Desirs 04 2011

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LUXEMBOURG TENDANCES CULTURE

AVRIL 2011

MENSUEL | 3 €

MIKE TOCK & YVES STEPHANY

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LUXEMBOURG TENDANCES CULTURE

AVRIL 2011

MENSUEL | 3 €

En couverture:

Mike Tock & Yves Stephany photographiés par Andrés Lejona. Directeur de la publication: Mike

Koedinger Coubray MIKE TOCK & YVES collaborateurs: France Clarinval, Marie Narjani Coordination: Deborah Lambolez photographES: Luc Deflorenne, David Laurent / Wide, Andrés Lejona, Olivier Minaire correction: Cynthia Schreiber, Cathy Weber JOURNALISTE: Céline

ÉDITEUR

STEPHANY

SUCETTES édito sans sucre Par Céline Coubray

Téléphone: (+352)

29 66 18 - 1 E-mail: publishing@maisonmoderne.lu Site: www.maisonmoderne.lu DESIGN

(+352) 27 62 12 62 design@maisonmoderne.lu Site: www.maisonmoderne.lu Direction artistique: Vera Capinha Heliodoro COORDINATION: Mireille Scheid Téléphone: E-mail:

RÉGIE PUBLICITAIRE

(+352) 27 17 27 27 - 1 mediasales@maisonmoderne.lu Site: www.maisonmoderne.lu Directeur commercial: Francis Gasparotto Directeur de clientèle: Aurélio Angius chargée de clientèle: Audrey Gollette Téléphone: E-mail:

CEO: Mike

Koedinger Lafontaine DRH: Thierry van Ingelgom Bureaux: 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie Courrier: BP 728 L-2017 Luxembourg COO: Rudy

Entre vos mains, un Désirs repensé. Avec le changement de rythme du magazine qui est devenu mensuel, nous avons choisi d’aiguiser notre ligne éditoriale pour être encore plus pertinents, plus subjectifs, alternant sujets de fond et sujets légers. Trois mots pour définir Désirs: Luxembourg, tendances, culture. Avec en toile de fond la qualité, le savoir-faire et la curiosité. Désirs reste un magazine où faire de belles rencontres à travers, par exemple, la série de portraits de ceux qui participent à la vie du Luxembourg. De nouvelles rubriques font leur apparition: l’interview «Face-à-face» (ce mois-ci avec Jo Kox), la chronique Expositions, une note d’humeur sur la scène des arts plastiques, ou encore la page I had a Dream dans laquelle une personnalité nous confesse un de ses rêves. La photographie a plus que jamais sa place dans notre magazine: en plus des commandes spécifiques passées auprès de notre de photographes, Paréquipe Céline coubray nous vous proposons de découvrir de nouveaux talents, des invités surprises dont le travail est présenté dans de grands portfolios. Nous espérons vous donner envie d’être curieux, de découvrir ce qui se passe autour de vous et de vivre pleinement la vie culturelle variée qu’offre le Luxembourg. Avec la crise, la notion de luxe a grandement évolué. L’argent n’est plus forcément un critère d’épanouissement. Les valeurs peuvent et doivent être ailleurs. Beaucoup de personnes ont du talent, Désirs est leur tribune. Un air frais, revigorant souffle sur Désirs. Respirez!

Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle: prenom.nom@maisonmoderne.lu Numéro ISSN: 1992-4003

Please Recycle

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Conformément à l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la liberté d’expression dans les médias: La société éditrice de Désirs est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur indépendant domicilié au Luxembourg. La gestion quotidienne est confiée à Mike Koedinger. Maison Moderne ™ is a trademark used under licence by MM Publishing SA, MM Editorial Design SA and MM Media Sales SA. © MM Publishing SA (Luxembourg) Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

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Photographie Pierre dal Corso www.pierredalcorso.com Mannequin Sheri Chiu Remerciements Ă Nicolas. Photographes et illustrateurs, envoyez vos books Ă office@maisonmoderne.lu

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Sommaire avril 2011

portraits

face-à-face

mike tock & Yves stephany

jo kox

sucettes sans sucre 8

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Depuis bientôt deux ans, la radio 100,7 a ouvert ses ondes à deux trublions de la culture et de la musique, Mike Tock et Yves Stephany. Leur émission du samedi après-midi, Lollypopp, est tout sauf mielleuse et consensuelle. Nora schlesser édouard bechoux

rubriques

Où est la politique culturelle?

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expositions

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scènes

Directeur administratif du Casino Luxembourg depuis sa création en Forum d’art contemporain, il y a tout juste 15 ans, Jo Kox est un observateur attentif et privilégié de la vie culturelle luxembourgeoise. Il nous dessine les principaux traits de la politique menée dans ce domaine.

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restaurants

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shopping

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playlist

portfolio

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talents

photographie

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les témoins

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i had a dream

Avec la série Witness of the Time, le photographe Tom Hermes contribue à la constitution d'une mémoire collective.

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artgentik sacha lakic donato rotunno monique goldschmit pierre avon katell guillou laurence frank

dossier mode

rhayene and the paper story 36

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By Filippo Del Vita

dossier intérieurs

les pépites de 2011 44

Tour d'horizon des nouveautés piochées à Maison & Objet, pour améliorer notre paysage et nos usages quotidiens.

du bruit dans la cuisine 50

Il est loin le temps où les cuisines étaient reléguées dans les arrièresalles. Aujourd’hui, la cuisine est une pièce à vivre, où on se retrouve, partage un moment convivial et bien sûr, prépare de bons plats. Partage d’expérience et de conception de cuisine avec des architectes et designers.

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Yves Stephany & Mike Tock photographiĂŠs le 9 mars par AndrĂŠs Lejona.

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9 portraits

Mike tock & Yves Stephany

sucettes sans sucre

Depuis bientôt deux ans, la radio 100,7 a ouvert ses ondes à deux trublions de la culture et de la musique, Mike Tock et Yves Stephany. Leur émission du samedi après-midi, Lollypopp, est tout sauf mielleuse et consensuelle. Par France Clarinval Photo andrés lejona

Initiée en septembre 2009, l'émission Lollypopp est née de la volonté de la radio 100,7 d'ouvrir ses ondes à un esprit jeune et décalé, tout en assurant un bon niveau culturel. Fernand Weides, le directeur de la radio ne s'est pas trompé en confiant deux heures d'antenne (malheureusement réduites cette année à une heure et demie) à Mike Tock, déjà un «ancien» de la maison avec 15 ans de boutique, et à son jeune complice Yves Stephany, qui était jusquelà animateur. Un brainstorming plus tard, le nom était trouvé avec d'abord l'accent sur le mot pop, en référence à la musique, une connotation «un peu fifties, un peu sexy, jeune, vintage donc moderne», énumère Mike Tock qui note aussi que l'orthographe du nom a été trouvée pour éviter les questions de droits d'auteur et rendre le titre plus reconnaissable. Logo à l'appui, campagne d'affichage, publicité dans la presse, t-shirts… impossible d'échapper à la vague Lollypopp. L'idée première était de mener une émission à deux, une nouveauté dans le paysage radiophonique local, et en direct autour de divers sujets culturels, principalement musicaux. De l'infotainment de qualité, où les auditeurs s'amu-

sent et découvrent des choses dont on ne les entretient pas ailleurs. «Il existe, sur 100,7, déjà plusieurs émissions sur le théâtre, la littérature, la musique, le cinéma… Nous voulons parler de ce dont les autres ne parlent pas et surtout sur un autre ton», explique Yves Stephany. Le fameux ton du duo est d'abord celui de la liberté. Ils ne s'imposent pas de temps de parole (qui remplit généralement une petite moitié de l'émission), ne s’interdisent en principe aucun sujet et, direct oblige, ont peu de temps pour tourner leur langue dans leur bouche avant de parler, même s'ils avouent un peu d'autocontrôle quant aux expressions et au vocabulaire: «On est quand même à la radio et sur un service public.» Moderne, ironique, direct et «rentrededans», leur ton est indissociable de leur complicité. Ils se répondent, s'invectivent, se chambrent volontiers, poussant parfois dans la caricature les personnages qu'ils se sont forgés. Mike serait l'encyclopédie vivante, qui connaît la musique sur le bout des doigts (ce qui est parfaitement vrai), mais un peu dépassé par la technologie. Yves est alors le gamin, geek, qui explique à son partenaire comment fonctionne Internet et qui n'était pas né quand l'autre achetait ses premiers vinyles. «Mike est un livre, moi un iPad», s'amuse Yves. «Je suis plus émotionnel, il est plus technique», complète son complice. On pense aux grandes heures de Radio 21 où Rudy Léonet et Hugues Dayez se renvoyaient la balle en nous faisant découvrir une improbable BO, un vieux titre exhumé ou une chanson alternative. On pense encore aux deux vieux du Muppet Show qui critiquent tout ce qui se passe avec une drôlerie et une acuité imparables.

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Mais pour eux, LA référence absolue, c'est John Peel qui a assuré les grandes heures de la BBC, faisant découvrir aux Britanniques aussi bien David Bowie que Siouxie and the Banshees ou The White Stripes. Mike Tock cite aussi le «Chewing Rock» de Georges Lang, alors que Yves Stephany avoue un faible pour «l'esthétique sèche» des radios allemandes. Quant au contenu, il s'agit surtout et avant tout d'une émission musicale, même si l'actualité culturelle, au sens large, y prend une grande place. Au début, il y avait des rubriques précises et fixes – le CD de la semaine, le dossier Internet, l'invité, le clin d'œil historique ou l'actualité culturelle – alors que désormais, le fil conducteur est plus lâche, plus spontané, plus improvisé. «Ce qui n'empêche pas une nécessaire préparation. Pour être spontané, il faut connaître son sujet et savoir ce qu'on a à dire.» Tous les deux passionnés par la musique, le théâtre ou la littérature, vivant à 100% dans cet univers, ils se nourrissent de tout ce qui les entoure et donnent à entendre ce qu'ils aiment. Véritables éponges, ils estiment que leur vie quotidienne est leur préparation à l'émission. Ils bouffent du concert et des CD à chaque repas, lisent les revues spécialisées, se rencardent sur le net, vont au théâtre ou au ciné: voilà leur formation. Cela va sans dire que leur programmation sort des sentiers battus. Pas question de titres commerciaux, issus des charts ou des playlists robotisées. On est dans l'alternative, le défrichage, l'inhabituel: «pas vraiment underground, mais certainement pas mainstream». Si les débuts étaient plutôt rock, la pop et l'électro ont pris le dessus dans un spectre très large, de la house à l'expérimental en passant par le dub ou l'indie. «Le tout est assez rythmé.» Pas de faveur particulière pour la scène locale, une autre émission du duo, Rendez-vous Backstage, y étant consacrée. La musique demeure le nerf de la guerre de l'émission, mais toute la culture, de préférence

pop, jeune, urbaine y trouve sa place. Régulièrement, un invité est accueilli en studio pour y présenter qui son album, qui son festival, qui son film ou sa manifestation: «On est ouvert aux contacts et aux propositions, du moment que ce n'est pas dans le commercial ou de masse.» Quelques invités particulièrement «bons clients» reviennent régulièrement comme Marc Hauser de l'Exit07 ou Joëlle Schwinnen du Femmes. «L'idée c'est de laisser à tous une chance de s’exprimer, dans un esprit d'ouverture et de liberté.» Dans les prochaines semaines, grâce à un accord de partenariat entre 100,7 et la Rockhal, les groupes invités au festival Screaming Fields nourriront les rencontres du mois d'avril. Ce sont

«L'idée c'est de laisser à tous une chance de s'exprimer, dans un esprit d'ouverture et de liberté.» aussi ces invités qui leur rappellent les meilleurs souvenirs, en particulier les étrangers qu'ils sont fiers d'avoir rencontrés et interviewés comme DJ Spooky ou le journaliste musical allemand Martin Büsser, décédé peu après. À l'inverse, certains invités, mal préparés, voire carrément saouls, leur laissent de mauvaises impressions. Lollypopp a certainement trouvé une place de choix dans le cœur de ses auditeurs («de tous les âges et de tous les sexes»). Les deux animateurs sont toujours ouverts et motivés pour nous promener hors des sentiers battus. Antistars à souhait, jamais égocentriques, ils ne veulent pas être des vedettes, mais juste faire leur boulot: «c'est notre passion, notre vie», concluent-ils en chœur.

