QUEL DEVENIR URBAIN ? Luxembourg au tournant de son PAG 80
Matières à expression 100 Les nouveaux hôpitaux 116
I3 – HIVER 2016 8.00 EUROS
architecture + aménagement 132
HERMÈS GRANDEUR NATURE
HERMÈS GRANDEUR NATURE
ARCHIDUC 13
ÉDITO L
a modification d’un plan d’aménagement général est un moment important pour l’urbanisme d’une ville. Outil majeur de la planification urbaine, le PAG est complexe et dense, mais permet de dresser les lignes de développement de la cité. Aussi, c’est un moment privilégié pour s’interroger sur ce que nous voulons pour notre espace urbain, l’aspect général de notre ville. Nous avons consacré notre Grand Sujet à cette thématique et différents experts partagent leur point de vue sur ce devenir urbain, et nous présentons en complément deux des grands projets en cours de développement. Par ailleurs, nous sommes également revenus sur quelques projets d’habitat présentés lors du Bauhärepräis OAI 2016 et avons sélectionné des maisons qui développent une expression architecturale forte et singulière. Le dossier Entreprises & Collectivités dévoile trois projets de nouveaux hôpitaux, à l’heure où le gouvernement travaille à un nouveau plan Santé à l’échelle nationale. Le portfolio est consacré au bureau luxembourgeois architecture + aménagement, qui donnera une conférence le 9 février sur invitation du LUCA. Sans oublier nos pages Actualités, une Conversation consacrée au thème de la recherche en architecture, et les sujets Urbanisme, Paysage et Design, ainsi que les pages du LUCA – Luxembourg Center for Architecture dont ARCHIDUC est partenaire média.
C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef
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PUBLIREPORTAGE
LUXCONTROL
CONSTRUIRE ENSEMBLE UN MONDE PLUS SÛR Fondée en 1978 par l’industrie sidérurgique du Luxembourg sous le nom de Laborlux, Luxcontrol a connu, en quelques décennies, une métamorphose complète. De laboratoire local d’essais et d’analyses, la société s’est développée en un organisme national de contrôle et un prestataire de services techniques au niveau international. Ce n’est pas un hasard si TUV Reinland, un des leaders mondiaux dans le domaine de la sécurité et la qualité des produits et des services, est entré en 1992 à hauteur de 56 % dans le capital de la société. À la veille de fêter ses 40 ans d’existence, Luxcontrol est loin d’être une institution poussiéreuse et repliée sur son passé. Au contraire, la société se veut dynamique et flexible, comme nous l’explique son administrateur délégué, Jacques Eischen.
Au niveau national, Luxcontrol est devenue un synonyme de qualité, une référence dans son cœur de métier.
Vous travaillez depuis 20 ans au sein de Luxcontrol, dont dix à la tête de l’entreprise. À quels changements votre entreprise a-t-elle dû faire face durant cette période ? Comme beaucoup d’entreprises du pays, notre société a vu ces dernières années ses activités augmenter de manière exponentielle suite au fort développement de l’économie luxembourgeoise, l’élargissement de ses infrastructures et une croissance démographique importante.
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Toute la régulation relative à la sécurité et la santé a aussi évolué de manière considérable. Nous vivons aujourd’hui dans un monde beaucoup plus réglementé qu’il y a 20 ans. Certains diront que nous vivons une régulation inflationnaire. Personnellement, je ne le pense pas. Je crois tout simplement que notre société a changé de paradigme sécuritaire. Autrefois, la sécurité ne concernait principalement que les industries. Par la suite, avec le remplacement progressif du secteur industriel par celui des services, la sécurité s’est étendue à tous les domaines d’interaction entre l’individu et son environnement de travail comme la qualité de l’air ambiant, la pollution sonore ou la présence de nouveaux matériaux de construction. Aujourd’hui, l’individu est devenu beaucoup plus sensible au risque et exige des autorités politiques qu’elles mettent tout en œuvre par une règlementation accrue pour lui garantir la meilleure qualité de vie. Cette évolution a eu un impact sur la structuration de nos activités. Celles-ci se développent actuellement autour de quatre axes : la sécurité et la santé, la qualité, l’environnement et l’hygiène.
Il ne faut pas non plus négliger les récents progrès de la technologie. Les dangers ne sont plus les mêmes qu’avant. Il suffit de prendre l’exemple de l’industrie automobile. Les standards de sécurité sont devenus beaucoup plus élevés : les équipements de sécurité se sont multipliés et la sécurité du piéton est à présent prise en compte dans la conception des voitures. Enfin, le législateur a également influencé la demande croissante pour nos services de prévention des risques liés à la sécurité et à la santé. Il a notamment partiellement renforcé la responsabilité des dirigeants d’entreprise pour la sécurité et la santé de leurs employés. C’est avant tout la responsabilité pénale qui est redoutée. Au Luxembourg, Luxcontrol est devenue une marque. Quelle est sa place à l’international ? Effectivement, au niveau national, Luxcontrol est devenue un synonyme de qualité, une référence dans son cœur de métier. C’est notre plus grande fierté. Au niveau international, notre positionnement
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À l’avenir, nous voulons intensifier cette idée que nous sommes pour nos clients un partenaire.
Les chiffres clés Luxcontrol, c’est : • une présence dans 5 pays (Luxembourg, Allemagne, Chine, Japon, USA), • 260 employés, dont 165 au Luxembourg : - 30 % de femmes - 8 nationalités
En moyenne par an, Luxcontrol : • contrôle 10.000 ascenseurs et engins de levage, 1.600 aires de jeux et 3.000 récipients sous pression, • analyse 12.000 films radiographiques et 9.000 échantillons, • forme 3.000 personnes, • délivre 2.100 homologations automobiles, • établit plus de 40.000 rapports et certificats.
All is OK est le titre de la nouvelle campagne publicitaire lancée il y a un an à l’occasion de la visite de S.A.R. le Grand-Duc Héritier dans les locaux de Luxcontrol. “Le but de cette campagne est de créer une image plus en adéquation avec ce que nous faisons et de démontrer que nous allions à la fois tradition, créativité et modernité”, explique Jerry Braun, directeur commercial et membre du comité de direction. “Ce slogan en forme de logo présente aussi l’avantage de pouvoir se décliner de façon illimitée sur n’importe quelle annonce. En cela, il reflète bien la philosophie de Luxcontrol, une entreprise ouverte sur le monde, aux compétences multiples et en constante évolution.”
est un peu différent dans la mesure où nous ne pouvons pas exporter tous nos services. Des organismes similaires aux nôtres existent dans les pays étrangers. À l’international, nous offrons principalement des services relatifs à l’homologation automobile et accompagnons l’industrie automobile dans le développement de ses exportations. En tant que bureau technique de la société nationale de contrôle homologation (SNCI), nous surveillons des essais, nous conseillons le client dans le processus d’homologation automobile et nous l’assistons dans l’interprétation des directives et régulations. En Europe, nous servons une large gamme de constructeurs mondialement connus, notamment en Allemagne, en France, en Italie en Turquie et en Angleterre. Nous disposons également de filiales sur les continents asiatique et américain. Luxcontrol Japon, installée à Tokyo depuis 1986, intervient sur le marché des constructeurs et des fournisseurs du continent asiatique. Créée à Detroit en 1994, Luxcontrol USA travaille principalement pour General Motors – dont nous sommes, si je puis dire, l’homologueur maison puisque nous réalisons l’homologation de près de 90 % de leurs exportations européennes. Nous avons une
présence en Chine grâce notre filiale établie à Shanghai depuis 2008 et une participation à 49 % dans une société joint venture de droit chinois avec CATARC, le plus grand laboratoire technique et centre de recherche dans le domaine de l’automobile en Chine. Nous sommes également actifs en Allemagne par le biais de deux sociétés – Luxcontrol GmbH et sa filiale LCH Eurocontrol GmbH – dans le domaine de la sécurité alimentaire. Spécialisées dans la classification et la pesée de bétail après abattage, ces deux sociétés sont accréditées pour intervenir dans les abattoirs de toute l’Allemagne et occupent actuellement la deuxième position au niveau national avec 20 % de parts de marché. Elles procèdent également à des tests BSE (maladie de la vache folle) et salmonelle et des audits de systèmes de traçabilité suivant les directives européennes. Dans ce monde en évolution permanente, quel est le principal défi de Luxcontrol ? Notre principal défi, c’est de continuer à satisfaire nos clients. Depuis plusieurs années déjà, nous nous positionnons comme un producteur de valeur ajoutée, un apporteur de solutions, un one-stop shop qui offre à ses clients toute une panoplie de services liés à nos 4 domaines d’action. Nous proposons près de 180 prestations différentes qui
vont de la certification à la formation en passant par la sécurité et l’hygiène alimentaire, l’homologation automobile, le laboratoire chimique et les services de conseil et d’assistance. À l’avenir, nous voulons intensifier cette idée que nous sommes pour nos clients un partenaire qui contribue favorablement au développement et à l’amélioration de leurs activités. Notre société moderne est en constante évolution et les changements sont plus rapides et plus radicaux qu’avant. Quant aux clients, ils sont devenus plus exigeants, plus déterminés et demandent le meilleur à leurs fournisseurs. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, nous n’avons donc pas le droit à l’erreur. C’est pourquoi nous sommes continuellement à l’écoute du marché et suivons de près les dernières tendances, qu’elles soient liées au réchauffement climatique, aux énergies renouvelables, à la numérisation ou à la dématérialisation. Comprendre le marché et les clients est pour nous primordial car, au-delà des chiffres et de la rentabilité, notre vocation première reste avant tout de construire ensemble un monde plus sûr.
www.luxcontrol.com
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ARCHIDUC ADVERTORIAL BUREAU MODERNE
COPENHAGUE, TERRE PROMISE DES ESTHÈTES Que diriez-vous si on vous invitait à passer quelques jours dans la capitale européenne du design à la manière d’un insider ? Huit architectes de renom ont répondu oui à l’invitation de Reed&Simon, la marque Home et décoration du groupe Bureau Moderne. De la visite des coulisses de l’Opéra national à la rencontre de l’équipe du célèbre bureau BIG en passant par cafés et musées à l’esthétique renversante, c’est toute l’excellence de l’architecture et du design danois qui les a impressionnés. Aperçu en images.
Le Musée maritime national danois conçu par BIG est une réalisation architecturale emblématique à Helsingør.
Copenhague est une ville avant-gardiste aussi bien pour l’architecture que pour le design. ANOUK THILL, A R E N D + T H I L L A R C H I T EC T U R E
Clarté, intimité et vue sont les objectifs superbement atteints par le VM Houses, vaste immeuble de 230 appartements qui se déploie sur 25 000 m2.
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ARCHIDUC ADVERTORIAL
De gauche à droite : Mikael Dueholm (Schmiz Romain Architectes & Urbanistes), Anouk Thill (arend+thill architecture), Nathalie Jacoby (NJOY – architecture inside), GG Kirchner (VALENTINY hvp architects), Claudine Kaell (kaell architecte), Max Heldenstein (Reed&Simon), Jill Streitz (NJOY – architecture inside), Camille Lohbeck (Bureau Moderne), Nuria Quiroga (Metaform architects), Shahram Agaajani (Metaform architects), Aina Medina Girones (BIG Bjarke Ingels Group).
La ville sait mixer le moderne et l’ancien avec un grand raffinement pour créer un espace de vie très agréable. Le complexe «The Mountain» de Bjarke Ingels à Ørestad est lauréat du prix du Meilleur complexe résidentiel du Festival international d’architecture en 2011.
NURIA QUIROGA, M E TA FO R M A R C H I T EC T S Crée en 2005 par Bjarke Ingels, le cabinet BIG revisite les codes de l’architecture contemporaine avec audace. Ses structures lumineuses et les espaces de travail intelligents, conviviaux et raffinés ouvrent des perspectives nouvelles sur le vivre-ensemble.
Copenhague est une ville avec un mixte architectural intéressant qui donne des idées pour les conceptions de nos projets d’aménagement. C A M I L L E LO H B EC K , C EO D E B U R E A U M O D E R N E
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Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 13 - Hiver 2016 Parution le 12 octobre 2016
Maison Moderne Advertising Sales T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com
Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture.
Directeur associé Francis Gasparotto
Prochaine publication : 26 avril 2017
Chargé de clientèle Vincent Giarratano (-321)
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ÉDITEUR Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg 10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg T: (+352) 20 70 70-100 E: publishing@maisonmoderne.com W: maisonmoderne.com
STUDIO GRAPHIQUE Directeur Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Tae Eun Kim (coordination), Nathalie Petit, Monique Bernard, Stéphane Cognioul
Fondateur et CEO Mike Koedinger
Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur.
Directeur administratif Etienne Velasti
© MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A.
ISSN 2219-4231
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’Archiduc est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.
RÉDACTION Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com Comité de rédaction Céline Coubray, Mike Koedinger, Andrea Rumpf Stagiaire Esther Lasar Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Inès Sérizier
Impression Imprimerie Centrale Distribution Valora Services Luxembourg
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SOMMAIRE 15 ACTUALITÉS 16 BGL BNP Paribas au Kirchberg : un nouveau signal 20 Marienthal. Skatepark. 22 Livraison de l’ascenseur du Pfaffenthal 24 EGB, 30 ans et de nouvelles idées. Et de trois. 26 Château d’eau au Kirchberg 28 La Boqueria. De nouveaux logements sociaux. 30 C’est parti pour la Cour de justice. Borders. 32 Centre culturel et socio-éducatif à Niamey. Dendrite.
72 CONVERSATION De la recherche en architecture ?
34 Biodiversum 36 Les lauréats de Réimerwee 40 Jong Mëtt 41 Œuvres à l’école 42 AWM par APF. Du changement pour CDCL. 44 H2A. Une nouvelle jeunesse pour Charly’s Gare. 46 Airport City 48 Sur nos étagères 50 Kierchplaz Differdange 51 Extension du City Concorde. Beeftro. 52 Pour construire en zone inondable ? 54 École de Merl. Global Village. 56 Boos. Crèche Orval. 58 Institut Camões
80 GRAND SUJET
Quel devenir urbain ? Luxembourg au tournant de son PAG
60 Dalheim nouvelle génération. Atelier du Windsor. 62 Chen Kuen Lee. De Venise à Briey.
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« Nous avons encore suffisamment de réserve foncière », Sonja Gengler
64 Pont Adolphe 1903
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Luxembourg, ville « relationale », Markus Hesse
66 Un cimetière signé Wim Delvoye
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« Les conditions-cadres pour un développement ordonné et harmonieux sont bonnes », Christine Muller
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« Nous avons besoin de quartiers moins stériles et plus vivants », Mathias Fritsch
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De l’assiette à l’immeuble
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De l’industrie à l’habitat au Pulvermühle
63 La nuit politique
67 Strainchamps et l’architecture 68 Campus « Wobrécken » 70 Cityshopping Info Point. Flowers Kitchen.
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132 PORTRAIT
architecture + aménagement
149 URBANISME
Réaménagement des bords de la Moselle
155 PAYSAGE
Renouveau au parc Kaltreis
161 DESIGN
Du mobilier pour le studio
167 LUCA
Les pages de notre partenaire, le LUCA
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172 ANNUAIRE
Listing des entreprises spécialisées dans le bâti
98 ARCHITECTURE Habitat – Matières à expression 100
En ville et en bois
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Ajouts expressifs
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La maison sur la colline
Entreprises & collectivités – Les nouveaux hôpitaux
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Le Südspidol sur les rails
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Hôtel hospitalier
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Un nouveau bâtiment Centre pour le CHL
178 PORTRAIT MÉTIER Besenius
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ACTUALITÉS Concours, chantiers, livraisons, événements,
expositions, festivals… tout ce qu’il faut savoir de l’actualité architecturale, de l’architecture d’intérieur, de la promotion, de l’artisanat et du design au Luxembourg.
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage BGL BNP Paribas Maître d’ouvrage délégué BNP Paribas Real Estate
La tour oKsigen est reliée au bâtiment eKinox par une passerelle, en plus des liaisons dans le socle.
Architecte m3 architectes Bureau d’études techniques Goblet Lavandier & Associés Ingénieur génie civil SGI Paysagiste Wirtz International Début du terrassement 11 mars 2013 Pose de la première pierre 15 octobre 2013 Premiers transferts Décembre 2015 Achèvement des transferts Avril 2016
Sur toute la hauteur de la tour, des espaces extérieurs ont été aménagés, comme un écho à l’espace vert du rez-de-chaussée.
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ACTUALITÉS
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LIVRAISON
BGL BNP PARIBAS AU KIRCHBERG : UN NOUVEAU SIGNAL est un véritable campus pour BGL BNP Paribas que m3 architectes (en collaboration avec Globlet Lavandier) a créé à l’entrée est du plateau de Kirchberg, dans la continuité du bâtiment Kronos déjà existant. Lauréat du concours en 2011, m 3 a r c h i te c te s a p u c o n c e vo i r e t construire un nouvel ensemble immobilier (52 000 m2) pour BGL (maître d’ouvrage) et BNP Paribas (maître d’ouvrage délégué), en collaboration avec BNP Paribas Immobilier pour la partie promotion, afin de rassembler sur un site unique un maximum de leurs métiers. Au total, ce sont 3 000 nouveaux postes de travail qui sont offerts, complétés par plusieurs équipements et services. D’un côté une tour de 16 niveaux (« oKsigen »), la première tour luxembourgeoise sur le plateau du Kirchberg, pointée sur le rond-point Serra, et de l’autre un bâtiment plus bas de sept niveaux (« eKinox ») situé le long de l’avenue J.-F. Kennedy, tous deux reliés par un socle commun faisant la transition entre l’avenue J.-F. Kennedy et la rue Steichen. Ce socle partagé intègre les fonctions communes telles que l’accueil, l’espace clients, les salles de formation, un auditorium de plus de 500 places (qui a la particularité d’être vitré en fond de scène et équipé de gradins rétractables), un espace fitness, une crèche avec son jardin clos et les zones de livraison. C’est aussi à ce niveau que se trouvent les espaces de restauration qui se divisent en plu-
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sieurs ambiances : brasserie, café contemporain, cantine, coin café ou espace lounge. Une terrasse aménagée complète l’offre et fait aussi la liaison avec le niveau de restauration de l’ancien bâtiment, permettant ainsi une mutualisation des espaces extérieurs. Les parkings sont répartis en sous-sol, accessibles par la rue E. Steichen sous la partie du socle qui pourra, à terme, accueillir la construction d’un troisième bâtiment (réserve foncière de 18 000 m2). Un des défis du projet était de trouver la liaison avec le bâtiment existant (« Kronos ») répondant à un concept d’urbanisation des années 1970, tout en conservant le caractère végétal du site, même si le jardin est désormais transformé pour accueillir les nouvelles constructions. Pour cela, une grande attention a été portée à l’intégration d’éléments végétaux tout au long du développement des différents niveaux, le site étant en dénivelé. La refonte des aménagements paysagers a été pensée par l’équipe de Jacques Wirtz, dans la pro18
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longation et le respect des concepts développés à l’origine par l’architecte de jardins anversois. Terrasses et chemins assurent la transition géométrique des espaces de détente entre les restaurants et autres fonctions communes. À différents points stratégiques du projet, on retrouve l’importance de la transparence et des percées visuelles vers des patios, des espaces ouverts intérieurs, le parc du Grunewald voisin ou encore vers la zone verte au-delà du rond-point Serra. Afin de compenser l’écart de niveau entre le boulevard Kennedy et la rue Steichen qui bordent l’ îlot, une rue intérieure a été créée. Elle permet d’accéder à un niveau de distribution composé de placettes minérales mais végétalisées où les flux de circulation se croisent. La végétalisation se poursuit jusque sur la tour, où des terrasses d’angle (« sky gardens ») sont végétalisées, tout comme des terrasses plus profondes (« sky boxes ») dans le cœur de l’immeuble. D’un point de vue architectonique, les deux nouveaux bâtiments se présentent
comme deux monolithes sur leur socle, avec des liaisons souterraines et deux passerelles en hauteur. La tour est traitée en béton fibré avec un jeu d’arrêtes autour des baies, créant ainsi une animation de façade par l’ombre. Le socle noir est réalisé en pierre volcanique de l’Eifel. Au sol, on trouve une pierre irlandaise noire-grise. À l’intérieur, les architectes ont plus particulièrement soigné les espaces de transition comme les hall d’accès aux ascenseurs, qui sont recouverts au sol, mur et plafond par un placage en chêne. L’étude acoustique a aussi été très poussée. On notera un ingénieux système de double maillage métallique qui est utilisé dans la rue intérieure. Les architectes ont aussi dessiné un majestueux escalier en bois et métal. L’ensemble répond d’une esthétique tout en retenue et d’un caractère plutôt sobre. Ces nouvelles constructions visent une triple certification (HQE Exceptionnel, BREEAM, DGNB). Il est finalement à noter que le budget de 200 millions d’euros a été respecté, tout comme les délais de construction, ◼ avec même un peu d’avance.
Photos : BGL BNP Paribas, Eric Chenal
Les bureaux sont aménagés en open spaces, tous orientés vers les fenêtres pour bénéficier de la lumière naturelle.
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PAT R I M O I N E
MARIENTHAL
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est dans la Vallée des sept châteaux que se trouve le site du Marienthal (Tuntange). Acquis en 1974 par l’État, il a été mis à disposition du Ser vice national de la jeunesse. Ce domaine historique de 7 hectares existe depuis 1232. Ancien centre de formation pour jeunes missionnaires puis lieu d’ac-
cueil pour les réfugiés jusqu’en 2009, il est aujourd’hui un centre de jeunesse. Depuis 2010, des travaux de rénovation et de transformation ont été entamés, réalisés en collaboration avec le Service des sites et monuments nationaux (le site est classé monument national depuis 2002) et le Centre national de recherche archéolo-
gique, sous la houlette de l’architecte Léon Glodt qui en assure la conception architecturale et des ingénieurs de Luxconsulting et RMC Consulting. Les travaux de rénovation vont d’une simple remise en état jusqu’à la reconstruction complète d’un bâtiment. Le budget total de cette rénovation s’élève à 22,6 millions d’euros.
Photos : Blitz, Mike Zenari
À l’extérieur, les aménagements donnent la priorité aux piétons.
AMÉNAGEMENT URBAIN
SKATEPARK Le Skatepark Péitruss, inauguré le 22 juillet dernier, est conçu par Samuel Stambul du bureau Constructo qui avait remporté le concours organisé par la Ville de Luxembourg. Faisant face à la citadelle Vauban et dans le cadre verdoyant du parc de la Pétrusse, le skatepark devait relever le défi de s’intégrer harmonieusement dans ce contexte. « Nous avons choisi d’éviter les surhauteurs ou des éléments trop proéminents, tout en jouant sur les teintes pour nous fondre dans le paysage », explique l’architecte. En introduisant des poches végétales dans cet espace qui est habituellement très minéral, Constructo assume la position entre ville et parc tout en créant une nouvelle place publique. Le programme adapté à toutes les disciplines (skate-board, rollers, BMX, trottinette) et à tous les niveaux a été conçu en collaboration avec l’association skatepark.lu. La répartition des différentes zones sur les 2 500 m 2 était conditionnée par l’existant (une nappe phréatique et une ancienne usine de gaz). 20
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Le Skatepark Péitruss ne s’adresse pas uniquement aux pratiquants, mais aussi aux accompagnateurs, aux familles, aux promeneurs et usagers du parc.
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ÉQUIPEMENT PUBLIC
LIVRAISON DE L’ASCENSEUR DU PFAFFENTHAL L
e 22 juillet dernier, le nouvel ascenseur public et panoramique reliant le Pfaffenthal à la ville haute a été inauguré. Il est l’œuvre de STEINMETZDEMEYER, des ingénieurs InCA et JS Engineering. De nombreux imprévus (faillite de l’entreprise en charge du terrassement, fractures insoupçonnées dans la roche) ont entraîné un dépassement des délais initialement prévus, mais l’ascenseur est désormais en service. Rappelons qu’un « canyon » de 28 m a été creusé à ciel ouvert dans la roche pour accueillir la tour d’ascenseur. Ce dernier est composé de quatre éléments structurels : la verticale, l’horizontale, le bracon et le seuil d’arrivée au parc. Le sommet de la partie verticale culmine à 72 m au-dessus du sol de la vallée. La cabine d’ascenseur est semi-panoramique, prenant en considération les personnes ayant le vertige. Une passerelle de 75 m passe au-dessus
de la côte d’Eich pour rejoindre le parc Pescatore (qui a également été rénové à cette occasion) et le centre-ville. Un trajet dure 30 secondes (l’ascenseur évolue à 2,5 m / seconde) et la charge utile réelle en utilisation mixte est de 10-12 piétons et de 5-6 vélos. Grâce à un porte-à-faux vitré sur trois faces et partiellement au sol, la passerelle devient panoramique à son extrémité, offrant une vue hors du commun. Cette liaison verticale permet de relier les quartiers des faubourgs de la vallée de l’Alzette et facilite les échanges interquartiers en mode doux. Une nouvelle station vel’oh! est mise en place au pied de l’ascenseur et un nouvel itinéraire cyclable relie le parc au Pont Rouge. Avec son caractère panoramique, l’ascenseur est aussi un nouvel atout pour un parcours touristico-culturel lié au patrimoine bâti entre le Grund, Clausen, Pfaffenthal et la ville haute. ◼
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg Architecte STEINMETZDEMEYER Ingénieurs InCA, JS Engineering Bureau de contrôle Secolux Sécurité / Santé Best Phase 1 Association momentanée CDCL / Baatz + sous-traitant Phase 2 Association momantanée CDCL / Aelterman + sous-traitant (dont Schindler pour l’ascenseur) Budget initial 7,5 millions Budget additionnel 2,9 millions
Photo : STDM-X. Lichtfus
Le bout de la passerelle et la cabine de l’ascenseur présentent d’importantes parties vitrées, offrant ainsi une vue panoramique sur la vallée.
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ANNIVERSAIRE
EGB, 30 ANS ET DE NOUVELLES IDÉES PLUS D’INFOS S U R A R C H I D U C . L U
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Le cabinet d’architecture d’inté rieur egb a célébré le 21 juin dernier ses 30 ans. L’occasion de poser trois questions à Robert Hornung, son fondateur.
Quels ont été alors vos clients ? « Notre objectif était de cibler le secteur bancaire, d’où notre nom egb - Entreprise générale d’aménagement de banque. Nous avons réalisé de nom breuses salles d’arbitrage pour les ‘eurobanques’, mais aussi des bureaux. Aujourd’hui, comment egb se positionne-t-il ? « Le marché a évolué et nous travaillons plus largement avec le secteur tertiaire. C’est ainsi que nous avons réalisé de nom breux aménagements pour des administrations, et nous com mençons à nous faire une place également dans le secteur du résidentiel. » > WWW.EGB.LU
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LIVRAISON
ET DE TROIS L
uxConnect a inauguré le 13 juin un troisième bâtiment à Bettem bourg, ainsi qu’un nouveau pavil lon d’accueil et une passerelle de liaison. Le concept architectural a été confié à Architectes Paczowski et Fritsch (ingé nieurs génie civil : Schroeder & Associés, ingénieurs génie technique : Goblet Lavandier & Associés). Ce DC 1.3 est un centre de données qui vient s’inscrire dans la continuité des deux autres bâtiments existants. Un pavil lon d’accueil a été ajouté, tout en béton vu, ainsi qu’une passerelle qui le relie au DC 1.1. Un soin particulier a été apporté à la lisibilité des fonctions et à l’intégration paysagère, surtout vers Bettembourg, en construisant un bâtiment relativement bas. Ainsi le bâtiment, de dimension 55 x 140 m et de trois niveaux, est presque entièrement enterré du côté orienté vers la ville. De plus, l’organisation spatiale du bâtiment se reflète dans la volumétrie. Le corps central, véritable cœur du bâtiment, abrite les salles des serveurs et s’exprime par des façades en cassettes métalliques
brillantes. Les cages d’escalier, situées aux quatre coins, ainsi que les surfaces administratives et les locaux techniques entourent le volume des serveurs et se détachent par leur façade en tôle trapé zoïdale. Ce bâtiment utilitaire est construit en deux phases. Seule la première est actuellement livrée.
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Le bardage métallique est en harmonie avec les autres bâtiments.
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Ce bâtiment est avant tout un bâtiment technique.
Photos : Andrés Lejonas
Qu’est-ce qui a déclenché la création d’egb ? « À l’époque, je travaillais pour une société de fournitures d’aménagement intérieur et beaucoup de banques faisaient appel à des cabinets français ou allemands pour concevoir leurs bureaux. Je me suis dit qu’il était possible de leur pro poser du ‘made in Luxembourg’ de qualité, aussi, j’ai ouvert avec Sonia Glodé un cabinet d’architecture d’intérieur.
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CONCOURS
CHÂTEAU D’EAU AU KIRCHBERG
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S
uite à un concours restreint, le lauréat du nouveau château d’eau du Kirchberg a été dévoilé mercredi 29 juin 2016 : Temperaturas Extremas Arquitectos accompagné des ingénieurs Simon-Christiansen & Associés remporte le premier prix. À noter que ce bureau d’architectes avait déjà remporté un concours pour la conception et réalisation de logements dans le quartier du Kiem. Le jury a souligné la très haute qualité des projets remis. « Trois projets ont rapidement cristallisé les attentions et finalement un projet, le lauréat, s’est vraiment démarqué de ses concurrents », a précisé l’architecte Thomas Weckerle (Bruck + Weckerle Architekten), président du jury. Au total, 39 équipes avaient posé leur candidature et cinq équipes ont été retenues pour élaborer un projet.
PLUS D’INFOS S U R A R C H I D U C . L U
UN SITE PARTICULIER Le nouveau château d’eau alimentera la zone nord-est du plateau du Kirchberg et sécurisera l’alimentation en eau des hôpitaux du Kirchberg. Le site d’intervention se situe dans le quartier du Kiem (à côté du site RTL), en limite de propriété du Fonds Kirchberg et de la forêt du Grünewald. En zone Natura 2000, il réclame donc une approche écologique du projet. CONCEPT ARCHITECTURAL Le futur château d’eau, en plus des deux cuves de 400 et 600 m3 et des traditionnelles salles de pompage, disposera d’une plateforme panoramique accessible en groupe guidé. Sa hauteur sera d’environ 50 m. Il sera alimenté par le réseau du SEBES. Les deux structures en béton des cuves seront habillées d’un bardage composé en différentes séquences et réalisées en bois de différentes essences. Certaines parties pourront être végétalisées, d’autres abriteront des nichoirs 26
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pour les oiseaux et les chauves-souris. « L’idée est de conserver une expression architecturale contemporaine, mais de se fondre dans l’environnement du site, explique Joachim Kraft de Temperaturas Extremas Arquitectos. Les tours pourront à terme devenir comme deux nouveaux arbres qui abriteront différents écosystèmes en fonction de la hauteur, à l’image de ce qui se passe dans un vrai arbre. Les parties en béton auront une surface structurée, ce qui permettra à des végétaux de s’y accrocher et aux mousses de se développer. » « Il était important pour nous de conserver la relation entre la construction et la nature, complète Andrés Cánovas, architecte partenaire du bureau. Idéalement, cinq ans après sa construction, on devrait non plus regarder les tours comme un château d’eau, mais comme un arbre. » Cette adaptation au milieu forestier est incontestablement un des points forts du projet, ce que n’a pas manqué de remarquer le jury. Il voit également dans cette approche « l’opportunité de structurer ce lieu et de lui donner une identité propre qui, pour le moment, n’existe pas ». Les travaux pourront commencer en 2017 et leur fin prévisible est planifiée pour 2019. L’enveloppe budgétaire allouée (hors honoraires et hors travaux de raccordement aux conduites et réseaux existants) est de 5 millions d’euros. ◼
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A U T R E S C A N D I DAT S
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Le futur château d’eau s’implante sur un site Natura 2000. La protection des oiseaux et des chauves-souris faisait donc partie intégrante de la conception architecturale. 04
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Le projet 2001 et V+. 04
Le projet STEINMETZDEMEYER.
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Arquitectos (Espagne) / Simon-Christiansen & Associés
Illustrations : 2001 et V+, STEINMETZDEMEYER, Temperaturas Extremas
Les bardages des tours présentent différentes espèces de bois et accueilleront différentes sortes d’oiseaux.
Une seconde place a été attribuée au projet de l’association momentanée entre 2001 et V+ (ingénieurs : association momentanée Mycon avec Greisch et Luxconsult). Le projet de STEINMETZDEMEYER (ingénieurs : association momentanée T6-Ney & Partners avec Jean Kenkel et Felgen & Associés Engineering) a été gratifié d’une mention. Les autres projets ayant participé à la deuxième phase du concours sont J2M (ingénieur : Bergmeister Ingenieure) et Bolles + Wilson (ingénieurs : Schroeder & Associés). 27
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R E S TA U R AT I O N
LA BOQUERIA H A B I TAT
DE NOUVEAUX LOGEMENTS SOCIAUX
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La Ville de Luxembourg et la SNHBM ont prévu de faire construire de nouveaux logements sociaux sis 44, rue de Mühlenbach. Le concept architectural est signé par Arlette Schneiders Architectes. L’immeuble proposera 35 appar tements de 1 à 4 chambres, et sera passif au niveau énergétique (classes AA). La façade arrière, exposée plein sud, s’ouvrira par de généreuses loggias qui donneront sur un espace paysager faisant la liaison avec les jardins d’ouvriers et le ruisseau à l’arrière. Les travaux devraient commencer cet automne pour une livraison prévue en 2019.
est dans le bâtiment du Fonds Kirchberg, conçu par Paul Bretz Architectes, que le restaurant La Boqueria a élu domicile. L’architecture de ce restaurant, nommé d’après le célèbre marché couvert de Barcelone, a été confiée au bureau espagnol Lazaro Rosa-Violan, à qui l’on doit déjà de nombreux aménagements intérieurs d’hôtels et de restaurants un peu partout dans le monde. On est séduit par la double hauteur, l’espace généreux et le choix poussé des matériaux, créant une identité forte et différenciante.
L’aménagement intérieur présente une attention poussée au choix des matériaux et à leur combinaison, le tout dans un style chaleureux et accueillant.
Photo : Lala La Photo. Illustrations : Arlette Schneiders Architectes
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> 2, RUE ERASME À LUXEMBOURG
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Vue arrière de la nouvelle résidence située rue de Mühlenbach à Luxembourg.
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PREMIÈRE PIERRE
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Vue de la nouvelle galerie intérieure.
undi 27 juin a été posée la première pierre de la cinquième extension de la Cour de justice de l’Union européenne. Conçue par Dominique Perrault Architecture, l’extension sera exécutée par l’association momentanée SRA Architectes / Jean Petit Architectes. Ce projet de nouvelle tour fait partie intégrante du plan guide élaboré par Domini que Perrault et se développe en liaison directe avec les bâtiments déjà existants. Une extension de la galerie actuelle est prévue et permettra la liaison avec le rez-de-chaussée de la tour qui repose sur un socle. La tour en elle-même se compose de deux volumes décalés, l’un doré (à l’image des tours déjà existantes), l’autre noir, plus haut de 15 m (30 niveaux
pour une hauteur de 115 m), créant un nouveau repère sur le site. Une placette apparaît au pied de la façade nord-est, marquant la nouvelle entrée. La façade de la tour « dorée » se compose de modules intégrant la maille dorée à l’image des deux autres tours. Le module noir se caractérise par des façades « miroirs ». Le socle, quant à lui, fait écho dans son traitement au Palais de justice. Le nouveau bâtiment obtient une certification énergétique de classe AAA et vise un Breeam Excellent. Au total, 750 postes de travail seront créés et 56 000 m2 de surface brute construits. La mise en service est planifiée pour juillet 2019 et la fin prévisionnelle des travaux de transformation pour décembre 2020.
Illustrations : Gaëlle Lauriot-Prévost / DPA / Adagp, Beiler + François architectes
C’EST PARTI POUR LA COUR DE JUSTICE
CENTRE COMMERCIAL
BORDERS Un nouveau centre commercial, Borders, verra le jour à Schengen. La pose de la première pierre s’est déroulée le 30 juin. La conception architecturale est confiée à Beiler + François architectes. En construction depuis avril 2016, il ouvrira ses portes en été 2017 avec un supermarché Delhaize (3 500 m2), une vingtaine de boutiques et un restaurant pour une surface totale de 7 000 m2. Un parking de 210 places complètera l’offre. Les façades seront en partie habillées de bois et en partie végétales. Plus qu’un choix esthétique, cette attention particulière vise à offrir un habitat naturel aux espèces protégées de la zone Natura 2000 voisine. Une quarantaine de nichoirs à oiseaux et à chauve-souris seront également installés. Le projet représente un investissement total d’environ 30 millions d’euros. Les développeurs sont Ikogest et Luxembourg Capital. 30
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Le centre commercial présente des façades en adéquation avec la zone Natura 2000 voisine.
