Desirs 06 2011

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LUXEMBOURG TENDANCES CULTURE

JUIN 2011

MENSUEL | 3 €

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PHILIPPE SCHAUS

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ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

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EN COUVERTURE: Philippe Schaus photographié par Olivier Minaire. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: Mike Koedinger JOURNALISTE: Céline Coubray COLLABORATEURS: Elvire Bastendorff, France Clarinval,

Didier Damiani, Marie Narjani COORDINATION: Deborah Lambolez PHOTOGRAPHES: Julien Becker, Luc Deflorenne, David Laurent/Wide, Andrés Lejona, Olivier Minaire CORRECTION: Cynthia Schreiber, Cathy Weber

ÉDITEUR

TÉLÉPHONE: (+352) 29 66 18 - 1 E-MAIL: publishing@maisonmoderne.lu SITE: www.maisonmoderne.lu

DESIGN

TÉLÉPHONE:

(+352) 27 62 12 62

E-MAIL: design@maisonmoderne.lu SITE: WWW.MAISONMODERNE.LU

DIRECTION ARTISTIQUE: Vera

Capinha Heliodoro Scheid Poras, Francis Ramel, Claire Ramos, Mireille Scheid

COORDINATION: Mireille MISE EN PAGE: Stéphanie

RÉGIE PUBLICITAIRE

TÉLÉPHONE: (+352) 27 17 27 27 - 1 E-MAIL: mediasales@maisonmoderne.lu SITE: www.maisonmoderne.lu DIRECTEUR COMMERCIAL: Francis Gasparotto DIRECTEUR DE CLIENTÈLE: Aurélio Angius CHARGÉE DE CLIENTÈLE: Audrey Gollette

ÉDITO Par CÉLINE COUBRAY

Ce numéro de Désirs fait la part belle au design. Vous découvrirez un large dossier présentant les noms qui comptent sur la scène du design au Luxembourg, avec une sélection de leurs produits, ainsi que plusieurs pages consacrées au Marché des créateurs qui se déroule le week-end des 28 et 29 mai au Mudam. Une autre forme du design, plus graphique, est abordée à travers le Festival de Chaumont pendant lequel on pourra découvrir le travail exceptionnel mené par la société Olivetti. Notre interview «Face-à-Face» est réalisée avec un homme important dans l’industrie du luxe: Philippe Schaus, directeur international de Louis Vuitton Malletier depuis 2006 et récemment nommé Group Président of Merchandising and Marketing de DFS, toujours au sein du groupe LVMH. La mode n’est pas en reste et est à admirer dans le portfolio du photographe Michael Yates. Enfin, la photographie et l’art sont toujours présents dans nos pages, que ce soit à travers la présentation de l’exposition Émotions à la Villa Vauban ou les pages «Talents» ouvertes pour cette édition à Éric Chenal. Sans oublier les pages portraits, les chroniques (scènes, expositions, restaurants, shopping) et la pause finale avec une playlist «pour ranger ses vinyles» et un invité qui nous fait partager ses rêves.

CEO: Mike Koedinger COO: Rudy Lafontaine DRH: Thierry van Ingelgom BUREAUX: 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie COURRIER: BP 728 L-2017 Luxembourg

Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle: prenom.nom@maisonmoderne.lu Numéro ISSN: 1992-4003

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Conformément à l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la liberté d’expression dans les médias: La société éditrice de Désirs est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur indépendant domicilié au Luxembourg. La gestion quotidienne est confiée à Mike Koedinger. Maison Moderne ™ is a trademark used under licence by MM Publishing SA, MM Editorial Design SA and MM Media Sales SA. © MM Publishing SA (Luxembourg) Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.

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Sommaire juin 2011

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Portraits

Portfolio

Martine Feipel et Jean Bechameil

Design

Remodelage d’espaces

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Martine Feipel et Jean Bechameil représentent le Luxembourg à la 54e Biennale d’art de Venise avec leur projet Le Cercle fermé.

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Catherine Colling

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Bruno Baltzer

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Pascal Schumacher

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Joanna Grodecki

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Laurent Witz

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André Jo

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David Foka

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Justin Morin

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François Thiry

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Entre tradition et modernité

Directeur international de Louis Vuitton Malletier, Philippe Schaus, Luxembourgeois de passage dans son pays d’origine, nous livre un aperçu du monde du luxe.

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MarchÉ des CrÉateurs

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Régis-R, «The Prince of Plastic» comme il aime se faire appeler, est l’invité d’honneur du Marché des créateurs en proposant une installation monumentale et un workshop.

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Rubriques

L’art de l’émoi Le prince du plastique

Olivetti, épopée graphique Les expositions présentées à l’occasion du 22e Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont sont rassemblées sous la thématique «La lettre à l’honneur». Au lieu dit Les Silos, Maison du livre et de l’affiche, c’est une exposition patrimoniale sur Olivetti qu’il est offert de découvrir.

70’s Swank Exposition

Philippe Schaus

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Peut-être encore un peu méconnue, la scène du product design au Luxembourg est pourtant très active et compte de plus en plus d’acteurs. État des lieux de la scène et panorama des créateurs qui comptent dans le paysage du design au Grand-Duché.

mode

Face-à-face

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Scène active

Festival de Chaumont

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Expositions Scènes Restaurants New in Town Playlist Talents I had a dream

Tous au Marché!

Le Mudam organise en collaboration avec Désirs la deuxième édition du Marché des créateurs. L’édition 2011 se déroule les samedi 28 et dimanche 29 mai et est l’occasion de découvrir de nombreux créateurs indépendants tout en se faisant plaisir.

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Jean Bechameil & Martine Feipel photographiés dans leur atelier le 10 mai par Julien Becker.

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7 portraits

Martine Feipel & Jean Bechameil

Remodelage d’espaces Ce sont les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil qui ont remporté l’appel à projet lancé par le ministère de la Culture pour la participation luxembourgeoise à la 54e Biennale d’art de Venise. Ils se sont associés au commissaire René Kockelkorn pour réaliser leur projet, Le Cercle Fermé. Texte Céline Coubray Photo Julien Becker

Pour la première fois depuis que le Luxembourg participe à la Biennale d’art de Venise, le ministère de la Culture a lancé un appel à projet pour déterminer qui occupera la Ca’ del Duca lors de la 54e édition de la Biennale. C’est Martine Feipel et Jean Bechameil qui, en juin 2010, après examen par un jury des dossiers déposés, ont remporté cet appel, leur permettant ainsi de devenir les artistes représentant le Luxembourg à la Biennale de Venise, du 4 juin au 27 novembre. Martine Feipel et Jean Bechameil travaillent ensemble depuis 2009 et une des thématiques qui les préoccupent tous les deux est le travail de l’espace, de sa déconstruction et de sa reconstruction distordue. C’est donc en s’appuyant sur l’architecture de la Ca’ del Duca, maison privée vénitienne que le ministère met à disposition à défaut d’avoir un pavillon national dans les Giardini, que le projet du Cercle Fermé a été pensé. Certaines particularités du bâtiment ont été repérées par les deux artistes, mises en exergue et reformulées pour être poussées dans leurs extrêmes. Ils souhaitent que les visiteurs perdent leurs repères en traversant les espaces d’exposition. Leur installation consiste donc en un remodelage des espaces, avec des couloirs qui n’aboutissent pas, des portes qui s’ouvrent sur des murs, des miroirs reflétant l’espace à

Des couloirs qui aboutissent quelque part, d’autres non...

Une multiplication de portes, dont certaines s’ouvrent sur des murs.

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Photos: © Joseph Tomassini

l’infini, une salle de colonnes qui chancèlent. Ce sont des espaces à la fois accessibles et qui ne mènent nulle part, réels et imaginaires. Des effets d’optique sont créés par des jeux de miroirs, des pans inclinés. Ils mènent un travail de déconstruction et de reconstruction, avec un espace qui se déplie vers le haut, le bas, une fragmentation kaléidoscopique. Pour eux, le titre de l’exposition renvoie à plusieurs choses. Tout d’abord, la configuration de la Ca’ del Duca invite les visiteurs à réaliser un parcours circulaire, suivant l’enfilade des salles. D’autre part, ce cercle fait aussi référence à la manière dont les artistes ont analysé la société vénitienne, une société relativement fermée sur elle-même, exclusive, dans laquelle les grandes familles dominent, et où le culte du secret est fort. En forte conAu bout du couloir, comme une salle d’archives qui s’affaisse.

«Ils souhaitent que les visiteurs perdent leurs repères en traversant les espaces d’exposition.» Une salle de colonnes qui chancèlent.

tradiction avec l’image de la société marchande et mondaine et pourtant coexistante. Venise serait comme la scène d’une douce décadence, un lieu qui se serait affaissé avec le temps, révélant le caractère fragile de cette société et de cette architecture, derrière la grandeur esthétique. Plane une sorte de mystère, révélant des lieux en péril, un peu dangereux, qui peuvent faire peur et rêver à la fois. Mais la reconstruction de l’espace – l’ouverture d’espaces au sein d’architectures existant grâce au décalage – est aussi une remise en question de la conception traditionnelle de celui-ci et de la perception de notre société. Alors que le monde est en pleine crise, que la planète souffre et que nos systèmes économiques et sociétaux sont en pleine mutation, cette interrogation de l’espace pourrait se lire à une échelle bien plus large, comme une incitation à percevoir et envisager autrement notre société contemporaine.

Exposition présentée du 4 juin au 27 novembre 2011. Vernissage le 2 juin. Les documents ont disparu, mais ces tiroirs devaient certainement garder de nombreux secrets.

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Catherine Colling photographiée dans sa boutique le 4 mai par David Laurent/Wide.

Texte Céline Coubray

Catherine Colling

Une histoire

de femmes La boutique Weydert fête ses 50 ans cette année. Une occasion de découvrir ce commerce familial dont la dernière génération est représentée par Catherine Colling.

C’est en 1961 que la grand-mère maternelle de Catherine Colling ouvre sa boutique de mode italienne pour femmes, Grand-Rue à Luxembourg. Dès le début, la boutique s’est distinguée par des marques haut de gamme véritablement produites en Italie. Puis, les rênes sont passées entre les mains de sa fille, la mère de Catherine qui est encore active aujourd’hui à la boutique. Elle a su imposer un style, une allure discrète et élégante, loin de l’ostentation de logos, mais plutôt dans la recherche de coupes intemporelles et le choix de belles matières comme la soie et le cachemire. Après voir beaucoup voyagé en Afrique et Asie, pour elle-même et pour raisons professionnelles, Catherine Colling a, à son tour, pris la décision de continuer cette aventure familiale, même si au départ, elle n’était pas tout à fait sûre de vouloir se plier aux contraintes d’un commerce. Mais après mûre réflexion, elle se sent aujourd’hui prête à relever ce défi, à faire évoluer la boutique vers une nouvelle clientèle plus jeune et plus volatile, certes, mais qui elle aussi cherche de beaux produits et le respect de l’artisanat.

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Texte France Clarinval

Bruno Baltzer

Mettre

du sens

L’artiste Bruno Baltzer donne à voir ce que l’on ne voit généralement pas. Il aime la nuit, les toits et tous ces «no man’s lands du regard».

Le Mois Européen de la Photographie fait honneur à Bruno Baltzer qui est présent dans quatre expositions. Mais c’est surtout à la Bibliothèque nationale qu’il est possible de voir un travail qu’il mène depuis 2004: after midnight. Ce sont des images réalisées de nuit à la Schueberfouer et qui montrent l’envers du décor. Pour cette série, comme pour les photos que le Cercle-Cité lui a commandées pour son ouverture, Bruno Baltzer multiplie les points de vue, brouille la perception en jouant avec diverses techniques (stéréoscopie, collage numérique, vue panoramique, reconstruction…). Il donne ainsi à voir des aspects inconnus ou peu visibles de la ville comme les toits ou les plafonds.

