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Numéro 10 ‒ Printemps / Été 2015

VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ? – LES FAÇADES – LES CIMETIÈRES – N-LAB ARCHITECTS

Printemps / Été 2015

MAGAZINE D’ARCHITECTURE LUXEMBOURG

051 – Grand sujet : VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ? 068 – Habitat : LES FAÇADES | 092 – Entreprises & collectivités : LES CIMETIÈRES 107 – Portrait : N-LAB ARCHITECTS 10

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ÉDITO Ce numéro est cher à mon cœur puisqu’il s’agit du dixième numéro. Il y a cinq ans, Maison Moderne et la Fondation de l’Architecture et de l'Ingénierie, devenue depuis le LUCA, faisaient le pari de lancer un nouveau magazine dédié à l’architecture au Luxembourg. Je pense qu’aujourd’hui nous pouvons être fiers du travail accompli. Mais nous pensons que nous pouvons encore mieux faire, aussi, nous avons décidé de donner un nouvel élan à Archiduc. Comme il est encore trop tôt pour vous en dire plus, concentronsnous plutôt sur ce numéro anniversaire. À l’occasion de la conférence internationale sur la politique architecturale qui se tiendra en novembre, le grand sujet est consacré à cette thématique. Quelle est la situation au Luxembourg ? Que se passe-t-il à l’échelle européenne ? Qu’en pensent les architectes ? Nous avons tenté de dresser des pistes de réflexion, des amorces de propositions. Le dossier « Habitat » traite d’une thématique qui nous concerne tous, les façades, car elles sont généralement visibles depuis la rue et donc entrent dans l’espace bâti partagé. Ces choix architecturaux et esthétiques ont donc une importance toute particulière. La carte blanche rebondit un peu sur cette idée de l’esthétique de notre espace bâti partagé puisque le projet c moche de Laurent Daubach pointe les dissonances architecturales que l’on peut croiser dans la rue. Le dossier « Entreprises et collectivités » met en lumière un sujet peu traité : celui des cimetières. Pourtant, cet espace urbain est plein de potentialité et mérite qu’on lui prête attention. Concordance de calendriers, il se trouve que n-lab architects, bureau invité pour le portfolio, fête également un anniversaire, leur dixième. Vous pourrez découvrir leur travail à travers plusieurs de leurs réalisations et projets à venir. Enfin, le magazine ne serait pas le même sans ses pages d’actualité et celles de notre partenaire, le LUCA. J’en profite également pour remercier tous les architectes et ingénieurs qui contribuent à la richesse d’Archiduc, ainsi que nos annonceurs sans qui le magazine ne pourrait pas exister de la même façon. Merci ! Céline Coubray, rédactrice en chef

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012-048 ACTUALITÉ Les chantiers en cours, les livraisons de projet, les 25 ans de l’OAI, le nouveau siège d’Enovos, le chantier de RTL Group, en Belgique, l’agenda…

051-066 GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ? 052 Une conférence pour penser les politiques architecturales | 055 Vision européenne, quel territoire pour demain ? | 057 Et la politique urbaine ?

068-081 HABITAT LES FAÇADES 069 Les façades, l’essentiel à connaître | 072 Pour redonner à la rue

092-105 ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS LES CIMETIÈRES 093 Les cimetières, quelle évolution ? | 096 « Faire du cimetière un nouvel espace urbain »

107-122 PORTRAIT N-LAB ARCHITECTS 108 Garder un esprit de laboratoire | 110 Portfolio | 122 Interview


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058 Plans sectoriels, et après ? | 060 Une ville en pleine mutation | 062 L’île de Nantes | 064 Le point de vue des architectes | 066 Un nouvel équilibre à trouver

076 Produits | 080 Renverser les habitudes

SOMMAIRE

083-090 CARTE BLANCHE C MOCHE

100 Produits | 104 Ouvrir vers le paysage

123-129 PARTENARIAT Les pages du LUCA Luxembourg Center for Architecture


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Boito Architectes va livrer pour l’été 2016 le nouvel immeuble de bureaux et d’activités Pagosa (développeurs associés : Crea Haus et Devlop). Situé aux 153-155, rue du Kiem à Strassen, le bâtiment s’étend sur deux parcelles de terrain offrant à l’architecte la possibilité de créer une forme en zigzag pour profiter d’un ensoleillement optimal, éviter le vis-à-vis et donner une nouvelle perspective depuis la rue qui sera transformée en nouvelle collectrice. L’intérieur est constitué en plateaux à l’aménagement libre. Chaque unité pourra bénéficier d’une terrasse couverte. La façade sera en pierre naturelle. À l’extérieur, des zones de détente seront aménagées. Au total, 5 592 m2 de bureaux seront construits, ainsi que 958 m2 de commerces et 270 parkings. Une certification Breeam Excellent est visée.

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Alter Domus s’installera à la Cloche d’Or en 2018 dans un immeuble signé Moreno Architecture en collaboration avec Grossfeld PAP. Les 11 étages accueilleront 10 000 m2 de bureaux.

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3 et 4 Deloitte a dévoilé son nouveau siège à la Cloche d’Or. L’immeuble sera signé par Paul Bretz Architectes et l’aménagement intérieur est confié à Moreno Architecture (promoteur : Grossfeld PAP). Le nouveau siège de 30 000 m2 se composera de deux tours (dont une de 17 étages) reliées par un atrium haut de quatre niveaux. On y trouvera des bureaux, des espaces de restauration, de formation et un auditorium. Plus d’infos sur www.archiduc.lu 5


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POUR DEMAIN Tour d’horizon des projets qui ne sont pas encore livrés, mais dont les chantiers sont annoncés.

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6 et 7 BENG s’est vu confier le projet de la nouvelle auberge de jeunesse à Esch-sur-Alzette (ingénieurs : Schroeder et Associés, Goblet Lavandier). Située à la gare, la desserte des transports en commun est de premier choix et la passerelle piétonne et pour cycles permet de relier aisément le parc du Gaalgebierg. Ce urban hostel vise aussi bien un tourisme familial que d’affaires. L’auberge de 35 chambres (116 lits) sera équipée d’un restaurant, d’un bar et de salles de conférence. Ce bâtiment sera le pendant d’une autre nouvelle construction (ingénieurs : InCA, Goblet Lavandier) de cinq étages qui accueillera le hall des voyageurs, des commerces au rez-de-chaussée et des bureaux dans les étages. Cet ensemble créera un nouveau front de rue. Un auvent sur le rez-de-chaussée formera un socle reliant l’auberge de jeunesse et le nouveau bâtiment CFL. Des terrasses seront aménagées côté sud. La livraison est attendue en 2016.

Photos : Boito Architectes (2), BENG, Manuel Schumacher (2), Paul Bretz Architectes, Moreno Architecture

Le ministère du Développement durable et des Infrastructures – Administration des bâtiments publics a confié au bureau d’architecture et d’urbanisme Manuel Schumacher (ingénieurs : TR Engineering, RMC Consulting) la construction du nouveau dépôt des Ponts et Chaussées à Mersch. Construit sur un site de 1,45 ha à proximité de l’autoroute A7, il comprendra un bâtiment administratif, des halls techniques et un silo à sel. Construit à l’écart de tout autre ensemble bâti, l’ensemble du projet se base autour d’une structure définie, comparable à une exploitation agricole, organisée autour de cours intérieures avec des gabarits simples aux façades en bardage de bois. Plus d’infos sur www.archiduc.lu


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ACTUALITÉ

014 1 et 2 Depuis la rentrée 2015, le Lycée Lënster à Junglinster est en fonction. Son concept architectural est signé par g+p muller architectes (ingénieurs : Daedalus Engineering, Enerventis Lux, BLS Energieplan ; paysagiste : Atelier d’urbanisme et d’architecture du paysage). Le nouveau bâtiment s’intègre parfaitement dans son site avec des volumes de faible hauteur. Le concept fonctionnel s’exprime à travers deux axes principaux : un axe nord-sud (entrée-parvis-cour) qui sépare le bâtiment en deux et un axe est-ouest avec, à l’ouest, les salles d’enseignement, l’administration, les ateliers et, à l’est, les fonctions sociales (complexe sportif, restaurant, cafétéria, salle des fêtes).

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3 et 4 Romain Schmiz architectes & urbanistes a livré le nouveau foyer scolaire à Merl, sis 98, rue de Merl à Luxembourg. Développé sur deux niveaux, le projet suit une forme de L. Le volume principal abrite l’entrée, les fonctions d’accueil et une salle polyvalente. Les salles de groupe sont dans l’aile arrière, au sud, avec une aire de jeux. Les locaux de services ont été regroupés dans un troisième volume au nord. Cette différenciation des trois volumes est renforcée par le choix des matériaux : façade minérale côté rue, grandes baies vitrées pour les salles de classe, façade en bois pour les services. 5 et 6 Une nouvelle aile du Lycée Michel Lucius, conçue par le bureau d’architectes Jean-Marie Wirtz (ingénieur statique : Daedalus Engineering, ingénieur technique : BLS Energieplan), a été inaugurée le 24 novembre 2014. Accolée au bâtiment administratif qui a été rénové par la même occasion et rehaussé d’un étage, la nouvelle aile est réalisée grâce à une structure portante en bois avec une façade en lattage de bois. Ce choix de matériaux a permis à la fois une réduction du temps de construction et optimise les choix énergétiques. Le budget s’élève à 16,3 millions d’euros.

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C’EST FINI Panorama de quelques livraisons à travers le pays.

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8 et 9 Inauguré le 7 novembre 2014, le Centre régional et ateliers Creos de Roost a été confié à m3 architectes. Ce bâtiment industriel regroupe sous un même toit ateliers, magasin et administration. Sa surface utile s’élève à 15 600 m2. À l’intérieur, une attention particulière a été accordée à la lumière naturelle. Le socle, habillé d’aluminium extrudé, est surplombé par trois blocs vitrés. L’espace intérieur des trois blocs est doté d’un éclairage qui se règle automatiquement en fonction de la luminosité extérieure. Ce concept architectural singulier engendre un effet de lumière tamisée et une chaleur naturellement maîtrisée. Le nouveau bâtiment correspond à la classe énergétique B. Le coût total de la construction s’élève à 40 millions d’euros.

Photos : Levygraphie, Romain Schmiz architectes & urbanistes, Levygraphie, STEINMETZDEMEYER, Philippe Hurlin

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Le Fonds du logement a inauguré le 26 janvier 2015 une nouvelle résidence pour étudiants comprenant également une maison des citoyens et dont le projet architectural a été confié à STEINMETZ­DEMEYER (en collaboration avec les ingénieurs de Best et BLS Energieplan). Sise 150, boulevard J. F. Kennedy à Esch-sur-Alzette, cette résidence de catégorie énergétique B est le quatrième projet construit par le Fonds du logement pour les besoins de l’Université du Luxembourg. Il comprend 30 chambres individuelles réparties dans sept appartements qui fonctionnent comme des colocations. Si besoin, les chambres étudiantes peuvent se transformer en logements familiaux. Le reste de la résidence (du sous-sol au premier étage) est occupé par la maison des citoyens. Le rez-de-chaussée a été agrémenté de stores réalisés par Spike.


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ACTUALITÉ

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L’OAI est installé depuis 2011 dans le bâtiment da Vinci Forum à Luxembourg. 2

Le conseil de l’Ordre, de gauche à droite : Gilles Christnach (membre), Marc Feider (trésorier), Max von Roesgen (membre), Sala Makumbundu (secrétaire générale), Andrea de Cillia (vice-président), Jos Dell (président), Pierre Hurt (directeur), Steve Weyland (membre) et Yann Jegu (chargé de missions). 1

L’OAI FÊTE SES 25 ANS Le 15 mars 1990, l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils voyait le jour en application de la loi du 13 décembre 1989. Nous avons posé quelques questions à son directeur, Pierre Hurt.

Monsieur Hurt, l’OAI existe depuis 25 ans. Les missions de cet organisme d’intérêt public ont-elles évolué ? « La mission de l’Ordre s’est affinée depuis 1990 comme partenaire fiable et se situe à trois niveaux. Le premier Pierre Hurt, concerne les missions légales. Outre directeur de l’OAI les attributions classiques d’un ordre légal, l’expertise pratique dont bénéficient l’OAI et ses membres a été valorisée par SAVE THE DATES une participation plus poussée au 3 mars Édition d’un timbre processus législatif. Le deuxième est celui postal anniversaire de l’organisation professionnelle. Sur ce 13 mai-3 janvier Exposition point, l’accent a été mis sur le façonnage Bau-Zeichen Architektur-Ingenieurwesen-Urbanismus au Musée d’un cadre de travail équitable pour les membres. Nous avons élaboré des d’Histoire de la Ville de Luxemcontrats-types, une police d’assurance bourg (vernissage le 12 mai) 15 juin Fête à la Maison du savoir type ou encore un manuel pour les (sur invitation) concours. La mise en place de formations 10-18 octobre Stand à Home & continues innovantes participe de cette Living Expo / SNL Luxexpo, volonté de répondre aux évolutions édition du 11e Guide OAI constantes du cadre légal et technique. Références 2016 13-14 novembre Forum européen Enfin, le dernier volet est le domaine culturel et d’intérêt public pour lequel des politiques architecturales en collaboration avec le ministère l’OAI a lancé de nombreuses initiatives de la Culture et le LUCA comme la publication des Guides

Références OAI, le Bauhärepräis ou encore Architectour.lu. Nous réalisons également des actions en direction des jeunes : le Festival des cabanes, de la sensibilisation dans les lycées et le site internet www.unbonplanpourtonavenir.lu. Faut-il encore plus défendre aujourd’hui qu’hier les professionnels du secteur ? « Plus que la défense des professions OAI, il s’agit de mettre en exergue la plus-value de leurs prestations intellectuelles et leur apport pour notre environnement bâti. Il est essentiel pour les décideurs de disposer d’un conseil compétent, responsable et indépendant afin d’assurer un développement durable de notre société. L’indépendance n’est garantie que dans un cadre adéquat de formation, de rémunération et d’exercice de la profession libérale. Quelles sont les avancées dont l’OAI peut être fier ? « Nous en avons beaucoup, mais citons-en quelques unes : nos efforts déployés pour favoriser une prise de conscience de la culture du bâti de manière transversale (maîtres d’ouvrage avertis, décideurs publics, concepteurs, entreprises), qui ont abouti en juin 2004 à l’adoption par le conseil de gouvernement du Programme

de politique architecturale ; les services ciblés proposés aux membres OAI ont été intensifiés, de la mise en place d’un cadre juridique et contractuel approprié à la publication sur le site www.oai.lu d’une documentation à jour leur permettant de répondre rapidement aux défis posés dans leur pratique quotidienne ; nos professions disposent d’une meilleure visibilité auprès du grand public. Quels sont les grands défis qui sont désormais devant vous et pour lesquels l’OAI travaille activement ? « Nous soutenons nos membres à exporter leurs services et à positionner le Luxembourg à l’international par son architecture, ingénierie et urbanisme. Nous mettons également tout en œuvre pour que nos professions libérales puissent pleinement jouer leur rôle déterminant dans la qualité de notre cadre de vie. Par ailleurs, il importe d’analyser de manière critique les objectifs de la législation appliquée à la lumière de la réalité sur le terrain et, grâce à l’expertise de nos membres, de rectifier le tir en cas de besoin. L’OAI continuera à assurer ce rôle d’intégrateur et de préparateur de terrain entre les différents acteurs pour trouver des solutions intelligentes. »

Photos : boshua Bohumil Kostohryz, Carlo Hommel, Eric Chenal

Auteur : Céline Coubray


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RÉNOVATION RUE MÜNSTER

Witry & Witry a livré en octobre 2014 à la Ville de Luxembourg l’immeuble d’angle restauré rue Münster. Le rez-dechaussée est destiné à être occupé par un commerce (actuellement un bar à vins) et les étages abritent des logements étudiants. Le principal défi de cette restauration a été de préserver les éléments historiques de cet immeuble ancien. Le bureau d’architectes et les ingénieurs (ingénieur génie civil : Luxconsulting, ingénieur génie technique : Ekoplan) ont donc travaillé en collaboration avec le Service des sites et monuments nationaux. Les étudiants bénéficient de chambres individuelles, de salles de douche partagées (une salle de douche pour deux chambres), ainsi que d’un espace cuisine, salon et buanderie communs. La cuisine et le salon sont placés au premier étage, offrant ainsi une zone tampon avec le commerce. Seul a été modifié le sens de l’escalier et une nouvelle porte a été créée rue de Trèves pour desservir les sept logements étudiants. L’architecture intérieure au niveau du commerce a été préservée. On trouve donc des poutres anciennes et des plafonds avec stucs. 18, rue Münster à Luxembourg

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ACTUALITÉ

CRYSTAL PARK LIVRÉ À PWC LUXEMBOURG

Le 21 octobre, le Crystal Park, nouveau bâtiment occupé par PwC Luxembourg en tant que locataire, a été livré. Le concept architectural est signé P.ARC – Partnership for Architecture, Schemel Wirtz Architectes, Itten + Brechbühl et la réalisation a été confiée à CBL–Cit BLATON. Il a été développé dans une optique d’efficacité environnementale et de confort pour les employés. Les 30 000 m2 répartis sur un rez-de-chaussée et cinq niveaux ont une capacité maximale de 2 800 personnes. La façade est une double peau de verre et bois qui permet de réguler les échanges thermiques tout en faisant entrer un maximum de lumière naturelle. Au cœur du bâtiment se trouve un vaste atrium desservant les espaces de convivialité et la PwC Academy aménagée par Moreno Architecture. Au sous-sol, on trouve les parkings, un auditorium (180 places) et une salle de sport. Les étages sont réservés aux espaces de travail dont seuls quelques bureaux sont définitivement attribués, la majorité des espaces devant être réservés par les employés s’ils désirent les utiliser. À l’extérieur, un parc de 16 000 m2 est confié aux paysagistes parisiens Neveux-Rouyer. 2, rue Gerhard Mercator à Luxembourg

ECCO À LA CLOCHE D’OR

Une nouvelle centrale thermique du poste de transformation à Gasperich est en cours de construction par BENG pour la Ville de Luxembourg et Creos. Cette centrale alimentera en chaleur les bâtiments de la Cloche d’Or. L’aspect et la volumétrie des façades ont été travaillés en collaboration avec l’artiste Aleksander Konstantinov. La fin des travaux est prévue pour le second semestre 2015.

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NOUVEAUX ATELIERS POUR LES PONTS ET CHAUSSÉES À MERSCH

Les ateliers des Ponts et Chaussées à Mersch bénéficieront prochainement de nouveaux locaux, puisque le premier coup de pelle a été donné le 13 octobre 2014. Conçu par le bureau d’architecture et d’urbanisme Manuel Schumacher (ingénieur en génie civil : TR-Engineering, ingénieur en génie technique : RMC-Consulting), le concept architectural reprend celui d’une exploitation agricole, avec une organisation des bâtiments répartis autour de cours intérieures. Le programme comprend un bâtiment administratif, des halls techniques et un silo à sel. Le concept architectural propose des bâtiments aux gabarits simples et des matériaux proches des exploitations agricoles voisines, à savoir des façades en bardage de bois. L’ensemble des nouvelles constructions est pensé dans une volonté de développement durable. Ce nouveau site, situé à proximité de l’autoroute du Nord, permettra des interventions plus rapides, notamment sur l’A7. La livraison du chantier prévisionnelle est fixée au début de l’année 2017. 1, rond-point Tinnesbruch à Mersch

Photos : Olivier Minaire, Olivier Toussaint, BENG, Bureau d’architecture et d’urbanisme Manuel Schumacher

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ACTUALITÉ

ÉCOLE ET LOGEMENTS AU PFAFFENTHAL STEINMETZDEMEYER a livré à la Ville de Luxembourg la transformation et mise en conformité du bâtiment scolaire sis 8, rue Vauban, augmenté de la construction d’un parking et de logements. En face, ont également été livrées des maisons sises 9, 11 et 13, boulevard de l’Alzette. L’ensemble constitué avec l’Oekozenter est ainsi achevé. Pour l’école et le foyer, la substance historique a été préservée, tout en trouvant des solutions pour répondre aux besoins contemporains. Les circulations ont ainsi été revues et une extension en façade créée. Sous la cour se trouve un parking commun. Le bâtiment de l’école est prolongé par la création de trois appartements. De l’autre côté de la cour, vers l’Alzette, on trouve désormais trois maisons mitoyennes.

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Façades des maisons mitoyennes boulevard de l’Alzette. 2

Les espaces de circulation au sein de l’école ont été repensés et mettent en œuvre des matériaux comme le métal, le bois et le grillage métallique.

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L’arrière du complexe scolaire avec sa cour de récréation, relié à l’Oekozenter (à gauche) et les appartements (à droite). 1

MAISON DES SCIENCES HUMAINES 1

La cour intérieure invite à un moment de détente. 2

Le hall d’entrée bénéficie d’une double hauteur.

La Maison des sciences humaines à Belval a été livrée. L’architecture est signée Fabeck Architectes et ABSCIS Ontwerpgroep (génie civil : B.E.S.T. Ingénieurs-conseils, génie technique : BETIC Ingénieurs-conseils et Boydens). Le bâtiment accueille deux surfaces commerciales en rez-dechaussée, des surfaces de bureaux en étages, 1

modulables selon les besoins des unités de recherche. Jusqu’à l’achèvement de la Maison du livre, la bibliothèque universitaire sera installée dans le sous-sol donnant sur la cour ouverte. La partie Nord de la parcelle, réservée pour une extension future, sera aménagée avec un jardin couvert. La partie Est est réservée à des logements étudiants.

Photos : Catherine Thiry, Fonds Belval

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ACTUALITÉ

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NOUVEAU SIÈGE SOCIAL ENOVOS 1

Une attention particulière a été apportée à l’aménagement paysager. Il permet une liaison articulée entre l’ancienne usine restaurée et réaménagée et la nouvelle construction. 2

L’espace de restauration collective est animé par des photos anciennes imprimées sur des colonnes qui rythment l’espace. 3

De petites salles de réunion sont aménagées entre les bureaux, permettant ainsi les réunions spontanées. Parce que fermées par seulement trois parois, elles permettent de s’isoler des autres collègues, sans les exclure complètement. 4

L’atrium présente des proportions généreuses et est baigné de lumière naturelle.

Situé dans le « domaine du Schlassgoard » à Esch-sur-Alzette, le nouveau siège social du groupe Enovos a été inauguré le 16 octobre 2014. Le projet architectural a été confié à l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes (ingénieur en génie technique : Jean Schmit Engineering, analyse des structures : InCA, paysagiste : Carlo Mersch). C’est sur l’ancien site de l’Arbed que le nouveau bâtiment du groupe Enovos se déploie. Répondant à la philosophie du groupe, le bâtiment de 7 900 m2 est conçu selon les critères environnementaux et de qualité de la classe énergétique ABA et répond aux critères des certifications environnementales Breeam et HQE. En tant qu’entreprise responsable et productrice d’énergie, Enovos introduit un système de management de l’énergie selon la norme ISO 5001. L’ancien bâtiment d’Enovos International et la nouvelle construction sont reliés par un couloir lumineux et accueillant qui abrite un coffee lounge. La façade est rythmée par des lamelles horizontales en aluminium bronze qui structurent la surface et font écho dans leur couleur aux briques de l’ancienne usine de l’Arbed qui abrite une partie de l’administration. Sa façade en briques est un contrepoint stimulant à la façade

contemporaine du nouveau bâtiment. À l’intérieur, l’impression dominante est celle de l’ouverture. L’atrium, avec ses proportions généreuses, est dominé par les teintes claires et l’aménagement intérieur invite à profiter de l’espace. Le nouvel environnement de travail encourage la communication et la collaboration entre collègues. Il est basé sur le principe des quatre zones : lieu de travail, d’échange, de retrait et de pause. Ces zones n’offrent pas uniquement des espaces de travail modulables, mais répondent également à différents besoins afin d’optimiser la performance et le bien-être de chacun. Des vues vers le paysage sont aménagées à tous les étages, permettant une échappée visuelle aux employés. Cette démarche

d’échange et de transparence est également appliquée à l’étage de la direction, où les bureaux des directeurs ne sont séparés que par une paroi en verre. Ce concept est appliqué à l’ensemble du bâtiment, à l’exception de certaines salles de réunion. Le concept visuel est une autre particularité du nouveau siège d’Enovos. Il est inspiré des cinq éléments clés que sont l’air, l’eau, les énergies renouvelables, le soleil et la chaleur. Chaque étage symbolise un élément. Le nouveau siège social doit sa part d’expression à l’innovation et à l’utilisation intelligente des ressources naturelles. Les nouvelles techniques ont été incluses dès le début du projet dans la planification de construction. 2, domaine du Schlassgoard

Photos : Steve Troes

Auteur : Céline Coubray

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ARCHITECTOUR.LU, NOUVELLE ÉDITION

L’OAI a fait paraître une version actualisée et augmentée du guide architectural Architectour. lu. Sous la direction de Jean-Claude Welter et Laury Mersch, 294 projets d’architecture contemporaine ont été sélectionnés pour constituer 14 itinéraires qui sillonnent le pays. Chaque projet est présenté par une notice informative et un bref descriptif en français et en allemand. Le guide est disponible en version papier ou téléchargeable sur le site internet.

DE BROIN AU KIRCHBERG

ACTUALITÉ

DAGLI EN RUSSIE

C’est à Kaliningrad, dans l’oblast du même nom, que le bureau d’architecture Dagli a remporté un concours organisé par le maître d’ouvrage Primavera pour la construction d’un nouveau centre commercial et culturel d’environ 20 000 m2. Ce projet doit tenir compte de la conservation d’une partie de l’architecture existante, qui comprend un opéra. Dans le programme figurent également la construction d’espaces culturels, d’une discothèque, d’espaces de restauration, de trois niveaux de parking en sous-sol, l’aménagement des espaces extérieurs dont la place du Cosmonaute, attraction touristique de la ville, et une liaison avec la vallée voisine. La livraison est synchronisée avec la Coupe du monde de football en Russie, en 2018.

LA RENAISSANCE DU GRAND CAFÉ C’est l’artiste canadien Michel de Broin qui a remporté la consultation artistique organisée par le Fonds Kirchberg pour réaliser une œuvre mettant en valeur le labyrinthe du Parc central. Cette commande entre dans le cadre d’une étude d’amélioration générale de l’attractivité du parc qui inclut un nouveau parcours de jeux. Dendrite fait référence à la forme neuronale qui constitue la cellule de base du cerveau et induit ses connexions. L’installation prend la forme d’un escalier à trois branches culminant à sept mètres. L’œuvre sera en contre­ plaqué enduit de fibre de verre et recouvert d’une couche de peinture jaune antipollution et anti-UV. Les autres artistes consultés étaient : Lang x Baumann, Tadashi Kawamata et David Brognon & Stéphanie Rollin. Dendrite devrait être mise en place au plus tard à l’automne 2015.

C’est un bâtiment emblématique de la place d’Armes à Luxembourg qui est actuellement en cours de rénovation. L’immeuble qui accueillait autrefois le Grand Café va retrouver sa façade historique avec l’aide du bureau d’architecture Tetra Kayser Associés. La façade de l’immeuble classé sera restaurée pour retrouver son apparence originelle avec ses céramiques Art nouveau, alors que l’intérieur de l’immeuble sera modernisé pour accueillir au rez-de-chaussée un commerce et des bureaux dans les étages.

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HUIT NOUVEAUX BAULÜCKEN

La Ville de Luxembourg réserve actuellement huit nouveaux terrains à la construction de Baulücken, répartis dans les différents quartiers de la ville (Neudorf, Belair, Rollingergrund, Merl, Hamm, Neudorf, Pfaffenthal). Mais une nouveauté s’est glissée dans cette édition : contrairement aux précédentes, ces terrains ne sont pas tous destinés à des logements à la vente, mais aussi à la location. Le concours d’architecture organisé en 2014, et dont les résultats ont été proclamés le 4 décembre 2014, a permis de désigner les deux équipes, composées chacune d’un bureau d’architecture et d’un constructeurpromoteur, qui prendront en charge la réalisation de ces nouveaux logements. Le jury, présidé par l’architecte Carole Schmit (Polaris Architectes), avait désigné cinq équipes pour la seconde phase du concours (qui s’est déroulée du 30 juin au 3 décembre) sur les 25 candidatures posées. Seuls quatre candidats ont remis une proposition. C’est le duo hsa-heisbourg strotz architectes (architecte) et Stugalux construction (promoteur-constructeur) qui a remporté le premier prix. Il réalisera les projets pour cinq terrains, situés au 354, rue de Neudorf, au 137-143, rue Jean-François Boch, au 144-148, rue de Hamm, au 247, rue de Neudorf et au 16-18, rue Vauban. La seconde place a été attribuée au duo Romain Hoffmann Architectes et Urbanistes (architecte) et Cialux (promoteur-constructeur). Ces derniers réaliseront les constructions pour les terrains situés au 81, rue Auguste Liesch, au 76-90, rue de Grünewald et au 22-30, rue des Celtes. Une première phase de construction est lancée avec les bâtiments sur les terrains rue de Neudorf, rue JeanFrançois Boch et rue Auguste Liesch. Leur livraison est programmée pour 2018. Les projets pour les cinq terrains restants (vente et location) seront élaborés dans une seconde phase.

Photos : Maison Moderne, Michel de Broin, hsa – heisbourg strotz architects, Dagli, Tetra Kayser Associés, Batty Fischer, Romain Hoffmann Architectes et Urbanistes

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ACTUALITÉ

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Le nouvel ensemble de RTL Group se composera de trois tours et d’un socle. 2

Les studios radio prendront place dans des espaces de tailles similaires, mais jouant sur le décalage. Ils seront enrobés de lamelles verticales.

NOUVEAUX LOCAUX POUR RTL Auteur : Céline Coubray

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Media Properties Maître d’œuvre : P.ARC Génie civil : Schroeder et Associés Génie technique : Jean Schmit Investisseur-constructeur : Giorgetti Projet : Développé depuis 2008 Début construction : Septembre 2013 Livraison : Fin 2016 Budget : +/- 100 millions d’euros

RTL Group fait construire son nouvel headquarter. Un projet immobilier de 36 000 m2 confié à P.ARC – SchemelWirtz Architectes et IttenBrechbühl.