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EN PROJET
CENTRE CULTUREL ET SOCIO-ÉDUCATIF À NIAMEY
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Le centre est comme une petite ville à échelle humaine : des espaces de tailles et fonctions diverses, connectés tout en restant indépendants.
L’
architecte Diane Heirend vient de réaliser l’esquisse du Centre Alfred Dogbé, un lieu culturel socio-éducatif à Niamey (Niger). Le projet a été présenté dans le cadre du festival Fundamental. Il est porté par le comédien Aboubacri Oumarou, dit Béto, de la Compagnie Arène Théâtre et Steve Karier du Fundamental Monodrama Festival. Ils ont souhaité poursuivre le travail amorcé par Alfred Dogbé décédé en 2011, et ancien
directeur de la Compagnie Arène. Pour ce faire, ils ont acquis un terrain à Niamey sur lequel faire construire un ensemble de bâtiments qui pourront servir à accueillir une salle de spectacle pour la compagnie de théâtre, mais aussi des ateliers socio-éducatifs, des bureaux et un logement pour un artiste invité. Diane Heirend a proposé un projet en adéquation avec la situation locale et les moyens envisageables. « Il était clair que nous devions
utiliser les matériaux locaux, rendre le bâtiment le plus autonome possible et en faire un lieu de rencontre et de partage, dans lequel on se sente à l’aise pour travailler », précise l’architecte. Analyse du parcours du soleil, étude des vents et respect des coutumes sont réunis pour aboutir à une esquisse pensée comme un petit urbanisme, maintenant présentée à différents organismes pour les recherches de financement.
DENDRITE
Une nouvelle sculpture vient de rejoindre le parc central au Kirchberg.
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Suite à une consultation restreinte, le Fonds Kirchberg a confié à l’artiste Michel de Broin la réalisation d’une nouvelle œuvre qui a été installée en juillet dans le parc central du Kirchberg. Cette œuvre, Dendrite, est un escalier à trois branches praticables. En y montant, à cinq mètres de hauteur, les visiteurs peuvent avoir un nouvel aperçu sur le labyrinthe au milieu duquel elle prend place et sur les environs immédiats. À partir de l’été prochain, et à un rythme bisannuel, le Casino Luxembourg s’associera au Fonds Kirchberg pour y proposer une œuvre éphémère qui aura comme point de départ Dendrite.
Photo / illustration : Fonds Kirchberg, Diane Heirend architecture & urbanisme
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LIVRAISON
BIODIVERSUM C’
est aux abords de la réserve naturelle Haff Réimech (classée Natura 2000 et Ramsar), sur une péninsule artificielle, que le centre d’accueil Biodiversum prend place. Cette réserve naturelle est appréciée pour sa diversité ornithologique ainsi que pour sa flore et faune particulièrement rares. Elle est une des zones humides les plus importantes, ainsi que la zone la plus riche en espèces d’oiseaux du Grand-Duché. La nouvelle construction, conçue par Valentiny hvp architects, rappelle la forme d’une coque de bateau renversée ou les maisons longues des Celtes, tout en exprimant le geste sculptural propre à Valentiny. Un petit bâtiment administratif, tout à fait différent dans son expression architecturale, complète le projet. Le concept énergétique est en accord avec le sujet : l’isolation thermique est hautement performante et met en œuvre des techniques écoresponsables, notamment par une pompe à chaleur innovatrice qui puise son énergie dans l’eau du lac par l’intermédiaire d’échangeurs immergés (ingénieurs génie civil : SGI Ingénierie, ingénieurs génie technique : Betic). Ce nouvel équipement est à la fois une porte d’entrée vers les richesses naturelles de la région et un espace d’exposition sur la biodiversité. ◼
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À l’intérieur, le bois domine et les larges ouvertures permettent l’observation de la nature environnante. 02
Le nouveau centre présente une forme à la fois sculpturale et traditionnelle.
Photos : Brigida Gonzalez
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CONCOURS
LOGEMENTS AU KIRCHBERG
L
e Fonds Kirchberg a rendu public le nom des lauréats du concours pour les ensembles 1, 2, 3 et 4 dans le quartier Réimerwee. Les 500 nouveaux logements seront construits par la SNHBM, le Fonds Kirchberg et des promoteurs privés. Tous répondent à une politique en faveur du logement à coût abordable, y compris pour les biens réalisés par les promoteurs privés. Le concours d’architecture organisé par le Fonds portait sur 270 logements envir on, répar tis dans neuf immeubles sur quatre ensembles. LE SITE Les sites du PAP Réimerwee est (40 ares) et du PAP Réimerwee ouest (355 ha) appar-
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tiennent au Fonds Kirchberg. Ils encadrent de part et d’autre l’ensemble d’habitations Avalon, construit dans les années 1990. Le plan d’urbanisme et les deux PAP ont été élaborés par le bureau BENG. Le projet d’aménagement paysager a été élaboré par le bureau Lidia Pawlowska. LES LAURÉATS Pour l’ensemble 1, les lauréats sont AZPML + Beckmann N’Thepe et STEINMETZDEMEYER. Il est à noter que pour cet ensemble, le concours s’est déroulé en deux phases, le jury ayant demandé aux deux concurrents classés 2e prix ex æquo lors de la première phase d’affiner leurs propositions. Suite à cette
seconde phase, le jury a décidé de subdiviser cet ensemble en deux séquences et de faire intervenir les deux bureaux sur des lots séparés. Ainsi, AZPML + Beckmann N’Thepe interviendront en entrée de quartier (lot 21). Ils ont proposé des immeubles présentant un travail en bandes d’épaisseurs variables, avec une alternance entre parties opaques et vitrées en façade en fonction des types de pièces (séjour, chambre, etc.). Les fenêtres en bandeaux permettent une vue panoramique tout en garantissant une intimité dans les logements du fait des allèges. Les balcons disposés en quinconce permettent une double hauteur et ne dévoilent pas l’inté-
Illustrations : AZPML + Beckmann-N’Thepe, STEINMETZDEMEYER
LES LAURÉATS DE RÉIMERWEE
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CONCOURS
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AZPML + Beckmann N’Thepe ont proposé des immeubles marqués par une façade travaillée horizontalement avec des parties opaques et d’autres vitrées. 02
STEINMETZDEMEYER a conçu un ensemble résidentiel composé d’immeubles de logements collectifs et de maisonnettes intégrées.
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Le projet de TANK architectes propose un ingénieux système en façade qui permet une individualisation de cet élément. 04
Les immeubles d’AllesWirdGut se distinguent dans leurs détails, d’où leur surnom de « faux jumeaux ». 05
Dans les immeubles de PetitdidierPrioux, les usagers pourront bénéficier de grandes baies vitrées et de balcons généreux. 38
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CONCOURS
rieur des logements. Le jury a par ailleurs apprécié la qualité spatiale des circulations dans les espaces communs. STEINMETZDEMEYER réalisera trois lots (22, 23 et 24), qui accueilleront immeubles résidentiels et maisonnettes. Les entrées collectives seront distinguées des entrées individuelles des maisonnettes, ce qui crée une interaction entre les bâtiments et le boulevard. L’expression marquée des maisonnettes en façade permettra d’ouvrir le projet sur le boulevard K. Adenauer et un rythme sera donné entre les entrées individuelles et les espaces verts adjacents, créant une nouvelle séquence dans l’ensemble du Réimerwee. Les logements situés en RDC seront surélevés pour offrir plus d’intimité. Les maisonnettes, bien qu’étroites, présentent un agencement fonctionnel. L’ensemble 2 est remporté par TANK architectes. Les bâtiments, hauts de quatre étages, sont traités de manière similaire en ce qui concerne leur aspect général, mais le système constructif choisi (poteaux / poutres et dalles en béton constituant une trame) permet de réaliser un plan libre qui peut être adapté en fonction des besoins, et est donc différenciant. La façade est conçue comme une peau habitée, favorisant la diversité des usages. Véritable pièce en plus, elle peut devenir un balcon, une loggia ou un jardin d’hiver. Le jury a apprécié cette expression vivante et dynamique, la diversité possible en façade. Les « espaces en plus » proposés en tant que prolongements des espaces de logement vers l’extérieur permettent une réelle appropriation du logement et donnent envie d’y vivre. D’autre part, le jury a apprécié la diversité des logements possibles, la variété de typologies et de modes d’habiter. AllesWirdGut Architektur, lauréat de l’ensemble 3, a proposé des immeubles de quatre étages traités de manière similaire dans leur aspect général. Seuls les détails les différencient. D’où leur appellation de « faux jumeaux ». Le jury a apprécié l’élégance et la sobriété de ce projet, ainsi que la présence de circulations verticales en façade côté boulevard, participant ainsi à son animation. Les immeubles sont structurés en façade par des bandes horizontales qui forment les balcons. Les
plans intérieurs des logements sont modulables et fonctionnels grâce aux regroupements des noyaux humides. L’ensemble 4 sera construit par le bureau PetitdidierPrioux Architectes. Un des lots de cet ensemble sera élaboré par la suite pour une coopérative. Leur projet repose sur un principe constructif de poteaux porteurs et dalles épaisses séparés, sans poutraisons, ce qui permet un cloisonnement libre autour de noyaux centraux regroupant les pièces humides. Le jury a apprécié les grandes baies vitrées et les balcons généreux, ainsi que la structuration claire des espaces jour / nuit séparés par le bloc humide. ◼
LES AUTRES PROJETS our chacun des ensembles, P d’autres projets ont été sélectionnés par le jury. our le lot 1, il s’agit des P projets de : Christian Bauer - Manfred Müller, Dagli + atelier d’architecture – KSP Jürgen Engel Architekten, et Temperaturas Extremas. Pour le lot 2, des projets de : MFR Architectes (2e prix), Bernard Bühler (3e prix), Fabeck Architectes (3e prix), Atelier Kempe Thill, witry & witry. our le lot 3 : Metaform P (2e prix), LAN Architecture, Querkraft Architekten ZT-Planet +, Cino Zucchi Architetti. our le lot 4 : Richter Dahl P Rocha & Associés architectes (2e prix), arend+thill architecture (3e prix), Atelier d’architecture et de Design Jim Clemes, Studio Macola, WW+ - Dietrich – Untertrifaller Architekten.
Illustrations : TANK Architectes, AllesWirdGut, PetitdidierPrioux
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JONG MËTT CONCOURS
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TDM et Tracol Immobilier ont remporté le premier prix du concours « Jong Mëtt » à Junglinster. La commune de Junglinster a organisé un concours pour le nouveau cœur de ville, « Jong Mëtt », un secteur dédié à accueillir avant tout de « jeunes familles », un terme à entendre dans toute sa diversité (jeune couple avec enfants, une famille monoparentale avec un ou plusieurs enfants, une famille recomposée avec des parents et enfants de tous les âges, un couple âgé recomposé sans enfant à domicile, etc.). Les logements proposés sont aussi conçus de manière optimale pour permettre à une population variée (mixité d’âges, de reve-
nus, mixité sociale, constellations familiales) de cohabiter au fil du temps, en trouvant des réponses aux besoins qui évoluent au fur et à mesure de la vie. Le programme se compose de trois immeubles à appartements dont deux d’entre eux peuvent accueillir au rez-dechaussée des surfaces commerciales, crèches ou locaux pour professions libérales. Sur le site prendront également place des maisons réparties en trois groupes de quatre unités. Dans chaque groupe, les implantations des maisons permettent de tirer parti au maximum des orientations, retraits, vues… Chaque maison possède son sous-sol privatif et
la distribution intérieure peut évoluer au fur et à mesure des besoins (salon double hauteur ou hauteur simple avec ajout d’une chambre supplémentaire, possibilité de transformation pour PMR facilitée, etc.). La notion de collectivité est renforcée : jardin collectif, salle des fêtes commune, aire de jeux partagée et espace collectif couvert en extérieur. Le garage à vélos est également mutualisé, tout comme l’atelier pour le stockage du matériel d’entretien. Pour autant, le caractère privé et individuel n’est pas effacé et l’intimité de chaque habitation ◼ est préservée.
Illustration : STDM / Tracol Immobilier
Jong Mëtt est un nouvel ensemble qui favorise la mixité et la cohabitation tout en préservant l’intimité de chaque famille.
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ACTUALITÉS
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ARCHIDUC 13
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P L U S D E P H O T O S SUR ARCHIDUC.LU
Paul Kirps dialogue directement avec l’architecture pour organiser ses motifs peints. KUNST AM BAU
ŒUVRES À L’ÉCOLE
Photos : Eric Chenal, Patty Neu
La fresque de Paul Kirps représente plus de 1 000 m2 de peinture murale.
Martine Feipel et Jean Bechameil invitent les élèves à se construire leur propre culture, entre rêverie et objets technologiques. ACTUALITÉS
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École européenne II à Mamer (architecte : Michel Petit Architecte) accueille deux nouvelles œuvres de Paul Kirps et Martine Feipel et Jean Bechameil. Ces œuvres sont le fruit du programme Kunst am Bau qui réserve un budget relatif au montant du coût de la construction pour la production d’œuvres d’art au sein d’un bâtiment public. Longue de plus de 100 m, EE2 de Paul Kirps est une gigantesque fresque peinte sur le béton dans le hall d’entrée principal de l’école. On peut reconnaître quelques motifs chers à l’artiste comme des éléments graphiques, géométriques, mais aussi des passages beaucoup plus organiques, voire même figuratifs, inspirés de l’univers de l’école (papier quadrillé, planches pédagogiques d’anatomie, etc.). Motifs rhizomatiques, relation entre les couleurs, formes et trames rythment l’espace marqué par différentes séquences. L’œuvre n’est pas perceptible dans sa totalité, mais toujours de manière fragmentaire, impose le mouvement pour une lecture plus complète. Les motifs peints dialoguent avec l’architecture par un jeu de respect des proportions, les limites données par le calepinage des panneaux de coffrage du béton ou la limite d’une baie. Dans la cour, les élèves peuvent découvrir une autre œuvre : The sky is the limit, une sculpture de Martine Feipel et Jean Bechameil. Elle est constituée de moulages de plusieurs objets iconiques aujourd’hui désuets liés au monde de l’électronique et de la communication de masse : amplificateurs, lecteurs de VHS, radios, lecteurs cassettes, télévisions, gros ordinateurs. « Ces objets sont pour nous les premiers moyens de transmission de la culture et de la sous-culture. Symboles de modernité dans les années 1970 à 1990, ils sont aujourd’hui en voie de disparition, mais ont permis à toute une génération de se construire sa propre culture, explique Martine Feipel. Ils représentent une forme d’évasion et de rêve que nous souhaitions transmettre aux enfants et adolescents qui fréquentent cette école. » Par ailleurs, des formes abstraites et colorées s’intercalent entre les objets, créant une forme de sensualité, un équilibre précaire, un ensemble ludique. Au sol, un gros nuage s’est posé, élément sur lequel les enfants peuvent grimper, s’asseoir ou se détendre. ◼ 41
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ARCHIDUC 13 E S PA C E D E B U R E A U X
AWM PAR APF
N O M I N AT I O N
Les bureaux bénéficient d’un aménagement largement ouvert et contemporain dans son expression.
P L U S D E P H O T OS SUR ARCHIDUC.LU
A
rchitectes Paczowski et Fritsch ont livré pour la société AWM de nouveaux espaces de bureaux situés sur le boulevard Royal. La demande du client était de créer des bureaux ouverts, chaleureux et lumineux. Les espaces de rencontre et de convivialité devaient occuper une place importante et un signe de reconnaissance depuis l’extérieur était également attendu. Après avoir vidé complètement jusqu’au gros œuvre les locaux de leur ancien aménagement, APF a pu travailler un grand open space. Ils y ont introduit une cuisine ouverte
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généreuse, des salles de réunion lumineuses et quelques bureaux fermés. Afin d’apporter un élément particulier, visible de l’extérieur, les architectes ont choisi de travailler l’éclairage de ce premier étage en gorges lumineuses se croisant et recouvrant toute la surface. Toutes les pièces sont recouvertes d’un parquet en chêne à larges lames et les cloisons sont largement vitrées. L’entrée est marquée par un grand mur en pierre qui abrite les sanitaires, douches et locaux techniques. Le projet est complété par le choix du mobilier et des luminaires. ◼
Le conseil d’administration de la Compagnie de construction luxembourgeoise (CDCL) a nommé le 28 juin 2016 Jean-Marc Kieffer (44 ans) à la présidence de l’entreprise. Il prend ainsi la succession de Marc Assa, qui en avait assuré un long intérim depuis 2009, lorsque Camille Diederich, le grand-père du nouveau président, avait cédé son siège. Le poste de directeur général est désormais occupé par Georges Thill. Serge Thurm entre dans l’entreprise au poste de directeur des affaires financières suite au départ à la retraite de Patrick Lommel. Par ailleurs, trois nouveaux administrateurs viennent de rentrer dans le conseil d’administration. Il s’agit de Carine Feipel, avocate, Christine Mesqui, cousine de M. Kieffer et qui renforce la volonté de CDCL de rester une entreprise familiale, et Raymond Schadeck, administrateur de sociétés.
Photos : Raphaël Yoshitomi
DU CHANGEMENT POUR CDCL
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UNE NOUVELLE JEUNESSE POUR CHARLY’S GARE PAT R I M O I N E
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La paroi vitrée combine confi dentialité audi tive et ouverture de l’espace. 02
L’aménagement de ce bureau marie com munication et intimité.
Le pavillon Charly’s Gare vient d’être rénové par le bureau ab schneidenbach / Axel Schnei denbach. Construit en 1964 par Edmond Muller-Palgen, il était alors exploité en tant que gare routière par la Société nationale des chemins de fer luxembour geois. Avec ses grandes baies vitrées, sa toiture débordante et la dématérialisation du sys tème porteur en acier, le pavil lon est un des rares témoins et « survivants » de l’architecture des années 1950 et 1960 enri chissant le patrimoine bâti de Luxembourg-ville. En 2003, la Ville de Luxembourg est deve nue propriétaire du pavillon et en 2015, elle a décidé de le rénover dans le respect de l’identité du bâtiment. Il est désormais occupé par les bureaux de Carsharing Luxem bourg et un kiosque à journaux exploité par Valora.
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Ce pavillon se distingue par sa toiture débordante, mise en valeur par un nouvel éclairage. 02
Une des caracté ristiques du pavillon est ses menuiseries extérieures en filigrane.
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AMÉNAGEMENT DE BUREAUX
H2A avid Richiuso (deFact Studio) s’est vu confier pour le compte de l’agence de communication H2A un espace brut qu’il a pu remodeler afin de jumeler deux zones existantes. Tout en conservant l’esprit open space, il a instauré des espaces plus isolés favorisant la concentra tion. La cuisine se situant dans l’entrée sert de lieu de détente, mais permet aussi aux collabo rateurs de se retrouver pour des réunions informelles. 44
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Afin de garantir un cadre de travail idéal, de nombreuses parois sont en verre pour le contact visuel tout en préser vant la confidentialité auditive. Des isolants acoustiques ont été incorporés dans toute la construction pour plus de confort. L’ouverture de l’amé nagement des bureaux signale la volonté de garder les colla borateurs en communication permanente, dans un environ nement souple et dynamique, à l’image de l’agence qui l’habite.
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Photos : Boshua-Bohumil Kostohryz
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DÉVELOPPEMENT URBAIN
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ans la perspective de la hausse de la fréquentation de l’aéroport de Luxembourg, espérée à cinq millions de voyageurs par an d’ici une dizaine d’années, un nouveau pôle de développement est envisagé sur les terrains disponibles autour du site aéroportuaire. C’est le bureau Albert Speer & Partner qui a réalisé le master plan de ce nouvel ensemble qui ouvre la voie à de nouvelles infrastructures autour de la zone aéroportuaire. Ainsi, après le réaménagement des boutiques de l’aéroport, la remise en service du terminal B (par Architectes Paczowski et Fritsch), un data center et des commerces envisagés dans la gare ferroviaire fantôme du Findel, cette troisième phase de modernisation et d’exten46
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sion est bien plus ambitieuse puisqu’elle prévoit l’exploitation complète des terrains disponibles. Cette volonté d’exploiter les terrains environnants à l’aéroport répond à une tendance européenne de la part des sociétés exploitantes des aéroports, et ce dans le but de pouvoir générer de nouvelles recettes. Le master plan est divisé en cinq zones qui devraient se développer sur une échelle de 5 à 10 ans. Il y aura donc dans un premier temps l’aménagement de 4 100 nouvelles places de parking dans la zone de l’actuel parking F. Devraient suivre, le long de la voie d’accès au terminal, des bureaux et des parkings pour le personnel de la zone aéroportuaire, ces derniers étant reliés au terminal par un passage souterrain. On y
trouvera aussi quelques commerces de proximité et des services (nettoyage à sec, Airport Service Center, supérette, salon de massage, etc.). Par la suite, la zone de l’actuel parking E (entre la route et le golf) sera aménagée en plusieurs étapes pour accueillir un hôtel d’environ 200 chambres, un business club et un centre de fitness. Ces équipements seront aussi reliés au terminal par une voie passant au-dessus du parking Kiss & Fly et par un passage souterrain. Au cœur de ce nouvel Airport City sera aménagée une zone verte. Tout ce nouvel ensemble sera desservi à partir de 2021 par le tramway. Le coût de ces travaux est estimé entre 150 et 200 millions d’euros, financés par Lux-Aiport. ◼
Illustrations et photo : Lux-Airport, APF
AIRPORT CITY
ACTUALITÉS
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ARCHIDUC 13
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AÉROGARE B, PART 2
Airport City couvre la zone située entre le terminal et le Golf grand-ducal d’une part, et l’hôtel Ibis et le rond-point de la centrale de cogénération d’autre part. 02
Les nouvelles liaisons piétonnes permettront aux voyageurs de rejoindre l’aérogare à l’abri des intempéries. 03
Le bar du nouvel hôtel, situé au dernier étage, donnera sur le terminal.
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Des travaux sont prévus pour remettre en service l’aérogare B qui n’est plus utilisée depuis 2008. Ils sont réalisés par Architectes Paczowski et Fritsch. Une liaison entre le terminal A et le terminal B va être achevée. Sa façade sud, totalement vitrée, donnera sur les pistes. À l’intérieur, deux tapis roulants supplémentaires sont prévus pour le confort des passagers. Les façades du terminal ne seront pas modifiées. Les changements seront à l’intérieur, avec une mise à niveau des installations techniques pour un fonctionnement optimal avec le terminal A et de nouveaux aménagements intérieurs permettront d’agrandir au maximum la surface des salles d’embarquement situées au niveau du tarmac. Au niveau de la passerelle seront implantés une nouvelle zone commerciale et un bar. À l’extérieur, côté sud, de nouveaux postes de stationnement pour les avions seront créés sur une surface actuellement non utilisée. Au nord, la route d’accès interne sera achevée.
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SUR NOS ÉTAGÈRES 02
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POLARIS ARCHITECTS, REALISED/ POTENTIAL
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PONT ADOLPHE 1903
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Dans le cadre de l’exposition consacrée au pont Adolphe et présentée au musée Dräi Eechelen (voir notre article p. 64), le MNHA a réalisé un catalogue qui retrace l’aventure et le caractère exceptionnel de cet ouvrage d’art si novateur pour son époque. Très largement illustré, on y trouve également des textes traitant du projet, de la construction, du chantier, de l’impact de la construction et de sa mémoire.
Le bureau Polaris Architects a fait paraître un ouvrage rassemblant l’ensemble de ses projets, qu’ils soient construits ou restés à l’étape de conception. Au fil des pages, images de synthèse et photographies se succèdent dans une sorte de fondu enchaîné, avec le minimum de texte, le strict nécessaire à l’identification des projets. Ce livre est publié à l’occasion des 10 ans du bureau qui est désormais mené par François Thiry, sans sa compagne Carole Schmit (partie travailler pour les Bâtiments publics).
HELLO. HERE IT’S ABOUT OBLIK.
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BAUHÄREPRÄIS OAI 2016
INTENCITÉ
Lors de l’édition 2016 du Bauhärepräis, l’OAI a fait éditer un catalogue qui récapitule l’ensemble des 317 projets soumis à l’avis du jury. Les projets sont présentés par catégorie : les projets lauréats bénéficient d’une double page, les mentions d’une page simple et les autres projets d’un récapitulatif succinct.
STDM vient de réaliser un ouvrage sur la question du logement collectif et de la densification positive dans les centres urbains. Forts de nombreux projets menés dans cette catégorie, ils partagent leurs expériences et réflexions sur ce sujet. Un livre pour ouvrir le débat et susciter de nouveaux projets de qualité.
Photos : Maison Moderne
À l’occasion du lancement du bureau Oblik, l’architecte Serge Schmitgen a imaginé en collaboration avec Claude Gaasch une installation dans un de ses projets en construction. De petits panneaux disposés dans la maison font allusion aux fonctions des différents espaces ou attirent le regard sur des éléments plus techniques. La mémoire de cette introduction du bureau a été fixée dans des photos de Jessica Theis et publiée dans un petit livret qui permet de porter un autre regard sur ce moment singulier qu’est un chantier. Une entrée en matière originale.
ACTUALITÉS
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COD_224_an_archiduc_2016-10-12_BAT.pdf
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Vue de la nouvelle place depuis l’avenue Charlotte.
PAY S A G I S M E & U R B A N I S M E
KIERCHPLAZ DIFFERDANGE a Ville de Differdange a organisé un concours pour paysagistes et urbanistes pour l’aménagement de la place se situant devant le Aalt Stadhaus Differdange. Le programme comprend l’aménagement d’une place urbaine avec un parking public souterrain de 120-150 places et la définition urbanistique des volumes pour la future construction d’une école, d’une maison relais et d’un bâtiment administratif pour la commune. Le premier prix a été attribué le 25 mars à l’équipe Latz+Partner / Christian Bauer & Associés, le second prix est attribué à HDK Dutt + Kist GmbH / architecture + aménagement et le troisième à AREAL Landscape Architecture / STEINMETZDEMEYER. Pour le projet lauréat, le jury a apprécié la proposition de fermer d’un côté la place et de l’ouvrir vers l’avenue Charlotte. La nouvelle place joue ainsi à la fois le rôle de 50
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lien avec le quartier grâce à ses différents accès et fonctionne également en complémentarité avec les autres places de la ville. Le jury a par ailleurs souligné la qualité des matériaux choisis, de la végétalisation et du plan lumière qui permettra une bonne appropriation de cet espace par les usagers une fois la nuit tombée. ◼
La nouvelle place servira d’entrée à la future école, à la maison relais et au bâtiment administratif.
Illustrations : Latz+Partner / Christian Bauer & Associés
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ACTUALITÉS
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COMMERCE
BEEFTRO C’est juste à côté des hauts fourneaux à Belval qu’une nouvelle franchise de restaurant vient d’ouvrir : Beeftro. L’aménagement intérieur est signé par le bureau monégasque Humbert & Poyet Architecture qui a su donner une histoire à ce lieu qui vient pourtant d’ouvrir, collant ainsi parfaitement à l’esprit de Belval, entre tradition et modernité. Il est marqué par l’esprit industriel, avec du carrelage au bar, du bois sombre, des carreaux de ciment au sol, du métal, du mobilier rétro, de longues banquettes de cuir, des tables en marbre… Un juste équilibre entre tradition et esprit contemporain, tout en apportant une touche luxueuse, mais pas prétentieuse.
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Une salle de restaurant à l’ambiance chic-industrielle qui colle parfaitement à Belval. 02
En terrasse, on mange à l’ombre des imposants hauts fourneaux.
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EXTENSION DU CITY CONCORDE EN TRAVAUX
Photos : Adrien Daste. Illustrations : WW+.
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e City Concorde entame concrètement son agrandissement qui devrait s’achever en 2018. La première étape concerne les parkings, avant l’extension en elle-même. C’est le bureau WW+ qui a en charge la conception architecturale du nouvel ensemble. Pour nuire le moins possible à l’activité commerciale, la transformation est élaborée en deux phases : la première concerne la transformation des parkings, la seconde l’extension du bâti. In fine, l’extension représentera 10 000 m2 supplémentaires, permettant d’accueillir au total plus de 100 commerces et restaurants, dont un espace de fitness et un restaurant au dernier étage, bénéficiant ainsi d’une vue et d’une terrasse panoramiques sur les environs. L’investissement prévu est de 50 millions d’euros.
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L’extension du centre commercial présente une façade sobre avec une grande partie vitrée. 02
La nouvelle extension du City Concorde bénéficiera d’une large entrée de lumière naturelle pour les espaces de circulation.
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PLUS D’INFOS S U R A R C H I D U C . L U
MAISON TÉMOIN
C’
est dans le cadre idyllique de Bourscheid-Plage qu’une maison témoin vient de voir le jour. Avec une allure un peu intrigante sur pilotis, elle ouvre peut-être pourtant la voie à un nouveau mode de construction sur certains terrains classés en zone inondable. Danny Van der Moortele travaille depuis six ans à la réalisation de ce projet. Propriétaire du terrain de camping à Bourscheid, il souhaite développer un système de maison sur cette parcelle divisée en 38 lots. Or, le terrain est au bord de la rivière et donc en zone inondable. Impossible d’y construire directement sur le sol. D’où l’idée d’une construction sur pilotis. Par ailleurs, il s’est rapproché d’une société belge qui aménage des containers et a travaillé avec l’architecte d’intérieur Steven Houbrechts de Sonar Studio. Ensemble, ils ont conçu des unités d’habitation confortables, isolées (le passeport énergétique répond aux critères du BB) et déjà meublées. S’il est possible de réaliser ce type de construction sur un terrain pourtant classé inondable, c’est parce que les maisons sont « amovibles ». Livrées sur roulettes, elles ne sont que « posées » sur
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une structure de béton. Pas de fondation donc. Pour une maison de 138 m 2 par exemple, il faut quatre containers qui sont acheminés sur le site, montés par grue sur une plaque de béton puis assemblés les uns aux autres. En trois mois, la maison est achevée. Toutes les étapes d’autorisation sont désormais franchies. Il ne manque plus que la vente des six premières maisons pour pouvoir lancer les travaux d’infrastructure et de raccordement (eau, électricité, internet…). C’est LIVIN qui accompagne le maître d’ouvrage dans la vente des maisons. « Nous sommes sur un prix de vente d’environ 3 000 euros le m2. Pour cela, la maison est équipée, mais le terrain est soumis à un bail emphytéotique de 99 ans. La location du terrain sera d’environ 4 000 € par an et comprend de nombreuses tâches d’entretien et de maintenance du site et des maisons. » Une offre qui pourrait aussi devenir intéressante s’il est possible de la déclarer comme résidence principale. Et une solution pour les terrains de la Moselle qui restent vierges de constructions jusqu’à présent, car classés en ◼ zone inondable.
Photos : LIVIN
POUR CONSTRUIRE EN ZONE INONDABLE ?
ACTUALITÉS
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Belgique
Allemagne
ETTELBRÜCK
HOWALD Luxembourg Z.A. CLOCHE D’OR
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ARCHIDUC 13 Le volume est éclairé par un mur-rideau sur toute la hauteur, reliant ainsi visuellement l’intérieur et l’extérieur. Des poteaux de forme trapézoïdale en béton sont utilisés comme brise-soleil.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg PLUS D’INFOS
Bureau d’architectes Teisen-Giesler
S U R A R C H I D U C . L U
Ingénieur génie civil Daedalus Engineering Ingénieur génie technique BLS Energieplan
LIVRAISON DE CHANTIER
ÉCOLE DE MERL
Expert conseil énergétique Actif Solairo Pose de la première pierre Septembre 2012
eisen-Giesler Architectes, avec les ingénieurs Daedalus Engineering et BLS Energieplan, ont livré l’extension (860 m2) de l’École fondamentale de Luxembourg-Merl, qui a été rénovée par la même occasion. La nouvelle aile est composée de trois volumes de différentes hauteurs et légèrement décalés. Le volume le plus haut abrite les salles de classe. Les façades sont en béton apparent à l’extérieur et à l’intérieur.
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Les fenêtres de tailles différentes sont protégées par des brise-soleil avec une dominance verticale. La façade nord de ce volume soutient un mur végétal, comme un écho aux champs avoisinants. Pour apporter plus de lisibilité, les entrées latérales ont été supprimées au profit d’une nouvelle entrée centrale en forme de tube à section carrée, en béton vu, et qui traverse le bâtiment tout en se prolongeant vers l’extérieur.
Fin du chantier Juin 2015 Surface totale du bâtiment 2 375 m2 Surface de la nouvelle extension 860 m2 Budget 4 800 000 € (TTC, hors honoraires)
ARTISTIQUE
Le Fonds Kirchberg, en accord avec la Commission européenne, a confié à l’artiste Paul Kirps la réalisation d’une peinture murale sur la façade principale du JMO-T, qui accueille les fonctionnaires de la Commission européenne avant qu’ils ne soient relogés dans le Jean Monnet II. Global Village s’étend sur les 142 x 11,5 m du bâtiment provisoire situé le long du boulevard Pierre Frieden. Paul Kirps s’est inspiré d’impressions de vues aériennes, du plan hippodamien, tout en conservant son approche graphique et abstraite. S’appuyant sur la trame standardisée et imposée par les conteneurs, il y superpose sa propre grille graphique et chromatique. On peut aussi y voir une nouvelle interprétation des signes maritimes ou des drapeaux des pays de l’Union. Le résultat donne de la qualité à un bâtiment qui n’en a pas. 54
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Photos : Phormat, Eric Chenal
GLOBAL VILLAGE
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EXTENSION
BOOS L
L’extension s’articule directement avec la généreuse terrasse.
e bureau Metaform, avec la collaboration de Ney & Partners et Prefalux, a réalisé en moins de trois mois une nouvelle extension pour le Boos Beach Club & Restaurant, un établissement réputé pour sa terrasse « plage » et ses soirées animées. Les architectes ont choisi de travailler avec le bois, élément par ailleurs fort présent dans l’environnement direct de l’établissement, situé en bordure de forêt. Se rattachant simplement à la maison existante, l’extension se compose de trois unités s’imbriquant les unes dans les autres de manière décalée, une forme qui n’est pas sans rappeler celle de l’ensemble résidentiel que le bureau est également en train de construire à Dommeldange.
Grâce à un habile jeu avec les menuiseries, les murs vitrés permettent de profiter pleinement de l’extérieur.
CRÈCHE ORVAL Photos : Anna Katina. Illustration : iPlan by marc gubbini architectes.
ÉQUIPEMENT COLLECTIF
La Ville de Luxembourg va faire construire une nouvelle crèche rue d’Orval dans le quartier de Belair. C’est le bureau iPlan by marc gubbini architectes qui en a la conception architecturale, en collaboration avec les ingénieurs Felgen & Associés Engineering (génie civil) et ICLUX (génie technique). Les aménagements extérieurs seront réalisés par AREAL Landscape Architecture, qui propose un jardin en contrebas de la rue Charlemagne, avec des stations de jeux adaptés aux tout-petits. 56
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Au niveau de la place, on trouve une salle d’exposition baignée par la lumière naturelle.
Une grande bibliothèque habille l’un des murs sur toute sa hauteur.
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Ce poste de travail permet d’avoir une vue sur la salle d’exposition et d’accueillir les visiteurs. Ses cloisons servent aussi d’espace de stockage.
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Les bureaux sont aménagés derrière des cloisons qui sont aussi des armoires de rangement.
AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
INSTITUT CAMÕES
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C
arvalhoarchitects a réalisé l’aménagement intérieur du nouveau centre culturel portugais au Luxembourg, l’Institut Camões, situé 4, place Joseph Thorn à Luxembourg-Merl. Jean-Paul Carvalho a choisi de proposer une architecture qui reste en retrait, sobre et humble, pour servir les œuvres qui seront présentées dans ce lieu. L’architecture sert ici de support, ne doit pas retenir le regard, mais simplement offrir un cadre de présentation de qualité aux sculptures, peintures et photographies exposées dans cet espace. La lumière naturelle entre généreusement grâce aux grandes baies vitrées qui donnent sur la place publique. Des goulottes lumineuses au plafond structurent visuellement l’espace. Toute la menuiserie est réalisée sur mesure et permet à la fois le rangement et le cloisonnement de l’espace, puisque le centre culturel est aussi un espace de bureaux. Une grande bibliothèque ouverte au public habille l’un des murs. L’ensemble est traité avec une grande attention portée aux détails pour plus de cohérence et une haute qualité du rendu.
