Paperjam mars 2022

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NUMÉRO 221

MARS 2022

Business zu Lëtzebuerg

Marianne & Viviane Welter, les longues routes de l’entreprise 5 453000 074017 03 5€



Édito #Égalité

Aux femmes, le pays reconnaissant Femme, mère et épouse. Voilà le rang longtemps assigné aux femmes à travers les siècles. Même imposé et érigé en norme. Qu’une majorité de femmes puissent aussi être des salariées et des dirigeantes d’entre­ prise n’allait pas de soi. Qu’elles puissent avoir les mêmes droits civiques et politiques que les hommes a été au cœur des combats féministes du 20e siècle. Les luttes menées ont permis aux femmes de disposer de leur corps et de décider de leur indépendance économique. Pourtant, en 2022, l’égalité entre les sexes est loin d’être une évidence. Si vous estimez qu’aujourd’hui l’égalité n’est plus un sujet prioritaire, alors faites un simple test. Proposez à vos amis et collègues de citer trois personnes remar­ quables dans les domaines scientifique, entrepreneurial et sportif. Combien indi­ queront autant de femmes que d’hommes ? Trop souvent les noms nous échap­ pent, ils ne sont pas top of mind. En com­ prendre les raisons est nécessaire pour surmonter les barrières et les biais persis­ tants. Tout d’abord, il serait réducteur de parler d’une discrétion ou d’une modestie liée à un sexe. Les femmes ne sont pas effacées par nature : c’est le résultat d’une construction sociale et d’une éducation limitante. L’égalité entre les sexes doit s’en­ seigner et se vivre dès le plus jeune âge. Si nous attribuons le courage, l’indépen­ dance ou le goût pour les mathématiques

à un seul sexe, il ne faut pas s’étonner des conséquences sur le futur marché de l’emploi. De tout temps, il y a eu des femmes extra­ordinaires par leurs œuvres, leurs engagements et leurs convictions. Mais leurs parcours ne sont pas autant valorisés, quand bien même elles ont réussi à décro­ cher les plus hautes fonctions et distinc­ tions. La reconnaissance publique passe par ce qui est affiché et affirmé. La prise de parole dans les médias et dans les sphères du débat public influence la perception de la société. Si les femmes ne sont ni pré­ sen­tes ni visibles, leurs réalisations risquent de passer au second plan de l’Histoire. Et puis, la réflexion doit porter sur l’orga­nisation des réseaux d’échange. Les old boys’ clubs forment des lieux de favoritisme et d’exclusion. C’est aux antipo­ des d’une société inclusive et collaborative nécessaire pour relever ensemble les défis sociaux, sociétaux et climatiques. Ignorer les femmes et leurs réalisations revient à se priver de la moitié de nos talents et cerveaux. De la moitié du cœur aussi, pour un nécessaire élan de solidarité. Gageons qu’un jour nous saurons reconnaître les mé­rites des femmes et des hommes. Sur la façade de nos institutions, on lira alors : « Aux grandes femmes et aux grands hommes, le pays reconnaissant. » Directrice des publications BÉRENGÈRE BEFFORT

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Mars 2022

Ristretto 10 #POLITIQUE 12 MAX HENGEL

« Le CSV doit élaborer ses positions en fonction des jeunes » –

14 #ENTREPRISES 16 CINDY ARCES

« La relation de confiance, indispensable en droit social » –

18 #PLACEFINANCIÈRE 20 STEPHANE HERRMANN

« Le modèle économique traditionnel atteint ses limites » Data Dada 24 #INCLUSION

L’égalité des genres passe aussi par le pouvoir

p. 26 À chaque région du globe sa particularité en matière de consommation de vins et spiritueux haut de gamme, explique le Luxembourgeois Philippe Schaus, CEO de Moët Hennessy (LVMH).

Conversations 26 PHILIPPE SCHAUS

« La consommation d’alcool est plus épicurienne, plus digitale et très centrée sur la qualité » –

30 LAURENT SCHONCKERT

« La pandémie a été un détonateur » –

34 DOSSIER

Photos

Andrés Lejona, Guy Wolff

50 femmes CEO 36 MARIANNE ET VIVIANE WELTER « Nous ne pouvons pas inventer le camion du futur » p. 36 Les CEO Viviane et Marianne Welter portent des regards croisés sur les 60 ans de l’entreprise familiale Arthur Welter et sur le secteur du transport routier.

