TINA GILLEN
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LA REMISE EN QUESTION PERMET L’ÉVOLUTION PRINTEMPS 2012
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ÉDITO
Désirs printaniers
courrier : BP728 L-2017 Luxembourg Bureaux : 10, rue des Gaulois,
Luxembourg-Bonnevoie iSSn : 1992-4003 WeB : www.maisonmoderne.lu
Éditeur
tÉlÉPhone : (+352) 29 66 18-1 Fax : (+352) 29 66 19 e-mail : publishing@maisonmoderne.lu directeur de la PuBlication : Mike Koedinger directeur deS rÉdactionS : Marc Gerges coo : Rudy Lafontaine JournaliSte : France Clarinval collaBoratrice : Marie Narjani coordination : Deborah Lambolez PhotograPhie : Julien Becker, David Laurent / Wide, Andrés Lejona, Olivier Minaire, Jessica Theis, Jelle Van Seghbroeck illuStration : Stina Fisch correction : Cynthia Schreiber, Cathy Weber, Sarah Lambolez
deSign
tÉlÉPhone : (+352) 27 62 12 62-1 Fax : (+352) 27 62 12 62-84 e-mail : studio@maisonmoderne.lu directeur : Guido Kröger directeur artiStique : Mireille Scheid Studio manager : Stéphanie Poras miSe en Page : Tae Eun Kim (coordination), Jan Hanrion, Zoë Mondloch
PuBlicitÉ
tÉlÉPhone : (+352) 27 17 27 27 Fax : (+352) 26 29 66 20 e-mail : mediasales@maisonmoderne.lu directeur commercial : Francis Gasparotto directeur deS clientèleS : Aurélio Angius chargÉe de clientèle dÉSirS : Audrey Gollette
en couverture:
Un extrait de Greetings from, peint par Tina Gillen en 2008. L’œuvre entière est présentée page 33.
Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle: prenom.nom@maisonmoderne.lu
C’est après un hiver qui n’a pas réellement dit son nom que Désirs reprend du service pour partir à la rencontre d’une des artistes les plus intéressantes du moment, Tina Gillen. Elle bénéficie d’une belle visibilité avec une exposition personnelle au Mudam pour lequel elle a créé une pièce monumentale. L’interview qu’elle nous a accordée relate ses attentes et ses craintes face à la création et à la peinture. Désirs a aussi sélectionné des personnalités de la culture, du cinéma, de la mode, du design ou de la gastronomie qui font l’actualité du moment. Découvrons-les à travers des portraits. Alors que d’autres nous parlent de leur travail à travers des interviews. Le designer allemand Stefan Diez exprime son intérêt pour l’expérimentation tandis que l’architecte danois Kai-Uwe Bergmann détaille la conception des projets du bureau BIG Architects. Les sujets qui font l’actualité politique et sociale ne sont pas absents de Désirs. Aussi, nous avons l’occasion de faire le point avec Octavie Modert sur différents dossiers à la charge du ministère de la Culture et avec Fernand Fehlen sur la démographie particulière du Luxembourg. Le directeur du Musée national de la Résistance, Frank Schroeder s’indigne, lui, de la recrudescence du racisme. Une belle place est accordée au design avec les détails sur la biennale Design City et les tendances captées lors du salon Maison et Objet à Paris.
Impression Imprimerie Centrale
Par France clarinval
Please Recycle
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Photographiée par Jelle Van Seghbroeck dans son atelier, Tina Gillen s’est livrée au jeu de l’interview.
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Mon désir... « Je souhaiterais transmettre ma passion, l’amour de mon métier à tous les jeunes qui voudraient entrer dans le domaine de la gastronomie. J’aimerais qu’ils découvrent le plaisir de travailler les produits raffinés de qualité ainsi que la jouissance de les faire déguster et connaître à d’autres. Leur transmettre ce savoir-faire et leur inculquer le bonheur que cela apporte, pourquoi pas grâce à un restaurant gastronomique situé dans une école hôtelière, car il n’y a rien de tel que d’être dans le vif du sujet. Le meilleur de cette profession se vit au cœur de l’action. » Renato Favaro illustré par stina fisch
Renato Favaro est à la tête du Ristorante Favaro à Esch-sur-Alzette, qui affiche une étoile au Guide Michelin. Il vient d’être nommé « chef de l’année » par le guide Gault&Millau. Sa cuisine concilie les spécialités italiennes et la gastronomie française avec grâce et élégance. www.favaro-restaurant.lu
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PORTRaITs
i love / i hate The Plug
10. Claudia Passeri 14. Colleen Blake 16. Nicolas Steil 18. Adélaïde Dubucq 20. Jérôme Rudoni 21. Gaby et Pit 22. Clément Thévenet 24. Nilton Martins 26. Jan Schneidewind 28. Tom Hengen
142
talents Anne Melan 144
Playlist Fred Neuen 146
i had a dream Anne Simon
InTeRvIews 40–46
32–38
tina gillen 64–69
Kai-uwe Bergmann 82–86
Stefan diez
acTualITÉs 48–52
octavie modert
Portrait d’une ville Promenant son œil avisé, Sébastien Cuvellier dresse un portrait de Séoul à travers ses habitants.
La ministre de la Culture présente ses convictions et actions. 54–58
Frank Schroeder Le directeur du Musée national de la Résistance s’indigne de la recrudescence du racisme. 60–63
Fernand Fehlen Le sociologue se penche sur les particularités de la démographie au Luxembourg.
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Suivez le guide à travers les bonnes adresses de boutiques, de restaurants et de lieux de bien-être au Luxembourg.
108–112
quoi de neuf ? Les nouvelles qui font l’actualité commerciale et culturelle dans la capitale et dans tout le pays.
guide urbain
Désirs PRintemPs 2012
96–100
111 x Luxembourg
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© Centre d’art Nei Liicht
Portraits
L’installation Memorial bag (2006) s’intéressait déjà à la commémoration et aux gestes qui l’accompagne. Une voie que Claudia Passeri entend poursuivre lors de sa résidence à New York.
« C’est la première fois que je vais avoir un atelier » Claudia Passeri
Lauréate du prix Edward Steichen pour une résidence de trois mois à New York, l’artiste Claudia Passeri va poursuivre son travail sur le terrain d’une ville qu’elle ne connaît pas. Profondément nomade, Claudia Passeri est de ces artistes qui ne peuvent pas concevoir leur travail en chambre. Elle réfléchit et crée en fonction du contexte historique, politique, social et géographique qui l’entoure et n’hésite pas à payer de sa personne pour réaliser ses œuvres. Ainsi, l’année dernière, elle construisait un mur en briques au Centre des Arts Pluriels d’Ettelbruck ou parcourait à pied les 29,7 km qui séparent la gare de Luxembourg de Schengen pour une sorte de pèlerinage sur la « Via Schengen ». Son principal outil de travail est un carnet de notes où elle inscrit les idées qui lui viennent à l’esprit avant d’avoir l’occasion de les réaliser. « Je n’ai pas besoin d’avoir des objets en main. Ce que l’œuvre dit est important. » C’est cette démarche ancrée dans la vraie vie qui a séduit le jury du prix Edward Steichen. Pour la première fois, le prix, remis par un groupe de mécènes, offrait une résidence de création à New York plus courte – trois mois au lieu de six – spécifiquement destiné à un jeune artiste luxembourgeois. Voilà donc Claudia Passeri, à tout juste 35 ans, auréolée du « Edward Stei-
chen Luxembourg Resident in New York ». Elle partira cet été et séjournera au International Studio and Curatorial Program (ICSP). « Il y a plus de 30 ateliers d’artistes à Williamsborough. C’est particulièrement intéressant et bien fait », s’enthousiasme-t-elle. Si elle est ravie de voir son travail récompensé et de pouvoir rencontrer d’autres artistes dans cette ville qu’elle ne connaît pas, Claudia Passeri n’est pas encore fixée sur ce qu’elle y mènera. « C’est la première fois que j’aurai un atelier, je ne sais pas très bien ce que j’en ferai », dit-elle en riant, tout en sachant déjà qu’elle va s’intéresser à la mémoire et à la célébration. « Le mémorial est très présent dans la culture américaine et l’approche du passé et du souvenir très différente de celle que l’on peut avoir en Europe. » Ce sont en effet les différences culturelles qui l’intéressent le plus. À travers les rencontres, les lectures, les recherches, elle espère rassembler « des choses » qui nourriront ses créations. Elle a d’ailleurs déjà exploré cette question du mémorial avec la vidéo et l’installation Memorial bag où elle pliait des sacs en plastique à la manière des drapeaux qui ornent les cercueils de militaires. Les œuvres de Claudia Passeri oscillent entre une approche personnelle, empreinte d’émotion, de souvenirs et de ressenti, et un contexte politique, contes-
Claudia Passeri a été interviewée par France Clarinval et photographiée par David Laurent / Wide à Dudelange.
Désirs printemps 2012
12 portraits
Au-dessus, Sarcinesca, (2012) est une découpe laser dans de l’aluminium. Ce rideau de fer devient une œuvre abstraite dans laquelle on peut lire un paysage maritime avec des vagues. L’installation Sul fondo di un antico mare réinvente un paysage avec une barre d’acier modelée. Le filtre orange donne l’impression d’un coucher de soleil permanent. Les deux œuvres étaient présentées au Centre d’art Dominique Lang.
© Centre d’art Dominique Lang
© Centre d’art Dominique Lang
tataire qui va gratter, voire dénoncer ce qui fonctionne mal. Ainsi, sa dernière exposition en date, au Centre d’art Dominique Lang, avec Leonora Bisagno, était liée à son retour en Italie, dans la région de sa famille en Ombrie. Elle y présente le paysage en tant que projection mentale et stigmatise les barrières intérieures que l’on s’impose. On sent poindre une certaine nostalgie en remontant sur les pas de son enfance, mais aussi une acuité d’analyse de ce qui l’entoure. Elle met ainsi en évidence le visage de Mussolini, qui avait été sculpté dans la roche avant d’être explosé par les partisans, en photographiant l’endroit aujourd’hui à côté d’une carte postale d’époque. Avant l’été et la résidence américaine, l’artiste aura encore l’occasion de s’exprimer à travers des ateliers où elle encadre des adolescents au Mudam, d’autres voyages en Italie où elle vit « dans un village, loin des institutions », ce qui lui permet de « faire des rencontres et de travailler du bas vers le haut ». Elle poursuit aussi le projet « Borderline », avec Michèle Walerich, où elles ont investi des anciens postes frontières avec des événements culturels, ainsi qu’un travail avec Pietro Gaglianò sur le concept de mur. « Encore ces questions de barrières, de barrages, de murs. C’est assez récurrent », constate-t-elle.
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14 portraits
Elle a commencé le casting comme Monsieur Jourdain la prose. Désormais Colleen Blake se voit de plus en plus souvent sollicitée par les réalisateurs et producteurs. C’est parce que ses montagnes australiennes natales lui ont donné le virus du ski que Colleen Blake s’est souvent rendue en Europe pour pratiquer ce sport. De loin en loin, c’est en Autriche qu’elle pose ses valises pour ses études et qu’elle y rencontre son mari… luxembourgeois. Voilà donc comment il y a bientôt trois ans, elle arrive au GrandDuché avec son bagage dans le domaine des arts du spectacle et de la communication. Elle travaille un temps au Théâtre national du Luxembourg et découvre le milieu du cinéma grand-ducal par l’intermédiaire de son caméraman de mari. De rencontres en opportunités, elle se forge un réseau. « À force d’entendre plusieurs personnes me demander ‘Tu ne connais pas quelqu’un qui ?’,
je me suis dit que je pourrais en faire ma profession. » C’est ainsi qu’elle découvre le métier de directeur de casting. L’essentiel pour elle, c’est d’être capable de « juger un livre à sa couverture ». C’est-à-dire, être observateur pour voir rapidement qui peut correspondre à quel personnage. Bien sûr, il faut être flexible, bien organisé et aimer le contact humain. Mais sa grande qualité est « de ne pas avoir peur de prendre des risques ». Elle ose aborder les « gueules de l’emploi » dans la rue, n’hésite pas à présenter des nouvelles têtes aux réalisateurs et prend le temps de discuter avec chacun. Malgré son statut de « débutante », elle affiche un alléchant CV, où figurent publicités, clips musicaux et films. Elle a en effet sélectionné la quinzaine de comédiens et les 90 figurants luxembourgeois qui ont tourné dans Hanna Arendt de Margarethe von Trotta pour Minotaurus films.
« Je n’ai pas peur de prendre des risques » Colleen Blake
Colleen Blake a été interviewée par France Clarinval et photographiée par David Laurent / Wide dans la vallée de la Pétrusse.
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17 Portraits
En 2009, Nicolas Steil a réalisé le film Réfractaire, où il s’intéresse à la résistance luxembourgeoise pendant la guerre.
« L’industrie luxembourgeoise du cinéma doit se sortir de la prestation de services pour aller vers la réelle production » Nicolas Steil
Vingt-cinq ans après la création de sa société Iris Productions, Nicolas Steil réalise son ambition de s’ouvrir au marché international. Iris Group est désormais présent dans cinq pays et fourmille de projets. Après des débuts comme journaliste dans la presse écrite, Nicolas Steil s’est tourné vers l’image et a rejoint RTL TV en 1983 en tant que reporter, présentateur du journal, puis réalisateur-producteur. C’est en 1986 qu’il fonde Iris Productions, à une époque où le cinéma luxembourgeois était quasiment inexistant et où les aides étatiques n’avaient pas encore été inventées. Il est d’ailleurs à l’origine de la première association de producteurs (PAL, devenue ULPA), ce qui l’amène à prendre part à la création du système d’aide à la production audiovisuelle. Toujours actif au sein de cette association, il en est le secrétaire général et participe actuellement à l’élaboration des nouvelles règles. « Le secteur a changé, c’est normal que le système évolue. Nous espérons que les nouvelles formes d’aide permettront à l’industrie du cinéma d’aller de l’avant, notamment vers l’international. Il faut de la sélectivité et de l’excellence et surtout pas de crispation identitaire ou nationale », analyse-t-il. Et l’international est depuis longtemps son cheval de bataille : « Quand j’ai créé Iris, c’était déjà avec cette idée, mais cela a pris 25 ans, finalement. » Année après année, film après film, la reconnaissance européenne est venue et le groupe s’est étendu vers la
France (Drimage), la Belgique (Iris Films) puis, l’année dernière, la Grande-Bretagne (Iris Productions UK Ltd) et l’Allemagne (Iris Productions Deutschland GmbH). Enfin, Iris a aussi fait l’acquisition du distributeur français Rezo Films. « Grâce à cet ensemble de sociétés, les montages financiers sont facilités et les projets plus ambitieux. » Il découle pour Nicolas Steil un changement de perspective sur son travail de producteur. Longtemps minoritaires, les sociétés luxembourgeoises ne pouvaient pas prétendre à avoir la main sur l’aspect artistique des films qu’elles coproduisaient et se contentaient d’être des prestataires de services. « Désormais, nous ne voulons plus travailler que comme producteur délégué avec au moins la moitié du budget du film. » Cela permet d’être porteur de projets, d’en assumer le suivi et d’en tirer gloire ou… honte. C’est pour cela qu’Iris Productions a désormais tant de projets dans son escarcelle. Après le tournage du film allemand Upgrade, c’est celui de Arrêtez-moi avec Sophie Marceau et Miou Miou qui se termine. Viendront encore Tous Ensemble, avec Éric Cantona, Zabou Breitman et Simon Abkarian, Belle, un film historique britannique sur fond d’esclavage ou une reconstitution de la relation entre Bousquet et Mitterrand… De manière plus personnelle, Nicolas Steil, qui a déjà réalisé Réfractaire en 2009, est en train d’écrire son prochain film sur l’année 1870, vue par Victor Hugo… Du pain sur la planche !
Nicolas Steil a été interviewé par France Clarinval et photographié par David Laurent / Wide à Kehlen.
Désirs printemps 2012
18 portraits
Passionnée de stylisme, Adélaïde Dubucq propose des modèles uniques et sur mesure, essentiel lement réalisés à partir de pièces de récupération. « On n’a pas de chance, on la crée. » C’est avec cette devise qu’Adélaïde Dubucq s’est forgé une réputation dans le stylisme. Après un début de carrière dans la presse, la jeune femme se présente à l’examen de stylisme à Saint-Luc et s’y fait admettre « à [sa] grande surprise ». C’est aussi avec surprise qu’elle participe au défilé des « Petits Riens », qui propose à des stylistes de puiser dans leur stock de vêtements de récupération pour créer de nouvelles pièces. Là encore, coup de chance associé à « du cœur et de la justesse », un de ses modèles, une robe de soirée réalisée à partir d’une cape en laine, est repérée par Gerald Watelet. Elle travaillera deux ans aux côtés de son mentor dans ses ateliers parisiens de haute couture. « Une expérience incroyable qui m’a appris les ficelles du métier autant que la philosophie du vêtement. »
Cette philosophie est empreinte de nostalgie d’une époque où les élégantes ne juraient que par le sur-mesure. « Un certain classicisme mais de notre époque » définit son style. En 2008, elle se lance à son nom. Elle affectionne toujours la récupération et le détournement. Elle transforme ainsi une veste d’homme en tunique pour femme, fait une robe à partir de trois pantalons ou détourne quantité de chaussettes. Elle signe aussi des robes de mariée, non sans mettre la future à contribution pour orienter la création. Installée au Luxembourg depuis peu, elle déborde d’idées pour faire évoluer sa petite entreprise : coaching (« pour jeter un regard neuf sur une garde-robe »), linge de maison.
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« Je suis exaspérée par la surconsommation » Adélaïde Dubucq
Adélaïde Dubucq a été interviewée par France Clarinval et photographiée par David Laurent / Wide à Calmus.
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20 portraits
Quand un « pubeux » rencontre un autre « pubeux », qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de « pubeux »… Pour paraphraser la vieille chanson de Brassens, on peut dire que les gens de la pub s’intéressent essentiellement à… la pub. Cependant, Luxembourg aura dû attendre 2010 pour voir un site Internet consacré à la création publicitaire locale. « Quand on est créatif dans le monde de la publicité, on regarde beaucoup ce que font les autres. On est content de voir son nom cité et ses images diffusées », souligne Jérôme Rudoni, créateur du site www.adada.lu et par ailleurs, concepteur rédacteur chez Concept Factory. Formé à Nancy, c’est après une première expérience au Maroc que le jeune homme arrive à Luxembourg en 2008. « La culture publicitaire du Luxembourg est assez proche de ce que j’ai connu au Maroc : c’est une culture récente, influencée par l’étranger, qui est souvent en retenue. » C’est en constatant le manque de « vitrines » des agences – les archives faisant cruellement défaut, les changements d’équipes et de propriétaires rendant la traçabilité difficile – que Jérôme Rudoni se lance, seul et de manière bénévole, dans la réalisation de son site. Au début, ses collègues craignent trop de critiques, mais il a prouvé l’intérêt du site qui compte désormais environ 8 000 visiteurs par mois. Adada.lu comprend, outre l’essentiel de la création locale (« je sélectionne peu, le visiteur se fera sa propre opinion »), une rubrique « carrières » qui fait état des mouvements dans le milieu de la pub local, des offres d’emplois (« une rubrique très suivie ») et quelques interviews. Depuis peu, une application iPhone a vu le jour pour que chacun puisse se transformer en add reporter. « D’autres développements verront bientôt le jour », assure Jérôme Rudoni. www.adada.lu
Jérôme Rudoni a été interviewé par France Clarinval
et photographié par David Laurent / Wide à Howald.
« La culture de la pub au Luxembourg est récente et souvent en retenue » Jérôme Rudoni
Désirs printemps 2012
21 Portraits
C’est un couple qui photographie des couples. Gaby et Pit, arrivés de Pologne il y a environ un an, se sont spécialisés dans la photo de mariage et y apportent un regard frais et neuf. Gabriela Kaziuk s’intéresse à la photographie depuis longtemps. Elle a commencé sa carrière en Pologne comme photographe de mode, collaborant avec des agences de mannequins et montrant ses images dans des expositions. Quand des amis lui demandent de faire les photos de leur mariage, elle y trouve énormément de satisfaction. Son compagnon, Pit, la rejoint et ils développent une approche originale de la photo de mariage. Le bouche-à-oreille a fait le reste. « C’est à chaque fois une aventure, on ne sait pas ce qu’il va se passer, on ne peut pas prévoir les lumières ou les plans », expliquent-ils. Ils travaillent autant en amont – les préparatifs, l’habillage – que la cérémonie elle-même et l’après – le dîner, la soirée. Le plus original est évidemment qu’ils
sont deux. « On peut être à deux endroits à la fois, l’un en compagnie des hommes, l’autre des femmes ou l’un devant et l’autre derrière. » En général, Gaby se place à l’avant, proche des mariés. Elle « fait le show », demande l’attention, « joue au photographe ». Pendant ce temps, Pit, à l’arrière, se fait discret et capte l’ambiance et les émotions du public. Ils ne travaillent pas avec les mêmes objectifs : Gaby fait des plans serrés, alors que Pit joue du fisheye. « On ne remarque pas les mêmes détails : lui prend toujours les fleurs, moi les signatures », s’amuse Gaby. Arrivés au Luxembourg pour des raisons professionnelles, le couple poursuit sa passion et commence à se faire connaître, d’abord dans la communauté polonaise, et désormais au-delà…
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« À deux, on voit deux fois plus de choses » Gaby et Pit
Gaby et Pit ont été interviewés par France Clarinval et photographiés par Julien Becker dans leur appartement.
