Archiduc

Page 1

Printemps / Été 2013 Futura Bold? – la cuisine – les espaces d’accueil du public – G + P Muller Architectes

Magazine d’architecture luxembourg Numéro 6 ‒ Printemps / Été 2013

051 – Grand sujet : Futura Bold? 068 – Dossier habitat : la cuisine | 092 – Dossier entreprises : les espaces d’accueil du public 107 – Portrait : G + P Muller Architectes

6

www.archiduc.lu Luxembourg 7,50 €

5 453000 010008

06


Montre Dressage en acier, mouvement mĂŠcanique de manufacture H1837 13, rue Philippe II Luxembourg - TĂŠl. (352) 220 981 Hermes.com


Édito Se poser des questions, rassembler les réflexions et mettre en perspective nos idées, nos besoins, pour imaginer la transition que doit obligatoirement opérer notre territoire pour rester qualitatif. Tels pourraient être les objectifs du Festival d’Architecture 2013 organisé par la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie et qui porte le titre interrogateur de Futura Bold?. Nous lui avons consacré notre grand sujet et avons réuni quelques éléments qui vous permettront d’amorcer la réflexion sur le devenir de notre environnement bâti. Le dossier sur l’habitat est dédié pour ce numéro à une pièce de la maison en particulier : la cuisine. Lieu d’activité central dans la vie d’une famille, cette pièce connaît à la fois des modifications liées à notre mode de vie et répond à des besoins spécifiques qu’il est important de planifier bien en amont des travaux. Pour le dossier des entreprises et collectivités, nous nous sommes intéressés à un point important pour l’image de l’entreprise vers l’extérieur, celui de l’accueil du public au sein d’un bâtiment. Hall d’entrée, gestion de l’attente, qualité des espaces publics… plusieurs exemples montrent qu’il est possible de réaliser de beaux espaces, conviviaux et accueillants, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise. Quant à la carte blanche, nous avons invité un jeune Allemand, Jean-Marc Lehwald, à publier une partie de son travail de fin d’études. Un sujet atypique d’une architecture intérieure aux besoins bien spécifiques… Nous vous laissons la découvrir. Le portfolio de g + p muller architectes donne un aperçu de leur production architecturale, accompagné d’une interview et d’un texte de présentation. À lire absolument avant leur conférence du 16 mai. Et comme d’habitude, Archiduc rassemble l’essentiel de l’actualité en architecture au Grand-Duché et poursuit son partenariat avec la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie.

Céline Coubray, rédactrice en chef

003 03


PERFORMANCE ENERGETIQUE

ISOLATION THERMIQUE


N W

E S

strassen A6 / E25

bertrange

e rout merl

belair ngwy de lo

luxembourg centre

10 MIN.

ro ut

e

de

tr

èv es

A1 / E44

15 MIN.


Vous êtes créatif. Vous avez des idées, des projets ... peut-être un peu audacieux ! Depuis 40 ans, Prefalux maîtrise les matières et les techniques, innove, améliore sans cesse ses compétences et la qualité de ses services. Pour que vos envies se concrétisent.

www.prefalux.lu





010

www.archiduc.lu

012-048 actualité Concours, dernières livraisons, Hollerich Village, le concours du château d’eau de Gasperich, l’actualité des travaux à Belval, les news…

051-066 grand sujet Futura Bold? | 052 Futura Bold? Qu’est-ce que c’est ? | 056 Futura Bold? Post-City: Considering the Luxembourg Case

068-081 habitat La cuisine | 069 Comment planifier sa nouvelle cuisine ? | 072 La cuisine dans un fauteuil | 076 Produits

092-105 entreprises & collectivités Les espaces d’accueil du public | 093 Le nouveau visage de l’Adem | 096 Le nouvel écrin de Lalux

107-122 portrait g + p muller | 108 47 ans d’histoire | 110 Portfolio | 122 Interview


011

061 Matière à réflexion | 062 Luxembourg, paysage habité | 064 Petit par la taille, fort par le potentiel | 066 Regarder, différemment

080 Simple, mais sophistiquée

SOMMAIRE

083-090 carte blanche Unten mit, oben ohne

100 Produits | 104 Ceci n’est pas un cabinet dentaire

123-129 partenariat Les pages de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie


www.archiduc.lu

actualité

012 1

Le bÂti de demain

Le bureau luxembourgeois architecture + aménagement a remporté un concours international pour la construction de l’extension de l’établissement pénitentiaire fermé « La Brenaz » à Genève (Suisse). Il a favorisé la lumière naturelle et le confort de travail de tous les utilisateurs (détenus et personnel), en veillant à respecter les zones de circulation et de rencontre de chaque type de population. Le bâtiment sera une construction passive. Un beau résultat, surtout que les Suisses ouvrent rarement leur marché à des architectes étrangers. Livraison prévue en 2017. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « architecture + aménagement remporte un concours en Suisse »).

Éventail de projets par des bureaux luxembourgeois, qui devraient s’ériger dans le nouveau paysage du Grand-Duché ou à l’étranger.

2

kaell architecte a remporté le concours restreint pour la construction de 50 logements étudiants à Belval Nord. C’est la Fondation La Luxembourgeoise qui financera l’achat du terrain et la construction. Le projet retenu a séduit par l’optimisation des espaces intérieurs, ainsi que par une approche architecturale résolument rigoureuse, répétitive et pragmatique, dans laquelle les transitions public / collectif / commun / privé sont fluides. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « kaell architecte pour 50 logements étudiants à Belval »).

1

3

Le projet architectural du nouveau siège de PwC Luxembourg au Ban de Gasperich a été confié au bureau SchemelWirtz Architectes qui s’est associé aux architectes suisses Itten + Brechbühl. L’immeuble de 30 000 m2 accueillera, autour d’un vaste atrium, bureaux, espaces clients, Academy et restaurant d’entreprise. La livraison de l’immeuble labellisé Breeam est prévue pour l’automne 2014. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « Lancement de PwC Luxembourg au Ban de Gasperich »).

2

3


013

4

n-lab a reçu la mission architecturale d’un projet atypique : la construction d’une tour de 40 m destinée a accueillir une unique chambre d’hôtel, Room One. Le projet est mené en collaboration avec Ney & Partners pour l’ingénierie. Il pourrait être implanté à proximité de la Moselle et se composerait d’un espace d’accueil, d’un espace de circulation, d’une chambre en duplex avec un espace de salle de bain-wellness et d’une terrasse panoramique au sommet de la tour. Plus d’infos sur www. archiduc.lu (article « Un hôtel au sommet »).

4

5

6

7

6 et 7 Suite au concours organisé par le Fonds Belval pour le Centre sportif Belval à Belvaux, aucun premier prix n’a été décerné par le jury. Le second prix a été attribué à Paul Bretz Architectes (  6  ). Le troisième prix a été remis à Nieto Sobejano architects (E) / aea architectes (F), ex-aequo avec Paczowski et Fritsch Architectes (  7  ). Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « Pas de premier prix pour le Centre sportif Belval »).

© architecture + aménagement s.a.; kaell architecte; SchemelWirtz Architectes; n-lab; Bourguignon Siebenaler architectes; Paul Bretz Architectes; Paczowski et Fritsch Architectes

5

La mission architecturale de la Maison de l’Innovation a été confiée à Bourguignon Siebenaler architectes et l’ingénierie à Greisch (génie civil) et Betic (génie technique). Ce bâtiment de 15 000 m2 accueillera des surfaces commerciales, ainsi que des surfaces de bureaux pour les activités de recherche (départements du Centre de Recherche Public Henri Tudor, services de Luxinnovation, Centre de formation professionnelle continue Dr Widong). D’un point de vue architectural, le bâtiment est un volume simple rectangulaire, dont le centre est un espace ouvert public, et qui s’élève sur cinq étages. Il est en cours de construction.


014 1 et 2 Le bâtiment Horizon, qui accueille les bureaux de HRT Group, a été inauguré le 29 novembre 2012 (bien que mis en service depuis décembre 2011). Situé au 163, rue du Kiem à Strassen, le projet architectural est l’œuvre de Polaris Architects. La collaboration fructueuse avec le maître d’ouvrage Schuler a permis une double certification : passive (AAA) et de haute qualité environnementale (HQE). C’est le premier « nearly zero energy building » à Luxembourg. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « Inauguration du bâtiment Horizon »).

www.archiduc.lu

actualité

DERNIÈREMENT livrÉ Panorama des dernières livraisons de chantier au Grand-Duché.

3 et 4 L’Hôtel Le Clervaux Boutique & Design Hôtel cinq étoiles du groupe Koener’s Excellence Hotels a été inauguré le 15 mars 2013. La décoration intérieure a été créée par JOI-Design (Hambourg, Allemagne). L’hôtel a été récemment primé à New York lors du Boutique Design Award en recevant le prix du « Most Surprising Visual Element » par le ST Media Group International. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « Récompense pour l’Hôtel Le Clervaux »). 5 et 6 Le bureau decker, lammar & associés a réalisé la mise en conformité de quatre immeubles appartenant à l’État, dont le coin rue Notre-Dame / rue de l’Athénée à Luxembourg, témoignage de l’architecture des années 1970 (Architecture & Environnement, Th. Worré architectes). Des interventions concernant l’accessibilité et la mise à niveau technique ont également été élaborées tout en préservant l’architecture préexistante. Cet immeuble de coin est utilisé par De Guichet.lu, l’adresse publique du Centre des technologies de l’information de l’État. Alors que le rez-de-chaussée est dédié à l’accueil du public, les huit étages sont consacrés aux différents services du CTIE.

1

2

3

4


015

5

6

7

9

8

10

9 et 10 La commune de Mondercange vient d’achever l’aménagement du parc Molter. C’est WW+ qui a eu en charge la planification de cet espace vert, en collaboration avec Wich Architekten (Munich, Allemagne) et Schroeder & Associés pour l’infrastructure. Il est caractérisé par la présence d’un cours d’eau renaturé et le modelage du paysage selon une succession de « vagues » de pelouse. Certaines sont agrémentées de marches pour pallier les différences de niveaux et pour offrir des assises. Des aires de repos et de jeux jalonnent les différents espaces qui sont reliés par un chemin piéton qui assure également la connexion avec le tissu urbain. Une passerelle en bois longe le ruisseau et offre un accès direct de la « Cité Molter ». À l’est du cours d’eau, une grande surface de rétention est prévue pour la future zone résidentielle.

© Éric Chenal ; Le Clervaux ; decker, lammar & associés ; Agence Blitz ; WW+

7 et 8 L’Administration des bâtiments publics et le ministère du Développement durable, en tant que maître d’ouvrage, ont confié le projet architectural du nouveau Sportlycée à Luxembourg à Beiler + François Architectes (ingénieur génie civil : Simon-Christiansen & Associés, ingénieur génie technique : RMC Consulting et Secolux). Le nouveau bâtiment, inauguré le 22 février 2013, rassemble salles d’enseignement, bureaux administratifs, salle de conférence et une structure d’accueil répondant aux besoins de ce lycée. Un hall des sports viendra compléter l’ensemble. L’éclairage naturel a été privilégié. En façade, c’est une alternance de bardage en bois et en panneaux fibres-ciment. La toiture est végétalisée. Plus d’infos sur www.archiduc.lu (article « Un nouveau Sportlycée »).


016

www.archiduc.lu

actualité

2

1

3

Un écoquartier à Hollerich ? C’est en mars dernier que Schuler a choisi de présenter son projet d’écoquartier « Hollerich Village ». Propriétaire d’un terrain de presque 4 hectares dans la partie sud de Luxembourg, cette entreprise centenaire entend bien se lancer dans la réalisation d’un quartier résolument tourné vers l’avenir dans le respect de la planète. Encore faut-il qu’elle parvienne à avoir les autorisations et les permis pour pouvoir commencer.

Hollerich Village est le fruit d’une initiative privée, celle du groupe Schuler, qui autrefois vendait du charbon et du fuel, et qui aujourd’hui a saisi le virage du développement durable en se positionnant sur le marché immobilier et des 1 énergies renouvelables. Ils sont notamLes activités artisanales ment associés à l’aventure des bâtiments et logistiques auxquelles Solarwind (construction durable et sont affectés actuellement écologique) et Horizon (premier « nearly les terrains du groupe Schuler à Hollerich devraient zero energy building » au Grand-Duché). progressivement céder la « Hollerich Village est l’aboutissement place à un écoquartier. d’une réflexion menée depuis plusieurs 2 années sur les lieux de vie du futur », Les terrains concernés sont explique Xavier Delposen, managing situés au sud-ouest de la ville director du groupe Schuler. Pour cela, de Luxembourg, à la ils ont associé très tôt à leur réflexion charnière des quartiers de Merl, Hollerich et Cessange. différents domaines de compétences sous forme de partenaires qui ont participé au 3 plan d’action de cet écoquartier : Polaris Une préfiguration du futur Architects, l’ONG internationale centre One Planet prendra BioRegional , le bureau d’études Goblet place dès 2013 dans des Lavandier & Associés, le CRP Henri locaux existants.

Tudor, la Fondation natur&ëmwelt. Ce projet est basé sur le plan directeur « Porte de Hollerich », approuvé par la Ville de Luxembourg en 2008 et qui demeure en attente de modification du PAG ouvrant la voie au futur PAP. Il est à noter que, bien que le projet actuel ne fasse l’objet d’aucune autorisation officielle, il a été présenté au Collège des bourgmestres et échevins de la Ville de Luxembourg, au Service de l’urbanisme, ainsi qu’au ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, qui ont tous émis des avis favorables. L’équipe conceptrice s’est appuyé sur les principes du label international One Planet Communities, créé par l’ONG BioRegional, pour dessiner les contours d’Hollerich Village. Ce label développe 10 principes qui servent de fil conducteur au plan d’action du futur quartier. Dans ce nouveau morceau de ville, on retrouvera bien entendu des préoccupations telles que la réduction de l’empreinte écologique, la densification, la connexion avec les transports en commun, la présence d’espaces verts, la proximité d’équipements et de services à la personne, une mixité sociale, des logements de qualité à prix accessible… Schuler souhaite en plus y associer une activité ciblée en direction de l’économie locale avec la présence d’un incubateur d’entreprises dédiées au développement durable et à la construction verte.

En attendant de pouvoir construire, Schuler souhaite néanmoins faire vivre ce terrain et commencer la transition. Pour ce faire, un pavillon One Planet Communities va être installé afin de présenter ce label. L’incubateur d’entreprises pourrait prochainement voir le jour. Des arbustes vont être plantés, des ruches installées. On espère également la mise en place d’un marché fermier. Les personnes intéressées par le projet pourront également participer à des workshops, des voyages d’études. Des partenariats avec les écoles du quartier sont en train de se mettre en place. Mais tout ce projet n’est pas sans risques, qu’ils soient techniques, financiers ou humains. Une partie de la bonne marche d’Hollerich Village dépend de la volonté des partenaires publics et, jusqu’à présent, bien que la Ville n’ait jamais mis de véto, elle ne s’est pas non plus vraiment manifestée pour faire avancer les choses… Et lorsqu’on évoque un calendrier de réalisation, c’est la date de 2030 qui surgit… Cela donne le vertige. Pourtant, Luxembourg aurait bien besoin d’un projet pilote comme celui-ci !

W

PLus d’infos : www.hollerichvillage.lu

© Schuler ; Éric Chenal

Auteur : Céline Coubray


PARACHÈVEMENTS

FAUX-PLANCHERS

FAUX-PLAFONDS

Binsfeld & Bintener S.A.

Zone industrielle Kehlen

L-8287 Kehlen

Tél. (+352) 30 72 53

Entreprise certifiée ISO 9001:2008

mad about soul

FAÇADES

binsfeld-bintener.lu


www.archiduc.lu

actualité

Le pont Adolphe, œuvre de Séjourné construite entre 1900 et 1903, doit subir d’importants travaux de réhabilitation pendant lesquels un pont provisoire sera construit. Au vu de l’envergure du chantier (63 millions d’euros) et de la valeur symbolique de cet ouvrage d’art pour les Luxembourgeois, le ministère des Travaux publics et l’Administration des ponts et chaussées ont choisi de mettre en place un pavillon sur le boulevard Roosevelt qui présente l’histoire de ce pont et les travaux qui vont y être réalisés. Les techniques de réhabilitation retenues tendant à préserver au mieux l’ouvrage original. C’est le bureau Christian Bauer & Associés Architectes qui assure la coordination de ce chantier pendant lequel le tablier actuel sera déposé pour laisser place à un nouveau, plus large de 0,75 m de chaque côté, plus épais et plus étanche pour les maçonneries

sous-jacentes qui ont subi, au fil des ans, des infiltrations d’eau et de saumure. Pour ne pas arrêter la circulation sur cet axe central de la ville, un pont provisoire situé à 30 mètres de l’ancien reliera l’avenue Marie-Thérèse du côté ville, au boulevard de la Pétrusse du côté gare. Cette structure métallique provisoire est conçue par InCA IngénieursConseils Associés avec les bureaux d’ingénieurs Greisch et Schroeder & Associés pour les études d’exécution. La fin du chantier est prévue pour 2017. Sur le boulevard Roosevelt, en face du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. Ouvert les mardis, jeudis, vendredis et samedis de 12 h à 18 h ; les mercredis, de 8 h à 18 h.

W

plus d’infos : www.mtp.public.lu

Nouveau Flagship Oberweis C’est en mars dernier que la maison Oberweis a ouvert sa nouvelle boutique, Grand-Rue à Luxembourg. Situé dans un immeuble ancien, dont seule la façade a été conservée, le projet architectural a été confié à Hélène et Olivier Lempereur, avec qui la famille Oberweis avait déjà travaillé, notamment pour la boutique de la Cloche d’or. Ce sont près de 900 m2 répartis sur cinq étages qui sont dédiés aux plaisirs gourmands : boutique au rez-de-chaussée (pâtisserie, traiteur, boulangerie), comptoir de chocolats et salon de thé au premier étage, restaurant au deuxième. Les troisième et quatrième étages sont réservés aux parties techniques (cuisine, administration). Le cinquième et dernier étage accueille un salon pour les réceptions privées. Le défi de ce projet était la grande profondeur du bâtiment (25 m) et la largeur restreinte (façade de 7,50 m). Il fallait donc éviter à tout prix l’effet couloir, ce qui a été réussi grâce à l’utilisation de courbes (comptoirs, sols, plafonds), un travail poussé sur la lumière et l’acoustique. À l’entrée, une colonne de verre rouge de 9 m signe le lieu. Côté matériaux, on trouve du Corian©, du bois (chêne clair et foncé), du verre, du cuir, répondant à la fois à des contraintes d’hygiène, de nettoyage et de pérennité. On retrouve la gamme chromatique que nous connaissons déjà pour Oberweis, à savoir des camaïeux de beige, crème, champagne et rouge ocre. Bien que l’ensemble soit qualitatif et en cohérence avec les autres espaces de vente, peut-être qu’un peu plus d’audace aurait aussi été bien accueillie. W

plus d’infos : www.olivierlempereur.be

© Administration des ponts et chaussées ; photo : Carlo Hommel

Une exposition sur le pont Adolphe

Un livre pour un anniversaire

Le Fonds Belval a édité à l’occasion de son 10e anniversaire un beau livre, La Cité des Sciences 2012. Celui-ci rassemble le contexte, les concepts et les concours architecturaux développés pour ce projet urbanistique et architectural qui accueillera la jeune – mais déjà en pleine expansion – Université du Luxembourg. Cette publication, sobre et élégante dans sa mise en page, est quasiment tout en noir et blanc. Les textes sont succincts, laissant la part belle aux illustrations qui mêlent images d’archives, plans, coupes, photos, cartes… Un livre d’architecture tout à fait digeste, qui marque une décennie de programmation, d’études et de planification. 60 euros, en vente en librairie, auprès du Fonds Belval et dans le bâtiment Massenoire.

Centre sportif Belval

© Maison Moderne

018

Le Fonds Belval a édité un cahier, Projet, qui présente en détail les huit projets soumis au jury pour le concours d’architecture organisé en vue de la construction du Centre sportif Belval à Belvaux. L’occasion de se plonger dans ce concours qui n’a pas reçu de 1er prix (le second prix a été attribué au projet de Paul Bretz Architectes). Au sujet de ce concours, voir notre présentation p. 12-13


Plus

de lumière

Plus

de confort

Moins

©2013 VELUX GROUP ®VELUX, LE LOGO VELUX, CABRIO, INTEGRA, io-homecontrol ET Pick&Click! SONT DES MARQUES DÉPOSÉES ET UTILISÉES SOUS LICENCE PAR LE GROUPE VELUX.

d’énergie dépensée

Nouvelle génération de fenêtres de toit

Isolation renforcée

Commande à distance avec écran tactile

Excellent bilan énergétique Nouveaux vitrages Étanchéité à l’air classe 4

Lancement avril 2013 Infos et dossier technique sur velux.lu/pro

Design & modernité Profilés plus fins


020

www.archiduc.lu

actualité

Trois questions à Maria Luisa Guerrieri Gonzaga

© m3 architectes

© David Laurent / Wide (archives)

Galerie Kons, une nouvelle étape

La galerie Kons, située place de la Gare à Luxembourg, va connaître une véritable cure de jouvence sous la houlette de m3 architectes, qui est aussi l’auteur des propositions urbanistiques sur l’ensemble des bâtiments se prolongeant à l’intérieur de l’îlot. Le nouveau projet immobilier, dont le nom de code est « Orange Bricks », conservera la mixité des fonctions (bureaux, commerces et logements) pour une surface totale de 20 000 m2 (14 600 m2 de bureaux, 2 400 m2 de commerces et 3 500 m2 de logements). Il accueillera comme locataire principal le nouveau siège de la Banque ING (11 750 m2). Il sera réalisé par un consortium de trois groupes d’investisseurs-promoteurs : Besix Red, CLI (Compagnie luxembourgeoise immobilière) et Immobel. Construit dans les années 1930, cet immeuble a subi de lourdes transformations dans les années 90, dénaturant son esprit originel aux allures de paquebot. Le redéveloppement prévoit la démolition partielle de l’ensemble actuel et la conservation des parkings. Le leitmotiv du projet est de recréer un ensemble empreint de transparence et de cohérence, dans lequel s’exprimeront également tous les aspects de confort et de durabilité. Une labellisation environnementale BREEAM accompagnera toute la démarche. La livraison du projet est prévue pour 2016.

iF design award pour Archiduc

© Maison Moderne

Archiduc a été récompensé par un iF communication design award 2013 pour l’ensemble des cinq éditions parues jusqu’à présent. Sur un total de 1 086 candidatures réparties dans sept catégories, seuls 346 dossiers ont été retenus et récompensés par le jury présidé par Prof. Fritz Frenkler (f/p design GmbH, Munich / Allemagne). Merci à l’équipe de Maison Moderne Design et tout particulièrement à Guido Kröger (director), Maxime Pintadu (art director) et Olga Krivostsokova (desktop publisher) pour leur travail sur Archiduc.

Vous avez créé le bureau ArchitecturaLLighting en 2012. Pourriez-vous nous présenter votre entreprise ? « ArchitecturaLLighting réalise des concepts d’éclairage dans le domaine de l’architecture. Je conçois des propositions intégrées qui mettent en valeur les espaces pensés par les architectes. L’éclairage est une interprétation de l’espace et il est formidable, grâce à ce bureau spécialisé et indépendant, de pouvoir se confronter à de multiples visions et conceptions de l’espace à travers la collaboration avec différents bureaux d’architecture. Quelles sont les réalisations sur lesquelles vous avez l’occasion de travailler ? « J’ai actuellement des projets très différents, dans leur forme et leur envergure. Je réalise des concepts d’éclairage pour des appartements au sein du Parc Rischard dont l’architecture a été confiée à Tatiana Fabeck Achitecte. Je collabore aussi avec NJOY sur le projet de réaménagement du château de Clervaux. Et dans un tout autre domaine, je conçois l’éclairage de mise en valeur du pont Adolphe. Vous êtes basée à Luxembourg, le marché n’est pas immense et votre entreprise est très spécialisée. Souhaitez-vous travailler aussi à l’international ? « Comme mon entreprise est de taille modeste, je suis ravie de pouvoir me concentrer sur des projets au Grand-Duché qui est un territoire très international en lui-même. Je collabore aussi avec des bureaux internationaux qui construisent au Grand-Duché. Cela offre une grande diversité. » W

plus d’infos : www.architecturallighting.lu


021 1

De retour de Milan…

Chevalier édition rencontre de grands noms de l’architecture et leur propose d’imaginer un tapis reflétant leur univers et leur vision de l’espace. L’agence Beckmann N’Thépé, Dominique Jakob & Brendan, l’agence Jakob + MacFarlane, Stéphane Maupin (photo, Tapis Blow-up), Nicolas Michelin ou Dominique Perrault se sont prêtés au jeu. Ces architectes, habitués aux dimensions hors normes, ne passent pas, cette fois-ci de l’échelle d’une maquette à celle d’un bâtiment, mais d’un dessin à un objet posé au sol. www.chevalier-edition.com

Le salon du meuble de Milan s’est tenu du 9 au 13 avril dernier, l’occasion de vous livrer quelques nouveautés qui ont particulièrement retenu notre attention.

2

Moooi s’est offert un énorme hall de 1 700 m2 dans la Zona Tortona, un des quartiers les plus courus du Off. Parmi les nouveautés, présentées avec des photos géantes de Erwin Olaf, le canapé Cloud de Marcel Wanders est promis à une belle carrière. Il est présenté dans une dizaine de tissus et coloris différents. La marque néerlandaise ne se départit pas de son humour un brin provocateur, mais quitte le domaine de l’anecdote et du baroque pour entrer dans l’âge adulte. www.moooi.com

1

3

2

3

Pour la nouvelle collection Fermob Idoles, le duo Delo Lindo propose Odéon, un fauteuil bridge pour l’extérieur, qui s’inspire des classiques en fil d’acier, emblématiques des jardins à la française en composant avec les vides et les pleins. La ligne graphique et les paires de couleurs apportent un design très contemporain. www.idoles.fermob.com

© Théo Baulig ; Moooi ; Le Creative Seathop ; Andrea Mariani ; BCXSY

4

Parmi les dizaines d’événements collatéraux organisés dans et en marge du Salon, l’espace « Progetto : uffico da abitare » (Projet : un bureau à habiter) de Jean Nouvel est un des plus efficaces. L’architecte y pousse à déplacer les bornes entre les espaces de vie et de travail en suggérant de nouvelles voies : un appartement classique, un open space, un garage, ou encore un « chez soi » où le mobilier de bureau s’adapte aux fonctions domestiques. 5

4

La collection en verre soufflé In Between, créé par BCXSY (Boaz Cohen et Sayaka Yamamoto) pour l’éditeur japonais Inframince, joue de l’écart entre l’imperfection et le presque parfait. Les verres, bols et carafes sont déclinés en six teintes, du transparent au blanc mat, en fonction de la quantité de pigments ajouté. Le travail artisanal et manuel réalisé par Fresco rend chaque objet unique et offre une expérience sensuelle à table. www.inframince.jp 5


022

www.archiduc.lu

actualité

Du collectif au milieu du pavillonnaire

2

© Steve Troes Fotodesign

Le bureau Metaform architecture a récemment livré un immeuble de sept appartements sis 54, rue des Maraîchers à Luxembourg-Weimerskirch. Vu de l’extérieur, le bâtiment dévoile une architecture discrète et sobre (façade en panneaux de fibrociment de ton clair) aux ouvertures dissimulées et aux volumes compacts. L’enjeu principal de cette construction était l’intégration de ce bâtiment de logement collectif dans un environnement à caractère fortement pavillonnaire. Le jeu de volumes et le calepinage de la façade ont permis de répondre à ce défi, notamment par le brouillage de lecture des différents niveaux. L’ensemble, grâce également à l’agencement des fenêtres pensées individuellement, participe à donner une image sculpturale d’une densité pensée à travers l’individualité de chaque logement. Maître d’ouvrage : ASARS Construction. Coût de la construction : 1 950 000 € HTVA. Surface brute totale : 1 200 m2. Volume bâti total : 4 200 m3.

1

Chaque logement a été pensé individuellement pour une personnalisation répondant aux besoins et envies des futurs occupants. 3

2

Le brouillage de la lecture des différents niveaux d’habitation permet une meilleure intégration du bâtiment dans son environnement fortement pavillonnaire. 3

Les espaces extérieurs sont également traités avec soin et participent à la qualité de cette nouvelle construction.

L’agence française AKDV signe être utilisée pour recevoir un client le nouveau restaurant d’entreprise, ou fêter un événement entre collègues. le Restaurant du Parc, et un take-away La partie cuisine a été théâtralisée dans ouvert au public, le Comptoir Loriers, une « Black Box » où l’on voit le chef dans la nouvelle extension de la Banque et son équipe travailler, jouant ainsi sur de Luxembourg conçue par Arquitectonica l’idée de transparence et de valorisation des savoir-faire. Cette mise en valeur (en association avec Christian Bauer &  de la cuisine est poursuivie dans l’espace Associés Architectes), boulevard Royal take-away avec un délicat comptoir de à Luxembourg. macarons et pâtisseries, ainsi que des Le Restaurant du Parc est imaginé dans armoires réfrigérées pour les sandwiches, la continuité des jardins de la banque, salades, boissons et petits encas. Des dessinés par Jacques Wirtz, et s’inspire mange-debout donnent l’occasion de faire donc des éléments de la nature : feuille une halte. Une paroi vitrée fait communide laurier pour l’identité visuelle (et qui quer visuellement les deux espaces de est aussi un clin d’œil au traiteur belge restauration. Cet aménagement démontre Loriers qui approvisionne le restaurant la volonté de la banque de faire de et le take-away), photo rétro-éclairée au l’architecture un élément essentiel de plafond donnant l’impression de manger sa stratégie d’image et de créer un cadre sous les feuilles, mobilier en bois, murs convivial pour ses collaborateurs . recouverts de chêne et de pierre bleue du Hainaut. La pierre de Chassagne au sol fait le lien entre la banque et le restaurant. En plus des petites tables, le restaurant est doté d’une longue table de 11 m pouvant W accueillir jusqu’à 24 personnes, avec plus d’infos : certaines assises doubles pour plus de www.akdv.fr www.banquedeluxembourg.com convivialité. À côté, la « Green Box » peut

© AKDV

Aménagements pour plaisirs gourmands

La salle du restaurant d’entreprise met en scène des éléments évoquant la nature. La Green Box est une petite salle privatisable qui peut être isolée à l’aide de portes coulissantes.