44 PORTRAITS

50 femmes à la tête d’une entreprise de plus de 100 personnes MARS 2022

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Faites-vous vacciner ! Cela n’a jamais été aussi facile.

médecins généralistes

centres de vaccination OÙ PUIS-JE ME FAIRE VACCINER CONTRE LA COVID-19

? ?

UP

pédiatres

nouveau

pharmacies

Helpline Santé 247-65533

Plus d’informations sur

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Mars 2022

1.400 milliards de dollars

1.200

70

1.000

Enjeux Wellness

Un business qui nous veut du bien

Activité physique

Soins de Alimentation la personne saine, et beauté nutrition et perte de poids

RÉPARTITION DES DÉPENSES MONDIALES PAR TYPE DE SECTEURS WELLNESS 2017 2019

Tourisme wellness

2020

800

Source Global Wellness Institute

600

400

72 INFRASTRUCTURES

Dans le grand bain thermal de la Grande Région

200

0

74 TOURISME

p. 70

L’hôtellerie en mode « bien-être »

Après avoir accusé le coup sous l’effet de la pandémie, le secteur du wellness est, comme beaucoup d’autres, reparti à la hausse. Entre services spécialisés et investissements à domicile.

78 L’ACTUALITÉ DU SECTEUR 6 tendances pour un esprit et un corps sains

82 ÉQUIPEMENTS Le boom du wellness à domicile

84 LEX DELLES (MINISTRE

DU TOURISME) « Le wellness est complémentaire au tourisme »

86

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Portfolio

Business Club

Lifestyle

11 bourgmestres et « leur » capitale p. 86 Les 11 bourgmestres des communes ­luxem­bourgeoises partenaires d’Esch2022 prennent la pose et dévoilent leur vision pour leur territoire.

106 108 110 112

MA MAISON MON ARGENT MON STYLE MA COLLECTION

114 MA RECETTE

116 MON MENTAL

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La liste

6 réalisateurs « made in/with Luxembourg » Débat public 08 STÉPHANIE EMPAIN

Advertoriaux

Photos

Guy Wolff

22 BRUCHER THIELTGEN & PARTNERS Soutenir une approche collaborative du droit

p. 112 Parce que la marque est menée par des amies, mais surtout parce qu’elle aime leur mode, Carole Miltgen collectionne les pièces de la marque locale Vol(t)age.

32 SD WORX « Pour gagner, tirer le meilleur de chacun » MARS 2022

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Débat public La sécurité publique fait débat. La situation sécuritaire dans certains quartiers urbains, les lois encadrant la vidéosurveillance, le recrutement massif d’effectifs policiers et leur formation, voilà autant de sujets devenus incontournables au moment où notre parti porte la responsabilité de ce ressort important. À tout cela s’ajoute la pandémie, qui pèse énormément sur notre société et qui implique un travail accru pour la police, que ce soit au niveau du contrôle des mesures sanitaires ou encore du suivi des manifestations, devenues de plus en plus difficiles à encadrer. Comment réagir face à une situation qui a connu des changements significatifs à plusieurs niveaux? Il faut éviter que la crise devienne un prétexte idéal pour une dérive sécuritaire, voire répressive. La fatigue généralisée face à la pandémie provoque non seulement une radicalisation de certaines parties de la population, mais aussi un goût pour des solutions simplistes. Je soutiens notre gouvernement dans ses efforts afin de naviguer dans cette crise profonde avec discer­nement et en appliquant le principe de proportionnalité. Bien évidemment, cela ne dégage pas les pouvoirs publics de leurs responsabilités. Il s’agit de moderniser la police et de la doter des moyens nécessaires pour qu’elle puisse remplir ses missions – être proche des citoyens et à leur écoute.