Le groupe RTL occupe depuis la fin des années 1980 un terrain au Kirchberg. Les bâtiments existants, très gourmands en énergie, nécessitaient une importante remise à niveau technique et étaient peu rationnels quant à leur optimisation d’espace. De plus, l’équipement technique de production de RTL devait également être modifié pour correspondre aux nouvelles contraintes de production audiovisuelle. Au vu de ces paramètres, Alain Berwick, CEO de RTL Luxembourg, a choisi de repenser leur présence immobilière sur ce terrain et d’en dégager de la surface pour permettre une exploitation au-delà de la fonction primaire nécessaire au groupe média. Pour ce faire, il a sollicité P.ARC, qui a formulé une proposition sur l’ensemble

du lot. Le terrain a été divisé en deux zones : l’une où sera construit le futur siège de RTL Group, l’autre (106 000 m2) sur laquelle seront construits quatre bâtiments d’habitations, un bâtiment mixte et un bâtiment administratif. Le nouveau siège de RTL Group sera constitué d’un socle d’où émergeront trois tours, deux de 16 étages et une troisième plus petite. Dans ce socle prendront place les fonctions de production de RTL. Au cœur d’un patio couvert, les 18 studios radio seront installés sur trois niveaux dans des boîtes évoquant des containers. Tel un cœur qui bat, ces studios marqueront le point de départ de l’activité de la société, la production. La circulation s’organisera circulairement autour de cet élément, et verticalement grâce aux passerelles qui relieront les étages de la tour et les studios. Juste en dessous, on trouvera deux studios TV, auxquels s’ajouteront une salle polyvalente, un restaurant d’entreprise, 400 places de parking. Dans les tours seront

installées les rédactions et l’administration, aménagées sur des plateaux libres, dont le noyau central sera le patio avec ses façades vitrées. Cette construction sera donc l’occasion pour RTL de repenser globalement son flux de production. Le traitement de l’architecture intérieure sera proche de l’esprit industriel. Il s’agira de traduire l’esprit de fabrique, un lieu où l’on « fait ». Au total, ce sont environ 550 personnes qui travailleront pour RTL sur 22 000 m2. Les 14 000 m2 restants seront mis en location. Pour le traitement des façades extérieures, c’est l’idée de la pixellisation qui a été retenue. Le pixel, élément significatif pour un groupe média, sera traité à grande échelle pour devenir un élément constitutif de la façade. Les architectes ont choisi de travailler avec les teintes argentées (blanc, gris, noir). L’effet de pixellisation sera obtenu grâce aux allèges dans lesquelles des panneaux opaques gris (clair, moyen, foncé) seront installés en retrait et de façon aléatoire. Au sommet, deux sky windows seront installées dans les coins, ouvrant les bureaux de la direction vers le Kirchberg et la ville. La nuit, lorsque ces étages seront éclairés, ils marqueront un repère dans l’espace, comme un phare immobile. Par ailleurs, ces éléments souligneront et prononceront l’angularité des tours et ses arêtes. L’entrée sera marquée par un auvent en béton vu. Une terrasse sera accessible sur le toit du socle et ouvrira les perspectives vers la vallée verdoyante. Les alentours seront limités aux espaces de circulation et d’accès aux bâtiments.

Photos : P.ARC

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ACTUALITÉ

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Auteur : Céline Coubray

L’Union commerciale de la Ville de Luxembourg organise tous les deux ans le concours Commerce Design Luxembourg. Le jury de l’édition 2014 a récompensé 13 commerçants de différents secteurs et les professionnels (designers, architectes) qui ont élaboré une démarche globale pour créer des univers uniques, offrant des expériences nouvelles aux clients.

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Weckbecker City aménagé par Moreno Architecture & Associés. 2

Boutique M.Weydert aménagée par Paczowski & Fritsch. 3

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Honey \ Mustard aménagé par Charlotte Sauer. 4

Marc by Marc Jacobs aménagé par Jaklitsch / Gardner Architects. 5

Glacier Bargello aménagé par Marianita Perrone Pinheiro. 5

Ce concours est élaboré selon un concept original de la ville de Montréal. Il a pour but d’encourager la qualité en design en ciblant les commerçants qui, par leur omniprésence dans la ville, ont un impact conséquent sur l’attrait de la ville et son dynamisme économique. C’est la troisième édition qui est organisée à Luxembourg. Les commerces récompensés sont donc : Agence BGL Jardins de Luxembourg et Van Issum Franz Architecture (commanditaires : BGL BNP Paribas, Tom Scholer et Tanja Lotti-Giacomantonio, architecte / designer : Franz Van Issum), Am Garage / Knopes et Robin du lac Projet (commanditaires : Fabien et François Knopes, architecte / designer : Séverin Laface), Boutique M.Weydert et Paczowski & Fritsch (commanditaire : Catherine Colling, architecte / designer : Mathias Fritsch), Fabienne en Ville et Moreno Architecture & Associés (commanditaire : Fabienne Freising, architecte / designer : Stefano Moreno), Glacier Bargello et Marianita Perrone Pinheiro (commanditaire : Laura Fontani, architecte / designer : Marianita Perrone Pinheiro, contributeurs : Massimiliano Corsi et Fabio Francesconi), Honey \ Mustard et Charlotte Sauer (commanditaires : Carolyn Gobran, Antoine Weber et Thomas Decker, architecte / designer : Charlotte Sauer), Inside Home & Tailor et Polyform Group

(commanditaire : Jan Seligson, architecte / designer : Max Bauer), Marc by Marc Jacobs et Jaklitsch / Gardner Architects (commanditaire : Oroluk Investments, architecte / designer : Stephan Jaklitsch, contributeur : Mathias Fritsch), Mim’z Shoes & Accessories et Moreno Architecture & Associés (commanditaire : Myriam Abid, architecte / designer : Stefano Moreno), Officine 904 et Paolo Porcu Rodriguez & Silvia Pavanello (commanditaire : Gilbert Tullio, architectes / designers : Silvia Pavanello et Paolo Porcu Rodriguez), Swarovski et Retail Architecture Interior-Design (commanditaire : Salvatore Barberio, architecte / designer : Alexander Roedlach, contributeur : Rodolphe Mertens), Swimming Pool et Zoom Architecture (commanditaire : Pascaline Smets, architecte / designer : Florent Cenni), Weckbecker City et Moreno Architecture & Associés (commanditaire : Laurent Neuhengen, architecte / designer : Stefano Moreno). Le coup de cœur du public a été attribué à Am Garage. Le jury de cette édition était composé de : Marie-Josée Lacroix (présidente du jury et directrice de Design Montréal), Rodolphe Mertens (vice-président, architecte), Nico Steinmetz (architecte), Ingrid Van der Wacht (project manager), Joss Dell (architecte) et Georges Zigrand (designer).

Photos : Union commerciale de la Ville de Luxembourg

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030 PAUL BRETZ ARCHITECTES, LE LIVRE

Trois questions

LEIF HEIDENREICH

La sixième édition du Concours construction acier est lancée. Ce concours, organisé tous les ans alternativement en Belgique et au Luxembourg, récompense les constructions, nouvelles ou rénovées, réalisées totalement ou partiellement en acier. L’édition 2015, qui se déroule au Luxembourg, étudiera les projets construits entre juin 2013 et fin mai 2015. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 27 avril et le dossier complet doit être remis avant le 1er juin. www.infosteel.lu/concours

VISION CITOYENNE

LIGNE NOIRE

2001.LU

La marque germanoluxembourgeoise Nomad Kitchen Cubes (fondée par Norbert Brakonier) a présenté au dernier imm cologne sa nouvelle cuisine Design Line Black by Supergrau. Ce nouveau modèle de six modules est disponible en noir mat avec une planche à découper massive en chêne. www.nomadkitchen.com

Le bureau 2001 a lancé son nouveau site internet. On aime l’esthétique créative de l’ensemble, la navigation simplifiée et les grandes illustrations. Il a été réalisé avec l’aide du studio Otamendi pour le graphisme et Bien à vous pour la programmation. www.2001.lu

Le LSAP section Luxembourg a lancé le site internet participatif www.protegeons.lu sur lequel les citoyens sont invités à partager des photos et adresses de bâtiments qu’ils jugent dignes de conservation. Les bâtiments sont par la suite répertoriés sur le site. Le but : lancer les discussions et ouvrir le débat sur le patrimoine.

LIVING CITY 2015 Living City gagne en ampleur pour son édition 2015 et les événements débuteront dès le printemps avec l’inauguration du bâtiment du groupe CDEC, le lancement officiel du site Construction21.lu et le lancement du premier prix européen dédié aux solutions innovantes pour les bâtiments durables, le Green Building Solutions Award (18 mai). La conférence se déroulera quant à elle les 2 et 3 décembre et se fera plus spécifiquement l’écho de solutions mises en œuvre par des sociétés luxembourgeoises.

À l’occasion du réaménagement de l’Aquarium du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, nous avons rencontré Leif Heidenreich. Monsieur Heidenreich, vous êtes installé depuis peu de temps à Luxembourg. Quel est votre parcours ? « Je suis originaire d’Aix-la-Chapelle, j’ai fait mes études de design à Bâle et je suis parti travailler à Berlin, principalement dans le domaine graphique. Je suis maintenant installé à Luxembourg depuis environ trois ans où je travaille comme designer et architecte d’intérieur. Pouvez-vous nous expliquer votre intervention au Casino ? « Le Casino souhaitait transformer l’Aquarium en un espace pédagogique. Ils m’ont demandé d’aménager l’espace et de créer le mobilier nécessaire. Le budget était serré, aussi j’ai eu l’idée d’utiliser le mobilier non utilisé et stocké dans la cave et le grenier pour le transformer, dans l’idée du upcycling design. Tout devait être mobile et se stocker facilement. C’est pourquoi le mobilier est monté sur roues et les détails sont pensés pour faciliter les déplacements. Par contre, nous avons construit les tables, car elles doivent être de bonne qualité dans un atelier. Toutefois, elles ne sont pas à hauteur d’enfant, et ce sont les bancs qui sont rehaussés. Ainsi elles peuvent servir à d’autres usages. J’ai aussi proposé un système d’éclairage d’ambiance qui peut s’adapter en fonction des usages et de l’utilisation de l’espace. Vous avez aussi réalisé d’autres projets au Luxembourg. Quels sont-ils ? « J’ai fait des décors pour les spectacles Loopino de la Philharmonie. J’ai participé avec Philippe Schmit à un concours d’architecture à Innsbruck. J’ai travaillé avec Bruck + Weckerle pour l’aménagement intérieur du projet de l’école à Belair. Un pavillon temporaire a également été construit pour le restaurant Brigitte à Dommeldange. Entre autres. » W

PLUS D’INFOS : www.leifheidenreich.com

Photos : Maison Moderne, Pablo Lobo, Sven Becker

CONCOURS CONSTRUCTION ACIER 2015 Paul Bretz Architectes vient de faire paraître un livre qui rassemble l’essentiel de son travail. La première approche est séduisante : un gros livre bien façonné, au graphisme tendu (signé Vidale-Gloesener) et à la couverture en tissu gris, comme un beau béton architectonique, qui donne tout de suite envie de le prendre en main, de le toucher, de l’ouvrir pour découvrir ce qu’il y a à l’intérieur. Le livre de Paul Bretz Architectes est à l’image de ce qu’est le bureau : exigeant et qualitatif. Josée Hansen dans le texte introductif parvient à présenter en quelques pages l’essentiel du parcours de l’architecte, ses réalisations phares ainsi que les caractéristiques de son architecture. S’ensuivent les projets : des anciens, qu’on découvre avec des documents d’archives d’un autre temps ; les projets réalisés, largement illustrés par de belles photos (principalement réalisées par Lukas Roth) et quelques plans ; et un grand nombre de concours ou projets non réalisés (la plus grande partie du livre). À travers ces projets, on saisit encore mieux la rigueur et l’exigence de cette architecture marquée par la géométrie et le rythme (un texte de Paul Bretz explique les relations entre son architecture et la musique), mais aussi sa poésie, sa sensualité et sa précision.

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ACTUALITÉ



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BIERGER-CENTER À SCHUTTRANGE Le bureau MADE Architecture s’est vu confier la transformation et la rénovation de bâtiments accueillant le service Technique et le service à la Population de Schuttrange. Les architectes, en collaboration avec ICB / Ingénieurs Conseils en Bâtiments, ont transformé deux bâtiments existants sans en changer la volumétrie pour accueillir dans un espace réuni ces services. Leur défi a été de créer des espaces de bureaux fonctionnels et accueillants, d’y introduire une ambiance lumineuse généreuse, épurée et sereine. Pour ce faire, ils ont travaillé en trois phases, ce qui a permis à l’administration communale de maintenir son fonctionnement pendant toute la durée des travaux. Le projet a été inauguré en juin 2014.

URBAN GARDEN Christian Bauer Architectes et Polyform (promoteur) ont livré le nouvel immeuble urbain dénommé Urban Garden. Situé à proximité de la Rocade, il bénéficie toutefois d’une bande arborée à l’avant et d’un jardin collectif aménagé à l’arrière. La façade de l’immeuble est habillée de lamelles qui confèrent un aspect changeant aux observateurs depuis la rue. Les espaces communs sont généreux, avec un rez-de-chaussée où le verre domine (et occupé par un espace de bureaux) pour une transition progressive public / privé. Dans les étages, on trouve 16 appartements, dont la réflexion est poussée très loin dans les détails, disposant tous de placards intégrés et de cuisines et salles de bain équipées sur mesure, organisées autour d’un noyau central. Spike a signé une œuvre graphique de 12 mètres sur la gaine d’ascenseur. Autre détail intéressant : l’immeuble dispose d’un grand local à vélos avec un accès direct sur la rue, évitant ainsi de devoir passer par l’entrée de l’immeuble.

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Le jardin à l’arrière est aménagé pour les habitants de l’immeuble. 3

Dans les parties communes se trouvent de la pierre naturelle, des garde-corps métalliques et des portes palières en chêne avec tapis de sol intégré.

36, rue du Laboratoire à Luxembourg (Bonnevoie) 1

Photos : Eric Chenal, Catherine Thiry

La façade est pourvue de lamelles verticales pour un aspect changeant.


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L’HISTOIRE DU KIRCHBERG

C’est en toute connaissance de cause que Fernand Pesch a écrit l’histoire du Kirchberg puisqu’il fut le président du Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg (FUAK) pendant plus de 20 ans. À mi-chemin entre ouvrage historique et analyse, cet écrit est à la fois éclairant sur l’urbanisation de ce quartier et critique sur l’administration luxembourgeoise. Certes, la première approche n’est pas très séduisante, car la maquette de ce livre est tout sauf attrayante. Mais une fois cette barrière franchie, il vous sera donné de lire un ouvrage dense et documenté pour qui s’intéresse à l’architecture, l’urbanisme et l’histoire du Kirchberg. Le Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg, Histoire d’un mal-aimé, Éditions Le Phare

65 ANS DE SOLUDEC

Jacques Brauch, directeur de Soludec, a confié au photographe Christian Aschman la réalisation d’un beau livre à l’occasion des 65 ans de l’entreprise. Cet ouvrage présente, par décennie, les projets réalisés par l’entreprise à travers des images d’archives et contemporaines pour les projets toujours existants. Outre les bâtiments dans leur contexte, il est donné à voir des photos de chantier ou de projet en train de se faire, ce qui est assez rare, surtout pour cette époque. C’est donc un morceau de mémoire de l’architecture du Grand-Duché en train de se faire qu’il est possible de découvrir tout au long de ce beau livre anniversaire.

ACTUALITÉ

NOUVEAU CASINO

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NEWS EXPRESS Depuis le début de l’année 2015, les bureaux Erpelding & Henx architectes sàrl et E&H experts conseils sàrl ont été regroupés sous le nom Erpelding Frank & Partners sàrl Architecture – Expertises. Frank Erpelding fête par ailleurs cette année ses 25 ans de présence comme architecte sur le marché de la construction au Luxembourg. Le bureau d’architecture SchemelWirtz compte depuis le début de l’année 2015 deux nouveaux associés qui rejoignent les fondateurs Carlo Schemel et Patrick Wirtz : les architectes Sebastiano Ligotti et Dominik Dippelhofer viennent ainsi renforcer l’équipe de direction.

Suite à un concours architectural sur invitation, le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain a choisi de confier à l’architecte Claudine Kaell la mission de transformation et réaménagement du rez-de-chaussée du centre d’art. Son projet prévoit une réorganisation des espaces intérieurs, avec une nouvelle banque d’accueil, une seconde entrée côté boulevard Roosevelt, un café culinaire dans le salon Saint-Hubert et un salon vidéo. Ce réaménagement marquera les 20 ans du Casino.

UNE EXPOSITION POUR LES 25 ANS

Pour célébrer les 25 ans de sa création, l’OAI a demandé à Hans Fellner d’assurer le commissariat de l’exposition BÂTIMENTS – SIGNIFIANTS, Lire notre environnement bâti, qui s’inscrit en écho à l’exposition Signes, qui explore le langage non verbal, en questionnant le patrimoine bâti. Le commissaire a choisi de mettre en perspective à travers une lecture subjective de 12 thématiques parlantes (l’urbanisme, l’architecture des banques, la cinquième façade, l’ambivalence, etc.) l’architecture de ces 25 dernières années. Au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg, du 13 mai au 3 janvier.

Suite à l’incendie qui a touché le bureau en décembre 2014, l’atelier d’architecture et de design Jim Clemes est désormais installé au 68, rue de Luxembourg à Esch-sur-Alzette. CDCL a confié depuis le 1er février la gestion journalière de ses activités à Georges Thill, en le nommant au poste de directeur des opérations. Ingénieur de formation, il intègre également la direction générale de CDCL. Depuis le 17 mars, Michel Reckinger est à la présidence de la Fédération des artisans. Il succède ainsi à Norbert Geisen et a comme objectif de doter les sous-fédérations membres d’organes de formation continue propres à leurs activités pour pallier une formation initiale aujourd’hui insuffisante. Le centre commercial City Concorde s’agrandit et c’est au bureau WW+ que le projet a été confié. Les 50 millions d’euros permettront une augmentation de surface de 10 000 m2, dont plus ou moins 5 000 m2 dédiés aux commerces et 250 places de parking supplémentaires. Le travail architectural devrait intégrer les nouvelles surfaces commerciales aux anciennes de manière harmonieuse à l’ensemble et offrir ainsi aux visiteurs une qualité de circulation intérieure optimisée. La création d’une terrasse-promenade accompagnée d’un restaurant-bar trouveront leur place au troisième et dernier étage. Des surfaces de bureaux situées sur ce même niveau seront destinées à accueillir, notamment, des professions libérales.

Photos / Illustration : Maison Moderne, Christian Aschman, Kaell Architectes, Atelier d’Architecture et de Design JIM CLEMES

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LE NOUVEAU TRAMSSCHAPP

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En 2017, le tram roulera à Luxembourg. Pour ce faire, un nouveau Tramsschapp doit être construit. Le Centre de remisage et de maintenance (CRM) est situé sur un terrain de 33 000 m2 à proximité de Luxexpo et du rond-point Serra au Kirchberg. Il sera réalisé par le bureau d’architecture allemand Werkgemeinschaft Karlsruhe, en collaboration avec les bureaux d’ingénieurs-conseils InCA et RMC. Le CRM sera composé de trois bâtiments (pour une surface d’environ 13 000 m2) : deux sont réservés à la maintenance des 32 rames de l’exploitation, le troisième étant dédié au poste de commande centralisé et au siège social de Luxtram. Le terrain est en cours de préparation. En mars, des fouilles archéologiques ont commencé sur ce site qui accueillait autrefois une route romaine, suivies en mai des travaux de déviation des réseaux. Ainsi, le terrassement et le gros œuvre pourront commencer vers juillet 2015. Une fête du bouquet est attendue pour mai 2016, afin que les bâtiments puissent être opérationnels pour la fin de 2016 et enfin accueillir les premières rames en février 2017. Ces bâtiments sont conçus pour s’intégrer harmonieusement dans le paysage. Un bardage en bois non traité recouvrira une

structure en béton. Les façades frontales seront vitrées et les toitures végétalisées. Les hauteurs des bâtiments seront relativement modestes, puisque celle du remisage sera de 7,6 m, celle des ateliers de 8,4 m et celle du bâtiment administratif, le plus haut, de 16,6 m. Au total, on comptera environ 4 km de voies sur le site. Une citerne viendra compléter l’équipement car les rames seront lavées avec de l’eau de pluie récupérée. Rappelons enfin que l’équipe lauréate pour la maîtrise d’œuvre générale de l’infrastructure du tramway de Luxembourg est composée de l’association momentanée de quatre sociétés luxembourgeoises – Paul Wurth Geprolux, Luxplan, BENG architectes et associés, Felgen et Associés Engineering – et deux entreprises françaises – Egis, qui est le mandataire du groupement, et Atelier Villes et Paysages.

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Le bâtiment administratif sera le plus haut du site et fera environ 16 mètres. 2

Le futur site accueillera à la fois des espaces de maintenance technique et des surfaces administratives.

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Polaris Architects, en association momentanée avec Arcoop, a livré l’extension du Lycée technique Joseph Bech à Grevenmacher (maître d’ouvrage : ministère du Développement durable et des Infrastructures – Administration des bâtiments publics ; ingénieurs : InCA, Jean Schmit Engineering). Situé dans un quartier résidentiel peu dense mais proche du centre-ville, le terrain est marqué par une forte déclivité. Les architectes ont proposé de redéfinir une centralité au site avec la nouvelle cour extérieure dont les contours sont clairement définis. L’extension entre ainsi en dialogue avec les bâtiments existants. Le site étant déjà occupé et actif, un dialogue constant s’est établi avec les utilisateurs. C’est dans ce cadre que les mouvements du public ont été étudiés. « Il est apparu très vite un thème que nous avions envie d’explorer : le rapport au corps, son apparence, sa vitalité, mais aussi la maladresse des adolescents. En réponse à leur langage corporel, à leurs jeux de séduction, à leurs rires provocants, nous avons proposé des surfaces brutes mais assemblées avec soin, dans des

tonalités qui mettent en évidence les textures mises à nu. Ces surfaces servent parfaitement de toile de fond aux mouvements de ses protagonistes. Les regards de l’un croisent en diagonale ceux de l’autre. Le timide observe discrètement son amoureuse. Le m’as-tu vu se prélasse sur un plot exposé au soleil. Autant de lieux pour découvrir l’autre, pour exploiter des moments de liberté dans un lieu régi par des codes et par ailleurs parfaitement organisé. » Le nouveau bâtiment accueille les ateliers de menuiserie, la loge concierge et un espace pour le personnel technique, les laboratoires et salles pour les sciences naturelles, les salles de classe normales et réduites, le SPOS, les espaces réservés aux professeurs, l’administration et une salle des fêtes. Les salles de classe sont compactes et la paroi de séparation avec le couloir permet la distribution verticale des techniques, des rangements et des vitrines accessibles visuellement du côté des couloirs amènent des lueurs de lumière naturelle dans les espaces de circulation. La conception architecturale est basée sur le principe de la réduction des besoins énergétiques.

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L’aménagement extérieur permet de franchir la pente de manière ludique et dégagée. 2

Les salles de classe sont compactes et bénéficient d’un large apport de lumière naturelle qui est également redistribuée dans les espaces de circulation. 2

Photos : Luxtram – Werkgemeinschaft Karlsruhe, Eric Chenal

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ACTUALITÉ

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LES PONTS ET CHAUSSÉES AU KIRCHBERG FICHE TECHNIQUE Maîtres d’ouvrage : Ponts et Chaussées Bertrange, Fonds Kirchberg Maître d’œuvre : BSARC Architectes Génie statique : TECNA Génie technique : Betic Project manager : Paul Wurth Gros œuvre : Weiland Bau Façade et charpente : Prefalux

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Le nouvel ensemble est unifié et les surfaces extérieures sont optimisées. 2

L’éclairage zénithal latéral permet un éclairage uniforme à l’intérieur du hangar. 3

Vue du site avant transformation. 4

Dans cette cage d’escalier, on retrouve une esthétique industrielle : béton traité à l’acide comme sur les autoroutes et bois industriel pour les marches. 5

La salle de restauration et de repos s’ouvre vers l’extérieur. 5

Extension du quartier oblige, le service des Ponts et Chaussées au Kirchberg devait repenser l’occupation de son bâtiment datant des années 1990. BSARC Architectes a été chargé du nouveau projet architectural incluant une réorganisation complète du site, aussi bien au niveau du bâti que des surfaces de roulement et de rangement extérieur.

Afin de répondre aux besoins croissants en équipement et surface de travail du service, une nouvelle entité administrative et un hangar supplémentaire ont été construits dans le prolongement du volume existant. Cette approche de normalisation des volumes a permis d’unifier les différentes zones fonctionnelles et de créer un seul volume clairement identifiable. Le hangar existant a totalement été repensé dans son aménagement intérieur et les surfaces extérieures ont été optimisées. Les différents bâtiments et les silos à sel ont été enveloppés dans une nouvelle façade en bois (mélèze) à bardage vertical, unifiant visuellement l’ensemble. La nouvelle aile administrative comprend des vestiaires / sanitaires, des bureaux, des zones de restauration et de repos. Pour les finitions intérieures, peu de matériaux sont utilisés (bois, métal, béton). Les murs intérieurs en béton ont été retravaillés à l’acide et le bois mis en œuvre est du simple bois industriel. Quant aux murs en placoplâtre (cuisine, sanitaires), ils sont peints en couleur orange, celle des Ponts et Chaussées.

Photos : Lukas Roth

Auteur : Céline Coubray


Norbert BRAKONIER S.A. 20, place du Parc L-2313 Luxembourg Tel +352 27 36 53 43 Fax +352 27 36 53 46 Mail info@nbr.lu Web www.nbr.lu kaell architecte / photo: Patty Neu


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ACTUALITÉ

RÉOUVERTURE DE L’AILE WILTHEIM Le Musée national d’Histoire et d’Art a dévoilé le 20 mars les nouveaux aménagements réalisés dans l’Aile Wiltheim par le Fonds de rénovation de la vieille ville, propriétaire des bâtisses. C’est le bureau Architecture et Environnement qui a eu en charge le volet architectural, épaulé par les ingénieurs Goblet Lavandier et Associés et InCA Ingénieurs Conseils Associés. Cet ensemble de trois maisons patriciennes datant du 16e au 19e siècles, sises 8, 10 et 12, rue Wiltheim, est un des rares exemples d’architecture civile conservée dans son état d’origine. Ces travaux ont permis de mettre en valeur l’architecture de ces bâtiments dans le respect de la substance historique tout en tenant compte du flux des visiteurs et de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Le coût total des travaux est estimé à 7,9 millions d’euros (sans la muséographie). Ce sont ainsi 1 800 m2 qui viennent s’ajouter aux surfaces d’exposition du musée.

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L’Aile Wiltheim est composée de trois maisons datant du 16e au 19e siècles. 2

Cette chambre de la maison no 8, rue Wiltheim, présente non seulement un plafond orné de stuc et une cheminée baroque du 17e siècle, mais aussi une alcôve du 18e siècle. 3

L’Aile Wiltheim accueille une nouvelle exposition permanente dédiée aux collections d’arts décoratifs et populaires dont est issue cette table à journaux. 1

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La nouvelle gare d’Ettelbruck s’avère une pièce maîtresse dans le dévelop­ pement de la ville et de la Nordstad.

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Les marquises protégeant les quais seront les mêmes qu’à la gare de Luxembourg. 2

Le bâtiment P&R, la gare de bus et la gare ferroviaire forment un ensemble cohérent. 2

Le projet de développement urbanistique du quartier de la gare d’Ettelbruck va plus loin que la seule construction d’un nouveau bâtiment. Il s’agit de créer un pôle multimodal qui permet une complémentarité entre les différents modes de transport, individuels et collectifs. C’est dès 2006 que l’idée d’une nouvelle station de chemins de fer a été développée, d’abord par les Français de AREP, pour aboutir à un concept définitif en 2012 par le bureau d’architectes Paczowski et Fritsch. Le projet de loi a été voté en décembre par les députés. Le texte prévoit une enveloppe budgétaire de 156,5 millions d’euros pour l’ensemble des travaux qui débuteront cet été et sont prévus pour durer cinq ans. Le tout est financé par le Fonds du rail et le Fonds des routes. Ce projet va complètement redessiner le visage du quartier de la gare d’Ettelbruck avec des surfaces flexibles et polyvalentes en plein cœur de la plateforme de transports. En effet, le nouveau bâtiment

P&R, avec 430 places de parking, est relié à la nouvelle gare par une passerelle surplombant la gare de bus. La nouvelle gare sera plus grande et permettra d’accéder aux trains répartis sur trois quais. Les deux quais existants sont réaménagés et rehaussés et un troisième quai tient compte des besoins futurs d’une Nordstad en pleine activité. Les quais sont protégés par des marquises dans lesquelles on reconnaîtra celles qui sont déjà d’usage à la gare de Luxembourg. Le nouveau bâtiment voyageurs cible la classe énergétique A et abritera différents utilisateurs sur trois étages, dont la Communauté des transports et les CFL, la Police grand-ducale, des commerces ainsi que des locataires externes. Le plan est conçu de façon flexible afin de pouvoir accueillir une large palette de fonctions pour que ce nouveau lieu stratégique puisse accueillir un mélange de fonctions à caractère social, de proximité, commercial et économique. L’ensemble apporte une densification urbanistique profitable au quartier et permet d’établir un dialogue et une complémentarité avec le projet du Verband.

Photos : MNHA, CFL

BIEN PLUS QU’UNE GARE



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ACTUALITÉ

UN HÔTEL POUR STARCK À METZ

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FRA

Un projet d’hôtel de luxe conçu par Philippe Starck a été annoncé à Metz, à proximité du Centre Pompidou-Metz. Curiosité, la tour de verre dépoli de 12 étages accueillera à son sommet une villa régionaliste. L’hôtel devrait compter 90 chambres, neuf suites, une salle de fitness, un spa, deux restaurants, dont un sera panoramique au sommet de la tour, et des salles de réunion. À ses pieds, un jardin de mirabelliers. Ce sera le premier immeuble de grande hauteur (IGH) construit en Moselle. La livraison est programmée pour 2018.

MUSE À METZ

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PLUS D’INFOS : www.starck.com

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Le futur Centre des Congrès à Metz a été confié au bureau Wilmotte et Associés (maître d’ouvrage : 3MCongrès, ingénieurs : Artelia, Quadriplus). D’une surface de 18 000 m2, il sera situé à proximité du Centre Pompidou-Metz et de la gare TGV. Le projet repose sur quatre idées : matière (utilisation de la pierre de Jaumont), verticalité (pour le parement), lumière (jeu d’ombres et de lumière en façade) et espace (ouvertures vers la ville, circulation et vues). Les liaisons avec la gare (parvis, passerelle) sont particulièrement travaillées. À l’intérieur, on trouvera cinq niveaux avec une moitié nord réservée aux expositions et une moitié sud dédiée à la logistique et à l’auditorium. Le contrat de conception-réalisation-exploitation-maintenance est confié à Eiffage Construction. L’inauguration se déroulera au premier semestre 2018.

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La façade du futur Centre des Congrès jouera sur la verticalité pour contre­balancer l’horizontalité de l’ensemble. 2

Les espaces de circulation seront généreux, baignés de lumière naturelle et largement ouverts vers la vieille ville.

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C’est un vaste chantier qui a été lancé à l’automne dernier à Metz : Muse est un projet immobilier mixte de 80 000 m2 et représentant un investissement privé de 324 millions d’euros. Situé juste en face du Centre Pompidou-Metz, dans le quartier de l’Amphithéâtre, ce complexe rassemblera galerie commerciale (37 000 m2 pour 113 unités), bureaux (10 000 m2) et logements (400 unités). Le projet est porté par des investisseurs privés : Apsys (commerces et logements), Adim, Batigère, Claude Rizzon (logements) et Lazard Group (bureaux). L’architecture de cet ensemble a été confiée à l’architecte Jean-Paul Viguier, à qui l’on doit notamment le siège de France Télévisions, les tours Cœur Défense ou encore le Sofitel Water Tower de Chicago. Le nouvel ensemble se compose de trois couches superposées, la première avec parking et supermarché, la deuxième avec galerie commerciale et jardins en superstructure, et la troisième avec bureaux et logements. Le futur centre s’organise comme une rue intérieure, ouvert sur l’extérieur et entrant en dialogue avec le Centre PompidouMetz. La livraison est prévue à l’automne 2017 et viendra s’adjoindre au futur Centre des Congrès et à l’hôtel dessiné par Philippe Starck.