Désirs printemps 2012
22 portraits
« La vie n’est intéressante que si on se remet en question » Clément Thévenet
Vainqueur du récent Marathon des Glaces en Antarctique, Clément Thévenet a également battu deux records. Dans l’univers du marathon, il y a les classiques, en ville ou sur route, et les courses extrêmes, dans des conditions climatiques et géographiques difficiles. Le Marathon des glaces, couru en Antarctique, peut être considéré comme « l’extrême de l’extrême ». Il n’y a d’ailleurs qu’une quarantaine de participants qui parcourent les 42 km sous une température inférieure à -20°, avec très peu d’oxygène (l’équivalent de 1 500 m d’altitude) et un air très sec. Des conditions qui n’ont pas fait peur à Clément Thévenet. Ce Français de 37 ans a déjà quelque 25 marathons à son actif. Il est le premier à représenter le Luxembourg, où il travaille en tant que de vice-président de EFG Bank Luxembourg. Il a aussi souhaité être le porte-parole à l’associ-ation Vaincre la Mucoviscidose afin de « donner le souffle à ceux qui n’en ont pas ». Ce grand sportif s’est imposé une préparation digne des champions avec, pendant six semaines en amont de la course, six entraînements par semaine. « C’est avec ces
défis que l’on progresse, je suis plus rapide maintenant que je ne l’étais à 25 ans ! » Après un long voyage jusqu’au Chili, un briefing intense « pour nous éviter les blessures, mais aussi pour nous imposer les règles écologiques », un trajet en Iliouchine jusqu’en Antarctique, Clément Thévenet a découvert le lieu de la course. « Il y a le froid, le manque d’oxygène, l’absence d’ozone qui rend le soleil très agressif, l’air sec qui se fait déshydrater très vite. » Après à peine une journée d’acclimatation, c’est le marathon qui est couru et les 100 km dès le lendemain. Le quatrième jour est destiné au repos, avant de repartir. « J’étais de retour au bureau le lundi. La récupération a été difficile », admet-il. Mais le jeu en valait la chandelle puisque Clément Thévenet a remporté le marathon, la course de 100 km, le tout en battant deux records à 3h47’07’’ et 12h09’06’’. Passionné par ces défis, considérant la compétition comme un mode de vie, admettant la remise en question, Clément Thévenet envisage une course autour du Mont Blanc ou la fameuse « Diagonale des fous » qui traverse l’île de La Réunion. Des exploits à suivre.
Clément Thévenet a été interviewé par France Clarinval
et photographié pendant le Marathon des Glaces.
23 Portraits
Nilton Martins a été interviewé par France Clarinval
et photographié par David Laurent / Wide au Kirchberg.
25 Portraits
« La vie est courte, il faut sauter sur toutes les occasions » Nilton Martins
Le jeune comédien d’origine portugaise n’a cesse de se montrer dans toutes les productions locales. Cinéma, théâtre, télévision et publicité lui tendent les bras. Il n’est pas de ceux qui sont tombés dans le tonneau quand ils étaient petits. Nilton Martins n’a pas été entouré d’une famille de comédiens ou de « cultureux ». Mais « il y a toujours eu beaucoup de cassettes vidéos à la maison et je me suis nourri de films dès l’adolescence ». Il enregistre tout ce qui passe à la télévision, s’essaie au caméscope avec des amis et suit des cours du soir avec Jean-François Wolff… suffisamment pour être déterminé à ne pas suivre la voie que lui traçait son bac commercial. C’est ainsi qu’il se lance dans une réelle formation théâtrale et cinématographique à Paris à l’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation (EICAR). Les quatre années qu’il passe à Paris lui ont permis de participer à une vingtaine de courts métrages et publicités. Le virus l’a bel et bien mordu. Après plusieurs participations et apparitions dans divers courts et longs métrages, il rencontre Andy Bausch qui lui propose un rôle dans Trouble No More, la suite du cultissime Troublemaker. Alors qu’il avait perdu énormément de poids, le réalisateur lui demande de reprendre plusieurs kilos pour coller au personnage un peu lourdaud et pas très futé de Jorsch. « J’ai repris 13 kg en 2 mois, une épreuve ! » Le film ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, Nilton Martins commence à savourer ce début de notoriété et enchaîne les projets. Convaincu que « quand on veut, on peut », il court les castings, ne refuse aucune proposition et travaille sans relâche en multipliant les casquettes : quand il n’est pas à l’affiche d’un film, il travaille à l’écriture d’une
pièce, encadre une troupe de jeunes amateurs, joue comme DJ (sous le nom DJ Nilles) ou se charge d’un casting… Infatigable, le jeune comédien considère que « la vie est courte, il faut sauter sur toutes les occasions ». On peut ou pourra donc le voir à l’affiche de The Prodigies ou de Hannah Arendt ou sur les planches du Centaure et du TNL ainsi que dans plusieurs épisodes de la sitcom Weemseedet. Un acharnement qui lui permet d’être pris au sérieux et lui ouvre des portes de plus en plus prestigieuses. Cet hiver, il a répété à Paris, pour jouer Valère aux côtés de Grégoire Leprince-Ringuet dans un Tartuffe, coproduit par les théâtres de Luxembourg et d’Esch, du Beauvaisis et de Lorient. « Non seulement je suis le seul comédien luxembourgeois de la distribution, mais en plus jouer un classique n’est pas vraiment dans mes habitudes. C’est une grande chance et une grande pression. » Une pression qui ne semble pas affecter le jeune homme qui est en train, en plus du reste, d’écrire une pièce qui mêlera théâtre et cinéma.
Tartuffe de Molière
Mis en scène par Laurent Delvert. Les 13, 15, 16, 17 mars au Grand Théâtre de Luxembourg et les 19 et 20 mars au Théâtre municipal d’Esch.
Désirs printemps 2012
27 Portraits
« J’aime la compétition si j’ai tous les atouts de mon cÔtÉ » Jan Schneidewind
À 45 ans, dont presque 30 en cuisine, le chef Jan Schneidewind se sent enfin prêt pour représenter le Luxembourg au célèbre concours du Bocuse d’or. Il peut dire qu’il est né dans une cuisine : « À 11 ans, je faisais déjà la plonge dans le restaurant familial. » Et pourtant, adolescent, Jan Schneidewind n’entendait absolument pas embrasser la carrière de ses parents. C’est à la faveur d’un stage dans un restaurant étoilé puis d’un premier emploi à côté de Bruxelles chez Pierre Romeyer, trois macarons, qu’il s’embarque dans le monde de la gastronomie. « Mon père m’a donné le goût des belles et bonnes choses. Romeyer, qui était un des meilleurs restaurants de Belgique à l’époque, m’a appris à les réaliser. » Il restera presque 15 ans aux côtés de son mentor avant de venir s’installer au Luxembourg en 1991. Après quelques années, il décide de voler de ses propres ailes et ouvre Am Pays au centre-ville. Il y restera jusqu’en 2005, non sans avoir essuyé les plâtres du départ de plusieurs banques – donc de ses meilleurs clients – en périphérie. « J’ai pris trois ans de vacances créatives » : banquets, coups de main à sa femme au Mercedes café et études de marché pour arriver, en 2009, à ouvrir le Windsor à Bertrange. Dans ce cadre contemporain et classieux, il livre une cuisine qu’il qualifie luimême de « simple et classique » : pas d’esbroufe technique, le produit et la cohérence de l’assiette avant tout. « Il faut être honnête avec soi-même et servir la cuisine qu’on aimerait manger. »
Fort de ce parcours, il est approché plusieurs fois par le comité du Bocuse d’or mais estime ne pas avoir le temps de participer à ce concours, avec la préparation qui s’impose. Mais à force de rencontres et se voyant mûrir, il se lance. La qualification luxembourgeoise lui sourit et voilà qu’il devra affronter 20 candidats européens lors de la finale à Bruxelles le 23 mars. Seuls 12 seront sélectionnés pour participer à la finale mondiale où 12 autres candidats du monde entier seront présents. Il sait que ce n’est pas seulement les qualités de sa cuisine qu’il doit travailler, mais aussi être capable de gérer un timing et une pression énorme. Pour cela, il se prépare comme un marathonien : des dizaines d’essais, l’acquisition d’un box semblable à celui qu’il aura à occuper pendant la compétition et des répétitions tous les après-midi avec son commis et son coach. Au menu : sole et crevettes grises, puis poulet de Bresse, avec chaque fois trois ingrédients au choix. Il travaille également son « capital sympathie » parce que le concours est aussi une affaire de lobbying entre les juges. Au total, une centaine d’heures de travail en amont et 150 000 euros d’investissement ! Jan Schneidewind a mis tous les atouts de son côté.
www.windsor.lu
Jan Schneidewind a été interviewé par France Clarinval et photographié par David Laurent / wide au restaurant Windsor.
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Tom Hengen a été interviewé par France Clarinval et photographié par David Laurent / Wide à Dudelange.
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« Je sais que je vais à contresens de la consommation » Tom Hengen
Professeur d’anglais au Lycée de Garçons d’Esch, Tom Hengen a remporté le premier prix du Concours littéraire national 2011 avec le recueil Exploration in C. C’est parce qu’il voulait être près de la mer et quitter son Luxembourg natal pour se frotter à la « vraie vie » que Tom Hengen, au sortir du lycée, a choisi de faire ses études outre-Manche. Attiré par la littérature anglo-saxonne, influencé par un professeur qui était passé par là, c’est au Pays de Galles qu’il va successivement suivre une licence et une maîtrise. Mais son ambition était, déjà, d’écrire et même « d’être publié. C’était depuis longtemps un besoin de m’exprimer mais aussi une envie de laisser une trace. » L’effervescence de la scène universitaire, la fréquentation des cultures populaires et nocturnes du rap ou de la techno, la lecture des poètes de la Beat Generation, forgent l’esprit et le style de Tom Hengen. Il choisit de s’exprimer par la poésie, tout en sachant qu’il n’opte pas pour une voie commercialement facile « Je sais que je vais à contresens de la consommation, avec de la poésie, avec de l’anglais à Luxembourg, avec un travail long et lent. » En effet, le recueil Exploration in C, commencé en 1996, lui a valu de longs mois de travail. Il fallait écrire, retravailler, peaufiner, ajuster, enlever, couper, rassembler ces textes pour créer un ensemble cohérent. C’est d’ailleurs ce qui a convaincu le jury du Concours littéraire national, présidé par Lambert Schlechter, qui a « apprécié la mélodie et le rythme de la poésie du lauréat et reconnaît un vrai souffle poétique dans cette balade cosmologique à travers l’existence ». Quant au C du titre, il est bien difficile
de lui trouver une définition unique. Il en va de l’homophonie avec sea, mais aussi de la note de musique ou de l’initiale du mot créateur. En quatre parties, sous des formes et des longueurs très variées, Tom Hengen nous raconte l’expérience de la liberté qu’ont été pour lui les quatre années passées au Pays de Galles. Mais il éprouve aussi les difficultés d’un jeune homme à se trouver loin de chez lui, à s’adapter à une autre culture ou à trouver des repères. Comme la tortue qui revient sur la plage qui l’a vu naître, une métaphore dont il se sert, Tom Hengen est revenu au Luxembourg où il est désormais professeur d’anglais et père de famille, une expérience qu’il a intégrée à son recueil. Fier de la reconnaissance obtenue avec ce prix, il espère voir l’ouvrage édité.
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the Plug est artiste, actif dans les galeries et les musées comme dans la rue. Il produit des installations et des néons, des sérigraphies et des photographies... L’année 2012 l’amènera à exposer à Angoulême, à Dudelange, à Bâle, à Bruxelles ou à Linz. Il nous fait part de cinq lieux qu’il aime.
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1. Me promener à Williamsburg (NY) en écoutant l’album Check your head des Beastie Boys et boire un café de chez Variety’s : car le monde est à moi ! 2. les catacombes, où je peux hurler sans qu’on m’entende. 3. hawaï, car je peux exhiber mon corps d’athlète sur la plage sans qu’on me demande des autographes de Dries Van Noten. 4. l’interview, un endroit où je peux bosser tranquillement en buvant des laits russes incroyables. 5. la nuit car les gens apparaissent tels qu’ils sont.
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the Plug est artiste, actif dans les galeries et les musées comme dans la rue. Il produit des installations et des néons, des sérigraphies et des photographies... L’année 2012 l’amènera à exposer à Angoulême, à Dudelange, à Bâle, à Bruxelles ou à Linz. Il nous fait part de cinq lieux qu’il n’aime pas.
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Pour des rais nous ne di ons de pudeur, sposons pa s d’images où il est in terdit de s’ d’un certa abriter so in hôtel us le porc he. Veuillez ne pas nous en excuse r.
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1. Les magasins du centre-ville où on boit du champagne de la station service à 10 h du matin et où on se croit dans une after à Manhattan dans les 70’s tellement ils ont l’air de s’éclater. 2. Les clubs soi-disant hype de Luxembourg : ça pue le faux, la gomina bon marché, le petit bonus de fin d’année et la Porsche Boxster blanche d’occasion, mais ça a le mérite de me faire apprécier 100 fois plus ma vie. 3. Paris : J’hésite entre la mentalité des gens ou les gens tout court ! 4. La côte d’azur parce que je ne parle pas allemand. 5. L’hôtel gelle Klack à Luxembourg : quand on s’y abrite quelques secondes à 1 h du matin sous le porche pendant une averse de pluie, on se fait virer par le personnel car « vous nuisez à l’image de l’établissement ».
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Tina Gillen a été interviewée par France Clarinval et photographiée par Jelle Van Seghbroeck dans son atelier.
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© tina Gillen – Courtesy Crown Gallery, Bruxelles
Les souvenirs et les voyages nourrissent le travail de Tina Gillen, comme ici dans Greetings from, 2008
Paysage reconstruit Tina gillen Pour son exposition personnelle au Mudam, Tina Gillen a conçu une pièce monumentale de 22 mètres de long, qui fait écho à des toiles plus anciennes. L’artiste luxembourgeoise nous a reçu dans son atelier alors que l’œuvre n’était pas encore finie. Elle nous parle de technique, de motifs et de motivations. Monkey Cage, la pièce maîtresse de votre exposition est une installation impressionnante qui encadre littéralement le spectateur. D’où vous est venue l’idée ? Comment l’avez-vous développée ? J’avais comme point de départ l’idée de l’arboretum, cette collection d’arbres et de plantes venus de différents paysages du monde. Mais je n’avais pas assez de contrepoids par rapport aux arbres. Il n’y avait que l’architecture de la nature, quelque chose de trop plaisant. Cela manquait de confrontation, de friction. C’est comme ça que j’en suis arrivée à m’intéresser aux musées d’histoire naturelle, à leurs vitrines et leurs dioramas. Cet aspect scientifique m’intéresse beaucoup, je suis ancrée dans la vie mais avec un intérêt pour la manière de la reformuler. J’avais d’abord l’ambition de réaliser une peinture murale, mais vu les délais entre deux expositions, ce n’était pas possible. J’ai donc pensé à une installation sur toile. De là, je me suis intéressée aux bâtiments circulaires avec des décors : hippodromes, amphithéâtres, cirques, premiers cinémas… C’est toujours une manière de représenter le réel, de le remplacer, de le faire connaître. J’ai pensé aux panoramas qui constituent
des décors autour des spectateurs comme c’est le cas, par exemple, à la Butte du Lion à Waterloo. C’est aussi le cas dans les zoos ou les musées d’histoire naturelle. Je trouve ça intéressant de voir le mal que l’on se donne pour créer des environnements plausibles, qui ressemblent à la réalité et l’imitent comme un trompe-l’œil. J’ai habité pendant longtemps à côté du zoo d’Anvers et j’ai pris des dizaines de photos des cages et de leur décor. C’est ce qui a été le point de départ de cette œuvre : la disposition des cages des singes qui forme une courbe, avec les nuages, les rochers et les plantes peints sur les murs. Vous vous étiez déjà servie de ces photos ? Oui, en 2001, j’ai peint sur toile et sur papier, plusieurs cages et images du zoo. Il m’a fallu 10 ans pour arriver à cette pièce qui est à peu près à l’échelle un, voire plus grande. Mais je ne voulais pas peindre les singes et devenir anecdotique, je voulais rester sur la notion de décor. J’ai nettoyé les photos et enlevé différents éléments, pour qu’il ne reste que le fond peint et les sangles à l’avant-plan, puis j’ai collé ensemble différentes vues pour en faire une œuvre symétrique et c’est ce qui donne cette toile.
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Production Mudam Luxembourg
L’installation Monkey Cage, spécialement conçue pour le Mudam, enveloppe le spectateur sans l’enfermer réellement. Avec ses 22 m de long, elle est sans doute la plus grande peinture réalisée au Luxembourg.
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En dupliquant en miroir la moitié de l’image, vous donnez une impression d’infini à cette peinture… C’est à la fois infini, sans limites, mais c’est aussi un cercle vicieux qui enferme le spectateur comme dans une cage. On est au milieu, on ne peut pas s’en échapper. J’ai voulu englober les visiteurs dans cet environnement. La taille de l’œuvre est un défi technique ? Oui, c’est énorme. C’est d’abord difficile de reproduire les motifs… J’essaie. Chaque jour, il y a quelque chose qui s’ajoute et change la donne. C’est très difficile d’avoir une vue d’ensemble, de prendre du recul, notamment pour créer la profondeur entre le fond bleu et les sangles, qui rythment de manière géométrique l’œuvre. Je suis continuellement en train de découvrir et d’essayer des approches et techniques différentes. Il y a des aspects que je sais que je maîtrise, mais d’autres où j’y vais à l’aveugle, je dois me lancer dans un domaine inconnu. C’est là que ça devient intéressant, c’est une remise en question qui permet l’évolution. Si l’on fait tout le temps la même chose, on se sclérose, on s’ennuie. Vous aimez donc ces défis ? Oui, je mets la barre assez haut, même si ça m’empêche de dormir jusqu’à ce que j’entrevois une solution et que je maîtrise mes sentiments. Il n’y a pas de mode d’emploi, ni de recette. Mais quand j’ai une idée, je trouve des moyens pour la réaliser, je mène des réflexions concrètes. Cette œuvre est très exigeante d’un point de vue physique et a un impact que je n’imaginais pas. Est-ce que votre peinture est toujours réfléchie ou est-ce que vous vous autorisez des « accidents » ? Quelle est la part de liberté dans le geste pictural ? J’aime à penser que je contrôle ce que je fais, que j’ai une réflexion stratégique. J’ai une grande intuition de ce que je veux obtenir. Mais je suis obligée de compter avec le hasard et les accidents. Il faut se plier aux lois de la peinture. Par exemple, j’ai fait une couche de bleu, avec une grande brosse. Mais quand je suis arrivée à un bout, c’était déjà sec à l’autre, avec des nuances de couleurs très visibles. C’est pour cela que j’ai intégré l’ombre de la fenêtre qui s’est faite natu-
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pellent pas à une interprétation supplémentaire. Mais cela me plaît que le spectateur se fasse sa propre idée. Il n’est pas obligé de savoir que cette toile s’inspire d’une cage de zoo. En termes techniques, la plupart de vos œuvres partent de photos et documents iconographiques… Oui, c’est une grande partie de mon travail. J’ai dans la tête une banque d’images incroyable. J’essaie de
« Je dois improviser, être capable de me distancer du projet initial, au fur et à mesure que le travail avance » Tina Gillen
© Mudam
rellement… Je dois improviser, être capable de me distancer du projet initial, au fur et à mesure que le travail avance. Dans cette grande toile, on retrouve une des thématiques qui vous est chère : la reconstruction du paysage… C’est en effet quelque chose de courant dans mes tableaux : les miroitements de paysages, l’image qui devient un décor, les éléments de la nature qui deviennent abstrait. Il y a chez moi une fascination pour l’étrange, l’incongru, le surréel, l’incompréhensible. Je les peints sans doute pour mieux les comprendre. Les choses sont rarement claires au début, je ne sais pas toujours de quoi il s’agit. Je travaille généralement de la même façon, à partir de photos, que j’ai souvent prises moi-même, et sur lesquelles j’enlève progressivement des éléments. Quand savez-vous que vous avez assez enlevé ? Quand la toile est-elle finie ? Curieusement, plus j’ôte, plus l’image devient lisible. C’est-à-dire qu’il ne reste que l’essentiel, le strict minimum. J’essaie d’aller au plus dépouillé, au plus simple. Par exemple, à partir d’une station-service que j’ai observée aux États-Unis, j’ai fait plusieurs dessins, avec le socle, la pompe, le toit… Pour finir, sur la toile, il ne reste que l’élément architectural du toit, un parallélépipède qui flotte dans le désert. J’arrive à quelque chose de très formel qui confine à l’abstraction. C’est cette radicalisation que je trouve intéressante, parce que paradoxalement, elle me donne une grande liberté par rapport à la peinture. Je ne suis pas obligée d’être fidèle à l’image, je peux pousser l’abstraction dans ses retranchements. L’exposition est intitulée Playground et présente aussi des toiles plus anciennes. Comment avez-vous sélectionné les œuvres ? Je pense que je suis trop jeune (elle est née en 1972, ndlr) pour faire une rétrospective. J’aime bien l’idée de travailler autour d’un thème, comme c’était le cas lors de ma dernière exposition à la galerie Nosbaum & Reding, Paint Rock. Quand je travaille sur un seul sujet, ça me permet de l’approfondir et d’aller jusqu’au bout de mon idée. Je voulais aussi montrer des œuvres plus anciennes qui encadrent ou même recadrent la pièce principale. Le choix des œuvres s’est fait avec Christophe Gallois, ce qui m’a permis de prendre du recul sur l’ensemble. Le titre de l’exposition a été choisi en relation à une toile de 2005 qui porte ce nom et qui représente une aire de jeux près d’une école, dans une photo du film Les Oiseaux de Hitchcock. L’idée est double : il y a la thématique du jeu, avec un skate park, une plaine de jeux, un court de tennis… Mais il y a aussi un jeu entre la figuration et l’abstraction, entre le réel et sa représentation, sa reconstruction, entre les différents plans… C’est la toile qui est un terrain de jeux. Comment choisissez-vous vos titres ? Pour cette grande installation, j’ai hésité entre Monkey cage et Panorama. Mais en général, j’aime bien que les titres décrivent ce que l’on voit. Ils n’ap-
partir de photos que j’ai prises moi-même, de lieux ou de situations qui ont suscité mon intérêt. Si je n’ai pas l’occasion d’utiliser mes images, je vais vers de la documentation, de préférence en bibliothèque plutôt que sur Internet, où il y a tellement de choses que l’on s’y perd. D’ailleurs, on ne me considère pas toujours comme une peintre parce que je travaille d’abord l’image. J’ai hésité avec la photographie. En 2000, j’ai exposé des photos. Mais j’en ai vite vu le bout. Ce n’est pas mon médium. C’est trop proche du document. Ce qui m’intéresse c’est comment traduire l’image en peinture. Il y a un aspect aventureux dans la peinture, avec des hasards et le dépassement hors de la toile. Désirs printemps 2012
L’exposition au Mudam rassemble des œuvres datant de 1996 à aujourd’hui.
