Desirs pintemps-ete 2012

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ANNE SIMON

PRINTEMPS/ÉTÉ 2012

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PRINTEMPS/ÉTÉ 2012


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ÉDITO

Toujours plus de Désirs

COURRIER : BP728 L-2017 Luxembourg BUREAUX : 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN : 1992-4003 WEB : www.maisonmoderne.lu CEO : Mike Koedinger COO : Rudy Lafontaine DRH : Thierry van Ingelgom

ÉDITEUR

TÉLÉPHONE : (+352) 29 66 18-1 FAX : (+352) 29 66 19 E-MAIL : publishing@maisonmoderne.lu DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Mike Koedinger DIRECTEUR DES RÉDACTIONS : Marc Gerges RÉDACTRICE EN CHEF : France Clarinval COLLABORATEURS : Marie Narjani, Élodie Palasse-Leroux, Marie-Magali Sarry COORDINATION : Deborah Lambolez PHOTOGRAPHIE : Éric Chenal, Julien Becker, David Laurent / Wide, Andrés Lejona, Olivier Minaire, Christophe Olinger, Jessica Theis ILLUSTRATION : Stina Fisch CORRECTION : Sarah Lambolez, Cathy Weber

DESIGN

TÉLÉPHONE : (+352) 27 62 12 62-1 FAX : (+352) 27 62 12 62-84 E-MAIL : studio@maisonmoderne.lu DIRECTEUR : Guido Kröger DIRECTEUR ARTISTIQUE : Mireille Scheid STUDIO MANAGER : Stéphanie Poras MISE EN PAGE : Tae Eun Kim (coordination), Jan Hanrion, Zoë Mondloch, Gaëlle Huber

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TÉLÉPHONE : (+352) 27 17 27 27 FAX : (+352) 26 29 66 20 E-MAIL : mediasales@maisonmoderne.lu DIRECTEUR COMMERCIAL : Francis Gasparotto DIRECTEUR DES CLIENTÈLES : Aurélio Angius CHARGÉE DE CLIENTÈLE DÉSIRS : Audrey Gollette

EN COUVERTURE:

Photographie de Christophe Olinger

Pour joindre les collaborateurs par e-mail, suivez le modèle: prenom.nom@maisonmoderne.lu

Impression Imprimerie Centrale

Alors que le printemps tarde à s’installer, Désirs n’attends pas pour poursuivre son exploration de la création locale. C’est la metteur en scène Anne Simon qui se livre au jeu de l’interview. Alors qu’elle vient de créer la sulfureuse comédie The Last Virgin, elle nous parle de sa carrière, de ses choix et de sa manière de concevoir la scène. Désirs a aussi sélectionné des personnalités de la culture, du cinéma, de la mode, du design ou de la gastronomie qui font l’actualité du moment par leurs créations et leur engagement. Découvrons les à travers une série de portraits. Le design a droit à une place de choix dans cette édition avec l’interview de la Française Inga Sempé, une sélection parmi les participants au concours CommerceDesign, des projets réalisés par des designers luxembour luxembourgeois sur la notion d’urgence pour l’exposition Emergenc(e)(y) et un avant-goût de créations présentées au Salon du meuble de Milan. Les sujets qui font l’actualité politique et sociale ne sont pas absents de Désirs. La proximité de l’Octave nous donne l’occasion de nous pencher sur la place de la religion dans notre société, alors que les 100 ans du Kursaal à Rumelange nous permettent d’observer l’histoire des salles de cinéma du pays. L’image et l’identité du Luxembourg sont questionnées dans le cadre de la promotion institutionnelle du pays. Désirs ne serait pas Désirs sans les pages ouvertes aux photographes que ce soit pour un portfolio ou pour une vision personnelle de la mode, ni sans les rendez-vous habituels pour découvrir une facette originale d’une personnalité. Par FRANCE CLARINVAL

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ANNE SIMON est photographiée par CHRISTOPHE OLINGER

au Théâtre National de Luxembourg.


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6 INVITÉ

Mon désir... Rencontrer, écouter, regarder, sentir : RESPIRER Apprendre, comprendre, questionner, rechercher : AIMER Rédiger, documenter, discuter, parler : ÊTRE pour Surprendre, informer, divertir, communiquer : PARTAGER Analyser, conscientiser, contester, changer : CRÉER Relever, soutenir, améliorer, embellir : VIVRE … ensemble. NATHALIE REUTER illustrée par STINA FISCH

Née au Luxembourg, Nathalie Reuter a suivi une formation en journalisme et communication, ainsi qu’en business management, et travaille depuis 15 ans en tant que journaliste et présentatrice pour RTL Télé Lëtzebuerg. Aujourd’hui, elle présente le journal télévisé le week-end et anime régulièrement des soirées et des conférences.

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


7 INVITÉ

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


Consommation cycle mixte: 7,7 - 8,8 l/100 km. Émissions de CO2 : 180 - 206 g/km.

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34–40

Théâtre en questions

PORTRAITS 12. André Dziezuk 16. Anne Canel 18. Yvon Lambert 20. François Knopes 22. Jenny Warling 24. Jean-Guillaume Weis 26. Ben Weber 28. Marie-Paule Jungblut 30. Pascal Magro 32. Marie Madeleine

ACTUALITÉS

Encore dans la génération montante et pourtant déjà indispensable, Anne Simon marque de son empreinte et son style la mise en scène au Luxembourg. Ses choix audacieux de textes et de sujets, ses explosions de couleur, son penchant pour la provocation en font une figure incontournable du théâtre.

52

Tania Berchem et Pierre Barthelmé Comment présenter et vendre l’image du Luxembourg à l’étranger ? C’est la question qui divise et qu’il est urgent de se poser. 58

Patrick Dondelinger L’Octave est-elle une tradition religieuse en passe de devenir une simple date dans le calendrier des manifestations populaires ? 64

Paul Lesch Le professeur et historien nous parle de plus d’un siècle de salles obscures au Luxembourg.

DESIGN

INTERVIEWS

82

Concours CommerceDesign

88

Inga Sempé La designer française était l’invitée d’honneur de la Design Fair de Stockholm. Elle retrace l’histoire qui se cache derrière chacune de ses créations.

96

Emergenc(e)(y) 102

Salon du meuble de Milan

122

TEDx © Christophe Olinger

Quelque 200 personnes ont assisté à la session luxembourgeoise de TEDx. Mike Koedinger, Thomas Schoos et Pedro Castilho nous racontent les coulisses de cet événement.

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Zone d’activités Bourmicht L-8070 Bertrange Tel. : 43 96 96 2710 - autopolis.lu


© Nick Aitken

126 –132

Allez les filles ! Le photographe Nick Aitken s’amuse avec les codes vestimentaires des lycéennes.

RENDEZ-VOUS

PORTFOLIO

CITY NEWS

06

42-50

133

Mon désir Nathalie Reuter 150

Hypernuit

Quoi de neuf?

Éric Chenal promène son regard dans les nuits de Luxembourg.

Les nouvelles qui font l’actualité commerciale et culturelle dans la capitale et dans tout le pays.

Talents Samuël Levy 152

Playlist Luc Henzig 154

I had a dream Mandy Graff

FASHION 70–80

Style watch 108–115

Festival International de Hyères 116–120

Marching Band DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

VITRINES 142

Guide urbain Suivez le guide à travers les bonnes adresses de boutiques, de restaurants et de lieux de bien-être à Luxembourg.


12 PORTRAITS

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


13 PORTRAITS

Pour la musique qu’il a composée pour Illégal, André Dziezuk s’est vu nommé au Prix France Musique – Sacem.

« IL Y A ENCORE DEUX ANS, JE N’OSAIS PAS AFFIRMER QUE J’ÉTAIS COMPOSITEUR » ANDRÉ DZIEZUK

André Dziezuk a signé les musiques de nombreux films. La qualité et la justesse de ses compositions lui ont valu le Filmpraïs de la meilleure contribution artistique pour l’ensemble de son travail. Quand il est monté sur scène pour recevoir son prix, André Dziezuk n’a pas manqué de remercier les réalisateurs qui lui ont fait confiance et dont plusieurs allaient eux-mêmes être récompensés (voir la liste ci-après). Il sait bien à quel point la relation entre le réalisateur et le compositeur est essentielle à la qualité de la musique d’un film. C’est par la clarinette, puis le hautbois qu’André Dziezuk a commencé la musique, dès l’âge de 12 ans à l’orchestre de bal de son père, puis au conservatoire de Metz. Marqué par certains de ses professeurs, voulant être en contact avec des jeunes et passionné par la transmission de son savoir, il devient professeur de musique, d’abord dans un collège lorrain et désormais à l’école de musique de Dudelange, « une bulle d’oxygène à laquelle je tiens ». Parallèlement à cette carrière qu’il continue de prendre très à cœur, André Dziezuk multiplie les recherches et expériences musicales. À la fin des années 90, il se lance dans le collectif d’acid jazz « Pazpatu » où il rencontre Sascha Ley et Marc Mergen. C’est avec ce dernier qu’il voit s’ouvrir les portes de la composition de musiques de films. « Nous jouions ensemble sous le nom de ‘ Lingo ’, une musique électro, quand on a été contacté par Jeannot Savania pour envoyer des musiques à Frédéric Fonteyne, qui recherchait des musiciens pour son film Une liaison pornographique », se souvient-il. Nous sommes en 1999 et

le film, comme sa bande originale, seront des grands succès cinématographiques. « On ne se considérait pas encore comme des compositeurs de musiques de films, Marc et moi. On aurait aussi bien pu n’en faire qu’un seul. » Mais par la suite, le CNA leur confie des documentaires, des films restaurés, puis c’est Claude Lahr et son Heim ins Reich qui leur font confiance, avant Starfly de Beryl Koltz. « À ce moment, on commence à exister, même si l’étiquette électro de Lingo nous colle un peu à la peau. » Le duo écrira les musiques de plusieurs longs et courts métrages produits et coproduits au Luxembourg : Nous trois de Renaud Bertrand, La Dernière fugue de Léa Pool, Illégal d’Olivier Masset-Depasse. Son acolyte ayant décidé d’aller vers d’autres horizons, c’est seul qu’André Dziezuk poursuit cette fructueuse collaboration avec les réalisateurs. Récemment, il a travaillé sur Avant l’aube de Raphaël Jacoulot, Hot Hot Hot de Beryl Koltz, La Vie d’une autre de Sylvie Testud ainsi que deux films qui seront prochainement à l’affiche, J’enrage de son absence de Sandrine Bonnaire et Ne m’oublie pas de Jérôme Cornuau. Si le style de musique varie autant que le style de film, le compositeur juge que c’est « la première rencontre avec le réalisateur qui est déterminante ». C’est la qualité de la relation et de la communication qui assurera la réussite du projet. « Il faut apprendre à parler la même langue pour comprendre ce qu’ils ont en tête. Certains utilisent des références, parfois extrêmement pointues, d’autres parlent avec des couleurs, des adjectifs, de la chaleur, du ressenti, des émotions... Je m’adapte. »

ANDRÉ DZIEZUK a été interviewé par FRANCE CLARINVAL et photographié par DAVID LAURENT / WIDE dans son studio.

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14 PORTRAITS

www.andredziezuk.com

Le palmarès du Filmpräis 2012

© Véronique Kolber

Parfois le compositeur commence son travail dès l’écriture du scénario qui sera nourrit d’ambiances musicales et sonores. À l’inverse, il arrive parfois en fin de parcours, quand le film est monté, que le producteur impose et indique des plages où placer sa musique. Entre les deux, tous les cas de figure sont possibles. « Mais globalement, j’avance à tâtons, avec des aller-retour entre le réalisateur et moi, c’est un work in progress permanent où tout peut toujours être remis en question. » Car si une mauvaise musique peut plomber un bon film, une bonne musique peut aussi en sauver un moyen. « Je suis au service du film. Il faut accepter de voir sa musique triturée, jetée en pâture aux mains du réalisateur et du monteur. » À la fois fier et étonné de se voir récompenser par un Filmpraïs, André Dziezuk considère que la reconnaissance du milieu lui donnera des occasions de faire connaître son travail sans pour autant vouloir accepter plus de projets qu’il ne peut. Il travaille actuellement sur une musique de théâtre, pour la pièce Hiver que Sophie Langevin met en scène, « beaucoup plus dif ficile et moins confortable que le cinéma », avant de poursuivre sur d’autres collaborations prometteuses. Le travail de composition nécessite une maîtrise de plusieurs instruments et des outils informatiques. L’instrument de prédilection d’André Dziezuk est le hautbois qu’il enseigne d’ailleurs à l’école de musique de Dudelange.

Meilleur film luxembourgeois : Hot Hot Hot de Beryl Koltz (Samsa Film) Meilleur court-métrage : En Dag am Fräien de Govinda van Maele (Lucil Film & Red Lion) Meilleur documentaire : High Low de Jean-Louis Schuller et Sam Blair (Samsa Film) Meilleure contribution technique : Jean-Louis Schuller (chef opérateur) Meilleures contributions artistiques :

André Dziezuk (musique) ainsi que Maisy Hausemer et Paul Scheuer (scénario de D’Symmetrie vum Päiperlek) Meilleure coproduction : Illégal d’Olivier Masset-Depasse (Iris Productions) Meilleure film d’animation : Rose & Violet de Claude Grosch et Luc Otter (Samsa Film) Prix du Jeune Espoir : Vicky Krieps (comédienne)

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16 PORTRAITS

Après un parcours dans la finance, Anne Canel renoue avec ses anciennes amours et lance un atelier de couture en proposant du sur mesure tout en faisant travailler des petites mains sans emploi. Le déclic lui est venu autour de la quarantaine. Anne Canel a plaqué un emploi de directeur financier pour créer son entreprise. Non pas d’expert-comptable ou de consultant, mais de… couture. « Je stagnais dans ma progression professionnelle, j’avais fait le tour de la question. Ajoutez un enfant et quarante ans, j’ai sauté le pas. » Cette fille de militaire formée « à l’ancienne, donc en ayant appris à coudre », essuie les plâtres de la création d’entreprise : « des investissements, la crise, mais une énergie démesurée, c’était le moment. » Elle part à Londres pour apprendre le patronage et la conception de modèles, développe un réseau de main d’œuvre avec une styliste de Francfort et lance sa société, AAA (pour Audace, Allure, Ambition). Le rôle d’Anne Canel n’est pas de dessiner des modèles ou coudre des modèles, mais plutôt de rassembler les compétences et conseiller les clientes.

Deux types de clientes sont visés. Le véritable sur mesure, totalement personnalisé dans le dessin du modèle, le choix des tissus et les détails d’accessoires. « Des femmes qui ne font pas forcément un 36, qui veulent des pièces remarquables et qui en ont les moyens. » Ensuite, la demi-mesure est destinée à une clientèle de femmes actives qui veulent changer des marques du commerce. Un catalogue de modèles est proposé avec une vaste sélection de tissus. « Un investissement considérable pour obtenir les échantillons. » Dans les deux cas, il y a un engagement social de la part d’Anne Canel qui fait travailler des couturières en Lorraine, des étudiantes au Luxembourg pour le sur mesure et une ONG vietnamienne pour la demi-mesure. « Je mets mes compétences de gestionnaires au service d’un métier qui me plaît, je propose de belles choses à mes clientes et j’aide d’autres femmes à réaliser leur rêve, non ? »

www.annecanel.com

« L’ASPECT SOCIAL DE LA COUTURE EST BEAU ET IMPORTANT » ANNE CANEL

ANNE CANEL a été interviewée par FRANCE CLARINVAL et photographiée par DAVID LAURENT / WIDE à l’Hôtel Cravat.

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YVON LAMBERT a été interviewé par FRANCE CLARINVAL

et photographié par DAVID LAURENT / WIDE au CNA.


19 PORTRAITS

« J’AI VOULU UNE APPROCHE LENTE DANS LE RESPECT DES GENS » YVON LAMBERT

C’est pour répondre à une commande du Centre national de l’audiovisuel qu’Yvon Lambert s’est intéressé au monde paysan au Luxembourg. Avec Terres Fermes, il signe sa première série entièrement en couleurs. Comme beaucoup de photographes luxembourgeois, c’est à Bruxelles, au 75, qu’Yvon Lambert a étudié la photographie après un début de carrière comme ingénieur technicien dans la sidérurgie. Ce sont généralement les villes qui ont intéressé ce photographe qui a commencé avec Naples Un Hiver, avant de partir en Roumanie, au Japon, au Laos, en Russie ou au Vietnam. Il s’intéresse au thème des frontières en Europe, retrace les dernières semaines du dernier haut-fourneau du Luxembourg ou au quotidien des personnes qu’il croise et nous raconte leurs histoires. Yvon Lambert travaille principalement en noir et blanc, ayant longtemps considéré la couleur comme « un emballage, une façon de ne pas aller au fond des choses ». C’est pourtant en couleur qu’il a réalisé cette nouvelle série, Terres Fermes, sur le monde paysan au Luxembourg, à l’initiative du CNA qui mène une série de commandes sur ce sujet. « Nous avions peur que le noir et blanc donne une vision trop passéiste ou nostalgique de l’agriculture », commente Michèle Walerich. « Après de nombreux projets, surtout à l’étranger et souvent sur le thème de la ville, l’idée de parcourir la

campagne proche, à la rencontre de paysans, m’attirait fortement : une façon de m’oxygéner, de changer de rythme », exprime le photographe. Pour ce travail, comme pour les précédents, Yvon Lambert affiche une approche douce et lente où il avance progressivement à la rencontre de ses sujets. Il s’est rendu plusieurs fois sur le terrain, parfois sans même prendre d’images, a photographié les paysages avant d’aborder les bâtiments, puis les habitants, histoire de gagner leur confiance et de les capter dans leur quotidien. En parcourant la campagne, le photographe s’est rendu compte de la dichotomie « entre les exploitations intensives, liées à des contrats avec l’industrie et les petits producteurs bio qui s’en sortent souvent mieux ». Le résultat, tout en finesse et revendiquant sa subjectivité, nous fait bien comprendre de quel côté son cœur balance. Yvon Lambert commente et interprète ce qui se passe devant son appareil tout en nous laissant la liberté d’y projeter nos propres souvenirs. Il ne s’agit ni de photographie purement humaniste, ni de photographie documentaire, mais d’histoires qui nous projettent ailleurs et qui nous incitent à réfléchir. « Pour un citadin comme moi, il reste des choses essentielles que l’on ressent dans ce milieu rural : un authentique contact avec la nature et le sentiment d’en faire partie. » Exposition jusqu’au 6 mai au Centre national de l’audiovisuel à Dudelange.

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20 PORTRAITS

« LE CAFÉ EST UN DOMAINE COMPLEXE OÙ L’ON PEUT ÊTRE CRÉATIF » FRANÇOIS KNOPES

FRANÇOIS KNOPES a été interviewé par FRANCE CLARINVAL et photographié par DAVID LAURENT / WIDE dans son coffee shop.

Il est devenu champion de Belgique de « Latte Art ». Le barista François Knopes considère le café comme un art en soi. Depuis quatre générations, la famille Knopes travaille dans le café. Et depuis cinq ans qu’il a rejoint l’entreprise familiale, la torréfaction et le bon café n’ont plus de secret pour François. « En voyant, en 2006, les championnats du monde de barista, je me suis aperçu de la complexité et de la créativité que le café pouvait revêtir. » Fasciné par ces serveurs spécialisés dans les cafés, cappuccino, latte et autre macchiato, il lit, suit des cours, se renseigne et s’entraîne pour peaufiner l’art de servir le café en dessinant des motifs dans la mousse de lait… domaine dans lequel il excelle désormais et remporte des titres prestigieux. Car le « latte art » a bien ses championnats qui sont cadrés et précis comme une discipline olympique. En huit minutes, les concurrents – qui sont tous face à la même machine, avec le même café et le même lait – doivent réaliser trois duo de latte : une base d’expresso et du lait chauffé rendu

crémeux que l’on verse avec dextérité, en imprimant des mouvements qui donneront des motifs. Déjà champion de Belgique en 2010, François Knopes avait terminé 10e au niveau mondial. Avec son nouveau titre national, il espère faire mieux encore en novembre à Séoul. Le coffee shop de Luxembourg lui permet de s’exercer dans de bonnes conditions, avec de vrais clients exigeants et parfois pressés. D’autant plus que les juges ne s’intéressent pas seulement au résultat mais à toutes les étapes de la préparation, de la mouture du café au nettoyage de la machine. Car pour faire un bon café, il faut « d’abord du bon café, c’est-à-dire planté et cueilli au bon moment, torréfié comme il faut et gardé frais ». Le spécialiste ajoute que la qualité de l’eau est essentielle et que la machine doit être entretenue et propre. Tout un art. Coffee shop Knopes

Avenue de la Porte-Neuve (Bourse) à Luxembourg www.knopes.com

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22 PORTRAITS

Sacrée vice-championne d’Europe junior dans la catégorie des moins de 53 kilos, la karateka Jenny Warling vient de fêter sa majorité. Chez les seniors, de nouveaux défis l’attendent. Dans la famille Warling, que vous demandiez le père, la mère, le fils ou la fille, immanquablement, le karaté n’est pas loin. Jenny est donc tombée dans le chaudron à cinq ans alors que son père est son tout premier entraîneur. 18 ans tout rond, 1,63 m, 52 kg toute mouillée, un visage aux traits doux et réguliers, des yeux bleus rieurs… mais malheur à qui se fierait à son frêle gabarit : gants aux poings, sanglée de bleu dans son gi, son uniforme immaculé, Jenny Warling est une combattante. À Baku en Azerbaïdjan, elle a d’ailleurs fait mordre le tatami à nombre de ses adversaires, jusqu’à gravir la deuxième marche du podium et porter haut les couleurs du Luxembourg. Pendant 10 ans, Jenny Warling s’initie au kata ; patiemment, elle apprend la technique, ces enchaînements codifiés de mouvements qui miment un combat. La répétition est gage de perfection. Une fois ces automatismes acquis, le corps formé et le mental aguerri, Jenny Warling part au kumite, c’est-à-dire au combat. Et là, elle excelle. Son talent se révèle : « J’ai trois mots d’ordre : le mental, la technique et la vitesse. Face à mon adversaire, je me dis toujours que je peux y arriver, je ne baisse jamais les bras. » Elle concède devoir beaucoup au soutien de sa famille et aux conseils avisés de ses coaches Junior Lefèvre et Misch Feidt. En attendant de nouveaux combats, Jenny Warling garde en mémoire les paroles du grand champion Rafael Aghayev rencontré en marge des championnats d’Europe à Baku : « On doit toujours combattre avec le cœur et l’esprit », lui a-t-il dit. Jenny Warling s’entraîne au Karaté Club Walferdange : www.karatewalfer.lu

JENNY WARLING a été interviewée par MARIE-MAGALI SARRY

et photographiée par DAVID LAURENT / WIDE à la Coque.