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Nora Schlesser photographiée à l'atelier Made by d'Vitrin le 4 mars par David Laurent / Wide.

Par Céline coubray

nora schlesser

seconde vie pour la

fripe Dans la continuité de son savoir-faire et de sa passion, Nora Schlesser orchestre l’atelier de couture Made by d’Vitrin, un label solidaire et créatif.

C’est d’abord pour ses créations de vêtements et ses talents de styliste que Nora Schlesser s’est fait connaître. Puis on l’a vue aux commandes de la boutique Minka où elle proposait une sélection d’articles bio et issus du commerce équitable. Depuis septembre, on la retrouve au Centre d’Initiative et de Gestion Régional Kanton Réimech, un tout autre environnement mais qui développe des valeurs qui lui sont chères et dont elle se sent proche. Elle y est responsable de l’atelier de couture Made by d’Vitrin. Le principe en est simple: à partir de vêtements donnés, elle détourne, transforme, modifie ces pièces pour en faire de nouvelles. Avec l’aide de sa collègue Fiorina, Nora crée de jolies tuniques courtes ou longues, des sacs et pochettes aux doublures fantaisie, des mitaines et d’autres accessoires ludiques qui sont par la suite mis en vente à prix modiques, une partie des bénéfices étant reversée à des associations (dont l’association féminine Union Yanta au Burkina Faso). Ces vieux vêtements d’usine deviennent de nouvelles créations originales Made by d’Vitrin, luttant ainsi contre le gaspillage, revalorisant ces matériaux que l’on croit vieux, développant une autre forme d’économie, plus solidaire, tout en stimulant la créativité.

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14 Par Céline coubray

Édouard Bechoux

les deux mains dans le

chocolat Sa passion pour le chocolat l’a pris tout jeune, alors qu’il faisait des études de pâtisserie. Aujourd’hui, Édouard Bechoux est à la tête d’une entreprise dédiée à la gourmandise, bâtie à la force du poignet.

Depuis décembre 2010, Édouard Bechoux a ouvert à Luxembourg un comptoir de vente, Les Chocolats d’Édouard, où les clients découvrent avec gourmandise ses créations chocolatées, qu’elles soient en praline, en poudre ou en tablette. On y trouve même des i-Phone en chocolat ou des cartes de crédit dont la date de péremption est la fin de notre gourmandise… Son expérience, il la commence en Belgique, à Bruxelles, où il fait des stages dans de grandes maisons. Mais un jour, à 23 ans, il décide sur un coup de tête de partir tenter sa chance en Italie, sans contrat, sans même parler la langue. Il passe deux ans à Bergame, puis rejoint Florence et navigue au gré de ses consultances. Il gagne au passage quelques récompenses (1er prix international «assortiment de pralines» à Rimini en

1998) avant de rejoindre la Belgique où il ouvre une chocolaterie à Florenville, tout en continuant son activité de consulting à travers le monde. Devenu maître chocolatier en 2009, il sélectionne farouchement ses chocolats qui proviennent de 14 pays différents, offrant ainsi une large palette de saveurs qu’il peut marier à souhait avec ses envies, dont des accords chocolats-plantes qu’il maîtrise remarquablement (on vous conseille la praline au romarin!). Partageant actuellement son temps entre l’Italie et la Belgique, il trouve encore le temps de réaliser un livre de recettes Predessert et un DVD pour les professionnels qui souhaitent connaître les bases du travail du chocolat.

Les chocolats d'Édouard 8, avenue de la Porte-Neuve à Luxembourg

Édouard Bechoux photographié au Mi&Ti le 11 mars par David Laurent / Wide.

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Par france clarinval

Artgentik

une maison

pour la

photo L'espace ArtgentiK devient la Maison AK* avec plus de place pour mieux exposer, accueillir et encadrer les photographes et leurs travaux.

Après un an de bons et loyaux services au Limpertsberg, voilà que la bande d'Art­ gentiK déménage dans une maison de Bonnevoie (14, rue Tony Dutreux). Moins commercial, plus convivial et surtout plus grand, cet emplacement poursuivra l'ac­ tion menée depuis le printemps dernier. Mylène Carrière, Nicolas Govetto, Christo­ phe Olinger et Marc Wilwert avaient déjà jeté les bases de leur concept: pas vraiment une galerie, pas un magasin, pas un centre d'art… mais un peu tout ça à la fois, un lieu convivial de diffusion et d'échanges. Trois pièces sont destinées aux exposi­ tions de photographes, amateurs ou pro­ fessionnels, mais réellement auteurs et artistes. Couleur ou noir et blanc, argenti­ que ou numérique, grands et petits for­

mats, séries thématiques ou pièces uniques, reportages, œuvres conceptuelles, travaux récents ou anciens, luxembourgeois ou non, il n'y a point de restriction dans ce qui est exposé et entreposé ici. Ajoutons une zone pour présenter des «works in progress» (en cours, à la recherche de diffuseur ou d'éditeur…), une belle bibliothèque autour de la photographie (avec un coin café pour prendre son temps), la Print Room, où des tirages sont proposés à la vente et la Dark Room, un grand laboratoire au sous-sol. Avec en plus une programmation de Slide parties, de cours et de workshops, l'équipe AK* s'assure une assise dans le monde de la photographie.

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Mylène Carrière et Christophe Olinger photographiés dans le jardin de la maison AK* le 10 mars par David Laurent / Wide.

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Sacha Lakic photographié à Bertrange le 9 mars par David Laurent / Wide.

Par Céline coubray

Sacha Lakic

la séduction

par

l'émotion Sur le parking, la moto de Sacha Lakic attire inévitablement le regard. Lignes puissantes, impression de vitesse et de force, même à l’arrêt. C’est son propriétaire qui l’a dessinée pour le compte de la marque Voxan. On le retrouve chez Roche Bobois, confortablement installé sur le canapé Improviste, aussi né de ses envies.

Sacha aime le mouvement, la vitesse, la beauté des formes et les contraintes techniques. Designer sensible, il a déjà réalisé un impressionnant parcours dans le domaine du design automobile et de moto. Il compte parmi ses clients la marque monégasque Ven­ turi, spécialisée dans les voitures de sport électriques. On lui doit le design des modèles Voltage, Fetish ou le tout récent America qui a séduit le public outre-Atlantique au dernier salon de Detroit. En parallèle de sa passion pour le design automobile, il dessine depuis 2005 des meubles pour Roche Bobois (dont Speed up, Onda, Dyna) pour lesquels on retrouve cette notion de mouvement et, comme il le dit lui-même, une «séduction par paliers». Le regard est d’abord attiré par l’équilibre des proportions, procurant un confort visuel, puis l’utilisateur découvre le travail des matières et les finitions soi­ gnées. Une séduction sensitive. À deux reprises, il a également eu l’occasion de se confronter à l’aménagement d’espaces intérieurs pour des restaurants à Monaco, ce qui lui a donné le goût de l’archi­ tecture. Installé depuis un an au Grand-Duché, il a trouvé ici un nouvel espace de travail propice à ses inspirations et pense à de nouveaux projets dont il nous a promis de nous parler prochaine­ ment!

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Par france clarinval

Donato Rotunno

dessine-moi une

grande région Il aura fallu quatre années pour enfin mettre un point final à cet ambitieux projet: réaliser trois films, par trois réalisateurs de trois pays pour parler de la Grande Région. Tarantula l'a fait.

On en parle dans les médias et dans les allées de la politique, mais la Grande Région ne semble toujours pas avoir une réelle identité dans la vie quotidienne de ses habitants. C'est pour essayer de lui donner un visage, une histoire, une culture que le Luxembourgeois Donato Rotunno, l'Allemand Rüdiger Mörsdorf et le Fran­ çais Stéphane Bubel ont travaillé ensemble et réalisé chacun un film pour dépasser les stéréotypes que chaque personne peut porter sur la culture de l’autre, tout en affirmant sa propre vision des choses. Avec Chuchotements de la Grande Région, Rüdi­ ger Mörsdorf remonte aux racines romai­ nes et chrétiennes de la région avec une approche poétique. Stéphane Bubel a

choisi de raconter la région à son bébé. Eurobabel prend la forme d’un conte mer­ veilleux avec des légendes, des elfes et des lutins. Enfin, avec Blà Blä Blá, Donato Rotunno invente un jeu télévisé pour une balade cinématophonique dans un espace de vie et de travail, une Grande Région économique... croisement culturel unique en Europe. Pour Tarantula, le travail de production de ces trois fois 52 minutes aura été de lon­ gue haleine avec la satisfaction de voir les films sortir en salle, en coffret DVD et dif­ fusés sur les télévisions régionales. «Je ne peux toujours pas mettre le doigt sur la Grande Région… et pourtant elle existe», conclut le producteur-réalisateur.

Donato Rotunno photographié à l'Interview le 3 mars par David Laurent / Wide.

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Monique Goldschmit photographiée sur la passerelle cycliste dans la Pétrusse, le 2 mars par David Laurent / Wide.

Par france clarinval

monique goldschmit

la petite reine

Passionnée de randonnées cyclistes et militante écologiste, Monique Goldschmit a fait de son hobby un métier et a ouvert la boutique et le site Velosophie. Un art de vivre à découvrir.

Pendant longtemps, Monique Goldsch­ mit a considéré la bicyclette comme un moyen de transport et d'évasion. Secrétaire au Mouvement écologique pendant de nombreuses années, elle avait déjà la fibre verte et travaillait régulièrement comme guide pour les randonnées proposées par la Velosinitiativ. Après avoir testé le métier pendant un congé sans solde, elle s'est lan­ cée à son propre compte. Elle crée ainsi Velosophie en 2008: «Je propose des voyages et randonnées avec toute l'infrastructure qui convient: hôtels, restaurants, visites, assurances et garanties.» Progressivement, sa réputation se déve­ loppe. Elle rédige une cartographie d'iti­ néraires cyclistes dans l'Est du pays, guide des touristes étrangers pour des randon­ nées, diversifie et multiplie ses voyages et propose des cours pour débutants. En septembre 2009, elle transforme le garage

familial en une boutique spécialisée. Chez Velosophie, on trouve une incroya­ ble documentation cartographique sur les itinéraires et sentiers cyclistes dans les pays voisins, voire plus loin quand elle existe. «J'ai fait en sorte d'avoir ici ce que je ne trouvais pas ailleurs.» Ajoutons à cela des gui­ des de vacances, des romans et beaux livres et un rayon de matériel… toujours autour de la petite reine. Casques «de ville» (qui ressemblent plus à des chapeaux qu'à des accessoires sportifs), sacoches en tout genre (y compris pour mettre un ordinateur portable, imperméables), paniers, acces­ soires de sécurité… Une entreprise tour­ née vers l'avenir et qui a d'ailleurs été récompensée d’un prix pour le dévelop­ pement durable par etika, dans la catégo­ rie crédits alternatifs.