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© Tina Gillen - Hall Collection, Jersey City
© Tina Gillen – Collection privée, Bruxelles
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U-Turn (au-dessus), datant de 2001, est une parfaite illustration de la tension entre le paysage réel et l’abstraction que Tina Gillen reconstruit. La toile Playground, de 2005, donne son titre à l’exposition.
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© Tina Gillen – Collection privée, Luxembourg
Quand vous avez pris ces photos au zoo, il y a 10 ans, vous saviez à quoi elles allaient servir ? Je savais que j’allais les utiliser mais je ne savais pas encore comment. Parfois je vois des choses et je sens que ça va être intéressant. J’ai cette sensibilité, je suis guidée par mon instinct. Si je n’ai pas d’appareil photo avec moi, je prends des notes et j’y retourne plus tard. C’était le cas pour cette drôle de cabane qui a donné la série The Birdwatcher, exposée à Bruxelles en 2010. La plupart de mes œuvres partent donc de mon expérience personnelle, d’un vécu intime. Vos voyages, notamment aux États-Unis ou dans le Sud de la France, laissent donc des traces importantes dans votre œuvre ? Oui, j’ai passé une année aux États-Unis et une autre près de Collioure. Les fameuses piscines, que beaucoup considèrent comme ma signature, viennent de ces endroits, parce que c’est ce que j’ai vu, c’est ce qui m’a frappé. Les piscines vides en hiver, il ne faut pas les chercher ou les inventer, elles sont là. Finalement, je garde de chaque période de ma vie des souvenirs, des fragments. Parfois, je ne suis pas tout de suite capable de m’investir dedans, de les utiliser. C’est important le lieu d’où l’on travaille ? Certainement. Je n’aurais pas fait cette installation si je n’avais pas vécu à Anvers, où je voyais les girafes tous les matins de ma fenêtre. Je suis perméable à l’environnement qui m’entoure. Je m’impose une certaine routine mais dans ma tête, je suis assez nomade. J’ai besoin de bouger, de voyager. Le déplacement fait partie de mon travail et j’aime aller à la rencontre de choses que je ne connais pas. Mon regard est le même, les questions élémentaires que je me pose sur la vie aussi, mais la manière d’y répondre est différente. C’est d’ailleurs quelque chose que mes étudiants ont du mal à comprendre, à quel point c’est important d’avoir vécu, expérimenté, ressenti des émotions. Le fait d’aller vers l’abstraction et d’ôter, finalement, la vie dans vos toiles, où les figures humaines et même animales sont quasiment absentes, est-ce une manière de reformuler le monde qui vous entoure, de le réinventer ? Je ne veux pas enlaidir ou donner une valeur morale à la nature. Le mieux, d’une certaine façon, c’est de ne pas voir les animaux, ne pas les déranger, parce qu’ils se cachent devant les hommes. Dans l’espace que j’ai créé avec cette installation, c’est nous qui devenons en quelque sorte les bêtes de zoo, en cage et observés. Il y a certaines de ces cages que j’ai photographiées vides, ce qui est encore plus grotesque, puisqu’on ne sait pas qui y vit. J’ai parfois peint des personnages mais je ne suis pas vraiment douée comme portraitiste. Ce sont les espaces, les paysages et ma position comme observatrice solitaire de ce paysage qui m’intéressent. Il y a de toute évidence une certaine mélancolie dans mes toiles, voire une certaine froidure. Alors qu’il s’agit plus de rigueur ou de distance. Je suis plutôt une observatrice.
Vous aimez la solitude ? Mes paysages ne sont pas pathétiques ou désolés. Ils sont marqués par la présence humaine et l’architecture, notamment. Mais en effet, mes œuvres sont ma manière de donner à voir le monde. C’est moi face au paysage, c’est mon point de vue. Je suis quelqu’un qui aime la solitude, je n’ai pas de problème à être seule et je ne m’ennuie jamais. Je suis plutôt soulagée quand je suis seule, même s’il y a des moments où la solitude frappe fort et fait peur. C’est aussi un défi existentiel que de passer au-dessus de cette peur. Le geste physique répétitif des couches de peinture, le fait d’être entourée par la couleur pousse à l’introspection, de manière presque méditative, sensuelle, langoureuse. L’énergie physique que cela demande est plus importante que le résultat obtenu. Vous avez réalisé des toiles de petit format et d’autres monumentales. L’approche est-elle différente ? Quel rôle joue l’échelle, la taille des peintures ? Les toiles ou les dessins traditionnels sont des fenêtres sur le monde. Elles sont plus petites et réduites. Tandis qu’ici, on est immergé dedans. On ne peut que ressentir la présence autour de nous. Comment concevez-vous l’accrochage de vos œuvres ? Je m’intéresse beaucoup au cinéma et à l’idée de séquence. Pour moi, dans une exposition, les œuvres doivent s’enchaîner comme une narration. L’accrochage est un deuxième travail essentiel, comme une mise en scène, pour que mon travail soit lisible. D’un côté, je veux que le spectateur ait de l’espace pour sa propre lecture, son imaginaire, mais d’un autre côté je veux contrôler le sens de cette lecture. Je trouve très enrichissant de parler des œuvres et de l’impression qu’elles donnent avec d’autres personnes.
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Dans cette œuvre de 2008, Swimming Pool IV, Tina Gillen a progressivement enlevé les détails qu’elle juge anecdotiques pour atteindre une image presque abstraite.
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Portrait d’une ville Depuis bientôt deux ans, Sébastien Cuvelier se rend régulièrement à Séoul. Il dresse un portrait de la capitale coréenne à travers ses habitants. Il s’est imposé un format carré pour cibler et rapprocher ses sujets.
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© Grace Choe
Sébastien Cuvelier s’est rendu huit fois à Séoul depuis son premier voyage.
entre art et document sébastien cuvelier On dit que les voyages forment la jeunesse. C’est on ne peut plus vrai pour Sébastien Cuvelier qui a formé son œil de photographe au cours de ses séjours un peu partout dans le monde. Comment avez-vous commencé la photographie ? C’est en voulant rapporter des images pour me souvenir de mes voyages que j’ai commencé. J’ai effectué un long séjour aux États-Unis avec un petit appareil compact à films à la fin des années 90. Puis un voyage à Cuba m’a donné la volonté d’aller plus loin. En discutant avec quelqu’un qui exposait des photos de voyages, j’ai démystifié l’appareil et osé acheter un reflex… J’ai ainsi enchaîné les voyages et les photos, surtout du noir et blanc à l’époque. Puis j’ai acheté un appareil numérique et les choses se sont accélérées, avec la possibilité de faire plus d’images, de travailler les couleurs et les lumières, de découvrir de nouvelles techniques… Vous cherchez à garder des souvenirs ou à avoir une approche plasticienne ? Au début, il m’importait de garder la mémoire des lieux et des gens, avec un certain sentiment de nostalgie. Mais progressivement, j’ai travaillé de plus en plus avec des séries et un regard de plus en plus artistique et moins documentaire. Quand je regarde maintenant ce que j’ai fait, il y a toujours les deux volets : des moments forts proches du photojournal-
isme, comme ces funérailles que j’ai suivies à Bali, et des séries plus plastiques qui se font sur la durée. Comment est née cette série sur Séoul ? J’ai passé un an à voyager en Asie entre octobre 2009 et octobre 2010, dans des pays et des environnements très variés. Quand je suis arrivé à Séoul, j’avais déjà huit mois de voyage derrière moi. C’est une ville qu’on ne connaît pas du tout ici et pour laquelle on n’a pas d’image préconçue. Contrairement à d’autres métropoles asiatiques, elle n’a pas d’énormes tours de bureaux. Il y a beaucoup de gratte-ciel, mais pas plus hauts que 20 ou 25 étages et ce sont des immeubles d’habitation, comme un décor pour les habitants. Je n’ai pas voulu faire un portrait de cette ville à travers son architecture ou son urbanisme, mais à travers ceux qui y vivent.
Sébastien Cuvelier exposera aux Rencontres photographiques d’Arlon à partir du 28 avril. www.sebweb.org
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Octavie Modert a été interviewée par France Clarinval et photographiée par Julien Becker au ministère de la Culture.
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© David Laurent / Wide (archives)
Octavie Modert se réjouit que la fusion entre la Philharmonie et l’Orchestre philharmonique du Luxembourg ait été menée sans accros.
Promouvoir et stimuler Octavie Modert La ministre de la Culture défend ses choix et sa réflexion pour faire vivre la scène artistique luxembourgeoise. bOuRses Des bourses peuvent être attribuées aux artistes dans le cadre d’aide à la création, le perfectionnement ou le recyclage. Elles sont versées sous formes de mensualités de 1 250 euros pendant un à huit mois. En 2010, une réponse positive à été donnée à 35 dossiers pour un total de 136 875 euros. acquIsITIOns Au courant de l’année 2010, le ministère de la Culture a acquis des œuvres de plusieurs artistes dont la liste ne semble pas dénoter d’une quelconque ligne directrice, ni en terme de notorité, de type d’œuvres, de médias ou de contenu : Théo Adam, Fred Becker, Jean Delvaux, Jean Fetz, Mariette Flener, Danielle Grosbusch, Sus Hierzig, Nathan James, Diane Jodes, Martine Marson, Anne Michaux, Moritz Ney, Gila Paris, Tun Poos, Dany Prüm, Nicolas Sansonnet, Sarah Sutton, Arthur Unger, Robert Viola, Désirée Wickler et Nathalie Zlatnik.
C’est au ministère de la Culture qu’il appartient d’attribuer le statut de l’artiste professionnel indépendant. Leur nombre est croissant. La loi est-elle à la mesure des demandes ? La promotion et la stimulation de la vie artistique passent en effet par cette aide que l’on apporte aux artistes indépendants. Il faut bien préciser qu’il y a deux types de statuts. D’une part, l’artiste professionnel indépendant, qui ne vit que de son travail artistique et pourra, le cas échéant, bénéficier d’aides versées par le Fonds social culturel. D’autre part, il y a l’intermittent du spectacle qui travaille, comme son nom l’indique, ponctuellement pour une entreprise dans ce domaine. La loi prévoit aussi des bourses d’aide à la création. Ces mécanismes fonctionnent bien. Le nombre d’artistes a augmenté d’un tiers en deux ans, une croissance nouvelle. Par exemple, en 2010, 31 artistes et 100 intermittents ont pu obtenir une aide sociale ou des indemnités d’inoccupation involontaire pour un montant proche du million d’euros. Bien sûr, avoir le statut ne veut pas forcément dire activer les mécanismes d’aide. Mais c’est important pour l’affiliation à la sécurité sociale. Désirs PRintemPs 2012
Tous les domaines sont-ils représentés ? Pour entrer un peu dans le détail, on peut voir que le statut de l’artiste est bien adapté pour ceux qui travaillent dans les arts plastiques, qui sont d’ailleurs les plus nombreux. Les arts de la scène connaissent une croissance, surtout dans le domaine de la danse qui est très actif et de très bon niveau. Par contre, les musiciens sont étonnamment sous-représentés par rapport à leur nombre dans le pays. Je suis d’ailleurs en train de mener des concertations avec les professionnels du secteur pour voir comment mieux concilier le statut de l’artiste avec le métier de musicien. Les conditions d’accès sont-elles trop strictes ? Il est indispensable qu’il y ait des conditions. Il faut exercer pendant un an pour ceux qui sont diplômés, trois ans pour ceux qui ne le sont pas avant de pouvoir prétendre au titre et le statut est valable deux ans, reconductibles bien sûr. Un an avant de se voir ouvrir les droits à ce filet de sécurité, cela ne me semble pas exagéré, tout en sachant que s’établir dans une profession, surtout dans le domaine de l’art peut être difficile. Nous sommes en train de voir si nous trou-
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Est-ce nouveau de considérer la culture comme un argument pour améliorer l’image du Luxembourg ? Pour attirer les multinationales à investir ou s’implanter ici, l’offre culturelle que nous présentons est intéressante et représente un atout. Je suis en discussion avec le ministère de l’Économie pour que chaque fois qu’il y a une mission économique, un volet culturel soit mis sur pied. C’est essentiel pour nos artistes mais encore une 01
© Mike Zenari
vons une voie médiane pour accélérer et faciliter l’accès des jeunes artistes professionnels. Mais une période de stage restera obligatoire, peut-être plus courte, ou qui puisse être entrecoupée. Pour les musiciens, je me demande si le système des intermittents ne convient pas mieux. Mais cela suppose d’avoir un employeur, ce qui n’est généralement pas le cas. Il faut donc réfléchir à des adaptations. Les artistes luxembourgeois se plaignent souvent de leur manque de visibilité à l’étranger. Quels sont les efforts réalisés en ce sens ? Le monde est grand et le Luxembourg est petit. Il faut donc en effet avoir des possibilités de se produire ailleurs, donc à l’étranger. Dans d’autres pays, on peut commencer localement, puis se faire connaître au niveau régional, puis national. Chez nous, le local et le national se confondent, l’étape internationale arrive tout de suite après. C’est donc plus difficile et il est indispensable d’aider les artistes pour cela. Plusieurs initiatives sont menées. Il y a une collaboration accrue avec les Maisons grandducales à l’étranger qui dépendent des ambassades. C’est le cas en Allemagne et en Belgique où ces lieux accueillent des expositions ou des concerts d’artistes luxembourgeois. Puisqu’il n’y a pas de Maison en France mais que Paris est incontournable et facile d’accès, une mission culturelle a été créée depuis 2009, avec de réels succès et une visibilité croissante. Ce sont donc des structures qui font venir des artistes à eux. D’un autre côté, avec la structure Music :LX, on part du Luxembourg pour exporter des artistes. L’asbl est toute jeune, mais ne démarre pas de rien. Patrice Hourbette, son directeur, avait déjà de nombreux contacts et un réseau important. Le nombre de concerts à l’international a explosé pour passer de 40 en 2009, à la création du bureau export, à 400 en 2011. Enfin, n’oublions pas que le ministère de la Culture soutient aussi les artistes qui partent se produire lors de festivals de théâtre, de danse, de musique, de rencontres littéraires, de résidences, d’expositions, de foires internationales d’art ou du livre… Toujours en analysant ce qui fait du sens et qui peut apporter quelque chose à la carrière de l’artiste et à l’image du Luxembourg.
fois aussi pour l’image du pays. Ces missions font la promotion de l’ensemble du pays et ne peuvent donc pas se passer de la culture. Qu’avez-vous déjà fait en ce sens ? On n’en est qu’aux débuts, mais il est indéniable que cette proximité entre la culture et l’économie fait du sens. Le Pavillon à l’exposition de Shanghai n’aurait pas eu le succès qu’il a eu sans le contenu culturel… Par ailleurs, le plus simple et le plus classique est qu’une personne du ministère de la Culture accompagne la mission pour présenter le secteur aux personnes rencontrées. On peut aussi envisager qu’un artiste suive ou qu’une exposition soit organisée parallèlement à la mission. Désirs printemps 2012
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1. Eternal Tango a participé au Horst Festival à Mönchengladbach l’été dernier.
© Tom di Maggio
© Rikimaru Hotta
2. Francesco Tristano a fait un triomphe récemment au Japon où il s’est produit en compagnie des danseurs Saburo Teshigawara et Rihoko Sato. 3. Le groupe Porn Queen a pu initier une série de concerts européens pendant l’année 2011. Ils ont notamment joué en première partie de Slash (ancien guitariste de Guns N’ Roses) au Zénith de Paris.
© Daniel Clarens
4. Le groupe Angel At My Table a participé à la Luxemburger RockNacht de Berlin l’été dernier.
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Vous avez, lors d’une conférence de presse au Mudam, suggéré au secteur de la culture de faire appel au mécénat privé. Est-ce une manière de désengager l’État ? Non, non et encore non ! Je n’ai absolument pas dit qu’il fallait de l’argent privé pour que l’État puisse se désengager. Je suis totalement convaincue, et le Gouvernement l’est avec moi, de l’importance de la création contemporaine. Le financement public est quelque chose d’acquis et le restera. Mon propos était plutôt de regretter que le secteur privé ne reconnaisse pas suffisamment la capacité d’innovation et de création du domaine culturel. C’était un appel à la diversification des sources de financement et une
manière de dire au privé « ne fermez pas les yeux sur la créativité, cela vaut la peine de vous y associer ». La culture ne doit exister en vase clos. Quels sont alors les mécanismes d’incitation au mécénat ? Le mécénat d’entreprise peut bénéficier de déductions fiscales en passant par le Fonds culturel national. C’est un mécanisme classique qui existe dans beaucoup de pays. Du côté des particuliers, la culture du mécénat fait défaut parce que notre histoire en la matière est trop récente. Il y a eu longtemps peu de patrimoine dans les mains privées, et aujourd’hui encore, en comparaison avec beaucoup d’autres pays, il reste limité. Certaines initiatives privées, Désirs printemps 2012
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« Le nombre d’artistes a augmenté d’un tiers en deux ans, ce qui montre que les mécanismes d’aide fonctionnent bien »
comme Les Amis des Musées, sont louables et méritent d’être saluées. La fusion entre la Philharmonie et l’OPL a été un de vos dossiers importants les mois passés. Quelles leçons en tirer ? La question du management culturel est très importante. Nous sommes d’ailleurs plus sollicités sur le « comment faire » que sur le « quoi faire ». Pour ce qui est de cette fusion, c’est d’abord parce qu’elle faisait sens qu’elle a été menée sans accros : le même bâtiment, le même secteur d’activité. Les synergies semblent évidentes. Tout le monde a collaboré à ce dossier de manière positive pour trouver des solutions. Par rapport à la valeur d’exemple, c’est une façon de montrer et de comprendre qu’il n’est pas souhaitable de multiplier les structures. Par exemple, le Musée de la forteresse est un lieu géographique différent mais fait partie du Musée National d’Histoire et d’Art. Le site gallo-romain de Dalheim pourrait aussi fonctionner en tant que section du musée. Par contre, à l’heure actuelle en tout cas, je n’imagine pas une fusion entre le Mudam et le Casino, ne fut-ce que pour des questions juridiques, l’un étant un établissement public, l’autre une asbl relevant du droit privé. Il n’existe pour l’instant pas de structure juridique intermédiaire entre les deux. Un domaine où la structuration semble faire défaut, c’est la multiplication des centres culturels régionaux et locaux… Ces centres culturels sont très diversifiés en taille, en type de programme et en structure. À ma suggestion, ils se sont fédérés en réseau et réfléchissent ensemble à des stratégies de communication ou de programmation. Mais, la plupart sont issus d’initiatives communales, pour donner un lieu à un festival, à une harmonie, une troupe ou occuper un bâtiment… L’ambition et la volonté font le reste pour que ces lieux se développent, parfois avec une excellente programmation. Mais trop souvent, les coûts de fonctionne-
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Octavie Modert
Yuko Kominami et son spectacle ReMembrance ont été programmé dans le cadre de June Events à Paris en 2010.
ment n’ont pas été évalués à la création et, une fois le bâtiment achevé, certaines communes ne savent pas comment le gérer. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de concertation de manière intercommunale comme cela se fait pour une piscine ou un centre de déchets… J’applaudis les initiatives de décentralisation de la culture, même si je regrette qu’on n’ait pas mieux accompagné la création et la programmation. Mais je ne souhaite pas voir de nouveaux centres culturels professionnels. Je soutiens cependant que chaque village doit avoir un lieu pour se réunir, pour assurer la cohésion sociale. Pas besoin pour autant qu’il y ait du marbre ou une infrastructure technique révolutionnaire.