« TROIS MOTS D’ORDRE : LE MENTAL, LA TECHNIQUE ET LA VITESSE » JENNY WARLING


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Jean-Guillaume Weis a été interviewé par Marie-Magali Sarry

et photographié par David Laurent / Wide rue Notre-Dame.


25 PORTRAITS

« LA DANSE, C’EST MASCULIN… ÇA VOUS ÉTONNE ? » JEAN-GUILLAUME WEIS

Le danseur et chorégraphe Jean-Guillaume Weis est un homme surprenant. Les idées reçues sur son métier, il n’en a que faire. Il s’en amuse. Plongée dans l’univers d’un artiste surdoué pour qui vivre, c’est danser ; et inversement. Il a débuté à huit ans, il en a aujourd’hui 42. Enfant, alors que ses camarades rentraient tout bonnement chez eux après la classe, il faisait ses devoirs sur le plancher du conservatoire de Luxembourg où il enchaînait les heures de pratique. Déjà à l’époque, une force de travail hors du commun était un trait marquant de son caractère. « J’étais dans une classe de forts en thème, section latin du Lycée de Garçons de Luxembourg. Il ne fallait pas faiblir. » Repéré pour son talent, ce « je ne sais quoi que d’autres n’ont pas », il déménage à 16 ans à Bruxelles où il continue sa formation. Puis, tout s’enchaîne très vite. Paris, Tokyo, New York, Buenos Aires : il a dansé partout, avec les meilleurs. Avide d’expériences, il a appris des plus grands maîtres : Mark Morris, Pina Bausch, Joachim Schlömer, Zvi Gotheiner. Mais son style, c’est le sien. Un supplément d’âme qu’il insuffle dans sa dernière création en date, Männer Tanz qu’il présentera en juin au Grand Théâtre. Männer Tanz est un projet pluridisciplinaire qui combine danse, théâtre et documentaire vidéo. JeanGuillaume Weis y bouscule notre vision de la danse, et ça a plutôt l’air de lui plaire. « Nous serons cinq danseurs sur scène, que des hommes. Vous savez, j’ai développé ma masculinité dans ce métier. La danse, c’est masculin... ça vous étonne ? » Oui ! Cela intrigue les néophytes qui, avouons-le, ont la fâcheuse tendance à envisager la danse comme un langage féminin. « Lorsqu’au cours d’une conversation mondaine, on me demande ce que je fais et que je réponds ‘ danseur-chorégraphe ’, ce n’est pas du tout comme si je répondais ‘ architecte ’. Les femmes, elles, sont admiratives, ce qui ne va pas sans me déplaire ! Les hommes, quant à eux, sont surpris, il y a toujours une petite seconde de réflexion. » Jean-Guillaume Weis a piqué notre curiosité. Présent sur scène avec ses danseurs,

dont l’âge varie de 25 à 56 ans, il raconte le parcours particulier et singulier de cinq hommes d’horizons différents qui ont en commun une passion : la danse, la vie. Mais n’est-ce pas la même chose à ses yeux ? Ultra-sensible, ouvert sur le monde, tout l’inspire. La musique, la photographie, l’architecture, les arts plastiques, la littérature, le cinéma. « J’ai beaucoup d’images en moi. Je crée des phrases de danse dans ma tête. Je visualise la séquence. Je n’ai plus besoin d’un miroir pour savoir à quoi ressemble tel ou tel geste. » Dans le cinéma, ce qui l’intéresse avant tout, c’est la dramaturgie, comment telle scène arrive à créer telle émotion chez le spectateur. « Je fabrique mes scènes pour faire passer un message particulier, pour véhiculer une émotion, on est au-delà de la beauté des corps qui s’expriment. » Dans son processus de création, il observe, il note et de là surgit sa proposition personnelle, souvent inattendue. Jean-Guillaume Weis vise l’universalité. Régulièrement invité à l’étranger, il multiplie les contributions artistiques, il est notamment intervenu en tant que chorégraphe sur le film Hot Hot Hot de Beryl Koltz. Il prépare également un deuxième spectacle pour les étudiants de la Hochschule für Musik und Darstellende Kunst de Francfort. Et, si sa tête fourmille de projets, son vœu le plus cher reste la création de sa propre compagnie de danse à qui il pourrait insuffler sa vision du monde. « J’aimerais former des danseurs. La compagnie est en fait pour moi un outil de travail. Grâce à elle, nous pourrions revendiquer une identité propre, un style bien à nous. Le fait de travailler avec des danseurs différents, c’est certes passionnant, mais il n’y a pas de continuité, ni d’évolution. Cet aspect là me manque. On ne fait pas des tableaux sans peinture. » Une compagnie de danse luxembourgeoise qui s’exporte, ne serait-ce pas également un beau moyen pour le Luxembourg de rayonner artistiquement à l’étranger ? Que son vœu se réalise. Männer Tanz de Jean-Guillaume Weis, les 16 et 21 juin à 20 h au Grand Théâtre de Luxembourg. www.jeanguillaumeweis.com

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26 PORTRAITS

Le tout jeune cuisinier du restaurant Gudde Kascht à Haller a remporté le titre de « Cuoco dell’anno 2012 » en Italie. Ben Weber, seul non Italien en lice, a devancé les 56 autres participants. Il n’avait que sept ans quand il a décidé de devenir cuisinier. « Faire de la bonne cuisine apporte un résultat immédiat dans le plaisir que l’on donne », s’enthousiasme le jeune homme de 24 ans, étudiant en maîtrise et cuisinier à Haller au restaurant du camping tenu par ses parents. Études, travail, concours, tout participe à la formation de ce boulimique de l’apprentissage qui entend profiter des saisons d’hiver pour se frotter aux grandes maisons internationales. C’est à la faveur d’un stage chez Mosconi que Ben Weber découvre la cuisine italienne et se prend de passion pour le pays, à tel point qu’il devient membre de l’association italienne des cuisiniers, au même titre qu’il est inscrit au Vatel-Club de Luxembourg. C’est par ce biais qu’il décide de tenter sa chance au concours Cuoco dell’anno.

Ben Weber n’avait qu’une heure pour bluffer le jury et dresser cinq assiettes de mets à base de bœuf. « On doit reproduire à l’identique l’assiette que l’on présente comme modèle, pas le droit à l’improvisation. » Sa trilogie comprenait un tartare de bœuf aux huîtres, un tataki mariné au soja et un gnocchi romana aux croquettes de bœuf et foie gras. Le tout a séduit le jury. Résistance au stress, concentration au travail, inventivité et maîtrise technique lui seront bien utiles pour sa participation en mai au Hans Bueschkens Young Chefs Challenge en Corée du Sud. Il a passé les sélections nationales, puis l’étape de la zone Europe centrale et se retrouvera avec six autres cuisiniers qui se disputeront le titre de champion du monde des moins de 25 ans.

De Gudde Kascht 20, Henerecht L-6370 Haller

« UN JOUR SANS APPRENDRE EST UN JOUR PERDU » BEN WEBER

BEN WEBER a été interviewé par FRANCE CLARINVAL et photographié par DAVID LAURENT / WIDE à Haller.

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28 PORTRAITS

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29 PORTRAITS

« POSER DES QUESTIONS AU PASSÉ POUR TROUVER LES RÉPONSES AU PRÉSENT » MARIE-PAULE JUNGBLUT

Directrice adjointe des musées de la Ville de Luxembourg, Marie-Paule Jungblut partira à la tête du Musée historique de Bâle. Un nouveau défi pour cette historienne passionnée par la transmission du savoir. Déjà enfant, cette fille de journaliste voulait comprendre ce que son père lisait et écrivait. C’est pour cela qu’elle a étudié l’histoire : « trouver des réponses au présent. » Intéressée par les langues et les civilisations étrangères, Marie-Paule Jungblut envisage un temps de devenir interprète et commence même à suivre des cours d’arabe à Paris. Mais elle craint de ne « faire que reproduire les idées des autres sans pouvoir être créative et indépendante ». C’est donc vers la médiation et la transmission de l’histoire qu’elle va se tourner. Marie-Paule Jungblut est entrée au service du Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg en 1992. « C’était un immense défi qui répondait à une volonté politique de mettre en place un outil de connaissance de la ville. » La première exposition permanente, inaugurée en 1996, concorde avec une double mission : « à la fois le pouvoir et le devoir d’inventer un musée, de créer une collection. » Cette tension entre liberté et responsabilité va marquer le reste de la carrière de l’historienne. Le musée a pour objectif de présenter la ville du 10e siècle à nos jours. Aussi, la question de l’histoire contemporaine est au cœur de la réflexion que mène l’équipe : que garder ? Quels sont les sujets qui sont représenta-

tifs ? Lesquels ne sont que de l’anecdote ? « Les réponses sont à trouver dans la position que défend l’historien suisse Jacques Haynard : l’historien doit être l’auteur d e l ’ h i s to i re qu’ i l ra c o nt e . » A s su m a nt l a subjectivité et la responsabilité des expositions qu’elle monte, Marie-Paule Jungblut travaille en transparence et n’hésite pas à choisir un point de vue ou un angle. Ainsi, les grandes expositions comme celles sur les sorcières, les tziganes, les religions ou tout récemment la pauvreté, n’hésitent pas à « instrumentaliser le passé pour analyser le présent ». C’est en travaillant la scénographie et la dramaturgie des expositions avec une alternance de documents, d’objets, de films et d’art qu’elle espère s’adresser aux publics les plus variés possibles. Forte de cette expérience et de ses convictions, l’historienne a été récemment nommée comme directrice du Musée historique de Bâle où elle entrera en fonction en août. Retenue parmi 50 candidats, elle sera à la tête d’une entité regroupant quatre musées – instruments de musique, histoire, arts décoratifs et calèches – cette institution a séduit Marie-Paule Jungblut pour le défi qu’elle représente : « comment réaliser une approche contemporaine avec une collection riche et pléthorique. » La Luxembourgeoise ambitionne d’apporter de l’innovation dans un lieu à la tradition bien ancrée et ainsi d’en élargir le public « avec des sujets que l’on n’imagine pas trouver dans un musée d’histoire ».

MARIE-PAULE JUNGBLUT a été interviewée par FRANCE CLARINVAL

et photographiée par DAVID LAURENT / WIDE à la Villa Vauban.

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Pascal Magro a été interviewé par France Clarinval et photographié par David Laurent / Wide au Bar à vin.


31 PORTRAITS

« FAIRE DE SA PASSION SON MÉTIER » PASCAL MAGRO

Pionnier du genre au Luxembourg, Pascal Magro fête les 10 ans de son Bar à vin. Plusieurs fois récompensé pour ses talents de sommelier, il met ses connaissances au profit de ses clients pour leur faire découvrir des trésors viticoles. Les bars à vin, les cavistes et œnothèques sont devenus légion au Luxembourg. Mais, il y a 10 ans quand le Lorrain Pascal Magro a ouvert à l’époque comme employé, désormais comme propriétaire, le Bar à vin de la rue des Capucins, c’était un concept inconnu et très français. L’idée était simple et n’a pas changé : proposer tous les midis une restauration de bon niveau (en partenariat avec la Brasserie Guillaume) pour accompagner une sélection de crus choisis et commentés. Deux entrées, un plat de poisson, un autre de viande, des assiettes de charcuterie et de fromages sont au menu pour le déjeuner. Le soir, l’établissement est réservé aux événements privés à moins que Pascal Magro ne se déplace pour une estimation de cave, une recherche d’accord mets et vins ou une dégustation à domicile. Il a commencé l’école hôtelière à 13 ans, à l’âge où il n’avait même pas le droit de boire du vin. « Je n’aimais pas les études, je faisais souvent le pitre, mais la cuisine a été une révélation. » Parcours classique, couronné d’une formation spécifique en œnologie et d’emplois dans des maisons de prestige, Greuze à Tournus, Georges Blanc à Vonnas, puis Léa Linster, en 1993, sa porte d’entrée au Luxembourg. Couronné Meilleur sommelier du Luxembourg 1993-1994, il sera aussi finaliste au concours d’Europe en 1994 et demi-finaliste au concours du Meilleur sommelier du monde au Japon en 1995.

Propriétaire des lieux depuis 2007, Pascal Magro s’est spécialisé dans les vins français, « ceux que je connais le mieux, où je peux aller directement chez les producteurs », ajoute deux ou trois nouveautés à sa carte chaque année et en enlève aussi. « J’ai constaté que les vins d’Alsace ou du Jura ne rencontrent pas un grand succès. » Il recherche des perles rares pour ses clients et les conseille dans leurs achats. Car la vente de vin représente désormais plus de la moitié du chiffre d’affaires du bar. Tous les mois, ses clients reçoivent une série de propositions de coups de cœurs, de raretés ou de classiques à venir découvrir et acheter. « Les amateurs sont éclairés et avertis, on ne peut pas leur raconter n’importe quoi. »

31, rue des Capucins à Luxembourg (Centre) www.baravin.lu

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32 PORTRAITS

MARIE MADELEINE a été interviewé par MARIE-MAGALI SARRY et photographié par DAVID LAURENT / WIDE chez eux.

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« MARIE MADELEINE EST UNE SAINTE, MARIE MADELEINE EST UNE PUTE » MARIE MADELEINE

Ils viennent de Metz, ils font du « disco-wave » et ont été sélectionnés pour représenter la Lorraine aux Eurockéennes de Belfort. Les Marie Madeleine ont fait un petit crochet par le Luxembourg. Virée mi-sainte, mi-pute, dans l’univers d’un tout jeune groupe. Maxime, Grégory et Jarco se sont produits le 16 mars dernier à l’Exit07 en première partie de Matias Aguayo. Cette salle de concert doit beaucoup à la programmation éclectique de Marc Hauser. Cet amoureux de la musique a un flair incomparable pour dénicher de nouveaux talents. Ce soir là, devant deux cents personnes, le trio messin était accompagné de la délicieuse Lily à la voix et au déhanché so sexy. Dénominateur commun du groupe : l’amour des femmes, l’humour mais surtout un grand sens de l’autodérision. Côté musique, les Marie Madeleine ont proposé des chansons sur lesquelles « on peut danser et pleurer en même temps car il y a de la mélancolie » ; la voix grave et envoûtante de Jarco y était pour quelque chose. À la base, c’est l’histoire de trois copains. Il y a Jarco Weiss, dandy-chanteur et globe-trotter, Maxime François alias Herr2003, DJ turntablist, touche-àtout mais terre-à-terre, et Grégory Wagenheim, artiste plasticien et musicien rêveur devant l’éternel. Signé par Ekleroshock, leur EP le plus connu est Swimming Pool. Il paraîtrait même que Zahia, que l’on peut considérer comme l’incarnation contemporaine de Marie-Madeleine, aurait fait son défilé de lingerie sur les accords de Swimming Pool. Le pourquoi du nom du groupe devient presque une évidence. « Mais parce que c’est notre sainte patronne, et que Marie Madeleine est une sainte et que Marie

Madeleine est une pute. J’aime la dualité chez les femmes », raconte Maxime. Par contre, aucun des trois n’envisage sérieusement une carrière de saint, la balance penche même dangereusement vers les sept démons dont on dit qu’ils habitaient la Marie-Madeleine biblique. Ils confessent des penchants capitaux, voire capiteux pour « les femmes, l’alcool – en particulier le Bordeaux –, les réseaux sociaux, la gourmandise, la conduite de vélo en état d’ébriété, le dédain des feux rouge et la tromperie pour mieux se faire plaquer ». Des hommes en somme ! Mais difficile de dénouer le vrai du faux chez ces artistes qui préfèrent de loin le plaisir du bon mot à la vérité. Nous ne leur jetterons pas la première pierre. Invités un peu partout, Marie Madeleine est devenu en quelques mois un groupe demandé. Une toute nouvelle notoriété qui les surprend et leur plaît à la fois. Mais leur actualité chaude du moment c’est, bien sûr, le festival des Eurocks de Belfort. C’est d’ailleurs l’un des plus grands festivals d’Europe qui flirte allègrement avec les 100 000 entrées et qui battra son plein durant trois jours et trois nuits, le premier week-end de juillet. Les Marie Madeleine s’y produiront aux côtés de grands noms tels que The Cure, Justice, Shaka Ponk, Charlie Winston, Hubert-Félix Thiéfaine et Lana Del Rey. Rien que ça. Est-ce que Jarco y dédiera sa première chanson au « laser vivant » comme il l’a fait à l’Exit07 ? De gentils fous on vous dit. Marie Madeleine sur Facebook : www.facebook.com/mariemadeleinetheband Les Eurockéennes de Belfort les 29, 30 juin et 1er juillet : www.eurockeennes.fr

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Anne Simon a été interviewée par France Clarinval et photographiée par Julien Becker au Théâtre National du Luxembourg.


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© Albert Nguon

Anne Simon en plein travail de répétition de Last Virgin avec le comédien Raoul Schlechter et la créatrice des décors et costumes, Lisa Überbacher.

À la scène comme à la vie Anne Simon Elle vient tout juste d’avoir 30 ans, ce qui ne l’empêche pas de faire partie des metteurs en scène qui comptent et sur qui l’on compte au Luxembourg. Anne Simon considère le théâtre comme un lieu de débat et de réflexion. Comment êtes-vous arrivée à devenir metteur en scène ? Ce n’est pas un métier que l’on imagine faire quand on est adolescent… L’idée de me tourner vers le théâtre était assez claire dès mon enfance, même si je n’imaginais pas, et mon entourage non plus, que cela pouvait devenir une profession. Au lycée, j’ai beaucoup joué et je pensais continuer dans cette voie. Mais cela m’intéressait de placer le jeu d’acteur dans son contexte et c’est pour cela que j’ai fait des études théâtrales qui m’ont menée vers la mise en scène. Les éléments techniques et les backstages m’intéressent beaucoup ; voir comment la technique peut créer une ambiance, changer radicalement une scène. La mise en scène elle-même, c’est surtout en travaillant, d’abord comme assistante, que je l’ai apprise. On ne devient pas metteur en scène en sortant de l’école et en ayant appris un catalogue de techniques : c’est l’expérience de la scène et de la vie qui nous apprennent ce métier. On apprend tout le temps. Il n’y a pas un moment où je me dis ‘ maintenant, je sais le faire ’. L’examen a lieu à chaque spectacle.