024

www.archiduc.lu

actualité

2

3

Le futur château d’eau de Gasperich Auteur : Céline Coubray

W

PLus d’infos: www.archiduc.lu : article intitulé « Clemes pour le château d’eau », « Château d’eau de la Cloche d’or : STDM, 2e prix » et « HVP : les images du projet pour le château d’eau de la Cloche d’or ». www.vdl.lu www.clemes.lu www.hvp.lu www.steinmetzdemeyer.com

La Ville de Luxembourg, en sa qualité de maître d’ouvrage, a organisé un concours restreint d’architecture pour la construction du château d’eau au Ban de Gasperich. C’est l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes (avec les bureaux d’études Schroeder & Associés, T/E/S/S atelier d’ingénierie et Licht Kunst Licht AG) qui remporte le premier prix. Le nouveau château d’eau, d’une hauteur de plus de 60 mètres, se trouvera à proximité immédiate du nouveau pont à construire pour le franchissement de l’autoroute A6. Il devra desservir le Ban de Gasperich, une partie des quartiers de Cessange et Gasperich, le quartier Cloche d’or, ainsi que les sites se trouvant à Kockelscheuer. Pour ce faire, il sera alimenté par le SEBES (Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre) à partir de la chambre à vannes située à la Cloche d’or. Le château d’eau disposera d’un réservoir à deux cuves d’une capacité de 500 m3 chacune ou à deux cuves d’une capacité de 400 m3 et de 600 m3. Faisant suite à un appel à candidature, le concours d’architecture s’est déroulé du 8 septembre 2012 au 19 février 2013. Il a été organisé en deux phases : une première de sélection, à l’issue de laquelle

le jury a retenu cinq bureaux d’architectes sur 32 candidatures, et une deuxième de sélection permettant de désigner le lauréat. Les cinq bureaux retenus pour participer à la deuxième phase du concours étaient : Metaform, Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes, Valentiny hvp architects, STEINMETZDEMEYER architectes urbanistes et Paul Bretz architectes. C’est finalement l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes (avec les bureaux d’études Schroeder & Associés, T/E/S/S atelier d’ingénierie et Licht Kunst Licht AG) qui remporte le premier prix, suivi de STEINMETZDEMEYER architectes urbanistes (bureau d’études : InCA) pour le 2e prix et Valentiny hvp architects (bureau d’études : TR Engineering) pour la troisième place. Dans le projet lauréat, plusieurs aspects ont été très appréciés, comme la forme fonctionnelle, simple et élégante, son potentiel de landmark constituant un repère dans le contexte urbain, y compris de nuit, ainsi que la forme abstraite renforcée par la « dématérialisation » de la façade (structure ajourée en béton). L’éclairage a été pensé pour que l’édifice se voie parfaitement, y compris depuis l’autoroute voisine.

1

Le projet de l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes est lauréat du concours organisé par la Ville de Luxembourg. 2

Le projet de STEINMETZDEMEYER (2e prix) a comme idées maîtresses la flexibilité maximale intégrée et la création d’un point gracieux dans le paysage. 3

Le projet de Valentiny hvp architects, d’un aspect très sculptural, a remporté le 3e prix.

© Ville de Luxembourg / Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes; Ville de Luxembourg / STEINMETZDEMEYER; Ville de Luxembourg / Valentiny hvp architects

1


VENDU

VENDU

HIGHLIGHTS IN REAL ESTATE Specialized in selling or renting outstanding architecture – discover the difference at livin.lu

VENDU

VENDU

VENDU

VENDU

T (+352) 26 47 76 www.livin.lu


026

www.archiduc.lu

actualité

Le Mois européen de la photographie présente quelques belles expositions qui ne sont pas sans rapport avec l’architecture. L’exposition distURBANces explore le questionnement de la photographie entre réel et fiction, notamment dans le paysage urbain. Elle est divisée en trois parties : distURBANces-landEscape au Musée national d’histoire et d’art (jusqu’au 31 août), distURBANcesfake&virtual worlds au Cercle City Ratskeller (jusqu’au 2 juin) et distURBANces-Urban Utopia & Dystopia à la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie (jusqu’au 8 juin). À découvrir à la galerie Nosbaum & Reding, l’exposition de Maja Weyermann sur la Miller House, une maison moderniste dessinée par Eero Saarinen (jusqu’au 15 juin). Au Casino Luxembourg, le projet White Inside d’Éric Chenal nous fait découvrir autrement, et avec une grande poésie, des lieux dédiés à l’art contemporain (du 3 au 6 mai). À la Deutsche Bank, ce sont des photographies de Bernd et Hilla Becher et de leurs « successeurs » qui sont présentées (jusqu’au 30 juin). Enfin, à la Villa Vauban, on découvrira l’Atelier Luxembourg avec une œuvre de Marc Scozzai & Saskia Raux qui mélange habillement passé et présent. W

plus d’infos : www.emoplux.lu

© Gonzalez Giustinia ; Maja Weyermann-Courtesy Nosbaum&Reding, Luxembourg ; Éric Chenal – White Inside

Mois européen de la Photographie

Super-ette, collection 2013

W

plus d’infos : www.super-ette.com

© Felipe Ribon

Stéphanie Rollin poursuit son travail d’édition de design avec Super-ette. Elle a présenté ses nouvelles pièces lors du dernier salon Maison & Objet à Paris : la table de travail Homework de Tomas Kral, le tabouret Bronco de Guillaume Delvigne, la table d’appoint Gilda par Éric Jourdan, le miroir Le Prestige dessiné par Fanny Dora et les étagères en kit Nomade par François Bauchet. Un grand bond en avant pour cette jeune maison d’édition luxembourgeoise dont la collection s’est tout d’un coup largement étoffée.


in collaboration with

&


028

www.archiduc.lu

actualité

Inauguration du bâtiment administratif à Belval

Eve-Lynn Beckius reçoit le Prix Arts et Lettres

© Fonds Belval

© bel architecture

Résultat du concours « Kräizheck »

1

L’association momentanée des architectes Stéphanie Laruade et Anne-Catherine Willemet a remporté le concours d’idées organisé en décembre 2012 par PROject SA pour la réalisation d’un plan directeur sur le site « Kräizheck » à Steinfort. Sur une surface d’environ 3 ha, le plan directeur s’inspire du contexte rural pour créer un quartier avec des typologies d’habitat individuelles et collectives diversifiées et des commerces de proximité. Le projet est rythmé par quatre places vertes autour desquelles se regroupent les bâtiments. Ces espaces publics à l’échelle du quartier permettront d’accueillir des activités de loisir (parc, jeux pour enfants, bancs…) favorisant la rencontre entre les habitants. L’analyse des caractéristiques urbanistiques et architecturales traditionnelles observées dans les villages avoisinants a permis une redéfinition sensible de l’entrée du village de Kleinbettingen par la prolongation du front bâti et la continuité de la végétation et des matériaux. Une trame ouverte sur le paysage permet l’intégration du projet au tissu urbain existant et offre, par un jeu de séquences, des perspectives sur la campagne environnante. www.laruade.com www.willemet.lu www.progroup.eu

1

L’impression minérale tend à disparaître avec la hauteur au profit de l’aluminium et du verre. 2

Le mur principal de l’accueil de la tour est recouvert d’une surface miroitante aux effets bosselés.

W

2

PLus d’infos : www.fonds-belval.lu www.bruck-weckerle.com www.ney.lu www.ekoplan.com Le nouveau bâtiment administratif, construit pour le compte de l’État à Belval, a été inauguré le 18 mars 2013. La conception architecturale est signée Bruck & Weckerle avec Ney + Partners pour le génie technique et Ekoplan pour le génie civil (maître d’ouvrage : Fonds Belval).

Cette tour, qui accueille les services de l’Administration de l’environnement, l’Administration de la gestion de l’eau, la Commission nationale pour la protection des données et du Fonds Belval, est le premier bâtiment administratif à s’inscrire dans la politique de décentralisation du gouvernement au profit de la région Sud du pays. Il se situe au sud-est de la Terrasse des hauts fourneaux. Le bâtiment, d’une surface de 18 000 m2, se compose d’un socle élargi et d’une tour rectangulaire qui culmine à 60 m. Dans le socle, on trouve les fonctions communes à toutes les administrations (entrée, foyer avec accueil, salle de conférence, salle polyvalente), ainsi que des laboratoires scientifiques, des locaux techniques et une bibliothèque. Dans la tour de 12 niveaux se trouvent les surfaces de bureaux qui se développent autour d’un noyau central comportant escaliers, ascenseurs, sanitaires et locaux techniques. Les plateaux sont modulables et peuvent être aménagés selon les besoins. Le sous-sol, d’un seul niveau, est attribué au parking. Concernant les matériaux, on trouve un mélange de briques foncées, aluminium éloxé et verre, qui font référence aux origines de l’architecture industrielle. Le bâtiment est une construction en béton armé avec isolation thermique. La façade est habillée de klinker maçonné sur place. Les fenêtres ont un triple vitrage. Le revêtement au sol diffère selon les zones fonctionnelles. La toiture est végétalisée. Des réponses simples et efficaces aux demandes de durabilité du programme de construction.

Après une actrice et un pianiste, c’est au tour d’une architecte, Eve-Lynn Beckius, de recevoir la distinction du Prix Arts et Lettres de l’Institut grand-ducal. Remis tous les deux ans, ce prix vise à encourager de jeunes créatifs actifs au Grand-Duché. « C’est assez étrange de recevoir ce prix, car il est peu courant de gagner des encouragements ou des remerciements pour notre travail. Cela souligne aussi le fait que notre travail est effectivement regardé, même si nous n’en sommes pas toujours conscients », explique l’architecte. En effet, il n’est pas besoin de déposer de dossier pour ce prix, puisque c’est l’Institut grand-ducal qui choisit de son propre chef les lauréats de cette jeune récompense encore peu connue. Eve-Lynn Beckius a eu l’occasion, à plusieurs reprises, de se confronter à des chantiers de rénovation et de transformation. Parmi ses réalisations, citons l’aménagement intérieur du bar Le Palais à Luxembourg, la maison atelier de l’artiste Patricia Lippert à Diekirch (récompensée lors du Bauhärepräis 2012) ou encore dernièrement la construction d’une maison à basse consommation d’énergie à Rameldange. www.bel.lu


Le ErgoSystem® au-delà des barrières: Sécurité + confort : un design en harmonie. Le ErgoSystem® de FSB avec ses 400 produits est un garant de flexibilité et s’intègre parfaitement dans tout type d’environnement architectural. Il assure plus de confort, il n’est pas uniquement apprécié par les personnes âgées pour sa préhension en toute sécurité mais est également très en vue par tous. La base est une poignée à section diagonal-ovale pour une préhension optimale. La solution ErgoSystem® est renforcée de divers accessoires qui répondent à toutes les exigences. La quintessence de la flexibilité est démontrée par la technique de montage A-Flex avec ses sièges de douche et barres d’appui rabattables, toujours à portée de main, là où ils sont nécessaires. Le ErgoSystem® ou quand les bonnes idées rencontrent le design. Plus d’informations ? Prenez contact avec Aurélien Piedfort : aurelien.piedfort@fsb.be · www.fsb.be


030

www.archiduc.lu

actualité

1

2

Valentiny dans le Nouveau Monde Auteur : Céline Coubray

3

4 1

Couloir desservant les salles de répétition. 2

Le projet prévoit une salle de concert à ciel ouvert. 3

François Valentiny en train de peindre la fresque du bar. 4

Les salles de concert se superposent, les gradins de la salle supérieure prenant place directement sur le toit de la première.

Música em Trancoso. C’est le nom du projet que François Valentiny est en train de construire au Brésil, à Trancoso. Un ensemble architectural dédié à la musique classique, à son apprentissage et à son écoute.

Loin des concours et autres commandes étatiques, ce projet brésilien s’est décidé de manière informelle, lors d’un repas entre amis. Sabine Lovatelli, fondatrice et présidente de Mozarteum Brasileiro, Reinold Geiger, président de la Fondation L’Occitane, Carlos Eduardo Bittencourt, très impliqué dans la vie et le développement de Trancoso, et François Valentiny ont souhaité unir leurs volontés et énergies pour créer un festival de musique classique soutenant la population locale, en particulier les jeunes. Des orchestres de renommée internationale viennent donner des master classes à de jeunes apprentis musiciens brésiliens, les soirées étant réservées aux concerts. François Valentiny est en charge de la construction des locaux qui accueillent ce festival. « Contrairement à l’Europe, où les nouveaux projets suscitent souvent des réticences, celui-ci a fédéré un enthousiasme soutenu », déclare l’architecte. Après avoir mis en place une structure éphémère en bois, acier et textile, François Valentiny et son équipe ont la charge de construire des bâtiments « en dur » qui accueillent huit salles de répétition, un bar et deux salles de concert, dont une à ciel ouvert. Les premiers dessins de ce projet remontent seulement à mars 2012 et la livraison finale est prévue pour décembre 2013. « Nous sommes en train d’achever la partie salle de concert, précise l’architecte. Elle sera composée de deux salles qui se superposent, chacune de 1 200 places, l’une

couverte, l’autre à ciel ouvert, ce qui représente un véritable défi acoustique. Parce que nous sommes dans un contexte très rural, j’ai conçu ce projet dans un esprit archaïque. Je me suis limité à un seul matériau, le béton, qui offre une matérialité forte et une grande malléabilité. » Pour l’enveloppe extérieure des salles de concert, François Valentiny a choisi un béton projeté, habituellement utilisé pour la construction de tunnels et qui présente l’avantage d’être très résistant. « Nous sommes dans un climat subtropical. Il n’est donc pas envisageable d’utiliser un revêtement en crépi par exemple, car ce serait un matériau trop sensible. Le béton présente aussi l’avantage de pouvoir conférer un aspect sculptural à l’ensemble. » François Valentiny a également réalisé une fresque de 10 m de long au-dessus du bar du foyer. « J’ai fait le dessin dans mon carnet de croquis à Luxembourg, puis, après une mise au carreau, les ouvriers ont réalisé le dessin préparatoire. Une fois sur place, j’ai pu directement intervenir sur ce dessin », précise-t-il. De cette expérience au Brésil, François Valentiny retient qu’« il existe encore dans ce monde des endroits où l’on peut respirer. Comme dans tout projet, il y a des contraintes. Ici elles sont d’ordre financier ou acoustique, mais j’ai pu travailler dans un climat de grande confiance. Au Brésil, tout comme en Chine, lorsque l’on a une idée et les moyens de la développer, on la construit ! »

W

PLus d’infos : http://musicaemtrancoso.org.br www.hvp.lu


Quand

design

&

passif se rencontrent …

Avantis 95: Système à isolation thermique offrant une ligne minimaliste avec seulement 38 mm d’aluminium visible au niveau des montants • Uw = 0,91 W/m2K * • Poids de vantail jusqu’à 450 kg • Hauteur jusqu’à 3,5 m sans renforcement • Profondeur de construction du dormant: 150 mm • Profondeur de l’ouvrant: 57 mm • Vitrage max. de l’ouvrant: 52 mm • Conforme au marquage • Classe de résistance à l’effraction RC2 *Valeur Uw (Ug =0,5 / Ψ = 0,039) basée sur une fenêtre de 3000 x 2800 mm

Performances exceptionnelles, même dans des conditions météorologiques extrêmes

Grâce à son très faible coefficient de transmission thermique (Uf = 0,78 W/m²K) requis pour les menuiseries dans les maisons passives, l’Avantis 95 a obtenu la certification du Passivhaus Institut et de l’IFT-Rosenheim. En outre, le système se distingue par le niveau de performance atteint pour ce qui concerne l’étanchéité à l’air, l’étanchéité à l’eau et la résistance au vent (C5, E1950, 4, respectivement). La fenêtre Avantis 95 est sans contexte le système aluminium le plus évolué dans le domaine du passif.

Menuisier professionnel Sapa Building System: Entreprise Coljon 69, rue de Hobscheid, L-8422 Steinfort

Contact:

Tél. : (+352) 39 52 80 • Fax : (+352) 39 52 81

Mr. Vincent Frankowski

E-mail: contact@coljon.com

Tél. : 691200411

www.coljon.com

www.sapabuildingsystem.lu


032 Vive

www.archiduc.lu

actualité

Abitare se rhabille

Biobau rejoint le groupe Oikopolis

Biobau, magasin spécialisé dans la construction et l’habitat écologique depuis 25 ans et anciennement situé à Bonnevoie, a rejoint le groupe Oikopolis pour devenir Naturata Biobau. Le nouvel espace de vente se situe dans l’enceinte du Centre Oikopolis à Munsbach. On y trouve des revêtements de sol naturels, des peintures, huiles et lasures « eco-friendly », ainsi que des colles, décapants et isolants biologiques. À cela s’ajoute un choix de sommiers, matelas et couvertures, qui conviennent aussi aux personnes sensibles aux allergies. Il est par ailleurs possible de louer du matériel de bricolage ou de commander des travaux auprès de professionnels du secteur. www.biobau.lu

Le Luxembourg est représenté à travers sa Philharmonie dans l’ouvrage d’Emmanuelle Graffin, Architecture démesure, 100 images d’exception pour raconter l’architecture contemporaine, paru aux éditions Gründ. Ce livre reprend les édifices jugés les plus spectaculaires construits ces 20 dernières années. Aux côtés de la Philharmonie de Luxembourg, on trouve le Stade olympique de Pékin ou la Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde. www.grund.fr

Toyo Ito, Pritzker Prize 2013

Le Japonais Toyo Ito a reçu le Pritzker Prize. À 71 ans, cette récompense vient couronner sa carrière d’une quarantaine d’années. Ses bâtiments sont caractérisés par une grande symbiose avec leur environnement, tout en affichant une intemporalité et une pureté remarquables, créant une architecture empreinte de légèreté, de poésie et d’une certaine spiritualité. Parmi ses projets phares, citons la Médiathèque de Sendai (Miyagi, Japon), TOD’S Omotesando Building à Tokyo, le funérarium municipal de la Préfecture de Gifu ou encore la bibliothèque de Tama Art University à Tokyo. Ito est le sixième Japonais à remporter ce prix, après Kenzo Tange en 1987, Fumihiko Maki en 1993, Tadao Ando en 1995, et Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa en 2010. www.pritzkerprize.com www.toyo-ito.co.jp

W

PLus d’infos: www.philippeschmit.com www.abitare.lu

Le magasin de meubles Abitare à Dommeldange a confié à Philippe Schmit architects la réfection de sa façade. Situé en périphérie immédiate de Luxembourg, dans un environnement urbain hétérogène, à proximité de la ligne de chemin de fer, du cours de l’Alzette et en retrait de la rue, cet ancien entrepôt sert maintenant de vaste boutique et showroom pour du mobilier contemporain. Depuis peu, un comptoir de restauration rapide est venu compléter l’offre, les clients pouvant également profiter d’une petite terrasse en hauteur. Les façades existantes ont été complètement repeintes en noir et servent désormais de support à la nouvelle installation composée de panneaux en fibre de verre teintée dans la masse en bleu ultramarine. Chaque panneau présente un rythme individuel propre, ce qui crée un ensemble mouvant sur deux niveaux. Par cet aspect changeant, la nouvelle façade est comme un écho à son environnement immédiat un peu disparate, sans manquer d’interpeler fortement les chalands.

© BENG

© Yoshiaki Tsutsui

© PSarch

Beng pour l’OGBL

C’est le bureau BENG qui a la mission de réaliser le futur bâtiment de l’OGBL dans le quartier de la gare à Luxembourg, au 31 rue du Fort Niepperg. Ce nouveau centre névralgique du syndicat permettra de rassembler les bureaux du service information, conseil et assistance, le secteur banque et assurances. Haut de cinq étages en façade, le bâtiment à l’arrière n’en comportera qu’un seul, respectant ainsi la réglementation communale. Livraison prévue en début d’année 2014. www.beng.lu www.ogbl.lu


033

Maâlem

Le Centre Guillaume II en vidéo

© Luc Deflorenne

Architecture dans les vignes

© Linda Blatzek

C’est au 3, rue du Nord que la nouvelle boutique Maâlem vient d’ouvrir. On y trouve de beaux objets simples, réalisés par des artisans, dans le respect des traditions et du travail bien fait : des tapis tribaux, de la vannerie, de la vaisselle en terre cuite ou en bois de citronnier, des bijoux, des parfums. Des créations joliment « imparfaites », se positionnant à côté du design industriel. www.maalem.lu

Avec vue sur l’art STEINMETZDEMEYER est en charge de la transformation, rénovation et extension du futur Centre Guillaume II qui accueillera les services au citoyen de la Ville de Luxembourg. Une belle vidéo a été réalisée à partir de simulations pour mieux imaginer ce que sera cet équipement. À découvrir sur www.archiduc.lu.

© Ricardo Vaz Palma

La famille Longen-Schlöder produit du vin dans la région de la Moselle allemande depuis trois générations. En plus de leur activité viticole, la famille a souhaité développer l’accueil de leurs clients en les recevant autour d’une bonne table, accompagnée bien sûr de bons vins. Mais en 2012, ils ont décidé d’aller encore plus loin et ont demandé à l’architecte italien Matteo Thun de construire un ensemble de petites maisonnettes accueillant chacune une chambre double et bénéficiant d’un petit jardin. Le résultat est une architecture en harmonie avec la nature, construite à partir d’ardoise locale, entourée d’arbres fruitiers et de jardins aromatiques. Les 20 maisons ont chacune une surface de 20 m2. La décoration intérieure est minimale, claire et lumineuse, privilégiant les matériaux naturels. Le sol en bois se poursuit de l’intérieur de la maison vers la terrasse extérieure. www.longen-schloeder.de

Les bureaux de la fiduciaire Accura, situés dans un ancien site industriel à Belval, ont été transformés par Carvalho Architects en ayant en tête le modèle d’une galerie d’art. La direction étant férue d’art, des œuvres sont accrochées de manière volontairement temporaire pour donner la chance à plusieurs artistes d’être vus par les clients de la fiduciaire. À plusieurs endroits, l’œil est attiré vers un objet, un tableau, mis en valeur par des jeux de perspectives.


034

© Maison Moderne

Mise à jour

Mowo a ouvert un nouveau showroom consacré à Poliform, devenant ainsi le plus grand représentant de la marque en Grande Région. On y trouve l’ensemble de la gamme d’ameublement : système et compléments d’ameublement personnalisables pour chaque zone de la maison, livings, salles à manger, bibliothèques, chambres à coucher, dressings, cuisine (avec la marque Varenna Poliform). 111, route de Luxembourg à Bereldange www.mowo.lu

Akihisa Hirata : Enchevêtrement

Le bureau d’études techniques et d’ingénieurs-conseils Betic s’est installé dans ses nouveaux locaux situés 2, route de Luxembourg à Dippach. L’ancienne ferme a complètement été rénovée avec l’aide de Cetic SCI et SCAHT Architecture & Développement, et accueille désormais une toiture photovoltaïque intégrée, ainsi que plusieurs autres concepts innovateurs qui permettent de réduire la consommation d’énergie et d’augmenter la qualité de confort d’utilisation du bâtiment. L’équipe de Betic, en activité depuis 2001, compte actuellement 27 personnes et est dirigée par Gilles Christnach et David Determe. Parmi les projets de référence du bureau d’études, citons la première école dite passive au Grand-Duché de Luxembourg, située à Kleinbettingen, le Lycée technique pour professions de santé à Ettelbruck à énergie grise positivée, la gare de Belval ou encore le Pavillon Madeleine à Kayl. W

plus d’infos : www.betic.lu L’OAI vient d’éditer la mise à jour de la fiche de travail sur la procédure d’adoption d’un PAG et d’un PAP. Cette fiche peut être téléchargée sur le site de l’OAI. Des exemplaires sont également disponibles auprès du ministère de l’Intérieur ou dans les locaux de l’OAI.

Poliform chez Mowo

Le Grand-Hornu accueille la première exposition personnelle internationale de la nouvelle étoile de l’architecture japonaise, Akihisa Hirata. Alors qu’il vient de participer à la Biennale de Venise, où il s’est vu décerner un Lion d’Or, Akihisa Hirata présentera une installation sous la forme d’une boucle continue qui joue les contorsionnistes. Créant nombre de passages et de recoins, la boucle sert de support et de décor à des centaines de modèles d’étude et de croquis, une interview de l’architecte, un paysage sonore et des films spécialement prévus pour l’occasion, illustrant les théories d’Hirata sur le concept d’« enchevêtrement » en architecture. Jusqu’au 18 août www.grand-hornu-images.be www.hao.nu

© Courtesy Daniel Hewitt / The Architecture Foundation

Le concept store Firstfloor réoriente son offre commerciale pour se concentrer sur le mobilier. Exit donc les petits accessoires pour la maison, bijoux, maroquinerie, prêt-à-porter… Seul un peu d’art de la table est conservé. À cette occasion, un nouvel aménagement au sein du magasin a été réalisé par l’atelier Moreno afin que les clients puissent directement se projeter dans leur espace de vie. Un corner sera exclusivement dédié à Vitra. Ingrid Bettendorf, la gérante, a également choisi d’élargir la gamme de mobilier et d’introduire de nouvelles marques et de jeunes éditeurs comme Objekten, Chevalier Édition, Kettal, Walter-Knoll, Punkt, Super-ette et &tradition. Il est aussi possible de bénéficier des services d’un architecte d’intérieur ou de commander du mobilier sur mesure à Prefalux, partenaire du magasin. Centre Commercial Langwies 2 à Junglinster www.firstfloor.lu

Betic dans de nouveaux locaux

© Betic

Réorientation de Firstfloor

www.archiduc.lu

actualité


A Daimler Brand

Le nouveau CLA.

Sauvage. Domptez-la ! à partir de

26.900 €

ttc

333 € ttc / mois*

/ MercedesBenzLuxembourg - www.mercedes-benz.lu

Tel : 40 80 1-656

* Taux d’intérêt spécial pour un exemple de renting financier sur base d’une durée de 48 mois et d’un kilométrage total de 80.000 km sans acompte. Sous réserve de modification de tarif et d’acceptation par le comité de crédit de MercedesBenz Financial Services BeLux SA Succursale de Luxembourg 45, rue de Bouillon à L-1248 Luxembourg LU16464483, prêteur et partenaire de Mercedes-Benz Luxembourg.

Mercedes-Benz Esch 190, route de Belvaux, L - 4026 Esch/Alzette

Garage Jean Wagner 17, rue de l'Industrie, L - 9250 Diekirch

Mercedes-Benz Centre 45, rue de Bouillon, L -1248 Luxembourg


036

actualité

1

2

La Maison des Arts et des Étudiants dévoile une forme sculpturale.

Auteur : Céline Coubray

Fiche technique Architectes : witry & witry architecture urbanisme Génie civil : INCA Ingénieurs Conseils Associés Génie technique : Jean Schmit Engineering Maître d’ouvrage : Fonds Belval Investissement : 83 000 000 ¤ TTC (52 000 000 ¤ pour la Maison du Nombre, 16 400 000 ¤ pour la Maison des Arts et des Étudiants, 14 600 000 ¤ pour la Centrale de production de froid) Maison du Nombre : surface brute de +/- 19 400 m2, capacité de 450 personnes Maison des Arts et des Étudiants : surfaces brutes de +/- 5 400 m2 Capacité de la grande salle : 1 200 personnes Capacité des salles pédagogiques : 360 personnes Fin des travaux : 2015 Adresse : 6, avenue de la Fonte à Esch-sur-Alzette

2

L’Université se construit Vendredi 15 mars 2013 a eu lieu la pose de la première pierre de la Maison du Nombre et de la Maison des Arts et des Étudiants de l’Université du Luxembourg sur le site de Belval. La conception architecturale de cet ensemble immobilier a été confiée à witry & witry architecture urbanisme.

Aujourd’hui, ce n’est qu’un trou béant, mais demain, les étudiants et enseignants-chercheurs pourront prendre possession de la Maison du Nombre et la Maison des Arts et des Étudiants. La première, en forme de « L », aura une architecture plutôt rigoureuse et compacte, dégageant un espace central où s’imbriquera la seconde, à la forme monolithique, un cube massif évidé d’un de ses coins. Des fonctions bien différentes La Maison du Nombre accueillera les enseignants et les chercheurs des domaines de mathématiques et d’informatique de l’université. On y trouvera des salles d’enseignement, de réunion, des surfaces modulables pour les chercheurs et doctorants, les administratifs et les techniciens. En sous-sol se déploiera un centre de calculs.

La Maison des Arts et des Étudiants, quant à elle, rassemblera des activités de création et de pédagogie dans toutes les disciplines artistiques, mais aussi la programmation socioculturelle de l’Université. Les étudiants y trouveront une grande salle polyvalente à fond plat, un foyer et des salles pédagogiques.

Des architectures qui contrastent L’aspect des deux bâtiments contraste volontairement entre eux : la Maison du Nombre a un aspect plus rigoureux, marqué par sa compacité et sa simplicité architecturale, se rapprochant de la typologie traditionnelle des immeubles de ville, alors que la Maison des Arts et des Étudiants dégage une image plus ludique, un repère urbain sculptural, sans ouverture en dehors de l’entrée, un bâtiment dédié au savoir non académique. En plus de dialoguer entre elles deux, ces nouvelles constructions devront aussi dialoguer avec leur environnement direct, à savoir les hauts fourneaux, la Maison du Savoir et la tour de la Dexia, trois éléments forts du site.

W

PLus d’infos : www.fonds-belval.lu www.uni.lu www.witry-witry.lu

© witry & witry architecture urbanisme

1

La Maison du Nombre a un aspect compact et rigoureux.

www.archiduc.lu



038

actualité

www.archiduc.lu

Rénovation à Lenningen morph4 vient de finir pour le compte du Fonds du logement la rénovation d’une ancienne maison à Lenningen destinée à la location. Située en face de l’église du village, la maison a fait l’objet d’une attention particulière de la part du Service des sites et monuments nationaux (maison classée), raison pour laquelle la façade et la charpente dans les combles ont été préservées. Le reste de la maison a été aménagé pour accueillir deux appartements : l’un au rez-de-chaussée et premier étage pour une surface totale de 146 m2 (trois chambres), l’autre dans les combles pour une surface de presque 70 m2. À l’intérieur, morph4 a respecté les matériaux imposés par le Fonds du logement, mais en les utilisant de manière à donner un caractère singulier à l’ensemble. La maison est livrée depuis le 1er avril. © morph4

W

plus d’infos : www.morph4.com

Le bureau eschois Carvalho Architects vient de livrer un projet d’architecture intérieure. Les espaces de cette maison unifamiliale étaient voulus par les maîtres d’ouvrage comme fonctionnels et animés par la communication. Dès le hall d’entrée, un grand meuble de rangement sert de lien avec les autres espaces autour, dont le salon. L’escalier est animé par un jeu de lumière indirecte située derrière des parois. Dans la suite parentale, un meuble avec une cloison mobile sépare la chambre de la salle de bain, permettant une communication entre ces deux espaces, si désirée. À travers l’ensemble de la maison, la communication est dynamique, grâce à des percées à travers les meubles qui séparent, sans totalement obstruer.

W

plus d’infos : www.carvlahoarchitects.com

© Ricardo Vaz Palma

Une maison pour communiquer


Purismus und Stil in unserer Türenwelt Designkompetenz in europaweit einzigartiger Türenausstellung

Ganz in Ihrer Nähe!

Die Türen der Bod‘or KTM Türenmanufaktur stehen nicht allein für Funktion, sondern sind wahre Designelemente, entworfen für stilbewusste Menschen.

Beraten Sie Ihre Kunden in unserer Austellungswelt!

Sie vereinen Dominanz und Zurückhaltung ohne Kompromisse bei Qualität oder Material. Absolut konsequent werden hier die Kunst des Einfachen und die Kraft der klaren Formen zelebriert. Die preisgekrönten Türen der Bocholter Manufaktur formen Räume: Sie setzen Akzente oder passen sich elegant in ihre Umgebung ein. In unserer Ausstellung können Sie sich persönlich von der Exklusivität der Türen von Bod‘or KTM überzeugen. Wir laden Sie herzlich dazu ein, dieses Design-Statement selbst zu erleben. Wir erweitern unser Puristenstudio und bieten Ihnen demnächst auch Türen von Daniel Libeskind und viele weitere aktuelle Wohntrends!