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Frank Schroeder a été interviewé par France Clarinval et photographié par Julien Becker au Musée national de la Résistance.
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Le foyer Don Bosco à Luxembourg accueille des familles de réfugiés à leur arrivée.
Réfléchir et informer Frank schroeder Le directeur du Musée national de la Résistance, Frank Schroeder, s’indigne du racisme ordinaire etde la violence de certains propos, notamment à l’égard des Roms. Une exposition entend remettre les pendules à l’heure. exPOsITIOn L’exposition Peuple européen, peuple étranger sur la situation des Roms au Luxembourg se poursuit jusqu’au 3 juin. Au Musée national de la Résistance, place de la Résistance à Esch-sur-Alzette. t 54 84 72 www.musee-resistance.lu PhOTOgRaPhIes sensIbles Les photos prises par Patrick Galbats au Luxembourg, en France et en Serbie illustrent et ajoutent au propos de l’exposition. « Je trouve qu’il a une grande capacité à montrer les choses dans leur normalité, sans jouer la carte du spectaculaire. Et cela s’accorde très bien avec les textes et les citations de l’exposition », estime Frank Schroeder.
Vous avez édité un autocollant qui dit : « Intolérance, populisme, racisme, extrémisme... Oui, je résiste. » Qu’est ce qui vous a poussé à le faire ? Il faut replacer cela dans son contexte. Cet autocollant n’est pas né par hasard. Il est le résultat de recherches réalisées dans le cadre de la préparation de l’exposition que nous organisons sur les Roms au Luxembourg. Donc, la question est d’abord pourquoi j’ai voulu faire cette exposition. En effet, cela semble dépasser le cadre de la mission du Musée de la Résistance qui est plutôt un musée historique… Je suis à la tête du Musée de la Résistance depuis quatre ans, j’ai voulu le faire revivre et l’ouvrir à la vie d’aujourd’hui, en diversifiant les activités, les sujets et en allant vers de nouveaux publics, en particulier les jeunes. Or, il y a un peu plus d’un an, j’ai entendu des connaissances avoir des propos assez insupportables sur les Roms, du type : « Ces gens vont violer nos Désirs PRintemPs 2012
filles, piller nos maisons… » À l’époque, le sujet n’était pas aussi brûlant qu’aujourd’hui, il n’y avait pas de Roms au Luxembourg, mais les propos étaient déjà les mêmes. Qu’il y ait un racisme vis-à-vis d’une population qui n’est même pas présente, je trouvais cela inquiétant et il me semblait important de faire connaître et comprendre cette population. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de l’exposition. Alors, en préparant l’exposition, vous vous êtes heurtés à des commentaires racistes, notamment sur Internet ? Oui, c’est un média simple d’utilisation, rapide d’accès, qui touche tout le monde et, surtout, qui laisse des traces. On constate donc depuis quelques mois qu’une partie de la population s’exprime ouvertement contre les demandeurs d’asile et / ou contre les Roms. Les commentaires sur des articles de presse sur Internet offrent une plate-forme à ces gens pour exprimer leur frustration, leur colère, leur mécontentement.
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« Certains hommes politiques mettent de l’huile sur le feu avec des messages pour le moins ambigus, voire dangereux » Frank Schroeder
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Ce qui donne des commentaires parfois réfléchis mais aussi racistes, voire violents. Y a-t-il plus de commentaires racistes ? Oui, on constate une radicalisation des propos : il y a plus de commentaires ouvertement racistes et xénophobes. Les administrateurs des sites retirent les plus violents et les appels à la haine qui tombent sur le coup de la loi. Le site wort.lu a même ôté la possibilité de laisser des commentaires sur ses articles. Cela dit, les forums donnent aussi la parole aux personnes qui soutiennent les demandeurs d’asile. Mais c’est surtout sur Facebook, qui est beaucoup moins contrôlé et régulé, que l’on trouve des commentaires les plus ouvertement racistes, cela va beaucoup plus loin. Vous effectuez une sorte de veille pour trouver ces commentaires ? Je le fais un peu, mais divers groupes et personnes collectent ces commentaires et les impriment pour les conserver, parce qu’il n’y a pas d’autre moyen d’en garder une trace. J’ai voulu rendre public leur travail de recherche grâce à l’exposition. Et vous avez édité l’autocollant pour marquer votre indignation… Quand on a pu lire le message d’une personne qui proposait de l’essence et une autre qui offrait le briquet pour « résoudre » le problème des Roms - même s’il est impossible de savoir si ces gens le pensent sincèrement, ni surtout s’ils sont prêts à passer à l’action – il m’a semblé qu’on avait dépassé certaines limites. On ne sait pas dans quelle mesure c’est de la provocation ou une réelle annonce ou menace. J’ai donc fait un communiqué à la presse et aux députés pour alerter l’opinion et qu’on ne puisse pas dire « on ne savait pas ». Et j’ai fait les autocollants pour qu’on se rende compte de ce qui se passe. Toutes les personnes qui critiquent la politique d’asile du Luxembourg ne sont pas forcément d’extrême droite… Très certainement. Ma démarche est justement de leur envoyer un message : « Ne vous laissez pas instrumentaliser par l’extrême droite. » C’est le meilleur moyen pour que ces personnes prennent leur distance, comprennent que leur position est fragilisée par l’amalgame raciste qui l’entoure. Vous avez été surpris du succès remporté ? Oui, vraiment. J’ai eu beaucoup de demandes, même si ça s’est fait très vite. Ça a fait « le buzz », comme on dit. Et je pense que l’exposition fera parler d’elle aussi. Justement, détaillez nous un peu le contenu de l’exposition. L’idée est vraiment d’informer le public sur les Roms de la manière la plus neutre, scientifique et didactique possible. Il y a d’abord une partie historique, qui explique les différences culturelles entre
les Roms et la culture dominante en Europe. C’est un sujet très compliqué, notamment du fait qu’il y a environ 12 millions de Roms en Europe qui vivent dans des situations très variées : certains intégrés, sédentarisés, d’autres marginalisés, rejetés ; certains qui revendiquent leur culture, d’autres qui passent inaperçus… Les généralités sont donc dangereuses et fausses. Ensuite, l’exposition présente le cadre légal au Luxembourg et en Europe. Vous vous intéressez aussi à la situation particulière des demandeurs d’asile… Oui, si ces gens viennent ici, ce n’est pas pour faire du tourisme ! La situation à l’Est est dramatique, contrairement à ce que laissent croire les commentaires lus sur certains forums ou même des petites phrases de nos ministres qui n’ont fait qu’envenimer les choses. La loi fait la distinction entre les réfugiés politiques et économiques. Certes, les Roms ne sont pas pourchassés ou en danger de mort, et encore, il y a eu des attaques ciblées. Mais comment gérer ces cas où l’économie devient l’arme politique de la discrimination ? C’est ce qu’il se passe pour eux. Désirs printemps 2012
Le camping de Steinfort s’est transformé, cet été, en une sorte de camp de réfugiés.
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À Niš, la deuxième ville de Serbie, les Roms, dont certains sont passés par Luxembourg, vivent dans des conditions plus que précaires.
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Le groupe Datica s’est, pendant un temps, installé à neuf dans une chambre louée audessus d’un café à Luxembourg.
Ils vivent une discrimination économique systématique qui leur complique l’accès au travail. Le taux de chômage chez les Roms est très élevé, beaucoup plus que dans les autres populations. Au Kosovo, la moitié d’entre eux vit avec moins d’un dollar par jour... Quand vous voyez autour de vous une évolution positive, une croissance, des améliorations, un développement et que vous n’y avez pas accès au nom de votre culture, je peux comprendre qu’on aille chercher ailleurs. Ils n’ont pas le choix. Vous présentez aussi les réactions politiques et mettez en évidence des propos assez durs… Il y a eu des réactions politiques qui dépassaient les limites. Par exemple, Paul Helminger et la police ont parlé de bandes et de crimes organisés, alors que le Parquet ne relève aucune plainte ou procès en cours. L’image des enfants qui font la manche avec les patrons qui viennent ensuite les chercher en Mercedes, cela tient de la légende urbaine, c’est de la caricature. Je ne jure pas que ça n’existe pas, mais on ne peut que constater qu’il n’y a pas d’instructions en cours. Il est intéressant par exemple de montrer que les mendiants ne sont pas les mêmes que les réfugiés. Ce sont des Roms qui vivent dans des campements en France, à Mont-Saint-Martin par exemple. Au Luxembourg, il n’y a pas d’emplacements prévus malgré les recommandations européennes. Ils viennent surtout de Roumanie et ne sont pas demandeurs d’asile puisqu’ils viennent d’un pays de l’Union européenne. La mendicité est leur seul moyen de subsistance, ils n’ont aucune chance de trouver un travail. Plus généralement, est-ce que vous avez l’impression qu’il y a une recrudescence du racisme, de la xénophobie et du populisme au Luxembourg ? Y a-t-il un risque de voir un parti d’extrême droite émerger et gagner des sièges ? Franchement, je ne sais pas. Il y a l’association « Lëtzebuerger Patrioten » qui s’est créée l’été dernier. On ne sait pas très bien ce qu’ils veulent faire. Ils menacent de plainte pour diffamation chaque fois que l’on Désirs printemps 2012
parle d’eux. Pierre Peters, de son côté, relançait son site Internet en l’hébergeant aux États-Unis, après la fermeture de celui qui était en Allemagne. Globalement, oui, il y a des propos dangereux. Même si ce sont rarement des menaces directes, il y a un durcissement du ton et de plus en plus de gens qui expriment leur colère et leur mécontentement. Les gens ont peur même si peu ressentent réellement la crise. Les catégories sociales intermédiaires ou peu favorisées ne se sentent pas représentées. Ils se disent que les étrangers ont des associations et des lobbys qui se battent pour eux. Il est donc possible qu’un parti qui tiendrait ce genre de discours aurait un certain succès. Les politiques doivent prendre cela au sérieux et se donner les moyens de répondre à ces attentes. Au contraire, certains mettent de l’huile sur le feu avec des déclarations sur le tourisme d’asile, de fausses informations sur les vols et la criminalité ou encore avec un dépliant sur la mendicité. Les messages politiques sont pour le moins ambigus. C’est aussi mon travail de poser des questions, de faire en sorte que les gens prennent position et que l’on comprenne ce qu’ils pensent. L’éducation et l’information sont-elles un moyen de combattre ces idées ? Bien sûr, et c’est dans ce sens que nous organisons cette exposition. Plus les gens seront informés, moins ils tiendront ce genre de propos. Mais il y a trop peu de moyens consacrés à cette éducation. Ce musée par exemple est en très mauvais état et devrait être rénové. Parce qu’en apprenant du passé, on évite de réitérer les mêmes erreurs.
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Fernand Fehlen a été interviewé par France Clarinval et photographié par Julien Becker à Walferdange.
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Alors que toutes les grandes métropoles attirent du monde pour y travailler, les navetteurs de Luxembourg viennent en masse de l’étranger. Une simple affaire de distance.
luxembourg en route vers la glocalisation Fernand Fehlen Sociologue et enseignant-chercheur à l’Université du Luxembourg, Fernand Fehlen se penche sur l’évolution démographique du pays et sur son influence sur l’usage des langues. Entre l’immigration et la tradition, Luxembourg change réellement de visage. En 2010 la population du Luxembourg a dépassé la barre des 500 000 habitants. En 30 ans, la population de résidence s’est accrue de près de 140 000 personnes. À quoi est due cette croissance ? Les mouvements démographiques au Luxembourg sont principalement liés aux migrations. Le poids des étrangers a très fortement augmenté au cours des 20 dernières années. Ce qui se passe au Luxembourg n’est pas exceptionnel au niveau européen. Partout, on assiste à une métropolisation, c’est-à-dire une attirance vers les villes. La différence, c’est qu’au-delà de la ville, le pays ne possède pas vraiment de hinterland, d’arrière-pays. Le Luxembourg n’a pas la dimension de son économie. Alors que toutes les grandes villes voient des étrangers arriver chaque jour pour y travailler, chez nous, ce sont des frontaliers et immigrés. Comment caractériser cette immigration ? Si l’immigration au Luxembourg remonte à plus d’un siècle, l’arrivée d’immigrés s’est accélérée depuis les années 1980 avec l’expansion de
la Place financière, puis avec les élargissements européens. Par rapport aux autres pays européens, le Luxembourg affiche deux caractéristiques originales : à la fois son taux élevé d’étrangers et le très faible taux de ceux qui ne viennent pas d’Europe. Ces immigrés proviennent principalement de deux sphères : la main d’œuvre ouvrière, essentiellement portugaise, et les travailleurs hautement qualifiés, venus de toute l’Europe. Cette immigration « dorée » est difficile à quantifier. Il y a les fonctionnaires européens, mais aussi le personnel des banques. C’est une population très volatile, qui reste assez peu longtemps dans le pays. C’est cette dualité de l’immigration au Luxembourg qui est difficile à appréhender uniquement par les statistiques. C’est donc l’économie qui tire l’immigration. Comment en voyezvous l’évolution ? De tout temps, les populations étrangères ont constitué une soupape de sécurité en temps de crise et une variable d’ajustement de la main
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d’œuvre. Les courbes démographiques prédisent un temps où les Luxembourgeois seront minoritaires. C’est d’ailleurs ce qui a suggéré la loi sur la double nationalité qui connaît un grand succès. Et en conséquence, c’est la première fois depuis la guerre que la proportion de Luxembourgeois augmente depuis deux ans. J’évite d’ailleurs d’utiliser la dichotomie entre Luxembourgeois et étrangers. Je parle plutôt d’autochtones et de nouveaux venus : aussi pour souligner que les immigrés de longue date sont bien intégrés, même s’ils n’ont pas pris la nationalité luxembourgeoise. La migration a changé : elle est plus pendulaire, moins définitive. Les distances comptent moins que par le passé, les gens déménagent plus facilement et restent moins longtemps dans un pays. Ce phénomène s’observe même dans les classes ouvrières où les personnes âgées rentrent dans leur pays d’origine, avant de parfois revenir auprès de leurs enfants quand ils entrent dans un âge de dépendance. On assiste donc à une immigration à deux vitesses… On manque au Luxembourg d’une véritable sociologie de l’immigration. Zigmunt Bauman a développé le concept de « glocalisation » qui s’applique très bien au Luxembourg. À la fois global – des personnes avec peu d’enracinement qui vivent ici comme ils vivraient ailleurs (notamment avec leur langue et leurs écoles) – et local – des personnes ancrées dans la société luxembourgeoise et qui bougent peu. Les points de rencontres entre ces deux groupes sont assez peu nombreux. Vous avez participé à l’étude « Baleine » sur l’usage des langues au Luxembourg. Le luxembourgeois est-il vraiment la langue de l’intégration ? La question des langues est en effet très clivante. L’intégration se fait bel et bien par la langue et devrait être facilitée par le fait qu’entre le luxembourgeois, le français et l’allemand, trois portes d’entrée sont possibles. Le luxembourgeois n’est pas indispensable à la vie quotidienne et professionnelle de bien des gens. Mais pour une réelle intégration, notamment dans la vie politique, les trois langues sont nécessaires. On constate que 10 % des Luxembourgeois ne connaissent pas cette langue à l’âge de quatre ans alors que 20 % des nationaux parlent deux langues au même âge. Qui utilise quelle langue et à quel moment ? Des questions de linguistique ont pour la première fois été posées au dernier recensement. Les résultats seront sûrement très intéressants et je regrette d’ailleurs que ces questions n’aient pas déjà été envisagées en 2001. Cela dit l’étude Baleine, menée en 1997 et en 2007, montre que le multilinguisme se généralise : les Luxembourgeois parlent plus le français et les étran-
gers apprennent plus le luxembourgeois. Autre constat, le luxembourgeois à l'écrit progresse et se généralise. Comment imaginer le visage de la population du Luxembourg dans 20 ou 50 ans ? Quels sont les défis que cela pose aux gouvernants ? Le Luxembourg de 700 000 habitants dont on s’est gaussé pendant un temps n’est plus une hérésie ou un
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Pourcentage de la population par nationalité et niveau d'étude.
fantasme quand on sait que l’on connaît une croissance de 3 % de la population active chaque année … d’ailleurs nécessaire pour pouvoir assurer les pensions vieillesses aux futurs retraités. Mais beaucoup de variables ne sont pas connues ou maîtrisables, notamment en fonction de la gravité et de la durée de la crise. Je pense que les réponses viendront de l’Union européenne et de l’importance que garderont – ou pas – les États-nations. Il me semble qu’on ira sans doute vers un grand Luxembourg, une métropole, qui déborde des frontières ; une métropole multiculturelle et multilingue.
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S’il est difficile de mesurer l’immigration dorée, on peut cependant remarquer une grande disparité de niveaux d’instruction selon les nationalités.
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Le luxembourgeois est considéré comme la langue de l’intégration. De plus en plus d’étrangers jugent utile de l’apprendre.
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Kai-Uwe BergmaNn a été interviewé par France Clarinval et photographié par David Laurent / wide à la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie, Luxembourg.
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La tour Scala, au centre de Copenhague, opère une fusion entre la tour traditionnelle en spirale et une base en cascade ouverte au public.
Tordre l’architecture Kai-uwe bergmann Le bureau d’architecture BIG est un des plus novateurs du moment. On lui doit des réalisations audacieuses dans le monde entier, où la dimension écologique est toujours présente. Un des associés du cabinet, Kai-Uwe Bergmann, était le président du jury du Prix Luxembourgeois d’Architecture. C’est à cette occasion que nous l’avons rencontré. Le nom BIG vient, certes, des initiales de Bjarke Ingels Group, mais c’est également significatif d’avoir choisi ce nom et de signer des projets très grands, imposants, à grande échelle… Bien sûr ! Mais je dois dire qu’avant de choisir le nom BIG, Bjarke voulait appeler le cabinet « Play », parce qu’avoir du plaisir et de l’humour fait partie de nos leitmotivs dans chaque projet. Quand il a finalement choisi le nom BIG, c’était avec de grandes ambitions en tête. Il voulait travailler selon différentes échelles. À cette époque, le bureau comptait 30 architectes (contre 80 actuellement), ce qui était déjà beaucoup pour un jeune bureau, et chaque fois qu’on rencontrait des clients potentiels, ils nous imaginaient plus grands que ce que l’on était. Et il ne faut pas oublier non plus que Bjarke a travaillé pour Rem Koolhaas qui a écrit ce manifeste, S, M, L, XL, où il est essentiellement question d’échelles en architecture. Ses raisonnements sont forcément implantés dans l’esprit de Bjarke. Donc BIG, c’est aussi cela, une question d’échelle, de rapport entre les choses, entre les personnes et leur environnement. Le titre de votre conférence, comme d’ailleurs du livre qui présente votre vision de l’architecture, est Yes is More. Quel sens donnez-vous à ce slogan ? N’est-ce pas exagérément optimiste ou utopiste ? C’est d’abord un clin d’œil à différentes affirmations qui ont marqué notre époque : le « less is more » de Mies van der Rohe qui a donné le modernisme minimaliste, le « less is bore » de Venturini, très postmoderne et chargé, et évidemment le « Yes we can » de Barak Obama.
