paperJam economie & finances septembre octobre 2011

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Septembre-Octobre 2011 | économie & finance

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3 édito

Leurre de vérité Jean-Michel Gaudron, directeur de la rédaction et rédacteur en chef, paperJam

La deuxième sera-t-elle la bonne? A l’heure où les discussions finissent à peine de s’appesantir sur l’été pourri qui s’achève – et on ne parle pas uniquement de la météo – la perspective de la prochaine réunion du comité de coordination tripartite, programmée le 29 septembre, focalise désormais toutes les attentions. Depuis le lamentable échec du printemps 2010, Jean-Claude Juncker avait, tant bien que mal, tenu la baraque en arrachant, individuellement, des accords auprès des syndicats, puis des patrons. On était à la fin de l’automne dernier, et quelques signes encourageants laissaient présager de très attendues perspectives d’amélioration économique et de «sortie de crise». Des signes qui n’ont pas survécu à ces derniers mois, pulvérisés contre le mur dressé par les agences de notation, impitoyables dans leurs jugements sur les états souverains, y compris le plus grand d’entre eux, outre-Atlantique. Et comme par un fait exprès, la dernière livraison du Global Competitiveness Report, établi par le World Economic Forum, sanctionne le ralentissement de la compétitivité du pays, qui recule à une bien peu reluisante 23e place mondiale. Une aubaine pour les ardents opposants au maintien du système d’indexation automatique des salaires, qui ne manqueront pas de faire entendre leur voix autour de la table de la Tripartite. En attendant les prochaines révisions des perspectives de croissance du PIB attendues pour cet automne, il est temps de savoir si l’éternelle bonne santé du Luxembourg, mise en avant par une partie de la classe politique – généralement celle qui détient le plus grand nombre de sièges à la Chambre des députés – ne serait pas en train de devenir un mirage. Vouloir le leurre et l’argent du leurre est un jeu risqué, surtout lorsque les marges de manœuvre sont aussi réduites, voire inexistantes. L’heure de vérité, elle, devra bien finir par sonner, pour réveiller une économie qui, sans s’en rendre compte, commence à glisser sur une pente dangereuse. Ce n’est évidemment pas le «petit» Luxembourg qui sera capable, à lui seul, de nager à contre-courant des grandes tendances négatives du moment. Mais il est plus que temps que le «modèle luxembourgeois» fonctionne à nouveau à plein et aboutisse à des consensus susceptibles de relancer une machine pour le moins grippée. Au vu du climat actuel, le pays ne peut guère se permettre le luxe d’un nouvel échec des discussions tripartites, quand bien même les signes avant-coureurs ne sont guère encourageants.

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SUR LE FIL

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg Entre le 25.06.2011 et le 08.09.2011

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LCGB

Un front qui n’a rien de commun Le syndicat chrétien est une entreprise en difficulté. Il doit gérer une situation inédite et délicate, qui le frappe à la fois au portefeuille et dans son organisation.

(Alfi) Marc Saluzzi

«Retrouver l'envie d'innover» A la veille de la 20e édition de l’Alfi Global Distribution Conference, le tout nouveau président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement entend bien redonner un élan nouveau à la créativité en termes de produits et de services, pour attirer de nouveaux business au Luxembourg.

53 Artemis Information Management

Retour aux sources Créée il y a 20 ans et active dans le secteur des statistiques et des analyses économiques, la société est repassée entre les mains de son fondateur, Philippe Petit. Une façon pour l’entreprise de retrouver l’indépendance, de gagner en autonomie et de maîtriser son développement.

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De Verband

Pour renforcer le lien du sol La «délocalisation» de la coopérative agricole a animé l’été. Mais le nouveau centre agraire de la fédération devrait rester sur la rive luxembourgeoise de la Moselle.

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84 Médias

Nouvelles voies Fin de ce mois, le groupe Saint-Paul va arrêter de publier La Voix du Luxembourg, officiellement sacrifiée sur l’autel des médias gratuits et digitaux. Cette disparition annonce une nouvelle ère pour les médias quotidiens. Décryptage de ce qui se cache derrière les pages.

Gary Kneip

Dynamique de concertation, logique d’action

Quand le bâtiment va…

Un chien dans le Keelespill La faillite de Socimmo, après celle de Pedinotti, jette le trouble sur le secteur de la construction. L’extrême concurrence incite à l’agressivité commerciale, voire à la prédation. Les 550 salariés concernés ne seront pas les seuls à en subir les conséquences. Eclairage sur les enseignements à tirer de ce jeu de quilles.

Gary Kneip est sur plusieurs fronts. Pour la CLC, il veut du souffle pour les fédérations. Il décortique aussi le paysage IT du pays. Et un CES en quête de modèle. paperjam  | Septembre-Octobre 2011 |  économie & finance

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sommaire

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100 Coverstory

CENTENAIRE… D’ACIER

Economie

Krach test dummies L’effondrement des cours d’actions aura des répercussions sur l’économie luxembourgeoise. Le budget et donc les impôts pourraient être affectés. Le retour de l’impôt de crise?

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Justice

Retour de bâton pour un barreau sans vice Les avocats ont un nouveau bâtonnier, Guy Harles. Mais les coulisses n’ont pas permis de désigner un vice-bâtonnier, successeur logique. La tradition est bousculée et la vacance prolongée à la rentrée.

18 François Pauly (Dexia BIL)

Du pain sur la planche 27 Total Luxembourg

Passer de l’autre côté de l’écran 46 Elections communales

Finances en attente d'une réforme Il y a un siècle, la sidérurgie «moderne» prenait son essor, avec la création de l’Arbed. La même année, les premières palplanches et la première poutrelle Grey de 1 m sortaient des laminoirs luxembourgeois. Deux produits qui constituent, encore aujourd’hui, le fleuron d’une industrie sidérurgique qui a longtemps fait la richesse du pays et forgé une grande partie de son paysage social, toujours en vigueur aujourd’hui.

91 Agopia

Le jeu «made in Belval» fait école

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SOMMAIRE Articles les plus lus sur www.paperjam.lu entre le 24 juin et le 6 septembre 2011

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Clap de fin pour Events & More Article lu 2.939 fois

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SÉRIE DIVERSIFICATION (17)

Fraudes à la Cour des comptes européenne

Family Offices: la pièce manquante. Les métiers du family office bénéficieront à la fin de l’année d’un label à part entière reconnu par la loi luxembourgeoise. La place financière jouira alors d’une compétence supplémentaire garantie par la règlementation.

Article lu 1.356 fois

3

92

UBS Luxembourg dans l’incertitude Article lu 1.329 fois

4

Leopard Trek en bout de piste? Article lu 1.236 fois

5

Lucien Thiel nous a quittés Article lu 1.183 fois

SÉRIE START-UP (11) Axoglia Therapeutics: chemins de croix et de traverse. La start-up de Luxembourg peine à trouver des investisseurs pour mener à bien la commercialisation destinée à soigner la maladie de Parkinson.

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actualité LCGB

Un front qui n’a rien de commun A son corps défendant, le syndicat chrétien doit gérer une situation inédite et délicate, qui le frappe à la fois au portefeuille et dans son organisation Alain Ducat

L’été social a été relativement chaud. Et le LCGB a dû s’activer sur un front qui n’avait rien de commun: sa propre situation de survie. Car le puissant syndicat chrétien qui représenterait quelque 40.000 travailleurs a constaté qu’il était, aussi, une entreprise. Avec ses salariés, ses règles de fonctionnement et ses impératifs financiers. Et, le cas échéant, avec une gestion à revoir. L’affaire n’a sans doute pas fini de produire des effets induits dans le microcosme luxembourgeois. Car ce qui a déclenché les tirs médiatiques, c’est la «mise à l’écart» de deux fidèles serviteurs de la cause, Ali Kaes et Marc Spautz, qui cumulent des mandats, notamment de député, au CSV (parti chrétien social). Au-delà du volet politique – qui n’a rien d’anecdotique, on y reviendra –, c’est un important chapitre économique qui était ainsi mis en lumière. Le syndicat est une PME de 54 personnes, implantée à Luxembourg, à Esch et à Ettelbrück, qui fait face à des difficultés financières, à la fois conjoncturelles et structurelles. Ses dirigeants ont dû se rendre à l’évidence: le LCGB traîne une dette de 1,05 millions. Comment s’est creusé ce trou? Le LCGB parle de charges d’emprunt pour quelque 500.000 euros. Il y a aussi des arriérés de factures, pour 400.000 euros environ. A bonne source, on explique que la campagne pour les élections sociales de 2008 a été particulièrement coûteuse, en imprimés (affiches, dépliants, bulletins d’entreprise, etc.), en location de salles, en logistique de restauration et d’organisation d’événements, en agences… Et certaines notes se traînent encore comme des boulets. «J’ai moi-même été effrayé de retrouver des factures impayées remontant à 2008», avoue Patrick Dury,

secrétaire général du LCGB, depuis novembre 2009. Le numéro deux du syndicat se garde bien de commenter le passé qui a amené le passif, même s’il lâche quelques bribes. «Personne n’a envie d’une chasse aux sorcières. Il ne s’agit pas de désigner des coupables. On peut évidemment être surpris par le coût d’une campagne, même si des élections sociales, cela se planifie et se budgétise.»

Une vraie remise en question S’ajoute à cet héritage encombrant le déficit du Centre Jean-Baptiste Rock: l’association pour la remise au travail des plus de 45 ans devait s’appuyer sur un cofinancement par des programmes européens qui s’est avéré un peu bancal. A la clôture des comptes, la mauvaise surprise a été de l’ordre de 150.000 euros. Il y a là, aussi, une question de fond, liée au mode de fonctionnement du syndicat. Certains pensent (et murmurent) que le LCGB s’est peutêtre fourvoyé sur la piste des asbl parallèles. D’aucuns les jugent, à tout le moins, non transparentes, nonobstant les très louables intentions de leur objet social, voire leurs actions bien concrètes sur le terrain de la réinsertion de travailleurs moins qualifiés. On pense notamment à ProActif ou au Forum pour l’Emploi (présidée par Ali Kaes), nées fin du siècle dernier et soutenues, notamment, par des groupes d’action locale ou l’Adem… «Il faut se remettre en question, c’est sain et indispensable, glisse Patrick Dury. Tout le monde revoit d’ailleurs sa façon de fonctionner chez nous.» L’entreprise LCGB est en phase de restructuration. Mais sans casse sociale et sans toucher au ser-

vice, y précise-t-on d’emblée. Une fiduciaire s’active dans la maison, depuis le mois de mai. Avec le comité de surveillance du syndicat, un véritable audit s’est mis en place. Les dépenses sont examinées sous toutes les coutures, voire passées au tamis. «Nous voulons une autre situation et cela implique une autre organisation, poursuit le numéro deux du syndicat. Tout le monde est sollicité. Le personnel, conscient des enjeux, se montre très compréhensif. Ce n’est pourtant pas toujours facile de faire confiance à son patron…» Le LCGB a mis en route un plan de sauvetage, négocié en interne. Il s’appuie notamment sur un accord salarial, qui a pris cours le 1er juillet, érode des plans de carrière et ralentit les évolutions barémiques. Quatre personnes partiront en préretraite, les postes n’étant pas remplacés. La combinaison des mesures doit permettre d’économiser 1,2 million d’euros pour la fin d’année 2014. De quoi apurer progressivement les dettes et repartir, à l’horizon 2015, sur des bases saines. C’est donc dans ce contexte particulier qu’il faut apprécier l’épisode concernant les salariés Kaes et Spautz. Le LCGB a expliqué qu’il n’était question ni de licenciement, ni de mise au ban. Son comité exécutif, réuni le 26 mai dernier, «a décidé d’adapter l’organisation interne du syndicat aux exigences d’un environnement économique et social en mutation (…) dans le but d’augmenter le rendement et l’efficience de l’organisation syndicale à tous les niveaux et dans le strict intérêt des membres du LCGB. De même, le comité exécutif a pu constater qu’un député a déjà une charge de travail très élevée vu les exigences de son mandat», ne lui laissant que peu de temps pour un emploi en sus. Le comité exécutif a donc «pris la décision de libérer les collègues Marc Spautz et Ali Kaes de toutes tâches à partir du 1er juillet 2011 et de leur accorder

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15 actualité

Robert Weber, président du LCGB, député CSV et candidat bourgmestre de Roeser, est dans une situation de cumul qui fait jaser.

Photo: Julien Becker (archives)

un congé sans solde avec une garantie de réaffectation au cas où la fonction de député prendrait fin». Ce faisant, le syndicat, version PME, s’inspirant d’un règlement en cours dans la fonction publique et en réalisant des économies sur de bons salaires, accorde notamment, par le biais du congé politique, un traitement maintenu aux deux tiers. Après que les deux députés eurent mis le feu aux poudres dans la presse, tout le monde est descendu sur le terrain, plus feutré, de la négociation. Plus de commentaire, ni dans un camp, ni dans l’autre, de peur de nuire à un arrangement à l’amiable. Un exemple de «no comment» vient du propre site web de Marc Spautz, sur lequel on ne trouve pas la moindre référence à sa bisbille avec le syndicat…

Pour qui sonne le glas? Reste le volet politique, quasi philosophique. Le syndicat considère donc que Ali Kaes et Marc Spautz ne sont plus guère disponibles pour leur travail syndical. Marc Spautz, officiellement encore chargé de mission au LCGB, après en avoir été le secrétaire général de 1998 à 2009, est aussi secrétaire général du CSV, député et conseiller communal de Schifflange. Ali Kaes, député bourgmestre CSV de Tandel, est aussi président du Siden (Syndicat intercommunal de dépollution des eaux résiduaires du Nord) depuis 2006 et, avec sa casquette LCGB, dont il est secrétaire général adjoint, il est président du Forum pour l’Emploi. Au passage, bien des observateurs notent que le levier syndical fait partie de l’arsenal stratégique du parti chrétien-social, dominant s’il en est dans le paysage politique du pays. Toutefois, il est délicat d’être à la fois le porte-parole d’un syndicat qui défie le pouvoir sur des dossiers chauds,

et un élément fidèle, voire influent, de ce même pouvoir. Invariablement, le cas de Robert Weber, le patron emblématique du LCGB, réapparaît dans les commentaires. Pour l’instant, le président Weber, également député CSV, échapperait à l’esprit de décumul. «Il n’a pas d’autres fonctions électives et n’est pas trop pris par les commissions parlementaires. Il est à fond avec le syndicat, au moins une vingtaine d’heures par semaine», observe un cadre de la maison syndicale chrétienne. Le LCGB a partiellement prévu le coup. Il a adopté un texte qui sonne le glas du cumul de mandats. Tout cadre du LCGB devra choisir. Les fonctions syndicales seront encore compatibles avec un siège de conseiller communal. Mais plus

avec un mandat d’échevin ou de bourgmestre, encore moins de député ou de mandataire politique dans de hautes instances comme le conseil d’Etat par exemple. Précision utile: l’entrée en vigueur de ce règlement interne est programmée pour 2014. Soit à la fin du mandat parlementaire de Robert Weber. A moins que briguer l’écharpe tricolore de la commune de Roeser puisse, là aussi, rebattre les cartes… Robert Weber, au-delà du 9 octobre, aurat-il une pression supplémentaire sur les épaules? On peut parier sur le fait que des représentants des citoyens et des travailleurs – pas tous parmi ses adversaires politiques si ça se trouve – se chargeront de lui rappeler qu’il n’est pas aisé de tout faire.

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16 actualité PSF

Cockpit de gestion de l’information Pour l’Association des PSF de support, qui organise son colloque annuel début octobre, le Luxembourg doit se positionner comme un grand centre de compétences de gestion des données au sens large.

«Notre principal déficit, à l’heure actuelle, réside dans la communication»

Sébastien Lambotte (texte), Charles Caratini (photo)

A l’occasion de sa conférence annuelle, le 6 octobre, l’Association des PSF de support (APSFS) s’attardera sur les enjeux qui concernent ses membres, mais aussi, plus généralement, les divers acteurs spécialisés dans la gestion d’informations. Fortement dépendants, par essence, du secteur financier auquel ils proposent leurs services, ces PSF de support ont pour ambition de faire du Luxembourg un centre de compétences européen en matière de gestion des données en général. Créé en 2003, ce statut de PSF de support a pour raison première d’offrir, à travers un agrément accordé à des prestataires de services, les garanties suffisantes à des organismes financiers désireux d’externaliser certains processus impliquant des données sensibles. Le secteur se porte bien. «Le marché, au niveau des PSF de support, est devenu plus mature, permettant aux institutions financières de la Place d’externaliser de plus en plus de fonctions, précise Nicolas Buck, président de l’APSFS. Aujourd’hui, 90 sociétés bénéficient de l’agrément. Ce qui représente plus de 4.000 emplois. Le marché est en croissance permanente. Les activités et la qualité des services offerts par nos mem-

bres, ainsi que leurs compétences, ne cessent d’augmenter.» Depuis 2003, l’externalisation de services financiers, principalement liés au back-office, a été crescendo, encouragée par une pression continue sur les coûts au cœur du secteur financier. «Progressivement, les activités de support se sont élargies à, par exemple, l’encadrement des activités de crédit, d’assurance et de gestion de fonds», assure M. Buck.

Des compétences à encadrer Mais, pour aller plus loin, et ne pas se retrouver en position de victime collatérale potentielle d’une éventuelle crise à venir, l’idée défendue par l’APSFS est de faire de la Place luxembourgeoise un centre de compétences – autrement appelé «hub» – en matière de gestion de l’information au sens large. «L’idée est simple, assure Nicolas Buck. Nous pensons qu’il faut travailler sur les compétences clés présentes sur la Place. Et, en matière de gestion de l’information, le pays dispose d’un savoir et savoir-faire pointus qui peuvent lui permettre de gérer des informations qui lui viennent d’horizons et de sources très divers.»

Nicolas Buck (APSFS)

Au cœur de cette économie de la connaissance que l’on veut progressivement faire émerger en Europe, avec une importance croissante de l’économie digitale, les acteurs spécialisés dans la gestion de l’information ont une carte à jouer. Qu’il s’agisse des PSF de support ou de sociétés spécialisées dans la numérisation et la conservation des données. «L’évolution technologique, avec les infrastructures de réseau et de datacentre développées chez nous, mise en relation avec les compétences dont dispose la Place, peut faire du Luxembourg un réel coffre-fort électronique, un réel cockpit de gestion des informations à l’échelle européenne», poursuit Nicolas Buck. Mais encore fautil le faire savoir. «Notre principal déficit, à l’heure actuelle, réside dans la communication. Ce discours, aujourd’hui, doit être repris par des organismes de promotion que sont Luxembourg for Finance et Luxembourg for Business.» Le cadre réglementaire, aussi, doit être adapté. «On parle beaucoup de cloud et d’archivage électronique, deux thématiques importantes par rapport aux questions d’outsourcing du stockage des informations et de leur gestion, poursuit le président de l’association. Si les compétences sont bien présentes sur place, il faut désormais développer un cadre réglementaire qui assure aux clients potentiels toutes les garanties de sécurité, permettant au Luxembourg de s’assurer un avantage compétitif en la matière.» La prochaine publication de la loi sur l’archivage, assortie de la création d’une nouvelle catégorie de professionnels (lire l’article page 66), devrait donc recevoir un écho favorable de la part des PSF de support qui seront parmi les premiers à être concernés.

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18 actualité François Pauly

Du pain sur la planche Le 1er septembre, le nouveau président du comité de direction de Dexia BIL est  entré en fonction, dans un climat pour le moins agité.

Rebranding

OPF Partners prend le relais Evolution significative pour l’étude d’avocats de la route d’Arlon: Oostvogels Pfister Feyten devient OPF Partners à dater du 15 septembre. La firme souligne ainsi son développement, depuis ses débuts en 1999. Fondateur historique, Stef Oostvogels, qui avait cédé le siège de managing partner à Frédéric Feyten en février 2009, a quitté l’étude en mai dernier. Mais le O demeure, donc. Selon Me Feyten, l’évolution de la firme passe par «des aspirations plus hautes, partagées par tous les partenaires, pour renforcer la position internationale de l’étude».

Photo: Eric Chenal/Blitz (archives)

paperJam-MyClimate

Décollage imminent!

François Pauly (Dexia BIL): «C’est, pour moi, comme rentrer à la maison et en même temps boucler la boucle.»

Pierre Sorlut et Jean-Michel Gaudron

Alors que les rumeurs, plus diverses et variées les unes que les autres, circulent autour du devenir du groupe Dexia, encore plus depuis le départ, début septembre, du patron de Dexia Banque Belgique, Stefaan Decraene, François Pauly a pris les rênes de Dexia BIL. Sa nomination, dévoilée dans paperjam.lu, avait été confirmée par l’établissement de la route d’Esch, quelques jours avant qu’elle le soit, le 29 juillet dernier, par le conseil d’administration. Là encore, cette nouvelle clôturait quelques mois de spéculations en tout genre qui avaient suivi l’annonce, fin mars, du «départ» de Frank Wagener, promu à la présidence dudit conseil. François Pauly fait donc son retour, par la grande porte, dans une banque qu’il connaît bien. «Puisque j’avais commencé ma carrière chez Dexia BIL, pour y occuper ensuite plusieurs fonctions (entre 1987 et 2004, ndlr.), ce sera comme rentrer à la maison et en même temps boucler la boucle. Ce sera en tout cas pour moi personnellement un très beau défi que j’attends avec impatience», a-t-il expliqué à paperjam.lu. L’expérience, la nationalité et le carnet d’adresses de l’intéressé ont donc compté dans la dé-

cision du groupe qui souhaite soutenir le dévelop­pement au Grand-Duché de sa branche banque privée. Diplômé de l’ESCP Europe, François Pauly avait débuté sa carrière à la BIL dans le département des marchés financiers. Il y a exercé plusieurs responsabilités dont celle de directeur du retail banking pour l’ensemble des activités au Luxembourg. Un temps responsable des activités du groupe Dexia en Italie, il était revenu au Luxembourg en 2003 pour y diriger les activités private banking au niveau du groupe. Empêché d’entrer au comité de direction en 2004, il avait alors claqué la porte, pour ouvrir celle de Sal. Oppenheim Jr. & Cie et devenir son administrateur délégué, jusqu’en 2010. Il occupe en outre des fonctions de direction au sein de sociétés financières et industrielles (BIP Investment Partners, La Luxembourgeoise, Cobepa, M&C et Elcoteq). Un «portefeuille» qu’il devra évidemment alléger. «Tous les mandats avec lesquels il pourrait y avoir un conflit d’intérêt, il est clair que je les quitte. Je vais par exemple garder mes fonctions à La Luxembourgeoise et quitter celles chez Elcoteq.» Dexia BIL aura en effet besoin d’un capitaine attentif et mobilisé pour affronter les écueils auxquels le groupe doit faire face ces temps-ci.

C’est le 6 octobre prochain, en marge du cocktail de lancement d’Explorator, que la montgolfière paperJam/myClimate prendra son envol depuis le parvis de la Rockhal, à Esch. Elle sera assemblée par des panneaux que les entreprises, «complices» de cette initiative, ont parrainés. Objectif: réunir la somme de 100.000 euros qui sera reversée à l’asbl myClimate. Cet événement sera retransmis en direct sur le nouveau canal paperJam TV. Il est encore possible de devenir parrain! http://myclimate.paperjam.lu/

European Leadership Forum

Séminaire à Luxembourg Le tout nouveau European Leadership Forum, groupement luxembourgeois de chefs d’entreprises appliqués à promouvoir la compréhension et l’application de leadership dans les secteurs privé et public, présentera le 24 octobre, à la Chambre de Commerce, les résultats d’une étude spécifique menée sur le Grand-Duché et relative à la perception du leadership et des styles de management au cœur des entreprises. http://www.europeanleadershipforum.eu/

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LUXEMBOURG AUJOURD’HUI Un portrait contemporain du Luxembourg, jetant un bref regard sur le passé pour mieux appréhender l’avenir. Les articles originaux et photographies thématisent les sujets qui rythment la vie du pays : Architecture - Art contemporain - Cinéma Culture - Économie - Gastronomie et viticulture Industrie - Lëtzebuergesch - Mode Place financière - Next Generation Politique - Sports - Tourisme

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20 actualité

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg.

Stéphan Le Goueff vient d’être nommé membre du comité exécutif de l’alliance internationale Meritas.

Entre le 22.06.2011 & le 08.09.2011

Assurances

La crise est toujours là Publié le 22.06.2011

Si les primes encaissées par les assureurs au Luxembourg atteignent des niveaux record (+25% de hausse à 23,98 milliards d’euros), les résultats du secteur restent encore fortement impactés par le trou d’air de 2008, indique l’Association des Compagnies d’Assurances (ACA). Même si le chiffre d’affaires a plus que doublé depuis 2007, le résultat net, lui, a stagné sur cette même période. Pour 2010, il s’est élevé à 287 millions d’euros, en hausse, certes, de 28% par rapport à 2009, mais d’à peine 1,2% par rapport à 2007. Il faut dire aussi qu’en 2008, le recul avait été de plus de 50%. «Le secteur paie toujours le tribut de la crise financière», résume Paul de Cooman, le président de l’ACA. (lire aussi notre dossier spécial Assurances dans le cahier «Management» de cette édition) Banques privées

Revenus en hausse Publié le 22.06.2011

A l’occasion de son assemblée générale annuelle, le Private Banking Group, Luxembourg (PBGL) a estimé que 2010 avait été une «bonne année», avec une croissance des revenus de plus de 12%, «et ce en

dépit d’un environnement de taux très bas», explique-t-il. Les avoirs sous gestion ont crû d’environ 10% l’année dernière pour atteindre 330 milliards d’euros, soit un montant supérieur aux 300 milliards d’euros enregistrés fin 2007, une année avant que la crise financière ne batte son plein. L’organisme de représentation des acteurs de la banque privée de l’ABBL note par ailleurs que des modifications structurelles sont en cours, avec une augmentation de la proportion de clients riches (avoirs supérieurs à 1 million d’euros) et une internationalisation des entrées de capitaux. Une conséquence de la remise en cause du secret bancaire.

Meritas

Stéphan Le Goueff promu Publié le 24.06.2011

Stéphan Le Goueff, fondateur en 1995 du cabinet LG@vocats, vient d’être nommé membre du comité exécutif de Meritas, une alliance internationale qui regroupe 171 cabinets d’avocats d’affaires indépendants, établis dans 73 pays et comprenant quelque 7.000 avocats. LG@vocats est membre de Meritas depuis 2003 et Me Le Goueff fut, entre 2007 et 2010, membre du conseil d’administration.

Photo: LG@vocats

Photo: LG@vocats

sur le fil Consommation

Maigres dépenses d’alimentation Publié le 24.06.2011

Selon Eurostat, la nourriture ne représente que 8,1% des dépenses des ménages luxembourgeois. Il s’agit du plus faible taux de toute l’Union européenne, à comparer par exemple à 12,5% pour la Belgique, 12,2% en France, 9,8% en Allemagne, ou encore 13,7% en Italie. Selon ces données, qui datent de 2009, le taux monte à 17,6% si l’on ajoute aux dépenses de consommation les boissons (alcoolisées et non alcoolisées) et les services de restauration (restaurants, cafés et cantines). Mais là encore, le Grand-Duché se situe aux niveaux les plus faibles de l’UE. Les derniers «comptes financiers du secteur privé non financier» de la Banque centrale de Luxembourg montraient que le poids de la dette supportée par les Luxembourgeois augmente sans cesse. Une tendance dont l’envolée des prix de l’immobilier est en grande partie responsable.

L’éditorial, qui indique que «le magazine prend un break, la version en ligne deviendra votre référence», est titré «A time to go, a time to grow». Son auteur, la rédactrice en chef Ros Browne, n’a cependant pas souhaité commenter, à paperjam.lu qui l’a contactée, le fait qu’elle donne une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle, manifestement en dehors du destin de 352 Lux Mag. On notera que ce n’est pas le premier soubresaut dans la vie de ce magazine, qui avait succédé à 352, lui-même ayant pris la relève de Luxembourg News, lancé par Pol Wirtz dans les années 80. Les faillites successives plus ou moins tumultueuses de son créateur, en 2003 puis 2008, avaient conduit à la reprise par New Media Lux, la société dirigée par Charles Ruppert, en 2009. Delano, mensuel business et lifestyle en anglais, et sa version en ligne delano.lu (édités par Maison Moderne) restent bien présents sur le segment.

352 Lux Mag

La page est tournée Publié le 24.06.2011

La rumeur circulait, elle se confirme. 352 Lux Mag, hebdomadaire publié en anglais pour la communauté internationale à Luxembourg, vient de sortir sa dernière édition «papier».

Investissements

Le Grand-Duché en tête Publié le 27.06.2011

Le Luxembourg occupe une place de tout premier plan dans les statistiques 2010 d’investissements directs étrangers (IDE), tout juste publiées par Eurostat. Selon l’office statistique de

l’Union européenne (UE), le Grand-Duché a même été le principal investisseur dans les pays tiers de l’UE avec 38 milliards d’euros. Il précède la Belgique (36 milliards d’euros), l’Allemagne (29 milliards) et la France (23 milliards). Avec 48 milliards d’euros, le Luxembourg a également été en 2010 le principal bénéficiaire des investissements en provenance du reste du monde, loin devant le Royaume-Uni (28 milliards d’euros), l’Irlande (21 milliards) et l’Allemagne (14 milliards). Ces investissements proviennent pour l’essentiel des Etats-Unis (23,2 milliards d’euros) et du Canada (21,8 milliards) et sont principalement liés à l’importance des activités d’intermédiation financière. Banques

Luxembourg, membre de la BRI Publié le 27.06.2011

Cela était passé inaperçu, mais la Banque centrale du Luxembourg (BCL) ne comptait pas parmi les membres de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) jusqu’à ce dimanche 26 juin. A cette date néanmoins, l’assemblée générale de la «banque centrale des banques centrales», établie à Bâle, a annoncé l’entrée dans son capital de l’institution financière luxembourgeoise (avec ses homologues de Colombie, des Emirats arabes unis et du Pérou). Il aura fallu dix ans pour que se réalise la demande d’adhésion

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21 actualité Photo: ONT

Trois questions à Jean-Paul Dondelinger

«Relancer l’Agglo» Un livre défend la succession du Pôle européen de Développement.

Photo: Cent par Trois

Year Award» pour le Luxembourg. La société a été retenue parmi un panel mondial de partenaires pour avoir fait preuve d’excellence dans les domaines de l’innovation et de l’implémentation de solutions clients basées sur la technologie de Microsoft. Gaming

Le Luxembourg en jeu Publié le 29.06.2011

de la «jeune» BCL, née en 1998 de la disparition de l’Institut monétaire luxembourgeois, conjointement à la création de l’euro. Cette prise de participation se matérialise par une transaction de 100 millions de dollars (70,4 millions d’euros) d’actifs, soit 3.000 actions sur les 600.000 titres (soit 0.5%) existants et l’achat de réserves. Cette entrée dans le capital revêt surtout une importance politique. «Nous avons accès à tous les groupes de travail», souligne Yves Mersch, le directeur général de la BCL. Un intérêt particulier sera voué au Comité sur les systèmes de paiement et de règlement (Committee on Payment and Settlement Systems, CPSS).

autorisations de construc­tion étant délivrées depuis décembre 2010. Mais dans le même temps, l’idée d’une seconde implantation, en parallèle, a fait son chemin et s’est concrétisée avec le choix du site de Perl, qui offre un accès direct à la Moselle. En outre, les 3 ha de terrain acquis sur la rive allemande sont moins coûteux, puisque le mètre carré y est jusqu’à dix fois moins cher qu’au Luxembourg. Ce site allemand, qui devrait nécessiter quelque 10 millions d’euros d’investissement, devrait accueillir la production fourragère et récupérer des silos jusqu’ici exploités sur le port de Metz. Allen & Overy

Luxembourg Tax Firm of the Year Publié le 28.06.2011

Agriculture

De Verband franchit la Moselle Publié le 28.06.2011

C’est une petite révolution: la coopérative agricole De Verband a choisi de construire un nouveau centre agraire hors du pays, à Perl, en Allemagne. Le berceau de la fédération et des activités agricoles du pays est à Mersch depuis 60 ans. Mais les installations (stockage de céréales, de produits phytosanitaires, d’aliments, de matériel) se faisaient vieilles et De Verband caressait, depuis plusieurs années, le projet d’un nouveau centre agraire. Un premier site est prévu sur Colmar-Berg, les

Pour la seconde année consécutive, le département droit fiscal d’Allen & Overy Luxembourg a reçu le prix «Luxembourg Tax Firm of the Year» lors de la 7e cérémonie annuelle du magazine International Tax Review. Ces prix sont décernés en fonction de la taille des transactions, de leur complexité et de leur aspect innovant, pour une épriode allant de mars 2010 à mars 2011. Sogeti Belux

Microsoft Partner of the Year au Luxembourg Publié le 29.06.2011

Sogeti Belux a remporté le 2011 «Microsoft Country Partner of the

Le jeu en ligne a de l’avenir. Et le Luxembourg joue aussi. François Biltgen, ministre des Communications et des Médias, et Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, ont ainsi annoncé de nouvelles implantations d’entreprises, spécialisées dans le «gaming», les jeux vidéo en ligne (à ne pas confondre avec le «gambling», des jeux de casino et de hasard, qui font l’objet d’une tout autre réglementation, sans même parler d’éthique, comme l’a rappelé le ministre Biltgen, également en charge de la Justice). Après OnLive (voir paperJam juilletaoût, page 57), c’est au tour de Kabam et de Nexon de prendre pied au Grand-Duché. La première est une start-up américaine spécialisée dans les jeux sociaux, de rôle ou de quête, comme Kingdoms of Camelot, Glory of Rome ou Global Warfare). Elle va établir son bureau européen à Strassen. La seconde, société coréenne, tire dans une autre catégorie. Elle est active dans la niche des jeux MMO (massive multiplayer online) et commercialise des jeux en ligne comme Maple Story, Combat Arms ou Mabinogi. Elle a, entre autres, été une des premières à introduire le modèle de micropaiement en proposant des formules pour l’achat d’objets divers ou d’avatars pour les joueurs. Nexon Europe, qui a déménagé de Londres, a pour mission de gérer les activités opérationnelles, de dévelop­ pement, de marketing et de relations publiques pour le marché européen. Suite en page

Jean-Paul Dondelinger: «Le bilan économique du PED est positif.»

Interview par Alain Ducat, publiée le 27.06.2011 Monsieur Dondelinger, dans Pôle européen de Développement : une agglomération transfrontalière, utopie ou espoir?, vous êtes, en tant que bourgmestre de la commune belge d’Aubange, plutôt du côté de l’espoir? «Le PED a notamment enfanté cette agglomération transfrontalière. Certains la considèrent comme un mythe, voire un échec. D’autres, dont je fais partie, la rêvent encore comme un modèle d’intégration européenne. Elle rassemble des communes belges, françaises et luxembourgeoises, 130.000 personnes d’origines très diverses. Le bilan économique du PED est positif, en installation d’entreprises, en emploi… L’Agglo a suscité des avancées, en matière de services communs, de liaisons routières ou ferroviaires… Mais elle éprouve bien des difficultés à exister. Pourquoi? «Le PED était un laboratoire européen, né en 1985, pour restructurer les bassins sidérurgiques de Longwy, Athus et Rodange. Mais dix ans plus tard, l’Europe, confrontée à d’autres besoins, a changé les règles. L’aide ne pouvait plus passer que par des fiches Interreg, ponctuelles. L’Agglo était censée poursuivre le chantier avec ses forces locales. Mais les différences de structures, de législations fiscales et sociales, et les tensions entre niveaux de pouvoir locaux, régionaux, nationaux, n’ont pas aidé. Il n’y a pourtant pas de problèmes entre les hommes. J’ai présidé pendant quatre ans l’Agglo, avant de passer la main au maire de Longwy Edouard Jacque. Les quatre ou cinq réunions par an rassemblent des élus locaux et des techniciens des trois pays. C’est un lieu unique, où un communiste français peut débattre avec un libéral luxembourgeois et un centriste belge, en toute amitié! Quelles pistes suggérez-vous pour relancer la machine? «La coquille est vide. Il faudrait une reconnaissance renouvelée de l’Europe, pour prolonger les réalisations de proximité, mener les projets, remplir les zones d’activité économique. Les enjeux sont clairs, comme s’arrimer à Belval et à ses extensions vers Differdange ou Pétange. Il faut donc une vision trans­ nationale et des moyens. On doit reconnaître que la position des politiques de l’Agglo est schizophrénique: faut-il privilégier la défense des intérêts de sa collectivité ou des dossiers transfrontaliers cohérents mais dont les retombées sont peu visibles pour ses électeurs? Alors je pense qu’il faut une personnalité politique forte à sa tête, qui ramènerait les yeux de l’Europe sur notre destin. Je suggère un accrochage plus fort avec le Luxembourg, Etat souverain plus représentatif.»

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22 actualité Vanksen

La croissance par le digital Après dix ans d’existence, l’agence luxembourgeoise démontre, par son histoire,  l’intérêt de s’inscrire dans une communication permanente, centrée sur le web.

«Cette année, le taux de croissance de notre chiffre d’affaires devrait se situer entre 50 et 60%»

Sébastien Lambotte (texte), Charles Caratini (photo)

Vanksen fête ses dix ans. En plaçant le digital au cœur de toute stratégie de communication, l’agence luxembourgeoise a connu un dévelop­ pement n’ayant pour équivalent que l’ampleur qu’ont prise le net et les réseaux sociaux dans nos vies. «Cette année, le taux de croissance de notre chiffre d’affaires devrait se situer entre 50 et 60%», assure Xavier Lesueur, CEO et co-fondateur de Vanksen. Dans ce résultat attendu, il faut voir les fruits de la levée de fonds de 4 millions d’euros réalisée par l’agence au printemps 2010 en vue de poursuivre son expansion, notamment à l’international. Mais cette croissance est surtout significative de la prise de conscience par les entreprises de la nécessité de mettre en place des stratégies de communication adaptées à ce qu’on appelle – de manière déjà dépassée – «les nouveaux médias». «Aujourd’hui, en moyenne, 50% du temps que l’on passe à consommer des médias, l’est sur le web, que ce soit devant son ordinateur ou sur tout autre support», explique M. Lesueur. Le web est présent, partout et à tout moment. Et on ne voit pas pourquoi et comment la tendance s’inverserait. A charge pour l’entreprise, donc, de mettre

sa stratégie au diapason. «Demain, la communication marketing passera avant tout par le digital, à travers Internet, les réseaux sociaux, le gaming…, assure Xavier Lesueur. Aussi, le digital doit se placer au cœur d’une stratégie de communication intégrée, qui comprend aussi bien la communication online, qui représente 70% de notre chiffre d’affaires, que des approches offline, pour le reste de nos activités.» Aujourd’hui, l’agence luxembourgeoise – dirigée pour le Grand-Duché par Jérémy Coxet – est aussi présente à Paris et en Suisse. Après avoir tenté de s’implanter outre-Atlantique, elle a décidé de se recentrer sur le marché européen. Cette année a aussi été marquée par le départ de son autre co-fondateur, Emmanuel Vivier.

Un dialogue permanent Vanksen a compris que l’ère digitale, offrant la possibilité au consommateur de s’exprimer, devait pousser chaque marque à se remettre en question. «Le digital réduit la distance entre la marque et le consommateur. Notre travail est de connecter les deux au mieux, assure Xavier Lesueur. On ne se situe plus dans une communication interruptive,

Xavier Lesueur (Vanksen)

avec des campagnes de masse, mais dans un dialogue permanent entre les deux parties.» Il importe, pour cela, de créer une expérience à forte valeur ajoutée pour mériter l’attention de sa cible. Mais au-delà du buzz ou de l’effet viral qu’une campagne bien ficelée permet de générer, l’instantanéité du web exige de développer une stra­ tégie durable, à long terme. Le feedback des adhérents à une marque, l’avis d’une communauté qui a pu se créer autour, mais aussi les critiques émises, constituent aujourd’hui autant d’indicateurs qui doivent servir à l’entreprise, pour répondre aux attentes des consommateurs, identifier les nouveaux challenges, créneaux et enjeux, et adapter son message. On peut ainsi dire au revoir à des campagnes interruptives, mobilisant des ressources extra­ ordinaires, coûteuses et risquées. «Avec un même budget, on pourra faire plus et mieux, assure M. Lesueur. En dialogue permanent avec ses consommateurs, l’entreprise sera plus à même de prendre les bonnes orientations en vue de créer de la valeur ou d’adapter son message à sa cible.» Aujourd’hui, selon Vanksen, parmi les acteurs économiques, les challengers ont compris l’intérêt de centrer leur stratégie de communication en ligne. Pour d’autres, en revanche, il faudra encore du temps et, parfois, une importante remise en question, pouvant aller jusqu’à une réorganisation interne de leur structure, avant de pouvoir adopter de telles stratégies.

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24 actualité De Verband

Pour renforcer le lien du sol Le développement et les implantations de la coopérative, ses velléités de «délocalisation» surtout, ont animé l’été. Mais le nouveau centre agraire devrait rester sur la rive luxembourgeoise de la Moselle. Alain Ducat (texte), David Laurent/Wide (photo)

Une véritable saga agrico-économico-politique! Lorsque, fin juin, la coopérative agricole De Verband annonçait la probable construction de son nouveau centre agraire hors du pays, à Perl, en Allemagne, c’est comme si un vent révolutionnaire s’abattait sur les terres du pays. D’un coup, De Verband semait le trouble et récoltait une petite tempête. Toute une histoire… Le berceau de la fédération et des activités agricoles du pays est à Mersch depuis plus de 60 ans. Mais les installations (stockage de céréales, de produits phytosanitaires, d’aliments, de matériel) devenaient obsolètes. De Verband caressait, depuis plusieurs années, le projet d’un nouveau centre agraire, stratégiquement situé. Dans un premier temps, le site de Pettingen (Mersch) tenait la corde. Puis, au printemps dernier, la quête d’un site alternatif – notamment motivée par l’opposition de mouvements écologistes et citoyens – a mené les pas des responsables de la fédération vers Colmar-Berg, à Bissen, près de Goodyear ou de Luxlait. Mieux, le conseil communal de Colmar-Berg accordait, en décembre 2010, son feu vert à la construction du centre, le long de l’A7. Alors que les procédures d’autorisation suivaient leurs cours, une autre idée mûrissait en coulisse: scinder le projet pour adjoindre, au site de ColmarBerg, une seconde implantation. Et la décision du Verband, transmise au ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, et au ministre délégué au Développement durable, Marco Schank, tombait: installer une filiale en Allemagne limitrophe… Il y avait comme une atteinte à la fierté nationale dans l’air, même si la scission du centre agraire, avec délocalisation d’une partie des activités, se nourrissait de raisons économiques et financières. L’accès direct à la Moselle constitue un argument pour Perl, comme l’A7 en est un pour le site de Colmar-Berg. Et les trois hectares sur la rive allemande s’avéraient moins coûteux, puisque le mètre carré y est, sur la marché libre, jusqu’à dix fois moins cher qu’au Luxembourg! L’investissement à Perl devait aussi servir les intérêts du Verband dans sa démarche à l’échelle de la Grande Région. Le site allemand était destiné à accueillir la production fourragère et récu-

pérer des silos jusqu’ici exploités sur le port de Metz, à la Maxe. Jos Jungen, directeur général du Verband, avouait à paperJam.lu, au cœur de l’été, qu’il avait été très surpris par la polémique, née de l’intention de délocaliser une partie des activités agraires vers Perl. «Nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires, soit quelque 60 millions d’euros, dans la Grande Région. Nous sommes, par exemple, déjà présents depuis 20 ans sur le port de Metz, où nous faisons transiter 40 à 45.000 tonnes de céréales, explique-til. Nous avons besoin d’un site sur la Moselle pour augmenter la part du transport fluvial d’engrais et d’aliments composés.»

Du grain à moudre dans les négociations A ce stade, un énième rebondissement voyait après un jeu d’influences où se mêlaient avis divergents au sein même des instances du Verband et prises de positions politiques en faveur d’un maintien du cœur agricole côté luxembourgeois - une solution se profiler, sur la «bonne rive» de la Moselle, au port de Mertert en l’occurrence. Les poids dans la balance commençaient à s’équilibrer et le deal à se mettre en place. ColmarBerg restait dans le circuit, avec la mise en place d’une plate-forme logistique et d’un vaste dépôt central. Pour le reste, Perl avait ses arguments: l’accueil du centre agraire dans deux anciennes usines, un prix attractif, une simplification administrative proche de l’idéal, et des garanties, dont celle de pouvoir démarrer l’activité dès le printemps 2014. Mertert, de son côté, avait l’avantage d’être soutenu par l’Etat et de bénéficier des aides aux zones industrielles. Même si toutes les incerti­ tudes n’étaient pas levées, notamment sur la disponibilité de la parcelle, sur un site déjà étudié par le Verband il y a dix ans, mais où le projet avait été bloqué par un autre, une station d’épuration… Toutefois, comme le confirmait M. Jungen, en restant au Luxembourg, le Verband pouvait aussi bénéficier d’une subvention de 30% sur l’investissement dans les installations de transformation de produits agricoles. Pas négligeable, compte tenu des lourds investissements: 32 millions

d’euros sur le site principal de Colmar-Berg, et 23 millions sur Perl ou Mertert… Il y avait donc bien du grain à moudre dans les négociations… Selon Jos Jungen, «il faut vraiment que le site de Mertert apporte les mêmes conditions. Cet investissement sur la Moselle ne doit pas être guidé par des critères de nationalité, mais bien de rentabilité à long terme. L’émotion ne doit pas jouer.» Le pow-wow s’est, dès lors, prolongé. Perl restait une option crédible mais pas éternelle, d’autres entreprises étant sur les rangs, côté allemand. Et pendant ce temps, le ban ministériel

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25 actualité

Le nouveau site sur la Moselle est destiné à accueillir la production fourragère et récupérer des silos jusqu’ici exploités sur le port de Metz, à la Maxe.

Poids économique

Un lobby national, un groupe sans frontière

luxembourgeois poussait le dossier de Mertert, assurant qu’aucune modification du plan d’aménagement général de la commune portuaire ne serait nécessaire, que la construction des hauts silos et des bâtiments industriels ne poserait pas de problème, en présence d’une étude d’impact dont il ne resterait qu’à valider la procédure commodo/incommodo. Selon Marco Schank, un projet concret déposé par la fédération agricole, en octobre 2011, permettrait d’obtenir les autorisations de construire à Mertert dès avril 2012. Quasi de la magie administrative, certifiée par le ministre, confiant dans

le fait que les administrations gouvernementales (notamment l’Administration de la gestion de l’eau ou l’Inspection du Travail et des Mines) joueraient les facilitateurs. Il semble évident que Perl, dans la course à l’implantation, a été dépassée par Mertert. Le dossier n’est pas tout à fait à bon port encore, mais l’ancrage luxembourgeois tient le cap. Le lien au sol, c’est un principe cher à l’agriculture. Le droit du sol est un principe législatif qui accorde la nationalité à quelqu’un né sur le territoire. Quelque part entre les deux, le Luxembourg a manifestement raffermi le lien du sol.

L’ampleur de l’affaire tient aussi à la fédération en elle-même. De Verband, née en 1900, est peut-être moins puissante aujourd’hui, en tant que lobby, que lors du siècle écoulé. Mais elle demeure une entité importante, qui a pris du volume économique en misant sur la Grande Région. L’option allemande était d’ailleurs aussi stratégique, liée au marché, orienté sur la Grande Région. De Verband Group, c’est quelque 210 personnes, entre la Fédération Agricole, Versis, Gamm Lux, Mécan, Agrofeed, Agricom… En effet, inscrite au Registre de Commerce et des Sociétés de Luxembourg sous le numéro B 26.985, la coopérative est au centre d’un groupe dans lequel on retrouve, pêle-mêle, des sociétés de transport et logistique (Agrofeed), de services techniques (Mecan), d’immobilier (Sogim), de production alimentaire et phytosanitaire (l’allemande Pro Agri, la française Gamm Vert et son ancrage luxembourgeois Gamm Lux), de négoce agricole, de commercialisation de céréales et d’aliments pour l’élevage (Versis, détenue à 72% par De Verband, ou C3F ProAgri, à Messancy en Belgique, qui gère aussi une jardinerieanimalerie, Silolux)… Une petite galaxie, que l’on ne peut pas résumer à un seul OVNI, posé à Bissen, Perl, Mertert ou ailleurs… A. D.

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Trois questions à Gary Kneip

«Une offre attrayante»

Photo: Olivier Minaire (archives)

Europe4Startups est une nouvelle initiative, gratuite, visant à promouvoir le Luxembourg auprès des entreprises innovantes. Explications de son co-fondateur.

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Construction

Faillite de Pedinotti Publié le 30.06.2011

La société de construction Pedinotti a déposé le bilan. Sa faillite a été prononcée le 29 juin. Etablie à Esch-surAlzette, elle emploie une centaine de salariés. Entre 50 et 60 personnes pourraient d’ores et déjà être reprises par d’autres entreprises de construction.

Aménagement du territoire Gary Kneip (Europe4Startups): «Le Luxembourg peut devenir une alternative à d’autres pays.»

