudron coordination Jean-Michel Gaudron, photos portraits
Frédérique Moser correction Cynthia Schreiber Julien Becker, David Laurent/Wide, Andrés Lejona, Olivier Minaire
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paperjam | Hors série 10 ans
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