Plus généralement, cela provient de l’idée que nous sommes, en tant qu’architectes, entourés par de la négativité, du pessimisme : les clients nous disent qu’ils n’ont pas assez d’argent, les autorités des villes nous disent de ne pas construire si grand ou si démesuré, les gens nous disent de ne pas construire ceci ou cela dans leur voisinage… Ce que nous essayons de réaliser, ce sont des projets où le client peut aller plus loin, où il y a plus de qualité, où les municipalités peuvent voir les bénéfices du projet et où les gens finissent par dire « c’est ça que je veux dans mon environnement ». Si on arrive à créer ce type de sentiments, on crée de l’optimisme, un sentiment positif qui résiste au-delà des années. Et c’est ça notre « Yes is more ». Et ça fonctionne ? Est-ce que vos réalisations sont aussi populaires et appréciées que vous le souhaitez ? Notre agence a maintenant 10 ans. Les premières années, nous avons essentiellement travaillé au Danemark. Cela nous a permis de monter des projets multiples dans des zones limitées, dans un petit pays, comme si c’était un test. La Ville de Copenhague s’est montrée ambitieuse : l’eau y est assez pure pour nager, l’infrastructure pour les vélos est exemplaire et les voitures très peu nombreuses. Nous avons d’ailleurs construit un immeuble entier, de 500 appartements, où il n’y a pas de parking parce que les voitures ne sont pas autorisées… Cette vision, que l’on peut considérer comme utopique, est devenue une réalité. Aussi, depuis quelques années, des personnes viennent en voyage d’étude,
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Le premier projet new-yorkais de BIG propose une tour qui ne gâche pas la vue à celle qui est derrière. Basée sur le carré typiquement européen, elle rappelle cependant les architectures américaines. Les différents appartements bénéficient d’un bel ensoleillement et d’une vue sur l’Hudson River.
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pour apprendre des choses de cette ville. C’est ainsi qu’ils nous demandent d’apporter nos idées et notre conception chez eux, jusqu’en Chine ou en Azerbaïdjan. On a même reçu le président de Corée du Sud en personne pour notre projet 8House qui a été filmé pour la télévision coréenne… Maintenant, on a quatre projets en Corée. Quelle est la première chose que vous regardez ou à laquelle vous pensez quand vous lancez un projet ? Tous les projets commencent par une phase d’analyse profonde : le site, le climat, les conditions historiques et sociales, le programme, bien sûr… En fonction de tout cela, on lance des dizaines et des dizaines d’idées pour ne retenir que les plus fortes et les faire évoluer. Par exemple, pour un projet au centre de Copenhague, le Scala Tower, le promoteur voulait un gratteciel. Mais nous avons constaté que l’essentiel de la ville ne dépassait pas huit étages et que les tours traditionnelles en spirale n’émergeaient pas directement du sol mais d’un bâtiment de base. Nous avons donc proposé de fusionner une tour avec une base et des escaliers en cascade, le tout avec un mélange de fonctions ouvertes au public (en bas) et privées (en hauteur). En sculpture, on peut soit travailler par ajout de matière ou par taille. Comment procédez vous ? Nous utilisons les deux : l’addition et la soustraction. On commence avec une série de blocs, (un peu comme des Lego, on n’est pas Danois pour rien) que l’on creuse, enlève, coupe, bouge, ajoute, tort… Justement, vous parlez de tordre. On voit beaucoup de spirales et de torsions dans vos réalisations. Ce n’est pas seulement par souci esthétique… Non, il y a plus qu’une valeur esthétique. Prenons quelques exemples que nous avons réali-
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sés pour des résidences (VM Houses, 8House, The Mountain). Il s’agissait notamment d’aménager Ørestad, un tout nouveau quartier pour environ 50 000 habitants, relié au centre par le métro en une dizaine de minutes, au bord d’un grand parc. Le plan d’urbanisme prévoyait des blocs carrés, ce que nous avons respecté… en les coupant, les décalant ou les tordant pour éliminer un maximum de vis-à-vis, laisser entrer un maximum de lumière, ouvrir des espaces… L’architecture, ce n’est pas seulement construire, c’est aussi créer des espaces de qualité. Quand on a une tour résidentielle de 16 étages, la vue n’est belle que d’en haut, c’est pourquoi nous avons tordu le bas pour que les étages inférieurs aient aussi droit à une vue. C’est devenu possible grâce à l’évolution de la technique, avec une construction en acier plutôt qu’en béton. L’approche est-elle la même quand vous concevez un bâtiment résidentiel, un lieu public comme une bibliothèque ou un musée ou encore le pavillon pour Shanghai ? Globalement, l’approche théorique est la même. Ce qui change, c’est le concept de départ qui, lui, est donné par une ou deux orientations principales. Nous avons ainsi travaillé à Milan pour un fournisseur d’énergie. L’idée principale était de faire passer un message de durabilité. Ils voulaient que leur immeuble soit le plus durable possible en termes énergétiques. Donc, le concept de départ est de faire un immeuble peu énergivore à Milan avec les conditions d’ensoleillement, de vent, de température du lieu ; le reste apparaît, dans ce cas-ci, comme secondaire. En général, dans le passé, on plaçait les mêmes stores, pare-soleil ou jalousies dans tout l’immeuble pour des questions esthétiques. Nous avons cartographié le trajet du soleil tout au long des journées et des saisons et mis en forme ces données pour que les per-
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rière et ne voulait pas gâcher la vue qu’on a depuis celle-ci. Nous avons donc conçu une nouvelle tour qui laisse place à celle de derrière. C’est un bâtiment d’habitation (600 appartements) qui mélange le bloc carré à l’européenne et la tour à l’américaine, avec une cour à l’intérieur, comme si on avait tiré sur un coin pour le monter. Désormais 20 personnes travaillent à New York et poursuivent d’autres projets. Vu cet essaimage et le nombre de nationalités qui travaillent chez BIG, est-ce que vous vous considérez toujours comme un bureau danois ? Nous avons environ 20 nationalités représentées (et pas de Luxembourgeois, nous devrions), ce qui est
« Notre vision, que l’on peut considérer comme utopique, est devenue une réalité » Kai-Uwe Bergmann
© BIG
siennes métalliques aient des courbes et bougent en suivant la course du soleil. L’ensemble ressemble à des empreintes digitales et pourrait être adapté à n’importe quel building en fonction de son emplacement et de son ensoleillement. Pour l’instant, c’est évidemment assez cher, mais si le système était plus largement diffusé, le prix baisserait. À propos du climat et des enjeux environnementaux, est-ce quelque chose que vous avez toujours en tête quand vous initiez un projet ? Oui, nous considérons la durabilité comme des cycles d’énergie : on génère l’énergie une fois et il faut l’utiliser et la recycler le plus de fois possible. Jusqu’ici, on créait de l’énergie et on la laissait filer. Par exemple, l’alimentation des congélateurs d’un supermarché produit de la chaleur. Pourquoi la laisser s’échapper alors qu’on peut imaginer une piscine sur le toit du supermarché dont l’eau est chauffée par cette chaleur ? Partout dans les villes, on peut imaginer ce genre de cycles où les dépenses énergétiques de l’un sont compensées par les gains de l’autre. C’est aussi ce genre de considérations que vous avez mises en œuvre à la Rødovre Tower ? En effet. Rødovre est une ville marquée par le modernisme et le fonctionnalisme des années 60. Or, habiter et travailler requièrent des besoins très différents et se voient pourtant souvent assigner le même type d’immeubles. L’habitat utilise de l’énergie pour chauffer alors que les bureaux en utilisent pour refroidir. Les bureaux ont besoin de la lumière du jour, de préférence de manière indirecte, les appartements recherchent celle du soir. Nous avons voulu rassembler ces fonctions d’habitat et de bureaux dans la même tour sans pour autant accumuler des machines (pour éclairer, chauffer, aérer…), mais en travaillant la forme et les matériaux. En déformant la tour en zigzag et en optimisant son orientation, on tire le meilleur parti de la lumière du jour, mais on diminue la chaleur et l’éblouissement. Les appartements, d’un côté, et les bureaux, de l’autre, bénéficient de ce dont ils ont besoin. La chaleur des salles de serveurs des bureaux chauffe les appartements… Vous l’avez dit au début en parlant du nom « play », votre bureau est jeune, propose des projets qui font sourire, qui font preuve d’humour. Pourquoi est-ce important ? D’abord, le jeu est un besoin humain essentiel. Mais aussi, rendre les choses agréables, drôles, légères, permet d’aller plus loin dans le concept. L’écologie, par exemple, ne doit pas faire mal. Ça ne veut pas dire prendre des douches froides ou avoir trop chaud en été, des petites fenêtres et des gros murs… Si nos projets sont confortables, beaux, drôles et économes en énergie, plus de gens voudront vivre dans des immeubles économes en énergie. C’est une « durabilité hédoniste ». Vous avez ouvert un bureau à New York… Oui, c’était d’abord pour réaliser un immeuble là-bas. Notre commanditaire a construit une tour juste der-
très rare dans ce Danemark qui a renforcé ses frontières et ne sait pas très bien où il en est dans l’Europe. Notre bureau est comme un petit ONU, et c’est formidable. Mais, oui, nous sommes toujours un bureau danois. Sous l’impulsion de Jan Gehl qui a apporté les vélos à New York et proposé de fermer certaines rues, on parle de « copenhaguiser » les villes… Il nous a ouvert la voie, en tant que Danois.
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En pliant la tour en zigzag, on optimise l’orientation et l’ensoleillement de sorte que les bureaux, d’un côté, bénéficient de la lumière du jour sans être éblouis et que les appartements, de l’autre, jouissent du soleil le soir. Une synergie entre les deux fonctions.
© Ty Stange
La résidence 8House offre 61 000 m² de logements, bureaux et boutiques, en bordure de Copenhague. Le projet met à l’honneur les transports propres, notamment le vélo, chaque résident pouvant se rendre devant sa porte à vélo. Les architectes ont conçu un bâtiment long et cohérent avec d’importantes différences de hauteur, qui créent un fort afflux de lumière.
Le 15 février, la Rockhal a accueilli la Awards Night avec le Grand Prix paperJam - Communication, Marketing, Design et les RTL Media Awards. Désirs était là pour capter les looks des communicateurs de toutes les espèces. Photographe david laurent / Wide
monica porte une robe Marc Cain
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Rick porte une chemise Dr Denim, Max porte une chemise Penfield et celle de Jeff est de chez Lois
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Margaux porte un ensemble The Koople et Michael porte un jean Kenzo
Olivia porte une robe Etam et Didier porte des chaussures Sacha
Jérôme et Jérôme portent tous les deux un blazer Smuggler
JOANA porte des lunettes Zadig et Voltaire et Tom porte un costume McNeal
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Sarah porte une robe Guess
Anna porte un top Zara
Adrien porte une veste D&G
Anna se cache derrière une pochette Michael Guérisse O’Leary
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Photographe olivier minaire
mathieu porte une chemise Boggi et PouSSY porte une veste Grand Prix
nasdrovia ! À l’occasion du nouvel an russe, le 13 janvier, le Boos K’fé a proposé une soirée arrosée de vodka et entourée de matrioschka.
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Alexandre porte une veste Dolce & Gabbana
Pascal fume un cigare Cohiba
Jacques porte un foulard Hermès Vintage
Alain porte une chemise 7camicie
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Virginie porte des collants Chantal Thomass
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Thierry porte des baskets Nike
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Stefan Diez a été interviewé par France Clarinval et photographié par Robert Fischer.
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La ligne de sacs Kuvert pour Authentics se base sur le matériau classique de la marque pour le détourner de manière souple.
l’expérience comme un terrain de jeu stefan Diez Invité à Luxembourg par Design Friends, le designer allemand Stefan Diez a expliqué sa passion pour la recherche et l’expérimentation. On lui doit quelques pièces iconiques comme la chaise 404 de Thonet ou le sac Kuvert pour Authentics. Vous avez commencé votre carrière comme assistant de Konstantin Grcic. Qu’avez-vous appris à ses côtés ? J’ai d’abord été un des étudiants de Richard Sapper à Stuttgart, puis j’ai travaillé dans le bureau de Konstantin Grcic pendant deux ans et demi, avant la fin de mes études en 2002. Ils ont tous les deux influencé ma manière de concevoir le design. Le travail de Richard possède cette qualité d’intégrer la complexité, particulièrement d’un point de vue technique. Les pièces de Konstantin contiennent un apport personnel à un produit industriel. Ces deux aspects sont particulièrement pertinents dans le design contemporain. Quelle est la première chose à laquelle vous pensez quand vous commencez à travailler sur une pièce ? Pour moi, la première étape est d’envisager la pertinence du projet et d’essayer de trouver un angle d’approche avant de commencer à dessiner. Je me demande ce qui pourrait être un résultat surprenant, où se
situe le défi, quelle qualité doit avoir le produit… Le tout en relation avec le client. Avec ça en tête, j’essaye de définir un champ expérimental que je vais explorer par la suite. Cette manière de procéder est-elle la même quel que soit l’objet que vous dessinez ? En général, oui. Il y a cependant quelques spécificités à prendre en compte, notamment le contexte. Mon leitmotiv est « Trying to be different, in the same way ». Le marché du meuble est plutôt saturé. Il faut donc apporter de l’innovation. L’environnement de l’éditeur est important. Vous ne présentez pas le même travail que ce soit pour Thonet ou Moroso, Authentics ou E15… Bien sûr que non. Quand l’éditeur a un profil fort et défini et une position claire sur le marché, ça aide beaucoup au moment du briefing. Nous ne commençons jamais un projet sans savoir pour qui nous le
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Stefan Diez a créé la 404 en respectant l’histoire et la tradition industrielle de Thonet.
réalisons et sa place dans une collection, une histoire. Bien souvent, l’éditeur et son parcours sont des sources d’inspiration. On le voit bien dans ce que j’ai fait pour Authentics, Thonet ou Wilkhahn. Par exemple, la chaise 404 que vous avez réalisée pour Thonet est vraiment une descendante des modèles traditionnels de la marque. C’est un héritage lourd à porter ? Thonet est d’abord un bon exemple de la manière dont un procédé industriel exclusif va influencer l’image de la société. Parler de Thonet, c’est évidemment parler de bois courbé et de structures tubulaires. Cela conditionne le vocabulaire que l’on va utiliser pour rester pertinent avec l’ADN de la marque. Thonet est la plus ancienne manufacture industrielle de meuble qui existe encore, presque 200 ans après sa fondation. En tant que designer, l’oublier serait une faute grave. J’ai abordé ce travail avec beaucoup de respect. Vous êtes connu pour vos recherches sur de nouveaux matériaux. À quoi servent-elles ? Je considère l’expérience comme un terrain de jeu qui va permettre d’étendre les possibilités d’une pièce et d’ouvrir nos esprits, au sein du studio mais aussi celui de notre client. Quand j’approche quelque chose de nouveau, je commence avec les matériaux et les procédés de fabrication. Je travaille à développer des nouvelles applications de matériaux ou de procédés existants. Je recherche des voies nouvelles et meilleures pour offrir des réponses pertinentes dans le cadre notre époque contemporaine et qui apportent des surprises de qualité. Dans le cas de Thonet, il existait déjà quantité de chaises élégantes et réussies qui faisaient appel à l’une ou l’autre des techniques (bois ou cannes courbés). Il était donc normal de partir de là en cherchant à développer de nouvelles techniques tout en gardant le bois. Désirs printemps 2012
Qu’est-ce qui vous attire dans l’utilisation du bois ? Le bois restera un matériau incontournable parce qu’il est écologiquement intéressant et très maniable. Mais pour travailler le bois aujourd’hui, dans une approche contemporaine, il faut inventer de nouveaux procédés. On peut ainsi le réduire en sciure et le compresser en différentes formes, ou raboter des bandes extrêmement fines, leur donner une forme et les encoller… Malheureusement la plupart des créations actuelles se contentent de planches et de lames assemblées que n’importe quelle usine peut produire. Est-ce que la démarche artisanale est importante pour vous ? Je suis, comme beaucoup, fasciné par la possibilité de production en masse. Mais je suis de plus en plus convaincu que cette production doit être combinée avec de l’innovation technologique pour arriver à des résultats nouveaux et surprenants. On a eu assez longtemps des produits plutôt médiocres, alors que l’on faisait miroiter la promesse d’un design accessible à tous. Nous n’avons pas besoin de produits bon marché et jetables mais de produits impressionnants et durables. D’où l’importance de la recherche et de l’expérimentation. C’est dans cette phase que le savoir-faire artisanal est essentiel. Je veux travailler avec mes mains, sentir la matière, élaborer des essais et des erreurs. Pour envisager une forme, connaître son poids, la place dans l’espace, il faut la réaliser. C’est cela qui nous permet d’appréhender la pièce. Les bons modèles fonctionnent comme un cheval de Troie. De nos jours, les produits sont tous fabriqués dans les mêmes usines en Chine. Les téléviseurs ou les valises à roulettes ont tous la même tête. Retrouver le savoir-faire, chercher de nouvelles perspectives permet de ne pas se limiter à l’aspect décoratif du design mais d’apporter un supplément d’âme. Vous avez dit que le marché était saturé. Pourquoi alors continuer à dessiner des meubles et des objets ? Simplement parce qu’on continue à imposer des exigences nouvelles et différentes à nos objets. Ce qui était nouveau hier est normal aujourd’hui et un point de départ pour demain. Cela fait partie du développement de notre société. Cependant, il y a quelque chose de nouveau et de fascinant dans le marché. Pour diverses raisons, les fabricants ont essaimé leur pro-
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De nombreuses recherches ont été nécessaires pour réaliser cette série d’objets pratiques pour Rosenthal.
« L’éditeur, son histoire et son parcours sont des sources d’inspiration » Stefan Diez
duction et les services de développement au cours des dernières années. Les produits sont disponibles partout et cela devrait donner des effets intéressants en termes de réseaux. Est-ce que vous imaginez réaliser des projets plus grands d’architecture d’intérieur, voire d’architecture ? Pour l’instant, c’est notre plus grand défi de travailler à l’échelle architecturale. Je n’espère pas seulement montrer ce que l’on est capable de faire, mais aussi ce que l’on peut faire avec nos produits.
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Revue de détails à Maison et Objet Salon incontournable du design, de la décoration intérieure et de l’ameublement, Maison et Objet se tient deux fois par an à Paris. Désirs y a fait son marché pour repérer les tendances. Après avoir montré sa première pièce, Cocon par Les M, en septembre 2010, Super-ette, y avait un stand. Sa responsable, Stéphanie Rollin nous explique l’importance de ce salon.
exPRess PaR elIuMsTuDIO La table d’appoint Express, une des nouveautés éditées par super-ette, est un résumé de mobilité et de légèreté. son design est de la simplicité digne d’un haïku : une corde de nylon à la fois poignée et élément de structure tient ensemble une base venue d’un abat-jour et le plateau.
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Maison & Objet va au-delà d’une réunion de stands et les met en scène à travers des univers très marqués. Si le salon Now ! Design à vivre est le plus contemporain, d’autres sont aussi spécialisés dans les tissus d’ameublement, les parfums et senteurs ou les arts de la table.
Si Maison et Objet est considéré comme incontournable, c’est parce que près de 100 000 professionnels issus de 120 pays le visitent pour découvrir les nouveautés proposées 2 par les quelque 3 000m marques présentes surpas moins de 130 000 m2 de stands.
Le prochain rendez-vous de Maison et Objet pour les collections automne-hiver se tiendra du 7 au 11 septembre, toujours au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte. www.maison-et-objet.com
Stéphanie Rollin a été interviewée Stéphanie Rollin a été interviewée par France Clarinval et photographiée par Julien Becker.