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 29.06.2011 Monsieur Kneip, en quoi consiste cette nouvelle initiative Europe4Startups? «C’est une réponse à un constat de tout le secteur IT. Un effort colossal est nécessaire pour bien positionner le Luxembourg, pour arriver à toucher une cible intéressante, des sociétés du multimédia, du commerce électronique, des jeux… c’està-dire des sociétés qui peuvent connaître une croissance exponentielle. Avec Europe4Startups, nous avons rassemblé plusieurs acteurs et constitué un portefeuille de services que nous offrons gratuitement pendant douze mois à des ‘jeunes pousses’ confirmées qui veulent s’implanter en Europe. Grâce au caractère tellement alléchant de notre offre, l’idée est que l’information se propage de façon automatique par le bouche à oreille, via les réseaux sociaux… Quels types de services offrez-vous? Cherchez-vous à attirer avant tout des entreprises européennes? «Les services offerts couvrent le cloud computing, des conseils fiscaux, en droit, en business, en financement… En outre, nous pouvons abriter les entreprises dans des locaux appropriés. Notre candidat idéal est une entreprise qui a déjà un an ou deux d’existence aux Etats-Unis et au Japon, en Chine, au Canada… et qui souhaite s’attaquer au marché européen. Avec une offre aussi attrayante, le Luxembourg peut devenir une alternative à d’autres pays, comme le Royaume-Uni, pour servir de base à un développement européen. Nous avons de nombreux atouts: un taux de TVA intéressant jusqu’en 2015, un traitement des droits de propriété intellectuelle très avantageux, un statut particulier des expatriés.

237 millions pour Belval Publié le 30.06.2011

La Chambre des députés vient de voter quatre projets de loi pour la construction de plusieurs infrastructures sur le site des friches industrielles de Belval. Une impulsion décisive pour la Cité des Sciences, le projet phare du site, qui va accueillir l’Université du Luxembourg et les centres de recherche publics. Une enveloppe globale de plus de 237 millions d’euros a été votée, répartie en quatre projets de loi distincts. 59,5 millions d’euros sont consacrés à la construction de la Maison du Livre (bibliothèque universitaire), 52 millions pour la Maison du Nombre (qui comprend notamment un centre de

calculs) et 36,7 millions pour la Maison de l’Innovation. Cette dernière regroupera des départements et unités du CRP Henri Tudor et de l’Université du Luxembourg et hébergera quelque 350 personnes. Faillites

Encore une année record? Publié le 30.06.2011

Selon l’institut Creditreform Luxembourg, l’année 2011 pourrait surpasser 2010 en termes de faillites. Pour le 1er semestre, il a recensé 452 faillites enregistrées auprès des tribunaux de Diekirch et Luxembourg. Le premier semestre 2010 n’en comptait «que» 363. Herbert Eberhard, administrateur délégué de Credit­ reform Luxembourg, craint ainsi que «le nombre record de 918 faillites par année puisse être atteint, voire dépassé». Les secteurs les plus fragiles, selon les chiffres transmis par les tribunaux, sont les services, avec 278 faillites au premier semestre (+77% par rapport à l’année 2010), et le commerce, avec 124 sociétés. Pavillon maritime

Le Roude Léiw bien vu Publié le 30.06.2011

Le Grand-Duché n’a toujours pas de côte. Mais le pavillon maritime luxembourgeois a la cote. Dans un communiqué diffusé ce jeudi

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Photo: Fonds Belval

Votre initiative ne concurrence-t-elle pas directement celles de l’accélérateur d’entreprises Plug and Play et du gouvernement, annoncées fin juin? Le secteur ICT ne gagnerait-il pas à mieux coordonner son action? «Nous sommes dans un monde libre. Mais de toute façon, ce sont deux visions différentes. Ce que nous envisageons notamment, c’est de travailler avec des réseaux de venture capitalists et d’offrir douze mois gratuits, alors que Plug and Play facture ses services dès le premier jour. Plug and Play héberge par ailleurs des start-up, qui viennent juste de définir leur business plan et qui sont encore dépourvues de financements. Nous voulons entrer plus tardivement dans le cycle de vie des entreprises. Nous sommes donc complémentaires. Cela dit, nous étudions la possibilité de nous rapprocher de Plug and Play, comme d’autres réseaux d’ailleurs.»

30 juin, le Cluster maritime se félicite que «deux autorités indépendantes internationales, le Mémo­randum d’Entente de Paris sur le Contrôle des Navires par l’Etat du Port (MoU de Paris) et le corps des garde-côtes des EtatsUnis (USCG), aient reconnu une nouvelle fois le sérieux et la qualité du pavillon luxembourgeois». Selon le MoU de Paris, qui diligente quelque 24.000 inspections annuelles de registres maritimes, les navires sous pavillon grandducal restent en bonne place sur la liste blanche, vu le très faible taux de manquements constatés. Quant aux garde-côtes américains, ils distinguent, dans leur rapport annuel et selon les termes rapportés par le cluster luxembourgeois , «l’engagement vers l’excellence de l’administration maritime luxembourgeoise, qui serait éligible au prestigieux label QualShip21 si les navires luxembourgeois s’arrêtaient plus fréquemment dans les ports états-uniens». Le pavillon luxembourgeois, le célèbre lion rouge (Roude Léiw), flotte depuis 20 ans sur des cargos, navires de dragage et autres transports de passagers. 210 navires sont recensés et le secteur concerne 320 entreprises maritimes «effectivement implantées sur le sol luxembourgeois», insiste le Commissariat aux Affaires maritimes, sous tutelle du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur.

La Maison de l’Innovation, qui regroupera des départements et unités du CRP Henri Tudor et de l’Université du Luxembourg, hébergera quelque 350 personnes. paperjam  | Septembre-Octobre 2011 | économie & finance

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27 actualité Total Luxembourg

Passer de l’autre côté de l’écran Acteur important dans un secteur prolifique, le pétrolier multi-métiers développe son réseau. Il envisage même de servir les voitures vertes.

«Il y aura un resserrement, mais le Luxembourg restera compétitif. Personne n’imagine la fin du système»

Alain Ducat (texte), Charles Caratini (photo)

Total est dans le secteur pétrolier luxembourgeois depuis plus de 70 ans. Et bien au-delà des pompes, la multinationale y est, à l’évidence, un gros opérateur. Pierre Duhot, arrivé comme directeur général de Total Luxembourg en 2009, avoue avoir découvert «une structure dynamique dans un marché atypique». Sa feuille de route? Renforcer le statut d’acteur de proximité. «Notre ancrage est indispensable au service que l’on doit à chaque type de clientèle: particuliers, entreprises, secteur public», résume-t-il. Total Luxembourg accompagne le service de tous les carburants (de l’essence au kérosène du Findel en passant par le fuel domestique), le gaz, les lubrifiants, le bitume… «Nous devons être le seul pétrolier qui a maintenu tous ses métiers ici.» Une cinquantaine de personnes, au siège de Gasperich et au centre logistique de Wiltz, gèrent le réseau en développement perpétuel. Total vient de lancer deux nouvelles stations (à Rumelange), reprises à un concurrent, une autre va émerger à Remich début octobre… Cela fera 43 stations, la majorité aux mains de «franchisés». Mais 19 sont exploitées via Motorway Luxembourg, filiale à 100%. Cela fait 250 collaborateurs de plus. Dont

60 à 80 rien que sur l’aire autoroutière de Wasserbillig, le plus gros débit du groupe… Le «tanktourismus» n’y est pas étranger. «Celui qui dispose d’un bon emplacement frontalier peut être le roi du pétrole! C’est une situation assez unique.» Effet garanti. A long terme? «Le marché est très concurrentiel, et même tendu. Les prix sont plafonnés, le contrat-programme laisse des marges inchangées depuis 2005, alors que les coûts, eux, ont été indexés.» Chaque marque doit donc se différencier sur les services et la fidélisation. Et s’accrocher à la conviction que le paysage n’évoluera pas de manière spectaculaire dans les années à venir. «Vis-à-vis des obligations européennes, il y aura un resserrement, mais le Luxembourg restera compétitif. Personne n’imagine la fin du système. Rien qu’en recettes fiscales sur le carburant, le secteur rapporte un milliard d’euros par an à l’Etat.»

Investir encore, prudemment mais résolument Le pétrolier enregistre des taux de croissance de 3 et 8% sur l’essence et le diesel. Il table sur «une forte croissance des volumes en 2012» et, «prudem-

Pierre Duhot (Total Luxembourg)

ment mais résolument», continue d’investir au Luxembourg, où il sent des perspectives nouvelles. La voiture verte en fait partie. Total participe à la plate-forme «elektro-mobiliteit» (autour du CRP Henri Tudor et d’Enovos, elle rassemble des acteurs publics et privés) et planche sur un réseau de bornes de recharge rapide pour les véhicules électriques. Un paradoxe? «Total est un des plus gros investisseurs dans les énergies alternatives, plaide le directeur de l’entité luxembourgeoise. Notre métier premier est de fournir de l’énergie. Il faut se lancer pour créer un marché. Et assurer le service.» Car si la voiture électrique est la deuxième ou troisième du ménage, il faut garder (ou attirer) les premières, qui roulent aux classiques. Même s’il n’est pas simple de trouver les endroits ad hoc où placer les fameuses bornes dans une aire de service existante – questions de localisation, de sécurité, de trafic…–, Total, déjà présent sur ce segment en Belgique et aux Pays-Bas, «espère les premiers investissements concrets au Luxembourg en 2012». Cela étant, la marque sait qu’elle n’est pas la première en termes de notoriété spontanée. Cet automne, elle s’offre un rafraîchissement de site Internet et un marketing misant sur les compétences de ses gens. «Nous avons été trop modestes jusqu’ici, note Pierre Duhot. Nous avons des produits, des services B2B et B2C, 30.000 cartes assistance luxembourgeoises…» Alors Total ne veut rien laisser au hasard. Et estime qu’il est temps de passer de l’autre côté du miroir, à défaut de crever l’écran.

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Confédération Luxembourgeoise du Commerce

Dynamique de concertation, logique d’action Pas de révolution, mais de l’évolution: le président Kneip, fraîchement élu, veut du souffle au cœur des fédérations, des balises pour réfléchir et du dialogue pour avancer.

Alain Ducat (texte), Andrés Lejona, David Laurent/Wide (photos)

Gary Kneip a été élu président le 2 juillet dernier: voici le remuant entrepreneur à la tête de la Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC), à laquelle il entend transmettre son enthousiasme communicatif. «Je crois à l’action commune, qui va au-delà du lobbying, confie-t-il. Avec la CLC, on a aussi l’obligation d’initier et d’encourager des mouvements, en faveur d’une ville, d’une région, d’un secteur. J’aimerais apporter ma modeste contribution à cet édifice, insuffler un esprit encore plus dynamique.» N’étant pas le genre d’homme à échafauder des plans sur la comète sans avoir des biscuits dans sa musette, il attaque la rentrée avec un plan de bataille. Le directeur de la CLC, Thierry Nothum, en pilier de la maison, fait manifestement plus que simplement le mettre en œuvre «Nous faisons les premiers pas d’une démarche de proximité renouvelée, admet-il. Nous voulons coller au plus près des aspirations de nos membres.» Gary Kneip a, d’emblée, souhaité lancer une enquête pour connaître mieux les besoins, les attentes et les critiques des affiliés: «La CLC génère sa propre dynamique, mais on ne peut pas prendre le risque de négliger les souhaits du terrain, qui fait notre richesse.» Une première ébauche de questionnaire est sur la table, avec des idées et des objectifs: analyser la qualité des relations entre les membres et la confédération, hiérarchiser les préoccupations des professionnels, cibler des sujets et domaines à développer… «Nous voulons une enquête solide,

précise Thierry Nothum. Il ne s’agit pas de sortir une rétrospective, mais de se projeter dans le moyen et le long terme»… Dans le registre prospectif, il faut dès lors définir des priorités, communément dégagées, entre, par exemple - pas complètement fortuit -, militer pour l’arrêt de l’indexation automatique ou pour une vraie simplification administrative immédiatement profitable au monde de l’entreprise à taille humaine…

Pôles de compétences «On doit retrouver le sens de la fédération, martèle le président Kneip. La base, ce sont les différentes fédérations qui constituent la CLC. On s’est donné des rendez-vous, pour rassembler les fédérations, par secteur ou par thème. On n’a pas d’obligation de résultats, mais on a l’obligation d’essayer.» Comme d’autres, ce volet fait l’objet d’échanges continus, malgré le va-et-vient des congés de l’été, entre le président et le directeur, tête et jambes semblant faire corps sur les moyens. «Il y a des besoins spécifiques à l’un ou l’autre secteur, et des besoins transversaux, des tendances lourdes qui préoccupent tout le monde», résume Thierry Nothum. La CLC va prolonger et sans doute développer le système des forums, installer une sorte de réseau de forums même, pour partager les expériences, partir de réflexions internes et les éclairer par des avis d’experts notamment. Le directeur cite en exemple le forum des ressources humaines, «qui fonctionne bien et qui fédère les préoccu-

pations, autour de thèmes comme la médiation d’entreprise, le mobbing ou l’apprentissage.» Et il voit des extensions de formule, sur des sujets de gestion financière ou liés aux besoins en matière de marketing et de communication. «Il faut communiquer, en interne et vers l’extérieur, tout le monde en est plus ou moins conscient. Mais il ne faut pas se tromper dans les messages, dans les moyens, dans les publics, souligne M. Nothum. Les évolutions sociologiques et technologiques, les outils, comme les réseaux sociaux, ont fondamentalement changé la donne… Voilà un thème fédérateur, donnant matière à un forum riche et, surtout, utile au plus grand nombre.» La CLC entend donc accroître sa fonction de veille et, par une réflexion globale, développer ce que son duo de leader nomme des «matrices cohérentes». «On doit regarder au-delà des structures classiques», souligne Gary Kneip. Ainsi, si l’on discute de l’ouverture des magasins, «il ne faut pas oublier qu’ouvrir jusque 20 heures le samedi n’est pas juste une question sociologique ou syn­ dicale, pointe malicieusement Thierry Nothum, mais une réflexion globale à mener. On ne peut pas faire l’économie, par exemple, d’adapter les transports en commun à l’offre commerciale.» Briseur de tabous et de carcans, Gary Kneip propose de discuter de l’après 2015 et de la vie après la TVA de papa, de l’accentuation du ­e-commerce local ou de la redynamisation des centres urbains. «Le dialogue est la clé de tout. Nous pouvons aider les unions commerciales, les accompagner. Dans certaines villes, des associations et des city managers font un travail remarquable. On peut encoura-

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ger davantage de concertation entre les villes, qui n’ont rien à gagner à se faire concurrence. C’est un enjeu majeur. On doit intensifier aussi le dialogue avec nos homologues de la Grande Région, une voie sur laquelle la CLC s’est déjà bien engagée.» Thierry Nothum prolonge l’idée, évoque une notion de «country manager» qui pourrait faire office de clin d’œil au monde politique. «Le hasard fait parfois bien les choses, mais pas toujours, plaide-t-il. On peut, dans un bon équilibre entre liberté de commerce et concurrence saine, apporter une influence sur une offre cohérente et complète.» Et, pour illustrer la pensée globale qui, selon lui, fait parfois défaut là où elle pourrait faire florès, il cite l’exemple de l’autoroute vers Sarrebruck: «Personne n’a pensé plus loin que la construction d’une route. A part une station-service, l’usager ne rencontre pas la moindre offre commerciale. Jusqu’à la frontière, où les Allemands ont développé Perl.»

Séparation des pouvoirs Un axe majeur de la volonté du président Kneip est de jouer les synergies à chaque occasion, et de corréler la réflexion à l’action. Il souhaite ainsi réorganiser bon nombre de choses dans la façon de penser même de la CLC. Toujours aux fins de coller au plus près de la réalité. «Les services, un des trois piliers majeurs de la CLC, peuvent être fragmentés, pour réduire le spectre, trop large. La construction et l’IT, ce ne sont pas les mêmes métiers.» Thierry Nothum acquiesce et, tout en appuyant sur le fait

qu’il faut éviter la subdivision confinant à l’éclate«Aucun acteur ment ingérable, il rappelle la réorganisation, en pôles de compétences, pour affiner la notion de de la CLC ne devrait avoir «services», effectivement un brin fourre-tout. Il un mandat politique. pourrait dès lors se profiler des pôles, centrés sur la Je veux une séparation claire» santé ou sur la construction, par exemple. Gary Kneip (CLC) «Un plan d’action existe. Dès la rentrée, on veut avancer d’un pas ferme»: lorsque Gary Kneip annonce cette couleur-là, il a, semble-t-il, toute une palette prête à l’emploi, et il ne parle pas d’un simple coup de pinceau cosmétique. Il pense notamment organisation, statuts, efficacité accrue et éthique de travail. «Statutairement, le conseil }  30 paperjam  | Septembre-Octobre 2011 | économie & finance

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«Le monolithisme n’est pas sain. Dans tous les domaines, il faut des contrepoids»

Thierry Nothum (CLC)

Transports

Logistique, mobilité et prospective Le pôle de compétence logistique et mobilité, dont les transports ne sont qu’un maillon, fait partie des ancrages forts de la CLC face aux défis du futur proche. «La logistique est évidemment un secteur prioritaire», appuie le président Gary Kneip. Ce thème tient particulièrement à cœur du directeur Thierry Nothum aussi, lui qui préside avec passion le groupe de réflexion stratégique du cluster logistique: «La valeur ajoutée de la logistique est pour deux tiers imma­ térielle. C’est une mise en réseau intelli­ gente. Nous nous projetons à l’horizon 2020, dans une démarche prospective qui intègre tous les moyens de trans­ port.» Plus que jamais multimodale, technologique, stratégique, la logistique, qui cultive comme unité le rapport temps/coût plus que l’unité kilométrique, ne peut fonctionner s’il y a le moindre chaînon faible. «Un camion de fleurs qui amène au fleu­ riste, un jour sur deux, des plantes défraî­ chies, n’a pas d’intérêt», parabolise Thierry Nothum. Pour lui, tout est lié, le just in time, les besoins et les moyens afférents, l’environnement, l’aménagement du territoire, la fiscalité, les critères sociaux… «Il y a quantité de choses à gérer et à penser dans la supply chain. Il faut être cohérent, réfléchir maintenant, investir en conséquence. Cela doit se marquer jusque dans le budget de l’Etat.» Un discours militant? «C’est la valeur ajoutée d’une organisation profession­ nelle comme la nôtre, qui n’est pas là pour une guerre des tranchées, mais pour être un élément fédérateur, un acteur clé du développement socio­ économique.» A. D.

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{ d’administration doit se réunir quatre fois. Mais on

peut programmer six ou sept réunions, si l’actualité le demande. J’aimerais impliquer encore davantage les administrateurs, les rendre plus réactifs, nous apporter à tous des éclairages selon les circonstances, le cas échéant avec l’aide d’experts.» Très friand de la mise noir sur blanc des valeurs communes, le président plaide pour que «tout soit clair et transparent pour tout le monde, notifié sur une charte. Je veux, surtout, une séparation claire: aucun acteur de la CLC ne devrait avoir un mandat politique. On peut discuter du niveau de responsabilité. Mais un poste politique, exposé, ce n’est pas compatible. Quand on est en tripartite, on ne peut pas être assis entre deux camps.» Le discours ne

manque pas de résonner dans l’actualité. Et, quand on lui demande de commenter cette idée de séparation de pouvoirs, Thierry Nothum, en directeur garant des équilibres, opine sans ostentation: «Cela aurait le mérite de clarifier les choses, même si on n’a pas attendu cette volonté présidentielle pour avoir cette réflexion dans la maison, sourit-il. C’est une question d’éthique, plus encore de crédibilité et de confiance élémentaire. Je me suis engagé vis-à-vis de mon employeur à ne pas exercer en politique. Je pense, de fait, que le monolithisme n’est pas sain. Dans tous les domaines. Il faut des contrepoids.» Et, pour le rôle de l’alternative crédible, les hommes forts de la CLC sont plus que jamais inscrits au casting.

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e,

Gary Kneip

Actif sur plus d’un front socio-économique, l’homme de SecureIT commente, sans complaisance, ce qui l’entoure. Notamment le petit monde des datacenters au Luxembourg.

«L’éthique doit être la clé de la maturité» paperjam  | Septembre-Octobre 2011 | économie & finance

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«Je crois que l’on gagne toujours à se remettre en question, à poser les choses clairement, à s’engager sur un code» Gary Kneip

legende xxxxx xxxxxx xxxxxx xxxx xxxx xxxxxxx xxxxx xxxxxx xxxxxx xxxx xxxx xxxxxxx xxxxx xxxxxx xxxxxx xxxx.

Alain Ducat (interview), Andrés Lejona (photo)

M. Kneip, vous êtes un peu sur tous les fronts, à la Confédération luxembourgeoise du commer­­c­e (CLC), au Conseil économique et social (CES)… Vous êtes un porte-parole de la communauté ICT aussi. Quelle vision avez-vous de ce marché de pointe? «Ce marché, au Luxembourg, n’est pas encore à maturité selon moi. Il y a un tissu, sur lequel s’appuie un pan de l’évolution économique du pays. Mais il pèche par une sorte de déséquilibre. On ne peut que constater qu’il y a un dominant (l’Entreprise des P&T, ndlr.), qui a pour lui un

actionnariat fort, une histoire et des moyens, et des challengers. De mon point de vue, la situation serait d’autant plus saine avec une domination non écrasante, de type fédératrice. L’influence politique devrait encore faire comprendre que l’acteur fort doit aider. Le schéma global n’est pas assez pensé. Je dirais que la situation créée, avec l’infrastructure, les datacenters et le système qui gravite autour, est à la fois agréable et relativement superflue. Je veux dire par là que la barrière d’entrée des acteurs a été abaissée. Si l’Etat construit un supermarché vide et invite tout le monde à venir s’établir, à des tarifs égaux pour tout le monde, c’est bien. Mais c’est aussi dangereux pour les anciens acteurs. L’Etat serait donc trop présent? Le modèle libéralisé d’autres pays vous semble-t-il plus sain? «Je pense qu’un système à la belge ou à la française serait plus intéressant: un opérateur historique d’inspiration publique, qui garde la main sur les infrastructures, et des opérateurs privés qui fonctionnent, avec leurs critères, dans un marché ouvert et libre. Ici, dans certains dossiers, on a affaire à deux opérateurs étatiques qui, d’une certaine manière, se font concurrence. La situation est fragile, entre eBRC, qui est entièrement consolidée au sein de l’Entreprise des P&T, et LuxConnect, face à des acteurs qui doivent dégager une marge économique. Tant que l’on reste sur le marché national, c’est tenable. Mais, à l’international, on n’est pas assez compétitifs. Je crois que si les opérateurs alternatifs et les acteurs privés avaient été davantage encouragés, le Luxembourg serait plus compétitif. Le système du datacenter, livré coquille clé sur porte, n’est pas mauvais. LuxConnect a fait un travail remarquable. Mais cette entreprise n’était pas dans le métier à la base et il a fallu vivre avec. Il ne s’agit ni de cracher dans la soupe, ni de remettre en cause la qualité des infrastructures. Toutefois, au-delà de la forme, il reste une question de compétitivité du pays par rapport à des centres comme Francfort ou Londres, qui avancent aussi. Quelle serait la solution, selon vous? «On n’a pas encore assez la culture de la discussion. Sur ce marché, je pense qu’on a besoin d’une charte d’éthique, d’un code de conduite. La question fondamentale est: comment je me comporte par rapport à un marché international? Cela veut dire qu’il faut s’en-

tendre. Pas question d’un cartel, évidemment. Mais il faut pouvoir tirer parti d’une prospection internationale, avec de nouveaux arrivants solides et entre acteurs fair-play. On ne doit pas être dans un marché de dupes. Je vois mieux une formule de partenaires, où chacun a tout à gagner. Une charte permettrait sans doute un travail en réseau productif, plus efficace qu’un marché immature où tout le monde fait un peu de tout. Personnellement, je voudrais pouvoir travailler en bonne intelligence avec tout le monde, sans crainte. Si je prends le cas de mon entreprise, SecureIT, nous avons l’expérience des datacenters et des besoins spécifiques de gros clients. On ne se bat pas sur le terrain des PME, qui est intéressant, mais qu’on laisse à d’autres. Vous parlez d’une sorte de concurrence déloyale au fond? «Pour ce genre de propos, il faudrait pouvoir amener un dossier étayé par des arguments irréfutables devant le Conseil de la concurrence pour qu’il brandisse son lourd marteau! On n’en est pas là… Mais je constate des distorsions de fait. Quand vous avez 0% de marge et qu’un prospect vous annonce que vous êtes 45% trop cher, il y a un souci. Le marché ne peut pas être bradé. Cela donne des signes déroutants aux prospects, or l’incertitude est néfaste. Ce serait à l’opposé de ce qu’on veut faire pour le positionnement international du pays. Je plaide donc pour une charte qui permettrait à chacun de s’engager en acteur responsable. Concrètement, comment faire pour atteindre les objectifs d’un marché plus mature, plus lisible à l’international? «Cela doit venir du terrain. Avec Luxembourg for ICT, il y a une fondation solide. Cela ne peut pas venir, en soi, du politique, ou alors dans le rôle du facilitateur. Le politique pourrait agir aussi via son rôle législatif, indispensable pour donner des bases et des jalons transparents. Les réflexions sur le cloud vont dans ce sens. Il le faut d’ailleurs, sans quoi on va vers des difficultés. Nous devons, de fait, pouvoir fournir des garanties légales et technologiques pour garder un avantage concurrentiel, et donner une bonne réponse à la question du positionnement du Luxembourg par rapport à l’environnement mondial. La communauté ICT peut contribuer, se doter de règles. Des normes communes seraient intéressantes aussi. Globalement, dans notre industrie, on manque de références. Il y a bien des standards }  34

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{ internationaux, mais ils sont vastes, parfois flous.

Or on ne compare pas que des prix. Quant au prix justement, pour éviter les distorsions, un référentiel moyen ne serait pas superflu. Sur le marché national, et une fois de plus en réfutant toute idée de cartel, je verrais bien une sorte de régulateur, une instance de contrôle ou d’arbitrage, un interlocuteur pour le secteur. La transparence permettrait d’obtenir ce référentiel moyen et raisonnable sur les prix, de sorte que chacun puisse décider, selon ses modèles et ses marges, s’il veut se positionner sur ou sous la moyenne. Cela existe ailleurs, cela ferait du sens ici, et cela pourrait amener une maturité sur le marché. Ce serait bénéfique pour tout le monde si l’initiative était volontaire et si tout le monde y adhérait. Vous parlez beaucoup de transparence et d’éthique. Vous en parlez dans d’autres dos-

siers qui vous tiennent à cœur, y compris dans des instances comme la CLC ou au CES. Ce sont des fondamentaux pour vous? «Je crois que l’on gagne toujours à se remettre en question, à poser les choses clairement, à s’engager sur un code. De mon expérience professionnelle, je retiens notamment que l’engagement et le dialogue fonctionnent et peuvent être contagieux. J’ai travaillé dans l’enseignement sans me considérer comme un pédagogue. J’ai mis mes compétences au service de grandes sociétés, comme Digital, puis je me suis mis à mon compte. En 2013, je serai dirigeant d’entreprise depuis 20 ans. Cela ne me rend pas meilleur que les autres, mais je pense avoir le sens du combat que je crois juste. Le combat, on ne le mène jamais seul. Les fédérations m’attirent, parce que je crois à l’action commune et aux organes rassembleurs. J’ai poussé à l’émergence des opérateurs alternatifs dans l’ICT du pays.

J’ai milité pour le concept de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et la mise noir sur blanc des valeurs et critères de la RSE a fait naître un label luxembourgeois. Une première européenne. Je fonctionne beaucoup à la passion, y compris dans mes combats personnels. Je suis notamment actif sur une plate-forme qui lutte contre tous types d’abus envers les enfants. Là aussi, nous préparons une charte applicable à tous ceux qui, dans l’espace professionnel ou associatif par exemple, côtoient des enfants. En toutes choses, j’essaie d’être honnête avec moi-même et de prôner la transparence. On peut utiliser sa visibilité personnelle pour donner de la visibilité aux autres aussi. Je suis un patron, à la tête d’une PME de huit personnes. Je suis convaincu que l’on peut faire bouger les choses, toujours. Mais il faut pouvoir bien s’entourer et se montrer têtu.»

«Si on maintient le modèle actuel, le système de pensions est intenable à terme. On doit pouvoir en discuter»

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Gary Kneip

Conseil économique et social

Dialogue social intelligent cherche modèle Gary Kneip s’engage. Sur des fronts multiples, qu’il estime complémentaires, voire nécessaires à son équilibre. «Je n’ai pas trouvé d’opposition entre mes intérêts professionnels et mon intérêt pour faire avancer une série de causes et de questions, résume-t-il. Au contraire, tout se nourrit. Et l’influence que vous pouvez gagner d’un côté rejaillit positivement de l’autre.» L’homme est notamment attaché au Conseil économique et social (CES). Il en est un des vice-présidents (l’autre étant le président sortant, Serge Allegrezza, directeur du Statec et de l’Observatoire de la compétitivité), ce qui doit l’amener à la présidence en 2013, pour succéder à André Roeltgen. «Le patronat tient au dialogue social, commente Gary Kneip. J’ajoute: au dialogue social intelligent, entre partenaires qui doivent être respectueux des moyens et des limites des uns et des autres.» Volontiers critique, ascendant constructif, sur les «résultats» du CES - à l’arrêt total depuis des mois -, M. Kneip note: «Il fallait dire stop. On ne peut pas progresser si, dès qu’un chiffre est sur la table, il est contesté ou déclaré suspect.»

Pour lui, tous les modèles socio-économiques sont discutables et amendables, pour autant que les référentiels soient communs et que les projections soient réalistes. «Prenons les pensions: si l’option de base est qu’on ne peut rien changer au modèle et aux acquis, le système est intenable à terme. On doit pouvoir en discuter. De ça et d’un tas d’autres choses. Mais il faut le faire avec la raison et avec une vision.» Gary Kneip a des idées et ne les camoufle pas. «L’avis du CES ne peut pas être purement technique. On doit réfléchir selon divers horizons, s’entendre sur ce que l’on veut pour 2020 ou 2050, en termes d’emplois, de population, de qualité de vie. Une fois fixés des objectifs communs et raisonnables, on doit réfléchir à comment y arriver.» Gary Kneip martèle son crédo: le CES doit être un vrai lieu de débat, un véritable instrument de politique, qui ne se limite pas à l’usage des politiciens ou ne se résume pas à une gestion par sauts de puce. «Dans ses derniers balbutiements, le CES a discuté sur des virgules. C’était de la perte de temps. Je pense que l’on va pouvoir avancer, mais on ne peut le faire que si l’on a des repères communs.» A. D.

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36 actualité Trois questions à Silvano Vidale

«Le design en vitrine»

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Présentation de la saison 3 de la communauté Design Friends, par son président.

Silvano Vidale (Design Friends): «Il y a tellement de déclinaisons et de potentialités du design qui ne sont pas encore utilisées au Luxembourg!»

Interview par Alain Ducat, publiée le 01.07.2011 Monsieur Vidale, que représente la communauté Design Friends aujourd’hui? Comment évolue-t-elle? «C’est effectivement une communauté, plus qu’une association. Nous souhaitons non seulement promouvoir le design mais aussi ouvrir les horizons, de nos membres, comme du grand public. Nous organisons des conférences, des ateliers, des excursions, pour présenter les multiples facettes du design et de ses applications: graphisme, illustration, photo, packaging, image de produits, médias… Nous sommes environ 200 membres à l’issue de notre deuxième année et nous sommes ouverts à toutes les personnes qui s’intéressent aux métiers du design, pas seulement les professionnels. Nous sommes particulièrement ouverts aux étudiants et nous souhaitons leur donner un coup de pouce, leur apporter une visibilité. Quels seront les temps forts ou les nouveautés de la saison 3? «Précisément, nous allons accentuer l’élargissement des horizons, en présentant encore d’autres aspects du design, peu utilisés au Luxembourg, comme le design dans la mode, le publishing design ou encore le sound design. Ce dernier devient quelque chose de très demandé dans le marketing et la communication des marques: un logo sonore, une virgule musicale dans un spot radio par exemple, qui donne tout de suite la couleur du produit. Tout le monde connaît l’exemple de la sonnerie de téléphone Nokia Tune, immédiatement reconnaissable et que l’on identifie d’emblée à la marque. Nous allons aussi mener une campagne avec la complicité d’Indoor Media. Nous avons fait réaliser six cartes par autant d’illustrateurs différents, dont deux étudiants. C’est un beau travail, qui donne une idée de ce qui se fait au Luxembourg aujourd’hui en cette matière. On trouvera donc ces illustrations dans tous les endroits du pays desservis par le réseau de cartes publicitaires Indoor Media, notamment les cafés, les restaurants. Votre site Internet (www.designfriends.lu) est tout neuf. Qu’y trouve-t-on? «Nous avons souhaité qu’il soit une vitrine pour nos métiers et les talents émergents. Le nouveau site est graphiquement plus élaboré, très visuel. Autre nouveauté, les portfolios sont spécialement ouverts aux étudiants. Nous pouvons les publier en ligne et donner ainsi un bel élan à ces talents. Cela fait partie de notre mission. Le design, c’est important. Il y a tellement de déclinaisons et de potentialités qui ne sont pas encore utilisées par les marques ou les produits au Luxembourg!»

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Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design

L’édition 2012 est lancée Publié le 30.06.2011

Les inscriptions au Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design 2012 sont ouvertes. L’ambition de ce grand prix, parrainé par Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, est d’identifier, de faire connaître et de récompenser les meilleures pratiques dans leurs domaines respectifs: campagnes de communication, événements, design, packaging, identités visuelles, opérations en ligne ou mobiles, street marketing… Les inscriptions se font en ligne sur http://grandprix.paperjam.lu/ communication jusqu’au 10 octobre. Le 14 décembre 2011, un premier événement au CarréRotondes dévoilera les projets recevant le label «Best Of 2011». La soirée finale qui récompensera les 10 meilleurs projets se déroulera le 15 février 2012, lors de l’Awards Night 2012 organisée en partenariat avec RTL. A cette occasion seront également remis les «RTL Media Awards» (meilleur spot radio, meilleure annonce TV/ cinéma, meilleure campagne Internet et un prix «toutes catégories confondues»).

Photo: ACL

«Mon objectif est de donner une nouvelle impulsion à l’ACL» Yves Wagner, nouveau président de l’Automobile Club Luxembourg

pellation officielle et le surnom officieux, bien qu’historique. Les missions de l’institut ont été élargies conformément aux exigences européennes qui veulent que convergent vers Eurostat des données homogènes en termes de recensement de population, de logements, de comptes financiers, d’études environnementales, etc. La centralisation des statistiques sera effectuée en respectant le principe de subsidiarité d’abord, mais aussi et surtout d’économie par le recours aux données administratives, notamment avec la création, en 2012, de la Centrale des bilans et du Comité des statistiques publiques. Numericable

Statistiques

Le Statec devient l’Insee Publié le 01.07.2011

Il ne faudra pas confondre l’Insee… et l’Insee. La Chambre des députés a voté ce jeudi la loi portant sur la réorganisation du Statec, qui devient du même coup l’Institut national de la statistique et des études économiques, soit l’Insee… punkt lu. Il sera important de le préciser. Car en prenant la voie de l’harmonisation européenne en matière d’autorités statistiques nationales, comme demandé par un règlement communautaire, le législateur n’y est pas allé avec le dos de la cuillère et a choisi d’opter pour la même appellation que son voisin français. Même si, à l’office statistique, on assure que «l’acronyme Statec sera préservé», il ne sera pas aisé de faire cohabiter à long terme l’ap-

Changement de propriétaire Publié le 01.07.2011

Le câblo-opérateur Numeri­ cable Belgique/Luxembourg a été racheté par un consortium d’investisseurs piloté par la société luxembourgeoise Deficom Telecom, en association avec la société de private equity française Apax Partners. (lire aussi l’interview de Pascal Dormal, directeur général de Numericable, président de Deficom, en page 38)

Profil

Yves Wagner ambitieux Publié le 04.07.2011

Yves Wagner vient de succéder à Jean Hoffeld à la présidence

de l’Automobile Club Luxembourg (ACL) dont il était vice-président depuis 2002. Docteur en sciences économiques et administrateur indépendant de sociétés financières, il a aussi été pilote pendant 20 ans. Il a, du reste, été président de la commission sportive de l’ACL. Il se trouve désormais à la tête de la plus grande association du pays (forte de 165.000 membres) qui emploie 130 salariés. «L’ACL exerce une activité commerciale importante au travers de ACL Services. Mon objectif est de donner une nouvelle impulsion à l’entreprise pour qu’elle devienne ‘best in class’, sur le plan tant de la gouvernance que technique (informatique, comptabilité)», a-t-il expliqué à paperjam.lu. Profil

Ernst Wilhelm Contzen, président… Publié le 04.07.2011

Déjà président de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL), Ernst Wilhelm Contzen est désormais, aussi, président de la Fédération des professionnels du secteur financier, Luxembourg (Profil). Il a été, à l’unanimité, élu pour succéder à Claude Kremer, le désormais ex-président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Marc Saluzzi, le nouveau président de l’Alfi, et Pierre Gramegna, directeur général de la Chambre de Commerce, occuperont les postes de vice-présidents de Profil. Suite en page

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38 actualité

Trois questions à Pascal Dormal

«Etre un acteur local» Un consortium associant des sociétés d’investissement française, belge et luxembourgeoise vient de reprendre les activités du câbloopérateur Numericable en Belgique et au Luxembourg. Le nouveau directeur général fait le point.

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CLC

… Gary Kneip aussi Photo: Numericable

Publié le 04.07.2011

Les 21 membres du conseil d’administration de la Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC) ont élu en leur sein un nouveau président ainsi que trois vice-présidents. C’est désormais Gary Kneip qui occupe cette fonction de président, succédant à Michel Rodenbourg. Il sera épaulé par trois vice-présidents: Marianne Welter, Laurent Schonckert et Bob Walté. (lire notre article page 28)

Pascal Dormal (Numericable Luxembourg): «Nous avons connu une très forte croissance, à deux chiffres.»

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 05.07.2011 Monsieur Dormal, quels sont les enjeux de cette transaction pour Numericable Luxembourg? «La nouvelle société est investie par des actionnaires plus locaux et spécialisés dans le câble et les télécoms, à savoir Apax Partners, Deficom et Altice, cette dernière étant basée au Luxembourg. Auparavant, l’entité luxembourgeoise était dirigée depuis le nord-est de la France. Jusqu’à peu responsable de l’activité en Belgique, je peux témoigner de l’évolution positive de la société. Nous avons connu une très forte croissance, à deux chiffres, notamment au niveau des revenus. Pour ce qui relève des tendances, nous constatons une très forte migration vers le ‘triple play’. Dorénavant, 40% des abonnés souscrivent à des offres liant Internet, la télévision et la téléphonie. En outre, la croissance est plus forte en Belgique qu’au Luxembourg (Numericable compte néanmoins quelque 30.000 abonnés et 25% de parts de marché au Grand-Duché, ndlr.).

Luxembourg

Confiance en recul Publié le 04.07.2011

Après trois mois consécutifs de hausse, la confiance des consommateurs recule au mois de juin. Selon la dernière enquête de conjoncture de la Banque centrale du Luxembourg, «toutes les composantes de l’indicateur (de confiance des consommateurs, ndlr.) ont affiché des évolutions défavorables en juin, à l’exception de celle relative à la situation financière des ménages qui s’est stabilisée». Ainsi, cet indicateur de confiance a-t-il perdu 3 points, passant de 9 au mois de mai à 6 pour le mois de juin.

Comment appréhendez-vous le défi de la fragmentation du marché luxembourgeois? «Si on regarde le marché du câble en Europe, nous constatons une consolidation avec l’émergence d’acteurs nationaux. Mais le Luxembourg a échappé à cette tendance et de nombreux petits acteurs locaux coexistent et restent indépendants, ce qui peut paraître anachronique avec la généralisation de la télévision numérique. Notre volonté est donc d’aller vers eux, de leur parler, de travailler à des accords de partenariat. Nous souhaitons collaborer, car nous pensons que le câble doit s’unir pour offrir un meilleur service. En plus, cela contribuerait à jouer le rôle voulu par le gouvernement pour le très haut débit. Quel que soit le promoteur du projet. Nous sommes, ici, en concurrence avec P&T, mais nous sommes nettement moins chers en termes de triple play, soit 20 à 30 euros de moins.»

L’indice LuxX ajusté Publié le 04.07.2011

La révision semestrielle de l’indice de référence LuxX de la Bourse de Luxembourg n’a pas donné lieu à des changements majeurs, puisque sa composition n’a pas été modifiée en tant que telle. En revanche, il a été procédé à un ajustement des poids en fonction du cours de clôture des sociétés concernées, du nombre de titres émis et de leur free-floats respectifs. Le poids de SES a, ainsi, été porté de 20% à 22,32%, alors que celui de ArcelorMittal a été ramené de 20% à 19,62%. Les autres valeurs à plus de 10% sont Aperam (passée de 14,33% à 11,13%), Reinet Investments (de 15,43% à 17,23%) et RTL Group (de 11,02% à 10,95%). Statec

PIB: +4,9% au 1er trimestre Publié le 05.07.2011

Selon les données du Statec, la croissance du PIB en glissement annuel a été de +4,9% à la fin du 1er trimestre 2011. D’un trimestre à l’autre, la hausse a été de 0,1%. Le Statec a également procédé à une révision de ses estimations pour 2010: à la baisse

Visuel: INFPC

Comment expliquer cette différence de croissance? «Elle est due à plusieurs facteurs. Tout d’abord, nous n’offrons pas la même gamme de produits dans les deux pays. La capacité de la bande passante en Belgique atteint les 100Mb. Au Luxembourg, elle n’est pour l’instant que de 30Mb. Mais la principale différence tient au fait que nous avions moins de présence locale au GrandDuché. Nous étions un peu trop gérés depuis la France. Ainsi, dorénavant, pour assurer un ancrage local, nous relocalisons la gestion de la société au Luxembourg. Ce sera même notre marque de fabrique. Nous voulons être un acteur local et nous prévoyons de croître au niveau du personnel. Nous comptons déjà 30 personnes et nous recherchons des collaborateurs spécialisés dans le marketing et la gestion.

Bourse de Luxemboourg

pour les 2e (+5,0% au lieu de +5,3%) et 3e trimestres (+2,3% au lieu de +3,2%), mais à la hausse pour le 4e trimestre (+5,7% au lieu de +4,6%).

INFPC

Offres sur iPhone Publié le 05.07.2011

L’Institut National pour le développement de la Formation Professionnelle Continue (INFPC) a développé une application iPhone/iPad donnant accès au répertoire d’une centaine d’offreurs de formation au Luxembourg, avec des critères de recherche par domaine de formation ou par ordre alphabétique. Le répertoire des offreurs de formation peut être téléchargé sur le portail lifelonglearning.lu en version PDF ou commandé gratuitement en version papier, par email, à l’adresse repertoire@infpc.lu. LCGB

Entreprise en difficulté Publié le 05.07.2011

Le syndicat chrétien LCGB vit des moments délicats. Il doit faire face à une perte qui dépasse le million d’euros. Un plan d’apurement est en cours, qui concerne tout le cadre du syndicat, qui est aussi une véritable entreprise. Les deux premières victimes ont été deux des fidèles serviteurs de la cause, Ali Kaes (secrétaire syndical) et Marc Spautz (secrétaire général), qui cumulent des mandats, notamment de député, au CSV (parti chrétien social), et qui ont été «mis à l’écart» du syndicat. (voir article page 14) Suite en page

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40 actualité

Economie

Krach test dummies L’effondrement des cours d’actions aura un impact négatif sur l’économie luxembourgeoise, et pas seulement sur le secteur financier. Sauf retournement radical de situation, les recettes fiscales devraient se réduire substantiellement et poser la question du maintien de l’impôt de crise. Chacun sera concerné.

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Le krach boursier du mois d’août ne restera pas sans conséquence sur l’économie luxembourgeoise. Il est à la fois révélateur et générateur d’événements économiques globaux, comme locaux. Il révèle d’abord l’inquiétude des investisseurs quant à la crise de la dette souveraine, elle-même creusée par des plans de relance entrepris suite à la crise des subprimes. Il est ensuite exacerbé par des agrégats économiques inquiétants. La quasistagnation du deuxième trimestre en Europe (0,1% en Allemagne et 0% en France) et aux EtatsUnis (0,3%), après un premier trimestre plutôt encourageant, faisait craindre aux investisseurs une récession à double creux. La panique qui s’ensuivit a donc balayé d’un souffle les espoirs entretenus depuis 2009. De fait, une lapalissade trop souvent entendue – «le Luxembourg n’est pas une île» – peut enfin être utilisée à bon escient. La tendance dangereusement baissière des marchés mondiaux entraîne avec elle l’indice LuxX. Il a perdu 12,3% en un mois. Lucide, Christian Descoups, secrétaire général de la Bourse de Luxembourg, traduit: «Nous ne faisons pas la pluie et le beau temps. Nous sommes plutôt un thermomètre.» Et rappelle que la valeur des actions de la petite dizaine de constituants de l’indice ne reflète pas fidèlement les résultats des sociétés cotées, souvent positifs. Ainsi, le krach va générer nombre d’interrogations chez les agents économiques locaux, à commencer par ceux des métiers directement liés aux marchés financiers et sur lesquels la Place mise essentiellement: les banques et les fonds d’investissement. Car les banques européennes ont été les principales victimes de ce glissement de terrain boursier. Leurs actions ont chuté de 25% en 2011. Les françaises s’effondrent de 33% en moyenne et les italiennes de 37%, traduisant ainsi un certain scepticisme quant à leur capacité à produire des profits. A en croire les représentants du Luxembourg bancaire, cependant, les business models privilé-

giés ici, tournant essentiellement autour de la gestion de fortune, seraient relativement épargnés. On ne peut que constater une certaine nervosité chez les professionnels. Par peur que leurs employés n’en disent trop ou voient leurs propos mal interprétés, UBS et la Société Générale ont préféré ne pas s’exprimer sur le thème de la crise. Il est vrai que la banque d’investissement suisse a annoncé la suppression de 3.500 postes dans le monde et que le cours de l’action de la banque française a perdu plus de 50% de sa valeur entre août et septembre… Mais ces évolutions doivent être dissociées des activités menées au Luxembourg.

Le secteur financier en première ligne «Le métier de banque d’investissement ne gagne plus grand-chose, commente Carlo Thill, vice-président de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL). Pour ces banques, la réactivité prime sur l’activité. Elles débauchent dès que les affaires ralentissent. Elles embauchent dès qu’elles reprennent.» La banque universelle française fut, elle, la victime d’une rumeur d’insolvabilité… en sus d’être détentrice d’une grosse quantité de dette souveraine; comme toutes les banques du Vieux Continent, d’ailleurs. Le représentant de l’ABBL ne s’inquiète donc pas des modèles d’affaires choisis conjointement par le gouvernement et les groupes bancaires au Grand-Duché. «Les différents Etats cherchent de l’argent pour renflouer leurs caisses. Mais si le modèle sur lequel se basait le Luxembourg – avec de l’argent non déclaré – est mort, le modèle offshore sophistiqué vers lequel s’oriente la Place représente l’avenir. Les petits avoirs et avoirs moyens non déclarés quittent le pays. De nouvelles grosses fortunes arrivent pour venir structurer leur patrimoine.» Alors, pour Carlo Thill, les établissements de droit luxembourgeois s’inquiètent davantage des surcoûts engendrés par l’inflation réglementaire faisant suite à la crise de 2008, et notamment des

nouveaux ratios de solvabilité rendant le coût du crédit beaucoup plus élevé, influençant par là même le financement de l’économie européenne. Il tempère néanmoins: «L’impact sera moindre qu’en 2008. Mais évidemment, sur une Place qui vit beaucoup de tout ce qui se passe sur les Bourses, avec le private banking notamment, des apports moins élevés avec un taux de commission identique impliquent moins de revenus.» Gilles Roth, député CSV et rapporteur du projet de loi relatif au budget 2012 confirme: «Une chute de 10% de l’Eurostoxx 50 a généralement une répercussion de 0,3% au niveau du PIB au Grand-Duché.» Car le mécanisme vaut aussi pour les fonds d’investissement, dont la taxe d’abonnement nourrit généreusement les caisses de l’Etat. Cet impôt équivalant à un taux annuel de 5 points de base, payable et calculé trimestriellement, sur base de la valeur des fonds sous gestion, va substantiellement chuter en ce troisième trimestre. De plus, du fait des tensions sur les marchés, Camille Thommes, directeur général de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), s’attend à des rachats nets. Ils représentaient en juin une valeur de 5 milliards d’euros. Pour l’industrie, c’est une petite catastrophe, car il s’agit d’une sortie nette d’argent. En revanche, concernant la Bourse de Luxembourg, l’Etat ne prélève pas de droits sur l’évolution des cotations. Il ponctionne indirectement via les revenus que la société anonyme génère. L’aléa moral engendré par la chute des marchés financiers se traduit donc par une baisse de l’emploi. Concernant les banques d’abord, le porte-parole de l’ABBL invite ses membres à la prudence et affirme que la plupart d’entre eux «n’ont pas recommencé à embaucher massivement». Doux euphémisme. L’emploi dans le secteur ne cesse de chuter depuis le 3e trimestre 2008. Il a perdu 4,4%, soit 1.100 emplois nets. Le Statec indique cependant une légère tendance haussière, depuis le premier trimestre 2010, pour l’emploi du secteur financier dans son ensemble. Camille Thommes l’explique: «Les profils très qualifiés en matière de fonds sont très demandés. J’entends que le marché

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Une des deux poignées de la porte de la Bourse de Luxembourg représente un ours, symbole de marché baissier et donc de la conjoncture difficile au sein de laquelle le Grand-Duché compte vendre chèrement sa peau.

bouge de nouveau et on le voit au niveau des mouvements de personnel au sein des Big Fours, ce qui est perçu comme un indicateur de bonne santé de l’industrie.»