» Türhöhe bis 2,72 m möglich » Wand- oder flächenbündige Ausführungen » Hochwertige Furnier- und Lackoberflächen www.leyendecker.lu

Fordern Sie Ihren Katalog direkt an! Öffnungszeiten: Mo - Fr 7-19 Uhr | Sa 8 -18 Uhr

Tel + 49 (0)651 . 8262-0 · Luxemburger Straße 232 · Trier


Concours Construction Acier 2013

L’édition luxembourgeoise de ce concours est lancée. La participation est ouverte à toute construction, nouvelle ou rénovée, totalement ou partiellement réalisée en acier sur le territoire luxembourgeois entre juin 2011 et fin mai 2013. Depuis 2012, il est possible d’introduire un dossier pour une nouvelle catégorie : les bâtiments industriels. Les dossiers sont à déposer avant le 25 mai. www.infosteel.lu/concours

Une nouvelle passerelle à Bonnevoie

actualité

www.archiduc.lu

Concours du vélodrome milanais

© decker, lammar & associés

040

Le bureau decker, lammar & associés a eu l’occasion de participer à la première phase d’un concours lancé par la Commune de Milan pour la rénovation et mise en valeur du vélodrome Maspes-Vigorelli. Il s’agissait de réduire la longueur de l’anneau de la piste et d’implanter un centre commercial et d’autres activités pour le grand public dans l’espace libéré. Le bureau avait déjà eu l’occasion de se confronter à ce type de projet avec la conception d’un vélodrome à Luxembourg, non réalisé à ce jour. Pour le projet de Milan, ils ont fait équipe avec Kiefer. Textile Architektur et Sander Douma Architecten BNA, avec qui ils avaient déjà collaboré pour le projet de vélodrome luxembourgeois. Sur les 103 projets présentés, le jury a retenu 10 projets qui seront élaborés plus en détail (six équipes de Milan, une de France, une de Slovénie, une du Japon et une de Belgique).

La Ville de Luxembourg a procédé, en collaboration avec INCA, au remplacement et à la prolongation de la passerelle de Bonnevoie, qui était dans un état vétuste. Cet axe très fréquenté par les piétons permet de passer de la gare à Bonnevoie. La passerelle a désormais une longueur totale de 84 m et passe à 8,50 m au-dessus de la Rocade, ce qui est à la fois plus sécurisant pour les usagers et permet de diminuer le temps d’attente des voitures au feu rouge. La nouvelle tour est équipée d’un escalier et d’un ascenseur. Elle sera recouverte d’une tôle métallique perforée, qui sera envahie par des plantes grimpantes.

© witry & witry architecture urbanisme

© INCA

3e place pour witry & witry

witry & witry architecture urbanisme a gagné le 3e prix du concours pour le « Bildungscampus des Brüderkrankenhauses Trier ». Le centre hospitalier Brüderkrankenhaus à Trèves prévoit une extension comprenant un centre de formation (Bildungscampus), un foyer d’infirmières (Schesternwohnheim) ainsi qu’une maison médicale (Ärztehaus). Le projet de witry & witry relie le site de l’hôpital avec le quartier Trier Nord et s’intègre harmonieusement dans le contexte urbain.


Canapé GroundpieCe Composable design Antonio Cit terio

mobilier, décoration et luminaires

26, avenue de la Porte-Neuve L - 2227 Luxembourg Tél. 22 26 27 info@casanova.lu www.casanova.lu


042

www.archiduc.lu

© Lukas Roth

actualité

1

2

Du temporaire de grande QUALITÉ Auteur : Céline Coubray

3

Fiche technique Dates clés du projet : Mi 2009 : Début des études Juin 2011 : Début des travaux Septembre 2012 : Mise en service du bâtiment Maître d’ouvrage : Ministère du Développement durable et des Infrastructures Administration des bâtiments publics Maîtrise d’œuvre : Architecte : Bruck + Weckerle Architekten Contrôle génie civil des travaux : Tecna Ingénieurs-Conseils Contrôle génie technique des travaux : RMC Consulting Entreprise générale : Association momentanée « CPS-Athénée » (CDCL SA – Prefalux SA – Socom SA)

4

C’est en seulement 14 mois que les bâtiments provisoires de l’Athénée (prévus pour une vingtaine d’années) ont été construits selon le projet architectural de Bruck + Weckerle Architekten. Un défi, d’autant plus que le budget était limité. Cette délocalisation totale de l’établissement – 1 400 élèves, 200 professeurs – permet de réduire de moitié la durée des travaux ainsi que les désagréments liés au chantier. Les architectes ont choisi la forme d’une fleur, volontairement positionnée en dehors de la grille orthogonale des bâtiments circonvoisins pour en souligner le caractère éphémère, mais qui respecte les cheminements et les flux de circulation des élèves, services d’urgence et voitures. Le cœur de la fleur accueille les parties communes (entrée, bibliothèque, cafétéria), alors que les quatre pétales hébergent les salles de classe. L’espace rationalisé permet de réduire les distances pour les élèves et les enseignants. Afin de diminuer la durée du chantier, le noyau central est une construction massive en béton coulé sur place, alors que les ailes sont faites à partir d’une structure préfabriquée en béton, système porteur poteaux-poutres avec dalles alvéolaires. La façade des ailes est revêtue d’un habillage de panneaux en fibre de verre translucide et de couleur qui varie suivant l’angle de vue de l’observateur et de la lumière. Un soin particulier a été porté à l’élaboration du concept énergétique. Le bâtiment est raccordé aux installations techniques existantes du campus, entre autres le chauffage urbain.

1

Les espaces intérieurs en béton contrastent avec les façades extérieures colorées. 2

Le cœur du bâtiment accueille la médiathèque et la cafétéria. 3

Les nouveaux locaux sont implantés en harmonie avec leur environnement. 4

Ce sont 1 400 élèves et 200 professeurs qui utilisent désormais ces nouveaux locaux temporaires.

W

PLus d’infos : www.bruck-weckerle.com


bulthaup b3 suit des convictions, et non des tendances éphémères. L’amour du détail joue un rôle tout aussi important que le concept architectonique global, ce qui fait de chaque cuisine bulthaup une oeuvre absolument unique, pour un travail sur mesure authentique, parfaitement adapté à l’espace et à tous ses occupants.

Espace bulthaup Luxembourg 32, route d'Arlon L-8008 Strassen Tél.: +352 45 45 04. bulthaup@anc.lu


044

www.archiduc.lu

actualité

2

1

Dans les couloirs, les enfants disposent d’un mobilier adapté à leurs besoins. La communication visuelle est favorisée par les larges baies vitrées intérieures. 2

La façade de la nouvelle construction est largement vitrée, permettant un apport important de lumière naturelle et une connexion visuelle avec l’animation extérieure de la rue. 1

Pour la jeunesse Auteur : Céline Coubray

C’est à Troisvierges que morph4 a construit cette crèche et maison relais. Le nouveau bâtiment est situé en plein cœur de la commune, entre l’église et le vieux cloître. Son implantation crée une nouvelle place publique. La forme compacte du bâtiment permet d’optimiser l’espace intérieur et de mettre en place des chemins courts particulièrement adaptés à l’orientation des jeunes enfants. De plus, la compacité permet de limiter les dépenses énergétiques et les coûts de fonctionnement. À l’intérieur, l’aménagement est dynamique, jouant des couleurs vives contrastant avec le bois et le béton.

3

3

4

La couleur participe au dynamisme de la construction et à l’identification des espaces. 4

W

PLus d’infos : www.morph4.com

© morph4

La lumière naturelle entre généreusement dans le bâtiment.


045

www.archiduc.lu

actualité

Du sport à Dudelange

© BENG

© Maida Hairovic

Trois questions à René Kockelkorn

La Ville de Dudelange a décidé de refaire complètement son complexe sportif René Hartmann. Plutôt que d’envisager une réhabilitation coûteuse, la commune a choisi l’option de démolir l’existant pour reconstruire du neuf dans les meilleures conditions possibles et offrir un confort optimal à ses usagers. La planification et la réalisation sont confiées à l’association momentanée composée par CDCL – a + p kieffer omnitec – BENG – Goblet, Lavandier & Associés – Schroeder & Associés. Ce groupement a été choisi suite au recours à la procédure du dialogue compétitif, une nouveauté dans la méthode d’attribution qui devrait assurer à la commune davantage de garanties au niveau du planning et des coûts. Le budget total s’élève à 21,7 millions d’euros. Le complexe sportif accueillera un hall multisports (46 x 30 m) qui

pourra être divisé en trois parties et accueillera jusqu’à 618 spectateurs (tribunes fixes et amovibles), une piscine couverte (25 x 15 m) qui sera directement reliée à la piscine en plein air, un bassin d’apprentissage et une tribune de 138 places. L’équipement de la piscine est essentiellement dédié au public scolaire et associatif. On trouvera également des espaces consacrés à la pratique du fitness, karaté, taekwondo, un mur d’escalade, une piste d’entraînement à l’athlétisme de 50 m, et des salles de réunion pour les associations sportives. Le chantier devrait durer deux ans, à compter de la démolition en mars 2013, pour être donc achevé à la rentrée 2015. Le nouveau complexe sera construit selon les normes nécessaires pour un niveau énergétique de classe B. Des infrastructures provisoires assureront le relais pendant les travaux.

La Police s’agrandit

witry & witry architecture urbanisme a été chargé par l’Administration des bâtiments publics de réaliser la rénovation et l’agrandissement du bâtiment Curie de la Police grand-ducale, rue Marie et Pierre Curie à Luxembourg-Verlorenkost. L’extension servira de bâtiment de service pour la Circonscription régionale Luxembourg et hébergera la nouvelle cantine de l’École de Police. Pour le bâtiment existant, une transformation des aménagements intérieurs et une rénovation énergétique sont

prévues. La nouvelle annexe reprend les hauteurs d’allège de l’édifice existant et figure comme bâtiment de tête de celui-ci. Elle forme un contrepoids par rapport au bâtiment existant. L’extension se distingue de celui-ci par un joint apparent et par la façade de béton renforcé en fibres de verre. Cette composition rallonge le volume du bâtiment existant, tout en accentuant l’autonomie de la nouvelle annexe. Le volume bas d’une hauteur d’environ 3,8 m, qui longe la nouvelle annexe au sud-est, est raccordé au parvis et touche la colline avec ses arbres fruitiers. Ce « pavillon » comprend les espaces publics et la cantine pour 120 personnes. À l’intérieur du bâtiment existant, la conception de la structure sera conservée, seules les surfaces de bureaux seront adaptées au niveau du cloisonnement non portant. Le caractère du bâtiment sera donc préservé même avec la rénovation énergétique. Le projet devrait être achevé en 2014. www.witry-witry.lu

Le Fonds Belval a constitué un conseil artistique pour définir les projets d’art en espace public. René Kockelkorn en est le conseiller scientifique et culturel. Selon quelle ligne directrice avez-vous développé le concept ? « Le point de départ est de voir comment l’art et la culture peuvent jouer un rôle de catalyseur et promouvoir les interactions sociales. On ne peut y arriver qu’à travers un concept culturel dynamique, dans lequel la culture est définie comme mode de vie. La devise est alors le changement en continu, porté par les principes de l’égalité, du non-commercial et du transparent. Le ‘ Public Art Experience ’ se revendique de ces critiques et propose de chercher de nouvelles voies. Soulignons que ces idées viennent du Fonds Belval et que mon rôle était de constituer une base de travail scientifiquement viable. Je n’ai pas eu à convaincre les responsables du Fonds. Comment s’est mis en place le conseil artistique et dans quel but ? « Un pareil projet nécessite une structure. Lorsqu’on définit la culture comme mode de vie, il est indispensable de s’entourer d’experts d’horizons les plus divers. Dans cette optique, on a constitué un conseil artistique, dont les membres sont nommés par le Fonds Belval et doivent être remplacés régulièrement. Cette instance a pour mission de réfléchir sur la culture en tant que phénomène sociétal et en même temps, élaborer des propositions pour des projets concrets. Quelles vont être les prochaines étapes et à quelle échéance ? « Pour l’heure, le conseil artistique est occupé à définir des thèmes socialement pertinents. En même temps, nous essayons de définir le profil du curateur pour le premier projet. Cette personne ne sera nommée que pour la durée du projet et le sera sur base d’une soumission publique. Suite à cette nomination, les artistes, tous genres confondus, seront aussi sélectionnés par le biais d’une soumission publique. Si tout se déroule comme prévu, le premier projet devrait démarrer à la fin 2014. »


046

www.archiduc.lu

actualité

Save the date L’actualité architecturale est riche en événements. Un calendrier pour ne rien rater et tout découvrir.

27 avril

8 > 12 mai

Plateau du Kirchberg

Budapest

Visite guidée

Le Fonds Kirchberg organise des visites guidées du plateau du Kirchberg pour le grand public. L’inscription est obligatoire www.fondskirchberg.lu

Voyage d’études

L’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils organise un voyage d’études à Budapest. Plus de renseignements : www.oai.lu

9 mai

Visite guidée

Les Grands Boulevards

3 > 6 mai Exposition

White Inside

White Inside est un projet photographique d’Éric Chenal qui donne à voir des lieux dédiés à l’art contemporain entre deux temps d’exposition. Ces espaces de retrait et de contemplation sont montrés en dehors de leur dimension fonctionnelle, pour leur réalité architecturale, dans une presque nudité. La lumière reprend tous ses droits et exprime pleinement sa présence. Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain (41, rue Notre-Dame à Luxembourg), lu-me-ve 11 h-19 h, je 11 h-20 h, sa-di 11 h-18 h www.casino-luxembourg.lu

Visite guidée organisée par le Musée national d’histoire et d’art et menée par Robert Philippart. De l’ancienne porte Neuve au projet Royal-Hamilius. Les boulevards Roosevelt et Royal cernent le centre historique de la capitale. C’est un espace public qui délimite et qui met en valeur la centralité du lieu. L’histoire de ces boulevards est celle d’une recherche permanente d’une nouvelle qualité de vie. L’histoire aidera à porter un regard nouveau sur une ville qui se réinvente. À 11 h, en français, réservation par tél. : 44 49 29

événement fondation

15 Mai Conférence

Genk C-mine, un site industriel en Belgique

Hanneke Kijne, architectepaysagiste, associée du bureau néerlandais HOSPER, paysagistes et urbanistes, a été chargée de transformer l’ancien site minier de Genk en centre culturel. En accentuant les qualités du site, les paysagistes ont créé un espace flexible pour différentes utilisations. Cette conférence sera donnée en langue française. Elle est organisée par le Fonds Belval en collaboration avec la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie Luxembourg. Bâtiment massenoire (avenue du Rock’n’Roll, face à la Rockhal à Belval), à 19 h 30, entrée libre www.fondarch.lu, www.fonds-belval.lu

événement fondation

8 juin

événement fondation

Visite guidée

Les Grands Boulevards

> 7 juin 16 mai Conférence

G + P Muller Architectes : « Behind Architecture » Dans le cadre des conférences « Evolutions », le bureau d’architectes G + P Muller présentera ses projets et sa vision de l’architecture. Auditorium de la Banque de Luxembourg (14, boulevard Royal à Luxembourg), entrée libre, 19 h

25 mai Visite guidée

Plateau du Kirchberg

Le Fonds Kirchberg organise des visites guidées du plateau du Kirchberg pour le grand public. L’inscription est obligatoire www.fondskirchberg.lu

Exposition

distURBANces – Urban Utopia & Dystopia

Dans le cadre du Mois européen de la photographie. Ce volet de l’exposition distURBANces, qui se déroule dans plusieurs lieux à Luxembourg, met en évidence le rapport temps / espace dans l’évolution du monde actuel et de ses représentations urbaines. Le choix des artistes et des œuvres pour cette section est délibérément orienté vers l’essence du lieu même qui est la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie. La Fondation accueille les œuvres de Peter Bialobrzeski, Frédéric Delangle, Dionisio Gonzalez, Daniel Leidenfrost, Virginie Maillard et Niklas Goldbach. Salle d’exposition de la Fondation, entrée libre, du mardi au vendredi 9 h-13 h et 14 h-18 h, samedi 11 h-15 h

Visite guidée organisée par le Musée national d’histoire et d’art et menée par Robert Philippart. De l’ancienne porte Neuve au projet Royal-Hamilius. Les boulevards Roosevelt et Royal cernent le centre historique de la capitale. C’est un espace public qui délimite et qui met en valeur la centralité du lieu. L’histoire de ces boulevards est celle d’une recherche permanente d’une nouvelle qualité de vie. L’histoire aidera à porter un regard nouveau sur une ville qui se réinvente. À 11 h, réservation par tél. : 44 49 29

13 juin

Inauguration

Locaux du Fonds Kirchberg

Inauguration des nouveaux locaux du Fonds Kirchberg (bâtiment : Paul Bretz Architectes, aménagement intérieur : NJOY). 4, rue Érasme à Luxembourg www.fondskirchberg.lu

Suite de l’agenda >page 48



048

www.archiduc.lu

actualité

Save the date (suite)

évÉnement fondation

évÉnement fondation

évÉnement fondation

évÉnement fondation

13 juin > 14 juillet Futura Bold?

évÉnement fondation

20 juin 13 juin Vernissage

Festival d’Architecture 2013

Ouverture officielle du Festival d’Architecture 2013 « Futura Bold? ». Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie (1, rue de l’Aciérie à Luxembourg), à 18 h

Conférence

Stadgespréich – Cité Talks : Futura Bold?

En collaboration avec la Ville de Luxembourg et le Cercle Cité, ce débat public abordera les questions liées à l’avenir du territoire. Auditorium du Cercle Cité (rue Genistre à Luxembourg), à 18 h 30

évÉnement fondation

27 > 29 juin Workshop

Futura Bold?

Les participants de ce workshop seront invités à mener des réflexions liées à la thématique du Festival. CarréRotondes, sur inscription préalable auprès de la Fondation

5 juillet Porte de l’Europe

Inauguration de la Porte de l’Europe au Kirchberg. www.fondskirchberg.lu

13 juin Colloque

Autour de la thématique du Festival d’Architecture 2013, ce colloque permettra à de nombreux participants venus de l’Europe entière de débattre au cœur de l’actualité. Détails du programme sur www.fondarch.lu. Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, de 9 h 30 à 18 h

Familjfest

12 juillet

Inauguration

Futura Bold?

Événement

L’OAI organise une Familjfest à l’auberge de jeunesse au lac d’Echternach. À partir de 12 h 30 www.oai.lu

Festival

Le Festival d’Architecture portera cette année sur les perspectives qu’il serait possible de développer dans les prochaines années au Luxembourg en matière d’architecture et d’urbanisme. Toute la programmation du festival sur : www.fondach.lu

7 juillet

21 juin Vernissage

Futura Bold? Post-City

Vue par des milliers de visiteurs lors de la Biennale d’Architecture de Venise 2012, l’exposition Post-City s’installe du 22 juin au 07 septembre au Luxembourg. Salle d’exposition de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie (1, rue de l’Aciérie à Luxembourg), entrée libre, à 18 h. Exposition : ma-ve 9 h-13 h et 14 h-18 h, sa 11 h-15 h

évÉnement fondation

6 juillet Visite guidée

Excursion architecturale à Bertrange

Après Esch-Nonnewisen, le Rollingergrund et Schuttrange, le groupe de travail Habitat propose un focus original sur Bertrange. Sur inscription auprès de la Fondation

Vernissage

Festival des cabanes L’OAI organise, en collaboration avec le Service national de la jeunesse, le Festival des cabanes. Ellergronn à Esch-surAlzette, à partir de 17 h www.oai.lu

13 > 28 juillet Festival

Festival des cabanes

Organisé par l’OAI et le Service national de la jeunesse, le Festival des cabanes est l’occasion de découvrir les cabanes grandeur nature des jeunes qui ont participé au concours. Ellergronn à Esch-sur-Alzette www.oai.lu

14 juillet Visite guidée

De la villa Foch à la chapelle du Glacis

Visite guidée organisée par le Musée national d’histoire et d’art et menée par Robert Philippart. Émergence du quartier des villas au-delà du parc avec visite de l’intérieur de la chapelle de la Congrégation des Sœurs de Sainte Élisabeth et de la chapelle du Glacis. À 14 h, sur réservation, tél. : 44 49 29

évÉnement fondation

17 > 25 juillet

Summerakademie

SummerAkademie zu Pëtten/Miersch «een Dach iwer dem Kapp»

Organisée par le Mierscher Kulturhaus en collaboration avec la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie. www.summerakademie.lu

27 > 30 septembre Foire

OekoFoire

La plus grande foire écologique de la région. Des idées pour la vie de tous les jours et notamment pour l’habitat : matériaux de construction, isolants, peintures, systèmes de chauffage, énergie renouvelable… LuxExpo (10, circuit de la Foire internationale à Luxembourg-Kirchberg) www.oekofoire.lu


ElEctricity • NEtworkiNg lEd lightiNg • SmarthouSE

s o n z e ms Visitw o o r sho

FournIsseur de systèmes électriques, domotiques, audiovisuels, de sécurité, réseaux informatiques et luminaires led.

z.I. zare est l-4385 eHleranGe tel. (+352) 44 15 44-1 Fax: (+352) 45 57 73 emaIl: contact@zenner.lu

www.zenner.lu



051 Ce grand sujet a été préparé avec la collaboration de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, Luxembourg.

Festival d’architecture 2013 Du 14 juin au 14 juillet Festival organisé par la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, Luxembourg 052 Futura Bold? Qu’est-ce que c’est ?

056 Futura Bold? Post City: considering the Luxembourg case

Festival d’architecture 2013

Futura Bold?

Un festival sous le signe de l’interrogation. Après l’exposition à la Biennale de Venise, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie souhaite poursuivre la réflexion sur ce que pourrait être l’avenir du bâti au Grand-Duché. Le festival d’architecture 2013 est donc pensé comme un think-tank auquel le grand public est invité à participer et à partager ses idées.

061 Matière à réflexion

062 Luxembourg, paysage habité

064 Petit par la taille, fort par le potentiel

066 Regarder, différemment


052

Contexte

futura bold?

www.archiduc.lu

Pouvez-vous nous expliquer la thématique du Festival d’Architecture 2013 intitulé « Futura Bold? » ? Andrea Rumpf : « Depuis fin 2009, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie réalise une programmation culturelle qui s’appuie sur la thématique ‘Visions pour La Fondation de l’Architecture et de notre territoire’, déclinée en quatre sousl’Ingénierie organise tous les ans un thèmes : le patrimoine, l’identité des villes Festival d’Architecture. L’édition 2013, et communes, l’espace public et l’habitat. intitulée Futura Bold?, se déroule du Des groupes de travail se sont constitués 14 juin au 14 juillet et se positionne autour de ces thèmes et ont contribué à une comme l’aboutissement d’une réflexion programmation qui se poursuit jusqu’à entamée depuis plusieurs années, mais une conclusion sous forme d’interrogation. aujourd’hui. Dans le cadre de ce travail, Explications avec Andrea Rumpf, directrice nous avons décidé de thématiser chaque édition du festival : en 2010, c’est l’espace de la Fondation, et Philippe Nathan, public qui était à l’honneur, puis l’habitat architecte impliqué dans la conception en 2011 et l’identité des villes et communes d’une partie de cette édition. en 2012. Pour la thématique sur le patriAuteur : Céline Coubray moine, nous avons choisi non pas de lui consacrer un festival, mais de collaborer aux Journées du patrimoine. En 2011, nous avons également fait un appel à concours pour le Pavillon luxembourgeois à Venise sur le thème de Futura Bold ?. L’exposition, Post-City, s’est déroulée en 2012 et nous avions dès le début l’ambition de la montrer Les rendez-vous du Festival 2013 à Luxembourg, comme nous l’avions déjà fait avec l’exposition de 2010. Le festival 13 juin est donc l’occasion de dresser un bilan Colloque « Futura Bold? » de l’ensemble des réflexions et analyses De 9 h 30 à 18 h, à la Fondation. élaborées pour ‘Visions pour notre terri20 juin toire’, mais plutôt que de donner des Stadgespréich / Cité Talks réponses, nous allons présenter toutes les « Futura Bold? » questions et pistes de réflexion que nous En collaboration avec la Ville de Luxembourg et le Cercle Cité, avons formulées au cours de ces dernières Il y a actuellement de nombreuses initiatives ce débat public abordera les quesannées pour en débattre dans une program- qui se mettent en place pour essayer de faire tions liées à l’avenir du territoire. des propositions pour notre futur : « 2030 », mation cohérente. À 18 h 30, dans l’auditorium « 5 vir 12 »… du Cercle Cité, rue Genistre, Quelle forme cela prendra-t-il pendant le A. R. : « Il y a en effet plusieurs mouvements Luxembourg. festival ? plus ou moins citoyens qui se mettent en 21 juin A. R. : « Il y aura différents types de mani- place. Mais il est important de préciser que Vernissage de l’exposition festations qui seront toutes alimentées par notre approche n’est pas uniquement basée « Futura Bold? Post-City » ces deux sources de réflexion, celle de Venise sur une vision de croissance. C’est pour cela Vue par des milliers de visiteurs lors de la Biennale d’Architecture et celle des groupes de travail. Il y aura une que nous avons mis un point d’interrogation de Venise 2012, l’exposition journée de colloque, plusieurs workshops, au titre du festival. Tous les scénarios pour« Post-City » s’installe du 22 juin une exposition, un Stadgespréich et une ront être envisagés, même ceux d’une stagnaau 7 septembre à Luxembourg. excursion architecturale. tion ou d’une décroissance. C’est pourquoi À 18 h, salle d’exposition de la nous intégrons aussi la culture et le social Fondation. Exposition, mar-ven 9 h-13 h, Quelles sont les thématiques abordées au dans nos réflexions, ce qui permettra de dis14 h-18 h, sam 11 h-15 h, cours de ces actions ? cuter les valeurs de notre société. En tout cas, entrée libre. Philippe Nathan : « Le Luxembourg doit cette convergence d’initiatives nous montre actuellement faire face à un questionne- que nous allons dans la bonne direction. 27-29 juin Workshop « Futura Bold? » ment structurel et sociétal auquel il faudra P. N. : « Dans le cas des réflexions menées par Les participants de ce workshop trouver des réponses à moyen terme. L’ana- la Fondation, nous interrogeons les moyens seront invités à mener des réflexions lyse du territoire menée par la Fondation de pour produire une qualité spatiale. Une sur la thématique du festival. l’Architecture et de l’Ingénierie contribue à décroissance par exemple peut être intéresAu CarréRotondes, sur inscription cette recherche de solutions. Aussi, pour le sante dans certains domaines et attirer aussi préalable auprès de la Fondation. colloque et les workshops de Futura Bold?, des personnes et engendrer une autre qualité 6 juillet nous avons déterminé cinq thématiques qui de vie et d’autres dynamiques. C’est pour cela Excursion architecturale sont l’environnement, la culture, la mobi- qu’il nous semble important de considérer à Bertrange lité, la société et l’économie, et qui font écho les trois scénarios – croissance, décroissance, Après Esch-Nonnewiesen, Rollingergrund et Schuttrange, au travail mené par la Fondation depuis stagnation – comme envisageables. Les archile groupe de travail « habitat » 2009. Ces thématiques sont sous-divisées tectes et urbanistes ne décideront bien évipropose un focus original en questions concrètes qui sont représenta- demment pas du scénario qui sera mis en sur Bertrange. tives des urgences et abordées lors des diffé- œuvre, mais nous pouvons réfléchir à des soluSur inscription auprès de la Fondation. rents événements du festival. tions optimales pour chacun des cas. Les ins- » Suite page 54

Futura Bold? Qu’est-ce que c’est ?


053

2

Présentation des workshops du festival

3

par Stefano Moreno, architecte en charge de l’organisation des ces ateliers. Des workshops sont proposés pendant le festival. De quoi s’agit-il ? « Après 20 ans d’existence, la Fondation va moins être une plateforme de présentation qu’une initiatrice d’idées sur l’aménagement du territoire. Pour cela, nous mettons en place un workshop de codesign pour lequel, pendant trois jours d’esquisse en loge, les participants travailleront des projets d’aménagement du territoire. Comment cela s’organisera-t-il ? « Au préalable, chaque personne inscrite recevra des documents sur l’état de la Nation avec des cartes, statistiques, etc. Nous aurons également sélectionné 30 sites susceptibles d’être le support de ces projets. Différentes échelles de lecture seront proposées, de l’international à l’aménagement urbain. Chaque participant traitera une échelle de valeurs dans laquelle il se sent à l’aise et formulera une proposition. Ces propositions devront-elles répondre à un cadre réglementaire ? « Non, il s’agira de trois jours de travail intensif sans barrière, car nous ne tiendrons pas compte des cadres réglementaires. Cette liberté devrait favoriser l’émergence de solutions optimales. Les résultats seront-ils présentés au public ? « Nous espérons pouvoir présenter les résultats sous forme d’exposition et de publication. C’est un projet à la fois ambitieux et modeste. Nous ne sommes pas sûrs du résultat, mais si 10 projets intéressants émergent, cela sera déjà très bien. Et il y aura également des workshops satellites qui seront organisés pour le jeune public et le public scolaire. »

4 1

Illustration réalisée par Eva Le Roy pour l’exposition Post-City. 2

De nombreuses conférences ont été organisées ces dernières années permettant d’aborder des questions précises relatives à l’aménagement du territoire et aux enjeux urbanistiques au Grand-Duché. 3 et 4 La Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie a organisé plusieurs excursions architecturales au cours des festivals précédents, que ce soit avec le groupe de travail « habitat » ou « espace public », offrant ainsi au public l’occasion de découvrir des projets innovants.

© Julien Becker (archives Maison Moderne) ; Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie

1


054

futura bold?

Les trois derniers festivals organisés par la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie ont permis d’explorer des thématiques en lien avec le sujet global « Visions pour notre territoire ».