Pourquoi avoir voulu participer à ce salon ? Participer au salon Maison et Objet et plus particulièrement à Now ! Design à vivre était LE lancement commercial de la marque Superette. Ce salon est le rendez-vous incontournable des professionnels du meuble et il s’agissait pour nous de la meilleure occasion pour présenter les objets aux responsables des boutiques et showroom qui viennent faire leur shopping. Avec quelles pièces ? Toutes les pièces de la collection étaient présentées. Celles déjà un peu vues : la nouvelle version du fauteuil Cocon créé par Les M, l’horloge Jean de Pierre Favresse et la lampe Forêt Illuminée de Ionna Vautrin. Et les deux nouvelles, les tables Express de eliumstudio et le banc Repeat de Diane Steverlynck. La scénographie signée The Plug s’inspirait des fonds utilisés pour les shooting photos, mais ici les feuilles blanches étaient remplacées par des tôles d’aluminium laquées en blanc brillant. Un grand succès pour cette présentation, car beaucoup TROP de visiteurs ont voulu l’acheter (rires). Le collier créé par Anne-Marie Herckes Désirs printemps 2012
en édition limitée inspiré de la lampe de Ionna a été le petit truc en plus génial. Nous allons donc poursuivre notre collaboration. J’en suis ravie ! Êtes-vous satisfaite de cette présence ? Je suis rentrée épuisée mais enthousiasmée. Ce fut un véritable marathon… Énormément de contacts presse, d’interviews, de contacts designers et surtout des nouveaux points de vente ! Comme c’était ma première participation, je n’avais aucun point de comparaison, mais je me suis rendu compte que les retours étaient très positifs. Les dossiers de presse dévalisés et le carnet de commandes s’allongeant d’heure en heure indiquaient que nous étions sur la bonne voie. Quelles suites pourront être données ? Les suites sont très concrètes : 30 points de vente supplémentaires. Dont le site de vente en ligne français Madeindesign.com et le site italien Yoox. com. Une très belle galerie à Londres Vessel Gallery, The Future Perfect à New York. Certaines commandes pour le Japon ou la Russie semblent peut-être trop belles pour être vraies, nous sommes réalistes et prudents, à suivre donc ! Avez-vous visité d’autres stands ? Quels sont vos coups de cœur ? J’ai eu du mal à lâcher mon stand une seconde, mais les marques Hay et Normann Copenhagen continuent de faire un travail parfait. Leurs stands étaient beaux et simples. Le Belge Objekten est intelligent et réaliste. La « fragile » chaise Bamby par Noé Duchaufour-Lawrance pour la nouvelle marque Marcel by… est une réussite. Quelles sont les prochaines actualités de Super-ette ? Faire évoluer la collection est au cœur de l’actualité, mais la recherche ainsi que la production des prochains objets prend aussi beaucoup de place. L’exposition Nouvelle Vague avec la lampe Forêt Illuminée et l’horloge Jean voyage à New York pour l’International Contemporary Furniture Fair, l’occasion de démarcher plus facilement des points de ventes aux États-Unis. Une exposition des produits Super-ette dans une boutique à Paris, lors des Designers Day’s et surtout une invitation d’exposer chez Mobilier Bonn au printemps à l’occasion de Design City Luxembourg.
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boisé On vit une époque où l’on retrouve du sens à travers les vraies matières. Le bois géré durablement, non traité et le plus brut possible impose son retour avec une mise en avant de la naturalité.
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cOMMe un aRbRe
Après sa bibliothèque Legend inspirée de la forme d’un arbre, Christophe Delcourt poursuit sa quête de nature avec la collection saga qui s’accommode aussi bien des terrasses que des salons. structure en acacia italien massif huilé-teinté. Roche-Bobois 02
TRessÉ
tous les meubles de la marque sont fabriqués à la main au Pays Basque. La nouvelle collection saski, signée Jean-Louis iratzoki, offre un élégant tressage de bandes de bois cintrées. Disponible en chaise, table, fauteuil et table basse. Alki
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scanDInave
La série de tables basses Around, dessinée par thomas Bentzen, exprime les valeurs du design traditionnel scandinave : simplicité, élégance, chaleur. existant en deux tailles et plusieurs coloris, ces petites tables fonctionnent très bien en groupe. Muuto 04
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RangeMenT
Pour sa première collection, la marque belge menée par Alain Berteau a fait la part belle aux formes simples et aux matériaux durables. Le vide-poche Lens Box en chêne clair se fait discret sur une table pour ranger clés, documents ou magazines. Objekten Désirs PRintemPs 2012
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La lampe Ciconia de stephan Lanez se dresse fièrement comme l’oiseau mais n’est pas sans rappeler aussi les grandes heures de Castiglioni. Le mélange de matériaux – socle en béton, tige en bois et bulle en verre – est des plus réussis. Marcel by…
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aIlÉ
Angel est un fauteuil qui s’accommode aussi bien de la compagnie de ses pairs que de mobilier très différent. Le design de busk+hertzog est doux et dynamique, rappelant les ailerons des voitures américaines d’antan. Softline 03
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vintage Dans le design comme dans la mode, l’inspiration des années 50 à 70 bat son plein. Formes rondes, couleurs pétillantes, matières nobles… on recycle les grands classiques tout en les adaptant à l’air du temps.
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La chaise Louise de Hélène tiedemann s’inspire de celle qu’elle a observée dans la cantine des ouvriers d’une usine hongroise. Une ligne contemporaine qui garde l’identité industrielle des années 50. Cinna
cORDage
Par son mode de construction et les matériaux utilisés, l’inspiration du fauteuil Fifty de Dögg & Arnved est à chercher du côté d’un fauteuil de repos en métal et cordage créé en 1950 au Danemark par Hans Wegner. Ligne Roset
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Lumineux Le luminaire est sans doute un des domaines où les designers peuvent laisser éclater leur créativité. Les innovations technologiques autorisent toutes les astuces, notamment pour apporter la lumière à l’extérieur. 01
susPenDu
Fabrice Berrux a dessiné la Météorite mixant des inspirations architecturales, artistiques, végétales ou issues de l’univers de la mode. Ces suspensions sont en inox poli façon miroir avec un ruban blanc, ivoire, rouge ou noir. On peut agréablement panacher les couleurs. Dix heures dix 02
envOl
spécialiste de la OLeD, cette technologie propre et peu énergivore, cette société industrielle développe depuis peu des produits pour les particuliers. Madame Cloud de thierry Gaugain apporte une atmosphère feutrée et légère. Blackbody
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La Smoon Cage de sylvie maréchal et Lode soetewey est la nouvelle déclinaison de la collection, inspirée de la lune, en porcelaine. sans fil et rechargeable, elle la met en cage. mais, à la manière de Prévert, c’est une cage avec une porte ouverte. Beau et bien 04
PaPIeR
Le designer Arik Levy a créé une série de lampes pour les 20 ans de la marque française. en papier mais très résistantes cette Cage se décline en suspension ou en lampe à poser. Forestier
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sculptural Puisée dans le vocabulaire de la sculpture et de l’abstraction, l’inspiration des designers se traduit en volumes géométriques, en meubles à la fois massifs et élégants.
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gÉOMÉTRIque
La gamme de mobilier Rain, signée Jakob + macfarlaine, affiche un rythme graphique et géométrique. Leur identité est issue d’un travail sculptural jouant des pleins et des vides. La table basse Pool vient compléter la série. Marcel by… 02
MODulable
Fonctions et dimensions variables, adaptable et modulable à souhait, Free Port de martí Guixé joue des différents bois pour rythmer ces volumes. Les pieds fins donnent de la légèreté à cet ensemble massif. Barcelona Design
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FlORal
Les vases Ikebana d’edward Robinson en céramique mate existent dans trois tailles et couleurs différentes. L’ouverture étroite et les compartiments intérieurs permettent de répartir les fleurs à sa guise. elles peuvent être présentées alignées ou en masse. Petite friture 04
laquÉ
Bruno Rainaldi a dessiné le buffet Formosa Adagiata qui donne l’impression de courir le long du mur. Les portes s’ouvrent en battant pour faciliter le rangement. en mDF laqué, il existe en cinq couleurs. Opinion Ciatti
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Rigolo En ces temps de crise, quoi de mieux pour résister à la morosité que l’humour. Avec des couleurs flashy, des clins d’œil inventifs et décalés, certaines nouveautés remportent l’adhésion.
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FOueT
Le trio de designers allemands Ding3000 a conçu Beater. C’est un fouet à la fois sculptural, compact et fonctionnel. inspiré par un faisceau de pailles à boire, il est doté en son milieu d’une bague qui permet à la fois de l’ouvrir, de le fermer et de le suspendre. Normann Copenhagen 05
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caRacTèRes
Occidorient de François mangeol est un tapis épais qui hybride deux cultures bien distinctes et leurs codes représentatifs, l’orient et l’occident : le times new Roman rencontre les proportions architecturales du tapis persan dans un langage à la fois familier et abstrait. Édition sous Étiquette 03
ÉPaRgne
La tirelire Duell imaginée par Ding3000 est une réponse pleine d’humour à la nécessité d’épargner. On peut écrire dessus les noms des personnes ou la destination de l’épargne : toi vs moi, Cinéma vs Restaurant ou sac vs Chaussures… Konstantin Slawinski 04
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Des couleurs vives, un design enfantin, des matériaux novateurs et une assise tout en mollesse. il n’en fallait pas plus
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pour que Bounce de Fenny Ganatra s’attire un grand succès sur le salon. C’est aussi le seul exposant venu d’inde, le fabricant et le designer sont en effet de mumbai. One Group 05
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inspiré de l’origami, Kenny est un tabouret de bar dessiné par Cédric Ragot. Un crochet situé sous l’assise permet de suspendre ses affaires alors que la forme générale évoque un décapsuleur. nombreux coloris vitaminés disponibles. Qui est Paul ? 06
sInueux
Ron Arad impose un style reconnaissable entre tous, avec son fauteuil Raviolo. il utilise le plastique de manière non conventionnelle pour obtenir un effet de légèreté et de souplesse, comme un ruban de tissu que l’on déroule. Magis 07
hIgh Tech
Avec la collection Pullover, les poufs rencontrent une inspiration pleine d’humour, le QR Code reproduisant le code du site internet de la marque. Un imprimé résolument dans l’air du temps qui plaira à tous les fans de nouvelles technologies... Fatboy
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Design City
Plus value Design City 2012 Après une première édition pleine de promesses, la Biennale de Design de Luxembourg est en train de prendre son envol avec des expositions, des événements et un colloque. Anna Loporcaro et Sophie Krier nous en détaillent les tenants et aboutissants.
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Carte sonore
Un projet de design sonore est en train d’être développé par la section musique du Lycée classique de Diekirch, sous la direction du musicien Fabio Orsi. Il s’agit d’enregistrer les sons de la ville avant de les travailler et de les mixer pour réaliser un paysage sonore.
Index
L’espace public accueille l’exposition Index : Award 2011 présentant une sélection des 60 finalistes, nominés à ce prix international du design qui valorise l’innovation. Les projets retenus sont mis en valeur dans des structures autoportantes dessinées par les architectes Greg Lynn et Christian Ditlev Bruun.
© Fabrica
Parmi les projets de Next Cabane, celui de Philip Bone et Dean Brown est un musée mobile dont la collection change de thème en fonction des lieux où elle est exposée.
Déjà en 2010, lors de l’édition prudemment baptisée 0, Design City, organisée par Mudam en collaboration avec la Ville de Luxembourg, se proposait de mettre à l’honneur le design industriel et urbain, essentiellement dans l’espace public. La volonté d’intégrer le design comme une philosophie de vie (et de ville) était marquée par la présence de plusieurs créations et installation de mobiliers urbains dont certains – en particulier le Skystation de Peter Newman – sont toujours visibles. Cette nouvelle édition poursuit la même réflexion et les mêmes objectifs tout en s’étoffant de nouvelles manifestations et en approfondissant le propos. « Nous avons d’abord voulu nous détacher de l’espace public pour insister sur la pluridisciplinarité du design pour trouver des solutions Désirs printemps 2012
Chat zone
Le designer Guido Wolff s’intéresse aux interactions entre les gens dans l’espace public. Il a mis en place des « Chat zone », espaces délimités qui provoquent et suscitent la communication entre passants. À voir dans les rues de Luxembourg du 13 avril au 3 juin.
qui touchent l’ensemble du cadre de vie », commence Anna Loporcaro, commissaire de la manifestation. Le projet vise à encourager la participation des designers à la conception de la ville et à son rayonnement en mettant l’accent le travail pluridisciplinaire de ceux-ci. Design City comprend pas moins de cinq expositions, un colloque qui remplace la série de conférences trop éparpillées en 2010, un projet de design sonore et le désormais incontournable Marché des créateurs, le tout en divers lieux de la capitale. Au Mudam, tout d’abord, l’impressionnante occupation de Maurizio Galante et Tal Lancman sous le titre Transversal design fait figure d’exposition programmatique tant l’idée de pluridisciplinarité accompagne l’ensemble des manifestations. Associés depuis 2003 dans Interware, ils travaillent à la fusion entre passé, présent et futur. La mémoire du passé y surgit à travers l’artisanal, le poétique et le familier, tandis que l’avenir s’y exprime par la technologie et l’innovation, de façon pragmatique et réaliste. L’exposition présente de la haute couture, du mobilier, de l’architecture, de l’art et de la gastronomie, à travers des projets, des dessins et des réalisations concrètes. « Leur questionnement est de nouer des liens entre la norme et le produit de masse, le multiple et l’unique. Ils se demandent si le simple peut coexister avec le raffiné, le commun avec le rare », détaille la commissaire pour qui la transversalité d’Interware se manifeste à tous les niveaux du processus créatif. Bel exemple de créativité et d’innovation, le think tank la Fabrica invite de jeunes artistes et designers à travailler sur des projets innovants dans des domaines aussi variés que le design, la musique, le film, la photographie, la publicité et Internet. L’ambition de Fabrica, installé dans une villa du 17e siècle restaurée par l’architecte japonais Tadao Andō est d’ouvrir de nouvelles perspectives sur le monde de demain. Mudam présente deux projets récents : Next Cabane et
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Design City 2012 Février
Mars
Avril
Mai
Transversal Design - Maurizio Galante & Tal Lancman
Juin > 13
11 > Next Cabane Fabrica
> 10
09 > The Riot Act - Fabrica
> 06 13 > Index - Award Exhibition > 13 13 > Chat Zone Guido Wolff
> 03
26 > Emergenc (E) (Y)
>03
27+28 Turn me on - Design Hits on Luxembourg* 19+20 Marché des créateurs¹
Indoor expo Outdoor expo Events expo
* Colloque (curatrice : Sophie Krier) ¹Sortie du CD « A Sound map of the City » Fabio Orsi + LC Diekirch
Shops
Vu le multiplication des événements proposés par Design City, une ligne du temps est indispensable pour tout avoir à l’œil.
vivant aux Pays-Bas, Sophie Krier, est un des événements les plus attendus. Grâce à un parcours professionnel de plus de 10 ans toujours à la frange entre le design et la recherche, la responsable du colloque a pu rassembler des personnalités internationales de haut niveau avec lesquelles il sera question du développement de la culture du design au Luxembourg. « La diver-
La cocotte de Sebastian Bergne est réalisée en aluminium recyclé. Le designer interviendra dans le cadre du colloque Turn me on.
© Tefal SA
The Riot Act. Dans les deux cas, il s’agit d’interpréter un matériel de base donné pour en faire une nouvelle œuvre. Le point de départ de Next Cabane est une structure de cabane pliable, composée de simples tasseaux de bois. Cet espace mobile a fait l’objet de diverses interprétations par les designers de Fabrica. Dans les six projets rassemblés au Mudam, il devient tour à tour frontière provisoire, abri symbolique, espace de travail, de jeu ou d’exposition. « C’est un espace expérimental dans lequel les matériaux, les formes et les structures propres au design peuvent être interrogés », explique Anna Loporcaro. Le projet The Riot Act doit son nom à la tristement célèbre loi britannique, adoptée en 1714, qui interdisait les rassemblements de groupes de plus de 12 personnes. Pour ce projet, 12 designers de Fabrica ont chacun été invités à façonner, à partir de la forme imposée d’un cylindre en céramique, un objet dont ils devaient définir individuellement la forme et la fonction. Sous le titre Turn me on, le colloque, organisé sous la férule de la designer luxembourgeoise
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« Luxembourg n’est qu’à quelques heures des meilleures écoles européennes en matière de design. Il faut en profiter »
sification de la place financière doit passer par la créativité et l’innovation », intime Anna Loporcaro qui a donc invité Sophie Krier à analyser la situation, identifier les acteurs et intervenants pour répondre à ces questions. « En visitant des entreprises au Luxembourg, j’ai pu constater que les éléments sont là pour qu’une culture du design émerge au Luxembourg. Mais il manque bien souvent des liens entre ces éléments », explique Sophie Krier après avoir rencontré non seulement les entreprises innovantes au niveau social (lesateliers.lu, 3 born, Jail Bird…), mais aussi au point de vue industriel (IEE ou Gardula). Elle considère que Luxembourg possède des atouts très importants pour faire fructifier cette culture, en particulier sa situation géographique et multiculturelle : « On est à quelques heures des meilleures écoles européennes en la matière. » Le colloque sera donc orienté autour de trois domaines essentiels : les missing links, c’est-àdire la mise en réseau, la valeur ajoutée du design (au niveau esthétique, bien sûr, mais aussi du point de vue social, politique, environnemental, économique) et le savoir-faire artisanal. « À l’heure où l’essentiel de la production mondiale est réalisé en Chine, valoriser les techniques, le travail manuel et le savoir-faire est très important. Je trouve dommage que le Luxembourg compte surtout des designers graphiques qui s’éloignent des matières, du travail à la main. » Elle ironise : « Une industrie créative, ce n’est pas seulement une collection de Mac et une machine à capuccino. » Cependant, Sophie Krier a bon espoir pour le développement de « racines, bourgeons et bran-
© Studio Makkink & Bey for Contrast Gallery Shangai
Sophie Krier
Cleanliness is next to Godliness est le résultat de la réflexion menée par Jurgen Bey et son studio sur les usages culturels en matière de nettoyage.
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Le duo de créateurs Maurizio Galante et Tal Lancman offre une exposition passionnante retraçant l’histoire de leur collaboration depuis près de 10 ans. La transversalité entre les différentes disciplines est leur mot d’ordre.
ches d’une culture du design au Luxembourg ». Elle note que les frontières s’estompent déjà entre les différentes disciplines du design, « les designers les plus intéressants mélangent stratégie, graphisme, objet, architecture, mode… ». Les domaines économiques et culturels sont de plus en plus imbriqués et interdépendants. Pour preuve, le colloque est placé sous la double étoile des ministères de l’Économie et de la Culture et ses intervenants proviennent d’univers très disparates. Le Britannique Charles Landry, auteur du concept de Creative City, s’interrogera sur « How to make the most of Luxembourg’s diversity ? ». La présence commune de Jurgen Bey et de Sebastian Bergne confirme cette tension entre le nécessaire développement d’idées critiques et conceptuelles et la pratique créative industrielle. Le premier
s’intéresse aux points de rencontre entre la philosophie, le contexte social et historique et l’artisanat. Le second a une longue expérience de collaboration avec des manufactures dans le monde entier. Ainsi, pour l’avenir, Sophie Krier imagine un scénario idéal pour Luxembourg, profitant en quelque sorte de sa « virginité » ou du moins de sa jeunesse dans le domaine : « Le Grand-Duché peut observer ce qui s’est fait partout ailleurs, les bonnes pratiques comme les écueils de certaines et se forger alors une stratégie personnelle adaptée. »
Toutes les dates, les détails et les inscriptions sur www.designcity.lu
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Andrea wears a jacket from Gianluca Saitto, a T-shirt U-Clothing and a Aber Gazzi’s pant.
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Paulo: Jacket from Gianluca Saitto, Pant Aber Gazzi, Nakelace Aber Gazzi Andrea: Top Aber Gazzi, Pant Aber Gazzi
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Andrea: Gillet Gianluca Saitto, Pant Aber Gazzi Paulo: Gillet Gianluca Saitto, Pant U-Cothing, Shirt U-Clothing
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Voir la ville avec des yeux nouveaux 111 x Luxembourg
© Julien Becker
Maison Moderne lance la nouvelle Pocket Guide Collection avec pour premier titre 111 x Luxembourg. Hans Fellner a rassemblé autant de petites et grandes choses à faire dans la capitale. Désirs en livre un avant-goût.
Poursuivant la diversification de sa politique éditoriale, Maison Moderne propose la toute nouvelle Pocket Guide Collection. 111 x Luxembourg sortira à la fin du mois de mars en trois versions linguistiques (français, allemand et anglais) alors que le deuxième titre est déjà en marche. La 4 e édition du déjà indispensable Family Guide, réalisé en collaboration avec Viviane Bumb, sortira en octobre prochain. L’auteur du guide, Hans Fellner promène son regard expert sur Luxembourg. Ce Néerlandais vit au Luxembourg depuis des dizaines d’années et connaît la ville mieux que certains luxembourgeois tant sur ses aspects historiques que contemporains. Il a sélectionné 100 lieux et activités dans la capitale : touristiques incontournables, anecdotiques, insolites, culturels,
historiques auxquels s’en ajoutent 11 autres à l’extérieur de la ville. Certains emplacements sont signalés par des icônes spécifiques qui apportent une lecture originale à ce guide : Rainy Days, Family Friendly, Lazy Sundays, Free. Les visiteurs occasionnels auront dans 111 x Luxembourg, l’opportunité de visiter la ville autrement alors que ses habitués seront sûrement étonnés de découvrir des facettes qu’ils ne soupçonnent pas. Les expatriés fraîchement installés disposeront d’un outil idéal pour se familiariser avec leur nouvel environnement. Un format pratique, un graphisme lisible, des photographies originales (signées David Laurent / Wide et Olivier Minaire) sont les autres atouts de 111 x Luxembourg. En voici quelques extraits pour donner l’eau à la bouche.