Maintien de l’impôt de crise Mais les perspectives de croissance restent globalement obscures pour le secteur financier qui pèse entre 30 et 40% du PIB national, et on cherche un nouveau moteur de croissance dans les autres secteurs économiques. Selon Carlo Thelen, économiste en chef à la Chambre de Commerce, «le reste de l’économie luxembourgeoise ne va pas si mal. Les carnets de commandes sont bien remplis, dans la production et la prestation de services,

dit-il, mais selon une enquête réalisée par nos soins, on constate une attitude hésitante et prudente au sein des entreprises locales.» Les 4% de croissance annuelle prévus par le Statec ne seront vraisemblablement pas atteints. Et le Luxembourg fait face à ses éternels défis. La compétitivité et le financement des retraites. André Birget, directeur chez CapitalatWork et observateur attentif de la conjoncture, explique: «Les secteurs cycliques seront touchés par le ralentissement de l’économie globale. L’industrie sidérurgique et les fournisseurs du secteur automobile seront sous pression en termes de compétitivité à cause de coûts toujours élevés.» Selon l’intéressé, le taux de chômage augmentera inévitablement, sans chuter gravement, mais il ne voit pas «comment imaginer une politique vigoureuse avec si peu de visibilité.

Dans le budget de l’Etat, le financement du chômage pèsera de plus en plus», assène-t-il. Si, au 30 juin, les recettes fiscales semblaient dans les clous avec 5,8 milliards d’euros de cotisations, alors que le budget annuel n’en nécessite que 10 milliards, les perspectives économiques n’incitent pas à l’optimisme. Ainsi, la question du maintien de l’impôt de crise se pose, alors que sa suppression avait été annoncée en juillet dans le cadre de négociations pour la réforme de la fonction publique… et préalablement aux élections municipales prévues en octobre. Ainsi, Christian Descoups «pense qu’on s’achemine vers une politique de rigueur», avec le financement des pensions en point de mire, le projet de loi de réforme étant en cours d’élaboration. Nul doute que la conjoncture pèsera de tout son poids dans les discussions.

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42 actualité

Marc Saluzzi

A la veille de l’édition 2011 de l’Alfi Global Distribution Conference, 20e du nom, le tout nouveau président  de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement entend bien redonner un élan nouveau  à la créativité en termes de produits et de services, afin d’attirer de nouveaux business au Luxembourg.

«Retrouver l’envie d’innover» Jean-Michel Gaudron (interview), Olivier Minaire (photo)

Monsieur Saluzzi, vous avez été élu à la présidence de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement en juin dernier, après dix ans de présence au sein du conseil d’administration. Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer au cours de cette décennie? «C’est surtout au niveau des infrastructures que les choses ont changé. Au début de la présidence de Rafik Fischer, par exemple (entre 1998 et 2001, ndlr.), l’Alfi ne comptait que deux personnes à temps plein. Elles sont désormais une trentaine. Ce qui a aussi clairement changé, c’est l’impact général qu’a le Luxembourg. Longtemps nous avons été l’outsider que personne n’attendait sur un segment de la distribution transfrontalière dont nul n’imaginait l’importance qu’il prendrait. Aujourd’hui, la réputation du centre financier et de l’association est énorme en dehors du pays. Du reste, l’élection de Claude Kremer (le président sortant de l’Alfi, ndlr.) à la présidence de l’Efama (European Fund and Asset Management Association, ndlr.) le confirme. A côté de cela, il y a des choses qui n’ont pas tellement changé, à commencer par bon nombre d’hommes de la première heure qui sont toujours là. Cela apporte un ‘capital expérience’ énorme. De même, l’esprit dans lequel tout le monde travaille est resté le même. Nous sommes tous en compétition, au quotidien, mais nous sommes capables, quelques heures par semaine, de nous mettre tous ensemble autour d’une table pour développer le centre financier. Cela n’existe pratiquement nulle part ailleurs et cela fait évidemment la force du pays, qui compense ainsi sa petite taille et ses moyens limités. Cette capacité de collaboration est remarquable et n’a pas changé malgré la taille de l’association. C’est une réelle marque de fabrique des fonds au Luxembourg. A cela s’ajoute, bien sûr, la coopération des autorités de contrôle et du ministère des Finances. Il faut vraiment voyager ailleurs pour

constater à quel point l’esprit de place est développé et dynamique à Luxembourg. Cet esprit de collaboration représente-t-il, selon vous, la force majeure du secteur des fonds au Luxembourg? «C’est un des piliers fondateurs, assurément. Encore une fois, vu la taille du pays, si nous étions divisés et si nous ne parlions pas d’une seule voix, ce serait une catastrophe. Nous savons que nous sommes sous la loupe des observateurs à chaque instant. Et cette collaboration effective est identifiée en tant que telle par les autorités des pays concurrents qui reconnaissent que si nous avons, pour l’heure, gagné un certain nombre de batailles, c’est grâce à cette logique de place que nous avons mise en œuvre au quotidien. Nous avons récemment rencontré le ministre des Finances, Luc Frieden, et lui-même est demandeur de davantage de collaboration entre les acteurs de la Place et le gouvernement avec ses administrations. Le Luxembourg occupe une position de force sur le marché international. Comment faire en sorte de la consolider? «Le produit Ucits reste notre focus numéro un et fait la réputation de notre centre. Nous représentons en effet près de 30% de l’industrie européenne des Ucits et 75% des fonds transfrontaliers avec une forte exposition en dehors de l’Europe. Mais nous observons, petit à petit, un raidissement des autorités de contrôle étrangères qui commencent à se poser des questions concernant l’évolution du cadre réglementaire depuis l’introduction de Ucits III. C’est notamment le cas en Asie et en Amérique du Sud. Nous affichons une espèce d’instabilité réglementaire qui menace la capacité de pénétration des Ucits en dehors de l’Europe. Il est donc essentiel d’investir dans les efforts de promotion à l’international et de veiller à maintenir au plus haut les standards Ucits. Mais il est également important que la Commission européenne pense désormais à impliquer davantage les autorités étrangères, notamment asiatiques et

sud-américaines, dans les processus d’élaboration de tous ces changements législatifs. Nous devons tendre la main aux autorités étrangères. Il ne s’agit évidemment pas de leur donner un droit de vote, mais au moins d’intégrer leurs vues et avis dans les discussions. Jusqu’à présent, nous débarquons dans ces pays-là avec des textes issus de processus réglementaires qui ont pris plusieurs mois, parfois plusieurs années, et nous voudrions qu’ils y soient acceptés en un claquement de doigts. Cela explique en grande partie le phénomène de raidissement que nous observons en ce moment. Intégrer ces pays dans le processus législatif serait très intéressant. Cela dit, il faut noter que les promoteurs et gestionnaires de fonds non européens font toujours plus confiance à la plate-forme luxembourgeoise. C’est très important pour la réputation de notre centre. Vendre des fonds Ucits à Singapour depuis Luxembourg est une chose. Mais quand une banque de Singapour vient ici pour créer des Ucits destinés, ensuite, à être vendus sur son marché domestique, le message est tout autre. Là, on atteint vraiment le summum de la crédibilité. Le marché nous fait toujours confiance. Il importe de s’assurer que l’environnement politique et réglementaire reste en adéquation. Le niveau d’innovation de la Place luxembourgeoise en matière de fonds suffit-il à asseoir cette position dominante? «Nous avons en effet longtemps été très à la pointe en termes d’innovation. Cela a évidemment permis de soutenir la forte croissance de ces 15 dernières années. Mais nous n’avons guère eu l’occasion de sortir le nez du guidon durant ces dernières années et il faut reconnaître que nous avons peut-être été un peu moins actifs dans ce domaine et que nous n’avons pas eu, en la matière, le même rendement. C’est une envie que nous devons retrouver. Dans la feuille de route qui sera présentée à l’occasion de la conférence de septembre, nous aurons des propositions très claires à ce propos. Nous devons être capables de créer de l’innova-

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«Le marché nous fait toujours confiance»

tion au niveau de nos produits et de nos services grâce à nos compétences afin d’attirer plus de business ici. Dans un contexte particulièrement animé, avec notamment la mise en œuvre de la directive Ucits IV et celle d’AIFMD qui se profile, la conférence de septembre revêt-elle une importance particulière? «D’abord, il s’agit du 20e anniversaire de cette conférence, ce qui n’est pas rien. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de revenir sur tout ce qui s’est passé au cours de ces deux décennies, notamment au travers d’un film et d’un panel historique. Ensuite, pour la première fois, nous élargissons l’organisation de cette conférence, puisqu’en plus de Nicsa (National Investment Company Service Association, ndlr.), avec qui nous travaillons depuis le début, nous accueillons cette année Hong Kong IFA (Investment Fund Association, ndlr.). Cela s’inscrit directement dans la continuité de l’ouverture d’un bureau de représentation de l’Alfi à Hong Kong et de notre volonté de nouer des relations de partenariat avec les associations sœurs dans nos principaux marchés de distribution. Nous avons donc signé l’an dernier un memorandum of understanding qui prévoit notamment une organisation commune pour cette conférence de septembre au Luxembourg, mais aussi pour celle qui se déroulera en octobre à Hong Kong.

Pour ce qui est du contexte en lui-même, il est vrai que nous nous apprêtons à traverser un tsunami réglementaire et que la situation économique et financière générale laisse apparaître beaucoup d’instabilités. Mais dans la sphère financière, il se passe tellement de choses, tout le temps et partout, que l’instant n’est pas plus particulier qu’un autre. Il est juste plus intense. Je me rappelle de la conférence de 2001 qui a eu lieu à peine deux semaines après que les tours se soient effondrées à New York. Ou alors en 2003 en pleine explosion de la bulle Internet. Des crises, nous en avons déjà traversé. Il n’en reste pas moins vrai que celle que nous venons de vivre a laissé des traces profondes dont l’impact direct se retrouve dans cette vague réglementaire sans précédent, alors que l’industrie de la gestion d’actifs n’a pas été la cause de la crise... Nous avons identifié pas moins de 27 évolutions réglementaires et législatives en cours au sein de l’Union européenne. Un des panels consistera à lister 25 de ces évolutions en 25 minutes. Une par minute! Plus généralement, cette conférence sera une excellente occasion pour s’arrêter quelques instants, faire le point sur ce qui a été fait et vers où on se dirige.»

Marc Saluzzi (Alfi)

Express

Marc Saluzzi - 48 ans - Président de l’Alfi - Membre du comité de direction de PwC Luxembourg, en charge du PwC Luxembourg Financial Services - Membre du comité OPC de la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF)

Retrouvez l’intégralité de cette interview sur www.paperjam.lu

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sur le fil Suite de la page

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Croissance

+4,9% pour le 1er trimestre Publié le 05.07.2011

Le Statec publie aujourd’hui les premières estimations du Produit Intérieur Brut (PIB) pour le premier trimestre 2011, corrigé des variations saisonnières, ainsi que des chiffres révisés pour les trimestres précédents. En glissement annuel, l’estimation de croissance pour le 1er trimestre est de +4,9%. Par ailleurs, les estimations sur un an pour 2010 ont été révisées comme suit: +5,0% (au lieu de +5,3%) pour le 2e trimestre, +2,3% au lieu de +3,2% pour le 3e et +5,7% au lieu de +4,6% pour le 4e trimestre.

FLLV

Gerry Wagner, nouveau président Publié le 05.07.2011

Le conseil d’administration de la Fédération Luxembourgeoise des Loueurs de Voiture (FLLV) a nommé Gerry Wagner, 48 ans, general manager d’Arval Luxembourg (groupe BNP Paribas) depuis 2005, en tant que nouveau président. Il sera épaulé par deux nouveaux vice-présidents: Dominique Roger (ALD Automotive) et Franck Van Gool (Budget Rent

a Car). La FLLV compte actuellement 22 membres (sociétés de leasing et de location court terme) dont le parc automobile représente quelque 31.000 véhicules. En 2010, environ un quart des immatriculations nationales de véhicules légers ont été effectuées par les membres de la Fédération. Statistiques

L’inflation en très léger repli Publié le 06.07.2011

L’indice des prix à la consommation est en retrait de 0,09% par rapport au mois de mai, annonce ce mercredi le Statec. Le taux d’inflation annuel passe lui de 3,6% à 3,5% pour ce mois de juin. Sur douze mois, c’est la deuxième baisse consécutive relevée. En glissement annuel, le taux d’inflation sousjacente atteint 2,4%. L’effondrement du prix des légumes frais (-14,7%), suite à la crise de la bactérie Eceh, est l’une des causes directes de ce tassement. Raphaël Goblet

Le francophone invité par Google Publié le 06.07.2011

Le «Global Top Contributor Summit», le rendez-vous annuel des utilisateurs avisés des outils Google, se tiendra en septembre dans la Silicon

Gerry Wagner (à gauche) succède à Jean Kerschen à la tête de la FLLV.

Valley, sur le campus californien du géant américain, qui y convie personnellement les participants. Pour ce qui est des débats relatifs à l’outil Google AdWords (permettant de relier des mots-clés à des annonces payantes), un seul francophone devrait être de la partie. Et il travaille au Luxembourg. Il s’agit de Raphaël Goblet, senior account strategist de l’agence Knewledge, installée au Windhof Business Center. Ce jeune Belge participe, depuis plusieurs années, aux discussions sur le forum AdWords et y a progressé dans la «hiérarchie» des contributeurs, établie selon la quantité des interventions, la pertinence des réponses apportées, les notations données par les utilisateurs aux conseils dispensés… jusqu’à être promu top contributor par les équipes de Google elles-mêmes qui supervisent le forum.

Duché, vient de prendre une participation majoritaire dans la société de bâtiment et travaux publics CEP/A2P, basée à Thionville (Moselle). «Une véritable opportunité qui marque le début d’une nouvelle ère de développement pour ces deux entreprises dynamiques et ambitieuses», note le communiqué de presse diffusé par les deux sociétés. CEP existe depuis 1969 et sa filiale A2P, spécialisée dans tous corps d’état, a été créée en 1995. L’entreprise, qui emploie une cinquantaine de salariés, intervient sur les mêmes missions que CDC en se focalisant sur des petits et moyens chantiers. Ce rapprochement permet notamment à CDC d’étendre son activité au-delà de la frontière et d’affirmer sa présence sur la Grande Région, où elle a déjà pris pied en participant au projet de construction de l’hôpital Robert Schuman à Metz.

Construction

Construction

Alliance en Grande Région

Ne dites plus Astron…

Publié le 06.07.2011

Publié le 06.07.2011

L’entreprise de construction luxembourgeoise CDC, qui compte 550 salariés au Grand-

Basée à Diekirch, la société Astron Buildings a définitivement adopté la marque de sa

société mère Lindab et s’appellera donc désormais Lindab. La marque Astron, elle, a été rebaptisée en Lindab Buildings. «Il s’agit d’un changement interne pour se concentrer sur une seule marque. Le changement de nom touche toutes les filiales européennes et n’entraînera pas de changements dans l’activité ou les contrats de l’entreprise», explique la société. Award

Les PME exportatrices récompensées Publié le 06.07.2011

Avec l’«Export Award», l’Office du Ducroire et la Chambre de Commerce, en partenariat avec les agences Luxembourg for Business et Luxembourg for Finance lancent un nouveau prix pour récompenser des PME luxembourgeoises (occupant moins de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros) qui se sont démarquées par leurs initiatives et résultats en matière d’internationalisation de leurs activités. Cet «Export

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Droit d’établissement

Réforme adoptée

Photo: Julien Becker (archives)

Photo: Andrés Lejona (archives)

La nouvelle loi modernise l’autorisation d’établissement pour une série d’activités professionnelles et retouche aussi d’autres dispositions.

«Nous devons maintenir nos activités au centre-ville pour faciliter les échanges avec la place financière et les institutions européennes» André Prüm (Université du Luxembourg)

Award», dont le premier prix est d’une valeur de 15.000 euros, est destiné à être décerné chaque année. La première remise se fera le 2 décembre prochain, dans le cadre des festivités du 50e anniversaire de l’Office du Ducroire, en présence du ministre des Finances, M. Luc Frieden, et du ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, M. Jeannot Krecké. Les entreprises souhaitant participer à ce concours ont jusqu’au 1er octobre pour déposer leur dossier de candidature. www.exportaward.lu

Université

André Prüm ne se voit pas à Belval Publié le 06.07.2011

«La Faculté de Droit, d’Economie et de Finance doit rester dans la ville de Luxembourg», a répété le doyen André Prüm, cette semaine, lors de la présentation de l’année académique. Il est pour l’instant prévu que deux des trois facultés de l’université soient délocalisées sur le nouveau site de la Cité des Sciences à Belval:

la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication et la Faculté des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l’Education. Les premiers bâtiments doivent être livrés en 2013 et prêts à l’usage en 2014. Mais aucune décision définitive n’a encore été rendue concernant la Faculté de Droit, d’Economie et de Finance, même si André Prüm estime que la balance penche plutôt pour un maintien dans la capitale. «Dans le programme gouvernemental, ce n’est pas la solution d’une délocalisation à Belval qui a été retenue. Par ailleurs, dans une note datant du 30 juin, la Chambre des députés invite le gouvernement à étudier la possibilité d’une concentration des activités sur le site du Limpertsberg», a poursuivi André Prüm. Reste à savoir si l’Université du Luxembourg ne se prive pas de synergies et d’efficacité en scindant ses activités sur deux sites séparés de 20 kilomètres. «Nous devons maintenir nos activités au centre-ville pour faciliter les échanges avec la place financière et les institutions européennes.»

Réassurance

Le Luxembourg devant la France Publié le 07.07.2011

Avec l’équivalent de 5,9 milliards de dollars de primes nettes en 2009, la France se classe désormais derrière le Luxembourg (6,2 milliards de dollars) sur le marché mondial de la réassurance. Le Grand-Duché a enregistré une progression de 62% sur un an, contre un gain de seulement 5% chez son voisin. Une évolution qui doit beaucoup à Swiss Re, le deuxième réassureur mondial, qui a obtenu, en 2008, son agrément au Grand-Duché, via son entité juridique Swiss Re Europe spécialisée dans la réassurance. De 2008 à 2009, les primes nettes de réassurance initiées par Swiss Re sont passées de 3,8 à 6,175 milliards de dollars (+62%), selon les données publiées par Standard & Poor’s. Le Luxembourg est désormais situé au sixième rang mondial en termes de primes nettes de réassurance, juste derrière la Suisse (8,7 milliards de dollars). En tête du classement figurent l’Allemagne (46 milliards de dollars) et les EtatsUnis (31,4 milliards). Suite en page

Le projet de loi avait été déposé, il y a pile un an, par Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes moyennes.

Par Alain Ducat, publié le 07.07.2011 Le nouveau texte vise «une refonte complète du cadre légal». Alors que les différentes dispositions étaient éparpillées sur plusieurs textes de loi, l’ensemble du droit d’établissement est désormais régi par une seule loi, «actualisée et agencée de façon claire et transparente». Des grandes nouveautés? Le principe de l’autorisation préalable est maintenu, mais il est facilité. «Une approche formelle fondée sur des diplômes dominait jusque-là, explique-t-on au ministère des Classes moyennes. Désormais une flexibilité supplémentaire est introduite par la possible prise en compte de l’expérience professionnelle.» Un diplôme d’aptitude professionnelle suffira, ainsi que la preuve d’une pratique professionnelle de trois années, quelle que soit la nature de l’activité. Une autorisation d’établissement sera dorénavant aussi accessible à des personnes salariées dans une autre entreprise. Plus que jamais, l’autorisation requiert l’existence d’un établissement permanent, stable et réel, au Luxembourg. Le texte renforce les dispositifs de prévention de «sociétés boîtes aux lettres et de faillites frauduleuses». Le dirigeant d’entreprise ne pourra pas avoir accumulé, en nom personnel ou en tant que dirigeant d’une autre entreprise, des arriérés de dettes en matière de TVA ou de cotisations sociales. «La délivrance de l’autorisation d’établissement sera gardée en suspens jusqu’au règlement de toutes les dettes.» Mais la procédure administrative s’assouplit: le projet introduit des délais et le principe de l’autorisation tacite en cas de non-réponse dans les temps impartis. Des pompes sans repos Pour les commerces, une autorisation spécifique est maintenue pour des surfaces à partir de 400 m2. On abandonne l’obligation d’une étude de marché, mais, à partir de 2.000 m2, des informations commerciales chiffrées sont maintenues. L’autorisation particulière se fondera désormais sur des exigences liées à l’aménagement du territoire, incluant des critères d’évaluation comme l’équilibre entre centre-ville et périphérie ou les flux de transport. Entre autres, avec la nouvelle mouture de la loi, les stations-service peuvent, légalement, fonctionner sept jours sur sept.

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Finances communales

En attendant la réforme Le dossier, qui traîne depuis de nombreuses années et qui aurait dû être bouclé cette année, ne devrait pas aboutir à une loi avant deux ou trois ans. Les bourgmestres et échevins élus le 9 octobre prochain en seront déjà à mi-mandat…

Laurent Moyse (texte), Laurent Antonelli/Blitz (photo)

«Nous attendons la réforme des finances communales depuis une vingtaine d’années!», s’est exclamé, cet été, le président du Syvicol, Dan Kersch, au moment de la célébration du 25e anniver­saire du syndicat des communes. Son impatience n’est pas feinte: alors que le 9 octobre prochain, le scrutin électoral redessinera la carte politique communale pour une durée de six ans, ce dossier n’est toujours pas bouclé. Et comme la marge de manœuvre des communes est étroitement associée à la politique budgétaire, il est aisé de deviner l’importance fondamentale d’une réforme que tout le monde attend avec impatience. L’un des paramètres fondamentaux de la réfle­ x­ion que mène à ce sujet le ministère, en consultation avec le Syvicol et le Conseil supérieur des finances communales, est celui de «l’autonomie communale». Cette idée n’est pourtant pas nouvelle: suite à la visite, en octobre 2004, d’une délégation du Conseil de l’Europe, ce dernier avait publié une étude sur la démocratie locale au Luxembourg dans laquelle il constatait une perte d’influence des communes dans des domaines variés. Le rapporteur de cette étude, le Britannique Christopher Newbury, attribuait la tendance du GrandDuché à centraliser les décisions à «l’évolution des technologies, la mobilité croissante des popu­lations, la complexité accrue des problèmes et la demande

générale d’un traitement égalitaire». Il considérait, dans le jargon propre à cette institution, que le «transfert à un niveau supra-communal d’un pouvoir d’orientation et d’approbation, voire de décision, est, dans ce contexte, souvent justifié et en tout cas inévitable». Dans le même temps, il exigeait la recherche de «contrepoids et [de] mesures de compensation», estimant que «toutes les potentialités de décentralisation et de facilitation de nouvelles initiatives locales n’ont pas été épuisées au Luxembourg» et que «peu d’initiatives ont été prises dans la période récente pour renforcer les compétences locales». Quant aux communes, il notait qu’elles se plaignaient «d’une dégradation à leur détriment du partage des ressources publiques entre elles et l’Etat», le rapporteur indiquant que les dépenses publiques locales étaient relativement faibles en comparaison avec la moyenne européenne.

Horizon 2013 Lors d’une réunion de la Commission des finances et du budget du 30 octobre 2009, le ministre de l’Intérieur, Jean-Marie Halsdorf, avait indiqué que le plan de réforme comporterait deux phases. Si la première consistait à dresser un inventaire de la situation jusqu’en août 2010, la seconde devait voir la réalisation des travaux jusqu’en

septembre 2011, avec la rédaction d’un rapport en bout de piste. C’est dans ce cadre que le ministère a chargé la Banque centrale du Luxembourg d’analyser l’état et la répartition des finances communales. Dans le même temps, le ministère a décidé d’établir un nouveau plan comptable général pour les communes, en vue de le rendre conforme aux exigences du système comptable européen et d’en améliorer la transparence et la fiabilité. A l’heure de la rentrée 2011, il semble bien que le calendrier initial ne soit plus d’actualité. De source bien informée, l’on nous assure que la réforme s’appliquera au plus tôt lors de l’élaboration du budget en 2013. D’ici là, ce sera à la classe politique de tirer les conclusions de l’analyse en cours. Lors de la séance académique que le Syvicol a organisée en juillet pour célébrer son 25e anniversaire, Jean-Marie Halsdorf a esquissé de premières pistes de réflexion. Le ministre a fait état de la nécessité d’un «changement de paradigme» dans la relation entre les communes et l’administration publique: l’idée est d’alléger la tutelle du ministère sur les entités locales tout en les responsabilisant davantage. Sur le plan financier, cela signifierait augmenter la part des dotations non affectées dans le budget communal. Une autonomie plus large irait alors de pair avec un mécanisme renforcé de surveillance, par exemple

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Les finances communales sont étroitement liées à la politique d’aménagement du territoire (ici la zone d’activité de Leudelange, source d’importants revenus pour la commune).

par l’intermédiaire d’une «chambre des comptes communaux», qui veillerait à ce que les communes gèrent correctement les deniers publics de façon à minimiser tout risque de surendettement. Un risque qui, évidemment, est particulièrement grand en période de marasme économique. Ainsi, la récente crise aux répercussions mondiales a fait craindre aux responsables communaux un manque à gagner substantiel. Or, au vu des chiffres disponibles, l’inquiétude n’est guère justifiée au stade actuel. En matière d’impôt commercial communal (ICC), qui représente plus d’un tiers des revenus ordinaires des communes, le volume total – soit 86,27 millions d’euros – n’a baissé que de 0,3% en 2010 par rapport à l’année précédente, après une hausse de 1,7% en 2009 en glissement annuel. Il est vrai que l’effet de la crise ne s’est fait ressentir qu’avec retard, compte tenu du délai qu’il faut à l’administration fiscale pour enregistrer les décomptes fiscaux des sociétés. Ce qui explique que, dans son budget prévisionnel, l’Etat a fait preuve d’une certaine prudence en anticipant une baisse de 4,5% des recettes de l’ICC pour l’exercice 2011. La situation n’est cependant pas la même partout, le volume des recettes variant fortement d’une commune à l’autre. Tandis que la commune de Luxembourg bénéficie de l’installation d’un grand nombre d’entreprises sur son sol, enregistrant par conséquent des rentrées substantielles,

les petites communes à caractère rural sont nettement moins bien loties. La deuxième source importante des recettes communales provient du Fonds communal de dotation financière (FCDF), qui récupère de l’Etat une part de l’impôt retenu sur les traitements et salaires, du produit de la TVA et du produit de la taxe sur les véhicules automoteurs. C’est par ce biais que transitent la majorité des dotations non affectées de l’Etat.

Endettement de 4% En 2010, le montant réparti représentait 736,3 millions d’euros, en hausse de 8% en glissement annuel et se situant bien au-delà du niveau des années ayant précédé la crise économique. A eux deux, l’ICC et le FCDF représentent un peu plus de deux tiers de l’ensemble des recettes communales. Ces postes demeurent toutefois assez volatils, car ils dépendent directement de la conjoncture économique, fluctuante par définition. Quant aux dépenses ordinaires, à l’exception de 2009, elles ont augmenté d’année en année à un rythme soutenu. La hausse était encore plus rapide pour les dépenses extraordinaires, certaines communes ayant dû recourir à de nouveaux emprunts. Sur ce plan, l’endettement communal s’est stabilisé ces dernières années à 4%, mais la crise n’avait pas encore montré ses effets. Or, en considérant une

par une la situation des communes, le ministre avait indiqué en octobre 2009 qu’en cas d’aggravation de la situation financière, de six à huit d’entre elles rencontreraient des problèmes budgétaires. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les finances communales sont étroitement liées à la politique d’aménagement du territoire. Depuis des années, le ministère encourage les communes à se regrouper en syndicats dans l’optique de gérer en commun une partie de leurs ressources. Cette volonté de favoriser les synergies porte ses fruits, puisqu’il existe à présent 79 syndicats communaux opérant avant tout en matière d’environnement (distribution et gestion de l’eau, gestion des déchets et compostage, stations d’épuration, conservation de la nature), d’éducation (écoles), de sport et de loisir (halls omnisports ou de tennis, piscines intercommunales). Le ministère veut aussi accélérer le rythme de la réorganisation territoriale en réduisant le nombre des communes de 116 à 71 jusqu’en 2017, date des prochaines élections communales. Moyennant certains appuis financiers, il incite les communes à fusionner de manière à dépasser les 3.000 habitants. Six projets de fusion sont en cours, mais la tendance au regroupement n’avance pas aussi vite que le souhaite le ministre. Or, un retard important sur le calendrier serait préjudiciable, car c’est dans ce contexte que la réforme des finances communales prendra tout son sens.

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48 actualité Luxembourg

Des couleurs à changer? Avec plus de 330.000 habitants, les 25 plus grandes communes du Luxembourg représentent  près des deux tiers de la population du pays. La répartition des couleurs de bourgmestres changera-t-elle  profondément à l’issue du prochain scrutin? Verdict le 9 octobre. Illustration : monopolka

Wiltz

4.977 habitants Frank Arndt LSAP

Diekirch

6.413 habitants Jacques Dahm CSV

Junglinster

6.524 habitants Francine Colling-Kahn CSV

Ettelbruck

7.837 habitants Jean-Paul Schaaf CSV

Walferdange

7.348 habitants Guy Arendt DP

Mersch

7.848 habitants Albert Henkel DP

Niederanven

Kehlen

5.459 habitants Raymond Weydert CSV

5.038 habitants Aloyse Paulus LSAP

Strassen

Mamer

7.385 habitants Gaston Greiveldinger LSAP

7.687 habitants Gilles Roth CSV

Luxembourg

Bascharage

7.428 habitants Michel Wolter CSV

Bertrange

6.446 habitants Frank Colabianchi DP

Sanem

14.545 habitants Georges Engel LSAP

Pétange

Hesperange

15.971 habitants Pierre Mellina CSV

Differdange

21.869 habitants Claude Meisch DP

94.034 habitants Paul Helminger DP

13.411 habitants Marc Lies CSV

Esch-sur-Alzette

Bettembourg

30.630 habitants Lydia Mutsch LSAP

Schifflange Rumelange

5.066 habitants Will Hoffmann LSAP

Kayl

7.918 habitants John Lorant LSAP

8.653 habitants Roland Schreiner LSAP

9.809 habitants Roby Biwer LSAP

Dudelange

Mondercange 6.227 habitants Dan Kersch LSAP

Roeser

5.269 habitants Tom Jungen LSAP

18.657 habitants Alex Bodry LSAP

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50 actualité Justice

Retour de bâton pour un barreau sans vice Les avocats ont un nouveau bâtonnier, Guy Harles, mais pas de vice-bâtonnier. Les coulisses n’ont pas permis de dégager un successeur désigné. La tradition est bousculée.

Express

Guy Harles

Photo: Luc Deflorenne (archives)

- 56 ans - Associé fondateur du cabinet Arendt & Medernach - Elu bâtonnier en juillet, il succède à Gaston Stein qui, après avoir déjà occupé le poste en 2003-2004, était redevenu bâtonnier pour un double mandat: 2009-2010 et 2010-2011

Alain Ducat

A la rentrée judiciaire, le 15 septembre, le nouveau bâtonnier prend ses fonctions officielles. Le 20 septembre, l’Ordre des avocats tient une assemblée générale. Rien d’anormal. Ni de tout à fait anodin non plus, car ces dernières semaines, la tradition consensuelle qui prévaut souvent dans le petit monde judiciaire a été un tantinet bousculée. Rétroactes. Le 7 juillet, le nouveau bâtonnier est désigné par ses pairs du barreau. Sans surprise, le vice-bâtonnier sortant, Guy Harles, est élu. En revanche, le poste de vice-bâtonnier reste coincé dans les urnes. C’est plus exceptionnel, faute de pouvoir affirmer que c’est une première. Le candidat, en la personne d’Alex Schmitt, n’a pas obtenu la majorité requise. «D’habitude, tout se passe sans grain de sable. C’est comme une convention tacite, confie un avocat du barreau luxembourgeois. Le vice-bâtonnier devient bâtonnier. Et l’année suivante, le bâtonnier, dont la per­sonnalité se dégage, par son charisme et sa recon­naissance assez unanime dans le métier, voit son mandat reconduit. Nous étions revenus à cette formule de mandat double il y a quelques années, devant le constat que, pour mener à bien les missions qui incombent au bâtonnier, un an, c’est très court.»

Dans cette logique de filiation naturelle, ne pas désigner de vice-bâtonnier équivalait à ne pas donner à Guy Harles de successeur pour 2013… Malice? Alex Schmitt, au lieu de la place, a pris un retour de bâton. Bien des observateurs de la chose judiciaire ont en effet vu, dans cette absence de consensus aux allures de camouflet, une conséquence directe de la situation tendue, née de l’implosion du cabinet Bonn Schmitt Steichen.

Vacance prolongée à la rentrée De fait, quelques jours avant l’élection au barreau, un imbroglio de coulisses avait créé comme un schisme dans le microcosme. Le 1er juillet, «Bonn et Schmitt» avait en effet annoncé cesser l’association avec Alain Steichen. Dans la foulée, Me Steichen et sept associés du cabinet signalaient le départ de Me Schmitt. Tout cela sur fond d’échanges plus ou moins vifs et de rappels à l’ordre, voire à l’Ordre. Ambiance… Mal placé devant cette entame inédite. Me Harles commentait, prudemment, au lendemain du vote: «Me Schmitt aurait fait un bon vice-bâtonnier, mais

il n’a pas été élu.» Allait-on voir un «second tour» de vote ou un siège vide, prolongeant la vacance à la rentrée? Ce 20 septembre, cette dernière option doit être entérinée. L’assemblée générale a prévu d’élire simplement un membre supplémentaire de l’Ordre des avocats, afin de porter l’effectif au nombre de membres prévu par la loi. La nomination d’un vice-bâtonnier n’étant que facultative, aucun membre du conseil de l’Ordre ne portera ce titre au cours de l’année judiciaire 2011-2012. Il reste que les chantiers à mener sont importants. «D’abord poursuivre intensivement l’informatisation de la Justice, dit le bâtonnier Harles. Le papier domine encore beaucoup dans la communication, entre avocats, avec les tribunaux ou avec les clients. Nous aimerions aussi mieux nous positionner dans le processus d’élaboration des lois, en amont. Notre œil avisé pourrait guider le législateur, comme le font d’autres ordres de manière plus systématique.» Me Harles se dit bien conscient des enjeux. «Je me suis toujours impliqué dans les associations juridiques, sur un plan national ou international. Le barreau de Luxembourg et Diekirch arrive aux 2.000 membres. Nous avons une place judiciaire importante et tout à fait internationale. Cela exige de plus en plus une organisation professionnelle.»

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52 actualité Trois questions à Paul Hammelmann

«Rendre le viager plus attractif»

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Le président du comité de direction de l’Association des Compagnies d’Assurances lance l’idée d’une nouvelle approche en matière de rente viagère qui pourrait contribuer à apaiser la pression haussière sur le marché de l’immobilier.

Paul Hammelmann (ACA): «Si, sur une ou deux générations, le mécanisme contribue à faire redescendre les prix de l’immobilier, ça peut valoir le coup.»

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Dexia BIL

François Pauly prend la tête Publié le 07.07.2011

La nomination du successeur de Frank Wagener à la tête de la Dexia BIL prévue pour la fin mai avait dû être repoussée du fait des difficultés rencontrées par le groupe Dexia. Il était alors plutôt question de la cession d’actifs. Au siège de Dexia BIL, on prétendait même que le choix n’avait pas encore été finalisé. Voilà qui est fait. François Pauly sera officiellement nommé président du comité de direction de Dexia BIL lors du prochain conseil d’administration, à la fin du mois de juillet (voir aussi l’article page 18).

Interview par Jean-Michel Gaudron, publiée le 07.07.2011 Monsieur Hammelmann, vous avez lancé l’idée d’instaurer un système de «viager réversible». De quoi s’agit-il exactement? «Aujourd’hui, on constate qu’il est devenu presque impossible, même pour un couple qui travaille, d’acheter une maison sans contracter un emprunt extrêmement lourd à gérer. Alors l’idée est de rendre le viager plus attractif en lui donnant de la réversibilité. Car, pour l’instant, un bien mis en vente en viager par un propriétaire n’est aucunement récupérable par ses descendants. Prenons l’exemple d’un couple qui a deux enfants et qui possède une maison, achetée il y a plusieurs années, et un peu d’épargne à laquelle il ne veut pas toucher. L’idée serait alors de pouvoir transférer le ‘risque de survie’ de ce couple vers un établissement financier de type banque ou assurance. Si jamais ce couple ne vit pas longtemps, par ce système de viager réversible, ses enfants auraient alors la possibilité d’utiliser, s’ils le souhaitent, l’épargne restante pour racheter la maison. Et si jamais ce couple vit longtemps et qu’au final les enfants n’ont pas les moyens, ou l’envie, de racheter la maison, la banque la remettrait alors en vente sur le marché. Mécaniquement, l’offre de biens immobiliers devrait donc augmenter et les prix baisser. Comment cela pourrait-il être mis en œuvre? «Il suffirait tout simplement de rajouter un alinéa à l’article 1973 du code civil concernant le contrat de rente viagère étendant la clause de réversibilité aux héritiers en ligne directe. Les établissements financiers sont en permanence à la recherche de nouveaux produits. Ce sont les banques qui accordent les prêts, mais dès qu’il y a des critères de longévité et de mortalité, ce sont généralement les assureurs qui sont concernés. Cette idée n’a peut-être rien d’innovant, mais elle serait une bonne chose pour le Luxembourg. Qui cela concernerait-il, au final? «A priori tout le monde, mais en particulier tous ceux d’une certaine génération qui possèdent un bien immobilier qu’ils ont pu acquérir à une époque où les prix étaient encore raisonnables. Quand on voit qu’aujourd’hui il existe des entrepreneurs qui réfléchissent à l’opportunité de vendre les terrains où se trouvent leur entreprise, car cette vente foncière leur rapportera toujours davantage que le fruit de leur outil de production, ça devient très inquiétant. Le mécanisme ne serait peut-être que temporaire, mais si, sur une ou deux générations, il contribue à faire redescendre les prix de l’immobilier, ça peut valoir le coup…»

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Médias

«DNR n’est pas menacée» Publié le 07.07.2011

Dans un article à paraître ce vendredi, d’Lëtzebuerger Land révèle que trois journalistes quittent la radio DNR (Groupe Saint-Paul) pour rejoindre RTL Radio Lëtzebuerg et Eldoradio (Editpress). «C’est la moitié de la rédaction», explique l’hebdomadaire, qui parle d’un «malaise plus profond qu’il n’y paraît». Paul Lenert, le directeur général du groupe d’édition luxembourgeois, répond à paperJam.lu que le groupe Saint-Paul se «porte plutôt très bien». «DNR a souffert de la crise économique. Mais la situation est en train de se rétablir. Le nombre de salariés de la radio est d’environ une quinzaine. A ma connaissance, l’existence de la radio n’est pas menacée. Il faut néanmoins repenser la stratégie», explique-t-il, constatant, à la lecture des derniers résultats de l’étude TNS Ilres, que le groupe Saint-Paul renforce sa position «de leader de l’information sur le marché luxembourgeois». «Le marché de la publicité ne grandit que très légèrement, pendant que le nombre de concurrents augmente. Il faut donc innover pour conserver sa part du marché publicitaire. Voilà ce que nous sommes en train de faire», prévient-il.

Paul Lenert (Groupe Saint-Paul)

Ucits IV

Les sociétés de gestion traînent les pieds Publié le 07.07.2011

Seulement 20% des sociétés de gestion concernées sont prêtes à publier leur premier KIID (Key Investor Information Document), le fameux document de deux pages prévu dans la directive Ucits IV, entrée en application à partir du 1er juillet. Le résultat est extrait d’une étude réalisée par Deloitte Luxembourg au premier semestre afin de mesurer l’état de préparation du marché de la gestion collective. Selon cette étude, 50% des sociétés de gestion à avoir répondu avaient l’intention d’attendre la toute dernière minute, c’est-à-dire le 1er juillet 2012, avant de se conformer à cette obligation. 30% d’entre elles visaient janvier 2012. Par ailleurs, 42,9% chiffrent à moins de 50.000 euros le coût de production du document, 28,6% l’estiment dans une fourchette de 50.000 à 250.000 euros et 28,6% entre 250.000 euros et 500.000 euros. Bourse de Luxembourg

Admissions en hausse Publié le 08.07.2011

Au terme du premier semestre 2011, la Bourse de Luxembourg a admis sur son marché secondaire 5.273 nouvelles valeurs, contre 4.460 durant la même période en 2010, soit une augmentation de 18,23%. Ce faisant, elle maintient sa position en Europe en matière de cotations. Elle a notamment admis sur son marché réglementé les deux emprunts lancés par l’Union européenne dans le

cadre du dispositif d’aide à l’Irlande et au Portugal. L’un a été émis via le Mécanisme Européen de Stabilité Financière (MESF) et l’autre via le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Elle a également coté la première émission obligataire de type «contingent convertible». Au 30 juin 2011, le nombre total de lignes de cotation sur les deux marchés de la Bourse de Luxembourg s’élève à 44.633, dont 29.799 obligations et 6.372 organismes de placement collectif. Cour des comptes européenne

Fraudes au gardiennage? Publié le 08.07.2011

Selon un journal autrichien, la Cour des comptes européenne a été victime de graves irrégularités et fraudes l’an dernier dans le cadre de l’attribution de contrats de gardiennage. Quatre fonctionnaires de haut rang seraient mis en cause. La Cour des comptes, pour sa part, explique que «deux sociétés qui s’étaient vues attribuer de manière successive le marché de surveillance et de gardiennage ont reconnu avoir commis des irrégularités dans la présentation de leur dossier de soumission en vue d’obtenir l’attribution desdits marché». En conséquence de quoi, la Cour a résilié unilatéralement les contrats avec ces deux sociétés et intenté des actions en justice. Elle a, ensuite, décidé de gérer son gardiennage et sa sécurité en interne. «Cela s’est avéré couronné de succès dans la mesure où cela a permis d’économiser plus de 430.000 euros par an et de remplir l’ensemble des objectifs de sécurité», explique-t-elle. Suite en page

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53 actualité

Artemis Information Management

Retour aux sources Fondée voici vingt ans et active dans le secteur des statistiques et des analyses économiques, la société est repassée entre les mains de son fondateur. Une façon pour elle de gagner en autonomie et de maîtriser son développement.

«Nous sommes très contents de retrouver notre indépendance»

Michaël Peiffer (texte), Luc Deflorenne (photo)

Détenue depuis 2002 par le groupe Informer, coté en Bourse d’Athènes, Artemis Information Management revient sous giron 100% luxembourgeois au terme d’une opération de LMBO (Leverage Management Buy Out). L’histoire est singulière. Philippe Petit, fondateur de la société en 1991, en reprend aujourd’hui les pleines commandes après avoir passé près de dix ans sous l’égide d’un groupe international. Une décennie durant laquelle il en a assuré la gestion journalière, tout en suivant de près l’évolution du marché. Mais depuis deux ans, l’envie de reprendre ses billes a fait son chemin, jusqu’à l’aboutissement. «Cette expérience nous a permis de nous développer, mais nous sommes désormais très contents de retrouver notre indépendance, confie le «nouveau» patron. Notre priorité est d’assurer la gestion pérenne de l’activité et de l’entreprise en général, en s’éloignant des turpitudes de la Bourse. Artemis est un acteur de niche qui souffre peu de la conjoncture et nous voyons un grand potentiel de développement dans notre activité.»

Accompagnée dans ce processus de transmission par Tenzing Partners, société luxembourgeoise spécialisée dans les opérations de fusion-acquisition, cession et levée de fonds en Europe occidentale, Artemis a su convaincre, grâce à un business model éprouvé, divers partenaires luxembourgeois (parmi lesquels Dexia BIL) et les supports étatiques traditionnels.

A l’assaut du secteur privé Depuis 20 ans, la société a développé son savoir-faire dans les domaines du traitement et de l’interprétation de données macroéconomiques et de l’intelligence économique. «Le point de départ a été d’utiliser de nouvelles compétences en informatique, des outils performants pour répondre aux besoins croissants des entreprises et des administrations face à l’augmentation exponentielle des sources et du volume d’informations disponibles, explique Philippe Petit. Dans ce contexte, l’un de nos premiers clients a été Eurostat, le service statistique de

Philippe Petit (Artemis Information Management)

la Commission européenne.»Depuis lors, Artemis s’est fait une spécialité des marchés publics. Elle vient en appui de nombreuses organisations et exporte désormais son expertise à travers le monde. L’objectif premier est de canaliser la masse d’informations disponibles et d’en extraire toute la substance. «Notre rôle est de transformer une donnée brute en connaissance et de rendre celle-ci accessible sous une forme immédiatement utilisable, pour permettre au décideur de faire les bons choix ou de mesurer les effets de son action.» Traiter les données, les vérifier, les rendre compréhensibles en les replaçant dans leur contexte, telle est l’une des principales missions des 25 collaborateurs – statisticiens, économistes, informaticiens et gestionnaires de projets – que compte l’entreprise. «En amont de cette activité d’exploitation des données, notre mission est aussi de créer des observatoires statistiques et économiques, grands pourvoyeurs d’informations dont ont besoin les entreprises et les acteurs publics», ajoute M. Petit. Artemis veut désormais proposer ses services aux entreprises privées et s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment dans les pays en voie de développement. «Nous avons acquis un savoirfaire complet et éprouvé, en Europe, là où s’établissent les meilleures pratiques et se développent les nouveaux concepts, précise le nouveau dirigeant. Les grandes entreprises ont, elles aussi, besoin de mieux appréhender leur environnement et de se connaître elles-mêmes. Nous pouvons les assister dans le développement de systèmes de reporting intelligents, dans le traitement des données et leur exploitation par un utilisateur final.» Une plus-value reconnue née de la transformation de l’information brute en connaissance.

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s

54 actualité Financements

xxxx Au creux xxxxx de la vague Les crédits d’équipement accordés xxx

par la SNCI s’établissent au plus bas depuis 2003.

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Justice

Guy Harles, nouveau bâtonnier Publié le 08.07.2011

Guy Harles, associé-fondateur du cabinet Arendt & Medernach, prendra ses fonctions de bâton­ nier à la rentrée judiciaire. Il a été élu sans surprise. Par contre, aucun vice-bâtonnier n’a encore été désigné, ce qui est exceptionnel dans le petit monde judiciaire luxembourgeois… (lire l’article page 50).

Photo: Etienne Delorme (archives) Photo: xxxxxx

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Gaston Reinesch (SNCI): «Nous n’accordons pas nos prêts avec plus de rigueur qu’avant.»

Immobilier de bureaux

Par Nicolas Raulot, publié le 12.07.2011

Publié le 11.07.2011

La Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI) n’a octroyé que 25,7 millions d’euros de finance­ ments en 2010: une chute de 69% par rapport aux 83,6 millions d’euros de 2009, malgré «une certaine amélioration de la situation économique générale». «Le niveau de demandes en retrait par rapport à l’exercice précédent peut s’expliquer par le niveau d’investissement peu élevé des entreprises luxembourgeoises», explique la SNCI dans son rapport annuel. Présidée par Gaston Reinesch, directeur général du ministère des Finances, la SNCI est une banque publi­ que spécialisée dans le financement à moyen et long terme des entreprises. Elle accorde également des prêts à l’investissement, à l’innovation, ainsi que des crédits à l’exportation. Elle réalise par ailleurs des opé­ rations en fonds propres. Un tel recul de son activité n’est donc pas de très bon augure, dans la mesure où il témoigne d’une frilosité des acteurs économiques luxembourgeois.

«Il faut rester très prudent. Ce n’est certainement pas le moment de lancer des produits immobiliers à risque», déclarait Vincent Bechet, managing director de Property Partners, le 14 juin à paperJam.lu, en annonçant la sortie de Property Partners du réseau Cushman & Wakefield. Moins d’un mois plus tard, le bureau indépendant publie des données pourtant très rassurantes et n’hésite pas à parler d’un «excellent deuxième trimestre pour l’immobilier de bureaux» après la stabilité des trois pre­ miers mois de l’année. «Les prises en occupation sont pratiquement deux fois supérieures à ce qu’elles sont habituellement, à près de 50.000 m2 (précisément 48.634 m2), indique-t-il. Ce chiffre exceptionnel ne cache pas une unique opération d’envergure, ce qui fausserait la donne, mais reflète bien le quasi doublement du nombre de transactions, soit 73 contre 39 au premier trimestre. Le taux de vacance poursuit sa tendance d’amélioration régulière (6,3% contre 6,7% au premier trimestre) tandis que le phénomène de la sous-location reste très limité, à 0,85%.» La principale prise en occupation a concerné Pictet & Cie (Europe) pour une surface de 8.700 m2 dans l’immeuble BHK au Kirchberg.