Des brochures ont été réalisées par le groupe de travail « habitat » en complément des visites architecturales et participent à la diffusion des recherches et réflexions autour de ce thème clé pour le développement du territoire luxembourgeois.

truments comme les PAG ou PAP devraient pouvoir rendre possibles ces propositions et non les empêcher. Avec Post-City, nous avions choisi d’aborder le territoire de manière différente, de porter un autre regard sur le Luxembourg en relevant les qualités propres à cet espace, de les extrapoler et de créer une machine à l’échelle nationale. L’objectif était de pouvoir en discuter ouvertement, sans se limiter aux questions techniques ou logistiques.

www.archiduc.lu

chute libre. N’existe-t-il pas un intérêt pour le Luxembourg à produire des légumes pour les commercialiser dans la région ? Ceci a des conséquences sur l’utilisation des territoires, car nos surfaces agricoles sont devenues ultraspécialisées. À côté de cela, on observe que la surface bâtie a explosé ces dernières années. Comment peut-on faire de nouveau le lien entre la société post-industrielle dans laquelle nous sommes et la société agricole que le Luxembourg était il y a encore moins d’un siècle ? Le propos n’est pas d’arrêter de Justement, suite à cette exposition à Venise, construire des villes, mais de se poser la avez-vous eu des réactions, avez-vous res- question de comment optimiser cela. senti un mouvement de fond allant vers un changement ? Comment avez-vous choisi les intervenants P. N. : « Au Luxembourg, pas vraiment. À du colloque ? Venise, nous avons eu des réactions de la part P. N : « Nous avons essayé d’avoir des interdes architectes et urbanistes qui trouvaient venants qui présentent des expériences prél’approche intéressante. Ce qui les intéres- cises et concrètes, des opinions bien sait, c’était la manière dont on peut aborder tranchées, sans pour autant faire du lobun territoire aujourd’hui, comment relever bying. Nous aurons surtout des intervenants des qualités existantes. Mais je pense que locaux et de la Grande Région, secondés par nous n’étions pas provocants au point de sus- des intervenants internationaux qui présenciter des réactions auprès du grand public au teront des projets similaires à notre cas. Luxembourg. Quel pays, par exemple, travaille actuelleSans même parler du grand public, qu’en est- ment en ce sens ? P. N. : « La Belgique, dont la Flandre, est très il des décideurs ? Ces réflexions ne devraientelles pas être portées par les décideurs avancée sur ce point. Ils ont mis en place des eux-mêmes ? N’y a-t-il pas là une faille ? institutions comme le Vlaams Architectuur A. R. : « C’est pourquoi nous saisissons la Instituut ou la fonction de bouwmeester qui chance de présenter cette exposition de la sont des interlocuteurs très forts et influents Biennale au Luxembourg et d’organiser un auprès des politiques. colloque et des workshops en complément. Ce cadre invite à la discussion entre les Pensez-vous que le Luxembourg peut être un acteurs et décideurs du Luxembourg, et à terrain propice à cette réflexion ? A. R : « Il est vrai qu’on dit que les Flamands décliner les questions que nous nous posions à Venise. C’est aussi la raison pour laquelle ont ‘une brique dans le ventre’. Leur territoire nous organisons cette édition sous une autre est tellement petit qu’ils sont tout le temps en forme que les années précédentes. Parmi les train de le réaménager, de l’améliorer… Pour workshops, certains seront plus orientés vers eux, le fait de construire fait partie de leur quoles professionnels. Ils auront alors l’occasion tidien et les discussions sur l’aménagement du de développer leur propre vision du territoire territoire sont une évidence. Ici, il faut encore et de proposer un projet pour le futur. Suite à créer cette conscience, mais la petite taille de ces workshops, il y aura à la fin de l’année une notre pays devrait nous aider à avancer vite. P. N. : « Il ne faut pas oublier non plus que le exposition et une publication qui seront une nouvelle occasion d’associer les décideurs et changement est très présent dans l’histoire du Grand-Duché. Le Luxembourg a toujours été de provoquer à nouveau des discussions. P. N. : « D’un autre côté, il est très difficile une société qui a dû se réinventer. En ce pour les politiques, qui sont toujours liés à moment, nous sommes de nouveau à un des votes et des mandats, de se permettre de moment charnière. Le tertiaire perdant de sa ‘rêver’ pour chercher de meilleures solutions. dynamique, il faut trouver vers quoi se tourner Une institution comme la Fondation génère pour se diversifier. La taille de notre pays est une énergie proactive qui permet de formuler un atout que nous devrions encore plus accendes questions et d’esquisser des solutions qui tuer. Puisque notre territoire est petit, nous peuvent par la suite être reprises par les poli- devrions pouvoir le maîtriser pleinement. A. R. : « Une étude de l’Université du Luxemtiques. Après, c’est aux décideurs de mettre en place des outils permettant de tendre vers bourg montre aussi que la valeur de propriété les solutions optimales dégagées par les mul- est essentielle pour les Luxembourgeois. Forts de cet élément culturel, nous devrions en profitiples réflexions. ter pour sensibiliser la population à la maîtrise Quels sont les problèmes structurels que de son espace. Il faudrait également ouvrir les vous avez pu relever ? esprits pour montrer que d’autres valeurs que P. N. : « Il y a par exemple l’agriculture. Nous la valeur économique peuvent être associées au sommes devenus les rois de la production lai- territoire. Il faut montrer les pistes. Ce festival tière, mais la production de légumes est en est un bon tremplin pour cela. »


© Eva Le Roy

055


056

futura bold?

www.archiduc.lu

Exposition

Futura Bold? Post—City: Considering the Luxembourg case Auteur : Céline Coubray L’exposition Post-City  : Considering the Luxembourg case a été présentée en 2012 à la Ca’ del Duca, le pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise. Conçue par le collectif composé de Yi-der Chou, Radim Louda et Philippe Nathan, cette exposition tente de faire ressortir des caractéristiques propres à la réalité du paysage bâti contemporain luxembourgeois, et de porter un autre regard sur ce territoire. Plutôt que de présenter des solutions, PostCity pose des questions : comment se positionner dans une société post-fossile marquée par les scandales financiers, alors que ce sont précisément ces deux domaines (énergie fossile avec le charbon et les finances avec les banques) qui ont fait et font actuellement la force du Luxembourg et expliquent sa richesse actuelle ? Comment concilier une identité qui oscille entre régionalisme et globalisation, à l’heure où l’on s’interroge sur l’identité européenne, un des piliers de la culture luxembourgeoise contemporaine ? Quels sont les qualités et phénomènes spatiaux propres à ce territoire ? Où sont les opportunités à saisir, les potentiels inexploités qui permettraient de faire avancer le pays ? Luxembourg ne serait-il pas un terrain propice à l’analyse de phénomènes que nous pourrions retrouver ailleurs en Europe et ainsi devenir un laboratoire avant-gardiste de la ville du 21e siècle et du développement spatial de demain ? Ce sont toutes ces questions, et bien d’autres encore, qui sous-tendent l’exposition qui part de l’observation de cinq espaces jugés comme représentatifs du Luxembourg contemporain par le collectif Chou-Louda-Nathan : Belval, Berchem, Ingeldorf, Kirchberg et Schengen. Bien que d’échelles et de réalité très différentes, ils sont considérés de valeur équivalente et mis en relation les uns aux autres. Sur une table haute, de petites maquettes de maisons, immeubles, églises, etc. (des édifices reflétant le bâti luxembourgeois) prennent place sur un vaste réseau de connexions. Une installation pragmatique qui mêle infrastructure et situations construites, existantes et fictionnelles. Un concentré d’urbanité, réel ou potentiel. Des illustrations et un catalogue complètent les pistes de réflexion et de développement, comme autant de scénarios malléables et fictionnels, mais basés sur des observations réelles.

Une installation pragmatique qui mêle infrastructure et situations construites, existantes et fictionnelles. Un concentré d’urbanité, réel ou potentiel


057

infos Du 22 juin au 7 septembre 2013 Salle d’exposition de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, 1, rue de l’Aciérie à Luxembourg Ma-ve 9 h-13 h et 14 h-18 h, sam 11 h-15 h. Entrée libre www.futurabold.lu 2

3

4

1

5

2

Berchem 3

Kirchberg 4

Schengen 5

Ingeldorf 6

Belval 6

© Matteo Da Fina; Maxime Delvaux

1

19 typologies d’habitat ont été répertoriées comme représentatives de la situation du bâti au Luxembourg par le collectif auteur de Post-City.


058

futura bold?

www.archiduc.lu


© Eva Le Roy

059


futura bold?

www.archiduc.lu

Š Eva Le Roy

060


061

Mise en RÉSEAU

Matière à réflexion À partir du 30 avril, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie ouvre un blog en lien avec le festival : www.futurabold.lu. Cet outil fonctionne comme une vitrine du festival et une plateforme de réflexion sur laquelle il est possible de venir chercher des informations telles que des éléments chiffrés, diverses cartes et autres données statistiques qui peuvent servir d’appui à l’analyse et à la compréhension du Grand-Duché contemporain. Régulièrement mis à jour, il servira de centre de ressources et de diffusion, permettra de poursuivre les discussions qui s’élaborent à l’occasion du festival, de présenter les différents intervenants du colloque, de publier des documents… Tous ceux qui s’intéressent au devenir du territoire luxembourgeois pourront s’y connecter.

Système graphique utilisé pour représenter les forêts

Population cantonale 1821 - 2050

Production commercialisée de légumes (t) 1934 -2004

W

Plus d’infos : www.futurabold.lu


062

futura bold?

www.archiduc.lu

Entretien

Luxembourg, paysage habité Freek Persyn est un des partenaires du bureau bruxellois 51N4E. Il a participé au catalogue de l’exposition Post-City au travers d’un texte intitulé Luxembourg, the land of milk and money (reproduit ci-après). Il nous livre ici quelques réflexions en relation avec le territoire du Grand-Duché.

Auteur : Céline Coubray

Freek Persyn

Peu après son diplôme à l’école d’architecture Saint-Luc à Bruxelles, Freek Persyn établit 51N4E, en collaboration avec Peter Swinnen et Johan Anrys, tout en continuant à travailler comme free-lance pour Xaveer de Geyter Architects. En 2004, 51N4E a reçu le Rotterdam Maaskant Prize for Young Architects. Parallèlement à 51N4E, Freek Persyn est actif dans le domaine universitaire, actuellement professeur invité à l’Académie d’architecture de Mendrisio en Suisse. Il est également régulièrement invité pour donner des conférences ou comme membre de jury. 51N4E Ce bureau basé à Bruxelles se préoccupe aussi bien de design architectural que de concept de développement et de stratégie de transformations spatiales. Il est dirigé par trois partenaires : Johan Anrys, Freek Persyn et Peter Swinnen, et compte une vingtaine de collaborateurs. Récemment, le bureau s’est engagé dans des développements de vision stratégique pour des projets urbains à grande échelle comme à Bordeaux (50 000 logements), Bruxelles (Bruxelles Métropole 2040) et Istanbul (Making City).

W

Plus d’infos : www.51n4e.com

En tant que professionnel basé à l’étranger, comment voyez-vous et analysez-vous le Grand-Duché du point de vue de l’aménagement du territoire ? « Ce qui m’intéresse beaucoup au Luxembourg, ce sont son contexte et son envergure internationaux qui ne se traduisent pas forcément dans une urbanité très dense ou métropolitaine, ou même urbaine, comme on le pensait il y a 50 ans, mais au contraire dans un territoire qui est resté assez doux, parfois peu visible, encore ‘territorial’. Il s’agit à mon sens d’un paysage habité plutôt que d’une ville. Souvent, les urbanistes disent que le territoire urbain des décennies passées est chaotique, mais nous nous opposons un peu à cette visionlà. Les systèmes urbains sont des systèmes complexes. Ils peuvent en effet sembler chaotiques si notre vision se limite aux objets. Mais si on regarde les rapports et les relations de ces objets entre eux, alors on comprend beaucoup mieux la beauté, et par conséquent la complexité, de tous ces items. Il faut avoir un autre regard pour apprécier ce type de paysage, ce type de territoire. Pour moi, le potentiel qu’offre le Luxembourg est d’inventer une nouvelle grammaire, un nouveau langage pour comprendre ces systèmes qui sont plus complexes. Comment voyez-vous alors la relation qui s’établit entre les villes, qui sont de taille moyenne au Luxembourg, et leur environnement direct, sans parler de banlieue. Comment analysez-vous la périurbanité au Luxembourg ? « Dans l’exposition Post-City, il y a une idée que je trouve très intéressante, qui est celle qu’il ne faut plus classer des lieux dans des catégories ‘villes’ ou ‘villages’. On peut voir ces territoires non plus comme une série de villages, mais comme un système urbain qui peut être souple, voire même diffus. Dans le système complexe urbain que j’évoquais tout à l’heure, la force réside dans les relations. L’urbanisme, tel qu’on le pratique aujourd’hui, catégorise et donne une place à chaque chose : il y a des zones pour l’industrie, d’autres pour l’habitat, et ainsi de suite. Ce sont des points de vue qui dessinent des territoires propres à des fonctions. Avec ce mode de fonctionnement, nous ne sommes pas capables d’expliciter les rapports et les relations des éléments de ce paysage. Or, c’est bien là que se trouve la vraie force du paysage. Par exemple, le croisement d’une infrastructure à un système paysager et à une fonction particulière peut donner un lieu exceptionnel. Pour cela, il faut parvenir à regarder toutes ces échelles à la fois et arriver à les articuler entre elles. Je pense que ce point mérite d’être exploré. La qualité se trouve souvent dans les zones qui ne sont pas beaucoup obser-

vées aujourd’hui. Par exemple, la mobilité contemporaine est dans beaucoup de cas une mobilité multimodale. Le transfert entre les différents modes de transport se fait dans des zones qui sont par défaut des espaces publics, mais qui ne sont pas définies comme telles. Au lieu d’être dessinés comme des lieux qui font des liens entre les choses, ils sont simplement dessinés comme des lieux fonctionnels. Et c’est précisément là qu’on perd beaucoup d’opportunités. Parce que Luxembourg est un « paysage doux », comme vous l’avez exprimé plus tôt, parce qu’il y a encore beaucoup de zones en devenir, le Grand-Duché pourrait donc être un bon laboratoire pour explorer ces nouvelles typologies d’espace. « Oui, tout à fait. On voit dans des territoires qui sont moins construits qu’il existe encore plus de marge dans les rapports. Dans la ville, le rapport entre le bâtiment et la rue est déjà très défini. Parce qu’il y a une certaine pression sociale, ces rapports sont strictement délimités. En zone suburbaine, les territoires sont plus doux, moins surchargés. Par conséquent, ils ont plus de potentiel et de facilité à s’ouvrir. La condition d’hybridité peut y être plus aisément créée. Mais cela doit être accompagné par un changement de mentalité, condition pour arriver à apprécier ces contrastes et ces contradictions. Alors, la contradiction ne sera plus vue comme quelque chose de négatif, qu’il faut à tout prix harmoniser, mais comme un phénomène constructif. Comment ce changement peut-il être mis en place ? Quels pourraient être les outils pour arriver à faire évoluer les mentalités et les pratiques ? « Une première étape est d’essayer de comprendre comment les choses se font maintenant. La théorie des complex systems peut nous aider à trouver le vocabulaire. Une deuxième chose est de représenter ces espaces, d’en parler, d’avoir des débats. Il faut essayer de comprendre comment les lieux que nous habitons aujourd’hui ont changé. L’architecture en soit à l’air très fixe, mais l’espace urbain a beaucoup évolué, tout comme sa signification. Il me semble important de bien comprendre ce rapport entre ce qui est dur et ce qui mou, plus immatériel. Est-ce que cela implique une participation des politiciens, des décisionnaires ? « Parce que c’est un système complexe, il est évident que ce nouveau territoire n’est pas complètement et uniquement géré par les urbanistes, mais aussi par les politiques et par les personnes qui habitent le territoire, qui forment


063 ce territoire. Dans l’idéal, on pourrait aussi impliquer le public au sens large pour arriver à comprendre ce qui se passe. Ce qui est intéressant à analyser aussi est de savoir jusqu’où on doit organiser les choses. Jusqu’où est-il possible de laisser des ouvertures et des libertés ? Je pense qu’aujourd’hui, dans les plans d’urbanisme, beaucoup trop de choses sont définies. Si on reprend l’exemple des lieux de mobilité, ils sont actuellement majoritairement dessinés par les entreprises qui gèrent les transports. Je pense que cela pourrait être intéressant que les gares, par exemple, soient considérées comme des lieux publics et donc aussi définies par les villes. Je sais que cela serait très difficile, mais on pourrait imaginer en faire des lieux publics qui ne sont pas uniquement orientés vers le transport. Cela pourrait apporter beaucoup de qualité aux villes et aux territoires urbains. Ils pourraient devenir des lieux qui activent leur environnement. Peut-être pas juste en termes de programmation, mais aussi d’accessibilité et de connexion, de transition également. Nous avons travaillé sur un exemple dans le Veneto à Venise où un nouveau système de zoning industriel a été mis en place, ceci dans le but de mieux organiser l’espace et de le rendre plus fonctionnel. Mais ce zoning a occulté le fait que sur ce territoire, un habitant sur huit est un entrepreneur. Or, avec cette idée de rationaliser le territoire, ils n’ont pas laissé de possibilités pour créer des maisons qui soient moitié habitation / moitié entreprise. Un système certes hybride, mais qui a fait fonctionner l’économie de ce territoire suburbain de façon profonde, parce que les habitants pouvaient expérimenter. De plus, ce système flexible autorisait une large gamme de tailles d’entreprises, ce qui n’est plus possible dans un zoning industriel. L’exposition Post-City parle aussi de cette diversité-là. La technologie contemporaine offre aussi beaucoup plus de souplesse aujourd’hui dans les pratiques professionnelles et donc dans l’expérience qu’on peut avoir d’un territoire. « Oui, la technologie d’aujourd’hui donne la possibilité de repenser la multiplicité de l’habitat par exemple. C’està-dire qu’une habitation peut facilement devenir un lieu de travail. Cela donne un nouveau potentiel. Et cela a aussi des conséquences sur la mobilité. On peut avoir moins besoin de se déplacer et donc organiser différemment la semaine. Je ne veux pas dire par là que tout devient virtuel, mais que le rythme et les rites quotidiens changent. Tout comme les relations avec l’environnement direct autour de son habitation. « Effectivement, ce qui est directement autour de la maison peut être par conséquent plus valorisé si le travailleur n’est plus obligé de se rendre dans un quartier d’affaires. Des liens plus fort avec son environnement direct peuvent être tissés. C’est aussi ce que je voulais décrire dans le texte Luxembourg, the land of milk and money. Dans des territoires tels que ceux qu’on peut trouver au Luxembourg, il y a un double mouvement : il y a plus d’ouverture vers le très grand territoire, donc on bouge plus facilement vers des grandes villes par exemple, mais les liens avec l’échelle locale peuvent également se renforcer. On est à la fois dans une démarche de croissance et d’expansion tout en restant à une échelle domestique. « Oui, mais cette échelle domestique n’est pas une échelle-dortoir. Elle offre aussi plus de possibilités d’avoir une mixité sociale. Tout cela est très spéculatif, mais je pense que pour imaginer un futur pour un territoire comme celui de Luxembourg, cette piste de réflexion peut être très positive. »

Luxembourg, the land of milk and money By Freek Persyn Common knowledge teaches us that if you’re looking for cheap petrol or low taxes on your capital, Luxembourg is one of the places to be. As such, Luxembourg ranks amongst those notorious city-states which have gained power and appeal by exploiting their differences: Hong Kong, Monaco, the Holy See ... All of these city-states combine proximity with a state of exception and have turned into exaggerated urbanities; testing grounds for all the situations architects and planners have learned to love. The Holy See has been an experiment for many centuries, testing the potential of perspective, of accumulation, of an ever-growing scale of construction. Hong Kong has been a test bed for modernity and density, stacking everything from housing, offices, industry and warehouses, as well as hosting maybe the only credibly executed ‘raised street’: an airconditioned elevated walkway, connecting a pedestrian world comfortably detached from the mayhem of the congested streets below. Monaco has been its European counterpart: the only city-state on this continent where the architectural fantasies of the last 20 years have found such a natural application. With its density, superposition and land reclamation, Monaco has turned out to be the prime example of the culture of congestion. The highlight of this reinforced artificiality is its urban fabric, which actually turns into a racing circuit once a year. A homage to an era which many claim is coming to an end: the petrol age. Contrary to what its obvious link to petrol would suggest, the state of exception that Luxembourg has created has not led to an exceptional urban result. There is no city to speak of; there is maybe only, as this project is suggesting, a post-city. The image that Luxembourg conveys is not one of harsh urban realities, but more of a dream: a suburban dream. Apart from petrol, money and European institutions, Luxembourg is known for its milk: Luxlait. A fresh milk, not heavily pasteurised or UHT-treated, but even closer to the liquid that comes from the cow. Soft and creamy, with a mild texture that leaves a small film on your tongue. A milk that is (at least in supermarkets in Brussels) a rare product: more expensive than the rest, not stored in gigantic quantities in the aisles with the water, soft drinks and beers, but in the open refrigerator, a few bottles at a time. Due to its freshness, it can only be bought and consumed by the bottle, and not by the pack. It is a milk that enforcesits rhythm on the consumer, and not the other way around. There is a certain sense of value in that, maybe closer to the suburban dream that Luxembourg was built upon. Because, unlike what spatial planners have been promoting for the last decades, the future of the city should not necessarily result in dreams of congestion and density. There might be a future in which things are valued differently: based on the suburban dream, but taking it out of its fantasy and grounding it to a new set of realities. Here and there in suburbia, new ways of organization start to emerge. For example: a sociologist quits his academic career to buy a piece of land to grow fruit and vegetables. He doesn’t do this in the countryside, but in suburbia. He doesn’t sell his crops to a wholesaler, but mounts an operation in which he sells subscriptions to the people living close to his field. He makes them collect the vegetables themselves, indicating what is ready to be yielded and what not. For these people (families, elderly people, singles ...), picking the fruit and vegetables doesn’t feel like a job. It’s more like entertainment: they are outdoors, they meet people, their children meet other children. It is relaxing and feels light. Although they are working footloose in factories and multinational companies, often flying out during the week for work and meetings, at the weekend they ground themselves to their specific ‘terroir’. Suddenly, their suburban environment starts to change: it becomes different without physically changing. The relationship between the homes and the land is activated in a new way: the whole set-up creates a new type of proximity. A post-city experiment. Although this example might sound suspiciously charming, the specific dynamic that underlies it has real potential and power. It has a future, because it arrives at activating private capital directly, both in terms of money and man power. This clever combination of private capital and common good allows society to be organised in new ways. Not as a countermovement to an abstract, globalizing and ‘European’ context, but as a clever complement to it. Luxembourg, due to its limited size, seems like an ideal test bed for these type of experiments, which re-propose ways in which things can interact, in a smaller, more direct and self-organised way. Many more examples and experiments could be listed. However, changing the formal definition of the urban environment, as this Post-City exhibition is proposing, seems to be a necessary step to begin these experiments. Seeing the same things as before, but in a new constellation: it is an open invitation to try out new relationships between the land, the people and their capital, in order to reinvent Luxembourg once more as a land of milk and money. Ce texte est extrait du catalogue de l’exposition Post-City.


064 Entretien

Petit par la taille, fort par le potentiel Markus Hesse est professeur à l’Université du Luxembourg. Il participera au colloque organisé à l’occasion du festival Futura Bold?. Avant de pouvoir découvrir son allocution le 13 juin, il nous livre à l’occasion d’un entretien quelques pistes de réflexion et de recherche auxquelles il a pu aboutir.

Auteur : Céline Coubray

Markus Hesse Markus Hesse est géographe et professeur d’études urbaines à l’Université du Luxembourg, dans l’unité de recherche IPSE, faculté des lettres. Il a fait son doctorat en aménagement du territoire à l’Université de Dortmund (Allemagne), et il a passé l’agrégation en géographie humaine à la Freie Universität Berlin (Allemagne). Son travail concerne le développement urbain (processus d’urbanisation, périurbanisation et réurbanisation), analyse des discours urbains sur ce sujet, et la compréhension de l’impact de la mondialisation et des réseaux mondiaux sur les villes et régions. Il est responsable de l’enseignement des sujets de gouvernance spatiale et de développement spatial intégratif.

W

Plus d’infos : www.uni.lu

futura bold?

Monsieur Hesse, pouvez-vous nous définir le cadre de vos recherches à l’Université du Luxembourg ? « Je suis professeur en géographie et aménagement du territoire pour la chaire de recherche en études urbaines. Je consacre une partie de mes recherches à l’observation de grandes et petites métropoles, aux phénomènes de suburbanisation, d’urbanisation et de métropolisation, ainsi qu’à l’impact de la mondialisation sur les villes. Nous étudions ces phénomènes par rapport au territoire de la ville de Luxembourg et les liens que celle-ci établit avec son environnement. Au cours de vos recherches, quelles grandes caractéristiques sont apparues ? « Luxembourg est un cas très intéressant, unique en Europe. Cela constitue un grand défi pour nous en tant que chercheurs, car nous ne pouvons pas faire d’études comparatives. Cette ville représente une attraction très singulière, car elle est petite par sa taille (environ 100 000 habitants), mais grande par sa capacité d’attraction, et évolue à une échelle mondiale, surtout en ce qui concerne certains secteurs comme le secteur financier. Et quelle vitesse de développement ! Le visage que nous connaissons actuellement remonte à seulement 25 ans. Ceci est vraiment exceptionnel et atypique. En cela, Luxembourg est véritablement un cas unique, spécifique et donc très intéressant. Mais cette croissance et ce développement rapide ont un revers de médaille. L’aménagement urbain et l’aménagement du territoire sont des domaines qui demandent du temps. En cas de développement rapide, il est très difficile de pouvoir s’adapter correctement. En plus, le Luxembourg n’a pas ou peu d’histoire d’urbanisation derrière lui. Le travail d’aménagement du territoire est très jeune, il n’y a aucune tradition en ce domaine. On pourrait le faire remonter à une quinzaine d’années avec la formalisation des lois d’aménagement en 1999. Aussi, il y a un autre point dont il faut bien avoir conscience : les relations de force qui existent entre l’État et les communes. Il y a un conflit d’intérêts entre ces deux instances et cela complique le déroulement des actions d’aménagement. L’État envisage et implémente l’aménagement, mais le contre-pouvoir des bourgmestres est important puisque les PAP et PAG sont entre leurs mains. La conséquence de tout cela est une neutralisation des forces, ce qui aboutit souvent à des situations de blocage. Existe-t-il une solution à ce problème ? « Pour ma part, je n’ai pas la réponse. Mais on peut citer quelques exemples où des conventions entre l’État et les communes ont été signées et ont fait avancer les choses. Cela a été le cas pour les zones autour de l’aéroport par exemple. Par contre, je ne crois pas en l’efficacité de la mise en place d’une troisième échelle qui serait l’échelle régionale. Le pays est trop petit pour cette stratégie.

Que manque-t-il aux communes alors pour bien gérer les projets ? « Il manque simplement des capacités d’urbanisme à l’échelle municipale pour gérer l’aménagement du territoire. Souvent, les communes sont trop petites pour développer de tels projets et elles manquent également de moyens financiers. C’est aussi pour cela que l’État joue un rôle si fort. C’est lui qui produit les grandes règles d’aménagement, mais ces dernières ne sont pas toujours adaptées à l’échelle des communes. L’intégration urbaine devient alors très difficile. À quoi cela est-il dû ? « Ce sont l’État et, bien entendu, l’économie qui imposent cela. Dernièrement, il a fallu réaliser toujours plus d’espaces pour les services, les bureaux. Des communes comme Leudelange ou Hesperange ne sont pas équilibrées au niveau du nombre de la population résidente et du nombre d’emplois occupés sur la commune. La conséquence est un manque criant de logements. Cette tendance répond aussi à un marché immobilier qui est une autre des spécificités de ce territoire. Il est difficile pour nous, académiciens, de faire des recommandations pour la pratique, mais nous pouvons entamer des discussions avec

www.archiduc.lu


065 Habitants 2009

© Rol Schleich / Fonds Bleval

6 989 Strassen 6 383 Bertrange 12 400 (2007) Ville de Luxembourg (partiel) 2 097 Leudelange 12 786 Hesperange

Vue aérienne des nouveaux aménagements à Belval en 2012

Travailleurs 2009 6 240 Strassen 9 000 Bertrange 30 800 Ville de Luxembourg (partiel) 4 510 Leudelange 8 340 Hesperange

« Luxembourg est un cas très intéressant, unique en Europe » © Markus Hesse

Markus Hesse

Prévisions du nombre de travailleurs en 2020 par la commune 10 874 Strassen 12 836 Bertrange 44 282 Ville de Luxembourg (partiel) 11 573 Leudelange 12 291 Hesperange

Vue aérienne d’une partie du plateau du Kirchberg (juillet 2009)

les praticiens. Nous pouvons formuler des recommandations et une d’entre elles serait d’améliorer l’équilibre entre le logement et les surfaces de bureau. Mais l’application de cette recommandation est difficile à mettre en œuvre, car les pressions liées à notre business model sont très fortes. La crise que nous traversons actuellement ne pourrait-elle pas remettre en cause ce système ? « Il est fort possible que la crise que nous traversons dure, car il peut s’agir d’une crise structurelle. Le Luxembourg doit faire face à un problème de monoculture dans son économie, et ceci a bien évidemment des conséquences dans l’aménagement de notre territoire. Il devient donc important de diversifier notre économie. Les recherches que nous menons sont à prendre comme un ‘wake up call’, dans le sens où il devient urgent pour notre territoire d’aller vers plus de diversification. Kirchberg n’est-il pas un bon exemple de cette monoculture ? « L’aménagement du plateau du Kirchberg est en effet bien un enfant de son temps ! Une grande partie des infrastructures sont consacrées à l’accueil de bureaux, même s’il y a des

tentatives de contrebalancer cette tendance en implantant des logements ou d’autres types d’activités. Quels sont les moyens qui pourraient être mis en œuvre pour ouvrir cette discussion et aller vers un changement dans les années à venir ? « Je pense qu’il faut introduire la notion de discussion et développer des stratégies alternatives. Il faudrait aussi éviter que les petites communes aient à porter des projets qui dépassent leur capacité et leur échelle de gestion. Même Belval, qui sur le papier semble être une bonne idée, reste un projet élaboré par l’État et où l’intégration urbaine à l’échelle locale est difficile. Le fait que Luxembourg soit un petit pays ne représente-t-il pas un atout pour permettre un changement rapide de ces travers ? « Le fait d’être un petit pays est certainement un atout qui devrait permettre un changement rapide. De plus, il ne faut pas oublier que ce pays a une forte capacité à se réinventer. L’histoire en témoigne. Le fait d’être un état multilingue est aussi un atout. Tout comme d’être inventif. Je pense d’ailleurs que le grand défi pour les années à venir réside dans cette capacité à être inventif. »

Prévisions du nombre de travailleurs en 2020 par l’aménagement du territoire

Emploi et développement de la population à Luxembourgville et communes voisines (sources : données du DICI, 2011 ; Statec ; compilation par Markus Hesse)

9 731 Strassen 10 980 Bertrange 38 691 Ville de Luxembourg (partiel) 8 510 Leudelange 10 071 Hesperange


066

www.archiduc.lu

futura bold?

Projet artistique

1

Regarder, différemment

2

En 2005, l’artiste allemand Boris Sieverts a passé plusieurs jours au Grand-Duché pour y réaliser des excursions afin de découvrir autrement le paysage urbain de la région Sud. Il était de retour en avril 2013 pour une conférence au Fonds Belval. L’occasion de revenir sur ce travail.

Auteur : Céline Coubray

1

Les excursions menées par Boris Sieverts dévoilent des paysages auxquels on ne prête habituellement pas attention. 2

Boris Sieverts a été invité à réaliser un travail participant à la construction de l’identité de la région Sud du Grand-Duché.