Photos : Ricadro Vaz Palma
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DALHEIM NOUVELLE GÉNÉRATION
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e site des anciens thermes romains à Dalheim a fait l’objet d’un programme de valorisation. Ce projet, sous la responsabilité du service des Sites et Monuments nationaux, a été confié pour sa partie architecturale à STEINMETZDEMEYER. Il est aussi l’occasion de mettre en œuvre une technique innovante pour la partie énergétique du bâtiment conçue par la Fondation Kybernetik – TU Darmstadt. Un nouveau système de collecteur de chaleur a été mis au point sous la forme d’une « seconde
peau » en polycarbonate qui habille une façade et un versant de la toiture. L’air naturellement chauffé entre cette « seconde peau » et le mur de la maison est ensuite redistribué dans la maison, réduisant ainsi le rayonnement froid des murs extérieurs et évitant une isolation en façade. Ce système novateurtémoigne de la démarche prospective du service des Sites et Monuments nationaux concernant les questions d’isolation et d’efficience énergétique sur les bâtiments dont il a la gestion.
Le Centre régional de recherche archéologique à Dalheim présente un système d’isolation innovant.
L’architecture d’intérieur révèle de nombreux détails comme les lampes de chantier ou les caisses de vin utilisées pour les luminaires. COMMERCE
P L U S D ’ I N F O S E T DE PHOTOS SUR A R C H I D U C . L U
Un coup de frais a soufflé sur l’établissement de Jan Schneidewind. L’architecte Chris Fassbender a travaillé du bois clair et brut, de beaux carreaux de céramique vert d’eau, et introduit un esprit industriel et gourmand tout à fait à propos pour ce restaurant situé dans une zone d’activités. Les clients peuvent profiter du spectacle de la brigade en s’installant autour des parois vitrées donnant sur la cuisine pour un déjeuner au comptoir. Sinon, côté tables, l’esprit bistrot domine. L’architecte a également aménagé un espace plus cosy pour les apéritifs en afterwork. > 5, RUE DES MÉROVINGIENS À BERTRANGE
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Photos : Christof Weber, Paul Aulner
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EXPOSITION
Chen Kuen Lee a construit en 1968 une maison au Luxembourg : la villa Audry à Steinfort.
CHEN KUEN LEE L
e LUCA présente une exposition sur le parcours de l’architecte chinois Chen Kuen Lee (19152003). Arcs entrelacés, formes cristallines et un jardin qui se prolonge vers l’intérieur : cet architecte a conçu des maisons inhabituelles. Appartenant à l’avantgarde de l’architecture d’après-guerre en Allemagne, Lee reliait ses bâtiments non seulement aux concepts du Neues Bauen, mais les intégrait dans un processus original, dans lequel la philosophie orientale rencontre la modernité européenne. Il avait également construit une maison de campagne au Luxembourg (maison Audry à Steinfort, classée monument national en 2010). JUSQU’AU 15 OCTOBRE AU LUCA
DE VENISE À BRIEY
Les enquêtes présentées dans l’exposition sont menées à la façon dont le personnage central de Twin Peaks, à la recherche du meurtrier de Laura Palmer, les mène.
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Après Venise en 2014 et Luxembourg en 2015, l’exposition du pavillon du Luxembourg à la Biennale de Venise 2014 Modernity – Loved, Hated or Ignored? va cette année passer la frontière et c’est à la Cité radieuse, à Briey (F), que l’exposition prendra ses quartiers d’automne. Cette exposition répond à la thématique proposée par Rem Koolhaas, remettant en question la modernité et les identités culturelles
nationales. Les curateurs Stéphanie Laruade, Bohumil Kostohryz et Sophie Langevin avaient alors proposé un projet sous forme d’enquêtes policières. Ici commence l’enquête, au Luxembourg de la modernité ! Avec des échanges renouvelés, l’exposition évolue, proposant de nouvelles pistes de réflexion. DU 15 OCTOBRE AU 29 DÉCEMBRE, WWW.LAPREMIERERUE.FR
Photos : Bohumil Kostohryz, M. Koch, Haus "Audry", 1968, Chen Kuen Lee, Steinfort
EXPOSITION
ACTUALITÉS
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ARCHIDUC 13
ART CONTEMPORAIN
LA NUIT POLITIQUE
Photos : Avec l’aimable autorisation de la Galerie Antoine Ertaskiran, Montréal © Aude Moreau et Galerie de l’UQAM
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artiste canadienne Aude Moreau présente au Casino Luxembourg l’exposition La nuit politique. À travers plusieurs installations vidéo, photographies, maquettes et captations sonores, elle interroge l’espace urbain nordaméricain, ses tours vertigineuses, les vides et les pleins de l’espace urbain. Grâce au langage qu’elle insuffle au cœur même des bâtiments dans des interventions low-tech (fermer les stores d’un immeuble pour former un mot, installer une ligne de lumière bleue qui court de façade en façade), elle invite les passants à s’approprier la polysémie de ses messages tout en s’interrogeant sur l’ambiguïté de ces derniers. Elle questionne les relations du dedans et du dehors, interroge l’architecture de style international et l’architecture des immeubles de grandes entreprises. Elle n’hésite pas à utiliser les moyens mis en œuvre habituellement au cinéma, comme des prises de vue en hélicoptère, pour introduire une relation supplémentaire de mise à distance de ces espaces, de l’ordre de la fiction. Un travail qui opère à l’intérieur de l’architecture tout en la mettant à distance. ◼ JUSQU’AU 8 JANVIER 2017 AU CASINO LUXEMBOURG – FORUM D’ART CONTEMPORAIN
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Still de la vidéo Inside (2014/12/24 – Los Angeles, Downtown), 2015. 02
Still de l’œuvre Sortir (pont de la Concorde), 2010. 03
Maquette de l’œuvre La ligne bleue, qui indique le niveau de l’eau après la fonte glaciaire. 63
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EXPOSITION
PONT ADOLPHE 1903 e Musée Dräi Eechelen consacre une exposition au pont Adolphe. Alors que ce dernier est dans sa dernière phase de réhabilitation, le musée revient sur la création du « Nei Bréck », qui fut aussi pendant quelques années « le plus grand pont voûté en pierre du monde », témoignant d’une prouesse technique sans précédent. Initié par Albert Rodange, mais construit selon les plans de l’ingénieur français Paul Séjourné, le pont Adolphe présente un ingénieux système de double arche reliée par un tablier en béton armé. Symbole du renouveau et de l’ouverture de la capitale après le démantèlement de la forteresse, il a permis le développement du plateau Bourbon et le passage du Charly, train vicinal ◼ reliant Luxembourg à Echternach.
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Maquette en bois, fer, cuivre à l’échelle 1/100 du grand cintre. Collection de l’Administration des ponts et chaussées, division de la Voirie. 02
Photos : MNHA, Tom Lucas, Ben Muller
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Grâce au pont Adolphe, Luxembourg s’ouvre aux transports par chemin de fer.
> JUSQU’AU 8 MAI 2017, UN CATALOGUE A ÉTÉ RÉALISÉ POUR L’OCCASION
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ARCHIDUC 13 Wim Delvoye pourrait réaliser un nouveau projet de très grande envergure au Luxembourg, un cimetière et une cathédrale grandeur nature, à l’image de ce qu’il a réalisé à petite échelle pour la Chapelle (2006) du Mudam.
À L’ É T U D E
UN CIMETIÈRE SIGNÉ WIM DELVOYE l’occasion de la présentation de l’exposition de Wim Delvoye au Mudam, nous nous sommes entretenus avec l’artiste sur un projet qui pourrait s’implanter au Luxembourg : celui d’un cimetière, incluant la construction d’une cathédrale à l’échelle 1:1. Les négociations pour un terrain sont encore en cours, mais le projet semble se préciser, sans que nous ayons réussi à en savoir plus, discrétions de montage de projet obligent. Monsieur Delvoye, pouvez-vous nous présenter ce projet de cimetière ? wim delvoye Cela fait presque 10 ans que je travaille à ce projet. J’aimerais réaliser un cimetière multiconfessionnel qui serait aussi l’occasion de réaliser des projets de sculptures monumentales à échelle 1:1. Aucune n’a pu être construite jusqu’à présent, faute de budget. Le projet du cimetière pourrait permettre de la financer. L’idée est de vendre les parcelles de terrain autour de cette sculpture, qui serait au 66
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moins aussi grande que le dôme de Cologne, où les propriétaires pourraient y enterrer ce qu’ils souhaitent : leur corps, leur chien, leur collection de montres… Pourquoi avez-vous pensé au Luxembourg pour réaliser ce projet ? wd Ce projet peut se faire n’importe où dans le monde, mais le Luxembourg pourrait être une bonne terre d’accueil car il présente l’avantage d’être un petit pays, avec des accès rapides aux décideurs et un gouvernement dynamique. J’ai d’ailleurs rencontré en ce sens monsieur Xavier Bettel, qui en plus d’être Premier ministre est aussi ministre de la Culture et ministre des Cultes. C’est donc une configuration favorable à ce projet. Comment fonctionnerait ce cimetière ? wd Ce pourrait être un partenariat public-privé. Nous avons des écoles privées, des cliniques privées, alors pourquoi pas des cimetières privés ? L’achat des
parcelles financerait à hauteur de 66 % la construction de la cathédrale, mais aussi les frais d’entretien du site. Tout serait financé avec l’ego des participants finalement. Il serait possible d’organiser des événements dans la cathédrale, et le jardin autour, très bien entretenu, serait un nouveau lieu de promenade. Sur quel terrain pensez-vous le faire ? wd Il faut un minimum de 4 hectares, plus les voies d’accès et les surfaces pour les zones humides et autres contraintes de ce type. Je prévois également d’avoir un centre de généalogie, car il s’agira d’un cimetière connecté. Chaque tombe sera identifiée et connectée. Il y aura aussi un restaurant. Pourquoi pas une collaboration avec ArcelorMittal et l’installer sur une ancienne friche industrielle. Il faut un lieu qui puisse accueillir de nombreux visiteurs, car cela deviendra une attraction touristique. Ce cimetière pourra dépasser ◼ en notoriété le Père-Lachaise.
Photo : Rémi Villaggi
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La Rosée est une installation composée de 52 000 perles de bois et qui se trouve dans le hall d’entrée de la Justice de paix à Eschsur-Alzette.
L’œuvre de Strainchamps anime le couloir du nouveau hall d’entrée du complexe sportif à Dudelange.
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Pour le centre de rencontre à Ehlange, Strainchamps intègre dans le coffrage du béton un motif de cadre baroque.
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Photos : BENG, iPlan, Armand Strainchamps
STRAINCHAMPS ET L’ARCHITECTURE L’
artiste Armand Strainchamps, à qui l’on doit le plafond peint du hall de la gare centrale à Luxembourg, collabore régulièrement avec des architectes pour installer ses œuvres dans leurs bâtiments. C’est le cas à la Justice de paix à Esch (architecte : Jim Clemes) avec l’œuvre La Rosée située dans le hall d’entrée (réalisée dans le cadre du programme Kunst am Bau) ou pour le futur centre de rencontre à Ehlange (archi-
tecte : iPlan by marc gubbini), où il interviendra sur la façade et à l’intérieur. C’est aussi le cas dans le nouveau complexe sportif René Hartmann, à Dudelange, conçu par BENG architectes associés. Cette œuvre prend place dans le couloir qui mène aux différents terrains de sport et à la piscine. Elle est composée de 24 éléments en tôle peinte et perforée. Armand Strainchamps a choisi le motif de la basket et de son lacet qui, au fil du
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déplacement du visiteur, se noue ou se dénoue en fonction du sens de la marche. Les éléments sont rétroéclairés, ce qui permet, une fois la nuit tombée, de donner une nouvelle dimension à l’œuvre. Au plafond, les parois des puits zénithaux reprennent les couleurs les plus pastel des éléments en tôle. L’artiste est également intervenu sur le dessous des gradins, en les peignant de différentes ◼ couleurs. 67
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CONCOURS 02
CAMPUS « WOBRÉCKEN » L
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Le nouveau campus se compose d’une crèche, d’une école et d’un hall sportif.
Une cour intérieure est réservée aux enfants en bas âge.
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Le terrain sur lequel s’intègre ce nouveau projet est de forme triangulaire et comprend un parc public.
Illustrations : witry & witry
e concours d’architecture, en deux phases (33 dossiers de candidatures, sept candidats pour la seconde phase) et remporté par le bureau witry & witry, portait sur la construction d’une école fondamentale (360 élèves), d’une crèche (36 enfants), et d’un hall sportif. Le deuxième prix a été attribué à l’Atelier d’architecture et de design Jim Clemes, et le troisième prix à l’association momentanée Auer Weber Assoziier te GmbH – WW+ architektur + management. Le terrain, situé dans le quartier Wobrécken, est principalement de forme triangulaire. Aussi witry & witry a -t-il choisi d’implanter un volume principal à l’extrémité du site pour y placer l’école. Ce volume présente un noyau central lumineux avec différents espaces et ambiances. Un parvis et une cour de récréation accessibles au public s’ouvrent sur le quartier, et un parc public est proposé au centre du site. La crèche dispose de son propre bâtiment, avec une cour intérieure réservée aux petits enfants. Le hall sportif se trouve à l’autre extrémité du site et bénéficie d’un accès autonome du reste des équipements, permettant l’utilisation de cet équipement par les associations sportives en dehors des heures scolaires. Tous les bâtiments reçoivent le même traitement de socle, formant ainsi une unité. La livraison du projet est attendue pour 2019. ◼
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COMMERCE
CITYSHOPPING INFO POINT L’
Un espace modulable et clair, adapté à la présentation de produits.
Photos : Eric Chenal, Anna Katina
Union commerciale de la Ville de Luxembourg a demandé à Moreno Architecture & Associés de concevoir le nouvel espace Cityshopping Info Point qui répond à un nouveau concept d’accueil. C’est l’architecte d’intérieur Éléonore Deville qui a conçu le nouvel espace, plus orienté vers l’esprit boutique. Lumineux et clair, ce point d’accueil et d’information est équipé de mobilier modulable et peu encombrant, pour une circulation plus aisée et une meilleure mise en valeur des produits issus des commerces membres. Le display a été réalisé sur mesure par Inside Group, comme ce mur perforé dans lequel sont emboîtées des potences, des tablettes ou des vitrines. Au sol, des cubes de différentes tailles servent de socles.
COMMERCE
FLOWERS KITCHEN C’est avec un budget serré que l’architecte d’intérieur Élodie Lenoir (EL’LE) a réussi à transformer cet ancien kebab de la rue Glesener en un lieu accueillant et clair pour le faire renaître en un restaurant dédié à la cuisine végétarienne, vegan et saine. Du bois clair, des couleurs pastel et du blanc permettent de structurer l’espace : tout au fond, la cuisine, derrière sa paroi vitrée, puis le comptoir de vente avec un coin pour boire un expresso, et les tables qui se répartissent de part et d’autre de l’axe de circulation.
L’architecte a choisi de laisser une partie du mur dans son état brut, donnant ainsi une histoire au lieu.
> 7, rue Glesener à Luxembourg 70
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CONVERSATION
CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.
DE LA RECHERCHE FLORIAN HERTWECK Architecte, associé du bureau Hertweck Devernois Après avoir enseigné plusieurs années dans diverses écoles d'architecture franciliennes, Florian Hertweck a été nommé directeur des études du nouveau master en architecture à l’Université du Luxembourg. Auteur de plusieurs ouvrages sur l’architecture et l'urbanisme, il codirige l’agence Hertweck Devernois, qui réunit architectes, urbanistes, chercheurs et designers.
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LÉON GLODT Architecte, associé du bureau Pizzilux Architectes (Luxembourg, Vienne) Léon Glodt, aussi connu sous le nom de « Leon Luxemburg », a créé le bureau Pizzilux architects avec Regina Pizzinini. Il a travaillé aux États-Unis, notamment pour le bureau de Moore Ruble Yudell. Après avoir longtemps fait la navette entre la Californie et l’Europe, Léon Glodt est de nouveau installé en Europe.
EN ARCHI TECTURE ? RECHERCHE
Alors que le master en architecture va être lancé l’année prochaine, nous avons demandé à deux architectes leur point de vue sur ce que représente pour eux la recherche en architecture.
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Messieurs, pourriez-vous nous dire ce que représente pour vous la recherche en architecture ? léon glodt La recherche, c’est se mettre au travail. C’est un sujet important. Lorsque je travaillais chez Charles Moore, on construisait des maquettes. Beaucoup de maquettes, et entre chacune d’elle, il y avait bien sûr des évolutions. Si bien que si vous preniez la première et la dernière maquette, il y a avait un monde entre les deux propositions. Une autre expérience : lorsque je rendais visite à l’atelier de Frank Gehry, le soir, il y avait des centaines de feuilles chiffonnées au sol. Et toutes ces feuilles mises en boule, ces croquis écartés, c’étaient toutes les recherches de la journée : les feuilles étaient annotées, découpées, recollées. Lorsqu’on repassait une semaine après, on pouvait voir sur le mur quatre ou cinq de ces feuilles chiffonnées qui avaient été recollées ensemble et apparaissait alors une ébauche de structure. Et pour vous, Monsieur Hertweck ? florian hertweck Peut-être faut-il préciser ce mot de recherche, car c’est devenu une notion presque générique. Il y a d’un côté la recherche des architectes, qui existe depuis toujours, et de l’autre la recherche institutionnalisée qui est plus récente. Historiquement, la recherche a plutôt pris la voie de la théorie ou de l’histoire de l’architecture. lg C’est de la recherche académique. fh Je ne pense pas. Est-ce que les livres de Vitruve ou ceux de Palladio sont de la recherche académique ? Ils n’ont pas été écrits dans le cadre d’une institution. Mais la réflexion sur l’architecture a toujours été faite. Et on ne peut pas non plus différencier la théorie de l’histoire : l’historiographie de Vasari est théorique, tout comme l’est celle de Winckelmann. Je pense en fait qu’il faut distinguer deux notions : la recherche des architectes et la recherche institutionnalisée. Vous, vous réduisez en fait la recherche à l’expérimentation formelle. Êtes-vous d’accord, Monsieur Glodt ? lg Je vois plutôt la recherc he comme étant celle de l’artiste, de l’architecture individuelle, dans la mouvance de Frank Gehry qui a poussé les limites de l’architecture en faisant des sculptures qui ont entraîné un mouvement nouveau. Si on regarde le travail de Coop Himmelb(l)au, la recherche est aussi une part très importante de leur travail. Ils y investissent beaucoup de temps. Zaha Hadid est aussi dans cette même démarche. fh Pour moi, cette démarche relève de l’expérimentation formelle. À mon sens, la recherche est l’accumulation et la diffusion de connaissances, de méthodes ou d’outils. lg Oui, mais l’architecture, ce n’est pas appren dre à l’école ! La recherche dont vous parlez est une autre direction. Ce sont deux avenues différentes. 74
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Ces architectes que vous citez témoignent d’une position de l’architecte comme génie dans la société, comme un être omnipotent. lg Ou comme un artiste. Je crois que la grande confusion est qu’un architecte est considéré comme un bâtisseur. Or un architecte n’est pas un bâtisseur. L’architecte est la personne qui conçoit, qui définit l’idée. Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes plus considérés comme des bâtisseurs. fh Je suis d’accord avec vous que l’architecture s’arrête là où commence la construction. fh
Mais ce n’est plus la question de la recherche… fh Je pense que la question qui nous occupe aujourd’hui est la suivante : notre société se « complexifie », dans le sens où Edgar Morin l’entend, elle se « différencie » – là, je fais référence à Niklas Luhmann – et elle « s’administre », comme l’avait souligné Theodor Adorno. Pour répondre aux deux premiers défis, nous avons besoin de faire plus de recherche, à la fois disciplinaire et interdisciplinaire. La troisième tendance explique aussi l’émergence de la recherche institutionnalisée, avec des laboratoires de recherche, qui doivent rendre régulièrement des rapports d’évaluation, organiser des colloques, des conférences, procéder à une diffusion exponentielle de savoirs. Mais il y a aussi des architectes qui font de la recherche qui n’est pas formelle. fh Oui, on pourrait parler de Rem Koolhaas, pour citer le plus proéminent, mais on peut aussi penser à Alejandro Aravena, Arno Brandlhuber ou Christian Kerez. Mais je n’ai jamais envisagé une opposition entre une recherche de l’ordre épistémologique, une recherche théorique pour le projet, et l’acte de créer une œuvre. Pour moi il n’y a pas d’opposition dans ces approches. À mon sens, faire une œuvre nécessite de faire de la recherche dans un sens plus large. Mais la recherche pure ne garantit nullement une œuvre. Et inversement, le talent et la force conceptuelle seuls ne font pas un bon projet. Si on a pour ambition de contribuer au discours sur l’architecture et de participer à l’évolution de notre société, la recherche est indispensable. Sinon, l’architecte est dans une tour d’ivoire, détaché de la société, qui évolue plus rapidement que jamais. lg Mais on ne peut pas dire que F. Gehry ou Coop Himmelb(l)au s’éloignent de la société ! fh Si complètement, pour moi ils n’abordent plus les grandes questions de notre société. Gehry ou Hadid sont devenus une marque. Comme notre société s’est complexifiée, dès lors qu’on passe à une autre échelle que l’objet architectural pour aller vers un projet urbain ou quand on s’intéresse à la dimension territoriale, on ne peut bien évidemment pas agir sans faire de la recherche au préalable. Les architectes intéressants à mes yeux étaient toujours et sont encore aujourd’hui tous de grands intellectuels, ACTUALITÉS
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Le Luxembourg n’est pas fertile pour une recherche architecturale, car la réglementation est trop contraignante. Le monde administratif est trop mêlé dans le savoir. L ÉO N G LO DT
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Je pense qu’aujourd’hui un architecte doit avoir une position politique et sociale forte, qu’il doit être engagé. F LO R I A N H E R T W EC K
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très cultivés et qui ont toujours fait de la recherche dans un sens plus large. Reparlons de Coop Himmelb(l)au : c’était deux figures cultivées, qui venaient du cercle intellectuel de Vienne et qui au début de leur carrière étaient très intéressantes. Ils ont écrit, peu de choses certes, mais ils avaient cette envie d’être à la hauteur du discours de leur époque, de formuler une position, d’être peut-être plus discursifs et disciplinaires qu’interdisciplinaires, mais en tout cas ils étaient à l’avant-garde. Et ça, ce n’est pas que l’acte d’un artiste. Ils avaient bien sûr une approche plastique, mais leur ambition était d’enterrer l’architecture post-moderne. Leur œuvre était elle-même théorique. Et pour ce faire, il faut avoir une certaine culture. Même si je ne suis plus du tout d’accord avec ce qu’ils font aujourd’hui. Vous ne semblez pas d’accord, Monsieur Glodt… lg Je ne suis pas dans cette approche. À vous écouter, ils auraient dû rester là où ils étaient il y a 20 ans… Lorsqu’ils brûlent la façade de l’école d’architecture à Graz, ce n’est rien d’autre qu’une volonté de révolte face à l’école. Il n’y avait aucun acte de recherche là-dedans. Le début de leurs travaux était juste une volonté de détruire le système académique. Je crois que leur justification d’être à la hauteur du discours architectural est surtout d’être dans la sculpture et la forme. Coop Himmelb(l)au, Hadid ou Gehry sont des artistes incroyables. Oui, il faut étudier et connaître l’histoire de l’architecture, mais ce n’est pas en étudiant uniquement l’histoire de l’architecture qu’un architecte va produire une grande œuvre. Pour moi, ces actes sont des créations, pas un discours. Le projet architectural est le discours. Ces architectes ont investi beaucoup de leur temps dans la création, pas dans une théorie. Après, certains peuvent ajouter de la théorie a posteriori… Donc vous distinguez l’œuvre de la théorie ? lg Il n’y a que l’œuvre qui compte. La théorie, pfff… Ce que F. Gehry ou Z. Hadid font, c’est une attitude. Ce n’est pas une école. Est-ce une position que vous revendiquez encore aujourd’hui ? lg Mais bien sûr ! La seule chose qui vaut c’est le projet ! La théorie fait seulement partie de l’éducation en architecture. fh Vous croyez en l’architecture héroïque. lg Mais ça n’a rien à faire avec l’héroïsme ! fh Vous croyez dans le génie alors. lg Je crois dans le travail et le résultat du travail. Il ne faut pas voir de la théorie là où il n’y a qu’un acte créatif. Vous revendiquez donc l’architecture en tant qu’art. lg Mais bien sûr ! ACTUALITÉS
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Quel est alors votre rapport à la société, aux questions telles que celle de l’architecture et de l’immigration, du logement ou du développement de nos villes ? lg Qui maîtrise ces questions aujourd’hui ? fh Ne pas maîtriser ces questions ne veut pas dire qu’on doit les ignorer. La recherche permet aussi de les aborder intellectuellement et de formuler des questions, des hypothèses. Reprenons l’exemple de Brandlhuber qui réussit à créer un bâtiment sublime pour 1 000 euros le m2. Le défi est aussi là aujourd’hui, de créer du sublime avec peu de moyens. Pas besoin d’avoir les budgets démesurés de Coop Himmelb(l)au, Hadid ou Gehry. On n’a pas besoin de cet excès de formes et de matières ! lg C’est une approche. On parle alors de la nécessité de l’être humain en architecture. Et là, ça n’a rien à voir avec Frank Gehry. Mais quand vous dites architecture = art, comment abordez-vous la question territoriale et de la ville ? Est-ce que vous êtes artiste là aussi ? lg Bien sûr, c’est seulement une question d’échelle. Je réponds par l’expérience et le projet. Quelle est votre approche, Monsieur Hertweck ? fh Je pars du constat que notre société actuelle pose de grands défis aux architectes et ces derniers ne peuvent pas répondre par une attitude de purs concepteurs qui écartent ces questions. C’est pour cela que je pense que l’architecte doit mener une approche disciplinaire et interdisciplinaire qui passe par la recherche. Je ne force pas tous les architectes à faire de la recherche, mais je pense que ceux qui ont l’ambition d’apporter des éléments au discours de notre société font de la recherche, et d’ailleurs de plus en plus dans leurs propres agences. Et évidemment que les architectes répondent finalement par un projet, et non pas par une théorie. Mais au fur et à mesure que l’on monte l’échelle du projet, la recherche devient plus complexe et plus indispensable. Par ailleurs, l’architecte ne peut pas travailler seul. Il doit collaborer avec énormément d’acteurs : ingénieurs, sociologues, économistes, paysagistes… C’est comme un orchestre de spécialistes avec lequel il dialogue. Sans cet échange, sa création formelle ne vaut rien. C’est à partir de cet échange interdisciplinaire et du programme que le projet apparaît. J’aime élaborer un projet, mais je ne peux pas le faire de manière totalement détachée des questions sociales et environnementales qui nous préoccupent aujourd’hui. L’autonomie de l’architecture est une posture dangereuse, parce qu’elle laisse la production de l’espace au capitalisme accéléré, tout comme la position inverse de ne faire que de la critique sociale n’est pas productive. Je prône une approche dialogique, qui permet d’interagir entre plusieurs disciplines, champs, problématiques, etc., et espère que 77
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Il n’y a que l’œuvre qui compte. L ÉO N G LO DT
les architectes vont davantage réinterroger la recherche de et pour le projet plus qu’une recherche purement épistémologique. En tout cas, c’est ce qui me préoccupe actuellement. Est-ce qu’il n’y aurait pas aussi un antagonisme d’approche lié à une différence de génération ? fh Je pense en effet que ma génération n’a plus les mêmes réflexes et n’a plus besoin de se positionner si fortement contre la théorie. Si je prends mon exemple : je fais des projets avec mon agence, je fais de la recherche à l’agence comme à l’Université et j’enseigne. Dans ma conception, il n’y a pas ce cloisonnement et ce positionnement de l’architecte-artiste et qui s’opposerait à un architecte-théoricien. Les choses sont devenues beaucoup plus fluides. lg Le risque est de n’être plus rien du tout ! Parce que lorsqu’on s’éparpille trop, on ne fait plus rien de bien ! fh Mais quand je parlais tout à l’heure de la différenciation et du fait que les disciplines se spécialisent de plus en plus, ne pensez-vous pas que la réponse à cela est de mener une approche interdisciplinaire, au lieu de continuer la spécialisation et de revendiquer le fait d’être architecte ? lg Je vais encore plus loin. Les architectes n’ont rien à faire dans cette histoire de sociologie. fh Mais je ne fais pas de la sociologie, c’est juste un des domaines avec lesquels je dialogue. Alors une autre question : est-ce que vous pensez qu’un architecte doit avoir une posture forte ? lg Dans son domaine oui, évidemment. Il a un métier. Mais l’architecte ne va pas résoudre les problèmes de la société. Dans votre approche, nous nous occupons de choses qui ne sont pas les nôtres. fh L’architecte répond à un programme. lg Mais en disant cela, vous réduisez l’architecte à un sot qui est soit têtu, soit qui répond simplement à un programme. fh Je pense qu’aujourd’hui un architecte doit avoir une position politique et sociale forte, qu’il doit être engagé. lg Je suis d’accord avec vous, mais c’est comme cela depuis 200 ans et on n’a pas trouvé de solution. 78
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Oui, mais il y a quand même cette tendance de l’autonomie de l’architecture qui essaie de rester dans une expérimentation formelle au sein du champ de l’architecture et qui ne s’intéresse pas à ces questions de société. lg Vous parlez de Gehry, Hadid ? Pourquoi les dégrader comme cela ? Pour moi, c’est incompréhensible dans la bouche d’un professeur. C’est votre droit, mais pour moi c’est un sabotage de la profession. Je ne connais que peu de personnes qui ont autant dédié leur vie à cette recherche formelle. fh
C’est tout à fait honorable, mais est-ce que cela est en phase avec les besoins de notre société ? Ne pensez-vous pas que ce travail de création formelle peut aussi être enrichi par d’autres types d’approches ? lg Oui, mais si l’architecte suit cette attitude, alors le travail formel n’est pas aussi poussé. C’est la fin de cette créativité et des architectes comme Hadid, Gehry... Or je pense que nous avons besoin d’architectes qui poussent les limites de l’architecture. Mais il ne faut pas perdre de vue autre chose : le Luxembourg n’est pas fertile pour une recherche architecturale, car la réglementation est trop contraignante. Le monde administratif est trop mêlé dans le savoir. fh Cette remarque est intéressante, car pour moi cela montre qu’il y a nécessité d’une recherche. Parce qu’elle peut permettre de remettre en question par exemple les plans d’occupation du sol ou les plans d’urbanisme. Et c’est un travail titanesque. Or on sait aujourd’hui qu’il faut tout réarticuler. lg Le problème est ailleurs. Ceux qui ont géré depuis 20 ans l’aménagement de notre territoire sont des personnes qui étaient avec moi à l’école technique et qui sont par la suite directement entrées au ministère… Si ces personnes avaient pu être formées et participer à cette recherche, nous ne serions peut-être pas dans cette situation aujourd’hui. L’architecte de l’État devrait être quelqu’un qui a un mérite, qui a pu mener une brillante carrière en tant qu’indépendant et qui met toute son expérience au service de l’administration pour la suite. Mais ce n’est pas notre situation. Un architecte d’État est par définition le visionnaire du pays. Ici, il est chef gestionnaire de bâtiments et n’a aucune ambition architecturale. Il y a des territoires où ils arrivent à combiner la recherche menée par des architectes et les besoins concrets pour ce territoire. Ici, nous devons bricoler avec 150 règlements différents pour un tout petit terri◼ toire. Ça ne fait pas sens.
L’architecte doit mener une approche disciplinaire et interdisciplinaire qui passe par la recherche. F LO R I A N H E R T W EC K
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Céline Coubray Mike Zenari
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D EVENIR R BAIN ? M BOURG U RNANT N PAG La Ville de Luxembourg est en train de modifier
son Plan d’aménagement général (PAG) et définit ainsi les priorités pour son développement futur. À l’heure de ce tournant décisif pour notre qualité de vie, nous avons interrogé plusieurs experts
sur ce sujet et sommes allés voir de plus près deux projets de développement urbain.
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Sonja Gengler, architecte directeur de la Ville de Luxembourg, répond à nos questions sur le PAG et les enjeux du développement urbain de Luxembourg.
« NOUS AVONS ENCORE SUFFISAMMENT DE RÉSERVE FONCIÈRE »
Sonja Gengler est architecte directeur de la Ville de Luxembourg. 82
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Madame Gengler, pouvez-vous nous dire quelles sont les premières conclusions qui peuvent être tirées du processus participatif du PAG ? Nous sommes actuellement en train de lire et d’analyser les quelque 800 réclamations, donc c’est encore un peu tôt pour en tirer les conclusions. Mais je peux déjà vous dire que, malgré le fait que certains disent que nous avons reçu beaucoup de réclamations, je trouve que leur nombre est raisonnable. Lors du PAG Joly en 1991, nous avions reçu 380 réclamations et, si on prend en compte l’augmentation du nombre d’habitants et le fait que nous sommes dans une société beaucoup plus procédurière, je ne trouve pas que le nombre de réclamations que nous avons reçues cette année soit dramatique. En ce qui concerne le contenu des réclamations, d’une manière générale ce sont des remarques tout à fait censées et pertinentes. Quel est le profil des personnes qui ont introduit des réclamations ? Il y a de tout : des particuliers, des professionnels, des avocats spécialisés. Mais on voit bien que les particuliers ne sont pas moins bien informés que les autres. Est-ce que des tendances se dessinent dans ces réclamations ? Il est encore un peu tôt pour le dire, mais elles permettent de pointer certains éléments qui ne sont pas assez clairs, de mieux voir ce qui peut être amélioré. Est-ce que vous pensez que la consultation de la population pour le PAG était une bonne chose ? Oui, bien sûr, même si de toute façon elle est prévue par la loi et qu’ elle devait se faire. Mais je pense que c’est important d’aller à la rencontre des habitants pour leur expliquer les analyses et montrer les études, ce qui a été fait et ce qui est projeté, comment les différents plans sont à lire et comment s’orienter dans cette masse d’informations. Ce qui était difficile pour nous, c’était de savoir comment structurer les séances d’information afin qu’elles ne soient pas trop techniques et que tous les thèmes soient abordés. Comparé à d’autres réunions de ce type, le niveau des rencontres pour le PAG était très élevé. Les remarques et questions des citoyens étaient vraiment adaptées au sujet.
Quelles sont les suites à donner maintenant ? D’après la loi, toutes les réclamations doivent être entendues par le collège échevinal. Nous sommes donc en train de réserver des dates pour que les citoyens puissent présenter leurs objections et suggestions aux échevins. Nous procéderons certainement par regroupement thématique. Dans le nouveau PAG, la protection du patrimoine bâti est renforcée. Pourquoi cela était-il nécessaire ? D’une part parce que notre approche du patrimoine bâti et la valeur que la collectivité lui accorde ont évolué, et d’autre part parce que 30 ans après le dernier PAG en vigueur, certains bâtiments méritent aujourd’hui d’être protégés. Quand on voit à quel point des rues ont été défigurées par certaines nouvelles constructions, architecturalement discutables, la réaction est de protéger l’existant s’il est harmonieux et homogène plutôt que de le remplacer par des immeubles quelconques et sans charme. La pression sur le marché immobilier a comme résultat que certains font malheureusement passer la rentabilité avant la qualité architecturale. Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes du concept de mobilité, qui va de pair avec le PAG ? Le tram est la nouvelle épine dorsale des transports publics et l’ensemble du réseau s’adapte à ce nouveau moyen de transport. Par ailleurs, les voies de bus doivent être au maximum séparées des voies de circulation automobile pour donner la priorité aux transports en commun. Parallèlement, la mobilité douce doit être renforcée et se développer, avec des trottoirs bien larges et des pistes cyclables plus sûres, également détachées de la circulation automobile. Et en ce qui concerne les voitures individuelles, quelles sont les mesures ? Le nombre d’emplacements qu’il est possible de construire dans les nouveaux immeubles de bureaux est passé d’un emplacement pour 125 m2 net à un emplacement pour 175 m 2 brut. L’équivalent aurait été d’un emplacement pour 150 m2 brut. C’est donc une mesure plus stricte. Et pour les nouvelles constructions de maisons unifamiliales, il est possible de ne pas prévoir de garage si l’on veut renoncer à la voiture.
