Archiduc 11

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PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE 072

NJOY 124 II – HIVER 2015 8.00 EUROS 5 453000 010008 11



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ARCHIDUC 11

ÉDITO  est un mélange de grande excitation et de peur qui m’anime. La joie de vous présenter une nouvelle édition d’ARCHIDUC, repensée dans son fond, dans sa forme. Un magazine qui prend de l’ampleur, qui gagne en nombre de pages, en nombre d’exemplaires distribués, et aussi en notoriété. Cinq ans, c’est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, car alors que la presse était en crise, nous avons osé le pari de lancer un nouveau magazine. Dix numéros, la fin d’un premier cycle, mais pas le dernier ! Et peu à la fois, car j’ai l’impression d’avoir écrit le premier numéro presque hier et qu’il nous reste tant à explorer. Et cela me réjouit. Le LUCA nous a renouvelé sa confiance et nous en sommes ravis. Aussi, nous les soutenons dans leurs actions et vous pourrez découvrir dans le Grand Sujet une sélection des projets présentés pour le Prix luxembourgeois d’architecture. Les deux autres dossiers sont consacrés au logement étudiant et aux châteaux d’eau. Le portrait est celui du bureau d’architecture d’intérieur NJOY. Au fil des pages, vous remarquerez que nous avons laissé plus de place à la photographie, qu’au-delà de l’information, nous nous permettons l’opinion. De nouveaux sujets font leur apparition, comme l’urbanisme, le paysagisme, le design. Nous nous intéressons également à tous les métiers liés à l’architecture, en incluant la promotion, l’artisanat. Une attention plus soutenue est portée vers les projets en cours de réalisation, mettant en valeur le process de travail, le tâtonnement, la recherche. Car c’est en essayant qu’on trouve. Nous sommes fiers du travail accompli. Nous espérons que cette nouvelle version d’ARCHIDUC vous plaira tout comme la nouvelle version de la newsletter qui suivra.

C’

C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef

3


Vous êtes créatif. Vous avez des idées, des projets ... peut-être un peu audacieux ! Depuis 40 ans, Prefalux maîtrise les matières et les techniques, innove, améliore sans cesse ses compétences et la qualité de ses services. Pour que vos envies se concrétisent.

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ARCHIDUC 11

OURS ARCHIDUC

RÉGIE PUBLICITAIRE

Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 11 - Hiver 2015 / 2016

Maison Moderne Media Sales T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com

Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture. Prochaine publication : 14 avril 2016 Plus de news sur www.archiduc.lu ARCHIDUC, c’est aussi une newsletter gratuite tous les 15 jours. Abonnements : merci de vous rendre sur notre site eshop.maisonmoderne.com

ÉDITEUR Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg

Directeur associé Francis Gasparotto Chargée de clientèle Audrey Gollette (-308)

STUDIO GRAPHIQUE Directeur Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras

10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg

Directeur artistique Vinzenz Hölzl

T: (+352) 20 70 70-100 E: publishing@maisonmoderne.com W: maisonmoderne.com

Coordination Archiduc Zoë Mondloch, Nathalie Petit

Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif Etienne Velasti

Mise en page Monique Bernard, Bernard Gissinger, Zoë Mondloch, Nathalie Petit, Stephanie Post, Olga Silva

© MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A.

ISSN 2219-4231

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

RÉDACTION Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com Comité de rédaction Céline Coubray, Mike Koedinger, Andrea Rumpf Journaliste France Clarinval (-161) Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Cynthia Schreiber

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Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

Impression Imprimerie Faber Distribution Valora Services Luxembourg

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SOMMAIRE 15 ACTUALITÉS 16

La Maison de l’innovation

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Am Duerf

22

Impressions d’architecture 2015

24

Le pavillon de Merl se refait une beauté

26

Le futur stade national

28

Jamais 2 sans 3

30

Nouveau centre à Bertrange

32

Dernières parutions

34

Une école 5 étoiles

36

L’eau selon Sebes

38

Arendt House, Nouvelle CSSF

40

Porte de l’Europe

42

Police relogée, Maternité

44

Une nouvelle école européenne

46

Montée de gamme

48

Nouvelle manufacture pour Steffen, 1535° – bâtiment A

50

Patrimoine avec vue

52

Expositions

54

Boulevard Kockelscheuer, Bistroquai

55

Faire du faux pour être vrai

56

Promotion

58

Artisanat

60

Agenda du LUCA

62

Architecture d’intérieur

63

Design

64

Produits

66 CONVERSATION Conception vs usage

72 GRAND SUJET

Prix luxembourgeois d’architecture 2015

74

Un prix pour l’architecture luxembourgeoise

76

La sélection d’ARCHIDUC

11


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ARCHIDUC 11 124

124 PORTRAIT NJOY

141 URBANISME

Hesperange se redessine un centre

145 PAYSAGE

Un jardin pour tous les âges

149 DESIGN

Quand Luxembourg se présente à l’Europe

100

153 LUCA

Les pages de notre partenaire, le LUCA

158 ANNUAIRE

90 ARCHITECTURE Habitat – Les résidences étudiantes 92

J’habite chez l’Uni

96

De l’hôtel à la résidence étudiante

100

La vie étudiante à La Luxembourgeoise

Entreprises et collectivités – Les châteaux d’eau 108

Châteaux d’eau, mode d’emploi

112

De l’eau, et plus encore

116

Une enveloppe iconique

162 PORTRAIT MÉTIER Marbrerie Bertrand

13


ANS


ARCHIDUC 11

ACTUALITÉS Concours, chantiers, livraisons, événements,

expositions, festivals… tout ce qu’il sauf savoir de l’actualité architecturale, de l’architecture d’intérieur, de la promotion, de l’artisanat et du design au Luxembourg.

15


ARCHIDUC 11

LIVRAISON

LA MAISON DE L’INNOVATION

16

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 11

Le highway pénètre l’immeuble et le traverse au niveau du sol, créant une nouvelle liaison piétonne entre la gare et l’Université.

ACTUALITÉS

17


ARCHIDUC 11

La Maison de l’innovation se présente comme un objet déposé entre les hauts fourneaux et les conduites de gaz. 18

A

u cœur du site exceptionnel de la terrasse des hauts fourneaux à Belval, la Maison de l’innovation tranche par son élégance et sa sobriété face aux anciens monstres de fer. « C’est un projet simple et épuré, un équilibre entre les pleins et les vides, un volume enveloppé par une maille à grande échelle unique et continue », explique Patrick Siebenaler de BSARC. Le bâtiment comprend des surfaces commerciales et des surfaces de bureaux pour les activités de recherche (List, Luxinnovation, Vidong). D’un point de vue architectural, la Maison de l’innovation se présente sous la forme d’un volume simple rectangulaire de 53 x 43 m et d’une hauteur de 23 m. La structure bâtie libère en son centre un vaste espace public ouvert par des passages de différentes tailles sur les quatre façades. L’ancien highway a été démoli et reconstruit à l’identique, abritant aujourd’hui une liaison piétonne entre la gare et l’Université. La façade est entièrement recouver te de briques grises danoises, à l’exception des espaces commerciaux du rez-de-chaussée qui se distinguent par leur façade noire métallique. Le bâtiment est occupé depuis l’été 2015. ◼ ACTUALITÉS

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage  Fonds Belval Architecte  BSARC Génie civil  Greisch Génie technique  Betic Livraison du bâtiment  Juin 2015 Surface brute  13 412 m2 Volume brut  48 295 m3

Photos : Lukas Roth

Les salles de réunion, copy corners et kitchenettes sont installés dans des boîtes en bois toute hauteur qui délimitent l'espace entre l'axe de circulation et les postes de travail.



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NEWS EXPRESS

Après avoir présenté le projet d’urbanisation JongMëtt aux habitants de Junglinster, le conseil échevinal donne un coup d’accélérateur au projet en lançant le premier des deux concours destinés aux investisseurs privés (combinaison investisseurs / architectes) pour l’acquisition de terrains. Ce concours a été organisé avec la collaboration de WW+, qui agit en tant qu’assistant à la maîtrise d’ouvrage. Il s’agit d’un projet pour la construction de six blocs avec 33 unités d’habitation. Depuis début septembre, Architectes Paczowski et Fritsch a déménagé au 26, rue des Gaulois à Luxembourg-Bonnevoie.

Le 1, rue de la Poudrerie à Leudelange est désormais la nouvelle adresse de Secolux. Marc Ewen, Daniel Thein et Markus Edlinger se sont associés pour ouvrir un nouveau cabinet d’ingénieurs-conseils : AuCARRé. Ces anciens ingénieurs d’InCA, convaincus de visions et d’idéaux professionnels communs, ont decidé de se mettre ensemble pour donner une nouvelle orientation à leur passion commune. L’équipe est composée actuellement de 12 personnes. > W W W. A U C A R R E . LU

20

RÉAMÉNAGEMENT

AM DUERF

Afin de garantir une liaison entre la place et l’avenue Grande-Duchesse Charlotte, un passage est aménagé au pied de l’immeuble.

L

e projet Am Duerf à Dudelange devrait permettre de relancer le centre-ville, actuellement en perte de vitesse. Initié par un promoteur privé, le réaménagement de l’îlot situé entre l’avenue Grande-Duchesse Charlotte, principale artère commerciale, et la rue de l’Étang a été confié au bureau STEINMETZDEMEYER. Suite aux réflexions déjà entamées précédemment par la commune, il a été décidé de mettre en place un nouveau PAP comprenant une nouvelle place publique, un parking souterrain et de nouveaux immeubles mixtes avec sur faces commerciales, logements (105 unités) et locaux professionnels. L’ensemble de ce projet sera livré en un bloc, permettant une mise en fonction immédiate. Les rues environnantes pourront par ricochet profiter de cette nouvelle attractivité. Le gros œuvre est actuellement en cours d’achèvement. ACTUALITÉS

Le projet combinera logements, commerces et locaux professionnels.

Illustrations : STEINMETZDEMEYER

Trois nouveaux associés ont rejoint BENG Architectes Associés et Espace et Paysages. Perry Arrensdorff, ingénieur en aménagement du territoire, Pedro De Matos, chef de projet, et Denis Rosolen, ingénieur civil architecte, renforcent l’équipe de direction et rejoignent ainsi les associés fondateurs Marco Bidaine, Nico Engel, Yves Noury et Albert Goedert.



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La Cité radieuse est un des bâtiments emblématiques de la région.

FESTIVAL

IMPRESSIONS D’ARCHITECTURE 2015 L

P L U S D ’ I N F OS    SUR LUCA.LU

À l’occasion de l’événement Impressions d’architecture, le LUCA organise une excursion à Briey et à la Cité radieuse de Le Corbusier le samedi 17 octobre. La journée d’excursion (avec un bus) permet de participer au colloque « Partage de la rue et urbanisme tactique », de découvrir le projet « Chemin et terrasses », de visiter la Cité radieuse et de participer au vernissage de l’exposition Architectures proches : pour une culture de la conception, avant de finir par une soirée festive à la Cité radieuse. I N S C R I P T I O N S O B L I G AT O I R E S A U P R È S D U LU C A O F F I C E @ LU C A . LU + 3 5 2 4 2 75 5 5 – 1 0  €  /  P E R S O N N E

W W W. I M P R E S S I O N S D A R C H I T E C T U R E . F R

22

LE LUCA À BRIEY

ACTUALITÉS

Photo : Vitale Design

a Ville de Briey en France (qui accueille une des Cités radieuses de Le Corbusier) organise tous les deux ans le festival Impressions d’architecture. Reprenant le thème développé par Nicolas Soulier dans son livre Reconquérir les rues, lauréat du Prix du livre d’architecture 2013, l’édition 2015 met la rue, ses usages, ses pratiques, son partage au cœur des réflexions. ARCHIDUC est partenaire de cet évén e m e n t , a i n s i q u e l e LU C A . C e t te 13 e édition est volontairement transfrontalière et il sera possible de participer à des événements organisés à Briey, bien sûr, mais également à Belval, où se déroulera la cérémonie de remise du Grand Prix du livre d’architecture, précédée d’une table ronde sur le thème du lien délicat entre architecture et espace public (avec, entre autres, Sibylle Vincendon, Hans Wirz, Rolo Fütterer). Le samedi 17 octobre marquera un autre temps fort avec, entre autres, le colloque « Partage de la rue et urbanisme tactique » (à Briey à partir de 14 h). Pour mieux questionner la rue, quatre équipes d’architectes ayant fait de la rue leur terrain de jeu sont invitées et témoigneront de leurs expériences (approche participative, architecture contemporaine, aménagements urbains alternatifs) : Julien King Georges, le collectif Coloco à qui l’on doit les jardins du tiers paysage, l’agence bordelaise Bruit du frigo et le collectif nancéien Studiolada, récent lauréat des AJAP. ◼



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RÉCOMPENSE

CONCOURS ACIER 2015

P L U S D E P H O T O S    S U R A R C H I D U C . L U

Ce sont 11 projets (sur 27 dos­ siers soumis) qui ont été rete­ nus par le jury pour l’édition luxembourgeoise du Concours construction acier 2015. Les lauréats seront révélés lors de la Journée construction acier du 10 novembre 2015 à Luxembourg. Une édition spéciale du magazine info_steel présentera tous les candidats. Le concours est organisé chaque année, alternativement en Belgique et au Luxembourg et en est à sa seizième édition. Retrouvez tous les projets nominés sur : WWW.ARCHIDUC.LU

LE PAVILLON DE MERL SE REFAIT UNE BEAUTÉ L

a Ville de Luxembourg a confié au bureau Holweck Bingen Archi­ tectes la rénovation et l’agran­ dissement du pavillon du parc de Merl. Il faut savoir que c’est Pol Holweck qui était l’architecte du bâtiment origi­ nal livré en 1977. Aujourd’hui, c’est sa fille Anne-Marie Holweck qui prend en charge la transformation. Les besoins actuels ayant évolué par rap­ port à la conception initiale, une transformation en profon­ deur s’avère nécessaire. Pour autant, la structure originale est conservée mais rénovée, et une nouvelle annexe côté est va être construite et abri­

24

tera des bureaux pour le ser­ vice des Parcs, la cuisine et les sanitaires du restaurant. Aussi, la rotonde sera entièrement dédiée à la salle de restaurant, agrandie par une terrasse ombragée avec vue sur l’aire de jeux, le parc et le plan d’eau. Les surfaces alentour seront augmentées. Une partie de la terrasse couverte pourra être fermée en hiver pour plus de confort. On trouvera également un nouvel éclairage et un nou­ veau revêtement de sol dans la grande salle du restaurant. Le budget total est de 3,3 mil­ lions d’euros. Le début des tra­ vaux est prévu pour octobre 2015 avec une livraison en juin 2017.

Le futur pavillon sera plus ouvert vers le plan d’eau et l’espace intérieur plus convivial. ACTUALITÉS

ÉVÉNEMENT

CONFÉRENCE LIVING CITY 2015 Les 1eret 2 décembre se tiendra la troisième édition de Living City. Ce nouveau cycle de con­ férences permettra de faire le point sur la smart city Luxembourg en présentant les projets les plus aboutis et les plus prometteurs au Grand-Duché. Ce sera également l’occasion de s’interroger sur les straté­ gies nationales et leurs réper­ cussions pour la smart city. Les deux jours de rencontres seront ponctués par des conférences, des workshops et des sessions participatives. Parmi les participants, notons la présence de Vincent Callebaut, architecte concep­ teur de smart buildings. À L’HÔTEL LE ROYAL À LUXEMBOURG, WWW.LIVINGCITY.LU

Photo : Holweck Bingen Architectes

R É N OVAT I O N

N. B. : Céline Coubray, rédactrice en chef d’ARCHIDUC, fait partie du jury de ce concours.



ARCHIDUC 11

GRAND CHANTIER

LE FUTUR STADE NATIONAL

Vue générale du stade sur laquelle on distingue les gradins couverts.

26

ACTUALITÉS


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L’

Illustration : Gerkan, Marg und Partner

avant-projet sommaire du nouveau stade national est désormais connu et le chantier est lancé. Suite à un concours, c’est au groupement Gerkan, Marg und Partner et au bureau BENG que revient la conception architecturale de ce projet. L’infrastructure sera dotée de 9 595 places assises couvertes, avec des espaces VIP, des espaces de restauration, un business club (équipé de deux salles de conférence, d’une cuisine, d’un studio de télévision), des espaces pour la presse, des vestiaires et tous les équipements techniques nécessaires à ce type d’infrastructure d e va nt r é pondre au x norme s Fifa / UEFA pour un stade « de catégorie 4 » et les normes IRB (International Rugby Board). Le nouveau stade pourra également servir pour d’autres événements occasionnant de grands rassemblements populaires. Un nouveau P&R, avec une gare de bus en rez-de-chaussée, et une station de tram permettront de rejoindre facilement le site. Le coût de la construction est estimé à un peu plus de 58 millions d’euros. L’avant-projet définitif sera révélé fin janvier 2016 et la présentation du projet définitif est attendue pour juin 2016. Quant à la livraison, il faudra patienter jusqu’en janvier 2019. ◼ ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 11

La Cour de justice de l'Union européenne comptera dès 2019 une troisième tour de bureaux.

COUR DE JUSTICE

U

ne troisième tour est prévue pour la cinquième extension de la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg-Kirchberg. Comme l’ensemble des bâtiments de cette institution, la nouvelle tour et ses aménagements extérieurs seront conçus par le bureau Dominique Perrault Architecture (maître d’ouvrage : Administration des bâtiments publics, génie civil : Ney & Partners, génie technique : Felgen et Associés Engi­ neering). Elle ajoutera, avec son extension vers le bâtiment existant, 50 000 m2 de surface pouvant accueillir des espaces d’accueil, de bureaux (750 postes de travail) et quelques parkings (210 places). Elle sera légèrement désaxée par rapport 28

à ses deux voisines jumelles, et également plus haute (30 étages). Une salle pano­ ramique donnant accès à une terrasse prendra place au 27e étage. Le montant prévisionnel des travaux s’élève à 95 millions d’euros. Elle devrait être inaugurée en 2019. Par ailleurs, le Fonds Kirchberg en charge de l’aménagement urbain du plateau et l’architecte ont souhaité se donner une marge pour l’avenir si, comme ce fut le cas ces dernières années, l’acti­ vité de la Cour continuait d’augmenter. Le Fonds a en effet prévu de modifier le tracé de la rue Charles-Léon Hammes, ce qui élargira le terrain disponible pour les éventuelles futures extensions de la Cour. L’architecte Dominique Perrault a

d’ailleurs soumis aux autorités un plan guide allant au-delà de l’insertion de la nouvelle tour et de l’extension du parking existant, en comprenant les diverses extensions possibles. Et ce en prenant en considération la démolition et la reconstruction du Jean Monnet, devenu vétuste.

ACTUALITÉS

Photo : Dominique Perrault Architecture / ADAGP

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URBANISME ET ARCHITECTURE

NOUVEAU CENTRE À BERTRANGE e centre de Ber trange est en pleine mutation. Le bureau d’ingé­ nieurs Schroeder & Associés a réalisé un nouvel aménagement, réussi, répondant au principe d’espace de rencontre. Celui-ci gomme les frontières entre les différents utilisateurs de ce site, provoquant une nouvelle forme de cohabitation entre piétons, cyclistes et automobilistes. Cela se traduit par un aspect homogène de la voie publique, l’absence de trottoir et un aménagement urbain remanié. La vitesse des voitures est limitée à 20 km / h, permettant une nouvelle vie dans cet espace qui conjugue les fonctions d’habitations, de commerces, de loisirs et d’administration. C’est ainsi

qu’un nouveau parc a été créé et que la Pétrusse a été renaturée (paysagisme : ernst + partner). La place publique a été agrandie et agrémentée de bancs et de nouvelles plantations. Dans cette même dynamique, un pavillon a été ajouté. Sa conception architecturale a été confiée à WW+. Il est occupé par une brasserie avec une vaste terrasse qui apporte une nouvelle animation à la place. Par ses dimensions proportionnées et son allure discrète, il joue également le rôle de liaison entre la place et le parc. À l’intérieur, les clients peuvent profiter d’une cuisine ouverte et d’une forte interaction intérieur-extérieur grâce aux parois entière◾ ment vitrées.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage  Commune de Bertrange Ingénieur  Schroeder & Associés Architecte  WW+ Paysagiste  ernst + partner

Le nouveau pavillon conçu par WW+ accueille désormais un café-restaurant.

Le nouveau pavillon joue le rôle de liaison entre la place et le parc.

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ACTUALITÉS

Photo : Linda Blatzek

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Die Heizung als Design-Objekt.

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ARCHIDUC 11

LIVRES

DERNIÈRES PARUTIONS 02

01

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04

03

04

MAR 02

GUIDE OAI RÉFÉRENCES 2016

ÉTAT DES LIEUX, VOLUME 2 : 2010-2014 Afin de documenter l’évolution urbanistique et architecturale du plateau du Kirchberg, le Fonds d’urbanisation et d’architecture du Kirchberg passe régulièrement commande à des photographes. Les commandes passées ces quatre dernières années sont regroupées dans un nouvel ouvrage qui vient de sortir. On y retrouve les photos de Jo Tomassini (« Héichhaus »), Roger Wagner (Jean Monnet 1 – siège du Fonds Kirchberg), Eric Chenal (chantier de la Porte de l’Europe) et Lukas Roth (atelier et bureaux de la brigade Kirchberg). E N V E N T E , 2 9  € , W W W. FO N D S K I R C H B E R G. LU

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E N V E N T E , 4 9  € , W W W . A V E D I T I O N . D E

E N V E N T E , 2 5   € , W W W.O A I . LU

05

THE SPACE IN BETWEEN

03

+25 Le 15 juin 2015, l’OAI a fêté ses 25 ans d’activités. À cette occasion, l’Ordre des architectes et des ingénieursconseils a réalisé un ouvrage qui retrace son développement. En 25 chapitres thématisés, l’ouvrage présente la variété et la multi­plicité des initiatives de l’Ordre, tant au niveau légal, réglementaire, déontologique, d’organisation professionnelle au service de ses membres, que d’acteur culturel agissant dans l’intérêt général.

Le photographe Christian Aschman (dont on retrouve des photos dans ARCHIDUC) vient de faire éditer chez Théophile’s Papers. Cet ouvrage est un livre d’artiste qui rassemble des photos que Christian Aschman a prises lors de sa résidence artistique au Youkobo Art Space à Tokyo en mars et avril 2014. On y retrouve son intérêt pour la déconstruction, l’accumulation. Plus qu’une photographie d’architecture, c’est un travail sur le regard, le cadrage, l’équilibre, la multiplicité dans la simplicité. Un voyage au cœur de Tokyo, loin des clichés habituels.

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ACTUALITÉS

Photo s: Maison Moderne

01

L’OAI vient de faire paraître l’édition 2016 de son Guide références regroupant des présentations de projets des bureaux inscrits à l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils. Au total, 209 bureaux ont introduit 750 réalisations. L’occasion de porter un regard transversal sur la production architecturale actuelle au Luxembourg.

Le bureau N-LAB architectes (dont nous avions présenté le portfolio dans le numéro 10 d’ARCHIDUC) a fait paraître chez avedition un ouvrage révélant le travail mené pour une maison uni­familiale construite à Luxembourg, la maison MAR. Sorti à l’occasion de leur 10e anniversaire, ce livre est une plongée au cœur du travail mené par Frédéric Nosbusch et son équipe autour d’une maison à l’intrigante façade en aluminium.


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ARCHIDUC 11 01

01

Avec la construction de l’école, les abords ont également été retravaillés. 02

La cour intérieure du bâtiment abrite l’aire de jeux pour les enfants. 03

Le confort acoustique des salles de classe a été poussé à son maximum. 04

En dehors des horaires scolaires, le hall omnisport peut être utilisé pour les besoins de la commune.

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03

Photos : André Nullens, Lukas Huneke

04

34

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 11

LIVRAISON

UNE ÉCOLE 5 ÉTOILES S

uite à une première expérience fructueuse avec le Kinneksbond, le bureau de Jim Clemes vient de livrer à la commune de Mamer pour la rentrée scolaire 2015 le nouveau Campus scolaire à Capellen qui regroupe enseignement précoce, préscolaire et primaire, une maison relais et un hall sportif (qui pourra servir à la commune en dehors du temps scolaire). La façade est réalisée avec des briques spécialement conçues pour ce projet, selon quatre nuances différentes de gris. Le hall est en béton vu. Une aire de jeux est aménagée dans la cour intérieure. Pour une meilleure insertion urbaine de cet ensemble situé à proximité de l’église, du cimetière et du monument aux morts, les abords ont été retravaillés et aménagés. Le hall sportif, semi-enterré, est traité avec un vitrage coloré, opaque et transparent, ce qui apporte lumière et dynamisme à cet espace. À l’intérieur de l’école, une grande attention a été portée à la qualité acoustique des espaces. Des panneaux acoustiques ont été installés ainsi que des parois en bois perforé, et le choix du parquet pour les salles de classe a été privilégié. L’ensemble de la nouvelle construction est pensé dans un souci d’économies d’énergie (panneaux solaires, pompe à chaleur, chaudière à pellets, etc.). Un équipement de haute qualité qui devrait sensibiliser les plus jeunes à la bonne architecture contem◼ poraine. Réjouissons-nous-en !

ACTUALITÉS

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Visualisation du bâtiment administratif tel qu’il a été présenté pour le concours.

Vue d’ensemble du projet avec le réservoir d’eau et les ateliers, ainsi que le bâtiment administratif (à droite).

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Dans le couloir d’exposition, les visiteurs pourront découvrir le monde du traitement de l’eau.

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CONCOURS

L

e bureau witry & witry a remporté le concours organisé pour réaliser la nouvelle station de traitement du Sebes, comprenant un bâtiment administratif, des laboratoires, des ateliers et un centre de visiteurs. Suite à l’extension des réservoirs de production d’eau potable des eaux du lac de la Haute-Sûre, une nouvelle station de traitement a dû être mise en place. Elle est directement reliée au réservoir d’eau et forme une unité cohérente. Le bâtiment d’ateliers et le bâtiment administratif sont placés des deux côtés de la nouvelle station de traitement et sont

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reliés par un couloir central souterrain. Le bâtiment administratif, comportant également les laboratoires ainsi que le centre d’accueil avec une exposition permanente, est situé sur le côté orienté vers le village d’Eschdorf, de façon à se lier directement à la zone tampon, l’aire de jeu et le sentier découverte de l’eau de la commune. La forme organique de ce bâtiment fait penser à un cluster d’eau et donne ainsi déjà à l’extérieur une idée de la fonction à l’intérieur. Le bâtiment technique en forme de « L », positionné de l’autre côté du réservoir et ayant un accès séparé aux espaces

publiquement accessibles, rassemble les ateliers, les surfaces de stockage, ainsi que les parkings couverts. Le couloir passant entre le réservoir d’eau et la nouvelle station de traitement et reliant le bâtiment administratif au bâtiment technique est séparé en deux fonctions : une partie privée servant aux employés de couloir de connexion entre les bâtiments et une sur face accessible au public utilisée comme lieu de visite, qui devient ainsi un espace de découverte emmenant les visiteurs dans un voyage à travers le monde de l’eau. ◼

ACTUALITÉS

Illustrations : witry & witry

L’EAU SELON SEBES


Special Edition Ocean Blue

EXCLUSIVELY AVAILABLE UNTIL 31 DECEMBER 2015 With a design inspired by the Swedish archipelago, the Hästens Ocean Blue is a source of harmony and freshness. It is defined by a tranquil grained texture, subtle details and gently rounded shapes. Every bed is bespoke and handmade in Sweden using only our finest natural materials. The Special Edition bed comes with a complimentary top mattress upgrade. hastens.com HÄSTENS STORE LUXEMBOURG CITY 13 RUE DU CURÉ L-1368 LUXEMBOURG TEL: +352-26262462 info @ hastens.lu HÄSTENS LUXEMBOURG FIISSCHENCONCEPT 4 FUUSSEKAUL L-9156 HEIDERSCHEID TEL: +352-26889433 info @ hastens.lu


ARCHIDUC 11

E S PA C E D E T R AVA I L

ARENDT HOUSE

C’

est au Kirchberg, le long de l’avenue J. F. Kennedy, que le bureau d’avocats Arendt  & Meder­nach a choisi de se faire cons­truire son nouvel espace de travail. Le bureau suisse Diener & Diener a réussi le tour de force de proposer une façade attractive longue de 162 m. Le projet se démarque par son extrême sobriété, sous-tendue par le

choix du béton, sa couleur anthracite et ses lignes cour­b es au rythme régulier. Une élégance empreinte d’une esthétique qui n’est pas sans rappeler celle de certains bâtiments des années 1930, avec un décrochement qui casse la monotonie. Le large usage des baies vitrées permet de capter un maximum la lumière

naturelle. L’aménagement intérieur est con­f ié à AKDV, en collaboration avec TDO Consulting et Luxconsult. Au total, ce sont 14 500 m2 dont dispose l’équipe rassemblée pour mieux travailler ensem­b le. Le bâtiment comprend également une galerie visible depuis la rue pour présenter les œuvres des artistes que l’étude soutient.