Critères assouplis Ce que confirme Gaston Reinesch, interrogé par paperJam.lu: «Nous n’accordons pas nos prêts avec plus de rigueur qu’avant. Au contraire, nos critères ont été plutôt assouplis avec la crise. Si la reprise est manifeste dans le secteur financier, la conjoncture est plutôt lente dans les secteurs traditionnels de l’économie: industrie, artisanat, voire certains services. Nous ne sommes pas dans une phase d’investissements importants. Il reste une insécurité quant à l’avenir, avec les problématiques de l’euro.» Le président du comité exécutif avance toutefois d’autres explications: «C’est un peu paradoxal, mais les entreprises qui ont passé le cap de la crise disposent également d’une trésorerie importante et donc d’une capacité d’autofinancement relativement forte. Par ailleurs, les entreprises en difficultés ont bénéficié d’un accès plus général à des financements de crise. Il faut aussi tenir compte du fait qu’en 2009, nous avons réalisé plusieurs opérations exceptionnelles, comme le portage de la participation de Cargolux.» Plus de 51 millions d’euros de financement avaient été accordés en 2008. Le volume des crédits d’équipement a atteint 22,7 mil­ lions en 2010 pour 70 projets. Il s’agit du niveau le plus faible depuis 2003. Le recul se monte à 30%, par rap­ port aux 32,1 millions octroyés en 2009 à 107 projets. En 2010, 9,8 millions d’euros de crédits d’équipement ont été accordés à l’artisanat, 5,8 au secteur du com­ merce, 5,5 à l’hôtellerie et 1,5 à l’industrie.

Rebonds

Photo: Gerry Stegmeier

Belval»: le titre du communiqué de presse pouvait prêter à confusion. Il n’est pas question que l’institution de droit public déménage à Belval et rejoigne l’Université, ainsi que les cen­ tres de recherche dans la future Cité des Sciences. Elle a, en revanche, bien l’intention d’être présente dans le sud du pays, sur le site de la future Maison du Savoir, via une filiale com­ mune avec Luxinnovation, l’agence nationale pour la pro­ motion de l’innovation et de la recherche. L’annonce a été faite vendredi dernier à l’occasion de l’assemblée plénière, organisée pour l’occasion à Belval, dans les locaux de RBC Dexia. Il s’agira d’un point d’information et d’accueil baptisé: «Econo­ mie et Innovation». «Il devra permettre aux milliers d’étudiants attendus dans l’enceinte de la future université de se familiariser très tôt et de manière informelle avec le monde des entreprises», expli­ que la Chambre de Commerce. Avec une surface projetée de 150 à 200 m2, cette implantation travaillera en étroite collabora­ tion avec l’Université pour offrir aux étudiants plusieurs services gratuits (mise à disposition d’un centre de documentation sur l’économie et l’innovation au Luxembourg; bourse de stages en entreprise…) Crise de la dette

Belval

Avec la Chambre de Commerce Publié le 11.07.2011

«La Chambre de Commerce s’implantera sur le site de

Le Luxembourg exposé Publié le 12.07.2011

Selon les chiffres communi­ qués par la Banque centrale du Luxembourg, les encours de

titres publics (dettes souverai­ nes) des pays de la zone euro en difficultés (Grèce, Portugal, Italie, Irlande et Espagne), détenus par les banques et les OPC luxembourgeois, s’élèvent à un peu plus de 86 milliards d’euros. La plus grosse part concerne l’exposition sur l’Italie et l’Espagne via les OPC (respectivement 55 milliards et 8,6 milliards) et les banques (9,8 milliards et 4,1 milliards).

Luxaviation

Un troisième avion Publié le 12.07.2011

Luxaviation, société luxem­ bourgeoise d’aviation d’affaires, agrandit encore sa flotte, avec l’arrivée d’un second Cessna Citation XLS qui porte à trois le nombre d’appareils volant aux couleurs de la société. Cet appareil dispose d’une capacité de huit personnes. «Depuis six mois, nous développons notre clientèle en dehors des frontières luxembourgeoises. Afin de garder notre qualité de service, qui est aussi déterminée par une certaine disponibilité, nous avons ajouté ce nouvel appareil similaire à notre premier XLS, note Patrick Hansen, CEO de Luxaviation. Nous pouvons ainsi continuer notre croissance dans un marché qui reste toujours encore très fragile, mais où nous avons pu nous établir notre niche.»

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56 actualité Normes

Conscientiser les agents économiques Au cours de la Journée mondiale de la normalisation, le 14 octobre, les autorités publiques luxembourgeoises  rappelleront aux entrepreneurs l’importance d’adopter une attitude proactive en matière de normes.  Objectif: conserver un certain degré de compétitivité sur le plan international, notamment dans l’IT.

«Chaque organisme de normalisation soutient son économie nationale, car il est possible de créer des normes selon les besoins»

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Le 14 octobre, à la Chambre de commerce, l’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation, de la sécurité et qualité des produits et services (Ilnas) tentera d’éveiller les consciences économiques à la cause de la normalisation. La date n’est pas un hasard. Il s’agit de la 52e Journée mondiale dédiée à ce thème, peu connu du grand public. Car, si chacun a au moins entendu parler des normes Iso, peu l’associent avec l’organisation internationale de normalisation, chargée d’édicter des normes industrielles et commerciales, à l’origine de ladite journée à thème. Et encore moins envisagent une géoéconomie de la norme pouvant redistribuer les cartes de la compétitivité internationale. L’Ilnas représente le Luxembourg sur l’échiquier mondial de la norme. Il n’a que trois ans d’existence, mais assume, comme son nom l’indique, pléthore de fonctions. Pour son directeur, Jean-Marie Reiff, «chaque organisme de normalisation soutient son économie nationale, car il est possible de créer des normes selon les besoins». L’Iso tient son secrétariat à

Genève et compte 162 pays membres, 214 comités techniques et 510 sous-comités. Impossible donc pour la poignée d’employés de l’Ilnas de suivre l’ensemble du travail de l’organisation. Jean-Marie Reiff explique alors la mise sur l’agenda. «Au gouvernement de nous dire quels nouveaux secteurs devront être envisagés par la suite. Nous réagirons pour savoir s’il y a un besoin réel. La question sous-jacente, c’est: dans quel domaine porteur peut-on investir l’argent public?»

L’IT: axe stratégique L’informatique constitue l’un des piliers de la stratégie normative luxembourgeoise 2010-2020, censée conférer un effet multiplicateur aux politiques économiques. Dans ce secteur, on dénombre déjà quelques dizaines de milliers de normes, mais l’Ilnas et surtout sa branche «IT», l’Agence pour la normalisation de l’économie de la connaissance (Anec), souhaitent tirer parti d’un certain dynamisme du marché au Grand-Duché. Par exemple, Luxembourg accueille depuis deux ans le sommet européen de l’association Eurocloud fédérant les acteurs du cloud computing de l’Union

Jean-Marie Reiff (Ilnas)

européenne. De nouvelles régulations viennent également soutenir cet élan avec, notamment, la future loi sur l’archivage électronique. L’Anec est membre permanent du Comité technique joint Iso IEC 1, qui traite exclusivement de l’IT à l’échelon international. Pour le responsable du service de la confiance numérique, JeanPhilippe Humbert, «il faut créer un support pour le marché national. Nous souhaitons donc avant tout l’adhésion de ses acteurs pour participer au développement des normes de ce comité traitant l’IT à tous les niveaux, qu’il s’agisse de développement de logiciel ou de sécurité de l’information». Sur ce domaine de normalisation, le Luxembourg est en concurrence avec l’Allemagne, la France, la Corée de Sud, la Chine ou Singapour. Mais, dans l’arène de l’Iso, les voix des Etats ont le même coefficient de pondération, ce qui rend le petit Grand-Duché d’autant plus important. «Lors des négociations, nous sommes souvent approchés par certains grands Etats», confie M. Reiff. L’objectif de la conférence intitulée «Creating confidence in IT» sera donc de sensibiliser les professionnels à la participation au forum national pour que le produit des débats soit rapporté à la tribune mondiale. Jean-Philippe Humbert y délivrera un message: «Les normes IT permettent de faciliter le travail au jour le jour. Nous proposons aux entreprises de se rapprocher du domaine de la normalisation. Selon un esprit de compétitivité dans un environnement européen ou international, il faut se mettre à la page.» Le ministère de l’Economie, à travers l’Ilnas, invite tout le monde à ne plus agir en passager clandestin.

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58 actualité Place financière

La compétitivité par l’innovation Du 21 au 23 septembre, le CRP Henri Tudor et l’ISPIM placent l’innovation au cœur du débat économique et financier. Lors de ce «sommet» thématique, les représentants des secteurs public et privé parleront régulation, marketing ou encore ICT pour dessiner un nouveau visage à la Place.

«Le précepte du sommet, c’est l’innovation dans le secteur financier et pour le secteur financier»

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Coiffée de ses deux casquettes, celle de chef de l’unité économie de l’innovation du Centre de Recherche Public (CRP) Henri Tudor, et celle de membre du comité scientifique de l’Ispim (International society for professional innovation management), Anne-Laure Mention représente à merveille la volonté conjuguée des secteurs public et privé d’apporter un nouvel élan à la place financière pour ne pas qu’elle se repose sur ses lauriers. Ce qui devait initialement n’être qu’un work­ shop d’une journée, dans le cadre des activités de l’association des professionnels de la gestion de l’innovation, est devenu un sommet étalé sur trois jours, à mesure que les intérêts des uns et des autres, notamment des professionnels du secteur financier, venaient se greffer au projet. «En sollicitant les associations professionnelles, on s’est rendu compte qu’il y avait un réel engouement autour du sujet et que cela répondait d’une certaine façon à un besoin», confie Anne-Laure Mention, en charge de l’événement. Le «sommet», organisé dans les locaux du CRP avenue Kennedy, prendra donc alternativement des allures d’atelier, puis de débat, pour secouer «le vivier luxembourgeois», selon les termes de

l’organisatrice, en maniant le levier de l’innovation. Pour clarifier l’enjeu d’un événement, dont on ne veut pas qu’il soit une conférence parmi tant d’autres à Luxembourg, Mme Mention insiste sur sa finalité: «On se focalisera sur l’innovation dans ses pratiques.» Et prend même des accents «lincolnien» pour mieux mobiliser les parties prenantes: «Le précepte du sommet, c’est l’innovation dans le secteur financier et pour le secteur financier.»

Anticiper les réglementations Pour cela, le concept sera abordé selon son acception la plus large, telle que définie par l’OCDE, qui inclut les innovations produit, procédé, marketing et organisation… auxquelles la régulation sera ajoutée. Benoît Sauvage (ABBL), entre autres, interviendra sur les futures modifications réglementaires, notamment la future directive européenne Emir, ayant trait au règlement-livraison, et dont les banques luxembourgeoises pourraient tirer parti. «Pour elles, ce serait plutôt positif. Ces changements dans la pratique conduiraient vers plus de transparence.» Sur ce point, comme sur d’autres, les intervenants tente-

Anne-Laure Mention (CRP Henri Tudor)

ront d’expliquer aux professionnels comment anticiper les modifications réglementaires pour générer un avantage compétitif. Afin d’évoquer les différents sujets liés à l’innovation, se succèderont en matinée à la tribune nombre d’éminents représentants du Luxembourg de la finance avec, pêle-mêle, Carlo Thill (CEO de BGL BNP Paribas), Marc Lemmer (CEO du CRP Henri Tudor), Ernst Wilhelm Contzen (président de l’ABBL), Fernand Grulms (sous sa casquette du Haut comité de la place financière) ou encore Marc Hemmerling (président de XBRL), mais aussi des représentants d’institutions européennes comme Thomas Barrett (directeur à la Banque européenne d’investissement), ou des académiques avec Mark Thatcher (professeur à la London School of Economics), pour nourrir le débat et lancer des pistes de recherche. Justement, l’après-midi, des chercheurs et des professionnels présenteront les nouveaux produits. «Là, on travaillera par petits groupes sur la manière de concevoir collectivement de nouveaux services dans la banque, l’assurance ou l’industrie des fonds», explique Anne-Laure Mention. Entre 100 et 150 professionnels sont attendus à cet événement, hybride et d’un genre nouveau. Les organisateurs jugeront a posteriori de l’opportunité de le reconduire.

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60 actualité Trois questions à Pierre Hénin

«Tout est prêt»

Photo: Julien Becker (archives)

Un an après, la fusion entre Sun et Oracle a définitivement été digérée au Luxembourg. Le managing director de la nouvelle entité entrevoit l’avenir sous les meilleurs auspices qui soient.

Pierre Hénin (Oracle Luxembourg): «Je souhaite davantage homogénéiser notre approche par rapport aux besoins des clients.»

Interview par Jean-Michel Gaudron, publiée le 14.07.2011 Monsieur Hénin, où en est, un an après, le processus de fusion entre Oracle et Sun au Luxembourg? «Nous sortons d’une longue période de transition au cours de laquelle il a fallu intégrer bon nombre de nouveaux process. Il y a parfois eu quelques moments de flottement. D’un côté, il y avait la façon de faire de Sun (dont Pierre Hénin était le managing director pour le Luxembourg, ndlr.), orientée open source, où toutes les informations étaient transmises à la communauté. De l’autre, chez Oracle, où on ne parle jamais des projets futurs, mais uniquement de l’état des lieux et de là où on est. Il a fallu s’adapter. Aujourd’hui, tout est prêt pour, à nouveau, nous adresser au marché dans de bonnes conditions. Comment s’est faite cette intégration, sachant qu’au Luxembourg, le ‘gros’ c’était plutôt Sun… «Il est vrai qu’au Luxembourg, Sun disposait d’une entité légale qui employait une soixantaine de personnes, alors que Oracle n’était présente que par le biais d’une succursale dépendant de Bruxelles, avec une vingtaine d’employés. Nous avions une activité particulièrement complémentaire, puisque Sun était spécialisée dans les solutions de serveurs et Oracle dans les solutions de bases de données, dont la majorité tournait d’ailleurs sur des matériels Sun. Il n’y a pas eu de licenciements suite à cette fusion. Certaines personnes ont été transférées vers des sociétés partenaires. Actuellement, nous sommes environ 65 et nous continuons à recruter, notamment dans les domaines prévente et vente. Huit personnes ont déjà été recrutées depuis le début de l’année. Qu’est-ce que cette fusion va changer pour le marché? «Je souhaite davantage homogénéiser notre approche par rapport aux besoins des clients. La plus grande valeur ajoutée est d’apporter à la fois l’humilité et la flexibilité commerciale de Sun avec la puissance fonctionnelle d’Oracle et sa capacité d’exécution qui est démentielle. Nous sommes encore une structure à taille humaine et je veux créer de réelles synergies au sein de notre groupe, en se basant sur les expertises de chacun. Actuellement, 45% de notre activité se concentre sur les institutions publiques nationales et européennes, et 35% dans le secteur financier. Ces proportions ne devraient pas fortement évoluer dans les prochains temps.»

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54 Photo: Etienne Delorme (archives)

Lorraine

Les entreprises ont confiance Publié le 12.07.2011

Pour la 7e fois depuis l’été 2008, le réseau Entreprendre en LorraineNord (ELN), qui regroupe plus de 130 entreprises (dont quelquesunes établies au Luxembourg) représentant quelques 23.000 emplois, a publié son «Indice ELN». Et pour la 5e fois consécutive, cet indice s’affiche en hausse, franchissant même la barre des 1.000 points pour s’établir à 1.004 points, soit pratiquement le niveau du tout premier indice de juin 2008 (1008). «De manière générale, il aura donc fallu exactement trois ans pour gommer les effets de la crise», résume Anne PedonFlesch, la présidente du réseau ELN. Cet indice est un indicateur à la fois factuel et prospectif. Il se base sur un échantillon représentatif d’une trentaine d’entreprises, tous secteurs et toutes tailles confondus. «En ce qui concerne l’activité et les carnets de commandes, les clignotants étaient toujours au vert sur le tableau de bord des entreprises du panel au cours du premier semestre 2011», note le communiqué du réseau, qui fait état, en revanche, d’un taux de 15% des entreprises interrogées mentionnant une situation financière «faible». Elles n’étaient «que» 12% il y a six mois.

«Mettre en place une réponse équilibrée» Serge Kolb (BCL)

d’une crise financière sont diverses et peuvent se renforcer mutuellement.» Mais le directeur de la BCL a aussi souligné que des crises restent toutefois inévitables. Ce qui n’empêche pas «de mettre en place une réponse équilibrée entre, d’une part, la volonté de prévenir les vulnérabilités et, d’autre part, la nécessité de préserver la contribution du secteur financier à une croissance économique soutenable». A ses yeux, la crise a montré les limites de l’actuel cadre de supervision. «Afin de minimiser à l’avenir l’émergence de nouveaux risques, la régulation ainsi que la supervision doivent remédier aux déficiences constatées. L’idée est de compléter une approche microprudentielle de la supervision par une approche macroprudentielle, tenant compte de l’ensemble des institutions du secteur financier.» Croissance

La reprise se confirme, mais… Surveillance

Pour une réponse équilibrée Publié le 13.07.2011

Intervenant à l’occasion de la seizième cérémonie de remise des prix en Sciences économiques et sociales, organisée par la Conférence Nationale des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales, Serge Kolb, membre du directoire de la Banque centrale du Luxembourg, a apporté sa vision en termes d’approche prudentielle de la surveillance et sur la question de la réforme du système financier mondial. «L’objectif est de rétablir et ensuite de maintenir la stabilité du système financier et d’éviter qu’une telle crise, avec des répercussions aussi importantes, ne se reproduise. Cette tâche est difficile dans la mesure où les causes

Publié le 13.07.2011

Le contenu de la note de conjoncture publiée cette semaine par le Statec tranche avec le climat houleux qui règne sur les marchés financiers. L’office statistique a, ainsi, revu à la hausse ses perspectives de croissance pour le Luxembourg. «Les prévisions de croissance économique ont été légèrement révisées à la hausse par rapport aux prévisions diffusées dans la note de conjoncture de mai 2011: la croissance du PIB en volume s’établirait ainsi à 4% en 2011 (au lieu de 3,2% dans la version précédente) et à 3,8% en 2012 (au lieu de 3,5%).» Malgré cette prévision revue assez nettement en hausse, la note du Statec se veut très prudente. Sous le titre «La reprise se confirme, mais des signes de ralentissement annoncent une modération de la crois-

sance», l’office statistique avertit: «La crise des dettes souveraines laisse planer, comme une épée de Damoclès, un risque permanent dont il est difficile d’apprécier les conséquences potentielles: les incertitudes quant à cette problématique brident la confiance (des investisseurs, des entrepreneurs et des consommateurs) et constituent un frein aux perspectives d’expansion.» Evasion fiscale

L’ABBL crie à la manipulation Publié le 13.07.2011

La réaction de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL) et de Philipp Von Restorf, son directeur de la communication, ne s’est pas faite attendre. Après la publication sur paperJam.lu d’extraits du «rapport Carrez», du nom du député de la majorité présidentielle et rapporteur général de la Commission du budget de l’Assemblée nationale française, l’ABBL a crié à la manipulation de l’opinion. La synthèse dudit document faisait état de «7,7 milliards d’euros d’actifs régularisés et 1,2 milliard d’euros de droits supplémentaires recouvrés» et précisait d’emblée que «parmi les pays concernés par la cellule de régularisation figurent très majoritairement la Suisse et le Luxembourg». Pour l’ABBL les montants régularisés ne doivent pas être directement associés à ces pays «majoritairement» concernés par la cellule, car les deux informations sont dissociées dans le rapport original. Pour l’association, l’auteur de la synthèse aurait délibérément associé les deux problématiques à des fins politiques, alors que se profilent les élections présidentielles en France.

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61 actualité Luxembourg Ad’Report 2010

Le papier a encore la cote L’étude annuelle sur les investissements publicitaires (hors Internet) menée par MediaXim montre, pour l’année dernière, une progression globale de 3%, notamment portée par la presse quotidienne et hebdomadaire.

+5% +4%

Hebdo 16,2 Mio. €

Quotidiens 82 Mio. €

+3%

Variation 2011/2010

+2% +1%

Radios 28 Mio. €

0

Affichage 5,3 Mio. €

Folders 8,9 Mio. €

Télévisions 14,8 Mio. €

-1%

Cinéma 1,8 Mio. €

-2% -3% -4% -5%

Le montant global d’investissements publicitaires en 2010 a été de 168 millions d’euros, en hausse de 3% par rapport à 2009.

Jean-Michel Gaudron

Cesser de communiquer quand les temps sont durs n’est pas une stratégie forcément gagnante. Les entreprises au Luxembourg semblent, en partie, avoir compris le message, puisqu’au cours d’une année 2010 assez incertaine sur le plan économique, les investissements publicitaires se sont affichés en légère hausse. Ainsi, l’étude annuelle Luxembourg Ad’Report, réalisée par MediaXim pour le compte du Service des Médias et des Communications du gouvernement, a-t-elle relevé un montant global d’investissements publicitaires de 168 millions d’euros, en hausse de 3% par rapport aux 163,5 millions de 2009. Ce montant prend en compte aussi bien des annonces publicitaires «traditionnelles», que des avis obligatoires, offres d’emploi, petites annonces, avis et faire-part divers. Sans ces dernières catégories, le montant total des investissements pour 2010 s’élève à 144,1 millions, contre 141,7 millions un an plus tôt (+1,7%). Il est à noter que cette «pige» couvre tous les médias traditionnels (presse quotidienne, hebdo-

Périodiques 11 Mio. €

madaire et périodique, radios, TV, affichage, cinémas et folders), mais exclut Internet, pour lequel une méthodologie de calcul n’est pas encore établie. «Ce sera le cas à partir de la rentrée, avec le but de le faire rétroactivement au 1er janvier, sur la base de données déclaratives», explique Carlo Schneider, directeur de MediaXim Luxembourg. Il faut aussi garder à l’esprit que les montants indiqués le sont a maxima, puisque calculés sur la base des «prix catalogue» et ne tenant donc aucunement compte des tarifs dégressifs et promotionnels.

Cactus et LuxGSM, les locomotives Sans surprise, ce sont les journaux quotidiens qui s’accaparent le plus gros du gâteau, avec un total de 82 millions d’euros, soit 48,8% des investissements globaux (contre 47,9% en 2009). Ce sont également eux qui enregistrent la plus forte progression annuelle (+5%), portée par le succès sans cesse croissant des quotidiens gratuits, en particulier L’essentiel.

Le deuxième principal support publicitaire reste la radio (28 millions d’euros), qui augmente son «poids» en valeur absolue (+2%), mais fléchit très légèrement en valeur relative, avec une part de 16,6% du total, contre 16,7% un an plus tôt. La presse hebdomadaire est l’autre bénéficiaire de cette année 2010, avec une hausse qui est également de 5% à 16,2 millions d’euros, avec une part globale passant de 9,4% à 9,6%. A contrario, la presse «périodique» a connu une année 2010 plus délicate, avec une baisse des revenus publicitaires de 5% à 11 millions d’euros et une part glissant de 7,1% à 6,5%. Le groupe économique des services demeure celui dans lequel les investissements se sont le plus concentrés, avec un total de 36,4 millions (annonces commerciales et non-commerciales), représentant 22,7% du total. Il s’affiche pourtant en nette baisse par rapport à 2009 (40,16 millions et une part de 23,9%). Le secteur de la distribution a, également, été moins présent, avec des investissements de 18 millions d’euros, en repli de près de 6%, au contraire des segments «Equipements/Entretien maison, Jardin, Bureau» (+13,6% à 23,4 millions), «Transports» (+11,1% à 18,4 millions) et «Culture, Tourisme, Loisirs, Sports» (+8,1% à 26 millions). Signe d’une reprise économique tangible, les investissements dans les annonces d’emploi ont bondi de plus de 25%, passant de 4,5 à 5,7 millions d’euros. Les deux principaux annonceurs du pays restent les mêmes d’une année sur l’autre: Cactus et LuxGSM, le premier dominant largement le paysage, avec presque le double d’investissements que le second. A noter que les 20 principaux annonceurs, qui «pèsent» 20% du total, ont sensiblement augmenté leurs investissements publicitaires, avec un montant de 32,8 millions pour 2010, contre 31,5 millions en 2009 (+4,2%). La progression la plus spectaculaire est celle de BGL BNP Paribas, qui n’était «que» 15e en 2009 et qui apparaît en 3e position pour 2010. L’effet fusion, évidemment…

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62 actualité Trois questions à Philippe Poirier

«Moderniser le xxxx parlementarisme» xxxxxde la nouvelle Chaire de recherche Présentation en études parlementaires et coordinateur xxx du programme de recherche sur la gouvernance

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Photo: Luc Deflroenne (archives)

européenne par son titulaire. Social

Une Tripartite en septembre Photo: Julien Becker (archives)

Publié le 14.07.2011

Philippe Poirier (Université du Luxembourg): «L’intensité du débat est moins forte au Luxembourg qu’en France et en Allemagne.»

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 15.07.2011 Monsieur Poirier, à quoi sert cette convention de recherche en études parlementaires? Pourquoi la créer? «Depuis cinq ou six ans, dans plusieurs pays du monde, des parlements soutiennent des chaires en études parlementaires. Les premières ont été créées au Canada et en Australie. Le Parlement luxembourgeois a souhaité s’inscrire dans ce mouvement pour répondre à des besoins particuliers de la Chambre des députés et moderniser le parlementarisme. Cette convention vise cinq éléments dans le domaine de la recherche et de l’enseignement. Il s’agit de mener des études sur le Parlement dans l’exercice de la gouvernance aux niveaux national et européen; sur l’amélioration des procédures et des réglementions parlementaires; de faire des études en législation comparée, dans les domaines constitutionnel, de la citoyenneté, de la jurisprudence; de mener des études sur l’état de la démocratie, des partis politiques, des élections et, enfin, de soutenir des enseignements dans les programmes de l’Université du Luxembourg. La Chaire soutient plusieurs thèses de doctorat, des projets de recherche. Nous organiserons également des conférences internationales et des publications. Ces enseignements peuvent être destinés aux étudiants de nos programmes de masters et doctorats, au personnel de la Chambre des députés, à des assistants parlementaires, au personnel d’autres institutions publiques... Le tout pour au moins deux législatures, c’est-à-dire jusqu’à 2019. Quel est le budget? «Le budget cumulé pour cette législature-ci est de 750.000 euros, soit environ 250.000 euros par an jusqu’à septembre 2014. Moi-même et un autre chercheur de l’université sommes totalement dédiés à cette chaire. Les sommes, relativement importantes, ont surtout vocation à l’emploi de chercheurs liés à cette chaire. Peut-on parler d’un déficit démocratique au Luxembourg? «Les enquêtes d’opinion montrent que les Luxembourgeois ont une très grande confiance dans leurs institutions (gouvernement, Chambre des députés, médiateur...). Cela distingue le pays de ses voisins. Néanmoins, le Luxembourg est unique, car la moitié de la population est étrangère et ne participe donc pas au processus démocratique. Il y a donc un décalage. Enfin, le Luxembourg est une démocratie consensuelle avec plusieurs organes, comme la Tripartite, qui visent non pas à alimenter le débat, mais à chercher systématiquement un compromis. Du fait de ces instruments, l’intensité du débat est moins forte au Luxembourg qu’en France et en Allemagne. Le débat reste confiné dans des enceintes de compromis.»

L’indexation automatique des salaires sur les prix sera au programme de la rentrée. JeanClaude Juncker a décidé de convoquer un Comité de coordination tripartite en septembre. Le Premier ministre l’a annoncé ce mercredi à l’occasion d’une rencontre avec les syndicats. Outre Jean-Claude Juncker et les représentants du LCGB, de l’OGBL et de la CGFP, trois ministres ont participé à cette réunion: Luc Frieden, ministre des Finances, Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale et Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi. Une semaine plus tôt, le gouvernement avait reçu des représentants du patronat et de l’UEL (Union des Entreprises Luxembourgeoises). Le gouvernement s’était engagé à organiser une rencontre au cas où une nouvelle tranche indiciaire devrait s’appliquer entre octobre 2011 et octobre 2012. Or, selon les calculs du Statec et au vu de l’évolution récente de l’indice des prix à la consommation, cette nouvelle tranche indiciaire pourrait intervenir dès le début de l’année prochaine. Luc Frieden a déjà fait savoir que le déclenchement d’une nouvelle tranche indiciaire début 2012 serait très nuisible à la compétitivité des entreprises luxembourgeoises. Politique

L’impôt de crise supprimé dès 2012 Publié le 15.07.2011

Pour donner le change au secteur privé, alors qu’il cédait du terrain devant les revendications syndicales de la fonction publique, le gouvernement a décidé de supprimer l’impôt de crise de 0,8% dès janvier 2012. Pour 24.000 agents de l’Etat et plus de 30.000 autres agents dans le

secteur public élargi, une prime de 0,9% sera versée en juillet de la même année et leur salaire augmenteront de 2,2% en 2013. La Chambre des députés votera cette décision à la rentrée parlementaire. Elle confirmera également les avantages octroyés au secteur public après que les négociations aient buté au début de l’année sur deux pierres d’achoppement: le système d’appréciation bisannuel des compétences des agents de la fonction publique (mettant en péril l’avancement automatique) et les rémunérations liées au niveau d’études des fonctionnaires. Finances publiques

Du mieux Publié le 15.07.2011

Effet de la reprise économique et de la maîtrise des dépenses: les finances publiques s’améliorent. Le ministre des Finances Luc Frieden s’en est publiquement réjoui ce vendredi. Au cours des six premiers mois de l’année, les recettes de l’administration centrale ont progressé de 13,8% à 6,19 milliards d’euros. Les impô­ts courants sur le revenu ont même augmenté de 15,4%. Pendant ce temps, les dépenses sont moindres: celles de l’administration centrale ont ainsi crû sur la même période de 8,3% à 6,11 milliards d’euros. «Il en résulte un solde positif de 77,9 millions d’euros pour la période de janvier à juin 2011», a indiqué le ministre. «Les dépenses de l’Etat sont sous contrôle», a-t-il ajouté. «Parmi les recettes, l’impôt sur les collectivités (+165 millions d’euros entre juin 2010 et juin 2011), ainsi que l’impôt sur les salaires et traitements (+132 millions d’euros) ont enregistré une augmentation importante. Les recettes (brutes) de TVA se sont éle­vées à 1,46 mil­liard d’euros

(+183 millions), résultat dû à l’évo­lution exceptionnelle du commerce électronique en 2011, mais aussi à un retard au niveau du remboursement de la TVA à des entreprises non luxembourgeoises», précise le gouvernement. Apsi

Jean Diederich réélu président Publié le 15.07.2011

Au terme de l’assemblée générale de l’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi), Jean Diederich a, sans surprise, été réélu à la présidence de l’association affiliée à la CLC et dont l’objectif est la promotion du secteur de la société de l’information au Luxembourg. Associate partner chez Kurt Salmon (ex-Ineum Consulting), M. Diederich sera épaulé par Philippe Pierre, associé chez PwC, qui a été élu vice-président. Fernand Thill (IT Professionals) conserve ses fonctions de secrétaire général et Guy Retter (RMS), celles de trésorier. Parmi les nouveaux membres du conseil d’administration, qui compte 16 sièges, figure François Altwies (Maison Moderne Publishing). Un double retour aux sources, puisque Mike Koedinger Editions (devenue Maison Moderne en décembre 2010) faisait partie des membres fondateurs de l’Apsi, en juin 2000, tout comme M. Altwies qui, à l’époque, représentait XYZ Productions. L’association a, en outre, décidé de créer un groupe de rassemblement des CIO’s devant permettre de mieux communiquer et discuter autour de leurs attentes. Suite en page

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64 actualité

Bâtiment

Un chien dans le Keelespill Les faillites successives de Socimmo et Pedinotti jettent le trouble sur le secteur de la construction luxembourgeoise où l’extrême concurrence incite à l’agressivité commerciale, voire à la prédation. Les 570 salariés concernés ne seront pas les seuls à en subir les conséquences. Pierre Sorlut (texte), Charles Caratini (photo)

La rentrée avait un goût plus amer qu’à l’accoutumée pour les 470 salariés de Socimmo. A la fin de leurs congés collectifs, ils avaient rendez-vous sur un chantier d’un tout autre genre: celui de leur reconstruction socio-économique. Le 31 août, les syndicats OGBL et LCGB avaient organisé une réunion à la maison du peuple d’Esch-sur-Alzette pour leur permettre de connaître les démarches à suivre après la faillite de leur entreprise, prononcée le 5 août, une date à laquelle tous avaient espéré profiter de leur lieu de villégiature. Pressentie depuis le mois de mai, quand quelques-uns ont commencé à se plaindre de retards dans le paiement des salaires, la déroute de Socimmo est concomitante avec celle de la société de construction Pedinotti qui, le 29 juin, a déjà laissé une centaine de salariés sur le carreau. Alors, comment expliquer ces faillites dans une conjoncture a priori favorable aux entreprises du BTP? Selon le Statec, la production dans la construction a progressé de 5% sur les cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2010. «L’activité reste dynamique dans cette branche», commente la note de conjoncture du mois d’août. L’Etat va prochainement investir dans la rénovation de son parc immobilier. Et l’assainissement énergétique des bâtiments publics et privés constituera une manne providentielle pour le secteur. Le potentiel de ce marché est estimé à 200 millions d’euros par an. Roland Kuhn, administrateur délégué de la société éponyme, et président, entre autres, de la Fédération des entreprises luxembourgeoises de construction et de génie civil, indique néanmoins que la concurrence fait rage: «Les entreprises ont du travail, mais les marges sont quasi-inexistantes.» Deux facteurs qui ont conduit les administrateurs de Socimmo, Angelo Crapanzano et Constant Less, à une politique commerciale résolument agressive. En cassant les prix, leur part de marché augmentait de manière exponentielle et

la société recrutait à tour de bras. Les syndicats font état de plus de 150 embauches au cours des trois dernières années. Jean-Luc de Matteis, secrétaire central à l’OGBL où il est responsable de la branche du bâtiment, estime d’ailleurs que l’apparente prospérité de la société, tel un rideau de fumée, a retardé le déclenchement de l’alerte incendie. «Les employés ne l’avaient pas vu venir. Ils savaient que tout n’était pas rose, mais comme le carnet de commandes était plein jusqu’à fin 2012, ils ne se sont pas méfiés.»

Une lutte à mort entre concurrents Mais pour gérer un chiffre d’affaires évalué à une cinquantaine de millions d’euros et quelque 30 ou 40 chantiers, dont des projets importants, comme l’école européenne à Mamer ou la rénovation du théâtre de Thionville, une comptabilité analytique s’impose. Les erreurs de gestion sont stigmatisées par les concurrents. Selon certains, qui préférent rester anonymes, entre 10 et 15% des salariés d’une entreprise de construction doivent travailler à l’encadrement. Seulement 5% occupaient de telles fonctions chez Socimmo. Le représentant des professionnels du secteur, M. Kuhn, ajoute lui aussi une petite banderille à l’animal blessé. «Si une entreprise grandit tellement vite, il faut la structure derrière pour pouvoir assurer la gestion. Certes, si on veut beaucoup de boulot, il faut serrer les prix. Après, on peut se mentir à soimême et dire qu’on va 20% plus vite que la concurrence, mais au bout du compte tout le monde a plus ou moins les mêmes cadences. On peut faire des exceptions, mais à certains moments, il faut quand même gagner de l’argent.» Loupé. Selon l’OGBL, la dette de Socimmo a atteint 10 millions d’euros. Selon la rumeur, le fournisseur principal de Socimmo a, malgré lui, porté l’estocade en essayant de récupérer une partie de ses créances, évaluées entre 1,5 et 2 millions d’euros, auprès

de la société de construction d’Ellange. Les commentateurs du dossier, des gens du métier, évoquent même une action collective menée par des concurrents de Socimmo pour inviter ledit fournisseur à agir de la sorte. Faute de quoi, elle risquerait de perdre ses autres principaux clients. MM. Crapanzano et Less se sont donc retrouvés dos au mur et ont dû faire aveu de faillite. La société qu’ils administraient était comme un chien dans un jeu de quilles. Sa propension à pratiquer des prix au rabais irritait la concurrence. Ainsi, quand Roland Kuhn ne s’avouait «pas très content» à propos de la faillite du discounter du BTP, il pensait certainement aussi aux petites sociétés de maîtrise d’ouvrage qui vivaient grâce à Socimmo. Mais les entreprises de construction restantes vont pouvoir se partager le butin que Socimmo, acculée à la retraite, a laissé derrière elle. D’abord les 30-40 chantiers en cours seront repris. Lorsqu’il y a eu soumission publique, les suivants sur la liste de sélection sont contactés. Socimmo avait remporté plusieurs chantiers publics du fait des rabais pratiqués. Le Fonds de rénovation de la vieille ville souligne d’ailleurs avoir beaucoup travaillé avec ladite société en vertu de la règle consistant à choisir «l’offre la moins-disante». Les particuliers ayant eu affaire à Socimmo devront, eux, à nouveau comparer les devis. Enfin, et ceci constitue un motif de satisfaction, de nombreux salariés de Socimmo devraient, mécaniquement, se recaser au sein des entreprises reprenant les chantiers laissés à l’abandon. La fédération des entrepreneurs a veillé à diffuser les coordonnées de cette main-d’œuvre qualifiée chez les professionnels. Pour l’heure, les curateurs, Mes Marguerite Ries et Gaston Stein, attendent leurs déclarations de créances pour que les anciens employés puissent faire valoir leurs droits en tant que «privilégiés», dixit la loi. Leurs arriérés de salaire, le salaire du mois de survenance de la faillite, celui du mois suivant et 50% de l’indemnité de préavis,

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Les nouveaux locaux de Socimmo à Ellange auront servi une année. Ils ont été vidés de leurs 470 employés.

à laquelle ils auraient pu prétendre en cas de licenciement, doivent leur être versés. Ces créances sont garanties par l’Etat jusqu’à un montant égal au sextuple du salaire social minimum de référence, soit 10.545 euros, quelle que soit la quantité d’actifs à liquider. Si les créances dépassent ce plafond, les salariés concernés seront au premier rang pour récupérer la différence lors de la reddition des comptes.

Protéger les salariés lors de faillites Leurs comptes bancaires ont d’ores et déjà été crédités des salaires de juin et juillet grâce à une garantie exceptionnelle accordée par le gouvernement (et le fonds pour l’emploi) afin d’accélérer le processus, chronophage, voulu par le code du tra-

vail, ne prévoyant un remboursement effectif qu’à leur inscription à l’Adem… envisageable pour le 15 octobre seulement. Cette mesure extraordinaire de remboursement anticipé devrait d’ailleurs être généralisée. Nadine Welter, conseiller de gouvernement, fait état de la préparation au sein du ministère du Travail, d’un projet de loi visant à accélérer la procédure des paiements des salaires en cas de faillite. Après les salariés, l’Etat verra ses créances recouvrées. Viendront ensuite les autres créanciers, dits chirographaires, remboursés au marc le franc, c’est-à-dire au prorata du montant dû. Et les quelques banques luxembourgeoises impliquées dans le dossier peuvent s’attendre à des pertes. Car Gaston Stein revient sur le chiffre de 4 millions d’euros de compte clients retrouvé dans la presse, un montant non vérifié qui étonne l’ancien bâtonnier. «4 millions? C’est très optimiste. En

plus, la société avait pris du retard sur tous les chantiers et toutes les parties contractantes vont invoquer ces retards pour obtenir des pénalités.» Pour ce qui est du montant des actifs à liquider, les curateurs procèdent à son évaluation jusqu’à la fin du mois de septembre. Jusque-là, ils vont remonter, à revers, le fil de la pelote afin d’en démêler les nœuds. Sept sociétés sont concernées. L’une d’entre elles se trouve en France et les curateurs luxembourgeois ne sont pas compétents pour procéder à sa liquidation, le cas échéant. Du côté de la fédération des entrepreneurs de la construction, on insiste sur la nécessité de prévenir de telles faillites en instaurant un régime de gestion contrôlée. Pour Roland Kuhn, «il faut que des voyants s’allument lorsque des sociétés ne peuvent plus honorer leurs dettes, pour qu’un gestionnaire assermenté puisse gérer la crise.»

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Archivage électronique

On touche au but Le projet de loi devant encadrer la dématérialisation des documents est sur le point d’être enfin présenté. Un texte qui rafraîchira une législation vieille d’un quart de siècle.

«De nombreux magistrats ont encore une relation très charnelle avec le papier»

Photo: Julien Becker (archives)

Jean-Michel Gaudron

En gestation depuis plusieurs années, régulièrement annoncé comme imminent, le projet de loi sur l’archivage, révisant profondément l’actuelle loi (qui date de… 1986) devrait très prochainement atterrir sur le bureau du Conseil de gouvernement. Il y sera évidemment question d’archivage électronique. Un texte très attendu par tous les milieux professionnels, mais qui pourra également intéresser directement les particuliers, pour qui la dématérialisation est déjà une réalité dans leur vie quotidienne, quand ils écoutent de la musique en format mp3 tout en regardant, sur l’écran de leur ordinateur, leurs dernières photos de vacances. Certains font même déjà appel à des services de coffre-fort électronique pour conserver une partie de leurs documents les plus précieux. Si l’exercice a pris autant de temps de préparation, c’est qu’il est pour le moins le délicat. «Il s’agit, d’un côté, de pallier les déficiences de la loi de 1986, qui font que les gens ne dématérialisent pas ou très peu leurs archives et, souvent, pas comme il le faudrait, mais, d’un autre côté, de faire

aussi en sorte de ne pas aller trop loin dans le niveau d’exigence, au risque de rendre la loi inapplicable à grande échelle», indique Cyril PierreBeausse, président de la Fedisa (Fédération de l’Information Lifecycle Management, du Stockage et de l’Archivage) Luxembourg.

Nouvelle profession Au-delà des simples aspects technologiques, le texte qui se profile va initier une certaine révolution de palais… de Justice. Car il s’agira, pour les magistrats qui seront confrontés à des dossiers au cœur desquels se trouveront des archives électroniques, de tirer un trait sur des siècles, voire des millénaires, de tradition «manuscrite», et admettre qu’une copie numérique, assortie d’une signature électronique, est un strict équivalent de son original en papier. «De nombreux magistrats ont encore une relation très charnelle avec le papier, constate Me Pierre-Beausse. Il n’est pas rare d’en voir certains examiner un document sous toutes ses coutures pour vérifier la pression du stylo qui a servi à le rédiger ou la persistance de l’encre.»

Cyril Pierre-Beausse (Fedisa)

Car tout l’enjeu est évidemment là: faire en sorte qu’une copie numérique ait une force probante devant la loi, en fonction des conditions technologiques dans lesquelles elle a été établie. «Des technologies qui n’existaient pas il y a 15 ans, qui n’étaient pas encore matures il y a 5 ans et  qui seront peut-être obsolètes dans 5 ans», résume Me Pierre-Beausse. Dans ce contexte, la future loi devrait créer un nouveau statut pour les prestataires de service de dématérialisation et de conservation des documents (PSDC), dont l’activité sera soumise à une certification obtenue, volontairement, auprès de l’Ilnas (l’Institut luxembourgeois de normalisation). Les archives qu’ils produiront seront alors susceptibles d’être directement reconnues comme étant probantes. On imagine très vite la portée gigantesque de telles dispositions, que ce soit pour les professionnels ou les particuliers, d’autant plus que les entreprises pourront, pour leurs propres besoins, obtenir le statut de PSDC. Devoir plonger au fin fond d’une poussiéreuse salle d’archives pour y retrouver un document ne sera donc peut-être bientôt plus qu’un lointain souvenir, «à condition que les gens s’approprient tout de suite la future loi et que les démarches d’archivage électronique se fassent immédiatement», indique Me Pierre-Beausse. En attendant, certaines entreprises ont déjà entrepris le fastidieux travail de faire l’état des lieux de leurs archives papier pour définir lesquelles seront ensuite susceptibles d’être dématérialisées. Et dans ce domaine-là, il ne sera jamais trop tard pour bien faire.

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Transports

Moins de voyages professionnels Publié le 17.07.2011

Selon les données du Statec, près de 75% des résidents luxem­bourgeois de plus de 15 ans ont entrepris «au moins un voyage comprenant au moins une nuitée hors de leur domicile habituel». En 2009, le ratio était de 84%. Le recul montre toutefois que cette variable a baissé au cours des années de ralentissement économique, en 2001 et 2002, avant de progresser fortement entre 2003 et 2009. Selon l’étude, les voyages d’affaires ne font pas exception. Le pourcentage de résidents ayant effectué au moins un déplacement professionnel d’au moins une nuitée passe de 16% en 2009 à 12% en 2010. Cela étant, il ressort aussi de l’enquête que, s’il y a eu moins d’argent dépensé pour les voyages de loisirs, il y en a eu davantage pour les voyages d’affaires… Le Statec observe que «en 2010, la dépense moyenne pour les voyages de loisirs baisse pour la deuxième année consécutive alors que du côté des déplacements professionnels, on enregistre une hausse en 2010, après une baisse en 2009». Cargolux

Levée de boucliers syndicale Publié le 18.07.2011

Le LCGB et l’OGBL dénoncent la remise en cause par Qatar Airways d’un contrat de handling (maintenance aéroportuaire) entre Cargolux et Luxair. Selon les deux syndicats, le nouvel actionnaire majoritaire de la compagnie n’aurait pas

Aménagement du territoire

Le plan du nouveau stade national Publié le 19.07.2011

Le plan directeur du futur stade de Livange a été dévoilé ce lundi à Roeser devant plusieurs centaines de personnes. Ce site avait notamment été choisi parmi sept autres (Bettembourg, Mondercange, Leudelange, Differdange, Garnich, Niederanven et Esch-Lentilles Rouges) en raison de sa proximité avec la majorité de la population, à la fois proche de la capitale et du sud du pays, ainsi que pour son accès direct à l’autoroute et à une liaison ferroviaire. Si le projet nécessite encore les autorisations administratives et suscite les inquiétudes des riverains, qui craignent pour leur qualité de vie et redoutent les nuisances sonores, il est déjà très prometteur en termes économiques. Le coût de la construction du stade devrait être compris entre 25 et 35 millions d’euros, pour un investissement global supérieur à 250 millions d’euros.

Le projet, à l’origine duquel se trouve le promoteur Flavio Becca, comprend un centre commercial de 76.000 m2, composé d’un magasin d’usine de 28.000 m2, d’un centre commercial (jardinerie, meubles, arts de la table, sport) de 27.000 m2 et d’un shopping center de 21.000 m2. 1.500 emplois devraient être créés.

Photo: Commune de Roeser

sur le fil

accepté l’augmentation de 3,5% que Luxair prévoit de facturer à la compagnie de fret. Les termes de ce contrat «cargo» sont jugés cruciaux pour l’avenir de Luxair, alors que l’activité de transport de voyageurs de la compagnie nationale est structurellement déficitaire. Chez Cargolux, on conteste cette version des faits. «Il n’y a pas de remise en cause du contrat. Le ministre Claude Wiseler l’a dit dès la semaine dernière. C’est beaucoup de bruit pour rien, indique Martine Scheuren, responsable de la communication de la compagnie de fret. Les discussions entre Cargolux et Luxair avaient débouché sur un accord verbal, bien avant que celles-ci ne soient engagées avec Qatar Airways.» Cet accord n’aurait toutefois pas été signé par les deux parties. Rien n’empêcherait donc, a priori, de le remettre en cause.

Internet

LIX et LU-CIX fusionnent Publié le 19.07.2011

Afin d’exploiter au mieux les synergies existantes entre les deux entités nationales gérant des nœuds d’échanges Internet, LIX (Luxembourg Internet eXchange, lancée en 1999 par Restena) et LU-CIX (LUxembourg Commercial Internet eXchange, créée dix ans plus tard), ont finalement fusionné. Tous les membres de LIX vont migrer vers LU-CIX, de sorte qu’il n’y aura plus qu’une seule plate-forme nationale d’échange de trafic Internet gérée par LU-CIX Management GIE. «Cette initiative s’appuie sur une importante complémentarité entre les deux organisations poursuivant le même objectif - développer Internet au Luxembourg - et permettra de joindre l’excellence technique de LIX à la vocation globale et plus promotionnelle de LU-CIX», expliquent les deux partenaires.

de la cession de ses parts Cargolux rachetées par Qatar Airways. Une perte notamment imputable à la baisse du dollar depuis 2000. Pour le compte du 1er semestre, BIP accuse une perte «globale» de 6,9 millions d’euros au premier semestre, contre un bénéfice de 10,6 millions sur la même période de l’an dernier. Cargolux fut l’un des tout premiers investissements de BIP Investments Partners, dès sa création en avril 2000. Sa participation s’élève à 11,54% et a été cédée à un prix de 36,69 dollars par action, soit un montant total de 42,35 millions de dollars. Intrinsèquement, cette opération génère une plus-value de 2,9 millions de dollars, mais se transforme en moins-value de 8,9 millions d’euros en raison de l’évolution défavorable du cours de change euro/dollar depuis l’investissement initial. Cybercriminalité

Agriculture

De Verband songe à Mertert Publié le 19.07.2011

La coopérative agricole avait fait scandale fin juin en annonçant son intention d’installer une annexe de son nouveau centre agraire à Perl, en Allemagne. Elle songe désormais à une solution alternative sur le site du port de Mertert (lire article page 24). BIP

Lourdes pertes avec Cargolux Publié le 20.07.2011

La société de prise de participations BIP annonce avoir réalisé une moins-value de 8,9 millions d’euros à l’occasion

Double lutte Publié le 20.07.2011

Le gouvernement luxembourgeois vient de se doter d’une double structure de prévention et de lutte contre la cybercriminalité, quand bien même le pays est encore relativement épargné. Aux dires du ministre des Communications et des Médias François Biltgen, le Luxembourg ne connaîtrait qu’une dizaine d’attaques par jour, souvent de faible envergure, telles que le piratage d’un ordinateur ou l’envoi de virus. Le nouveau dispositif présenté renforce les mécanismes de protection et d’action déjà existants et éprouvés. Deux nouvelles structures sont ainsi créées: le Cybersecurity board luxembourgeois, qui aura pour mission d’élaborer le plan straté­

gique national de lutte contre les cyberattaques et de veiller à son exécution, et le Computer Emergency Response Team (CERT), une structure opérationnelle très flexible, d’une vingtaine de personnes, et dotée d’un budget annuel de 1,2 million d’euros. Sa mission sera double: la prévention à tous niveaux, d’abord, puis la capacité de réaction immédiate pour «répondre à des incidents sur les systèmes publics d’information et les infrastructures critiques». Banques

Résultats en hausse de 25% Publié le 20.07.2011

Sur les six premiers mois de l’année, les résultats des banques s’inscrivent en hausse de plus de 25% par rapport à la même période de l’année dernière. Selon les comptes de profits et pertes tout juste publiés par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), le résultat avant provisions du secteur bancaire luxembourgeois a atteint 2,921 milliards d’euros au premier semestre contre 2,330 milliards sur la même période de l’année dernière. L’autorité de contrôle relativise néanmoins cette évolution favorable dans un contexte toujours marqué par la crise de la dette de la zone euro: «La hausse du résultat avant provisions s’explique toutefois largement par des effets non récurrents au niveau des autres revenus nets d’un nombre très limité de banques de la Place. Il s’agit de variations de juste valeur sur les portefeuilles titres dont l’évolution a été particulièrement favorable en comparaison annuelle.» Suite en page

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Claude Walté et Michel Lamballais (DHL Express Luxembourg)

Wouter Van Benten (DHL Express P.-B.), Erik Hermans (DHL Express Luxembourg), Danny Van Himste (DHL Express Belux) et John Pearson (DHL Express Europe)

Anniversaire

Les 30 ans de DHL La société de transport express a soufflé 30 bougies, le 30 juin, dans le cadre de festivités commencées au Glacis et terminées au Tramschapp, en présence de plus de 350 personnes. Laurent Antonelli/Blitz (photos)

Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Claude Ferres (Luxembourg for Finance), David Lovejoy (Danske Bank) et Sudhir Kohli (IBCL)

Nathalie Visser et Katja Fuhrmann (SEB)

Michel Maquil (Offergeld), Peter Koster (Westair) et Liane et Bob Walté (LeasePlan)

Guy Poul, Marc Sauber (Clearstream) et Paul Schonnenberg (Amcham)

Denis Chenier et Charles Jost (Société Générale)

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70 actualité

Fonds alternatifs adaptés

Photo: Olivier Minaire (archives)

Le Luxembourg a déjà adapté sa législation à la réglementation européenne sur les fonds alternatifs. Une promptitude louée sur le marché européen, mais appréhendée pour ce qui relève de la distribution des fonds extra-européens.