Pourquoi avez-vous choisi de faire vos études à Londres ? C’est d’abord pour la langue anglaise elle-même, mais aussi la littérature et le théâtre britanniques. Les conditions de vie et d’écriture sont bonnes et le théâtre contemporain y est très dynamique. De nombreux nouveaux auteurs ont par exemple été découverts au Royal Court Theatre qui fait un travail de promotion formidable. Est-ce que ce choix a influencé votre travail ? Seraitil différent si vous aviez étudié en France ou en Allemagne ? Oui, très certainement. Par exemple, une manière de travailler qui n’existe presque pas sur le continent, c’est le device theatre. C’est-à-dire de partir d’un matériel différent du texte, notamment l’improvisation, des essais et erreurs, comme on le fait beaucoup plus dans la danse. J’aime bien lancer une idée et me dire, ‘ essayons, on verra ce qui arrive ’, ce que l’on peut en tirer. C’est pour cela que je préfère le mot allemand Probe plutôt que la notion française de « répétition »

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Pour la pièce Last Virgin, Anne Simon a collaboré avec la jeune scénographe Lisa Überbacher. Les bouteilles et bombonnes d’eau servent de décor et évoquent à la fois le Mur des Lamentations et la valeur du liquide devenu un enjeu politique.

qui induit l’idée de quelque chose de figé, que l’on répète. Il ne faut jamais oublier le fait que l’on essaie, on fait de son mieux. Comment choisissez-vous les textes que vous montez ? Mon approche est assez variable. Je n’ai pas fait des études littéraires et je ne travaille pas les textes de manière dramaturgique, en décortiquant leur forme. Les premiers élans sont assez spontanés. Je lis, je fouille et puis un auteur ou une pièce, ou même une thématique, m’intéresse. Dans le cas de Last Virgin (la pièce de Tuvia Tenenbom qui vient d’être montée au TNL, ndlr), j’ai trouvé le texte sur Internet, l’ai trouvé intéressant, et j’ai donc contacté l’auteur qui m’a envoyé le texte et accordé les droits… et qui est même venu quelques jours à Luxembourg pour voir notre travail. Avec le recul, est-ce que vous voyez quels sont les types de textes qui s’imposent à vous ? Il faut que je sente la volonté très forte de raconter cette histoire, en particulier pour imposer une réflexion, déclencher des questions et des réactions. J’ai beaucoup travaillé sur des textes qui parlent de la question de la communication ou de la non-communication ainsi que des systèmes sociaux et des représentations qu’ils imposent. On parle d’une société très libre, mais on se rend compte qu’il y a une sorte de carcan invisible qui s’impose, qui nous cadre, qui bride la créativité. Ce sont les prisons du système social qui m’intéressent avec les attentes sociales auxquelles on se soumet. Vous posez donc la question de la représentation ? On est vraiment dans le théâtre… Précisément. Comment ‘ je ’ me représente visà-vis de la société qui m’entoure et comment celle-ci ‘ me ’ voit. Les lignes sont mouvantes et c’est la communication qui fait évoluer les choses et qui devient symptomatique de certaines situations. Donc, bien sûr, ce sont les questions que pose le théâtre. Vous n’hésitez pas à toucher à des questions plus politiques ou historiques comme avec La Putain respectueuse ou avec Last Virgin. Oui, en effet, mais ce sont aussi des pièces qui posent la question ‘ comment est-ce que j’agis dans cette société, dans ces règles ? ’. DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


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© Christophe Olinger

INTERVIEWS

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Pourriez-vous mettre en scène un vaudeville ou une comédie romantique, un texte distancié de préoccupations sociales ou politiques ? Je n’ai pas de lien avec ce type de théâtre. Mais, le ressort de beaucoup de comédies romantique, ce sont justement les écarts sociaux. Je creuserais sans doute cet aspect. L’humour que j’affectionne est plutôt l’humour noir, grinçant, méchant… L’humour britannique, l’humour juif me font beaucoup plus rire que ce qui fait rire les français et les allemands.

« MES PIÈCES SONT GÉNÉRALEMENT ASSEZ COLORÉES, RAPIDES, PHYSIQUES » ANNE SIMON

© Bohumil Kostohryz

Est-ce que le théâtre est un bon lieu pour énoncer ce qui ne va pas, pour dénoncer ? Le théâtre est surtout un bon endroit pour entamer une discussion. Le théâtre ne doit pas être pédagogique, expliquer ce qui se passe, accuser ou donner des leçons. Il doit servir de catalyseur. On sort de la salle en se posant des questions et en se remettant en question. Chacun repart avec ce qu’il a vu et va le confronter à son vécu, à son savoir. Avez-vous une approche systématique d’un texte et du travail sur scène ? Systématique, non. Mais, justement par rapport aux thématiques évoquées, j’aime bien énoncer quelques règles, imposer un type de comportement pour voir ensuite comment les comédiens réagissent et ce que l’on peut en tirer pour la pièce. Par exemple, je demande qu’on ne se touche pas ou qu’on chuchote. Ce sont des lois simples ou même simplistes avec lesquelles j’arrive à découvrir ou à générer un ‘ règlement ’ de la société théâtrale que nous vivons pendant la création d’une pièce. Parfois, on découvre ces règles assez vite, parfois elles évoluent. À quoi servent ces règles ? Le théâtre est une représentation plus ou moins réelle d’une situation qui existe, ou que l’on espère ou craint qui va exister… mais cela reste du théâtre. On n’est pas dans la vraie vie. Ces règles permettent de prendre conscience de la scène et de la distance par rapport au réel. Par exemple, si j’impose au début de ne pas se toucher, les comédiens vont développer une autre conscience du toucher, une autre sensibilité. Pour Last Virgin, à un moment en répétition, j’ai demandé qu’ils traitent les bombonnes d’eau comme si elles avaient une valeur, de ne pas les cogner, de ne pas faire de bruit. Au final, ce n’est plus le cas pendant la représentation, mais les comédiens ont pris conscience de l’enjeu qu’il y a derrière ce décor : le symbole du mur, mais aussi de l’eau. Pour le spectateur, il y aura une différence. Il y a parfois un écart entre les intentions du metteur en scène et ce que le spectateur voit et ressent effectivement. Comment transmettre vos intentions ? Il faut se méfier des intentions du début, quand on obtient les droits d’une pièce et qu’on va auprès d’un théâtre pour la produire, et celles de la fin, quand on a travaillé plusieurs semaines avec les comédiens. Ma vision de la pièce change au cours du travail, mais il faut bien un début de concept avant de commencer et c’est avec celui-là qu’on va avancer et communiquer. Il y a alors des aspects que l’on découvre en travaillant qui s’avèrent plus importants qu’on ne le pensait. Ici, pour Last Virgin, c’est en cours de travail que j’ai compris à quel point c’était une comédie, noire, certes, mais une comédie. Le conflit israélo-palestinien qui m’avait donné envie de choisir ce texte n’est certes pas un prétexte, mais un cadre à une caricature des religions. La pièce ridiculise les stéréotypes véhiculés autour de ce conflit et le politiquement correct que l’on s’impose.

Vous servez-vous du matériel développé dans une pièce pour nourrir une autre ? J’aime essayer certains aspects, mais le matériel est souvent très spécifique. Mais je l’ai fait quand je travaillais avec des enfants : je prenais beaucoup de vocabulaire développé par les enfants pour voir ce que cela donnerait dans une pièce avec des comédiens professionnels. Ils inventent des systèmes spéciaux et élaborés qui sont inspirants… Il ne s’agit pas de copier-coller mais d’essayer. Justement, à propos d’enfants, vous avez monté le groupe de théâtre pour enfants et pour jeunes du TNL. Qu’est-ce qu’ils vous apportent ? Déjà à l’université, j’ai suivi des formations sur l’usage du théâtre pour communiquer avec des DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

Anne Simon affectionne le théâtre contemporain. Ce qui ne l’a pas empêchée de monter La Putain respectueuse de Jean-Paul Sartre pour les questions qu’elle soulève sur le racisme (avec Pitt Simon et Valérie Bodson).


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© TNL

INTERVIEWS

Anne Simon aime les mises en scène qui bougent, qui s’écroulent, où il y a du mouvement… Ici avec Microdrames, le texte de Ian de Toffoli est bien servi. DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


© Bohumil Kostohryz

Pour Dow Jones de Nico Helminger, Anne Simon (avec Anouk Schiltz) a opté pour un décor saturé de couleurs et de codes visuels qui sied bien à la thématique d’une jeunesse en manque de repères.

enfants à problèmes. C’est une idée très intéressante de faire passer un message, un contenu d’un cours ou d’une formation à travers la forme théâtrale. J’aime aussi le jeu des enfants et leurs allégations dans la vie de tous les jours, qui croient à leur personnage, qui se sentent vraiment des gendarmes et des voleurs, ou des cow-boys et des Indiens. J’ai donc lancé les ateliers alors qu’il n’y avait pas grand-chose pour les enfants. Pour moi, c’était aussi une manière de faire évoluer les mentalités et de montrer que le théâtre, ce n’est pas seulement être comédien, c’est aussi tous les aspects techniques en coulisse. Encore trop de personnes considèrent le théâtre comme un passe-temps et me demande ‘ qu’est-ce que tu fais comme vrai métier ? ’. Alors, travailler avec les jeunes, c’est une manière de leur faire prendre conscience de ce monde. Ces jeunes ont-ils évolué dans cette direction ? Est-ce qu’on peut dire que vous avez suscité des vocations ? Il y en a plusieurs qui ont été dans la direction artistique, vers le cinéma et le théâtre. Mais je suis aussi contente que beaucoup aient vu que le théâtre leur apportait quelque chose de personnel, mais qui ont choisi une autre voie. Mais on constate que les professions du théâtre sont devenues des professions acceptables. Plusieurs jeunes sont partis à l’étranger se former aux métiers de la scène, y compris dans les aspects techniques ou les décors. Ceux qui ont maintenant 22 ou 25 ans n’ont plus eu à se battre avec leur parents pour suivre ce type de formation. Comment choisissez-vous les comédiens avec lesquels vous travaillez ? Au Luxembourg, en général, tout le monde se connaît : on va voir les uns, les autres, on fait ses choix. Parfois, on veut élargir notre cercle, on essaie de repérer des DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

nouvelles têtes et il faut faire des castings. J’aime bien travailler avec un mélange de personnes que je connais et d’autres que je n’ai jamais dirigées. Est-ce qu’on peut vous attribuer un style ? J’aime les pièces qui bougent, les décors qui changent, qui s’écroulent, ce sont vraiment trois dimensions et pas un trompe-l’œil… Mes pièces sont généralement assez colorées, rapides, physiques. Peut-être aussi assez dévastatrices, avec beaucoup de mouvements. Après Last Virgin, quels sont vos projets ? Je vais aux Ruhrfestspiele pour la création d’une pièce de Nico Helminger qui sera reprise ici en automne. Fin juin, je mets en scène la création de la pièce de Ian de Toffoli, L’Homme qui ne retrouvait plus son pays. C’est tout pour cette saison qui était particulièrement dense. J’espère en avoir un peu moins l’année prochaine pour avoir le temps de plus les préparer. Comment se font ces préparations ? Je lis et recherche beaucoup autour de la pièce. Mais le vrai démarrage, ce sont les discussions avec le décorateur. Il faut avoir une idée, un concept visuel autant qu’intellectuel. Les contacts avec le scénographe vont déterminer ou orienter une vision de la pièce. En période de répétitions, il faut avoir les idées claires, même si on ne se coupe pas du monde réel.

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l’obscurité profonde et grandissante le souvenir des jours derrière là, il vient pour accueillir

« hypernuit »

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Désirs Printemps / été 2012




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TANIA BERCHEM et PIERRE BARTHELMÉ ont été interviewés par FRANCE CLARINVAL et photographiés par JULIEN BECKER au Service Information et Presse.


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© Olivier Minaire (archives)

Mieux connaître l'image du Luxembourg permet de mieux cerner les publics potentiels. Les touristes sont une cible très recherchée.

Savoir qui nous sommes Tania Berchem et Pierre Barthelmé Le Luxembourg a du mal à sortir de l’image d’une place financière un peu coincée et conservatrice. Des efforts sont entrepris à tous les niveaux pour mieux « vendre » notre pays à l’étranger. Tania Berchem du Service Information et Presse et Pierre Barthelmé du ministère du Tourisme nous expliquent lesquels. 22 C’est la place du Luxembourg dans le classement de 50 pays ayant participé au Nation Brands Index. 20 000 personnes ont été interrogées dans le monde entier sur leur perception du pays. 82 % Dans le sondage « Image du Luxembourg » réalisé auprès de décideurs et acteurs au Luxembourg et à l’étranger, une écrasante majorité pense que le pays a une « image déficitaire ». 235 La qualité de vie élevée est l’argument le plus souvent cité comme association positive avec le Luxembourg dans le sondage « Image du Luxembourg » rassemblant 554 réponses.

Un groupe de travail a été mis en place pour réfléchir à l’image du Luxembourg à l’étranger et à l’améliorer. Comment fonctionne-t-il ? Tania Berchem : Ce groupe de travail interinstitutionnel a été formé en 2009 et sa première action a été de faire réaliser les films Is it true what they say about Luxembourg ?. C’était la première collaboration entre des partenaires aussi différents que les ministères des Affaires étrangères, du Tourisme, de la Culture, de l’Économie, des agences comme Luxembourg for Finance ou Luxembourg for Business et le Service Information et Presse. Après la sortie du film en janvier 2010, nous avons voulu approfondir cette réflexion. Pierre Barthelmé : Pour la première fois, toutes les personnes concernées par la promotion du Luxembourg à l’étranger se mettaient d’accord pour travailler ensemble avec une signature commune, une même identité visuelle indépendamment des spécificités de chacun. DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

Approfondir la réflexion vous a mené à participer à l’étude Nation Brands Index… T. B. : Pour avancer, il nous manquait des faits, des données pour mieux connaître l’image que nous avions à l’étranger. C’est pour cela qu’en 2010, nous avons participé au NBI qui interroge 20 000 personnes dans 20 pays sur la perception des pays sur six dimensions (tourisme, exportations, gouvernance, culture, population, immigration et investissements). Le Luxembourg se place 22e sur les 50 pays analysés. En affinant un peu, on voit que l'on est bien connu en Europe et en Amérique du Nord et mal, voire très mal en Afrique ou en Asie, excepté en Chine. L’analyse montre aussi que quand on nous connaît, on nous aime bien. P. B. : D’où l’importance de se faire connaître et de travailler son image. Mais vous n’avez pas participé en 2011 ? T. B. : Non, il ne nous a pas semblé assez signifiant de se positionner dans un classement. Notre objectif


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n’est pas de devenir 20e ou 18e, à coup de grandes campagnes publicitaires. Ce qu’il nous faut savoir, c’est quelles sont les raisons de ce classement. P. B. : Nous cherchons plutôt à savoir quelles sont les identités qui nous permettent de mettre en avant une image fidèle aux réalités du Luxembourg. C’est pour cela que nous avons mené un sondage auprès de décideurs et acteurs au Luxembourg et à l’étranger, qui ont un lien avec le Luxembourg, pour voir quelles images lui sont associées. Quels sont alors les résultats et les points positifs ou négatifs qui se dégagent de l’enquête ? T. B. : Les associations positives les plus souvent citées sont la qualité de vie élevée, l’aspect international et multilingue, le patrimoine (naturel / historique) attrayant, la paix sociale et stabilité politique. P. B. : Ce sont des arguments que nous pouvons utiliser pour attirer du monde au Luxembourg, même si ce sont des soft facts. Ce sont des arguments que d’autres n’ont pas et dont tous les secteurs de l’économie peuvent se servir. Mais ce sont plutôt des points positifs pour ceux qui y vivent… P. B. : Pas seulement. Dans qualité de vie, il faut comprendre la propreté, la sécurité, l’accessibilité… ce sont des arguments de vente : « Vous pouvez vous promener au Luxembourg à toute heure, sans risque. » À tous les niveaux, la qualité de vie joue un rôle : des chemins auto-pédestres propres et balisés, avec l’information touristique qui va avec, peuvent être aussi important qu’avoir une belle exposition… L’étude sur la compétitivité touristique menée par le World Economic Forum de Davos a classé le Luxembourg 15e sur 163. Les bons points ont été remportés sur les questions de la qualité de l’information touristique, la facilité administrative, l’accessibilité et la sécurité. Nous n’avons ni plages, ni montagnes, ni le Louvre ou le Colisée, mais la qualité de vie et de services pallie en quelque sorte les faiblesses de l’offre. T. B. : Je peux vous confirmer l’excellente impression que les journalistes étrangers ont quand ils viennent ici. Ce sont des multiplicateurs formidables. C’est un axe que l’on va pouvoir développer. Et les aspects négatifs ? T. B. : L’image d’un paradis fiscal avec le secret bancaire nous colle décidément à la peau. La petite taille du pays, son côté conservateur, provincial et bourgeois sont également cités ainsi que le coût de la vie élevé. D’ailleurs, les journalistes là aussi sont nombreux à approuver les points négatifs. On a pu constater que le Luxembourg n’est cité que sur les sujets financiers et en général pour en dénoncer certains aspects. Il nous semble important d’occuper le terrain avec d’autres contenus. P. B. : Nous voulons aussi mettre en place des outils de monitoring pour réagir à la publication d’articles négatifs.

T. B. : Nous devons être plus proactifs. Si une information erronée paraît, jusqu’ici, on ne faisait qu’en prendre note. Or, il faut réagir et des outils existent. Pour faire connaître les résultats de votre enquête, vous avez organisé une table ronde « Le Luxembourg vu de l’étranger »... T. B. : Un des objectifs de cette conférence était de sensibiliser tous les acteurs à l’importance de l’image

« NOUS N’AVONS NI PLAGES, NI MONTAGNES, NI LE LOUVRE OU LE COLISÉE, MAIS LA QUALITÉ DE VIE ET DE SERVICES PALLIE EN QUELQUE SORTE LES FAIBLESSES DE L’OFFRE » PIERRE BARTHELMÉ

235

176

Qualité de vie élevée

Paradis fiscal et secret bancaire

173

162

Pays international et multilingue

Pays trop petit pour être attrayant

125

118

Patrimoine (naturel / historique) attrayant

Pays conservateur, provincial et bourgeois

108

17

Qualité de vie élevée

Coût de la vie élevé

Associations positives avec le Luxembourg

Associations négatives avec le Luxembourg

du pays. Une image de marque, ça ne vient pas seulement des autorités, mais cela vient de chaque personne de la société qui est responsable de ce qu’elle montre. Ce n’est aucun de nos ministères qui va faire en sorte que les chauffeurs de taxi soient souriant ou que les trottoirs devant la gare soient propres. P. B. : Aucune de ces institutions ne va décréter quelle est l’image à laquelle tout le monde doit DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

Fréquence des citations des 554 « acteurs et décideurs qui ont un lien avec Luxembourg » interrogés sur leur perception du Luxembourg (octobre-novembre 2011).


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© Étienne Delorme (archives)

© Olivier Minaire (archives)

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La qualité de vie est plébiscitée par tous les intervenants qui s'intéressent à l'identité du Luxembourg. Une ville et un pays multiculturels avec une grande cohésion sociale (au-dessus, les terrains de pétanque au Kyosk), la ville la plus sûre du monde, y compris la nuit (en-dessous, les quartier de Clausen) sont les images qui doivent être exportées.

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© Andrés Lejona

s’identifier. C’est pour cela que nous avons voulu cette conférence, pour que les gens du terrain prennent conscience du rôle de chacun. D’ailleurs, on a bien noté l’intérêt porté à ces questions, comme le prouve les 350 participants. Si 80 % des sondés pensent que le Luxembourg souffre d’un déficit d’image, les autorités compétentes ne peuvent pas s’arrêter là… T. B. : Non, bien sûr. Le groupe de travail va continuer. Les conclusions de la table ronde ont relevé un manque de communication, un problème de coordination. Nous manquons d’un plan d’action commun. Les initiatives du secteur privé sont nombreuses et intéressantes, celles des diverses institutions aussi, mais c’est un fil rouge qui fait défaut. Notre rôle sera donc de voir, avec les acteurs du terrain, comment on peut arriver à une image homogène où chaque secteur économique peut se retrouver. C’est un défi énorme. P. B. : Un des intervenants à la conférence disait que l’on cite toujours notre devise, Mir wolle bleiwen wat mir sin (« nous voulons rester ce que nous sommes »), mais nous ne savons pas vraiment qui nous sommes. On ne se définit pas par ce que l’on veut communiquer mais par ce que l’on fait réellement sur le terrain. Notre défi n’est pas de trouver un slogan ou un logo mais de définir son contenu qui soit un dénominateur commun. On ne s’adresse pas de la même façon à l’investisseur qatari qu’au touriste néerlandais. Cette diversité des secteurs et donc des cibles n’est-elle pas incompatible avec une image commune ? P. B. : Les produits que nous proposons, par exemple dans la finance, sont sensiblement les mêmes que ceux qui existent ailleurs. Donc ce sont d’autres arguments qui doivent être mis en évidence. La unique selling proposition est celle qui peut faire pencher la balance en faveur du Luxembourg. La Slovénie a fait ce travail, en se rendant compte que les gens la confondent avec la Slovaquie. Leur proposition d’identité à mettre en avant, c’est la nature. Ils ont décliné cette idée jusque dans l’uniforme de l’équipe nationale de football. Cela fait des années qu’on essaie d’améliorer l’image du Luxembourg à l’étranger. Pourquoi est-ce que ce travail prend tellement de temps ? T. B. : Il ne s’agit pas d’une campagne de communication. C’est un processus auquel chacun doit adhérer et s’identifier. Il ne faut pas oublier qu’il y a un grand nombre d’acteurs à sensibiliser et à écouter. C’est une approche bottom-up. Il nous faut d’abord une bonne base pour que le sujet soit porté par tous. Maintenant que la prise de conscience est là, quelles vont être les étapes pour arriver à cette image commune ? P. B. : La suite va être maintenant d’organiser des séminaires et workshops par secteur pour relancer le débat et aller à l’écoute de chacun. T. B. : L’idée est d’identifier les problèmes de chacun et de comprendre les attentes. Ensuite notre rôle sera

d’analyser tout cela et de voir à quel niveau on peut apporter une plus-value. P. B. : Nous vivons dans un monde de plus en plus concurrentiel, de plus en plus transparent. Les consommateurs sont informés et exigeants. On ne peut plus essayer de se vendre avec une image qui ne correspond pas à la réalité. Donc, il faut bouger, il faut se positionner. Le secteur privé aussi se rend bien compte que si l'on n’avance pas, on recule parce que les autres avancent. Est-ce que vous avez un calendrier ? T. B. : Pas encore. Vous semble-t-il opportun de mettre en avant la famille grand-ducale dans l’image du Luxembourg ? T. B. : C’est déjà le cas. Et on nous en redemande. Les visites d’État sont de très bons moments pour faire parler et montrer le Luxembourg à l’étranger. Un chef d’État qui représente son pays, c’est ce qu’on peut espérer de mieux. Que les missions économiques soient accompagnées par le grand-duc héritier ouvre de nombreuses portes. Dans les deux cas, on apporte un peu de Luxembourg avec nous, notamment un encadrement culturel ou gastronomique. Il faut travailler de manière transversale entre les secteurs et profiter de chaque mission pour se montrer et communiquer.