Au cours de ces excursions, vous guidez le groupe, lui proposez de porter un autre regard sur l’environnement et les paysages. Vous prenez aussi des photos… « Oui, il s’agit de découvrir des paysages qui ne sont pas observés habituellement, d’en révéler la qualité plastique, la densité poétique. Lors de mes excursions, je réalise également des photographies des paysages qui peuvent inclure des maisons et des architectures, mais que j’essaie de transformer en paysage. Parfois, le phénomène inverse se présente, je transforme les paysages en architecture en rendant leurs formes plus lisibles. Mais ma tendance de travail est quand même d’aller plutôt vers le paysage. Ce sont comme des épiphanies qui favorisent des rapports inédits et qui permettent d’approcher la vérité du paysage. Vous avez été invité à organiser des excursions au GrandDuché en 2005. Pouvez-vous nous repréciser le contexte de cette commande ? « Il s’agissait d’une commande du ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire. L’État venait de décider de la création des régions au Grand-Duché. Auparavant, il n’existait que l’échelle des communes et celle du pays. La commande a été passée dans l’objectif de commencer un travail sur l’identité de la région Sud. Nouvellement créée, cette région ne bénéficiait que d’une faible conscience d’elle-même. La culture ouvrière était quand même présente et identifiée, mais il n’y avait aucune conscience de l’identité spatiale de ce territoire. J’ai donc organisé des randonnées qui ont permis d’amorcer des discussions sur l’identité et la qualité spatiale de cette région Sud. Lors de ces randonnées, les participants

discutent beaucoup entre eux. Ils transmettent leurs connaissances, leurs ressentis, leurs expériences de cet espace. J’ai également donné des conférences pour présenter ce travail. Quels sont les lieux que vous avez visités ? « Il y avait plusieurs circuits organisés, depuis le Pôle européen de développement, en passant par Differdange, Esch, Dudelange… toute cette région marquée par l’activité industrielle. J’avais précédemment fait beaucoup de randonnées dans la Vallée de la Ruhr en Allemagne, qui est aussi très industrielle. Mais le Luxembourg a dévoilé une échelle où il est possible de voir l’histoire de l’industrie en une seule vue, ce qui n’était pas envisageable dans la Ruhr. Quels éléments ont particulièrement retenu votre attention ? « Le profil du paysage est tout à fait singulier. Les grandes falaises des terres rouges m’ont marqué. Elles agissent comme des bordures. Elles m’ont fait penser à ces côtes en bord de mer. J’ai d’ailleurs remarqué que beaucoup d’immigrés italiens se sont installés dans la région et ont un peu reproduit le système de ces villages en bord de côte où les maisons sont accrochées à la roche, sur des falaises étroites et très pentues. Ces éléments étaient fascinants à photographier. Le Pôle européen de développement a aussi beaucoup retenu mon attention. J’ai aimé relever des caractéristiques différentes dans les trois pays frontaliers et la façon dont une même zone anciennement industrialisée a été réadaptée. Au Luxembourg, ces zones étaient réutilisées, on trouvait souvent des commerces, alors qu’en France, il n’y avait que de grandes étendues de pelouse. En Belgique, ces espaces étaient plus ou moins laissés à l’abandon. C’étaient donc trois esthétiques très différentes dans des pays pourtant voisins. La ville d’Esch-sur-Alzette m’a vraiment étonné. Je ne m’attendais pas à voir une urbanité si présente. J’ai eu une impression très vive, dense, avec beaucoup de vie. La ville est pourtant petite et proche de la capitale, mais elle a su développer son caractère propre. J’ai aussi eu l’occasion de visiter une ancienne usine dans laquelle étaient installés des studios de cinéma avec un décor imitant la ville de Venise. Le contraste était saisissant. Venise au milieu d’une ancienne usine, vous imaginez le décor ! J’ai aussi porté mon attention sur les terrains en cours de construction à Belval. J’ai aimé ce mélange de passé industriel avec ces terrains et alentours qui restaient encore à l’époque plus ou moins sauvages, avec cette présence forte des deux cheminées. Les abords de l’autoroute près de Schifflange ont révélé une zone commerciale qui n’a jamais été finie. J’ai trouvé cela intéressant, car malgré la non-finition, l’organisation était proche de celle d’une petite ville avec une église, des restaurants, des bars, une grande surface, un hôtel et des habitations héritées de la vie avant la zone commerciale. Cela m’a un peu donné l’impression d’assister à la création d’une ville du Far West américain. »

© Ursula Stein ; Fonds Belval

Boris Sieverts Né en 1969, il a étudié l’art à l’académie des arts de Düsseldorf et a ensuite travaillé pendant quelques années comme berger dans le Massif central et dans des bureaux d’architectes à Cologne et à Bonn. Avec son Büro für Städtereisen, il accompagne depuis 1997 les habitants et les touristes dans les zones grises des régions métropolitaines.

Monsieur Sieverts, pouvez-vous nous expliquer le principe de vos excursions ? « Avec mon Büro für Städtereisen (bureau pour des voyages en ville), j’organise des ‘voyages urbains’ aux marges de la ville. J’emmène un groupe de volontaires aux bords des agglomérations, là où on trouve des friches, des lotissements, des zones industrielles, des entrées d’autoroute, etc. J’ai beaucoup pratiqué cela à Cologne, où j’habite, ou ailleurs, comme dans la région de la Ruhr. Avant d’accompagner le groupe, je réalise de nombreux repérages, je prends des notes, me documente et réalise ensuite un circuit qui peut durer entre un et trois jours. Lors de ces excursions, nous nous approchons des franges. Il peut s’agir de franges extérieures, en périphérie des villes, ou de franges intérieures, qui sont alors en centre-ville. Ces dernières nécessitent de très bien connaître la ville et d’y avoir passé beaucoup de temps, car elles sont plus difficiles à identifier. Les franges extérieures sont plus aisées à repérer, car elles se situent à la fin et au début de quelque chose. J’ai choisi de travailler sur la frange, car c’est sur cet espace que la vérité est la plus lisible. Il y a un moment d’ouverture, un fossé qui se crée et qui permet de regarder en profondeur.


INTERIEURS INDIVIDUELLS

.CUISINES .POGGENPOHL® .HÄCKER® .TABLES .CHAISES .AMENAGEMENTS D’ESPACES SUR MESURE

Kiricheneck 3 | L-9990 Weiswampach | Tel.: 97 81 97 • Fax: 97 81 98 | info@kuechendries.lu Heures d’ouvertures: Ma.-Ve. 8.00 > 12.30 & 13.30 > 18.00 | Sa. 9.00 > 12.30 & 13.30 > 16.00 | Di. 14.00 > 18.00 | fermé le lundi

www.kuechendries.lu


68

habitat habitat

www.archiduc.lu

068 Dossier habitat Ce dossier s’adresse aux particuliers qui souhaitent être informés sur des thématiques en lien avec l’espace domestique.

La cuisine

Alors qu’au Moyen-âge, la cuisine était reléguée aux soubassements des maisons et demeures, cette pièce de la maison est de nos jours véritablement devenue une pièce à vivre, dans laquelle on ne fait pas que cuisiner. Passage en revue de cette pièce de la maison en pleine mutation.


069

Conseils pratiques

Comment planifier sa nouvelle cuisine ?

La cuisine est devenue une des pièces à vivre les plus importantes de la maison contemporaine. C’est bien entendu le lieu des repas, mais c’est également celui où toute la famille se retrouve, discute, travaille, reçoit ses amis. Le vaste choix de produits disponibles sur le marché nécessite de bien connaître ses besoins et l’accompagnement par un architecte ou un spécialiste assurera une durée de vie plus longue à cet espace complexe.

Auteur : Céline Coubray Qu’elle soit de taille XS ou XXL, la cuisine est un espace incontournable dans tout logement. Nos modes de vie contemporains ont largement contribué à faire évoluer cet espace de la maison, qui peut désormais être mobile, se cacher derrière une façade ou encore être largement ouvert sur la pièce à vivre. On le voit bien, la cuisine est devenue un espace de vie qui peut être hautement personnalisé. Il faut donc bien définir ses besoins, ses envies et les moyens disponibles avant de se lancer dans la réfection ou construction de cette pièce qui, par ailleurs, peut être assez coûteuse. Aussi, parce c’est un espace qui est assez difficile à moduler à cause des différents équipements techniques et infrastructures qu’il impose, mieux vaut bien réfléchir à ses besoins avant de se lancer dans les travaux.

© NJOY ; Carvalho Architects ; ml interior design

Comment commencer ? La première chose à analyser est de déterminer l’importance de la cuisine dans sa vie quotidienne, et donc quelle place elle peut prendre dans la maison. Est-ce une pièce centrale dans son mode de vie, un lieu pour recevoir ses amis ou au contraire une pièce secondaire ? Cela influera l’emplacement de la cuisine au sein de la maison et la manière dont cette pièce dialoguera avec les autres. « Lorsque je me rends chez de nouveaux clients, explique Marc Hoffmann, directeur de ML Interior Design, la première chose que je fais est d’essayer de me rendre compte de leur style de vie. Quelles peuvent être leurs habitudes, quel est l’aménagement existant ? Il faut être aussi attentif au nombre de personnes qui vivent dans le foyer, s’il y a des enfants, connaître leur âge, si la cuisine est utilisée toute la semaine ou juste le week-end, si on y mange, etc. Ce sont autant de paramètres qui peuvent faire évoluer la conception et l’aménagement de la cuisine. » Pour commencer un projet, mieux vaut être en possession d’un plan. Il peut être fourni

par l’architecte dans le cas d’une construction ou fait par le cuisiniste en cas de rénovation. Les plans consignent non seulement les dimensions spatiales et les ouvertures (fenêtres, portes), mais également le système d’évacuation / arrivée d’eau et le circuit électrique.

La circulation Il existe différents types de configuration de cuisine : en rangée (simple ou double), en U, en L, en C, en G ou encore avec un îlot central. La configuration est induite par l’espace disponible et la forme de la pièce. Il faut aussi bien avoir en tête que plus la cuisine est vaste, plus elle est complexe à aménager. Dans un espace plus restreint, plus compact, les déplacements sont, par la force des choses, plus courts et donc optimisés. Les grandes cuisines gagnent souvent en esthétique, mais pas nécessairement en confort pratique. Dans la configuration des cuisines ouvertes sur l’espace de séjour, on trouve fréquemment un îlot central, configuration très répandue aujourd’hui qui permet de gagner en lumière naturelle et en espace de rangement, et optimise la convivialité et la circulation dans l’espace. L’îlot ou une extension de celui-ci peut aussi servir comme espace de repas.

1

2

Les quatre grandes fonctions D’une manière générale, il faut avoir en tête que la cuisine s’organise autour de quatre grandes fonctions qui sont le stockage (placards, réfrigérateur), le lavage (évier, lavevaisselle), la préparation (plan de travail) et la cuisson (plaque, fours). Il est donc important d’optimiser les liaisons entre ces différentes fonctions et éviter tout déplacement inutile. Le stockage est un point important qu’il ne faut pas négliger. Aussi, on veillera, dans la mesure du possible, à ne pas placer la cuisine trop loin de la porte d’entrée ou du garage pour optimiser les trajets avec les courses. Il faut considérer aussi le volume nécessaire au stockage, à la fois des aliments, mais aussi des ustensiles de cuisine et électroménager. Pour ces derniers, il faudra s’interroger si l’utilisateur souhaite qu’ils soient cachés ou visibles. Certains aiment les avoir à vue sur leur plan de travail, d’autres préféreront au contraire une cuisine « où rien ne traîne » et pourront alors choisir de cacher toutes ces aides culinaires derrière des parois coulissantes. Cette solution offre aussi l’avantage de dégager de l’espace sur le plan de travail. En matière de rangement, la tendance actuelle est de privilégier les tiroirs en partie basse, ce qui facilite l’accès aux casseroles, poêles et autres marmites. Pour les cuisiniers fans de livres de cuisine, il ne faut pas oublier un espace bibliothèque. Les amateurs de vins

» Suite page 70

3 1

Pour les rangements en partie basse, c’est la solution des tiroirs qui est privilégiée pour optimiser le stockage. Menuiserie : Norbert Brakonier. 2

Le poste de télévision, intégré dans le mur, est placé derrière une crédence en verre qui permet de faire disparaître l’écran une fois éteint. 3

Un espace de rangement pour les livres de cuisine a été intégré à l’îlot central.

« La première chose à analyser est de déterminer l’importance de la cuisine dans sa vie quotidienne »


070

pourront prévoir un espace de stockage réfrigéré pour la conservation des bouteilles. Concernant les éviers, les bacs à cuve unique sont majoritairement ceux choisis. Il ne faut pas négliger la taille de l’évier afin de pouvoir laver les grands volumes. Les égouttoirs ont tendance à disparaître pour des choix esthétiques, mais aussi pratiques avec l’utilisation généralisée du lave-vaisselle. Toutefois, il faut savoir que des égouttoirs conçus dans la continuité du plan de travail peuvent être réalisés. Pour la robinetterie, la gamme est très large. Au-delà des équipements traditionnels, il est désormais possible d’avoir de l’eau bouillante ou filtrée directement au robinet. Là encore, cela dépend des envies et des moyens de chacun (voir nos produits, page 76). Le plan de travail est une zone stratégique. Idéalement, il doit se positionner entre le point d’eau et la table de cuisson, et doit être d’au moins 80 cm. Les grands plans de travail présentent l’avantage de permettre une préparation à plusieurs, et donc la convivialité. Les matériaux disponibles sont très variés et ont chacun leur spécificité. Il faut veiller à bien éclairer cette zone afin d’éviter les ombres portées et ne pas lésiner sur le nombre de prises électriques. Pour plus d’esthétique, il est possible de choisir un rail de prises vertical qui s’encastre dans le plan de travail. Pour la cuisson, il existe une grande variété d’équipement : gaz, électrique, vitrocéramique, induction, tapaniaki, four traditionnel, four à micro-ondes, four à vapeur… Cela dépend vraiment des préférences et habitudes de chacun. L’évacuation des vapeurs et des fumées est un point très important surtout pour les aménagements de cuisines ouvertes. Il existe aujourd’hui des hottes très performantes, qu’elles soient murales, suspendues, encastrées ou même autour du piano de cuisson ou derrière le meuble. « Ce point est particulièrement sensible dans le cas des maisons en classe A ou B, souligne Marc Hoffmann, car un système avec aspiration vers l’extérieur n’est pas possible afin de ne pas casser le système de ventilation intérieure de la maison. Il faut alors prévoir un système d’évacuation par recyclage, comme avec les filtres à charbon, ce qui nécessite un peu plus de place dans l’aménagement. » Il faut savoir aussi que certains modèles de hottes peuvent être intégrés dans des faux plafonds. Cela est communément pratiqué pour les îlots et pour les grandes hauteurs sous plafond.

www.archiduc.lu

habitat

« la cuisine s’organise autour de quatre grandes fonctions » avec le salon dans le cas des cuisines ouvertes », remarque Marc Hoffmann. Sur ce point, cela dépend du souhait de chaque maître d’ouvrage. « Il faut faire toutefois attention à l’utilisation des meubles de cuisine colorés, précise Marc Hoffmann, car on peut vite s’en lasser. Il est donc préférable d’introduire la couleur sur les murs, qui pourront facilement être repeints, ou avec les accessoires. Les couleurs claires, ‘ passe-partout ’ sont à privilégier, à mon sens. » L’inox a des qualités esthétique et hygiénique certaines, mais il est délicat à l’entretien. Si on choisit ce matériau, il faut être bien conscient que celui-ci évolue avec le temps, qu’il se raye, se cabosse. Le Corian®, quant à lui, est sans limites. Son utilisation sans joint permet de réaliser de grandes longueurs, et il peut être également coloré. C’est un matériau sensuel qui est facilement personnalisable, et présente la qualité d’être résistant, ne craint ni les graisses ni les acides. D’une manière générale, il faut que les matières choisies puissent être facilement lavées et entretenues.

La communication Avec l’introduction du Wi-Fi dans les logements, les ordinateurs portables et tablettes, la communication et le travail peuvent aussi s’inviter dans l’espace de vie qu’est la cuisine. Il ne faut donc pas négliger, si vous en avez la possibilité, d’avoir un espace qui peut rester propre et suffisamment éloigné du point de cuisson et d’eau pour s’y installer. On peut même envisager un espace multifonction, qui sert à la fois de table à manger et de bureau. Une table aux dimensions modulables peut alors être une bonne solution. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les rangements et l’alimentation électrique. Pour une solution discrète et esthétique, la télévision peut être intégrée dans le mur et dissimulée derrière une crédence en verre (produit « Magic Mirror »). Il est aussi envisageable d’intégrer un écran tactile. Pour les amateurs de musique, un système audio peut être prévu avec des hautparleurs intégrés. Il est aussi possible d’y raccorder la sortie son de la télévision.

1

2

L’esthétique D’un point de vue esthétique, les possibilités sont infinies. Il est soit possible de marquer visuellement une différence entre l’espace de la cuisine et celui de la salle de séjour dans le cas d’une cuisine ouverte soit, au contraire, de jouer la continuité visuelle et esthétique. « Le design des cuisines a beaucoup évolué ces 20 dernières années et, aujourd’hui, W elles ressemblent plus à un meuble qu’à une cui- PLus d’infos : sine à proprement parler. Cela facilite le dialogue www.ml-interiordesign.lu

Quelques mesures concernant la cuisine

• Une distance de 120 cm entre une table et un mur ou tout autre obstacle est

nécessaire pour circuler librement sans gêner la personne assise à table. Cette distance passe à 135 cm si on ajoute l’ouverture d’un tiroir ou placard. • Il faut avoir un minimum 1 m devant un four (porte fermée) ou un lave-vaisselle. Si on veut ajouter un espace de circulation lorsque la porte est ouverte, il faut alors ajouter 75 cm. Il faut 155 cm entre le plan de travail et un îlot en face avec placard ou tiroir. • Le plateau d’une table à manger doit être à 76 cm du sol. La chaise sera alors à 46 cm du sol. Pour un bar, la hauteur sera de 90 cm et on préférera des tabourets avec repose-pieds.


071

3 1

Dans ce projet réalisé par Polyform, la cuisine ouverte donne sur l’espace de vie (salle à manger et salon) avec un mobilier intégré et homogénéisé entre les différents espaces. 2

Pour cette cuisine dessinée par 2001, le Corian® a permis de réaliser une très grande surface de travail sans aucun joint. 3

Avec le plan de l’architecte, il est possible de visualiser tous les différents équipements de la cuisine et les aménagements futurs. 4

© Catherine Thiry ; 2001 ; NJOY ; Beng

Pour cette cuisine, BENG a conçu un îlot central dans lequel est intégré un coin snack.

4


072

www.archiduc.lu

habitat

Architecture et handicap

La cuisine dans un fauteuil

Lorsqu’on est en fauteuil roulant, il n’est pas toujours aisé d’effectuer les tâches quotidiennes et domestiques, notamment celle de cuisiner. Toutefois, quelques aménagements dans la cuisine pourront apporter beaucoup plus de confort et de sécurité aux personnes à mobilité réduite. Pierre Minet, ergothérapeute pour Adapth, nous livre quelques conseils.

Auteur : Céline Coubray

Les besoins pour une personne en fauteuil roulant sont différents de ceux d’une personne qui ne présente pas de handicap. À quoi doit-on penser pour l’aménagement d’une cuisine qui puisse être utilisée confortablement par une personne en fauteuil roulant ? « L’objectif premier est de permettre à la personne en fauteuil de rester autonome. Il y a dans l’aménagement de la cuisine des éléments qui peuvent être facilement adaptés pour une personne qui est en fauteuil. Les points sensibles sont liés aux grandes fonctions de la pièce, à savoir l’évier, le plan de cuisson, le plan de travail et le rangement. Et bien sûr, il faut être vigilant aux espaces de circulation. D’une manière générale, il faudra abaisser la hauteur des espaces de travail à environ 73-75 cm, la hauteur d’une table traditionnelle, et laisser de l’espace libre sous les points stratégiques que sont l’évier, la plaque de cuisson et le plan de travail. Détaillons point par point, et commençons par l’évier… « Pour qu’une personne en fauteuil puisse aisément avoir accès à un évier, il faut laisser totalement libre l’espace sous le bac. Cela supprime un espace généralement dédié au rangement, mais permet à la personne handicapée d’accéder confortablement au bac, sans devoir se mettre de côté, en glissant son fauteuil dessous. Si on veut pallier cette perte de rangement, il est tout à fait possible d’installer un module de stockage sur roulettes qui offrira en plus dans sa partie haute une surface de travail supplémentaire. Pour l’évier en lui même, on privilégiera un bac peu profond, d’environ 15 cm de hauteur. Cela libère à la fois plus d’es-

pace en dessous pour le fauteuil et permet une meilleure préhension des objets déposés dans l’évier. Pour la robinetterie, il n’y a pas de modifications particulières, sauf si la personne a des difficultés à saisir. Auquel cas, on s’orientera vers des mitigeurs avec de grandes poignées. Par contre, il faudra demander au plombier d’installer un siphon encastré ou déporté vers le fond, une fois de plus pour éviter que la personne en fauteuil ne se cogne les genoux. Pour le lave-vaisselle, le chargement et le déchargement seront facilités s’il est installé de manière surélevée par rapport au sol.

Perspective d’une cuisine ouverte adaptée à une personne à mobilité réduite, aménagée dans un appartement.

La cuisson est un point sensible qui nécessite en plus une bonne sécurité… « En effet, c’est un espace auquel il faut être particulièrement attentif, car il peut être la source d’accidents. En plus de l’espace libre et de la faible hauteur, il y a un choix d’électroménager à privilégier. Pour les plaques de cuisson, la personne handicapée préférera utiliser une plaque où les quatre feux sont alignés dans la longueur plutôt qu’un bloc de 2 x 2 feux. Si la personne présente des troubles de la sensibilité, on choisit plutôt des plaques à induction. Pour la hotte, si elle est murale ou suspendue, il faudra choisir un système avec télécommande ou boutons déportés. En ce qui concerne le four, il devra être installé à hauteur d’assise, soit un peu plus bas qu’habituellement. Le modèle choisi doit être avec une porte qui s’ouvre latéralement, ou avec une porte escamotable, ce qui est encore plus confortable. Il faudra demander aussi, au moment de la commande, que le four soit équipé de rails à l’intérieur, ce qui permet de tirer les plaques sans avoir à les porter. Enfin, » Suite page 74

© Adapth

Pierre Minet Ergothérapeute à Adapth depuis plus de 10 ans et conseiller en conception universelle pour l’aménagement du domicile, de lieux et de bâtiments ouverts au public.


ADV Studio FM milano / ph. Beppe Brancato + Studio Pepe

CONVIVIUM kitchen from the Arclinea Collection, design Antonio Citterio ML-INTERIOR DESIGN 24, route de Luxembourg - L-7240 Bereldange T +352 26332852 F +352 26332853 www.ml-interiordesign.lu www.arclinea.com | www.gamma.arclinea.it Follow us on


074

www.archiduc.lu

habitat

nous conseillons également de disposer sous le four une tablette coulissante qui supporte la chaleur. Elle permettra de déposer le plat à la sortie du four et d’éviter ainsi les manipulations hasardeuses, comme devoir poser le plat chaud sur ses genoux.

Et pour le rangement, comment ça se passe ? « Il faut bien sûr éviter un maximum les éléments en hauteur. La hauteur d’atteinte pour une personne en fauteuil se situe entre 80 et 110 cm. Si on souhaite absolument conserver des placards hauts et que la personne ne peut pas être aidée par une personne valide dans son foyer, alors il est possible d’installer un système de motorisation qui fait descendre le meuble. La descente peut se faire soit selon un axe vertical, soit par bascule. Mais cela représente un coût financier certain et on perd un peu en espace de stockage, car il faut laisser de la place pour la motorisation. Sinon, pour les rangements bas, nous conseillons de prendre des armoires à tiroirs plutôt que des meubles avec des portes battantes. Mais c’est également la tendance pour les cuisines ‘classiques’ ! Il est aussi possible de choisir un ‘meuble à pharmacie’, c’est-à-dire une armoire haute coulissante, étroite et profonde, avec des rangements horizontaux à l’intérieur qui sont accessibles des deux côtés. Pour le réfrigérateur, les personnes handicapées utilisent généralement des équipements classiques, mais directement posés au sol. Si besoin, il existe aussi des modèles avec tiroirs intérieurs. Quant à l’espace de circulation, il faudra veiller à avoir des passages suffisamment larges pour que le fauteuil circule aisément… « On considère généralement qu’un fauteuil nécessite un espace de 1,50 m pour faire un tour complet sur lui-même. Cela peut être moins si le modèle du fauteuil est plus compact. Donc si on veut installer un îlot central par exemple, il faut au moins compter 1,20 m entre le meuble en rangée et l’îlot. Pour le passage des portes, l’embrasure doit être de 90 cm pour que le fauteuil passe sans difficulté tout en étant propulsé. Au sol, on choisira un revêtement lisse, ce qui est de toute façon généralement le cas dans la cuisine. »

© Adapth

Et pour le plan de travail ? « C’est un espace où l’on passe un certain temps. Il est donc très important de bien dégager son accessibilité en dessous. Il existe aussi des systèmes de motorisation qui permettent de faire varier la hauteur. Ainsi toute la famille peut l’utiliser. Cela est valable aussi pour le plan de cuisson et l’évier. Si la cuisine permet l’installation d’un îlot central, on peut également imaginer que le plan de travail se poursuive en espace repas puisque nous sommes sur des hauteurs similaires. En ce qui concerne les prises électriques, il faudra penser à leur accessibilité et donc plutôt les installer à l’avant du plan de travail, sur le bord.

La plaque de cuisson et l’évier peuvent être équipés d’un moteur qui permet de faire varier la hauteur du plan de travail.

Adapth

Adapth est une association conventionnée par le ministère de la Famille et de l’Intégration. Créée en 1985, Adapth fournit des conseils pour l’accessibilité des bâtiments, que ce soit dans le secteur privé ou public. L’équipe, composée majoritairement d’ergothérapeutes, accompagne les maîtres d’ouvrage pour les besoins de changement de niveau, l’aménagement intérieur (cuisine, salle de bain…), la circulation verticale, etc. Sur demande de l’assurance dépendance, plus de 1 900 dossiers d’aménagement ont déjà été traités par Adapth dans l’intérêt de personnes privées présentant une déficience. www.adapth.lu

financement des travaux

Une personne privée qui est en situation de handicap peut faire une demande d’assurance dépendance. Cette assurance peut participer à hauteur maximale de 26 000 euros, et sur constitution de dossier, au financement de travaux pour l’adaptation du logement, dont la cuisine. Il est aussi possible de solliciter une participation aux frais d’aménagements spéciaux d’une construction existante ou nouvelle auprès du ministère des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement – Service des améliorations. Le ministère peut alors participer aux frais moyennant une prime qui s’élève à 60 % du coût total jusqu’à un plafond de 15 000 euros et qui est accordée pour faciliter la vie quotidienne de la personne handicapée physique dans le logement. Cette prime comprend la première installation d’équipements spéciaux dans la cuisine.

W

PLus d’infos : www.adapth.lu www.iha.lu www.mss.public.lu www.mcm.public.lu


CONCEPT ET CRÉATION D’INTÉRIEUR CUISINE

Cuisine – 183, rue de Luxembourg – L-8077 Luxembourg T. 42 57 42 – www.ytter.lu

-

MOBILIER

-

DRESSING

Mobilier & Dressing – 140, route d’Arlon – L-8008 Strassen T. 26 11 93 16 – www.roomspace.lu


076

www.archiduc.lu

habitat

Produits

Robinets et éviers

Dans une cuisine, le point d’eau est un élément central. Aussi, il ne faut pas se tromper au moment de choisir son équipement, d’autant que l’offre est large.

Sélection : Céline Coubray

Bouillant sécurisé

Pétillante et filtrée

Eau bouillante

Courbe élégante

Ce robinet de la gamme Elio Cette installation Grohe Red Ce robinet novateur, Grohe Blue, permet d’avoir de l’eau bouillante permet d’avoir de l’eau bouillante permet d’obtenir à partir de l’eau (93° C) ainsi que de l’eau froide au robinet et ce, en toute sécurité, courante une eau filtrée tempérée filtrée. Le chauffe-eau et le filtre sont très compacts et se logent même pour les enfants. Elle ou encore une eau gazéifiée et s’adapte à tous les éviers standards réfrigérée. Le mitigeur comprend aisément sous l’évier. Son design aux formes rondes et harmoet dispense jusqu’à six litres d’eau deux voies d’eau distinctes, une bouillante en une seule fois. pour l’eau filtrée, l’autre pour l’eau nieuses trouve facilement sa place Le corps du robinet est isolé courante. Un voyant indique quand dans toute sorte de cuisines. www.dornbracht.de et évite ainsi toute brûlure. changer le filtre. www.grohe.com www.grohe.com

La gamme de produits Tara est d’une grande élégance. Le corps du robinet est très élancé et sa courbe vertigineuse. Un langage géométrique, clair et symétrique au service de l’ergonomie. Cet ensemble comprend un robinet avec mitigeur, un distributeur de liquide vaisselle et une douchette. www.dornbracht.de

Coloré

Strié

Sobre

Mural

Douchette

Multifonction

Profil discret

Sous-plan

By Starck

Angles doux

Disparait

Lave-vaisselle

Ce mitigeur de la gamme Pan démontre que la robinetterie n’est pas inévitablement blanche ou chromée mais peut aussi être colorée. Le bec est orientable et une douchette est extractible. D’autres finitions, telles que chrome, satin, or, bronze ou noir, sont disponibles. www.zucchettidesign.it

Les éviers Mythos Minimalist Inox allient design, fonctionnalité et matière. Le faible rayon de 25 mm accentue le caractère dynamique des lignes. Grâce aux deux bassins, l’organisation devient plus aisée. La très faible épaisseur du profil (moins de 1 mm) permet une intégration discrète. www.franke.com

Le mitigeur Ivy est prévu pour les éviers monotrou. Son bec orientable est complété par un aérateur et des flexibles de raccordement. La prise en main des boutons d’eau chaude et froide est facilitée par une surface striée qui évite que la main ne glisse. www.zucchettidesign.it

Une alternative aux éviers traditionnels est les bassins sous plan. Ces éviers se montent par le dessous et sont à conjuguer avec un plan de travail en granit ou pierre de synthèse. La gamme Kubus affiche des lignes aux coins arrondis. La soupape est bien dessinée et le trop plein sait se faire discret. www.franke.com

Le mitigeur sur plan 590 dispose d’un levier de commande de 25 mm, un bec mobile et orientable à 360°. Le bouton du mitigeur est séparé du bec, ce qui nécessite par conséquent le percement de deux trous. De nombreuses finitions, dont des couleurs soutenues, sont disponibles. www.vola.com

Dessinée par Philippe Starck, cette collection d’éviers en céramique, aussi bien prévue pour les droitiers que pour les gauchers, présente des lignes réduites au minimum. Le bassin dévoile des bords surélevés qui confèrent une certaine élégance à l’ensemble. www.duravit.com

Ce mitigeur mural « 132 » permet d’avoir un bec mobile et orientable offrant ainsi une grande souplesse et aisance d’utilisation pour les tâches quotidiennes en cuisine. Le bec a une longueur totale de 250 mm. La plaque murale assure un fini soigné. www.vola.com

Cet évier en céramique est à monter en sous-plan. Les angles doux confèrent un style harmonieux et intemporel tout en restant moderne. Il peut être associé à toute une gamme de matériaux pour le plan de travail tels que le bois, la pierre naturelle ou encore le granit. www.duravit.com

Ce haut robinet en inox est associé à un embout extensible et flexible qui permet d’avoir une douchette à porter de main et qui peut s’actionner par une simple pression sur un bouton. Le repositionnement se fait aisément. Le robinet est également équipé d’un filtre anticalcaire. www.cristinarubinetterie.com

Un évier encastrable pour les cuisines design. Équipé de deux cuves de 36 et 37,5 cm, il sait faire preuve de discrétion en disparaissant sous ses planches à découper en verre anthracite mat pour se confondre ou s’associer au plan de travail. Collection Linéa, LQVA862. www.smeg.com

Un même équipement pour plusieurs fonctions grâce à cet évier Multitank. Avec un système simple de plaques à faire coulisser sur des supports prévus à cet effet, il est possible d’avoir un plan de travail, une planche à découper, deux types d’égouttoirs. Astucieux, esthétique et pratique. www.dadaweb.it

Le In-Sink combine à la fois un évier traditionnel et cache sous l’égouttoir un petit lave-vaisselle qui permet de laver très rapidement les couverts, les verres, les divers ustensiles de cuisine jusqu’à 29 cm de diamètre. Il peut aussi se transformer facilement en plan de travail supplémentaire. www.kirchenaid.com


Rejoignez-nous sur


078

www.archiduc.lu

habitat

Produits

Chaud devant !