Photos : DEIS, Wilmotte et Associés, Apsys Group – Jean-Paul Viguier et Associés

CENTRE DES CONGRÈS À METZ


Bâtiment ELISE à Leudelange – réalisé par CDCL en tant qu’entreprise générale de construction www.cdclux.com


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ACTUALITÉ

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Le nouvel immeuble Quai Ouest se situe le long de la Meurthe. 2

Les fenêtres de la façade ont fait l’objet d’un développement spécifique. 3

À l’intérieur, on trouve des fenêtres hautes pour la lumière et des basses pour la vue vers la ville.

L’architecte Anne Démians s’est vu confier un projet situé à proximité de la place Stanislas et le long de la Meurthe : Quai Ouest (maître d’ouvrage : CIRMAD). Ce nouveau bâtiment de 10 000 m2 se singularise par son enveloppe d’acier inoxydable et ses 650 fenêtres oblongues. Il accueille des bureaux (dont le siège de Pertuy Construction qui a réalisé le BET TCE), une résidence hôtelière et des commerces. Quai Ouest, qui se situe à l’articulation entre la ville ancienne et la ville nouvelle, permet une recomposition de la clarté urbaine, fort désordonnée le long du canal. La compacité du volume, ouvert en son cœur par une cour intérieure, a permis une construction sans porte-à-faux. Le cloisonnement est libre sur une trame de 2,70 m. À chaque étage, on trouve une fenêtre haute qui fait entrer la lumière et une fenêtre basse pour la vue sur la ville. L’enveloppe en inox contribue à l’inertie du bâtiment certifié HQE.

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Façade principale de la Patinoire royale avec une entrée latérale. 2

La nef principale représente une surface de 700 m2 pour une hauteur sous plafond de plus de 4 m.

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RÉOUVERTURE DU « ROYAL SKATING » La Patinoire royale, monument historique de 2 500 m2, a été entièrement restaurée par les architectes belges Hermant et Pinto pour le gros œuvre, et l’architecte d’intérieur français Pierre Yovanovitch pour la scénographie et les aménagements intérieurs. À partir du 25 avril, le « Royal Skating », qui fut tour à tour lieu pour les patineurs à roulettes, garage Bugatti, dépôt à la Fabrique nationale d’armes de guerre, puis de nouveau garage et lieu d’exposition de voitures de collection, accueillera désormais des expositions explorant les grands moments de la création de la seconde moitié du 20e siècle en arts plastique et design. 15, rue Veydt à Bruxelles, www.lapatinoireroyale.com

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Photos : Jean-Pierre Porcher, Tanguy Aumont AIRSTUDIO pour la Patinoire Royale

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N FRA

RECONQUÊTE DES RIVES DE MEURTHE


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Côté rue Sans Souci, un nouvel immeuble reconstitue le front de rue et accueille l’atelier culinaire. Une rampe latérale permet d’accéder à l’îlot en passant sous les appartements. 2

Vue depuis l’intérieur de l’îlot, avec le nouvel espace semi-public et les immeubles de logements. 3

Vue d’ensemble de l’îlot avec les nouvelles constructions. 1

NOUVEL ÎLOT DURABLE À IXELLES Le programme est ambitieux, car il comprend non seulement une intervention urbanistique, mais également la création de logements et la recherche de mixité et de durabilité, y compris au niveau social. Pour ce faire, il a fallu dans un premier temps reprendre en mains le contexte urbanistique complexe puisque le projet se déploie sur plusieurs parcelles au cœur même d’un vaste îlot (300x100 m) densément bâti. Afin d’y intégrer le programme, à savoir, 28 logements, un atelier culinaire, un espace extérieur polyvalent et le maintien de 60 places de parking, le cœur de l’îlot a été vidé de ses entrepôts sans intérêt particulier pour le désenclaver et créer de nouveaux passages vers l’extérieur et perspectives visuelles. Le bâti existant de qualité est resté en place et mis en dialogue avec les nouvelles constructions. Les nouveaux volumes sont disposés pour induire des synergies et faciliter les échanges au sein même du projet et vers le quartier environnant (Académie des Beaux-Arts). Le projet s’implante ainsi comme une pièce de puzzle sur un tissu urbain existant. Le front de rue (rue Sans Souci) est retravaillé par la construction d’un

nouvel immeuble qui accueille au rez-dechaussée l’atelier culinaire et sur le côté une large rampe qui permet de rentrer au cœur de l’îlot. Les autres bâtiments s’accrochent aux pignons des constructions voisines, complétant le bâti mitoyen existant. Les différences de niveaux de l’îlot et la volumétrie des constructions existantes sont prises en considération pour les nouvelles constructions dont les volumes en gradins permettent de dégager des vues pour les logements et sont propices à l’aménagement de toiture-jardin. L’ensemble des constructions est réalisé selon le standard passif. Le choix des matériaux est également orienté pour n’utiliser que des matériaux présentant une composition naturelle de base ou un label de qualité environnementale. Un bardage

en bois apporte une cohérence formelle à l’ensemble. De nombreux espaces verts sont également introduits avec la présence de terrasses-jardins. La gestion de l’eau a fait l’objet d’une attention accrue : des économies d’eau potable sont réalisées par la mise en œuvre de dispositifs spécifiques sur les équipements techniques, les eaux grises sont récupérées et des citernes collectent les eaux de pluie. Mais la vision de durabilité ne s’arrête pas là : les aspects sociaux sont également pris en considération avec par exemple des circulations et distributions extérieures (coursives avec dégagement et espace de rencontre) et, dans la perspective d’un mode de vie futur sans voiture, la possibilité dans le futur de transformer le parking en espace polyvalent.

Auteur : Céline Coubray

FICHE TECHNIQUE Architectes : R2D2 Architecture, en collaboration avec Beng Maître d’ouvrage : Commune d’Ixelles Localisation : rue Sans Souci à Ixelles (Belgique) Bureau d’études : TPF Engineering Début des travaux : 10 mars 2014 Fin des travaux : septembre 2015 Budget : 8.155.950,30 TVAC

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PLUS D’INFOS : www.beng.lu, www.r2d2architecture.be 3

Photos : R2D2 Architecture / Beng

Dans la commune d’Ixelles, R2D2 en collaboration avec Beng est en charge du réaménagement d’un îlot urbain qui s’inscrit dans la perspective du développement durable.

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ACTUALITÉ

SAVE THE DATE L’actualité architecturale est riche en événements. Un calendrier pour ne rien rater et tout découvrir.

21 AVRIL > 3 MAI

ÉVÉNEMENT LUCA

EXPOSITION

BeHave

Dans le cadre de Public Art Experience à Belval, les projets des 22 artistes présélectionnés pour la résidence sont présentés dans une exposition. La sélection officielle des résidents sera annoncée en mai, ce qui permettra aux premiers artistes d’être accueillis à Belval à partir de septembre 2015. Halle des poches à fonte, avenue du Rock’n’Roll / avenue des Hauts-Fourneaux à Belval. Du mercredi au vendredi de 12 h à 19 h, samedi de 10 h à 18 h et dimanche de 14 h à 18 h. Nocturne à l’occasion de la Nuit de la culture le 2 mai 2015. www.fonds-belval.lu

ÉVÉNEMENT LUCA

25 AVRIL WORKSHOP

Urban Sketching @ Diekirch

C’est dans les rues de Diekirch que le LUCA et les architectes Jean-Paul Carvalho et Arnaud De Meyer, en collaboration avec le Musée d’Histoire[s] de Diekirch et le CAPe d’Ettelbruck vont sortir blocs et crayons. Session de dessin à main levée, gratuite, pour tous, RDV devant la vieille église St-Laurent, inscription au MHSD : 8087 901 / info@mhsd.lu.

28 AVRIL ÉVÉNEMENT

5 ans d’Archiduc

21 AVRIL > 30 MAI EXPOSITION

Carole Melchior, « Apprendre à dormir la nuit »

Cette exposition photo, dans le cadre du Mois européen de la photo, nous parle de la métamorphose des images, de la fabrique des souvenirs. Elle nous invite à basculer dans l’imaginaire, à explorer les fondations du rêve. Au LUCA Luxembourg Center for Architecture, entrée libre.

À l’occasion de la sortie de la nouvelle édition du magazine, Maison Moderne vous invite à célébrer le 5e anniversaire d’Archiduc. Maison Moderne, éditeur du magazine Archiduc, et son partenaire LUCA, vous convient à un cocktail et à découvrir l’exposition de Carole Melchior, Apprendre à dormir la nuit. Au LUCA Luxembourg Center for Architecture, sur invitation, à partir de 18 h 30.

12 MAI

18 MAI

Inauguration du Bâtiment groupe CDEC

Lancement du Green Building Solution Awards

ÉVÉNEMENT

Ce bâtiment est la vitrine du projet Living city porté par le groupe CDEC et ses partenaires. L’inauguration se fera en présence, entre autres, de Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie. En parallèle, lancement officiel de Construction21.lu, le média social du bâtiment et de la ville durable.

13 MAI > 03 JANVIER EXPOSITION

« BAU - ZEICHEN, Unsere gebaute Umwelt lesen » / « BÂTIMENTS – SIGNIFIANTS, Lire notre environnement bâti » Dans le cadre de son 25e anniversaire, l’OAI participe par une contribution propre à l’exposition Signes – un langage sans parole. L’exposition inspirera et guidera le visiteur afin qu’il puisse percevoir, dans une perspective élargie, son environnement bâti. Elle lui permettra de décoder le langage de l’architecture et fera parler un patrimoine généralement perçu comme muet. De nombreux exemples tirés des domaines public et privé permettent de jeter un regard critique sur la qualité de la construction récente et contemporaine au Luxembourg. Vernissage le 12 mai, à partir de 18 h. Au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg

CONCOURS

1er prix européen des solutions innovantes du bâtiment durable, le concours Green Building Solutions met en avant les solutions et produits innovants mis en œuvre dans les réalisations économes en énergie et respectueuses de l’environnement tout au long du cycle de vie d’un bâtiment.

ÉVÉNEMENT LUCA

21 MAI

CONFÉRENCE

Louis Becker, Henning Larsen Architects (DK) « People, space, daylight »

Partenaire associé du bureau Henning Larsen Architects (Copenhague), Louis Becker viendra présenter le projet récompensé en 2013 par le jury international du Prix Mies van der Rohe, ainsi que de nombreux autres lors d’une conférence organisée par le Luxembourg Center for Architecture. 19 h, auditorium de la Banque de Luxembourg, Bd Royal, Luxembourg. Entrée libre. Conférence en langue anglaise.

SUITE DE L’AGENDA >PAGE 48



048

ACTUALITÉ

SAVE THE DATE (SUITE) 1 JUIN

CONCOURS

Construction Acier 2015

Date limite pour remettre son dossier de participation au concours Construction Acier 2015. Toutes les infos sur www.infosteel.lu/concours

ÉVÉNEMENT LUCA

ÉVÉNEMENT LUCA

Jürg Conzett, ingénieur, Conzett-Bronzini-Gartmann, « Das Wesen des Tragwerks »

L’ingénieur helvète spécialiste des ponts viendra nous présenter ses projets récents. Après avoir travaillé avec Peter Zumthor, il a fondé son bureau en 1988 avec Gianfranco Bronzini et Patrick Gartmann et depuis lors, il se concentre sur des projets d’infrastructure. On lui doit quelques-uns des plus beaux ponts de Suisse, tels que la passerelle de Traversina ou le pont tournant Milchbrücke à Vals. 19 h, auditorium de la Banque de Luxembourg, Bd Royal, Luxembourg. Entrée libre. Conférence en langue allemande.

2 JUILLET

9 JUILLET

Exposition « Modernity : Loved, Hated or Ignored? »

n-lab, architectes, Luxembourg

WORKSHOP

Urban Sketching au Musée Draï Eechelen

Site idéal pour une nouvelle session de dessin architectural en collaboration avec le Musée Draï Eechelen. Session de dessin à main levée, gratuite, pour tous, inscription auprès du LUCA requise : 42 75 55 /  office@luca.lu.

ÉVÉNEMENT

CONFÉRENCE

ÉVÉNEMENT LUCA

13 JUIN

15 JUIN 11 JUIN

ÉVÉNEMENT LUCA

25 ans de l’OAI

Pour marquer les 25 ans de sa création, l’Ordre des Architectes et IngénieursConseils organise une fête. À la Maison du savoir à Belval, à partir de 19 h, sur invitation.

VERNISSAGE

Après avoir attiré plus de 6 000 visiteurs lors de la 14e Biennale d’Architecture de Venise en 2014, l’exposition du Pavillon du Luxembourg prend ses quartiers d’été au LUCA Luxembourg Center for Architecture. Vernissage à partir de 19h. Exposition du 3 juillet au 19 décembre. LUCA, Luxembourg Center for Architecture, 1, rue de l’Aciérie, Luxembourg- Hollerich. Entrée libre.

4 ET 5 JUILLET FESTIVAL

Fête des hauts fourneaux

Le Fonds Belval organise la 2e édition de la Fête des hauts fourneaux à Belval. www.fonds-belval.lu

5 JUILLET ÉVÉNEMENT

Fête des familles OAI

Comme chaque année, l’OAI organise une fête des familles. Cette année, elle se déroulera au Kirchberg. À partir de 12 h, www.oai.lu

CONFÉRENCE

Frédéric Nosbusch du bureau n-lab présentera ses projets récents et sa vision de l’architecture lors d’une conférence. Retrouvez le portfolio de ce bureau à la fin du magazine. 19 h, auditorium de la Banque de Luxembourg, Bd Royal, Luxembourg. Entrée libre.

ÉVÉNEMENT LUCA

25 JUILLET ET 23 AOÛT WORKSHOP

Urban Sketching

Les croqueurs, novices ou avertis se retrouvent lors d’un workshop pour dessiner ensemble, s’encourager et apprendre les uns des autres. Cette approche permet également de découvrir et d’apprécier notre environnement bâti sous un angle original. Session de dessin à main levée, gratuite, pour tous, inscription auprès du LUCA requise : 42 75 55 /  office@luca.lu.

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GRAND SUJET

051 Ce grand sujet a été préparé avec la collaboration du LUCA. CONFÉRENCE

Les 12 et 13 novembre 2015, se tiendra au Luxembourg le colloque du Forum européen des politiques architecturales (EFAP- FEPA) organisé par le ministère de la Culture, le LUCA et l’OAI. 052 UNE CONFÉRENCE POUR PENSER LES POLITIQUES ARCHITECTURALES

VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

055 VISION EUROPÉENNE, QUEL TERRITOIRE POUR DEMAIN ?

057 ET LA POLITIQUE URBAINE ?

058 PLANS SECTORIELS, ET APRÈS ?

060 UNE VILLE EN PLEINE MUTATION

À L’OCCASION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES POLITIQUES ARCHITECTURALES EN EUROPE, ARCHIDUC CONSACRE SON GRAND SUJET À CETTE THÉMATIQUE. QUELLES SONT LES DIRECTIONS PRISES AU NIVEAU GOUVERNEMENTAL QUI INFLUENT CETTE POLITIQUE ? L’EUROPE JOUE-T-ELLE UN RÔLE DANS CES DÉCISIONS ? QUELLES SONT LES ATTENTES DES PROFESSIONNELS SUR CES SUJETS ? QUE PEUT-ON RETENIR DES EXEMPLES INTERNATIONAUX ? AUTANT DE QUESTIONS AUXQUELLES NOUS ALLONS TENTER D’AMORCER DES RÉPONSES.

062 L'ÎLE DE NANTES

064 LE POINT DE VUE DES ARCHITECTES

066 UN NOUVEL ÉQUILIBRE À TROUVER


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GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

RÉFLEXIONS

UNE CONFÉRENCE POUR PENSER LES POLITIQUES ARCHITECTURALES Les 12 et 13 novembre prochains se tiendra au Luxembourg la conférence internationale biannuelle au sujet des politiques architecturales en Europe. Cet événement est coorganisé par le LUCA Luxembourg Center for Architecture, l’OAI et le ministère de la Culture. Andrea Rumpf, directrice du LUCA, explique les objectifs de cette conférence.

Auteur : Céline Coubray Photo : Gaël Lesure Madame Rumpf, pouvez-vous tout d’abord nous présenter le réseau qui est à l’initiative de cette conférence biannuelle ? « Il s’agit d’un réseau européen dédié à stimuler et promouvoir l’architecture et les politiques architecturales en Europe, tout en faisant des liens entre le gouvernement, les professionnels et les acteurs culturels. Ce réseau fonctionnait jusque peu sous forme de l’aisbl EFAP (European Forum for Architecture), association qui va renaître cet automne sous une forme plus adaptée à sa mission et son fonctionnement. Cette plateforme a été fondée en 1999, suite à deux rencontres qui ont eu lieu pendant la présidence néerlandaise en 1997 et la présidence française en 1999. Les pays alors présents avaient identifié le besoin de se doter d’une plateforme stable pour discuter et faire évoluer les sujets liés à la politique architecturale. Depuis, cette plateforme organise, sur demande des pays qui ont la présidence européenne, deux rencontres par an au cours desquelles sont discutées des questions liées à la politique architecturale. La singularité de ce réseau est qu’il repose sur trois piliers qui sont les gouvernements à travers le ou les ministères qui ont l’architecture sous leur tutelle, les professionnels à travers les chambres ou les ordres des architectes, et les acteurs culturels avec les musées, les centres d’architectures, les fondations. Ses membres peuvent donc être par la suite multiplicateurs dans leur pays d’origine. Le but de ces rencontres est de partager les meilleurs exemples et pratiques en Europe, sur l’avancement du sujet de la politique architecturale, les freins, les défis, les enjeux. Il s’agit de rencontres instructives, intenses dans les échanges et informations transmises, où des initiatives peuvent être lancées, soit en collaboration avec d’autres pays ou dans son propre pays. Quel est le lien entre ce réseau et le Luxembourg ? « Luxembourg a la présidence de l’Union européenne pour le second semestre 2015. C’est donc au Luxembourg que la prochaine conférence sur les politiques architecturales doit être organisée, 10 ans après celle de 2005. Le ministère de la Culture, le LUCA et l’OAI sont membres de ce réseau et coorganisateurs

de l’événement de novembre. C’est un événement très important pour nous, car il va nous permettre de faire le point sur les avancées de cette dernière décennie en matière de politique architecturale et d’échanger avec le nouveau gouvernement sur sa vision en la matière. Car il faut souligner que depuis la réalisation du texte Pour une politique architecturale en 2002, l’initiative interministérielle et interprofessionnelle s’est essoufflée. Par ailleurs, l’association est en cours de restructuration et le coup d’envoi de la nouvelle structure sera donné au Luxembourg. Quels sont les sujets abordés lors de ces rencontres et sur lesquels ce network réfléchit ? « Nous essayons toujours de définir des sujets qui concernent les trois piliers et dans une perspective d’évolution. Il y a des sujets récurrents comme la question de la sensibilisation au rôle de l’architecture dans le processus de création d’un environnement durable et d’une qualité de vie, que ce soit au niveau des jeunes, des politiques ou des citoyens. Nous échangeons aussi sur le rôle des promoteurs privés et publics dans la création d’un cadre de vie de qualité, ainsi que le rôle des communes dans le développement des villes et des villages. La question de l’accès à la commande est aussi récurrente, car de moins en moins de jeunes bureaux ont la possibilité de déposer leur candidature au vu des conditions très hautes demandées pour les concours. Sans oublier les questions liées au patrimoine bâti, à la performance énergétique, à la prise en compte de l’architecture, non seulement comme un acte commercial, mais aussi comme un acte social et culturel. Et d’avancement n’est pas homogène. Certains encore beaucoup d’autres… pays ont commencé très tôt à réfléchir à la Pour autant, tous les pays ne sont pas égaux question de la politique architecturale et sur la question de la politique architecturale et d’autres pays n’en ont toujours pas, malgré l’invitation lancée par l’Union européenne en la situation est très disparate. « Oui, c’est vrai. Dans une grande partie des 2001 à adopter des politiques guidant l’interpays, il n’y a pas un ministère unique qui s’oc- vention du cadre bâti. Les Pays-Bas sont les cupe de l’architecture, mais plusieurs avec peu pionniers en la matière et ont adopté une polide cohérence entre eux. Majoritairement, c’est tique nationale de l’architecture en 1991. Celle le ministère de la Culture qui est référent, mais de la Norvège, adoptée en 2009, est l’une des cela peut être aussi le ministère de l’Environ- plus novatrices du monde et est de très grande nement, l’Intérieur, du Logement. Chez nous portée, car touche 13 des 18 ministères de par exemple, il y a également le ministère du l’État. La France a inscrit dans sa loi, et ce dès Développement durable et des Infrastructures. 1977, que l’architecture est d’intérêt public et Cet éclatement peut poser problème si on ne fixe une série de dispositions encadrant, défise dote pas d’une politique qui serve de référence à tous ces ministères. Par ailleurs, l’état » Suite page 54

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053

La directrice du LUCA, Andrea Rumpf, pilote la programmation de la conférence internationale qui se tiendra en novembre sur la politique architecturale.

« C’EST UN ÉVÉNEMENT TRÈS IMPORTANT POUR NOUS, CAR IL VA NOUS PERMETTRE DE FAIRE LE POINT SUR LES AVANCÉES DE CETTE DERNIÈRE DÉCENNIE EN MATIÈRE DE POLITIQUE ARCHITECTURALE ET D’ÉCHANGER AVEC LE NOUVEAU GOUVERNEMENT SUR SA VISION EN LA MATIÈRE » Andrea Rumpf, directrice du LUCA

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PLUS D’INFOS : Journées de conférences ouvertes à tous, détail du programme sur : www.luca.lu www.efap-fepa.org


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GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

nissant et défendant la qualité en architecture. Au Luxembourg, nous avons réalisé un document-cadre adopté en 2005. C’est donc très variable d’un pays à l’autre.

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La conférence du 4 au 7 mai 2011 à Budapest était consacrée au sujet Europe-Danube-Water: Innovation and Sustainability.

De plus, avoir une politique architecturale n’est pas une finalité en soi. Il faut également arriver à la mettre en œuvre. « C’est en effet un autre sujet récurrent dans nos discussions et rencontres ! La Finlande, qui est à sa troisième évolution sur sa politique architecturale, se penche désormais sur la mise en application de sa politique sur le rôle des communes. Ils se sont aperçus que cet échelon est un levier efficace, puisque c’est là qu’à la fin la qualité de l’environnement bâti va se définir. C’est pourquoi il est si important de se rencontrer : certains pays commencent juste à réfléchir sur la mise en place d’une politique architecturale alors que d’autres, comme la Finlande et les Pays-Bas, sont beaucoup plus avancés. Ils ont des réussites ou des échecs à partager et donc ils peuvent faire bénéficier les autres pays moins avancés qui gagnent ainsi en qualité et efficacité. Le réseau européen se base également sur le principe que les personnes qui participent aux conférences doivent rester le plus possible les mêmes pour que le travail d’échange puisse se faire dans la durée.

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C’est à Bordeaux que s’est tenu les 9 et 10 octobre 2008 le Forum européen sur les politiques architecturales sur le thème de l’architecture et du développement durable.

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Comment allez-vous orienter le programme de la conférence au Luxembourg ? « L’occasion de faire une telle conférence est rare, il faut donc trouver le bon équilibre entre sujets locaux et thématiques internationales, toujours dans une perspective d’évolution. C’est pourquoi le réseau européen dresse une liste des sujets déjà traités pour éviter les redites. En outre, la présidence luxembourgeoise s’inscrit dans un programme déterminé par le trio Italie-Lettonie-Luxembourg, qui a défini des priorités. Aussi nous allons nous concentrer sur des sujets donnés dans ce programme comme la cohésion économique, sociale et territoriale et les zones métropolitaines transfronAndrea Rumpf, directrice du LUCA talières. Nous laissons aussi la parole aux pays qui viennent d’installer leur politique architecturale ou qui l’ont révisée. Ce sont des points prédéfinis dans le programme. Pour les questions relatives au Luxembourg, nous allons certainement revenir à la base de ces questions, un engagement pour deux générations. Et si le publique qui promeut l’architecture, l’urbanisme à savoir pourquoi il faut que la politique s’engage pays est de plus en plus laid, banal, sans iden- et l’espace public. Ils sont là pour informer, tité, comment s’imaginer que la population dans former et éduquer les décideurs et les aider à pour l’architecture et l’environnement bâti. le futur aura encore envie de rester ? Il faut donc faire les bons choix. Leur action est ciblée et Ce n’est donc pas un fait acquis ? créer un cadre de vie qui donne envie de s’inves- fonctionne bien, tout en ayant une continuité, « On a l’impression que sous la pression éco- tir, pas seulement sur le plan économique ou puisqu'ils sont indépendants des changements nomique et la crise, il reste cette idée que la financier, mais aussi sur le plan social et cultu- de gouvernement. L’Allemagne s’est dotée de politique architecturale est un nice to have et rel, avec l’envie de s’intégrer et de développer la Bundesstiftung Baukultur, une plateforme créée par le gouvernement qui promeut la pas un must to have. Or, ce ne doit pas être le cet environnement. culture du bâti au niveau national. Il y a diffécas, car la cohésion sociale, surtout dans des périodes de crise, ne peut pas avoir lieu sans Mais n’est-ce pas un travail sans fin, puisque les rents moyens de garantir une continuité dans un cadre de vie de qualité. Il peut également politiciens sont par nature amenés à changer ? la politique architecturale qui ne soit pas rela« C’est une bonne question. C’est aussi pour- tive aux changements de gouvernement. contribuer à se créer des identités, des communautés de valeurs, à aider la croissance éco- quoi on peut se pencher sur les exemples des Chaque pays doit trouver la forme la plus adapnomique, comme les autres industries créatives. autres pays. Au Royaume-Uni, ils ont créé en tée pour sa taille, pour ses structures, ses prioIl ne faut pas oublier que ceux qui ont accès à 1999 la Commission for Architecture and the rités, ses contextes. Cette discussion doit encore leur propre logement au Luxembourg prennent Built Environment (CABE). Il s’agit d’une agence être menée au Luxembourg. »

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« CERTAINS PAYS ONT COMMENCÉ TRÈS TÔT À RÉFLÉCHIR À LA QUESTION DE LA POLITIQUE ARCHITECTURALE ET D’AUTRES PAYS N’EN ONT TOUJOURS PAS »

Photos : EFAP-FEPA

054


055 Région métropolitaine polycentrique transfrontalière Zone dite « le Pentagone »

Öresund

Hambourg

Londres Mahl Lille region

Paris

Luxembourg Saarbrücken – Forbach

Munich Strasbourg – Offenburg Basel – Mulhouse

Silesian – Moravian region Wien – Bratislava

Genève – Annemasse Milan

Nice-Côte d'Azur – San Remo

VISION EUROPÉENNE, QUEL TERRITOIRE POUR DEMAIN ? La Présidence européenne au second semestre 2015 passe entre les mains du Luxembourg. Dans ce cadre, des réflexions sur l’aménagement du territoire vont être développées et des actions mises en œuvre. Nous avons rencontré Jean-Claude Sinner du département de l’Aménagement du territoire au ministère du Développement durable et des Infrastructures, chef de division pour les Affaires européennes, afin qu’il nous en présente les objectifs.

Auteur : Céline Coubray

Depuis 2014, les trois présidences européennes successives assurées par l’Italie, la Lettonie et prochainement par le Luxembourg répondent à un programme défini en commun par ce trio. Des objectifs sont visés en ce qui concerne la cohésion territoriale et la politique urbaine. « Il y a une fenêtre d’opportunité à saisir actuellement, entre la fin des négociations sur le paquet cohésion (fonds structurel 2014-2020) et avant de commencer en 2017 la discussion sur la nouvelle politique des fonds structurels pour

l’après-2020. Cette période nous permet de mener des réflexions à une échelle de deux ou trois ans, sans obligation de mise en œuvre immédiate, aussi nous en profitons », explique Jean-Claude Sinner. Le programme défini par le trio se concentre sur cinq actions clés. La première est l’amélioration de la mise en œuvre de l’agenda territorial 2020 qui donne les principes d’aménagement du territoire européen et de cohésion territoriale. « Ce document, qui est une démarche intergouvernementale, a été rédigé par les États membres. Il est une déclaration de principes sur l’aménagement du territoire, mais il faut parvenir à en améliorer l’implémentation », précise JeanClaude Sinner. La seconde est une réflexion sur le développement territorial de l’Europe à l’horizon 2050 qui doit prendre la forme d’un débat stratégique sur les scénarios de développement territorial. « Nous devons donner à l’Europe une perspective d’avenir pour savoir où elle va, et même si cela fait mal. Actuellement, il y a une concentration de développement qui est ciblée sur ce qu’on appelle le ‘Pentagone’, c’est-à-dire la zone délimitée par

» Suite page 56

JEAN-CLAUDE SINNER Jean-Claude Sinner est chef de division pour les Affaires européennes, au département de l’Aménagement du territoire du ministère du Développement durable et des Infrastructures.

Photo / Illustration : D.R. , Maison Moderne

PRÉSIDENCE 2015

RÉGIONS MÉTROPOLITAINES POLYCENTRIQUES TRANSFRONTALIÈRES Les Régions métropolitaines polycentriques transfrontalières sont des régions qui, comme leur nom l’indique, sont situées aux frontières et se composent de plusieurs villes moyennes qui choisissent d’unir leurs moyens, forces et objectifs pour former un tout, pouvant s’apparenter à une grande ville virtuelle. Ces régions sont actuellement des projets politiques qui ont du mal à être suivis dans les faits. On trouve potentiellement plusieurs de ces régions en Europe.


056

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GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

EPA ALZETTE-BELVAL À Belval, juste derrière la frontière avec la France, l’Établissement public d’aménagement (EPA) Alzette-Belval est chargé de l’aménagement et du développement économique du territoire de l’Opération d’intérêt national Alzette-Belval (OIN). Cet EPA concerne sur les communes de Audun-le-Tiche, Aumetz, Rédange, Russange, Boulange, Ottange en Moselle, Thil et Villerupt en Meurthe-et-Moselle. Son travail se fait en lien étroit avec l’État et les Collectivités territoriales françaises, ainsi qu’avec les partenaires luxembourgeois (Agora, État luxembourgeois…) et l’ensemble des partenaires socio-économiques du territoire. Le document cadre de cet EPA, définissant les orientations stratégiques et opérationnelles à long et moyen termes, tient compte de la consultation publique qui a porté sur des thématiques telles que « la trame verte et bleue », la « réhabilitation de l’habitat » ou l’« économie résidentielle ».