BUREAUX

Le bâtiment de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), dont la conception architecturale a été confiée à JSWD Architekten en collaboration avec architecture + aménagement, vient d’être livré. Situé à l’angle de la route d’Arlon et de la rue des Aubépines à Luxembourg, il participe au renouveau architectural de l’entrée de la ville. Sa façade en béton blanc est rythmée par une succession régulière d’ouvertures permettant un large apport de lumière naturelle à l’intérieur du bâtiment. Jouant de la déclivité de la rue des Aubépines, un auvent est créé sur le côté, permettant de préserver la percée visuelle vers le quartier de Belair. Une belle réussite. 38

ACTUALITÉS

Photos : Michael Dautremont, Christian Aschman

NOUVELLE CSSF


Carsten Larusch Architektur

INDIVIDUALLY MANUFACTURED INTERIORS & FURNITURE

Showroom (30.11.2015) : 16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg | +352 27 36 53 43 | info@nbr.lu | www.nbr.lu


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CONCOURS

PORTE DE L’EUROPE L

e Fonds Kirchberg a annoncé le 24 septembre le lauréat du con­ cours organisé pour l’îlot mixte de la Porte de l’Europe au Kirchberg. C’est le groupement Allfin Group Comm., pro­ moteur, avec Cushman & Wakefield, exploitant commercial, et Arquitectoni­ ca-m3 architectes qui en est le lauréat. Le concours lancé en juin 2014 s’est déroulé en trois phases. Au vu de la com­ plexité du programme, les candidats ont pu présenter leur projet lors d’auditions et ajuster leur proposition en fonction des remarques du jury. Situé côté nord de l’avenue J. F. Kennedy, l’îlot mixte de la Porte de l’Europe est défini selon des recommandations urbanistiques de Dominique Perrault et doit se confronter

à des voisins imposants : la Cour de jus­ tice de l’Union européenne, les tours de la place de l’Europe et la Philharmonie. Le nouvel îlot (33 300 m2) comprendra du logement (20 000 m 2 ), des bureaux (6 800 m2) et des commerces (6 500 m2). Le site sera desservi par une station de tram, un parking souterrain public (relié par une liaison souterraine) et les voies piétonnes et cyclables. Le projet lauréat se présente comme une « pièce urbaine » où la gestion des flux de circulation pié­ tonne joue un rôle majeur. La nouvelle place publique (qui se divise en parties haute et basse) est bordée par la zone commerciale, abritée sous une toiture verte et encadrée par deux volumes construits : un immeu­b le de bureaux,

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ACTUALITÉ

d’une part, dont la forme dynamique est la résultante des lignes dictées par la forme de la Philharmonie, et, d’autre part, une tour de logements (15 logements SNHBM, 148 pour le marché libre) divisée visuellement en deux entités. « Nous avons conçu ces bâtiments pour qu’ils s’intègrent harmonieusement par rapport à leurs prestigieux voisins, explique Bernardo Fort-Brescia, directeur d’Arqui­ tectonica. Les bâtiments de la Cour de justice par Dominique Perrault sont nobles, avec une géométrie pure. Nous avons donc choisi d’intervenir de manière plus organique, comme si nous dessinions un paysage abstrait. » Au niveau des com­ merces, ce sera un mixte entre enseignes locales et internationales et la part belle sera faite au secteur horeca. Le chantier devrait débuter en 2017 et la livraison est planifiée pour 2020. ◼


Illustrations : Allfin Goup Comm., Cushman & Wakefield, Arquitectonica-m3 architectes

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LES AUTRES ÉQUIPES SÉLECTIONNÉES POUR CONCOURIR : AG Real Estate et Félix Giorgetti, promoteurs, avec Devimo Consult, exploitant, et Massimiliano Fuksas-Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes, architectes. Atenor Group, promoteur, avec CBRE Belgique, exploitant commercial, et Julien De Smedt-STEINMETZDEMEYER, architectes.

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Le nouvel îlot s’insère harmonieusement dans le tissu urbain existant. 02

La nouvelle place s’ouvrira largement sur l’avenue J. F. Kennedy. 03

La future place publique sera bordée par de nombreux commerces et restaurants.

ACTUALITÉS

CDCL, CDCL Promotions, ATA, ATA Pharma et Arizona Investissements, promoteurs, avec Hadan Groupe Ehdale et Arizona Investissements, exploitants, BIG et Metaform, architectes. Groupement Axis, CIP, Footprint, Mammot et Leasinvest Immo Lux, promoteurs, avec Leasinvest Immo Lux, exploitant, et Neutelings RiedijkArlette Schneiders, architectes.

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CHL

MATERNITÉ La nouvelle maternité G.-D. Charlotte a été inaugurée cet été. Le projet architectural a été confié au bureau Hermann & Valentiny and Partners et à l’Atelier d’architecture et de design Jim Clemes (bureau de pilotage : Drees & Sommer). Ils ont conçu un lieu ouvert, baigné de lumière, avec une forte présence du bois et entiè­ rement tourné vers le confort et la santé des patients. La mater­ nité bénéficie d’une meilleure connexion avec la KannerKlinik. « Le projet a pu être mené grâce à une belle collaboration avec les équipes médicales », précise Ing­ bert Schilz du bureau Clemes. La priorité a été donnée à la création d’un outil de travail per­ formant, tout en créant un lieu favorable à l’accueil, apaisant et sécurisant pour les familles. La nouvelle identité visuelle du CHL a été confiée à Vidale-Gloesener. Le budget global est de 54,5 millions d’euros pour une sur­ face avec parking de 14 812 m2.

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RÉAMÉNAGEMENT & CONSTRUCTION

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La façade de la maternité, d’une couleur mordorée, s’avère assez peu séduisante. 02

Le hall d’accueil est baigné de lumière naturelle et permet une orientation aisée.

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POLICE RELOGÉE R

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Le « pavillon », annexe, d’une hauteur de 3,8 mètres, comprend les espaces publics : hall, réception, salles d’audition et grande salle de réunion.

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Photos : Willi Filz, Lukas Huneke

éaménagé par witry & witry, le bâti­­ment Curie à Luxembourg­ Verlorenkost héberge les policiers de la Circonscription de Luxembourg. Le bâtiment de trois étages de 1990 a été soumis à un assainissement énergétique tout en préservant son caractère initial. L’intérieur a été complètement rénové et réaménagé. Si la structure intérieure a été conservée, les surfaces des bureaux ont été adaptées, ce qui a permis l’instal­ lation de différents types de bureaux, ainsi que des salles de réunion. La nouvelle annexe, avec trois étages de bureaux et une extension du parking, reprend les hauteurs de l’édifice existant. Elle s’articule comme contrepoids au bâtiment et est délimitée par un joint apparent et la façade de béton est en fibres de verre. Un volume bas longe l’an­ nexe. Il comprend les espaces publics, ainsi que la cantine pour 120 personnes.

Les surfaces intérieures ont été décloison­ nées pour l’amé­ nagement de bureaux indivi­ duels et parta­ gés, et en open space. ACTUALITÉS


PHOTO BOSHUA.COM LAYOUT CLAUDEGAASCH.COM

Binsfeld & Bintener – Une entreprise luxembourgeoise de tradition.

Un bureau d’études, un parc machine complet et des professionnels expérimentés sont à votre disposition pour des réalisations de façades ventilées, faux planchers, faux plafonds et cloisons.


ARCHIDUC 11 RÉN OVAT I O N

EN COURS

UNE NOUVELLE ÉCOLE EUROPÉENNE

HÔTEL LE ROYAL

L’hôtel Le Royal est en train de se refaire une beauté en profondeur sous la responsabilité architecturale d’AS – Architecture Spigarelli Adolfo et Origami atelier d’architecture et d’urbanisme. 160 chambres sont en cours de rénovation, ainsi que tout le rez-de-chaussée qui accueille le lobby, un restaurant et un piano-bar. Une nouvelle extension sera ajoutée à l’arrière pour le restaurant. Livraison finale en janvier 2016.

Le bâtiment présente une forme compacte pour mieux répondre aux exigences énergétiques et à l’optimisation de l’espace. 44

ne nouvelle école internationale sera construite à Differdange. Elle répond à l’hétérogénéité croissante de la population scolaire, notamment liée au développement structurel de l’économie du sud du pays et à l’implantation de l’Université à Belval. Son projet architectural a été confié à Bruck + Weckerle Architekten. L’école accueillera à terme 1 400 élèves (une voie préparatoire, école primaire, école secondaire) sur le campus près du plateau du funiculaire. La nouvelle construction s’intégrera dans le parc communal de la Chiers, à proximité immédiate de la ville et des transports en commun. Bruck + Weckerle Architekten a conçu un bâtiment compact, sur quatre niveaux, avec en son centre la salle de sports. Les salles de classe et administratives seront réparties tout autour. La volumétrie de ce nouveau bâtiment est une réponse à la taille de la parcelle (1,85 ha) et permet de libérer un maximum de surface pour l’aménagement d’espaces de verdure. Le projet répondra aux conditions optimales de confort et d’optimisation énergétique grâce à l’utilisation de l’inertie thermique, une bonne isolation thermique de l’enveloppe et un apport maximal en lumière naturelle. Les travaux débuteront mi-2016 pour une mise en service à la rentrée 2020.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ministère du Développement durable et des Infrastructu­ res, département des Travaux publics, Administration des bâtiments publics, division des Travaux neufs

CONSEILS

UNE DÉCORATION VENUE DU NORD

Architecte Bruck + Weckerle Architekten Ingénieur en génie civil InCA Ingénieur en génie technique Goblet Lavandier & Associés Organisme agréé Luxcontrol Superficie du terrain 1,85 ha Emprise au sol 5 330 m2 Surface brute 17 500 m2 Volume brut 105 700 m3 Début des travaux préparatoires Mi-2016 Mise en service Rentrée 2020

Isabel Hog-Jensen a choisi de donner un nouveau tournant à sa vie professionnelle en créant Bluebird, une société d’importation de design scandinave et de conseil en décoration. Cette Danoise d’origine propose des conseils personnalisés dans le choix d’accessoires de décoration (petits objets, céramiques, coussins, petits meubles, linge de table, etc.) et d’aménagement intérieur. Elle représente des marques telles que Finnsdottir, Mater Design, Louise Roe, Daisy Copenhagen et d’autres qu’elle vend dans son showroom. WWW.BLUEBIRD-LIFESTYLE.COM

ACTUALITÉS

Illustrations : Bruck + Weckerle Architekten, David Laurent, AS- Architecture Spigarelli Adolfo/Origami atelier d’architecture et d’urbanisme/Soludec

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Photos : Lukas Roth

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EXTENSION

MONTÉE DE GAMME L

a Ville de Luxembourg a demandé au bureau Christian Bauer & Asso­ ciés Architectes de réaliser l’ex­ ten­s ion du conservatoire de la ville, ini­t ialement construit dans les années 1980. Elle est développée selon un prin­ cipe d’inté­gration et de continuité avec le bâtiment existant, conservant cet esprit rayonnant. Ainsi, l’extension prend la forme d’un demi-anneau qui se relie par ses extrémités au bâtiment existant, libérant en son centre une cour (aména­ gements paysagers : Latz + Partner). Le nou­­­­veau bâtiment, dont la forme est plutôt introvertie, est subdivisé en cinq entités fonctionnelles correspon­ dant aux différents types de salles de

classe, séparées entre elles par des cours intérieures végétalisées permettant à la fois une rupture visuelle et acoustique (acous­ticien  : Albert Xu). La toiture plate est végétalisée et ne dérange ainsi pas les vues de l’étage d’en face. La zone de circulation, généreuse dans ses volumes, est orientée sur la cour extérieure de transition et constitue la colonne verté­ brale du nouveau bâtiment. En façade, l’utilisation de la brique permet également l’unité entre existant et extension. Toutefois, elle est traitée d’une manière contemporaine puis­que uti­lisée à la surface d’éléments en béton préfabriqué fixés à la structure porteuse en béton. ◼

ACTUALITÉS

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Les espaces de circulation sont généreux et orientés vers la cour. 02

L’acoustique des salles de cours a particulièrement été soignée. Un travail réalisé en collaboration avec l’acousticien Albert Xu. 47


ARCHIDUC 11

PRODUCTION

Une ouverture zénithale permet un large apport de lumière naturelle dans tout le bâtiment, y compris dans les étages inférieurs, grâce au passage en caillebotis.

I N A U G U R AT I O N

1535°, BÂTIMENT A

L

e groupe Steffen a demandé à Alleva Enzio Architectes & Associés de lui concevoir son nouveau bâtiment à Niederkorn. La livraison du hall de stockage est une première étape d’une manufacture plus vaste qui réunira tous les artisans du groupe à l’horizon 2017. Le bâtiment en béton permet d’ores et déjà de disposer des espaces de stockage nécessaires à l’activité du groupe. À ces 2 000 m2, viendront s’ajouter dans les prochains mois 3 000 m2 pour les ateliers de produ­ ction et 1 200 m2 pour les bureaux. L’enveloppe extérieure du bâtiment

Le bâtiment A du 1535° vient d’être officiellement inauguré.

Photos: 1535°, Groupe Steffen

À Differdange, le 1535° conti­ nue d’ouvrir ses espaces. Le 11 octobre, c’est le bâtiment A qui a été inauguré. Réaménagé selon un concept low cost et dans un esprit solidaire, le Creative Hub accueille des designers, architectes, sty­ listes, dessinateurs, photo­ graphes… pour leur proposer un espace de travail. La trans­ formation de cet ancien site industriel a été confiée à Jean-Paul Carvalho Architects. Au total, ce sont 40 ateliers d’une superficie de 34 m2 à 180 m2 qui sont mis en location. 48

s’intè­gre dans son environ­­ ne­­­ment industriel. Le bâti­ ment est constitué de trois segments distincts dont l’organisation des espaces est axée sur un concept à la fois esthétique et ergonomique. Les lignes directrices qui ont guidé cette construction sont la recherche de confort et de bien-être pour les employés (acoustique, lumière naturelle, qualité de l’air, sécurité), mais aussi la recherche d’effi­ cacité de production sans jamais négliger la sécurité, dont les niveaux d’exi­ gence sont très élevés et multiples pour les types de métier du groupe.

Photos : Groupe Steffen, 1535°

NOUVELLE MANUFACTURE POUR STEFFEN

ACTUALITÉS


LAISSONS-NOUS GUIDER PAR LA NATURE

S N O S I U R T S CON DURABLE

s à taille de résidence n o ti c ru st n co ts et la r mission la ses habitan u o e p d a e R tr U -ê D n CO bie s’articule ception qui n rivilégiant le p co , e e n in U a . m ie u h de v tériaux et alité des ma des espaces u q é lit la , ia e iv u v q n ti co sthé onnement, cohérence e ct de l’envir e la e sp d re r u d n to u ra a g dans le plus des finitions, . n u c a h et de c NET: SITE INTER de la nature UR NOTRE ROJETS S OUS NOS P COUVREZ T

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TITRE SUBCATEGORY / FE ATURE

EN FRANCE

PATRIMOINE AVEC VUE C’

est en France, à Hattonchâtel, que Robert Hornung (EGB Hornung & Associés) a « fait une folie ». « Cela faisait longtemps que je recherchais un lieu d’exception. Lorsque j’ai vu cette ancienne collégiale, avec une vue époustouflante sur la plaine de la Woëvre, j’ai eu un coup de foudre », explique-t-il. Respectant le patrimoine et suite au travail mené avec les architectes des bâtiments de France, l’ancienne collégiale a été restaurée et transformée pour accueillir des unités de logements, pensées comme des lieux de villégiature, de 50 à 60 m2. « Nous avons conservé tout ce qui était possible de l’être. Pour le reste, nous avons introduit des élé50

ments contemporains – pierre, béton, bois –, mais toujours en harmonie avec les éléments patrimoniaux. » Le challenge résidait donc dans un dialogue à mener entre histoire ancienne et présent. Pour la partie vers la vallée et le village, la restauration a été très méticuleuse pour ne pas dénaturer l’existant. À l’intérieur, les nouveaux aménagements sont plus présents. « J’ai saisi une opportunité et j’avais les moyens techniques, intellectuels et financiers de le faire. Aujourd’hui les travaux sont achevés. Les Jardins d’Amélie sont prêts à être habités et je suis fier de ce projet que j’ai mené dans l e r e s p e c t d u p a t r i m o i n e .  » ◼ ACTUALITÉS

FICHE TECHNIQUE Design et architecture  EGB Hornung & Associés, Atelier Pia Mai Coordination  EGB Hornung & Associés Maître d’œuvre  Olivia Sci Superficie  750 m2 Fin des travaux  Avril 2014 Matériaux  Béton vu, enduit chaux, chêne et mélèze massif, verre, mélamine


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À l’intérieur de la collégiale, les nouveaux volumes s’insèrent avec souplesse. 02

À l’intérieur, les transformations font une large place aux matériaux contemporains, permettant de vivre selon les us et coutumes actuels. 03

Photos  : Robert Hornung

Dans la mesure du possible, les éléments patrimoniaux ont été préservés, comme cette belle cheminée. 04

La partie de la collégiale donnant sur la vallée a été restaurée de manière très méticuleuse pour préserver l’harmonie et la vue depuis le village. ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 11

EXPOSITIONS

LUCA

MODERNITY: LOVED, HATED OR IGNORED?

Si vous ne l’avez pas encore vue, il vous reste quelques semaines pour découvrir l’exposition présentée au pavillon luxembourgeois à la Biennale d’architecture de Venise en 2014. En suivant Jane Doe, vous plongerez dans une aventure policière dont les sujets d’enquêtes sont les bâtiments de notre modernité. Jusq u’au 19 décem bre, au LUCA

A R C H I V E S N AT I O N A L E S

BESSER FAMILLEN MNHA

S

uite à Révélations en mars 2015 pour l’ouverture de l’Aile Wiltheim, Eric Chenal, Antonin Pons Braley et Fanny Boucher poursuivent leur expérimentation au sein du MNHA et choisissent de « raccrocher » leur exposition. « Il s’agit non plus de représenter la même configuration servie par un discours, mais bel et bien de repenser les fondements du propos d’origine, ses origines, sa matrice. Cette déconstruction du propos prend la forme de balade, de parcours. En décomposant les éléments à l’œuvre, il s’agit de ramener – replier – la forme d’origine à sa plus simple 52

expression », explique le scénographe Antonin Pons Braley. En ce sens, Révélations. Enjeux. se veut « un parcours à rebours de la circulation originelle » en vue de déployer la mémoire de l’installation précédente « point par point ». Et de poursuivre : « Aussi s’agit-il de questionner la notion de commande – quelles dispositions, quels acteurs, quelles implications ? Quelle signification pour une institution culturelle, aujourd’hui, de faire appel ? Quel geste pour l’artiste ? Un retour à la rencontre, en somme. » Jus qu’au 3 janvier ACTUALITÉS

Cette exposition est une occasion unique de plonger dans l’art et la manière de vivre des grandes familles luxembourgeoises du 19e siècle. Une mise en perspective qui permet de mieux comprendre la culture locale et la vie domestique. Toujours utile lorsqu’on est architecte ! Aux Archives nationales d e Luxemb ourg, jusqu’au 31 octob re

Photos : Lena Gudd, David Laurent, Archives nationales

RÉVÉLATIONS. ENJEUX.


Disrupt your city to smarten it up !

e u r o p e a n s m a rt & l i v i n g c i t y co n f e r e n c e 2 0 1 5

1 er et 2 Décembre 2015 hôtel le royal, luxembourg

co-créez la living city luxembourg !

save the Date : De retour pour la 3ème année consécutive, Living City prend une dimension européenne. Bloquez d’ores et déjà les dates du 1er et 2 décembre 2015 dans vos agendas !

Workshops et sessions participatives seront organisés pour permettre à tous les acteurs de la ville de co-créer ensemble la Living City Luxembourg tout en identifiant les éléments répliquables à d’autres villes européennes. De nombreux experts nationaux et internationaux reconnus de la ville intelligente seront présents pour vous faire découvrir des solutions « Smart » qui ont déjà fait leurs preuves et partager avec vous leur vision de la Smart & Living City. Venez les rencontrer !

www.disruptyourcity.eu

• Qu’est-ce que la Smart & Living City européenne ? • Comment l’expansion du digital peut-elle être vecteur de croissance ? • En quoi l’acquisition de compétences « Smart » peut-elle favoriser l’inclusion sociale ? • Les bâtiments « Smart » peuvent-ils réellement améliorer notre qualité de vie ? • Comment transformer des projets phares innovants en modèles économiques durables ?

n’attenDez plus si vous n’avez pas encore réservé votre place !

Partenaire média Conseil pour le Développement Economique de la Construction a.s.b.l.


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PREMIÈRE

BOULEVARD KOCKELSCHEUER C

e sera une première construction au Grand-Duché pour l’architecte londonien Andrew Phillips. Le futur immeuble de logements, haut de sept étages, donnera sur le nouveau boulevard Kockelscheuer. La façade en pierre de l’immeuble est en retrait, derrière des vérandas en colonnade. Ce décalage permet de créer une zone tampon entre l’activité de la rue et l’intimité des appartements. L’élégance et la rigueur de la façade ne dévoilent rien de la subtile variété des types d’appartements à l’intérieur. Andrew Phillips, ancien design director du bureau David Chipperfield Architects, est aussi en charge du master plan de ce nouveau quartier de la Cloche d’Or. Il a également réalisé le Museo Jumex à Mexico, le nouveau bâtiment d’HEC Paris ou encore le Café Royal Hotel à Londres.

Le nouvel immeuble résidentiel d’Andrew Phillips présente une façade sobre et élégante avec une colonnade.

LIVRAISON

BISTROQUAI La commune de Grevenmacher a initié en 2006 un projet d’aménagement paysager de la route du vin et des bords de la Moselle. C’est ainsi qu’une nouvelle place et un kiosque pour piétons et vélos sont planifiés. En 2011, le projet évolue avec un pavillon à vins qui vient naturellement s’ajouter à cet aménagement. Son architecture est confiée à Made Architecture. Le bâtiment, situé à proximité du quai d’accostage du Marie-Astrid, est conçu comme un paquebot. Le volume principal, en structure acier doublé d’un mur rideau vitré, est posé

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ACTUALITÉS

sur un socle en pierre jaune. Un volume secondaire, revêtu de panneaux de façade noirs, est dédié à la technique et fait le lien avec la piste cyclable. Le dénivelé du terrain a été conservé, permettant de créer dans le pavillon deux espaces distincts, communiquant par une passerelle : un espace restaurant et un espace bar-lounge. Au cœur du bâtiment, on trouve une imposante cave à vins. L’intérieur associe parquet en chêne vieilli, capitonnage en cuir et corian noir. Le bar à vin a été inauguré en juin 2015.

Photos : Andrew Phillips, Eric Chenal

L’espace du restaurant s’ouvre largement vers la Moselle.


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DÉCOR DE CINÉMA

FAIRE DU FAUX POUR ÊTRE VRAI

Photos : Patrick Blocman, Marie-Anne Theriez

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ourné à l’automne 2014, le film Eng nei Zäit de Christophe Wagner situe son action en 1945. Luxembourg a évidemment beau­ coup changé et la recherche de décors n’a pas été une mince affaire. Une grande partie de l’his­ toire, qui mêle enquête policière et fond histo­ rique lié à la collaboration et la résistance, se passe dans une ferme. C’est à Schleif, près de Doncols, que l’équipe de repérage a trouvé un bâtiment assez peu trans­ formé et correspondant à l’architecture de l’époque. « Mais la ferme était trop en longueur », indique André Fonsny, le chef décorateur. « Nous avons donc reconstruit une aile pour fermer le cadre. » Recherches documentaires (photos, archives, livres de référence), dessins d’intention, plans, constructions en atelier et sur place… C’est un travail considérable qui est réalisé. Pour parfaire l’illusion, fausses pierres, fausses sculptures, revêtements, peintures… sont également réalisés par l’équipe. « On a été jusqu’à 47 personnes à travailler sur le film. » ◼ ACTUALITÉS

Dessin prépara­ toire et d'inspi­ ration par André Fonsny.

De nombreux corps de métier interviennent pour la construc­ tion du décor.

Après construc­ tion et habillage des murs, le pla­ teau est prêt à accueillir l’équipe pour le tournage. 55


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PROMOTION

Le bâtiment de m3 architectes est en cours de développement.

CONSTRUCTION ET DÉVELOPPEMENT

SOHO À HOLLERICH

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C O M M U N I C AT I O N

POUR MIEUX VENDRE UN IMMEUBLE Les promoteurs ont plusieurs outils à leur disposition pour communiquer sur les objets qu’ils réalisent et souhaitent vendre : site internet, brochure, publication… Polyform a choisi de réaliser de beaux ouvrages imprimés, dont la conception graphique est confiée à Vidale-Gloesener. ACTUALITÉS

Grammage épais, couverture cartonnée avec titre en défonce, typographie élégante… Tout est réuni pour faire de cet outil de promotion commercial un livre qu’on glisserait bien volontiers dans sa bibliothèque. Un objet qui reflète la qualité des projets architecturaux. Bravo !

Illustration : m3 architectes

Un nouvel ensemble de résidences de standing de haute efficacité énergétique (classe AAA) est en cours au 61, rue de Strasbourg. Les maîtres d’ouvrage et développeurs sont Soludec et Besix Red. Le lot 1 confié à Moreno Architecture (58 appar tements et 573 m 2 de sur face commerciale) est en cours de construction. Le lot 2 (50 appartements et 1 000 m 2 de commerces) revient à m3 architectes et est en cours de développement.


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ARTISANAT

N O M I N AT I O N

AMÉLIORER LES COMPÉTENCES

C O L L A B O R AT I O N

ARTISANAT ET DESIGN À l’occasion de Design City 2016, le Cercle Cité organise, avec In progress, l’exposition Local craft meets design. Des designers locaux réaliseront un projet avec un artisan du cru, dont la rencontre sera facilitée grâce à la Chambre des métiers. L’un des objectifs de ce projet est de mettre en lumière le vaste potentiel local en matière d’artisanat, de créativité et d’innovation. Les résultats de cette collaboration seront exposés lors de la biennale au Cercle Cité du 27 avril au 12 juin 2016. 58

OUVERTURE

NOUVEAU SHOWROOM

Le nouvel espace permettra de découvrir l’étendue des compétences de cette entreprise de menuiserie.

L

e menuisier Norbert Brakonier ouvre un nouveau showroom au 16A, rue Gabriel Lippmann à Bonnevoie. Dans ce nouvel espace, il est possible d’y découvrir l’étendue des savoirfaire de cet artisan spécialiste du bois. Aménagé comme le pourrait être une maison, on passe de la cuisine au bureau, à l’escalier, au dressing ou à la salle de bain. Un livre expliquant la philosophie et l’appro­ che de Norbert Brakonier est également en préparation. Il sera largement illustré à la fois avec des photos d’atelier et de ses nombreuses réalisations (édition : Maison Moderne). INAUGURATION DU SHOWROOM LES 31 OCTOBRE ET 1ER NOVEMBRE

ACTUALITÉS

Le showroom sera aménagé comme le peut être une maison, avec ses différents espaces de vie.

Photos : Norbert Brakonier

Le professeur Marc Ant a été désigné administrateur délégué des centres de compétences de l’artisanat, qui se sont regroupés en GIE en juillet dernier et qui représentent 13 fédérations professionnelles de la Fédération des artisans. Les premiers centres de compétences concerneront les secteurs du génie technique du bâtiment et du parachèvement. Ils poursuivront le triple objectif d’instaurer un système de formation professionnelle continue sectorielle cohérent et intégré, d’assurer une veille technologique sectorielle et d’investir dans l’économie solidaire. Les premières formations seront dispensées à compter de la rentrée 2016 à l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB).


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AGENDA DU LUCA

L’occasion de découvrir ce bureau qui a été fondé en 1998.

STADGESPRÉICH – CITÉ TALKS : LE PATRIMOINE Le cycle de débats publics coproduit par le LUCA, le Cercle Cité et la Ville de Luxembourg se poursuit et aborde une question au cœur de l’actualité : le patrimoine ! Le grand public est invité à discuter avec les participants de cette table ronde.