La cuisson est une des activités principales dans une cuisine, mieux vaut être bien équipé, qu’il s’agisse aussi bien des plaques de cuisson que des systèmes d’aspiration.

Zone modulable

Exotique

Pour les îlots

Légère

Porte coulissante Modernité Ce four multifonction Slide & Hide et tradition

Latérale

Marc Newson

Tiroir chauffant

Libre

permet à la fois la cuisson traditionnelle avec un volume de 35 litres (quatre niveaux de cuisson) et la cuisson à la vapeur. Les boutons sont escamotables, tout comme la porte qui coulisse sous le four. La poignée est aussi pivotante pour un confort et une sécurité maximale. www.neff-electromenager.com

Véritable concentré de technologie, cette cuisinière Total Control en fonte est équipée d’un panneau de contrôle tactile qui gère les trois fours et les deux plaques de cuisson. Un véritable bijou technologique. www.agaliving.fr

Comme une table

Professionnel

Multifonction

Disparait

Maxi zone

Détection automatique

Sélection : Céline Coubray

Le Piano W est signé Jean-Michel Wilmotte. Haut de gamme, il est en verre trempé sérigraphié et tôle laquée. Sa silhouette épurée le fait ressembler à une table ou même à une coiffeuse. Une belle pièce qui s’assortit d’une hotte coordonnée. www.lacornue.lu

Le nouveau plan de cuisson à induction PowerFlex se distingue par des zones de cuisson modulables qui s’adaptent à la taille et forme des casseroles et poêles. Ainsi, six zones individuelles peuvent être combinées en trois grandes zones. Les fonctions Booster et TwinBooster rendent les cuissons encore plus rapides. www.miele.com

Le four EB 388 offre un volume net de 78 litres, une régulation électronique de la température et 11 modes de cuisson. À ce niveaulà, c’est du matériel professionnel accessible dans le domaine privé. L’affichage digital facilite les manipulations et réglages. www.gaggenau.com

Up_Side est une hotte en inox silencieuse qui inverse le processus naturel de montée des buées. Encastrée latéralement dans le plan de travail, elle pallie les problèmes liés à une grande hauteur sous plafond. L’aspiration est orientable et peut se faire à deux niveaux : basse (Teppan Yaki, Woks, poêles) haute pour les casseroles et poêlons. www.novy.fr

Équipé de deux fours, d’un four gril barbecue séparé avec six positions de cuisson, d’un tiroir de rangement et d’une table de cuisson cinq brûleurs dont un brûleur de 5 kW qui peut recevoir une plancha et un support wok, ce piano de cuisson Delux ravira les amateurs de cuisine. Disponible dans huit coloris. www.falconfrance.com

Pour ceux qui aime les cuisines exotiques, la table de cuisson tepanyaki est un équipement indispensable. Le modèle CS 1327 possède une zone de cuisson plus importante que les modèles précédents, ainsi qu’une rigole deux fois plus grande. Elle est aussi plus facile à nettoyer. www.miele.com

Smeg s’est adjoint les services de Marc Newson pour créer une ligne au design surprenant, intuitif et aux lignes douces. Il a notamment introduit la couleur là où elle n’est d’habitude pas utilisée. Les brûleurs sont à flamme verticale pour une efficacité maximale. Disponible également en blanc, noir et bleu. www.smeg.fr

Cette hotte télescopique al 400 disparaît discrètement dans le plan de travail lorsqu’elle n’est pas utilisée. Silencieuse, elle aspire les fumées directement au niveau du plan de travail. Elle offre quatre niveaux de puissance dont un niveau intensif. Disponible en mode évacuation ou recyclage. www.gaggenau.com

Cette hotte « Architecte », puissante et silencieuse, a une capacité d’aspiration de 960 m3/h et un système d’aspiration périmétrale. Grâce à l’électronique, le contrôle est précis. Les matériaux sont de qualité, lampes halogènes, filtres de niveau professionnel et acier facile à entretenir. www.kitchenaid.com

Le tiroir chauffant est un équipement de confort. Il permet par exemple de garder les assiettes au chaud avant le service, la décongélation uniforme des aliments ou encore de faire lever la pâte du pain comme un boulanger. www.aeg.com

La table à induction Maxizone combine quatre foyers de cuisson dont une zone Maxi Capacité, qui se transforme en deux foyers de cuisson autonomes. Cette zone permet à la fois d’accueillir les récipients les plus grands et de cuisiner deux plats différents en même temps. www.brandt.com

Aura est un modèle au design léger grâce à sa forme ovale qui semble flotter au-dessus du plan de cuisson. Il se distingue par la combinaison de verre noir et d’acier inoxydable. Son système NoSmell évacue les odeurs sans tuyau d’évacuation, mais grâce à un ventilateur et des filtres à charbon actif. www.miele.com

La table de cuisson à induction Multi Zone In Touch présente quatre zones de cuisson à disposer librement sur le plan de travail. La pose peut être standard ou affleurante. Chaque zone dispose d’une fonction Power et minuterie. La commande est tactile et se fait par simple effleurement. www.novy.fr

Table de cuisson Full Zone CX 480 détecte automatique la présence des ustensiles de cuisson sur la totalité de la surface et ne chauffe que l’endroit où ils sont positionnés. Les commandes se font par l’intermédiaire d’un écran tactile. www.gaggenau.com


Mowo, vous présente le meilleur du design contemporain. Découvrez nos marques prestigieuses dans le domaine de l’ameublement et des cuisines de luxe.

Mowo : Meubles 111, route de Luxembourg, Bereldange | Cuisines 68, rue de l’Alzette, Steinsel | T 33 17 33 1 | info@mowo.lu | www.mowo.lu | Join us on


080

TÉMOIGNAGE

La nouvelle cuisine de la maison unifamiliale prend place dans l’ancienne pièce dédiée à cette fonction. Afin d’agrandir l’espace et d’améliorer la circulation, une cloison a été abattue, permettant par la même occasion de faire rentrer plus de lumière naturelle directement dans la cuisine. Cet agrandissement a permis d’envisager l’aménagement d’un coinC’est dans la maison de la famille d’un repas avec une table dans la cuisine pour les architecte allemand, Hans-Jürgen Stein, que Norbert Brakonier a réalisé une cuisine quatre membres de cette famille. La cuisine se compose d’un îlot central en à la fois simple et sophistiquée, mêlant de Corian® et d’un mur complet aménagé pour manière originale bois et Corian®. accueillir électroménager et rangements. Ce Auteur : Céline Coubray mur présente la particularité de cacher tous ces éléments lorsque les parois sont fermées. L’architecte a eu une demande bien particulière pour la réalisation de sa cuisine. Il souhaitait avoir une continuité entre le parquet du sol et le revêtement mural. Pour cela, le Maître d’ouvrage : même chêne massif a été utilisé pour le sol et Hans-Jürgen Stein pour le placage des rangements verticaux, détournant ainsi de manière originale et Réalisation : Norbert Brakonier esthétique un matériau noble. Les mêmes largeurs de planche ont été utilisées, et lorsque Localisation : les placards et les niches sont fermés, on Trèves (Allemagne) obtient ainsi un effet de continuité parfaite entre le mur et le sol. Les portes ouvertes Livraison du chantier : Août 2012 dévoilent des niches qui accueillent les appareils électroménagers. Les intérieurs des niches sont également en Corian® et sont équipés d’un éclairage indirect. Dans la partie basse, les rangements sont des tiroirs, dans les parties hautes, des placards avec porte battante vers le haut. Dans la partie centrale, les portes des niches rentrent complètement dans l’aménagement, de manière à ce que ces portes disparaissent visuellement quand la cuisine est ouverte. L’îlot central en Corian® présente des angles arrondis sur toutes les faces, ce qui a été un défi technique. Il accueille en partie haute un plan de travail et une plaque de cuisson à induction. Pour éviter d’avoir une hotte suspendue, qui aurait cassé l’harmonie de l’ensemble, le propriétaire a choisi d’installer une hotte avec filtre à charbon placée au milieu des feux de cuisson, et qui s’ouvre vers le bas. Un espace sous le plan de cuisson a donc été prévu pour accueillir le système technique de cette ventilation en circuit fermé. On y trouve aussi l’évier qui, en plus du bac principal, est équipé de deux bacs supplémentaires avec couvercle dont l’un, hermétique et amovible, est réservé pour les détritus destinés au compost. Les prises électriques, circulaires et en inox, se situent sur le flan de l’îlot pour plus de discrétion. Dans la partie basse de l’îlot, on trouve des rangements sous forme de tiroirs, le lave-vaisselle et un espace pour la poubelle avec tri sélectif. La forme générale de cet îlot, aux bords arrondis et aux pans coupés en biais, est bien sûr une création sur mesure et W le fruit de discussions nourries. PLus d’info: Pour le coin-repas, une banquette a été créée www.nbr.lu www.stein-hemmes-wirtz.de le long du mur. Sa forme fait écho à celle de

Simple, mais sophistiquée

Fiche technique

www.archiduc.lu

habitat

l’îlot central. Des rangements ont été aménagés sous l’assise, qui accueille également le chauffage. La lumière artificielle provient du plafond pour l’éclairage direct. L’éclairage au-dessus de l’îlot reprend la forme de celui-ci. Il y a aussi des éclairages indirects en haut des meubles de rangement muraux et dans les niches. L’espace repas bénéficie aussi d’un éclairage direct. Dans le renfoncement, à côté de l’espace repas, on trouve un autre mur de placards intégrés, ainsi qu’une porte sur le retour du mur donnant accès à un débarras dissimulé derrière le mur aménagé. La porte à flanc reste très discrète et s’intègre harmonieusement dans l’ensemble. Les murs restant apparents ont été recouverts pour devenir laqués blanc et ainsi répondre harmonieusement au Corian®. Finalement, dans la cuisine, deux impressions dominent : l’une naturelle (bois du sol et mur) et l’autre artificielle (Corian® de l’îlot et laqué du mur), mais dans ces deux cas, les matériaux choisis dégagent une matérialité forte et une certaine sensualité.

1

2


081

© Johannes Rau

4

3

5 1

« Le même chêne   massif a été   utilisé pour le sol   et pour le placage   des rangements   verticaux » 6

La cuisine se compose principalement d’un îlot central en Corian® et d’un grand mur avec rangements intégrés. Une continuité visuelle est créée entre le revêtement du sol et le placage des meubles. 2

Les placards, une fois ouverts, dévoilent des niches dans lesquelles prennent place les équipements électroménagers. 3

L’éclairage direct du plafond reprend la forme de l’îlot central. 4

Les formes rondes et les pans en biais de l’îlot facilitent son intégration dans l’espace et la circulation autour de ce meuble imposant. 5

La partie basse de l’îlot accueille principalement des espaces de rangement sous forme de tiroirs.

7

6 et 7 L’évier principal est complété par deux petits bacs qui peuvent être dissimulés par des couvercles.



83

Par Jean-Marc Lehwald


L

e sociologue Erwing Goffman décrit dans un ouvrage de 1959 à quel point nous jouons avec notre quotidien, et s’étend de manière approfondie sur le fait qu’il existe toujours des « endroits » qui ne sont pas destinés au public. Ces « coulisses », comme il les qualifie, constituent à la fois un espace protecteur et un espace d’exercice, et servent à des actions qui ne sont pas pensées pour l’espace public, pour un public, pour l’ « avant-scène ». Ces coulisses ont, depuis la différenciation sexuelle de la fin du 18e siècle, une nouvelle topographie qui produit aujourd’hui encore ses effets, et dont, à l’époque, le nom du marquis de Sade est un symbole ; celui-ci fait fonction de révélateur pour tout ce qui fait figure de sexualité de groupe indépendante et interactive. Avec ses textes et ses gravures sur cuivre, il représente l’un des piliers de mon travail. Mon projet se veut une expérience d’investigation et d’exploration. L’une des questions clés de ce travail sera la suivante : jusqu’à quel point puis-je pénétrer dans des sociotopes parallèles du sexuel, comme le sont par exemple les clubs libertins ? Il convient de distinguer les formes de communication à tous les niveaux. La communication ne renvoie pas seulement à un échange entre personnes, des vecteurs de communication tels que l’espace, la musique ou l’éclairage viennent encore s’ajouter. Seule cette interaction me permet de représenter le thème sous plusieurs angles. Un journal de bord accompagne mes recherches sur « Sexotopia » qui, avec ses plusieurs millions d’adhérents (rien qu’en Allemagne), est tout sauf un phénomène exceptionnel. J’ai rendu, dans mon journal de bord, la vie du club et ses personnages, tant du point de vue du design de la communication que du point de vue sociologique.  » Suite page 89




87


88


Est-il possible de rédiger un manuel de savoir-vivre du boudoir ? Quelles sont les règles qui s’appliquent dans les différents établissements ? Où peut-on observer de nettes concordances ? Il s’agit d’un milieu qui stimule les fantasmes. Je sais, d’après de nombreuses discussions que j’ai menées, à quel point l’intérêt voyeuriste du public qui ne s’immerge pas – ou ne s’est pas encore immergé – dans cette institution sociologique est vif. Le travail théorique se comprend, d’une part, à partir des travaux de Goffman, mais également de la théorie d’Arnold Gehlen (l’homme en tant qu’être déficient), à savoir que l’homme cherche constamment, par sa « compétence de compensation de l’incompétence », à compenser ses lacunes au regard de la nature. Dans ses Mythologies, Roland Barthes aborde, quant à lui, de nombreux objets et de nombreuses situations de la vie quotidienne, et je me suis efforcé, d’un point de vue sociologique, de classifier le club selon ce schéma et d’après les impressions que j’ai recueillies. Dans Non-Lieux, l’anthropologue Marc Augé se penche sur le développement constant de lieux fonctionnels transitoires. J’aimerais que mon travail montre qu’il s’agit là aussi bien d’un « lieu sans lieu » que d’un espace possédant sa propre identité dynamique. J’ai également étudié le phénomène de la « cocoonisation », qui fait partie de mon résumé sur les médias. Étant donné que dans ce milieu, à la différence de celui du cinéma ou de toute autre avant-scène, ce ne sont pas des acteurs, mais des particuliers qui se rencontrent, on ne sait pas au début comment le matériel photographique doit être élaboré, quels éléments vont faire partie de l’expérience, ni ce qui va rendre celle-ci possible. Ce faisant, je souhaite me concentrer principalement sur les locaux, car je n’ai pas l’intention de démythifier le sujet. Il faut que la personne qui regarde les œuvres ait la possibilité de former sa propre représentation. Il s’agit d’une véritable recherche sur le terrain, effectuée à l’aide d’un objectif : ce n’est qu’au fil du travail que le « comportement » de cet objet qu’est le club libertin, ainsi que son interaction, ont fini par se révéler. Les résultats photographiques dépendent de cette interaction, et le fruit de mon travail découle, par conséquent, d’une expérience qui trouve son expression dans l’image et dans l’écriture.

(Extrait du travail de diplôme de Jean-Marc Lehwald passé à l’Université des Arts d’Essen en Allemagne) www.unten-mit-oben-ohne.de


sauna Wellness

salle à manger

chambre buffet noir

gloryhole

vestiaire

vestiaire

Piscine

toilette

DJ

toilette

activités en plein air

espace sm

la salle chambre salle de gangbang asiatique de la méduse

buanderie

salle des couples

aquarium

toilette

Entrée

cabanon

piste de danse

privé

cuisine

salle des couples

salle des angles

bain

À propos de l’auteur Jean-Marc Maria Lehwald, né en 1984, a étudié le design de la communication à la Folkwang Universität der Künste, à Essen et Wuppertal. Durant le semestre qu’il a passé à l’étranger, à la « Koninklijke Academie van Beeldende Kunsten » (Académie royale des Beaux-Arts) de La Haye, il a entrepris de manière intensive, en 2011, l’étude du média de la photographie analogique et numérique. D’un point de vue photographique, il est passionné par la représentation de ce qu'il reste de l’homme lorsque celui-ci s’en va. Ses thèmes de prédilection sont souvent l’identité et la localisation. Un album de portraits personnels, dans lequel aucune personne ne se trouve représentée, est ainsi né de cette préoccupation. Depuis le mois de septembre dernier, il assume les fonctions de directeur artistique chez F1rstdesign à Cologne. www.non-science.de


diplômé pour réaliser des établissements durables

esch-sur-alzette-nonnewisen

www.fondsdulogement.lu


entreprises & collectivités

www.archiduc.lu

092 Dossier entreprises & collectivités Ce dossier s'adresse aux entreprises et collectivités qui souhaitent être informées sur des thématiques en lien avec les espaces collectifs.

Les espaces d’accueil du public En tant que visiteur, la première impression que donne l’intérieur d’un bâtiment d’une entreprise est capitale. C’est ici que se cristallisent l’identité de la société, ses valeurs, sa culture entrepreneuriale. Il faut donc aussi soigner les espaces d’accueil d’un point de vue architectural.


093

Administration

Le nouveau visage de l’Adem C’est sur le site de Belval que l’Adem a choisi de développer une nouvelle typologie d’accueil et de bureaux pour cette administration dédiée à l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Visite explicative des lieux.

Auteur : Céline Coubray La localisation d’Esch / Belval est stratégique puisque le site est facilement accessible depuis le réseau routier, également avec les transports en commun, notamment via la gare ferroviaire voisine. Dès les alentours, les demandeurs d’emploi peuvent s’orienter vers les récents bureaux de l’Adem grâce aux panneaux qui indiquent le chemin à suivre à pied pour arriver à bon port. C’est alors qu’ils découvrent le rez-de-chaussée de l’immeuble fraîchement construit où une grande porte à tambour permet l’entrée. Une impression de volume s’offre tout de suite au visiteur qui est rapidement attiré vers la banque d’accueil placée à droite. Il s’agit d’un long comptoir en bois foncé surmonté d’un large panneau en Corian® dans lequel l’inscription « Info » est très lisible. Pas de doute, le message est clair, le vocabulaire simple et élégant, l’orientation intuitive. C’est donc ainsi que se présente désormais l’Adem qui, avec cette agence, montre que cette administration peut aussi faire preuve de contemporanéité et d’efficacité, du moins dans son approche architecturale. « Cet immeuble administratif n’était pas prévu au départ pour accueillir l’Adem, précise Stéphane di Carlo, business development manager chez egb Hornung & Associés qui a assuré le rôle de project manager sur ce chantier. Il a fallu adapter les lieux en fonction des besoins de notre client. Pour cela, nous avons réalisé un audit en amont pour bien déterminer le cahier des charges. Un des grands enjeux a été la gestion du flux des demandeurs d’emploi. Il peut y avoir jusqu’à 1 500 personnes par jour, avec une forte concentration à certaines heures de la journée. Aussi les espaces d’accueil et d’attente se devaient d’être particulièrement généreux en volume et confortables dans leur utilisation, d’autant plus que certaines personnes viennent ici en famille. » Il est vrai qu’une fois passé l’espace d’entrée, qui sert pour l’ensemble de l’immeuble, avec le guichet d’information et les automates pour les tickets, la salle d’attente se révèle être un espace visuellement confortable et calme, baigné de lumière naturelle grâce aux grandes baies vitrées latérales. Des assises de

Quinze & Milan aux lignes sobres et contemporaines permettent de patienter confortablement, face aux grands écrans sur lesquels défilent les numéros d’appel. « Nous ne voulions pas d’un mobilier qui soit froid ou qui puisse être inconfortable, précise Stéphane di Carlo. Ces fauteuils, avec leur assise en mousse, présentent le triple avantage d’être confortables, résistants et réparables en cas de dégradation. Nous avons par ailleurs choisi de créer plusieurs zones d’attente et ce, afin de disperser les clients dans le bâtiment pour ne pas donner l’impression de saturation. En plus de cette zone principale d’attente se trouvent des zones d’attente secondaires dans les étages. » Afin d’optimiser la circulation au sein de l’immeuble, une identité visuelle a spécialement été développée, laquelle prend la forme d’un lettrage mural donnant les indications pour l’orientation. « La circulation verticale se fait à partir d’un noyau central, ce qui évite aux demandeurs d’emploi de se perdre dans les étages, explique Stéphane di Carlo. Pour les demandes courantes, les chemins courts ont été privilégiés pour ne pas faire de déplacements inutiles. » En plus des espaces intérieurs, les demandeurs d’emploi peuvent également bénéficier d’une cour extérieure qui ajoute du caractère au lieu et la possibilité de s’aérer. Il ne faut pas oublier que l’Adem est un lieu où les demandeurs d’emploi peuvent être appelés à revenir plusieurs fois, et où l’attente peut être longue. Le rôle de l’architecte est alors de tout mettre en œuvre pour favoriser le confort et ne pas créer l’impression d’être mal à l’aise, surtout auprès d’une population qui traverse déjà une période pouvant être vécue difficilement, celle d’être sans emploi.

« Un des grands   enjeux a été   la gestion   du flux des   demandeurs d’emploi » Stéphane di Carlo

Les matériaux ont été choisis pour leur aspect noble et chaleureux. C’est comme cela que dominent les boiseries et le Corian®, relevés simplement par quelques touches de couleur données par les assises. L’impression générale a un caractère d’espace de bureaux plutôt que d’administration. Aux murs, la peinture gris clair a été privilégiée au blanc. Au sol, on trouve de la pierre naturelle pour l’accueil où le passage est intense, du caoutchouc pour les zones d’attente, car plus

» Suite page 94

Fiche technique Maître d’ouvrage : Technoconsult immobilière Maître d’œuvre : egb Hornung & Associés Architecte du bâtiment : Jean-Luc Lambert Bureau d’étude statique : Lux CEC Bureau d’étude technique : Jean Schmit Engineering Surface totale du bâtiment : 10 000 m2 Localisation : immeuble Belval Square Mile lot 4, boulevard Porte de France à Esch-sur-Alzette Livraison du bâtiment : 2011 Livraison des bureaux de l’Adem : 15 avril 2012


094

entreprises & collectivités

confortable et moins froid, et de la moquette dans les bureaux, donnant un ressenti plus intime. Les tons dans l’ensemble de l’administration sont des déclinaisons de gris, brun et crème. Le mobilier a aussi été choisi pour être accueillant. Les formes elliptiques des bureaux en sont une résultante. L’Adem a également souhaité que les bureaux des conseillers soient ouverts visuellement, qu’ils travaillent en toute transparence. Pour cela, les murs donnant sur les espaces de circulation sont vitrés du sol au plafond avec une sérigraphie de pois qui se densifie au niveau du regard pour plus de discrétion. Ce choix permet également à la lumière naturelle de pénétrer jusque dans l’espace central du couloir. De cet aménagement intérieur se dégage une impression générale de confort, de sécurité et de calme. Ceci reflète la nouvelle attitude de l’Adem, qui cherche à mieux considérer les demandeurs d’emploi, à les envisager plus comme des « clients » que comme des numéros de dossier. L’architecture intérieure de cette nouvelle agence, avec les solutions d’accueil mises en œuvre, y participe pleinement. Toutefois, un bémol est à mettre à ce résultat. Bien que la démarche architecturale ait été présentée à l’équipe, certains employés ne semblent pas trouver à leur goût cette volonté de transparence et n’hésitent pas à recloisonner visuellement leur bureau en mettant des feuilles de papier, des armoires devant les murs vitrés… De belles idées, mais il reste encore quelques efforts à faire pour les faire appliquer.

www.archiduc.lu

1 1

Les couloirs des étages servent, en plus de la circulation, de zone d’attente tampon. 2

La banque d’accueil est réalisée à partir de matériaux sobres et nobles, le bois et le Corian®, conférant une impression à la fois rassurante et de qualité. 3

Tous les bureaux ne nécessitent pas de confidentialité, d’où des aménagements semi-ouverts.

« Les matériaux   ont été choisis   pour leur aspect   noble et   chaleureux »

4

2

© egb Hornung & Associés

Le hall d’accueil est conçu pour une attente confortable et une gestion fluide du flux de demandeurs d’emploi.

4

3


plan K

créativité et compétence à votre ser vice

escaliers Treppen

portes Türen

cuisines Küchen

agencement intérieur Innenausbau

meubles Möbel

office

Menuiserie Kraemer s.à r.l. 8, Fräschegaass L-9353 Bettendorf Luxembourg Tél. : [+352] 80 92 18 -1 Fax : [+352] 80 85 49 info@menuiseriekraemer.lu www.menuiseriekraemer.lu


096

Assurance

Le nouvel écrin de Lalux

Depuis 2012, Lalux a déménagé dans un nouvel immeuble signé Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes. Ce projet architectural a été l’occasion de repenser en profondeur l’identité de la société et la manière dont elle se présente à ses clients. Décryptage.

Auteur : Céline Coubray C’est à Leudelange, dans une zone industrielle à l’architecture très hétérogène, que Lalux a acquis en 2007 un terrain à bâtir. La destinée de ce terrain fut d’abord incertaine (terrain en réserve, revente, construction pour ses besoins propres). Mais suite à un faisceau d’événements, l’entreprise a décidé d’y faire construire son nouveau siège. Historiquement, la société était établie en ville depuis 1920, à l’angle de la Grand-Rue et du boulevard Royal. Mais à l’aube des années 2010, le bâtiment commençait à montrer de nombreux signes de vieillesse et nécessitait soit une reconstruction, soit de très lourds réaménagements. Parallèlement à cela, la Ville de Luxembourg souhaitait développer le projet Royal-Hamilius et proposait le rachat du terrain. C’était donc l’occasion pour La Luxembourgeoise de déménager et de se lancer dans un projet de construction pour ses propres besoins. Un concours restreint d’architectes est alors organisé auprès de cinq bureaux. Quatre projets très différents les uns des autres sont remis. C’est Jim Clemes qui remporte le chantier. En 2009, la première pierre est posée. La livraison s’effectue en 2012.

Une remise en question La phase de concours a permis de mieux cerner les envies. Ce projet de construction est aussi l’occasion pour La Luxembourgeoise de se poser des questions sur son identité. Partant du constat qu’il faut changer l’adresse sur tous les documents, Pit Hentgen, présidentdirecteur général de La Luxembourgeoise, s’interroge également sur la pertinence de retravailler toute l’identité visuelle. Prenant en compte les remarques qu’il a pu entendre sur le fait que la société dégage des valeurs de savoir-faire et de sécurité, mais aussi une image un peu vieillotte, il décide de lancer un autre appel à idées auprès d’agences de communication pour repenser la corporate identity. Fait troublant, toutes considèrent que le nom doit être raccourci pour devenir Lalux. La décision est prise. L’entreprise change de nom et opte pour une communication résolument plus contemporaine, dynamique, tout en continuant de véhiculer des

www.archiduc.lu

entreprises & collectivités

valeurs telles que la responsabilité, le dialogue et l’écoute, valeurs que l’on retrouve également dans le projet architectural.

L’espace des visiteurs Les visiteurs arrivent majoritairement en voiture au siège de Lalux, situé en périphérie de Luxembourg et avec peu d’accès en transports en commun. Ils peuvent alors se garer dans le parking souterrain. Dès cette entrée, l’identité visuelle est mise en œuvre. Les murs du parking sont oranges, couleur de la corporate identity de Lalux, et les panneaux d’orientation reprennent l’identité visuelle. Dès les premiers instants, les visiteurs savent où ils se trouvent. Une fois sorti de la voiture, on accède aux étages supérieurs par l’intermédiaire d’un sas, où des œuvres d’art et du mobilier design sont installés. Le ton est donné. Puis, on monte à l’aide d’un ascenseur dont les parois en verre sont sérigraphiées d’un motif géométrique répétitif. « Si vous prêtez attention, explique Maud Lamborelle du service communication de Lalux, ce motif se retrouve à plusieurs endroits dans notre bâtiment : sur les ascenseurs ou derrière le mur de la banque d’accueil. Il s’agit, en fait, de notre logo déployé et répété à l’infini. » Bien que l’assurance ait la réputation d’être un monde secret et fermé, le siège de Lalux est au contraire tout en volumes ouverts, et dialogue généreusement avec l’extérieur par de grandes baies vitrées donnant sur les aménagements paysagers qui ponctuent les alentours. Les espaces publics se trouvent principalement au rez-de-chaussée de l’immeuble. Y prennent place un hall d’accueil avec un comptoir d’information orange vif, des zones d’attente, des guichets publics pour les actions courantes. À côté de ces comptoirs se trouvent des parloirs qui permettent de rencontrer les clients en toute confidentialité. Cette zone est feutrée, totalement isolée au niveau acoustique. En plus de ces parloirs pour deux ou trois personnes, Lalux dispose de plus grands salons, également fermés, pour des réunions avec des clients importants, et qui peuvent aussi être utilisés comme salles à manger. En se dirigeant vers l’espace du restaurant d’entreprise, de petites alcôves refermées par des rideaux offrent la possibilité aux conseillers de recevoir leurs clients de manière plus informelle. L’entreprise a également prévu dans ses équipements un auditorium d’environ 200 places qui peut être occasionnellement ouvert à des événements extérieurs organisés en partenariat avec Lalux (tirage au sort de la coupe de football de Luxembourg, rencontre des gestionnaires de sinistres européens). Cet auditoire bénéficie d’une liaison directe avec le parking, ce qui facilite les entrées et sorties. Les murs acoustiques accueillent également le logo déployé de la société. Contrairement à la majorité des auditoriums, celui-ci n’est pas aveugle, mais le mur du

» Suite page 98

Lalux s’engage pour l’architecture contemporaine La Fondation La Luxembourgeoise a présenté en mars dernier les résultats d’un concours réservé aux jeunes architectes pour la réalisation de logements étudiants sur un terrain à Belval (lauréat : kaell architecte). Il est à noter que Jim Clemes était président du jury de ce concours et qu’il fait partie du conseil d’administration de cette fondation, ce qui témoigne de la bonne entente entre le maître d’œuvre et son maître d’ouvrage. Par ailleurs, Lalux est récemment devenue partenaire de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, témoignant ainsi d’une certaine cohérence dans sa démarche.


097

3

4

© Ferdinand Graf Luckner

1

5 1

Des espaces refermés par des rideaux permettent des rencontres informelles. 2

L’ambiance générale qui se dégage des espaces publics est une impression de calme et de stabilité. 3

La banque d’accueil orange reprend la couleur de la corporate identity. Sur le mur, le logo déployé de Lalux devient un motif architectural. 2

4

Dès le parking, l’art et le design accompagnent les visiteurs. 5

Des salons privés permettent de recevoir les clients importants en toute confidentialité.


098

www.archiduc.lu

entreprises & collectivités

1

L’étage de la direction La gamme des matériaux choisis est volontairement restreinte : béton, bois, Corian®. Sobre, noble, pérenne. Pas de tape-à-l’œil. Un autre espace semi-public est l’étage de la direction. L’aménagement intérieur est réalisé selon la même logique et attention qualitative, tout en s’adaptant à un standing de direction. Des liens avec le passé sont parcimonieusement établis. À l’extrémité d’un couloir se trouve la reproduction d’un vitrail qui était installé dans l’ancien immeuble du centre-ville. Dans la salle du conseil d’administration, la table et les chaises sont celles du début du siècle et aux murs, les tableaux datent majoritairement des années 1950. Passé et avenir se conjuguent avec intelligence et discernement. Un regard porté sur le futur sans oublier le passé.