Comme les premiers photographes il y a plus d’un siècle, il aime développer lui même ses appareils et instruments, toujours à l’affût des techniques qui changeront sa manière de travailler et de concevoir l’art. C’est ainsi qu’il a été un précurseur dans l’usage du téléphone portable ou des réseaux sociaux comme outils artistiques. Dans les nombreux ateliers qu’il mène, notamment au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, il veut désacraliser la technique photographique pour laisser place au regard et au sens. Se positionnant alors comme un médiateur, il s’intéresse à la vision des autres comme autant de possibles.

Bruno Baltzer photographié à Luxembourg le 4 mai par David Laurent/Wide.

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12 Texte France Clarinval

Pascal Schumacher

Donner

du son Le vibraphoniste Pascal Schumacher sort un nouvel album avec son quartette: Bang my can promet un jazz qui lorgne vers le rock.

C’est déjà le cinquième album que le Pascal Schumacher Quartet (avec Franz von Chossy au piano, Christophe Devisscher à la basse et Jens Düppe à la batterie) propose et le troisième sous le label allemand Enja Records. Bang my can peut être considéré comme la suite du précédent, Here we gong, parce qu’il a été pensé et composé tout au long de la tournée de celui-ci. Le jazz raffiné offert par la formation laisse la part belle aux sonorités de l’instrument. Le vibraphone comme le glockenspiel que joue le Luxembourgeois sont mis en avant avec une grande subtilité mais sans purisme. Il aime que la mélodie et le son soient au centre de ses compositions et ne cherche pas à faire passer ses instruments pour ce qu’ils ne sont pas. «Je tiens à en garder le son profond et cristallin et l’esthétique

spécifique.» De formation classique, Pascal Schumacher s’intéresse aussi bien à la musique contemporaine qu’à celle de Coldplay ou de Radiohead. Il travaille désormais avec un ingénieur du son «comme un groupe pop» pour trouver des sonorités plus franches «avec du corps». La distribution du disque entraînera le quartette aussi bien en Grande-Bretagne qu’en Belgique, en Allemagne ou en France, alors qu’une tournée de quelques semaines leur est aussi réservée en Australie et en Italie. Pour Pascal Schumacher, le prochain défi sera la composition de la partition qui accompagnera Die Frau, nach der man sich sehnt (L’Énigme), un film muet de 1929. Cette commande de la Philharmonie sera jouée par United Instruments of Lucilin
au mois de mai 2012.

Pascal Schumacher photographié à Hollerich le 6 mai par David Laurent/Wide.

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14 Stina Fisch, Joanna Grodecki et Anne Mélan photographiées à la Brasserie Schuman le 6 mai par David Laurent/Wide.

Texte Céline Coubray

Joanna Grodecki

Insiders

views

Hello est un petit guide urbain sur Luxembourg, dont le format est fait pour tenir dans la poche d’un jean. Forte du succès de la première édition sold out, Joanna Grodecki a souhaité renouveler l’aventure et présente la ville vue par ceux qui y vivent.

L’origine du projet Hello est un sujet de fin d’études. Graphiste spécialisée dans les cartographies à l’esthétique très contemporaine, Joanna Grodecki trouvait qu’il manquait un petit guide sympa pour présenter la ville dans laquelle elle vit et qu’elle aime: Luxembourg. C’est ainsi que la première édition de Hello a vu le jour en 2007. Elle y invite des connaissances à partager leurs coups de cœur sur cette ville, leurs bons plans, leurs bonnes adresses. Quoi de mieux que de découvrir une ville guidé par un ami qui vous indiquerait tous les meilleurs endroits à fréquenter? Il ne faut donc pas s’attendre à y trouver des explications historiques sur la forteresse ou qui est la Gëlle Fra, mais plutôt à découvrir où il est possible de boire le meilleur café de la ville ou quel est le plus beau point de vue pour une photo souvenir. Pour la nouvelle édition, Joanna Grodecki s’est entourée d’une vingtaine «d’amies». Chaque personne est brièvement représentée par un portrait réalisé par les deux illustratrices luxembourgeoises Stina Fisch et Anne Mélan. Un guide indispensable pour ceux qui ont envie de découvrir Luxembourg, vue de l’intérieur.

Hello est édité par Maison Moderne.

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15 Texte CÉLINE COUBRAY

Laurent Witz

Personnage animé Créée en 2007 par Laurent Witz, Zeilt Productions réalise des films d’animation pour le cinéma, la télévision… Un de ses projets phares actuels est la production de Mr Hublot, un personnage pas tout à fait comme les autres.

Mr Hublot est plein de manies et de tocs, est vieux garçon, vit dans un appartement poussiéreux en compagnie de son chien robot, fuit la pollution sonore. C’est en fait un personnage issu de l’univers de Stéphane Halleux, qui passera pour la première fois de la forme de statuette-sculpture à celle de personnage animé grâce au savoir-faire et à l’imagination de Laurent Witz et de ses collègues du studio Zeilt Productions. Poussant au maximum ses capacités techniques et son univers créatif, il entend bien ainsi se faire remarquer dans les festivals et sur le marché très dynamique de l’animation au Grand-Duché. Laurent Witz compte déjà quelques belles percées comme avec les Crazy Frogs ou des animations réalisées pour LuxGSM, Foyer et Enovos. Mais Mr Hublot est véritablement son bébé chéri, le projet qui lui

tient à cœur depuis trois ans. Avec des références au cinéma de Jacques Tati ou de Jean-Pierre Jeunet, Mr Hublot se rapproche fortement du cinéma live. Privé de bouche, c’est à travers la gestuelle et le comportement du personnage que la psycho­logie de ce petit monsieur est dévelop­pée. L’histoire est simple, mais en dit long sur la nature humaine et notre société contemporaine. La durée totale de l’animation atteindra 7 minutes, celle-ci devrait être aboutie pour février prochain. Afin de financer une partie du projet, les amateurs sont invités à parrainer des images, à raison de 9 euros par image.

www.mrhublot.com

Laurent Witz photographié à Mondercange, dans ses studios le 6 mai, par David Laurent/Wide.

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André Jo photographié à Luxembourg le 9 mai par David Laurent/Wide.

Texte Céline Coubray

André Jo

L’homme du feu

Cette année, ce sera la 27e fois qu’André Jo participe au feu d’artifice de la fête nationale à Luxembourg. Ce pyrotechnicien passionné a mordu à la mèche grâce à son père et cela ne l’a jamais quitté.

Fonctionnaire le jour, pyrotechnicien la nuit, André Jo a suivi les pas de son père qui possédait une société de feux d’artifice. Il réalise aujourd’hui les spectacles sur son temps libre, en collaboration avec la plus grosse société allemande de feux d’artifice, Weco, qui a une filiale luxembourgeoise. Le président de Freedefeier asbl travaille depuis plus de deux mois à l’élaboration du spectacle qui sera présenté pour la fête nationale. André Jo s’est appuyé sur la musique du compositeur luxembourgeois Daniel Balthasar pour concevoir son spectacle d’une durée d’environ 20 minutes: «Des moments doux et sensuels alterneront avec des passages plus bruyants pour un effet général très varié, mêlant impressions classiques et modernes, avec une cascade depuis le pont et un jeu de

composition sur l’ancien et l’actuel drapeau du Luxembourg», explique André Jo. La localisation en plein centre-ville, et qui plus est sur un axe routier important et fréquenté (le pont Adolphe), implique de nombreuses contraintes pour la mise en œuvre de ce feu d’artifice. Les grosses bombes sont tirées depuis des containers placés dans le parc et des assemblages sont réalisés sur des semi-remorques pour n’être acheminés qu’au dernier moment, sous le drapeau de l’armée, afin d’optimiser la sécurité et la fluidité du trafic. Mais au-delà de ces contraintes techniques, la magie des feux sera bien au rendez-vous!

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17 Texte Céline Coubray

David Foka

Rencontre à l’africaine

David Foka est l’administrateur de la jeune Maison d’Afrique Luxembourg, située dans le quartier de la gare. Cette association milite pour l’intégration des Africains sur le territoire du Grand-Duché et lutte contre la pauvreté au sein de cette population.

Le parcours de David Foka est déjà long d’expérience et de vécu par rapport à la condition des Africains en Europe. Originaire du Cameroun, il émigre en Allemagne pour faire ses études sur les conseils de son grand-père. Ayant fait sa vie là-bas, il décide d’y rester. Mais autour des années 2000, l’actuel président de la Commission spéciale contre les discriminations raciales (CSP-RAC) a senti monter une très forte vague de racisme en Allemagne et a choisi de partir pour s’installer au Grand-Duché, un pays qu’il juge exemplaire pour son multiculturalisme et la possibilité d’intégration. Il lance alors les activités de la Maison d’Afrique Luxembourg en avril 2010, avant d’ouvrir officiellement le local en janvier de cette année. Aidé par une équipe composée de six personnes et qui

représente la diversité africaine, il cherche à créer une intégration harmonieuse des Africains dans leur pays d’accueil en proposant un accès à des cours de langue, venant en aide aux plus démunis au sein de la communauté africaine et offrant des services complémentaires comme un conseil juridique gratuit ou la possibilité de souscrire à une assurance obsèques pour le rapatriement des corps au pays. L’ensemble de ses activités, dont le combat contre l’illettrisme dans la communauté africaine au Grand-Duché, l’incitation à s’inscrire sur les listes électorales ou simplement à cotiser à la Caisse nationale de santé, contribue à ce qu’il appelle un «mieux vivre ensemble».

www.maisondafrique.lu

David Foka photographié à la Maison d'Afrique le 9 mai par David Laurent/Wide.

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Justin Morin photographié au Cercle-Cité le 3 mai par David Laurent/Wide.

Texte Céline Coubray

Justin Morin

Minimal

chic On a pu découvrir le travail de l’artiste Justin Morin dans les expositions Dysfashional en 2007 et Moving Worlds en 2010. Aujourd’hui, il participe au Prix d’Art Robert Schuman dans la sélection française menée par Marie Cozette et dévoile une nouvelle installation au Cercle-Cité.

Originaire de Longwy, puis étudiant à l’École supérieure d’art de Metz et ensuite à Bruxelles, cet «enfant du triangle européen» vit actuellement à Paris et enseigne à l’École nationale supérieure d’art de Nancy. Pour le Prix d’Art Robert Schuman, il a choisi de présenter une installation composée de pièces qui forment un «protomagasin». Aimant le jeu de détournement et de réappropriation, il a observé que le vocabulaire de l’art minimal est sorti de la sphère artistique pour être vampirisé par les commerces du luxe qui s’en servent pour créer leur mobilier de magasin, passant ainsi dans le domaine du décoratif. Le miroir, posé en équilibre fragile et tendu, renvoie une image double et colorée. Le porte-vêtements est un tube en bronze continu très graphique, une ligne puissante dans l’espace. Le comptoir, com

posé de socles de sculpture traditionnelle, évoque les formes du vocabulaire minimal, mais est recouvert de velours le transformant en un art domestiqué. Sous-tendu par l’idée de trouble et d’équilibre, il détourne donc à nouveau le design et le vocabulaire décoratif des magasins chic et présente dans l’espace d’exposition des sculptures ambiguës, à l’esthétique minimale, mais aux références commerciales, faisant revenir cette esthétique dans le monde de l’art tout en y superposant une fonction faussée, jouant sur la notion de déséquilibre, de retournement et d’absurdité.

Le Prix d’Art Robert Schuman 2011 est décerné à Mathis Collin et Simon Rummel ex - aequo.

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19 Texte Céline Coubray

François Thiry

Le grand saut Cavalier depuis son plus jeune âge, François Thiry est un homme passionné par le milieu équestre et organise le CSI (Concours de Saut International) de Luxembourg - Réiser Päerdsdeeg du 16 au 19 juin.