10 DÉCEMBRE

51N4E ARCHITECTS Le LUCA invite pour une conférence 51N4E Architects. Basée à Bruxelles, cette agence internationale se préoccupe des questions de conception architecturale, de développement de concepts et de transformations spatiales stratégiques. Dirigé par deux partenaires – Johan Anrys et Freek Persyn –, le bureau a

08 OCTOBRE

AUDITORIUM DU CERCLE CITÉ, ENTRÉE LIBRE, À 18H30

22 OCTOBRE

acquis une renommée à travers des projets clés tels que Lamot (2005), TID Tower Tirana (2004), C-Mine (2010), la place Skanderbeg (2008) et BUDA usine (2012). AUDITORIUM DE LA BANQUE DE LUXEMBOURG, EN LANGUE ANGLAISE (À CONFIRMER),

NJOY – ARCHITECTES D’INTÉRIEUR : « INCLUSIONS » Le LUCA invite Nathalie Jacoby du bureau NJOY à donner une conférence. Retrouvez le travail de NJOY dans le portrait qui lui est consacré dans ce magazine. A UD ITORIUM DE LA BANQUE

ENTRÉE LIBRE, À 19H

D E LUXEMBOURG,
 C ONFÉRENCE EN LANGUE FRAN-

ARCHITECTURAL POLICIES 2.0

Les Rotondes accueilleront le colloque le 12 novembre.

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Dans le cadre de la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne, la conférence internationale « Architectural Policies 2.0 – Rethinking architectural policy making in Europe » est organisée par le LUCA et l’OAI sous l’égide du ministère de la Culture. Rassemblant les décideurs et les autorités, les professionnels et les acteurs culturels de l’Europe entière, ce colloque abordera les attentes actuelles et à venir des politiques architecturales en mettant l’accent sur de nouvelles générations de politiques architecturales au niveau national, régional ou local, à travers toute l’Europe. AUX ROTONDES ET À LA M A I S O N D U S A V O I R À B E LV A L

ACTUALITÉS

ÇA IS E,
 ENTRÉE LIBRE, À 19H 12 NOVEMBRE

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE 2015 Cérémonie de remise du Prix luxembourgeois d’architecture 2015. Retrouvez le dossier consacré au Prix luxembourgeois d’architecture dans ce magazine. AUX ROTONDES, À 19H30

17 DÉCEMBRE

OPENSCREEN OPENSCREEN est un endroit pour jouer, montrer ses expériences, discuter, échouer avec fracas, mais en toute sécurité, et, bien sûr, pour rencontrer. AU LUCA, DANS LE CADRE D E L’ E X P O M O D E R N I T Y – LO V E D , H AT E D O R IGNORED?, À 20H

Photos : Mike Zenari, 51N4E

12 ET 13 NOVEMBRE


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ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR

COMMERCE

BIENVENUE EN GRÈCE

NYUKO

L’

épicerie fine Pandemos Agora a fait appel au bureau d’architecture grec K-Lab (Konstantinos Labrinopoulos) pour concevoir l’architecture intérieure de leur nouvelle boutique. Fabriqué entièrement en Grèce puis acheminé à Luxembourg, l’aménagement intérieur évoque une île des Cyclades. On y retrouve le bleu et le blanc si caractéristiques de l’architecture de cette région, mais interprétés dans une version contemporaine. Le corian a permis de sculpter les présentoirs sur toute la longueur de la boutique, étroite et profonde. Au plafond, une superposition de panneaux de bois perforés et peints en bleu évoque la topographie des îles. Les lignes du dessin utilisées pour le logo (création : mousegraphics) sont reprises en impression au sol. 28, RUE NOTRE-DAME À LUXEMBOURG

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L’aménagement intérieur de ce commerce tire profit de la configuration longue et étroite du local.

C’est dans un ancien hall industriel que Nyuko a choisi d’installer son espace de co-wor­ king, dont l’aménagement intérieur est réalisé par Forworx. « Après que le propriétaire eut réalisé quelques travaux, notamment pour l’isola­tion, ainsi que la création d’un plancher technique, nous avons investi l’espace en nous appu­ yant sur l’idée de boîtes dans la boîte. Ceci nous a permis de conserver au maximum le lieu », explique Najat Nourani-Benachir, architecte pour Forworx. Grâce aux puits de lumière zénithaux et aux baffles acoustiques, le confort est amélioré. Les 32 postes de travail offrent différentes façons de travailler : seul, à plusieurs, debout, assis, dans un espace fermé ou un espace ouvert. Une mezzanine avec cuisine et bibliothèque facilite les rencontres. Tout le mobilier a été choisi pour son caractère mobile et polyvalent, afin de répondre au mieux aux besoins fluctuants de cet espace. PLUS D’INFOS SUR ARCHIDUC.LU

ACTUALITÉS

Un espace de travail ouvert et dynamique conçu pour de jeunes entrepreneurs.

Photos : Jan Hanrion, Forworx

E S PA C E D E T R AVA I L


DESIGN

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MOBILIER

METROPOLITAN IMPROVEMENT P

our sa nouvelle collection 2015, Dante Goods and Bads a choisi de revenir à la ville après son escapade dans la campagne bavaroise l’année dernière. Il en résulte une série d’objets moins narratifs, un peu plus élégants et architecturés, soulignant le besoin d’intimité, comme en témoigne le très beau para­vent, et un réemploi savamment maîtrisé d’éléments préfabriqués (d’où le nom improvement de leur collection).

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Minima Moralia 02

El Santo Jiffy 03

H.E.A. 310 04

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Bavaresk De Luxe 05

Revue

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PRODUITS

I N N O VAT I O N

LOGAPOWER E

n préparation de l’implé­ mentation à l’horizon 2020 de la directive euro­ péenne « nearly zero energy building » et dans le cadre du projet européen Ene.field, les sociétés Enovos, Neobuild et Buderus associent leurs compétences pour le dévelop­ pement au Grand-Duché d’une technique d’avenir. La Logapo­ wer FC10 de Buderus apparaît comme une solution progres­ sive destinée à produire locale­ ment de l’énergie dans un souci de préservation de l’environne­ ment avec 50 % d’économie de CO2 grâce à son très haut rendement de 90 %. Cette micro-cogénération possède une pile à combustible céramique innovante (SOFC) qui fournit chauffage et électri­ cité en consommant du gaz naturel et de l’oxygène. Cette technologie très pro­ metteuse existe à ce jour sous forme de prototype avec deux installations pilotes au Luxem­ bourg. Sa généralisation d’ici l’horizon 2020 devrait permettre aux maisons individuelles ou bifamiliales de se chauffer mais aussi de produire leur propre énergie (maison Énergie Plus) indépendamment des condi­ tions météorologiques. ◼

Cette chaudière innovante et en phase de test produit du chauffage et de l'élec­tricité.

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ACTUALITÉS


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CONVERSATION

CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC. Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.

CONCEPTION ROLO FÜTTERER Directeur de Metropolitan Architecture Research Studio. Un des pionniers de Belval, qui travaillait déjà sur le site alors que rien n’était encore sécurisé. Il a conçu avec Jo Coenen le master plan de Belval.

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ACTUALITÉS


CONVERSATION

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MASSIMO BRICOCOLI Professeur à l’Université du Luxembourg. Ses recherches portent sur les programmes liés aux politiques urbaines, et plus particulièrement sur le logement et la régénération urbaine.

VS USAGE B E LV A L

Avec l’arrivée de l’Université du Luxembourg à Belval, une étape importante est franchie dans l’utilisation de ce site. Par ailleurs, de vastes programmes de logement sont encore en cours de développement et la population commence à se sédentariser. L’occasion de faire le point avec deux protagonistes du site.

ACTUALITÉS

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CONVERSATION

Une des expériences intéressantes que j’ai pu observer à Hambourg a été la ‘maîtrise d’usage’. MASSIMO BRICOCOLI

Tout d’abord, j’aimerais savoir si l’on peut parler de ville nouvelle pour Belval ou si l’on doit utiliser une autre terminologie ? rf Il faut utiliser une autre terminologie. Belval est le point de jonction entre deux communes : Sanem et Esch-surAlzette. Habituellement, les communes grandissent par leur périphérie et, généralement, un couloir vert est installé pour limiter les communes. Mais dans notre cas, nous avons eu la chance unique de faire une interface bâtie entre deux communes. Il a fallu franchir des obstacles – le site de 68

partagés. 7 800 habitants ne sont pas suffisants pour faire une « ville », mais ils ont quand même des besoins et des attentes qui doivent être entendues et il faut les inclure dans les planifications des deux communes.

l’Arbed, le chemin de fer, la topo­ graphie, mais on a pu compter sur un terreau fertile, avec l’initiative Pro-Sud. Dans ce con­ texte, la liaison entre les deux communes a pu être envisagée comme un élément positif. mb Ce territoire est le point de rencontre de plusieurs éléments : l’urban design, les politiques urbaines et de la planification, avec par dessus, une volonté politique, locale et nationale. Cette question des limites administratives est importante pour comprendre l’existence de Belval. Pour répondre à votre question, je ne dirais pas non plus que Belval est une ville nouvelle. Je trouve intéressant de comprendre comment deux communes coopèrent dans le développement de services

Cette question de l’interface est importante à plusieurs niveaux sur le site. Vous avez parlé de cette interface entre ces deux communes, mais il y a aussi l’interface entre le Luxembourg et la France, les interfaces entre les différentes activités sur le site, le passé / le présent / le futur. Comment faire pour que tous ces éléments ne se percutent pas ? rf (rires) Vous connaissez l’aïkido ? Vous prenez toutes ACTUALITÉS

Photos : Jan Hanrion

Vos situations respectives par rapport à Belval sont très différentes. Pouvez-vous brièvement nous les présenter ? rolo fütterer J’ai été en charge de dessiner avec Jo Coenen le master plan pour les 120 hectares de Belval, soit quelque 1,4 million de m2 de surface d’usage. Depuis, j’y travaille toujours. massimo bricocoli En ce qui me concerne, j’ai rejoint l’Université du Luxembourg en mars dernier et j’occupe actuellement un poste de professeur dans la chaire de la Ville d’Esch. Récemment, j’ai développé des recherches sur les projets urbanistiques à grande échelle. Je m’intéresse au moment où le projet est livré, à l’effet final du master plan, à ce qui se passe quand l’architecture commence à être en action.


CONVERSATION

les énergies qui sont sur place et vous les mélangez pour faire le projet. Par ailleurs, il y a des éléments qu’on ne peut pas effacer, comme le tracé du train. Il faut veiller à respecter au maximum la topographie, à avoir une approche sensible de l’intégration dans le paysage. J’aime aussi beaucoup cette idée simple de prendre un cercle, de le diviser en trois sections, une pour le paysage, une autre pour les infrastructures et une autre pour le bâti. Les projets réussis sont ceux qui arrivent à conjuguer ces trois sections. Cette perception a aussi beau­coup à voir avec l’échelle du Luxembourg : il a fallu du temps au Luxembourg pour que dans les communes la stratégie locale soit atténuée en faveur d’une réflexion régionale. Mais à partir d’un certain niveau de densité, cette approche strictement locale ne fonctionne plus et il faut mettre en place d’autres réglementations qui permettent un développement plus durable. Maintenant que ce nouvel espace est créé, que Belval existe, avec ses bâtiments, ses espaces publics, ses connexions, quelle est la prochaine étape ? Qu’attendons-nous maintenant de cet espace ? rf Les étudiants ! La rentrée universitaire a vraiment changé le visage du quartier. mb C’est vrai, mais ce qui est important à comprendre, notamment pour l’université, c’est l’utilisation qui peut être faite du site. Est-ce simplement une activation binaire ou une utilisation plus transversale, y compris pendant les moments où l’université n’est pas

ouverte ? Est-ce que les étudiants vont ressentir un attachement à ce territoire ? Lorsque j’ai découvert le campus de Walferdange, j’étais très étonné que les étudiants arrivent en voiture. Ils utilisaient le site comme ils l’auraient fait d’un bureau. rf J’en étais arrivé à la même constatation que vous et je me suis demandé si je n’étais pas trop romantique. Parce que les conditions des étudiants changent d’une manière ou d’une autre et sont notamment liées à leur lieu de résidence. S’ils habitent sur place, ils vivront différemment le lieu. mb Je respecte cela et je me sens concerné par les logements étudiants. Je les trouve d’ailleurs beaucoup trop monofonctionnels, conçus pour un seul groupe social. Je suis persuadé qu’il existe des marges de développement possibles et je suis assez étonné de constater que l’offre du logement est si conservatrice. Je pense que Belval pourrait être un terrain propice à l’expérimentation de nouvelles manières d’habiter et que les étudiants pourraient y participer. rf C’est vrai, mais il y a aussi la réalité du marché. La question de nos jours est : qui construit la ville ? Les fonds d’investissement qui sont derrière les financements immobiliers ne souhaitent pas avoir cette approche hybride. Les architectes, les planificateurs, les urbanistes, ces « romantiques », eux, veulent le mélange, la flexibilité. Mais pas les financeurs. mb C’est vrai, mais dans des projets de cette envergure, ACTUALITÉS

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on devrait être plus apte à prendre des risques, à faire des expériences et à marcher sur ces modèles préconçus. Il y a une demande énorme de la part de la population pour renouveler le mode d’habitation. Belval est un vaste territoire, avec un grand potentiel. J’ai le sentiment qu’il y a de la place pour l’expérimentation et que cela pourrait ajouter à la qualité de vie de ce quartier. rf Si vous trouvez des protagonistes, cela pourra se passer. Il y a en effet une demande, et nous avons la place de le faire. Votre approche est aussi plus durable, car en séparant les communautés, on crée des tensions. C’est une manière plus alternative d’habiter. mb Ce n’est pas nécessairement alternatif. C’est comme la séparation entre travailler et habiter. Cela est de moins en moins vrai aujourd’hui et nous n’avons pas encore de réelle réponse architecturale à cela. Il s’agit de mélanger les personnes, les activités, admettre que nos habitudes évoluent, mais que nous pensons encore de manière traditionnelle et que nous sommes menés par un marché très conservateur. rf Mais pour mettre en place cela, il faudra aussi changer le règlement des bâtisses pour mettre plus de flexibilité. Est-ce que finalement nous ne subissons pas plus le territoire qu’on ne peut pleinement le vivre ? mb J’ai l’impression que dans ces nouveaux quartiers, ce dont nous avons besoin ce sont des institutions. Par « institutions », j’entends un bar, une brasserie, une crèche, un 69


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CONVERSATION

endroit pour des associations, des points de référence partagés. Dans la majorité des projets que j’ai pu étudier, cela manquait. Il ne faut pas le voir que du point de vue social, mais bien pour le succès et la qualité d’un espace. Il faut prendre au sérieux le fait que ces personnes qui vivent dans ces espaces ont des besoins qui peuvent ne pas être identifiés au moment de la planification. Une des expériences intéressantes que j’ai pu observer à Hambourg a été la « maîtrise d’usage ». Ce groupe d’études a analysé et anticipé les besoins des usagers du site. Au-delà du cadre donné par le master plan, cette « maîtrise d’usage » permet d’apporter de bonnes idées pour le développement du site. Je pense que l’Université pourrait jouer ce rôle à Belval.

Il faut veiller à respecter au maximum la topographie, à avoir une approche sensible de l’intégration dans le paysage. R O LO F Ü T T E R E R

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Pour cela, il faudrait aussi mieux connaître les usagers du site de Belval… mb Une telle nouvelle offre est une chance incroyable pour tout le pays, parce qu’on n’a pas souvent l’occasion de créer une telle densité avec cette qualité de projets. En connaissant mieux les usagers de Belval et leurs attentes, nous pourrions ouvrir des pistes d’amélioration sur l’implémentation de projets dans le reste du pays, et ce à court terme. En comprenant ces motivations, nous pouvons ouvrir de nouvelles voies pour le business, et même peut-être de nouveaux marchés. Par ailleurs, il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact positif que peut avoir Belval sur Esch en drainant une populaACTUALITÉS

tion qualifiée qui pourrait redynamiser le centre-ville. Au-delà la propriété privée, il y a aussi la question de l’espace public. mb J’ai été impressionné par le nombre de jeunes qui se sont déjà approprié les espaces à Belval, qui l’utilisent, même tard dans la nuit. J’ai l’impression qu’ils ne vivent pas ici, mais qu’ils utilisent cet espace pour se retrouver. rf Pour cette question de l’espace public, et donc de l’espace partagé, nous avons tenté une nouvelle expérience dans le master plan : le public green. La partie des espaces verts directement en lien avec les résidences est privée, mais ils se poursuivent dans un espace collectif. Les frontières privé / collectif sont abolies et vous passez de l’un à l’autre sans vous en rendre compte. Cette approche rompt avec la vision plus traditionnelle de l’espace extérieur privé et on se rapproche plus de la création d’un nouveau paysage. mb D’un autre point de vue, l’utilisation de la bibliothèque peut aussi être déterminante. Si elle devient ouverte à toutes les populations, et pas seulement aux étudiants, alors elle deviendra un nouvel espace partagé. C’est là aussi que la maîtrise d’usage peut intervenir, pour définir quelles sont les attentes. Sinon, ce sera encore un bâtiment monofonctionnel. Malheureusement, l’Université n’a encore qu’une conscience très faible du fait qu’ils peuvent être un acteur important dans la création d’espaces. Nos recherches vont peut-être faire avancer les choses.


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UN PRIX POUR L’ARCHITECTURE LUXEMBOURGEOISE Présentation du Prix luxembourgeois d’architecture et de ses enjeux.

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LA SÉLECTION D’ARCHIDUC La rédaction a sélectionné des projets pour les cinq catégories du Prix.

GRAND SUJET


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PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

UN PRIX POUR L’ARCHITECTURE LUXEMBOURGEOISE Le Luxembourg Center for Architecture (LUCA) organise le Prix luxembourgeois d’architecture. Ce concours récompense les meilleures réalisations de ces deux dernières années.

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PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

actions – conférences, rencontres, visites guidées, expositions, workshops – et le Prix luxembourgeois d’architecture est un des temps forts de notre activité. »

Photos : Valentiny HVP Architectes, STEINMETZDEMEYER, Annik Pepermans Architecte, Teisen-Giesler Architectes

D

epuis 1995, le LUCA récompense l’architecture luxembourgeoise à travers l’organisation, tous les deux ans, du Prix luxembourgeois d’architecture. Ce prix témoigne de la vitalité et de la qualité de l’architecture contemporaine au Luxembourg, mettant en lumière certains projets, des bureaux d’architecture et d’ingénierie, créant un élément de repère pour les planificateurs et les maîtres d’ouvrage. Suite à un appel à participation, les bureaux d’architecture basés au Luxembourg ou ayant réalisé un projet au Grand-Duché ont pu déposer un ou plusieurs projets pour concourir dans une des cinq catégories du prix : architecture résidentielle, architecture non résidentielle, architecture d’intérieur, architecture paysagère et espaces extérieurs / publics, et les ouvrages d’art et structures. En plus de ces catégories, un « Prix honoraire » est décerné par le LUCA et rend hommage à l’ensemble de la carrière d’un architecte, ingénieur, architecte paysagiste ou architecte d’intérieur, l’honorant pour sa contribution à l’essor de la profession et à la qualité de l’architecture au Luxembourg. « Ce prix, au-delà d’une satisfaction professionnelle pour les architectes et ingénieurs qui ont réalisé les ouvrages, est aussi l’occasion de porter sous les feux des projecteurs une architecture de qualité et de montrer au grand public de bons exemples architecturaux, explique Andrea Rumpf, directrice du Luxembourg Center for Architecture. Le LUCA œuvre à promouvoir la qualité d e n ot r e e s p a c e b â t i e t à l a f a i r e connaître du plus grand nombre. Pour cela, nous organisons de nombreuses

UN JURY INDÉPENDANT La septième édition du Prix luxembourgeois d’architecture est l’occasion de réunir un jury indépendant, mêlant professionnels et experts internationaux et luxembourgeois pour débattre des projets soumis et sélectionner les meilleurs. Le jury 2015 est composé de Manuel Aires Mateus (architecte, Aires Mateus e Associados, Lisbonne), Chantal Dassonville (architecte, directrice générale adjointe, Administration générale de l’infrastructure, Fédération WallonieBruxelles), Christian Mosar ( journaliste, critique d’art, Luxembourg), Cristina Picco (urbaniste, économiste, Luxembourg), Diane Heirend (architecte, Heirend Diane architecture & urbanisme, Luxembourg), Hubertus Adam (critique d’architecture, directeur S AM Schweizerisches Architekturmuseum, Bâle), Dr Massimo Bricocoli (architecte-urbaniste, professeur à l’Université du Luxembourg), Céline Coubray (historienne de l’art, rédactrice en chef ARCHIDUC, Luxembourg) – également auteur de cet article. En plus des prix attribués par le jury, un prix sera décerné par le public. Pour ce faire, les projets nominés sont présentés sur internet et le public peut élire son projet favori au cours du mois d’octobre. DES ÉVÉNEMENTS ET UN CATALOGUE Les résultats seront proclamés le 12 novembre lors d’une soirée festive placée sous le haut patronage de Son Altesse Royale la Grande-Duchesse. « La remise des prix cette année a un caractère un peu particulier par rapport aux éditions précédentes, car elle se déroule dans le cadre de la conférence internationale Architectural Policies 2.0. Rethinking built environment policy making in Europe organisée par le LUCA, l’OAI et le ministère de la Culture, dans le cadre de la présidence luxembourgeoise au Conseil de l’Europe. Cela donnera donc une visibilité internationale encore plus forte aux réalisations luxembourgeoises et permettra de mieux faire connaître notre architecture aux professionnels internationaux », précise Andrea Rumpf.

GRAND SUJET

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Dès le lendemain de la remise des prix, une exposition présentant les projets ouvre dans l’espace d’exposition du LUCA. Elle sera également accompagnée par une publication qui reprendra l’ensemble des projets soumis en mettant en valeur les lauréats. « Ces deux actions entrent pleinement dans le rôle pédagogique que nous souhaitons donner à cette initiative. Le Prix luxembourgeois d’architecture est une occasion unique pour le LUCA de sensibiliser le public et les maîtres d’ouvrage à l’importance de la qualité de notre environnement bâti, ce qui permet de concourir à l’amélioration de notre cadre de vie », conclut Andrea Rumpf.

LA SÉLECTION D’ARCHIDUC Partageant pleinement ces valeurs, il était naturel qu’ARCHIDUC consacre son grand sujet à cet événement. Pour autant, les lauréats n’étant pas encore connus à l’heure où ces lignes sont écrites, nous avons fait le choix de présenter une sélection de projets parmi les 139 soumis et provenant de 66 bureaux. Parmi ces projets, nombre d’entre eux ont déjà été présentés dans nos pages. Nous avons donc fait le choix de ne pas les publier à nouveau et de nous concentrer sur des projets que nous n’avons jamais publiés. Par ailleurs, nous n’avons pas accordé d’importance à la taille du projet, mais bien à sa qualité, la pertinence de la réponse architecturale par rapport à un contexte donné et aux demandes du maître d’ouvrage. Ils représentent ainsi des coups de cœur de la rédaction, tout en respectant les catégories définies par le LUCA. Ne cherchant pas à avoir un nombre de projets équivalent par catégorie, nous avons surtout cherché à présenter les projets qui nous semblent qualitatifs et inspirants pour nos lecteurs. En aucun cas cette sélection ne reflète les choix du jury. 75


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PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

I N T ÉG R AT I O N

ARCHITECTURE RÉSIDENTIELLE

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A

GRAND SUJET


PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

Auteur du projet : Teisen-Giesler Architectes | Collaboration : InCA Ingénieurs-Conseils en génie civil | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Luxembourg-Clausen | Réalisation : 2013-2014

Photos : Teisen-Giesler Architectes, 2001, BOSHUA

Auteur du projet : 2001 | Collaboration : Poeckes sàrl | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Reuland Afin d’éviter un volume additionnel, le projet profite de la topographie pour s’intégrer dans le contexte. Le volume, entièrement en béton brut, a été

C

C. ATTIC 2SR1BR Auteur du projet : 2001 | Collaboration : Mylon Ingénieurs | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Esch-sur-Alzette | Réalisation : octobre 2012-avril 2013 D

Par la hiérarchisation des espaces, ce projet d’aménagement de grenier d’une maison mitoyenne rendait possible d’offrir un espace supplémentaire aux maîtres d’ouvrage. Ce généreux espace dit « social » distribue deux chambres d’enfants et une salle de bains avec un budget restreint. Les chambres sont réduites en surface, mais s’étendent sur deux niveaux, permettant de séparer l’espace d’étude, dressing et jeu du lit placé sur une mezzanine. L’escalier raide intègre une armoire. Les chambres, en façade sud, disposent de fenêtres standards. La mezzanine, côté nord, perce le toit pour y intégrer des fenêtres. La toiture existante est isolée pour un confort thermique maximal. La structure de l’aménagement est faite de bois massif issu de la région, recouverte de panneaux OSB produits au Luxembourg. La compression de la salle de douche à des dimensions minimales permet d’installer une grande fenêtre de toit qui a presque la taille de l’espace et de recouvrir l’entièreté de l’espace en carrelage, offrant une généreuse qualité matérielle.

quis inhabituel. Sur un socle foncé qui s’enfonce dans le sol repose le corps de construction lumineux avec de nombreuses percées. Résultant de ce plan, des cours intérieures offrent de grands apports lumineux sans offrir de vue vers les voisins. Quelques volumes grandissent et se tournent vers l’extérieur pour libérer la vue vers le paysage. Devant quelques fenêtres, des panneaux perforés permettent la discrétion. Grâce à la faible hauteur de l’ensemble et l’organisation des cours intérieures, le bâtiment reste relativement discret dans son environnement malgré sa dimension et sa forme inhabituelles.

D. LER

E. MAISON BECH-KLEINMACHER

Auteur du projet : N-LAB | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Rameldange | Réalisation : 2015

Auteur du projet : Yotanka | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Bech-Kleinmacher | Réalisation : mars-décembre 2011

Du désir du maître d’ouvrage d’avoir beaucoup de lumière, en ayant une vue vers le paysage, mais en préservant une discrétion par rapport à la rue passante et aux voisins est né un concept de cro-

GRAND SUJET

C R É E R D E L’ I N T I M I T É

B. EXTENSION D’UNE GRANGE EXISTANTE

B

M AT É R I A U X

La maison prend place sur un terrain classé par le PAG dans un secteur protégé et s’inscrit bien dans la typologie caractéristique de la rue, qui est rythmée par les façades des maisons-tours au bord de la forêt. La nouvelle bâtisse repose d’aplomb sur un mur de séparation existant, séparant voirie et maisons surélevées dues à la topographie raide de la vallée. Le projet implante la nouvelle construction au-dessus de la forge existante au rez-de-chaussée, dont l’accès a été intégré à la nouvelle cage d’escalier, et qui servait déjà avant la transformation comme séjour et bibliothèque familiale. Le projet cible une architecture paysagère s’insérant harmonieusement dans son alentour présentant une topographie avec un dénivelé important et évitant au maximum d’intervenir dans le rocher existant. À chaque étage de la maison, l’espace intérieur retrouve un complément extérieur qui se veut fondant avec le terrain, donc très naturel. La maison est conçue avec des plateaux en split-level, donc décalés d’un demiétage pour permettre l’intégration de la forge à la maison et pour mieux se marier à la topographie existante. La construction a été réalisée entièrement en béton et la façade en enduit lisse. L’intérieur a été travaillé en bois de chêne et en matières brutes. La maison a été conçue en qualité basse énergie, intégrant la technique de façon discrète, moyennant chauffage au sol et ventilation intégrée.

semi-enterré, ce qui permet de ne pas dévaloriser la grange existante. L’expression du projet reste au contraire propre à elle-même et ne cherche aucune cohérence au contexte bâti existant, fortement hétérogène. L’effet patchwork est créé par un jeu de surfaces et matières sans recherche particulière de composition de façade. Cette dernière découle en effet de l’utilité de plusieurs composants et devient un tout par leur addition.