Londres, Hambourg, Munich, Milan, Paris. Mais quelle est alors la place des pays du Sud et de l’Est dans ce développement ? Je ne partage pas cette vision de développement qui serait une image désastreuse pour l’Europe, même si Luxembourg profiterait de cette dynamique. On constate actuellement que dans les pays de l’Est, le développement se concentre autour des capitales et que le reste du pays souffre. C’est le cas en Roumanie, République tchèque, Hongrie, Slovaquie. Si ce déséquilibre existe déjà à l’échelle nationale et que cette dynamique est renforcée au niveau de l’Europe, comment voulez-vous maintenir une cohésion sociale ? » Un cier de dispositions légales qui dérogent aux droits débat politique structuré consacré à la politique communs des pays ». Ainsi, ces territoires frontaliers pourraient bénéficier d’une législation de cohésion semble donc bien nécessaire. adaptée à ces zones d’échanges. « Nous pensons DES « BULLES que dans un premier temps cela concerne des terTRANSFRONTALIÈRES » ritoires assez petits et des sujets de droit public. Cela pourrait toutefois s’étendre également au droit La troisième action est technique, mais en privé avec par exemple des sujets comme le transmême temps porteuse d’avenir. Il s’agit d’un port ou la santé. Il ne s’agit pas tant de créer de renforcement du cadre des dispositions juri- nouvelles frontières que de permettre à des terridiques qui permettent une meilleure intégration toires de leur donner un cadre législatif qui leur des zones transfrontalières. « C’est un sujet qui permette de se développer et d’éviter ainsi toute touche particulièrement le Luxembourg, puisque contorsion administrative. » pour nous, l’étranger est un peu plus grand que pour beaucoup d’autres pays », souligne JeanLa quatrième action est plus politique et insClaude Sinner. Le travail de coopération trans- titutionnelle. Il s’agit d’établir de façon pérenne frontalière est régulièrement freiné par des un conseil formel pour la politique de cohésion. obstacles juridiques qui empêchent de travail- Il s’agit de fonds structurels qui ont comme ler efficacement et de manière fluide sur les vocation d’améliorer la cohésion économique, territoires frontaliers. Plutôt que d’être soumis sociale et territoriale. au droit souverain de chaque pays, il s’agirait de mettre en place des « bulles transfrontalières » PETITES ET MOYENNES VILLES qui répondraient à des « zones de droit d’expérimentation permettant aux territoires qui en font La dernière action concerne la politique la demande et pour une certaine durée, de bénéfi- urbaine. « Sous l’impulsion des Lettons, qui

« POUR LE LUXEMBOURG, NOUS NOUS PENCHONS SUR LA QUESTION DES MÉTROPOLES TRANSFRONTALIÈRES. »

constatent de grandes distorsions entre leur capitale – Riga compte 600.000 habitants – et les autres villes moyennes du pays – qui accueillent environ 50.000 habitants pour les plus peuplées –, un des thèmes du programme est celui des petites et moyennes villes. En tant qu’initiateurs, ils ont traité la part la plus importante de ce sujet. La présidence italienne s’y est penchée également avec le thème des inner areas, c’est-à-dire les territoires à l’intérieur des terres qui n’ont que peu d’équipements communautaires (écoles, hôpitaux, etc.), qui sont souvent mal desservis, et sont assez logiquement en perte démographique. Pour le Luxembourg, nous nous penchons sur la question des métropoles transfrontalières. En arrièrefond, il y a le constat que les villes aux frontières ne sont généralement pas de grandes villes et qu’en s’unissant au-delà des frontières, elles parviennent à augmenter la masse critique des fonctions urbaines assurées par les États (culture, université, etc.). » En parallèle, il est en discussion de réaliser un agenda urbain, dont les Pays-Bas avaient lancé l’initiative, afin de renforcer la cohésion territoriale et la politique urbaine.

Photo: Gaël Lesure-Archives Maison Moderne

Jean-Claude Sinner


057 PRÉSIDENCE 2015

W

PLUS D’INFOS : www.rfsc.eu www.eukn.eu www.cipu.lu www.dici.lu www.airregioun.lu www.uelzechtdall.lu www.nordstad.lu

ET LA POLITIQUE URBAINE ? Dans le cadre de la présidence en 2015, des actions concernant la politique urbaine au Luxembourg vont pouvoir se développer. Myriam Bentz, chef de division Conventions État-Communes au département de l’Aménagement du territoire du MDDI, nous éclaire.

Auteur : Céline Coubray

C’est donc en tenant compte de toutes ces étapes que Luxembourg 2015 apporte sa pierre. « Effectivement. Avec le MDDI, les ministères de l’Économie et du Logement, l’Université du Luxembourg et les trois représentants des pôles urbains (Ville de Luxembourg, d’Esch-surAlzette et les communes de la Nordstad), nous avons créé un projet pilote qui s’appelle Cellule d’information pour la politique urbaine (Cipu), hébergée à l’Université du Luxembourg. Les missions de cette cellule étaient d’être le lien entre l’Europe, le national et le local. L’objectif était de faire participer les acteurs urbains locaux aux discussions qui sont menées au niveau européen, ce qui n’était pas le cas précédemment. Le Cipu était également le référent luxembourgeois pour alimenter la base de données de l’EUKN. Actuellement, nous sommes en train de réfléchir à faire évoluer cette cellule pour poursuivre ce projet sous une forme moins théorique.

Nordstad Erpeldange Diekirch Bettendorf Ettelbruck Schieren Colmar-Berg

Uelzechtdall Mersch Lintgen Lorentzweiler

Air Regioun

Steinsel Walferdange

Niederanven Schuttrange Sandweiler Contern

DICI VDL Bertrange Strassen Leudelange Luxembourg Hesperange

Quelles conséquences directes les travaux menés par les présidences successives ont-ils eues sur notre territoire ? « Les discussions menées autour de l’approche intégrée ont eu un impact dans notre travail avec les espaces urbains. Nous avons mis en place de nouveaux outils qui sont les Conventions État-Communes. Nous avons actuellement quatre conventions en place : la DICI VDL (qui regroupe Luxembourg, Strassen, Bertrange, Leudelange, Hesperange), la Air Regioun, Uelzechtdall et Nordstad. Ces conventions ont

des objectifs adaptés à chaque territoire et permettent de développer une politique d’aménagement du territoire coordonnée entre ces communes et une mise en œuvre des objectifs tels que décrits dans nos documents directeurs grâce à une coopération multidisciplinaire. Dans ces coopérations, il y a la possibilité de mettre en œuvre des politiques intercommunales qui relèvent de la politique architecturale. Un des volets importants à prendre en compte à cette échelle est le volet énergétique et la qualité de vie dans les espaces urbains. »

MYRIAM BENTZ Chef de division Conventions État-Communes, au département de l’Aménagement du territoire du MDDI.

Photo / Illustration : Christof Weber, Maison Moderne

Madame Bentz, pouvez-vous nous expliquer ce qui va pouvoir être développé à l’occasion de la présidence européenne au Luxembourg ? « Pour bien comprendre là où nous en sommes actuellement, il faut remonter quelques années en arrière et suivre l’évolution du travail des présidences successives. C’est en 2004 que le MDDI s’est engagé dans le dossier de la politique urbaine. Sous l’impulsion de la présidence néerlandaise, un nouveau projet a été lancé : l’European Urban Knowledge Network (EUKN), qui avait comme vocation d’être une plateforme de référence européenne pour la politique urbaine faite par ou pour les États membres. Puis la présidence allemande en 2007 a eu comme résultat la charte de Leipzig, dont le message clé est l’approche intégrée. Il s’agit de la promotion d’une coopération entre différents niveaux institutionnels (État, région, commune) mais aussi de compétences (environnement, transport, etc.) tout en incluant dans les réflexions les citoyens. En 2009, la présidence française a permis de développer un outil, le Reference Framework for European Sustainable Cities, qui met en œuvre cette approche intégrée. Grâce à cet outil, une ville peut se doter d’une stratégie urbaine ou l’évaluer.


058

GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

www.archiduc.lu

INTERVIEW

Monsieur Vansteenkiste, il y a eu récemment des changements dans la mise en œuvre des plans sectoriels. Comment expliquer les difficultés rencontrées ? « Il s’agit principalement d’insécurités juridiques sur la loi-cadre concernant l’aménagement du territoire qui ont forcé le gouvernement à annuler les procédures des quatre plans secLors de la séance du 28 novembre 2014, toriels primaires. La simple mise en procédure le conseil de gouvernement a décidé de des projets de règlements sur les plans sectoriels retirer de la phase procédurale les projets de règlements grand-ducaux déclarant engendre des servitudes sur des propriétés priobligatoires les plans directeurs sectoriels. vées, ce qui n’est pas conforme à notre ConstiLes plans sectoriels, outils phares dans tution. Le gouvernement n’a donc pas souhaité la mise en œuvre de la politique d’aménaqu’après deux ans de travail, tout soit mis en gement du territoire, doivent donc être péril à cause d’un recours en justice intenté par retravaillés. Frank Vansteenkiste, un particulier. Il a donc choisi d’interrompre coordinateur général du département cette procédure, six mois après son lancement, de l’Aménagement du territoire pour éviter cette insécurité juridique. au ministère du Développement durable Par ailleurs, les communes ont également fait et des Infrastructures, nous en dit plus remonter des remarques constructives que nous sur ce sujet. souhaitons prendre en considération. Il faut savoir que ce sont les communes qui vont par Auteur : Céline Coubray la suite transposer ces mesures à travers leur PAG. Elles sont donc directement concernées par ces règlements. Or, certains d’entre eux étaient très complexes et certaines zones étaient encore trop floues. La procédure de règlements a donc aussi été annulée pour retravailler en profondeur l’entière loi de l’aménagement du territoire et modifier les projets de règlements en toute sérénité juridique.

PLANS SECTORIELS, ET APRÈS ?

FRANK VANSTEENKISTE Coordinateur général du département de l’Aménagement du territoire au ministère du Développement durable et des Infrastructures.

QU’EST-CE QU’UN PLAN SECTORIEL ? Les plans sectoriels sont des règlements qui permettent l’aménagement du territoire. Ils sont au nombre de quatre et concernent les transports, les zones d’activités économiques, les paysages et le logement. Ils ont un impact direct sur l’organisation territoriale et l’occupation des sols. Ils permettent de cadrer le développement spatial du pays et peuvent également s’inscrire dans un contexte transfrontalier.

Vue aérienne de Strassen en 1977

Quelles leçons tirez-vous de cette étape ? « Les plans sectoriels ont été débattus à huis clos pendant près de 10 ans par les fonctionnaires des différents ministères. Il était temps de les mettre en procédure et de les publier. Le gouvernement a toujours dit qu’il s’agit d’un processus ouvert, que l’avis des communes sera pris en considération dans un esprit de dialogue. Donc je crois que cette leçon n’en est pas une, car nous savions que certains éléments seraient contestés et touchent à des sujets réservés à la Constitution comme l’autonomie communale, la liberté de commerce, le droit de propriété. C’est une matière complexe, qui va loin dans ses implications. Nous nous attendions à des contestations. Les avis des 105 communes ont très bien été développés. Certaines communes se sont fait aider par des bureaux d’études privés pour rédiger leurs avis. La réaction a été critique, mais constructive. Ce que nous retenons globalement, c’est que les plans sectoriels sont trop complexes et tendent à surréglementer des dispositions qui sont en fait réservées aux communes. Ont aussi été formulées des remarques sur un manque de précision, un manque de flexibilité réglementaire et un manque de prise en compte des spécificités locales. Allez-vous donc prendre en compte ces remarques pour poursuivre votre travail ? « Oui, c’est dans ce contexte que nous allons entreprendre trois grands pas vers une adaptation des plans sectoriels. Le premier pas concerne les insécurités juridiques. Nous souhaitons faire un transfert de la loi sur l’aména-

Vue aérienne de Strassen en 2013


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Emploi luxembourgeois Population étrangère Taux de croissance du PIB

600

8,0 6,0

500

4,0 400

0,0 -2,0

200

-4,0 100 0

-6,0 2002

2003

2004

2005

2006

2007

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Emploi intérieur (x 1 000, moyenne annuelle)

Emploi et PIB au Grand-Duché de Luxembourg 2002–2013

2010

2011

2012

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-8,0

Emploi intérieur Frontaliers non résidents Taux de croissance du PIB

400

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150

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100

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50

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0

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

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2010

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2012

2013

-8,0

Taux de croissance du PIB en %

Habitants x 1 000

300

Taux de croissance du PIB en %

2,0

« NOUS ALLONS ENTREPRENDRE TROIS GRANDS PAS VERS UNE ADAPTATION DES PLANS SECTORIELS » Frank Vansteenkiste

gement du territoire pour ce qui concerne les dispositions relatives à la propriété privée, la liberté de commerce et l’autonomie communale. Seule une loi précise, signée par le Grand-Duc, nous apportera la sécurité juridique nécessaire. Le deuxième pas est un allègement des projets des plans directeurs sectoriels, et ceci afin d’éviter la surréglementation. Nous allons voir s’il est possible de transférer certaines dispositions contraignantes dans d’autres textes législatifs déjà existants. Par exemple, le corridor écologique du plan sectoriel paysage peut être un outil utile ancré sous la loi de la protection de la nature. Nous souhaitons réduire les plans sectoriels à un outil de l’aménagement du territoire et éviter d’autres domaines. Le troisième pas, qui est nouveau, est la rédaction d’un programme directeur de l’aménage-

ment du territoire qui soit ‘lisible’ par les communes. Ce dernier, qui date par ailleurs de 2003 et que nous devons actualiser, est le document qui permet de guider les communes pour mettre en place un PAG conforme aux enjeux de l’aménagement du territoire. Or, le document existant est très complexe et n’est pas rédigé dans un langage abordable. Nous devons donc changer cela et l’adapter. Cela signifie-t-il que des représentants des communes vont être intégrés aux groupes de travail ? « Exactement. C’est aussi une leçon. Nous devons prendre en considération l’avis des communes pour rédiger les lois concernant l’aménagement du territoire, mais au-delà de ce cadre strictement légal, nous estimons qu’il serait

aussi utile d’inviter le Syvicol (Syndicat des villes et communes luxembourgeoises, ndlr) dès le début du processus de changement, dans le groupe de travail intersectoriel. Par ailleurs, les ministres sous tutelle d’un plan sectoriel vont rencontrer les 105 communes au cours de l’automne 2015 et du printemps 2016 pour discuter des amendements à faire. Dans le cadre de ces réunions, des procèsverbaux seront rédigés, et les communes ont une réaction directe sur leur avis. Il s’agit donc d’une démarche promouvant le dialogue avec les communes. N’est-ce pas une inversion du système qui auparavant allait du haut vers le bas, et maintenant du bas vers le haut ? « C’est en effet un changement de paradigme, mais il faut le remettre dans son contexte. Nous redoutions un effet de spéculation foncière si nous publiions les projets d’envergure de logements avant la mise en procédure des plans sectoriels. Mais cette crainte est désormais écartée, puisque la ministre du Logement estime que les grands projets d’envergure de logements doivent être révisés pour aller dans une direction de quelques projets en concertation étroite avec les communes concernées. Y a-t-il de nouveaux axes de développement qui n’avaient pas été pris en considération précédemment et qui maintenant font partie de vos objectifs ? « Nous venons juste de relancer les groupes de travail des différents plans sectoriels. Il est donc encore un peu tôt pour vous répondre. Dans un premier temps, nous allons commencer par reprendre les dispositions de l’ancien projet de règlement et les étaler comme expliqué précédemment dans la loi d’aménagement du territoire, dans d’autres règlements et partiellement dans le programme directeur de l’aménagement du territoire. Le Luxembourg, par sa taille réduite et les flux de population qui s’y produisent, est très fortement lié à ses pays voisins. Travaillez-vous également avec vos homologues français, belges et allemands ? « Absolument, nos problèmes ne s’arrêtent pas à la frontière ! En 2018, nous aboutirons avec nos partenaires de la Grande Région un schéma de développement territorial pour la Grande Région. De manière informelle, nous avons cet esprit d’échange de données. Par exemple, lorsque nous avons déposé les projets de plans sectoriels au Luxembourg, nous avons également envoyé un exemplaire à nos partenaires dans la Grande Région. En retour, ils nous ont retourné leurs avis et remarques. Et cela fonctionne dans l’autre sens. Nous recevons régulièrement pour avis des papiers stratégiques de l’aménagement du territoire de la Rhénanie-Palatinat, de la Sarre, de la Wallonie ou de la Lorraine. La dimension transfrontalière dans ces documents est donc bien présente. »

Photos : MDDI

Population et PIB au Grand-Duché de Luxembourg 2002-2013


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DIFFERDANGE

UNE VILLE EN PLEINE MUTATION La troisième ville du pays connaît des changements radicaux depuis quelques années. Les pouvoirs publics mènent une politique volontariste qui a pour but de modifier la perception imaginaire et l’urbanisme réel de Differdange. Le bourgmestre Roberto Traversini revient sur ce qui a été entrepris.

Auteur : France Clarinval

GRAND SUJET VERS QUELLE POLITIQUE ARCHITECTURALE ?

classement des maisons unifamiliales pour Center s’y installe, Cactus a un projet de superéviter la spéculation. marché de proximité au centre et Auchan construit pour 2017. Ce classement est une démarche volontariste sans précédent… La disparité des localités implique des problé« En effet, c’est une première dans l’histoire matiques de mobilité. Comment y répondezparce que l’interdiction de raser les maisons vous ? « Nous travaillons en priorité au développeunifamiliales ne concerne pas une petite parcelle ou une rue à protéger, mais toute la ville, sauf ment de la mobilité douce. Nous avons fait en les principales voies d’accès. Ce classement a sorte que nos pistes cyclables soient prises en été adopté en janvier et sera intégré au prochain compte dans le réseau national, avec des plan d’aménagement général prévu d’ici 2016. connexions vers d’autres villes et villages, y Grâce à cette mesure, la commune compte frei- compris jusqu’à l’Université. Nous avons mis ner la spéculation, offrir une qualité de vie aux en place le DiffBus, trois lignes de bus gratuites habitants et préserver le caractère historique qui circulent entre 7 h et 19 h entre toutes les des habitations concernées. En plus, nos ser- localités. C’est un grand succès, avec 55 000 utivices travaillent avec le Service des sites et lisateurs par mois. monuments pour dresser un inventaire des bâtiments à protéger, soit dans leur ensemble, Malgré les efforts, la préservation du patrimoine a été mise à mal avec la destruction de soit seulement la façade. la Tour Hadir. Qu’aurait-on pu ou dû faire ? Il y a une tension entre la volonté de croissance « On aurait sûrement pu beaucoup faire, de la ville et le maintien d’un habitat unifami- mais tout ça est venu trop tard. En termes de lial. Comment trouver la balance ? « Ce qu’il faut, c’est garder des quartiers où il fait bon vivre. En neuf ans, nous avons gagné 4 200 habitants, ce qui nous amène à 24 000. La plupart vivent dans des nouvelles résidences. On a observé que, sur ces années, 87 maisons ont été détruites et 66 résidences ont été construites à leur place. Sur ces terrains, nous sommes passés de 87 à 780 logements et de 261 habitants à 1 950. Par le classement des maisons unifamiliales, nous avons réagi à ces destructions, à la dégradation des relations sociales dans les quartiers et surtout à la spéculation menée par les promoteurs. Roberto Traversini Nous voulons que l’urbanisation de la commune maintienne la distinction entre la vieille ville et les nouveaux quartiers. Les projets de résidences de qualité sont très nombreux au Funiculaire, au Fousbann, à Niederkorn. Nous aurons sans doute 30 000 habitants dans 10 ans, mais pas en construisant n’importe quoi, ni n’importe où. À Niederkorn, c’est le Mathendahl, une cité écologique avec 180 maisons dessinées par l’architecte Clemes, qui est en projet. Au plateau du funiculaire, on voit déjà que 80 % des acheteurs qui vont y habiter viennent essentiellement des communes voisines, dont une partie sont des habitants qui reviennent.

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ROBERTO TRAVERSINI Bourgmestre de Differdange depuis janvier 2014. Député Déi Gréng depuis décembre 2013.

Monsieur Traversini, quelles sont les particularités de Differdange en termes d’urbanisme et de population ? « La commune de Differdange est marquée par l’histoire du développement de la sidérurgie. Nos quartiers se sont construits autour des usines et ont grandi au fur et à mesure des besoins de main-d’œuvre. La ville était riche, à côté des petites maisons ouvrières, des bâtiments cossus ont vu le jour. Après la crise de la sidérurgie, la croissance de la ville a diminué, les habitants historiques l’ont progressivement quittée, remplacés par des populations immigrées. Depuis quelques années, le phénomène s’inverse et nous voulons redonner vie à notre ville. Par quels moyens avez-vous redynamisé cette ville ? « Pendant les années 80 et 90, les responsables politiques n’y croyaient plus et s’étaient résignés face à la crise. Je pense qu’il faut croire en sa ville et en ses habitants et retrousser ses manches pour trouver de nouveaux chemins. Depuis une dizaine d’années, d’abord avec Claude Meisch comme bourgmestre, puis moi, on a voulu donner une nouvelle énergie à la ville et aux personnes qui y habitent. Cela passe par la vie des quartiers, par la création d’infrastructures pour attirer les jeunes familles ou le

« DIFFERDANGE COMPTERA SANS DOUTE 30 000 HABITANTS DANS 10 ANS, MAIS PAS EN CONSTRUISANT N’IMPORTE QUOI, NI N’IMPORTE OÙ »

La qualité de vie ne passe pas que par le logement, mais un ensemble de critères d’attractivité… « Nous avons beaucoup investi dans la vie culturelle, sociale et familiale de la ville. Par exemple, la rénovation du Aalt Stadhaus en centre culturel en a fait un très bel outil. Nous avons fait beaucoup pour l’enfance : construction ou agrandissement d’écoles, création de maisons relais. Les familles choisissent une commune pour s’installer en observant ce genre de choses : l’éducation, l’école de musique, les terrains de sport, le centre aquatique, l’hôpital, la proximité de la nature… On constate que Differdange attire à nouveau puisque le Pall


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cheurs pour améliorer la mixité sociale qui nous manque dans le centre de Differdange.

La ville a misé sur le 1535 °C. Le projet progresse-t-il comme prévu ? « C’est en effet un très gros projet où nous avons investi 8 millions d’euros, sans aucune aide de l’État. Pour nous, préserver le bâtiment industriel et le convertir en hub créatif constitue une part essentielle du développement de la ville. Il y aura quelque 40 sociétés installées et 200 personnes qui y travaillent. Je pense que cela va rejaillir sur le commerce et la vie nocturne. C’est donc une opportunité pour attirer Qu’est-ce qui y sera construit ? d’autres populations et, encore une fois, encou« On est en train d’organiser un concours rager la mixité sociale. d’architectes pour établir un programme et un cahier des charges. Je tiens à une architecture Le risque est de ne pas tenir la promesse et de forte qui marque l’entrée de la ville. En termes décevoir… « Ce dont je parle existe déjà : le 1535 °C, les d’activité, une mixité entre commerces, bureaux et grandes surfaces d’habitation est souhaitable. 7 minutes pour aller à Belval, les 19 sortes d’orchiDifferdange se situe à 7 minutes de Belval, on dées sur la commune, la piscine, le centre culturel… peut espérer attirer des professeurs et des cher- On peut vivre autrement à Differdange. »

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Non loin du centre-ville et de la gare, le plateau du funiculaire est appelé à être un des nouveaux quartiers de développement de Differdange, avec des résidences de qualité. 2

La reconversion de l’ancien hôtel de ville en centre culturel, Aalt Stadhaus, est un des fleurons de la politique culturelle de la ville. 3

Le centre Aquasud a été construit pour attirer les jeunes et les familles. Il rayonne dans l’ensemble de la région. 4

Dans toute la ville de Differdange, les maisons unifamiliales, souvent d’anciennes maisons ouvrières, ont été protégées pour éviter la construction de résidences et maintenir un habitat traditionnel.

Photos : Claude Piscitelli

patrimoine, il y a presque la même tour en face et pour l’instant, personne ne se mobilise pour son classement ou sa préservation. Ce serait dommage d’attendre que les bulldozers soient devant la porte pour s’en inquiéter. Maintenant, je suis content qu’on ait l’occasion d’avoir des terrains pour construire autre chose et récupérer une partie du manque à gagner lié au terrain où va se construire le lycée. Car le terrain a été payé 15 000 euros l’are par la commune alors que l’État va nous rembourser 10 000 euros. On perd donc presque 1 million d’euros.


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DÉVELOPPEMENT URBAIN

L’ÎLE DE NANTES À Nantes (France), un projet urbain de grande envergure est en cours de développement sur une île autrefois occupée par des activités industrielles navales.

Auteur : Céline Coubray

À la fin des années 1980, l’industrie navale s’effondre (fermeture des chantiers Dubigeon) et entraîne dans sa descente tout un territoire situé sur une île de 340 hectares à Nantes. En plus d’une brèche géographique, c’est aussi une faille psychologique qui s’ouvre et que la municipalité de Nantes choisit de prendre en main. Consciente que la culture maritime et industrielle est un axe pivot pour les Nantais, elle décide de conserver l’identité fluviale, industrielle et maritime de ce territoire qui était occupé à l’ouest par les industries et à l’est par des logements, du tertiaire et quelques équipements emblématiques (Hôtel de région, le Tripode, la Maison de l’administration nouvelle et le Palais des sports). Aussi, dans les années 1990, la gare de l’État et le bâtiment des Ateliers et Chantiers de Nantes sont réhabilités. Par la suite, et sur demande de la mairie, les architectes et urbanistes Dominique Perrault et François Grether réalisent une étude (1994) qui réunit les trois parties de l’île en une dynamique commune : l’île de Nantes voit le jour. Dès lors, des comités consultatifs se mettent en place et une stratégie territoriale se dessine, plaçant le fleuve au cœur de la conception urbaine à venir. Alors que les Nantais s’étaient détournés de la Loire, le projet considère la relation avec l’eau comme primordiale. Afin de le formuler, des équipes pluridisciplinaires sont consultées. Fin 1999, c’est le tandem Chemetoff-Berthomieu qui est choisi pour mener le chantier de transformation de l’île de Nantes, que les créatifs et la culture commencent à s’approprier (implantation de la Maison des hommes et des techniques, Festival des allumées, création du Blockhaus DY10).

PHASE 1 : 2000-2010 Au cours de cette décennie, l’atelier de l’île de Nantes de Chemetoff va tracer les grandes lignes de ce nouveau projet urbain qui s’inscrira dans une perspective de développement durable. Avec son « Plan guide », il donne une lecture du territoire existant, tout en permettant une projection évolutive. Le territoire est retravaillé dans sa globalité, dans une volonté de mixité aussi bien des fonctions que des populations, et en plaçant le travail des espaces publics au cœur de la planification afin de

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recréer une attractivité sur cet ancien site industriel qui bénéficie d’un atout majeur : la Loire. Ainsi, tout l’aménagement urbain est pensé en liaison avec le fleuve et la relation à l’eau. Les quais sont logiquement les premiers espaces à être réhabilités. De nouveaux ponts sont construits, permettant le lien avec le centre historique. Le patrimoine industriel n’est pas mis de côté mais entre, au contraire, pleinement dans le nouvel aménagement puisque transformé en parc urbain ou lieu de loisir et de culture (Hangar à bananes, quai des Antilles). L’activité tertiaire trouve également un espace de développement avec les grandes halles industrielles du site Alstrom pour les biotechnologies. Dans le maillage de ce nouveau tissu urbain, des programmes immobiliers sont initiés, favorisant la mixité : locaux d’activité, commerces, services, établissements d’enseignement supérieur et logements voient le jour. Les Machines de l’île, gigantesques sculptures vivantes, marquent l’identité du territoire et contribuent à son rayonnement. Un quartier à vocation culturelle et créative avec une nouvelle donne économique commence à émerger.

PHASE 2 : 2010-2030 En juillet 2010, une nouvelle étape est franchie : les architectes et urbanistes Marcel Smets et Anne-Mie Depuydt succèdent à l’atelier de Chemetoff. En parallèle, de nouveaux terrains se sont libérés au sud-ouest, donnant une nouvelle échelle au projet qui s’inscrit désormais dans le développement de la métropole Nantes SaintNazaire et à l’horizon 2030. Afin d’y répondre, Smets-Depuydt rédigent un nouvel outil de développement, le « Plan des transformations », et inscrivent la trame paysagère comme stratégie d’aménagement de l’île. L’île se définit désormais comme participant pleinement au cœur de la métropole, qui devient multipolaire. Le CHU a choisi de venir y implanter ses nouveaux locaux, entraînant avec lui les centres de formation médicaux et paramédicaux. Le maillage des transports se développe également sur le nouvel axe est-ouest (pistes cyclables, zones piétonnes, bus, tram). La démarche de Marcel Smets et Anne-Mie Depuydt est sous-tendue par le déploiement d’une trame paysagère qui permet de créer du lien entre les différents quartiers tout en soulignant leur identité propre. Pour cela, ils comptent s’appuyer sur le développement des transports en commun pour « construire une structure verte connectée à de multiples cheminements qui permettent d’immiscer la figure paysagère dans les quartiers ». Cet axe de développement est renforcé par les nouveaux aménagements le long des anciennes voies de chemin de fer et par le parachèvement de ceux le long des quais de la Loire initiés lors de la phase 1. À plus long terme, ces nouveaux développements sur l’île doivent pouvoir entrer en dialogue avec les autres quartiers de la métropole (Bas-Chantenay au 4


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UNE MÉTHODE EXEMPLAIRE Le développement urbain de l’île de Nantes s’inscrit dans la politique d’aménagement de l’agglomération de Nantes. Dans une volonté politique forte, qui se donne les moyens de restructurer la ville en y insufflant une nouvelle dynamique économique et sociale et en y implantant tous les usages urbains contemporains (logements, activités économiques, enseignement, grands équipements, espaces culturels et de loisir). Son pilotage et la maîtrise d’ouvrage opérationnelle ont été confiés à la Société d’aménagement de la métropole ouest atlantique (Samoa) en 2003. Cette société publique locale agit dans le cadre des politiques publiques territoriales, à l’échelle de la métro-

pole Nantes Saint-Nazaire. Mais ce qui est surtout exemplaire, c’est que depuis le début, le dialogue entre les décideurs publics et le privé est constant, permettant une réflexion collective. Pour cela, différents outils ont été mis en place dont des workshops, élaborés entre 2010 et 2012, pour les services de la Ville de Nantes et de Nantes Métropole. Au cours de ces séances de travail, les différents acteurs de la gouvernance ont pu partager des diagnostics, mener des discussions sur les différents secteurs de l’île, entretenir des échanges avec les citoyens (animés à travers des conseils de quartier), les associations et les professionnels. Depuis 2010, un « dialogue citoyen » a été élaboré et a gagné en intensité pour étoffer les échanges autour de la phase du 2 du projet. Pendant trois mois, 24 habitants représentatifs de la population de l’agglomération ont été sollicités pour discuter du projet urbain, poser leurs questions, exprimer leurs souhaits et leurs recommandations en suivant six

thèmes de réflexion (vie sociale, déplacements, environnement, logement, commerces et emploi). À l’issue de cette période de travail, le groupe a pu formuler un « avis citoyen » qui a été pris en compte dans la définition de la phase 2 du projet et auquel les élus ont par la suite répondu. Par ailleurs, un ancien hangar portuaire, le Hangar 32, a été transformé et aménagé pour devenir un lieu de rencontre et d’exposition. Les amateurs peuvent y découvrir la présentation permanente du projet « île de Nantes » avec les réalisations de la phase 1 et les enjeux de la phase 2.

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Vue aérienne de l'île de Nantes, pointe ouest. 2

Le nouveau pont Éric Tabarly permet de rejoindre le quartier Bollardière. 3

L’aménagement du Quai François Mitterrand permet de profiter des bords de Loire. En arrière-plan : l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes (Ensa) avec l’installation de l'Atelier Van Lieshout, L’Absence. 4

Le parcours Green Island – bassins du Tripode.

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PLUS D’INFOS : www.iledenantes.com

Photos : Valéry Joncheray / Samoa, Jean-Dominique Billaud / Samoa, Vincent Jacques / Samoa

nord et Les Isles de Rezé au sud) et ainsi achever l’ancrage de ce territoire dans l’existant tout en entraînant dans sa dynamique des quartiers voisins.


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ASPIRATIONS

LE POINT DE VUE DES ARCHITECTES Depuis 2003, l’architecte Lisi Teisen participe aux conférences de l’EFAP en tant que représentante de l’OAI. Elle nous fait part de ce qu’elle retient de ces participations et là où le Luxembourg pourrait encore s’améliorer.

