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7 édito
Provincialisme Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne Publishing
La richesse de l’économie du Luxembourg, générée jadis par l’industrie lourde et aujourd’hui par la place financière, a toujours su tirer profit d’une «globalisation» avant l’heure. Et pour cause: sans l’apport de capitaux étrangers, l’économie locale devrait se faire porter pâle. Pour les gouvernants, il s’agit de préserver et de bichonner l’attractivité du Grand-Duché sur la scène internationale, ce qui se traduit entre autres par une politique de niches qui servent aussi bien les investisseurs internationaux que l’économie nationale. C’est dans cet état d’esprit que le ministre des Finances, Luc Frieden, a conclu ces dernières semaines plusieurs affaires avec le Qatar. L’Emirat devient ainsi un des premiers investisseurs locaux, en tout cas un des investisseurs les plus visibles: rachat de 35% du capital de Cargolux, accord de coopération avec SES Astra, acquisition de la KBL et de la BIL, cette dernière étant rachetée, sur demande du gouvernement, au groupe Dexia en perdition… Aux voix discordantes, qui parlent de braderie et s’inquiètent d’une dépendance massive vis-à-vis d’un investisseur unique, le monde des affaires répond par sa vérité propre: en ces temps difficiles, il faut aller chercher les capitaux là où ils sont disponibles. C’est dans cet état d’esprit, aussi, que le Luxembourg, par le biais d’une mission économique menée par le Grand-Duc héritier, s’est récemment présenté en Chine: vanter l’attractivité du Luxembourg, lui donner un visage pour ramener des affaires. Jusqu’ici, tout va bien. Mais si le Luxembourg excelle à attirer du business et des capitaux, il ne réussit, hélas, toujours pas à se forger une identité forte sur le plan international. La réputation du pays, dans le monde, se décline toujours en quelques clichés: une monarchie pépère, un paradis fiscal, une place financière permissive. Si cela ne semble pas empêcher, pour l’instant, les investisseurs et autres financiers de s’intéresser au Grand-Duché, il n’en reste pas moins que ce déficit d’image peut très rapidement devenir préjudiciable. Car si le monde des affaires n’agit guère de façon émotionnelle, le monde politique, lui, en raffole, surtout lorsqu’il doit s’exprimer en temps de crise. Le Luxembourg a donc tout intérêt à se forger une identité propre et à la communiquer au niveau international, s’il veut préserver son attractivité à moyen et long termes. Or, si le pays joue la Ligue des champions dans le monde des affaires, il se retrouve en division provinciale inférieure lorsqu’il s’agit de communiquer une image qui va au-delà des considérations spécifiques concernant les avantages fiscaux et bancaires. Malgré tous ses atouts, qu’ils soient culturels, touristiques ou événementiels, le Luxembourg se présente toujours comme terre de prédilection pour les amateurs de camping. Et ce n’est pas la dernière campagne du ministère du Tourisme qui va changer la donne. Au contraire: une telle communication est carrément préjudiciable à l’image du pays. paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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SUR LE FIL
Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg Entre le 12.09.2011 et le 20.10.2011
36 Propriété intellectuelle
L’immatériel fait recette
Polémique
Quand un stade devient tribune Le projet de Livange s’est posé dans la campagne… électorale. On a beaucoup parlé des dessous du dossier. Que reste-t-il des émois suscités jusqu’à la tête du pays?
26
Après un démarrage discret et même décevant, la loi de fin 2007 sur l’exonération à 80% des revenus de propriété intellectuelle porte ses fruits. Ses premiers convertis: des fabricants de logiciels et de grandes sociétés commerciales. Ce n’est sans doute qu’un début. Elections communales
68 Ultra haut débit
Une fibre, des optiques
Les opérateurs alternatifs tentent de tirer leur épingle du jeu mais se heurtent encore à de nombreux blocages administratifs et techniques. Au milieu, l’Institut Luxembourgeois de Régulation tente de mettre en place un marché où règne une saine concurrence. Ce n’est pas gagné.
Percée verte, grimaces multicolores Les écologistes montent en puissance dans le paysage politique national. Les autres partis pansent quelques plaies. Luxembourg prend un coup de jeune, avec Xavier Bettel.
56
Le Quatar investit
Luxembourg, so cheikh! Après avoir utilisé pendant plusieurs années les structures juridiques luxembourgeoises, les fonds qataris sortent du bois et s’offrent des joyaux de l’économie nationale: Cargolux, KBL et la BIL. Leur degré d’implication dans la gestion des sociétés et la vocation de ces investissements suscitent le débat. La préparation de tout cela aussi.
92 1Com Group
L’appétit vient en mangeant
Princes des rives de Clausen, Steve Darné et Jean-Claude Colbach, amis et associés, viennent de porter sur les fonts baptismaux leur nouvel établissement, la Brauerei, Big Beer Company.
Mobilité
Un virage à bien négocier Le ministre Claude Wiseler évoque les grands défis de l’aménagement d’un territoire qui veut avancer. Sur le terrain, la mobilité se vit, se pense et se suit pas à pas.
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sommaire
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Coverstory
Projet de budget 2012
Prise au vol
Un fragile équilibre Gardant l’objectif de comptes publics bien balancés, le gouvernement s'appuie sur des données incertaines qui laissent par conséquent une grande marge d'interprétation…
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Université
«Les bachelors à Belval» Le recteur Rolf Tarrach tient le cap et entend consolider l’existant. La prochaine poussée de croissance de l’Université se fera après l’emménagement partiel à Belval. En 2014, si tout va bien… Entretien.
18 Alain Georges (BIP Investment Partners)
«Un compliance officer dans le secteur public» 64 1,2,3 Go
Des génies du web au rendez-vous 78 Depuis plusieurs mois, Cargolux est dans l’actualité. Procédures judiciaires pour entente sur les prix, tractations gouvernementales pour cession de parts, rachat par Qatar Airways de 35% du capital, refus de livraison des avions et CFO qui quitte le cockpit… Autant d’événements requérant des éclaircissements. Frank Reimen, président du comité de direction de Cargolux, fait l’état des lieux de la société et de son propre avenir de co-pilote.
KPMG Remuneration Survey
L’assurance d’un secteur prudent 101 Communication
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SOMMAIRE Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 7 septembre au 20 octobre 2011
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1
Exclusif: Dexia vend la BIL Article vu 6.054 fois
2
SÉRIE DIVERSIFICATION (18)
La BIL rachetée par le Qatar Article vu 4.096 fois
Green investment: le vert sort de terre. En travaillant autour des «cleantech», la place financière trouverait un axe de diversification non seulement politiquement correct mais aussi compétitif.
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Flavio Becca dans le viseur de la justice Article vu 3.365 fois
110
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L’affaire Becca n’est pas un cadeau Article vu 3.197 fois
5
Becca? Connais pas, ou si peu... Article vu 2.965 fois
SÉRIE START-UP (12)
Mobilu: optimisateur de mobilité. Voilà une start-up, une vraie, travaillant sur les nouvelles technologies et la mobilité. Sa gestion pragmatique cependant laisse penser qu’elle ne se laissera pas prendre dans une bulle.
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actualité Investissements
Luxembourg, so cheikh! Après avoir utilisé pendant plusieurs années les structures juridiques luxembourgeoises, les fonds qataris sortent du bois et investissent des joyaux de l’économie nationale: Cargolux, KBL European private bankers et la BIL. Leur degré d’implication dans la gestion des sociétés et la vocation de ces investissements suscitent le débat.
Pierre Sorlut
2011 à Luxembourg restera l’année du Qatar. Celle durant laquelle le Grand-Duché s’est résolument placé sur la voie de la diversification économique de la péninsule du Golfe persique. Du fait de la surexposition de l’économie de l’Emirat aux hydrocarbures, la famille royale, au pouvoir depuis le 19e siècle, et plus particulièrement l’Emir, Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, décide d’investir dans des actifs industriels et financiers au-delà des frontières. Le Luxembourg est concerné dans ces deux domaines. Les Al Thani y rachètent cette année 35% des parts de Cargolux (voir article page 114), KBL European private bankers et une participation majoritaire dans la Banque internationale à Luxembourg (BIL), entité bientôt émancipée du groupe bancaire franco-belge Dexia.
Des montages exotiques L’acquisition des actions du leader européen du transport aérien tout-cargo par la compagnie Qatar Airways, équitablement partagée entre l’Emirat et son fonds souverain, Qatar Investment Authority (QIA), est bouclée depuis le début du mois de septembre. Les acquisitions de KBL et de la BIL restent, elles, plus floues puisqu’elles n’ont été annoncées, le 10 octobre, que par des tiers, à savoir, respectivement, la maison mère de la banque privée du boulevard Royal, KBC, et le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden. Dans un communiqué, la banque belge indiquait avoir conclu un accord avec Precision Capital sur la cession de sa filiale de banque privée spécialisée «pour un montant global de 1,050 milliard d’euros, dont 50 millions d’euros dépendent des
résultats de KBL». Le même jour, M. Frieden dévoilait l’identité du groupe d’investisseurs étrangers dont il avait parlé la semaine précédente. Ceux-là même qui rachètent la banque privée du boulevard Royal, «proches, dit-il, de la famille royale du Qatar». En cet automnal lundi, les engagements qataris au Grand-Duché passaient de l’ombre à la lumière. Car la société Precision Capital, tout comme de nombreuses autres participations qataries, existait depuis plusieurs années au Luxembourg, avec pour plus petit dénominateur commun l’actuel Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, décidément au cœur de la politique d’investissement de l’Emirat. Les Qataris ont commencé par prendre pied au Luxembourg via des séries de montages des plus exotiques. Par exemple, sept sociétés de droit luxembourgeois, au nom de Barwa, ont été fondées entre 2006 et 2008. Elles étaient détenues un temps par la société Al Rayyan Luxembourg, filiale de la Qatar Islamic Bank, présidée par le Premier ministre, qui a ensuite cédé ses parts à Pedona Finance, administrée par la société Global Services Overseas, siégeant à El Dorado, République du Panama, et la société FFF Limited, domiciliée à Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Soit un magnifique sac de nœuds aux consonances paradisiaques, rendant la traçabilité des investissements la plus opaque possible. Les holdings Qatar-Luxembourg I et II constituées en 2008 et 2009 sont un des bras de financement des investissements du QIA en Europe. Le CEO du fonds souverain est une fois encore Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, Premier ministre. Certains informateurs, préférant rester anonymes du fait de l’état d’avancement des dossiers, voient même KBL faire l’objet d’un rachat familial à l’initiative du numéro deux de l’Emirat.
L’acquisition de la banque serait un cadeau que le Premier ministre ferait à ses fils via la holding Precision Capital. Anciennement Balestra Properties, puis Al Mirqab Finance, la holding, fondée en 2006, avait alors pour administrateurs, le Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, à l’époque ministre des Affaires étrangères, une de ses deux femmes, Cheikha Noor Abdulaziz Abdulla Al Subaie, et leur conseiller juridique, Fady Bakhos. Le 14 mars de cette année, ce dernier était remplacé par les fils du dorénavant Premier ministre, les Cheikhs Jassim et Mohammad bin Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani. Hasards du calendrier ou tractations en coulisses? La mise en relation de ces développements avec les décisions des autorités luxembourgeoises aux mêmes moments soulève bien des questions. Dimanche 6 février, le Grand-Duc héritier Guillaume et le ministre des Finances Luc Frieden, accompagnés d’Albert Wildgen, avocat d’affaires – que d’aucuns considèrent comme «Monsieur Qatar» au Luxembourg – avaient précédé, à Doha, une délégation luxembourgeoise dans le Moyen-Orient. Ils y avaient rencontré leurs homologues qataris. Il était alors question de coopération financière sur plusieurs axes, mais le contenu desdits accords avait été gardé secret. Le communiqué de presse du ministère des Finances du 6 février révélait seulement que «les deux ministres des Finances [s’étaient] exprimés en faveur d’une intensification des relations d’affaires entre les centres financiers de Doha et de Luxembourg. Quelques pistes concrètes de coopération [avaient] été évoquées.» Selon nos informations, le nom de KBL avait dès le début du mois de février circulé entre Luxembourg et Doha. Selon une source proche du dossier, le comité chargé de trouver un repreneur pour KBL avait commencé dès le début 2011 à chercher une
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15 actualité
Fiche pays (1)
Photo: Charles Caratini (archives)
Population et système politique
Le 9 juin, à Luxembourg, Luc Frieden sert la main à Akbar al Baker, CEO de Qatar Airways, dans le cadre de l’officialisation de l’acquisition du capital de Cargolux. En arrière plan, le Premier ministre qatari, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, son homologue luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, les ministres de l’Economie, Jeannot Krecké, et des Transports, Claude Wiseler.
alternative à l’acquisition par le groupe indien Hinduja, dans les tuyaux depuis mai 2010. «Cela commençait déjà à sentir le roussi», confie-t-elle. Parallèlement – anecdote ou symbole de la prégnance du politique sur l’économique –, lors de la même mission de promotion du Luxembourg au Moyen-Orient, Ajay Hinduja, CEO déclaré de ce qui n’est jamais devenu la banque privée indoluxembourgeoise, indiquait à ses contacts européens où et qui aller voir aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite.
Hinduja poussé vers la sortie Car la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) luxembourgeoise n’a bloqué la vente de KBL au groupe Hinduja que le 15 mars. Difficile de savoir ce qui a réellement motivé cette décision. Un sincère doute sur la transparence et la solvabilité du groupe indien ou l’inclusion dans un package offert aux Qataris d’une banque rentable?
Quoiqu’il en soit, quelques mois plus tard, les mots du communiqué de presse prenaient une tout autre résonance. Au mois de juin, on apprenait qu’ictQatar et l’opérateur de satellites luxembourgeois SES, signaient un accord de coopération, en compagnie du Premier ministre de l’Emirat, en visite au Grand-Duché. Le 9 septembre, Qatar Airways, compagnie aérienne entièrement détenue par l’Etat du Golfe, finalisait l’acquisition de 35% des parts de la société luxembourgeoise de fret aérien, Cargolux. L’accord de principe dégagé en février n’avait été officialisé qu’au mois de juin. Le 10 octobre, Precision Capital rachetait deux banques luxembourgeoises. Si KBL était envisagée depuis plusieurs mois, l’acquisition de la BIL serait arrivée un petit peu par hasard, en victime des crises dites des subprimes et de la dette souveraine. Notre source évoque «un appel au secours du gouvernement luxembourgeois». La BIL doit-elle vraiment être considérée comme victime? Luc Frieden n’avait-il pas déclaré qu’il s’agissait d’une «bonne nouvelle pour la place luxembourgeoise», qui diversifie du même coup } 16 l’origine des fonds propres de ses entreprises?
La péninsule du Qatar regroupe 846.000 résidents dont seulement 40% sont des nationaux (en guise de comparaison, sur les 503.000 habitants du Luxembourg, 63,1% sont des citoyens). L’Emirat a acquis son indépendance de la Grande Bretagne en 1971 et est régi par la constitution de 2003. Si une assemblée consultative est censée être partiellement élue au suffrage universel (15 de ses 45 membres restent nommés par l’Emir), les élections ont toujours été reportées. Le Qatar est donc loin d’être une démocratie. Le code civil local et la sharia (loi islamique) se mélangent au gré des humeurs du Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani qui a pris le pouvoir à son père en 1995 pendant que ce dernier se trouvait en vacances en Suisse. En revanche, en termes de politique extérieure, l’objectif est de se faire bien voir. Le Qatar a accepté l’installation de bases américaines sur son territoire. Autrefois ministre des Affaires étrangères et maintenant Premier ministre, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, a joué un rôle de pacificateur international, notamment dans les conflits aux Proche et Moyen-Orient. P. S.
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Le 6 février, le Grand-Duc héritier Guillaume et Luc Frieden rencontrent l’Emir du Qatar, Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani pour convenir de partenariats économiques dans plusieurs domaines.
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Sufian Bataineh, managing director de Dananeer Islamic Consulting and Training, nous apprend, grâce à sa connaissance de la région et ses contacts auprès du Qatar Investment Authority, que les Qataris «ont juste trop d’argent et doivent investir à l’extérieur». Mais la vocation de leurs investissements reste incertaine.
Photo: Luc Deflorenne (archives)
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Pas de «mittalisation» Face à la rumeur selon laquelle le Premier ministre offrirait sur un plateau la direction d’une ou des banques à Luxembourg à la famille, certains évoquant même une «mittalisation» de l’économie luxembourgeoise, d’autres parlent d’une politique de laissez-faire de la part des Arabes, ou une politique dite de hands off. Celui qui se trouve à la source du pactole et qui connaît très bien la région pour y avoir travaillé dans les années 1980, Albert Wildgen, indique: «Cela m’étonnerait fortement [qu’ils prennent la direction des opérations]. Vu les investissements précédents des Qataris, je serais fortement surpris qu’ils se mêlent du management.» Selon lui, ces investisseurs n’ont pas non plus les ressources humaines nécessaires. Pour les pro-Qataris, les investissements sont largement moins conséquents que lors du rachat d’Arcelor. On parlerait aujourd’hui d’une fourchette allant de 1,5 milliard à 2 milliards d’euros pour les banques et les parts de Cargolux. L’offre ultime de Mittal s’était élevée à 25,8 milliards d’euros… Et les apports qataris se limiteraient à une participation financière. En effet, si l’on se réfère aux investissements du QIA (entre autres 70% du club de football du Paris Saint-Germain, 17% de Volkswagen, 15,1% de la Bourse de Londres ou encore 9% du géant du BTP allemand Hochtief), il apparaît que le fonds sert essentiellement à couvrir le risque des marchés énergétiques en investissant au dehors du Qatar dans les actions, le private equity, l’immobilier… bref en diversifiant son portefeuille. Les investissements en direct de la famille royale sont plus mystérieux. Quoiqu’il en soit, Sufian Bataineh l’affirme, BIL ne signifiera pas «banque islamique au Luxembourg», ni KBL « Koranic Bank in Luxembourg». «Cela n’est pas du tout
l’objectif…», dit-il en réponse à certains titres de la presse luxembourgeoise qui agitent une menace qui n’en est d’ailleurs pas une. D’autant que la Qatar National Bank, banque détenue à moitié par des capitaux privés et le fonds souverain qatari, offre déjà à Paris, à Londres et à Genève, des services en gestion de fortunes, en banque d’investissement et en asset management, si nécessaire conformes à la charia. En revanche, l’hypothèse d’une fusion des deux banques luxembourgeoises n’est pas à écarter, à moyen terme. Si Luc Frieden l’a balayée d’un revers de la main lors de la conférence de presse du 10 octobre, d’autres commentateurs soulignent qu’il existe beaucoup de synergies potentielles entre BIL et KBL, qui travaillent sur des segments différents. L’apparition dans la lumière des investisseurs qataris – quoiqu’ils ne se pressent pas pour répondre aux questions de la presse – tient également à la mise en œuvre d’un traité de non-double imposition entre le Luxembourg et le Qatar. Effectif depuis avril 2010, il concerne les revenus déclarés à partir du 1er janvier 2011. Et cette convention a certainement changé la donne. On ne doute d’ailleurs pas qu’il a été cousu sur mesure pour les besoins des pourvoyeurs de capitaux en provenance du Golfe persique. Quoi de mieux en effet qu’un actionnaire qui apporte des liquidités et des garanties financières sans trop se mêler de la gestion des affaires? Alors aujourd’hui, à Luxembourg, plus que jamais, le fric c’est cheikh.
Fiche pays (2)
La plus forte croissance mondiale En 2010, le Qatar a connu le plus fort taux de croissance mondial avec 16,3%, bénéficiant notamment de l’augmentation du prix du baril, pour un PIB par habitant de 179.000 dollars (129.497 euros), le plus élevé du monde. Dorénavant devant le Liechtenstein. A titre de comparaison, le même agrégat au Luxembourg s’élève à 59.753 euros, de loin le plus élevé en Union Européenne. L’économie qatarie se base essentiellement sur ses ressources pétrolifères et en gaz naturel (troisième mondial), comptant pour plus de 50% de son PIB et 85% du revenu de ses exportations. Le gouvernement qatari cherche à diversifier ses sources de revenu avec une augmentation substantielle de ses investissements directs à l’étranger, via son fonds souverain (Qatar Investment Authority, doté de 85 milliards de dollars) ou les fonds de la famille royale. La frontière entre les deux est d’ailleurs difficile à définir. La désignation du Qatar comme pays organisateur de la Coupe du Monde de football en 2022 donnera lieu à nombre d’investissements dans des infrastructures. La monnaie locale est le rial qatari. P. S.
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Alain Georges
«Un compliance officer aurait sa place dans le secteur public»
Observateur attentif des récentes affaires qui ont secoué le Luxembourg, le président de BIP Investment Partners, spécialiste de la gouvernance, souhaiterait qu’institutions publiques et sociétés étatiques suivent la voie tracée par les entreprises privées en la matière. Il se réjouit, en outre, du changement décisionnel qui se profile chez BIL et KBL, désormais en passe de retrouver une certaine autonomie depuis le Luxembourg.
Jean-Michel Gaudron (interview), Charles Caratini (photo)
Monsieur Georges, vous avez longtemps été à la tête de la BGL et vous êtes toujours très actif dans les milieux économiques luxembourgeois, en tant que président de BIP Investment Partners. Quel regard portez-vous sur l’acquisition annoncée de BIL et de KBL par des capitaux qataris? «Je pense que si la crise financière, malheureuse et lourde de conséquences pour les économies et les citoyens, et le démantèlement des groupes KBC et Dexia aboutissent à la création de banques ‘luxembourgeoises’, c’est-à-dire ancrées dans le pays et y ayant leur ‘cerveau’, alors le mal aura produit un grand bien, éminemment précieux pour la place financière. En effet, celle-ci ne peut prospérer durablement sans acteur local et sans entreprises gérées avec l’ambition d’un dévelop pement dynamique depuis le Luxembourg. Le statut actuel de beaucoup d’acteurs de la Place, limité aux fonctions de back-office ou de surface commerciale, produit, certes, des emplois, mais reste très fragile car très dépendant. Voir maintenant ces deux banques importantes, BIL et KBL, contrôlées par un actionnaire non-banquier qui devrait encourager l’action énergique du management en faveur d’une expansion à partir de Luxembourg est une très bonne chose pour la Place. Nos dirigeants bancaires étaient jusque-là noyés au sein de grands groupes internationaux. Ils passeront au rôle plus difficile d’entrepreneurs dynamiques et créatifs. L’origine géographique de l’actionnaire n’a, en la circonstance, aucune importance à vos yeux? «Que les nouveaux actionnaires ne soient pas luxembourgeois n’est pas la véritable question. Ils investiront leurs capitaux au Luxembourg et le sort de leurs investissements suivra le sort de la place financière de Luxembourg. Il y a donc convergence des intérêts.
Bien sûr, la structure de ces banques serait plus forte si on pouvait entourer les actionnaires du Qatar et l’Etat luxembourgeois par des acteurs locaux. Une introduction en Bourse représenterait un gage supplémentaire d’enracinement sur la place. Je note enfin que si la décision stratégique de fixer au Luxembourg une part du capital de certaines banques avait été prise il y a douze ans, cela aurait coûté beaucoup moins cher et aurait épargné à ces banques les convulsions que l’on sait. Mais c’est de l’histoire ancienne. L’important aujourd’hui, c’est qu’une direction a été prise, que je considère comme positive. Tout comme avec Cargolux il y a quelques mois, l’Etat a été omniprésent. Trop aux yeux de certains. Qu’en pensez-vous? «Dans des circonstances normales, il incombe aux actionnaires de se débrouiller et de trouver les solutions. Aujourd’hui, nous sommes dans des circonstances extrêmes, où les solutions organisées dans le domaine purement privé ne sont pas possibles. Il y a deux ans, au plus fort de la crise, Cargolux était en très grande difficulté et l’appui de l’Etat a été vital. On a ensuite cherché un nouvel actionnaire pendant longtemps (BIP Investment Partners a été actionnaire de Cargolux, ndlr.). Le gouvernement a trouvé le Qatar. On peut avoir des états d’âme au sujet de la structure monarchique de cet actionnaire, mais on n’a pas vraiment le choix. Pour les banques, une solution privée aurait été préférable. Mais qui aurait acheté une banque dans la crise actuelle? L’Etat a joué son rôle en remplaçant l’investisseur privé déficient. C’est un rôle ingrat, mais fréquent pour les Etats, surtout le nôtre, dans un pays pauvre en capitaux d’investissement privés. Vous évoquiez un changement de mentalités. Est-ce que c’est également une évolution dans les mentalités qui ont fait que certaines affai-
res politico-économiques sont sorties sur le devant de la scène ces dernières semaines? Ou faut-il n’y voir que l’opportunisme lié à l’approche des élections communales? «Sans doute la tenue de ces élections a-t-elle joué. Mais on constate en effet globalement un changement de mentalités. Des usages précédemment acceptés ou tolérés sont aujourd’hui proscrits car abusifs. Je note que toutes les affaires récentes, que je me garderai bien de juger, puisque je n’en connais pas le fond, sont dues à un manque de transparence, une opacité et une confusion des rôles et des responsabilités. De telles situations facilitent le mélange des intérêts personnels et des intérêts du commettant. C’est vrai au sein de l’Etat, autant qu’au sein des entreprises privées ou mixtes. Or, dans le secteur privé, un grand effort a été fait, à la fois par le législateur et les entreprises elles-mêmes, pour développer un corps de règles contraignantes ou volontaires, régissant ou guidant le comportement des dirigeants et collaborateurs. Ces règles sont en train de se répandre parmi les entreprises privées non cotées. Pourquoi ne devraient-elles pas également valoir pour le secteur public? Un compliance officer aurait sa place tout autant dans un établissement public que dans une entreprise étatique. Car ces règles de bonne gouvernance, introduisant des concepts de déontologie dans la gestion des collectivités, n’ont pour but que de servir le bien commun. Le secteur public devrait donc faire un effort, car les conflits d’intérêt et le risque de confusion des pouvoirs y sont particulièrement présents. Cela est surtout frappant quand un organe de l’Etat agit comme régulateur d’un secteur d’activité, dans le sens où il en définit les règles de fonctionnement, alors qu’il peut être en outre actionnaire, gestionnaire, client ou fournisseur d’une entreprise assujettie. Quand ce sont, de surcroît, les mêmes personnes qui, comme représentants de l’Etat, doivent agir simultanément
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«Si la décision de fixer au Luxembourg une part du capital de certaines banques avait été prise il y a douze ans, cela aurait coûté beaucoup moins cher»
Crise économique
Back to the roots
dans plusieurs des cinq qualités mentionnées, comment faire la part des choses? Je les plains! Le conflit d’intérêt est préprogrammé et la suspicion peut devenir endémique. Ce n’est que par l’introduction d’une culture de bonne gouvernance que des situations ‘délicates’ peuvent être gérées correctement et les ‘affaires’ prévenues. Ces affaires ne sont-elles pas aussi révélatrices de liaisons que l’on pourrait qualifier de dangereuses entre certaines personnalités du monde des affaires et de la politique et qui ont amené, en quelque sorte, à une chasse à l’homme? «C’est possible, mais ce n’est pas cela qui est vraiment important. Evitons de personnifier le problème ici. Les personnes en cause, souvent, n’y peuvent rien. En raison de l’omniprésence de l’Etat et de ses organes dans la vie de tous les jours des citoyens et des entreprises, ces ‘liaisons dangereuses’ sont inévitables. Il faut les gérer correctement! Encore une fois, sans règles de bonne gouvernance explicites et claires, l’intérêt général devient flou, le conflit d’intérêt non géré et les dérives possibles. Si un code de bonne conduite ou de gouvernance existait, les personnes concernées se comporteraient autrement et les affaires dont nous parlons n’auraient sans doute pas vu le jour.
Ressentez-vous une réelle volonté politique d’aller dans cette direction? «Il y a dix ans, je vous aurais répondu que non. Aujourd’hui, on constate un changement de culture et une certaine disponibilité à aborder le sujet. Créer un code de gouvernance pour les entreprises du secteur public ou mixte et pour les agents de l’Etat en général constituerait un progrès considérable pour notre démocratie. Des directives européennes, lois nationales, recommandations et codes ont introduit pour les sociétés cotées des règles de bonne gouvernance (Alain Georges a présidé le groupe de rédaction qui a édicté les Dix principes de gouvernance de la Bourse de Luxembourg, ndlr.). Une autre mesure, plus concrète, serait de rassembler les participations de l’Etat dans une Agence des participations de l’Etat. La France a choisi une telle structure. Le Qatar a lui aussi choisi de placer ses participations dans un fonds souverain, à l’instar de beaucoup d’autres pays. De telles solutions permettraient de séparer la fonction de l’Etat-régulateur de la fonction de l’Etat-agent économique. De nombreuses sources de conflits d’intérêt seraient ainsi éliminées. Dans tous les cas, une réelle transparence est indispensable pour prévenir des dérives partiales, fussent-elles inconscientes. Notre démocratie mérite bien cela.»
Longtemps intégré dans le milieu bancaire (à la BGL entre 1966 et 2000, il en fut président du comité de direction à partir de 1987), Alain Georges porte un regard sans concession sur la façon dont a évolué la régulation du secteur bancaire, source, selon lui, de bien des maux. «Les graves crises récentes sont souvent dues au besoin des autorités de faire de la politique économique avec la régulation bancaire, estime-t-il. Ainsi, le financement des logements ou celui des Etats a été considéré utile, donc sans risque, exigeant peu de fonds propres. La réalité a prouvé le contraire. Quand j’ai rejoint la BGL, le principal ratio bilantaire était le ratio de liquidité. Il a progressivement disparu de la régulation bancaire. Alors que la liquidité s’est révélée être le problème numéro un des banques, on réintroduit le ratio de liquidité! Je pourrais citer d’autres exemples. La régulation bancaire a été déplacée de l’intérêt du déposant vers celui de la politique économique et la comptabilité bancaire a été redéfinie en prenant pour critère non pas la protection du déposant, mais l’intérêt de l’actionnaire. Les normes IFRS, qui ont beaucoup contribué à l’accélération de la crise financière, sont conçues dans l’intérêt des investisseurs. Or, dans une banque, ce n’est pas le propriétaire qui est le plus important, mais le déposant. Ces principes sont souvent oubliés dans l’intérêt d’un ‘court-termisme’ politique, qui change fatalement avec les gouvernements qui passent.» J.-M. G.
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Polémique
Quand un stade devient tribune Un projet sportif d’intérêt national, un centre commercial d’intérêt privé, des promoteurs médiatiques, des opinions politiques, des soupçons en tous genres… Dans la campagne des élections communales, le cocktail de Livange a explosé. Et maintenant? Alain Ducat, Marc Gerges (texte), Laurent Antonelli/Blitz (photo)
Roeser, paisible commune du pays, connue surtout pour son jumping et pour sa plaine estivale nourrie aux décibels annuels du Rock-A-Field. Une commune en croissance, comme beaucoup d’autres: à quelques foulées de la capitale, elle a dépassé les 5.000 habitants, répartis dans sept localités. Dont Livange, 317 âmes, une zone d’activités et… un projet de stade national. C’est ce dossier qui a beaucoup alimenté la campagne électorale et fait tache d’huile sur tout le pays. Ce dossier relève de la saga. Et on n’en fera pas le tour ici. Des éléments ont néanmoins traversé les débats polémiques et amplifié les clameurs publiques. A la base, il y a un besoin: un stade digne de ce nom, justement dimensionné et aux normes internationales, pour remplacer le vénérable stade Josy Barthel dans le cœur des supporters du football grand-ducal. L’intérêt national a guidé la quête des autorités vers une série de sites possibles. Les péripéties, les études et les arrangements ont mené à un projet en PPP (partenariat public-privé), sorte de fusion de deux dossiers: le premier piloté par le groupe de Guy Rollinger, qui ciblait un shopping center à Wickrange; l’autre cornaqué par le groupe de Flavio Becca, visant Livange. Cette dernière localité aurait donc une sorte d’arena sportive, assortie d’un outlet center commercial. Mais une opposition locale s’est organisée contre ce projet, pour des raisons environnementales et économiques, entre autres. La campagne électorale s’est focalisée sur ce dossier. Qui a rebondi dans tous les coins du pays. Car deux éléments majeurs, a priori sans lien direct mais survenant dans le même contexte, ont nourri l’actualité.
Des perquisitions, diligentées par le parquet, ont ciblé Flavio Becca et ses sociétés. Que cherchet-on? Apparemment des traces d’abus de biens sociaux. Selon nos sources, les enquêteurs s’intéressent notamment à des cadeaux (une trentaine de montres de valeur par exemple, ou encore des déplacements VIP pour des événements sportifs) attribués à des personnalités d’horizons divers. Reste à savoir pourquoi l’administration fiscale a enclenché la machine judiciaire, où mène l’enquête bien sûr et si, vraiment, il faut croire au hasard de la période où l’affaire a éclaté.
Entre reproches balayés et questions pertinentes En parallèle, sous l’impulsion du Mouvement Ecologique, des suspicions de «liaisons dangereuses», de possibles mélanges d’intérêts en tout cas, ont été lâchées tous azimuts, dans le cadre précis du dossier «stade de Livange». La question centrale pourrait se résumer à: «les dés étaient-ils pipés?» Tout le monde, presse comprise, a dégainé. En voulant flinguer Livange, la campagne s’est muée en champ de tir, faisant de tout qui bougeait (ou pas) une cible potentielle… En vrac, les questions, remontées en épingle à la Chambre, ont égratigné une volée de ministres (Jeannot Krecké, Jean-Marie Halsdorf, Claude Wiseler et même Jean-Claude Junker), la BCEE et certains de ses représentants, voire la CSSF. Plusieurs séances houleuses, en commission et en plénière à la Chambre des députés – dont une télévisée, quelques jours avant le scrutin communal –, ont crevé les abcès et fait grincer des dents. Ensuite, le Premier ministre, comme il l’avait
annoncé, a fait le point, par écrit et de manière circonstanciée (26 pages en tout), copie d’échanges de courriers à l’appui, sur le processus qui a mené au choix du gouvernement, en faveur du projet combiné de Livange. Le verdict des urnes locales et des votes nationaux étant connu, que reste-t-il? Le gouvernement a maintenu le principe du stade à Livange. Dans la commune de Roeser, bien qu’ayant perdu des plumes, le CSV et le LSAP ont annoncé former une coalition, menée par Tom Jungen (LSAP), réélu bourgmestre. La majorité communale va discuter avec le gouvernement (arborant les mêmes couleurs) et soumettra le projet à referendum. On a donc un dossier reconnu d’intérêt national (pour sa partie sportive à tout le moins) à nouveau suspendu – partiellement, puisque la consultation populaire n’aura pas valeur absolue –, à un scrutin local, mais dont les prémices seront vraisemblablement moins chahutées. L’enquête du parquet suit son cours, sans que grand-chose ne filtre sur les possibles retombées ou l’éventuel dégonflement de l’affaire Becca. Le promoteur de Livange et d’autres dossiers volumineux restent dans la course. Quant au monde politique, il a balayé les reproches, en justifiant tous les actes passés par les procédures et les contrôles légaux. Deux faits sont quand même sortis de ce charivari. Un code de déontologie, en préparation depuis des années, doit sortir dans les prochains mois. Les députés ont demandé ce texte, à l’unanimité. Il sera applicable aux ministres et aux hauts fonctionnaires et aura pour objectif de prémunir les responsables de toute promiscuité avec des intérêts privés. Par ailleurs, dans ses réponses quant aux «relations entre la BCEE et le promoteur du projet de Livange», le gou-
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Flavio Becca
Un homme, des affaires
Le paisible village de Livange est entré dans l’actualité, rapidement et parfois dans le flou artistique.
vernement atteste que la Spuerkeess n’a violé aucune règle ni procédure dans l’octroi de crédits et que la CSSF n’a émis aucune mise en garde en raison des crédits accordés aux sociétés de Flavio Becca. On notera que la chose a quand même mis dans l’embarras la banque et la CSSF. Cette dernière avait fini – après avoir, dans un premier temps, refusé de le faire – par démentir un avis de «single exposure warning» à la BCEE, tout en renvoyant à une étude menée en 2009 par ses soins sur les expositions bancaires aux marchés immobiliers – des activités classiques des protagonistes du dossier –, étude dans laquelle la prudence et les nécessaires garantes étaient recommandées de façon explicite. En outre, dans la réponse gouvernementale officielle aux interrogations parlementaires, «le ministre
des Finances reconnaît la pertinence des questions posées sur la présence de membres de la BCEE dans le conseil d’administration de sociétés avec lesquelles la banque entretient une relation commerciale». Il a par conséquent donné instruction au conseil d’administration de la BCEE «d’examiner tous les aspects de cette question», notamment les arbitrages à faire «entre l’exercice d’une fonction de contrôle au sein d’une société» et «les conflits d’intérêts potentiels». Le commissaire de surveillance du gouvernement auprès de la banque a été chargé de faire rapport sur l’évolution de ces travaux. Avec tout cela, on est certes assez loin du séisme politico-financier et des parfums de scandale. Il faudra voir ce que demain réservera. Et qui montera à la tribune quand le dossier sera, à Livange ou ailleurs, à un stade plus avancé.
Dans le Mémorial, aujourd’hui, il est «Flavio Becca, administrateur de sociétés, né à Luxembourg, le 18 juin 1962, demeurant à Leudelange». En l’an 2000, la même source officielle le disait encore maçon de profession. Sa belle ascension s’articule sur une constellation de sociétés, en orbite autour de Promobe: construction, promotion immobilière, sociétés de financement, concessions commerciales, constituent le socle d’un véritable empire. Flavio Becca, très discret, est sorti de l’ombre par les pages sportives. Le patron du F91 a souvent des invités en tribune. Il apprécie aussi les bons matchs, à Milan ou à Munich. Partenaire et ami de Gerard Lopez et Eric Lux (détenteurs notamment de l’écurie Renault-Lotus F1), Flavio Becca a aussi investi dans un hôtel aux abords du circuit de Spa-Francorchamps. Et son équipe cycliste, Leopard-Trek, a hissé le Roude Léiw au sommet, même si elle perd un peu de couleurs locales avec RadioSchack Nissan. Sport, affaires et politique sont des ingrédients du dossier Livange. On ne peut que constater que c’est à l’approche des élections que des «affaires» sont sorties. Le stade national et ses polémiques ont déboulé après des perquisitions visant Flavio Becca. Victime collatérale ou élément déclencheur? Becca l’incontournable est, pour certains, devenu infréquentable. Ses amitiés, sportives, politiques, économiques ou médiatiques, résisteront-elles aux convoitises et questions que suscite le personnage? A. D.
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sur le fil Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg. Entre le 12.09.2011 & le 20.10.2011
Contenus digitaux
Big Fish ferré à Luxembourg Publié le 12.09.2011
Après Sony, qui a installé sa plate-forme de librairie numérique, c’est l’éditeur de jeux en ligne américain Big Fish Games qui pose ses valises digitales à Luxembourg. La plate-forme européenne, censée assurer la gestion commerciale et le marketing européen de l’éditeur américain, est hébergée au Kirchberg par le centre d’affaires Ateac. Une vingtaine d’emplois y sont prévus (lire aussi notre dossier spécial ICT dans le cahier Management). Banque privée
Wells Fargo intéressée par KBL? Publié le 12.09.2011
Aucun commentaire n’a pu être obtenu de la part de KBC, la maison mère belge de la banque privée luxembourgeoise, qui se refuse à donner le moindre détail. Mais selon le Wall Street Journal, qui se fie à un proche
du dossier, Wells Fargo envisagerait de faire une offre sur KBL European Private Bankers. La banque américaine, établie à San Francisco, est un des quatre principaux établissements financiers américains, avec Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase. Il s’agit même de la deuxième banque américaine, en termes de capitalisation boursière. KKR, Apollo Global Management et JC Flowers pourraient également être intéressés par l’établissement du boulevard Royal, selon le quotidien américain. Kneip
Partnership with Cetrel Publié le 12.09.2011
Kneip and CetrelSecurities announced the launch of the first international notification and written notice platform to manage, disseminate and track fund documents. This platform brings fresh competition to the regulatory filing space, with cost savings of up to 40% based on current market prices. From a fund distribution perspective, asset managers can
benefit from reduced time to market for fund information and web publication of fund documents with this new initiative.
Photo: Luc Deflorenne (archives)
actualité
Frédéric Genet (SGBT): «Je suis serein et même très confiant pour l’avenir.»
2009, 120 en 2010 et 160 en 2011 sur tous les métiers de la banque. Notre DRH travaille actuellement sur 41 recrutements. Je suis serein et même très confiant pour l’avenir.» La Société Générale emploie un total de 1.400 personnes au Luxembourg, dont 976 personnes pour la seule SGBT. Economie
SGBT embauche encore
Indexation et opportunisme politique stigmatisés
Publié le 12.09.2011
Publié le 13.09.2011
Dans une interview à paperJam. lu, l’administrateur délégué de SGBT (Société Générale Bank & Trust), Frédéric Genet, dit ne rien comprendre à l’évolution du cours de Bourse et à la volatilité des marchés. «L’exposition totale à fin août du groupe Société Générale aux dettes souveraines des pays dits ‘Club Med’ se monte à 4,3 milliards d’euros. Or, nous avons 41 milliards d’euros de fonds propres, c’est-à-dire d’argent dont nous disposons pour faire fonctionner la banque.» Aucune inquiétude à avoir non plus pour SGBT au Luxembourg, où la banque est «en développement». «Nous avons massivement recruté ces dernières années, 54 personnes en
Dans son bulletin d’analyse des agrégats économiques du deuxième trimestre, la Banque centrale du Luxembourg indique que l’indexation augmentera encore les coûts salariaux et l’inflation dans une conjoncture peu propice. Pour la BCL, ce mécanisme d’indexation tombe mal à propos. «Le paiement de la tranche indiciaire (…), qui aura lieu en octobre, et la hausse automatique subséquente, pourrait déjà tomber en avril 2012. Par conséquent, sur deux années consécutives, le salaire minimum progresserait de 3,8% en moyenne (…) et ceci dans un contexte conjoncturel très fragile. (…) La hausse automatique des salaires empêcherait le recul de l’inflation
Crise
globale en dessous des 2%.» La BCL stigmatise aussi les dépenses de l’administration centrale - elles ont augmenté de 8,3% sur le premier semestre par rapport au même exercice en 2010 - et insiste, «soit un rythme bien plus élevé qu’annoncé lors de l’établissement du projet de budget 2011». Deux mesures «assez onéreuses» prises par le gouvernement sont mises à l’index: la suppression de l’impôt de crise et l’octroi d’augmentations dans la fonction publique pour 2012 et 2013. Le manque à gagner annuel pour ces mesures s’élèvera à 160 millions d’euros. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit du prix à payer pour s’assurer de bons résultats aux élections. Mobilité
La gare Pont Rouge, projet phare Publié le 13.09.2011
Le projet d’infrastructures présenté par le ministre Claude Wiseler ne manque pas de souffle. A l’horizon 2017, sont prévus une nouvelle gare ferroviaire sous le Pont Rouge et, notamment, un funiculaire de jonction vers le plateau et le futur tram. (lire notre dossier en page 56)
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Trois questions à Olivier Bastin
«Retrouver l’excitation»
Photo: Laurent Antonelli/Blitz (archives)
Le managing director de Jones Lang LaSalle Luxembourg annonce qu’il quittera ses fonctions d’ici à novembre. Explications.
Photo: Charles Caratini
Olivier Bastin: «Je suis encore assez jeune pour décider de rajouter des cordes à mon arc plutôt que de capitaliser sur ce que j’ai déjà acquis.»
Patrick Ittah (Orange Luxembourg)
Trasys
Nouveau PSF Publié le 14.09.2011
La société de services informatiques Trasys a intégré ses activités au Luxembourg à sa nouvelle entité juridique Trasys Luxembourg PSF. La société ambitionne de doubler ses effectifs au Grand-Duché en trois ans pour atteindre une soixantaine de collaborateurs. L’entreprise fournit déjà des services et des conseils en informatique aux institutions européennes et à des acteurs clés du secteur financier luxembourgeois.
Orange
Prêt pour le ultra haut débit mobile Publié le 14.09.2011
Des trois opérateurs de téléphonie au Luxembourg, Orange est le seul qui n’a pas encore lancé d’offre pour Internet à ultra haut débit. «Nous n’avons pas voulu nous précipiter, indique Patrick Ittah, directeur général d’Orange Luxembourg. Dans le domaine du FTTH (Fiber To The Home, le volet
«fixe» de l’offre, ndlr.), nous sommes prêts, mais nous attendons encore la validation de derniers tests techniques avant de l’activer.» Mais c’est surtout dans le domaine de l’ultra haut débit mobile qu’Orange entend se positionner. Là aussi, le package est prêt. Il ne manque plus que la publication du plan d’attribution des fréquences par le ministère des Communications pour passer à la phase active. «Cela devrait être le cas dans les prochaines semaines», espère M. Ittah. L’opérateur, qui revendique un Arpu (le revenu moyen par abonné) de 50 euros mensuel, le plus élevé du marché, consacre quelque 10% de son chiffre d’affaires (il était, en 2010, de 55,4 millions d’euros et il est, déjà, de 31,6 millions d’euros pour le 1er semestre 2011) aux investissements. Il entend poursuivre sur sa lancée les prochaines années. 80% de ces investissements sont dédiés aux activités mobiles et radiofréquences. Fonds d’investissement
A l’affût du malheur irlandais
activités de la lointaine Comision Clasificadora de Riesgo. Et pourtant, l’autorité de régulation des fonds de pension chiliens vient de rendre une décision qui pourrait bien profiter indirectement au centre financier luxembourgeois. En effet, le CCR vient de déclasser les fonds de droit irlandais de la catégorie «investissements généraux» à celle de «investissements restrictifs». Motif: depuis juillet 2011, la note de la dette souveraine irlandaise a été dégradée en catégorie spéculative par l’agence de notation Moody’s. Du coup, les investisseurs institutionnels pourraient être tentés de déplacer leurs fonds vers des cieux plus cléments comme ceux du Luxembourg, qui bénéficie d’une note de crédit irréprochable, AAA. Avec 4 milliards de dollars d’encours chiliens en Irlande, les sommes en jeu sont relativement modestes au regard des quelque 1.900 milliards d’euros de fonds irlandais. Mais une telle décision peut créer un précédent et inspirer la méfiance des investisseurs internationaux, dans un environnement de crise.
Publié le 14.09.2011
Personne ou presque au GrandDuché ne prête attention aux
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Interview par Jean-Michel Gaudron, publiée le 12.09.2011 Monsieur Bastin, vous allez quitter Jones Lang LaSalle pour rejoindre le développeur immobilier Allfin. Qu’est-ce qui a motivé votre décision? «Je tiens tout d’abord à dire que je ne fuis pas du tout Jones Lang LaSalle et qu’il n’est pas du tout question de ne plus être en phase avec les valeurs de cette très belle société. Il se trouve que cela fait 14 ans et demi que je suis dans le groupe, dont 6 ans et demi au Luxembourg (il est devenu managing director en janvier 2006, succédant à Derek de Changy, ndlr.), et ce furent des années très épanouissantes. Il y a trois raisons qui ont guidé ma réflexion. La première est que je veux retrouver l’excitation qui était la mienne lorsque je suis arrivé au Luxembourg: avoir de nouveau énormément de choses à apprendre et à entreprendre. Je l’ai ressentie pendant les 4-5 premières années, mais un peu moins ces derniers temps. Ensuite, j’ai toujours été attiré par le métier de la promotion et du développement immobilier. Et puis, enfin, j’ai 41 ans et j’estime que c’est encore suffisamment jeune pour décider de rajouter des connaissances et des cordes à mon arc plutôt que de capitaliser sur ce que j’ai déjà acquis. Je peux encore me le permettre. Pourquoi avoir choisi Allfin? «Je connais la société depuis 15 ans pour être en relation d’affaires avec elle depuis tout ce temps. Allfin est, clairement, un grand acteur, et son CEO, Marnix Galle, est un homme d’affaires qui connaît un grand succès dans les développements immobiliers. C’est quelqu’un qui affiche une dynamique et une rapidité d’exécution qui sont remarquables. La société a non seulement de superbes projets en cours, mais aussi des moyens pour des réalisations ultérieures. Il y a donc à la fois des choses qui existent déjà qu’il faut développer et porter à maturation et d’autres qu’il va falloir porter tout court. Connaît-on déjà votre successeur chez Jones Lang LaSalle? «Non, pas encore. Le processus de consultation est en cours. Mais ma décision n’est pas tombée du ciel. Cela fait déjà un moment que l’on travaille sur ce départ, avec Vincent Querton (le managing director Jones Lang LaSalle Belux, ndlr.). Nous ne savons pas encore si mon successeur viendra de l’extérieur, ou bien s’il y aura une promotion interne. L’idée est, de toute façon, que cette succession soit annoncée avant mon départ, qui interviendra entre la mi-octobre et début novembre.»
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Trois questions à Frédéric Feyten
«Plus de visibilité»
Photo: Luc Deflorenne
Photo: Olivier Minaire (archives)
Depuis ce 15 septembre, on ne dit plus Oostvogels Pfister Feyten, mais OPF Partners. Raisons du changement avec le managing partner de l’étude d’avocats.
Danièle Fonck (Editpress) Suite de la page
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Frédéric Feyten (OPF Partners): «Il s’agit d’une évolution et pas d’une révolution.»
Interview par Alain Ducat, publiée le 15.09.2011 Monsieur Feyten, pourquoi changer de nom aujour d’hui? «C’est plus qu’un changement de nom, c’est toute notre corporate identity qui se voit modernisée. Le projet mûrit en fait depuis plusieurs années, avec l’objectif de nous présenter de façon plus moderne et plus efficace. On devait notamment se doter d’un logo, facilement reconnaissable, utilisable partout, par et pour une clientèle internationale autant que luxembourgeoise. C’était aussi l’occasion de faciliter la vie à tout le monde, par rapport aux trois patronymes qui faisaient notre raison sociale et qui donnaient une identité longue, pas facile à prononcer et même perturbante pour des personnes extérieures. OPF, on l’utilisait déjà en interne et certains clients employaient aussi ce raccourci. En officialisant ce nom plus bref, on symbolise aussi la distance qui se raccourcit entre nous et ceux qui nous font confiance. On y a ajouté Partners, pour insister sur cette notion centrale de partenariat, celui que nous avons entre avocats et celui que nous revendiquons avec nos clients. Le départ de Stef Oostvogels est-il lié aussi à ce changement? «Oui et non. Oui, parce qu’il a quitté cette étude, dont il est un fondateur, en mai dernier. Il m’avait confié les rênes de managing partner dès 2009 et nous nous quittons en bons termes d’ailleurs. Le passage au nouveau nom trouvait donc là une raison supplémentaire. Mais Stef Oostvogels était déjà partie prenante dans le processus de réflexion sur l’évolution de l’identité du cabinet. On peut insister sur le fait qu’il s’agit d’une évolution et pas d’une révolution. OPF Partners poursuit donc son développement? «Nous voulons plus que jamais nous positionner comme une étude d’avocats d’affaires, indépendante, internationale et ancrée à Luxembourg dans un environnement de business mondial. Au passage, nous avons d’ailleurs inclus Luxembourg dans le logo, dès lors plus exportable. OPF Partners Luxembourg sera une identité visuelle forte partout. Nous poursuivons et nous souhaitons développer nos activités dans tous les domaines qui font notre expertise, notamment dans le private equity, les fonds d’investissement, les marques et brevets… Globalement, nous souhaitons être, à l’image des avocats d’affaires américains notamment, une étude moderne, dynamique et plus que jamais en quête d’excellence sur un marché exigeant.»