INSOLITE

A. MAISON RÉSIDENTIELLE EBC

ARCHIDUC 11

Cette maison s’inscrit sur un terrain en forte pente de petite taille, sans place pour un jardin. Aussi de nombreuses terrasses offrent des espaces extérieurs 77


F

F. ANNEXE CONTAINERS Auteur du projet : A+T Architecture | Collaboration : Schroeder & Associés ingénieurs-conseils | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Gostingen

H

TERRASSES

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

E

Ce projet se définit par rapport au défi de réaliser avec un budget réduit un programme dense : un assainissement énergétique de la maison existante datant des années 1960 et des améliorations des espaces de vie. Pour ce faire, les lieux de vie sont rapprochés du niveau de jardin en transformant la cave en espace d’habitation avec une extension au moyen de containers maritimes transformés. Le premier abrite l’extension d’un espace bureau vers le jardin et le second créé une terrasse couverte depuis la cuisine. L’implantation de ces containers permet de casser visuellement l’imposante façade du jardin. L’architecture intérieure est réalisée avec peu de moyens (planches de coffrage béton et plaques de multiplex mélaminés).

G. MAISON À LUXEMBOURG-MÜHLENBACH Auteur du projet : Polaris Architects | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Luxembourg | Réalisation : 2009-2013

diversifiés. En réponse à la déclivité, le programme s’étage en demi-niveaux et crée une multitude de dialogues et de profondeurs entre les espaces. En partie inférieure se trouvent le garage et la technique. Au rez-de-chaussée, la cuisine et la salle à manger, avec une terrasse nommée « Soziale Terrasse », de par sa capacité à se faire rencontrer les maîtres d’ouvrage de la maison et les voisins / passants. Le salon communique avec la cuisine et s’ouvre sur une terrasse plus intime à l’arrière de la maison. Ceinturé d’un garde-corps extérieur en béton, le séjour possède un caractère plus confiné. Au-dessus, les deux chambres se protègent de la rue par un même garde-corps. Au dernier niveau, la suite parentale s’ouvre vers une terrasse donnant sur le village et les côtes de la Moselle. Tous les matériaux sont utilisés bruts. 78

Perchée sur une colline, au sein d’un tissu pavillonnaire plutôt traditionnel, la maison unifamiliale pour quatre personnes se démarque de ses voisins par certains aspects et se fond dans le paysage par d’autres. Sa volumétrie singulière, presque sculpturale, découle du gabarit réglementaire imposé par la ville de Luxembourg, mais ses proportions ne sont pas sans rappeler les résidences typiques de la région. Il s’agit presque d’une maison traditionnelle du Luxembourg dont on aurait coupé les coins et « patché » les ouvertures (d’après Frame / Mark Magazine). « Nous ne voulions pas une maison seulement pour habiter, car nous avons la capacité d’habiter dans des conditions très différentes. On voulait une maison pour vivre et pour rêver, un espace mental, de sérénité. On voulait une maison qui appelle aux sens et à la transversalité des disciplines. Peut-être un espace intuitif, plus abstrait, qui soit

la représentation de quelque chose d’essentiel, mais qui soit aussi imprégné de nos références culturelles. » – Le maître d’ouvrage. À l’intérieur de la maison, les murs et les colonnes se croisent pour former des espaces domestiques angulaires et originaux. Le coffrage du béton avec des planches de bois a laissé derrière lui une texture particulière. L’association du béton avec d’autres matériaux plus légers permet de domestiquer cette géométrie inhabituelle, offrant une maison confortable (d’après Frame /  Mark Magazine).

H. DPPC Auteur du projet : STEINMETZDEMEYER | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Dippach | Réalisation : 2011-2012 Maison unifamiliale de classe énergétique B, conçue comme une sculpture.

I. LESS AND MORE Auteur du projet : Annik Pepermans Architecte | Collaboration : In Tempo | Maître d’ouvrage : Privé | Localisation : Steinfort La rénovation de cette ancienne maison « drive-in » des années 60 en une villa contemporaine noire et blanche s’est faite grâce aux retraits – LESS – et à l’ajout – MORE – de certains éléments. Après avoir retiré les éléments perturbateurs, deux nouvelles « boîtes » ont été ajoutées afin d’apporter les volumes manquants. Les fonctions des niveaux ont été inversées pour placer les pièces à vivre au niveau du jardin. Si l’étage n’a pas nécessité de grandes modifications, il a fallu ajouter de nouveaux volumes au rez-de-chaussée qui offrent une salle à manger et un séjour dont la hauteur sous plafond augmente par paliers et des fenêtres des pièces de vie majoritairement orientées vers le jardin et les campagnes. Des ouvertures latérales ont également été modifiées afin d’offrir des perspectives et de la lumière dans les couloirs et escaliers. Une isolation thermique enveloppe la maison pour répondre aux critères énergétiques.

GRAND SUJET

Photos : BOSHUA, STEINMETZDEMEYER, Paul Ott, Annik Pepermans Architecte,Polaris

LOW BUDGET

ARCHIDUC 11


PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

ARCHIDUC 11

I

NOUVELLES PERSPECTIVES

G

GRAND SUJET

79


ARCHIDUC 11

L

J. AGENCE BCEE Auteur du projet : Association momentanée : Atelier d’Architecture Dariusz Pawlowski et b+ Architectes | Collaboration : PIW PAW Architects (visualisation) | Maître d’ouvrage : Banque et Caisse d’Épargne de l’État | Localisation : Niederanven La BCEE a lancé un concours d’architecture restreint pour la nouvelle agence à Niederanven. Le terrain dispose d’une situation centrale, garantissant un accès au bâtiment en toute sécurité et commodité, ainsi qu’une parfaite visibilité. Cette situation a donné une importance particulière à ce projet et a fait la base du concept développé. Le chantier de réhabilitation et de modernisation du bâtiment a nécessité la démolition complète de l’intérieur du corps de ferme tout en gardant certaines façades, ce qui a permis de maintenir le style architectural du bâtiment conformément à la demande du Maître d’ouvrage tout en répondant aux standards énergétiques et technologiques actuels. Le pignon, remplacé par un nouvel élément vitré intégrant un corps en 80

retrait, marque l’accès public. L’alliance des éléments architecturaux tels que l’éclairage nocturne, les lamelles céramiques, la composition volumétrique générale rehaussée par la charte colorimétrique de la banque renforcent le style contemporain souhaité. À l’intérieur, la banque a mis en place son nouveau concept d’aménagement avec desks de communication ouverts et éléments de repos avec tablettes connectées.

K. NOUVELLE MAIRIE D’ESCH-SUR-SÛRE Auteur du projet : BALLINIPITT architectes urbanistes | Maître d’ouvrage : Administration communale d’Esch-surSûre | Localisation : Eschdorf | Réalisation : 2012-2015 Le bâtiment de la mairie est l’enceinte centrale du campus administratif de la nouvelle commune de Heiderscheid, Esch-sur-Sûre et Neunhausen. Il prend place sur un terrain (1 ha) adjacent à la mairie et au centre culturel d’Esch-surSûre situé à Eschdorf. Le projet est de restructurer le centre du village d’Eschdorf et d’y établir un campus

regroupant des activités collectives : mairie, centre sociétaire, salle des fêtes, centrale de production de chaleur et emplacements de stationnement. Le projet d’implantation vise à valo­ riser l’espace en deuxième rang, actuellement occupé par des vergers. L’intégration d’un espace public avec des liaisons piétonnes donne un centre au village. Le projet crée un lien entre la place de l’église et la mairie. L’espace est modulé par la création d’axes visuels sur des immeubles à architecture remarquable. L’individualité de l’expression est recherchée pour diversifier l’aspect campus de ce site. Les nouvelles bâtisses projetées vont structurer un nouveau centre de village.

L. HALL DES SPORTS À MUNSBACH Auteur du projet : architecture & aménagement | Maître d’ouvrage : Commune de Schutterange | Localisation : Munsbach Avec l’achèvement du Hall des sports, l’espace libre devant le bâtiment culturel est véritablement devenu une

GRAND SUJET

Photos : architecture & aménagement

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ARCHIDUC 11 J

RÉFÉRENCÉ

O

P E T I T M A I S C O S TA U D

GRAND SUJET

Photos : Atelier d'Architecture Dariusz Pawlowski / b+ Architectes, Lukas Roth, Paul Ott, HSA - Heisbourg Strotz Architectes, STEINMETZDEMEYER

P

Auteur du projet : Yotanka | Maître d’ouvrage : Guy Krier | Localisation : Ellange | Réalisation : mai à octobre 2014

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PLAISIR DES SENS

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INSPIRÉ

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M. WEINSTUBE KW3

Ce projet consistait en la création d’une « Weinstube », espace de réception et de dégustation du domaine Krier-Welbes, dans les anciens locaux de livraison et de stockage du vignoble. L’architecture se devait d’être discrète et subtile afin d’être un outil de mise en valeur et de découverte du vin. L’espace de réception s’étire devant l’ancienne maison du domaine, le long du quai de déchargement. La longue façade vitrée est structurée par de profondes menuiseries en chêne. Elle crée une introversion de l’espace intérieur, cadrant partiellement des vues vers l’extérieur, tout en offrant une lecture globale de la vitrine depuis la rue. Un long meuble en MDF laqué noir délimite la salle de réception des espaces de service. L’espace de dégustation s’étend vers l’extérieur, sur le côté de la maison, pour créer une terrasse couverte.

O

C O R P O R AT E I D E N T I T Y

« place », correspondant ainsi à l’idée de base du concours d’architecture pour la création d’un nouveau centre dans la commune, dans le cadre d’un concept urbanistique général. L’entrée principale du Hall des sports est orientée vers la place, tandis que la façade donnant sur la rue et les arrêts de bus est fermée. L’aspect extérieur du nouveau Hall correspond à un corps de bâtiment simple et géométrique. Les matériaux employés sont le béton visible, les plaques de fibres-ciment et les éléments en verre coloré. Le volume du bâtiment comprend une aile fonctionnelle, de structure massive orientée vers la place. Le hall quant à lui est en construction bois / acier qui peut être subdivisé en trois terrains par des rideaux roulants, et une tribune de spectateurs. Les éléments vitrés Riglit permettent une illumination naturelle généreuse, tandis que l’isolation thermique intégrée rend toute protection extérieure contre l’ensoleillement superflue. Le fait que la luminosité soit augmentée par un espace intérieur blanc fait partie du concept de l’illumination naturelle du hall. Par leur structure insonorisante, les lamelles des murs intérieurs améliorent l’acoustique.

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE


PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

ARCHIDUC 11

GRAND SUJET

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N. SACRISTIE À HESPERANGE, UN LIEU INSPIRÉ

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

O. RCD

Auteur du projet : Bruck + Weckerle Architekten | Maître d’ouvrage : Administration communale d’Hesperange | Localisation : Hesperange

Auteur du projet : STEINMETZDEMEYER | Collaboration : InCA (Marc Ewen) | Maître d’ouvrage : SCI EDACOR | Localisation : Luxembourg-Bonnevoie | Réalisation : 2013-2014

La reconfiguration du parvis de l’église, dans le cadre du réaménagement du centre d’Hesperange, s’est accompagnée de la décision de démolir et de remplacer la sacristie, en mauvais état. La nouvelle sacristie participe au renouveau de l’espace public et compose avec l’architecture de l’église historique. Cela s’est traduit par un bâtiment monolithique en béton bouchardé qui entre astucieusement en résonance avec l’église. Seul le béton des encadrements des fenêtres est lisse et devient un élément décoratif discret. Le renfoncement central mène à la porte d’entrée. En laiton, avec une poignée en bois symbolisant un poisson, celle-ci exprime sobrement le caractère sacré du bâtiment et en identifie la fonction de l’extérieur. Une fois la porte franchie, on pénètre dans un dégagement éclairé zénithalement. Cet espace bute sur un couloir parallèle à la façade de l’église, qui dessert la sacristie à proprement parler ainsi que les locaux annexes. Les murs sont peints en blanc. Sur le mur de l’église, on peut voir encore des traces du passé. Le sol est en ciment noir, le plafond en béton brut de décoffrage. Un mobilier en chêne habille les murs du local de la sacristie.

À deux pas de la gare, quartier vivant, central et intense d’urbanité, à proximité des transports en commun afin de limiter l’utilisation de la voiture, ce petit immeuble urbain passif (classe A) et lowtech présente une surface commerciale au rez et cinq niveaux de bureaux. Une structure de béton atypique, comportant des dalles à épaisseur variable, offre des surfaces à portée libre intérieures. Les allèges sont des poutres inversées, pour éviter les retombées de béton en façade, permettant aux fenêtres de toucher le plafond, pour maximiser l’entrée de lumière naturelle. La majorité des parois sont en pré-murs béton laissés apparents. Les bétons des voiles et dalles coulés sur place, sans souhait particulier de finition, sont également restés apparents, avec leurs défauts et irrégularités. Des parquets de chêne massif apportent chaleur, fini noble et contraste avec le gros œuvre. L’escalier, balancé pour être le plus compact possible, a fait l’objet d’une attention particulière. Low-tech, ce bâtiment est très bien isolé et pourvu de triples vitrages optimisant l’éclairage naturel et cadrant des vues urbaines impressionnantes. Des protections solaires extérieures et auto-

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S ’A F F I R M E R P O U R C R É E R U N E N O U V E L L E I D E N T I T É

K

matiques limitent les charges externes en été et une ventilation naturelle par des fenêtres automatisées permet de réactiver l’inertie thermique des dalles en béton la nuit. Aucune production de froid n’a dû être installée. La ventilation se fait par de simples VMC individuelles à chaque étage. Le chauffage, quand nécessaire, profite du raccordement au chauffage urbain. La façade est en bardage de mélèze carbonisé à sa surface, ce qui crée une couche protectrice naturelle du bois.

P. BÂTIMENT POUR LA CIRCONSCRIPTION RÉGIONALE DE LA POLICE GRANDDUCALE À GREVENMACHER Auteur du projet : HSA - Heisbourg Strotz Architectes | Collaboration : FloS und K | Maître d’ouvrage : Administration des bâtiments publics | Localisation : Grevenmacher Ce bâtiment institutionnel se situe au cœur du vignoble mosellan, à l’entrée de Grevenmacher. Son implantation en équerre entre les coteaux et la Moselle permet de délimiter l’urbanisation du site. Elle crée une place extérieure en recul par rapport à la route servant de seuil à l’édifice. Le bâtiment est constitué de deux éléments distincts. Un premier bloc s’ancre dans le territoire et forme un socle opaque en gabions qui s’inspire des coteaux gréseux. Il abrite des salles de réunion, des cellules de garde à vue ainsi que l’ensemble des espaces servants. Le second bloc en verre est en porte-à-faux sur le socle et s’élance des vignes vers la Moselle. Il abrite en majeure partie les locaux administratifs. Sa structure métallique en tôle d’aluminium fait référence aux ondulations de la surface du fleuve. Le treillis métallique faisant office de double peau permet, le jour, d’avoir une certaine intimité dans les bureaux, alors que la nuit, le phénomène s’inverse et le bâtiment devient une sorte de signal lumineux. De plus, cette structure métallique couplée de dalles actives en béton permet une climatisation naturelle du bâtiment ainsi qu’une régularisation de la température intérieure en évitant des surchauffes en période estivale.

Photos : BALLINIPITT architectes urbanistes, Valentiny HVP Architects, Patty Neu

ARCHIDUC 11


ARCHIDUC 11

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ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR Q. JARDIN D’HIVER, MAISON D’HABITATION Auteur du projet : Valentiny HVP Architects | Maître d’ouvrage : Privés | Localisation : Schengen | Réalisation : novembre 2011-mars 2012 Construction et aménagement d’une verrière regroupant une salle à manger, une bibliothèque et un espace cheminée.

INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR ASTUCIEUX

R

GRAND SUJET

R. TRANSFORMATION DE COMBLES EN SALLE MULTIFONCTIONNELLE Auteur du projet : A+T architecture | Collaboration : Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils | Maître d’ouvrage : Syndicat national des enseignants (SNE) Le nouvel aménagement des combles devait permettre un lieu de formation et de conférences, une salle d’exposition et de rencontre, une scène de spectacle. Pour arriver à cette flexibilité, le projet utilise 10 panneaux acoustiques amovibles et pivotants qui permettent de moduler l’espace. Un bar est aménagé sur le côté de la grande pièce flexible. Des portes coulissantes permettent de fermer ce lieu par rapport à la salle multifonctionnelle. L’espace du bar surélevé peut également servir de scène cadrée depuis la salle multifonctionnelle. La réalisation du faux plafond, incluant climatisation, trappes de révision, axes coulissants, rails de luminaires, puits de lumière et spots, a été un vrai défi. Les panneaux sont munis en partie supérieure d’un système d’accrochage pour les expositions. 85


S. GARE DE LUXEMBOURG – HALL DES VOYAGEURS Auteur du projet : AREP, Paris | Collaboration : InCA, Jean Schmit Engineering, 8’18’’, AMP, KTA | Maître d’ouvrage : Société nationale des chemins de fer luxembourgeois | Réalisation : 2011-2012

T. WÄSCHBUER KUNDEL ET EXPOSITION EN PLEIN AIR TOURGAASS Auteur du projet : bureau d’architecture WeB | Maître d’ouvrage : Administration communale de la Ville de Grevenmacher et Syndicat d’initiative de Grevenmacher | Localisation : Grevenmacher | Réalisation : 2011, 2013 Le projet est une réplique de l’ancien lavoir « Kundel ». En outre, une galerie avec des informations sur l’histoire de la Ville de Grevenmacher complète le projet qui se trouve dans une petite grange ancienne, reconstruite dans la tradition mosellane et faisant partie d’un sentier historique et culturel. Les différents éléments sont construits en acier « Corten », combinés avec des éléments en verre. L’acier brut est l’élément prédominant avec ses petits détails dans la façade et à l’intérieur. L’acier « Corten » a été choisi à cause de sa surface brute, sa longévité, et un montage facile à gérer pour ce site. Toute la statique de la structure en acier est indépendante.

OUVRAGES D’ART

T

ÉLÉGANT AJOUT

S

L’aménagement intérieur du lavoir est une réinterprétation de l’ancien site sur base de photos historiques. L’exposition en plein air, qui se trouve directement à côté de l’ancien lavoir Kundel, se compose de quatre éléments différents s’occupant de l’histoire de Grevenmacher : des panneaux éclairés racontant l’histoire de la ville, un plan de l’ancienne ville fortifiée avec des photographies actuelles, un banc en bois avec dans son socle l’image d’un cochon faisant part d’une ancienne légende, une image d’un peintre mosellan présentant une ancienne vue sur Grevenmacher.

CONTRASTE

Afin de pouvoir mieux accueillir les 60 000 voyageurs qui transitent par la gare historique (1908-1912), un nouveau hall des voyageurs transparent a été construit devant l’ancien bâtiment. La couverture du hall consiste en une toiture transparente en membranes ETFE. La couverture est inclinée vers l’extérieur pour minimiser son impact en façade. Une inflexion de la toiture entre deux rangées de poteaux principaux permet de marquer une nef principale orientée vers la salle des pas perdus existante. Les façades avec simple vitrage feuilleté clair ferment le hall sur les côtés sud et ouest. La structure métallique porteuse du hall des voyageurs est composée d’une résille à inclinaison variable de grands losanges.

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE

Photos : Bureau d’architecture WeB, Lukas Huneke, Kamel Louafi

ARCHIDUC 11


N A R R AT I F

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PAYSAGE U. PLACE DU BRILL Auteur du projet : Kamel Louafi | Collaboration : Raimer Herbst Architekten, LuxConsult | Maître d’ouvrage : Commune d’Esch-sur-Alzette | Localisation : Esch-sur-Alzette | Réalisation : 20092015 L’aménagement de cette place intervient dans le contexte de restructuration du centre-ville. L’ancienne aire de stationnement est transformée en espace vert. Le parking est désormais en sous-sol. L’aménagement est la résultante d’un concours international. La conception de la place du Brill prend en compte la diversité sociale du quartier. Elle propose à la fois des espaces libres de qualité et une contribution à l’art des jardins. L’objectif est d’y créer un espace de rencontre. La présence de haies à feuilles persistantes, taillées en forme de vagues, et de sculptures en bronze de formes identiques font fonction de citation contemporaine de l’art des jardins. L’installation « cinq continents » vient se poser sur cette trame. Cinq sculptures

en bronze sont regroupées au centre de la place et symbolisent la rencontre des continents. Des références aux dif­ férentes régions sont appliquées en bas-reliefs à la surface des sculptures. Un réseau de chemins y prend sa source et rejoint les côtés de la place. Au centre se trouvent des « fenêtres de lumières » ouvrant sur d’autres paysages, de l’autre côté du globe. L’éclairage met en valeur cette composition dans l’obscurité.

V. LE VERGER FRAGMENTÉ – ESPACES PUBLICS DU QUARTIER GRÜNEWALD Auteur du projet : OKRA | Collaboration : Luxplan, Arcoop | Maître d’ouvrage : Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg | Localisation : LuxembourgGrüne­wald | Réalisation : Lauréat du concours en 2008, livraisons par phases en 2010, 2012, 2014, travaux en cours pour la dernière phase. Le site d’intervention, un nouveau quartier résidentiel, vient compléter l’urbanisation de cet ancien et vaste espace

GRAND SUJET

agricole qui, depuis le milieu du 20e siècle, s’est lentement transformé en morceau de ville. La figure du verger émerge comme une forme de paysage domestique. Elle permet d’identifier le caractère résidentiel du quartier à proximité immédiate du quartier d’affaires. Elle fait aussi référence à la vocation première du plateau d’être un espace agricole et permet de garder la mémoire d’une ville aux champs. L’organisation architecturale et urbaine imbrique les bâtiments, les espaces privatifs et les espaces publics dans un grand damier. La forme du verger permet de constituer un vélum végétal de hauteur limitée pour valoriser les différentes architectures et espaces publics de taille modérée. Les espaces publics seront ainsi traités comme les fragments d’un paysage global sous-jacent aux constructions et morcellement des espaces. Les variations et les déclinaisons de ce verger font de chaque espace un lieu spécifique, des destinations évoluant au fil des saisons. La figure paysagère du verger suscite de multiples niveaux d’appropriation par les habitants à tra87


ARCHIDUC 11

PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE V

vers les évolutions du visage du verger (périodes de floraison, périodes de fructification, etc.). L’image du verger suggère également l’importance des espaces publics et du paysage pour une qualité de vie humaine, écologique et surtout gourmande.

88

W

Photos : OKRA, BOSHUA

La place Thorn a été conçue comme espace central du nouveau quartier « Les Jardins de Luxembourg » à Merl. Cette nouvelle place polyvalente répond aux besoins de manifestations urbaines tout en offrant des zones de rencontre plus intimes. La place centrale minérale est ouverte pour un usage flexible ; des miroirs d’eau et des jets d’eau apportent une touche ludique en fond de place. En contraste, un jardin public propose une zone calme dont l’ambiance et l’aspect évoluent au fil des saisons. Des cheminements étroits permettent de circuler entre les bacs plantés d’une végétation fleurie et riche en textures. Le parvis incliné, densément planté d’arbres, offre une zone ombragée où les escaliers sculpturaux permettent des rencontres informelles. Le parvis ménage un accès direct au parc public en cours de réalisation situé en face. L’animation quotidienne de la place est assurée par des commerces en bord de place, un nouvel immeuble de bureaux et un centre commercial situé sur la partie privée de la place en bas de l’escalier-rampe ainsi que par les nouveaux logements qui ont été construits dans le quartier. La réalisation de la place permet d’anticiper la densification du quartier. Elle a été réalisée à l’initiative des urbanistes STEINMETZDEMEYER et de Les Jardins de Luxembourg, qui en a assuré le financement. La place Thorn a été remise à la ◼ Ville de Luxembourg en juillet 2015.

M I N É R A L E T V ÉG É TA L

Auteur du projet : AREAL Landscape Architecture | Maître d’ouvrage : Les Jardins de Luxembourg | Localisation : Luxembourg-Merl | Réalisation : 20132015

L I E N A V E C L' H I S T O I R E

W. PLACE THORN

GRAND SUJET



ARCHIDUC 11

LE S R É S I D E N C E S É T U D I A N T E S 92 J’HABITE CHEZ L’UNI Entretien avec Marc Rousseau de l’Université du Luxembourg au sujet des logements étudiants loués par l’Uni. 96 DE L’HÔTEL À LA RÉSIDENCE ÉTUDIANTE Le bureau Metaform revient sur les enjeux d’une transformation d’un immeuble patrimonial. 100 LA VIE ÉTUDIANTE À LA LUXEMBOURGEOISE Claudine Kaell nous présente la nouvelle résidence La Luxembourgeoise à Belval.

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ARCHIDUC 11

LE S C H ÂT E AUX D ’ E AU 108 CHÂTEAUX D’EAU, MODE D’EMPLOI Marc Feider, du bureau Schroeder & Associés, nous explique les enjeux de construction d’un château d’eau. 112 DE L’EAU, ET PLUS ENCORE Présentation du nouveau château d’eau de Berdorf, l’Aquatower. 116 UNE ENVELOPPE ICONIQUE Plongée au cœur du processus de création du futur château d’eau de la Cloche d’Or.

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ARCHIDUC 11

HABITAT / RÉSIDENCES ÉTUDIANTES

La maison rue Munster à Luxembourg a été réaménagée en loge­ ments pour étudiants par la Ville de Luxem­ bourg (architecture : witry & witry ; ingéni­ eurs : Luxconsulting, Ekoplan).

A N A LY S E

J’HABITE CHEZ L’UNI L’Université du Luxembourg accueille quelque

LES RÉSIDENCES ÉTUDIANTES À l’occasion de la rentrée uni­ versitaire et du déména­gement de l’Université du Luxembourg à Belval, ARCHIDUC s’intéresse à la question du loge­ment étu­ diant avec un témoignage de pratique, le cas d’une rénovation et la présentation d’une nouvelle construction. 92

6 300 étudiants dont nombre d’entre eux doivent se loger. Nous nous sommes entretenus avec Marc Rousseau, coordinateur de l’unité Logements étudiants à l’Université du Luxembourg, sur les enjeux relatifs au logement étudiant. Auteur

Céline Coubray

ARCHITECTURE


HABITAT / RÉSIDENCES ÉTUDIANTES

ARCHIDUC 11

pas celui d’acheter des im­meubles. En termes de logement, nous sommes un acteur parmi d’autres sur le marché.

L’ancienne gare de Noertzange a été transformée par a+t architecture pour devenir des logements étudiants. Cette transformation, réalisée avec le Service des sites et monuments nationaux, a permis de trouver une nou­velle fonction à cet élément patrimonial.

Quels sont les types de bien que vous recherchez ? mr Il y a trois zones géographiques sur lesquelles les efforts sont concentrés : Esch-sur-Alzette, Belval et Luxembourg-ville. Plutôt que des logements isolés, nous recherchons dans la mesure du possible des ensembles résidentiels, d’une taille supérieure à la maison unifami­liale classique, ce qui permet de créer plusieurs chambres au sein d’un même immeuble. C’est le cas par exemple de la maison Victor Hugo à Esch qui hébergeait autrefois les bureaux de l’entreprise Reckinger. Il est évident que pour les résidences au Limpertsberg, nous avons trouvé des petits immeubles ou maisons, mais à Esch par exemple, nous visions des biens comprenant au moins 12 chambres. Au total, l’Université gère, en date du 3 septembre 2015, 782 chambres. À la fin 2017, l’Université a prévu de disposer de 1 305 logements étudiants.

Photos : Olivier Minaire, Bohumil Kostohryz

nous expliquer quel rôle joue l’Université du Luxembourg en ce qui concerne les logements étudiants ? marc rousseau En 2003, il a été décidé que l’Université du Luxembourg gérerait son propre parc de logements qu’elle met à disposition des étudiants, sur le modèle de ce qui est fait en Grande-Bretagne. C’est une situation différente de la France ou de l’Allemagne par exemple, où des structures paraétatiques aident les étudiants à se loger. Au Luxembourg, nous sommes partis de rien et avons fait le choix de louer des immeubles existant sur le marché, à proximité des campus. Ceci nous permet de sous-louer un certain nombre de logements à nos étudiants. En aucun cas nous ne sommes propriétaires des biens. Nous ne sommes pas là pour faire de la spéculation, mais bien pour rendre un service aux étudiants. Notre core business reste bien entendu l’enseignement et la recherche,

NOMBRE DES PROJETS DE LOGEMENTS POUR ÉTUDIANTS

Prévus 2 014 -20 17  : 5

archiduc Monsieur Rousseau, pouvez-vous

45

65

487

al tot au

30

121 216

Projets de logements pour étudiants réalisés entre 2003 et 2014 : 774 au total

274

Fonds du logement Communes Fondation Promoteurs privés

ARCHITECTURE

Auprès de qui contractez-vous ces contrats de bail locatif ? mr Il s’agit de particuliers, des person­ nes comme vous et moi qui disposent d’un bien adapté, de promoteurs privés ou publics, qui peuvent être aussi une commune ou des structures comme le Fonds du logement. Nous établissons alors un contrat de bail entre l’Université et le propriétaire, contrat qui est discuté au cas par cas.