Auteur : Céline Coubray Photo : Mike Zenari

Madame Teisen, depuis 2003, vous suivez les conférences de l’EFAP pour l’OAI. Que retenezvous de ces rencontres ? « Au cours de ces 10 dernières années, j’ai pu constater que chaque pays a des états d’avancement très différents sur sa politique architecturale. Il y a aussi une grande disparité au niveau des représentants et des volontés étatiques. Des pays comme les Pays-Bas, la Finlande ou la Belgique nous montrent qu’il est possible de se doter d’une politique architecturale de qualité et que la force politique peut faire bouger les lignes dans ce domaine. L’échelon de l’État n’est pas le seul où il est possible d’agir. « C’est vrai que les communes ou les régions, parce qu’elles sont au plus près de ceux qui font les réalisations, représentent aussi une force importante. La Ville de Zurich par exemple a un service d’Urbanisme très efficace. Il parvient, avec des moyens modestes, à agir précisément là où la ville en a besoin, à faire un urbanisme ‘chirurgical’. Ils ont construit des pavillons éphémères dans des quartiers, parcs ou friches problématiques, avec un budget minimal et un programme compact, qu’ils ont confiés à de jeunes architectes et artistes. Ce type de projet est rapidement accepté par les citoyens et contribue à apporter du lien social, à revaloriser le quartier et attirer de Il y a aussi la question des concours d’architecture. Comment nous positionnons-nous au nouveaux usagers. Luxembourg ? Encore faut-il faire appel aux architectes… « Nous pourrions améliorer nos pratiques. La « Pour certains projets, la question du poids démarche d’organiser un concours est louable des architectes dans les réflexions de construc- et un bon acquis, mais nous pourrions encore tions publiques peut se poser. Les projets aller plus loin. Nous ne connaissons souvent d’infrastructures ou de bâtiments techniques rien des délibérations, des discussions. Pour sont généralement menés par les professions reprendre encore une fois l’exemple de la Ville d’ingénierie. Au-delà des considérations tech- de Zurich, ils ont fait le choix d’une grande niques, qui sont indispensables, il est nécessaire transparence en publiant le cahier des charges, d’ajouter une qualité architecturale, urbanis- les différents projets et l’argumentation du jury. tique et paysagère à ces équipements. Je ne dis Je trouve que c’est une bonne pratique. Autre pas cela pour que les architectes aient une plus exemple, celui de la cellule Architecture de la grosse part du gâteau, mais pour qu’ils puissent Fédération Wallonie-Bruxelles qui, après une apporter et assurer le bien-être du citoyen et dizaine d’années de pratique des marchés d’architecture, a souhaité mettre son expérience à la qualité quotidienne à la ville.

« NOUS NE DEVRIONS PAS AVOIR PEUR DE PRENDRE DES RISQUES EN TRAVAILLANT MIEUX ENSEMBLE DE FAÇON TRANSPARENTE ET D’OSER SAISIR DES OPPORTUNITÉS, MÊME AVEC DES PETITS BUDGETS » Lisi Teisen

la disposition des maîtres d’ouvrages publics en créant le site www.marchesdarchitecture.be. La possibilité pour les jeunes ou « petits » bureaux de participer à ces concours est également souvent limitée. « Il est vrai que ces derniers temps, les concours qui ont été publiés n’étaient pas accessibles aux ‘petits’ bureaux, ni même aux cabinets d’architectes locaux de taille moyenne. C’est pour cela qu’on se retrouve avec des équipes composées avec un partenaire étranger qui a les références nécessaires. Mais c’est aussi frustrant pour les bureaux luxembourgeois, car on s’aperçoit que les autorités publiques ciblent une certaine grandeur de bureau qu’il n’est quasiment pas possible d’avoir au Luxembourg.


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PLUS D’INFOS : www.oai.lu www.stadt-zuerich.ch/hbd/de/index.html www.wonderland.cx www.vlaamsbouwmeester.be/en/instruments/ open-call/principals www.agvespa.be www.infrastructures.cfwb.be www.marchesdarchitecture.be www.architekturstiftung.at www.landluft.at www.bbsr.bund.de/BBSR/DE/Bauwesen/ ArchitekturBaukultur/architekturbaukultur_node.html www.bundesstiftung-baukultur.de

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Ou disons-le autrement : s’il y avait plus de concours adaptés à la taille des bureaux locaux, alors cela ne serait pas dérangeant d’avoir des concours plus prestigieux avec les gros bureaux. Tout est une question d’équilibre. En ce qui concerne la participation des jeunes bureaux, le Luxembourg fait quelques efforts, mais la marge de progression reste importante.

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Lisi Teisen est architecte, partenaire du bureau Teisen-Giesler Architectes et représente l’OAI dans les conférences de l’EFAP.

Il faut toutefois reconnaître qu’il y a assez peu d’actions menées au Luxembourg pour promouvoir la jeune architecture. « Pour autant, il semble que les jeunes bureaux ne souffrent pas trop d’un manque de commandes. Par contre, ce qui est très peu présent, c’est la culture autour de la jeune architecture, mais qui pourrait être encouragée avec la mise en place du Master en architecture. Toutefois, il ne faut pas non plus toujours attendre après les institutions publiques. Les jeunes architectes peuvent aussi se prendre en main pour s’occuper de leur propre promotion. C’est ce qu’a fait par exemple la plateforme Wonderland qui rassemble les jeunes bureaux, plutôt d’Europe de l’Est, autour des questions de politique architecturale. Outre les concours, il y a aussi la question du patrimoine bâti et la gestion des bâtiments sensibles ou protégés. « Sur ce point-là, il y a aussi de grandes disparités au niveau européen. Le service des Sites et Monuments nationaux est en cours de réforme, nous allons voir les optimisations que cette réforme va engendrer, les conséquences que cela aura dans notre quotidien et comment la perception du citoyen sur son ‘héritage culturel commun’ peut être valorisée.

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Au fil des années, Lisi Teisen a rassemblé une documentation importante témoignant des différentes actions menées en matière de politique architecturale en Europe.

Est-ce qu’il y a là une lacune de valorisation des interventions ? « L’OAI a mis en place le Bauhärepräis qui est une valorisation qui va dans ce sens. Si on regarde à l’étranger, l’Autriche a organisé le prix

Landluft qui récompense les communes, petites ou grandes, qui ont réalisé des améliorations ponctuelles qualitatives de leur patrimoine bâti. Ces travaux sont valorisés à travers une publication qui laisse largement la parole aux bourgmestres et qui explique le contexte. C’est aussi intéressant d’avoir ce type de publication livrant un peu de substance sur la démarche d’une instance communale.

lance des concours d’architectes pour y réaliser une très bonne architecture d’habitation, mais pas nécessairement onéreuse, qui est par la suite louée à un prix raisonnable. Grâce à cette intervention ciblée, la Ville arrive à réaliser dans des quartiers dégradés des projets architecturaux hautement qualitatifs sans création d’un effet de gentrification à cause du coût de location modéré.

Que préconiseriez-vous pour améliorer le travail au niveau de la maîtrise d’ouvrage publique ? « D’une manière générale, il serait intéressant de mettre en place des services communaux d’Urbanisme forts. Cela leur permettrait, audelà de leur travail quotidien, de réaliser des programmes de planification avec des visions à long terme et de réaliser diverses études de faisabilité in house. En Flandre et aux Pays-Bas, le Bouwmeester assure une politique architecturale de qualité et une maîtrise d’ouvrage publique d’excellence. Ils ont également mis en place un système centralisé et annuel pour les commandes publiques appelé Open Call. Ainsi, chaque architecte a l’opportunité de déposer son dossier. Au Luxembourg, chaque administration communale ou étatique gère elle-même ses commandes et l’offre est par conséquent plus disparate et éclatée. Ce qui est intéressant aussi, et qui existe déjà au Luxembourg, c'est que pour les projets étatiques de petites à moyennes envergures budgétaires qui ne nécessitent pas de concours, les architectes peuvent simplement soumettre un dossier et l’Administration des bâtiments publics choisit parmi les candidatures.

Avec tous les programmes de logements qui doivent être construits au Luxembourg, est-ce qu’il n’y aurait pas là précisément une opportunité à saisir ? « Évidemment ! Il y a eu des changements récents en ce qui concerne la gérance des programmes d’habitations sociales, donc nous allons prochainement connaître la nouvelle gouvernance envisagée. Mais il est certain que nous devons oser une qualité à la hauteur de nos ambitions. Il ne faut pas que l’architecture soit réduite à la réalisation uniquement à bon marché en mettant de côté la vision du potentiel social et urbanistique que détient une vraie politique architecturale. Nous avons déjà presque toutes les structures nécessaires au sein de nos communes et de l’État, il reste à identifier les bons acteurs et à ajouter un sens de structuration et de collaboration transversale à l’ensemble. Nous ne devrions pas avoir peur de prendre des risques en travaillant mieux ensemble de façon transparente et d’oser saisir des opportunités, même avec des petits budgets.

Avez-vous un exemple de commune qui s’est dotée d’un service innovant ? « La commune d’Anvers a par exemple créé la société AG Vespa dédiée à la valorisation de l’habitation. La Ville achète ponctuellement des terrains dans les quartiers défavorisés et

Sans oublier le volet de l’éducation… « L’éducation et la sensibilisation à un environnement bâti de qualité doivent résolument être inscrites dans les actions et politiques culturelles menées par notre pays. Cette vision est la force motrice de l’organisation d’un second Forum européen des politiques architecturales à Luxembourg en comptant sur tous les acteurs publics impliqués dans ce processus commun. »


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À L’ÉCHELLE EUROPÉENNE

UN NOUVEL ÉQUILIBRE À TROUVER Invité par le LUCA, en collaboration avec l’ambassade d’Italie, l’architecte Cino Zucchi s’intéresse au développement des villes européennes et met en avant leur capacité à intégrer le contexte historique et culturel en proposant une vision à la fois moderne et harmonieuse.

Auteur : France Clarinval Photographe : Mike Zenari Curateur du Pavillon italien de la 14e Biennale d’architecture de Venise, Cino Zucchi observe le développement des villes européennes pour répondre aux problématiques actu­ elles. Il considère que la ville est le lieu où se rencontrent deux fonctions essentielles quoique dichotomiques : être protégé chez soi et être ensemble dehors. « Peut-on conjuguer aujourd’hui la mixité sociale, la vivacité des centres historiques et les nouvelles valeurs liées à l’environnement ? », s’interroge-t-il, en refusant de verser dans « la nostalgie de la beauté des centres historiques [qui] ne répond plus aux questionnements actuels de nouvelles façons de vivre ». Cino Zucchi observe ainsi que les changements sociologiques entraî­ nent des changements urbanistiques. « La place du marché était traditionnellement l’endroit où l’on entendait les r u m e u rs s u r l ’é ta t d u m o n d e. Aujourd’hui, elles circulent sur les médias sociaux. Ce même lieu n’a donc plus les mêmes fonctions. » Aussi, recréer des places, de manière nostalgique, sans l’activité qui y est liée, risque d’être contreproductif. Par contre, on a certainement besoin de nouveaux lieux pour de nouvelles fonctions sociales. L’évolution des villes va de pair avec leur densification qui constitue un enjeu écologique majeur. « On constate que les maisons individuelles et pavillonnaires des banlieues, aussi écologiques soient-elles, consomment plus d’énergie que les habitations de ville, sans parler des trajets pour s’y rendre. » Cino Zucchi développe l’idée de « greffe » où l’architecture prend place au sein de son cadre d’origine pour faire évoluer et réhabiliter l’espace construit repensé. « Il ne s’agit pas d’adapter des formes actuelles par rapport à l’existant, mais plutôt de ‘greffer’ la capacité de transfigurer les conditions, le contexte dans une nouvelle configuration. » Il lui paraît clair que le déve-

loppement urbain sera à court terme circonscrit aux espaces existants. La question est alors de savoir quel rôle peuvent ou doivent jouer les pouvoirs publics et les architectes pour faire évoluer les villes. « On peut écrire des textes de loi sur les normes environnementales, sur la sécurité… mais pas sur la beauté », constate l’architecte qui évoque les écueils dans lesquels on risque de tomber à trop vouloir plaire : « Si elle est mal utilisée, la démocratie mène à l’individualisme, au phénomène du NIMBY (not in my back yard, ndlr) qui va à l’encontre du bien commun. » Il regrette l’avalanche de réglementations, parfois contradictoires. « L’architecte doit assembler des morceaux : la loi sur les inondations, celle sur l’accès des handicapés, sur la sécurité, l’environnement… elles répondent chacune à des problèmes importants, mais ne fonctionnent pas ensemble. » Trop souvent, on perd de vue le but des règles qui finissent par ne se justifier que par elles-mêmes et n’apporter qu’un résultat décevant : « Les règles permettent d’éviter le mauvais, mais ne garantissent pas le bon. » Il est donc essentiel de continuellement s’interroger sur ce qu’on fait, pas seulement de suivre les habitudes. « On a besoin des habitudes parce que ce sont des recettes qui marchent, mais il faut être capable de s’en écarter et de les remettre en question pour trouver de nouvelles solutions à de nouveaux problèmes. » En outre, il pointe une tension entre le temps politique et le temps environnemental. « Le bâtiment ou l’infrastructure durera plus longtemps que le programme qui l’a généré. On vit dans des villes qui ont été conçues par des gens avec d’autres valeurs, d’autres techniques. » Bien souvent, ce que l’on considère comme harmonieux a été réalisé par des sociétés dans lesquelles on ne voudrait pas retourner. Il note aussi qu’aujourd’hui la planification ne concerne plus seulement la façon dont la ville va croître et grandir, mais surtout dont elle va changer, se métamorphoser. D’un lieu

« LES RÈGLEMENTS PERMETTENT D’ÉVITER LE MAUVAIS, MAIS NE GARANTISSENT PAS LE BON » Cino Zucchi

peut naître un nouvel usage, d’un nouveau besoin peut naître un lieu. « On construit des bâtiments qui nous construisent », résume-t-il en paraphrasant Churchill. « Le politique doit à la fois écouter les forces individuelles dont les désirs ponctuels peuvent générer des idées fructueuses et tenir compte de l’esprit de

groupe, du bien public. » Aussi plaide-til pour un équilibre entre planification et capacité à saisir les opportunités. « C’est comme dans une musique. Il y a la ligne de basse (la planification à long terme, notamment pour les transports) et la mélodie (suivre des occasions uniques et momentanées, par exemple liées aux nouvelles technologies). »


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068 HABITAT Ce dossier s’adresse aux particuliers qui souhaitent être informés sur des thématiques en lien avec l’espace domestique.

LES FAÇADES Les façades sont un élément déterminant pour les maisons et immeubles résidentiels car elles sont en quelque sorte le visage de la maison : généralement visibles de la rue, elles interagissent sur notre environnement bâti. En plus de l’aspect esthétique, il faut également considérer un aspect architectonique et les questions liées à l’isolation. Autant de paramètres qu’il faut conjuguer harmonieusement.


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BON À SAVOIR

LES FAÇADES, L’ESSENTIEL À CONNAÎTRE Les façades sont un élément important de la maison, puisque c’est le contact direct avec l’extérieur. Elles représentent donc un intérêt aussi bien au niveau de l’esthétique, c’est le « visage de la maison », que de la technique, avec notamment la question de l’isolation.

Auteur : Céline Coubray La façade est l’élément de transition entre ce qui relève de l’aspect « public », extérieur, et de la sphère privée, l’aménagement intérieur. Il revient donc au maître d’ouvrage une charge importante dans le choix de la façade, car cette décision va avoir des conséquences non seulement sur sa qualité de vie, mais également sur notre espace de vie partagé, sur la rue. Aussi, avant de choisir tel ou tel autre type de façade, de technique ou de matériau, il est bon d’être averti des différents enjeux et points sur lesquels il est conseillé de porter son attention.

LES RÈGLEMENTS Si les façades sont liées au style de la maison, elles sont également contraintes par un grand nombre de règlements qui relèvent du règlement des bâtisses, des règlements communaux. La hauteur, les saillies, les saillies mobiles (volets, contrevents, vantaux de porte), les baies, les rehauts sont réglementés, sans oublier la question des servitudes et de mitoyenneté. Il est donc important, avant de faire ses choix, de prendre connaissance de ces données réglementaires. Les maîtres d’ouvrage peuvent se fier aux choix proposés par l’architecte qui connaît ces contraintes formelles et administratives. Il saura concilier au mieux ce qui est autorisé avec une expression esthétique propre et caractéristique pour votre maison.

MOSAÏQUE LUMINEUSE

Cette maison réalisée par morph4 est revêtue de mosaïque de verre blanc sur la partie supérieure de sa façade. Cette surface uniforme et sans joints apparents réfléchit la lumière et donne un aspect général de brillance qui fait écho à l’utilisation des grandes baies vitrées en rez-de-chaussée.

ENVELOPPE EN ZINC

Cette maison des années 1960 a été rénovée par 2001 qui a proposé une couverture intégrale de la structure. Ainsi, le toit et les murs sont rendus uniformes par l’application d’une enveloppe en zinc anthracite. Au fil du temps, elle prendra une patine homogène.

ETERNIT BICOLORE

Pour cette maison de ville mitoyenne d’un côté, Christian Bauer et Associés a choisi d’utiliser un seul matériau, l’Eternit, en deux couleurs contrastantes pour recouvrir dans un seul geste les façades et la toiture. La porte de garage est également dissimulée derrière ce bardage, ce qui la rend beaucoup plus discrète malgré ses proportions généreuses.

TÔLE DÉPLOYÉE Ce bâtiment résidentiel réalisé par metaform présente une façade en tôle déployée de tonalité noire brillante. La tôle dissimule les portes et les fenêtres qui peuvent être ouvertes grâce à un système de panneaux coulissants.

L’ESTHÉTIQUE Un des points importants sera le choix du matériau de construction de la façade. Il est évidemment intimement lié au choix de construction générale de la maison. Il existe donc différents types de façades. Les façades les plus répandues au Grand-Duché sont celles avec un isolant et un enduit extérieurs. Mais ces façades trouvent leurs limites lorsqu’on monte en classe énergétique. Lorsqu’on atteint des niveaux énergétiques A ou B, on peut alors s’orienter vers des façades ventilées avec des panneaux en Eternit, une façade métallique

» Suite page 70

BRIQUES TRAVAILLÉES

Pour cette maison de michelpetit­ architecte, les façades sont unifiées par l’utilisation d’un seul matériau, la brique, et d’une seule couleur. Le matériau des joints a été appliqué à la surface des briques pour donner de la texture et de la profondeur. La disposition irrégulière des briques, avec des renfoncements et des ressauts, donne du caractère à cette façade.


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LES SYMBOLES DES PLANS DE CONSTRUCTION Voici ce que signifient ces symboles que vous pouvez trouver sur les plans de construction et qui concernent les façades.

Béton

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HABITAT

ou un bardage. On peut aussi choisir d’installer une façade végétale, ce qui requiert une technique et un entretien spécifiques. Dans les choix esthétiques doivent être étudiés les critères d’entretien et de longévité des matériaux choisis tout comme la protection contre les salissures. Au-delà des éléments de construction de la façade, il ne faut pas négliger le second œuvre et les « accessoires ». Il faut donc penser aux huisseries, portes (d’entrée, de garage), fenêtres qui devront répondre à la fois à des critères esthétiques, de sécurité et d’isolation, aux garde-corps, rampes, systèmes anti-intrusion,

Béton cellulaire

Pierre

«  LES FAÇADES LES PLUS RÉPANDUES AU GRAND-DUCHÉ SONT CELLES AVEC UN ISOLANT ET UN ENDUIT EXTÉRIEURS »

Métaux

Isolant Étanchéité

L’ISOLATION

Pare-vapeur

Le choix de l’isolation aura également une grande influence sur la façade. Une bonne isolation doit permettre une étanchéité à l’air et à l’eau, sans pont thermique. Pour choisir les bons isolants, il est nécessaire de comparer les performances thermiques, la résistance à l’humidité, au feu et leur impact sur l’environnement, l’énergie grise, et la santé. On peut relever trois grandes familles d’isolants : les isolants naturels (cellulose de papier, chanvre, lin, fibre de bois), les isolants minéraux (laine de roche, laine de verre, argile expansée, perlite) ou les mousses synthétiques (polyuréthane, polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyisocyanurate). Actuellement, on voit fleurir des façades recouvertes par des plaques de polystyrène. Outre les questions importantes qu’elles posent au niveau de leur capacité à être recyclées, ces plaques tendent à annihiler toute caractéristique et tout détail architectural des maisons au profit de façades « qui sonnent creux ». Certes, les utilisateurs gagnent en iso-

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POUR EN SAVOIR PLUS : Consultez le livre Home Sweet Home, édité par Maison Moderne. eshop.maisonmoderne.lu

LA COULEUR DES ENDUITS

Il existe de vastes gammes de coloris. Certaines communes ont établi une liste restrictive de coloris autorisés. Il est donc nécessaire de se renseigner auprès de l’administration communale de sa résidence pour connaître la réglementation en vigueur. Il est toutefois important d’éviter des couleurs trop franches (sur la photo, Moreno Architecture a choisi un enduit clair) qui risquent de ne pas être en harmonie avec l’environnement de la maison. Par ailleurs, le choix de la peinture sera également contraint par le type de revêtement mural. Il faut également avoir en tête que le choix de la couleur de la façade doit être en adéquation avec les choix opérés pour les châssis de fenêtres et les portes (entrée et garage). Pour évaluer au mieux le rendu d’une couleur, nous vous conseillons de tester plusieurs couleurs sur de larges panneaux (au minimum 30 x 30 cm).

lation, mais quel est le prix écologique et esthétique ? Michel Petit formule par ailleurs une remarque intéressante par rapport à cette question de l’isolation : « Avec les demandes en isolation qui grandissent, les épaisseurs de murs augmentent. Mais les règlements des bâtisses ne changent pas. Les occupants perdent donc en surface intérieure de leur logement… » Le bois présente de bonnes qualités naturelles d’isolation. Le béton quant à lui est un matériau qui a une forte inertie thermique, mais nécessite une isolation spécifique. Le mieux est d’étudier la question précisément avec les architectes et ingénieurs qui sauront proposer des solutions adaptées et réfléchies.

Photos : morph4, 2001, Lukas Roth, Metaform, Michel Petit, Catherine Thiry

Bois

auvents, marquises, volets, brise-soleil, descentes d’eau pluviale, mais aussi les accessoires tels que les luminaires (éclairage esthétique et d’orientation), sonnettes et interphones, boîtes aux lettres, numéros de maison, bacs à fleurs. On peut pousser la réflexion jusque dans le choix du revêtement de sol et de l’aménagement paysager extérieur, car cela participe également à la réflexion liée à la façade.



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CRÉATION

Les anciennes maisons dataient du début du 20e siècle (1907, 1908, 1927), mais ne présentaient pas d’intérêt historique et ne formaient pas un ensemble. En concertation avec le service des Sites et Monuments et la Ville de Luxembourg, il a donc été décidé que les trois maisons pouvaient être rasées pour y construire un nouvel immeuble. Certains éléments des Dans le quartier de la gare à Luxembourg, anciennes façades qui présentaient un intérêt un ensemble de trois anciennes maisons historique ont été préservés et déposés place mitoyennes dans la rue Michel Rodange Auguste Laurent où se trouvent des présentoirs va laisser place à un nouveau projet pour lapidarium (auteur du réaménagement d’immeuble mixte confié à Diane Heirend architectes. de cette place : m3 architectes). Toutefois le challenge de la construction d’un Auteur : Céline Coubray nouvel immeuble est de taille, car la rue dans laquelle se trouve cette parcelle présente une architecture hétéroclite des années 1960 et DIANE HEIREND 1980 et le vis-à-vis direct est particulièrement Diplômée de l’École d’architecture sévère. Incombe alors à l’architecte également de Paris-Conflans, Diane Heirend une responsabilité d’urbaniste. De plus, la para créé Diane Heirend architectes tie arrière de la parcelle, qui n’est pas très large, en 1995, devenu Diane Heirend architecture & urbanisme en 2011. ne reçoit que peu de lumière naturelle. Il fallait L’équipe comprend actuellement donc trouver une solution qui puisse à la fois huit architectes venus de huit redonner un caractère architectural de valeur pays différents. à cet ensemble urbain qui en est dépourvu et apporter une nouvelle qualité de vie pour les futurs occupants de l’immeuble. Les solutions trouvées, il a été choisi de créer un immeuble mixte avec local commercial en rez-de-chaussée et appartements dans les étages. La façade avant aura également un Maître d’ouvrage : grand rôle à jouer, aussi bien pour les perRD Group sonnes passant dans la rue que pour les habiMaître d’œuvre : tants de l’immeuble. Diane Heirend architectes L’immeuble, dénommé Lumen, présentera un rez-de-chaussée, quatre étages et un retrait, ce Ingénieur statique : qui est moins d’étages que les immeubles autour InCA qui présentent un rez-de-chaussée et cinq Ingénieur technique : étages avec retrait. Toutefois l’immeuble ne sera Boydens pas plus petit, car chaque étage sera plus haut afin de pouvoir bénéficier d’une hauteur sous Entreprise pour les volets : plafond plus importante à chaque niveau. Annen « Grâce à cette hauteur sous plafond de presque trois mètres, nous pouvons profiter au maximum de l’entrée de lumière dans chaque appartement grâce à de hautes fenêtres de 2,5 m qui seront par ailleurs ouvrantes des deux côtés. » Un travail particulier sera également apporté au traitement des volets. Pour chaque étage, il n’y aura que deux appartements, qui seront donc généreux dans leurs surfaces. Ceci est possible grâce au fait que l’immeuble porte sur le pourtour, ainsi que sur le cœur de l’immeuble qui accueille également la technique, et sur deux poteaux. Ceci permet de dégager une grande surface côté rue, le plus ensoleillé, et d’y placer les pièces à vivre. « Comme la rue est étroite, j’ai choisi de ne pas disposer de balcons sur la façade avant », précise l’architecte. La façade arrière qui donne sur une petite cour sera simplement enduite et présentera quelques avant-corps. Elle abritera les chambres et les salles de bain. Pour la classe énergétique, les logements seront en catégorie A et les commerces du socle

POUR REDONNER À LA RUE

FICHE TECHNIQUE

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HABITAT

en catégorie B (la présence d’un ascenseur pour voitures rendant la catégorie A difficilement atteignable à ce niveau).

LES MATÉRIAUX La façade sera en béton renforcée par 20 cm d’isolation extérieure puis recouverte par un parement. Il sera en pierre naturelle, matériau autrefois très présent sur le plateau Bourbon. Le parement du socle sera différent du reste de l’immeuble, plus brut que celui des étages. « Nous avons également la volonté de créer un écrin urbain. Pour le choix de la pierre, nous aimerions avoir un calcaire qui présente de la matière, dont l’effet visuel crée une vibration. » L’étage du retrait sera simplement recouvert d’un enduit, créant ainsi un aspect plus chaleureux pour les utilisateurs des espaces extérieurs de ce niveau en duplex. Les fenêtres auront du triple vitrage et un châssis en bois avec un revêtement en aluminium. Elles pourront être fermées par des volets en métal et dont la conception fait l’objet d’une étude particulière.

LES VOLETS Il s’agit de l’élément créatif de la façade. Le dessin est une création de Diane Heirend. « J’ai été inspirée par le travail de l’artiste brésilienne Beatriz Milhazes dont j’avais vu une exposition à la Fondation Cartier à Paris », précise-t-elle. Aussi, l’architecte a-t-elle dessiné deux motifs différents qui peuvent être assemblés dans tous les sens. Ainsi, par la combinaison de ces deux motifs, des jeux de formes se créent sans effet de répétition. Cette combinaison donne aussi un effet plus « sauvage » à l’ensemble. « J’ai voulu un dessin doux, qui mêle un motif floral et laisse une grande place à la lumière. Lorsque la lumière passe à travers les volets et que les ombres se projettent au sol à l’intérieur des appartements, on entre dans un monde à part. Ce traitement des volets permet de redonner une

» Suite page 74

« LA FAÇADE AVANT AURA ÉGALEMENT UN GRAND RÔLE À JOUER, AUSSI BIEN POUR LES PERSONNES PASSANT DANS LA RUE QUE POUR LES HABITANTS DE L’IMMEUBLE. » Diane Heirend


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La nuit, l’immeuble redonne une qualité esthétique à la rue. 2

Contexte urbain dans lequel s’insère l’immeuble.

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Lorsque la lumière passe à travers les volets, un jeu d’ombres portées se crée à l’intérieur de l’appartement.

« CE TRAITEMENT DES VOLETS PERMET DE REDONNER UNE QUALITÉ IMPORTANTE À LA FAÇADE LA NUIT CAR L’IMMEUBLE ÉCLAIRÉ DE L’INTÉRIEUR REDONNE À LA RUE UNE NOUVELLE QUALITÉ ESTHÉTIQUE ET CRÉE UNE ENVIE DE REGARDER LE BÂTIMENT. »

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Détail du motif des volets métalliques. 5

Vue du duplex.

Diane Heirend

qualité importante à la façade la nuit car l’immeuble éclairé de l’intérieur redonne à la rue une nouvelle qualité esthétique et crée une envie de regarder le bâtiment. » Ainsi, une fois la nuit tombée, l’espace de la rue sera comme scénographié pour les passants grâce à la lumière qui passe à travers les volets ajourés. Le rez-de-chaussée bénéficiera également du même traitement au niveau des volets, mais ceux-ci auront certainement un système de fermeture différent. Alors qu’aux étages les volets se plieront en accordéon, ils seront coulissants au rez-de-chaussée pour éviter d’avoir un volume qui ne déborde sur la chaussée. Les ouvertures du motif seront aussi plus fines pour préserver l’intimité. Une fois fermés, les volets du socle créeront l’effet d’une boîte close sur laquelle repose le reste de l’immeuble.

Les volets seront réalisés en aluminium brossé ce qui leur conférera un aspect délicat. Les traitements de la lumière et de la façade avant donneront un caractère unique au bâtiment, comme un écrin, une valeur de préciosité et d’unicité. Le chantier devrait être livré dans le courant du premier semestre 2017.

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PLUS D’INFOS : www.dianeheirend.com

Échantillons des pierres naturelles choisies pour le socle de l’immeuble.