Editpress
Transition en douceur Publié le 14.09.2011
Là où le groupe Saint-Paul avait privilégié un changement de génération lors du départ en retraite de Léon Zeches, en janvier 2010 (Paul Lenert, son successeur, n’avait alors «que» 45 ans), son grand rival Editpress a choisi la voie de la continuité. Alvin Sold, 68 ans (depuis le 28 juin), qui occupait les fonctions de directeur général depuis 2003, passera le relais ce vendredi à Danièle Fonck, 58 ans, qui occupait la direction générale adjointe depuis la même date. Elle sera la première femme à occuper ce poste dans l’histoire du groupe depuis 1913. Socimmo
De nouvelles aides aux salariés Publié le 15.09.2011
Suite à la faillite de Socimmo (lire dans notre précédente édition), le premier état des lieux dressé par le ministère et les syndicats fait état de 78 personnes (sur 477) ayant trouvé un nouvel emploi sous contrat à durée indéterminée. Pour les autres, le ministre du Travail Nicolas Schmit s’est engagé, suite aux interventions des syndicats LCGB et OGBL, à prendre les mesures nécessaires pour que le traitement des déclarations de créances soit
accéléré et que les salariés de Socimmo puissent déjà recevoir l’argent qui leur est dû au début du mois d’octobre 2011. En outre, il a été retenu que chaque salarié de Socimmo qui retrouve un emploi avec une perte substantielle de son salaire aura droit à l’aide au réemploi, ceci dans le but de pouvoir placer un maximum de personnes sans pourtant leur imposer une réduction massive de leur salaire. Business Club
C’est du belge Publié le 15.09.2011
L’Union Royale Belge à Luxembourg, association séculaire, met en place un «Belgian Business Club Luxembourg». Lancement officiel le jeudi 22 septembre. «L’association compte une bonne soixantaine de membres cotisants, mais la communauté est bien plus importante. Nous comptons par exemple près de 1.500 sympathisants sur notre page Facebook», explique Alain Berland, administrateur de l’Union Royale Belge à Luxembourg. Ce business club a pour objectif de rassembler les décideurs et entrepreneurs belges, luxembourgeois ainsi que ceux de la Grande Région, afin de favoriser les rencontres et le networking. De Verband
Solution économique raisonnée
de Colmar-Berg. Un choix purement économique et stratégique, qui fait la nique aux calculs politiques. Une majorité d’administrateurs, «encore plus importante que celle qui s’était dégagée en juin sur la même décision», précise le président Henri Lommel, s’est prononcée dans ce sens. Le chiffre d’affaires du groupe De Verband a progressivement glissé vers la Grande Région. 65% du marché venaient encore du Luxembourg en 2002, contre 50% en 2010. C’est donc dans la Grande Région que se trouve la plus grosse marge de progression, constatent les administrateurs. Et les perspectives, simulées sur les 20 prochaines années, confirment cette hypothèse: la part de progression du chiffre semble être nettement plus forte dans le cas d’une installation à Perl plutôt qu’à Mertert. SGG - FAcTS
Alliance Publié le 15.09.2011
SGG, spécialisée dans l’administration des sociétés et des fonds d’investissement, a intégré dans son périmètre la société FAcTS, qui administre de nombreuses entités légales pour compte d’entrepreneurs et pour des fonds d’investissement actifs dans le private equity et l’immobilier. Cette dernière restera une entité indépendante au sein du groupe SGG. Télécoms
Leudelange à ultra haut débit Publié le 15.09.2011
La commune de Leudelange est la première du pays à disposer d’infrastructures de connexion à Internet intégralement disponibles en fibres optiques. Le raccordement au réseau Luxfibres de l’Entreprise des P&T a été effectué par le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké. (lire notre article page 68)
Publié le 15.09.2011
De Verband a finalement choisi la zone industrielle allemande de Perl-Besch, en complément
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Elections communales
Percée verte et grimaces multicolores Le scrutin communal du 9 octobre a confirmé la montée en puissance progressive du parti écologiste dans le paysage politique national. Les autres partis, eux, pansent quelques plaies que les partis de gauche ont contribué à ouvrir…
Jean-Michel Gaudron (texte), Julien Becker (photo)
Par le hasard du calendrier, les élections communales de 2011 se sont déroulées pratiquement à mi-chemin de l’actuelle législature nationale, alors que la précédente édition, en 2005, avait suivi d’une petite année la mise en place de la coalition CSV-LSAP à la tête du pays. Bien sûr, les enjeux des scrutins «locaux» sont, par définition, généralement très éloignés de ce qui anime les débats à l’échelle nationale. Mais il n’est pas non plus possible de faire totalement abstraction de réflexions plus vastes que celles limitées aux seules frontières de leurs communes pour les 232.049 électeurs luxembourgeois et les 31.019 électeurs étrangers inscrits à ce scrutin communal. En ne considérant que les 43 communes pour lesquelles le scrutin a été proportionnel, le CSV arrive en première position, avec 30,6% des suffrages, soit 170 sièges sur les 555 mis en jeu. Il devance de deux sièges le LSAP (30,3%). Le DP (106, soit 19,1%) et Déi Gréng (74, soit 13,3%) arrivent loin derrière, les deux autres partis présents à la Chambre des députés devant se contenter de miettes: 7 sièges pour Déi Lenk (1,3%) et 3 sièges pour ADR (0,5%). Mais en termes d’évolution, comparé à 2005 où 464 sièges étaient en jeu par la voie proportionnelle, les deux grands partis gagnants semblent être Déi Gréng (33 sièges de plus) et le CSV (+24). Le DP gagne 10 sièges et le LSAP seulement 4. Déi Lénk, pour sa part, passe de 1 à 7 sièges, alors que le KPL (parti communiste), qui ne siégeait nulle part en 2005, obtient trois sièges en 2011. L’ADR, enfin, perd un fauteuil. Si l’on exclut de cette comparaison statistique générale les huit communes qui étaient encore sous le régime du scrutin majoritaire en 2005 (Betzdorf, Frisange, Hobscheid, Lorentzweiler, Remich, Sandweiler, Wincrange et Clemency, cette dernière étant en cours de fusion avec Bascharage pour créer la commune de Kaerjeng qui n’aura une existence officielle que le 1er janvier 2012), le paysage politique est légèrement
A 38 ans, Xavier Bettel a créé la surprise à Luxembourg-Ville, devançant de plus 500 voix le bourgmestre sortant Paul Helminger. Un souffle nouveau pour la capitale et un motif de satisfaction pour un parti libéral qui n’a pas spécialement brillé par ailleurs.
différent: sur les 473 sièges restant alors (neuf de plus par rapport à 2005, donc), c’est le LSAP qui arrive en tête (154 sièges, 32,6% des suffrages), assez loin devant le CSV (136, 28,8%) et le DP (97, 20,5%). Déi Gréng reste pour sa part en quatrième position avec 63 sièges (13,3%). Mais le parti écologiste demeure, là aussi, celui qui enregistre la plus forte progression. Il est même le seul des quatre «grands» partis à réellement avancer, et de manière fort spectaculaire, avec un gain de 22 sièges. Le DP, lui, gagne un tout petit siège, alors que le CSV et le LSAP en perdent dix chacun. Confirmation par les chiffres, donc, qu’il faut plus que jamais compter avec les Verts dans la vie politique luxembourgeoise. Ils sont désormais présents dans 33 des conseils communaux «proportionnels», soit 11 de plus qu’en 2005.
Pour autant, l’une des particularités de ce scrutin communal au Luxembourg est que les premiers partis élus peuvent être les derniers partis à siéger, selon les jeux d’alliances et de coalition qui se mettent en marche sitôt tombé le verdict des urnes. Et, à ce jeu, tout le monde y a laissé, à un endroit ou l’autre, des plumes et parfois un peu plus. A Bettembourg, par exemple, une des places fortes historiques socialistes, le LSAP, majoritaire depuis un quart de siècle, avait obtenu plus de 53% des voix en 2005 (8 sièges). Il a chuté à 43% en 2011, n’obtenant plus que six sièges, et s’est fait renverser par une coalition CSV-DP-Déi Gréng additionnant un siège de plus. Même scénario, avec d’autres couleurs, à Strassen où le DP, toujours premier (5 sièges en 2011 contre 4 en 2005), bien qu’étant en perte de vitesse (34% contre
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Personnalités
40%), se fait de nouveau souffler la politesse par la coalition sortante LSAP-CSV-Déi Gréng, qui cumule huit sièges. Il n’y a pas qu’à Bettembourg où le LSAP a perdu la majorité absolue (en nombre de sièges). Schifflange, Kayl et Steinsel sont autant de bastions où le parti n’est plus ultra-dominant, sans que cela lui ait pour autant coûté le fauteuil de bourgmestre. A Steinfort, en revanche, bien qu’arrivés en tête, les socialistes perdent la commune au profit d’une alliance CSV-DP qui propulse Jean-Marie Wirth dans le siège de bourgmestre. Au rayon des – rares – bonnes nouvelles pour les socialistes, il y a la majorité absolue décrochée à Diekirch et à Mondercange, et la victoire surprise à Bascharage. Mais une victoire au goût amer, puisqu’à la faveur du jeu des alliances et de la fusion avec Clemency, le bourgmestre CSV Michel Wolter pourrait être en mesure de conserver son siège, quand bien même son parti accuse près de six points de retard dans la commune au moment du décompte final.
Jeux d’alliances L’arbre Wolter n’a pas, pour autant, caché la forêt de déception des chrétiens sociaux. Certes, en nombre de mandats total dans les communes à la proportionnelle, le parti chrétien social arrive en première position (170 sièges contre 168 au LSAP), mais il n’a pas réussi à atteindre son objectif avoué d’intégrer le conseil échevinal d’au moins une des trois premières villes du pays (Luxembourg-Ville, Esch-sur-Alzette ou Differdange). En net recul à Esch (-4,03%) et dans la capitale (-3,12%), le CSV doit, de surcroît, encaisser la perte de communes symboliques comme Diekirch. Il cède, en outre, du terrain dans une série de communes du sud (Sanem, Mondercange, Schifflange...). Quant au DP, enfin, il a traversé ce scrutin sans réellement faire de vague, en conservant sans trop de mal les deux villes majeures que sont Luxembourg-Ville et Differdange, mais en y perdant de son importance: un peu dans la capitale (33,7%
contre 35,9%, soit dix sièges contre onze en 2005), mais beaucoup dans la cité du sud (34% contre 42,5%, soit 7 mandats contre 8). Les libéraux n’affichent aucun coup d’éclat par ailleurs, ne parvenant pas, par exemple, à reprendre à la coalition tricolore adverse, la commune de Strassen, en dépit d’un siège de mieux qu’en 2005. Ils ont tout de même tenu le haut de l’affiche médiatique, avec le coup de tonnerre de Luxembourg-Ville, où le bourgmestre sortant Paul Helminger a recueilli 514 voix de moins que Xavier Bettel, le jeune (38 ans) président de la fraction parlementaire du DP et fer de lance de la jeune génération démocrate. Jeune, mais certainement pas novice dans une ville où il siège au conseil communal depuis douze ans et a passé la dernière mandature en tant qu’échevin. A gauche, on peut s’estimer, en revanche, plutôt satisfait de cette soirée du 9 octobre. Ce n’est pas vraiment étonnant dans un contexte de crise économique générale où le discours social et populaire touche certainement un électorat de plus en plus sensible à ces questions. Le parti Déi Lénk, qui ne comptait jusqu’à présent qu’un seul siège (à Esch-sur-Alzette), en compte désormais sept, dont deux à Luxembourg-Ville et deux à Esch, en plus de trois sièges décrochés dans le sud, à Differdange, Dudelange et Sanem. Le KPL (parti communiste), qui n’existait pas sur l’échiquier politique communal en 2005, profite aussi du profil traditionnellement ouvrier du sud du pays, pour y établir trois pièces à Differdange, Esch-sur-Alzette et Rumelange. Une «percée» qui est, mathématiquement, aussi insignifiante qu’elle est, symboliquement, très révélatrice. Un élan nouveau dont l’ADR ne peut pas se prévaloir. Le parti réformiste d’alternative démocratique garde un total de quatre sièges, mais ne conserve sa place qu’à Luxembourg. Il fait son apparition à Dudelange, Pétange et Wincrange, mais perd son fauteuil à Esch, Sanem et Mondercange. Pas de quoi apaiser les tensions internes au sein du parti qui semble, aux yeux de bon nombre d’observateurs, au bord de l’implosion pure et simple.
Des hauts et débats Alors que Xavier Bettel (DP) savourait son succès, presque la larme à l’œil, Marc Angel (LSAP) a lui aussi connu un petit moment de bonheur, en devançant d’environ 600 voix le premier échevin de la Ville de Luxembourg, François Bausch (Déi Gréng). Ce dernier a rétorqué qu’il préférait comptabiliser moins de voix personnelles si le nombre total de votes pour sa liste est plus important, ce qui est le cas, les Verts devançant largement (de 15.000 voix) les socialistes. De son côté, Martine Mergen (tête de liste CSV) a vu Laurent Mosar, le président chrétien social de la Chambre des députés, lui brûler la politesse. Elle ne se classe qu’en 2e position, avec un résultat personnel décevant. Mais Laurent Mosar, perd tout de même plus de 2.500 voix par rapport à 2005, où il avait déjà essuyé un cinglant revers alors qu’il était tête de liste du parti chrétien social. Robert Weber (CSV) a défrayé la chronique ces dernières semaines avec les déboires financiers du LCGB et de ProActif (lire aussi en page 46). Le député chrétien social qui rêvait d’être bourgmestre à Roeser, n’arrive finalement qu’en une bien faible 7e position sur la liste de son parti. Il n’est, évidemment, pas élu. Lydia Mutsch (LSAP), a été, malgré un recul de 2% pour le LSAP, confirmée comme bourgmestre à Esch-sur-Alzette. Claude Meisch (DP), bourgmestre sortant de Differdange et président du DP, a accompagné le mouvement de recul de son parti, ne récoltant «que» 5.188 voix contre 6.541 en 2005. Même «sort» pour les députés socialistes Alex Bodry (toujours bourgmestre de Dudelange, mais avec 1.000 voix de moins, alors que le LSAP, bien qu’ayant toujours la majorité absolue, perd 9.000 voix), et Jean-Pierre Klein (à Steinsel où, là aussi, le LSAP passe sous les 50%). J.-M. G. et M. G.
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28 actualité Luxembourg
Toujours bien rouge Au terme des élections du 9 octobre, le LSAP conserve une position forte, dans les 25 plus grandes communes du pays, surtout au sud. Les socialistes perdent Bettembourg, mais gagnent Diekirch. De leur côté, Junglinster et Kaerjeng n’avaient pas encore choisi leur camp à l’heure où nous clôturions cette édition. Illustration: monopolka
Wiltz
Avec 53,2%, le LSAP fait mieux que les 52,8% de 2005. Une voie royale pour Fränk Arndt , qui reste à son poste.
Kehlen
Le LSAP reste largement le premier parti de la commune (40,6%), mais perd plus de 4 points par rapport à 2007. C’est toujours mieux que le DP qui s’effondre (de 17% à 11%), alors que Déi Gréng fait une entrée remarquée avec plus de 13% des suffrages. Le bourgmestre sortant, Aloyse Paulus , est logiquement reconduit dans ses fonctions.
Strassen
Ettelbruck
Les deux partis forts, CSV (34,6%) et LSAP (30,7%), sont en recul par rapport à 2005. Mais pas de quoi faire perdre sa place au bourgmestre sortant, le CSV Jean-Paul Schaaf .
Diekirch
Coup de tonnerre en bordure de Sûre: le LSAP gagne 15 points et atteint 53% des suffrages. Exit le chrétien social Jacques Dahm (qui n’est même pas premier sur sa liste) et place à Claude Haagen .
Une nouvelle fois, le DP s’impose assez largement. Et une nouvelle fois, une coalition LSAP-CSV-Déi Gréng dirigera la commune, avec à sa tête un Gaston Greiveldinger en forte progression personnelle.
Mersch
Le bourgmestre DP sortant Albert Henkel réalise un meilleur score qu’en 2005, aux dépens du CSV et du LSAP.
Walferdange
Au coude à coude avec le CSV en 2005, le DP profite d’un net recul du parti chrétien social (au profit des Verts) pour confirmer ses positions. Guy Arendt conserve son mandat.
Luxembourg
Xavier Bettel devance Paul Helminger de 514 voix et lui succède dans le fauteuil de bourgmestre. La coalition avec Déi Gréng est reconduite.
Junglinster
Le DP (31%), pratiquement stable par rapport à 2005, dépasse le CSV qui perd 2,5 points (29,5%). Le 20 octobre, les discussions étaient encore en cours pour savoir si Francine Colling-Kahn serait reconduite au poste de bourgmestre.
Mamer
Le CSV (42%) est toujours ultra-dominant. Gilles Roth reconduit une coalition avec le LSAP.
Bertrange
Le DP perd la majorité absolue en nombre de sièges, mais reste de loin le parti fort de la commune. Désormais allié aux Verts, Frank Colabianchi reste aux commandes.
Niederanven
Le CSV sort plus fort de ce scrutin, avec 14 points d’avance sur le LSAP (contre 9 il y a six ans). Raymond Weydert conserve son siège.
Kaerjeng
Michel Wolter conservera-t-il sa place? Son parti, le CSV, a été largement devancé par le LSAP (34% contre 40%), mais lui-même devance de plus de 100 voix la tête de liste socialiste Yves Cruchten. Il pourrait donc être le bourgmestre de la nouvelle commune de Kaerjeng en cours de fusion, au bénéfice d’une alliance avec les Verts et le parti Biirger-Interessen Gemeng Kaerjheng de Clemency.
Sanem
Le LSAP a obtenu plus de 44% des suffrages, laissant le CSV et Déi Gréng à 27 points derrière! Georges Engel conserve son siège de bourgmestre.
Hesperange
Le DP grignote sur le CSV, mais pas assez pour empêcher Marc Lies de rester bourgmestre haut la main.
Pétange
Malgré la poussée du LSAP, Pierre Mellina , bourgmestre sortant, arrive largement devant et améliore son score de 2005 de près de 200 voix.
Roeser
Le LSAP tombe de 55% à 44%. Tom Jungen a vu son siège menacé par une alliance entre Déi Gréng, le grand «vainqueur» du scrutin (avec 22,8%), le CSV et le DP… Au final, les chrétiens sociaux ont choisi de faire alliance avec le LSAP, sauvant du même coup la place du bourgmestre sortant.
Differdange
Claude Meisch , bien qu’en net recul (1.300 voix de moins) reste bourgmestre et reconduit la coalition avec Déi Gréng.
Esch-sur-Alzette
Lydia Mutsch , qui perd plus de 1.300 voix par rapportà 2005, arrive néanmoins à conserver facilement son fauteuil.
Rumelange
Avec 60,34% des suffrages, le LSAP gagne plus d’un point par rapport à 2005. Le nouveau bourgmestre est Henri Haine , jusqu’alors premier échevin, adoubé par son prédécesseur, Will Hoffmann, en poste depuis près d’un quart de siècle.
Kayl
Très gros repli du LSAP qui passe de 58% des suffrages (en 2005) à 44% six ans plus tard. Un recul dont profite Déi Gréng (absent en 2005 et 16,4% en 2011). Le socialiste John Lorant reste néanmoins en place.
Mondercange Dudelange
Avec près de 54% des suffrages, le LSAP règne toujours sans partage. Alex Bodry garde son trône.
Schifflange
Pas de soucis pour le bourgmestre sortant Roland Schreiner , en dépit d’un léger recul par rapport à 2005, de 47% à 44,6%.
Avec 50,11% des suffrages, le LSAP arrache une majorité absolue dont il était loin en 2005 (35,3%). Dan Kersch rempile donc pour six années supplémentaires.
Bettembourg
Arrivé en tête des suffrages avec 42,38% (6 sièges), le LSAP, qui dirigeait la commune depuis 24 ans, se fait renverser par une coalition tricolore CSV (4 sièges)-Déi Gréng (2)-DP (1). Le nouveau bourgmestre est le chrétien social Laurent Zeimet , pourtant devancé de près de 800 voix par son prédécesseur socialiste Roby Biwer.
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30 actualité Tripartites
Parfums de crise(s) à l’agenda La Tripartite est en chantier. Les syndicats ne sont pas enchantés. La sidérurgie s’est invitée. Les mesures de crise se prolongent. Les réunions tripartites mettent hommes politiques et d’industrie au pied de murs fissurés par la crise.
Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)
L’indexation n’est pas jetée aux oubliettes des négociations et, d’ailleurs, les divergences entre patronat et représentants syndicaux demeurent. Mais l’éventuelle remise en cause du mécanisme automatique d’ajustement des salaires a glissé d’un cran dans les priorités de la Tripartite. Ou plutôt des tripartites, puisque la sidérurgie s’est invitée à la table des débats de manière aussi spécifique qu’urgente. La situation chez ArcelorMittal et les craintes pour les sites de Rodange et Schifflange ont poussé les syndicats à demander la convocation en urgence d’une tripartite sidérurgique. Un petit événement en soi et un signe des temps difficiles surtout: la première «conférence tripartite sidérurgie» avait été organisée dès 1977 pour préserver l’emploi sur les sites industriels secoués par la grande crise de l’époque. Et le 19 mars 1979, le «comité de coordination tripartite», clé de voûte du modèle social luxembourgeois, était parvenu à un premier accord sur la restructuration et la modernisation de la sidérurgie luxembourgeoise… Avec les revers subis par ArcelorMittal, en Bourse à l’échelle pla-
nétaire, et plus directement sur une série de sites «historiques» – tout proches, comme FlorangeHayange ou Liège, et bien sûr Rodange et Schifflange, qui ont accusé des pertes totales de 78 millions d’euros en 2009 et 2010 –, l’actualité à l’entrée de cet automne était brûlante.
Endiguer les effets et agir Aussi la réunion tripartite sur la sidérurgie, tenue le 11 octobre, avait-elle tout son sens. Le gouvernement, la direction d’ArcelorMittal et les représentants des syndicats OGBL et LCGB-SESM n’ont pas fait de miracle. Face à la vision du groupe industriel et à son projet de fermeture temporaire des installations de Rodange et de Schifflange, les syndicats ont réitéré leur opposition formelle. Et ils ne sont toujours pas rassurés. Mais il a été décidé de prolonger le plan «Lux 2011» jusqu’au 31 mars 2012, avec des mesures comme la continuation de la CDR (cellule de reclassement) ou la préretraite accordée à 56 ans, le personnel CFL Cargo sous contrat Arcelor Mittal étant assimilé, aux mêmes conditions. En
attendant une nouvelle réunion, mi-décembre, des groupes de travail plancheront sur la gestion à court terme des (sur)effectifs et sur l’élaboration pour le printemps 2012 d’un plan industriel à moyen terme. Quant à la Tripartite «générique», qui a attaqué ses travaux fin septembre, elle a accouché de premières mesures, liées à une situation économique bancale, prolongeant essentiellement, pour 2012, les mesures de chômage partiel adoptées avec la crise de 2008-2009. Car les analyses du Statec, de la BCL ou du Trésor n’incitent pas à la gaudriole. Jean-Claude Juncker a lui-même qualifié la situation, dans la zone euro minée par la crise de la dette et les affres boursières et bancaires, d’«extrêmement grave». Le comité de conjoncture avait, aussi, fait le constat d’une situation locale très dégradée sur le front de l’emploi, au vu des données de l’Adem. Endiguer les effets de la crise, c’est donc le leitmotiv de la Tripartite, dont l’agenda programme encore de grosses réunions, d’ensemble ou de discussions séparées entre les ministres du Travail, de l’Economie ainsi que des Finances, et les partenaires sociaux. Les questions sur l’indexation n’ont été ni balayées, ni résolues. Depuis l’échec de la Tripartite de 2010 sur ce dossier, les positions n’évoluent guère. Le Premier ministre ne souhaite d’ailleurs pas que «ce sujet difficile» soit abordé de façon isolée. «Il doit être analysé en prenant en compte le contexte économique dans son ensemble et notamment la compétitivité de l’économie», a dit Jean-Claude Juncker. Lequel a aussi souligné, d’un air grave assorti au contexte, qu’il y a «nécessité d’agir». Nul ne risque de le contredire…
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32 actualité
Projet de budget 2012
Un fragile équilibre Ne déviant pas de son objectif d’équilibrer les comptes publics, le gouvernement, au moment de présenter son projet de budget, s’appuie sur des données incertaines qui laissent par conséquent une grande marge d’interprétation…
Laurent Moyse
Luc Frieden manipule-t-il les chiffres du budget de l’Etat? Gast Gibéryen, en est persuadé: selon lui, la présentation du ministre des Finances manque de transparence, le député de l’ADR prédisant que les chiffres – globalement déficitaires – deviendront positifs lors de l’établissement du budget pour l’exercice 2014, qui correspondra à une année électorale, en l’occurrence la prochaine échéance législative… Alors, calcul électoral ou difficulté de prévoir l’avenir? La question est posée, mais en ces temps d’incertitude et de grande volatilité, la réponse ne va pas de soi. D’autant plus que le manque de lisibilité règne déjà au niveau de la présentation des comptes. Celle-ci repose en effet sur une double approche: la loi nationale sur la comptabilité de l’Etat, d’une part, et le système européen de comptabilité nationale (SEC95), commun aux pays de l’Union européenne, d’autre part. Dans le premier cas, la logique est essentiellement administrative, alors que dans la seconde présentation, l’optique est surtout économique. A la différence de la version nationale, la présentation européenne, dite de «Maastricht», prend en considération les fonds spéciaux de l’Etat et les services de l’Etat à gestion séparée ou d’autres entités publiques. Etant donné que les règles comptables diffèrent, le gouvernement procède à une série d’ajustements pour passer de l’un à l’autre. Les écarts peuvent être importants: la rubrique «Impôts courants sur le revenu et le patrimoine», par exemple, affiche une différence de plus de 294 millions d’euros selon l’approche choisie. Au niveau du total des recettes et des dépenses, on constate aussi de fortes variations: dans la présentation européenne, l’ensemble des recettes prévisionnelles augmente de 5% par rapport à l’exercice précédent et celui des dépenses de 6%. D’après la présentation nationale, le projet de budget 2012 affiche une hausse des recettes de 11% et de 7,5% pour les dépenses.
Un autre point qui complique l’interprétation des chiffres est l’analyse conjoncturelle sur laquelle se base l’Etat pour déterminer ses prévisions, notamment au niveau des recettes. Le gouvernement table en effet sur une croissance de 2% pour l’an prochain et une inflation oscillant entre 2 et 2,5%; des hypothèses qui seront sans doute révisées dans les prochains mois, une fois que les données actualisées seront connues. De plus, la hausse ou la baisse des recettes et des dépenses fixées au moment du dépôt du projet de budget, est calculée par rapport à des prévisions de l’exercice antérieur et non par rapport aux chiffres réels. Ainsi, la variation d’un poste du projet de budget de 2012 se rapporte au poste du budget prévisionnel de 2011, les chiffres réels n’étant pas connus tant que l’exercice 2011 n’est pas clôturé. S’y ajoutent des événements imprévus, à l’image du sauvetage de la BIL, qui sera extraite du groupe Dexia selon un scénario en deux mouvements: une garantie de 2,7 milliards d’euros portant sur des avoirs à risque du groupe bancaire franco-belge et une participation en tant qu’actionnaire minoritaire au capital de la BIL – désormais sous la coupe du fonds souverain du Qatar – d’environ 150 millions d’euros.
Déséquilibres structurels Nonobstant ces fluctuations arithmétiques, l’analyse des chiffres laisse apparaître quelques constantes qui permettent de tirer des conclusions allant au-delà de l’effet purement conjoncturel. Frappé par la crise économique et financière, qui a laissé de fortes traces à partir de 2009, le Luxembourg demeure l’un des rares pays de l’Union européenne à respecter les critères de Maastricht. Avec un déficit budgétaire prévisionnel de 0,7% et une dette publique d’environ 18% du PIB, l’Etat luxembourgeois parvient à maîtriser ses déficits, ce qui est appréciable en période
de crise de la dette souveraine, qui plombe la cohésion économique et monétaire de l’UE. Cette situation explique pourquoi le gouvernement peut envisager en 2012 une hausse des dépenses courantes de 8,5%, largement compensées par les recettes courantes. L’excédent anticipé, de l’ordre de 287,6 millions d’euros, devrait lui permettre de se rapprocher de son objectif d’équilibrer les comptes d’ici 2014. Si la reprise économique tant espérée favorise un retour à l’équilibre, ce dernier demeure toutefois fragile. Depuis 2009, les comptes de l’administration publique plongent systématiquement dans le rouge, en raison d’un déficit croissant de l’administration centrale. Même si ce déficit pour l’exercice courant a entre-temps été revu à la baisse, l’Etat peut se permettre de mener un train de vie au-dessus de ses moyens grâce au surplus confortable de la sécurité sociale et à un moindre degré des administrations locales. Or, cette situation n’est pas amenée à durer: ce surplus repose surtout sur les excédents des caisses de pension, qui vont se vider au fur et à mesure que le temps avance. A terme, et à moins d’une réforme fondamentale de son système de financement des pensions, le gouvernement ne pourra plus compenser les pertes par ce biais. La marge de manœuvre budgétaire de l’Etat a de toute manière tendance à se rétrécir en raison de la proportion grandissante de dépenses incompressibles, dont les mécanismes de transfert sont fixés par la loi. Dans le projet de budget 2012, les transferts sociaux et les prestations sociales représentent plus d’un tiers des dépenses (35%). Si l’on y ajoute les rémunérations aux salariés de l’Etat (20%), les transferts de revenu aux communes (8%) et les autres transferts de revenu dont une partie relève de contraintes internationales (10%), la part du budget qui donne suffisamment de latitude au gouvernement se limite à 27%, donc à peine plus d’un quart de l’ensemble des dépenses. On comprend, dès lors, qu’en cas de recul marqué de l’activité économique, la situa-
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D’après la présentation nationale, le projet de budget 2012 affiche une hausse des recettes (11%) et des dépenses (7,5%).
tion peut vite basculer. D’après les prévisions du ministère des Finances, l’exercice 2012 devrait cependant être rassurant sur ce plan: le projet de budget prévoit un accroissement de 13% de l’impôt sur le revenu et de 6% de la TVA, deux sources majeures de recettes. Comparé à la plupart des autres pays européens, l’Etat luxembourgeois maintient un niveau élevé d’investissements publics. Il prévoit ainsi d’injecter 1,8 milliard d’euros dans les infrastructures et 700 millions dans les transports publics. Au niveau du logement, en revanche, les ambitions restent modestes, le rapport mentionnant la création de 150 unités seulement: un chiffre un peu maigre compte tenu de l’impasse constatée sur ce marché. Le gouvernement envisage par ailleurs de consacrer 320 millions à la justice et à la police,
ainsi que 280 millions à la recherche (soit 0,62% du PIB). Sur le plan extérieur, le Luxembourg maintient le cap de 1% du revenu national brut en matière de coopération au développement. L’effort est méritoire, car même en temps de crise, le gouvernement n’a pas dévié de son objectif d’aider les pays démunis, même si cela ne dit rien sur l’efficacité de cette aide.
Dépenses de prestige D’autres coûts en relation avec la stature internationale du Luxembourg peuvent être davantage assimilés à des dépenses de prestige: depuis quelques années, le poste de dépenses générales
du ministère des Affaires étrangères a nettement augmenté – pour 2012, il devrait représenter 10,8% des dépenses courantes – compte tenu de la multiplication des frais de route et de séjour. Un niveau élevé que le gouvernement attribue à la campagne luxembourgeoise visant à décrocher pour deux ans un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. De même, la participation aux Jeux Olympiques de Londres l’an prochain et l’organisation des Jeux des petits Etats d’Europe à Luxembourg en 2013, auxquelles s’ajouteront les festivités du centenaire du Comité olympique et sportif luxembourgeois, pèseront sur le prochain budget. Pour jouer dans la cour des grands, le gouvernement n’hésite pas à délier un peu plus les cordons de la bourse.
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34 ACTUALITÉ Participations cotées
Pourcentage de participation de l’Etat:
Le portefeuille boursier de l’Etat a fondu Situation au 31.12.2010
ArcelorMittal: 2,496%
SES Global B: 11,577%
Aperam: 2,496%
SES global FDR: 1,510%
BNP Paribas: 1,056%
SEO: 40,306%
ArcelorMittal 1.109.342.945 €
Situation au 31.07.2011 Variation entre le 31.12.2010 et le 31.07.2011
SEO 26.516.310 € Valeur de participation au 31.12.2010 2.313.160.730 €
BNP Paribas 612.955.516 €
-23,22%
ArcelorMittal 851.782.114 €
SES Global FDR 138.747.850 €
* -34,86%*
52%
SEO 40.306.000 €
SES Global B 425.598.109 €
-9,58%
2,02%
SES Global FDR 141.613.294 €
Situation au 17.10.2011
Valeur de participation au 31.07.11 2.091.502.993 €
Variation entre le 31.12.2010 et le 17.10.2011
2,02%
Aperam 38.009.889 €
-4,49%
BNP Paribas 585.404.061 €
-51,35%
SES Global B 434.387.635 €
ArcelorMittal 539.669.821 € -37,83%
52%
SEO 40.306.000 €
-2,12%
* Variation depuis le 31.01.2011, date de la 1re cotation de la société.
-32,78%
Valeur de participation au 17.10.11 1.554.844.461 €
Aperam 23.631.981 €
-34,93%
BNP Paribas 398.852.382 €
SES Global FDR 135.806.998 € -2,12%
SES Global B 416.577.279 €
Valorisé environ 2,3 milliards d’euros fin 2010 et encore 2,1 milliards fin juillet, le paquet d’actions de sociétés cotées en Bourse appartenant à l’Etat, et donc au contribuable luxembourgeois, a fondu en l’espace de dix mois. Il a perdu environ un tiers de sa valeur, soit quelque 750 millions d’euros, dont 500 millions pour les seules dix dernières semaines. Si la plupart des participations sont «à long terme» (SES, ArcelorMittal, SEO…), les titres BNP Paribas, eux, sont destinés à être bien rapidement cédés. A ce jour, la moins-value latente est de près de 35%, avec plus de 200 millions d’euros de pertes... J.-M. G. et N. R.
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Propriété intellectuelle
L’immatériel fait recette Après un démarrage discret et décevant, la loi de fin 2007 sur l’exonération à 80% des revenus de propriété intellectuelle porte ses fruits. Ses premiers convertis: des fabricants de logiciels et des grandes sociétés commerciales. Ce n’est sans doute qu’un début.
Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)
Jusqu’à l’annonce récente de son acquisition par l’entreprise canadienne Mosaid, personne ou presque au Grand-Duché n’avait entendu parler de Core Wireless, propriétaire d’un portefeuille de 2.000 brevets Nokia. Et pour cause, la société n’a été constituée au Luxembourg que le 1er septembre 2011. C’était l’occasion de s’interroger sur les retombées de la loi du 21 décembre 2007, conçue pour développer une économie de l’innovation, mais surtout pour stimuler la croissance en attirant des entreprises. Le premier bilan de l’exonération à 80% des revenus de propriété intellectuelle est prometteur, même si aucune annonce spectaculaire n’a encore été faite dans un secteur empreint de mystères et de secrets. «Au début, on se disait que Coca-Cola et les autres viendraient au Luxembourg. Cela ne s’est pas encore produit», sourit Pierre Kihn, CEO de l’Office Freylinger, un cabinet spécialisé dans la propriété intellectuelle. Le démarrage fut assez lent. «Il a fallu un peu de temps pour comprendre comment appliquer la loi. Une circulaire fiscale parue en 2009 a éclairci certains points mais en a compliqué d’autres», poursuit le patent attorney. Les débuts ont également été marqués par une certaine méfiance, alors que la loi d’exonération prévoit que les droits de propriété intellectuelle (DPI) soient détenus par une société luxembourgeoise. Or, avant de transférer des brevets au Luxembourg, il faut qu’ils soient valorisés dans le pays d’origine de l’entreprise intéressée. Ce qui implique des calculs complexes et souvent dissuasifs. Sans parler des problématiques fiscales. Les premiers effets se ressentent sur le tissu industriel local. «Les dirigeants prennent conscience qu’ils détiennent des DPI (brevets, marques…), qu’ils peuvent s’en servir pour gager des prêts et même que ces droits augmentent la valeur de leur bilan et de leur entreprise», explique Lex Kaufhold, chargé de direction à la Direction de la Propriété Intellectuelle du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur. «Le résultat le plus important, c’est que ce ne sont plus seulement les spécialistes qui en parlent. Tout le monde regarde avec ses clients s’ils ne détiennent pas des trésors cachés», ajoute Pierre Kihn. Depuis quelques mois, de plus en plus d’entreprises étrangères passent aussi à l’action, créent
des sociétés au Luxembourg, y déposent leurs DPI et mettent en place des contrats de licence dans d’autres pays pour récupérer les royalties à Luxembourg. C’est notamment le cas du secteur des logiciels informatiques, auquel la loi accorde aussi une exonération à 80% des revenus sur les droits d’auteur. Plusieurs sociétés de gaming ont fait parler d’elles durant l’été. Fin juin, les ministres Jeannot Krecké et François Biltgen annonçaient eux-mêmes que l’américaine Kabam et la coréenne Nexon, toutes deux spécialisées dans les jeux vidéo, installaient leur siège européen au Luxembourg. De même, l’éditeur américain Big Fish Games a fait du Grand-Duché sa plate-forme européenne. C’est depuis le Kirchberg qu’il entend assurer sa gestion commerciale pour le Vieux Continent.
Trésors cachés D’autres étaient déjà présentes avant et se réjouissent du nouvel environnement fiscal. C’est le cas de Agopia (Groupe Absolu Digital), une entreprise spécialisée dans l’édition et la production de jeux en 3D domiciliée depuis 2000 à Eschsur-Alzette. «La loi est également utile à notre filiale Absolu Payment, qui dépose des brevets dans le domaine du micropaiement sur Internet», indique le CEO Philippe Penide. «D’autres fabricants de logiciels travaillent plutôt pour les banques et les institutions européennes, qui doivent sans cesse se mettre en conformité avec de nouvelles réglementations. Ils sont déjà très nombreux, ajoute Bernard David, associé chez Deloitte, international tax corporate. Grâce aux économies d’impôts réalisées, ces entreprises peuvent engager du personnel supplémentaire et s’attaquer à de nouveaux marchés.» Certains grands groupes commencent aussi à se laisser séduire par ce cercle vertueux. Par exemple, dans le secteur de la mode avec Lee Cooper ou Dsquared qui ont domicilié leurs marques au Luxembourg. On dit aussi qu’Ikea gère désormais tout son portefeuille de DPI depuis le Grand-Duché. Mais la société suédoise, qui ne dispose que d’un numéro de fax à son adresse du 35 avenue Monterey, semble peu encline à communiquer sur le sujet. Les retombées économiques de la loi ne s’arrêtent pas là. En s’intéressant au régime luxembour-
geois de l’immatériel, les start-up autant que les multinationales prennent connaissance d’autres avantages locaux: faiblesse des charges sociales et patronales, qualité des infrastructures et des datacenters, TVA de 15% encore en vigueur jusqu’en 2015 pour le commerce électronique… «Les entreprises innovantes peuvent briguer différentes aides auprès de l’Etat, comme des prêts à taux réduit, des investissements en capital», souligne Bernard David.
21 décembre 2007
La loi dans les détails Avec la loi du 21 décembre 2007, complétée par la circulaire du 5 mars 2009, le Luxembourg n’a fait que s’adapter à un monde de l’innovation et du savoir. Selon Deloitte, les DPI représentent aujourd’hui plus de 50% de la valeur des actifs des sociétés cotées au Nasdaq. D’ailleurs, avant le Grand-Duché, la Belgique et les Pays-Bas s’étaient déjà dotés d’une telle loi fiscale dans le but d’attirer des entreprises et du personnel qualifié. D’autres ont suivi depuis (Espagne, Chypre, Grande-Bretagne, Irlande, Canada). Largement inspiré de la loi belge, le texte luxembourgeois prévoit une exonération à 80% des revenus courants générés par l’exploitation des DPI, comme les licences associées à un brevet. Il s’applique aussi aux plus-values réalisées sur la cession de tels droits. Reste une imposition de 28,8% (taux standard) sur les 20% restants, soit 5,76%. Mais le dispositif ne couvre pas l’ensemble des DPI. Outre les brevets, sont seulement concernés les droits d’auteur sur les logiciels (copyright), les marques de fabrique ou de commerce, les dessins, les modèles et aussi les noms de domaine depuis la loi du 19 décembre 2008. En revanche, le savoir-faire, les droits d’auteur (autres que ceux relatifs à des logiciels), les plans, les formules secrètes, les secrets de fabrique ainsi que les droits sur bases de données ne sont pas couverts. N. R.
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«L’idée sous-jacente est d’inciter les entreprises à créer des centres de recherche au Luxembourg, voire y établir leur quartier général» Lex Kaufhold (ministère de l’Economie)
Et en partant de ce produit d’appel, la démarche peut rejaillir sur toute la stratégie de l’entreprise. «Cette loi n’a pas seulement été créée pour inciter les entreprises à domicilier leur propriété intellectuelle ici. L’idée sous-jacente est de faire connaître le Luxembourg pour inciter les entreprises à y déployer d’autres activités, à y créer des centres de recherche, voire y établir leur quartier général», insiste Lex Kaufhold. Les brochures de Luxembourg for Business sont d’ailleurs très prolixes sur le sujet. «Le potentiel est énorme. Dans quelques années, ce sera un succès formidable pour le pays», s’enthousiasme Pierre Kihn. La loi génère enfin des emplois indirects dans les professions annexes (conseils, avocats…). «Chez Deloitte, nous n’avons pas créé de service spécifique à la propriété intellectuelle. Mais le nouveau régime fiscal a généré un surcroît d’activité dans les
différents services», témoigne Bernard David. Les fiduciaires sont également de la fête. Elles aident les entreprises concernées à mettre sur pied leurs déclarations fiscales, devenues très complexes.
«Il faut améliorer la loi» Pour certains justement, le cadre juridique gagnerait encore en efficacité s’il était simplifié et élargi: «Il faut améliorer la loi pour faciliter des calculs d’exonération. Cela éviterait des complications et des coûts aux start-up, peu familières des questions fiscales et juridiques. Par exemple, le savoir-faire est exclu du champ d’application de la loi, mais il est très difficile d’isoler et d’apprécier la part du seul savoir-faire dans la fabrication d’un logiciel. Cela rendrait également le régime plus visible alors que
de nombreux pays songent à améliorer leur cadre juridique ou à se doter eux-mêmes d’une loi (GrandeBretagne, Espagne, Irlande, Chypre, Canada…). Renforcée, la loi néerlandaise est déjà plus compétitive que la nôtre», juge Bernard David. L’administration redoute toutefois de s’attirer les foudres des pays voisins, jaloux d’être privés d’une partie de leurs recettes fiscales à l’heure des restrictions budgétaires. Surtout quand les sociétés qui délocalisent leur propriété intellectuelle limitent leur présence physique à une simple boîte aux lettres. «Tout peut être amélioré dans la vie. Mais en l’occurrence, il faut y réfléchir à deux fois car il y a toujours des risques. Ce type de loi doit à chaque fois être analysé par la Commission européenne qui veille à ce que les Etats membres ne pratiquent pas le dumping fiscal, estime Lex Kaufhold. Il faut savoir jusqu’où on peut aller.»
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38 actualité
Trois questions à Thierry Hoscheit
«Nous aurons de gros problèmes»
Photo: Olivier Minaire (archives)
Photo: Julien Becker (archives)
Découragé, le président du Conseil de la concurrence n’a pas brigué de 2e mandat. Explications.
Thierry Hoscheit (Conseil de la concurrence): «Certains secteurs commerciaux travaillent toujours comme si on était dans les années 60.»
Blanche Weber (Mouvement Ecologique): «Faire le tri entre les produits écologiques et ceux qui ne le sont pas ou moins peut s’avérer être un casse-tête.» Suite de la page
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Interview par Nicolas Raulot, publiée le 16.09.2011 Monsieur Hoscheit, quittez-vous le Conseil de la concurrence de votre plein gré? Et pourquoi n’avezvous pas sollicité une deuxième nomination? «Je n’ai pas voulu continuer pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles. Sur un plan professionnel, cela concerne le projet de loi de fusion du Conseil et de l’Inspection de la concurrence. S’il n’était pas adopté, je n’aurais aucune envie de rester dans une structure inefficace. Certes, tout porte à croire qu’il devrait être modifié. Mais beaucoup de gens m’ont reproché de soutenir ce projet de loi par intérêt personnel, pour devenir un président omnipotent. Alors mon départ est aussi un message envoyé à ces gens-là pour leur dire: ‘on peut travailler sur un projet sans intérêt personnel’. J’ai toujours été convaincu qu’il fallait changer la structure de cette loi pour être plus efficace. A titre personnel, j’avais aussi envie de faire autre chose. Avez-vous souffert d’une absence de pouvoir durant votre mandat? «Oui, c’est un peu cela. Quand on regarde les structures de la loi actuelle, on a l’impression que le Conseil est l’autorité la plus importante. Mais dans les faits, tout dépend du travail de l’Inspection. Le Conseil de la concurrence n’a aucun pouvoir de direction ou d’investigation, voire aucun pouvoir de suggestion à l’Inspection de la concurrence. Autre problème: l’autorité de la concurrence luxembourgeoise n’a aucun pouvoir sur le plan des fusions de sociétés. En droit luxembourgeois, toutes les sociétés peuvent fusionner comme elles veulent. Il n’y a aucun outil légal pour intervenir. Nous sommes le seul pays dans toute l’Europe où c’est le cas. Tout cela m’a frustré au fil de ces sept années. Sans compter qu’il y a des problèmes de ressources. Je suis tout seul au sein du Conseil de la concurrence. Comment expliquez-vous que le Luxembourg accuse un tel retard en matière de droit de la concurrence? «Pendant longtemps, il n’y avait pas d’autorité pour mettre en œuvre ce droit. Avant la création du Conseil en 2004, il y avait une structure au ministère de l’Economie qui n’était pas très vigoureuse dans son action. Je pense aussi que c’est une question d’état d’esprit des consommateurs et des entreprises qui se complaisent sur le marché luxembourgeois, qui n’ont pas pris la mesure des choses, qui n’ont pas compris que le Luxembourg n’est plus un marché cloisonné. Certains secteurs commerciaux travaillent toujours comme si on était dans les années 60. Sans changement de mentalité, un jour, nous aurons de gros problèmes sur le plan commercial et économique. C’est mon impression.»
Services
«de Guichet» sur iPhone Publié le 15.09.2011
Le Centre des technologies de l’information de l’Etat vient de lancer son application iPhone «de Guichet»: un annuaire interactif qui recense les coordonnées complètes de plus de 600 organismes compétents (au niveau de l’Etat et des communes) pour les différentes démarches administratives. Hormis la fonctionnalité de géolocalisation, cette application est utilisable online et offline (sans connexion Internet) et s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels.
Développement durable
Décalage Publié le 16.09.2011
Alors que se tient la 24e édition de l’Oekofoire à Luxexpo, réunissant quelque 210 exposants, Blanche Weber, la présidente de l’asbl Mouvement Ecologique, organisatrice de la manifestation, reconnaît qu’il est difficile de s’y retrouver devant l’abondance de «labels» écologiques. «Faire le tri entre les produits écologiques et ceux qui ne le sont pas ou moins peut s’avérer être un casse-tête et les gens abandonnent parfois face à l’effort que cela exige, explique-t-elle à paperjam.lu. Les modes de consommation
changent, parce que les citoyens sont demandeurs. Mais il y a toujours un décalage entre les désirs des consommateurs et l’offre effective qui leur est faite.» Et de regretter, par exemple, que l’offre au niveau de la restauration ne soit pas à la hauteur des attentes. «Il y a de la place pour plus de tables et de chefs qui proposeront une cuisine bio, ou du moins plus écologique.» Crise financière
Sauvetage grec voté Publié le 16.09.2011
Après la France et la Belgique, le Luxembourg est le troisième pays à avoir voté, le 15 septembre, en session extraordinaire, la nouvelle tranche du plan de sauvetage grec décidée par l’accord européen du 21 juillet dernier. «La Chambre des députés a donné son approbation (par 54 votes favorables contre 5) au projet de loi 6314. Cinq députés (ceux de l’ADR et André Hoffmann) ont voté contre le texte. La garantie de l’Etat luxembourgeois au sein du Fonds européen de stabilité financière (FESF) sera ainsi portée de 1,15 à 2 milliards d’euros», indique la Chambre des députés. «La garantie accordée par l’Etat luxembourgeois restera sans impact budgétaire tant que les Etats bénéficiaires d’aides de la part du FESF s’avèrent capables de rembourser les prêts contractés. Mais en cas de défaillance de l’un deux dans le remboursement de la dette, la
solidarité des pays partenaires au sein de la zone jouera et aura comme corollaire un impact sur leurs finances publiques», a ajouté la Chambre des députés. Le projet de loi avait été adopté le 29 juillet dernier par le Conseil de gouvernement. Tourisme
Formations à Wiltz Publié le 16.09.2011
Le Brussels Business Institute, une école privée de management à vocation internationale, doit installer une antenne à Wiltz. Objectif: sortir des diplômés en gestion hôtelière et touristique. L’école pourrait, a priori dès la rentrée 2012, proposer des formations supérieures, de type court (bachelor) et long (master). Assurances
Retour à la normale Publié le 16.09.2011
Le net recul de l’encaissement des primes d’assurances pour le premier semestre 2011 toutes branches confondues (-41,9%) n’inquiète pas le Commissariat aux Assurances, qui rappelle que «la perspective d’une adoption imminente d’une nouvelle directive européenne sur l’épargne incluant les produits d’assurance-vie avait littéralement dopé l’encaissement du premier semestre de 2010». Ainsi, le niveau des primes est-il redescendu à son niveau de 2009.
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39 actualité Egalité des chances
Pour plus de mixité en entreprises
Frontaliers
La Fedil a dévoilé un plan d’action devant permettre d’améliorer la représentation des femmes dans les entreprises.
Nouveaux services
Bourse de Luxembourg
«Dim Sum» français Publié le 19.09.2011
La Bourse de Luxembourg a admis à la négociation les deux premières émissions obligataires françaises de type «Dim Sum», libellées en renminbi (la devise chinoise) et émises par Air Liquide Finance. Le montant des deux tranches est de 2,6 milliards de renminbi (300 millions d’euros environ). Depuis mai 2011, quatre autres émissions obligataires en renminbi émanant d’émetteurs internationaux sont cotées à Luxembourg. Fret
Confusion chez Cargolux Publié le 19.09.2011
La compagnie de fret luxembourgeoise Cargolux annonce coup sur coup le départ de son directeur financier, David Arendt, et l’annulation de la livraison de deux Boeing. Des décisions qui pourraient trahir, selon certains, une crise de gouvernance, alors que Qatar Airways vient juste de prendre 35% du capital de l’entreprise. (lire notre coverstory en page 114)
Ernst & Young Luxembourg
Etudiants frontaliers
Cabinet de l’année en private equity
Rendez-vous à l’automne
Photo: Olivier Minaire (archives)
En collaboration notamment avec la Caisse Nationale de Prestations Familiales luxembourgeoise, le syndicat belge CSC propose, à Arlon, des permanences de plus en plus ciblées et de nouveaux services aux frontaliers. Ainsi, à partir du mois de novembre, chaque deuxième jeudi du mois, une permanence dédiée à la fiscalité luxembourgeoise sera tenue. On pourra par exemple aller y faire remplir, sur rendez-vous, sa déclaration fiscale ou poser ses questions concernant la fiscalité au Luxembourg…
Photo: David Laurent/Wide (archives)
Publié le 19.09.2011
Françoise Hetto-Gaasch (ministre de l’Egalité des chances): «Sans doute faudra-t-il attendre fin 2013 pour tirer les premiers enseignements.»