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20 Par Céline coubray

pierre avon

la passion des

fromages

Des hauts alpages au plateau de la gare à Luxembourg, Pierre Avon a tracé son chemin sur la route des fromages qu’il fait découvrir dans sa nouvelle boutique La Cave à Fromages.

C’est comme berger que Pierre Avon a commencé à travailler, alors qu’il était encore adolescent. Puis il a passé un brevet de technicien agricole option laitière et, petit à petit, il a gravi les échelons, traversé la France de part en part, pour arriver tout en haut et obtenir le prestigieux titre de maître fromager. Depuis novembre, il a ouvert son propre commerce à Luxem­ bourg, après avoir travaillé pour des mai­ sons dont la réputation n’est plus à faire (10 ans chez Androuet à Paris, 11 ans chez Kaempff-Kohler pour qui il a créé la bouti­ que de fromages en centre-ville). Brie à la truffe, gouda au pesto, tome à l’ail et au persil, rove des garrigues… plus de 90 fromages artisanaux au lait cru (dont certains sont bio), directement achetés auprès des producteurs, sont proposés à la

coupe. Que des produits gastronomiques, que Pierre Avon fait découvrir avec pas­ sion et pédagogie et qu’il accompagne d’une sélection tout aussi exigeante de charcuterie, vins, pain de la maison Ober­ tin et confitures. Prochainement, sa bouti­ que accueillera sa propre cave d’affinage et un salon de dégustation. Pierre le Fro­ mager, comme il aime se faire appeler, fournit également des restaurants (Lea Linster, Le Bouquet Garni, La Lorraine, etc.), organise des dégustations en entre­ prises ou pour les particuliers (à partir de dix personnes) avec l’envie de donner du plaisir et de partager ces merveilleux fro­ mages.

La Cave à Fromages, 6-12, rue du Fort Wallis à Luxembourg

Pierre Avon photographié dans sa boutique, le 3 mars par David Laurent / Wide.

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Katell Guillou photographiée dans les cuisines du Guillou Campagne, le 9 mars par David Laurent / Wide.

Par Céline coubray

Katell Guillou

la relève assurée

Voix douce et posée, conjuguée à un phrasé énergique, Katell Guillou est une femme de passions. Forte du succès du Toit pour Toi qui a soufflé sa dixième bougie, elle vient d’ouvrir un second restaurant, Guillou Campagne.

Tout a commencé rue Philippe II à Luxembourg, où le papa de Katell, à qui elle ne cesse de faire référence et de ren­ dre hommage, tient avec son épouse le restaurant doublement étoilé Saint Michel. Davantage poursuivie par les études qu’animée par l’envie d’en poursuivre, Katell décide à 17 ans de partager la pas­ sion de ses parents pour la restauration et d’apprendre le métier dans l’espace trai­ teur attenant au restaurant. C’est ainsi qu’elle travaille trois ans avec eux, puis pendant dix ans avec Pierre Brasseur pour l’Autre Traiteur. En 1989, un terrain joux­ tant la gastronomique et paternelle Table des Guilloux à Schouweiler se libère. Une opportunité qu’elle ne laisse pas passer et le 31 décembre 1990, le Toit pour Toi ouvre. Avec l’aide de l’architecte Victor

Bragancia pour la conception d’espace, elle a transformé cette ancienne grange en une des meilleures adresses du pays, alliant qualité de l’assiette, du service et du décor. Depuis quelques mois, elle est aussi la maî­ tresse des lieux du Guillou Campagne, un charmant et très chaleureux restaurant qui a élu domicile en lieu et place de la Table des Guilloux. Consciente du challenge, Katell choisit une autre direction que la cuisine gastronomique: elle fait le pari de proposer une carte composée de plats tra­ ditionnels, qu’ils soient luxembourgeois ou français, une cuisine qualitative et sophistiquée, recherchant la simplicité, mais excluant la facilité.

Guillou Campagne 17, rue de la Résistance à Schouweiler

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Laurence Frank photographiée à la Brasserie Schuman, le 10 mars par David Laurent / Wide.

Par Céline coubray

Laurence Frank

la belle du

théÂtre

C’est en voyant le lieu fermé, lors de la dernière Schueberfouer, que Laurence Frank s’est dit que cela pourrait être une belle adresse à reprendre. Depuis le mois de mars, la Brasserie Schuman, voisine du Grand Théâtre, devient de nouveau un lieu hautement fréquentable.

Longtemps impliquée dans la (bonne) vie nocturne du quartier d’Hollerich, Laurence Frank a eu envie de changer d’air. Or, depuis quelques mois, la Brasserie du Grand Théâtre gardait désespérément ses portes closes, faute de repreneur. Pleine d’énergie et d’envie, Lau­ rence a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure et de repren­ dre cette adresse aux nombreux atouts: un vaste espace intérieur, une terrasse idéale avec fontaine, un lieu de fort passage les soirs de spec­ tacles et un immense parking juste de l’autre côté de la rue… Le nouvel établissement accueille à la fois une brasserie haut de gamme et une partie lounge, deux espaces qui se complètent et répondent aux envies de chacun tout au long de la journée. La carte du restau­ rant a été confiée à Maurice Clip, un chef issu du milieu gastronomi­ que belge, qui élabore une cuisine contemporaine de brasserie. Pour le côté lounge, on peut faire confiance à Laurence qui a déjà démon­ tré avec succès ses talents en la matière. Il sera possible d’y prendre un verre accompagné de quelques tapas, ou encore de boire un thé l’après-midi, avec une pâtisserie tout en lisant la presse.

Brasserie Schuman 1, rond-point Schuman à Luxembourg

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24 face-à-face Directeur administratif du Casino Luxembourg depuis sa création en Forum d’art contemporain, il y a tout juste 15 ans, Jo Kox est un observateur attentif et privilégié de la vie culturelle luxembourgeoise. Il nous dessine les principaux traits de la politique menée dans ce domaine.

Où est la politique culturelle? Photo Luc deflorenne

France Clarinval: Depuis que vous êtes dans le monde de l’art et de la culture, quels ont été les principaux bouleversements qui ont marqué le Luxembourg? Jo Kox: Il faut principalement noter l’importance de la première année culturelle en 1995. Elle a marqué le réveil culturel à tous les points de vue, tant chez les politiques, le public, les institutions et les artistes. Le monde politique a découvert que la culture faisait partie intégrante d’une politique générale, d’une gouvernance d’un pays. Pour le public, c’était une secousse: il se passait enfin quelque chose. Le fait d’avoir lancé un appel général à projets a obligé les artistes à se concerter, à créer des collectifs et des associations, à apprendre à formuler des demandes, dresser des budgets, etc. Plusieurs de ces associations existent toujours et sont devenues des acteurs essentiels de la vie culturelle. Enfin, les institutions qui existaient déjà ont dû, elles aussi, se remettre en question et faire preuve d’innovation. Les années qui ont suivi ont été marquées par une volonté et une nécessité de revoir les infrastructures dont l’année culturelle avait révélé les défauts, et d’en prévoir de nouvelles. On a ainsi assisté à l’ouverture successive de

nombreux lieux tels que la Philharmonie, la Rockhal, le Mudam, des centres culturels régionaux; il y a eu la rénovation et l’agrandissement du Musée National d’Histoire et d’Art, du Grand Théâtre ou encore de la Villa Vauban. La ministre de la Culture de l’époque, Erna Hennicot-Schoepges, a été une ministre bâtisseuse et beaucoup d’élus locaux l’ont imitée. C’était le bon temps? Oui et non. Malheureusement, ces projets n’ont pas été accompagnés d’une réflexion globale, d’un masterplan ou d’une stratégie à long terme: on a voulu contenter beaucoup de monde, on avait les moyens financiers de construire de beaux bâtiments (pas toujours fonctionnels, cela dit), mais on a fait cela pêle-mêle, sans critère de sélection ou de hiérarchie. Le meilleur exemple est, à l’heure actuelle, la «fusion forcée» entre l’OPL et la Philharmonie. On devait construire la Philharmonie pour donner à l’OPL une salle de concert adéquate, puis on a créé deux institutions distinctes, et maintenant on essaye de faire rentrer un carré dans un rond. Il y a aussi l’échec insupportable du musée des Trois Glands, l’abandon des projets de la Bibliothèque nationale et des Archives nationales…

D’autres jalons? Un moment important a été l’affaire Lady Rosa of Luxembourg, la sculpture de Sanja Ivekovic en 2001. Pas tant pour la polémique suscitée que pour l’exemplarité de l’engagement de la ministre Erna Hennicot-Schoepges à défendre coûte que coûte la place de l’artiste. Depuis, les politiciens ont compris qu’on ne peut pas se débarrasser d’une œuvre d’art, quelle qu’en soit sa nature et pour quelque raison que ce soit. En revanche, on assiste à l’heure actuelle à une appropriation des artistes ou de leurs œuvres par des politiciens, la meilleure illustration étant le «voyage culturel» de la Gëlle Fra à Shanghai, puis à Bascharage. L’image culturelle du Luxembourg a donc changé? On nous rebat les oreilles avec l’idée qu’il faut à tout prix changer l’image du Luxembourg, le débarrasser du stéréotype de simple place financière et bancaire qui lui colle tant. Et en effet, dans le quotidien des gens, la culture a commencé à prendre plus de place. D’ailleurs, elle est devenue, entre autres, un argument supplémentaire pour attirer des étrangers à venir travailler ici. Mais là, on parle du domaine privé. En revanche, la reconnaissance politique contiDésirs  avril 2011

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nue, inexorablement, à faire défaut. Force est de constater que nos politiciens n’en ont pas grand-chose à faire. On ne les voit pas aux concerts, aux représentations théâtrales, dans les musées ou les expositions, excepté quand on les y invite pour une inauguration ou une première. La plupart d’entre eux n’y vont pas de leur plein gré, ça ne semble pas les intéresser. Quelles sont les décisions politiques qui ont été les plus désastreuses et pourquoi? La loi du 25 juin 2004 concernant la réorganisation des instituts culturels a été un échec. Le but était notamment de trans­ former toutes les insti­ tutions culturelles en établissements publics, leur garantissant par là une plus grande flexibilité artistique, logis­ tique et administrative. Mais face aux rebuffades de la CGFP (Confédération Générale de la Fonction Publique), qui ne voulait pas que les personnes engagées dans ces établissements publics prennent le statut d’employés privés, le gouvernement (précédent) a fait marche arrière et a momentanément

mis entre parenthèses la création de tels établissements. Rappelons, par ailleurs, que le statut d’établissement public exige l’élection d’un conseil d’administration, un fait que beaucoup de conservateurs voyaient non sans réticence… Dans cette même loi, il a également été question de donner un tel statut au Casino Luxembourg – ce qui serait favorablement accueilli par notre conseil d’administration et la Cour des comptes aussi. Après, ça reste une décision politique à prendre… Ces différents statuts induisent-ils différents fonctionnements ou manières de travailler? Chaque institution essaye tant bien que mal de se frayer un chemin à travers la jungle des multiples structures de financement et de gestion. À chaque directeur de trouver celles qui vont lui permettre de travailler dans les meilleures conditions possibles. Les contraintes auxquelles les différentes institutions doivent faire face apparaissent dès lors qu’on compare les organigrammes des uns et des autres, leurs