Photos : Eric Chenal, Diane Heirend architectes (6)

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PRODUITS

REVÊTEMENTS DE FAÇADE Les possibilités de revêtements de façade sont nombreuses. Nous en avons sélectionné quelques-unes. Sélection : Céline Coubray

BOIS ACÉTYLÉ

BARDEAUX

COMPOSITE

Le panneau composite est un élément sandwich (deux tôles en aluminium prélaqué avec une âme en polyéthylène) qui s’adapte aussi bien aux constructions neuves qu’aux rénovations. Ses avantages sont particulièrement mis en évidence sur de vastes surfaces qui nécessitent planéité et résistance. www.prefa.fr

Le modèle Aura en Dekton de Cosentino évoque la pierre naturelle. Disponibles en huit versions, les éléments peuvent être articulés entre eux pour former des effets miroirs. Grâce au système d’ultracompactage, les modules peuvent atteindre de grands formats (3 200 x 1 440 mm) tout en étant très fins (8 à 20 mm). Existe en gris ou taupe. www.dekton.fr

ALUMINIUM PERFORÉ

ACIER CORTEN

ONDAPRESS

VENTILÉES

Ces caissettes en aluminium perforé permettent de répondre au souhait des architectes de trouver une meilleure adéquation entre choix du matériau et design. Les différentes possibilités de perforation permettent de trouver une solution qui rend chaque projet unique. www.limeparts.be

En combinant le matériau le plus puissant à disposition – l’acier – à la possibilité de créer un look intemporel tout en respectant le processus d’oxydation naturelle, la façade à cassettes en acier Corten propose une solution durable. Son look unique séduit toujours et se combine à l’infini à d’autres matériaux et couleurs. www.limeparts.be

LINES2

DOT TO DOT

SUPERWINDY

NUANCE

Fruit de plusieurs années de recherche, ce bois est modifié pour être mieux adapté aux besoins de l’industrie par un procédé d’acétylation qui modifie sa structure chimique. Les performances de longévité et de stabilité du bois sont améliorées. Ce bois se prête donc particulièrement bien à une utilisation de bardage. www.accoya.com

LINEA

Ce panneau pour façade ventilée est teinté dans la masse et sa surface tridimensionnelle permet de jouer avec l’ombre et la lumière. Sa surface lignée magnifie la texture brute du fibre-ciment et apporte un rythme à la façade. Il peut être posé sur une ossature bois ou métallique. www.equitone.fr

TECU BRASS

Ces feuilles métalliques continues sont réalisées dans un alliage spécial de cuivre et de zinc. La teinte dorée initiale change rapidement : dans sa première phase d’oxydation, on a une gamme de couleurs allant du brun au violet, puis l’aspect général évolue d’une teinte or à des tons bruns. www.tme.com

NATURA

Revêtus d’une lasure transparente, ces panneaux de façade en fibre de ciment à l’aspect minéral laissent apparaître l’aspect brut de la matière tout en procurant un effet de profondeur dans la masse. L’effet mat est prononcé et les nuances de couleurs sont multiples, tout en restant sobres. www.equitone.fr

CHAMELEON

Le matériau en plaques Chameleon est revêtu d’une couche cristalline qui exerce un effet saisissant sur la lumière perçue. En fonction de la perspective et sous l’action de la lumière solaire, le produit dévoile différentes couleurs. www.rockpanel.be

Cette gamme de planchettes creusées d’une rainure présente un rebord au profil concave et convenant pour les applications horizontales sur structures ventilées. Les planchettes Lines2 10, S et XL peuvent également être posées verticalement. Une alternative aux bardages bois et plastique. www.rockpanel.be

Ces bardeaux de façade conjuguent la forme épurée du losange avec la robustesse de l’aluminium. Disponibles en de nombreuses couleurs, ils peuvent être placés sur des structures anciennes par un système d’agrafage longitudinal et transversal. www.prefa.fr

Ces éléments modulaires en céramique permettent des revêtements de façade ventilée flexibles dans leur composition. Les modules Dot to Dot sont caractérisés par leur volume en trois dimensions obtenu grâce à un moulage par haute pressurisation. www.tagina.com

Ces plaques de fibres-ciment ondulées peuvent aussi bien convenir aux maisons individuelles que pour des immeubles commerciaux ou industriels. Le profil ondulé confère une optique dynamique à la façade. À la fois décoratif et robuste. www.swisspearl.com

Fini métallique pour les façades en aluminium et disponible dans des séries de couleurs très brillantes, obtenues grâce aux particules d’aluminium dans la peinture. Une résistance forte à la corrosion et à la lumière évite la perte de brillance et assure le maintien de la couleur même après plusieurs années. www.novelis.com

AURA

Ces caissettes en céramique pour façades ventilées sont fixées sur une structure en métal visible ou invisible. Elles sont disponibles en différents coloris et différents formats, permettant ainsi de répondre à des design variés. www.refin-gres-cerame.com

Ces caissettes réalisées en pierre de Toscane se distinguent par leur possibilité de mettre en valeur les jeux d’ombres et de lumière. Les découpes de la pierre accrochent la lumière et créent des ombres portées. Disponible dans six motifs (crine, risma, scorcio, tartan, vello, vena). www.lithosdesign.com



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PRODUITS

ACCESSOIRES DE FAÇADE

Les accessoires de façade comme les numéros de maison, les boîtes aux lettres, les interphones et autres sont des éléments qui importent beaucoup pour ne pas nuire à l’esthétique générale de la maison. Sélection : Céline Coubray, Laura Megna

WIRE Wire Number est un système numérique pour entrées extérieures et intérieures. Inspirée des anciens numéros de porte et des néons urbains, cette collection de numéros apporte une touche reconnaissable et une identité à votre entrée. Les fils sont réalisés à la machine, mais les numéros sont formés à la main. www.naknakdesign.com

MÉTAL

EN BÉTON

SOLIDE

ONE

Cette boîte aux lettres murale présente une géométrie simple, avec un chargement par le dessus. Le numéro de la maison peut être ajouté sur la face. Pour les journaux, elle peut être complétée par un second élément, en métal. www.urbanfront.co.uk

Cette boîte aux lettres de 320 x 460 mm est définitivement dessinée dans un esprit architectural. Réalisée en béton poli, le clapet reste en inox. Ses bords arrondis adoucissent l’impression brute de la matière. Existe en gris et couleur sable. www.urbanfront.co.uk

Ces chiffres et lettres pour signaler le numéro de la maison sont réalisés en béton poli. Ils se marieront bien sur une façade à l’allure contemporaine. Peut simplement être collé sur une surface lisse. Existe en gris et couleur sable. www.urbanfront.co.uk

RETRO

SONNETTE

Cette sonnette se distingue par sa forme toute ronde, accueillante et généreuse. Par son design singulier, elle apporte une touche esthétique supplémentaire à votre porte d’entrée. Elle est rétroéclairée la nuit. Différentes couleurs possibles (vert, orange, blanc, rouge, bleu). Taille : ø 8,5 x 0,3 cm. www.radius-design.com

LETTERMAN

La boîte aux lettres murale Letterman combine à la fois une boîte aux lettres élégante et spacieuse et la fonction sonnette intégrée. Le chargement du courrier se fait sous le clapet frontal et son évacuation de manière généreuse par la porte avant. Dimension : 50 x 43 x 14 cm. Existe également en version sur pied, mais sans sonnette. www.radius-design.com

COLORÉ

CIRCULAIRE

Dessinée par Tord Boontje, cette sonnette de la série Fold offre un équilibre parfait de ses surfaces et volumes. Réalisée en acier effet satin, elle est agréable sous le doigt. Diamètre : 50 mm. Épaisseur de la base : 5 mm. www.formani.nl

Cette sonnette de la série One a été dessinée par Piet Boon. Sa finition est effet satin noir. Le bouton pressoir est extraplat et ne dépasse pas de la base qui fait elle-même 5 mm. www.formani.nl

AVEC LE DOIGT

TOUT EN UN

NOBLE

LISIBLE

PATINE

LUMINEUX

Ce bouton de sonnette en fer vieilli appartient à la collection Retro. Existe en 38 ou 50 mm. Coloris : bronze noir ou bronze blanc. Également disponible en version circulaire. www.dauby.be

Cette boîte aux lettres ne s’ouvre pas avec une clé, mais grâce à votre empreinte digitale, une clé électronique ou encore une serrure codée. À ces fins, la serrure mécanique est complétée par une unité de fermeture électrique commandée par l’intermédiaire du bus Vario. www.siedle.com

Cette station de porte sobre en aluminium est équipée d’une caméra intégrée. La zone de parole est signifiée par une plaque perforée. Un large carré permet d’inscrire le nom. www.siedle.com

Cette station de porte en acier inoxydable combine design et solidité. La technologie du micro supprime l’écho et le bruit de fond. Le niveau sonore de parole du haut-parleur est réglable. Ce modèle est également disponible avec l’intégration d’une caméra couleur. www.gira.com

Dessiné par Michael Rösing, ce numéro de maison en acier inoxydable est élégant et simple. Les utilisateurs peuvent choisir différentes couleurs de fond (orange, noir, vert, blanc) pour augmenter la visibilité du numéro. Taille : ø 12,5 x 1,3 cm. www.radius-design.com

Cette gamme de chiffres et de lettres en acier inoxydable se base sur les modèles préconisés par Otl Aicher pour le logo de l’entreprise FSB. Cette écriture est bien lisible, même de loin. Les chiffres et les lettres sont dotés de deux points de fixation identiques. www.fsb.de

Réalisée en acier inoxydable, cette plaque de station combine à la fois l’indication du nom (gravé sur la plaque), la sonnette et l’interphone. La couleur se patine avec le temps. www.fsb.de

Ce numéro de maison est caractérisé par des angles arrondis et un éclairage par lampe LED qui fonctionne par détecteur de mouvement. Le cache est en aluminium massif. Le variateur d’intensité permet de passer de l’éclairage d’information à l’éclairage d’orientation. www.siedle.com


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HABITAT

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LIVRAISON

RENVERSER LES HABITUDES michelpetitarchitecte a livré une maison libre quatre façades à Kehlen. Tout en l’intégrant au site, l’architecte a cherché à surprendre par la forme générale et le matériau de façade.

Auteur : Céline Coubray MICHELPETITARCHITECTE Créé en 2002, michelpetitarchitecte est dirigé par Michel Petit et compte une vingtaine de collaborateurs. Parmi leurs réalisations, on peut citer de nombreuses maisons privées et résidences collectives, l’École européenne II à Mamer, le Cipa à Belval ou encore le home scout Les Aigles.

C’est dans un contexte résidentiel que cette nouvelle villa prend place. Entouré de part et d’autre par des voisins, le terrain présente une parcelle profonde de 18 m constructibles. Michel Petit a simplement fait le choix d’utiliser au maximum la surface disponible et de couper deux angles de la maison. De ce choix est née la forme générale de la nouvelle habitation. « Cette maison de famille est singularisée par les moyens simples d’une géométrie qui transgresse l’angle droit sur son enveloppe extérieure, alors que la disposition intérieure revient à une géométrie faite d’angles droits et de murs parallèles. L’âme de cet objet bâti réside dans la tension issue de la disposition urbaine conventionnelle et le jeu inhabituel des façades et pans de toiture soumis à un déplacement à première vue étrange », précise Michel Petit.

UN CHOIX DE FAÇADE SINGULIER

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Privé Maître d’œuvre : michelpetitarchitecte Ingénieur : ICB Livraison : 2015 Budget : +/- 950 000 ¤ Catégorie énergétique : B, B, ventilation double flux Aménagement intérieur : Beckstreetfive

« Nous avons choisi de réaliser une maison qui renverse le système habituel de construction. D’ordinaire, on place la couche portante à l’intérieur et l’isolation à l’extérieur, comme un pullover. Mais pour cette maison, nous avons choisi de placer la couche statique à l’extérieur et la couche isolante à l’intérieur », explique l’architecte. Aussi, il a choisi de travailler avec des murs porteurs en béton qui ne sont pas cachés. Afin de réduire les coûts, le choix ne s’est pas porté sur un béton vu, mais un béton apparent et bouchardé. Cette technique consiste à enlever la première peau du mur pour faire apparaître les agrégats. On obtient ainsi une surface avec un ressenti, une relation physique avec le matériau. Ce type de façade ne nécessite pas d’entretien particulier. Une couche hydrofuge a toutefois été réalisée sur le béton et elle est à renouveler de temps en temps. Par ailleurs, le béton a été teinté dans une tonalité beige, ce qui lui donne un coloris à la fois doux et facilitant son intégration dans le quartier. « Nous voulions échapper à certains clichés modernes, notamment celui des grandes ouvertures horizontales. Il s’agit ici d’une maison avec des murs porteurs visibles et de grandes ouvertures, qui viennent percer la coque et minutieusement positionnées. » Les fenêtres sont à triple vitrage. La forme du toit participe aussi pleinement à bousculer les clichés. « La position du faîtage et les deux pentes de toiture viennent perturber cette stricte addition pour induire une apparence inattendue et libératrice. » Par ailleurs, l’entrée ne se fait pas comme habituellement par la façade principale, mais de biais. Afin d’éviter le vis-à-vis direct, une des façades latérales a été positionnée de biais, permettant ainsi d’ouvrir l’espace entre

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Couverture en zinc structure en bois avec laine de roche barrière pare-vapeur variable carton-plâtre double peau Béton bouchardé laine de roche barrière pare-vapeur variable carton-plâtre double peau Parquet chape flottante + chauffage au sol pré-chape extraction / pulsion dalle béton armé Jalousie motorisée porte-fenêtre Pierre naturelle chape flottante + chauffage au sol pré-chape extraction / pulsion radier étanchéité gravier

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L’entrée se fait latéralement. La porte est accompagnée par un pan de verre orange qui apporte une touche colorée à l’entrée. 2

Façade latérale de la maison sur laquelle on lit aisément les ruptures géométriques.

Photos : Julien Becker / archives Maison Moderne, Boshua – Bohumil Kostohryz, Michel Petit (3)

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la maison et la maison voisine. La façade avant est marquée par la prédominance de «  NOUS AVONS CHOISI DE RÉALISER la porte de garage. « Les maîtres d’ouvrage UNE MAISON QUI RENVERSE demandent tous à avoir un garage pour au miniLE SYSTÈME HABITUEL mum deux voitures, quand ce n’est pas trois. C’est DE CONSTRUCTION » vraiment devenu une nouvelle caractéristique. Michel Petit Aussi, il n’y a souvent pas d’autre choix que d’avoir une large porte de garage sur la façade principale. » On peut toutefois s’interroger sur le bien-fondé d’avoir un garage qui occupe comme ici près d’un tiers de la surface du un certain cycle tout au long de l’année. Ainsi rez-de-chaussée, surtout lorsqu’on connaît l’eau accumulée pendant l’hiver est éliminée au cours de l’été », explique Michel Petit. C’est les coûts de l’immobilier au Grand-Duché. une technique qui est propre à l’architecture ISOLATION en béton de façade, mais qui reste délicate car tout percement remet en cause l’équilibre L’isolation se fait donc vers l’intérieur. La du système. De plus, cette technique assure rupture thermique est réalisée entre la dalle un haut degré d’étanchéité de la maison et de béton et la couche isolante. C’est pour cela ne peut donc fonctionner que si un système qu’entre ces éléments, se trouve un pare- de ventilation à double flux est installé. « Sans vapeur, une membrane à résistance variable. équipement technique correspondant et adapté, « C’est un procédé qui est peu utilisé jusqu’à la maison deviendrait une véritable catastrophe, présent au Luxembourg, mais relativement un nid à moisissures. » répandu en Suisse. C’est toutefois un procédé La toiture est réalisée avec une charpente en délicat, car la membrane ne doit en aucun cas bois traditionnelle, à deux pans. Un pare-vapeur être percée. Elle permet un passage limité de est installé sur le voligeage, complété par un vapeur d’eau dans un sens et dans l’autre, selon isolant thermique et une couverture en zinc.

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La façade avant de la maison est marquée par la grande porte de garage. 4

Plan du rez-de-chaussée. 5

Plan du premier étage. 6

L’intérieur de la maison bénéficie de baies généreuses et de pans de mur parallèles.

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ARCHITECTS SHOULD DISCOVER THE PHOTOVOLTAIC MODULE AS A DESIGN ELEMENT Solar energy is not limited to just a few average quality solar modules installed on the fly and inelegantly on an existing roof in exchange for some state subsidy. Not only are these solar panels ungainly, but they also disturb the entire balance of the building. By their simple presence, they turn the house of your dreams into an architectural horror. The ugliness is not inevitable and solar can and must rhyme with beautiful. High quality roof integrated solutions like ours confer respectability on photovoltaic applications and provide new perspectives for the technology on the functional and aesthetic front. They combine energy efficiency and design and announce the architecture of tomorrow. With our solutions we have embarked on a mission to get architects and general contractors to discover the pleasure of playing with photovoltaic modules. These must no longer be considered as a constraint, but as a real architectural element that adds value to the construction. Thanks to the variation of their shapes and sizes, upscale MegaSlate® solar modules from Meyer Burger S.A. have emerged as a real alternative to traditional slates and tiles. The surface of the roof is covered optimally and the integration is harmonious. The flexibility of the MegaSlate® modules allows all the daring architectural touches and enables the architect to give his imagination and creativity free rein. Elements to measure can be made upon request to guarantee flawless adaptation to the configuration of each roof. It is no coincdence that many buildings equipped with MegaSlate® solar systems obtain the Swiss Solar prize every year for the successful combination of quality and aesthetics in the integration of their installations. www.solarwood.lu

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c moche Le projet c moche est né de l’appel à projets lancé pour le volet luxembourgeois de l’exposition Resolute-Design Changes organisée par Design Friends au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. Le graphiste et artiste Laurent Daubach y a répondu en proposant un projet qui interroge l’architecture et ses atours, en pointant des éléments, détails ou aménagements architecturaux qui lui semblent esthétiquement discutables et peu favorables à la qualité de notre espace commun partagé.

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J'attends avec impatience la lampe qui manque.

www.cmoche.lu 


Pour présenter son projet, il a créé un site internet (www.cmoche.lu). Reprenant basiquement les codes des sites d’annonces immobilières, il rassemble des photos faites dans la rue. Loin de vouloir s’ériger en pape du bon goût, il prend surtout cette expérience comme l’occasion de porter un regard amusé sur son environnement, une occasion de rassembler et de mettre en images ce qu’il remarque et l’interpelle lors de ses déplacements urbains. Une manière de rendre visible l’hétérogénéité de notre espace partagé et une manière de dénoncer, gentiment, le fait que chacun est responsable de la qualité de notre espace. Comme il s’agit de façades de maisons, d’entrées d’immeubles, d’avant-cours de résidences, il s’agit bien de la partie « publique » des espaces privés, celle qui est visible depuis la rue et donc qui sort de la sphère strictement privée pour entrer dans l’espace commun, partagé, celui de la rue.

« Je ne vois pas ce travail comme une œuvre artistique, mais comme une forme d’archive », explique Laurent Daubach. Comme les autres propositions présentées dans l’exposition, il s’agit d’une intervention qui invite à avoir une démarche citoyenne, à éveiller les consciences sur des points de société qui pourraient être changés collectivement. « J’ai choisi par exemple de photographier les portes dans le quartier du Cents, car c’est là où j’ai grandi. À l’époque, il s’agissait d’un quartier où les logements étaient abordables, où toutes les habitations se ressemblaient. Toutes les maisons avaient les mêmes portes, les mêmes couleurs de façades, les mêmes boîtes aux lettres. Aujourd’hui, ces éléments ont été changés par leurs propriétaires et témoignent d’une envie de se différencier de son voisin, de donner un peu d’unicité à ces logements en bande. Pour autant, la course à la différenciation amène à avoir des formes qui ne sont pas toujours très heureuses. Ce qui m’interpelle, c’est aussi tout ce qui se passe autour de la porte, avec la rampe, le revêtement de sol, les décorations et autres éléments annexes

Autocollants Disponibles au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain et dans tous les bons bistrots. Ce kit du bon goût permet d’agir directement là où ça fait mal.

Ça, c’est chez mes parents.


qui viennent s’ajouter. » S’il a certains éléments en horreur, comme les rambardes en inox ou le dallage extérieur de couleur saumon, Laurent Daubach ne se permet en aucun cas de critiquer le manque d’argent. « Bien souvent, les plus grosses erreurs à mon sens ont coûté beaucoup d’argent. Je ne dénonce pas. Je respecte les choix opérés par les propriétaires. Je les observe juste, et je me permets de les mettre en question. » Pour le moment, les endroits photographiés concernent surtout Luxembourg-ville. Mais ce projet est en constante évolution et s’enrichit au fil du temps. C’est aussi pour cela que des autocollants sont mis à disposition pour que ceux qui ont envie de participer, puissent « signaler » des endroits qui pourraient être améliorés. Comme sur la route d’Arlon, une entrée de ville qui l’interpelle particulièrement. Et pour cause ! Cette zone, extrêmement hétérogène, rassemble sur une courte distance un nombre important d’immeubles ratés ou laissés trop largement entre les mains de promoteurs avides de rentabilité foncière.

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Notez le vase qui traîne.

Alors là, je ne sais pas ce qui s’est passé.

Pelouse royale Les entrées de notre Parc sont très différentes de celles des parcs parisiens… Est-ce que vous avez remarqué que chaque lampadaire à son propre caisson électrique, voire deux ?


Pour autant, ce projet n’est pas non plus un photo-reportage. « Ce n’est pas un projet photographique. Les images prises sont des notes, des images témoins. Je n’ai pas la prétention de pouvoir changer quoi que ce soit, mais cela m’amuse de le faire, de pointer ces éléments. Alors je le fais. » Archiduc soutient ce projet et a souhaité proposer à Laurent Daubach de réaliser une sélection à partir des archives de c moche. Céline Coubray

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Bravo, deux couleurs moches.

Descente vers le Grund La cerise sur le gâteau de notre forteresse postmoderniste.

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Difficile de faire mieux.


Vue de la chambre de mes parents sur la pizzeria d’en face.

Très sensuel.




Joyeuse entrée Vivant à Bruxelles, c’est la route d’Arlon qui m’accueille quand je reviens à Luxembourg, avec son vacarme d’enseignes, de voitures, de triangles en verre pour déboucher sur ce non-lieu qu’est la place de l’Étoile. Bienvenue à Luxembourg. Cette jolie fermette d’ailleurs se trouve aussi sur la route d’Arlon, coincée entre deux mochetés.

Portes du Cents Quand j’étais petit, nous avions tous la même porte au Cents. Puis ça a changé, je ne sais plus exactement quand. Maintenant, il n’y en a plus une comme l’autre et elles sont toutes plus moches les unes que les autres. Voici l’originale, il n’en reste que quelques-unes.

Ça se discute Il y a juste des choix que je ne m’explique pas.

Allergies Les portes d’entrée vitrées par des losanges, les façades mauves, les rondspoints aménagés, les pavés de couleur saumon, les garde-corps en acier inoxydable qui font des vagues, les boîtes aux lettres en béton lavé, les pots de fleurs surdimensionnés, les faux plafonds ornés de lampes halogènes...


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092 ENTREPRISES Ce dossier s’adresse aux entreprises et collectivités qui souhaitent être informées sur des thématiques en lien avec les espaces collectifs.

& COLLECTIVITÉS

LES CIMETIÈRES À l’heure où les terrains en ville se font de plus en plus rares, et chers, comment pouvons-nous considérer ces espaces singuliers dans l’urbanisme ? Quelle qualité d’espace accordons-nous à nos morts et à leur famille ? Quelle place ces lieux peuvent-ils avoir au sein de nos villes contemporaines ?


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PERSPECTIVE HISTORIQUE

LES CIMETIÈRES, QUELLE ÉVOLUTION ?

Si les cimetières existent depuis que l’Homme est Homme, le culte des morts étant considéré comme une caractéristique de l’espèce humaine, leur forme a évolué au fil des siècles. Quelle place avaient les cimetières autrefois ? Quelle place leur accordons-nous aujourd’hui ? Quelles perspectives pouvonsnous tracer pour demain ?

Auteur : Céline Coubray ROBERT L. PHILIPPART est historien et membre de la commission pour l’art funéraire de la Ville de Luxembourg. Dans le cadre de sa thèse, il a travaillé sur le sujet des cimetières (Luxembourg, de l’historicisme au modernisme, de la ville forteresse à la capitale nationale, Luxembourg-Louvainla-Neuve, 2006).

Le fait d’enterrer les morts est un signe qui nous distingue des animaux, une caractéristique de l’espèce humaine. Aussi, avant même l’invention de l’écriture, les archéologues ont pu constater que les hommes ont enterré leurs morts, reproduisant un rituel spécifique, dans des lieux dédiés, avec une architecture particulière.

LES CIMETIÈRES DES PREMIERS TEMPS

non plus de l’église, mais des communes. Au Luxembourg, « le décret général de l’Empereur Joseph II en 1784 exigea la fermeture des cimetières à l’intérieur des localités et l’ouverture de nouvelles nécropoles à l’extérieur des agglomérations », précise l’historien Robert L. Philippart.

LES 19E ET 20E SIÈCLES C’est en 1804 que les cimetières luxembourgeois passent aux mains des communes. Ils ne sont alors plus réservés à une seule confession et on est enterré suivant son lieu de domicile et non plus selon sa paroisse. « La ville, propriétaire des cimetières, propose l’acquisition à titre onéreux d’emplacements particuliers soumis à des concessions temporaires ou perpétuelles, avec la possibilité d’y élever des monuments », précise Robert L. Philippart. « Comme lieu de commémoration, le cimetière de plein air, balayé par les vents, devait être agrémenté de plantations, rappelant une promenade publique, un lieu de mémoire individuel et collectif. » Le cimetière est organisé comme une ville en miniature. Les concessions sont d’ailleurs gérées selon un système cadastral, avec des ensembles qui pourraient déterminer des « quartiers », les familles aisées pouvant se faire construire de véritables « dernières demeures ». « La concession devient rapidement un marché, et même si le règlement de police sur les cimetières de la capitale en 1879 confirme le principe d’égalité des citoyens en autorisant uniquement l’inhumation des défunts au cimetière du quartier où ils avaient vécu, il s’agissait uniquement d’une égalité de surface, pas de coût. Une concession ordinaire au cimetière Notre-Dame par exemple coûtait 150 francs contre 75 francs dans une autre nécropole. Et un emplacement en première rangée valait le double par rapport à la seconde rangée. » Le cimetière devient une galerie de personnages illustres, vantant différentes valeurs philosophiques, sociales ou simplement humaines. « Dès 1903, des comités de bénévoles se créaient pour faire exhumer des personnalités et les faire inhumer sur un emplacement de choix et sous un monument représentatif financé par souscription et sur concession gratuite accordée par la Ville. » L’art funéraire se développe, les créations artistiques signées par des architectes de renommée rivalisent avec un art funéraire choisi sur catalogue. « Le Luxembourg exportait d’ailleurs ses ‘créations de monuments funéraires’ par wagons en France et en Allemagne », souligne Robert L. Philippart. Avec l’accroissement de la population, les cimetières doivent être agrandis. En 1889, l’ancienne commune d’Eich autorise des caveaux encastrés dans le mur de soutènement. Un nouveau type de sépulture apparaît.

Dès la préhistoire, on a pu constater la présence de cimetières. Les tumuli étaient faits de terre et de pierres, allant de la simple protubérance en terre à la disposition plus complexe de pierres. Les nécropoles de l’Antiquité regroupaient plusieurs sépultures qui pouvaient être monumentales ou de simples tombes. Ces lieux étaient déjà situés en dehors des lieux d’habitation, et séparés des lieux de cultes. Les plus beaux exemples se trouvent certainement en Égypte (Vallée des Rois, des Reines, Saqqarah, Gizeh). Dans l’Antiquité romaine, les morts étaient enterrés en dehors de la ville, dans les catacombes, pour des raisons d’hygiène. Ce n’est qu’au Moyen Âge, vers le 10e siècle, qu’apparaît le cimetière autour de l’église, les notables étant LES CIMETIÈRES D’AUenterrés à l’intérieur même. Au 18e siècle, le JOURD’HUI ET DE DEMAIN cimetière autour de l’église est délaissé pour La fin du 20e et le début du 21e siècle sont les cimetières se trouvant à la sortie de la ville, principalement pour des questions sanitaires. marqués par une évolution des mœurs qui tend C’est également à cette époque que les cime» Suite page 94 tières passent progressivement sous la gestion

CIMETIÈRE FORESTIER Depuis quelques années, un nouveau type de cimetière est disponible au Luxembourg : les cimetières forestiers permettent de déposer les cendres d’un défunt au pied d’un arbre ou de procéder à une dispersion des cendres dans l’enceinte du cimetière. Pour préserver le cadre naturel du cimetière, les ornements de fleurs ou stèles funéraires ne sont pas autorisés. Seule une petite plaque commémorative est fixée au tronc de l’arbre. On trouve des cimetières de ce type à Betzdorf, Kayl / Schifflange et Luxembourg. LA ROUTE DES CIMETIÈRES Les cimetières existants sont aussi des espaces qui peuvent être valorisés au niveau culturel. L’association ASCE (Association of Significant Cemeteries in Europe), soutenue par le programme Culture de l’Union européenne, recense des cimetières en Europe dignes d’intérêt au niveau historique et culturel. Témoins de l’histoire locale, de l’héritage culturel et religieux, ils deviennent ainsi des vecteurs de tourisme culturel. www.significantcemeteries.org


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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS

photo, que par une tombe. Se pose donc la question du futur de nos cimetières comme lieu de mémoire. Nos sociétés contemporaines nous amènent à avoir également une vie numérique. Doit-on la faire entrer dans le cimetière ? Des cimetières virtuels peuvent-ils être une réponse aux familles de plus en plus éclatées et dispersées sur le globe, représenter un lieu de recueillement virtuel, accessible par tous, à toute heure et de n’importe où ? Certains sites internet permettent aujourd’hui de créer un site commémoratif et d’accompagner ainsi la famille et proches du défunt dans leur période de deuil. Facebook a introduit une option qui permet de désigner de son vivant une personne qui sera en charge de sa page après la mort de son gestionnaire. Ce sont donc bien des questions qui commencent doucement à apparaître et à faire évoluer nos rituels de deuil. Tous ces paramètres, même s’ils ne sont pas encore clairement définis, sont des indicateurs pour les changements Le Tumulus de Dissignac (France) est un vestige de l’époque mégalithique. Composé de deux chambres funéraires, il remonte à environ 4000 ans avant J.-C. et évolutions futurs de nos cimetières.

CIMETIÈRE NOTRE-DAME

«  LES CIMETIÈRES TELS QU’ILS EXISTENT AUJOURD’HUI RENFERMENT UN PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET VÉGÉTAL QU’IL POURRAIT ÊTRE INTÉRESSANT DE PRÉSERVER »

Les origines du cimetière Notre-Dame remontent à 1691. Il était alors destiné aux malfrats de l’ancienne paroisse St-Nicolas. Il fut ensuite agrandi en 1871, 1892 et 1912. Dès 1903, ce cimetière accueillait les bourgeois et les habitants de la ville haute, des grands boulevards et de Limpertsberg. Il accueille un certain nombre de tombes remarquables, dont le mausolée du légionnaire luxembourgeois inconnu (architectes Joseph Nouveau - Léon Muller), le « Hinzerter Kräiz » érigé en 1969, ou de nombreuses personnalités nationales comme Wilhelm Voigt, mieux connu sous le nom de « Hauptmann von Köpenick ».

CIMETIÈRE DE MERL

Le cimetière de Merl était situé à l’extérieur de la ville au moment de sa création, dans l’ancien village de Merl, sur un site bien balayé par les vents. Le cimetière a gardé un aspect champêtre jusqu’à la fin des années 1960. La chapelle ardente est dessinée par l’architecte René Schmit en 1968, avec un aménagement en parc avec bassins d’eau et promenades. Ce fut également le premier cimetière à accueillir une pelouse de cendres, la crémation n’étant autorisée au Luxembourg que depuis 1972.