166

Certaines unités d’habitation existantes nécessitent toutefois des aména­ ge­ ments pour accueillir les étudiants. Comment cela se passe-t-il alors ? mr S’il y a des aménagements à faire, ils sont à la charge du propriétaire. C’est vraiment une relation « classique » entre un locataire et un propriétaire. D’une manière générale, nous n’avons pas de standards et nous suivons le règlement des bâtisses de la commune dans laquelle se trouve le logement. Il faut aussi savoir qu’il n’existe pas de base légale spécifique pour les logements étudiants. Le règlement se base sur les habitations traditionnelles. La cuisine doit être équipée, par exemple, et il doit y avoir suffisamment de sanitaires. L’Université fournit juste le mobilier de la chambre. 93


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HABITAT / RÉSIDENCES ÉTUDIANTES

INVENTAIRE DES RÉSIDENCES ÉTUDIANTES 289

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nombre de chambres nombre d’immeubles

Avez-vous reçu des sollicitations de la part de certaines communes ? mr Il est évident qu’avec notre action, nous contribuons à un certain dynamisme du marché locatif et donc des flux de population. Nous avons par exemple contribué à amener une nouvelle population dans le centre-ville d’Esch-surAlzette. Alors que les familles préfèrent s’installer dans les quartiers périphériques de la ville, nous occupons avec nos logements étudiants des immeubles en centre-ville. Cela est possible notamment parce que nous ne sommes pas demandeurs de parking. Les propriétaires d’immeubles occupés par les étudiants en centre-ville peuvent bénéficier d’une dérogation et ne sont pas contraints à respecter le ratio de 1,5 empla­cement de parking par ménage. Nous participons donc au renouveau du dynamisme urbain. Par ailleurs, la création de logements étudiants contribue à la revalorisation du patrimoine, comme c’est le cas pour l’ancienne gare de Noertzange ou encore le Grand Hôtel à Dudelange.

MARC ROUSSEAU est coordinateur de l’unité Logements étudiants au Service des études et de la vie étudiante à l’Université du Luxembourg.

De quelle qualité sont généralement les logements étudiants au Luxembourg ? mr Franchement, nous n’avons pas à rougir de cela. Les nouvelles constructions sont de très bonne qualité. D’une manière générale, on a la chance de pouvoir bénéficier de constructions de très haut niveau, qui relèvent des exigences gouvernementales en matière de construction. Pour les rénovations, cela est plus inégal, mais nous recherchons toujours la juste mesure. Dans l’ensem­ble, les étudiants qui passent par l’Université sont bien logés. Quelle est la stratégie pour les années à venir ? mr La stratégie maintenant à mettre en place est de réduire le nombre d’immeu­bles à gérer tout en augmentant le nombre de chambres. Nous travaillons en plan quadriannuel et nous sommes donc à la recherche de projets pour 2018. En aucun cas notre volonté n’est d’avoir 100 % de nos étudiants logés par nos services. Aujourd’hui, nous couvrons les besoins d’environ 20 % des étudiants inscrits en 2014. Mais nous ne sommes pas seuls sur ce marché et la demande pour les logements temporaires à faible loyer est très forte. ◼

Photo : Patty Neu

a + t architecture vient de livrer une nouvelle résidence passive pour étudiants à Oberkorn. Elle se compose de six duplex à cinq ou six chambres et de deux appartements. Le grand hall d’entrée est conçu pour être un lieu de rencontre entre les étudiants.

Luxembourg 16 Esch-sur-Alzette 12 Belval 2 Mondercange 2 Noertzange 1 Dudelange 1

Quel est l’avantage pour les propriétaires de louer à l’Université ? mr En louant à l’Université, les propriétaires ont un interlocuteur unique, plutôt qu’un locataire par chambre. Cela permet aussi de réaliser des contrats sur plusieurs années et d’avoir une assurance financière quant au règlement des loyers. Cela leur garantit donc une stabilité et une forme de garantie pour leur bien.

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ARCHITECTURE



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HABITAT / FE ATURE

T R A N S FO R M AT I O N

DE L’HÔTEL À LA RÉSIDENCE ÉTUDIANTE La Ville de Dudelange a vu son Grand Hôtel se transformer en résidence pour étudiants. Une transformation qui a permis de trouver une nouvelle fonction à cet immeuble protégé, mais à quelles conditions ? Shahram Agaajani et Thierry Cruchten du bureau Metaform nous expliquent leur point de vue. Auteur

A

Céline Coubray

près être intervenu une première fois pour une résidence à Mondercange, le bureau Metaform a reçu une demande de la part de la Ville de Dudelange pour rénover l’ancien Grand Hôtel et le transformer en résidence pour étudiants. L’ancien propriétaire du Grand Hôtel souhaitait vendre son bien, mais avait quelques difficultés à le valoriser. La Ville de Dudelange, consciente de l’intérêt patri­monial de ce bâtiment, s’est portée acquéreur de cet immeuble d’ailleurs classé à l’inventaire du service des Sites et Monuments nationaux. C’est ainsi que le bureau Metaform a pris en charge cette transformation. Shahram Agaajani : « Avec ce projet, nous nous trouvons en présence d’un bâtiment d’une grande valeur architecturale, historique et sociale, situé à un endroit clé pour le développement de la ville. Nous sommes aussi dans un ancien lieu semi-public, puisque cet hôtel était comme une vitrine pour la ville, un ancien lieu de prestige. Pour commencer, nous avons identifié, en collaboration avec le service des Sites et Mo­nu­ments nationaux, un certain nombre d’éléments à préserver. Nous avons donc étudié en profondeur la substance historique. Nous avons par exemple 96


HABITAT / FE ATURE

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fait un relevé détaillé des beaux plafonds anciens, avec leurs nombreux stucs d’origine. Nous avons aussi décidé de conserver autant que possible les sols, l’escalier principal en bois et certaines portes. »

La façade du Grand Hôtel aujourd’hui, avec sa nouvelle loggia en recul par rapport à la rue.

Photo : Metaform

UN TRAVAIL SUR LE VOLUME BÂTI À l’arrière du bâtiment, la substance bâtie était très hétérogène. Une mise à plat était nécessaire et a permis, en supprimant le garage qui n’était plus nécessaire dans le nouveau programme, de créer une cour intérieure. À l’avant, la façade principale historique portait également les traces d’une intervention antérieure. « Afin de préserver une certaine intimité aux étudiants, nous avons placé les pièces à vivre, c’est-à-dire la cuisine et les salles de séjour, à l’avant du bâtiment. Nous avons toutefois reculé de quelques mètres la façade vitrée au niveau du rez-de-chaussée pour créer une zone tampon. Ce recul permet de créer un espace extérieur qui relie les deux espaces intérieurs, d’introduire un espace fumeur protégé de la pluie et de marquer un recul par rapport aux passants de la rue et à ceux qui attendent à l’arrêt de bus situé juste au pied de l’immeuble », précise Thierry Cruchten. Par ailleurs, des éléments verticaux sombres ont été ajoutés afin de casser la grande horizontalité de ce bloc en rez-de-chaussée et de reprendre la verticalité de la partie supérieure de la façade. UNE RÉHABILITATION, M A I S À Q U E L P R I X  ? Mais le véritable défi de ce chantier se situe ailleurs. « Avec le changement de programme, notre challenge est de réhabiliter ce bâtiment par rapport à une nouvelle demande en termes de fonctionnement, de sécurité et de confort. En para­llèle de cela, nous devons respecter toute une série de normes qui sont à appliquer quel que soit le contexte et qui ne prennent pas en compte un existant patrimonial », explique Shahram Agaajani. « Au niveau énergétique, cela reste assez sobre, mais le principal défi résidait dans les normes incendie », précise Thierry Cruchten. Et Shahram Agaajani de poursuivre : « Pour vous donner un exemple, le bâtiment présente de magnifiques plafonds ouvragés avec des stucs. Malheureusement, nous avons dû les couvrir parce qu’il s’agit de dalles en bois et que cela n’est plus compatible avec les exigences actuelles en matière de prévention du feu. Pour des raisons de sécurité, nous devons appliquer des normes qui prévalent sur les qualités esthétiques et architecturales. Cela me pose quand même question sur la mission de l’architecte. Bien sûr, je comprends la nécessité des normes incendie et face à la vie des occupants, nous ne dis97


cutons pas, mais on peut alors se poser la question de savoir si la structure historique que nous avons entre les mains est vraiment adaptée au nouveau programme qu’on souhaite implanter. Nous avons dû étouffer l’âme du bâtiment pour le rendre conforme aux exigences contemporaines qui, de surcroît, évoluent de jour en jour. » Pour autant, les modifications apportées au bâtiment sont majoritairement réversibles, puisque le bâtiment est classé. Mais Shahram Agaajani questionne : « À quoi cela sert-il de préserver si c’est pour ne pas pouvoir en profiter maintenant ? Ne serait-il pas plus judicieux de revoir une série de réglementations en lien avec notre patrimoine et d’avoir le courage de dire que certains bâtiments ne peuvent pas être adaptés à tous les programmes ? » Pour autant, il faut reconnaître que la transformation d’un ancien hôtel en résidence pour étudiants est un développement logique et une évolution de programme qui fait sens. QUAND LA SÉCURITÉ PRIME S U R L'A R C H I T E C T U R E Mais, pour répondre aux normes de sécurité, il faut quand même y apporter des modifications en profondeur, comme l’implantation d’une seconde issue de secours ou d’un second escalier. « Le principe de compartimentage coupe-feu nous a obligés à couper en deux le beau hall du premier étage pour pouvoir répondre à cette exigence de sécurité. Il y a une série de choses qui nous oblige à dénaturer le bâtiment. Alors, certes le bâtiment est préservé et la structure historique est encore présente, mais elle n’est plus lisible aujourd’hui, à l’heure où le bâtiment est utilisé », souligne Shahram Agaajani. Pour autant, la situation de l’immeuble à proximité immédiate de la gare est un réel atout pour les étudiants. Il faut bien soupeser le pour et le contre. Enfin, il ne faut pas oublier la question budgétaire pour ce type de conformité. Cela coûte très cher à mettre en œuvre, même s’il ne s’agit pas d’une rénovation très lourde. « Il ne faut pas non plus sous-estimer la force de certains lobbies. Il y a des matériaux qui sont certes efficaces, mais qui coûtent cher et qui sont quand même exigés dans ce type d’intervention. La technique est en train de dicter la manière dont nous devons avancer en tant qu’architectes pour être conformes à une réglementation qui change presque tous les ans. Je pense donc qu’avant de se lancer dans un tel projet, il faut bien analyser l’énergie à développer dans ce type de travail pour le mettre en œuvre, tout comme l’énergie financière nécessaire à supporter ces transformations. Ce projet est un bel exemple pour débattre de notre responsabilité d’architecte face à la protection de notre patrimoine. Et en aucun cas la technique ne doit prendre le dessus sur l’ar◼ chitecture », conclut Shahram Agaajani. 98

HABITAT / RÉSIDENCES ÉTUDIANTES Photo historique représentant le Grand Hôtel.

Certaines portes ont pu être conservées.

Les chambres des étudiants sont sobres. Le mobilier est sous la responsabilité de l’Université.

Photos : Metaform

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ARCHITECTURE


A IRTCAH HAB T I /T EF C EH ATURE

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Au rez-de-chaussée, on retrouve le terrazzo d’origine et l’escalier en bois, qui, après une légère remise en état, a pu être conservé. ARCHITECHTURE

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La façade principale est rythmée par les ouvertures donnant sur les espaces communs.

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HABITAT / FE ATURE


ARCHITECTURE

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NOUVELLE CONSTRUCTION

LA VIE ÉTUDIANTE À LA LUXEMBOURGEOISE C’est suite à un concours restreint d’architecture organisé par la Fondation La Luxembourgeoise que le bureau Kaell Architecte a eu la possibilité de construire une nouvelle résidence passive pour étudiants à Belval-Nord. Auteur Photographes

Céline Coubray Simone Bossi, Boshua

À l’intérieur de la résidence, la grande présence du bois procure une atmosphère chaleureuse.

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La façade de l’immeuble rend lisible la répartition des espaces à l’intérieur.

Mezzanine

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Erdgeschoss

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Plans des étages


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n 2012, la Fondation La Luxembourgeoise s’est engagée dans l’achat d’un terrain à Belval-Nord sur lequel elle a souhaité faire construire une résidence étudiante avec des loyers abordables. Ce projet répond aux volontés philanthropiques que s’est définies la Fondation (lire notre encadré). Dans cet objectif, elle a organisé un concours restreint d’architecture et a demandé à Paul Majerus Architecte, Kaell Architecte, 2001, christian barsotti – architecte, Faber Architectes et Coil Architectes de lui remettre un projet. Le jury, composé de représentants de la Fondation (Gabriel Deibener, Gilbert Hatz et Pit Hentgen), d’architectes (Tatiana Fabeck et Jim Clemes), de représentants locaux (Etienne Reuter pour Agora et Georges Engel pour la commune de Sanem) et du recteur de l’Université du Luxembourg, Rolf Tarrach, a attribué le premier prix au projet de Kaell Architecte. En outre, le jury a attribué une mention au projet de 2001. Sur ce terrain en devenir de 1 550 m2, le programme spécifiait que les architectes devaient créer « un espace permettant aux étudiants de faire l’expérience de la convivialité, tout en gardant une possibilité de se retirer de l’agitation quotidienne et de trouver le calme pour apprendre / étudier ». L’ensemble devait comprendre deux tiers de chambres pour les étudiants en bachelor / master et un tiers pour les doctorants, un espace commun polyvalent et un jardin collectif. D’autre part, la construction devait être une construction passive. Il faut par ailleurs savoir que la silhouette du bâtiment est fortement contrainte par les prescriptions urbanistiques en vigueur à Belval-Nord. Le bâtiment doit être un volume de 54 m de long et de 12,5 m de profondeur, une construction sur trois étages et présenter une façade en crépi blanc. S’accommodant au mieux de ce cadre, et d’une enveloppe budgétaire sobre, Claudine Kaell a choisi de placer le pragmatisme au cœur de sa réflexion, tout en y introduisant intensivement la qualité de vie, les notions d’accueil et d’hospitalité. Au total, ce sont donc 45 étudiants qui peuvent être hébergés dans ce nouvel immeuble comprenant neuf

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FICHE TECHNIQUE Programme Construction d’un immeuble résidentiel pour 45 étudiants à Belval-Nord (15, rue Pier Kremer) Maître d’ouvrage Fondation La Luxembourgeoise Maître d’ouvrage délégué Luxconsult Architecte Kaell Architecte Concours Décembre 2012 Livraison Rentrée universitaire 2015 Surface construite brute 2 830 m2 Volume brut 8 350 m3 Ingénieur génie civil InCA Ingénieur génie technique Betic

Coupe latérale

appartements dont l’orientation est-ouest permet de bénéficier d’un ensoleillement tout au long de la journée. UN IMMEUBLE SOBRE ET PASSIF L’immeuble est une construction passive en bois massif, également apparent à l’intérieur. L’isolation thermique est assurée par la cellulose. L’ensemble des éclairages est assuré par du LED. L’architecte a volontairement utilisé des matériaux simples, bruts, sans émission nocive et recyclables. Cela fait par tie du concept de construction de cet immeuble. « La seule chose construite en dur est le niveau de sous-sol, puisqu’il est constitué de béton et les cages d’escaliers qui sont les deux noyaux qui permettent de rigidifier l’ensemble », explique Claudine Kaell. En ce qui concerne les façades, elles traduisent simplement la structure intérieure de l’immeuble. Côté rue, la façade est plus basse que côté jardin. Le cadre en bois permet de mettre en évidence le socle de l’immeuble et d’accentuer l’entrée du bâtiment au milieu. Côté jardin, la façade est plus haute, car introduit le volume intérieur des mezzanines des chambres du dernier étage. Le rythme des fenêtres est légèrement retravaillé afin de dissocier l’étage du rez-dechaussée des étages supérieurs. « Les fenêtres du


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rez-de-chaussée sont également un peu moins larges au niveau de la rue pour que les passants n’aient pas une vue trop généreuse sur l’intérieur, précise l’architecte. Par ailleurs, afin que les appartements aient tous trois des fenêtres, j’ai un peu joué avec leur emplacement. Et pour le dernier étage, j’ai ajouté des panneaux afin de respecter une harmonie entre les 14 fenêtres de cet étage et les 16 fenêtres de l’étage inférieur. » Contrairement aux autres immeubles voisins, les cadres de fenêtres ne sont pas noirs, mais blancs, tout comme les stores ou encore la boîte aux lettres. UN INTÉRIEUR CONVIVIAL ET INSPIRANT « La répartition des espaces intérieurs répond à une structure extrêmement rigoureuse et pragmatique, les logements s’organisant volontairement selon un même principe de trame répétitive », justifie Claudine Kaell. Les matériaux simples et bruts sont privilégiés, correspondant à la logique d’une construction respectueuse de son environnement. « Le bois que l’on retrouve sur les murs des chambres n’est pas du bois ajouté pour son esthétique, mais bien le bois du système constructif. » Les sols sont de simples chapes recouvertes d’une peinture époxy. « Les étudiants ont besoin d’un cadre de vie créatif et dynamique. Il me semblait donc important de pouvoir leur proposer des espaces qu’ils peuvent s’approprier et qui soient en même temps très fonctionnels », déclare Claudine Kaell. Le rez-de-chaussée abrite l’entrée principale qui mène à un grand hall multifonctionnel et polyvalent. Il est équipé d’un espace bar-buvette, d’un système de projection (pour les événements sportifs par exemple ou pour des public viewings). On y trouve également l’espace « lavomatic ». Ce rez-de-chaussée se poursuit à l’extérieur avec une terrasse et un espace barbecue. « Ces espaces sont conçus pour que les étudiants s’emparent des lieux. Tout est prévu pour qu’ils puissent faire la fête et se regrouper. Nous avons par exemple prévu des murs avec de la peinture magnétique pour accrocher les affiches, des invitations à des expositions ou à des fêtes. Tout est prévu pour que les étudiants puissent apporter 104

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leur propre patine à ces espaces communs. Il y a aussi un espace pour mettre une table de pingpong ou babyfoot. » La liaison vers les étages se fait par des cages d’escaliers depuis le hall d’entrée. Les chambres des étudiants sont aménagées de manière fonctionnelle, sans omettre le caractère chaleureux et protecteur. Les deux premiers niveaux sont dédiés à l’accueil des étudiants en bachelor et master. Leur lieu de vie s’organise comme un appar tement familial, avec des chambres individuelles, des salles de bains partagées et un espace salon-cuisine commun. On c o mpte a u tot a l c i nq a p p a r te me nt s a ve c 29 chambres de 12 m2 (lit simple). À l’étage supérieur sont installés les doctorants, qui eux bénéficient d’un espace privatif plus généreux, de 24 m2, organisé en mezzanine avec un lit double. Cette mezzanine permet de délimiter un espace nuit en hauteur et de préserver l’espace du bas à l’étude et à l’éventuel accueil de personnes extérieures dans le cadre de leur travail de recherche. « Ces espaces plus vastes offrent aussi ARCHITECTURE


ARCHITECTURE

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Les étudiants en bachelor et master disposent d’un lit simple et d’un espace de travail.

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Vue depuis la mezzanine d’une chambre de doctorant.

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Les doctorants bénéficient d’une chambre qui permet de dissocier espace de travail et espace nuit.

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une dimension spatiale plus importante propice à la réflexion nécessaire pour les doctorants », souligne Claudine Kaell. On compte quatre appartements pouvant accueillir 16 doctorants. Les espaces de vie – salon et cuisine – sont placés côté rue, les chambres côté jardin, et au centre, le bloc technique avec les sanitaires, servant également de séparation entre les espaces communs et les parties privatives. « Les étudiants ont le choix dans leurs déplacements de passer par les espaces communs ou de se rendre directement dans leur chambre », précise Claudine Kaell. À chaque étage, on trouve également deux grandes salles qui permettent une étude en commun. « Toute la menuiserie sur mesure, que ce soit dans les chambres avec les armoires, les bureaux, ou dans les espaces communs, est réalisée en bois de coffrage et n’a donc pas nécessité de traitement particulier ou de mise en peinture par la suite. Nous avons également ajouté des rainures dans les meubles pour y caler des cartons d’invitation, des cartes postales, des effets personnels... Les meubles sont mis sur roulettes et peuvent être aménagés dans l’espace librement. Avec ce projet, je pense que nous avons su proposer des logements inspirants, qui donnent envie d’étudier et de monter l’échelle sociale, le tout dans une ambiance conviviale. » ◼ 106

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Les espaces communs sont orientés côté rue.

LA FONDATION LA LUXEMBOURGEOISE La Fondation La Luxembourgeoise, créée par la Compagnie financière La Luxembourgeoise, a pour objet de soutenir la vie académique et universitaire au Grand-Duché de Luxembourg, notamment par le développement et la mise à disposition de logements sociaux pour étudiants. En garantissant un toit de qualité à de jeunes citoyens, cet engagement rejoint les notions de sécurité et de protection inhérentes aux valeurs de la compagnie d’assurance. Afin de pouvoir offrir des logements attrayants, la Fondation a lancé un concours d’idées pour jeunes bureaux d’architectes au mois d’octobre 2012 afin de développer des projets conciliant la fonction de l’habitat étudiant avec son environnement tout en portant une attention particulière sur la qualité architecturale de l’ouvrage.

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

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&

PA R O L E D ' E X P E R T

CHÂTEAUX D’EAU, MODE D’EMPLOI Il y a toujours un château d’eau autour de nous, dans notre environnement bâti. Mais comment fonctionnent

Parce que les châteaux d’eau sont des éléments de notre patrimoine bâti qui sont très visibles, ils méritent qu’on s’y attarde et qu’on comprenne mieux les enjeux architecturaux et d’ingénierie de ces ouvrages d’art. 108

ces ouvrages d’art et quelle est la marge de manœuvre entre le travail de l’ingénieur et celui de l’architecte ? Marc Feider, du bureau d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés, nous explique. Auteur

Céline Coubray

ARCHITECTURE

Photo : SchemelWirtz Architectes

CHÂTEAUX D’EAU


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU À Leudelange, le château d’eau de SchemelWirtz Architectes regroupe dans un même ensemble deux réservoirs à différents niveaux, le service technique et le service d’incendie de la commune.

Monsieur Feider, pouvez-vous nous expliquer le principe de base de fonctionnement d’un château d’eau ? marc feider Le principe est assez simple. Il s’agit de réaliser une cuve d’eau potable en hauteur, afin de créer suffisamment de pression pour la circulation dans le réseau de distribution. Une conduite d’entrée va de la source vers le réservoir et une conduite de sortie va du réservoir vers le réseau de distribution. À l’intérieur de la cuve, l’entrée et la sortie ne doivent pas se situer du même côté afin de créer un mouvement au sein de la cuve et d’éviter la stagnation de l’eau. À cela s’ajoute tout un système de tuyauterie, qui est le plus souvent contrôlé par un pôle de commande centralisé, et de compteurs puisqu’il s’agit d’un bien qui est vendu.

Photo : Schroeder & Associés

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MARC FEIDER est administrateur de Schroeder & Associés. En tant qu’ingénieur, il s’occupe plus particulièrement des projets de châteaux d’eau.

Quelles sont les spécificités d’un château d’eau ? mf Tout d’abord, à cause du poids de l’eau, il faut bien entendu s’assurer de la qualité des fondations. Par ailleurs, parce que l’eau est un aliment et que c’est un bien précieux, il s’agit d’une construction qui doit répondre à des normes de sécurité assez élevées. Son accès doit être contrôlé et toute intrusion par une personne non autorisée rendue impossible. Il s’agit de construire une véritable chambre forte. D’autre part, parce que l’eau est un aliment sensible, un choix de matériaux inertes est préconisé pour réaliser les cuves afin de ne pas altérer ni le goût ni la couleur et d’assurer une hygiène parfaite tout en écartant au maximum le risque de fuite. On utilise souvent de l’acier inoxydable ou du béton. Il faut également installer des filtres pour l’air afin d’éviter toute introduction de pollen ou de poussières. D’autre part, ce sont des édifices qui sont très visibles et présents dans notre environnement bâti. Il vaut donc mieux leur donner des qualités architecturales et esthétiques. À quels éléments extérieurs faut-il prêter attention ? mf À cause du volume de l’eau, les sollicitations dues aux forces des vents ne sont pas prédominantes. Ceci est toujours pris en considération bien entendu, mais ce n’est pas le facteur principal. Par contre, il faut prêter beaucoup plus d’attention aux rayonnements solaires à cause des variations de température de l’eau qui sont néfastes à sa conservation ou à la préservation du béton. C’est pour cela que la plupart des châteaux d’eau sont construits avec un système de double peau, pour éviter le rayonnement direct. Les cuves sont toujours couvertes au maximum.

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Comment est définie la taille d’un château d’eau ? mf C’est le volume d’eau nécessaire qui définit les proportions de la cuve. La hauteur est déterminée par les besoins en pression du réseau. La hauteur du terrain est aussi un facteur à prendre en considération. En général, les cuves sont d’environ 6-8 m de hauteur. Pour le cas du château d’eau à Rebierg, c’était un peu différent car il fallait un gros volume, mais une petite hauteur de terrain. C’est cette contrainte qui a conduit l’architecte Georges Reuter à choisir une forme pyramidale pour ce château d’eau, qui est par ailleurs complété par un réservoir enterré de 15 000 m3.

Le château d’eau de Rebierg doit son architecture en forme de pyramide au dialogue fructueux qui s’est établi entre Schroeder & Associés et le bureau Georges Reuter Architectes.

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

QUELQUES CHIFFRES

COUPE TYPE D’UN CHÂTEAU D’EAU

Au Luxembourg, on estime les besoins en eau pour une personne à 1 5 0 L par jour. L’eau qui circule dans le château d’eau a une température moyenne comprise entre 8 E T 1 0  ° C .

Aération

La taille des réservoirs des châteaux d’eau peut varier de 1 0 0 À 2  0 0 0  M 3 .

Récemment, comme à Leudelange, Berdorf ou Bascharage, on a vu de nouvelles fonctions s’ajouter à celle de réserve d’eau. mf En effet, à Leudelange par exemple, on a pu ajouter des espaces pour les services et la régie techniques de la commune, ainsi que le service incendie. À Bascharage, il y a des bureaux pour la commune et un espace de stockage pour les services communaux. À Berdorf, c’est le cas le plus extrême, car ouvert au grand public avec une terrasse panoramique et une salle d’exposition. Il faut alors entamer un dialogue fructueux avec les architectes pour réaliser un travail sur les proportions. Quelle est la durée de vie de ce type de réalisation ? mf Nous considérons qu’un ouvrage d’art de ce type a une durée de vie de 80 à 100 ans, outre la modernisation nécessaire pour la partie technique. Ce sont donc des éléments qui marquent durablement notre environnement bâti, d’où l’impor tance d’y accorder une attention soutenue et d’y ajouter de vraies qualités architecturales. Justement, quelles sont les marges de manœuvre pour l’architecte sur ce type de bâtiment ? mf Elles sont assez grandes en fait, puisque la structure en elle-même n’est pas si complexe. Les bons châteaux d’eau sont le fruit d’une discussion entre l’architecte et l’ingénieur. Pour le c h â te a u d ’e a u d e Le u d e l a n g e p a r exemple, nous avons mené un travail important sur le choix du béton pour trouver un teint homogène et clair. Le travail sur les joints a également été très intéressant et soutenu. Mais c’est toujours un travail qui doit être mené en dialogue avec l’architecte. ◼ 110

Niveau maximum

Réserve

Niveau minimum

Escalier de service

Évacuation du trop-plein

Conduite de distribution

Conduite d’adduction

Arrivée d’eau Départ vers le réseau de distribution

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

ARCHITECTURE


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

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Le château d’eau bénéficie d’un plan lumière qui le met en valeur une fois la nuit tombée.

AQ U ATO W E R

DE L’EAU, ET PLUS ENCORE La commune de Berdorf a inauguré en avril 2015 le nouvel équipement « Aquatower », un château d’eau qui accueille également d’autres fonctions connexes.

Photo : Laurent Koob

Auteur Céline Coubray

ARCHITECTURE

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU La structure de la tour est réalisée en béton.