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Etude Plurimedia

Maison Moderne se distingue Publié le 21.07.2011

Selon la dernière étude TNS Ilres Plurimedia Luxembourg 2010/2011, les deux meilleures progressions de lectorat en presse écrite reviennent au premier groupe de presse indépendant, Maison Moderne, pour deux de ses publications: Flydoscope et paperJam (lire l’article page 84).

Photo: Etienne Delorme (archives)

Directive AIFM

«Votre décision constitue donc une triste nouvelle» Jean-Jacques Rommes (ABBL)

Epuramat

Marc Saluzzi (Alfi): «En Europe, il y a de la place pour tout le monde et une certaine marge de manœuvre.»

Par Pierre Sorlut, publié le 20.07.2011 Comme à l’accoutumée, l’Etat luxembourgeois ne traîne pas pour aligner sa législation sur le droit européen en matière d’industrie financière. Le 1er juillet, à peine la version finale de la directive AIFM (Alternative investment fund managers) avait-elle paru au Journal officiel de l’Union européenne, que le gouvernement approuvait un projet de loi amendant la réglementation sur les Fonds d’investissement spécialisés (FIS), logeant les investissements dans des classes d’actifs régis par la nouvelle régulation européenne. Il ne s’agit donc pas encore d’une transposition en bonne et due forme de ladite directive, mais d’une adaptation du «véhicule de prédilection pour les fonds non Ucits», selon les termes utilisés par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Des amendements à la loi du 13 février 2007 qui permettront aux quelque 1.200 FIS luxembourgeois de bénéficier du passeport européen accordé aux gérants de fonds par la directive européenne, dès 2013. Pourquoi agir dans un tel empressement alors que la directive ne sera d’application que dans deux ans? Marc Saluzzi, le nouveau président de l’Alfi, fait valoir le «first mover advantage. Nous donnons à nombre d’acteurs du centre la possibilité de s’adapter progressivement à certains aspects d’une directive complexe, deux ans avant sa mise en œuvre effective.» Le gouvernement luxembourgeois entend également faire à nouveau la preuve de sa réactivité et de sa disponibilité vis-à-vis de l’industrie des fonds.

Avec le biogaz britannique Publié le 21.07.2011

La société luxembourgeoise Epuramat, spécialiste des systèmes de traitement à basse énergie des eaux et des eaux usées, vient de vendre son système breveté de traitement global des eaux, ExSep, à la société britannique Anaerobic Energy, basée à Wilton. C’est le premier contrat signé outre-Manche. Le site devrait ainsi servir d’unité mobile de démonstration pour la prospection de nouveaux clients à travers le Royaume-Uni et l’Europe. «Nous voyons pour notre société des opportunités de croissance exceptionnelles dans le secteur des énergies renouvelables», a indiqué Bogdan Serban, directeur général d’Epuramat, qui avait déjà annoncé, en juin, la signature d’un accord de distribution de plusieurs millions de dollars, pour plusieurs années, avec la société canadienne Black Opal Energy Services.

Comptes nationaux

L’UE défavorisée? Mais le président de l’Alfi s’inquiète néanmoins du rythme imposé par les institutions européennes; la Commission, le Conseil, puis le Parlement, qui a pourtant peiné pour voter la version finale d’AIFMD. «L’Europe va très, très vite pour réformer ce secteur, mais est-ce que cela ne va pas créer un désavantage concurrentiel? C’est la question que les gens se posent, celle du level playing field.» Aux Etats-Unis, le Dodd-Frank Act censé donner un nouveau niveau d’exigence à la régulation financière se vide progressivement de sa substance. En Asie, une telle régulation n’est pas à l’ordre du jour. «On crée le risque d’un arbitrage réglementaire à la défaveur de l’UE», regrette le président de l’Alfi. Sur un ton ferme, il résume. «Le sujet, c’est faire de l’Europe un centre de gestion alternatif mondial beaucoup plus important. Il s’agit d’un pari et personne ne sait trop comment les acteurs globaux de l’alternatif vont réagir. En Europe, il y a de la place pour tout le monde et une certaine marge de manœuvre. Nous sommes moins à l’aise avec ce qui se passe aux Etats-Unis et en Asie.»

Ney, directeur général de la compagnie aérienne luxembourgeoise. Le 1er juillet, Luxair avait annoncé que, faute d’une rentabilité suffisante, la destination Dublin serait retirée du réseau, au même titre que celle de Prague. «Les relations entre nos deux villes ne sont pas seulement de nature concurrentielle. Il s’agit également de liens capitalistiques et souvent d’échanges de personnel. Votre décision constitue donc une triste nouvelle pour tous ceux qui, pour des raisons professionnelles ou privées, voyagent entre Luxembourg et Dublin», proteste M. Rommes dans une lettre datée du 15 juillet. «C’est pourquoi je souhaiterais me faire le porte-parole de nos membres concernés pour espérer que Luxair revienne sur sa décision ou bien qu’une autre solution satisfaisante soit trouvée dans vos futurs plans de vols», poursuit-il. Un groupe Facebook, «Save the Luxair Lux Dub route» s’est également constitué pour défendre cette cause.

De plus en plus riches Luxair

Les banques regrettent déjà Dublin Publié le 21.07.2011

Des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour réclamer à Luxair le maintien de la destination Dublin. Après Paul Helminger, le bourgmestre de Luxembourg-ville, c’est au tour de Jean-Jacques Rommes, directeur de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) d’écrire à Adrien

Publié le 21.07.2011

Les Luxembourgeois sont de plus en plus prospères. Selon les comptes publiés par le Statec et la Banque centrale du Luxembourg, la richesse financière nette des ménages résidents (déduite de l’endettement) atteint 34,34 milliards d’euros, soit près de 68.000 euros par habitant, contre 34,27 milliards au quatrième trimestre 2010. Le patrimoine financier atteint désormais 55,85 milliards d’euros. Il est notamment composé pour 25,94 milliards d’euros

de dépôts bancaires, pour 12,58 milliards d’euros d’«actions et autres participations» et pour 7,9 milliards d’autres titres que des actions. La richesse nette est toutefois amoindrie par la hausse de l’endettement, qui atteint 21,51 milliards d’euros au premier trimestre 2011, contre 21,06 milliards au trimestre précédent. Cet endettement se compose à 91% de prêts à long terme, la plupart destinés à l’acquisition d’un bien immobilier. Le Statec note que, «en dépit de la crise financière», la richesse financière nette des ménages est en hausse depuis le premier trimestre 2006, où elle s’élevait à 22,8 milliards d’euros. Sur ces cinq années, le taux de croissance annuel moyen a atteint 8%. Bourse de Luxembourg

Les certificats d’actions ont la cote Publié le 21.07.2011

La barre de 250 émetteurs de certificats représentatifs d’actions étrangères (pour un total de 282 lignes de cotation) a été franchie le 20 juillet 2011 en Bourse de Luxembourg. Ces émetteurs proviennent de 17 pays situés dans diverses régions du monde, mais l’Inde (171) et Taïwan (48) représentent, à eux deux, près de 88% du total. L’expérience de la Bourse de Luxembourg en la matière est grande, puisque la cotation du premier certificat remonte à 1964 et émanait d’une société japonaise. En termes de nombre d’émetteurs, la place luxembourgeoise se positionne au 2e rang mondial, derrière le NYSE (306 émetteurs) et devant Londres (196) et le Nasdaq (106).

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71 actualité Evénementiel

Publié le 22.07.2011

Les entreprises luxembourgeoises souhaiteraient intégrer davantage les jeunes au marché du travail. Elles l’ont fait savoir ce vendredi à l’issue de la dernière réunion du conseil d’administration de la Fedil. «En rapport avec la situation sur le marché du travail, le président de la Fedil (Robert Dennewald, ndlr.) a invité tous les membres de la Fedil à utiliser les mesures (Contrat d’initiation à l’emploi et Contrat d’initiation à l’emploi - expérience pratique) pour ainsi contribuer à combattre le chômage des jeunes», indique l’organisation patronale. Si la Fedil se réjouit de l’amélioration de l’activité économique, elle déplore un taux de chômage toujours élevé (5,7% de la population active) et la hausse des coûts salariaux. Elle se dit, par ailleurs, confiante dans la réussite des négociations tripartites prévues en septembre, au sujet de l’indexation automatique des salaires. Immobilier de bureaux

Les investisseurs peu servis Publié le 22.07.2011

Le montant global de transactions immobilières au Luxembourg s’est élevé à environ 85 millions d’euros, répartis en six transactions (dont deux pour plus de 30 millions d’euros). C’est dix fois plus que les 8 millions enregistrés au cours du 2e trimestre 2010. «Ce montant reste cependant encore bas en raison du faible nombre de produits correspondant aux critères recherchés par les candidats acquéreurs», tempère le rapport de DTZ Research publié ce jeudi. Ce sont principalement des immeubles localisés au centreville, dans le quartier gare et au Kirchberg, dotés de baux à long terme, qui intéressent les investisseurs. DTZ relève également un autre facteur freinant sur le marché: la difficulté de pouvoir tout simplement financer des acquisitions avec des leviers importants. Sur l’ensemble des six premiers mois de l’année, le

Park Inn

Nouvel hôtel en ville Publié le 25.07.2011

Le Park Inn by Radisson Luxembourg City ouvre ses portes, avenue de la gare. En plus de ses 99 chambres, modernes, élégantes et confortables, l’hôtel offre également trois salles de réunion climatisées et pourvues d’équipements audiovisuels dernier cri, une salle de remise en forme (24h/24) et un garage privé sur site pouvant accueillir jusqu’à 150 voitures. L’établissement sera géré par Xavier Damster, qui compte une grande expérience au Luxembourg, tant au niveau d’hôtels privés que de chaînes internationales, tels que InterContinental et Hilton.

Clap de fin pour Events & More

l’heure, Immotop.lu alimente seul les données statistiques du ministère du Logement et de l’Observatoire de l’Habitat, en remplacement d’Athome.lu. Il permettra audit observatoire de disposer de statistiques «fiables et précises», indique le communiqué, sur les biens immobiliers proposés à la vente ou à la location, sur la base de quelque 27.000 annonces recensées. Ce partenariat est destiné à n’être que temporaire, dans l’attente de l’harmonisation des actes notariés, volonté du gouvernement. En effet, à l’heure actuelle, seules les ventes d’appartements sont recensées par l’Observatoire. Les acquisitions/ventes de maisons ne le seront qu’à terme. Le dynamisme actuel de l’immobilier résidentiel, caractérisé par une augmentation de 27,9% des ventes au 1er trimestre 2011 par rapport au même exercice en 2010, aura, quoi qu’il en soit, bien besoin d’une solution durable en matière d’observation statistique afin de contrôler un marché qui a tendance à s’emballer à la moindre rumeur.

La société d’organisation d’événements a été déclarée en faillite au début de l’été.

Photo : David Laurent/Wide (archives)

Contre le chômage des jeunes

volume d’investissements a atteint près de 112 millions d’euros pour le premier semestre (contre 34 millions un an plus tôt). «D’ici la fin de l’année, nous anticipons une augmentation du volume d’investissements sur le marché luxembourgeois», note avec optimisme DTZ.

Stéphane Mockels, l’associé unique d’Events & More, était en contact avec des investisseurs potentiels au printemps dernier.

Par Jean-Michel Gaudron, publié le 20.07.2011 Le 6 juillet, le tribunal de commerce a prononcé la faillite d’Events & More. Créée début 2007, la société était spécialisée dans l’organisation d’événements. Bien que très présente sur le marché et disposant d’une certaine visibilité, elle n’en était pas moins en proie à des problèmes financiers connus de certains prestataires avec qui elle travaillait. «Nous avions déjà constaté des difficultés de paiement depuis fin 2008, début 2009», explique le gérant d’un traiteur de la place, auprès de qui l’ardoise s’élève à quelque 68.000 euros. «Nous avions néanmoins décidé de continuer à travailler avec cette société qui restait un partenaire important. Mais ces derniers mois, nous travaillions moins avec elle, d’autant plus que ses dirigeants pratiquaient plutôt la politique de l’autruche.» Il n’a, du reste, pas été possible de joindre M. Mockels pour avoir davantage de précisions.

Gaming

Le jeu 3D «made in Belval»

830.000 euros de dettes

Publié le 26.07.2011

Immobilier résidentiel

Immotop avec le gouvernement Publié le 26.07.2011

Le ministère du Logement a signé la première convention d’échange d’informations avec Immotop.lu, portail dédié à l’immobilier. Athome.lu, leader du marché, Immofinder.lu et Immostar.lu ont été moins réactifs que leur concurrent sur ce dossier. Si les autres peuvent encore se manifester, pour

La société Agopia a lancé son premier jeu social en 3D. QBI est disponible en ligne et, dès ce mercredi, en version Facebook. Il est produit, géré et développé par l’équipe installée à Esch-Belval. Issue d’un groupe de la génération Internet multimodale, Agopia joue sur le virtuel qui a des perspectives de développement bien réelles. (lire l’article page 91). Suite en page

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Photo: Park Inn Radisson Luxembourg City

Fedil

Les comptes de la société Events & More, sàrl au capital social de 12.500 euros, laissent apparaître, pour l’exercice 2009, une perte de 453.500 euros et un total de dettes de près de 830.000 euros (dont 564.000 euros envers les prestataires et fournisseurs et 246.000 euros de dettes fiscales, sécurité sociale et salaires). La société, qui a employé jusqu’à une quinzaine de personnes en 2010, n’en comptait plus qu’une demi-­ douzaine au printemps dernier. Au moment de la faillite, Events & More était détenu à 100% par Stéphane Mockels. Il était un des trois associés fondateurs de la société (il détenait alors 35% du capital) et avait déjà une première fois acquis 100% des parts, avant d’en céder, début 2010, 25% à Björn Kurda. Cet Allemand de 37 ans avait rejoint la société début 2008 en tant que project manager, après avoir passé six ans en tant que responsable événementiel dans l’agence Oxygène (groupe Binsfeld). Au même moment, les deux hommes avaient fondé, à parité, une société «sœur», Luxembourg & More, une agence réceptive (destination management company) de promotion du Grand-Duché, devant contribuer à faire du pays la première destination européenne de tourisme d’affaires. En avril dernier, par cessions de parts réciproques, Stéphane Mockels était redevenu seul associé d’Events & More et Björn Kurda était alors devenu associé unique de Luxembourg & More. Plus aucun lien capitalistique ne liait donc les deux entités depuis le printemps dernier. «A ce moment-là, explique M. Kurda à paperJam.lu, il y avait des contacts avec des investisseurs potentiels devant permettre de continuer l’activité d’Events & More.» Des contacts qui, visiblement, n’ont donc pas abouti...

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72 actualité

Female Board Pool

Où sont les hommes? La présentation du Female Board Pool, en juillet, à la Chambre de Commerce, n’a presque exclusivement attiré que… des femmes. Au plus grand regret de la ministre de l’Egalité des chances, Françoise Hetto-Gaasch, qui n’a pas manqué de le faire savoir. La soirée «Femmes de pouvoir, femmes d’influence», organisée par le paperJam Business Club fin juin, avait réuni plus de 130 femmes pour une dizaine d’hommes seulement…

Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent/Wide (photo)

Une demi-douzaine d’hommes pour une bonne soixantaine de femmes: le déséquilibre était flagrant le 4 juillet dernier, à la Chambre de Commerce, à l’occasion de l’événement «Meet the Female Board» organisé, à la Chambre de Commerce, par le ministère de l’Egalité des chances. Il s’agissait de lancer de manière concrète le Female Board Pool, initié le 8 mars, et de permettre à des chefs d’entreprise de rencontrer directement des femmes intéressées par un mandat dans un conseil d’administration. Si parmi les femmes présentes figuraient évidemment, aussi, des responsables d’entreprise, la faible représentation masculine à cette manifestation n’a pas été du goût de la ministre Françoise Hetto-Gaasch. Tout comme elle l’avait fait le jeudi 30 juin à l’occasion de la soirée «Femmes de pouvoir, femmes d’influence», organisée par le paperJam Business Club, la ministre de l’Egalité des chances a continué à se poser des questions sur la voie à suivre pour améliorer la représen­tation des femmes dans les organes de direction des entreprises. «Ce n’est pas un secret: je n’hésiterai

pas à proposer au gouvernement l’introduction de quotas légaux pour le monde économique», avaitelle indiqué lors de cette soirée paperJam qui, elle aussi, avait attiré plus de 130 femmes et seulement une dizaine d’hommes. «Je ne suis pas convaincue de l’efficacité de l’introduction de quotas légaux, préférant plutôt la mise en place d’une stratégie d’approche volontariste, surtout dans la spécificité du contexte luxembourgeois, a-t-elle réexpliqué, une semaine plus tard. Ce n’est que par le biais d’efforts collectifs que la situation pourra être améliorée. Or, la composition de l’audience de ce soir m’amène à remettre très sérieusement cette approche en question. Messieurs, le moment est venu de jouer cartes sur table. Notre patience n’est pas éternelle!»

A l’Etat de montrer l’exemple Des réflexions sont en cours entre le ministère et le patronat, sur la mise en place d’un programme d’initiatives volontaires devant permettre de donner plus facilement leur chance aux femmes d’accéder à des fonctions de direction et

de membre de conseils d’administration. Selon Robert Dennewald, président de la Fedil, directement concerné par ces discussions, tout devrait être ficelé en cette rentrée. «Nous afficherons alors clairement la couleur, en trouvant des solutions plus intelligentes que les quotas. Il faut préparer les femmes en termes de motivation, de formation et d’expérience pour accéder à ces fonctions-là et non pas imposer quoi que ce soit pour y parvenir.» Peu surpris de la faible participation masculine à l’événement du 4 juillet («Espérer voir des entreprises se bousculer pour rencontrer des femmes candidates aux fonctions d’administrateur est une utopie. Il est trop tôt dans le processus.»), M. Dennewald n’avait pas manqué de réagir à ce qu’il avait appelé «l’attaque au bazooka», lancée par la ministre Hetto-Gaasch, en exhortant le servivce public à montrer l’exemple. «Dans les conseils d’administration où siègent des représentants de l’Etat, le résultat est maigre, avait-il constaté. A la SNCI, chez SES ou ArcelorMittal, l’Etat n’a nommé aucune femme. Je sais bien que ces postes sont très recherchés, mais certains pourraient consentir un petit sacrifice pour donner aussi aux femmes la chance de défendre les intérêts de l’Etat.» Rappelons que, selon des données communiquées en mars dernier par le ministère de l’Egalité des chances, sur les 53 établissements publics du pays, seulement 15,63% de femmes siègent dans les conseils d’administration. Une proportion qui monte à 20,9% si l’on exclut du calcul les 14 établissements (parmi lesquels la BCL, les CRP Henri Tudor et Santé, la Fondation de Luxembourg, la Fondation Restena, l’Office du Ducroire ou encore la SNCI), qui ne comptent aucune femme dans leur conseil…

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73 actualité Bernadette Friederici (ministère des Classes moyennes)

Témoignages

Femmes de pouvoir, femmes d’influence

Françoise Hetto-Gaasch (ministre de l’Egalité des chances)

Le jeudi 30 juin, à l’occasion de la parution de la dernière édition de paperJam, près de 150 personnes – parmi lesquelles la ministre Françoise Hetto-Gaasch – ont assisté, à l’auditorium de BGL BNP Paribas, à une présentation de sept parcours de femmes ayant réussi au Luxembourg. David Laurent/Wide (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Denise Voss (Franklin Templeton Investments)

Lydie Polfer (Ville de Luxembourg)

Fabienne Pitsch (Property Partners)

Florence Roux-Christmann (PwC)

Marie-Thérèse Kraemer (Menuiserie Kraemer)

Sonia Biraschi (State Street Luxembourg)

Françoise Folmer (Team 39) et Maddy Mulheims

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74 actualité Suite de la page

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Sports Business

Photo : Olivier Minaire (archives)

La société luxembourgeoise ne cache pas son intérêt pour le circuit de Spa-Francorchamps, sa pérennité et sa rentabilisation, sur et autour du grand cirque de la F1.

Gerard Lopez (Genii Capital): «Je suis convaincu qu’il est possible de redonner au circuit de Spa-Francorchamps la place qu’il mérite.»

Par Alain Ducat, publié le 27.07.2011 Contactée par paperJam.lu, la société Genii Capital a apporté la réaction officielle de Gerard Lopez au tapage médiatique né d’éléments d’information sur un possible «rachat», par des investisseurs basés au Grand-Duché, du circuit ardennais, qui survit grâce aux fonds publics de la Région wallonne aujourd’hui. Pour rappel, Gerard Lopez est immergé dans le milieu de la F1 depuis 2009, via la reprise par Genii Capital de l’écurie Renault. Il est aussi à la tête de Gravity Sport Management, une société qui gère la carrière de plusieurs jeunes pilotes. «Je suis convaincu qu’il est pos­ sible de redonner au circuit de Spa-Francorchamps la place qu’il mérite et d’en faire une source de profit, explique M. Lopez. Mais ce nouvel essor doit, à mon avis, passer par le secteur privé. Il n’existe aujourd’hui aucun projet concret chez Genii Capital destiné à inves­ tir dans le circuit. Nous ne nous inscrivons pas dans une démarche proactive sur ce sujet. En revanche, si les res­ ponsables actuels décidaient de confier le circuit de SpaFrancorchamps à des investisseurs privés, Genii Capital pourrait considérer une implication dans le projet.» On est donc assez loin d’une proposition concrète, mais l’intérêt réel et récurrent des businessmen luxembourgeois pour le site est là, y compris au regard des activités annexes qu’il peut générer. Un exemple parmi d’autres se trouve à l’Hôtel de la Source, un vaste et prestigieux quatre étoiles de Francorchamps, aux abords du circuit, à l’activité (congrès, séminaires…) dynamisée par le sport business.

Un contexte, des amis Dès les premières informations, il y a environ deux ans, sur cet ambitieux projet immobilier, d’aucuns parlaient déjà de la présence des Luxembourgeois Eric Lux et Gerard Lopez, les deux hommes forts de Genii Capital, parmi les investisseurs. Mais c’est surtout Flavio Becca, un autre administrateur luxembourgeois de sociétés bien connu, qui a été mis en avant. C’est sa société, Promobe, qui a déposé les permis et a mené à bien le projet hôtelier. A l’époque, Flavio Becca a même été présenté aux autorités wallonnes en ami personnel du patron de la F1, Bernie Ecclestone. Flavio Becca, ce n’est pas un secret, est aussi un investisseur attiré par le sport (il est aussi impliqué dans l’équipe cycliste Leopard Trek), en plus d’être un ami et un partenaire d’affaires de Gerard Lopez et Eric Lux, dans des projets immobiliers notamment. Les bureaux de Promobe sont d’ailleurs voisins, dans le même immeuble d’Howald, de Genii Capital.

ArcelorMittal

Profitable hausse de l’acier Publié le 27.07.2011

Le groupe ArcelorMittal annonçait ce mercredi ses résultats financiers pour le deuxième trimestre et le premier semestre 2011. Si la hausse des profits (respectivement 21,5% et 32,9% par rapport au 2e trimestre et 1er semestre 2010) s’explique essentiellement par celle du prix de vente moyen de l’acier, ellemême tirée d’un accroissement de la demande, Lakshmi Mittal continue «de surveiller attentive­ ment les évolutions macroécono­ miques», notamment celles liées aux niveaux de dette publique aux Etats-Unis et en Europe. Le résultat net pour le semestre clos au 30 juin 2011 s’établit à 2,6 milliards de dollars (1,7952 milliard d’euros), soit 300 millions de dollars (207 millions d’euros) de mieux que le même exercice en 2010 (+11,5%). Dans le même temps, les expéditions d’acier n’ont progressé que de 1,4% en volume, traduisant ainsi au moins partiellement et à coûts de production stables, un profit lié à la hausse du prix de vente de l’acier. Le résultat opérationnel semestriel, lui, est passé de 2,2 milliards de dollars en 2010 à 3,7 milliards de dollars (2,55 milliards d’euros) en 2011. Pour le second semestre 2011, la société vise un Ebitda supérieur à celui du même exercice en 2010. Selon M. Mittal, «l’extraction continuera de bénéficier d’un prix de vente supérieur quand les coûts resteront stables». Sogeti

Arendt & Medernach

Une nouvelle ère Publié le 28.07.2011

L’étude d’avocats Arendt & Medernach vient d’emménager une partie importante de ses équipes dans le nouveau complexe Le Président, avenue J.F. Kennedy au Kirchberg. La firme y occupe 7.000 m2 d’espaces de bureaux, pour ce qui constitue l’une des plus importantes transactions intervenues au cours des douze derniers mois sur la Place. Conséquence directe, l’étude, qui conserve ses deux immeubles de la rue Erasme au Kirchberg, quitte son site de la place de l’Etoile. Ce déménagement, provisoire (Arendt & Medernach a planifié, pour 2014, un emménagement définitif dans des locaux propres de plus de 18.000 m2, toujours au Kirchberg) est motivé par la croissance continue de la société, qui revendique la 1er place du Belux en termes d’effectifs (400 personnes, dont 290 avocats et juristes). Il s’accompagne également de la création d’une nouvelle practice area dédiée aux fonds d’investissement et qui regroupe à elle seule plus de 140 avocats. Dans le même temps, la firme a mis en place une nouvelle gouvernance, avec un directoire tricéphale composé de Guy Harles (président), Claude Niedner et JeanMarc Ueberecken, et d’un conseil présidé par Paul Mousel.

RTL Group

Hungry in Hungary Publié le 28.07.2011

RTL Group announced that it acquires 31 per cent of the shares in the Hungary’s marketleading channel, RTL Klub, plus 100 per cent of a portfolio of seven cable channels Cool, Film+, Film+2, Reflektor, Prizma, Sorozat+, Muzsika TV. The acquired portfolio of cable channels is one of the country’s most attractive Hungarian language cable channel families and includes the strong channel brands Film+ and Cool. The transaction is subject to regulatory approval. Andreas Rudas, Executive Vice President Regional Operations & Business Development Central and Eastern Europe of RTL Group, says: “This transaction gives RTL Group the opportu­ nity to implement its tried-andtested strategy in Hungary: we will gain full control of our strong flagship RTL Klub and can now rapidly build a com­ plementary family of channels.” Socimmo

L’Etat impuissant Publié le 29.07.2011

La société de construction Socimmo, qui emploie quelque 470 personnes à Ellange, est au bord de la faillite. Ses liquidités sont épuisées et les banques veulent de solides garanties pour un éventuel prêt de soudure. Le gouvernement suit le dossier, mais dit ne pas pouvoir sauver la mise. (lire l’article page 64).

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Microsoft Partner of the Year Publié le 28.07.2011

A l’occasion de la Microsoft Worldwide Partner Conference à Los Angeles, la société belgoluxembourgeoise Sogeti a reçu le prix de Microsoft Country Partner of the Year, pour le Luxembourg. Dans un communiqué, la société précise que ce prix «couronne des partenaires nationaux qui ont affiché une excellence profes­ sionnelle dans la fourniture de solutions Microsoft à des clients

Photo: Etienne Delorme (archives)

Genii Capital: un œil sur Spa

mutuels au cours de l’année écoulée. Ce prix témoigne du fait que Sogeti Luxembourg a pris et tenu des engagements avec Microsoft Luxembourg grâce à son sens de l’innovation, à son efficacité professionnelle, à sa capacité à veiller activement à la satisfaction de ses clients et à en recruter de nouveaux.»

Lakshmi Mittal (ArcelorMittal)

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Dat si mär ArcelorMittal liefert 10 000 Tonnen JumboTräger für den One World Tower in New York. Weltweit kann nur ArcelorMittal in Luxemburg diese Spezialprodukte herstellen - und noch vieles mehr. Dieses Jahr feiern wir 100 Jahre Stahl „made in Luxembourg“. Ein Jahrhundert voller bewegender Ereignisse für das Land, die Menschen und das Unternehmen. Eine Luxemburger Geschichte.

La sidérurgie luxembourgeoise Un siècle d’histoire et d’innovation paperjam 100 AM.indd 1

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)

76 actualité

Les fruits de son travail L’exposition à Luxembourg des peintures de l’ancien journaliste français a suscité de nombreuses réactions hostiles… et pas seulement en réponse au prix de ses œuvres.

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Prélèvement à la source

Photo: AIG Global Real Estate Investment

Denis Robert

98,3 millions en 2010

Photo: D. R.

Publié le 29.07.2011

Les œuvres de Denis Robert sont liées à ses enquêtes journalistiques.

Par Pierre Sorlut, publié le 28.07.2011 «Des gens ont craché sur son nom en vitrine», témoigne Michel Miltgen, galeriste exposant les toiles de Denis Robert, l’ancien journaliste français qui fut à l’origine et au cœur - de l’affaire Clearstream. L’exposition s’achève ce 30 juillet et, à l’heure du bilan, les parties prenantes comptabilisent autant les remontrances que les recettes. Mais cette exposition a avant tout provoqué la résurgence d’une sincère animosité de la Place à l’égard de celui qui l’a vilipendée au début des années 2000. Quelques grands formats coûtant en moyenne 6.500 euros sont partis, mais la plupart des ventes ont concerné des esquisses et des petits formats tarifés entre 700 et 2.000 euros. D’aucuns manifestaient leur scepticisme quant aux tarifs affichés pour un artiste débutant - Denis Robert a en effet débuté dans ce domaine en 2008 -, d’autres encore, qui ne connaissaient pas l’artiste pour son œuvre journalistique, appréciaient simplement ses talents. Mais c’est la symbolique de l’événement et les réactions suscitées qui interpellent davantage.

Sur le lieu du crime Du point de vue de l’auteur, les œuvres résument une vie et une expérience personnelle traumatisante, la catharsis d’une lutte interminable dans les tribunaux face à une multinationale. «Dans une autre vie, il a mené une enquête sur les rouages de la finance, dont un des centres nerveux est le Luxembourg. Dix ans de cauchemar judiciaire, quelque 60 procès, des centaines de visites d’huissiers pour que finalement la justice lui donne raison», explique le communiqué de presse de l’exposition. Du point de vue de la place financière, ces toiles sont davantage ressenties comme une provocation dégageant les relents d’un passé sur lequel on aimerait tirer un trait, mais qui revient malheureusement régulièrement dans l’actualité au fil des décisions judiciaires. La Cour de cassation française avait, le 3 février 2011, autorisé à remettre en vente les ouvrages et reportages réalisés par Denis Robert au sujet de Clearstream, condamnant aussi la société de règlement-livraison à lui verser la somme de 3.000 euros. La cour d’appel de Lyon fixera même dans un prochain jugement d’autres indemnités à verser. Clearstream n’a acheté aucune toile.

Selon les chiffres du ministère des Finances, le produit de la retenue d’impôt UE s’élève à 98.303.895,38 euros en 2010, qui représentent 75% des recettes perçues. Destinataires: les pays d’origine des non-­ résidents qui se voient ponctionnés à la source sur les revenus de leur épargne placée au Luxembourg. Les caisses de l’Etat luxembourgeois ont conservé le quart restant, soit environ 32,7 millions. Avec 45,1 millions (plus de 44%), c’est l’Allemagne qui arrive largement en tête des pays bénéficiaires. Suivent la Belgique, avec 29,5 millions (29%) et, beaucoup plus loin, la France, avec un peu moins de 9 millions. On notera aussi que la manne virée par le Luxembourg pour 2009 avait été beaucoup plus importante, en l’occurrence 123 millions. Cela s’explique principalement par la chute des taux d’intérêt, qui ont aussi fait baisser les recettes fiscales afférentes sur les revenus de l’épargne, les sommes placées restant sensiblement égales par ailleurs. En 2011, on peut légitimement s’attendre à une nouvelle hausse, a priori sérieuse, des montants perçus par l’Etat luxembourgeois et reversés pour trois quarts aux pays d’origine des épargnants. Car indépendamment de la fluctuation des taux d’intérêt, la retenue à la source est passée, pour rappel, depuis ce 1er juillet 2011, à 35% au lieu de 20%.

Airport Center office

5,000 m² of office space leased in 6 months Publié le 29.07.2011

ACL GmbH, the owner of the Airport Center Luxembourg office building, announces the 5th largest letting transaction in Luxembourg in 2011. A confi-

dential client is leasing 2,386 m² of office space for the entire 4th floor of the property located at 5, rue Heienhaff in Luxembourg. Since December 2010, ACL has completed five lettings totaling 5,000 m² equating to 10% of the entire market take-up for the second quarter. Tenants at the building now include Aerodynamics, Tricap Administration (Luxembourg), Lux Kapitalmarkt Management, Rosalia, Schroder Investment Management (Luxembourg) and One Tree Technologies. The highly specified modern airconditioned office building provides 18,000 m² of office space to 11 tenants and floorplates of 2,400 m² with office units divisible from 100 m2.

Schifflange (AMRS) a décidé lors de sa réunion du 28 juillet de demander le retrait de cotation des actions ordinaires de la société du marché réglementé de la Bourse de Luxembourg. «Dans la mesure où les coûts liés à la cotation au marché réglementé, ajoutés au manque de liquidité du titre AMRS, sont inversement proportionnels aux bénéfices du maintien de la cotation, le conseil d’administration considère qu’un retrait de la cotation est dans l’intérêt social de la société», explique le communiqué.

SES

L’opérateur de téléphonie mobile Tango annonce une croissance de 4,6% de ses revenus (51 millions d’euros) pour le compte du 1er semestre 2011, avec une croissance du coût moyen par client (l’Arpu) de 10% à 27,3 euros. Pour le seul deuxième trimestre, la croissance a été de 4% en glissement annuel et en ligne avec la tendance à la hausse observée au premier trimestre de 2011. «La croissance résulte du maintien des fortes ventes de smartphones et d’iPhones, de la migration continue de clients prepaid vers des offres postpaid et de la hausse des revenus tirés des offres groupées, explique le communiqué de la société. Au deuxième trimestre, Tango a conquis 2.000 nouveaux clients mobiles, atteignant ainsi fin juin un total de 256.000 clients.»

Toujours en croissance Publié le 29.07.2011

L’opérateur de satellites SES affiche, pour le premier semestre 2011, un chiffre d’affaires récurrent en progression de 3% à 853,2 millions d’euros et un Ebitda récurrent qui gagne 4,2% à 644,4 millions d’euros. Le résultat opérationnel, lui, progresse de 4,1% à 402 millions d’euros pour un résultat net part du groupe de 292,1 millions (+52,5%). SES indique également que son carnet de commandes continue de progresser, s’affichant désormais à 7 milliards d’euros, contre 6,6 milliards au 31 mars. ArcelorMittal Rodange & Schifflange

Retrait de la cote Publié le 29.07.2011

Le conseil d’administration d’ArcelorMittal Rodange &

Tango

Premier semestre dans le vert Publié le 29.07.2011

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78 actualité Recrutement

BD Associates fait son chemin

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Le cabinet est devenu le premier membre luxembourgeois de l’association mondiale AESC.

Acquisition

Capita absorbe AIB Capita annonce l’acquisition d’AIB International Financial Services, filiale de la banque irlandaise en difficultés Allied Irish Bank (AIB), qui emploie une vingtaine de personnes au Luxembourg. L’opération doit encore être validée par la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier), mais elle souligne encore la volonté d’expansion du groupe anglais Capita, dont le bureau luxembourgeois ne cesse de grandir et qui emploiera désormais une centaine de personnes. Après Fidei en juillet 2009 et P.A.L Services en avril 2010, il s’agit de la troisième acquisition en deux ans pour l’entreprise spécialisée dans les services aux entreprises, à destination d’une clientèle institutionnelle ou privée.

Altus International

Transfer Pricing à Luxembourg Bernhard Dedenbach: «Ce n’est pas notre intention de créer un nouveau ‘global player’.»

Jean-Michel Gaudron

Un an après sa création par Bernhard Dedenbach, qui fut longtemps le managing director de Korn/Ferry International à Luxembourg, le cabinet de recrutement BD Associates est devenu membre de l’AESC, l’Association of Executive Search Consultants, une association professionnelle qui a pour ambition de réunir, à l’échelle mondiale, les cabinets de recrutement nantis des plus hauts standards professionnels. Fondée à New York en 1959, l’AESC revendique aujourd’hui quelque 6.000 professionnels membres répartis dans 70 pays. Depuis qu’il a pris son indépendance, en mai 2010, et créé sa propre structure, Bernhard Dedenbach n’a pas perdu de temps, puisqu’il a, dans la foulée, initié la création d’un réseau international Partners to Leaders, disposant d’une présence à Luxembourg, Zurich, Genève, Munich, Vienne, Prague, Paris, Londres, mais aussi hors d’Europe, à Dubaï et, dernièrement, Johannesburg. En attendant, pour cet automne, Madrid, ainsi que la formalisation de partenariats outreAtlantique et en Asie. Ce réseau se base sur la mise en commun des compétences de consultants expérimentés, affichant tous un parcours professionnel au sein des

cabinets de recrutement les plus réputés tels que Russell Reynolds, Korn/Ferry International, Spencer Stuart, Egon Zehnder ou encore Heidrick & Struggles. «Actuellement, le réseau comprend une petite douzaine de cabinets, explique à paperJam M. Dedenbach. Nous n’avons pas réellement un objectif de ‘croissance’ et il est absolument clair que ce n’est pas notre intention de créer un nouveau ‘global player’. Le fait de pouvoir combiner l’agilité, la compétence et le dévouement des champions nationaux avec un accès aux ressources à échelle internationale nous paraît une meilleure offre que le traditionnel ‘one size fits all’.» Pour le Grand-Duché du Luxembourg, Bernhard Dedenbach nourrit, pour son cabinet, de grosses ambitions, souhaitant le positionner comme «le leader en termes de qualité et service à la clientèle. Notre taille actuelle, qui est d’ailleurs susceptible de se renforcer prochainement, nous semble bien répondre à cet objectif. Mais ce qui est valable pour le Luxembourg ne l’est pas forcément pour d’autres marchés, comme celui de Londres, par exemple, où il est parfaitement approprié de travailler avec des cabinets spécialisés dans un seul secteur comme la finance, les biens de consommation ou l’industrie. Dans un tel contexte, il peut être intéressant de s’associer avec plusieurs partenaires.»

Altus International, société de consultance, membre du réseau Altus Alliance présent sur quatre continents, était déjà basée à Londres et à Amsterdam. Elle a créé Altus Transfer Pricing à Luxembourg. C’est, selon le groupe, une réponse à la demande du marché en matière de prix de transferts et de services de compliance, à destination de la communauté d’affaires présente ou transitant par le Luxembourg. Antonio Weffer a été nommé managing director de cette société.

Sony

Librairie numérique Sony a choisi le Luxembourg pour y établir sa librairie numérique Reader Store qui alimentera son offre e-book. Par le biais de Sony Digital Reading Services, société luxembourgeoise discrètement mise en place au début de l’été, et qui devrait commencer avec 20 personnes, cette librairie sera opérationnelle pour la Grande-Bretagne dès octobre. L’Allemagne et l’Autriche seront servies pour la fin d’année et le reste de l’Europe suivra en 2012.

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79 actualité Robert Roux (Systems Solutions Luxembourg)

Inauguration

Systems Solutions dans ses murs

Benoit Wtterwulghe (CBP), Claude Kettman (Servior) et David Zanetti (SES Engineering)

Après 15 ans de présence au Luxembourg, la société de services informatiques a pris ses nouveaux quartiers, le 7 juillet, dans le parc d’activités de Capellen. Charles Caratini (photos)

09 légende xxxxxxxxx xxxxxx 06 index societe

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Pierre Parel (Hewlett-Packard)

Albert Dostert (Commerzbank)

Caroline Even (Clearstream), Céline Seré de Lanauze (Systems Solutions Luxembourg)

Le groupe Reemotion avec André Mergenthaler

Jean-Claude Biver et Brice Tavernier (Tricentenaire)

Jean Beissen (Office Freylinger)

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80 actualité

sur le fil Suite de la page

personnes, pour un investisse­ ment qui s’élèvera, à terme, à plus d’un demi-milliard d’euros.

ING Luxembourg

Objectifs atteints Publié le 05.08.2011

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Banque Havilland

Acquisition of private bank in Monaco Publié le 01.08.2011

Banque Havilland announces that it has completed the acqui­ sition of Dexia Private Bank Monaco from Dexia BIL. This acquisition is part of Havilland’s strategy to develop an interna­ tional private banking group which will target ultra high net worth clients. Entreprise des P&T

Feu vert pour LuxFibre! Publié le 03.08.2011

Suite à l’autorisation des autori­ tés compétentes, P&T Luxem­ bourg va lancer son offre Internet à ultra haut débit LuxFibres cou­ rant septembre 2011. Elle per­ mettra aux ménages luxembourgeois d’avoir accès à des vitesses Internet record allant jusqu’à 100 Mbit/s, soit une connexion Internet net­ tement plus rapide, aussi bien en téléchargement qu’en envoi, que les connexions résidentielles actuelles. Lors du lancement commercial, environ 85% des ménages seront éligibles à des débits jusqu’à 30 Mbit/s et envi­ ron 25% des ménages à des débits jusqu’à 100 Mbit/s. Le plan stratégique du gouver­ nement relatif aux réseaux à ultra haut débit prévoit que d’ici 2015, l’ensemble des ménages luxembourgeois aura accès à des débits jusqu’à 100 Mbps. L’Entreprise des P&T mobilise, dans ce cadre, quelque 550

ING Luxembourg annonce un résultat net de 47,5 millions d’euros pour le 1er semestre 2011, en ligne avec ses objectifs et en augmentation de 27% par rapport au 2e semestre de 2010. La banque affiche une hausse des revenus de ses activités commerciales de l’ordre de 8%, portée notamment par une hausse des crédits hypothécai­ res de 46%, une progression de l’encours de l’épargne de 7,2% et des opérations de leasing qui affichent 63% de mieux. «Notre performance est parfaitement en ligne avec nos prévisions, et notre activité respecte à la lettre une politique de gestion prudente», a indiqué Rik Vandenberghe, CEO d’ING Luxembourg. Visual Online

En lice pour l’ultra haut débit Publié le 06.08.2011

Dès septembre, l’opérateur Visual Online (filiale des P&T) pro­ posera sa propre offre d’accès internet à très haut débit, VOfiber. Pour permettre l’adoption de nombreux nouveaux services (télétravail, télésurveillance, VOD, VoIP ou encore cloud), qui repré­ senteront une grosse partie du trafic Internet de demain, trois formules en bande passante descendante seront proposées, à 30, 50 et 100 Mbit/s. Gouvernance

La CSSF mise en cause Publié le 16.08.2011

En pleine crise financière, l’association Protinvest, l’Union Luxembourgeoise des Consom­ mateurs et les syndicats ont écrit à Luc Frieden et à Nicolas Schmit pour dénoncer le manque d’indé­ pendance de l’autorité de sur­ veillance vis-à-vis du secteur financier. «Ses organes de direction, les comités consultatifs et les comités d’experts ne comportent

en leur sein que des fonctionnaires d’Etat et des représentants des banques et organismes financiers, ainsi que des avocats connus pour avoir parmi leur clientèle des établissements financiers, est-il écrit dans le courrier. Aucun membre du conseil, des comités consultatifs et des comités d’experts ne représente les intérêts des plus de 40.000 salariés des établissements financiers et investisseurs/ consommateurs.» La lettre fait référence à un article de paperJam.lu de mai dernier, citant le FMI pour lequel «il serait primordial d’accroître l’indépendance de la CSSF vis-à-vis du ministère des Finances et de renforcer la supervision sur le site des banques et des fonds d’investissement». Aucun commentaire n’a pu être obtenu à la CSSF.

«Notre activité respecte à la lettre une politique de gestion prudente» Rik Vandenberghe (ING Luxembourg)

Affaires

Clearstream attaquée aux Etats-Unis Publié le 17.08.2011

Un article paru cette semaine dans le Wall Street Journal détaille une plainte dont est l’objet la centrale de règlementlivraison établie au Luxem­ bourg. Elle émane d’un groupe d’un millier d’Américains mem­ bres des familles des 241 sol­ dats tués dans un attentat à Beyrouth en 1983. Ils accusent Clearstream d’avoir illégalement facilité le transfert de 250 mil­ lions de dollars des Etats-Unis vers l’Iran. La somme pourrait servir à les indemniser partielle­ ment dans le cadre de la condamnation prononcée en 2003 à l’encontre de l’Iran pour un montant de 2,7 milliards de dollars. Clearstream a fait savoir qu’elle ne commentait pas les affaires en cours. ArcelorMittal

Florange victime du ralentissement Publié le 17.08.2011

Interrompu durant l’été pour des travaux de maintenance, le haut fourneau P3 du site mosel­ lan d’ArcelorMittal devrait être maintenu à l’arrêt jusqu’à la fin de l’année. Le site de Liège en est réduit au même sort. Motif: un carnet de commandes peu rempli, aux dires de la direction.

(lire aussi notre interview de Michel Wurth en page 100) Cushman & Wakefield

Discret, mais ambitieux Publié le 18.08.2011

Cushman & Wakefield, troi­ sième agence immobilière dans le monde derrière CB Richard Ellis et Jones Lang LaSalle, lance officiellement son bureau luxembourgeois. Une décision qui fait suite au «divorce» d’avec Property Partners le 1er juillet dernier, après une vingtaine d’années de partena­ riat. «Depuis 2006, nous ne travaillions plus vraiment ensemble et il n’y avait plus de rétribution d’honoraires. Property Partners disposait encore d’une vraie plus-value à utiliser notre nom mais, de notre côté, nous n’avions plus d’intérêt financier», explique Thierry Debourse, partner de la filiale du groupe Agnelli (Fiat, Ferrari, Exor…) au Grand-Duché. Cushman & Wakefield mise principalement sur le dévelop­ pement des activités retail (marché de particuliers), property management (gérance d’immeubles) et évaluation, mais en faisant profil bas. «Sur le marché des bureaux, notre force est de travailler de façon calme et plutôt discrète, à la différence de certains acteurs

qui ont la réputation de travailler comme des cowboys et avec un horizon à court terme. Nous ne voulons pas être des cowboys.» D’après M. Debourse, la société devrait employer, à la fin de l’année, une dizaine de collaborateurs à plein temps. Euro-obligations

Luc Frieden se méfie Publié le 18.08.2011

Pour Luc Frieden, il est trop tôt pour créer des euro-obliga­ tions. Selon le ministre des Finances, ces obligations euro­ péennes, censées mutualiser les emprunts européens et aider à la résolution de la crise de la dette, pourraient dans un premier temps être néfastes. «Je pense que les euro-obligations sont une bonne idée, mais le contexte actuel n’est pas bon pour les introduire, dans la mesure où certains croient que les euro-obligations pourraient servir à créer de la dette sans limite», a-t-il déclaré à la radio allemande Deutschlandfunk. «Les euro-obligations feraient sens dans une Europe avec une monnaie unique qui fonctionnerait parfaitement. Pour l’instant, la discipline budgétaire doit d’abord être rétablie, notamment dans certains pays européens du sud», a-t-il ajouté.