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Les touristes chinois sont toujours plus nombreux à Luxembourg. C’est d’ailleurs un des rares pays d’Asie qui donne une bonne note de familiarité et de favorabilité au Luxembourg.


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Patrick Dondelinger a été interviewé par France Clarinval et photographié par Julien Becker sur l’avenue de la Porte-Neuve.


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© MHVL, photo : C. Weber

Les tuniques de la Consolatrice des affligés, installation dans l’exposition Glaubenssache au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg en 2008.

Sacré et profane intimement liés Patrick Dondelinger Notre calendrier reste profondément marqué par les traditions religieuses. La proximité du pèlerinage et de la procession finale de l’Octave nous donne l’occasion de s’interroger sur la place de la religion dans notre société. Patrick Dondelinger, docteur en histoire et en anthropologie des religions, répond à nos questions. Le pèlerinage de l’Octave marque le calendrier de Luxembourg. D’où vient-il ? C’est en 1624 que la statue actuelle de la Vierge est « apparue » à Luxembourg. C’est le père Brocquart, un jésuite de Thionville, appartenant à l’époque au Duché de Luxembourg, qui installe cette statue devant les portes de la ville-forteresse, au Glacis, et construit une chapelle pour l’occasion. Cette statue attire de nombreux pèlerins grâce à des guérisons miraculeuses. À partir de 1666, « Marie la Mère de Jésus, Consolatrice des affligés » est élue par le conseil provincial comme patronne de la ville, puis en 1678, du pays. C’est à cette époque que l’Octave (Oktav, en luxembourgeois) est décrété en mai, le mois marial. Ce sont huit jours de pèlerinage qui rassemble des personnes de tout le pays et qui se clôture par une procession finale pour ramener la statue de l’église des Jésuites en ville, à sa chapelle au Glacis. Les Jésuites ont ainsi réussi à imposer leur Vierge, notamment face à la Vierge noire des Franciscains qui est conservée à l’église du Grund, et à faire en sorte que Luxembourg devienne la capitale religieuse, alors que jusque là, c’était plutôt Echternach qui tenait ce rôle.

La ferveur a-t-elle toujours été la même ? Au 18e siècle, Joseph II interdit la procession finale de l’Octave, à la fois parce que l’on est dans la période des Lumières et que l’on se méfie de la religion dans ses aspects les plus populaires, mais aussi parce que cela entraîne du désordre dans la ville et des absences de la population au travail. Depuis la Révolution française et la destruction de la chapelle du Glacis, la statue a été déplacée dans l’ancienne église des Jésuites qui deviendra la cathédrale. Tout le 19e siècle voit un renouveau de l’Octave parce que l’Église veut représenter le peuple face à la bourgeoise montante qui s’affirme libérale et franc-maçonne, et face aux souverains protestants. Le peuple se rallie autour de la figure maternelle de la Vierge, garante de la stabilité et protectrice, alors que les souverains sont loins et les envahisseurs proches. Ce fut d’ailleurs à nouveau le cas pendant la Seconde Guerre mondiale, quand la Grande-Duchesse partit et que la Vierge reprit cette place symbolique. Entre-temps, on allonge l’Octave d’une semaine pour faire face à l’affluence des pèlerins qui venaient de tout le Duché de Luxembourg, comme le prouve la présence de blasons d’Arlon et de Trèves à la cathédrale.

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© Christophe Olinger

Les sociétés de musique ont remplacé les corporations comme principaux groupes participants à la procession de l’Octave.

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Le marché qui se tient en même temps existet-il depuis les débuts ? A-t-il toujours eu la même importance ? Pendant longtemps, le pèlerinage était le seul moment de l’année où l’essentiel du pays venait en ville. Aujourd’hui c’est l’inverse, il y a beaucoup de tourisme et c’est à cette occasion que l’on visite une église, mais à l’époque, la religion était la seule occasion de voyager. C’était donc une raison religieuse qui les y amenait, mais ils en profitaient pour faire des achats. C’est resté vrai longtemps ; je me souviens encore des boutiques qui affichaient des prix spéciaux pour l’Octave… Une autre réalité était qu’il fallait bien que les pèlerins se restaurent, surtout ceux qui venaient de loin, à pied. Le Märtchen a donc été mis en place pour nourrir les pèlerins et leur donner l’occasion d’acheter des objets pieux. Il y a toujours eu un aspect festif et populaire aux processions et pèlerinages. Toutes les franges de la société y participent-t-elles ? Il faut bien noter que la procession finale est l’occasion du votum solemne, du renouvellement des vœux. Puisqu’en 1666, les autorités ont promis fidélité à la Vierge, les autorités actuelles renouvellent cet engagement. La procession se faisait donc en présence du gouverneur, des édiles de la ville, des corporations et de tous les représentants officiels de la société. Tout cela prend fin suite à la Révolution française. Les choses changent de nouveau avec l’épouse du Grand-Duc Guillaume IV, Marie-Anne de Bragance, première princesse catholique de la nouvelle dynastie luxembourgeoise, puis avec Marie-Adélaïde, qui devient la première Grande-Duchesse catholique. Les souverains participent donc désormais à la procession finale. Depuis lors, la cour et le gouvernement y assistent pour l’essentiel. Quelle que soit leur croyance ou leur foi, l’ensemble du gouvernement y participe comme au Te Deum de la fête nationale ? La procession finale de l’Octave n’est pas un acte d’État, contrairement au Te Deum. Il n’y a pas tous les députés ou toutes les édiles de la ville. D’ailleurs, on se souvient que Joseph Bech, pourtant du parti chrétien-social, n’y participait pas alors que le libéral Gaston Thorn y allait. C’est une célébration plus confessante que le Te Deum ou la procession dansante. Et les communautés étrangères ? Le contexte du pèlerinage a beaucoup évolué. C’était d’abord une célébration régionale, liée au Duché de Luxembourg. Les pèlerins étaient les premiers frontaliers… Pendant et après la guerre,


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Il est illusoire de vouloir bannir la vie religieuse de la vie publique. Notamment à l’école… On a beau remettre en cause l’enseignement religieux, on constate que la majorité des parents y inscrivent toujours leurs enfants. D’ailleurs, l’État a tout intérêt à donner un cadre à un enseignement qui permette aux croyants d’être capables de jugement et de dis-

« POUR LES ÉTRANGERS, L’OCTAVE EST UNE MANIÈRE DE MONTRER UNE IDENTITÉ DISTINCTE ET DE PROUVER LEUR INTÉGRATION » PATRICK DONDELINGER

© Christophe Olinger

c’était une manière d’affirmer un sentiment national luxembourgeois. Aujourd’hui, ce sont les sociétés de musique de la ville, les diverses associations catholiques du pays qui défilent lors de la procession finale. Les groupes catholiques étrangers sont aussi très présents et s’affirment comme tels avec leur propre drapeau national. C’est à la fois une manière de se donner une visibilité et une identité distinctes et de prouver leur intégration. Les communautés étrangères sont devenues les porteurs de l’Octave, et surtout de la procession finale. La première messe dite « du peuple de Dieu » est d’ailleurs essentiellement en français. L’affluence est-elle toujours au rendez-vous ? Je crois qu’il n’y a pas beaucoup d’autres événements fédérateurs comme celui-là, qui touche autant de gens. Mais la religion a changé de visage et la manière de la vivre encore plus. Beaucoup de monde s’accroche aux traditions, à des racines dans un monde changeant et déroutant. Il y a même une composante moderne dans le fait de venir à pied, de manière sportive ou à travers la nature, comme on le voit à Compostelle. Il y a aussi beaucoup de gens qui viennent de manière individuelle, quelques minutes pour allumer un cierge… Mais les groupes organisés sont forcément ceux qui ont le temps, les enfants et les personnes âgées. Pour la procession finale elle-même, il y a clairement une perte de spectateurs et de visibilité dans la ville. Je pense que cela s’explique aussi par l’émergence d’autres attractions ; pour voir le Grand-Duc, on n’a pas besoin de se déplacer, et puis c’est le dernier jour de la Foire de Printemps ! Sans compter que le dimanche, il n’y a que des touristes en ville. N’y a-t-il pas un tiraillement entre le côté sacré de la procession et le profane mercantile du Märtchen ? Le profane et le sacré sont indissociables. Le pèlerin, ce n’est pas un ange. Il vient prier ou affirmer sa ferveur religieuse mais il a aussi besoin de se restaurer, voire de s’amuser, il va aussi profiter de la ville. La Ville de Luxembourg veille d’ailleurs à ce que les stands du Märtchen ne soient pas offensants. Ce n’est pas la Fouer ! La musique d’ambiance est moins présente, les jeux d’amusement aussi. Plus globalement, quelle importance la religion a-t-elle encore dans la société luxembourgeoise ? Comment cela évolue-t-il ? Il y a une perte d’influence de l’Église catholique mais cela ne veut pas dire que la religion, ou les religions, ont perdu leur importance. Je ne sais pas si on peut parler de désacralisation de la société, mais d’une perte de visibilité et de la pression sociale exercée par l’Église. C’est contre le cléricalisme que l’on réagit, plus que contre la religion. Encore une fois, les pratiques changent et l’Église aussi. On ne peut pas graduer ou juger la foi. Il me semble que Luxembourg a 20 ans de retard dans la réflexion et l’analyse de la place de la religion. L’intérêt et la compréhension de manière scientifique du fait religieux nous fait défaut. On reste campés sur des positions idéologiques de la fin du 19e siècle qui se résument à des pour ou contre.

cernement pour éviter les extrémismes et les fondamentalismes. On pourrait imaginer enseigner différentes religions. Certains, par principe, considèrent que la religion n’a pas sa place à l’école. Mais, il faut dépasser ce stade idéologique et analyser les choses de manière posée. C’est un sujet sur lequel chacun veut s’exprimer et s’exprime avec une certaine passion. J’appelle de mes vœux une analyse scientifique avec une neutralité bienveillante pour comprendre ce qu’il se passe. Il faut distinguer l’information sur les différentes religions, qui se fait déjà en partie, l’éducation à la liberté et au vivre ensemble, et l’approfondissement des questions spirituelles où la religion ne peut pas se satisfaire du cadre de l’école.

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La procession attire moins de badauds que par le passé, mais la proximité de l’Église et de la nation est toujours aussi frappante.


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PAUL LESCH a été interviewé par FRANCE CLARINVAL et photographié par JULIEN BECKER à l’Utopolis.


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Pol Aschman © Photothèque de Luxembourg

Dans les années 50, les villes du sud du pays comptent de nombreuses salles. Ici le Ciné Astor de Pétange en 1957.

Les cinémas au cœur de la vie urbaine Paul Lesch Le Kursaal à Rumelange célèbre ses 100 ans. Une occasion d’interroger Paul Lesch, historien et enseignant à l’Université du Luxembourg sur le passé des salles de cinéma au Luxembourg. Le Kursaal fête ses 100 ans. C’est le plus ancien cinéma du Luxembourg ? C’est le plus ancien encore en activité, mais il y a eu des salles avant 1912. Le cinéma est arrivé au Luxembourg environ un an après Paris. La première projection a eu lieu en octobre 1896 à Echternach, puis quelques jours plus tard en ville. Mais à l’époque, il n’y avait pas de salles fixes. C’étaient des « tourneurs » (Saalspieler) qui apportaient les films et le matériel de projection et organisaient des événements dans différents lieux comme des cafés, des salles comme le Casino ou la Villa Louvigny. Parallèlement se sont développés les « cinémas manèges » dans les kermesses, notamment à la Schueberfouer où, dès 1900, c’était une des attractions les plus populaires. On y montrait les mêmes films ? Oui, mais les salles étaient considérées comme un peu plus sérieuses. On le voit dans les articles de presse. Les films étaient très courts, seulement quelques minutes, organisés en programme d’une quinzaine

de films. La plupart des films venaient de Paris qui était une référence pour la nouveauté et la qualité. Les comédies, films de voyage et de trucage étaient les plus demandés. Y avait-il aussi une production locale ? Les tourneurs étaient aussi des réalisateurs. Ils filmaient des scènes locales et les projetaient quelques jours après. C’étaient des images touristiques, des reportages sur les événements (l’Octave, la procession dansante, le corso fleuri) ou les personnalités (famille grand-ducale, personnalités politiques) qui avaient énormément de succès. D’ailleurs, on pensait déjà à la promotion touristique via le cinéma et certains décors étaient très prisés. De quand datent les premières salles fixes ? Vers 1908, les premières salles ont vu le jour et ont attiré du monde. Progressivement cette sédentarisation devient la règle. Le public apprécie de pouvoir aller au cinéma quand il veut et les salles sont plus

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Comment cela se passe pendant la guerre, sous l’occupation ? Bien sûr, l’occupant allemand contrôle les projections des films et il n’y a plus de films ni américains, ni français qui sont montrés au Luxembourg, exception faite de Premier rendez-vous avec Danielle Darrieux, produit pas Continental, la firme allemande installée en France. Dans le cadre de la politique de germanisation, les noms des salles sont changés : le Capitole perd

« ON A COMPTÉ JUSQUE 4,8 MILLIONS D’ENTRÉES EN 1958, ALORS QU’AU PLUS BAS, EN 1989, IL N’Y EN AVAIT PLUS QUE 500 000 » PAUL LESCH

Tony Vaccaro © Photothèque de Luxembourg

confortables. Il y a des salles qui se développent en ville et ailleurs, comme à Rumelange. Les films qui ont du succès sont les films historiques ou les adaptations théâtrales. Le cinéma devient un loisir prisé par les classes moyennes et aussi par (une partie) de la bourgeoisie, plus urbain, comme le montrent les photos d’époque ainsi que la presse et les publicités. Cependant, c’était aussi un divertissement bon marché avec des tarifs spéciaux pour diverses catégories. Le type de film évolue aussi ? Le tournant se situe dans les années 20 avec la naissance d’une véritable cinéphilie. La première revue spécialisée, Le film luxembourgeois, voit le jour en 1927 et des intellectuels comme Evy Friedrich, Batty Weber et Nicolas Ries prennent le sujet au sérieux et écrivent sur le cinéma, les journaux y consacrent de vraies rubriques. C’est aussi de cette époque que datent les grandes salles comme le Marivaux, l’Écran (devenu le Yank), construits en 1928 ou le Capitole, qui date de 1931 et qui existe toujours, bien qu’elle n’est pas exploitée. Ce ne sont pas des « cathédrales » comme à Paris, mais quand même de très grandes salles. On n’a malheureusement pas de chiffres sur le nombre d’entrées. C’est l’époque du passage du muet au parlant… Oui, c’était un grand problème à l’époque. La technique était chère pour les exploitants. C’était aussi plus difficile de montrer des films français. À l’époque, à part René Clair et quelques autres, le cinéma français était moins populaire au Luxembourg. Les comédies musicales allemandes, les grandes fresques ou les films de Fritz Lang attiraient bien plus de monde. D’ailleurs, il y a des réactions d’intellectuels qui regrettent la baisse de fréquentation des films français. On prend le cinéma au sérieux, comme un outil culturel qui peut influencer l’usage des langues et importe dans l’équilibre culturel. Cependant, à la fin des années trente, les films devenus des classiques, comme La Grande illusion, Drôle de drame ou La Bête humaine redorent le blason du film français d’autant que du côté allemand, les films sont de plus en plus marqués par la propagande nazie. On sent la guerre poindre… Oui, d’ailleurs il est intéressant de voir que deux des grands succès de ces années sont des films pacifistes. All Quiet on the Western Front (À l’Ouest, rien de nouveau), qui parle de la Première Guerre mondiale et qui était interdit en Allemagne, et La Grande illusion marchent très bien. Et puis l’autre grand succès a été Blanche-Neige de Walt Disney qui a été prolongé de deux semaines. C’est une bonne manière de mesurer le succès d’un film, parce qu’en règle générale ils étaient projetés une seule semaine en ville, puis tournaient dans les autres salles. Il y avait beaucoup de salles ? En 1937, on compte 37 salles dans 21 localités et elles étaient très grandes. On y projette donc des films français, allemands et américains, généralement avec des sous-titres allemands, avec des copies venant de Strasbourg.

son « e », le Marivaux devient le Metropol et l’Écran devient le Corso. Cependant, on compte 763 films montrés entre 1940 et 1944, dont une bonne centaine n’étaient pas allemands, mais italiens, japonais, finlandais… Avec le renforcement de la politique répressive, le nombre de spectateurs augmente. Pour plusieurs raisons : les gens ont besoin de divertissement mais aussi, les salles sont noires, on ne s’y montre pas. Alors qu’aller à un concert de musique classique organisé par les nazis, cela a une toute autre portée. Et à la libération ? Les exploitants doivent se reconstruire. Très vite, les films américains arrivent, mais sans sous-titres. Il n’y DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

En octobre 1944, les GI’s, comme la population locale, sont avides de divertissement. Pendant l’occupation allemande plusieurs salles se voient obligées de changer de nom. Le Capitole perd son « e ».


Pol Aschman © Photothèque de Luxembourg

Le Ciné de la Cour, situé rue de l’Eau, était une salle plutôt bourgeoise où les habitants de la capitale se rendaient en famille.

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a pas de films allemands, ce qui pose un problème, parce que le public demande cette langue. Alors on montre des films suisses, avant que les comédies musicales et opérettes allemandes réapparaissent et attirent un grand public, vers 1948. Apparaît alors un nouveau phénomène, la spécialisation des salles. Le Marivaux montre un cinéma plus ambitieux et plus de films français, alors que Victory sort des films allemands. Les gros propriétaires de salles sont également distributeurs, ils achètent les droits pour des films qu’ils montrent dans leur salle de la ville, puis dans leur réseau ou qu’ils louent. Les films français et américains arrivent de Bruxelles, comme c’est encore le cas aujourd’hui, avec les sous-titres français et néerlandais. On arrive à l’âge d’or du cinéma, avec le plus de salles, le plus de spectateurs… Les années 50, c’est vraiment la grande époque avec des grandes productions comme Ben-Hur ou Le Tour du monde en 80 jours et côté français, les comédies avec Don Camillo. À l’apogée de l’exploitation, en 1958-59, on compte 52 salles dans 24 localités, soit environ une salle pour 6 000 habitants. Il y a eu jusque 4,8 millions d’entrées en un an, alors qu’au plus bas, en 1989, il n’y en avait plus que 500 000 ! À l’époque, les gens allaient beaucoup au cinéma qui avait presque le monopole du divertissement. Le théâtre était plus élitiste et ne proposait pas d’aussi grandes salles. Certains films attiraient jusqu’à 10 000 spectateurs en une semaine. Progressivement, d’autres loisirs apparaissent et le cinéma connaît moins de succès… En effet, la télévision se démocratise et montre des films ; la voiture individuelle invite aux déplacements et aux promenades ; sans parler, plus tard, de la vidéo, puis du DVD et enfin du téléchargement aujourd’hui. Mais il y a aussi le développement d’une cinéphilie et des ciné-clubs ? Oui, il y a deux ciné-clubs : celui de l’Assoss, des étudiants de gauche et libéraux, et le Forum qui était proche du Luxemburger Wort et de l’abbé Jean Bernard qui prenait le cinéma très au sérieux et militait pour un « bon » cinéma, c’est-à-dire moral et humaniste. Les commentaires des films « à déconseiller » et « à proscrire » devenaient des références inversées pour certains spectateurs. L’église a d’ailleurs été proche du cinéma au point même de créer sa salle, le Vox, où se trouve maintenant la Cinémathèque, où la programmation était assez pointue. C’était aussi la salle du ciné-club 80 qui l’a quittée en 1983 pour créer l’Utopia. C’était une assez petite salle à laquelle va s’en ajouter une deuxième… c’est le début des complexes ? Le premier complexe, c’était le Cité qui a divisé sa salle dans les années 80 et l’Eldorado a suivi. C’était une réponse à la crise de fréquentation où les salles de 700 personnes n’accueillent qu’une cinquantaine de spectateurs. De nombreuses salles ferment. Mais

peu à peu les gens en ont eu assez des petites salles et des petits écrans. C’est ce qui, plus tard, explique la construction et le succès de l’Utopolis. Comment peut-on imaginer l’avenir ? Je ne pense pas qu’il y aura de nouvelles salles, en tout cas ni à Luxembourg-ville, ni au sud où, depuis la création du Ciné Belval, il y en a assez. Peut-être que dans le nord, il y a de la place pour de nouvelles salles. Mais je ne suis pas sûr. La question qui se pose c’est vraiment l’avenir du cinéma en salle. Certains films attirent encore beaucoup de monde, mais les « petits » films souffrent. En France, 5 % des titres réalisent la moitié des entrées ! Je crois que le confort et la qualité technique sont essentiels pour la survie des salles ainsi qu’une programmation variée qui donne un équilibre entre les grosses et plus petites productions.

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À la fin des années 30, à l’aube de la guerre, Blanche-Neige a été un grand succès populaire.