2

Les extérieurs Mais le lien avec le public est aussi pensé dans les espaces extérieurs : « Notre bâtiment est en lisière de la zone d’activité. Il est donc visible depuis le village, précise Pit Hentgen. Je souhaitais par conséquent que son architecture dégage une impression accueillante et que la façade soit largement ouverte. Jim Clemes a souvent comparé sa construction à cinq doigts posés sur un plateau. Le bâtiment de Lalux serait donc comme une main tendue vers le village. Par ailleurs, j’ai souhaité qu’un chemin piéton soit réalisé entre notre terrain et Leudelange. Je ne veux pas que nous soyons isolés, mais au contraire dans une attitude de dialogue et d’échange. » D’une manière générale, tout le bâtiment est un message envoyé aux clients actuels ou potentiels de Lalux. « Ce que nous voulions faire à travers notre bâtiment, c’est démontrer notre savoir-faire et notre capacité d’innovation, notamment sur le plan environnemental. Un immeuble peut dire beaucoup de choses sur le maître d’ouvrage. Dans cette logique, il était évident que nous ne pouvions pas seulement faire un bâtiment fonctionnel, mais qu’il fallait aussi accorder une grande importance à l’architecture, poursuit Pit Hentgen. Personnellement, je trouve que le maître d’ouvrage porte une responsabilité quant à la qualité de l’urbanisme. Nous sommes sur un territoire qui est relativement petit, mais avec une activité qui est encore en fort développement malgré la crise. Nous allons donc encore avoir besoin de terrains et de nouvelles constructions. Aussi faut-il bien réfléchir à la manière dont nous souhaitons vivre et travailler ici dans les années à venir. Lalux n’est pas un promoteur, notre action au niveau de l’architecture est donc limitée, mais je suis extrêmement heureux qu’à travers ce que nous avons réalisé ici, nous contribuions à un meilleur environnement bâti. »

© Ferdinand Graf Luckner

fond de scène est une grande baie vitrée donnant sur un des jardins intérieurs. L’occultation totale reste cependant possible. Par ailleurs, les visiteurs qui viennent dans les locaux de Lalux pour déclarer un sinistre ou récupérer une carte verte, par exemple, découvrent sur les murs la collection d’art contemporain dont la constitution a commencé avec le projet du bâtiment (en collaboration avec Link Management). L’accrochage, envisagé en dialogue avec l’architecte, répond au thème de l’Homme et la Nature. Les œuvres sont expliquées dans une petite brochure disponible pour les visiteurs. Ce qui est saisissant dans cet immeuble Neiwisen, c’est la qualité spatiale de cette zone publique, l’attention portée aux aménagements et au mobilier, la cohérence de l’ensemble. D’une manière générale, les espaces ouverts au public sont calmes et accueillants.

3 1

« D’une manière générale, les espaces ouverts au public sont calmes et accueillants »

L’auditorium est un espace hautement qualitatif, à l’acoustique et à la lumière soignées. 2

Dès les abords extérieurs, l’identité de Lalux est présente. Par ailleurs, la façade est largement ouverte vers le paysage. 3

La bâtiment de Lalux présente de nombreux aménagements paysagers, tous différents les uns des autres.



100

www.archiduc.lu

entreprises & collectivités

Produits

Prenez place S.V.P.

Lorsqu’on entre dans une entreprise, après s’être présenté à l’accueil, il faut souvent patienter quelques minutes avant de pouvoir rencontrer la personne voulue. Aussi faut-il soigner l’assise que l’on offre et le design de la banque d’accueil qu’on aura tout le temps d’observer.

Sélection : Céline Coubray

Contrastes

La chaise Oxymoron se distingue par son apparence cubique qui contraste avec son assise douce et confortable. L’habillage sans couture est exécuté par moulage du matériau, pour ainsi en conserver tous les angles droits, y compris lorsque le siège est occupé. Empilable. Disponible en cinq coloris. www.figueras.com

Intimité et confort

Ces éléments sont conçus pour les lobbies, les lounges et les bureaux ouverts. Le panneau arrière donne à l’utilisateur un sentiment d’intimité et de confort. Les accessoires (porte-magazines ou pots à plantes) peuvent être facilement intégrés dans l’ensemble. www.cascando.nl

Paysage intérieur Assise courbe Werner Aisslinger signe le nouveau système Bikini,constitué d’éléments modulables et combinables entre eux pour créer un paysage intérieur composé d’assises, adjointes de table d’appoint, de luminaire, de bac à fleurs, d’espace de rangement, etc. www.moroso.it

Ce système modulaire permet de créer des compositions linéaires ou en courbe, particulièrement destiné aux environnements des salles d’attente. La continuité dans la section assise / dossier et les infinies possibilités d’accoster les divers modules créent un design fluide et souple. www.segis-usa.com

Intemporel La lounge chair Kiki est dessinée

Application

Modularité

Décalés

par Ilmari Tapiovaara en 1960. Il utilise pour ce modèle des tubes d’acier au lieu du bois habituellement. Le style est intemporel et élégant, ce qui en fait une pièce incontournable et très populaire dans les aménagements publics en Finlande. www.artek.fi

Ce fauteuil en forme de cube arrondi est inspiré des icônes de nos smartphones. Apps, de Richard Hutten, allie fluidité et confort dans le plus grand respect des traditions Artifort. Existe en version une personne (1.0) ou deux personnes (2.0). Disponible à partir de la fin d’année. www.artifort.com

Nouveauté

Basket

Siège portable

Ilots

Entre nature et artifice

Linéaire

Harmonie et ergonomie

Personnalisable

Les nouvelles assises Mafalda de Patricia Urquiola présentent deux hauteurs de dossiers pour une assise de partage ou une assise plus intime et de repli sur soi. Le piétement est en bois et l’assise en tissu thermoformé. Disponible en différents coloris. www.moroso.it

Entre réalités naturelle et artificielle, les fauteuils Foliage présentent une assise matelassée dotée d’une profondeur formelle. Le motif de feuilles forme une composition réconfortante inspirée de la nature. Existe aussi en canapé. www.kartell.it

Cette petite banquette est inspirée des bancs colorés des terrains de basket. Deux hauteurs de dossier sont possibles et laissées au libre choix de l’utilisateur. Des chaises de la même collection peuvent créer un ensemble. www.softline.dk

Cette banque d’accueil est réalisée avec des modules verticaux en mélaminé. Les plateaux de travail sont supportés par les structures métalliques. Des rangements multiusages et caissons rendent fonctionnel le poste de travail-réception. www.dvoffice.com

Ce système modulable permet de combiner différents éléments entre eux, que ce soient des assises, des tables d’appoint ou des parois permettant de s’isoler à la fois visuellement et acoustiquement. Les différences de hauteur participent à la création d’un paysage intérieur. www.bene.com

Carry On est une solution d’assise conçue pour être mobile. Elle répond parfaitement aux besoins de flexibilité de certains espaces et aux envies de travailler assis là où ce n’est normalement pas prévu. Il se dégage de ce petit tabouret une impression de haute qualité de réalisation. www.offecct.se

Parce que la première impression dure pour toujours, autant qu’elle soit bonne. C’est en partant de ce constat que Martex a développé des banques d’accueil au design harmonieux et singulier, avec une haute qualité de finition et un espace ergonomique. www.martex.it

Cette banque d’accueil Zen est composée des trois modules rectangulaires et décalés. L’éclairage LED ajoute une impression de légèreté et facilite l’accueil dans des pièces sombres. L’aluminium brossé, utilisé pour le socle, se marie bien avec les éléments blancs. www.mdd.eu

Docks répond à une nouvelle culture du travail en créant de nouvelles zones qui combinent espaces d’assise, de détente, de communication et de partage. Tablette haute, tablette basse, assise fauteuil ou petite banquette, espace de rangement et espace de travail peuvent s’alterner pour créer des îlots. www.ophelis.de

Winea ID est un accueil qui offre une solution modulaire, pouvant être personnalisée. La taille et la couleur de la partie avant sont choisies par l’utilisateur. Les hauteurs des sections verticales et horizontales sont aussi modulables pour une plus grande personnalisation. www.wini-mein-buero.de



102

www.archiduc.lu

entreprises & collectivités

Produits

Bienvenue

Le hall d’accueil d’une entreprise ou collectivité sert à la fois à donner une image de l’établissement, et souvent, aussi, comme espace d’attente des visiteurs. Quelques suggestions pour accueillir les visiteurs avec style.

Rondeurs fluides

Sélection : Céline Coubray

Ce portemanteau de la gamme d’accessoires Focus est caractérisé par des lignes rondes et fluides. Le cadre est en acier peint par poudrage dans la couleur aluminium RAL9006 avec tube en aluminium poli. 12 manteaux peuvent y être accrochés. www.cascando.nl

Simplicité

Moelleux

Ces panneaux muraux de la collection Pillow apportent une touche de tranquillité dynamique aux lobbies, couloirs ou salles de réunion. Grâce à leur revêtement, ils participent à l’amélioration acoustique de la pièce. www.cascando.nl

Montagne bleue

Cette table basse à la silhouette épurée et flottante porte le nom d’Aoyama, littéralement la « montagne bleue », quartier de Tokyo où culture zen et modernité se rencontrent en permanence. C’est une des nouveautés créées par Noé Duchaufour-Lawrance pour Cinna. www.cinna.fr

La lumière comme matière

Les lampes Fluid sont dessinées par Noé Duchaufour-Lawrance dans la volonté d’évoquer une matière par la lumière. Elle devient ici souple et malléable, transpercée en son centre par une verticale en acier qui crée le piétement. www.forestier.fr

Le porte-magazines Ridå contribue à créer une atmosphère chaleureuse. Grâce à ses matériaux, il absorbe le bruit environnant. Disponible en gris clair ou anthracite et en différentes tailles. Peut être complété d’un miroir, tableau d’écriture ou présentoir. Existe aussi sur pied. www.karl-andersson.se

Aluminium plié

Les étagères Recto Verso T7 sont produites à partir d’une feuille d’aluminium anodisée pliée à la main. Elles sont en plus équipées d’un espace pouvant recevoir un système d’éclairage, pour une lumière d’ambiance douce. Chaque étagère supporte un poids de 20 kg. www.linadura.com

Jeu de pliage

Cosmique

Gracieux

Organique

Spatial

Poste de rencontre

© Valérie Tholl

Combinable

Tubulaire

Buisson désertique

Signé par Constantin Wortmann, le luminaire Cosmo se prête parfaitement à l’éclairage de grands espaces tels que des halls, des cages d’escalier, des galeries. Le cercle de six nœuds de lumière change d’aspect selon le point de vue. Il est fabriqué en une seule pièce selon une technique innovante de moule à deux cavités. www.next.de

Docks est une collection de mobilier modulaire qui permet de répondre aux besoins de travailler et de communiquer en dehors du cadre traditionnel de la pièce de bureau, dans des zones dites « floues ». www.ophelis.de

La table Recto verso CT1 est produite à partir d’une feuille d’aluminium anodisée pliée à la main. Issue d’une recherche sur la flexibilité, la portance et la construction d’un solide à partir d’une forme plane, elle est pourvue d’un espace de rangement. www.linadura.com

Bel écran

« Palissade » est un écran translucide destiné à redessiner l’espace dans les intérieurs. Amovible et modulable, il se décline dans une large gamme de finitions et de couleurs. www.lesm-designstudio.com

La table Orbitale repose sur un principe clé du designer Christophe Pillet, son auteur : la simplicité. Elle est moulée à partir de fibre de verre. Ses contours lisses sont conçus pour s’accorder harmonieusement à la chaise lounge du même nom. Disponible en noir ou blanc. www.modusfurniture.co.uk

Cette unité murale est facile à installer et permet sur une surface compacte d’accueillir une horloge, un panneau d’affichage, un présentoir pour magazines et une tablette pour les flyers ou petits objets. Les éléments sont facilement combinables grâce au système de rail. www.serafini.de

Cette petite console peut être posée contre n’importe quel mur pour devenir une petite table d’appoint. ‘Der kleine Lehner’ s’installe facilement et peut être stockée de manière très compacte. En y ajoutant un troisième pied, la console tient sur elle-même. www.moormann.de

Hurdle est un portemanteau constitué d’un seul tube d’acier. Les coins sont traités de manière antidérapante pour éviter que les cintres ne glissent. La zone de frottement des cintres est protégée par une peinture spéciale pour éviter toute griffure. www.supergrau.de

Ce luminaire à forte identité est signé Hopf & Wortmann, Büro für Form. Équipé de LED, il est inspiré des chaînes d’ADN dont il tient son nom. Tel un organisme vivant, il peut s’étendre grâce à l’ajout de modules et varie ainsi en forme et en taille. Existe aussi en blanc, rouge, aluminium. www.next.de

Dessiné par l’architecte JeanJacques Hubert, Tumbleweed s’inscrit dans la collection « Mobilier cultivé » éditée par Compagnie. Inspiré des buissons qui roulent dans le désert nordaméricain, ce volume crée un tuteur pour les plantes d’intérieur. www.editioncompagnie.fr


Béton ciré Sols, Murs, Escaliers, Salles de bains Mortex, Marius Aurenti

Portes intérieures Portes invisibles Xinnix et KTM Portes Svedex

Parquets Collstrop, Lalegno, Mafi, Z parquet, Art deco, Mazzonetto,...

22 route d’Arlon L - 8832 Rombach / Martelange Tél . : + 352 26 61 54 28 / a.antoine@soloplafond.com www.soloplafond.com Sol O Plafond est une société familiale qui travaille sans sous traitance avec une volonté de travail bien fait. Références : > Restaurants Toit pour toi et Guillou Campagne à Schouweiler, > Showroom Bulthaup Luxembourg > Restaurant Chez Max à Weiswampach > Magasin de Fleurs Fine Fleurs à Bastogne


104

entreprises & collectivités

TÉMOIGNAGE

Ceci n’est pas un cabinet dentaire

Alors qu’il n’avait que quelques années d’expérience derrière lui, le jeune docteur Meyers, spécialisé en implantologie, prothèse et traitement dentaire esthétique, a souhaité réaliser un cabinet dentaire qui ne ressemble pas à un cabinet médical. Plus de 10 ans après la livraison du chantier par Gambucci Architects, les espaces ont gardé leur qualité et l’objectif reste toujours d’actualité.

Auteur : Céline Coubray

C’est à Bettembourg, dans l’ensemble singulier qu’est la Celula (Centrale luxembourgeoise du lait), que Laurent Meyers a choisi d’installer son cabinet dentaire. Lorsqu’il achète les lieux de 210 m2, cet ancien site industriel était dans un état d’abandon. Seule l’enveloppe pouvait être conservée, l’intérieur laissant le champ des possibles ouvert. Ce jeune maître d’ouvrage n’avait alors encore aucune expérience de construction et la rencontre avec Aristide Gambucci fut décisive. « La seule idée que j’avais au moment de me lancer dans ce projet était que je ne voulais pas que mes patients aient l’impression de se trouver dans un cabinet médical », précise le dentiste, qui travaille aujourd’hui en collaboration avec d’autres confrères pour arriver à une équipe de 12 personnes. Sa volonté était aussi de tendre vers un espace confortable et contemporain. Le dialogue avec l’architecte a donc été décisif pour lui. « C’est grâce aux nombreuses et intenses discussions avec Aristide Gambucci, qui était aussi au début de sa carrière, que le projet s’est affiné et que nous avons trouvé les solutions adéquates, souligne Dr Meyers. Nous avons aussi visité d’autres lieux pour notre inspiration, non pas d’autres cabinets dentaires, mais plutôt des restaurants. » Cette attention portée aux espaces a permis de faire grandir et évoluer progressivement le cabinet. Il témoigne également de la capacité à faire évoluer un projet de promoteur grâce au dialogue élaboré entre un maître d’ouvrage et un maître d’œuvre.

www.archiduc.lu

ment constitutif de l’espace. Les trois cabinets de consultation se situent à gauche des ces piliers, alors que les salles techniques et aveugles (pour la stérilisation, fabrication des prothèses dentaires, radiographie, sanitaires) sont à droite. Un espace de circulation sépare ces deux entités, ponctué par un renfoncement qui sert de zone d’attente temporaire entre des soins. Il est aménagé avec un confortable canapé, un large miroir pour se remaquiller au besoin, et de beaux livres. Dans les cabinets, les parois de séparation sont en verre industriel translucide, ce qui permet de faire le lien avec l’histoire du bâtiment, mais également à la lumière naturelle de passer tout en cloisonnant acoustiquement les espaces, de créer une limite physique, mais non pas visuelle de l’espace. À plusieurs endroits, les murs originels du bâtiment des années 30 ont été conservés, créant un effet de contraste et un jeu de matières, habilement relayés par le choix du mobilier pensé dans le détail et qui anime l’espace. Les éléments de mobilier dans les espaces de consultation sont traités comme des objets posés dans l’environnement architectural (meubles sur pieds, lavabo en inox sur pieds). Les plafonds, particulièrement visibles pour les patients, ont fait l’objet d’un soin particulier. Des murs de couleur animent l’espace. Parmi les grands points traités dans la conception du cabinet, on trouve la relation avec l’extérieur. Toutes les baies existantes ont été conservées.

1

fiche technique Maître d’ouvrage : Laurent Meyers

Maître d’œuvre : Gambucci Architects Localisation : Celula – 72, rue Michel Hack à Bettembourg Surface : 210 m2 Année de livraison : 2001

Visite Dès l’entrée, les patients sont accueillis dans un espace pensé et travaillé. Les abords sont soignés et dessinés de manière contemporaine. Une fois la porte passée, les patients ne se trouvent pas directement face à la banque d’accueil, mais dans un espace tangible, comparable à l’entrée d’une maison, avec un mur blanc ondulant sur la gauche qui se révèlera être le mur d’une salle de rencontre en forme de molaire (salle utilisée pour que les patients remplissent à l’abri des regards leur dossier médical ou rencontrent leur chirurgien-dentiste pour plus d’informations sur leurs soins). Puis, les patients arrivent dans un espace d’attente avec la banque d’accueil. Contrairement à d’autres cabinets, cet espace n’est pas cloisonné et permet au contraire la lecture de l’ensemble de l’aménagement du plateau. Les dossiers administratifs de la banque d’accueil sont entièrement rangés dans des placards intégrés, de manière à libérer visuellement l’espace et à garder l’impression de calme et d’ordre qui y règne. Parmi les contraintes de cet ancien réfectoire, il y a la présence de trois piliers au caractère prononcé. Plutôt que d’essayer de les masquer, l’architecte a choisi d’en faire un élé-

« La qualité spatiale permet de créer   un confort d’utilisation que   ressentent à la fois le personnel   soignant et les patients »

La différence de niveau entre la rue et la Celula légèrement plus haute permet de conserver l’intimité nécessaire à cette pratique professionnelle, sans obstruer les fenêtres. L’ambiance générale qui se dégage de ce cabinet dentaire est une impression de calme, de convivialité et professionnalisme. Bien que créé il y a plus de 10 ans, l’espace ne semble pas dater grâce à l’approche sensible de l’espace. La forte présence de lumière naturelle apaise les esprits. La qualité spatiale permet de créer un confort d’utilisation que ressentent à la fois le personnel soignant et les patients, minimisant ainsi les tensions et le stress qui peuvent être dus à la « peur du dentiste ». L’architecte a réussi à faire cohabiter les contraintes techniques et d’hygiène liées à la pratique d’un chirurgien-dentiste avec la recherche d’une qualité spatiale prononcée, parfois proche de l’univers domestique, parvenant ainsi à un équilibre entre pragmatisme et poésie spatiale.


105

3

2

4 1

La Celula, dans son aspect extérieur originel. 2

Depuis l’espace d’attente, il est possible de lire tout l’aménagement du cabinet dentaire. 3

Le cabinet de consultation allie exigences techniques et confort spatial, avec des détails parfois proches de l’univers domestique (parquet, intégration du mobilier, mur brut, baie vitrée donnant sur un espace vert). 4 et 5 Dans une salle en forme de molaire, les patients reçoivent des informations complémentaires, à l’écart des autres patients. 6

7 6

5

7

Le traitement des cloisons vitrées des cabinets permet à la fois une continuité visuelle et la discrétion nécessaire aux soins.

© Boshua

Le salon d’attente temporaire est visuellement à l’écart des autres visiteurs.


Téléchargez l’application layar et découvrez le métier de Frank en réalité augmentée.

Frank Glaesener Conseiller installations audiovisuelles

Frank tient déjà votre solution. Frank et toute l’équipe apex conçoivent et installent des solutions audiovisuelles innovantes pour votre entreprise : salles de conférence, auditoires, éclairage architectural dynamique et beaucoup plus. apex, c’est aussi une assistance technique réactive et un service après-vente local. apex.lu | 3, Grevelsbarrière L-8059 Bertrange | Tél. : 25 31 25


107

G+P

Muller Portrait d’architecte g + P muller architectes Les architectes g + p muller donneront une conférence intitulée « Behind architecture ». Ils y présenteront leurs projets, avec une vue particulière sur l’histoire qui se cache derrière chacun d’eux. À cette occasion, Archiduc consacre son portfolio à ce bureau qui affiche 47 années d’existence. Texte : France Clarinval avec g + p muller architectes Photos : Levygraphie, sauf mention contraire

Conférence de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, Luxembourg 16 mai à 19 h Banque de Luxembourg


108

portrait

G + P Muller architectes

47 ans d’histoire Rejoint par son fils Guittou en 2005, Paul Muller a créé son bureau d’architectes en 1966. En regardant dans le rétroviseur, c’est leur vision de l’architecture qu’ils nous livrent.

« L’architecte a un rôle d’avant gardiste et il faut veiller à ne pas perdre cette vocation magnifique »

Le bureau d’architecture Muller est implanté depuis 47 ans à la montée de Clausen, dans une tour en pierre naturelle. Il est actif dans tous les domaines de l’architecture au Luxembourg. Paul Muller a créé le bureau en 1966 et, depuis 2005, son fils Guittou s’y est associé. Pendant 30 ans, Paul Muller a réalisé plusieurs projets dans le secteur de la santé, notamment la clinique Sainte-Marie à Eschsur-Alzette en 1970, les maisons de retraite à Bertrange, Bettembourg, Mondorf, les maisons de soins à Bertrange, Bettembourg, Wasserbillig, l’Hôpital du Nord à Ettelbruck, l’extension du Centre Hospitalier à Luxembourg (en collaboration avec Paczowski Fritsch Architectes). En 2004, ils ont réalisé le Centre Médical de la Clinique d’Eich. Des projets de transformation et d’extension de ces bâtiments, comme « Les Parcs du 3e Age à Bertrange », lient le bureau à son histoire. Les architectes Paul et Guittou Muller sont également très actifs dans des projets du secteur industriel, notamment dans celui des centrales d’énergies. Ils ont ainsi réalisé un BHKW à Bertrange et à Ettelbruck, une centrale frigorifique à Strassen et au Kirchberg, une centrale d’énergie au Findel près de l’aéroport et une nouvelle centrale frigorifique à Bissen est en construction. Des projets d’habitation font également partie des activités de ce cabinet, notamment le nouveau quartier du Brill à Mondorf, les 4 Saisons à Bertrange, un ensemble de 11 résidences à Bertrange, rue de la forêt, et la réalisation du Lot 17 au Kirchberg près de l’hôpital. Les écoles offrent une fascination particulière pour ces architectes, en construisant des bâtiments d’éducation pour les générations futures. « On peut donc, et c’est même une obligation, voire une chance, contribuer à l’éducation et à la sensibilisation d’espaces, de volumes et de proportions pour ces jeunes gens. Il faut leur créer des espaces conviviaux en provoquant des émotions réjouissantes. » Après les réalisations des projets Centre national de formation professionnelle continue à Eschsur-Alzette et l’École de Musique à Bertrange, le nouveau Lycée à Junglinster, qui ouvrira ces portes en septembre 2014, est un défi important pour les architectes.

Philosophie L’usager d’un bâtiment, d’une construction est au centre de toutes les réflexions du bureau g + p muller architectes. « Construire est un acte privilégié avec beaucoup de responsabilités vis-àvis de l’environnement. » Ils constatent que chaque projet est différent : terrain, client, budget, besoins, environnement ; de belles histoires se créent. C’est pourquoi les architectes ont choisi le titre « Behind architecture » pour leur conférence. Il s’agit de raconter les histoires derrière chacun de leurs projets. Pourquoi ces volumes, ces proportions, ces matériaux, ce langage… « Chaque projet est différent et avec une histoire personnelle. » Les architectes ne cherchent pas à définir une architecture qui leur est propre avec un effet de signature. Ils analysent pour chaque projet les caractéristiques du terrain, cherchent les réponses aux besoins du client, choisissent les matériaux intéressants en respectant le budget défini : ils font du sur-mesure. Trois critères importants font partie de chaque projet : les proportions des volumes, l’éclairage naturel et le choix des matériaux. Ces proportions des volumes et des espaces

www.archiduc.lu


109

2

1

3

créés font vivre un bâtiment. En combinaison avec l’éclairage naturel, cela définit déjà la base et la réussite de chaque projet. C’est pourquoi, l’achèvement d’un gros œuvre est le moment le plus émouvant pour Guittou Muller : « Si un gros œuvre n’apporte pas de sensations, on ne les aura pas non plus après l’achèvement du bâtiment. C’est comme une maquette, on voit les dimensions, les vues intérieures et extérieures, on discerne déjà de la vie dans le bâtiment à l’état brut. Après ce sont les matériaux, le bon choix, afin de donner la bonne ambiance que l’on veut conférer à ces lieux. »

1

Immeuble de bureaux à Hesperange, Howald. Espaces commerciaux au rez-de-chaussée, bureaux de 20 000 m2 répartis sur 10 étages. Projet non-réalisé en 2006. 2

Nouveau Bierger-Center de la Ville de Luxembourg à la place Guillaume II, concours restreint en 2006. 3

L’avenir La période actuelle connaît beaucoup de changements : enjeux climatiques, environnement durable, écologie, réglementations, vie sociale... Et il est important de ne pas se limiter aux réflexes devenus standards, mais de toujours les repenser en se tournant vers l’avenir. « On dessine un projet aujourd’hui, et il est fort probable qu’il ne se réalise que dans cinq ou 10 ans. L’architecte a un rôle d’avant-gardiste et il faut veiller à ne pas perdre cette vocation magnifique. »

4

Atelier-Dépôt du Tramway de Luxembourg, Luxtram, concours international 2e prix, en association avec drlw architectes (F), 2010. 4

Maison de l’ingénieur à Belval, concours international, en association avec obermoser arch-omo zt gmbh (A), 2009.


110

Fiche technique Années de construction : 2005-2008 Lieu de construction : Route d’Eich, Luxembourg Maître d’ouvrage : Fondation Norbert Metz Superficie : 10 425 m2 Ingénieur génie civil : Schroeder & Associés SA Ingénieur technique : Goblet Lavandier & Associés SA

Identité chromatique :

www.archiduc.lu

portrait

Projet 1

Centre médical Annexé à la Clinique d’Eich, le nouveau centre médical a pour mission de regrouper les cabinets médicaux dans un seul bâtiment ouvert au public. La construction de ce centre médical requérait des solutions à un programme ambitieux : un terrain limité, le maintien d’un accès aux ambulances, la liaison avec passerelles aux étages de la clinique, un accès vers le nouveau parking souterrain, le maintien de l’accès vers la Fondation Félix Chomé, un rez-de-chaussée accueillant pour les commerces. Le projet reflète une organisation claire, tous les cabinets médicaux étant regroupés dans un volume en « L » longeant la route et revêtus d’une façade à double peau, offrant ainsi une qualité climatique et acoustique. Un second volume rectangulaire regroupe toutes les fonctions communes telles que circulations, sanitaires, salles d’attente et réceptions. Ce volume entièrement vitré et orienté au sud est doté d’une belle vue et revêtu d’un écran à lamelles fixes faisant office de protection solaire. Le choix de la construction s’est fixé sur une structure portante en acier restée visible à l’intérieur, de grandes portées et des dalles fines. En plus, l’acier reflète l’histoire de la Fondation Norbert Metz par son passé lié à la sidérurgie luxembourgeoise.

3

2

4

1


111

5

1

Photo du chantier avec la structure portante en acier 2

Vue depuis l’entrée des ambulances, façade vitrée avec une sérigraphie à double peau 3

Vue de l’entrée principale, route d’Eich 4

Entrée principale 5

Vue de l’ensemble avec les passerelles vers la Clinique d’Eich 6

Passerelles reliant le centre médical à la Clinique d’Eich avec nouvel escalier de secours 7

Ambiance de soirée, route d’Eich 7

6


112

Fiche technique Années de construction : 2009-2011 Lieu de construction : 45-47, avenue de la Gare, Luxembourg Maître d’ouvrage : Breevast Luxembourg S.à r.l. Superficie : 16 000 m2 Ingénieur génie civil : Schroeder & Associés SA Ingénieur technique : Boydens

Identité chromatique :

www.archiduc.lu

portrait

Projet 2

Ensemble Monopol Transformation et réhabilitation du complexe Monopol-Galerie 45, galerie marchande et hôtel Nobilis, en un nouvel ensemble comprenant un hôtel contemporain et trois grandes surfaces commerciales. La transformation et la réhabilitation de l’ensemble de ces bâtiments doté d’un planning serré, ainsi que les contraintes d’un grand chantier en centre-ville, représentent un défi très intéressant à relever. Le bâtiment de la Galerie 45 a été démoli. Par contre, le bâtiment Nobilis a été transformé en enlevant intégralement sa façade et en pratiquant une large ouverture sur deux niveaux. L’idée de base visait à ce que chaque magasin dispose de sa propre vitrine et une entrée depuis l’avenue de la Gare. Dans cet esprit, l’espace « entrée » a été reculé sur toute la longueur du bâtiment et la hauteur a été doublée afin de créer trois entrées, deux au rez-de-chaussée et une via des escalators au premier étage. L’hôtel de 100 chambres dispose d’un ascenseur panoramique et accueille ses clients au deuxième étage dans un espace avenant pourvu de grandes baies vitrées donnant sur l’avenue de la Gare. Une passerelle relie la réception de l’hôtel à son annexe de 30 chambres située dans la grande cour arrière bénéficiant d’une situation paisible.

1

3 1

Façade arrière de l’hôtel avec l’annexe dans la cour intérieure 2

Ambiance à l’intérieur – réception, bar 3

2

Façade principale, avec deux niveaux commerciaux et l’hôtel sur sept niveaux avec son restaurant-bar au 2e étage


113

Projet 3

Fiche technique

École de musique

Années de construction : 2003-2005

L’école de musique de Bertrange dispose de huit salles de classe et d’une salle de concert de 160 places.

Lieu de construction : 17, rue Atert, Bertrange

L’école de musique ARCA se trouve à proximité des écoles longeant le ruisseau Atert. Les grandes salles de classe sont situées côté rue alors que les salles privatives ont des vues directes sur un écrin de verdure, bénéficiant ainsi d’un calme absolu. Une salle de concert avec son foyer complète le programme. Cette salle de concert a été conçue dans l’optique d’une qualité acoustique de haut niveau et est dotée d’un équipement et d’une sonorisation performants. La forme architecturale de cette salle reflète l’optimisation acoustique et sa réalisation en pierre naturelle à l’extérieur lui confère une image représentative dans le tissu urbain. Le foyer reliant les salles de classe avec les salles de musique constitue un espace convivial multifonctionnel, ainsi qu’un lieu de détente pour l’école de musique et les spectateurs de la salle de concert.

