Archiduc 14

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ÉDITO  D

epuis plusieurs mois, l’envie de traiter le sujet de l’export des architectes me trottait dans la tête. La sortie du livre de l’OAI, Design First – Build Smart, et le fait que Maison Moderne ait choisi de placer l’année 2017 sous le thème de « Celebrating Luxembourg » faisaient une concordance d’énergies propice à la publication de ce sujet. Cela tombe aussi au même moment que l’annonce de la victoire de Metaform pour le concours de la conception du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle à Dubaï en 2020. Un signal très positif que la confiance accordée à ce bureau de qualité, qui saura, à n’en pas douter, mener ce projet international avec intelligence et justesse. L’international est aussi une notion très présente dans le travail de notre architecte invité pour le portfolio, Stanislaw Berbec, que nous vous présentons à travers une interview et une sélection de 10 projets. Par ailleurs, nous avons fait la part belle à trois exemples de transformations à des fins de logements, et nous nous sommes également penchés sur la question ô combien d’actualité pour le Grand-Duché des centres commerciaux. Sans oublier les pages d’actualité, une conversation consacrée à la performance énergétique et la maison passive devenue obligatoire, et les pages de notre partenaire, le LUCA – Luxembourg Center for Architecture.

C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef

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UN MOBILIER DE BUREAU À LA HAUTEUR DE VOS BESOINS D

ans le domaine de l’aménagement des espaces de bureaux, la flexibilité est aujourd’hui une préoccupation majeure. « Les organisations cherchent, d’une part, à optimiser l’espace et, d’autre part, à offrir à chacun de leurs collaborateurs un espace adapté à leurs besoins individuels, assure Camille Lohbeck, administrateur délégué de Bureau Moderne. Les designers font preuve d’une grande inventivité pour répondre aux exigences toujours plus élevées de nos clients. Au sein de Bureau

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Moderne, nous avons développé une collaboration étroite avec des marques majeures, pour offrir à celles et ceux qui nous font confiance des solutions innovantes et de qualité. En matière de flexibilité, le dernier concept de bureau proposé par Vitra est particulièrement exceptionnel. » Hack, créé par le designer Konstantin Grcic pour le compte de Vitra, s’adapte aux besoins individuels des utilisateurs et à votre environnement de travail avec une facilité déconcertante, presque provocante.

Le réglage en hauteur du plateau de table s’effectue manuellement à l’aide d’une poignée ou d’une manivelle. Dans sa position la plus basse, Hack peut être garni de coussins et servir de canapé.

CAMILLE LOHBECK Administrateur délégué de Bureau Moderne. « Grâce à notre étroite relation avec Vitra, nous sommes en mesure de proposer à nos clients un mobilier haut de gamme, au design raffiné. »


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Hack, c’est la flexibilité incarnée. Pour le collaborateur, d’abord, le concept offre un espace de travail à sa mesure. Chaque poste peut être personnalisé. L’employé y déploie son univers, garde à portée de main l’information dont il a besoin pour son épanouissement personnel et professionnel, comme des mémos professionnels ou des photos personnelles. « U n d e s p r i n c i p a u x av a n t a g e s d u concept réside dans la possibilité d’adapter la hauteur de la surface de travail. L’employé peut, dès lors, travailler debout ou assis, selon ses besoins, en ajustant simplement la hauteur du pla-

Le concept s’intègre facilement à votre environnement, lui permettant d’évoluer de manière dynamique...

Photos : Hack, design Konstantin Grcic, © Vitra (www.vitra.com)

C A M I L L E LO H B EC K

teau, commente Camille Lohbeck. Pour leur éviter des problèmes de dos, afin qu’ils puissent profiter d’une posture plus dynamique, de plus en plus d’organisations donnent à leurs employés la possibilité de travailler dans la position qui leur convient le mieux. Avec Hack et son ergonomie finement étudiée, le bureau s’adapte à l’envie du moment, très facilement. Le concept permet tantôt de se poser, pour se concentrer sur u n d o c u m e n t p a r exe m p l e , t a n t ô t d’adopter une position debout, offrant des perspectives sur l’environnement avoisinant. »

M a i s H a c k e n te n d r é p o n d r e à d e s besoins bien au-delà du plateau individuel. Il s’adapte, anticipant les besoins de l’entreprise. Dans sa position la plus basse, le plateau agrémenté de coussins se transforme en canapé sur lequel on peut se relaxer et échanger tranquillement entre collègues. Dans une autre configuration, le concept se transforme en un comptoir ou une table haute, pratique pour des discussions informelles autour d’un café par exemple. « C’est extrêmement simple à utiliser comme à mettre en œuvre au cœur d’un espace donné. C’est un concept durable tant dans sa conception que dans son utilisation. Pour s’adapter, les éléments ne doivent pas recourir à des sources d’énergie extérieure pour évoluer. Tout est manuel et donc écologique. Sa structure, composée de bois issu de forêts gérées dans le respect des normes environnementales, confère en outre une ambiance chaleureuse à votre aménagement d’espace de travail. » Le concept permet de créer des structures de bureau adaptées aux besoins du moment, qui peuvent évoluer avec la société. « Sur roulettes, les éléments se replient facilement pour mieux se déployer ailleurs, ou autrement, assure Camille Lohbeck. Dans des environnements de travail où tout bouge de plus en plus vite, où les besoins évoluent rapidement, Hack permet de penser et repenser son architecture en fonction des besoins. » Le concept permet de mettre en œuvre des environnements attrayants pour les jeunes diplômés et de répondre aux aspirations des nouvelles générations de travailleurs. ◼ POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR LES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR HACK, RENDEZ-VOUS SUR WWW.BUREAU-MODERNE.LU OU RENDEZ-NOUS VISITE DANS

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En informatique, un hack désigne une solution intelligente et ingénieuse imaginée par un hacker. 02

Hack permet de penser et repenser son environnement en fonction des besoins. 03

Au niveau de chaque plateau, Hack offre un espace individualisé de qualité. 04

Hack, c’est la flexibilité incarnée, alliée à l’ergonomie et au design.

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Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 14 – Printemps 2017 Parution le 26 avril 2017

Maison Moderne Advertising Sales  T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com

Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture.

Directeur associé Francis Gasparotto

Prochaine publication : 25 octobre 2017

Sales manager magazines et guide  Vincent Giarratano (-321)

Plus de news sur www.archiduc.lu ARCHIDUC, c’est aussi une newsletter gratuite tous les 15 jours.

Chargé de clientèle Laurent Goffin (-315)

Abonnements : merci de vous rendre sur notre site eshop.maisonmoderne.com

STUDIO GRAPHIQUE

ÉDITEUR

Directeur Guido Kröger

Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg

Directeur de la création Jeremy Leslie

10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg T: (+352) 20 70 70-100 E: publishing@maisonmoderne.com W: maisonmoderne.com Fondateur et CEO Mike Koedinger

Studio manager Stéphanie Poras -Schwickerath Directeur artistique  Vinzenz Hölzl Mise en page Tae Eun Kim (coordination), Stephanie Post, Ellen Withersova, Monique Bernard

Directeur administratif Etienne Velasti

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg)

ISSN 2219-4231

Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A. Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

RÉDACTION Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com Comité de rédaction Céline Coubray, Mike Koedinger, Andrea Rumpf Journaliste France Clarinval Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Elena Sebastiani, Inès Sérizier

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ARCHIDUC 14

SOMMAIRE 15 ACTUALITÉS 16 Metaform remporte Dubaï 20 Celebrating Luxembourg 21 Zenit Royal 22 Nouvelle aile gendarmerie. Agrandissements à Cents. 25 ECCO 24 Une nouvelle crèche à Bonnevoie. G-Forty. 26 Campus communal à Dippach 27 Sketch Crawl @ Luxembourg. Didier Faustino. Joseph Grima. 28 Ligue HMC. Cabinet dentaire. 29 Énergie et environnement change de mains. Une nouvelle concession.

64 CONVERSATION

Classe A, bonne ou mauvaise nouvelle ?

30 RTL City 32 Diamant 34 Rénovation historique 36 Park Housing 38 Une nouvelle place Paul Jomé 40 Un nouvel AIR 41 La Fondation Valentiny a ouvert. Une maison blanche. 42 Doheem Mateneen. L’immobilier toujours plus cher. 44 La brasserie sur la place 45 The Epic. Nouvel associé pour 2001. Huit bureaux pour ArcelorMittal. 46 CMI Services. Des cabanes à Grünewald. 48 Résidences Aloes. Hostellerie Stafelter.

72 GRAND SUJET L’architecture à l’export

50 Maison relais à Rodange

74 Art Club à Pékin

51 Kons à la gare

76 François Valentiny. Léon Glodt.

52 Adagio opérationnel

77 Centre Alfred Dogbé

54 Square Jan Palach. Wax II et la Maison Rouge. 56 Un nouveau développement pour De Park

78 Diane Heirend 79 Yves Noury 80 Centre de visiteurs pour les Jardins du Monde

58 Impakt. Schmitz, seconde.

81 Luc Wagner

59 Extension à l’école. Un nouveau Carrefour.

82 Place de la République

60 Sur nos étagères

84 Christian Weier

62 Nouvelle scénographie. Peter Zimmermann au Uelzecht Lycée.

86 À faire – à éviter 88 Soutenir l’export 11


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124 PORTRAIT

Stanislaw Berbeć architecte

141 URBANISME Wunne mat der Wooltz

147 PAYSAGE Äerdschëff

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90 ARCHITECTURE HABITAT – TRANSFORMER 92 Respecter l’intégration urbaine 96 Pour une ferme contemporaine 100 L’immeuble des célibataires

153 DESIGN

Signaler, orienter, signifier

ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS – LES CENTRES COMMERCIAUX 108 Quels commerces pour demain ? 112 Le commerce en mode durable 116 Un nouveau centre en ville

159 LUCA

Les pages de notre partenaire, le LUCA

164 ANNUAIRE

Listing des entreprises spécialisées dans le bâti

170 PORTRAIT MÉTIER Thyssenkrupp

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ARCHIDUC 14

ACTUALITÉ Concours, chantiers, livraisons, événements,

expositions, festivals… tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité architecturale, l’architecture d’intérieur, la promotion, l’artisanat, et le design au Luxembourg.

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ARCHIDUC 14

EXPOSITION UNIVERSELLE 2020

METAFORM REMPORTE DUBAÏ

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage GIE Dubaï 2020 Architecte Metaform Scénographie The Space Factory Localisation Dubaï (Émirats arabes unis) Surface 2 100 m2 Début construction Fin 2018 Budget 25 millions pour l’ensemble du projet (bâtiment + programme culturel)

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ACTUALITÉS


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C’

est le bureau Metaform, accompagné du bureau lyonnais The Space Factory pour la scénographie, qui réalisera le pavillon luxembourgeois pour l’Exposition universelle à Dubaï en 2020. Au total, 19 projets ont été remis et départagés par le comité de sélection présidé par l’architecte Christian Bauer. LE RUBAN DE MÖBIUS « Nous sommes un petit pays, mais ouvert et dynamique, où la notion de frontière est très ouverte. Nous nous sommes appuyés sur ces caractéristiques pour imaginer notre pavillon. C’est ainsi qu’est venue l’idée du ruban de Möbius, une forme infinie, à l’image de l’économie circulaire », explique Shahram Agaajani du bureau Metaform. Cette forme permet d’accueillir les visiteurs par une ouverture chaleureuse. À l’intérieur, les visiteurs se déplaceront dans un flux continu grâce à une rampe pensée sur plusieurs niveaux. Ils seront guidés dès l’entrée vers le premier étage, d’où démarrera l’exposition. Arrivés au deuxième, ils pourront choisir de descendre au rez-de-­ chaussée par les escaliers, l’ascenseur ou un toboggan géant, clin d’œil à la Schueberfouer. Là se trouveront le shop et un restaurant, qui prendra une place importante dans le projet. UNE SCÉNOGRAPHIE DÉAMBULATOIRE ET INTERACTIVE Le parcours présentera des informations générales sur le pays, les différents secteurs de l’économie et la vie au quotidien, pour terminer par les aspects les plus conviviaux. Des projections vidéo interactives rythmeront le temps de parcours en fonction du nombre de visiteurs. Le point culminant du pavillon est un espace dédié aux nouvelles technologies, dont le space mining. « La scénographie fait complètement corps avec l’architec-

À l’intérieur, un grand toboggan rappelant la Schueberfouer sera installé. Le pavillon luxembourgeois reprend le principe du ruban de Möbius. ACTUALITÉS

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PRINCIPE DE CONSTRUCTION Le pavillon, entièrement démontable, sera réalisé à partir d’éléments en acier et bois préfabriqués au Luxembourg. La structure portante est réalisée en acier, ainsi que la peau extérieure, composée de panneaux de 1,5x2 m peints en blanc. L’intérieur est habillé de lattes en sapin du Luxembourg. Pour rafraîchir l’intérieur, une ventilation naturelle sera mise en place et repose sur un système de faible dépression créé à l’intérieur. À l’entrée et à la sortie, des brumisateurs seront installés pour apporter de l’humidité et de la fraîcheur aux visiteurs. Le surplus d’humidité sera capté par les planches de bois qui réduiront la transmission de chaleur. Seuls les plateaux intérieurs, le restaurant et le bureau seront climatisés, mais à moindre effort puisque ces espaces sont dans un environnement déjà refroidi et à l’abri du soleil. À l’extérieur, une surlargeur du ruban de Möbius se transforme en auvent. Sur le parvis, des trampolines géants seront installés et rappelleront une surface d’astéroïdes. ◼ 18

Plan de situation du pavillon luxembourgeois.

Coupes latérale et de face du pavillon.

ACTUALITÉS

Illustrations : Metaform + The Space Factory

ture du pavillon, et les projections se feront sur l’ensemble des parois, y compris les plafonds », détaille Frans Swarte de The Space Factory, bureau qui a conçu entre autres la scénographie de la Fondation Vuitton à Paris ou encore celle de l’Elbphilharmonie à Hambourg. De plus, un travail autour des cinq sens est élaboré : des projections pour la vue ; les sons provenant de l’espace pour l’ouïe ; des écrans tactiles et le toboggan pour le toucher; une reproduction du Mullerthal dans l’atrium pour l’odorat ; et le restaurant à la cuisine luxembourgeoise et internationale pour le goût.


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ARCHIDUC 14 FRANÇOIS VALENTINY

«  JE DÉFENDS NOS VALEURS AVEC AMOUR ET FÉROCITÉ » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les ambassadeurs du pays à l’étranger. « Celebrating Luxembourg » donne MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

la parole à l’architecte François Valentiny.

A

Le Luxembourg est un pays « fiable, dynamique et ouvert ». Reconnaissezvous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? f v Définitivement un grand OUI ! Depuis son existence, et indépendamment des différentes tendances politiques, ce « pays d’une taille certaine » qui est le nôtre a su survivre justement grâce à ces caractéristiques.

rchitecte et directeur du bureau Valentiny hvp architects, François Valentiny travaille en Europe (Autriche et Allemagne principalement), mais aussi en Chine ou au Brésil. Constamment en déplacement, il développe son activité sur plusieurs continents et enseigne également à Shanghai depuis 2010.

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Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? f v Ils nous envient et ils me respectent énormément. Comment se positionne l’architecture luxembourgeoise à l’international ? fv Vous me demandez de faire une comparaison. Le niveau de notre architecture nationale s’est certainement amélioré et à première vue votre question semble donc logique et intéressante. Mais pour des raisons d’échelles culturelle et politique, d’espaces et grand nombre d’autres opportunités, une comparaison sérieuse n’est pas possible. Par mes expériences acquises depuis plus de 37 ans, je peux vous confirmer qu’il n’existe pas de volonté culturelle au sein de la société luxembourgeoise qui aurait permis à n’importe quel architecte de construire un bâtiment semblable au Teatro L’Occitane au Brésil, par exemple. Il manque du courage, ou peut-être que notre pays est trop petit pour que sa société supporte à fond les « marques nationales ».

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg ? fv Je suis un citoyen très critique qui formule son avis sans ambiguïté. Mais une fois à l’étranger, je défends nos valeurs avec amour et férocité, et j’essaie de faire mon travail avec le plus grand professionnalisme. Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? f v Dans mon vocabulaire, le mot « fierté » n’existe pas. Ni pour mon pays ni pour moi-même. Remplacez « fierté » par « amour » et tout ira mieux dans notre petit monde. ◼

ACTUALITÉS

ÉCOUVREZ L’INTERVIEW COMPLÈTE DE D FRANÇOIS VALENTINY, AINSI QUE D’AUTRES AMBASSADEURS DU PAYS SUR CELEBRATINGLUXEMBOURG.COM

Photo : Andrés Lejona (archives)

Votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? françois valentiny Sans aucun doute le Grand-Duché compte-t-il au cours de son histoire des architectes exceptionnels, talentueux et apportant beaucoup à l’architecture luxembourgeoise. Par contre, rares sont les protagonistes qui se sont aventurés avec succès sur la scène internationale. Animé pendant mes années d’études (1975-1980) par la présence médiatique des frères Krier, je me suis préparé avec un sérieux pragmatisme à ma vie professionnelle afin de donner un apport physique et non théorique à l’architecture. Avec beaucoup de travail, du talent et certes aussi de la chance, notre tout premier travail avec Hubert Hermann pour la IBA à Berlin nous a catapultés sur le devant de la scène. Depuis, nous continuons dans cet esprit. Et cela m’amène à vous répondre sans paraître prétentieux que la conscience de rayonner à l’international a toujours été présente.


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Le nouvel immeuble mixte sera livré pour fin 2018, avant son imposant voisin Royal-Hamilius.

EN TRAVAUX

ZENIT ROYAL Illustration : Atelier d’architecture et de design Jim Clemes

L’

Atelier d’architecture et de design Jim Clemes revisite l’ancien bâtiment de BGL BNP Paribas du boulevard Royal pour faire naître le projet Zenit Royal, un immeuble mixte, avec des bureaux, mais aussi des appartements. La Société immobilière de Monterey avait organisé en 2014 un concours pour la conception du nouvel immeuble Zenit Royal situé à l’angle du boulevard Royal, de l’avenue Monterey et de la rue NotreDame. Le bureau de Jim Clemes a opté pour une façade sobre et calme, rythmée régulièrement par des fenêtres verticales, mettant en œuvre à la fois le béton archi-

tectonique et la pierre naturelle. À l’intérieur, l’architecte a placé deux atriums pour appor ter la lumière naturelle jusqu’au cœur du bâtiment. Le maître d’ouvrage avait demandé dans son programme que le bâtiment puisse être flexible dans son aménagement intérieur (surface brute : 16 930 m2). C’est ainsi que, au-dessus du parking souterrain (149 places), prendront place à la fois des espaces de bureaux, mais aussi six penthouses avec terrasses. Le nouveau bâtiment doit aussi se raccorder à la tour Schoetter, également conçue par le bureau de Jim Clemes, qui, elle, restera

ACTUALITÉS

en place tel qu’actuellement. La tour sera accessible à tous les étages et conservera également son auditorium en sous-sol. Le nouveau bâtiment est pensé comme une superposition de couches horizontales. Les trois premiers étages seront en avancée d’un mètre par rapport à l’étage du rez-de-chaussée, alors que les quatrième et cinquième étages retrouvent l’alignement avec l’étage du rez-de-chaussée. Le sixième et dernier étage est, quant à lui, en retrait de la rue, permettant à la fois une plus grande intimité et des espaces extérieurs de terrasses. La livraison est prévue pour la fin de l’année 2018. ◼ 21


ARCHIDUC 14

ÉTA B L I S S E M E N T S C O L A I R E

NOUVELLE AILE GENDARMERIE

PLUS D’INFOS   S U R A R C H I D U C . L U

EN CHANTIER

C’

est dans l’ancienne « aile gendarmerie » que witry & witry a réalisé un important travail de restauration et de transformation pour accueillir l’annexe du Lycée classique d’Echternach. Ce bâtiment construit en 1753, qui accueillait précédemment des bureaux et des logements de la police, fait partie des bâtiments auxiliaires de l’enclos abbatial d’Echternach. Il accueille aujourd’hui des salles de classe pour les élèves du lycée, dont l’effectif a été croissant ces dernières années. Lors de la rénovation, les architectes ont dû faire face à un double défi : celui de conserver l’apparence extérieure du bâtiment, tout en y instaurant à l’intérieur un aménagement moderne. Le bâtiment a été entièrement vidé pour y installer une nouvelle structure permettant un fonctionnement optimal des surfaces. L’apport en lumière naturelle a été optimisé. Le travail des couleurs et des matériaux favorise l’ambiance conviviale. Le bâtiment est opérationnel depuis septembre 2016. Le coût des travaux s’élève à 8,9 millions d’euros. 22

Un important travail de mise en conformité a été élaboré afin d’accueillir les étudiants dans les meilleures conditions possible.

La Ville de Luxembourg agrandit le bâtiment scolaire, le centre sportif et le parking souterrain de Cents. Le concept architectural revient à Auer Weber Architekten. L’extension du bâtiment scolaire comprend le foyer scolaire et des salles de classe pour l’enseignement précoce et préscolaire, ainsi qu’une salle multifonctionnelle, une salle de bricolage, une bibliothèque et une cuisine pédagogique. Le centre sportif comprendra un hall légèrement enterré (45x30 m) également utilisable comme salle multifonctionnelle (460 personnes). La piscine sera située au niveau du plafond du hall sportif. Le niveau supérieur comprendra une salle de musculation, ainsi qu’un dojo. Le parking souterrain de 95 emplacements sera accessible au public. Le tout représente un investissement de 51,8 millions d’euros, approuvé au conseil communal du 24 avril 2016. Les travaux de gros œuvre ont commencé le 30 mars 2017 et la livraison des travaux est attendue pour juillet 2019.

ACTUALITÉS

Le campus scolaire de Cents va être agrandi par Auer Weber Architekten.

Photo / Illustration : Willi Filz, Auer Weber Architekten

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ARCHIDUC 14 P E T I T E E N FA N C E

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UNE NOUVELLE CRÈCHE À BONNEVOIE

a Ville de Luxembourg a confié au bureau Georges Reuter Architectes la conception d’une nouvelle crèche sise 9, rue Marshall dans le quartier de Bonnevoie à Luxembourg. Situé à côté du bâtiment existant de la rue de Chicago, le nouveau bâtiment se compose de deux volumes reliés par une forme arrondie au milieu, où se situe l’accueil principal. 81 enfants supplémentaires pourront être accueillis. Le nouveau bâtiment aura une classe énergétique BBB. L’ensemble sera complété par une cour intérieure aménagée avec une aire de jeu. Le bâtiment de la rue de Chicago est pour le moment maintenu et pourra ultérieurement être transformé et aménagé indépendamment. Le montant des travaux de cette nouvelle construction est estimé à 7,5 millions d’euros.

La nouvelle crèche sera composée de deux volumes reliés par une partie centrale arrondie.

Après Steinfort Parc, Eagle­stone se lance donc dans un deuxième projet immobilier au Luxembourg : G-Forty, situé aux 38-44, rue Goethe à Luxembourg-Gare. C’est m3 architectes qui assurera la transformation des actuels bureaux de l’état-major de l’armée luxembourgeoise en 20 logements de 45 à 140 m2 et deux unités de bureaux au rezde-chaussée, plus 31 places de parking souterrain. Eaglestone a pu acquérir cet immeuble par l’intermédiaire d’un groupe étranger qui détenait cet actif depuis de nombreuses années. La valeur du projet fini atteint les 25 millions d’euros. Les autorisations de construire sont attendues pour le premier semestre 2017 et le début du chantier pour début 2018. La commercialisation devrait démarrer dès 2017 pour une livraison à l’été 2019.

Eaglestone confie son second projet au Luxembourg à m3 architectes.

Illustrations  : Georges Reuter Architectes, m3 architectes

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G-FORTY

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg Maître d’œuvre Georges Reuter Architectes Bureau d’études statiques Milestone Bureau d’études techniques Eneco Volume bâti pondéré 9 500 m3 Surface hors œuvre 1 700 m2

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ACTUALITÉS


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ÉQUIPEMENT TECHNIQUE

ECCO

Photo : Eric Chenal

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e bureau BENG a réalisé pour la Ville de Luxembourg et Creos une nouvelle centrale énergétique dans le quartier de Gasperich (zone industrielle et commerciale). ECCO rassemble deux bâtiments : un poste électrique haute tension et une chaufferie, réalisés grâce à une structure portante en béton armé habillée d’un bardage métallique. La forme et l’aspect extérieurs ont été réalisés en étroite collaboration entre le bureau BENG et l’artiste russe Aleksander Konstantinov. Tout en répondant aux contraintes techniques complexes, l’aspect esthétique entre largement en compte dans la conception de cet équipement. La centrale énergétique est conçue comme un signal fort au carrefour du quartier de la Cloche d’Or, à l’entrée du nouveau quartier lorsqu’on vient de la ville. Les façades métalliques, outre leur maintenance aisée, permettent aussi un jeu chromatique et confèrent une importante dimension esthétique à ce bâtiment technique. Les travaux de façade ont pris fin au printemps 2015 et l’équipement est désormais en service. ◼

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg, Creos Architecte Beng architectes associés Ingénieur conseil InCA Entrepreneurs généraux Costantini, CM Attert Façadier CM Attert Bureaux de contrôle Secolux, Luxcontrol Surface bâtie 1 860 m2 Volume 24 500 m3

Grâce au jeu chromatique, ECCO devient un nouveau signal urbain.

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Dans l’entrée du précoce, les petits peuvent jouer dans une aire de jeux intérieure.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration communale de Dippach Architecte WW + architektur + management Génie civil TR-Engineering Ingénieurs-Conseils Génie technique Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils Consultant sécurité Tangram

É TA B L I S S E M E N T S C O L A I R E

CAMPUS COMMUNAL À DIPPACH

Les enfants bénéficient d’une bibliothèque au sein de l’école.

L

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Photos : Linda Blatzek, Levygraphie

e bureau WW + architektur + management a livré pour la rentrée scolaire 2017 un campus scolaire à Dippach regroupant précoce, préscolaire, école fondamentale et maison relais. Les bâtiments existants ont été pris en compte et pourront être remplacés naturellement pour la suite du projet. L’entrée sur le site se fait par un grand parvis qui mène au foyer multifonctionnel situé au centre du bâtiment. Les salles de classe se répartissent de part et d’autre du foyer et peuvent accueillir 360 enfants. Parallèlement à la construction de l’école, l’ensemble du plan d’accès a été revu, avec un accès unique au site, une zone « kiss & go » et un quai de bus. ◼ ACTUALITÉS


ARCHIDUC 14

CONFÉRENCE

DIDIER FAUSTINO Le LUCA invite pour une conférence Didier Faustino, à la croisée de l’architecture et de l’art contemporain. Il vit et travaille entre Paris et Lisbonne. Ses travaux iconiques comme Stairway to heaven (Castello Branco, 2001, (G) host in the (S) hell (Storefront NYC, 2008)), Body in transit (Biennale d’architecture de Venise, 2000) ou One square meter house (Paris, 2006), nous invitent à nous interroger sur le rôle politique de l’acte de création tout autant que sur notre propre statut de sujet et/ou de citoyen, mais également à reconsidérer les frontières entre le public et le privé, le personnel et le collectif.

URBAN SKETCHERS

SKETCH CRAWL @ LUXEMBOURG

LE 11 MAI, À 19 H, AU CARRÉ. CONFÉRENCE EN LANGUE FRANÇAISE, ENTRÉE LIBRE

CONFÉRENCE

Photo : Arnaud De Meyer

JOSEPH GRIMA Le LUCA invite le studio d’architecture et de recherche Space Caviar (Genève), fondé par Joseph Grima et Tamar Shafrir et qui opère à l’intersection du design, de la technologie, de la politique et du domaine public. Par le biais du travail bâti, d’expositions, de l’édition, de l’écriture et du cinéma, ils étudient et documentent les modes contemporains d’habitation et la spatialisation de la pratique sociale et politique. Les travaux de Space Caviar ont été présentés à la Biennale d’architecture de Venise, au Victoria & Albert Museum, à la Biennale Interieur, au Vitra Design Museum et au Munich Film Museum. 15 JUIN, 19 H, CONFÉRENCE EN

U

rban sketchers, à vos crayons ! Après Strasbourg et Maastricht, c’est au tour de Luxembourg d’accueillir un rassemblement international pour tous les adeptes du dessin à main levée ! Débutants ou amateurs avertis, le groupe USK Luxembourg, les architectes Jean-Paul Carvalho et Arnaud De Meyer, en partenariat avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture, vous attendent les samedi 29 et dimanche 30 avril prochains pour croquer la ville et la découvrir sous un angle original.

Les amateurs de dessins d’architecture sont attendus à Luxembourg.

LANGUE ANGLAISE, ENTRÉE LIBRE

ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 14

EN CONSTRUCTION

LIGUE HMC

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ministère du Développement durable et des Infrastructures

L

a Ligue HMC à Capellen, jusque-là logée dans la Villa Bourg et des locaux des années 1970 devenus vétustes, va pouvoir bénéficier de trois nouveaux bâtiments conçus par Planet+. Cette nouvelle infrastructure permettra d’accueillir 200 personnes présentant un handicap mental, 70 encadrants, ainsi que les clients

et visiteurs. Le programme prévoit une structure de travail et de formation, un centre d’activités de jour, un centre d’activités socio-pédagogiques et thérapeutiques, la rénovation de la Villa Bourg et l’aménagement du parc et des alentours. La première phase de livraison est prévue pour l’été 2018 et la seconde pour fin 2019.

CABINET DENTAIRE R É N OVAT I O N

Moreno Architecture s’est vu confier l’aménagement d’un cabinet dentaire à Luxembourg. Le défi était de ramener la lumière naturelle à l’intérieur de l’espace. Le choix s’est alors porté sur des cloisons vitrées entre les cabinets de consultation et le noyau central, composé des fonctions secondaires et de la salle d’attente. Ce noyau central, en carrelage vert brillant contrastant avec la chaleur du bois, est souligné par un luminaire périphérique. Le desk d’accueil, situé dans un espace réduit, permet de favoriser les espaces de soins dentaires ; il est réalisé en miroirs pour agrandir la pièce et disparaître dans la masse.

Le bureau du cabinet d’accueil est en miroir pour refléter son environnement et ainsi être le moins imposant possible. 28

ACTUALITÉS

Utilisateur Ligue HMC Architecte Planet+ Ingénieur génie civil Simon-Christiansen & Associés Ingénieur génie technique Jean-Schmit Engineering

Illustration / photo : Moreno Architecture, Planet+

es nouvelles constructions L s’intègrent de manière minimalement invasive dans le parc.


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LA VIE DES BUREAUX

ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT CHANGE DE MAINS

ENTREPRISE

UNE NOUVELLE CONCESSION

Photos : Énergie et Environnement, Arnold Kontz Group

L

e bureau d’ingénieurs-conseils Énergie et Environnement a changé son actionnariat. Robert Wilmes et Martine Reichling ont cédé l’entreprise à quatre de leurs employés : Thierry Koenigsberger, Julien L’Hoest, Sylvain Falzone et Diane Bermes. Pionnier dans le conseil en matière de gestion de l’énergie et dans la réalisation d’études d’incidences, le bureau a été lancé en 1991 par les deux gérants historiques. La transition s’est faite en douceur puisque préparée depuis 2014. Le bureau, qui emploie actuellement 12 personnes, a accompagné quelque 3 000 projets, avec un rythme actuel de 150 dossiers traités par an. Dans les projets en cours, on peut citer ceux du Royal-Hamilius, la nouvelle station ferroviaire du Pfaffenthal et son funiculaire, Infinity ou encore la concession Tesla. Mais il y a aussi des projets d’envergure variée, de l’habitation unifamiliale en passant par le développement de maisons relais, établissements de soins, piscines, halls industriels, ateliers artisanaux, immeubles commerciaux, résidentiels ou de bureaux… Par ailleurs, ce changement au niveau de l’actionnariat s’accompagne d’une refonte de l’identité de l’entreprise.

Le bureau d’ingénieurs­conseils franchit une nouvelle étape avec un changement d’actionnariat.

Arnold Kontz Group vient d’ouvrir une nouvelle concession Jaguar et Land Rover à Niederkorn. Les 8 000 m2 ont été dessinés par l’architecte Gilles Kintzelé, en collaboration avec les architectes de Jaguar Land Rover et le bureau Schroeder & Associés pour le génie civil. Le showroom est en double hauteur et permet de faire entrer 12 voitures. Au centre, on remarque un escalier en colimaçon et en acier. Une large baie vitrée donne sur l’atelier à partir de la réception du service après-vente. Les clients disposent également d’un espace lounge en mezzanine, et une grande salle de réunion bénéficie d’une vue sur le show-room. S’ajoutent à ces espaces, un atelier de carrosserie, un autre de mécanique et un parking sur le toit. Quant à la livraison des véhicules neufs, elle se fait à un emplacement spécifique, surélevé et vitré.