Stéphanie Empain Députée, déi Gréng

Une campagne de recrutement sans précédent a été lancée, couplée à un effort accru en termes de formation. Nous fixons des cadres juridiques clairs et transparents, que ce soit pour la vidéosurveillance, les fichiers de données de la police, la garantie d’accès des bâtiments ou encore les bodycams. Enfin, nous effectuons aussi des investissements conséquents au niveau du matériel et des infrastructures. Toujours est-il que même avec tous ces moyens, la police, à elle seule, ne peut pas résoudre tous les problèmes. Elle intervient normalement en dernier lieu, quand d’autres dispositifs ont échoué. D’où l’importance de se concentrer au moins autant sur la prévention que sur la répression. C’est d’ailleurs sous l’impulsion des ministres Verts que la problématique de la criminalité liée aux stupéfiants est enfin abordée de manière multidisciplinaire et coordonnée, justement en vue de renforcer toutes les étapes préventives. Éviter les réponses simplistes et mettre en œuvre des solutions permettant de répondre efficacement aux défis de sécurité, voilà le chemin politique que nous continuerons à emprunter.

Stéphanie Empain est présidente de la commission parlementaire de la sécurité intérieure et de la défense. Ce débat public, en principe mensuel, est un rendez-vous qui donne carte blanche aux représentants élus au Parlement. Photo ANDRÉS LEJONA

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NOVEMBRE MARS 2020 2021

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Ristretto #Politique Sélectionné par IOANNA SCHIMIZZI, JULIEN CARETTE et PIERRE PAILLER

COLLECTIF

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« Le Luxembourg n’est pas occupé à faire de petits calculs pour déterminer quoi faire. » Le ministre des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn (LSAP) s’est exprimé le 9 février devant les députés à propos de la crise ukrainienne et des sanctions potentielles contre la Russie imposées par les États-Unis, ainsi que par les pays de l’UE et de l’Otan. « Tous les pays doivent participer », a-t-il insisté. COMBATIVE

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RÉFORMATEUR

« Une évaluation des écoles européennes agréées du pays est en cours, afin de déterminer ce qui fonctionne bien chez elles et les éléments qui favorisent leur succès. Des choses dont on pourra s’inspirer pour réformer le système scolaire. » Claude Meisch (DP), ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, le 9 février. 4

MOTIVÉ

« Le Musée du sport luxembourgeois ne sera pas une vitrine avec trois coupes dedans, mais un projet d’envergure, avec un budget tournant autour des 20 millions d’euros. » Le nouveau ministre des Sports Georges Engel (LSAP) a confirmé, début février, que le Musée du sport prendra place dans le nouveau quartier de Nonnewisen, à Esch. Le conseil communal eschois devrait voter le projet prochainement. 5

RÉSOLUE

« Nous ne pouvons pas attendre qu’une vague arrive en automne et commencer seulement à obliger à vacciner à ce moment-là. » RÉFLÉCHI

« Après mûre réflexion, j’ai pris la décision de demander à l’Université de me retirer mon DEA. Ceci afin de lever tout doute sur le bien-fondé du DEA et d’éviter une perte de confiance dans le travail académique. » Le Premier ministre Xavier Bettel (DP), après que l’Université de Lorraine lui a demandé, le 31 janvier, de reprendre son mémoire et de le mettre en règle, sous peine de sanctions, a annoncé regretter cette situation et a demandé à l’Université d’« accepter [s]es excuses et [s]a décision » de renoncer à son diplôme.

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Photos

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Romain Gamba (archives)

Après avoir affiché ses réticences à mettre en place une obligation vaccinale et répété qu’il s’agissait d’une solution de tout dernier recours, la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), s’est résolue, le 24 janvier, à soutenir la vaccination obligatoire des plus de 50 ans.


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Ristretto #Politique

«Le CSV doit élaborer ses positions en fonction des jeunes» Max Hengel a prêté serment en janvier en tant que député CSV représentant la circonscription Est. À 44 ans, celui qui a succédé à Françoise Hetto-Gaasch représente une forme de rajeunissement des cadres du parti. Tour d’horizon de sujets d’actualité et de fond.