Maître d’ouvrage : Administration Communale de Bertrange Superficie : 2 710 m2 Ingénieur génie civil : Schroeder & Associés SA Ingénieur technique : Goblet Lavandier & Associés SA Distinction : Bauhärepraïs OAI 2008 1

Identité chromatique :

2

3 1

Salle de classe privative 2

Salle de concert 3

Salle de percussion 4

© AC Bertrange

Vue de l’extérieur

4


114

Lieu de construction : Bertrange Maître d’ouvrage : Fondation « Les Parcs du Troisième Âge » Localisation : 3, am Bongert L- 8081 Bertrange Superficie : 1 120 m2 Ingénieur génie civil : Schroeder & Associés SA Ingénieur technique : Felgen & Associés SA

Identité chromatique :

Les Parcs du Troisième Âge Transformation et agrandissement du restaurant (salle polyvalente) avec aménagement d’une nouvelle cuisine au sein d’une maison de soins. Première maison de soins au Luxembourg, l’ensemble « Les Parcs du Troisième Âge » vient de fêter ses 20 ans. L’agrandissement du restaurant (salle polyvalente) et l’aménagement d’une nouvelle cuisine au même niveau s’imposaient. La maison de soins voulait profiter de cette extension pour rafraîchir son image et conférer un élan contemporain à l’établissement. Le choix s’est porté sur une forme organique, regroupant le restaurant, la nouvelle cuisine et la cafétéria, se distinguant totalement de l’architecture de l’époque. Cette forme en courbes crée des espaces intéressants, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le visiteur est ainsi dirigé vers l’entrée et une terrasse accueillante a été aménagée naturellement. La construction est en charpente métallique et les façades sont en panneaux de bois préfabriqué, revêtus de tôles en aluminium reflétant le ciel et la végétation. Afin de procurer une image avenante et visuelle, les panneaux à l’intérieur du restaurant ont été recouverts de photos, toutes hauteurs confondues, de différents paysages marquants du Grand-Duché de Luxembourg.

1

© Prefalux

Années de construction : 2010-2012

PROJET 4

2

© Guittou Muller

Fiche technique

www.archiduc.lu

portrait

3 1

Détail de la façade en aluminium réfléchissant 2

Terrasse 3

Façade principale – les tôles en aluminium changent de couleur entre bronze-or et gris suivant l’ensoleillement 4

4

Vue de l’intérieur du restaurant avec des photos collées sur les panneaux opaques 5

Vue extérieure de l’ensemble

5


115

Fiche technique Années de construction : 2005-2006 Lieu de construction : Kirchberg, Luxembourg Maître d’ouvrage : Luxenergie SA Superficie : 1 600 m2 1

2

Projet 5

Centrale frigorifique Centrale de production et de distribution de froid pour la place de l’Europe au Kirchberg. Un terrain à forte dénivellation a permis d’incorporer la construction dans le sol, permettant ainsi une implantation discrète dans l’espace urbain d’un bâtiment technique. Le bâtiment est ouvert du côté rue Jules Wilhelm et permet d’avoir une façade entièrement vitrée par le système de verre industriel « Profilit ». Des lamelles en bois rappellent l’écran d’arbres entourant cette centrale et font office de pare-soleil. La façade translucide laisse deviner l’activité de ce bâtiment et offre une qualité d’éclairage naturel au personnel technique. Le toit en légère pente rejoint le niveau naturel du terrain et est revêtu de bois. Les cheminées de ventilation sortantes sont entourées de plaques en acrylique, illuminées le soir.

3

1

Vue sur la toiture avec cheminées de ventilation 2

Vue de l’intérieur avec la technique devant la façade vitrée 3

Vue de l’extérieur 4

© G.G. Kirchner

Vue de l’ensemble avec son intégration dans le tissu urbain

4

Ingénieur génie civil : Simon-Christiansen & Associés SA Ingénieur technique : Goblet Lavandier & Associés SA Distinctions : Bauhärepraïs 2008 « mention » Prix luxembourgeois d’architecture 2012 « nominé »

Identité chromatique :


116

Fiche technique

Projet 6

Années de construction : 2005-2007

Airport Energy

Lieu de construction : Aéroport de Luxembourg, Findel

Centrale de production et de distribution de chaleur et de froid pour les besoins de la nouvelle aérogare et des bâtiments voisins.

Maître d’ouvrage : Luxairport – Luxenergie Superficie : 4 000 m2 Ingénieur génie civil : Simon-Christiansen & Associés SA Ingénieur technique : Jean Schmit / Felgen & Associés Distinction : Prix luxembourgeois d’architecture 2012 « nominé »

Identité chromatique :

www.archiduc.lu

portrait

Située aux entrées de la nouvelle aérogare, du golf grand-ducal, ainsi que de l’hôtel et du complexe de bureaux, la centrale d’énergie occupe une position dominante. Le client imposait d’utiliser au minimum le terrain disponible. Le bâtiment revêt une forme organique, un grand ovale, qui résulte des distances minimales autorisées par rapport aux rues avoisinantes, puisque les dessertes contournent littéralement le terrain. Afin de ne pas occulter l’activité du bâtiment, le choix s’est porté sur une façade en polycarbonate translucide, laissant ainsi deviner les installations techniques. Les différents espaces intérieurs correspondent chacun à une couleur distincte dans la façade polycarbonate. Ainsi, un rythme irrégulier de couleurs anime le rond-point. La translucidité de la façade permet également un éclairage naturel de l’ensemble des pièces techniques qui est un atout non négligeable dans l’entretien du bâtiment. La centrale d’énergie est divisée en trois niveaux : un sous-sol de six mètres de hauteur pour la production de froid et d’électricité, un rez-de-chaussée avec la production de chaleur et plusieurs groupes électrogènes, et un niveau toiture avec l’installation de tours de refroidissement. Un auvent effilé en acier thermolaqué entourant la corniche du bâtiment fait allusion à l’activité aéronautique. 2

1

4


117

1

Vue extérieure : suivant l’ensoleillement et l’angle de vue, les couleurs des façades en polycarbonate sont plus ou moins intenses 2

Une forme dynamique pour une centrale « sous tension » 3

Vue de l’intérieur, tout en couleurs 4

Vue de l’extérieur 5

Vue principale depuis le rondpoint marquant l’entrée de l’aéroport

© G.G. Kirchner

3

5


118

Fiche technique Années de construction : 2004-2008 Lieu de construction : « Um Brill », Mondorf-les-Bains Maître d’ouvrage : Kuhn / Tracol / Ilco Superficie : 40 000 m2

www.archiduc.lu

portrait

Projet 7

nouveau quartier du Brill à Mondorf Basé sur un masterplan et un PAP de la ville de Mondorf-les-Bains, ce projet de grande envergure comprend 13 bâtiments avec des logements, une galerie commerciale, des logements pour personnes âgées et des bureaux.

Ingénieur génie civil : Best Ingénieur technique : Betic Distinction : Concours – projet lauréat

Identité chromatique :

Partant d’un concours promoteurs-architectes gagné, ce projet urbain prévu initialement en plusieurs phases de réalisation a été érigé en une période de quatre ans. Le projet définit un nouveau centre pour la ville thermale, avec une grande place de rencontres, une mixité intéressante de commerces, de restauration, 270 logements et une maison du troisième âge d’une centaine d’unités. Un soin particulier a été porté à l’aspect écologique en limitant les accès des rues, en intégrant des plans d’eau. Toutes les toitures plates ont été réalisées à l’aide d’une verdure extensive et une récupération des eaux pluviales complète le concept. Le projet a été élaboré en étroite collaboration avec les architectes LRD de Paris.

1

2 1

Vue depuis la place centrale 2

Ensemble de résidences 3

Place centrale avec ses arcades et commerces

3


119

Projet 8

Fiche technique

Quatre saisons

Années de construction : 2005-2006

L’ensemble de quatre résidences situé à Bertrange comprend 54 appartements.

Lieu de construction : Bertrange

La réalisation des quatre résidences réunies par un parking souterrain commun se développe autour d’une cour intérieure commune orientant les résidences de façon à ce que tous les appartements bénéficient d’une orientation est-ouest. Entourées de végétation luxuriante, ces résidences profitent d’un calme bienveillant. L’aménagement d’un duplex a été étudié de façon à ce que toutes les pièces profitent d’un éclairage naturel. De ce fait, des cloisons et escaliers vitrés ont été en partie prévus. Un soin particulier a été porté aux matériaux : béton vu, bois, verre.

Maître d’ouvrage : Soludec SA

Identité chromatique :

1

2 1

Vue de l’extérieur 2

Aménagement d’un appartement en duplex dominé par les matériaux : béton vue, verre et bois 3

Détail du hall d’entrée 4

Cuisine en surplomb

3

4


120

Fiche technique Années de construction : 2010-2014 Lieu de construction : Junglinster Maître d’ouvrage : Ministère du Développement durable et des Infrastructures – Administration des bâtiments publics Superficie : 37 000 m2 (surface brute) Ingénieur génie civil : Daedalus Engineering Ingénieur technique : Citeg / BLS Energieplan

Identité chromatique :

www.archiduc.lu

portrait

PROJET 9

Lycée à Junglinster Le travail mené pour la conception et la construction du lycée de Junglinster va de la réflexion urbanistique jusqu’au choix du mobilier intérieur. Il sera inauguré à la rentrée 2014 et pourra accueillir entre 1 200 et 1 400 élèves. Le terrain d’implantation près de la nouvelle route de contournement de Junglinster permet d’inclure le lycée dans un concept urbanistique global, avec liaisons routières, piétonnières, proximité de la gare de bus et du centre du village. Vu la situation exposée, la conception du nouveau lycée vise à assurer une intégration harmonieuse des constructions sur le terrain et au milieu environnant. La volumétrie du bâtiment profite de la topographie existante en vue de réduire la hauteur des différentes ailes, orientées est-ouest pour profiter d’un éclairage naturel. Le lycée se compose de plusieurs bâtiments regroupés et reliés entre eux par une galerie communicante sur plusieurs niveaux. Cet ensemble, d’une expression très évolutive, est composé d’une volumétrie changeante avec des vues à angles différents, créant ainsi un espace vivant et multifonctionnel qui cherche à briser la monotonie de la grande étendue du volume. Le concept fonctionnel s’exprime à travers deux axes principaux : un axe nord-sud (bâtiments scolaires, ateliers, administration et sport) et un axe est-ouest (espaces de récréation, salle des fêtes, restaurant avec sa terrasse et accès techniques pour les ateliers).

1

2

3 1

Hall d’entrée 2

Espace galerie 3

Entrée principale avec le centre sportif 4 4

6

Couloir entre les salles de classe 5

Cafétéria 6

Vue aérienne de l’ensemble du lycée

5


121

PROJET 10

Fiche technique

Résidence « Maurice »

Années de construction : 2011-2013 Lieu de construction : Kirchberg

Situé dans le quartier du Grünewald qui connaît un dévelop­pement residentiel récent, ce bâtiment en cours de réalisation comprend 34 appartements répartis sur cinq niveaux avec des terrasses privées sur le toit.

1

2

Vue de l’extérieur, façade avec panneaux coulissants

Détail de l’intérieur des appartements

Maître d’ouvrage : Kikuoka Luxembourg SA

Le Fonds d’urbanisation du plateau de Kirchberg a organisé un concours restreint (promoteurs-architectes), dont le but était de répartir au mieux les appartements de différentes tailles en se concentrant sur la qualité de chaque logement et en respectant le cadre donné. De ce fait, un grand atrium intérieur est prévu afin d’apporter une lumière naturelle à la circulation verticale en situant toutes les zones sanitaires et les gaines techniques autour de cet atrium et en laissant libre l’ensemble des façades avec de belles vues sur l’environnement, pour les séjours et les chambres. Des loggias confèrent aux appartements des espaces extérieurs privés. Des panneaux solaires coulissants apportent une variété visuelle entre parties vitrées et closes. Les appartements du dernier étage bénéficient d’un atrium intérieur privé avec accès à une partie de terrasse privée sur le toit du bâtiment. Des vues impressionnantes, avec ensoleillement garanti à 100 %, donneront vie à cette cinquième façade du bâtiment.

Identité chromatique :

Année de construction : Projet à l’étude

Centre culturel à Hesperange

Lieu de construction : Hesperange

Étude pour un centre culturel à proximité de l’hôtel de ville de Hesperange, mettant l’accent sur la visibilité depuis la route nationale et profitant au maximum de la vue sur le parc central de la commune.

Maître d’œuvre : Administration communale de Hesperange Superficie : 6 100 m2

1

Identité chromatique : 1

Vue principale, route de Thionville 2

Vue depuis le parc central

2

2

Distinction : Concours – projet lauréat

Fiche technique

PROJET 11

Le nouveau centre culturel représentera un atout considérable pour l’activité dans le parc central de Hesperange et augmentera la qualité culturelle et sociale de la commune. Situé près de la mairie, le centre culturel accueillera une grande salle de spectacles pour 300 personnes, ainsi qu’un grand foyer donnant sur une terrasse avec vue directe sur le parc. Un restaurant sera aménagé au rez-de-chaussée et bénéficiera d’un emplacement privilégié le long du parc. Une aile de bureaux avec deux étages est allongée sur le rez-dechaussée, offrant ainsi des bureaux supplémentaires pour les besoins de la commune.

Superficie : 5 300 m2


122

www.archiduc.lu

portrait

Interview

G + P Muller architectes Auteur : France Clarinval

C’est vous, Paul Muller, qui avez fondé le bureau en 1966. Quel regard portez-vous sur ce passé ? Paul Muller : « C’est difficile de se rendre compte qu’il y a plus de 45 ans que je fais ce métier. En regardant en arrière, je constate que l’histoire du bureau est très liée au secteur de la santé au sens large. J’ai eu la possibilité de construire plusieurs établissements hospitaliers, des maisons de soin, des maisons de retraite. Guittou Muller : « … Et maintenant, on poursuit avec leur extension ou rénovation… Vous êtes devenus des spécialistes de ce secteur ? P. M. : « Au Luxembourg, c’est quasiment impossible de se spécialiser dans un seul domaine. Mais après avoir réalisé plusieurs projets dans ce secteur, notre bureau a évidemment acquis une grande expérience qui lui permet de mieux cerner les enjeux, les contraintes, les besoins du maître d’ouvrage et surtout l’usager qui va y vivre. G. M. : « Avoir travaillé dans le secteur de la santé ne nous empêche pas de signer d’autres projets dans des secteurs différents : le résidentiel, le commercial, l’éducation, l’industrie… Pour chaque projet dans un nouveau domaine, l’architecte doit se familiariser avec l’objet en visitant des réalisations similaires.

« C’est de la fonction que naît l’architecture. Le bâtiment doit offrir une réponse aux besoins de ses usagers » Paul Muller

breux voyages pour visiter des réalisations ailleurs, que ce soit en fonction d’un projet en cours ou simplement pour nous tenir au courant. On constate que les limites des matériaux sont sans cesse repoussées et que les innovations permettent des usages de plus en plus variés. C’est fascinant. Y a-t-il un mode de fonctionnement classique quand vous P. M. : « L’évolution de l’architecture et de notre architecture est commencez un projet ? Un processus qui se répèterait ? intimement liée à l’évolution des matériaux. Par exemple, j’ai utiG. M. : « On construit pour un client, il faut donc connaître son lisé, il y a 30 ans, des structures métalliques en dehors du client et ses besoins. Tout commence par les caractéristiques du domaine industriel, comme dans l’habitat. terrain : son orientation, ses vues, ses accès, ce qu’il y a autour. Il est essentiel de tenir compte du voisinage, existant ou futur, et Le fait de travailler entre père et fils est-il une contrainte ou un d’avoir une orientation urbanistique dans la réflexion. Il faut avantage ? P. M. : « Comme avec n’importe quel associé, le tout est de s’enévidemment délimiter, en fonction du programme, quelles sont les différentes fonctions que doit revêtir le bâtiment, et pour tendre et de respecter les idées de chacun. Je crois qu’entre nous, ça se passe très bien. quels publics. G. M. : « Oui, c’est un réel avantage de travailler ensemble. SurP. M. : « Oui, c’est de la fonction que naît l’architecture. Le bâtitout que nos bases sont différentes : mon père a fait ses études à ment doit offrir une réponse aux besoins de ses usagers. G. M. : « Ensuite viennent les questions d’éclairage, de volumé- Liège et moi à Innsbruck, à une époque où le Tyrol et le Vorarlberg trie et de proportions. Le tout dans le respect d’un budget et connaissaient de grands succès internationaux. C’était pour moi l’occasion de trouver mon chemin loin du bureau et de revenir d’une durée. avec de nouvelles idées. Est-ce que, après 47 ans d’activité et la diversité des projets, P. M. : « C’est cette complémentarité qui est importante : j’apvous vous reconnaissez une signature ? porte l’expérience et une certaine sagesse, Guittou apporte un P. M. : « Nous ne sommes pas à la recherche d’une signature. regard nouveau. Chaque projet est différent. Mais quand on regarde l’ensemble, il y a quand même quelques lignes qui ressortent. Par exemple, l’utilisa- Quels sont les domaines dans lesquels vous aimeriez encore tion de formes organiques rondes ou ovales telle que l’immeuble vous illustrer ? Y a-t-il des projets que vous refuseriez ? G. M. : « Il n’y a aucun domaine où je refuserai à priori de travaildans lequel se trouvent nos bureaux, la maison de retraite à Bettembourg, les tours de la clinique Sainte Marie à Esch ou plus récem- ler. Dans le passé, nous n’avons pas réalisé beaucoup d’habitations privées. C’est un domaine dans lequel, actuellement, nous nous ment Airport Energy et les Parcs du Troisième Âge à Bertrange. G. M. : « Je pense qu’il y a des éléments auxquels nous sommes engageons de plus en plus étant donné que la création de lieux très attentifs et auxquels nous attachons une grande impor- d’habitation privée est très intéressant, grâce aux contacts directs tance : la proportion des volumes, l’éclairage naturel et le choix avec le maître d’ouvrage. Sinon, un rêve serait de construire un musée ou un théâtre… des matériaux. P. M. : « Les projets industriels sont très intéressants parce qu’il faut Justement, l’offre de matériaux s’est considérablement étoffée tenir compte de questions techniques complexes et que la dimension et diversifiée. Vous suivez ces évolutions ? environnementale peut apporter une grande plus-value. G. M. : « Oui, la recherche et le suivi de l’évolution des matériaux G. M. : « De toute façon, chaque projet revêt sa part de nouveauté, font évidemment partie de notre travail. Nous réalisons de nom- de surprises… Chaque projet est un nouveau défi. »

G + P muller Architectes Domaine d’activité :

Architecture, urbanisme Localisation :

1, montée de Clausen L-1343 Luxembourg effectifs :

13 personnes en moyenne (dont 10 architectes) Créée en :

1966 (Bureau d’Architecture Paul Muller) 1995 (Atelier d’Architecture Paul Muller) 2005 (g + p muller architectes) Partenaires :

Paul Muller (1942), Guittou Muller (1975) site web :

www.mullerarchitectes.lu


FONDARCH

www.fondarch.lu

FUTURA BOLD? Dessinez votre vision pour le territoire ! pages 124-125

How can an architectural culture be invented and sustained? pages 126-127

Plateforme d’échange et d’action page 129

123


124

FONDARCH

www.fondarch.lu

FUTURA BOLD? is the title of this year’s Architecture Festival in Luxembourg. Consisting of a series of different events, ranging from a symposium and talks on co-design workshops to an exhibition and publication, it aims at pro-actively speculating on the territory’s spatial future. A future, that through the proposal of your daring visions and strategic projects, can at last be bold!


FONDARCH

www.fondarch.lu

Dessinez votre vision pour le territoire ! SYMPOSIUM

CO-DESIGN WORKSHOP

FUTURA BOLD? is a symposium on June 13, investigating the challenges the country and the Greater Region are and will be facing. A panel of international speakers will try to highlight the constraints, but also and foremost the potential for spatial development and innovation that our territory has to offer.

FUTURA BOLD? is a 3-day workshop that is open to the broader public, organised by the Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie in Luxembourg and aiming at producing spatial strategies and speculations for the future development of Luxembourg and the Greater Region.

The blog www.futurabold.lu

BLOG LAUNCH Tuesday April 30

The blog stands as the virtual mirror image to the FUTURA BOLD? symposium (13.06) and workshop (27.06-29.06), and is an open platform on which all kinds of data and references are gathered and displayed in order to best prepare and stimulate the spatial speculation process. The blog aims at stimulating productive debates and projects through the compilation of relevant data and facts. Feedback, questions and proposals can be posted in all the usual languages (L, F, D, E).

FESTIVAL Thursday June 13 - Saturday July 14 SYMPOSIUM Thursday June 13 WORKSHOP Thursday June 27 - Saturday June 29 REGISTER UNTIL JUNE 21 office@fondarch.lu, www.fondarch.lu

125


126

FONDARCH

www.fondarch.lu

Interview

How can an architectural culture be invented and sustained? Interview given by Christoph Grafe, director of the Flemish Architecture Institute VAi and practising architect Aglaée Degros to mark their lecture “European Architecture from Flanders” at the Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, February 28, 2013. Seventeen years ago, the architectural critic Geert Bekaert stated that, regarding contemporary projects, “Belgium is a country without architecture” and that Flanders, the northern Dutch-speaking part of Belgium, with its huge construction activity was totally lacking architectural quality. Things have substantially changed since then, stated Christoph Grafe, director of the Flemish Architecture Institute and practising architect Aglaée Degros during their lecture on European architecture from Flanders given at the Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie referring

to the recently published Architectural Review Flanders, to which both lecturers largely contributed as members of the editorial team and authors. Fondarch: “What are the key factors that made this new Flemish architectural culture emerge in such a relatively short time?” C. Grafe: “This architecture cannot be imagined without the policital process of federalisation, the much greater auto­ nomy of the regions Flanders, Brussels and Wallonia, which started in the 1970s

Aglaée Degros (Artgineering) and Christoph Grafe (VAi) during the interview at the Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie

but really gained force in the 1980s and which brought a very large range of new responsabilities for the Flemish executive, including a large legislation on planning, on housing, on financing and the implementation of new legal frameworks. Every aspect of the cultural policy was instrumentalised in this context of the autonomy of the region, in an act of ‘nation building’. The direct outcome for architecture was the setting-up of two new institutions. One was the Flemish government architect, the Vlaams bouwmeester, who is responsible merely for raising the quality of buildings that are public or semipublic, and setting up a series of procedures for making sure that this is happening. He is part of the government but is independent within it, directly responsible to one minister. The other was the setting-up of the Flemish Architecture Institute, the VAi, as an independent, government funded trust, financed by the Flemish Ministry of Culture and the Flemish Ministry for Environment, but not directly responsible to a minister – there is no politician telling us what to do. This is the framework which set up new rules and new tools: a series of competions, which are working quite well, with usually very strong juries dominated by architects and where the projects are chosen on basis of architectural merite. Open calls, which are indeed also open


FONDARCH

www.fondarch.lu

127

Concertgebouw Brugge, Robbrecht and Daem

to relatively young offices and which are being used for fostering young offices. A very careful support of the practices working on government projects and semi-public projects. And alongside this a long and steady series of exhibitions and publications which together actually constitute an architectural culture. And the nine architecture schools, which provide a formidable cultural influence.” Fondarch: “What role did architects play in this process of developing an architectural culture?” C. Grafe: ”I think that architectural culture in itself is always made by a series of individuals. In Flanders you can make out a gradual self education of a professional group, helped by the institutions on the one hand and the architectural schools on the other: beginning with what I call the ‘founding fathers and mothers’, such as Paul Robbrecht, Hilde Daem, MarieJosé Van Hee, Christian Kieckens, writers like Geert Bekaert and Marc Dubois, who in the 1970s-1980s educated themselves, sometimes independently, and saw architecture very much as an artistic enquiry and had a long period of very slowly finding an artistic position, which is still strong. Then in the 1980s a series of ‘young Gods’, all male, apprentices from the northern Netherlands and of course

affected by the idea that architecture has to be about experimentation all the time, that you have to do strong statements: Xaveer De Geyter, Stéphane Beel, Willem Jan Neuteling – they also explored the poetics in the slip stream of OMA. And then now we have a much larger group of architects, the ‘breakthrough generation’, offices like 51N4E, Kersten Geers, De Vylder Vinck Taillieu, Bovenbouw, NoA and others, an interesting group of relatively young architects – between their mid-thirties and now growing fifty – self-

House in Rotelenberg, De Vylder Vinck Taillieu

aware, confident contributors to international architectural cultures. So you’ve got these two aspects that made this vital culture of design and research emerge: the setup of government policies and institutions and a gradual development and self-education of the professional group of architects.” Interview conducted by Andrea Rumpf, director of the Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie on occasion of the lecture. For more information see: www.vai.be


128

FONDARCH

www.fondarch.lu

If we are to preserve culture we must continue to create it. Johan Huizinga Soutenez la mission de la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie ! www.fondarch.lu


FONDARCH

www.fondarch.lu

Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie

Plateforme d’échange et d’action Faisant rebattre le cœur de l’ancien site sidérurgique de Hollerich depuis son OPA amicale sur le grand bâtiment phare de ce quartier en 2006, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie est l’acteur le plus important dans le domaine de la Baukultur au Luxembourg.

d’Architecture de Venise, etc. Ses séries de publications, sa bibliothèque d’architecture riche de plus de 5 800 ouvrages anciens et récents et ses archives offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires.

Plateforme d’échange et d’action visant à promouvoir un environnement bâti adapté à son contexte, la Fondation organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel : cycles de conférences et de débats, expositions temporaires, visites guidées, ateliers pédagogiques, le Prix luxembourgeois d’Architecture, le Pavillon de la Biennale

L’équipe professionnelle de la Fondation est épaulée par une quarantaine de bénévoles engagés aux différents niveaux de sa structure. La collégialité et la multidisciplinarité de ses organes et de ses groupes de travail font l’originalité de cette institution. Elles permettent de suivre et de débattre des actualités et des questionnements de la création architecturale au Luxembourg et dans le monde en prenant en compte des perspectives variées et inédites.

Pour suiv re les actu al de la Fonda ités tion, inscrive z-vous à sa news letter www.fond arch.lu

Christian Bauer, président du Conseil d’Administration Andrea Rumpf, directrice Thomas Miller, assistant de programmation Iyoshi Kreutz, assistante administrative Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. +352-42 75 55 Email : office@fondarch.lu

Soutenez-nous ! La Fondation est financée à 75 % par des moyens privés. En devenant ami ou donateur de la Fondation, vous ne marquez pas seulement un gage de soutien moral à sa cause d’utilité publique, mais vous investissez dans la mise en œuvre de sa programmation au profit de notre environnement bâti. Pour votre adhésion ou donation en ligne : www.fondarch.lu, rubrique « Fondation », « Devenir adhérent / Donations »

Membre institutionnel de : // EFAP European Forum for Architectural Policies // ICAM International Confederation of Architectural Museums // ICOMOS International Council of Monuments and Sites // MUSCON European Museum Network Conference

Partenaire principal :

Avec le soutien de :

Cercle des partenaires :

129


130

www.archiduc.lu

OURS régie publicitaire

Maison Moderne Media Sales Téléphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail mediasales@maisonmoderne.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Directeur commercial Francis Gasparotto Chargée de clientèle Archiduc Audrey Gollette

studio graphique

Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 6 - Printemps / Été 2013 Édité en collaboration avec la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie Ce magazine a été publié le 30 avril 2013 à 5 000 exemplaires.

Maison Moderne Studio Téléphone (+352) 27 62 12 62-1 Fax (+352) 27 62 12 62-84 E-mail studio@maisonmoderne.lu Directeur Guido Kröger Directeur artistique Maxime Pintadu Studio manager Stéphanie Poras Coordination Archiduc Olga Krivostsokova Mise en page Bernard Gissinger, Zoë Mondloch Impression Imprimerie Centrale Distribution Valora Services Luxembourg

Publication du prochain numéro : 26 septembre 2013

Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle : prenom.nom@maisonmoderne.lu

ÉDITEUR

Maison Moderne ™ www.maisonmoderne.lu Téléphone (+352) 29 66 18-1 E-mail publishing@maisonmoderne.lu Courrier BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger COO Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom ISSN 2219-4231 Maison Moderne est un partenariat d’Aurélio Angius, Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Thierry van Ingelgom.

N iduc, c’est a itre ABO à Arch exister un t onner S’ab

e faire esse. de pr

d façon

Luxembourg 1 an = 2 numéros 15  € (frais d’envoi inclus) 2 ans = 4 numéros 25  € (frais d’envoi inclus) Europe 1 an = 2 numéros 20  € (frais d’envoi inclus) 2 ans = 4 numéros 35  € (frais d’envoi inclus) Virement sur le compte IBAN: LU87 0019 1655 8851 4000, BIC CODE: BCEELULL de MM Publishing and Media S.A. en précisant vos coordonnées et, si vous désirez recevoir une facture acquittée, une adresse e-mail.

Appel à participation pour le prochain magazine Architectes, ingénieurs, urbanistes, votre actualité nous intéresse ! Faites-nous parvenir vos derniers projets, participations à des concours, les changements dans votre bureau, vos publications… Nous avons besoin d’un texte explicatif et de visuels (photos, perspectives, simulations 3D, croquis…) en 300 dpi, 10 x 15 cm minimum. Deadline : 14 juin 2013 Les prochains dossiers seront consacrés à la restauration des bâtiments historiques (habitat) et aux espaces dédiés à la gastronomie (entreprises et collectivités). Contactez-nous pour parler de vos projets et réalisations.

Rédaction

Téléphone (+352) 29 66 18-1 Fax (+352) 29 66 19 Courrier BP728 L-2017 Luxembourg Rédactrice en chef Céline Coubray (celine.coubray@maisonmoderne.lu) Comité de rédaction Mike Koedinger, Céline Coubray, Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie Journaliste France Clarinval Correction Sarah Lambolez, Cynthia Schreiber, Catherine Thomas

NTS E M ne NE ussi u

Please Recycle

Contact : Archiduc BP 728, L-2017 Luxembourg celine.coubray@maisonmoderne.lu

Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Finished reading this publication? Archive it, pass it on or recycle it. Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A. Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

www.archiduc.lu Le site Internet d’Archiduc, c’est : des news régulières sur l’actualité de l’architecture au Grand-Duché, un calendrier des événements, conférences, rencontres à ne pas rater, le magazine à feuilleter online, des portfolios d’architectes et une newsletter bimensuelle.


cropmark.lu

Finde HJem!*

* “Find Home!”. We oFFeR a Fine seLeCtion oF CLassiC and ContemPoRaRY danisH design

.DK

Reedandsimon

inteRioR design

sHoWRoom 500 m2

7a Rue de BitBouRg

Zi Hamm

L-1273 LuXemBouRg

t 27 04 30 1

Reedandsimon.Com


Made by MEDIA-PLANNING.lu

du 03 au 10/05/2013 | Stand 3D22

Foire de Printemps du Luxembourg

Rendez-nous visite à la

Valeur-Uw (Ug=0,5W/m2K) < 0,80 W/m2K Triple vitrage jusqu’à 56mm Baies vitrées coulissantes jusqu’à 12 m2 Confort d‘utilisation maximum

www.minimal-windows.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.