Pierre Bertogne © Photothèque de Luxembourg

L’Écran, photographié ici en 1938, a été l’une des premières grandes salles de la ville.


ALEX porte un costume Peau d’âne et CARMEN porte une robe vintage de Retrovolver

CLAP-CLAP Quelque 800 personnes étaient rassemblées au Chapito pour la grande cérémonie des Filmpräis. Une belle soirée où les invités se sont mis sur leur 31. Photographe OLIVIER MINAIRE

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MARGUY porte un pull Consequent, ANNE-LAURE des boucles d’oreilles Marni pour H&M, JESSICA un top Zara et SANDY des chaussures New Look

XAVIER porte une veste Garbo et celle de GAUTHIER est de Yves Saint Laurent

MYLÈNE porte une robe Mina UK, MYRIAM porte des chaussures Michael Kors

CHRIS porte une veste Leopard by Belle Sauvage et VIRGINIA porte une robe Belle Sauvage

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SARAH porte une veste Steffen Schraut et DANIÈLE porte une robe Proenza Schouler

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IVAN porte une veste Zara et FREDO porte une chemise et une cravate Bill Tornade

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Pour une fois, Pete Doherty n’avait pas annulé son concert. Le 9 avril, il était bien présent à la Rockhal devant un parterre conquis. Si les spectateurs ont dû patienter jusqu’à 22 h, ils ont été récompensé par une performance de deux bonnes heures. Photographe OLIVIER MINAIRE

JIL porte un T-shirt Berschka et celui de JERRY est de de Lyle & Scott

WAITING FOR PETE


SANDRA porte une robe Desigual

GUILLAUME porte une chemise Zara

RATTY porte des chaussures Van’s

TANIA porte des chaussures Melissa

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PAUL porte une chemise Wesc et MARTINE porte une écharpe Nice Things

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ANTOINE porte une veste April 77

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Merci Mama

C’est à un défi de temps et de budget qu’on fait face les équipes du restaurant Mama loves you pour transformer l’ancien Congo. Gabriel Boisanté, Ray et Tom Hickey ont donné vie à ce projet en ayant comme leitmotivs la simplicité, l’honnêteté et surtout le plaisir. Ces trois thèmes sont présents dans le concept d’aménagement, à travers les couleurs, les éclairages et la décoration. La salle se fige entre modernité clinique (blanc et gris) et tradition (moulures au plafond, portraits de « mama »). La complexité du projet a été de créer dans un espace très réduit un concept d’assise permettant une grande flexibilité aussi agréable pour deux que pour 20. 42-44, rue de Hollerich, Luxembourg (Hollerich)


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Le commerce comme vitrine de la ville Concours CommerceDesignLuxembourg

© Jessica Theis

Textes FRANCE CLARINVAL

Sous la présidence de Stefano Moreno, le jury était composé de professionnels de l’architecture, du design et du tourisme : Marie-Josée Lacroix, Christian Bauer, Lisi Teisen, Lise Coirier, Robert L. Philippart et Claudia Eustergerling.

La deuxième édition du concours CommerceDesign organisé par l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg dévoilera ses lauréats le 26 avril. Désirs vous livre sa sélection subjective parmi les 38 dossiers déposés. C’est la Ville de Montréal qui a créé le concours CommerceDesign dans les années 1990. « Le design avait été décrété comme un des secteurs stratégiques à développer pour l’image et l’économie de la ville, se souvient Marie-Josée Lacroix du Bureau Design Montréal. Nous ne voulions pas distribuer des aides ou des subventions en l’air et nous avons eu l’idée d’utiliser les comDÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

merces comme levier, parce que c’est un des aspects les plus visibles et les plus publics d’une ville. » L’idée de départ est d’infléchir le cours d’une ville de plus en plus anonyme et interchangeable avec d’autres à force d’y trouver les mêmes franchises et les mêmes enseignes que partout ailleurs. En encourageant la qualité architecturale et le design des commerces, il s’agit d’améliorer l’expérience de la ville. C’est en 2010 que l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg a importé le concept de ce concours, rejoignant ainsi un réseau international de villes qui suivent cet exemple. « Le concours CommerceDesignLuxembourg vise à récompenser les commerçants qui ont investi dans la qualité en design intérieur et extérieur de leurs espaces commerciaux et à mettre en valeur le talent des architectes, architectes d’intérieur et designers qui les ont conçus », précise Yves Piron, le directeur de l’UCVL. Lors de la première édition, le jury a eu à plancher sur 32 dossiers d’espaces commerciaux, en avait nominé 19, dont 10 se sont vu remettre un grand prix du jury ex æquo. Pour la présente édition, ce ne sont pas moins de 38 projets qui ont été déposés, venant de tous les quartiers de la capitale et représentant des types de commerces très variés. « On constate donc que le concours a contribué à conforter les commerçants dans leur choix de (ré)aménager de manière qualitative leurs espaces commerciaux pour renforcer leur attractivité », se réjouit Yves Piron qui souligne l’importance de l’implication des professionnels de l’architecture et du design dans ces démarches.


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COUP DE FRAIS

Le magasin spécialisé en chaussures italiennes pour homme a intelligemment revu son décor pour mieux signifier son changement de gamme. Just propose désormais non seulement des chaussures, mais aussi de la mode masculine toujours de marques italiennes. Le bureau Projects & Concepts a amélioré la circulation et la lisibilité des lieux en rendant les espaces plus clairs et mieux agencés. 6, rue de Chimay, Luxembourg (Centre)

GLAMOUR DE NUIT

Pari audacieux que d’installer un bar et club de nuit au Kirchberg et pari réussi grâce à un design soigné et reconnaissable. Le Gloss Bar & Club a choisi un mobilier blanc et épuré rehaussé de luminaires de couleurs (violet et rose) qui apportent cette touche glamour et brillante recherchée dans ce genre de lieu. Les détails d’accessoires, le papier peint « riche » et les éléments brillants ont le mérite d’annoncer clairement à la clientèle où elle se trouve, que ce soit en semaine à l’apéritif après le travail, ou le week-end plus tard dans la nuit. 35, avenue J.-F. Kennedy, Luxembourg (Kirchberg)

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© David Laurent / Wide

COMMERCEDESIGN

BISTRO BELGE

© Luc Deflorenne (archives)

Le restaurant À ½ Mesure propose une cuisine principalement belge. Il a été conçu dans un esprit de bistrot urbain, approprié au quartier du centre-ville. Les couleurs dominantes sont le noir et blanc avec quelques trompe-l’œil réalisés en collaboration avec l’artiste SUMO. Certains éléments architecturaux ont été préservés, comme le plafond à moulures de plâtre, la double porte en bois en accordéon, la mosaïque historique au sol de l’entrée ou l’escalier ancien en bois. L’identité visuelle à caractère « rétro contemporaine » a été réalisée en collaboration par Mauro Doro (Bellow) avec l’agence Pomfluo. 9, rue des Bains, Luxembourg (Centre)

LE JAPON PAR TRAIN

Aka Cité (littéralement « la Cité Rouge » en japonais) offre un cadre atypique et dépaysant aux couleurs contrastées qui invite au voyage culinaire. C’est une des rares adresses qui possède un train de sushi et celui-ci est donc l’élément central de l’agencement autour de l’espace de service et de bar. L’architecture est également marquée par la présence de la salle de conférence qui descend littéralement du plafond et structure l’espace. Enfin, les grandes fenêtres rendent la vie de la ville très visible. 3, rue Genistre, Luxembourg (Centre)

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FRAÎCHEUR EXQUISE

Ouvrir une boutique de yoghourts glacés à Luxembourg était déjà audacieux dans un pays où ce n’est pas la chaleur qui nous accable. C’est pour cela que de l’enseigne au mobilier en passant par la carte et le comptoir, le concept devait être novateur et différent d’autres bars ou glaciers. Vidale & Gloesener ont proposé à SmooJo un cadre lumineux, des couleurs fraîches (blanc et lila) qui rappellent les produits vendus (du yaourt et des fruits) et un mobilier au design épuré. Celui qui cherche du frais et de sain sait qu’il est à la bonne adresse. 60, Grand-Rue, Luxembourg (Centre)

VINTAGE D’AUJOURD’HUI

Pour mieux coller aux attentes des clients urbains et branchés, Capsule a succédé à Boo avec une gamme plus resserrée et plus abordable. Pour marquer ce tournant, Estelle Sidoni a non seulement changé d’adresse, mais aussi de style, en passant d’une boutique assez épurée à un concept store dans un esprit vintage et industriel : anciens sièges de cinéma, meubles de pharmacie à tiroir, briques et pierres apparentes, parquet usé et poutres métalliques… L’idée est aussi de pouvoir transformer l’endroit et changer les agencements ou les vitrines qui jouent elles aussi la carte du vintage. 31, rue Philippe II, Luxembourg (Centre)

BANQUE SANS GUICHET

L’agence Europe de la BGL BNP Paribas se veut d’un genre nouveau : sans séparation physique entre le conseiller et le client, avec des espaces conviviaux (Internet, café, expositions). m3 architectes a orienté ses choix vers des matériaux nobles et naturels, tels que le bois de chêne et le terrazzo dans des tons doux et clairs, en contraste avec une teinte de murs sombre, en harmonie avec les menuiseries de façade, tandis que le mobilier apporte des touches de couleur. Les architectes ont choisi le mobilier de grandes marques du design pour leur adéquation au concept du lieu. 13, avenue J.-F. Kennedy, Luxembourg (Kirchberg)

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© Sofia Sanchez & Mauro Mongiello

La designer française INGA SEMPÉ a été nommée Invitée d’honneur de la Stockholm Furniture & Light Fair 2012. Elle succédait à Patricia Urquiola, Ronan et Erwan Bouroullec, Naoto Fukasawa, Konstantin Grcic, Giulio Cappellini, ou encore Arik Levy.


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© Wästberg

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Variante de la version lampe de table w103 parue en 2010, la suspension d’Inga Sempé pour l’éditeur suédois Wästberg est proposée en version unique ou en lustre.

Pas drôle, mais utile Interview : Élodie Palasse-Leroux

Inga Sempé

Inga Sempé était l’invitée d’honneur de la Furniture & Light Fair 2012 à Stockholm, le plus important événement du marché du design nordique. Elle y a scénographié l’espace « lounge », confortablement meublé de ses créations emblématiques et de quelques nouveautés. Des objets fonctionnels avec une touche d’humour, qui se moquent des convenances mais affichent un évident souci de confort et de qualité. Vous étiez l’invitée d’honneur du salon de Stockholm, mais l’information semble avoir fait l’objet d’un assez faible relais médiatique en France, où vous vivez et travaillez. Comment expliquez-vous cet apparent manque d’intérêt ? Je travaille avec plus d’éditeurs scandinaves que français : en France, je collabore principalement avec deux marques, Ligne Roset et Moustache, contre cinq en Europe du Nord. En 2006, je participais à Stockholm à une conférence, suivie par 2 000 personnes de l’industrie du design et du meuble. J’ai rencontré David Carlson, entamé une collaboration avec la marque de textile Almedahls, et signé les tables La Chapelle pour David Design, en 2006 et 2007. Les Français, eux, ne connaissent rien au design : il leur manque les bases.

Au fil de l’ouvrage, au gré de l’exposition qui vous était consacrée à Stockholm, on découvre en prototypes et ébauches le « parcours de vie » de vos créations. Parmi celles-ci, en est-il une dont l’évocation vous touche plus que d’autres ? En 2000 (année de création de son studio, ndlr.), j’ai réalisé une horloge, conçue en collaboration avec le Centre de Transfert des Microtechniques à Besançon, dont nous avons fait breveter le système d’affichage combinant l’analogique et le numérique. J’étais soutenue par le VIA, la plate-forme de Valorisation de l’innovation dans l’ameublement. C’était un projet difficile, mais je suis partie d’un croquis simplissime. J’aimais particulièrement ce projet, une de mes créations préférées, même si je ne comprends rien à l’électronique – pas plus hier qu’aujourd’hui. Mal-

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© Wästberg

Au sein du Skridskopaviljongen, sur la presqu’île de Skeppsholmen, l’exposition Inga Sempé. Illuminated by Wästberg présentait croquis, maquettes et prototypes réalisés par la designer.

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heureusement, l’horloge a été volée à la suite de l’exposition ! Ils sont assez peu ordonnés, au VIA. J’en ai créé une autre en 2010, en céramique cette fois : Guichet, pour l’éditeur français Moustache. Au VIA, l’horloge a été repérée par Michel Roset, PDG de l’entreprise leader mondial de l’ameublement haut de gamme pour particuliers, réputé pour certaines prises de risques et une fabrication 100 % française. Le premier pas vers une longue collaboration ? En 2006, j’ai imaginé pour Ligne Roset la table Lunatique : c’est un chevet ou petite table d’appoint ovale, qu’on peut régler en hauteur grâce à anneau incrusté en son centre. Pratique quand on a les mains encombrées. En 2007, c’est au tour du canapé Moël, en mousse, qui dessine une sorte de corolle épanouie. On peut choisir deux matières ou coloris différents pour l’extérieur et l’intérieur, ce qui multiplie les combinaisons. Quand il s’est agi de tester les prototypes du canapé Ruché, j’ai tour à tour fait s’asseoir dessus Michel Roset, un grand gaillard, et la prototypiste, une femme d’1,50 mètres à peine. Le premier prototype ressemblait à un duvet Ikea où tout tombait mal. C’était épouvantable, j’étais déçue. La recherche a donc porté sur le moyen de coudre le tissu différemment, en raccourcissant les points, en modifiant l’écart entre chaque point... au final, j’ai enfin obtenu cet effet « pop-up » du tissu, un matelassé assez particulier. Michel Roset a évoqué la force de votre design, le refus des concessions : autant de points d’admiration qui rendent aussi, parfois, la collaboration un peu plus difficile ? Pour le Ruché, je voulais absolument une carcasse de bois naturel. Mais j’ai dû batailler pour l’imposer. En France, l’usage du bois clair est assimilé à Ikea et ne « colle » pas à une image de produit haut de gamme. J’ai adressé à Michel Roset une longue lettre pour plaider la cause, et l’ai emporté. Quand il m’a, à son tour, proposé l’idée d’un lit coordonné, j’étais un peu surprise ; mais j’avoue que la tête de lit matelassée s’avère très confortable pour s’adosser et lire.


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© Ligne Roset

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© LK Hjelle

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Moël et Ruché chez Ligne Roset, ou Enveloppe pour LK Hjelle : quelle est l’origine de cette attirance pour le travail du relief, la matière chaude et réconfortante, les formes enveloppantes ? Quand j’étais enfant, nous avions en guise de canapé un lit couvert de coussins. Je les disposais sans cesse au sol pour jouer, ce qui avait le don d’énerver ma mère. Elle s’en plaignait, et je l’entendais dire « Un jour, j’achèterai un canapé... » Ce jour-là est arrivé : ce sont deux canapés qui ont investi le salon, que je trouvais affreux. Vingt-cinq ans plus tard, ils sont toujours en place ! Je lui ai bien proposé mes créations, mais elle a décliné mon offre. Enveloppe utilise du bois de récupération, de la mousse, du tissu, des plumes : un canapé modulable, dont les « bras » peuvent se resserrer autour de l’utilisateur, littéralement les envelopper.

Nombre de vos créations sont éditées par des marques italiennes. Comment s’est établi le premier contact ? L’opportunité m’a été offerte de passer une année à Rome, à la Villa Medici, siège de l’Académie de France. Le studio au sein duquel j’étais logée, avec six mètres de hauteur sous plafond, avait été celui d’Ingres. Je n’étais pas impressionnée, car je ne suis pas peintre. D’autres pensionnaires de la Villa l’étaient grandement, eux ! C’est ainsi qu’est né le grand lampadaire PO / 0202 pour l’éditeur italien Cappellini, en 2002. Les premiers prototypes de la lampe, haute d’1,90 mètre, ont été entièrement réalisés en papier. Donc, à longueur de journée, je plissais du papier. C’est curieux, les plisseurs profesDÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

sionnels étaient nombreux jadis, en France comme en Italie. Aujourd’hui, les quelques-uns qui ont tenu le coup ne travaillent plus que pour vêtir des nonnes. Le résultat, je l’ai découvert directement sur le salon, à Milan. Il m’a prise de court, je l’ai trouvé très différent de ce à quoi je m’attendais : trop lisse, plus assez fidèle à mon travail initial. Discrètement, je me suis cachée dans les toilettes pour pleurer. Elle ne remporte pas un grand succès : ils n’en vendent pas plus de 4 à 5 exemplaires chaque année. Autre collaboration italienne, les étonnantes étagères de rangement Brosse, pour la marque Edra (2003). J’expliquais à Massimo Morozzi, son directeur, que je détestais ouvrir puis fermer, sans arrêt, les portes de placards. J’ai donc imaginé des étagères couvertes de fibres, à travers lesquelles


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© Gärsnas

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on passe simplement la main pour saisir un objet. Nous avons utilisé de l’aluminium alvéolé et laqué pour les étagères, et des fibres de polypropylène pour les longues « franges ». C’était doux comme des cheveux japonais, d’où le choix de couleur noire. C’est amusant, je me suis aperçue ensuite qu’ils le vendaient avec une brosse, pour « coiffer » les fibres ! Il en existe une version blanche, celle-ci éditée sans mon accord. J’en ai fait l’expérience : en Europe du Sud, on n’est pas toujours respectueux du travail du designer. Ce qui ne vous a pas incitée à couper les ponts avec l’Italie, puisque vous avez plus tard choisi de collaborer avec l’éditeur Luce Plan pour la suspension extensible Plissé, en 2007. À l’origine du projet, le désir de créer une lampe de table qui, de ses 40 cm de haut, s’étirerait à la verticale pour atteindre deux mètres. Plissé

a finalement pris la forme d’une suspension, qui s’étire en accordéon, de 60 à 166 cm. À la recherche du tissu ou de la matière idéale, je demandais çà et là des échantillons aux fabricants : en France, ils ne savent pas ce que c’est un designer, donc n’envoient jamais rien en retour. À tout hasard, j’avais écrit à un fabricant croisé à Stockholm. Cette fois, surprise ! J’en ai reçu plus que nécessaire. Humoristiques Souvenir d’Italie que sont vos ustensiles de cuisine : une râpe à fromage et un égouttoir pour les pâtes, dont les trous découpent la silhouette du pays. Le kitsch, le drôle, je n’aime pas : je ne fais que de l’utile. Dans le cadre de l’exposition Souvenir d’Italie, organisé par Casa da Abitare et Alessi à Milan en 2005, j’ai imaginé ces deux objets. Seule la botte figurait sur le dessin initial. DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

1. Un sofa dont les bras articulés peuvent envelopper l’utilisateur à l’envi : le bien-nommé Enveloppe a été imaginé pour l’éditeur norvégien LK Hjelle. 2. Divers essais ont été nécessaires avant d’obtenir l’effet recherché par Inga Sempé pour le matelassé particulier de la gamme en hêtre Ruché pour Ligne Roset. 3. Un long laps de temps a été nécessaire pour élaborer la ligne parfaite des chaises et table Österlens, édités en Suède par Gärsnas, et dont le bois a été en partie travaillé au Danemark. Un savoir-faire particulier a été déployé : les discrètes incisions en forme de « U » qu’arbore chaque pièce créent un subtil jeu de lumière.


Si, en France, je devais faire un projet similaire, je laisserais la Corse de côté, et personne ne songerait à s’en plaindre ! On m’a fait comprendre que c’était sacrilège : Sicile et Sardaigne devaient être du lot, c’était sans appel. La difficulté technique était accrue par la présence des deux îles. C’est Luce Plan qui a produit les objets en 2008, pour en faire des cadeaux de fin d’année. Aux côtés de vos créations antérieures figuraient, au salon de Stockholm, des nouveautés, comme les chaises et table Österlen pour l’éditeur suédois Gärnas. Elles sont baptisées Österlen d’après le nom de la ville où elles sont fabriquées, en Suède – mais le bois est courbé au Danemark. Dans le frêne, nous avons aménagé des incisions en forme de « U », ce qui permet un certain type d’assemblage. Le confort en est accru, et la lumière tombe différemment, soulignant les reliefs du meuble. Collaborer avec Gärnas, dont le savoirfaire est très particulier, s’est avéré un plaisir. En France, on travaille le bois pour réaliser des copies de meubles, du mobilier de style. On réplique, on ne crée pas. En Scandinavie, c’est totalement différent ; et on respecte le temps nécessaire au développement du projet, même si celui-ci doit prendre trois ans. On n’hésite pas à prendre des risques. On peut aussi évoquer les nouvelles suspensions w103 pour Wästberg. On peut jouer avec les couleurs, les combiner pour composer une large suspension polychrome. Pour Svenskt Tenn, une marque historique (créée en 1924), j’ai décidé de travailler l’étain et le laiton, habituellement connotés « bourgeois », vieillots, ennuyeux. Je trouvais amusant de relever le défi. L’ensemble de chevet, composé d’un pichet et de son verre, traite ces deux matières de façon contemporaine – ce n’est pas fait pour le marché russe, en somme !

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© Wästberg

Des versions miniatures de ses canapés, des ébauches de papier de ses lampes plissées (pour Luce Plan, Cappellini ou Moustache, avec la lampe Vapeur, inspirée « de la texture lisse, translucide et brillante de la meringue ») ou des lampes de la série w103 éditée par Wästberg.