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Le Bar Trianon de l’Hôtel Cravat : un brin de nostalgie
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Un lieu unique du centre-ville, où le temps n’a plus cours. Dans un décor d’une autre époque, avec ses fresques murales, le Trianon permet de s’isoler derrière son journal, de goûter un discret tête-à-tête ou de discuter en petit comité. Il a certainement vu s’écrire nombre de livres, se former des couples ou se préparer d’importantes décisions commerciales. Une oasis de décompression en pleine ville, au sein de laquelle le client peut choisir de s’asseoir à une table près des fenêtres donnant sur l’animation du boulevard Roosevelt ou préférer les sofas moelleux près de la cheminée où brûle régulièrement un bon feu en hiver. Le service est classique, le personnel aimable, la carte des boissons bien garnie. Dans les vitrines du hall, l’Hôtel Cravat expose des photographies et des lettres des hôtes éminents reçus au cours de sa, déjà, longue histoire. Tout à côté, un restaurant propose une carte classique avec plusieurs spécialités luxembourgeoises. 29, boulevard Roosevelt (Ville haute) www.hotelcravat.lu
In Vino Gildas, apprendre à déguster
85 © Julien Becker
Cette vinothèque est l’univers de Gildas Royer. Le célèbre caviste luxembourgeois est bien sûr un connaisseur, désireux de partager son savoir et son expérience. Outre les conseils prodigués en boutique, Gildas organise des dégustations thématiques sur les vins masculins ou féminins, les accords vin et fromage, les vieux vignobles, les vins des sols d’ardoise et bien d’autres thèmes. Les dégustations s’accompagnent de fromages et de charcuterie. Elles s’organisent à la demande, pour des groupes d’au moins huit personnes. Idéal entre amis ou pour de petites fêtes d’entreprises. . 105, avenue du X Septembre (Belair) www.invinogildas.com
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Un p’tit bouquet du marché, et une jolie pomme
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© David Laurent / Wide
Le mercredi et le samedi, les étals de légumes, de fruits et de fleurs envahissent le Knuedler. Malgré la concurrence des supermarchés urbains en périphérie, le marché du Knuedler – le plus grand et le plus ancien du genre à Luxembourg – reste une destination favorite des habitants. Paysans et producteurs bio viennent offrir dans toute sa fraîcheur le fruit de leur travail, et les fleurs du marché, hier comme aujourd’hui, restent une valeur sûre. Les autochtones s’y retrouvent pour papoter ou se donnent rendez-vous pour un petit café après leurs emplettes. Le surnom populaire de la place Guillaume II – Knuedler – rappelle l’ancien couvent des franciscains qui, au début du 19e siècle, dut céder la place à la mairie. Les moines portaient autour de la taille une cordelière avec un nœud (Knued). Le Knuedler, qui paraîtrait presque trop vaste quand il est désert, sert à toutes sortes de manifestations estivales de petite ou grande envergure. Signalons en particulier le marché annuel de l’Octave, avec ses nombreux restaurants et ses stands de confiseries et d’en-cas appétissants, qui se tient traditionnellement à l’époque des processions religieuses dédiées à la Vierge Marie, entre le 3e et le 5e dimanche après Pâques. Place Guillaume II, mercredi et samedi (Ville haute)
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Prendre le tram au Musée de Tramways et de Bus Le petit musée possède quelques tramways et bus historiques, des maquettes et une belle documentation. Il présente aussi un tramway hippomobile, des reconstitutions d’ateliers avec des outils et des machines d’entretien d’époque. Le dernier tram électrique de Luxembourg a cessé de fonctionner en 1964, mais les années 1990 ont relancé le débat et suscité des plans coûteux pour la remise en service d’un tramway moderne. www.rail.lu/tramsmusee.html
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© David Laurent / Wide
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Une partie de pétanque au kyosk Primé pour son architecture, le kyosk est depuis l’année dernière le quartier d’été de Manu da Costa. Le site met gratuitement à disposition des sièges et un terrain de pétanque à plusieurs pistes. Quand il fait beau, Manu propose boissons et petite restauration. À midi, il concocte de sublimes grillades en un tournemain, à la portugaise. Les amateurs de pétanque y ont élu domicile, mais tous les joueurs, quel que soit leur niveau, sont toujours les bienvenus. Les parties les plus acharnées peuvent durer jusqu’au crépuscule. Le site n’est ouvert que par beau temps, ou du moins par temps sec, de mai à septembre environ. Parc Central (derrière la Coque) (Kirchberg) www.kyosk.lu
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Des beautés naturelles à l’état pur : le Mullerthal
La Mullerthal, vallée creusée par l’Ernz Noire à travers les rochers, fait partie de la Petite Suisse luxembourgeoise. Nos voisins des plats pays du Nord rencontrent ici pour la première fois des gorges étroites et des formations rocheuses, ce qui semble fasciner particulièrement nos amis néerlandais. Malgré son statut d’attraction touristique, le site est rarement saturé et l’affluence
estivale se disperse dans la nature. La vallée et les alentours sont sillonnés de nombreux sentiers pédestres. Le promeneur peut rejoindre Echternach ou Fels, aussi nommé Larochette, dont le château féodal, partiellement restauré, se visite. Le Mullerthal Trail désigne diverses boucles de randonnées plus longues.
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Une soirée au Coco Mango, rien que pour la vue Coco Mango n’est pas le nom d’un nouveau cocktail mais d’un bar au huitième et dernier étage du nouvel Hôtel Sofitel, dans le quartier de la Gare, en bordure de la vallée. Le bar, de style lounge, offre certainement la plus belle vue panoramique (et accessible à tous) sur la ville haute avec le Kirchberg, de jour comme de nuit. En journée, le café est de rigueur. La soirée, jusqu’à 1h du matin, est réservée aux cocktails classiques ou aux créations maison. Au même étage, le restaurant de l’hôtel offre, selon la place choisie, une vue splendide. Hôtel Sofitel Le Grand Ducal – 40, boulevard d’Avranches www.topfloor.lu
© Sofitel
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Sport et bien-être à la Coque
Le Centre National Sportif et Culturel s’articule autour d’une grande salle de sport. Propre à la pratique de toutes sortes de sports d’intérieur, elle accueille régulièrement des championnats nationaux et internationaux. Le Centre Aquatique qui lui est rattaché dispose d’un bassin olympique, de saunas et d’un espace bien-être. La pelouse est très appréciée en été. La Coque propose aussi un large éventail de cours de sport et d’activités de loisir, mais toujours sur le même principe : bouger ! 2, rue Leon Hengen (Kirchberg) www.coque.lu © Jacques Schneider
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Dimanche 11 mars 2012
Dimanche 29 avril 2012
Dimanche 24 juin 2012
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cITy news
au galoP Formé en 2005 à Nantes, le groupe Pony Pony run run a d’abord révélé ses qualités sur le web avant d’exploser aux yeux du grand public. Le trio explore une pop électronique puissante avec ses guitares affûtées, ses mélodies entêtantes, ses nappes de synthé eighties et la voix haut perchée du chanteur. Leur deuxième album vient de sortir, composé sur la route entre Tokyo et Berlin pendant la tournée de « Hey You ». On se réjouit de les retrouver. le 6 avril à la rockhal. www.rockhal.lu
30 ans De PrintemPs Le Printemps musical, festival world et jazz organisé par le LCTO, souffle cette année 30 bougies avec une alléchante programmation. Cette année, le festival accorde un grand hommage à la vitalité de la musique cubaine sous toutes ses facettes, avec les mythiques Los Van Van, The Afro-Cuban All Stars, Spanish Harlem Orchestra et Roberto Fonseca. Deuxième grand axe : le piano jazzy, avec des artistes renommés comme Jason Moran, Hiromi Uehara et les Frères Moriya et Keito Saito du Japon et la grande voix de Lizz Wright (photo). Côté découvertes, on retrouve les incroyables acrobates vocaux Bauchklang qui articulent leur voix de manière telle qu’on se croirait dans un night-club. divers lieux de luxembourg jusqu’au 21 mai. www.printempsmusical.lu
avant les Dinosaures La jeune danoise aura dione est une chanteuse-guitariste pleine de surprises : elle fait craquer tout le monde à coup de tenues colorées, de textes insolites, de mélodies rythmées et de concerts extravagants. Impossible de lui coller une étiquette : le folk de Kate Nash, la voix de Tracy Chapman, le punch d’Alanis Morissette, le tout sur une instrumentation où se mêlent piano, cordes, carillon, flûte, instruments à vent et banjo. Son album Before the Dinosaurs est une des bonnes surprises de 2011. le 21 mars à l’atelier. www.atelier.lu
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Distinction
Migrations
Placebo
Par son grand savoir-faire et sa dynamique, marie-claude Beaud a assuré au Mudam une renommée internationale. C’est en reconnaissance de ces mérites que l’ancienne directrice s’est vue remettre les insignes du grade de commandeur de l’ordre grand-ducal de la couronne de chêne des mains d’Octavie Modert, ministre de la Culture.
Le Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté est l’occasion pour les associations internationales d’aller à la rencontre du public et de présenter leurs traditions et leurs spécialités. Cette 29 e édition est doublée de la 12e édition du Salon du livre. Du 16 au 18 mars à LuxExpo. www.clae.lu
L’artiste Walter robinson, expose ses objets et tableaux réalisés à partir de matériaux trouvés, de bois et de métal. Dans un esprit pop, il critique les mécanismes sociaux et culturels. Textes, appropriations, détournements sont ses outils conceptuels pour un art très visuel. Jusqu’au 21 avril à la galerie Zidoun. (101, rue Adolphe Fischer à Luxembourg)
couleurs inDiennes Le projet RIFF (Rocking Integration on Futuristic Festival) propose de promouvoir le dialogue interculturel par la découverte de l’art culinaire, du cinéma et de la musique de différents pays, de manière conviviale et créative. Il est porté par cinq jeunes d’origines diverses qui se sont rencontrés à Luxembourg. Lors de chaque atelier, RIFF fait appel à nos sens pour voir, écouter et sentir différentes cultures. Après les Balkans en février, c’est l’Inde qui est à l’honneur ce mois avec notamment la projection de Slumdog Millionaire. le 20 mars au carrérotondes.
hiP hoP en DvD Le film hamilius réalisé par Alain Tshinza et produit par Antevita Films avait suscité de bons échos au moment de sa sortie. Observant la culture hip hop au Luxembourg depuis les années 80, le documentaire nous fait découvrir la diversité sociale et linguistique de cet univers. Danse, graffiti, rap, et travail de DJ sont passés à la loupe à travers des interviews et des images d’archives. Sorti en 2010, le film est désormais disponible en DVD.
électro Du monDe D’origine chilienne, résidant en Allemagne, matias aguayo se décrit comme citoyen du monde et ça se ressent dans sa musique. L’électro est l’arme qu’il a choisie pour partir en croisade et rassembler les peuples sous la bannière de la musique. Il prône une intégrité et un respect des traditions musicales latino-américaines et est de ce fait, un des rares artistes électro à avoir imposé une estampe, une couleur. Festif et chaleureux, son disque Ay Ay Ay fait la joie des clubbers, étant une alternative bienvenue à une techno souvent aseptisée. Avec les Lorrains de Marie Madeleine en première partie. le 16 mars à 21 h à l’exit07.
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force fragile L’artiste américaine Joanne grüne-Yanoff construit dans ses œuvres photographiques, objets et vidéos un dialogue entre des dualités comme faiblesse et force, fragilité et ténacité. Ailes de papillon, coquilles d’œufs et plumes – Joanne Grüne-Yanoff utilise un langage qui est riche en symboles pour créer des œuvres délicates et d’une légèreté rafraîchissante. Jusqu’au 31 mars, chez Bergman Berglind contemporary art, 49, rue Baudouin à luxembourg (hollerich)
collection D’architecture
silences éloquents
Le bureau d’architecture luxembourgeois Metaform a créé, avec Maison Moderne, une collection de livres dédiée à l’architecture. Le premier ouvrage, intitulé metaform01, porte sur un petit projet résidentiel à Cessange et s’interroge sur la manière de collaborer et de communiquer entre les investisseurs et les architectes. Il s’agit aussi de la première réalisation luxembourgeoise dont la réflexion sur la relation art / architecture fait entièrement partie du concept avec l’engagement de l’artiste Sumo. L’intérêt de ces ouvrages ne sera pas d’illustrer de belles réalisations mais bien de favoriser un débat à propos de l’architecture. 15 €. disponible en kiosque et en ligne sur www.maisonmoderne.lu
Un homme et une femme se rencontrent dans un parc, puis dans une chambre d’hôtel. Il est marié, père de famille. D’elle, on ne sait rien sinon qu’elle est saoule, désœuvrée. L’histoire d’amour fera basculer leur vie. La pièce Hiver du norvégien Jon Fosse est un théâtre où le silence, l’hésitation, l’espace entre les mots, sont incroyablement significatifs. Un théâtre de tension et d’attention. C’est Sophie langevin qui donnera vie scénique à ce texte, avec Céline Langlois et Jean-Louis Coulloc’h comme interprètes. du 17 au 24 avril au grand théâtre de luxembourg. www.theatres.lu
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© Hugo Glendinning
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manga Dansé © Éric Chenal
Sacré « Dieu des Mangas » au Japon, Osamu Tezuka est un grand auteur populaire, dont l’influence a été décisive sur l’évolution de l’animation et du manga. Pour sa nouvelle création, Tezuka, Sidi larbi cherkaoui s’est inspiré de l’art du grand maître et part, avec 10 danseurs et deux musiciens, d’origines européenne, asiatique et américaine. Pour souligner musicalement sa nouvelle chorégraphie, Sidi Larbi Cherkaoui a fait appel à Nitin Sawhney, l’un de ses collaborateurs de longue date. les 23 et 24 mars au grand théâtre de luxembourg. www.theatres.lu
© Daniel Jacoby
38 musées gratuits
enregistrer luxembourg Le projet de daniel Jacoby pour sa résidence, Project Room, au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Latsempo ar, fait référence au Golden Record qui était envoyé à bord de la navette Voyager en 1977 avec des sons et images de la vie sur terre. L’artiste péruvien a collaboré avec des créateurs locaux pour réaliser le même type de travail sur Luxembourg : Sarah Capesius, Serge Ecker, Alexandre Hornbeck, Mik Muhlen et Gilles Noesen ont réalisé une sélection de matériel représentatif du pays. Jusqu’au 22 avril au casino luxembourg – Forum d’art contemporain, luxembourg (centre) Désirs PRintemPs 2012
Du vendredi 23 au dimanche 25 mars, pas moins de 38 musées et institutions culturelles ouvrent gratuitement leurs portes dans le cadre de l’invitation aux musées. Ces journées sont un moment privilégié permettant de visiter le patrimoine muséal et de jouir d’une offre culturelle riche et éclectique : art, histoire, industrie, vie quotidienne, sciences, traditions… tout le monde trouvera un musée à découvrir ou à faire partager. Les musées ont conjugué leurs efforts pour proposer un programme varié pour toute la famille de visites guidées, ateliers, performances, rencontres avec des artistes, conférences, concerts, dégustations… www.invitation-aux-musees.lu
126 Pas si abstrait Deux fois par an, le Mudam revoit l’accrochage de son premier étage pour valoriser sa collection autour d’un axe thématique. Plus d’un siècle après les premières œuvres abstraites, si les enjeux théoriques voire politiques qui ont accompagné l’aventure de l’abstraction n’ont plus cours, il n’en reste pas moins que l’art abstrait continue et ne cesse d’évoluer et de se diversifier avec une grande liberté de ton. C’est ce que l’exposition, Les Détours de l’abstraction se propose de mettre en avant, en s’intéressant à la dissolution du motif et l’apparition des formes. À partir du 21 mars au mudam.
La Philharmonie, en collaboration avec la Rockhal, présente un concert d’une artiste hors du commun : camille. Considérée comme l’une des chanteuses les plus iconoclastes de sa génération, Camille dévoile son nouveau projet et annonce la sortie d’un nouvel album : Ilo Veyou. Camille repousse audacieusement les barrières des genres musicaux tout en restant accessible. Enchaînant chansons en français et en anglais, le nouvel opus devrait se placer dans la lignée de ses trois albums studios, et plus encore. le 8 mai à la Philharmonie. www.philharmonie.lu
© Armelle Bouret
© Bill Brady, atm gallery
la voix tient à un fil
samsa film aux magritte Les Oscars belges ont un nom : les Magritte. La 2e édition de ces prix ont vu deux coproductions Samsa Film récompensées. Les Géants, réalisé par Bouli Lanners apparaît comme le grand vainqueur de la cérémonie avec cinq magritte, dont les prestigieux Meilleur film et Meilleure réalisation. C’est ensuite Quartier Lointain, qui s’est vu attribué le Magritte des Meilleurs décors pour le travail de Véronique Sacrez.
Desseins Pour la Paix Née d’une volonté d’échanger, de traduire, de communiquer entre les peuples d’Israël et de Palestine, l’exposition Cartooning in Conflict présente les dessins traitant des conflits réalisés par une quarantaine d’auteurs de bande-dessinée et d’illustrateurs de presse internationaux. Présentée dans le monde entier, cette exposition est une initiative intelligente qui montre la qualité esthétique, philosophique et politique de ce média. Dans le cadre du festival Humour pour la Paix 2012. du 16 mars au 8 avril à l’abbaye de neumünster. www.ccrn.lu
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Nouveau joailler
Troc de fringues
Vin bio
Formé par des maîtres joailliers aux techniques traditionnelles de la forge, de la mise en forme et du repercé, habité par l’amour des pierres précieuses et la passion de la création, emmanuel esch quitte Metz et vient s’installer à Luxembourg avec une boutique et un atelier. 21, rue Beaumont à Luxembourg (Centre).
Le site internet www.trocdressing.lu propose aux fans de mode de vendre et acheter en ligne des vêtements d’occasion. il permet aux passionnés de mode d’entrer en relation entre eux dans le but de vendre et acheter des produits de gamme, presque neufs. Il propose aussi une vitrine pour les jeunes créateurs de mode afin de monter et exposer leurs modèles.
L’institut pour l’agriculture bio (IBLA) et l’Institut viti-vinicole ont engagé georg meissner, expert allemand en viticulture biologique, pour former les vignerons luxembourgeois qui souhaitent faire évoluer leur exploitation vers le bio. Actuellement, seuls 25 hectares sur les 1 100 plantés sont considérés comme bio.
rugissements garantis La famille Lucas a repris l’ancien Epinart pour le transformer en un nouveau restaurant, le lion d’or qui propose une bonne cuisine luxembourgeoise et française à travers deux salles. Côté brasserie, le cadre est lumineux et épuré. On y vient simplement pour un verre mais aussi pour un des plats sur l’ardoise : la « flammeküche », spécialité de la maison, les harengs à la crème, le filet américain ou l’originale saucisse aux pommes de terre. Le restaurant affiche un cadre contemporain réussit. En cuisine, Roland Lucas et son fils Julien dirigent les opérations. Ce dernier a fait ses classes chez Robuchon ou Gagnaire, ce qui lui assure une belle formation et une inventivité qu’il met au service de plats simples et dans le respect du terroir et des saisons. 201, route d’arlon à Strassen.