L

a commune avait pris la décision en 2010 de remplacer le réservoir d’eau placé dans la tour du clocher de l’église par un nouvel équipement à la mesure de ses besoins qui se sont accrus au fil des ans, augmentation de la population oblige. Aussi, afin de r é o r g a n i s e r l ’a l i m e n t a t i o n e n e a u potable, le bureau Schroeder & Associés a engagé pour la commune la planification d’un bassin d’eau d’un volume de 500 m3. Rejoint dans son travail par l’architecte et urbaniste Romain Schmiz, de nouvelles fonctions ont été adjointes à cet équipement technique, à savoir une plateforme panoramique, un espace d’exposition à vocation pédagogique sur le thème de l’eau (complété par quelques informations générales sur le Mullerthal) et des toilettes publiques. Ainsi, en plus d’être un château d’eau, cette nouvelle tour devient un équipement public touchant aussi bien un public local (scolaires, familles) que touristique. Afin de garantir une intégration harmonieuse de cette tour haute de 55 m, Romain Schmiz et son équipe ont conçu une construction présentant de réelles qualités architecturales. « Cette tour est 114

devenue un projet phare de la région. Elle est visible de partout et lorsqu’on est à son sommet, on peut profiter d’un panorama très large », explique Romain Schmiz. « Pour les matériaux de construction, il fallait à la fois utiliser des matériaux correspondant aux contraintes techniques d’un château d’eau – pression, condensation, dilatation – tout en y apportant une valeur esthétique. Nous avons donc choisi de travailler le bois, le béton et l’acier, ce qui n’a pas été sans certains challenges, car travailler le bois à 55 m de hauteur n’est pas si aisé. » C’est ainsi que la tour présente un effet dynamique, avec un socle en bois anti-vandalisme, puis une montée avec des anneaux en acier, créant un effet de transparence au loin, de nouveau un bardage en bois au niveau du réser voir, avant de terminer avec la plateforme panoramique vitrée. « Nous avons choisi de recouvrir le réservoir d’une couche de bois qui, au-delà de l’aspect esthétique, a également des qualités d’isolation et amortit les écarts de température entre l’extérieur et l’eau dans la cuve qui est à environ 15 °C. » La tour est équipée d’un ascenseur, ce qui rend son sommet facilement accessible

par tous. Une éolienne à son sommet fournit l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Un parking a également été construit à proximité (il dessert par ailleurs le cimetière forestier voisin), ce qui permet aussi bien aux particuliers qu’aux bus de stationner. Au pied de la tour, une aire de jeux pour les enfants sur le thème de l’eau a également été installée. « Ce nouvel équipement a vraiment été bien adopté par la population. Une asbl, Aquatower Berdorf, a même été mise en place pour exploiter ces nouvelles surfaces », se réjouit Romain Schmiz. Enfin, notons que le château d’eau bénéficie d’un plan lumière et que la tour est éclairée par des anneaux lumineux tout au long de sa hauteur une fois la nuit tombée. On ne peut que féliciter la commune d’avoir compris tout l’intérêt d’avoir un château d’eau répondant à des qualités architecturales et urbanistiques élevées, ce qui en assure une bonne intégration dans ce paysage rural et une bonne acceptation par la population, malgré les dimensions imposantes de l’édifice, tout en y adjoignant de nouvelles fonctions qui peuvent être vecteurs de développement touristique et ◼ donc économique.

ARCHITECTURE

Photos : Jos Nerancic, Guy Berchem

Au sommet du château d’eau, une plateforme permet de découvrir la vue panoramique sur les environs.


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

ARCHIDUC 11

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration communale de Berdorf Participation financière Ministère du Développement durable et des Infrastructures Architecte Romain Schmiz architectes & urbanistes Ingénieur Schroeder & Associés Organisme de contrôle Secolux Entreprise générale « gros œuvre fermé » Tralux Étanchéité du réservoir d’eau Torkret Équipement électronique et de mesurage Thill-Loehr Tuyauterie et équipement électromécanique Metzen Télégestion Bepaumat Chemin d’accès Wickler

ARCHITECTURE

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

ARCHIDUC 11

CLOCHE D’OR

UNE ENVELOPPE ICONIQUE Le bureau d’architecture et de design Jim Clemes a remporté le concours pour la construction du nouveau château d’eau à la Cloche d’Or. Le bureau d’architecture a choisi de créer une nouvelle tour iconique grâce à une enveloppe métallique spécifique, se détachant ainsi de l’image d’une cuve en hauteur. Détails et explications.

Auteur

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Céline Coubray

ARCHITECTURE


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / CHÂTE AUX D’E AU

ARCHIDUC 11

Le château d'eau de la Cloche d'Or sera un nouveau repère urbain, aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons.

ARCHITECTURE

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ARCHIDUC 11

ENTREPRISES ET COLLECTIVITÉS

À TRAVERS CES IMAGES, LE BUREAU DE JIM CLEMES NOUS RÉVÈLE LES ÉTAPES DE CONCEPTION DE L’ENVELOPPE MÉTALLIQUE.

L

a construction de ce nouveau château d’eau correspond à l’expansion de Luxembourg. Un nouveau quartier est en train de se construire à Gasperich et les besoins en eau potable vont s’accroître. Pour y répondre, la mise en œuvre d’un réservoir de distribution en eau potable sous forme de château d’eau s’est révélée nécessaire. Ce nouveau château d’eau, d’une hauteur de plus de 60 m, a une capacité de 1 000 m3 (deux cuves de 500 m3) et desservira les quartiers du Ban de Gasperich, une partie des quartiers de Cessange et Gasperich, la Cloche d’Or et d’autres sites se

trouvant à la Kockelscheuer. Il sera alimenté par le Sebes (Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre) à partir de la chambre à vannes située à la Cloche d’Or. À cette fin, la Ville de Luxembourg a organisé un concours restreint d’architecture en deux phases (du 8 septembre 2012 au 19 février 2013) qui a été remporté par le bureau de Jim Clemes, avec les bureaux d’études Schroeder & Associés, T/E/S/S atelier d’ingénierie et LichtKunstLicht.

FICHE TECHNIQUE Lieu Ban de Gasperich, Luxembourg Architecte Atelier d’architecture Jim Clemes Maître d’ouvrage Service des Eaux de la Ville de Luxembourg Ingénieurs Schroeder & Associés, T/E/S/S atelier d’ingénierie Concept éclairage LichtKunstLicht

SITUATION ET SYMBOLIQUE Le développement et l’étalement urbains de Luxembourg

au fil des années font reculer les limites de la ville qui viennent ici se heurter naturellement à une barrière : l’autoroute. Le futur château d’eau se trouve à proximité immédiate du nouveau pont à construire pour le franchissement de l’autoroute A6. À l’est, on trouve le futur boulevard Kockelscheuer, à l’ouest une zone verte et au nord une zone d’activités économiques. C’est donc un repère urbain pour les habitants, les piétons, les cyclistes (une piste sera installée à proximité), mais aussi les automobilistes, l’autoroute A6 étant un axe européen fréquenté (5 millions

Représentation simple des points de jonction.

Représentation de la sous-construction avec un nombre d’indicateurs restreints et marquage d’un croisement (en bas, milieu).

Générer Hélix

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ARCHITECTURE


CHÂTE AUX D’E AU

Création de la base de la structure enveloppante sur base 2, 4, 10 et 30 comme indicateur de densité pour le filet.

de voitures par an), cette autoroute européenne reliant Hoek van Holland à Gênes. Différentes échelles de lecture de l’équipement public peuvent donc être développées. Le château d’eau devient un des points fixes de la dynamique urbaine, tout comme il positionne par la même occasion la ville dans l’espace. Par son ampleur, le château d’eau est un marqueur urbain fort, présent dans l’espace visuel d’une ville. À l’instar des tours médiévales, il marque par sa présence une réalité urbaine. Il se positionne dans la ville et établit un repère géographique pour

Croisement des sous-constructions pour la création des points de construction.

l’individu. C’est aussi une marque visuelle de l’implantation d’une communauté et un représentant de la technicité de ses habitants. Mais la qualité de sa fonction de repère dépend aussi de la qualité architecturale de l’équipement. Le traitement de sa façade est donc de toute première importance, d’autant plus que le château d’eau de la Cloche d’Or sera un des premiers bâtiments à être livré dans ce nouveau quartier et qu’il représente par ce fait un signal, une direction, une dynamique de ce que sera le développement de ce nouveau morceau de ville.

Représentation de la création du script des éléments Hélix en trois phases : création d’une Hélix régulière avec un script indépendant, mais une inclinaison régulière ; mise à l’échelle des points des Hélix sur une base cubique afin de modifier la densité de la structure du filet sur la hauteur du bâtiment ; fixation de l’indicateur de l’Hélix et transition vers l’élément suivant avec une autre inclinaison.

Modification de la torsion afin d’optimiser la densité

Fixer Hélix

Densité

ARCHIDUC 11

ASPECTS CONSTRUCTIFS En amont des aspects esthétiques, les architectes doivent répondre à des contraintes d’ordre constructif. Il faut ainsi assurer l’hygiène et la protection des bassins de stockage de l’eau potable, garantir la durabilité de l’ouvrage tout en limitant les interventions d’entretien et répondre aux contraintes de stabilité de la structure. Aussi, il a été fait le choix de travailler avec une structure en béton armé coulé sur place et à parement vu. Le fût cylindrique et la cage d’escalier seront en béton armé, exécutés par l’utilisation d’un coffrage grimpant.

Représentation des différentes variantes de densité. On voit distinctement les différentes pentes des structures de l’Hélix et l’influence de l’indicateur pour la densité.

Densité

Densité

Rotation

ARCHITECTURE

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ARCHIDUC 11

Superposition optique de la structure du filet avec, en zoom, la sous-construction.

Ce type de coffrage permet la réalisation de tranches verticales successives du fût et permet d’obtenir un parement de béton brut de décoffrage de haute qualité. Cette structure contient en son cœur une tour pour l’ascenseur et l’escalier. Six plateaux pouvant servir pour du stockage se répartissent sur toute la hauteur. L’ensemble de cette structure en béton est recouvert d’une enveloppe métallique ajourée. LES CHOIX ARCHITECTURAUX À l’inverse de nombreux châteaux d’eau de forme conique ou évasée qui hiérarchisent

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faisant référence à la technicité des industries du Luxembourg. Ce choix lui confère une image singulière. L’intensité dégradée du haut vers le bas de la façade tient compte des différentes échelles de lecture du bâtiment. Par ce fin réglage des intensités d’entrelacs, les différentes échelles visuelles sont prises en compte et traitées plastiquement, tenant compte des différents points de vue. Les entrelacs évoquent les différents chemins qui se croisent autour du château d’eau, tout en lui créant une enveloppe protectrice et structurante. Afin que cet équipement

les niveaux et attirent le regard sur une partie spécifique de la construction, celui de la Cloche d’Or ne porte pas le regard vers un point précis. Il joue de sa forme conique pour faire glisser le regard sur l’ensemble de la construction grâce à sa volumétrie régulière. Aucun point n’est plus important qu’un autre. Le volume se lit dans sa globalité. Le dessin de son enveloppe contribue à cette circulation en surface du regard. Le bureau de Jim Clemes a choisi de recouvrir le château d’eau d’une enveloppe métallique, lui conférant à la fois une identité propre et

ARCHITECTURE


ARCHIDUC 11

Structure des éléments Hélix dans Rhino et déroulement sur une surface plane.

Sous-construction choisie entre-temps.

ne perde pas en qualité une fois la nuit tombée, un grand effort a été porté sur le concept lumière. Réalisé par le bureau allemand LichtKunstLicht, l’éclairage est pensé pour être progressif sur toute la hauteur de la structure. Il met en valeur les entrelacs de l’enveloppe métallique grâce à des diodes électroluminescentes reliées à un système de captage de luminosité, régulant l’allumage et l’intensité de l’éclairage. Les LED sont disposées de manière à ne pas être visibles depuis l’extérieur, projetant la lumière à la verticale de la façade. Par ce fin travail de la lumière, le châ-

teau d’eau n’est plus une simple masse obscure imposante dans l’espace public une fois la nuit tombée, mais un élément architectural, avec ses qualités esthétiques propres qui participent à l’animation du quartier. De plus, cette approche de la lumière prend en compte les contraintes de voisinage et les conditions de sécurité pour l’autoroute. Par son intensité lumineuse maîtrisée, il ne sera pas un élément perturbateur pour les habitants ou pour les conducteurs. Cette mise en lumière participera à la valorisation de la construction, de près comme de loin. D’un point de vue

écologique, ce concept lumineux nécessite peu d’apports énergétiques puisque l’éclairage est réalisé à partir de LED alimentées grâce à l’électricité produite par une petite turbine fonctionnant grâce au cheminement de l’eau présente sur le site. UN TRAVAIL SINGULIER S U R L’ E N V E L O P P E Une attention toute particulière mérite d’être portée sur l’enveloppe en aluminium thermolaqué représentant une surface de 2 800 m2. Un grand travail de conception du dessin de l’enveloppe a été réalisé, notamment à

Mélange de la sous-construction et de la structure du filet pour avoir une surface couvrante et une répartition en panneaux.

Représentation des panneaux y inclus sous-construction.

ARCHITECTURE

Vue d’ensemble des différents éléments. Éloignement de la sous-construction en raison de la forte accentuation horizontale des espaces moins denses sur la surface supérieure.

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ARCHIDUC 11

l’aide des outils numériques. Sa géométrie ne relève pas d’une construction répétitive et pose ainsi la question de rendre systémiques les processus constructifs. L’enjeu est de trouver le juste équilibre entre la perception d’un aspect aléatoire et une trame plus systématisée nécessaire à sa fabrication. Les ellipses qui constituent cette enveloppe sont variables en intensité et dans leurs courbures. Denses en hauteur, les mailles sont plus lâches vers la base de la tour. L’image finale de l’enveloppe, une maille qui semble chaotique, est en fait une savante juxtaposition de différentes trames qui ont été conçues et travaillées indivi-

ENTREPRISES ET COLLECTIVITÉS

joints afin d’effacer au maximum la trame, permet d’envisager une production à un coût économique raisonnable. « Nous avons dû tenir compte des différents panneaux dans notre composition et travailler sous forme de losanges pour permettre à l’industrie un traitement au laser de la découpe plus aisé. Nous avions déjà eu une première expérience similaire, quoique de moindre envergure pour l’escalier menant à l’auditorium dans le bâtiment de Lalux. Ce même procédé de composition numérique est aussi utilisé par exemple pour le motif aléatoire qui enveloppe le stade de Pékin conçu par Herzog & de Meuron. » ◼

duellement puis ensemble, des courbes qui répondent à des règles, certaines se répétant, d’autres se superposant ou partant dans une autre direction. « Une des difficultés de ce choix d’enveloppe a été les besoins relatifs à la sous-structure. C’est pour cela que nous avons choisi de construire simplement un cylindre en béton sur lequel vient s’accrocher l’enveloppe, ce qui nous permet de réduire les efforts », explique Ingbert Schilz du bureau Clemes. Un schéma oblique permet de découper la surface en petits panneaux qui peuvent être préfabriqués et assemblés sur place. Ce système, avec un soin particulier apporté aux

Représentation de la méthode de sous-construction actuelle. Tout d’abord une couleur dominante, ensuite de même couleur afin de démontrer que le motif et la sous-construction s’assemblent d’un point de vue optique, sans pouvoir être différenciés à l’œil nu.

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POR NJOY 124


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TRAIT Les bureaux d’architecture d’intérieur

ne sont pas si nombreux au Luxembourg. Mais nous avons la chance d’en avoir quelques-uns d’un très bon niveau. C’est donc avec d’autant plus de plaisir que nous poussons la porte du bureau NJOY, dirigé par Nathalie Jacoby, qui œuvre également dans le domaine de la muséographie et de l’éclairage.

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ARCHIDUC 11

NJOY / INTERVIEW

NJOY 01

Nathalie Jacoby dirige le bureau d’architecture d’intérieur NJOY. Avant de l’écouter lors de la conférence qu’elle donnera pour le LUCA le 22 octobre, nous sommes allés à sa rencontre, dans son espace de travail.

Auteur Photographe

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Céline Coubray Eric Chenal

PORTRAIT


NJOY / INTERVIEW

archiduc Madame Jacoby, pouvezvous nous retracer votre parcours et les débuts du bureau NJOY ? nathalie jacoby Après avoir fait mes études supérieures à Lausanne puis à Paris en architecture d’intérieur, j’ai travaillé pour l’agence d’architecture et de design Jean-Michel Wilmotte ainsi qu’au service de muséographie du Musée du Louvre. En 1998, je suis revenue au Luxembourg et j’ai collaboré avec Richard Peduzzi dans le cadre de la restructuration du Musée national d’Histoire et d’Ar t Luxembourg. J’étais en charge de la coordination entre l’équipe de conservateurs, Richard Peduzzi et le bureau d’architecture de Christian Bauer. C’est ainsi que j’ai fait la programmation muséographique et que j’ai débuté profession n elle m e n t au Luxe m bo ur g. J e m’étais alors installée comme architecte d’intérieur indépendante et j’ai eu l’occasion de réaliser plusieurs petits chantiers en parallèle, comme des transformations ou l’aménagement d’un hall d’accueil. Puis en 2003, avec l’architecte d’intérieur Jill Streitz, nous avons créé NJOY que nous avons pensé comme une plateforme regroupant des architectes d’intérieur indépendants. Cette forme assez souple et ouverte nous a permis de voir s’il était possible de travailler comme architecte d’intérieur au Luxembourg sans être rattaché à un bureau de grande envergure.

Que signifie NJOY ? nj En plus du clin d’œil à « enjoy », il s’agit simplement de mes initiales et de deux autres lettres de mon nom. NJOY a trois spécialités : l’architecture, la muséographie et l’éclairage. Pourquoi ? nj J’aime pouvoir mélanger les projets et les approches. Je n’aimerais pas ne faire que de la mise en espace d’un sujet, matériel ou non. J’aime étudier les fonctions pratiques de la vie de tous les jours, ce que l’on fait en architecture d’intérieur. J’apprécie le va-et-vient entre ces deux exercices et la complémentarité qui s’en dégage. Quant à l’éclairage, c’est une donnée indispensable à la mise en œuvre de ces disciplines.

Les débuts ont-ils été faciles ? nj Quand j’ai commencé à exercer au Luxembourg, la profession n’était pas encore reconnue par l’OAI. Nous avons commencé de manière assez libre et presque insouciante. Nos premiers clients ont été nos amis qui nous demandaient de faire les transformations de leurs maisons. À côté de cela, ce cercle d’amis a permis d’avoir des projets pour des entreprises, des espaces de travail, des accueils, qui ont au fur et à mesure pris de l’ampleur. J’ai eu la chance d’avoir rapidement comme client l’État, à travers une section du ministère de la Famille. Nous avons ainsi transformé l’internat de jeunes filles Fieldgen et une maison pour personnes handicapées. Ainsi, dès le départ, nous avons pu travailler sur des projets mixtes, privés et publics, entre lieu de résidence et espace de travail. Quelles sont les étapes d’élaboration de vos projets ? n j Comme n’impor te quel autre architecte, nous recevons un pro gramme de la part de notre client. Nous devons ensuite prêter attention au contexte dans lequel nous intervenons, l’enveloppe existante. Nous en prenons connaissance en étudiant son état, ses qualités et ce qu’il est possible de faire avec cette matière. Cela vaut aussi bien dans le cas d’une transformation que d’une construction. Dans la mesure du possible, nous voulons qu’intérieur et extérieur dialoguent harmonieusement. Nous travaillons la distribution des espaces, l’enchaînement des pièces, l’entrée de la lumière naturelle, l’implantation des techniques… Je pense que la première approche est avant tout fonctionnelle. Après avoir résolu toutes ces questions, nous pouvons nous concentrer sur les détails. C’est en fait un travail de poupées russes. Nous passons du macro au micro, avec une recherche constante de qualité à toutes les étapes du projet et pour toutes les échelles. Nous avons généralement une image de cet espace qui nous vient en tête et qui nous sert de cap jusqu’à la fin du projet. Nous la matérialisons par des dessins, des plans, des coupes détaillées. Nous précisons les matériaux, les ambiances de PORTRAIT

ARCHIDUC 11

couleurs. Nous possédons une importante matériauthèque au bureau qui nous aide beaucoup. Nous ne nous considérons pas comme des artistes qui réaliseraient un dessin et laisseraient les autres corps de métier interpréter nos idées. Nous élaborons dans le détail nos concepts et nos plans sont parfaitement aboutis et dessinés. Quelles peuvent être vos sources d’inspiration ? nj C’est avant tout un travail sur le contexte et une interprétation des demandes du maître d’ouvrage. Mais les sources d’inspiration viennent aussi de la vie de tous les jours, et de partout. D’un sentiment qu’on éprouve dans un autre espace, d’un voyage, d’un paysage, d’une œuvre d’art, d’une photo de mode, dans les classiques de l’architecture ou de la décoration, dans un tissu, une matière. J’ai toujours essayé de puiser mes sources dans différents creusets. Par ailleurs, j’aime beaucoup le travail de Charlotte Perriand, de l’agence Jouin Manku, l’architecture de Marcio Kogan et l’univers chromatique de Dimore Studio. N o u s f r é q u e n to n s é g a l e m e n t d e s salons, comme Intérieur à Courtrai ou Architect@work, qui permettent de découvrir de nouveaux produits.

Nous passons du macro au micro, avec une recherche constante de qualité à toutes les étapes du projet et pour toutes les échelles. 127


ARCHIDUC 11 02

une porte, on tire un tiroir, on frôle un plan de travail. Tous nos sens sont sollicités, y compris l’odorat.

Quelles sont les différences entre un architecte d’intérieur et un décorateur ? n j Contrairement au décorateur, nous n’inter venons pas que dans la dernière couche de l’espace, mais nous touchons vraiment à l’enveloppe, au bâti. La différence entre un décorateur et un architecte d’intérieur pourrait être la même qu’entre une esthéticienne et un chirurgien plastique. Notre mission commence en fait dès le gros œuvre. La même question peut également se poser entre un architecte et un architecte d’intérieur, car la frontière entre ces deux métiers est aussi poreuse puisque pour que le résultat soit durable et qu’une véritable ambiance puisse émerger d’un projet, il faut intervenir en profondeur dans l’espace. Donc pour que votre travail soit efficace et durable, il faut que vous soyez très tôt associés dans la phase de développement du projet... nj Oui, c’est évidemment préférable. Mais si ce qui a été fait précédemment est de qualité, nous arrivons aussi à intervenir à la fin. Si le vide que l’architecte a créé est parfait, nous pouvons alors travailler dans l’espace comme un implant. Est-ce que vous créez aussi des objets ? nj Oui, mais toujours dans le contexte d’un projet. Nous dessinons des poignées, des luminaires, des tables… Pas d’édition en série ? n j Non, mais cela pourrait être un projet pour l’avenir, quoique demandant 128

encore beaucoup de travail spécifique. Mais nous pourrions en effet utiliser tout le répertoire d’objets que nous avons dessinés et les expériences accumulées au fil des projets pour les mettre à profit dans une production en série. Entre fonction et émotion, où se place le curseur ? n j L’un n’exclut pas l’autre. Nous utilisons les matériaux pour créer des volumes architecturés. Ces matières, utilisées en grandes surfaces, créent une tonalité, une substance qui accentue les volumes, « architecture » l’espace. Ces blocs monolithes peuvent être percés par une fente lumineuse, des poignées, des clapets aux lignes épurées. C’est aussi un travail sur les perspectives, les transparences, une ouverture sur le prochain espace sans le dévoiler complètement. Nous pouvons por ter notre attention sur les questions d’ergonomie, le choix des matières qui contribuent à faire surgir l’émotion. C’est certainement une des plus-values que l’architecte d’intérieur peut apporter. Parce que notre travail nous permet de développer cet aspect émotionnel. Cette émotion passe aussi par des détails qu’on ne voit pas forcément au premier coup d’œil, comme une hauteur de plinthe similaire dans toute la maison, ou un même dessin de poignée de porte. Ce sont de « petits » détails, mais qui font la différence, une trame de qualité qui se tisse à travers tout un projet. Ce qui est intéressant avec l’architecture d’intérieur, c’est qu’elle est aussi faite pour être touchée : on saisit une poignée, on pousse PORTRAIT

Mais pour obtenir ce niveau de qualité, cela exige beaucoup de suivi de chantier… n j Absolument, et d’accompagnement des entreprises. C’est une phase importante dans le déroulement d’un projet. C’est aussi pour cela que nous prêtons beaucoup d’attention à nos plans. Si l’artisan voit qu’on s’est donné de la peine à réaliser des plans précis, poussés dans le détail, alors il soignera aussi son exécution. Ce langage commun à travers les plans détaillés facilite généralement le dialogue et la compréhension de ce que nous souhaitons voir mettre en œuvre. Mais cela pose aussi la question du savoir-faire artisanal... n j Il est évident que la qualité de l’exécution influence beaucoup le rendu final de nos projets. Nous pouvons compter sur une bonne qualité de travail en général au Luxembourg. Mais il est vrai que si on cherche à aller sur de nouveaux chemins, il vaut mieux trouver quelqu’un d’aussi motivé que nous. Comment réagissez-vous à l’effet de mode ? nj Je crois que personne, mis à part peut-être les stylistes, n’aime être « à la mode » puisque nous essayons de réaliser des projets qui durent dans le temps. Sincèrement, je ne me suis jamais occupée de cela.

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NJOY / INTERVIEW

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Nathalie Jacoby, devant une partie de sa matériauthèque. 02

Une des missions du bureau : concevoir les espaces intérieurs. 03

Mélanger les styles pour forger une identité propre. 04

Chaque projet est l’occasion de recherches approfondies.

Les clients sont effectivement souvent influencés par les tendances et nous font part de leurs envies. Nous les écoutons et en tenons compte, mais nous essayons toujours de trouver la cohérence et la proposition qui nous s e m b l e j u s te e t q u i r é p o n d à s o n contexte. Et il y a aussi les tendances dans la façon de vivre : les lieux de vie et de travail sont de plus en plus mélangés aujourd’hui et induisent donc des lieux plus flexibles. À cette tendance, personne ne peut se soustraire, car il ne s’agit pas d’un trait de style mais d’une façon de vivre. Pour les espaces de travail justement, quelle peut être votre plus-value ? nj L’identité de l’entreprise et les valeurs qu’elle véhicule ne doivent pas s’arrêter au hall d’accueil, mais également se prolonger dans les espaces de travail. Pour le monde du travail, nous avons eu l’occasion de développer des approches très différentes, et de dessiner du mobilier spécifique aussi pour ces espaces. C’est la différence avec un fournisseur de meubles de bureau qui va meubler ou « décorer » un espace, alors que nous, nous le dessinons. Cela permet de personnaliser un espace et de faire ressortir la corporate identity.

Grâce à cela, ce bureau ne ressemblera pas à un autre bureau à Berlin, Shanghai ou San Francisco. L’utilisateur final n’a-t-il pas aussi sa part de responsabilité dans le process qualitatif d’un espace intérieur, notamment par le choix des objets qu’il y apportera une fois l’espace achevé ? nj Il est vrai que l’architecte d’intérieur a le savoir-faire pour porter le projet jusqu’à un certain niveau d’excellence, mais il est certain que les utilisateurs finaux ont une responsabilité par rapport à la finalisation du projet. Et cela peut aller dans les deux sens, vers le haut comme vers le bas. Mais c’est un élément dont nous n’avons pas la maîtrise, sauf si le client nous le demande, et que les maîtres d’ouvrage ne doivent pas sous-estimer.

jets complets comme, quoique dans un tout autre contexte, celui du Bauhaus. Aujourd’hui, que ce soit pour un particulier ou pour un restaurant, la décoration reste souvent la partie réservée au client qui veut quand même appor ter sa touche finale. Cela est lié aussi à l’explosion de choix, il pense que, parmi cette masse importante de produits, il va bien parvenir à trouver son bonheur. Or, c’est justement parce qu’il y a un choix très important que c’est difficile de faire les bons choix. Cela demande énormément de connaissances et un niveau élevé d’information. Il faudrait alors presque dédier un département de notre bureau à cette tâche, à l’instar de ce que nous mettons en place pour l’éclairage qui, face à l’évolution des technologies, demande aussi maintenant un savoir très pointu et spécialisé.