Photos : David Laurent-Archives Maison Moderne, D. Macel / Ville de Saint-Nazaire, Photothèque de la Ville de Luxembourg-Fernand Blom

à diminuer l’importance du fait religieux et à repousser la place des morts dans notre société. L’incinération est préférée à l’inhumation, et il y a fort à penser que la progression des demandes de crémation ne va pas ralentir. Les concessions perpétuelles disparaissent progressivement. Parallèlement, les villes grossissent et l’espace libre se fait de plus en plus rare. Mais le nombre de morts, la population grandissant, ne fait que croître. À moyen terme, cela va radicalement changer le visage de nos cimetières. Il ne faut pas oublier par ailleurs que les cimetières tels qu’ils existent aujourd’hui renferment un patrimoine architectural et végétal qu’il pourrait être intéressant de préserver, voire même de renforcer. Il semblerait donc opportun de repenser la forme de nos cimetières pour les intégrer pleinement dans les politiques d’aménagement urbain et de développement durable, sans omettre de réfléchir à la mémoire des familles. Cette évolution pourrait tendre vers une réappropriation des cimetières pour d’autres usages. Les coûts de gestion de ces lieux sont aussi à faire entrer dans la réflexion. Relevant des communes, leur gestion doit être en mesure de répondre aux contraintes des finances communales. Par ailleurs, le cimetière perd de l’importance dans la mémoire collective et les familles sont plus dispersées. Le caveau est de moins en moins un point de ralliement, le souvenir du défunt étant aujourd’hui plus porté par des objets, une

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VISION CONTEMPORAINE

« FAIRE DU CIMETIÈRE UN NOUVEL ESPACE URBAIN »

A+T Architecture s’est vu confier par l’administration communale de Mondercange la rénovation, l’extension et de nouvelles constructions pour le cimetière de Bergem.

Auteur : Céline Coubray Au départ, l’administration communale a sollicité les architectes pour intervenir sur la rénovation du mur d’enceinte du cimetière de Bergem. Mais en visitant le site, A+T Architecture s’est rendu compte que le mur d’enceinte n’était qu’une partie du problème et qu’une intervention beaucoup plus large pourrait, si la commune le souhaitait, être réalisée. « L’ensemble du site était vieillissant et surtout très hétérogène », précise Claudine Arendt. « En visitant les lieux, il nous paraissait inconcevable de ne pas porter une réflexion plus large sur l’ensemble du site qui présente en plus une situation urbaine intéressante. » En effet, le cimetière de Bergem se trouve sur une parcelle traversante, entre la Grand-Rue et la rue de Noertzange, reliant deux parties de la commune. Les architectes ont alors proposé une étude qui porte sur l’ensemble du cimetière. Dans un premier temps, un diagnostic a été réalisé. Il est également apparu que le cimetière, qui a été réaménagé au fur et à mesure des besoins et des années, présentait des matériaux hétérogènes ainsi que différents revêtements de sol. « Nous avons également noté plusieurs espaces vides dispersés dans le cimetière. À cela s’ajoutaient deux interventions bâties : une chapelle ardente vitrée construite dans un style proche du post-moderne assez peu séduisant et deux colombaires qui donnaient l’impression de flotter dans l’espace. » L’idée d’un cimetière forteresse avec un mur d’enceinte a également été écartée. « Il ne s’agit pas de faire un lieu opaque, mais au contraire un lieu plus ouvert, tout en préservant le respect que l’on doit sur ce type de site. Nous souhaitions pouvoir rendre ce morceau de ville aux citoyens en développant l’idée d’un parc, d’un lieu qui puisse devenir aussi un lieu de détente et de repos tout en le désenclavant. » Une discussion s’est alors enclenchée avec le collège échevinal pour mettre sur pieds une étude de faisabilité sur le réaménagement de l’ensemble du cimetière et la mener à terme. Un avant-projet a été soumis et accepté. Le nouveau projet se développe autour de trois axes : l’extension du cimetière côté Grand-Rue, la place centrale avec une nouvelle

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PARTI URBANISTIQUE Implantation de la chapelle et équipements, définition de l’extension du cimetière Nouvelle morgue, chapelle ardente Ancien cimetière et locaux sanitaires Extension cimetière et colombaires

Place Réaménagements des accès et accessibilité PMR

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Administration communale de Mondercange Maître d’œuvre : A+T Architecture Gros œuvre : Sopinor Bardage : Binsfeld & Bintener Menuiserie extérieure : Sermelux Menuiserie métallique : Origer Parquet : Team H Électricité : Delstanche

Création d’une place à l’entrée du cimetière

Plantations : Ikebana Revêtements de sols et chapes : Burg & Kirch

Création d’un parc et d’espace vert

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L’idée d’un cimetière qui puisse également être un lieu de promenade a été privilégiée. Extension

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Plan d’ensemble du cimetière de Bergem qui se situe sur une parcelle traversante.


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de l’asphalte imposé par la commune. Il s’agit d’un béton qui a été retravaillé pour devenir plus précieux. Une réflexion a également été portée sur les végétaux. La promenade est rythmée par la création de nouveaux espaces verts, des bandes d’arbres plantés tout au long. Tous les arbres présents sur le site ont été conservés et de nouvelles plantations ont été réalisées. Sont restés de nombreux arbres fruitiers comme les cerisiers. Sur la pelouse, on trouve également des tulipes et crocus qui apportent des touches de couleurs. Les contraintes administratives sur une réalisation de ce type ne sont pas très fortes. Il faut veiller à ce que le site soit praticable par tous, y compris les PMR ou par les personnes âgées. Un axe doit être carrossable tout le long pour LES ESPACES EXTÉRIEURS l’acheminement des cercueils en corbillard. Les jardiniers doivent aussi pouvoir disposer d’un Le cœur du cimetière n’est pas particulière- local. Des points d’eau et une benne à ordures ment retravaillé. Les principales interven- doivent également être intégrés sur le site. tions se situent côté est (Grand-Rue) et côté rue de Noertzange. L’axe central déjà existant LES BÂTIMENTS est retravaillé pour être renforcé et prolongé. On a donc une chapelle ardente, un espace C’est sur le côté est que les architectes sont le plus intervenues. Le terrain est scindé en technique pour les jardiniers et des toilettes trois parties (deux latérales, une centrale). publiques. Il s’agit de trois bâtiments diffé« Actuellement, seule la partie centrale est affec- rents, mais qui sont traités dans leur dessin tée par l’emplacement d’un nouvel ensemble de comme un seul bâtiment. Cette continuité se colombaires. Les deux autres parties latérales lit dans la pente des toits. sont pour le moment laissées comme zone planLa façade de ces trois bâtiments est en tôle tées. Elles servent de zone d’extension et pour- d’aluminium laquée et reprend les tons sombres ront accueillir à terme de nouvelles tombes ou des des plaques de marbre utilisées traditionnelcolombaires en fonction des besoins. » lement pour les tombes. L’intérieur est beauAu milieu se situe la place centrale avec la coup plus chaud, puisqu’entièrement revêtu nouvelle chapelle ardente, les locaux tech- d’un parquet, sur le sol, les murs et le plafond, niques et la pelouse de répartition des cendres. reflétant l’idée d’un monobloc. « Le dialogue Côté rue de Noertzange, une nouvelle place avec l’espace extérieur est très présent et une urbaine est implantée, créant une entrée grande transparence est mise en jeu grâce aux secondaire. Aux entrées du cimetière ont été portes coulissantes qui donnent vers la pelouse du installés d’imposants portails en métal. souvenir. Le regard n’est pas bloqué et un allerUn besoin d’homogénéisation des surfaces retour entre intérieur et extérieur peut s’opérer. extérieures était criant. Il a donc été choisi de La porte d’entrée est volontairement imposante n’avoir qu’un seul revêtement de sol en plus et monumentale, pivotante sur un axe. » chapelle ardente et la création d’une nouvelle place urbaine côté rue de Noertzange qui définit une seconde entrée. Une des données à également prendre en compte est que de plus en plus de personnes souhaitent se faire incinérer et donc augmenter l’offre de proposition de colombaires. « Toutefois, il fallait maintenir un mur pour délimiter cet espace. Le mur existant ne pouvait être conservé, car en trop mauvais état et les racines des arbres présents sur les parcelles voisines le mettaient en péril. Nous avons alors eu l’idée de proposer un mur végétal qui viendrait remplacer le mur minéral. Cela impliquait de ne conserver que quelques points de fondation ponctuels et le reste serait remplacé par du grillage sur lequel pousse du lierre. »

Les colombaires sont pensés et conçus comme des paysages flottants. Il s’agit en fait de boîtes avec une toiture verte. « Le dessus de ces nouvelles demeures représente donc un nouveau plan vert, comme une prolongation du parc. C’est aussi comme un petit jardin privatif que chaque famille peut s’approprier. La création de ce nouvel espace permet également de personnaliser le colombaire, comme c’est possible de le faire avec les tombes. La distribution à l’horizontale renforce cette idée de création d’un nouveau paysage. » Pour casser une trop forte symétrie, les pieds sont disposés en biais, réintroduisant subtilement de l’aléatoire. Un dialogue s’établit entre les colombaires et la chapelle ardente qui se situe en arrière-plan et dont la façade entre en dialogue avec le revêtement des colombaires qui est de la même couleur. Au sol, on trouve le béton traité. 5

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UN PROJET SILENCIEUX

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L’entrée du cimetière est signalée Construire ou réaménager un cimetière n’est par un imposant portail en métal pas une intervention facile. « Ce sont des projets pivotant sur un axe. sensibles, qui demandent presque une approche 4 artistique. Ce sont des projets que nous qualifions Les façades sont réalisées en tôle de ‘silencieux’. Nous les envisageons comme de d’aluminium laquée, ce qui confère lieux calmes, qui dégagent une certaine sérénité, où une esthétique à la fois sobre et l’esprit doit pouvoir se reposer. Comme c’est un lieu contemporaine au bâtiment. fortement chargé émotionnellement, l’architecture 5 présente doit être douce, accueillante et apaisante. Au-dessus de chaque colombaire, Le jeu des ombres et des lumières est également les familles ont la possibilité intéressant à travailler, tout comme les reflets qui de déposer des fleurs et de personnaliser cet espace. ouvrent une perspective verticale et donc une forme de spiritualité. Les cimetières sont aussi des lieux pour expérimenter au niveau architectural. Il est intéressant d’y créer des contrastes, des jeux géométriques au sol, de travailler les couleurs, les matières, de créer un rythme dans la matière et de l’alterner avec des plages vertes. Finalement, ce cimetière devient une composition urbaine, même si ses dimensions, de 40 ares, restent modestes. » L’ensemble de ce cimetière remanié aboutit à une ambiance rassurante, presque chaleureuse, traduisant un contraste entre la vie qui s’arrête et qui continue à la fois, en dehors de toute considération religieuse. Ces espaces traduisent également le respect et la dignité, tout en devenant un nouveau morceau de ville qui peut être pratiqué quotidiennement par les citoyens.

Photos : Boshua – Bohumil Kostohryz

LES COLOMBAIRES

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LA SCIENCE DU SAVOIR-FAIRE

DETE I MAD ABOUT SOUL

La Maison du Savoir, futur bâtiment principal de la Cité des Sciences à EschBelval, constituera l’articulation centrale des activités estudiantines. Soludec est fier d’avoir été mandataire de l’association momentanée retenue pour la réalisation de ce bel ouvrage et d’avoir ainsi pu faire preuve de son savoir-faire en matière de construction de bâtiments publics. Soludec souhaite à tous, étudiants et corps enseignant, de s’épanouir pleinement dans ce nouveau lieu de vie.

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PRODUITS

POUR CHANGER DES CHRYSANTHÈMES

Les cimetières sont des lieux riches pour la biodiversité. En peu de mètres carrés, on trouve une grande variété d’espèces végétales. Nous vous en présentons quelques-unes qui sont particulièrement adaptées pour ces lieux.

AZORELLA TRIFURCATA

HELLÉBORE

VERVEINE

MANDEVILLA

Sélection : Céline Coubray, France Clarinval, Laura Megna

Se prête particulièrement bien aux zones difficiles d’accès. Son feuillage persistant forme des coussins très denses. Il fleurit de l’été au début de l’automne.

GAURA

SANTOLINE

HÉBÉ

PLUMBAGO

TRÈFLE DES PRÉS

THUYA

ORPIN

THYM SERPOLET

BUIS

DÉLOSPERMA

CROCUS

COLCHIQUE

Vivace et résistante à des gels légers. Un seul pied peut offrir une belle touffe fleurie. Les feuilles sont pourpres ou vertes, les fleurs roses, rouges ou blanches.

Se prête particulièrement bien aux zones difficiles d’accès, car nécessite peu d’entretien et est très résistant. Son feuillage est persistant et sa floraison va de la fin du printemps au milieu de l’été.

Feuillage persistant d’un vert soutenu ou gris-blanc argenté. Résiste bien au gel. La floraison est jaune ou blanche. Il se taille facilement pour former des touffes.

Robuste, il se prête particulièrement bien à des zones subissant un piétinement régulier. Il ne dépasse pas quelques centimètres de hauteur et s’utilise donc comme couvre-sol. Les petites fleurs sont violettes.

Famille des véroniques arbusives, c’est un très joli arbuste persistant, apprécié pour sa floraison qui dure de mai à l’automne. Les fleurs regroupées en grappes ou en épis se déclinent en lilas, rose ou blanc.

Cet arbuste à l’odeur caractéristique est un incontournable des jardins à la française. On le retrouve sous forme de bordures et haies taillées. Il peut atteindre une hauteur de 5 à 6 m. La floraison du buis au printemps est de couleur crème.

Plante d’hiver par excellence, elle est résistante au gel et offre une floraison généreuse même sous la neige.

Cette plante grimpante est appréciée pour ses fleurs et pour son feuillage. Elle résiste aux gelées et fleurit de juin à l’entrée de l’hiver. Aucune taille n’est indispensable. Existe en bleu, orange et rouge

C’est un bon couvre-sol pour un emplacement au sec qui peut résister à nos hivers. La plante forme une touffe qui peut atteindre 60 cm de large. Existe en rose, mauve, jaune et blanc.

Elle forme des touffes rampantes ou semi-érigées. Elle est généreuse en fleurs de mai jusqu’à l’hiver, auquel elle ne survit pas. Existe en blanc, rouge, pourpre et violine.

S’adapte bien à des zones subissant un piétinement régulier. Il doit être planté sur une zone ensoleillée. Son feuillage est persistant. Il résiste très bien à la sécheresse.

Cette plante bulbeuse est remarquable pour la beauté de ses fleurs panachées de bleu et violet qui fleurissent dès la fin de l’hiver ou à l’automne selon les variétés. L’entretien est facile et la multiplication courante.

C’est un arbuste grimpant très résistant et qui nécessite peu d’arrosage. Son feuillage est persistant et la floraison va de juin à octobre. Existe en rose, blanc, rouge et pourpre.

Ce conifère est apprécié parce qu’il reste toujours vert. Dense et de croissance rapide, il convient très bien pour les haies et les brise-vue.

Pour une touche de couleur au moment où toutes les plantes à fleurs s’essoufflent, les colchiques fleurissent dès la fin août et jusqu’à la mi-novembre. Ton rose plus ou moins violacé et le cœur blanc.


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PRODUITS

POUR REPRENDRE SES ESPRITS

Parce qu’on y vit des moments intenses en émotions, les assises sont les bienvenues dans les cimetières. Quelques équipements publics, comme des poubelles, sont également nécessaires. Sélection : Céline Coubray, Laura Megna

GENUS

Banc contemporain composé de bois et béton. Piétements en béton de 12 cm avec perforations pour l’ancrage au sol. Longueur du banc : 260 cm. Les lattes du banc sont en bois local non traité. Hauteur d’assise : 46 cm. Profondeur totale : 61 cm. Hauteur totale : 88 cm. www.freiraumausstattung.de

ASEDA Le banc ASEDA est composé

REFRESHER

PORTIQUOA Le banc Portiquoa est constitué

Composé de bois naturel, de deux parties latérales servant ce banc est résolument d’accoudoirs en acier pliés vers moderne tout en étant classique. l’extérieur. Composition en acier Longueur du banc : 183 cm. galvanisé, revêtement par poudre Profondeur : 90 cm. en coloris RAL standard. L’assise Hauteur : 84 cm. ainsi que le dossier sont constitués polar-design.net de bois dur exotique. Largeur du banc : 200,2 cm. Hauteur : 82,1 cm. Profondeur : 54,2 cm. Poids : 27 kg. www.abes-online.com

d’une structure en aluminium et de lames en bois qui forment l’assise et le dossier. Design moderne et simple à la fois. L’ancrage au sol se fait de manière originale : un espace est laissé entre le banc et le pavage. Longueur du banc : 181,9 cm. Hauteur totale (avec dossier) : 76,9 cm. Profondeur : 45,1 cm. www.mmcite.com

PETRA

GRID

CUTOUT

KARMA

MONTRÉAL

MONTGENÈVRE

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TULIPES

BOX

LYS

SWISSBIN

CRYSTAL

Constitué de lattes en bois naturel mesurant chacune 15 cm x 4,5 cm, ce banc se démarque par sa simplicité et ses accoudoirs arrondis. Deux systèmes d’ancrage possibles : avec bride ou avec un conduit à inclure pour un bétonnage. www.leipziger-leuchten.com

Corbeille circulaire entièrement thermolaquée conçue en acier inoxydable. Diamètre : 35,5 cm. Capacité de 37 litres. Deux types de fixations possibles : avec des vis, profondeur de 8 cm, ou installation dans le béton, profondeur de 25 cm. www.benkert.info

Banc original constitué d’acier poli dont un pied est réalisé en tôle perforée d’aluminium. Le banc est également disponible en bois. Fixation grâce à des vis. Longueur du banc : 162 cm. Profondeur : 45 cm. Hauteur : 45 cm. www.urbo.it

Cette corbeille témoigne d’une réelle sobriété. L’emprise au sol est réduite. Sa forme circulaire permet une intégration optimale dans tout lieu public en ayant besoin. www.area.fr

L’attrait de ce banc réside dans sa forme découpée, ainsi que dans son arrondi qui permet une assise conviviale avec les autres personnes sur le banc. www.urbo.it

Cette corbeille réalisée en métal et en bois bénéficie d’une épaisse structure de 6 mm. Deux portes en bois s’ajoutent. L’une des deux s’ouvre pour pouvoir en sortir le sac plus facilement. Existe en deux largeurs (393 x 400 mm / 517 x 400 mm) et deux capacités (100 L ou 135 L). www.bottonandgardiner.com

Doté d’une structure en acier de 8 mm, ce banc fait preuve de modernité pour s’inclure dans un paysage urbain. L’assise est réalisée avec des planches massives de bois Douka. Finition brute. À poser au sol ou bien à fixer grâce à des vis. Longueur du banc : 190 cm. Profondeur : 45 cm. Hauteur : 42 cm. Poids : 58 kg. www.concept-urbain.fr

Dessinée par Metalco, cette poubelle est construite à partir d’une structure cylindrique avec des lattes verticales en métal qui s’évasent vers le haut et qui sont retenues par trois bandes intermédiaires. Sa capacité est de 60 litres. Elle peut être simplement posée au sol ou fixée à la surface. Hauteur : 850 mm. www.bottonandgardiner.com

Ce banc, dont la structure et l’assise sont en acier, présente un élégant piétement et une assise légèrement bombée qui accroît le confort des usagers. www.area.fr

Cette corbeille ressemble à un élément décoratif, mais est tout à fait fonctionnelle. Munie de petites fentes, seuls des déchets de petite taille peuvent être déposés dans cette poubelle de grand volume en acier galvanisé revêtu d’un émail à la poudre. Le couvercle est verrouillable. Disponible dans différentes couleurs. www.mmcite.com

Ce banc présente une forme surprenante en zigzag qui donne l’impression que l’assise flotte. Grâce à une astucieuse répartition des charges, le banc ne repose que sur un point d’ancrage, ce qui allège sa silhouette et lui confère un caractère unique. www.area.fr

Cette corbeille permet un tri sélectif tout en ayant un réceptacle discret et se fondant aisément dans le paysage. Ses dimensions : 770 x 985 x 260 mm. Le corps est en acier. Sur le dessus, on trouve également un cendrier avec un éteignoir à cigarettes. Capacité des poubelles : 3 x 32 L. www.mmcite.com


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LIVRAISON DE CHANTIER

OUVRIR VERS LE PAYSAGE Le bureau Bruck + Weckerle Architekten a été chargé par l’administration communale d’Alzingen d’intervenir sur le cimetière de la commune. Autrefois introverti, leur intervention en toute discrétion a permis d’ouvrir le cimetière vers le paysage, tout en y ajoutant de nouveaux équipements.

Auteur : Céline Coubray

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Administration communale de Hesperange Maître d’œuvre : Bruck + Weckerle Architekten Livraison : 2012

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Les bancs sont conçus de sorte à permettre aux gens de s’asseoir en face des tombes ou bien vers le paysage. 2

Les locaux de service sont placés entre l’ancien mur du cimetière et les voiles en béton teinté avec surface bouchardée. 3

Les voiles en béton teinté présentent une surface bouchardée en rapport avec les tombes. 4

Plan d’ensemble.

ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS

Lorsque la commune a fait appel au bureau Bruck + Weckerle Architekten pour le réaménagement du cimetière, la situation n’était pas désespérée. Le cimetière nécessitait toutefois quelques travaux de réaménagement, d’entretien et l’adjonction de nouvelles fonctions : la commune souhaitait faire construire des locaux pour les techniciens du cimetière, un dépôt pour les plantes mortes et des sanitaires. Dans le programme initial, qui a été modifié en cours de projet suite au changement de bourgmestre et de budget dédié, un jardin du souvenir était également prévu, avec un aménagement paysager et un plan d’eau. Cet espace réservé pour le jardin du souvenir est actuellement en attente d’un aménagement, mais fait partie de l’ensemble du point de vue de la conception.

OUVRIR ET UNIFIER Avant l’intervention des architectes, le cimetière était clos par un mur de pierres sur presque l’ensemble du site, le délimitant côté rue, et par des haies végétales et des arbres côté campagne. Ce site en périphérie du village était fermé sur lui-même. « Nous avons souhaité que ce cimetière devienne un lieu où l’on puisse venir réfléchir, profiter de la beauté du paysage et se dire que malgré les circonstances difficiles pour lesquelles on le fréquente, la vie est belle », explique Thomas Weckerle. « Nous souhaitions également être discrets dans notre intervention. Le cœur du cimetière devait rester les tombes, qui sont par ailleurs très hétéroclites, avec de nombreux matériaux et traitements de matières. » Pour cela, ils ont choisi de ne travailler qu’un seul matériau : le béton. Teinté de différentes manières, on le retrouve en revêtement de sol, en voile pour les nouvelles constructions, en muret pour délimiter la liaison avec l’extérieur, en mobilier pour les assises. Les trois nouveaux locaux sont disposés sur un des côtés, derrière de grands voiles en béton. Sobres et minimalistes côté cimetière, ils s’ouvrent à l’arrière dans une allée longeant le mur de pierre ancien. De ce côté, des espèces grimpantes ont été plantées le long du bardage en bois.

DE NOUVELLES FONCTIONS L’endroit pour jeter les plantes est caché visuellement derrière un mur qui revient sur lui-même. Situé en bordure du cimetière, côté rue, les services d’Hygiène de la commune peuvent y avoir accès sans avoir à rentrer dans l’enceinte du cimetière. L’ensemble du revêtement de sol a été retravaillé et unifié. La place à l’entrée a également été redessinée. Des arbres et des bancs ont été ajoutés. Ces derniers ont été dessinés par les archi-

Situation avant la rénovation : un lieu clos et obscur.

tectes, dans la continuité du revêtement de sol. Ils ont également été réalisés au moment du gros œuvre. « Le fait d’avoir dessiné nousmêmes les bancs et de les avoir fait réaliser au moment du gros œuvre permet d’une part de conserver une même esthétique, et d’autre part de ne pas devoir réserver un budget supplémentaire pour cet équipement », précise Françoise Bruck. Côté campagne, les murets de limite du cimetière sont disposés en quinconce pour répondre le plus naturellement possible au dénivelé de terrain. Des bancs positionnés tout le long de ces murets permettent soit de s’asseoir côté cimetière soit de se tourner côté

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tout en ouvrant généreusement sur les beautés naturelles du paysage. « Nous ne voulions rien faire de spectaculaire », soutient Françoise Bruck. « Nous sommes convaincus que les cimetières doivent faire partie de notre vie quotidienne, qu’ils doivent être des lieux qui puissent être traversés, qui soient inspirants et se prêtent à la réflexion. Comme je suis Suisse, j’ai une tout autre expérience du cimetière qui est plus conçu comme un parc, un espace vert à part entière. C’est un peu cette idée que j’ai voulu transmettre en ouvrant l’horizon sur un des côtés du cimetière d’Alzingen », conclut Thomas Weckerle.

Photos : Bruck + Weckerle Architekten, Lukas Huneke

campagne et de porter son regard vers la nature environnante. Un nouvel emplacement a été déterminé pour déposer les urnes. Elles prennent désormais place dans un muret qui s’intègre pleinement au paysage du cimetière tout en marquant un palier et la différence de niveau du terrain. Les points d’eau ont été également retravaillés par le bureau d’architectes. Ils ont choisi de dessiner un simple profilé en acier derrière lequel arrive un tuyau d’eau. Simple et discret, les arrivées d’eau ne se font pas remarquer. Leur intervention est assez minimaliste, respectueuse du lieu, du souvenir qu’il porte,

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A C Q U I S I T I O N S I S A L E S I R E N T A L S I E V A L U AT I O N S I I N S U R A N C E I R E A L E S T AT E C O N S U LT I N G

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N-LAB ARCHITECTS

PORTRAIT

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Sur une invitation du LUCA Luxembourg Center for Architecture, n-lab architects donnera une conférence pour présenter son travail et son approche de l’architecture. À cette occasion, Archiduc consacre son portfolio à ce bureau d’architecture luxembourgeois.

Texte : Céline Coubray avec n-lab architects

TEN Conférence le 9 juillet à 19 h, dans l’auditorium de la Banque de Luxembourg


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GARDER UN ESPRIT DE LABORATOIRE C’est un jeune bureau que nous présentons dans ce portfolio puisque n-lab architects fête cette année ses 10 ans.

Auteur : Céline Coubray

J’ai rendez-vous à la gare, dans un immeuble de ville ancien, mais encore en chantier de rénovation. Le couloir est rempli de catalogues de matériaux, des cartons encombrent le passage, des tubes de dessins dépassent et la poussière des travaux s’est déposée sur l’ensemble. Mais juste à côté, dans la salle de réunion, l’ambiance est différente  : parquet massif au sol, plafond à moulures, mobilier design. Pour autant, rien n’est guindé. On sent que l’esprit est jeune, l’ambiance décontractée. C’est ce que m’explique aussi Frédéric Nosbusch, architecte, qui a fondé n-lab en novembre 2004. « J’aime travailler dans un état d’esprit proche de l’expérimentation, du laboratoire. C’est d’ailleurs bien pour cela que ‘lab’ figure dans notre nom. J’aime qu’il y ait des étudiants qui mangent des pizzas dans les couloirs du bureau, rester en état de rechercher, ne rien figer, être toujours en mouvement. » Ce n’est donc certainement pas un hasard non plus si Frédéric Nosbusch passe régulièrement derrière les platines, pour mixer dans les bars ou pour les amis. Concevoir à partir des recherches, expérimenter, essayer. Les projets de n-lab sont ainsi conçus, repartant de la feuille blanche pour chaque projet et n’hésitant pas à entamer le dialogue avec les différents corps de métier qui interviennent sur les chantiers où ils passent d’ailleurs beaucoup de temps. Aussi Frédéric Nosbusch a-t-il fait réaliser des vêtements adaptés  : bonnet, polaire, blouson, le tout estampillé du logo de son bureau. Une tenue faite pour être aux côtés des artisans et de ceux qui construisent avec leurs mains ce qu’ils ont pensé sur le papier. Pas la tenue noire de ville de l’architecte, mais bien celle d’un travailleur, au sens noble du terme, celui qui aime le travail bien fait, qui n’a pas peur de se salir les mains ou plutôt, dans notre cas, les pieds. « Nous portons beaucoup d’attention au travail avec les différents corps de métier et nous avons un grand respect pour le travail réalisé par les artisans. J’aime connaître les ouvriers avec qui nous travaillons. Nous discutons des solutions qu’il est possible d’apporter, de la meilleure façon de réaliser le travail. Il m’est important d’être compréhensif et de remercier, tout en sachant exactement vers quelle qualité nous devons aller et être très ferme là-dessus. C’est travailler dans le respect des règles de l’art et du travail de chacun. »

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Jusqu’à présent, le bureau a essentiellement travaillé avec des clients privés. « Nous avons principalement réalisé des logements, que ce soit en construction ou en rénovation, de l’aménagement intérieur au concept global d’une nouvelle résidence. Nous prenons beaucoup de plaisir à faire cela et aimons y apporter quelques innovations. Nous n’avons pas de geste signature et il est difficile de dire si un immeuble a été réalisé par nous ou non. » Pourtant, en regardant bien leurs projets, quelques lignes directrices peuvent se dessiner : le jeu sur les saillies, les retraits et les avancées, l’importance des lignes graphiques, soutenues par le contraste du noir et blanc, l’attention portée au détail et au juste équilibre des volumes et des formes, le contraste entre le chaud et le froid, la qualité accordée aux matériaux et leur mise en œuvre. Avec le temps, les clients se diversifient aussi et en juillet dernier, n-lab a remporté un concours d’idées pour un nouveau centre d’attraction à Sanem. Une nouvelle étape pour eux, où il faut apprendre à travailler avec différentes strates décisionnelles. Et la conception d’un espace à vocation culturelle et polyvalente. Le début d’une nouvelle aventure…

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10 ANS, 1 LIVRE Pour fêter les 10 ans de la création du bureau, n-lab architects publie chez av edition un livre sur l’un de ses projets phares, la maison MAR à Merl. Plutôt que de faire un catalogue de leurs réalisations, n-lab architects a choisi de présenter cette maison sur laquelle tout le bureau a collaboré et dont les premières esquisses remontent à plus de 15 ans, alors que Frédéric Nosbusch était encore étudiant. Les textes sont publiés sans aucune correction de la part des architectes, les auteurs ayant pu s’exprimer en toute liberté sur cette construction. 49 euros, disponible sur www.avedition.de

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Le bureau n’hésite pas à associer différents types de matériaux. 2

Le souci du détail est poussé loin et les architectes veillent à ce que tous les éléments de l’aménagement intérieur soient maîtrisés. 3

Une grande attention est portée à la mise en œuvre des différents matériaux, comme en témoigne ce mur en béton. 4

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Les détails font l’objet d’une grande attention, même s'ils restent simples. 6

n-lab a réalisé de nombreux projets d’aménagement intérieur. 6

Photos : Boshua – Bohumil Kostohryz

Lignes droites, courbes, contraste du noir et blanc... quelques éléments de vocabulaire architectural avec lesquels n-lab aime bien composer.


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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Luxembourg Année de livraison : 2014

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PROJET 1

MAR-CONSTRUCTION D’UNE MAISON UNIFAMILIALE Ce projet pour une maison unifamiliale à Luxembourg-ville se situe dans un quartier calme, sur une parcelle de coin, avec un terrain en pente mais bénéficiant d’une belle orientation sud. Il a donc été possible de développer un travail se basant sur des vues et des perceptions – intérieures et extérieures – et sur les relations entre les différents espaces et leurs environnements respectifs. De grandes baies vitrées, des terrasses et balcons complètent ces relations intérieur-extérieur. Les façades sont revêtues de panneaux en aluminium sur un socle en béton. À l’intérieur, les sols sont en pierre pour les espaces semi-privés et en chêne pour les parties privées. Les murs accueillent régulièrement des placards intégrés. Pour les 10 ans du bureau, un livre est consacré à cette maison (sortie prévue en mai 2015, chez av edition).