«J’aimerais bien qu’on me donne la définition de ‘grand public’ ! Le grand public n’existe pas!»

modes de fonctionnement et de décision. Ainsi, on se rend compte qu’il existe cinq formes juridiques: les instituts culturels régis par la loi de 2004 (Musée National d’Histoire et d’Art, Bibliothèque nationale, Centre national de l’audiovisuel, Centre national de la littérature, par exemple); les établissements publics (Rockhal, Philharmonie, Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster, par exemple; les fondations (Mudam, OPL); les associations sans but lucratif initiées par l’État (Casino Luxembourg, CarréRotondes) et celles conventionnées (TNL, Maskénada, Trois C-L…). On cherchera en vain une quelconque ligne de gestion dans tout ceci, sans parler de l’absence d’une analyse de fond – chiffres à l’appui – des coûts engendrés par chaque institution. Tout ça pour montrer qu’une comparaison objective, dans l’état actuel des choses, n’est guère possible. Et des décisions politiques intéressantes? La plus intéressante a été l’instauration de la gestion séparée des institutions culturelles de l’État, ce qui permet une plus grande autonomie et gestion financière. Par exemple, les recettes (entrées, vente, sponsoring) peuvent être réinvesties dans un projet artis-

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tique plutôt que d’être reversées à la Recette centrale de l’État. Une motivation supplémentaire pour les équipes. Et le statut de l’artiste? La loi date de 1999. Je ne sais ni combien d’artistes en bénéficient ni s’ils en sont satisfaits. Dans notre travail, nous rencontrons des artistes qui possèdent le statut, d’autres pas. De temps à autre, nous sommes sollicités pour écrire une recommandation pour tel ou tel artiste. Mais le statut reste somme toute assez flou. Il serait temps, après plus de dix ans, de le réexaminer et d’y apporter les modifications nécessaires. Mais malheureusement, le projet n’est porté ni par un syndicat d’artistes (inexistant chez nous) ni ne peut se prévaloir d’un puissant lobby. Et, jusqu’à preuve du contraire, aucun député n’en a encore fait son cheval de bataille. Cela dit, il existe de nombreuses aides aux artistes – des commissions d’achat, le Fonds culturel national (Focuna), une aide à la création, 1 % des bâtiments publics sont mis à disposition des artistes – mais rien n’est centralisé; les rencontres, concertations et décisions communes entre tous les acteurs concernés sont inexistantes. Ce qui fait que leur statut reste une grande inconnue au sein de la communauté artistique, avec son lot de fausses idées. Peu d’entre eux savent comment y accéder, sur quels critères et, surtout, ce que ce statut implique réellement en fin de compte. La plupart des artistes restent plutôt «timides» et se contentent de la scène «locale». Le potentiel est pourtant là, mais il faudrait davantage encourager nos artistes, leur donner les moyens de s’exporter, de se mettre en valeur. Tout cela suppose, bien sûr, que les décideurs connaissent suffisamment la scène pour prendre les mesures qui s’imposent. Je ne suis pas si sûr que ce soit toujours le cas. Évidemment, les artistes aussi doivent se bouger un peu…

comme directeur général en remplacement de Guy Dockendorf? Aussi longtemps que le système de gestion ne change pas, rien ne changera. Il faudrait déjà connaître le fonctionnement interne exact du ministère qui fait quoi? Ce n’est pas tant une question de personne. Au ministère de la Culture, comme d’ailleurs dans l’ensemble de l’appareil de l’État, il y a une absence de vision à long terme, peu ou pas de remise en question, et surtout un immo­bilisme affligeant! La déclaration gouvernementale n’est pas un Grundsatzpapier, ce n’est qu’un patch­work d’intentions multiples, de bonnes volontés et de revendications pures et simples. L’instauration d’un Kulturpass ou la rénovation d’un musée et la construction d’un autre sont mises sur un même pied d’égalité, sans distinction aucune. Il n’y a ni hiérarchie ni priorité; il n’y a que des listes de projets.

«Au ministère de la Culture, comme d’ailleurs dans l’ensemble de l’appareil de l’État, il y a une absence de vision à long terme, peu ou pas de remise en question, et surtout un immobilisme affligeant.»

Est-ce que le ministère de la Culture change ou va changer avec l’arrivée de Bob Krieps

Comment évolue la promotion des artistes luxembourgeois à l’étranger? C’est un autre grand chantier, mais ça commence à bouger. D’abord, les artistes eux-mêmes ont beaucoup changé: il y a 15 ans, il y avait surtout des autodidactes, qui vivaient rarement de leur art. Désormais, nos artistes se forment, font des études supérieures à l’étranger, connaissent les institutions, les réseaux, se professionnalisent et sont devenus plus exigeants. Dans tous les secteurs, il existe des initiatives publiques et privées: foires du livre, participations aux Biennales d’Art et d’Architecture à Venise, présence du Film Fund à Cannes et Berlin, présence au MIP au Printemps de Bourges… Disons que les secteurs du film et de la musique sont un peu mieux organisés, parce que ce sont des industries culturelles. Il y a aussi de bonnes initiatives dans le chef de certains ambassadeurs, avec des résidences d’artistes ou des missions culturelles, comme celles de Paris et de Berlin, qui font un excellent travail. Mais encore une fois, tout ça manque de coordination et de communication. Hélas, nous ne disposons pas encore d’un «Luxembourg for Culture» – au même

titre qu’un «Luxembourg for Finance» –, dont la mission serait de promouvoir nos artistes à l’étranger. Le Casino Luxembourg aide-t-il les artistes en ce sens? La mise en place de l’InfoLab a permis de lancer quelques initiatives en ce sens, comme notamment la mise à disposition publique de dossiers d’artistes luxembourgeois (ou résidant au Luxembourg) aux curateurs, aux galeristes et au public, bien sûr. Les dossiers sont sélectionnés tous les ans par un jury international suite à un appel à dossiers. À titre d’exemple, le dossier de The Plug lui a ainsi valu d’être invité à présenter un projet à Metz et Forbach. Nous venons de lancer un deuxième appel d’ailleurs. En outre, en octobre 2010 nous avions organisé un rendez-vous des curateurs. Douze curateurs étrangers avaient été invités à découvrir nos artistes dans le cadre de visites d’ateliers ou d’expositions en cours. C’était une vraie réussite! Et puis, il y a aussi le congrès de l’IKT (association internationale des curateurs) qui se tiendra à Luxembourg prochainement. La nouvelle génération d’artistes a grandi avec le Casino Luxembourg durant ces 15 dernières années. C’est là la grande contribution du Casino à la scène artistique. Il ne s’agit pas forcément de les exposer, mais plutôt de les encadrer, de rester en contact régulier avec eux, de les intéresser à ce qui se passe ailleurs aussi. C’est un travail pas toujours très facile, car, étonnamment, beaucoup restent ancrés dans la scène locale plutôt que de se tourner vers la scène internationale, pourtant à portée de main. On assiste depuis quelques années à une inflation de lieux culturels dans l’ensemble du pays, avec des fortunes diverses. Comment analysez-vous cela? À une époque, la décentralisation de la culture ne dépendait que du ministère et de ses animateurs régionaux. Quant aux communes, elles ont plus volontiers investi dans leurs campings, puis dans leurs halls sportifs transformés ensuite en salles polyvalentes. Les activités des clubs et des associations locales ne suffisent pas à remplir le calendrier et c’est ainsi que l’attrait des manifestations culturelles a poussé bon nombre d’élus locaux à créer des centres culturels. Ce qui fait qu’on se retrouve aujourd’hui avec un réseau assez dense de ces lieux au rôle parDésirs  avril 2011

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fois un peu flou. L’influence des élus locaux sur la programmation est souvent importante. Il faut arrêter ça! Il faut laisser aux directeurs (qui sont d’ailleurs souvent des directrices) une totale autonomie pour affirmer leur projet, leurs réflexions, leurs centres d’intérêt. Il faut aussi leur donner les moyens, notamment en matière de personnel, et les laisser faire leurs preuves. Il faut investir dans la qualité plutôt que dans la quantité; la coopération entre lieux est de mise. Justement, le Casino Luxembourg fait partie, et a même été l’initiateur, du groupement «d’stater muséeën». Et il existe quantité de collectifs, associations, réseaux… C’est devenu incontournable pour produire une manifestation culturelle? Les groupements ont pour mission de se fédérer: se réunir, parler, discuter des problèmes communs, partager leurs soucis, les bonnes et les mauvaises expériences. Audelà de ça, les réseaux, comme celui des centres culturels régionaux, ou la mise en place de projets en commun et de coproductions (par exemple entre le Trois C-L ou Maskénada et divers autres lieux) s’avèrent en effet indispensables pour réduire les coûts, atteindre plus de publics et multiplier les initiatives. Toucher plus de monde? C’est toujours ce qu’on vous demande: toucher le grand public? J’aimerais bien qu’on me donne la définition de «grand public»! Le grand public n’existe pas! C’est un mot populiste que je déteste. Il y a DES publics. Il existe un public pour la musique baroque, la musique classique, la musique contemporaine, le jazz ou le rock, comme d’ailleurs il existe un public pour la peinture classique, pour l’art moderne, pour l’art contemporain. Certains sont transversaux: celui qui s’intéresse aux tendances contemporaines se retrouve à la fois au Casino Luxembourg et au Mudam, mais également au festival Rainy days de la Philharmonie, aux ballets contemporains du Grand Théâtre. C’est une hérésie de croire que nous devons toucher TOUS les publics. Tout dépend du lieu, de la vocation du lieu, de ses objectifs ou de son cahier des charges. Plutôt que de courir après un public qui, pour ainsi dire, n’existe pas – le fameux grand public –, mieux vaut investir