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Mais il y a d’autres mesures plus radicales qui inciteraient à utiliser autrement la voiture, comme de nouveaux quartiers sans voiture. Pourquoi est-ce que cela n’est pas mis en place de manière plus volontaire ? Cela est tout à fait possible, rien ne l’empêche. Si un propriétaire vient avec un terrain encore non viabilisé et qu’il souhaite faire un projet pilote avec des constructions sans voiture ou avec un parking collectif à l’entrée du lotissement, c’est tout à fait possible. Mais il est vrai qu’il n’y a pas d’obligation. Pourquoi ? Je crois que ce n’est pas encore le moment pour imposer ce type de proposition. Les vues politiques divergent sur cet aspect-là et la plupart des habitants ne sont pas encore prêts à changer leur mode de vie de manière aussi conséquente. Le PAG pose des questions de détails, mais les grandes lignes directrices de développement urbain ne sont pas très lisibles. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ? Le concept de développement urbain prévoit un axe majeur de développement pour les fonctions tertiaires, administratives et commerciales le long de l’épine dorsale du tram comprenant le plateau du Kirchberg, le centre-ville, le plateau Bourbon, le quartier de la gare, ainsi que les nouveaux développements du Ban de Gasperich et de Hollerich. De plus, il y a certains pôles secondaires comme la route d’Arlon ou la zone d’activités de Hamm. Les quartiers d’habitation existants restent principalement réservés à l’habitat avec une légère mixité possible. Alors que l’ancien PAG (qui est d’ailleurs toujours en vigueur) considérait les terrains, même dans les quartiers existants, comme des places à bâtir vierges sur lesquelles il était possible de construire un immeuble respectant des dimensions maximales, sans se soucier de l’entourage, le nouveau PAG est beaucoup plus subtil dans le sens où il tient mieux compte du bâti existant et de la typologie actuelle dans les quartiers qui présentent une certaine homogénéité. Cette remarque n’est évidemment pas valable pour les quartiers où nous souhaitons qu’un changement s’opère. Je parle des friches à reconvertir comme à Hollerich ou sur des terrains vierges. Par ce changement, la Ville de Luxembourg invite les pro83
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moteurs à réaliser des ensembles de grande taille plutôt sur ces nouveaux terrains que dans le tissu urbain déjà existant. Et ces nouveaux terrains sont disponibles sans avoir recours à un élargissement du périmètre urbain ? Oui, nous avons encore suffisamment de réserve foncière à l’intérieur du périmètre urbain du plan Joly pour pouvoir y répondre. D’après les potentiels de croissance, nous pouvons accueillir 180 000 habitants sans devoir agrandir notre territoire. Cela nous amène vers 2030 si on suit les chiffres de croissance de ces cinq dernières années… C’est vraiment difficile à prédire et ce n’est pas notre préoccupation principale. On a beau savoir comment nous voudrions que la ville se développe, il y a toujours des éléments qui sont totalement en dehors de notre pouvoir. Prenez l’exemple récent du Brexit ou le changement de réglementation sur les impôts en France. Ces deux décisions de politique étrangère ont des répercussions sur les mouvements de population. On a beau faire un PAG le plus abouti et prévoyant possible, ce type de changements est imprédictible et indépendant de concepts urbanistiques. Le mot d’ordre qui pourrait caractériser Luxembourg est la croissance. Est-ce que vous pensez que la ville va pouvoir continuer à absorber ce flux et cette croissance ? Et par conséquent, qu’en est-il de la densité ? La densité augmente dans les nouvelles constructions réalisées sur les terrains libres et, dans une moindre mesure, dans les nouveaux immeubles implantés dans les quartiers existants... Mais plutôt que la densité, ce qui est préoccupant est le déséquilibre entre nombre d’emplois et nombre d’habitants. Si vous possédez un grand terrain, il est possible d’y faire construire en deux ans un immeuble de bureaux qui pourra accueillir quelque 600 postes de travail. Mais essayez de créer du logement et les infrastructures nécessaires pour accueillir 600 nouveaux habitants… Cela demande plus d’une dizaine d’années ! Puisque nous avons conscience de ce défi lié au marché de bureaux, est-ce qu’un rééquilibrage n’est pas possible ? Dans le PAG, nous n’avons pas augmenté les zones dans lesquelles il est possible 84
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d’implanter des bureaux. Au contraire, certaines zones mixtes où il était possible de ne faire que des bureaux ont maintenant l’obligation d’avoir un pourcentage de logements. Les zones exclusivement réservées aux bureaux ne sont pas si étendues. Il reste de la place au Kirchberg, à la Cloche d’Or, et même dans ces quartiers « d’affaires », des logements sont en train d’être construits. Cette évolution est aussi une simple réponse aux demandes du marché immobilier professionnel. Nous devons trouver le bon équilibre entre la réglementation à l’extrême et la liberté nécessaire à la régulation du marché. Sauf que le marché, parce qu’il est très profitable pour les immeubles de bureaux, crée un réel déséquilibre. Est-ce qu’il n’y a quand même pas une responsabilité de la part du Service de l’urbanisme à endiguer ce phénomène, en se servant du PAG comme d’un outil technique pour mettre en œuvre une vision et une volonté politiques qui permettent de retrouver l’équilibre en faveur de l’habitat ? D’un point de vue urbanistique, c’est évident que c’est vers cela que nous devons aller, le modèle de la ville classique qui a fait ses preuves durant des siècles est une ville où la mixité des fonctions est présente dans tous les quartiers pour favoriser les trajets courts. Mais économiquement parlant, il y a d’autres enjeux dont nous ne pouvons pas faire abstraction, comme le besoin de sécurisation de certaines fonctions. Mais je pense en même temps que le bassin de l’emploi luxembourgeois s’est tellement étendu ces derniers temps dans la Grande Région que nous nous approchons de sa limite. Où en est-on du travail de convention entre Luxembourg et les communes périphériques ? Cela existe toujours et une personne a été engagée pour s’occuper exclusivement de ces dossiers. Une de ses missions est de voir la concordance entre les différents PAG de ces communes. La Ville de Luxembourg est la première à avoir lancé la refonte globale de son PAG, mais les autres communes ont aussi bien avancé dans leurs démarches et devraient pouvoir le faire prochainement. Il y a aussi des éléments peutêtre moins visibles, mais qui sont tout aussi importants, même s’ils ne sont pas réglementaires. Je parle par exemple de nouvelles lignes d’autobus qui relient ces
communes ou de l’amélioration du confort et de la sécurisation des pistes cyclables entre les communes. Cette démarche a comme objectif de faciliter l’utilisation du vélo comme mode de transport entre Luxembourg et les communes limitrophes. À votre avis, Luxembourg devient-elle une ville tentaculaire ? Je ne pense pas, car c’est une ville assez compacte. Au sud, la ceinture verte interurbaine fait que la ville ne peut pas vraiment s’étendre de ce côté-là. À l’est, l’aéroport représente un obstacle entre les communes, qui fait que la ville ne va pas grandir dans cette direction. Ce serait surtout du côté ouest ou nord, ce qui n’est pas nouveau. Les frontières entre Luxembourg et Walferdange ou Luxembourg et Strassen sont déjà depuis longtemps très ténues. Et puis il y a le Bambesch et le Grengewald, qui sont les poumons verts de la ville et restent intouchables. Et à la Cloche d’Or ? Nous avons quand même le stade qui est de l’autre côté de l’autoroute… Cela doit rester une exception. Pour moi, l’autoroute doit rester la barrière évidente pour ne pas s’étendre. Toutefois, poser un équipement de l’ampleur d’un stade ne me semble pas incohérent. Mais il ne faut pas étendre l’habitat ou l’emploi dans cette zone. Le tram permet d’envisager aussi différemment les liaisons. Il y a quand même des signes qui montrent que les frontières deviennent plus poreuses... Les distances deviennent plus faciles et rapides à franchir. Le rapport distance temps se modifie grâce au tram ou à une meilleure ligne d’autobus. Tout comme, grâce au TGV, Paris est devenue plus proche de Luxembourg que Bruxelles. Est-ce que la Ville de Luxembourg n’a pas perdu la main sur le développement de la Cloche d’Or ? Non, il s’agit d’un propriétaire-développeur qui a pris l’initiative de développer ses terrains et les classements du PAG le lui permettent. Mais nous sommes quand même impliqués dans l’élaboration des PAP, nous veillons à ce que tout soit respecté dans les permis de bâtir, nous veillons au respect de la mixité, à la création de zones vertes, à la conformité des réseaux, au nombre d’emplacements de stationne-
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ment et à tout ce qui est prévu dans le règlement d’une manière générale.
qui est à contre-courant et d’être suivi jusqu’au bout.
Le souhait d’avoir une ville à échelle humaine est une demande récurrente. Est-ce que de nouvelles formes d’urbanisme sont proposées ces derniers temps ? Ce qui me dérange est que l’urbanisme et l’architecture sont de plus en plus conditionnés par les approches énergétiques, et cela a des répercussions sur l’aspect de nos quartiers. C’est évidemment bénéfique, je ne remets pas cela en question, mais l’approche est à mon sens trop souvent unidirectionnelle et d’autres aspects sont rétrogradés au second plan. Ces obligations dictent trop nos formes urbaines et mettent les aspects humains en arrière-plan. J’aimerais bien retrouver un meilleur équilibre sur ce point et voir des éléments comme la qualité des espaces publics ou la cohésion sociale prendre une place plus impor tante dans les réflexions urbanistiques.
Jan Gehl est venu à plusieurs reprises à Luxembourg. Est-ce qu’il y a eu des suites à ses venues ? Oui, nous avons fait des workshops avec lui, et le Service de l’urbanisme se sert de certains points de sa méthodologie pour analyser l’espace urbain et le comportement des usagers dans le cadre du réaménagement de nos espaces publics. J’ai appris récemment qu’il a une mission avec le Fonds Kirchberg.
Alors pourquoi ne pas l’imposer davantage ? Imposer quelque chose est rarement la bonne approche, il vaut mieux inciter ou encourager les développeurs qui veulent m e t t r e e n p r a t i q u e d e s n o u ve l l e s approches. Lorsque la Ville est propriétaire de terrains qu’elle développe, comme c’est le cas au Limpertsberg avec le projet « quartier sans voiture » ou à Hollerich où nous allons pouvoir mettre en place une approche interdisciplinaire et globale et développer des projets pilotes qui sortent des sentiers battus. Dans ces conditions, nous pouvons proposer une approche urbaine différente. Dans des projets qui englobent plusieurs propriétaires, qu’ils soient promoteurs ou particuliers, nous nous trouvons vite confrontés à des réticences liées à la peur de l’innovation et au conformisme habituel. Comme actuellement tout se vend, même le peu qualitatif, parce que la demande est supérieure à l’offre et qu’en plus il faut construire rapidement et beaucoup d’unités d’habitation, peu de professionnels prennent le chemin de l’expérimentation. Cette réticence est aussi liée à des enjeux procéduraux. Beaucoup de personnes et d’administrations au final sont impliquées dans les décisions, et c’est assez difficile de pousser volontairement dans un sens
Pensez-vous que, malgré l’accroissement de la population et des nuisances que cela peut entraîner, il soit possible de maintenir, voire augmenter, la qualité de vie que nous avons actuellement ? Je pense que oui. La ville de Luxembourg a la grande chance de disposer d’énormément d’espaces verts (50 % du territoire) et même si les densités seront plus importantes dans les nouveaux quartiers, cela n’a rien de dramatique. La ville gardera toujours une échelle humaine et une forte identité. Il y a plein de statistiques et d’études qui montrent que les villes entre 100 000 et 200 000 habitants sont des villes beaucoup plus agréables que des villes à un million d’habitants. Si nous gérons bien cette croissance, il n’y aura pas beaucoup de moins-values. Et cette croissance ne se fait pas du jour au lendemain. La création d’un nouveau quartier demande une dizaine d’années, donc les écoles et les équipements sportifs ont le temps de s’agrandir, les habitants ont le temps de s’adapter à la nouvelle situation. L’enjeu, je pense, est plutôt au niveau de la cohésion sociale. Ce qui est plus compliqué à gérer est le va-et-vient des habitants et la coexistence d’une grande multitude de cultures et de langues différentes. Est-ce que l’urbanisme peut jouer un rôle dans cette cohésion sociale ? Oui, la mise à disposition d’infrastructures sportives et culturelles, l’organisation de manifestations et l’offre de zones de loisirs et de détente contribuent largement à favoriser la rencontre des gens. L’intégration se fait également par les espaces publics, qui doivent être bien aménagés, accessibles à tous, diversifiés pour que tous les âges s’y sentent bien. La Ville de Luxembourg a d’ailleurs une liste d’es-
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paces publics à réaménager en priorité et pour la plupart, elle le fait en concertation avec les résidents à travers une participation citoyenne. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Quel pourrait être le portrait-robot de notre ville dans 20 ou 30 ans ? C’est une question difficile ! Je crois que Luxembourg, grâce à sa topographie, gardera toujours une identité forte et particulière, aussi grâce à ses zones protégées historiques Unesco, comme la vieille ville et les faubourgs. De plus, elle a toujours grandi dans des propor tions et des vitesses raisonnables et administrables. Elle a toujours su allier l’ancien et le nouveau et jusqu’à présent, il n’y a jamais eu de grosse erreur d’urbanisme et j’espère que nous n’en ferons pas à l’avenir. C’est une ville verte à taille humaine et qui le restera. Elle est aussi bien dotée en équipements culturels et sportifs de qualité. Elle pourrait encore gagner en qualité de vie, si nous arrivions à diminuer le trafic et à maîtriser les flux des navetteurs. Nous allons donc essayer de la faire grandir, mais pas trop vite. Alors que les exigences économiques le demandent… Effectivement, cela va plus vite qu’avant. Mais nous commençons à atteindre d’une manière ou d’une autre la limite, d’une part parce que nos entreprises sont au maximum de leur charge de travail, et d’autre part parce qu’il est quasiment impossible de lancer encore plus de chantiers en parallèle. Si déjà nous parvenons à soutenir le rythme actuel pendant quelques années, ce sera bien. Pouvez-vous vous appuyer sur d’autres modèles de croissance ? Luxembourg est une ville si spécifique qu’elle est difficilement comparable à d’autres villes. Cette façon d’être à cheval sur des cultures différentes par rapport à ses pays voisins, le fait d’héberger des institutions européennes, d’avoir tellement de nationalités différentes, d’être très multilingue, d’être finalement très ouverte et d’être à la charnière des mondes germanique et francophone. Sans oublier les chemins courts qui facilitent nos prises de décision. Ce sont des atouts qui n’ont pas beaucoup changé au cours de l’histoire et desquels nous avons toujours su tirer des avantages. ◼ 85
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Markus Hesse est professeur à l’Université du Luxembourg en études urbaines. Nous sommes allés à sa rencontre pour connaître son opinion sur le développement urbain de Luxembourg.
LUXEMBOURG, VILLE « RELATIONALE » Monsieur Hesse, pourriez-vous nous dire ce qui, selon vous, caractérise actuellement le développement urbain de Luxembourg ? Croissance est le mot magique ! Mais pour avoir une image large du développement de cette ville et de son urbanisation, il faut faire appel à deux concepts différents. D’une part, il y a le concept de « borrowed size » de l’urbaniste et économiste William Alonso, qui a montré que de petites villes peuvent être plus performantes grâce à « l’emprunt » qu’elles font à d’autres villes plus grandes autour d’elles. Et d’autre part, il y a le concept de « flawed urbanisation » qui a été utilisé en histoire urbaine pour expliquer l’impact d’un développement rapide sur certaines villes, en particulier suite à l’industrialisation, développement qui présente des déficits notamment en matière d’infrastructures et de logements. Ces deux concepts sont parfaitement visibles à Luxembourg, une petite ville connaissant une très forte croissance, si rapide qu’elle entrave le développement « ordinaire » du développement urbain et qu’il devient difficile de produire les infrastructures ou les logements nécessaires pour accompagner cette croissance. Pourtant la Ville de Luxembourg a à sa disposition des outils de planification qui lui permettent d’avoir une vision de sa croissance à moyen et long termes… Certes, mais il n’y a pas de stratégie de développement urbain. Que sera la ville de 2030, 2040 ? Je ne suis pas sûr que la Ville ait une image précise de ce qu’ils souhaitent développer. Donc la Ville de Luxembourg subit la croissance plus qu’elle ne parvient à en être actrice. C’est ce que vous voulez dire ? Je pense que nous sommes dépendants de cette croissance et qu’aucun politicien ne souhaite la limiter ou contrarier les plans de 86
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développement de la place financière et des grandes entreprises. Mais il n’y a pas de stratégie urbaine liée à cette croissance et ce développement économique. Mais si on parle de développement urbain, est-ce que cela ferait sens de limiter cette croissance ? Oui, sauf que nous nous retrouvons confrontés à deux systèmes qui s’opposent, avec d’un côté l’« économie politique » et de l’autre l’aménagement du territoire et la planification urbaine. Le premier système demande toujours plus de croissance pour continuer à vivre, alors que le second réclame du temps pour maintenir la qualité de vie. Si vous regardez le processus du PAG, il n’est pas question de stratégie, il n’y a pas de réelle interrogation sur le type de ville que nous devons produire dans les prochaines années. Toutes les questions posées sont des questions relatives à la petite échelle, à celle du quartier. Aucune ne porte sur la stratégie globale d’évolution de ce territoire. Quelles sont les perspectives de développement de cette ville pour les prochaines dizaines d’années ? Nous ne les connaissons pas. Quelles pourraient être ces visions ? Je pense que Luxembourg devrait tendre à un développement plus modeste et intensifier les collaborations avec les communes voisines, ainsi qu’avec les voisins de la Grande Région. Luxembourg est le moteur de l’économie bancaire, financière et des économies modernes dans cette région. Par conséquent, elle joue le rôle d’aimant et on doit construire des bureaux pour accompagner le développement de ces économies. Le nombre de mètres carrés consacrés aux bureaux se développe beaucoup plus vite que les infrastructures et les logements. C’est la variable la plus critiquable. Je reconnais que c’est très difficile d’aménager ce développement et en même temps de diri-
ger l’« économie politique ». Ici, personne ne veut aller à l’encontre de ce processus de développement qui fait notre richesse. Est-ce que la difficulté n’est pas aussi une question d’échelle et que Luxembourg doit à la fois jouer un rôle au niveau local et au niveau national, avec des enjeux et des stratégies qui dépassent les compétences d’une « simple » commune ? Oui, c’est en effet une des spécificités de Luxembourg. Nous sommes bel et bien confrontés à cette double échelle. Peutêtre que si nous ne pensions le développement du pays tout entier qu’à une seule et même échelle, alors nous y parviendrions mieux. Une autre approche serait de réaliser un aménagement régional, mais le Luxembourg est trop petit pour ajouter cette échelle. Dans ce contexte, peut-être qu’une solution serait d’augmenter les collaborations entre les communes et de poursuivre le travail de convention intercommunale. Est-ce que finalement cette échelle régionale ne serait pas ces liaisons intercommunales, complétées par les regroupements de communes du Sud et celles de la Nordstad ? Est-ce qu’elle n’est pas là notre échelle régionale ? Théoriquement, oui. Mais le problème est qu’il n’existe pas de relais entre l’État et l’échelle municipale. Si vous regardez les grands projets d’urbanisme actuels, comme Belval, le Kirchberg ou la Cloche d’Or, ce sont en fait des projets de l’État qui sont implantés en dehors des considérations d’aménagement communal. Si vous prenez l’exemple de la Cloche d’Or, il s’agit d’un terrain qui a quand même une certaine ampleur. Et les fonctions qui vont être implantées sur ce morceau de ville dépassent les compétences de la Ville de Luxembourg. Ce sont des projets qui sont aussi d’ampleur nationale. C’est donc très difficile d’implanter ces projets à un niveau local.
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Markus Hesse est enseignant-chercheur à l’Université du Luxembourg. GRAND SUJET
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Pourquoi ? De nouveau, beaucoup de bureaux sont développés à la Cloche d’Or pour accompagner le développement économique. Les unités de logements sont limitées dans leur nombre, car elles sont moins lucratives. Beaucoup de frontaliers vont par conséquent occuper ce quartier, ce qui va engendrer de la circulation. C’est un nouveau « hub » qui va être implanté ici, comme ce qui s’est passé au Kirchberg et à Belval, et que les questions d’échelle rendent difficile l’intégration urbaine. Ce sont des terrains d’une telle ampleur qu’il n’est pas aisé de les connecter avec l’existant. Peut-être que finalement la Cloche d’Or sera le quartier où l’intégration urbaine sera la plus aisée, car proche d’un tissu urbain déjà existant. Mais vous ne pourrez rien contre le fait que beaucoup de personnes qui vont venir travailler dans ce quartier n’habiteront pas au Luxembourg et qu’il y aura quand même beaucoup de frontaliers, et donc de circulation. Mais ça, c’est le cas de beaucoup d’autres bureaux qui sont en ville ou ailleurs sur le territoire. C’est une question récurrente à l’ensemble du pays. Oui, car je le redis, la construction de bureaux est plus lucrative, et rend par conséquent la question du logement plus difficile. Par conséquent, selon vous, une des solutions possibles pour rééquilibrer le développement urbain serait de trouver un meilleur équilibre entre la construction de surfaces de bureaux et la construction de surfaces de logements. Oui, mais ce n’est pas la volonté politique actuelle. Pourtant, ce serait en effet très important. Par ailleurs, la densité est aussi un problème, car elle peut nuire à la qualité de vie et à l’écologie. Je peux concevoir que le modèle de « Gartenstadt » ou « Garden City » soit une solution pour offrir plus de logements tout en préservant une certaine qualité de vie. Mais si vous mettez en relation l’évolution du nombre de mètres carrés de bureaux et ceux pour le logement, alors vous avez la courbe des bureaux qui prend nettement le dessus sur la seconde. Ce n’est pas équilibré, les constructions répondent juste aux règles du marché. Et le peu qu’il reste pour le logement est majoritairement entre les mains du marché privé, qui est très difficile. Jusqu’à présent, les solutions alternatives comme les habita88
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tions coopératives qui apportent des réponses à la spéculation sur le foncier ont été écartées. Ce déséquilibre est un des problèmes majeurs de cette ville. Donc pour vous résumer, beaucoup de notre développement urbain est lié au marché de bureaux ? Oui, c’est ça. Est-ce qu’à votre connaissance il y a d’autres villes qui fonctionnent aussi sur ce modèle ? Non, c’est un modèle très spécifique, qui conjugue en plus les caractéristiques de « borrowed size » et de « flawed urbanisation » dont nous avons parlé précédemment. Luxembourg en cela est atypique. Je la qualifierais d’ailleurs de « ville relationale », c’est-à-dire une ville internationale, mais de petite taille. Nous ne sommes pas une métropole. Pourtant, nous sommes globalisés, avec des tentacules qui vont jusqu’en Chine ! Il n’y a pas beaucoup de villes au monde qui ressemblent à ce modèle. C’est vraiment très particulier. Nous avons commencé une recherche, financée par le Fonds national de recherche, qui étudie la trajectoire de développement de trois villes : Luxembourg, Genève et Singapour. Toutes trois sont plus ou moins paradigmatiques des villes « relationales » : Singapour est une ville-État, Genève est aussi une ville de petite taille mais très internationale, Luxembourg est encore plus petite, mais avec un très fort caractère international et beaucoup d’argent international est investi ici. On pourrait aussi la comparer à Francfort, qui est une ville internationale et de taille modeste. Il est certain qu’il y a peu de villes au monde comme Luxembourg, et je pense que cela a des conséquences spécifiques sur son aménagement. Mais les dirigeants n’ont pas conscience de cette spécificité et que cela implique un aménagement urbain très spécifique. Ici, c’est le marché qui dirige le développement urbain, dans une perspective de bénéfices et de gain de richesse pour une partie de la population que sont les propriétaires fonciers. C’est un développement déséquilibré. Et plus le développement sera international, plus le cas sera problématique pour le logement, la cohésion sociale et la qualité de vie. Ce sont les défis des villes « relationales ». Il est prévu une forte augmentation de la population d’ici 2030 (175 000 habi-
tants si on projette la croissance de ces cinq dernières années, source : étude préparatoire du PAG). Pensez-vous que Luxembourg ait la capacité d’accueillir cette croissance de population ? Ça va être très difficile. Il faut construire, construire, et encore construire. Mais où ? Nous n’avons plus beaucoup de réserve. Et avec quelle qualité ? Et est-ce qu’une densification de la ville serait une solution ? Ce n’est pas bon pour la santé de la ville, et il n’y a pas beaucoup de réserve foncière. Il y a des limites à la densification de l’espace urbain, cela engendre aussi beaucoup de nuisances. Je pense que ce n’est pas possible. Selon vous, nous sommes arrivés à un point maximal de la densification ? Il ne faut jamais perdre de vue l’intérêt des personnes qui habitent déjà dans les quartiers existants. Je pense que naturellement personne n’a envie d’avoir plus de voisins, plus de nuisances. C’est donc un des défis de l’aménagement et de la planification d’arriver à équilibrer les intérêts entre les populations existantes et les populations futures. C’est très difficile. C’est une des tâches de l’urbanisme, des bureaux de planification et de la politique que d’arriver à trouver cet équilibre. Mais à la place de cela, la Ville de Luxembourg, avec sa méthode participative a demandé : « Qu’est-ce que vous voulez ? » Ce n’est pas comme cela qu’on fait de l’aménagement. Il faut d’abord prendre une orientation et ensuite équilibrer les différents intérêts. Là, c’est de la planification et de la politique. Ce que vous dites à travers cela est que cette démarche participative du PAG est finalement une démarche populiste et électorale. Je pense, oui. Populiste, c’est le mot correct. Pourtant, cette participation peut être bénéfique. Oui, mais cela dépend de la manière dont elle est utilisée, comment elle est organisée et sur quoi elle porte. À mon sens, la voie participative fait sens s’il y a une orientation générale pour le développement urbain. Or, je n’ai pas vu cette orientation dans le processus mis en place par la Ville de Luxembourg. Ils ont fait de la participation plutôt pour faire bonne figure, mais sans en attendre un résultat substantiel. ◼
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Madame Christine Muller, du cabinet d’architectes et urbanistes Dewey Muller, répond à nos questions sur le devenir urbain de Luxembourg.
« LES CONDITIONSCADRES POUR UN DÉVELOPPEMENT ORDONNÉ ET HARMONIEUX SONT BONNES » Madame Muller, que pensez-vous du nouveau PAG ? Le PAG ainsi que le PAP « quartier existant » représentent une mise à niveau en profondeur par rapport à la législation en vigueur. Ensemble avec la SUP (strategische Umweltprüfung), la Ville de Luxembourg, tout comme certaines communes du Grand-Duché, dispose désormais d’une réglementation à la hauteur des défis en présence. Quant à sa stratégie de développement, la Ville de Luxembourg a opté pour une approche très prudente en veillant aux droits acquis suivant les anciens PAG et basée sur l’évolution du nombre de résidents observée dans le passé. D’une manière générale, les nouveaux documents soumis à l’enquête publique sont le reflet d’un travail fastidieux et soucieux du détail, en particulier en ce qui concerne le patrimoine naturel et historique. Je ne comprends pas la polémique généralisée autour de ce nouveau PAG. Apparemment, beaucoup n’ont pas compris que ce sont les PAP « quartier existant » qui règlent la constructibilité des parcelles. Et là, les changements ne sont pas radicaux. 90
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Prenons-nous le bon chemin pour notre développement urbain ? Vu l’envergure des réserves foncières et donc du potentiel de développement, les chiffres avancés rassurent. Oui, les conditions-cadres pour un développement ordonné et harmonieux sont bonnes. Mais la maîtrise du foncier est un autre sujet. En ce sens, la Ville de Luxembourg aurait pu avoir recours à des instruments prévus par la loi pour forcer et endiguer certains développements, et afficher ainsi une politique de développement urbain beaucoup plus volontariste. D’un point de vue urbanistique, quels sont nos points forts et quelles sont nos urgences ? Nos points forts urbanistiques sont les tissus urbains existants résultant d’une occupation du sol pragmatique, opportuniste et parcimonieuse, sans le diktat absolu de la mobilité individuelle. Forcément, les quartiers les plus prisés de la capitale comme le centre-ville, partiellement le quartier de la gare, Limpertsberg, Belair, Bonnevoie, etc. offrent à leurs habitants un cadre de vie agréable, puisqu’ils
Christine Muller est urbaniste et dirige le cabinet d’architectes et urbanistes Dewey Muller.
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sont conçus / ont évolué de manière inclusive et adaptative. Quant aux urgences, il s’agit clairement de veiller à ce que les quartiers en mutation fassent l’objet d’une planification concertée afin d’éviter un développement sans identité spécifique, répondant exclusivement à des impératifs techniques et économiques. En ce sens, le rôle des résidents en tant que co-auteurs de l’urbanisme est crucial. La véritable urgence, c’est l’absence de participation citoyenne. Et là, on ne peut pas se limiter à blâmer les élus et les fonctionnaires. Les résidents doivent prendre conscience de leurs devoirs – pas uniquement de leurs droits. Ve r s q u e l d é v e l o p p e m e n t u r b a i n devrions-nous tendre ? Vers plus d’inclusion, plus de participation, plus de complexité. Pensez-vous que Luxembourg est une ville tentaculaire ? Toutes les villes ont une tendance à l’étalement urbain le long des grands axes. Vu l’énorme pression foncière des dernières décennies, Luxembourg s’est fortement développée intra-muros. Le développement tentaculaire a plutôt eu lieu dans les communes limitrophes qui, qu’on le veuille ou non, font partie de l’agglomération et doivent être incluses dans le débat. Faut-il densifier et/ou élargir la zone urbanisable ? Le sujet mérite un débat nuancé. La densification à elle seule n’est pas une solution. Ce sont beaucoup plus des aspects tels que la perméabilité et accessibilité du tissu urbain, la qualité des espaces libres, le grainage des fonctions qui doivent se situer au centre de l’intérêt. Et puis, il y a l’accès à un logement adapté à ses besoins : les quartiers ne vont pas survivre si ceux qui travaillent en ville ne peuvent pas se permettre d’y vivre. Pensez-vous que la Ville de Luxembourg met en place un système de développement durable pour son territoire ? La voiture individuelle est de facto « intouchable ». Sans politique beaucoup plus restrictive sur son usage, il est hypocrite de parler de développement durable. Politiquement, c’est cependant le « nerf de la guerre ». Je mise fortement sur le tram et recommande d’améliorer drastiquement la sécurité des cyclistes et piétons. Je plaide pour une limitation de vitesse à 30 km /h sur tout le territoire de la ville. ◼
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Nous avons demandé à Mathias Fritsch (Architectes Paczowski et
Fritsch) ce qu’il pensait du nouveau PAG et du développement de la ville.
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« NOUS AVONS BESOIN DE QUARTIERS MOINS STÉRILES ET PLUS VIVANTS » Monsieur Fritsch, quel regard portez-vous sur le nouveau PAG ? Il ne faut pas perdre de vue que le PAG est avant tout un outil technique qui sert à la planification urbaine. En ce qui concerne le nouveau PAG, il n’est finalement qu’une sorte de « mise en conformité » du plan Joly, une continuité de ce plan adapté au nouveau règlement. D’un point de vue technique, il faut saluer son très bon niveau. Il est bien structuré et clair, et répond parfaitement à ce que demande la loi. Le bureau Zeyen Baumann, là-dessus, a fait un excellent travail. Nous avons entre les mains un outil performant. Ce que l’on peut regretter est qu’il n’annonce pas une nouvelle image de la ville. Il ne se présente pas comme un levier de changement. Certes, il permet de mieux protéger le patrimoine construit, mais ne propose pas de nouvelles formes de constructions. Peut-être aurait-il fallu également un regard plus critique sur certains PAP déjà validés. Je regrette le manque de stratégie et de vision, qui auraient dû se placer en amont de ce travail technique. Po u r r i e z - v o u s n o u s d o n n e r d e s exemples de changement qui auraient pu en découler ? À mon sens, le développement annoncé dans le nouveau PAG repose encore trop sur des critères purement économiques et ne renforce pas assez la position d’initiateur de la main publique et les qualités nombreuses de notre ville. Nous avons besoin de quartiers moins stériles, plus vivants et avec une plus grande mixité de fonctions. L’urbanisme moderne n’a malheureusement pas pu répondre à ces besoins. Construire un tissu urbain est bien plus complexe que de juxtaposer des boîtes les unes à côté des autres. Pourquoi ne pas favoriser des formes plus organiques d’urbanisme, constituées 92
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d’îlots, avec des cours ou des jardins intérieurs ? Ce type d’urbanisme a fait ses preuves à Barcelone ou à Vienne par exemple, et n’empêche pas de densifier en accentuant des coins ou même en autorisant des tours à certains endroits. Par ailleurs, si nous souhaitons vraiment une ville avec moins de voitures, la réglementation doit évoluer plus franchement. Certes, les promoteurs ont la possibilité de faire des quartiers sans voitures, rien techniquement parlant ne les en empêche. Mais si la Ville n’impose pas ce type de décision, aucun investisseur ne souhaitera s’engager dans cette voie. Comment pourrions-nous arriver à mettre en place ces changements alors ? Peut-être nous manque-t-il une structure intermédiaire au niveau communal qui pourrait initier la réflexion sur ce type d’approche et la mettre en œuvre. Comme un architecte de la ville ou une commission d’experts indépendants qui concevraient un urbanisme plus en phase avec les habitants de la ville. Construire une ville n’est pas qu’une question technique. Je tiens toutefois à souligner qu’il y a une volonté de qualité qui est indéniable, mais nous ne nous donnons pas tous les moyens pour être précurseurs.
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positions d’infrastructures. New York a bien réussi à rendre piéton Times Square et à réaliser plusieurs centaines de pistes cyclables en moins d’un an. Quand la volonté politique est là, les choses se concrétisent ! Notre système de bus et le futur tram seraient beaucoup plus performants avec moins de circulation automobile individuelle. Ne faudrait-il pas également augmenter le niveau de service attendu par les différents prestataires afin d’améliorer l’expérience des voyageurs? Notre service de bus peut indéniablement être beaucoup plus performant, et ce à différents niveaux. Pour conclure, je dirais que nous avançons dans la bonne direction, mais que nous manquons encore de vision. Un changement de génération est en cours, il entraînera un changement de paradigme, mais cela peut encore prendre un peu de temps. ◼
Mathias Fritsch est architecte associé du bureau Architectes Paczowski et Fritsch.
Que pensez-vous du sujet de la mobilité ? C’est une vaste question. Luxembourg est totalement congestionnée au niveau du trafic routier. C’est une certitude. Nous devons mettre en œuvre des propositions radicales pour limiter l’usage de la voiture et offrir des solutions de transports en commun performants. Les solutions proposées actuellement sont à mon sens trop l’œuvre de technocrates et pas assez celle d’urbanistes. Nous fonctionnons à l’envers : nous résolvons le problème des infrastructures et nous faisons de l’urbanisme autour, alors que nous devrions faire de l’urbanisme et en découleraient les proGRAND SUJET
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Suite à la fermeture de son site de production, Villeroy & Boch lance un nouveau projet urbain sur son terrain du Rollingergrund.
DE L’ASSIETTE À L’IMMEUBLE illeroy & Boch est présent sur le site du Rollingergrund depuis le 18 e siècle avec la manufacture de porcelaine et l’ancienne résidence seigneuriale des frères Boch, le Château de Septfontaines. Un site au cœur d’une vallée verte, situé entre le Limpertsberg et le Bambësch d’une part et le Rollingergrund et Muhlenbach de l’autre. Suite à l’arrêt en 2010 de la production de porcelaine, une nouvelle affectation des terrains a été envisagée. C’est ainsi que Villeroy & Boch a confié aux architectes KSP Jürgen Engel Architekten et Tatiana Fabeck Architectes le projet de revalorisation de ce terrain de 8,5 hectares. « Au départ, nos bureaux avaient travaillé chacun de leur côté et avaient formulé des propositions un peu différentes. Le maître d’ouvrage a choisi de conserver une partie de ces projets et de nous faire travailler en association pour mettre en œuvre les idées les plus fortes dans chacun des projets », explique Wolfgang Heine de KSP Jürgen Engel Architekten. LE PROGRAMME L’ensemble du site est développé en étroite collaboration avec la Ville de Luxembourg, qui est très impliquée dans les discussions et manifeste un grand intérêt pour le développement du site. « Nous avons la chance de pouvoir travailler avec des éléments historiques sur le site : il y a le Château de Septfontaines, un ensemble de bâtiments disposés en carré qui le jouxte et une ancienne cheminée de la manufacture », précise Tatiana Fabeck. Les anciennes usines de production seront démolies, puisque n’ayant aucune valeur architecturale ou patrimoniale. Aussi, le nouveau programme du site comprend des logements (65 %), des bureaux (15 %) et des commerces de proximité (10 %). Les 10 % restants sont dédiés à des activités annexes qui seront préci94
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sées par la suite, notamment pour l’affectation du château. « À proximité immédiate du château, il y a un ensemble de bâtiments anciens dont une partie est classée par le Service des sites et monuments nationaux. Il est donc intéressant de pouvoir reformuler un nouvel ensemble à partir de ces corps de bâtiments et d’y créer un ‘carré’ formé par les bâtiments anciens et des parties contemporaines en harmonie avec ces derniers », détaille Tatiana Fabeck. Ce cœur ancien, qui représente un tiers de la surface totale, permet de créer une nouvelle centralité au site et insuffle une nouvelle articulation à la fois sur le site luimême, mais aussi par rapport au quartier existant. « Nous avons eu l’idée de créer une nouvelle place publique qui sera un point charnière entre l’ancien et le contemporain. Cette place sera aussi dans le prolongement de la vallée et permettra d’ouvrir largement le site sur le quartier. Ce sera un nouveau cœur pour la vallée, une nouvelle centralité pour le quartier, entre la place de l’Étoile et la place Dargent », se réjouit Tatiana Fabeck.