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Esquisse de conception. 2

Vue de la façade latérale. 3

L’aluminium, le verre, le béton et la lumière se conjuguent dans les espaces intérieurs. 4

Des jeux graphiques sont mis en œuvre à l’intérieur de la maison. 5

Détail du garde-corps de l’escalier.

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Galerie au premier étage. 8

Plans des différents niveaux. 7

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Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz

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La maison MAR présente une façade mettant en œuvre un important jeu de volumes réalisés en aluminium.


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Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Luxembourg Année d’aménagement : 2010 Surface : +/- 240 m2

PROJET 2

THE-NOUVELLE CONSTRUCTION Cette maison aux volumes clairement définis joue avec le concept de poids et de légèreté. Des volumes solidement ancrés et d’autres donnant l’impression de flotter créent de grands porte-àfaux tout autour de la maison. Les quatre façades sont traitées en tenant compte du contexte : les quelques ouvertures ayant un vis-à-vis sont recouvertes de lattes de bois de manière à préserver une intimité vers les zones privées tout en laissant passer la lumière. Les plus grandes ouvertures se trouvent côté jardin, où l’ensemble du rez-dechaussée est dégagé de manière à créer le plus grand volume possible pour les pièces à vivre et jouer au maximum avec l’effet de communication entre l’intérieur et l’extérieur. À l’intérieur, le nombre de matériaux utilisés est réduit à son minimum pour créer une atmosphère calme et permettant au regard de se diriger vers les différentes vues extérieures. Du béton brut est mis en œuvre comme un contrepoint à ces surfaces. La salle de bain et les chambres ont été dessinées pour être plus intimes, avec l’utilisation de matériaux sombres comme le parquet en chêne foncé ou le carrelage.

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Côté jardin, la maison est largement ouverte, donnant l’impression que les murs du rez-de-chaussée ont été effacés. 2

Plan du rez-de-chausée. 3

Plan de l’étage. 4 4

Les limites entre extérieur et intérieur sont poussées à leur maximum. 5

L’espace de vie du rez-de-chaussée combine un nombre restreint de matériaux et est largement ouvert vers le jardin. 6

La présence généreuse de lumière naturelle se poursuit jusque dans les étages. 5

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Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz

FICHE TECHNIQUE

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FICHE TECHNIQUE

PROJET 3

WAS-NOUVELLE CONSTRUCTION

Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Wormeldange

À la place de cette maison en bande, il y avait autrefois un hangar à démolir situé sur un terrain en pente entre deux maisons de ville. La circulation intérieure a dû être adaptée afin de permettre l’accès à l’immeuble voisin, ne disposant pas d’entrée propre. La façade et la toiture sont recouvertes de zinc traité à la manière d’un code-barres et combiné avec des panneaux d’Eternit et les parties vitrées. Le salon bénéficie d’une large baie vitrée qui laisse entrer généreusement la lumière naturelle. Les espaces intérieurs sont sobres et jouent de la juxtaposition de matériaux tels que le bois, le verre et le béton. L’aménagement intérieur est un mélange de meubles anciens et de meubles intégrés.

Année de livraison : 2014 1 1

La chambre est aménagée avec un mur-penderie intégré. 2

L’espace de vie, au premier étage, bénéficie d’une large entrée de lumière naturelle grâce à la baie vitrée. 3

Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz

La façade côté rue met en œuvre une composition équilibrée entre lignes verticales et horizontales.

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FICHE TECHNIQUE

PROJET 4

BEF-CONSTRUCTION D’UN IMMEUBLE RÉSIDENTIEL Ces trois immeubles se situent à Beggen, sur les grands axes et à proximité du centre-ville, du Kirchberg et des lieux de culture et de récréation. Ils répondent à une utilisation rationnelle de l’espace à bâtir, en créant une densité maximale sur un site qui dispose d’une faible profondeur (12 m). Le traitement de façade constitue un ensemble qui s’étend sur 84 m, en fin de rue. Plutôt que de faire un seul grand bloc, il a été décidé de construire trois immeubles permettant une meilleure intégration dans le site, de conserver l’échelle humaine et de faire entrer un maximum de lumière naturelle à l’intérieur des logements. Le traitement du socle permet de rattraper la dénivellation du terrain. Au total, 50 unités de logement seront construites avec de grandes surfaces vitrées, des espaces généreux et une flexibilité d’aménagement. Chaque appartement dispose d’un balcon et / ou d’une terrasse de 13 m2 minimum.

Maître d’ouvrage : Promoteur privé Localisation : Beggen Année de livraison : 2017


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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Luxembourg Année d’aménagement : 2014 Surface : +/- 170 m2 habitables /  +/- 170 m2 terrasse

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PROJET 5

CAL-AMÉNAGEMENT D’UN PENTHOUSE

Ce logement s’inscrit dans le contexte d’un quartier récent. n-lab architects a pu concevoir l’aménagement intérieur alors que l’immeuble était encore en phase de gros œuvre, ce qui a permis d’y intégrer un maximum de flexibilité. L’aménagement devait toutefois prendre en compte certaines contraintes : la répartition des fenêtres, l’entrée, le système d’aération ainsi que les deux gaines techniques. L’espace de vie est totalement ouvert, permettant une circulation fluide entre l’espace de la cuisine, la salle de séjour et l’espace repas et facilitant la communication entre les personnes présentes dans le logement. Côté nuit, on trouve une chambre qui communique avec un espace de douche, alors que l’espace de bain, généreux, est isolé. Un coin bureau et dressing est également aménagé et cloisonné par du mobilier. De larges baies donnent sur la terrasse. Un placage horizontal parcourt tout le logement, dissimulant des espaces comme des toilettes d’invités et une petite salle de douche. Le sol et le plafond gris encadrent les murs-placards laqués blancs.

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Photos : Patrick Teusch / Padati

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L’îlot de la cuisine joue de la géométrie de l’espace. 2

De larges rainures horizontales parcourent tous les murs de l’appartement. 3

Vue de l’espace bain en direction de la chambre à coucher. 3


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PROJET 6

FICHE TECHNIQUE

NIC-AMÉNAGEMENT D’UN PENTHOUSE

Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Sandweiler

Les paroies intérieures de ce projet ont été réalisées avec des panneaux de HPL afin de créer un espace le plus propre et ordonné possible. Ces panneaux ont servi pour les murs, des portes, les meubles et même un lit escamotable. Des boîtes aux angles arrondis renferment l’entrée, la salle de bain, ferment le couloir et procurent un effet de fluidité dans tout l’appartement. Le meuble de la cuisine présente la particularité de pouvoir s’ouvrir et se fermer de manière horizontale, libérant à la fois de la surface quand la cuisine n’est pas en fonction tout en ajoutant du calme visuel par la dissimulation des appareils électroménagers.

Année d’aménagement : 2012 Surface : +/- 130 m2

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La cuisine en position ouverte. 2

L’îlot de la cuisine est tout en géométrie. 3

Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz

La rigueur géométrique et le contraste noir et blanc se poursuivent jusque dans la salle de bain. 4

Les panneaux de HPL sont utilisés dans tout l’appartement, y compris dans la chambre. 5

L’ensemble de l’appartement joue avec le contraste du noir et blanc et les formes angulaires géométriques. 3

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Esch-sur-Alzette Année d’aménagement : 2014 Surface : +/- 225 m2 habitables

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PROJET 7

FAM-RÉNOVATION ET TRANSFORMATION D’UNE MAISON UNIFAMILIALE Cette maison unifamiliale est située à Esch-surAlzette, dans une rue calme présentant principalement un patrimoine résidentiel de type unifamilial. Lors de la rénovation de cet immeuble, la façade côté rue a été préservée et restaurée. La façade arrière a connu des modifications conséquentes pour répondre aux souhaits du maître d’ouvrage qui voyait sa maison ouverte et baignée de lumière. La clôture de la propriété se fait par une porte à rouleau qui par son design se démarque par rapport au fer forgé d’origine et restauré. Le revêtement du garage reprend le même ornement en tôle. La sculpture rouge d’un artiste local, les zones de pavage en pierre naturelle traditionnelle, le gravier et les espaces verts complètent ce concept des aménagements extérieurs. Suivant les souhaits et choix du maître d’ouvrage, les espaces sont généreux, avec un minimum de séparations visuelles et / ou structurelles. Un grand tube en acier non traité traverse la maison et abrite l’escalier et devient, ainsi que par ses traces de traitement laissées brutes, une sculpture vivante. Cette structure permet de créer à différents niveaux des espaces secondaires (WC, hammam, etc.) en forme d’œuf, ovale. L’escalier en colimaçon permet par ailleurs le contact visuel entre les étages et reçoit de la lumière naturelle en provenance de la toiture. Les carreaux décoratifs à l’entrée, typiques pour les maisons de cette époque, font également le revêtement mural dans une partie des toilettes. Ce principe se répète à tous les étages quel que soit le revêtement de sol. Ce projet témoigne du mariage entre l’ancien et le nouveau, sans créer de concurrence, voire de rivalité.

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Coupe de l’escalier. 2

La façade côté rue a été restaurée, ainsi que les ferronneries. 3

L’espace du rez-de-chaussée est largement ouvert. 4

La porte du garage bénéficie d’un traitement contemporain qui est également repris sur le portail. 5

L’escalier en colimaçon est réalisé en acier brut non traité. 6

L’espace nuit est séparé de l’espace bain par un cube contenant la douche et le lavabo. 7

Le revêtement de sol recouvre également les murs des toilettes. 8

Le revêtement de sol de l’entrée rappelle les carrelages tapis du 19e siècle.

Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Commune de Sanem Localisation : Belvaux Année d’aménagement : En cours Concours d’idées : 1er prix, juillet 2014 Surface : +/- 1 200 m2

PROJET 8

GAD-CONSTRUCTION DU NOUVEAU CENTRE D’ATTRACTION A GADDER La Commune de Sanem a souhaité construire une extension au centre culturel et y installer le nouveau Centre d’attraction A Gadder. Ce nouveau lieu régional accueillera des expositions de collections de cassetête, mais aussi des conférences, des formations, et s’adressera à un public de tout âge. Aussi, la réponse architectonique apportée par n-lab architects, suite à un concours d’idées remporté en juillet 2014, est basée sur une grande flexibilité tout en découlant d’un parti pris architectural fort. Le lieu devant répondre à une plus grande flexibilité que dans un musée traditionnel, il est conçu dans un esprit d’évolution, également sur le long terme. Pour cela, les architectes ont choisi de baser leur concept architectural sur le principe du jeu du tangram, un des plus vieux casse-tête au monde. Il s’agit d’une dissection d’un carré en sept pièces de formes élémentaires qui peuvent être assemblées selon différentes configurations pour former des images variées. Les architectes se sont inspirés de ce jeu pour composer les espaces, tout en utilisant

au maximum la profondeur du bâtiment. En fonction de l’utilisation que l’on souhaite en faire, il est possible de combiner entre elles différentes parties du bâtiment, ou au contraire de les isoler ou de les utiliser en parallèle. Cette utilisation de l’espace permet également de créer de nouvelles relations avec les parties limitrophes de la construction, qu’elles soient plantées ou bâties. Un travail est réalisé sur les abords extérieurs pour attirer spontanément les visiteurs vers l’entrée principale, tout en optimisant les flux et les besoins d’accès. On trouve également un jardinet historique qui est mis en valeur. La nouvelle construction, par ses volumes et sa hauteur, entre dans la continuité des bâtiments voisins existants. Les façades sont traitées en métal, s’inscrivant ainsi dans le rappel historique du passé métallurgique de la région. Le choix d’une façade double peau permettra à la fois une simplification optique du système de construction et la possibilité d’y insérer aisément des éléments de protection solaire.

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La façade reprend le principe du jeu du tangram. 2

Par sa volumétrie, la nouvelle construction s’insère dans son environnement bâti.

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Plan du rez-de-chaussée.

3D : n-lab architects

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Les espaces extérieurs sont également retravaillés par n-lab architects.


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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage : Privé Localisation : Luxembourg Année d’aménagement : 2014 Surface : +/- 170 m2 habitables

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PROJET 9

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Vue de la maison en cours de chantier, lors de la mise à nu des murs.

HEZ-RÉNOVATION ET TRANSFORMATION D’UNE MAISON UNIFAMILIALE

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Le coin salon est équipé d’un large mur accueillant de nombreux placards intégrés, ponctués par des niches.

Alors que le maître d’ouvrage souhaitait une nouvelle construction, le site et les règlements en vigueur ont imposé une rénovation relativement exhaustive de cette ancienne bâtisse. La maison, par son programme et organisation, reste classique avec, d’un côté, les espaces de circulation et les sanitaires, et de l’autre, les espaces de vie. Suivant la volonté des futurs occupants de se concentrer sur la vie privée, les relations avec l’extérieur restent discrètes. Une bonne surprise est apparue en cours de chantier : alors que la cage d’escalier était initialement prévue pour être plâtrée, un beau mur de pierres naturelles a été découvert lors de la mise à nu de la maison. Le maître d’ouvrage a donc choisi de le conserver et de le mettre en valeur. Au cours d’une de ses visites de chantier, il a par ailleurs décidé de garder les plafonds en béton apparent, un choix esthétique spontané. Ce projet démontre que, pendant toutes les étapes de construction, de l’esquisse jusqu’au chantier, il faut rester flexible et s’adapter aux nouvelles situations et idées liées au chantier et aux choix du maître d’ouvrage. La présence sur le chantier est donc primordiale et le contact avec le maître d’ouvrage doit être permanent !

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Salle de bain parentale. 4

Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz, Patrick Teusch / Padati

La cage d’escalier avec le mur en pierres naturelles découvert lors du chantier.

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INTERVIEW

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« JE PRÔNE LA DIVERSITÉ DES PROJETS ET DES FORMES »

Auteur : Céline Coubray

Monsieur Nosbusch, lors de vos études à l’École spéciale d’architecture à Paris, vous êtes parti aux États-Unis. Que retenez-vous de cette expérience ? « Je suis parti aux États-Unis, car j’avais envie de profiter de cette occasion pour partir loin du Luxembourg. J’y ai appris à penser autrement l’architecture, à porter une grande attention à l’architecture intérieure et surtout à développer un concept tout au long d’un projet. J’ai appris à élaborer mes idées en ayant d’autres mots dans la tête que ceux du design, d’ouvrir les yeux vers d’autres perspectives et de ne pas avoir peur de penser grand.

Frédéric Nosbusch

Comment considérez-vous votre apport sur un projet ? « Nous sommes là pour réaliser une prestation. Il faut d’abord faire connaissance avec nos clients, discuter avec eux, découvrir leur histoire, leurs goûts, leur personnalité, être en cohésion avec eux, sans ne jamais rien forcer. Dans notre équipe, nous développons tous cette même approche, mais avons par la suite des idées différentes. Aussi, nous développons une hiérarchie horizontale, ce qui permet à chacun d’avancer ses idées, et de prendre par la suite en charge un projet. Aussi, chaque projet a un architecte référent entièrement dédié à ce projet. Et la poignée de porte. Une fois les décisions arrêtées en en ce qui me concerne, je joue le rôle du chef d’orchestre. concertation avec le maître d’ouvrage, la suite va très vite et le chantier se déroule généralement d’une seule traite. Votre bureau fête ses 10 ans cette année. Avec le recul, pensez-vous que vous avez développé un style n-lab ? Quel est l’état d’esprit du bureau ? « Nous n’avons pas de geste signature. Chaque projet « La moyenne d’âge du bureau est de 29 ans. Je nous commence sur une feuille totalement blanche. Nous considère comme une équipe ‘naïve’, dans le bon sens essayons avant tout de répondre aux besoins des nos du terme, capable de s’émerveiller et qui s’autorise à clients. Mais ce qui est sûr, que ce soit l’aménagement penser différemment. Je suis un patron, mais pas un d’un dressing ou la construction d’un logement à patriarche. Je ne m’habille pas en noir, je ne développe 50 unités, nous laissons tout ouvert et essayons de pas de geste signature, j’aime le mélange de design, de récolter un maximum d’informations de la part du style, d’attitude. Je prône la diversité des projets et des maître d’ouvrage tout en laissant une partie indécise formes. Dans notre bureau, nous avons un babyfoot, deux pour un peu d’air frais. Nous aimons aussi le contraste, platines, on se retrouve souvent à la cuisine. Parce que dans tous les domaines. notre expérience est relativement réduite, nous aimons questionner les entreprises avec lesquelles nous travailComment se répartit votre clientèle ? lons pour mettre à profit leur expertise et travailler dans « Jusqu’à présent, notre clientèle était essentiellement le détail avec eux. J’aime que lorsqu’on regarde une de constituée de maîtres d’ouvrages privés, mais cela com- nos réalisations, on puisse se demander : ‘Mais comment mence à changer, avec des commandes de promoteurs ont-ils fait ?’ ou un projet pour une commune. Ce sont des démarches qui sont nouvelles pour nous et il faut apprendre à Quelles sont vos influences, vos sources d’inspiration ? « C’est un vaste mélange, entre les grands classiques du convaincre les différents décideurs ! design et la culture des cafés, de la musique. J’aime mélanComment se passe le travail en interne ? ger les matériaux, le contraste du noir et blanc, réaliser « Nous nous accordons généralement beaucoup de temps un intérieur cosy avec des matériaux froids. C’est comme pour la conception et le développement des projets. Nous en cuisine, j’aime associer la figue et la moutarde, le chon’hésitons pas à réaliser plusieurs variantes, à ‘jouer’ avec colat avec le bœuf. Mélanger les classiques tout en gardant le projet, à le manipuler. Et je dessine aussi beaucoup. une spontanéité. Je crois que ce qui nous définit, c’est Nous concevons tout, du dessin d’esquisse générale jusqu’à surtout la cohésion. »

N-LAB ARCHITECTS DOMAINE D’ACTIVITÉ :

architecture, architecture d'intérieur LOCALISATION :

3, rue du Fort Wallis L-2714 Luxembourg CRÉÉ EN :

novembre 2004 EFFECTIF :

neuf collaborateurs (architectes, architectes d’intérieur, assistante administrative) SITE WEB :

www.n-lab.lu BIO EXPRESS

Frédéric Nosbusch Né en 1978 Études : École spéciale d’architecture, Paris (1997-2003), School of Architecture and Urban Planning/University of Wisconsin Milwaukee (studio Neil Frankel) (2000), Southern California Institute of Architecture/Los Angeles (studio Eric Owen Moss) (2001)


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LUCA, GO, GO, GO ! pages 124-125

Odile Decq : Thinking Architecture pages 126-127

LUCA, plateforme d’échange et d’action page 129

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LUCA

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LUCA, GO, GO, GO ! La Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie au Luxembourg a lancé le 2 février 2015 sa nouvelle entité : le LUCA, Luxembourg Center for Architecture, dénomination sous laquelle elle continue d’assurer sa mission de plateforme d’échange et de débat autour des thèmes de l’architecture, de l’ingénierie, de l’urbanisme, de l’histoire de l’architecture et du patrimoine ainsi que d’autres disciplines impliquées par l’acte de construire.

Après plus de 20 ans d’existence, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie place désormais l’ensemble de sa production culturelle sous l’appellation LUCA, Luxembourg Center for Architecture. Dans la foulée du changement de gouvernance, elle poursuit ainsi ses objectifs vers plus de dynamisme et d’ouverture pour les professionnels, mais avant tout pour le grand public. La gouvernance définit deux niveaux d’organisation : un niveau décisionnel réunissant d’une part, le conseil d’administration et la direction et, d’autre part, un niveau consultatif. Ainsi, le conseil d’administration reste l’organe décisionnel principal, mais son effectif est réduit et diversifié. Un conseil consultatif se composant aussi bien de professionnels que de représentants de la société civile, d’acteurs de l’industrie de la construction et de l’immobilier, d’experts et de chercheurs et de représentants des maîtres d’ouvrages publics, sera consulté quatre fois par an par le directeur en vue d’obtenir un avis ponctuel sur différents sujets liés à l’environnement bâti. Suite logique du changement de gouvernance de la Fondation : la réflexion sur une nouvelle dénomination ayant pour but de refléter plus précisément la mission de la maison. Andrea Rumpf, directrice du LUCA, explique : « Nous sommes une plateforme qui a pour mission d’éduquer, de sensibiliser et d’encourager le public et

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les décideurs à prendre leurs responsabilités en vue de l’augmentation de la qualité de l’environnement bâti et de l’urbanisme en général. C’est exactement ce que fait un centre d’architecture : il porte le regard vers le futur, tout en suivant le passé. Dans ce sens, le LUCA est un centre ouvert, indépendant, proche des citoyens et des professionnels, sans aucune notion d’élitisme. » Cette nouvelle identité visuelle, conçue par l’agence luxembourgeoise lola, représente aussi bien la mission que les valeurs de la plateforme : visionnaire et ouverte vers des perspectives concertées de développement, le sigle qui évolue au regard incorpore subtilement les quatre lettres de l’acronyme. Nico Steinmetz, président du conseil d’administration précise : « Le logo représente le dyna-

misme et la progression, il souligne des valeurs inhérentes au LUCA. Je suis convaincu qu’ensemble, avec notre équipe expérimentée, nous avons aujourd’hui en place les éléments principaux qui sont nécessaires pour nourrir la culture des différentes disciplines de l’environnement bâti. » Suite à l’assemblée des amis et bienfaiteurs et l’élection d’une partie du premier conseil consultatif au CarréRotondes, Andrea Rumpf, directrice, et Nico Steinmetz, président du conseil d’administration, ont présenté les détails de ce tournant majeur dans l’histoire de la Fondation devant un public enthousiaste. D’ores et déjà l’accueil chaleureux reçu par le LUCA à cette occasion se confirme jour après jour auprès de nos partenaires et de notre public.


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Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie à Luxembourg-Hollerich 2 et 3 et 4 Soirée de lancement du LUCA au CarréRotondes.

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Photos : LUCA, Wili David Laurent (3),

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Odile Decq :

Thinking Architecture Lors de la conférence organisée le 29 janvier 2015 par la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie au Luxembourg, l’architecte française Odile Decq a répondu aux questions du public.

Dès l’obtention de son diplôme à La Villette, Odile Decq ouvre son agence d’architecture en 1978. En 1990, la reconnaissance internationale arrive avec sa première grande commande, la Banque Populaire de l’Ouest, à Rennes, pour laquelle elle obtient de très nombreuses récompenses. Les distinctions se succèdent pour l’agence qui a récemment livré le MACRO (Musée d’Art contemporain de Rome), le restaurant de l’Opéra Garnier, le Fonds régional d’Art contemporain de Rennes, le siège social de GL Events à Lyon et réalise actuellement le Musée de Géologie et d’Anthropologie à Nanjing (Chine). En mettant en question la commande, l’usage, la matière, le corps, la technique et le goût, l’architecture d’Odile Decq propose un regard paradoxal sur le monde, à

la fois tendre et sévère. Mais bien plus qu’un style, une écriture, une attitude ou un processus de production, l’univers d’Odile Decq ne se limite pas aux réalisations architecturales et tend vers le design et l’art contemporain. En parallèle, Odile Decq enseigne depuis 1991, professeur invité de l’Université de Columbia, de la Bartlett à Londres, de la Kunstakademie de Vienne puis de Düsseldorf. Elle enseigne de 1992 à 2007 à l’École spéciale d’architecture de Paris et a dirigé cette même école de 2007 à 2012. Cette passion pour l’enseignement l’engage à créer, en 2014 à Lyon avec Matteo Cainer, la Confluence : Institut pour l’innovation et les stratégies créatives en architecture, proposant une formation en architecture inédite.

À Rome, entre le MAXXI, Musée national des Arts du 21e siècle de Zaha Hadid et le MACRO, Musée d’Art contemporain de Rome, les Latins, les Romains, ont choisi deux femmes pour ces projets d’envergure, c’est assez surprenant… Odile Decq : « Oui, c’est une pure coïncidence, mais c’est effectivement plutôt surprenant. Zaha Hadid a gagné le concours un an avant moi et nous avons fini nos projets quasiment en même temps en 2010. Mais si ces projets avaient été confiés à deux hommes, aurait-on fait la remarque ? Au fait… voilà également un sujet très intéressant : les femmes et l’architecture  ! Question cruciale au sein d’une profession et d’un monde extrêmement masculins. Dans le programme de votre formation, vous insistez sur la polyvalence. Est-ce qu’en cinq ans d’études d’architecture, on peut espérer atteindre ce niveau de polyvalence ? O. D. : « Je crois que même quand on a fini ses études, on continue à apprendre, tout le temps. En fait, l’idée c’est d’amener, sur une période de cinq ans, les étudiants ou les futurs diplômés à s’intégrer dans un processus qui va leur faire comprendre qu’ils vont finalement être appelés à chercher durant toute leur vie. Et continuer aussi à apprendre toute leur vie. Je trouve ça très important, car il me semble qu’être architecte ou faire de l’architecture, c’est chercher. C’est chercher pour proposer. Les études sont là pour vous apprendre à chercher et à ouvrir le champ des possibles, et ce, en permanence. Donc, je pense qu’après leurs études, les jeunes diplômés continueront à suivre ce processus. J’en suis même sûre, parce qu’une fois qu’on a pris goût à ça, on ne s’arrête jamais.

Conférence d’Odile Decq au CarréRotondes

Comment travaillez-vous dans votre bureau ? O. D. : « J’ai eu la chance d’avoir enseigné. Avec cette expérience d’enseignement,


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j’ai organisé l’agence un peu à la façon d’un laboratoire. Du coup, quand nous nous penchons sur des projets, nous les abordons comme lors d’un workshop. Nous travaillons comme si nous faisions de la recherche ensemble, j’ai mis en place un processus différent de celui que j’avais auparavant, où on travaille de part et d’autre d’une table. Là, on se met autour d’une table à plusieurs et tous ceux qui sont avec moi, quel que soit leur âge, sont force de proposition, comme moi. Mais c’est toujours moi qui propose la narration, qui donne une idée directrice ou un cap. Pour moi, l’architecture est une aventure, chaque projet est une aventure, et je fais très souvent la comparaison avec la navigation à voile. C’est vrai que je me fixe un objectif, quelque part, de la même façon que lorsqu’on navigue, on

doit se fixer un point sur l’horizon, un point qu’on veut atteindre. On part à l’aventure et on négocie en cours de route, mais on ne doit jamais perdre de vue le cap qu’on s’est fixé au départ. Et en même temps, ce qu’on découvre en arrivant, en faisant de la voile, c’est que la ligne d’horizon est toujours devant nous et on ne peut que continuer, aller plus loin. Lorsque l’on fait de l’architecture, ce n’est qu’à la fin que le projet se dévoile totalement. Je n’ai jamais d’idée préalable, jamais d’idée préconçue, j’ai parfois une idée, alors je la teste et je la soumets à l’expérimentation au fur et à mesure. Cette idée évolue et à partir de là, j’élabore de nouvelles idées. C’est toujours un processus en mouvance, qui fonctionne plus par intuitions successives que par idées préconçues. »

Photos : Roland Halbe, Olivier Minaire (2)

GL Events : vue d’ensemble

Odile Decq, LUCA


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LUCA Luxembourg Center for Architecture Plateforme d’échange et d’action faisant rebattre le cœur de l’ancien site sidérurgique de Hollerich depuis son OPA amicale sur le grand bâtiment phare de ce quartier en 2006, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie place désormais sa programmation culturelle sous l’appellation LUCA et confirme sa position d’acteur incontournable dans le domaine de la Baukultur au Luxembourg. Depuis sa création en 1992, l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et de rencontre pour un large public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions temporaires, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, Pavillon de la Biennale d’architecture

de Venise... Ses publications, sa bibliothèque d’architecture riche de près de 6 000 ouvrages anciens et récents et ses archives offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires.
 L’équipe professionnelle du LUCA travaille de concert avec de nombreux experts et partenaires et plus particulièrement depuis le lancement de son conseil consultatif en février 2015. Quatre fois par an, cette entité du LUCA réunit des planificateurs, des représentants des métiers de la construction et de l’immobilier, des maîtres d’ouvrages publics et des administrations, des experts et des représentants de la société civile. Leur mission est de faire profiter le LUCA de leurs expertises et expériences dans le domaine de l’environnement bâti pour identifier ensemble des problématiques, décoder les mutations en cours et anticiper les enjeux de demain. Le LUCA confirme ainsi sa place au cœur du débat, de l’actualité et des questionnements de la création architecturale au Luxembourg et dans le monde.

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POUR SUIV RE LES ACTU ALITÉS DU LUCA, INSCRIVE Z-VOUS À SA NEW SLETTER www.luca.l u

Équipe professionnelle : Andrea Rumpf, directrice  Thomas Miller, assistant de programmation Iyoshi Kreutz, assistante administrative Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : +352 42 75 55 E-mail : office@luca.lu

Soutenez-nous ! LUCA est financé à 85 % par des moyens privés et a besoin de vous ! En devenant donateur, vous ne marquez pas seulement votre soutien moral à sa cause d’utilité publique, mais vous investissez dans la mise en œuvre de sa programmation au profit de notre environnement bâti. Le formulaire d’adhésion a été remplacé par un formulaire de don qu’il suffit de compléter en ligne sur www.luca.lu rubrique « LUCA / Soutenez-nous » (paiement en ligne via PayPal, virement ou ordre permanent).

Membre institutionnel de : // EFAP European Forum for Architectural Policies // ICAM International Confederation of Architectural Museums // ICOMOS International Council of Monuments and Sites // MUSCON European Museum Network Conference

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OURS RÉGIE PUBLICITAIRE

Maison Moderne Media Sales Téléphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail mediasales@maisonmoderne.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Directeur associé Francis Gasparotto Directrice commerciale Luciana Restivo Chargée de clientèle Archiduc Audrey Gollette

STUDIO GRAPHIQUE

Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 10 - Printemps / Été 2015 Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture. Ce magazine a été publié le 24 avril 2015 à 5 000 exemplaires.

Maison Moderne Studio Téléphone (+352) 27 62 12 62-1 Fax (+352) 27 62 12 62-84 E-mail studio@maisonmoderne.lu Directeur associé Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras Directeur artistique Vinzenz Hölzl Coordination Archiduc Tae Eun Kim Mise en page Nathalie Petit, Tae Eun Kim Impression Imprimerie Centrale Distribution Valora Services Luxembourg

Publication du prochain numéro : 14 octobre 2015 Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle : prenom.nom@maisonmoderne.lu

ÉDITEUR

Maison Moderne ™ www.maisonmoderne.lu Téléphone (+352) 29 66 18-1 E-mail publishing@maisonmoderne.lu Courrier BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif Étienne Velasti ISSN 2219-4231 Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger et Rudy Lafontaine.

RÉDACTION

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LUXEMBOURG 1 an = 2 numéros 15  € (frais d’envoi inclus) 2 ans = 4 numéros 25  € (frais d’envoi inclus) EUROPE 1 an = 2 numéros 20  € (frais d’envoi inclus) 2 ans = 4 numéros 35  € (frais d’envoi inclus) Pour vos souscriptions, merci de vous rendre sur notre site www.maisonmoderne.lu/eshop/

APPEL À PARTICIPATION POUR LE PROCHAIN MAGAZINE Architectes, ingénieurs, urbanistes, votre actualité nous intéresse ! Faites-nous parvenir vos derniers projets, participations à des concours, les changements dans votre bureau, vos publications… Nous avons besoin d’un texte explicatif et de visuels (photos, perspectives, simulations 3D, croquis…) en 300 dpi, 10x15 cm minimum. Deadline : 6 juillet 2015 Les prochains dossiers seront consacrés aux logements collectifs et aux châteaux d’eau. Contactez-nous pour parler de vos projets et réalisations.

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