son temps, son énergie et son argent dans les actions visant le public dont on sait qu’il existe. Il s’agit de le fidéliser davantage, le mettre à l’aise, lui proposer une médiation professionnelle. Que sa visite d’une exposition, d’un concert ou d’un ballet lui procure satisfaction, voire des satisfactions multiples. Car l’accueil, la disponibilité et l’amabilité du personnel, la propreté des lieux, les différents supports de médiation (brochure, plan d’expo), les conférences d’introduction, etc. font aussi partie des services au visiteur. La plupart des lieux soignent leur public. L’offre y est abondante et de qualité: il existe des programmes spéciaux pour enfants, ados et adultes, pour seniors, pour les étudiants en régime fondamental, secondaire ou universitaire, pour les plus démunis, pour les étrangers... Aujourd’hui, le public est segmenté et chaque «segment» a besoin d’être séduit individuellement. Il y a 15 ans, la programmation n’était pas aussi diversifiée. Avant, le service de presse envoyait un communiqué pour une visite ou conférence et attirait ainsi une douzaine de personnes pour l’événement annoncé. 15 ans plus tard, la même institution est obligée d’adapter ses communiqués à une dizaine de publics cibles… pour le même résultat! D’un côté, il faut donc toujours en faire plus; de l’autre, le personnel «pour toujours faire plus» est limité en nombre. Mais on reste braqué sur les statistiques de fréquentation. En effet. Et les fréquentations sont excellentes. J’oserais même dire qu’il y a plus de gens qui vont au musée que de gens qui vont voir un match de football de la sélection nationale. Si on regarde le nombre de visiteurs ou de spectateurs par rapport à la population, on est les champions du monde! Oui, mais à Paris, me direz-vous… Il faut quand même préciser que, à Paris, la majorité de ceux qui font la file devant le Grand Palais ne sont pas des Parisiens, mais des touristes. De toute façon, le Luxembourg ne peut pas accueillir des grandes expositions de prestige comme Paris, Londres ou toute autre grande ville. Il faut replacer les choses dans leur contexte: Luxembourg n’a pas eu de prince collectionneur et n’a pas non plus volé – pour le dire de façon un peu brutale – des trésors à ses colonies! Nous avons donc très peu d’œuvres anciennes qui nous permettraient de prétendre à des demandes de

prêts par des musées étrangers. Actuellement, par exemple, l’œuvre de Cranach du Musée National d’Histoire et d’Art est exposée à Paris. Si nous en avions eu cinq ou six, on aurait pu prétendre à faire venir l’exposition ici. Mais ce n’est pas le cas. Ou autrement dit: pour accueillir une exposition Picasso, il faudrait déjà posséder une importante collection de Picasso à la base. Ce ne sont évidemment pas les statistiques de fréquentation qui témoignent de la qualité d’une exposition ou d’un événement. Notre but n’est pas de faire de la culture de masse, mais de poser des jalons pour les générations à suivre, afin que les erreurs qui se sont produites dans le passé ne se reproduisent pas. Il faut construire aujourd’hui pour demain: les collections se valorisent avec le temps et il ne sert à rien de vouloir à tout prix rattraper un temps perdu. Comment voyez-vous l’avenir du secteur? Prometteur. À une seule condition: que les artistes marquent leur présence partout. Pourquoi ne pas transformer le Château de Wiltz en grande résidence d’artistes? Enfin un lieu de création! Toutes nos institutions devront davantage devenir des lieux de création et de production. Pourquoi toujours vouloir importer de l’étranger? N’est-il pas plus intéressant de voir une pièce de Daniel Buren au Mudam, réalisée sur place, spécialement conçue pour le lieu et qui n’existe nulle part ailleurs? Rencontrer et écouter l’artiste en résidence Pierre-Laurent Aimard à la Philharmonie, voir la répétition de danse de Gianfranco Celestino qu’il est en train de créer spécialement pour le Mierscher Kulturhaus, sans oublier la résidence d’auteur de théâtre au TNL. Que notre ministère de la Culture s’investisse enfin dans un réel aménagement culturel du territoire. Une des meilleures définitions est celle d’Élisabeth Caillet, auteure: «Stable dans son instabilité, la résidence se développe parce qu’elle coïncide avec ce que la société contemporaine se représente du travail artistique et parce que l’artiste y produit la symbolisation de la société qui l’accueille.»

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Madeleine Bauler, ĂŠpouse Weis (1921)

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Par Céline coubray

photographie

Les témoins Comme beaucoup de Luxembourgeois, Tom Hermes a eu dans sa famille des témoins de la Seconde Guerre mondiale qui disparaissaient au fil des années. C’est ainsi que lui est venue l’idée de réaliser le très beau travail photographique Witness of the Time, un projet contribuant à la mémoire collective du Grand-Duché, sur la période 1939-1945, et qui fait l’objet d’une récente publication.

Trois ans, c’est le temps qu’il aura fallu à Tom Hermes pour réaliser la série photographique Witness of the Time, regroupant des portraits de résistants, de déportés, de victimes de persécutions raciales, de volontaires au service des armées alliées, d’enrôlés de force, tous Luxembourgeois. Ce ne sont pas forcément des «héros de guerre», mais tous ont été témoins de la Seconde Guerre mondiale. L’idée lui est venue lors de l’enterrement de son parrain, Alphonse Hermes, réfractaire et combattant de la Résistance française (Basses-Alpes, France), décédé en 2007: «J’ai remarqué, lors de la cérémonie, qu’un petit groupe d’anciens combattants, portant le béret basque, venait saluer la veuve. Et je me suis dit que, discrètement, sans que personne ne s’en aperçoive vraiment, une génération était en train de disparaître», déclare le photographe. Journaliste de formation, Tom Hermes a toujours eu un penchant très net pour le documentaire et regrettait qu’il n’y ait pas de vraie création contemporaine sur ce sujet. «Tout ce qui existe comme images de la génération ayant vécu la Seconde Guerre mondiale sont soit des photos d’époque, avec les protagonistes jeunes, soit des photos sur les pages locales lors des commémorations annuelles, mais où les officiels volent la vedette aux anciens qui sont relégués au troisième rang. C’est pour cela que j’ai eu l’idée de faire des portraits, qui plus est très rapprochés, sur lesquels on voit vraiment les personnes.» Il a alors pris contact avec des associations ou amicales luxembourgeoises et a photographié près d’une centaine de personnes. Son style, radicalement contemporain et épuré, volontairement proche du documentaire, est neutre et objectif, comme un portrait biométrique. Cette confrontation directe permet d’avoir une approche plus distanciée, sans jugement, presque pédagogique. Ces témoins sont tous photographiés de la même façon, à 50 cm de distance, tels qu’ils sont tous les jours, sans aucune retouche. «Je n’ai pas fait de jugement de valeur et je n’avais aucun a priori en faveur d’un groupe plus qu’un autre. Je me suis juste dit qu’il fallait documenter ce sujet de manière neutre pour permettre aux plus jeunes générations et aux suivantes de regarder ces gens dans les yeux.» Par ce travail, Tom Hermes qui a bénéficié de l’appui scientifique de l’historien Paul Dostert, contribue aussi à la constitution d’une mémoire collective. En plus des photos, le photographe a complété les portraits par de courtes notices biographiques, réalisées à partir des témoignages et dépositions des personnes elles-mêmes ou à l’aide de recherches aux archives, permettant ainsi de ne pas oublier ce qui est spécifique dans la construction d’une histoire commune. La publication, réalisée par Vidale-Gloesener, regroupe 72 de ces portraits et notices biographiques. Elle est en vente sur www.tomhermesphoto.com. Une sélection de ces portraits est aussi exposée au Musée national de la Résistance à Esch-sur-Alzette, jusqu’au 1er mai 2011.

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Jean Bley (1925-2010)

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Jean Breithoff (1920)

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RenĂŠ Kerschen (1920)

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Sylvain Levy (1924-2010)

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Jean Weyland (1921)

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Madeleine Bauler, épouse Weis (1921) Dès 1941, Madeleine Bauler s’engage dans le mouvement de résistance «Lëtzebuerger Fräiheetskämpfer» (LFK) et collecte de l’argent pour ses compatriotes devant se réfugier en France. Dès novembre 1941, elle quitte le Luxembourg et se réfugie également en France par précaution. À Pâques 1944, elle est arrêtée en Lorraine (avec son ami Eugène Léger), emmenée à la «Villa Pauly» et incarcérée à la prison du Grund. Elle passe par les prisons de Flussbach, Ziegenhain et Allendorf pour arriver le 28 décembre 1944 au camp de Ravensbrück comme prisonnière politique matricule 96378. En mars 1945, elle est transférée vers le camp de Bergen-Belsen qui est libéré le 15 avril 1945.

Jean Bley (1925-2010) Enrôlé de force au service du travail obligatoire (RAD), puis mobilisé dans la Wehrmacht et envoyé au front russe à partir de la mi-juillet 1944, Jean Bley décide de déserter le jour de son 20e anniversaire, le 14 mars 1945. Il est ensuite fait prisonnier par l’Armée rouge et est transféré en Estonie, puis au camp pour prisonniers de guerre à Tambov. Il rentre au pays en novembre 1945.

Jean Breithoff (1920) Ayant quitté le pays quelques jours avant le 10 mai 1940, Jean Breithoff trouve d’abord refuge à Paris, puis en divers lieux en Bretagne. Lorsque la «Kommandatur» de la ville de Saint-Malo décide de le renvoyer au Luxembourg, il devient clandestin et trouve refuge dans une ferme tenue par un couple de Luxembourgeois à Montfort-surMeu (département Ille-et-Vilaine). Ensuite, il intègre consécutivement divers réseaux de Résistance, comme par exemple Oscar Buckmaster des Forces Françaises Combattantes et FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français). Le 13 avril 1945, il est grièvement blessé par un obus sur le front de Lorient. Il rentre au pays après s’être marié en Bretagne.

René Kerschen (1920) Membre de la Compagnie des volontaires, intégré contre son gré au corps de police allemand, René Kerschen est déporté à Weimar au début du mois de décembre 1940. En 1942, il est déporté au camp de Sachsenhausen, où il est employé dans les «Speerwerke» (fabrique à munitions). Dans un camp annexe, il parvient à s’infiltrer dans le bureau des ingénieurs SS en s’attribuant un curriculum universitaire. Le 20 avril 1945, Kerschen est évacué vers le camp principal et part pour une marche de la mort, en direction de Schwerin. En mai 1945, il rentre chez sa famille à Pétange.

Sylvain Levy (1924-2010) Risquant la persécution de par sa confession juive, Sylvain Levy traverse la frontière franco-luxembourgeoise le jour de l'invasion allemande. Il séjourne en France à Nyons et à La Roche. En 1942, âgé alors de 17 ans et sans papiers, il entre sur le territoire de l’Espagne, grâce à des passeurs français, et se fait arrêter. Avec d’autres évadés, il passe six semaines en prison à Pampelune, puis est assigné à résidence forcée à Madrid. Soutenu par le gouvernement luxembourgeois en exil, il rejoint ensuite l’Angleterre et se porte volontaire pour la Brigade belge de libération («Brigade Piron»). Il participe à la campagne militaire en Normandie, en Belgique et aux Pays-Bas.

Jean Weyland (1921) Membre de la «Lëtzebuerger Patriote Liga» (LPL) depuis fin 1940, Jean Weyland est arrêté le 28 novembre 1941, accusé d’avoir fabriqué et vendu des photos patriotiques et distribué des tracts clandestins. Après interrogatoires, il est incarcéré à la prison du Grund, puis de décembre 1941 à janvier 1942 au camp de Hinzert. Ensuite, il est déporté dans un camp à Wittlich, puis au camp de concentration de Natzweiler. En mai 1942, il est transféré au camp de concentration de Sachsenhausen. En juin 1945, Weyland rentre au pays.