Le show-room bénéficie d’une double hauteur et d’un éclairage soigné.

ACTUALITÉS

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LIVRAISON DE CHANTIER

L

e groupe RTL s’est fait construire un nouveau siège juste à côté de ses anciens bureaux. Signées par P. Arc, les nouvelles tours sont complétées par un projet immobilier mixte qui sera réalisé dans une seconde phase, Giorgetti étant le développeur du projet. Le nouveau siège se compose de trois tours, une petite de huit étages et deux plus grandes de 16 et 17 étages, reliées par un bâtiment central. Le traitement

des façades, dans les teintes bleu-gris, évoque une image pixélisée et identifie le bâtiment à la société de médias. Au total, 550 personnes occuperont la tour A. La tour D sera louée. La tour B, la plus petite, sera occupée par les équipes du Broadcasting Center Europe (BCE). Dans le socle entre les tours, c’est un concept de « box in the box » qui a été développé. Un hall central accueille une grande « boîte » pour 18 studios radio,

répartis sur trois niveaux et reliés par des passerelles aux bureaux alentour. Dans les sous-sols prendront place les plateaux TV et la régie, complétés par une salle polyvalente, un restaurant d’entreprise et un parking de 400 places. Une fois la démolition des anciens bureaux achevée, ce sont 25 955 m2 de résidentiel, de bureaux et de petits commerces, ainsi qu’un troisième ensemble résidentiel ◼ de 34 515 m2 qui sortiront de terre.

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ACTUALITÉS

Photos : Éric Steichen

RTL CITY


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FICHE TECHNIQUE 03

Maître d’ouvrage Media Properties Maître d’œuvre P. Arc Génie civil Schroeder & Associés Génie technique Jean Schmit Investisseur-constructeur Giorgetti

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Dans le hall, une grande « boîte » abrite les studios de radio. 02

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Le traitement des façades évoque les pixels d’une image. 03

Un système lumineux autour des portes indique quand l’enregistrement est en cours. 04

Dans les étages, on trouve des bureaux pour les équipes. ACTUALITÉS

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RÉSIDENTIEL

DIAMANT Répondant à une forte déclivité, Metaform a choisi d’imbriquer six volumes articulés le long de la rue en courbe.

et immeuble résidentiel de 15 appartements a été conçu par Metaform. Situé dans le quartier de Dommeldange, il fait la transition entre les maisons unifamiliales du quartier et le vaste ensemble des Terrasses de l’Europe. La forme de l’immeuble découle de la situation : dans une rue en courbe, avec une forte déclivité (10 m de dénivelé) et à proximité de magnifiques arbres tricentenaires classés au patrimoine national. Aussi, Metaform a choisi de réaliser six volumes qui s’articulent les uns dans les autres, permettant ainsi de maintenir la densité, tout en répondant à l’envie généralisée d’habiter plutôt une maison qu’un appartement. Toutes les ouvertures ont été travaillées pour maximiser l’apport de lumière naturelle, l’ouverture vers le paysage et le ciel, tout en préservant l’intimité. La distribution verticale est privilégiée aux longs couloirs horizontaux. Autre proposition intéressante : un espace commun est installé, avec cuisine et salle de réception, pour permettre aux résidents de se rencontrer de manière conviviale. Le bâtiment est réalisé avec une structure en béton armé, la façade en panneaux d’aluminium triangulaires. Ce projet a été sélectionné pour le prix EU Mies Award 2017. ◼

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FICHE TECHNIQUE

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Maître d’ouvrage ASARS Constructions Architecte  Metaform Architects Ingénieur statique  Simon-Christiansen & Associés Ingénieur technique Sitlux Surface  2 000 m² Volume 8 000 m3

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Toutes les ouvertures permettent de profiter de vues vers le ciel ou de l’environnement naturel boisé. 02

Dans les appartements, l’entrée de lumière naturelle est très généreuse. ACTUALITÉS

Photos : Steve Troes Fotodesign

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INDIVIDUALLY MANUFACTURED INTERIORS & FURNITURE

Showroom : 16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg | +352 27 36 53 43 | info@nbr.lu | www.nbr.lu


ARCHIDUC 14  PLUS D’INFOS   S U R A R C H I D U C . L U

LIVRAISON DE CHANTIER

RÉNOVATION HISTORIQUE L

e ministère des Affaires étrangères a pris possession de ces nouveaux locaux dans l’ancien palais de justice. C’est l’association momentanée composée de a+t architecture, Kaell Architecte et Guillermo Vázquez Consuegra Arquitecto qui a pris en charge la rénovation de ce bâtiment historique. Il faut savoir en effet que son origine remonte à 1545 lorsqu’un ancien conseiller du roi des Pays-Bas, Nicolas Greisch, se fait construire sa demeure. Vingt ans plus tard, Ernest de Mansfeld la transforme en résidence officielle du gouverneur du pays. Agrandie à plusieurs reprises, la bâtisse reste la demeure principale des gouverneurs jusqu’en 1795, 34

avant de devenir palais de justice jusqu’en 2008, puis d’être affectée pour les bureaux du ministère des Affaires étrangères. Depuis les origines, une attitude de respect du patrimoine prononcé envers l’existant a été adoptée. Les réflexions se sont donc tout naturellement tournées vers une rénovation douce. Les architectes ont choisi de développer cinq axes principaux. Tout d’abord le réaménagement du hall d’entrée pour lui donner un caractère de représentation : les dalles vers les étages ont été partiellement ouvertes en se rétrécissant vers le haut pour créer des vues spectaculaires et mettre en valeur l’ancienne façade Greisch. Au niveau -1,

une nouvelle extension vers le jardin est créée, accueillant une salle multifonctionnelle et une entrée secondaire. Les bureaux sont installés dans les pièces existantes, préservant les éléments historiques, les salles d’audience étant transformées en bureaux paysagers. Le bureau du ministre présente un très beau plafond du 17 e siècle. Par ailleurs, une peinture du 16 e a été restaurée. Les combles ont également été travaillés, a ve c l ’a m é n a g e m e n t d e n o u ve a u x bureaux et l’installation de la spectaculaire « salle Greisch », avec vue sur la charpente. L’assainissement énergétique s’est fait au cas par cas, tout comme l’isolation acoustique. ◼

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 14

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage  Fonds de rénovation de la vieille ville Maître d’ouvrage délégué  INCA Architectes  Projet réalisé en association momentanée : Amae (architectes associés pour le ministère des Affaires étrangères) : a+t architecture, Kaell Architecte, Guillermo Vàzquez Consuegra Arquitecto Ingénieur génie civil  Bevilacqua et Associés Ingénieur génie technique  HLG – Schroeder & Associés Ingénieurs Conseils Coordinateur sécurité et santé HBH Expert thermique Goblet Lavandier Expert restauration M Lutgen Bureau de contrôle Luxcontrol Expert acoustique bsp Ingenieurgesellschaft Durée du chantier 2011-2016 Déménagement février 2017

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Une partie des dalles a été ouverte dans le hall d’entrée pour dégager la façade historique de la maison Greisch. 02

La nouvelle salle Greisch permettra d’accueillir des réunions diplomatiques. 03 Photos : Christian Aschman

Une peinture murale du 16e siècle a été retrouvée et mise en valeur dans le nouveau programme. 04

Les combles ont été aménagés et la charpente mise en valeur. ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 14

LOGEMENT COLLECTIF

PARK HOUSING

L’escalier menant au sous-sol.

La dimension des parties communes invite à une interaction entre habitants et avec la rue.

P L U S D E P H O T O S   S U R A R C H I D U C . L U

e bureau 2001 a conçu pour le promoteur CETEC un immeuble de 14 appartements dont l’approche architecturale repose sur la réduction maximale des éléments architecturaux : un gabarit, des mitoyens et une circulation. Par cette approche, le gabarit représente le volume maximal constructible grâce à un dessin compact et limitant les surfaces de déperdition. La disposition des mitoyens facilite la construction et participe à la réduction des coûts. Les voiles structurels sont espacés parallèlement de 6,8 m, une distance que les dalles renforcées peuvent porter sans poutre supplémentaire. La circulation est installée côté rue et, tout en profitant de la lumière et 36

de l’air naturels, agit comme un filtre entre les petits appartements et la rue, et comme élément d’interaction sociale entre les habitants et avec la rue. Leurs proportions surdimensionnées invitent à la rencontre et à l’appropriation. La façade côté rue est structurée par les éléments constructifs qui s’y prolongent et auxquels viennent se greffer les protections solaires et les descentes d’eaux de pluie. Côté ouest, où se trouvent essentiellement les pièces à vivre, les balcons accessibles de plain-pied deviennent des loggias, de réelles extensions des appartements. Une proposition architecturale qui va à l’essentiel tout en répondant clairement aux questions posées. ◼ ACTUALITÉS

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage CETEC Architecte 2001 Ingénieur génie civil SETI Ingénieur génie technique Romain Becker Localisation Kayl Surface 2 050 m2 (brut) Budget 2 800 000 € (1 350 €/m2) Calendrier 2013-2016

Photos : Photo : Ludmilla Ludmilla Cerveny Cerveny

L


74 m

72 m

ascenseur 2.5 m/sec.

VITESSE

30 sec. TRAJET 8.500 kg CABINE 7,6 t.

MOTEUR DE L’ASCENSEUR

16 m

MUR DE SOUTÈNEMENT

TIRANTS 72 PERMANENTS

10 x

PIÉTONS

5x

+

CYCLISTES

« Liaison verticale entre le Pfaffenthal et la Ville-Haute » - travaux exécutés en tant qu’entreprise générale


ARCHIDUC 14

Vue de la place depuis le parc.

Vue aérienne du site.

URBANISME

UNE NOUVELLE PLACE PAUL JOMÉ bureau WW+ architektur + management a remL eporté le premier prix du concours d’idées organisé

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Illustrations : WW+ architektur + management

par la commune d’Hespérange, la BCEE, Post Luxembourg et la pharmacie Uelzechtdallapdikt pour le renouvellement de la place Paul Jomé à Hespérange. Grâce à ce concours, le centre d’Hespérange pourra avoir une nouvelle identité, avec une zone mixte composée de commerces et services tels qu’une banque, un bureau de poste, une pharmacie, un centre médical, des boutiques, un restaurant, des logements et un parking souterrain. La place publique sera réaménagée et facilitera la liaison avec le parc municipal. Le bureau eschois WW+ architektur + management a remporté ce concours en collaboration avec les architectes paysagistes Ernst + Partner. ◼ ACTUALITÉS


Geberit Pluvia

Let it rain

Meilleure évacuation des toitures.

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Geberit Pluvia évacue les toits de façon efficace et fiable. Moins de matériel et de place que pour les systèmes conventionnels sont une raison de plus d’opter pour Geberit Pluvia. Technique parfaite, détails innovants et service global : depuis des années, Geberit mise sans cesse sur de nouveaux standards en matière de sécuritéet rentabilité, à commencer par la planification. Désormais avec la fermeture quart de tour pour une installationet une maintenance aisées. www.geberit.lu/Pluvia


ARCHIDUC 14 La rénovation de l’ensemble a permis d’obtenir une nouvelle certification Breeam de catégorie « excellent ».

Une nouvelle façade a été installée sur ce bâtiment du début des années 1990.

E S PA C E D E B U R E A U X

UN NOUVEL AIR es architectes Beiler + François ont réalisé pour Atenor Group Luxembourg la rénovation complète des surfaces de bureaux et l’extension sur le parvis d’un ancien immeuble situé à Luxembourg-Cloche d’Or. Ce projet est assez emblématique, puisqu’il représente un fort besoin actuel, qui est l’assainissement et la remise à niveau de bâtiments de bureaux devenus obsolètes dans leur technique (celui-ci datait des années 1990), et qui composent une grande partie de l’immobilier de bureaux au Luxembourg. À noter que cette démarche a permis d’obtenir une nouvelle certification Breeam de catégorie « excellent ». Dans ce cas, une nouvelle façade a été mise en place, les surfaces administratives ont de nouveaux parachèvements et de nouvelles techniques. Le volume souterrain existant sur tout le site a été conservé, et le parking a été maintenu en service pendant toute la phase de démolition et de gros œuvre. De même, la grande salle informatique de la banque ING, hautement sensible, a été maintenue

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en activité au milieu du bâtiment pendant les six premiers mois du chantier. Aux 5 000 m2 du bureau existant ont été ajoutés 3 000 m2, tout en réalisant un assainissement énergétique des parties existantes et en créant un ensemble architectural cohérent. Toutes les toitures ont été refaites et agrémentées de toitures vertes pour améliorer les écoulements sur les surfaces scellées. Les techniques des surfaces ont été reconstruites à neuf de façon à recevoir les meilleurs rendements énergétiques possible. La qualité de l’air des bureaux en est sensiblement améliorée. Un travail particulier a été réalisé sur l’éclairage naturel des zones de travail, et les éclairages artificiels sur détecteurs de luminosité et de présence assurent un confort de travail moderne aux utilisateurs. Au niveau acoustique, les grands halls d’entrée ont été dimensionnés avec des panneaux acoustiques, et les surfaces de travail disposent de fauxplafonds métalliques acoustiques pour garantir un environnement approprié. ◼ ACTUALITÉS

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Atenor Group Luxembourg Architecte Beiler + François architectes Ingénieur statique Simon-Christiansen & Associés Ingénieur technique Felgen et Associés Engineering Ingénieur acoustique D2S International Bureau de contrôle Luxcontrol Coordination sécurité Simon-Christiansen & Associés Durée des études mars 2013 – septembre 2014 Réalisation septembre 2014 – avril 2016 Surface nette exploitable 8 200 m2 Coût brut 25 800 000 € TTC

Photos : Beiler + François architectes

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ARCHIDUC 14

EXPOSITION

LA FONDATION VALENTINY A OUVERT L’

architecte François Valentiny a ouvert sa fondation à Remerschen. Soucieux de préserver et montrer l’ensemble de ses travaux de recherches, dessins, maquettes, plans et croquis, l’architecte a opté pour la création d’une fondation, et s’est construit un lieu pour exposer une partie de cette collection. Le lieu sert également pour la formation des jeunes, à travers des ateliers et certainement l’accueil de workshops pour le futur master de l’Université du Luxembourg. Des expositions thématiques d’autres architectes invités sont également organisées. Une démarche qui reste encore unique en son genre au Luxembourg et qui pose clairement la question des archives dans le domaine de l’architecture. Dans le nouveau bâtiment, on découvre la diversité du travail de l’architecte.

E S PA C E D O M E S T I Q U E

UNE MAISON BLANCHE

Photos : Valentiny hvp architects, GAP Architectes

Le bureau GAP Architectes a livré une maison unifamiliale à Reckange, dont la particularité est d’avoir un toit à deux pentes recouvert d’une membrane Alwitra blanche. Cette maison unifamiliale à basse énergie est conçue pour une jeune famille, et se distingue par son aspect monolithique et blanc. Seuls les volumes des fenêtres en bois ressortent. Après avoir discuté avec l’entreprise basée à Trèves, GAP Architectes a collaboré avec Rollinger Toiture pour la mise en place. « C’est la première fois que ce matériau est ainsi utilisé au Luxembourg », détaille l’architecte Alain Schank. Le reste de la façade est recouvert d’un simple enduit blanc.

La maison mitoyenne présente la particularité d’avoir une toiture blanche. ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 14

I N I T I AT I V E

TENDANCE IMMOBILIÈRE

L’IMMOBILIER TOUJOURS PLUS CHER

DOHEEM MATENEEN

C

aritas, la Ville de Luxembourg et le ministère du Logement sont à l’initiative de Doheem mateneen, une résidence multigénérationnelle située à Beggen, et dont l’architecture a été confiée à arend+thill architecture. Ces logements sont occupés par des étudiants et des personnes âgées, qui doivent s’apporter une aide mutuelle en échange d’un loyer modéré. Le projet fait ainsi se côtoyer deux populations sujettes à une situation d’isolement et fragiles, de par leur situation financière. Pour faciliter cette cohabitation et la rendre positive, les espaces sont appropriés et adaptés. Les 2 000 m2 de la résidence sont partagés entre des espaces réservés aux étudiants (12 chambres de 15 m2 avec salle de douche partagée, salon et cuisine communs), d’autres aux personnes âgées (12 appartements de 45 m2), chacun ayant des rythmes de vie différents, complétés par des espaces en commun. Une salle polyvalente, une infirmerie, un atelier et un sous-sol complètent les espaces communs. La qualité architecturale est une constante à travers tout ce projet, qui reste du logement social et qui représente une nouvelle façon d’habiter ensemble. Le coût total de la construction s’élève à 3,5 millions d’euros, dont 75 % sont financés par la participation étatique. Le terrain reste p r op r iété de l a V i l l e de Luxembourg, qui le loue sous le régime du bail emphytéotique.

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Au Luxembourg, les prix de l’immobilier continuent de grimper.

Photos : Boshua, Luc Deflorenne (archives)

Les prix de l’immobilier au Luxembourg ne cessent d’augmenter et connaissent de grandes disparités en fonction de la localisation, les prix étant plus élevés à Luxembourg-ville et à Esch-sur-Alzette. Selon les observations récentes de AtHome.lu, le prix de vente d’un mètre carré pour un appartement neuf s’élève à 6 093 euros. Le prix moyen d’un appartement ancien est de 421 027 euros (+5 %) et de 509 790 euros (+2 %) pour un neuf. Pour l’achat d’une maison, dont l’attrait est essentiellement sur les petites surfaces (deux et trois chambres), le prix moyen se positionne à 691 984 euros. La location n’est pas en reste, puisque les loyers des appartements à une ou deux chambres ont encore augmenté de 7 %. Par contre, ceux des studios ont diminué de 3 %. Pour les maisons, on note -4 % sur les six derniers mois, à l’exception des grandes surfaces (+9 % pour les maisons à cinq chambres). La moyenne nationale pour la location d’un appartement se situe à 1 378 euros et à 2 357 euros pour une maison.

Les résidents bénéficient de petits balcons en plus du jardin collectif.

ACTUALITÉS


Atelier de ferronnerie

1 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 81 10 1 • besenius.lu

Escalier en colimaçon reliant deux étages, travaillé entièrement en acier (LU), 2007 Construction soudée autoportante • Marches pliées en tôle de 4 mm d’épaisseur, trois marches par groupement Première marche palière en tôle de 10 mm d’épaisseur • Noyau montant réalisé à partir d’un tube en acier Diamètre de 3 500 mm • Hauteur totale de 60 570 mm • Anneau en acier faisant chainage pour traverser la dalle Laqué, 2K DTM, RAL 9010 blanc pur Kaell Architecte / photo : Bohumil Kostohryz

Serrures et sécurité

4 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 80 84-1


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R E S TA U R A N T

LA BRASSERIE SUR LA PLACE

près d’importants travaux, Le Grand Café, sis place d’Armes, a rouvert ses portes. Bâtiment historique inauguré en 1894, l’endroit était à l’époque la seule brasserie installée sur deux étages. Céramiques sur la façade, style art nouveau, lampes à arc… tout était propice à attirer le chaland. Jusque dans les années 50, l’établissement est un des fleurons du « Plëss ». En 1956, des travaux de transformation amorcent la fin d’une époque qui sera définitivement révolue lorsqu’au début des années 80, des travaux de transformation de la façade font disparaître les fameuses céramiques. Aujourd’hui classée, la façade de l’immeuble connaît une nouvelle jeunesse. D’importants travaux ont été réalisés par le propriétaire des lieux. Le bureau d’architecture Tetra Kayser Associés, en collaboration avec le Service des sites et monuments nationaux et le Service d’architecture de la ville, a recréé le cadre

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conçu par Charles Mullendorf. L’intérieur a été confié à l’architecte Rodolphe Mertens, qui a décliné la charte des restaurants Red Beef, qui exploitent l’enseigne en l’adaptant à la qualité de restauration du bâtiment et à la localisation en centre-ville. Le chêne est largement présent en placage et dans les caissons acoustiques du plafond. Les murs sont couverts de briques presque noires. Marbre en colonnes et terrazzo au sol apportent un aspect cossu, alors que les éléments en laiton, les lampes boules et les miroirs sont indissociables de l’esprit brasserie à la parisienne. De grandes photos anciennes rappellent l’histoire du bâtiment. ◼

Le Grand Café de Charles Mullendorf connaît une nouvelle jeunesse. ACTUALITÉS

Le nouvel aménagement intérieur rappelle l’esprit des brasseries parisiennes.

Photos : Catherine Thiry

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ARCHIDUC 14

LA VIE DES BUREAUX

NOUVEL ASSOCIÉ POUR 2001 Sergio Carvalho a rejoint 2001, bureau actif dans l’urbanisme, l’architecture et le design, en 2014. Depuis, il dirige l’exécution des projets d’envergure. Il est dorénavant associé avec Philippe Nathan, qui a fondé le bureau en 2010, et qui entame une activité d’enseignant à mi-temps à l’ETH Zürich.

CONCOURS

HUIT BUREAUX POUR ARCELORMITTAL

RÉSIDENTIEL

THE EPIC The Epic est une résidence qui se présente comme une grande villa urbaine.

FICHE TECHNIQUE Promoteur Polyform Architecte Christian Bauer et Associés Architectes

Photo : Boshua

Ingénieur Icone Menuiserie intérieure Inside Surface totale 870 m2

Polyform a livré une nouvelle résidence comprenant 9 appartements. Situé dans la partie résidentielle du Kirchberg, l’immeuble se présente plus comme une grande villa que comme un immeuble de plusieurs appartements. La structure en béton est entièrement recouverte de briques. L’entrée généreuse accueille une œuvre du street artist Vhils. À l’intérieur, on trouve huit appartements de une à trois chambres et un penthouse. Comme tous les projets menés par Polyform, sa différenciation porte sur la haute qualité des finitions et la grande attention portée au détail, le tout œuvrant à une qualité architecturale qu’on trouve peu, voire pas, dans les projets de promotion « classiques ». Les espaces intérieurs privilégient un beau volume pour la pièce à vivre, alors que les chambres sont réduites au minimum nécessaire, mais optimisées grâce à de nombreux rangements intégrés. La lumière naturelle entre facilement grâce à des baies toute hauteur. Au sous-sol se trouvent des caves et un parking commun. À l’extérieur, les nombreuses plantations entretenues par la copropriété permettent une discrétion accrue par rapport au voisinage. ACTUALITÉS

Le Fonds Kirchberg a lancé pour ArcelorMittal une consultation sur invitation pour la conception du nouveau siège social mondial du géant de l’acier. Huit bureaux internationaux sont invités à remettre une esquisse pour un projet qui devra bénéficier d’une architecture « landmark » et d’un traitement différencié des façades. Il s’agit de : Bernard Tschumi Architects, Foster + Partners (Royal-Hamilius), JSWD Architekten (CSSF, École centrale de Clausen), Massimiliano Fuksas Architecture, Rafael Viñoly Architects, Rem Koolhaas OMA, von Gerkan, Marg and Partners (stade national) et Wilmotte & Associés. Le lauréat sera dévoilé en septembre 2017, après une seconde phase avec au maximum trois candidats et la présentation d’un APS.

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ARCHIDUC 14 La forme de L du bâtiment donne l’opportunité de créer une place centrale végétalisée.

FICHE TECHNIQUE

E S PA C E D E B U R E A U X

Architecte Moreno Architecture (Yannick Adam)

CMI SERVICES

Client Gimco Luxembourg

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ébut 2018, le nouveau siège de CMI Services sera localisé à Mondorf-les-Bains. Ils ont demandé à Moreno Architecture & Associés de concevoir un nouvel immeuble de bureaux (2 500 m 2), complété par une halle industrielle (1 000 m2). L’emplacement privilégié de la parcelle, situé à l’accès du ZAE du Triangle vert, a donné les lignes directrices pour l’implantation du bâtiment. Le bâtiment administratif, conçu en totale transparence et ouverture vers l’extérieur, s’élève sur trois niveaux

sur la route d’accès au site. Ce volume est complété par l’atelier qui glisse ses fonctions industrielles dans la continuité de l’immeuble de bureaux. Pour l’enveloppe, les matériaux choisis créent un dialogue entre le côté massif des casquettes en béton préfabriqué et la précision des cassettes métalliques et des murs rideaux. La régularité du bâtiment est assurée par des profilés métalliques extrudés qui donnent un rythme à la façade et qui sont repris à l’intérieur par la structure des colonnes en béton.

CONCOURS

Localité Mondorf Réalisation En cours Surface brute 3 500 m² Prestation Architecture, space planning, design de mobilier Classe énergétique AAA / HQE

L’installation urbaine Origin’s

DES CABANES À GRÜNEWALD

Illustration : Moreno Architecture & Associés

Suite au concours élaboré pour le Festival des cabanes 2017, organisé par le Service national de la jeunesse, l’OAI et le Fonds Kirchberg, deux installations urbaines durables seront construites au Grünewald au Kirchberg (avec l’aide financière du Fonds Kirchberg et de KPMG). Les deux projets retenus, conçus par des groupes d’architectes et d’étudiants en architecture, sont Origin’s de Delphine Fietz, Charlotte Seivert, Dariya Demydova, Eliki Diamantouli et Sebastian Persuric et MOMA de Gallyna Peneva. Le jury a aussi décerné une mention spéciale au projet Sauna de Pauline Lacord et Etienne Duval. WWW.CABANES.LU

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ACTUALITÉS


accentaigu.lu


ARCHIDUC 14 LOGEMENT

H ÔT E L L E R I E-R E S TA U R AT I O N

RÉSIDENCES ALOES

e bureau Moreno Architecture et Associés a réalisé pour Promobe deux résidences à Schifflange qui font partie d’un projet d’aménagement particulier qui a été développé pour le lotissement « Auf der Kreizheck », situé à quelques minutes du centre de Schifflange. L’architecture des bâtiments est volontairement compacte pour favoriser l’efficacité énergétique. Elle est articulée par une composition accordée avec l’environnement et l’orientation des bâtiments. L’arrangement des ouvertures est une composition en alternance de rythmes réguliers et irréguliers de fenêtres toute hauteur de grande largeur pour les séjours, et de fenêtres étroites, toutes de même largeur pour les autres pièces. La durabilité est assurée par un choix de matériaux simples et faciles d’entretien (façade isolante avec enduit teinté dans la masse autonettoyant, garde-corps métalliques, balcons en béton préfabriqué étanche teinté dans la masse), ainsi que par une classe de performance énergétique et d’isolation thermique BBB.

Les résidences sont volontairement compactes pour favoriser l’efficacité énergétique.

Le bureau BENG a livré un nouvel hôtel-restaurant à Walferdange, transformé à partir de l’ancien établissement qui était déjà un hôtel-restaurant. L’orientation est clairement contemporaine dans l’utilisation des matériaux et l’agencement des volumes. L’hôtel compte huit chambres où le béton brut et le bois sombre dialoguent harmonieusement. Le restaurant, sur deux niveaux, bénéficie d’une large baie vitrée qui fait entrer pleinement la lumière naturelle à l’intérieur de la salle. Une salle de réunion complète l’ensemble.

Sur le côté, une large baie vitrée permet de faire entrer la lumière naturelle dans le restaurant. 02

Dans les chambres, le bois et le béton dialoguent harmonieusement.

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Promobe Maître d’œuvre Moreno Architecture & Associés Localité Schifflange Réalisation En cours Surface brute 5 500 m² Chef de projet Marion Davini Prestation Architecture Classe énergétique BBB

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Photos : Moreno Architecture, Hostellerie Stafelter

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HOSTELLERIE STAFELTER

ACTUALITÉS



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LIVRAISON DE CHANTIER

MAISON RELAIS À RODANGE 01

Les enfants bénéficient de salles d’activités thématiques, comme ici pour le bricolage.

PLUS D’INFOS   S U R A R C H I D U C . L U  01

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Le bâtiment de la nouvelle maison relais répond strictement au PAP du centre historique de Rodange.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration communale de Pétange Architecte Planet+ Ingénieur statique IC Lux Ingénieur technique Da Zotto & Associés Coordination sécurité chantier Geri Managment

e bureau Planet+ a livré en octobre 2016 une nouvelle maison relais à Rodange, sur un petit terrain en pente. Leur proposition consiste en un bâtiment compact de cinq étages, qui dialoguent entre eux par les différences de niveaux et un travail sur les toitures plates qui deviennent des espaces de jardins extérieurs praticables par les enfants (aire de jeux, jardin pédagogique). Le traitement de la façade avec un parement en briques bicolores permet de diminuer l’aspect massif de la construction tout en homogénéisant l’ensemble. Les accès au bâtiment sont fortement marqués, créant une identité en même temps qu’une protection aux intempéries. Les fenêtres sont placées malicieusement afin de rythmer la façade. À l’intérieur, la réflexion sur les aménagements des salles communes a été très poussée. Réalisées avec des matériaux écologiques comme le précisait le cahier des charges, les installations permettent aux enfants d’avoir des activités de groupe variées tout au long de la journée, adaptées aux différents âges pour une stimulation renforcée de leur développement. Huit salles thématiques sont proposées : théâtre, jeux de société, bricolage, activité physique, cuisine pédagogique… Certains espaces bénéficient

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d’une double hauteur et les points de vue sont multipliés grâce aux différents niveaux. L’entrée de lumière naturelle est privilégiée à tous les étages, certaines fenêtres étant même des niches accueillantes où les enfants peuvent s’asseoir. Le bâtiment a été conçu pour répondre à la classe énergétique BBB, permettant une simplification générale des installations techniques et un confort accru pour les utilisateurs. ◼

Contrôle technique Socotec Capacité 103 enfants Surface brute 1 300 m2 Budget 4 millions d’euros Mise en service 1er septembre 2016

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Photos : Christof Weber

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ACTUALITÉS


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IMMEUBLE DE BUREAUX

KONS À LA GARE D

Photos : Immobel

epuis le 27 mars, la Banque ING a pris possession de l’immeuble Kons sis 26, place de la Gare à Luxembourg, un immeuble qui fait partie de l’histoire de la ville puisque sa construction remonte au début des années 1930. D’abord hôtel, le bâtiment subira des transformations importantes dans le courant des années 90. À l’époque, « la galerie Kons » insufflera au quartier une nouvelle dynamique commerciale. Depuis, le modèle s’était essoufflé et ne trouvait plus son équilibre. Mais trois promoteurs, le Groupe IMMOBEL, BPI Luxembourg et BESIX RED, ont décidé de redonner une nouvelle vie à cet immeuble idéalement situé et l’ont confié à m3 architectes. La tête de proue face à la gare ne représente que le sommet de l’iceberg : l’ensemble immobilier occupe tout le cœur de l’îlot (20 000 m2 de surface brute hors sol). Imbriqués et orientés différemment le long de quatre rues, les bâtiments offrent une

mixité de fonctions : commerces (1 600 m2), logements (3 450 m2), bureaux (14 600 m2). La proposition architecturale tient compte de l’insertion du bâtiment dans l’ensemble continu et minéral du secteur urbanistique protégé de la place de la Gare. La façade en pierre est composée de manière géométrique, sur une rythmique respectueuse de l’esprit des constructions du plateau Bourbon, en y insérant une déclinaison de fenêtres à double peau, ensembles de portes et dispositifs de livraison. L’angle et le dernier étage en retrait reprennent, en arrondi, les éléments du vocabulaire « paquebot » cher aux années 30. m3 architectes a développé un concept de structure mixte acier / béton en étroite collaboration avec Schroeder & Associés pour commencer, et avec et les équipes de BESIX et CLE ensuite. Avec les firmes exécutantes Reinhold Hettinger et Stahlbau Ziemann, ils se sont vu récompenser d’une mention du « Ingenieurpreis

des Deutschen Stahlbaues 2017 ». Le leitmotiv de ce projet a été de recréer un ensemble empreint de transparence et de cohérence, dans lequel s’expriment également tous les aspects de confort et de durabilité. Une labellisation environnementale « Breeam » a accompagné toute la démarche (mention ver y good). Aujourd’hui, l’immeuble est devenu propriété d’Axa Belgium pour un montant proche de 159 millions d’euros. ◼ L’immeuble Kons peut désormais accueillir les bureaux d’ING, mais aussi des commerces et des logements.

Au sommet de l’immeuble, une belle terrasse offre une vue large sur le quartier.