La 19e édition du concours de saut international de Roeser est à marquer d’une pierre blanche: grâce à l’obtention de la troisième étoile dans le classement international qui en compte cinq, le plus important concours de jumping au Grand-Duché et dans la Grande Région peut accueillir des cavaliers de renommée internationale. Cette montée en puissance est due à l’engagement et à la passion pour le monde équestre de son organisateur, le président de la Fédération luxembourgeoise des sports équestres, François Thiry, et au soutien indéfectible de la mairie de Roeser qui a mis en place une infrastructure adéquate. Organisé par une équipe soudée et en majorité constituée d’amis, le concours jouit aujourd’hui d’une bonne réputation et est aussi un succès populaire et une fête

familiale: près de 10 000 spectateurs admirent les cavaliers de 18 nations différentes qui s’affrontent autour de 16 épreuves, dont quelques nouveautés comme le concours international pour les jeunes chevaux (6-7 ans) et une étape qualificative pour la finale du European Youngster Cup U25 qui concerne les cavaliers de moins de 25 ans. En parallèle des activités équestres, les visiteurs pourront profiter d’un show cooking réalisé par de grands chefs luxembourgeois, de stands de vente d’articles en lien avec le monde du cheval et des activités pour les enfants comme des tours en calèche ou à dos de poney.

www.jumping.lu

François Thiry photographié à Leudelange le 9 mai par David Laurent/Wide.

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face-à-face Directeur international de Louis Vuitton Malletier, Philippe Schaus, Luxembourgeois de passage dans son pays d’origine, nous livre un aperçu du monde du luxe, avant de reprendre de nouvelles fonctions au sein du groupe LVMH.

Entre tradition et modernité Interview Céline Coubray Photo Olivier Minaire

Pourriez-vous nous expliquer votre orientation professionnelle et votre choix d’intégrer la maison Louis Vuitton Malletier, alors que vous avez fait des études d’ingénieur civil en aérospatial et commencé votre carrière comme consultant? «Lorsque j’étais consultant au Boston Consulting Group à Munich, j’ai eu un projet avec une marque de produits de luxe. J’ai énormément aimé travailler sur ce projet qui tournait autour du développement de magasins et consistait à restructurer l’offre d’un fabricant de souliers basé en Suisse. C’est suite à ce projet que j’ai décidé de rentrer dans l’univers des produits de luxe et premium, une expérience qui m’avait déjà guidé à l’époque chez Villeroy & Boch, où j’ai

occupé les postes de directeur commercial international et de directeur général de la division Arts de la Table. Et c’est ainsi qu’après Villeroy & Boch, je suis entré chez Louis Vuitton. Cette maison était, et est toujours évidemment, la référence dans le domaine du luxe, une société considérée comme une des plus exceptionnelles dans ce secteur. Cette proposition était donc évidemment très tentante.

Pourriez-vous nous préciser quelles sont les tâches qui vous incombent en tant que directeur international pour Louis Vuitton Malletier? «Mon rôle aujourd’hui est multiple. Je suis responsable du réseau mondial de Louis Vuitton, ce qui représente près de Désirs  juin 2011

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10 000 employés présents dans 64 pays, avec 457 points de vente, et des organisations réparties partout dans le monde. Je suis aussi responsable de la logistique et du marketing client. Par ailleurs, je remplis divers autres rôles au sein de notre groupe LVMH. Je suis par conséquent énormément en déplacement puisque nous sommes sur un marché mondial, et qu’aucune région ou pays du monde ne représente plus de 20% de notre chiffre d’affaires.

Comment définiriez-vous l’ADN de Louis Vuitton Malletier? «L’ADN de Louis Vuitton Malletier s’exprime, je pense, quelque part autour de l’équilibre, mais aussi de la tension, entre la tradition et la modernité. La tradition est représentée par le savoir-faire, la qualité et l’artisanat. La modernité, c’est l’organisation, la mode, les systèmes technologiques. Et cette modernité et cette tradition s’inscrivent elles-mêmes dans un concept plus large qui est celui du voyage. Au départ, monsieur Louis Vuitton est un malletier, quelqu’un qui facilite le voyage. Et cette notion du voyage est profondément ancrée dans l’ADN de la marque. Elle reste très présente, à tous les niveaux. Par rapport aux articles de voyage que nous avons dans notre offre, mais aussi par rapport au voyage de la marque qui se déplace dans tous les pays et qui est aussi souvent pionnière. Par exemple, quand nous avons ouvert un magasin en Mongolie, il y a deux ans, il n’y avait aucune marque de luxe sur ce marché. Ce côté pionnier fait également

partie de l’ADN de la marque. Le voyage, c’est aussi aller chercher de la créativité, des inspirations partout dans le monde, que ce soit pour le design des produits – nous avons travaillé par exemple avec le Japonais Takashi Murakami ou avec l’Américain Richard Prince –, la décoration de nos points de vente – le designer de nos boutiques, Peter Marino, est Américain –, ou encore pour la création de nos vitrines. Sur tous ces sujets, c’est quelque part le monde entier qui nous intéresse. Le voyage est aussi dans la recherche des meilleures matières premières.

« L’ADN de Louis Vuitton Malletier s’exprime, je pense, quelque part autour de l’équilibre, mais aussi de la tension, entre la tradition et la modernité.»

Louis Vuitton consacre-t-elle un budget important à la recherche et au développement? Avezvous toutes les ressources en interne? «La recherche et le développement se font entièrement en interne. Nous avons plusieurs équipes consacrées à ce domaine. Certaines sont dédiées au développement industriel, notamment de matières, de produits. Nous avons des équipes de recherche au niveau de l’architecture des magasins où intervient aussi la technologie. Et nous avons une équipe pour les coopérations avec les artistes, lesquelles peuvent prendre différentes formes comme des collaborations autour d’expositions, d’interventions dans des sujets de la communication ou des collaborations autour de produits et d’articles de la marque.

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Existe-t-il encore des membres de la famille Vuitton au sein de l’entreprise? «Oui, il y a trois membres de la famille Vuitton au sein de l’entreprise actuellement. Il y a Patrick-Louis Vuitton qui est de la cinquième génération et qui s’occupe des commandes spéciales, Benoit-Louis Vuitton qui travaille au niveau de l’encadrement dans le secteur de l’horlogerie et Pierre-Louis Vuitton qui lui est dans la partie industrielle maroquinerie. J’ai pu lire dans le code de conduite du groupe LVMH, auquel appartient Louis Vuitton Malletier, que le groupe privilégie «le management par l’exemple». Quelle forme cela prend-il pour Louis Vuitton Malletier? «Cela prend différentes formes. D’abord, j’essaie d’être le moins possible au siège et le plus souvent possible sur le terrain, que ce soit dans les ateliers ou dans les magasins. L’exemple passe aussi par le code éthique et de conduite. C’est aussi dans des cas de crise comme celle que nous connaissons actuellement au Japon (l’entretien a été réalisé le 18 mars 2011, une semaine après le violent séisme du 11 mars, ndlr.) qu’il faut veiller à ce que le management soit sur place et accompagne les équipes dans les moments difficiles de l’entreprise et du pays en question. La marque ne cesse de se développer. Au début, il n’existait que les malles, les bagages et accessoires de voyage. Se sont ajoutés, avec l’arrivée de Marc Jacob, le prêt-à-porter et les souliers, les lunettes, les montres, l’édition et, depuis peu de temps, la haute joaillerie. Pourquoi ce nouveau défi? «Quelque part, la haute joaillerie est une expression ultime du luxe. Vous y trouvez un savoir-faire incroyable, des matières premières que sont les métaux précieux et les pierres précieuses les plus rares et sophistiquées qu’on puisse trouver, et il y a un artisanat très pointu conjugué à une forte créativité. Louis Vuitton a donc décidé de rentrer dans ce secteur en s’appuyant sur la créativité de notre directeur artistique Lorenz Bäumer et en se donnant des capacités importantes de recherche et d’achat des meilleures pierres, tout en lançant progressivement nos collections, dans un nombre de points de vente très limité. Nous avons d’ailleurs eu une présence assez remarquée à

la Biennale des Antiquaires à Paris cette année, avec un stand de haute joaillerie, et nous communiquons aussi beaucoup sur ce segment. Nous pensons donc que cela rentre tout à fait dans l’ADN de la marque Louis Vuitton et qu’il s’agit d’une autre manière forte d’exprimer le côté luxueux de la marque.

Hormis ce secteur récent de la haute joaillerie, quelles sont aujourd’hui les lignes directrices de Louis Vuitton en matière d’investissement et de développement? «Nous continuons à investir dans le développement de nos ateliers, car il est lié à la croissance de notre chiffre d’affaires. Nous sommes précisément en train d’ouvrir un atelier supplémentaire à Marsaz dans la Drôme, dans le sud de la France. Nous investissons aussi très fortement dans les nouvelles technologies. Ainsi nous sommes en train de développer la version 4 de notre site Internet www.louisvuitton.com. Nous accroissons aussi, d’une part, notre réseau par l’ouverture de nouveaux points de vente et, d’autre part, nous renforçons, développons, agrandissons ou déménageons des magasins existants pour les rendre plus luxueux, plus généreux et cela, partout dans le monde. À l’heure où je vous parle, nous avons un projet important à Rome qui est la reprise d’un ancien cinéma que nous allons transformer en magasin Louis Vuitton. Nous avons un projet à Singapour où nous ouvrons le premier magasin à Marina Bay, le magasin étant lui-même une petite île. Nous continuons de développer notre présence au Japon avec des investissements importants dans notre magasin phare à Omotesando à Tokyo. Nous continuons à ouvrir de nouveaux points de vente en Chine avec, par exemple, un projet important à Canton. Nous avons aussi un gros projet à São Paulo au Brésil, où nous allons fortement agrandir un de nos magasins pour en faire le premier global store en Amérique latine. Et pour en revenir à la joaillerie dont nous parlions tout à l’heure, nous allons ouvrir le premier magasin exclusivement dédié aux montres et à la joaillerie sur la place Vendôme à Paris en fin d’année.

Avez-vous également des sites de production partout dans le monde? «Non, nous en avons principalement en France. Au total, 14 sont actuellement opérationnels, dont 11 en France, deux en Espagne et un en Amérique du Nord. Il faut y ajouter quatre ateliers en Italie pour les souliers et un en Suisse pour l’horlogerie. Nous sommes en train de mettre sur pied un deuxième atelier en Amérique du Nord et un douzième en France. Comment arrivez-vous justement à tenir ce grand écart entre une production artisanale qui se veut locale, respectueuse des traditions, et une diffusion qui est mondiale? «Ce n’est pas un grand écart puisque nous avons un produit qui voyage bien. Nous n’avons aucunement besoin d’être liés géographiquement à nos points forts de vente, dans le sens où les frais de transport ne sont pas très élevés par rapport à la valeur du produit. Nous préférons fabriquer là où nous avons les meilleures compétences, là où nous réalisons le mieux nos produits d’après les codes et le savoir-faire de la marque, pour ensuite distribuer dans le monde entier. Cela n’est pas contradictoire.

«On peut dire que certaines marques de luxe se sont très bien sorties de la crise, ont même renforcé leur part de marché.»

Donc pas besoin de grande sous-traitance? «Non. Nous n’avons pas besoin de sous-traiter la production par rapport à nos marchés. La marque déclare porter une attention particulière au respect de l’environnement dans son cycle de production. Comment cela se manifeste-t-il? «De plus en plus, chaque fois que nous travaillons sur un immeuble, nous nous efforçons de respecter les normes environnementales les plus sévères. Par exemple, l’entrepôt central que nous avons construit il y a peu de temps à Cergy-Pontoise en région parisienne correspond aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale, ndlr.). Il ne produit pas de déchets ni d’eaux usées, il recycle, il minimise la consommation d’énergie par l’optimisation de la lumière Désirs  juin 2011

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naturelle et de l’isolation thermique. Pour les produits, nous utilisons essentiellement des matières naturelles, comme le cuir, le coton. Il y a donc, à tous les niveaux de l’entreprise, une attention portée aux normes environnementales.