Publié le 19.09.2011
Publié le 19.09.2011
Le magazine Corporate International a décerné le prix du «Cabinet de conseil de l’année en Private Equity au Luxembourg» à Ernst & Young. Le vote a été réalisé par quelque 16.500 professionnels. La firme, qui dispose d’un département spécialisé de plus de 100 professionnels exclusivement dédiés au private equity, revendique l’audit de la plus grande part en volume (plus de 47%) de toutes les Sicars du marché local. Brasseries Henri Funck
Coup de jeune Publié le 19.09.2011
Le groupe belge de promotion immobilière Atenor (déjà actif au Kirchberg avec l’immeuble Président, le Pixel ou l’ensemble Espace Kirchberg) a racheté la société HF Immobilier, propriétaire du site des anciennes brasseries Henri Funck à Neudorf. Ce site industriel désaffecté, d’une surface au sol de 7.600 m2, devrait être transformé en complexe résidentiel et commercial de 13.000 m2, combinant de nouvelles structures avec la transformation de parties au caractère patrimonial remarquable des bâtiments industriels. Le projet a été confié à l’architecte Tatiana Fabeck et prévoit des logements, une partie bistrot- restaurant et des commerces de proximité. Démarrage des travaux espéré pour fin 2012.
Les étudiants du supérieur ont pour la plupart repris le chemin des amphithéâtres et auditoires. Les résidents luxembourgeois, qu’ils soient étudiants au Grand-Duché ou ailleurs, ont pu rentrer avec l’aide des bourses promues, depuis une bonne année, par le ministre de l’Enseignement supérieur François Biltgen. Mais les enfants de travailleurs frontaliers n’ont toujours pas cette opportunité. Où en est-on? A priori, nulle part. Selon le LCGB, le groupe de travail, proposé par le premier ministre Jean-Claude Juncker, chargé d’étudier la situation des pays limitrophes et de proposer des possibilités de «complément différentiel» accessible aux étudiants frontaliers, ne s’est réuni qu’une seule fois, en avril. Depuis, plus rien. Entre-temps, le ministre Biltgen a fait les comptes: l’Etat a sorti 84 millions d’euros pour financer l’aide directe (au lieu des 55 millions escomptés) et 10 millions pour rembourser les frais d’inscription, tandis que les banques accordaient, en parallèle, des millions de prêts pour aider les étudiants. Les procédures de recours individuels qui ont été déposées, au nom de frontaliers déboutés de leurs demandes de bourses d’études, seront plaidées à l’automne.
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Par Jean-Michel Gaudron, publié le 22.09.2011 Comme annoncé le 4 juillet dernier à l’occasion de la présentation du Female Board Pool, les réflexions menées par la Fedil concernant la mixité dans les entreprises ont abouti à la définition d’un plan d’action. Présenté ce jeudi par l’organisation patronale, avec le soutien de la ministre de l’Egalité des chances, Françoise Hetto-Gaasch, ce plan d’action prévoit notamment la mise en place d’un cycle de conférences dans la foulée d’une première manifestation qui devrait être organisée début 2012 sur le thème «La mixité, levier de performance de l’entreprise». Il est également prévu la mise en place de plates-formes d’échange des meilleures pratiques sur ce thème de la mixité.
Contre l’ingérence «Nous sommes contre toute ingérence du législateur sur ces questions de représentation des femmes dans les entreprises», a prévenu Robert Dennewald, le président de la Fedil. Ça tombe bien, la ministre Hetto-Gaasch n’est pas non plus spécialement favorable à cette issue, et en particulier à la mise en place de quelconques quotas. «Je suis plutôt favorable à la mise en place de pratiques sur-mesure. Les quotas ne doivent être que l’arme ultime à brandir si rien ne change», a-t-elle expliqué à paperJam.lu. Au Luxembourg, selon le Statec, la part des femmes dans l’emploi total est, en 2011, de 39%. Plus spécifiquement, une étude menée auprès des entreprises membres de la Fedil et à laquelle près d’un tiers a répondu fait état d’un pourcentage global de femmes de 27%. Ces chiffres sont beaucoup plus modestes en ne considérant que les organes de direction (conseils d’administration et comités de direction): la présence globale des femmes n’est plus que de 17,5%. Sur la base de données empiriques, une première évaluation sera menée afin de juger de l’efficacité du plan d’action présenté ce jeudi. Un groupe de travail a, du reste, été spécifiquement constitué, composé à parité d’hommes et de femmes actifs à des hauts niveaux dans les entreprises. «Laissons le temps de la mise en place, prévient Mme Hetto-Gaasch. Sans doute faudra-t-il attendre fin 2013 pour tirer les premiers enseignements.» D’ici là, la ministre ne compte pas rester inactive et travaillera, en coulisse, sur l’élaboration d’un projet de loi «contraignant». Un texte qui est néanmoins destiné à rester dans les cartons si la situation s’améliore.
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Cargolux
Reimen se veut rassurant Publié le 20.09.2011
Le directeur général de la compagnie de fret a rencontré les syndicats à leur demande ce mardi après-midi. «M. Reimen nous a assuré que ces décisions n’affecteront nullement le personnel», témoigne Aloyse Kapweiler, responsable transport et logistique du LCGB. Selon le syndicaliste, la direction parle bien de problèmes contractuels non résolus et a l’intention de poursuivre les négociations avec le constructeur américain. «Ils veulent rester avec Boeing, assure M. Kapweiler. Il n’y aura pas d’impact négatif pour le personnel.» (lire notre coverstory page 114)
2010, soit +15,1%. Les tendances observées au premier trimestre 2011 vont dans le même sens.
Maison Moderne
Polémique
Première application iPad
Un Politmonitor contesté Publié le 21.09.2011
Publié le 20.09.2011
La maison d’édition Maison Moderne (paperJam, Explorator, Delano…) vient de lancer la toute première application mobile développée en interne. Elle concerne le magazine anglophone Delano et permet de recevoir les «Ten things to do» de la semaine chaque mardi après-midi sur son iPad. Microcrédit
Des traces de crise sur la route
«Coup de pouce» aux idées d’entreprises
Publié le 20.09.2011
Publié le 21.09.2011
Selon l’étude «Regards sur le transport de marchandises par route» (TMR) du Statec, les entreprises du Luxembourg n’ont pas échappé à la crise. «Après deux années de fortes baisses en termes de kilomètres en charge parcourus, le secteur stagne en 2010 au faible niveau de l’année précédente», y notet-on. Pour l’ensemble de l’année 2010, les véhicules de TMR luxembourgeois ont parcouru 625 millions de kilomètres. Dont 93,1 millions à vide! Une tendance qui se confirme au 1er trimestre 2011: 132,1 millions de kilomètres parcourus en charge pour, déjà, 34,3 millions de kilomètres roulés à vide… Le nombre de kilomètres en charge avait baissé de 2,6% en 2008, de 7,5% en 2009, et cette tendance a été observée dans des proportions similaires ailleurs, notamment dans les trois pays limitrophes du Luxembourg. Mais, malgré la baisse du nombre de trajets et de kilomètres, le poids total des marchandises a augmenté en 2010. Il a atteint 60,7 millions de tonnes en
La Fondation des universitaires en sciences économiques (FUSE), soutenue par les Chambres de Commerce et des Métiers, a lancé le premier système de microcrédit au Luxembourg. «Coup de pouce» aidera les idées à éclore dans des niches de proximité. Il s’agit de l’octroi d’un prêt d’honneur pouvant aller jusqu’à 5.000 euros par dossier, sans intérêt ni garantie, remboursable dans les deux ou trois ans une fois l’activité lancée… www.fuse.lu; www.eco.lu.
Transports
la construction durable). Ce quartier avait été inscrit en tant que projet pilote par la société de développement Grossfeld PAP, alors que le système de certification en était encore à ses débuts.
Le Parquet de Luxembourg vient d’ouvrir une enquête suite à la publication du sondage Politmonitor par RTL et le Luxemburger Wort. La loi du 18 février 2003 prévoit en effet que pendant le mois qui précéde des élections, la diffusion et le commentaire de sondages d’opinion sont interdits. Or, les élections communales ont lieu le 9 octobre. «Il s’agit bien d’un sondage national qui n’a pas d’impact sur le scrutin communal, se défend Alain Rousseau, rédacteur en chef de RTL Télé Lëtzebuerg, interrogé par paperjam.lu. Aujourd’hui, le Parquet ouvre simplement une enquête préliminaire pour vérifier. Qu’il le fasse, mais pour nous les choses sont claires.» Une affaire qui, en tous les cas, permet
de s’interroger sur la pertinence de cette loi. «Il y aurait peut-être des questions à se poser compte tenu d’un certain nombre d’évolutions dans les médias et Internet. Mais nous n’avons absolument pas agi pour déclencher une révision de cette loi. Pour nous, les choses étaient claires dès le départ, même si elles ne le sont pas pour tout le monde.» BGL BNP Paribas
Sous surveillance positive Publié le 21.09.2011
Les bonnes nouvelles concernant le secteur bancaire sont suffisamment rares pour être soulignées. Ce mercredi matin, l’agence Moody’s place la note à long terme A1 de BGL BNP Paribas sous surveillance positive. La note dite de solidité financière est même relevée de C- à C. L’agence de notation souligne les efforts consentis par l’ancienne Fortis Banque Luxembourg pour réduire ses activités à risque, notamment avec la cession d’un portefeuille de crédits structurés en perte à Royal Park Investments. Dans le même temps, la note
à long terme Aa2 de la maison mère BNP Paribas reste néanmoins sous surveillance négative. Fusion
Audit & Compliance rejoint PwC Publié le 21.09.2011
PwC, le premier cabinet d’audit et de conseil au Luxembourg et leader mondial, annonce son rapprochement avec le cabinet Audit & Compliance (A&C) spécialisé dans les services d’audit et de conseil aux Professionnels du Secteur Financier. Fondé début 2006 par Cyril Lamorlette et Pierre-François Wéry, A&C figure dans le «top ten» des cabinets de révision agréés de la Place, avec près de 25 personnes employées. M. Lamorlette devient associé audit, plus particulièrement en charge du développement du secteur des PSF, tandis que le M. Wéry prend les fonctions d’associé advisory, avec la responsabilité du développement des services d’audit interne.
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Urbanisme
Gasperich certifié DGNB Gold Publié le 20.09.2011
Le quartier du Ban de Gasperich est le premier quartier de la Ville de Luxembourg à recevoir la certification DGNB Gold, décerné par la Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen (société allemande pour paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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mainland China, and its third in the Asian region, after Hong Kong and Singapore. Abus de biens sociaux
Flavio Becca dans le viseur de la justice Publié le 22.09.2011
Photo: Luc Deflorenne (archives)
Mardi dernier, la police judiciaire a procédé, sur ordre du Parquet, à des perquisitions au domicile de l’homme d’affaires Flavio Becca, ainsi que dans plusieurs locaux de ses sociétés, entre autres à Howald. L’enquête de la police judiciaire porte sur un abus de biens sociaux, et fait suite à des plaintes déposées par une personne morale et physique du Luxembourg contre l’homme d’affaires. Il serait aussi question de fraude fiscale. (lire notre article en page 20)
«Les indicateurs sont au vert pour l’ensemble de nos services» Yves Francis (Deloitte)
mise en place il y a 18 mois pour trois ans devrait permettre à la société de services, qui se veut leader au Luxembourg avec 38 millions d’euros de chiffre d’affaires, de surmonter ces difficultés. «Au 31 août, nos effectifs comptaient 480 collaborateurs au Luxembourg, contre 461 au 31 décembre 2010. Aujourd’hui, nous maintenons le rythme de nos recrutements et gardons l’objectif de 500 collaborateurs d’ici à la fin de l’année.» La société a, en particulier, développé sept champs d’expertise en matière d’infrastructures (poste de travail, cloud & datacenter, mainframe), d’applications (développement, gestion des contenus, business intelligence) et de testing. Dans ce dernier domaine, par exemple, Sogeti compte un département dédié, fort d’une vingtaine de collaborateurs.
Stade national
Une étape de plus 1,2,3, Go
Jeeni et Yappoint, lauréats Publié le 21.09.2011
La soirée de clôture du 11e parcours 1,2,3, Go en Grande Région a révélé, à Liège, ses lauréats, dont deux «made in Luxembourg». Jeeni et Yappoint, deux projets classés NTIC, ont été primés et même très remarqués. Pour cette cuvée 2011, 37 plans d’affaires ont été déposés et 8 ont été récompensés. (lire article page 64) Banque privée
Toujours compétitive Publié le 21.09.2011
L’étude mondiale bisannuelle de PwC sur le private banking et la gestion de fortune laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour la banque privée luxembourgeoise. Les acteurs au Luxembourg affichent un excellent ratio coûts/revenus (inférieur à 60% – 52% en moyenne – pour 82% de l’échantillon, contre 28% de l’échantillon global, qui comprend 275 institutions dans 67 pays). Mais ce constat est tempéré par le fait qu’il n’y
a que 18% des répondants luxembourgeois qui présentent un taux de croissance supérieur à 10% (contre 30% pour l’ensemble de l’étude). Comparé à l’étude de 2009, le profil de la clientèle des banques privées luxembourgeoises a également évolué. Il y a deux ans, 42% des actifs étaient logés dans la tranche de clientèle de 5 millions d’euros et plus. En 2011, cette proportion est désormais de 54%. «Bon nombre de petits clients, inférieurs à 100.000 euros, ont quitté les banques au Luxembourg pour rapatrier leurs avoirs dans leur pays d’origine, car les coûts liés aux services à valeur ajoutée rendent cette catégorie de placement moins attractive, explique François Génaux, associé en charge des activités de conseil au secteur financier chez PwC Luxembourg. Mais dans le même temps, bon nombre d’entrepreneurs sont également devenus clients avec des avoirs similaires. Mais ils présentent un potentiel bien plus grand et ont un besoin de davantage de services.» Cette mutation se reflète dans le fait que les avoirs provenant de nouveaux clients représentent désormais 40% des avoirs
gérés par les banques privées luxembourgeoises, contre 23% il y a deux ans. Sidérurgie
Rodange & Schifflange menacés? Publié le 22.09.2011
La direction d’ArcelorMittal a informé les syndicats ce jeudi que la situation économique se dégradait fortement. Le groupe a décidé un arrêt de l’aciérie de Schifflange pour une durée indéterminée. Un comité mixte est prévu mardi prochain. Alter Domus
New office in China Publié le 22.09.2011
Alter Domus announces the opening of a new office in Beijing in the People’s Republic of China. “The opening of our office in Beijing is a continuation of Alter Domus’ international growth strategy,” said Dominique Robyns, CEO of Alter Domus. Since 2007, the firm has established twelve new offices worldwide. This is its first in
Publié le 22.09.2011
Dans un climat houleux en séance publique, le conseil communal de Roeser a voté ce mercredi le reclassement du terrain censé accueillir ce projet d’envergure pour le pays. L’opposition évoque des irrégularités procédurales. «Au cours de la procédure il s’est cependant avéré qu’une partie des terrains visés par la modification du PAG appartiennent à l’entourage familial proche de l’échevin qui a co-signé cette décision», alerte le député libéral Eugène Berger, ancien secrétaire d’Etat à l’Environnement, dans un courrier adressé au ministre Jean-Marie Halsdorf. Seuls les conseillers communaux socialistes, majoritaires au conseil, ont au final validé le reclassement du terrain. ICT
Sogeti maintient le rythme Publié le 22.09.2011
Yves de Beauregard, CEO de Sogeti Belux, s’attend à ce que la crise boursière et financière de l’été gagne l’économie réelle. Mais il estime que la stratégie de multi-spécialisation
Deloitte
+12% au Luxembourg Publié le 23.09.2011
Deloitte Luxembourg a annoncé un chiffre d’affaires de 161,1 millions d’euros pour l’exercice 2010-2011, en hausse de 12% sur un an. Cette croissance a été principalement soutenue par les activités des départements Tax et Advisory & Consulting, avec des croissances à deux chiffres. L’Audit, lui, est resté stable, dans un environnement particulièrement concurrentiel. «Les indicateurs sont au vert pour l’ensemble de nos services, c’est donc sereinement que nous avons abordé l’exercice 2011-2012», a indiqué Yves Francis, managing partner de Deloitte Luxembourg, qui souligne également l’investissement soutenu consenti par la firme dans le recrutement et la formation des collaborateurs, avec un effectif en croissance de 6% au Luxembourg.
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44 actualité Juncker-Asselborn II
Promesses tenues? Le 16 novembre, une table ronde organisée par le paperJam Business Club tirera un bilan à mi-mandat de l’actuel gouvernement. Table ronde
Photo: Luc Deflorenne (archives)
Avec Jeannot Krecké
Jean Asselborn, Jean-Claude Juncker et Luc Frieden ont-ils les moyens de leurs ambitions de réforme?
Jean-Michel Gaudron
Assermenté le 23 juillet 2009, un mois et demi après les élections législatives du 7 juin, le gouvernement Juncker-Asselborn II arrive à mi-parcours. «La situation actuelle exige un style de gouvernement plus énergique, plus axé sur le développement durable et plus courageux», avait indiqué le Premier ministre dans son discours-programme prononcé le 29 juillet 2009 devant la Chambre des députés. «Nous allons vers des temps qui ne seront pas faciles. Bien des choses devront être remises en question. Or, si nous voulons rester ce que nous sommes, nous devons accepter de faire un bond courageux vers l’avenir. Ce bond, nous le réussirons uniquement si le gouvernement et le Parlement sont prêts à entamer avec détermination les réformes nécessaires. Sans réformes, on n’avance pas. Et si on n’avance pas, on recule. Nous ne voulons pas que notre pays recule. Nous voulons qu’il avance.» La faillite de Lehman Brothers, presqu’un an plus tôt, n’en finissait alors pas de laisser des traces, mais on n’imaginait pas la crise de la dette, qui plombe depuis quelques mois toute l’économie européenne. Lesté de telles semelles de plomb, difficile de faire des bonds en avant. Faut-il pour autant accuser la conjoncture économique de tous les maux? Les bases de cette «réforme nécessaire» ont-elles vrai-
ment été posées? La table ronde du 16 novembre (voir programme ci-contre) apportera peut-être des éléments de réponse et permettra en tout cas de mettre en lumière certaines données concrètes. Hausse de l’inflation et du chômage, insoutenabilité à terme du système de sécurité sociale; besoin de croissance, de postes de travail productifs et de population active qualifiée; raréfaction de la présence luxembourgeoise dans le privé, cohésion sociale face à quasi 45% de la population non-luxembourgeoise et très peu d’étrangers ayant le droit de vote; recul de la compétitivité et débats improductifs autour de l’indexation; coûts du logement; perte de souveraineté et de démarcation de niche au cœur d’une Europe de plus en plus harmonisée… autant de thèmes cruciaux qui devraient accaparer les débats politiques au fur et à mesure que l’échéance électorale de 2014 (c’est demain...) approche. «Plus généralement, bon nombre de réformes se font attendre et finissent souvent en réformes pour la forme, tels les services publics, la formation, l’emploi des seniors ou des femmes, les infrastructures, les friches industrielles, les zones industrielles, comodoincomodo, etc.», regrette Nicolas J. Ries, de l’Economist Club, co-organisateur de la table ronde. Il n’est pas encore trop tard pour bien faire et tenir ces promesses de «courage» exprimées par le Premier ministre il y a deux ans et demi. Mais le temps presse…
Organisée par le paperJam Business Club, en collaboration avec l’Economist Club, la table ronde du 16 novembre prochain réunira, à la Banque de Luxembourg, à parti de 18h30, les chefs de fraction des partis Déi Gréng (François Bausch), LSAP (Lucien Lux), DP (Claude Meisch) et le rapporteur du budget 2012 Gilles Roth (CSV). Les débats seront organisés en deux parties et aborderont les aspects de soutenabilité économique, puis les finances publiques. A l’issue des échanges, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, apportera sa propre vision de la situation et répondra aux interrogations soulevées. Infos et inscriptions: www.club.paperjam.lu
En live
paperJam TV on air!
Déjà présent sur le créneau vidéo, avec près de 900 interviews disponibles sur son site Internet, paperJam lance, le 15 novembre, une «vraie» télé, paperJam.TV. Chaque jour, une heure de programme live sera proposé, rediffusé en boucle et accessible à la demande. Au menu: news, interviews en direct, chroniques et rubriques spécialisées, mais aussi retransmission d’événements en public. Le premier d’entre eux sera cette table ronde du 16 novembre. paperJam.TV sera disponible sur www.paperjam.lu, sur iPhone et iPad, ainsi que sur la Télé des P&T.
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45 actualité
Bo Harald (Tieto Plc) et Marcel Gross (Entreprise des P&T)
Anniversaire
Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur)
100 Joer Postchèque Séance académique organisée, le 5 octobre, à Luxexpo pour le centenaire des Comptes Chèques Postaux, en présence de Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur. Luc Deflorenne (photos)
09 légende xxxxxxxxx xxxxxx 06 index societe Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Jos Glod (Entreprise des P&T)
Marco Barnig (Entreprise des P&T)
Gérard Lommel (CNPD)
Gaston Reinesch (président Entreprise des P&T), Jacques Santer (ministre d’Etat honoraire)
Carlo Thill (BGL BNP Paribas) et Luc Henzig (PwC)
Andrée Billon (CSSF)
Pit Hentgen (La Luxembourgeoise)
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46 actualité
ProActif et LCGB
Monopoly, dominos et dix de chute Un audit sur la gestion des asbl sociales issues du syndicat chrétien a déclenché une cascade d’effets, dont Robert Weber fait les frais.
Photo: Luc Deflorenne (archives)
Pour gérer le cas ProActif, Robert Weber (à gauche) laisse la tête du LCGB à Patrick Dury (à droite).
Alain Ducat
Robert Weber était-il trop omniprésent? Déjà chamboulé, parfois dans ses propres rangs, à la suite des difficultés financières et politiques du LCGB (voir la précédente édition de paperJam), le député CSV a accumulé les déboires. Sous le feu nourri, il a dû lâcher la présidence du syndicat. Et il n’a pas pu se consoler avec les élections communales: il a subi un revers personnel dans son fief de Roeser, miné par le dossier du stade de Livange (lire page 36). Dans ce jeu de société aux contextes mélangés, l’affaire ProActif a été un domino pourri d’effet. Un audit, commandé au cabinet de révisorat belge BST par l’actuel ministre du Travail et de l’Emploi Nicolas Schmit (LSAP), a mis en lumière les pratiques comptables douteuses de l’asbl ProActif. Son but extrêmement louable est, depuis sa création par le LCGB en 1998, de lutter contre le chômage en encadrant et réinsérant des demandeurs d’emploi. Mais l’examen des documents de 2005 à 2010 a révélé des charges artificiellement gonflées et, par ailleurs, largement subventionnées. Le total de l’indûment perçu au détriment de l’Etat
payeur serait de 2,4 millions d’euros, selon les auditeurs. Or ProActif avait déjà été placée sous la loupe d’experts au début des années 2000: on avait alors vu d’étonnants ponts salariaux entre cadres du LCGB et personnel sans but lucratif. Robert Weber, président du LCGB et président de ProActif, soudain très seul, n’a pas nié les chiffres. Il a admis des erreurs, des «confusions», des «interprétations administratives», des soucis de «productions immobilisées» et un avatar du système de chèquesservices. Pourtant, même le directeur général de ProActif, Romain Schmit, a désavoué son président. «Manifestement, pièces à l’appui, il y a eu gonflement de dépenses et de recettes. Je regrette que l’argent des contribuables soit mal utilisé», disait-il, juste avant d’être suspendu de ses fonctions en interne…
Faillite virtuelle et mise entre parenthèses réelle Le sentiment d’un LCGB jouant au Monopoly avec ses asbl a pris du volume, quand on a su que d’autres «para-syndicales», OPE et Forum pour l’Emploi, avaient aussi droit à un audit du même
tonneau. Plusieurs voix ont réclamé une enquête judiciaire. Longtemps silencieux, le ministre de la Justice et ancien ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, a livré son analyse, devant les commissions parlementaires. Il a notamment affirmé avoir pris connaissance par voie de presse de l’existence du fameux audit. Et il a regretté que les experts, «au lieu de conclure sur des investigations supplémentaires, n’aient pas jugé nécessaire d’entendre ni l’ancien ministre du Travail et de l’Emploi, ni l’actuel, ni la DCF (Direction du Contrôle Financier, ndlr.) qui a cependant été impliquée dans le processus du début à la fin». Son argumentaire concluait à des sommes, non liquidées sous son mandat, et de toute manière strictement conditionnées, sous peine de remboursement. Dans le brouhaha général, Robert Weber a dû faire une deuxième sortie, par la porte de service. Il a démissionné de la présidence du LCGB, «dans un strict souci de préserver les intérêts de l’organisation syndicale pour laquelle il a œuvré pendant plus de 34 ans», afin de se consacrer prioritairement «à la restructuration nécessaire» de ProActif. Le ministre Nicolas Schmit a d’ailleurs appelé, devant les députés, à une «restructuration rapide» de l’asbl qui, «si elle était une société privée, serait déjà en faillite». Il souhaite aussi la démission de M. Weber de la présidence de ProActif. Celui-ci s’est déjà mis entre parenthèses du syndicat. Le secrétaire général Patrick Dury devrait prendre – entre exercice de pilotage et de nettoyage – le manche à balai du LCGB. Simple intérim? Sans savoir si tous les dominos sont tombés, les heurs et malheurs de Robert Weber ont déjà l’air d’un «dix de chute».
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48 actualité Philanthropie
Pour une économie pérenne La nouvelle Fondation ouverte pour la construction de l’avenir du Luxembourg (Focal) veut créer des opportunités assurant la prospérité économique du pays.
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Rodange & Schifflange
Une tripartite sidérurgie
Raymond Schadeck (Focal): «Sans doute faudra-t-il attendre fin 2013 pour tirer les premiers enseignements.»
Par Sébastien Lambotte, publié le 22.09.2011 «Assurer aux générations futures le même potentiel de développement économique que nous avons eu la chance d’avoir»: telle est, présentée par son président Raymond Schadeck, l’ambition de la toute nouvelle fondation luxembourgeoise Focal (Fondation ouverte pour la construction de l’avenir du Luxembourg), qui s’est donnée pour mission de renforcer la valorisation des résultats de la recherche scientifique, qu’elle considère comme porteuse d’opportunités en vue d’un avenir économique durable. «Plus qu’une question de choix, il en va de notre responsabilité.» Les membres de cette fondation estiment que les résultats issus des investissements en recherche, développement et innovation («on parle de 200 millions d’euros en 2010 et d’un objectif de 500 millions d’euros par an, à l’horizon 2020», indique la vice-présidente Michèle Detaille) constituent une richesse largement sous-exploitée. «Il manque cependant un encadrement permettant d’amener des projets identifiés comme prometteurs jusqu’au statut du ‘proof of concept’ intégrant un modèle économique viable», estime Mme Detaille.
Solidarité citoyenne Focal entend donc prendre la forme d’un partenaire actif et efficace des acteurs de la RDI et désire accompagner des projets à même d’aboutir à un impact positif pour l’économie de la place luxembourgeoise en tant que moteur économique de toute la Grande Région. Pour y parvenir, elle fera appel à l’expertise de ses membres, mais aussi à la solidarité intergénérationnelle de tous les acteurs constituant la société, «que ce soient des personnes morales ou des privés, qu’ils soient actionnaires ou philanthropes, employeurs ou salariés, résidents ou frontaliers, explique Raymond Schadeck. Nous espérons démontrer aux générations futures que la solidarité citoyenne existe encore aujourd’hui, et qu’elle est prête à se mobiliser pour leur avenir.» La fondation, qui bénéficie d’une dotation initiale de 100.000 euros, alimentée par ses instigateurs, a entamé les procédures en vue de se voir attribuer le statut «d’utilité publique». Elle ne cherche évidemment pas à s’engager plus en avant dans les projets identifiés. «Il appartiendra à d’autres, après que nous ayons pu apporter la preuve de l’intérêt d’un projet, de le financer, prévient M. Schadeck. Les acteurs du capital risque, à ce niveau, sont nombreux au Luxembourg.»
Le calendrier électoral explique sans doute en partie la vitesse de réaction du gouvernement après les annonces d’ArcelorMittal à Rodange & Schifflange ce jeudi. A peine les syndicats ont-ils demandé la «convocation en urgence» d’une tripartite sidérurgique, pour y rencontrer patrons du groupe et représentants du gouvernement, qu’ils ont été entendus. Proposée par Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, la date du 11 octobre, soit deux jours après le scrutin communal, devait été validée ce vendredi matin par le Conseil de gouvernement. Les syndicalistes redoutent que la fermeture de l’aciérie de Schifflange, qualifiée de temporaire par la direction d’ArcelorMittal, ne devienne définitive. Sciences
Jules Hoffmann médaillé d’or du CNRS Publié le 23.09.2011
Ce jeudi, un Luxembourgeois a cueilli une médaille d’or à Paris: le biologiste Jules Hoffmann, spécialiste des insectes, a été primé par le CNRS. Agé de
Navigation
Limax et TomTom se sont trouvés Publié le 23.09.2011
Comme l’éditeur d’annuaires Editus s’est associé l’an dernier avec Google, la société luxembourgeoise de communication et d’édition de guides routiers Limax noue une alliance avec TomTom. Objectif: enrichir le contenu informatif et pratique des GPS embarqués ou mobiles, après téléchargement d’une application sur smartphone. En s’inscrivant sur le site www. poi.lu, une société peut se référencer en tant que «point of interest» et être identifée dans le système de navigation GPS par son seul nom et non plus son adresse. Il lui en coûtera 290 euros par an. Développement durable
La Grande Région à la traîne Publié le 23.09.2011
Si la Grande Région est, par rapport au reste de l’Europe, économiquement prospère et
socialement équitable, il lui reste de gros efforts à faire au niveau de la protection de l’environnement. C’est ce que révèle une première étude statistique sur le développement durable en Grande Région publiée par le Statec. Cette étude s’appuie sur une multitude d’indicateurs analysés sur la durée et englobe conjointement les aspects économiques, écologiques et sociaux, ceux-ci étant constitutifs du concept de développement durable. «Si les indicateurs concernant la prospérité économique, l’équité et la cohésion sociale s’avèrent positifs, il en va autrement pour ce qui est de la protection de l’environnement. Malgré les progrès réalisés, le territoire est encore à la traîne par rapport à la moyenne européenne», explique le rapport. Avec un PIB par personne occupée de 64.500 euros en 2009, la Grande Région devance largement l’ensemble de l’UE27 (53.000 euros). Moins positif: on compte en moyenne, dans la région, 550 voitures pour 1.000 habitants, contre 470 dans le reste de l’Europe. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables dans la consommation est en dessous de 7% dans la Grande Région, alors qu’au niveau européen, elle se situe au-delà des 12%.
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Photo : David Laurent/Wide (archives)
Photo: Luc Deflorenne (archives)
Publié le 23.09.2011
70 ans, il est une sommité mondiale dans le domaine des insectes, dont il s’est fait une spécialité.Cette médaille d’or récompense le travail réalisé sur les défenses immunitaires des insectes, en attendant une autre récompense programmée en… Chine, avec le prix Shaw en sciences du vivant et médecine.
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Procès Luxair
Au-delà des faits, les responsabilités Le procès du crash du 6 novembre 2002 s’est ouvert à Luxembourg. Malgré six inculpés et une réelle complexité, il pourrait s’achever avant le 24 novembre. Enjeu: déterminer des responsabilités au niveau technique, les fautes de pilotage semblant, elles, avérées. Marc Vandermeir (texte), Julien Becker (photo)
Lundi 6 novembre 2002 en matinée. Un épais brouillard enveloppe la zone de l’aéroport du Findel. La visibilité est de moins de 300 mètres à la balise ELU, référence pour la phase finale de l’atterrissage de tout avion, à 5,5 miles de la piste. Le vol LG 9642 en provenance de Berlin-Tempelhof ne peut atterrir et doit accomplir une manœuvre tout à fait banale en aviation, un go around qui le ferait repartir en boucle, en attente d’autorisation d’atterrissage, selon l’évolution de la météo. 18 secondes plus tard, l’équipage est avisé par tour de contrôle que la visibilité de 300 mètres est atteinte. Et, à 10h06, c’est le drame: le Fokker 50 de Luxair disparaît brutalement des écrans radar. Il vient de s’écraser entre Roodt-Syr et Niederanven, à 3,4 km de l’entrée de la piste 24. Sur les 22 passagers et membres d’équipage, seuls un passager et le commandant de bord survivent. Tous les autres occupants (15 Allemands, 4 Luxembourgeois, 1 Français) ont péri soit dans le choc de l’impact, soit dans l’incendie qui a suivi. Outre le drame humain c’est le premier crash qui frappe la compagnie aérienne nationale luxembourgeoise, en 40 ans d’existence. Lundi 10 octobre 2011, quasi neuf ans après les faits, s’ouvre, devant la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, présidée par Prosper Klein, le procès dit «Luxair». Un procès exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce que ce type de procès est rare, ensuite parce que l’enquête menée sous la direction de deux juges d’instruction successifs conduit à l’inculpation de sept personnes: le commandant de bord, trois anciens directeurs généraux de Luxair (Roger Sietzen, Jean-Donat Calmes et Christian Heinzmann, ce dernier étant à la tête de la compagnie lors de l’accident), ainsi que trois employés du service technique de Luxair à l’époque. Ces personnes sont prévenues d’homicides involontaires, de coups et blessures involontaires et d’infractions à deux articles de la loi relative à la réglementation aérienne. Les inculpations, en particulier, des anciens dirigeants et responsables techniques de Luxair, en disent long sur les questions qui restent posées, au-delà des faits.
Les faits, vite avérés, ont donné lieu, lors des premières audiences, à de très longues explications techniques. L’expert français requis par le parquet, Vincent Favé, a présenté et explicité son rapport final, sur le crash en lui-même. L’analyse du CVR (cockpit voice recorder, dispositif qui enregistre les conversations dans le cockpit pendant le vol), de la boîte noire et des débris de l’appareil ont établi que le commandant de bord Claude Poeckes (26 ans à l’époque) et le copilote (32 ans) n’ont pas respecté les procédures et ont commis plusieurs erreurs Ils ont en effet plongé pour, malgré tout, atterrir, alors même que la balise ELU était franchie et que tout atterrissage était donc interdit. Le rapport d’expertise présenté indique que pour ralentir l’avion, le commandant passe les manettes de commande des moteurs de la position flight idle à la position ground idle, qui met les hélices dans une position de freinage maximal. Pour ce faire, le pilote a dû désactiver manuellement un dispositif de sécurité mécanique, une manipulation prohibée par le manuel d’opération. Ce passage en force équivaut, comme l’a décrit un expert à l’audience, à embrayer la marche arrière dans une voiture lancée à pleine allure. Cette manœuvre est essentielle dans l’explication du crash puisque la position «ground idle» ne peut en aucun cas être atteinte lorsque l’avion est encore en vol.
A qui la faute? Elle est en effet pourvue d’une double sécurité, mécanique et électrique, évitant de passer dans ce mode «sol» aussi longtemps que l’avion n’a pas contact avec la piste d’atterrissage. Pourtant, la position ground idle en vol a été possible, à cause d’une fenêtre de 16 secondes lors de l’ouverture du train d’atterrissage, durant laquelle la deuxième sécurité devient inopérante et permet de pousser les manettes, après avoir déverrouillé la première sécurité. Le constructeur, Fokker, avait recommandé aux compagnies, dans un «service bulletin» de juin 1994, une modification sur ce type d’avion lorsque le problème était apparu. Cette modification n’était
pas obligatoire et Luxair ne l’avait pas introduite. Le CVR montre en outre que le commandant de bord était aux commandes, alors que pour ce type d’approche, les procédures stipulent que cette tâche revient au copilote. De plus, le copilote n’était pas sanglé, l’hôtesse n’était pas sur son siège à l’avant, la check-list d’atterrissage n’était pas faite et les pilotes ne se sont concertés à aucun moment.
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Un dossier volumineux et très technique, qui doit apporter des réponses très attendues.
La situation dans le cockpit s’explique largement puisque, comme déjà indiqué, l’avion n’était pas en approche. L’avion a toutefois plongé brutalement – alors qu’il se trouvait au-dessus du plan de descente – plutôt que de refaire un tour avant d’entamer l’approche, lorsque la tour a signalé que la visibilité était devenue suffisante. Les enregistrements établissent d’ailleurs que l’am-
biance était plus que laxiste dans le cockpit. Dans la descente improvisée (les enregistrements donnent à penser que le copilote ne se rend même compte de rien), la précipitation semble l’avoir emporté. Ce sont ainsi 13 manquements à la procédure qu’a identifiés le président du tribunal. L’avion, lui, a été freiné comme s’il percutait un mur. Lors des audiences, le président Klein s’en
est vertement pris à l’attitude du constructeur de l’avion (mais le hollandais Fokker a fait faillite et a disparu depuis), au courant du problème depuis 1988. Le président considère que Fokker a agi avec légèreté en ne rendant la modification obligatoire qu’après le crash Luxair. Le président, au passage, n’a pas non plus caché sa colère à l’encontre du magistrat instructeur qui n’a pas mandaté les enquêteurs pour interroger le constructeur, alors même que le parquet aurait plusieurs fois souhaité voir celui-ci mis en cause. Un autre point est de savoir si les pilotes Luxair étaient ou non au courant du risque. Une certaine contradiction est apparue à ce sujet lors des audiences. Un ancien pilote et directeur des opérations de Luxair a affirmé à la barre que le problème était connu «dès 1993 ou 1994», et que les manuels d’utilisation avaient été adaptés en conséquence, comme en attestent d’ailleurs tant le manuel de l’avion accidenté que ceux d’autres pilotes saisis lors de l’enquête – un point souligné à l’audience. Il a aussi été précisé que le commandant a déclaré connaître ce risque. Mais le manuel du commandant Poeckes n’aurait plus été mis à jour depuis 1997. Ce sont précisément ces questions qui amènent à la problématique de fond: comment un équipage a-t-il pu de la sorte multiplier les manquements? Le président Klein a tenu à rappeler, en audience, que le commandant et le copilote disposaient de licences en ordre et d’un important nombre d’heures de vol. Le commissaire en chef avait lui évoqué à la barre des révélations qui, en 2003, faisaient état d’une carrière éclair du commandant, due au fait que le directeur des opérations de l’époque était son père. Les auditions des prévenus, pas encore entamées au moment de boucler ce magazine, pourraient, notamment sur ce point, se révéler décisives quant à l’établissement exact de la chaîne de responsabilités dans la tragédie.
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Banque privée
Banco Itaú préfère la Suisse Publié le 26.09.2011
Banco Itaú Europa Luxembourg, filiale du groupe brésilien spécialisé dans la banque privée, annonce son départ du Luxembourg, où elle était implantée depuis 1995. Les activités de gestion de fortune vont rejoindre la Suisse. «La décision est intervenue au plus haut niveau de direction du groupe, confirme à paperjam.lu Dimitri Oliveira Barbosa, managing director de la banque brésilienne installée avenue de la Porte-Neuve. L’environnement mondial a amené à une réflexion stratégique. La banque ne se détourne pas du Luxembourg. Mais elle choisit la Suisse pour recentrer ses activités.» C’est donc l’ensemble, le private banking et le wealth management, qui se concentrera sur la Suisse, à Zurich, où le groupe brésilien a ouvert sa nouvelle implantation il y a quelques mois à peine. Et les clients? «Ils sont avertis et vont être invités à nous suivre pour la gestion de leur patrimoine depuis la Suisse.»
Conférence
Alfi: l’Etat derrière les fonds Publié le 27.09.2011
Lors de l’ouverture de la Global distribution conference de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement, le Grand-Duc héritier Guillaume et Jeannot Krecké ont réaffirmé le soutien sans faille de l’Etat à une industrie chahutée par la conjoncture économique.
Small Law Firm of the Year Publié le 26.09.2011
L’étude d’avocats Brucher Thieltgen & Partners fait partie des lauréats des ACQ Law Awards 2011 et s’est vu notamment décerner le titre de «Small Law Firm of the Year, Luxembourg». Ces awards, décernés par les lecteurs du magazine professionnel ACQ spécialisé dans les fusions et acquisitions, récompensent les meilleurs de la profession juridique mondiale pour la qualité de leur travail.
Photo: Luc Deflorenne
sur le fil
Brucher Thieltgen & Partners
Sidérurgie
ArcelorMittal «regrette vivement» Publié le 27.09.2011
Ce mardi matin en comité mixte, ArcelorMittal a confirmé les mesures annoncées la semaine dernière aux syndicats, à savoir la fermeture d’une partie des activités à Rodange et à Schifflange. Sur les 450 salariés placés en cellule de reclassement, 130 l’avaient déjà été dans le cadre du plan de restructuration des sites annoncé avant l’été. 130 autres avaient été transférés sur les autres sites luxembourgeois de Belval et Differdange. «Cette décision est prise de manière temporaire et sera réévaluée en fin d’année 2011», insiste toutefois le leader mondial de la sidérurgie. Le groupe met aussi en avant ses préoccupations sociales. «ArcelorMittal veillera à ce que tous les salariés concernés soient traités de manière appropriée et regrette vivement de devoir prendre cette décision qui résulte des conditions actuelles du marché local. Le dialogue social est très important au sein d’ArcelorMittal et nous travaillerons sur le suivi de ces sujets avec les représentants du personnel.» Le groupe indique qu’environ 300 salariés vont continuer à travailler sur les deux sites en crise. Architectes et Ingénieurs-Conseils
Le Guide OAI 2012 est paru Publié le 27.09.2011
La 9e édition du guide annuel publié par l’Ordre des Architectes et Ingénieurs-Conseils vient de paraître. Il présente les projets
Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur) et le Grand-Duc héritier Guillaume
et réalisations de 139 bureaux d’architectes, cinq bureaux d’architectes d’intérieur et 43 bureaux d’ingénieurs-conseils. Pour la première fois, il reprend la liste des architectes d’intérieur, en attendant la publication de l’édition du 10e anniversaire, dans laquelle seront intégrées les «nouvelles» professions que sont l’urbaniste-aménageur et l’architecte-paysagiste/l’ingénieurpaysagiste. www.oai.lu Domiciliation
Eurofins transfère son siège Publié le 27.09.2011
Eurofins Scientific, groupe mondial spécialisé dans les tests alimentaires annonce son intention de transférer son siège social au Luxembourg. Le groupe fondé en 1987 et qui emploie environ 9.500 personnes, dispose d’un réseau de plus de 150 laboratoires répartis dans 30 pays. Il a réalisé, au premier semestre, un chiffre d’affaires de 208 millions d’euros (+23%), pour un résultat d’exploitation de 34,9 millions d’euros (+49,6%). La société est déjà présente depuis quelques années au Luxembourg, via 14 sociétés établies dans le pays sous le régime des sàrl. Eurofins précise que la structure sociétaire a déjà été réorganisée autour de sociétés holding par activité, toutes étant domiciliées au Grand-Duché. Selon elle,
l’origine de ce nouveau transfert au Luxembourg est de renforcer l’intégration juridique et financière, d’améliorer l’organisation et la compétitivité. Immobilier
Toujours plus haut, partout Publié le 27.09.2011
Dans la dernière livraison de son étude des prix de l’immobilier au Luxembourg, atHome a établi des données précises concernant les 116 communes du pays, en marge des élections du 9 octobre. Il y apparaît de grosses disparités, selon les régions du pays. Dans la capitale, où se concentrent 43% des appartements à louer et qui a connu plus de 3.800 locations en un an, deux tiers des appartements se louent entre 1.080 et 1.390 euros par mois. A titre de comparaison, le deuxième marché régional, au sud du pays, affiche le même type de biens entre 830 et 1.030 euros de loyer. L’étude confirme par ailleurs un marché immobilier en ébullition depuis fin 2010 et l’annonce de la réforme des mesures de crédit d’impôt. Le nombre de transactions finalisées entre septembre 2010 et mars 2011 a battu des records, avec des volumes jusqu’à 50% supérieurs à ceux enregistrés les années précédentes. Le marché s’est ensuite stabilisé, revenant à un taux d’activité normal au
deuxième trimestre. L’impact sur les prix s’est aussi marqué par une progression en 2011 sur tous les segments, avec une hausse moyenne de 4,7% en un an pour les appartements, de 5,7% pour les maisons. Médias
Success Story II Publié le 27.09.2011
RTL Télé Lëtzebuerg prépare la deuxième saison de Success Story, une émission qui plaît et qui aide à lancer des petites entreprises à partir d’idées sélectionnées. Une initiative locale, accompagnée par la Fondation des universitaires en sciences économiques (Fuse). La première saison de l’émission a rapidement trouvé ses marques. Après un casting, puis une sélection au fil des diffusions, trois idées ont émergé. Chaque porteur d’idée, candidat à développer son propre créneau de proximité, reçoit 15.000 euros, pour aider au lancement de l’entreprise. Les trois premiers gagnants ont ainsi mis en place leur activité: une boutique de vêtements de luxe en seconde main, un service de dogwalking apparemment submergé par les demandes de promenades encadrées pour les chiens du quartier ou encore une entreprise de sécurité qui distille ses conseils de techno-prévention à domicile…
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Un pied à Belval Publié le 27.09.2011
«On y est. L’Université a pris pied à Belval», a introduit Rolf Tarrach, recteur de l’Université du Luxembourg, visiblement réjoui, lors de l’inauguration de la Maison de la biomédecine ce lundi après-midi, première étape d’un processus qui va encore durer quelques années. Ce site accueille désormais le Luxembourg Centre for Systems Biomedecine (LCSB), première «brique» de la future Cité des sciences, qui compte une cinquantaine de salariés et dispose d’un des laboratoires les plus modernes de la Grande Région. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Biltgen, a insisté sur le rôle crucial de la recherche fondamentale dans le redéploiement économique de Belval, rappelant que 156 millions d’euros devaient être investis entre 2009 et 2014 dans ce projet dédié à la biomédecine. Fiscalité
Taxe sur les transactions financières Publié le 28.09.2011
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a, ce mercredi matin, proposé officiellement d’imposer une taxe sur les transactions financières effectuées sur le marché secondaire. Elle rapporterait annuellement 57 milliards d’euros et serait mise en œuvre dès le 1er janvier 2014. Cette taxe serait de 0,1% sur les obligations et actions et de 0,01% sur les produits dérivés et structurés. Elle dépasse, dans son
ambition, la fameuse taxe Tobin, proposée par l’universitaire lui ayant offert son patronyme en 1972 et seulement censée charger les transactions sur le marché des changes. Selon son thuriféraire, cette taxe aurait servi à alimenter un fonds destiné à nourrir le tiers monde. Aujour d’hui, elle servirait à alimenter, au moins partiellement, le budget européen. Des discussions entre les représentants des banques et les législateurs européens décideront des modalités d’application d’une taxe qui verra sans aucun doute le jour. Le quoi vient d’être défini. Reste à savoir quand et comment. Alfi
Ambitions 20112015 affichées Publié le 28.09.2011
Faire du Luxembourg un centre d’excellence mondial pour le secteur de la gestion d’actifs, vecteur d’opportunités pour les épargnants, les professionnels des fonds et la communauté dans son ensemble: tel est l’ambition du programme d’action de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) dévoilé ce mercredi. Un document de référence (l’Alfi Ambition Paper 20112015) présente les objectifs qui en découlent: s’assurer que les fonds Ucits restent la référence en matière de protection de l’épargnant; aider les gérants de fonds et les investisseurs institutionnels à tirer parti du développement des fonds alternatifs réglementés, dans le cadre de la directive européenne AIFM; stimuler l’innovation dans le secteur des fonds d’investissement; faciliter la dis-
Le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et le Commissariat aux affaires maritimes présentent: Luxembourg for Business – Proud to promote Maritime Affairs
tribution internationale des fonds et, enfin, renforcer la position du Luxembourg comme partenaire privilégié du secteur de la gestion d’actifs. Tripartite
Le chômage au menu
Trois questions à Rüdiger Jung
«C’est presque inadmissible» Pour le membre du comité de direction de l’ABBL, une taxe sur les transactions financières appliquée au niveau européen ne ferait aucun sens économiquement.
Publié le 28.09.2011
431 demandeurs d’emploi supplémentaires ont été enregistrés en août par l’Adem, ce qui porte à 14.574 le nombre de personnes sans emploi résidant au Luxembourg, soit 1.260 personnes de plus qu’il y a deux mois. Le taux de chômage s’établit désormais à 6% de la population active, contre 5,8% le mois précédent. Avec l’inscription d’au moins 300 salariés de Socimmo, la situation devrait continuer à se dégrader en septembre. De quoi, outre la question de l’index, animer les débats ce jeudi matin. (lire l’article page 30)
Promotion
Les affaires maritimes en vogue Publié le 28.09.2011
Pour succéder à la partie «registre public maritime» du site www.cam.etat.lu, un nouveau site Internet vient d’être présenté conjointement par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et le Commissariat aux affaires maritimes: Luxembourg for Business – Proud to promote Maritime Affairs (www.maritime.lu). Ce site a pour vocation d’informer tous les intéressés, et notamment les entreprises internationales dans le domaine du maritime sur les atouts techniques du Luxembourg et de le promouvoir ainsi comme plateforme idéale pour les activités de ce secteur. Il permet, en outre, de s’informer sur la base légale et les procédures en place et, en attendant la mise en œuvre du guichet unique, de télécharger différents formulaires, comme les demandes d’immatriculation, d’agrément ou de livrets marins.
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Photo: David Laurent/Wide (archives)
Université
Rüdiger Jung (ABBL): «Pour moi, cette directive ne sera pas pour demain.»
Interview par Pierre Sorlut, publiée le 29.09.2011 Monsieur Jung, quelles sont les craintes des banquiers luxembourgeois liées à la taxe sur les transactions financières, potentiellement mise en œuvre dès 2014? «Du point de vue gouvernemental, cette taxe aurait le très grand avantage, si appliquée, de n’être que très peu ressentie par les différents intervenants avec des petits montants (0,1% pour les titres et 0,01% pour les produits dérivés et structurés, ndlr.) pour représenter un très gros montant in fine. A notre avis cependant, ce système ne marchera que s’il est appliqué au niveau mondial. Il est tellement facile de délocaliser les transactions financières au dehors de l’Union européenne, à Singapour ou ailleurs, que les gouvernements risquent simplement de ne pas voir les revenus espérés rentrer dans les caisses. Cela ne concernerait donc que les salles de marché et le Luxembourg ne serait que marginalement impacté par une telle directive? «La décision de délocaliser ou non n’est en fait pas vraiment une question luxembourgeoise. Les décisions ne sont pas prises ici. Mais lorsqu’on entend le président de la Deutsche Bank dire qu’en quelques secondes toutes les transactions seraient transférées à Singapour, je ne crois pas que les banques vont avoir des sentiments à cet égard. Les fonds d’investissement seront aussi concernés. Or, ils sont déjà soumis à une taxe similaire (la taxe d’abonnement, ndlr.). Il va donc y avoir toute une discussion au sujet d’un conflit entre les deux taxes. Pour moi, cette directive ne sera pas pour demain. Quelle est la marge de manœuvre des lobbys des banques européennes pour infléchir la directive? «Tous les gouvernements européens continuent de lutter pour surmonter la crise. Chacun doit y mettre son grain de sel, y compris les banques. Mais c’est une vue d’ensemble qu’on doit avoir. Et nous n’en sommes pas encore là malheureusement. Les banques feraient valoir un désavantage compétitif si la taxe était introduite au niveau de la zone euro. C’est presque inadmissible, car les revenus ne rentreront de toute façon pas dans les caisses. Et si taxe il devait y avoir, nous voudrions une taxe simple à appliquer. Nous devons faire tellement de modifications dans les systèmes informatiques actuellement avec ce tsunami de réglementations. Et il faut surtout trouver une solution pour les dérivés échangés de gré à gré, non traités sur le marché réglementé, où les coûts induits seraient très importants.»
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Réorganisation
Photo: David Laurent/Wide (archives)
Deux nouvelles directions générales ont été créées au sein du ministère où certaines compétences ont été redéfinies.
Jean-Claude Knebeler prend en mains la DG «Promotion du Commerce extérieur et des investissements», désormais autonome.