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Trois questions à Vito Cassone

«Une fédération de référence»

Photo: Skype

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Le nouveau président de l’Associazione Imprenditori Italo-lussemburghesi entend faire de ce réseau d’entrepreneurs un ambassadeur du «made in Italy» au Luxembourg, et du «made in Luxembourg» en Italie.

Tony Bates (Skype)

Excell Life

ArcelorMittal Rodange & Schifflange

Sous surveillance

Retrait de la cote

Publié le 19.08.2011

Aucun commentaire n’a pu être obtenu ce vendredi matin auprès de Excell Life Interna­ tional qui emploie 5 personnes avenue Monterey. Mais selon d’Lëtzebuerger Land, la com­ pagnie d’assurance vie luxem­ bourgeoise est aujourd’hui exsangue. Elle opère sous le contrôle strict du Commissariat aux Assurances (CAA), l’auto­ rité de contrôle du secteur. Dans un communiqué du 15 février dernier, le CAA indi­ quait déjà: «Interdiction est faite à la société Excell Life International, pendant une durée de deux mois à partir de la date de la présente, de conclure de nouveaux contrats d’assurance et d’accepter des versements libres sur les contrats existants.» Selon l’hebdomadaire luxem­ bourgeois, des centaines de clients seraient dans l’impossi­ bilité de récupérer leur mise après avoir souscrit à des pro­ duits «miracles», censés rap­ porter 7% par an, mais qui se sont avérés toxiques. L’autorité de surveillance préférerait ne pas mettre l’entreprise en liqui­ dation judiciaire dans l’intérêt des investisseurs et pour une question d’image de marque.

Publié le 19.08.2011

Suite à la demande de retrait introduite le 28 juilllet 2011 auprès de la Bourse de Luxembourg, les actions ordinaires d’ArcelorMittal Rodange & Schifflange seront retirées de la négociation au mar­ ché réglementé et de la cote de la Bourse de Luxembourg avec effet au lundi 31 octobre 2011. Le ven­ dredi 28 octobre 2011 sera donc leur dernier jour de négociation.

ICT

Skype acquires GroupMe Publié le 22.08.2011

Skype announced it has entered into a definitive agreement to acquire GroupMe, a provider of mobile group messaging services that helps users stay in touch and make decisions. Terms of the acquisition will not be disclosed. Through the acquisition of Group­Me, Skype continues its drive to provide a global multimodal and multi-platform com­ munications experience. “Skype and GroupMe have a shared vision of creating applications and experiences that are the daily communications choice for a billion people. We will continue to

seek the top talent and technology to make that vision a reality,” said Tony Bates, Skype’s CEO. Cargolux

Deux 747-8 F en septembre Publié le 22.08.2011

Le tarmac du Findel ne va pas tarder à vibrer sous les roues du Boeing 747-8 F que Cargolux est en passe de se voir livrer. Ce n’est pas un, mais deux appareils que la compagnie luxembourgeoise devrait finalement recevoir dès le mois de septembre. Les onze autres appareils commandés seront progressivement livrés et remplaceront l’actuelle flotte com­ posée de 747-400 F, moins silen­ cieux et plus gourmands en kérosène. Cargolux est le premier client de Boeing pour ce tout nou­ vel appareil qui a reçu, la semaine dernière, les certifications de la FAA (Federal Aviation Administra­ tion) américaine et de l’Agence européenne de la sécurité aérienne. L’appareil, qui sera le plus gros transporteur de fret du marché (il est plus long de 5,6 mètres que le 747-400 et offre une capacité de 134 tonnes contre 113 à son prédécesseur), avait été présenté pour la pre­ mière fois au Luxembourg en juin dernier, au lendemain du salon aéronautique mondial du Bourget. Suite en page

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Vito Cassone (AIIL): «Je voudrais rassembler au moins 300 entrepreneurs.»

Interview par Alain Ducat, publiée le 22.08.2011 Monsieur Cassone, vous êtes président de l’Associazione Imprenditori Italo-lussemburghesi (AIIL). Quels sont vos objectifs? «L’AIIL se pose en fédération professionnelle, soutien de bonnes pratiques, pour le management, les ressources humaines, les rela­ tions commerciales… En soi, notre approche est très semblable de celle de la Fedil ou de l’UEL. Il y a des synergies à créer et cette dynamique est en marche. L’AIIL souhaite vraiment se positionner en acteur de l’économie, sur les plans local et international. Notre premier objet est d’être une sorte d’ambassadeur des économies luxembourgeoise et italienne, à l’intersection desquelles nous sommes par nature. Le travail, mené au Luxembourg par des entrepreneurs originaires d’Italie, fait partie de l’histoire de nos deux pays. Au sein de notre nouveau conseil d’administra­ tion, on retrouve des gens d’expérience et de qualité, dans des domaines très divers. Nos présidents honorai­ res et nos partenaires sont aussi des gens qui font beaucoup pour les liens bilatéraux. Nous avons d’ailleurs été accueillis, avec beaucoup d’intérêt, par le ministère du Développement économique, à Rome. Vous avez commencé par un travail de visibilité. Pourquoi? «Parce que l’AIIL, qui existe depuis 2007, mérite une place reconnue autant par les responsables du pays que par sa population. Nous ne nous voyons pas dans le rôle d’une chambre de commerce par exemple, mais comme une fédération de référence, en phase avec le tissu économique, les décideurs politi­ ques et les consommateurs. La mise en ligne d’un nouveau site internet nous pose en réseau de réseaux. Nous pouvons grandir, pour faire grandir. Je voudrais rassembler au moins 300 entrepreneurs. Vous avez aussi l’ambition de promouvoir la place des femmes dans l’entreprise et, plus généralement, de réfléchir et d’agir pour l’économie? «Nous voulons avoir un impact réel, au-delà du lobbying, proposer des débats fréquents entre personnes de tous horizons sec­ toriels, afin de collaborer à un modèle de croissance et d’internationalisation conceptualisée par une prise de conscience majeure des notions de responsabilité sociale, de développement durable, d’environnement fiscal équilibré. Notre association veut promouvoir les femmes en éco­ nomie. Nous avons d’ailleurs la dynamique Rita Longo, parmi nos administrateurs. Et des collaborations s’ins­ tallent avec la Fédération des Femmes Cheffes d’Entre­ prise et Femmes Leaders Luxembourg.»

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Cargolux-Qatar Airways

Bénéfice en hausse

Plus rien ne s’oppose dorénavant à la clôture du contrat de cession de 35% des parts de Cargolux à Qatar Airways. Initialement prévue le jeudi 30 juin, la clôture avait été décalée pour laisser le temps à tous les Etats dans lesquels les deux compagnies opèrent de vérifier que l’acquisition ne conduit pas à une situation mono­ polistique. Les parties prenantes s’entendront donc au mois de septembre, lorsque tout le monde sera rentré de vacances, sur les derniers détails d’une transaction de 117 millions de dollars (82 millions d’euros) que d’aucuns ont jugée mal négociée par l’Etat vendeur, car valorisant ainsi à 271 millions d’euros l’entreprise leader en Europe du «tout cargo».

Findel: hub européen de Qatar Airways La structure du capital de Cargolux est dorénavant fina­ lisée. Luxair reste l’actionnaire majoritaire avec 43,4% des parts, Qatar Airways vient en second avec 35% et est suivie par la BCEE avec 10,9% puis la Société Nationale de Crédit et d’Investissement, avec 10,7%. Lors de la signature de l’accord, la présence du Premier ministre du Qatar, le Sheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabor Al Thani, et du ministre des Finances luxembour­ geois, Luc Frieden, aux côtés du CEO de Qatar Airways, Akabar Al Baker, et de son homologue de Cargo­lux, Frank Reimen, révélait la portée éminemment politique de l’événement. Il ne s’agissait pas seulement d’accueillir un nouvel actionnaire, mais aussi et surtout pour l’Etat luxembourgeois, spécialisé dans la distribu­ tion transfrontalière de flux financiers, de nouer une relation durable avec ce qui représenterait à ses yeux une véritable poule aux œufs d’or. Car le représentant du second Etat le plus riche en termes de PIB par habitant (derrière le Liechtenstein) voyage, espère-t-on, la valise bien lourde. Pour négo­ cier l’achat de parts dans la société luxembourgeoise de fret, il aura mis dans la balance la signature d’un traité de non-double imposition et l’ouverture d’une filiale de la Banque nationale du Qatar. Mais la perspective de faire du Findel le hub européen de Qatar Airways Cargo semble encore davantage faire scintiller les yeux des dirigeants luxembourgeois du fait des potentielles créations d’emploi engendrées.

Ndlr: Cargolux a annoncé la clôture de la transaction le 8 septembre.

Publié le 22.08.2011

La Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat (BCEE) a enregistré, pour le 1er semestre 2011, un bénéfice net de 132,9 mil­ lions d’euros, en hausse de 2,6% par rapport à la même période en 2010. La BCEE annonce un résultat d’intérêt en progression de 11% et, dans le même temps, une progression des frais généraux limitée à 4,1%. Seul bémol: la baisse de 4,1% des dépôts de la clientèle. Un recul qui «a pour origine des dépôts momentanément élevés de la part de clients institutionnels au milieu de l’exercice 2010», explique la banque. La Spuerkeess annonce par ailleurs que les titres d’Etat grecs qu’elle détient ont fait l’objet d’une correction de valeur à hauteur d’un montant de 27,3 millions d’euros. Médias

Saint-Paul: extinction de Voix Publié le 22.08.2011

Dix ans, presque jour pour jour, après son lancement, le quoti­ dien francophone La Voix du Luxembourg va cesser de paraître fin septembre. Le groupe Saint-Paul dit vouloir développer la presse franco­ phone sur le marché des gra­ tuits et des médias digitaux. (lire l’article en page 84) AIFMD

Projet de loi en cours

UBS a annoncé en Suisse, ce mardi matin, la suppression de 3.500 emplois dans le groupe. Le numéro un bancaire helvéti­ que veut réduire ses coûts et garantir sa rentabilité, dans l’en­ vironnement actuel marqué par l’incertitude. Le groupe envi­ sage donc de procéder à des licenciements massifs, parmi les quelque 65.700 postes à plein temps qu’il compte. Pas encore de réaction au Luxem­ bourg, où l’institution financière helvétique compte quelque 430 salariés, au Kirchberg. On sait néanmoins que les réductions d’effectifs concer­ nent, au-delà de la banque, tou­ tes les divisions du groupe, selon les précisions données dans un bref communiqué. Lybie

Fonds attendent déblocage Publié le 24.08.2011

Qu’advient-il des avoirs libyens suspects bloqués sur des comptes luxembourgeois depuis mars dernier? Interrogé par nos confrères de RTL, Luc Frieden apporte des réponses circonstanciées. Il confirme aussi que deux comptes restent bloqués, aujourd’hui, sur la place financière luxembour­ geoise. Il s’agit de fonds appar­ tenant à la Banque centrale de Libye et au fonds souverain libyen. Rétrospectivement, on peut frissonner à l’idée que, bien avant la révolution sur Tri­ poli, il avait été fortement ques­ tion d’une éventuelle reprise de la banque islandaise Kaupthing par un fonds libyen, dont des représentants hantaient les couloirs de l’institution, au

Kirch­berg, sous l’œil bienveillant des autorités luxembourgeoises qui négociaient avec eux… A la question de savoir com­ ment et quand allait s’opérer le déblocage, Luc Frieden répond en substance que «le Luxembourg est une place financière internationale, soumise aux règles internationales et respectueuse du contexte diplomatique international». En d’autres termes, il rappelle que l’argent en question appartient, au final, au peuple libyen, et qu’il retour­ nera, le moment venu, aux ayants droit. Mobilité

L’«Aut’oh» partagée, après les élections Publié le 24.08.2011

Les habitants de la capitale marquent leur adhésion à un système de «voitures parta­ gées». Après le Vel’oh!, l’«Aut’oh»? Les mandataires issus des urnes décideront. La Ville de Luxembourg a pré­ senté les résultats d’une enquête lancée en avril dernier. Quelque 1.600 personnes y ont participé sur une base volon­ taire. Près de 500 personnes se disent séduites par le fait de pratiquer la ville en «voitures partagées». Elles sont même 45% à se dire prêtes à se débarrasser de leur (unique ou deuxième) voiture. Ce qui, avec ceux qui renonceraient à un achat, porte le seuil de sondés intéressés à 93%. La Ville va donc se lancer, c’est clair. Un cahier des charges est en cours d’élaboration, avec les partenaires d’exploitation (Cambio, présent en Belgique et en Allemagne notamment, ou Mobility en Suisse, selon toute vraisemblance). Suite en page

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Publié le 22.08.2011

Le gouvernement a déposé le 12 août un projet d’amende­ ment à la loi sur les fonds d’investissement spécialisés. La Chambre des députés votera le texte final en octobre ou en novembre. Le Luxembourg deviendra alors le 1er Etat euro­ péen à transposer la directive AIFM, qui avait été votée en décembre 2010 et qui régit tous les fonds d’investissement européens non-Ucits.

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Photo: Christian Aschman (Cargolux)

BCEE

Les autorités sud-coréennes ont donné leur feu vert, quelques semaines après les allemandes et les chinoises…

Par Pierre Sorlut, publié le 23.08.2011

3.500 emplois supprimés Publié le 23.08.2011

Clôture en vue

En s’ouvrant au capital étranger, Cargolux s’apprête à franchir un nouveau palier.

UBS

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www.bofferding.lu


84 actualité

Médias

Nouvelles voies Fin septembre, le groupe Saint-Paul va arrêter de publier La Voix du Luxembourg, officiellement sacrifiée  sur l’autel des médias gratuits et digitaux. Cette disparition annonce une nouvelle ère pour les médias quotidiens.

Marc Gerges

Les annonces se sont faites à trois semaines d’intervalle. Le 19 août, la direction du groupe Saint-Paul informe son personnel, par note de service, de sa décision d’arrêter le quotidien payant La Voix du Luxembourg. Le 5 septembre, le même groupe Saint-Paul communique sur le renforcement de son quotidien gratuit Point 24 qui passe de 16 à 32 pages tous les jours. Simultanément, tous les médias du groupe publient des annonces pleine page vantant la version française du site www.wort.lu. C’est, du reste, vers ce même site que les lecteurs de La Voix étaient redirigés dans l’édition du 7 septembre s’ils souhaitaient lire la moindre information sur la victoire retentissante de l’équipe nationale de football, la veille contre l’Albanie… A priori, le groupe de Gasperich s’inscrit donc totalement dans sa logique annoncée de «renforcer les versions françaises de son support Internet et de son produit Point 24». Un changement de stratégie qui ne devrait être qu’à ses débuts et qui annonce un bouleversement de la presse luxembourgeoise. Il n’en reste pas moins qu’une trentaine de personnes vont faire les frais de l’arrêt de La Voix et de la fusion des rédactions francophones du groupe. Retour en arrière, au début de ce siècle. Le groupe Républicain Lorrain cherche un partenaire pour reprendre son édition luxembourgeoise qui est alors le seul quotidien francophone au Grand-Duché. Après un premier contact infructueux avec le groupe Saint-Paul, les Messins se tournent vers Editpress, éditeur, entre autres, du Tageblatt. Au printemps 2001, la décision est prise de lancer ensemble un nouveau quotidien francophone au Luxembourg, Le Quotidien, prévu de parution le 1er janvier 2002. Mais début septembre 2001, les détails du projet sont publiés dans l’hebdomadaire satirique Feierkrop et provoquent la réaction immédiate du Luxemburger Wort de lancer son propre quotidien

francophone, La Voix du Luxembourg. Cette dernière existant déjà, au stade embryonnaire, par les pages quotidiennes en français publiées dans le Wort, le groupe Saint-Paul peut donc passer à l’acte très rapidement: le premier numéro de La Voix paraît début octobre 2001.

Bataille publicitaire Dans leurs communications respectives, les deux groupes de presse parlent alors de l’importance du lectorat francophone au Luxembourg et de leur intention de leur offrir un produit de qualité. Mais, clairement, la bataille entre les deux quotidiens se joue sur fond de recettes publicitaires et d’aide à la presse, et ce n’est pas tant la qualité journalistique qui prime. Dès lors, sans surprise, aucun des deux titres n’arrive vraiment à s’imposer, faute de moyens, stagnant tous deux avec un lectorat représentant quelque 6 à 7% de la population (voir graphique). Mais la presse écrite au Luxembourg connaît une spécificité: le système d’aide à la presse. Instaurée dans les années 70 par le gouvernement socialiste-libéral, cette aide étatique devait garantir la pluralité de la presse face à l’hégémonie du Luxemburger Wort. Sans cette aide à la presse, effectivement, aucun des quotidiens – hormis le Wort – ne serait aujourd’hui financièrement viable. A noter que ce système de subvention ne s’adresse, sous certaines conditions, qu’aux quotidiens et hebdomadaires. Ce qui fait que ni paperJam ni aucun autre titre édité par Maison Moderne n’en ont jamais bénéficié. Au fil des années, cette aide à la presse est devenue une source de revenus supplémentaires pour les groupes de presse possédant leur propre imprimerie, notamment le groupe Saint-Paul (dont l’actionnaire principal est l’archevêché) et Editpress (qui appartient au syndicat de gauche

OGBL). Calculée uniquement sur la production – c’est-à-dire le nombre de pages imprimées sans toutefois comptabiliser la publicité –, elle favorise la multiplication des titres et le nombre de pages. Ainsi, si un titre en lui-même reste déficitaire, le groupe qui l’édite peut récupérer sa marge par l’impression des titres. Dès lors, la priorité de faire un journal n’est plus dictée par la qualité de son contenu ni la rigueur de son concept éditorial, mais davantage par la production de pages faisant tourner les rotatives. Vue sous cet angle, la disparition de La Voix du Luxembourg constitue donc plus que le simple arrêt d’un titre, mais présage une profonde mutation dans le monde des médias. Car les stratégies initiales, à la base de la concurrence entre Le Quotidien et La Voix et visant l’aide à la presse et le positionnement sur le marché publicitaire, ont commencé à perdre leur finalité avec l’arrivée, fin 2007, des quotidiens gratuits. Dès 2005, la percée des quotidiens gratuits dans les métropoles européennes avait amené RTL, Editpress et Saint-Paul à se concerter pour éviter qu’un groupe étranger ne vienne se positionner sur cette niche encore inexplorée au Luxembourg. Il s’agissait de protéger le marché des recettes publicitaires. Mais ces discussions volent en éclats avec l’annonce d’Editpress de son alliance avec le groupe suisse Tamedia pour créer L’essentiel, qui voit le jour en octobre 2007. La réponse du groupe SaintPaul est, à nouveau, immédiate, avec le lancement, dans la foulée, de Point 24. Mais si les «anciens» concurrents de la presse francophone, La Voix et Le Quotidien, se tenaient plus ou moins, le succès de L’essentiel procure à Editpress un avantage conséquent (voir graphique). La presse gratuite se différencie toutefois de la presse payante sur un point essentiel (sans jeu de mots aucun): elle n’est pas éligible pour l’aide à la presse et doit donc se financer uniquement par la vente de publicité. L’équation est rapidement faite:

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* intègre depuis 2010 les versions française et allemande ** données disponibles pour la période 01-05/2008

40

30

**

*

20

**

10

0

2006

2007

2008

Source: TNS-Ilres

% de la population totale 15 ans +, lectorat dernière période

50

2009

2010

2011

Aucun des deux quotidiens francophones payants, Le Quotidien et La Voix du Luxembourg, n’est vraiment parvenu à s’imposer. Le dernier en fait directement les frais…

il s’agit de maintenir les coûts de production à un minimum et de rafler le maximum de publicité possible. L’apport journalistique de ces publications, avec leurs textes ultracourts, devient dès lors secondaire. Il s’agit d’établir un produit de masse facilement accessible, la gratuité faisant que le public n’a pas de prétentions ou de réelles attentes par rapport au titre.

Les titres traditionnels impactés Si Editpress et Saint-Paul se défendent de l’effet de cannibalisation des quotidiens gratuits sur leurs titres payants, aussi bien l’évolution du lectorat que celle de la pige publicitaire montrent cependant l’effet contraire. Car l’arrivée des quotidiens gratuits a amené une nouvelle option pour les annonceurs grand public. Pour les deux groupes de presse luxembourgeois, cela s’est répercuté sur l’ensemble de leurs journaux, mais ce sont avant tout La Voix et Le Quotidien qui ont souffert

du transfert de budgets vers L’essentiel et Point 24. Au niveau du lectorat, on remarque que l’impact n’a toutefois pas tellement joué sur les titres francophones, mais davantage sur les titres traditionnels et établis que sont le Wort et le Tageblatt. En arrêtant l’édition d’un titre payant pour développer et le secteur des gratuits et celui de l’offre digitale, le groupe Saint-Paul envoie ainsi un signal fort. En face, chez Editpress, le succès de L’essentiel ne peut combler la perte de vitesse de ses autres médias et une présence digitale très limitée. De surcroît, les marges de progression sont très réduites pour le titre gratuit bleu, qui a quasiment atteint son paroxysme par rapport au potentiel de lectorat. On peut donc s’attendre à ce qu’Editpress redéfinisse à son tour prochainement sa stratégie. La disparition de La Voix devient ainsi logique dans un paysage médiatique qui se cherche de nouvelles voies de développement, et présage d’autres bouleversements. Mais à part des déclarations d’intention, les nouvelles stratégies semblent loin d’êtres définies – et ne garantissent pas à elles seules un succès futur.

Etude Plurimedia

Maison Moderne se distingue Selon la dernière étude TNS Ilres Plurimedia Luxembourg 2010/2011, sur l’audience et l’évolution des médias (presse, radio, télévision, cinéma…) au Luxembourg, les deux meilleures progressions de lectorat en presse écrite reviennent à Maison Moderne pour Flydoscope et paperJam. Le magazine coédité avec Luxair enregistre la croissance la plus spectaculaire, avec un bond de son audience de 56,5%. Il atteint 40.900 lecteurs. Quant à paperJam, il gagne 15,6% par rapport à l’année dernière et compte désormais 37.700 lecteurs de 15 ans et plus sur la population résidente. A ceux-là s’ajoutent près de 10.000 lecteurs supplémentaires parmi les travailleurs frontaliers (non pris en compte dans l’étude Plurimedia), ce qui porte le «lectorat dernière période» à près de 50.000 personnes, constituées majoritairement de décideurs et cadres supérieurs. Le Wort demeure le quotidien payant ayant la plus forte audience nationale (43,2%), très loin devant le Tageblatt (13,3%). Entre les deux se positionnent les deux gratuits, L’essentiel (30%) et Point 24, qui est aussi en progression à 17,1%. Le Quotidien et La Voix affichent un taux d’audience similaire de 6,2%. J.-M. G.

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86 actualité Lucien Thiel

La Place est en deuil

Photo: Olivier Minaire (archives)

Le président du groupe parlementaire CSV est décédé ce jeudi à l’âge de 68 ans.

Lucien Thiel, «homme de cœur, engagé, travailleur acharné et personnalité incontournable du paysage économique luxembourgeois», selon l’ABBL.

Par Nicolas Raulot, publié le 25.08.2011 Le Luxembourg est en deuil. Lucien Thiel est mort ce jeudi matin d’un infarctus à son bureau. Après Edmond Israel (président honoraire de Clearstream) qui s’est éteint le 4 février dernier, c’est une deuxième figure du Grand-Duché et de son centre financier qui disparaît en quelques mois. Agé de 68 ans, Lucien Thiel était président du groupe parlementaire CSV à la Chambre des députés depuis le 1er mars. Il avait remplacé Jean-Louis Schiltz à ce poste, qui avait choisi d’abandonner la politique et de se consacrer à son métier d’avocat. C’est hier après-midi que Lucien Thiel s’était rendu pour la dernière fois dans les bureaux de la fraction. Réputé pour son expertise des questions financières, Lucien Thiel avait notamment occupé le poste de directeur de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) de 1990 à 2004, avant que Jean-Jacques Rommes lui succède. Il était encore directeur honoraire de l’association bancaire.

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ICT

Août, mois des pourriels Publié le 24.08.2011

Selon des spécialistes de la sécurisation des systèmes informatiques, le Luxembourg serait deuxième dans le classement des pays les plus infectés au monde par des virus dans les boîtes mail. L’Intelligence Report mensuel de Symantec relève que, en août, un e-mail sur 85 était infecté. En Belgique, le taux a doublé, entre le mois de juillet et le mois d’août, passant d’un rapport d’un courriel sur 800 porteur d’un virus à un courriel sur 400. La moyenne mondiale, elle, s’établit à un sur 200. Justice

Pas de vice-bâtonnier cette année

«Luxembourg est une des trois premières kermesses européennes en termes de rendement» Marc Weydert (Ville de Luxembourg)

Publié le 24.08.2011

Elu en juillet dernier, le nouveau bâtonnier Guy Harles n’aura pas de «successeur désigné» en cette année judiciaire 20112012. Le vice-bâtonnier n’ayant pu sortir des urnes, aucun membre du Conseil de l’Ordre des avocats ne portera ce titre. (lire aussi l’article page 50)

Homme de cœur «L’Association des Banques et Banquiers est terriblement attristée d’apprendre le décès de son directeur honoraire, Monsieur Lucien Thiel. Homme de cœur, engagé, travailleur acharné et personnalité incontournable du paysage économique luxembourgeois, l’ABBL est parmi ceux que sa disparition brutale rend orphelins», a notamment commenté l’association. Connu pour son franc-parler, il avait ensuite orienté sa carrière vers la politique, en devenant député et trésorier du parti majoritaire à l’été 2004. «C’est une perte pour le pays tout entier», a déclaré Laurent Mosar, président de la Chambre des députés. Il a estimé qu’«à côté des grandes qualités humaines du défunt, c’est surtout son expertise dans ses domaines de prédilection, place financière et finances publiques, qui fera défaut». Né le 14 février 1943, marié et père de deux enfants, Lucien Thiel avait également été journaliste et rédacteur en chef des journaux Revue et d’Letzebuerger Land. Il avait étudié à l’Ecole Supérieure de Journalisme et aux Hautes Etudes Internationales à Paris. De décembre 2008 à mars 2009, il avait par ailleurs présidé la Commission spéciale «Crise économique et financière», avant de devenir rapporteur du budget 2010. Depuis le début de la dernière législature, il assurait aussi la présidence de la Commission de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, des Media, des Communications et de l’Espace à la Chambre des députés.

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Schueberfouer

Rentabilité assurée Publié le 25.08.2011

La 671e Schueberfouer occupe le Glacis du 19 août au 7 septembre. Trois semaines durant lesquelles 2 millions de personnes afflueront et qui concerneront quelque 3.000 personnes, en comptant les exploitants, les services connexes (comme les transports) et les fournisseurs de marchandises. «Paul Helminger estime que la Schueberfouer génère directement 300.000 euros de recettes pour la Ville, alors qu’elle lui en coûte la même somme. Nous sommes donc à l’équilibre», explique Marc Weydert, responsable du service des Fêtes de la Ville de Luxembourg qui précise que, par ailleurs, le Comité interna-

tional des forains prend en charge la publicité et les opérations de communication sur les festivités à hauteur de 250.000 euros. «Ce capital provient de la cotisation annuelle des forains et cet argent est lui-même indirectement réinvesti dans les médias luxembourgeois, les sociétés de communication locales, etc. Cette somme est donc redistribuée à Luxembourg.» Sur place, évidemment, le chiffre d’affaires directement généré est conséquent, même s’il n’est pas calculable. «Nous savons que Luxembourg est une des trois premières kermesses européennes en termes de rendement. Concernant le chiffre d’affaires, on parle de plusieurs centaines de millions», avance M. Weydert, qui cite l’exemple d’un couple qui va déjeuner avec une bouteille de vin: «Il aura dépensé environ 80 euros avant même d’être monté sur un manège.» RH

A la recherche de l’équilibre Publié le 25.08.2011

L’équilibre personnel arrive en tête des critères de choix d’un

emploi de cadre en Europe. C’est un des constats majeurs tirés de l’enquête menée par le cabinet de recrutement international Robert Half, en avril et mai derniers (et publiée cet été), auprès de 2.187 cadres de direction ou dans les fonctions RH et financières, dans neuf pays, dont le Luxembourg. Cette recherche d’équilibre arrive ainsi devant des facteurs comme l’évolution de carrière, l’opportunité de travailler à l’étranger ou la qualité de la relation avec le management ou les collègues. Et elle vient en tête dans les neuf pays où l’enquête a été menée, dans des proportions différentes toutefois. Au Luxembourg, cette préoccupation ne concerne «que» 33% des répondants. Seule l’Allemagne (26%) affiche un taux plus faible, loin derrière la France (44%). La prise de conscience est, en revanche, réelle, et ce sont les cadres luxembourgeois qui sont les plus nombreux (89%) à «aborder aisément» le sujet de cette «work-life balance» avec leur management.

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87 actualité Trois questions à Claude Wiseler

«Vers une mobilité cohérente»

ABN Amro

2.350 postes supprimés Publié le 26.08.2011

Le groupe bancaire néerlandais ABN Amro fait état de 974 millions d’euros de profits pour le 1er semestre 2011 et de la création de 450 emplois, mais aussi, et surtout, de la suppression de 2.350 postes. Les 200 employés de la filiale luxembourgeoise, spécialisée dans la banque privée, retiennent leur souffle. Le comité de direction n’a pas pu répondre aux sollicitations et les indicateurs de tendances suggèrent davantage une issue heureuse pour les employés de la banque au Grand-Duché.

Assurances

Foyer passe bien la crise Publié le 26.08.2011

Le chiffre d’affaires consolidé (en primes acquises brutes) de Foyer a atteint 206,47 millions d’euros pour le 1er semestre, en hausse de 5,5% en glissement annuel. Le résultat récurrent est, lui, passé de 32,53 millions (fin juin 2010) à 35,73 millions (fin juin 2011), en progression de 9,8%. Selon son CEO, François Tesch, Foyer doit la progression de son chiffre d’affaires sur le marché

local au dynamisme de son réseau sur les produits d’assurance non-vie et à une «progression soutenue en assurance vie, où la vente du produit Flexivie Click s’est maintenue à un niveau élevé». Conjoncture

1.115 chômeurs de plus en un mois Publié le 29.08.2011

La situation de l’emploi s’est brutalement dégradée en juillet. Selon l’Adem (Administration de l’emploi), le nombre de demandeurs d’emploi, après six mois de repli, a augmenté de 1.115 personnes le mois dernier, à 14.429. Cela correspond à une hausse de plus de 8%. Et encore les statistiques ne tiennent-elles pas compte des frontaliers qui ont perdu leur emploi au Grand-Duché, mais se sont inscrits dans leur pays de résidence. Le taux de chômage grimpe à 5,9% de la population active, contre 5,4% en juin et 5,7% en juillet 2010. Consommation

La confiance au plus bas Publié le 29.08.2011

La confiance des consommateurs accuse un net repli en août 2011. L’indicateur établi par la BCL, après correction des variations saisonnières, a, ainsi, atteint sa valeur la

plus faible depuis le début de cette année. Il est tombé à 1, alors qu’il est monté à 9 en mai et qu’il était encore à 7 le mois dernier. Gestion des collatéraux

Clearstream en négociation Publié le 29.08.2011

Clearstream et ASX ont entamé des négociations exclusives pour développer conjointement une nouvelle offre de gestion des collatéraux pour le marché australien. Ce service permettra aux clients d’ASX de gérer leurs positions et expositions collatérales plus efficacement, renforçant ainsi leurs profils de risque sur leurs activités commerciales. Acquisition

Capita absorbe AIB Publié le 29.08.2011

Capita annonce en effet l’acquisition d’AIB International Financial Services, filiale de la banque irlandaise en difficulté Allied Irish Bank (AIB), qui emploie une vingtaine de personnes au Luxembourg. Après Fidei en juillet 2009 et P.A.L Services en avril 2010, il s’agit de la troisième acquisition en deux ans pour l’entreprise spécialisée dans les services aux entreprises, à destination d’une clientèle institutionnelle ou privée. Suite en page

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Photo: Julien Becker (archives)

Photo: Julien Becker (archives)

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Les travaux du tramway de Luxembourg-ville débuteront en 2014. Le ministre du Développement durable et des Infrastructures en détaille le projet pour paperjam.lu.

Claude Wiseler: «J’attends de la mise en œuvre de ce projet un énorme soulagement du trafic routier dans la ville.»

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 31.08.2011 Monsieur Wiseler, avant le début des travaux du tram en 2014, quelles étapes doivent encore être franchies? «En 2011, il y a d’abord un volet technique sur lequel travaille Luxtram (GIE constitué à parts égales entre le gouvernement et la Ville de Luxembourg, ndlr.) pour mettre en place l’avant-projet définitif de la ligne et du centre de remisage et de maintenance. Sur le plan administratif et réglementaire, nous travaillons aussi sur un dossier d’étude des incidences environnementales pour toute l’infrastructure. Il s’agit d’une étape normale, conforme aux normes européennes pour les gros travaux d’infrastructure. 2012 sera une année de procédures publiques, avant l’élaboration et le vote d’un projet de loi, puis l’élaboration d’un cahier des charges en 2013. Les travaux du tronçon Gare centrale-Luxexpo devraient être achevés en 2017, pour un budget estimé à environ 350 millions d’euros, en tenant également compte du matériel roulant et du centre de remisage. Ce prix n’est bien sûr pas définitif, car il ne s’agit encore que d’un avant-projet. Le reste du projet n’est pas encore estimable. A quand remonte la genèse de ce projet de tramway? «Cela dépend de quel projet on parle. Si on parle du projet BTB (bus-tram-bunn), il remonte déjà à 15 ou 16 ans et a été modifié de façon substantielle. Il s’agissait d’une sorte de prolongement du réseau ferré dans la ville. Nous avons ensuite évolué vers ce projet de tram, dit tram léger. Celui-ci remonte à 2006 ou 2007. Que représente pour vous la mise en œuvre de ce projet? «J’attends de la mise en œuvre de ce projet un énorme soulagement du trafic routier dans la ville de Luxembourg. A mon avis, le tram n’est qu’un élément parmi d’autres vers une mobilité cohérente, au même titre que les gares périphériques prévues à Cessange et à Howald pour désengorger une gare centrale complètement saturée. Howald et Cessange constituent deux grands axes de développement futur de la ville de Luxembourg pour les dix ou 15 ans à venir. Il faut également une réorganisation du système de bus, des voies réservées aux transports publics à l’entrée de la ville, une plus grande capacité des trains empruntés par les frontaliers. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de dédoubler la ligne de train de Bettembourg. Même chose pour celle de Pétange. Une nouvelle gare est également prévue sous le Pont rouge, pour relier le Kirchberg et le Limpertsberg au réseau de transports publics. Sans les gares périphériques et sans tous les autres moyens substantiels, le tram ne sert à rien.»

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SÉRIE DIVERSIFICation (17) Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci: les family offices

La pièce manquante Le projet de loi sur les family offices institutionnalisera un métier grâce auquel la Place envisage de compléter son offre de services financiers. Les professionnels cibleront une clientèle en provenance de pays émergents du fait de la lutte menée contre la fraude fiscale en Europe occidentale. Pierre Sorlut (texte), Julien Becker et Olivier Minaire (photos)

SEC et CSSF bougent sur le même tempo. L’autorité américaine des marchés financiers vient de définir la notion de family office dans le Dodd-Frank Act censé dessiner les contours de la finance américaine d’après-crise. Au Luxembourg, le sujet va également faire son entrée dans la législation. La profession sera encadrée et gagnera alors en respectabilité et en fiabilité. Face à la Suisse, la Place se positionne sur une activité aux contours encore flous. La législation américaine définit les family offices comme «des entités établies par des familles pour gérer leur fortune et offrir à leurs membres d’autres services financiers». Au Luxembourg, le concept est moins clair. Marc Glesener, secrétaire général de l’Association luxembourgeoise des professionnels du patrimoine (ALPP), l’explique par un brin d’histoire. «Le concept est connu depuis très longtemps outre-Atlantique. Il n’est arrivé en Europe qu’aux alentours des années 1970.» La différence se juge par les chiffres. On estime que 350 milliards de dollars sont alloués à la coordination des multifamily offices (voir encadré) aux Etats-Unis. Le gestionnaire de fortune compare: «Au Luxembourg, la branche banque privée de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL) évalue à plus ou moins 10 milliards d’euros le montant des fortunes

sous la supervision des family offices.» Mais cette somme est jugée à la louche et l’approximation tient du fait que peu de sociétés s’affichent comme family offices. Le terme est peu connu et, surtout, beaucoup de métiers sont liés à l’activité. Chacun peut donc prétendre la pratiquer. Les cabinets d’avocats, les domiciliataires, les cabinets de conseil ou les banques «offrent déjà des services de family office et parfois sans s’en rendre compte», indique M. Glesener. Pour Serge Krancenblum, CEO de SGG - société qui, pour le coup, revendique, entre autres, son statut de family office – cela s’explique par le fait que «la plupart des family offices, ont démarré par l’une de ces activités».

Les prospects hors d’Europe Ainsi, les 32 membres de l’Association luxembourgeoise des family office (Lafo) appartiennent tous à ces corps de métiers. Ils ne font pas uniquement leur métier de base, mais conseillent le client potentiel dans la planification de leur imposition, de leurs placements, ainsi que sur des questions plus intimes. Le client du family office en devenir tombe donc d’abord du portefeuille du spécialiste… et ce dernier devient de facto un family office. Ils ne procèdent donc pas à grands coups de réclame. «Le client aime de toute façon la

discrétion», précise M. Glesener. Le carnet d’adresses tient par conséquent un rôle primordial. Et la cartographie de la clientèle a évolué. Historiquement, les clients provenaient majoritairement d’Union européenne, «mais le contexte n’est pas très propice, explique Raymond Goebel, administrateur du domiciliataire Gesfo. La classe moyenne cliente du domiciliataire classique a plutôt tendance à se retirer dans sa coquille et à ne pas s’aventurer à l’étranger, notamment à cause de la pression des gouvernements et le matraquage fait par les médias.» Dans un contexte de redistribution des richesses globales, les family offices en devenir prospectent dorénavant en Asie, en Amérique du Sud ou à l’Est de l’Europe, où Bernard de Merode, associé de TNN Capital (dont le site Internet est également décliné en russe), parle d’un potentiel de développement très grand. «Ces pays ont connu des secousses financières importantes et par conséquent les familles de ces régions viennent chercher la sécurité en Europe, même si elle connaît à son tour d’importants bouleversements.» Car, sur le Vieux Continent, le développement du marché s’essouffle. Pour attirer ces capitaux vers les professionnels du secteur financier luxembourgeois, le gouvernement s’apprête à légiférer. L’un des ardents défenseurs du projet, Bernard de Merode, explique: «Nous voulons un statut, car la profession n’est pas vraiment régulée. Devenir PSF nous per-

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Serge Krancenblum (SGG)

mettrait de rehausser la qualité de la profession. En revanche la régulation doit rester assez light. Confidentialité et transparence ne s’opposent pas.» Alors que le projet de loi sur les family offices est en cours de rédaction au ministère des Finances, une loi complémentaire sur les trusts se trouve également dans les tuyaux. Conformément à des engagements pris en février, Luc Frieden crée un nouvel outil juridique pour permettre à des familles de loger des actifs patrimoniaux dans un véhicule selon des objectifs prédéfinis. «Pour faire en sorte que le patrimoine ne se disperse pas», indique Serge Krancenblum.

Loi complémentaire sur les trusts Le CEO d’un des principaux multifamily offices à Luxembourg fait état des dernières tendances. «Aujourd’hui, le family office est très souvent basé à l’endroit où se trouvent les structures juridiques faitières. Le Luxembourg a une carte à jouer extraordinaire avec la mise en place prochaine de fondations privées de droit luxembourgeois qui va permettre à des familles d’installer leur family office ici.» Car le family office dans le droit local n’a pas à être installé où la famille réside et les administrateurs de la société ne sont pas tenus

Bernard de Mérode (TNN Capital)

d’être liés par le sang. Là, la Place aura au moins un avantage sur la Suisse. Les représentants luxembourgeois de l’activité ne souhaitent d’ailleurs pas se placer sur le même créneau que les Helvètes. Les Pictet et compagnie occupent le niveau supérieur avec des dotations de patrimoine de 100 millions d’euros. La Lafo envisage pour ses membres de gérer les avoirs de familles moins fortunées. Pour Raymond Goebel, les multifamily offices doivent «pouvoir proposer leurs services aux familles disposant de 500.000 à 10 millions d’euros. C’est ce que nous faisons depuis dix ans avec un family office un peu populaire.» Ils souhaitent en fait parcourir le même chemin que pour le private banking. Seule la question de la rentabilité déterminera le droit d’entrée. Le domiciliataire précise: «Dans le family office, nous n’avons pas besoin de beaucoup de secret bancaire et nos prospects ne peuvent pas aller en Suisse. Ils y seraient étouffés par les coûts ou ne pourraient tout simplement pas accéder au marché du fait d’avoirs insuffisants.» Les futurs labellisés sont confiants en l’avenir du family office au Grand-Duché, pour autant qu’il ne soit envisagé qu’en complément des atouts existants sur la Place. Serge Krancenblum rappelle que «le Luxembourg a l’avantage de bénéficier de véhicules juridiques intéressants pour la structuration patrimoniale. C’est autour de cela que

les choses vont se développer. A partir du moment où la structure faitière est une société ou une fondation luxembourgeoise, ou bien un fonds, il est tout à fait logique qu’une famille choisisse son family office au Luxembourg.»

Définition

Qu’est-ce qu’un family office? Selon l’Association luxembourgeoise des family office (Lafo), un family office coordonne, contrôle et supervise l’ensemble des prestataires de services pour son client; à savoir les gestionnaires d’actifs, avocats, conseillers fiscaux, banquiers, fiduciaires et autres notaires. Il peut être monofamille, c’est-à-dire ne gérer le patrimoine que d’une seule famille, ou multifamille et s’occuper des actifs de différents clients. En Europe néanmoins, le modèle d’affaires n’est pas encore assimilé et plusieurs métiers revendiquent la pratique de l’activité. Raymond Goebel l’admet, «on ne sait pas trop où le family office commence et où il s’arrête». P. S.

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Trois questions à Jeannot Krecké

«Des idées et de l’argent»

Photo: Etienne Delorme (archives)

Le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur évoque le choix d’une société suisse pour exploiter le port franc du Findel.

Jeannot Krecké: «Nous avons pris le parti de choisir une firme qui avait de l’expérience.»

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 01.09.2011 Monsieur Krecké, Natural Le Coultre (NLC) exploitera la zone de stockage profitant du régime de suspension de TVA. Pourquoi avoir choisi cette société suisse? Aucune société luxembourgeoise n’a souhaité se lancer? «Nous sommes très tôt entrés en contact avec celui qui est connu pour avoir le centre le mieux géré, celui de Singapour. Depuis 2008, nous sommes en discussion avec Yves Bouvier (managing director de NLC, ndlr.). J’ai visité les installations et j’ai pu constater leur intérêt. Cela m’a donné une idée de ce qu’on pouvait faire. Nous avons pris le parti de choisir une firme qui avait de l’expérience. Il nous faut du know-how. Cette société l’a. J’ai tellement de problèmes à trouver de l’argent parfois au Luxembourg pour des bonnes idées, alors si j’ai quelqu’un qui m’amène l’idée et l’argent, je ne vais pas commencer à discuter pour trouver quelqu’un d’autre. D’autres projets sont-ils développés dans la zone du Findel? «Pas autant que je sache. Mon problème est que le site dépend de Luxairport (sous la tutelle du ministère des Transports, ndlr.). Je ne connais pas tous les détails. Nous sommes en train de voir depuis déjà 2-3 ans avec une firme de conseil (Deloitte, ndlr.) quelles sont les activités accessoires qui pourraient le cas échéant se développer en dehors de la restauration d’objets d’art et du stockage, quels sont les autres éléments pouvant rentrer dans cette optique. Nous étions par exemple en discussion avec une firme pour créer une salle de vente aux enchères, avec certaines spécificités, pour ne pas répliquer simplement ce que l’on voit. Il y a une demande très forte pour titriser du vin ou des objets d’art, ainsi qu’une vente aux enchères d’objets d’art. Une Bourse de l’art spécifique en somme. Comment jugez-vous la tournure des événements, eu égard à la stratégie de diversification via la logistique? «Il faut l’intégrer dans le développement de la croissance, ou plutôt de la stagnation, du commerce international. Maintenant, nous mettons en place à la WSA le deuxième pilier, celui lié au rail et à la mer: l’accès aux ports de la mer du Nord et la liaison avec d’autres régions grâce au rail, entre autres. Tout cela est en mouvement. Nous nous sommes rendus à Zeebruges, Rotterdam, Hambourg et Anvers. Quatre points de mire. Tout cela prend du temps, mais cela évolue. Concrètement, les résultats sont visibles par le nombre de trains affrétés par les CFL vers Anvers. Ils sont en train d’ouvrir une nouvelle ligne vers Lübeck (port de la Baltique, ndlr.) et donc tout ça se développe.»

Crise financière

Rentrée avancée Publié le 29.08.2011

Alors que la rentrée ordinaire n’est pas prévue avant le 11 octobre, les députés luxembourgeois se rencontrent dès le 15 septembre pour entériner la montée en puissance du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le bouclier anti-crise. Il s’agira de ratifier la modification de l’article 1er de la loi de juillet 2010 relative à l’octroi de la garantie de l’Etat dans le cadre de cet instrument européen établi à Luxembourg et destiné à être pérennisé dès 2013. UBS Luxembourg

Dans l’incertitude Publié le 30.08.2011

Une semaine après l’annonce par UBS de la suppression de 3.500 postes, le syndicat Aleba se veut lucide sur le sort qui sera réservé à l’entité luxembourgeoise, qui emploie près de 630 salariés. «Le Luxembourg sera touché», certifie même à paperJam.lu Marc Glesener, le président de l’Association des employés de banques et d’assurances. Rien ne permet encore de l’affirmer avec certitude, rectifie néanmoins un porte-parole de l’établissement helvétique. «Nous travaillons encore à ce qui doit être mis en œuvre», indiquet-il. En juin 2009, UBS Luxembourg avait annoncé la suppression de 50 postes, en conséquence du ralentissement général de l’activité. Logistique

pour lequel sa société disposerait d’un emplacement de 15.000 à 20.000 m². Et d’évoquer la création d’une centaine d’emplois. (Lire aussi l’interview de Jeannot Krecké ci-contre) Parlement européen

Bye-bye Luxembourg? Publié le 01.09.2011

Le député Déi Gréng Felix Braz vient d’adresser une question parlementaire dans laquelle il s’inquiète d’une éventuelle délocalisation des personnels employés par le Parlement européen. «Selon mes informations, le nouveau secrétaire général du Parlement aurait transféré ses bureaux à Bruxelles, et seulement six parmi 28 fonctionnaires de son cabinet resteraient à Luxembourg.» «Cela m’étonnerait que l’on puisse démontrer une telle chose, commente le service Communication du Parlement européen. Les effectifs se sont au contraire accrus au Luxembourg depuis 2004 et l’adhésion des nouveaux Etats membres. Il est de toute façon prévu que les effectifs du Parlement européen au Grand-Duché ne descendent jamais sous le seuil des 2.000. Ils se montent aujourd’hui à 2.400 personnes.» Le bâtiment KAD (Konrad Adenauer) doit également être doublé en surface. Immobilier

L’ancien se porte bien Publié le 01.09.2011

Selon les dernières données rassemblées et diffusées ce jeudi par le Statec sur les ventes d’appartements au deuxième trimestre 2011, les prix ont progressé de 5,7% sur un an.

Tango

Ultra haut débit online Publié le 01.09.2011

Dès le 1er septembre, l’opérateur de téléphonie Tango lance Tango Blue, une nouvelle gamme d’offres Internet à ultra haut débit de 30, 50 ou 100 Mbit/s. Ce faisant, Tango devient l’un des premiers acteurs à lancer sur le marché un choix de connexions Internet avec fibre optique aux prix parmi les plus compétitifs. Core Wireless Licensing

Mosaid prend les rênes Publié le 01.09.2011

Spécialisée dans la propriété intellectuelle, la société canadienne Mosaid Technologies a annoncé ce jeudi l’acquisition de Core Wireless Licensing, une société établie au Luxembourg, qui détient un portefeuille de 400 familles de brevets, soit quelque 2.000 brevets liés à la technologie sans fil et initialement déposés par Nokia. La transaction fait suite à de nombreuses opérations réalisées dans le monde ces dernières semaines liées à la propriété intellectuelle, qui semble avoir pris une nouvelle dimension stratégique. Mosaid elle-même fait actuellement l’objet d’une OPA de la part de sa compatriote Wi-LAN pour 490 millions de dollars canadiens (352 millions d’euros). Wi-LAN se présente comme une société qui développe, protège et monétise les droits de propriété intellectuelle en technologie. Suite en page

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Port franc… suisse Publié le 31.08.2011

Natural Le Coultre, société suisse de transport et d’entreposage d’objets de valeur, qui opère depuis 1859 à Genève et depuis 2009 à Singapour, est le premier investisseur du projet de zone franche au Findel. Fin 2013, elle devrait être opérationnelle au Luxembourg. Dans une interview accordée au Wort, son directeur exécutif, Yves Bouvier, parle d’un investissement de 30 millions d’euros

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Les députés luxembourgeois se retrouvent dès le 15 septembre.

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Agopia

Le jeu «made in Belval» fait école Lancé depuis Esch, QBI décolle en 3D et se décline. Le jeu en vaut la chandelle  car, derrière le virtuel, se trouve un marché bien réel.