Nous sortons progressivement d’un moment de crise qui a été difficile pour beaucoup de secteurs. Est-ce que Louis Vuitton a souffert de cette crise? «Non, nous n’avons pas souffert de la crise. On peut dire que certaines marques de luxe se sont très bien sorties de la crise, ont même renforcé leur part de marché. Probablement, en tout cas nous le voyons comme cela, parce qu’en temps de crise, le consommateur limite ses achats et les concentre sur des produits à grande durabilité et à haut niveau de qualité. Des marques comme Louis Vuitton arrivent par conséquent à ne pas sentir les effets de la crise, comme cela pourrait être le cas dans d’autres secteurs. Par ailleurs, nous sommes toujours en expansion internationale. Nous avons continué à nous étendre, à investir en Amérique latine, en Europe, en Asie, pour continuer à porter la marque et son développement indépendamment de la crise. Comment se place le marché luxembourgeois par rapport au reste du marché? «Le marché luxembourgeois est évidemment un petit marché par le nombre d’habitants, mais c’est en même temps un marché où nous avons une proportion importante d’amis et de consommateurs de la marque auxquels nous nous efforçons d’apporter le meilleur service possible. Nous avons aussi des projets pour développer à terme notre présence au Luxembourg, mais c’est encore un peu tôt pour en parler. Le consommateur au Luxembourg recherche chez Louis Vuitton, d’une part, la solidité, la qualité, le savoir-faire et l’historique de la marque qu’il retrouve dans le sac Monogram ou dans des articles de voyage par exemple et, d’autre part, le produit fashion de la marque qu’il retrouve dans des sacs de défilé ou dans la collection souliers. La clientèle luxembourgeoise recherche aussi les matières nobles que sont les cuirs d’exception, que ce soit sous forme de sacs ou de portefeuilles.

Précédemment, nous avons évoqué brièvement la présence des artistes au sein de l’entreprise. Comment se passent ces collaborations? Qui choisit les artistes avec qui la marque travaille? «Il y a différents choix. Beaucoup d’initiatives émanent de Marc Jacobs, qui est le directeur artistique de la marque, qui nous a amené des artistes comme Takashi Murakami ou Richard Prince. C’est une des voies possibles. Et puis, pour la partie architecturale, nous avons d’autres apports par le biais de Peter Marino, qui est notre designer de mobilier. Il nous donne d’autres impulsions de coopération avec les artistes, qui portent sur l’intérieur des magasins, les vitrines, des expositions. Enfin, il y a l’activité que nous déployons au niveau de notre mécénat et des expositions que nous organisons. Ceci nous donne d’autres contacts avec les artistes. Tout cela crée un ensemble qui fait que nous recevons constamment des impulsions de différents horizons.

Par tous ces aspects-là et par son côté cosmopolite, c’est une ville importante pour le luxe. C’est un carrefour où beaucoup de personnes se rencontrent. Et je pense qu’une marque de luxe importante se doit d’être présente à Luxembourg.

Est-ce que ce côté cosmopolite et international vous a aidé dans votre carrière? «Oui, on dit souvent que les Luxembourgeois sont multilingues. C’est vrai et en même temps, nous sommes limités à des langues européennes, alors qu’aujourd’hui les marchés sont plutôt mondiaux. Mais plus que le côté multilingue, c’est l’ouverture d’esprit, que l’on a forcément quand on habite à Luxembourg, qui m’a aidé, puisqu’on brasse des contacts et des nationalités différentes.

«Le héros dans l'histoire n'est pas le manager, mais c'est la marque et ses produits.»

En lien avec l’art et le mécénat, il y a le projet de la Fondation Louis Vuitton pour la création. Où en est ce projet? «Le projet est en construction. C’est un projet d’une très grande envergure qui, si l’on regarde à l’échelle de ces 30 dernières années, s’apparente à des projets comme le Centre Pompidou ou la Pyramide du Louvre. C’est d’une très haute importance pour la ville de Paris et donc c’est évident qu’un tel projet ne se passe jamais sans qu’il y ait par moments des recours ou des demandes de modifications. Nous sommes actuellement dans ce type de situation. Mais le chantier se poursuit malgré tout et nous comptons ouvrir d’ici deux à trois ans. Ce sera principalement un lieu d’exposition de la collection d’art contemporain du groupe LVMH et d’expositions thématiques. Pensez-vous que Luxembourg est une ville qui compte dans le domaine du luxe? «Oui, je pense que c’est une ville qui a beaucoup de choses à offrir par rapport à son patrimoine architectural, par rapport à son attractivité touristique, à son côté culturel.

Suivez-vous un peu l’évolution de Luxembourg? «Par intermittence, car je reviens de temps en temps pour voir ma famille. C’est d’ailleurs très intéressant, car on se rend encore plus compte de l’énorme changement que connaît la ville depuis les 20 dernières années. Pensez-vous que la discrétion est une qualité nécessaire quand on travaille pour une grande marque comme Louis Vuitton? «Absolument, c’est essentiel! Le héros dans l’histoire n’est pas le manager, mais c’est la marque et ses produits. Les managers arrivent et repartent, mais la marque reste. Nous ne sommes qu’au service de la marque, pour qu’elle dure éternellement.» Depuis notre entretien, Monsieur Philippe Schaus a été nommé Group President of Merchandising and Marketing de DFS, toujours au sein du groupe LVMH. Il prendra ses fonctions en juillet prochain, après avoir été président de Louis Vuitton Europe de 2003 à 2006 et directeur international de Louis Vuitton Malletier depuis 2006.

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Scène Design

active

Peut-être encore un peu méconnue, la scène du product design au Luxembourg est pourtant très active et compte de plus en plus d’acteurs. Désirs élabore un état des lieux et vous propose un panorama des créateurs qui se démarquent dans le paysage du design au Grand-Duché.

Texte Céline Coubray

La scène du product design au Luxembourg n’est pas très vieille, certes. Elle doit remonter à une petite quinzaine d’années tout au plus et pourrait être reliée à l’ouverture du pays vers les disciplines plus créatives, comme le graphic design ou l’art contemporain. Le Mudam, et la politique artistique de son ancienne directrice Marie-Claude Beaud, ont aussi certainement contribué à mieux faire connaître cette discipline auprès d’un public un peu plus large que les amateurs éclairés. Il ne faut pas non plus sous-estimer le rôle de certains commerces qui diffusent les créations design et participent ainsi à les faire rentrer plus facilement dans notre quotidien: feu Usina, Mudam Shop, Firstfloor, Beckstreetfive, Burotrend, Smets Concept Store, Rob/Carré Rouge, Reed and Simon, Lucien Schweitzer Schwop, et dans une autre mesure, les bijouteries Orfèo et Jungblut, cette dernière proposant également depuis peu de temps une petite sélection pointue et qualitative de produits design. Certains d’entre eux prêtent même une attention toute particulière à la production locale et participent activement à sa diffusion, et donc à son soutien. Des associations se sont aussi constituées autour du thème du design comme Design Luxembourg (même si cette association est plus centrée sur la communication visuelle) et la récente association Design Friends. En 2010, a eu lieu le premier événement culturel à grande échelle dédié au design: Design City. Tous ces événements et dynamiques

contribuent indéniablement à débroussailler le chemin pour les designers luxembourgeois vers une large audience, comme en témoigne le futur salon du design organisé par Luxexpo en septembre, preuve irréfutable d’un intérêt du «grand public» pour les produits design et des possibilités commerciales de cette discipline. Ainsi, aujourd’hui, la scène du design est donc bien présente au Grand-Duché et les réalisations de qualité «made in Luxembourg» se font de plus en plus nombreuses. Les productions se professionnalisent, des maisons d’édition voient même le jour. L’année dernière Stéphanie Rollin a créé Super-ette, la première maison d’édition de design luxembourgeoise. Elle a choisi comme ligne d’édition un design en équilibre entre «créativité, fonctionnalité et humour». Le premier produit lancé sur le marché, Cocoon, a été réalisé avec un duo de designers, Les M, composé de deux jeunes femmes, Céline Merhand et Anaïs Morel, qui ont un pied ici et un autre en France. Forte du succès de ce premier coup d’essai, Stéphanie Rollin poursuit l’aventure et a présenté à Milan Jean, une très belle pendule contemporaine dessinée par Pierre Favresse et présenté à Milan. Car loin de rester terrés dans leur coin, ces jeunes gens dynamiques que sont les designers osent se présenter au monde et soumettre leurs projets à l’avis des plus grands en participant à de grands-messes professionnelles et très médiatisées comme Maison et Objet ou le Salon du meuble à Milan. Cette année, on pouvait aussi y croiser David Richiuso et Anne Kieffer. Désirs  juin 2011

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Responsable, le nouveau design luxembourgeois? Certainement, car les projets réalisés par les designers d’ici suivent aussi, bien évidemment, les grandes tendances du design contemporain et prennent donc en considération les nouveaux enjeux de notre société comme la question de l’écologie et de la responsabilité sociale. Certains produits utilisent des matières premières recyclées: lesateliers.lu réalisent en collaboration avec des équipes de travailleurs en formation des meubles à partir de palettes de chantier, de métal ou de carton, suivant les principes de l’«éco-art». 3bortArt détourne de vieilles boules de billard ou des touches de clavier pour en faire de bijoux (ils seront présents sur le Marché des créateurs au Mudam, voir notre article p. 46). Jailbird, initié par Jan Glas, est aussi un ambitieux programme de production d’objets réalisés avec les détenus du centre pénitentiaire de Givenich, avec qui travaille aussi Martin Dieterle. D’autre part, les créateurs sont attentifs aux nouveaux rituels de notre culture et aux nouveaux besoins d’objets qui en découlent. La collection Mokkuman des mellem (Philippe Schlesser et Jean-Paul Carvalho) le montre. La DIY table de George Zigrand souligne aussi nos nouvelles habitudes de nomadisme, de déménagement fréquent et de meubles faciles à démonter et remonter, sans pour autant perdre en qualité et esthétisme. Car la haute qualité des produits, des matières et des finitions est aussi au cœur de nombreuses réalisations. On est loin du design bon marché des grandes surfaces, à mettre

à la poubelle après quelques années d’utilisation. L’artisanat et le savoir-faire ont encore toute leur place et ont de beaux jours devant eux. Norbert Brakonier en sait quelque chose et sa gamme de meubles sur roulettes, dont des unités de cuisine et un bar, montre l’étendue de son savoir-faire et la qualité de son artisanat par l’attention portée aux finitions. L’artisanat de luxe pourrait aussi être représenté à travers la personne de Claude Schmitz qui dessine et réalise des bijoux contemporains de très grande qualité, alliant un design audacieux aux matières premières luxueuses. Certains d’entre eux font carrière à l’étranger, collaborent avec de grands noms internationaux. C’est le cas par exemple de Christophe de la Fontaine qui vient de réaliser une collection de porcelaine avec le célèbre éditeur allemand Rosenthal ou de Max Steffen, tout jeune Luxembourgeois (né en 1982), qui travaille à Paris et collabore avec Paco Rabanne, Vodaphone Industrial Design Group ou encore Ogilvy Düssoldorf. Mais le Luxembourg exerce également une force d’attraction et attire de nouveaux talents sur son territoire. Le bureau Duckzone, originaire du Danemark et dirigé par Anders Lassen, s’est récemment installé ici. Le design à Luxembourg est donc bien une scène active, créative et très qualitative. Il ne tient qu’à chacun d’entre nous d’y prêter attention et de la soutenir, pourquoi pas en achetant ces produits et en contribuant ainsi à la progression d’une discipline en plein essor.

