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CONVERSATION JANG SCHILTZ

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« 150 étudiants en finance diplômés chaque année »

Face à une demande soutenue du marché, la capacité à former des profils spécialisés en wealth management est devenue essentielle. Jang Schiltz, directeur du master en wealth management de l’Université du Luxembourg, nous explique le rôle joué par son institution dans ce contexte. Interview QUENTIN DEUXANT Photo MATIC ZORMAN

L’Uni s’adapte face à la demande et propose une formation dédiée au wealth management.

Comment se structure l’offre de formations de l’Université du Luxembourg menant aux métiers du wealth management ? En la matière, nous proposons essentiellement un master en gestion de patrimoine, qui a été créé en 2013. C’est une formation en deux ans qui donne aux étudiants toutes les armes pour leur permettre de commencer à travailler dès leur sortie de l’université. Elle intègre les différents éléments inhérents à ce métier, entre finance et droit, avec un accent particulier mis sur la relation client, essentielle dans cette profession. La mise en pratique régulière et l’interactivité des cours doivent permettre d’atteindre ces différents objectifs de formation. Au-delà de ce master, nous proposons aussi un master académique en finance et économie, qui propose des filières utiles aux professionnels du wealth management, comme la finance digitale, le risk management, la finance durable, etc.

Comment faites-vous en sorte que le master en wealth management reste constamment en phase avec les attentes du marché ? Le master en wealth management a été créé en collaboration avec le Private Banking Group de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg). Dès son origine, l’idée était donc de mettre en place un dispositif qui permette d’amener sur le marché des jeunes professionnels parfaitement au fait des préoccupations actuelles. Rester en permanence au plus près des besoins de l’industrie est un enjeu-clé. Pour y parvenir, nous avons mis en place un comité de pilotage, intégrant des professeurs de l’université, des vacataires professionnels, des représentants des étudiants ainsi qu’un délégué du Private Banking Group de l’ABBL, dont la mission est de s’assurer que le programme reste à jour.

Aujourd’hui, quelles sont les compétences les plus demandées dans ce secteur ? Cela dépend beaucoup de la structure. Dans de petites banques privées, nous trouvons encore des gestionnaires de patrimoine polyvalents avec des compétences en compliance – adaptées à une multitude de juridictions –, en investissement, mais aussi en matière de digitalisation ou de durabilité des placements. Les plus grosses sociétés, elles, peuvent se permettre d’engager des profils spécialisés sur chacun de ces aspects. De notre côté, nous avons choisi de construire un master qui permette à nos étudiants de maîtriser l’ensemble de ces éléments. Malgré ces évolutions qui exigent d’intégrer de nouvelles compétences, il faut tout de même signaler que les fondamentaux restent les mêmes dans ce métier : le but est de faire en sorte que la fortune des clients se porte bien.

Combien d’étudiants formez-vous actuellement et où se retrouvent-ils généralement employés  ? Nous n’acceptons chaque année que 35 élèves dans notre master en wealth management. Nous ne disposons pas d’un nombre illimité de professeurs et de salles de classe, et nous devons dès lors nous fixer ce seuil si nous voulons maintenir la qualité de l’enseignement. En comptant l’ensemble des étudiants inscrits dans un master en finance, nous pouvons évaluer à 150 le nombre de personnes diplômées chaque année. Certains de ces nouveaux diplômés commencent directement à travailler en banque privée, d’autres se retrouvent employés au sein d’autres structures, dans des positions d’asset managers ou dans la compliance.

Ce nombre ne suffit évidemment pas à répondre à la demande. Faut-il, selon vous, actionner d’autres leviers, comme la formation continue, pour alimenter le vivier de talents disponibles pour l’industrie  ? Face à une demande actuellement très élevée, tout type de formation a sa place, mais l’université ne peut pas tout faire seule. Nous avons entamé des discussions avec des partenaires potentiels comme la House of Training pour organiser un certain nombre de formations certifiantes. Pour l’heure, cela n’a toutefois pas encore pu se concrétiser, car nous manquons tout simplement de ressources pour être présents sur tous les fronts.

« Nous manquons tout simplement de ressources pour être présents sur tous les fronts. »

LE CAMPUS DE LA SACRED HEART UNIVERSITY FERME

Si la formation des profils amenés à travailler au Luxembourg ne pourra jamais être entièrement assurée dans le pays, le manque de structures d’enseignement locales est toutefois une épine dans le pied du marché. La situation ne risque pas de s’améliorer avec l’annonce, en mai dernier, de la fermeture du campus de la Sacred Heart University de Luxembourg (SHU), qui proposait un programme de MBA et dont les cours ne seront désormais plus accessibles qu’en ligne. La Luxembourg School of Business reste donc à présent la seule institution à proposer un MBA dans le pays…

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