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RISTRETTO #BLOCKCHAIN

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« La tokénisation facilite l’accès à des actifs privés »

La technologie blockchain, à travers le processus de tokénisation, ouvre de nouvelles opportunités d’investissement. Pour Aurélia Viémont, partner au sein du cabinet d’avocat CMS, l’engouement pour la démarche ne cesse de grandir.

Qu’entend-on par « tokénisation » ? La tokénisation est un procédé qui vise à ajouter un élément de digitalisation, en s’appuyant sur la blockchain, dans un processus qui s’inscrit dans un cadre juridique défini.

Et concrètement ? Il existe trois grandes catégories de tokens, ou jetons numériques. La première recouvre des jetons numériques utilisés à des fins de paiement. Grâce aux tokens, il est possible d’acheter un bien ou un service. Il s’agit d’une monnaie, à l’instar du bitcoin, à la différence près qu’elle n’est pas forcément émise par une banque centrale. Nous pouvons aussi évoquer les utility tokens. Ces derniers sont émis par une organisation pour permettre à ses détenteurs de bénéficier d’un bien ou d’un service auprès de l’émetteur. Il peut s’agir d’un programme de fidélité. C’est alors une carte de fidélité qui s’appuie sur la blockchain. Enfin, il faut évoquer les security tokens, qui ont les caractéristiques d’un instrument financier. Un jeton peut être considéré comme une action, une obligation ou une part de fonds.

Quel est l’intérêt de recourir à des tokens ? Ils permettent de réduire les coûts inhérents à des processus complexes impliquant de nombreux intervenants. L’un des autres grands atouts de la tokénisation, en matière d’investissement ou de gestion patrimoniale, réside dans la possibilité de faciliter l’accès à certaines classes d’actifs, notamment les actifs privés.

En quoi la tokénisation contribue-t-elle à démocratiser des actifs considérés comme inaccessibles pour beaucoup ? Prenons l’exemple d’un particulier qui souhaite diversifier son patrimoine en investissant dans l’immobilier. Acheter un appartement dans l’optique de le louer exige de préalablement disposer de fonds importants. Si l’on prend l’exemple du projet BlocHome au Luxembourg, la tokénisation permet de fractionner un bien en une série de tokens. Avec 1.000 euros, un investisseur peut prendre part au marché immobilier. En fonction de la nature du token, son détenteur accède, à travers lui, à une série de droits.

La démarche peut-elle s’appliquer à tous types d’actifs ? Presque tout peut être tokénisé : un fût de whisky d’exception, une œuvre d’art, une entreprise...

La technologie permet de fractionner n’importe quel actif beaucoup plus aisément. Au-delà, en s’appuyant sur la blockchain, des investissements considérés comme peu liquides jusqu’alors le deviennent davantage.

Un marché secondaire se crée grâce à la technologie, permettant aux acteurs d’échanger beaucoup plus facilement leurs jetons.

Comment se développe ce marché ? Il est en plein essor. Aujourd’hui, nous sommes sollicités plusieurs fois RÉDUCTION DES COÛTS Aurélia Viémont, partner chez CMS, observe une hausse par mois par des acteurs désireux de s’engager dans un projet de tokénisation. La nature des actifs à tokéniser a aussi changé. Il ne s’agit des demandes pour des projets de tokénisation. De nombreux plus d’une mine de diamant ou d’une forêt, comme cela nous a été demandé. Les acteurs financiers, en raison acteurs ont un intérêt pour la réduction des coûts et la facilité d’accès notamment d’une réglementation qui se renforce, s’intéressent à ces évolutions, d’une part, pour émettre à des classes d’actifs offertes par la tokénisation. des produits d’investissement sous la forme de jetons, et, d’autre part, pour investir dans des classes d’actifs diversifiées.

Interview SÉBASTIEN LAMBOTTE Photo GUY WOLFF

1 INVESTISSEMENT PASSION « Si on fait le choix de s’acheter une montre aujourd’hui, c’est que l’on a envie de contempler un bel objet, d’avoir sur soi un élément de l’histoire de l’humanité. »

Emmanuel Breguet, vice-président et head of patrimony and strategic development chez Montres Breguet, s’exprimait, le 2 octobre 2021, sur sa vision de l’horlogerie à l’heure où la montre n’est plus un objet de nécessité.

  2 ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE

« De plus en plus de family offices choisissent le Luxembourg pour créer leurs fonds privés. »

Le 27 juillet 2022, Richard Behmer, responsable du patrimoine privé pour le Luxembourg chez IQ-EQ, décrivait « l’environnement réglementé unique », adapté aux family offices, grâce à une loi de 2012 qui a introduit des règles complètes garantissant une qualité de service et la protection des investisseurs.

 3 ACTIFS ALTERNATIFS « Lorsque nous sommes confrontés à des vents économiques contraires, cela ralentit l’activité commerciale. Cela rend le capital plus cher et plus difficile à obtenir, et les sorties plus aléatoires. »

En marge d’une conférence donnée à la Chambre de commerce, le 27 octobre 2022, Ryan McNelley, managing director and EMEA portfolio valuation leader chez Kroll Advisory, alertait sur les pressions induites par les multiples crises sur la fonction de valorisation des actifs alternatifs.

4 TRANSMISSION « Dans les 10 prochaines années, il y aura le plus grand transfert de patrimoine d’une génération à l’autre qu’il n’y ait jamais eu. »

Observateur privilégié de l’industrie de la gestion d’actifs, Bob Kneip, président de Kneip Management, soulignait que les nouvelles générations ont d’autres façons de consommer les produits financiers que celles de leurs parents. Une évolution de l’industrie financière se préparant, ses modes de distribution vont évoluer grâce à une meilleure utilisation des données.

5 VALORISATION

« En moyenne, une entreprise vaut aujourd’hui moins qu’en 2019, puisque la valeur est en partie basée sur une rentabilité future. »

Auteur du livre Valorisation – Comprendre la valorisation d’une PME et managing partner de Muller & Associés, Laurent Muller rappelait, le 22 juin 2022, l’importance d’intégrer plus que jamais les facteurs de risques futurs – tels que la hausse du prix des matières premières et le renforcement des conditions financières – dans le calcul du prix d’une entreprise.

Matic Zorman, Romain Gamba et Guy Wolff (archives) Photos

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