Par Jean-Michel Gaudron, publié le 29.09.2011 Ce n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un remaniement. Plutôt une réorganisation. «Un jeu de chaises musicales, mais avec plus de chaises, pour qu’il y ait plus de monde qui joue», résume, non sans humour, un fonctionnaire du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur. Jusqu’à présent, ce ministère abritait quatre directions générales (DG). Au terme de la réorganisation qui est sur le point d’être finalisée, deux autres DG sont sur le point d’être ajoutées dans l’organigramme. Ce qui implique la nomination de deux nouveaux chargés de direction générale. Il s’agit de Jean-Claude Knebeler et de Tom Eischen. Le premier prend en mains la DG «Promotion du Commerce extérieur et des investissements», désormais autonome. Il ne sera pas vraiment dépaysé, puisqu’il était déjà, dans «l’ancienne» DG 1 (Politique d’entreprise, Commerce extérieur, Affaires maritimes), en charge du commerce extérieur. Le second, lui, était jusqu’à présent, chargé de la direction de l’énergie au sein de la DG 3 (Développement économique, Nouvelles technologies et Energie). Il est promu à la tête d’une DG qui ne couvrira désormais plus que les questions d’énergie.
Une «super» DG pour Etienne Schneider Etienne Schneider, qui dirigeait cette même DG 3, se voit confier une «super» DG «Industrie, entreprises et infrastructures». Un mouvement qui rassurera certains, inquiets de «l’omnipotence» de M. Schneider dans le domaine de l’énergie, puisqu’il est toujours, parallèlement, président des conseils d’administration d’Enovos et de SEO (Société Electrique de l’Our). La seule femme présente à la tête d’une DG, Elisabeth Mannes-Kieffer, reste en charge de la direction générale «Marché intérieur et politique régionale», qui a été délestée de sa composante «Propriété intellectuelle», laquelle devrait désormais être rattachée à cette même «super» DG «Industrie, entreprises et infrastructures». Autre DG «allégée»: celle dirigée par Serge Allegrezza, qui ne concernera désormais plus que le seul volet «Compétitivité», la recherche et l’innovation passant également sous la coupe d’Etienne Schneider. Enfin, la DG 1 que dirigeait Tom Theves devient la DG «Affaires générales» et aura davantage un rôle de coordination devant améliorer encore l’efficacité du ministère.
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Conjoncture
La confiance au plus bas Publié le 28.09.2011
La confiance des consommateurs enregistre un nouveau recul en ce mois de septembre. C’est la Banque centrale du Luxembourg qui le dit, dans son tableau indicateur mensuel. Après correction des variations saisonnières, la BCL note un repli très sensible de l’indicateur de confiance, «atteignant de la sorte sa valeur la plus faible depuis mai 2010». Il affichait un morose -12 en août et a encore plongé pour atteindre -22 pour septembre. Un taux jamais atteint depuis 15 mois: il était de -25 en mai 2010.
trois ans. Le personnel a une ancienneté comprise entre 20 et 30 ans, comme l’indique un article du Wort. L’actionnaire allemand aurait tiré un très bon prix de la vente du terrain situé dans la zone industrielle Op Zaemer. L’acquéreur est un investisseur local. Le bâtiment va être rasé.
Social
LCGB et ProActif
Tripartite: les premières décisions
Un audit qui sent le soufre
Publié le 29.09.2011
Publié le 29.09.2011
Le gouvernement a décidé de reconduire en 2012 les mesures de chômage partiel adoptées avec la crise de 2008. Les ministres de l’Economie, des Finances et du Travail devront rencontrer les partenaires sociaux, avant un nouveau grand rendez-vous fin octobre. (lire l’article page 30)
ProActif, asbl créée par le LCGB, aurait usé d’artifices comptables au détriment des deniers publics. Un audit externe le dénonce. L’entreprise syndicale chrétienne était déjà en difficultés. La voici à nouveau chahutée, en pleine Tripartite et à quelques jours des élections. Selon cet audit, le total des sommes a priori indûment versées par l’Etat sur base des comptes de ProActif atteindrait 2,4 millions d’euros… Une ardoise lourde. Une sacrée tuile! (lire l’article page 46)
Taillerie luxembourgeoise
On ferme! Publié le 29.09.2011
La Taillerie luxembourgeoise a vécu. Constituée en 1973, cette entreprise à l’ancienne établie à Bascharage a cessé ses activités. Elle fermera ses portes le 31 octobre. Les huit salariés, dont le gérant, ont reçu leur lettre de licenciement le 9 août. Si la décision était latente depuis quelques mois, la petite équipe a tout de même été surprise et choquée par la mauvaise nouvelle. L’entreprise payait ses factures et semblait conserver une activité normale dans la taille de pierres précieuses, la bijouterie, la réparation de montres et même une boutique installée au rez-de-chaussée. Les clients se faisaient tout de même plus rares depuis deux ou
(Photo: Racineur/CC)
Ministère de l’Economie
La Taillerie luxembourgeoise avait été créée en 1973.
Stade national
Becca et Livange dans la tourmente Publié le 30.09.2011
Les passions se déchaînent une semaine après les perquisitions effectuées au domicile et dans les sociétés de Flavio Becca. Objet d’une enquête pour de présumés abus de biens sociaux, l’homme d’affaires a démenti ce jeudi soir les accusations portées par le Mouvement Ecologique et liées à la construction du stade national de Livange (auquel est associé un complexe commercial), dont il a été désigné promoteur. (lire l’article page 20)
Médias
La page de La Voix se tourne Publié le 30.09.2011
«Ce n’est pas sans un pincement au cœur que les journalistes de La Voix vous proposent ce dernier numéro.» Une phrase extraite de l’éditorial de l’édition de La Voix du Luxembourg de ce matin. Ce vendredi 30 septembre constitue une date marquante pour le paysage médiatique luxembourgeois, puisque ce journal paraît pour la dernière fois dans les kiosques, presque dix ans jour pour jour après son lancement. Son éditeur, le groupe de presse Saint-Paul (également éditeur du Luxemburger Wort), avait décidé, il y a un mois, d’en cesser la publication. L’ambiance n’a évidemment guère été joyeuse ces derniers temps rue Christophe Plantin, au siège du groupe, et ce d’autant plus qu’aucune décision définitive n’a été prise quant à l’avenir de la quinzaine de journalistes de La Voix. Il est évidemment prévu que la plupart d’entre eux soient redirigés vers d’autres supports du groupe, notamment Point24 et wort.lu, sur lesquels Saint-Paul entend concentrer ses efforts. Mais il est également acquis que certains seront licenciés. Qui et combien? Personne ne le sait encore, même si le chiffre de cinq ou six circulait avec insistance dans les couloirs ces dernières semaines. «Il y aura effectivement sans doute des licenciements, mais nous n’avons encore pris aucune décision, indique Paul Lenert, directeur général du groupe Saint-Paul, interrogé par paperJam.lu. Nous sommes en train d’entamer les discussions. Pour l’instant, nous avons demandé à chacun d’écouler ses arriérés de congés et de jours de récupération.» Suite en page
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Claude Wiseler
Le ministre du Développement durable et des Infrastructures, à la tête d’un «super ministère» où tout est lié, se fait le chantre de la mobilité qui fait bouger le pays. Plans, objectifs, pistes et idées s’ajoutent et s’adaptent. Etat des lieux.
«On avance en ciblant les priorités» paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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«On doit aller bien au-delà de l’application Mobiliteit.lu, dans la gestion télématique des flux en direct»
tre en œuvre la chaîne de mobilité, une chaîne qui ne doit pas avoir de maillon faible ou oublié. Il faut prendre en compte tous les éléments qui permettent à chacun de relier deux points avec un maximum d’efficacité et un minimum d’impact. Personnellement, je ne suis pas vissé à l’horizon 2020, pas plus qu’à une autre date. Les choses évoluent, il faut s’adapter. On avance en ciblant les priorités. L’important est de garder en tête le partage 25/75 entre le transport public et les moyens de transport privés. On ne peut que le répéter: tout est lié et une action sans cadre coordonné n’aurait pas beaucoup de sens.
Alain Ducat (interview), Christian Wilmes (photo)
Monsieur Wiseler, vous êtes à la fois ministre de la Mobilité, du Développement durable, des Infrastructures, des Travaux publics, de l’Aménagement du territoire… Pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes de la politique en matière de mobilité et les objectifs pour un horizon généralement fixé à 2020? «Il faut former un tout cohérent. Et ce grand ministère dans lequel on a rassemblé une série de fonctions complètement liées n’est qu’une illustration de la façon de travailler. Les objectifs se retrouvent dans une mise en commun de toutes les forces, afin de met-
Vous parlez de cibler les priorités. Cela implique de pouvoir changer la donne en cours de réflexion? «Cela peut s’imposer en effet. Les grands axes sont connus, mais on doit tenir compte à tout moment de contraintes ou d’opportunités dans les choix stratégiques. Par exemple, la liaison ferroviaire directe entre Luxembourg et Esch, estimée à 1,6 milliard d’euros, peut attendre. On va plutôt donner la priorité stratégique et budgétaire au doublement de la ligne de Bettembourg. Car c’est une liaison importante, à la fois pour le trafic local, national et international, pour le fret comme pour les passagers. Elle concerne aussi bien le TGV que l’autoroute ferroviaire et la plate-forme logistique. C’est une façon d’orienter le choix qui nous paraît cohérente. Le même type de réflexion nous a conduits à donner la priorité au projet de gare Pont Rouge par rapport à la liaison Kirchberg-Luxexpo par le rail. Cette dernière représentait 1,2 milliard. Pour quelque 100 millions, on créera plus rapidement un pôle de mobilité complètement innovant, qui évite une boucle au Kirchberg, met en liaison des quartiers hauts et bas de la ville, prolonge la logique de connexion ferroviaire entre le centre et la périphérie… On doit pouvoir faire des choix raisonnés, moduler certains concepts et ne pas s’entêter sur d’autres, tout en tenant bon sur les objectifs. Quels seraient les axes incontournables? «Nous faisons beaucoup de choses à la fois, avec les communes, les opérateurs… Mais, par exemple, il me paraît indispensable d’irriguer tous les pôles de développement. Et en disant cela, on est
au-delà d’une logique de pure mobilité, puisque cela implique le développement de zones économiques, de zones résidentielles, de services, d’infrastructures, etc. Une stratégie de mobilité, nationale et durable, sera présentée au printemps prochain. En ce qui concerne Luxembourg-ville et sa périphérie, on voit qu’il faut drainer les flux entrants avant de les diffuser finement vers les différentes destinations intra-muros et les quartiers. La stratégie vise à assurer la complémentarité entre le réseau ferré, le tram, le bus et la mobilité douce, tout en prévoyant des transbordements faciles et agréables entre les différents modes de transport. Nous avons besoin de nœuds d’échange à la périphérie et dans le péricentre. C’est la logique des gares qui prolongent la gare centrale, avec Howald, pour desservir notamment le futur ban de Gasperich, Cents que l’on va redynamiser, Pont Rouge pour orienter les flux vers le Kirchberg ou le Pfaffenthal. On mise aussi sur une plate-forme d’échange multimodal au départ de la gare de Hollerich, à la place de ce qui était envisagé pour Cessange mais dans le même esprit, en combinant la revitalisation de Hollerich et un allègement de charge pour le quartier de la gare centrale. Le rail risque-t-il de tout phagocyter? «Le rail est un élément clé, mais il n’est qu’un maillon de la chaîne. Comme la route. La stratégie intègre de nouveaux P+R, à la nouvelle Luxepo ou au Findel, par exemple. Ou encore le calibrage de neuf entrées de ville avec des couloirs de bus. On pense au doublement de l’A3-A6, mais pourquoi ne pas généraliser une troisième voie, réservée aux autobus ainsi qu’au covoiturage, pour des véhicules ne comptant pas moins de trois occupants? On en discute avec nos voisins français, allemands et belges, dans le prolongement de logiques qui non seulement ne s’arrêtent pas aux frontières, mais ont une cause commune à défendre. Les projets routiers existent bel et bien. Si on veut davantage de transports publics, il faut leur donner de la place, quitte à créer de nouvelles voies de circulation. Revenons à l’entrée de Luxembourg: le boulevard de Merl, c’est une logique de périphérique, pour faire le lien depuis la route d’Arlon jusqu’à Gasperich. C’est une alternative, un moyen } 58
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Image de synthèse: Architectes Paczowski & Fritsch – Schroeder & associés
Claude Wiseler considère le projet «gare Pont Rouge» à la fois «innovant» et «évident».
{ de ne pas envoyer un trafic de transit vers le centre.
Et c’est une artère qui pourra irriguer les zones qui se développeront le long de l’axe… Misez-vous aussi sur les avancées technologiques? «Le chantier télématique est important. Nous avons lancé l’application Mobiliteit.lu et elle fait un réel score en téléchargement sur les smartphones. C’est très bien, mais on reste dans du statique. Je regarde d’un œil un peu envieux, je l’avoue, le système mis en place par la Ville de Luxembourg pour son parc de bus. Un suivi centralisé du trafic, en live, à l’échelle du réseau ferroviaire et routier national, serait un outil pertinent, pour l’usager, pour la gestion en temps réel, pour les agents de terrain. Là, nous avons encore du chemin à parcourir, mais le challenge est intéressant. On vous sent assez enthousiaste, en effet... «Oui, tout cela me passionne. On est au cœur de l’aménagement du territoire et des grands enjeux de programmation. C’est fascinant. C’est effectivement une grande chance d’avoir tous les aspects rassemblés en un ministère commun. Sans ça, ce serait très difficile… Précisément, comment s’organise tout cela? «Nous avons mis en place une cellule de coordination, sous l’égide de l’aménagement du territoire. On y retrouve les transports, la planification, les CFL, les ponts et chaussées… Nous pourrons encore clarifier la planification dès que l’on disposera des nouvelles lois sur l’aménagement du territoire. Le développement des quatre plans sectoriels, pour le logement, les transports, les aménagements paysagers et les zones de développement, nous fournira un arsenal contraignant, devenu indispensable pour avancer. Et ces outils seront également très utiles pour les communes dans l’élaboration de leur PAG (plan d’aménagement général, ndlr.) par exemple. Nous aurons de quoi penser mieux et plus loin, de quoi faire percevoir mieux nos idées aussi. Car il s’agit d’être cohérent. Le schéma de mobilité que l’on prépare conditionne beaucoup de choses, y compris bien sûr sur le plan économique. C’est un des défis. Le pays doit rester compétitif dans un environnement où rien ne dort. Il faut des infrastructures, des pôles de diversification. Tout cela ne
servirait pas à grand-chose sans les moyens d’accéder à ces pôles ou de circuler entre eux. Idem pour le défi européen: Luxembourg veut renforcer son statut de capitale, on va avoir de nouveaux bâtiments pour abriter des services, une seconde école européenne… Là encore, tout est lié. Si on se retrouve à 40.000 postes de travail au Kirchberg, peu importe si c’est demain ou dans 20 ans, on aura besoin de tous les moyens pour ne pas engorger le plateau. Une logique de mobilité, c’est aussi faciliter la décentralisation. Construire là où on fait de nouvelles routes. Et tout s’enchaîne. En fait, la logique, c’est arrêter de subir pour aller de l’avant. A l’échelle du pays, il y avait un certain retard à rattraper. Nous nous y employons, tout en nous projetant vers le futur. Il faut aussi se donner les moyens budgétaires. Les infrastructures et les grands projets coûtent cher. Tout cela est-il assuré? «Cela nous ramène partiellement à la notion de choix, d’opportunités, de planification et d’objectifs que l’on se donne. Si je prends ce qui est projeté entre ici et une petite dizaine d’années, on peut prévoir une enveloppe d’environ 7 milliards d’euros, avec priorité à la mobilité et au rail en particulier. Personne ne rêve éveillé, tout est chiffré. Dans le budget 2012 par exemple, les dépenses annuelles pour le fonds des routes et les frais d’infrastructures se chiffrent à quelque 184 millions. Pour le fonds du rail, investissements et entretien, on en est à 321 millions. Rien que pour ces deux postes, on dépasse le demi-milliard. Cela donne une idée de la politique que l’on veut mener et des moyens que l’on y consacre.»
Projet phare
«La gare Pont Rouge est un modèle!» Quand on demande à Claude Wiseler quel projet, parmi tous ceux en cours, il sélectionnerait s’il ne fallait en retenir qu’un, il pointe la gare Pont Rouge. «C’est une idée qui s’intègre parfaitement dans la stratégie pour une mobilité durable, appelée Modu, qui est actuellement mise en place par le gouvernement. On casse la pensée standard. Et pourtant, devant l’exposé des moyens et des objectifs, on se dit que c’est tellement évident. On se prend même à se demander comment on n’y avait pas pensé plus tôt.» La logique de la gare sous le Pont Rouge avait déjà été intégrée dans l’étude Extension du réseau ferré de la Ville de Luxembourg, rédigée en 2006 par le bureau d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés. Le projet actuel crée un véritable pôle d’échange stratégique au cœur de la capitale. Une connexion horizontale et verticale, vers le plateau de Kirchberg ou le Pfaffenthal, vers le (futur) tram, le centre-ville, le Limpertsberg, la place de l’Etoile. Un système de funiculaire moderne, en shuttle express, entre la gare de train et l’arrêt de tram du boulevard Kennedy. Et un accès aisé, par escalier ou double ascenseur, vers le bas de la ville. «Un modèle de confort, d’efficacité et de simplicité», résume le ministre… A. D.
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Source: étude Modu – ministère du Développement durable et des Infrastructures
Porte de Hollerich
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Alain Ducat (texte), Olivier Minaire (photo)
La mobilité, tout le monde en parle. Certains subissent ses manquements. Certains la construisent, au quotidien. Ils la pensent dans des bureaux d’études, ils la conçoivent et la mettent en œuvre sur le terrain. Ils la suivent aussi, pas à pas. Ils font même, parfois, œuvre pionnière – en tout cas pédagogique – auprès des usagers. «Le plus difficile à changer, ce ne sont pas les infrastructures, ce sont les mentalités et les habitudes.» Adrien Stolwijk, administrateur du bureau d’études et d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés, est passionné par l’aménagement intégré du territoire et par les concepts de mobilité performants. «On ne convainc pas avec des philosophies mais avec des résultats, des choses qui fonctionnent au sein d’une chaîne de mobilité cohérente, pour tous les usagers.» Ce bureau est impliqué dans une série de dossiers clés, à commencer par la stratégie nationale de mobilité intégrée, «Modu», que le ministre Wiseler présentera en mai prochain. «La planification, c’est important. Cela n’est utile que si c’est suivi d’effets. Mais c’est une base solide, une fondation. En tant qu’ingénieurs-conseils, nous sommes des généralistes qui ne doivent pas se contenter de traiter des symptômes, quand on peut proposer un vaccin.»
Une cohérence dans la mise en œuvre des modèles Au-delà des images, il y a un réalisme évident: «Il y a eu des concepts comme Mobiliteit.lu et, auparavant, le projet IVL (Integratives Verkehrsund Landesentwicklungskonzept, ndlr.). C’était la première fois que l’on faisait du développement intégré au Luxembourg. C’était il y a moins de dix ans. A présent, on est à un moment crucial. Il ne faut pas se rater dans l’aménagement du territoire et la mobilité. C’est vital pour le développement du pays.» «Tout ce que l’on pense et que l’on fait maintenant, c’est fondamental», prolonge Mars Hetto, administrateur délégué de Luxplan, autre grand acteur de l’ingénierie et du conseil, qui mène, entre autres, des études de trafic depuis une dizaine d’années. «Il faut surtout concrétiser. Parce que le pays a grandi trop vite et que les infrastructures n’ont pas suivi. Les plans sont là, les idées
sont validées pour la plupart. Il est temps de les «Le plus difficile à changer, mettre en œuvre.» Les chantiers ne risquent pas de manquer de ce ne sont pas les sitôt. Toutefois, plus d’un intervenant se demande infrastructures, ce sont dans quelle mesure la décision politique ne va les mentalités et les habitudes» pas devoir accélérer le processus. Ou en tout cas Adrien Stolwijk (Schroeder & Associés) trancher dans le vif. Parmi les arguments qui reviennent fréquemment, il y a les options à prendre, en matière de procédure de marché, d’adjudication ou de suivi par le maître d’ouvrage. On peut utiliser un bureau d’études du début à la fin, en lui demandant d’assurer toute la coordination et, en quelque sorte, d’assumer ses calculs jusqu’au bout du décompte final. Mais le risque est, dit-on, de générer une usine à gaz. On peut aussi saucissonner les dossiers en lots, répartir les tâches par affiCoopération nités ou par métiers, au risque parfois de manquer de diligence ou de coordination. Ou naviguer à vue, quelque part entre les deux philosophies, pas nécessairement incompatibles. Comment imaginer une mobilité Certains dossiers auraient pu, aussi, connaître cohérente au Luxembourg sans une d’autres prolongements. Mars Hetto se souvient coordination avec les pays voisins? du projet BTB (Bus Tram Bunn) pour la ville, Ce n’est pourtant pas aussi simple. auquel Luxplan a été associé, comme le bureau Il y a une différence de moyens. Et, hors l’est encore à différents niveaux d’étude et de du Grand-Duché, des niveaux de décision multiples: Etat, région, land, suivi de projets actuels: «Pour diverses raisons, ce département… BTB a été abandonné. Quand on voit le projet, Un (très) vieil exemple? L’A28, chaînon aujourd’hui, de tram, de bus, d’aménagements ferautoroutier manquant dans le schéma roviaires et de mobilité intégrée pour la capitale, on européen, censé faire la jonction entre n’est pas très loin, fondamentalement, de l’idée iniLongwy et l’autoroute Arlon-Bruxelles, tiale, qui aurait pu être amendée selon les besoins. reste en pointillés sur les cartes depuis Car aujourd’hui, on n’en est encore qu’au stade de plus de 20 ans… projet, alors que des villes que l’on prenait pour Parfois, les priorités de terrain font avancer les choses. L’intérêt français pour modèles, comme Karslruhe, en sont à la quatrième Belval permet d’anticiper le raccordement ou cinquième phase d’évolution de leur tram par de la Lorraine aux contours d’Esch. En exemple.» Le groupement d’intérêt économique revanche, les liaisons ferroviaires transLuxtram doit encore finaliser les marchés. Au frontalières butent encore, côté belge niveau des études, trois grands bureaux luxemsurtout, sur des différences de tarif. bourgeois – souvent unis à des partenaires étranLes rigueurs de l’hiver menaçant, les gers choisis pour leur expertise – ont reçu la navetteurs ont dû bien accueillir la responsabilité de lots distincts, les précités récente annonce d’un renforcement Schroeder & Associés et Luxplan, ainsi que TRdes dispositifs de sécurité et de commu nication entre les intervenants du Engineering. Il reste à savoir sous quelle forme et Luxembourg, de France et de Wallonie. à qui la maîtrise d’ouvrage sera attribuée. Il reste Objectif: éviter autant que possible aussi à choisir le matériel roulant, à le commanles jours de chaos vécus l’hiver dernier, der et à le mettre en production. Sachant les grâce à un échange d’éléments technidélais incompressibles, sachant aussi que, du ques sur les réseaux ou l’identification type de matériel, dépend une partie des aménade zones de concentration des poids gements techniques (au niveau de l’alimentation lourds… A. D. électrique par exemple), certains éprouvent des } 62
Pas sans les voisins
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Au Kirchberg comme ailleurs, à chaque chantier pour améliorer le futur, il y a des freins sur le présent. Les acteurs de la mobilité doivent gérer le tout.
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{ difficultés à voir le tram sortir du tunnel pour mise
en œuvre en 2014 et mise en fonction pour 2017… «Il faut avoir constamment à l’esprit les aspects pratiques, rappelle Adrien Stolwijk. C’est notre rôle d’ingénieur-conseil d’avoir, à côté de la conception, cette expertise de consultance. Il ne s’agit pas de rêver. Mais on doit voir la forêt avant de voir l’arbre.» Et si l’arbre cachait la forêt, justement? «La planification est compliquée au Luxembourg, ajoute Mars Hetto. Beaucoup de choses sont concentrées sur Luxembourg-ville. On n’y démarre pas d’une feuille blanche, comme on a pu le faire pour Belval par exemple. Selon moi, il y a d’abord un problème de taille critique: il faudrait que la ville soit deux fois plus grande pour que certaines solutions possibles soient rentables, en termes d’efficacité et en aucun cas sur un plan financier évidemment. Ensuite, il y a beaucoup de flux contra- dictoires, intra- et extra-muros, les grands axes de transit passent par le périphérique de la capitale, et ces autoroutes sont aussi sur le schéma européen, avec une vocation internationale évidente.» A mesurer aussi, ces énormes différences dans l’importance de flux et d’usagers potentiels, quel que soit le mode de transport, entre les heures de pointe et le reste de la journée, entre la semaine et le week-end…
Les vaches grasses ont maigri Partir du vécu et couvrir les besoins est, incontestablement, le fil rouge des concepteurs, même quand leur approche diverge. «La mobilité, on doit l’imaginer et la faire vivre, résume M. Stolwijk. On doit pouvoir donner l’alternative, ne pas opposer la route au rail par exemple, mais mettre en œuvre les complémentarités. Proposer des solutions concrètes, mixtes, qui se conjuguent et qui fonctionnent, pour aller d’un point à l’autre. Nous sommes ainsi bien impliqués dans le développement du Ban de Gasperich
et du quartier Midfield. Dans ce genre de concept, on ne doit rien négliger. Et ne surtout pas rater le début. Alors, avant tout, il faut réfléchir.» Et penser à tout, y compris aux impacts financiers. Car les vaches grasses ont maigri. Le critère budgétaire peut être un argument décisif, en plus des idées planificatrices, pour qu’un dossier fasse machine arrière. «On n’aurait sans doute jamais opté pour la gare Pont Rouge s’il n’y avait pas eu de contraintes budgétaires», glisse un proche de ce dossier considéré pourtant comme un modèle en soi. Selon cette même source, l’alternative apportée par ce concept a permis d’épargner plus de 3,5 milliards d’euros, par rapport aux autres solutions qui étaient sur la table. Le petit monde des infrastructures de mobilité peut aussi avoir à gérer l’embouteillage de personnalités: un ministre qui change et apporte son empreinte, un haut fonctionnaire qui arrive aux affaires ou part à la retraite (un seul exemple, le directeur des Ponts et Chaussées, Georges Molitor, qui en a vu défiler des cartons, prend sa pension à la fin de cette année), un marché qui se restreint, ce sont autant d’éléments, nettement moins objectifs, mais qui conditionnent la réalité du terrain. Du côté des ingénieurs-conseils, maîtriser parfaitement les arcanes du Luxembourg est un prérequis. La déontologie doit alors bien doser les «3C» qui encadrent au quotidien l’exercice du métier, où l’on est tour à tour ou simultanément selon les cas, en mission de consultance, de confiance et… de
commerce. Et la chaîne de valeurs, comme celle de la mobilité, s’applique à tous les maillons. «Les choses ont changé mais on n’est pas dans le monde des Bisounours, témoigne un ingénieur civil qui, depuis des années, coordonne et suit des chantiers de travaux publics, pour de gros projets d’infrastructures. On est plus ou moins sorti des abus manifestes où beaucoup d’entreprises se complaisaient. Métrés gonflés, quantités rabotées, matériaux plus légers que prévus, c’étaient de grands classiques. J’aurais pu être riche, si j’étais entré dans le système et si j’avais fermé les yeux. Les autorités sont beaucoup plus strictes aujourd’hui, dès la base.» Mais le marché joue à flux tendu, et la crise n’a pas fini de porter ses effets. «Des entreprises ont bradé les prix. Certaines sont tombées. D’autres tirent le diable par la queue. Et il y a toujours une énorme pression sur les prix. Cela peut être un frein sérieux pour un projet, mis à mal non pas sur son concept mais parce que les entreprises ne tiennent pas le coup. Il y a 20 ans, les avocats n’intervenaient que très rarement dans les marchés de travaux publics. Ce n’est plus le cas…» La nécessité de bien réfléchir, d’agir et de piloter les projets dans le réalisme absolu revient dans les analyses, comme la question de la mobilité revient dans les conversations de navetteurs. Au croisement des attitudes, il faut choisir le bon aiguillage. Et comme, manifestement, l’aménagement du territoire est à un tournant, ce virage doit être négocié. En vitesse mais sans dérapage.
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Des génies au rendez-vous Jeeni et Yappoint ont brillé dans le parcours interrégional. Ces deux plates-formes web veulent faciliter la vie des usagers, à l’ère du marketing interactif et de la diffusion façon réseaux sociaux. Steve Albrecht (assis) et Peter Pöhle proposent chacun une plate-forme en ligne, primée et promise à un développement commercial innovant.
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Depuis 2000, l’asbl Business Initiative, créée par la Chambre de Commerce, la Fedil et Luxinnovation, anime le réseau interrégional 1,2,3 Go. 400 experts et entrepreneurs parrainent des porteurs de projets. Et ce parcours a déjà fait naître quelque 240 entreprises et près d’un millier d’emplois en Grande Région. La 11e édition, clôturée en tenue de gala à Liège, a dévoilé huit lauréats (deux pour chaque composante, Wallonie, Lorraine, Sarre et Luxembourg), qui reçoivent notamment un soutien financier à leur démarrage. Les gagnants luxembourgeois? Jeeni et Yappoint, dans la même catégorie, les NTIC. Yappoint a aussi décroché le «coup de cœur des sponsors» et Jeeni le «meilleur business plan» luxembourgeois. Différents, ces deux projets ont néanmoins des vues similaires, fruits de la web generation, qui poussent sur des réseaux en arborescence. Yappoint, développé par Peter Pöhle, facilite la prise de rendez-vous avec des prestataires de services, dans un concept interactif et multilingue, intégrant réseaux sociaux, réservation en ligne et outil marketing. «Depuis un an, explique M. Pöhle, on travaillait sur une idée de base: qui ne s’est pas
retrouvé, après une longue journée de travail, face au fait d’avoir oublié de prendre rendez-vous avec son dentiste ou son garagiste?» Yappoint – issu de Your Appointment – apporte sa solution: une plateforme web qui, en quelques clics, peut coordonner des agendas. «C’est disponible à toute heure, simple et gratuit. Les usagers s’inscrivent sur le site et se connectent au calendrier du prestataire recherché.»
Outils simples, efficaces et adaptés à un large public Apparemment, les premiers opérateurs apprécient, sur PC, tablette ou smartphone. «Yappoint simplifie l’organisation, propose un véritable outil de gestion clients et un vecteur de visibilité», avec systèmes de fidélisation ou de parrainage. Pensé aussi pour les particuliers prêts à partager leur planning avec amis ou famille, déjà intégré à Facebook par exemple, il fait dire à son concepteur que «le Luxembourg sera peut-être à l’origine d’une nouvelle avancée dans le domaine des réseaux sociaux commerciaux». A vocation internationale, la société développe de nouvelles pistes, comme la géolocalisation, par
le biais d’applications (iPhone et Androïd), du prestataire dans le périmètre de l’utilisateur mobile… Partie de Blaschette, Yappoint a trouvé son écrin de start-up au Technoport. «Et, grâce au ministère de l’Economie, nous avons pu organiser une expérience exceptionnelle de trois mois au sein d’un incubateur informatique de la Silicon Valley!» Autre plate-forme gagnante, celle de Steve Albrecht n’a pas encore atteint le stade de société qui embauche. Mais Jeeni – dérivé du bon génie de la lampe – existe et séduit, là aussi avec un outil simple, interactif et efficace, permettant aux clients – PME, associations ou autres – de communiquer leurs messages vers leurs clients et prospects, via web ou mobile. «Le focus est sur le client», répète M. Albrecht, un ingénieur en robotique parti exercer aux EtatsUnis puis au Venezuela pour de grosses entreprises, avant de revenir, en 2000, dans son Luxembourg natal. «J’ai décidé de me lancer, en combinant mes fascinations pour le marketing direct et les architectures électroniques.» Dans son bureau de Bonnevoie, il a progressé, par essais et erreurs, jusqu’au modèle fonctionnel. Le principe? Un message, un clic et un envoi simultané vers une page Facebook, un site web, un portail ou/et un mailing d’abonnés, par exemple. Simplissime et inédit, notamment parce que Jeeni fonctionne en quatre langues, en vise neuf à court terme et ambitionne d’en proposer jusqu’à 40, pour couvrir le marché européen au moins. «Le client garde la main sur le contenu, on lui apporte les outils et les services d’accompagnement. Le produit est simple et crédible. Le prix obtenu permet d’envisager son développement.»
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Alltagsleben und ihre Träume. ss F Fansé Aïssata Moussa Mariam Gaoussou Alassane e Djénéba Djéné Oumou Séko k u Sahado ko d u K y Hawa do Aïssata Moussa Mariam Gaoussou Alassane e Djénéba Oumou Séko k u Sahado ko d u Kaly do y Hawa O umou Aham mad u M Les recettes de cette Ladji action à financer le matériel scolaire de l’école SOS Hermann Gmeiner de Socoura. oussa Mariam Djénéba Djéné djisont F destinées Fansé Aïssata Moussa Mariam Gaoussou Alassane e Djéné ba Oumou Sék k u Sah ko O vous procurer le livre, rendez-vous un de nos partenaires : LIBO, Ernster, Alinéa, Diderich Auchan. 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Internet à ultra haut débit
Une fibre, des optiques En marge du déploiement du réseau fibre optique des P&T, les opérateurs alternatifs tentent de tirer leur épingle du jeu mais se heurtent encore à de nombreux blocages administratifs et techniques. Au milieu, l’Institut Luxembourgeois de Régulation tente de mettre en place un marché où règne une saine concurrence. Ce n’est pas gagné.
Jean-Michel Gaudron (texte), David Laurent/Wide (photo)
Le 29 juillet dernier, l’Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) a enfin approuvé, après un an et demi d’examen, les tarifs de référence de l’accès à Internet à très haut débit proposés par l’Entreprise des P&T. Un document qui a marqué le lancement officiel des offres commerciales en la matière, mais qui a également lancé bon nombre d’ultra hauts débats autour de la structure même de ces tarifs et de l’impossibilité, mise en avant par les opérateurs alternatifs, de vraiment développer une offre de services concurrentielle. Cette décision de l’ILR s’était fait attendre. Suite à la communication gouvernementale du début de printemps 2010, l’opérateur historique avait finalisé son offre Luxfibre et s’apprêtait à la lancer à l’occasion de la Foire de Printemps. Tout était prêt. Mais, la veille de l’ouverture des portes de Luxexpo, fin avril 2010, l’ILR ordonnait à l’EPT, par courrier, de retirer son offre de son catalogue: elle ne répondait pas aux critères de régulation, notamment en ce qui concerne les possibilités d’accès des opérateurs alternatifs à la technologie mise en œuvre. Il aura donc fallu attendre 15 mois pour que le régulateur, qui, le 1er avril 2011, a changé de directeur général (Paul Schuh ayant succédé à Odette Wagener), rende une décision. Qui, finalement, ne semble contenter personne. Ni les P&T, qui ont dû revoir leurs tarifs et attendre un an et demi avant de pouvoir commercialiser leur offre, ni les opérateurs alternatifs qui ne voient pas, dans le texte, des conditions réellement propices au développement de leurs propres services. Il faut dire que le document de l’ILR laisse encore planer un certain nombre de zones d’ombre. Outre le fait qu’il est entaché d’une erreur «matérielle» dès son deuxième paragraphe (il manque la fin d’une phrase dans la définition d’un des termes employé dans la décision), le document mentionne explicitement le fait que l’Institut «approfondit l’analyse des conditions financières de ces offres avec l’aide d’un expert». Autrement dit: rien ne garantit, en théorie, qu’au terme de cette analyse d’expert, il ne faille pas une nouvelle fois revoir sa copie. L’ILR justifie cette tarification «non expertisée» par la nécessité d’approuver l’offre «dans les
meilleurs délais», afin de permettre aux opérateurs «de profiter des avancées technologiques disponibles et d’éviter un blocage du marché.» Ce point de vue rejoint celui du ministre de l’Economie et du Commerce extérieur qui, dans notre dossier ICT (lire en page 46 du cahier management) indique qu’il «aurait été dramatique d’attendre une année supplémentaire avant de publier cette décision». Du côté de l’opérateur historique, chargé par le gouvernement de mettre en place l’infrastructure nécessaire au ultra haut débit, les grandes manœuvres continuent. A la mi-septembre, les communes de Leudelange et de Hosingen ont été les deux premières à être intégralement raccordées au réseau Luxfibre. Pour rester dans l’objectif annoncé en 2010 – une couverture de pratiquement toute la population à l’horizon 2015 –, il s’agit de ne plus traîner désormais. L’EPT annonce y mettre les moyens: près de 500 personnes mobilisées, dont 300 salariés directs par l’opérateur historique, et 500 millions d’euros investis. «Nous avons divisé le pays en zones géographiques, correspondant à peu de choses près aux cantons administratifs, explique Jean-Marie Spaus, le directeur de la division télécoms des P&T. Pour chaque zone, nous travaillons sur autant de projets qu’il y a de sites, depuis l’analyse des infrastructures existantes jusqu’aux travaux de génie civil, en passant par la très importante et contraignante partie des autorisations administratives.»
Des questions restent sans réponse Vu sous cet aspect-là, tout va bien donc. Mais les opérateurs alternatifs, eux, sont toujours dans l’attente d’un certain nombre de réponses à des questions qui restent en suspens suite à la publication de la décision de l’ILR. En cause, notamment: le flou savamment entretenu par l’opérateur historique. «On regrette un manque de visibilité, indique Didier Rouma, président de l’association des opérateurs alternatifs (Opal). L’EPT construit son réseau très rapidement et c’est très bien. Mais nous n’avons aucune information sur les points de colocation ou sur la façon dont elle va faire son plan de développe-
Câblo-opérateur
L’option à 120 Mb Le gouvernement a-t-il commis une erreur de communication en présentant son plan de déploiement d’Internet à ultra haut débit? Sans doute, à en croire Pascal Dormal, directeur du câblo-opérateur Numericable Belux. «Le gouvernement a essentiellement parlé du réseau de l’Entreprise des P&T, alors le projet se veut au départ technologiquement neutre. Cela a été récemment évoqué et le discours devrait désormais être corrigé, afin de mettre en avant l’émergence de cet ultra haut débit, quelle que soit l’architecture sous-jacente.» Il est vrai que tout, ou presque, tourne autour de la fibre optique. Or, M. Dormal rappelle que partout dans le monde, les câblo-opérateurs ont été les précurseurs du déploiement de réseaux de 100 Mo de débits, voire plus. «Nous utilisons aussi de la fibre optique, même si l’accès final chez le client se fait au moyen d’un câble coaxial, ce qui, en termes de coûts, s’avère intéressant.» Aujourd’hui, selon M. Dormal, le «câble» passe devant les habitations de 95% des ménages et plus de trois foyers sur quatre sont déjà raccordés. Problème: le marché des câblo-opérateurs est très fragmenté au Luxembourg avec une multitude de petits acteurs locaux qui ne sont pas toujours à la pointe technologique. Numericable est le seul à proposer une offre de type triple play. Le câblo-opérateur s’apprête même à frapper un grand coup, avec le lancement, en novembre, d’une offre de connexion à 120 Mb pour la totalité de ses quelque 30.000 abonnés. J.-M. G.
ment. Nous attendons toujours la publication d’un registre des travaux qui permette de savoir à quels endroits sont installées les infrastructures. Peut-être manque-t-il, à certains niveaux, de la volonté de le publier rapidement.» En jeu: la possibilité pour les opérateurs de développer une réelle offre alterna-
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La bataille de la fibre optique est déclarée au Luxembourg.
tive qui se base non sur la connectivité, mais sur les services. «Si on doit se contenter des tarifs de gros actuels proposés par l’EPT, on nous empêche le développement de toute notion de service innovant pour le client. Il est dans l’intérêt du gouvernement que les alternatifs puissent aussi investir dans l’infrastructure afin de lancer des services vraiment innovants. Nous demandons vraiment aux P&T de partager davantage leurs informations.» En matière de tarifs, certains opérateurs ont sorti leur calculatrice et ne parviennent pas à se trouver un avenir dans la grille proposée. «L’EPT propose l’installation d’un raccordement à 75 euros. Si je veux produire ou installer un service identique, ça me revient à 220 euros pour les seuls frais d’installation et à près de 400 euros en tenant compte des équipements. Je ne comprends pas d’où vient cette différence de prix, regrette Georges Muller, directeur d’Artelis, qui met le doigt sur un autre problème. Le prix de la location du cuivre est de 10 euros et de la fibre optique de 17,5 euros. Or, au final, le prix du service d’accès à un débit de 30 Mb
est le même dans les deux cas, autour de 30 euros. C’est incohérent. J’espère que l’année prochaine, la fibre sera proposée à 10 euros, ce qui sera alors acceptable pour les opérateurs alternatifs. En attendant, je ne suis pas en mesure de proposer un accès à 30 Mb pour 30 euros. A la vue de ces chiffres, c’est difficile de rester calme. On nous répète sans cesse que les opérateurs alternatifs n’investissent pas et veulent simplement la cerise sur le gâteau. Nous, ça fait dix ans qu’on investit et aujourd’hui, c’est tout notre business case qui est en danger.» Depuis de nombreuses années, en effet, Artelis (ex-Cegecom) a déployé son propre réseau fibre optique au Luxembourg et dans la Grande Région. La société a déboursé des dizaines de millions d’euros. Dix pour la seule année dernière et encore sept prévus cette année. Elle dispose du plus grand réseau à côté de celui des P&T. «L’EPT vient de lancer son offre Direct Internet Access pour le ultra haut débit à destination des entreprises. Le problème est qu’en tant qu’opérateur alternatif, nous n’avons pas accès à la fibre et
nous ne disposons pas de produit de revente pour ces services, s’agace M. Muller. Pour le last mile, je dois me connecter sur un POP (point of presence, ndlr.), mais je n’ai aucune information sur l’endroit où il se trouve. J’ai des clients à qui je ne peux proposer pour l’instant que des débits à 10 Mb et à qui l’EPT propose du 100 Mb. Je n’ai aucun moyen de m’aligner techniquement.» Les opérateurs alternatifs sont en relation permanente avec l’ILR pour tenter d’obtenir des informations plus précises de la part de l’opérateur historique. Problème: même l’ILR semble se heurter à une certaine inertie de sa part. En octobre, une réunion entre toutes les parties devait permettre d’éclaircir un certain nombre de points. Mais faute d’avoir reçu de la part de l’EPT les réponses à l’ensemble de ses questions, le régulateur a dû se résoudre à programmer une nouvelle réunion, début novembre, afin de laisser le temps nécessaire à l’opérateur pour approfondir ses réponses. Les discussions sont loin d’être terminées…
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Commerce
Les ambitions de Knauf Pommerloch Publié le 03.10.2011
Le groupe luxembourgeois Knauf poursuit sa marche en avant. Il vient de concrétiser un investissement de 45 millions d’euros dans un de ses centres commerciaux emblématiques et tournés vers les frontières, à Pommerloch. L’extension du complexe propose 13.500 m2 de nouveaux commerces, une soixantaine de cellules, sur deux étages. C’est un doublement de la surface, qui autorise l’ambition de doubler également le nombre de clients. L’administrateur délégué du groupe Knauf, Erny Schmitz, a en effet rappelé lors de l’inauguration que l’objectif était de passer de 2 à 4 millions de visiteurs, à la fin de l’année 2012… Le centre commercial génère à lui seul 400 emplois. Une centaine de postes devraient venir s’y ajouter, dès la phase suivante du projet. Car le centre se complète d’un centre d’affaires, qui occupera 3.500 m2 du total de 4.200 m2.
vient de passer le cap de 500.000 locations. Le groupe JCDecaux, qui gère le parc roulant, annonce un total de plus de deux millions de km parcourus, ayant permis l’économie de plus de 415 tonnes de CO2. Près de 4.600 abonnés «longue durée» sont recensés et plus de 53.100 abonnés «courte durée». Plus de 30% des trajets effectués le sont selon un système d’abonnement à la semaine facturé 1€. Le système, géré par JCDecaux, comptabilise quelque 200 millions de locations dans 67 villes et 10 pays, avec 47.000 vélos en circulation. LCGB
Robert Weber démissionne
Publié le 03.10.2011
Audit Conseil Services (ACSe) and Fideuro announce their new memberships in Enterprise Worldwide, a global alliance of leading independent accounting & consulting firms, active in more than 60 countries. ACSe was incorporated in 2008 by former big four partners. It grew at a rapid pace and split into two separate entities so to locate all audit services independently from other fiduciary and accounting services, grouped within Fideuro. Both companies’ portfolios essentially include international companies with local presence in Luxembourg. Vel’Oh
500.000! Publié le 03.10.2011
Le système de location de vélos en libre-service de la Ville de Luxembourg, Vel’Oh, fort de 72 stations et de 720 vélos,
Cargolux-Boeing
Accord provisoire Publié le 03.10.2011
Ce week-end, le leader européen du tout-cargo Cargolux et l’avionneur américain Boeing se sont rapprochés en vue de la livraison prochaine des Boeing 747-8F initialement prévue pour les 19 et 21 septembre. La bisbille, en passe d’être résolue, stigmatise par ailleurs la rupture dans la politique managériale causée par l’entrée dans le capital de Qatar Airways. (lire notre coverstory page 114) Immobilier commercial
Publié le 03.10.2011
Coup de tabac sur le LCGB. Le président du syndicat chrétien, Robert Weber, vient d’annoncer sa démission. A la veille de la rentrée syndicale et à quelques jours des élections communales, il dit vouloir se consacrer prioritairement à la restructuration vitale de l’asbl ProActif, qu’il préside aussi. (lire l’article page 46)
Enterprise Worldwide
With ACSe and Fideuro
biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg. Il a reçu il y a peu la médaille d’or du CNRS. (lire en page 48)
Médecine
Un Nobel luxembourgeois! Publié le 03.10.2011
Gabriel Lippmann s’est trouvé un successeur, au palmarès luxembourgeois des prestigieux prix Nobel. Jules Hoffmann, chercheur devenu français, installé depuis très longtemps à Strasbourg, mais né à Echternach, vient de recevoir, ce lundi à Stockholm, le prix Nobel de médecine. Il l’a reçu avec deux autres chercheurs, récompensés pour leurs travaux permettant de renforcer la compréhension du fonctionnement du système immunitaire, l’Américain Bruce Beutler et le Canadien Ralph Steinman. Beutler et Hoffmann vont se partager la moitié du prix de 10 millions de couronnes suédoises (1,1 million d’euros) remis aux lauréats tandis que Steinman obtiendra l’autre moitié de la somme. Jules Hoffmann travaille au sein de l’Institut de
Photo: Julien Becker (archives)
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Des voisins pour Ikea, sur la frontière Publié le 03.10.2011
La zone commerciale de Sterpenich, pile sur la frontière belgoluxembourgeoise, à côté d’Ikea, se remplit virtuellement, avant le premier coup de pelle. De grandes enseignes sont au portillon. Toutes ont l’œil sur le GrandDuché voisin. Idélux, Multi-Développement et BPI sont à la barre du projet Sterpenich, censé créer au moins 200 emplois, hors cellules dédiées à l’Horeca. Le centre commercial, conçu comme un «retail-park» ouvert, vert et parsemé de moyennes surfaces alignées, serait a priori orienté vers les loisirs, le bien-être et l’habitat, dit-on depuis le lancement. Avec quelles enseignes? Un Décathlon de 4.500 m2, AS Adventure et Gamm Vert sont les trois moteurs probables. Les dossiers d’autorisation sont rentrés en tout cas, avec verdict attendu pour fin octobre. Et début de la construction de l’ensemble espéré pour la fin de l’année prochaine.
banque franco-belge. Dexia BIL indique ce mardi soir «travailler à une solution viable à long terme». Selon nos informations, une partie du personnel de Dexia au Luxembourg a été informée ce mardi matin de la vente de Dexia BIL et de Dexia Asset Management. Plusieurs établissements auraient déjà fait part de leur intérêt à la maison mère franco-belge. La cession pourrait être finalisée d’ici quelques semaines et dans tous les cas d’ici à la fin de l’année. (lire l’article page 14). SES
Nouveau contrat avec Channel 4 Publié le 04.10.2011
L’opérateur de satellites SES a conclu un nouveau contrat à long terme avec la chaîne britannique Channel 4 (regardée par plus de 35 millions de télé spectateurs par semaine), portant sur la fourniture de capacité supplémentaire sur son satellite Astra 1N récemment lancé. Channel 4 compte déjà trois répéteurs sous contrat depuis la position orbitale de SES sur 28,2° Est. Cette nouvelle capacité sur Astra 1N servira à transmettre le principal service en haute définition (HD) de Channel 4, ainsi que d’autres programmes HD au cours des prochaines années. Services
IMFC and SGG join forces
remain an independent company under the guidance of its managing director Hans Leijdesdorff. Within the SGG group, IMFC will focus and develop its service delivery from its home base. SGG (Nederland) BV’s employees will join the IMFC team in the near future. Dexia
«Toutes les options sur la table» Publié le 04.10.2011
«Nous suivons la situation de très près. Nous sommes en contact permanent avec le conseil d’administration et la direction de l’établissement», a commenté ce lundi soir Luc Frieden, ministre des Finances, à propos de l’avenir très compromis de Dexia. «Toutes les options sont sur la table pour faire en sorte que la banque reste stable dans cet environnement difficile. Nous ferons le nécessaire pour que les clients et les employés puissent continuer à avoir confiance dans cet établissement», a-t-il poursuivi dans une interview à l’agence Bloomberg. L’action Dexia s’est effondrée dès l’ouverture des cotations, abandonnant jusqu’à 37% de sa valeur en quelques minutes. La veille, Moody’s avait placé les notes de crédit sous surveillance négative. En cinq ans, l’action a abandonné 95% de sa valeur. (lire l’article page 14)
Publié le 04.10.2011
Banque
Dexia vend la BIL Publié le 04.10.2011
Le Luxembourg n’est pas épargné par le démantèlement de la
IMFC Management BV and the SGG group have signed an agreement to join forces. IMFC’s founders remain invested in IMFC via an equity commitment at SGG level and will
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72 actualité Rolf Tarrach
«Les bachelors à Belval» En cette rentrée universitaire, le recteur Rolf Tarrach entend consolider l’existant. La prochaine poussée de croissance de l’Université se fera après l’emménagement partiel à Belval. En 2014, si tout va bien…
Frédérique Moser (interview), Olivier Minaire (photo)
Monsieur Tarrach, quels vont être les thèmes forts de cette rentrée universitaire? «Plusieurs événements importants auront lieu pendant ce semestre d’hiver. Nous recrutons un nouveau directeur administratif, la personne occupant cette fonction actuellement, le Dr Eric Tschirhart, étant appelée à devenir vice-recteur académique. D’ici la fin de l’année sera également signée la convention pour l’installation au Luxembourg d’un Max Planck Institute. Il s’agit de la troisième implantation à l’étranger de ce prestigieux institut de recherche allemand. C’est exceptionnel et cela ne pourra que renforcer l’image du Luxembourg, comme centre de référence dans le domaine du droit. L’institut sera implanté au Limpertsberg, sans doute dans les locaux de l’ancienne école américaine. Troisième événement important, le débat parlementaire sur un amendement à la loi sur l’Université. Il vise à accroître notre autonomie, à nous permettre de fixer des axes de formation et j’en suis très satisfait. S’il est voté, nous gagnerons donc en rapidité et en flexibilité. Quels seraient les nouveaux axes de formation envisagés? «Nous travaillons sur certains sujets, de notre initiative ou à la demande du gouvernement. Par exemple des études de médecine, plus ou moins complexes. Mais il est difficile de dire dès aujourd’hui si cela nécessitera la création d’une faculté. Ce projet sera finalisé d’ici un an.
le conseil de gouvernance et devraient être lancés l’an prochain: l’un en physique, un autre en accounting & audit et enfin un master en architecture. Pour ce dernier, nous envisageons de recruter un professeur, mais les cours seront en grande partie dispensés par des intervenants externes, principalement des architectes établis au Luxembourg. Au niveau des infrastructures, le calendrier de la délocalisation à Belval, prévue en 2014, sera-t-il respecté? «Nous travaillons toujours sur cet objectif et je pense que nous pourrons maintenir cette date. Espérons que cela sera le cas, parce que nous avons des problèmes de locaux et cela gêne notre développement! Ce manque de locaux vous contraint donc à gérer la continuité plutôt que d’envisager une croissance de l’Université? «Dans le domaine des matériaux, par exemple, qui promet une belle expansion, nous devons freiner les développements par manque de laboratoires. D’une façon générale, dans tous les domaines qui nécessitent des laboratoires, nous devons tirer sur le frein… en attendant Belval! Dans une première phase du chantier, 2014-2017, nous y disposerons de quelque 58.000 m2 supplémentaires.