« JE NE FAIS PAS DE CHOSES ‘DRÔLES’, JE NE FAIS QUE DE L’UTILE » INGA SEMPÉ


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La lampe Puff est composée d’une couverture de survie type « or-argent » et d’une ampoule LED basse consommation d’énergie avec son câble d’alimentation. Le tout est rangé dans un tube d’expédition rappelant les tubes de secours que l’on craque pour les rendre lumineux. L’utilisateur peut arranger la couverture à sa guise autour de l’ampoule.


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Emergency : Designers

Émergence : Écoles de design

Magma, Atelier Saint Loup, 3born art, Anatoli, Marie Pedersen, Vintage Fable, Thress Ngagula, Barbarisme, Adélaïde Dubucq, Vanessa Aerts, Pretty Forest, Bikini.

Bunker Palace, DesignAid (Philippe Schlesser & Jean-Paul Carvalho), Claudia Eustergerling Design, Greeen Inc., Anne-Marie Herckes & Laurent Daubach, Heart Hotel, Mathias Hoffman & Jeff Braun, Nathalie Kerschen & Benoît Lagacé, Sasha Lakic, Les M, Mik Muehlen, Pomfluo, David Richiuso, Dunja Weber.

ECAL (Lausanne), ESAD (Reims), The Royal Danish Academy of Fine Arts-School of Architecture (Copenhagen), La Cambre (Bruxelles), Fachhochschule Trier (Fachbereich Gestaltung), Fachhochschule Aachen (Fachbereich Gestaltung), EESAB (Rennes).

© Mudam

Marché des Créateurs

Un des moments forts de Design City sera le Marché des Créateurs, les 18 et 19 mai au Mudam.

La biennale Design City, offre une plateforme multiple aux créateurs à travers la double exposition Emergenc(e)(y) et le Marché des Créateurs. Design City, c’est un colloque, des expositions, des ateliers, un marché, des rencontres… Une biennale à multiples facettes dont il n’est pas toujours aisé de connaître les contours. Mais qui met très certainement la création à l’honneur et offre aux designers jeunes ou confirmés l’occasion de se montrer comme rarement. Le rendez-vous annuel du Marché des Créateurs est ainsi l’occasion de réunir des designers, majoritairement originaires du Luxembourg, aux techniques, disciplines et univers variés (littérature, illustration, art séquentiel, design, stylisme, design textile, etc.). Souvent issus d’une édition limitée ou produits de manière unique, leurs réalisations sont les témoins d’une grande créativité. La scénographie est proposée par Defact Studio et les ateliers.lu (réseau Objectif Plein Emploi) grâce à la récupération et la restauration de vieux meubles (tables, buffets, vitrines). Le workshop « Portrait géographique de la ville », invite le public à créer un portrait original de sa ville, à partir de ses idées et DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

impressions et pourra repartir avec une carte géographique et poétique à la fois, imprimée sur place. Fatigués de voir le mot « design » utilisé à toutes les sauces pour vendre des produits et gadgets de plus en plus standardisés, des designers ont choisi de prendre le contre-pied de cette tendance en proposant des objets incluant une réelle responsabilité écologique, sociale et culturelle. C’est pour pointer ceux qui relèvent le défi d’imaginer des objets ou des services contribuant à une réelle amélioration de la vie quotidienne, que l’exposition Emergenc(e)(y) est organisée. « Nous avons voulu mettre en relation des étudiants encore débutants et des designers professionnels », détaille Anna Loporcaro, la commissaire de l’exposition. En jouant sur les mots, elle propose une exposition en deux volets. Émergence donne la parole à des étudiants de différentes écoles européennes de design. Issues de toutes disciplines confondues, ces têtes pensantes de notre future consommation sont invitées à proposer des créations qui se démarquent par leur innovation technique ou leur fonctionnalité. Emergency regroupe des designers luxembourgeois confirmés, autour de la notion d’urgence. Elle peut être comprise par le sentiment ou l’expérience de la vitesse, incluant la notion physique d’intervention. Mais c’est aussi l’urgence d’apporter des solutions, de répondre à des problématiques liées à la surconsommation ou à notre mode de vie actuel, d’apporter des améliorations dans les échanges sociaux, humains, scolaires, culturels… Les designers détournent des objets liés aux urgences médicales, arrivant ainsi à une vingtaine de projets / concepts très différents dont nous livrons ici une sélection. Emergenc(e)(y) : du 27 avril au 3 juin au CarréRotondes à Luxembourg (Hollerich). Marché des Créateurs : les 18 et 19 mai au Mudam. www.designcity.lu


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DEFACT STUDIO : SWEET MELODY

Sweet Melody met en avant le rapport étroit que nous avons avec le chocolat et son addiction. Il est considéré sur certains points comme une drogue face à un état d’anxiété, de peur ou de prise régulière. Reprenant les codes de la trousse de secours, la boîte est remplie de chocolats sous différentes formes de prises : seringue avec une dose à mettre dans du lait chaud, barrettes avec différents dosages, poudre, cailloux…

OMNISCIENTBEING : WALL AIDS

LES M : LINETTE

Cette collection répond à la problématique du recyclage et du développement durable. Elle est réalisée dans un matériau qui se présente sous la forme d’un sandwich de liège, de lin (d’où le nom Linette qui est la graine de lin) et de PLA (résine obtenue à partir de maïs). Ainsi les éléments qui composent ce matériau sont tous issus de plantes, ce qui le rend entièrement biodégradable. Il s’agit là d’une réelle avancée technologique s’inscrivant dans les principes du développement durable.

Pansements pour les murs, les Wall Aids sont des stickers plus décoratifs qu’efficaces. Le pansement sert dans ce cas plutôt à démontrer que le bâtiment ou la surface sur laquelle il est appliqué ne va pas bien. C’est une série de trois stickers imprimés qui existent en plusieurs tailles, selon le besoin. Appliqués sur des fissures, tâches d’eau ou autres défauts esthétiques sur un mur, ils masquent le problème.

GREEEN INC. : URBAN GREENING MACHINE

Greeen Inc. (Claude Ballini, Serge Ecker, Eric Pigat, Phillipe Nathan) a développé la UGM (Urban Greening Machine) pour répondre aux standards élevés exigés par la communauté écologique urbaine. À propulsion humaine, la machine repose essentiellement sur la bioénergie. L’UGM facilite l’implantation de graines dans un terrain urbain inhospitalier comme la route goudronnée, les trottoirs. Au fil du temps, ces semences, les plantes pionnières, vont développer des racines et grandir, devenant des organismes à part entière, faisant exploser le sol imperméable dans le processus.

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DUNJA WEBER : CITY JUNGLE

Vivant à Milan, Dunja Weber vit et subit la pollution automobile au quotidien alors qu’elle se déplace à vélo. « La seule façon de ne pas avaler les émissions des voitures est de porter un masque. Mais il couvre l’essentiel du visage et de ses expressions », explique-t-elle. Aussi, elle propose City Jungle, une série de masques qui peuvent contenir les protections contre les particules mais qui donne un visage à celui qui le porte. « Un visage qui envoie un message aux automobilistes pour qu’ils visualisent notre difficulté à respirer et réfléchissent à leur usage de la voiture. »

BUNKER PALACE : EMERGENCY NEEDS HELP

Le projet de Bunker Palace démontre de façon ludique que toute situation d’urgence nécessite une coopération collective. 20 iPad sont fixés au mur diffusant le message « Emergency needs help ». Si on touche un écran, plusieurs s’allument avec une situation d’urgence à résoudre : éteindre un feu, réanimer un cœur, éviter une inondation, stopper ou atténuer un bruit persistant. Un geste correspond à chaque problème. Le jeu n’a pas de fin mais le joueur s’avérera vite dépassé par l’urgence et pourra se faire aider par un autre.

"green out-post" folds and fits in container

CUTTING PLANTS WITH NEUTRA the project seeks to engage every inhabitant of the city to create and participate in a green movement” using 3 scales

The “green roll” is used to fix the city

-object/personal -building/group -city/society

+

+

?? ?

THINK GREEN

??

+

citizens are asked to harvest patches of “green carpet”

STOP

non-spaces are transformed into mini-urban oases; abandoned parking lots become soccer fields; and un-appealing buildings are transfortransfor med with green-façades

every citizen receives a "green pack"

!!!

+

6

a “green agent” in charge of organizing the “green initiative” in the sector, helps to collect and assemble all the smaller carpets into a “green roll”

citizens grow and temporarily use the “green carpets”

EVEN beaches can be invested with inviting green strips.

CO 2

CO 2

3d sewn cotton air mesh

HOPE ENVY

THE END

the "green carpets are then brought to a neighborhood “green out-post”

NATHALIE KERSCHEN ET BENOÎT LAGACÉ : SHORTLIST

Absurdement plausible, Shortlist cherche à impliquer chaque habitant de la ville dans un « mouvement vert » à trois échelles différentes du projet, celles-ci étant l’objet / la personne, le bâtiment / la collectivité et la ville / la société. D’abord, les habitants sont priés de récolter des patchs de « tapis vert » qu’ils vont temporairement faire pousser chez eux avant de les diriger vers un « poste vert » installé dans chaque quartier qui les collecte afin de « verdifier » l’espace public délaissé.

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100 DESIGN CITY

SACHA LAKIC : VENTURI ECLECTIC

Fluctuation permanente du prix du pétrole, crise économique, guerres, pollution omniprésente, changements climatiques irréversibles, amenuisements des ressources, notre monde vit une période où les enjeux énergétiques sont à la base de ce chaos planétaire. C’est dans ce contexte sans précédent qu’a été présentée la Venturi Eclectic Concept en 2006 au Mondial de l’Automobile de Paris. La Venturi Eclectic Concept restera le premier véhicule autonome de l’histoire de l’automobile.

DESIGNAID : BAMBULANCE

© Stéphane Foulon

En Afrique rurale, il peut être très difficile d’amener une personne malade ou blessée à un hôpital éloigné. Traditionnellement, c’est tout un groupe qui prend en charge le transport, s’éloignant de son village, des familles, du travail et du revenu. Ainsi, une seule blessure ou une grossesse peuvent affecter tout un village. La Bambulance est une remorque avec une civière qui peut transporter une à deux personnes et peut être attachée à un vélo, un âne ou simplement être tirée par une seule personne pour se rendre à un hôpital plus rapidement, en sécurité et avec plus de confort.

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bulthaup

bulthaup b3 suit des convictions, et non des tendances éphémères. L’amour du détail joue un rôle tout aussi important que le concept architectonique global, ce qui fait de chaque cuisine bulthaup une oeuvre absolument unique, pour un travail sur mesure authentique, parfaitement adapté à l’espace et à tous ses occupants.

Espace bulthaup Luxembourg. 123, route d'Arlon L-8009 Strassen. Tél.: +352 45 45 04. bulthaup@anc.lu

Nouvelle adresse à compter du 1er Juin: 32, route d'Arlon | L-8008 Strassen


102 SALON DU MEUBLE

À Milan en avant-première Salone del Mobile, Milano Le Salon du meuble de Milan est le plus grand événement mondial en la matière. Toutes les marques s’y précipitent pour présenter leurs créations, que ce soit à l’intérieur des 200 000 m2 de la foire de Rho ou dans la bonne centaine de lieux parallèles. Désirs lève le voile sur quelques nouveautés incontournables de cette année.

© Cosmit

Sélection FRANCE CLARINVAL

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À table ! FACETTE, NON SANS RAISON

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À la demande de la manufacture Royale Limoges en activité depuis 1797, Non Sans Raison a imaginé Facette, un tout nouveau contenant en porcelaine qui se plaira à recevoir des frites. Mais Facette peut tout aussi bien contenir des fleurs que tout autre objet. Au design original et géométrique et aux surfaces multiples, ce cornet se plaît aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale sur une assiette ou sur tout autre support. www.nonsansraison.com

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I’M BOO, MUUTO

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La carafe I’m Boo dessinée par le trio de Norway Says est comme une peau qui entourerait l’eau qu’elle contient. L’ouverture nous regarde comme un œil et nous salue d’un air amusé. C’est un récipient qui raconte une histoire en laissant voir son contenu. www.muuto.com

TONGA, ALESSI

Fidèle à son rythme personnel de création, Richard Sapper ne s’occupe que des sujets qui lui plaisent vraiment. À partir de 1979, avec la cafetière Espresso 9090, il a créé beaucoup d’objets importants pour la marque. Avec Tonga, un moulin à poivre ou à sel électrique, il a mené des recherches pour obtenir un mouvement de moulure presque inaudible et donc porté sur une vision d’un électroménager discret, loin de ce qui est actuellement sur le marché. www.alessi.com

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SWELL, PETITE FRITURE

Swell de Luca Nichetto est une série d’objets en béton pour la maison. Chaque objet a deux fonctions – plumier et videpoches, posés dans l’autre sens, deviennent presse-papier. Le terme « swell », emprunté aux surfeurs, souligne la vague intérieure. Dans le plumier, la vague crée un espace pour attraper un stylo ; dans le vide-poches, elle divise le plateau en deux compartiments. www.petitefriture.com


104 SALON DU MEUBLE

Tous au jardin 01

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MARINA, EXTREMIS

La table d’extérieur extra-longue de Bruno Fattorini & Partners existe en plusieurs versions dont la plus longue peut accueillir 40 personnes. La forme élémentaire et iconique devient spécifique grâce à l’usage de profils de fibre de verre obtenus par pultrusion. Ce composite robuste, durable et contemporain est aussi agréable au toucher que le bois tout en étant moins sensible aux variations de température et d’humidité. Cette table correspond à l’esprit de la marque qui cherche à réaliser des meubles « rassembleurs ». www.extremis.be 02

MIA, EMU

C’est Jean Nouvel qui a dessiné cette chaise élégante et simple. Il a prêté une grande attention aux détails pour qu’elle convienne aux grands projets comme des terrasses de restaurant. La chaise Mia est empilable et existe avec ou sans accoudoirs. Elle est accompagnée d’une table pliable. www.emu.it

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SEAX, DEDON

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Avec ses détails soignés, sa conception qui conjugue une multitude de solutions novatrices et sa sélection élégante de matériaux, de coloris et de textures, ce fauteuil pliant sophistiqué est l’œuvre du designer français Jean-Marie Massaud. S’inspirant de l’élégance des voiliers de course de l’America’s Cup, SeaX existe en versions repas et salon, dans une sélection de matières innovantes et résistantes à l’eau : un cuir synthétique et une gamme de textiles tissés modernes. www.dedon.de 04

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NUVOLA, ZANOTTA

Créé par Noé Duchaufour Lawrance, ce fauteuil d’extérieur en polyéthylène est inspiré des courbes de la nature. Nuvola est un prolongement évident des fauteuils Derby et Calla vers l’extérieur. Un chemin qui résume parfaitement les inspirations minérales, végétales, fluides et vivantes qui nourrissent le travail du designer depuis 10 ans. Détail malin, un trou discret permet d’écoulement de la pluie. www.zanotta.it

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Que la lumière soit 01

GINKO, DE CASTELLI

L’ensemble Ginko est dessiné par Marco Zito. Cette famille de feuilles lumineuses, sont autant de petites sculptures métalliques conçues pour les éclairages de jardin. De jour comme de nuit, elles prennent vie en réfléchissant la lumière de leur matériau. Les couleurs et la finition sont aussi naturelles que leur forme. www.decastelli.it 02

FIN LIGHT, TOM DIXON

La nouveauté de l’équipe britannique de Tom Dixon est une ode à l’ingénierie qui expose fièrement ses rouages. Fin Light est construite avec des composants en général totalement cachés de la vue, y compris un dissipateur de

chaleur, une lentille acrylique géante et six LED. La gamme comprend une suspension ronde, une autre ovale et une lumière de table oblongue. Existe en aluminium, bleu cobalt et cuivre. www.tomdixon.net

jeu d’ombre et de lumière. Il est possible d’incliner les bandes individuellement afin d’y ajouter une touche personnelle. www.deltalight.com 04

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METRONOME, DELTA LIGHT

Metronome est né de la collaoration avec le créateur de mode belge, Tim Van Steenbergen. Le point de départ était le modèle Husk, une suspension dotée d’un abat-jour sobre et rigide, de forme conique et pure sur lequel le créateur aurait laissé courir sa paire de ciseaux. De petites bandes verticales, en noir, blanc ou rouge aluminium, ou en aluminium, avec une structure de liège, garantissent un élégant

BIRDIE, FOSCARINI

Ludovica+Roberto Palomba ont développé leur lampe de lecture pour en faire une suspension à une, trois, six ou neuf lampes sur des bras de longueur variable qui peuvent être placés en différentes positions. Le variateur en forme de branche s’est allongé pour devenir l’attache même du luminaire tout en gardant la finesse et la poésie de l’original. Existe en blanc, orange, gris et amarante. www.foscarini.com 04

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Confort d’intérieur 01

KALÉ, LIVING DIVANI

La firme familiale lance une nouvelle collaboration avec des jeunes designers qui expérimentent de nouveaux matériaux et de nouvelles formes. Mario Ferrarini façonne une ligne ininterrompue pour son tabouret / table Kalé en utilisant le cristalplant, un matériau composite de pointe. Un objet qui évoque les mondes célestes, un habitat de l’ère spatiale avec des formes épurées développées autour de la géométrie simple d’un cercle. Le tout est adouci par le coussin rond, qui est placé asymétriquement sur le siège évasé. www.livingdivani.it 02

LUCA SOFT, CINNA

On retrouve avec Luca Soft, dessiné par Jean-Philippe Nuel, une gamme de chaises et fauteuils d’un grand confort, très élégants et mettant en valeur la finesse de leurs courbes. Bien qu’initialement pensé pour un hôtel, Luca Soft trouvera très naturellement sa place dans un intérieur contemporain. La structure du dossier est soudée par une mousse injectée et parementée par une ouate de polyester. Existe avec différents piètements et coloris. www.cinna.fr

BUNNY, NORMANN COPENHAGEN

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Mignon, rigolo et audacieux, Bunny est conçu par Iskos-Berlin. Le duo de designers a créé un ami moelleux, accueillant et d’humeur folâtre. Les formes volumineuses et arrondies de ce fauteuil sont idéales pour s’y lover confortablement, mais également pour apporter originalité et humour à n’importe quelle pièce. Cette réinterprétation du classique fauteuil à oreilles invite à s’installer entre ses bras accueillants. Il est recouvert de tissu de chez Gabriel, spécialiste danois du textile d’ameublement. www.normann-copenhagen.dk

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TABLE REPAS, ROCHE BOBOIS

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En avant goût d’une collection complète, Roche Bobois lève un coin de voile sur ce qu’Ora-Ito a dessiné pour l’éditeur français et qui ne porte pas encore de nom. Cette table ronde, aérienne, dont l’ossature est réduite au strict minimum, affiche trois jambes lancées dans l’espace portant un vaste plateau de verre. Objet-sculpture dont la forme vrillée semble tournoyer sur elle-même, sa pureté fera date. www.roche-bobois.lu

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Du sol au plafond 02

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MEES, ARTE

La collection Maison Marie Mees Cathérine Biasino insuffle une vie aux parois murales. Le travail créatif ne vise pas tant à concevoir un dessin, il entend donner corps à la lumière. Le concept créatif puise son inspiration dans le monde de la typographie. Dans un monde de profusion d’images, cette collection respire la sérénité et l’intériorité. Elle se veut en même temps classique et contemporaine. La simultanéité de l’absence et de la présence confère à la collection une modernité classique. www.arte-international.com

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DARK WATERS, BISAZZA

Tord Boontje a imaginé cette mosaïque en pâte de verre constituée par des carreaux réguliers, aux bords adoucis. Le Néerlandais a imaginé cette série à partir d’images en pixels, digitale, comme une réminiscence un peu floue. De loin, l’image de l’eau est très lisible alors que plus on s’en approche, plus elle devient abstraite. Convient aux salles de bain et salles d’eau mais aussi aux espaces de réception. www.bisazza.it

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BORDERLINE, NODUS

Nodus est un laboratoire d’expérimentation et un projet culturel où l’artisanat, en sélectionnant les manufactures de six pays (Népal, Pakistan, Inde, Turkménistan, Chine et Turquie) qui garantissaient le respect des droits des travailleurs. Des designers de renom et des jeunes designers réinterprètent l’objet ancien qu’est le tapis et les techniques traditionnelles. Matali Crasset signe Borderline qui revisite la forme circulaire en « déchirant » ses côtés. www.nodusrug.it

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MYSTIC MIRRORS, HOOKED ON WALLS

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Cette nouvelle collection des Belges de Hooked on Walls mise sur l’illusion : des motifs débordant de fantaisie, des lignes en zigzag variées et des motifs fascinants entraînent les yeux dans un univers mystérieux. Des couleurs tranchées et des textures uniques dans des reflets singuliers, des lignes qui semblent jaillir avec une énergie débordante, des cercles hypnotiques comme des mandala… Tout concoure à faire douter de nos sens. www.hookedonwalls.com


108 HYÈRES

À l’image de la mode Festival International de Mode et de Photographie à Hyères La 27e édition du Festival International de Mode et de Photographie se tiendra à Hyères du 27 au 30 avril. À quelques jours de l’ouverture, Désirs vous propose sa sélection en avant-première. C’est une approche originale que propose chaque année le festival qui promeut la rencontre entre la mode et la photographie en soutenant la jeune création dans ces domaines. Cette année, c’est Yohi Yamamoto qui a présidé le jury mode qui a sélectionné 10 jeunes créateurs, de neuf nationalités différentes parmi 290 dossiers reçus dont 56 présélectionnés. Quant à la sélection photographie, le jury autour de Michel Mallard et Raphaëlle Stopin ont également choisi 10 finalistes, parmi 700 dossiers réceptionnés et 60 dossiers sélectionnés. Photographe INA JANG, 2012

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Elina Laitinen, Siiri Raasakka & Tiia Siren, Finlande, collection homme

HYÈRES

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Narelle Dore, Australie, collection femme

Steven Tai, Canada, collection femme

Lucas Sponchiado, Belgique, collection femme

Kim Choong-Wilkins, Royaume-Uni, collection homme

HYÈRES

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Ragne Kikas, Estonie, collection femme

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Paula Selby Avellaneda, Argentine, collection femme

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Jasmina Barshovi, Suisse, collection homme

HYÈRES

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Maxime Rappaz, Suisse, collection femme

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Daniel Hurlin, France, collection homme

HYÈRES

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116 FASHION

MARCHING BAND Photographer: Rebecca Miller Stylist: Natalie Read Set: Carrie Louise Lighting: Alex Forsey Hair & make-up: Jaimee Thomas Models: Hannah Janes @ Next Thanks to JJ Locations London

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Top American Apparel, shoulder pieces handmade by stylist, pants Topshop


Bra Beyond Retro, pants asos.com


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Dress Beyond Retro, socks Topshop, shoes Schuh

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Top Topshop, skirt American Apparel, belt Rokit, shoes Schuh


P rog ram mation donnée sous réser ve de modif ications

Roméo & Juliette

Raymonda

Le 15 mai à 19h30 • Utopolis

Le 24 juin à 17h00 • Ciné Utopia

En direct de l’Opéra National de Paris

En direct du Ballet du Bolchoï de Moscou

Tarif normal: 18€ • Tarif réduit: 13€

Tarif normal: 18€ • Tarif réduit: 13€

© C . Leiber- O péra National de Par is

© B olc hoï

Tickets en vente dès maintenant! Plus d’infos sur www.utopolis.lu En juin, assistez à la rediffusion du célèbre opéra La Traviata du MET Opera (version enregistrée du live du 14 avril). Bientôt plus d’infos sur www.utopolis.lu

En collaboration avec:

www.utopolis.lu


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© Éric Chenal

TEDxLuxembourgCity

Un potentiel d’idées à propager TEDxLuxembourgCity Texte SÉBASTIEN LAMBOTTE

La première édition de TEDxLuxembourgCity, autour du thème « Failure ? », fut un succès. Elle a prouvé qu’au Luxembourg, émergent des idées qui valent la peine d’être propagées au cœur de la très enthousiaste communauté TED, à travers le monde.