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JAN GLAS, PORTE IPAD Les produits de la gamme Feltingfilthy, dont fait partie ce nouvel Porte iPad, sont fabriqués par les détenus du Centre pénitentiaire de Givenich dans le cadre du projet Jailbird, d’après un design de Jan Glas. Ils associent le feutre et le caoutchouc pour un effet de matière surprenant et confortable. http://jailbird.lu/

Format est une série de porcelaines éditées par Rosenthal Studio-Line et faites pour se superposer et s’empiler, formant ainsi des totems à hauteurs et formes variables. Contenants dans leur fonction première, les porcelaines, une fois multipliées et empilées, changent la lecture formelle de l’objet. Vases, tasses et autres contenants se transforment en trophées, en un nouvel objet vertical qui s’impose dans l’espace. www.rosenthal.de

© Blinky

CHRISTOPHE DE LA FONTAINE, FORMAT

LES M, PRECIOUS Les designers Céline Merhand et Anaïs Morel, réunies sous le label Les M, travaillent ensemble depuis trois ans. Poétiques sans pour autant être dépourvus de fonctionnalité, les objets créés par Les M s’inspirent et revisitent les rituels de la vie de tous les jours. Precious, un miroir d’apparence simple, déploie ses atouts colorés afin de pouvoir y ranger ses bijoux et autres accessoires. www.lesm-designstudio.com

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© David Laurent/Wide, archives Maison Moderne

GEORGES ZIGRAND, DIY TABLE

© Christian Mosar

Ne disant pas plus que ce qu’elle est, la DIY table (pour Do It Yourself) illustre la notion de retour aux sources, appliquée à l’environnement domestique. Bien que très simples dans leur apparence, les matériaux sont de grande qualité. La table est disponible en trois tailles de plateau et trois finitions (laminé blanc, laminé gris et chêne massif). www.takinu.lu

DUCKZONE, AUDIOGUIDE Ce nouvel audioguide est conçu par DuckZone Design ( Anders Lassen) et est actuellement en phase de développement. La première ville à être équipée de ce nouvel outil sera Etretat en France, en juillet. Il permet de visiter la ville à son rythme, selon ses envies et peut être gardé en souvenir après la visite. www.duckzone.lu

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DAVID RICHIUSO, #2 #2 est une chaise où le siège et le dossier sont totalement indépendants, ne se touchent pas. Sa forme est le résultat d’un seul dispositif. Les pieds sont constitutifs de la chaise et modèlent la structure tout en soulignant le caractère linéaire de l’assise. www.defact.com

SUPER-ETTE, JEAN

© Benjamin Le Du

La jeune maison d’édition Super-ette a présenté au Salon du meuble de Milan 2011 l’horloge Jean (se prononce djinn), dessinée par Pierre Favresse. Elle est réalisée en acier et verre soufflé à la bouche, ce qui fait que chaque pièce est légèrement différente et unique. www.super-ette.com

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LESATELIERS.LU Lesateliers.lu est un projet d’Archipel asbl, une association luxembourgeoise qui a pour mission de rendre la culture accessible à tous et de donner à chacun la possibilité de participer à la création artistique. Les meubles et objets créés par lesateliers.lu sont des créations uniques ou produites en petites séries. Ils suivent les principes de l’«éco-art» qui consiste à récupérer des matériaux, comme du bois ou du métal, et à leur donner une seconde vie en en faisant des objets utiles et esthétiques. Tous les meubles et objets sont réalisés par une équipe de travailleurs en formation. www.lesateliers.lu

MAX STEFFEN, UPDATE Basé au Luxembourg mais travaillant beaucoup à Paris au sein du studio Paper Rain pour Côte&Ciel et Damir Doma, Max Steffen réalise aussi des projets personnels comme Update, une montre de poche contemporaine alliant tradition et modernité. www.maxsteffen.com

NORBERT BRAKONIER, NOMAD BARCUBE La collection Nomad de Norbert Brakonier propose des meubles sur roulettes, compacts tout en restant extrêmement fonctionnels. Dans cette série, on trouve des cuisines à composer selon ses besoins ou encore, comme ici, un bar mobile qui dissimule plusieurs compartiments de différentes tailles pour ranger les bouteilles, les verres, et aussi un réfrigérateur. www.nbr.lu

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© Mellem

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MELLEM, MOKKUMAN Mellem est composé de Philippe Schlesser et Jean-Paul Carvalho. Une de leurs dernières productions est le couteau «social» Mokkuman, servant à découper par exemple du fromage lors d’une dégustation entre amis. Son apparence très chaude et sensuelle obtenue grâce au bois s’oppose à l’image traditionnellement froide des couteaux. Ici, on a tout de suite une impression de confort visuel, puis de réel confort d’utilisation. La collection Mokkuman compte un couteau à découper, un couteau à fromage mou, un couteau à beurre et une cuillère à confiture. www.mellem.me

MARTIN DIETERLE, LOW_RES-TABLES

Les Low_Res-Tables sont des tables basses qui reprennent la forme des différents pays de l'Europe (ici: Allemagne). Réalisées à partir de bâtons de bois laqué en blanc ou noir sur leur face extérieure, ces tables sont éditées et distribuées par Carré Rouge. www.carrerouge.lu

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© Patrick Muller

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CLAUDE SCHMITZ, YELLOW RECTANGLE

© Meinschäfer

Yellow Rectangle est composée d’héliodore (6,27 carats) et d’or blanc (18 carats alliage au palladium (17,5 gr)). Elle est entièrement faite à la main. Les bijoux de Claude Schmitz sont empreints de tradition, de valeurs, de possession, et sont une question d’échelle et de poids autant que d’interprétation. Ils sont en vente permanente à la Galerie Orfèo à Luxembourg. www.claudeschmitz.com

ANNE KIEFFER, FRANCESCA LARGA

© Arnaud Mouriamé

La commode Francesca Larga a été présentée au Salon du meuble de Milan 2011. Elle est équipée d’une lampe LED intégrée, ajustable en hauteur. Sa porte frontale, inspirée par les cuisines anciennes, est réalisée en tissus d’ameublement. Ce rideau donne tout le caractère spécifique au meuble. La structure réalisée en chêne blanchi est pure et simple. La lampe intégrée est positionnée de manière asymétrique et donne un côté original à l’ensemble. www.annekieffer.com

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Photographer: Michael Yates Stylist: Melody Johnson and Consuela Cooper Make up: Grace Phillips using MAC Cosmetics Hair Stylist: Melody Johnson Nail Tech: Consuela Cooper Models: April Love – Photogenics LA, Meghan McLellan – No Ties Management

"As a lover of beauty, art and creativity, photography is my way of recreating a vision that can be shared with the viewer. I believe that for a creative to become relevant you can find your place within the system you are trying to become a part of. To stay relevant, you must create that place within that system: a big fan of pop art, looks for beauty in everything, shoots film, digital and camera phone during every shoot, sensitive to all surroundings, believes that everything has a cause and effect, resides in Los Angeles, CA." Michael Yates www.michaelyatesphotography.com

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38 exposition

L’art de l’émoi Émotions, reflets dans la peinture et la photographie est vintrinsèquement fondée sur la rencontre et le dialogue. Rencontre entre les équipes de la Villa Vauban et du Centre National de l’Audiovisuel (CNA) et dialogues entre des tableaux anciens et des photographies contemporaines. Interview chorale avec les commissaires Danièle Wagener, Marguy Conzémius, Boris Fuge et Jessica Koeune sur cette exposition qui explore nos émotions via les images.

Villa Vauban, jusqu’au 7 mai 2012, www.villavauban.lu Les commissaires: Danièle Wagener, directrice des 2 Musées de la Ville de Luxembourg, Marguy Conzémius, responsable du département photo du CNA, Boris Fuge et Jessica Koeune, responsables du service communication et relations publiques de la Villa Vauban.

Les photographes présentés: Johannes Backes, Bruno Baltzer, Eva Bertram, Gerson Bettencourt, Leonora Bisagno, Justine Blau, Véronique Ellena, Pierre Filliquet, Thierry Frisch, Romain Girtgen, Rip Hopkin, Jill Mercedes, Bertien van Manen, Armand Quetsch.

Interview Elvire Bastendorff

Quel est le principe de l’exposition? «À l’origine, nous souhaitions offrir au public une exposition qui puisse se dérouler au fil du temps sans interruption, indépendamment du rythme de nos événements temporaires. Le concept retenu a été de faire dialoguer un corpus d’œuvres des trois derniers siècles, issu des collections de la Villa Vauban, avec des photographies actuelles provenant du fonds du CNA. Puis la thématique s’est dessinée: montrer un large spectre d’émotions telles que l’amour, la joie, la tristesse ou la nostalgie. La rencontre des époques, des médiums artistiques, des esthétiques et des sujets permet aux visiteurs d’appréhender autrement peintures anciennes et photographies. Quel processus de travail s’est élaboré entre les deux institutions? «Danièle Wagener, Jessica Koeune et Boris Fuge, de la Villa Vauban, ont fixé le sujet, développé le concept et choisi les tableaux. Les œuvres sélectionnées pour cette exposition (tableaux de Jan Steen, Giovanni Antonio Canal, Canaletto, Paul Delaroche et Alexandre Calame) représentent les principaux genres picturaux des 17e, 18e et 19e siècles et reflètent la diversité de nos collections. Indépendamment des époques et des styles, nous avons analysé les œuvres du point de vue des émotions et des états d’âme qu’elles délivrent. Puis l’idée a été soumise à la direction du CNA, qui a témoigné immédiatement d’un très grand intérêt pour le projet. Marguy Conzémius et Michèle Walerich du département photographie ont sélectionné les photos au regard des œuvres picturales. De nombreuses questions se sont alors posées, comme trouver des solutions pour résoudre les différences de conservation spécifiques aux deux médiums… Au cours de l’élaboration, le CNA s’est aperçu qu’afin de couvrir tous les aspects du sujet, il fallait puiser dans les fonds tant luxembourgeois qu’internationaux. Le projet a évolué sans cesse, nous amenant à une sélection de plus en plus exhaustive. La photographie contemporaine comme expression artistique en écho à la peinture a-t-elle été une évidence? «L’histoire de la photographie est étroitement liée à celle de la peinture depuis le 15e siècle (la camera obscura utilisée par Léonard de Vinci et probablement aussi par les peintres hollandais du 17e siècle). Photographie et peinture étaient des disciplines complices, puis concurrentes et leurs chemins ne cessent de se croiser. Faire dialoguer ces deux médiums est donc une évidence. Elles sont proches par leur format bidimensionnel qui se prête à une certaine représentation du monde. Désirs  juin 2011

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Comment avez-vous agencé les rapports entre peinture et photographie? Quel parcours est proposé au public? «L’exposition est structurée par une succession de salles thématiques: ‘L’amour dans tous ses états’, ‘Joie de vivre’, ‘Tristesse et mélancolie’, ‘Désir et nostalgie’. Sont proposés différents niveaux de lecture: informations sur les artistes et sur leurs œuvres; présentation d’assemblages peinture/photographie/vidéo selon des critères formels; relation d’une œuvre seule ou de séries avec les thèmes de l’exposition. La composition générale invite le visiteur à découvrir et à imaginer d’autres correspondances entre les œuvres. En outre, la Villa Vauban propose un audioguide ludique conçu pour les enfants (à partir de huit ans et en trois langues), réalisé grâce aux soutiens généreux des Amis des Musées d’Art et d’Histoire Luxembourg et de la Fondation Indépendance. Dans le titre de l’exposition, le mot «reflets» est présent. Que signifie-t-il dans le contexte peinture/photographie? «Se reflètent dans les deux types d’œuvres les sujets comme les portraits, les paysages, mais aussi les choix des artistes concernant le cadrage, la lumière, les perspectives ou les couleurs. Des parallèles sont aussi surprenants quant aux intérêts communs des artistes d’hier et d’aujourd’hui. Citons par exemple Alexandre Calame et Justine Blau, tous deux intéressés par la splendeur et l’idéalisation des paysages. Le terme de reflet désigne aussi ‘l’image réfléchie’ ou ‘l’écho’, car peinture et photographie réfléchissent chacune à sa façon les émotions que ressent l’être humain dans les différentes phases de sa vie et se font l’écho des émotions que le visiteur peut ressentir en les contemplant. Les thématiques ont à voir avec les sentiments. Les avezvous choisies pour leur caractère immuable et atemporel, pour faire écho avec tout être humain et privilégier une esthétique proche de l’intime? «En quelque sorte pour toutes les raisons que vous évoquez. L’art, en s’intéressant aux questions existentielles, répond à une préoccupation éternelle de l’homme. En suivant le parcours d’exposition, le spectateur aura l’occasion d’interroger ses propres sentiments au gré des œuvres. Les émotions sont, de fait, ‘proches de l’intime’ et les scènes peintes ou photographiées se déroulent souvent dans l’intimité, par exemple, celle d’une mère avec ses enfants ou celle d’un couple… Cette exposition s’adresse directement à nos sens et stimule nos ressentis.