Est-ce que cela ne vaudrait pas alors la peine de pousser le process jusqu’à l’extrême, comme aux États-Unis où les architectes d’intérieur s’occupent également du choix des fourchettes de la salle à manger ? nj Pourquoi pas… Le Corbusier et Charlotte Perriand étaient effectivement dans cette démarche d’élaborer des pro-

Quel est le projet que vous rêveriez de faire ? nj Une station-service ! On pourrait développer des concepts plus poussés que ce qui existe actuellement, car les stations-service accumulent une série de fonctions comme la supérette, la boulangerie, le café, le coin presse… Ou d’une manière plus générale, plus de commerces. ◼

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NJOY / PROJETS

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PROJETS

1 THE FAMILY OF MAN BUREAUX DU FONDS KIRCHBERG STUDION PHOTOGRAPHY XANTOR GOODYEAR INNOVATION CENTER

ROCKHAL, ESPACE THE FLOOR! MAISON AVEC PATIO MAISON À BELAIR 130

L’exposition The Family of Man prend place au sein du château de Clervaux depuis 1994. Une restauration des photo­ graphies historiques et un réaména­ gement des salles d’exposition et des espaces d’accueil s’imposaient. Le nouveau concept de présentation joue, comme la scénographie originale du MoMA, sur les sensations spatiales. Il se devait d’être en outre en accord avec les performances énergétiques au niveau des prescriptions actuelles de conservation préventive. Cette approche inédite était également l’occasion de mettre en valeur l’architec­ ture médiévale des espaces liés à l’exposi­ tion et d’y annexer des locaux sous toiture, inexploitée jusqu’à ce jour. Par ailleurs, l’en­ trée, les espaces d’accueil et de service à l’adresse du public ont été largement réor­ ganisés et centralisés. L’enchaînement des salles, les pas­ sages d’un étage à l’autre par une succes­ sion de demi-niveaux, l’intégration d’un espace bibliothèque, donnent à l’exposi­ tion un nouveau souffle sans la dénaturer de son modèle historique. Les cloisons et les cimaises parfaite­ ment lisses se font oublier pour mettre en avant l’envolée dynamique des images.

Photos : Romain Girtgen / CNA

INCA

THE FAMILY OF MAN

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NJOY / PROJETS 03

FICHE TECHNIQUE Programme Rénovation et transformation des espaces de l’exposition The Family of Man, nouvelle scénographie et réaffectation de certains espaces Localisation Château de Clervaux Maîtres d’ouvrage Ministère de la Culture (Service des sites et monuments), Administration des bâtiments publics et CNA (pour la partie espace de documentation)

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La transformation des espaces d’exposition a permis de créer des niches qui mettent en valeur la substance historique du château tout en offrant des espaces de repos. 02

La nouvelle muséographie joue sur les sensations spatiales, comme voulu initialement par Edward Steichen pour l’exposition au MoMA en 1955. 03

Surface Surface d’exposition : 850 m2 (770 m2 en 1995) Surface entrée et shop : 73 m2 (24 m2 en 1995) Surface totale aménagée : 1 360 m2 Volume transformé : 4 320 m3 Réalisation 2010-2013, 2015 (espace de documentation) Éclairage muséographique Architectural Lighting (Maria Luisa Guerrieri Gonzaga) Matériaux / produits utilisés Enduits à l’argile, terrazzo, corian, bois teinté lasuré, structures acier

NJOY a également pu réaliser le mobilier et les accessoires pour l’accueil, la boutique et l’espace de documentation.

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NJOY / PROJETS

L’axe de circulation principal se déploie dans l’espace, telle une rue intérieure, généreusement éclairé par les ouvertures zénithales et distribuant les espaces latéraux.

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Les postes de travail font aussi l’objet d’un aménagement spécifique.

BUREAUX DU FONDS KIRCHBERG FICHE TECHNIQUE

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Programme Aménagement intérieur d’un espace de travail dans un bâtiment neuf Ce travail d’Oscar Nitzchke pour la Maison de la publicité à Paris (1934-1936) a servi d’inspiration pour l’aménagement intérieur des bureaux du Fonds Kirchberg.

Localisation Luxembourg-Kirchberg, angle avenue Kennedy et rue Erasme Client Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Plateau de Kirchberg Surface +/- 660 m2 Réalisation 2009-2012 Matériaux / produits utilisés Mobilier et sol : panneaux multicouches en chêne, chants teintés gris ; barres et profilés d’acier noir ; tôles pliées laquées ; moquette tissée ; feutre

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Photos : Roger Wagner_Visual Arts / Fonds Kirchberg

Le Fonds Kirchberg a fait construire un nouveau bâtiment conçu par Paul Bretz Architectes dans lequel prend place leur nouvel espace de travail. Leur souhait était d’avoir un espace convivial, favorisant la communication sans les inconvénients d’un open space. Une zone centrale sert à la circulation, devient boulevard, profitant d’un généreux éclairage zénithal. Les côtés abritent les places de travail, des contre-allées, séparées par une longue paroi « active » qui rappelle un front de rue. Elle fait fonction d’étagère, de volume de stockage, de niches pour assises, de tables de travail ou encore de vitrines pour les projets du Fonds. Bois, métal et les couleurs rouge, blanc et bleu canard sont déclinés en mur de rangement, bureau et salles de réunion.


NJOY / PROJETS

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Photos : Studion Photography

STUDION PHOTOGRAPHY Pour cette boutique dédiée à la photographie et à ses produits dérivés, la palette est réduite au noir et blanc pour une lecture simple et graphique. L’espace est organisé autour d’un long comptoir central. Des panneaux coulissants blancs opaques forment le fond des vitrines et permettent d’organiser leur contenu. Ils filtrent la lumière du jour et servent de support d’accrochage côté intérieur. Sur le mur opposé, la même idée en négatif : des coulissants noirs cachent ou révèlent divers rangements, une porte de service et l’accès à la zone technique de l’impression digitale. Les deux têtes de l’espace accueillent des zones dédiées : un studio photo d’une part et une zone de conseil personnalisé de l’autre. Au centre flotte un rectangle blanc acoustique qui loge les principales sources lumineuses. Les teintes des surfaces et la lumière sont choisies pour un rendu optimal des couleurs et des contrastes.

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XANTOR

Un espace tout en longueur, structuré par l’alternance de noir et de blanc, avec des murs utilisés au maximum de leur capacité pour le stockage et la présentation.

FICHE TECHNIQUE Programme Transformation

Xantor et Studion Photography étant liés au sein d’une même entité, un fil conducteur visuel unit les deux boutiques. La contrainte d’un espace étroit et profond est exploitée ici comme une opportunité de réaliser un cheminement à travers l’espace. Le jeu géométrique des meubles avec leur palette réduite de matériaux et les touches de couleurs des objets en vente s’allient pour solliciter l’attention des clients. La forme hexagonale se décline dans tout le projet sous forme d’étagères, socles, habillage, et structure au plafond intégrant panneaux acoustiques, technique et lumière. Au fond, séparée du magasin par une paroi rétroéclairée, se trouve une zone pour les employés et de bureaux.

FICHE TECHNIQUE Programme Aménagement d’un shop avec espace bureau dédié aux produits informatiques et électroniques haut de gamme Localisation Dudelange Client Florian Talon et Rui Da Silva Surface +/- 280 m2 Réalisation Novembre 2013 Matériaux / produits utilisés MDF teinté dans la masse noir verni mat ; HPL blanc perforé ; multiplex de pin maritime ; panneaux en polycarbonate trans­ lucide blanc ; panneaux coulissants en métal thermolaqué

La contrainte de la profondeur devient un atout pour créer un parcours au sein du magasin et invite le client à arpenter l’ensemble de l’espace de vente.

Localisation Dudelange Client Florian Talon et Rui Da Silva Surface +/- 60 m2 Réalisation Avril 2011 Matériaux / produits utilisés MDF teinté dans la masse noir verni mat et MDF laqué ; heraklith noir et blanc ; sol en « tapis de marbre » blanc Carrara ; panneaux nid d’abeille en polycarbonate translucide blanc PORTRAIT

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NJOY / PROJETS

5 Certaines salles de réunion sont ouvertes vers le lobby et l’habillage des murs reprend le thème du profil de pneu.

L’entreprise avait besoin d’un nouveau lobby pour accueillir ses clients, visiteurs et partenaires dans un espace design innovant, technologique et en accord avec l’identité de l’entreprise. Le n o u ve l e s p a c e d ’a c c u e i l s e déploie vers l’extérieur comme un tiroir sorti du bâtiment dans une idée de prolongation de l’aménagement intérieur en façade, visible de toute part. Cette nouvelle entrée combine les fonctions d’auvent, de protection solaire, de sas et de support signalétique. En toile de fond 134

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Photos : NJOY, Goodyear

GOODYEAR INNOVATION CENTER


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FICHE TECHNIQUE Programme Transformation ; nouvelle distribution et conception du lobby, des espaces d’accueil pour visiteurs et des bureaux Localisation Colmar-Berg, Luxembourg Client Goodyear Luxembourg Surface +/- 3 200 m2 Réalisation 2007-2009 Matériaux / produits utilisés Extérieur : acier peint, tôles thermolaquées, lamelles et logo anodisés dans un ton bronze clair. Sol : béton anthracite traité à l’acide. Intérieur : sols en schiste du Brésil et parquet industriel bambou. « Profil de pneu » en HPL massif. Comptoir d’accueil : HPL et corian. Habillages muraux : plaques de plâtre peintes, structurées par des profilés de joints creux s’entrecroisant. Cassettes au plafond : MDF, tôle laquée, vitrage sablé.

L’entrée se fait par un nouvel auvent qui sert de pare-soleil, de sas et de support de signalétique.

Le nouveau lobby, largement baigné de lumière, donne une image dynamique et contemporaine de l’entreprise.

Faisant le lien entre intérieur et extérieur, un grand mur alvéolé devient un signe distinctif corporate.

du lobby et de sa prolongation vers l’extérieur s’affiche une structure alvéolée comme une empreinte de pneu à grande échelle. L’espace offre une grande transparence et s’ouvre vers le noyau du bâtiment, où se trouvent les salles de réunion donnant sur une zone centrale de pause et de circulation, en communication visuelle directe avec l’accueil. Le thème du profil de pneu avec ses obliques et formes trapézoïdales y est récurrent et son motif se décline comme un fil conducteur sur les différentes facettes de l’aménagement intérieur. PORTRAIT

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NJOY / PROJETS 01

01

Le défi pour cet espace de travail était de redonner de la qualité à ce lieu industriel sans grand caractère, pour créer un espace donnant une image forte de la société à laquelle tous les employés pouvaient s’identifier. 02

L’esprit industriel est maintenu à travers l’utilisation de matériaux tels que les caillebotis galvanisés, le fibrociment, l’OSB ou les panneaux de fibre de verre.

FICHE TECHNIQUE Programme Transformation d’un hall industriel en bureaux Localisation Niederanven Maître d’ouvrage InCA ingénieurs ­conseils associés

INCA

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Surface +/- 2 000 m2 Réalisation 2005-2006 Architecte Architectes associés STEINMETZDEMEYER 02

Photos : Christof Weber

Sur une parcelle de zone industrielle, dans un hall existant sans grand caractère, le défi était lancé de conférer un lieu de travail de qualité, pour 80 personnes, donnant une image forte de la société, avec contraintes budgétaires strictes. Le choix opéré est une symbiose entre intérieur / extérieur, car les étagères pour dossiers, principaux rangements pour les bureaux, forment en même temps des modules de façade autoportants en bois. La distribution intérieure est un mélange entre open space, espaces de travail plus discrets et des lieux de réunions « publiques ». La conception ouverte des différents espaces favorise la diffusion de l’éclairage naturel apporté par le patio et crée une ambiance favorable à la communication. Les nouveaux éléments rapportés (planchers, cloisons, mobilier) utilisent des principes constructifs simples avec des matériaux industriels prêts à l’emploi. La réalisation sur mesure de l’aménagement intérieur et du mobilier cherche à exploiter au mieux la structure existante laissée dans son jus. Il en résulte une image d’ensemble cohérente et originale. Le côté imparfait de certains éléments ne fait que souligner le concept du réemploi, du recyclage et du ready-made.

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NJOY / PROJETS

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ROCKHAL, ESPACE THE FLOOR!

Les bulbes lumineux sont disposés en rangs graphiques sur de larges parois miroitantes qui cadrent l’espace.

Dans le bâtiment conçu par BENG, la Rockhal souhaitait mieux exploiter une surface cernée de baies vitrées en lui donnant une ambiance plus cosy, pour une utilisation diurne (réunions, workshops) ou nocturne (bar, concerts). La mise en lumière devait donc être flexible, de qualité et d’ambiance. L’élément caractéristique de cet espace est son plafond à larges rayures rouge et noir, ce qui a inspiré une ambiance connotée « cirque ». La palette des matériaux se fond dans ce qui existe, mais casse le côté strict par des touches légèrement kitsch et dorées. Des centaines d’ampoules émettent une lumière douce et festive. Une atmosphère intimiste de club s'en dégage le soir autour du bar et de la petite scène. Le côté fonctionnel et modulable de l’espace fait partie intégrante du nouveau dispositif. De lourds rideaux permettent de subdiviser, d’occulter et de cadrer des zones. Puis, comme effet de surprise, les grandes parois lumineuses se font vantail pivotant et définissent, suivant leur position, de nouveaux espaces séparés.

FICHE TECHNIQUE Programme Réaménagement ; implantation de mobilier sur mesure Localisation Esch-sur-Alzette Maître d’ouvrage Établissement public Centre de musiques amplifiées

Photos : NJOY

Surface 440 m2

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Parmi les matériaux utilisés, on trouve du MDF noir teinté dans la masse vernis, du linoleum noir, rouge, lisse et structuré, ou encore du plexiglas transparent brun.

Réalisation 2014 Conception lumière Architectural Lighting (Maria Luisa Guerrieri Gonzaga)

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NJOY / PROJETS

MAISON AVEC PATIO Au sein de cette habitation, la conversation débute avec le noyau intérieur, un patio, qui distribue vers les diverses pièces à vivre ; les biais s’entremêlent, créant ainsi des passages, des pièces et des cadrages. Le dialogue se poursuit avec un jeu de transparences et de perspectives qui se déploient sur une superposition de plans. La notion de contraste rend la part belle à cet habitat en opposant matières et couleurs, les tons chauds du noyer tranchent avec les surfaces bleutées de la pierre du Hainaut et de l’acier calaminé. Ici, la matière habille de grandes surfaces entrecoupées dans la verticalité par des fentes lumineuses. Les pans forment des portes dérobées qui permettent de découvrir des rangements et espaces singuliers. La connexion entre le rez-de-chaussée et le 1er étage se fait au gré d’un grand escalier en tôle brute noir qui semble flotter entre deux lames de verre.

La maison, centrée sur elle-même, se dessine entre angles et ouvertures et s’articule autour d’un patio central.

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FICHE TECHNIQUE Un dialogue ingénieux se met en place entre les différents espaces de vie tout en conservant une cohérence globale, notamment grâce à l’utilisation d’une palette réduite de matériaux, dont le noyer américain.

Programme Nouvelle construction, organisation intérieure des pièces à vivre, aména­ gements sur mesure Localisation Au nord de Luxembourg-ville Surface 600 m2

Matériaux / produits utilisés Pierre bleue du Hainaut, granit nero Zimbabwe, acier calaminé, acier corten, tombak, noyer américain, mosaïques en pâte de verre et éclats de verre, MDF laqué Architecte Boito Architects

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Photos : Oliver Götz, Norbert Brakonier

Réalisation 2012-2014


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NJOY / PROJETS

Le jeu des transversalités et des percements permet de tirer partie de la profondeur de la maison.

La cuisine et le living sont reliés par un nouvel escalier en acier noir avec des garde-corps en verre.

La salle de bain et espace wellness de la suite parentale s’ouvre généreusement vers le jardin.

Photos : Christof Weber

MAISON À BELAIR Dans cette maison typique de l’architecture luxembourgeoise des années 1960, le contemporain se joue côté jardin grâce aux grandes ouvertures au style épuré. Le dialogue entre la rue et le jardin est implicite par le biais de percements généreux, qui offrent un apport de lumière continu. La notion de transversalité se révèle avec justesse. Ce lien pérenne entre rue et jardin met en valeur la profondeur de l’habitat. L’ancienne maison de rapport se développant sur cinq niveaux, l’élément central est l’escalier qui dessert les différents espaces de vie et se voit embelli

de notes marbrées. Deux autres acolytes se définissent sous des traits plus actuels : le premier en acier noir, qui relie la cuisine du rez-de-jardin au living, et le second en tôle perforée blanche qui connecte à la suite parentale du dernier palier. Au fil des étages, on découvre des volumes agréables et fonctionnels qui se corrèlent en toute subtilité, en associant des grands aplats de matières et de couleurs. Puis la transparence et la lumière s’invitent pour permettre aux espaces d’être en perpétuelle évolution, et de révéler par de grands coulissants l’avant et l’arrière du bâtiment. PORTRAIT

FICHE TECHNIQUE Programme Transformation et extension d’une maison privée Localisation Luxembourg-Belair Surface 320 m2

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Réalisation 2013-2015 Contexte Maison de rapport datant des années 60. Projet d’extension et nouvelle façade arrière intégrant des loggias par STEINMETZDEMEYER. 139


DETE I MAD ABOUT SOUL

LA MAÎTRISE DU BÉTON ARCHITECTONIQUE Le nouveau bâtiment de la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier), situé aux portes de la ville de Luxembourg route d’Arlon, représente une réelle prouesse architecturale. Soludec a livré cet ouvrage clé en main en septembre 2015 ; le délai, le budget et la qualité requis ont été parfaitement respectés.

La réalisation de la façade en béton architectonique blanc a été également un véritable défi. Son montage et sa fixation ont demandé l’élaboration d’une méthode particulière : à la fois monolithique et aérienne, elle est tout simplement adossée au bâtiment. Plus de 600 personnes s’affairent sur 5 niveaux et 17.000 m2 de bureaux, au confort hors norme.

Architectes : JSWD et Bertrand Schmit.

TEL.: 26 59 91

www.soludec.lu


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URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé au Grand-Duché dernièrement.

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HESPERANGE SE REDESSINE UN CENTRE

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Bruck + Weckerle Architekten a remporté en 2005 la consultation rémunérée pour redes­ siner le centre d’Hesperange. La première phase est maintenant achevée et le travail visible. Auteur

Céline Coubray

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Photos : Laurent Blum, Lukas Roth

E

n 2005, la Commune d’Hesperange et l’Administration des Ponts et Chaussées lancent une consultation rémunérée pour essayer d’améliorer la situation du centre de la commune, qui est régulièrement engorgé par le tra­ fic routier. Cinq candidats remettent un projet et Bruck + Weckerle Architekten remporte les faveurs du jury. « Beaucoup d’enjeux différents étaient à conjuguer, car le projet rassemblait de nombreux partenaires : l’Administration des Ponts et Chaussées, la Commune d’Hesperange, l’Administration de la gestion de l’eau, l’Aménagement du territoire, le service des Sites et Monuments nationaux et l’Administration de l’environnement », explique Françoise Bruck. Le bureau a choisi d’étudier pré­ cisément la situation géographique et topogra­ phique pour bien comprendre le contexte. Il en est ressorti qu’Hesperange se situe dans une enclave naturelle, avec un bel espace vert dont la transition avec l’espace urbain pouvait être améliorée. « Les Ponts et Chaussées avaient envisagé de créer une nouvelle connexion routière qui traversait le parc pour désengorger le trafic. Nous avons choisi une

URBANISME


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URBANISME 03

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage  Administration communale d’Hesperange, Adminis­tra­­ tion des Ponts et Chaussées Architectes  Bruck + Weckerle Architekten Paysagiste  Vetsch Nipkow Partner Conseiller pour la circulation routière  Peter Häckelmann Ingénieur  InCA Gestion de projet  Luxconsult Architecte-éclairagiste  Licht Kunst Licht

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Le nouveau centre d’Hesperange prend en compte les besoins pour la circulation routière, mais redonne une place aux piétons et aux cyclistes. 02

La nouvelle passerelle donne aux piétons un accès vers le parc. 03

Les blocs de béton servent à la fois de banc et de protection pour les voitures.

Consultation rémunérée  2005 Planification  2006-2010 Réalisation Phase 1  2011-2013

URBANISME

autre option, en proposant de conserver l’axe principal existant, mais de l’améliorer, et de retravailler la liaison entre l’ancien centre et le nouveau, tout en redonnant une qualité urbaine à l’ensemble et en redonnant de la place aux piétons. » RETRAVAILLER DÉLICATEMENT « D’un point de vue urbanistique, Hesperange s’est développée le long de sa rue principale, ce qu’il ne fallait pas bouleverser, mais délicatement remanier pour proposer une solution intégrée », explique l’architecte. Aussi, comme des pierres qui sont charriées par une rivière (l’Alzette est sur le site), de grands blocs sont placés le long du pont – la mairie, la poste, l’école – et une seconde rangée de bâtiments, moins dense, est créée à l’arrière, permettant une transition vers le parc. Dans cet espace de transition, de nouvelles voies sont ouvertes pour les piétons et les vélos et des esca­ liers permettent de nouveaux accès. Afin d’amélio­ rer la densité du trafic, un travail minutieux a été élaboré avec l’aide de Peter Häckelmann pour retravailler la géométrie du carrefour, modifier le sens des priorités et le rythme des feux de circula­ tion. « Si cela n’enlève pas tout le problème de circulation, les nuisances sont réduites et le flux plus régulier. » En parallèle, une voie le long du chemin de fer est ouverte pour décharger la circulation au centre. Les architectes ont également proposé la création d’un nouveau P+R pour inciter les usa­ gers à rejoindre Luxembourg par le train. En cours de projet, un remplacement du pont au-dessus de l’Alzette s’est avéré nécessaire. Les architectes en ont profité pour redonner une qua­ lité urbaine à cette zone et mieux intégrer les alen­ tours de l’église dans l’espace public (les architectes ont également eu en charge la rénovation de la sacristie). Le nouveau pont, plus large que l’ancien, offre un nouvel espace qui est redonné aux piétons. « La silhouette du centre d’Hesperange étant très prononcée avec le château qui domine, nous avons choisi de réaliser un discret pont orthotrope. » Pour conserver la liaison visuelle avec le parc, les gardecorps sont en verre mais, pour des raisons de sécu­ rité routière, une ingénieuse solution de blocs en béton sert à la fois de parechoc pour les voitures et de banc pour les piétons. Au sol, les architectes ont choisi de travailler avec des plaques en béton (ce qui permettait de garder une unité de matériaux en vue d’une réalisation de phase 2, aujourd’hui abandonnée). Devant l’église, une fontaine a été installée, créant une autre atmosphère sonore. Un nouvel éclairage est mis en place par Licht Kunst Licht. Sous le pont, où passe une nouvelle piste cyclable, un soin particulier a été apporté en y intro­ duisant une qualité esthétique : un parement avec des silhouettes de fleurs repérées lors de l’étude du biotope a été réalisé dans des plaques métal­ ◼ liques découpées au laser et rétroéclairé. 143


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PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension

de notre espace bâti, ARCHIDUC s'intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.

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UN JARDIN POUR TOUS LES ÂGES Une maison pour personnes âgées a souhaité intégrer le jardin dans son projet de vie avec les personnes du troisième âge. Vereal a conçu un jardin spécifiquement adapté pour ces résidents. Auteur Photographe

Céline Coubray Vereal

Tout au long du parcours de marche, les plantations changent et stimulent les sens.

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PAYSAGE


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L

a maison pour personnes âgées et le jardin ont été construits il y a environ 10 ans. Mais un jardin est un monde vivant qui nécessite un certain entretien. En fonction du contexte, du soleil, du vent, le jardin se transforme et évolue. Il grandit au fil des saisons qui passent, les plantes évoluent jusqu’à une taille adulte. Certaines disparaissent, d’autres au contraire prennent plus de place. Or, au bout de 10 ans d’entretien minimum, il ne restait plus grand-chose du jardin initialement conçu. Aussi, la direction de la maison de retraite a demandé à Vereal d’intervenir pour leur concevoir un nouveau jardin. Il faut savoir que ce jardin, bien que situé au rez-de-chaussée, est installé sur une étanchéité et dans un contexte non naturel. Il s’agit donc d’un jardin de toiture verte. Il faut ainsi travailler avec du substrat et un sol qui ne se régénère pas naturellement. Les plantes sont sélectionnées en conséquence. « Ce jardin est comme un pot de fleurs géant qui doit être arrosé, nourri et entretenu si on ne veut pas qu’il meure », explique Chris Fasbender, architecte chez Vereal.

FICHE TECHNIQUE Maître d’œuvre Maison pour personnes âgées Architecte paysagiste Vereal Localisation Luxembourg Programme Concevoir un jardin pour personnes âgées qui fonctionne en toute saison, avec chemin de marche et zones pour des activités en plein air.

SOLLICITER LES SENS Dans le contexte d’un lieu de vie pour personnes âgées, le lien avec le vivant est très important et permet de redonner une notion de temporalité aux habitants de la résidence. « Nous avons travaillé avec les équipes de soins pour correspondre au mieux aux besoins des personnes âgées. C’est ainsi que nous avons réalisé un jardin qui évolue au fil des saisons et qui reste intéressant et stimulant à tout moment de l’année, y compris en hiver et la nuit. Nous avons aussi choisi des plantations contrastées, car la perception des couleurs évolue avec l’âge, avec des tailles de feuilles différentes, une certaine variété également dans la structure des plantes, sans oublier bien entendu l’aspect odorant des plantations afin d’éveiller au maximum les sens. » UN ESPACE POUR LES ACTIVITÉS Pour les équipes encadrantes et soignantes, le jardin est une possibilité de sortir en sécurité avec les personnes âgées, de faire des activités à l’extérieur. Pour cela, un parcours de déamPAYSAGE

bulation est installé, avec des stations d’aide à la marche et de repos. « Nous avons également dû trouver des solutions pour la protection solaire. Vu la configuration du bâtiment et son emplacement, des tourbillons de vent se forment et empêchent d’utiliser les parasols. Nous avons donc installé des pergolas fixes et stables qui protègent à la fois du soleil et de la pluie pour les fumeurs. Grâce à un système de chauffage, ces espaces de rencontre peuvent aussi être utilisés en hiver. » Une aire de jeux offre aux petits-enfants une activité avec leurs aïeuls. « Nous avons par ailleurs installé des bacs en inox d’un mètre carré qui permettent de réaliser des plantations s u r é l e v é e s . Le s p e r s o n n e s â g é e s peuvent y travailler debout, sans se faire mal au dos, ou en chaise roulante. Un peu plus loin, on trouvera égalem e n t q u e l q u e s a r b r e s f r u i t i e r s .  » Dans un autre espace du jardin, des bancs en bois de forme octogonale créent une petite placette propice à la discussion. UN JARDIN STRUCTURÉ « Dans un jardin de ce type, on a besoin à la fois de diversité et d’harmonie. Aussi, nous avons travaillé à certains endroits par thème, notamment de couleurs. » Sur le site, des blocs en granit présents au préalable ont servi à structurer les espaces et de support pour l’éclairage. À partir de ces lignes minérales, renforcées par des plantes persistantes, les arbres et arbustes ont été positionnés avec par exemple des amélanchiers et des petits érables. Puis est venu le remplissage avec les petites plantes (les vicaces, les graminées...) évoluant au fil des saisons, comme différentes sortes de plantes grimpantes, dont certaines ont des feuilles persistantes, des clématites qui fleurissent au printemps et en été, des petits géraniums couvre-sols. Dans les endroits ombragés, les fougères ont été favorisées. Dans les plantes florissantes, on trouve aussi une grande diversité avec par exemple des anémones blanches qui fleurissent plus tardivement. On t r o u ve é g a l e m e n t d e n o m b r e u s e s sortes de roses, qui sont intéressantes pour les nombreuses couleurs, variétés ◼ et durées de floraison. 147


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DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois ou travaillant au Grand-Duché.

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DESIGN

Auteur

Céline Coubray

Photographe

Georges Zigrand

QUAND LE LUXEMBOURG SE PRÉSENTE À L’EUROPE C’est au designer Georges Zigrand que le ministère de la Culture a confié la conception de l’aménagement intérieur du bâtiment Justus Lipsius du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles, à l’occasion de la présidence luxembourgeoise de celui-ci.

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DESIGN


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Dans chacune des niches du Cabinet de curiosité(s) est présentée une « petite » histoire représentative de la vie au Luxembourg.

Vue de l’installation des 28 chaises longues dans l’atrium du bâtiment.