«Nous attirons des développeurs, des graphistes, des techniciens de haut vol, de Montréal, de studios américains…»

Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)

QBI. Qualified Bureau of Investigations. C’est un jeu en 3D, entièrement conçu et géré depuis Esch-Belval, par la société Agopia. Pour l’instant, la quinzaine de personnes est encore installée dans des conteneurs au pied de la tour RBC-Dexia. «Nous avons une équipe à la fois dynamique, créative et originale, des passionnés qui se démènent», explique le CEO d’Agopia, Philippe Penide. Agopia est en fait une spin-off d’Absolu Digital, un groupe numérique luxembourgo-français, actif sur des métiers en pleine expansion. On y trouve Absolu Payment (plate-forme de micro-paiement pour biens numériques sur Internet et télécommunication mobile), Global Digital Publishing (contenus numériques en micro-paiement) et Agopia (développement de jeux). Ces trois activités, présentes depuis 2000 à Luxembourg, puis à Esch (depuis 2010), comptent déjà une trentaine de collaborateurs au Grand-Duché. Full Digital, depuis Paris, encadre leur croissance numérique, les mesures d’audience, le développement de bases clients... QBI, dans ce contexte, est un vrai produit, aux débuts prometteurs. Il a commencé par un jeu social, en ligne et sur Facebook, en trois langues

(français, espagnol et anglais), la version allemande étant en projet. Le business model? Agopia insiste sur la gratuité totale: «On ne se base pas sur la publicité générée par le trafic, mais sur l’évolution dans le jeu qui, à partir d’un niveau donné, nécessitera une monnaie virtuelle. L’interaction entre le jeu et la monétisation est notre outil de développement.» Et les indicateurs de rentabilité de la «version beta» sont déjà au vert.

Un véritable pôle d’attraction Selon Philippe Penide, le potentiel sur le marché mondial est énorme, à condition de l’alimenter régulièrement en nouveautés. «Le modèle avoué dans le segment est Zynga qui, en quatre ans, a atteint les 2.200 collaborateurs… Pour notre part, nous recrutons partout. Nous attirons des développeurs, des graphistes, des techniciens de haut vol. Ils viennent notamment de Montréal, de studios américains…» Agopia a démarré modestement avec un chiffre d’affaires de quelque 5 millions d’euros l’an passé. Mais son appel du pied à des partenaires indus-

Philippe Penide (Agopia)

triels n’est pas resté longtemps lettre morte. En ce début septembre, plusieurs candidats investisseurs sont là. Les ministères et des organes comme Luxinnovation ont ouvert leurs carnets de relations, autorisant des perspectives de commercialisation vers les pays est-européens par exemple. La montée en puissance d’Agopia se fera en parallèle avec celle de QBI. Le jeu social, qui arrive en phase réelle de commercialisation, peut déjà compter sur des saisons 2 et 3 comme dans les séries télé américaines. La version pour mobiles sera là pour début 2012, suivie de près par une déclinaison QBI Aventure, pour ordinateurs et tablettes. La version multi-joueurs en réseau est programmée pour octobre 2013. Et Agopia mise à terme sur tous les écrans où l’on joue, même ceux de célèbres consoles. Tout ça se fait depuis Belval! L’été prochain, en plein boum créatif, ils devraient être environ 80 à y travailler. Le côté aventuriers en conteneurs ne sera pas éternel. Agopia parle de bâtiments neufs, «100 % verts», adaptés pour la création graphique, la production, la gestion de l’hébergement et de la diffusion internationale. Philippe Penide se dit séduit par le Luxembourg et par la plate-forme idéale que constitue Belval. «Il est aisé de se projeter à dix ans et d’imaginer toutes les synergies possibles, notamment avec l’Université et les infrastructures technologiques du pays.» Le groupe prévoit d’ailleurs une «école», un centre de formation spécifique pour compléter un véritable pôle d’attraction des sociétés d’éditions numériques.

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SÉRIE start-up(11) Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci: Axoglia Therapeutics

Chemins de croix et de traverse Soigner la sclérose en plaques est un modèle d’affaires ambitieux. Seulement les investissements nécessaires à la réalisation de la molécule du médicament avant son out licensing et sa commercialisation pourraient dépasser les moyens de la société. Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

«Nous prenons un virage décisif.» Par ces quelques mots, Djalil Coowar résume la situation dans laquelle se trouve l’entreprise qu’il co-dirige, éminemment révélatrice du chemin de croix que doit parcourir une start-up dans le domaine de la recherche. Jouant de malchances contextuelles, Axoglia Therapeutics emprunte les chemins de traverse pour gagner quelque pécune, mais surtout atteindre son but: commercialiser un médicament régénérant les cellules, et pouvant potentiellement guérir la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Si la création officielle de la start-up date de 2006, elle est née d’une collaboration, initiée en 2000, entre les laboratoires de neurobiologie de Paul Heuschling à Luxembourg et de chimie organique de Bang Luu, alors basé à Strasbourg. Les tests biologiques avaient été réalisés au Grand-Duché, tout comme le développement des molécules de la famille de la vitamine E qui serviront plus tard de substrat au modèle d’affaires de la start-up. Ces dernières ont des vertus antiinflammatoires et de régénération cellulaire et ont pour vocation de soigner la sclérose en plaques. Après les premiers essais, une des questions pour la société Axoglia a concerné son lieu d’implantation. Pour poursuivre la recherche dans une optique de rentabilisation à moyen terme,

l’Université du Luxembourg a paru aux chercheurs comme le choix le plus rationnel. La raison: le ministère de l’Economie lançait alors un plan de soutien aux biotechnologies. Du coup, la start-up a eu accès aux subventions étatiques, à hauteur de 790.000 euros, avec 540.000 euros en tant qu’aide aux projets recherche, développement et innovation, et 250.000 de la part du CRP Henri Tudor et de la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI). Le reste du financement provenait d’injection de capital privé.

De l’enthousiasme à la désillusion En 2006, après une incubation de deux ans au Semia de Strasbourg, la spin-off Axoglia se voyait délocalisée au Limpertsberg. Avec un budget de 1,1 million d’euros pour trois ans, le business model prévoyait de développer les molécules jusqu’à une phase préclinique avancée et de vendre ensuite le brevet, déposé en 2003, ainsi que le procédé de fabrication, aux sociétés pharmaceutiques. Vainqueur du concours 1,2,3 Go dédié aux start-up, Axoglia vivait ses premiers jours d’émancipation avec le plein d’enthousiasme. Mais lorsqu’elle a cherché à vendre ses molécules en 2008, la crise est venue s’abattre et les groupes

pharmaceutiques sont devenus du même coup trop frileux pour investir dans un projet en plein balbutiement. «C’était une très mauvaise nouvelle», se souvient Djalil Coowar trois années après. On leur conseillait alors de lever une dizaine de millions d’euros pour amener les molécules dans une phase clinique plus avancée. Les entrepreneurs se sont donc tournés vers les venture capitalists. Mais les batteries de tests demandés par ces derniers ont révélé que les molécules censées guérir les maladies dégénératives telles qu’Alzheimer ou la sclérose en plaques ne passaient pas une des deux barrières pour atteindre le cerveau, via une administration par voie orale. «Nos produits, étant lipophiles, passaient difficilement la barrière intestinale», alors qu’ils franchissaient sans souci la plus exigeante barrière hématoencéphalique. Deuxième échec donc. Le produit phare sur lequel travaillait la startup prenait un coup dans l’aile et la direction choisissait alors de travailler sur leur produits de backup, aux mêmes vocations régénératives et anti-inflammatoires. Cependant, le directeur scientifique continuait d’accorder une entière confiance au projet. «Pour ce domaine d’application, on n’a pas de doute sur notre technologie.» Cela n’a pas empêché la molécule sur laquelle se basait la société initialement d’être mise en stand-by. Les co-entrepreneurs, Djalil Coowar et Jean-Paul Scheuren (voir encadré), ont réorienté l’activité

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CV

Docteur Coowar et Mister Scheuren La direction d’Axoglia Therapeutics est bicéphale. Djalil Coowar, 35 ans et directeur scientifique, a rédigé une thèse en chimie sur des molécules permettant la régénération cellulaire au laboratoire de chimie organique de Strasbourg. A la fin de sa thèse, il a porté le projet «Axoglia», ou tout le moins son volet scientifique. L’administratif et le plan d’affaires ont été conduits par Jean-Paul Scheuren, accessoirement le mari du professeur Morga, elle-même assistante du professeur Heuschling. Le CEO porte ce projet, la nuit, par croyance en le potentiel économique des biotechnologies. Il est même président du Biohealth Cluster Luxembourg. Mais, le jour, il se consacre à la promotion immobilière avec sa société JPS Consult. Il est d’ailleurs aussi viceprésident de la Chambre immobilière du Grand-Duché. P.S.

Djalil Coowar (Axoglia Therapeuthics): «On n’a pas de doute sur notre technologie.»

My SWOT Menaces

FORCES

Faiblesses

Recherche

Déficit de renommée

Incubateur

Crise affectant

Manque d’émulation collective

Rentabilisation de la plate-forme

Manque de financement

innovante

Prestation de services

Opportunités

vers l’optimisation de molécules visant à lutter contre la sclérose et la maladie de Parkinson.

Coma économique artificiel L’entreprise, toujours en quête de capitalisation externe, compte dorénavant sur l’amélioration du soutien à la recherche au Grand-Duché avec notamment la création d’un incubateur pour start-up spécialisées dans les biotechnologies à Esch-Sommet, et au travers d’un partenariat avec le Luxembourg

la pharmacie

Centre for Systems Biomedicine. Cet institut doit travailler sur la biologie systémique, c’est-à-dire évaluer l’évolution d’une maladie à travers des modèles informatiques puis déterminer les cibles thérapeutiques. Pour Axoglia, il s’agit de rechercher les biomarqueurs pour la maladie de Parkinson et de créer un médicament. Problème: cette recherche demande du temps et de l’argent. Afin de gagner ces deux éléments fondamentaux, Axoglia a choisi de commercialiser l’utilisation de la plate-forme de criblage biologique créée pour étudier la régénération cellulaire

dans le cadre du développement de la molécule dorénavant en attente. La prestation de services générerait un revenu alternatif. Djalil Coowar est conscient des enjeux: «Nous nous tenons à un moment clé. Pour l’instant, nous réinjectons du seed money pour développer des produits et, en parallèle, menons une activité de prestation de services. Nous sommes donc repartis pour 2-3 ans avant d’avoir un produit en phase préclinique avancée.» Conscient que l’avenir de son entreprise dépendra de la réussite de la commercialisation et de la levée de capitaux, Jean-Paul Scheuren s’avoue «moyennement optimiste» quant à la survie d’Axoglia, mais continue d’espérer pour pouvoir aménager, en 2014, dans les locaux de l’incubateur pour les technologies de la santé… qu’il finance en sa qualité de promoteur immobilier. Car l’entreprise ne craint pas la concurrence. Le segment de la régénération n’est pour le moment pas surpeuplé. «Il y a 5 ans, nous étions des précurseurs, avance M. Coowar. Des gens commencent à s’y intéresser, mais actuellement aucune petite molécule comme la nôtre n’a ce potentiel pour jouer sur la régénération nerveuse.» Trois brevets ont été déposés et autant de personnes travaillent sur les différents projets que d’aucuns jugeront ambitieux. Mais c’est certainement par l’ambition, quantifiée par l’investissement, que le Luxembourg sortira de sa dépendance au secteur financier.

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94 actualité

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Mesurée sur la carte bleue Publié le 02.09.2011

Dans son avis rendu sur le projet de loi n° 6306 relatif à la libre circulation des personnes, la Chambre de Commerce salue le principe de la mise en œuvre d’une «carte bleue», sur le modèle de la «green card» américaine, mais estime que le projet va trop loin, vu les besoins de l’économie luxembourgeoise «tributaire de l’apport de maind’œuvre extérieure hautement qualifiée pour être compétitive». La Chambre remarque notamment que le projet de loi a émis des critères qui vont parfois audelà des minima exigés par la directive européenne, trouvant «insensée» l’idée d’introduire «des conditions d’entrée et de séjour plus restrictives que d’autres Etats», alors que le marché du travail dans le secteur privé est composé à plus de 80% d’étrangers. Elle souhaite également que soit donnée plus de flexibilité, à la fois à l’entreprise souhaitant recruter le ressortissant de pays tiers aux fins d’un emploi hautement qualifié, et à la personne concernée. RTL Media Awards 2012

C’est ouvert!

Photo: eu2005.lu/Marcel Schmitz

sur le fil

Chambre de Commerce

global négatif de 1,1 million d’euros, contre un résultat global positif de 7,7 millions un an plus tôt. La variation négative de la réserve de réévaluation (4,65 millions d’euros) a largement contribué à ce repli. Les actifs du groupe sont évalués à 297,8 millions d’euros, dont 230,2 millions en immeubles de placement. «Le groupe présente une situation financière saine avec des actifs de qualité», précise Ventos dans sa communication. www.ventos.lu Telecom Luxembourg

Publié le 02.09.2011

Les «RTL Media Awards», nouvelle dénomination des «Victor Media Awards», sont officiellement ouverts. Ce concours, organisé par IPL depuis 2005, vise à encourager, promouvoir et valoriser les publicités luxembourgeoises dans les médias audiovisuels. Les participants ont jusqu’au 10 octobre 2011 pour valider leur inscription. La soirée finale de remise des prix aura lieu le 15 février 2012, conjointement avec la cérémonie du Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design. http://www.victor.lu Ventos

Des pertes au 1er semestre Publié le 02.09.2011

Le groupe Ventos, coté en Bourse à Luxembourg, clôture le 1er semestre avec un résultat

Connexions pour ING Publié le 05.09.2011

Telecom Luxembourg est devenu le prestataire technique exclusif d’ING Luxembourg pour la connectivité. Un projet qui s’inscrit dans la stratégie de la banque orange de faciliter l’accès de ses clients aux différentes applications et services bancaires et d’améliorer les temps d’accès et de connexion. Concrètement, deux datacenters sont ainsi directement connectés aux 16 agences ING du pays par un réseau de fibres optiques redondant de 100 Mbit/s. Fonds d’investissement

Du mieux en août Publié le 05.09.2011

Au 31 juillet 2011, le patrimoine global net des OPC et FIS

luxembourgeois s’est élevé à 2.189,7 milliards d’euros, en hausse de 0,21% sur un mois et de 8,44% sur un an. Les rachats de fonds, pour un montant de près de 8 milliards, ont largement été compensés par l’impact favorable des marchés financiers à concurrence de 12,5 milliards.

Mobilité transfrontalière

Tarifs plus attractifs sur le rail? Publié le 06.09.2011

Selon le député belge Josy Arens, spécialiste des questions transfrontalières, les navetteurs belges pourraient bénéficier de tarifs ferroviaires plus attractifs vers le Luxembourg. Jusqu’à présent, en effet, les tarifs, côté belge, souffrent de la comparaison avec ceux des CFL et, faute d’une harmonisation ou d’un accord transfrontalier, la différence pousse bon nombre d’usagers à traverser la frontière en voiture afin de prendre le train côté luxembourgeois. Un classique… D’où la volonté du député Arens que la SNCB puisse prendre une position claire «en faveur d’une tarification transfrontalière adéquate». Ce à quoi Marc Descheemaecker, administrateur délégué de la SNCB a répondu qu’il venait de lancer «un projet de simplification et

d’intégration de l’offre trans­ frontalière dans l’offre générale de SNCB Mobility et du tarif intérieur, dans le but de promouvoir le transport transfrontalier par rail». Il précise néanmoins que l’abonnement sur le réseau des CFL n’est avantageux que grâce aux interventions du gouvernement luxembourgeois… Selon lui, «SNCB Mobility serait néanmoins d’accord d’adapter sa tarification en fonction de la tarification intérieure des CFL, à condition que la perte financière pour la SNCB soit compensée». Entrepreneuriat

Artemis reprise par son fondateur Publié le 06.09.2011

Fondée voici vingt ans et active dans le secteur des statistiques et des analyses économiques, la société Artemis Information Management est repassée entre les mains de Philippe Petit. Une façon pour elle de gagner en autonomie et de maîtriser son développement. (lire l’article page 53) RadioShack-Nissan-Trek

Toujours luxembourgeoise Publié le 06.09.2011

L’équipe cycliste luxembourgeoise Leopard-Trek annonce que RadioShack (sponsor majeur de l’équipe créée autour de Lance Armstrong) et Nissan

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95 actualité

Investissement

Après le Qatar, le Koweït? Publié le 06.09.2011

Le Grand-Duché prépare-t-il cette fois le terrain à un investissement koweïtien? Une délégation parlementaire koweïtienne est en tout cas reçue cette semaine au Luxembourg. Constituée de six députés, et présidée par Mubarak B. Al-Kherainej, président du groupe d’amitié inter-parlementaire Koweït-Luxembourg et président de la commission Affaires étrangères au Parlement koweïtien, elle doit passer quatre jours sur place. «Nous devons organiser des rencontres entre les hommes d’affaires du Luxembourg et du Koweït pour mieux nous connaître et renforcer le développement économique à l’avenir», a-t-il déclaré à l’agence de presse Kuna. Il s’agit de la sixième visite parlementaire koweïtienne en 20 ans. La dernière en date remonte à 2006. Le Koweït est déjà présent au Luxembourg via la société Kuwait Petroleum Corporation et un réseau d’environ 40 stations-service Q8 réparties sur le territoire. 90% des recettes publiques koweïtiennes proviennent du pétrole. Les deux pays ont, en outre, signé une

Fonds d’investissement

Du Luxembourg vers l’Asie Photo: Luc Deflorenne (archives)

Alors que les Bourses se sont effondrées, les investisseurs pourraient profiter d’un rebond en Asie.

Alain Berwick (RTL)

convention de non-double imposition en décembre 2007.

idea of the nature of the site before they click, rather than after”, EuroDNS explains.

Compétitivité: régression

Gillian Wu (Delta Lloyd AM): «La valeur des actions small cap surpasse 16 fois les grosses capitalisations sur une durée de 83 ans.»

Publié le 07.09.2011

La Chambre de Commerce observe le classement international Global Competitiveness Report 2011-2012 du Forum économique mondial: le Luxembourg perd, en un an à peine, les timides progrès engrangés ces trois dernières années… Le pays chute à la 23e place du classement international de la compétitivité. Soit «très en deçà» de ses principaux partenaires économiques. Ce qui pousse la Chambre de Commerce à réclamer «des actions concrètes et correctrices de la part des pouvoirs publics pour redonner de la vigueur à la compétitivité du Grand-Duché». Ce sont en particulier les champs d’action liés à l’équilibre des finances publiques, à l’éducation et à la formation ainsi qu’au fonctionnement du marché du travail, qui doivent, «rapidement», estime la Chambre, donner lieu à des mesures adéquates. EuroDNS

.xxx Sunrise open Publié le 07.09.2011

EuroDNS announces the opening of the .xxx Domain Name Sunrise. The phase will be available until October 28th, 2011 at www.eurodns.com. “The creation of this domain name will create a clearly signposted place where adult entertainment can be accessed and allow surfers to have a clear

Photo: Delta Lloyd AM

rejoignent la rejoignent pour deux saisons (2012 et 2013), en tant que sponsors. «Leopard continue à détenir la licence UCI World Tour», stipule la société luxembourgeoise. L’équipe sera enommée RadioShack-Nissan-Trek, dès l’année à venir. «Je continue à croire dans l’avenir radieux de nos athlètes et j’ai de grandes aspirations dans les performances de cette équipe. Ceci est un pas stratégique important, pour tous les partenaires impliqués», a expliqué l’homme d’affaires Flavio Becca, «deus ex machina» du projet, qui a bien précisé que l’équipe resterait attachée au Grand-Duché. On note au passage l’arrivée du constructeur Nissan, au détriment de Mercedes-Benz, qui avait pourtant aidé au démarrage de l’équipe luxembourgeoise.

RTL

Weemseesdet en vedette Publié le 07.09.2011

«Une grille des programmes complètement revisitée, des collaborations de choix, des émissions inédites, des séries en luxembourgeois, un journal relooké, de nouveaux sites Internet, de nouvelles applications mobiles… et bien sûr de l’information (…), voilà ce que propose la famille de médias leader au Luxembourg»: Alain Berwick, CEO de RTL Lëtzebuerg, annonce la couleur dans la présentation de la saison 2011-2012 du groupe luxembourgeois. Mais l’événement de la rentrée, et peut-être la bonne surprise, devrait être la diffusion à partir du 30 septembre de la première sitcom luxembourgeoise, Weemseesdet (à qui le dis-tu), qui passera les vendredis soirs à 19 heures avant le journal. Elle traitera du quotidien de gens ordinaires confrontés aux aspects socio-culturels du Grand-Duché, avec une dose d’«humour à la luxembourgeoise». 24 épisodes de 25 minutes seront diffusés jusqu’en mars 2012. Le budget d’environ 1,5 million d’euros est financé par la chaîne et par le Fonds de soutien à la production audiovisuelle (Fonspa). Suite en page

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Par Pierre Sorlut, publié le 05.09.2011 Les Bourses asiatiques n’ont pas été épargnées par la nervosité des investisseurs en ce mois d’août. Quand les marchés du Vieux Continent voyaient rouge – l’indice MSCI Europe perdait 11,5% –, ceux du continent asiatique ne faisaient pas beaucoup mieux. Le MSCI Asie Pacifique (sauf Japon) indique une chute des actions de 9,2% sur la même période. Malgré tout, le tissu économique du Sous-continent a les faveurs des promoteurs et gestionnaires de fonds européens qui y voient l’Eldorado quand les économies des pays développés, parfois sclérosées, sont en proie à la crise de la dette. Les véhicules luxembourgeois restent eux plébiscités. Delta Lloyd Asset Management crée, via une sicav luxembourgeoise, un fonds de participation investissant, pour au moins 5% du capital, dans des entreprises asiatiques de petite et moyenne envergure (entre 50 et 250 millions d’euros de capitalisation). Gillian Wu, executive fund manager, justifie la pertinence d’un tel investissement en se basant sur le modèle d’évaluation de performance Fama&French: «La valeur des actions small cap surpasse 16 fois les grosses capitalisations sur une durée de 83 ans.»

Lorsque le sang coule… Alors que l’indice MSCI marchés émergents Asie small cap a chuté de 12,4% ce mois d’août, la tournée des banques privées luxembourgeoises effectuée par les représentants de Delta Lloyd s’explique plus par le principe financier du baron de Rothschild, «achetez lorsque le sang coule dans la rue», que par un souci d’accorder à son portefeuille d’investissement une décorrélation des marchés principaux. En effet, les actions sous-évaluées des entreprises chinoises sur des secteurs jugés rentables sur le long terme par le comité de gestion du fonds (par exemple une société sud-coréenne proposant des formations d’anglais) pourraient représenter un investissement attractif à un prix compétitif… pour mieux saisir le rebond des cours, le cas échéant. Similairement, HSBC Global Asset Management proposera à son tour un fonds exotique dès le quatrième semestre de cette année. Ce dernier investira dans des obligations chinoises cotées dans la monnaie locale. Là aussi, il s’agira d’un véhicule de droit luxembourgeois surfant sur les évolutions de la finance internationale et pariant sur un levier du taux de change du renminbi.

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96 actualité Trois questions à Gilles Roth

«Plus de risque, moins de recettes fiscales»

Photo: Letz Gemengen

Le rapporteur du prochain budget (qui sera déposé le 5 octobre) offre son éclairage sur le manque à gagner lié à la crise financière et revient sur les circonstances de la suppression de l’impôt de crise.

Gilles Roth: «On ne peut pas nier qu’en juin les chiffres étaient prometteurs.»

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 07.09.2011 Monsieur Roth, quel regard le rapporteur du projet de loi relatif au budget 2012 porte-t-il sur la chute des marchés boursiers? «Il faut se rendre compte que si les valeurs boursières chutent, cela a un impact négatif sur les actifs sous gestion et bien entendu sur la taxe d’abonnement des OPC. On dit généralement qu’une chute de 10% de l’Eurostoxx 50 a une répercussion de 0,3% au niveau du PIB au Grand-Duché. De même, il faut prendre en compte les éventuelles restructurations de grandes banques à l’étranger et leur impact sur les filiales au Luxembourg. Cela va avoir une incidence sur l’impôt sur les salaires et traitements, tiré en grande partie du secteur bancaire. Il ne faut pas sous-estimer cet aspect-là. Enfin, au niveau des provisions pour pertes et amortissements, plus le risque est grand, plus les provisions sont importantes. Donc plus il y a de risque, plus les recettes fiscales sont affectées. Donc tout espoir d’augmentation des rentrées fiscales doit être enterré… «Non. Si l’on raisonne par analogie, lors de l’éclatement de la bulle Internet en 2001-2002, la progression des recettes fiscales du secteur bancaire avait été moins importante que les années précédentes, mais elle a quand même été constatée. Je pense donc que le défi, pour le Luxembourg, sera d’atténuer cette dépendance et cette vulnérabilité à la volatilité du secteur financier. La suppression de l’impôt de crise est-elle toujours d’actualité? «La suppression de l’impôt de crise était un choix pris par le gouvernement dans le cadre de négociations salariales et à l’approche d’une Tripartite (qui se tiendra le 29 septembre, ndlr.). A sa décharge, l’impôt de crise avait été assorti d’un accord trouvé avec les syndicats selon lequel l’impôt serait prélevé pour l’année 2011 et pourrait être levé à la lumière des prévisions économiques pour 2012. On ne peut pas nier qu’en juin les chiffres étaient prometteurs. Je pense que le gouvernement voulait ficeler l’ambitieuse réforme de la fonction publique. Et la suppression de l’impôt de crise, qui rapporte tout de même 80 millions d’euros par an, faisait certainement partie du paquet. Il faut imaginer quel aurait été le climat au commencement des négociations tripartites sans cet accord. Nous sommes un petit pays et il est dans l’intérêt du gouvernement, et du pays en général, qu’il n’y ait pas trop de tensions au niveau socioéconomique. Ce n’est pas de la mathématique pure. Il faut comprendre tout le contexte sociopolitique.»

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Participations de l’Etat

Ainsi fond, fond, fond... Publié le 08.09.2011

La violente crise boursière du mois d’août a également occasionné de lourds dégâts dans le portefeuille de participations directes de l’Etat. Valorisé environ 2,1 milliards d’euros au dernier pointage du 31 juillet, le paquet d’actions de sociétés cotées en Bourse appartenant à l’Etat et donc au contribuable luxembourgeois a fondu d’environ un quart, soit environ 520 millions d’euros qui sont partis en fumée en un peu plus d’un mois. Sans tenir compte des actions SES (dont l’Etat détient 11,5% du capital) qui sont restées presque stables, les moins-values latentes sont sévères sur trois lignes principales: ArcelorMittal (322 millions), BNP Paribas (183 millions) et Aperam (15 millions). L’Etat détient 2,5% du capital de ArcelorMittal et de Aperam (spin-off du géant de la sidérurgie) et un peu plus de 1% du capital de la banque française, propriétaire des deux tiers du capital de BGL BNP Paribas. Selon le rapporteur du prochain budget, le député CSV Gilles Roth, «une chute de 10% de l’Eurostoxx 50 a une répercussion de 0,3% au niveau du PIB au Grand-Duché». Si ces calculs sont exacts et toutes choses égales par ailleurs, le manque à gagner pourrait avoisiner 1% en termes de croissance du PIB. Prix

L’inflation repart à la hausse Publié le 08.09.2011

Après le recul de 0,92% en juillet, dû aux soldes d’été, l’indice des prix à la consommation s’est redressé en août, en progressant de 1,43% par rapport au mois précédent. En glissement annuel, le taux d’inflation repasse la barre des 3% à 3,26%. Selon le Statec, la progression mensuelle, calculée par rapport à l’indice de juillet hors soldes, a été de 0,29% seulement. «Les rubri-

Photo: Olivier Minaire (archives)

La soirée finale de la dernière édition du parcours d’affaires 1,2,3 Go, à Nancy, avait notamment couronné trois entreprises luxembourgeoises.

ques en relation avec l’habillement, le mobilier et la décoration de la maison ainsi que certains loisirs ont connu de forts renchérissements qui s’expliquent par la fin des soldes sur de nombreux articles de l’échantillon», explique l’office statistique. La tendance à la hausse des produits pétroliers a également repris. Parmi les plus fortes hausses, celles de l’essence (+1,9%), du mazout de chauffage (+1,8%) et du gaz liquéfié (+1,8%). Le Statec rappelle qu’une indexation des salaires (augmentation de 2,5%) est due à partir du 1er octobre prochain.

1,2,3 Go

Clôture à Liège Publié le 08.09.2011

Après Nancy en 2010, c’est au Cercle de Wallonie de Liège (Seraing) que se tiendra, le 20 septembre prochain, la soirée de clôture du 11e parcours interrégional de plans d’affaires 1,2,3 Go. Le réseau, qui accompagne les créateurs d’entreprises innovantes en Grande Région dans l’élaboration de leurs business plans, a placé la soirée 2011 sous le thème «Les couleurs de l’entrepreneuriat à l’heure de l’innovation», avec le témoignage, notamment, de Jean-Pierre Lutgen, le PDG de la société TKS qui développe les montres tendance Ice-Watch. Pour cette 11e édition, pas moins de 86 projets ont été acceptés et encadrés gratuitement par les coachs du réseau.

37 porteurs de projet (dont onze de France, dix du Luxembourg, dix d’Allemagne et six de Belgique) sont allés jusqu’au bout de l’aventure et ont déposé un plan d’affaires convaincant. Technologies

Dexia BIL goes mobile Publié le 08.09.2011

Les clients de Dexia BIL ont désormais la possibilité de réaliser leurs opérations bancaires via l’application Dexiaplus Mobile, qui a été développée pour iPhone, iPad et iPod Touch. «Les fonctionnalités de cette nouvelle application gratuite comblent un besoin que les amateurs de nouvelles technologies ressentent depuis longtemps et qui se généralise de manière significative», explique la banque. Celle-ci disposait déjà d’une application iPhone, mais qui ne permettait que la seule consultation de certaines informations concernant la banque et ses produits, la géo-localisation des agences à travers le pays ou encore du distributeur de billets le plus proche. La nouvelle application Dexiaplus Mobile permettra également de consulter ses comptes et d’effectuer des virements. La sécurité de cette application gratuite est garantie par l’utilisation d’un Token LuxTrust. Dexia BIL prévoit, dans une seconde étape, la mise à disposition de cette application sur d’autres smartphones, en même temps que l’enrichissement de l’application actuelle par de nouvelles fonctions.

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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges,   un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.

Par Michel Verlaine, membre de l’Economist Club

Asset management: de l’importance de l’architecture Il est étonnant que la recherche académique ne se soit pas intéressée à la structure de l’industrie de l’asset management. En tout cas, il se pose des questions intéressantes, notamment en termes d’asymétries d’information entre les différents acteurs de cette industrie. L’analyse micro-­économique des structures financières permet éventuellement d’avoir un regard différent sur des problématiques de finance, telle que l’efficience du marché. Par exemple, la distribution et l’administration d’un fonds sont plus coûteuses que la gestion des actifs. Selon le regard que l’on porte sur la structure industrielle, l’analyse quant à la qualité des gestionnaires change. En effet, si le degré de concurrence est faible, le pouvoir de marché des entreprises assurant la distribution et l’administration des fonds pourrait être tel qu’elles pourraient s’accaparer la surperformance. Comprendre la structure industrielle permet aussi de détecter les niches stratégiques, ce qui est d’une importance primordiale pour le Luxembourg.

L’industrie dite de l’asset management, revêt, bien sûr, un intérêt primordial pour le Luxembourg. En effet, le pays est une place financière de renommée internationale et occupe le deuxième rang mondial en termes d’enregistrement de fonds d’investissement. Ceci est dû, en grande partie, à la rapidité de transposition des directives européennes et à l’influence du Luxembourg sur la scène européenne. Notons, à cet égard, que deux Luxembourgeois sont à la tête d’instances influençant directement les réglementations européennes: Jean-Claude Juncker est président de l’Eurogroupe et Claude Kremer est président de l’Efama (European Fund and Asset Management Association). Par ailleurs, début juin, le Luxembourg a été le premier et seul pays à avoir transposé la nouvelle directive européenne Ucits IV (dénomination de la Commission européenne pour des fonds standards par opposition à des fonds dits alternatifs). Cependant, ce que nous voulons souligner ici, c’est le manque de recherche au sujet de ce que nous appelons l’architecture de l’industrie de l’asset management, voire de l’architecture de l’industrie financière tout simplement. Afin de bien comprendre l’objet d’étude, un détour par une description de cette industrie n’est pas sans intérêt.

Un fonds d’investissement est une entité qui détient juridiquement les actifs financiers. Ce fonds est supervisé par un conseil d’administration, qui est censé veiller aux intérêts des investisseurs et superviser les relations contractuelles avec ce l’on appelle les service providers, c’est-àdire les structures qui fournissent leurs services aux fonds d’investissement. A noter, ici, que la société de gestion du fonds est une entité légale différente du fonds. Mais, il existe d’autres service providers. Ainsi, la banque dépositaire veille aux actifs et vérifie, en principe, leur «bonne gestion». Le distributeur du fonds, en général une banque, organise la distribution du fonds aux institutions et particuliers. Enfin, l’administration et la comptabilisation des fonds déterminent la valeur nette d’inventaire et traitent les transactions avec les investisseurs. Différents business models peuvent exister. Une étude d’Oxera en dénombre six. Il y a tout d’abord les sociétés d’asset management, qui appartiennent à des grands groupes bancaires ou financiers. A cet égard, soulignons que ce modèle est prépondérant en Europe, mais moins aux EtatsUnis. Souvent, ces sociétés intègrent, mis à part la distribution, tous les services mentionnés cidessus à l’intérieur de la structure. La distribu-

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Analyser plus en détail les structures de coûts des fonds standards en Europe permet aussi de comprendre la géostratégie de domiciliation de l’industrie des services financiers.

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Source: CRA analysis

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Conformité réglementaire du fonds Agent de transfert

tion se fait à travers les filiales de la banque qui détient la société d’asset management. Les banques privées, quant à elles, intègrent aussi une grande partie des services dans leurs structures, mais la distribution se fait à travers les canaux de distribution dénommés à «architecture ouverte», c’est-à-dire via des institutions financières vendant des fonds de tiers. Il y a un autre type de modèle, c’est celui des asset managers indépendants et des «boutiques». Ils sont actifs surtout dans les activités formant le noyau de l’asset management. Ils gèrent les actifs financiers, mais toutes les autres activités sont déléguées à des service providers. La différence entre les «boutiques» et les asset managers indépendants réside dans le fait que les premiers sont plus petits et moins diversifiés et que leurs gestionnaires ont une grande liberté d’action. Enfin, il y a des structures qui sont actives dans les activités qui ne relèvent pas du noyau de l’industrie de la gestion d’actifs. Il s’agit de structures qui fournissent des activités du type back-office et de structures qui sont actives surtout dans la distribution des fonds. Mise à part, bien sûr, la réglementation, la théorie financière et la structure de la demande

Gestion d’actifs

Audit

Comptabilité du fonds

Royaume-Uni

Suède

Espagne

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Italie

Irlande

Allemagne

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France

10 Belgique

Coût de production en points de base

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Conservation

Frais généraux

ont une influence sur les business models prépondérants. Ainsi, dans la phase qui a précédé la crise, la demande des investisseurs pour des produits sophistiqués, de même que la croyance dans la théorie des marchés, prétendûment efficients, a mené à une approche de gestion dénommée core-satellite. Cette approche de gestion se base sur l’idée qu’en général, il est difficile de battre le marché et une majeure partie du portefeuille géré est donc investi dans un fonds passif. Par contre, on suppose que des inefficiences existent et peuvent être exploitées par de petits asset managers spécialisés. Afin de limiter les risques, on investit alors dans une multitude de petits gestionnaires aussi appelés satellites. A vrai dire, la structure de coûts joue aussi un rôle primordial, car il est moins coûteux de générer des rentabilités équivalentes avec une structure qui investit dans un tracker (exchange traded fund), c’est-à-dire un fonds qui réplique un indice de marché, que dans des fonds gérés par des petits gestionnaires. Il y a là des questions intéressantes en termes de structure et de degré de concurrence du secteur. A ce titre, il est intéressant de mentionner le fait que la Banque des règlements internationaux s’intéresse de près

aux fameux trackers. En effet, selon la manière dont le fonds est structuré, il peut y avoir des risques de contrepartie qui ne sont pas pris en compte. En tout cas, l’analyse de la chaîne de valeur de l’industrie est d’un véritable intérêt et a probablement trop été négligée par les «académiques». En effet, la majorité des recherches et ouvrages se concentrent sur la gestion des actifs, alors que plus de deux tiers de la structure des coûts proviennent de la distribution et de l’administration. Le graphique ci-dessus indique les structures de coûts des fonds standards en Europe. Analyser plus en détail ces structures des valeurs ajoutées permet aussi de comprendre la géostratégie de domiciliation de l’industrie des services financiers. Le Luxembourg devrait se doter de capacités d’analyse dans ce domaine.

Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, «Le Billet de l’Economist Club», sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.ecl.lu

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CoversTory Centenaire… d’acier

Il y a un siècle, la sidérurgie «moderne» prenait son essor, avec la création de l’Arbed. La même année, les premières palplanches et la première poutrelle Grey de 1 m sortaient des laminoirs luxembourgeois. Ces produits constituent, encore aujourd’hui, le fleuron d’une industrie sidérurgique qui a longtemps fait la richesse du pays et forgé une grande partie de son paysage social toujours en vigueur aujourd’hui.

«ON ÉCRIT L’HISTOIRE TOUS LES JOURS» Joseph Kinsch, qui fut longtemps à la tête de l’Arbed,  et Michel Wurth, actuel membre du comité de direction du  groupe ArcelorMittal, reviennent sur un siècle de sidérurgie  au Luxembourg, alors que le climat actuel  est pour le moins délicat à négocier.

Jean-Michel Gaudron et Nicolas Raulot (texte), Andrés Lejona (photos)

Messieurs Kinsch et Wurth, à l’heure où l’on fête le 100e anniversaire de la création de l’Arbed, n’est-ce pas aussi un peu du Luxembourg dont on fête le centenaire? Joseph Kinsch: «C’est évident: la sidérurgie a fait la richesse du pays. Et c’est au moment de la pleine utilisation de la minette que le pays a pris son essor, puisqu’il avait aussi été décidé qu’une grande partie du minerai devait être transformée ici, au Luxembourg, et non pas uniquement exportée. C’est vraiment à partir de cette date de 1911 que tout a commencé, marquant le début des années fastes, tant pour cette industrie que pour le pays. Michel Wurth: «C’est en tous les cas à partir de ce moment-là que la sidérurgie a permis de planter le drapeau luxembourgeois sur la carte du monde, avec ses produits, ses innovations et développements techniques, sa maturité. A une certaine époque, le petit Luxembourg a tout de même été le 5e pays plus grand producteur de minerais de fer dans le monde et le 7e sidérurgiste.

Il faut aussi voir comment ce succès économique a profondément transformé le pays en étant à la base du bien-être de l’Etat et de ceux qui habitent ici. N’oublions pas que c’est la sidérurgie qui a mis en place les premiers systèmes de sécurité sociale et que c’est dans ce secteur que sont nés les premiers syndicats, qu’ont eu lieu les premières luttes sociales et qu’est née la culture du dialogue social. Enfin, elle a eu également une très grande influence sur l’aménagement même du territoire. Auparavant, Esch n’était qu’un bourg d’un millier d’habitants... Peut-on comparer cette importance à celle que représente le secteur financier aujourd’hui? MW: «C’était même plus fort que ça. Jusqu’au début des années 70, avant le premier choc pétrolier, la sidérurgie intervenait encore à raison de 25% dans le PIB du Luxembourg et occupait 30.000 personnes, pour une population active de 130.000 personnes. Aujourd’hui, les banques emploient 25.000 personnes pour une population active de quelque 380.000 personnes. Si, du point de vue de la contribution à la richesse nationale, la comparaison est possible, du point de vue de l’im- } 102

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Photo: David Laurent/Wide (archives)

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Le plus grand centre de Recherche & Développement du groupe ArcelorMittal se trouve en Lorraine, plus précisément à Maizières-lès-Metz.

{ pact macro-économique global et en termes de trans-

formation de la société luxembourgeoise, la sidérurgie a joué un plus grand rôle, pour façonner le pays et son système économique et social, que ne le fait le secteur financier. Aujourd’hui, le contexte économique est difficile. Comment jugez-vous l’importance de la crise actuelle. Est-elle aussi grave que celle de 2008? MW: «Elle est différente. Il faut d’abord voir que les effets d’une crise se font toujours sentir avec un ou deux trimestres de retard dans la sidérurgie par rapport aux mouvements boursiers précurseurs. Les commandes faites aujourd’hui le sont pour des voitures déjà vendues… C’est donc dans le 4e trimestre de cette année que nous devrions connaître un certain ralentissement car, à ce moment-là, nos clients feront face à une baisse de la confiance des consommateurs et à une baisse de la demande. C’est la raison pour laquelle, ces deux derniers mois, il y a eu des corrections de cours boursiers, non seulement d’ArcelorMittal, mais aussi de toutes les sociétés sidérurgiques, alors que, au mois d’août, il n’y a pas eu moins de commandes. C’est simplement une anticipation, car le marché pense qu’il va y avoir des effets réels. JK: «On doit aussi regarder la situation macro-économique et l’impasse dans laquelle les politiques nous ont menés, avec un endettement excessif des Etats et la réaction, normale, de freiner, voire de réduire l’endettement, alors que pour donner des impulsions à la conjoncture, il faudrait en fait augmenter les dépenses. MW: «Une autre différence avec 2008 est que cette année-là, les Etats ont immédiatement mis en place des programmes de stimulation de l’économie. En

2011, il est question de durcir l’austérité et de réduire les dépenses pour résorber le déficit public. C’est donc différent. Par ailleurs, en 2008, nous avions une bulle au niveau des stocks, avec des prix de l’acier très élevés. La bulle a éclaté, entraînant une chute des prix des matières premières et des produits sidérurgiques. Les sociétés ont enregistré une perte du fait de la réduction brusque de leur encours. Cela n’est pas le cas cette fois-ci, car les prix des produits sidérurgiques sont moins élevés, ainsi que les résultats. Nous n’avons pas observé de chute des prix des matières premières. Le minerai reste cher, le charbon reste cher, la ferraille reste chère. La crise que nous vivons aujourd’hui est la crise du vieux monde et non pas une crise du monde entier, contrairement à 2008. A quoi faut-il s’attendre plus spécifiquement pour les sites de la Grande Région? MW: «En Europe, il y a une consommation d’acier qui reste encore inférieure de 20% à 25% à ce qu’elle était avant la crise de 2008. On a donc des problèmes de surcapacités. Cela varie d’un pays à l’autre et d’un marché à l’autre. C’est, par exemple, mieux en Allemagne qu’en France. Or, qui dit surcapacité dit arrêt momentané des installations, comme à Florange, pour tenir compte de ces phénomènes-là. Par ailleurs, le 2e semestre est toujours moins fort en demande. Nous sommes donc dans une situation difficile. Par ailleurs, la sidérurgie luxembourgeoise est essentiellement axée sur des produits pour la construction. Là, il y a manifestement une crise partout dans le monde et ce que l’on voit sur un plan macro-économique n’est pas fait pour améliorer les choses… Le haut fourneau P3 de Florange va-t-il rouvrir? MW: «On ne prévoit pas, pour l’heure, de rallumer ce

Express

Joseph Kinsch – 78 ans – Il a été président de la direction générale d’Arbed entre 1992 et 1998 – Il a été président du conseil d’administration d’Arbed entre 1993 et 2002, puis d’Arcelor entre 2002 et 2006, puis co-président du conseil d’administration d’ArcelorMittal entre 2006 et 2008 – Il préside la Fondation ArcelorMittal – Il a présidé la Chambre de Commerce de 1993 à 2004 et a été le premier président de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises, entre 2000 et 2004

Michel Wurth – 56 ans – Membre du group management board d’ArcelorMittal, responsable monde des produits longs carbone – Entré chez Arbed en 1979, il y a occupé de nombreuses fonctions, dont celles de secrétaire du conseil d’administration – Il a rejoint le group management board d’Arbed en 1996 aux fonctions de CFO, puis est devenu executive vice president en 1998 – Il a conservé ces fonctions de senior executive vice president et de CFO lors de la création d’Arcelor en 2002 – Il est également président du conseil d’administration de la Chambre de Commerce et de l’Union des } 104 Entreprises Luxembourgeoises

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«Le succès économique de la sidérurgie a profondément transformé le pays en étant à la base du bien-être de l’Etat et de ceux qui habitent ici»

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Michel Wurth

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haut fourneau qui a été arrêté, en tous les cas certainement pas avant la fin de l’année. Florange tourne donc avec un seul haut fourneau et on verra ultérieurement comment le marché va évoluer. * Et au Luxembourg? Comment se profile l’avenir immédiat? MW: «Ici, il y a deux familles de produits. Il y a ceux à haute valeur ajoutée, qui sont des vraies niches de spécialité, où la sidérurgie luxembourgeoise est leader mondial au niveau des compétences et des technologies. Cela s’applique directement au site de Belval pour les palplanches, ou bien au site de Differdange avec les poutrelles Grey, utilisées pour les immeubles multi-étages du monde entier. Ou encore pour le site de Dudelange où nous produisons l’acier le plus sophistiqué à destination de l’industrie automobile. En revanche, sur le site d’ArcelorMittal Rodange & Schifflange, qui a encore annoncé de très mauvais résultats, on est davantage axés sur les commodités et le marché de la construction. Et là, on a des problèmes économiques qui sont importants et qui ont nécessité la prise de certaines décisions… Le fait d’être une institution nationale met-il d’autant plus de pression dans la gestion de ce type de crise sociale? JK: «En 1974, comme nous l’avons dit, la sidérurgie représentait 25% du PIB et 25% de la population active. Tout le pays était concerné s’il se passait quelque chose et donc, automatiquement, les dirigeants de la sidérurgie avaient une grande responsabilité. C’est alors qu’on a développé des modèles qui n’existaient pas à l’étranger, comme ce qu’on appelle encore aujourd’hui le modèle luxembourgeois. Ces modèles ont pu être développés grâce, justement à cette responsabilité qui émanait tout autant des hommes politiques que des syndicats et des dirigeants de la sidérurgie… * L’interview a été réalisée le 31 août 2011, avant l’annonce de la fermeture du second haut fourneau de Florange (lire en page 114).

Tout autour du Luxembourg, les sociétés sidérurgiques avaient été nationalisées, notamment en France et en Belgique, mais aussi partiellement en Allemagne. La sidérurgie luxembourgeoise avait son propre modèle qui avait été développé pour éviter la faillite de la société. Et nous avons beaucoup plaidé auprès du gouvernement et des syndicats pour ne pas la nationaliser. Il semblait clair que la gestion serait meilleure si elle restait privée plutôt que publique, et cela avait été reconnu tout autant par l’Etat que par les syndicats. C’est pour cela que le gouvernement n’a jamais pris la majorité dans le capital de l’Arbed. De toute façon, les ministres eux-mêmes avaient peur de diriger l’Arbed… Lorsque nous avons discuté avec M. Mittal au moment de la fusion, nous avons beaucoup parlé de gouvernance. On avait dit ‘Vous devrez respecter à l’avenir la gouvernance qui a été développée par Arcelor, notamment ici au Luxembourg’. Lorsque je regarde aujourd’hui ce qui se passe, la société ArcelorMittal travaille exactement dans la lignée de ce que faisaient Arbed et Arcelor auparavant. Et ça, c’est remarquable. Il n’y a donc aucune dégradation du dialogue social? MW: «L’accord du mois d’avril dernier est la preuve que non. En 2008, nous avions signé l’accord Lux2011 qui nous a permis de passer une crise de 2009 dont la gravité n’était alors pas du tout anticipée. Même les exemples les plus récents montrent que tout le monde a pu prendre ses responsabilités pour résoudre les problèmes, mais aussi se renforcer. C’est ce qu’on a réussi à faire à Belval et à Differdange, par exemple. JK: «Ce qui est remarquable, c’est que lorsqu’il y a des restructurations dans le cadre du groupe ArcelorMittal, on ne parle jamais de licenciements, alors que dans les autres entreprises, c’est le premier terme qui est employé. Chez nous, on entend le mot réduction de personnel, mais pas celui de licenciement. Nous cherchons toujours des solutions. A Fontaine- } 106

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Depuis son plus haut, atteint à la mi-2008, l’action ArcelorMittal a perdu près de 80% de sa valeur, et 50% pour la seule année 2011.