aux différents arts de différentes époques. Il est essentiel aussi de briser les idées reçues d’un art ancien qualifié de ‘vieux jeu’ et d’un art contemporain considéré comme élitiste et hermétique. L’ouverture que vous évoquez est donc un moyen offert au public pour aiguiser son regard et appréhender autrement les œuvres? «Oui, notre motivation est de montrer au public qu’aux différentes époques, les sujets artistiques étaient conformes aux valeurs et aux normes de la société du moment. Le dialogue entre peinture et photographie exerce notre œil, stimule notre esprit et enrichit notre connaissance des images. Le pouvoir des œuvres visuelles peut bousculer nos façons de voir et de nous représenter le monde. C’est une sorte de ‘tête-à-tête’ entre celui qui regarde et l’œuvre dont il est question ici. Une visibilité importante est donnée à la création photographique luxembourgeoise. Est-ce un moyen pour le public de découvrir cette scène artistique très active au Grand-Duché? «Absolument. En partant de ce que le visiteur connaît, de l’actualité et de la réalité luxembourgeoises, nous cherchons à capter son attention et à approfondir les rapports entre le récent et l’ancien, à détecter les contrastes, les oppositions. Le propos est suffisamment ouvert et diversifié pour intéresser des publics très différents. Le choix de puiser dans les collections du CNA et de travailler surtout avec des photographes luxembourgeois permet aussi de leur donner une visibilité dans un contexte artistique différent. En quelques mots, quelles sont les différences de codes de représentation entre les 17e, 18e, 19e et 21e siècles? «Les points communs se retrouvent principalement dans les genres, dans les structures de l’image, ainsi que dans les sujets. Les écarts se situent au niveau de la métaphore et du symbole – présents dans la peinture – alors que la photographie contemporaine établit un rapport plus direct avec le réel. La photographie se pense souvent en série, contrairement à la peinture qui, sur un unique support, développe plusieurs histoires, plusieurs temporalités simultanément. Le propre de la photographie est la saisie de l’instant, contrairement à la peinture qui s’élabore sur une longue durée.

Quelles sont vos attentes concernant cette manifestation? «Attirer les adeptes de l’art ancien aussi bien que ceux de l’art contemporain, créer un forum de dialogues, de Pourrions-nous parler d’une exposition évolutive – en questionnements et d’échanges et permettre ainsi au mouvement – à l’image de la relation entre les arts public de faire des découvertes insolites et inattendues. Le contemporains et les arts du passé? visiteur sort de l’exposition dans un état émotionnel et «Avec cette première exposition, la Villa Vauban spirituel différent de celui qu’il avait en y pénétrant.» s’engage dans de nouvelles voies et montre son ouverture juin 2011  Désirs

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Alexandre Calame (1810-1864), Vue du Lac de Genève, 1849, huile sur bois, Collection Jean-Pierre Pescatore ©Villa Vauban – Musée d’Art de la Ville de Luxembourg

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Justine Blau (*1977), The Circumference of the Cumanán Cactus, 2010, tirage Duratrans, Bourse CNA – Aide à la création et à la diffusion en photographie, 2009 ©Justine Blau, collection CNA

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Eva Bertram (*1964), Barricades, D – 8, 2003, impression numérique, Programme de soutien à la création Programme mosaïque, CNA, 1996-2003 © Eva Bertram, collection CNA

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Carl von Steuben (1788-1856), La prière, huile sur toile, Collection Jean-Pierre Pescatore © Villa Vauban – Musée d’Art de la Ville de Luxembourg

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Jan Steen (1626-1679), La fête des rois, huile sur toile, Collection Jean-Pierre Pescatore © Villa Vauban – Musée d’Art de la Ville de Luxembourg

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Gerson Bettencourt (*1975), Tapaaminen Puistossa, Suomenlinna, 02 juillet 2009, c-print, acquisition CNA, 2010 © Gerson Bettencourt, collection CNA

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46 Marché des créateurs

Le prince du plastique Régis-R, «The Prince of Plastic» comme il aime se faire appeler, a été invité par le Mudam à réaliser une nouvelle installation au sein du Mudam Shop, Playlist. Il sera aussi un invité d’honneur à l’occasion du Marché des créateurs en proposant une installation monumentale et un workshop.

Texte Céline Coubray Photo David Laurent/Wide

Régis-R est un travailleur acharné. Ce plasticien a commencé à travailler avec des matériaux recyclés, dont beaucoup d’éléments en plastique, il y a plus de dix ans, alors que les notions de tri sélectif, de recyclage ou de responsabilisation des consommateurs n’en étaient qu’à leurs prémices. Après des études à l’École d’architecture de Bordeaux et aux Arts Décoratifs de Paris (section mobilier), il se lance comme designer indépendant. Il glane des objets au fil de ses déambulations, regarde dans les poubelles, ramasse ce qui traîne le long des trottoirs, mais aussi achète sur Internet et chine dans les «seconde main». De tous ces rebuts ou objets dont on ne veut plus, il fait de très colorés et ludiques objets fonctionnels, comme ses accumulations lumineuses de bidons, sceaux et autres emballages plastique qu’on a pu découvrir au Luxembourg dans la sélection pour le Mudam Shop par Maurizio Galante et Tal Lancman. Le fait d’être un artiste populaire ne le dérange pas du tout et est au contraire une caractéristique assumée. «J’ai toujours aimé le pop art et j’aime l’idée d’être un artiste populaire. Mon art est réalisé avec des matériaux connus de tous. L’appropriation est donc aisée et universelle, car les emballages plastique sont utilisés partout dans le monde et par toutes les catégories sociales.» Il choisit ses lieux de présentation dans la même logique d’accessibilité et de visibilité, pouvant toucher un vaste public. Ainsi, on trouvera prochainement

ses créations dans les vitrines du Printemps à Paris ou sur un mural rue Saint-Maur dans le 11e arrondissement. Mais Régis-R réalise aussi des sculptures monumentales, comme ARTuro, un squelette géant de 10 mètres (présenté entre autres au Centre Pompidou à Paris en 2008 dans le cadre du Printemps du design, au Centre culturel français à Milan ou encore à Oakland en Californie), ou l’installation Plastic City, une ville aux dimensions variables composée à partir de ses constructions de bidons colorés et lumineux, qui peuvent être vendues au gré des présentations de l’œuvre. Toutefois, depuis environ cinq ans, Régis-R réalise de plus en plus d’expositions et son travail tend nettement à devenir plus conceptuel, moins narratif. «J’aime faire plus de recherches pour préparer mes installations. Cela me permet de faire des allers-retours entre différents mondes.» On le voit aujourd’hui s’exprimer aussi volontiers dans le dessin, Désirs  juin 2011

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47 ARTuro, Piuttosto Crepare, CCF, Milano, 2009

Régis-R

comme en témoigne la fresque Playlist réalisée sur le mur du Mudam Shop: 38 titres de chansons (parce qu’il a 38 ans), plus un intrus (à vous de le trouver!), choisis au gré du hasard dans son bac à disques, sont dessinés à la craie sur un tableau noir. «Je suis amateur de musique et mes goûts musicaux sont très éclectiques, passent par le rock, le hip-hop ou la soul. J’aime la musique en général, et surtout celle qui fait danser.» Véritable touche-à-tout (il maîtrise l’électricité, la plomberie, la couture, la soudure, le travail du métal, la menuiserie, le plastique, le dessin, la mécanique), il aime aussi transmettre sa pratique et réalise volontiers des ateliers. Ainsi, le public du Mudam est invité à participer à des ateliers qu’il mènera pendant le week-end du Marché des créateurs. Une occasion unique de se plonger dans son univers joyeux et instinctif.

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48 Marché des créateurs

Tous au Marché! Le Mudam organise en collaboration avec Désirs la deuxième édition du Marché des créateurs. L’édition 2011 se déroule les samedi 28 et dimanche 29 mai et est l’occasion de découvrir de nombreux créateurs indépendants tout en se faisant plaisir.

Texte Céline Coubray

Suite à un appel à candidatures, 25 créateurs ont été sélectionnés par un jury, leur donnant ainsi la possibilité de présenter leurs produits lors du Marché des créateurs. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir une palette de créateurs et leurs univers très différents, et acquérir des objets originaux et réalisés en petite édition, qu’il s’agisse de bijoux, d’accessoires, de mode, de mobilier ou autre. La scénographie de l’ensemble du marché a été confiée à Christophe Martin, responsable de l’association lesateliers.lu. S’appuyant sur une démarche de recyclage, il propose une mise en scène réalisée à partir de palettes légèrement modifiées pour pouvoir accueillir les différents objets/produits. Cette notion de récupération sera aussi présente dans le travail de Régis-R (voir notre interview) qui occupera une place centrale, ou dans les bijoux de 3BornART et les objets de Béatrix Li-Chin pour Chut! Collections. Côté mode, on ne passera pas outre les chaussettes très ludiques et fantaisie de Fräulein Prusselise, des vêtements aux accessoires modulables de Leon Rose Magma ou encore les t-shirts dont le motif est à relier soi-même de Pöko Design ou ceux aux motifs très ludiques imprimés sur du coton biologique de hong and friends. Pour les accessoires, on vous recommande de vous arrêter sur le stand de marieBerte, dont les sacs à main sont très réussis et feront chavirer les cœurs des jeunes

femmes. Une autre Marie, Pederson de son nom, propose des bijoux colorés et féminins, en crochet et un brin rétro. Enfin, un petit coup d’œil sur les créations ludiques et gaies de boudouboudou et ©cile et votre panier se remplira en un rien de temps. Mais votre coffre de voiture n’est pas encore rempli! Alors direction le stand de c&py Baudrimont - le Sonn et les élèves de l’ESAD de Reims pour découvrir de très belles réalisations d’objets, ou encore celui de mellem où, à n’en pas douter, vous craquerez pour ces magnifiques objets réalisés par le duo luxembourgeois. Car, il ne faut pas oublier que de nombreux Luxembourgeois sont en effet présents sur ce Marché de créateurs: Anatoli, Jailbird, Léa Schroeder, Les M, 3bornART, Pöko Design ou encore les tout nouveaux Bikini (on ne vous en dit pas plus, il faut garder un peu de surprise!). Le Grand-Duché est donc bien représenté, preuve que la scène du design est active et dynamique. Après tous ces efforts, une pause gourmande s’impose avec un cupcake spécialement imaginé pour l’événement par Lux’Cupcakes, le Sweet Mudam: un cœur de confiture de fraise, un glaçage aromatisé à la vanille et parsemé de sucre de rose, de perles multicolores et avec une mascotte Mudam en pâte d’amande rose… Et pour se désaltérer, une tasse de thé de GingerLove, un thé vert aromatisé au citron, gingembre et herbes, fait de manière totalement artisanale.

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Table d‘appoint Haut de Forme par c&py Baudrimont - le Sonn

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Les chaussettes de Fräulein Prusselise

Cabas d’été de marieBerte

Bracelets en crochet de Marie Pederson

Fauteuil en fils métalliques de Félicité L.

T-shirt de Hong and Friends

Broche faisant aussi barrette d’Anatoli

Carnet de notes et badge en tissus de ©cile et boudouboudou

Bagues de 3BornART, réalisées en billes de billard recyclées

Les céramiques de la Luxembourgeoise Léa Schroeder

Mudam Luxembourg - Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 3, Park Dräi Eechelen à Luxembourg, www.mudam.lu Avis aux automobilistes: le pont rouge sera fermé à la circulation dimanche 29 mai.