La cuisine marocaine se veut le reflet de cette mixité: Riche, colorée et savoureuse, elle est souvent considérée comme une des meilleures du monde : Entre harira et tajine, mechoui et couscous, pastilla et pâtisseries marocaines, sans oublier le mythique thé à la menthe.
massage au caviar Connu pour ses massages assis, allongé et ses ateliers de relaxation, Relax Max propose de nouvelles formules pour le plaisir de tous mais adaptées à chacun. Parmi ces nouveautés, « Élixir de caviar » est un soin exclusif au karité parfumé aux figues, dattes et caviar frais. Connu pour son exceptionnelle teneur en antioxydants, ce produit de luxe est aussi riche en acides aminés, permettant à la peau de retrouver tout son éclat et son élasticité.
le maroc à table L’hôtel Le Royal Luxembourg propose un festival marocain en collaboration avec le prestigieux El Minzah de Tanger. Quatre chefs marocains viennent à Luxembourg pour faire découvrir aux fins gourmets les subtilités de leur cuisine ancestrale. Ils proposeront dans le cadre du restaurant le Jardin, toute la générosité et la richesse de leur gastronomie, dont le couscous, le tajine, la soupe harira et les fameuses pâtisseries orientales. Pendant un peu plus de deux semaines, ils étendront la palette gustative de l’entrée au dessert. Celle-ci sera complétée par une sélection de vins marocains allant du blanc au rouge, sans oublier les vins rosés ou gris, ou encore l’animation par Asrar, danseuse orientale. du 9 au 24 mars au restaurant le Jardin, hôtel le royal à luxembourg. Désirs PRintemPs 2012
Les vins marocains sont aussi au rendez-vous, qu’ils soient blancs, rosés, rouges ou gris. Initiés au vin par les grecs
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vraoooum Ferrari compte de nombreux fidèles et passionnés au Luxembourg. C’est pour eux qu’un point service vient d’ouvrir à Windhof sous l’enseigne Francorchamps Motors Luxembourg. Les bâtiments flambant neuf répondant aux derniers standards la marque au cheval sont signés par Stefano Moreno. Assistance technique et service après-vente sont proposés par une équipe spécialisée. 14, rue d’arlon à Windhof.
cartograPhie Du visage Bien connaître sa peau est la première étape pour obtenir une peau en bonne santé. L’institut Françoise propose en exclusivité le « Face Mapping », mis au point par Dermalogica. Le visage est divisé en 14 zones et les soins sont adaptés à chacune. Leader aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Scandinavie, cette gamme connaît une forte croissance. Ces produits sont naturels, sans parfums, sans paraben et sans colorants. institut Françoise, centre commercial city concorde. www.institut-francoise.lu
De bon PieD
un concePt intelligent Pour les enfants
Cadre dans les services financiers, contraint de s’habiller selon les codes vestimentaires dictés dans son entreprise, Pierre Brandini, entrepreneur luxembourgeois d’origine italienne a créé une marque de chaussures pour hommes fabriquées en Italie et vendue exclusivement sur Internet. rafael a pour objectif de démocratiser le marché du soulier de luxe et proposer une collection de chaussures en cuir de haute qualité, confectionnées par des artisans, à un prix raisonnable. www.rafael-shoes.com
Le nouvel espace Party time est une belle base de loisirs pour les enfants jusqu’à 10 ans, complémentaire au magasin Abitare Kids. Plaine de jeux couverte, châteaux gonflables, cette zone modulable offre en outre des activités innovantes pour les petits : loisirs éducatifs, chasses au trésor, ateliers créatifs, anniversaires… Le tout, encadré et surveillé par une spécialiste de l’enfance, diplômée en psychologie, et tout ce qu’il y a de plus sécurisé. Un coin bistrot est aménagé pour les parents. Pour les anniversaires et fêtes, Party Time est privatisable les dimanches zone commerciale laangwiss 2 à Junglinster. www.party-time.lu
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ultrasons
sPa urbain Dernier né des spas de Luxembourg, le Suite 23, offre 400 m dédiés au bien-être. Hammam, sauna, salles de relaxation et de soins en font un havre de repos et de relaxation parfait pour un moment inoubliable seul, à deux ou en groupe. Un soin tout particulier a en outre été apporté à la mise en place d’une décoration et d’un cadre haut de gamme, pour répondre avec encore plus de précision aux exigences de la clientèle luxembourgeoise. 42, rue glesener à luxembourg (gare) 2
En dépit de régimes et de sport, il est difficile de se débarrasser des petits bourrelets entourant certaines régions du corps. La solution : aboleo, un appareil ultrasons qui garanti un modelage corporel pour une réduction durable des cellules adipeuses souscutanées. Cet appareil travaille avec des fréquences à ultrasons hautes et basses qui entrainent la collision des cellules adipeuses qui sont perforées et libèrent leur graisse dans l’espace interstitiel. La graisse est détruite et évacuée un à deux jours plus tard via le système lymphatique, le foie, l’intestin et les reins. en exclusivité chez www.fitnesscoach.lu
news exPress
château sur la Place L’hôtel le Place d’Armes a rejoint l’association des Relais & Châteaux qui rassemble des hôtels de prestige dans le monde entier. le Place d’armes a été conçu et décoré à quatre mains par l’architecte Jean Beck et son épouse Malou Beck-Molitor pour répondre aux exigences de qualité, de service et de prestation des standards de la chaîne Relais & Châteaux. Assurément un rêve qui est devenu réalité après cinq ans de travaux pour faire du lieu un écrin de paix et de sérénité. La tradition culinaire n’échappe pas à cet hôtel qui est doté d’un restaurant gastronomique, La Cristallerie et d’une brasserie contemporaine, Plëss aux accents français et luxembourgeois, et bientôt d’un nouveau-né avec la réouverture du Café de Paris qui gardera ses accents de bistrot parisien. www.hotel-leplacedarmes.com Désirs PRintemPs 2012
nouvelle référence. L’équipe de Home Interiors se réjouit de compter Scapa Home parmi ses fournisseurs. *** downtown. L’esprit new-yorkais souffle sur ce nouvel établissement où il fait bon prendre un café (12, rue de Chimay). *** techno. Orange a ouvert un nouveau point de vente, tourné vers les nouvelles technologies et le conseil clients (Place d’Armes).
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130 Dites-le avec Des fleurs La célèbre enseigne monceau Fleurs, déjà présente à travers quatre adresses dans le pays, vient d’ouvrir une nouvelle boutique au centre-ville. Fleurs coupées, plantes vertes et fleuries proviennent d’Équateur, Italie, Hollande, Espagne, France et sont vendues en bottes ou en bouquets. 24a, avenue de la Porte-neuve à luxembourg (centre)
PrenDs un Petit Poisson Un centre de pédicure d’un genre nouveau vient d’ouvrir. Le Fish lounge ne fait pas travailler des esthéticiennes mais des Garra Rufa. Ces petits poissons venus de Turquie sont connus pour nettoyer les plaies cutanées des malades et des personnes atteintes de maladies de peau comme le psoriasis ou l’eczéma. Ils mangent les peaux mortes et laissent les pieds doux comme ceux des bébés. 42, rue Jean Bertels à luxembourg (Belair). www.fishlounge.lu
fumeurs De havane Le beau cadre du Steiler a fait place au 2, rue de la loge, un bar à cigares où spécialistes et novices trouveront leur bonheur. L’étage est dédié aux cigares exclusivement réalisés à Cuba, aux alcools fins pouvant se marier au mieux avec les différentes vitoles proposés à la dégustation. L’adresse propose également la dégustation de bouchées gourmandes. Initiation aux cigares tous les mercredis soirs. 2, rue de la loge à luxembourg (vieille ville). www.loge.lu
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madame, monsieur L’Invitation aux Musées Journées portes ouvertes dans les musées au Luxembourg les 23, 24 et 25 mars 2012 Asselborn Musée des Écritoires, Musée du Moulin à eau • Bech-Kleinmacher Musée « A Possen » • Binsfeld Musée rural « A Schiewesch » • Diekirch Conservatoire national de véhicules historiques, Musée d’Histoire[s] Diekirch, Musée national d’Histoire militaire • Dudelange Centre de Documentation sur les Migrations humaines, Musée municipal de la Ville de Dudelange • Echternach Musée de l’Abbaye • Ehnen Maison et Musée du vin • Esch-sur-Alzette Massenoire – centre de documentation Cité des Sciences à Belval, Musée national de la Résistance • Esch-sur-Sûre Ancienne Draperie d’Esch-sur-Sûre [Maison du Parc] • Grevenmacher Musée luxembourgeois de l’imprimerie et de la carte à jouer [Kulturhuef] • Lasauvage Espace muséologique de Lasauvage, Musée Eugène Pesch • Luxembourg Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Galerie Am Tunnel, Centre de Documentation et de Recherche sur l’Enrôlement forcé – Mémorial de la Déportation, Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Musée de la Banque, Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg, Musée des Tramways et Autobus, Musée national d’histoire et d’art, Musée national d’histoire naturelle – ‘natur musée’, PostMusée, Villa Vauban – Musée d’Art de la Ville de Luxembourg • Munshausen Musée vivant « A Robbesscheier » • Nospelt Aulebäcker- a Péckvillerchersmusée, Ausgriewermusée • Peppange Musée rural, de calèches et de la métallurgie ancienne • Rosport Musée Tudor • Rumelange Musée National des Mines de Fer Luxembourgeoises • Septfontaines Musée 40/45 • Vianden Maison de Victor Hugo, Musée littéraire • Wiltz Musée de la Bataille des Ardennes, Musée national d’art brassicole et de la tannerie
Entrée gratuite www.invitation-aux-musees.lu
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07 Vitrines
Désirs vous invite, au fil des pages qui suivent, à une balade au gré de Luxembourg et de ses environs. Ce guide urbain rassemble boutiques, restaurants et lieux de bien-être et permet aux commerces de se présenter dans une mise en page soignée, agrémentée de photos. Une carte détaillée permet au lecteur de visualiser l’emplacement des commerces participants.
Désirs printemps 2012
133 Intérieurs
A
Réputé depuis plus de 30 ans pour son savoir-faire et la qualité de ses produits, Ytter Design, concessionnaire exclusif Leicht, vous conseille et vous guide dans la réalisation de vos projets de cuisine. Leur sens unique de la création permet à Mme Montenach et son équipe de designers de définir précisément vos goûts et vos besoins pour vous proposer non pas une cuisine, mais un véritable concept de vie au sein
de votre maison, alliant originalité, design et technologie. Toujours soucieux du bien-être de sa clientèle, Ytter Design s’associe aujourd’hui à la prestigieuse marque italienne Valcucine. Leur philosophie commune : innovation, ergonomie et écologie, avec des cuisines composées de matériaux 100 % recyclables, et dont la fonctionnalité révolutionne l’espace.
YTTER DESIGN
295, route d’Arlon Strassen T 42 57 42 F 42 57 42 27 E info@ytter.lu W www.ytter.lu H Fermé le lundi Du mardi au vendredi de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 18 h Samedi de 10 h à 17 h sans interruption Uniquement sur RDV I Ouverture du nouveau show-room début juillet au 183, route de Luxembourg L-8077 Bertrange
Désirs printemps 2012
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Restaurant
Bistronome à la fois bistrot et lieu gastronomique, cuisine raffinée et ambiance décontractée, ainsi se veut le bistronome. C’est dans l’assiette que tous les efforts sont mis pour proposer une cuisine d’un excellent rapport qualité / prix. Carte de vins attactive et imaginative. Menu 3 services 34 euros. Menu bistronomique 41 euros. Terrasse Salon privatif avec balcon Parking privé
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373, route d’Arlon Strassen T 26 31 31 90 F 26 31 31 92 E contact@bistronome.lu W www.bistronome.lu H Fermeture hebdomadaire dimanche & lundi Désirs printemps 2012
135 Restaurant
Enoteca Italiana Épicerie fine : fromages italiens, charcuterie italienne, huiles d’olive, confitures, sauces tomates, risotto. Sélection de plus de 350 sortes de vins de toutes les régions italiennes. Tous les jeudis : dégustation à thème de 18 h 30 à 21 h 30 Une fois par mois tous les jeudis, dégustation accord mets et vins avec la société Cook Concept.
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11, rue JP Bichler Foetz T 26 55 19 65 26 55 15 49 F 26 55 19 85 E info@enotecaitaliana.lu W www.enotecaitaliana.lu
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Wellness
Spa Suite 23 Hammam, sauna, massages, soins du visage, soins du corps, épilation, tisanerie, salle de repos... un spa urbain de 400 m2. Prendre soin de soi, par des soins, en s’octroyant quelques moments de parenthèse. Bien-être pour se sentir bien… et encore mieux avec les autres. Des gammes d’avant-garde : Keraskin, Thémaé. High tech, respect, à l’écoute de la peau, exigence, French savoir-faire, sur mesure.
Cérémonie Anti-âge Le soin essentiel au Complexe des 4 Thés®, source exclusive de vitalité cellulaire.
Huile des 4 Thés®
Le soin somptueux, l’absolue douceur retrouvée.
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42, rue Glesener Luxembourg (Gare) T 26 29 63 45 E contact@suite23.lu W www.suite23.lu H Mardi de 10 h à 19 h, du mercredi au vendredi de 10 h à 20 h 30, samedi de 10 h à 18 h Désirs printemps 2012
137 Shopping
Abitare L’esprit Abitare c’est: Des couleurs, de la qualité, du design et une écoute attentive aux tendances. Abitare Dommeldange vous offre depuis 15 ans, sur 5 500 m2 toute une gamme de mobilier et d’accessoires originaux avec ses formules Kare, H&H, Fermob, Abitare Kids (2 500 m2 pour l’enfant à Junglinster), Flexa et d’autres encore. Notre équipe multiculturelle est composée d’architectes d’intérieur, de décorateurs, de designers et de graphistes et est à votre disposition pour vous accompagner et vous conseiller dans vos choix: travail sur plans, modélisations en 3D, conseils en aménagement, etc.
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1, rue Nennig Luxembourg (Dommeldange) T 42 27 25 1 F 42 27 25 39 E vente@abitare.lu W www.abitare.lu H Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h 30 Samedi de 10 h à 18 h Dimanche de 10 h à 13 h Désirs PRintemps 2012
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Hôtel – Restaurant
Albert Premier**** Cuore Ristorante & Bar Charmant, chaleureux et trendy, l’Hôtel Albert Premier**** a une capacité de 38 chambres et deux suites. Les chambres anglaises, cosy et romantiques, sont toutes accompagnées de superbes salles de bain en marbre. Les chambres les plus récentes, bois foncé dans les chambres et marbre clair dans les salles de bain, sont synonymes de raffinement et de générosité. Wifi gratuit, télévision LCD câblée, ligne téléphonique directe vers l’extérieur, air conditionné, mini-bar et coffre-fort. Tarif des chambres à partir de 100 euros la nuit. Espace fitness et hammam accessibles 24 / 24 h, gratuits pour les clients de l’hôtel. Relax Max, notre partenaire « bien-être », vous propose une gamme de services de relaxation et d’esthétique dans nos deux salons de massage. Depuis les cuisines du Cuore, Chef Fausto transforme des produits de qualité en plats simples, frais et conviviaux. Risotto Carnaroli au safran et moelle de bœuf / Raviolis farcis de bœuf braisé, parmesan, jus de viande à la truffe noire. Menu business à midi à partir de 17 euros. Room-service 24 / 24 h pour les clients de l’hôtel. Hôtel Albert Premier**** – Cuore Ristorante & Bar est ouvert toute l’année. Possibilité de privatiser le bar / salon, les salles de restaurant, la boardroom pour des séminaires d’entreprise, junkets, mariages, fêtes d’anniversaire. Contactez-nous pour organiser votre événement « sur mesure ».
Cuore Ristorante & Bar 2a, rue Albert Premier Hôtel Restaurant Albert Premier**** Luxembourg (Belair) A 2a, rue Albert Premier T 442 442-600 Luxembourg (Belair) E ciao@cuore.lu T 442 442-1 W www.cuore.lu F 27 449 440 H Du lundi au vendredi E hotel@albertpremier.lu de 12 h à 14 h et à partir de 19 h W www.albertpremier.lu Samedi à partir de 19 h A
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139 Shopping
CAPSULE «The beauty is the mix!», tel pourrait être le mot d’ordre de cette nouvelle enseigne, qui a ouvert ses portes, il y a six mois rue Philippe II. Capsule s’adresse à tous les amoureux de la mode quel que soit leur budget. Dans un cadre industriel et authentique, les codes sont mélangés, pour donner un regard nouveau sur la mode. Le lieu se veut une vitrine, comme une palette de couleurs, évoluant de saison en saison, comme un magazine qu’on consulte. Capsule n’est pas un nom anodin. C’est un terme utilisé de plus en plus fréquemment dans la mode pour désigner une collection produite en petite quantité, souvent dans le cadre de collaborations entre designers.
A T F E H
9, rue de la Boucherie L-1247 Luxembourg 26 20 16 75 26 20 10 75 info@basics.lu From Monday to Friday 08.00 to 18.30 Sunday from 09.00 to 13.00 Désirs Printemps 2012
Map designed by MONOPOLKA
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Cartes des vitrines Restaurant
Nightlife
Shopping
Culture
DÊsirs printemps 2012
Wellness
Hors carte
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1
YTTER DESIGN
4
Spa Suite 23
6
Hôtel Albert Premier
2
Bistronome
5
Abitare Kids
7
Capsule
3
ENOTECA ITALIANA
Désirs printemps 2012
142 Talents
Anne Mélan
Line Facing
Désirs printemps 2012
143 Talents
Anne Mélan est une jeune artiste-graphiste luxembourgeoise ayant étudié les arts appliqués et les arts plastiques aux universités de Toulouse et de Strasbourg. Après avoir terminé ses études, elle a ouvert son propre studio dans lequel elle travaille principalement dans le domaine du graphisme industriel, maîtrisant les secrets de Photoshop et d’Illustrator. Outre son travail de graphiste, elle dessine des portraits réalistes qu’elle confectionne en utilisant divers médias d’expression. Elle met ceux-ci ici en évidence dans un autoportrait. En face, elle présente le portrait de l’architecte Luigi Snozzi. www.annemelan.wordpress.com
Désirs printemps 2012
Playlist (6)
À écouter en cuisine lors de vos expérimentations culinaires et recherches gustatives. Cette sélection hétéroclite permet de jongler sans complexes avec les épices et saveurs pour agresser et enchanter vos papilles auditives. Fred Neuen, réalisateur et producteur chez thisisradar.com,
a été photographié chez lui par Andrés Lejona.
PLAYLIST pour... ... enchanter vos papilles auditives.
5. Beastie Boys « Sabotage » (Ill Communication, 1994)
6. Joe Hisaishi « Always With Me » (Spirited Away soundtrack, 2002)
1. Alan Silvestri « Back To The Future » (Back to the Future Soundtrack, 1990)
2. Nancy Sinatra « These Boots Are Made For Walkin’ » (Boots, 1966)
3. Billy Talent « Fallen Leaves » (Billy Talent II, 2006)
4. Skrillex « First of the Year » (More Monsters and Sprites, 2011)
7. Ólafur Arnalds « Brotsjór » (Dyad 1909, 2009)
8. Imogen Heap « Hide and Seek » (Speak for yourself, 2005)
9. Clint Mansell « Lux Aeterna » (Requiem for a Dream soundtrack, 2000)
10. Aphex Twin « Come to Daddy » (Come to Daddy (EP), 1997)
Désirs printemps 2012
Les grands chefs s’invitent chez vous et vous passent leur tablier ! Découvrez, avec plus de 100 photographies, 50 recettes de toutes les cuisines du monde, soigneusement sélectionnées, et faciles à réaliser soi-même. www.maisonmoderne.lu
Par:
Jacques Demarque Olivier Minaire
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Anne Simon a été interviewée par Marie Narjani et photographiée dans son lit par David Laurent / Wide.
I had a dream Rêves, souhaits ou désirs sont étroitement liés par cette notion de but à atteindre, parfois inaccessible, parfois à portée de main. Voir ses rêves nourrir sa vie réelle est peut-être la panacée des artistes, c’est ce que Désirs souhaite à tous ses lecteurs.
Qui êtes-vous ? Anne Simon, 29 ans. Je suis metteur en scène au théâtre. Où dormez-vous ? En principe je dors dans mon lit, mais cela m’arrive de m’endormir déjà devant la télé. Je passe aussi du temps dans des hôtels. Comment vous endormez-vous ? À force de penser que quand je dors je risque de rater des choses, j’ai depuis toujours des problèmes à m’endormir. Couche-tôt ou tard ? Tard et de préférence me lever tard aussi, ce qui n’est pas souvent possible.
En position fœtale au pied du lit, Anne Simon bouge beaucoup la nuit, à la recherche de chaleur. « Plongée sous ma couverture, au risque de m’étouffer, je me réveille assez souvent. En me levant le matin, j’ai souvent le sentiment d’avoir participé à un marathon. » Ses rêves, elle les qualifie plutôt du genre « bizarrissime »… Des situations ou des gens, qu’elle connaît, se transforment au moment crucial en quelque chose ou quelqu’un d’inconnu. Des rêves de « morphing » de lieux, mais surtout de personnes, sont une source d’inspiration pour elle. Consciente de ce qu’elle rêve, elle fait partie des rares personnes qui ont le don de réussir à manipuler leurs rêves. Ainsi, même en dormant, elle met en scène ses propres rêves… Par contre, le plus effrayant pour la metteur en scène, ce sont les rêves qui influencent sa vie réelle. Si le rêve est vif, il l’accompagne toute la journée, au point qu’entre le rêve et le réel, elle n’arrive parfois plus à distinguer l’un de l’autre… En fin de compte, l’idée de réalités multiples et de mondes parallèles rejoint tout à fait celle de son métier.
Combien d’heures dormez-vous ? Entre 4 et 14 heures… C’est large !
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www.centredart - dudelange.lu
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Albert Weis coupes, installation, miroir, néon, 2010
Marco Godinho Welcome stranger, néon, 2007
Catherine Lorent Iter Virtutis, dessin, 2008
The Plug, Joyeux vandales, installation, 2009
design by bunkerpalace
Carine et Élisabeth Krecké, Dakotagate, dessin à l’encre, 2011
Centre d’art Dominique Lang / Gare Dudelange - Ville
Pina Delvaux Sur la pointe des pieds, boîte et objets, 2012
Centre d’art Nei Liicht / rue Dominique Lang
Claudia Passeri Sul fondo di un antico mare, Gorge du Furlo (I), photographie, 2011
Consommation cycle mixte: 8,4 - 9,7 l/100 km. Émissions de CO 2 : 198 - 229 g/km.
En Théorie, nous utilisons un courant d’air pour tester l’aérodynamique. En pratique, nous vous offrons un souffle d’air pour éveiller vos sens. La nouvelle Porsche 911 Cabriolet
Porsche Zenter Lëtzebuerg Garage André Losch S.à r.l. 5, rue Peternelchen L-2370 Howald Tél.: +352 26 36 31-1 www.porsche.lu