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ARCHIDUC 14

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LIVRAISON

ADAGIO OPÉRATIONNEL N

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Le lobby est conçu pour être le lieu de rencontre des familles. ACTUALITÉS

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Dans les chambres, le mobilier a été choisi avec un soin particulier.

Photos : Felix Krumbholz

ous vous avions présenté le projet dans ARCHIDUC 13. L’aile Adagio de la Clinique Bohler est désormais ouverte et opérationnelle. Son architecture intérieure est conçue par dagli + atelier d’architecture, accompagné par Goblet Lavandier & Associés (ingénieurs) et Drees & Sommer (project manager). L’aménagement de l’extension de la maternité, qui accueille 10 nouvelles chambres « première classe supérieure », est conçu dans l’esprit d’un grand hôtel de la Belle Époque. On y retrouve un lobby comme lieu de rencontre et de convivialité. Les chambres bénéficient d’une attention particulièrement poussée aux détails. L’ambiance générale est chaleureuse et enveloppante, grâce notamment à l’utilisation du blanc cassé relevé par quelques touches de doré. Tout l’aménagement est orienté pour créer du confort et donner à la maman l’occasion de profiter pleinement de son séjour avec son bébé, tout en permettant à l’équipe soignante de travailler dans les meilleures conditions possible. Le résultat est une architecture personnalisée, loin des standards habituels hospitaliers. ◼


Designed by CFArchitectes (photographe: Christophe Felten) www.cfarchitectes.lu

Inside home & tailor a pour concept de fournir un service individuel et complet aux architectes et aux particuliers pour l'aménagement de la maison. Outre du mobilier contemporain et des accessoires de grands designers, le showroom en ville présente notre savoir-faire en menuiserie sur mesure (placards, parquet, cuisine, etc.) Passionnés par notre métier, nous développons des espaces de vie en fonction des besoins et du goût de nos clients. Spécialistes de l'aménagement, nous guidons notre clientèle dans le choix de son mobilier ou développons des pièces uniques et adaptées à l'espace grâce à la menuiserie.

www.insidegroup.lu Showroom City 16, côte d'Eich L-1450 Luxembourg


ARCHIDUC 14

E S PA C E P U B L I C

SQUARE JAN PALACH Arlette Schneiders Architectes a réalisé le réaménagement du square Jan Palach, à Luxembourg. Le but du réaménagement a été la création d’un espace dégagé, ouvert, flexible dans son utilisation, et s’intégrant dans le contexte urbain des rues avoisinantes et de la place d’Armes. La place est recouverte de pierre naturelle de teinte beige (Kanfanar – Giallo D’Istria). Une des trois entrées est centrée sur le monument Dicks-Lentz, qui a été nettoyé et restauré pour l’occasion. Les accès sont séparés par des bancs en pierre, et des bancs supplémentaires en bois complètent les possibilités d’assise. Un plan d’eau a été aménagé le long de la façade de la Cour des comptes. L’éclairage est réalisé de manière homogène par rapport à la place d’Armes.

FICHE TECHNIQUE Maîtres d’ouvrage Ministère du Développement durable et des Infrastructures, Administration des bâtiments publics Architecte Arlette Schneiders Architectes Ingénieur en génie civil AuCARRÉ Ingénieurs en génie technique Syntec, Dal Zotto et Associés Bureau de contrôle technique Secolux

Le square Jan Palach a été réaménagé par Arlette Schneiders Architectes.

Budget 785 000 € TTC (honoraires inclus)

LIVRAISON

WAX II ET LA MAISON ROUGE La seconde phase de rénovation du site du Wax est désormais achevée. Après avoir transformé l’ancien moulin en espace socioculturel et restaurant, Fabeck Architectes a rénové la Maison Rouge, en collaboration avec Njoy pour la muséographie, et les alentours ont été aménagés. La Maison Rouge est désormais un lieu dédié à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale à

Pétange, et joue un rôle de landmark avec sa toiture singulière. À l’extérieur, une nouvelle piazza facilite l’orientation. En bordure de site, une nouvelle structure en bois sert de liaison entre les bâtiments, de scène événementielle, d’espace de stockage, et de pare-vue pour l’autoroute. Un espace arboré et engazonné vient compléter l’ensemble et fait tampon avec la rue.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration communale de Pétange Architecte Fabeck Architectes Architecte d’intérieur / muséographie Njoy Design signalétique Vitale Design Bureaux d’études et consultants HLG Ingénieurs-Conseils, Goblet Lavandier & Associés, Luxcontrol, Simtech-Housetech, Secolux

Désormais, l’ensemble du site du Wax est réhabilité. 54

ACTUALITÉS



ARCHIDUC 14

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CHNP

UN NOUVEAU DÉVELOPPEMENT POUR DE PARK S

uite à un concours, le bureau Christian Bauer & Associés Architectes a remporté la réalisation de l’extension et de la modernisation du Centre hospitalier neuro-psychiatrique De Park, à Ettelbruck, construit à l’origine par Sosthène Weis entre 1902 et 1910. L’ensemble est aujourd’hui inscrit à l’inventaire des sites et bâtiments à préserver par le SSMN. Les services d’hébergement et d’accueil de jour spécialisés dans l’encadrement et l’accompagnement de personnes souffrant d’un handicap mental devaient être rénovés pour mieux correspondre à 56

la prise en charge actuelle des quelque 80 résidents. Le défi consistait donc à concilier les exigences fonctionnelles, tout en maintenant l’intégration urbaine et le caractère patrimonial du lieu. Aussi, la liaison avec le parc est retravaillée. Le parc, dans son ensemble, est préservé – seuls deux immeubles doivent être démolis pour laisser place à deux nouvelles constructions dans la partie nord, complétées par de nouveaux bâtiments le long de l’avenue des Alliés en bordure du parc, permettant ainsi, avec très peu d’interventions, de créer un ensemble efficace.

Les pavillons existants feront l’objet d’une rénovation douce. Les fonctions au sein des différents pavillons sont redistribuées pour une attribution plus évidente, et créer l’effet d’un petit village au milieu de la verdure, avec des maisons d’habitation et un centre de jour. Pour le personnel, les distances sont plus courtes, et la distribution circulaire offre une surveillance plus aisée. Pour les patients, cela offre une orientation intuitive. L’ensemble est retravaillé dans une démarche de haute qualité environnementale (HQE). ◼

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FICHE TECHNIQUE

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Maître d’ouvrage CHNP

Auftraggeber

17, rue des Allié

Architecte CBA Architectes

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107, rue de Hol

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Ingénieur civil SGI Ingénierie

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Bauvorhaben

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17, rue des Allié

Planinhalt

PLAN MASSE

Ingénieur technique Goblet Lavandier & Associés Paysagiste Latz + Partner Coordinateur-pilote Drees & Sommer Luxembourg Surface brute des bâtiments existants 5 000 m2

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Les nouvelles constructions sont pensées dans des formes et volumes compacts.

Illustrations : CBA Architectes

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Plan d’implantation sur le site.

Surface totale des nouveaux bâtiments 6 500 m2 Surface du parc 4,5 ha Début des travaux Septembre 2016 Fin prévue des travaux Avril 2019

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Une attention particulière a été portée à l’orientation des chambres des résidents, qui bénéficient toutes d’une vue sur le parc ACTUALITÉS

DE PARK -

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ARCHIDUC 14

COMMERCE

IMPAKT M

oreno Architecture & Associés a réalisé pour Impakt l’aménagement de leur agence immobilière à Luxembourg. Un jeu de menuiseries obliques crée une dynamique permettant d’intégrer les fonctions de présentation et de bureaux. En vis-à-vis se trouve un ensemble d’armoires rectiligne blanc créant une ligne calme. En vitrine est repris le principe d’obliques interprété par des paravents offrant une vue attrayante dans une rue de passage au croisement du boulevard Royal et de la rue de la Porte Neuve.

FICHE TECHNIQUE Client Impakt Architecte Moreno Architecture & Associés (Géraldine Jacob, Eléonore De Ville) Localité Luxembourg Réalisation 2016 Surface brute 100 m² Prestation Architecture d’intérieur

COMMERCE

La menuiserie apporte à la fois un caractère chaleureux et fonctionnel.

La salle de réunion au sous-sol présente des lignes claires et sobres.

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La boutique de fourrure Schmitz, sis 26 rue du Curé à Luxembourg, a confié au bureau RM architectes le réaménagement de son commerce. La boutique avait déjà été rénovée en 2003 et l’ensemble était encore en bon état. Mais la dynamique du commerce étant, un renouveau était souhaité par les propriétaires. Les architectes ont choisi d’intégrer le béton brut, réchauffé par des panneaux dorés. Le parquet de l’ancien aménagement est resté. Un découpage de l’espace permet de mettre en valeur l’espace intérieur tout en longueur. Un important travail sur la lumière a également été réalisé, en collaboration avec Georges Berne, pour mettre en valeur les produits, sans que la lumière électrique ne les abîme. La menuiserie a été réalisée en collaboration avec Prefalux.

ACTUALITÉS

Depuis la rue, on ne devine pas l’intérieur de la boutique.

Photos : Alfonso Salgueiro, RM archi

SCHMITZ, SECONDE


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P O U R L E S E N FA N T S

EXTENSION À L’ÉCOLE de Junglinster met en chantier L alecommune projet d’extension de la maison relais et du cycle 1 de l’école de Gonderange. En effet, les locaux actuels dimensionnés pour 80 enfants auront une extension de trois niveaux pouvant chacun accueillir 40 enfants, et la capacité totale sera ainsi portée à 200 enfants. Les nouveaux locaux ont été conçus par les architectes de la société Decker, Lammar & Associés pour fonctionner en une multitude d’« ateliers » variés que les enfants choisiront au quotidien, plutôt que de proposer des simples salles de classe. Pour refléter architecturalement cette variété des locaux, et pour que les surfaces de circulation deviennent elles aussi aires de rencontres et de vie, les ateliers sont regroupés en cinq volumes tout en bois autour d’un noyau central en dur. La structure est mise au point par les ingénieurs de Simon-Christiansen & Associés, et la bonne gestion de l’énergie de ce projet de classe AA est étudiée par betic ingénieurs-conseils.

Cinq volumes en bois s’articulent autour d’un noyau en dur.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Fonds de compensation

E S PA C E D E B U R E A U X

UN NOUVEAU CARREFOUR

Architecte m3 architectes Ingénieur génie technique Goblet Lavandier & Associés Ingénieur génie civil Schroeder & Associés Coordinateur pilote Luxconsult Surface (BGF) 22 010 m2

Illustration, photo : Decker, Lammar & Associés, m3 architectes

Volume (BRI) 72 421 m3

’immeuble administratif L des années 1980 connaît une nouvelle jeunesse sous l’impulsion de m3 architectes.

m3 architectes a livré l’immeuble administratif Carrefour au coin du boulevard Royal et de l’avenue Emile Reuter. La mission était de transformer cet ancien immeuble des années 1980 sans perdre les surfaces existantes, mais en le remettant à niveau en ce qui concerne la performance énergétique et le confort. Le parti pris des architectes a été de réinterpréter les proportions de l’immeuble pour rendre justice

à l’échelle des rues, et garder sur le coin l’élan donné par la hauteur des huit étages existants. La façade associe, en conséquence, deux caractères qui se distinguent par leurs proportions et par les matériaux qui les constituent. Dans le prolongement des façades minérales du boulevard Royal et de l’avenue Emile Reuter, sur les cinq premiers étages, les façades en béton aux larges ouvertures s’arrêtent

ACTUALITÉS

à la hauteur des corniches voisines. Sur l’angle de la rue, sublimé, une double peau de verre s’élève en cascade et culmine à la même hauteur que la tour de la Kredietbank qui lui fait face au travers du carrefour. Le « nouveau » bâtiment, symbole d’une mixité nouvelle, complète la silhouette du boulevard : il pose un signal fort à l’angle des rues, et renoue plus loin le dialogue avec le tissu de la ville. 59


ARCHIDUC 14

SUR NOS ÉTAGÈRES

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PUBLIC SPACES, WHAT FOR? WOZU? POURQUOI ? L’architecte paysagiste Kamel Louafi a regroupé des essais et des discussions sur la conception de l’espace public, incluant les aspects sociaux, politiques, esthétiques, économiques et visionnaires. Il détaille par la suite deux projets de son bureau : la place des Cinq Continents à Esch-sur-Alzette et la Tramplatz à Hanovre, sans oublier les « petites histoires » qui les caractérisent. Jovis, 29,80 €

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LEMPEREUR Les « architectes décorateurs » Lempereur, tels qu’ils se définissent eux-mêmes sur leur couverture, ont sorti un ouvrage qui rassemble leurs derniers chantiers, dont la boutique Oberweis à Luxembourg. Marot Publishers

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BONN, AU FIL DU TEMPS La maison Bonn, à l’occasion des 160 ans de ce commerce historique de Luxembourg, édite une série de quatre livrets illustrant l’évolution de cette entreprise familiale. Après les trois premiers, le quatrième est à paraître en juin.

ACTUALITÉS

En vente au Cercle Cité, 25 €

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19 LIBERTÉ Jim Clemes Atelier d’architecture et de design a réalisé la restauration du bâtiment historique d’« Ar­beds­gebai », qui est désormais entre les mains de la BCEE. Ce booklet rassemble les photos du résultat, mais aussi du work in progress et des rappels historiques pour un portrait complet de ce bâtiment.

Photos : Maison Moderne

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CERCLE LUXEMBOURG 1909-2010 Ce livre rassemble les recherches de l’historien Jean Reitz, qui retrace l’histoire du bâtiment du Cercle municipal entre 1909 et 2010, aussi bien d’un point de vue architectural que social.


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MUSÉOGRAPHIE

NOUVELLE SCÉNOGRAPHIE Le nouvel accrochage présentera les nouvelles acquisitions de ces dix dernières années.

INTERVIEW   S U R A R C H I D U C . L U

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ermée depuis le 10 octobre 2016 pour cause de travaux de transformation et de mise en con­formité des espaces, l’exposition permanente du Musée d’Histoire de la V i l l e d e L u x e m b o u r g ( 2  2 0 0  m 2 ) , renommé Lëtzebuerg City Museum, rouvrira ses portes le 5 mai avec une scénographie signée par le bureau

munichois Tido Brussig Szenerien, qui avait déjà réalisé la scénographie de l’exposition sur les 100 ans de la CroixRouge luxembourgeoise en 2014. Ce sera le troisième réaccrochage de la collection permanente depuis l’ouverture du musée en 1996. De nouvelles applications multimédias enrichiront la série de maquettes urbaines au 1/666e.

Un nouveau mobilier muséographique et une nouvelle signalétique seront disposés dans le nouveau parcours. Finalement, un espace particulier dédié à l’urbanisme permettra aux visiteurs de mieux se rendre compte de l’ampleur des transformations de la ville actuelle et de comprendre ses perspectives de développement.

KUNST AM BAU

Dans le cadre du programme « Kunst am Bau », l’artiste Peter Zimmermann a conçu une œuvre murale pour le Uelzecht Lycée, situé à Luxembourg-Dommeldange. Presque 10 ans après l’inauguration (le 14 décembre 2007) de cet établissement scolaire conçu par Kerg & Ewen Architectes, cet artiste, représenté par la galerie luxembourgeoise Nosbaum Reding, a répondu à l’appel d’offres européen lancé pour la réalisation d’une œuvre dans le cadre de la construction d’un bâtiment destiné à accueillir le public. « Le travail de Peter Zimmermann joue sur les phénomènes optiques, les notions de luminosité et de transparence », explique le galeriste 62

L’artiste Peter Zimmermann a réalisé une œuvre dans le cadre du « Kunst am Bau ».

Alex Reding. « Le choix de cet artiste pour une installation dans un lycée technique est intéressant, car il utilise un média contemporain, la résine époxy, qui demande une certaine maîtrise technique,

tout en le transposant dans un univers artistique fort. C’est aussi une grande chance pour ces élèves de pouvoir vivre au quotidien avec une œuvre de cet artiste reconnu sur la scène internationale. »

ACTUALITÉS

Illustration / photo : Tido Brussig Szenerien, galerie Nosbaum Reding

PETER ZIMMERMANN AU UELZECHT LYCÉE


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CONVERSATION

CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.

LINDA RETTER Architecte, partenaire du bureau RMarchi Après un parcours de plus de 20 ans comme architecte à Luxembourg, Los Angeles, Vienne et Shenzhen, elle fonde RMarchi avec Philippe Macaigne en 2000 à Paris. En 2013, l’agence déménage à Luxembourg.

CLASSE A, BONNE OU PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

Depuis le 1er janvier 2017, toute nouvelle construction au Luxembourg doit répondre en principe à la classe énergétique AAA, soit ce qui correspond à une maison passive. Toutefois, les avis divergent quant au fait que cette loi est vraiment une bonne nouvelle. Nous avons demandé à deux professionnels du domaine leur avis, l’un impliqué dans la conception, l’autre du côté des constructeurs.

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ACTUALITÉS


CONVERSATION

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CHRISTIAN REDING Conseiller de direction, conseiller technique et économique, Chambre des métiers Il élabore des initiatives et réflexions afin de promouvoir le développement durable et les technologies environnementales au sein du secteur de la construction. Par ailleurs, il conseille et assiste les entreprises de la construction dans le domaine énergétique. Dans le cadre des bâtiments à haute performance énergétique, il veille à préparer les entreprises artisanales aux défis actuels et futurs et à les munir des connaissances spécifiques requises pour remplir les standards énergétiques.

MAUVAISE NOUVELLE ? ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 14

La classe énergétique AAA est obligatoire pour toute nouvelle construction au Luxembourg depuis le 1er janvier 2017. Les avis quant au fait qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle sont partagés. Pour vous, cette obligation est-elle une bonne nouvelle ? linda retter Oui, dans le fond, c’est une bonne nouvelle. C’est une mesure nécessaire pour le futur puisque l’idée de base est de réduire la consommation d’énergie et par conséquent l’émission de CO2, et donc de réduire le réchauffement climatique. Toutefois, sur les chantiers, je me pose beaucoup de questions, surtout par rapport au timing de cette nouvelle loi. Est-ce que tout le monde est vraiment prêt pour répondre à cette exigence ? christian reding Je suis aussi d’accord sur le fait que cette loi est effectivement une décision qui va dans la bonne direction, mais ce changement n’est pas une surprise. Le secteur de la construction sait depuis 2012 que cette directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments va être mise en œuvre au Luxembourg en 2017, et ce quatre ans avant l’échéance prévue au niveau européen. Aussi, le secteur a été demandeur d’avoir un échéancier progressif pour se préparer au mieux à ce changement. Et c’est ce qui s’est passé. En 2008, nous sommes passés à la classe énergétique DD, puis en 2012 au BC, en 2015 au BA et en 66

CONVERSATION

2017 au AA. Depuis 2015, avec cette exigence sur le BA, l’effort supplémentaire à faire pour arriver au AA n’est pas énorme. En tant que Chambre des métiers, nous travaillons sur cette progression depuis 2012 en proposant des formations adaptées à nos entreprises. Depuis cinq ans, nous avons formé 500 personnes de 300 entreprises artisanales. Cela est un grand succès pour nous, car c’est une formation de cinq jours, ce qui représente un investissement considérable pour les entreprises. 300 entreprises, par rapport à l’ensemble du marché, quelle proportion cela représente-t-il ? cr Il existe environ 800 entreprises actives dans la performance énergétique, mais il ne faut pas oublier que des entreprises se forment également par d’autres biais. En tout cas, tous les grands constructeurs sont prêts pour cette nouvelle obligation. Et ce dans les différents corps de métiers, qu’il s’agisse des entrepreneurs, des installateurs, du parachèvement ou de la toiture. De plus, les cycles de formation ne sont pas clos et il est toujours possible d’en suivre. En ce qui concerne la formation des ouvriers, nous avons mis en place avec l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB) des formations spécifiques. Et depuis quelques mois, nous formons nos chefs d’entreprise pour qu’ils puissent à leur tour former leurs ouvriers. Le secteur

de la construction représente 60 000 salariés, donc mettre en place ces formations représente un vrai challenge. D’où la formation dans l’entreprise même. Mais je le répète, ce n’est pas nouveau et ce passage de la loi en 2017 n’est pas une révolution pour la majeure partie des entreprises, mais une évolution qui s’est faite dans le temps. Sur les chantiers, Madame Retter, ressentez-vous ce niveau de formation ? lr Pour certaines entreprises, je pense notamment aux travaux préparatoires pour le chauffage-sanitaire, les travaux sont bien exécutés, mais sur place, dans l’exécution, malgré toute l’expérience des ouvriers, un trou, c’est vite fait ! Et une petite fuite d’air peut faire échouer au test d’étanchéité. Ce qui pourrait nous aider est un système de certification qui nous indique les entreprises compétentes dans ce domaine. cr Cette certification existe : Energie fir d’Zukunft +. C’est une formation qui a été mise en place par la Chambre des métiers et par l’Energie­ agence. Une formation similaire existe aussi pour les architectes et les ingénieurs. À la fin de la formation, il y a un examen qui est mené à l’échelle internationale. Cela permet aux maîtres d’ouvrage de choisir les entreprises qui sont les mieux placées pour mettre en œuvre le concept de la maison passive. Au cours de ces dernières années, il y a ACTUALITÉS


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Ce qui se passe en ce moment avec ces matériaux qu’on ne peut plus dissocier ou recycler, c’est catastrophique ! LINDA RET TER

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eu 625 maisons passives construites et 900 appartements. Tous ces bâtiments ont été vérifiés et les maîtres d’ouvrage ont reçu la subvention étatique. Il y a donc bien des entreprises compétentes pour le faire. En ce qui concerne le test d’étanchéité, c’est un gage de qualité pour le client. Il a ainsi une certaine garantie que le produit livré correspond bien aux caractéristiques techniques exigées. La perfection est donc un but atteignable… lr La perfection de l’étanchéité, mais là encore, il faut se poser la question du juste équilibre. Est-ce qu’une petite fuite d’air justifie tous les moyens qui sont mis en place pour y remédier ? Je pense qu’il faut quand même raison garder. C’est un peu trop la course à la performance énergétique. Or, il ne faut pas oublier que la construction reste avant tout un travail artisanal. Il y a des marges de tolérance, ce qui est normal et humain, mais à la fin, si le client n’a pas son blower door test, il est effondré. Et c’est à ce moment-là que sont proposés des produits « miracles » : des colles, des mousses, des scotches, des joints. Mais est-ce vraiment ce que nous voulons ? Que faisons-nous des composés organiques volatils ? Tous les moyens sont bons pour arriver à cette fameuse performance énergétique, y compris ceux qui ne sont pas bons pour notre envi68

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ronnement. Le choix des matériaux est donc une question délicate et je m’interroge par rapport à l’impact écologique réel du bâtiment qui a atteint son objectif AAA. Quel bilan énergétique obtient-on à la fin de la construction, en prenant en compte les énergies grises ? Quelle peut être la fin de vie d’un tel bâtiment ? Ces questions ne sont pas encore beaucoup abordées et je pense qu’une autre exigence que la simple performance énergétique doit être mise en place : celle de la durabilité du bâtiment. Avant au Luxembourg, nous étions sur un autre rail qui était celui de l’écologie et du bio. Il faut arrêter ces nouveaux bâtiments qui impactent notre environnement et penser aussi à l’après-nous. cr C’est vrai que ces 10 dernières années, nous avons surtout parlé de performance énergétique. À mon avis, nous avons atteint l’optimum réalisable ainsi que la limite financière. Le 1er octobre 2016, il y a eu une flexibilisation de la méthode de calcul de la performance énergétique des bâtiments au Luxembourg, ce qui permet d’avoir des constructions moins bien orientées sans avoir nécessairement une augmentation drastique de l’isolation. Grâce à cette flexibilisation, on peut quand même construire des maisons à bonne performance énergétique, sans devoir tomber dans un excès inapproprié.

Je voudrais aussi souligner autre chose : je trouve qu’au niveau politique il y a eu un grand travail réalisé avec les aides financières pour inciter les maîtres d’ouvrage à faire les bons choix. À mon sens, cette politique a pris la bonne direction, car il ne faut pas oublier que pour le client, le premier souci est financier. Ces subsides sont une réelle incitation et sur ce point, le ministère s’est donné les moyens de réussir. lr

* LE MISCANTHUS est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des graminées. Dans la Grande Région, environ 140 ha sont cultivés, et cette plante est principalement utilisée pour le chauffage et dans l’agri­ culture. Le miscanthus est susceptible de devenir un des piliers principaux pour les matériaux de construction biosourcés, notamment ceux répondant au principe du cradle to cradle.

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Est-ce qu’il n’y a pas aussi une forme de lobbying des entreprises qui fournissent les produits et les services liés aux maisons passives ? cr Je pense qu’il y a surtout une pression politique qui est mise en œuvre. Depuis la COP21 à Paris, l’Europe s’est engagée à réduire de 40 % ses émissions de CO2 jusqu’en 2030. C’est un défi énorme et il faut savoir que le bâtiment est responsable de 40 % des émissions de CO2 en Europe… Pour les isolants, je constate aussi que certains fournisseurs ont des problèmes pour se procurer la matière première. Des alternatives sont en cours : Chaux de Contern, par exemple, commence à développer des matériaux de construction durables aussi bien pour l’isolation, à base de chanvre, qu’un produit porteur, à base de miscanthus*. Ces matériaux écologiques vont se développer dans le futur. Mais c’est sûr qu’à partir du moment où le législateur a exigé un standard très élevé


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Ce changement n’est pas une surprise. CHRISTIAN REDING

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en matière de performance énergétique, il fallait trouver des solutions. Le polystyrène reste à l’heure actuelle la solution la moins chère… lr Ces développements de nouveaux produits écologiques sont effectivement le chemin que nous devons suivre. Et je me pose la question suivante : est-ce que nous n’aurions pas dû inverser le processus et d’abord développer ces nouveaux produits écologiques pour ensuite imposer la performance énergétique avec une loi ? Parce que ce qui se passe en ce moment avec ces matériaux qu’on ne peut plus dissocier ou recycler, c’est catastrophique ! Outre l’impact écologique, pensez-vous qu’il puisse y avoir aussi un impact culturel ? lr Il est certain que cette mesure aura un impact sur le paysage architectural au Luxembourg. Il y a désormais une nouvelle génération de bâtiments qui arrive et je me demande effectivement si cet impact a été pris en compte et réfléchi. Car le paysage luxembourgeois va se transformer, c’est inévitable. cr Il y a lieu de nuancer. Dans notre cours sur la maison passive, nous présentons 25 maisons différentes dont cinq sont passives. Les participants doivent retrouver les maisons passives et personne ne réussit à le faire, car elles ont tout à fait le même aspect que les 20 autres maisons qui ne le sont pas. La maison passive n’empêche pas un concepteur d’avoir ses libertés. C’est plutôt des restrictions du côté du 70

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règlement des bâtisses ou peut-être un effet de mode de certains maîtres d’ouvrage qui demandent ce type de bâtiment qui a tendance à uniformiser les nouvelles constructions. Je ne pense pas que cela soit dû à une contrainte de la performance énergétique. La maison passive implique aussi un autre entretien de la maison. Les utilisateurs ne sont-ils pas oubliés dans cette chaîne, car il n’y a pas de formation pour eux ? lr J’ai en effet une crainte par rapport à cela. Si le contrat d’entretien est généralisé pour le système de chauffage, ce n’est pas encore le cas pour la ventilation, par exemple. Or, si cet entretien n’est pas fait, cela peut devenir nocif. Et l’utilisateur n’est pas encore complètement familiarisé avec ces démarches, car elles sont nouvelles. cr Je pense aussi qu’il faut plus sensibiliser sur les installations de ventilation. Si le client peut lui-même changer les filtres tous les trois mois, il faut faire un entretien général de la tuyauterie tous les cinq ans, et là des entreprises spécialisées doivent intervenir. Par rapport à nos voisins, comment le Luxembourg se situet-il ? Est-ce qu’une maison triple A luxembourgeoise équivaut à une maison triple A française, belge ou allemande ? cr Clairement, non. Je crois qu’une maison BB en France correspond à une maison D au Luxembourg. lr Les exigences au Luxembourg sont très hautes.

* LËTZEBUERGER NOHALTEGKEETS ZERTIFIZÉIERUNG FIR WUNNGEBAIER Cette certification facultative introduite par la loi du 23 décembre 2016 a comme objectif de promouvoir la durabilité des logements au Luxembourg et la transparence du marché immobilier. Cette certification prend en compte non seulement la performance énergétique, mais aussi les matériaux de construction et leur énergie grise, la qualité de l’air, l’accessibilité des bâtiments, le confort acoustique, le recours aux énergies renouvelables, leur situation locale pour la connexion avec les équipements publics et les transports en commun…

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Est-ce que cette loi est suffisante au fond ? N’aurait-on pas dû aller encore plus loin que d’imposer « simplement » le triple A ? cr Il y a trois ans, le gouvernement voulait aller encore au-delà et passer à l’A+, soit la maison à énergie positive. Mais cette idée a été abandonnée. Je pense que nous sommes pour le moment au maximum de ce que nous pouvons imposer au vu de l’évolution des techniques et des possibilités financières. Car il faut aussi le dire clairement, la maison AAA coûte plus cher d’environ 10 % qu’une maison de classe énergétique CC. Par ailleurs, le concept de la construction durable va gagner du terrain avec la certification Lenoz* qui est en place depuis le début de l’année. De plus, certaines entreprises souhaitent développer leur activité dans cette direction et la Chambre des métiers va les encourager dans leur démarche. Un autre aspect est le smart building, qui correspond à la dynamique de l’étude Rifkin. Grâce à une interconnexion entre les bâtiments, on va être en mesure de créer des quartiers intelligents, où les bâtiments se répartiront l’énergie. Mais actuellement, nous ne sommes pas encore dans cette logique. lr Je suis convaincue que tous les points qui sont touchés dans le Lenoz sont durables, et il faut espérer que cette certification devienne rapidement le nouveau standard, car pour le moment, nous construisons des maisons qui vont poser un sérieux problème aux générations futures. ◼


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Le Luxembourg est un pays qui par tradition est très accueillant pour les étrangers, et un grand nombre d’architectes internationaux viennent travailler sur notre territoire. Mais qu’en est-il des architectes basés au Luxembourg qui travaillent au-delà de nos frontières ? Dans ce dossier, nous avons rassemblé quelques exemples de projets, en cours ou réalisés, menés par des bureaux installés au Luxembourg, mais qui travaillent dans un autre pays. Nous avons sélectionné quelques chantiers emblématiques, loin d’être exhaustifs, soit pour leur zone géographique, pour leur programme ou encore pour leur domaine d’intervention. Par ailleurs, nous avons aussi interrogé des

À P EX L’

experts pour qu’ils fournissent des conseils utiles à ceux qui souhaiteraient se lancer dans ce type d’aventure. Pierre Hurt, le directeur de l’OAI, explique d’autre part la nouvelle politique de l’Ordre dans ce domaine. Une histoire qui est en train de s’écrire, à l’heure où le gouvernement travaille son image de marque à l’international, et où Maison Moderne célèbre le Luxembourg avec son opération « Celebrating Luxembourg ».

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L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

ART CLUB À PÉKIN Cette collection privée regroupe des estampes chinoises de grande qualité et exige des conditions de conservation spécifiques.

a situation est exceptionnelle, à Pékin, juste à côté de la Cité interdite. C’est là que se trouve un ancien entrepôt dans lequel un collectionneur chinois souhaite installer sa collection de calligraphies et de dessins anciens, dont la renommée est très importante. Pour ce faire, il a demandé à François Valentiny de lui concevoir la transformation de cet ancien bâtiment industriel et de construire une nouvelle extension qui sera en bois et verre, ouverte vers la Cité interdite. Le programme est le suivant : un accueil dans la cour, des bureaux, un espace de cuisine et une salle à manger, deux appartements et une partie club-exposition à l’étage. Une des contraintes liées à la collection était de créer des pièces d’exposition à l’abri de la lumière, et ce pour des raisons de conservation. Bien que situés à proximité immédiate d’un patrimoine de grande valeur, les bâtiments environnant la Cité interdite ne doivent pas répondre à un cahier des charges particulier. Et parce que la législation est différente des habitudes de construction en Europe, il est possible, comme dans ce cas précis, de construire tout au bord de l’eau, l’entrepôt se situant tout au bord des douves qui entourent la Cité interdite. ◼

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FICHE TECHNIQUE Client Collectionneur privé

Calendrier En cours

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Illustrations : Valentiny hvp architects

Localisation Pékin (Chine)

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Programme Transformation d’un ancien hall industriel et construction d’une extension pour accueillir logements, bureaux, espaces d’exposition et de rencontre.

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Architecte Valentiny hvp architects


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Face à la Cité interdite à Pékin, François Valentiny construit un art club pour un collectionneur privé.

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TÉMOIGNAGE

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EUROPE, CHINE, BRÉSIL, ETC.

FRANÇOIS VALENTINY Quel rapport avez-vous avec l’international ? Depuis la création du bureau avec Hubert Hermann, le travail à l’échelle internationale a toujours été présent. Même avant l’ouverture des frontières de l’Europe. Lui signait les projets en Autriche, et moi au Luxembourg. Nous avons aussi beaucoup construit en ex-Allemagne de l’Est, mais sans jamais ouvrir de bureau là-bas. Aujourd’hui, nous avons des projets en Autriche, en Allemagne, en France, en Pologne, en Norvège, mais aussi au Brésil, en Azerbaïdjan, en Corée du Sud… Et la Chine ? C’est arrivé avec le pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle à Shanghai en 2010. Il a eu un succès certain et suite à cela, on m’a demandé de venir enseigner dans le Masters Academy DeTao à Shanghai. J’y ai désormais un bureau qui occupe trois personnes. Si ces projets demandent des compétences plus pointues, alors un relais se fait avec le bureau au Luxembourg. Quelles différences culturelles avezvous remarquées ? En Chine, les architectes ne font pas le suivi du chantier, ce n’est pas dans leurs habitudes. Par ailleurs, les procédures sont longues et la partie administrative complexe. Il faut quasiment faire tout le projet – jusqu’aux fluides, chauffage, etc. – pour obtenir les autorisations de construire. Mais une fois que l’autorisation est donnée, tout va très vite.

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USA ET AUTRICHE

LÉON GLODT Pouvez-vous nous préciser comment vous avez réussi à travailler aux États-Unis ? Après mes études au lycée à Luxembourg, je suis parti étudier à Vienne où j’ai rencontré ma compagne. C’était avant l’ouverture des frontières de l’Europe et je ne pouvais pas exercer comme architecte en Autriche et elle ne pouvait pas exercer au Luxembourg. Nous avions tous les deux les États-Unis en tête, aussi nous avons poursuivi nos études là-bas. Après quelques mois à l’université de Houston, je suis passé à l’UCLA. En parallèle, j’ai travaillé dans l’atelier de Charles Moore. Au bout de quelques années, nous avons ouvert notre propre bureau à Los Angeles. De son côté, ma compagne a été embauchée comme assistante à l’Académie de Vienne et, en 1995, a ouvert un autre bureau à Vienne. Et depuis 1985, j’ai un bureau à Luxembourg. Comment se passait cette répartition géographique ? Très naturellement, finalement, ce n’était pas plus compliqué que de gérer un chantier à New York et un autre à Los Angeles. Nous passions trois semaines en Europe et trois semaines aux USA. Travailler à Los Angeles était une belle opportunité. À l’UCLA, nous avions pu avoir une formation d’exception et un réseau extraordinaire. Nous habitions au bord de la mer, fréquentions des célébrités, mais travaillions aussi comme des fous ! Pourquoi avoir quitté les USA ? Je n’ai jamais voulu être un immigré. Et en 2000, je suis devenu papa, ce qui a beaucoup changé ma perception du travail. Et le décalage horaire commençait à être plus difficile à gérer. Nous avons alors décidé de revenir en Europe.

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L

e bureau de Diane Heirend est en train de concevoir le Centre Alfred Dogbé, un lieu culturel socio-éducatif à Niamey au Niger. Loin d’un projet de concours ou de commande, c’est un projet d’amitié et de passion qui est porté par la compagnie nigérienne Arène Théâtre et le luxembourgeois Fundamental Monodrama Festival. Ce centre, à la fois lieu de vie, de création et d’intégration, est conçu comme un petit urbanisme, avec une salle de spectacles, des ateliers socioéducatifs, des bureaux, un logement pour un artiste invité et un espace extérieur avec un kiosque. Le terrain a été acheté dans un quartier en voie de développement, entre la ville et le désert. Donc du soleil, du sable, de la chaleur, mais deux grands arbres tempèrent le site. « Je me suis tout d’abord imprégnée de la culture nigérienne, explique Diane Heirend. Il m’était inconcevable d’intervenir sur ce projet uniquement avec mon regard de Luxembourgeoise. Nous avons beaucoup discuté avec le directeur de la compagnie de théâtre et déterminé les éléments importants.

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CENTRE ALFRED DOGBÉ

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Il était clair que nous devions utiliser les matériaux locaux, rendre le bâtiment le plus autonome possible et en faire un lieu de rencontre et de partage, dans lequel on se sente à l’aise pour travailler. » Analyse du parcours du soleil, étude des vents, respect des coutumes sont mis ensemble pour faire naître une esquisse. Comme cela se fait au Niger, le terrain est tout d’abord clôturé, avant que la construction ne puisse commencer. Pour se protéger de la chaleur, les bâtiments auront une double toiture, avec la partie supérieure en tôle pour se protéger du soleil et de la pluie, et une seconde partie en feuilles de palmiers tressées. Entre les deux, l’air circule et rafraîchit le bâtiment. « Sur place, un ingénieur nous aide pour choisir les matières premières, le sable pour le béton, nous renseigne sur les pratiques usuelles – qui ne sont pas formalisées par écrit – et les différences culturelles. Prochainement, je me rendrai sur place et nous pourrons choisir ensemble les corps de métiers qui nécessitent des savoirs spécifiques. » ◼

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Illustration : Diane Heirend architecture & urbanisme

Le Centre Alfred Dogbé sera construit dans un quartier en cours de développement à Niamey au Niger.

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L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

C O N S T R U I R E D A N S L E S PAY S É M E R G E N T S

DIANE HEIREND

La construction prévoit une double toiture agissant comme un parasol de toit et permettant à la fois une réduction de la chaleur du soleil et une ventilation du bâtiment.

Quels sont vos contacts sur place ? Nous sommes en contact régulier avec le directeur de la compagnie théâtrale et un ingénieur qui est notre relais pour la partie technique et construction du bâtiment. Nous avons aussi soumis notre proposition à plusieurs personnalités locales pour nous assurer la justesse de notre approche. FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Compagnie Arène Théâtre, Fundamental Monodrama Festival Architecte Diane Heirend architecture & urbanisme Programme Construction d’un centre culturel socio-éducatif Localisation Niamey (Niger) Calendrier Projet en cours

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Comment vivez-vous cette expérience ? Très positivement ! Ce n’est pas la première fois que nous intervenons dans un pays lointain et dans des conditions climatiques extrêmes. Nous avons déjà conçu plusieurs projets en Asie du SudEst, au Vietnam et au Cambodge pour des unités de logement initiées par des ONG. Ces projets permettent de développer le côté le plus noble de notre métier. Ce sont des expériences humaines et culturelles très riches, un vrai bol d’air frais pour l’équipe.

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Quels sont les éléments auxquels il faut faire particulièrement attention pour ce type de projet ? Il faut réussir à établir une proximité tout en étant loin. C’est pour cela qu’il est impératif d’avoir un contact fiable sur place, avec qui le dialogue est constant. La maintenance des bâtiments doit aussi être une priorité absolue. Il faut que les constructions apportent une vraie plus-value pour les habitants, mais qu’ils puissent aussi facilement se les approprier et les entretenir. C’est pour cela qu’il faut bien entendu s’appuyer sur les savoir-faire traditionnels, les ressources locales et les coutumes régionales.

Ce sont des expériences humaines et culturelles très riches.  D I A N E H E I R E N D, A R C H I T EC T E

Illustration : Diane Heirend architecture & urbanisme

Comment avez-vous abordé ce projet au Niger ? C’est un projet où nous avons une approche pragmatique. Nous pouvons y développer ce qui nous est cher dans l’architecture, à savoir créer des lieux de vie où l’on se sente bien et où les occupants peuvent s’épanouir. Mais c’est aussi à chaque fois un nouveau défi que de se plonger dans une culture différente, de l’apprendre de l’intérieur.


L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

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TÉMOIGNAGE

GRANDE RÉGION

YVES NOURY En dehors du Luxembourg, quels sont les pays où le bureau BENG est actif ? Nous sommes présents en Grande Région, avec principalement des projets en France, grosso modo de Sierck-lesBains à Longwy, et quelques-uns en Belgique à travers le bureau R2D2 dans lequel nous avons des parts. Ce sont en fait d’anciens compagnons d’école qui ont aussi ouvert un bureau à Bruxelles et avec qui nous collaborons pour des projets en Belgique. Par contre, nous ne travaillons presque pas en Allemagne. Comme je suis originaire de Lorient, nous avons aussi quelques projets en Bretagne, mais qui sont liés à mon réseau personnel. Lorsque nous avons travaillé pour l’ambassade du Luxembourg en Russie, nous avons noué un partenariat avec un bureau russe, avec qui nous sommes toujours en contact et que nous pouvons solliciter occasionnellement pour des concours. Le bureau développe-t-il une stratégie par rapport à l’international ? Non, nous n’avons pas de stratégie par rapport à l’international. Nous répondons à des demandes, saisissons des opportunités. Nous travaillons pour des particuliers et participons également à des appels d’offres. C’est comme cela que nous avons fait des salles de spectacles pour des petites villes. L’international nous intéresse, bien évidemment, mais ce n’est pas notre priorité. Nous développons cela plutôt de manière pragmatique, en fonction des demandes du marché. Ce sont quand même principalement des projets de petite enver-

gure, pour des familles dont au moins un des parents travaille au Luxembourg, ou des couples mixtes. Actuellement, nous répondons moins aux appels d’offres, car la taille des chantiers est devenue plus petite qu’auparavant et la constitution des dossiers demande quand même beaucoup de travail. Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous êtes retrouvés confrontés ? Il y a des éléments qui sont semblables : la manière de concevoir les bâtiments, les conditions climatiques, les approches générales... Par contre, les réglementations et démarches administratives sont très différentes. La France aussi, par exemple, est beaucoup plus protectionniste que nous ne le sommes. C’est pour cela que nous avons ouvert un bureau à Thionville, pour avoir une adresse française. Pendant un temps, nous avions installé une équipe là-bas, mais cela n’a pas fonctionné. Nous avons préféré rassembler tout le monde à Belval et juste garder une adresse administrative. Travailler à l’international demande quand même une organisation très spécifique au niveau de l’équipe.

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A LL EM AG N E ARCHIDUC 14

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Ce bâtiment conçu par WW+ a remporté le premier prix d’un concours international.

Les visiteurs bénéficient d’un accueil largement ouvert vers le jardin.

CENTRE DE VISITEURS POUR LES JARDINS DU MONDE 80

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L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

Illustrations : WW+ architektur + management

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n 2013, WW+ architektur + management remporte un concours pour réaliser le centre de visiteurs pour les Jardins du monde (Besucherzentrum für die Gärten der Welt) à Berlin. Les Jardins du monde sont un concept original qui rassemble différentes sortes de jardins d’Asie, d’Orient et d’Europe ouverts au public. Le site connaissant un succès grandissant (700 000 visiteurs par an) et devant accueillir l’IGA Berlin 2017 (Internationale Gartenausstellung), inaugurée le 13 avril 2017, il a été décidé de construire une structure d’accueil pour les visiteurs. Le programme prévoit également un lieu de restauration et un espace pour des événements. Située à l’entrée d’une zone paysagère et au bord d’une cité-jardin résidentielle, la structure générale a été guidée par les caractéristiques géologiques et topographiques du site, sans trop devoir tenir compte des références urbanistiques. Le concept architectural repose donc sur un bâtiment compact, ce qui permet de réduire les surfaces construites en faveur des espaces verts. Une attention soutenue a été apportée à l’intégration du bâtiment dans l’environnement naturel. Par sa forme originale, le bâtiment constitue une frontière nette avec le boulevard Blumberger Damm voisin, tout en s’ouvrant vers le parc exceptionnel des Jardins du monde. La liaison entre le centre de visiteurs et les jardins se fait par un vaste parvis ouvert puis une cour intérieure verte. Cette approche permet une transition en douceur entre le monde urbain et l’environnement naturel, dans une structuration bien définie. En parallèle, l’ouverture et la transparence sont assurées par le choix des matériaux, des ouvertures ciblées et une utilisation appropriée de la lumière. L’entrée principale est définie par une généreuse place du côté ouest du bâtiment. À partir de là, on accède à la cour intérieure et aux guichets de vente des tickets, cette cour devenant le point de ralliement des groupes et point de départ vers les différentes parties du site. ◼

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C’était vraiment une stratégie, presque une réflexion marketing.

FICHE TECHNIQUE Maîtres d’ouvrage Grün Berlin, Senat für Stadt + Umwelt Architecte WW+ architektur + management

LU C WA G N E R , A R C H I T EC T E PA R T E N A I R E DE WW+ ARCHITEKTUR + MANAGEMENT

Programme Construction d’un centre d’accueil pour visiteurs Localisation Berlin (Allemagne) Surface 2 462 m2 Concours 2013, 1er prix Livraison Avril 2017 Budget 3 850 000 € (net)

ALLEMAGNE ET ÎLE MAURICE

LUC WAGNER Comment le bureau WW+ a-t-il commencé à travailler à l’international ? En tant que jeune bureau, notre idée était de nous faire un nom et des références en participant à des concours internationaux. C’était vraiment une stratégie, presque une réflexion marketing. Pour cela, nous avons ouvert une structure dédiée à Trèves, ville d’où vient mon associé, Jörg Weber, et qui permet de travailler avec des étudiants, point intéressant à la fois pour les idées neuves et économiquement parlant. Comme nous avons remporté plusieurs concours, nous avons complété l’équipe pour suivre l’exécution.

Le profil du bâtiment est discret et s’intègre dans le paysage.

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Quels ont été les challenges ? Pour participer à des concours d’envergure, il faut trouver des partenaires qui peuvent apporter les références exigées, et donc se faire un réseau. Par ailleurs, lors du chantier, il est primordial d’avoir une personne fiable sur place. Avec la distance, le suivi peut s’avérer compliqué et certaines décisions risquent de vous échapper.

L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

PLACE DE LA RÉPUBLIQUE

Avez-vous rencontré des difficultés dans ce développement ? La mise en place de l’entreprise a été très compliquée. Cela nous a pris presque deux ans de travail avec des avocats et des experts fiscalistes luxembourgeois et allemands pour passer d’une simple structure à une vraie GmbH. Avez-vous remarqué des différences entre ces deux pays qui sont pourtant proches culturellement parlant ? En Allemagne, le projet est développé selon une autre philosophie. Au Luxembourg, on trouve volontiers des solutions ensemble, dans un esprit convivial, alors que les Allemands sont beaucoup plus durs et procéduriers. Les avocats sont souvent impliqués et on n’hésite pas à mettre en cause le travail des autres. Aussi, ce que l’on attend de l’architecte en Allemagne est différent. Par exemple, l’architecte doit faire lui-même toute la soumission pour le gros œuvre.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Paris, Direction de la voirie et déplacements

Quelles sont vos perspectives de développement à l’international ? Nous allons continuer à travailler sur le marché allemand, qui est économiquement fort et stable. Nous allons aussi peut-être nous lancer avec une personne de notre équipe dans une nouvelle structure à l’île Maurice.

Architecte TVK Architectes Urbanistes Paysagistes Martha Schwartz Partners et AREAL Conception lumière AIK – Yann Kersalé Dimensions de la place 280x120 m Surface aire piétonne 2 ha Dimensions pavillon 9x18 m (162 m2), porte-àfaux de 8,70 m Concours 1er prix, janvier 2010 Livraison place 16 juin 2013 Livraison pavillon Monde & Médias Mi-juillet 2013

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Au sol, différents types de dalles en béton préfabriqué sont mis en place.

Photo : Clément Guillaume

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e bureau TVK a réalisé, en collaboration avec AREAL, le réaménagement de la place de la République à Paris, un lieu symbolique et populaire, aux dimensions exceptionnelles. Ils ont développé le concept d’une scène ouverte aux multiples usages urbains, rendu possible grâce à la suppression du rond-point qui libère le lieu de la contrainte centrale de la circulation automobile et redonne pleinement la place aux piétons. La création du parvis marque le retour au calme sur un espace libre de 2 hectares et la possibilité d’y créer un équipement polyvalent destiné à des populations variées. Des liaisons claires avec les grands boulevards favorisent un nouvel équilibre entre voirie et parvis centré sur les déplacements doux pour les piétons, les cyclistes et les transports en commun. Un axe réaffirmé associe la statue de Marianne, le miroir d’eau, le pavillon et l’alignement des arbres. Le travail des matériaux apporte une unité et une nouvelle lisibilité au service d’une démarche pérenne et contemporaine, sans exclure de nouvelles explorations (mises en couleurs, mises en eau, mises en lumière). Cette unité permet d’articuler trois parties : le jardin urbain (2 000 m2) planté et organisé en plusieurs sous-espaces ; le parvis central (12 000 m2) avec la statue de la République comme point d’orgue ; et la continuité de tous les boulevards, avec la voirie répartie sur trois côtés et son trottoir agrandi. À l’arrière de l’esplanade, deux plateaux sont des lieux singuliers marqués par un simple emmarchement sur trois de leurs côtés, propice à l’assise et à la rencontre. Ces terrasses seront ponctuellement équipées de structures mobiles (manège, ludothèque...). La partie sud-ouest de la place accueille un pavillon vitré avec un café. Le sol est composé de dalles en béton préfabriqué qui permet l’utilisation de teintes monochromes s’intégrant dans la continuité colorimétrique des sols et toits parisiens. L’eau est réintégrée sur l’esplanade centrale, en période estivale : le nouveau socle de la statue intègre un bassin circulaire et, en face du pavillon, une fine lame d’eau coule le long de la pente, associée à des vaporisateurs. Quelques éléments caractéristiques forts ont été singularisés pour donner son identité à la place, tels les grands mâts aiguilles. Trois types d’assises sont proposés : des emmarchements, des bancs et un deck en bois, et des chaises mobiles. La place de la République est désormais la plus grande place piétonne de Paris. ◼ 83


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L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

La place de la République est désormais la plus grande place piétonne de la capitale française.

La place de la République avant et après travaux.

FRANCE

CHRISTIAN WEIER Pensez-vous que l’export est une nécessité ? Nous avons encore beaucoup de route à faire pour promouvoir la profession d’architecte paysagiste au Luxembourg. Notre profession est beaucoup moins établie au Luxembourg que dans les autres pays européens comme la Suisse et l’Allemagne. On souhaite continuer à faire notre nom au Luxembourg d’abord.

Comment vous êtes-vous organisés au niveau du bureau pour le mener ? Nous avons été très impliqués au cours du projet. Étant donné la très bonne connexion TGV vers Paris, les déplacements étaient assez faciles et bien sûr fréquents. Il y a eu des moments où nous n’avons plus pu suivre les débats journaliers, qui ont été coordonnés principalement par les architectes parisiens TVK.

Est-ce que la reconnaissance passe par l’étranger ? À l’international, notre nom n’a pas été associé directement au projet, car TVK a été beaucoup plus actif dans la promotion du projet. Je suis très fier de notre implication dans le projet et je sais que notre contribution a été impactante. Nous nous retrouvons dans le projet réalisé. Je pense que ce n’est pas dans notre caractère, ni de Friederike ni de

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moi-même, de trop se mettre en avant. On essaie de contribuer à l’espace construit avec des projets de qualité pour se faire connaître, ici ou ailleurs. Avez-vous ressenti des différences culturelles au cours du projet ? La collaboration dans l’équipe, la coopération et la communication marchaient sans problème. C’était dans les discussions avec les acteurs des administrations que TVK, comme équipe locale, a eu beaucoup plus de connaissances et de capacité à impacter sur le projet. Pour ce projet, la différence n’était pas tellement culturelle : à Paris, on ne se sent pas dépaysés comme Luxembourgeois ; il y avait surtout une différence d’échelle. Travailler en métropole n’est pas comparable au travail qu’on peut réaliser au Luxembourg. Et pour l’échelle du projet, on peut coucher la tour Eiffel sur la place...

GRAND SUJET

Photos : Clément Guillaume

Comment AREAL Landscape Architecture a eu accès à ce projet ? Le projet est le résultat d’un concours gagné en 2010. Pierre-Alain Trévelo de l’agence TVK Architectes Urbanistes de Paris, et que j’avais rencontré lors de mes études à la GSD aux États-Unis, m’a contacté pour monter une équipe pour le projet, composée de jeunes acteurs et de noms plus établis.


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L’ A R C H I T E C T U R E À L’ E X P O R T

L E P O I N T D E V U E D E L’ O A I

SOUTENIR L’EXPORT AIT MÉT Pierre Hurt, directeur de l’Ordre des architectes et des

ingénieurs-conseils, nous présente les nouvelles actions que l’OAI met en place en faveur de l’export de ses membres. Interview

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Céline Coubray

Quel est le positionnement de l’OAI sur la question de l’export ? pierre hurt L’OAI, notamment en collaboration avec le ministère de l’Économie, veut que l’architecture, l’ingénierie et l’urbanisme deviennent un élément marquant dans le positionnement du Luxembourg en Grande Région, en Europe et au-delà. Le Luxembourg est connu pour ses banques ou comme Place européenne, mais nous voulons aussi développer sa renommée pour son cadre de vie. C’est un long processus en plein développement pour que le Luxembourg soit aussi reconnu pour sa capacité à développer un cadre de vie « smart, sustainable and inclusive ».

Cette nouvelle dynamique tournée vers l’export est-elle liée à une saturation du marché local ? ph En 25 ans, le nombre de bureaux implantés au Luxembourg a augmenté. Même si nous sommes toujours dans une phase de croissance, c’est aussi le bon moment pour penser à l’export. De plus, certains de nos membres souhaitent se développer à l’international. Or, notre ouverture pour le moment est surtout unidirectionnelle : nous accueillons beaucoup de bureaux étrangers, mais nous nous exportons peu. Aussi, nous souhaitons aider nos membres à percer d’autres marchés, plus protectionnistes que nous ne le sommes.

Quels sont les atouts de la scène locale pour parvenir à cet export ? ph Notre territoire est petit, mais nous accueillons beaucoup de nationalités. Comme l’architecture et l’ingénierie sont en interconnexion for te avec la vie sociale, nous avons déjà une grande expérience pour répondre aux défis du multiculturalisme. De plus, les équipes des bureaux implantés au Luxembourg sont polyglottes, multiculturelles et ont étudié partout en Europe. Grâce à cette diversité, ils ont des savoirs, une ouverture d’esprit, un mélange de tendances qu’ils peuvent exploiter pour créer un cadre de vie capable de répondre à différentes orientations culturelles et de société en proposant des solutions intelligentes et contextuelles. Cette faculté est une grande force et aide pleinement à l’export.

Quelles actions mettez-vous concrètement en place pour les aider ? ph Lors du dernier Mipim, nous avons présenté un nouveau livre, Design First – Build Smart, qui rassemble des projets réalisés à l’international et des exemples durables construits sur notre territoire. Nous avons également lancé le site www.laix.lu, qui sera régulièrement enrichi de nouveaux projets réalisés à l’international par nos membres. Nous avons déjà de belles références, mais notre image est encore à construire. Lorsque des sociétés étrangères souhaitent faire construire au Grand-Duché, leur réflexe premier n’est pas nécessairement de faire appel au savoir-faire local. L’exemple récent avec ArcelorMittal au Kirchberg en est une parfaite illustration ! Nous souhaitons donc promouvoir notre savoir-faire, aussi bien auprès des

GRAND SUJET

L’OAI a fait paraître ce nouveau livre qui regroupe des projets internationaux de bureaux implantés au Luxembourg. La prochaine édition est prévue pour Dubaï 2020.

investisseurs luxembourgeois qui vont à l’étranger que des étrangers qui arrivent ici. À l’étranger, cet export se fait avec l’aide de grandes entreprises qui emmènent dans leurs bagages des architectes de leur pays. Or, cette dimension manque ici. ph En effet, mais nous pourrions avoir l’opportunité de travailler avec les fonds d’investissement, les grandes banques internationales ou des global players qui sont implantés au Luxembourg. Nous devons nous appuyer sur ces caractéristiques, les développer et aussi travailler l’axe qualitatif, en aidant par exemple nos membres à pouvoir participer à des concours internationaux. De quels moyens disposez-vous ? ph Nous consacrons une partie de notre budget à cette politique et nous comptons également sur l’aide de la Chambre de commerce, les différentes missions économiques officielles, l’Office du Ducroire ou encore le réseau de nos ambassades. Idéalement, nous aimerions avoir un support coordonné et tendre à ce que Music : LX arrive déjà à faire. ◼


Architect: N-LAB Architects, Luxembourg (L) , Photographer: © Stephan Offermann

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T R A N S FO R M E R 92 RESPECTER L’INTÉGRATION URBAINE Transformation d’une ancienne grange en quatre maisons de ville. 96 POUR UNE FERME CONTEMPORAINE Transformation et extension d’un ancien corps de ferme familial. 100 L’IMMEUBLE DES CÉLIBATAIRES Rénovation douce et respectueuse d’un immeuble urbain des années 1950.

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LE S C E N T R E S C O M M E R C I AUX 108 QUELS COMMERCES POUR DEMAIN ? La surface commerciale au Luxembourg va fortement augmenter dans les prochaines années. Quels sont les challenges de ces futurs commerces ? 112 LE COMMERCE EN MODE DURABLE Pall Center Exploitation a choisi un mode de développement durable pour ses commerces. Explications. 116 UN NOUVEAU CENTRE EN VILLE Présentation du futur centre commercial de la Cloche d’Or.

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HABITAT / TRANSFORMER

Q U AT R E M A I S O N S D E V I L L E

RESPECTER L’INTÉGRATION URBAINE

Le crépi du socle des maisons est traité à la brosse pour un effet texturé.

TRANSFORMER Comment se réapproprier le bâti ancien, parfois très vétuste ou ne correspondant plus à nos habitudes de vie, pour le remettre à niveau, aux normes actuelles, l’adapter à nos besoins contemporains, tout en respectant la sub­stance ancienne et l’identité patrimoniale ? 92

ARCHITECTURE


HABITAT / TRANSFORMER

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Le projet « Stadthäuser » de witry & witry

La rue telle qu’elle se présentait avant.

remplace deux anciennes granges dans la vieille ville d’Echternach par quatre maisons familiales denses. Auteur

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France Clarinval

e projet de maisons correspond à un projet de vie : celui de vivre au centre-ville, à l’intérieur des anciens remparts d’Echternach, et donc à proximité des infrastructures de la vie quotidienne, ainsi que des connexions de transport public. Il importait à witry & witry de s’inscrire ainsi dans une philosophie de densification urbaine et de nouvelles formes de logement. Les deux anciennes granges, utilisées comme surfaces de stockage depuis des décennies, n’avaient pas d’attrait particulier à conserver à tout prix. Mais leur empreinte au sol et dans l’espace était caractéristique de ce centre urbain. C’est donc à partir de ce parcellaire et ces volumétries typiques que le nouvel ensemble a été dessiné.

FICHE TECHNIQUE Architecture witry & witry architecture urbanisme Génie civil Daedalus Engineering Génie technique SGI Ingénierie Année de construction 2016

Les nouvelles constructions respectent la volumétrie des anciennes granges.

« Nous ne voulions pas d’un bloc d’appartements qui aurait défiguré la rue », indique Anabel Witry, maître d’ouvrage. Aussi, il a été décidé de créer quatre maisons unifamiliales se répartissant des surfaces de 170, 160 et 140 m2 selon leur position. « Ce sont quatre parcelles étroites qui rappellent la structure des rues du quartier. » Pour éviter un enchaînement conséquent de garages, qui aurait rompu le charme de la petite ruelle, les quatre unités d’habitation se partagent un parking souterrain commun, accessible par une plateforme élévatrice. Chaque unité a une entrée depuis le garage, qui donne accès direct aux surfaces d’habitation aux étages.

Photos : Willi Filz / witry & witry

DÉFIS ET SURPRISES En raison de la situation urbaine à l’étroit, la construction était confrontée à différents défis demandant des solutions particulières. « La rue fait à peine 4 m de large, ce qui a été un véritable casse-tête pour la gestion de chantier », se souvient-elle, non sans évoquer la découver te surprise d’une citerne pleine d’anciens rebuts animaliers. L’étroitesse des parcelles a aussi obligé à des trésors d’ingénierie pour gagner quelques centimètres sur l’épaisseur d’un mur ou sur la taille de la cage d’escalier. Au final, les quatre maisons jouissent d’une grande cuisine, de trois à quatre chambres, de deux salles de bain aux étages, et d’une terrasse généreuse avec un large parterre de fleurs qui délimite les maisons à l’arrière et prolonge la cuisine ouverte vers l’extérieur. Autre défi : l’ensemble est situé aux bords de la zone inondable d’Echternach. Aussi, le sous-sol est réalisé en cuve ARCHITECTURE

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HABITAT / TRANSFORMER

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étanche et le rez-de-chaussée en construction massive. Les étages supérieurs sont une construction en ossature de bois floconnée à la cellulose à l’intérieur. Du côté extérieur, une isolation supplémentaire par une plaque de fibre de bois a été ajoutée. Pour marquer la différence de structure, deux crépis et deux couleurs ont été utilisés. Un crépi beige structuré au balai grossier – une technique ancienne – forme le socle, qui se distingue clairement des étages supérieurs, exécutés en crépi clair et lisse. Les maisons réinterprètent les structurations caractéristiques de la façade dans un langage moderne et contemporain. Les fenêtres et les portes sont ourlées d’un cadre en alu d’une couleur foncée, structurant et accentuant la façade. L’aspect des maisons du côté rue (orientation nord) reste plutôt fermé, tandis que du côté sud, les maisons s’ouvrent avec de grandes baies vitrées sur une zone verte aménagée de petits jardins familiaux. ◼

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Au sud, les terrasses donnent sur un espace vert.

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Le bois est très présent dans l’aménagement intérieur.

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Les terrasses sont séparées pour garantir l’intimité de chacun.


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HABITAT / TRANSFORMER

T R A N S FO R M AT I O N E T E X T E N S I O N

POUR UNE FERME CONTEMPORAINE Cette ferme de famille accueille une nouvelle génération qui souhaitait pouvoir y vivre dans le respect de l’existant sans omettre le confort moderne. Auteur Céline Coubray

L’

histoire commence comme beaucoup d’autres. Un jeune couple reçoit de leurs parents la possibilité d’habiter un vieux corps de ferme dans la campagne luxembourgeoise. Le corps de ferme est resté dans son jus ; seuls quelques légers aménagements y ont été effectués au cours des années. Aussi, les maîtres d’ouvrage tenaient beaucoup à respecter le caractère de ce bâtiment, son identité et son aspect. Le logis a toujours été habité ces dernières années, mais un problème important se présentait : les hauteurs sous plafond étaient basses, à seulement 2,20 m. Or les maîtres d’ouvrage sont grands ! Difficile pour eux de concevoir d’habiter un espace avec seulement quelques centimètres libres au-dessus de leur tête. Dès lors, le bureau morph4 architecture, contacté pour la transformation, doit faire face à un défi : relever les hauteurs intérieures, tout en conservant le plus possible l’existant. REVOIR LA STRUCTURE PORTANTE Une solution s’impose alors de manière évidente : il faut revoir la structure portante entre les étages pour arriver à

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La nouvelle annexe respecte le gabarit d’un bâtiment préalablement existant.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Privé Architecte  morph4 architecture Ingénieur structure  Lux-ingénieurs Localisation Brouch Surface habitable  388 m2 Conception 2011 Livraison 2013 Coût de la construction 1 869 € / m2 HTVA ARCHITECTURE

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Plan du rez-de-chaussée

Plan de l’étage

gagner le plus possible de hauteur, sans changer radicalement l’âme de la bâtisse. « Nous avons opté pour une diminution maximale des hauteurs standard de la chape afin de ne pas devoir changer la hauteur des fenêtres, ni même la hauteur de la toiture », explique Judith Speicher­ Noll, architecte en charge de ce projet pour le bureau morph4 architecture. Par ailleurs, le bâtiment présente, comme de nombreuses fermes anciennes, plusieurs pièces de petite taille. « Les maîtres d’ouvrage n’ont pas souhaité modifier la taille des pièces existantes. Ils ont préféré envisager la construction d’un nouveau grand volume en annexe à la maison, qui leur offrirait un vaste espace totalement ouvert, largement vitré, et qui accueillerait les pièces à vivre, complété par une mezzanine », précise l’architecte. Les pièces de plus petite taille seront donc utilisées pour les chambres à coucher, offrant ainsi une intimité spatiale naturelle, un bureau, la cuisine et la salle de bain. Les combles, qui n’étaient pas aménagés, ont été transfor98

més en chambre pour les parents (avec salle de bain et dressing). Cette transformation a été facilitée par la nécessité de refaire la toiture, tout en conservant son gabarit et la charpente ancienne. RÉARTICULER LA MAISON Un autre changement a toutefois été apporté : l’entrée de la maison a été déplacée, mais en douceur, « si bien que les maîtres d’ouvrage ne s’en sont pas aperçu tout de suite ! », s’en amuse l’architecte. « La façade n’était pas symétrique. Aussi, nous avons aisément pu transformer une fenêtre en porte, et l’ancienne porte en fenêtre. Cette modification nous a permis de modifier la circulation intérieure et de créer une meilleure articulation avec la nouvelle annexe. La cuisine est restée à sa place, mais a été ouverte vers le nouveau volume en abattant un mur. L’ancien living est devenu la nouvelle entrée et un nouvel escalier a été installé, avec une percée jusqu’au toit, qui bénéficie à cet endroit

d’une ouverture zénithale, pour un apport de lumière optimal. L’ancien hall d’entrée est devenu le bureau. À l’étage, les fonctions des pièces ont peu changé : deux chambres et une salle de bain. » Par ailleurs, l’ancienne forge est devenue le garage et le local technique. Au-dessus du garage, l’espace présent est laissé vide pour le consacrer au rangement et au stockage, la maison ne disposant pas de cave. DIALOGUE ENTRE ANCIEN ET NOUVEAU Les maîtres d’ouvrage étaient intéressés par l’idée de conserver ce contraste entre la partie ancienne et la partie contemporaine. Ils ont même voulu souligner ce dialogue en décidant de créer une fenêtre dans leur chambre, qui donne vers le vide du nouveau volume de l’annexe. Cette connexion visuelle entre l’ancien et le nouveau offre un nouveau point de vue sur le projet. La hauteur de l’extension, construite en bois, n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond en fait à la hauteur d’un ancien

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Photos : morph4 architecture

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bâtiment qui était présent sur le site et qui a été détruit pour cause de vétusté. Le volume de la nouvelle extension reprend en fait la volumétrie de cette ancienne annexe. Par contre, les larges baies vitrées et la relation avec l’extérieur sont totalement nouvelles. « Les maîtres d’ouvrage voulaient avoir cette vue dégagée sur l’arrière du terrain, sachant qu’il n’y a pas de terrain à l’avant, vers la rue assez passante, et qu’une autre ferme encore en activité jouxte la maison de l’autre côté », précise Judith Speicher­-Noll. Pour souligner encore plus le contraste entre ancien et contemporain, les architectes ont choisi l’Eternit noir pour le revêtement de l’extension. C’est ce même matériau qui recouvre la façade et la toiture, renforçant l’impression monolithique. D E L’A N C I E N , M A I S À BASSE ÉNERGIE Un autre point important de ce chantier a été l’assainissement énergétique. L’ensemble des installations a été refait, ce qui

a permis de créer un bâtiment à basse énergie. Ceci a été possible, car la maison est mitoyenne du côté corps de ferme et la nouvelle annexe bénéficie d’une haute isolation. De plus, la toiture a été refaite, l’ensemble des fenêtres a été changé et la façade a également été refaite, ce qui a permis d’introduire un isolant extérieur. Au niveau des techniques, une nouvelle ventilation et un chauffage à pellets ont été mis en place. Une astuce a été trouvée pour intégrer la ventilation dans la partie ancienne de la maison. Dans la maison se trouve un passage où le plafond est plus bas qu’ailleurs, sur le seuil entre la cuisine et l’entrée, rappelant par la même occasion la hauteur ancienne du plafond. « À partir de ce ‘couloir’ technique au plafond, nous sommes parvenus à ventiler l’ensemble de la partie ancienne, explique l’architecte. Nous avons donc apporté des adaptations dans la substance et une grande amélioration pour le confort de vie, mais l’esprit général de la maison est conservé. » ◼

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La nouvelle pièce à vivre est largement ouverte vers l’extérieur grâce aux baies vitrées. 02

Dans le corps de ferme, les pièces sont plus petites et plus intimes.

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IMMEUBLE URBAIN

L’IMMEUBLE DES CÉLIBATAIRES Cette rénovation menée par Unité d’Habitation préserve l’âme, l’esprit et l’architecture de ce rare témoin de l’architecture moderne à Luxembourg. Auteur Photographe

Céline Coubray Patty Neu

Dans l’entrée, on trouve encore les anciennes sonnettes des années 1950.

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La cage d’escalier a été rénovée pour lui redonner son caractère sculptural.

Façade avant du bâtiment, donnant sur la rue de la Semois, à Luxembourg.

Vue arrière du bâtiment. 102

ARCHITECTURE


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ans la vallée de la Pétrusse, entre le plateau Bourbon et la ville haute, se trouve un immeuble construit dans l’esprit moderniste par le luxembourgeois Robert Lentz en 1953. Connue sous le nom d’« immeuble des célibataires », cette résidence a été le premier immeuble composé uniquement de studios au Luxembourg. Une petite révolution sociétale au moment de sa construction. Mais au fil des années, l’immeuble a perdu de sa splendeur – comme de nombreux autres immeubles de cette époque – et s’est vidé de ses habitants, jusqu’à être laissé à l’abandon et aux mains des squatteurs. « J’ai réussi à racheter cet immeuble après quatre ans de négociations avec les héritiers », explique Steve Krack, dirigeant de la société de promotion immobilière Unité d’Habitation. « Cela n’a pas été facile : l’immeuble était entre les mains de 13 membres d’une même famille, et tous n’étaient pas d’accord sur ce qu’ils souhaitaient en faire. Finalement, nous avons réussi à trouver un accord, et j’ai pu prendre possession de l’immeuble en décembre 2015. » Ce rare témoin de l’architecture moderniste à Luxembourg est situé en zone sensible. Impossible de modifier lourdement l’immeuble ou même de le détruire. « Ce n’était de toute façon pas du tout mon intention, précise l’entrepreneur. Avant de me lancer dans les travaux de rénovation, j’ai discuté à de nombreuses reprises avec l’architecte Alain Linster, qui m’a beaucoup appris sur Robert Lentz, son travail et l’architecture de cette époque. Il a été mon encyclopédie vivante sur ce projet, s’amuse à préciser Steve Krack. Je suis allé voir ses autres réalisations au boulevard Prince Henri à Luxembourg ou à Eschsur-Alzette. J’avais besoin de connaître son travail pour réaliser le plus précisément et respectueusement possible cette rénovation. »

FICHE TECHNIQUE Architecte  Christian Bauer et Associés (Sasha Reinert) Exécution et coordination Unité d’Habitation Surface totale 9 800 m2 Durée des travaux 1 an Surface d’un appartement 44 m2 (48 m2 avec le balcon), à l’exception de quatre unités qui ont une surface de 48 m2 Prix d’achat de l’immeuble à l’acte notarié 4,6 millions d’euros Gros œuvre Poeckes Façade Cardoso Chauffage, sanitaires, électricité François Kieffer Sol Finex Menuiserie intérieure Konzeptsaal Menuiserie extérieure en alu Timber passion Serrurerie et garde-corps Alain Chaudoye

RÉNOVÉ AU SCALPEL Loin de dénaturer l’ensemble, la rénovation s’est faite au contraire en douceur, dans le respect et la compréhension des qualités du bâtiment et de l’architecture de son auteur. « Notre intervention est réalisée au scalpel, de manière chirurgicale. Nous avions la chance de travailler sur une matière originale de très bonne qualité. L’idée était de rénover, mais en respectant l’existant, en essayant simplement de l’améliorer pour lui rendre une modernité contemporaine. Je me rends bien ARCHITECTURE

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compte de la chance que j’ai de pouvoir intervenir sur un des rares bâtiments modernistes au Luxembourg. Je n’ai pas voulu en faire un produit de luxe, mais simplement révéler à nouveau sa qualité, lui redonner son âme et remettre en valeur les bonnes solutions trouvées pour cette construction. » L’immeuble avait besoin d’un rafraîchissement général, mais la substance construite était encore de qualité. UN TRAVAIL LÉGER SUR L’ E X T É R I E U R Des rénovations ont été nécessaires à l’extérieur : la façade a été refaite (mais sans isolation supplémentaire, ce sont les murs des coursives qui sont isolés), tout comme la toiture et les abords. « La couleur de la peinture de façade a été trouvée en accord avec les services de la Ville de Luxembourg. Nous avons choisi une peinture de la gamme Le Corbusier, de la marque Keimfarben. » Les descentes d’eau ont aussi été refaites, avec des tuyaux de section carrée, et un éclairage extérieur installé. Toutes les fenêtres ont été changées pour bénéficier du confort du triple vitrage. « Pour des raisons de sécurité, nous avons dû changer les garde-corps des balcons et des coursives arrières qui permettent l’accès aux appartements. Nous en avons profité pour reformuler leur proposition esthétique. Plutôt que d’installer à l’arrière du bâtiment un garde-corps qui s’arrête à mi-hauteur, nous avons choisi d’installer un grand pan de lamelles métalliques qui sert à la fois de gardecorps et de brise-vue pour les appartements situés dans l’aile. Comme nous avons retiré l’allège des fenêtres pour faire entrer plus largement la lumière, la vue à l’intérieur de l’appartement était plus conséquente depuis la coursive. Un nouveau brise-vue était le bienvenu. D’autre part, l’arrière de l’immeuble était assez bruyant visuellement, avec un certain nombre d’éléments disparates, et peu d’alignements. En installant cet ensemble de lamelles métalliques, on crée une nouvelle harmonie qui calme le jeu. » Ce même système de lamelles métalliques est utilisé pour les balcons de la façade avant. Pour l’espace en dialogue direct avec la rue, les anciennes places de parking ont été transformées en jardinets, prolongeant les balcons des appartements du rez-de-chaussée. Une nouvelle terrasse commune à l’arrière complète l’offre des espaces extérieurs. « Afin d’assu103


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La cuisine se loge dans un des pans du cube.

rer une uniformisation extérieure de l’immeuble, j’ai choisi d’équiper tous les appartements des mêmes rideaux, qui sont des stores occultants, et de mettre à disposition le mobilier extérieur. Ainsi, on évite que les abords de l’immeuble ne soient meublés de manière hétéroclite, et on préserve une haute qualité esthétique de l’ensemble. Le règlement de la copropriété est aussi très strict, et il n’est pas possible, par exemple, d’installer des jardinières sur les balcons. » UN ESCALIER MAGNIFIÉ La réfection de la cage d’escalier a fait l’objet de beaucoup d’attention. « Je la considère comme un espace sculptural et je voulais vraiment la remettre en valeur. C’est un espace généreux et lumineux, qui offre en plus une vue sur le parc à l’arrière. Parce que nous devions refaire les fenêtres, nous avons choisi de ne pas conserver le vitrage opaque, pour réintroduire du verre transparent et jouir de la proximité de la nature environnante. Les espaces privés ne sont pas très grands, et il me semblait intéressant de pouvoir proposer en contrepoint un espace commun généreux, lumineux, une belle transition avec l’environnement du parc voisin et de la rue. » Un artisan a refait le caoutchouc de la main courante, le garde-corps a simplement été repeint. Le terrazzo du sol a pu être récupéré et réparé à certains endroits. L’entrée de l’immeuble offre une vue traversante, de la rue vers le parc. La succession des sas permet de rentrer progressivement dans l’espace commun avant d’arriver chez soi, un cheminement qui garde tout le long une relation avec l’extérieur. On y retrouve les anciennes sonnettes, mais de nouvelles boîtes aux lettres ont été installées. Des miroirs ont été ajoutés au fond de chaque coursive, ce qui donne une toute nouvelle perspective et ouvre considérablement l’espace et le ressenti. NOUVELLES UNITÉS L’immeuble se compose de 19 appartements à une chambre, d’une surface de 45 m2, complétée pour chaque unité par un balcon. Toutes les unités d’habitation sont identiques, des modules qui se 104

répètent, à l’exception de quatre appartements situés dans l’aile arrière, qui sont 4 m2 plus grands. Contrairement aux extérieurs et à la cage d’escalier, l’intérieur des appartements a été complètement revu. « Je me suis dit que si Robert Lentz devait faire des appartements aujourd’hui, il ne le ferait certainement plus de la même façon. C’est pour cela que je me suis permis de revoir l’aménagement intérieur des appartements. » Pour l’aider dans la conception, Steve Krack a fait appel au bureau Christian Bauer et Associés. « C’est Sasha Reinert qui a eu l’idée de la boîte dans la boîte, et c’est ainsi que nous avons élaboré les nouveaux plans des studios. » Chaque appartement dispose ainsi d’une boîte dans laquelle se trouvent tous les flux et fluides. La boîte abrite un WC, un coin cuisine, une chambre avec placards, une salle de douche et un espace vestiaire. Chaque cm 2 est optimisé, l’ensemble aménagé au cordeau, avec une grande attention portée aux détails et à la quaARCHITECTURE

Le salon bénéficie d’une grande baie vitrée qui éclaire généreusement l’espace et l’ouvre vers l’extérieur.


HABITAT / TRANSFORMER

lité des matériaux. Selon l’envie et le besoin de l’utilisateur, la partie qui abrite la chambre peut complètement s’ouvrir grâce à des pans mobiles ou se refermer pour plus de discrétion et d’intimité. « Cette disposition permet d’avoir des vues profondes à l’intérieur de l’appartement. Cela donne l’impression d’agrandir l’espace. C’est aussi dans cette optique que nous avons voulu mettre des baies vitrées qui descendent jusqu’au sol et un garde-corps qui offre, sous certains angles, une vue continue jusque dans la rue. » Dans la pièce de séjour, une table généreuse est installée. « Cette table est livrée avec l’appartement. Elle est un peu plus grande que ce qu’elle devrait, mais cette dimension permet de l’utiliser aussi bien comme bureau que comme table à manger. » La cuisine est livrée aménagée et équipée. Sur le pan opposé du cube, un petit vestiaire permet de laisser sa veste. À l’intérieur de celui-ci, on trouve un espace suffisant pour un lit double, un

dressing et une salle de douche derrière la tête de lit. « Je n’ai pas souhaité installer de domotique à l’intérieur des appartements. Chaque logement est simplement équipé d’un parlophone et d’un système d’éclairage et de chauffage classique. La qualité de vie provient plutôt de la qualité des espaces, de la conception du lieu de vie, de la qualité des matériaux mis en œuvre et des finitions. » Au sous-sol, chaque appartement dispose d’un petit espace de cave qui permet de brancher une machine à laver et un sèche-linge (puisqu’aucun emplacement n’est prévu à cet effet dans l’appartement). On y trouve également huit places de parking, complétées par deux emplacements extérieurs.

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Lorsqu’on ouvre les pans du cube, la chambre se dévoile.

PENSÉ POUR LA VENTE Cet immeuble a été rénové dans l’objectif de pouvoir revendre les appartements sous forme de copropriété. « Pour la phase de vente, nous avions

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Un nouveau sas accueille les boîtes aux lettres et l’interphone.

QUI ÉTAIT ROBERT LENTZ ?

réalisé un appartement témoin. Cela nous a beaucoup aidés à convaincre les acheteurs potentiels, qui ont été sensibles à la qualité de l’espace. Cet appartement témoin nous a aussi servi d’‘espace test’ pour l’aménagement, et nous avons pu corriger les petits défauts pour la réalisation des autres appartements. Comme ils sont tous identiques, cela nous a fait gagner beaucoup de temps. Une fois que notre ‘prototype’ était optimisé, il a suffi de le reproduire autant de fois que nous avions d’unités de logement. » Aujourd’hui, tous les appartements ont trouvé un nouveau propriétaire, et le promoteur a pu rentrer dans ses frais. « C’est un investissement conséquent, mais je dois reconnaître que j’ai eu la chance de bénéficier du soutien de la Banque de Luxembourg, qui m’a accompagné financièrement dans cette aventure. La banque avait conscience de la valeur patrimoniale du bien et de la qualité de la rénovation que nous y apportions. Je pense qu’ils étaient aussi sensibles au fait qu’il s’agit d’un produit rare, de niche, ce qui correspond à leurs valeurs. Cela m’a certainement aidé pour obtenir le financement de cette rénovation. » ◼ 106

Robert Lentz est né le 3 juin 1918. Fils de sculpteur, il est parti faire ses études de 1938 à 1940 aux Beaux-Arts de Paris. En 1941, il entre à la Kunstakademie de Düsseldorf, dont il sort diplômé en 1944. Entre 1965 et 1970, il est président de l’Ordre des architectes au Luxembourg. Il est également l’auteur du monument qui rend hommage à Robert Schuman à l’entrée du Pont Rouge au Kirchberg et de la cité ouvrière de Lallange à Esch-sur-Alzette. Cet « immeuble des célibataires » est fidèle à l’esprit moderniste, Robert Lentz ayant d’ailleurs été stagiaire dans le bureau de Frank Lloyd Wright. ARCHITECTURE


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Les travaux du Royal-Hamilius ont une influence sur l’attractivité actuelle du centre-ville.

À l’heure où le pays continue sa croissance, de nouveaux centres commerciaux voient le jour, les anciens se rénovent et s’agrandissent. En parallèle, les commerces du centre-ville souffrent. Quelle est la situation des commerces au Luxembourg ? Comment se développent-ils et envisagent-ils leur futur ? 108

Photo : Christian Aschman

LES CENTRES COMMERCIAUX

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A N A LY S E

QUELS COMMERCES POUR DEMAIN ? La surface commerciale au Grand-Duché va fortement augmenter ces prochaines années. Quelles seront les caractéristiques de ces commerces de demain ?  Auteur Céline Coubray

S

i l’on prête l’oreille dans les boutiques du centre-ville de Luxembourg, les commerçants font à peu près tous le même constat : au moins 30 % de chiffre d’affaires en moins ces derniers mois. À Esch-sur-Alzette, le centre-ville se meurt, un certain nombre de commerces ont tiré le rideau, et ceux qui restent voient leur chiffre d’affaires dégringoler. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance des centresvilles. À Luxembourg, les travaux liés au Royal-Hamilius et la fermeture du parking ne facilitent pas l’accès. Toutefois, ces travaux en ville sont un mal nécessaire pour garder l’attractivité du centre. À Esch, une des explications serait plutôt la dégradation de l’espace urbain. À cela, il faut ajouter une baisse du pouvoir d’achat, liée à la stagnation des salaires et la hausse du budget consacré à l’immobilier qui ne cesse d’augmenter, ne laissant que peu de budget disponible pour les autres achats, sachant aussi que le budget consacré aux loisirs et vacances est en hausse. Autre cause du frein à la consommation : une morosité ambiante avec un impact, dans une certaine mesure, des attentats terroristes en France et en Belgique. Sans oublier une concurrence toujours plus forte entre commerçants, et le changement d’habitudes d’achats avec la montée en puissance de l’e-commerce. UNE OFFRE QUI FRÔLE LA SATURATION À côté de cela, les centres commerciaux, dont la fréquentation est stable depuis trois ans, ne cessent de grandir et de se multiplier. Les grands centres historiques q u e s o n t l a B e l l e Éto i l e e t l e C i t y Concorde s’agrandissent : 35 nouveaux commerces pour la Belle Étoile en 2013, et 20 unités de commerces prendront

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place en 2018 dans l’extension (10 000 m2) du City Concorde, conçu par WW+ architektur + management. En 2016, on a vu également l’extension du parc commercial à Pommerloch, qui atteint désormais 10 000 m2, ainsi que l’extension de Massen à Wemperhardt (15 000 m2 au total). Aujourd’hui, le total de surface de commerces dans le pays est estimé à 750 000 m 2. Mais au cours des années prochaines (2017-2019), nombre de nouvelles surfaces vont être livrées : Opkorn à Differdange (13 850 m 2 , architecte : Moreno Architecture & Associés), Shopping Center Nordstrooss à Marnach (7 600 m2, architecte : Jonas Architectes Associés), le centre commercial Cactus à Bettembourg (6 000 m2), Infinity Shopping au Kirchberg (6 500 m2, architecte : Arquitectonica, en collaboration avec m3 architectes), Royal-Hamilius à Luxembourg (16 000 m2, architecte : Foster + Partners, associés au bureau Tetra Kayser Associés), le centre commercial Borders à Schengen (7 000 m2, architecte : Beiler + François architectes), parc commercial Hifi à Bettembourg (10 000 m2, architecte : Paczowski et Fritsch), extension du City Concorde (4 800 m 2, architecte : WW+ architektur + management), extension du centre commercial Massen (12 000 m2), extension du parc commercial EKZ Strassen (8 000 m2, architecte : Paczowski et Fritsch) et le Cloche d’Or (75 000 m2, architecte : Fabeck Architectes). En trois ans, nous allons donc avoir une arrivée de 242 750 m2 de commerces supplémentaires, soit une hausse de 30 % par rapport au stock actuel ! Et ceci sans compter les nouvelles surfaces qui peuvent sortir de terre chez nos voisins, sachant qu’aucune réflexion globale n’est menée à l’échelle de la Grande Région sur cette thématique. L’ I M PA C T D E L’ « E - C O M M E R C E » À côté de cet accroissement conséquent de surfaces commerciales, l’e-commerce continue sa progression et s’installe de plus en plus dans les habitudes des consommateurs. Par ailleurs, on peut aussi constater que des pure players du web ouvrent des boutiques physiques, comme Amazon, avec les boutiques Amazon Go. Ce qui souligne bien que la boutique physique n’est pas morte, mais qu’elle doit s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation et d’achat. Les 110

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À Differdange, le centre commercial Opkorn accueillera un hypermarché, 27 boutiques, trois kiosques et cinq restaurants.

nouveaux centres commerciaux l’ont déjà intégré dans leur concept architectural. À la Cloche d’Or, par exemple, c’est le concept de vitrine homepage qui sera mis en œuvre. « Nous allons prendre le meilleur de l’offre digitale et le transposer sur une expérience de commerce physique », explique Élise Thibert, directrice commerciale du centre commercial de la Cloche d’Or. « L’écran n’est qu’un moyen, pas une fin. Il faut trouver la bonne approche pour utiliser la technologie, personnaliser le message. » Pour maintenir l’attractivité de la boutique physique, la localisation reste bien entendu un des premiers critères. Par ailleurs, le facteur « émotion » doit être renforcé à côté des efforts faits sur les prix, le service et la qualité. Là, les architectes ont un rôle à jouer. Les aménagements des magasins doivent mettre en valeur la mixité de l’offre, transmettre un sentiment de sécurité, tout en assurant convivialité et confort. La boutique physique doit permettre d’entrer en contact avec la marque, son univers, la qualité de ses produits. Cette même démarche doit s’appliquer également à une autre échelle, celle de l’aménagement urbain des centres-villes. CENTRES-VILLES VS CENTRES COMMERCIAUX Si les centres-villes ne veulent pas perdre leurs clients, les commerces vont devoir s’adapter, et les politiques augmenter leurs efforts pour maintenir l’attractivité

de leurs espaces publics. La CLC a d’ailleurs signé un « Pakt Pro Commerce », qui vise à préserver le tissu commercial dans les villes et à résister face à la concurrence des centres commerciaux, qui savent par ailleurs très bien se réapproprier les codes urbains des hyper centres-villes (place du village, bancs, kiosques, etc.). Mais les centres commerciaux ne sont pas à l’abri du danger non plus, puisque dans certains pays, on peut déjà assister à l’abandon de ces méga malls  qui pourraient donc être des géants aux pieds d’argile. Éric Mathieu d’Immochan Luxembourg nous explique son point de vue : « Les centres commerciaux qui résistent sont les gros centres commerciaux. Le centre de la Cloche d’Or a tous les fondamentaux pour être résilient. Il a la proximité, la grande taille, une haute exigence de qualité architecturale, un choix de marques qui se fait en concertation avec la population et les professionnels. Le Cloche d’Or a un format qui lui permet de devenir une nouvelle destination en soi. Ce supplément de diversité permet de créer la différence. Il faut que les visiteurs sentent que cela vaut la peine de se déplacer, que le centre commercial développe une aura large pour que les visiteurs se déplacent de loin, et qu’il offre une durée de séjour élargie. C’est pour cela que la partie événementielle et animation aura une place importante, tout comme la variété de l’offre de restauration. » À voir comment les commerçants du GrandDuché prendront ce virage économique et commercial. ◼

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Illustration : Moreno Architecture & Associés

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À quelques kilomètres de la frontière belge, Station 44 offre de nouvelles surfaces de bureaux et un commerce. côté de la serre À d’aquaponie, l’ancienne grange sera transformée en hôtel.

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l’arrière, Station 44 À donnera sur un espace vert et bénéficiera d’une terrasse.

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PERSPECTIVES

LE COMMERCE EN MODE DURABLE Pall Center Exploitation est une entreprise familiale qui ose mettre en œuvre une vision durable pour l’ensemble de ses commerces. Auteur Céline Coubray

Le nouveau quartier Champ du Soleil à Steinfort accueillera une nouvelle épicerie Pall Center.

hristiane Wickler est l’héritière d’une petite entreprise familiale qu’elle a su faire fructifier et grandir tout au long de ces 35 dernières années. Mais loin de ne penser qu’à un bon rendement économique et à faire toujours plus de profit – sans l’écarter pour autant afin de garantir la viabilité économique de son entreprise –, elle sait également prendre des risques avec la ferme volonté d’ancrer son entreprise dans une perspective de développement durable. C’est donc tout un modèle économique tourné vers un avenir durable qui est mis en œuvre pour le groupe, une vision holistique qui passe par toutes les échelles de l’entreprise, y compris au niveau de l’architecture et de la gestion du patrimoine foncier et immobilier. UN EXISTANT DURABLE La tête de proue de Pall Center Exploitation est le centre commercial Pall Center situé à Oberpallen, à la frontière belge. Ce « shopping village » se compose de boutiques de mode, d’une épicerie, d’espaces dédiés à la décoration, d’un fleuriste et d’un restaurant. Des aménagements ont été réalisés afin de mettre en place des ressources en énergie. Sur le toit, 2 500 m2 de panneaux photovoltaïques produisent depuis 2012 de l’électricité pour le centre commercial. Les déchets organiques sont triés et recyclés pour prod u i r e d e l ’é n e r g i e u t i l i s é e p o u r l e ARCHITECTURE

Illustrations : Bureau d’Architecture Vandermeeren, V2 architectures, Ballinipit architectes urbanistes

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chauffage des bâtiments. À l’extérieur, une serre connectée My Food, utilisant la technique de l’aquaponie, a été installée en novembre 2016 et sert à la production de légumes en circuit fermé, qui arrivent directement sur les tables du restaurant. À l’intérieur, l’aménagement se veut à la fois respectueux et stimulant pour les consommateurs. « L’être humain est un explorateur, le voyage est un stimulus positif. C’est cet esprit que nous essayons de transmettre à nos clients. Je ne veux pas d’un commerce robotisé, qui ressemble à des dizaines d’autres lieux. Je pense que nos clients sont à la recherche de commerces à taille humaine, où ils ne se sentent pas stressés, mais stimulés par les couleurs, les produits que nous leur faisons découvrir tout en sachant que nous travaillons en partenariat avec nos fournisseurs et producteurs, et donc dans une d é m a r c h e d e r e s p e c t  », e x p l i q u e Christiane Wickler. C’est ainsi que les différentes boutiques de l’espace com114

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La Grande Épicerie Pall Center est installée dans un immeuble conçu par Christian Bauer et Associés, et dont la façade est végétalisée.

mercial sont organisées comme une promenade à l’intérieur du bâtiment, avec un nouvel espace décloisonné à l’étage dénommé « Chill & Eat ». Épicerie locale, papeterie, objets de décoration sont disposés sur des présentoirs à travers lesquels les clients circulent, s’ils ne choisissent pas de s’asseoir pour déguster un café ou une soupe du jour. « Le projet est né de nos voyages et de notre passion pour les belles et bonnes choses, l’envie de partager un univers hétéroclite, des objets qui ont du caractère et du sens, qui nous parlent, nous font rêver », résume Christiane Wickler. STATION 44 Outre ce « shopping village », l’entreprise gérait aussi une des quatre stations-service du village. À l’occasion du 35e anniversaire de son entreprise, Madame Wickler a annoncé une transformation symbolique : celle d’une station essence en bâtiment administratif, dénommé Station 44. « La réflexion première en tant que commerçant a été de se demander si

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Photo : Lukas Roth

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nous allions priver le client en supprimant cette station-service. Or, ce n’était pas le cas. Nous nous sommes aussi posé la question de la rentabilité d’un tel commerce. Or, d’ici 20 ans, nous ne roulerons peut-être plus à l’essence, et nous ne sommes pas à l’abri d’une évolution fiscale sur ce produit. Nous nous sommes alors plutôt interrogés sur ce qu’il nous manquait. J’avais aussi entendu la volonté du gouvernement d’inciter le développement de bureaux le long des frontières pour éviter d’engorger encore plus le trafic routier vers Luxembourg. Le village dispose d’espaces de fitness, de forêts, de commerces, il a donc un environnement favorable pour installer de nouveaux espaces de bureaux qui ne soient pas que des boîtes aux lettres. C’est ce que nous faisons avec ce nouveau bâtiment. » Christiane Wickler a ainsi choisi de confier à l’architecte Fabian Vandermeeren, avec un budget de 2 millions d’euros, la création de 1 000 m2 de bureaux destinés à des start-up et d’un espace commercial (110 m2). Le site est déjà assaini, et la livraison est attendue pour 2018. Le bâtiment s’intégrera dans le paysage, à proximité du ruisseau de la Pall et accueillera des entreprises qui « veulent investir dans le développement durable », précise la chef d’entreprise. TRANSFORMATION DU FONCIER En plus de « Station 44 », un autre projet de transformation a été annoncé. À proximité des bâtiments du centre commercial se trouvait une ancienne grange. Cette dernière sera transformée en un petit hôtel de six chambres et centre de wellness. Ainsi, en plus de participer au dynamisme économique et touristique du village, ce nouvel équipement de proximité pourra servir aux personnes qui travailleront dans le futur bâtiment administratif. Le projet de transformation est également assuré par Fabian Vandermeeren, et l’aménagement intérieur a été confié au bureau anversois Nightingale. Mais il n’y a pas que le bâti qui intéresse Christiane Wickler. Elle a aussi choisi de racheter un pré voisin et inuti-

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Il est important de montrer que des alternatives sont possibles et qu’elles sont rentables. CHRISTIANE WICKLER

lisé pour le transformer en un parc public paysager, avec un verger et un potager dont les légumes serviront aussi à la cuisine du restaurant du groupe. « Nous avons mis autour de la table les cuisiniers, les acheteurs, l’équipe d’entretien et Johanna Jacob, la paysagiste qui fait partie du mouvement de la transition et privilégie les cultures anciennes. Nous avons avec ce projet une volonté pédagogique, avec l’organisation de workshops, et l’envie de sensibiliser la population, notamment les enfants, à l’importance de consommer des fruits et légumes frais. Il est important de montrer que des alternatives sont possibles et qu’elles sont rentables. » C’est donc toute une démarche de diversification et de complémentarité qui est mise en œuvre autour du pôle commercial, créant un lieu de vie plus complet et varié. DES IMPLANTATIONS CIBLÉES Pall Center, c’est aussi un réseau de magasins : si Oberpallen en est l’adresse principale, on trouve également des espaces de vente à Pommerloch, Steinsel, Heiderscheid, Strassen, Useldange et Differdange. Là aussi, l’implantation des espaces est mûrement réfléchie. En plus de la stratégie géographique d’accessibilité et de la zone d’achalandage, une attention est portée au bâtiment même dans lequel le magasin va se développer. À Strassen par exemple, c’est dans un rez-de-chaussée d’un immeuble de la SNHBM situé sur la route d’Arlon

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(architecte  : CBA), dont la façade est végétalisée, que l’épicerie est implantée. À Steinfort, c’est dans le nouvel ensemble mixte « Champ du Soleil » conçu par Ballinipitt que le prochain magasin du groupe verra le jour en 2018 : un projet immobilier réalisé dans le respect de l’environnement, favorisant la mixité sociale, avec une attention portée aux espaces publics et à la qualité architecturale. « Actuellement, beaucoup de commerces perdent en identité. Les grandes enseignes sont partout les mêmes, sans prendre fortement en considération leur lieu d’implantation. Je pense qu’il faut au contraire placer l’humain au centre de notre activité. Cela passe par une forte attention à l’architecture, avoir de la lumière naturelle, savoir où l’on est et aussi ressentir que l’on est respecté en tant qu’être humain, en parallèle d’une bonne sélection de produits et le rétablissement de la notion de partenariat entre les producteurs et le commerçant. Il m’est important de savoir que mes commerces ne sont pas des lieux qui polluent leur site d’implantation, qu’ils ne deviendront pas une future friche commerciale qui coûtera cher à la communauté future pour la dépolluer. Par ailleurs, nos bénéfices sont réinvestis dans de nouveaux projets. C’est pourquoi, avec mon frère et ma sœur, nous sommes en train de réaliser, en tant que maître d’ouvrage, un projet de double maison à appartements, dont l’architecture est confiée à BENG, et qui répond aux dernières normes écologiques. Sa livraison est attendue pour début 2018. » ◼ 115


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L’entrée principale du futur centre commercial de la Cloche d’Or, avec un plafond miroitant et une façade jouant sur la forme verticale du losange et du rectangle, le tout en noir et or.

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CLOCHE D’OR

UN NOUVEAU CENTRE EN VILLE Fabeck Architectes réalise, en association avec Schemel­Wirtz, pour Promobe, société immobilière du groupe Becca, et Immochan, société immobilière du groupe Auchan, le nouveau centre commercial du quartier Cloche d’Or. Se pose alors la question suivante : quelle identité donner à ce nouveau centre commercial « premium », surplombé par des tours de logements, un programme inédit au Luxembourg ? Auteur Céline Coubray

Illustration : Fabeck Architectes

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e début de l’histoire remonte à mai 2014 lorsque le bureau Fabeck Architectes est invité à participer à un concours pour concevoir des tours de logements qui surplomberont le futur centre commercial du nouveau quartier Cloche d’Or. À ses côtés, d’autres bureaux de renommée et spécialisés dans la conception de centres commerciaux concourent également : Arte Charpentier Architectes, Baumschlager Eberle Architekten, Chapman Taylor. Pas des moindres. Les modalités du concours prévoyaient l’exécution du projet en association momentanée avec le bureau Schemel­Wirtz. Le plan d’aménagement particulier (PAP), élaboré par P.ARC, détermine un certain nombre d’éléments qui doivent figurer dans la conception de cet « îlot C Ban de Gasperich Cloche d’Or » : les gabarits, profondeurs, hauteurs et emplacements des points hauts sont donc préalablement établis. L’emprise au sol est de 225x120 m, ce qui laisse peu d’espace au vide si on souhaite faire rentrer le programme de 100 000 m2 prévu par les maîtres d’ouvrage. Par ailleurs, le PAP demande aussi de prévoir des points marquants d’une hauteur de 60 m, au croisement des boulevards Raiffeisen et Kockelscheuer. Sur le même trottoir, en traversant le boulevard de Kockelscheuer,

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FICHE TECHNIQUE Maîtres d’ouvrage  Promobe et Immochan Architectes  Fabeck Architectes, en collaboration avec SchemelWirtz pour l’exécution Ingénieur techniques spéciales  SIT Lux Ingénieur stabilité SGI & Archest Ingénieur acoustique  Venac Certification Breeam  PwC Localisation Luxembourg – Cloche d’Or Surfaces  75 000 m2 de surfaces commerciales (dont 12 500 m2 pour l’hypermarché et 1 200 m2 de services), 48 000 m2 de boutiques et 25 000 m2 de logements Parking 2 825 places sur 4 niveaux souterrains Calendrier  Livraison second semestre 2018

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VARIATIONS AUTOUR D’UN MÊME PROJET

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SCINTILLEMENT Novembre 2014 Alors que les tours d’habitations sont reliées par une même toiture, le socle commercial joue sur le scintillement.

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CONCOURS Mai 2014

la tour de Deloitte culminera également à cette hauteur, les piétons ayant ainsi l’impression de traverser un portique, plaçant par conséquent le projet dans un contexte urbain bien précis. DES TOURS DE LOGEMENTS, C E R T E S , M A I S L E S O C L E  ? Dès les premières réflexions, le bureau de Tatiana Fabeck opte pour la création de deux tours, ce qui permet de minimiser les appartements mono-orientés, d’augmenter les entrées de lumière naturelle et d’offrir un maximum d’espaces extérieurs aux habitants. Se pose ensuite naturellement la question de l’articulation entre les tours de logements et leur base, le centre commercial. « Le concours ne portait que sur l’approche des tours de logements, mais il nous semblait évident et nécessaire pour formuler un bon projet d’aller plus loin que la demande initiale et de concevoir tout de suite une articulation avec le socle et donc d’imaginer celui-ci. Nous ne 118

disposions que de très peu de temps, deux ou trois semaines, pas plus. Mais dès le début, nous savions que nous souhaitions proposer un espace lumineux. Le parallèle avec la Galerie des glaces m’est venu rapidement en tête. Nous aimions cette idée d’un espace multifacette, qui véhicule une impression d’ouverture, explique Tatiana Fabeck. J’étais tellement sûre que nous n’avions aucune chance face à ces grands bureaux concurrents que nous avons vraiment osé faire un projet en adéquation avec nos idées. Et, contre toute attente, les maîtres d’ouvrage ont retenu notre proposition, non seulement pour les tours de logements, mais pour l’ensemble du projet ! Nous étions absolument ravis ! » DE NOMBREUSES VARIATIONS Rapidement, l’équipe se met au travail pour pouvoir respecter les délais demandés. Le projet de concours avait convaincu,

mais de nombreux points restaient encore à éclaircir. Des esquisses plus précises sont remises aux maîtres d’ouvrage, avec des propositions de façades. Ce ne sera que le début d’une longue série de variations et de recherches, car les maîtres d’ouvrage ont souhaité avoir le choix. « Beaucoup de propositions différentes ont été dessinées et soumises pendant un an, mais il y avait toujours des réminiscences, des constantes comme l’importance de la lumière naturelle et le travail en multi­ facette. Des références comme la Galerie des glaces, le nid d’abeilles, la couleur du blé ou du cuir ont toujours fait partie de nos propositions. Mais les orientations esthétiques changeaient. Nous avons proposé des façades avec des formes anamorphiques, d’autres plus orthogonales, des façades ‘dansantes’, avec différents matériaux. Finalement, après avoir faire un grand tour des différentes possibilités, il a été décidé de revenir à

ARCHITECTURE

Illustrations : Fabeck Architectes

C’est avec cette esquisse que le bureau de Tatiana Fabeck remporte le concours d’architecture.


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PATCHWORK Juin 2015 Changement de direction, les façades prennent l’allure d’un patchwork.

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DANSANTE Janvier 2015 Dans cette étude, la façade du centre commercial devient dansante.

une proposition qui est relativement proche de l’idée première. Mais ce grand détour a permis d’exclure au fur et à mesure toutes les autres possibilités et de s’assurer que ce choix était le meilleur pour le projet », confirme l’architecte. UNE VOLONTÉ DE PÉRENNITÉ Une des questions centrales dans la conception de ce nouveau centre commercial a été la question de la pérennité. Afin de valoriser la démarche, les maîtres d’ouvrage se sont engagés dans une certification de qualité environnementale Breeam et visent le niveau « Excellent » pour le centre commercial. Comme dans le reste du quartier, l’ensemble des toitures sera végétalisé. Mais d’un point de vue conception architecturale, quels choix prendre pour que ce centre commercial perdure dans le temps, ne passe pas de mode et ne devienne pas trop vite obsolète ? Pour assurer cette caractéris-

tique, un des premiers facteurs à mettre en œuvre est une bonne intégration urbaine, car ce nouveau centre commercial se situe bien dans la ville, au cœur d’un nouveau quartier, et non pas le long d’une autoroute en périphérie urbaine. « Nous avons dessiné une façade qui entre en dialogue avec son contexte environnant de plusieurs manières. Deux grands boxes de communication se situent à deux points névralgiques. Du côté du quartier d’habitation, un premier box marquant l’angle est transparent et offre une vitrine pour le food hall. Diagonalement opposé, un autre box est essentiellement dédié à la communication et sert de support pour un grand écran LED. La communication des différentes marques est concentrée à ces deux endroits, leur donnant une meilleure visibilité et une plus grande force. Un autre endroit de communication vers l’extérieur est l’entrée principale qui définit, avec le carrefour Raiffeisen-Kockelscheuer, une

ARCHITECTURE

vraie place. Bien que le centre commercial soit assez introverti sur lui-même, nous souhaitions concevoir un espace intérieur qui ne donne pas l’impression d’être dans un tuyau de commerces. Pour cela, il fallait offrir des repères vers l’extérieur, ce que nous avons proposé avec de grandes verrières zénithales, permettant de voir les tours et le ciel à plusieurs endroits de la galerie marchande. En parallèle, nous avons fait des choix de matières et de couleurs que nous estimons durables. » UNE GAMME CHROMATIQUE RESTREINTE Une autre caractéristique est aussi restée tout au long des propositions : le choix des couleurs. « Dès les premières étapes de la conception, nous avons cherché un code couleurs qui pourrait à la fois être décliné dans l’ensemble du projet, tout en permettant une démarcation entre l’espace commercial et les tours de logements. Nous nous sommes inspirés des anciennes 119


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CINTRÉ Octobre 2015 Pour marquer l’angle, un volume cintré en son centre fait son apparition.

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SEMI-OPAQUE Novembre 2015

enseignes de commerces en verre noir avec des gravures dorées. Le noir et le doré ont l’avantage d’être intemporels et de convenir à plusieurs domaines, que ce soit la mode ou la maison. En écartant l’utilisation de couleurs plus marquantes, nous parvenons à nous inscrire plus aisément dans le cadre urbain en évitant l’écueil de la vulgarité. » C’est ainsi que le socle commercial sera habillé d’un parachèvement de panneaux métalliques verticaux décliné en plusieurs nuances de doré et que les tours seront en pierre noire, avec un rappel de doré sur les sous-faces des loggias. UNE ENTRÉE PIAZZA L’entrée du centre commercial, à l’angle du boulevard Raiffeisen et du boulevard de Kockelscheuer, sera évidemment un signal fort puisque l’inscription au niveau de la rue est essentielle. « Dans la phase du concours, nous avions l’idée d’un lustre 120

urbain ou d’une installation artistique lumineuse qui pourrait caractériser cette entrée placée en retrait de la rue. Cette idée a finalement évolué vers un plafond facetté et miroitant, créant à la fois une amplification de l’espace et une valorisation de la piazza qui se poursuit à l’intérieur. L’entrée se fera par un grand mur-rideau vitré qui offrira une communication entre intérieur et extérieur. » Une seconde entrée est prévue non loin de l’arrêt de bus sur le boulevard Raiffeisen, là où se trouvent aussi les entrées pour les tours de logements. De l’entrée principale, les différents niveaux intérieurs seront perceptibles : au niveau semi-enterré, l’hypermarché Auchan, puis deux niveaux de galerie commerciale. L E S E S PA C E S I N T É R I E U R S « Il nous a été demandé de travailler en collaboration avec un spécialiste des

espaces commerciaux, ce que nous avons bien entendu accepté. Mais après deux expériences peu génératrices de plus-value, il a été finalement décidé que mon équipe travaille directement en collaboration avec les équipes d’Immochan pour concevoir les espaces intérieurs du centre commercial », précise l’architecte. C’est ainsi que pendant un an, l’équipe de Tatiana Fabeck a travaillé la conception des espaces intérieurs du mall. « Tout en ayant un circuit fluide, sans cul-de-sac, nous avons cherché à créer des vues lointaines, à la fois au niveau horizontal pour donner le plus possible de visibilité aux différentes marques, et au niveau vertical pour une meilleure appréhension globale de l’espace tout en créant un lien avec l’extérieur à travers les verrières. » Le cheminement se fait par un parcours courbe qui permet au visiteur de toujours voir les commerces suivants. Des trémies

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Illustrations : Fabeck Architectes

Un nouvel essai de façade avec un effet semi-opaque.


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DORÉ Février 2016 La façade aux différentes nuances de doré revient et la piazza accueille une installation lumineuse.

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BOÎTE VITRÉE Octobre 2016 Une large boîte vitrée à l’angle accueille les restaurants et s’ouvre vers la ville.

offriront des percées verticales et permettront à la lumière naturelle de passer. Par ailleurs, le parcours est ponctué de différents « moments », des kiosques ou espaces de repos, et aboutit sur une place intérieure où pourront être organisés des événements, des festivités, des défilés. Ces différents « moments » sont pris en charge par le bureau Minal Design Strategy qui conçoit également la signalétique et l’espace de restauration. UN PROGRAMME GLOBAL DENSE En plus de la galerie marchande et de l’hypermarché, les visiteurs pourront bénéficier de 2 825 places de parking réparties sur quatre niveaux souterrains desservis par trois entrées répartissant automatiquement les automobilistes vers les différents niveaux. « La grande complexité de ce projet réside aussi dans

la diversité des programmes : les tours de logements, avec leurs techniques et leurs charges, arrivent sur un étage intermédiaire dédié à un wellness avec une piscine, sauna / hammam et espace de fitness, qui lui-même est posé sur deux étages de galerie marchande qui reposent sur le niveau de l’hypermarché, et le tout couronne quatre niveaux de parkings souterrains. L’imbrication de tous ces programmes différents en fait un projet très complexe. » LES TOURS DE LOGEMENTS Le fait de concevoir des tours de logements qui reposent sur un socle occupé par un centre commercial se distingue de la conception des résidences conventionnelles. Dans ce contexte, de nouvelles perspectives s’offrent aux habitants, comme la proximité avec les commerces – les résidents ont un accès direct à la

ARCHITECTURE

galerie commerciale depuis les tours –, la vie en hauteur avec les vues sur la ville et les environs, mais aussi un besoin de qualité de vie et d’intimité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. « Les deux tours du centre commercial forment comme une entrée dans le quartier, sur le boulevard. Le choix du noir pour les tours s’est imposé pour créer un contraste avec la tour qu’occupera Deloitte, de l’autre côté du boulevard et qui sera en béton clair. Les tours Zénith auront donc un revêtement de granit noir créant un équilibre par le contraste, aussi par rapport au reste du quartier qui présente des façades en pierre beige. Elles agissent ainsi comme deux marqueurs urbains. » La couleur dorée sera aussi présente dans les tours puisque les sous-faces des loggias seront peintes de cette couleur. « Depuis le boulevard, avec l’effet de la perspective, 121


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3 QUESTIONS À…

Éric Mathieu, directeur d’Immochan Luxembourg

Que présente ce projet pour Immochan ? é r i c m at h i e u

C’est une occasion

exceptionnelle de pouvoir créer un centre commercial à l’intérieur d’une ville, et d’être également au cœur de la Grande Région grâce aux accès autoroutiers voisins. Ce centre commercial est en plein cœur du nouveau quartier, comme la place d’un village. Nous devons donc créer un lieu de vie, être un lieu de rencontre, un nouveau pôle d’attraction. C’est un des plus beaux projets que nous ayons au niveau mondial, avec une exigence architecturale remarquable. Quelle clientèle attendez-vous ? ém

À la fois une clientèle locale, celle

des tours et du quartier évidemment, que ce soit les travailleurs ou les résidents, de la ville et du pays, mais aussi des pays voisins, des jeunes aux plus âgés, des reve-

Les verrières apportent la lumière naturelle et les ascenseurs panoramiques ne coupent pas la vue.

nus modestes aux plus aisés. Luxembourg présente la spécificité d’avoir une population très internationale et qui voyage beaucoup, chose que nous prenons en compte pour la conception de ce nouveau centre commercial. Si au Kirchberg, nous accueillons déjà 7 millions de visiteurs par an, nous en espérons 10 pour la Cloche d’Or. Quelle expérience shopping souhaitez-

Dès l’entrée, la lecture des différents niveaux de commerces est aisée.

vous développer ? ém

Le centre commercial, de caté-

gorie « premium », sera orienté service et confort, avec une sélection de marques encore non présentes au Luxembourg. Nous souhaitons avoir un juste équilibre entre enseignes internationales et locales, mais toujours dans une recherche de qualité. Pour élaborer cela, nous avons consulté de nombreux personnes, groupes et communautés, dans un processus de création bottom-up, afin d’identifier les besoins et les attentes. Au niveau du mall, les vitrines de chaque boutique seront comme une home page, chaque marque développant sa propre identité. Cette diversité permettra une animation spatiale, comme une rue intérieure. Le parcours ne dépasse pas 350 m et les circulations verticales seront surdimensionnées pour plus d’efficacité et de confort.

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Illustrations : Fabeck Architectes, Maison Moderne

les tours deviendront de plus en plus légères, la couleur or prenant le dessus sur le noir. Pendant la nuit, la sous-face des balcons sera éclairée par des luminaires intégrés dans le sol. Ces tours seront certes présentes dans le paysage urbain, mais elles auront une esthétique épurée. Vivre dans la tour sera aussi aisé et confortable. Toutes les fenêtres pourront s’ouvrir par exemple, les loggias seront le plus possible à l’abri du vent et l’intérieur des appartements sera conçu dans un esprit cosy », explique Tatiana Fabeck. Les habitants pourront aussi bénéficier de services haut de gamme comme une conciergerie et un espace de wellness incluant une piscine. Ils pourront aussi bénéficier de places de parking privées dans les sous-sols du complexe. ◼


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POR T STANISLAW BERBEĆ ARCHITECTE 124


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TRAIT Après être arrivé de sa Pologne natale

au Luxembourg en 1981, Stanislaw Berbeć est actif dans le milieu de l’architecture depuis lors. Découvrons en 10 projets, réalisés ou non, ce parcours de plus de 30 ans.

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S T A N I S L A W B E R B E Ć A R C H I T E C T E  /  I N T E R V I E W

STANISLAW BERBEĆ ARCHITECTE

Stanislaw Berbeć dans son bureau à Luxembourg.

Stanislaw Berbeć donnera une conférence cet été sur invitation du LUCA. Nous nous sommes entretenus avec l’architecte auparavant pour mieux appréhender son travail. Auteur Céline Coubray Photographe

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Eric Chenal

PORTRAIT


S T A N I S L A W B E R B E Ć A R C H I T E C T E  /  I N T E R V I E W

Monsieur Berbeć, sur votre site internet, la première phrase vous présentant est « architecte polonais vivant à Luxembourg depuis 1981 ». Pouvezvous nous raconter votre parcours et comment vous êtes arrivé au Luxembourg ? stanisl aw berbe ć Je suis effectivement né en Pologne, il y a maintenant 63 ans. En 1977, je suis entré à la faculté d’Architecture à l’École polytechnique de Varsovie. En 1979, je suis parti un an à Paris, pour apprendre le français à l’Université catholique et visiter le pays. Puis, je suis revenu en Pologne, et en 1981, après ma troisième année d’études d’architecture, je suis venu au Luxembourg pour faire un stage. J’ai été accueilli dans le bureau de Georges Reuter, que j’ai rencontré lors du congrès de l’UIA à Varsovie. Vu que la situation politique en Pologne s’était fortement dégradée, l’état de guerre étant instauré, j’ai décidé de rester ici et de poursuivre mes études à l’Institut Saint-Luc à Liège, où j’ai obtenu mon diplôme en 1984. Pendant cette période, j’ai collaboré avec des architectes luxembourgeois et belges. Et vous avez constitué rapidement votre bureau par la suite, n’est-ce pas ? sb Oui, puisque dès 1985, nous avons ouvert le bureau Bretz-Berbeć Agence d’architecture. Nous avions gagné un concours organisé par le Fonds du logement, à Gasperich – projet que nous n’avons jamais construit. Nous avons travaillé ensemble pendant trois ans. Puis, en 1988, j’ai ouvert ma propre agence. Sur les murs de votre bureau, vous avez toute une série de dessins. De quoi s’agit-il ? sb J’ai toujours beaucoup dessiné et j’aime énormément cela. Le dessin est le travail de base de l’architecte. J’aime dessiner dans la rue. Cela m’a d’ailleurs permis d’arrondir mes fins de mois au début de ma carrière, car je vendais mes dessins de la vieille ville aux touristes ! Grâce à cette activité, j’ai rencontré plusieurs personnes des musées, ou qui travaillent dans le domaine du patrimoine. Mes dessins de Luxembourg ont d’ailleurs servi à illustrer le dossier de demande de classification des fortifications au patrimoine mondial de l’Unesco. Il y a quelques années, à la demande de Georges Calteux, alors directeur du

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Aux murs, des dessins de l’architecte.

Service des sites et monuments nationaux, j’ai collaboré avec le ministère de la Culture pour répertorier les différents types de constructions rurales dans le pays. J’ai parcouru la campagne luxembourgeoise et j’ai dessiné de nombreux villages, des fermes et des détails de bâtisses. Ce que vous voyez au mur, c’est une partie de ces dessins. En 1992, j’ai publié un livre sur la typologie de l’architecture rurale, illustré avec ces dessins. À l’époque, ce sujet n’intéressait personne. Aujourd’hui, 25 ans après, cela commence à avoir quelques échos. À côté du dessin, j’ai aussi fait de la sculpture, de la photographie et du graphisme pour Café-Crème. Mais le dessin occupe quand même une place à part. Vous considérez-vous aussi comme un artiste ? sb Non, je n’ai pas cette prétention. Je ne me sentais pas assez fort et talentueux pour faire des études de beauxarts. J’avais fait des études de génie civil avant celles d’architecture, mais cela ne m’avait pas convaincu. Les études d’architecture étaient un bon compromis entre les arts et la technique. Pourquoi l’intérêt pour ces dessins n’est-il apparu que 25 ans après votre étude ? sb Cette architecture rurale est une grande richesse pour le Luxembourg, et témoigne de ses racines. Mais je pense que jusqu’à il y a encore quelques années, les Luxembourgeois n’étaient pas fiers de leurs racines paysannes. Ils préféraient se tourner vers les nouveaux modèles économiques de développement du pays. PORTRAIT

Aujourd’hui, les choses ont un peu changé et l’on regarde différemment cette architecture villageoise qui est, il faut le reconnaître, de grande qualité. Dans votre bureau, il y a aussi une quantité impressionnante de maquettes. Elles sont d’ailleurs très belles, toutes en bois ! s b Les maquettes ont toujours occupé une grande place dans nos présentations. Nous y consacrons un budget impor tant. Elles sont en effet réalisées en bois, par un de mes amis polonais, Mirosław Miruć, qui fait un travail formidable. J’aime beaucoup ce type de présentation, car il ne permet pas de tricher. Avec une maquette, on voit le projet de tous les côtés, sous tous les angles, et dans son contexte, avec le rapport d’échelle et le dialogue qui peut se nouer avec l’environnement direct. Cette relation au site est importante pour vous ? sb Elle est essentielle. Il faut que l’architecture dégage quelque chose par rapport au site, qu’elle y réponde par ses propor tions, son expression contemporaine. Cela vaut aussi pour l’architecture historique. Prenez l’architecture de Palladio à Venise, c’est exceptionnel. J’aime l’architecture qui est récompensée par le passage du temps, qui trouve sa place et sa légitimité dans un contexte donné, même après de nombreuses années. Cela exclut les questions de mode, pour laisser la place à une architecture qui déploie une expression personnelle en relation avec le site, en dialogue avec le 127


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L'équipe, au travail sur des projets en cours.

Dans toutes les pièces du bureau, les maquettes occupent l’espace.

Dans la cave, le matériel est prêt pour la prochaine maquette.

vous soyez dans le pays, vous avez une unité de l’architecture rurale. C’est rare de pouvoir observer cela à l’échelle d’un pays. Il y avait un savoir-faire local qui s’est développé pendant trois siècles et qui est encore visible aujourd’hui. En ce qui concerne ma carrière, je ne pense pas que cela ait eu de grandes conséquences. Si je compare avec des architectes natifs du Luxembourg, de la même génération que moi, nous avons eu accès aux commandes publiques à peu près au même moment. Donc je ne pense pas que mes origines aient eu une quelconque influence sur le développement de ma carrière. lieu où elle se trouve, et qui devient évidente. C’est ce qui s’est passé par exemple pour la grande arche de la Défense, à Paris. Outre les maquettes des projets, il y a aussi plusieurs planches de concours. sb Oui, il faut dire que nous en avons beaucoup fait ! Est-ce que vous pensez avoir réussi à développer une architecture personnelle ? sb En tout cas, j’ai toujours essayé de résister à la mode. J’ai une approche particulière de l’architecture. À mon sens, pour faire de l’architecture, il faut d’abord en apprendre le langage. Et pour moi, cet apprentissage passe par le dessin, car il 128

permet de visualiser les projets, de rendre lisibles les idées, sans même avoir besoin de parler. C’est un grand avantage. En cela, être architecte est un métier extrêmement international. Et cela compte énormément pour moi. J’ai eu l’occasion de beaucoup voyager, je suis un déraciné. Mon pays, c’est l’Europe. Puisque vous évoquez le sujet, est-ce que le fait de venir de Pologne vous a amené à porter un autre regard sur l’architecture au Luxembourg, et à mener différemment votre carrière ? sb Dans un sens oui, car le fait de ne pas être d’ici m’a permis de regarder sans a priori cette architecture rurale, alors que les natifs la laissaient totalement de côté. Au Luxembourg, où que PORTRAIT

Quelle architecture vous interpelle ? s b L’architecture qui n’est qu’un décor ne m’intéresse pas. Pour moi, l’architecture est plus complexe que le « façadisme ». C’est le rapport au lieu qui est important, l’expression contemporaine qui traite avec la même attention tous les aspects de la construction qui ne peuvent pas être dissociés de l’expression. Quand j’étais étudiant, j’ai suivi un cours qui s’appelait « l’économie de la construction », et qui posait la question de savoir comment concevoir des bâtiments pour qu’ils restent stables et qu’ils coûtent le moins cher possible. Aujourd’hui, cette démarche est peu présente dans l’architecture contemporaine.


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Et vous prônez encore aujourd’hui cette économie de la construction ? sb J’essaie d’imaginer les projets de sorte que tous les éléments concordent, que le projet soit lisible aussi bien dans sa conception que dans sa réalisation. Mais cela implique de mettre la barre haut et de beaucoup travailler. Cette exigence est aussi difficile à tenir pendant la phase de construction. On peut facilement perdre l’âme du projet au cours de l’exécution. Il faut donc être présent à chaque étape, attaché à chaque détail. Et il y a aussi, bien évidemment, un aspect économique qui est important. Nous travaillons avec l’argent des autres, il ne faut pas perdre la confiance qui nous a été donnée. Mais il n’est pas toujours aisé de convaincre les maîtres d’ouvrage des solutions qui nous semblent viables dans le temps. Car actuellement, ce sont plutôt les bénéfices rapides et à court terme qui sont demandés. Est-ce que, au vu de ces conditions, votre approche devient un geste politique ? sb Tout devient politique. Chaque intervention dans l’espace public est un geste politique. Les régimes totalitaires ont d’ailleurs parfaitement su tirer profit de l’architecture et de son impact politique. À Varsovie, on a eu plusieurs exemples de ce type. Il y a bien sûr une très grande responsabilité lorsqu’on traite de l’architecture. Mais il faut quand même souligner que le métier de l’architecte a perdu beaucoup de terrain : nous avons toujours plus de responsabilités et moins de possibilités d’être créateurs. Nous devons composer avec des normes et des lois successives, beaucoup d’intervenants, divers bureaux de contrôle et trouver un chemin accepté de tous. Et l’urbanisme, vous y êtes-vous frotté ? sb C’est un sujet qui m’intéresse. J’ai eu l’occasion d’en faire, mais c’est un domaine tellement compliqué au Luxembourg que cela ne me manque pas.

des choses. L’histoire de l’architecture, et l’histoire en général, m’intéressent, car elles nous apprennent beaucoup. J’ai écrit quelques articles, mais je ne me considère pas comme un théoricien. Parler de l’architecture en termes purement théoriques n’est pas mon approche. Vous étiez proche, je crois, d’un autre architecte polonais, Bohdan Paczowski, qui avait une grande culture en général, et de l’architecture en particulier. sb Oui, nous nous sommes rencontrés à Paris lors de mon année d’étude, puis retrouvés à Luxembourg. C’était une personne exceptionnelle pour laquelle j’avais beaucoup de respect. Je l’ai d’ailleurs toujours vouvoyé pour cette raison. J’ai eu l’occasion de travailler quelques fois avec lui pour des concours, et on échangeait régulièrement sur nos projets en cours. On a aussi voyagé ensemble. C’étaient des journées remplies de visites de musées, de discussions, d’appréciations. À aucun moment il ne faisait sentir une quelconque supériorité intellectuelle, ce qui permettait de se sentir très à l’aise et de s’ouvrir plus facilement. Mais Luxembourg n’a pas su reconnaître la juste valeur de cet homme, tout comme les frères Krier, qui ont été écartés à une certaine époque, alors qu’ils étaient la Bible de l’architecture. Vous vous sentez proche de cette architecture post-moderne ? sb Non, pas esthétiquement. Mais je dois reconnaître que les architectes post-modernes ont eu une influence sur ma pensée, car ils sont revenus à une chose très importante dans l’architec-

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ture : le savoir-faire des artisans et l’importance des détails. Il n’est pas facile de faire une architecture « moderne » dans le langage des détails. Simple devient vite simpliste s’il n’y a pas de qualité. Vous vous entourez d’un groupe d’artisans avec qui vous aimez travailler ? sb Si je trouve une entreprise qui a la chance d’avoir un ou deux bons ouvriers, je les retiens à tout prix ! Quand je le peux, j’aime travailler avec des équipes que je connais et dont j’apprécie le travail. Par conséquent, comment voyez-vous ces nouvelles obligations réglementaires par rapport aux performances énergétiques ? sb Je me dis que l’on peut s’estimer heureux aujourd’hui d’habiter dans une vieille maison (rires) ! Évidemment, je les applique, mais je trouve cela très contraignant. J’ai appris à faire de l’architecture qui ne s’arrête pas aux murs mais qui se poursuit dans le jardin, et fait entrer le jardin dans la maison. Je préfère vivre avec cette relation entre intérieur et extérieur plutôt qu’avec l’idée exclusive d’économie d’énergie. Mais ma femme, qui est aussi architecte, me dit toujours que je suis résistant au changement… C’est vrai que je suis plutôt méfiant de nature, surtout face à la comédie de la vie… Ceci étant, en tant qu’ancien joueur professionnel de foot, j’ai aussi appris la confiance sur les terrains. En architecture aussi, c’est important de travailler en équipe. ◼ NE EXPOSITION DES TRAVAUX DE STAN U BERBEĆ EST ORGANISÉE À NEI LIICHT À DUDELANGE DU 1ER AU 22 JUILLET.

Le dessin tient une place privilégiée dans la démarche de Stan Berbeć.

L’approche théorique de l’architecture vous intéresse-t-elle ? sb Franchement, je préfère faire de l’architecture que d’en parler. Aussi parce que j’ai toujours soif de construire. Mais avant chaque construction, il y a forcément une réflexion, c’est dans la logique PORTRAIT

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PROJETS

MUSÉE D’ART MODERNE À VARSOVIE CENTRE DE CONFÉRENCE ET ADMINISTRATION RÉGIONALE À LUBLIN MAISON UNIFAMILIALE MANHE-VAISSIÈRE

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Illustration : Stan Berbeć architecte

MAIRIE DE TUNTANGE

L’idée du projet était de créer un centre d’art contemporain à caractère interactif, le musée étant seulement une partie d’un complexe plus vaste. À proximité, le Palais de la culture et de la science apporte un bagage historique. Le hall d’entrée du musée, avec le forum, occupe une position centrale parmi tous les composants fonctionnels et spatiaux du projet, un élément-clé d’interférence entre la ville et le musée. L’organisation d’expositions temporaires sur plusieurs niveaux y est possible. Les accès principaux sont situés du côté de la place PORTRAIT

Le musée présente un forum qui entre en dialogue avec la ville.


S T A N I S L A W B E R B E Ć A R C H I T E C T E  /  P R O J E T S

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FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment public Localisation Varsovie – Pologne Année 2006 Maître d’ouvrage Ville de Varsovie Surface brute 46 450 m² État Concours – non réalisé

et du côté du parc, complétés par un accès côté palais et un autre côté rue. Le bâtiment avec les salles d’exposition principales est situé entre le forum et le palais, constituant un élément qui connecte l’architecture du palais, anciennement symbole de l’hégémonie politique du régime, avec une architecture contemporaine ouverte et accessible au public. Il contient également les ateliers de conservation, une cuisine centrale, et une sortie vers le parc, ce dernier pouvant être utilisé comme jardin de sculptures ou pour des projections en plein air. La toiture peut

également être utilisée pour des expositions ou des événements. Au rez-de-chaussée, du côté de la rue, se trouvent des commerces à caractère artistique, et dans les niveaux supérieurs, 10 000 m2 sont dédiés à un centre d’éducation artistique. L’ a r c h i t e c t u r e d e c e b â t i m e n t s’ouvre vers la ville, permettant au grand public de se rapprocher de l’art. Sa structure légère et la transparence des façades offrent un contact visuel avec l’extérieur, et rendent le bâtiment accessible. Par sa forme dynamique, le bâtiment donne l’impression d’un objet sans PORTRAIT

limite et au grand potentiel évolutif. Il constitue une sorte de micro-organisme créé par une multitude de différents éléments prévus dans le programme du concours. Les différentes structures qui se superposent permettent la diversification des espaces et de la forme. Durant la journée, sa forme définie par une façade à moitié transparente permet au bâtiment de ressortir par rapport aux macro-structures des bâtiments avoisinants. Pendant la nuit, les grandes façades vitrées bénéficiant d’un éclairage ar tificiel permettent d’apprécier l’intérieur du bâtiment. 131


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CENTRE DE CONFÉRENCE ET ADMINISTRATION RÉGIONALE À LUBLIN

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Depuis la place du Théâtre, un grand élément vitré sert de repère pour le Centre de conférence.

FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment public Localisation Lublin (Pologne) Année 2009 Maître d’ouvrage Administration régionale de Lublin Surface brute Centre de conférence 15 183 m² Administration régionale 27 310 m² État Concours – non réalisé

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PORTRAIT

Illustration : Stan Berbeć architecte

Pour ce projet, un ensemble cohérent dans son expression architecturale est créé, tout en gardant les deux fonctions distinctes. Le centre de conférence se développe à l’intersection des deux volumes, avec une ouverture sur la place du Théâtre au rezde-chaussée, et un grand élément vitré dans les étages, qui agit comme un repère. Le grand préau sert d’entrée et est visible de toutes les directions. Il permet aussi l’accès au bâtiment administratif. Cette connexion entre les deux fonctions distinctes est rendue possible sur tous les niveaux. L’accès au Centre du tourisme et de la promotion, aux salles d’exposition et au Centre de la presse et de l’administration du bâtiment a été aménagé du côté de l’allée Raclawickie. Un café est accessible directement de la place du Théâtre. Les salles d’exposition sont situées au niveau du rez-de-chaussée et du 1 er étage. Les salles de conférence occupent les 3 e et 4 e étages, et sont accessibles directement depuis le hall d’entrée. Le bâtiment est envisagé en béton, acier, verre et cuivre. Le bâtiment administratif, quant à lui, a été développé en cohérence avec celui du Centre de conférence. L’intérieur s’articule autour d’un patio central. Les matériaux utilisés pour la construction sont de même nature que ceux du Centre de conférence.


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MAISON UNIFAMILIALE MANHE-VAISSIÈRE Cette maison jumelée est une adaptation d’un projet de promoteur déjà autorisé. Différentes contraintes ont donc dû être intégrées dans le projet définitif. Le rez-de-chaussée est organisé autour de la cuisine centrale, qui communique avec le salon et l’espace repas donnant sur le jardin. L’espace de vie, d’une hauteur d’un niveau et demi, a permis la création d’une mezzanine (bureau) au-dessus de la cuisine. Côté rue, le RdC surélevé d’un demi-niveau est aménagé en espace de détente. Ce volume ainsi créé permet d’établir une relation entre la rue et le jardin, et à la lumière de traverser. Le premier étage est occupé par les enfants ; le dernier niveau, disposant d’une grande terrasse-jardin, par les parents. Les espaces de communication verticale et horizontale sont organisés le long du mur mitoyen. À l’extérieur, côté entrée, le mur mitoyen de 40 m est recouvert de dessins.

Cette maison est un projet adapté d’une maison de promoteur.

FICHE TECHNIQUE Type Maison unifamiliale Localisation Bertrange Année 2014 Maître d’ouvrage Privé Surface utile 405 m2 État Réalisé

Photos : Stan Berbeć architecte

IMMEUBLE DE LOGEMENTS À BONNEVOIE L’ensemble de cinq logements est développé sur la base d’une maison en bande construite dans les années 60, et d’une parcelle attenante à la maison appartenant au même propriétaire. Le rehaussement de la toiture sur la maison existante a permis d’aménager un logement supplémentaire sur deux niveaux, et de construire, en prolongation, un volume à trois appartements locatifs. Cette approche permet une densification du tissu urbain existant, sans changement d’infrastructure publique, et un meilleur amortissement du coût du terrain. Une seconde entrée latérale a été créée pour les nouveaux logements. Les caves et le local technique sont aménagés au niveau des garages. Chaque logement dispose d’une place dans un garage. Chaque logement dispose de balcon ou terrasses.

4 FICHE TECHNIQUE Type Maison unifamiliale et appartements Localisation Luxembourg-Bonnevoie Année 2008 Maître d’ouvrage Privé

Une ancienne maison en bande est transformée et complétée d’un nouveau volume pour créer cinq appartements. PORTRAIT

Surface utile 745 m2 État Réalisé 133


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AMBASSADE ET CONSULAT DE POLOGNE À BERLIN L’Ambassade de Pologne à Berlin se compose de trois volumes connectés entre eux : un bâtiment principal côté rue accueille le consulat et donne sur une cour intérieure ; au fond de cette cour se trouve le bâtiment le plus représentatif dans lequel loge l’ambassade ; le côté est de la cour est fermé par un bâtiment faisant jonction entre les deux autres bâtiments. Des ouvertures dans la façade sur rue permettent d’apprécier la cour intérieure et le jardin de l’ambassade. La conception de la façade principale définit clairement l’existence de deux fonctions distinctes. Fonctionnant de manière indépendante de l’Ambassade, le Consulat est accessible directement depuis la rue. La cour peut être occasionnellement accessible au public pour des expositions et des manifestations culturelles. En cas de besoin, le bâtiment du Consulat peut supporter une extension de deux étages.

FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment administratif

On accède à l’ambassade par la cour intérieure.

Localisation Allée Unter den Linden, Berlin Année 2012 Maître d’ouvrage Ministère des Affaires étrangères polonais Surface brute 10 478 m2

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Depuis la rue, on accède directement au Consulat, et un passage latéral donne sur la cour intérieure.

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Illustrations : Stan Berbeć architecte

État Concours – non réalisé


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MAISON MERSCH La maison est située en zone classée « ensembles sensibles » dans un quartier d’habitations et d’ambassades. La volumétrie de la maison côté rue a été préservée. L’extension de la maison vers le jardin est définie par la profondeur des deux maisons voisines. Une nouvelle relation entre la maison et le jardin est créée. Le jardin, initialement séparé et difficilement accessible, est devenu un espace de vie et de loisir présent et perceptible au quotidien pour les habitants de la maison. Les travaux de transformation ont consisté en un réaménagement intérieur, et à la modification de la façade du jardin. Les combles ont été entièrement adaptés en espace habitable. La façade à rue a été rénovée. Les deux mansardes côté jardin ont été réaménagées pour un plus grand apport de lumière naturelle. L’annexe existante du côté du jardin a été transformée, et sa façade, revêtue de bois. Un balcon a été aménagé à l’étage. Le niveau de jardin contre la maison a été modifié pour permettre l’aménagement d’une terrasse au niveau –1 en relation avec un petit salon et un sauna. Une passerelle donne un accès direct du rez-dechaussée vers le jardin, situé à mi-niveau. Une piscine à débordement a été aménagée dans le sens de la longueur du jardin, face au séjour, situé sur deux niveaux.

6 FICHE TECHNIQUE Programme Transformation d’une maison unifamiliale

Photo : Stan Berbeć architecte

Maître d’ouvrage Privé

À l’arrière, le jardin a été entièrement réaménagé, et la façade, retravaillée avec l’intégration d’une extension.

Localisation Luxembourg Année 2008 Surface habitable 400 m2 État Réalisé PORTRAIT

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S T A N I S L A W B E R B E Ć A R C H I T E C T E  /  P R O J E T S Le lycée propose plusieurs salles d’ateliers pour travaux manuels.

Le restaurant se compose d’un atelier cuisine, d’une cafeteria, et d’une cantine scolaire.

FICHE TECHNIQUE Type Établissement scolaire Maître d’ouvrage Administration des bâtiments publics Architectes Association momentanée Stanislaw Berbeć – Schmitz&Hoffmann Localisation Dudelange Années 1re phase : 2005 2e phase : 2009 3e phase : 2013 Surface brute totale 24 334 m2 Budget +/- 37 500 000 euros (coût net) État Réalisé

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LYCÉE NIC–BIEVER Le lycée, situé dans un parc, est constitué de bâtiments existants et de bâtiments projetés, aménagés en salles de classes normales et spéciales (sciences, bureau modèle, informatique, éducation artistique), de salles polyvalentes, de salles de conférence, d’ateliers pour travaux manuels, d’un restaurant scolaire et d’une administration aménagée dans une villa existante. Le restaurant est composé d’un atelier cuisine, d’une cafeteria et d’une cantine scolaire. Une attention particulière a été apportée au choix des matériaux (techniques écoloPORTRAIT

giques de production, inertie du bâtiment, protection solaire...), aux techniques de gestion de l’énergie au niveau de la production de chaleur et de sa distribution, paramétrables en fonction des conditions externes (météo, période de l’année, accumulation de chaleur dans l’infrastructure, taux et horaires d’occupation), à la disposition des locaux techniques, aux luminaires mis en œuvre, ainsi qu’à l’aménagement des alentours. La dernière phase des travaux a consisté à transformer, agrandir et restructurer l’administration du lycée.


Photos : Stan Berbeć architecte

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Le restaurant bénéficie d’une large entrée de lumière naturelle et d’une vue sur les alentours. PORTRAIT

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Seule la phase I du projet a pu être réalisée pour le moment, c’est-à-dire la rénovation de l’ancien presbytère et de son annexe.

Élévation du concours où la nouvelle annexe est signifiée.

MAIRIE DE TUNTANGE

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structure du presbytère est réduite au minimum. Tous les éléments comportant une valeur historique et architecturale sont conservés et rénovés. La rénovation des bâtiments existants devait comprendre les travaux nécessaires pour assurer le fonctionnement de l’administration durant une période de transition avant la construction du nouveau bâtiment. Actuellement, cette première phase a été réalisée. Entre-temps, la réalisation de la deuxiè­me phase du projet, c’est-à-dire du nouveau bâtiment, a été repoussée. Une partie du programme prévu dans ce bâtiment a été réalisée dans l’annexe occupée par les pompiers. Le rez-de-chaussée reste occupé par le garage et le vestiaire de ces derniers. PORTRAIT

Type Bâtiment administratif Localisation Tuntange Année 2011 Maître d’ouvrage Administration communale de Tuntange Surface brute totale 1 200 m2 Surface utile phase I 440 m2 État Concours Phase I – Rénovation de l’ancien presbytère et transformation de la grange – réalisé Phase II – Construction du nouveau bâtiment – non réalisé Récompense Mentionnée à l’occasion du Bauhärepräis 2012

Photo et illustration : Stan Berbeć architecte

L’édifice qui abrite l’Administration communale de Tuntange se compose de deux bâtiments accolés : l’ancien presbytère, datant de 1777, et une grange. L’ancien presbytère ne permettant pas d’accueillir convenablement l’Administration communale, il a été décidé de la déplacer dans une nouvelle annexe mieux adaptée aux besoins. On y trouve les fonctions telles qu’une salle des séances, une réception, un secrétariat, ainsi qu’un hall d’entrée avec une salle d’attente, un ascenseur et un escalier. Le presbytère reste dans la composition d’ensemble un élément dominant, tout en respectant le principe d’extension des ensembles ruraux suivant lequel la maison, avec sa toiture, surplombe les dépendances. L’intervention dans la

FICHE TECHNIQUE


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ACADÉMIE DE DROIT EUROPÉEN À TRÈVES Le projet est constitué de deux éléments principaux : une banque et des logements d’une part (échelle locale), et l’Académie de droit européen et un complexe hôtelier d’autre part (échelle internationale). Les bâtiments de la banque et des logements garantissent la liaison entre le réseau urbain existant, l’académie et l’hôtel. La place sur deux niveaux dessert l’ensemble des fonctions. L’entrée de l’académie se trouve dans la cour intérieure arrondie. Le restaurant et des salles des fêtes sont installés au premier étage de l’hôtel. Les chambres d’hôtel et une salle de fitness sont réparties sur les trois étages supérieurs, et une terrasse est aménagée sur le toit de l’hôtel. Quatre bâtiments à trois étages accueillent des logements. Ce projet, par sa forme géométrique simple, est le symbole d’une nouvelle Europe de droit et démocrate. Par la remémoration d’une tradition vieille de 2 500 ans, le projet est censé envoyer un message de stabilité et durabilité.

FICHE TECHNIQUE Type Équipement culturel Localisation Luxembourg Année 1991

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État Concours

FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment administratif Localisation Trèves (Allemagne) Année 1993 État Concours – sélection

MUSÉE D’ART MODERNE À LUXEMBOURG Le projet a été développé en 1990 à la demande du ministère de la Culture. L’idée de construire un musée sur le Fort Thüngen permettait de réaménager la fortification et d’accueillir une collection d’art moderne d’un collectionneur privé allemand. Le Fort Thüngen a été beaucoup plus grand que ce que nous pouvons en voir aujourd’hui, les Trois Glands n’en étant qu’une partie. Pour parler d’intégration adéquate du projet, il faut considérer le fort dans sa dimension globale : il comprenait des réduits, une enveloppe, des lunettes, des casemates, des mines, des remparts… Notre projet, d’une surface de 20 000 m2, dont 6 000 m2 d’exposition extérieure sur l’enveloppe, plaçait le bâtiment du musée à l’extérieur de l’enveloppe, tout en conservant la totalité des vestiges du Fort Thüngen.

Photo et illustration : Stan Berbeć architecte

La façade du musée est conçue en inox.

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PORTRAIT

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URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé dernièrement au Grand-Duché, ou par un bureau basé au Luxembourg.

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WUNNE MAT DER WOOLTZ Sur le master plan, on perçoit bien la forte présence des espaces verts sur le site.

Sous la maîtrise d’ouvrage du Fonds du logement, la Ville de Wiltz va connaître une nouvelle étape de son histoire avec la réhabilitation d’anciennes friches industrielles transformées par le master plan «Wunne mat der Wooltz», élaboré par hsa – heisbourg strotz architectes, Maja Devetak Landschaftsarchitektur et Schroeder & Associés. Auteur

Céline Coubray

C’

est sur l’ancienne friche industrielle de Tarkett, vaste de 25,5 hectares, située au cœur de Wiltz, qu’un projet pilote est en train de voir le jour. «Wunne mat der Wooltz» accueillera dès 2021 les premiers habitants d’un nouvel ensemble urbain entièrement conçu sur le mode de l’économie circulaire. Wiltz est d’ailleurs un des sites retenus par le gouvernement comme « hotspot » communal de l’économie circulaire, et la ville est choisie comme centre de développement et d’attraction régional (CDA) pour l’Oesling. Logements, espaces de travail, commerces, zones de loisirs et de détente, mobilité, enseignement, tout est prévu pour que les 1 800 nouveaux habitants bénéficient d’un cadre de vie durable comme il n’en existe encore nulle part ailleurs au Luxembourg. Cet ensemble pourra être complété par les anciennes friches d’ArcelorMittal (ancien Circuit Foil) de 8,3 ha, et est désigné actuellement sous le nom de master plan « Haargarten », qui comprendra 220 logements supplémentaires. En rassemblant ces deux master plans, la Ville de Wiltz 142

URBANISME


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L a vue aérienne permet de comprendre l’importance que prendra la gare ferroviaire et routière dans le développement du quartier.

pourra grandir de 2 300 habitants, qui occuperont ainsi 33,8 ha de terrain industriel revalorisé. Au total, 1 000 unités de logement seront créées. UN CONCEPT D’URBANISATION GLOBAL Ce projet repose sur quatre piliers : l’aménagement urbain, l’économie circulaire sociale et solidaire, l’optimisation des matières premières, et les énergies vertes. L’objectif est d’atteindre un développement stratégique et durable de la commune en développant ce projet pilote, référentiel en matière de quartier durable, privilégiant l’économie circulaire, sociale et solidaire. Celui-ci prend en compte les enjeux liés à la situation géographique, à la mobilité, aux défis énergétiques et environnementaux actuels. L’assainissement du sol, la création d’espaces verts et d’espaces urbains, ainsi que la renaturation de la Wiltz font partie intégrante du projet d’urbanisation, et offriront des espaces de loisirs et de rencontre entre riverains. Maintenant que le master plan est élaboré, un groupement a été créé pour suivre le développement de l’étude. Le bureau hsa a pris la coordination et le pilotage de cette cellule de développement, et travaille main dans la main avec les autres partenaires, à savoir Schroeder & Associés pour les infrastructures et l’élaboration des différents PAP, Maja Devetak Landschaftsarchitektur pour les aménagements paysagers, qui est rejoint par le bureau berlinois ST raum a. Le conseil énergétique est assuré par Goblet Lavandier et le bureau P. Jung de Cologne. Interviennent aussi les spécialistes en économie circulaire Mulhall & Hansen de Munich et EPEA de Hambourg. DÉPOLLUTION ET RENATURATION Les premières étapes concernent le terrain. Des analyses ont été faites au préalable, permettant d’identifier les différentes zones à traiter. Les pollutions majeures sont traitées à travers un échange de sol. Pour le reste, les sols sont laissés sur place, et une couche étanche est installée quand nécessaire. Les premiers travaux d’assainissement devraient commencer en septembre 2018. Un élément important dans le projet est la renaturation du cours d’eau de la Wiltz sur le site et au-delà. Cet axe devient le nouveau point de référence pour le futur développement urbain, un axe central conçu URBANISME

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comme une zone de détente et de loisirs, d’où partent les axes transversaux de végétation qui irrigueront les espaces architecturaux et relieront les quartiers entre eux. Il servira non seulement aux habitants du nouveau quartier, mais aussi aux autres habitants de Wiltz. Sur l’ensemble du site, la biodiversité sera recherchée et renforcée. CONCEPT URBANISTIQUE L’ensemble du site sera divisé en huit quartiers qui se différencient par une identité propre. Ils seront reliés entre eux par des axes donnant la priorité à la mobilité douce et débouchant sur des zones de rencontre, favorisant l’interaction sociale des usagers. On trouvera une mixité aussi bien dans la typologie des logements proposés que dans les fonctions (loisirs, infrastructures scolaires, éducation, commerces). Afin de s’intégrer au site, les bâtiments auront entre trois et cinq étages, et s’installeront en terrasse dans la pente du terrain. Deux blocs repères seront installés sur le principal axe routier. Si une série de placettes se forment dans les quartiers, deux d’entre elles sont de taille plus importante : l’une à proximité de la gare, l’autre autour de l’ancienne cheminée. Les PAP sont sur le point d’être lancés. « L’idée n’est pas d’avoir une uniformité de propositions, 144

mais, au contraire, une diversité qui respecte les principes du master plan, aussi bien dans la conception des bâtiments que dans l’aménagement extérieur, le concept énergétique ou le volet de l’économie circulaire », explique Bob Strotz du bureau hsa. La densité du site est fixée selon le nouveau PAG de la Commune de Wiltz. Dans un premier temps sont construites les infrastructures, puis les logements et le quartier public. Ce dernier, pris en charge par la Commune, accueillera le campus scolaire (crèche, école, maison relais), le musée pour enfants, l’école de musique. Ces bâtiments seront conçus par Studio Concept, bureau choisi par la Ville. « L’ensemble sera réalisé en plusieurs phases, mais il est important que les premiers habitants puissent bénéficier dès le début des équipements nécessaires à une bonne qualité de vie, et ne pas avoir l’impression d’habiter pendant 20 ans sur un chantier », précise Bob Strotz. ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Un programme a été défini pour limiter certains points et les mener le plus loin possible pour qu’ils servent de modèle par la suite à d’autres projets. L’idée est donc de créer un nouveau lotissement avec plus de coopération entre les habitants. Dans chaque îlot, on trouvera des espaces communauURBANISME

Illustrations : hsa, Maja Devetak Landschaftsarchitektur, Schroeder & Associés – Perspectives av3d

Les toitures des logements accueilleront des panneaux photovoltaïques.


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taires, un jardin partagé, un service de carsharing… À cette fin, de nouveaux outils numériques seront développés pour répondre aux besoins concrets de ces communautés. Un nouveau centre pour l’innovation et la gestion de l’économie circulaire sera également mis en place. ÉNERGIE VERTE L’ensemble du quartier sera conçu pour être à énergie positive. L’approvisionnement en énergie est donc basé sur une approche techniquement et économiquement innovante, puisque sur base d’énergie renouvelable à 100 %. Au moment de la phase de construction, un nouveau « MaterialPass » va être élaboré, dépassant dans ses renseignements la certification Lunaz. Cette base de données inventoriera tous les matériaux installés sur le site, et servira de référence à des projets futurs. Par ce référencement digital, chaque matière utilisée sera identifiée quant à sa provenance et sa composition afin de pouvoir la récupérer et la recycler, l’idée étant de permettre de démonter plutôt que de détruire. Si tous les bâtiments seront équipés en photovoltaïques, des solutions complémentaires sont également en cours d’étude, comme la récupération de chaleur produite par l’industrie IVC voisine. O n t r o u ve r a a u s s i d e s c a pte u r s h y b r i d e s solaires-thermiques. La gestion de l’eau sera également poussée à son maximum. « Pour donner un exemple, nous irons plus loin que les standards actuels en ce qui concerne l’implantation de bassins de rétention en surface », détaille Bob Strotz.

La gestion des déchets fera l’objet d’une attention particulière, avec plusieurs systèmes mis en place, dont une incitation à la réduction des déchets individuels et une optimisation des systèmes de tri. MOBILITÉ Le concept de mobilité entre par ailleurs pleinement dans la conception de ce nouvel ensemble urbain. L’objectif premier est de réduire le plus possible l’utilisation de la voiture pour laisser la place à la mobilité douce et un accès facilité aux transports en commun. À cette fin, plusieurs P+R et parkings communs sont aménagés, et la connexion avec les transports en commun est optimisée avec la création d’un nouveau pôle d’échange. De nombreuses liaisons piétonnes et cyclables sont mises en place. L’urbanisme a été conçu de manière à ce que toutes les fonctionnalités soient accessibles à pied. Mais ce concept ne se limite pas au nouveau quartier. C’est toute la ville de Wiltz qui sera impactée via une optimisation du réseau des bus et de l’accès au train. En vue du concept « design for all », l’accessibilité pour personnes à mobilité réduite est plus particulièrement étudiée, avec notamment l’installation de deux ascenseurs au vu du fort dénivellement de 40 m sur le site. Pour favoriser cette mobilité douce, des offres et services spécifiques seront mis en place : de nombreux stationnements pour vélos, car- et bikesharing, location de vélos électriques, « repair café », service de livraison, covoiturage… En fonction de la demande, l’ensemble du site pourrait être livré pour 2030. ◼

De nouvelles passerelles permettront d’irriguer le quartier et de le connecter avec le reste de la ville.

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URBANISME

Les logements seront répartis en terrasses, suivant la déclivité du site.


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PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension

de notre espace bâti, ARCHIDUC s’intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.

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ÄERDSCHËFF Porté par le Centre for Ecological Learning Luxembourg, l’Äerdschëff est un projet d’auto-construction autonome et durable qui s’inscrit volontairement en douceur dans son environnement. Auteur

Céline Coubray

L

ancé au printemps 2015, le projet de l’Äerdschëff consiste en la réalisation d’une éco-construction à Redange-surAttert. Il s’inscrit dans le contexte de la stratégie de développement rural Leader Atert-Wark (2016-2021), développée de façon participative avec les pouvoirs publics, les citoyens et les associations locales. Directement inspiré des concepts d’« earthship » et de « biotecture » de Mike Reynolds, l’Äerdschëff s’adapte au contexte européen, et plus particulièrement luxembourgeois, dont les conditions climatiques sont plus humides et moins ensoleillées que celles du concept initial conçu pour le désert du Nouveau-Mexique. Le bâtiment repose sur cinq principes fondateurs : autonomie en eau, en assainissement, en électricité, en chauffage, et même autonomie alimentaire. Soit une réalisation « off-grid ». L’Äerdschëff vise également à reconnecter les communautés locales avec leur environnement, et servira comme site de démonstration pratique pour une réflexion approfondie sur la manière de se loger, se nourrir, d’utiliser les ressources, et de partager les compétences de chacun. Cette adaptation luxembourgeoise est un projet ambitieux qui s’inscrit dans la logique du design circulaire et de la permaculture. Ce qui implique que les composants du projet sont considérés de manière holistique. Le paysage et l’environnement direct entrent ainsi pleinement dans la conception de l’Äerdschëff. L’objectif de cette 148

PAYSAGE


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Photos : Common Paradox & CELL

La maquette de l’Äerdschëff permet de bien visualiser l’implantation du bâtiment dans son contexte naturel.

PAYSAGE

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Plan, élévation et coupe de l'Äerdschëff.

INTÉGRATION DA N S L E PAYS AG E Sur le modèle de l’earthship, l’Äerdschëff doit être semi-enterré, ce qui permet de bénéficier de l’inertie thermique. Dans le cas du projet de Redange, les concepteurs peuvent profiter d’un terrain en pente pour y encastrer l’Äerdschëff, sans devoir créer une butte artificielle comme c’est le cas pour les earthships qui se trouvent dans le désert. « Ce dénivelé du terrain est en fait un potentiel important pour notre projet, puisqu’il permet de l’intégrer parfaitement dans le relief existant », explique Johanna Jacob de Common Paradox, architecte et urbaniste qui participe bénévolement à ce projet. « Pour des raisons d’autonomie du bâtiment, ce dernier doit être orienté plein sud. Il est donc légèrement décalé par rapport aux courbes de niveau naturelles, pour bénéficier du maximum d’ensoleillement nécessaire au bon fonctionnement de la serre et des panneaux solaires. » Par ailleurs, comme il s’agit d’un bâtiment public, il doit être accessible aux PMR. Les cheminements d’accès sont travaillés en conséquence pour obtenir une pente de maximum 5 %. Un cheminement est ainsi créé en bordure de la forêt voisine, et contournant l’Äerdschëff par le haut. « Pour créer ce cheminement, nous devons détourner un écoulement d’eau. Nous profitons de cette contrainte pour créer un peu plus bas un bassin de rétention à ciel ouvert. Notre interven150

tion est donc plus large que de simplement implanter un bâtiment. Nous intervenons aussi sur l’aménagement de l’ensemble du site », souligne Johanna Jacob. En ce qui concerne l’architecture même du bâtiment, l’aspect a aussi été adapté par rapport aux earthships, qui sont généralement de forme organique. « À Redange, l’Äerdschëff se situe entre le lycée technique et le supermarché, qui sont deux constructions aux lignes orthogonales. Nous voulions avoir un bâtiment discret, qui se fonde dans son environnement, donc le choix de lignes rectilignes nous semblait plus à propos, d’où la mise en place d’une structure poteau-poutre en bois local. De plus, nous allons utiliser des vitres de récupération pour réaliser la serre, éléments qui sont linéaires. » Sur le côté, une petite tour accueillera un WC organique et un abri de jardin, le tout desservi par un escalier qui s’intègre dans la pente. PAYSAGE

Illustrations : Common Paradox & CELL

auto-construction est d’être régénérateur pour l’écosystème et de créer un espace qui, après construction, héberge plus de biodiversité qu’avant.



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Au-dessus, une éolienne d’environ 15 m sera installée. Aussi, dans cette horizontalité, un élément vertical émergera et jouera un peu le rôle de totem, un marqueur pour le site. L A G E S T I O N D E L’ E A U « Nous évitons aussi toute imperméabilisation du site. Le choix d’une toiture totalement verte n’était pas compatible avec la récupération d’eau qui charriera trop de sédiments pour les filtres. Il reste encore du travail à élaborer, mais il est fort possible que la toiture soit un patchwork de panneaux solaires, espace de récolte d’eau et toiture verte. » À l’arrière du bâtiment, des citernes récupèreront l’eau de pluie, qui sera une première fois filtrée avant d’être acheminée au local technique pour une seconde filtration, et ensuite distribuée dans l’Äerdschëff. L’eau usée est ensuite récupérée et à nouveau filtrée avant de servir à l’arrosage des plantes. Le surplus est reconduit vers le bassin de rétention. IMPLANTATION DE VERDURE À l’intérieur de l’Äerdschëff, une serre sera installée en front de bâtiment. « Cette serre sert pour se nourrir, afin d’avoir une autonomie alimentaire, à la fois pour la personne qui vivra sur place et pour les besoins des repas des personnes qui viendront faire des workshops. En cas de surproduction, on peut envisager un système de vente de paniers de fruits et légumes. La serre aura aussi un aspect pédagogique, avec des cours de permaculture, botanique, jardinage… L’objectif est d’avoir un living lab qui puisse être utilisé par les élèves du lycée technique voisin, qui est partenaire du projet. » Le choix des plantations pour la serre peut être très vaste, car la température permet une large variété de cultures, y compris des figues, mangues, bananes… Mais le choix n’a pas encore été arrêté. Par ailleurs, il faudra prendre en considération la hauteur des plantes, pour qu’elles n’entravent pas l’entrée de lumière, du moins dans les pièces à vivre, alors qu’elles pourront au contraire être plus hautes vers l’espace nuit. Un système d’aquaponie sera également mis en place. À l’extérieur, des zones potagères et de verger seront plantées. En bordure du site, il y a une zone boisée, avec une piste cyclable. « Nous ne devions pas nous coller trop près de la zone boisée, pour avoir un dégagement et ne pas tourner le dos à la forêt. » Cette proximité a d’autre part une portée symbolique, puisque l’Äerdschëff vient créer une interconnexion entre ce milieu végétal et le milieu

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L’Äerdschëff est un projet d’auto-construction semi-enterré qui s’intègre à son environnement.

minéral du lycée. Pour les zones potagères et maraîchères, la proximité de la forêt va favoriser l’implantation de la biodiversité en termes de pollinisateur, d’oiseaux, d’insectes… « De plus, comme il s’agit d’une forêt de feuillus, c’est une zone plaisante à regarder, un espace inspirant et ressourçant pour les utilisateurs du site. » UN PROJET PILOTE La mise en place de ce projet est compliquée, car il ne répond pas aux normes standard habituellement demandées. « Il s’agit d’une nouvelle construction, mais nous ne répondons pas aux normes de maison passive. Nous ne souhaitons pas installer de ventilation mécanique contrôlée par exemple, ni même avoir un raccordement aux égouts. Rien dans ce projet ne correspond aux standards qui sont généralement imposés », détaille l’architecte. Mené par un comité de pilotage bénévole, le projet reçoit le soutien de l’Atert-Lycée Redange, des Bâtiments publics (MDDI), de la Fondation philanthropique de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte. Albert Goedert du bureau BENG apporte également son soutien et son expérience sur le territoire luxembourgeois, notamment sur le contexte législatif. Il aide également à l’élaboration des estimatifs budgétaires et des cahiers des charges, tout en facilitant la communication avec les acteurs administratifs. Le projet est actuellement en attente d’autorisations. ◼

PAYSAGE


ARCHIDUC 14

DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois ou travaillant au Grand-Duché.

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ARCHIDUC 14

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DESIGN


ARCHIDUC 14

SIGNALER, ORIENTER, SIGNIFIER Le studio de création Vitale

Design, installé à Briey, s’est vu

confier la signalétique de la Cité

des sciences de Belval après avoir signé celle du Lycée. Auteur

France Clarinval

L’

La Cité des sciences à Belval est ponctuée par les stèles d’orientation signées Vitale Design.

DESIGN

FIGURES TUTÉLAIRES Différentes options graphiques ont été travaillées pour, finalement, avoir une image qui juxtapose le portrait de la per-

Photo : Vitale Design

Américain Steven Vitale et le Français Vincent Dietsch ont installé leur studio de création au sein de la Cité Radieuse de Briey. Un ancrage qui a scellé leur vocation à travailler en collaboration avec des architectes. Des collaborations qui se traduisent aussi bien à travers des missions de communication visuelle, d’organisation d’expositions, que de création de signalétique et graphisme dans l’environnement. C’est par le biais du travail sur le Lycée Bel-Val avec l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes que le studio Vitale Design a commencé à travailler au Luxembourg en 2009. Le lycée est situé dans ce qui va devenir le grand parc paysager du site de Esch-Belval. « La première demande était de créer des quartiers, des zones pour que les élèves s’orientent dans les 40 000 m 2 de cet établissement », entame Vincent Dietsch. « On est partis sur des jeux graphiques et de couleurs autour de personnages célèbres. »

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ARCHIDUC 14

sonne, des motifs inspirés de son travail et de son univers, et une citation. Le tout est imprimé sur stratifié teint dans la masse, sur des panneaux muraux, les armoires de casiers ou les poubelles. Après cinq années à l’épreuve des élèves, les images résistent particulièrement bien. Le travail de recherche des personnes et des citations a été effectué avec la direction et les professeurs du lycée. Marie Curie, Saint-Exupéry, Miles Davis et Enzo Ferrari côtoient Edward Steichen, Josy Barthel ou Roger Manderscheid. Un travail graphique sert à indiquer les ailes (avec les mêmes couleurs), les directions, quelques salles-clés (sports, professeurs…) et les toilettes.

Marguerite Yourcenar ou Josy Barthel, associés à des couleurs, deviennent les figures tutélaires des différentes zones du Lycée Bel-Val.

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Photos : Vitale Design

BALISES La bonne collaboration avec le Fonds Belval lors du travail sur le lycée a mené le duo à se voir doter d’une mission de réflexion sur la signalétique et l’orientation au sein de la Cité des sciences. Plusieurs options ont été envisagées, pour finalement aboutir à ces stèles métalliques où les noms des bâtiments sont inscrits. « Il fallait que les balises se voient de loin et qu’elles fonctionnent aussi bien à l’échelle urbaine qu’à l’échelle humaine », commente Vincent Dietsch, qui a d’emDESIGN


SYLVIA CAMARDA est une danseuse virtuose et chorégraphe luxembourgeoise. Sa physicalité, sa technique et sa théâtralité l’amènent à rejoindre les compagnies de danse les plus convoitées comme le Cirque du Soleil et à travailler avec de grands artistes comme Jan Fabre.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

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blée écarté l’idée d’une inscription sur les bâtiments eux-mêmes, vu l’importance du geste architectural. Après avoir travaillé sur une option haute de 11 m, ce sont finalement des mâts de 13,5 m sur 80 cm de côté qui ont été construits. Un des défis était aussi de donner du volume à ces stèles, c’est pourquoi les côtés alternent les revêtements mats et brillants. Si le nom est inscrit en haut, pour une vue de loin, à hauteur d’yeux, les informations détaillées, des prises pour malvoyants et un écran d’informations figurent sur la stèle. Vitale Design a également signé la charte graphique pour les signalétiques à l’intérieur des bâtiments existants et futurs. « Il s’agit d’un diapason pour que tout le monde utilise les mêmes codes, couleurs, ‘pictos’ et ‘typos’. Le choix a été de miser sur la simplicité pour permettre une grande adaptabilité. » ◼

Vitale Design a également collaboré avec Tatiana Fabeck pour l’ensemble Wax de la commune de Pétange.

Vincent Dietsch et Steven Vitale sont installés à la Cité Radieuse de Briey. 158

DESIGN

Photos : Vitale Design / Uppercut-LCGDP

ARCHIDUC 14


ARCHIVES

LE S RO ND ES

ST AD IC

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DÉBATS PUBLICS

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URBAN SKETCHING

COLLOQUES

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CH

BIBLIOTHÈQUE

CONCOURS PHOTO SINCITYPICS

S

EXPOSITIONS

ARCHIDUC 14 × LUCA

www.luca.lu

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ARCHIDUC 14 × LUCA

HOMMAGE

BOHDAN PACZOWSKI Fondateur du bureau Paczowski et Fritsch, l’architecte Bohdan Paczowski faisait également partie du groupe d’architectes à l’origine du LUCA.

Pour la conférence du professeur Vittorio Gregotti en 2013, Bohdan Paczowski avait réalisé un discours d’introduction.

L

e 26 janvier dernier, Bohdan Paczowski nous quittait. Le Luxembourg Center for Architecture est orphelin de l’un de ses plus éminents fondateurs. Né le 5 juin 1930 à Varsovie, il avait commencé sa carrière d’architecte en Italie où il avait fondé, à Milan, le bureau Uniarch en 1973 et obtenu le projet de l’immeuble de la Commission européenne, « Jean Monnet », à Luxembourg. Son parcours s’est poursuivi à Paris, où il avait lancé l’atelier d’architecture Bellon-Paczowski-Sobotta en 1982. Enfin, en 1989, après de nombreuses années de collaboration avec Paul Fritsch, il avait choisi de s’installer au Luxembourg et avait fondé, avec lui, l’atelier d’architecture Paczowski et Fritsch. Bohdan Paczowski a laissé son empreinte dans le paysage architectural luxembourgeois et international : l’aéro160

port du Findel, l’immeuble de bureaux sur le boulevard Royal, l’immeuble administratif Aerogolf Center au Findel, les extensions A, B et C de la Cour de justice, ou bien encore la base sous-marine de Lorient, le Musée d’histoire polonaise de Varsovie et le pavillon du Luxembourg lors de l’Exposition universelle de Séville en 1992. En 1992, aux côtés de Chrëscht Klein, Iconica Sabaila-Pavlovici, Romain Hoffmann, Lucien Steil, Emile Gillardin et Robert Wilmes, Bohdan Paczowski avait pris une part active à la création de la Fondation de l’architecture et de l’ingénierie au Luxembourg. De 1993 à 1995, les différents organes de la Fondation se structuraient et Bohdan Paczowski fut choisi à la tête du comité de direction. Alors que la ville de Luxembourg venait d’être sélectionnée pour devenir la ville européenne de la culture 1995, il a proposé de développer

les pôles principaux des activités de la Fondation dans le but de mettre en valeur l’architecture au Luxembourg : conférences internationales, expositions, prix d’architecture (première édition en 1995). En 2004, il a succédé à Michel Petit en tant que président du conseil d’administration jusqu’en 2005. Durant son mandat, alors que la structure se professionnalisait et poursuivait le développement de ses actions, une convention entre l’État et la Fondation se concrétisait, permettant à la structure de s’orienter vers une gestion professionnelle et, entre autres, d’institutionnaliser l’exposition du Pavillon du Luxembourg à la Biennale d’Architecture de Venise à partir de 2004. Après avoir œuvré au cœur de la Fondation pendant 14 ans, Bohdan Paczowski s’était retiré de ses fonctions en 2006 pour laisser la place à une nou-


ARCHIDUC 14 × LUCA

IN MEMORIAM

VINCENT LAZZARI Je me souviens encore très bien de nos nombreuses réunions de travail qui se tenaient pour la plupart le soir au bureau de Bohdan, rue J.P. Pescatore. Bohdan avait déjà une vision très claire de ce que la Fondation pourrait être un jour. Travailleur intellectuel acharné et expérimenté, il a su motiver tout le monde. Pour lui, la création d’une fondation de l’architecture était un must pour lancer enfin le débat sur l’architecture au Luxembourg.

Photos : LUCA, Maison Moderne-Blitz (archives)

ROMAIN HOFFMANN

velle génération d’administrateurs. Nommé président honoraire, il a continué à suivre de près tous les événements de la Fondation. Loin de se limiter à son métier d’architecte, Bohdan Paczowski était également un véritable érudit, un mélomane averti et un homme de lettres. Auteur de nombreux articles et de réflexions sur l’histoire et la théorie de l’architecture, dont certains parus, entre autres, dans L’Architecture d’aujourd’hui, Archi-Créé ou Architectural Review. Il a également publié deux essais en langue polonaise : Avoir vu en 2005 et Sentiers en 2013, année où il publie également un album de photos : Glimpses. Tous ses ouvrages sont disponibles en consultation à la bibliothèque du LUCA, tout comme une partie des articles publiés dans L’Architecture d’aujourd’hui. ◼

Vincent Lazzari codirigeait l’entreprise Prefalux.

Le 9 février 2017, Vincent Lazzari nous a quittés. Il épaulait le LUCA et ses actions depuis de longues années. Dès 1997, Prefalux, la société dont il avait pris la tête avec Pascal Lecoq dans les années 90, apporte un soutien indéfectible au LUCA, en tant que membre du cercle des partenaires à partir de sa création en 2004, puis au titre de partenaire principal en 2015. Mais Vincent Lazzari nous avait également apporté son soutien en tant qu’ami. Qu’il s’agisse de la Biennale d’architecture ou de workshops pour jeunes, que ce soit à Venise ou au Luxembourg, il n’avait jamais hésité à consacrer son temps et son énergie à nos projets. Par ses conseils, mais aussi par sa participation active à nos événements, il avait œuvré à nos côtés à maintes reprises. Depuis 2015, il avait également été élu au sein du conseil consultatif du LUCA et avait alors participé à des réflexions qui lui tenaient à cœur. En partageant son expertise et sa connaissance du terrain, il contribuait à faire avancer nos débats sur le thème de l’environnement bâti et à anticiper les enjeux de demain. Mais au-delà de son expérience, Vincent nous apportait davantage, partageant avec ceux qui avaient la chance de le croiser, sa bonne humeur, son esprit vif et curieux et sa gentillesse inconditionnelle. ◼

Vincent a toujours manifesté un vif intérêt pour l’architecture, ses compétences et sa passion en ont fait un interlocuteur privilégié pour les architectes, dont nombre sont devenus ses amis. Il est toujours resté un ami, un homme passionné par son travail dans lequel il s’est épanoui, continuant d’être disponible, compétent et jovial. Il aura marqué Prefalux de son empreinte et manque à toutes et à tous. PA S C A L L EC O Q , P R E FA LU X

161


ARCHIDUC 14 × LUCA

LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE P

lateforme d’échange et d’action faisant rebattre le cœur de l’ancien site sidérurgique de Hollerich depuis son OPA amicale sur le grand bâtiment phare de ce quartier en 2006, la Fondation de l’architecture et de l’ingénierie place depuis 2015 sa programmation culturelle sous l’appellation LUCA et confirme sa position d’acteur incontournable dans le domaine de la Baukultur au Luxembourg. Depuis sa création en 1992, l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et de rencontre pour un large public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions temporaires, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la Biennale d’architecture de Venise... Ses publications, sa bibliothèque d’architecture riche de près de 6 000 ouvrages anciens et récents et ses archives offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. L’équipe professionnelle du LUCA travaille de concert avec de nombreux experts et partenaires, et plus particulièrement depuis le lancement de son conseil consultatif en février 2015. Quatre fois par an, cette entité du LUCA réunit des planificateurs, des représentants des métiers de la construction et de l’immobilier, des maîtres d’ouvrage publics et des administrations, des experts et des représentants de la société civile. Leur mission est de faire profiter le LUCA de leurs expertises et expériences dans le domaine de l’environnement bâti pour identifier ensemble des problématiques, décoder les mutations en cours et anticiper les enjeux de demain. Le LUCA confirme ainsi sa place au cœur du débat, de l’actualité et des questionnements de la création architecturale au Luxembourg et dans le monde.

Partenaires principaux :

162

Avec le soutien financier de :

Cercle des partenaires :

Équipe professionnelle Andrea Rumpf, directrice Thomas Miller, assistant de programmation Lili Krack, assistante administrative Virginie Dellenbach, chargée de la bibliothèque et des archives Bastien Fréard, stagiaire en gestion des patrimoines architecturaux

Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre les actualités du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter www.luca.lu Nos bureaux sont ouverts du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Salle d’exposition du mardi au vendredi de 14 h à 18 h, le samedi de 11 h à 15 h (suivant programmation). Bibliothèque du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h (fermée le samedi). Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies EUROPA NOSTRA The Voice of Cultural Heritage in Europe ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council of Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference

Partenaire média :


CLAUDE SCHMITZ est un créateur de bijoux. Ce virtuose luxembourgeois dessine et réalise des pièces au design épuré, véritables œuvres d’art qui lui ont ouvert les portes de prestigieuses galeries à travers le monde, à l’image de sa bague culte, la Rolling Ring.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

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ARCHIDUC 13

ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.

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ARCHIDUC 14

ARCHITECTES 2001

115A, rue Emile Mark L-4620 Differdange T : 26 56 11 52 W : www.2001.lu Projet page 31

A+T Architecture

13, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 26 45 94 50 W : www.atarchitecture.lu Projets pages 34, 42

Areal Landscape Architecture 13, rue Münsterbusch L-2170 Senningerberg T : 26 94 56 36 W : www.areal.lu Projet page 82

Arlette Schneiders Architectes 3, rue Jean Bertholet L-1233 Luxembourg

T : 42 26 40 1 W : www.arlette-schneiders.lu Projet page 28

Atelier d’architecture et de design Jim Clemes 68, rue de Luxembourg L-4221 Esch-sur-Alzette T : 553219 1 W : www.jimclemes.com Projet page 21

Beiler + François Architectes 36, rue des Prés L-2349 Luxembourg T : 26 36 46 W : www.bf-archi.lu Projet page 41

BENG Architectes associés 2, avenue du Rock’n’Roll, L-4361 Esch-sur-Alzette T : 54 94 30 W : www.beng.lu

CBA

kaell architecte

Rodolphe Mertens Architects

T : 33 03 67 1 W : www.cba.lu

T : 46 08 62 1 W : www.kaellarchitecte.lu

T : 2668 4624 W : www.rodolphemertens.com

Projets pages 45, 56, 100

Projet page 34

Projet page 44

Dagli + atelier d’architecture

m3 architectes

Schemel Wirtz

T : 26 33 02 33 W : www.dagli.lu

T : 26 44 74 1 W : www.m3architectes.lu

T : 40 48 10 W : www.schemelwirtz.lu

Projet page 52

Projets pages 24, 51

Projet page 30

Decker, Lammar et associés

Metaform

Stanislaw Berbeć architecte

T : 49 51 01 1 W : www.architect.lu

T : 26 45 86 25 W : www.metaform.lu

T : 44 10 85 W : www.stanberbec.lu

Projet page 59

Projets pages 16, 32

Projet page 124

Diane Heirend Architecture & Urbanisme

Moreno Architecture & Associés

Tetra Kayser Associés

T : 26 48 27 75 W : www.moreno.lu

T : 26 25 40 1 W : www.tetra.lu

Projets pages 28, 46, 48, 58

Projet page 44

Morph4

Valentiny hvp architects

T : 26 51 25 26 W : www.morph4.com

T : 23 60 70 1 W : www.valentinyarchitects.com

Projet page 96

Projets pages 20, 74

Planet +

witry & witry

T : 44 23 08 1 W : www.planetplus.lu

T : 72 88 57 1 W : www.witry-witry.lu

Projets pages 28, 50

Projets pages 22, 92

RMarchi

WW+

T : 26 64 96 09 W : www.rmarchi.lu

T : 26 17 76 W : www.wwplus.lu

Projet page 58

Projets pages 26, 38, 80

107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg

6, route de Trèves L-2633 Senningerberg

287, rue de Neudorf L-2221 Luxembourg

15, rue Dicks L-1417 Luxembourg

T : 48 57 87 1 W : www.dianeheirend.com

47, rue Jean-François Boch L-1244 Luxembourg

15, rue Würth-Paquet L-2737 Luxembourg

24-28, rue Goethe L-1637 Luxembourg

312, rue de Cessange L-1321 Luxembourg

28, rue de Hesperange L-1731 Luxembourg

3, rue Guillaume Kroll L-1882 Luxembourg

2, rue Alphonse München L-2172 Luxembourg

295, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange

Projet page 77

Fabeck architectes 1, rue du Château L-8385 Koerich

T : 26 30 80 W : www.fabeckarchitectes.lu

22, rue de Gostingen L-5414 Canach

19, Wisswee L-5441 Remerschen

Projet page 116

Georges Reuter Architectes 1, rue Paul Henkes L-1710 Luxembourg T : 443334 W : www.gra.lu

11-13, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg

32, rue du Pont L-6471 Echternach

Projet page 24

Gille Kintzelé Architecte 29, rue d’Eschdorf L-9650 Esch-sur-Sûre T : 26 88 801 W : www.kintzele.lu

14, rue des Trévires L-2628 Luxembourg

53, rue de l’Usine L 4340 Esch-sur-Alzette

Projet page 29

Projets pages 25, 48, 79

ANNUAIRE

165


ARCHIDUC 14

ASCENSEURS

CARRELAGES

DÉMOLITION

CONSTRUCTION

Beil

Carrelages de Cillia

Polygône

CM Attert

T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu

T : 33 23 27 W : www.decillia.lu

T : 49 20 05 1 W : www.polygone.lu

T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

Kone Luxembourg

De Cecco Dino

12, op Huefdreisch L-6871 Wecker

68, rue des Prés L-7333 Steinsel

37, rue de la Gare L-7535 Mersch

15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert

Projet page 25 Z. I. route de Bettembourg L-3378 Livange T : 45 51 60 1 W : www.kone.com

Otis, general technic-Otis

Z. I. Walebroch L-9202 Diekirch

T : 80 43 86 W : www.dino-online.lu

Decker-Ries

C H A U F FA G E S A N I TA I R E V E N T I L AT I O N EFG-TA

Z.A.C. Hall Nr 9 L-9085 Ettelbruck

Route de Belval (Zone Industrielle) L-4024 Esch-sur-Alzette

T : 49 74 41 W : www.egf-ta.lu

T : 49 51 71 1 W : www.otis.com

T : 55 52 52 W : www.decker-ries.lu

Projet page 54

Projet page 50

Projet page 36

44, rue des Bruyères L-1274 Howald

Schindler

12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu

Domingues Carrelage

106, rue de Mamer L-8081 Bertrange

3, zone um Woeller L-4410 Sanem

T : 31 80 24 1 W : www.gazeautherme.lu

T : 26 58 16 60 W : www.domingues.lu

Projet page 36

Projet page 50

Thyssen Krupp

François Kieffer

32, rue d’Oetrange L-5333 Moutfort

Z.I. Weiergewan 22, rue Edmond Reuter L-5326 Contern

CHAPE

T : 40 08 96 W : www.thyssenkruppascenseurs.lu

Bati-chapes

Projet page 170

Gazeautherme

ZA, rue de Sanem L-4485 Soleuvre T : 26 36 13 35 W : www.bati-chapes.lu

Contato

266, route de Kayl L-3514 Dudelange T : 51 19 49

T : 35 95 12 1 W : www.fkieffer.com Projet page 100

Genista

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu Projet page 50

HVAC MTO Luxembourg 132, rue de Dippach L-8055 Bertrange

CHARPENTIERS Inter-toiture

23, rue Principale L-8838 Wahl

VOUS AUSSI VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PRÉSENT DANS L’ANNUAIRE ARCHIDUC, ET CE DÈS LE PROCHAIN NUMÉRO ?

T : 26 10 84 26 W : www.mto-lu.atalian.com Projet page 50

T : 26 88 00 90 W : www.intertoiture.lu Projets pages 108-110

Prefalux

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

Un seul numéro, un seul contact :

Hervé Lallement :

(+352) 20 70 70-312 herve.lallement@maisonmoderne.com

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ANNUAIRE

Costantini

Chemin de Bergem L-3817 Schifflange T : 54 07 39 W : www.costantini.lu Projet page 25

Poeckes

5, rue de l’Usine L-3754 Rumelange T : 56 46 36 1 W : www.poeckes.lu Projet page 100

Konzeptsaal

57, rue de La Gare L-6440 Echternach T : 27 76 65 33 W : www.konzeptsaal.com Projet page 100

Entrapaulus

64, Hiehl L-5485 Wormeldange T : 26 35 01 31 W : www.entrapaulus.lu Projet page 54


ARCHIDUC 14

CONTRÔLE TECHNIQUE

ÉLECTRICITÉ, DOMOTIQUE

Luxcontrol

Cardoso

T : 54 77 11 1 W : www.luxcontrol.com

T : 48 89 20 1 E : www.cardoso.lu

ENTREPRISES GÉNÉRALES

FERRONNERIE Alain Chaudoye

1, avenue des Terres Rouges L-4330 Esch-sur-Alzette

Projet page 25

Electro Reinert Secolux

1, rue de la Poudrerie L-3364 Leudelange T : 46 08 92 1 W : www.groupseco.com

4, rue Sigismond L-2537 Luxembourg

Geri Management

198E, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn T : 26 50 25 41 W : www.geri.lu

21, rue Léon Laval L-3372 Leudelange

Arendt

Zone Industrielle Piret L-7737 Colmar-Berg

Projet page 154

75, rue Principale L-5480 Wormeldange

Président du CA : Jean-Marc KIEFFER

Projet page 50

T : 76 01 36 1 W : www.schlink.lu

Directeur Général : Georges THILL

Carte Blanche

T : 26 19 06 30 W : www.electro-tech.lu

C O O R D I N AT I O N SÉCURITÉ CHANTIER

CDCL SA

Domaines d’activités : résidentiel, ouvrages d’art et génie civil, ouvrages fonctionnels et hospitaliers, rénovation et réhabilitation, voirie et réseaux divers, terrassements et démolitions, travaux industriels, chantiers TCE et/ou gros œuvre, développement et gestion de projets immobiliers.

Electro-Tech

Socotec

Projet page 50

Projet page 100

T : 8357941 W : www.arendt.lu

235, rue de Cessange L-1321 Luxembourg

T : 40 07 52 W : www.socotec.lu

T : 661 649 246

T : 48 59 59 1 W : www.cdclux.com

T : 26 18 76 45

Projet page 54

Rue de Turi L-3378 Livange

7, rue du Commerce B-6791 Athus

241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn

Elektro Schlink

EMB Électricité 4, rue des Joncs L-1818 Howald

FA Ç A D E S

T : 26 37 80 77 W : www.embsys.lu

Cardoso

Projet page 50

Nico Betzen

15, Dikricherstroos L-9455 Fouhren T : 84 90 27 W : www.betzen.lu

21-22, Z.A.E. Le Triangle Vert L-5691 Ellange T : 26 67 21 41 W : www.carteblanche.lu Projet page 54

46, rue Glesener L-1630 Luxembourg T : 24 87 94 50 W : www.cardoso.lu

GROS ŒUVRE Bam Lux

Projet page 50

Fautsch & Duprez Op Der Hei L-9542 Hosingen

Projet page 100

8, rue Jean Engling L-1466 Luxembourg

CUISINES

T : 26 95 11 1 W : www.fdelectric.com

CM Attert

T : 26 68 18 1 W : www.galere.be

Genista

T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

Cuisine Luxcuisine Scheunert 2, op Huefdreisch L-6871 Wecker

T : 26 71 61 0 W : www.luxcuisines.com Projet page 50

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu Projet page 50

Lux-Power s.à r.l., Mertert 51, route de Wasserbillig L-6686 Mertert T : 27 76 81 00 W : www.lux-power.lu Projet page 54

Schutz-Ries

71, rue des Prés L-7333 Steinsel

15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert

Projet page 50

Maconlux

Projet page 25

182, route de Mondorf L-3260 Bettembourg

Ilcolux

T : 26 52 11 40 W : www.maconlux.lu

17, rue du Chemin de Fer L-8057 Bertrange

Projet page 50

T : 26 31 30 44 W : www.ilcolux.lu Projet page 50

Plâtrerie Hoen

103, Waistrooss F-5440 Remerschen T : 26 66 08 63 Projet page 50

T : 26 56 55 1 W : www.schutz-ries.lu Projet page 36

ANNUAIRE

167


ARCHIDUC 14

INGÉNIEUR GÉNIE CIVIL

INGÉNIEUR GÉNIE TECHNIQUE

AuCarré

Dal Zotto & Accociés

T : 24 84 81 1 W : www.aucarre.lu

T : 58 10 85 W : www.dalzotto.lu

Projet page 54

Projet page 50

MARBRERIE Carrières Feidt

3, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg

InCA

47, rue Gabriel Lippmann L-6047 Niederanven T : 42 68 90 1 W : www.inca-ing.lu

23, rue Xavier Brasseur L-4518 Differdange

T : 51 43 63

T : 92 92 39 W : www.schreinerei-hoffmann.com

T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu

Holzgestaltung Irsch

Lampertz

T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu

Igor Muller

T : 26 43 14 44 W : www.eneco.lu

Marbrerie Bertrand

T : 26 53 20 36 W : www.menuiserie-igormuller.lu

27, rue de la Fontaine L-3768 Tétange T : 26 56 72 20 W : romainbecker.lu Projet page 36

Syntec

13, rue Grande-Duchesse Charlotte L-6190 Gonderange

1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu

Marbrerie Michelini

Projet page 54

T : 51 33 46 W : www.michelini.lu Projet page 54

T : 26 53 56-1 W : www.iclux.lu

I S O L AT I O N

Projet page 50

Isomontage Isolation S.A.

Milestone

55, rue Cents L-1319 Luxembourg T : 31 61 61 1 W : www.mstconsult.lu

2-6, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg

T : 27 12 86 1 W : www.isomontage-isolation.lu Projet page 50

Menuiserie MSE 2, rue Woeller L-4410 Soleuvre T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu

Müller-Kälber

2, Daimlerstraße D-71546 Aspach T : +49 71 91 36 71 20 W : www.muellerkaelber.com

Marbrerie Trigatti 3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg

6A, rue du Bois L-4795 Linger

10, route d’Esch L-3835 Schifflange

214, Zone Industrielle Scheleck II L-3225 Bettembourg

T : 26 78 20 10

IC Lux

2-8, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg

2, rue Edmond Reuter L-5326 Contern

Eneco

Projet page 36

I N G É N I E U R S TAT I Q U E

Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen

T : 26 84 53 84

Romain Becker

202, Zone Industrielle Scheleck II L-3225 Bettembourg

38, Grand-Rue L-9991 Weiswampach

Z.a.e.r. op der Hei L-9809 Hosingen

Projet page 25

Société d’études Techniques et d’Ingénierie

Hoffmann

T : 44 63 51 W : www.marbrerie-trigatti.lu

Michelini

Zone industrielle Route de Dudelange L-3222 Bettembourg T : 51 33 46 W : www.michelini.lu

Norbert Brakonier

16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu Projet page 54

Prefalux

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster

Projets pages 100-106

T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

MENUISERIE

Timber passion

Projet page 24

Achten

1, route du Vin L-5447 Schwebsange T : 26 66 01 44 W : www.achten.lu

9, route de Diekirch L-6430 Echternach T : 2 6 72 11 01 W : www.timber-passion.com Projet page 100

Weisgerber & Cie Chimello

Z.I. Lëtzebuerger Heck L-3844 Schifflange T : 57 52 47

168

ANNUAIRE

2A, Z.I. Breedewues L-1259 Senningerberg T : 42 01 19 1


ARCHIDUC 14

MENUISERIE EN ALUMINIUM Alu design

8, rue Théodore de Wacquant L-3899 Foetz T : 26 17 64 01 W : www.aludesign.lu

Aluzare

5, Zone Industrielle Zare Est L-4385 Sanem T : 50 00 25 1

PEINTURE

REVÊTEMENT DE SOLS

Chrom-Lux

Feuer & Stein

T : 27 07 61

T : 34 13 39 W : www.feuerundstein.com

2, op de Fielzen L-5685 Dalheim

Projet page 50

Franco di Tomaso

34, rue Jean l’Aveugle L-4019 Esch-sur-Alzette T : 55 88 22 1 W : www.peinture.lu

Projet page 36

Groupe peintures Robin Baustoff + Metall Luxembourg Zone Industrielle L-8287 Kehlen T : 27 39 01

31, rue de la Gare L-8705 Useldange T : 23 63 23 1 W : www.robin.lu

Martin Reinert

MOBILIER BUREAUTIQUE

2, op Tomm, Z.I. L-5484 Wormeldange-Haut

33, rue de Munsbach L-6941 Niederanven

Projet page 50

Finex

3, rue des Chevaliers L-5817 Fentange T : 26 45 97 55 W : www.finexsarl.lu Projet page 100

Brisbois

81, rue de Cessange L-1320 Luxembourg T : 48 73 91 W : www.brisbois.lu Projet page 50

T : 76 92 98

RIDEAUX

Rosy Wagner-Brauckmann sàrl 27, rue de la Barrière L-1215 Luxembourg

T : 44 88 08 1 W : www.wagner-brauckmann.lu Projet page 50

Poullig

219, avenue de la Liberté L-4602 Niederkorn T : 58 84 95 W : www.poullig.lu Projet page 36

LMC Schuh Raumausstattung 63A, route de Trèves L-6793 Grevenmacher

T : 26 34 04 44 W : www.schuh-interior.de Projet page 50

NÉONS Néon Muller

Peinture Turmes

77, rue Clair-Chêne L-4062 Esch-sur-Alzette

191, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange

T : 55 75 29

T : 44 38 34 W : www.neon.lu

Société luxembourgeoise de peinture

Projet page 154

Grün

29C, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg

35, rue des Scillas L-2529 Howald T : 49 61 62 W : www.grun.lu

T : 26 25 90 55 W : www.slpeinture.lu

Projet page 154

Theis Paul SA

TOITURE

2, rue du Cimetière L-8413 Steinfort

VOUS AUSSI VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PRÉSENT DANS L’ANNUAIRE ARCHIDUC, ET CE DÈS LE PROCHAIN NUMÉRO ?

S I G N A L I S AT I O N

T : 39 00 31 W : www.peinture-theis.lu

Yves Braun

29A, rue du Puits L-2355 Luxembourg T : 48 41 61 1 W : www.braun.lu Projet page 54

Marco Rollinger 70, rue des Prés L-7333 Steinsel

T : 33 33 66 1 W : www.marco-rollinger.lu Projet page 41

Toiture Zimmermann et Fils 4, rue de la Chapelle L-6419 Echternach

Un seul numéro, un seul contact :

T : 26 72 00 41

Hervé Lallement :

Projet page 50

(+352) 20 70 70-312 herve.lallement@maisonmoderne.com

ANNUAIRE

169


Auteur Photographe

ARCHIDUC 14

Céline Coubray Eric Chenal

PORTRAIT MÉTIER

THYSSENKRUPP

Clément Wampach, directeur de Thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg, nous présente son entreprise et son activité.

Clément Wampach dirige Thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg.

L’entreprise est spécialisée dans l’installation d’ascenseurs.

qui assure la mobilité dans le bâtiment, et pas seulement les ascenseurs. Notre sérieux est reconnu par de nombreux labels. D’autre part, certaines solutions techniques sont innovantes, telles que le Twin (deux ascenseurs dans une même gaine), le Multi (combinaison du mouvement horizontal et vertical) ou Accel (des trottoirs roulants ultra-rapides). Notre groupe est d’ailleurs en train de finaliser la construction d’une tour de recherche et d’essais haute de 246 m à Rottweil (Allemagne), ce qui nous permettra certainement de nouvelles innovations. Pouvez-vous nous citer quelques chantiers remarquables auxquels vous avez participé ? cw Je pense spontanément à l’usine Luxlait, l’hôtel Melia, le Freeport, le nouveau parking du City Concorde, la Maison du livre à Belval, sans oublier l’énorme montecharge capable de transporter 18 tonnes, que nous avons réalisé pour Goodyear.

Monsieur Wampach, pouvez-vous nous retracer l’histoire de Thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg ? clément wampach L’origine de Thyssenkrupp Ascenseurs remonte aux années 80 à Luxembourg-ville. La société a obtenu quelques commandes importantes au boulevard Royal, entre autres au Forum Royal. C’est en 1986 que la société s’est définitivement installée au Luxembourg, et nous célébrons donc notre 30e anniversaire cette année. Pour ma part, je dirige la société depuis 2005 et nous sommes aujourd’hui une équipe de 35 personnes. 170

Quels sont les services que votre entreprise propose ? cw Nous assurons la vente, le montage et le service après-vente d’ascenseurs, monte-charge, monte-plats, escaliers mécaniques et tapis roulants sur l’ensemble du territoire du Luxembourg. Nous sommes aussi le représentant exclusif au Luxembourg du leader mondial des systèmes de parking mécaniques Wöhr. Quelle plus-value pouvez-vous apporter aux architectes ? cw Le conseil bien entendu, mais aussi notre gamme de produits très diversifiée ANNUAIRE

Votre entreprise a été récompensée le 18 novembre par le Prix luxembourgeois de la qualité et de l’excellence à la Chambre de commerce. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? cw C’est une grande fierté et je salue la contribution de tous les collaborateurs de notre société. En effet, c’est le résultat de beaucoup d’années d’efforts pour s’améliorer en permanence en termes d’organisation interne, de formation continue et de nouveaux outils de travail. C’est aussi un encouragement pour continuer sur la voie de l’excellence. WWW.THYSSENKRUPPASCENSEURS.LU


Lounge Mell DESIGN BY JEHS & LAUB

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h et le samedi de 9h à 18h 69, parc d’activités Mamer-Cap • L-8308 Capellen │ Tél.: 26 30 30 1

kichechef.lu


Table Conic DESIGN BY MURKEN & HANSEN


CONIC BRINGS OUT THE BEST IN EVERY CHAIR.



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