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Source: Euronext

Cours de l’action Arcelor Mittal en euros

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L’Evêque (le site belge dont la fermeture a été annoncée fin août, ndlr.), une unité de 60 personnes, il a été décidé que les gens partiraient en pré-retraite ou seraient affectés à d’autres postes au sein du groupe, ce qui est tout de même remarquable du point de vue social. Donc, oui, le dialogue social continue à fonctionner. Lorsqu’au plus fort de la crise des années 70 la tripartite a été créée, sous l’impulsion, entre autres, de l’Arbed, avez-vous eu le sentiment d’écrire une page de l’histoire en instaurant un mécanisme qui est toujours en vigueur aujourd’hui? JK: «Quand on gère une société, on n’est pas là pour écrire l’histoire. On fait de la gestion et on essaie d’être un peu visionnaire pour structurer et préparer l’avenir. Mais la première priorité est la gestion courante: il faut que les usines marchent, il faut soigner la clientèle et il faut parvenir à payer les salariés à la fin du mois. Les gens de l’époque savaient-ils qu’ils allaient écrire une page d’histoire? Personnellement, j’ai des doutes. On a pu s’en rendre compte plus tard, mais sur le moment, ce n’était pas du tout la motivation. Il s’agissait seulement de trouver des solutions pour les opérations journalières. MW: «La crise de l’époque constituait un vrai tremblement de terre et tout le monde avait conscience qu’il fallait alors sortir des sentiers battus. La Tripartite était une des voies à suivre. A l’époque, aussi, il y avait un nouveau gouvernement, avec la coalition libérale-socialiste menée par Gaston Thorn, qui a mis en place de grandes réformes de la société. Au niveau social, c’était par exemple l’introduction de la cogestion, c’est-à-dire l’entrée des syndicats dans les conseils d’administration de la société. JK: «D’une certaine façon, en fait, on écrit l’histoire tous les jours.

Surtout en temps de crise… MW: «Oui, mais aussi quand on a du succès! A Differdange, on a laminé les poutrelles qui sont maintenant dans la Freedom Tower qui s’élève à la place du World Trade Center de New York. Cela aussi, c’est écrire l’histoire. Ce nouveau bâtiment est, techniquement, parmi les plus modernes jamais construits et c’est avec de la technologie de chez nous! Il faut toujours se rendre compte que la sidérurgie a fait beaucoup pour développer le génie humain. Un autre exemple: nos palplanches luxembourgeoises constituent aussi la pièce majeure du projet Moïse, pour sauver la ville de Venise des inondations et qui sera opérationnel d’ici deux à trois ans. Il ne faut pas perdre de vue cet aspect moins connu de la sidérurgie luxembourgeoise, où les ingénieurs et les entrepreneurs du pays ont aidé à façonner le monde. Ce sont, par exemple, les ingénieurs d’ici qui ont été les premiers à construire une usine sidérurgique au Brésil, qui est, aujourd’hui, l’un des premiers pays sidérurgiques au monde… La poutrelle Grey et la palplanche sont vraiment les produits caractéristiques du Luxembourg, mais ils s’accompagnent de tout un savoir-faire en matière d’ingénierie. Car nous ne vendons pas une simple poutrelle, on vend aussi le système qui permet de construire, avec, un immeuble de 300 m de haut. Nous avons en la matière la plus grosse gamme et nous sommes le leader mondial de façon incontestée. Et c’est du pur produit made in Luxembourg. Nous n’avons pas beaucoup d’autres exemples similaires dans l’économie du pays. Cela veut dire qu’il y a encore de la place pour une vraie activité industrielle au Luxembourg? MW: «Il y a une vraie tradition industrielle en Allemagne. De ce fait, il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même ici. Il faut simplement que l’environnement macro-économique soit adapté, et que l’on tienne la } 108

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Il y a 100 ans

Fusion historique L’histoire de la sidérurgie au Luxembourg remonte évidemment bien plus loin que 1911… Le premier haut fourneau de la société Auguste Metz & Cie, à Eich, entra en fonctionnement en 1846; la Société Anonyme des Mines du Luxembourg et des Forges de Sarrebrück fut fondée dix ans plus tard à Burbach et celle des Hauts fourneaux et Forges de Dudelange en 1882. «Le capital de ces sociétés était principalement détenu par quelques grandes familles, notamment la famille Metz, qui avait créé les usines d’Eich et de Dommeldange, et la famille Tesch, qui avait fondé l’usine de Burbach», explique Joseph Kinsch. Ensuite, au début du 20e siècle, on retrouve les héritiers de ces familles, puisque le premier directeur général d’Arbed, Emile Mayrisch était le petit-fils d’Auguste Metz et que Gaston Barbanson, le président du conseil d’administration, était le petit-fils de Victor Tesch. «La gestion de plusieurs usines en parallèle n’était pas évidente et il apparaissait déjà à cette époque qu’il y avait des synergies importantes à développer en les regroupant», indique M. Kinsch. La société Aciéries réunies de BurbachEich-Dudelange, plus facilement appelée Arbed, fut officiellement créée le 30 octobre 1911, à l’issue des assemblées générales extraordinaires des trois partenaires. Le premier secrétaire général du conseil d’administration fut Léon Laval, à qui l’on doit, entre autres, la fondation du groupe J.-M. G. d’assurances Foyer…

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barre au niveau de l’évolution des salaires et des coûts. Et là, ce n’est pas le dirigeant d’ArcelorMittal qui parle, mais le président de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises: c’est là un des sujets que l’on traite depuis dix ans dans les différentes tripartites, et c’est un problème qui n’est manifestement pas entièrement réglé. Un certain nombre de coûts, et notamment le coût unitaire salarial, a augmenté, notamment par rapport à l’Allemagne, ce qui nous fragilise et ne facilite pas notre compétitivité. Mais clairement, à condition d’avoir les bons produits à haute valeur ajoutée, on peut être compétitif dans le monde, même face aux Chinois. Lorsqu’il y a eu la fusion, d’abord avec Usinor et Aceralia, puis avec Mittal Steel, avez-vous eu le sentiment qu’Arbed y a perdu un peu de son âme à chaque fois? JK: «Certainement oui. Déjà en 1911, lorsque les trois sociétés ont fusionné, ceux d’Eich disaient que ce n’était plus comme avant. Et ceux de Dudelange aussi! Lorsqu’il y a eu, en 1982, la fusion avec Röchling, en Sarre, on disait ‘Röchling, ce n’est pas le même esprit qu’Arbed’… ce qui était vrai, du reste. Lorsqu’il y a eu la fusion avec Usinor, ici au Luxembourg, certains pensaient que ce ne serait pas évident, car les Français ont une autre approche que les Luxembourgeois. Mais ils oubliaient que nous avons toujours eu beaucoup de Français dans notre groupe. Bien sûr, il y a eu des changements au moment de ces deux fusions et l’ouvrier dans son usine à Florange ou à Belval aurait sans doute préféré le statu quo et rester pour l’un Usinor et pour l’autre Arbed. Mais avec une telle mentalité, on n’évolue pas, on ne progresse pas. Mais c’est compréhensible de la part d’un ouvrier qui n’aime pas les imprévus dans sa vie quotidienne. MW: «Encore que pour l’ouvrier de Belval, pas grand-chose n’a changé, car le bureau de son directeur n’a pas changé de place et le directeur non plus n’a pas changé. Je dirais plutôt que la transformation majeure entre Arbed et ArcelorMittal est qu’Arbed était une société luxembourgeoise avec des filiales à l’étranger, alors qu’ArcelorMittal est le leader mondial de la sidérurgie avec son siège social au Luxembourg et une partie de son état-major, de ses services centraux et son activité industrielle dans le pays. C’est surtout ce changement qui a eu lieu et qui est plus substantiel. Le choc des cultures entre Arcelor et Mittal Steel n’a donc pas été aussi violent qu’on le prédisait? MW: «Cela s’est très bien passé, car quand on met ensemble des hommes et des femmes, ce n’est pas comme des gouvernements ou des généraux de deux armées qui doivent coopérer. Il n’y a pas eu de problème d’intégration. Nous sommes devenus plus multiculturels, avec des expériences très enrichissantes. Il y a des gens de tous les continents dans nos équipes et on est sans doute le groupe le plus cosmopolite dans le monde. C’est très enrichissant et cela n’a rien à voir avec de quelconques mauvais sentiments. Je dois aussi indiquer que l’un des plus grands succès que nous avons connus dans ce groupe, ce sont les progrès en matière de sécurité du travail. Nous avons réduit la fréquence de nos accidents de 50% depuis la création d’ArcelorMittal. Cela prouve que les gens savent bien travailler

«La sidérurgie a fait la richesse du pays» Joseph Kinsch

ensemble! Il est moins dangereux de travailler dans une usine sidérurgique que de rouler en voiture. Il faut le savoir et ne pas l’oublier. A vous entendre, on se dit que tout a été facile. Pourtant, il y a quelques points plus délicats, notamment en matière d’intégration des fonctions support… MW: «La fusion génère automatiquement un effet de taille. En fusionnant nos services de support, nous avons évidemment procédé à un restructuration et cela a eu parfois des impacts locaux. C’est normal. Regrouper notre hardware sur un même site est simplement une décision nous permettant d’être plus compétitifs. Il est normal que cela bloque parfois un peu, mais cela n’a rien à avoir avec la fusion en elle-même. En revanche, au niveau des synergies internes, il y a un énorme échange de connaissances qui se réalise dans tous les domaines techniques. Il y a des spécialisations de production qui sont des opportunités pour la société. Quand on fait des petites séries dans deux endroits différents, on les regroupe, c’est normal. Et puis cela se mesure aussi en termes de recherche. Le fait de pouvoir faire de la recherche pour un groupe qui produit 100 millions de tonnes, c’est un avantage plus grand que si vous faites le même effort de recherche pour un groupe qui a 10 ou 20 millions de tonnes comme la plupart de nos concurrents. C’est ce qui nous permet, précisément, d’être leaders dans les grosses poutrelles, les applications automobiles, etc. JK: «Il est important de voir que nous ne proposons pas que des produits, mais des solutions qui répondent à un besoin. Pour le projet de Venise, nous avons apporté une solution. Diminuer le poids des voitures de 25%, c’est un progrès énorme et c’est aussi une solution. MW: «C’est tout à fait clair que la recherche est un des atouts majeurs du groupe. Nous avons un centre de recherche pour les produits longs, ici, à Esch, et nous avons également, tout près d’ici, à Maizières-lès-Metz, le plus grand centre de recherche du groupe. Le groupe poursuit sa politique d’acquisition et d’intégration verticale. N’y a-t-il pas une certaine incompréhension de cette stratégie d’expansion, quand on voit par exemple l’évolution du cours de Bourse? MW: «Il ne faut jamais dire qu’il y a de l’incompréhension de la part des investisseurs. Il y a eu la crise et le groupe est en train, partiellement, de se transformer, en se rendant compte que dans la chaîne de valeur de la sidérurgie, les matières premières prennent un rôle de plus en plus } 110 important.

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«La sidérurgie luxembourgeoise est leader mondial au niveau des compétences «xxxxx et des technologies» xxxxxxxx xxxxx Michel Wurth xxxx xxxxxxxxx» xxxxxxxxxx

CO2

Les quotas mal vus A l’heure où le débat fait rage sur les obligations faites aux industriels de réduire toujours plus leurs émissions de gaz à effet de serre, Michel Wurth tient à rappeler que sur ce plan là, la sidérurgie luxembourgeoise est «très écologique. Elle consiste surtout à recycler de l’ancienne ferraille pour en faire des produits à haute valeur ajoutée, et cela dans des fours électriques qui émettent donc très peu de CO2.» Mais ArcelorMittal est un groupe mondial, très présent en Europe, et pour qui les orientations prises en la matière ne vont pas nécessairement dans le bon sens. «Pénaliser la sidérurgie européenne et la rendre moins compétitive en imposant des quotas plus sévères est une invitation à la délocaliser dans des pays où il n’y a pas de contraintes de CO2, estime-t-il. Ce serait la chose la plus idiote qu’on pourrait faire, puisque la sidérurgie européenne est parmi les plus efficientes qui existent du point de vue énergétique. Le système de quotas qui se profile pour 2012 est une très mauvaise décision pour la compétitivité européenne et il n’apporte pas de solution au problème écologique qui est posé.» Michel Wurth préfère ainsi se pencher sur les développements de projets d’amélioration de l’efficience énergétique, comme Ulcos (Ultra Low CO2 Steelmaking), visant à capter les émissions de CO2 émises par des hauts fourneaux pour l’enfouir sous la terre), un projet européen partagé avec l’ensemble des acteurs du secteur. Florange devait d’ailleurs servir de sitepilote. «Mais c’est un projet qui est de l’ordre de 500 millions d’euros. Le financement n’est pas encore bouclé. Il n’est finançable qu’avec des fonds européens et des fonds non luxembourgeois. Les discussions sont en cours.» J.-M. G

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Il y a quelques années, le charbon et le minerai de fer représentaient moins de 50% du prix de revient. Aujourd’hui, c’est plus de 75%! On se dit donc qu’il est peut-être intéressant d’allonger la chaîne de valeur, en essayant d’être plus présent dans le minerai de fer. C’est un processus qui est en cours. Nous avons deux grands projets de minerai de fer qui se développent, l’un au Liberia et l’autre au Canada. Ce sont des projets d’infrastructure dont l’investissement dure quatre à cinq ans avant que l’on passe au stade de la production. Le groupe est en train de faire aujourd’hui un effort énorme pour réussir cette transformation. Une fois que ce processus sera terminé, ArcelorMittal aura des perspectives qui sont tout à fait remarquables. Il n’en reste pas moins vrai que la sanction des marchés est brutale… MW: «Oui, mais c’est clairement l’effet de la crise. Il se trouve qu’une bonne partie de nos actifs, aujourd’hui, est dans des pays développés: l’Amérique du Nord est en crise, l’Europe est en difficultés… C’est normal que nous soyons frappés négativement par ces phénomènes. D’où la nécessité de nous renforcer et de transformer notre groupe afin d’avoir, dans ces pays développés, la meilleure compétitivité possible. Votre endettement, bien que réduit, est-il également de nature à être perçu négativement? MW: «Je crois que notre bilan aujourd’hui est plus fort qu’il ne l’était en 2008. Nous avions alors un endettement de l’ordre de 32 milliards d’euros. Nous sommes descendus à 24 ou 25 milliards aujourd’hui. De plus, à l’époque, nous n’avions que du financement bancaire. Aujourd’hui, nous sommes financés essentiellement par le marché, avec une durée de vie moyenne de notre dette qui est de l’ordre de 4,5 années. Nous avons donc un bilan extrêmement solide… Certains s’interrogent sur le fait que le CEO du groupe est à Londres alors que le siège est à Luxembourg. Existe-t-il une menace que la présence du siège au Luxembourg soit remise en cause? MW: «Non, la question ne se pose pas. La décision prise lors de la fusion, celle d’établir le siège à Luxembourg, a été entièrement appliquée. Il y a 700 personnes qui travaillent au siège ici. Ils ne sont qu’une centaine à Londres. Les réunions du conseil d’administration ainsi que les assemblées générales ont lieu ici. En outre, depuis la fusion, il y a eu des nouveaux services qui se sont développés et l’échelle de compétence du siège a plutôt tendance à s’agrandir.»

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ArcelorMittal

Une santé de fer Jean-Michel Gaudron

En dépit du ralentissement économique actuel, le leader mondial de la sidérurgie avance et anticipe une année 2011 meilleure que la précédente. Son CEO, Lakshmi Mittal, affiche une sérénité à toute épreuve. Après cinq ans d’existence, ArcelorMittal n’a pas flanché. En dépit de la crise mondiale de 2008 et de sa réplique en cet été 2011, le groupe établi au Luxembourg maintient le cap et son statut de leader mondial incontesté de la sidérurgie. Certes, avec un chiffre d’affaires de 78 milliards de dollars, un revenu opérationnel de 3,6 milliards et un résultat net de 3 milliards, le tout pour une production d’acier de 90,5 millions de tonnes (données pour 2010), ArcelorMittal est encore en deçà de ses performances précédant le coup de grisou de la fin de l’été 2008. Mais le groupe n’en a pas moins, en un quinquennat, jeté des bases très solides qui lui permettent d’absorber tant bien que mal les soubresauts conjoncturels et cycliques. «Cinq ans, cela peut sembler un temps très court dans un siècle de fabrication d’acier, mais au cours de cette période, nous nous sommes imposés comme le leader mondial sidérurgique et minier, se réjouit Lakshmi Mittal, CEO du groupe, interrogé par paperJam. Nous avons des activités dans plus de 60 pays et nous comptons plus de 270.000 collaborateurs dans le monde (265.000, en fait, en se basant sur les chiffres du dernier rapport semestriel publié fin juillet, ndlr.). Cela nous impose évidemment des responsabilités importantes que nous prenons évidemment très au sérieux.» Ce leadership mondial ne s’est pas non plus maintenu par l’opération du Saint-Esprit. Compétitivité, rationalité, réponse à la crise… le groupe, qui comptait encore 303.500 salariés fin 2008, s’est imposé une cure d’amaigrissement qui a touché quelque 15% de ses effectifs sur ces deux dernières années. Et dans la perspective d’une fin d’année délicate, en écho au ralentissement économique de ces dernières semaines, il y a fort à suppo-

ser que la tendance n’est pas sur le point de s’inverser, quand bien même M. Mittal reste résolument optimiste au sujet des performances de son groupe: «La seconde moitié de 2011 sera en effet plus lente que le premier semestre. Mais nous ne prévoyons pas que ce ralentissement soit aussi prononcé que celui observé l’année dernière. La performance globale du groupe en 2011 sera meilleure qu’en 2010.»

Adaptation Cela passera-t-il par de la «casse sociale»? ArcelorMittal a toujours plaidé pour un dialogue social fort, privilégiant mobilité interne et reclassements, plutôt que licenciement pur et dur. En juin dernier, la «tripartite sidérurgique» qui s’est penchée au chevet d’ArcelorMittal Schifflange & Rodange, site en grandes difficultés économiques (37,5 millions d’euros de pertes en 2010 et 15,3 millions pour le seul premier semestre 2011, contre 12 millions d’euros un an plus tôt) en a d’ailleurs donné un exemple concret: les 262 équivalents temps plein concernés par l’adaptation des effectifs ont été répartis, pour moitié, sur les sites de Differdange, Belval et Dommeldange et, pour l’autre moitié, au sein de la cellule de reclassement. Au-delà du seul cas du Luxembourg, où le groupe est toujours, et de loin, le premier employeur privé (6.070 salariés au 1er janvier 2011 selon la dernière estimation du Statec, «et de 47 nationalités différentes», précise le CEO), ArcelorMittal aime à rappeler l’implication permanente de son comité d’entreprise européen, créé en avril 2007. Il concerne environ 130.000 sala-

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Photo: David Laurent/Wide (archives)

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«Le groupe est sorti plus fort des difficiles conditions financières que nous venons de vivre» Lakshmi Mittal riés au sein de l’Union européenne et s’est réuni à 34 reprises lors de l’année 2010. «Nous y discutons, sur une base régulière, des enjeux actuels et des projets futurs, avec les représentants des salariés de nos opérations européennes, rappelle M. Mittal. Cela s’est avéré être un excellent modèle, apprécié tout autant par les équipes du management que par les dirigeants syndicaux.» Cela n’empêche pas quelques «dérapages» isolés, comme en mai 2009, en marge de l’assemblée générale annuelle, lorsqu’un millier de salariés avaient tenté de pénétrer en force dans le «château», l’ancien siège historique de l’Arbed, où se tiennent les assemblées générales du groupe. Une tentative qui avait donné lieu à des scènes de quasi-guérilla urbaine, peu courantes au Luxembourg, où les policiers anti-émeute ont dû répliquer aux fumigènes face aux barres métalliques et divers projectiles envoyés par le camp d’en face. Quelques vitres du bâtiment de l’avenue de la Liberté en firent les frais… A l’intérieur, pourtant, l’assemblée générale en elle-même se déroula dans un calme absolu qui contrasta singulièrement avec l’agitation extérieure. La question du maintien d’une réelle activité industrielle sidérurgique dans le pays revient régulièrement. Elle s’étend même au-delà des frontières, à l’heure du nouvel arrêt du haut fourneau P3 de Florange (déjà stoppé pendant plus d’un an, il avait été relancé en février 2010, avant d’être de nouveau fermé en juin dernier, sans perspective de réouverture d’ici à la fin de l’année) ou de la fermeture annoncée du site belge de FontaineL’Evêque. Autant de décisions délicates à prendre, dans un environnement macro-économique difficile, mais qui ne sont pas de nature à remettre en cause l’existence même de cette activité industrielle. Et encore moins à

l’heure de fêter le centenaire d’Arbed. «Il y a 100 ans, les usines sidérurgiques luxembourgeoises ont commencé à se consolider, rappelle Lakshmi Mittal. Très tôt, les sidérurgistes dans le pays ont appris à s’adapter à un monde changeant, et ont évolué par des expansions ou d’autres consolidations. C’est pourquoi je suis confiant dans le fait que le Luxembourg continuera à avoir une industrie sidérurgique, dont il peut être fier.»

L’héritage dans les racines du pays Une industrie plus que centenaire, fortement ancrée, donc, dans les racines du pays, et dont ArcelorMittal revendique évidemment l’héritage. «Ce qui me fascine au Luxembourg, c’est que pratiquement chaque personne que vous rencontrez a un membre de la famille qui a travaillé dans la sidérurgie. Il est clair qu’ici, les gens se soucient vraiment de cette industrie et d’ArcelorMittal. Il n’y a de toute façon pas d’avenir sans passé. Nous nous engageons à tenir notre promesse de transformer l’avenir et nous croyons dans les capacités de l’acier en tant qu’élément de base de l’infrastructure du monde moderne.» Le CEO du groupe imaginait-il, en 1999, être au cœur des festivités marquant le centenaire de la création de l’Arbed? C’est cette année-là qu’il a, } 114

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«Nous croyons dans les capacités de l’acier en tant qu’élément de base de l’infrastructure du monde moderne»

Photo: David Laurent/Wide (archives)

Lakshmi Mittal

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Florange

Extinction de hauts fourneaux! Au moment où se bouclait cette édition de paperJam, la nouvelle tombait, inquiétante pour le site de Florange-Hayange, en Lorraine. La direction d’ArcelorMittal annonçait la fermeture du P6, le second haut fourneau mosellan, à partir d’octobre. Michel Wurth avait répondu à nos questions sur, notamment, les sites lorrains et luxembourgeois du groupe. Mais n’avait pas évoqué les mesures drastiques à suivre… Le second haut fourneau de Florange ne tournait déjà plus qu’à 70 ou 80% de ses capacités depuis plusieurs semaines. Suite à l’extinction du haut fourneau P3, début juillet, la direction avait déjà averti que l’activité avait ralenti, que le carnet de commandes était peu rempli. Mais avec l’annonce de l’arrêt du P6, c’est, d’un coup, toute la Lorraine et son poumon d’acier qui se sont arrêtés de respirer. «Le groupe prévoit la mise en stand-by d’une grande partie du site. Rien que du noir pour notre avenir», disait à chaud un tract syndical. Les premières manifestations, la mauvaise humeur, la colère, les interpellations politiques, ont suivi. Signes clairs de la crainte, aussi, de voir à nouveau ce coin à l’est de la France, nourri aux usines, frappé de plein fouet par un géant d’acier. Attente de jours meilleurs, restructuration ou brutale fin d’une filière? Le site mosellan emploie environ 3.000 salariés… N. R.

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pour la première fois de sa vie, mis les pieds au Grand-Duché. Il y cherchait, pour le compte de la société Ispat International qu’il dirigeait alors, un emplacement stratégique pour le développement de ses opérations européennes. «Nous avions trouvé des bureaux à quelques pas du siège de l’Arbed, avenue de la Liberté, se souvient-il. Le Luxembourg était alors, et est toujours, un très bon endroit pour faire des affaires et pour gérer une entreprise mondiale. Nous avons accès non seulement à un important bassin de travailleurs qualifiés, mais nous y avons aussi un environnement favorable aux affaires.» Les affaires, aussi difficiles soient-elles ces derniers temps, n’en restent pas moins porteuses, selon M. Mittal, de formidables potentiels de développement… à condition de conserver une certaine flexibilité et une compétitivité sans cesse remise sur l’ouvrage. «Il est important d’identifier et de s’adapter aux changements qui s’opèrent autour de nous. Je pense justement que le groupe est sorti plus fort des difficiles conditions financières que nous venons de vivre. Nous sommes plus efficaces et mieux préparés pour ces changements.»

Savoir-faire luxembourgeois Cette confiance inébranlable passe aussi par la certitude que le groupe peut s’appuyer sur une arme lourde: son haut niveau en termes de recherche et développement. «Aujourd’hui, la compétitivité des économies développées réside dans l’innovation et dans la R&D. Dans ce domaine-là, le Luxembourg excelle, affirme Lakshmi Mittal. Nous avons un centre spécialisé pour les produits longs à Esch-sur-Alzette, et à Differdange nous produisons les poutrelles qui sont propres au pays. Ce sont ces poutrelles qui ont servi dans la construction de la Freedom Tower de New York (qui s’érigera en lieu et place du World Trade Center, ndlr.) ou du Burj Khalifa de Dubaï (la plus haute tour du monde, culminant à 739 mètres, hors antennes, ndlr.). Cela doit constituer une source de fierté pour le Luxembourg.» Une fierté qui est autant due aux bâtisseurs du «monde moderne» de demain qu’aux pionniers d’hier et d’avant-hier. Ces Tesch, Metz, Barbanson, Laval et autres Mayrisch qui, il y a un siècle, avaient déjà compris qu’unir les forces constituait un formidable tremplin de développement. Des esprits en fusion qui en ont inspiré tant d’autres ensuite…

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Post-Scriptum

Retour vers le futur Jean-Michel Gaudron

Les institutions centenaires ne sont pas légion au Luxembourg. La BCEE et la BIL (devenue Dexia BIL depuis), fondées en 1856, sont parmi les plus anciennes et les plus emblématiques, deux des fers de lance d’un secteur financier qui contribue, aujourd’hui, à la plus grande partie de la richesse du pays. Le 30 octobre prochain marquera la date exacte du 100e anniversaire de la création de l’Arbed, fleuron de l’économie «d’hier», leader d’une sidérurgie qui a forgé le Grand-Duché, le portant à bout de bras pendant plus de 50 ans. Certes, le nom n’a, statutairement, pas survécu aux réalités du capitalisme moderne, qui l’ont transformé en Arcelor puis en ArcelorMittal. Mais très nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, dans le pays, continuent à parler de l’Arbed. De «leur» Arbed. Le fronton du «château» de l’avenue de la Liberté, à Luxembourg-ville, frappé de ces cinq lettres historiques, rappelle à chaque instant que ce pan d’histoire est tout sauf de l’histoire ancienne. N’oublions pas que l’Union européenne d’aujourd’hui s’est construite sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Et si le 23 juin 1952, date de sa ratification par le parlement luxembourgeois, n’était pas encore celle de la fête nationale, elle en prit, d’une certaine façon, toute la symbolique. Aujourd’hui, à l’heure où l’économie fait de la dématérialisation un de ses chevaux de bataille, la sidérurgie a perdu de son allure sexy. Mais elle est encore bien vivante et ArcelorMittal demeure le premier employeur privé du pays.

Mais bien au-delà de cette réalité chiffrée instantanée, si le Luxembourg contemporain peut afficher un certain bien-être économique et social, il le doit bel et bien à ses pionniers sidérurgistes. Ils ont bâti la richesse économique d’antan et écrit les premières heures de gloire d’un syndicalisme né au plus fort de l’exploitation – souvent par des travailleurs étrangers – des mines de charbon et de fer. Plus tard, le «modèle luxembourgeois» a pris corps avec les premiers accords issus de la Tripartite créée lors de la crise de la sidérurgie des années 70. Bien qu’un peu malmené aujourd’hui, ce modèle n’en reste pas moins un point d’ancrage indispensable au plus fort de la tempête économique et boursière que nous traversons actuellement. D’aucuns espèrent, d’ailleurs, qu’il aura retrouvé toute sa solidité en vue de la prochaine Tripartite de fin septembre. «Il n’y a de toute façon pas d’avenir sans passé», explique Lakshmi Mittal, CEO du groupe qui porte en partie son nom. Et dans cet avenir qui se dessine, l’acier aura à l’évidence toujours son mot à dire. Et le Luxembourg aussi. De la Freedom Tower de New York au Burj Khalifa de Dubaï, ce sont des dizaines de milliers de tonnes d’acier made in Differdange qui vont supporter deux des plus remarquables gratte-ciel de ce début de 21e siècle. Les 100 prochaines années ne ressembleront évidemment en rien aux 100 dernières. Mais le vent de l’histoire, quel que soit le sens dans lequel il tournera, apportera toujours des parfums de Terres Rouges et de minette. Et toutes les bougies qu’il soufflera, quel que soit leur nombre, ne feront pas oublier que le pays a toujours su prendre une belle part du gâteau.

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Index décideurs 221 personalités ont été citées sur les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

A

Allegrezza Serge Altwies François Arendt Guy Arens Josy Arndt Frank Asselborn Jean

34 62 48 94 48 90

B

B. Al-Kherainej Mubarak 95 Barbanson Gaston 101 Barrett Thomas 58 Bates Tony 81 Becca Flavio 68, 74, 95 Bechet Vincent 54 Beissen Jean 79 Berwick Alain 95 Biltgen François 21, 64, 68 Bin Jassim Bin Jabor Al Thani Hamad 82 Biraschi Sonia 73 Birget André 40 Biver Jean-Claude 79 Biwer Roby 48 Bodry Alex 48 Bouvier Yves 90 Braz Felix 90 Browne Ros 20 Buck Nicolas 16

c

Cassone Vito Chenier Denis Colabianchi Frank Colling-Kahn Francine Coowar Djalil Coxet Jérémy Crapanzano Angelo

D

81 69 48 48 92 22 64

Dahm Jacques 48 Damster Xavier 71 de Cooman Paul 20 de Matteis Jean-Luc 64 de Merode Bernard 88 Debourse Thierry 80 Decraene Stefaan 18 Dedenbach Bernhard 78 Dennewald Robert 71, 72 Descheemaecker Marc 94 Descoups Christian 40 Detaille Michèle 73 Di Bartolomeo Mars 62 Diederich Jean 62 Dondelinger Jean-Paul 21 Dormal Pascal 38 Dostert Albert 79 Duhot Pierre 27 Dury Patrick 14

E

Eberhard Herbert Ecclestone Bernie Engel Georges Even Caroline

26 74 48 79

F

Ferres Claude 69 Feyten Frédéric 18 Fischer Rafik 42 Frieden Luc 44, 62, 80, 82, 88 Friederici Bernadette 73 Fuhrmann Katja 69

G

Glesener Marc 88, 90 Goblet Raphaël 44 Goebel Raymond 88 Gramegna Pierre 36 Greiveldinger Gaston 48 Grulms Fernand 58

H

Halsdorf Jean-Marie 46 Hammelmann Paul 52 Hansen Patrick 54 Harles Guy 50, 54, 74, 86 Helminger Paul 48, 86 Hemmerling Marc 58 Hénin Pierre 60 Henkel Albert 48 Hermans Erik 69 Hetto-Gaasch Françoise 45, 72, 73 Heuschling Paul 92 Hoffmann Will 48 Humbert Jean-Philippe 56

I

Israël Edmond

J

86

Jacque Edouard 21 Jost Charles 69 Juncker Jean-Claude 62, 98 Jungen Jos 24 Jungen Tom 48

K

Kaes Ali 14, 38 Kersch Dan 46, 48 Kettman Claude 79 Kinsch Joseph 101 Kneip Gary 28, 32, 36, 38 Kohli Sudhir 69 Kolb Serge 54, 60 Koster Peter 69 Kraemer Marie-Thérèse 73 Krancenblum Serge 88 Krecké Jeannot 21, 36, 44, 69, 90 Kremer Claude 36, 42, 98 Kuhn Roland 64 Kurda Björn 71

L

Lamballais Michel Laval Léon Le Goueff Stéphan Lemmer Marc Lenert Paul Less Constant Lesueur Xavier Lhomme Philippe Lies Marc Longo Rita Lopez Gerard Lorant John Lovejoy David Lutgen Jean-Pierre Luu Bang Lux Eric

69 101 20 58 52 64 22 36 48 81 74 48 69 96 92 74

M

Maquil Michel 69 Mayrisch Emile 101 Meisch Claude 48 Mellina Pierre 48 Mention Anne-Laure 58 Mergenthaler André 79 Metz Auguste 101 Miltgen Michel 76 Mittal Lakshmi 74, 112 Mockels Stéphane 71 Mosar Laurent 86 Mousel Paul 74 Mutsch Lydia 48

N

Newbury Christopher Ney Adrien Niedner Claude Nothum Thierry

46 70 74 28

O

Oostvogels Stef

P

Parel Pierre Paulus Aloyse Pauly François Pearson John Pedon-Flesch Anne Penide Philippe Petit Philippe Pierre Philippe Pierre-Beausse Cyril Pitsch Fabienne Poirier Philippe Polfer Lydie Poul Guy Prüm André

18

79 48 18, 52 69 60 91 53, 94 62 66 73 62 73 69 45

R

Reiff Jean-Marie 56 Reimen Frank 82 Retter Guy 62 Ries Marguerite 64 Robert Denis 76 Rodenbourg Michel 38 Roeltgen André 34 Roger Dominique 44 Rommes Jean-Jacques 70, 86 Roth Gilles 40, 48, 96 Roux Robert 79 Roux-Christmann Florence 73 Rudas Andreas 74 Ruppert Charles 20

S

Saluzzi Marc 36, 42, 70 Sauber Marc 69 Sauvage Benoît 58 Schaaf Jean-Paul 48 Schank Marco 24 Scheuren Jean-Paul 92 Scheuren Martine 68 Schiltz Jean-Louis 86 Schmit Nicolas 62, 80 Schmitt Alex 50 Schneider Carlo 61 Schneider Romain 24 Schonckert Laurent 38 Schonnenberg Paul 69 Schreiner Roland 48 Serban Bogdan 70 Seré de Lanauze Céline 79 Spautz Marc 14, 38 Steichen Alain 50 Stein Gaston 64

T

Tavernier Brice Tesch François Tesch Victor Thatcher Mark Thelen Carlo Thiel Lucien Thill Carlo Thill Fernand Thommes Camille

U

79 87 101 58 40 86 40, 58 62 40

Ueberecken Jean-Marc

V

Van Benten Wouter Van Gool Franck Van Himste Danny Vandenberghe Rik Verlaine Michel Vidale Silvano Visser Nathalie Vivier Emmanuel Von Restorf Philipp Voss Denise

74

69 44 69 80 98 26 69 22 60 73

W

Wagener Frank 18, 52 Wagner Gerry 44 Wagner Yves 36 Walté Bob 38, 69 Walté Claude 69 Walté Liane 69 Weber Robert 14 Welter Marianne 38 Welter Nadine 64 Weydert Marc 86 Weydert Raymond 48 Wilhelm Contzen Ernst 36, 58 Wirtz Pol 20 Wiseler Claude 68, 87 Wolter Michel 48 Witterwulghe Benoit 79 Wu Gillian 95 Wurth Michel 80, 101

Z

Zanetti David

79

paperjam  | Septembre-Octobre 2011 | Économie & Finance

118_119_index.indd 118

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119

Index entreprises 402 entreprises et organisations ont été citées sur les 124 pages de ce cahier «Économie & Finance».

1,2,3  1,2,3 Go 352 Lux Mag

96 20

A ABBL

36, 40, 58, 60, 86, 88 ABN Amro 87 Absolu Digital 91 Absolu Payment 91 ACA 20, 52 Aceralia 101 ACL 36 ACL GmbH 76 Adem 14, 64, 87 Aerodynamics 76 AESC 78 Agence européenne de la sécurité aérienne 81 Agopia 71, 91 Agricom 24 Agrofeed 24 AIB International Financial 90 ALD Automotive 44 Aleba 90 Alfi 36, 40, 42, 70 Allen & Overy 21 Altice 38 Amcham 69 Anaerobic Energy 70 Anec 56 Apax Partners 36, 38 Aperam 38, 96 APSFS 16 Apsi 62 Arbed 101, 112 Arcelor 101 ArcelorMittal 38, 72, 74, 75, 80, 96, 101, 112 ArcelorMittal Rodange & Schifflange 81, 101 Arendt & Medernach 50, 54, 74 Artemis Information Management 53, 94 Association des entrepreneurs italo-luxembourgeois 81 Association luxembourgeoise des family office 88 Association luxembourgeoise des professionnels du patrimoine 88 Astron Buildings 44 ASX 87 Athome.lu 71 Autosdiffusion M. Losch 17 Axoglia Therapeutics 92

B  Banque centrale de Libye

82 Banque des Règlements Internationaux 20 Banque Havilland 80 BCEE 82 BCL 20, 38, 46, 54, 60, 70, 72, 87 BD Associates 78 BEI 58 BGL BNP Paribas 10, 58, 61, 96 Binsfeld 71 BIP 68 BIP Investment Partners 18 Black Opal Energy Services 70 BMW 12 BNP Paribas 44, 96 Boeing 81 Bonn Schmitt Steichen 50 Bourse de Luxembourg 38, 40, 52, 70, 81 Broadcasting Center Europe 111 Budget Rent a Car 44

c  C3F ProAgri

Cactus Cambio Capita CapitalatWork

24 61 82 90 40

Cargolux 68, 81, 82 CBP 79 CDC 44, 109 Centrale des bilans 36 Centre Jean-Baptiste Rock 14 CEP/A2P 44 CES 32 Cessna 54 Cetrel 59 CFL 90, 94 CGFP 62 Chambre de Commerce 36, 40, 44, 54, 72, 94, 95, 101 Chambre des députés 26, 36, 62, 82, 86 Citroen 23 CLC 28, 32, 38 Clearstream 69, 76, 79, 80, 86, 87 Cobepa 18 Comité des statistiques 36 Commerzbank 79 Commissariat aux affaires maritimes 26 Commissariat aux Assurances 81 Commission du budget de l’Assemblée nationale française 60 Computer Emergency Response Team 68 Conférence nationale des professeurs de Sciences économiques et sociales 54 Conseil de gouvernement 66 Conseil de l’Ordre des avocats 86 Core Wireless Licensing 90 Corps des garde-côtes des Etats-Unis 26 Cour des comptes européenne 52 Creditreform Luxembourg 26 CRP Henri Tudor 26, 27, 58, 72 CRP Santé 72 CSSF 68, 88 CSV 14, 38, 86, 96 Cushman & Wakefield 54, 80 Cybersecurity board luxembourgeois 68

D  d’Lëtzebuerger Land 52, 81, 86

Danske Bank 69 De Verband 24, 68 Deficom 38 Deficom Telecom 36 Déi Gréng 90 Delano 20 Deloitte 90, 105 Deloitte Luxembourg 52 Delta Lloyd Asset Management 95 Design Friends 26 Deutsche Börse 87 Deutschlandfunk 80 Dexia 2, 18, 52 Dexia BIL 18, 52, 53, 96 Dexia Private Bank Monaco 80 DHL Express 69 Digital 32 DNR 52 DTZ Research 71

E  eBRC

32 Ecole Supérieure de Journalisme, Paris 86 Editpress 52, 84 Efama 42, 98 Elcoteq 18 Eldoradio 52 Enovos 27 Entreprendre en Lorraine-Nord 60 Entreprise des P&T 32, 80 Epuramat 70 Etat luxembourgeois 46, 72, 74, 82, 96 Eurocloud 56 EuroDNS 95 Eurogroupe 98 Europe4StartUps 36 European Leadership Forum 18

Eurostat Events & More Excell Life Exor Explorator

20 71 81 80 18

F  Faculté de Droit, d’Economie

et de Finance 45 Faculté des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l’Education 45 Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication 45 Federal Aviation Administration 81 Fédération Luxembourgeoise des Loueurs de Voiture 44 Fedil 71, 72, 81 Fedisa 66 Femmes Leader Luxembourg 81 Ferrari 80 FFCEL 81 Fiat 80 Flydoscope 70, 84 Fondation ArcelorMittal 101 Fondation de Luxembourg 72 Fondation Restena 68, 72 Fonds européen de stabilité financière 52, 90 Forum économique mondial 95 Forum pour l’Emploi 14 FOX 88 Foyer 87 Foyer Assurances 101 Franklin Templeton Investments 73 Full Digital 91

G  Gamm Lux

24 Gamm Vert 24 Genii Capital 74 Gesfo 88 Global Digital Publishing 91 Gloss 121 Goeres Horlogerie 4, 5 GoodYear 24 Google 44 Gouvernement luxembourgeois 87 Grant Thornton 31 Gravity Sport Management 74 Groupe Agnelli 80 GroupMe 81

H  Haut Comité de la place

financière Hautes Etudes Internationales, Paris Hewlett-Packard Hilton HKIFA Hôpital Robert Schuman Hôtel de la Source HSBC Global Asset Management Hyundai

I  IBCL

Ilnas Immotop.lu Ineum Consulting Informer INFPC ING Luxembourg Insee Inspection du Travail et des Mines InterContinental International Tax Review IPL Iso Ispim IT Professionals

58 86 79 71 42 44 74 95 39

69 56, 66 71 62 53 38 80, 94 36 24 71 21 94 56 58 62

K  Kabam

21 Kaupthing 82 Kieffer 115 Knewledge 44 Korn/Ferry International 78 Kuhn 64 Kuna 95 Kurt Salmon 62 Kuwait Petroleum Corporation 95

L

L’essentiel

84 La Luxembourgeoise 18 La Voix du Luxembourg 84 LCGB 14, 38, 62, 64, 68 LeasePlan 69 Legitech 51 Leopard-Trek 74, 94 LG@vocats 20 Lindab 44 London School of Economics 58 Louis Vuitton 124 Lux Kapitalmarkt Management 76 Luxair 68, 70, 77, 82, 84 Luxairport 90 Luxaviation 54 LuxConnect 32 Luxembourg & More 71 Luxembourg Centre for Systems Biomedicine 92 Luxembourg Commercial Internet eXchange 68 Luxembourg for Business 44 Luxembourg for Finance 44, 69 Luxembourg for ICT 32 Luxembourg Internet eXchange 68 Luxembourg News 20 Luxembourg School of Finance 67 Luxemburger Wort 90 Luxexpo 57 LuxGSM 35, 61 Luxinnovation 54, 91 Luxlait 24 Luxtram 87 LuxTrust 96

M  M&C

18 Maison Moderne 6, 7, 20, 70, 84 Maison Moderne Publishing 62 Mécan 24 Mécanisme Européen de Stabilité Financière 52 MediaXim Luxembourg 61 Mémorandum d’Entente de Paris sur le Contrôle des Navires par l’Etat du Port 26 Menuiserie Kraemer 73 Mercedes-Benz 95 Meritas 20 Microsoft 21, 74 Mike Koedinger Editions 62 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 26 Ministère de l’Egalité des chances 72 Ministère de l’Intérieur 46 Ministère des Classes moyennes 45, 73 Ministère des Finances 76 Ministère des Transports 90 Ministère du Logement 71 Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur 36 Mittal Steel 101 Mobility 82 Motorway Luxembourg 27 Munhoven 83 myClimate 18

N  Natural Le Coultre

New Media Lux Nexon NGR Consulting Nicsa Nissan Nokia No-Nail Boxes Numericable Belgique /Luxembourg Numericable Luxembourg

90 20 21 123 42 94 90 73 36 38

O  Observatoire de l’Habitat

71 Observatoire de la compétitivité 34 Offergeld 69 Office du Ducroire 44, 72 Office Freylinger 79 OGBL 62, 64, 68, 84 One Tree Technologies 76 OnLive 21 Oostvogels Pfister Feyten 18 OPF Partners 18 Oracle Luxembourg 60 Ordina 103 Ordre des avocats 50 Oxera 98 Oxygène 71

T  Tageblatt

P  paperJam

18, 36, 70, 84, 94 paperJam.lu 80 Park Inn by Radisson Luxembourg City 71 Parlement européen 90 Paul Wurth 117 Pedinotti 26, 64 Pictet 88 Pictet & Cie (Europe) 54 Plug and Play 36 Point 24 84 Pôle européen du Développement 21 Private Banking Group, Luxembourg 20 Pro Agri 24 ProActif 14 Promobe 74 Property Partners 54, 73, 80 Protinvest 80 PwC 42, 73 PwC Luxembourg 62

Q  Qatar Airways

68, 82

R  RadioShack

94 RBC Dexia 54 Région wallonne 74 Reinet Investments 38 Renault F1 Sport 74 Républicain Lorrain 84 Revue 86 RMS 62 Robert Half International 86 Rosalia 76 RTL 36, 82, 84 RTL Group 38, 74 RTL Klub 74 RTL Lëtzebuerg 95 RTL Radio Lëtzebuerg 52

S  Saint-Paul

SES Engineering 79 SGG 88 Silolux 24 Skype 81 SNCB 94 SNCI 72 Société Générale 40, 69 Socimmo 64, 74 Sogeti 74 Sogeti Belux 21 Sogim 24 Sony 78 Sony Digital Reading Services 78 Southlane 37 Standard & Poor’s 45 State Street Luxembourg 73 Statec 34, 36, 38, 44, 60, 64, 68, 70, 90, 96 Sun Luxembourg 60 Swiss Re 45 Swiss Re Europe 45 Swissflex 121 Symantec 86 Syndicat intercommunal de dépollution des eaux résiduaires du Nord 14 System Solutions Luxembourg 79 Systems Solutions Luxembourg 79 Syvicol 46

52, 82, 84 Sal. Oppenheim Jr. & Cie 18 Schroder Investment Management (Luxembourg) 76 SEB 69 SEC 88 SecureIT 32 Semia 92 Servior 79 SES 38, 72, 76, 96

84 Tamedia 84 Tango 8, 76, 90 Telecom Luxembourg 49, 94 Telindus 107 Tenzing Partners 53 TKS 96 TNN Capital 88 TNS Ilres 52, 70, 84 Total Luxembourg 27 Tricap Administration (Luxembourg) 76 Tricentenaire 79

U  UBS

40, 82, 90 UBS Luxembourg 90 UEL 62, 81, 101 Union Luxembourgeoise des Consommateurs 80 Unisor 101 Université du Luxembourg 26, 45, 54, 62, 92 Utopia 55

V  Vanksen

22 Ventos 94 Vereal 63 Versis 24 Ville de Luxembourg 73, 82, 86, 87 Visual Online 80 Voix du Luxembourg 82

W  Wall Street Journal Westair Wi-LAN WSA

X  XBRL

80 69 90 90

XYZ Productions

58 62

Y  Yous

97

Z  Zynga

91

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120

Tableau de bord Retrouvez, chaque mois, quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.

4

4%

3,5

Population

3,8%

3,5%

7 3 ,8 7 %

2010

Frontaliersts entran 23,13%

3

2,5

Populatione résident

2011

2012

56,8

mbre de 0% Noluxembourgeois

73 ,8 7%

Nombrers d'étrange

26,40%

43,20%

511.800 154.000

Population résidente Frontaliers entrants Population "jours ouvrables"

665.800

290.500 221.300

Nombre de Luxembourgeois Nombre d'étrangers

371.000

Emploi intérieur total

Emploi et inflation

Nombre s de salbaoruiérgeois lu x e m

Nombre de salariés non-luxembourgeois Nombre de salariés luxembourgeois dont: dans le secteur protégé

236.453 100.104 43.045

Place financière

7

salariés Nombreuxdeembourgeois non-l

Source: Statec, août 2011

Produit Intérieur Brut

4,0

17.500

3.800

2.300

46.000

15.000

3.700

2.200

44.000

3.600

2.100

42.000

3.500

2.000

40.000

3,5

12.500 2,5

10.000

Ju in 20 10 Ju ille t2 01 Ao 0 Se ût pt 20 em 10 br e 20 O ct 10 ob re No 20 ve 10 m br Dé e 20 ce 10 m br e 2 Ja 01 nv 0 ier 20 Fé 1 1 vr ier 20 1 M 1 ar s 20 11 Av ril 20 11 M ai 20 Ju 11 in 20 11 Ju ille t2 01 1

2,0 Ju ille t2 01 Ao 0 Se ût pt 20 em 10 br e 20 O ct 10 ob re No 20 ve 10 m br Dé e 20 ce 10 m br e 20 Ja 10 nv ier 2 0 Fé 11 vr ier 20 11 M ar s 20 Av 11 ril 20 11 M ai 20 Ju 11 in 20 11 Ju ille t2 01 1

Inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites

Actifs nets des OPC luxembourgeois Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)

Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)

65

561

811

5.155

4.434

559

4.256

4.529

Août 2010

Janvier-Août 2010

Total année 2010

Août 2011

Janvier-Août 2011

Total année 2011

50

559

Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)

96,7

Mai 2010 Mai 2011

Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)

91,7

116,2

118,4

88,6

120,2

120,2

Mai 2010

Juin 2010

Mai 2010

Juin 2011

92,9

Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte

Mai 2010

Mai 2011

Autorisations de bâtir (nombre de logements)

234

171

400

Juin 2010

Janvier 2010

Février 2010

Mars 2010

Juin 2011

Janvier 2011

Février 2011

Mars 2011

240

Balance des paiements des services (en millions d'euros)

5.357

296

Balance des paiements des biens (en millions d'euros)

-912

Juin 2010

1er trimestre 2010

1er trimestre 2010

Juin 2011

1er trimestre 2011

1er trimestre 2011

6.265

279

-836

Source: Bareau du Luxembourg, Statec

5

Source: CSSF, août 2011

3,0 Source: Statec, août 2011

6

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122

paperJam Septembre-Octobre 2011 Paru le 15 septembre 2011

Septembre-Octobre 2011 | économie & finance

CEO Mike Koedinger COO Rudy Lafontaine DRH Thierry Van Ingelgom Administration Sylvia Leplang (responsable), Sandra Barba, Sarah Lambolez, Marion Zehner Courrier BP728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10 rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 1992-4275 Web www.maisonmoderne.lu

Editeur

5E

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Rédaction paperJam

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Cahier « Economie et finance» Photo Andrés Lejona

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ICT Le gouvernement a donné l’impulsion pour développer le secteur au Luxembourg. Comment le marché réagit-il? Prochaine édition: 27 octobre 2011 Pour contacter la rédaction: press@paperjam.lu

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