Le nouveau parti lancé par Frank Engel (ancien eurodéputé et président du CSV) risque-t-il de faire du mal à votre formation politique ? Cela coûtera peut-être quelques voix au CSV et au DP, vu les personnes recrutées. Mais il est très dur de lancer un nouveau parti. N’est-ce pas un constat d’échec pour les députés de votre parti qui ont dénoncé Frank Engel ? Tout le monde est perdant, personne n’en a profité. Mais ils n’avaient pas d’autres choix d’un point de vue légal. Le CSV a-t-il enfin tourné la page de ce conflit interne qui a conduit au départ de son ancien président ? Nous sommes sur la bonne voie. Il est impor­tant désormais de discuter en interne, d’élaborer des idées, de tirer des conclusions. Et de préparer 2023. Les partis populaires comme le CSV sont en crise en Europe. Ce format est-il un handicap ? Les partis qui ont une longue histoire ne peuvent pas modifier leurs positions aussi facilement qu’un jeune parti. D’autant que leur élaboration reste plus facile à 2 qu’à 21… Mais quand on voit l’histoire des partis, il y a des hauts et des bas. Le grand défi consiste à élaborer une position qui trouve le plus grand soutien de la population. Se rajeunir est un enjeu essentiel pour le CSV… C’est clair. Il est important que le parti, la fraction et les CSJ (la section des jeunes du CSV) travaillent ensemble. L’évolution ces 10 dernières années a été considérable. Quelqu’un qui a 20 ans a une tout autre perception des réalités quotidiennes. Il faut élaborer nos positions en fonction d’eux. La communication aussi ? Il faut revoir toute notre stratégie de communication, avec une campagne moderne, axée sur les réseaux sociaux, et des messages clairs et simplifiés. Si une explication dure plus de 5 minutes, c’est perdu. Comment atteindre les objectifs climatiques ? La politique climatique ne doit pas être idéo­logique, mais pragmatique. Elle doit rester vivable pour les gens. Mais la crise climatique est une urgence…

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J’ai conscience qu’il n’est plus possible de repousser. Le moment viendra où une politique plus stricte sera nécessaire. Le nucléaire est-il une solution ? Je suis né en 1977 et j’ai toujours vu les quatre tours de Cattenom. Je n’ai pas envie de cela. C’est une source d’énergie neutre, mais dangereuse. Comment intégrer davantage les résidents étrangers à la vie politique luxembourgeoise ? Le référendum de 2015 a apporté une réponse, mais pas définitive. Notre société est en évolution, donc il faudra reposer cette question. Quelles solutions pour maintenant ? Déjà, nous avons facilité l’accès à la natio­ nalité. Et la double nationalité est une bonne solution pour un résident qui veut garder ses racines. Qu’en est-il des plus de 200.000 frontaliers ? Il faut relancer la Grande Région afin qu’elle offre des solutions concrètes pour le quotidien des gens. La ministre à la Grande Région, Corinne Cahen (DP), nous dit que beaucoup d’efforts sont faits, mais il est difficile de les percevoir… Une étude récente a montré que les aides au logement bénéficient surtout aux plus riches… Ces inégalités doivent être contrecarrées avec les taxes. La spéculation foncière est un gros souci. Mais il faudra bien différencier une taxe sur la spéculation des terrains et l’impôt foncier du logement principal. Quelle leçon tirez-vous de la pandémie ? Les perspectives économiques sont importantes, mais il ne faut pas oublier que nous pouvons vivre avec un train de vie plus modeste. Votre devise en politique ? Être proche des gens, pragmatique et courageux. Bourgmestre de Wormeldange de novembre 2017 à novembre 2020, Max Hengel y est aujourd’hui échevin. Interview PIERRE PAILLER Photo ROMAIN GAMBA


#DUDELANGE2022 12.03

Zeltik

CCRD OPDERSCHMELZ

Danceperados of Ireland, Kila & The Paperboys (Trio)

14.05

Hall des Vestiaires & Wagonnage

NEISCHMELZ

Ouverture au public

12.05 15.05 CCRD OPDERSCHMELZ

11.06 12.06 NEISCHMELZ

18.06 C E N T R E-V I L L E

Like A Jazz Machine jazzXchange feat. Bojan Z, Thomas de Pourquery & Supersonic, Maxime Bender „Universal Sky“, Kenny Garrett & Sounds from the Ancestors, Émile Parisien Sextet feat.Theo Croker, The Minor Majors, Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance

Usina22 feat. Kings Of Leon Festival Vitrines avec la participation de : Den Atelier, CCRD opderschmelz, De Gudde Wëllen, Aalt Stadhaus, De Läbbel, DKollektiv, Dudelange On Wheels, Itinerantes, