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15 – HIVER 2017 8.00 EUROS



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ÉDITO  L

a révolution numérique est en cours dans tous les secteurs de notre économie. C’est une évidence. Alors que certains domaines sont fortement impactés par ces changements, les transformations et évolutions dans le milieu de l’architecture en sont encore au stade des balbutiements. Pourtant, cette transformation est une nécessité pour arriver à concrétiser la troisième révolution industrielle souhaitée par le gouvernement sur le concept de l’étude de Jeremy Rifkin, d’autant plus que le secteur de la construction est pointé comme un des leviers de ce changement. Il s’agit par conséquent d’une évolution de fond, qui ne va pas s’inverser, mais au contraire va s’accélérer. ARCHIDUC s’est donc penché sur cette question essentielle pour le secteur et est allé observer les projets déjà en cours. Un autre sujet lié à cette thématique est celui de l’économie circulaire, domaine sur lequel deux experts ont mené une Conversation. Dans un esprit de continuité, le sujet Habitat est consacré à l’utilisation du bois comme matériau de construction. Et parce qu’il ne faut pas oublier les plaisirs de la chair, le dossier Entreprises & Collectivités fait une halte dans nos salles de restaurant. Nous avons le plaisir d’accueillir pour ce numéro l’architecte Diane Heirend qui nous présente son portfolio. Avant de continuer la lecture vers les pages Urbanisme, Paysage et Design, sans oublier celle de notre partenaire institutionnel : le LUCA – Luxembourg Center for Architecture.

C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef

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HAMBOURG, UN LIVRE OUVERT SUR L’ARCHITECTURE C’est dans la deuxième plus grande ville d’Allemagne que Bureau Moderne a invité neuf architectes de renom, le temps d’un séjour découverte. Si Hambourg est connue pour être une ville portuaire sillonnée de canaux, l’urbanisme et l’architecture y expriment une créativité toujours bouillonnante. De l’écoquartier futuriste de HafenCity en passant par la Chilehaus, figure de proue de « l’expressionisme de brique », mouvement né dans les années 20, le visiteur

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navigue parmi les chefs-d’œuvre architecturaux d’hier et de demain. 02

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Les contrastes saisissants entre architecture ancienne et moderne, beaucoup d’espaces verts et évidemment la posititon au bord de l’eau dessinent le visage d’Hambourg. K A R I N C A R T U S, B E LV E D E R E A R C H I T EC T U R E 6


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Notre fier équipage est au complet, le temps d’un cliché sur l’Elbe. 02

Architectes et designers se régalent et trouvent l’inspiration. 03

L’architecture portuaire a su prendre le virage de la modernité. 04

Le design est présent partout, donnant à la ville des airs scandinaves. 05

Les emblématiques canaux encadrés de quartiers centenaires.

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Impressionnée par le boom architectural des quartiers portuaires, je serais curieuse de voir dans 10 ans comment les usagers se seront approprié ces nouveaux lieux. LY N N A N S AY, C L E M E S A R C H I T EC T E S

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ARCHIDUC 15

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Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 15 – Hiver 2017 Parution le 25 octobre 2017

Maison Moderne Advertising Sales  T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com

Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture

Directeur associé Francis Gasparotto

Prochaine publication : 18 avril 2018

Chargée de clientèle Audrey Gollette (-308)

Plus de news sur www.archiduc.lu ARCHIDUC, c’est aussi une newsletter gratuite tous les 15 jours. Abonnements : merci de vous rendre sur notre site eshop.maisonmoderne.com

ÉDITEUR Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg 10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg T : (+352) 20 70 70-100 E : publishing@maisonmoderne.com W : maisonmoderne.com

STUDIO GRAPHIQUE Directeur Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio managers Stéphanie Poras-Schwickerath, Émilie Winckel Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Tae Eun Kim (coordination), Eva Pontini

Fondateur et président Mike Koedinger

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

CEO Richard Karacian

© MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg)

Directeur administratif et financier Etienne Velasti

Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A.

ISSN 2219-4231

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

RÉDACTION Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com Comité de rédaction Céline Coubray, Andrea Rumpf Journaliste France Clarinval

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Correction Pauline Berg, Laura Dubuisson, Sarah Lambolez, Elena Sebastiani

Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Finished reading this publication? Archive it, pass it on or recycle it.

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SOMMAIRE 15 ACTUALITÉS 16 SGBT dans Carrefour 20 Celebrating Luxembourg 22 Première rentrée pour le master 24 Un bouquet pour les salariés 26 a+a remporte Osthafen 28 Uerschterhaff en travaux 30 Nouvelle Aloyse Kayser. Hall polyvalent 32 La Bil change de décor. Domaine des Étangs

72 CONVERSATION

Économie circulaire, utopie ou réalité ?

34 Les Capelli Towers sont lancées 36 Un nouveau Baulücke à Dudelange 38 Épuration à Wiltz. Nordstrooss 40 Départ pour Esch-Schifflange. One on One vu de l’intérieur 41 Une école pour les plus petits 42 Trois de plus 44 Déménagement pour Saint-Paul. ZithaKriibsZentrum 46 Un nouveau siège pour Cargolux 48 Borders. CBL a un nouveau siège 50 Entrée en ville 52 Le nouveau guide. ARCHIDUC voyage à Brasilia. Pour les amateurs de vin 54 Maison relais et salle de musique à Soleuvre

80 GRAND SUJET Digital Architecture

56 Penthouse au Kirchberg. Hifi International 58 De l’énergie positive pour la santé

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De l’artisanat au numérique

60 Un nouveau pavillon au bord du lac. Goodyear sur l’Automotive Campus

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Quand le BIM fait boum !

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Quand le digital ajoute un peu de Syment

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Libre circulation

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Visite guidée virtuelle

62 Des tours comme une sculpture 63 Brasserie de Luxembourg. Des pellets pour le Kirchberg 64 Saveurs et partage. Pause canine 66 Pensé pour l’échelle humaine 68 Un nouveau bureau d’ingénieurs. De l’art chez l’architecte 70 Le Japon à notre porte

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132 PORTRAIT

DIANE HEIREND architecture & urbanisme

149 URBANISME

« IAMDUERF »

155 PAYSAGE

Des jardins en ville

161 DESIGN

Du mobilier inclusif

167 LUCA

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Les pages de notre partenaire, le LUCA

172 ANNUAIRE

Listing des entreprises spécialisées dans le bâti

98 ARCHITECTURE Habitat – Construire en bois 100

Valoriser le bois, localement

104

Prendre de la hauteur

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Quand le bois permet d’agrandir

Entreprises & Collectivités – Restaurants & Co

116

L’harmonie des mélanges

120

Deux restaurants, deux enjeux

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Un nid pour Cocottes

178 PORTRAIT MÉTIER Atelier de maquettes Christine Franck

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publireportage

REAL SHOPFITTING S.À R.L. Patrick Bold, CEO, et Klaus Peter Betz, responsable du Business Development, parlent de leurs activités chez la société real Shopfitting. Monsieur Bold, quelles sont les activités principales de la société real Shopfitting S.à r.l.? patrick bold Depuis presque 10 ans, la société real Shopfitting accompagne ses clients de différents secteurs pendant toutes les phases de la réalisation de leurs projets à succès. Grâce à notre modèle modulaire de prestations, nos partenaires peuvent décider eux-mêmes quelles prestations ils nous confient. L‘étude et la préparation du projet, la conception et la fabrication de meubles, la mise en œuvre de lots individuels ou la réalisation complète du projet – ce sont nos clients qui décident s’ils choisis-

« Nous assumons la responsabilité opérationnelle de votre projet, avec efficacité et conformément au délai et budget convenus. » Patrick Bold sent des modules individuels de notre gamme de services ou s’ils souhaitent recevoir toutes les prestations d’une seule main.

Monsieur Betz, veuillez nous expliquer pour quelle clientèle la société real Shopfitting travaille en particulier. klaus peter betz Comme nous disposons d’un grand nombre de compétences, nous pouvons proposer nos prestations à une vaste clientèle. Nous nous occupons de tous les sujets au niveau du parachèvement – tant pour la gastronomie et l’hôtellerie, le secteur des finances et assurances que pour les prestataires de services ou le secteur public. Qu’est-ce qui fait le succès de votre entreprise? klaus peter betz Dans ce contexte, j’aimerais citer Albert Schweitzer: „La confiance, c’est le grand capital d‘exploitation pour toutes les affaires indispensable à chaque ouvrage utile. Dans tous les domaines, elle crée les conditions nécessaires aux événements réussis.“ Le client est toujours au centre de nos activités – une coopération de confiance avec nos partenaires commerciaux, une analyse approfondie des processus et surtout une bonne communication avec le client assurent le succès de nos projets. Nous ne voulons pas être un simple prestataire de services mais un vrai partenaire. Nous essayons donc

de penser comme nos clients et ce avec un niveau de flexibilité et d’orientation client extrêmement élevé. Les clients de real Shopfitting, de quels avantages profitent-ils? patrick bold Nous assumons la responsabilité pour un déroulement impeccable de l‘entier projet – tout un réseau de

« La confiance, c’est le grand capital d‘exploitation pour toutes les affaires indispensable à chaque ouvrage utile. Dans tous les domaines, elle crée les conditions nécessaires aux événements réussis. » Klaus Peter Betz en citant Albert Schweitzer partenaires professionnels de coopération nous soutient. En cas de besoin, nous exécutons pour le maître d‘ouvrage déjà une partie des travaux préparatoires du projet, en coopération avec les architectes, ingénieurs et corps de métier concernés. Alors que nos clients peuvent se dévouer à leurs activités principales

de manière détendue, notre équipe compétente d’ingénieurs, de techniciens et de concepteurs assume volontiers l’entière responsabilité du projet. C’est avec plaisir que nous vous soutenons pendant toutes les phases de mission – allant de la première idée du projet jusqu’à la réalisation finale. Le marché évolue constamment, à quels défis êtes-vous confrontés? patrick bold Le marché ne cesse de bouger. C’est la raison pour laquelle nous sommes obligés de nous adapter constamment, de rester flexibles et réactifs et d’être ouverts à la nouveauté. Actuellement et à l’avenir, nous visons toujours à offrir une excellente performance créative et technique, et ce avec beacoup de plaisir de notre travail et proximité avec le client. klaus-peter.betz@real-group.com patrick.bold@real-group.com info@real-group.com


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ACTUALITÉS Concours, chantiers, livraisons, événements, expositions, festivals… tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité architecturale, l’architecture d’intérieur, la promotion, l’artisanat, et le design au Luxembourg.

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E S PA C E D E B U R E A U X

SGBT DANS CARREFOUR L

a Société Générale Bank & Trust (SGBT) a emménagé au boulevard Royal dans l’immeuble Carrefour, transformé par m3 architectes. Ce bâtiment représente un tournant dans l’histoire de la banque, car il marque l’accélération de la transformation numérique du groupe. L’environnement de travail y est complètement repensé pour être innovant en termes d’outils numériques et de services. La banque a signé le 30 juin 2016 un contrat de bail avec le Fonds de compensation pour louer une partie de l’immeuble. Après un appel d’offres, le projet d’aménagement intérieur a été confié au bureau parisien Majorelle. L’agence, en collaboration avec l’équipe Projet de SGBT, a mené sa réflexion en observant les nouveaux usages et comportements apparus ces dernières années dans le monde du travail. Le concept ainsi mis en place répond sur mesure aux besoins des équipes de la banque. L’intervention d’un acousticien a permis de sélectionner des matériaux de qualité lors de la définition du projet. L’espace de réception a été entièrement repensé pour accueillir les clients dans un environnement contemporain et chaleureux. Les salons de réception sont modulables et offrent à la fois transparence et discrétion, grâce à des parois à translucidité variable. Ces espaces clientèle sont fortement équipés au niveau technologique (wifi sécurisé, visioconférence, tablettes connectées, table digitale). 16

ACTUALITÉS


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La banque a mis en place de généreux espaces de détente.

ACTUALITÉS

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La salle de conseil peut accueillir jusqu’à 28 personnes autour de la table. 02

Le principe du « flex office » permet à chaque collaborateur de choisir le type d’espace dont il a besoin. 03

La salle des marchés est équipée en fonction des besoins spécifiques des équipes.

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Photos : Eric Chenal

La banque ayant une politique en faveur de l’art contemporain, certains salons sont habillés de photographies de Bruno Baltzer. La personnalisation des espaces va jusqu’à la création d’une signature olfactive créée par le parfumeur parisien Francis Kurkdjian. Pour les espaces de travail, on retrouve à la fois des bureaux partagés, des espaces collaboratifs, un espace de détente par étage, des rangements collectifs centralisés et partagés, complétés par des casiers individuels sécurisés. Dans l’ensemble de ces espaces (5 715 m2), la mobilité est favorisée, incitant à une meilleure collaboration, en suivant le principe du « flex work ». De ce fait, les collaborateurs n’ont plus de place attribuée, mais chaque équipe a un point d’ancrage. Au total, on compte 400 postes de travail, 33 salles de réunion (de 2 à 14 places), une salle de conseil (28 places), 6 espaces de détente personnalisés et une salle « Silence » pour s’isoler. La conception de ces espaces s’est faite en collaboration avec les équipes dans le cadre d’une dynamique de change management. ◼

ACTUALITÉS


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SHAHRAM AGAAJANI

« NOUS VIVONS UN MOMENT HISTORIQUE » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les ambassadeurs du pays à l’étranger. « Celebrating Luxembourg » donne la parole à l’architecte Shahram Agaajani.

MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

S

hahram Agaajani a fondé le bureau Metaform Architects en 2003. Le bureau se fait internationalement remarquer en 2009 avec la passerelle à Esch-sur-Alzette. 2017 sera marquée par le premier prix au concours pour le pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle à Dubaï en 2020.

Selon vous, comment se positionne l’architecture luxembourgeoise à l’international ? sa Nous vivons un moment historique. Jamais dans notre pays l’architecture n’a été au centre des débats et concours (public et privé) avec autant d’intérêt. Les raisons sont multiples. Tout d’abord, 20

Le Luxembourg est un pays « fiable, dynamique et ouvert ». Reconnaissez-­ vous le Luxembourg dans ces motsclés retenus par le gouvernement ? s a Absolument ! Je trouve que le nation branding commence à porter ses fruits avec une visibilité du pays plus cohérente à l’étranger. Au cours de ces dernières années, le Luxembourg a su saisir les opportunités internationales pour développer de nouveaux secteurs d’activité, ou pour faire évoluer les mentalités de la société luxembourgeoise.

notre pays n’a pas connu de véritable crise économique au cours de ces dernières années. L’État a continué en effet à investir dans les infrastructures scolaires, médicales, logistiques et autres. C’est à travers le développement de ces infrastructures que les architectes luxembourgeois ont, pour cer tains, eu la chance de se positionner sur le plan européen, voire international. Aussi faut-il insister sur les effets positifs des réglementations européennes en termes d’appels à candidatures pour le secteur public, mais également du travail de l’Ordre des architectes en termes d’encadrement et de suivi de ces concours. Ensuite, on ne peut pas le nier, la spéculation joue un rôle important. En effet, le secteur privé a très vite compris que miser sur une architecture de qualité pourrait s’avérer plus lucratif. Ces principales raisons font qu’aujourd’hui, l’architecture luxembourgeoise n’a pas à se cacher, et le développement

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? sa Si pendant une certaine période, le Luxembourg était estampillé comme étant essentiellement un paradis fiscal, il faut dire aujourd’hui que les avancées sociétales et le développement des nouveaux secteurs d’activité attirent beaucoup plus d’intérêt à l’international. Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? s a J’ai ressenti une grande fierté lorsque j’ai découvert la photo de Gauthier Destenay sur laquelle il posait tout sourire lors d’un G7 aux côtés des épouses des plus grands de ce monde… Quel contraste ! Quelle ouverture d’esprit ! Quelle chance ! Voilà un des atouts de notre pays, à savoir donner la chance à tout le monde de pouvoir s’épanouir librement sans stigmatisation. ◼

ACTUALITÉS

ÉCOUVREZ L’INTERVIEW COMPLÈTE D DE SHAHRAM AGAAJANI, AINSI QUE D’AUTRES AMBASSADEURS DU PAYS SUR CELEBRATINGLUXEMBOURG.COM

Photo : Gaël Lesure – Chambre de commerce

Monsieur Agaajani, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? shahram agaajani En 2010, notre passerelle piétonne à Esch-sur-Alzette avait été qualifiée de « Building of the Year » suite à un concours qui regroupait plus de 700 projets à travers le monde sur le prestigieux site d’ArchDaily aux ÉtatsUnis. Ce projet méconnu jusqu’alors a été publié sur des centaines de sites et de revues spécialisées. Du jour au lendemain, nous avons été inondés de demandes de publications ou interviews. Le plus inattendu était un courriel que nous avait adressé un professeur de la University of Southern California, après s’être rendu à Esch-sur-Alzette pour voir l’ouvrage de ses yeux, lors d’un séjour en famille à Paris. Dans son courriel, il nous remerciait, car grâce à notre projet, il venait de découvrir un pays qu’il n’aurait probablement jamais visité.

de notre pays laisse des envieux au-delà de nos frontières.


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Le master en architecture est désormais ouvert à l’Université du Luxembourg.

UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG

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e nouveau master d’architecture European urbanisation and globalisation  a fait sa première rentrée, sous la direction du professeur Florian Hertweck. Sur 140 formulaires téléchargés par les étudiants, 35 jeunes ont été entendus en entretien et 12 sont finalement inscrits pour participer à cette première promotion qui se déploie sur deux ans d’enseignement. « Près de la moitié de nos étudiants viennent de Luxembourg, les autres sont originaires d’autres pays en Europe », précise Florian Hertweck. L’équipe professorale est aussi au complet et aux côtés de Florian Hertweck se trouvent Nikos Katsikis, post-doctorant en provenance de Harvard, Carole Schmit (Bâtiments publics) comme professeure invitée, Sara Volterrani en 22

coordinatrice du programme et Ivonne Weichold, doctorante à l’UNI. L’équipe élargie pourra aussi compter sur la participation de Philippe Nathan (2001). La particularité de ce master est que les étudiants pourront travailler un même projet à différentes échelles, une par semestre, en partant du territoire de la Grande Région, puis en se concentrant sur l’échelle urbaine avant d’aborder la question architecturale. « Cette approche permet d’aller en profondeur dans l’analyse d’un projet et de l’aborder à toutes les échelles », explique le directeur du master. « Les étudiants participent à la fois à un studio de projet, qui est le véritable cœur de l’enseignement, et suivent un enseignement théorique composé d’un séminaire et

de cours complémentaires qui sont aussi donnés dans d’autres départements de l’université, favorisant ainsi le croisement des savoirs et l’interdisciplinarité essentiels dans la pratique de l’architecture aujourd’hui. » Le quatrième semestre sera consacré à l’élaboration des travaux de fin d’études. Les cours se déroulent tous à Belval, le studio de projet étant hébergé dans la Maison du Savoir. À noter également que la première publication du master sortira à la fin du mois d’octobre. Il s’agit de la retranscription du débat qui s’est déroulé au printemps dernier, Position on emancipation, et qui regroupait de grands noms tels qu’Arno Brandlhuber, Yoshiharu Tsukamoto, Adrian Lahoud, etc. Le livre est publié chez Lars Müller Publishers. ◼

ACTUALITÉS

Photo : Christophe Olinger / Université du Luxembourg

PREMIÈRE RENTRÉE POUR LE MASTER


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EN TRAVAUX

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a Chambre des salariés Luxembourg a célébré lundi 11 septembre la fête du bouquet de son nouvel immeuble à Luxembourg-Bonnevoie, dont l’architecture est confiée au bureau Theisen Architectes, en collaboration avec Schroeder et Associés. Son voisin, le Casino syndical, est copropriétaire du terrain et son bâtiment est par la même occasion rénové de fond en comble. Quittant ses locaux de la rue de Bragance, devenus trop

vétustes et trop étroits, la Chambre des salariés bénéficiera d’une meilleure localisation à proximité des transports publics. Le nouvel immeuble accueillera des salles de commission, des espaces de formation articulés autour d’une cour-terrasse et 35 bureaux, complétés par des espaces de restauration et de convivialité. Une liaison avec le Casino syndical est assurée par une passerelle travaillée dans la continuité du socle du nouveau bâtiment. ◼

Maîtres d’ouvrage Chambre des salariés Luxembourg, Casino syndical Architecte Theisen Architectes (Benjamin Walther) Project management Schroeder & Associés Ingénieur génie civil BEST Ingénieur-conseil pour les techniques spéciales Siegel Schleimer Surfaces 4 340 m2 hors-sol et 1 600 m2 de sous-sol pour la CSL, 2 870 m2 horssol et 1 000 m2 de sous-sol pour le Casino syndical Budgets 12,9 millions d’euros (CSL), 5,4 millions d’euros (Casino syndical) Classes énergétiques B pour la CSL et le C est visé pour le Casino syndical

La Chambre des salariés devrait accueillir les nouvelles équipes à la rentrée 2018.

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ACTUALITÉS

Illustration : Theisen Architectes

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URBANISME

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e bureau architecture + aménagement a remporté, en collaboration avec HDK Dutt&Kist Landschaftsarchitekten, le concours pour le réaménagement du quartier Saarbrücken-Osthafen. La priorité y est mise sur la régénération du quartier à grande échelle, menée par phases successives en commençant par les anciens silos à l’est, puis en rejoignant progressivement le centre-ville vers l’ouest. Combinant projets publics et projets d’investisseurs privés, le nouveau quartier proposera de nombreux logements de configurations et standings variés, implantés le long du fleuve, ainsi que des équipements culturels, des locaux dédiés aux métiers créatifs, des entreprises et des services, des restaurants, des hôtels, des crèches, etc. Le développement du quartier du port en tant que quartier mixte et urbain aura pour objectif de soutenir la scène artistique et culturelle alternative déjà présente, tout en mettant en valeur le patrimoine du Römerkastell. 26

Le projet prévoit une intervention respectueuse de son contexte, qu’il s’agisse de l’implantation modulaire des bâtiments, intégrant les bâtiments existants (restauration, transformation), ou du recours à des matériaux déjà présents et caractéristiques (acier, façades en brique), tout en évitant le pastiche post-industriel et en encourageant un développement organique, à l’image de la scène alternative déjà présente (tags, street art, concerts improvisés). Le raccord entre la zone du port et la ville se fera au niveau des « Hafenhäuser », immeubles de logements en porte-à-faux sur les berges réaménagées. Un peu plus à l’ouest, la porte d’entrée de la ville sera annoncée par un immeuble haut à l’articulation des principaux axes de circulation. Ce projet s’appuie sur les futurs aménagements prévus pour la mobilité et les transports en commun. Les abords de la Sarre seront également revalorisés pour un nouvel accès aux rives. ◼ ACTUALITÉS

Le projet prévoit une intervention respectueuse de son contexte.

Illustrations : architecture + aménagement / HDK Dutt&Kist

A+A REMPORTE OSTHAFEN


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Les bords de la Sarre seront retravaillés pour devenir un nouveau lieu de vie.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Landeshauptstadt Saarbrücken Architectes architecture + aménagement, en collaboration avec HDK Dutt&Kist Landschaftsarchitekten (Sarrebruck) Type Masterplan, requalification urbaine Lieu Sarrebruck (Allemagne) Date 20 mai 2017 (résultats concours) Surf. étude 250 000 m2 Surf. projet 87 157 m2 Nouvelles constructions 20 562 m2 Transformations 10 395 m2 État 1er prix

ACTUALITÉS

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Le centre pénitentiaire aura une forme hexagonale pour assurer un maximum de sécurité.

CENTRE PÉNITENTIAIRE

FICHE TECHNIQUE

UERSCHTERHAFF EN TRAVAUX

Maîtres d’ouvrage Ministère du Développement durable et des Infrastructures, Administration des bâtiments publics

C’

Architecte Christian Bauer & Associés

est sur un terrain à Sanem que le centre pénitentiaire ­d’Uerschterhaff est en cours de construction, un projet confié à Christian Bauer & Associés en collaboration avec l’Administration des bâtiments publics. Le projet tire profit de la déclivité du site (8,6 ha) pour optimiser l’organisation interne et réduire son impact sur le paysage. Il sera ceint d’un mur long de 800 m et haut de 6. Composé en deux parties, il accueillera au niveau inférieur l’entrée principale et l’accès aux fonctions majeures de l’établissement (administration, auditions, admissions et visites). Un couloir central souterrain reliera les différentes zones du complexe pénitentiaire, qui aura une forme hexagonale. Le niveau supérieur du terrain accueillera les bâtiments d’hébergement, infrastructures sportives et médicales, techniques et logistiques. Le futur centre pénitentiaire pourra héberger en 2022 près de 400 personnes en détention provisoire, encadrées par un total de 350 membres du personnel présents en roulement. Une Unité de garde et de réserve mobile de la police grand-ducale située à l’extérieur de l’enceinte assurera le transport des prévenus. ◼ 28

Ingénieur en génie civil TR-Engineering Ingénieur en génie technique Goblet Lavandier & Associés

Expert en sécurité Bull Organisme agréé Luxcontrol Coordinateur sécurité santé D3 Coordination Concept énergétique Ernst Basler + Partner Surface nette d’exploitation totale 23 100 m2 Budget 155,6 millions d’euros Vote de la loi 24 juillet 2014 Début de chantier Mai 2017 Mise en service prévisionnelle 2022 ACTUALITÉS

Illustration : CBA-Administration des bâtiments publics

Bureau de contrôle technique Vinçotte Luxembourg


VOTRE PARTENAIRE DE CHOIX POUR: PLANIFICATION 3D – DÉVELOPPEMENT DE PROJET L'AMÉNAGEMENT D’ENTREPRISE L'AMÉNAGEMENT DE BUREAU LE MOBILIER ET LE MATÉRIEL SCOLAIRES L'AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR L'AMÉNAGEMENT MODULAIRE ET LES CLOISONS

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ARCHIDUC 15

ÉC O L E FO N DA M E N TA L E

NOUVELLE ALOYSE KAYSER L’école est organisée comme un peigne à trois dents, permettant de créer deux cours de récréation reliées par un préau.

a nouvelle école Aloyse Kayser à Luxembourg a été inaugurée le jour de la rentrée des classes. Un projet signé Teisen-Giesler Architectes. Le nouveau bâtiment accueille les enfants des cycles 1 à 4, ainsi que le foyer scolaire. La construction a été décentralisée sur le terrain afin d’avoir du recul par rapport à la route d’Arlon qui longe le terrain, évitant ainsi les nuisances liées à la

circulation. L’ensemble de la conception s’est basé sur une organisation simplifiée, rationnelle et pratique. Le bâtiment est construit comme « un peigne à trois dents ». Le volume situé le plus à l’ouest jusqu’à l’aile centrale accueille les cycles 2 à 4 dans les étages et le foyer scolaire au rez-de-chaussée. On y trouve également au premier étage un logement pour le gardien. Le deuxième volume n’est

É Q U I P E M E N T C U LT U R E L

HALL POLYVALENT

La couleur orange contraste avec le béton de la construction.

30

constitué que d’un niveau et accueille le cycle 1, une salle de conférence et une cuisine. Chaque unité dispose de sa propre cour de récréation et d’entrées séparées. La plus grande partie de l’école a été réalisée avec des éléments préfabriqués, ce qui a permis de construire rapidement et à moindre coût. Les baies vitrées sont très généreuses, pour faire entrer un maximum de lumière naturelle.

Le nouveau centre culturel à Käerjeng, dont l’architecture a été confiée à Arlette ­Schneiders Architectes, se compose d’une grande salle polyvalente et modulable, en double hauteur, prévue pour accueillir des fêtes, des concerts ou des représentations théâtrales. Elle est longée par un atrium qui sert de déambulatoire et de bar. Ce noyau central est complété par des salles techniques et, à l’étage, des salles de plus petite envergure. Le bâtiment est implanté légèrement en retrait de la rue, préservant une place publique. Vu de l’extérieur, il se présente comme deux blocs décalés l’un de l’autre. Une volumétrie claire et simple, peu présente depuis la rue, tout en étant identifiable dans le tissu urbain environnant. En se rapprochant, sa présence se fait plus forte, notamment grâce à l’entrée sous le porte-à-faux. ACTUALITÉS

Photos : Andrés Lejona, Phormat

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Architect: Davide Conti , Photo: Stephan Offermann

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Les vastes baies vitrées coulissantes au design épuré traduisent en émotion l’esprit des espaces et leur singularité.

MAXIMUM VIEW

minimal windows®


ARCHIDUC 15 01

RÉSIDENTIEL

DOMAINE DES ÉTANGS

02

LA BIL CHANGE DE DÉCOR E S PA C E D E B U R E A U X

Le bureau Schemel Wirtz Architectes Associés a livré à Mondorf un ensemble résidentiel : le Domaine des étangs. Composé de trois bâtiments, cet ensemble représente 150 appartements qui sont regroupés autour d’un parc agrémenté de bassins d’eau. Les façades sont équipées de panneaux coulissants dépolis qui offrent une plus grande intimité aux habitants, tout en profitant du balcon. Les gardecorps sont de ce fait entièrement translucides et permettent une généreuse entrée de lumière naturelle. Ces panneaux apportent également un contrepoint vertical à la façade, fortement marquée par les bandeaux horizontaux qui soulignent les étages. Certaines terrasses du rezde-chaussée profitent d’une avancée sur le plan d’eau. Les larges loggias dans les étages permettent aux habitants de profiter pleinement de la relation entre intérieur et extérieur.

Certains appartements du rezde-chaussée bénéficient d’une terrasse sur le plan d’eau.

M

32

01 Photos : Moreno Architecture & Associés, Frank Weber

oreno Architecture & Associés a réalisé pour la Bil de nouveaux aménagements intérieurs : de nouveaux salons clients situés au dernier étage du bâtiment et la transformation d’un espace technique du premier niveau de sous-sol en espace de formation. Les salons ont été implantés en fonction du contexte et des vues extérieures. Pour le centre de formation, une ouverture en façade a été réalisée afin d’apporter de la lumière naturelle et de créer de nouvelles vues depuis les espaces intérieurs. Une attention toute particulière a été portée à l’acoustique sur l’ensemble de ces nouveaux espaces, qui bénéficient par ailleurs d’un mobilier et de menuiserie réalisés sur mesure.

Les salles de réunion sont équipées d’éléments acoustiques pour un plus grand confort d’usage. 02

Les espaces de détente sont aménagés dans un esprit industriel avec technique apparente. ACTUALITÉS


74 m

72 m

ascenseur 2.5 m/sec. VITESSE

30 sec. TRAJET

8.500 kg CABINE

7,6 t.

MOTEUR DE

16 m

L’ASCENSEUR

MUR DE SOUTÈNEMENT

72 TIRANTS PERMANENTS

10 x

PIÉTONS

5x

+

CYCLISTES

« Liaison verticale entre le Pfaffenthal et la Ville-Haute » - travaux exécutés en tant qu’entreprise générale


ARCHIDUC 15

Ces tours auront la particularité de n’avoir aucune technique en toiture pour y installer des espaces communs pour les habitants de la tour.

B E LV A L

LES CAPELLI TOWERS SONT LANCÉES

Les tours, hautes de 50 m, présentent malgré tout une esthétique aérienne et légère.

I

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Illustrations : Architecture et Environnement

nitié par le promoteur Capelli et conçu par Architecture et Environnement, le projet des Capelli Towers à Belval a été lancé officiellement le 2 juin lors de la pose de la première pierre. Ces tours, hautes de 50 m, présentent un programme mixte d’une centaine de logements, complétés par des bureaux et commerces. Ces derniers prendront place dans un socle de quatre niveaux, relié au troisième étage par une passerelle. En dessous se trouveront trois niveaux de parkings (198 places), dont deux en park lifts. Les tours auront respectivement 15 et 13 niveaux. Malgré ces dimensions imposantes, le projet se distingue par un traitement esthétique de façade aérien, en verre imprimé avec des bardages horizontaux en aluminium. Les toits auront la particularité de n’avoir aucune technique, ce qui permet d’y accueillir des espaces communs pour les usagers des tours, avec barbecue, tables et chaises longues. Les logements et bureaux répondront à la classe énergétique ABA. ◼ ACTUALITÉS


Architecte: Max Bauer & CBA Photo: Max Bauer Promoteur: Polyform

Inside home & tailor a pour concept de fournir un service individuel et complet aux architectes et aux particuliers pour l'aménagement de la maison. Outre du mobilier contemporain et des accessoires de grands designers, le showroom en ville présente notre savoir-faire en menuiserie sur mesure (placards, parquet, cuisine, etc.) Passionnés par notre métier, nous développons des espaces de vie en fonction des besoins et du goût de nos clients. Spécialistes de l'aménagement, nous guidons notre clientèle dans le choix de son mobilier ou développons des pièces uniques et adaptées à l'espace grâce à la menuiserie.

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ARCHIDUC 15

LOGEMENTS À PRIX ABORDABLE

UN NOUVEAU BAULÜCKE À DUDELANGE C’

est avec « Um Bierenger Haff » que STEINMETZDEMEYER, en collaboration avec AREAL, a remporté le concours organisé par le Fonds du logement et le ministère du Logement pour le projet de Baulücken à Dudelange, comprenant logements et place publique. Le terrain (40 ares) a un caractère rural et présente une ancienne ferme qui peut ê t r e va l o r i s é e d a n s l e p r o j e t . Le s échanges sociaux sont au cœur de la conception de ce nouvel ensemble, favorisant la mixité et l’intégration des minorités. Les habitations sont regroupées

pour vivre ensemble de manière inclusive. Des espaces verts, comme un potager communautaire et un jardin « découverte », sont également prévus. L’ancienne ferme est réhabilitée pour accueillir une salle commune avec une cuisine, un espace favorisant les échanges et permettant de faire connaissance avec les personnes du quartier. La nouvelle place joue un rôle charnière entre le bâti existant et les nouveaux logements à construire. Le caractère rural se retrouve aussi dans le choix des matériaux utilisés :

ardoises, bois, pavés. Les logements seront construits en ossature bois, permettant de réduire l’impact écologique tout en apportant un grand confort aux habitants et assurant une rapidité d’exécution pendant le chantier grâce aux éléments modulaires préfabriqués. L’intimité des logements est particulièrement soignée et l’aménagement des espaces verts protégeant les logements des rez-dechaussée a été très apprécié par le jury. Les rues avoisinant le quartier seront également retravaillées pour une meilleure intégration urbaine du nouveau projet. ◼

01

36

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 15

PLUS D’INFOS   S U R A R C H I D U C . L U

Illustrations : Quick iT

02

01

Les nouveaux logements sont regroupés pour favoriser le vivre-ensemble et l’inclusion.

03

02

Le projet conjugue réhabilitation de bâtiments existants et construction de nouvelles unités d’habitation. 03

FICHE TECHNIQUE

Une nouvelle place publique est au cœur de ce projet d’habitations à prix abordable.

Maîtres d’ouvrage Fonds du logement, Administration communale de Dudelange Architecte STEINMETZDEMEYER Paysagiste AREAL Ingénieur stabilité Au2 Ingénieur technique SGI Ingénieur énergie Cocert Images Quick iT

ACTUALITÉS

37


ARCHIDUC 15

E S PA C E C O M M E R C I A L

ÉQUIPEMENT TECHNIQUE

ÉPURATION À WILTZ L

a nouvelle station d’épuration à Wiltz a été inaugurée le 22 septembre 2017. Le master plan de cette extension est signé par Bruck + Weckerle Architekten. Située dans la vallée de la Wiltz, l’implantation de la station veille à une bonne intégration des installations dans cet espace naturel de qualité. L’extension se développe le long d’un nouveau mur de soutènement sur toute la longueur du terrain. Ce mur végétalisé est découpé en segments afin de suivre au mieux la courbe de la voie. Chaque segment correspond à un espace fonctionnel qui suit la logique du processus d’exploitation et permet de créer des brèches depuis la route vers la station. La circulation sur le site est organisée en forme de peigne. Les bâtiments, sobres et fonctionnels, sont réalisés en béton, permettant une construction rapide et économique. Pour une meilleure intégration, les toitures sont végétalisées.

38

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Syndicat intercommunal de dépollution des eaux résiduaires du Nord (SIDEN) Architecte (bâtiments hors structures spécifiques de la station d’épuration) Bruck + Weckerle Architekten Bureau d’études statiques Schroeder & Associés, ingénieurs-conseils Bureau d’études techniques spécifiques de la station d’épuration Peil Ingenieurbüro Volume total 11 090 m3

Le centre commercial ­Nordstrooss Shopping Mile Marnach conçu par Jonas Architectes Associés pour le compte du promoteur Albra a été livré. En plus du supermarché Cactus (2 600 m2), une galerie commerciale d’une quinzaine de commerces complète l’offre (10 000 m2), dont le magasin d’ameublement Oestreicher (6 000 m2), qui a libéré son terrain pour permettre la construction de ce nouveau centre commercial. Le bureau d’architectes a imaginé un ensemble très ouvert, jouant de la transparence. Le toit se relève du côté du parking (260 places) et crée un certain effet d’aspiration tridimensionnel donnant sur le hall d’entrée, comme une vitrine surdimensionnée. Au-dessus de la façade d’entrée, la lumière du jour peut pénétrer jusqu’au fond de l’immeuble. Le développement du site doit désormais se poursuivre jusqu’en 2019, avec encore d’autres commerces, un centre médical comprenant une pharmacie, un centre de soins infirmiers, des surfaces pour services médicaux et paramédicaux, et une crèche pour 40 enfants.

Surface totale 2 210 m2 Réalisation 2013-2015

L’extension de la station d’épuration s’intègre dans un cadre naturel de qualité. ACTUALITÉS

Le nouveau centre commercial présente une façade comme une vitrine surdimensionnée.

Photo : Bruck + Weckerle Architekten - Illustration : Jonas Architectes Associés

NORDSTROOSS


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ARCHIDUC 15

DÉVELOPPEMENT URBAIN

DÉPART POUR ESCH-SCHIFFLANGE D

ans la continuité de Belval, le site d’Esch-Schifflange, d’une superficie de 62 hectares à cheval sur les communes d’Esch-sur-­ Alzette et de Schifflange, devrait également connaître dans les prochaines années une reconversion en nouveau quartier urbain. Les premières études de terrain menées par Agora donnent le feu vert à la suite des investigations. À l’arrêt depuis 2011, ArcelorMittal avait déclaré officiellement en mai 2016 la cessation d’activité sur ce terrain. Depuis, plus de 200 forages ont été effectués,

Comme à Belval, des vestiges industriels seront certainement préservés à Esch-Schifflange.

et 1 300 échantillons analysés pour dresser le bilan de l’état du sol. Les premiers résultats montrent une pollution comparable aux autres sites sidérurgiques et qui ne bloque pas la reconversion future. L’accord conclu permet à Agora de recevoir gratuitement les terrains. Et par la suite, elle pourra les commercialiser après avoir pris en charge la dépollution. Mais d’abord, il faut définir les recommandations techniques et urbaines qui permettront la rédaction d’un cahier des charges pour le lancement, fin 2018, d’un concours international de programmation urbaine.

E S PA C E D E B U R E A U X

Moreno Architecture & Associés a réalisé l’aménagement intérieur de l’immeuble One on One, dont il avait également réalisé la conception architecturale. Le recours aux lignes brisées rappelle le parti pris architectural développé en façade de boîtes superposées les unes aux autres venant marquer l’angle de la rue. Le mobilier, réalisé sur mesure, est ainsi en parfaite adéquation avec le caractère singulier et marqué du bâtiment. 40

Photos : Agora, Julien Swol – BS Light Photography

ONE ON ONE VU DE L’INTÉRIEUR

Le piètement de la grande table de réunion évoque l’angularité de la façade.

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 15 ÉQUIPEMENT SCOLAIRE

UNE ÉCOLE POUR LES PLUS PETITS FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg Architecte Bruck + Weckerle Architekten Ingénieur stabilité T6 – Ney & Partners Ingénieur technique Jean Schmit Engineering Acoustique Pan Akustik Étude artistique Stina Fisch Surface nette 5 400 m2 Installations extérieures 2 695 m2 Devis estimatif 19,46 millions d’euros (honoraires et taxes compris)

Photos : Bruck + Weckerle Architekten

L

e bureau Bruck + Weckerle Architekten a livré une nouvelle école précoce et préscolaire avec foyer scolaire à Luxembourg-Belair. L’école Charles IV s’intègre parfaitement à la topographie du site, légèrement en pente et desservie par un chemin piétonnier. Le bâtiment prend une forme de L travaillé avec des plis successifs, permettant ainsi de casser l’aspect massif. À l’intérieur, l’espace est structuré par étages : le rez-de-chaussée est réservé au précoce, le premier étage au préscolaire et le dernier niveau au foyer. Autour de la généreuse cage d’escalier, on trouve les espaces partagés de l’école et du foyer : salle rythmique, bibliothèque, cuisine pédagogique, salle de bricolage. Outre les qualités spatiales, l’orientation des enfants dans le bâtiment est renforcée par une signalétique conçue par l’artiste Stina Fisch. Elle est également intervenue sur les motifs qui ornent les plaques perforées des impostes, ce qui ajoute de l’identité au bâtiment. La façade est réalisée en briques que l’on retrouve aussi dans le hall intérieur, avec une mise en œuvre d’une grande précision. ◼ ACTUALITÉS

Côté sud, une pergola permet à la fois un espace de jeu à l’abri des intempéries et une protection solaire pour les classes du rezde-chaussée.

a volumétrie de L la cage d’escalier a été travaillée pour apporter un grand confort d’utilisation. 41


ARCHIDUC 15 Le lot 39 sera occupé par le projet de Tralux Immobilier et Petitdidierprioux Architectes.

DÉVELOPPEMENT URBAIN

TROIS DE PLUS Soludec Asars Development / Metaform Architects occuperont le lot 47.

Le groupement Atenor / STEINMETZDEMEYER construira sur le lot 46.

42

est sur le quartier en devenir de Central Square à Belval, dessiné par KCAP Architects&Planners (Rotterdam) en 2011, que prendront place prochainement trois nouveaux projets immobiliers mêlant logements, bureaux et commerces/services pour une surface constructible totale de 38 000 m2. Une procédure anonyme avait été lancée entre novembre 2016 et juillet 2017 auprès de groupements composés de promoteurs et d’architectes pour déterminer les projets qui seront implantés sur les lots 39, 46 et 47, voisins des Capelli Towers et de la tour Naos. Après analyse des critères de sélection qui portaient aussi bien sur l’aspect architectural qu’économique, ce sont les équipes composées de Tralux Immobilier / Petitdidierprioux Architectes, Soludec Asars Development / Metaform Architects et Atenor / STEINMETZDEMEYER qui ont remporté la procédure face à 21 équipes concurrentes. Chaque projet apporte une spécificité comme des logements évolutifs, des espaces de convivialité, l’utilisation des nouvelles technologies au service de la mobilité urbaine, l’aménagement de toitures-jardins ou encore la possibilité d’aménager des appartements d’accueil pour les visiteurs des résidents. Ce sont des familles qui sont attendues en premier lieu grâce à la construction de surfaces généreuses, les logements de 2 à 3 chambres et plus, notamment sous forme de duplex, représentant 80 % des unités de logement. La typologie hybride de home-office a également été envisagée. Chose peu commune, les projets ont été sélectionnés avant même que le plan d’aménagement particulier n’ait été adopté. Une fois que celui-ci sera finalisé, les chantiers pourront commencer, et la livraison est attendue pour 2020, permettant ainsi d’accueillir quelque 400 nouveaux résidents et 700 employés. ◼ ACTUALITÉS

Illustrations : Tralux Immobilier/Petitdidierprioux Architectes, Atenor / STEINMETZDEMEYER, Soludec Asars Development / Metaform Architects

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ARCHIDUC 15

ENTREPRISES

Le futur siège de Saint-Paul sera réalisé par m3 architectes.

Alors qu’il était installé depuis les années 1970 dans un bâtiment à Gasperich, le groupe Saint-Paul, éditeur du plus ancien journal du pays, le Wort, a annoncé qu’il déménagera dans un nouveau bâtiment à Howald en 2021. La conception architecturale est confiée au bureau m3 architectes et le terrain alloué est celui des anciens ateliers d’arts graphiques Reliure Glesener situés au 60, rue des Bruyères à Howald, en partie propriété de l’archevêché qui possède également le groupe de presse. Outre la rédaction du Wort, le déménagement concernera également les rédactions de Télécran,

Contacto, Radio Latina, Régie.lu et Wortimmo. Resteront dans le bâtiment actuel l’imprimerie, divers services techniques, le siège de Libo et encore beaucoup d’espace pour lequel aucune précision n’est apportée quant à son utilisation future. Le nouveau bâtiment, propriété de Lafayette SA, société qui gère le portefeuille immobilier de l’archevêché, aura une surface de 5 676 m2 et sera haut de quatre niveaux, complété par deux niveaux de sous-sol. Il sera développé et construit par Soludec, avec une pose de la première pierre attendue en 2018, une fois les autorisations obtenues.

EN CONSTRUCTION

ZITHAKRIIBSZENTRUM C’

est le 20 septembre dernier qu’a eu lieu la fête du bouquet de l’extension de la Zithaklinik, dont l’auteur est l’Atelier ­d’Architecture et de Design Jim Clemes. Ces nouveaux locaux serviront pour le centre de cancérologie ZithaKriibsZentrum des Hôpitaux Robert Schuman situés rue d’Anvers. Les travaux porteront sur la mise en place d’un plateau de chirurgie ambulatoire, le réaménagement et la modernisation de l’unité des soins intensifs, la création d’une unité de soins palliatifs de 15 lits et la construction d’un grand plateau de chimiothérapie. Ce sont 140 lits qui pourront être hébergés dans le nouveau bâtiment. Le bâtiment, qui sera livré fin 2019, est financé à 80 % par le Fonds d’investissement hospitalier du ministère de la Santé et les 20 % restants par la CNS, pour un budget total de 71 millions d’euros. La Fondation des Hôpitaux Robert ­Schuman investit également de ses propres moyens dans la modernisation du site de la Zithaklinik. 44

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Hôpitaux Robert Schuman Zithaklinik Architecte Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes Ingénieur techniques spéciales Potthoff Ingenieure Coordination Schroeder & Associés Bureau de contrôle Secolux Organisme agréé Luxcontrol

La façade du futur bâtiment est marquée par de légers décrochements qui rompent l’effet de linéarité. ACTUALITÉS

Surface au sol nette 16 600 m2 Volume brut 71 500 m3

Illustrations : m3 architectes, Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes

DÉMÉNAGEMENT POUR SAINT-PAUL


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ARCHIDUC 15

ENTREPRISES

L

ux-Airport est en train de faire construire le nouveau siège de Cargolux, qui comptera aussi le centre de formation des pilotes. La pose de la première pierre du bâtiment conçu par AS+P a eu lieu vendredi 6 octobre. Parce que le site n’a pas vraiment de contexte urbain, il était important pour les architectes que ce nouveau bâtiment s’inscrive pleinement dans la continuité du hall de maintenance de Cargolux déjà existant. Le nouveau bâtiment, en plus de vastes espaces de bureaux, regroupera les salles de formation, un hall pour les simulateurs de vol, une cantine et un parking. Un des éléments distinctifs du projet est le grand hall vitré qui abritera les trois impressionnants simulateurs de vol. Cet espace sera largement visible depuis l’extérieur, et lorsque les simulateurs seront en service, il ne manquera pas de créer une certaine animation.

Au-dessus de ce hall vitré, un anneau de 80 m de long accueillera 7 000 m2 de bureaux en open space. Cet anneau, dont le système de construction est similaire à celui d’un pont, repose sur quatre éléments en béton qui servent à la circulation verticale. Pour relier le bâtiment administratif et le hall de maintenance, une passerelle déjà existante sera agrandie et les employés y trouveront leur cantine. À l’opposé de l’anneau, un vaste parking ouvert sera construit. Les principaux matériaux utilisés pour la construction de ce nouvel ensemble seront le béton, l’acier et le verre. Le bâtiment se développe sur un terrain appartenant à Lux-Airport, qui le loue à long terme à Cargolux. Ce projet a été retenu suite à un concours sur invitation en deux phases qui s’est déroulé en 2015. Le projet doit être livré à la fin de 2019 pour un déménagement en 2020. ◼

Au-dessus du hall des simulateurs, un vaste anneau accueille des bureaux.

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ACTUALITÉS

Illustrations : AS+P

UN NOUVEAU SIÈGE POUR CARGOLUX


ARCHIDUC 15

À l’intérieur, le béton vu aura une forte présence.

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Lux-Airport Utilisateur Cargolux Architectes AS+P Albert Speer + Partner, en collaboration avec Schemel Wirtz Architectes Associés Architecte pour l’exécution des travaux BENG Architectes Associés Ingénieur structure AuCARRE Ingénieur civil TR-Engineering Ingénieur MEP Jean Schmit Engineering Project manager Beissel & Ruppert

Plan d’implantation du nouveau bâtiment par rapport à l’existant.

ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 15

CENTRE COMMERCIAL

BORDERS Le bardage en bois de la façade rappelle le contexte naturel qui environne le centre commercial.

e nouveau centre commercial Borders, situé entre Remerschen et Schengen, et conçu par Beiler + François architectes, a été inauguré mercredi 6 septembre. D’une surface totale de 7 000 m 2, il vient combler un manque commercial dans cette région stratégique située entre les frontières allemande et française. Le supermarché

Delhaize (3 500 m2) est complété par une galerie commerciale d’une vingtaine de boutiques. Un parking de 200 places assure l’accueil des automobilistes. D’un point de vue architectural, le projet se fond dans le paysage. Pour cela, les façades sont en partie recouvertes de bois, complétées par des parties végétalisées. Ce choix répond aussi aux exigences

E S PA C E D E B U R E A U X

CBL A UN NOUVEAU SIÈGE

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du terrain, qui se situe à proximité de la zone Natura 2000, et permet d’offrir un habitat naturel aux espèces protégées voisines. De ce fait, près de 40 nichoirs à oiseaux et à chauves-souris sont installés sur la façade arrière du bâtiment. Ce projet représente un investissement de 30 millions d’euros, porté par les co-développeurs Ikogest et Luxembourg Capital.

C’est à Niederkorn, sur un terrain dépollué (ancien propriétaire : ArcelorMittal), que le constructeur CBL a choisi de se faire construire par le bureau marc gubbini architectes un nouveau siège social, qui a été inauguré le 1er juin, date à laquelle étaient également célébrés les 10 ans de présence de l’entreprise au Luxembourg. Le nouveau siège se compose de deux bâtiments accolés. L’immeuble administratif accueille 1 200 m² de bureaux répartis sur deux étages, avec une cage d’escalier en béton apparent, l’une des spécialités de CBL. Le hall industriel, quant à lui, est sur trois niveaux. Il comprend un hall de préfabrication d’éléments en béton armé, un atelier pour l’entretien des engins, un show-room de carrelages et un entrepôt de stockage. Dans les étages se trouvent des bureaux et du stockage. ACTUALITÉS

Photos : Andrés Lejona, CBL

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ARCHIDUC 15

DÉVELOPPEMENT URBAIN

ENTRÉE EN VILLE D

ifferdange n’arrête pas sa mutation. Après le centre commercial Opkorn qui ouvre à l’automne et la prochaine tour voisine du centre commercial, voici encore un nouveau projet qui a été annoncé : « Entrée en ville ». C’est le promoteur BPI Luxembourg qui a remporté le concours d’investisseur (budget : 63,5 millions d’euros) organisé par la Ville de Differdange pour la réalisation sur l’ancien site du Ceps-Instead d’un nouveau complexe immobilier comprenant, entre autres, une tour de 20 étages. La conception architecturale est confiée à Petitdidierprioux Architectes et Moreno Architecture & Associés. 50

Le projet se compose d’un large socle commercial sur deux niveaux au-dessus duquel s’élèvera une tour haute de 20 étages (environ 60 m) comprenant des cabinets médicaux, 80 logements de grande taille, dont quatre triplex à son sommet. Accolée à la haute tour, une petite sœur de 14 étages accueillera une résidence pour personnes âgées avec le projet d’y installer sur le toit une serre chauffée par la récupération de l’énergie du système de ventilation. Aux côtés de ces tours prendront place trois autres bâtiments, plus bas. Le bâtiment situé à côté de la résidence pour seniors accueillera des bureaux. Les deux autres bâtiments

devraient être occupés par un appart-­ hôtel, avec une crèche dans le socle du bâtiment situé dans la pointe de l’îlot. La toiture du socle commercial sera végétalisée, tel un jardin suspendu, et servira d’espace de rencontre. En soussol prendront place deux niveaux de parking. L’ensemble devrait représenter 25 000 m2. Le compromis de vente du terrain a été signé mercredi 19 juillet en conseil communal, pour un montant de 8 millions d’euros. Le plan d’aménagement particulier (PAP) devrait être adopté cet automne. La livraison est attendue dans le courant de 2021. ◼

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 15 FICHE TECHNIQUE Développeur BPI Luxembourg SA Architectes Moreno Architecture & Associés, Petitdidierprioux Architectes Environnement Lateral Thinking Factory, Drees & Sommer Luxembourg Commercialisation Jones Lang LaSalle

utour du complexe, une A promenade paysagère sera aménagée. À l’intérieur du lot, la galerie commerciale pourra profiter d’espaces de terrasse.

Illustrations : Didierpetitprioux Architectes et Moreno Architecture & Associés

ette nouvelle entrée de C ville est un ambitieux projet mixte conjuguant commerces, logements, cabinets médicaux, bureaux, résidence senior, appart-­ hôtel et crèche.

ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 15

VIENT DE SORTIR

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Le nouveau Guide OAI Références 2018 vient de sortir. Cette douzième édition reprend 205 membres de l’Ordre qui se présentent à travers une double page illustrée de photos de projets, permettant de donner un aperçu visuel sur 690 projets. Le graphisme est réalisé par Rose de Claire. Un site dédié, www.guideoai.lu, reprend une sélection de 30 photos qui ont également été montrées lors de la Semaine du logement. DISPONIBLE AUPRÈS DE L’OAI ET DANS UNE SÉLECTION DE LIBRAIRIES. 25 €. WWW.OAI.LU

L U X E M B O U R G F I L M F E S T I VA L

À l’occasion du partenariat mené avec le Luxembourg Film Festival, qui se déroule du 22 février au 4 mars 2018, ARCHIDUC a le plaisir d’avoir carte blanche pour une soirée de projection (date exacte à venir, sur archiduc.lu). Ce sera le documentaire Brasília: life after design (2017) de Bart Simpson qui sera présenté. Ce film plonge le spectateur dans cette ville utopique d’Oscar Niemeyer et Lucio Costa, et permet d’observer comment les populations vivent 60 ans plus tard dans cette ville moderniste.

U

n nouveau service est disponible au Luxembourg : la société belge Degré 12 est spécialisée dans l’installation de caves à vin sur mesure avec une forte attention portée à l’intégration architecturale. Les bouteilles de vin ne se cachent plus à la cave, mais peuvent désormais s’exposer dans les salons ou pièces dédiées, propices à la rencontre et à la convivialité. Le défi esthétique se conjugue avec le défi technique pour maintenir le bon niveau de température, d’hygrométrie et d’éclairage, sans oublier la partie acoustique pour que l’installation soit la plus confortable possible dans les pièces à vivre. C’est l’entreprise Intérieur Bauwens qui représente cette société au Luxembourg. WWW.DEGRE12.COM

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ACTUALITÉS

Classiques ou très contemporaines, plusieurs tendances sont réalisables pour les caves à vin.

De nombreuses solutions peuvent être trouvées pour aménager des caves à vin.

Photos : OAI, Bart Simpson, Degré 12

ARCHIDUC VOYAGE À BRASILIA


Atelier de ferronnerie

1 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 81 10 1 • besenius.lu

Escalier en acier brut ciré (LU), 2017 Escalier sur trois étages • Hauteur totale 9538 mm • Dimensions extérieures 3255 mm x 2895 mm Limon intérieur à hauteur du garde-corps en tôle d’acier de 10 mm (1000 mm de hauteur) et cintré sur un diamètre de 1230 mm Marches et contremarches en tôle d’acier de 5 mm • Fixation des marches dans un mur en pierre naturelle au moyen de fers carrés de 20 mm disposés toutes les trois marches • Construction en acier entièrement soudée sur chantier L’acier brut a été traité avec de la cire dure JONAS ARCHITECTES ASSOCIÉS / Photo : Camille Dengler

Serrures et sécurité

4 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 80 84


ARCHIDUC 15

Les deux nouveaux bâtiments, d’une architecture sobre et calme, s’intègrent harmonieusement sur le site et proposent de nouveaux espaces extérieurs de qualité.

L A U R É AT

L

a consultation rémunérée pour la maison relais et salle de musique sur l’enceinte du site de l’école 2000 à Soleuvre a été remportée par A+T architecture et LARUADE architecte. Les nouveaux bâtiments seront implantés dans la continuité du parcellaire existant. Le hall de musique sera construit dans la continuité de l’école, alors que la maison relais (140 enfants) s’insère dans la profondeur du terrain, face aux jardins des maisons voisines, permettant une orientation sud des salles de séjour des enfants. Les bâtiments sont volontairement compacts afin d’y réaliser une construction passive et proposent une utilisation rationnelle des sols. Une nou54

velle « Place des enfants » articule les nouveaux bâtiments. La qualité des espaces publics est un élément déterminant dans le projet. Les bâtiments dégagent le même vocabulaire architectural et volumétrique, simple et sobre. L’architecture des façades suit la disposition des plans intérieurs, avec des ouvertures généreuses. Les bâtiments se font plutôt remarquer par leur intégration sensible sur le site et leur architecture en bois qui fera écho au cadre naturel environnant. Dans le prolongement des salles de séjour de la maison relais, un espace couvert permet de jouer à l’extérieur même en cas de pluie, et peut être aménagé avec des hamacs

ou des bacs potagers, par exemple. Le hall de musique se compose principalement d’une salle de répétition, complété par un espace administratif accessible depuis une passerelle donnant sur la rue (le terrain est en légère déclivité) et une buvette. Cette dernière s’inscrit dans la continuité de la salle de réfectoire de la maison relais et des synergies entre ces deux espaces peuvent être aisément mises en place, avec le parvis des enfants qui peut servir d’espace de terrasse. Dans un souci écologique, sans exclure l’aspect économique, ces nouvelles constructions seront réalisées en bois, à l’exception des parties enterrées et des noyaux de circulation qui seront en béton. ◼

ACTUALITÉS

Illustration : boshua

MAISON RELAIS ET SALLE DE MUSIQUE À SOLEUVRE


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ARCHIDUC 15 ARCHITECTURE INTÉRIEURE

PENTHOUSE AU KIRCHBERG 01

E S PA C E D E B U R E A U X

M

oreno Architecture & Associés a réalisé l’aménagement intérieur d’un appartement (169 m 2 ) au Kirchberg. À la demande du client, les espaces sont largement ouverts et communiquent les uns avec les autres. L’ensemble du mobilier a été conçu sur mesure. L’organisation interne de l’appartement s’implante selon le contexte, tout en tenant compte des vues extérieures.

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01

Au centre de l’appartement, un bloc recouvert de miroirs ouvre visuellement l’espace. 02

Dans la salle de bains, un grand pan de verre fumé sépare les douches et la baignoire, librement posée dans l’espace.

HIFI INTERNATIONAL L’entreprise spécialisée dans la vente d’équipement électroménager et multimédia Hifi International a célébré, mercredi 30 août, la pose de la première pierre de son nouveau siège social à Contern, un bâtiment conçu par Architectes Paczowski et Fritsch. Le bâtiment, de plus de 8 000 m2, accueille à la fois les bureaux sur trois niveaux et un hall logistique. Un parking pour les employés et les visiteurs se trouve en surface. La structure du bâtiment est réalisée en béton préfabriqué, et la façade côté administratif est recouverte de cassettes métalliques. Les fenêtres bandeau laissent entrer la lumière au niveau des bureaux et filent sur le pourtour des 1er et 2e étages. La façade aveugle du hall de stockage est, quant à elle, réalisée en béton.

ACTUALITÉS

À l’avant, un bâtiment administratif ; à l’arrière, un hall logistique.

Photos : Moreno Architecture & Associés, Architectes Paczowski et Fritsch

02



ARCHIDUC 15

EN TRAVAUX

DE L’ÉNERGIE POSITIVE POUR LA SANTÉ est à Ettelbruck que se construit un projet pilote : le Lycée technique pour professions de santé. Ce projet confié à Fabeck Architectes sera un bâtiment à énergie positive, ce qui signifie que le bâtiment produira plus d’énergie qu’il n’en consommera, en tenant compte également de l’énergie grise nécessaire à sa construction et sa démolition. Ce sera toutefois la deuxième expérience de la sorte pour l’État, puisque l’Administration de la nature et des forêts à Diekirch est aussi à énergie positive. La construction de ce nouvel établissement est nécessaire pour regrouper les trois sites en service actuellement (à Luxembourg, Bascharage et Warken) et pour répondre au nombre croissant d’élèves. Le nouveau lycée, d’environ 8 400 m2, se compose de deux volumes imbriqués, et accueillera 430 élèves dans 16 salles de classe et 6 salles d’enseignement clinique. Le programme prévoit en outre une aile pour l’administration, ainsi qu’une salle polyvalente de 200 m2. Pour réduire au maximum l’énergie grise, le choix des matériaux s’est fait en conséquence :

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colonnes ballastées au lieu de pieux en béton, construction en bois, panneaux en argile, etc. Pour minimiser la consommation d’énergie, l’isolation thermique est très poussée, et l’énergie solaire privilégiée. La ventilation des locaux est assurée par un système hybride innovant (ventilation naturelle et mécanique). De nombreuses autres mesures complètent le volet « efficience énergétique » : des collecteurs thermiques en façade avec un réservoir saisonnier, une couverture complète de la toiture par des panneaux photovoltaïques, ainsi qu’une optimisation des gains solaires en hiver, tout en évitant des problèmes de surchauffe en été. Tous ces facteurs ont eu des répercussions sur le volume, ainsi que sur l’agencement du projet, et se reflètent dans l’expression architecturale. Par exemple, à l’intérieur du bâtiment, le réservoir d’eau pour le sto­ckage de l’énergie est l’élément central autour duquel se développe la cage d’escalier. À noter que le projet vise une certification « Minergie-P-ECO », qui porte sur des critères d’énergie et de confort, mais également sur l’utilisation de matériaux écologiques. ◼

ACTUALITÉS

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration des bâtiments publics Architecte Fabeck Architectes Ingénieur Betic Localisation Ettelbruck Surface brute 8 400 m² Capacité d’accueil 430 élèves Budget (prévisionnel) 32,9 millions d’euros

Les façades et les toitures de l’école sont recouvertes de panneaux photovoltaïques.

Illustration : Fabeck Architectes

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ARCHIDUC 15

LOISIRS ET COMMERCE

Le bâtiment de 310 m2 jouera de contrastes entre matériaux industriels et matériaux naturels.

UN NOUVEAU PAVILLON AU BORD DU LAC M

etaform vient de dessiner un nouveau pavillon sur les bords du lac d’Echternach pour y accueillir un restaurant. Dénommé « Lakeside », le nouveau restaurant sera construit sur un terrain mis à disposition par la Ville d’Echternach sous bail emphytéotique de 30 ans. « Le nouveau restaurant est situé en pleine nature et arborera une architecture solidement reliée à son contexte naturel », explique le bureau Metaform. Le terrain, en pente, permet de créer deux parties distinctes : un escalier monumental reliera les berges du lac à une zone haute de loisirs, une plateforme qui offrira un panorama sur le lac ; d’autre part, le restaurant se développera sous cette toiture élancée, avec de hautes baies vitrées et une généreuse terrasse. Les matériaux mis en œuvre seront du bois, de la pierre naturelle, du verre, du béton vu et du métal brut. La livraison est prévue pour le printemps 2018.

I N D U S T R I E E T I N N OVAT I O N

Le futur bâtiment de Goodyear rassemblera à la fois les bureaux et le centre d’innovation.

Le nouveau centre d’innovation et bureaux au Luxembourg de Goodyear sur l’Automotive Campus à Bissen sera réalisé par Assar Universum Architects et le groupement Felix Giorgetti & AG Real 60

Estate, sous la forme d’un projet DBFM (Design, Build, Finance & Maintain). Le nouveau site de Goodyear, d’une surface de 16 000 m2, accueillera environ 1 100 collaborateurs. On trouvera également un

restaurant, une salle de gym et un centre d’événements pour les lancements de produits, des événements, des expositions, et des rassemblements d’équipe. La livraison est attendue pour 2020.

ACTUALITÉS

Illustrations : Metaform, Assar Universum Architects

GOODYEAR SUR L’AUTOMOTIVE CAMPUS


INSPIRATION, INNOVATION, SERVICE ET QUALITÉ

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ARCHIDUC 15 01 01

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Les façades du nouveau complexe sont en verre.

Les nouveaux volumes sont travaillés comme une sculpture.

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Aux derniers étages, les salles de réunion sont de nouvelles fenêtres sur la ville.

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03

ENTREPRISE

L

e nouveau complexe qui accueille le siège de RTL Group-Luxembourg est maintenant totalement achevé. Il a été planifié par P. Arc Partnership for Architecture, composé des bureaux IttenBrechbühl de Suisse et Schemel Wirtz Architectes Associés de Luxembourg sous P. Arc Luxembourg. L’inauguration s’est déroulée le 19 mai 2017. Visibles de loin, les trois tours sont posées sur un socle commun. Les façades reprennent l’idée du pixel, élément qui constitue une image de télévision. « Cet 62

ensemble a été dessiné comme une grande sculpture, explique Carlo Schemel. Il faut savoir que nous sommes limités en hauteur sur cette partie du Kirchberg à cause du trafic aérien. Aucune possibilité de monter plus en hauteur. Nous avons donc pris la décision de travailler non pas ces tours dans leur élancement, mais dans leur volume, avec une façade qui fait varier l’impression de lecture globale du bâtiment. Il est impossible de lire exactement le nombre d’étages qui sont à l’intérieur des tours. L’impression de hauteur est donc brouillée, volontaire-

ment. » Dans les derniers étages, les salles de réunion profitent de très larges ouvertures telles de nouvelles fenêtres sur la cité, implantées dans les coins du bâtiment. Cette nouvelle construction permet de libérer les anciens locaux de la société de communication, bâtiment qui va être détruit et pourra laisser place à une nouvelle valorisation du terrain par la construction de nouvelles tours. Ces projets de nouveaux logements, complétés par des commerces, vont être présentés lors de la Semaine nationale du logement. ◼

ACTUALITÉS

Photos : Palladium Photodesign

DES TOURS COMME UNE SCULPTURE


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I N S TA L L AT I O N T EC H N I Q U E

DES PELLETS POUR LE KIRCHBERG Luxenergie a confié à Paul Bretz Architectes la réalisation d’un silo à pellets pour la centrale de cogénération au Kirchberg. Cette installation vient ainsi compléter et diversifier les apports en énergie pour le chauffage du quartier urbain. Ce nouveau silo s’inscrit en contraste avec la centrale de cogénération, également dessinée par Paul Bretz Architectes. Alors que le reste de la centrale est en béton, le silo est recouvert d’une enveloppe métallique perforée. Toutes les ouvertures, telles que les portes simples ou de grande dimension, disparaissent au profit d’une enveloppe uniformisante, composée de modules de 90 x 180 cm. À la nuit tombante, le bâtiment s’éclaire par derrière la façade, et une animation lumineuse est mise en place, comme un feu vivant.

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BRASSERIE DE LUXEMBOURG RECONVERSION

Photos : Maison Moderne – Illustrations : Beiler + François Architectes

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Luxenergie Architecte Paul Bretz Architectes Localisation Luxembourg-Kirchberg Ingénieur-conseil Sogedec Conception 2015 Réalisation 2016 - 2017

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Le silo est recouvert d’une enveloppe métallique perforée. 02

Le nouveau silo à pellets est installé dans la continuité de la centrale de cogénération sur le boulevard Kennedy au Kirchberg.

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e projet de réhabilitation « Dräieck Dikrech » est entré dans sa phase de construction, avec la pose symbolique de la première pierre le 26 septembre dernier. La réhabilitation du site est confiée à Beiler + François Architectes. Le projet porte sur la revalorisation de l’ancien site protégé de la brasserie, notamment de la Zockerfabrik, l’extension de bâtiments existants et de nouvelles constructions. L’ensemble du site sera mixte, avec commerces, logements, bureaux, espaces publics et mise en activité de la nouvelle Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch. Un parking souterrain pour 575 voitures sera réalisé. La réception finale des installations brassicoles est prévue pour septembre 2018. Rappelons que le site avait été racheté en juin 2010 par Saphir Capital Partners, q u i a va it fo r m é e n m ar s 2 0 1 4 un e joint-venture avec Matexi Luxembourg pour la prise en charge quotidienne du projet à travers Coogee.

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Une nouvelle unité de production de bière est en train d’être construite. 02

Depuis l’extérieur, une large baie vitrée permettra d’avoir une vue sur les cuves.

ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 15

COMMERCE

SAVEURS ET PARTAGE L

a boutique des Chocolats du cœur à Walferdange est un salon de dégustation dédié au chocolat. On y trouve des produits artisanaux de qualité, à base d’ingrédients issus du commerce équitable et dont les ateliers emploient essentiellement des personnes en situation de handicap. L’association Tricentenaire a confié à Moreno Architecture & Associés la réalisation de l’aménagement de leur boutique. Pour ce projet, un souci tout particulier a été apporté à l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. L’espace est réparti en deux zones, un comptoir pour la vente et une zone banquette pour la dégustation. Dans la zone de vente, les produits sont mis en valeur grâce à un long comptoir revêtu d’un bois à l’aspect brut et dont la teinte chaude fait penser aux fèves de cacao. Dans la zone de dégustation, une banquette en feutrine gris clair entoure l’espace, le tout dans une atmosphère lumineuse. L’ensemble de l’aménagement est ponctué par des éléments de teinte noire, tels que les luminaires, les piètements des chaises et des tables, et l’habillage de la hotte.

Le comptoir de vente présente des lignes épurées qui mettent en valeur les produits.

COMMERCE

C’est à Belair, au 74, avenue Gaston Diderich, que le bureau EL’LE a réaménagé un local commercial pour Dogwalker. Ce qui était avant une boutique de vêtements second hand est devenu un lieu accueillant pour les chiens et leurs maîtres. Avec du mobilier peu onéreux mais bien choisi, les gérants peuvent proposer à la vente des accessoires et de l’alimentation pour chiens. La transformation principale a consisté en l’aménagement d’un espace pour le toilettage, avec une grande partie vitrée, dans un esprit industriel.

La boutique a été réaménagée pour le confort des chiens et de leurs maîtres. 64

ACTUALITÉS

Photos : Moreno Architecture & Associés, Eric Chenal

PAUSE CANINE


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ARCHIDUC 15

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Fonds de compensation Architectes KCAP (pour APS et APD) et Arlette Schneiders Architectes Localisation Luxembourg-Kirchberg Surface hors-sol 22 333 m2 Budget 82 millions TVAC

Les bâtiments présentent un porte-à-faux qui couvre les entrées.

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ACTUALITÉS

Photo : Arlette Schneiders Architectes

Construction Novembre 2011 - mai 2015 Aménagement pour la BEI septembre 2015 - août 2016


ARCHIDUC 15

La salle de restaurant offre une atmosphère calme et relaxante.

E S PA C E D E B U R E A U X

PENSÉ POUR L’ÉCHELLE HUMAINE C’

est en 2009 que KCAP, en collaboration avec Arlette Schneiders Architectes, avait remporté le premier prix du concours international lancé par le Fonds de compensation pour la réalisation d’un immeuble de bureaux au Kirchberg. Aujourd’hui achevé, le bâtiment est désormais occupé par la Banque européenne d’investissement, qui a demandé à Arlette Schneiders Architectes de réaliser également les aménagements intérieurs. Suivant le parti urbanistique du Fonds Kirchberg, les fronts de rue sont définis par l’implantation des quatre volumes du bâtiment. Malgré un nombre de mètres carrés très imposant (plus de 22 000), ce projet a la grande volonté de réintroduire l’échelle humaine au sein du quartier euro-

péen, où se trouvent beaucoup de bâtiments de très grandes dimensions, peu propices à créer une ambiance agréable pour les piétons. Aussi, les quatre volumes ont une forte présence dans la rue, mais ils constituent un nouvel îlot de ville avec une cour intérieure au centre. La disposition des volumes permet également à chaque personne travaillant dans les bâtiments d’avoir une vue sur le jardin intérieur, ainsi que sur les rues adjacentes, laissant circuler librement le regard. Si toutes les façades sont conçues sur la même grille, leur rythme fluctue, car les ouvertures varient en fonction de l’orientation. Elles rappellent également la dimension humaine, reprenant la répartition des bureaux à l’intérieur. Il y a donc plus de

ACTUALITÉS

pleins en façade sud qu’en façade nord, qui est plus ouverte. Les bâtiments se caractérisent également par de grands porte-àfaux, qui ont été un défi pour les ingénieurs. Alors que la circulation à l’intérieur de l’îlot avait été initialement conçue pour être libre, les architectes ont dû apporter des modifications et en restreindre l’accès pour des raisons de sécurité voulues par son occupant. La cour intérieure est végétalisée et apporte un espace supplémentaire propice à la rencontre et la détente. Le bâtiment a été conçu pour répondre à de hautes exigences environnementales, et il a reçu la certification Breeam « Excellent » et le prix luxembourgeois « Green Solutions Awards » dans la catégorie Santé & Confort, en septembre 2017. ◼ 67


ARCHIDUC 15

E S PA C E D E T R AVA I L

DE L’ART CHEZ L’ARCHITECTE A

LA VIE DES BUREAUX

UN NOUVEAU BUREAU D’INGÉNIEURS Bien connus sur le marché luxembourgeois, les ingénieurs Michel Ruppert et Philippe Beissel, tous deux diplômés en génie civil de l’École polytechnique de Zurich, ont choisi d’ouvrir leur propre bureau d’ingénierie, après avoir évolué ensemble pendant presque 20 ans en tant qu’actionnaires et directeurs de Luxconsult SA. Leur société, appelée Beissel & Ruppert Engineering and Consulting, a pour objet toutes sortes d’activités consultatives et d’assistance, ainsi que toute prestation dans le domaine de l’ingénierie de la construction et des domaines connexes. Ils sont entourés de six collaborateurs. Les deux directeurs s’orientent vers deux types de marchés : le real estate et la construction d’une part, et le transport et les infrastructures d’autre part.

lleva Enzio Architectes & Associés ont inauguré leurs nouveaux bureaux à Pétange. Le bureau d’architectes a choisi de s’installer dans une ancienne grange familiale et de la transformer pour y créer un espace de travail opérationnel et dynamique (25 postes de travail sur 520 m2). Sur une invitation d’Enzio Alleva, l’artiste Samuël Levy est intervenu sur les murs du bâtiment, à l’extérieur et à l’intérieur, donnant ainsi une identité plus artistique au projet. Créé en 2001, le bureau Alleva Enzio Architectes s’est développé au fil des années. Aujourd’hui, le bureau est composé de 18 personnes et fait partie d’une constellation plus large qui couvre différents métiers de l’architecture. Autour d’Alleva Enzio Architectes & Associés apparaît en 2015 le bureau d’études URBA Urbanistes (avec Lyn Feidt et Joël Frisoni), suivi d’Intra architecture d’intérieur (avec Lyn Feidt et Frantz d’Huart), et à l’automne 2017 arrivera le bureau Palea architecture en paysagisme (avec Annick Weirich). Pour accompagner ce développement, un nouvel associé, Alex Welscher, également architecte, a rejoint la tête de l’entreprise en tant qu’associé aux côtés d’Enzio Alleva.

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Samuël Levy a décliné ses dessins dynamiques aux couleurs flashy sur les murs extérieurs de l’ancienne grange. 02

L’escalier accueille un dessin de Samuël Levy.

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Photos : Steve Troes Fotodesign

WWW.BREC.LU

Philippe Beissel et Michel Ruppert 68

ACTUALITÉS



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EXPOSITION

LE JAPON À NOTRE PORTE L

JUSQU’AU 8 JANVIER, WWW.CENTREPOMPIDOU-METZ.FR 70

ACTUALITÉS

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L’exposition commence en 1945, année marquant un renouveau obligé suite aux destructions causées par la bombe atomique. 02

Maquettes et plans permettent de mieux comprendre les projets. 03

La scénographie de Sou Fujimoto offre une immersion dynamique dans les projets. 04

L’exposition se clôture avec les projets les plus récents.

Photos : Centre Pompidou-Metz

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e Centre Pompidou-Metz présente une exposition consacrée à l’architecture japonaise et à son urbanisme. Japan-ness − entendez par là « japonité » − est une exposition qui explore sept décennies de culture architecturale japonaise, de 1945, avec la destruction de la bombe atomique, aux expressions les plus actuelles. Le bâtiment de Shigeru Ban accueille une mise en scène de Sou Fujimoto, qui interroge avec un parcours chronologique, conçu par le commissaire Frédéric Migayrou, la manière dont l’architecture et l’urbanisme de la péninsule nippone ont défini de nouveaux modes d’habitation. Il est possible d’y découvrir les œuvres emblématiques des plus importants architectes du pays : Kenzō Tange, Tadao Andō, Toyō Itō, Kengo Kuma, Shigeru Ban, SANAA ou encore Sou Fujimoto… Le parcours est divisé en six périodes et se déploie dans le temps pour comprendre comment les architectes japonais ont marqué non seulement la scène locale, mais aussi l’architecture internationale. Cette exposition fait partie d’un cycle plus large consacré à la création japonaise, qui comprend également une exposition dédiée à l’art contemporain, Japanorama, mise en scène par SANAA, une exposition consacrée au collectif Dumb Type, ainsi que des événements, des rencontres, des performances. ◼


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ARCHIDUC 15

CONVERSATION

CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE, ROMAIN POULLES CEO de PROgroup, président du cluster EcoInnovation Engagé dans le domaine du développement durable depuis 1998, il est aujourd’hui très engagé dans le développement de l’économie circulaire au Luxembourg. Il a également développé le projet immobilier Solarwind et fondé l’Ecoparc Windhof et le Luxembourg Center of Circular Economy. Il est également membre du groupe stratégique interministériel pour l’économie circulaire.

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ACTUALITÉS


CONVERSATION

ARCHIDUC 15

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Depuis quelque temps, on parle plus d’économie circulaire que de développement durable. Si nos bâtiments sont désormais construits de manière passive, qu’en est-il de la démarche liée à l’économie circulaire ? Nous avons posé la question à deux professionnels et experts du domaine afin de déterminer si cette notion d’économie circulaire est une utopie ou une réalité au Luxembourg.

UTOPIE OU RÉALITÉ ? PHILIPPE NATHAN Architecte, fondateur du bureau 2001 Après avoir travaillé pendant trois ans avec 51N4E à Bruxelles, Philippe Nathan est revenu au Luxembourg et a fondé 2001, un thinket do-tank engagé dans un design radical et qui développe des stratégies territoriales, architecturales et spatiales. Il est enseignant à ETH Zürich depuis 2016.

ACTUALITÉS

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ARCHIDUC 15

Aujourd’hui, la loi oblige à construire des bâtiments passifs, performants au niveau énergétique. Mais rien n’oblige à construire selon le principe de l’économie circulaire, qui pourtant est préconisé notamment dans le cadre de la mise en œuvre de l’étude stratégique de troisième révolution industrielle impulsée par la théorie de Jeremy Rifkin. Sommes-nous sur la bonne voie ? romain poulles Le bâtiment passif est la plus grosse bêtise que l’on ait inventée ces 10 dernières années. Ce que l’on cherche avant tout dans l’économie circulaire est de créer des bâtiments qui ont un impact positif sur l’Homme, qui prennent en compte sa qualité de vie et sa santé de manière proactive. Or, les bâtiments passifs n’ont pas du tout cet effet. Prenons un exemple : la qualité de l’air dans les bâtiments passifs est souvent très mauvaise. Toute l’attention a été portée sur la question énergétique, et des points aussi importants que la qualité de l’air sont complètement négligés. C’est un vaste problème qu’il faut approcher de manière systémique : il faut non seulement prendre en compte la qualité des matériaux utilisés, mais aussi la manière dont ils sont mis en œuvre et entretenus. Dans les bâtiments passifs, seule la consommation énergétique est étudiée. On oublie l’essentiel, le bien-être et la santé de l’Homme. philippe nathan Je rejoins complètement votre avis sur cette dimension unilatérale et peu éclairée du passif comme unique standard dans la construction. Au-delà de cette question énergétique, il faut aussi se poser des questions à l’échelle territoriale. Est-ce que cela a un intérêt d’habiter une maison passive unifamiliale au milieu de la campagne, qui implique l’usage quotidien de 74

CONVERSATION

la voiture ? Il faut prendre en compte différents facteurs pour évaluer le bien-fondé du passif. La réglementation dans ce cas précis est à mon sens plus un frein à l’innovation et au bienêtre qu’un avantage. Par exemple : si une personne souhaite isoler sa maison avec de la paille, ce qui est à la fois très performant et respectueux de l’environnement, elle ne pourra pas le faire car ce sera hors cadre réglementaire. C’est la même chose au niveau territorial : le fait de sous-exploiter nos parcelles nous mène au problème majeur que nous rencontrons aujourd’hui au Luxembourg. Ce que je crains actuellement dans les démarches qui sont menées pour mettre en place une économie circulaire est qu’on se dirige vers des questions de réglementations qui n’auront pas un impact positif sur notre manière d’agir, mais au contraire un effet bloquant.

chimiquement contre le feu, le coller contre un enduit… il devient un déchet non recyclable et donc un « mauvais produit ». C’est là tout l’enjeu : il ne faut pas penser produit, mais système. Vous évoquez cette notion de déchet. Est-ce que l’économie circulaire, c’est construire à partir de déchets ? rp L’économie circulaire n’a rien à voir avec le recyclage, puisque dans l’économie circulaire, la notion de déchet est éliminée. C’est simplement la manière dont le développement durable a été envisagé par l’économie linéaire. Le recyclage, c’est l’économie linéaire qui tourne en rond. L’économie circulaire porte sur une tout autre démarche, qui doit s’accompagner de la création de nouveaux modèles économiques permettant de reconcevoir tous les produits qui nous entourent. Et cela passe par des incitateurs économiques pour récupérer les produits. Sans cela, ils ne retourneront jamais dans la chaîne. Cet incitateur peut simplement être une consigne du produit. À l’autre extrême, il y a la proposition où ce n’est plus le produit qui est vendu par l’entreprise, mais sa performance. C’est le cas lorsque Philips vend de la luminosité et non plus des ampoules, ou lorsqu’on achète le kilomètre de circulation verticale, et non plus un ascenseur. Dans ce cas de figure, l’entreprise a une tout autre attitude face au matériel, car elle est responsable de sa réparation, de son entretien, du contrôle, de la consommation énergétique et du démontage / recyclage.

Et vous, Monsieur Poulles, pensez-vous qu’il faille réglementer l’économie circulaire ? rp Je suis contre toute réglementation pour l’économie circulaire, c’est une approche typiquement linéaire. Mais le secteur le demande. Dans l’économie circulaire, plutôt que de se poser la question de savoir si un produit est bon ou mauvais, il faut interroger le contexte d’utilisation. Un produit n’est bon que si le système dans lequel il est implanté est bon. Reprenons l’exemple de la paille. En tant que tel, c’est un « bon » produit pour l’économie circulaire, mais si pour l’utiliser comme isolant il faut le traiter ACTUALITÉS


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Il ne faut pas penser produit, mais système. ROMAIN POULLES


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Le démontage devient donc un nouvel enjeu. rp Oui, car il s’agit de conserver un maximum de composants. Si on reprend l’exemple des ascenseurs, il n’est pas nécessaire d’avoir systématiquement du matériel neuf puisque le client n’aura pas acheté un nouvel ascenseur, mais de la circulation verticale. Il faut avoir du matériel conforme, performant et en état de marche. Donc l’entreprise pourra « refabriquer » un ascenseur avec des matériaux refaits à neuf, à partir de matières premières récupérées. L’industrie automobile procède déjà ainsi. On a 30 ans de retard dans le secteur de la construction ! Nos ressources premières sont limitées, c’est une évidence, et prochainement, nous risquons aussi de manquer de maind’œuvre dans la construction pour les tâches pénibles. Le secteur va devoir se réinventer. pn Je trouve que l’économie circulaire telle qu’elle est « prêchée » pour le moment alimente quand même une sorte d’obsolescence programmée. Je ne pense pas que la durée de vie de nos bâtiments doit être diminuée à 15 ans. Nous devons planifier des espaces publics de qualité, avoir des bâtiments qui puissent évoluer, des programmes multifonctionnels qui permettent une exploitation continue des espaces, et des composants structurels facilement changeables. rp Le fait qu’un bâtiment soit démontable n’est qu’une partie de la réponse. Je suis tout à fait d’accord sur le fait que le vrai challenge est de concevoir des bâtiments qui puissent s’adapter au fur et à mesure des exigences futures. L’économie circulaire dans sa philosophie veut concevoir des bâtiments qui ont des durées de 76

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vie longues et qui sont contraires à l’obsolescence programmée. D’autre part, je suis aussi d’accord sur la nécessité d’avoir de bons espaces publics. Nous avons besoin non pas de smart cities mais de smart urbanism. Il faut replacer l’homme au milieu de la démarche de l’économie circulaire, mettre en place des processus collaboratifs et participatifs. Pour trouver des solutions à des problèmes systémiques, il faut mettre toutes les personnes impliquées dans le système autour de la table. La notion même d’économie circulaire n’a-t-elle pas évolué depuis sa création ? rp Si, bien sûr. On parle déjà d’économie circulaire 2.0 qui vise non plus à éliminer la notion de déchet, mais la notion de pauvreté. Nos modèles économiques deviennent désuets, car nous voulons désormais non plus être propriétaires d’un objet, mais pouvoir bénéficier de son usage. Ces logiques vont naturellement se développer dans l’immobilier avec de plus en plus d’espaces partagés par exemple. Ces changements sont en train de se faire. C’est une nouvelle rupture de notre système économique. Nous devons sortir du schéma de l’obsolescence programmée pour entrer dans une économie de performance et de service. Le design et le modèle économique doivent alors aller de pair. Et dans le bâtiment, il y a plein d’éléments dont on n’a besoin que sous forme de performance : les fenêtres, l’éclairage électrique, les ascenseurs, le chauffage, etc. ArcelorMittal, par exemple, a commencé à changer son système économique et loue des palplanches au lieu de les vendre. Ces nouveaux schémas commencent à arriver.

* DES PROJETS ONT L’AMBITION DE DEVENIR PLUS CIRCULAIRES Il s’agit des projets menés au Kirchberg par le Fonds Kirchberg, à Wiltz et Dudelange par le Fonds du logement, à Olm par la SNHBM, auxquel s’ajoutent des projets privés comme Automotive Campus et de nouvelles zones d’activité.

Et les quartiers en développement qui sont annoncés comme conçus selon les principes de l’économie circulaire : est-ce une réalité ou un discours marketing ? rp Je suis impliqué dans le processus, je ne peux pas dire que ce soit du pur marketing. Des projets ont l’ambition de devenir plus circulaires*, mais nous commençons presque à zéro. Pour le développement du Kennedy Sud au Kirchberg par exemple, c’est un tout autre processus qu’un concours d’architectes qui a été mis en place, volontairement. Le concours d’architectes est contraire au principe d’économie circulaire, car il n’y a aucun dialogue possible avec le maître d’ouvrage. Ce n’est pas une approche optimale, même si le concours a de grands avantages. pn Je pense en effet qu’il y a d’autres formes de concours qui peuvent être mises en place au Luxembourg pour mieux correspondre à l’économie circulaire. Mais je crois également que nous avons besoin d’avoir un narratif partagé pour établir une vision commune, déterminer vers où on veut aller. Il faut une volonté du grand public pour investir dans cet avenir. Or, politiquement, cette position est encore controversée, car il faut être prêt à investir dans des infrastructures, à percevoir différemment l’aménagement du territoire. Ce qui sous-entend changer de paradigme quant à l’utilisation du sol. pn La seule ressource qui nous reste au Luxembourg est effectivement celle du sol. Et cette ressource est mal utilisée. Elle est surconsommée, avec très peu d’approches structurelle ou systémique.

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Nous devons planifier des espaces publics de qualité. P H I L I P P E N AT H A N

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rp Alors

que le sol est un bien commun. pn Il est évident qu’il existe des avantages à construire autrement. En Suisse, par exemple, si les habitants se rendent compte qu’une infrastructure est sous-exploitée, ils ont la possibilité de proposer un nouveau programme pour ce site. La population est très proactive à formuler des programmes mixtes qui conjuguent, par exemple, salle de cinéma, dépôt de tram, commerces, jardin public ou logements sur un tout petit terrain. Ce ne sont pas nécessairement des bâtiments passifs, mais ils ont des standards et des conforts très généreux. D’autres solutions sont possibles. Par la masse critique, il est possible de bénéficier de choses auxquelles seul il n’est pas possible d’accéder. rp Ces réflexions sont pleinement celles de l’économie circulaire : l’espace partagé, la modularité, la multi-utilisation. Le déchet n’est pas que physique, il peut être systémique et lié à une sous-utilisation de l’espace. Et les certifications, telles que le Cradle to Cradle*, qu’en pensez-vous ? rp Le Cradle to Cradle est une certification de produit et ne garantit en rien la bonne utilisation de ce produit. Elle permet juste de savoir que ce produit n’aura pas d’interaction négative avec l’Homme. Mais une fois de plus, si ce produit est mal utilisé et si aucun modèle économique ne permet de le récupérer, alors il perd son intérêt. pn Là où je vois un potentiel, c’est dans le lobby des matériaux. Nous sommes tellement 78

* CRADLE TO CRADLE Le Cradle to Cradle, aussi abrégé en C2C, est un label mis au point à la fin des années 1980 par le chimiste allemand Michael Braungart et l’architecte américain William McDonough. Il a été officialisé en 2002 avec la certification internationale « Cradle to Cradle ». Ce produit de consommation ou de service répond à une exigence écologique dont le principe est zéro pollution et 100 % réutilisé. ( source : Wikipédia )

mis sous pression pour obtenir certaines valeurs énergétiques dans la construction que le choix des produits devient très réduit. Quelque part, le Cradle to Cradle est un élément d’un système plus large qui pourrait nous aider à produire plus de qualité sur les matériaux, avec une approche plus prospective. rp Mais il faut bien faire comprendre que ce n’est pas parce qu’un bâtiment aura plein de produits certifiés qu’il sera construit selon les logiques de l’économie circulaire. Il y a aussi plein de produits qui sont de « bons » produits et qui n’ont pas de certification. Il ne faut pas tomber dans ce piège. Il vaut mieux avoir de la paille qui n’est pas certifiée mais qui est dans un système circulaire, qu’un tapis certifié mais collé avec des produits nuisibles et jeté après son utilisation. pn On pointe là un problème, car aucun bureau de contrôle ne va réceptionner un bâtiment construit avec de la paille par exemple. Sans certification, le risque est trop grand pour eux. Nous sommes un peu coincés. Pour aller au-delà de cet obstacle de la certification, il faudrait que l’État investisse dans des projets pilotes, aussi bien pour les matériaux que pour l’occupation de l’espace. Quelle peut être l’échéance pour mettre en place cette nouvelle économie ? rp On dit que la notion de sustainability existe depuis 1968, et nous sommes encore à discuter de ce qui doit être mis en œuvre aujourd’hui… Le développement durable a pris son envol depuis une vingtaine d’années, mais on voit aujourd’hui que cette approche ne permet ACTUALITÉS

pas de résoudre le problème à long terme et ne fait que repousser l’échéance. L’économie circulaire a décollé il y a environ six ans quand Ellen MacArthur a créé sa fondation, le CE100, et a réussi à rallier de très grandes entreprises comme Google, Danone, Nike, Philips et autres dans cette voie. Si le business prend le problème à cœur, alors les choses vont pouvoir avancer. Il y a une dynamique de fond qui est en train de se mettre en place, mais je pense qu’il faudra encore au moins une génération, et je suis de nature optimiste. Mais il est aussi possible que les choses s’accélèrent si une crise sur certaines matières premières venait à apparaître. pn Si on regarde les évolutions précédentes, les changements se font de plus en plus vite. La révolution industrielle a pris un siècle, la révolution numérique deux décennies. Il faut être malin et rusé et ne pas attendre que toute la société change. La main publique peut, par des projets pilotes, accélérer la transition et devancer nos faiblesses. Malheureusement, je ne sens pas une grande prise de risque de la part de nos gouvernements. Il nous manque encore des synergies intelligentes entre les différents domaines. rp De nouveau, les principes sont là, mais il faut effectivement une volonté politique forte, presque dirigiste, pour mettre en place ces nouveaux systèmes. C’est presque anti­libéral, mais probablement nécessaire de le faire. Je pense que les outils commencent à être là pour que les solutions puissent être trouvées à l’échelle d’une génération. ◼


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La transformation digitale est actuellement sur toutes les lèvres. Cette révolution touche tous les secteurs, et celui de l’architecture n’y échappe pas, tout comme les secteurs voisins que sont la construction ou la gestion immobilière. Si la mise en activité de robots qui monteraient en quelques heures des murs ou des ponts n’est pas encore d’actualité au Luxembourg, il faut toutefois reconnaître que des changements sont en train de s’opérer et vont durablement transformer la manière de concevoir et de construire. Pourtant, le domaine de l’architecture est loin d’être à la pointe des innovations et les professionnels peuvent même constater un certain retard en matière de digitalisation dans leur secteur. En réalisant ce dossier consacré à la digitalisation en architecture, ARCHIDUC présente quelques exemples récents qui concernent différentes facettes du domaine : la conception architecturale assistée par ordinateur pour le pavillon luxembourgeois à Dubaï, la digitalisation des données et la dématérialisation des processes avec la mise en place du BIM, les changements de comportement dans la gestion immobilière avec une nouvelle start-up, le libre accès à l’information culturelle et son plus grand partage grâce à internet à travers un projet du LUCA, ou encore de nouvelles façons de découvrir des biens immobiliers grâce à la réalité virtuelle.

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DE L’ARTIS AU NUMÉRI

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Le modèle en papier qui a servi pour transposer numériquement la maquette.

Plusieurs points du pavillon sont renseignés et peuvent évoluer en fonction des demandes.

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ANAT Grâce à l’imprimante 3D, le bureau a pu rapidement réaliser des maquettes de son projet, même si les formes étaient très complexes.

QUE Le bureau Metaform a remporté le concours pour

le pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle à Dubaï en 2020. Sans l’outil numérique, jamais la conception de ce pavillon n’aurait pris cette direction. Explications. Auteur

Céline Coubray

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eu avant l’été, les lauréats du concours pour le pavillon luxembourgeois à Dubaï ont bénéficié d’une exposition au Casino Luxembourg pour présenter leur projet de concours. Le projet de Metaform était alors de montrer un grand nombre de dessins et esquisses numériques, des maquettes imprimées en 3D, ainsi qu’une visualisation du pavillon en réalité augmentée. Au-delà des habituels renderings, il est évident que l’outil numérique a occupé une grande place dans le cheminement de conception de ce pavillon éphémère. ARCHIDUC a voulu en savoir plus et est allé à la rencontre de Shahram Agaajani du bureau Metaform pour comprendre. Monsieur Agaajani, il semble que l’outil informatique ait joué un rôle important dans la conception de ce pavillon. Pouvez-vous nous en dire plus ? shahram agaajani L’outil numérique a en effet pris une place indispensable au moment de la conception du pavillon et se décline aujourd’hui dans la mise en œuvre. Si l’idée de base de la forme du pavillon est simple – un morceau de papier plié pour former un ruban de Möbius –, son développement architectural est intrinsèquement lié à l’outil numérique et à la conception digitale. Depuis deux ans, nous avons dans l’équipe un collaborateur qui n’est pas architecte, mais digital designer. C’est grâce à ses connaissances et savoir-faire que nous avons pu développer le projet tel qu’il existe aujourd’hui. Quel a été le processus de création ? sa Avant toute chose, je tiens à préciser que participer à un tel concours pour un architecte est une chance unique. Et le gagner est juste un rêve ! C’est un très grand honneur de participer à la construction d’un objet qui va représenter tout le pays, d’autant plus que Luxembourg est pour moi mon pays adoptif. Il faut aussi 83


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On n’avait jamais travaillé comme cela auparavant. SHAHRAM AGAAJANI

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Illustrations et Photos : Metaform

La maquette photographiée de tous les côtés, devant le papier quadrillé qui sert pour le report numérique.


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rappeler que ce concours porte sur une construction éphémère et dans un contexte particulier, puisqu’il n’y a pas de contexte historique, pas de contexte architectural et pas vraiment de budget défini, même si nous savions qu’il fallait rester raisonnable. En parallèle de ces données, il fallait créer une sorte de « eye-catcher », un bâtiment qui attire l’attention du visiteur par son architecture et sa présence. Or le programme n’est pas très ambitieux : c’est à peine 2 000 m2, sur un terrain de 50 m x 50 m. Pour moi, depuis le premier jour, il était évident qu’il ne fallait pas avoir une réponse architecturale, mais créer une forme et apporter une réponse conceptuelle. À mon sens, c’est ce point qui nous a différenciés des autres projets qui étaient d’un très bon niveau, mais qui étaient tous des réponses architecturales. Cette réponse formelle, c’est ce ruban de Möbius qui tourne à l’infini, dans l’idée de l’économie circulaire. C’est un concept très basique, connu de tous, mais

C’est un outil qui n’est pas utilisable dans tous les contextes. Mais pour ce concours, c’était l’outil qu’il nous fallait. On ne peut pas demander à un maçon de faire des joints fins avec une énorme spatule. Il faut avoir un outil qui correspond à la tâche à exécuter. Mais il faut aussi savoir correctement utiliser cet outil. Et cela était possible grâce à notre collaborateur. Ce logiciel, tout le monde peut l’avoir, mais si on ne sait pas s’en servir, cela ne sert à rien. Nous devions répondre à un projet exceptionnel, atypique, alors nous nous sommes autorisés à l’aborder d’une manière peu courante. sa

Quel est l’avantage de ce programme ? sa Le grand avantage de ce programme est qu’il est très malléable, il offre énormément de possibilités et dans quelques mois, lorsque nous devrons produire les cahiers des charges, le travail sera facilité car nous aurons déjà tous les calculs de surface, de

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à partir d’une longue vue. Cet objectif a pour avantage d’éliminer les points de fuite, ce qui nous était nécessaire pour transposer notre projet en numérique. Derrière notre maquette, nous avions placé une grille qui nous a servi à placer des points de repère. À partir de cette première base transposée numériquement, nous avons pu faire évoluer le dessin de la structure comme nous l’entendions. Il suffisait d’indiquer au programme ce que nous souhaitions faire évoluer et les calculs étaient immédiatement adaptés pour arriver à une autre proposition. Nous avons ainsi pu faire de nombreux essais en un temps très restreint et en limitant au maximum le facteur erreur, ce qui, en période de concours, est un énorme atout. Vous avez aussi utilisé l’imprimante 3D dans ce process. sa Oui, grâce à notre équipement, nous avons pu faire plusieurs maquettes 3D et Un exemple d’algorithme utilisé lors de la conception du pavillon.

qui reste fort et à partir duquel nous avons réussi à développer une présence. Comment êtes-vous passé de ce concept à la projection architecturale ? sa Nous avons demandé à notre digital designer de participer à notre équipe de concours. Dès les premiers essais, il a présenté des propositions que jamais aucun d’entre nous n’aurait pu faire. En utilisant un programme qui met en volume des algorithmes, et non pas un simple programme de 3D, il a ouvert une nouvelle porte dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. Ces algorithmes permettent non seulement de définir une forme, mais aussi une fonction ou une orientation. C’est à la fois très intéressant et très complexe. Nous avions déjà utilisé ce programme auparavant – pour réaliser par exemple des études d’ouvertures dans une façade de logement social –, mais jamais avec ce niveau de satisfaction. Nous avions trouvé le bon outil pour ce projet. C’est donc une nouvelle façon pour vous de concevoir et de mettre en forme des idées ?

volume, la complexité technique. Il est également possible de faire des coupes où l’on souhaite dans le bâtiment. C’est vraiment un programme très complet et puissant quand on sait le manipuler. Est-ce qu’il permet d’arriver à des niveaux de technicité plus poussés ? sa Cela permet une grande efficacité d’échange avec les partenaires. Les ingénieurs utilisent des programmes totalement différents des nôtres, mais ce programme permet d’échanger plus facilement les informations. Ce sera la même chose avec l’entrepreneur, il pourra aussi accéder à toutes nos données aisément. C’est très performant au niveau du partage d’informations. En plus, nous travaillons aussi en BIM pour ce projet, ce qui facilite encore plus les échanges d’informations. Expliquez-nous comment vous avez réussi à passer de l’étape ruban en papier à la maquette algorithmique. sa Nous avons d’abord photographié notre petite maquette en papier avec un appareil photo équipé d’un objectif qui sert normalement à photographier les oiseaux

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ainsi optimiser notre projet, même avec un degré de complexité de formes très élevé. Cela a permis par exemple de lever des doutes que nous avions à cause de certaines intersections. Cela n’aurait pas été possible avec la réalisation d’une maquette traditionnelle. Allez demander à quelqu’un de produire une maquette qui n’a aucun angle droit… C’est impossible. Dans ce programme, toutes les surfaces sont définies. Pour la maquette, tout est numéroté, on appuie sur un bouton et en quelques secondes, le bâtiment est imprimé en 3D. C’est d’une efficacité et d’une rapidité incomparables. On n’avait jamais travaillé comme cela auparavant. Nous avons aussi pu faire des maquettes avec l’imprimante laser. En quelques clics, il est possible grâce à des algorithmes de transposer les éléments courbes en éléments 2D adaptés à l’impression. Ce genre de chose était complètement inimaginable il y a quelques années, ou uniquement accessible par des architectes stars qui avaient les moyens de se payer des programmes excep­ tionnels, comme Frank Gehry avec Gehry Technologies. Aujourd’hui, c’est devenu beaucoup plus accessible. ◼ 85


QUAND LE BIM FAIT BOUM ! Alors que plusieurs pays se sont déjà lancés dans le nouvel élan de la digitalisation depuis quelques années, le secteur de la construction au Luxembourg reste à la traîne, notamment en matière de BIM. L’occasion de faire le point sur ce nouveau processus de conception et de voir comment le secteur se prépare à la révolution digitale. Auteur

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Céline Coubray

ans les années 1980, le dessin assisté par ordinateur avait créé une petite révolution dans le secteur de l’architecture et de la construction. Aujourd’hui, le BIM, ou Building Information Modeling, est un nouveau processus qui va certainement autant changer la manière de travailler que ce qu’avait fait à l’époque la PAO. Depuis une dizaine d’années, la Grande-Bretagne et les pays scandinaves utilisent de manière généralisée cette méthode de travail. Mais cette approche ne fait que ses premiers pas au Luxem86

bourg. « Le secteur de la construction au Luxembourg accuse un certain retard en matière de digitalisation et profite peu des avancées technologiques, explique Moreno Viola, chargé de direction au CRTI-B. Il y a donc un très grand potentiel de progression et une révolution digitale est possible, notamment grâce au BIM. » LE BIM, QU’EST-CE QUE C’EST ? Le Building Information Modeling est une méthode de travail qui vise à simplifier la conception, la réalisation et l’exploitation

d’un projet de construction ou de rénovation. Il s’agit à la fois d’une « technologie et des processus associés pour produire, communiquer et analyser les modèles de construction » (Eastman, 2011). Le principe de base du BIM est la conception digitale à l’aide « d’objets » et non plus seulement à partir de représentations graphiques telles que des plans, des coupes ou des dessins de détails. Il s’agit désormais de produire des modèles en trois dimensions. « Un mur devient un ‘objet mur’ qui a des propriétés telles que l’isolation, la composition, les dimen-

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Illustrations : Alleva Architectes, Lux CEC, Goblet Lavandier & Associés, Jonas Architectes Associés

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sions…, explique Moreno Viola. Grâce à cette maquette numérique, il est possible de changer en temps réel tout un tas de paramètres et de voir le résultat de manière immédiate. » De plus, le BIM permet une collaboration accrue entre les acteurs puisque tous les intervenants d’un projet peuvent intervenir sur une même maquette numérique partagée. « Le BIM facilite les échanges entre les architectes et les ingénieurs. Les études et l’élaboration de variantes sont facilitées », explique David Determe, représentant de l’OAI sur ce dossier. Outre les échanges d’idées, le partage d’informations est au cœur de ce processus. Moreno Viola : « Grâce à ce partage de données fiables, un grand nombre d’erreurs est évité. Il n’y a plus de problème de plans datés, d’informations perdues… Tout est centralisé sur une même maquette ultra-renseignée. Aussi, tous les acteurs profitent de cette transparence dans le flux des informations. C’est donc un gain en productivité et un moyen d’éviter les collisions au moment de la phase chantier. Si problème il y a, il est possible d’en prendre connaissance dès la phase de conception et donc d’y apporter une solution sans avoir de perte de matériel ou de temps. Aussi, le BIM permet de mieux construire et dans des délais plus courts. Il est par conséquent potentiellement également source de gain financier, car les coûts sont mieux maîtrisés, les budgets finaux moins dépassés. Ces résultats sont confirmés par les expériences et projets réalisés dans d’autres pays. » Il faut toutefois utiliser le BIM a bon escient pour ne pas se perdre dans ce « super-outil ». « Il est important au début du projet de savoir exactement ce que l’on attend de la maquette BIM. Il y a beaucoup d’usages possibles de cet outil, aussi il est primordial de savoir si on souhaite l’exploiter pour la maintenance, GRAND SUJET

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BIMLUX17 La conférence BIMLux17 se tiendra le 14 novembre. Organisée en collaboration avec l’OAI, Neobuild et le List, cette troisième édition d’une conférence tenue depuis 2015 est un événement annuel qui rassemble près de 250 professionnels du secteur.

Détails de la maquette BIM du projet de l’École fondamentale de Wahl, conçue par Jonas Architectes Associés avec le Bureau d’études Rausch & Associés.

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Illustrations : Alleva Architectes, Lux CEC, Goblet Lavandier & Associés

LE CRTI-B? Le Centre de ressources des technologies et de l’innovation pour le bâtiment est une plateforme neutre ou ouverte à tous les intervenants de la construction. D’abord département du Centre de recherche public Henri Tudor à partir de 1990, le CRTI-B est devenu GIE en 2015. Ses missions sont la documentation et le suivi technologique spécifique au domaine de la construction, la constitution d’une plateforme de rencontre neutre, le développement, la publication et le suivi de standards pour la mise en œuvre technique, l’information et la formation des acteurs du secteur et l’établissement de contrats types régulant les relations entre maîtres d’ouvrage et entreprises. Les partenaires du CRTI-B sont l’État, la Chambre des métiers, l’OAI, le Groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux, la Fédération des artisans.

Grâce à la maquette BIM, il est possible d’extraire différentes informations sur une même partie du bâtiment. Ici : Ponts et Chaussées à Echternach par Alleva Architectes, avec Lux CEC et Goblet Lavandier & Associés.

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Le BIM peut donc se positionner comme l’un des piliers de l’économie circulaire. le suivi de la conception ou du planning, de la coordination du chantier ou encore l’impact du footprint. Il est nécessaire de poser les limites, car les possibilités d’exploitation sont très vastes », déclare Francis Schwall, directeur de Neobuild. BIM ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE Un autre aspect important du BIM est la capacité à repérer et renseigner sur tous les matériaux qui sont implantés dans un projet. Par cette méthode, la constitution d’un « passeport de bâtiment » est tout à fait envisageable et même facilitée. Appliqué à un contexte d’économie circulaire, il est possible de connaître plus aisément la nature des matériaux et composants utilisés dans le bâtiment et le niveau de leur réutilisation possible. Le BIM peut donc se positionner comme l’un des piliers de l’économie circulaire, ce que l’étude Rifkin a confirmé. Il est aussi beaucoup plus aisé de mener des analyses thématiques, comme calculer la quantité de bois utilisée dans une construction. Lorsqu’on sait que le marché de la construction dans l’Union européenne représente 1,2 billion d’euros et touche 9 % du PIB (source : The European construction sector ; EC 20161253962, via BIM EU Task Group), on saisit mieux les enjeux de ce secteur et l’importance de l’inscrire dans une démarche d’économie circulaire. UNE STRATÉGIE NATIONALE Au vu de l’importance de cette méthodologie et des impacts positifs qu’elle peut apporter au secteur de la construction, il a été décidé de mettre en œuvre une stratégie nationale pour implémenter le BIM au Luxembourg. D’abord élaguée par l’OAI, cette mission a été reprise par le CRTI-B, qui offre une approche trans­ sectorielle. Cette démarche a reçu le soutien du MDDI, de Digital Lëtzebuerg et de

l’Europe à travers des fonds Feder. « Le CRTI-B présente l’avantage d’être une plateforme neutre qui regroupe tous les intervenants du domaine de la construction. Comme nous fonctionnons avec des groupes de travail, nous pouvons aboutir rapidement à des résultats, explique Thierry Hirtz, président du CRTI-B, qui fonctionne en GIE depuis 2015. Nous avons également la mission sur le long terme de réaliser la veille technologique et juridique au niveau européen. Le CRTI-B est donc le représentant national au sein du BIM EU Task Group, composé des 27 membres de l’Union qui œuvrent à implémenter le BIM dans leurs pays respectifs, notamment dans le secteur public. » UN PREMIER ­M I L E S T O N E Une étape importante a été franchie en juillet 2017 avec la publication du Guide BIM, un outil pratique pour parvenir à implémenter le BIM au sein des entreprises liées à la construction. « En deux mois, nous avons déjà eu plus de 3 000 téléchargements, ce qui démontre l’intérêt que suscite ce sujet, soutient Moreno Viola. Ce document permet de guider sans contraindre, car il n’a pas de caractère normatif. Il s’agit d’un outil pratique pour ceux qui souhaitent à l’avenir travailler avec le BIM. Nous avons pu profiter des expériences menées dans d’autres pays pour nous appuyer sur la réalité du marché et élaborer un guide simple, accessible et pas trop théorique. » Dans une seconde phase, les retours d’expérience de projets pilotes vont être valorisés. « Plusieurs projets sont déjà construits au Luxembourg avec le BIM. Nous allons précisément faire des études de cas et valoriser ce retour d’expérience », explique Thierry Hirtz. Par la suite, il y aura une phase de formation à mener pour que tous les acteurs puissent aisément prendre en main ces

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nouveaux outil et méthodologie. « Je pense que les barrières sont plus humaines, et à court terme, que techniques. D’où la grande importance de bien former nos gens », affirme Thierry Hirtz. Un programme de formation va par conséquent être mis en place par le CRTI-B, qui assurera également un accompagnement technique par l’intermédiaire de son centre de ressources. Il faudra toutefois prendre en considération certains problèmes, notamment celui de l’interopérationnalité, et par conséquent peut-être se poser la question de la pertinence d’avoir un open BIM, lisible par tous les logiciels. D’ici quelque temps, il sera certainement envisageable que le BIM devienne la nouvelle norme et qu’il soit considéré comme un prérequis dans les concours publics, comme c’est déjà le cas dans certains pays. « Mais avant de passer à cette étape, nous devons être sûrs que le secteur est prêt », rassure Thierry Hirtz. Il est aussi intéressant de noter que le BIM est déjà utilisé pour gérer le parc immobilier des bâtiments publics. « Le BIM présente un grand intérêt dans la gestion de l’entretien des bâtiments. La maquette BIM améliore sensiblement l’entretien préventif », soutient Thierry Hirtz, qui travaille également au MDDI. ◼

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petites tâches répétitives et sans grande valeur ajoutée qui submergent le syndic qui peuvent être optimisées.

QUAND LE DIGITAL AJOUTE UN PEU DE SYMENT La plateforme Syment, 100 % digitale, entend jouer un nouveau rôle dans la gestion de biens immobiliers. Guillaume Perrodin, son fondateur, nous explique de quoi il s’agit. Auteur Céline Coubray

Monsieur Perrodin, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Syment ? guillaume perrodin Avec mon associé et deux investisseurs luxembourgeois, nous avons créé Syment en mars 2016, une plateforme d’interconnexion destinée à l’ensemble des parties prenantes d’une résidence. Cette plateforme va permettre d’apporter de la visibilité au syndic de copropriété vis-à-vis de ses clients dans ses actions quotidiennes, mais aussi fournir l’ensemble des outils aux occupants, qu’ils soient propriétaires ou locataires, pour leur permettre de devenir acteurs dans la gestion de leur bien immobilier. Pourquoi avez-vous conçu cette plateforme ? gp La gestion immobilière est un sujet complexe, qui recouvre de nombreux domaines. Nous avons conçu une plateforme la plus globale possible pour que les occupants puissent, en se connectant de manière sécurisée sur un accès web, trouver l’ensemble des informations dont ils ont besoin, mais aussi suivre les incidents jusqu’à leur résolution, trouver le carnet de santé de leur résidence et échanger avec leurs voisins. Cette plateforme permet aussi, par exemple, de digitaliser au maximum l’assemblée générale. Nous avons remarqué que cette réunion est un 90

problème aussi bien pour le syndic que pour les occupants. Or, si ces réunions ne se passent pas de manière optimale, il en découle la négligence de gestion et d’entretien général de l’immeuble, et donc une perte sur la valorisation financière du logement. Nous ne sommes pas là pour « ubériser » le syndic, car il est très utile, mais il doit pouvoir bénéficier d’une solution qui lui dégage du temps pour mieux se focaliser sur ses expertises. Ainsi, il va pouvoir plus facilement comparer son patrimoine immobilier, contrôler la partie réglementaire, être présent en cas de sinistre, plutôt que de répondre à 50 appels téléphoniques quand il y a un problème d’ascenseur en panne. Expliquez-nous comment fonctionne la plateforme si un sinistre survient, par exemple. gp En cas de sinistre, les occupants de la résidence vont pouvoir se connecter à la plateforme et créer un ticket pour signaler le dégât. Le syndic va immédiatement recevoir une alerte et commander l’intervention du prestataire de service. Toutes ces opérations peuvent être visibles par l’ensemble des occupants, qui savent alors que le sinistre a été signalé et pris en charge, ce qui, par conséquent, évite les doublons. Ce sont toutes ces

On trouve aussi sur la plateforme un « passeport de l’immeuble ». Qu’est-ce que c’est ? gp Lorsqu’on regarde le cycle de vie d’un bâtiment, on dit généralement qu’il consomme 20 % des ressources en construction / promotion, et 80 % en exploitation. La gestion immobilière a toujours été le parent pauvre de l’immobilier. Notre approche est donc d’intervenir le plus tôt possible, dès la phase de promotion, pour centraliser sur la plateforme l’ensemble des informations qui vont être utilisées en phase d’exploitation. Actuellement, au moment de la livraison d’une résidence, le promoteur échange par mail avec ses clients pour leur envoyer les fiches techniques, les plans « as built », etc. Lorsqu’il est mandaté, le syndic va devoir tout réencoder sur son outil de comptabilité, avec un fort risque d’erreur et de perte d’informations. Syment, en étant implanté dès la phase de promotion, rassemble et sécurise ces documents, qui sont rendus disponibles par le promoteur à ses clients, qui les rendent ensuite disponibles au syndic. En centralisant ces informations, il est plus facile de suivre l’évolution technique de la résidence dans le temps en intégrant les mutations. En cas de revente, les fiches techniques et les plans sont aisément transmis au futur acquéreur. La plateforme fluidifie donc la vie d’une résidence dans le temps. Il existe déjà des logiciels de gestion pour les syndics. En quoi Syment se distingue-t-il ? gp Nous sommes bien conscients que les syndics disposent déjà d’outils innovants. Notre stratégie est de nous positionner comme un hub qui est capable de rassembler tous ces services innovants et intéressants pour nos clients, qu’ils soient syndics ou propriétaires / locataires. Par conséquent, la plateforme a été développée de manière ouverte afin de s’adapter aux évolutions et aux nouveaux services qui peuvent s’y ajouter. On peut imaginer, par exemple, y ajouter un service lié au déménagement ou à l’assurance. Ces ajouts peuvent être faits avec des sociétés extérieures, qui travaillent alors avec nous en partenariat. Syment a aussi pour ambition de décloisonner les

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ARCHITECTURE DIGITALE

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métiers de l’immobilier. Nous pouvons, par exemple, aider les syndics à augmenter le nombre d’affaires réalisées par leurs commerciaux immobiliers. Par ce biais, nous accompagnons les syndics dans le développement de leur patrimoine. Ce qui est important est d’avoir une approche inclusive : avec un seul mot de passe, vous avez accès à l’ensemble de nos services. À qui s’adresse cette plateforme ? gp Aussi bien aux syndics qu’aux multi­ propriétaires des biens immobiliers, pour qui nous pouvons créer un tableau de bord de pilotage de leur patrimoine immobilier, où qu’il soit dans le monde. Au Luxembourg, nous allons prochainement travailler avec 5 000 appartements, représentés par six syndics. Nous sommes en train de nous développer en France, dont la taille de marché est bien supérieure à celle du Luxembourg, avec un intérêt fort de la part des bailleurs sociaux. Mais notre modèle est applicable à n’importe quel marché. Quel est le potentiel de développement de la plateforme ? gp Dans la stratégie de notre société, nous avons considéré qu’il fallait partir de la gestion immobilière, qui est un domaine sous-outillé, avant d’élargir le périmètre d’action et d’intégrer plus de services. On pourrait imaginer qu’Enovos, par exemple, entame un partenariat avec nous pour que ses compteurs soient affichés sur notre tableau de bord. Autre exemple : nous venons de signer en France un partenariat avec une société de contrôle réglementaire qui permet aux habitants de savoir en temps réel si la copropriété est en conformité. Ces informations permettent d’obtenir une cotation, qui peut servir, par exemple, à aller chercher des contrats d’assurance plus avantageux. Au Luxembourg, nous venons de conclure un partenariat avec un éditeur de logiciels de copropriété. Ainsi, Syment va être implanté chez ses clients, tout en conservant les données qui sont utilisées par leur logiciel normatif et législatif. Les syndics n’auront pas de modifications à faire dans leur quotidien, car les données seront échangées de leur logiciel vers Syment grâce à des passerelles. L’idée est de regrouper l’ensemble des acteurs de l’environnement immobilier sur la plateforme, et d’y créer un nouvel écosystème. ◼

Grâce au tableau de bord de Syment, les utilisateurs peuvent dialoguer avec leurs voisins ou voter préalablement à une AG de copropriété.

WWW.SYMENT.COM GRAND SUJET

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ARCHITECTURE DIGITALE

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LIBRE CIRCULATION Le LUCA se lance dans un vaste programme de base de données sur l’architecture moderne et contemporaine au Luxembourg, une plateforme qui sera une crowd-sourced collection et qui vise le partage du savoir et des données digitales, si possible en open data. Auteur Céline Coubray

L’

ambition que s’est donné le LUCA Luxembourg Center for Architecture est de créer une base de données dédiée à l’architecture moderne et contemporaine au Luxembourg, en l’élargissant progressivement à la Grande Région. Au-delà d’une base de données pour la collecte d’informations pertinentes, le projet prévoit un site web pour un accès public et un outil d’enregistrement sur le web permettant à d’autres structures et initiatives d’entrer des données selon les normes professionnelles. Un des buts est de proposer un maximum de données en open data. Ceci permet à tout utilisateur d’accéder à des données gratuites et libres de droit sur internet. Précisons que ce principe d’open data s’inscrit dans une même démarche que les logiciels libres ou les open sources qui visent une démocratisation des savoirs et une appropriation des outils disponibles. « Nous recevons régulièrement des demandes d’indications sur la visite de bâtiments lors d’excursions culturelles ou de promenades architecturales. Or, nous ne sommes pas un office de tourisme, s’amuse Andrea Rumpf, directrice du LUCA. Mais nous avons un savoir et des documents qui, effectivement, peuvent aider les amateurs d’architecture à découvrir notre patrimoine bâti. Comme une de nos missions est de sensibiliser les gens à cette culture du bâti, nous nous sommes lancés dans ce projet de base de données. » Soulignons que l’approche spécifique en open data a été rendue possible grâce à la collaboration de Bastien Fréard, étudiant qui a effectué un stage au LUCA, et dont le sujet de mémoire portait justement sur la question 92

de l’open data, appliquée au milieu culturel et architectural. UNE LARGE ACCESSIBILITÉ Ce projet unique s’inscrit dans les démarches du LUCA pour promouvoir l’architecture de la seconde moitié du XXe et du XXIe siècle comme futur patrimoine bâti. Avec la base de données et le site web lié comme instruments collectifs, il sera possible de rassembler et rendre publiquement accessibles des informations disparates ou venant des inventaires du patrimoine bâti dressés par les instances en charge, mais non encore publiés en ligne. Il permettra également de motiver et même de soutenir de petites initiatives patrimoniales − au niveau national ou local − à enregistrer, consolider et transmettre leur savoirset à faire entrer des standards professionnels dans leur démarche.

« Nous avons d’abord fait un état des lieux de ce qui existait au niveau national et de la Grande Région. Le constat est que les bases de données opérationnelles ne sont pas compatibles entre elles. L’échange ou le transfert d’informations est pratiquement impossible. Par ailleurs, elles ne sont pas facilement accessibles pour le grand public », regrette Andrea Rumpf. Récemment, le LUCA a participé à une première expérience, en soumettant des édifices brutalistes à la base de données SOS Brutalism (www.sosbrutalism.org), menée par le DAM Deutsches Architekturmuseum. « Nous pouvons nous servir de ce premier travail pour constituer notre base de données. Nous souhaitons, dans un avenir proche, y ajouter les éléments que nous récoltons pour l’exposition MULTI-­SCALE Luxembourg, organisée pour célébrer nos 25 ans. Cette exposition rassemble un

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ARCHITECTURE DIGITALE

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autre sur les 200 bâtiments à découvrir au Grand-Duché. On pourrait aussi tout à fait faire le lien avec le travail que fait l’OAI, et son initiative ‘Architectour’. » C’est pourquoi le LUCA a approché le ministère de la Culture pour développer le projet à l’occasion de l’année européenne du patrimoine culturel, qui se déroulera en 2018.

Un certain nombre de bâtiments du Luxembourg seront renseignés dans la base de données développée par le LUCA.

grand nombre de maquettes, de projets réalisés ou non, de la maquette intermédiaire à finale. Aussi, au lieu d’éditer une brochure ou un catalogue, nous allons alimenter la base de données de tous ces projets, et la rendre accessible », précise la directrice. ENTRE DÉMARCHE SCIENTIFIQUE ET GRAND PUBLIC L’intérêt de ce type de base de données est de proposer un niveau scientifique, tout en restant accessible. « Les projets y sont parfaitement documentés, référencés, de manière à ce qu’ils puissent être exploités par des chercheurs ou des universitaires, s’ils le souhaitent, mais il est aussi possible pour tout un chacun de simplement se documenter, de découvrir des projets. À partir de cette base, nous pourrons par exemple créer une app sur l’architecture moderniste au Luxembourg, ou une

GRAND SUJET

UNE DÉMARCHE PA R T I C I PAT I V E La base de données peut aussi être alimentée par d’autres structures que le LUCA, notamment à l’échelle de la Grande Région. Il est donc tout à fait envisageable de travailler, par exemple, avec les universités de la région ou d’autres institutions culturelles et patrimoniales. « Cette base de données peut intégrer une période plus large que l’architecture moderne et contemporaine. Elle peut, dans une future étape, inclure d’autres époques. Mais nous ne pouvons évidemment pas tout remplir nous-mêmes. Nous devons trouver d’autres interlocuteurs qui souhaitent entrer dans la chaîne. Nous souhaitons donc que cette base de données soit participative, car il y a beaucoup d’informations sur les bâtiments, qui ne sont pas connues, pas encore écrites, mais encore dans les mémoires, ou dans des bases de données ‘fermées’. Bien sûr, il nous faudra mettre en place un système de vérification et de certification. Une fois ceci établi, l’information sera accessible à tout le monde et à tout moment », conclut Andrea Rumpf. ◼ LA PLATEFORME DOIT ÊTRE LANCÉE DANS LE COURANT DE L’ANNÉE EUROPÉENNE DU PATRIMOINE CULTUREL 2018.

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ARCHITECTURE DIGITALE

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VISITE GUIDÉE VIRTUELLE Il n’y a pas que le cinéma qui est touché de plein fouet par la réalité augmentée. Le secteur de l’immobilier est aussi en train d’évoluer, avec l’arrivée de nouveaux outils qui changent les visites de biens immobiliers. Auteur

Céline Coubray

I

l n’est pas toujours aisé de se projeter dans un espace qui n’est pas encore construit. Les plans d’architecture sont certes pleins d’informations pour qui sait les lire, mais ils restent difficilement compréhensibles pour le commun des mortels. Les images de synthèse sont aussi parlantes, mais restreintes à une seule vue. Aujourd’hui, les nouvelles technologies permettent d’aller beaucoup plus loin dans la perception de l’espace, en emmenant les clients dans une visite virtuelle d’un bien immobilier.

virtuellement l’immeuble. En effet, une fois l’app téléchargée, l’utilisateur peut très simplement, et de manière autonome, déambuler autour du bâtiment, circuler dans les différents étages et découvrir des propositions d’aménagement de bureaux. « Plutôt que de réaliser des mock-ups sur une petite surface du plateau disponible, qui permettent de saisir une ambiance, mais pas de s’imaginer l’ensemble des possibilités, nous pouvons maintenant faire une visite complète de l’immeuble aménagé », souligne Carole Tisaurin.

UN NOUVEL OUTIL « Auparavant, pour présenter les biens aux clients, nous pouvions faire des visites des lieux, remettre une brochure, présenter des renderings, explique Carole Tisaurin de JLL. Aujourd’hui, nos commerciaux disposent d’un outil supplémentaire, qui est la réalité augmentée et virtuelle. Ce dernier présente le grand avantage de permettre aux clients de mieux se projeter dans l’espace et d’y visualiser les aménagements intérieurs possibles. » C’est pourquoi les trois spécialistes de l’immobilier d’entreprise que sont JLL, INOWAI et CBRE se sont regroupés pour développer une nouvelle application pour le bâtiment Yris, dont ils ont en charge la commercialisation. La société Tailora a développé pour ce projet une application permettant de visiter

RESTER MOBILE L’atout de la création d’une app est qu’aucun matériel complémentaire, comme des lunettes de réalité virtuelle, n’est nécessaire. Aujourd’hui, tout le monde possède un smartphone ou une tablette. Rien de plus naturel que de l’utiliser pour naviguer dans le bâtiment. L’utilisateur reste autonome et mobile. « Cela ne remplace bien évidemment pas le contact avec un agent, mais ça se substitue plutôt aux brochures que nous réalisions jusqu’alors », ajoute Carole Tisaurin. Cette mobilité est un argument important pour les brokers d’immobilier d’entreprise dont les clients sont souvent basés à l’étranger. « Cet outil permet des présentations beaucoup plus aisées lors d’assemblées de conseils, par exemple. Il facilite

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GRAND SUJET

La démocratisation des prix des casques de réalité virtuelle a permis une propagation d’usage.


CENTRE COMMERCIAL

CENTRE DE CONFÉRENCE

CENTRE D’EXPOSITION

CHÂTEAU LOGEMENT BUREAU

3D MAPPING DOCUMENTATION AS-BUILT MAINTENANCE SPACE MANAGEMENT DISASTER MANAGEMENT

Une nouvelle perspective pour vos bâtiments

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MONUMENT MUSÉE USINE

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AÉROPORT GARE

MUSÉE

CHÂTEAU

CENTRE CULTUREL

LOGEMENT

BUREAU

USINE

AÉROPORT

GARE


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ARCHITECTURE DIGITALE

donc la prise de décision », avance-t-elle. Bastien Schultz, de la société Tailora, explique : « Grâce à la réalité augmentée et virtuelle, il est possible de saisir toutes les caractéristiques architecturales, de comprendre l’implantation d’un bâtiment et de visiter toutes les parties intérieures de l’immeuble. Nous modélisons un bâtiment en trois dimensions à partir des données architecturales pour créer ensuite une visite immersive. » UNE IMMERSION TOTALE Une autre technique possible est la réalité virtuelle à l’aide du casque. Les clients, équipés de lunettes spécifiques et de manettes, peuvent se déplacer dans un espace virtuel modélisé selon les plans d’architecture. C’est ce qu’a choisi de faire LBH Immobilier pour vendre la résidence Les Hauts de Kirchberg. Deux appartements, l’un de 82 m2 et l’autre de 160 m2, sont modélisés pour que les clients puissent passer du salon à la chambre en toute fluidité, avec même une halte sur le balcon pour découvrir la vue, s’ils le souhaitent. « Nous avons fait appel à la société Cognityk pour concevoir cette solution en réalité virtuelle. Grâce à cet outil, nos clients peuvent même visualiser l’espace de l’appar tement en modifiant, par exemple, le revêtement du sol, ou en choisissant une autre couleur de peinture pour les murs. Ils peuvent aussi déplacer le canapé ou changer la table du salon pour mieux se rendre compte de ce à quoi leur espace privé pourrait ressembler », explique Stéphane Besadoux de LBH Immobilier. Ce type d’outil permet de transformer l’utilisateur, jusqu’alors spectateur, en véritable acteur. Une opportunité primordiale, lorsque l’on sait qu’une personne retient 50 % des informations quand elle interagit avec le sujet, contre seulement 10 % lorsqu’elle entend les informations. Une nouvelle étape vers la digitalisation est donc bel et bien en marche dans le secteur de l’immobilier. ◼ 96

Grâce aux tablettes et aux smartphones, il est possible de visiter virtuellement les immeubles, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. GRAND SUJET


Govaert & Vanhoutte Architects , Photo: Marc Sourbron

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Les vastes baies vitrées coulissantes au design épuré traduisent en émotion l’esprit des espaces et leur singularité.

MAXIMUM VIEW

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CONSTRUIRE EN BOIS 100 VALORISER LE BOIS, LOCALEMENT 104 PRENDRE DE LA HAUTEUR 108 QUAND LE BOIS PERMET D’AGRANDIR

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R E S TAU R A N T S & C O 116 L’HARMONIE DES MÉLANGES 120 DEUX RESTAURANTS, DEUX ENJEUX 124 UN NID POUR COCOTTES

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HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

I N I T I AT I V E

VALORISER LE BOIS, LOCALEMENT

CONSTRUIRE EN BOIS Lors de la construction d’un habitat, plusieurs types de matériaux sont possibles : béton, acier, maçonnerie traditionnelle, etc. ARCHIDUC se penche dans ce dossier sur les spécificités de la construction en bois, qui reste encore relativement marginale au Luxembourg, malgré un potentiel évident. 100

Philippe Genot et René Witry

ARCHITECTURE


HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

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Lancé en novembre 2016 par Luxinnovation, le Wood Cluster a pour mission de relancer la filière bois au Luxembourg. Rencontre avec René Witry, président du cluster, et Philippe Genot, cluster manager. Auteur Photographe

Céline Coubray Maison Moderne

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce cluster dédié au bois a été mis en place ? philippe genot Au Luxembourg, plus d’un tiers de la surface du pays est occupé par la forêt, qui a plusieurs fonctions : écologique, sociale, mais aussi économique, puisqu’elle produit un matériau durable par excellence, le bois. Nous exploitons environ 500 000 m3 de bois par an, sous différentes formes : le bois de haute qualité est utilisé pour la construction et la menuiserie, environ 50 % du bois produit va à l’industrie, et le reste de la production (soit 25 %) est utilisé pour l’énergie. Un grand nombre d’entreprises, estimé selon une première étude à 1 500 entreprises et 10 000 emplois, sont liées à l’activité du bois au Luxembourg. Notre volonté est de recréer des liens entre elles et de mieux faire circuler cette matière première au niveau local. Nous avons identifié certains points pouvant être améliorés : une grande partie de notre production n’est pas utilisée localement, mais exportée vers les pays asiatiques ; certains bois sont utilisés pour l’énergie, alors qu’ils pourraient d’abord être utilisés autrement avant d’être brûlés ; nous importons des bois qui pourraient être fournis localement… L’idée générale est donc de recréer un réseau performant au niveau régional et de donner une nouvelle image à ce matériau qui a de nombreuses qualités. Quelles sont-elles, justement ? p g La filière bois est une filière modèle pour mettre en œuvre les idées de l’économie circulaire, car le bois est par nature un matériau durable qui peut

être transformé de nombreuses fois (down-cycle, up-cycle, recycle). Par ailleurs, le bois joue aussi un rôle climatique, puisqu’il capte le CO2. Il entre donc dans les propositions d’actions voulues suite à la COP21 à Paris. D’autre part, le bois, lorsqu’il est utilisé dans le domaine de la construction, présente plusieurs qualités structurelles et est très faible en énergie grise. Dans le domaine de l’énergie, il peut être un substitut aux énergies fossiles. Cette filière peut par conséquent jouer un rôle important dans les actions mises en place pour freiner le changement climatique. Est-ce que toutes les compétences nécessaires sont déjà présentes pour pouvoir réactiver cette filière ? pg On a les compétences au Luxembourg et en Grande Région. Théoriquement, on pourrait tout faire. L’idée est d’améliorer la situation et de refaire circuler le bois local. Est-ce qu’il s’agit aussi d’augmenter le volume exploitable ? p g La forêt produit annuellement 750 000 m3 de bois, mais tout n’est pas exploitable, puisqu’il y a du bois qui se situe dans des parcs et réserves naturelles, des zones difficiles d’accès… On utilise actuellement 2/3 de ce que la forêt produit. Avant de penser à produire plus, il faut déjà, dans un premier temps, mieux valoriser ce que nous avons. Le bois permet une utilisation en cascade : le bois brut scié peut ensuite devenir du contreplaqué, qui peut être transformé en panneaux, qui peuvent ensuite servir pour l’énergie. Il

ARCHITECTURE

Le domaine de la construction et de l’architecture a donc un rôle à jouer dans le développement de la filière bois. R E N É W I T RY

s’agit déjà de valoriser cet effet de cascade et d’entraîner un maximum d’entreprises régionales dans ce sillage. Revenons au domaine de la construction. La présidence du cluster est assurée par vous, Monsieur Witry. C’est un geste fort et symbolique que d’avoir choisi un architecte pour la présidence de ce cluster. rené witry Le bois est un matériau qui peut avoir une image un peu vieillotte et traditionaliste, mais c’est pourtant un matériau très moderne, autour duquel beaucoup d’innovations sont faites, notamment pour l’architecture. La construction en bois présente de réelles qualités, et nous avons la chance d’avoir des entreprises locales qui ont déjà une bonne expertise dans ce domaine. Le domaine de la construction et de l’architecture a donc un rôle à jouer dans le développement de la filière bois. pg La stratégie doit reposer sur l’offre et la demande. Pour avoir une offre de qualité, il faut créer une demande. Au Luxembourg, la construction est le milieu 101


le plus actif pour la filière du bois. C’est donc sur ce milieu que nous voulons nous appuyer pour dynamiser le secteur, créer une demande, et tirer vers le haut toute la filière, car les entreprises pourront se développer et innover. Avec René Witry en tant que président, le cluster dispose d’un architecte avec une vision innovante et l’envie de développer de nouvelles pistes. Comment comptez-vous aider les entreprises à développer ces nouvelles pistes ? p g Nous avons des contacts en Grande Région avec deux très bons centres de recherche pour la construction en bois, l’un à l’université de Trèves, l’autre à l’Enstib, à Épinal, qui forme des ingénieurs spécialisés dans le bois. Ils sont à la pointe européenne pour le développement de la construction en bois, la formation, la recherche et la technologie. Nous nous positionnons volontairement ici dans une approche grand-régionale, car il est inutile d’inventer encore autre chose au Luxembourg, alors que nous avons des acteurs de ce niveau à côté de nous. L’idée est de créer des partenariats et des synergies avec eux. rw Le bois est une construction complexe à maîtriser, qui demande des connaissances spécifiques. Il faut avoir une certaine passion pour ce matériau pour bien le mettre en œuvre. Ce système de construction requiert énormément d’études préalables, une importante phase

La filière bois est une filière modèle pour mettre en œuvre les idées de l’économie circulaire. P H I L I P P E G E N OT 102

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

LE CYCLE DU BOIS Bois de chauffage / énergie

Le bois permet des utilisations en cascade qui entrent dans un écosystème durable.

Panneaux / papier

de planification qui découle sur de la préfabrication. Il est impossible, par exemple, de changer, en cours de planification, une construction en béton en une construction en bois. Le travail d’ingénierie est aussi spécifique. Nous avons de très bons bureaux d’ingénieurs au Luxembourg, mais nous devons encore avoir plus de spécialistes dans le secteur du bois. Ceci signifie qu’il faut renforcer le volet formation ? pg Oui, le volet éducation est important. Le cluster bois travaille étroitement avec le secteur de l’artisanat. Contrairement à d’autres clusters, nous ne sommes pas uniquement un cluster académique. Nous pouvons aider à valoriser des métiers, comme les menuisiers, les charpentiers, les forestiers… Cela passe par un soutien de la formation initiale, dans les lycées, mais aussi par la formation professionnelle tout au long de la vie. Développer les formations aura des répercussions directes pour nos entreprises, qui pourront trouver une meilleure main-d’œuvre locale, plus qualifiée et expérimentée. Quels sont les avantages à utiliser la construction en bois dans l’habitat ? pg Comme nous l’avons dit, le bois est un matériau durable, avec une faible

Contreplaqué

Bois brut scié

empreinte écologique, et qui peut être facilement recyclé, transformé. C’est donc un matériau parfaitement adapté pour la construction durable. Par ailleurs, le bois est recommandé pour des surélévations, par exemple, car c’est un matériau relativement léger. Sa rapidité de mise en œuvre est un autre atout fort. Une fois les éléments préfabriqués, ils se montent sur le chantier à la manière d’un meccano géant. Et une fois la construction faite, la maison est presque prête à être habitée. Pas besoin d’attendre plusieurs mois de séchage. Cela réduit aussi les nuisances pour le voisinage, liées à un chantier. Et il est aussi possible de construire de grands immeubles, à R+18, par exemple, comme cela se fait au Canada actuellement. Que pouvez-vous apporter aux architectes ? pg Nous pouvons jouer le rôle de facilitateur entre les différentes entreprises du secteur, les centres de recherche, leur faire connaître les dernières innovations, les nouveaux produits… Nous sommes une sorte de centrale luxembourgeoise qui crée des liens entre les producteurs et les utilisateurs. Le cluster permet aussi d’utiliser la force et la dynamique d’un groupe pour avancer là où on n’y parviendrait pas seul. ◼

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Illustration : Maison Moderne

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HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

LOGEMENT COLLECTIF

PRENDRE DE LA HAUTEUR C’est dans le quartier de Hollerich à Luxembourg que sont en train d’être réalisés deux immeubles à six niveaux, les plus hauts jamais construits en bois à Luxembourg. Leur architecture a été confiée à Moreno Architecture & Associés. Auteur Céline Coubray

L’immeuble donnant sur la rue de Hollerich et son jumeau de la rue de l’Église seront les plus hauts immeubles en bois construits au Luxembourg. 104

ARCHITECTURE


HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

LE BOIS COMME UNE ÉVIDENCE Il faut dire que la construction en bois est la spécialité de Prefalux, qui possède un savoir-faire important dans ce domaine. C’est donc tout naturellement que l’entrepreneur / promoteur du projet a souhaité tenter l’aventure de réaliser le plus grand immeuble en bois jamais construit au Luxembourg. « Nous avions déjà construit un premier immeuble en bois, rue de ­Hesperange, mais dont les dimensions et l’envergure étaient plus modestes », rappelle Stefano Moreno. Conçu en collaboration avec l’architecte Rodolphe Mertens, qui y a d’ailleurs installé ses bureaux, cet immeuble se compose d’un rez-de-chaussée sur pilotis avec car port et de trois étages. La pertinence de ce projet en milieu urbain a été récompensée par un Bauhärepräis OAI en 2012. « Mais Prefalux avait envie d’aller plus loin, avec plus de niveaux. »

Pour le bâtiment rue de l’Église, l’exiguïté de la parcelle fait qu’il était impossible d’y installer un parking en sous-sol. « Nous avons opté pour un système de ‘parklift’ qui occupe donc tout le RDC et dont les emplacements seront destinés aux occupants des deux immeubles. À côté de ce volume technique, on trouvera une pièce buanderie commune et vitrée, donnant sur le jardin, et qui pourra ainsi devenir un nouveau lieu de vie », justifie l’architecte. Pour des raisons techniques,

les sous-sols sont réalisés en béton, tout comme les voiles d’ascenseur et les cages d’escalier. Tout le reste des deux immeubles est construit selon un système poteau-poutre, ce qui rend les plateaux libres à la division. « Les planchers sont également en bois, avec des complexes assez sophistiqués pour obtenir une bonne acoustique », détaille Stefano Moreno. LE BOIS ET SES CONTRAINTES La transmission du bruit est en effet une des contraintes qu’il faut travailler précisément dans une construction en bois. « Nous avons choisi de mettre en place un système de dalle en bois avec un plancher acoustique posé par-dessus et un faux plafond acoustique en dessous. L’ensemble fait que la transmission acoustique d’étage à étage est annulée », rassure l’architecte. Une démarche similaire est appliquée aux murs, où un système de double mur annule les ponts acoustiques entre appartements. Un autre point délicat est l’inertie thermique, qui est un peu moins bonne sur le bois. Pour y remédier, il est possible d’installer des murs en argile ou des chapes minérales, par exemple. Pour autant, ces éléments techniques ne font pas perdre en surface à l’intérieur des appartements. « Les systèmes en bois sont plus compacts que les systèmes en

La façade arrière est autant travaillée que l’avant.

Plan d’implantation des bâtiments entre la rue de Hollerich et la rue de l’Église.

UN PROGRAMME ADAPTÉ AU SITE L’immeuble rue de Hollerich présentera un rez-de-chaussée et un premier étage dédiés à des bureaux qui seront occupés par l’agence Moreno Architecture & Associés. « Le RDC sera à grande hauteur, avec des volumes intéressants », précise Stefano Moreno. Dans les étages supérieurs, on trouvera un programme plus classique de logements, avec des appartements à deux chambres et des studios, ainsi qu’un penthouse au dernier niveau. Le sous-sol sera dédié aux caves. ARCHITECTURE

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Rue de l'Église

est sur un site compliqué, coincé entre deux rues, la rue de ­Hollerich et la petite rue de l’Église, que vont se développer ces deux immeubles en bois. « Ce sont des parcelles exiguës, avec beaucoup de raccords, qui ne sont pas aisées. Un premier promoteur avait d’abord tenté l’expérience, avec un projet de construction traditionnelle, avant de revendre les parcelles et le projet », explique Stefano Moreno, en charge de la conception de ce projet pour le compte de Prefalux, qui s’est porté acquéreur du terrain et qui le développe. « Dès le départ, Pascal Lecoq et Vincent Lazzari ont saisi l’opportunité d’y construire un immeuble multi-étage en bois. Ce sont donc deux immeubles, un immeuble par parcelle, avec des jardins communiquant à l’arrière qui seront construits. »

Rue de l’Église

C’

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TROTTOIR

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Rue de Hollerich Rue de Hollerich [R.N. 56]

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Limite de propriété

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UN CHANGEMENT DE PARADIGME Par ailleurs, le système bois reste théoriquement un système transformable et évolutif qui peut suivre les besoins des

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S.D.B.

DGT.

Limite de propriété

CHAMBRE 01

ASC.

CHAMBRE 02

Limite de propriété

APPT. A.2.1 SN : 81,3 m²

BALCON

W.C.

SÉJOUR / CUISINE

+7.965 APPT. A.2.2 SN : 66,2 m²

Limite de propriété

SÉJOUR / CUISINE

+8,04

BALCON 3,7 m²

CHAMBRE 01

CHAMBRE 1 13.5 m2 HSP : 2.84m

CHAMBRE 01

113/6918 et 117/7027

+7.995

CHAMBRE 02

S.D.D. ASC.

S.D.B. 02

S.D.D. APPT. A.2.1 SN : 71,8 m²

SÉJOUR - CUISINE W.C.

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APPT. A.2.2 SN : 38.9 m²

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LES NOMBREUX ATOUTS DU BOIS En contrepoint, la construction en bois présente de nombreux atouts. Il faut savoir, par exemple, que ce type de construction demande un niveau de préfabrication élevé, ce qui rallonge le temps de conception et d’étude, mais diminue très sensiblement la durée du chantier. « Il est possible de livrer un bâtiment multi-­ étage comme ceux-ci en six mois. Cette durée de chantier ne serait pas envisageable avec une construction en béton et parachèvement. » C’est aussi un matériau relativement léger. « Pour ce projet en particulier, cela n’avait pas d’incidence, mais le bois peut être très intéressant pour des surélévations, par exemple. » Par ailleurs, le bois présente d’autres qualités : en tant que matériau qui ne conduit pas la chaleur, il permet d’obtenir facilement une classe énergétique élevée. « Obtenir une performance énergétique AAA dans une construction en bois n’est vraiment pas compliqué, soutient Stefano Moreno. Les ponts thermiques et les raccords sont beaucoup plus simples à régler. »

D’autre part, les bâtiments en bois ont une bonne hygrométrie, car la construction bois est par nature une construction sèche. Contrairement aux idées reçues, ces constructions ne demandent pas plus d’entretien. « La qualité des produits et des protections, qui sont même souvent écologiques, tient très bien dans la durée. C’est un vieux fantasme que de se dire qu’il faut tout le temps décaper, repeindre…, affirme Stefano Moreno. Il y a des chalets en Suisse qui ont 500 ans et qui sont en parfait état. Je demande à voir le premier bâtiment en béton qui aura 500 ans ! Si on regarde les bâtiment Bauhaus, ce sont des merveilles d’architecture, mais ils posent de gros problèmes d’insalubrité. Je ne condamne pas le béton, mais il ne faut pas croire qu’il n’y a que le béton qui est pérenne. » Quant à la crainte du feu, elle est définitivement balayée. « Il n’y a pas de supplément d’assurance pour une construction en bois, souligne l’architecte. Le risque feu est contenu et n’est pas plus grand que sur une construction traditionnelle. En plus, une ossature bois a l’avantage de rester debout, alors qu’une ossature en acier, par exemple, fond et s’écrase. En termes de risques pour les personnes, le bois est même plus intéressant que d’autres matériaux. »

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dur. Les murs de façade, par exemple, sont moins épais que les murs traditionnels. Pour les dalles également, le bois permet des épaisseurs moindres avec des qualités techniques plus importantes. On gagne donc des mètres carrés à l’intérieur avec un niveau de technique plus élevé. Et connaissant le prix du mètre carré à Luxembourg, cela devient un argument intéressant. » Le point budgétaire est aussi à prendre en compte dans une construction en bois. Actuellement, une construction en bois reste légèrement plus chère qu’une construction traditionnelle. « Mais il ne faut pas comparer des pommes et des poires ! Le niveau de la construction en bois sera généralement bien supérieur à la plupart des projets de promotion traditionnels en dur. Ici, par exemple, la façade ne sera pas en simple enduit, mais avec des lamelles verticales ventilées en céramique, ce qui est plus qualitatif. On évitera les problèmes de développement de mousse que l’on observe actuellement sur la plupart des projets récents. Si on devait comparer, alors il faudrait le faire avec un bâtiment en dur avec une façade en pierre et des faux plafonds acoustiques sur tout l’ensemble du bâtiment. »

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

S.D.B. 02 S.D.D. 01 SÉJOUR - CUISINE

CHAMBRE 01

CHAMBRE 02

Plan type d’un étage. Limite de propriété

BALCON 4,43 m²

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ARCHITECTURE


HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

ARCHIDUC 15 FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Schaafsberg Architecte Moreno Architecture & Associés Entreprise générale Prefalux Localisation Luxembourg-Hollerich Début des travaux 26 juin 2017 Gros œuvre fermé Novembre 2017 Livraison Juillet 2018 Holise 1 7 logements (582 m2 brut), 1 surface commerciale sur deux étages (304 m2 brut) Holise 2 9 logements (936 m2 brut), 14 parkings

Illustrations : Moreno Architecture & Associés

Les appartements bénéficient de plafonds acoustiques très performants.

u t i l i s a te u r s . «  P o u r u n a r c h i te c te , construire en bois implique un changement d’approche de son travail, une certaine humilité, car il faut accepter le fait que le bâtiment pourra être transformé, qu’il n’est pas immuable. On lègue une structure à habiter qui pourra évoluer dans le temps. Il y a aussi une sorte de responsabilité puisqu’on accepte que la transformation fasse partie de nos modes de vie, du processus architectural. Que les bureaux d’aujourd’hui puissent devenir les logements de demain ou inversement. Le concept d’intégrer cette modification est de mon point de vue un choix pérenne. Par contre, que chaque objet que l’on pose devienne une pyramide à l’infini est réactionnaire. » D’autre part, comme le niveau de préfabrication est très élevé, beaucoup d’entreprises de construction

en bois proposent des éléments standardisés, un système modulaire, avec lesquels les architectes doivent composer. « Il est possible de construire des projets intéressants avec ces systèmes modulaires, à condition de rester dans leur cadre, car dès qu’on en sort, les prix explosent. Dans ce projet avec Prefalux, nous ne sommes pas du tout dans ce cas de figure de construction modulaire. Ici, nous partons de zéro. Nous sommes par conséquent beaucoup plus libres dans l’expression et la conception architecturales. » VERS PLUS DE CONSTRUCT I O N S E N B O I S  ? Les constructions en bois par des promoteurs privés ne sont pas encore légion, mais il y a plusieurs indicateurs qui pour-

ARCHITECTURE

raient laisser supposer que ce type de construction pourrait se développer de manière significative au Luxembourg ces prochaines années. « L’État, certaines communes tout comme le Fonds du logement et la SNHBM se sont déjà engagés dans cette voie. Côté privé, le bois est souvent utilisé pour des centres commerciaux. Les bâtiments multi-étages sont encore peu répandus, mais ils pourraient avoir un avenir florissant au vu de leur rapidité d’exécution. Aujourd’hui, un promoteur pourrait réaliser deux fois plus d’opérations s’il les construisait en bois. Il devrait encore faire un petit effort sur sa rentabilité finale, mais il pourrait faire rouler son économie de manière plus rapide. Les constructions en bois pourraient être une partie de la réponse à notre déficit de logements. » ◼ 107


ARCHIDUC 15

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

Un bardage en bois à l’intérieur joue à la fois un rôle esthétique et fonctionnel pour l’acoustique.

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ARCHITECTURE


ARCHIDUC 15

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

M A I S O N U N I FA M I L I A L E

QUAND LE BOIS PERMET D’AGRANDIR Polaris Architects a réalisé une extension en bois pour une maison unifamiliale à Mamer. Auteur Photographe

ARCHITECTURE

Céline Coubray Andrés Lejona

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ARCHIDUC 15

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

Un nouveau chemin d’accès à l’entrée est créé avec le nouveau bardage appliqué à la façade de la maison et de l’extension. 110

ARCHITECTURE


HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

ARCHIDUC 15 FICHE TECHNIQUE Architecte Polaris Architects (Carole Schmit, Sarah Constant, Nicolas Amand, Thomas Zilliox) Maître d’ouvrage Privé Ingénieur statique Daedalus Engineering Localisation Mamer Entreprise générale (hors gros œuvre) Prefalux Surface nette intérieure 26 m2 pour la suite parentale, 2,5 m2 de balcon et environ 30 m2 pour le garage Performance énergétique Classe G — besoins en énergie primaire : 366 kWh/m2/an Coût de la construction 200 000 euros (TVAC)

L’extension de la maison déploie un vocabulaire architectural contemporain.

C’

est dans un quartier résidentiel et pavillonnaire de Mamer que le bureau Polaris Architects est intervenu pour construire une extension à une maison existante. Construite dans les années 1970 par les occupants, les besoins de la famille ont évolué : les maîtres d’ouvrage souhaitaient avoir un peu plus de place pour leur espace privé et bénéficier également d’un garage supplémentaire. D’autre part, les propriétaires avaient apporté au fur et à mesure des années des modifications et des améliorations à leur maison, mais une harmonisation de l’ensemble leur semblait nécessaire. Aussi ont-ils demandé à Polaris Architects la construction d’une annexe, avec au programme la création d’une nouvelle suite parentale composée d’une chambre à coucher et d’une salle de bains, et la création d’un espace de garage en sous-sol, ainsi que la mise en place d’un bardage englobant l’annexe et la façade avant de la maison.

Période de conception et de réalisation 2015

Un autre des défis auxquels faire face était le raccordement à la toiture existante. « Pour conjuguer ces différentes contraintes, nous avons fait le choix d’une forme architecturale ambitieuse, une annexe conçue comme une greffe à la maison existante, respectueuse de l’architecture présente dans une démarche d’intégration, mais avec un geste contemporain. » Plus qu’un simple cube ajouté, l’extension développe une forme propre, coudée, qui ajoute du caractère à la maison tout en entrant en écho avec elle. La proposition de construire en bois s’est faite naturellement, dans la continuité du choix du bar-

PARTI PRIS ARCHITECTURAL « Les maîtres d’ouvrage étaient très sensibles au fait d’avoir une grande entrée de lumière naturelle dans ce nouvel espace , explique Sarah Constant de Polaris Architects, chef de projet sur ce chantier. Par ailleurs, il fallait préserver l’intimité de l’espace et éviter le vis-à-vis avec les voisins. » ARCHITECTURE

L’extension de la maison se déploie du sous-sol jusqu’à sous le toit.

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HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

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Nous avons fait le choix d’une forme architecturale ambitieuse. S A R A H C O N S TA N T

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Plan de situation de la maison dans le quartier. 03

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Les dessins d’étude permettent de se projeter dans les futurs espaces. 03

Pour plus de lumière, des fenêtres sont installées en partie haute du mur. 112

ARCHITECTURE


HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

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La séparation entre la partie chambre et la partie salle de bains est assurée par un meuble bibliothèque réalisé sur mesure en chêne.

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ARCHIDUC 15

dage extérieur. « Le bois présente des avantages évidents : c’est un matériau écologique, dont la mise en œuvre est rapide grâce à un degré de préfabrication élevé. De plus, c’est une construction sèche qui évite par conséquent les temps d’attente de séchage. Et grâce à la structure isolée, il est possible de maximiser les surfaces intérieures. » L’annexe en bois est ainsi construite sur un socle en béton qui abrite le garage. ESPACE ET LUMIÈRE À l’intérieur de l’extension, l’espace est laissé ouvert, toujours dans un souci de faire circuler la lumière. « La partie haute de l’extension vient capter la lumière naturelle, mais les ouvertures situées juste sous le toit empêchent le vis-à-vis. » La pièce se compose d’un espace chambre et d’un coin salle de bains, les deux étant simplement divisés par un meuble bibliothèque. Grâce à la triple exposition, la lumière entre généreusement dans l’espace, que ce soit par la porte vitrée donnant sur le jardin, le bandeau vitré en hauteur ou la porte-fenêtre ouvrant sur un petit balcon vers l’avant. Le caractère chaleureux du bois se retrouve aussi à l’intérieur puisque les murs sont recouverts d’un bardage en chêne, à la fois intéressant pour des raisons esthétiques et pratique par rapport à l’acoustique. Le mobilier a été fait 114

HABITAT / CONSTRUIRE EN BOIS

sur mesure pour correspondre au mieux aux besoins des occupants et aux dimensions de la chambre. On trouve un grand pan de rangement sur le mur donnant vers la maison, ainsi qu’un petit bureau caché dans une niche. Les passages vers la maison sont intégrés dans la conception de ces rangements. Les meubles sont réalisés en chêne et MDF laqué. Au sol, on retrouve aussi du bois avec un parquet en chêne. Les faces intérieures des châssis sont également en chêne. Le meuble bibliothèque joue avec la hauteur de l’espace et suit la pente du plafond. CONTINUITÉ À l’extérieur, la continuité entre l’extension et la maison existante est assurée par le bardage en bois Douglas. Apposé sur l’annexe, ce dernier vient également recouvrir la façade avant de la maison. « L’entrée de la maison, qui se fait par une véranda, est revue dans la continuité de ce bardage. Nous avons choisi une lasure de couleur grège qui se rapproche de la couleur naturelle du bois vieillissant. » Le socle en béton dans lequel prend place le garage est peint dans les mêmes tonalités, mais un ton plus clair, pour être en harmonie tout en marquant une démarcation visuelle. Sur le côté, les architectes ont ajouté un escalier en béton menant au jardin vers l’arrière. ◼ ARCHITECTURE

La maison se situe dans un quartier résidentiel composé de maisons unifamiliales entourées de jardins.


MAISON RELAIS OP HUDELEN

2016 steffen-holzbau.lu Steffen Holzbau S.A. 11-12, rue de Flaxweiler L-6776 Grevenmacher T +352 719686-0 info@steffen-holzbau.lu


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E N T R E P R I S E S & C O L L E C T I V I T É S  /  R E S T A U R A N T S & C O

RESTAURANTS & CO Les plaisirs de la table passent aussi par un aménagement intérieur approprié. Les exemples qui suivent permettent de souligner la plus-value d’un architecte pour ce type d’espace, que ce soit pour une salle de restaurant ou un espace de vente et dégustation. 116

ARCHITECTURE


E N T R E P R I S E S & C O L L E C T I V I T É S  /  R E S T A U R A N T S & C O

ARCHIDUC 15

NOUVEL AMÉNAGEMENT

L’HARMONIE DES MÉLANGES Le Plëss, restaurant de l’hôtel Le Place d’Armes, a revu tout son aménagement intérieur. La nouvelle décoration a été confiée à l’architecte d’intérieur Tristan Auer. Auteur

A

L’ensemble de la salle du restaurant a été revu, aussi bien dans son aménagement que dans sa décoration.

Céline Coubray

près quelques mois de travaux, le restaurant Le Plëss a rouvert ses portes et dévoile un nouvel aménagement intérieur et un nouveau concept de cuisine. L’esprit brasserie est abandonné au profit d’une rôtisserie. « Nous voulions un espace convivial, avec une cuisine qui s’ouvre vers la salle à manger, comme cela peut être le cas dans une maison familiale », explique Hubert Bonnier, directeur général de l’hôtel. Après avoir déjà collaboré avec Tristan Auer sur d’autres projets, dont un hôtel à Saint-Barthélemy et un autre à Paris (Hôtel Jules), Hubert Bonnier a demandé à l’architecte d’intérieur de réaliser le nouvel aménagement de la salle du restaurant Le Plëss. « Le point de départ du nouvel aménagement est double : d’abord, il y a la cuisine du chef Fabrice Salvador ; ensuite, il y a ce magnifique lieu, composé de plusieurs maisons anciennes. Par ailleurs, avant La Cristallerie, il y avait le Tiffany, un haut lieu de mondanités à Luxembourg, établissement que fréquentait le peintre Pierre-­Joseph Redouté. » Ce peintre, reconnu pour la qualité de ses aquarelles de fleurs, a connu son heure de gloire en réalisant un livre intitulé Les Roses, fleurs qu’il est venu observer au Luxembourg. « C’est pour cela que vous trouverez un portrait du peintre et de sa nièce Clémence dans la salle du restaurant, portraits que nous avons achetés aux enchères à Drouot », explique l’architecte d’intérieur. L’ensemble du nouvel aménagement se veut discret. « À l’image des Luxembourgeois, qui expriment souvent une cer-

ARCHITECTURE

taine sobriété dans leur manière d’être, j’ai voulu créer un lieu calme et feutré, sans grande démonstration. Je l’ai pensé dans un esprit de bienveillance, avec une continuité colorimétrique par rapport à la place d’Armes », précise Tristan Auer. La salle de restaurant est habillée de nombreuses matières chaleureuses. Une tapisserie flamande, également achetée à Drouot, est installée dans deux caisses américaines autour de la porte menant vers la réception de l’hôtel. Les chutes de la tapisserie sont utilisées pour recouvrir le dos des chaises. De généreuses banquettes logées le long des murs sont recouvertes de toile jaune, rappelant la pierre de Jaumont, largement utilisée dans la région.

Le dos de certaines chaises est recouvert de tapisserie.

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Les fauteuils sont recouverts de tissus épais à carreaux. Autour du patio, de hauts rideaux réchauffent les parois de verre. « Comme dans une maison de famille, nous avons ici une juxtaposition de différents styles, motifs. Le lieu raconte une histoire, dégage une personnalité. À la place de la cheminée, on a la rôtisserie. Au sol, sur le parquet, sont disposés des patchworks de tapis, comme dans les vieilles maisons où les tapis de différentes origines se croisent parfois. Sur les murs, on remarque des applications de feuilles d’argent qui sont comme les témoins de tableaux qu’on aurait décrochés. » On remarque aussi des petits clins d’œil à la culture locale : des émaux de Longwy sur le comptoir d’accueil, des petits vases ­Villeroy & Boch pour les fleurs de table. Au-dessus du bar de service en marbre, une construction en barre de laiton habille la partie supérieure. « La vue vers la cuisine était importante. Nous aimons créer ce lien entre la salle et la brigade », souligne le directeur de l’hôtel. L’ensemble de la salle bénéficie d’une large entrée de lumière naturelle grâce aux deux grandes baies qui donnent sur la place et au patio au fond qui fait entrer 118

généreusement la lumière même dans la profondeur. Les luminaires complètent ponctuellement l’éclairage. Là aussi, l’éclectisme est de mise : deux globes de verre sont suspendus de part et d’autre de la porte d’entrée ; dans la partie centrale, ce sont des appliques, dessinées initialement pour Cartier par Tristan Auer et désormais éditées, qui sont accrochées ; au-dessus des banquettes, des liseuses viennent souligner les angles arrondis ; côté cour intérieure, des suspensions aux lignes aériennes apportent encore une autre dimension. « Je me vois comme un tailleur qui façonne sur mesure. Je m’adapte à la morphologie de mes clients et de leur espace. Dans les établissements de luxe, comme c’est le cas ici, les clients recherchent des moments d’exception. Ils souhaitent pouvoir partager un repas agréable, dans un cadre confortable, avec une cuisine et un service à la hauteur de leurs exigences. La décoration vient alors raconter une histoire, mais reste en retrait pour laisser la cuisine s’exprimer. » Et pour la suite des aventures, un nouveau bar d’hôtel devrait prochainement voir le jour, également sous la houlette de Tristan Auer. ◼ ARCHITECTURE

TRISTAN AUER L’architecte d’intérieur a créé son agence Izeu en 2002. Il travaille dans le domaine du résidentiel et de l’hôtellerie de luxe. Son style se caractérise par un classicisme graphique et épuré. Parmi ses dernières réalisations : la transformation du club parisien les BainsDouches en hôtel, la rénovation des espaces communs du ­Crillon, la décoration de la maison de Bryan Adams sur l’île Moustique ou les stands de foire pour Cartier, la boutique mère Nina Ricci, le show-room de ­Puiforcat. Il crée également du mobilier, sur mesure et en édition limitée. Il a été nommé ­Designer of the Year lors du salon Maison & Objet Paris en septembre 2017.

Photos : Mickael Williquet

Dans ce croquis de travail, on retrouve déjà tout l’esprit de la salle du restaurant : tapis, tentures, tableaux.



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E N T R E P R I SHE A S B&I TCAO T L/L X EX CX T IXVXI X TX ÉS X  X/ X   RXEXSXT X AX UX RX ANTS & CO

T R A N S FO R M AT I O N S

DEUX RESTAURANTS, DEUX ENJEUX

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Nico Engel (BENG) signe la transformation de deux espaces en hôtels-restaurants à Esch-sur-Alzette et Walferdange. Auteur

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France Clarinval

a cuisine est aussi une affaire d’architecture. Les pièces montées, les cratères de purée ou encore les montagnes de profiteroles utilisent des techniques architecturales sans le savoir. Et l’idée de « dresser une assiette » revient à organiser des éléments dans l’espace en suivant certains principes – une discipline pas si éloignée de l’architecture. Partout dans le monde, l’architecture et la décoration des hôtels et des restaurants sont devenues des adjuvants évidents pour leur assurer le succès. Il ne faut pas seulement une bonne (et belle) assiette, il faut un cadre qui corresponde à l’esprit du chef, il faut un concept qui parle à une clientèle de plus en plus volatile, il faut une histoire qui fasse vivre les murs. 120

Aussi, pour Nico Engel (BENG), « il s’agit avant tout de respecter les lieux et la volonté du chef et de son équipe ». Avant de détailler les deux projets récents d’hôtels-restaurants, il se permet une petite digression avec une expérience du passé et la construction de deux projets pour le groupe Accor, un Ibis et un Etap Hotel. « Cette première expérience a été très formatrice, parce qu’il nous a fallu travailler avec des espaces très petits et trouver le moyen d’y caser tous les équipements nécessaires », se souvient-il. Fonctionnalité, agencement, rentabilité de l’espace pour ne pas perdre de mètres carrés, sont ainsi mis à rude épreuve. Le projet eschois du Seven Hotel, puis de son restaurant Bosque FeVi, était évi-

demment tout autre dans son ambition et ses moyens. À l’origine, en 1957, le pavillon avait été construit par la Ville d’Esch pour permettre aux personnes se promenant sur le site du Galgenberg de faire une pause. C’est en 2010 que le propriétaire décide de transformer l’endroit pour en faire un hôtel. « Installé dans cette zone de loisirs et dans un cadre naturel, il ne fallait pas s’étendre sur trop de surface pour réduire l’empreinte au sol », détaille Nico Engel, qui décide alors de monter les 1 100 m2 demandés sur sept étages. Par la même occasion, le nom de l’hôtel était trouvé, « avec l’idée sous-jacente qu’en montant au septième étage, on montait au septième ciel », plaisante-t-il. Les volumes de l’hôtel s’imbriquent dans celui, horizontal, du pavillon, pour

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obtenir un ensemble assez sculptural qui se remarque de loin. « Monter en hauteur permettait aussi au Seven Hotel de devenir une sorte de landmark dans le paysage du parc. » Par respect pour l’environnement et les alentours, le choix s’est porté naturellement sur une façade en bois et sur l’usage de matériaux naturels. À l’intérieur des 15 chambres qui s’échelonnent sur une surface de 25 à 50 m2, c’est également le bois qui domine. Elles sont disposées autour d’un axe qui comprend les communs pour la circulation et les aspects techniques. Cela permet de capter plus de lumière naturelle. Certaines possèdent une terrasse pour bénéficier de la vue sur le parc. L’acoustique et l’éclairage ont été travaillés pour obtenir un aspect chaleureux et feutré. UNE FORÊT AU RESTAURANT Dans un premier temps, de 2010 à 2017, BENG n’avait été mandaté que pour l’hôtel, avec sa réception et son bar, également très feutré. La salle du restaurant était restée « dans son jus », avec des éléments un peu disparates accumulés au fil des années : un imposant comptoir (signé Valentini), du mobilier évoquant l’art nouveau et des tables massives. Cette année, le restaurant a fait peau neuve, toujours sous la houlette de Nico Engel, et a changé de nom, devenant le Bosque FeVi, un bois qui porte les premières lettres des noms des exploitants, Fernando et

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Violant. « Il fallait donner un nouvel élan et une nouvelle identité au restaurant pour mieux coller à l’hôtel, tout en affirmant un caractère précis. » C’est ainsi que BENG a travaillé, après beaucoup de concertations, avec les exploitants pour saisir non seulement leur goût, mais surtout leurs usages. « La circulation a été entièrement repensée pour être plus fonctionnelle. » Ainsi, l’entrée mène directement au restaurant, et non plus à un hall désuet. L’escalier qui mène à l’étage a été intégré à l’architecture intérieure et devient même une sculpture qui ne se cache plus. Le comptoir a été enlevé, et les tâches qui y étaient remplies sont désormais réalisées dans une salle de préparation, attenante, visible, mais quand même séparée. « Cet espace fait le lien entre la cuisine, qu’on ne voit pas, et la salle, dégagée des fonctions de service. »

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L’escalier est devenu une pièce sculpturale remarquable. 02

Photos : Eric Chenal

Les lames de bois séparent la zone de salle de celle de service. 03

Le restaurant (à droite) et l’hôtel sont intégrés dans un même mouvement. ARCHITECTURE

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Le long du mur, une ossature décorative en chêne rythme le cadre de manière organique, qui fait penser à une forêt. Ce geste fort donne une signature au restaurant, désormais identifiable comme tel. Enfin, les fenêtres ont été changées pour apporter une meilleure vue sur les arbres voisins. L’ H O S T E L L E R I E REPREND DU SERVICE Autre projet de BENG, dans un environnement très différent, l’Hostellerie Stafelter a été inaugurée à la fin de 2016. Sise à Walferdange, le long de la voie ferrée, l’ancienne ferme abritait déjà un restaurant qui servait auparavant une cuisine traditionnelle luxembourgeoise. La volonté des nouveaux exploitants, Tom et Gilber t Brosius, est d’intégrer des chambres et des salles de séminaire, mais aussi de montrer le changement d’orientation de la carte vers une cuisine plus raffinée, tournée vers le terroir local. « Il fallait respecter le patrimoine de cette ferme, avec ses volumes généreux », éclaire Nico Engel, qui a gardé quelques éléments existants, comme les murs en pierre. Le travail a porté sur la structuration des espaces avec du bois et du béton vu. L’éclairage indirect et direct apporte beaucoup de chaleur, y compris dans les salles plus grandes, comme celle de l’étage. La charpente est particulièrement mise en valeur par ces lumières. Au rez-de-chaussée, le client est accueilli directement par un bar frontal, avant d’être orienté vers la salle de restaurant ou le salon. Contrairement au 122

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Il s’agit avant tout de respecter les lieux et la volonté du chef et de son équipe. NICO ENGEL (BENG) 02

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Le bois est utilisé pour son aspect chaleureux. 02

Dans la chambre, la salle de bains est apparente et vitrée. ARCHITECTURE


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Au rez-de-chaussée, le bar marque l’accueil, tandis que la cuisine est à la vue des clients.

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Le salon d’accueil ressemble à celui d’une maison particulière.

Photos : Christof Weber

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Bosque FeVi, ici, la cuisine est intégrée à la vie du restaurant et visible depuis la salle, ce qui ajoute une note originale et contemporaine à l’endroit. Les six chambres, d’une surface de 23 à 35 m2, affichent un certain classicisme douillet dans le mobilier et les couleurs ; des teintes de beige, marron et gris, relevées d’orange et de vert. On remarque cependant l’idée originale d’avoir intégré les salles de bains, plutôt que de créer un hall menant à la chambre et à la salle de bains derrière une porte. Ici, elle est vitrée, ce qui permet de donner une impression d’espace très agréable. À l’extérieur du bâtiment, une terrasse a été créée pour intégrer les différents niveaux et donner du liant à l’ensemble. La vue de côté avec beaucoup de verre laisse voir les beaux volumes de l’ancienne ferme et attire immédiatement le regard. À travers ces deux exemples très différents, on voit que l’architecture de restaurant et d’hôtel doit, plus encore que dans n’importe quelle entreprise, suivre la même ligne que ses utilisateurs. Dans le meilleur des cas, l’assiette et le cadre entrent en dialogue et se reflètent mutuellement. Luxembourg n’a pas (encore ?) d’architecte comme Patrick Bouchain, qui va au-delà de la conception. Avec Michel Troisgros, le dialogue va jusque dans l’expérimentation gastronomique : le sol argileux qui soutient la ferme où est installé le restaurant a servi à construire autrefois les briques d’un four à pain, et sera utilisé dans l’une des préparations du chef comme plat de cuisson. Une cohérence qu’on a hâte de voir ◼ en nos lieux. 123


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Les éléments de décoration se répondent entre eux et créent un fil rouge.

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DÉCLINAISON

UN NID POUR COCOTTES Suivant le rythme de développement de l’entreprise, les boutiques Cocottes ont fleuri en ville, toutes différentes, mais en maintenant leur identité. Rencontre avec l’architecte et le maître d’ouvrage sur cette déclinaison d’espaces.

Auteur Céline Coubray Photographe NAD-R

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À la gare, Cocottes présente un large comptoir recouvert de carreaux et des tables orientées vers la vitrine pour profiter de l’animation de la rue. 02

À la boutique de la gare, l’élément végétal prend une grande importance. 03

Les suspensions au-dessus du comptoir jouent un rôle d’animation de l’espace.

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e début de l’histoire remonte à mai 2014, lorsque le premier Cocottes ouvre à la Cloche d’Or. Le principe est simple : de la vente à emporter de plats, sandwiches, salades et desserts de qualité. Une cuisine moderne et goûteuse, trouvant le juste équilibre entre saveurs traditionnelles et contemporaines. Le tout est présenté dans des bocaux transparents, du « prêt-à-manger » réalisé à partir de produits biologiques, de circuits courts ou de petits producteurs. Du respect, donc, dans la préparation de ces produits, une recherche de qualité et de saveurs constante, dans un esprit de partage des bonnes choses et de la passion pour les bons produits. Avec un tel postulat de départ, il fallait inventer un lieu de vente à la hauteur de ces exigences, de cet amour des saveurs. Une boutique à l’architecture intérieure de qualité qui reflète cette passion. C’est ce qu’a réussi à faire l’architecte d’intérieur Véronique Witmeur, du bureau abplus. « Notre premier lieu n’était pas très glamour, se souvient Stéphanie Jauquet, commanditaire de l’aménagement intérieur des boutiques, puisqu’à la tête des Cocottes. Il s’agit de la boutique située à la Cloche d’Or, dans le pied d’un immeuble de bureaux. L’espace était exigu, mais présentait l’avantage d’être au cœur d’un quartier avec une forte demande en restauration rapide à l’heure du déjeuner. De plus, il était situé juste à côté de mon restaurant À Table, qui disposait d’une cuisine suffisamment grande pour produire les préparations de Cocottes. Nous avons donc demandé à Véronique Witmeur d’aménager cet espace pour le rendre convivial et fonctionnel, adapté à un espace de vente à emporter, pour pouvoir servir un maximum de gens en un minimum de temps, car notre créneau de vente est très resserré. » Forte de son expérience de 10 ans chez Wengé, un ancien traiteur à succès du centre-ville de Luxembourg, et de plusieurs autres années dans la restauration traditionnelle (notamment avec le Um Plateau), Stéphanie Jauquet connaît bien les ficelles du métier. Pas d’hésitation, donc, quant aux besoins de circulation dans l’espace, à l’emplacement du

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comptoir et à la liaison avec les frigos verticaux. « Nous avons pu donner un cahier des charges relativement précis de ce que nous attendions pour la fluidité de la circulation, les emplacements des éléments techniques et des meubles de présentation et de vente », explique-t-elle. C’est ainsi que deux éléments ont une place de premier choix dans l’aménagement. « Le comptoir occupe une place de première importance dans l’aménagement intérieur des Cocottes, explique Véronique Witmeur. En fonction des boutiques, et de la gamme de produits qui y est vendue, il peut être actif, c’est-à-dire réfrigéré pour les plats traiteur et la pâtisserie, ou passif, si seuls des produits secs y sont proposés. À ce comptoir sont toujours associés un ou plusieurs frigos verticaux, dans lesquels sont présentés les produits frais. C’est ce duo comptoir-frigo qui est le point de départ de l’aménagement. » ET DE CINQ Aujourd’hui, Cocottes s’est développé à cinq adresses. À la Cloche d’Or, comme évoqué précédemment, puis rue Beaumont en centre-ville (décembre 2014), rue Jean l’Aveugle au Glacis en

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / RESTAURANTS & CO

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avril 2016, suivi d’un corner avenue Kennedy en août 2017, et d’un vaste espace à la gare, rue de Bonnevoie, en septembre 2017. En seulement trois ans, déjà cinq espaces sensiblement différents ont vu le jour. « À la naissance du projet, nous avions imaginé pouvoir dupliquer le projet et créer plusieurs lieux. Mais nous ne nous attendions pas à le faire aussi rapidement », confie Stéphanie J ­ auquet. L’aménagement des boutiques s’est donc développé de manière organique et plus ou moins spontanée, en s’appuyant sur les caractéristiques de chaque lieu. « J’ai beaucoup voyagé et observé ce qui se fait en matière de restauration, détaille Véronique Witmeur. Par ces visites, mais aussi par beaucoup de documentation à travers les magazines, les blogs ou la visite de salons, j’étais très au fait des dernières tendances et de ce qui pouvait rendre un lieu de restauration convivial et attrayant. Nous avons mis en place quelques codes qui se déclinent dans tous les espaces Cocottes : la relation comptoir-frigo, bien entendu, mais aussi la présence du carrelage, des couleurs foncées pour mettre en valeur les produits, des suspensions au-dessus du comptoir, ainsi que la banquette, conjuguée à une grande table d’hôtes et des tabourets. Autour de cela, nous avons ajouté de la décoration, des tapisseries à motifs, des plantes, des accessoires de décoration. Nous nous sommes aussi appuyés sur les caractéristiques de chaque espace pour personnaliser le lieu : nous avons repeint en noir l’escalier en colimaçon de la rue Beaumont, nous avons développé une salle à manger vers la cour rue Jean l’Aveugle, ou encore installé des tables près de la vitrine pour profiter de l’animation du quartier à la gare. » Les espaces de consommation sur place ne sont pas une obligation et ne se mettent en place que si la surface de la boutique le permet. Alors, l’identité du lieu se développe un peu plus. « J’aime les lieux qui ont une histoire à raconter, qui ne sont pas stériles. Le mobilier, dans ce contexte, prend une autre dimension et une autre importance. J’utilise l’idée du vintage, non pas seulement parce que c’est tendance 128

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en ce moment, mais parce que l’emploi de vieux matériaux permet de créer une identité à partir d’un petit budget. » Cet élément du budget est bien entendu une dimension importante à prendre en compte. « Cette caractéristique a demandé parfois beaucoup de travail pour trouver les bons produits et adapter la proposition aux conditions budgétaires, mais avec de la recherche, on y arrive », souligne l’architecte. Et l’enveloppe allouée peut être très différente d’un espace à un autre. « Pour l’aménagement au Kirchberg, nous avons dépensé 40 000 euros. Mais pour le projet à la gare, y compris le système informatique et tout le matériel technique, nous sommes sur un budget de 250 000 euros », explique Stéphanie Jauquet. UN PEU PLUS QUE LE DÉCOR L’architecte est aussi intervenue dans l’image globale de Cocottes. « Nous avons consulté Véronique Witmeur pour le choix de l’identité graphique, la réalisation de l’enseigne émaillée, ou encore le choix des plateaux, explique Stéphanie Jauquet. Auparavant, j’aimais beaucoup aller sur les salons ARCHITECTURE


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Les banquettes sont un des éléments caractéristiques des Cocottes. 02

Au Limpertsberg, la boutique se déploie en profondeur. 03

Une grande table d’hôtes est proposée pour la convivialité.

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d’ameublement ou de décoration, mais aujourd’hui, je n’ai plus le temps de le faire. L’architecte a donc proposé un peu plus que simplement le choix de couleurs de peinture ou le dessin du comptoir. Elle a été associée à tout ce qui fait l’image de Cocottes. » Et cette démarche est bénéfique, puisque d’autres projets sont déjà en développement, dont le plus grand espace envisagé jusque-là dans la future extension du City Concorde. « Pour ce projet, nous ajouterons une nouvelle dimension, qui sera le salon de thé. Nous aurons un espace où le temps de séjour pourra être plus long. Nous prévoyons donc d’orienter l’aménagement intérieur en ce sens, et de porter encore plus d’attention, par exemple, à l’acoustique, d’autant plus que nous aurons une grande hauteur sous plafond », dévoile Véronique Witmeur. Une future étape, avant peut-être de passer la frontière et de travailler à une franchise de l’enseigne, et donc à son concept d’aménagement intérieur, qui sera rendu possible grâce à la construction d’un nouvel atelier de production aux normes européennes. ◼ 130

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Une forêt de luminaires habille le comptoir.

Rue Beaumont, le comptoir va jusqu’à la vitrine et crée un appel pour entrer dans la boutique.

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UNE COLLABORATION FRUCTUEUSE L’architecte Véronique Witmeur a également travaillé avec Stéphanie Jauquet pour d’autres restaurants. Elle a fait le relooking du restaurant Um Plateau, à Clausen, et a conçu le nouvel aménagement du restaurant Tempo dans la Philharmonie. « Dans les deux cas, nous avons développé l’idée du ‘bar où manger’ dans des espaces déjà existants et aménagés. Nous nous sommes donc appuyés sur des éléments caractéristiques, comme les vitraux au Um Plateau ou le grand escalier à Tempo, pour renforcer certains éléments, et créer une nouvelle identité », explique Véronique Witmeur. Le tout est toujours assoupli par un travail des couleurs, des matériaux, des formes et de la lumière.


SERVICE DÉPANNAGE


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POR DIANE HEIREND architecture & urbanisme 132


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TRAIT Elle considère l’architecture comme un acte de bienveillance et une expression de générosité. Chacun des projets conçus avec son équipe raconte une histoire qui ne demande qu’à être découverte. Rencontre avec Diane Heirend et 10 de ses projets récents.

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D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  I N T E R V I E W

LA TISSEUSE D’HISTOIRES Diane Heirend, épaulée par son équipe multicul­ turelle, conçoit chaque projet comme une nouvelle histoire à écrire. Rencontre avec cette architecte qui se considère comme une tisseuse d’histoires. Auteur Photographe

Céline Coubray Eric Chenal

Diane Heirend, sur le palier de son bureau.

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PORTRAIT


D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  I N T E R V I E W

Madame Heirend, avant de parler plus précisément de votre architecture et de la façon dont vous concevez les projets, pourriez-vous nous rappeler le début de votre carrière ? diane heirend J’ai fait mes études d’architecture à Paris, une ville que j’aime beaucoup et où je me sentais vraiment chez moi. Mais après cette expérience, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je perde mon caractère biculturel et, faute de pouvoir aller au Japon, ce que j’aurais beaucoup aimé faire, j’ai poursuivi mon parcours en Suisse. Je suis revenue au Luxembourg par hasard, sans que ce soit vraiment dans mes projets, pour participer à un concours avec Paul Bretz. Paul Bretz m’a par la suite proposé de travailler comme free-lance pour faire le chantier de son école de Roodt-sur-Syre, ce que j’ai accepté. J’ai beaucoup aimé travailler ainsi, même si pour moi, jeune novice dans le domaine, c’était comme me jeter dans l’eau froide ! Ce projet a été en tout cas l’occasion de remettre un pied au Luxembourg. C’était fin 1991. Avez-vous alors fait d’autres chantiers en parallèle ? dh Oui, et j’ai profité du fait qu’au Luxembourg « tout le monde connaît tout le monde ». Le travail de scénographie que j’avais appris à l’école me fascinait. J’ai alors repris contact avec mon professeur de français de l’athénée, Marc Olinger, qui entre-temps était devenu le directeur du Théâtre des Capucins. Je lui ai demandé s’il pouvait me donner du travail et il m’a confié un petit projet de scénographie pour le Théâtre Ouver t Luxembourg. C’est ainsi que j’ai posé un deuxième pied à Luxembourg. À côté de ces projets, je dessinais aussi des meubles, des pièces uniques. Ce travail dans ces trois échelles me convenait comme un gant. J’aimais travailler à l’échelle de l’architecture et même parfois de l’urbanisme, le caractère plus éphémère qu’imposent la scénographie et la magie de la lumière, et l’attention qu’on doit porter à chaque petit détail dans la conception d’un meuble.

beaucoup de scénographies, de meubles, de petits projets. Et j’ai eu la chance de pouvoir réaliser le projet du parc Jacquinot à Bettembourg, ce qui m’a offert la possibilité de m’établir. Pour la première fois, j’ai pu engager une architecte. Je continuais à apprendre, sur le tas, au fur et à mesure des projets, aussi dans la gestion d’un bureau. En 1999, deux anciens collègues architectes de chez Paul Bretz, Georges Servais et Philippe Schmit, sont venus avec la proposition de m’associer avec eux. Bien que je n’avais pas du tout la tête à cela à ce moment-là, car occupée avec mes projets, je me suis laissée convaincre. Mais cette association n’a finalement pas fonctionné. Qu’en avez-vous retenu ? dh J’ai appris que dans le cadre d’une association, il faut parfaitement clarifier auparavant qui fait quoi et ne pas se dire que l’association va être facile et spontanée. On a eu l’opportunité d’avoir de beaux projets, comme la Villa Vauban, l’immeuble urbain rue de Hollerich ou divers projets privés, mais notre association n’a simplement pas fonctionné. Nous avons donc arrêté notre collaboration et continué chacun de notre côté. C’est à partir de ce moment-là que j’ai pu me reconnecter avec mes envies et ma manière de travailler. Justement, que recherchez-vous dans votre travail d’architecte ? dh Ce que je recherche fondamentalement est de créer des univers, peu importe leur taille ou pour quel type de maître d’ouvrage. Je souhaite concevoir

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des univers dans lesquels les gens se sentent bien et sont heureux. J’écoute beaucoup les maîtres d’ouvrage, j’essaie de comprendre leur histoire, de sentir ce que je pourrais leur apporter. C’est comme s’immerger dans un nouveau monde à chaque fois. Je suis totalement incapable de faire des projets théoriques, sans discussion et échanges avec le maître d’ouvrage. J’ai besoin de ce vis-à-vis, de ces longues séances d’entretien, de réflexion, d’écouter attentivement, de prendre des notes. Cela me nourrit. Comment s’est formée votre équipe ? dh L’équipe s’est agrandie petit à petit. J’ai eu la grande chance de recevoir des candidatures d’architectes qui venaient de partout dans le monde, ce qui a donné ce caractère si multiculturel à mon équipe. J’aime cette caractéristique, cette diversité me nourrit. J’app r é c i e é c o u te r l e u r p o i n t d e v u e , découvrir ce qu’ils souhaitent apporter au projet. À un moment donné, j’ai été confrontée à la question de la taille du bureau. Au fur et à mesure des projets, le nombre de collaborateurs augmentait. Mais avoir une équipe de plus de 10 personnes est difficilement envisageable pour moi. Chacun ici a trop de travail, mais si je dépasse cette barre, presque symbolique, alors je deviens business­ woman. Ce n’est pas ce que je recherche. Je reconnais qu’on doit jongler avec beaucoup de projets, mais cette taille d’équipe permet de conserver notre liberté et de continuer à travailler toutes les échelles de projets. Je ne veux en aucun cas devoir subir une contrainte

Des objets incongrus mais pleins de sens sont installés dans l'espace de travail.

Quand avez-vous franchi le cap d’ouvrir votre propre bureau ? dh À partir de 1995, car ce que je voulais vraiment faire n’était plus compatible avec mon statut de free-lance. J’ai fait PORTRAIT

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extérieure qui dicte mes choix. Si quelqu’un souhaite me faire confiance e t q u e j e p e n s e p o u vo i r a p p o r te r quelque chose au projet, la décision de travailler ensemble ou non doit être dégagée de toute pression économique. Mais je n’ai pas non plus d’état d’âme à refuser un projet si je sens que cela ne pourra pas fonctionner. Ce ne serait que du temps et de l’argent perdus pour tout le monde. Vous évoquiez précédemment le fait de prendre des notes. Je sais que vous réalisez des carnets de projets. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? dh Il y a des projets qui sont plus propices que d’autres à cette démarche. Il s’agit de carnets de réflexions. J’y consigne mes inspirations, des images, des dessins, des croquis, des mots-clés qui évoluent au fur et à mesure de la conception, et qui nous servent aussi de fil conducteur tout au long du développement du projet. J’y raconte l’histoire qui se crée avec le maître d’ouvrage. Je me vois en tisseuse d’histoires. Les maîtres d’ouvrage me confient les fils de leur vécu, de leurs besoins, de leurs attentes. Le lieu donne le contexte, les contraintes. J’apporte aussi des fils de mon côté, avec mon expérience, ma vision, mes idées. Chaque projet n’est finalement qu’un segment de ce tissage

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dont il reste à la fin des fils libres pour que l’histoire continue de s’écrire après mon passage. Dans cette approche, les carnets ont un rôle de support pour le dialogue avec le maître d’ouvrage, et servent aussi d’outil de réflexion pour construire le projet. Je les reprends régulièrement pour ne pas perdre le cœur du concept, éviter de construire une esquisse. Il faut de temps en temps revenir en arrière et vérifier qu’on est toujours sur le bon chemin. Quand les aléas de la technique, de la statique et autres domaines spécifiques arrivent, il ne faut pas appauvrir le projet. Plus il y a de contraintes et de paramètres, meilleur doit être le projet. Pour cela, il faut revenir régulièrement à la réflexion qui est à l’origine du projet. D’où les carnets. Cette réflexion est menée avec les maîtres d’ouvrage, mais aussi avec l’équipe ? dh Chaque projet a une ou deux personnes dédiées, et moi je viens à côté. Comme je ne dessine que sur calques, un(e) architecte est chargé(e) de réaliser les plans à l’ordinateur. Il y a des phases où je suis des heures à ses côtés, et nous discutons et dessinons de manière intense, et d’autres phases où je suis moins présente. Comme je participe à toutes les réunions de chantier, il y a beaucoup de moments où je ne peux pas être présente. C’est pour

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cela que j’attends de mes collaborateurs qu’ils soient entiers. J’aime découvrir leur approche du projet. Quelle est la place des concours dans cette organisation ? dh Il faut les doser très précieusement, car un bureau comme le mien peut partir en vrille si trop de concours sont perdus. Avec la quantité de travail qui est demandée au Luxembourg pour participer à un concours, je dois le faire avec parcimonie, mais ne pas renoncer. Quels sont les projets qui ont marqué l’histoire du bureau ? dh Je ne saurais le dire, car même de tout petits projets ont eu une importance. Il y a évidemment le projet Lumen dans la rue Michel Rodange, le premier projet sur lequel j’ai travaillé en mon nom après la fin de mon association. C’est comme un projet fondateur. Mais j’aime tous les projets au même titre. Si au début j’avais deux pieds, avec les projets au théâtre et le projet de l’école, aujourd’hui, je serais plutôt mille-pattes. Tous ces projets me servent à avancer, et j’apprends de toutes nos expériences. Avez-vous encore des envies du côté du théâtre ? dh Oui, il n’y a pas eu d’occasion récente, mais cela fait partie des choses que je trouve passionnantes. 01

Installée dans un ancien appartement de la gare, l’équipe travaille. 02

Un joyeux bazar règne sur les étagères. 03

Le monde du théâtre fait pleinement partie de l’univers de Diane Heirend, d’où les nombreuses affiches sur les murs.

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avec Marina Abramović. J’ai eu l’occasion de voir leur Boléro à l’opéra Garnier et quelle expérience ! C’est extraordinaire. Je me réjouis comme une petite fille de voir leur prochain opéra ! Je me souviens que les volets de l’immeuble Lumen ont été inspirés par le travail d’une artiste plasticienne… dh Beatriz Milhazes. Elle avait appliqué des films sur les fenêtres de la Fondation Cartier, ce qui avait totalement changé l’atmosphère du lieu. J’ai aimé cette expérience et m’en suis inspirée pour le système des volets de Lumen. Les visites d’expositions ou les sorties au théâtre sont de grandes bouffées d’oxygène pour moi. Elles devraient m’être remboursées par la CNS !

Et les meubles ? dh Non, ça c’est une démarche qui a toujours été éphémère pour moi, car issue de commandes de pièces uniques. Le travail que j’ai donné dans la conception d’un meuble était totalement disproportionné. Je n’étais pas du tout dans une démarche de création en série. Ceci dit, l’architecture d’intérieur est un domaine dans lequel vous intervenez régulièrement. d h Oui, et encore plus qu’avant. Avant, je faisais principalement l’architecture intérieure dans mes projets, et maintenant, je fais aussi des projets où on me demande « juste » de l’architecture d’intérieur. Même si pour moi il n’y a pas de différence. Je fais de l’architecture. Je porte une réflexion sur des espaces de vie et un univers. Vous avez conçu plusieurs projets pour l’Asie. Pouvez-vous nous en parler ? dh Il s’agit de projets de concours pour des associations humanitaires. En Asie les projets sont pour le moment en stand-by, mais ils m’ont énormément apporté et ouvert des portes de réflexion. Je les aime d’amour ! Pendant trois ans, je me suis rendue en Asie tous les trois mois. Aujourd’hui, je ne peux plus suivre ce rythme, mais j’y retourne quand même régulièrement. J’ai beaucoup appris de ces expériences : comment faire avec peu de moyens, construire avec des matériaux recyclés, dans des conditions climatiques tout autres… J’ai pu appliquer ceci

pour le projet du Centre Alfred Dogbé à Niamey, qui lui est en cours d’élaboration. Ces réflexions alimentent aujourd’hui mes projets ici. Tout comme ce que j’ai appris au théâtre sur la lumière. Avez-vous un projet que vous aimeriez tout particulièrement construire, un programme sur lequel vous aimeriez vous pencher ? dh Certainement un bâtiment pour les personnes qui doivent fuir leur pays, qui sont déracinées. Il y a une réelle réflexion à porter sur ce sujet et certainement une autre solution à trouver que d’empiler des containers, même s’il y a urgence. Comment faire des bâtiments pour accueillir ces personnes qui fuient l’inimaginable, tout en sachant que leur présence sera temporaire, qu’ils ne vont pas rester dans ces bâtiments ? J’ai l’impression que cette réflexion n’est pas faite de cette manière. Évidemment il y a une urgence, mais l’urgence est aussi propice à faire naître une vraie architecture.

Pour finir, quelle est la valeur qui vous tient le plus à cœur ? d h La bienveillance. Je déteste le cynisme et le sarcasme qui sont pour moi l’intelligence à l’envers. Si on veut créer des univers, il faut une forme de générosité et savoir s’ouvrir plus largement qu’au simple niveau professionnel. Je ne vois pas comment il est possible de faire de l’architecture sans bienveillance et si on n’aime pas les gens. Lorsqu’on fait de l’architecture, on ne travaille pas que pour le maître d’ouvrage, mais aussi pour toutes les personnes qui passeront dans la rue et qui verront le projet. Cette attitude de bienveillance n’a rien d’immédiat et ne se comptabilise pas au niveau financier, mais elle est tellement importante ! ◼ 03

Pouvez-vous nous citer quelques-uns des créateurs que vous appréciez ? dh Je regarde régulièrement le travail de Kazuyo Sejima de l’agence SANAA. C’est à chaque fois un grand bol d’air frais. Tout comme le travail d’Eileen Gray, ses réflexions de beauté. J’aime aussi le travail de Dries Van Noten, dont j’ai récemment vu le documentaire Dries, qui va certainement me nourrir les prochains mois. Je suis admirative du travail que Sidi Larbi Cherkaoui a mené PORTRAIT

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PROJETS

LUMEN Immeuble mixte d’habitation urbaine, d’un commerce et de bureaux

DENSITÉ PROTECTION CALME ALLÉGRESSE URBANITÉ S U B L I M AT I O N

LUMEN

LUMIÈRE

KIOSK LOGEMENT SOCIAL DANS LE DELTA DU MÉKONG MAISON DANS UN JARDIN NOUVELLE VIE POUR UNE MAISON HISTORIQUE MAISON RUBAN VILLAGE URBAIN SUR UN SITE SEMI-INDUSTRIEL

CENTRE CULTUREL SOCIO-ÉDUCATIF ÉCOLE PRÉCOCE ET PRÉSCOLAIRE DANS LE PAYSAGE Auteur 138

Sofia Eliza Bouratsis

Illustrations : DIANE HEIREND architecture & urbanisme

SALLE DES FÊTES COQUILLAGE

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Les volets de la résidence sont découpés au laser pour dévoiler un motif dessiné par l’architecte.

L’intérieur de l’immeuble est calme et intime.

FICHE TECHNIQUE Type Immeuble mixte d’habitation urbaine, d’un commerce et de bureaux Localisation Luxembourg-ville Maître d’ouvrage Privé Surface utile 2 320 m2 État Chantier en phase d’achèvement PORTRAIT

Quartier urbain. L’ambiance de la rue est assez vive, l’esthétique environnante chaotique, le voisinage du bâtiment composé d’éléments hétéroclites, la parcelle est mitoyenne des deux côtés, et le soleil vient entièrement de la rue : ce n’est pas la vue qui nous intéresse ici, mais la luminosité. Peau protectrice. La façade du bâtiment, habillée d’un travertin romain, rappelle la pierre du plateau Bourbon ; l’ornement – les volets pliants – est le filtre à travers lequel passe la lumière. L’intérieur est calme et intime. Coexistence. Une fois dans le bâtiment, nous sommes dans un autre monde. L’espace s’organise autour de l’escalier : la colonne vertébrale. Les pièces de nuit sont toutes orientées vers la cour arrière ; de grands espaces de vie, avec cuisine ouverte ou non, profitent de l’ensoleillement filtré. Harmonie. Une fois la nuit tombée, la lumière absorbée pendant la journée est rendue à la rue : elle emprunte la voie par laquelle elle était entrée, mais dans l’autre sens – le jeu de lumière se perpétue à l’infini. 139


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KIOSK

T H É ÂT R E M É TA M O R P H O S E

Habiter l’espace public

PA S S A G E F R É Q U E N T É ÉPHÉMÈRE

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Objectif : amener le théâtre dans l’espace public. Le projet doit être visible de près et de loin. Un comédien va habiter le Kiosk pendant 11 jours. Il faut le protéger, habiller l’espace. Comment mettre un être humain dans une « cage » en verre ? Le bambou devient filtre. Le comédien est agressé, le Kiosk vandalisé. Dès que l’humain abandonne le lieu, celui-ci n’est plus vandalisé. Deux questions persistent encore aujourd’hui : comment est-ce que l’on protège une personne que l’on veut montrer ? Pourquoi cette architecture, quand elle est habitée, attire-t-elle l’agressivité ? L e Kiosk est habillé de bambou, créant un filtre entre le comédien et la rue.

APERCEVOIR MOUVEMENT JEU

FICHE TECHNIQUE Type Installation scénographique dans le cadre du Fundamental Monodrama Festival 2012 Localisation Luxembourg-ville Maître d’ouvrage Fundamental État Réalisation éphémère

BESOIN Deux unités d’habitation articulées autour d’un espace extérieur commun.

VOLONTÉ PUDEUR BON SENS ARTISANS ART DE VIVRE DIGNITÉ

FICHE TECHNIQUE Type Logement social dans le delta du Mékong Localisation Vietnam Maître d’ouvrage ONG Les Enfants du Vietnam / AFAP Surface utile 40 m2 / maison État Projet en cours

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LOGEMENT SOCIAL DANS LE DELTA DU MÉKONG Entre le Luxembourg et le Sud-Vietnam : cheminement vers un habitat pilote Point de départ : le besoin d’habiter dignement. Contexte : les références se situent dans l’architecture traditionnelle vietnamienne et dans des architectures contemporaines fonctionnelles. Le choix des matériaux et la simplicité de leur mise en œuvre jouent ici un rôle primordial. Le matériau de construction est fait à base d’écorces de riz. Au Vietnam, une bonne année peut générer jusqu’à trois récoltes de riz dans le delta du Mékong, et donc des montagnes d’écorces de riz qui sont généralement brûlées (production de chaleur et de CO 2) et

déversées dans le Mékong (prolifération d’algues). Les recycler en matériau de construction est une idée géniale, née dans le laboratoire du Dr The Hung de l’université de l’agriculture à Hanoi. Outre la palette des matériaux, le climat et les conditions socio-économiques et culturelles définissent le dessin de l’espace et celui de ses usages. Question : l’ornement ne confère-t-il pas une certaine dignité ? Confiance. 1 maison + 1 arbre + 1 fleur grimpante = la chance d’avoir une vie meilleure.

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Illustration : DIANE HEIREND architecture & urbanisme

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H A B I T E R L E PAY S A G E ACCESSIBILITÉ SUR-MESURE FEUILLE TRACES VIS-À-VIS FUTUR

L’entrée crée la transition entre les deux maisons qui sont proches et indépendantes.

MAISON DANS UN JARDIN

Photo : Eric Chenal

Une île d’urbanisme

Une maison unifamiliale des années 50 trône au milieu du terrain. Les maîtres d’ouvrage désirent construire une nouvelle maison pour leur avenir. Elle doit être plus légère – rien de superflu – et la circulation doit y être facile – économie d’escaliers. Le projet est dessiné sur mesure : s’asseoir au bord d’une fenêtre pour lire son livre le matin, vivre dans une seule pièce chauffée par une cheminée en hiver. Être toute l’année dans le paysage. La maison contemple le saule pleureur qui était là avant elle. Le premier défi consiste à capter la lumière naturelle provenant de l’extérieur.

Le second est multiple : créer une maison dans le jardin d’une autre maison, ouvrir un dialogue entre le passé et l’avenir, créer aussi une transition entre les deux maisons qui sont proches et indépendantes. Cette transition se fait par l’entrée de la nouvelle maison, entre le jardin charnière et l’intérieur intime : il y a un passage. Une fois ce seuil franchi : on entre ailleurs. L’ornement, porteur, en bois de chêne est inspiré de l’esthétique des années 50. La nouvelle maison se construit en réponse à l’ancienne, ses formes épousent des éléments existants du jardin afin de s’en affranchir pour accueillir ce qui est à venir…

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FICHE TECHNIQUE Type Maison privée Localisation Bereldange, Luxembourg Années 2014-2016 Maître d’ouvrage Privé Surface utile 315 m2 État Réalisé

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NOUVELLE VIE POUR UNE MAISON HISTORIQUE Vie contemporaine inscrite dans l’histoire

La maison date de la fin du 18e siècle. Elle s’articule autour d’une petite cour qui structure la propriété en maison principale, circulation verticale et arrière-maison. Le rez-de-chaussée a de tout temps été utilisé à des fins commerciales. L’ambiance d’époque caractérise la maison. Certains éléments essentiels de la maison ont été gardés – les traces de son histoire réinterprétées par les techniques contemporaines. Pour la maison principale, le gabarit existant est resté identique de la charpente à la cave voûtée.

Un nouvel escalier en bois de chêne (accompagné d’un ascenseur) a été installé dans l’arrière-maison, surplombé de la pièce de vie du duplex. Au rez-dechaussée, le commerce prend en compte la belle cave voûtée dans laquelle on descend par un escalier en colimaçon. Comme si la spirale du temps qui se déroule dans la maison citadine commençait son déroulement ici. Une plaque vitrée recouvre l’escalier ancien qui descendait dans la cave : la mémoire du lieu participe au passage de tous les jours.

M A I S O N C I TA D I N E SAUVEGARDER TRANSFORMER C I R C U L AT I O N V E R T I C A L E LONGILIGNE BALCON DUPLEX

FICHE TECHNIQUE Type Maison privée Localisation Luxembourg-ville

Maître d’ouvrage Privé

Ancien et contemporain dialoguent habilement, à l’image de ces escaliers au sous-sol.

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Surface utile 350 m2 État Réalisé PORTRAIT

Photo : Eric Chenal

Années 2010-2013


D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  P R O J E T S

ARCHIDUC 15

Le plan de l’extension se déroule comme un ruban.

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MAISON RUBAN

Le village vertical et l’urbanisme « privé »

GÉNÉROSITÉ AUTONOMIE DENSITÉ DÉROULEMENT DU TERRAIN FLUIDITÉ MÉMOIRE

Photos : DIANE HEIREND architecture & urbanisme

C I R C U L AT I O N S P O N TA N É E

FICHE TECHNIQUE Type Habitat multigénérationnel Localisation Luxembourg-ville Maître d’ouvrage Privé Surface nette 410 m2 État Projet en cours

Les enfants ont maintenant grandi, il s’agit donc d’adapter la maison à la nouvelle vie de la famille. Comment accueillir l’indépendance de chacun ? En créant de nouveaux volumes. Le lien entre la façade arrière de la maison existante et le pignon prêt à être habité se fait par le terrain qui se déroule tel un ruban. En pliant le ruban, on donne forme à un espace : le pignon habité. C’est le mouvement qui génère les nouveaux espaces dans l’ancienne et dans la nouvelle maison : le superflu est éliminé, l’ergonomie de la vie quotidienne agréable et la circulation spontanée – le passage de la bulle de l’intimité à la vie collective se fait naturellement. Cette fluidité s’exprime sur la façade de la nouvelle maison : une vague de lamelles de bois s’y déploie, tel un mouvement dansé. Les deux maisons sont unies par la traversée du soleil. PORTRAIT

Adossé à un pignon aveugle, un nouvel espace de vie se dessine.

143


ARCHIDUC 15

D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  P R O J E T S

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E S PA C E P U B L I C ACCUEIL OUVERTURE ACOUSTIQUE SCÉNOGRAPHIE LIEN LUMINEUX

VILLAGE URBAIN SUR UN SITE SEMI-INDUSTRIEL

COQUILLAGE

Nouveau souffle de vie dans un lieu chargé d’histoire

Quartier urbain en requalification. Le site, actuellement une impasse, va s’ouvrir vers la nouvelle ville qui se développera. Le bâtiment historique reste, car il est le point de départ. La nature spécifique du terrain donne l’élan : le nouveau bâtiment aura un triple vis-à-vis, donc trois façades principales. Sans toucher à l’ancien, les habitations futures se déploient en horizontalité et en retrait, vers le calme et vers le soleil. Passage vers d’autres mondes : se crée alors un axe piéton, parallèle à la rue, qui permet la conception d’une nouvelle entrée, plein sud, à travers un grand escalier. Le futur tram passera de ce côté. Musique d’avenir. FUTURE CHARNIÈRE NOUVELLE VILLE SUPERPOSITION H O R I ZO N TA L I T É HAUTEUR PAY S A G E D E T O I T U R E ÉLAN

Localisation Luxembourg

Type Bureaux, commerces, logement collectif, maisons de ville Localisation Luxembourg-ville

Surface utile 7 850 m2 État Projet en cours

FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment culturel

FICHE TECHNIQUE

Maître d’ouvrage Privé

Dans un contexte semi-industriel, une vie urbaine en retrait se dessine.

Le coquillage inspire la forme de la nouvelle salle.

Maître d’ouvrage Administration communale Surface brute 2 160 m2

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État Projet en cours

SALLE DES FÊTES COQUILLAGE

Rising from the ground

La salle des fêtes s’insère dans la topographie du site, c’est ainsi qu’elle développe sa forme en courbe. L’idée d’un coquillage qui se greffe au patrimoine existant et qui en même temps s’ouvre au public vient apporter l’harmonie agréable de la spirale. Cette forme va alors rythmer les passages, donner les ouvertures et susciter la fluidité des mouvements. La salle des fêtes est à la fois théâtre, salle de concert ou de cérémonie et espace culturel. En été, le bâtiment se prolonge sur la place publique, vers laquelle il ouvre ses portes comme des yeux. Le lien entre l’ancien et le nouveau bâtiment se fait à travers de petites lumières qui brillent chaque soir, quand le public s’y rend. Il faut que ça brille ! 144

PORTRAIT


D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  P R O J E T S

ARCHIDUC 15

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CENTRE CULTUREL SOCIO-ÉDUCATIF Un lieu conçu comme un petit urbanisme

É D U C AT I O N T H É ÂT R E PRODUCTION C O N C E N T R AT I O N ACCUEIL E X P LO R AT I O N LIEU DE CAUSERIES

FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment culturel

Le Centre Alfred Dogbé est à la fois un centre socio-éducatif, un lieu de création et un lieu de vie. Le projet architectural a donc été développé comme un petit urbanisme : le centre sera une petite ville à échelle humaine, des espaces de tailles et fonctions diverses seront connectés tout en restant indépendants. Un kiosque est installé sous le grand arbre Gao, près de l’entrée du public et du personnel. Une salle de théâtre qui, ayant besoin de calme, a naturellement trouvé sa place à l’opposé du kiosque. C’est une Black Box classique capable d’accueillir des spectacles nationaux et internationaux. Elle sera entourée d’espaces de service qui vont simultanément jouer le rôle d’isolants sonores, et est dotée d’un système de ventilation naturelle transversale. Un bâtiment construit le long de la salle de théâtre hébergera l’administration du centre. Un logement pour héberger des artistes de passage ou en résidence est prévu. Des ateliers dédiés aux activités créatives et éducatives également. Un joli creux entre ces bâtiments formera le « lieu de causeries » possibles.

Localisation Niamey, Niger

Un centre socioculturel pensé à l’échelle humaine.

Maîtres d’ouvrage Compagnie Arène Théâtre / Fundamental Surface utile 390 m2 État Projet en cours

Les différents espaces sont connectés tout en restant indépendants.

WC 2 Dépôt technique

WC 1

16.18 m2

7.64 m2

Kiosque

5.90 m2

6.64 m2

Bureau 1 7.02 m2

Bureau 2 7.28 m2 Salle

Stockage

140.16 m2

27.39 m2

Bureau 3 7.28 m2 Atelier 1 27.36 m2

Bureau 4 7.28 m2

Dépôt 24.07 m2 Bureau 5 9.62 m2 Atelier 2 42.56 m2 Billeterie 11.78 m2

PORTRAIT

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ARCHIDUC 15

D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  P R O J E T S

Sur la partie haute du site, l’entrée de l’établissement scolaire.

E N FA N T S HAUTEUR DES YEUX VUES CADRÉES ÉNERGIE R E S P E C T D ’A U T R U I APPRENTISSAGE H AV R E D E PA I X

Cette vaste terrasse sert de préau pour les enfants.

HEB 140 HEB 140

HEB 140

Fil de pavé 12/25 HEB 120

Palier Palier Palier Palier

L’école s’inscrit dans la topographie en pente du terrain. 5m

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PORTRAIT


D I A N E H E I R E N D A R C H I T E C T U R E & U R B A N I S M E  /  P R O J E T S

10 ÉCOLE PRÉCOCE ET PRÉSCOLAIRE DANS LE PAYSAGE Les enfants : masters of the world

La nouvelle école s’intègre dans l’actuel campus scolaire et culturel qui impressionne par son étendue et sa topographie. La volonté est de restructurer ce site en hiérarchisant les cheminements et les surfaces pour mieux préserver les intimités et offrir des espaces bien définis et accueillants. Afin de réunir les enfants de l’enseignement précoce et de l’enseignement préscolaire dans un même bâtiment, tout en respectant les exigences relatives aux deux cycles d’enseignement, il y a deux niveaux : l’école précoce est située au rez-de-chaussée, niveau supérieur, et l’école préscolaire au rez-de-jardin ; les tout-­ petits auront ainsi le plus court chemin à faire jusqu’à leur école, qui est située au plus haut point du campus. Toutes les salles de classe sont orientées vers l’est, elles profiteront d’une lumière constante tout au long de la journée, sans souffrir d’un ensoleillement trop intense. Les fenêtres sont des « vues cadrées » ouvertes sur l’horizon. L’objectif est de créer un lieu qui permettra aux enfants de se développer en leur procurant le plaisir du cheminement et du jeu. De construire des espaces simples et ouverts sur le paysage, pour accueillir les enfants qui y passeront les premiers moments de leur vie en société.

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FICHE TECHNIQUE Type Établissement scolaire Localisation Clemency, Luxembourg Maître d’ouvrage Administration communale de Käerjeng Surface brute 1 125 m2 État Chantier en cours

es salles de classe du L préscolaire donneront sur le rez-de-jardin, où se déploie la cour de récréation. PORTRAIT

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ARCHIDUC 15

URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé dernièrement au Grand-Duché, ou par un bureau basé au Luxembourg.

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ARCHIDUC 15

Le projet « Am Duerf » comprend le réaménagement de la place, la construction de nouveaux logements et commerces et la mise en place d’un shared space.

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URBANISME


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« IAMDUERF » En mai dernier, le nouveau shared space et le projet urbain « Am Duerf » à Dudelange ont été inaugurés, un renouvellement urbain confié au bureau STEINMETZDEMEYER. Auteur

Céline Coubray

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l aura fallu 12 ans de travail pour que la première partie de ce projet de reconversion du centre-ville de Dudelange puisse enfin être inaugurée. Le jour de l’inauguration, Dan Biancalana, bourgmestre de Dudelange, a déclaré devant Alex Bodry, le bourgmestre qui l’a précédé et avec qui le projet a démarré : « Grâce à ce projet de shared space et de nouvelle place urbaine, une nouvelle dynamique peut se mettre en place pour plus de convivialité, laissant plus de place pour la mobilité douce et les rencontres. » Mais c’était un travail de longue haleine, car le début du projet remonte à 2005, lorsqu’un concours a été organisé et remporté par le bureau STEINMETZDEMEYER. Le projet se décline en trois phases comprises le long de l’avenue Grande-Duchesse Charlotte, pour un montant total de 6,5 millions d’euros, dont 40 % proviennent d’un fonds européen dans le cadre d’un projet FEDER. URBANISME

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ARCHIDUC 15

AM DUERF Un des gros morceaux de ce réaménagement a été la transformation de la place Am Duerf, un îlot compris entre l’avenue G.- D. Charlotte et la rue de l’Étang, entre les mains du promoteur immobilier Kontz, maître d’ouvrage du projet. En sous-sol, un nouveau parking accueille les voitures sur deux niveaux (182 places au total, soit 70 places supplémentaires par rapport à l’ancien parking en plein air). En surface, une nouvelle place aménagée pour le confort des piétons, avec beaucoup de bancs, est entourée de commerces et d’appartements « conçus pour toutes les configurations de famille », précise Nico Steinmetz. « Nous avons imaginé cette place comme le salon de la ville, explique l’architecte. Nous y avons beaucoup travaillé les vides, aménagé l’espace pour qu’on s’y sente à l’aise, qu’on ait envie de s’y rencontrer. C’est dans cet objectif que les balcons, qui ont une avancée de seulement 50 cm et qui complètent les loggias plus profondes, ont été réalisés en tôle déployée. Grâce à ce matériau, on introduit une sorte de filtre et préserve l’intimité de l’appartement, sans couper l’entrée de l u m i è r e n a t u r e l l e . Le s h a b i t a n t s conservent leur espace privé, et les usagers de la place peuvent profiter pleine-

02

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01

ment de l’espace public sans être intrusifs. Ainsi, tout le monde se sent plus à l’aise. » Toute voiture étant exclue de cet espace, les commerces peuvent déployer de nouvelles terrasses. Afin de calmer l’espace urbain, tout le mobilier a été changé et homogénéisé : bancs, poubelles, luminaires sont regroupés en îlot. Seuls les poteaux du wifi, pour des raisons techniques, n’ont pas pu être regroupés avec les luminaires. L’ensemble, livré en un bloc, et donc immédiatement opérationnel, peut paraître assez modeste dans son expression architecturale, mais la grande qualité du projet est contenue dans le travail de l’espace public, des vides qui permettent l’interaction entre les différents usagers. « Ce projet montre aussi qu’il est possible d’apporter une nouvelle qualité de vie, tout en augmentant la densité », souligne Nico Steinmetz. Et pour animer cet espace, une nouvelle installation a été dévoilée : inspiré de « Iamsterdam », un lettrage grand format est positionné sur la place et déclare : « IamDuerf ». « Nous avions un budget pour réaliser une sculpture dans l’espace public, explique Nico Steinmetz. Mais, plutôt qu’une installation ‘définitive’, nous avons choisi une autre option : en n’utilisant qu’une partie du budget, nous avons proposé ce grand URBANISME

01

L’ensemble du mobilier urbain a été revu pour une plus grande homogénéisation. 02

Le nouvel aménagement s’inscrit pleinement dans le tissu urbain existant. 03

Le travail des balcons assure une discrétion des regards depuis la place.

03

Photos : boshua

La première phase (2,2 millions d’euros) est désormais ouverte. La seconde phase débutera au printemps 2018.


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ARCHIDUC 15

SHARED SPACE Au-delà du réaménagement de la place, les rues adjacentes ont aussi considérablement changé, avec l’installation du principe de shared space, qui crée un aménagement urbain en faveur de la mobilité douce. Un vrai challenge, car en 2005, comme le rappelait le ministre de l’Intérieur Dan Kersch lors de son allocution inaugurale, « rien dans le Code de la route ne prévoyait ce type de projet ». Depuis, la législation a pu évoluer, et d’autres projets similaires ont vu le jour, comme à Bertrange. 154

« Ici, tout est fait pour que les automobilistes, sans les exclure complètement, ne se sentent pas à l’aise. C’est comme faire du vélo dans sa salle à manger, ce n’est pas prévu pour ça », explique Nico Steinmetz. Aucune ligne au sol n’est linéaire pour guider l’automobiliste, mais au contraire, un dessin reprend un cheminement aléatoire, qui correspond plus à celui d’un piéton qui ferait du lèche-­ vitrines. Les bancs sont positionnés en limite de zone carrossable, ce qui oblige les voitures à ralentir. Des groupes d’arbres sont plantés de manière à gêner le passage des voitures. Il y a des places de stationnement de courte durée, mais au lieu de mesurer 6 mètres, comme habituellement, elles font 7 mètres, pour que les piétons puissent encore circuler autour de la voiture. Tous ces éléments conjugués permettent de comprendre que la voiture est tolérée, mais qu’elle n’est pas la priorité. ◼ URBANISME

La nouvelle place bénéficie de commerces au rez-dechaussée qui apportent une nouvelle animation.

Une grande partie du projet résidait dans la transformation de la place Am Duerf.

Illustrations : In-visible, STDM

lettrage, qui a pour objectif d’interpeller les usagers. Quand ils s’en seront lassés, une nouvelle installation choisie par un jury sera mise en place. » Pour créer une nouvelle liaison avec l’artère commerçante de l’avenue Grande-Duchesse Charlotte, un passage couvert a été aménagé depuis la place, « comme un couloir qui mène au salon ».


ARCHIDUC 15

PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension

de notre espace bâti, ARCHIDUC s’intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.

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ARCHIDUC 15

En complément des espaces publics, les zones privées sont aussi aménagées dans un esprit de continuité. 156

PAYSAGE


ARCHIDUC 15

DES JARDINS EN VILLE Alors que la densité augmente, les espaces verts apportent le point d’équilibre pour maintenir la qualité de vie en ville. Étude de cas avec « Les Jardins de Luxembourg », dont l’architecture du paysage a été confiée à AREAL. Auteur Céline Coubray

S

Photo : Marianne Majerus Garden Images

ur l’ancien site de production de la laiterie Luxlait à Luxembourg-Merl, un nouvel ensemble résidentiel est en cours de réalisation depuis 2009. Le PAP, conçu par STEINMETZDEMEYER en 2010, prévoit plusieurs immeubles d’habitation, dont la densité est forte, avec l’intégration de nombreux espaces verts, incluant un nouveau parc et une place publique complétée par des commerces de proximité. L’aménagement de ce paysage urbain est confié dans son ensemble au bureau AREAL.

le site en deux parties, avec, d’un côté, la nouvelle place Thorn, et de l’autre, le parc et les lots de résidences. UNE NOUVELLE PLACE PUBLIQUE D’un côté du site, on trouve la place Thorn, nouvelle place publique initiée par le développeur et cédée au moment de sa livraison à la Ville de Luxembourg. Ses

dimensions généreuses, réparties sur deux parcelles, permettent d’y réaliser des événements, tels que des marchés ou des fêtes de quartier. Une ancienne rue a été supprimée afin d’unifier l’espace, de le rendre plus homogène. Elle est bordée sur deux côtés par les immeubles mêlant commerces au rez-de-chaussée et bureaux ou logements dans les étages. L’espace central offre un espace de rencontre avec des fontaines alimentées par une source présente sur le site (cette source sert aussi à l’arrosage des plantations). Alors que l’ensemble de la place reste volontairement minéral, un jardin planté se développe à l’échelle du quartier à une de ses extrémités et apporte un contrepoint végétal. On y trouve des magnolias, tout comme des blocs d’ifs et des bandes de vivaces qui apportent un caractère plus ornemental. Des assises de différents types sont réparties sur l’ensemble du site. Les dimensions généreuses de cette place se

Plan d’aménagement de l’ensemble du nouveau quartier.

UN CŒUR URBAIN VERT Si ce nouvel ensemble a été dénommé « Les Jardins de Luxembourg », c’est bien parce que les espaces verts acquièrent une place de première importance dans la conception urbanistique de ce nouveau morceau de quartier. Le site est praticable par voie carrossable, accessible dans le prolongement des rues Béatrix de Bourbon et Guillaume de Machault, mais ce sont surtout les chemins piétons qui sont prédominants. Depuis ces chemins, il est possible d’avoir des percées visuelles avec des profondeurs et des séquences plantées qui permettent à la fois de s’orienter et de mieux saisir l’échelle du site. Les espaces verts forment des connexions visuelles et physiques naturelles, des prolongements et des liaisons vers les rues voisines existantes. Le boulevard Marcel Cahen divise PAYSAGE

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ARCHIDUC 15 Les chemins sont bordés de part et d’autre de végétations qui accompagnent les usagers du site dans leurs déplacements.

Une grande attention est portée aux matériaux de revêtement de sol et à leur mise en œuvre.

L E PA R C E T L E S CHEMINS PUBLICS De l’autre côté du boulevard Marcel Cahen se déploie un ensemble dense de nouvelles résidences. Au cœur de ces logements, un nouveau parc public est créé. Ce lieu de détente et de rencontre pour les habitants du quartier assure la liaison entre la place Thorn et le fond du site. Ce nouvel espace vert se divise en deux atmosphères distinctes. On trouve, d’une part, une grande pelouse ouverte, facile d’entretien et propice aux jeux, avec de grands nuages de plantes, qui assurent un fleurissement aussi bien au printemps qu’à l’automne. Le pied d’un des immeubles qui longent le parc doit être occupé par un restaurant, qui bénéficiera d’une vaste terrasse. Ceci apportera, les jours de beau temps, une animation spontanée. D’autre part, une seconde zone est aménagée dans un esprit de sous-bois, et est plus propice à la promenade et à l’observation. L’ensemble de cette zone est traversé par deux chemins : un chemin principal qui fait le contournement complet, et un chemin secondaire en gravier qui permet de s’enfoncer dans les plantations et de 158

bénéficier d’une échelle plus réduite. Ces plantations ont un intérêt jardinier, et sont composées de vivaces et de graminées, complétées par des rosiers couvre-sol, diverses fleurs et quelques arbres fruitiers. On trouve aussi des charmes, des sorbiers des oiseleurs, des érables champêtres et des merisiers. Une structure de graminées présente l’avantage de persister en hiver. L’ensemble des végétations restent volontairement simples à entretenir (l’entretien est assuré par le Service des parcs de la Ville de Luxembourg), ce qui laisse plus de chance à leur pérennité. Ces chemins assurent également une PAYSAGE

connexion avec le reste du quartier. Les élèves des établissements scolaires voisins utilisent d’ailleurs déjà ces passages à travers le nouveau quartier. UN RELAIS PRIVÉ En plus des espaces publics, des espaces verts privés correspondant aux résidences haut de gamme complètent l’aménagement paysager. Ces espaces sont également conçus par AREAL, dans une recherche de continuité tout à fait judicieuse. Cette densité verte se retrouve ainsi même à l’intérieur des îlots, grâce aux plantations réalisées au-dessus des dalles

Photos : Marianne Majerus Garden Images, Boshua

justifient par la densité des volumes construits de l’autre côté du boulevard. Elle apporte une respiration nécessaire au cœur du tissu urbain.


ARCHIDUC 15

En plus de la grande pelouse, des fleurs sont plantĂŠes en nuages.

PAYSAGE

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ARCHIDUC 15

de garage. Les plantations de ces parties privées permettent de préserver une certaine intimité pour les résidents, sans couper les vues transversales sur le site pour les passants. Les relations visuelles entre les différentes parties du site sont ainsi préservées, et les usagers des passages publics peuvent aussi profiter visuellement des espaces verts privés. À certains endroits, les espaces privatifs débordent légèrement sur l’espace public, permettant de faire la liaison entre les deux typologies d’espace. Ceci contribue à une vision verte continue et cohérente sur l’ensemble du site. BIEN-ÊTRE ET SÉCURITÉ En plus de l’aspect écologique, le sentiment de bien-être et la question de la sécurité sont au cœur de la conception de 160

ce paysage. Grâce à la végétation et le traitement des matériaux de surface, on parvient à diminuer la sensation d’inconfort, notamment dans les longs passages. Dès la première phase de plantation, et même si l’ensemble des constructions n’est pas totalement achevé, l’objectif était d’obtenir une certaine densité végétale, avec des corridors et des arrières-plans plantés. La seconde phase de plantation des espaces publics sera réalisée au printemps 2018. Ces plantations, dont beaucoup sont des espèces aborigènes associées à des espèces adaptées au milieu urbain, permettent de contrer le poids des grands bâtiments et rabaissent l’échelle pour un confort accru des utilisateurs du site. En plus des espèces végétales, un grand soin a été apporté au choix des matériaux et équipements publics mis en œuvre. PAYSAGE

Sur l’ensemble du site, on retrouve le même vocabulaire : les passages sont réalisés à la fois en pierres naturelles de différentes tailles, ce qui apporte une belle texture perméable, et en grandes surfaces de béton, à la fois esthétiques et fonctionnelles. En plus des chemins, des murets, bancs et marches en béton préfabriqué beige sont implantés. Concernant l’éclairage, les principaux chemins sont éclairés une fois la nuit tombée. Il a été décidé de ne pas faire d’éclairage de mise en scène dans les parties publiques, mais certaines zones privées en sont équipées. Conscient de la plus-­value que cela apporte au projet, le promoteur a choisi ici de réaliser un investissement conséquent dans la qualité de ces espaces publics. Une démarche que l’on souhaiterait voir se propager. ◼

Photo : Boshua

Au sein de la place Thorn, les usagers peuvent faire une pause dans un espace plus intime et végétalisé.


ARCHIDUC 15

DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois, ou travaillant au Grand-Duché.

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DU MOBILIER INCLUSIF Le duo de designers Les M a réalisé, pour l’exposition Le cours de la vie à la Villa Vauban, du mobilier d’exposition conçu pour tous les publics. Auteur Céline Coubray Photographe

Andrés Lejona

L

a Villa Vauban a ouver t à la période estivale une exposition conçue autour de sa collection, et qui s’adresse à tous les publics, sans exception, y compris les personnes présentant un handicap physique, par exemple. Le musée souhaitait, à l’occasion de cette exposition, mettre en place un accueil inclusif, c’est-à-dire qui permette à tous les citoyens de participer à la visite, sans exclure personne. Pour ce faire, l’équipe a passé commande d’un mobilier spécifique au duo de designers Les M, composé de Céline Merhand et Anaïs Morel. « L’exposition raconte le cycle de la vie, de la naissance à la mort, à travers une série d’œuvres issues des collections des Deux Musées de la Ville de Luxembourg , explique Gabriele Grawe, commissaire de l’exposition. À travers les différentes salles, ce fil rouge est poursuivi. Les visiteurs découvrent des œuvres traitant de la naissance, de la jeunesse, puis de la vie d’adulte, avec des couples, des scènes de la vie domestique, ou encore de la vieillesse et de la mort. En découvrant les œuvres, les visiteurs peuvent porter une réflexion sur l’avancement dans la vie, les changements liés à l’âge, la manière dont il est possible de vivre sa vie. La thématique de cette exposition, grand public, nous semblait propice à porter une réflexion parallèle à celle menée par la Ville de Luxembourg, thématisée sous le titre ‘La ville pour tous’. Il s’agit ici de réfléchir sur l’inclusion dans la ville, et plus particulièrement dans le contexte de cette exposition. Aussi, le musée a demandé aux designers 162

La pièce majeure de cette commande est cette grande table et son ensemble de chaises.

DESIGN


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DESIGN

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Les M de concevoir du mobilier qui puisse être utilisé par tous les publics, y compris les personnes en fauteuil roulant ou les malvoyants, par exemple, sans faire de distinction discriminante. Cette approche se complète également par un programme pédagogique développé en ce sens. » UNE EXPÉRIENCE PILOTE C’est la première fois qu’une telle démarche est initiée au Luxembourg. Il s’agit donc d’une expérience pilote. Le mobilier qui a été conçu à cette occasion pourra bien entendu être réutilisé par la suite, dans d’autres expositions, et potentiellement complété par d’autres éléments. « Ce mobilier nous sert désormais de base et ne demande qu’à être augmenté, renforcé, ou peut-être, nous verrons avec l’usage, amélioré. C’est un concept qui peut être étendu et qui peut évoluer », explique Gabriele Grawe. « Nous avons commencé à travailler sur ce projet en septembre 2016, précise Céline Merhand. La commande passée par le musée correspond bien à notre démarche, puisque notre travail s’oriente autour des cinq sens. » C’est ainsi que les designers, basées à la fois au Luxembourg et en France, ont conçu des bancs, tables, chaises et accessoires, répartis

Cette table est réglable en hauteur pour convenir aussi bien aux plus jeunes qu’aux adultes, qu’ils soient debout ou en fauteuil roulant.

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Les angles arrondis, les formes accueillantes et conviviales incitent tous les types de visiteurs à utiliser ce mobilier d’exposition.

dans différentes salles du musée, et qui accompagnent les visiteurs lors de leur découverte de l’exposition. « Le cahier des charges était suffisamment défini, tout en restant ouvert à l’interprétation. Le musée est venu vers nous avec un ensemble de références dont il a été assez difficile de se défaire, car les objets proposés étaient des dessins très réussis. Mais avec un peu de ténacité, nous y sommes parvenues. » DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE MEUBLES Dans différentes salles du musée, on découvre des éléments de ce nouveau mobilier. Dans la section sur la vie quotidienne, Les M ont conçu une grande table de quatre mètres de longueur, complétée par des chaises. « Il s’agit de la pièce phare de la commande. Elle permet de recréer une scène de vie dans le musée, de faire une pause dans le parcours, et d’entamer un moment d’échange avec les autres visiteurs. Le piètement a été travaillé pour qu’un fauteuil roulant passe sans être gêné. Par ailleurs, le musée avait besoin de stocker facilement cette table. Nous avons donc conçu un plateau démontable. Les panneaux sont travaillés par emboîtement et tenus par la structure métallique du piètement. L’ensemble présente un caractère ludique, qui interpelle toutes les générations de visiteurs. » Cette table DESIGN

est complétée par une série de chaises conçues spécialement pour le musée, dans un esprit atemporel. Elles dégagent un caractère accueillant et chaleureux grâce au dossier arrondi, à la galette en mousse recouverte de tissu. Ces chaises ont d’ailleurs séduit un éditeur, Tabisso, qui a choisi de les mettre en production, et qui les présentera au prochain salon Maison & Objet à Paris, en janvier 2018. « Nous avions rencontré Tabisso lors de la biennale de design à Courtrai en 2010, et nous étions restées en contact avec eux. À l’occasion du projet pour la Villa Vauban, nous les avons contactés pour qu’ils nous aident dans la production de ce mobilier. Le projet leur a beaucoup plu, si bien qu’ils ont décidé de l’ajouter à leur catalogue. Les chaises de l’exposition servent en fait de prototype à cette future production. C’est la première fois que nous avons l’occasion de dessiner une chaise. C’est un projet que nous voulions faire depuis longtemps, mais sans en avoir encore eu l’occasion. De plus, nous sommes très contentes que ce nouveau projet soit déjà en cours d’édition. C’est un peu la cerise sur le gâteau », se réjouit Céline Mehrand. DES BANCS ET DES PORTEMANTEAUX Dans la salle consacrée aux portraits, les visiteurs peuvent se déguiser avec des chapeaux et différentes étoffes, et se


SYLVIA CAMARDA est une danseuse virtuose et chorégraphe luxembourgeoise. Sa physicalité, sa technique et sa théâtralité l’amènent à rejoindre les compagnies de danse les plus convoitées comme le Cirque du Soleil et à travailler avec de grands artistes comme Jan Fabre.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS Lors d’une soirée de gala, Maison Moderne célébrera le Luxembourg à travers celles et ceux qui contribuent à son rayonnement international. Cette grande soirée se déroulera sous le parrainage de Monsieur le Premier ministre Xavier Bettel. celebratingluxembourg.com

organisation

gold sponsors

institutional partner


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Le portemanteau mural est conçu dans la continuité du reste du mobilier.

Les couleurs de l’installation Pillow ont été déclinées spécifiquement pour la Villa Vauban.

prendre en photo dans la salle suivante. Afin de déposer ses affaires personnelles de manière confortable, les designers ont conçu un banc, complété par un portemanteau. « Les bancs présentent deux hauteurs, une traditionnelle et une autre, plus basse, qui convient aussi bien aux enfants qu’aux personnes en fauteuil roulant. La forme du portemanteau évoque celle de l’arbre, un écho volontaire aux arbres du parc qui entoure la Villa », explique la designer. Dans la salle suivante, des portemanteaux muraux dessinés dans la continuité des bancs permettent de déposer les accessoires. « Les formes, les matières et les couleurs se répondent d’un meuble à l’autre. Partout, on trouve des angles arrondis, qui sont à la fois sécurisants et accueillants. Ainsi, on évite d’avoir des parties saillantes et tranchantes. Les visiteurs peuvent utiliser nos meubles sans craindre de se faire mal. » DU MOBILIER ADAPTABLE Un peu plus loin, on trouve une autre typologie de table, réglable en hauteur pour celle-ci. « Cette table permet la présentation d’une maquette de tableau en trois dimensions, conçue pour que les per166

sonnes malvoyantes puissent tactilement percevoir l’image du tableau. Les dimensions de cette table, et de son piètement en particulier, répondent parfaitement aux dimensions d’un fauteuil roulant. Afin de changer la hauteur de la table, nous avons un système de manivelle qui fait varier simplement la hauteur de 50 cm à 1 m. Ce système, pourtant simple d’utilisation, a demandé un développement poussé, afin de justement conserver un mécanisme simple et bien intégré. » UN TRAVAIL DE COLLABORATION Les M ont participé en 2015 et 2016 aux « Résidences de l’art en Dordogne », au cours desquelles elles ont eu l’occasion de travailler avec des maîtres artisans, dont un tapissier, un maroquinier, un tisserand, un vannier, un lithographe, ou encore un coutelier... « À cette occasion, nous avons rencontré l’ébéniste Alexander Hay, avec qui nous avons réalisé le mobilier présenté dans cette exposition. Pour nous, cela a été très appréciable, car nous connaissions déjà son talent et nous étions sûres de la qualité que nous pourrions avoir. Tous les meubles présentés dans l’exposition ont donc été fabriqués en Dordogne, par ses soins », souligne Céline Merhand. DESIGN

Par ailleurs, le musée a également souhaité réutiliser l’installation Pillow qui avait été initialement conçue pour l’espace d’atelier jeune public du Centre Pompidou à Metz. « La forme et la fonction sont les mêmes, mais les couleurs sont personnalisées pour correspondre au reste du mobilier et être spécifiques à la Villa Vauban. » Ce projet de coussins remplis de billes de polystyrène qui s’emboîtent les uns dans les autres pour former un grand matelas a d’ailleurs été décliné déjà quelques fois, comme pour une médiathèque en Alsace ou une salle de repos à Paris. « Cette pièce a un grand succès. C’est une proposition qui interpelle beaucoup de monde. Elle est à la fois simple, conviviale et confortable. C’est un outil que l’on peut transmettre et que l’on s’approprie facilement. À la Villa Vauban, on trouve des ‘pillows’ sous l’escalier à côté des ateliers pour les enfants, ainsi que dans une salle d’exposition. En plus de ces coussins, nous avons dessiné un petit meuble qui sert de banc pour retirer ses chaussures, avec des cases pour les ranger, un petit container pour emprunter des surchaussures, et un autre pour déposer les éléments usagés. » C’est donc une histoire qui continue de s’écrire. ◼


ARCHIVES

LE S RO ND ES

ST AD IC

S

DÉBATS PUBLICS

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URBAN SKETCHING

COLLOQUES

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W AL K & TA LK

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HO

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CH

BIBLIOTHÈQUE

CONCOURS PHOTO SINCITYPICS

S

EXPOSITIONS

ARCHIDUC 15 × LUCA

www.luca.lu

167


ARCHIDUC 15 × LUCA

MULTI-SCALE LUXEMBOURG MET LES MAQUETTES À L’HONNEUR

PORTAL EENT : BALLINIPITT architectes urbanistes

168


ARCHIDUC 15 × LUCA

R

Photos : Tomasz Samak

etracer 25 ans d’environnement bâti au Luxembourg, tel est l’objectif de l’exposition collective de maquettes MULTI-SCALE, mais pas que. Le LUCA aimerait, par cette occasion, animer le débat et la recherche autour de la place de la maquette dans la création architecturale. L’exposition est à découvrir du 1er décembre 2017 au 24 février 2018 dans les locaux du LUCA Luxembourg Center for Architecture à Hollerich. Bien plus qu’un simple outil de travail, la maquette est en général le premier support physique qui permet de matérialiser l’idée d’un projet architectural. Longtemps fabriquée manuellement, la maquette peut être considérée comme une œuvre au sens propre reflétant le travail de recherche et de réflexion de son créateur. Indispensable outil de travail au e 20 siècle, les avancées technologiques des années 1990 ont profondément bouleversé le rôle de la maquette dans le processus de création architecturale. L’ordinateur a pris une place importante dans le domaine, et les modèles virtuels ont inondé la création architecturale, quitte à remplacer la maquette physique pour certains créateurs. Des machines-­

outils à commande numérique et des imprimantes 3D permettent aujourd’hui de créer des maquettes sans intervention humaine. Ces mutations soulèvent de nombreuses questions quant au sort de la maquette : quelle est aujourd’hui sa place dans le processus créatif ? Et comment conserver aux mieux ce patrimoine matériel ? C’est pourquoi le LUCA lui consacre une exposition, qui permettra d’explorer ces problématiques. Architecture du quotidien, bâtiment phare, espace public, projet urbanistique, aménagement paysager, ouvrage d’art, MULTI-SCALE Luxembourg exposera plus de 100 maquettes réalisées avec divers matériaux et techniques et montrant des bâtiments de natures et d’envergures multiples. La politique d’enrichissement des archives du LUCA sera intensifiée, et les auteurs des maquettes auront la possibilité de confier leurs objets à la fin de l’exposition au fonds d’archives du LUCA. Ces objets seront archivés selon les normes en vigueur et resteront accessibles. Des événements, tels que des conférences, ateliers, colloques ou visites, complèteront le programme de l’exposition. Le programme complet est à trouver ◼ sur WWW.LUCA.LU.

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE LUXEMBOURG : BOLLES + WILSON et WW+ architektur + management

GLESENER HOUSE : Bruck + Weckerle Architekten

YCÉE JOSY BARTHEL : L Decker, Lammar & Associés – Architecture et Urbanisme 169


ARCHIDUC 15 × LUCA

LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE L

e LUCA Luxembourg Center for Architecture est l’acteur culturel principal sur le plan national pour la création et la diffusion du savoir sur les origines, les conditions actuelles et la valeur de l’architecture et de l’urbanisme comme expressions de la civilisation humaine et facteurs critiques de qualité de vie durable. Depuis sa création en 1992 sous l’appellation « Fondation de l’architecture et de l’ingénierie », l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et d’action pour un vaste public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la Biennale d’architecture de Venise, etc. Ses publications, ses archives et sa bibliothèque d’architecture riche de près de 8 000 ouvrages anciens et récents offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. Le LUCA et son équipe professionnelle, élargie en 2017, travaillent de concert avec de nombreux experts et partenaires, nationaux et internationaux, confirmant ainsi sa place au cœur de l’actualité, tournée vers l’avenir, tout en reflétant le passé et débattant le présent de notre environnement bâti.

Équipe professionnelle Andrea Rumpf, directrice Virginie Dellenbach, chargée de la bibliothèque et des archives Lili Krack, assistante administrative Thomas Miller, assistant de programmation Sophie Thinnes, chargée de communication

Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre l’actualité du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter www.luca.lu. Nos bureaux sont ouverts le lundi de 9 h à 15 h et du mardi au vendredi de 9 h à 18 h. Salle d’exposition Mardi au vendredi : de 11 h à 18 h Samedi : de 11 h à 15 h (suivant programmation) Bibliothèque Mardi et jeudi : de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h Mercredi : de 14 h à 17 h Vendredi : de 10 h à 12 h (et sur rendez-vous) Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies EUROPA NOSTRA ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council on Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference

Partenaires principaux :

170

Avec le soutien financier de :

Cercle des partenaires :

Partenaire média :


Tous les 15 jours, recevez l’actualité de l’architecture au Luxembourg. Abonnez-vous gratuitement sur Archiduc.lu


ARCHIDUC 15

ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.

172


ARCHIDUC 15

Beiler + François Architectes

kaell architecte

Stanislaw Berbeć architecte

T : 26 36 46 W : www.bf-archi.lu

T : 46 08 62 1 W : www.kaellarchitecte.lu

T : 44 10 85 W : www.stanberbec.lu

BENG Architectes Associés

m3 architectes

Tetra Kayser Associés

T : 54 94 30 W : www.beng.lu

T : 26 44 74 1 W : www.m3architectes.lu

T : 26 25 40 1 W : www.tetra.lu

CBA

Metaform

Valentiny hvp architects

T : 33 03 67 1 W : www.cba.lu

T : 26 45 86 25 W : www.metaform.lu

T : 23 60 70 1 W : www.valentinyarchitects.com

Dagli + atelier d’architecture

Moreno Architecture & Associés

witry & witry

T : 26 33 02 33 W : www.dagli.lu

T : 26 48 27 75 W : www.moreno.lu

T : 72 88 57 1 W : www.witry-witry.lu

Decker, Lammar et Associés

Morph4

WW+

ARCHITECTES

287, rue de Neudorf L-2221 Luxembourg

2001

T : 49 51 01 1 W : www.architect.lu

T : 26 51 25 26 W : www.morph4.com

T : 26 17 76 W : www.wwplus.lu

DIANE HEIREND Architecture & Urbanisme

Planet+

AGENCE IMMOBILIÈRE

Agence Immobilière Millebierg 6, rue de Windhof L-8384 Koerich

T : +352 26108015 W : www.aim.lu E-mail : millebierg@pt.lu L’agence immobilière Millebierg vous offre un service professionnel et personnalisé pour vous guider et conseiller dans la réalisation de vos projets. Nous sommes spécialisés dans l’achat et vente immobilière, la location des biens ainsi que la mise au marché de lotissements et immeubles résidentiels. Fondateur-Gérant : Jean-Paul Frauenberg

115A, rue Émile Mark L-4620 Differdange T : 26 56 11 52 W : www.2001.lu

36, rue des Prés L-2349 Luxembourg

2, avenue du Rock’n’Roll L-4361 Esch-sur-Alzette

107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg

6, route de Trèves L-2633 Senningerberg

15, rue Dicks L-1417 Luxembourg

A+T Architecture

T : 48 57 87 1 W : www.dianeheirend.com

T : 26 45 94 50 W : www.atarchitecture.lu

Fabeck Architectes

Areal Landscape Architecture

T : 26 30 80 W : www.fabeckarchitectes.lu

T : 26 94 56 36 W : www.areal.lu

Georges Reuter Architectes

Arlette Schneiders Architectes

T : 44 33 34 W : www.gra.lu

T : 42 26 40 1 W : www.arlette-schneiders.lu

Gille Kintzelé Architecte

Atelier d’architecture et de design Jim Clemes

T : 26 88 801 W : www.kintzele.lu

13, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg

13, rue Münsterbusch L-2170 Senningerberg

3, rue Jean Bertholet L-1233 Luxembourg

68, rue de Luxembourg L-4221 Esch-sur-Alzette

1, rue du Château L-8385 Koerich

1, rue Paul Henkes L-1710 Luxembourg

29, rue d’Eschdorf L-9650 Esch-sur-Sûre

47, rue Jean-François Boch L-1244 Luxembourg

15, rue Würth-Paquet L-2737 Luxembourg

24-28, rue Goethe L-1637 Luxembourg

312, rue de Cessange L-1321 Luxembourg

22, rue de Gostingen L-5414 Canach

2, rue Alphonse München L-2172 Luxembourg

295, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange

19, Wisswee L-5441 Remerschen

32, rue du Pont L-6471 Echternach

53, rue de l’Usine L 4340 Esch-sur-Alzette

11-13, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg T : 44 23 08 1 W : www.planetplus.lu

RMarchi

14, rue des Trévires L-2628 Luxembourg T : 26 64 96 09 W : www.rmarchi.lu

Rodolphe Mertens Architects 28, rue de Hesperange L-1731 Luxembourg

T : 26 68 46 24 W : www.rodolphemertens.com

Schemel Wirtz

3, rue Guillaume Kroll L-1882 Luxembourg T : 40 48 10 W : www.schemelwirtz.lu

T : 55 32 19 1 W : www.jimclemes.com

ANNUAIRE

173


ARCHIDUC 15

ASCENSEURS

CARRELAGES

DÉMOLITION

Beil

Carrelages de Cillia

Polygône

T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu

T : 33 23 27 W : www.decillia.lu

T : 49 20 05 1 W : www.polygone.lu

12, op Huefdreisch L-6871 Wecker

68, rue des Prés L-7333 Steinsel

CONSTRUCTION

37, rue de la Gare L-7535 Mersch

Steffen Holzbau S.A. Kone Luxembourg

De Cecco Dino

T : 45 51 60 1 W : www.kone.com

T : 80 43 86 W : www.dino-online.lu

ZI, route de Bettembourg L-3378 Livange

Otis, general technic-Otis 44, rue des Bruyères L-1274 Howald

ZI Walebroch L-9202 Diekirch

Decker-Ries

Route de Belval (Zone industrielle) L-4024 Esch-sur-Alzette

T : 49 51 71 1 W : www.otis.com

T : 55 52 52 W : www.decker-ries.lu

Schindler

Domingues Carrelage

12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu

Thyssen Krupp

ZI Weiergewan 22, rue Edmond Reuter L-5326 Contern T : 40 08 96 W : www.thyssenkruppascenseurs.lu

3, zone um Woeller L-4410 Sanem

T : 26 58 16 60 W : www.domingues.lu

C H A U F FA G E S A N I TA I R E V E N T I L AT I O N EFG-TA

ZAC Hall Nr 9 L-9085 Ettelbruck

T : 26 36 13 35 W : www.bati-chapes.lu

Gazeautherme

106, rue de Mamer L-8081 Bertrange T : 31 80 24 1 W : www.gazeautherme.lu

T : 51 19 49

François Kieffer

T : 35 95 12 1 W : www.fkieffer.com

Chemin de Bergem L-3817 Schifflange T : 54 07 39 W : www.costantini.lu

5, rue de l’Usine L-3754 Rumelange

Genista

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu

T : 56 46 36 1 W : www.poeckes.lu

Konzeptsaal HVAC MTO Luxembourg 132, rue de Dippach L-8055 Bertrange

57, rue de La Gare L-6440 Echternach T : 27 76 65 33 W : www.konzeptsaal.com

Entrapaulus

CHARPENTIERS

64, Hiehl L-5485 Wormeldange

Inter-toiture

T : 26 35 01 31 W : www.entrapaulus.lu

23, rue Principale L-8838 Wahl T : 26 88 00 90 W : www.intertoiture.lu

Prefalux

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

Un seul numéro, un seul contact :

Hervé Lallement :

(+352) 20 70 70-312 herve.lallement@ maison­moderne.com

174

T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

Poeckes

T : 26 10 84 26 W : www.mto-lu.atalian.com

VOUS AUSSI VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PRÉSENT DANS L’ANNUAIRE ARCHIDUC, ET CE DÈS LE PROCHAIN NUMÉRO ?

15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert

Costantini

Contato

266, route de Kayl L-3514 Dudelange

PDG : M. Stephan Hostert M. Matthias Hettinger

CM Attert

Bati-chapes

ZA, rue de Sanem L-4485 Soleuvre

T : +352 719686-0 W : steffen-holzbau.lu

T : 49 74 41 W : www.egf-ta.lu

32, rue d’Oetrange L-5333 Moutfort

CHAPES

11-12, rue Flaxweiler L-6776 Grevenmacher

ANNUAIRE


ARCHIDUC 15

CONTRÔLE TECHNIQUE

ÉLECTRICITÉ, DOMOTIQUE

Luxcontrol

Cardoso

T : 54 77 11 1 W : www.luxcontrol.com

T : 48 89 20 1 E : www.cardoso.lu

ENTREPRISE GÉNÉRALE

FERRONNERIE Alain Chaudoye

1, avenue des Terres Rouges L-4330 Esch-sur-Alzette

Secolux

1, rue de la Poudrerie L-3364 Leudelange T : 46 08 92 1 W : www.groupseco.com

Socotec

Rue de Turi L-3378 Livange T : 40 07 52 W : www.socotec.lu

Electro Reinert

4, rue Sigismond L-2537 Luxembourg T : 26 18 76 45

Electro-Tech

235, rue de Cessange L-1321 Luxembourg T : 26 19 06 30 W : www.electro-tech.lu

Elektro Schlink

C O O R D I N AT I O N SÉCURITÉ CHANTIER

7, rue du Commerce B-6791 Athus

241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn

T : 661 649 246

Arendt

CDCL SA

21, rue Léon Laval L-3372 Leudelange T : 48 59 59 1 W : www.cdclux.com Domaines d’activités : résidentiel, ouvrages d’art et génie civil, ouvrages fonctionnels et hospitaliers, rénovation et réhabilitation, voirie et réseaux divers, terrassements et démolitions, travaux industriels, chantiers TCE et/ou gros œuvre, développement et gestion de projets immobiliers.

75, rue Principale L-5480 Wormeldange

Président du CA : Jean-Marc KIEFFER

T : 76 01 36 1 W : www.schlink.lu

Directeur Général : Georges THILL

Zone Industrielle Piret L-7737 Colmar-Berg T : 8357941 W : www.arendt.lu

Nico Betzen

15, Dikricherstroos L-9455 Fouhren T : 84 90 27 W : www.betzen.lu

Carte Blanche

21-22, ZAE Le Triangle Vert L-5691 Ellange T : 26 67 21 41 W : www.carteblanche.lu

Geri Management

198E, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn T : 26 50 25 41 W : www.geri.lu

CUISINES Cuisine Luxcuisine Scheunert 2, op Huefdreisch L-6871 Wecker

T : 26 71 61 0 W : www.luxcuisines.com

EMB Électricité

GROS ŒUVRE

4, rue des Joncs L-1818 Howald

FA Ç A D E S

T : 26 37 80 77 W : www.embsys.lu

Cardoso

Fautsch & Duprez

T : 24 87 94 50 W : www.cardoso.lu

T : 26 95 11 1 W : www.fdelectric.com

CM Attert

Genista

T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu

Ilcolux

Lux-Power sàrl, Mertert

T : 26 31 30 44 W : www.ilcolux.lu

T : 27 76 81 00 W : www.lux-power.lu

Plâtrerie Hoen

Schutz-Ries

T : 26 66 08 63

Op Der Hei L-9542 Hosingen

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange

51, route de Wasserbillig L-6686 Mertert

71, rue des Prés L-7333 Steinsel

Bam Lux 46, rue Glesener L-1630 Luxembourg

8, rue Jean Engling L-1466 Luxembourg T : 26 68 18 1 W : www.galere.be

Maconlux 15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert

182, route de Mondorf L-3260 Bettembourg T : 26 52 11 40 W : www.maconlux.lu

17, rue du Chemin de Fer L-8057 Bertrange

103, Waistrooss F-5440 Remerschen

T : 26 56 55 1 W : www.schutz-ries.lu

ANNUAIRE

175


ARCHIDUC 15

INGÉNIEURS GÉNIE CIVIL

INGÉNIEURS GÉNIE TECHNIQUE

AuCARRE

Dal Zotto & Accociés

T : 24 84 81 1 W : www.aucarre.lu

T : 58 10 85 W : www.dalzotto.lu

InCA

Eneco

T : 42 68 90 1 W : www.inca-ing.lu

T : 26 43 14 44 W : www.eneco.lu

MARBRERIES Carrières Feidt

3, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg

23, rue Xavier Brasseur L-4518 Differdange

Société d’études techniques et d’ingénierie

202, Zone Industrielle Scheleck II L-3225 Bettembourg T : 51 43 63

INGÉN I EURS S TATI Q U E

2, rue Edmond Reuter L-5326 Contern

Romain Becker

27, rue de la Fontaine L-3768 Tétange T : 26 56 72 20 W : romainbecker.lu

Syntec

13, rue Grande-Duchesse Charlotte L-6190 Gonderange

IC Lux

T : 26 78 20 10

T : 26 53 56-1 W : www.iclux.lu

I S O L AT I O N

6A, rue du Bois L-4795 Linger

Milestone

T : 92 92 39 W : www.schreinerei-hoffmann.com

T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu

Holzgestaltung Irsch

55, rue Cents L-1319 Luxembourg T : 31 61 61 1 W : www.mstconsult.lu

2-8, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg

ZAER op der Hei L-9809 Hosingen

T : 26 84 53 84

T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu

Igor Muller

Marbrerie Bertrand

T : 26 53 20 36 W : www.menuiserie-igormuller.lu

1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu

Marbrerie Michelini

10, route d’Esch L-3835 Schifflange

Menuiserie MSE 2, rue Woeller L-4410 Soleuvre T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu

214, Zone Industrielle Scheleck II L-3225 Bettembourg T : 51 33 46 W : www.michelini.lu

Marbrerie Trigatti

Müller-Kälber

2, Daimlerstraße D-71546 Aspach T : +49 71 91 36 71 20 W : www.muellerkaelber.com

3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg

Isomontage Isolation SA

T : 44 63 51 W : www.marbrerie-trigatti.lu

T : 27 12 86 1 W : www.isomontage-isolation.lu

Michelini

2-6, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg

38, Grand-Rue L-9991 Weiswampach

Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen

Lampertz 47, rue Gabriel Lippmann L-6047 Niederanven

Hoffmann

Zone industrielle Route de Dudelange L-3222 Bettembourg T : 51 33 46 W : www.michelini.lu

Norbert Brakonier

16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu

Prefalux

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

MENUISERIES

Timber Passion

9, route de Diekirch L-6430 Echternach

Achten

1, route du Vin L-5447 Schwebsange

T : 2 6 72 11 01 W : www.timber-passion.com

T : 26 66 01 44 W : www.achten.lu

Weisgerber & Cie Chimello

VOUS AUSSI VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PRÉSENT DANS L’ANNUAIRE ARCHIDUC, ET CE DÈS LE PROCHAIN NUMÉRO ?

ZI Lëtzebuerger Heck L-3844 Schifflange T : 57 52 47

Un seul numéro, un seul contact :

Hervé Lallement :

(+352) 20 70 70-312 herve.lallement@ maison­moderne.com

176

ANNUAIRE

2A, ZI Breedewues L-1259 Senningerberg T : 42 01 19 1


ARCHIDUC 15

MENUISERIES EN ALUMINIUM Alu Design

8, rue Théodore de Wacquant L-3899 Foetz T : 26 17 64 01 W : www.aludesign.lu

Aluzare

5, Zone Industrielle Zare Est L-4385 Sanem

PEINTURE

REVÊTEMENTS DE SOL

Chrom-Lux

Feuer & Stein

T : 27 07 61

T : 34 13 39 W : www.feuerundstein.com

2, op de Fielzen L-5685 Dalheim

Franco di Tomaso

34, rue Jean l’Aveugle L-4019 Esch-sur-Alzette T : 55 88 22 1 W : www.peinture.lu

T : 50 00 25 1

Groupe Peintures Robin Baustoff + Metall Luxembourg Zone Industrielle L-8287 Kehlen T : 27 39 01

31, rue de la Gare L-8705 Useldange T : 23 63 23 1 W : www.robin.lu

33, rue de Munsbach L-6941 Niederanven

Finex

3, rue des Chevaliers L-5817 Fentange T : 26 45 97 55 W : www.finexsarl.lu

Brisbois

81, rue de Cessange L-1320 Luxembourg T : 48 73 91 W : www.brisbois.lu

Martin Reinert

MOBILIER BUREAUTIQUE

2, op Tomm, ZI L-5484 Wormeldange-Haut

RIDEAUX

T : 76 92 98

LMC Schuh Raumausstattung

Rosy Wagner-Brauckmann sàrl 27, rue de la Barrière L-1215 Luxembourg

T : 44 88 08 1 W : www.wagner-brauckmann.lu

NÉONS Néon Muller

Poullig

219, avenue de la Liberté L-4602 Niederkorn T : 58 84 95 W : www.poullig.lu

Peinture Turmes

77, rue Clair-Chêne L-4062 Esch-sur-Alzette

63A, route de Trèves L-6793 Grevenmacher

T : 26 34 04 44 W : www.schuh-interior.de

S I G N A L I S AT I O N Grün

35, rue des Scillas L-2529 Howald

191, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange

T : 55 75 29

T : 44 38 34 W : www.neon.lu

Société luxembourgeoise de peinture

T : 49 61 62 W : www.grun.lu

29C, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg T : 26 25 90 55 W : www.slpeinture.lu

TOITURES Marco Rollinger

Theis Paul SA

2, rue du Cimetière L-8413 Steinfort T : 39 00 31 W : www.peinture-theis.lu

70, rue des Prés L-7333 Steinsel

T : 33 33 66 1 W : www.marco-rollinger.lu

Toiture Zimmermann et Fils Yves Braun

29A, rue du Puits L-2355 Luxembourg

4, rue de la Chapelle L-6419 Echternach T : 26 72 00 41

T : 48 41 61 1 W : www.braun.lu

ANNUAIRE

177


Auteur

ARCHIDUC 15

France Clarinval

Photographe

Christian Aschman

PORTRAIT MÉTIER

ATELIER DE MAQUETTES CHRISTINE FRANCK Depuis 30 ans, Christine Franck construit des maquettes bien utiles aux architectes, collectivités et promoteurs. Les imprimantes 3D ont considérablement fait évoluer le travail des maquettistes.

La maquette de la ville de Luxembourg dans son état actuel a occupé l’atelier pendant plusieurs mois.

Madame Franck, pouvez-vous nous détailler votre parcours ? christine franck J’ai suivi une formation en dessin d’architecture à Paris, puis en école d’art. J’ai travaillé comme maquettiste avant de lancer ma propre société il y a 30 ans. La technologie, notamment l’impression 3D, a transformé le métier, mais les bases sont toujours les mêmes. Il y a un côté créatif et manuel qui me plaît, en plus du contact avec les architectes. À propos de technologie, comment avez-vous vu le métier évoluer ? cf Quand j’ai commencé, je travaillais avec un cutter pour découper de fines plaques en polystyrène. Chaque fenêtre était découpée en suivant des gabarits ! Les plaques étaient assemblées et collées façade par façade, puis poncées pour qu’on ne voie pas les angles… Progressivement, j’ai vu apparaître les découpes à la fraiseuse et au laser qui permettent plus de précision et de rapidité. Maintenant, les imprimantes 3D vont encore plus loin dans le détail et permettent de tout 178

réaliser de manière simple. La modélisation 3D reste un défi au niveau informatique, et mon collègue Tom est expert dans ce domaine. À qui proposez-vous vos services ? cf Nos principaux clients sont des architectes pour qui nous travaillons par exemple pour préparer des concours. Les promoteurs utilisent aussi nos maquettes, notamment lors de la Foire du logement, car c’est plus parlant qu’un rendering pour le grand public. Sur une maquette, on peut tourner autour, on peut voir les proportions et les échelles par rapport à l’environnement… Les communes aussi sont intéressées par des maquettes pour des PAP ou de nouvelles zones à bâtir. Selon les projets, on travaille à des échelles différentes, du 1 / 100 e au 1 / 2 500e. Quelles sont les maquettes les plus remarquables que vous ayez réalisées ? cf Une des plus imposantes est celle qui est au Fonds Belval et représente toute ANNUAIRE

la zone avec tous les projets de bâtiments. Nous avons aussi réalisé celle du Ban de Gasperich, ainsi qu’une grande maquette de 8,5 m2 pour le Lëtzebuerg City Museum qui représente toute la ville de Luxembourg à l’échelle 1 / 2 500 e. Le château d’eau de Gasperich, d’une hauteur de 60 cm, était ainsi particulièrement intéressant en raison de ses découpes impressionnantes. ◼ WWW.MAQUETTE.LU



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