C’

est maintenant devenu une tradition. Chaque pays qui préside le Conseil de l’Union européenne se voit invité à aménager des espaces du bâtiment Justus Lipsius, siège principal du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles. Pour le Luxembourg, c’est le ministère de la Culture qui est en charge de désigner à qui revient cette opportunité de présenter une facette du pays au sein d’un des organes institutionnels de l’Europe. « Il y a environ un an et demi, le ministère de la Culture m’a contacté pour soumettre un avant-projet qui serait par la suite examiné par la ministre, explique le designer Georges Zigrand. J’ai pu travailler sous la forme de carte blanche et je suis allé dans la direction qui me semblait la plus juste. Avant de me lancer, j’ai regardé ce que les pays qui nous ont pré-

cédés avaient réalisé. Les propositions étaient très éclectiques. La proposition de Chypre en 2012, par exemple, était intéressante, alors que celle de l’Italie, qui possède pourtant une magnifique industrie et un design fantastique, était totalement ratée. » Pas de cahier des charges très contraignant pour le designer donc, mais des espaces déterminés : le foyer du bâtiment et deux salles de réunion pour lesquels le designer a développé une conception unifiée qui met l’accent sur le facteur humain et social du Luxembourg et, par extension, de l’Union européenne. L’atrium du bâtiment, aussi appelé foyer, accueille deux installations. « C’est un espace assez compliqué car très haut de plafond – 30 mètres –, vaste – 40 x 40 mètres – et assez froid – avec du granit, de l’inox et un éclairage zénithal. C’est aussi un lieu de passage et de rassemblement », précise Georges Zigrand. Il a donc choisi de mettre en place deux installations pour occuper cet espace forum. DES CURIOSITÉS La première est le Cabinet de curiosité(s), élément principal du projet qui prend la forme d’une exposition qui révèle des aspects méconnus du Luxembourg à travers une multitude de petites histoires. « Plutôt que de présenter le Luxembourg à travers ses bâtiments ou ses paysages, comme c’est le plus souvent le cas dans les exemples de nation branding, j’ai souhaité présenter notre pays par le biais de ses citoyens, ses artistes, ses inventeurs d’hier et d’aujourd’hui. Une multitude de petites histoires insolites, d’objets DESIGN

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curieux et intrigants, principalement issus de collections privées, qui permettent de dire autre chose de notre pays que ce que nous avons l’habitude de voir », explique Georges Zigrand. C’est ainsi qu’il a conçu une grande structure qui accueille plusieurs niches mettant chacune en valeur un élément. Cette installation est accompagnée d’une brochure qui explique chaque item présenté. On trouve, par exemple, un clou de Georges Christen, des bouteilles de Maagbitter Buff, une photo de l’acteur Thierry Van Werveke ou le dessin Hello Dictator de Filip Markiewicz. COMME SUR LA CÔTE Également dans l’atrium sont installées 28 chaises longues habillées aux couleurs des drapeaux des pays membres de l’Union européenne, mais de manière détournée. « J’ai réalisé ce travail avec le graphiste Laurent Daubach. Nous avons pris toutes les couleurs présentes dans les drapeaux des pays de l’Union européenne et les avons reclassées par tonalité. Nous avons ainsi plusieurs nuances de rouge, de bleu, de vert qui sont imprimées en alternance avec des bandes blanches, comme les toiles de transat traditionnelles. Il s’agit donc d’un réarrangement de couleurs, mais chacune reste bien identifiable. Au-delà du geste esthétique, il y a bien sûr un geste symbolique dans cette réappropriation des couleurs. » Les personnes sont invitées à déplacer les transats et à les disposer dans l’espace au gré de leurs besoins. « Le choix des transats est aussi un clin 151

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Un « feu de camp » a été installé dans le bureau de la présidence à Bruxelles.

d’œil aux Luxembourgeois qui passent leurs vacances à la côte belge. » FEU DE CAMP Pour les salles dans les étages, les interventions sont d’un autre type mais répondent toujours à cette approche sociale et humaine. Il s’agit d’abord du bureau de la présidence, salle dédiée aux réunions ministérielles bilatérales située près de la grande salle du Conseil. « Les pays précédents se sont souvent contentés de présenter, assez classiquement, des fauteuils confortables, avec une certaine distance entre eux et une table au milieu, précise Georges Zigrand. Je n’avais pas envie d’aller dans cette direction. Je souhaitais développer quelque chose de plus informel et qui questionne en même temps la fonction de cette pièce, en soulignant son aspect humain et social. C’est pour cela que j’ai choisi l’idée 152

149_152_DESIGN.indd 152

du feu de camp. » Les diplomates sont donc invités à s’asseoir sur des fauteuils circulaires, autour d’une table dont le piètement en bois d’érable reprend l’agencement de bûches de bois, posé sur un tapis tissé dans les couleurs des flammes. « Toutefois, je ne voulais pas que cette intervention soit prise comme une blague. Il fallait que l’idée soit introduite avec subtilité et surtout une qualité d’exécution remarquable. Je souhaitais souligner l’idée d’être ensemble, de se rencontrer, de créer un moment d’échange et de dialogue. Dans un cercle, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise place. Tout le monde est au même niveau et il est possible d’être proche physiquement les uns des autres, tout en gardant une certaine distance si nécessaire. » L’installation a été réalisée sur mesure, avec la collaboration d’Inside Group et de la menuiserie MSE. Elle consiste en une assise de forme

circulaire, dont les deux derniers éléments sont amovibles pour permettre un passage plus aisé. Au total, 8 à 10 personnes peuvent prendre place autour du « feu de camp ». Pour le second espace, qui est un espace d’attente, Georges Zigrand a souhaité inviter d’autres designers à montrer leur travail. « Il me semblait important que cette intervention à Bruxelles ne concerne pas que mon propre travail. Je voulais également inviter d’autres designers à participer. C’est pourquoi, pour le second espace, j’ai proposé à Martin Dieterle de présenter ses Low_res_Tables Luxembourg et à Christophe de la Fontaine d’installer ses fauteuils El Santo, produits par sa maison d’édition Dante Goods and Bads. » Il en résulte une salle plus conventionnelle, mais mettant en valeur différents produits luxembourgeois. ◼

DESIGN

01/10/15 11:43


ARCHIVES

LE S RO ND ES

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DÉBATS PUBLICS

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URBAN SKETCHING

COLLOQUES

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BIBLIOTHÈQUE

CONCOURS PHOTO SINCITYPICS

S

EXPOSITIONS

ARCHIDUC × LUCA

www.luca.lu

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ARCHIDUC × LUCA

BIBLIOTHÈQUE D’ARCHITECTURE DU LUCA D

epuis quelques semaines, des travaux de réaménagement et de restructuration ont été entrepris pour mettre en valeur la collection de monographies de la bibliothèque du LUCA. Les lecteurs et les chercheurs bénéficieront désormais de davantage de lumière, d’espace et de confort pour accéder à cette collection comptant plus de 2 000 ouvrages. Les monographies d’architectes luxembourgeois ont également pris place dans les nouveaux rayonnages installés dans la salle de réunion du LUCA. Des ouvrages en relation étroite avec la programmation viennent régu-

154

lièrement étoffer notre bibliothèque. S’y ajoutent des ouvrages incontournables sur l’histoire ou la théorie de l’architecture, ainsi que des acquisitions thématiques. Ce sont en tout plus de 6 000 ouvrages qui sont accessibles au LUCA, du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. À partir de cet hiver, nous avons prévu d’intégrer progressivement ces ouvrages au catalogue collectif du réseau des bibliothèques luxembourgeoises « bibnet ». Proposé par la Bibliot h è q u e n a t i o n a l e d e L u xe m b o u r g (www.bnl.lu), il donne accès à un portail unifié de recherche en ligne www.a-z.lu.

Les nouveaux rayonnages de la bibliothèque du LUCA.


ARCHIDUC × LUCA

I N T E R N AT I O N A L C O N F E R E N C E

“ARCHITECTURAL POLICIES 2.0: RETHINKING BUILT ENVIRONMENT POLICY MAKING IN EUROPE”

Overview of the draft programme C O N F E R E N C E DAY 1

Thursday 12 November 2015 Rotondes, City of Luxembourg

10:00-13:30 – Site visits and case studies: Esch-Belval 14:30-17:00 – Workshop sessions 19:30-22:30 – Award ceremony “Prix Luxembourgeois d’Architecture 2015” followed by reception C O N F E R E N C E DAY 2

Friday 13 November 2015 Maison du Savoir, Esch-Belval

09:00-13:00

Session 1 – Architectural policies in Europe – national level › National architectural policies in Europe, an overview › Reports from countries that newly implemented or revised national architectural policies (Croatia, Denmark, Portugal, Switzerland) › Keynote – Evaluating the governance of design in the built environment, the CABE experiment and beyond – the leadership role of government in built environment design

14:00-18:30

Session 2 – Architectural policies in Europe – regional and local level › Keynote – Making architecture politically › Architectural policies for regions and cities › Examples of regional and local architectural policies (Finland, Austria) Session 3 – Innovative programmes, methods, tools and actions › Best practice examples on regional and local level › Policymakers roundtable: What does the future hold for architectural policies?

Photos : LUCA, Eduard Hueber

T

he international conference “Architectural Policies 2.0: Rethinking built environment policy making in Europe” is organised by LUCA Luxembourg Center for Architecture and OAI Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils under the aegis of the Luxembourg Ministry for Culture, Luxembourg within the framework of the Luxembourg Presidency of the Council of the EU. Bringing together policy-makers and authorities, professionals and cultural actors from all over Europe, this conference will discuss actual and future expectations in regard of architectural policy making, focusing on the new generation of architectural policies on national, regional and local level throughout Europe. What are the new expectations? What are the new key issues? How are challenges like economic crisis, climate change, social cohesion or migration met and future needs anticipated? Who are the actors and what are their roles? What tools and mechanisms are being used? 12-11-2015, ROTONDES, LUXEMBOURG 1 3 - 1 1 - 2 0 1 5 , M A I S O N D U S A V O I R , E S C H - B E LV A L

The official conference language is English, with occasional use of French or German. Simultaneous translation in all three languages will be available. Free registration: participants need to register at https://delegate.eu2015lu.eu by using the delegation code 239.GUEST until the 6th November 2015. Please note that if this is the first time you register for a Luxembourg Presidency conference, you need to create a new account beforehand. After completion of the registration, badges will be issued at the conference venue. The detailed programme and more information about your stay (hotels…) are available on the following websites: www.luca.lu, www.eu2015lu.eu and www.oai.lu Maison du Savoir in Esch-Belval. 155


ARCHIDUC × LUCA

LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE Équipe professionnelle

P

lateforme d’échange et d’action faisant rebattre le cœur de l’ancien site sidérurgique de Hollerich depuis son OPA amicale sur le grand bâtiment phare de ce quartier en 2006, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie place désormais sa programmation culturelle sous l’appellation LUCA et confirme sa position d’acteur incontournable dans le domaine de la Baukultur au Luxembourg. Depuis sa création en 1992, l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et de rencontre pour un large public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions temporaires, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la biennale d’architecture de Venise... Ses publications, sa bibliothèque d’architecture riche de près de 6 000 ouvrages anciens et récents et ses archives offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. L’équipe professionnelle du LUCA travaille de concert avec de nombreux experts et partenaires et plus particulièrement depuis le lancement de son Conseil consultatif en février 2015. Quatre fois par an, cette entité du LUCA réunit des planificateurs, des représentants des métiers de la construction et de l’immobilier, des maîtres d’ouvrage publics et des administrations, des experts et des représentants de la société civile. Leur mission est de faire profiter le LUCA de leurs expertises et expériences dans le domaine de l’environnement bâti pour identifier ensemble des problématiques, décoder les mutations en cours et anticiper les enjeux de demain. Le LUCA confirme ainsi sa place au cœur du débat, de l’actualité et des questionnements de la création architecturale au Luxembourg et dans le monde.

Partenaire principal :

156

Avec le soutien de :

Cercle des partenaires :

Andrea Rumpf, directrice Thomas Miller, assistant de programmation Iyoshi Kreutz, assistante administrative

Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre les actualités du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter www.luca.lu Nos bureaux sont ouverts du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Salle d’exposition du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h, le samedi de 11 h à 15 h (en fonction de la programmation). Bibliothèque du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h (fermée le samedi). Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council of Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference

Partenaire média :


ANS


ARCHIDUC 11

ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.

158


ARCHIDUC 11

AGENCE IMMOBILIÈRE

A U T O M AT I O N

CARRELEURS

Codic Luxembourg

Carrelages de Cillia

T : 26 10 25 38 W : www.codic.eu

68, rue des Prés L-7333 Steinsel

T : 33 23 27 W : www.decillia.lu

Livin Real Estate sàrl 36, rue du Laboratoire L-1911 Luxembourg T : 26 47 76 W : www.livin.lu Livin Real Estate est une agence immobilière spécialisée dans la vente et la location de biens immobiliers d’exception à Luxembourg-ville et de ses alentours proches. Notre équipe travaille dans le respect des valeurs intrinsèques de l’agence Livin Real Estate : intégrité, passion, perfection. Direction : Marc WAGNER

AMÉNAGEMENT D ’ E S PA C E S INTÉRIEURS

Showroom office & works (Siège social) 2, Um Woeller L-4411 Soleuvre Showroom home&tailor 16, côte d’Eich L-1450 LUXEMBOURG T : 26 18 80 1 W : www.insidegroup.lu Inside Group est spécialisé dans l’aménagement intérieur et développe des espaces de vie et de travail sur mesure pour le particulier et le professionnel. Notre menuiserie nous permet de proposer des solutions globales à nos clients et élargit notre champ de compétences en matière d’aménagement. Direction : Jan SELIGSON

Codur

9, route des trois cantons L-8399 Windhof

BEPAUMAT sàrl

De Cecco Dino

4, rue d’Arlon L-8399 Windhof

Z. I. Walebroch L-92 02 Diekrich

T : 27 39 74 04 W : www.bepaumat.com

T : 80 43 86 W : www.dino-online.lu

Hochtief

CHARPENTIERS

T : 42 66 30 1 W : www.hochtief.lu

Prefalux

Prodomos

Automatisations, mesures et régulations industrielles. Projection, étude, gestion, coordination, réalisation software SPS/PLS, mise en service et suivi des procédés automatisés en industrie, PME ou publique. Télégestion et télésurveillance des réseaux d’eau, acquisition et traitement des données. Direction : Perjan BEYERS

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster

Soludec

Solum Real Estate

6B, rue Gabriel Lippmann L-5365 Munsbach

Beil

Polyform SA

12, op Huefdreisch L-6871 Wecker

36, rue du Laboratoire L-1911 Luxembourg

T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu

T : 27 85 99 W : www.polyform.lu

Luxlift

Zone industrielle L-9002 Ettelbruck T : 81 77 44 1 W : www.luxlift.lu

Otis, general technic-Otis 44, rue des Bruyères L-1274 Howald T : 49 51 71 1 W : www.otis.com

Voir projet SOHO p.56 BP 132 L-4902 Bascharage T : 26 59 91 W : www.soludec.com

64, rue de Crauthem L-3390 Peppange

T : 45 51 60 1 W : www.kone.com

1, rue Peternelchen L-2370 Howald

DÉVELOPPEURS ET PROMOTEURS

Ascenseurs Luxembourg

Z. I. route de Bettembourg L-3378 Livange

4, rue de Neuerburg L-2215 Luxembourg

T : 36 09 73 W : www.prodomos.lu

ASCENSEURS

Kone Luxembourg

T : 39 59 22 1 W : www.codur.lu

T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

T : 26 51 22 92 W : www.lift.lu

Inside Group SA

4, avenue J. P. Pescatore L-2324 Luxembourg

Promoteur dynamique et ambitieux, Polyform est garant de qualité. Nous nous sommes fixé comme objectif de satisfaire la demande exigeante du marché luxembourgeois actuel et de construire des immeubles séduisants, autant par leur aspect final que par la garantie de bienêtre des futurs habitants.

T : 24 69 36 1 W : www.solumre.coms

Thomas & Piron 2, rue Marie Curie L-8049 Strassen

T : 34 18 14 1 W : www.thomas-piron.eu

Tracol Immobilier Z.I. Rolach L-5280 sandweiler

T : 26 58 60 1 W : www.tracol-immo.lu

Direction : Max BAUER

Besix Red

Voir projet SOHO p. 56 7, rue du Fort Elisabeth L-1463 Luxembourg T : 29 51 29 W : www.besixred.com

Schindler

12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu

ANNUAIRE

159


ARCHIDUC 11

DISTRIBUTEUR À VA L E U R A J O U T É E D E M AT É R I E L ÉLECTRIQUE ET D’ÉCLAIRAGE PROFESSIONNEL

ENTREPRISES GÉNÉRALES

CDCL SA

21, rue Léon Laval L-3372 Leudelange

MINUSINES SA

8, rue François Hogenberg L-1735 Luxembourg T : 49 58 58 1 W : www.minusines.lu Fondée en 1925, Minusines SA est aujourd’hui le leader du marché luxembourgeois de la distribution de matériel électrique et de l’éclairage professionnel. Grâce à cette longue expérience, son savoir-faire et la représentation des plus grandes marques de la branche, Minusines SA est le partenaire incontournable de tous les maîtres d’ouvrage, architectes, bureaux d’études, électriciens et installateurs. Direction : Laurent SAEUL

ÉLECTRICIENS & ÉLECTRONICIENS

T : 55 58 28 1 W : www.batelec.lu

T : 42 38 83 1 W : www.bureau-moderne.lu

T : 26 38 01 W : www.ck-online.lu

T : 26 59 91 W : www.soludec.com

T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu

Sopinor Constructions

Lampertz

55, rue Auguste Collart L-3220 Bettembourg

Z.a.e.r. op der Hei L-9809 Hosingen

T : 53 30 06 W : www.sopinor.lu

T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu

Tracol Construction

Domaines d’activités : résidentiel, ouvrages d’art et génie civil, ouvrages fonctionnels et hospitaliers, rénovation et réhabilitation, voirie et réseaux divers, terrassements et démolitions, travaux industriels, chantiers TCE et/ou gros œuvre, développement et gestion de projets immobiliers.

T : 35 74 94 W : www.tracol-construction.lu

Asars Constructions 24-28, rue Goethe L-1637 Luxembourg

156, route de Luxembourg L-3254 Bettembourg T : 52 36 80 W : www.tralux.lu

Menuiserie Kraemer sarl

I N S TA L L AT E U R S C H A U F FA G E S A N I TA I R E

T : 80 92 18 1 W : www.menuiseriekraemer.lu

T : 57 52 07 W : www.asars.lu

Buffadini P. & Fils

Erpelding Construction

T  : 40 32 42 1 W : www.buffadini.lu

T : 51 80 15 W : www.erpeldingsarl.lu

Climalux

Giorgetti Felix

T : 49 50 41 1 W : www.climalux.lu

T : 49 88 88 W : www.gio.lu

Federspiel

Kuhn Construction

T : 45 04 01 1 W : www.federspiel.lu

T : 43 96 13 1 W : www.kuhn.lu

Instal-Fit

Rollinger Rénovation

T : 42 30 32 1 W : www.instalfit.lu

24, rue de l’École L-3201 Bettembourg

3, rue Jean Piret L-1015 Luxembourg

Rue John L. Mac Adam L-1113 Luxembourg

18-20, parc d’activités Syrdall L-7220 Walferdange T : 26 33 89 24 5 W : www.rollinger.com

65, rue des Bruyères L-1274 Howald

Rue de l’Industrie L-3895 Foetz

9, rue Pletzer L-8080 Bertrange

7, rue de Bitbourg L-1273 Luxembourg

8, Fräschegaass L-9353 Bettendorf

Menuiserie Kraemer, le spécialiste d’aménagement intérieur avec son équipe professionnelle et innovante, est une adresse incontournable pour la réalisation de tous vos projets et vous suggérer de nouvelles idées. La diversité de nos produits nous permettra de répondre pleinement à vos besoins. Direction : Marie-Thérèse et Fred KRAEMER, Suso BRÜCHLE

Bamolux

5, rue de l’Avenir L-3895 Foetz T : 48 42 14 1 W : www.bamolux.lu

Menuiserie mse 2, rue Woeller L-4410 Soleuvre T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu

Norbert Brakonier

MARBRERIETA I L L E U R S DE PIERRE Marbrerie Bertrand

1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu

160

MENUISERIE

Tralux

Direction : Jean-Marc KIEFFER

CK

2, rue Léon Laval L-3372 Leudelange

Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen

Z.I. Rolach L-5280 Sandweiler

Bureau Moderne

71, rue de Bitbourg L-1273 Luxembourg

Carrières Feidt

BP 132 L-4902 Bascharage

T : 48 59 59 1 W : www.cdclux.com

Batelec

10, rue de l’Avenir L-3895 Foetz

Soludec

ANNUAIRE

Voir article p. 58 16A, rue Gabriel Lippman L-1943 Luxembourg T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu


ARCHIDUC 11

MENUISERIE M É TA L L I Q U E

Mosaïque Line

17, rue de la Libération L-3510 Dudelange

PA R A C H È V E M E N T

Scholtes Carrelages

PEINTRES E N B ÂT I M E N T

1, port de Mertet L-6688 Mertet

38-40, route de Wilwerdange L-9911 Troisvierges T : 97 80 21 W : www.kellerag.com Nos 35 ans d’expérience dans le développement, la fabrication et le montage de vérandas exclusives et de grandes baies vitrées coulissantes sans cadre minimal windows® nous permettent de concevoir et d’aménager des projets au design unique garantissant une transparence maximale pour des concepts architecturaux modernes. Direction : Serge NIEDERKORN

Alu design

8, rue Théodore de Wacquant L-3899 Foetz T : 26 17 64 01 W : www.aludesign.lu

T : 71 96 91 22 W : www.scholtes.de

Trierweiler

7, allée John W. Leonard L-7526 Mersch

Binsfeld & Bintener 22, Z.I. Kehlen L-8287 Kehlen

T : 30 72 53 505 W : www.bbsa.lu

Tumiotto Frères 4, rue de Weiler L-3328 Crauthem

Binsfeld & Bintener est une entreprise spécialisée dans le domaine du parachèvement et de la façade ventilée. Riche d’un savoir-faire plus que centenaire et disposant de ses propres ateliers, Binsfeld & Bintener garantit des prestations sur mesure.

T : 36 06 31 W : www.tumiotto.lu

Direction : Michael PAQUET et Tom KLEIN

T : 32 60 95 W : www.trierweiler.lu

T : 72 00 75 W : www.wagner-fliesen.com

ORGANISME DE CONTRÔLE

Baustoff + Metall Luxembourg

Groupe peintures Robin 31, rue de la Gare L-8705 Useldange T : 23 63 23 1 W : www.robin.lu

Peinture Turmes

77, rue Clair-Chêne L-4062 Esch-sur-Alzette T : 55 75 29

Société luxembourgeoise de peinture

29C, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg

Wagner Arnold

117, route de Luxembourg L-6562 Echternach

13, route de Diekirch L-6430 Echternach T : 30 79 74 W : www.sb-inbau.lu

T : 52 51 56 W : www.mosaicline.lu

KELLER SA

S+B Inbau

Bamolux

5, rue de l’Avenir L-3895 Foetz T : 48 42 14 1 W : www.bamolux.lu

Batiprotect

23, rue Amalbergue L-4806 Rodange

Zone industrielle L-8287 Kehlen

T : 23 65 18 41 W : www.batiprotect.lu

T : 27 39 01 W : www.baustoff-metall.com

Burg & Kirch

T : 26 25 90 55 W : www.slpeinture.lu

Theis Paul SA

2, rue du Cimetière L-8413 Steinfort T : 39 00 31 W : www.peinture-theis.lu

P H O T O V O LT A Ï Q U E

6, Neie Wee L-6858 Munschecker

MOSAÏSTES Lang Willy & Fils Zone industrielle L-5280 Sandweiler

T : 35 93 22 1 W : www.langwilly.lu

Logis decor

21, rue du Brill L-3898 Foetz T : 55 56 88 1

Maroldt

5, rue Kalchesbruck L-1020 Luxembourg

LC Luxcontrol asbl

1, avenue des Terres Rouges BP 349 L-4004 Esch sur Alzette T : 54 70 51-1 E : lcasbl@luxcontrol.com W : www.luxcontrol.com La mission de LC Luxcontrol asbl est de contribuer au développement durable en matière de sécurité et de qualité pour relever les défis résultant de l’interaction entre l’homme, la technologie et l’environnement. Direction : Jacques EISCHEN

T : 43 67 61 W : www.maroldt.lu

ANNUAIRE

T : 75 81 29 W : www.burg-kirch.lu

Finitech

54, route de Longwy L-4750 Pétange T : 23 65 23 25 W : www.finitech.lu

Ibermat

35, rue Robert Schuman L-5751 Frisange

Solarwood Folkendange SA Maison 1 L-9368 Folkendange

T : 24 55 99 11 W : www.solarwood.lu

12, rue des Joncs L-1818 Howald

Solarwood Folkendange SA est le distributeur exclusif pour le BeNeLux de la gamme MegaSlate®, de Meyer Burger SA, leader européen des modules d’intégration en toiture. Photovoltaïque, thermique et fenêtres de toit.

T : 40 95 90 1 W : www.leglux.lu

Direction : Myriam BELLION

T : 23 67 31

Leglux

161


Auteur Photographe

Céline Coubray Eric Chenal

PORTRAIT MÉTIER

MARBRERIE BERTRAND Madame Martine Bertrand, directrice de la Marbrerie Bertrand, nous présente son entreprise qu’elle codirige avec son frère Marc Bertrand. Madame Bertrand, à quand remonte la création de votre société ? martine bertrand La marbrerie a été fondée autour de 1900 par mon grandpère, qui était artiste sculpteur. Il travaillait essentiellement à la fabrication de monuments funéraires et pierres sculptées pour les façades de maisons, églises et autres édifices publics. Puis mon père a pris sa succession, aussi comme artiste sculpteur. En 1963, la société a évolué pour se diriger plus vers le bâtiment. De nouvelles machines automatisées nous ont permis de passer à une autre dimension de projets. Je suis arrivée en 1982 avec mon frère Marc. Depuis toujours, nous sommes installés à Munsbach, d’abord dans le village, aujourd’hui sur la zone industrielle où toute notre activité – atelier, bureau, exposition – est rassemblée. archiduc

Les ateliers de la Marbrerie Bertrand se situent depuis toujours à Munsbach.

Quelles sont vos principales lignes d’activités ? mb Les demandes pour les monuments sont moins fréquentes, mais celles pour le bâtiment ont fortement augmenté. Nous réalisons par exemple des façades, des dallages de sols intérieurs et extérieurs, des cheminées, des cages d’escalier et des chantiers sur mesure pour les privés.

pour des résidences et des bâtiments administratifs. D’où viennent vos pierres naturelles ? mb Dans le passé, nous importions de tous les pays d’Europe, mais aussi du Brésil, d’Inde, d’Afrique du Sud ou de Scandinavie. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur l’Italie, la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Grèce…

Quels matériaux travaillez-vous ? mb Nous travaillons bien entendu la pierre naturelle comme le marbre, le granit, le calcaire, mais également les matériaux composites à base de pierre. Quelle est votre clientèle ? mb Nous avons des clients privés qui souhaitent des réalisations sur mesure pour une salle de bain ou un escalier, des architectes et architectes d’intérieur pour des projets d’envergures très variées, et des promoteurs immobiliers 162

Pouvez-vous nous citer quelques chantiers en cours ? mb Nous intervenons actuellement pour la BGL BNP Paribas et l’hôtel Le Royal. Récemment, nous avons également travaillé pour la Arendt House ou le nouveau bâtiment de KPMG.

Martine Bertrand dirige l’entreprise depuis les années 1980.

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Photo: Will Kreutz

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... et pour découvrir le meilleur je vous invite cordialement

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L’énergie solaire ne se limite pas seulement à quelques modules solaires de qualité moyenne posés à la sauvette et sans élégance sur un toit existant en échange de quelque subvention étatique. Non seulement ces panneaux solaires sont disgracieux mais ils perturbent également tout l’équilibre de l’édifice. Par leur simple présence, ils transforment la maison de vos rêves en une horreur architecturale. Des solutions intégrées de toiture de haute qualité comme les nôtres donnent ses lettres de noblesse au photovoltaïque et lui offrent de nouvelles perspectives, tant sur le plan fonctionnel qu’esthétique. La flexibilité des modules MegaSlate® de Meyer Burger S.A. autorise toutes les audaces architecturales et permet à l’architecte de laisser libre cours à son imagination et à sa créativité. Sur demande, des éléments sur mesure peuvent être fabriqués pour garantir une adaptation parfaite à la configuration de chaque toiture. Chaque année, de nombreux édifices équipés de systèmes solaires MegaSlate® obtiennent le Prix Solaire Suisse pour le mariage réussi de la qualité et de l’esthétique dans l’intégration de leurs installations. www.solarwood.lu

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