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Cette première conférence s’est déroulé autour du thème « Failure ? ».

© Éric Chenal

Les présentations des speakers et les performances musicales se sont succédées tout au long de l’après-midi.

©David Laurent / Wide

© Éric Chenal

©David Laurent / Wide

TEDxLuxembourgCity

Mike Koedinger, détenteur de la licence TEDx pour le Luxembourg, Pedro Castilho, public speaking coach des intervenants et Thomas Schoos, storytelling coach.

Les idées doivent servir à changer le monde. Voilà un adage que partagent les centaines de milliers d’adeptes du mouvement TED à travers la planète. La communauté est aussi bien présente au Luxembourg. La première conférence TEDxLuxembourgCity, qui s’est tenue le 21 mars dernier au Mudam, en a apporté la preuve. Le mouvement TED a vu le jour au cœur des années 80 en Californie autour d’une conférence du même nom, qui s’est depuis répétée chaque année. Au cours de celle-ci, des hommes et des femmes remarquables racontent leur histoire pour faire passer leurs idées. « L’esprit TED, c’est la propagation d’idées nouvelles, c’est croire en leur force pour changer les attitudes, la vie, le monde », assure Mike Koedinger, détenteur de la licence TEDx pour le Luxembourg. DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

L’événement a suscité l’engouement du public et affichait déjà complet quelques jours seulement après son annonce.

En Californie, sur quatre jours, la conférence rassemble plusieurs milliers de personnes. Depuis 2009, par ailleurs, elle a pu être répliquée à l’échelle mondiale, sous la dénomination de TEDx, au travers de quelque 2 000 événements licenciés indépendants dans plus de 120 pays différents – le « x » signifiant que l’événement est organisé de façon indépendante, mais sous licence et selon la charte de TED. « Nous sommes donc heureux d’avoir pu, cette année, la proposer pour la première fois au Luxembourg, commente Mike Koedinger. Le succès fut total et les gens qui y ont pris part, que ce soit directement en prenant la parole lors de la conférence, en y assistant, ou qui l’ont suivie à distance via le réseau web, de manière simultanée ou en différé, ont tous été très enthousiastes : je pense que c’est la meilleure manière de les qualifier. C’est cet enthousiasme qui fait que les idées partagées à travers TED peuvent se propager pour, sans nul doute, changer le monde. » La participation aux conférences TED est dénuée de tout intérêt commercial. On y vient pour les idées que l’on peut échanger, pour ce qu’elles sont. « Les personnes qui prennent la parole, comme celles qui constituent l’audience, partagent toutes un même esprit d’innovation, de découverte, la même volonté d’améliorer les choses à différents niveaux, explique Thomas Schoos, storytelling coach de TEDxLuxembourgCity. Au départ, TED abordait des thèmes autour de la technologie (« T »), du divertissement (ou « entertainment », le « E ») et le design (« D »). Mais, au fil du temps, les thématiques se sont élargies à tous les aspects de la société. Tout cela se déroule dans un esprit constructif. L’idée n’est pas de se concentrer sur ce qui ne fonctionne pas mais, au contraire, d’évoquer des pistes sur lesquelles il est possible de travailler. De faire par-


124 TEDxLuxembourgCity

ler des gens qui ont des choses à communiquer au monde, des idées qui, si elles sont appliquées, sont à même de changer le domaine abordé. » Les conférences TEDx se déroulent toutes selon une trame similaire. Une succession de personnes, préparées, prennent la parole sur scène, pour partager leurs idées à travers une histoire qui leur appartient. Pour cette première édition de TEDxLuxembourgCity, qui a affiché complet longtemps avant l’événement, les organisateurs ont rassemblé 16 speakers locaux, d’Europe et d’Asie, provenant de milieux divers. « Nous voulions avoir beaucoup de présentations de gens du cru, assure Pedro Castilho, public speaking coach des intervenants de cette première édition. Nous voulions montrer que, au Luxembourg, nous étions capables de produire un contenu d’un niveau important, digne d’être entendu par la communauté TED à travers le monde. » Pour cette première édition, les speakers étaient invités à s’exprimer autour du thème « Failure ? ». Un concept large et auquel le point d’interrogation apporte toute sa subtilité. « Il ne s’agissait pas d’évoquer l’échec en lui-même. Mais plutôt de l’envisager comme une cause ou une conséquence, d’en définir les raisons, comme la peur du changement par exemple, commente Pedro Castilho. Mais l’échec peut aussi être source d’apprentissage, un moyen de se remettre en question, de rebondir… » Plusieurs des 16 intervenants ont pu en apporter la preuve lors de leur présentation. Pour que les idées passent de la meilleure manière qui soit, il est important d’y mettre la forme. Pour cela, les présentations TED se déroulent selon un format bien défini par une charte. Les présentations se font sans note, directement face au public, sans le moindre pupitre. « On ne peut pas séparer le contenu de la forme, assure Thomas Schoos. L’histoire racontée a pour objectif de faire passer des idées, elle est un outil au service de la propagation. C’est la raison pour laquelle, au cœur de l’expérience TED, les intervenants ont été accompagnés. Pendant trois mois, ils ont été conseillés, tant au niveau de la forme que du contenu. Mais aussi sur la meilleure manière de prendre la parole devant la communauté TED. Cela a créé un échange d’idées riche, pour eux comme pour nous. Nous avons tous beaucoup appris. » En accueillant TED au Luxembourg, les organisateurs ont prouvé qu’on avait toutes les bonnes raisons d’innover, de créer, de se remettre en question mais surtout d’échanger et de partager des idées avec l’enthousiasme qui caractérise la communauté TED.

© Éric Chenal

Seize intervenants du Luxembourg, d’Europe et d’Asie ont partagé leurs idées avec le public.

« On a surtout pu constater que le Luxembourg, petit pays s’il en est, dispose d’un beau potentiel d’idées, de talents et d’orateurs qui valent la peine d’être entendus », conclut Mike Koedinger.

À suivre sur Facebook (TEDxLuxembourgCity) ou via www.TEDxLuxembourgCity.lu

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


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PORTRAITS DES 16 SPEAKERS

LAURENT PROBST, pour une culture

d’entrepreneuriat public

MIRANDA VAN DEN HEUVEL,

YVONNE O’REILLY,

FRANÇOIS THIRY, pour l’architecture

pour un web « punk » non prémâché

DAVID GOLDRAKE,

XAVIER BUCK, pour une réinvention

MANUEL BALDAUFF, pour une démocratie info-service des électeurs

RAYMOND SCHADECK, pour plus de

courage dans la recherche

PHILIPPE MONCHAUZOU, pour un retour vers les fondamentaux en affaires

RUNA KHAN,

PEDRO CASTILHO, pour l’enthousiasme,

pour le risque d’échouer

pour le courage de choisir

MARC BICHLER, pour les TCI

PAUL HELMINGER, pour un changement drastique de politique

DAVID SCHRIEBERG, pour un optimisme

PHILIPPE SCHLESSER, pour l’intégration de l’échec dans le design

de l’industrie des contenus

comme dispositif médiatique

© Julien Becker

comme service de secours

JÉRÉMY COXET,

pour une mobilisation

réaliste parmi les start-up

pour la transgression de l’impossible

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012

le relativisme et l’assiduité


SKOOL GIRLZ Photographer: Nick Aitken Stylist: Lindsay Burchby Hair: Jaymz Marez Make-up: Tamra Marie Johnson Models: Alex and Lauren with Stars Model Management SF, CA Thanks to the Academy of Art University SF for Location

Jacket Rizkallah for Don Friese, blouse Thrifted & Modern, ascot tie, socks & belt Stylist’s Own, shorts Thrifted & Modern



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Alex : Cardigan Laura Ashley, brooch St John, blouse & belt Thrifted & Modern, shorts H&M, shoes & socks Stylist’s Own Lauren : Blouse Scott McClintock, blazer Yves Saint Laurent, belt H&M, scarf Vera, shorts Thrifted & Modern, socks Stylist’s Own, shoes Marc Jacobs

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


Blouse Liz Claiborne, shorts Thrifted & Modern, socks Stylist’s Own, shoes Jeffrey Campbell

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Cardigan Laura Ashley, brooch St John, blouse & belt Thrifted & Modern, shorts H&M, shoes & socks Stylist’s Own

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Lauren: Blouse Scott McClintock, blazer Yves Saint Laurent, belt H&M, scarf Vera, shorts Thrifted & Modern, socks Stylist’s Own, shoes Marc Jacobs

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Lauren: Jacket Rizkallah for Don Friese, blouse Thrifted & Modern, belt Stylist’s Own, shorts Thrifted & Modern Alex: Blazer Courreges, top Christian Dior, pleated mini Thrifted & Modern

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CITY NEWS

TORNADE MUSICALE SUR ARLON La quatrième édition des Aralunaires est celle qui confirme le festival arlonais dans sa définition de « festival urbain ». Divers lieux insolites deviennent de grandes scènes ouvertes à toutes les musiques actuelles avec plus de 60 concerts dans 40 lieux pendant 9 jours de fête. Daniel Darc, An Pierlé ou Sanseverino sont les plus connus, mais de nombreuses découvertes seront au rendez-vous : pop folk exquise de Piers Faccini, le rock minimaliste et intimiste de Michel Cloup ou le rock garage et endiablé d’Experimental Tropic Blues Band. La singularité des Aralunaires, c’est bien sûr aussi son « parcours musical gratuit » qui entre dans les appartements et maisons des Arlonais. Du 28 avril au 6 mai, www.aralunaires.be

TRIO À QUATRE Quatuor acoustique, Tryo est né du hasard et de l’amitié lors d’une longue balade dans les Pyrénées, pendant l’été 1995. Manu, Mali, Guizmo et Daniel, vrais timides ou grands rêveurs, s’inscrivent dans la tradition de ces artistes populaires – au sens étymologique – qui envahissent les rues avant de se montrer à l’écran ou de se coucher sur du papier glacé. Depuis leur premier album Mamagubida sorti en 1998, ils prennent les routes de France avec « L’hymne de nos campagnes », le phénomène s’est propagé et a pris de l’ampleur. Le 1er juin à l’Atelier à Luxembourg (Hollerich), www.atelier.lu

LE RÉVEIL James Morrison revient avec The Awakening, un album éclectique dans lequel le chanteur-compositeur britannique renoue avec ses influences soul, telles que Stevie Wonder et Otis Redding, tout en gardant le style pop-rock qui fait son succès. En août dernier, James Morrison a perdu son père, décédé à 60 ans suite à des problèmes d’alcool. Un décès qui l’a laissé inconsolable. Au milieu de cette épreuve, James Morrison était en crise avec lui-même et avoue avoir eu des difficultés à écrire son troisième album. Le 30 mai à la Rockhal à Esch-Belval, www.rockhal.lu

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Ça Fuze !

La cour du succès

Rond ou carré

Parce qu’ils sont accros à la musique et veulent promouvoir la scène locale, Daniel Clarens et Adam Walder ont lancé le site www.fuze.lu. Infos, agenda des concerts, photos, interviews… c’est une adresse incontournable pour tout savoir sur les musiques et les groupes de la région. Le nom vient de l’idée de fusion, un concept bien ancré dans l’air du temps et du coin.

On avait pu découvrir ce bijou numérique et cinéphilique dans le cycle LOOP de l’Exit07. Le film Rear Windows de Jeff Desom est un succès sur le web et la presse s’en délecte. En quelques minutes, le réalisateur luxembourgeois réussit à nous faire voir ce qu’Hitchcock nous a caché : l’intégralité de la cour qu’observe James Steward. www.jeffdesom.lu

Le CarréRotondes s’affirme de plus en plus comme un incontournable de la scène luxembourgeoise. 50 concerts à l’Exit07, 36 Jeudiscover, des spectacles au Traffo, des expos, des débats… 45 000 personnes ont trouvé le chemin de cet ancien espace industriel dont la programmation réintègrera les Rotondes en 2014. www.rotondes.lu

GRAFF’ PAR-CI, GRAFF’ PAR-LÀ

Non content de donner des concerts à Paris, New York, en Suède ou en Grèce, et bien sûr à Luxembourg, c’est pour une tournée en Amérique latine que Victor Ferreira, alias Sun Glitters vient de partir. Pérou, Équateur et Colombie vont pouvoir découvrir la chillwave et le shoegaze qui ont propulsé le Luso-Luxembourgeois à l’avant de la scène internationale. Son album Everything could be fine connaît le succès que l’on sait depuis que les blogs les plus pointus et la presse internationale s’en sont entichés. Le prochain est en préparation. www.sunglitters.com

COMME UN AVION… Galerie Nosbaum & Reding présente une exposition de photographies de Christian Aschman montrant l’assemblage du nouveau Boeing 747-8. Ce projet photographique est une commande artistique de Cargolux, réalisée en juin 2010 sur le site de production de Boeing à Everett, aux États-Unis. Actuellement, dans le programme Off de la 8e Biennale Internationale de la Photographie à Liège, une sélection de photographies de Christian Aschman, proposant une mise en espace de son dernier livre artistique et personnel, sont montrées sous le titre La coexistence à la galerie Les Drapiers. 747-8, du 9 au 20 mai à la Galerie Nosbaum & Reding, 4, rue Wiltheim à Luxembourg

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© Christian Aschman – Courtesy Christian Aschman / Nosbaum & Reding

ÇA TOURNE POUR SUN GLITTERS

Après la très bonne exposition All Over au CarréRotondes, on retrouve du graffiti pour deux autres manifestations. La Ville de Differdange accueille Out of Line où Alëxone, Alexandre Farto et Sumo exposent à l’espace H20 et sur divers murs de la ville. De son côté, la galerie Michel Miltgen invite des jeunes et très jeunes (Julien Huebsch est né en 1995) graffeurs locaux à exposer sur ses cimaises. Il propose un happening le 12 mai, pendant le Stroossemaart où les sept artistes réaliseront un panneau dans la rue. Out of Line, jusqu’au 13 mai à l’espace H20 d’Oberkorn, Young Blood, à partir du 12 mai à la galerie Michel Miltgen, 32, rue Beaumont à Luxembourg


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APPEL AUX DESIGNERS Difficile de faire voir et connaître ses produits quand on est designer ou que l’on pratique un métier d’art. C’est pour éviter à chacun de mettre en place leur propre site de vente en ligne que Viviane Bump a lancé quality interior products home, qui se veut une galerie marchande pour créateurs et PME du design. Le site ne demande pas de frais d’inscription et n’est financé qu’en cas de vente. Créateurs de meubles, objets, déco, tissus et section pour enfants… envoyez vos idées et vos projets pour être mis en ligne. www.qiphome.com

AFRO-AMÉRICAINS Sélectionné pour la nouvelle édition de la Triennale d’art contemporain de Paris cette année, Terry Adkins expose à la galerie Zidoun. Ses œuvres allient installations sculpturales et photographies, vidéos ou encore performances musicales, inspirées par le blues. Elles renvoient à un folklore africain tout en utilisant le vocabulaire plastique minimaliste américain. The Principalities s’inscrit dans la lignée de David Hammons et rend hommage à des personnages afro-américains, reconnus ou anonymes. Du 26 avril au 26 mai à la galerie Zidoun, 101, rue Adolphe Fischer à Luxembourg

L’EXPOSITION EXPOSÉE RÉCOMPENSES Minotaurus Film vient d’être doublement récompensé. The Future’s Past de Susanne Brandstaetter gagne le Prix pour la meilleure caméra au festival Diagonale à Graz. De son côté, Empire Me de Paul Poet a obtenu le Prix du film rebelle dans la sélection long métrage du 13e Festival international du film d’Aubagne. Le premier raconte l’histoire de deux jeunes femmes dans le Cambodge actuel alors que le second est un film sur six contre-sociétés. La musique est signée Alexander Hacke (du groupe Einstürzende Neubauten).

Les dessins, sculptures et installations de l’artiste belge Wesley Meuris présentent un caractère fortement architectural, voire scientifique. Ce qui pourrait au premier regard paraître comme un dispositif de présentation pour des œuvres ou autres artefacts se retrouve en réalité être l’œuvre en soi. Wesley Meuris, en mettant en exergue ces mécanismes et objets de démonstration, pointe vers notre manière de présenter et de voir les choses. En exposant par exemple des cages pour animaux laissées vides ou encore un kiosque de parc d’attraction inanimé et réduit à son plus simple appareil, il souhaite rendre visible ce qui habituellement échappe à notre regard mais qui pourtant joue un rôle primordial dans notre lecture quotidienne du monde qui nous entoure. Du 12 mai au 5 septembre au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Luxembourg (Centre)

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© Laurent Philippe

© Tadeusz Paczula

Le Festival Perspectives a été créé en 1978 à une époque où l’on ne parlait pas encore de Grande Région. C’est pourtant de part et d’autre de la frontière franco-allemande que se tient ce rendez-vous des arts de la scène. La programmation fait le grand écart entre la danse contemporaine, le cirque, le théâtre de rue et la musique. À voir cette année, Les Corbeaux de Josef Nadj (photo), Rhizikon de Chloé Moglia, Cendrillon de Joël Pommerat ou Jérusalem plomb durci de la Winter Family… Que du bon à Sarrebruck, Forbach et environs. Du 24 mai au 2 juin, www.festival-perspectives.de

DANSE MALGRÉ TOUT

ET DE HUIT !