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Photography filippo del vita art direction effellephotography

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Jacket issey miyake Skirt missoni Bathingsuit DKNY Shoes united nude Earrings baccarat bracelet honest Joe

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Necklace circa sixty three Tie Agnes B

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LES PÉPITES DE 2011 Tour d'horizon des nouveautés piochées à Maison & Objet (21 au 25 janvier, Paris), pour améliorer notre paysage et nos usages quotidiens. Par cÉline couBraY

grillage De franÇois aZaMBourg pour cinna

lit ruchÉ D’inga seMpÉ pour ligne roset

Ce fauteuil dit tout de lui-même: il est le résultat de l’étirement d’une feuille de métal découpée en quinconce, qui est par la suite pliée comme un origami. Un plaid matelassé (Spirit) avec des aimants incorporés dans le tissu pour les fixations peut être ajouté pour encore plus de confort. Le fauteuil existe en noir pour un usage à l’intérieur, alors que la version peinte en bleu peut aussi être utilisée à l’extérieur.

Porté par de fines jambes, le lit Ruché (qui fait suite au canapé Ruché de 2010) présente une tête et un cadre de lit habillés d’une couette épaisse au matelassage hybride, entre le boutis et le capitonnage, fruit d’une longue recherche et d’un savoir-faire propre à Ligne Roset.

lounger De JaiMe haYon pour Barcelona Design rest D’anDerssen & voll pour Muuto Ce canapé, par ses formes généreuses, presque gonflées, invite les utilisateurs à s’asseoir confortablement. Le choix des tissus et des coloris est très vaste et toujours chaleureux. Bref, pas de fioritures, juste du confort.

Entre classique et modernité, le fauteuil Lounger, du prolifique Jaime Hayon, se démarque, tout en étant indéniablement dans une continuité (Eames, Colombo…). Il est complété depuis cette saison par un repose-pieds et est disponible en différentes couleurs.

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Kali par Doshi Levien pour Authentics Authentics vient de réaliser une collaboration très réussie avec Doshi Levien (Nipa Doshi et Jonathan Levien): Kali, un ensemble composé d’un cabinet de toilette et de douze accessoires pour la salle de bain, répondant parfaitement à la pluralité de la culture globale de notre société tout en conservant une invitation pour nos sens. L’esthétique de cet ensemble privilégie des lignes claires, les contrastes de matières et un usage mesuré de la couleur (pour les accessoires). La pièce principale est l’ingénieux cabinet de toilette avec miroir double face, de quatre étagères de différentes tailles ajustables, car coulissantes à travers la paroi, prolongeant astucieusement les espaces de rangement. Les matériaux sont très résistants, même aux produits agressifs comme le dissolvant. Les accessoires complètent ce cabinet et proposent de jolies inventions comme le verre à dents à double hauteur de fond (une partie haute inclinée permet de faire glisser l’eau résiduelle des brosses à dents vers la partie basse) et la poubelle à encoche pour fixer proprement et discrètement le sac. Le miroir grossissant peut s’utiliser soit en étant accroché à une étagère ou posé sur une table grâce à son pied déployant. Les gobelets sont réalisés en PVC alimentaire (donc sans risque pour la santé); le porte-savon optimise son séchage, évitant ainsi la formation de bactéries. Ont aussi été réalisés un distributeur de savon liquide, des rangements, un porte-serviette, une brosse à toilette et un porte-papier toilette.

Sparkling de Marcel Wanders pour Magis Alfred par Loris & Livia pour COVO Alfred n’est pas tout à fait une chaise comme les autres. Certes, elle a un grand dossier, mais à y regarder de plus près, on observe également une petite encoche sur la barre supérieure… permettant d’y loger aisément une ceinture, une cravate, un foulard. Ainsi, on lui confie volontiers sa veste, son pantalon, ses gilets qui trouvent parfaitement leur place sur le haut dossier et la barre transversale.

Aussi légère (elle pèse 1kg) et pétillante qu’une bouteille d’eau gazeuse (elle est réalisée selon le même procédé que les bouteilles en PET), Sparkling est conçue pour l’extérieur. Son stockage devient plus aisé grâce aux pieds dévissables.

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Chevalier Édition

© Photo-souvenir Sipat Vert N5 ADAGP & DB

La famille Chevalier est depuis plusieurs générations dans le nettoyage, la restauration, l’expertise et la vente de tapis et tapisseries (activités que la société familiale poursuit toujours). La jeune Camille Chevalier a souhaité s’appuyer sur cet héritage familial pour ouvrir, en 2008, un nouveau segment, celui de l’édition de tapis contemporains réalisés en collaboration avec des designers et des artistes. Produits en série limitée (15 modèles à ce jour, édités de un à huit exemplaires) ou illimitée (et personnalisables),

en fonction des modèles, tous les tapis répondent à un haut niveau de qualité et de finition (noués à la main dans un atelier népalais, dans le respect des traditions et des hommes). Parmi les artistes invités, on peut nommer Daniel Buren, Lawrence Weiner, Peter Halley, Claude Closky et du côté des designers, Ora-Ïto, Noé Duchaufour-Lawrance, Patricia Urquiola. Et ce n’est pas un hasard, si le nouveau showroom s’installe rue St-Claude à Paris, dans le voisinage des galeries du Marais.

Up Up Up d’Helene van Marcke pour Vange DP 01 de Jasper Morrison pour Punkt «J’ai pensé aux anciens téléphones, posés sur leur socle, et je me suis demandé s’il ne serait pas mieux de les retourner de façon à voir l’écran et à composer le numéro sans les décrocher.» C’est à partir de cette remarque que Jasper Morrison a élaboré le téléphone domestique de la nouvelle marque Punkt qui se caractérise par «l’intégration de la fonctionnalité et la simplicité de ses produits dans l’expression de la forme et des matériaux». Ou comment réinventer l’électronique grand public. Posé sur son dos, le téléphone est très stable, ce qui facilite les conversations en mode «mains libres» et la numérotation. Les touches et les polices à l’écran sont de grande taille, optimisant la lisibilité. De conception compacte, le combiné intègre néanmoins une fonction répondeur. L’utilisation est tellement intuitive que l’appareil est livré sans notice... il n’y en a pas besoin! Le téléphone et sa base peuvent être indifféremment posés sur une surface plane ou accrochés au mur.

Tout-en-un! De dimensions compactes mais confortables (70 x 75 x 130 cm), Up Up Up combine en un seul meuble une table et deux assises de terrasse. De plus, il se replie et se déplie très facilement. Le meuble parfait pour les petites terrasses et balcons. Existe en rouge, vert et noir.

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Canapé d’angle composable Canapé d’angle composable Lagune en cuir Lagune en cuir Design Roberto Tapinassi Design Roberto Tapinassi et Maurizio Manzoni et Maurizio Manzoni Collection Les Contemporains Collection Les Contemporains

Mayflower. Fauteuil / Design Fabrice Berrux

www.roche-bobois.lu

Conçu pour vous Conçu pour vous


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Torchons de Scholten & Baijings pour HAY

Losanges de Ronan et Erwan Bouroullec pour Nanimarquina Les frères Bouroullec poursuivent leur odyssée de la simplicité et de l’élégance avec cette nouvelle interprétation du tapis persan, Losanges, pour la marque espagnole Nanimarquina. «Nous avons toujours été fascinés par les tapis persans traditionnels, spécifiquement par la technique ancestrale du kilim qui est un délicat mélange de rusticité et de finesse. Nous avons eu la chance de voir ce projet réalisé par les artisans du nord du Pakistan, qui ont su combiner avec habileté treize couleurs et reproduire la forme géométrique du losange. Outre le fait d'être confectionnée de manière artisanale, la laine d'origine afghane est filée à la main, ce qui permet de mettre en valeur des couleurs aux tons uniques. Cette technique aléatoire rend chaque losange subtilement distinct et chaque tapis, une pièce singulière», déclarent Ronan et Erwan Bouroullec. Le tapis est disponible en deux tailles: 230 x 300 cm et 170 x 240 cm.

Enfin des torchons qu’on n’a pas honte d’accrocher dans sa cuisine! On reconnaît l’utilisation de couleurs fluos caractéristiques dans le travail de Scholten & Baijings. Vendu par deux (un même dessin interprété dans deux couleurs).

B Chair de Konstantin Grcic pour Barcelona Design On reconnaît immédiatement la patte de Konstantin Grcic qui mêle design industriel, simplicité des formes, évidence de l’usage et esthétique des lignes. Ces chaises viennent compléter la B Table lancée en 2009 et composent ainsi un ensemble hautement travaillé et fini, combinant robustesse et légèreté. L’assise rabattable permet un empilement horizontal. Et pour la touche décorative, le dessous de l’assise est coloré.

Hang around de KiBiSi pour Muuto Fini de se poser la question «mais où vais-je pouvoir poser ma cuillère sans salir le plan de travail?». KiBiSi a trouvé la solution, pourtant si simple et évidente: celle de faire une incision dans le manche de la cuillère, ce qui permet de l’accrocher au bord de la casserole. Les idées les plus simples sont souvent les meilleures!

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bulthaup

La cuisine est l’espace de vie par excellence et va bien au-delà d’une simple zone de travail. Nous concevons et réalisons l’aménagement et l’équipement personnalisés de votre cuisine. Comme toujours chez bulthaup.

Espace bulthaup Luxembourg. 123, route d'Arlon L-8009 Strassen. Tél.: +352 45 45 04. bulthaup@anc.lu


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il EST lOiN lE TEMPS OÙ lES CUiSiNES ÉTaiENT rElÉGUÉES DaNS lES arriÈrE-SallES. aUJOUrD’HUi, la CUiSiNE EST UNE PiÈCE À vivrE, OÙ ON SE rETrOUvE, ParTaGE UN MOMENT CONvivial ET BiEN SÛr, CONvivial ET BiEN S CONvivial ET BiEN SÛ Ûr, r, PrÉParE DE BONS PlaTS. ParTaGE D’EXPÉriENCE ET DE CONCEPTiON DE CUiSiNE avEC DES arCHiTECTES ET DESiGNErS.

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shahram dans sa cuisine qu'il a dessinée et réalisée en 2010 avec Russo Concept (Livange), un mélange de bois et Corian®.

Shahram Agaajani Architecte, Metaform

«La créativité, parce qu’il n’y a rien de tel que de se trouver le soir en rentrant du boulot face à un frigo quasi vide et d’arriver à préparer un dîner digne d’une de ces émissions très à la mode... (j’avoue que de temps en temps je me fais engueuler parce qu’on trouve le frigo vraiment vide et on me dit alors: «tu vois avec tes conneries on ne va rien pouvoir manger ce soir…»).»

sALAde d'orAnges eT dATTes: Pour 4 personnes Exit l’hiver, le printemps arrive! Pour faire simple et bien, voici un petit voyage au pays des mille et une nuits, associé à la fraîcheur qui nous est tellement familière… Ingrédients: 8 dattes bien mûres dénoyautées 4 oranges 1 citron Fleur d’oranger Découper les dattes en fines tranches. Éplucher 2 oranges et les couper finement en demi-lune Ajouter le jus d’un demi-citron et le jus de 2 oranges pressées. Ajouter à cela un nuage de fleur d’oranger. Laisser mariner quelques heures au frais!

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Anne dans sa cuisine Häcker faite par Lorraine cuisine en 2005, complétée par une table en bois chinée aux puces, une lampe vintage, une tirelire Areaware et une étagère de l’ancien aéroport du Findel.