La faculté de Droit, d’Economie et de Finances (DEF) restera-t-elle à Luxembourg? «Le gouvernement avait décidé, dès le départ, qu’une partie de l’Université resterait en ville. Le prochain De nouveaux masters seront-ils proposés dès conseil de gouvernance permettra de formaliser la rentrée? «En ce qui concerne le master de notre proposition. J’attends de savoir si la faculté droit, qui attire de nombreux étudiants étrangers, DEF l’approuve. D’après ce que j’ai entendu, elle il a été éclaté en trois spécialités: droit européen, serait majoritairement d’accord avec une distribudroit économique européen et droit financier tion qui prévoit de conserver toutes les formations européen et international. La faculté des Lettres menant aux masters, toutes les écoles doctorales propose quant à elle un nouveau master bilingue et toutes les formations non inscrites dans le proManagement und Coaching im Bildungs- und cessus de Bologne à Luxembourg, tandis que tous Sozialwesen. Il s’adresse aux professionnels et les les étudiants de bachelor iraient à Belval. forme au management de l’enseignement. Quel est l’intérêt de cette formule, que vous Quels autres masters sont prévus? «Un master soutenez? «Elle est la meilleure. Les raisons en trinational en germanistique, en collaboration sont nombreuses, mais finalement assez simples. avec les universités de Metz et de Sarrebruck. Les étudiants de bachelor ont intérêt à être ensemC’est assez exceptionnel de mettre en place une ble, car ces cursus doivent être plus interdiscipliformation avec les universités de deux grands naires. On ouvre davantage les quatre premiers pays, qui ont de longues traditions universitaires. semestres, avec un éventail d’enseignements beauVoilà pour les masters qui seront proposés dès la coup plus large. En général, les jeunes ne savent rentrée, mais trois autres ont été approuvés par pas encore quelle discipline leur convient et cette
formule leur permet de mieux choisir leur orientation. Autre raison pour cette distribution Luxembourg/Belval, c’est que l’école doctorale d’Economie et Finance ne peut être scindée sur deux sites. Mais la décision finale reste à prendre. Cette distribution permettra-t-elle d’apaiser les tensions, notamment avec le doyen André Prüm qui n’a jamais caché son hostilité envers un déménagement de la faculté DEF à Belval? «On ne prend pas une décision de cette ampleur parce qu’une personne ne veut pas déménager! Quoi qu’il en soit, avec cette distribution, le doyen de la faculté DEF sera à Belval. Mais un doyen ne reste pas forcément en poste toute sa vie… et notre objectif reste de trouver le meilleur arrangement pour les étudiants. J’ai eu plusieurs discussions cordiales à ce sujet avec M. Prüm, et la balle est désormais dans le camp du conseil de gouvernance. De nombreux recrutements sont en cours à l’Université. Eprouvez-vous des difficultés pour attirer des hauts profils? «A chaque réunion du conseil de gouvernance, nous prévoyons trois à quatre recrutements de professeurs. Nous avons de nombreux candidats, souvent de bons profils, mais comme nous recherchons l’excellence, il nous arrive dans 15 à 20% des cas de recommencer le recrutement. Mais cela est assez courant, je crois, en matière de ressources humaines. Notre université est attractive, elle offre de nombreux avantages, notamment parce qu’elle est en croissance – nombre d’étudiants, budget, projets, engagement de la société… Nous avons beaucoup de succès avec les programmes européens. En informatique, la moitié des projets présentés pour le 7e programme-cadre de l’UE (soit six projets sur douze) ont été retenus. C’est un taux exceptionnel. Dans quels domaines doit-elle encore monter en puissance? «Nous nous concentrons sur nos cinq priorités: la sécurité informatique, la biomédecine, le droit européen, la finance internationale et, enfin, l’enseignement multilingue et multiculturel. Je préfère, pour le moment, ne pas répondre plus précisément à votre question. L’année prochaine, nous allons subir une deuxième évaluation externe, qui va mesurer nos forces et faiblesses dans chaque domaine. Je sais que les deux centres interdisciplinaires (sécurité et bio-
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médecine) fonctionnent très bien et pour les trois autres, nous aviserons après l’évaluation.
depuis longtemps par les étudiants. Il offrira des consultations gratuites et personnalisées.
Les questions relatives à l’accueil des étudiants, notamment étrangers, sont-elles résolues? Où résident les blocages? «Par nature, les étudiants ne sont jamais contents à 100%! L’offre de logements augmente à un bon rythme. Un bâtiment sera d’ailleurs inauguré mi-octobre. Les deux villes les plus concernées, Esch-surAlzette et Luxembourg, sont très actives sur cette question, mais d’autres villes du Sud font également des efforts pour améliorer l’offre de logements, comme Dudelange et Mondercange. Les étudiants sont satisfaits de la qualité des logements proposés, ce qui est une bonne information pour nous, puisque l’Université subventionne une partie des loyers mensuels, jusqu’à 30% environ. En ce qui concerne la Sécurité sociale, une bonne nouvelle vient de tomber: les étudiants qui ne sont pas affiliés avec leurs parents (400 personnes concernées l’an dernier, ndlr.) pourront s’affilier auprès de la Caisse Nationale de Santé, pour 33 euros par mois. Soit un tarif très raisonnable. Le 28 octobre, nous allons également présenter un career service, c’est-à-dire un service d’orientation et d’insertion professionnelle, revendiqué
Le Luxembourg parvient-il à retenir les étudiants formés à l’Université? «Nous ne disposons pas encore de chiffres, car les premières promotions sont récentes. L’IUIL (Institut Universitaire International du Luxembourg) est en train de mener une vaste étude d’employabilité de nos diplômés. Je suis intimement convaincu qu’une grande majorité d’entre eux trouvent un travail au Luxembourg.
«Nous avons déjà, à ce stade, une croissance excessive»
La possibilité d’effectuer un cursus complet au Luxembourg ne prive-t-elle pas les étudiants résidents d’une expérience enrichissante – voire nécessaire – à l’étranger? «J’insiste pour rappeler qu’une des grandes idées de Bologne, c’est justement d’inciter les étudiants à préparer leur bachelor dans une université et leur master dans une autre. J’insiste vraiment, car je constate que tout le monde a tendance à oublier cela. Cela vous tient particulièrement à cœur? «Oui, bien sûr! Je suis même assez fâché, car ce sont souvent les mêmes universités qui ne respectent pas ce principe. Elles ont tendance à retenir les étudiants de bachelor pour qu’ils fassent le master } 74 paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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Le premier bâtiment de la Cité des Sciences, la Maison de la Biomédecine, a été inauguré le 26 septembre à Belval.
{ chez elles. Il y a une raison financière à tout cela.
Photo: Université du Luxembourg
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La majorité des universités en Europe reçoivent les subsides publics en fonction du nombre d’étudiants qu’elles ont. Et elles en reçoivent davantage pour les étudiants en master. Donc, elles sont intéressées à retenir leurs étudiants. C’est normal… Mais on perd avec cela l’idée européenne de la mobilité des étudiants. Que faites-vous au Luxembourg pour encourager cette mobilité? «Si vous regardez les chiffres du nombre d’étudiants luxembourgeois en bachelor, ils représentent environ 70%, alors qu’ils sont moins de 30% en master. Chez nous, ce n’est donc pas un problème. Peut-être faut-il également interpréter ces chiffres comme le fait que les étudiants luxembourgeois cessent leurs études après le bachelor? «C’est possible, en effet. Ou alors ils s’arrêtent, travaillent un peu puis suivent un cursus à l’étranger. Les études de l’IUIL nous éclaireront sur ces questions. Mais il faudra du temps, pour appréhender tout cela. Nous comptons notamment sur le réseau des anciens élèves, que nous nous attachons à créer et à faire vivre. L’an prochain, nous organiserons un rassemblement festif pour les anciens. Eprouvez-vous des difficultés budgétaires pour recruter du personnel administratif? «Non, pas particulièrement, mais il est clair que l’on ne peut pas passer d’un service de trois personnes à un service de 20 personnes en l’espace de deux ans. Cela ne fait aucun sens. Nous avons déjà, à ce stade, une croissance excessive. Il faut croître organiquement, gérer cette croissance. Or, celle que nous avons est très importante (les effectifs sont passés de 360 personnes en 2005 à 660 aujourd’hui, ndlr.). Recruter est compliqué, il s’agit de trouver les gens avec les compétences requises. Or, il n’y a aucune tradition universitaire au Luxembourg. Il faut aller les chercher à l’étranger. Vos dotations budgétaires suivent-elles le rythme de cette croissance? «Les budgets qui nous sont alloués correspondent à ce que nous avions proposé. En 2012, l’Etat nous dote d’un peu moins de 120 millions d’euros, pour des
dépenses s’élevant à 150 millions. Il nous faut donc trouver des ressources à l’extérieur, par le biais de partenariats avec des entreprises – récemment, un contrat du SnT avec Cetrel qui porte sur 2,45 millions d’euros, pour un projet de sécurisation des transactions des paiements –, avec des collectivités, comme la Ville de Luxembourg – un contrat de 800.000 euros pour un projet de traffic flow –, ou encore des programmes de recherche européens. Les applications concrètes des recherches ont abouti à une spin-off, AxoGlia Therapeutics. D’autres sont-elles à venir? «Nous venons d’octroyer un congé sans solde à un professeur en informatique qui envisage de créer une entreprise. Pour l’heure, je ne peux pas en dire plus, mais il y a des choses qui bougent. En termes de résultats concrets, je peux vous citer quelques chiffres: quatre brevets accordés, neuf demandes de brevets en cours, quatre marques déposées, quatre enregistrements de logiciels et 62 noms de domaine. L’attribution du prix Nobel à Lucien Hoffmann, d’origine luxembourgeoise, a-t-elle contribué à placer le Luxembourg sur la carte? «C’est une très bonne nouvelle, d’autant que M. Hoffmann entretient des contacts réguliers avec l’Université du Luxembourg. J’étais très heureux pour lui, c’est un homme modeste, élégant, un vrai gentleman. Sur notre Livre d’Or, il a écrit l’an dernier: ‘J’étais particulièrement heureux d’avoir été invité à cette rentrée solennelle et d’avoir pu y prendre la parole. Je souhaite grand succès à l’Université et si elle avait existé de mon temps, je ne me serais sans doute pas expatrié.’ Formidable, non?»
Procès
Sécurité juridique La plaignante a rallié nombre de collègues et étudiants à sa cause et l’affaire a fait grand bruit sur le campus: se retrouvant sans poste après que son dernier CDD n’a pas été renouvelé, une assistante-professeur, Gudrun Ziegler, a assigné l’Université du Luxembourg devant le Tribunal du Travail. Et obtenu gain de cause. Mais l’Université a décidé de faire appel de ce jugement, qui conclut à une résiliation non justifiée du contrat. «Par l’introduction de son appel, l’Université vise à obtenir une sécurité juridique maximale (…), base importante pour les recrutements à venir», indique un communiqué. Rolf Tarrach n’a pas souhaité faire de commentaire. F. M.
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76 actualité Trois questions à Charles Muller
«Une grande découverte»
Photo: David Laurent/Wide (archives)
Le numéro deux de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement quittera ses fonctions le 1er décembre pour rejoindre le cabinet d’audit et de conseil KPMG. Explications.
Charles Muller (Alfi): «L’occasion est peut-être bonne de repenser le mode de fonctionnement de l’Alfi.»
Interview par Jean-Michel Gaudron, publiée le 03.10.2011 Monsieur Muller, qu’est-ce qui a motivé votre décision de quitter l’Alfi, où vous étiez depuis huit années? «Depuis quelques temps, j’avais dit que je me plaisais énormément à l’Alfi, où je fais des choses fantastiques. Mais j’ai 47 ans et je ne me voyais pas arriver jusqu’à l’âge de la retraite en tant que directeur général adjoint. Il n’est pas trop tard pour changer. Je n’étais donc pas spécialement à la recherche d’un job, mais je partais du principe que si un job venait à moi, j’écouterais avec attention ce que les gens auraient à me dire. Et c’est ce qui s’est passé avec KPMG. Les tout premiers contacts, informels, datent du début de l’année, mais tout s’est accéléré cet été, jusqu’à mercredi dernier où j’ai signé mon contrat. Quelle sera le profil de votre fonction chez KPMG? «Le groupe dispose d’un European Regulatory Centre of Excellence basé à Londres, qui traite déjà des aspects bancaires et de l’assurance. Dans la mesure où il s’agit d’un centre d’excellence européen, il y a eu une volonté de ne pas loger toutes les compétences à Londres et le Luxembourg a souhaité que le volet gestion de fonds, notamment sur l’aspect réglementation, soit dirigé depuis Luxembourg. Ils recherchaient alors quelqu’un ayant une certaine expérience en la matière et c’est pour cela qu’ils m’ont approché. Je serai associé, dépendant en partie de Londres (avec Tom Brown, head of investment management, ndlr.) et en partie de Luxembourg (avec Nathalie Dogniez, head of asset management, ndlr.). C’est une grande découverte pour moi, car je n’ai jamais travaillé dans un environnement aussi imposant que peut l’être une telle firme. Mais en huit années à l’Alfi, je me suis occupé des aspects juridiques et communication. La matière ne m’est donc pas inconnue. Savez-vous déjà qui vous succèdera à l’Alfi? «Le président (Marc Saluzzi, ndlr.) et le directeur général (Camille Thommes, ndlr.) ont été surpris de mon annonce. Mais nous allons évidemment continuer à travailler ensemble jusqu’à mon départ. Mais cette fonction est tellement riche et intéressante que je ne doute pas qu’ils trouveront la bonne personne. Cela dit, l’occasion est peut-être bonne de repenser le mode de fonctionnement de l’association et de se demander s’il s’agit, aujourd’hui, de trouver simplement un nouveau directeur général adjoint, ou bien de mettre en place une nouvelle gouvernance. Je participerai aux réflexions et sans doute les décisions seront-elles prises avant que je ne parte. Ensuite, peut-être que les nouveaux arrivants ne seront pas là avant début 2012.»
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GED
Tous ses documents en quelques clics Publié le 04.10.2011
La société Cloos, spécialisée dans les matériaux de cons truction pour les travaux publics, vient de se doter, grâce à un investissement de 100.000 euros, d’un tout nouveau système de gestion électronique de documents (GED). «Chaque jour, l’entreprise émet quelque 10.000 documents, précise Jean Goebel, conseiller de direction de Cloos, en charge de la gestion informatique. La gestion de ces documents nécessite beaucoup de rigueur pour qu’ils puissent être retrouvés facilement.» Grâce au logiciel ELO et aux solutions techniques proposées par la société informatique Tech IT PFS, Cloos ne travaille désormais principalement plus qu’avec des documents dématérialisés et classés dans un coffre-fort électronique. Tous les documents en circulation sont désormais numérisés, puis traités par un logiciel de reconnaissance de caractère avant d’être centralisés et accessibles depuis un simple poste de travail. «On ne peut pas encore parler de paperless, assure Jean Goebel. Car, plus on avance dans le temps, plus les exigences en matière de documents et d’utilisation du papier sont importantes. Mais, avec cette solution, on fait un pas important dans la bonne direction.» Fonds d’investissement
Recul de l’encours Publié le 05.10.2011
Au 31 août 2011, le patrimoine global net des OPC et des fonds d’investissement spécialisés s’est élevé à 2.085,941 milliards d’euros, contre 2.189,665 milliards au 31 juillet 2011, soit une diminution de 4,74% sur un mois. Considéré sur la période des douze derniers mois écoulés, le volume des actifs nets est en augmentation de 0,82%. Cette diminution résulte d’un impact défavorable des marchés financiers à concurrence de 93,174 milliards d’euros (-4,26%) et d’émissions nettes négatives à concurrence de 10,550 milliards d’euros (-0,48%).
«Le projet de budget constitue une réponse adéquate aux exigences du contexte actuel»
Photo: Etienne Delorme (archives)
Luc Frieden (ministre des Finances)
Inflation
La stabilité fait patienter l’indexation Publié le 05.10.2011
Le taux d’inflation annuel reste inchangé en septembre, à 3,3%. L’indice des prix à la consommation calculé par le Statec n’a affiché qu’une hausse très modérée en septembre (+0,10%). Toutes choses restant égales par ailleurs, on ne parlerait pas de déclenchement de l’échelle mobile des salaires avant le deuxième trimestre 2012. De quoi gagner du temps pour les débats de la Tripartite.
Projet de loi n° 6350
Le budget 2012 déposé Publié le 05.10.2011
Le ministre des Finances, Luc Frieden, a déposé le projet de loi n°6350 concernant le budget des recettes et des dépenses de l’Etat pour l’exercice 2012. En se référant aux dernières prévisions de la Commission européenne, il a tablé sur une croissance du PIB de 2% en 2012. «Il s’agit d’une hypothèse de croissance qui est légèrement supérieure aux prévisions pour la zone euro (1%-1,5%), mais inférieure aux performances estimées pour 2011 (3%)», a précisé M. Frieden. Quant à l’inflation, elle s’élèvera à 2, voire 2,5%. Luc Frieden a rapporté que le projet de budget 2012 prévoit un déficit au niveau de l’administration publique de 0,7% du PIB (330 millions d’euros). Au niveau de l’administration
centrale, le déficit est chiffré à 2,6% du PIB, soit 1,14 milliard d’euros, et l’excédent de la Sécurité sociale sera de 1,6%. Le projet de budget prévoit des recettes de 12,5 milliards d’euros (+5% par rapport au budget 2011) et des dépenses de 13,7 milliards d’euros (+6%). Selon Luc Frieden, le projet de budget «constitue une réponse adéquate aux exigences du contexte actuel». (lire l’article page 32) Emploi
Les recruteurs prudents Publié le 05.10.2011
Le rythme des embauches connaît actuellement un certain ralentissement, selon Patrick Duarte, sales manager chez monster.lu. «Nous avons constaté une prudence accrue chez nos clients. Tout le monde a un peu peur des coupes de budget pour l’année 2012, remarque-t-il. Cette tendance remonte à environ quatre ou cinq semaines. Les entreprises se préparent à la soi-disant crise européenne. Personne ne sait très bien ce qui va se passer.» Le spectre de la crise de 2008 est encore bien présent dans les esprits, alors même que la place financière est, de loin, le premier employeur du pays, avec environ 40% des embauches. «Tout le monde redoute les investissements qui ne débouchent pas sur l’identification de la bonne personne. La mentalité du recrutement a beaucoup changé. Nous passons beaucoup plus de temps qu’avant avec les clients pour identifier l’approche idéale en fonction du profil recherché», poursuit Patrick Duarte.
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Inciter les femmes à entreprendre Publié le 05.10.2011
Il y a un an, à l’initiative de la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprise du Luxembourg (FFCEL), le réseau FEALU (Female Entrepeneurship Ambassadors Luxembourg) voyait le jour. Aujourd’hui, après avoir passé quelques mois à travailler sur les objectifs à poursuivre, les onze ambassadrices de l’entrepreneuriat féminin de la place passent à l’action. Quatre groupes de travail ont été créés: le premier s’adresse aux lycéen(e)s et étudiant(e)s; le deuxième se consacrera aux femmes de plus de 45 ans à la recherche d’un emploi, en rupture professionnelle ou désireuses de réorienter leur carrière; le troisième groupe s’attachera aux problématiques d’apprentissage et le dernier groupe, qui verra le jour sous peu, entend s’adresser aux femmes occupant actuellement un poste décisionnaire. «L’avenir de l’économie réside dans l’entrepreneuriat, a résumé Miriam Mascherin, présidente de la FFCEL. C’est la raison pour laquelle il faut mettre tout en œuvre afin d’éveiller l’esprit d’entreprise chez les femmes, leur montrer qu’il y a de nombreuses perspectives possibles en la matière. A nous d’être à leurs côtés.» Réforme de l’audit
Objectif non atteint, selon l’IRE Publié le 05.10.2011
L’Institut des réviseurs d’entreprises (IRE) a pris connaissance d’éventuelles propositions de réforme de la profession de l’audit en Europe émises par la Commission européenne. Et il reste un peu sur sa faim. «Les propositions réaffirmées récemment telles que les audits conjoints, la rotation obligatoire des cabinets de révision, la séparation des activités audit et non audit sous certaines conditions, ne répondent pas à l’objectif d’un renforcement de la qualité, ni au renforcement de la confiance des investisseurs et seront sources d’une augmenta-
tion de la charge administrative et financière pour les entreprises», regrette-t-il, L’Institut rappelle que, lors de la consultation publique initiale, ces propositions n’avaient pas rencontré une grande adhésion de la part des professionnels concernés. «Le processus législatif qui va bientôt commencer au sein du Parlement européen et des Etats membres sera l’occasion de rééquilibrer les propositions de la Commission européenne afin que la législation adoptée contribue au développement d’une profession de l’audit indépendante et viable», espère l’IRE. Banques
La BCEE sous surveillance Publié le 06.10.2011
La CSSF a lancé dès 2009 une «étude approfondie» sur l’exposition des banques luxembourgeoises à l’immobilier, secteur dont l’établissement public est le leader incontesté dans le pays. Selon le magazine Forum, l’autorité de contrôle aurait notamment envoyé une mise en garde à la banque publique en raison d’importants crédits accordés aux sociétés de Flavio Becca. Ce que la CSSF a fini par démentir. (lire l’article page 20) Banque
Un fonds qatari pour la BIL Publié le 06.10.2011
Selon les médias belges, le fonds souverain du Qatar rachète la filiale luxembourgeoise du groupe Dexia pour 900 millions d’euros. La cotation en bourse a été suspendue par les autorités de contrôle. (lire l’article page 14)
Publication
Moien, un pont entre passé et futur Publié le 06.10.2011
Le titre Moien, écrit en grandes lettres blanches posées sur l’avenue de la Liberté, résume presque à lui seul la philosophie qui a guidé la publication de ce livre de 200 pages par Maison Moderne. «Ce n’est pas un photomontage, mais c’est une vraie œuvre d’art», a tenu à préciser Mike Koedinger, CEO du premier groupe de presse indépendant, ce mercredi, au Mudam, à l’occasion de la présentation de l’ouvrage. Une œuvre contemporaine posée sur une des avenues historiques de la ville, avec la monumentale gare en arrière-plan: tous les ingrédients de Moien sont réunis sur cette seule photo. «Nous avons voulu ouvrir des portes sur le futur, explique le sociologue et historien Hans Fellner, qui a piloté ce projet éditorial aux côtés de Mike Koedinger et de Marc Gerges (directeur des rédactions chez Maison Moderne). Pour cela, nous expliquons ce qu’est le Luxembourg aujourd’hui, en nous basant sur les éléments du passé qui ont bâti le pays.» Richement illustré par plus de 400 photos et nourri de contributions de neuf auteurs, Moien a thématisé les sujets qui font le quotidien du Grand-Duché, en identifiant à chaque fois les acteurs clés.
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Trois questions à Pierre Thein
«99% de notre production est exportée» Le membre du comité de direction du fabricant de fours pour boulangeries, revient sur l’historique de la société luxembourgeoise qui fête son 130e anniversaire ce lundi.
Photo: Olivier Minaire (archives)
Fealu
Pierre Thein (Fours Hein): «Actuellement, nous ne ressentons aucun ralentissement.»
Interview par Nicolas Raulot, publiée le 03.10.2011 Monsieur Thein, votre société est assez méconnue au Luxembourg. Pouvez-vous la décrire? «Il y a une raison au fait que nous sommes peu connus au Luxembourg: les exportations représentent 99% de notre chiffre d’affaires, dont 42% en Belgique et 27% en Allemagne. Nous travaillons au Luxembourg depuis 130 ans. Nous sommes une entreprise familiale de cinquième génération fondée en 1882 par Nicolas Hein. A Strassen, nous fabriquons des fours de boulangerie. Cela va des petits fours de stations-service (nous sommes fournisseurs exclusifs pour Total, Shell, Aral) jusqu’aux fours de 80 tonnes pour les boulangeries industrielles. Nous avons quatre sociétés différentes et réalisons un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros. Nous employons 120 personnes au Luxembourg dans la production et 260 au total avec les services commerciaux à l’étranger. Nous nous sommes diversifiés récemment dans le ‘froid’ de la boulangerie, qui représente désormais un tiers de notre chiffre d’affaires. Ces techniques innovantes permettent aux boulangers de limiter les heures de travail de nuit. Vous mettez l’accent sur l’innovation. Pourquoi? «Dans le monde, chaque année, il y a 3% ou 4% de boulangers en moins. Au Luxembourg, il n’y a plus que 60 boulangers, contre 250 il y a 20 ans. Nous devons donc nous adapter pour surmonter en plus un marché de plus en plus concurrentiel. Depuis dix ans, l’innovation est donc notre créneau numéro un pour continuer à aller de l’avant sans être trop victime de la guerre des prix et vendre un matériel de grande qualité. 5% de notre chiffre d’affaires sont consacrés à l’innovation. Nous avons notre propre équipe de recherche et développement. Ces derniers temps, nous avons reçu cinq grands prix d’innovation internationaux dans les plus grandes foires mondiales et trois prix luxembourgeois. Les défis sont d’autant plus difficiles à relever que nous avons fait le choix de rester et d’investir au Luxembourg, ce qui pose des problèmes concurrentiels, en termes de coût de la main d’œuvre, d’indexation… Surtout que nous exportons 99% de notre production. Percevez-vous les effets du ralentissement économique? «Notre politique est très conservatrice. Nous restons sur une pente ascendante avec une augmentation de 2% à 3% par an de notre chiffre d’affaires et de nos effectifs. Actuellement, nous ne ressentons aucun ralentissement. Mais il est trop tôt pour s’en rendre compte, car les commandes sont généralement passées à un horizon de six mois.»
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78 actualité Ressources humaines
L’assurance d’un secteur prudent La 22e édition du KPMG Remuneration Survey montre une place financière où l’évaluation des performances passe devant le recrutement. Et où le pôle des assurances gagne en poids.
Ventilation de la rémunération entre salaire de base, bonus et avantages extralégaux Salaire de base
100
12%
80
33%
12% 24%
12% 16%
Bonus
Avantages extralégaux
11% 11%
9% 10%
7% 9%
6% 7%
6% 6%
8% 8%
78%
82%
84%
86%
88%
84%
Différente d’une fonction de l’entreprise à l’autre, l’importance de la part variable dans ce qui fait la rémunération globale va crescendo depuis dix ans.
60 40
64%
72%
Source: KPMG
55%
20
Alain Ducat
C’est une étude qui ne sort guère des murs, mais qui intéresse un nombre croissant de contributeurs à son élaboration. Le KPMG Remuneration Survey, 22e du nom, rassemble les données très fouillées, fournies sur base volontaire par 55 institutions représentatives du secteur financier, réparties assez harmonieusement entre banques privées, gestion de fonds et sociétés d’assurances. «Cela nous donne près de 14.000 positions, des données salariales précises, une approche très concrète de la façon dont sont gérées les politiques de recrutement et de rémunération», souligne JeanPascal Nepper, associé chez KPMG, en charge de ce dossier. Le résultat, uniquement diffusé auprès du management des institutions participantes, compte plus de 1.000 pages, truffées de chiffres, graphiques et tableaux. «Un outil pour les ressources humaines», résume Céline Campi-Blain, manager au sein du big four de Strassen. Mais l’étude dégage aussi des tendances globales et révélatrices. «On note d’abord que l’emploi
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reste en hausse dans le secteur financier, souligne M. Nepper. Une croissance de 2,5% qui confirmait le rebond des perspectives d’emploi de la Place.» C’était avant la deuxième lame de crise. «Mais nous avons tenu à recontacter nos participants, pour actualiser nos données et ne pas être en décalage par rapport à cette crise de la dette. La tendance reste positive, mais la prudence se marque davantage.»
Des prérequis dans le package salarial C’est déjà ce qui ressort des priorités affichées, pour 2011, par les managers et les responsables RH. L’évaluation des performances vient en tête, devant les rémunérations et, en troisième place, de nouveaux recrutements. Au passage, l’étude KPMG révèle un phénomène qui devra être suivi dans les prochaines éditions. L’assurance, pas la première à laquelle on pense lorsqu’on évoque la place financière, est dans un trend favorable. Cette branche affiche une croissance de l’emploi plus marquée et plus
linéaire, une courbe en hausse sur les salaires de base et les bonus de rémunération. Et ce pôle assurances se dit aussi le moins dépendant de décisions prise à l’extérieur du pays. Ceci peut en partie expliquer cela… Dans l’étude, Jean-Pascal Nepper note également une influence médiate des circulaires de la CSSF sur la politique de rémunération. «Quatre banques sur cinq ont eu des questions en retour de la part du régulateur, qui a aussi dû rappeler certaines obligations. Et un quart des institutions ont payé les bonus en décembre, pour éviter les contraintes applicables en janvier.» Mais les temps changent et les politiques salariales aussi. «L’importance de la part variable dans la rémunération va crescendo depuis dix ans, observe M. Nepper. Et il y a de plus en plus de prérequis dans le package salarial. L’assurance pension, par exemple, tend à intégrer la norme, à côté des avantages extralégaux classiques. Cela varie d’une fonction de l’entreprise à l’autre, mais la part des fringe benefits peut donc faire la différence.» Le marché est sorti des années folles. Si les chiffres peuvent encore faire rêver, «les salariés et les entreprises sont plus raisonnables dans leur approche». Ce phénomène semble alimenter différemment le turnover dans le secteur financier. «Il est de 12%. On vient de 10%. Mais 7% sont issus de départs volontaires.» Un autre chiffre interpelle: alors que l’importance de la formation saute aux yeux des responsables qui éprouvent des difficultés à recruter des profils qualifiés, la moyenne du secteur n’est qu’à trois jours de formation par an et par salarié.
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Carlo Thill President of the Executive Committee, BGL BNP Paribas
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80 actualité Anniversaire
Les 40 ans du LLLC Le Luxembourg Lifelong Learning Center a soufflé 40 bougies, le 28 septembre, à l’occasion d’une cérémonie qui s’est déroulée au Tramsschapp. Charles Caratini (photos)
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Jean-Claude Reding (CSL)
Moselle Valley Brass Band
Dominique Matera et Claude Betzen (INFPC)
Robert Kieffer (Caisse nationale d’Assurance pension) et Mady Delvaux-Stehres (ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle)
Véronique Eischen (OGBL), Viviane Goergen (LCGB), Norbert Tremuth (CSL), Mariette Scholtus (Adem) et Nathalie Sylvia (CSL)
Inauguration
Le nouveau siège de l’OAI
Le Forum da Vinci est le nouveau siège social de l’Ordre des Architectes et Ingénieurs-Conseils, boulevard Grande-Duchesse Charlotte. Luc Deflorenne (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Marc Solvi (Paul Wurth/président Aliai)
Michel Wurth (ArcelorMittal)
Carlo Thill (BGL BNP Paribas)
Romain Becker (Enovos)
Martin Lammar (président OAI)
Le Forum da Vinci
paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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Une exposition thématique raconte les 100 ans du chronographe
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82 actualité Trois questions à Véronique Hoffeld et Jean-Pierre Winandy
«Le marché est plus facile ici» A l’occasion du 20e anniversaire de la firme Loyens & Loeff au Luxembourg, la membre du comité de gestion et son prédécesseur, associé fondateur, reviennent sur l’évolution de la société.
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Fuchs & Associés Finance
Alternative Advisers dans la poche Publié le 06.10.2011
Photos: Loyens & Loeff
La société Fuchs & Associés Finance a acquis l’intégralité des parts de la société Alternative Advisers, et marque, de la sorte, sa volonté d’accroître sa présence auprès d’une clientèle institutionnelle, grâce au know-how ainsi acquis dans la gestion total return.
Véronique Hoffeld (à gauche) a récemment été nommée au comité de gestion de Loyens & Loeff, succédant à Jean-Pierre Winandy, associé fondateur.
Interview par Jean-Michel Gaudron, publiée le 05.10.2011 Mme Hoffeld, M. Winandy, comment a évolué l’étude Loyens & Loeff depuis sa création il y a 20 ans? JeanPierre Winandy: «A l’origine, la société s’est établie en 1991, en tant que filiale du bureau de conseil fiscal néerlandais Loyens & Volkmaars. Ce n’est qu’en 2002 que les discussions ont commencé avec le barreau pour obtenir l’autorisation d’opérer en tant que cabinet d’avocats, après la création de Loyens & Loeff, née de la fusion entre Loyens & Volkmaars et une partie de Loeff Claeys Verbeke aux Pays-Bas. J’ai moi-même rejoint la société en 2002 et l’étude Loyens Winandy, qui a fonctionné en parallèle avec la structure de conseil fiscal, a été lancée en 2003. Mais l’activité d’avocats s’est davantage développée, de sorte qu’en 2005, nous y avons intégré la partie conseil fiscal. En 2008, Loyens Winandy a été rebaptisée Loyens & Loeff. Véronique Hoffeld: «A la création de l’activité d’avocats, la firme comptait une quinzaine de personnes. Aujour d’hui, nous sommes 160, tous services confondus, avec un tiers de personnes dédiées au support. Comment avez-vous vécu les évolutions de la place luxembourgeoise de ces dernières années? J.-P. W: «Le marché est très concurrentiel, car il y a bon nombre d’études qui se sont implantées. Cela dit, nous avons connu des défis permanents, avec l’abolition du régime holding, la disparition rampante du secret bancaire et des nouvelles directives régulières dans le domaine des fonds. Reconnaissons donc que le marché est sans doute plus facile ici que dans les pays voisins. V. H: «En fonction des périodes, certains secteurs tournent plus vite que d’autres. Actuellement, la multiplication des ‘affaires’ et de certains scandales font que l’activité ‘commerce & litigation’ est très intense.» Cette incertitude générale qui règne sur l’économie est-elle un frein pour gérer le développement de votre firme? J.-P. W: «Il est vrai que nous naviguons un peu à vue. Mais nous savons que les événements actuels sont essentiellement conjoncturels et directement liés à la crise. Au fil du temps, nous allons connaître de nouveau une période où l’activité fusion-acquisition, par exemple, repartira de l’avant. Il est certain que notre rythme de croissance est largement imposé par le marché. Mais contrairement à certains de nos concurrents qui ont une démarche de spécialisation à outrance de leurs avocats, nous privilégions la polyvalence. De sorte que nous pouvons facilement redéployer des ressources d’un domaine d’activité à l’autre selon l’évolution.»
Développement durable
L’opération paperJamMyClimate décolle! Publié le 07.10.2011
En même temps que la soirée Explorator (lire par ailleurs), le main hall de la Rockhal à Eschsur-Alzette a servi de cadre à la confection d’un grand ballon captif dans le cadre l’opération paperJam-MyClimate annoncée en juin 2010 à l’occasion du 10e anniversaire de paperJam. Tout au long de la soirée, armées de marqueurs, la majorité des 50 entreprises marraines de l’opération a décoré la partie du ballon qui lui était attribuée. Tous les panneaux ont ensuite été assemblés et cousus ensemble. Avec seulement une petite heure de retard sur le planning initial, le ballon a été gonflé et s’est déployé dans la Rockhal (mauvaise météo extérieure oblige…). Le tout sous la direction opérationnelle de Claude Sauber (Binsfeld) et les petites mains habiles de la demi-douzaine de professionnelles de la couture de chez Eva Ferranti. Dans quelques semaines, lorsque la météo sera un peu plus clémente, ce ballon sera de nouveau lâché, mais cette foisci en plein air et à Luxembourgville. A la suite de quoi, il sera découpé et les morceaux seront mis sous cadre et restitués aux entreprises partenaires. D’ici à ce «lâcher» en plein air, il reste donc du temps aux entreprises intéressées à
Photo: Olivier Minaire
50 entreprises marraines de l’opération paperJam-myClimate ont décoré et construit cette montgolfière.
devenir marraines de l’opération pour rejoindre les 50 qui le sont déjà. L’un des buts ultimes est la remise d’un chèque de 100.000 euros à l’asbl MyClimate. Pour l’heure, la moitié de la somme, donc, a été réunie. http://myclimate.paperjam.lu Property Partners
Best Real Estate Services 2011 Publié le 07.10.2011
A peine un an après avoir gagné le Luxembourg Finance Management Award, Property Partners a remporté le FIABCI Prix d’excellence 2011 en tant que Best Real Estate Services. Plus de 200 décideurs du secteur ont assisté à la remise de ces prix, attribués par le réseau international des professions immobilières, récompensant les meilleurs projets et prestataires immobiliers du Luxembourg et de la Grande Région. Dexia
La BIL appelle au calme Publié le 07.10.2011
Alors que Fitch a mis la BIL sous surveillance négative et que les clients belges retirent leur argent de Dexia Banque Belgique, François Pauly, président du comité de direction, et le gouvernement tentent de rassurer sur la sécurité des dépôts. La date du conseil d’administration de Dexia initialement fixée à ce samedi pourrait être reportée au dimanche. (lire l’article page 14)
Tax & Finance
Nouvel acteur PSF Publié le 07.10.2011
Créée en 2010, la société Tax and Finance Luxembourg vient d’obtenir son statut PSF en tant que domiciliataire de sociétés. L’objectif est désormais de développer l’activité et de doubler l’effectif en place. Il s’agit d’une joint-venture entre T&F Group et le cabinet d’experts comptables Georges et Associés, créé en 2005. «Notre objectif est de rapidement doubler l’effectif et de développer notre activité, confie François Georges, associé et directeur de la nouvelle entité. Les nouvelles demandes émanant du groupe Tax & Finance arrivent déjà sur nos bureaux.» Georges et Associés avait atteint un seuil critique et éprouvait le besoin, pour grandir encore, de s’associer à un réseau international. «Nous travaillions déjà avec T&F sur différents dossiers jusqu’à en devenir le fournisseur principal. Tout naturellement, un partenariat plus poussé a été envisagé, dans l’intérêt de tous», précise le nouveau directeur. François Georges prévoit de développer ses activités dans la gestion de fonds et de patrimoine. Et de franchir avec succès toutes les étapes nécessaires pour décrocher l’agrément d’asset management de la CSSF. Cet objectif portera toutes les prévisions de croissance à un niveau très élevé.
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84 actualité
Trois questions à Pierre Hurt
«Une vitrine pour le grand public»
Photos: Olivier Minaire (archives)
Le directeur de l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs conseils (OAI) savoure l’inauguration du nouveau siège à Luxembourg-ville.
Pierre Hurt (OAI): «Ce sera le lieu commun de l’architecture, mais aussi de l’ingénierie, de la science et de la technologie.»
Interview par Nicolas Raulot, publiée le 06.10.2011 Monsieur Hurt, pourquoi ce nouveau bâtiment? «Il faut savoir que l’OAI était déjà installé à notre nouvelle adresse lors de sa constitution en 1990. C’est donc un retour aux sources. Nous avions alors déménagé très vite faute de place, avant d’être locataires pendant 21 ans à Dommeldange. Aujourd’hui, nous allons occuper ce nouveau bâtiment de 1.440 m2 répartis sur trois étages en copropriété, avec nos partenaires de l’Aliai (Association Luxembourgeoise des Ingénieurs, Architectes et Industriels), de l’Ali (Association Luxembourgeoise des Ingénieurs) et de Tema (Technology Managers Luxembourg). Ce sera le lieu commun de l’architecture, mais aussi de l’ingénierie, de la science et de la technologie. Une vitrine pour le grand public, mais également un lieu de débats, de discussions, un forum interne pour nos membres, à même d’échanger sur la qualité du cadre de vie en général. Comment s’est déroulé le projet? «Nous avons lancé un concours anonyme d’architectes à deux tours en 2004-2005 avec un jury indépendant. Il a été remporté par Tetra Architectes Paul Kayser & Associés. 44 projets avaient été soumis. La construction a coûté 2,8 millions d’euros. Nous avons financé notre part (454,1 millième) sur fonds propres, grâce à une cagnotte que nous avons accumulée et surtout par un emprunt contracté auprès de la BCEE. Nous voulions un bâtiment low tech, écologique et durable. Il n’est d’ailleurs pas climatisé. Notre grande salle polyvalente est bien orientée, bien ventilée, mais dépourvue de climatisation. Cela nécessite plus de réflexion, de conception. C’est un travail intelligent de recherche qui ne consiste pas à retenir la solution standard. Le nom du batiment sera dévoilé ce vendredi (il s’agit du Forum da Vinci, ndlr.). Ce bâtiment vous ouvre-t-il de nouvelles perspectives? «Nous allons accentuer les collaborations et les synergies avec nos partenaires et copropriétaires, par exemple dans les publications, comme la Revue Technique Luxembourgeoise ou le Cahier Scientifique. Nous allons renforcé nos activités conférences, voyages d’études, expositions, ainsi que les échanges avec le monde industriel. Nous voulons être une voix pour ces disciplines (architecture, ingénierie, sciences…) essentielles pour la qualité de notre cadre de vie. Ce nouveau siège sera aussi l’occasion de communiquer vers les jeunes, pour les initier à ces disciplines. Nous manquons d’ingénieurs. Nous avons d’ailleurs organisé une journée portes ouvertes samedi 8 octobre qui offre une formidable occasion de visiter le bâtiment de façon libre ou accompagnée.»
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Alti
Association pour traducteurs et interprètes Publié le 07.10.2011
Alti, la première association professionnelle des traducteurs et interprètes du Luxembourg a vu enfin le jour. Elle réunit des traducteurs et interprètes indépendants ou salariés, assermentés auprès de la Cour supérieure de Justice de Luxembourg, habilités par le ministère de la Justice à traduire des documents officiels et à interpréter pour les tribunaux et la police, ainsi que les traducteurs et interprètes salariés auprès d’entreprises et d’institutions. Cette association entend faire mieux connaître les métiers de traducteur et d’interprète et faciliter le réseautage entre collègues. http://www.traducteurs-inter pretes.lu/ Statistiques
Le PIB révisé nettement à la baisse Publié le 07.10.2011
Le Statec n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans ses révisions de croissance ce vendredi matin: «Concernant l’estimation du 1er trimestre 2011, elle a été révisée à la baisse: +2,9% au lieu de +4,9%.» La chute est encore plus spectaculaire pour les deux exercices précédents. «Les données annuelles ont fait l’objet de la procédure traditionnelle de révision. L’évolution annuelle du PIB 2010 en volume a été révisée à la baisse: +2,7% au lieu de +3,5%. Pour 2009, la révision aboutit à une évolution du PIB de -5,3% au lieu de -3,6% figurant dans
la dernière version des comptes», indique l’office statistique. Le communiqué de presse ne s’étend guère sur les causes de cet ajustement spectaculaire. Au Statec, on semble plutôt se renvoyer la balle entre services. Contacté, Bastien Larue, économiste au sein du département conjoncture, entre tout de même dans le détail: «L’essentiel de cette révision provient de la branche services financiers et du commerce extérieur. Certaines entreprises ont procédé à des retraitements complets.» A ce jour, le Statec maintient ses prévisions de croissance. Mais, il faut s’attendre à un ajustement très net pour 2012. Il devrait être annoncé le 24 novembre. Pas avant. Le Statec a également publié ce vendredi la première estimation du PIB pour le deuxième trimestre. Elle fait ressortir une croissance de 0,3% par rapport au 1er trimestre, et de 1,9% sur un an. Audit
ProActif: Biltgen s’explique Publié le 07.10.2011
Dans le dossier ProActif, depuis les révélations de l’audit sur l’asbl para-syndicale, l’ancien ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, était resté un acteur silencieux. Celui qui a poussé et financé les associations nées dans le giron du LCGB sort du bois, avec son analyse des faits. Volontiers critique à l’égard du cabinet belge d’auditeurs BST Réviseurs d’Entreprises, François Biltgen affirme avoir pris connaissance par voie de presse qu’un audit avait été réalisé par un réviseur d’entre-
prise. Et il regrette que les auditeurs, «au lieu de conclure sur des investigations supplémentaires, n’aient pas jugé nécessaire d’entendre ni l’ancien ministre du Travail et de l’Emploi, ni l’actuel (le LSAP Nicolas Schmit, commanditaire de l’audit, ndlr.), ni la DCF (Direction du contrôle financier) qui a cependant été impliquée dans le processus du début à la fin.» (lire l’article page 46)
Grand Prix Explorator
Douze restaurateurs à l’honneur Publié le 07.10.2011
A l’occasion du grand cocktail qui a accompagné la sortie de la 17e édition du guide Explorator, la référence des guides gastronomiques au Luxembourg, édité par Maison Moderne, douze restaurants ont été récompensés dans le cadre du Grand Prix Explorator et se sont vus remettre leur diplôme lors du Grand Cocktail qui s’est tenu à la Rockhal jeudi soir, en présence d’environ 1.500 personnes. Le vote a été effectué par 563 internautes qui ont choisi leur restaurant favori dans douze catégories. Résultats complets sur www.explorator.lu. Cette 17e édition d’Explorator, bilingue (français/anglais) contient près de 350 références de restaurants, classés par quartiers de la ville de Luxembourg et régions du Grand-Duché. Chaque restaurant a été visité par la rédaction et est pourvu d’un commentaire avisé en deux langues, français et anglais. Le guide est complété par une partie rédactionnelle qui brosse le portrait de jeunes chefs de cuisine et de sommeliers, présente les plus belles terrasses, les meilleures adresses pour sortir après le restaurant, les meilleurs plats du jour ou encore les endroits les plus adaptés pour célébrer vos fêtes de famille. Il thématise également plusieurs aspects de l’art de recevoir (les meilleurs ingrédients, les meilleurs traiteurs, les producteurs locaux et ateliers de cuisine, les services...). www.explorator.lu
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20.10.2011 16:58:00 Uhr
85 ACTUALITÉ Trois questions à Xavier Bettel
«Prolonger le travail»
Elections
Le nouveau et jeune (38 ans) bourgmestre de la Ville de Luxembourg, préféré au sortant Paul Helminger, relève le challenge avec enthousiasme.
Percée de Déi Gréng à Roeser Publié le 09.10.2011
A l’occasion de la sortie du livre „La cuisine du monde à votre table avec 50 chefs du Luxembourg“ pour lequel 50 chefs luxembourgeois proposent une recette, nous avons invité cinq gourmands à réaliser la recette de leur choix.
Dexia
Soutien étatique Publié le 10.10.2011
Les Etats belge, français et luxembourgeois apportent un soutien fort à Dexia dans la mise en œuvre du plan de restructuration annoncé le 4 octobre. Le conseil d’administration du groupe a pris quatre décisions: l’Etat belge se porte acquéreur de 100% des parts du groupe dans sa filiale Dexia Banque Belgique; le groupe participe au dispositif de garantie de financement décidé par les Etats belge, français et luxembourgeois à hauteur de 90 milliards d’euros maximum au bénéfice de Dexia et de sa filiale Dexia Crédit Local; des négociations exclusives sont engagées avec la Caisse des Dépôts et Consignations et La Banque Postale en vue de la conclusion d’un accord relatif au financement des collectivités locales françaises; des discussions exclusives sont en cours avec un groupement d’investisseurs internationaux, auquel participera l’Etat du Luxembourg, intéressé par l’acquisition de Dexia BIL.
Publication
La cuisine du monde à votre table Publié le 10.10.2011
50 grands chefs du Luxembourg ont ouvert les portes de leur cuisine à Jacques Demarque, ancien restaurateur devenu aujourd’hui référence des critiques gastronomiques au Luxem-
bourg, et au photographe Olivier Minaire. Ces visites ont abouti à un ouvrage bilingue (français/ „La cuisine du monde à votre table allemand) La cuisine du du monde avec 50 chefs Luxembourg“ sortira au mois d’octobre. à votre table, un véritable tour du monde culinaire, chaque chef ayant soigneusement sélectionné une de ses recettes fétiches. Richement illustré, avec plus de 100 photos, ce livre de cuisine devient ainsi une incitation à se mettre soi-même derrière les fourneaux. www.maisonmoderne.lu Web série
Les frontaliers en héros TV Publié le 10.10.2011
Ce lundi, une nouvelle Web série fait son apparition au Luxembourg Comme un lundi, réalisée par Jérémie Bidet (Fisheye), et qui aborde de façon humoristique le quotidien des frontaliers qui viennent travailler au Grand-Duché. «Nous avons souhaité nous servir du prétexte ‘frontalier’ pour aborder des sujets bien plus larges, explique à paperJam M. Bidet, qui travaille sur ce projet depuis presque un an. Il nous a fallu évidemment définir un cadre précis pour ne pas déraper, mais à l’intérieur de celui-ci, nous nous sommes permis beaucoup de choses.» Du coup, Les «Luxos» en prennent pour leur grade, autant que les Français et les Belges, sans méchanceté aucune, mais toujours en sorte que chacun s’y reconnaîtra à un moment ou un autre. A retrouver sur www.comme1lundi.lu et aussi sur paperjam.TV
Photo: Juien Becker (archives)
A l’issue des élections communales, le parti Déi Gréng obtient près de 23% des suffrages à Roeser, où le LSAP recule, mais reste largement en tête. Une polémique était née dans cette commune pendant la campagne, en raison du projet de stade national. (lire aussi en pages 20 et 26) Par:
Jacques Demarque &Olivier Minaire
Justice maisonmoderne.lu/eshop
Xavier Bettel (Ville de Luxembourg): «Paul Helminger a marqué Luxembourg. Il a fait du très bon boulot et a été un très chouette maire pour cette ville.»
Publié le 10.10.2011
Interview par Alain Ducat, publiée le 11.10.2011
C’est ce lundi à 15 heures que débute le procès Luxair: l’achèvement d’un processus complexe, d’une longue instruction et de plusieurs reports pour finalement aboutir à la date du 10 octobre, fixée en avril dernier. L’événement médiatico-judiciaire devrait durer jusqu’au 24 novembre. Sept personnes sont sur le banc des accusés à la suite du crash, le 6 novembre 2002, d’un Fokker 50 de la compagnie nationale luxembourgeoise en provenance de Berlin. A son bord se trouvaient 22 personnes. Le bilan avait été de 20 morts. Seules deux personnes ont survécu au drame: un passager lorrain et le pilote, Claude Poekes, aujourd’hui sur le banc des accusés. (lire l’article en page 50)
Monsieur Bettel, vous êtes littéralement plébiscité par les électeurs de Luxembourg. Comment voyezvous cette fonction de bourgmestre, à laquelle vous accédez à moins de 40 ans? «C’est un énorme challenge et une grande joie. Dimanche, en allant voter, je n’imaginais pas que, 48 heures plus tard, je serais sollicité en tant que nouveau bourgmestre. La gestion de la Ville m’a toujours passionné. Je suis au conseil depuis douze ans. J’ai essayé d’apporter des idées et une dynamique, de me mettre au service d’un programme collégial à long terme pour la capitale. Et j’ai passé les six dernières années au collège, en adjoint de Paul Helminger. Il faut saluer ce grand monsieur, qui a marqué Luxembourg. Il a fait du très bon boulot et a été un très chouette maire pour cette ville!