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Texte Céline Coubray

Festival de Chaumont

Olivetti, épopée graphique Les expositions présentées à l’occasion du 22e Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont sont rassemblées sous la thématique «La lettre à l’honneur». Au lieu-dit Les Silos, Maison du livre et de l’affiche, c’est une exposition patrimoniale sur Olivetti qu’il est offert de découvrir.

Comme chaque année, la petite ville de Chaumont, en France, devient à la fin du mois de mai et au début du mois de juin le lieu de rencontre de tous les amateurs et professionnels du graphisme. On y retrouve le concours international de l’affiche et le concours pour les étudiants (avec toutefois une nouveauté puisqu’ils ne sont plus limités au seul support de l’affiche mais sont dorénavant ouverts à tous les supports qui constituent la diversité du design graphique: édition, objets imprimés, productions vidéo, productions interactives…). Des workshops auront également lieu et seront animés par le studio Lust, Grégory Ambos et Régis Tosetti, Vier5, Adrien Zammit et Nicolas Filloque, Thomas Huot-Marchand, Sacha Léopold et Thibaut Robin, ainsi que des expositions, dont une installation multimédia de Lust dans la Chapelle des jésuites, une rétrospective d’Ed Fella à l’espace Bouchardon, et aux Silos, une exposition patrimoniale dédiée aux commandes graphiques de l’entreprise italienne Olivetti, célèbre pour sa communication, son identité et ses publications. Cette dernière exposition a été orchestrée par Normal Studio (Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï) qui a également réalisé la scénographie. La société Olivetti a su mettre en place une politique culturelle et artistique remarquable, basée sur des commandes passées aux meilleurs artistes, architectes et designers. Ces commandes touchaient aussi bien la typographie que le design des machines, les campagnes publicitaires, la signalétique, ou encore les objets offerts comme cadeaux d’entreprise, tels que des calendriers de bureau, des cadres, des cendriers... Le design des machines a aussi beaucoup joué dans la renommée de l'entreprise, qui pourrait en quelque sorte être comparée aujourd’hui à Apple pour l’influence qu’ont ses produits dans notre société. C’était alors une marque très en vogue chez les designers et graphistes et de nombreuses publications rendaient compte de ses réalisations. Bien que sa discipline ne soit pas au premier abord très attrayante, puisqu’Olivetti vendait de «l’équipement de bureau», soit des machines à écrire et des calculatrices, c’étaient des produits très branchés, comme pouvaient l’être comparativement ceux de Braun à cette époque. Olivetti a pris le contre-pied des univers développés par ses concurrents et est partie du principe que l’environnement du bureau pouvait aussi être un contexte où la création avait sa place, brisant l’image triste et rébarbative des stéréotypes liés aux comptables et secrétaires. Elle a ainsi pris de court tous ses concurrents, et notamment IBM alors leader sur le marché, en proposant un univers visuel très vif et stimulant, avec des affiches exubérantes, des brochures optimistes et des emballages ingénieux. Une des personnalités importantes dans le développement de cet axe de l’entreprise est Giovanni Pintori, directeur artistique de la société pendant 20 ans (années Désirs  juin 2011

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Milton Glaser, The Mourning Dog, affiche pour la Valentine, 1970 © Archivio Olivetti

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Walter Ballmer, affiche pour la Lettera 32, 1968 © Archivio Olivetti

1940-1960). Giorgio Soavi prendra en quelque sorte sa succession en tant que responsable de l’image de marque pour Olivetti. De grands noms ont été appelés par Olivetti pour réaliser des collaborations. L’exposition met en perspective les travaux de Giovanni Pintori, Walter Ballmer et Milton Glaser dont les contributions particulièrement notables par leur qualité et leur fréquence ont avoisiné celles de Herbert Bayer, Raymond Savignac, Paul Rand, Folon, mais aussi des productions graphiques signées de designers tels que Enzo Mari et Ettore Sottsass, le créateur de la Valentine, la célèbre première machine à écrire portative. Parmi les nombreux exemples, on peut citer celui de Milton Glaser qui a réalisé des affiches très remarquées comme The Mourning Dog (Le Chien en deuil) inspirée d’une peinture de Cosimo représentant une nymphe endormie. Le choix de cette iconographie et de son décalage est très osé. L’affiche, que l’on connaisse ou non son origine, est très déconcertante et reste irrémédiablement en mémoire. Elle est par la suite devenue une affiche culte. D’autres exemples sont à découvrir dans l’exposition.

Giovanni Pintori, affiche pour les machines à calculer, 1949 © Archivio Olivetti

Les choix que faisait Olivetti étaient plus proches du soutien à la création, avec un engagement sincère et profond auprès des artistes, que de la publicité et du marketing. Cela se poursuivra par la suite, dans les années 1980, puisque l’entreprise a été mécène pour la restauration de La Cène de Léonard de Vinci, une œuvre majeure du maître italien qui se trouve dans le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan. Et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres, car la société a été très proche de l’histoire de l’art italien. Cette exposition permet donc, à travers le travail imprimé réalisé pour la société, d’aborder une partie de cette culture d’entreprise tournée vers les artistes et le soutien à la création, conçue dans une pensée globale à l’échelle de l’entreprise. Un exemple admirable, encore aujourd’hui.

Le Festival de Chaumont se déroule du 21 mai au 05 juin. Week-end inaugural les 28 et 29 mai.

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56 expositions

Canulars Texte Didier Damiani

L’image de Ben Laden mort et défiguré a traversé le monde via les médias. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un photomontage truqué. Les traces du corps de l’ennemi public numéro un ont donc été matérialisées par cette fausse image (faute de mieux). Maladresse des médias à s’emparer d’une information sans la vérifier et à la diffuser aux dépens de spectateurs crédules du monde entier, témoignant d’une faiblesse pour la presse-spectacle. «Le message, c’est le médium», dixit McLuhan, théoricien des médias. La manipulation des images (et de l’information) est une forme de déroute massive et d’anarchie globale, largement théorisée par Baudrillard, tout comme l’image renvoyée et simulée par le Pakistan, d’un pays au double jeu diplomatique hyper ambigu. De la re-présentation, nous sommes passés à un degré sémiotique supplémentaire d’images à caractère double. Cette vague d’images qui dopent notre société est matérialisée dans le Mois Européen de la Photographie, avec notamment l’exposition Second Lives – Jeux masqués et autres Je traitant des personnalités multiples et avatars créés dans le virtuel, sur les réseaux sociaux de type

Facebook, Twitter et le jeu Second Life. Alors que la simulation Cuba est en passe d’entrer dans le monde réel physique, et tandis que l’artiste Mike Lamy scénarise l’attaque d’un tsunami au cœur de la cité, l’exposition Power & Ruins trace les conséquences du caractère girouette des fascismes planétaires, qui emprisonnent (et éliminent) des artistes inoffensifs, pour des causes non fondées taxées d’«attentats économiques». Dans Kunst ist Waffe, les photographies de Dominique Auerbacher traduisent, elles, le reflet des revendications citoyennes et violences rebelles urbaines à travers des vitres réfléchissantes taguées dans lesquelles l’identité de l’auteur apparaît de manière floue et anonyme. Paradoxe, qui faut-il encore croire? Nous vivons effectivement dans une ère de réalité et de mensonges multicouches, indirecte et trouble, interface illusionniste d’un monde en décrépitude, une re-création d’un autre univers comme le suggère l’intervention Le Cercle Fermé de Martine Feipel et Jean Bechameil dans le pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise cette année. De la réalité à la fiction d’un nouveau monde, de la société à un spectacle permanent, une forme de réa-fiction, entre réalité fictionnelle et fiction réaliste. Les photographies nocturnes de fêtes foraines désertes de Bruno Baltzer attestent de cet artifice du monde dans lequel la vérité est devenue un terme démodé, archaïque et inimaginable. Anachronismes. Tout comme l’est la pauvreté au Luxembourg? Le phénomène est traité dans l’exposition Pauvre Luxembourg? au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg. Ou encore à travers les émotions que sont l’amour, la joie, la tristesse ou la nostalgie dans l’exposition Émotions à la Villa Vauban, dialogues entres peintures historiques et photographies contemporaines. En espérant que le prix interrégional Prix d’Art Robert Schuman 2011, révélateur et confirmateur de jeunes artistes pleins d’espoir, ne le soit pas lui, anachronique, mais plutôt plein de franchise et de vérité.

Aneta Grzeszykowska, Untitled Film Stills #56, 2006. C-print. Œuvre présentée dans Second Lives – Jeux masqués et autres Je, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain

Second Lives – Jeux masqués et autres Je, jusqu’au 11 septembre, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. www.casino-luxembourg.lu

Power & Ruins, jusqu’au 11 juin, Centre d’art Nei Liicht, Dudelange. www.galeries-dudelange.lu

Déferlante, Mike Lamy, jusqu’au 12 juin, Kiosk AICA. www.aica-luxembourg.lu Walking trough, jusqu’au 6 novembre, Mudam. www.mudam.lu

Kunst in Waffe, Dominique Auerbacher, jusqu’au 11 juin, Centre d’art Dominique Lang. www.centredart-dudelange.lu

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58 scÈnes

Gardez le sourire Texte France Clarinval

Les temps sont durs? C’est la crise? Sortons! Sans se voiler la face sur les vrais problèmes du monde, l’actualité scénique nous permettra de garder le sourire. Avec, par exemple, une nouvelle création du tandem de chorégraphes Montalvo-Hervieu. Alliant danse, chant et texte, ils nous invitent à un libre parcours au cœur du mythe d’Orphée. Comme toujours, le spectacle offre une vision très personnelle de ce personnage à travers deux facettes: un danseur sur échasses pneumatiques évoquera l’Orphée doté de pouvoirs surnaturels, et un danseur unijambiste, symbolisant le dépassement de l’homme par le biais de l’art, un Orphée fragile et jeune, humain. Un foisonnement visuel à mi-chemin entre l’opéra et la comédie musicale, enveloppé dans un écrin d’ivresse, de grâce physique, d’étrangeté, d’humour et de peur. La grâce et l’humour pourraient aussi qualifier la très rock Catherine Ringer. Celle qui formait avec Frédéric Chichin le groupe Les Rita Mitsouko vient de sortir Ring n’Roll, un album où se côtoient l’amour et la mort et où plane l’ombre de son regretté alter ego. Elle y chante en français et en anglais, passe du punk à la ballade et façonne toujours des textes forts et drôles. Avec ironie, elle revendique son entrée dans le troisième âge (après les années d’apprentissage, et l’ère Rita Mitsouko) tout en donnant l’impression d’une nouvelle venue dans la chanson française. Toujours l’humour avec cette nouvelle création des TOLards: Plus le monde se mondialise… Collage de textes passant de Prévert à Devos et de Rémi De Vos à Claude Frisoni, le spectacle mis en scène par Fabienne Zimmer est typique du TOL: il fait rire, mais sans oublier de réfléchir. Un spectacle kaléidoscope qui se propose de nous faire observer par le petit bout de la lorgnette la face obscure de cette réalité que l’on se

Catherine Ringer Le 1er juin, à 20h. den Atelier www.atelier.lu

Orphée, les 29 et 30 juin, à 20h. Grand Théâtre de Luxembourg. www.theatres.lu

donne tant de mal à travestir et qui rappelle, si besoin en était, qu’il y a toujours quelqu’un à qui le crime profite… Colette Kieffer, Frédéric Largier, Norbert Rutili et Jérôme Varanfrain se joueront des politiques comme des crédules, des patrons cyniques comme des décervelés. Pour se défouler, rien de mieux que de danser. Ce sera sur de bons beats lors de la «End-of-season party» de la Philharmonie. Cette soirée qui transforme le Grand Foyer en dancefloor surprenant accueillera Grandmaster Flash, qui a été le premier à faire du tourne-disque un instrument à part entière. La soirée verra aussi DJ Hell, une des légendes vivantes du genre, à l’avant garde de la house allemande. Enfin, c’est le très polyvalent Stefan Kozalla, alias DJ Koze, qui a été nommé «DJ de l’année» à cinq reprises par les lecteurs du magazine Spex, qui clôturera la soirée.