À la suite des projets BlanContact I et II, les danseurs-chorégraphes Annick Pütz et Thierry Raymond ont décidé de poursuivre le projet. Ils vont rassembler artistes professionnels et danseurs amateurs avec et sans handicap physique pour qu’ils dansent ensemble. Ces rencontres consistent en des explorations du corps, une mise à l’aise du corps en mouvement, des moments ludiques et des temps d’improvisation, ensemble ou en petits groupes. Le groupe explore ses possibilités d’action et d’expression et rencontre l’autre dans ses potentiels et ses limites. www.kulturhaus.lu

Pour sa 8e édition, le Danz Festival Lëtzebuerg, festival de la Ville de Luxembourg, reste fidèle à son objectif : faire découvrir pendant quatre jours la danse contemporaine dans tous ses états. Des pièces inédites et inattendues des créateurs du Luxembourg, de la Grande Région, mais aussi de partenaires internationaux. Outre les spectacles pleins d’énergie et de surprises, des stages et des rencontres autour de la danse contemporaine sont aussi organisés. Des chorégraphes interrogent leurs racines (Score), l’espace intérieur (Les appels d’air), la sexualisation des corps (Les Manteaux longs…), le rapport à la peinture (Bleistiftmusik), la curiosité (Le Vertige des Curieux), avec une soirée de clôture autour du Tango. Du 24 au 27 mai au CarréRotondes et à la Banannefabrik, www.danzfestival.lu

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CUISSON BLANCHE

SUPER-EXPO Dans le cadre de Design City, l’éditeur Super-ette expose sa collection dans une mise en scène impressionnante signée The Plug qui donne une préciosité à de simples palettes de livraison. Les projets de Pierre Favresse, Ionna Vautrin et Eliumstudio sont à découvrir chez Mobilier Bonn. Une belle équation pour une série d’objets qui concentrent l’attention de la presse internationale. Chez Mobilier Bonn, 9, rue Philippe II à Luxembourg

Le schwop de la galerie Lucien Schweitzer, présente à l’occasion du Design City 2012 une scénographie autour de la céramique. On y verra en avant-première la collection Pleat Box de Xavier Mañosa & Mashallah pour l’éditeur Marset, une série de suspensions en céramique dont la forme nous renvoie à la douceur d’un tissu plissé. À découvrir, les bijoux en porcelaine de Violaine Ulmer, les créations à la beauté imparfaite de Roos Van de Velde, les motifs de Anne Black et bien sûr le travail de Christophe et Aylin de la Fontaine issu de la collaboration avec la manufacture Rosenthal. Jusqu’au 19 mai à la Galerie Lucien Schweitzer, 24, avenue Monterey, Luxembourg

PLATE-FORME ROUGE CarréRouge offre avec sa Red Box une plate-forme pour les jeunes designers où ils peuvent présenter leurs projets et prototypes. C’est un comité qui choisit les projets sur dossier et le magasin prend en charge l’exposition et la communication. Première à bénéficier de cette belle vitrine, Dunja Weber a été formée à Zurich et Glasgow. Elle a travaillé à Milan pour Cassina, puis pour James Irvine. Depuis 2007, elle a mis en place son propre studio, toujours dans la capitale italienne du design. À voir notamment, sa chaise Soba (photo). Jusqu’au 3 juin chez CarréRouge, 119, rue de Hollerich à Luxembourg www.carrerouge.lu

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Weydert déménage

Changement chez Speltz

Pour ces messieurs

Après 51 ans à la même adresse, la boutique M. Weydert déménage. Elle emporte dans ses cartons les marques qui ont fait sa réputation. L’entreprise familiale perdure en affirmant sa recherche de qualité et de raffinement. (1C, rue Beaumont à Luxembourg (Centre))

La Brasserie Speltz change de mains. La nouvelle enseigne s’annonce française, lorgnant côté terroir et fromages. La Table d’Axelle devrait voir le jour d’ici peu au coin des rues Louvigny et de Chimay au centre-ville. www.latabledaxelle.lu

Deux filles habillent les hommes, c’est ce que font Camille et Audrey sur l’étage Homme. Une sélection tendance sans être trop pointue, et des tailles harmonisées pour ne pas se tromper. www.letagehomme.com

NEWS EXPRESS Foulards électriques. Les foulards et écharpes de Vol(t)age sont désormais en vente en ligne (www.vol-t-age.com). *** Ouverture. Chaque année, le Stroossemaart est l’occasion de faire des bonnes affaires avant même l’ouverture des soldes. Ce sera le 12 mai dans toute la ville de Luxembourg. *** Coiffure. Jean-Marie Ferber vient d’ouvrir son onzième salon à Redange, dans la galerie commerçante (www.ferber.lu).

NEUF ET BEAU Le Premium store de Smets continue sa mue pour donner plus de place et de visibilité aux collections et corners. C’est l’entrée et l’avant du magasin qui viennent de connaître un lifting. Le comptoir de caisses a été déplacé pour se faire plus discret, à ses côtés les douceurs de la maison Marcolini ont pris du galon, rejointes par les étonnants cuberdons de chez Léopold. Le bel espace Cosmeticary a pu se déployer tandis que les gadgets et petits objets malins s’offrent une belle visibilité. 262, route d’Arlon à Strassen

QUE VOUS AVEZ DE BLANCHES DENTS !

POUR L’HOMME MODERNE

Atout séduction, un sourire éclatant est aussi signe de santé et de jeunesse. Les années, le café, le tabac et les aléas de la vie ternissent l’éclat des dents. White Now vient d’ouvrir et propose une solution de blanchiment dentaire rapide, sans peroxyde avec un produit moins agressif que ceux du marché. En une séance, on peut gagner de 2 à 9 teintes de blanc. 23, rue Chimay à Luxembourg, www.whitenow.lu

Après de belles transformations, la boutique de la rue de Chimay rouvre sous le nom de Just. Un cadre sobre et élégant dédié à l’homme moderne en version plutôt italienne. On y trouve des chaussures et accessoires sélectionnés avec talent et passion : Armani, Cesare Paciotti, Roberto Cavalli, Azzaro, Bally. 6, rue Chimay à Luxembourg (Centre)

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COIFFURES EN VOYAGE La nouvelle collection de coiffures et coupes des salons Jacques Dessange est basée sur le thème « carnet de voyage ». Profondément animées par une âme d’exploratrice, les femmes partent pour un safari lointain et intime en quête d’identité et renouent avec l’essentiel. Les chevelures aux longueurs dégradées laissent s’épanouir un volume aérien, ravivé à la brosse et librement redessiné aux doigts. Auréolées du célèbre blond californien ou enrichies du nouveau brun nomade, les parures de ces princesses du désert se fondent dans les tons solaires d’une nature sauvage. Les carrés rendus libres de leurs mouvements plongent dans une oasis de lumière blanche à l’éclat nacré d’un surprenant blond sahara. www.dessange.com


139 MARTEDI

© David Laurent / Wide

Tous les mardis à l’heure de l’apéro, le salon ou la terrasse de l’hôtel Albert Premier invite à l’Aperitaliano. Une proposition de spécialités de charcuterie en provenance directe d’Italie accompagnée d’un verre de vin Italien pour le prix de 10 euros, sans oublier le cocktail en passe de devenir une célébrité : le Pimm’s à consommer sans modération mais avec diligence. 2A, rue Albert 1er à Luxembourg (Belair)

DORMIR COMME UN LOIR L’objectif de DelMagno est de proposer différentes gammes de produits de haute qualité en particulier pour la literie. Pour ce faire, il travaille en étroite collaboration avec la société Medical Sleep Line, spécialisée dans le domaine de la literie thérapeutique. Son maître mot : la santé et le bien-être des consommateurs. Mais on y trouve aussi un large éventail d’articles de maison et une gamme de mobilier contemporain avec des produits naturels à base de savon d’Alep et de cire d’abeille. 321, route d’Arlon à Strassen

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LUXE À L’ITALIENNE Les rumeurs nous l’annonçaient, c’est désormais vrai : Luxembourg a sa boutique Gucci. Sur trois niveaux de doré vêtus signés Paczowski et Fritsch Architectes, la boutique propose une belle part de la gamme italienne qui fait rêver les fashionnistas. Cette saison gagne en sobriété dans les coupes mais garde son extravagance dans les imprimés. On se délecte de la réédition du sac 1970, des talons hauts perchés et de ce vert ni clair ni foncé. 21, rue Philippe II à Luxembourg (Centre)


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NOUVEAU SOUPER Le NL group est en train de revoir complètement son offre de restaurants. Peter Körner est venu apporter ses conseils et son savoir-faire pour affiner l’offre et rendre chaque adresse identifiable. The Last Supper est le premier de la liste. La carte de Jimmy Merle a été revisitée pour renforcer son côté gastronomique tout en serrant les prix. La carte du bar avec ses sandwiches et assiettes est aussi alléchante. Les autres adresses du groupe, Lux e Cosi, Opium et le Chalet de Remerschen suivront dans les mois à venir. The Last Supper, 33, avenue J.-F. Kennedy à Luxembourg (Kirchberg)

BON APPÉTIT La lunch box des designers Black and Blum aux multiples fonctionnalités fera bien des envieux au bureau ! Un couvercle solide et complètement hermétique, un petit pot pour pouvoir assaisonner les salades juste avant de les manger et une séparation pour pouvoir réchauffer un plat tout en gardant l’autre au frais. Le tout passant au micro-ondes et au lave-vaisselle. Le petit plus : le sac permet de tout transporter et fait aussi office de nappe en étant déplié ou de support pour s’asseoir quand vous déjeunez sur l’herbe. En vente à la Mudam Boutique

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FLORAL Cette année, la Maison FreyWille, orfèvre émailleur depuis 60 ans, offre aux femmes un été chatoyant et coloré avec trois nouvelles collections de bijoux aussi fleuris et lumineux que la saison. Premier Amour, Bouquets de Fleurs et Fleurs Impressionnistes donnent le ton. Lumineuses, ces collections colorées s’ornent de bouquets précieux dont les motifs sont façonnés en émail et or, pour un rendu estival et luxueux qui nous donne plus que tout l’envie d’être déjà en été… 83, Grand-Rue à Luxembourg (Centre)


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COMME SON NOM L’INDIQUE Marc Moris et son équipe sont fiers du renouveau de cette adresse. Les recettes traditionnelles du Luxembourg y sont interprétées d’une manière moderne tout en conservant le respect des produits et des goûts. Le chef n’hésite pas à faire des incursions dans le moléculaire (l’œuf fermier est cuit à 63 °C), mais ne veut pas réinventer l’eau tiède. La carte varie en fonction des saisons – d’où Seasons, le nom de l’établissement – et l’endroit respire la fraîcheur et le raffinement. 1, place des Martyrs à Walferdange, www.seasons.lu

RESTAURANT CONTEMPORAIN Le Roast Square, restaurant du Novotel Kirchberg, inaugure sa nouvelle carte ensoleillée. La cuisson à la broche et à la plancha, synonymes de qualité gustative et gastronomique, reste privilégiée dans cet espace gourmand. La carte propose des produits bio, luxembourgeois et fair trade ainsi que des plats et menus fitness pour les gourmets soucieux de leur silhouette. Chaque semaine, les Coups de cœur du chef permettent en outre de découvrir de nouveaux plats. Deux vastes terrasses, calmes et ensoleillées, donnant sur le Kirchberg, permettent d’accueillir jusqu’à 140 convives. Novotel Kirchberg, 6, rue Fort Niedergrünewald à Luxembourg

VISITEZ LUXEMBOURG Luxembourg a désormais les honneurs de la collection « Week-end » du Guide Vert Michelin. La destination rejoint 47 autres villes et régions et confirme son attrait touristique. Mais pour qui veut découvrir et vivre à Luxembourg, il y a plus original, plus design et plus décalé : City Guide : 111 bons plans au Luxembourg édité par Maison Moderne et rassemblés par Hans Fellner. Des lieux, des activités, des découvertes pour tous et par tous les temps. En français, en allemand ou en anglais. En vente sur www.maisonmoderne.lu et en librairie au prix de 14,90 euros.

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07 Vitrines

C’est à une séance de lèche-vitrines que Désirs vous invite. Ces pages sont à feuilleter comme un guide urbain des boutiques, restaurants et lieux de bien-être. Les commerces s’y présentent avec les photos et les textes descriptifs de leur choix, dans une mise en page aérée qui met en valeur les espaces et les produits.

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143 Shopping

CAPSULE « The beauty is the mix! », tel pourrait être le mot d’ordre de cette nouvelle enseigne, qui a ouvert ses portes, il y a six mois rue Philippe II. Capsule s’adresse à tous les amoureux de la mode quel que soit leur budget. Dans un cadre industriel et authentique, les codes sont mélangés, pour donner un regard nouveau sur la mode. Le lieu se veut une vitrine, comme une palette de couleurs, évoluant de saison en saison, comme un magazine que l’on consulte. Capsule n’est pas un nom anodin. C’est un terme utilisé de plus en plus fréquemment dans la mode pour désigner une collection produite en petite quantité, souvent dans le cadre de collaborations entre designers.

A

31, rue Philippe II Luxembourg (Centre) T 27 85 85 84 E capsule@pt.lu H Du lundi au samedi de 10 h à 18 h 30 DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012


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Hôtel – Restaurant

Albert Premier**** Cuore Ristorante & Bar Charmant, chaleureux et trendy, l’Hôtel Albert Premier**** a une capacité de 38 chambres et deux suites. Les chambres anglaises, cosy et romantiques disposent toutes de superbes salles de bain en marbre. Les chambres les plus récentes, bois foncé dans les chambres et marbre clair dans les salles de bain, sont synonymes de raffinement et de générosité. Wifi gratuit, télévision LCD câblée, ligne téléphonique directe vers l’extérieur, air conditionné, mini-bar et coffre-fort. Tarif des chambres à partir de 100 euros la nuit. Espaces fitness et hammam accessibles 24 / 24 h, gratuits pour les clients de l’hôtel. Relax Max, notre partenaire « bien-être », vous propose une gamme de services de relaxation et d’esthétique dans nos deux salons de massage. Depuis les cuisines du Cuore, le chef Fausto transforme des produits de qualité en plats simples, frais et conviviaux : risotto carnaroli au safran et moelle de bœuf ou aussi des raviolis farcis de bœuf braisé, parmesan, jus de viande à la truffe noire. Menu business à midi à partir de 17 euros. Room-service 24 / 24 h pour les clients de l’hôtel. L'Hôtel Albert Premier**** – Cuore Ristorante & Bar est ouvert toute l’année. Possibilité de privatiser le bar / salon, les salles de restaurant, la boardroom pour des séminaires d’entreprise, junkets, mariages, fêtes d’anniversaire. Contactez-nous pour organiser votre événement « sur mesure ».

Cuore Ristorante & Bar 2a, rue Albert Premier Hôtel Restaurant Albert Premier**** Luxembourg (Belair) A 2a, rue Albert Premier T 442 442-600 Luxembourg (Belair) E ciao@cuore.lu T 442 442-1 W www.cuore.lu F 27 449 440 H Du lundi au vendredi E hotel@albertpremier.lu de 12 h à 14 h et à partir de 19 h W www.albertpremier.lu Samedi à partir de 19 h A

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145 Shopping

Abitare L’ esprit Abitare c’est : des couleurs, de la qualité, du design et une écoute attentive aux tendances. Abitare Dommeldange vous offre depuis 15 ans, sur 5 500 m2 toute une gamme de mobilier et d’accessoires originaux avec ses formules Kare, H&H, Fermob, Abitare Kids (2 500 m2 pour l’enfant à Junglinster), Flexa et d’autres encore. Notre équipe multiculturelle est composée d’architectes d’intérieur, de décorateurs, de designers et de graphistes et est à votre disposition pour vous accompagner et vous conseiller dans vos choix : travail sur plans, modélisations en 3D, conseils en aménagement, etc.

A

1, rue Nennig Luxembourg (Dommeldange) T 42 27 25 1 F 42 27 25 39 E vente@abitare.lu W www.abitare.lu H Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h 30 Samedi de 10 h à 18 h Dimanche de 10 h à 13 h Désirs printemps / été 2012


146 Restaurant

La Pomme Cannelle La Pomme Cannelle est le fleuron gastronomique de l’hôtel Le Royal Luxembourg, référence historique en termes de service et d’hospitalité depuis déjà 27 ans au Luxembourg. Dans un cadre élégant aux notes bleutées et boisées, la dynamique équipe de cuisine, qui officie directement sous vos yeux, vous propose une cuisine où l’ingrédient est maître à bord, par le respect de la saison, par le goût et la fraîcheur. Astuce à connaître pour cette adresse incontournable du centre-ville : le mercredi soir, vos meilleures bouteilles sont les bienvenues (sans droit de bouchon). Le maître d’hôtel se chargera de recommander les plats qui sublimeront vos nectars. (le parking accessible via le boulevard Prince Henri, n°6 est gratuit).

A

12, boulevard Royal Luxembourg (Centre) T 24 16 16 736 F 22 59 48 E restauration@leroyalluxembourg.com H www.leroyalluxembourg.com Du lundi au vendredi de 12 h à 14 h et de 19 h à 22 h Désirs Printemps / été 2012


147

Restaurant

Um Plateau Saveurs, simplicité et convivialité. Nouveau chef Richard Brilliet aux côtés de Stéphanie Jauquet. Devis personnalisé pour vos différents événements de 10 à 120 personnes. Terrasse. Service voiturier.

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A. 6, plateau Altmünster Luxembourg (Clausen) T. 26 47 84 26 F. 26 47 84 36 W. www.umplateau.lu E. info@umplateau.lu H. Du lundi au samedi de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 01 h Fermé le dimanche


148 Restaurant

Enoteca Italiana Épicerie fine : fromages italiens, charcuterie italienne, huiles d’olive, confitures, sauces tomates, risotto. Sélection de plus de 350 sortes de vins de toutes les régions italiennes. Tous les jeudis : dégustation à thème de 18 h 30 à 21 h 30. Une fois par mois tous les jeudis, dégustation et accord mets et vins avec la société Cook Concept.

A

11, rue J.-P. Bichler Foetz T 26 55 19 65 26 55 15 49 F 26 55 19 85 E info@enotecaitaliana.lu W www.enotecaitaliana.lu

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Restaurant

Bistronome à la fois bistrot et lieu gastronomique, cuisine raffinée et ambiance décontractée, ainsi se veut le bistronome. C’est dans l’assiette que tous les efforts sont mis pour proposer une cuisine d’un excellent rapport qualité / prix. Carte de vins attactive et imaginative. Menu 3 services 34 euros. Menu bistronomique 41 euros. Terrasse Salon privatif avec balcon Parking privé

A

373, route d’Arlon Strassen T 26 31 31 90 F 26 31 31 92 E contact@bistronome.lu W www.bistronome.lu H Fermeture hebdomadaire dimanche & lundi Désirs Printemps / été 2012


150 TALENTS

SAMUËL LEVY

PARANOÏD

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151 TALENTS

C’est à la pointe de son stylo à bille que Samuël Levy travaille. Formé dans divers établissements artistiques belges, il se voit pourtant comme un autodidacte, revendiquant une vision personnelle des choses. S’il ne tague pas directement, il est cependant très proche du graffiti et du street art pour son geste libre, proche de l’écriture automatique et ses sujets bruts. Le bic est son outil privilégié qu’il complète avec divers feutres qu’il qualifie « d’universels » puisqu’ils proviennent du commerce courant et non de spécialistes de l’art. Après la fresque qu’il a réalisée à la boutique du Mudam, il participe à l’exposition Young Blood à la galerie Michel Miltgen. www.bic-samuel-levy.com

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Playlist (7)

Dans mon antre musical. Entouré de guitares et des réminiscences des musiciens les ayant utilisées, je me laisse emporter par le mur de son de métal et de bois émanant de la magie des doigts. Guitar rock jouissif ! LUC HENZIG, associé PwC, modérateur Guitar Jamboree sur radio 100,7, a été photographié chez lui par ANDRÉS LEJONA

PLAYLIST pour... … jouer de l’air guitar. STEVE VAI « For The Love Of God » (Passion and Warfare, 1993)

RICK DERRINGER, TIM BOGERT, CARMINE APPICE « Blood From A Stone » (Doin’ Business As…, 2001)

BON « Kronos » (To The Bone, 1996)

LES DUDEK « Central Park » (Ghost Town Parade, 2005)

BILLY COBHAM « Stratus » (Spectrum, 1993)

COSMOSQUAD «-» (Cosmosquad, 1996)

MARK KENDALL « Hail to the Kitty » (2.0 (Two Point Zero), 2004)

GARY MOORE « Rectify » (Scars, 2002)

STEVIE RAY VAUGHAN & DOUBLE TROUBLE « Riviera Paradise » (In Step, 1989)

JOE BONAMASSA « You Upset Me Baby » (Blues Deluxe, 2003)

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MANDY GRAFF a été interviewée par MARIE NARJANI et photographiée dans son lit par DAVID LAURENT / WIDE.

I HAD A DREAM Rêves, souhaits ou désirs sont étroitement liés par cette notion de but à atteindre, parfois inaccessible, parfois à portée de main. Voir ses rêves nourrir sa vie réelle est peut-être la panacée des artistes, c’est ce que Désirs souhaite à tous ses lecteurs.

QUI ÊTES-VOUS ? Mandy Graff, 23 ans. Je suis étudiante et mannequin. OÙ DORMEZ-VOUS ? À Olm, dans la maison de mes parents ou chez mon copain près de la ville de Luxembourg. Mon lit est placé en-dessous de la fenêtre de ma chambre. J’ai un lit blanc vraiment confortable de 1,80 m x 2 m.

Si Mandy a réalisé le rêve de beaucoup de filles de son âge en participant au concours Germany Next Top Model, elle n’est pas du type « rêveuse » pour autant… Elle ne nous en dira pas plus sur ceux qu’elle garde dans son inconscient car au réveil, elle ne se souvient généralement pas du rêve qu’elle a fait la nuit. Parfois, des rêves plutôt réalistes ont le pouvoir de lui donner la pêche ou la rendre triste, mais rarement ils ont une influence réelle sur sa vie. Les choses vraiment marquantes dont elle se souvient, elle préfère les garder pour elle, parce qu’elles sont trop personnelles.

COMMENT VOUS ENDORMEZ-VOUS ? Je dors sur le côté avec mon chien Mini. Je m’endors avec la télé. COUCHE-TÔT OU TARD ? Trop tard ! COMBIEN D’HEURES DORMEZ-VOUS ? 5 à 6 heures en semaine et 10 à 15 heures le week-end.

DÉSIRS PRINTEMPS / ÉTÉ 2012



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