Anne Kieffer Designer

«La cuisine doit être fonctionnelle, agréable, avec beaucoup de lumière naturelle le jour et un éclairage cosy le soir. Elle doit être la première pièce d’une maison pour minimiser le chemin des courses, du supermarché au réfrigérateur! Et il faut évidemment une bonne hotte pour l’évacuation des odeurs! C’est aussi un endroit où je passe beaucoup de temps: j’y lis, écoute de la musique, surfe sur Internet…»

Fondue de fromages Ingrédients: 2 fromages suisses, moitié-moitié (par exemple: Vacherin Fribourgeois-gruyère), vin blanc sec, kirsch, huile d’olive, ail, muscat, poivre du moulin, pain ou baguette, accompagné d’un Épesses, vin blanc suisse du canton de Vaud. Et pour finir de la liqueur de genépi! Ailler le caquelon pour que le fromage n’attache pas. Râper les fromages et les mélanger. Verser le vin blanc dans le caquelon et ajouter petit à petit les lamelles de fromages en remuant régulièrement avec une cuillère en bois. Quand tout est fondu, ajouter le kirsch, le muscat et le poivre. Couper le pain en morceaux. Allumer le réchaud à fondue en le réglant sur moyen à fort. Tremper à l’aide de piques les morceaux de pain dans les fromages fondus et déguster. Le meilleur est la religieuse, la croûte du fromage qui a attaché au fond du caquelon. En dessert léger: un sorbet citron arrosé avec de la liqueur de genépi!

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Lisi dans sa cuisine conçue par Teisen-Giesler architectes et réalisée pour la menuiserie intérieure par Unikat Interior (Luxembourg) en collaboration avec la marbrerie Nik. Diederich (Trèves).

Arroz negro Recette catalane pour 4 personnes, arrangée suivant Lisi et Rolf Ingrédients: 4-5 ciboules, 1 petit oignon, 250 ml de bouillon de poisson, 1 bouquet de persil, 1 poivron rouge, 1 carotte, 8 scampis crus avec écorces, 2 calamars, 4 paquets d’encre de calamar, coquillages divers, 8 grosses moules, 250 g de lotte (ou poisson similaire à viande blanche ferme), vin de porto, 250 ml de vin blanc, 2 tasses de 125 ml de riz pour risotto, sel, poivre, huile d’olive et beurre. Couper les légumes (dont la partie verte des ciboules), nettoyer les calamars et décortiquer les scampis (attention de ne pas jeter les déchets, on les ajoute plus tard). Couper les calamars, nettoyer les moules et coquillages. Cuire la moitié des oignons, ajouter les écorces de scampi avec les restes de calamar, déglacer le tout au vin blanc avec un peu d’eau. Ajouter une pincée de sel, couvrir et laisser cuire 10 minutes. Passer dans une passoire, garder le bouillon. Dans une grande poêle, mettre généreusement de l’huile d’olive et y faire cuire les légumes. Mêler le riz, puis les coquillages et les calamars avec

l’encre et laisser cuire peu de temps. Ajouter le bouillon de poisson, le bouillon de vin blanc, une pincée de sel et arroser le tout avec du vin de porto. Arranger en rond les 8 grosses moules au-dessus de l’arroz negro dans la poêle. Laisser cuire 30 minutes. Après 20 minutes, draper les 8 scampis également au-dessus du plat. Le riz devrait alors avoir une belle couleur noire et le tout un excellent goût! Pour info, la même recette pourrait être servie en exécution jaune, en utilisant du safran au lieu de l’encre. Ce plat castillan s’appellera par la suite paella et se distinguera ainsi du régal catalan, arriba!

Lisi Teisen

Architecte, Teisen-Giesler architectes

«La cuisine est l’endroit central du foyer, qui attire de façon naturelle ses utilisateurs et les invités, de sorte que nous avons conçu une cuisine ouverte à la fois vers le living et vers la salle à manger, qui peut néanmoins être fermée par de grands éléments vitrés.»

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54 expositions

Décalages Par Didier Damiani

© Andrés Lejona

Bergson avait clairement fait la différence entre le temps vécu, celui de la conscience et celui mesuré par les horloges. Ce décalage de la perception du temps est aujourd’hui bel et bien démontré dans l’offre culturelle, aussi diverse soit-elle, qui nous environne et nous permet d’expérimenter plusieurs temporalités en cohabitation au quotidien. Comme si le Point Omega de Don DeLillo avait réactualisé le phénomène, son dernier roman dans lequel la célèbre vidéo 24 Hour Psycho de Douglas Gordon, tirée du film Psycho d’Hitchcock, est minutieusement décortiquée et étirée image par image. Nous retrouvons ces préoccupations dans l’exposition Out-of-Sync, The Paradoxes of Time au Mudam et les chefs-d’œuvre de Dan Graham et Bruce Nauman, où l’expérience de la désynchronisation de l’image et du son est explorée. Cette constatation sur la discordance temporelle mais aussi spatiale est expérimentée dans l’installation Situation Comedy de Suzanne Lafont, qui a revisité au moyen de différents déplacements et de sauts dans le temps le projet

Manipulating the Self (1971) du trio d’artistes canadiens General Idea, dont la première grande rétrospective est en cours au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Un autre Canadien, le jeune Pascal Grandmaison inaugure l’exposition monographique Half of the Darkness au Casino, capturant les menaces fantômes sur fond de crise économique, collectant les références à la science-fiction de Stanley Kubrick, célébrant la temporalité de la durée dans le cinéma (Gilles Deleuze), filmant les traces de surfeurs sur une île désaffectée et réinventant l’histoire de la photographie en négatif. Choix de qualité marquant l’envol de la ligne artistique de son directeur Kevin Muhlen. D’autre part, AFK (Away from Keyboard) convie à entrer dans un système ouvert, intemporel et wireless, celui de la réalité augmentée et du virtuel, ouvrant vers de nouveaux espaces. Or, ce qui est encore plus frappant, c’est la constatation effective de l’accélération des échanges menant à la compression du monde selon Elie During: «Le Temps et l’Espace sont morts hier» (manifeste futuriste, 1909). Ainsi, il est simultanément possible de découvrir l’avant-garde picturale lettonne peu connue dans L’âge du symbolisme en Lettonie au Musée national. Ailleurs, le Musée d’Histoire nous fait retomber en adolescence avec Born to be wild?, explorant la culture jeune des années 50 à aujourd’hui, tandis que la Villa Vauban propose de se projeter dans les marines néerlandaises du 17e siècle (À pleine voile). Rien n’est figé chez la Japonaise Suchan Kinoshita qui a réalisé une œuvre en collaboration avec son chien (Mudam) et Gaëlle Dodain invite à contempler le monde global qui n’est autre qu’une boule à facettes au Kiosk de l’AICA. Un autre voyage aride est proposé par la photographe Myriam Kraemer dans Vacancy à la galerie Nei Liicht de Dudelange. Que dire de la suite? Il ne suffira pas de régler sa montre à l’heure, mais aussi de vivre le temps.

Bruce Nauman, Double Slap in the Face, 1985

Out-of-sync, The Paradoxes of Time; Suchan Kinoshita, Stick Empathy; Suzanne Lafont, Situation Comedy, jusqu’au 22 mai, Mudam Luxembourg, www.mudam.lu

Pascal Grandmaison: Half of the Darkness; AFK (Away From Keyboard), jusqu’au 1er mai, Casino Luxembourg, www.casino-luxembourg.lu L’âge du symbolisme en Lettonie, jusqu’au 27 mars, Musée National d’Histoire et d’Art, www.mnha.lu

Born to be wild?, jusqu’au 11 avril, Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg, www.mhvl.lu

Gaëlle Dodain: Belvédère, jusqu’au 3 avril, Kiosk de l’AICA, www.aica-luxembourg.lu

À pleine voile, jusqu’au 28 mars, Villa Vauban, www.villavauban.lu

Myriam Kraemer: Vacancy, jusqu’au 16 avril, Galerie Nei Liicht, www.galeries-dudelange.lu

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56 scènes

Par france clarinval

Bouleversement géographique Ceux qui pensent venir applaudir un groupe finlandais auront tout faux: Architecture in Helsinki vient de Melbourne et fleure bon les influences électro de ce vivier australien. Juste avant la sortie de leur nouvel album, Memory Bends qui paraît le 11 avril, la bande viendra faire danser l’Exit07 avec ses titres qui mélangent allègrement la pop californienne de la fin des années 70, l’italo-disco des années 80 et, donc, l’électro. Leur nouvel opus arrive quatre ans après les précédents, ce qui leur a laissé le temps de peaufiner l’album qu’ils ont toujours voulu faire, incorporant les leçons apprises du passé à une approche plus sophistiquée. Le 7 avril, à 21h. Exit07 www.rotondes.lu

Bons gènes Elle n’a pas voulu prendre le nom de Sumner, mais tout le monde sait que Eliot Paulina, dite Coco, est la fille de Sting dont elle a hérité les intonations de voix et le mélange de reggae et de synthpop qui avait fait la marque de The Police à partir de Ghost in the Machine. Son groupe, I Blame Coco, semble s’ingénier à reprendre le son du groupe de son père pour l’amener dans les années 2010. Si la gamine compose depuis l’âge de 15 ans, c'est à 17 ans qu’elle sort son premier single. Et c’est avec le titre «Self Machine» qu’elle rentre pour la première fois dans les charts anglais. Son premier album, The Constant, dont elle cosigne tous les titres, sauf la reprise de «Only Love Can Break Your Heart» de Neil Young, est sorti l’automne dernier et étonne par sa maturité artistique alors qu’elle vient à peine de souffler ses 20 bougies. 2 avril, à 20 h. den Atelier www.atelier.lu

Muet en musique Chaque année, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg se livre à la baguette de Carl Davis pour un exercice enthousiasmant: accompagner un grand film muet. Cette fois, c’est Intolérance de David Wark Griffith qui a été choisi. Les moyens déployés par le réalisateur (dont une reconstitution des remparts de l’ancienne Babylone) pour ce film tourné en 1916 (!) éclipsent bon nombre de superproductions d’aujourd’hui. Le film spectaculaire traite en quatre histoires subtilement imbriquées des conséquences de l’intolérance au fil des siècles. La Family Edition commence cette fois par de très courts métrages des débuts du cinéma, accompagnés au piano. En seconde partie, Charlie Chaplin incarne dans sa satire militaire Shoulder Arms (Charlot soldat, 1918) un héros burlesque de la Première Guerre mondiale, en France. Le 1er avril, à 20h et le 2 avril à 15h. Philharmonie www.philharmonie.lu

Hommage à Nijinsky

Après avoir présenté After light (Part 1), In the Spirit of Diaghilev, le chorégraphe Russell Maliphant poursuit son exploration des racines de la danse moderne en s’inspirant des photographies de Vaslav Nijinsky et de ses dessins géométriques. Il fonde ses chorégraphies sur la relation entre le mouvement, la musique et la lumière. Le danseur Daniel Proietto est rejoint par Silvina Cortés et Camilla Spidsøe - Cohen, alors que le compositeur Andy Cowton est toujours de la partie. Mêlant classique, contemporain, yoga et arts martiaux, le spectacle promet des gestes exigeants et précis accompagnés par une création lumière époustouflante. Le1er avril, à 20h. Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg. www.theatres.lu