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déjà présente. Nous souhaitons au contraire redonner un caractère verdoyant à cet ancien site industriel situé en lisière de forêt », souligne Tatiana Fabeck. DU RÉSIDENTIEL Plus on se dirige vers Muhlenbach et plus le site devient résidentiel. Il accueillera à terme plus de 500 unités de logement. « Nous avons choisi de conserver cette forme générique du carré pour la disposition des immeubles de résidence », explique Wolfgang Heine. Il s’agit en fait de deux « L » imbriqués qui permettent de part et d’autre un passage vers les placettes intérieures d’immeubles. « Il y a une réelle volonté de créer un quartier mixte, aussi bien dans son affectation que pour les populations résidentes, détaille Wolfgang Heine. Les logements créés seront tous collectifs, mais chaque ensemble d’immeubles sera individualisé. »
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UNE NOUVELLE PERMÉABILITÉ D’une manière générale, l’aménagement du site offre une nouvelle perméabilité. Des cheminements piétons viennent irriguer l’ensemble de l’îlot. La voiture n’y est pas exclue, mais laisse la priorité à la mobilité douce. Un axe principal carrossable irriguera le site dans sa longueur. Les parkings résidentiels seront en sous-sol. « Il y a la volonté de réaliser un quartier ouvert et vert », précise Wolfgang Heine. La perméabilité visuelle sera privilégiée depuis la rue : plutôt que d’avoir de longues façades positionnées en front de rue, les immeubles seront légèrement décalés et en retrait, créant ainsi une scansion visuelle. « L’occupation du site n’est pas invasive et respecte pleinement la nature
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DES ESPACES PUBLICS Une hiérarchie sera créée au sein des espaces publics. On trouvera d’abord la place principale près du « carré ». Puis il y aura une autre place autour de l’ancienne cheminée. Enfin, en se dirigeant vers la partie résidentielle, on trouvera régulièrement des placettes qui deviendront des lieux de rencontre pour les futurs habitants, des aires de jeux pour les enfants… « Il ne s’agit pas de construire un grand ensemble, mais plusieurs immeubles ponctués par des espaces publics qui permettent une vie de quartier, rattachés à une centralité historique », insiste Tatiana Fabeck. Quant au calendrier, il est encore un peu incertain. « Nous espérons pouvoir introduire le PAP d’ici environ un an. Nous commencerons par le réaménagement de la par tie ancienne pour aller vers la construction des nouveaux immeubles résidentiels », conclut Wolfgang Heine. ◼
Photo : Villeroy & Boch, Illustration : KSP Jürgen Architekten / Tatiana Fabeck Architectes
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Le site de Villeroy & Boch aujourd’hui. 02
Le site tel qu’il pourra être d’ici quelques années.
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Une ancienne friche industrielle est en cours de réhabilitation dans le quartier du Pulvermühle : c’est le projet « Le Faubourg du Moulin ».
DE L’INDUSTRIE À L’HABITAT AU PULVERMÜHLE L’
histoire de la friche de Pulvermühle n’est pas récente. Depuis la fin du 18e siècle, ce site accueille tour à tour un moulin à farine, une filature de coton, une entreprise de nettoyage à sec puis des bureaux, avant d’être désaffecté pour cause de pollution. Aujourd’hui, le terrain a été racheté par la société Immobel qui y développe un projet immobilier comprenant logements, bureaux et espaces publics avec beaucoup d’espaces verts, confiés pour la conception urbanistique et architecturale à BalliniPitt et Assar. UN ESPRIT VILLAGEOIS Ce site s’inscrit dans un quartier qui a su conserver un esprit villageois, préservé de l’agitation de la ville haute tout en ayant une proximité intéressante avec celle-ci grâce à l’ascenseur public. « Contrairement au quartier de Clausen qui est très animé, avec ses bars et ses restaurants, le programme prévu pour le site à Pulvermühle est plus calme puisque composé de nombreuses unités d’habitation , explique Olivier Bastien, CEO d’Immobel Luxembourg. Le patrimoine présent sera conservé et mis en valeur, tout comme les paysages et les espaces verts. » MAIS UNE TERRE POLLUÉE Toutefois, ce site a été pollué suite aux activités de la blanchisserie et l’a laissé sans occupation depuis 01
quelques années. Le 8 juillet dernier, un arrêté ministériel a fixé les conditions de remise en état de la friche industrielle et les travaux de dépollution (budget : 5 millions d’euros) vont pouvoir débuter. D’une durée envisagée de trois ans, ils sont l’aboutissement d’une procédure qui aura nécessité des analyses approfondies du sol. « Aujourd’hui, tous les feux sont verts pour que nous puissions commencer les travaux d’assainissement, explique Olivier Bastien. Nous avons travaillé avec les meilleurs spécialistes de ces questions au Luxembourg et en Europe et nous savons précisément comment remettre en état ce terrain pour qu’il puisse à nouveau être occupé sans aucun risque pour la santé. » UN LONG TRAVAIL DE CONCERTATION Immobel a réalisé depuis plusieurs mois un important travail de concertation auprès des différentes instances administratives impliquées dans la remise en valeur de ce terrain : différents services du ministère de l’Environnement, le Service des sites et monuments nationaux du ministère de la Culture, différents services de la Ville de Luxembourg, ou encore les comités des riverains. « Il a fallu défaire un par un de nombreux nœuds et mener des discussions avec plusieurs parties. Mais je dois reconnaître que d’une manière générale, nous avons reçu un accueil favorable et ressenti le fait que les différentes instances étaient volontaires dans le développement de ce site qui se situe à une dizaine de minutes du centre-ville. » BEAUCOUP DE RÉSIDENCES Les 2,65 hectares du site seront principalement occupés par des logements. « Ils représentent 25 000 m2 auxquels il faut soustraire quelques centaines de mètres carrés consacrés à des commerces de proximité et des espaces pour des professions libérales qui prendront place dans les rez-de-chaussée des immeubles. » Les 210 nou-
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HISTORIQUE DU SITE 1797 Moulin déclaré propriété nationale. 1840 Filature de coton (l’unique du pays) appartenant à J.-P. Kuborn. 1940-1945 Spoliation des biens juifs et réquisition de l’usine par les nazis. Production de lingerie fine et de doublures de chaussures. 1950 Ouverture de la firme de nettoyage à sec Express. Liquidation de la Manufacture de draps et de tricots. 1958 Constituée en 1948, Secalt achète les immeubles et terrains de l’ancienne manufacture de draps et de tricots en liquidation. 1996 Express nettoyage à sec placée en liquidation. 1998 Rachat par Pasta Mano (groupe Corcelli) et transformation de l’usine en bureaux paysagers. 11 mai 2001 Contrat de bail entre Pasta Mano et DS Corporation. 2002 Premiers symptômes d’ennuis de santé par les locataires. Juillet 2003 Les analyses révèlent la présence de solvants chimiques. 12 novembre 2003 Mise en demeure du ministère de l’Environnement au propriétaire et aux locataires qui dénoncent le bail au 31 janvier 2004. 2013 Procès et constitution par le groupe Corcelli de Moulin SA, qui devient propriétaire du site. 26 mars 2015 Allfin rachète Moulin. 29 juin 2015 Le conseil communal de la Ville de Luxembourg approuve la modification ponctuelle du PAG.
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velles unités de logement sont de configurations diverses, puisqu’on trouvera des appartements allant des studios aux grands appartements familiaux, tout en passant par de plus petits appartements. Il y aura aussi 17 maisons en bande (avec ascenseur), et l’ancienne maison du directeur, qui est une villa quatre façades avec jardin. Il est à noter que la parcelle « Secalt » est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Sites et Monuments et que cinq bâtiments sont identifiés par le SSMN comme étant à conserver. Parmi ces bâtiments, un grand hall pourra accueillir des lofts qui bénéficieront de 4 m de hauteur sous plafond. « Des biens rares à Luxembourg, qui vont indubitablement apporter un caractère singulier au site ! » se réjouit Olivier Bastien. « Pour cela, nous pouvons compter sur la collaboration des bureaux BalliniPitt et Assar qui sauront à la fois mettre en valeur ce patrimoine bâti et proposer une architecture contemporaine de qualité », précise-t-il. L’ensemble ne s’élèvera pas plus haut que du R+3, ce qui permet de préserver une échelle humaine et cette atmosphère villageoise. À cela, il faudra ajouter deux fois 800 m2 de bureaux, portant donc leur surface totale à 1 600 m2.
A P P R O C H E PAYS AG È R E Afin de préserver une certaine quiétude, tous les parkings seront regroupés en sous-sol, laissant ainsi en surface la priorité aux piétons et à la mobilité douce. 8 000 m2 d’espaces publics, dont 3 000 m2 d’espaces verts pourront être développés. L’Alzette sera renaturalisée et de nombreuses poches végétales seront installées sur l’ensemble du site. Au total, ce sont plus de 100 millions d’euros qui sont investis ◼ dans ce nouveau projet. GRAND SUJET
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Vue du site actuellement.
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Le nouvel ensemble se situe au bord de l’Alzette, qui sera renaturalisée.
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De nouveaux espaces publics seront créés sur le site.
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Les nouvelles constructions bénéficieront d’un nouvel aménagement paysager. 97
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M AT I È R E S À E X PR E S S I O N 100 EN VILLE ET EN BOIS Réalisation d’une maison de ville mitoyenne en ossature bois et à l’expressivité architecturale affirmée. 104 AJOUTS EXPRESSIFS Les extensions sont aussi l’occasion d’apporter un nouveau langage architectural. Détail de trois exemples révélateurs. 108 LA MAISON SUR LA COLLINE Construction d’une maison unifamiliale qui s’intègre parfaitement à son contexte topographique et développe une forme architecturale contemporaine.
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LE S N O U V E AUX H Ô PI TAUX 116 LE SÜDSPIDOL SUR LES RAILS Le sud du pays bénéficiera prochainement d’un nouveau complexe hospitalier. 120 HÔTEL HOSPITALIER Une maternité dont l’aménagement est conçu dans l’esprit d’un grand hôtel, sans omettre les besoins liés aux soins. 124 UN NOUVEAU BÂTIMENT CENTRE POUR LE CHL Détails du projet lauréat du concours de conception du nouveau Bâtiment Centre pour l’hôpital à Luxembourg.
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EN VILLE ET EN BOIS C’est dans le quartier de Rollingergrund à Luxembourg que Guy Benzeno a fait construire une maison bifamiliale en bois, accompagné par Hausing et STEINMETZDEMEYER. Auteur
Céline Coubray
MATIÈRES À EXPRESSION Parmi les projets présentés lors du Bauhärepräis OAI 2016 dans la catégorie « Logement individuel », nous avons sélectionné des projets révélateurs de la volonté du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre d’aboutir à des projets à l’expression architecturale affirmée. 100
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La façade en bois peint de couleur noire est un choix affirmé et assumé.
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La partie salon / salle à manger bénéficie d’un espace supplémentaire avec l’avant-corps.
L’espace de vie bénéficie d’une entrée de lumière naturelle traversante.
e projet initial ne devait pas ressembler au résultat final. « Au départ, j’étais prêt à investir dans un projet de promoteur clés en main », explique le jeune maître d’ouvrage Guy Benzeno. Mais, sur les conseils de José da Costa qui dirigeait à l’époque Hausing, une société de promotion immobilière pour la construction résidentielle en bois, il réoriente son projet vers une petite maison de ville à vendre dans le quartier de Rollingergrund où le règlement des bâtisses offrait la possibilité de rehausser la maison de deux étages. « J’avais dans l’idée d’y loger mon appartement et de le compléter par un second que je mettrais en location. C’est avec ce premier projet que j’avais commencé à démarcher les banques », confie-t-il. Mais suite à une visite chez un constructeur de maisons en bois, le maître d’ouvrage, dont c’est le premier projet, est convaincu que ce type
LE PROGRAMME La volonté du maître d’ouvrage était de faire construire un logement qu’il occuperait lui-même avec sa famille amenée à grandir prochainement, et un second logement qui serait destiné à la location, permettant par la même occasion de financer une partie du projet. Au niveau de la rue a été positionné un carport, offrant un stationnement pour deux voitures sans pour autant rendre le mur aveugle. La porte d’entrée se trouve donc légèrement en retrait et s’ouvre sur un hall d’entrée donnant accès aux étages. Au premier étage se trouve l’appartement à une chambre de 50 m2 destiné à la location. Dans les étages supérieurs, l’appartement du maître d’ouvrage (150 m2), réparti sur trois niveaux : en bas, les chambres à coucher et la salle de bain, au-dessus la pièce à vivre et la cuisine, au dernier étage un espace bureau complété par deux terrasses de toit.
Photos : STDM, Holzbau
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Dessins d’étude de la façade.
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de construction présente plusieurs avantages. Il faut dire qu’entre-temps, le bureau d’architectes STEINMETZDEMEYER à qui la conception architecturale a été confiée avait fait ressortir le fait que, au vu des contraintes urbanistiques et techniques, cela faisait plus de sens de démolir la maison existante pour en construire une nouvelle que de préserver l’existant et de l’augmenter. « Avec cette nouvelle approche d’avoir une construction neuve et à ossature bois, explique Arnaud De Meyer, nous avons pu concevoir un bâtiment beaucoup plus homogène, tout en conservant le programme initial de deux logements superposés. »
LE PARTI PRIS ARCHITECTURAL « Avec la décision de démolir la maison existante et de reconstruire avec une ossature bois, nous sommes partis d’une feuille blanche », explique Arnaud De Meyer. « Ce choix de l’ossature bois a été motivé par plusieurs raisons , explique le maître d’ouvrage. Tout d’abord une volonté de minimiser l’empreinte carbone, mais aussi de gagner en temps de construction en fai101
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HABITAT / MATIÈRES À E XPRESSION La maison « Mokko » (qui signifie « travail du bois » en japonais) se situe au Rollingergrund à Luxembourg, un ancien faubourg, à proximité de l’église du quartier.
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Guy Benzeno Maître d’œuvre STEINMETZDEMEYER Ingénieurs structure ICB Ingénieurs-Conseils en bâtiments Conception 2010-11 Durée du chantier 2011-2012
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essayé d’harmoniser le plus possible le choix de son mobilier. LA FAÇADE Le travail de la façade fait que cette maison se détache de son environnement direct, tout en s’y intégrant parfaitement par son gabarit. « Nous avons respecté les gabarits imposés par le règlement des bâtisses et essayé de tirer le meilleur profit des surfaces constructibles sur cette parcelle », précise l’architecte. « Pour le travail de la façade, notre volonté était d’affirmer la présence de cette maison en bois dans son contexte urbain. La maison est mitoyenne des deux côtés, et le tissu relativement hétéroclite. Par ailleurs, le maître d’ouvrage souhaitait avoir une façade qui ne nécessite qu’un minimum d’entretien. La couleur noire est un choix assumé, mais qui n’a pas été facile au départ. Nous sommes dans un quartier enclavé, c’est donc poser la question de la luminosité. C’est en partie pour cela que le maître d’ouvrage a choisi une couleur vive et tranchante pour la partie carport. Quant au dessin en lui-même de la façade, il a été guidé par des inspirations d’architectures japonaises. Nous l’avons envisagé selon une économie de moyens tout en gardant une expressivité forte. Nous avons mené une réflexion basée sur la largeur des panneaux et avons décliné une grille composée de modules répétitifs. Ainsi, une trame de construction est apparue et nous a permis de composer la façade en nous appuyant sur les éléments préfabriqués et une forme de systéma◼ tisme », conclut l’architecte.
Photos : STDM, Holzbau
Au niveau du toit, des espaces de terrasses ont été aménagés.
sant intervenir des éléments préfabriqués sur le chantier et enfin d’obtenir un environnement de vie plus sain et chaleureux pour la famille. Par ailleurs, les architectes avaient déjà plusieurs expériences de construction en bois, ce qui a facilité la mise en œuvre du projet. Mais il faut bien avouer que le choix de construire une maison en bois dans un tissu urbain dense tel que celui de cet ancien faubourg était un choix plutôt peu conventionnel. » C’est ainsi que les architectes ont pu concevoir autrement cette parcelle étroite, en optimisant les plans et la circulation verticale pour favoriser les espaces de vie. Pour apporter un maximum de lumière, la maison est détachée de la roche et peut par conséquent bénéficier d’un apport de lumière naturelle traversant. Par ailleurs, les espaces de vie sont situés dans les étages les plus hauts, inversant la répartition traditionnelle des espaces domestiques. « En gagnant en hauteur, il est possible de gagner en lumière et de bénéficier de nouvelles vues à la fois sur l’église voisine à l’arrière et de part et d’autre de la rue à l’avant », précise l’architecte. C’est pourquoi il a été choisi de mettre un avant-corps sur la façade principale au niveau du salon, avec des parties vitrées latérales, offrant des vues cadrées sur le quartier. Afin de ne pas freiner l’apport de lumière à l’arrière, c’est un escalier en acier per foré qui a été installé. Pour l’aménagement intérieur, le maître d’ouvrage a choisi de suivre une ligne directrice qui est l’emploi du bois, du blanc et du mat. À partir de ces trois critères, il a
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© Photo Weitzer Parkett ◊ design mum.lu
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Le bois sous sa plus belle forme Une gamme de parquets d’excellente qualité disponible dans notre showroom Un conseil personnalisé Un savoir-faire de plus de 130 ans Une référence dans le domaine au Luxembourg Parquet Fohl • 14, rue du Knapp • L-7465 Nommern • T. +352 83 72 47
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EXTENSIONS DE MAISONS
AJOUTS EXPRESSIFS Il n’est pas nécessairement besoin de construire une maison entière pour insuffler une expression architecturale forte. Le simple ajout d’une extension peut apporter un tout nouveau visage à une bâtisse existante, et ainsi lui donner un tout nouveau caractère. Démonstration à travers trois exemples.
Auteur
Céline Coubray
1. MAISON HORNICK-GUILLAUME Les propriétaires de cette maison construite en 1996 souhaitaient donner une apparence plus contemporaine à cette villa d’esthétique très traditionnelle. L’introduction de l’extension a offert la possibilité d’enlever les murs porteurs de la façade arrière au niveau du rez-de-chaussée, permettant une plus grande transparence vers le jardin tout en agrandissant les espaces de séjour. Des structures en acier, constituées de fines lamelles orientées toutes parallèlement à la maison, reprennent les charges des murs de l’étage. L’extension se poursuit par une terrasse couverte qui devient aussi bien espace intérieur qu’extérieur. « Les structures portantes de la façade sont réalisées selon le même design que celles qui supportent le toit de la terrasse couverte. Grâce à cette résonance visuelle, la cohérence esthétique est assurée, explique l’architecte Claudine Kaell. Les structures en acier cadrent les vues vers le jardin et assurent en même temps une certaine intimité aux espaces intérieurs. Par la juxtaposition des strates de lamelles en acier, les frontières entre extérieur et intérieur se brouillent. » 104
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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Famille Hornick-Guillaume Architecte Kaell architecte Ingénieur-conseil InCA, Ingénieurs-Conseils Associés Localisation Bertrange Durée de la conception 10 mois Durée du chantier 12 mois
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L’alternance de géométries différentes des éléments en acier, tantôt rectangulaires, trapézoïdales ou triangulaires, et leur disposition irrégulière en plan permettent d’accentuer l’effet paravent et les cadrages vers le jardin. Le reste de la maison n’ayant pas été modifié, l’expressivité architecturale de l’extension n’en est par contraste que plus forte. Le résultat est un mélange complémentaire entre architectures traditionnelle et contemporaine qui reflète également l’évolution du mode de vie : de l’espace fermé vers l’espace ouvert, de locaux cloisonnés aux fonctions différenciées à l’espace de vie diffus et polyvalent.
Réalisation 2013-2014 Projet lauréat lors du Bauhärepräis OAI 2016 02
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Le jeu des lamelles permet de créer une nouvelle intimité. 02
L’extension se situe à l’arrière de la maison et dialogue avec l’existant par contraste.
Photos : Simone Bossi
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Les lamelles métalliques ont différentes formes géométriques que l’architecte alterne. ARCHITECTURE
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L’annexe présente deux étages, l’un réservé pour un bureau, l’autre pour une salle de fitness.
Le volume de l’annexe se raccroche à un volume existant et accueillant un escalier.
Le traitement de la façade de l’annexe est volontairement contrastant avec les autres façades de la maison.
2. MAISON STEIN
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à mettre en œuvre, mais qui apporte une grande finesse d’exécution, précise l’architecte Paul Fritsch. Le traitement de cette façade permet d’apporter un traitement volontairement contrastant avec les façades existantes, mais jouant de l’idée du caméléon avec la nature environnante par son jeu de différentes profondeurs de coffrage. » Les menuiseries en aluminium ont été choisies pour leur finesse. Les grandes baies vitrées permettent de profiter pleinement de la vue vers le jardin arboré. « Les volumes de la maison existante reçoivent des toitures de différentes formes : pyramidale pour la partie living, arrondie pour la cuisine, à deux pans pour les chambres. Les liaisons, elles, sont à toiture plate. C’est également ce type de toiture que nous avons choisi pour l’extension. »
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Famille Stein Architecte Architectes Paczowski et Fritsch Ingénieur-conseil Simon-Christiansen & Associés Localisation Luxembourg Durée de la conception 18 mois Durée du chantier 12 mois Surface habitable de l’extension 80 m2 Réalisation 2013-2014 Mention lors du Bauhärepräis OAI 2016
Photos : Andrés Lejona
Le bureau Architectes Paczowski et Fritsch avait réalisé la maison principale dans les années 1980. Elle se compose de plusieurs volumes formant comme un petit village, chaque volume accueillant une fonction : un volume pour la partie cuisine et salle à manger, un autre pour la partie salon, un autre pour les chambres… Le maître d’ouvrage a souhaité ajouter une extension à sa maison et a demandé à APF de poursuivre leur proposition. Paul Fritsch a donc conçu une extension qui prend appui sur un volume existant et qui accueille un escalier. Elle abrite un bureau, qui sert également de salon de musique, et une salle de fitness dans la partie semi-enterrée. Alors que les façades de la maison initiale sont en crépi avec une couleur différente pour chaque volume, la façade de l’extension est en béton blanc, « un matériau délicat
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3. MAISON TOUSSAINT-BACK La famille du maître d’ouvrage a hérité de la maison familiale datant des années 1960 et souhaitait lui apporter une touche contemporaine tout en gagnant de l’espace. Le besoin d’avoir un garage fermé a également été formulé. « Notre défi a été de trouver une solution appropriée à la maison existante tout en y appliquant un langage contemporain, explique Laury Mersch du bureau WeB. Par ailleurs, le maître d’ouvrage souhaitait avoir une construction en bois, ce qui est intéressant pour plusieurs raisons : l’utilisation d’un matériau naturel et chaleureux correspond bien à l’esprit d’une maison unifamiliale, le bois peut être travaillé préalablement en atelier et ainsi réduit la durée de travail sur site. C’est aussi un matériau peu onéreux et facile à intégrer dans un bâtiment existant. » Aussi, les architectes ont-ils proposé de travailler un nouveau socle en béton, avec un bardage métallique, dans lequel prend place le garage. Au-dessus de cette construction en béton vient se poser l’extension correspondant à l’espace de vie. C’est un cube en structure de bois visible avec de grands vitrages. Les toitures plates sont végétalisées. « L’annexe du rezde-chaussée permet d’accueillir un nouvel espace pour les repas connecté à la cuisine. Parce que nous sommes en hauteur et en retrait, il n’y a pas de relation directe avec le flux de la rue et les habitants peuvent bénéficier d’une vue sur la Moselle située devant la maison. À l’arrière, l’annexe du premier étage quant à elle accueille un espace de bureau et sert également d’auvent à la nouvelle terrasse. Grâce à la structure en bois apparente, nous avons pu exprimer des lignes obliques qui sont récurrentes dans notre langage architectural. Leur inclinaison reprend la pente de la toiture. Il s’agit à la fois d’un geste architectural et d’un élément de structure. »
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Famille Toussaint-Back Architecte Bureau d’architecture WeB Ingénieur-conseil Mycon Ingénieurs Localisation Machtum Coût de la construction 2 260 €/m2 HTVA Durée de la conception 9 mois Durée du chantier 15 mois
L’extension est réalisée grâce à une structure en bois, qui apporte chaleur et convivialité.
L’oblique des poutres en bois confère une écriture architecturale forte et assumée.
Photos : Steve Troes
La maison familiale des années 1960 a été agrémentée d’un nouveau volume pour un garage fermé et de deux extensions, l’une latérale, l’autre à l’arrière.
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M A I S O N U N I FA M I L I A L E
LA MAISON SUR LA COLLINE Polaris Architects a réalisé pour une famille de quatre personnes une maison sur un terrain en pente. Démonstration d’une construction intelligente et juste.
Auteur Photographe
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Céline Coubray Eric Chenal
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La pièce de vie, au caractère affirmé par le pan incliné, bénéficie d’une double hauteur et d’une large entrée de lumière naturelle.
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Monolithique et minérale, la maison côté rue est discrète.
Le gabarit imposé par le règlement des bâtisses est parfaitement respecté.
Le pan coupé de la maison permet de gagner de la surface de jardin sans nuire au confort intérieur de la maison.
La mise en forme de la volumétrie côté jardin permet de maximiser la surface libre à l’extérieur sans réduire le confort de vie intérieur.
La volumétrie de la maison permet d’appréhender le jardin dans un effet de continuité, sans rupture entre l’avant et l’arrière. 110
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C’
est un peu par hasard que la famille D’Alimonte a trouvé ce terrain. « L’annonce de la vente du terrain avait été publiée dans un journal. Par hasard, mon œil tombe dessus, alors que le journal était déjà à la poubelle. Nous connaissions la rue, la situation nous plaisait, le prix était conséquent pour une jeune famille, mais pas déraisonnable pour le Luxembourg, nous avons contacté le propriétaire... » Le début de l’histoire.
LE CONTEXTE C’est donc dans le quartier de Muhlenbach, entre la passante rue de Rollingergrund et le début du Bambesch que se trouve le terrain de la famille D’Alimonte. Une parcelle fortement en pente, un ancien potager, dans un tissu urbain essentiellement résidentiel où quelques traces d’activités agricoles et de vergers persistent. À quelques pas se trouve l’église du quartier, la rue est calme. La parcelle pourra accueillir une maison mitoyenne, l’ancien propriétaire de la parcelle se gardant la possibilité de vendre ultérieurement le reste de son terrain pour accueillir une seconde maison. « Nous avions entendu parler du travail de Polaris, mais nous ne les avions jamais rencontrés. Nous aimions leur réalisation du Kyosk dans le parc Central au Kirchberg et surtout leur approche transversale », explique le maître d’ouvrage. « C’est une forme de commande atypique, souligne François Thiry de Polaris. Nous ne nous connaissions pas du tout. Son choix s’est finalement fait sur base de valeurs culturelles, ce qui est peu ordinaire. » LA GENÈSE « Nous sommes venus avec quelques exemples que nous avions sélectionnés dans des magazines, explique Valerio D’Alimonte. Nous avions aussi quelques références de maisons japonaises en tête, l’exemple du musée construit par Tadao Ando sur l’île de Noashima ou encore le travail de l’atelier Bow-Wow. » Et puis, il y a eu surtout beaucoup de discussions, d’échanges entre les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre. « Cette maison n’est pas une carte blanche, précise François Thiry. Carole Schmit et moi avons simplement abordé ce projet sans préjugés, mené un travail sans a priori. Notre proposition est beaucoup plus objective que ce que certains peuvent penser. Nous avons travaillé avec un cahier des charges comme pour n’importe quel autre projet, sur un terrain avec des
FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Famille D’Alimonte Architecte Polaris Architects (Carole Schmit, François Thiry) Ingénieur stabilité Daedalus Engineering Ingénieur technique Jean Schmit Engineering Localisation Luxembourg Superficie 197 m2 Période de conception 2009-2012
caractéristiques fortes. Nous avons simplement essayé de trouver le caractère de la maison et une fois que celui-ci est graduellement apparu, nous l’avons respecté, accompagné dans son évolution. Nous avons essayé de l’affirmer le plus possible tout en le respectant. La question principale a été : comment faire une maison sur une colline ? » LE PROGRAMME Le terrain est donc fortement en pente. Nombre de maisons voisines ont finalement choisi de faire abstraction de cette caractéristique et ont fait construire des niveaux de sous-sol pour compenser la déclivité. Pour la maison D’Alimonte, le parti pris était autre. La relation directe avec le jardin a été privilégiée. Aussi, la cuisine et l’espace salle à manger / salon se trouvent un niveau plus bas que la rue, en rez-de-jardin. Le niveau rue est occupé par l’entrée et un garage. Suit un espace mezzanine ouvert sur la salle de séjour, et les chambres et les salles de bains dans les deux derniers étages. LES MATÉRIAUX « Nous souhaitions que la maison soit réalisée avec le moins de matériaux différents possible », souligne le maître d’ouvrage. La maison a donc été construite en béton, qui est laissé apparent à l’intérieur, les marques du bois de coffrage étant visibles et confèrent une matérialité chaleureuse aux parois intérieures. Pour l’extérieur, c’est un revêtement en ardoises grises qui a été choisi et posé de façon
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lévations sud-ouest É (côté jardin) et sud-est
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continue sur les murs et le toit de la maison. « Le revêtement des pignons avec de l’ardoise n’a rien de nouveau. De nombreux corps de ferme sont protégés de cette manière. C’est au contraire un travail artisanal qui a une longue tradition. Cette maison met en valeur la qualité du travail artisanal réalisé. Prefalux a fait un travail de couvreur remarquable, très soigné pour ne pas rompre la continuité des lignes. Aussi, une attention particulière a été apportée à la réalisation du gros œuvre, au travail du béton et aux menuiseries intérieures. » Le budget de la famille est limité. À l’intérieur, des solutions peu coûteuses sont trouvées. Pour le garde-corps de l’escalier, du bois de coffrage peint et des filets tendus. Au sol, du béton lissé. Cette maison est aussi un bel exemple de travail de statique. « C’est Henri Colbach, le fondateur de Daedalus Engineering, qui nous a accompagnés dans la conception de cette maison et réalisé les études statiques », détaille l’architecte. « La maison se compose en fait d’un mur pignon, puisqu’il s’agit d’une maison mitoyenne, d’une grande coque en béton et d’une colonne très fine à l’intérieur. C’est tout. Tout est très bien calculé. Une des prouesses a été de réaliser le pan coupé donnant vers le jardin. Pendant la construction, ce mur était retenu par de très gros étançons. C’était une pièce un peu délicate à mettre en œuvre », reconnaît François Thiry. Par ailleurs, les volumes dédiés à la technique se font discrets. « Nous avions besoin d’inclure des parties techniques, puisque la maison est à basse énergie, mais nous avons cherché à les rendre discrètes et à minimiser leur présence. Pour cela, nous avons cherché l’économie dans toutes les épaisseurs, qu’il s’agisse des gaines, des chapes ou des dalles. » UNE MAISON DE CARACTÈRE La maison a indéniablement une présence monolithique. Pour autant, elle n’est pas imposante, est en adéquation avec son environnement, la topographie du terrain et respecte strictement la réglementation des bâtisses. De la rue, la façade est sobre : un choix restreint de formes et de matériaux, pas de balcon. Deux portes doubles vitrées et les fenêtres du premier étage. Une expression somme toute en retenue. « Le caractère de la maison s’est exprimé de l’intérieur vers l’extérieur, précise François Thiry. Le coin coupé de la maison n’est pas un geste architectural, mais une manière d’augmenter la surface de jardin. C’est une politesse de la maison envers le jardin. Ce choix a été possible grâce à la volonté des maîtres d’ouvrage, qui n’ont pas nécessairement souhaité exploiter au 112
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maximum des limites constructibles du terrain. C’est aussi ne pas accepter la séparation entre l’avant et l’arrière de la maison, mais penser le jardin comme une continuité et offrir une possibilité de sortir de la stérilité imposée par la rue en haut de parcelle et des contraintes imposées par la route nationale en bas du terrain. » Si la masse monolithique de la maison peut paraître incongrue au Luxembourg, cette forme est toutefois assez répandue en dehors de nos frontières. Les critiques qui ont été formulées sur cette maison en disent long finalement sur la situation et le discours de l’architecture au Luxembourg. François Thiry : « Carole Schmit et moi avons développé un caractère à cette maison et, en accord avec les maîtres d’ouvrage, nous avons accepté de le respecter. Lorsqu’on travaille sur un projet, à un moment donné, le caractère du bâtiment apparaît et il prend une forme d’autonomie. Soit on accepte de travailler avec, et le projet aboutit à un bon résultat, soit on travaille contre,
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Le travail des pans inclinés se poursuit dans les étages. 02
L’espace mezzanine est ouvert sur la pièce à vivre. 03
Les garde-corps de l’escalier sont réalisés avec des planches de bois de chantier.
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Plan du niveau -1, rez-de-jardin
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Plan du niveau +1
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La maquette de la maison permet de se rendre compte de sa volumétrie.
et le projet se délite. L’architecture n’est pas une réponse aux exigences du client ni un reflet de l’ego de l’architecte. Un projet n’est bon que si l’architecture trouve sa personnalité et que l’architecte l’accepte. On pourrait établir un parallèle avec le travail que réalise un écrivain pour un roman. Lorsqu’un auteur crée un personnage, ce dernier prend aussi un caractère, son autonomie. Il faut savoir rester à l’écoute de la forme et l’accompagner. » Un avis que partage d’ailleurs le maître d’ouvrage : « En ce qui nous concerne, nous ne nous sentons pas propriétaires de cette maison. Nous en sommes les occupants. Même si la maison est un projet intuitif qui a été guidé par nos idées et le travail commun réalisé avec François et Carole, l’architecture garde son autonomie. » Il est quand même à souligner que cette démarche est assez rare au Luxembourg. « Beaucoup de maîtres d’ouvrage, lorsqu’ils se lancent dans un projet de construction, qui est souvent le projet d’une vie, le font en ayant en tête une potentielle revente. Souvent, ils se limitent dans leurs envies spontanées à cause de ce paramètre, et se plient à une forme de standardisation. Alors qu’il est possible d’aborder un projet de construction de manière beaucoup plus libre. Il ne faut pas s’excuser d’occuper un terrain, mais plutôt se poser la question de comment l’occuper », conclut très justement François Thiry. ◼ 114
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OUR HOUSE Le livre Our House (édité par Maison Moderne, également éditeur d’Archiduc) présente à travers la photographie d’Eric Chenal deux projets de Polaris Architects, dont la maison D’Alimonte. > ESHOP.MAISONMODERNE.COM
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EN PROJET
LE SÜDSPIDOL SUR LES RAILS LES NOUVEAUX HÔPITAUX À l’heure où le plan Santé est repensé à l’échelle nationale, de nouveaux équipements sont en train d’être planifiés. Tour d’horizon des futurs équipements hospitaliers au Luxembourg. 116
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Le sud du pays sera prochainement doté d’un nouveau complexe hospitalier. Suite à un concours européen, c’est l’équipe autrichienne composée du bureau Albert Wimmer et Architects Collective qui a remporté le premier prix. Auteur
Céline Coubray
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par an, et d’ici 2020, sans nouvelle construction, les besoins en investissements s’élèveraient à 348 millions d’euros. De même, les infrastructures existantes ne permettent pas une exploitation rationnelle à long terme. Une étude effectuée par le bureau d’expertise Lenz Zürich analysant sept scénarios différents (dont la rénovation des sites existants) selon leurs coûts d’investissement, gains de fonctionnalité, coûts d’exploitation ainsi que leurs bénéfices médicaux à long terme a mis en évidence l’avantage substantiel d’une nouvelle construction. Ce nouveau projet se base également sur les besoins estimés de prise en charge médicale et hospitalière d’ici 10 et 20 ans. C’est donc dans une vision de prise en charge et de santé publique à long terme que la stratégie du nouvel hôpital a été définie.
Vue aérienne de la maquette.