«End-of-season party» Le 24 juin, à 21h. Philharmonie www.philharmonie.lu

Plus le monde se mondialise… Les 1, 2, 3, 7, 8, 9, 10, 15, 16, 17 et 18 juin, à 20h30. TOL, www.tol.lu

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La cuisine est l’espace de vie par excellence et va bien au-delà d’une simple zone de travail. Nous concevons et réalisons l’aménagement et l’équipement personnalisés de votre cuisine. Comme toujours chez bulthaup.

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60 restaurants

© Luc Deflorenne

Version hongkongaise

La Fontaine de Jade s’est transformée. Bienvenue au JS, restaurant mené par quatre spécialistes de la cuisine asiatique au Luxembourg (ex-Fontaine de Jade à Luxembourg, le Wasabi à Moutfort, le New World à Bertrange et Le Régent à Walferdange). Le restaurant s’appuie sur un concept venu de Hong Kong et mêle grill et sushis. Plus de 90 plats froids et chauds, dont des plats végétariens, sont proposés dans un menu à volonté. On y trouve des sushis, sashimis, temakis, makis, soupes, différentes nouilles, dimsums, teppanyakis. Il y a cependant quelques règles à observer pour la bonne marche de l’ensemble et le respect du travail des cuisiniers et de la nourriture: nombre de plats par commande limité et facturation des plats non consommés. 5, rue du Saint-Esprit à Luxembourg, tél.: 22 01 21

L’Osteria Texte Céline Coubray Illustration Vanda RomÃo

L’année dernière, les patrons de la Brasserie Guillaume avaient annoncé le rachat du restaurant italien très réputé à Paris, L’Osteria. Voici que depuis début mai, L’Osteria est aussi à Luxembourg! Profitant de la nouvelle disponibilité d’un local voisin à la Brasserie, L’Osteria s’est installé place Guillaume et bénéficie d’une très vaste et belle terrasse. Mais c’est un restaurant dans lequel on vient avant tout pour la table et la qualité de sa cuisine. Bien qu’il ne soit ouvert que depuis quelques semaines, le niveau de la cuisine est déjà bien affirmé, notamment grâce à l’expérience acquise au restaurant à Paris. C’est en effet Toni Vianello, chef italien reconnu qui a ouvert L’Osteria à Paris il y a 20 ans, qui a mis en place la carte que l’on retrouve à Luxembourg. Autant dire que les recettes sont déjà bien rodées! Entièrement tournée vers l’Italie et plus particulièrement vers la cuisine vénitienne, la cuisine est simple et familiale, avec des spécialités de poissons, risottos et gnocchis qui sont extrêmement fondants. Le jambon est coupé à la demande sur une belle machine carrossée d’un rouge rutilant, le pain est fait maison, et les produits très frais, bien entendu. Pour les viandes, c’est le veau qui est favorisé. Exit le poulet ou le porc, très peu de bœuf. On vous suggère d’essayer l’entrecôte de veau. La salle du restaurant à Luxembourg est plus vaste qu’à Paris (qui ne compte que 30 places), moins confidentielle, mais l’authenticité de la cuisine reste la même. Les horaires sont larges, 11h30-22h30, et c’est ouvert 7j/7. Vous l’aurez compris, on vous recommande cette adresse! 10, place Guillaume II à Luxembourg, tél.: 27 47 81 25

Salades sur mesure

Un nouveau restaurant de cuisine rapide haut de gamme vient d’ouvrir ses portes au Kirchberg: Jour. Cette franchise, dirigée par NL Group, propose aux clients trois produits de base que sont les salades composées, les soupes et les wraps. Le principe est de choisir soi-même la composition de sa salade parmi une large sélection d’ingrédients frais (environ 40) qui suivent le rythme des saisons. À consommer sur place ou à emporter. 33, avenue JF Kennedy à Luxembourg, tél.: 27 40 40

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61 New in town

Rue de la Paix Texte Céline Coubray

Smets a ouvert un nouveau concept store, Rue de la Paix, situé 50 Grand-Rue à Luxembourg. L’aménagement de la boutique, tout en longueur, n’était pas aisé et on salue ici le travail effectué par l’architecte Rodolphe Mertens qui a su tirer profit de cette configuration particulière. La sélection de produits proposée est aussi très qualitative et offre des marques jusqu’alors indisponibles au Grand-Duché. On y découvre dès l’entrée un vaste, et bien fourni, beauty corner avec les Editions de Parfums Frédéric Malle, de grande qualité, les très chic bougies parisiennes Dyptique, les produits Kiehl’s, ou les vernis colorés o.p.i. La sélection s’étend aussi aux bijoux (La Môme Bijou, Rosantica), aux sacs (Chloé, Valentino, Balenciaga), aux chaussures (Gianvito Rossi) et au prêt-à-porter à la fois haut de gamme (Rick Owens, Michael Kors, Comme des Garçons, Dries Van Noten, Proenza Schouler) et plus abordable (Hype Means Nothing). Une nouvelle adresse qui risque de vite rencontrer son public.

La mode à prix réduit

Un nouveau bon plan vient d’ouvrir à quelques kilomètres de Luxembourg. McArthurGlen a ouvert un nouveau village outlet à Messancy, après la frontière belge. La première phase d’ouverture accueille des marques comme Billabong, Kipling, Lee, Levi’s, Miss Sixty, Nike, Pepe Jeans, Tommy Hilfiger, Desigual, Hunkemöller, Guess, Salomon… Au total, ce seront quelque 65 marques de mode, d’articles ménagers et de vêtements de sport qui vendront leurs collections précédentes à prix réduit.

Parfums de femmes exceptionnelles

News express Retrovolver déménage et quitte Hollerich pour s’installer 11c place du Théâtre à Luxembourg (à côté du Théâtre des Capucins). On y retrouve la mode «recyclée» et quelques marques gaies et colorées peu connues au Luxembourg. // Trussardi Jeans a ouvert une boutique Grand-Rue à Luxembourg. Vaste choix de jean et de prêt-à-porter à tendance jeune et urbaine. // Si vous aimez les articles avec de gros logos, alors la boutique Guess est faite pour vous. Bijoux, montres, chaussures, sacs… c’est très clinquant, mais certaines femmes semblent aimer…

Depuis peu de temps, les parfums Roméa d’Améor sont disponibles au Grand-Duché à l’Institut Françoise, dans le centre commercial du City Concorde. La gamme se compose de sept parfums pour femmes imaginés par le parfumeur Pierre Bourdon (Kouros, Jazz, Féminité du bois). Chaque parfum évoque une catégorie de femme: les maîtresses de Louis XIV, les souveraines d’Égypte, les impératrices japonaises… Très suggestif.

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62 PLAYLIST (3)

Playlist aléatoire DE MP3 POUR CLASSER

MES VINYLES «Musicomane curieux, ex-vinyliste, aujourd’hui je cède à un fichier débordant de MP3, l’écoutant de façon aléatoire. Surprises garanties.» Photo ANDRÉS LEJONA

01

PJ HARVEY Rid Of Me,

05

ISOTOPE 217

Island, 1993

The Unstable Molecule, Thrill Jockey Records, 1997

02

06

JEAN-PHILIPPE RAMEAU Castor et Pollux,

ENNIO MORRICONE Teorema,

Harnoncourt, Concentus Musicus, 1972

Halidon, 1968

03

07

NICOLAAS JAAR

EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN Silence is Sexy,

Space Is Only Noise, Circus Company, 2011

Mute Records, 2000

04

NICO

Chelsea Girl, Verve Records, 1967

08

CARLA BLEY Social Studies,

ECM Records, 1981

09

AMON DÜÜL II

Tanz der Lemminge, Revisited Rec, 1971

10

THE AHMAD JAMAL TRIO The Awakening,

Impulse, 1970

Hans Fellner, ancien libraire, travaille aujourd'hui dans la culture en tant qu'indépendant.

DÉSIRS JUIN 2011

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Renata Favaro - L‘Auberge Royale, Thierry Duhr - Le Bouquet Garni, Daniel Rameau - La Ramaudière et Jan Schneidewind - Windsor vous invitent à

La Nuit des Chefs le 18 juin au CSI de Luxembourg Ils vous serviront un menu digne de l‘évènement:

Renato:

Cannelloni de Carpaccio de Bœuf Terroir du Pays, Tartare de Langoustines, Huile de Noisette au Caviar Perse Arlette aux Framboises et Rhubarbe, crème légère au Mascarpone

Thierry:

Le Filet de Turbot sauvage aux Moules du Mont Saint Michel, écrasée de Grenaille du Noirmoutier au Persil Plat, quelques Feuilles de Borage Cress citronnées Compotée de Framboises au Vieux Vinaigre Balsamique, Crémeux de Chocolat 70, Gelée de Cacao et Craquant de Grué à la Fleur de Sel

Daniel:

Jan:

Fricassé de Homard déglacé au Monbazillac, aux Morilles, Sauces légèrement crémée

Joue de Porc IBERICO Salpicon de Truffes et Champignons des Prés, Copeau de Foie gras de Canard

La Charlotte aux Fraises Gariguette

Le Mini Banana Split

La Nuit des Chefs sera animé par Thorunn

Table d‘hôte de 8 convives: 1.120,- Menu, Champagne, sélection de vins, eaux et café compris Uniquement sur réservation: Tel. 26.39.93.1 ou info@windsor.lu


L’esprit du lieu Éric Chenal, 2010

Ces photos sont exposées jusqu’au 2 juillet dans le cadre de l’exposition Views à la Maison AK, 14, rue Tony Dutreux à Luxembourg. www.artgentik.lu

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Tous les mois, dĂŠcouvrez un nouveau talent en photographie, illustration, design...

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Chaque mois, un invité nous fait partager ses rêves. Si certains rêves ont la fonction de digérer le réel vécu, d’autres rêves, au contraire, annoncent un réel à venir, que le rêveur ignore au moment de s’endormir. Il s’agit de rêves prémonitoires.

Texte Marie Narjani Photo David Laurent/Wide

Qui êtes-vous?

Enza Fuzio 44 ans, indépendante.

Où Vivez-vous? Dans un appartement en ville. Où dormez-vous? En mezzanine. Un rituel éventuel lié au sommeil? Un verre d’eau chaude avant de m’endormir et au réveil (élimine les toxines, apaise et purifie). Combien d’heures dormez-vous? 8 heures par nuit. Comment dormez-vous? Sur le ventre. Quel type de rêves faites-vous? Des rêves prémonitoires.

Enza fait des rêves prémonitoires qui se confirment généralement dans les 24 heures qui suivent. Elle raconte: «J’arrive dans un club de vacances, on m’accompagne vers ma hutte. Il fait très chaud. En entrant dans la pièce, je me dirige vers le frigo, j’ouvre le congélateur et j’y découvre deux bébés. Je sors en courant, tremblante, et retourne vers la réception pour les prévenir… Je me réveille en pleurs, le cœur battant. Je me ressaisis, ce n’était qu’un rêve, ouf! Je me sens mal toute la journée. Le soir, contrairement à mes habitudes, j’allume la télévision et je tombe sur la nouvelle: Deux bébés morts, retrouvés dans un congélateur en Australie.» Quand elle a rêvé d’immeubles qui s’écroulent, de gens en panique courant dans tous les sens, fuyant des nuages de fumée, Enza ignore que le plus perturbant reste à venir… Le lendemain, elle revoit son rêve défiler devant ses yeux «en live». C’est le 11 septembre 2001 et elle se trouve chez un marchand de téléviseurs. Pétrifiée de revoir sur tous les écrans ces images rêvées la veille, elle n’en revient pas et se dit: «J’y étais…» Enza est persuadée que pendant le sommeil, l’âme sort du corps pour voyager. Pour cette raison, nous aurions tous déjà vécu cette impression de déjà-vu.

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