Le procès Luxair commence www.maisonmoderne.lu
Banque
La BIL rachetée par le Qatar Publié le 10.10.2011
«Une bonne chose pour la BIL et pour l’Etat.» C’est ainsi que Luc Frieden, ministre des Finances, a présenté ce lundi matin le rachat de la banque luxembourgeoise par un groupe familial du Qatar. L’opération, dont le montant et les détails sont encore sujets à négociations, devrait également passer par une prise de participation minoritaire de l’Etat dans l’établissement. (lire l’article page 14)
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Certains imaginaient même une transition en douceur, avec par exemple un mandat de bourgmestre scindé, trois ans pour Paul Helminger, trois ans pour vous. Ce scénario a-t-il été évoqué? «Pas vraiment. Paul a tout de suite annoncé qu’il se retirait et qu’il validait le choix de l’électeur. Le parti n’a pas voulu de demi-mesure. On n’est pas le parti démocratique pour rien… Alors, ce résultat des urnes s’imposait. Paul Helminger a été un des premiers à me féliciter et à m’encourager. Il m’a dit aussi d’emblée que, s’il quittait la vie politique, il restait citoyen de la Ville. Et qu’il serait disponible à chaque fois que j’aurais besoin de lui, d’un conseil, d’un avis. Il est mon parrain en quelque sorte, même s’il sait que je connais déjà très bien la Ville et ses dossiers. Quelle est la priorité numéro un? La continuité? «Il ne faut pas s’attendre à une révolution. Un autre style, une autre personnalité, ça oui. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites et mises en route, pour les quartiers, la mobilité, le logement... La priorité est de prolonger ce travail. Et tout est question de programme collégial. J’ai reçu mandat de mon parti pour discuter avec les Verts. Le DP a présenté un programme clair dans lequel je me suis inscrit complètement. Les Verts ont un programme clair. Et l’entente a bien fonctionné, de sorte que l’on peut aisément imaginer un nouveau programme commun. C’est dans ce sens-là que j’entends travailler. Une réunion est prévue avec nos amis écologistes ce mardi soir. On pense obtenir le feu vert pour la reconduction de l’alliance et donc mener, avec de nouvelles têtes et des forces vives confirmées, une politique de continuité et de dynamisme pour la ville et ses habitants.»
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86 actualité Business Performance et optimisation
La nouvelle frontière informatique Améliorer la performance de son entreprise et améliorer la qualité et la circulation de l’information, tout en gérant des budgets en baisse… C’est la mission impossible que de nombreux CIO doivent aujourd’hui remplir. IBM réunissait différents intervenants et décideurs sur ce thème le 13 octobre à l’Hotel Meliá Luxembourg Pour Dai Clegg (IBM), le défi réside notamment dans la captation et le traitement d’informations issues de l’extérieur du système de l’entreprise.
Vincent Ruck (texte), Luc Deflorenne (photo)
Le 13 octobre, de nombreux intervenants se sont succédé pour exposer les défis représentés par la gestion de la performance et l’optimisation des processus, avec le soutien d’un système d’information performant. Alors que pendant de nombreuses années, le défi était de trouver les données, la généralisation de l’informatique dans toutes les couches des entreprises a permis une systématisation du recueil d’information. Au point qu’aujourd’hui, la véritable question est: comment faire pour gérer la masse des données ainsi proposée? La problématique est d’ailleurs double: interne et externe. En interne, des processus comme la préparation budgétaire peuvent être complexes, principalement dans les grandes structures devant cumuler les intervenants. Serge De Coster, consultant chez IBM, expliquait ainsi comment il était aujourd’hui possible de travailler avec différents outils, permettant de jouer sur les différents critères, de manière efficace, en traçant des scénarios, en accélérant les processus d’échange et de communication entre
les différentes parties prenantes. Tandis qu’une équipe se concentre sur la mise au point d’un scénario, les responsables hiérarchiques peuvent d’ores et déjà effectuer leur travail sur la base des données reçues. Ils peuvent explorer les différentes possibilités de croissance de l’activité, d’investissements ou de recrutement, tout en observant directement les conséquences financières.
Comment mieux faire avec des moyens restreints? Autre enjeu: celui de l’analyse des données, mis en avant par Dai Clegg, en charge du produit Netezza chez IBM. En plus des données structurées, que l’on peut récupérer via les différents systèmes de gestion de la relation client, progiciels de gestion intégrés et autres bases de données extérieures, il existe également aujourd’hui de nombreuses sources de données non structurées ou «en flux». Il s’agit en l’occurrence d’informations issues des médias sociaux ou encore des médias en ligne. Toutes ces sources imposent alors aux entreprises d’investir dans des infras-
tructures particulièrement performantes – et donc coûteuses. En effet, les traitements ne sont possibles qu’à travers différents modèles d’organisation des données, introduits dans les logiciels ad hoc. Les spécialistes liront ici datawarehouse, datamart, cube OLAP, datamining… Autant de besoins qui deviennent des rêves lointains pour de nombreuses entreprises lorsque l’on s’intéresse de près au coût de possession de la puissance de calcul, aux temps de traitement, à la sécurisation et la sauvegarde des données… et aux compétences nécessaires au déploiement. En effet, le défi, quand bien même l’entreprise aurait les moyens d’ainsi investir, est d’être capable de comprendre et utiliser cette masse particulièrement imposante, avec l’efficacité et la réactivité nécessaire. Ce point est notamment critique dans un contexte de concurrence exacerbée, où la bonne maîtrise de l’information peut devenir un critère de différenciation essentiel. Le défi est encore alourdi par les contraintes imposées aux responsables informatiques, via la limitation des budgets. La question n’est plus alors: «Comment mieux faire?», mais «comment mieux faire avec des moyens restreints?» C’est alors la préparation initiale du projet, la réflexion sur les choix à faire, qui devient l’élément clé. Pour André De Locht, consultant chez IBM, la définition des véritables problèmes posés à l’informatique est essentielle. La solution pour franchir ces obstacles se trouve donc dans la mise en place d’un plan de déploiement, précisant clairement ce qui doit être fait, comment et quand… Les réponses étant bien entendues influencées par les budgets – et le retour sur investissement de chaque projet.
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88 actualité
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Elections communales 1
De l’ambition, svp!
Percée verte et grimaces multicolores
Publié le 10.10.2011
L’OGBL salue l’initiative du ministre du Travail d’élaborer un projet de loi visant à mieux protéger les salariés victimes d’une faillite. Mais le syndicat demande une réforme encore plus ambitieuse, avec la double ambition d’assurer la protection financière et juridique des salariés concernés et de garantir la mise en place d’un système de clignotants permettant de détecter en amont si une entreprise rencontre des problèmes. «Il faudrait, par exemple, mettre en œuvre une meilleure coordination entre les administrations étatiques et les institutions de la sécurité sociale, plaide l’OGBL. Lorsqu’une entreprise accumule des arriérés de paiements importants en matière de TVA et/ou de cotisations sociales, un système d’alerte devrait être déclenché auprès d’une instance étatique compétente qui devrait alors avoir les moyens d’intervenir directement au niveau de l’entreprise.» Et de souhaiter également le renforcement des droits d’information et de consultation des délégués du personnel et de leurs syndicats.
Banques
KBL sous pavillon qatari! Publié le 10.10.2011
Les récentes évolutions du dossier Dexia BIL avaient presque fait oublier que la KBL était toujours à vendre. Ce lundi, la banque du boulevard Royal annonce son acquisition par un investisseur... qatari! La maison mère KBC a ainsi trouvé un accord avec Precision Capital, société de droit luxembourgeois représentant l’Etat du Qatar. Montant de la transaction: 1,05 milliard d’euros, dont 50 millions dépendent des résultats de KBL selon le principe du conditional earn out. (lire l’article page 14)
dans le centre-ville pour le cabinet d’avocats Kremer Associé & Clifford Chance. Affaire
La BCEE s’explique
Publié le 10.10.2011
Les Verts sont incontestablement les vainqueurs du scrutin communal de ce dimanche. Le LSAP résiste, mais a dû encaisser quelques revers fracassants. Le CSV est en recul malgré quelques victoires. Si le DP arrive à défendre, sans plus, ses bastions, Déi Lénk fait renaître l’opposition à gauche des socialistes sur le plan local. (lire l’article page 26)
Publié le 11.10.2011
Mis en cause durant la campagne électorale des communales pour leurs prétendues relations privilégiées avec l’homme d’affaires Flavio Becca, promoteur du stade national de football, les dirigeants de la BCEE, dont Jean-Claude Finck, son directeur général, ont répondu aux questions des députés. (lire l’article page 20)
Elections communales 2
Aviation
Des têtes bienou dé-faites
Le Qatar devrait entrer chez Luxair
Publié le 10.10.2011
Publié le 11.10.2011
Les élections communales ont causé quelques surprises, bonnes ou mauvaises, pour certains des candidats en lice. (lire l’article page 26) www.elections.public.lu/fr/ elections-communales/2011
Comme Dexia BIL détient une participation de 13,14% dans la compagnie nationale, la famille royale du Qatar en héritera en mettant la main sur la banque luxembourgeoise. La prise de participation de Qatar Airways dans Cargolux va générer un trafic supplémentaire vers le Findel. (lire pages 14 et 114)
Sidérurgie
Décès d’Emmanuel Tesch
Luxembourg-Ville
Xavier Bettel bourgmestre! Publié le 11.10.2011
Le bourgmestre sortant, Paul Helminger, a indiqué ce lundi soir qu’il laissait la place à son dauphin Xavier Bettel – qui l’a devancé en nombre de voix – et même qu’il quittait le conseil communal de la Ville de Luxembourg. La coalition DP-Déi Gréng devrait être reconduite dans la capitale. (lire l’interview page 26) Finances
La vente de tabac fait recette Publié le 11.10.2011
Selon le ministre des Finances Luc Frieden, interrogé à ce sujet à la Chambre par les députés Verts Lorsché et Bausch, l’Etat luxembourgeois touche quelque 400 millions en recettes d’accises sur la vente de tabac aux non-résidents.
Plus de 85% des cigarettes vendues au Luxembourg le sont à des résidents, travailleurs frontaliers, acheteurs limitrophes ou transporteurs routiers… Le ministre rappelle aussi que les dispositions communautaires feront augmenter les prix du tabac au Luxembourg, ce qui réduira de facto la différence avec les pays voisins. France, Belgique et Allemagne sont déjà proches ou au-dessus des 60% d’accises, un niveau que le Luxembourg devra aussi atteindre en 2014. Sidérurgie
Tripartite peu rassurante Publié le 11.10.2011
Les partenaires de la tripartite sidérurgique se sont réunis en date du mardi 11 octobre. Lors de cette entrevue, la direction d’ArcelorMittal a présenté son projet de fermeture temporaire des installations des sites de Rodange et de Schifflange. Les syndicats contractants, eux, ont réitéré leur opposition formelle à la fermeture temporaire des deux sites. (lire l’article page 30)
Immobilier de bureaux
Publié le 11.10.2011
Emmanuel Tesch, qui fut président du conseil d’administration de l’Arbed entre 1972 et 1991, vient de s’éteindre à l’âge de 90 ans. Il était le père de François, le CEO de Foyer et président du conseil d’administration de Foyer International. Emmanuel Tesch était entré au sein du groupe en 1958, en tant que commissaire, année où son père, Georges Tesch, quitta ses fonctions d’administrateur qu’il occupait depuis 1936. «Monsieur Tesch a eu la lourde responsabilité d’affronter la crise de la sidérurgie luxembourgeoise et d’engager la restructuration de l’industrie sidérurgique qui a façonné le pays depuis un siècle. Il a été une des personnalités marquantes de la sidérurgie luxembourgeoise», écrit le communiqué de presse diffusé par ArcelorMittal, qui rappelle que M. Tesch est un des pères du modèle luxembourgeois.
Toujours dynamique Publié le 11.10.2011
Selon Property Partners, le dynamisme de l’immobilier de bureaux n’a pas été entamé au 3e trimestre. Avec 128.693 m2, les transactions totales des neuf premiers mois de l’année sont en hausse de presque 50% par rapport à l’année précédente. Les prises en location se maintiennent à un niveau très élevé, dépassant les 50.000 m2 (à 53.762) pour les seuls trois mois d’été, avec une taille moyenne des opérations en nette hausse, à 827 m2 contre 667 au deuxième trimestre. Le taux de vacance se maintient à 6,3%. Parmi les principales transactions: l’acquisition, pour occupation propre, de 8.000 m2 par Banque Raiffeisen; la location de 6.160 m2 dans le bâtiment 1 des Twin Buildings d’Esch-Belval par les laboratoires Ketterthill ou encore la prise des 4.800 m2 restant à construire
Photo: Luc Deflorenne (archives)
Réforme des faillites
Photo: Olivier Minaire (archives)
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Jean-Claude Finck (BCEE)
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Ernst & Young
L’audit, moteur de la croissance Publié le 12.10.2011
Avec un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros, Ernst & Young Luxembourg affiche une croissance de 6,1% par rapport à l’année fiscale antérieure, qui fait suite à 6,5% de mieux un an plus tôt. La firme a surtout pu compter sur son département audit. C’est en effet celuici qui affiche la plus forte croissance (+8,9%) au sein des lignes de services du big four, comparé aux 3,2% de mieux du département fiscal et la stabilité des activités de conseil. «Le taux de croissance de plus de 16% de notre département audit au cours des 24 derniers mois est remarquable dans un marché stable dans son ensemble, s’est réjouit Alain Kinsch, country managing partner d’Ernst & Young Luxembourg. Il signifie simplement que nous gagnons des parts de marché.» Editus
Nouveau siège à Kayl Publié le 12.10.2011
L’éditeur des annuaires et développeur de sites de recherche
Photo: Etienne Delorme (archives)
Publié le 12.10.2011
L’administrateur délégué de l’agence de communication Mediation, qui fête ses 20 ans, analyse l’évolution du secteur.
Photo: David Laurent/Wide (archives)
«Ne pas rater sa sortie» Paul Helminger, 70 ans, bourgmestre DP de la Ville de Luxembourg depuis 1999, passe la main à Xavier Bettel, 38 ans, qui a obtenu 500 voix de plus que lui lors des élections communales de dimanche. «Ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère. Le défi qui guette un homme politique est de ne pas rater sa sortie, a-t-il expliqué à paperjam.lu. Je n’ai jamais été l’homme des demi-mesures.» M. Helminger cède également sa place au conseil communal et entend se consacrer désormais entièrement à son mandat de député, «que j’ai terriblement négligé au cours des dernières années. Ce sera encore une sortie à ne pas rater.»
Trois questions à Netty Thines
«Le marché est très instable»
Paul Helminger
«Nous gagnons des parts de marché» Alain Kinsch (Ernst & Young Luxembourg)
Editus a installé, pour ses 120 employés, son siège à Kayl, dans un tout nouveau bâtiment appartenant à son actionnaire principal, les P&T. Le site, pour lequel l’investissement s’élève à 15,5 millions d’euros, devrait être le premier bâtiment grandducal à obtenir la certification environnementale «Gold» de la DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen), la plus complète du point de vue environnemental en Europe. Jusqu’alors, les 120 employés d’Editus étaient dispersés sur plusieurs sites. Grand prix paperJam Communication
128 candidatures pour 2012! Publié le 13.10.2011
Pas moins de 128 candidatures en bonne et due forme ont été déposées pour la troisième édition du Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design. Seulement 107 dossiers avaient été adressés par les entreprises ou les agences lors des deux années précédentes. La date limite de dépôt avait été fixée à ce mercredi minuit. La prochaine étape de ce Grand Prix, placé sous le parrainage de Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, sera la révélation, le 14 décembre, des projets finalistes, à l’occasion d’un événement dédié au CarréRotondes où ils recevront le label «Best Of 2011». La soirée finale de remise des prix est prévue pour le 15 février 2012, en même temps que les RTL Media Awards, pour une grande Awards Night.
Mazars
Ambitieux objectifs sur 5 ans
Netty Thines (Mediation): «L’événement fait partie de la communication, au même titre que les actions sur le point de vente ou les relations presse.»
Publié le 13.10.2011
Interview par Nicolas Raulot, publiée le 11.10.2011
Mazars, groupe international spécialisé dans l’audit, l’expertise comptable et le conseil fiscal (plus de 13.000 professionnels dans 61 pays), prévoit un triplement en cinq ans de son activité et de ses effectifs au Luxembourg, pour porter à 250 le nombre de ses collaborateurs. Il a ainsi confirmé ce qu’il indiquait dans paperJam dès le mois de juillet. La firme, en cette année 2011, s’est recentrée sur ses activités de base (l’audit, l’expertise comptable et le conseil fiscal). Depuis la rentrée d’automne, elle compte trois nouveaux associés au Luxembourg et ses effectifs sont à présent de 85 personnes. Cargolux
Premier Boeing livré! Publié le 13.10.2011
Le 16 septembre, chez Cargolux, le premier conseil d’administration de «l’ère qatarie» avait repoussé sine die la livraison de ses deux premiers Boeing 747-8 F à cause de problèmes contractuels. Ils ont été résolus hier soir, avec Boeing et General Electric, et la livraison a pu avoir lieu ce matin. La satisfaction était perceptible. (lire notre coverstory page 114)
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Madame Thines, qu’est-ce qui différencie Mediation des autres agences de la Place? «Nous sommes la première agence spécialisée en communication personnalisée et interactive. Le but est de pouvoir mesurer le retour sur investissements. Dès 1991, lors de notre création, nous avions cette vision. Avec les instruments de communication que nous mettons en place (téléphone, courrier, événements...) nous pouvons identifier les personnes à qui on s’adresse. Nous avons développé une communication différente de celle des agences de publicité traditionnelles, présentes dans les mass medias comme l’affichage. Notre philosophie était, par exemple, de lancer des annonces avec un coupon-réponse. L’historique a fait que nous sommes surtout présents dans les événements, la communication par événements, les actions sur le terrain… Nous sommes aussi les seuls à avoir lancé une société sœur, spécialisée dans le field, c’està-dire les actions sur le point de vente, dans la rue, présentation de produits… Nous organisons entre 50 et 80 événements par an et établissons environ 800 factures. Nous revendiquons environ 1.200 clients sur nos 20 années d’activité. Comment évolue la conjoncture? «On ne peut pas vraiment parler de crise. Les entreprises continuent à communiquer. Et l’événement fait partie de la communication, au même titre que les actions sur le point de vente ou les relations presse. Ce qui est clair c’est que le marché est très instable. De nombreuses faillites s’annoncent dans un avenir proche au Luxembourg (il y a déjà eu celle d’Events & More cet été, nldr.). Il y a d’ailleurs très peu de visibilité sur l’événementiel. Contrairement aux autres pays, il n’y a aucune statistique dans ce domaine. Est-ce que le web est un bon outil pour mesurer le retour sur investissement et identifier la cible visée? «On ne peut plus envisager l’avenir sans le web. Les invitations ne sont souvent plus envoyées que par mail. Certaines sociétés envisagent aussi de plus en plus des événements hybrides, c’est-à-dire des événements qui ont lieu à la fois en live et online. J’était récemment à un événement hybride à Londres. C’était assez fascinant de voir comment les gens pouvaient communiquer sur toute une journée sur différents sites en même temps.»
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90 actualité Networking
Intertrust Cocktail Dinner Le Sud (Rives de Clausen) a accueilli la soirée organisée le 21 septembre pour «célébrer», comme chaque année, la rentrée. Charles Caratini (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Eric Magrini (Intertrust Luxembourg) et Damien Degros (ING)
Jan Kayser (DSM) et Ariane Mehrshahi (NautaDutilh)
Marc Weitzel (CSSF) et Danielle Kolbach (DK_A)
Caroline Boermans (OPF & Partners) et Taco Wiertsema (Loyens & Loeff)
Nadine Graf et Alain Kirt (BCEE)
Anniversaire
Les 20 ans de Loyens L’étude d’avocats a fêté ses 20 ans de présence au Luxembourg, à l’occasion d’une soirée organisée le 5 octobre au Cercle Cité.
Olivier Minaire (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Tom Gilliams (BEI) et Maurice Bauer (Bourse de Luxembourg)
Tun Di Bari (Dussman Services) et Paul Meyers (Saint-Paul Luxembourg)
Florence Bal (Franklin Templeton International Services)
Charles Muller (Alfi) et Serge De Cillia (ABBL)
Jean-Pierre Winandy (Loyens & Loeff, Luxembourg)
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Avantages fiscaux
Le régime aux résultats mesurables
Si vous estimez que vos impôts ont pris du poids, alors il est temps de les mettre au régime ! A cet effet, la BCEE vous propose un programme d’allégements fiscaux avec 4 produits déductibles, cumulables et dont les résultats parfaitement mesurables vous étonneront. S-Pension, le contrat de prévoyance-vieillesse qui vous permet de vous constituer un capital retraite complémentaire tout en profitant pleinement des avantages fiscaux du moment. Epargne-logement BHW, dont les primes peuvent être déduites de votre revenu imposable dans le cadre des dépenses spéciales, de même que les primes d’assurance versées pour les assurances-vie/décès ou les intérêts débiteurs que vous avez payés pour financer vos dépenses par le biais d’un prêt personnel. En voilà un régime qui fera définitivement pencher votre balance financière du bon côté. N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre agence de confiance ou sur www.bcee.lu
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92 actualité
1Com Group
L’appétit vient en mangeant Et la soif, en buvant. Un leitmotiv qui inspire depuis 15 ans le tandem Steve Darné - Jean-Claude Colbach, à la tête d’une demi-douzaine d’établissements de restauration et de loisirs. Leur aire de jeux favorite: les Rives de Clausen, où, après l’Ikki, ils viennent de porter sur les fonts baptismaux la Brauerei, Big Beer Company. Frédérique Moser (texte), David Laurent/Wide (photo)
«Quand j’ai rencontré Steve, nous avions une vingtaine d’années et il m’a expliqué que son objectif était d’être riche à 35 ans, de prendre sa retraite et de passer ses journées à jouer au golf. Je me suis dit: c’est l’homme qu’il me faut!» Pour l’amitié virile, le pari de Jean-Claude Colbach est gagné. Le tandem qu’il forme avec Steve Darné est inséparable depuis une quinzaine d’année. Pour les loisirs, en revanche, il faudra patienter encore un peu. De réussites éclatantes en projets en incubation, le duo reste insatiable. «Depuis que nous nous connaissons, nous avons passé un week-end ensemble, en famille, mais nous n’avons jamais eu le temps de prendre des vacances!», admet son associé. Le tandem Colbach-Darné a marqué les nuits luxembourgeoises des deux dernières décennies, à la tête des établissements les plus en vue de la capitale. Du Pulp, à Hollerich, au dernier-né, la Brauerei, Big Beer Compagny, aux Rives de Clausen, près d’une quinzaine d’établissements sont passés entre leurs mains, ou s’y trouvent toujours. Casablanca, Am Clubhaus, Humphrey’s, La Grappa, le Jah Bar, Le Set, le Rock Box... autant de noms qui résonnent comme des lieux de convivialité pour les amateurs d’ambiance décontractée et de bonne chère. Des lieux aussi incontournables que nombreux, au point que Steve Darné a parfois du mal à établir l’historique de l’aventure entrepreneuriale menée avec son associé! «Tout cela s’est fait au fur et à mesure, au gré des opportunités qui se présentaient à nous. Un nouvel objet, un ou deux nouveaux partenaires», explique M. Darné. Jusqu’à présent, chaque établissement est une société distincte, avec un actionnariat différent. En règle générale, MM. Darné et Colbach en détiennent chacun un tiers, le tiers restant étant entre les mains de leurs partenaires. «Mais aujourd’hui, nous souhaitons mettre un chapeau sur tout cela. La création de la société 1Com a pour objectif de mettre en place une structure de cross-marketing et de donner de la notoriété au ‘groupe’, qui occupe environ 130 personnes. Cette solution est également plus rentable, par le biais des achats groupés pour nos différents restaurants», précise M. Darné. Car les deux lurons – du moins en donnent-ils l’appa-
rence – sont également d’excellents gestionnaires. Quatre années d’études supérieures en Economie, chacun, cela laisse forcément des traces… «Nous n’avons jamais été salariés et nous nous sommes lancés dans cette aventure par goût du rapport humain, du plaisir de satisfaire la clientèle, d’abord, mais aussi par goût de l’indépendance», explique Jean-Claude Colbach. Après les débits de boissons, l’éventail des activités s’élargit peu à peu. Les deux compères se sont en effet lancés, très rapidement après leur rencontre, dans la restauration. «Faire un gin tonic, ce n’est pas très difficile. Mais gérer un restaurant, notamment les collaborateurs qui sont, par nature, des personnes ‘nomades’, c’est beaucoup plus complexe, constate Steve Darné. Nous avons appris la restauration par nos erreurs, je crois. Nous avons dû beaucoup travailler… et beaucoup apprendre, surtout au niveau de la gestion des ressources humaines.» Mais la mayonnaise prend, au gré des ouvertures successives, et 1Com (prononcer OneCom) compte désormais une demi-douzaine de bonnes tables dans le pays. «Tous nos établissements sont complémentaires, ils ne se font pas concurrence, car ils ont été développés sur des concepts bien distincts», précise Jean-Claude Colbach. Le restaurant de l’Ikki – un club lounge bien connu des habitués des Rives de Clausen et imaginé par le designer Steve Howie – présente ainsi les sushis du fameux chef Hashimoto-San. Le Set, à Howald, propose une cuisine française traditionnelle, tandis que le dernier-né, la brasserie Brauerei, Big Beer Compagny, mise sur le concept germanique de l’Oktoberfest munichoise, avec bière en chope d’un litre, saucisses et bretzels géants. Sans négliger pour autant la qualité, puisque les fondateurs de 1Com se sont associés dans ce projet avec le chef étoilé du restaurant Le Sud, situé à deux pas de là, Christophe Petra. «Nous misons désormais beaucoup sur les Rives de Clausen, où nous travaillons en partenariat avec M Immobilier, la société de promotion immobilière qui gère le site, explique Jean-Claude Colbach. Pour le Rock Box, par exemple, c’est Serge Libens (directeur général de M Immoblier, ndlr.) qui nous a proposé de développer un projet. Nous travaillions
alors sur le chantier de l’Ikki, juste à côté, on s’est dit que c’était une belle opportunité. Ils nous louent les murs, nous développons le concept et nous exploitons l’établissement. C’est un partenariat comme nous les aimons!»
Plaine de jeux avec cuisine intégrée Convaincus que les Rives de Clausen sont la nouvelle place to be au Luxembourg, les directeurs de 1Com veulent désormais développer le marketing du site. «Nous sommes six exploitants différents, nous devons nous mettre autour d’une table et créer une image de marque, qui pourrait être celle d’un ‘faubourg gastronomique’, par exemple, avance Jean-Claude Colbach. Maintenant que nous avons géré l’urgence de l’installation, que nous réglons les différents problèmes juridiques, les uns après les autres, il est temps de développer un véritable concept pour le site. Et, en plus des navettes mises en place pour transporter les clients, nous devons mettre en place un système de taxis – privé, pourquoi pas? – quitte à devoir nous attaquer à un monopole obsolète!», lance-t-il, comme un pavé dans la mare. S’ils prospèrent dans les établissements de restauration, Steve Darné et Jean-Claude Colbach n’ont pourtant pas que cette carte dans leur manche. A l’affût des niches, les quadragénaires (40 et 41 ans) restent extrêmement réactifs et traquent les occasions de se diversifier. Déjà exploitants du Fitness Zone, à Howald, ils viennent d’y ouvrir le Yoyo, un parc de loisirs d’un genre nouveau dans le pays. «J’ai trois enfants et comme il fait mauvais huit mois par an au Luxembourg, je ne savais pas quoi faire avec eux, raconte Steve Darné. J’ai joué avec cette idée pendant quelques années…» Et la partie s’est achevée sur un succès bien concret, puisque la première aire de jeux du Luxembourg, avec restaurant intégré, a ouvert ses portes à la mi-septembre. «C’est un mini-Disneyland. Adapté à la taille du Luxembourg, bien sûr…», mais implanté en pleine zone d’activités commerciales. «J’y crois très fort, car Howald va devenir un deuxième Kirchberg», assure son créateur. Pour l’instant, les investis-
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Les fondateurs de 1Com, Jean-Claude Colbach et Steve Darné, comptent faire grimper le chiffre d’affaires du groupe de 50% en un an.
sements dans Yoyo s’élèvent à 1,2 million d’euros. Mais des développements sont prévus, sur la base d’un business plan qui prévoit l’accueil de 2.000 enfants par week-end. «Nous avons créé l’intérieur pour l’hiver. L’été prochain, nous nous attèlerons aux aménagements extérieurs», explique M. Darné. La cuisine est adaptée au goût des enfants, mais avec un petit «plus»: le fait-maison. «Le hamburger est présenté à la cuisson désirée, les nuggets sont fabriqués à la main… Nous voulons être un restaurant, pas un snack. Généralement, ces types d’endroits vivent des attractions, mais notre idée est de pouvoir y manger quelque chose de correct.» En pleine expansion, le groupe 1Com semble promis
à un beau développement. Ses dirigeants ne tarissent pas d’idées et testent des concepts comme d’autres des plats du jour. Le dernier en date s’appelle Cool Snack, un restaurant sur le pouce dédié aux mille et une façons de cuisiner le poulet. «Nous testons le concept aux Rives de Clausen et si ça marche, Cool Snack pourrait devenir une chaîne», indique Steve Darné. Le chiffre d’affaires du groupe est à l’image du dynamisme de ses fondateurs. De 8 millions d’euros cette année, il devrait passer à… 12 millions l’an prochain. Et ce n’est pas fini… «Nous avons deux concepts en tête, que nous aimerions tester prochainement, mais c’est encore un peu tôt pour en parler», glissent les deux complices, l’œil gourmand. paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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94 actualité Trois questions à Vincent Fagard
«Bascharage, centre d’excellence»
Photo: Delphi
Delphi Automotive Systems a 40 ans de présence à Bascharage. Le directeur général, Vincent Fagard, voit des perspectives intéressantes pour le site et ses lignes de produits.
Vincent Fagard (Delphi): «Pratiquement 85% de nos collaborateurs sont des ingénieurs.»
Interview par Alain Ducat, publiée le 12.10.2011 Monsieur Fagard, Delphi a traversé une mauvaise période mais est bien là, après 40 ans d’activités. Quelle a été l’évolution? «Au début, il y avait GM Terex, qui concevait des engins de génie civil. En 1979, le site est devenu ACG Technical Centre Luxembourg, produisant des outillages spécialisés pour les usines de General Motors. Il y a environ 25 ans, le site s’est recentré dans la production de composants pour l’industrie automobile. Delphi a compté jusqu’à 800 collaborateurs à Bascharage. Nous sommes redescendus à 600 environ, mais l’activité s’est stabilisée. 2009 et 2010 ont été des années difficiles, un peu comme partout, surtout dans l’industrie automobile. Le choc de 2009 a été extraordinaire: tout s’était arrêté sur le marché. On a dû réorganiser l’effectif et passer de 680 à 600 collaborateurs. Chacun y a mis du sien. Comment définir les activités et le marché de Delphi aujourd’hui? «Nous sommes un centre d’excellence, orienté sur la recherche et le développement. Pratiquement 85% de nos collaborateurs sont des ingénieurs. Nous nous sommes spécialisés dans la conception de systèmes d’injection, pour moteurs essence et diesel, qui contribuent aussi à réduire les émissions de CO2. On conçoit aussi des systèmes de climatisation et de refroidissement moteur très performants, ainsi que des composants électroniques divers pour systèmes embarqués. Nous sommes un des plus gros centres techniques du pays, derrière celui de Goodyear. Et, pour le groupe Delphi, le Luxembourg est le centre de décisions pour l’Europe, où le marché pour ces produits est le plus performant. Quelles sont les perspectives de l’entreprise? «Tout en poursuivant notre implication dans le marché automobile global, nous travaillons sur de nouvelles gammes de produits, notamment sur des composants moteurs liés aux véhicules électriques ou hybrides. Nous investissons prudemment parce qu’il n’y a pas encore de standardisation sur ce marché à peine émergent. Nous venons de décrocher un important contrat avec BMW, pour la future plate-forme commune Série 1 et Mini attendue pour 2014. On est complètement sorti de l’étiquette General Motors, ces marques ne représentant plus que 15% de notre chiffre d’affaires. La diversité des clients est bien équilibrée et les résultats sont en ligne avec les objectifs.»
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Sidérurgie
ArcelorMittal éteint aussi Liège Photo: David Laurent/Wide (archives)
Publié le 13.10.2011
Après Florange en Moselle, après les inquiétudes récurrentes pour les sites luxembourgeois de Rodange et Schifflange, c’est la sidérurgie de Liège que le groupe ArcelorMittal met à mal. Et pour cette région de Wallonie, c’est un séisme: les hauts fourneaux et l’aciérie de Chertal et Seraing, c’est-à-dire toute la phase à chaud, seront éteints à brève échéance. Définitivement. Au moins 600 personnes perdront leur emploi directement, mais les permanents syndicaux craignent «un cataclysme social» pour quelque 3.000 familles. Francis Gomez, le président de la FGTB-Métal, principal syndicat wallon du secteur, n’a pas caché sa colère. «Tout le monde a la rage. ArcelorMittal nous a menés en bateau depuis des années. Ce sont des menteurs et des hypocrites. C’est un scandale sans nom. Nous ne laisserons pas faire.»
Samsa Film
Sept longs métrages en 2011 Publié le 14.10.2011
Samsa Film, qui fut la première société de production indépendante de films professionnels du Luxembourg, fête ses 25 ans. Egalement la première à s’investir, en son temps, dans la coproduction européenne, elle a produit en 2011, sept longs métrages pour des budgets compris entre deux et sept millions d’euros. «La somme des budgets de tous ces films a atteint 25 millions d’euros, dont 10 à 12 millions pour notre quote-part. C’est sans parler des courts métrages et des documentaires», indique Claude Waringo producteur, membre fondateur et co-gérant de Samsa. Pour 2012, un nouveau film est en préparation, Notre nouvel homme, qui sera un film en luxembourgeois sur la politique au Luxembourg.
Claude Waringo (Samsa)
Justice
Robert Biever dénonce Publié le 14.10.2011
Robert Biever n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Aujourd’hui procureur général d’Etat, le magistrat vient, à l’occasion de la rentrée judiciaire, de brosser un état des lieux sans complaisance de l’efficacité du bras séculier, chiffres à l’appui. Il relève notamment que, en 2010, sur quelque 50.000 affaires pénales traitées par les parquets de Luxembourg et Diekirch, à peine plus de 10.500 jugements ont été rendus. Robert Biever se demande aussi, piquant, si «l’énergie criminelle du Luxembourg se concentre réellement sur la circulation routière». Car les statistiques sont là: «deux tiers, environ, des affaires concernent des délits routiers.» Pour le procureur, le coupable, c’est aussi le gouvernement, qui ne mettrait pas assez de moyens et de zèle au service du parquet. Singulièrement, M. Biever relève que les procureurs n’ont pu travailler que sur sept affaires financières, tout simplement parce que les dossiers n’ont pas pu être traités par les sections compétentes de police judiciaire. Depuis 1990, 1.500 affaires seraient ainsi arrivées à prescription… Fraude
Luxembourg: le fisc allemand en chasse Publié le 14.10.2011
Des poursuites devraient être engagées le mois prochain outre-Moselle contre de présumés fraudeurs allemands
détenteurs de comptes cachés au Luxembourg. C’est le Financial Times Deutschland qui le révèle ce vendredi matin. Selon le quotidien économique, le fisc allemand et l’Etat de Rhénanie du Nord-Westphalie ont fait l’acquisition, pour environ 3 millions d’euros, d’un CD contenant les noms de 3.000 ressortissants allemands, clients chez HSBC Luxembourg. L’établissement n’a pas souhaité commenter pour l’instant. Raiffeisen
Première pierre à Leudelange Publié le 14.10.2011
Ce jeudi, en présence du ministre des Finances, Luc Frieden, a eu lieu la pose de la première pierre du nouveau siège social et administratif de la banque Raiffeisen, à Leudelange. Comme Foyer ou encore La Luxembourgeoise, la banque luxembourgeoise a choisi la zone d’activité «am Bann» pour installer le cœur de son activité. L’actuel siège de l’entreprise, à Merl, où travaillent 220 personnes sur les 526 employés du groupe, était devenu trop étroit. «La construction du nouveau siège principal, présentant une surface de 11.114 mètres carrés, offre de la place pour 350 collaborateurs et devrait répondre à nos besoins actuels et futurs», a expliqué Guy Hoffmann, président du comité de direction de Raiffeisen. L’investissement pour ce nouveau siège, conçu par le bureau architecture & urbanisme 21 Worré et Schiltz, s’élève à environ 60 millions d’euros. Le temps du chantier est estimé à deux ans.
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95 actualité Investissement
Lourdes pertes pour BIP
Patrick Georg (LuxCSD) CFL Cargo
Dans l’inconnu pour ses 5 ans Publié le 17.10.2011
C’est ce lundi soir que CFL Cargo fête ses cinq ans à la gare de Belval-Université. Une fête d’anniversaire célébrée dans un climat d’incertitude et une conjoncture très difficile. En cause: le ralentissement du commerce mondial et surtout l’annonce des arrêts de production sur les sites luxembourgeois d’ArcelorMittal, pour lesquels CFL Cargo effectue le transport des matières premières, puis achemine les produits finis. Depuis l’annonce de mesures draconiennes prises le mois dernier par ArcelorMittal (arrêts de l’aciérie de Schifflange et du Train C à Rodange pour une phase indéterminée, ralentissement de la Société du Train à Fil de Schifflange), les syndicats s’inquiètent des conséquences possibles pour la société de transport. «Monsieur Rippinger (CEO de CFL Cargo, ndlr.) nous a expliqué que les répercussions immédiates seraient limitées, mais nous sommes dans l’inconnu sur les conséquences à plus long terme de ces mesures d’arrêt de production», souligne Aloyse Kapweiler, secrétaire syndical au LCGB. «Tout sera fait pour éviter les licenciements du personnel employé directement par CFL Cargo. Nous travaillons actuellement avec ArcelorMittal pour trouver une solution pour les collaborateurs détachés par le groupe sidérurgique (environ
50 personnes)», précise Carole Poull, responsable de la communication chez CFL Cargo. Le personnel détaché par les CFL, lui, doit être repris par la société de chemins de fer. Zurich Eurolife
Nouveautés Publié le 17.10.2011 10:59
La compagnie d’assurance-vie Zurich Eurolife, qui revendique 1,3 milliard d’actifs sous gestion et emploie 50 personnes, vient de déménager pour faire face à sa forte croissance des dernières années. Elle est désormais installée à l’Atrium Business Park de Bertrange.
réduire les risques pour les intervenants des marchés financiers, car elle permettra le dénouement des opérations en monnaie banque centrale (émise par la Banque centrale) et non plus en monnaie banque commerciale, sachant qu’un établissement privé n’est pas à l’abri d’une faillite. La nouvelle société est un partenariat public-privé, détenue à 50% par la Banque centrale du Luxembourg et à 50% par Clearstream International, centrale internationale de règlementlivraison, dont le siège est établi au Luxembourg. Elle est dotée d’un capital de 6 millions d’euros. Visa Europe
La carte V Pay arrive! Publié le 17.10.2011
LuxCSD
Nouveau dépositaire central Publié le 17.10.2011
LuxCSD, le nouveau dépositaire central de titres luxembourgeois, est désormais opérationnel. La nouvelle entité, qui s’est dotée du statut de PSF (Professionnel du Secteur Financier) ne prendra toutefois sa vitesse de croisière qu’en 2015, avec la mise en œuvre de T2S (Target 2 Securities), le système de dénouement de transactions, initié par la Banque centrale européenne (BCE) pour réduire le coût des opérations transfrontières à l’intérieur de la zone euro. LuxCSD, dirigée par Patrick Georg, a vocation à
Onze banques du Luxembourg commenceront à proposer, à compter du 1er novembre, V Pay, la nouvelle carte de paiment de Visa Europe, qui dispose de la technologie de paiement avancée ‘puce & PIN’ présentée comme étant plus sécurisée. D’ici à la fin de l’année, 600.000 de ces cartes seront déployées au GrandDuché. Cette carte est déjà acceptée dans plus de 365.000 distributeurs de billets et plus de 8 millions de magasins et commerçants en Europe. 16 millions de cartes sont déjà en circulation dans cinq pays et un total de 69 millions est programmé. Suite en page
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Photo: David Laurent/Wide (archives)
Photo: LuxCSD
La société de participations luxembourgeoise enregistre un déficit de 24 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, dans un climat boursier difficile.
BIP a limité les dégâts sur sa participation dans RTL Group (-16%), qui est son principal investissement avec 15% de l’actif net.
Par Nicolas Raulot, publié le 18.10.2011 La conjoncture boursière et la crise de la dette pèsent lourdement sur les comptes de BIP Investment Partners. Désormais dirigée par Bruno Lambert, la société de participations a réalisé un résultat global négatif de 24 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, contre un gain de 19 millions sur la même période l’an dernier. Les pertes enregistrées sur la valorisation des actifs cotés atteignent même 45 millions d’euros. Le résultat comptable positif de 21 millions d’euros, généré par les cessions d’actifs et les dividendes perçus, ne suffit donc pas à les compenser. C’est au cours du troisième trimestre que la cession de la participation dans Cargolux a été finalisée. «Etant donné qu’une moins-value d’évaluation sur Cargolux avait été actée dans les comptes des années précédentes, l’effet sur les comptes de 2011 est positif à concurrence de 6,9 millions d’euros», explique BIP. Les principales moins-values latentes sont enregistrées sur Bekaert (-64%), Aixtron (-60%), ArcelorMittal (-55%), Xtrata (-45%) et BHP Billiton (-32%).
+20% pour Nanogate BIP a néanmoins limité les dégâts sur RTL Group (-16%), son principal investissement avec 15% de l’actif net. «Alors que la visibilité est réduite à court terme, les perspectives pour RTL restent fondamentalement favorables», note la société de participations. Quelques plus-values latentes sont également à signaler: SES (+3%), Fresenius (+6%) et surtout Nanogate (+20%), une société allemande spécialisée dans les nanotechnologies. «Au cours du mois de juillet, BIP a participé à hauteur de 2,1 millions d’euros à l’augmentation de capital de Nanogate, maintenant son pourcentage de détention de la société à 25%.» Cette perte de BIP est à déplorer, malgré l’approche défensive mise en avant par la société créée en 2000: «Dans cet environnement peu favorable aux investissements, la société a continué à réduire son volume d’investissements cotés. Les actions Evertz Technologies ont été cédées entièrement et certaines autres lignes ont été réduites de façon sélective. Les liquidités s’élèvent dès lors à 113 millions d’euros au 30 septembre 2011. La société a maintenu des protections sur le portefeuille coté: les options de ventes sur des indices boursiers représentent une valeur notionnelle de 43 millions d’euros et d’autres instruments de protection s’élèvent à 13 millions d’euros.» BIP indique que ses importantes liquidités lui permettront de saisir des opportunités d’investissement quand elles se présenteront.
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96 actualité
Roland Pinnel (LCTO) et Han Wezenberg (Abbaye de Neumünster)
Pascal Lanser (IBM) et Patrick Melchior (Avnet Technology Solutions)
Gérard Eischen (Chambre de Commerce) et Janin Heniqui (Luxcloud)
Robert Dennewald (Fedil) et Amal Choury (e-Kenz)
Gilles Schlesser (Luxinnovation)
Anniversaire
Les 20 ans de Mediation L’agence événementielle a soufflé ses 20 bougies, le 11 octobre, à deux pas de chez elle, au Tennis Club des Arquebusiers, en présence de la ministre Françoise Hetto-Gaasch. Olivier Minaire (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Françoise Hetto-Gaasch (ministre des Classes moyennes) et Netty Thines (Mediation)
Conférence
TIC et normalisation Le 14 octobre 2011, l’Ilnas et la Chambre de Commerce ont organisé, en marge de la journée mondiale de la normalisation, la première conférence dédiée pour le domaine des TIC. Luc Deflorenne (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Romain Lanners (Fedil)
Terry Landers (Microsoft)
Caterina Rehm-Berbenni (Promis)
Marc Clement (Ilnas) et Nicolas Mayer (Anec)
Cédric Mauny (Telindus) et Stéphane Jacquemart (CRP Henri Tudor)
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Communication systems
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98 actualité
Norbert Becker (Atoz)
Le parrain de la table ronde sur l’entrepreneuriat, organisée par l’association Savoirs Partagés avec paperJam, ne s’inquiète ni de la conjoncture ni des infrastructures de soutien à la création d’entreprise, pour autant que le projet soit bon.
«Tous les instruments sont là» Table ronde
L’esprit d’entreprise à Luxembourg
Photo: Julien Becker (archives)
La table ronde «L’esprit d’entreprise à Luxembourg – From local to global», organisée par l’association Savoirs Partagés et animée par Jean-Michel Gaudron (paperJam), aura lieu le 31 octobre à l’Exit07 et réunira Jean-Claude Bintz (Telecom Luxembourg), Jan Grimbrandt (Boson Energy) et Marco Houwen (DCL). Infos et inscriptions: www.club.paperjam.lu
Norbert Becker (Atoz): «Cela fonctionne, il n’y aucun souci à se faire.»
Pierre Sorlut (interview)
Monsieur Becker, pour quelles raisons parrainez-vous la conférence de l’association Savoirs Partagés, organisée le 31 octobre, sur le thème de l’entrepreneuriat? «J’ai été contacté par le président de cette association (Yacine Diallo, ndlr.) et j’ai tout de suite accroché à l’initiative consistant à réunir des jeunes autour d’un partage du savoir, en l’occurrence pour parler entrepreneuriat dans un contexte de dialectique local contre global. Il me paraît même naturel de soutenir ce genre de projet alors qu’on stigmatise trop souvent un déficit entrepreneurial au Luxembourg. En réalité, il existe plein d’initiatives à gauche et à droite. Il nous revient simplement de faciliter le transfert d’expérience entre générations. N’est-il pas anachronique de parler d’esprit d’entreprise en cette période d’incertitude économique? «Tous les jours, dans le cadre de mes activités professionnelles, je rencontre des entrepreneurs qui ont des idées. Crise ou pas crise. Aussi grave soit la crise financière et institutionnelle, cela ne veut pas dire pour autant que l’économie doit s’arrêter. Heureusement que non
d’ailleurs, sinon nous serions dans de beaux draps. Il est effectivement plus difficile de trouver des financements, mais ce n’est pas impossible. Les projets basés sur de bonnes idées et pour lesquels toutes les données de l’équation sont réunies continuent de trouver de l’argent. Il ne faut pas surestimer l’impact de la crise… même si je ne conteste pas le manque de fluidité lié au contexte. En revanche, je refuse de laisser dire qu’il n’y a plus d’argent, plus de financement. Il y a plein d’instruments, plein d’entrepreneurs, plein de fonds destinés à soutenir des projets. Alors c’est vrai qu’on devient plus exigeant sur les projets en eux-mêmes, sur leurs objectifs ou sur leur probabilité de développement. En revanche, il est peut-être plus compliqué de trouver du capital initial (seed money). Mais des projets bien pensés et bien structurés ont un avenir et je peux témoigner qu’on dispose au Luxembourg de tous les instruments nécessaires, y compris pour les jeunes entrepreneurs. Pour eux, j’ai constitué, avec d’autres jeunes – et je me considère comme jeune aussi – un petit fonds, Sting. Il a pour vocation de soutenir des projets qui n’ont pas forcément la taille critique pour être présentables à un banquier ou pour motiver
un investisseur. Nous recevons toutes les semaines des gens qui viennent défendre des projets. Ils peuvent être bons ou moins bons, mais cela vaut indépendamment de la conjoncture économique. Je peux vous dire qu’au Luxembourg, il n’y a aucun frein au développement et à l’entrepreneuriat. Tous les instruments sont là, à commencer par la Société Nationale de Crédit et d’Investissement, les ministères, les programmes d’innovation. Cela fonctionne, il n’y aucun souci à se faire. Comment percevez-vous, en tant que directeur d’entreprise, les initiatives telles que celles mises en œuvre par Savoir Partagés? «Notre société n’est pas concernée. Je suis impliqué à titre personnel. Je trouve ce genre d’initiative tout à fait positive d’autant qu’il s’agit ici d’une association un peu cosmopolite. Ce n’est pas luxoluxembourgeois. Ce sont des jeunes qui travaillent dans différents secteurs, qui sont résidents, nonrésidents et de toutes nationalités confondues. Rien que ce dialogue vaut la peine d’être soutenu. Et s’ils font appel à des gens plus expérimentés pour échanger, je pense que c’est très louable. Personnellement, j’éprouve beaucoup de plaisir à dialoguer avec des jeunes.»
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100 actualité Suite de la page
Trois questions à Pierre Castagne
«L’événement des marchés financiers»
Photo: David Laurent/Wide (archives)
Thomson Reuters a relancé «Clausen en Folie», le rendez-vous annuel des professionnels de la finance qui s’était interrompu en 2001. Explications du responsable pays au Luxembourg.
Pierre Castagne (Thomson Reuters): «Nous croulons sous les demandes.»
Interview par Nicolas Raulot, publiée le 19.10.2011 Monsieur Castagne, quelle est l’origine de l’événement «Clausen en Folie»? «L’origine remonte au milieu des années 1990. L’événement était alors organisé au Grund. C’était ‘Grund en Folie’. Le succès a été phénoménal jusqu’à la dernière édition en 2000, qui avait réuni plus de 2.000 personnes. A l’époque, il y avait même un marché secondaire des tickets d’entrée. En 2001, l’événement avait été annulé à cause du 11 septembre. Il n’a pas eu lieu depuis pour diverses raisons. Quand j’ai pris mes fonctions, il y a un an, à la tête du bureau luxembourgeois, j’ai souhaité faire renaître l’événement. Comme les utilisateurs finaux (arbitragistes, traders, risk managers, gestionnaires de fonds…) sont en fin de compte les premiers prescripteurs de nos produits et de nos solutions, l’idée est de les inviter autour d’un verre pour un événement de lobbying à taille humaine, notamment pour les remercier. Cette année, on nous a refusé l’organisation au Grund pour des raisons de voisinage. Nous nous sommes donc reportés vers Clausen. Nous avons dû limiter les invitations pour des raisons logistiques à environ 800 personnes. Mais nous croulons sous les demandes. C’est vraiment l’événement de la place financière et des marchés financiers à Luxembourg. Comment percevez-vous le marché de l’information financière au Luxembourg? Comment évolue-t-il? «Il y a deux courants. Celui des petits acteurs de niche, comme Markit, qui restent en croissance sur des données très spécifiques. Quant aux grands acteurs (Telekurs, Reuters, Bloomberg…), ils sont dans une situation plus compliquée, car leur base de clients est malade. L’industrie bancaire va mal. Leurs prestataires de services en subissent les conséquences. Notre croissance est modérée. Nous devons revoir nos prévisions globales à la baisse, même si la situation luxembourgeoise est correcte. Quels sont vos axes de développement dans ce contexte? «Nous nous concentrons sur le métier premier de la Place, à savoir l’industrie des fonds et sur les données référentielles. Nous lançons ce jeudi Legal Entity Data, un service d’information sur les entités légales (constitution et arborescence des groupes, les filiales…), utile aux administrateurs de fonds. C’est notre axe de développement numéro un au Luxembourg aujourd’hui, où nous employons une quarantaine de personnes.»
Télé des P&T
Nouvelle vague Publié le 17.10.2011
Fort de plus de 20.000 abonnés en trois ans d’existence, la Télé des P&T lance, à l’occasion de la Foire d’Automne, une nouvelle évolution de son produit. Elle propose désormais 13 chaînes HD dans le bouquet de base et rend enfin possible l’enregistrement de programmes d’une chaîne tout en en regardant une autre. En outre, le catalogue de Vidéo à la Demande a été étendu et comprend déjà plus de 500 films en français, allemand et version originale. En novembre, elle accueillera paperJam TV (lire en page 44) et s’enrichira progressivement d’autres fonctionnalités comme l’accès à Facebook depuis le décodeur ou la commande du décodeur depuis un iPhone. Livange
Le stade reste sur les rails Publié le 18.10.2011
Le bourgmestre de Roeser Tom Jungen est reconduit à son poste suite à la formation d’une coalition CSV-LSAP. La semaine dernière, le gouvernement avait confirmé le site de Livange devant les députés. La population de la commune sera toutefois consultée par référendum. Dans le même temps, Le Quotidien avance ce mardi l’hypothèse d’un autre projet. Il serait porté par Gerard Lopez, co-fondateur de Genii Capital, président du club du Fola-Esch, et ami de Flavio Becca, promoteur du projet Livange. Dans l’hypothèse où ce site ne serait finalement pas retenu sous la pression politique, l’homme d’affaires imaginerait la possibilité que le stade national soit établi à Esch, dans une enceinte qui pourrait aussi accueillir les deux clubs de football de la ville.Mais, Jean Cazzaro, le président du club eschois ennemi, la Jeunesse, aurait également le projet de construire un grand stade dans la Metropole du Fer, via sa société Lux-TP. Le site serait déjà tout trouvé: des friches industrielles inoccupées depuis 30 ans qu’ArcelorMittal serait prête à céder.
Photo: Mfin
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Luc Frieden (ministre des Finances) «L’Europe peut beaucoup apprendre de la finance islamique.»
Recrutements
En direct d’Arlon Publié le 18.10.2011
Mercredi, se tient à Arlon un «Jobday», organisé par le Forem, l’agence pour l’emploi belge. Particularité de ce salon, qui en est à sa 11e édition: il a clairement une vocation transfrontalière. La moitié des entreprises (23 sur 52) présentes sont luxembourgeoises et s’affichent au cœur d’une province où près de 27.000 habitants (dont la moitié des actifs de la seule ville d’Arlon) sont déjà travailleurs frontaliers. Lors de l’édition 2010, plus de 2.200 visiteurs avaient franchi les portes du salon et 41 personnes avaient directement trouvé un emploi, sans parler de travail intérimaire, de contrats de formation ou de réserves de recrutement. Enovos
Biogaz en Belgique Publié le 18.10.2011
Ce lundi, dans la zone industrielle de «Tongeren Oost» (Tongres, Belgique), Enovos Luxembourg et ses partenaires NPG Energy et Pholpa ont posé la première pierre de la plus grande installation de biogaz de Limbourg qui opèrera sous le nom de Biopower Tongeren, dont Enovos détient 24,9%. C’est le premier investissement de la société dans le secteur des énergies renouvelables en Belgique. Le site, prévu d’être exploité à partir d’avril 2012, affichera une capacité d’environ 3 MW et produira un volume d’électricité correspondant à la consommation annuelle de 6.500 ménages.
Promotion
Frieden loue la finance islamique Publié le 19.10.2011
En mission de promotion de la place financière en Asie, Luc Frieden a fait l’éloge de la finance islamique ce mercredi lors d’une escale à Kuala Lumpur en Malaisie. Il a estimé que l’Europe, confrontée à une crise de l’endettement, devait s’inspirer de ces pratiques: «L’Europe peut beaucoup apprendre de la finance islamique par ses principes de partenariat financier entre le créancier et le débiteur, l’absence de risques excessifs et de spéculation, le respect des principes éthiques.» Luc Frieden a aussi confirmé la volonté du gouvernement luxembourgeois de développer la finance islamique comme outil de diversification et d’internationalisation de la place financière. «La finance islamique est aujourd’hui une composante de plus en plus importante dans un portefeuille diversifié d’actifs», a-t-il ajouté. Au lendemain d’une première étape à Singapour, Luc Frieden a rappelé qu’une vingtaine d’obligations islamiques sont cotées à la Bourse de Luxembourg depuis 2002 et que le Grand-Duché est aujourd’hui le premier centre européen pour les fonds d’investissement islamiques. L’encours de ces fonds islamiques ne dépasse pourtant pas les 500 millions d’euros, soit seulement 0,02% de l’encours total des fonds luxembourgeois. Suite en page
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101 actualité Moskito
Coup de jeune Carole Retter prend les rênes de l’agence de communication. A 29 ans, elle entend apporter un souffle nouveau, sans pour autant bouleverser l’existant BCE
La ville en images Le Broadcasting Center Europe (BCE) a produit trois vidéos pour la Ville de Luxembourg, diffusées dans le cadre de la Semaine du Logement. Les clips présentent des projets urbanistiques et immobiliers, à savoir l’initiative «Vivre sans voiture» au Limpertsberg, le projet «Baulücken» qui permet l’acquisition de maisons à prix modérés et la présentation de quatre nouvelles résidences pour étudiants.
Grand Prix paperJam Communication 2012
Carole Retter: «Nous disposons d’une réelle expertise sur le marché luxembourgeois.»
Jean-Michel Gaudron (texte), Julien Becker (photo)
Créée il y a sept ans, Moskito Productions connaît, en cette rentrée 2011, un changement majeur, avec la promotion de Carole Retter en tant que nouvelle CEO. Une fonction qui n’existait jusqu’alors pas vraiment, puisque la direction de l’agence tournait essentiellement autour de ses cerveaux historiques: Änder Hirtt, en tant que directeur créatif audiovisuel, et Claude Moes pour le volet «print», tous deux sous le regard bienveillant de Jean-Claude Bintz, président du conseil d’administration. Historiquement, Moskito a pris son envol en 2004. La société était, à ce moment-là, une filiale de l’opérateur Voxmobile, dont elle assurait toute la communication. Lorsque son fondateur, Jean-Claude Bintz, céda ses parts Mobistar puis quitta Vox pour créer sa nouvelle société Lakehouse, il emmena avec lui toute l’équipe vers sa maison du lac à Steinsel. Carole Retter, qui était alors dans le service marketing de Vox, suivit le mouvement. «Nous avons pensé qu’elle était la meilleure personne pour reprendre la gestion de la société, estime M. Bintz. Moskito entre dans une phase de développement. Sa formation (marketing management en Angleterre, ndlr.) et son expérience à la fois en agence et dans le domaine du marketing (chez Autopolis, puis Vox, ndlr.) sont de précieux atouts. Et elle est certainement davantage
en prise directe avec les nouvelles évolutions multimédia.» L’intéressée, elle, n’envisage évidemment pas de révolutionner une boutique qui a parfaitement su tourner la page Orange, lorsqu’il a fallu se passer de ce qui constituait le client majeur de l’agence, assurant à lui tout seul les deux tiers des 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Moskito, en 2011, affichera 1,5 million d’euros de revenus et pas un euro de dettes. «Nous allons évidemment continuer à avancer en tant qu’agence full service, en mettant l’accent sur les réseaux sociaux et les communautés web, explique Carole Retter. Nous voulons surtout montrer que nous ne sommes pas uniquement une agence spécialisée dans l’audiovisuel. Nous disposons d’une réelle expertise sur le marché luxembourgeois, d’autant plus que nous sommes presque tous (sept sur huit, ndlr.) luxembourgeois et, donc, consommateurs dans le pays. C’est un facteur très important à mes yeux.» Si l’audiovisuel représentait 90% de l’activité il y a peu, la part est désormais tombée à 40%, l’agence (qui d’ailleurs s’est affranchie de l’appellation «Productions») s’étant parfaitement diversifiée, à la recherche permanente de nouvelles niches. «On ne peut évidemment rester focalisé principalement sur la communication print. C’est intéressant d’être toujours à la recherche de nouvelles opportunités pour positionner nos annonceurs de la meilleure façon. Avec Internet, de surcroît, les possibilités interactives sont immenses.»
Un boom des candidatures 128 projets sont en lice, cette année, pour la troisième édition du Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design; la confirmation du succès croissant de ce prix, 107 candidatures ayant été soumises lors des précédentes éditions. Placé sous le parrainage de Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, ce Grand Prix a pour ambition d’identifier, faire connaître et récompenser les meilleurs pratiques. Les finalistes seront dévoilés le 14 décembre et la soirée de remise des prix est prévue le 15 février 2012, en même temps que les RTL Media Awards, pour une grande Awards Night. Infos: www.grandprix.paperjam.lu/ communication/
Grand Prix paperJam RH 2012
Coup d’envoi C’est au tour du Grand Prix paperJam Ressources Humaines, sous le patronage de Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi, d’être lancé. Les inscriptions seront clôturées le 27 février 2012. Le concours s’articulera autour du triptyque «Problématique Client – Solution Prestataire – Plus-value générée.» Les finalistes seront dévoilés le 18 avril 2012 et une cérémonie dévoilera le 27 juin le palmarès définitif. Infos: www.grandprix.paperjam.lu/rh/
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Investissement
Morgan Stanley recommande SES Publié le 19.10.2011
«20 for 2015». C’est le titre de l’étude «conseil d’investissements» tout juste publiée par Morgan Stanley. La banque d’affaires y recommande SES, sur une liste de 20 actions particulièrement prometteuses à l’horizon 2015. L’entreprise luxembourgeoise figure dans cette sélection, aux côtés par exemple de Anheuser-Busch inBev, Imperial Tobacco, Kabel Deutschland, Kuehne+Nagel, Rio Tinto, Siemens, Unibail-Rodamco. «Nous avons demandé à nos différents analystes financiers d’identifier les entreprises de la plus haute qualité dans leurs secteurs respectifs, étant donné que le cours d’un nombre croissant d’actions semble en décalage par rapport à leur valeur intrinsèque. Nous n’essayons pas d’identifier les titres les plus survendus, mais plutôt les entreprises qui sont le mieux positionnées», indique le document. Morgan Stanley note que SES bénéficie de contrats à long terme et d’un nombre important de commandes en cours, qui représentent près de cinq fois le chiffre d’affaires annualisé. Selon la banque américaine, SES est protégée par d’importantes barrières à l’entrée sur ses marchés de prédilection et de parts de marché élevées. «Ces barrières à l’entrée sont encore renforcées par le faible nombre de positions orbitales disponibles, ainsi que par le coût de construction, de lancement et de maintenance d’une flotte de satellites.»
L’action SES a gagné 3,14% depuis le début de l’année et 50% en 5 ans. LCGB
Un président intérimaire élu
Photo: Luc Deflorenne (archives)
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Publié le 19.10.2011
Le LCGB valide ses procédures statutaires. Suite à la démission de Robert Weber, emporté par l’affaire de l’asbl ProActif (lire l’article page 46), c’est pour l’instant l’actuel secrétaire général Patrick Dury, numéro deux du syndicat, qui en a repris les rênes, épaulé par les deux vice-présidents. Seul le prochain congrès national, prévu pour 2014, peut élire le futur président. En attendant, un président par intérim sera désigné le 18 novembre. Pour l’heure, seul Patrick Dury est candidat à cette fonction. Les candidats intéressés peuvent déposer leur candidature jusqu’au 3 novembre. La nouvelle équipe devrait alors être mise en place en janvier prochain et devra définir les nouveaux contours du LCGB. Selon Patrick Dury, «la crise a révolutionné les syndicats», ce qui implique qu’il faille s’adapter aux circonstances et en «repenser les missions». Un groupe de travail sera mis en place à cet effet.
Jeunes dirigeants
Un nouveau président Publié le 20.10.2011
Patrick Jost vient d’être élu président de la Fédération des Jeunes Dirigeants d’entreprise au Luxembourg (FJD) pour un
Patrick Jost est le nouveau président de la Fédération des Jeunes Dirigeants d’entreprise au Luxembourg
mandat d’un an renouvelable. Isabelle Lentz (Brasserie Nationale Bofferding), nommée secrétaire général, devrait lui succéder. Le managing director de CIP Group explique qu’à 35 ans, l’association est actuellement en phase d’introspection pour définir une stratégie. «La question se pose de savoir qui nous sommes, explique-t-il. Nous sommes en train de travailler sur une stratégie, pour qu’on nous entende, qu’on diffuse un message. Encore faut-il savoir quel est ce message. Pour l’instant, nous ne faisons pas de lobbying. Mais c’est également une question qui se pose dans le cadre de la future stratégie de la FJD.» La Fédération a mis en place des groupes de travail sur différents thèmes (le cloud, par exemple) dont les résultats donneront lieu à des publications ultérieures, afin de faire un état des lieux, de comprendre les opportunités et les risques de chacun de ces outils. «Nous travaillons aussi sur le mental des chefs d’entreprises. Pour nourrir cette réflexion, nous avions invité l’alpiniste et conféren-
cier autrichien Thomas Bubendorfer lors de notre assemblée générale de cette semaine où il est venu partager son expérience avec nous.» Rapport fiscal
Une vaste fraude impliquant le Luxembourg Publié le 20.10.2011
Un rapport de l’administration fiscale belge dénoncerait une importante fraude impliquant le Luxembourg. C’est Le Soir qui le révèle ce jeudi. L’affaire a été portée sur la place publique par le sénateur PS Ahmed Laaouej, qui veut interpeller le ministre belge des Finances, Didier Reynders, et demander une enquête approfondie. Selon le document, plusieurs centaines de sociétés fictives établies au Luxembourg seraient en cause. «Suite à des contrôles tout à fait habituels, des fonctionnaires ont détecté des montages fiscaux à grande échelle transitant par le Luxembourg», explique le sénateur, contacté par paperJam.lu. Des bénéfices seraient localisés au Grand-
Duché dans des sociétés n’ayant aucune activité économique réelle et seraient de simples boîtes aux lettres. «Les investigations conduites à partir du Memorial luxembourgeois ont permis de constater que, parfois, une personne physique ou morale pouvait être impliquée dans la constitution de plusieurs centaines de sociétés de ce type au Luxembourg. Les fonctionnaires estiment qu’il peut s’agir d’une fraude à grande échelle», explique encore le sénateur. Rebranding
Chapier devient CPO Publié le 20.10.2011
Créée en 1982, la société de distribution de fournitures de bureau, Chapier, fondée par Francisco Chapa et Patrice Pierucci, a pris un nouveau virage. Place désormais à Chapier Project Office (CPO), qui formalise l’évolution de la société vers un service d’accompagnement global de projets d’aménagement de bureau.
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104 actualité PIOM 2011
Améliorer les pratiques, encore et encore La conférence sur l’amélioration de la performance et le management opérationnel, qui se déroulera le 16 novembre, se veut une occasion de rencontre unique pour les praticiens du domaine, comme pour le monde de la recherche.
Conférence
Performance Improvement & Operations Management Le PIOM est une journée de conférences thématiques sur le management opérationnel et l’amélioration de la performance. Elle se déroulera le 16 novembre, de 9h à 18h, à la Chambre de Commerce. Informations et inscriptions sur www.piom.lu. La manifestation est organisée par le CRP Henri Tudor, avec paperJam comme partenaire média. Aleksandar Kalev (CRP Henri Tudor): «Chaque organisation peut personnaliser les objectifs lorsqu’elle adopte ces méthodes.»
Vincent Ruck (texte), Luc Deflorenne (photo)
L’amélioration des performances et la gestion opérationnelle font partie des obsessions des managers. Comment améliorer le fonctionnement de son entreprise? Comment gérer au mieux ses ressources? Comment faire toujours plus? Si ces questions sont tout le temps d’actualité, elles le sont encore plus en période de crise, chacun cherchant les moyens d’obtenir de nouveaux avantages concurrentiels. C’est également un thème de recherche pour le CRP Henri Tudor, qui organise le 16 novembre un événement dont le message se veut explicite: «Enhancing the Organisational Performance with Operations Management Principles». Aleksandar Kalev, ingénieur R&D au centre de recherche public, rappelle que «cela fait plus de 15 ans que nous travaillons sur ces thématiques. Nous avons commencé dans le secteur industriel, avant d’élargir le spectre vers d’autres secteurs comme la santé, la construction et les services.» Ces questions intéressent fortement le monde de la recherche. Les articles scientifiques et professionnels, tout comme les colloques qui s’intéressent aux approches telles que le lean management, Six Sigma, la Théorie des Contraintes
ou le management agile, sont en constante évolution. Il y encore quelques années, ces approches n’étaient pratiquement utilisées que dans le monde industriel. Or aujourd’hui, elles font partie du quotidien de tous les secteurs d’activité.
Le tour des meilleures pratiques Cette dissémination de l’intérêt est réelle, même au Grand-Duché: «Il y a par exemple un groupe sur LinkedIn, dédié aux praticiens de l’amélioration de la performance opérationnelle qui s’appelle Luxembourg Improvers… Il regroupe plus de 150 membres. C’est un signe parmi d’autres que le marché est intéressé.» Cette évolution est d’autant plus sensible que les grandes structures ne sont pas les seules à pouvoir et à vouloir les mettre en œuvre. «S’il est vrai que les premières réalisations sont celles de grands groupes industriels, comme Toyota ou Motorola, d’autres s’y sont mis, dont des PME, ajoute Aleksandar Kalev. Il est également vrai que l’on ne peut pas faire un copier-coller des méthodes entre l’industrie et les services, ni entre une entreprise de plusieurs milliers de personnes et une autre de 50.»
Cette conférence du 16 novembre, entre autres objectifs, vise donc à démontrer que des équipes resserrées d’une vingtaine ou d’une quarantaine de personnes peuvent déjà adopter les principes d’amélioration des processus, et que des résultats concrets existent déjà… Avec pour preuve des exemples qui seront montrés tout au long de la journée. Parmi les points intéressants, il y a le bon sens de ces approches. «Chaque organisation peut personnaliser les objectifs lorsqu’elle adopte ces méthodes. Une entreprise m’expliquait récemment qu’elle voulait les utiliser pour améliorer la dynamique de fonctionnement de ses équipes. A terme, on attend un retour sur investissement sonnant et trébuchant, mais de manière en fait indirecte, en travaillant sur l’attitude positive des salariés et en instaurant un climat de confiance.» Toujours est-il que cette journée sera l’occasion de rencontrer des praticiens, des consultants et des chercheurs. Ce melting-pot permettra à chacun, intéressé et concerné par la question, de faire le tour des meilleures pratiques les plus récentes. «Nous avons réussi à accueillir pour cette journée de grandes figures internationales. Parmi elles, il y a par exemple John Arthur Ricketts, qui a adapté la Théorie de Contraintes pour le secteur professional, scientific, and technical services.»
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106 actualité Alfi
Global Distribution Conference Les 28 et 29 septembre, Luxembourg Congrès a accueilli la 20e édition de la conférence d’automne organisée par l’Alfi, conjointement avec Nicsa et HKIFA. Luc Deflorenne (photos)
Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Marc Saluzzi (Alfi) et Theresa Hamacher (Nicsa)
Paolo Martinuzzi (Clearstream Banking)
Laurence Magloire (Morgan Stanley Investment Management Limited)
Patrick Colle (BNP Paribas Securities Services)
Sally Wong (HKIFA)
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Le Grand-Duc héritier Guillaume
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Fashion show 2011
Promouvoir les femmes commerçantes, membres du réseau: telle était l’ambition de la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprise pour son premier événement de la rentrée, le 22 septembre. Charles Caratini (photos)
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Caroline Schmitt (Belorlux)
Fabienne Dasnoy (BGL BNP Paribas)
Isabelle Nicks (Ernst & Young) et Miriam Mascherin (FFCEL)
Aurélia Feltz (Etude Nosbusch & Associés)
Sharon March (March Senior Consult) et Laurence Zenner (CFL)
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SÉRIE DIVERSIFICation (18) Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci: le green investment
Le vert sort de terre L’investissement dans des sociétés promouvant la protection de l’environnement ou l’exploitation d’énergie verte prend de plus en plus de poids, à tel point que les cleantech constituent un axe de diversification envisagé par les professionnels de la Place.
Pierre Sorlut (texte), Julien Becker (photos)
Selon un rapport publié en juillet par Bloomberg et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, les investissements verts (voir encadré) ont progressé de 32% en 2010, pour atteindre 155 milliards d’euros (211 milliards de dollars). Depuis 2004, ces actifs ont crû de 540%. Pour José Aubourg, senior manager chez Ernst & Young et spécialiste du secteur, «les cleantech prendront une importance croissante à plus ou moins long terme dans l’économie, stimulées par des facteurs macroéconomiques inévitables comme la croissance démographique, la demande en énergie ou l’épuisement des stocks d’hydrocarbures.» Les investisseurs suivent cette tendance et un volume de plus en plus significatif de capitaux est engagé. Parmi ces investisseurs, des family offices ou des individus fortunés, qui s’intéressent aux caractéristiques propres de l’actif, finalement assez proches de l’immobilier. Stéphane Boudon, CEO d’Akuo Investment, explique: «Le propriétaire d’une ferme solaire reçoit des paiements réguliers. Il possède un actif réel et tangible, pas un tas de papier. Le prix de l’énergie est également indexé et procure du même coup une couverture contre l’inflation.» Pour légitimer l’investissement, le CEO fait montre d’un certain cynisme: «On fait du bien à la planète, c’est vert, etc., mais les clients cherchent avant tout une rentabilité.»
Les fonds de pension, les fonds souverains, les investisseurs industriels, les fonds de fonds, les agences et les institutions gouvernementales sont les autres intervenants sur ce marché. En tant que deuxième place financière internationale pour la distribution de fonds, le Luxembourg peut légitimement espérer tirer parti de cette manne politiquement plus que correcte. José Aubourg confirme: «Forte de son savoir-faire en matière d’ingénierie financière, la Place a son rôle à jouer dans ce marché de niche à la fois à haut potentiel et susceptible d’avoir un impact très positif sur son image de marque.» Il insiste même: «C’est aujourd’hui qu’elle doit se positionner.»
Attirer les billets verts Pour générer de l’activité, et donc des revenus, autour de cette classe d’actifs à énorme potentiel, Luxembourg bénéficie de quelques atouts, à commencer par des véhicules juridiques idoines avec les sociétés d’investissement à capital risque (Sicar) et les fonds d’investissement spécialisés (FIS). Stéphane Boudon «a [d’ailleurs] choisi le Luxembourg pour ces véhicules bien adaptés pour le private equity et très attractifs, notamment en termes de fiscalité». En effet, les Sicar sont exonérées d’impôt commercial et non assujetties à la
taxe d’abonnement. Leur base imposable est extrêmement réduite. Les FIS, eux, pourraient à terme être exonérés de la taxe d’abonnement s’ils obtiennent l’Environment Label de Luxflag, délivré aux fonds dont au moins 75% des actifs sont investis dans des sociétés respectueuses de l’environnement. Les fonds microfinance bénéficient déjà de cette exonération. «Cela peut donner des idées», confie Daniel Dax, directeur général de Luxflag. L’association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) a d’ailleurs adressé une demande au gouvernement en ce sens. De même, les Soparfis luxembourgeoises constituent un outil complémentaire, notamment pour refinancer les investissements, au moyen, par exemple, d’une émission obligataire. Outre le cadre juridique, les professionnels présents sur la Place s’érigent eux-mêmes en leviers pour le développement de l’investissement dans les cleantech, à commencer par le Fonds européen d’investissement (FEI). Pour Matthias Ummenhofer, chef du département venture capital au sein de l’institution encourageant le financement des secteurs soutenus par les politiques de l’UE, «ce secteur (du green investment, ndlr.) joue un rôle important pour ce qui relève de la compétitivité future et du changement clima tique. Nous investissons dans des fonds qui se foca-
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Définition
Investissement vert, cleantech, mode d’emploi L’acception la plus large d’un investisse ment vert permet de rassembler les véhi cules financiers dont les sous-jacents sont des sociétés impliquées dans l’exploi tation durable de l’environnement ou, autrement dit, les cleantech. Ces techno logies propres font référence aux produits et services destinés à accroître la perfor mance et la productivité, en réduisant les coûts environnementaux, la consommation d’énergie et les rejets. L’essentiel des investissements est dirigé vers les énergies renouvelables, les technologies visant l’amélioration de l’efficacité énergétique, les infrastructures, ainsi que des technolo gies cherchant à améliorer la gestion des déchets et du traitement des eaux. P. S.
Stéphane Boudon
Matthias Ummenhofer
(Akuo Investment Management)
(Fonds européen d’investissement)
lisent sur les cleantech ou la durabilité. Nous avons même un mandat spécifique de la commission.» Un projet de l’institution devrait aider au développement de l’axe de diversification. Le FEI est sur le point de lancer la «Plateforme d’Innovation 2020», qui rassemblera le FEI, la BEI, les investisseurs stratégiques et vraisemblablement la Commission européenne, au sein d’une structure pour investir dans des fonds de venture capital. «Nous prévoyons de la créer au Luxembourg. Cela confèrera au pays davantage de visibilité dans ce domaine, car ce sera un programme conséquent du fait d’engagements de la Commission, mais aussi d’entreprises. Cela donnera un signal fort au marché», annonce Matthias Ummenhofer. De même, le rôle de la filiale de la BEI ne consiste pas seulement à lever des fonds, mais aussi à conseiller les merging teams pour rendre l’investissement aussi attractif que possible. En général, capitaux privés et publics sont associés (50% des fonds doivent être privés) à hauteur de 50 à 100 millions d’euros pour investir dans 10 ou 20 sociétés. Stéphane Boudon confirme qu’une «expertise peut même se développer autour, en plus de faire travailler les banques, les avocats, l’administration de fonds… Mais, prévient-il, les actifs n’ont rien à voir avec le Luxembourg». De même, le contexte n’est pas des plus amène, surtout en ce qui concerne le early stage, c’est-à-
dire le capital-risque. «Le marché européen du venture capital est émergent et le cleantech est un sous segment qui s’est ajouté il y a 5-6 ans. Il est trop tôt pour analyser les résultats des fonds verts», relate M. Ummenhofer. Dans cette classe d’actif, les investissements restent à perte jusqu’à ce qu’il y ait un événement réellement significatif de type sortie du capital ou réévaluation de la valeur nette. De plus, il s’agit d’un secteur nécessitant beaucoup de fonds propres.
Bienvenue dans un nouveau paradigme D’autant plus que, «dans une grande majorité des cas, précise José Aubourg, le modèle économique des cleantech n’est encore que très difficilement viable sans des mesures d’accompagnement de l’Etat.» Il poursuit: «L’essor du secteur des technologies propres est encore très largement dépendant des financements publics et des mesures incitatives des Etats, qu’elles soient d’ordre fiscal, budgétaire ou législative.» Ainsi, Matthias Ummenhofer soumet l’idée, à titre personnel, «d’inciter les équipes qui lèvent des fonds de cleantech à opter pour une structure luxembourgeoise par le biais d’un investissement public dans de tels fonds». Parallèlement, on pourrait travailler sur la pédagogie, expliquer ce qu’est le cleantech, avoir
un pôle d’expertise et faire en sorte que «le Luxembourg ne soit pas seulement un cadre légal intéressant, mais aussi un environnement intéressant». Dans cette perspective, l’initiative «Impact Finance» menée par la Banque de Luxembourg et appuyée par le gouvernement devrait donner des résultats «avant la fin de l’année 2012», annonce José Aubourg. Il serait notamment question de définir des critères ISR (Investissement socialement responsable) avec pour objectif d’attirer dans la place de grandes agences de notation en la matière, d’évaluer la possibilité de développer un véhicule sur mesure et adapté aux besoins des investisseurs qui souhaitent participer à des projets socialement et écologiquement responsables, et de créer un cadre plus précis pour régir les attentes de ce type d’investissement (niveau d’endettement et de capitaux propres, mécanisme de garantie, critères d’éligibilité, champs d’application…). Clarifier le cadre réglementaire, notamment eu égard à la directive AIFM, et identifier les problématiques fiscales spécifiques à ce type de fonds seront également des voies à suivre. Stéphane Boudon jette un regard empreint d’optimisme. «Le green investment peut constituer un pôle de développement pour la place financière. Notre souhait est de sortir de la Wall Street finance, trop soumise aux aléas, irratio nalités et époques bullesques qui génèrent beaucoup de risque systémique.»
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SÉRIE start-up(12) Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci: Mobilu
Optimisateur de mobilité La start-up basée à Leudelange propose assistance technique et outils de gestion aux sociétés souhaitant optimiser l’utilisation des supports de communication mobile, respectivement pour leurs clients et employés. La structure du marché augurerait d’un réel succès, la conjoncture un peu moins.
Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)
L’accès à internet via le téléphone mobile se démo cratise. Si ce taux de pénétration se limite dans l’Union européenne à 7%, il s’élève à 20% au GrandDuché. Le pays figure du même coup au deuxième rang des 27 Etats, derrière l’Islande. D’aucuns pourraient donc y voir un potentiel marché. Ainsi, les traditionnelles agences de communication luxembourgeoises, les Binsfeld ou autres Dechmann, ont ajouté une nouvelle corde à leur arc de services. Elles se voient même frontalement concurrencées sur ce segment par les agences dites «web». Ces dernières ont fleuri depuis le début des années 2000 avec H2A, Nvision, Alibi, Red Dog, Dotcom ou Valain. Or, toutes ne jouissent pas des compétences techniques nécessaires pour développer les applications pour téléphone mobile. La jeune pousse Mobilu s’engouffre dans cette brèche. Son CEO, David Iachetta, ingénieur dans l’IT, s’est émancipé de sa fonction de consultant en créant sa propre société (voir encadré). Cette dernière a vu le jour formellement en avril cette année. Parmi ses deux lignes d’activités figure le développement d’applications pour téléphones portables et tablettes de type mobile web, web applications ou natives pour iPhone et Androïd. Le fondateur de Mobilu fait état d’un positionnement un peu particulier. Même si la société a quelques clients finaux, comme AMMC Law pour qui elle a développé l’application iLaw publiant
un contenu juridique alimenté par Legitech, elle se positionne davantage sur la sous-traitance avec des agences de communication. David Iachetta explique: «Notre clientèle est essentiellement composée d’agences. Elles ont de plus en plus de demandes au niveau du mobile», bien que le marché soit «encore un peu trop timide» à son goût. Plutôt que d’investir en interne sur un marché émergent à la destinée incertaine, elles décident d’externaliser la production, sans le crier sur les toits pour autant, de peur, sans doute, de se voir court-circuitées.
Gestion du parc mobile des sociétés Ainsi Mobilu génère-t-elle ses revenus via des contrats de long terme avec ces agences. Elles lui confient la responsabilité d’accompagner leurs services sur les supports mobiles, tablettes et téléphones. Dans le même esprit, l’opérateur téléphonique luxembourgeois, Crossing Telecom, propose depuis le 30 septembre à ses clients, essentiellement des PME, la possibilité de publier du contenu sur les nouveaux supports. Il leur sera également possible de bénéficier de la deuxième branche d’activités proposée par Mobilu. La partie «solutions» met à disposition une plate-forme de gestion des outils de communication mobiles prêtés aux employés.
Ce service naît d’une toute fraîche alliance avec MobileIron, dont la jeune pousse sera le partenaire exclusif au Grand-Duché. David Iachetta met en perspective cette association dans le cadre de son partenariat avec Ausy. «Il nous permet d’apporter des solutions de Mobile Device Management aux départements IT, confrontés à des problématiques de sécurité ou de contrôle liées à l’arrivée massive des appareils mobiles dans leurs propres infrastructures.» La plate-forme de MobileIron, exploitée par Mobilu permet de gérer à distance le parc mobile des sociétés. L’employeur a d’abord la main sur l’appareil et peut, si besoin – en cas de vol du BlackBerry d’un salarié par exemple – effacer les données confidentielles ou tout simplement le bloquer. Et, de manière complémentaire, la plate-forme gère les coûts de la flotte d’appareils de télécommunication: communications, roaming, amortissement… tout est pris en compte. Mobilu se charge aussi de l’intégration dans le système informatique. Voilà pour le business model. Reste maintenant à la start-up d’assurer sa pérennité avec ces outils et compte tenu des conditions de marché quelque peu chaotiques. «Pour l’instant, témoigne le jeune entrepreneur, ce qui nous fait vivre, c’est la partie développement de services, surtout auprès des agences de communication. Cela représente 80% de notre activité.» Le reste de l’activité est issu de la consultance pure, pour accompagner les clients dans la définition de leurs stratégies mobiles ou la mise en place de solutions de Mobile Device Management.
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CV
Du technique au commercial
David Iachetta (Mobilu): «De plus en plus de demande au niveau du mobile, en dépit d’un marché encore un peu timide.»
My SWOT FORCES
Faiblesses
Opportunités
Menaces
connaissance du marché luxembourgeois
taille de l’agence
partenariats comme leviers
conjoncture difficile
compétences techniques
manque d’investissement extérieur
marché émergent
taille du marché
Si Mobilu ne fait pas la fine bouche et ratisse large pour récolter les contrats, le secteur financier, du fait de son poids dans l’économie luxembourgeoise, est bien naturellement envisagé. MobileIron sera, à cet égard, un puissant levier du fait des solutions apportées à ses clients en termes de sécurité, de confidentialité et de certificats dans le domaine bancaire. David Iachetta confirme: «Les vraies références de MobileIron proviennent de ce secteur d’activité.» Pour l’instant, l’entrepreneur belge admet que «le marché n’a pas encore beaucoup de volume au Luxembourg, mais, continue-t-il, les gens sont en train de franchir le cap. Ils croient d’abord que cela coûte une fortune donc n’envisagent pas la chose,
mais finalement s’aperçoivent que le tarif d’une application web est beaucoup moins élevé qu’un spot télévisé et se disent ‘pourquoi pas’.» David Iachetta avoue parallèlement avoir de gros dossiers ouverts sur son bureau. Puisque les budgets 2012 sont en cours de discussion, il saura bientôt s’il doit investir au niveau du personnel. Créée sur la base d’un unique apport personnel, la société suit une politique d’investissement résolument conservatrice et navigue à vue dans un contexte incertain. «Elle suit un développement assez naturel. La marge générée ne sert qu’à investir. Sans marge, pas d’investissement et c’est un peu la situation que Mobilu vit en ce moment.» Il précise néan-
Après avoir usé les bancs de l’Institut Saint-Laurent de Liège, David Iachetta, jeune ingénieur informaticien belge, aujourd’hui âgé de 32 ans, a effectué ses premiers pas professionnels chez Dexia, en 2000, comme développeur autour des technologies Microsoft. En 2004, il est recruté par la société de conseil en hautes technologies, Ausy, au sein de laquelle il est progres sivement devenu directeur technique Luxembourg et pour laquelle il a commencé à développer le core business de Mobilu. Il noue encore à ce jour des partenariats avec cette société, notamment par l’échange de consultants. Il alterne donc entre ses compétences techniques et son devoir commercial. P. S.
moins: «Nous sommes rentables. On se paie tous.» Pour l’instant, Mobilu emploie trois personnes à temps plein, en plus de deux ingénieurs indépendants. La direction ambitionne de compter sept employés à l’horizon 2013. Mais la prudence prédomine. «Cela a l’air un peu tendu au niveau des marchés», confie M. Iachetta. La concurrence ne l’inquiète en revanche guère. «Peu d’agences spécialisées dans les applications mobiles existent au Luxembourg. Beaucoup d’agences étendent leur offre de services au moyen d’applications iPhone ou iPad, mais elles ne se concentrent pas exclusivement sur les technologies mobiles, comme nous le faisons.» Les sociétés informatiques indiennes et bon marché ne lui causent d’ailleurs pas davantage souci. Il lui paraît certainement plus aisé de répon dre aux exigences des clients européens avec des repères culturels et géographiques proches. D’ailleurs, le Luxembourg n’est pas le seul terrain de chasse de Mobilu. Bruxelles et Paris offriraient le volume tant désiré par la start-up. Alors David Iachetta estime que l’avenir de son business passera avant tout par les compétences techniques de ses employés. «Notre réelle valeur ajoutée ne réside pas tellement dans le développement de sites Internet pour les téléphones mobiles – Mobilu le fait parce qu’il y a une demande –, mais plutôt dans l’optimisation des différentes fonctionnalités de l’appareil, comme la réalité augmentée ou la géolocation.» Voilà qui rend la start-up complémentaire des agences web et com’.
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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges, un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.
Par Philippe Debatty, CAIA, membre de l’Economist Club Luxembourg
Le développement des hedge funds Ucits Si a priori, la gestion des hedge funds est incompatible avec les principes de diversification et les restrictions d’investissement que l’on retrouve dans les fonds Ucits, les avantages bien connus de ces derniers et les freins au développement des premiers ont favorisé depuis quelques années l’émergence d’une nouvelle catégorie de fonds dont Luxembourg a su tirer parti, les Newcits.
Le terme Newcits est un néologisme issu de l’acronyme Ucits et désigne l’utilisation de stratégies alternatives dans un cadre Ucits. On parle aussi communément de «hedge fund Ucits» ou d’«alternative Ucits». Les bénéfices des fonds Ucits sont bien connus, particulièrement à Luxembourg. Ces produits attrayants bénéficient d’une grande liquidité, d’une transparence et d’une stabilité réglementaire. Ils constituent, de fait, un véhicule de choix en termes de commercialisation puisqu’ils permettent, parmi leurs nombreux avantages, une distribution transfrontalière. Ils sont, en outre, devenus un label internationalement reconnu, dans la mesure où plus de 40% d’entre eux sont distribués en dehors de l’Europe. Les hedge funds, quant à eux, ayant beaucoup souffert suite à la crise de 2008 où ils ont cumulé les problèmes (performances médiocres, illiquidité et cas de fraude), ont vu leur demande s’effondrer en même temps que l’intérêt des régulateurs allait croissant. Les raisons qui ont donc vu évoluer l’industrie des fonds alternatifs ont été multiples: - du côté de l’offre, les avantages de pouvoir disposer de véhicules permettant l’appel public à l’épargne et facilitant leur distribution, tout en présentant a priori une meilleure protection pour l’investisseur, étaient de nature à redynamiser le secteur; - du côté de la demande, les préférences des investisseurs institutionnels, échaudés par la crise
récente et devenus beaucoup plus prudents vis-àvis des risques opérationnels, ont été relayées par celles des investisseurs privés, à la recherche de plus de sécurité à travers des fonds onshore et régulés; - du côté de la réglementation, les autorités de tutelle qui, en 2007, avaient élargi le cadre Ucits en améliorant la flexibilité et donné des directives sur l’utilisation des instruments dérivés, allaient encadrer leur développement. Ainsi, l’industrie des fonds tout entière serait impactée positivement, car elle y voyait un nouveau pôle de développement, un relais de croissance qui était le bienvenu à cette époque. Tous ces éléments ont donc suggéré un essor important et harmonieux des hedge funds Ucits. Comme attendu, le Grand-Duché de Luxembourg est devenu le domicile juridique majeur pour les alternative Ucits. En effet, de récentes enquêtes et études lui ont attribué une part de marché d’environ 50% (voir tableau ci-contre), une proportion qui devrait s’accroître aux dépens de l’Irlande, étant donné la crise financière actuelle. Nous ne reviendrons pas ici sur les raisons multiples du succès du Luxembourg au niveau des fonds de placement, mais force est de constater que la stabilité politique et fiscale, l’excellence de la collaboration entre tous les acteurs de l’industrie au sens large (incluant les autorités de tutelle et le gouvernement), ainsi qu’une infrastructure de pre-
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Hedge funds Ucits 120 110
Actifs (en milliards d'euros)
100
570
Tous les domiciles
801
Luxembourg
1.044
Nombre de fonds
90 1.017
80 70
437
60
943 318 472
215
50
430
40 379
30 152
20 2005
2006
2007
2008
2009
Source: Strategic Insight research, Simfund Global databases
Les études montrent que le Luxembourg est devenu le domicile juridique majeur pour les alternatives Ucits, avec une part de marché de près de 50%.
2010 *
* au 30.09.2010
mier plan et plus de 20 années d’expérience dans la distribution transfrontalière, sont autant d’arguments qui attirent les promoteurs. Les fonds alternatifs Ucits regroupent les fonds qui poursuivent des stratégies de type hedge funds visant à générer de la performance absolue. Cette classification ne prend donc pas en compte les fonds 130/30, les fonds flexibles et les fonds total return traditionnels. Cependant, les raisons qui ont justifié cette classification tendent à s’estomper, dans la mesure où les investisseurs veulent avant tout des performances absolues, de la diversification et de la décorrélation, le tout dans un cadre législatif sécurisé. Au niveau des stratégies d’investissement, le respect des contraintes Ucits (en particulier celles liées à la diversification et la liquidité) ne permet pas d’envisager la duplication de celles qui existent dans les juridictions plus lointaines. Ainsi, les principales stratégies que nous retrouvons dans ce cadre sont les equity hedge (dont les long/short et equity market neutral), les fixed-income et les global macro. Par ailleurs, beaucoup pensent que l’adaptation des hedge funds en Ucits altère les stratégies, diminue les performances et est source de tracking error. Enfin, une grande majorité d’observateurs soutient également que les hedge funds Ucits ne sont tout simplement pas adaptés aux investisseurs particuliers, dès lors qu’ils sont exposés à des risques spécifiques qu’ils pourraient plus difficilement appréhender. En
effet, l’analyse de la stratégie implémentée dans un fonds et des risques qu’elle engendre à travers le recours aux produits dérivés le rend généralement peu approprié à la plupart des clients privés. Les fonds Ucits répliquant des stratégies alternatives sont catégorisés comme fonds sophistiqués. Un OPCVM sophistiqué est un fonds faisant largement appel aux instruments financiers dérivés et/ou recourant à des stratégies ou instruments plus complexes. Des calculs de value-at-risk (absolue ou relative) visent à quantifier la perte potentielle maximale pouvant être générée par le portefeuille d’un OPCVM dans des conditions normales de marché. Le problème se pose évidemment quand les conditions de marché sont difficiles, comme à l’automne 2008 et lors de cet été. Dans ce cas, les seuls calculs de value-at-risk ne permettent pas à l’investisseur d’évaluer préalablement son risque, dès lors que ces stratégies font face à des risques extrêmes. Le véritable danger pour l’investisseur est donc le décalage potentiel entre le couple performance/ risque anticipé et les résultats effectifs consé cutifs à un événement extrême. C’est la raison pour laquelle certains rechignent à utiliser le terme Newcits, en soulignant une appellation «marketing» qui tend à assimiler ces fonds aux Sicav traditionnelles. Or, alors que celles-ci sont caractérisées par un bêta élevé, mais un alpha faible ou négatif, les premiers prônent le contraire
en pratiquant une gestion active, sujette à plus d’accidents. En conclusion, même si ces produits ne sont pas la panacée, nous pensons que le développement de hedge funds sous le label Ucits devrait s’accentuer et être promis à un bel avenir. La demande des investisseurs institutionnels existe pour des produits liquides, transparents et régulés, offrant des stratégies alternatives reconditionnées pour faire face aux contraintes réglementaires européennes, même si cela doit se faire au prix de performances moindres. Les investisseurs particuliers enfin, «sécurisés» par un environnement réglementaire connu, pourraient être attirés par ce type de produits auquel ils n’avaient pas particulièrement accès jusqu’alors, mais qui pourrait ne pas totalement correspondre à leur profil de risque. Finalement, même si les risques opérationnels devraient être contenus, une étude approfondie et appropriée des risques financiers reste indispensable afin de pouvoir les intégrer de la manière la plus adéquate dans un portefeuille et obtenir les résultats recherchés.
Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, «Le Billet de l’Economist Club», sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.ecl.lu
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CoversTory L’actu prise au vol
Depuis plusieurs mois, la société luxembourgeoise de fret aérien, Cargolux, leader européen sur son créneau, fait les gros titres de la presse économique locale. Procédures judiciaires pour entente sur les prix en Europe et aux Etats-Unis, tractations gouvernementales pour cession de parts, rachat par Qatar Airways de 35% du capital, polémique sur sa valorisation, refus de livraison des avions et CFO qui quitte le navire… Autant d’événements requérant des éclaircissements. Arrêt sur image.
«ALIGNER INTÉRÊTS PUBLICS ET PRIVÉS» Frank Reimen, président du comité de direction de Cargolux, analyse l’actualité de la compagnie, évoque son propre avenir et s’énerve des rumeurs qui circulent autour d’éventuelles bisbilles dans la gouvernance d’entreprise.
Pierre Sorlut (interview), Andrés Lejona (photos)
Monsieur Reimen, pour commencer, pouvons-nous revenir sur l’historique de la vente de 35% des parts de Cargolux à Qatar Airways? «Dans le cadre de la crise qui a frappé de plein fouet la société en 2009, un plan de sauvetage a été élaboré par les actionnaires avec le soutien du gouvernement luxembourgeois. A cette époque-là, j’étais encore ‘de l’autre côté’ et responsable de la transaction au sein du ministère des Transports. Lors de cette opération, les parts dégagées par le curateur de l’actionnaire suisse, Swissair, alors en liquidation, ont été rachetées par des actionnaires luxembourgeois et l’Etat, qui a alors détenu 8% du capital. Il était clair dès le début de cette opération que le rachat ne serait qu’une
opération de portage. Et donc, déjà début 2010, Cargolux était à la recherche d’un nouvel actionnaire. Préférence fut alors donnée à une entreprise provenant du secteur de la logistique, voire à une compagnie aérienne dotée d’un potentiel complémentaire à Cargolux. A partir de septembre 2010, des discussions ont été entamées et menées avec l’un et l’autre, également avec Yangtze River Express et sa société mère, HNA. Les échanges étaient d’ordre plus général, pas concentrés sur la question particulière de l’entrée dans le capital de Cargolux. Nous avons également parlé avec d’autres acteurs du secteur de la logistique, donc pas uniquement des transporteurs aériens. En fin de compte, début 2011, la direction de la société a effectué une revue stratégique dans laquelle elle a procédé à une analyse de partenaires } 116
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116 CoversTory Les récentes décisions du conseil d’administration de Cargolux ont laissé croire à des dissensions en son sein. Son PDG veut couper court aux rumeurs et promouvoir une image moins brouillée de la gouvernance d’entreprise.
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{ préférés potentiels. Une matrice a été conçue. Plusieurs paramètres étaient
considérés et une dizaine de partenaires potentiels se sont dégagés. Qatar Airways figurait parmi eux, au vu de la complémentarité des réseaux et des capacités des avions. En parallèle, des discussions ont été entamées au niveau du gouvernement luxembourgeois avec le Qatar. Des pourparlers avaient déjà eu lieu en 2010, mais n’avaient pas abouti. Il y a donc eu deux moments dans la tentative de rapprochement. Peut-on dire que que c’est le gouvernement qui a mené la danse et pris en compte l’intérêt du Luxembourg avant celui de Cargolux? «Bien évidemment, le gouvernement a clairement montré la direction. Il était, de manière directe et indirecte, l’actionnaire largement majoritaire via ses participations dans Luxair, la BCEE et la SNCI. Puisqu’il avait déclaré qu’il ne s’agirait, en l’espèce, que d’un portage, il a pris l’initiative pour trouver un nouvel actionnaire. Si ce partenaire s’avère stratégique pour le Grand-Duché et qu’il avait de même été identifié par le management de Cargolux comme un des partenaires potentiels pouvant apporter une plus-value à la société, c’est gagnant-gagnant. En gros, l’Etat était dans son droit pour ne pas choisir le mieux offrant si c’était dans son intérêt… «Je ne me prononce pas sur le prix. Je ne sais pas si un autre acquéreur potentiel aurait vraiment été prêt à acquérir les 35% pour un montant plus élevé. Dans l’une de ses tribunes parues dans Tageblatt cet été, Egide Thein (ancien aide de camp du Grand-Duc Henri et observateur de la vie économique luxembourgeoise depuis la Floride) a stigmatisé un corporatisme d’Etat sous-efficient économiquement dans le cadre de la cession des parts de Cargolux. Il maintient aussi qu’il est impossible de faire converger les intérêts d’un actionnaire public avec ceux d’un actionnaire privé. «Je suis en désaccord profond. Les intérêts d’un actionnaire public et ceux d’un actionnaire privé peuvent bien évidemment être les mêmes, pour autant qu’ils s’alignent sur une stratégie à long terme. Si ces actionnaires s’entendent sur des objectifs fondamentaux consistant à maintenir une société d’importance nationale en bonne santé, faisant en sorte qu’elle se développe et parvienne à dégager une croissance durable et profitable, je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas fonctionner. Est-ce que la gouvernance d’entreprise va changer avec l’arrivée de Qatar Airways? «Il ne faut pas surestimer les changements, au niveau de la gouvernance, qui sont à attendre de l’entrée de Qatar Airways dans le capital de Cargolux. Nous sommes dotés des organes de décision classiques déterminés par la loi luxembourgeoise de 1915 sur les sociétés commerciales. Le comité de direction est responsable de la gestion journalière tandis que le conseil d’administration doit en fin de compte surveiller la gestion de la société, tout en veillant à déterminer les lignes directrices de développement de la société… de concert avec le comité de direction.
Pourtant des rumeurs faisaient état de désaccords sur la livraison des avions entre le comité de direction et le conseil d’administration... «Il y a trop de rumeurs. Ces rumeurs commencent même à m’énerver. Elles ne sont ni dans l’intérêt de la société, ni dans celui de ses employés, et pas même dans celui des actionnaires. Il est vrai que l’arrivée de Qatar Airways implique l’entrée de représentants d’un transporteur aérien de renommée mondiale, d’une compagnie aérienne qui a su se développer rapidement durant les dix dernières années, dans le transport passager et le fret. Ils savent donc de quoi ils parlent. D’un autre côté, il ne faut pas perdre de vue que Cargolux revêt un intérêt pour Qatar Airways du fait de son expérience de plus de 40 ans dans le domaine du fret aérien, en tant que numéro un en Europe du tout cargo et parmi les dix premiers mondiaux. Nous bénéficions d’un savoir-faire et d’une reconnaissance dans cette industrie. Cela s’avère également bénéfique pour Qatar Airways, qui opère une flotte mixte, Airbus et Boeing, c’est-à-dire des appareils qui ont une capacité de transport en dessous de 100 tonnes alors
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Biographie
De l’autre côté du miroir Agé de 41 ans, Frank Reimen se prédestinait à une carrière dans le secteur public. C’est paradoxalement ce qui lui a permis d’accéder à la plus haute marche d’une des plus grosses entreprises privées luxembourgeoises. Titulaire d’un master en science politique et en droit public de l’université de Trèves, il a commencé, en 1994, sa carrière professionnelle en tant qu’attaché parlementaire. Nommé conseiller à la Cour des comptes luxembourgeoise en 2000, travaillant notamment dans le secteur des transports, c’est fort logiquement qu’il intègre, en 2004, le ministère responsable de ces questions où il devient premier conseiller de gouvernement, ou «le fonctionnaire en charge des transports aériens», selon ses termes. Il a par ailleurs occupé les fonctions de président du conseil d’administration de Lux-Airport et de commissaire du gouvernement auprès de Luxair. En 2009, il travaille au plan de restructuration de Cargolux dans le cadre de ses fonctions au ministère des Transports. Il traverse le miroir au 1er janvier 2011 en devenant son président et directeur général. En septembre de la même année, la société s’ouvre aux capitaux étrangers et devient, du même coup, privée. P. S.
que nous opérons des avions avec une capacité de transport supérieure. Mais il n’y jamais eu de divergence entre le comité de direction et le conseil d’administration en ce qui concerne la livraison des avions. Pour le management, il était clair qu’après des mois et des semaines de négociations intenses, nous ne pouvions pas prendre les avions tels quels, sans condition. Nous étions en présence de problèmes contractuels liés à la performance de l’avion et des moteurs (General Electric, ndlr.). Ces problèmes ont dû être résolus. Le conseil a pris une décision unanime à cet égard et il n’y a pas eu d’opinions divergentes. Est-ce que le partenariat avec Luxair Cargo pour la manutention, qui n’avait pas été renouvelé avant l’arrivée du nouvel actionnaire, l’a été entre-temps? Les syndicats s’étaient émus de ce blocage… «L’accord d’assistance en escale, pour le chargement et le déchargement des appareils, a été renouvelé entre Luxair Cargo et Cargolux, pour trois années. Cet accord n’avait pas été signé, parce qu’il n’avait pas pu être analysé par
le Qatar dans le cadre de leur due diligence effectuée à l’occasion du processus d’acquisition des 35%. L’accord signé en date du 9 juin prévoyait que la signature avec Luxair Cargo ne se ferait qu’après la clôture de la transaction. Le contrat a été signé après la première réunion du nouveau conseil d’administration. Les syndicats avaient également manifesté leur inquiétude à propos d’une joint venture créée avec Atlas Air aux Iles Vierges. Ils craignaient une externalisation de la maintenance et avaient fait dire au Quotidien qu’on était en présence d’une évasion fiscale... «Cette joint venture est censée constituer un pool pour les pièces de rechange des nouveaux 747-8F. Atlas Air avait commandé douze Boeing de ce type. Elle ne devrait en prendre finalement que neuf. Il s’agit d’une société américaine avec laquelle nous avons vu un intérêt à créer une société en commun pour réduire les coûts d’acquisition et de stockage des pièces de rechange. Aucun outsourcing n’est prévu. La joint venture ne sera pas composée de mécaniciens des } 118
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«Nous avons réussi à dégager un deal très satisfaisant»
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{ deux sociétés aux fins d’externaliser les travaux de maintenance. Ils vont
continuer à travailler pour leurs sociétés respectives. Il s’agit simplement d’une gestion administrative et financière de ces pièces de rechange. Pas d’évasion fiscale!
Etes-vous optimiste eu égard à la procédure judiciaire en matière d’entente sur les prix? «Nous espérons que la pénalité va être réduite (en janvier, Cargolux a entrepris un recours en appel contre la décision de la Commission européenne, qui l’avait condamnée à une amende de 79,9 millions d’euros pour entente sur les prix, ndlr.). L’agenda est dorénavant entre les mains de la Cour de Justice de l’Union européenne. Je suis confiant en une réduction de la pénalité. Premièrement, je compte sur le bon sens des juges qui devraient prendre en considération la coopération exemplaire de Cargolux avec les autorités européennes et américaines. Deuxièmement, la CJUE pourrait également tenir compte des difficultés économiques et financières propres au transport aérien, en général, et au fret, en particulier. Autre événement d’actualité: David Arendt, directeur financier de Cargolux bloqué aux portes de la présidence du comité de direction, qui prend la direction du port franc en cours d’installation au Findel. Qu’est-ce que cela vous inspire? «Je regrette la décision de David. J’ai travaillé avec lui intensément, notamment ces quatre dernières semaines. Il m’a été d’une aide vraiment précieuse lors des négociations récentes avec Boeing et General Electric. D’un autre côté, je comprends, après treize ans de loyaux services à Cargolux, qu’il cherche un nouveau défi en position de chef d’entreprise. Je suis convaincu que la direction du Freeport lui apportera beaucoup. Il peut conduire le projet de sa construction jusqu’à sa mise en exploitation. En tant qu’amateur d’art, il pourra aussi combiner ses forces professionnelles et ses passions. Le processus de sélection d’un nouveau CFO est lancé et aucune décision n’a encore été prise. Commencez-vous à envisager les termes d’une coopération avec le Freeport? «C’est encore un peu loin, mais en tant que principal transporteur aérien au Luxembourg (avec 70% des parts de marché), j’espère bien que nous serons un interlocuteur privilégié.
Et vous, combien de temps vous donnez-vous à la tête de Cargolux? «Je ne me suis jamais posé la question. Il y a un an, Ulrich Ogiermann a dû se retirer de la fonction de directeur général et de président du comité de direction. Le président du board d’alors, Marc Hoffmann, m’a demandé de reprendre cette fonction et d’assumer les responsabilités qui y sont rattachées. En fin de compte, cette décision a été prise par le conseil d’administration, à l’unanimité, avec le soutien du ministre en charge des transports aériens, Claude Wiseler. Il y a eu quelques dossiers délicats à gérer jusqu’à présent, mais je peux vous dire que je me plais dans ce travail. Le monde du transport aérien me fascine déjà depuis six ans au niveau professionnel (voir encadré). Je me plais très sincèrement ici et me réjouis d’être entouré par du personnel compétent, engagé et motivé. Quels sont vos projets pour Cargolux? «Dès mon entrée ici, j’ai mis en place une équipe au sein du management pour procéder à une revue stratégique dont un des éléments phares était la détermination d’un actionnaire-partenaire privilégié pour Cargolux. Il était ensuite question de la mise en exploitation du 747-8F. Ces travaux vont continuer en 2012 avec notamment la mise en service de quatre nouveaux avions. Il s’agit d’un défi opérationnel. A court terme et moyen terme, la chose la plus importante sera de concrétiser, autour du nouveau partenariat avec Qatar Airways, un projet de coopération commerciale, qui sera bénéfique pour les deux parties. Il est aussi question de faire du Findel le hub européen de Qatar Airways... «C’est une partie intégrante de notre plan de coopération commerciale. Nous prévoyons que les deux hubs de chacune des compagnies seront renforcés par une présence accrue des deux sociétés signataires. Qatar Airways va concentrer, pour autant que faire se peut, ses activités européennes au Luxembourg. Nous ferons de même à Doha pour nos activités régionales. Un autre élément de cette coopération commerciale à signaler: il nous sera possible d’acheter, voire de vendre des capacités disponibles sur les avions respectifs des deux compagnies aériennes. Concernant les négociations avec Boeing qui ont suivi le refus de livraison, êtes-vous satisfait du dénouement? «En tant que launch cus-
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Photo: DR
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Le 13 octobre à 10h40, Frank Reimen vient d’atterrir au Findel à bord du premier des 13 Boeing 747-8F (d’une valeur unitaire de 319,3 millions de dollars ou 232,325 millions d’euros, prix catalogue) commandés par Cargolux à l’avionneur américain. Les négociations marathon pour régler les «problèmes contractuels» qui avaient retardé la livraison se sont achevées neuf heures plus tôt, soit le temps du trajet.
tomer, rejeter la livraison de deux avions de la nouvelle génération de 747 est un acte assez grave. Les négociations, entamées avec Boeing et GE tout de suite après la réunion du conseil du 16 septembre, se sont avérées intenses, parfois houleuses... Il me tenait cependant à cœur de ne pas abîmer les relations qui existent entre Cargolux et Boeing. Nous entretenons, de longue date, des relations constructives. Je crois qu’ensemble, avec David Arendt, nous avons réussi à dégager un deal satisfaisant, voire très satisfaisant, pour Cargolux. Après les négociations, nous étions fatigués mais satisfaits. Quelles sont vos prévisions de croissance pour Cargolux en 2012? «A cet égard, nous avons utilisé le taux de croissance prévu par la Commission européenne et le Fonds Monétaire International. Il se situerait entre 2,4 et 3,2% pour 2012. Entre 0,8 et 2% dans les pays développés. Une croissance de 4% est attendue pour le fret aérien. Je ne veux pas me prononcer sur le chiffre de croissance visé par Cargolux, mais on mise bien sur une croissance du chiffre d’affaires. En règle générale, pour obtenir la croissance du fret
aérien, les prévisions de croissance économique sont à multiplier par 1,5. Et les nouveaux 747-8F vont nous aider à acquérir des parts de marché de nos concurrents, alors que cet avion nous permettra de transporter plus de marchandises à de moindres coûts. Mais dans le contexte actuel d’une grande volatilité des marchés et d’une incertitude croissante en ce qui concerne l’évolution du secteur financier et bancaire, il est assez difficile de faire des prévisions. L’essentiel pour nous consiste à pouvoir ajuster la flotte en fonction de l’évolution de la demande, que ce soit vers le haut ou encore vers le bas. Si la croissance stagne en 2012 et peut-être même en 2013, il importe de jouir d’une certaine flexibilité avec les avions loués et on peut, le cas échéant, reporter la livraison de certains 747-8, voire laisser l’un ou l’autre avion, qui n’est plus en comptabilité, au sol.» Retrouvez l’intégralité de l’interview avec Frank Reimen sur www.paperJam.lu
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Cargolux
Qui est le pilote dans l’avion? Pierre Sorlut (texte), Luc Deflorenne (photo)
La compagnie luxembourgeoise de fret aérien traverse une zone de turbulences. L’arrivée de l’actionnaire qatari ne redistribue pas toutes les cartes de la gouvernance de l’entreprise, mais la conjoncture difficile et les distorsions du marché rendent la marge de manœuvre étroite pour l’actuelle direction, qui garde confiance et maintient le cap. En 24 mois, la structure du capital de Cargolux a connu deux bouleversements majeurs. Elle apparaît aujourd’hui plus pérenne, mais l’arrivée d’un actionnaire étranger disposant d’une minorité de blocage, Qatar Airways, a jeté le trouble sur la gouvernance d’entreprise… de surcroît lorsque le premier conseil d’administration en présence des représentants de la compagnie de l’Emirat, le 16 septembre, a fait volte-face et rejeté, sine die, la livraison des deux premiers Boeing 747-8F (sur treize) commandés de longue date par la direction de la société semi-publique luxembourgeoise. Peu de temps après, Akbar Al Baker, CEO de la compagnie du Golfe persique et dorénavant membre du conseil d’administration du leader européen du tout cargo, avait même remis une couche en déclarant que «malheureusement, la direction de Cargolux n’avait pas pris les décisions qu’elle aurait dû prendre dans la procédure d’acceptation des avions». La raison invoquée: la surconsommation de carburant des moteurs General Electric, 2,7% au-dessus de ce qui était mentionné dans le cahier des charges. Mais la forme, seule, importait. Il se murmurait alors que le board s’opposait frontalement au comité de direction, qu’il voulait mettre fin à d’hypothétiques pratiques dépensières dont on affuble bien volontiers les organismes publics. Ambiance. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Frank Reimen, PDG de Cargolux (voir interview page 115), monte au créneau et répète à l’envi qu’«il ne faut pas surestimer les changements à attendre au niveau de la gouvernance suite à l’entrée de Qatar Airways dans le capital de Cargolux». Pourquoi?
Dans la ligne d’émir D’abord parce que Cargolux était dans le viseur de l’Emirat du Qatar, à la recherche de partenariats stratégiques, depuis presque une décennie. En 2001, Swissair Group faisait faillite et, du même coup, Cargolux perdait son deuxième actionnaire principal (voir infographie). En 2002, Richard Agutter, aujourd’hui membre du conseil d’administration de Cargolux en tant que représentant de Qatar Airways, avait déjà été embauché comme consultant par la compagnie du Golfe pour avancer sur le dossier de la reprise des parts de Swissair.
Le conseil d’administration de l’époque manifestait alors effectivement le désir de trouver un actionnaire de la même industrie avec lequel s’allier. Etihad et Qatar Airways se sont alors fait connaître. Des pourparlers ont été engagés, mais le gouvernement, garant du capital étatique injecté via Luxair, la BCEE, la SNCI et Lux-Avantage, ne goûtait vraisemblablement pas l’idée d’un mélange culturel pour son champion national du transport aérien. C’était trop tôt en tout cas, et la cession restait ensuite bloquée par des questions juridiques ayant trait à la liquidation de la compagnie aérienne suisse. La cession des parts de la «banque volante» – sobriquet donné à mauvais escient à la compagnie aérienne suisse – fut en fait orchestrée dans l’urgence, en 2009, alors que la faillite guettait Cargolux. Les pertes opérationnelles enregistrées cette année-là par Cargolux, du fait de conditions de marché défavorables assorties à une condamnation aux Etats-Unis pour entente sur les prix, ont nécessité une recapitalisation. Frank Reimen témoigne: «Cela a été une année vraiment terrible d’un point de vue opérationnel et commercial. Nous avons constaté un déclin du volume combiné à une chute des prix, à quoi s’est ajouté le dossier antitrust.» En novembre, les actionnaires de la société luxembourgeoise de fret ont augmenté le capital autorisé de 200 millions de dollars, via une émission d’actions. La structure de l’actionnariat était également bouleversée. L’Etat rentrait directement dans la danse pour une opération de portage. Frank Reimen en devenait le représentant au conseil d’administration. Les autres actionnaires rehaussaient leurs participations (voir infographie), à l’exception de BIP et de la sicav Lux-Avantage. Le Luxembourg ne souhaitait alors pas brader les actions de Cargolux aux prétendants de la péninsule arabique. Seulement après avoir placé ses pions pour s’assurer que son champion de la logistique lui soit bien inféodé, l’Etat luxembourgeois a organisé la passation de pouvoir. Elle fut actée en catimini au niveau politique en février 2011 à Doha, lors d’une visite du Grand-Duc héritier Guillaume, du ministre des Finances Luc Frieden, et d’Albert Wildgen, président du conseil d’administration annoncé pour septembre, en succession de Marc Hoffmann. Elle n’a été officialisée qu’en juin.
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Le conseil d’administration new look de Cargolux, le 16 septembre 2011. Albert Wildgen (3e debout en partant de la gauche) remplace Marc Hoffmann à sa présidence. Qatar Airways y place trois représentants.
Après une décennie de patience, en septembre 2011, la transaction est finalement clôturée. Richard Agutter, chargé de mettre en œuvre les accords décidés au niveau ministériel, peut maintenant confirmer les ambitions de la compagnie aérienne qatarie: «Qatar Airways croit sincèrement en des complémentarités stratégiques entre les deux compagnies, parce que beaucoup d’affaires de Cargolux passent par le Moyen-Orient.» La compagnie de l’Emirat compte même, dit-il, «sur l’expertise du staff du cargo center (M. Reimen a pour l’occasion mandaté LuxairCargo, ndlr.) de Luxembourg pour l’aider à concevoir, à Doha, son nouvel aéroport dans les règles de l’art». Pas question non plus d’imposer leur dictature. Les Qataris viennent en amis, comme l’affirme le consultant et membre du conseil d’administration: «Je voudrais souligner que les intérêts de Qatar Airways dans Cargolux sont voués à soutenir la croissance de la compagnie luxembourgeoise. Le cas échéant, cela profitera aussi à l’Etat du Qatar.» Avant cela, néanmoins, Cargolux doit traverser une zone de turbulences. D’abord au niveau interne. David Arendt, directeur financier et vice-président, en poste depuis treize ans, a dû voir d’un mauvais œil le fait de se faire doubler par un haut fonctionnaire dans sa course à la présidence du comité de direction. Il claque donc la porte. Quoique sans trop de fracas puisqu’il assure la transition, sur le financement du troisième jumbo notamment. Ce qui ne l’empêche pas de piétiner d’impatience, le temps que le conseil lui désigne un successeur. David Arendt prendra dès qu’il le pourra (probablement durant le mois de novembre) la direction du Freeport, zone de suspension de taxe sur la valeur ajoutée où seront stockés des biens de luxe, au Findel. L’autre facteur de déstabilisation au sein du staff du leader européen du tout cargo provient du dossier antitrust. Frank Reimen atteste que les employés ont été «déstabilisés» par les condamnations prononcées par les instances européennes et américaines pour une entente sur les prix avec les autres compagnies aériennes. «Ils craignaient, en termes de compliance, de ne plus trop savoir faire du business. Comment approcher les clients?
Comment discuter avec les concurrents? Il faut savoir, explique le PDG, que les nouvelles règles ont transformé le marché. Depuis quelques années, tous les secteurs économiques sont soumis à des réglementations plus strictes, notamment concernant la corruption ou l’entente sur les prix, ce qui a changé le cadre dans lequel opéraient les commerciaux.» Mais les difficultés traversées ne sont bien évidemment pas le seul fait d’aléas internes. Les externalités liées à la conjoncture et aux nouvelles réglementations perturbent l’évolution du vaisseau amiral de la logistique luxembourgeoise. Les incertitudes dans le secteur financier et bancaire, couplées à la crise dite de la dette souveraine, ont des retombées sur la croissance économique au niveau mondial et des effets sur la croissance des échanges de biens. Le secteur du fret aérien s’en trouve sérieusement affecté. L’IATA (Association internationale du transport aérien) a revu à la baisse ses prévisions de croissance en volume de fret de presque 6% à 1,4%.
Frank Reimen serre le gouvernail Malgré tout, Frank Reimen maintient avoir le gouvernail bien en main. «On mise bien sur une croissance du chiffre d’affaires. Et les nouveaux 747-8F vont nous aider à acquérir des parts de marché de nos concurrents, puisque cet avion nous permettra de transporter plus de marchandises à de moindres coûts.» De même, la mise en place opérationnelle de trois de ces nouveaux aéronefs dès la fin de l’année conférera à Cargolux une certaine marge de manœuvre, en ajustant la flotte selon l’évolution de la demande, que ce soit vers le haut ou vers le bas. «Si la croissance stagne en 2012 et peut-être même en 2013, il importe de jouir d’une certaine flexibilité avec les avions loués. Et on peut, au besoin, reporter la livraison de certains 747-8F, voire } 122 laisser l’un ou l’autre avion au sol», explique le CEO.
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«Si la croissance stagne, il importe de jouir d’une certaine flexibilité»
Frank Reimen
Actionnariat de Cargolux entre 2001 et 2009
Lux-Avantage 2,2% Actionnaires privés 0,3% 121
SNCI 8,6% BCEE 8,8% Luxair 34,9%
BGL Investment Partners 11,5%
Swissair Group 33,7%
Actionnariat après la restructuration de novembre 2009
Etat luxembourgeois 8% Actionnaires privés 0,3%
Lux-Avantage 2,2%
BIP 11,5% Luxair 52,1%
SNCI 12,8% BCEE 13,1%
Actionnariat aujourd’hui SNCI 10,65% BCEE 10,85%
Source: Cargolux
Luxair 43,5% Qatar Airways 35%
{
L’intéressé compte également mettre en œuvre le plan de coopération commerciale avec Qatar Airways, mais ne perd pas de vue pour autant le marché asiatique, et notamment la Chine, qui reste un des éléments clés pour la croissance de la société. L’Asie a, en 2010, représenté 45% des revenus de Cargolux. Et sur ce marché, la direction ne craint pas la concurrence de son nouveau partenaire. Sa flotte mixte, Airbus et Boeing, compte uniquement des avions logeant moins de 100 tonnes de marchandises. La compagnie luxembourgeoise s’est spécialisée dans le hors gabarit, permis par le chargement par le nez de l’avion, que seuls les Boeing autorisent. Ainsi, lorsque Frank Reimen est interrogé sur le poids des décisions des Qataris au conseil, il rétorque: «Bien évidemment, nous sommes à l’écoute des remarques des représentants d’une compagnie aérienne ambitieuse et jouissant d’un réel succès. Des discussions se dégagent de leurs interventions. C’est ce qui a été recherché et c’est ce qui s’est produit lors du premier conseil d’administration en leur présence.» Richard Agutter, contrepartie qatarie (bien qu’anglo-saxon) au board confirme: «Depuis leur arrivée au conseil d’administration, les membres représentant les intérêts de Qatar Airways ont déjà su apporter concrètement leur aide, notamment par leur expérience dans l’acquisition d’avions.» La compagnie du Golfe dispose d’une flotte de 100 avions accumulés en moins de 20 ans. Faisant référence au refus de se voir livrer les avions en l’espèce, il indique: «Nous connaissons plus l’art de la négociation avec Boeing et General Electric que Cargolux.» Qatar Airways jouera donc un rôle à la marge pour que la société contrôlée par des actionnaires semi-publics se focalise à la fois sur sa rentabilité et le bien commun luxembourgeois. L’Etat, via les participations semi-publiques mais aussi avec un CEO du sérail, reste maître à bord, et ce, même si le poids symbolique de la manne financière qatarie continuera d’influencer mécaniquement certaines décisions. Un signal sera donné avec la désignation du remplaçant d’Albert Wildgen à la tête du conseil d’administration. L’intéressé, nommé pour sa connaissance des affaires dans la péninsule, a récemment déclaré ne pas souhaiter voir son mandat reconduit en mars.
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Post-scriptum
Géoéconomie du fret Pierre Sorlut
En s’ouvrant à un investisseur qatari, Cargolux a renoué avec ses visées internationales d’antan. Ce fleuron de l’économie luxembourgeoise, avec plus de 1.300 employés et un chiffre d’affaires annuel de 1,7 milliard d’euros, n’était au début des années 1970 qu’un bricolage monté au GrandDuché, exploitant une idée suédoise, avec quatre avions canadiens loués à des Islandais. Si elle s’engage durablement, Qatar Airways, contrôlée par l’Etat souverain, placera Cargolux sur une voie pérenne grâce à une solvabilité a priori sans faille. N’ignorant pas que l’actionnaire étranger qui a précédé la compagnie arabe (à hauteur de 33,7% du capital), Swissair Group, jouissait de la même considération – l’opérateur aérien était affublé du surnom de «banque volante» –, l’Emirat présente des gages hors normes. Selon le World Factbook, à niveau d’exportation égal, les réserves pétrolifères prouvées du Qatar lui permettront d’enrichir ses caisses pendant les 57 prochaines années. Et le pays est également doté d’une des plus importantes réserves mondiales de gaz naturel. La compagnie de la péninsule du Golfe persique surfe par ailleurs sur la stratégie de développement nationale. Elle vise l’expansion des industries et services bénéficiant des avantages compétitifs liés aux réserves en hydrocarbures, mais aussi le développement des transports. Qatar Airways connaît donc une croissance extrêmement rapide. Créée en 1993, elle compte aujourd’hui 19.000 employés, sert une centaine de destinations et
est propriétaire de 100 avions qui, pour la partie fret, composent une flotte complémentaire avec celle de Cargolux. Considérée comme l’une des meilleures au monde par l’organisme de consultation Skytrax, la compagnie opère un trafic mixte passager et cargo grâce à des aéronefs, Boeing et Airbus, de toutes sortes. En réalité, pas toutes, car Cargolux vole avec des jumbo-jets Boeing exclusivement dédiés au fret hors gabarit, que Qatar Airways n’exploite pas. Et les compagnies envisagent également, dans l’accord commercial qu’elles ont signé, des synergies au niveau de leurs headquarters. Doha deviendra le hub de Cargolux au Moyen-Orient et, réciproquement, Luxembourg celui de Qatar Airways en Europe, pour sa branche fret. En quête de diversification économique via le Vieux Continent, le Qatar et sa compagnie aérienne croient en leur contrepartie luxembourgeoise. Leurs ambassadeurs lui font la cour depuis une décennie et, selon l’un des représentants de Qatar Airways au conseil d’administration de Cargolux, Richard Agutter, ils ne rechigneraient pas à acquérir davantage de parts, si la BCEE ou un autre investisseur décidait de vendre. Seule limite: 49% de capital. «Cargolux est et restera une société luxembourgeoise.» La star tout cargo du Grand-Duché, bien contente de recevoir l’apport de capitaux du Moyen-Orient, ne ferme pas non plus la porte au marché asiatique d’où elle retire 30% de son volume de chargement et 45% de ses revenus. Cargolux fait montre d’un pragmatisme à toute épreuve et tisse sa toile, optimisant les réserves de capitaux et les flux de transaction. Ses chargements et déchargements sont autant de révélateurs de la géoéconomie internationale.
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Qualité
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21/11/2011
Santé : complémentarité des référentiels Qualité (en présence du Ministre de la Santé)
22/11/2011
Développements normatifs du secteur de l’énergie : de la norme EN 16001 à la norme ISO 50001
22/11/2011
Participation des experts luxembourgeois aux travaux de normalisation européens et internationaux
23/11/2011
Visual management en pratique - visite d’Avery Dennison Luxembourg
23/11/2011
Cercles des Bonnes pratiques : se comparer, c’est s’améliorer !
24/11/2011
Kaizen en pratique - Retour d’expérience et visite de LuxairCARGO
24/11/2011
Le tableau de bord RH au service de la performance de l’entreprise
25/11/2011
Remise du Prix Luxembourgeois de la Qualité 2011
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126
Index décideurs 268 personnalités ont été citées sur les 132 pages de ce cahier «Economie & Finance».
A
Abdulaziz Abdulla Al Subaie Noor 14 Agutter Richard 120, 124 Al Baker Akbar 14, 120 Albrecht Steve 64 Allegrezza Serge 54 Angel Marc 26 Arendt David 39, 114, 120 Arendt Guy 28 Arndt Fränk 28 Arthur Ricketts John 104 Aubourg José 108
B
Bakhos Fady 14 Bal Florence 90 Barnig Marco 45 Barroso José Manuel 53 Bastin Olivier 23 Bataineh Sufian 14 Bauer Maurice 90 Bausch François 26, 44 Becca Flavio 20, 42, 54, 77, 88, 100 Becker Norbert 98 Becker Romain 80 Berger Eugène 42 Berland Alain 24 Bettel Xavier 26, 28, 85, 88, 89 Betzen Claude 80 Beutler Bruce 70 Bidet Jérémie 85 Biever Robert 94 Billon Andrée 45 Biltgen François 36, 39, 46, 53, 84 bin Jassim bin Jabr Al Thani Hamad 14 bin Khalifa Al Thani Hamad 14 Bintz Jean-Claude 98, 101 Biwer Roby 28 Bodry Alex 26, 28 Boermans Caroline 90 Boudon Stéphane 108 Brown Tom 76
c
Calmes Jean-Donat Campi-Blain Céline Castagne Pierre Cazzaro Jeannot Chapa Francisco Choury Amal Clegg Dai Clement Marc Colabianchi Frank Colbach Jean-Claude Colle Patrick Colling-Kahn Francine Cruchten Yves
50 78 100 100 102 96 86 96 28 92 106 28 28
D
Dahm Jacques 28 Darné Steve 92 Dasnoy Fabienne 106 David Bernard 36 Dax Daniel 108 de Beauregard Yves 42 De Changy Derek 23 De Cillia Serge 90 De Coster Serge 86 De Locht André 86 Debatty Philippe 112 Degros Damien 90 Delvaux-Stehres Mady 80 Demarque Jacques 85 Dennewald Robert 39, 96 Detaille Michèle 48 Di Bari Tun 90 Diallo Yacine 98 Dogniez Nathalie 76 Dormal Pascal 68 Duarte Patrick 76 Dury Patrick 46, 102
E
Eischen Gérard Eischen Tom Eischen Véronique Engel Georges
96 54 80 28
F
Fabeck Tatiana 39 Fagard Vincent 94 Fellner Hans 77 Feltz Aurélia 106 Ferranti Eva 82 Feyten Frédéric 24 Fonck Danièle 24 Francis Yves 42 Frieden Luc 14, 32, 70, 76, 88, 94, 100, 120
G
Génaux François 42 Genet Frédéric 22 Georges Alain 18 Gilliams Tom 90 Glod Jos 45 Goebel Jean 76 Goerg Patrick 95 Goergen Viviane 80 Goerges François 82 Gomez Francis 94 Graf Nadine 90 Grand-Duc héritier Guillaume 14, 52, 106, 120 Greiveldinger Gaston 28 Grimbrandt Jan 98 Gross Marcel 45 Gybérien Gast 32
H
Haagen Claude 28 Haine Henri 28 Halsdorf Jean-Marie 20, 42 Hamacher Theresa 106 Harald Bo 45 Heinzmann Christian 50 Helminger Paul 26, 28, 85, 88, 89 Heniqui Janin 96 Henkel Albert 28 Hentgen Pit 45 Henzig Luc 45 Hetto Mars 60 Hetto-Gaasch Françoise 39, 96 Hinduja Ajay 14 Hirtt Änder 101 Hoffeld Véronique 82 Hoffmann André 38 Hoffmann Jules 48, 70 Hoffmann Marc 114 Hoffmann Will 28 Hoscheit Thierry 38 Houwen Marco 98 Hurt Pierre 84
I
Iachetta David Ittah Patrick
110 23
J
Jacquemart Stéphane 96 Jost Patrick 102 Juncker Jean-Claude 14, 20, 30, 39 Jung Rüdiger 53 Jungen Tom 20, 28 Jurgen Tom 100
K
Kalev Aleksandar 104 Kapweiler Aloyse 40, 95 Kaufhold Lex 36 Kayser Jan 90 Kersch Dan 28 Kieffer Robert 80 Kihn Pierre 36 Kinsch Alain 89 Kirt Alain 90 Klein Jean-Pierre 26 Klein Prosper 50 Knebeler Jean-Claude 54 Koedinger Mike 77 Kolbach Danielle 90 Krecké Jeannot 14, 20, 24, 36, 45, 48, 52, 89, 101
L
Lambert Bruno Lammar Martin Lamorlette Cyril Landers Terry Lanners Romain Lanser Pascal Larue Bastien Leijdesdorff Hans Lenert Paul Lentz Isabelle Libens Serge Lies Marc Lippmann Gabriel Lommel Gérard Lopez Gerard Lorant John Lux Eric Lux Lucien
95 80 40 96 96 96 84 70 24, 54 102 92 28 70 24, 45 20, 100 28 20 44
M
Magloire Laurence 106 Magrini Eric 90 Mannes-Kieffer Elisabeth 54 March Sharon 106 Martinuzzi Paolo 106 Mascherin Miriam 77, 106 Matera Dominique 80 Mauny Cédric 96 Mayer Nicolas 96 Mehrshahi Ariane 90 Meisch Claude 26, 28, 44 Melchior Patrick 96 Mellina Pierre 28 Mergen Martine 26 Meyers Paul 90 Minaire Olivier 85 Moes Claude 101 Molitor Georges 60 Mosar Laurent 26 Muller Charles 76, 90 Muller Georges 68 Mutsch Lydia 26, 28
N
Nepper Jean-Pascal Nicks Isabelle
78 106
O
Ogiermann Ulrich 114 Oliveira Barbosa Dimitri 52 Oostvogels Stef 24
P
Paulus Aloyse Pauly François Penide Philippe Pierucci Patrice Pinnel Roland Poeckes Claude Pöhle Peter Poull Carole Prüm André
Q
Querton Vincent
28 82 36 102 96 50, 85 64 95 72
23
R
Reding Jean-Claude 80 Rehm-Berbenni Caterina 96 Reimen Frank 40, 114, 120 Reinesch Gaston 45 Retter Carole 101 Ries Nicolas J. 44 Robyns Dominique 42 Rollinger Guy 20 Roth Gilles 28, 44 Rouma Didier 68 Rousseau Alain 40
U
Ummenhofer Matthias 108
W
Waringo Claude 94 Weber Blanche 38 Weber Robert 26, 46, 70,102 Weitzel Marc 90 Wéry Pierre-François 40 Weydert Raymond 28 Wezenberg Han 96 Wiertsema Taco 90 Wildgen Albert 14, 120 Winandy Jean-Pierre 82, 90 Wirth Jean-Marie 26 Wiseler Claude 14, 20, 22, 56, 60, 114 Wolter Michel 26, 28 Wong Sally 106 Wurth Michel 80
Z
Zeches Léon Zeimet Laurent Zenner Laurence Ziegler Gudrun
24 28 106 72
S
Saluzzi Marc 76, 106 Santer Jacques 45 Sauber Claude 82 Schaaf Jean-Paul 28 Schadeck Raymond 48 Schlesser Gilles 96 Schmit Nicolas 24, 84, 101 Schmit Romain 46 Schmitt Caroline 106 Schmitz Erny 70 Schneider Etienne 54 Schneider Romain 28 Scholtus Mariette 80 Schreiner Roland 28 Sietzen Roger 50 Sold Alvin 24 Solvi Marc 80 Steinman Ralph 70 Stolwijk Adrien 60 Sylvia Nathalie 80
T
Tarrach Rolf Tesch Emmanuel Tesch François Tesch Georges Thein Pierre Thein Egide Theves Tom Thill Carlo Thines Netty Thommes Camille Tobin James Tremuth Norbert Tschirhart Eric
53, 72 88 88 88 77 114 54 45, 80 88, 96 76 53 80 72
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127
Index entreprises 475 entreprises et organisations ont été citées sur les 132 pages de ce cahier «Economie & Finance».
1,2,3 1,2,3 Go 1Com
64 92
A
Abbaye de Neumünster 96 ABBL 53, 90 Absolu Digital 36 Absolu Payment 36 ACG Technical Centre 94 ACQ (ital) 52 Adem 53, 80 Administration des Ponts et Chaussées 60 ADR 32, 38 Agopia 36 Air Liquide Finance 39 Aixtron 95 Akuo Investment 108 Al Mirqab Finance 14 Al Rayyan Luxembourg 14 Alfi 52, 53, 76, 90, 106, 108 Aliai 80, 84 Alibi 110 Allfin 23 Alter Domus 42 Alternative Advisers 82 Alti 84 Am Clubhaus 92 Anec 96 Anheuser-Busch inBev 102 Apollo Global Management 22 Arbed 88 ArcelorMittal 22, 30, 42, 48, 52, 80, 88, 94, 95, 100 Architecture & Urbanisme 21 - Worré & Schiltz 94 Artelis 68 AS Adventure 70 Association Luxembourgeoise des Ingénieurs 84 Ateac 22 Atenor 39 atHome 52 Atlas Air 114 Atoz 98 Audit & Compliance 40 Audit Conseil Services 70 Autopolis 101 Autosdiffusion Losch 6 Avnet Technology Solutions 96
B
Balestra Properties 14 Banco Itaú Europa Luxembourg 52 Bank of America 22 Banque Raiffeisen 88, 94 Barwa 14 BCE 95 BCEE 20, 84, 88, 90, 91, 114, 120 BCL 22, 54, 95 BEI 90, 108 Bekaert 95 Belorlux 106 BGL 18 BGL BNP Paribas 40, 45, 80, 106, 132 BHP Billiton 95 Big Fish Games 22, 36 Biirger-Interessen Gemeng Kaerjheng 26, 28 BIL 14, 18, 82, 85 Binsfeld 110 Biopower Tongeren 100 BIP Investment Partners 18, 95, 120 Bloomberg 70, 100, 108 BMW 10, 94 BNP Paribas 40 BNP Paribas Securities Services 106 Boeing 39, 40, 70, 89, 114, 120 Bose 35 Boson Energy 98 Bourse de Londres 14 Bourse de Luxembourg 39, 90, 100 BPI 70 Brasserie Nationale Bofferding 102 Brasseries Henri Funck 39 Brauerei, Big Beer Compagny 92 Broadcasting Center Europe 101 Brucher Thieltgen & Partners 52 Brussels Business Institute 38 BST Réviseurs d’Entreprises 46, 84 Burotrend 131 Business Initiative 64
C
Caisse des Dépôts et Consignations 85 Caisse nationale d’Assurance Pension 80 Caisse nationale de Santé 72 Cargolux 14, 18, 39, 40, 70, 88, 89, 95, 114, 120 CarréRotondes 89 Casablanca 92 Casino 2000 47 Cercle-Cité 90 Cetrel 72 CetrelSecurities 22 CFL 56, 106 CFL Cargo 30, 95 Chambre de Commerce 40, 64, 96, 104 Chambre des députés 38, 88 Chambre des Métiers 40 Channel 4 70 Chapier Project Office 102 CIP Group 102 Citigroup 22 Citroën 17 Clearstream Banking 106 Clearstream International 95 Cloos 76 CNPD 45 CNPF 39 CNRS 48, 70 Comision Clasificadora de Riesgo 23 Comité olympique et sportif luxembourgeois 32 Commissariat aux affaires maritimes 53 Commissariat aux assurances 38 Commission européenne 36, 53, 76, 77, 114 Commune de Bascharage 26, 28 Commune de Bertrange 28 Commune de Bettembourg 26, 28 Commune de Betzdorf 26 Commune de Clemency 26, 28 Commune de Diekirch 26, 28 Commune de Ettelbruck 28 Commune de Frisange 26 Commune de Hesperange 28 Commune de Hobscheid 26 Commune de Junglinster 28 Commune de Kaerjeng 26 Commune de Kayl 26, 28 Commune de Kehlen 28 Commune de Leudelange 24 Commune de Lorentzweiler 26 Commune de Mamer 28 Commune de Mersch 28 Commune de Mondercange 26, 28 Commune de Niederanven 28 Commune de Pétange 26, 28 Commune de Remich 26 Commune de Roeser 26, 28, 42 Commune de Rumelange 28 Commune de Sandweiler 26 Commune de Sanem 26, 28 Commune de Schifflange 26, 28 Commune de Steinfort 26 Commune de Steinsel 26 Commune de Strassen 26, 28 Commune de Walferdange 28 Commune de Wiltz 28 Commune de Wincrange 26 Conseil de gouvernance 72 Conseil de gouvernement 38, 48 Conseil de la concurrence 38 Cool Snack 92 Core Wireless 36 Corporate International 39 Cour de Justice de l’Union européenne 114 Cour Supérieure de Justice de Luxembourg 84 CRP Henri Tudor 96, 104 CSC 39 CSL 80 CSSF 14, 20, 45, 77, 82, 90 CSV 20, 26, 28, 44, 46, 88, 100 CTG 8 CTIE 38
D
Dananeer Islamic Consulting and Training 14 DCL 98 De Verband 24 Décathlon 70 Dechmann 110 Déi Gréng 26, 28, 44, 85, 88 Déi Lénk 26, 88 Delano 40 Deloitte 36 Deloitte Luxembourg 42 Delphi 94
Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen 40 Dexia 18, 32, 70, 77, 82, 85 Dexia Asset Management 70 Dexia Banque Belgique 82, 85 Dexia BIL 32, 70, 85, 88 Dexia Crédit Local 85 Direction de la Propriété Intellectuelle 36 DK_A 90 Domaine de Vinsmoselle 103 Dotcom 110 DP 26, 28, 44, 85, 88, 89 DSM 90 Dsquared 36 Dussman Services 90
E
Economist Club Luxembourg 44, 112 Editpress Luxembourg 24 Editus 48, 89 e-Kenz 96 Electrosecurity 97 Enovos 54, 80, 100 Enterprise Worldwide 70 Entreprise des P&T 24, 45, 68, 89, 100 Ernst & Young 39, 106, 108 Ernst & Young Luxembourg 89 Etat belge 85 Etat du Qatar 88 Etat français 85 Etat luxembourgeois 18, 32, 38, 39, 52, 54, 76, 85, 88 Etihad 120 Etude Nosbusch & Associés 106 Eurofins Scientific 52 Events & More 88 Evertz Technologies 95 Excellux 81 Explorator 40, 82, 84
F
Facebook 24 FAcTS 24 Faculté de Droit, d’Economie et de Finance 72 Faculté des Lettres, des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l’Education 72 FEALU 77 Fedil 39, 64, 96 FESF 38 FFCEL 77, 106 FFF Limited 14 FGTB Metal 94 Fideuro 70 Fiduo 66, 67 Financial Times Deutschland 94 Fisheye 85 Fitch 82 FJD 102 Focal 48 Fokker 50, 85 Fonds européen d’investissement 108 Forem 100 Fortis Banque Luxembourg 40 Forum 77 Forum pour l’Emploi 46 Fours Hein 77 Foyer 88 Franklin Templeton International Services 90 Freeport 114, 120 Fresenius 95 Fuchs & Associés Finance 82 FUSE 40
G
Gamm Vert 70 General Electric 89, 94, 114, 120 General Motors 94 Genii Capital 100 Georges et Associés 82 Global Services Overseas 14 GM Terex 94 Goeres 4, 5 Goodyear 94 Google 48 Gouvernement luxembourgeois 22, 48, 54, 72 Grand Prix paperJam Ressources humaines 101 Grande Région 24, 42, 48, 53 Grossfeld PAP 40
H
H2A HF Immobilier Hinduja HKIFA HNA Hochtief Hotel Meliá Luxembourg HSBC Luxemboourg Humphrey’s
110 39 14 106 114 14 86 94 92
I
IATA 120 IBM 86, 96, 104 ictQatar 14 Idélux 70 IG Market 87 Ikea 70 Ilnas 96 IMFC Management BV 70 Imperial Tobacco 102 Infinity lentz 41 INFPC 80 ING 90 Inspection de la concurrence 38 Institut de biologie moléculaire et cellulaire (Strasbourg) 70 Institut Saint-Laurent de Liège 110 Intertrust Luxembourg 90 IRE 77 IUIL 72
J
Jah Bar JC Flowers JCDecaux Jeeni Jones Lang LaSalle JP Morgan Chase
92 22 70 42, 64 23 22
K
Kabam 36 Kabel Deutschland 102 KBC 14, 18, 22, 88 KBL 22, 88 KBL European Private Bankers 14, 22 Ketterthill 88 Kieffer 29 KKR 22 Knauf 70 Kneip 22 KPL 26 KPMG 65, 76, 78 Kremer Associé & Clifford Chance 88 Kuehne+Nagel 102
L
La Banque Postale 85 La Grappa 92 La Luxembourgeoise 25, 45 La Voix du Luxembourg 54 Lakehouse 101 LCGB 24, 26, 39, 40, 46, 53, 54, 70, 80, 84, 95, 102 LCGB-SESM 30 LCTO 96 Le Quotidien 100 Le Set 92 Le Sud 92 Lee Cooper 36 Leopard-Trek 20 Limax 48, 75 Loeff Claeys Verbeke 82 Loyens & Loeff 82, 90 Loyens & Loeff, Luxembourg 90 Loyens & Volkmaars 82 Loyens Winandy 82 LSAP 20, 26, 28, 44, 46, 84, 85, 88, 100 Luxair 50, 85, 114, 120 LuxairCargo 114 Lux-Avantage 120 Luxcloud 96 LuxCSD 95 Luxembourg For Business 36 Luxembourg School for Finance 79 Luxemburger Wort 40, 54 Luxexpo 38, 45, 56 Luxflag 108 LuxGSM 71 Luxinnovation 64, 96 Luxplan 60
M
M Immoblier 92 Maison Moderne 40, 77, 84 Maison Moderne Publishing 129 March Senior Consult 106 Markit 100 Max Planck Institute 72 Mazars 89 Mediation 88, 96 Microsoft 96 Mini 31 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 36, 44, 53, 54 Ministère de l’Egalité des chances 107 Ministère des Communications 23 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 56 Mittal 14 Mobilu 110 Monster.lu 76 Moody’s 23, 40, 70 Morgan Stanley 102 Morgan Stanley Investment Management Limited 106 Mosaid 36 Moskito Productions 101 Motorola 104 Mouvement Ecologique 20, 38, 54 Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité 125 Mudam 77 Multi-Développement 70 MyClimate asbl 82
N
Nanogate NautaDutilh Nexon Nicsa NPG Energy Numéricable Belux Nvision
95 90 36 106 100 68 110
O
OAI 52, 80, 84 Office Freylinger 36 OGBL 24, 30, 80, 88 Oostvogels Pfister Feyten 24 Opal 68 OPE 46 OPF & Partners 24, 90 Orange 2, 3, 101 Orange Luxembourg 23
P
paperJam 40, 89, 98, 101 paperJam TV 100 Paris Saint-Germain 14 Parlement européen 77 Parquet de Diekirch 94 Parquet du Luxembourg 40, 42, 94 Paul Wurth 80 Pedona Finance 14 Pholpa 100 PNUE 108 Point24 54 Precision Capital 14, 88 ProActif 26, 46, 54, 70, 84, 102 Promis 96 Property Partners 82, 83, 88 Pulp 92 PwC 40, 42, 45 PwC Luxembourg 42
Q
Qatar Airways 14, 39, 70, 88, 114, 120 Qatar Investment Authority 14 Qatar Islamic Bank 14
R
RadioSchack-Nissan 20 Red dog 110 République populaire de Chine 42 Restaurant Cha 123 Ricoh 49 Rio Tinto 102 Rock Box 92 Rockhal 82 Royal Park Investments 40 RTL 40, 89, 101 RTL Group 95 RTL Télé Lëtzebuerg 40, 52
S
Saint-Paul Luxembourg 24, 54, 90 Samsa Film 94 Savoirs partagés 98 Schoeder & Associés 56, 60 SEO 54 SES 14, 70, 95, 102 SGBT 22 SGG group 24, 70 Siemens 102 SNCI 98, 114, 120 SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) 72 Société Générale 22 Socimmo 24, 53 Sogeti Belux 42 Sony 22 Southlane 59 Statec 40, 48, 76, 84 Sting 98 Swissair Group 114, 120 Swissflex 65
T
T&F Group 82 Taillerie luxembourgeoise 54 Tango 12 Tax & Finance Luxembourg 82 Tech IT PSF 76 Telecom Luxembourg 98 Telekurs 100 Telindus 96, 99 Tema 84 Tetra Architectes Paul Kayser & Associés 84 Thomson Reuters 100 Tieto Plc 45 TomTom 48 Total 55 Toyota 104 Trasys 23 Trasys Luxembourg PSF 23 TR-Engineering 60 Tribunal du Travail 72
U
Unibail-Rodamco 102 Union Européenne 32, 48, 72 Union Royale Belge 24 Université de Metz 72 Université de Sarrebruck 72 Université du Luxembourg 53, 72 Utopia 123
V Valain
110 Ville d’Esch-sur-Alzette 26, 28, 72 Ville de Differdange 26, 28 Ville de Dudelange 26, 28, 72 Ville de Luxembourg 26, 28, 40, 56, 70, 72, 85, 89, 101 Ville de Mondercange 72 Visa 63 Visa Europe 95 Volkswagen 14 Volvo 43 Voxmobile 101
W
Wall Street Journal Wells Fargo wort.lu
X Xtrata
Y
Yangtze River Express Yappoint Yous Yoyo
Z
Zurich Eurolife
22 22 54
95
114 42, 64 105 92
95
paperjam | Novembre 2011 | Économie & Finance
126_127_index.indd 127
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128
Tableau de bord Retrouvez, chaque mois, quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.
4
4%
3,5
Population
3,8%
76 ,8 7 %
2,7%
Populatione résident
56,8
2010
2,5
2011
511.800 154.000
Population résidente Frontaliers entrants Population "jours ouvrables"
665.800
290.500 221.300
Nombre de Luxembourgeois Nombre d'étrangers
371.000
Emploi intérieur total
Emploi et inflation
26,40%
Nombre s de salbaoruiérgeois lu x e m
Nombre de salariés non-luxembourgeois Nombre de salariés luxembourgeois dont: dans le secteur protégé
236.453 100.104 43.045
Place financière
7
6 2, 30 %
43,20%
23,13%
2012
mbre de 0% Noluxembourgeois
Nombrers d'étrange
Frontaliersts entran
3
salariés Nombreuxdeembourgeois non-l
Source: Statec, septembre 2011
Produit Intérieur Brut
4,0
17.500
3.800
2.300
46.000
15.000
3.700
2.200
44.000
3.600
2.100
42.000
3.500
2.000
40.000
3,0
12.500 2,5
10.000
Ju in 20 Ju 10 ille t2 01 Ao 0 Se ût pt em 201 0 br e O 20 ct 10 ob No re 20 ve 10 m Dé bre 20 ce 10 m br e 20 Ja 1 nv ier 0 Fé 201 vr ier 1 2 M 011 ar s 20 Av 11 ril 20 M 11 ai 20 Ju 11 in 20 Ju 11 ille t2 01 Ao 1 ût 20 11
2,0 Ju ille t2 01 A Se 0 o pt ût 2 em 0 br 10 e O 20 ct 1 o No bre 0 ve 20 m 1 Dé bre 0 ce 20 m br 10 e 2 Ja nv 010 ier Fé 20 1 vr ier 1 2 M 01 1 ar s 20 Av 11 ril 20 M 11 ai 20 Ju 11 in Ju 201 1 ille t2 0 Se Aoû 11 t pt em 20 br 11 e 20 11
Inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites
Actifs nets des OPC luxembourgeois Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)
Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)
62
602
50
616
811
Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte
3.297
39.946
Autorisations de bâtir (nombre de logements)
394
208
459
Septembre 2010 Janvier-Septembre 2010
Total année 2010
Septembre 2010
Janvier-Septembre 2010
Avril 2010
Mai 2010
Juin 2010
Septembre 2011 Janvier-Septembre 2011
Total année 2011
Septembre 2011
Janvier-Septembre 2011
Avril 2011
Mai 2011
Juin 2011
Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)
91,7
3.466
Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)
89,8
118,4
117,7
90,3
109,8
112,4
Juin 2010
Juillet 2010
Juin 2011
Juillet 2011
88,6
616
Juin 2010 Juin 2011
39.609
305
Balance des paiements des services (en millions d'euros)
10.872
549
Balance des paiements des biens (en millions d'euros)
-2.226
Juillet 2010
1er semestre 2010
1er semestre 2010
Juillet 2011
1er semestre 2011
1er semestre 2011
11.991
273
-2.276
Source: Bareau du Luxembourg, Statec
5
Source: Statec, août 2011
6
Source: CSSF, septembre 2011
3,5
paperjam | Novembre 2011 | économie & finance
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20.10.2011 20:32:06 Uhr
LUXEMBOURG AUJOURD’HUI Un portrait contemporain du Luxembourg, jetant un bref regard sur le passé pour mieux appréhender l’avenir. Les articles originaux et photographies thématisent les sujets qui rythment la vie du pays : Architecture - Art contemporain - Cinéma Culture - Économie - Gastronomie et viticulture Industrie - Lëtzebuergesch - Mode Place financière - Next Generation Politique - Sports - Tourisme
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130
CEO Mike Koedinger COO Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom Administration Sylvia Leplang (responsable), Sandra Barba, Sarah Lambolez, Marion Zehner Courrier BP728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10 rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 1992-4275 Web www.maisonmoderne.lu
paperJam Novembre 2011 Paru le 28 octobre 2011
Novembre 2011 | économie & finance
Editeur
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Maison Moderne Publishing Téléphone (+352) 29 66 18-1 E-mail publishing@maisonmoderne.lu Directeur de la publication Mike Koedinger Directeur des rédactions Marc Gerges
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Rédaction paperJam
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Téléphone (+352) 29 66 18-1 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu Directeur de la rédaction, rédacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@maisonmoderne.lu Rédacteur en chef paperJam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@maisonmoderne.lu Secrétariat de rédaction Alain Ducat (-41) alain.ducat@maisonmoderne.lu Journalistes Frédérique Moser, Vincent Ruck, Pierre Sorlut Correction Cynthia Schreiber, Cathy Weber Collaboration rédactionnelle Sébastien Lambotte, Michaël Peiffer, Jean-Marc Streit, Marc Vandermeir Photographie Laurent Antonelli (Blitz), Julien Becker, Charles Caratini, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne, Etienne Delorme, Frédéric Humblet, David Laurent (Wide), Andrés Lejona, Olivier Minaire, Christian Wilmes Illustrations MM Editorial Design S.A.
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Cahier « Economie et finance» Photo Andrés Lejona
management gestion patrimoniale
Novembre 2011
Avec vous. Pour vous.
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Autres médias paperJam Jean-luC Dourson managemenT-leaDership-enTrepreneurship
www.paperJam.lu et ses applications mobiles Le premier quotidien économique et financier du Luxembourg
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Eric et Luc, clients Raiffeisen. Notre gestion patrimoniale aide Eric à préparer l’avenir pour qu’un jour son fils Luc en récolte les fruits. Eric est un papa heureux. Son petit Luc (haut comme 3 pommes) vient d’avoir 5 ans. Pour lui, l’avenir sera serein. Depuis plusieurs années, Raiffeisen gère le patrimoine de sa famille. Une gestion qui met en avant le développement et la protection de ses avoirs… et Eric en profite aujourd’hui tout en préparant le futur. Il fait fructifier son patrimoine en bon père de famille. Comme pour tous nos clients, nous avons analysé ses besoins et son profil d’investisseur. Nous lui proposons des solutions qui correspondent à ses envies. Pour que son petit Luc puisse croquer la vie à pleines dents encore très longtemps.
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Index.lu et ses applications mobiles La base de données la plus complète sur l’économie luxembourgeoise paperJam.TV La première télévision économique et financière du Luxembourg paperJam.Jobs Le portail d’offres d’emploi paperJam Business club Conférences, Workshops, Grands Prix, Networking et tables rondes (www.club.paperjam.lu)
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Dans le prochain paperJam Décembre 2011 management Décembre 2011 www.paperjam.lu
Régie publicitaire Maison Moderne Media Sales Téléphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail mediasales@maisonmoderne.lu Web www.maisonmoderne.lu
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Immobilier Etat des lieux et perspectives d’un marché toujours très sensible aux soubresauts de l’économie en général. Prochaine édition: 25 novembre 2011 Pour contacter la rédaction: press@paperjam.lu
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