C’
est après un concours réalisé en deux phases que l’équipe composée du bureau d’architecture autrichien Albert Wimmer (Vienne) en coopération avec le bureau d’architecture Architects Collective (Vienne), et accompagnés par les bureaux d’études Ramboll Norge (Oslo) et Ramboll Denmark (Copenhague) pour la statique et la technique, ainsi que par le bureau Martha Schwartz Partners (Londres) pour le paysagisme, a été désignée lauréate. Le projet de construction d’un nouvel hôpital trouve ses origines dès la fusion du Centre hospitalier Émile Mayrisch avec l’hôpital de la Ville de Dudelange en 2004 et de l’Hôpital Princesse Marie-Astrid de Niederkorn en 2008. Fonctionnant actuellement sur trois sites, le coût d’exploitation du CHEM est de 180 millions d’euros
CONCEPT ARCHITECTURAL Le projet lauréat présente une volumétrie originale composée par trois corps et demi de bâtiments aux formes organiques qui se disposent librement sur le terrain. Les architectes arrivent ainsi à proposer un ensemble à taille humaine et répondent à la demande du CHEM d’être un hôpital vivant, libéral et ouver t. De plus, la division en trois corps de bâtiments permet de mettre en place des parties dédiées à une utilisation spécifique, ce qui fait gagner en clarté et en lisibilité : à l’entrée, les soins aigus avec les urgences, l’imagerie médicale, les salles d’opération, les services de traitement et d’examen et les services de soins ; au milieu se trouve un centre d’oncologie contenant le Centre François Baclesse et le regroupement de toutes les activités administratives ; enfin le der-
nier complexe est réservé aux soins de longue durée, complété par une zone verte. Chaque secteur est conçu pour répondre à des besoins de modification ou d’agrandissement, ce qui garantit une capacité d’adaptation essentielle à un établissement hospitalier. C’est ainsi que chaque corps de bâtiment répond à une approche différente tout en restant dans un canon formel. Cette forme architecturale individuelle pour chaque ensemble permet de créer des espaces innovants à l’intérieur des bâtiments. Grâce aux formes triangulaires, les corps de bâtiments constituent un réseau optimisé et clair qui relie facilement les différents services entre eux. Dans les étages, les espaces sont traités de manière à augmenter le confort des patients et du personnel soignant. Ainsi, les couloirs ne sont pas uniquement des zones de passage, mais également envisagés comme des zones « lounge ». Les chambres des patients sont certes un peu plus petites qu’habituellement, mais elles sont toutes individuelles et offrent une vue directe sur l’extérieur et sur la porte d’entrée. Pour les visiteurs, un espace banc est aménagé près de la fenêtre, espace qui peut se transformer en lit pour les proches. DES FLUX OPTIMISÉS Depuis le début, les équipes du CHEM sont fortement impliquées dans l’optimisation de la conception du nouveau Südspidol. Ainsi, elles ont été invitées à contrôler les choix opérés par l’équipe conceptrice, dont ceux pour les différents flux. Aussi, les patients et visiteurs pourront avoir accès depuis l’entrée à la zone réservée à l’admission, la radiologie, à l’hôpital de jour et aux secteurs de soins. Afin d’améliorer leur confort et de simpli-
Le futur hôpital bénéficiera d’un aménagement paysager pour ses alentours.
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À l’intérieur des formes triangulaires, des espaces ouverts facilitent la communication entre les personnes.
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Les patients bénéficieront de chambres individuelles, avec vue directe sur l’extérieur.
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Les espaces de circulation sont aussi pensés comme des « lounge ».
fier leur accès, les patients récurrents bénéficieront d’entrées séparées. D’une manière générale, la répartition de l’hôpital en bâtiments séparés n’a pas d’influence négative sur le fonctionnement global. La disposition des unités suit la logique de la fréquence d’utilisation des services du plateau technique et les bâtiments sont reliés par un grand plateau logistique ainsi que par des passerelles. UN HÔPITAL POUR DEMAIN Pour l’organisation interne, la forme triangulaire des bâtiments crée au centre de chaque service de soins une zone ouverte dans laquelle les locaux communs peuvent être disposés librement, améliorant par ricochet la communication et les interactions entre les personnes. Cette configuration privilégie également des distances courtes et une orientation simplifiée. Par cette transparence et cette lisibilité de l’organisation interne, la sécurité et le déroulement des processus internes se trouvent renforcés et améliorés.
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Afin de répondre aux exigences de développement ou de réaménagement, chaque bâtiment peut répondre à des scénarios d’évolution. À l’ouest il reste de la place pour une extension potentielle de près de 20 % de l’espace actuel. Les chambres des patients sont réalisées afin d’être aisément modifiées. D’autre part, le CHEM vise une certification DGNB Gold, ce qui implique un concept énergétique avec une basse consommation énergétique pour toutes les entités. Pour arriver à ce résultat, différents types d’énergies renouvelables seront mis en place. Enfin, les bonnes relations fonctionnelles entre les unités de l’hôpital et la planification cohérente d’un concept logistique automatisé laissent présager de faibles coûts de fonctionnement. Les courtes distances devraient permettre une optimisation de l’organisation des équipes en fonction des fluctuations d’activités au sein de différents services et de nouvelles synergies en matière de fonctionnement. Enfin, l’organisation des chambres optimise le pro◼ cessus de travail.
CHRONOLOGIE > 21 décembre 2011 autorisation de planification du conseil de gouvernement > 16 juillet 2012 adoption du projet par le con seil d’administration du CHEM > 3 décembre 2012 accord de principe du ministère de la Santé > 12 juillet 2013 remise du programme spatial général détaillé au ministre de la Santé > 2 juin 2014 lancement du concours > 6 octobre 2014 admission de 26 candidats > 23 octobre 2015 résultat du concours > 2015-2018 conception détaillée > 2018-2022 construction > 2022 mise en service
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CLINIQUE BOHLER
HÔTEL HOSPITALIER Dagli + atelier d’architecture réalise pour l’extension de la Clinique Bohler au Kirchberg un projet d’aménagement intérieur de l’espace maternité, conçu selon l’idée « Belle Époque ». Auteur
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a Clinique Bohler, spécialisée en gynécologie et obstétrique, appartient aux Hôpitaux Robert Schuman, groupe hospitalier qui comprend la Clinique Bohler, l’Hôpital Kirchberg, la ZithaKlinik et la Clinique Sainte-Marie. À la fin de cette année, Dagli + atelier d’architecture livrera l’aménagement intérieur d’un étage d’une extension de la Clinique Bohler. « Nous avons reçu cette commande suite à un appel fermé auprès de trois bureaux, un de Paris et deux de Luxembourg, explique Türkan Dagli. Ses besoins en surface augmentaient et la clinique souhaitait pouvoir accueillir ses patientes dans de nouvelles chambres. Par la suite, il y aura aussi de nouveaux espaces pour les médecins et des espaces pour les soins. » C’est ainsi que le bureau a travaillé à l’architecture intérieure du troisième et dernier étage qui comprend 10 nouvelles chambres, un espace d’accueil et de travail pour le personnel, ainsi qu’un lieu de rencontre pour les familles. « La demande de l’hôpital était de concevoir un aménagement qui fasse date, différent de ce que l’on trouve habituellement dans les hôpitaux, sans pour autant nuire à la qualité des soins et réduire les exigences en termes de santé et d’hygiène. Nous avons donc proposé un concept d’hôtel hospitalier, inspiré des grands hôtels de la Belle Époque. Nous avons voulu créer une atmosphère plus libre, et en poursuivant l’esprit rooming-in qui permet au père ARCHITECTURE
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Les chambres de l’annexe de la Clinique Bohler répondent à un nouveau concept, plus proche d’une chambre de grand hôtel que de celle d’un hôpital. 02
Dans chaque chambre, un second lit escamotable est disponible pour accueillir le père de l’enfant. La chambre est également équipée d’une grande penderie et d’un petit coin pour se faire un café.
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L’ E S P R I T G R A N D H Ô T E L Le concept de l’atelier Dagli s’inspire donc de l’esprit d’un grand hôtel, de la sensualité du langage de la Belle Époque de la fin du 19e siècle. Cette approche nouvelle pour un hôpital a induit une disposition 122
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Pour les familles, un espace convivial et confortable a été mis en place, à l’instar d’un lobby d’hôtel.
Dans le lobby, les aménagements sont également faits sur mesure, comme ces assises qui se poursuivent en séparation d’espace.
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La réception de l’étage est aussi un espace de travail pour le personnel soignant qui bénéficie d’un aménagement sur mesure.
Illustrations : Dagli + atelier d’architecture
d’avoir également un couchage », précise l’architecte. Cette approche intègre la tendance de l’hôpital de demain qui va vers plus de soins ambulatoires, avec une prise en charge des patients améliorée et un séjour au sein même de l’hôpital réduit. On se trouve donc sur un chemin entre un hôtel avec une offre de soins et une clinique privée dotée d’une qualité hôtelière. Le patient devient de plus en plus client et attend toujours plus des hôpitaux, que ce soit en termes de qualité de soins ou de niveau de service et d’accueil.
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autre des chambres qui ne sont plus orientées de part et d’autre d’un couloir, mais autour d’un lobby, chaque chambre étant disposée autour de la façade avec au centre de l’étage un espace commun dont l’atmosphère se rapproche de celle d’un salon d’un grand hôtel. La réception, à l’image d’un desk d’accueil d’hôtel, est composée d’un comptoir qui est aussi le bureau des sages-femmes. Ces dernières peuvent ranger les chariots de soins dans des aménagements réalisés sur mesure placés le long des murs et au niveau des axes de circulation. « Tout est intégré. Le matériel spécifique est à disposition en permanence, mais peut s’effacer, se faire plus discret grâce aux nombreux rangements prévus à cet effet. Nous en avons aussi prévu un peu plus, car on a toujours besoin de rangements supplémentaires. » Derrière l’espace d’accueil, on trouve le lobby, l’espace de rencontre pour les familles et les amis. « C’est un espace accueillant et confortable, avec des tables autour desquelles s’installer, des chaises en bois tourné comme clin d’œil à la période Belle Époque, des espaces salon pour discuter confortablement dans des fauteuils et canapés », détaille Mathias Eichhorn, partenaire du bureau.
La couleur dominante est le blanc cassé, relevé par des touches d’or. L’ensemble est donc lumineux et clair, tout en étant apaisant et raffiné. L’architecte a poussé le choix des éléments très loin, p u i s q u e m ê m e l e s va s e s d a n s l e s chambres sont choisis en concordance avec le reste de l’aménagement. Les photos accrochées aux murs ont également été choisies par le bureau d’architectes. Ils sont allés demander à la Photothèque de la Ville de Luxembourg des photos de sa collection et ont choisi des portraits de femmes luxembourgeoises célèbres, comme Aline Mayrisch de Saint-Hubert. « Nous souhaitions vraiment conserver cet ancrage local et y ajouter une dimension temporelle. De plus, la Clinique Bohler est avant tout une histoire de famille. Cette relation au passé était importante pour nous et nous voulions la faire ressurgir d’une manière ou d’une autre dans notre aménagement, pour l’implanter dans un contexte singulier et donner ainsi une identité encore plus forte au lieu. » COMBINER LES EXIGENCES Les chambres correspondent aux surfaces imposées par la réglementation et sont équipées de tout le matériel néces-
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saire aux soins et aux interventions médicales. Mais ces équipements techniques sont intégrés dans les aménagements intérieurs de manière à ce qu’ils soient les plus discrets possibles tout en restant parfaitement accessibles au personnel soignant. En parallèle de ces exigences, l’organisation intérieure des chambres répond aussi au concept développé dans les établissements hôteliers : large baie vitrée, dressing, kitchenette et espace repas et détente, un lit pour la maman, mais aussi un lit (escamotable) pour le papa qui peut être positionné comme un lit jumeau ou comme un lit double. Les luminaires sont intégrés, les matériaux choisis avec soin, les assises design, le carrelage de la salle de bains est aussi décoratif et la robinetterie n’est pas le modèle standard. « Nous avons beaucoup travaillé avec les équipes de la clinique pour arriver à trouver du mobilier et des équipements qui correspondent à la fois aux exigences d’hygiène, de résistance et à nos critères esthétiques. Pour les robinets de la salle de bains par exemple, il fallait trouver un équipement qui nous permette de limiter la température, et croyez-moi, ce n’est pas facile de trouver un modèle design qui sort des standards hospitaliers. Cela nous a demandé un effort conséquent, mais au final, la combinaison des deux a été possible ! », s’enthousiasme Türkan Dagli. Même travail pour le choix du fauteuil dans la chambre : « Il a fallu trouver un fauteuil dont le dessin nous séduisait, tout en permettant à la maman de s’endormir dedans sans qu’elle ne risque de tomber, et réalisé dans un matériau qui puisse être désinfecté sans être altéré par les produits de nettoyage. » Au sol, c’est finalement une résine décorative qui a été choisie, à l’exception de la salle de bains où du carrelage antidérapant a été posé. « Pour tout le travail de corniche ou de volumes ajoutés, nous avons cherché au maximum à briser les coins, à casser un effet trop minimaliste pour redonner un peu d’âme aux éléments, éviter une ambiance trop froide et clinique », conclut Türkan Dagli. Au final, le bureau d’architecture a réussi à combiner toutes les exigences propres au milieu hospitalier, tout en y intégrant une réelle approche architecturale et une attention au confort des ◼ usagers. Un sacré tour de force. 123
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CONCOURS
UN NOUVEAU BÂTIMENT CENTRE POUR LE CHL ix r p r e i m e r P
Nous avons rencontré Jos Dell, représentant le groupement qui a remporté le premier prix du concours organisé par le Centre hospitalier de Luxembourg pour la conception du nouveau bâtiment Centre. Auteur
Céline Coubray
uite à un accord de principe du conseil de gouvernement luxembourgeois en décembre 2014, un concours européen de planification architecturale a pu être lancé le 29 juillet 2015 pour la construction d’un nouveau bâtiment Centre de 464 lits. C’est ainsi que la commission administrative du CHL a validé le 13 juin 2016 le vote et le classement établis par un jury international des projets lauréats du concours européen de planification architecturale « Nouveau Bâtiment Centre » sur l’actuel site du CHL. Sur base d’une sélection préalable, sept candidats ont été retenus pour déposer un projet de manière anonymisée, dont trois ont été primés. L’équipe lauréate de ce concours est composée de m3 architectes et wörner traxler richter planungsgesellschaft (architecture), Best Ingénieurs-Conseils et R&P Ruffert Ingenieurgesellschaft (ingénierie civile), Goblet Lavandier & Associés (ingénierie technique) et Club L94 LandschaftsArchitekten (paysagisme). C’est donc une équipe pluridisciplinaire de spécialistes qui est représentée par m3 architectes, mandataire du groupement. « Chacun a apporté ses compétences spécifiques 124
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Illustration : m3 architectes
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Vue depuis la route d’Arlon du nouveau bâtiment Centre selon le projet de m3 architectes.
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HISTORIQUE DES B ÂT I M E N T S D U C H L 1933-1936 Construction de la Maternité Grande-Duchesse Charlotte et de l’École des sagesfemmes sous l’impulsion de la Croix-Rouge et d’Aline Mayrisch. Le bâtiment conçu par l’architecte Otto Bartning de Berlin et son collaborateur Paul Meller a été exécuté par l’architecte Hubert Schumacher. Son ossature est en acier. Le bâtiment a été rehaussé d’un étage en 1962 et transformé plusieurs fois après. À l’heure actuelle, le bâtiment est mis au service des réfugiés. 1965 Construction de la clinique pédiatrique sur base des plans de Colling et Werner. 1976 Inauguration de l’hôpital municipal construit sur base des plans de Laurent Schmit. 2002 et 2005 Construction des annexes (APF et G+P Muller). 2015 Inauguration de la nouvelle maternité conçue par l’Atelier d’architecture et de design Jim Clemes en collaboration avec Valentiny hvp architects. ARCHITECTURE
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nécessaires à la conception d’un projet de cette envergure et de cette complexité », introduit Jos Dell. DES EXPÉRIENCES PRÉALABLES m3 architectes avait eu une première expérience de collaboration avec wörner traxler richter planungsgesellschaft à l’occasion du concours pour le Südspidol. « C’était une bonne chose pour nous, car nos équipes se connaissaient déjà et nous savions comment travailler ensemble. Ce nouveau concours a été aussi l’occasion de nous repencher sur la question d’un bâtiment hospitalier, sans partir complètement de zéro. Nous pouvions aussi compter sur notre expérience et les connaissances acquises lors du projet de construction du Rehazenter – Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation. Ce projet date d’une dizaine d’années, mais le cœur de notre équipe qui a travaillé sur ce projet est toujours là. Toutefois, d’un point de vue traitements aigus, les besoins sont quand même nettement différents entre ceux du CHL et ceux du Rehazenter. L’échelle du projet du CHL est aussi beaucoup plus grande et plus complexe », explique Jos Dell. LE CONTEXTE Le CHL avait dans un premier temps envisagé une rénovation du bâtiment existant. Mais après études approfondies, il s’est 126
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avéré qu’une rénovation serait plus compliquée et plus coûteuse qu’une nouvelle construction. Aussi, il a été décidé de faire construire sur le terrain de l’ancienne maternité, entre la route d’Arlon et le Val Fleuri, un nouveau bâtiment Centre. Ce dernier doit s’insérer sur un terrain déjà occupé par différents bâtiments : l’ancien bâtiment Centre, dont la démolition n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, complété par deux annexes, dont l’une occupée en partie par l’Institut national de chirurgie cardiaque et de cardiologie interventionnelle (INCCI), le nouveau Centre mère-enfant et la Kannerklinik. DE NOUVEAUX BESOINS La nouvelle construction fait partie du plan hospitalier du Grand-Duché de Luxembourg. « Ce nouveau bâtiment doit répondre de manière plus optimale aux besoins sanitaires du pays et accueillir les patients dans un établissement répondant aux exigences de fonctionnalité, d’organisation hospitalière et de modernité tout en mettant en exergue son caractère humain », précise le communiqué de presse du concours. Il doit également intégrer architecturalement parlant les surfaces nécessaires à l’INCCI comprenant des blocs opératoires et des chambres dédiées, et les surfaces actuelles du site clinique CHL Eich, qui se retrouvera ainsi intégré sous un même toit. « Le programme
Vue du nouveau bâtiment Centre selon le projet de m3 architectes lorsqu’on est en direction de la ville. À gauche, on reconnaît la nouvelle maternité.
Plan-masse du projet de m3 architectes.
PREMIER PRIX m3 architectes (LU) wörner traxler richter planungsgesellschaft mbH (DE) Goblet Lavandier & Associés (LU) Brendel Ingenieure GmbH (DE) Best Ingénieurs-Conseils (LU) R&P Ruffert Ingenieurgesellschaft mbH (DE) Club L94 LandschaftsArchitekten (DE)
Illustrations : m3 architectes
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roposition pour P la façade nord du projet de m3 architectes, lauréat du concours pour la conception du nouveau bâtiment Centre.
açade est du projet F de m3 architectes, lauréat du concours pour la conception du nouveau bâtiment Centre.
açade sud du F projet de m3 architectes, lauréat du concours pour la conception du nouveau bâtiment Centre.
açade ouest F du projet de m3 architectes, lauréat du concours pour la conception du nouveau bâtiment Centre.
ette élévation du C nouveau bâtiment Centre selon le projet de m3 architectes montre le bâtiment lorsqu’on est parallèle à la route d’Arlon.
ette élévation du C nouveau bâtiment Centre selon le projet de m3 architectes montre le bâtiment lorsqu’on est perpendiculaire à la route d’Arlon. ARCHITECTURE
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du concours met l’accent sur plusieurs points qui doivent être améliorés, explique Jos Dell. L’accueil de la polyclinique et les urgences ne sont plus adaptés aux standards en cours, la séparation des circuits propres et sales est à revoir dans l’ensemble, les locaux de consultation sont devenus trop petits, il y a trop peu de chambres individuelles et les sanitaires des chambres sont également à revoir. Par ailleurs, les soins évoluent et les équipes soignantes ont besoin d’un plus grand nombre de chambres en hôpital de jour pour les hospitalisations de cour te durée. » Par ailleurs, il est prévu que 60 % des chambres soient à un lit et que les 40 % restants soient à deux lits, ce qui est un changement de paradigme, car actuellement, la répartition est à l’inverse. INTÉGRATION URBAINE L’équipe conceptrice doit toutefois faire face à plusieurs défis pour s’assurer d’une intégration urbaine harmonieuse. « Nous avons dû répondre à des besoins conséquents en termes de volumes et de surfaces sur un terrain qui n’est pas si grand que cela, explique l’architecte. En outre, nous intervenons dans un contexte urbain hétérogène, avec différentes typologies de bâtiments autour de nous qu’il faut
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prendre en considération et même avec lesquels il faut créer des liaisons pour certains d’entre eux. » Le nouveau bâtiment Centre doit donc s’intégrer dans un contexte urbain qui présente des échelles différentes dans son environnement immédiat : le bâtiment de la CSSF, le Centre mère-enfant, la Kannerklinik et la zone résidentielle du Val Saint-André composée de maisons de ville. « Nous devions donc parvenir à implanter ce volume dans un contexte urbain hétérogène et déjà relativement dense, sans oublier d’optimiser les accès », souligne Jos Dell. Un cas difficile : « Avant de trouver la bonne solution, nous avons dû expérimenter plusieurs formes et approches pour ce bâtiment : que donnerait un bâtiment en forme de croix, un socle plus bas ? Finalement, nous avons opté pour une solution en forme de quatre carrés qui se réduisent à deux aux niveaux supérieurs. Cette disposition permet une circulation centrale avec une distribution latérale des chambres, tout en jouant avec les hauteurs. Du côté de la maternité, le volume est un peu plus bas, tout en restant en système orthogonal, mais remonte côté route d’Arlon pour faire face à la CSSF afin de créer un espace urbain équilibré. Au niveau du
La nouvelle place qui dessert l’entrée du nouveau bâtiment Centre selon le projet de m3 architectes.
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carrefour, il s’agit également de recréer un espace urbain, avec une place piétonne ouverte vers la rue. Le volume descend également en face des habitations du Val Fleuri. » Des grandes cours à l’intérieur du bâtiment permettent d’appor ter la lumière jusqu’au niveau du -1 où se trouvent la pharmacie, la cuisine et la stérilisation. Pour ce qui est du traitement de la façade, « nous avons fait le choix de travailler en volumétrie relativement plate, précise Jos Dell. Nous n’avons pas ressenti le besoin d’apporter un signe supplémentaire dans ce morceau de ville qui est déjà très hétéroclite. Nous sommes déjà en présence de différents volumétries et langages architecturaux, y compris entre les bâtiments du CHL. Nous avons donc préféré rester calmes visuellement en choisissant une façade en béton architectonique, dont la forme reprend l’idée d’un rideau plissé, avec des éléments qui créent une vibration en façade. » LA GESTION DES FLUX Un des points très importants dans un hôpital est la gestion des flux. Il faut permettre une optimisation de la circulation pour les ambulances et les urgences. Ces dernières disposent d’un accès propre et différencié par le Val Fleuri. À cela s’ajoute le flux des visiteurs et de leurs véhicules. « En ce qui concerne le parking, un nouvel espace souterrain de 450 places est prévu. Il sera accessible depuis l’entrée du parking de la maternité qui sera prolongé vers le nouveau parking. La sortie se fera soit par le parking de la maternité, soit de l’autre côté, mais avec des restrictions de sens de circulation. » Un dépose-minute est également prévu le long de la route d’Arlon et au niveau de la place d’entrée. Autre point important : la logistique, avec les besoins pour la pharmacie, les cuisines, les services d’entretien, de lavage et autres qui doivent entrer et sortir tous les jours. « À l’intérieur du bâtiment, les flux propres et sales doivent bien être séparés pour éviter tout risque de contamination », souligne Jos Dell. Au niveau des accès, ces services quotidiens pourront bénéficier d’un accès différencié qui les mènera au -1 et leur permettra
Illustrations : m3 architectes, Ludes Generalplaner
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de charger / décharger dans une cour et de ressortir sur un circuit continu. À L’ I N T É R I E U R DU BÂTIMENT À l’intérieur du bâtiment, la répartition du programme est pragmatique et optimisée. Afin d’envisager les modifications futures, l’administration hospitalière a demandé à avoir de grandes portées pour installer un maximum de cloisons mobiles, permettant des modifications d’aménagement futures. Au rez-de-chaussée, se trouvent naturellement le hall d’accueil, les services de caisse, les services pour les ambulances et la polyclinique. Le hall d’accueil bénéficiera d’un volume en double hauteur et d’un large apport de lumière naturelle. « On y trouvera aussi quelques échoppes comme un point de vente pour la presse ou les besoins de première nécessité. Mais nous ne sommes pas dans la démarche de grands malls à l’identique des centres commerciaux comme on peut le voir dans des réalisations récentes aux Pays-Bas ou ailleurs », précise Jos Dell. Au premier étage se trouve la clinique de jour, avec des salles de consultation et des chambres. Au-dessus, au deuxième, prendront place les 18 blocs opératoires (dont trois sont réservés à l’INCCI), disposés le long de la façade, complétés par les espaces de soins intensifs. Le troisième niveau est né de la collaboration avec les
ingénieurs au cours de la phase projet. Il s’agit d’un niveau technique, qui s’implante donc entre les blocs opératoires et les chambres de long séjour. Ces dernières sont réparties sur les niveaux 4, 5 et 6 et sont desservies par une distribution centrale grâce à la forme en croix. Le même plan se répète sur les trois niveaux. « Pour le programme à ces étages, nous sommes un peu allés au-delà de ce qui était proposé dans le programme du concours. En effet, il était suggéré de travailler avec trois stations de chambres par étage. Or, au moment de la conception du projet, il nous a semblé plus intéressant d’en disposer quatre et ainsi de travailler avec un noyau central. » Les chambres sont orientées le plus possible vers l’extérieur pour éviter les vis-à-vis. Les salles de soins sont positionnées à l’intérieur, vers l’anneau central. À cela s’ajoutent des zones de détente, dans les coins, afin de bénéficier d’un dégagement visuel. « C’est un élément que nous avons appris du Rehazenter : les patients qui peuvent se déplacer apprécient d’avoir un espace confortable et convivial, qui leur permet aussi d’être ailleurs que dans leur chambre quand leur santé le leur permet. Ces espaces sont conçus dans l’objectif que le séjour à l’hôpital soit le plus agréable possible », explique Jos Dell. Au niveau du toit, on trouve encore un héliport à deux emplacements, avec un
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L’entrée du bâtiment Centre par l’équipe Ludes Generalplaner, deuxième prix du concours.
Implantation des corps de bâtiments selon l’équipe Ludes Generalplaner, deuxième prix du concours.
DEUXIÈME PRIX Ludes Generalplaner GmbH (DE) Iplan by Marc Gubbini (LU) Planungsbüro Waidhas GmbH (DE) Leonhardt, Andrä und Partner (DE) Realgrün (DE) 129
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Un des patios intérieurs du projet de l’équipe Nickl & Partner Architekten, troisième prix du concours.
ue depuis la route V d’Arlon du projet de l’équipe Nickl & Partner Architekten, troisième prix du concours.
LES AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS Dans l’équipe de conception du projet, un bureau d’architectes paysagistes est impliqué, ce qui permet dès le début d’envisager les liaisons et les aménagements extérieurs. L’allée d’arbres existante sera 130
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conservée, ce qui permettra de créer une zone tampon avec la route d’Arlon. Les alentours pourraient être traités comme une zone verte et ainsi créer une nouvelle promenade autour du bâtiment. La place d’accueil du bâtiment sera également traitée comme un nouvel espace urbain. Les toitures seront vertes. Le parking aérien existant à l’arrière de l’actuel bâtiment Centre serait conservé et utilisé pour le personnel. À terme, il pourrait constituer une réserve foncière pour une extension qui pourrait prendre différentes formes, dont un doublon du nouveau bâtiment Centre. Mais rien n’est encore validé à l’heure actuelle. E T L E C H A N T I E R ? Au moment où nous clôturons le magazine, seul le projet de concours est validé et les discussions pour l’exécution sont en cours. Le chantier pourrait commencer en 2019 pour une mise en service envisagée fin 2022. Le projet lauréat doit être confirmé en octobre, mais au moment où nous clôturons le magazine, la confirma◼ tion n’a pas encore été annoncée.
Implantation des corps de bâtiments selon l’équipe Nickl & Partner Architekten, troisième prix du concours.
TROISIÈME PRIX Nickl & Partner Architekten AG (DE) Assar Universum Architects SA (LU) Assar Architects SCIV-SCRL (BE) Rentschler und Riedesser Ingenieur gesellschaft (DE) Raible+Partner GmbH & co. KG (DE) B+G Ingenieure Bollinger und Grohmann GmbH (DE) Adler & Loesch Landschaftsarchitekten (DE)
Illustrations : Nickl & Partner Architekten
accès direct aux salles d’opération qui sont elles-mêmes reliées au Centre mère-enfant. Ainsi, si une complication apparaît lors d’un accouchement, le transfert peut se faire aisément et rapidement, tout comme si une mère arrive en hélicoptère, elle peut rapidement être amenée vers la maternité via l’étage des blocs opératoires. De l’ancien bâtiment Centre, seules les annexes seront encore en fonction. Elles accueilleront le restaurant du personnel, des locaux administratifs, des bureaux pour les médecins et des espaces pour la formation interne. La communication entre le nouveau bâtiment Centre et ces deux annexes se fait par une liaison souterraine qui servait auparavant aux besoins des services et qui sera prolongée jusqu’au nouveau bâtiment.
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Photographie : Laurent Koob
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ARCHITECTURE + AMÉNAGEMENT / INTERVIEW
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Avant la conférence qu’ils donneront le 9 février sur invitation du LUCA, nous avons rencontré les partenaires pour qu’ils nous présentent l’histoire du bureau et leur philosophie de travail.
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Céline Coubray Eric Chenal
PORTRAIT
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ARCHITECTURE + AMÉNAGEMENT / INTERVIEW
Votre bureau a déjà plusieurs années d’existence. Pouvez-vous nous rappeler ses débuts ? bertrand schmit Mon père, René Schmit, après avoir fini ses études en architecture, a eu l’opportunité de partir travailler pour l’État belge au Congo. Après l’indépendance du pays, il est revenu au Luxembourg et a ouvert son propre bureau. Les origines de notre bureau remontent donc à cette époque, vers 1960. Après mes études en architecture, j’ai rejoint son bureau en 1982. J’ai peut-être fait l’erreur de ne pas aller d’abord sentir l’air frais à l’étranger, et j’ai préféré la solution de facilité en allant « dans un lit fait » comme on dit (rires). Nous avons travaillé ensemble, jusqu’à ce que mon père se retire en 1992. Le bureau a alors changé de nom pour passer de René Schmit et associés à architecture + aménagement. Comment s’est fait le choix de ce nom ? b s Nous avons été aidés par un bureau de consulting. Ce nom me plaisait, car le mot aménagement évoque aussi bien l’architecture d’intérieur que l’aménagement du territoire, deux disciplines dans lesquelles nous travaillons également, en plus de l’architecture. Comment s’est élargi le cercle des partenaires ? bs Nadine a été la première à nous rejoindre. nadine gutenstein C’était en 1998. D’abord en tant que free-lance, puis salariée et ensuite partenaire. Combien étiez-vous à l’époque ? ng Une petite dizaine. bs Quand mon père s’est retiré, nous n’étions que six ou sept. Nous étions un bureau très modeste par rapport à ce que nous sommes aujourd’hui avec nos 35 collaborateurs. Puis Hermann Esslinger nous a rejoints, et est devenu associé en 2008. Puis il y a notre petit dernier, Stéphane, le tout jeune (rires), qui travaille avec nous depuis 2007 et qui est partenaire depuis 2016.
Comment se passe le travail entre les quatre associés ? ng C’est comme au sein de n’importe quelle équipe : on met les gens là où ils sont forts et là où ça leur plaît le plus. bs Nos tâches sont un peu mélangées et chacun a l’occasion de s’occuper d’un peu tout, en fonction de ses compétences et de ses préférences. Vous avez évoqué précédemment le travail d’urbanisme et d’architecture intérieure. Comment se répartissent vos projets, quels sont vos champs d’intervention ? ng Nous avons la chance d’avoir une clientèle variée, qui nous permet d’intervenir dans différents types de projets et à différentes échelles, du micro au macro, du dessin de mobilier à des plans d’urbanisme, en passant par la conception de bâtiment. Nous disposons d’une cellule d’urbanistes et de géographes qui travaillent en étroite collaboration avec nos architectes. Les échanges vont dans les deux sens : sur les projets d’urbanisme, les architectes sont associés à la réflexion, et inversement, sur les projets d’architecture, on consulte aussi les urbanistes. Forcément, au fil des années, on acquiert une certaine expérience. Quels sont vos domaines d’expertise ? ng Nous avons eu la chance de réaliser des projets dans des secteurs variés, et pour des clients différents. Nous avons à notre actif de nombreux projets d’habitation, des écoles, des équipements sportifs, des bâtiments administratifs,
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des prisons, des plans d’aménagement du territoire… Arrêtons-nous un peu sur ce point justement. Certains bureaux font le choix de monter une autre structure pour traiter les projets urbanistiques. Ce n’est pas votre cas, pourquoi ? bs Effectivement, nous faisons tout sous le même nom. Cela nous semble plus honnête. Parfois, cela nous handicape un peu, car la loi ne permet pas de travailler à la fois sur le plan d’aménagement général et sur les bâtiments. Mais nous préférons rester ainsi, cela nous semble plus transparent. Est-ce qu’il y a une philosophie qui traverse votre travail et une approche propre que l’on retrouve à travers les projets ? bs Nous n’avons pas de style à proprement parler. Il y a des bureaux d’architectes que vous reconnaissez tout de suite : Zaha Hadid, Richard Meier, etc. Mais ce n’est pas notre cas. Je dirais que nous travaillons plutôt dans une direction relativement minimaliste et organique où la forme suit la fonction et, de cas en cas, nous nous adaptons, que ce soit au programme ou au client. n g Nous aimons aussi laisser la liberté aux membres de notre équipe de s’exprimer et de chercher des alternatives ou des solutions inhabituelles. Nous les guidons et les accompagnons bien sûr, mais nous les encourageons à faire des propositions auxquelles ils croient sincèrement.
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Stéphane, vous portez le même nom de famille que Bertrand… stéphane schmit Oui, mais c’est un pur hasard. Nous ne sommes pas de la même famille. PORTRAIT
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Justement, comment se passe la gestion des projets ? Expliquez-nous votre organisation d’équipe. ng Au début, nous sommes toujours fortement impliqués pour que le projet soit bien en route. Mais notre méthode varie aussi d’un projet à l’autre. bs D’une manière générale, il y a un chargé de projet qui est choisi dès le début des études et qui assure la cohérence du projet lors de son développement. Le chargé de projet n’est jamais laissé seul et peut compter sur notre aide. Les associés sont toujours là pour des brainstormings réguliers, parfois en petit comité, d’autres fois en cercle plus large, cela dépend des besoins et des projets. Notre équipe est jeune et nous encourageons fortement les collaborations internes, par exemple entre francophones et germanophones. Nous avons un baby-foot ainsi que plusieurs terrasses aménagées en zones de repos, nous réalisons régulièrement des excursions ensemble, nous fêtons les anniversaires, faisons des grillades… ng Stéphane, Hermann et moi, nous avons nos bureaux avec les autres collaborateurs. Il n’y a que Bertrand qui a son bureau individuel, et sa porte est toujours ouverte. La communication est facile entre nous. ss En fonction de la vitesse d’avancement des projets, les collaborateurs peuvent aller donner un coup de main dans l’équipe d’à côté. Nous sommes tous un peu polyvalents.
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bs Nous n’avons pas de structure hiérarchique compliquée. Nos chemins sont courts et on sait prendre des décisions rapidement.
En tant qu’associés, vous arrivez quand même encore à dégager du temps pour la conception et le travail de création, sans être noyés dans les tâches administratives et la recherche de nouveaux clients ? ng C’est vrai que c’est parfois difficile, mais nous essayons ! bs Certains d’entre nous arrivent à consacrer plus de temps à la conception. Stéphane, par exemple, est souvent plus impliqué dans le design des projets et leur suivi. Nadine et moi sommes plus dans les tâches de gestion administrative. Mais pour certains projets, nous sommes vraiment tous autour de la table. Quels sont les grands projets qui ont marqué la vie du bureau ? ng Les concours gagnés sont toujours de grandes victoires pour nous ! b s Personnellement, le concours pour les bâtiments de la Commission européenne à Luxembourg, le Jean Monnet 2 m’a beaucoup marqué. Nous avons remporté le premier prix de ce concours international, en collaboration avec un bureau français et un bureau allemand. On s’est alors dit : « Waouh, ça c’est le coup du siècle. » C’est comme si vous gagniez au loto, avec tous les bons numéros, y compris le chiffre complémentaire (rires) ! Imaginez-vous : des bureaux pour 4 000 fonctionnaires, une tour de 23 étages ! C’était vraiment un projet énorme. Et puis, vous ne parvenez pas à le concrétiser, pour des rais o n s d e m é s e n te n te s f i n a n c i è r e s puisque vous n’avez pas trouvé d’entente sur la question des honoraires. C’est un regret ? ng Quelque part oui, pour l’architecture et pour le projet. bs Économiquement parlant, je n’ai pas de regret, car cela aurait été un cadeau empoisonné. ng Nous n’avons pas voulu céder au chantage que faisait l’Union européenne à l’époque et je suis toujours fière de cela. Si nous avions accepté, cela aurait nui à la profession d’architecte en général. Ce n’était pas admissible. Nous n’al-
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lions pas nous précipiter vers une faillite assurée, même si c’était le plus grand projet qu’on ait jamais eu. Aujourd’hui, je suis triste que le projet soit construit par une équipe exclusivement étrangère, sans ancrage local. Par rapport à cette question de l’international, vous avez cette particularité d’arriver à travailler assez régulièrement à l’étranger, en Suisse notamment. ng Oui, nous avons participé à un concours en Suisse pour le centre fermé de La Brenaz à Genève, et nous étions les premiers étonnés à avoir gagné ! D’autres ont suivi. bs Il faut savoir que la Suisse est très protectionniste et qu’arriver à y travailler en tant qu’étranger est une gageure. Qu’avez-vous appris de cette expérience ? bs Les Suisses ont une mentalité dans le travail complètement différente de la nôtre. Ils essaient toujours de s’arranger, de prendre le chemin direct et dès qu’il y a un problème, de trouver une solution pour ne pas perdre de temps. De plus les politiques suisses prennent des initiatives courageuses, osent passer des lois, des règlements pour arriver à résoudre les choses plus rapidement. Ça fait vraiment plaisir de travailler là-bas. Un tout autre sujet : Hamilius. C’est votre père, Monsieur Schmit, qui avait construit le bâtiment. Comment avezvous réagi à l’annonce de sa démolition ? bs C’est assez étrange de voir un projet sur lequel vous avez travaillé se faire démolir. Le centre Hamilius était vraiment le bébé de mon père. Je ne sais pas comment il aurait réagi à cela. Aujourd’hui, nous ne construisons plus pour plusieurs décennies, comme cela a pu être le cas jusqu’à la fin du 20e siècle. Les bâtiments ont une durée de vie beaucoup plus courte. Est-ce que cela vous a amenés à penser différemment vos bâtiments, à envisager leur cycle de vie ? ng C’est vrai qu’on y réfléchit. Nous nous interrogeons sur les matériaux que nous utilisons, leur « recyclabilité », comment faire pour retirer ce que nous
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De gauche à droite : Hermann Esslinger, Nadine Gutenstein, Bertrand Schmit et Stéphane Schmit.
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La recherche et la vérification du concept se font autant sur ordinateur qu’en maquette. 03
Chacun peut s’approprier son espace de travail individuel (les rouleaux de plans en papier n’ont pas encore disparu des bureaux...). 04
Le bureau rassemble 35 personnes et est organisé comme un open space réparti sur trois niveaux.
sommes en train de construire sans nuire aux générations futures. hermann esslinger C’est aussi pour cela que nous réfléchissons à l’évolution possible de nos bâtiments, et à leur polyvalence. ss Ainsi qu’à l’obsolescence des techniques qui évoluent de plus en plus vite. Parlons un peu de votre clientèle… Est-ce que vous acceptez encore des projets à petit budget par exemple ? bs Notre architecture est assez simple et minimaliste, et comme vous le savez, plus c’est simple et plus cela demande de travail. ng Nous essayons toujours, en fonction du budget des clients, de trouver les bons compromis entre les choix esthétiques et la qualité des matériaux. C’est souvent un challenge de trouver les bonnes solutions ! bs Mais nous n’avons pas l’arrogance de refuser les petits budgets parce que nous sommes devenus une grosse structure. Les petits projets sont aussi les bienvenus, à partir du moment où nous sentons qu’avec le maître d’ouvrage nous allons pouvoir faire un bon travail ensemble. Mais disons quand même que, financièrement, plus le projet est petit, plus c’est difficile pour nous. En théorie,
nous ne devrions plus accepter de projets en dessous d’une résidence à 10 unités. Pour être tout à fait honnêtes, nous perdons souvent de l’argent sur les plus petits projets. ng Mais on les fait quand même (rires) ! bs Parce que dans la philosophie du bureau, le premier point n’est pas de gagner de l’argent. Le plus important pour nous, c’est la satisfaction du client. Le deuxième point, c’est de construire de beaux projets, et en troisième, on espère ne pas perdre de l’argent (rires). Ou bien gagner de l’argent pour financer des concours et continuer à évoluer. Participer à des concours est visiblement important pour vous. ss Oui, et nous en réalisons quand même entre 5 et 10 par an. Nous y consacrons du temps, de l’énergie et un budget important, car nous pensons que grâce à cela nous pouvons évoluer. Et pour certains types d’études ou de projets, les grands bâtiments publics ou même privés, c’est devenu une étape obligatoire. Vous voulez dire que l’entregent ne suffit plus. bs Oui, ce n’est plus comme à l’époque de mon père où les contrats se faisaient au bistrot (rires). Cela est très positif pour PORTRAIT
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le niveau de la qualité architecturale, car le maître d’ouvrage a vraiment la possibilité de choisir le meilleur projet, et nous en ressentons les bénéfices dans notre environnement bâti au Luxembourg. Quelle place accordez-vous à l’innovation ? ng Pour chaque nouveau projet, nous essayons d’apporter un élément novateur. Mais tous les maîtres d’ouvrage ne sont pas prêts à cela. Et il est aussi difficile de passer à travers les réglementations qui sont très contraignantes. Quelle forme pourrait prendre cette expérimentation ? ss Elle se matérialise moins dans la forme et plutôt dans l’intégration du bâtiment et l’agencement ou la combinaison des fonctions. Nous sommes aussi attentifs aux méthodes de construction, aux techniques. ng Le bâtiment de Luxport était vraiment à la pointe de la géothermie au moment de sa construction par exemple. La collaboration avec le bureau d’ingénieur a aussi été très bénéfique. he Et ceci a été possible grâce au maître d’ouvrage qui a fait confiance et nous a accompagnés dans nos idées. C’est souvent la clé des bons projets. ◼ 137
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L’immeuble est habillé par des lames en aluminium dont la perception varie avec le déplacement de l’observateur.
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Son architecture brutaliste ne laisse pas indifférent.
CENTRE ÉMILE-HAMILIUS CENTRE ÉMILE-HAMILIUS SIÈGE DE LA CSSF UNIVERSITÉ JUSTUS-LIEBIG PAG D’ESCH-SUR-ALZETTE ÉTABLISSEMENT FERMÉ BRENAZ +100 AIRE DE SERVICE DU CIMETIÈRE AMÉRICAIN CABINET DE CARDIOLOGIE CITÉ DU SOLEIL
VILLA UNIFAMILIALE HALL SPORTIF DE BRIDEL 138
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Photos : Jörg Hempel
CAMPUS SCOLAIRE « AN DER DÄLLT »
Ce bâtiment administratif iconique du centreville de Luxembourg est représentatif de la vision moderniste de l’architecture de René Schmit, fondateur du bureau, et de sa sensibilité en termes de conception d’immeubles à la fois fonctionnels et rationnels, sans qu’ils ne manquent toutefois d’une expression esthétique abstraite ou du moins géométrisante. Une structure répétitive, simple et modulaire en béton préfabriqué constitue le squelette de l’enveloppe du bâtiment, tandis qu’une juxtaposition de lames en aluminium, combinaison de trapèzes inversés dont la perception varie en fonction du point de vue de l’observateur, vient habiller l’ensemble du bâtiment pour lui donner son identité. Implanté au cœur du centre-ville, le long du boulevard Royal et juste à côté de la Poste, face à la gare des bus, il est connecté à un vaste réseau de galeries et parkings en sous-sol (Aldringen). Il abritera successivement la Bibliothèque de la Ville, le Bierger-Center ou encore les locaux de la police, entre autres. Sa position, sa hauteur et ses proportions, ainsi que la relative austérité de ses façades combinée à la sculpture colorée La grande tempérance de Niki de Saint Phalle implantée sur son parvis, ont achevé d’imprimer son image dans la mémoire des habitants et des visiteurs de Luxembourg. Comme beaucoup de bâtiments modernistes, ou brutalistes, il est adoré par certains et détesté par d’autres, mais il ne laisse pas indifférent. Sa localisation exceptionnelle combinée à l’ambition de la Ville de Luxembourg ont cependant conduit à la décision de démolir le Centre Hamilius en 2015, ainsi que les autres bâtiments de cet îlot, pour laisser la place à un projet mixte regroupant commerces, bureaux et logements (arch. Foster+Partners). PORTRAIT
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FICHE TECHNIQUE Type Bâtiment administratif (Bibliothèque, Bierger-Center, bureaux...) Localisation Luxembourg Créé en 1977 Client Ville de Luxembourg État Démoli en 2015 (remplacement par Royal-Hamilius)
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La façade présente une répétition régulière de hautes lamelles en béton préfabriqué.
FICHE TECHNIQUE Architectes architecture + aménagement, en collaboration avec JSWD Architekten, Köln Type Nouvelle construction, bâtiment administratif Localisation Route d’Arlon, Luxembourg Année de construction 2011–2015
Surface brute 16 900 m2 Volume 65 200 m3 Budget 35 000 000 € HT État 1er prix concours + réalisé 140
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Photos : Steve Troes Fotodesign
Client Commission de surveillance du secteur financier
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Le bâtiment s’insère au coin de la rue des Aubépines et de la route d’Arlon à Luxembourg. Dans le socle du bâtiment est créée une entrée, légèrement en retrait de la façade.
SIÈGE DE LA CSSF Le projet concerne la construction d’un nouvel immeuble pour le siège de la Commission de surveillance du secteur financier. La forme du bâtiment présente deux cassures principales, qui suivent exactement les contours de la parcelle et permettent d’utiliser le maximum de la surface constructible à la périphérie, tout en dégageant une cour intérieure ouverte du côté sud, vers laquelle sont orientées des zones de repos ou de circulation. Un concept énergétique rigoureux permet au bâtiment de combiner performance et confort de manière optimale.
La façade sobre et homogène en hautes lamelles de béton préfabriqué, lisse et blanc, a pour objectif de renforcer la simplicité de la volumétrie du bâtiment tout en marquant une différence entre les zones de bureaux et l’entrée ainsi que les zones communes. C’est également un travail sur la transparence, la lumière et la protection visuelle afin de garantir l’intimité des travailleurs tout en maximisant la lumière naturelle et les vues vers l’extérieur. Les sur faces intérieures sont flexibles, ce qui permettra au bâtiment d’être reconfiguré si nécessaire.
À l’intérieur, l’entrée de lumière naturelle est maximisée pour plus de confort.
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PAG D’ESCH-SUR-ALZETTE Après finalisation de l’analyse de la situation existante et définition d’une stratégie de développement territorial, l’élaboration de trois concepts thématiques concernant le développement urbain, la mobilité ainsi que l’environnement et les paysages est en cours. La deuxième ville du pays se trouve à un tournant majeur de son évolution, symbolisé par la reconquête de la friche industrielle à Belval et l’arrivée de l’Université du Luxembourg. Aussi, les autorités souhaitent (ré)affirmer le rôle de la ville en tant que capitale du Sud par le développement de l’offre d’emplois et de logem e n t s , l ’ a g r a n d i s s e m e n t d e l ’o f f r e e n infrastructures publiques, le développement du commerce, l’intensification de la coopération intercommunale avec les partenaires luxembourgeois et français, et l’augmentation de la qualité de vie (réduction du trafic, nouveaux espaces verts).
3 Le bâtiment sera le point de départ du développement de l’ensemble du futur campus de l’université à Giessen. Situées à l’entrée du site, les propositions de traitement architectural des volumes et des façades, qui ont fait l’objet du concours, définiront le caractère des futurs bâtiments. Le concept du projet consiste en un empilement d’unités (bureaux, salles de conférence) autour d’un atrium ouvert sur toute sa hauteur, empilement irrégulier, de manière à créer des décalages, superpositions, débordements et creux, surtout au niveau de l’atrium central, pour dégager des zones de rencontre et installer une communication entre les unités et les niveaux du projet. En façade, les unités sont composées de blocs essentiellement vitrés, mais marqués par un cadre en béton léger. Le projet a été développé pour proposer un caractère dynamique, adapté aux besoins et attentes de ses utilisateurs, tout en recherchant une excellente per formance énergétique.
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La façade est essentiellement vitrée, mais marquée par un cadre en béton léger.
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Maîtrise d’œuvre architecture + aménagement (urbanisme), efor-ersa, ingénieurs-conseils (environnement) et Runge+Küchler, Ingenieure für Verkehrsplanung (mobilité) Type Aménagement communal et urbanisme réglementaire Localisation Esch-sur-Alzette Année 2008
FICHE TECHNIQUE
Client Commune d’Eschsur-Alzette
Maîtrise d’œuvre architecture + aménagement, en collaboration avec Meurer Architekten + Stadtplaner
Surface brute 14,35 km2 Population 33 939 habitants (source : Statec 2016)
Type Nouveau bâtiment universitaire
État Approuvé
Localisation Giessen (Allemagne) Année 2016 Client Justus-Liebig Universität Surface brute 4 622 m2 Volume 14 665 m3 Budget 7 382 000 € HT État 1er prix concours
Esch-sur-Alzette souhaite se positionner comme capitale du sud du pays.
Illustrations : architecture + aménagement
UNIVERSITÉ JUSTUS-LIEBIG
FICHE TECHNIQUE
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ARCHITECTURE + AMÉNAGEMENT / PROJETS
Perspective du concours : vue sur une cour intérieure de promenade.
FICHE TECHNIQUE Maître d’œuvre architecture + aménagement, en collaboration avec Frei & Stefani, Genève Type Établissement pénitentiaire
ÉTABLISSEMENT FERMÉ BRENAZ +100
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Localisation Genève (Suisse) Année 2012-2015 Client État de Genève, DF Surface brute 13 405 m2 Volume 47 416 m3 Budget 64 800 000 CHF HT
Photos : architecture + aménagement
État Réalisé
Maquette du concours.
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Ce projet a rempor té le 1 er prix du concours pour l’agrandissement et l’équipement de l’établissement fermé La Brenaz à Genève en 2012. Un nouveau bâtiment abrite 100 cellules ainsi que toutes leurs fonctions subordonnées (administration, zone de visites, ateliers, salle de sport...) tandis que le bâtiment existant (68 cellules) a été rénové, de manière à constituer un ensemble performant de 168 cellules. La Brenaz se trouve à côté de la prison principale de Genève Champ-Dollon et s’inscrit dans un campus pénitentiaire en plein redéveloppement. Dans ce bâtiment, il est prévu que les détenus séjournent pour une durée limitée (courtes peines et fins de peine). La priorité est mise sur le travail en ateliers (cuisine, menuiserie, entretien...), les promenades extérieures, les zones communes (incluant kitchenettes et cabines téléphoniques) et les facteurs favorisant la réinsertion en général. Le bâtiment respecte les exigences du standard Minergie, ce qui est très contraignant pour un établissement carcéral. Les façades sont réalisées en verre profilé blanc et en panneaux d’aluminium laqué, assurant à la fois une excellente durabilité dans le temps et une apparence moins dure que le béton vu traditionnellement employé dans ces bâtiments. 143
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AIRE DE SERVICE DU CIMETIÈRE AMÉRICAIN
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FICHE TECHNIQUE Type Aire de service, locaux techniques Localisation Hamm Année 2016
Le nouvel aménagement intérieur permet une organisation ouverte et minimaliste des fonctions.
Client American Battle Monuments Commission
FICHE TECHNIQUE Type Cabinet médical, transformation et rénovation Localisation Esch-sur-Alzette
Surface brute 4 290 m2
Année 2013
Volume 815 m3
Client Privé
Budget 2 700 000 € HT
Surface brute 110 m2
État Réalisé
Volume 300 m3
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Budget Privé État Réalisé
CABINET DE CARDIOLOGIE
L’aire de service s’intègre harmonieusement dans le contexte de sous-bois.
Cet appartement défraîchi, datant des années 1980, a été transformé pour accueillir un cabinet médical. Afin de ne pas interrompre le fonctionnement du cabinet existant, les travaux ont été réalisés en trois mois durant l’été. Les séparations et circulations ont été optimisées, mais les revêtements de sol existants ont été conservés. Les murs, les cloisons et les portes ont été restructurés afin de dégager un espace lumineux et ouvert pour la réception, et de définir trois salles de consultation. L’installation électrique a été renouvelée et adaptée aux exigences actuelles. Le parquet existant a été conservé et traité avec une huile sombre, tandis que les carrelages et la pierre naturelle du hall ont été égalisés et uniformisés par une couche de peinture époxy. Très intéressé et impliqué, le maître d’ouvrage a opté pour une organisation ouverte et minimaliste des fonctions, mettant en évidence les associations de matériaux, couleurs et mobilier.
Photos : Levygraphie, Linda Blatzek
Situé en bordure de la ville, à Hamm, le Cimetière américain accueille chaque année de nombreux visiteurs venus rendre hommage aux soldats tombés lors de la Seconde Guerre mondiale. Afin d’entretenir leurs installations, de ranger leurs équipements et proposer au personnel des nouveaux locaux confortables, une aire de service multifonctionnelle a été construite dans les sous-bois attenants. On y trouve des garages, une pompe à essence, une station de lavage des véhicules, des vestiaires, des sanitaires... Le bâtiment et ses infrastructures (voiries, aires de manœuvre) s’inscrivent dans la topographie du site et s’intègrent harmonieusement au contexte de la forêt. Afin d’optimiser les coûts de construction sans sacrifier la qualité ou l’apparence, un mélange d’enduit teinté dans la masse et de panneaux en fibre-ciment a été retenu par le maître d’ouvrage. Ce projet sert par ailleurs au MO de référence pour l’aménagement de locaux similaires dans les cimetières américains à l’international.
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CITÉ DU SOLEIL Situé à un kilomètre du centre de Bettembourg, le projet couvre une surface d’environ quatre hectares. Les grandes orientations du lotissement concernent l’optimisation des circulations, l’intégration et le respect de l’environnement, tout en favorisant la mixité sociale par la variété de l’offre de logements. Le projet crée un cadre de vie agréable et convivial en s’orientant vers des espaces publics et aménagements paysagers de qualité, qui intègrent la collecte et la gestion des eaux pluviales et urbaines par infiltration. Du point de vue architectural, la consommation énergétique des immeubles est réduite dès la phase de conception par l’utilisation de mesures techniques contemporaines. Différentes solutions et typologies sont proposées, entre le petit collectif (villa urbaine) et l’individuel groupé (maisons jumelées ou en bande).
FICHE TECHNIQUE Type Lotissement – résidences et maisons Localisation Bettembourg Année 2015 Client Cité du Soleil Surface brute 34 390 m2
Les logements individuels sont des maisons en bande ou jumelées.
Volume 121 322 m3 Budget 42 000 000 € HT
Photos : Levygraphie
État Réalisé
Les logements collectifs sont conçus comme des villas urbaines.
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Les piétons et la mobilité douce sont privilégiés sur le campus.
FICHE TECHNIQUE
À l’intérieur, les aménagements sont pensés pour le confort des utilisateurs, qui bénéficient d’une importante entrée de lumière naturelle.
Maîtrise d’œuvre architecture + aménagement, en association momentanée avec iPlan by marc gubbini architectes Type École primaire, crèche, foyer de jour, hall sportif Localisation Munsbach Année 2010 Client Commune de Schuttrange Surface brute 9 800 m2 Volume 53 000 m3 Budget 25 700 000 € HT État Réalisé
Photos : Steve Troes Fotodesign
Les bâtiments forment un campus qui protège les écoliers et offre à Munsbach une place publique agréable. La végétation est utilisée pour séparer les circulations et installer des zones de repos et des zones tampons, libérant le campus de toute circulation de véhicules. La conception en plusieurs volumes permet une grande flexibilité dans la réalisation, l’utilisation ou l’évolution. Concept énergétique : minimisation de la consommation et des déperditions par une optimisation de l’enveloppe, protection solaire adaptée, favorisation de la lumière naturelle, récupération d’énergie via une installation à copeaux de bois, chauffage de l’eau par panneaux solaires, récupération des eaux de pluie et toitures vertes, entre autres. Le projet a été récompensé par une mention au concours Bauhärepräis OAI 2012.
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La maison d’origine a été transformée et augmentée d’une extension.
FICHE TECHNIQUE Type Villa unifamiliale Localisation Trier (Allemagne) Année 2012 Client Privé
VILLA UNIFAMILIALE
Surface brute 411 m2
Sur un vaste terrain aménagé en parc et comprenant notamment quelques arbres remarquables, une petite maison des années 60 a été transformée en maison multigénérationnelle. Restaurée, la structure des murs a été conservée et le bâtiment agrandi par la construction d’une extension. La toiture en pente, à deux
Volume 1 200 m3 Budget Privé État Réalisé
versants, rappelle la forme de la toiture d’origine. Tout en donnant l’impression que cette toiture « flotte » sur son socle, les grandes surfaces vitrées dans les pignons ainsi que le joint transparent entre socle et toiture permettent d’éclairer généreusement les locaux et de donner un sentiment d’espace à l’intérieur.
11 La façade du hall sportif sera un bardage en acier Corten perforé, au motif géométrique aléatoire.
FICHE TECHNIQUE Type Hall sportif à trois terrains
Photos : Linda Blatzek, architecture + aménagement
HALL SPORTIF DE BRIDEL Le hall sportif existant à Bridel, situé sur une parcelle arborée à la limite de l’agglomération, à côté du petit campus scolaire et de l’église, doit être remplacé tout en maintenant le hall existant en fonction durant les travaux. Pour cela, une implantation compacte a été proposée, le long de la voirie, au plus proche de
l’école. Cette implantation permet d’envisager une future connexion au campus et l’extension de ce dernier, après démolition du hall existant, tout en épargnant une partie de la parcelle au nord pour de futurs projets communaux. Le hall abritera trois terrains complets, des tribunes (entre 160 et 235 places), des PORTRAIT
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Localisation Bridel
vestiaires, une buvette et des locaux polyvalents. Il sera construit partiellement en structure bois. La façade présentée, en acier Corten perforé, témoigne du souhait de rattacher le volume à la fois à son contexte naturel (la forêt) et à son environnement bâti (en rappel des vitraux caractéristiques de l’église).
Année 2015 Client Commune de Kopstal Surface brute 3 000 m2 Volume 20 900 m3 Budget 7 130 000 € État En cours 147
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DADADA, le premier magazine Art & Business au Luxembourg. Numéro 1 en kiosque dès le 7 novembre 2016
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URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé au Grand-Duché dernièrement ou par un bureau basé au Luxembourg.
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RÉAMÉNAGEMENT DES BORDS DE LA MOSELLE Le jeune bureau luxembourgeois gap architectes a remporté un concours ouvert pour les réaménagements de la Moselle dans le village allemand de Zell. Auteur
Céline Coubray
Plan général des nouveaux aménagements le long de la Moselle à Zell.
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a commune de Zell (Allemagne) a organisé un concours ouvert pour améliorer sa situation urbanistique le long de la Moselle. Le village est situé à flanc de coteau et bénéficie de berges donnant sur le fleuve. Aussi, cette commune d’environ 4 000 habitants souhaitait valoriser cette proximité avec l’eau et créer un nouvel espace de détente et de loisirs pour ses habitants, espace qui peut également attirer les touristes de passage. gap architectes a été nommé lauréat de ce concours en avril dernier, leur projet ayant retenu l’attention du jury devant 23 autres candidats. LE SITE Actuellement, le site de 5,5 hectares est bordé d’un côté par la rue où l’on trouve des rangées de maisons unifamiliales avec des jardins orientés vers la Moselle, ainsi que des accès à des parkings, et de l’autre la rivière. Entre les deux sont disposés de nombreux parkings (350 places). On trouve également un quai de débarquement pour les 150
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Illustrations : gap architectes
Perspective de la nouvelle place publique, depuis les bords de la Moselle jusqu’au bâtiment historique des impositions.
bateaux, une ancienne gare transformée en café-restaurant, un bâtiment administratif pour la commune et une petite aire de jeux. La promenade est quasi inexistante et le site dans son ensemble manque de qualité urbanistique. Le terrain est en déclivité, partant des coteaux pour descendre jusqu’au bord de la Moselle. LES DEMANDES DE LA VILLE La commune, à travers l’organisation de ce concours, souhaitait pouvoir augmenter la qualité urbanistique de l’ensemble du site, offrir de nouveaux espaces urbains confortables et conviviaux, pensés aussi bien pour les villageois que pour les touristes de passage. Un de leurs souhaits est de conserver a minima le même nombre de places de parkings, et d’envisager un emplacement pour un nouveau bâtiment administratif qui accueillera l’administration de la communauté de communes (regroupement de 16 000 habitants). En option, les architectes URBANISME
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peuvent envisager l’emplacement pour la construction d’un hôtel de 60 lits. RETROUVER LE PLAISIR DES BERGES Dans son rendu de concours, gap architectes a proposé un réaménagement permettant de profiter des plaisirs des bords de l’eau, tout en offrant de nouveaux espaces urbains. « Nous avons volontairement proposé un projet relativement simple et peu onéreux, de manière à ce qu’il ne subisse pas trop de modifications ultérieures et qu’il ne soit pas limité pour contraintes budgétaires. Cette approche permet également de réduire les conflits potentiels et une appropriation par les riverains plus aisée », explique Alain Schank, architecte et gérant de gap architectes. « Cette approche permet aussi planifier plus aisément le chantier et, pour les riverains, de voir concrètement et rapidement les avancées des travaux. » gap architectes a ainsi conçu une nouvelle coulée verte qui longe le fleuve et qui respecte 151
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Les nouveaux cheminements possibles sur le site.
la topographie existante. Ils ont donc travaillé avec différents niveaux, connectés par des escaliers et des rampes. Ainsi, ils parviennent à redonner de l’ordre à un espace disparate. Les îlots composés des maisons individuelles avec jardins ne sont pas modifiés. Afin de conserver les accès aux parkings et aux jardins par l’arrière, une artère carrossable secondaire est positionnée entre la rue principale et la Moselle. Cette artère se poursuit pour accéder à des places de parking en surface et aboutit à la nouvelle place publique. Le long du fleuve, une nouvelle voie est créée, mais celle-ci est réservée aux vélos et aux piétons, et dessert l’ensemble des nouveaux aménagements. A M É L I O R E R L’ E X I S T A N T Actuellement, on trouve déjà de part et d’autre du site un débarcadère pour les bateaux, et à l’autre extrémité une aire de jeux pour les enfants. À proximité du débarcadère, une ancienne gare a été transformée en café. Les architectes prévoient dans leur projet une nouvelle terrasse qui sera 152
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concédée à cet établissement. L’aire de jeux, quant à elle, sera complètement réaménagée et agrandie. DE NOUVEAUX ESPACES ET INFRASTRUCTURES Mais les architectes ont également proposé de créer de nouveaux espaces publics tout comme de nouvelles infrastructures. C’est ainsi qu’un nouvel espace vert est implanté entre les maisons en bande et la Moselle. À ses extrémités : la nouvelle terrasse du café et les parkings en surface. Dans cet espace paysager, un chemin offre une nouvelle promenade, avec des bancs pour faire une pause. Juste après les places de parking se déploiera une nouvelle place publique. Elle offrira une nouvelle perspective urbaine, de la rue principale avec le bâtiment ancien du bureau des impositions jusqu’aux bords de la Moselle. Sur le niveau haut, côté rue, la place sera bordée de part et d’autre par le nouvel hôtel et le nouveau bâtiment communal. Afin de faciliter les travaux et le phasage du chantier, les architectes ont proposé de construire le nouveau bâtiment communal sur un emplacement libre et de
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et). n r e t n I par t e ( c u L ar p é v r e s Ré
Trouver et réserver un resto n’a jamais été aussi simple
Guide des restaurants au Luxembourg. Indépendant depuis 1994
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positionner l’hôtel à la place du bâtiment administratif existant. Ainsi le chantier du nouveau bâtiment administratif peut se dérouler sans devoir interrompre le travail des fonctionnaires, qui pourront déménager dans le nouveau bâtiment une fois que celui-ci sera achevé, libérant ainsi la construction existante pour sa démolition. Le concours pour le bâtiment de la commune se déroulera en janvier prochain, et gap architectes est d’office sélectionné pour y participer. La réalisation de l’hôtel dépend de l’intérêt des futurs gestionnaires. Cette place sera sur trois niveaux : une place haute avec des arbres permettant des rassemblements de petite envergure, une plus vaste un peu plus bas pour les rassemblements populaires et festifs (comme la Fête du vin, très importante pour Zell), et une place basse, une « plage » avec un ponton, donnant directement sur le fleuve. Entre ces places, des escaliers et des gradins permettront à la fois la circulation et la pause. Les camions pour les livraisons auront toujours accès à la place par la nouvelle rue latérale.
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Le parking souterrain sera créé sous la place publique. En surface, le long de la rue, un couloir de stationnement temporaire pour les bus est créé, permettant aux opérateurs touristiques de débarquer facilement leurs passagers. Le futur hôtel de communes accueillera, au niveau de la place, un point info touristique et des toilettes. UN ESPACE FAMILLE À proximité de ce nouvel espace urbain, les architectes ont travaillé un espace plus dédié aux familles avec une nouvelle aire de jeux pour les enfants et quatre espaces pour faire des grillades installés de manière permanente dans les talus. Cet espace est agrémenté de places de parking à proximité. De nombreuses maisons sont construites sur les coteaux et ne disposent pas de vastes jardins. Aussi, ces installations publiques sont pensées pour devenir naturellement les espaces extérieurs des villageois, où ils peuvent se retrouver de manière ◼ conviviale et familiale à l’extérieur.
Coupes latérales du site, de la rue jusqu’à la Moselle.
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PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension
de notre espace bâti, ARCHIDUC s’intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.
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RENOUVEAU AU PARC KALTREIS Dans le quartier de Bonnevoie à Luxembourg, le parc Kaltreis va être transformé et son réaménagement est issu d’un processus de participation citoyenne. Découverte de ce projet qui implique les usagers. Auteur
Céline Coubray
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Autour de l’étang, une zone paysagère est aménagée pour la détente et la promenade. 02
Les aires de jeux sont regroupées et réaménagées selon la thématique de l’espace. 03
La partie centrale du parc accueille les équipements de jeux et sportifs du parc, ainsi que les zones de convivialité et de rencontre. 156
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e Service des parcs de la Ville de Luxembourg avait relevé un problème technique pour les étangs du parc Kaltreis. Une intervention lourde était nécessaire et après réflexion, les équipes de la Ville ont souhaité mettre en place un projet plus vaste et ambitieux qu’une simple intervention technique. Depuis plusieurs mois, la Ville de Luxembourg a mis en place des projets d’amélioration de l’espace public qui incluent une participation citoyenne. Des expériences concluantes de cet ordre ont été réalisées pour la rue de Strasbourg et la place de Gand. Partant du principe que les usagers sont les meilleurs experts
de ces espaces, le service d’urbanisme, à travers la coordination de l’espace public, invite les usagers, c’est-à-dire les habitants du quartier, mais aussi tous ceux qui fréquentent au quotidien ces lieux, à participer à des réunions pour réfléchir au devenir de ces espaces publics. C’est cette démarche qui a été mise en place pour les travaux dans le vaste parc Kaltreis à Bonnevoie. UNE PARTICIPATION CITOYENNE Invités par voie d’affichage et par une lettre distribuée toutes-boîtes dans le quartier, les usagers peuvent participer
à des réunions au cours desquelles la volonté de transformation est expliquée, la zone d’intervention précisée et les méthodes annoncées. Préalablement, les équipes de la Ville se sont rendues sur place pour dresser une première analyse du site, analyse qui relève les points forts et les points faibles du lieu, les équipements présents, les habitudes de fréquentation, l’état général de vétusté... Lors d’une seconde réunion, les citoyens sont invités à partager leurs attentes pour cet espace, leurs besoins, leurs envies, leur expérience d’usage. « Grâce à l’analyse que nous avons pu réaliser en amont et aux discussions qui
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sont mises en place avec les citoyens, nous parvenons à avoir une image précise du site et de son usage. Nous pouvons ainsi dresser les problématiques potentielles et les solutions qui peuvent être envisagées », explique Laurent Schwaller, responsable de la coordination de l’espace public. « La participation citoyenne ouvre la discussion et nous permet de préciser le programme. Une fois les souhaits des citoyens récoltés, nous vérifions en interne les faisabilités techniques et financières de ces derniers. Puis nous revenons avec des éléments concrets dans une seconde réunion où nous présentons aux citoyens les changements possibles. Ce système fonctionne bien, car il est basé sur la transparence et l’échange. Nous expliquons pourquoi certaines propositions sont retenues et pourquoi d’autres doivent être écartées. » UN NOUVEAU PROGRAMME De cette consultation citoyenne a découlé un nouveau programme. « Les usagers ont émis le souhait de pouvoir bénéficier d’une offre de restauration, d’une nouvelle aire de jeux ayant pour thématique l’espace et qui soit plus aisée pour la surveillance des enfants que les aires de jeux actuelles, d’une installation pour des jeux aquatiques et de nouveaux équipements sportifs tels qu’une station d’outdoor fitness, des boulodromes et des tables de tennis de table », détaille Laurent Schwaller. Afin de mettre en place ce programme, la Ville de Luxembourg s’est adjoint les ser vices du bureau allemand Förder Landschaftsarchitekten. « Nous avons retravaillé l’ensemble du dessin du parc en incluant les éléments qui ont été validés suite aux réunions avec les citoyens », explique Arnaud Greder, architecte paysagiste pour le bureau Förder. Un projet a ainsi été soumis au conseil communal et validé le 11 juillet dernier. UN NOUVEAU DESSIN Le parc est orienté nord/nord-ouest. Sa façade ouest donne sur le boulevard Kaltreis et le quartier de Bonnevoie, alors que son autre façade s’ouvre sur le paysage, bénéficiant d’une situation légèrement surélevée par rapport au reste de la ville et proposant donc une vue déga158
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gée. « Cette situation topographique nous a servi de point de départ pour repenser les aménagements du parc », explique Arnaud Greder. « Nous avons aussi divisé le parc selon deux directions : un espace central de rencontre qui regroupe les fonctions ‘bâties’ du parc, et deux parties latérales qui relèvent plus de l’aménagement paysager et de la promenade. » Au milieu du parc, une nouvelle placette centrale fait la liaison entre les principales fonctions. On y trouve un emplacement pour un food truck, une vaste toile qui offre une protection solaire complétée par des tables de pique-nique et un espace de jeux aquatiques qui, hors-saison, peut également être utilisé comme zone praticable par les trottinettes ou les vélos. POUR JOUER ET SE DÉPENSER De part et d’autre de cette zone centrale se déploient la nouvelle aire de jeux et la zone sportive. L’aire de jeux est totalement repensée et regroupée pour faciliter la surveillance des enfants. Deux zones y sont créées : l’une pour les enfants en bas âge, l’autre pour les plus grands. Toutes deux répondent à la thématique de l’espace. « Les enfants pourront jouer dans des modules évoquant des capsules spatiales, une grande fusée de 7 m de haut agrémentée de trois toboggans. Il y aura aussi une tyrolienne, un bac à sable et des balançoires », détaille Arnaud Greder. Côté sportif, les équipements comme le terrain multisport, de beach-volley et basket sont conservés. Ils sont complétés par des terrains de pétanque, deux tables de tennis de table et un ensemble d’outdoor fitness. « À travers ces différents équipements, l’idée est de pouvoir toucher un public le plus large possible, avec une offre correspondant à tous les âges », souligne Laurent Schwaller. DE NOUVEAUX CHEMINEMENTS De cette placette centrale part un nouveau cheminement transversal. « Précédemment, les chemins existants ne permettaient pas de traverser le parc dans sa longueur ni de faire un circuit en boucle avec le chemin agricole situé en limite extérieure du parc », explique Laurent Schwaller. Désormais, le nouveau
chemin permet de traverser le parc de part en part et sert de liaison entre les différentes fonctions qui sont implantées. Ce chemin permet aussi de mener les usagers jusqu’au centre du parc, vers les espaces de rencontre et de convivialité ou au contraire vers les zones plus calmes, c’est-à-dire vers l’étang du bas ou la vaste pelouse multifonctionnelle. MATÉRIALITÉ ET COULEURS L’ensemble du parc est relié par deux couleurs contrastées : le beige, déjà présent dans le revêtement des chemins, est conservé et étendu aux nouveaux cheminements, et un nouveau bleu-gris utilisé pour les nouvelles fonctions (aires de jeux, emplacement du food truck, nouveaux emplacements sportifs). De nouvelles assises seront également introduites et complèteront les bancs existants. Il s’agira de bancs en béton avec une assise en bois qui seront disposés sur le cheminement central. Dans les aménagements paysagers, on trouvera de nouvelles ellipses beiges qui accueilleront des assises pour profiter du cadre bucolique. L’ensemble de l’éclairage sera retravaillé. LE VÉGÉTAL « Le parc Kaltreis bénéficie d’une végétation dense. Nous pouvons donc facilement nous appuyer sur cette qualité pour apporter quelques modifications », déclare Arnaud Greder. Suite à des problèmes techniques, les étangs artificiels doivent être refaits. « Nous allons intervenir sur le système de pompage, retravailler l’étanchéité et remodeler les abords pour avoir des surfaces d’eau plus propres et redessinées », explique l’architecte paysagiste. En ce qui concerne les plantations, le bureau d’architectes-paysagistes Förder a fait des recommandations, mais c’est le
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te s u j t u o t ent i v is a u i v p l e y d S e , l é Désol rver cette tab e. de réseson smartphon
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Service des parcs qui mettra en œuvre les choix finaux. « D’une manière générale, nous avons simplement suggéré de surligner l’existant. Pour les étangs, il serait possible de travailler avec des phragmites et roseaux pour avoir des abords à caractère doux, qui pourraient être complétés par des plantations colorées comme des iris, des jacinthes et des nénuphars. Ailleurs, on pourrait trouver des plantations de graminées et de vivaces qui fleurissent à différentes périodes de l’année, ce qui accentuerait l’alignement arboré le long
du boulevard Kaltreis et formerait ainsi un véritable dossier vert à l’ensemble du parc et un environnement végétal aux espaces des aires de jeux. » Autour du noyau central du parc, le gazon sera entretenu de manière intensive, alors que les autres surfaces paysagères seront traitées en extensif. À l’emplacement de l’actuelle aire de jeux pour les enfants en bas âge pourrait se développer une pelouse fleurie. Les travaux devraient commencer en janvier 2017 pour une livraison attendue avant les congés d’été. ◼
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Les aménagements sportifs sont complétés par de nouvelles installations comme une zone de fitness, des tables de tennis de table ou des boulodromes. 160
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Illustrations : Ville de Luxembourg, Förder Landschaftsarchitekten
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À une des extrémités du parc se trouve une vaste pelouse pouvant accueillir diverses fonctions. PAYSAGE
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DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois ou travaillant au Grand-Duché.
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DU MOBILIER POUR LE STUDIO Le Mudam a invité le designer Julien Carretero à concevoir un nouveau mobilier pour l’espace pédagogique du musée. Explications sur cette commande. Céline Coubray
Photos : Studio Julien Carretero
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Dans l’atelier du designer, les éléments commencent à prendre forme. 162
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es tabourets présentent L chacun deux couleurs qui les individualisent.
l’entrée au Medialab. C’est donc à la fois un espace un peu isolé par rapport aux autres salles du musée, mais une salle qui reste toutefois un lieu de passage, intégré au circuit de visite. « Afin de répondre à la programmation du musée, le mobilier servant aux actions pédagogiques doit pouvoir être retiré. Nous avons donc besoin de mobilier qui puisse être facilement déplacé et stocké. Nous savons également que nous avons besoin d’éléments comme des assises, des tables de travail dont le plan de travail n’est pas fragile et peut être lavé, et des espaces de stockage avec des parties qui peuvent être fermées. Par ailleurs, le Mudam n’est pas construit dans un esprit industriel. Même s’il s’agit d’un espace d’atelier, nous devons garder le lieu propre et faire en sorte que visuellement, l’espace d’atelier s’intègre harmonieusement dans le parcours. »
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epuis l’ouverture du musée, le Ser vice des publics travaille avec le mobilier conçu par Tobias Putrih dans le cadre du prog r a m m e « B e t h e a r t i s t s ’ g u e s t ». « Cette proposition est un très beau projet que nous utilisons depuis 10 ans, mais nous avions besoin de mobilier qui soit un peu plus facile d’utilisation au quotidien », explique Nadine Erpelding, responsable du Service des publics au Mudam. Aussi le musée a-t-il passé commande en octobre 2015 au desig n e r b e l g e J u l i e n C a r r e te r o p o u r concevoir un nouveau mobilier répondant à leurs activités et besoins. DÉFINIR UN CAHIER DES CHARGES La première étape a été de définir un cahier des charges. « Avec l’expérience, nous savons mieux de quoi nous avons
besoin pour mener nos ateliers et accueillir les différents publics dans de bonnes conditions », précise Nadine Erpelding. Car l’espace du Mudam Studio est en effet voué à être polyvalent, devant s’adapter aux différents types de publics et actions organisées par l’équipe du musée. « Nous accueillons aussi bien des petits enfants que des groupes scolaires, des adolescents ou encore des adultes. Nous souhaitons donc pouvoir disposer d’un matériel qui ne nous contraigne pas dans notre approche et qui permette aussi bien de faire des travaux manuels qu’un travail de workshop ou encore de consulter de la documentation. » Par ailleurs, le Mudam Studio a trouvé sa place dans l’espace du rez-dechaussée renommé Henry J. and Erna D. Leir Pavilion, auquel on accède par une passerelle vitrée et qui se situe avant DESIGN
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LE CHOIX DU DESIGNER Plutôt que de choisir du mobilier sur catalogue, le Mudam a choisi de rester dans sa logique de politique artistique et a ainsi pris l’option de passer commande à un designer. « Sur proposition d’Anna Loporcaro, responsable du design au Mudam, nous avons étudié le travail de plusieurs designers et notre choix s’est arrêté sur Julien Carretero. C’est un jeune designer qui a déjà eu l’occasion de réaliser des ateliers avec des enfants, et dont le travail nous plaisait particulièrement », détaille Nadine Erpelding. C’est ainsi qu’il a été contacté et la commande passée en octobre 2015. LA PROPOSITION Julien Carretero s’est donc penché activement sur cette question. Mais que proposer pour répondre à ce cahier des 163
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Toutes les structures du mobilier sont montées à la main. Un travail entre industrie et artisanat.
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niveau du mobilier. « Les fonctions sont très variées et diverses. J’ai donc procédé à une mise à plat de l’ensemble et j’ai donné une fonction à chaque élément, tout en sachant qu’ils peuvent se combiner entre eux. Par exemple, plutôt que de proposer un meuble bibliothèque, j’ai choisi de créer une étagère qui peut être associée à un meuble et par la répétition de ce module former une bibliothèque. Cette approche permet de répondre au besoin de flexibilité demandé par l’équipe. » Sa proposition se compose ainsi d’une multitude de pièces – assises, tables, étagères, meubles avec tiroirs, meubles avec des portes, etc. – qui structurent l’espace en fonction des besoins. Et chaque typologie d’objets peut prendre différentes formes : certains modules de rangement sont plus larges, d’autres plus hauts, plus étroits, plus bas… « Ce ne sont en fait que des
WWW.JULIENCARRETERO.COM
Photo : Studio Julien Carretero
charges et aux multiples usages ? « J’ai d’abord commencé à penser en termes d’espace, explique le designer. J’ai donc fait une proposition en ce sens au Mudam, mais je me suis aperçu que nous ne parlions pas de la même chose, qu’il fallait réorienter le projet plus strictement vers du mobilier. C’est un lieu qui n’est pas facile, car il y a beaucoup de contraintes : la couleur des murs, les couleurs de la pierre au sol, la lumière de la verrière qui est forte, le lanternon qui rappelle une chapelle. Il fallait donc que je trouve un moyen de créer un mobilier qui ne se laisse pas écraser par cet espace muséal imposant. Je voulais proposer du mobilier qui dirige l’espace, plutôt que de devoir subir le phénomène inverse. » C’est en partant de cette réflexion que sa proposition est née. Julien Carretero a ensuite analysé les différents besoins et usages et ce que cela implique au
JULIEN CARRETERO Né en banlieue parisienne, Julien Carretero a fait des études de design industriel en France et en Angleterre avant de réaliser son master en contextual design à la Design Academy Eindhoven. En parallèle de ses études aux Pays-Bas, il a travaillé pendant deux ans pour le studio de Maarten Baas. Après son obtention de diplôme en 2007, il crée son studio, puis déménage à Bruxelles en 2012. Le Studio Julien Carretero a une approche multidisciplinaire dans le design d’objets, de meubles, de luminaires, de process, d’installations, de workshops et d’expositions. Il n’hésite pas à interroger les méthodes de travail en mélangeant approche artisanale et industrielle. Le travail de Julien Carretero a été récompensé à plusieurs reprises notamment par le prix Seb décerné dans le cadre de la Design Parade de la Villa Noailles. Son travail a également été acquis par le Fonds national d’art contemporain du ministère de la Culture en France. Il a également exposé au niveau international : à la Triennale de Milan, à Design Miami / Basel, au Tokyo 21_21 Design Sight Museum, au New York Museum of Arts and Design, à la Saatchi Gallery et au musée des arts appliqués à Cologne. En 2014, il cofonde Objection (www.objection.eu) avec la designer Charlotte Dumoncel d’Argence, une plateforme on-site et online dédiée à la culture du design contemporain dans son acceptation la plus large.
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L’A P P R O C H E E S T H É T I Q U E D’une manière générale, cette commande s’inscrit dans la continuité du travail du designer. Il a dessiné des meubles qui jouent avec l’aspect iconique : le tabouret, par exemple, est un plan et quatre pieds. Il n’y a finalement que peu de jeu stylistique. Les meubles sont réalisés à partir d’une structure en acier qui dessine le contour des objets. Tous les remplissages comme les plans, les assises, les parois, les cloisons, sont en MDF coloré gris clair. Il obtient ainsi des aplats neutres. « Pour les contraster, j’ai choisi de peindre la structure en acier. J’utilise une peinture qui était assez courante dans les années 1930 jusque dans les années 1960 pour les objets industriels. Il s’agit 166
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d’une peinture martelée qui confère un aspect matiéré à la surface et qui est très brillante. » Aussi, il a choisi de peindre en deux couleurs les structures métalliques. « En utilisant deux couleurs, on peut soit avoir une vision monochrome de la structure si on la regarde de face ou avec un effet d’optique si on la regarde sur le côté. » En plus d’apporter un effet d’unicité à chaque item, le travail de la couleur dans son ensemble permet d’unifier la proposition. Au total, le designer propose 20 combinaisons de 20 couleurs qui sont appliquées à l’ensemble des meubles. Un dernier élément vient s’ajouter à cette proposition : l’introduction de plantes vertes. « Dans certaines pièces du mobilier, il y aura des niches prévues pour accueillir des plantes vertes. Cet élément naturel permet d’introduire un peu de vie et de forme organique dans cet ensemble qui est plutôt rigide et architecturé. » Cette nouvelle proposition est à découvrir, et à utiliser, à partir de cet automne au Mudam. ◼
Sur ce dessin d’étude, on saisit immédiatement la forme iconique des meubles et l’importance de la couleur.
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pièces uniques qui se combinent entre elles », précise le designer. Le tout, sauf les tabourets, est monté sur roulettes, facilitant par conséquent les déplacements.
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DÉBATS PUBLICS
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URBAN SKETCHING
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EXPOSITIONS
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RÉTROSPECTIVE
SINCITYPICS NORDSTAD
Fränk Muno, The Last One, lauréat de la catégorie adultes. Le ciel presque inquiétant souligne cette prise de vue dynamique où la caméra évoque de façon dramatique l’aspect « qui surveille qui, ou quoi ? ». Le contraste entre le lampadaire ancien et la caméra moderne, la présence au second plan de l’emblématique Brasserie de Diekirch, un cadrage maîtrisé : autant de qualités qui donnent à cette photo une puissance évocatrice reflétant l’esprit du temps. Dans l’esprit du concours SinCityPics, cette perspective remet adroitement en question l’espace public et son accessibilité, restreinte par des barrières, des clôtures, des caméras, jusqu’à devenir un lieu s’éloignant de la nature humaine (commentaires du jury).
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Photos : Fränk Muno, Pierre Weber
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ette quatrième édition du concours photo SinCityPics, organisé par le LUCA Luxembourg Center for Architecture, en collaboration avec le CAPE – Centre des arts pluriels Ettelbruck et la Nordstad avait pour sujet de présenter et d’illustrer la vie urbaine dans l’espace public sur le territoire des six communes de la Nordstad : Bettendorf, Colmar-Berg, Diekirch, Erpeldange, Ettelbruck et Schieren. Le but était de faire découvrir les multiples façons dont les utilisateurs s’approprient leur environnement urbain, de montrer la place centrale occupée par les citoyens et leur rôle dans l’usage de l’espace public. Ouvert à tous, ce concours a rassemblé de nombreux clichés, photos du quotidien ou extraordinaires, figeant des instants inédits avec poésie et créativité. Dans les catégories « jeunes » et « adultes », 186 photos en tout ont été proposées au jury réunissant Mike Besch (BeschdaCosta Architectes), Marguy Conzémius (CNA – Centre national de l’audiovisuel), Jean-Marc Friederici
(Développement Nordstad), Serge Haagen (Service technique de la Ville de Diekirch), Annick Meyer (Clervaux – cité de l’image), Annick « Neckel » Scholtus (photographe) et Carine Welter (Musée d’Histoire(s) Diekirch). Au-delà des aspects esthétiques, c’est l’originalité des photos soumises et leur rapport avec le sujet du concours, mais aussi le message et les réflexions relatives à la Nordstad évoqués par le travail des photographes qui ont impressionné le jury. Les différentes photos soumises ont, dans leur ensemble, été très appréciées pour leur qualité mais aussi leur portée poétique, leur humour et leur pertinence. Enfin, ce concours témoigne de l’engagement des citoyens de la Nordstad et tout particulièrement de celui des jeunes, qui portent déjà un regard attentif sur la ville qui les entoure.
C’est au CAPE Ettelbruck que s’est tenue, du 16 juin au 18 juillet, l’exposition SinCityPics Nordstad. Elle a permis au public de découvrir, en plus des lauréats et des finalistes, toutes les photos des participants.
RETROUVEZ TOUS LES LAURÉATS ET LES PHOTOS DE L’ENSEMBLE DES PARTICIPANTS SUR LE SITE DÉDIÉ : WWW.SINCITYPICS.LU
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ARCHIDUC 13 × LUCA
LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE P
lateforme d’échange et d’action faisant rebattre le cœur de l’ancien site sidérurgique de Hollerich depuis son OPA amicale sur le grand bâtiment phare de ce quartier en 2006, la Fondation de l’architecture et de l’ingénierie place depuis 2015 sa programmation culturelle sous l’appellation LUCA et confirme sa position d’acteur incontournable dans le domaine de la Baukultur au Luxembourg. Depuis sa création en 1992, l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plateforme d’échange et de rencontre pour un large public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions temporaires, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la Biennale d’architecture de Venise... Ses publications, sa bibliothèque d’architecture riche de près de 6 000 ouvrages anciens et récents et ses archives offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. L’équipe professionnelle du LUCA travaille de concert avec de nombreux experts et partenaires et plus particulièrement depuis le lancement de son conseil consultatif en février 2015. Quatre fois par an, cette entité du LUCA réunit des planificateurs, des représentants des métiers de la construction et de l’immobilier, des maîtres d’ouvrage publics et des administrations, des experts et des représentants de la société civile. Leur mission est de faire profiter le LUCA de leurs expertises et expériences dans le domaine de l’environnement bâti pour identifier ensemble des problématiques, décoder les mutations en cours et anticiper les enjeux de demain. Le LUCA confirme ainsi sa place au cœur du débat, de l’actualité et des questionnements de la création architecturale au Luxembourg et dans le monde.
Partenaires principaux :
Avec le soutien financier de :
Cercle des partenaires :
Équipe professionnelle Andrea Rumpf, directrice Thomas Miller, assistant de programmation Iyoshi Kreutz, assistante administrative
Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre les actualités du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter www.luca.lu Nos bureaux sont ouverts du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Salle d’exposition du mardi au vendredi de 14 h à 18 h, le samedi de 11 h à 15 h (en fonction de la programmation). Bibliothèque du mardi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h (fermée le samedi). Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council of Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference
Partenaire média :
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ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.
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AMÉNAGEMENT D ’ E S PA C E S INTÉRIEURS
Arlette Schneiders Architectes
EGB
Pizzilux Architects
32, rue Edmond Dune L-1409 Luxembourg
24, Grand-Rue L-1660 Luxembourg
T : 42 26 40 1 W : www.arlette-schneiders.lu
T : 48 99 99 1 W : www.egb.lu
T : 22 76 44 W : pizzilux.at
Projet page 28
Projet page 24
Projet page 20
Beiler + François Architectes
El’le
Polaris Architects
39, rue de Bonnevoie L-1260 Luxembourg
38, rue Arthur Herchen L-1727 Luxembourg
T : 26 36 46 W : www.bf-archi.lu
T : 691 198 266 W : www.el-le.net
T : 26 38 99 10 W : www.polaris-architects.com
Projet page 30
Projet page 70
Projet pages 108-114
Bureau d’architecture WeB
Gap architectes 29, route du Vin L-6841 Machtum
39, rue de Bonnevoie L-1260 Luxembourg
T : 75 90 50 1 W : www.archi-web.lu
T : 26 32 18 08 W : www.gap-architectes.lu
T : 42 09 12 1 W : www.steinmetzdemeyer.com
Projet page 107
Projet page 107
Projets pages 22, 27, 36, 40, 60, 100-102
Carvalhoarchitects
iPlan by marc gubbini architects
3, rue Jean Bertholet L-1233 Luxembourg
36, rue des Prés L-2349 Luxembourg
Inside Group SA
Showroom office & works (Siège social) 2, Um Woeller L-4411 Soleuvre Showroom home&tailor 16, côte d’Eich L-1450 Luxembourg T : 26 18 80 1 W : www.insidegroup.lu Inside Group est spécialisé dans l’aménagement intérieur et développe des espaces de vie et de travail sur mesure pour le particulier et le professionnel. Notre menuiserie nous permet de proposer des solutions globales à nos clients et élargit notre champ de compétences en matière d’aménagement. Direction : Jan SELIGSON
22, Schaffmill L-6778 Grevenmacher
115A, rue Émile Mark L-4620 Differdange
T : 26 62 21 1 W : www.carvalhoarchitects.com
T : 26 29 53 1 W : www.gubbini.lu
Projet page 58
Projet page 56
2001
115A, rue Emile Mark L-4620 Differdange
CBA
11, avenue du Bois L-1251 Luxembourg
T : 33 03 67 1 W : www.cba.lu
T : 47 13 22 W : www.jean-petit.lu
Projet page 40
Projet page 30
Dagli + atelier d’architecture
T : 26 33 02 33 W : www.dagli.lu
T : 46 08 62 1 W : www.kaellarchitecte.lu
Projet pages 120-123
Projet pages 104-105
Projets pages 24, 42, 47, 106
Valentiny hvp architects 19, Wisswee L-5441 Remerschen
T : 23 60 70 1 W : www.valentinyarchitects.com
kaell architecte
Projet page 27
T : 22 07 55 W : www.apf.lu
T : 22 05 08 W : www.teisen-giesler.lu
Projet page 34 6, route de Trèves L-2633 Senningerberg
26, rue des Gaulois L-1618 Luxembourg
105, rue Adolphe Fischer L-1521 Luxembourg
Jean Petit Architectes
T : 26 56 11 52 W : www.2001.lu
Architectes Paczowski et Fritsch
Teisen-Giesler Architectes
Projet page 54 107, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg
ARCHITECTES
14, rue Robert Stumper L-2557 Luxembourg
STEINMETZDEMEYER
47, rue Jean-François Boch L-1244 Luxembourg
witry & witry
32, rue du Pont L-6471 Echternach T : 72 88 57 1 W : www.witry-witry.lu Projet page 68
deFact Studio
95, rue de Hollerich L-1741 Luxembourg
m3 architectes
15, rue Würth-Paquet L-2737 Luxembourg
T : 691 100 376 W : www.defact.com
T : 26 44 74 1 W : www.m3architectes.lu
Projet page 44
Projets pages 16-18, 124-130
WW+
53, Rue de l’Usine L 4340 Esch-sur-Alzette T : 26 17 76 W : wwplus.lu Projet page 51
architecture + aménagement 9B, plateau Altmünster L-1123 Luxembourg T : 26 20 60 W : www.a-a.lu Projets pages 132-147
Diane Heirend Architecture & Urbanisme 15, rue Dicks L-1417 Luxembourg
T : 48 57 87 1 W : www.dianeheirend.com
Moreno Architecture & Associés 312, rue de Cessange L-1321 Luxembourg T : 26 48 27 75 W : www.moreno.lu Projet page 70
Projet page 32
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ASCENSEURS
CARRELAGE
CHARPENTIERS
Soludec
BP 132 L-4902 Bascharage
Beil
Inter-toiture
23, rue Principale L-8838 Wahl
T : 26 59 91 W : www.soludec.com
T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu
T : 26 88 00 90 W : www.intertoiture.lu
Solum Real Estate
12, op Huefdreisch L-6871 Wecker
Projet pages 108-110
6B, rue Gabriel Lippmann L-5365 Munsbach
Prefalux
T : 24 69 36 1 W : www.solumre.com
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Z. I. route de Bettembourg L-3378 Livange T : 45 51 60 1 W : www.kone.com
Otis, general technic-Otis 44, rue des Bruyères L-1274 Howald T : 49 51 71 1 W : www.otis.com
Schindler
12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu
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5, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 43 67 61 W : www.maroldt.lu Vente de matériaux de construction, carrelages, sanitaires, pose de carreaux et rénovation de votre salle de bains de A à Z... et de votre espace wellness. Découvrez notre salle d’exposition de 1.500m2 ! Direction : Christian MAROLDT
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DÉMOLITION
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T : 33 23 27 W : www.decillia.lu
T : 40 08 96 W : www.thyssenkruppascenseurs.lu
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37, rue de la Gare L-7535 Mersch T : 49 20 05 1 W : www.polygone.lu
DÉVELOPPEURS ET PROMOTEURS
7, rue du Fort Elisabeth L-1463 Luxembourg T : 29 51 29 W : www.besixred.com
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2, rue Marie Curie L-8049 Strassen
T : 34 18 14 1 W : www.thomas-piron.eu
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T : 26 58 60 1 W : www.tracol-immo.lu
DOMOTIQUE Sanichaufer
Besix Red Z. I. Walebroch L-9202 Diekrich
Thomas & Piron
Tracol Immobilier
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Z.I. Weiergewan 22, rue Edmond Reuter L-5326 Contern
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6, rue de la Gare L-6101 Junglinster
58, rue Pierre Krier L-3504 Dudelange T : 52 50 60 1 W : www.sanichaufer.lu
ÉLECTRICITÉ
4, avenue J. P. Pescatore L-2324 Luxembourg T : 26 10 25 38 W : www.codic.eu
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T : 27 39 74 04 W : www.bepaumat.com Automatisations, mesures et régulations industrielles. Projection, étude, gestion, coordination, réalisation software SPS/PLS, mise en service et suivi des procédés automatisés en industrie, PME ou publique. Télégestion et télésurveillance des réseaux d’eau, acquisition et traitement des données. Direction : Perjan BEYERS
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266, route de Kayl L-3514 Dudelange T : 51 19 49
Codur
9, route des Trois Cantons L-8399 Windhof T : 39 59 22 1 W : www.codur.lu
Hochtief
4, rue de Neuerburg L-2215 Luxembourg T : 42 66 30 1 W : www.hochtief.lu
Polyform SA
36, rue du Laboratoire L-1911 Luxembourg T : 27 85 99 W : www.polyform.lu
MINUSINES S.A.
8, rue François Hogenberg L-1735 Luxembourg T : 49 58 58 1 W : www.minusines.lu Fondée en 1925, Minusines est aujourd’hui le leader du marché luxembourgeois de la distribution de matériel électrique et de l’éclairage professionnel. Grâce à cette longue expérience, son savoir-faire et la représentation des plus grandes marques de la branche, Minusines est le partenaire incontournable de tous les maîtres d’ouvrage, architectes, bureaux d’études, électriciens et installateurs. Direction : Laurent SAEUL
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Cardoso
Asars Constructions
Trigatti Façades
Daedalus Engineering
T : 48 89 20 1 E : www.cardoso.lu
T : 57 52 07 W : www.asars.lu
T : 44 63 51 W : www.trigatti.lu
T : 26 87 03 55 W : www.daedalus.lu
Fautsch & Duprez
Giorgetti Felix
241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn
24-28, rue Goethe L-1637 Luxembourg
3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg
3, Um Haff L-7650 Heffingen
Projet page 54 Op Der Hei L-9542 Hosingen
3, rue Jean Piret L-1015 Luxembourg
T : 26 95 11 1 W : www.fdelectric.com
T : 49 88 88 W : www.gio.lu
Electro Reinert
Kuhn Construction
4, rue Sigismond L-2537 Luxembourg
Rue John L. Mac Adam L-1113 Luxembourg
T : 26 18 76 45
T : 43 96 13 1 W : www.kuhn.lu
Electro-Tech
235, rue de Cessange L-1321 Luxembourg T : 26 19 06 30 W : www.electro-tech.lu
Elektro Schlink
75, rue Principale L-5480 Wormeldange T : 76 01 36 1 W : www.schlink.lu
ENTREPRISES GÉNÉRALES
Soludec
BP 132 L-4902 Bascharage T : 26 59 91 W : www.soludec.com
Sopinor Constructions 55, rue Auguste Collart L-3220 Bettembourg T : 53 30 06 W : www.sopinor.lu
Tracol Construction Z.I. Rolach L-5280 Sandweiler
T : 35 74 94 W : www.tracol-construction.lu
GROS ŒUVRE Gros Œuvre
Guy Thomas 12, rue des Trois Cantons L-8352 Dahlem T : 43 34 26
21, rue Léon Laval L-3372 Leudelange T : 48 59 59 1 W : www.cdclux.com Domaines d’activités : résidentiel, ouvrages d’art et génie civil, ouvrages fonctionnels et hospitaliers, rénovation et réhabilitation, voirie et réseaux divers, terrassements et démolitions, travaux industriels, chantiers TCE et/ou gros œuvre, développement et gestion de projets immobiliers. Président du CA : Jean-Marc KIEFFER Directeur Général : Georges THILL
T : 52 36 80 W : www.tralux.lu
FA Ç A D E E T T O I T U R E Rollinger Toitures
Felgen & Associés Engineering
OBG Lux
T : 49 41 31 W : www.felgen.lu
20, ZAE Le Triangle vert L-5691 Ellange T : 26 73 68 0 W : www.ogb-lux.lu
Projets pages 27, 56
Goblet Lavandier & Associés 17, rue Jean-Pierre Sauvage L-2514 Luxembourg
INGÉNIEURS AuCarré
13, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 24 84 81 1 W : www.aucarre.lu
T : 43 66 76 1 W : www.golav.lu
Projet pages 16-18
Greisch
1, rue Jean Piret L-2350 Luxembourg
Projet page 27
BEB
33, rue de Crauthem L-3390 Peppange
HLG Ingénieurs-Conseils 20, Kierchewee L-8395 Septfontaines T : 26 34 03 03
Betavi
2, rue d’Arlon L-8399 Windhof (Koerich) T : 26 53 13 02 W : www.betavi.lu
ICLUX
6A, rue du Bois L-4795 Linger T : 26 53 56 1 W : www.iclux.lu
Betic
2, route de Luxembourg L-4972 Dippach
70, rue des Prés L-7333 Steinsel
T : 26 37 61 1 W : www.betic.lu
T : 33 33 66 1 W : www.marco.rollinger.lu
BLS Energieplan
Steffen Holzbau
T : 26 31 05 13 W : www.energyconsult.lu
46, rue du Cimetière L-1338 Luxembourg
Tralux
CDCL SA
1, rue des Lilas L-8084 Bertrange
Projet page 44
T : 26 18 72 60 156, route de Luxembourg L-3254 Bettembourg
EnergyConsult
64, rue Charles Martel L-2134 Luxembourg
11-12, rue de Flaxweiler L-6776 Grevenmacher
T : 26 20 36 38 W : www.bls-energieplan.de/lux
T : 71 96 86 0 W : www.steffen-holzbau.lu
Projet page 54
Icone
42, rue Tony Dutreux L-1429 Luxembourg T : 26 36 48 1 W : www.icone.lu
InCA
47, rue Gabriel Lippmann L-6047 Niederanven T : 42 68 90 1 W : www.inca-ing.lu
Projet page 22
Projet page 44
Cardoso
241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn T : 48 89 20 1 W : www.cardoso.lu
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Jean Kenkel
RMC Consulting
Instal-Fit
T : 80 83 72
T : 44 32 22 1 W : www.rmc.lu
T : 42 30 32 1 W : www.instalfit.lu
86, rue Clairefontaine L-9229 Diekirch
Projet page 27
Luxconsult
41, avenue de la Liberté L-1931 Luxembourg T : 26 488 488 W : luxconsult.lu
Projet page 27
Luxconsulting
8, avenue du Bois L-1250 Luxembourg T : 43 85 30 W : www.lux-consulting.lu Projet page 20
Luxengineering Bevilacqua & Associés 68, rue Marie-Adélaïde L-2128 Luxembourg
Milestone Consulting Engineers
155, rue Cents L-1319 Luxembourg
T : 31 61 61 1 W : www.mstconsult.lu
Mycon Ingénieurs 62, rue Baudouin L-1218 Luxembourg T : 27 28 15 38 W : www.mycon.lu Projet page 27
Ney & Partners
3, rue du Fort Bourbon L-1249 Luxembourg T : 26 64 93 52 W : www.ney.lu Projet page 27
221, route d'Esch L-1471 Luxembourg
7, rue de Bitbourg L-1273 Luxembourg
Projet page 20
Sanitherm Schroeder & Associés 8, rue des Girondins L-1626 Luxembourg T : 44 31 31 1 W : schroeder.lu Projets pages 24, 27
SGI
4-6, rue du Rham L-6142 Junglinster T : 49 37 37 1 W : www.sgigroupe.com Projet pages 16-18
6, rue des Trois Cantons L-8354 Garnich T : 38 01 93 W : www.sanitherm.lu
Wagner & Schaffner
T : 30 61 61 1 W : www.simon-christiansen.lu Projet page 26
Aquatechnic
MARBRERIE – TA I L L E U R S DE PIERRE Marbrerie Bertrand
1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu
Zone industrielle Route de Dudelange L-3222 Bettembourg
Projet pages 100-106
Marbrerie Trigatti 3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg
T : 44 63 51 W : www.marbrerie-trigatti.lu
Jean Schmit Engineering 3A, avenue Gaston Diderich L-1420 Luxembourg T : 44 89 70 W : www.jse.lu Projet page 22
ZI Lëtzebuerger Heck L-3844 Schifflange
2A, ZI Breedewues L-1259 Senningerberg T : 42 01 19 1
Igor Muller
10, route d’Esch L-3835 Schifflange T : 26 53 20 36 W : www.menuiserie-igormuller.lu
Menuiserie MSE 2, rue Woeller L-4410 Soleuvre T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu
Müller-Kälber
Daimlerstraße 2 D-71546 Aspach T : +49 71 91 36 71 20 W : www.muellerkaelber.com
Norbert Brakonier
16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu
Prefalux Marbrerie Bertrand
Rue de l’Industrie L-3895 Foetz
1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach
T : 49 50 41 1 W : www.climalux.lu
T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu
Federspiel
Carrières Feidt
9, rue Pletzer L-8080 Bertrange
Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen
T : 45 04 01 1 W : www.federspiel.lu
T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu
Climalux
Chimello
Michelini
T : 55 19 48 W : www.aquatechnic.lu
T : 40 32 42 1 W : www.buffadini.lu
Projet page 132
Weisgerber & Cie
T : 51 33 46 W : www.michelini.lu
65, rue des Bruyères L-1274 Howald
T : 26 66 01 44 W : www.achten.lu
T : 81 24 42 1 W : www.wagner-schaffner.lu
Rue de l’Industrie L-3895 Foetz
Buffadini P. & Fils
1, route du Vin L-5447 Schwebsange
T : 57 52 47
Projet page 132
I N S TA L L AT E U R S C H A U F FA G E S A N I TA I R E
Achten
11A, ZAC Klengbousbierg L-7795 Bissen
Simon-Christiansen & Associés 85-87, parc d'activités Capellen L-8308 Capellen
MENUISERIE
6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu
Lampertz
Z.a.e.r. op der Hei L-9809 Hosingen T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu
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ARCHIDUC 13
MENUISERIE M É TA L L I Q U E
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PEINTURE
Binsfeld & Bintener
Martin Reinert
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38-40, route de Wilwerdange L-9911 Troisvierges T : 97 80 21 W : www.kellerag.com
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Op Tomm 2, ZI L-5484 Wormeldange-Haut
Projet page 132
Franco di Tomaso
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Nos 36 ans d’expérience dans le développement, la fabrication et le montage de vérandas exclusives et de grandes baies vitrées coulissantes sans cadre minimal windows® nous permettent de concevoir et d’aménager des projets au design unique garantissant une transparence maximale pour des concepts architecturaux modernes.
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Direction : Serge NIEDERKORN
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Société luxembourgeoise de peinture
Alu design
8, rue Théodore de Wacquant L-3899 Foetz T : 26 17 64 01 W : www.aludesign.lu
Baustoff + Metall Luxembourg Zone industrielle L-8287 Kehlen
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23, rue Amalbergue L-4806 Rodange T : 23 65 18 41 W : www.batiprotect.lu
Burg & Kirch
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54, route de Longwy L-4750 Pétange T : 23 65 23 25 W : www.finitech.lu
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35, rue Robert Schuman L-5751 Frisange T : 23 67 31
Groupe peintures Robin 31, rue de la Gare L-8705 Useldange T : 23 63 23 1 W : www.robin.lu
Peinture Turmes
77, rue Clair-Chêne L-4062 Esch-sur-Alzette
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ANNUAIRE
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La ferronnerie utilise aussi bien des méthodes traditionnelles que contemporaines.
Auteur
Céline Coubray
BESENIUS
Photographe
Patrick Galbats
Monsieur Besenius, pourriez-vous nous retracer l’histoire de votre entreprise ? jeff besenius La forge a été fondée par Hubert Besenius en 1825. Depuis, elle a été transmise de père en fils jusqu’à aujourd’hui. Mon frère Lex et moi, nous sommes désormais la septième génération. Dans les années 1980, mon père a déménagé l’activité à Mertzig, où nous sommes toujours situés. C’est aussi à cette époque que nous avons commencé à diversifier notre activité.
cal, au ministère de l’Économie, au château de Vianden, pour la boutique Oberweis Grand Rue à Luxembourg. Nous travaillons aussi beaucoup pour les particuliers.
PORTRAIT MÉTIER
Jeff Besenius, gérant de la ferronnerie Besenius, nous présente son entreprise et son activité.
Justement, pouvez-vous nous préciser les secteurs dans lesquels vous intervenez ? jb Il y a la ferronnerie d’art et nous sommes une des rares entreprises à maîtriser les techniques anciennes de forge et de restauration, tout en étant ouvert aux dernières innovations. Nous réalisons tout type de travail métallique comme les garde-corps, les escaliers, les verrières, les portes-fenêtres… Notre travail est reconnu pour son approche créative et le soin apporté aux finitions, aussi bien pour les pièces anciennes à restaurer que pour les créations. Mon frère dessine beaucoup de pièces sur mesure, aussi bien à la main qu’en 3D. En parallèle de cela, 178
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nous avons développé une seconde entreprise, Besenius Safety Center, liée aux systèmes de fermeture de porte. Nous avons également développé une troisième niche qui est la mise en place de clôture et portail, en proposant aussi bien l’installation de produits finis que des créations sur mesure. Quelle plus-value pouvez-vous apporter aux architectes ? jb Nous sommes aux côtés des architectes pour les conseiller et les accompagner dans leurs projets. Nous sommes forts dans la création de nouvelles pièces ou dans le respect de l’existant pour les restaurations. Généralement, notre approche esthétique est fortement appréciée de la part des architectes, ainsi que nos conseils sur la faisabilité.
WWW.BESENIUS.LU
Jeff Besenius est à la tête de la ferronnerie familiale.
Pouvez-vous nous citer quelques chantiers remarquables auxquels vous avez participé ? jb Nous travaillons régulièrement avec les Bâtiments publics et avec le Service des sites et monuments nationaux. Nous sommes intervenus par exemple pour les garde-corps du Palais grand-duANNUAIRE
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