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58 RESTAURANTS

Les saveurs du Liban Par CÉLINE COUBRAY Illustration VANDA ROMÃO

BAY OF BENGAL

© David Laurent / Wide

Les amateurs de cuisine libanaise vont être ravis: trois chefs libanais (dont le sous-chef du restaurant gastronomique Diwan Shahrayar de l’hôtel Le Royal de Beyrouth) sont invités à Luxembourg au restaurant Le Jardin, le temps d’un festival organisé par Le Royal Luxembourg et Le Royal Beirut dans le cadre d’un échange. Jusqu’au 2 avril (sauf dimanches), les clients pourront découvrir toute la générosité de cette cuisine sous-représentée au Grand-Duché, dont les fameux mezze, les kefta ou les kebbe, accompagnés par une sélection de vins de la maison Kefraya. Pour émoustiller les sens et ajouter une touche de folklore, une danseuse orientale sera là tous les soirs. Une tombola est également organisée à cette occasion avec, à la clé, un séjour pour deux personnes de quatre nuits (avec petit déjeuner) au Royal Beirut, les billets d’avion étant offerts par Middle East Airlines. Envie d’évasion? Le Jardin Hôtel Le Royal, 12, boulevard Royal à Luxembourg, tél.: 24 16 16 737

Dernièrement ouvert à Bonnevoie, Bay of Bengal est le petit frère du Royal Bengal. Ouvert uniquement à midi et en semaine, ce restaurant indien propose une formule buffet dans un cadre sobre et clair. La cuisine, quant à elle, a encore quelques progrès à faire… 79, rue de Bonnevoie à Luxembourg, tél. : 27 12 56 06

© Olivier Minaire

LA BARBOTINE

NEWS EXPRESS La prochaine soirée prévue dans le cadre de la série «Hungry Planet» au CarréRotondes et organisée par Slow Food Luxembourg et TransFair Minka se déroulera le 30 mars et sera consacrée aux céréales et aux mangues. // OrientX Kebab Lounge a ouvert un second espace au 7, Grand-Rue à Luxembourg. Très pratique pour manger à toute heure et rapidement un bon kebab. // Le Domaine Clos des Rochers a lancé un nouveau site Internet qui présente avec élégance l’histoire du domaine et les différents crus. www.closdesrochers.com

Villeroy & Boch a complètement revu et réaménagé son espace de vente de magasin d’usine. Agrandi, rafraîchi, réorganisé, il comprend désormais un espace de restauration, La Barbotine, ouvert aux mêmes horaires que le magasin. Viennoiseries et boissons fraîches et chaudes tout au long de la journée, plats du jour, plats à la carte ou quelques sandwiches à l’heure du déjeuner. Ce n’est pas de la haute gastronomie (la cuisine est confiée à Eurest), mais cela dépanne dans ce quartier où les restaurants ne sont pas si nombreux. 330, rue de Rollingergrund à Luxembourg, tél.: 46 82 12 78

DÉSIRS AVRIL 2011

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60 shopping

Belle, belle, belle ... Par céline coubraY

La marque Caroline Biss est désormais en vente rue Philippe II.

Nouvel aménagement pour l’Institut Françoise au City Concorde.

World Wide Men, une nouvelle gamme de cosmétiques bio pour les hommes en vente chez Terra Alba.

Plusieurs nouveautés ce mois-ci concernent les soins et la beauté, sous différentes formes. L’Institut Françoise tout d’abord, adresse installée depuis 1996 dans la galerie commerciale du City Concorde, fait peau neuve avec des locaux rafraîchis, un espace boutique entièrement rénové et une gamme de soins étoffée par l’introduction de nouveaux programmes, dont certains introuvables ailleurs comme le Touch & Lift®. La toute récente parapharmacie Terra Alba propose en exclusivité pour le Luxembourg les soins pour hommes World Wild Men, une ligne de cosmétiques bio au pack­ aging plutôt attractif et qui sentent bon. Il est aussi possible de bénéficier des conseils avisés des esthéticiennes dans de petites cabines à l’étage où il vous sera expliqué comment utiliser de manière optimale votre soin. Sinon, pour celles et ceux qui ne craignent pas le grand froid, la cryogénie, par l’intermédiaire de CryoLux, a fait son entrée à Luxembourg. En exposant le corps à des températures de -110°C durant 2 à 3 minutes, des réactions physiologiques se déclenchent, retardant les effets du vieillissement, améliorant la microcirculation, éliminant les toxines, la fatigue, les maux de tête et permettant d’augmenter la vitalité générale de l’organisme. Réalisée uniquement sous surveillance du personnel qualifié, la séance d’exposition au froid est suivie d’une séance de kinésithérapie. Pour se réchauffer, direction la nouvelle boutique Caroline Biss qui a déménagé de la Grand-Rue vers la rue Philippe II pour un espace plus petit, mais mieux adapté et per-

Les beaux souliers de Rupert Sanderson sont disponibles chez Cape Cod.

mettant de mettre en valeur les collections avec des propositions de total look, chaussures et accessoires compris. Les vendeuses aident les clientes à se retrouver parmi les nombreuses pièces de la collection aux couleurs vives et aux nombreux imprimés. N’hésitez pas à aller jusqu’au fond du magasin où sont installées de confortables cabines, avec de profonds canapés et des petits chocolats pour faire patienter maris et amies pendant les essayages… Enfin, et cela n’aura pas échappé aux femmes qui aiment les beaux souliers aux talons vertigineux tout en gardant un confort de marche, la célèbre marque britannique Rupert Sanderson est désormais disponible chez Cape Cod.

Institut Françoise, City Concorde, 80, route de Longwy à Bertrange, tél.: 45 20 47
 Terra Alba, 8, rue Notre Dame à Luxembourg, tél.: 27 47 88 74 CryoLux, Centre médical, 76, rue d’Eich à Luxembourg, tél.: 26 09 42 90 Caroline Biss, 26, rue Philippe II à Luxembourg, tél.: 46 40 55 Cape Cod, 11, avenue de la Porte Neuve à Luxembourg, tél.: 26 20 34 44

Invitation

Désirs vous invite à la conférence «Le commerce: un créneau porteur pour la diversification économique du Luxembourg?», jeudi 31 mars à partir de 18h30. Cette rencontre, organisée par le paperJam Business Club, est l’occasion de faire un point sur les résultats des plans PME 2001 et 2008 et de dresser quelques perspectives de développement du secteur. Avec la participation, entre autres, de M. Fernand Ernster (Librairie Ernster), M. Robert Goeres (Goeres Horlogerie) et de M. Thierry Nothum (Confédération Luxembourgeoise du Commerce). Désirs vous offre 20 places pour cette conférence, inscription en ligne obligatoire sur www.club.paperjam.lu (précisez «invité par Désirs»).

Désirs  avril 2011

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62 PLAYLIST (1)

10 chansons

POUR UN FEU

DE CAMP «À des lieues de mes choix musicaux dominants, cette sélection c’est un peu mon Buergbrennen. Une trêve, une bulle acoustique à consommer, idéalement, allongé dans l’herbe.»

01

05

MAPS AND ATLASES «The Ongoing Horrible»,

LAURA GIBSON "Hands in pockets", If you Come to Greet Me,

Tree, Swallows, Houses Sargent House, 2006

HUSH Records, 2006

02

06

DOMINGO «The Naked Bunch», S-T,

BON IVER «Re: Stacks», For Emma, Forever ago,

Third Side Record, 2008

4AD, 2008

03

07

LUCY ROSE «First », Autoproduit en téléchargement gratuit: www.musicglue.com/lucyrose

VASHTI BUNYAN «Here Before», Lookaftering,

04

08

IRON & WINE «Godless Brother in Love »,

Kiss Each Other Clean, 4AD, 2011

FatCat Records, 2005

LAURA VEIRS «Wrecking», Saltbreakers,

Nonesuch Records, 2007

09

BOWERBIRDS «Dark Horse», Hymns for a Dark Horse,

Dead Oceans, 2008

10

THE DODOS «Black Night», No Color,

Wichita Recordings, 2011

Alexis Juncosa, chargé de programmation et de communication pour Discovery Zone, Luxembourg City Film Festival qui se tiendra du 28 avril au 5 mai 2011. www.discoveryzone.lu DÉSIRS AVRIL 2011

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Of Strength and Water olivier Minaire, 2010

Ces photos, issues d’une série de neuf, sont liées à la découverte récente pour le photographe Olivier Minaire de ce qu’est vraiment la natation synchronisée. Loin de l’image désuète de cette discipline, ces portraits cherchent à traduire la concentration mentale et la grande maîtrise physique que requiert ce sport. Il a fait poser les jeunes filles du Club

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Gambetta de natation synchronisée de Metz

l’unité du groupe et la personnalité de chacune

pendant une de leurs séances d’entraînement,

des sportives.

en position statique, dans une attitude de grande

Né à Metz en 1981, Olivier Minaire vit et travaille

concentration, comme pendant une compétition.

à Luxembourg comme photographe indépendant.

Le maquillage excessif, nécessaire pour la lisibilité

Collaborateurs régulier des publications de Maison

de leurs expressions, souligne la grande détermina-

Moderne, il aime développer sa pratique du portrait.

tion de ces jeunes femmes et pointe simultanément

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Rêves et désirs sont étroitement liés. Le rêve serait, en principe, la transformation de désirs inconscients en images; des images dont le sens nous échappe le plus souvent. Par ailleurs, le rêve aurait avant tout la fonction d’assimiler certains événements ou certaines émotions vécus dans la vie quotidienne. Chaque mois, un invité nous fait partager son rêve.

Par Marie Narjani

Qui êtes-vous?

Estelle Sidoni,

26 ans, ancienne propriétaire de la boutique Boo, je viens d'ouvrir une nouvelle boutique, Capsule au 31, rue Philippe II à Luxembourg. Où vivez-vous? Dans un appartement à Metz. Comment vous endormez-vous? J’ai l’habitude de m’endormir sur mon canapé, avant d’être conviée, par mon amoureux, vers le lit placé en plein milieu de ma chambre. Combien d’heures dormez-vous? Entre 6 et 8 heures, mais de préférence 8. Comment dormez-vous? Encore maquillée de la veille, il m’arrive, au réveil, de me lever avec une tête de «Nina Hagen».

Il n’est pas étonnant que l’habit fasse souvent rêver Estelle. La nuit dernière, elle a rêvé d’un magnifique dressing, dans une ancienne salle de cinéma aux rideaux épais en velours rouge. Selon elle, ce sont des images dignes d’un film de David Lynch, de Michel Gondry, ou de Luis Buñuel. Qu’il s’agisse de rêves éveillés ou de vrais rêves, Estelle les pratique sans exception. Ses rêves éveillés sont les pensées qui l’accompagnent dans le sommeil, tandis que ses vrais rêves l’inspirent au point qu’elle prend soin de les noter. Ces transcriptions, souvent décousues, sont de véritables «cadavres exquis». Elle se souvient d’un tee-shirt rose avec l’inscription «future» et que plutôt que de marcher, elle flotte… «2/01/2006 aucun souvenir. Réveillée brutalement par mon téléphone. 7h. Mon père. En forme.» Ainsi arrachée à ses rêves, Estelle est ramenée à la réalité par son père, avec qui elle partage son activité professionnelle.

Désirs  avril 2011

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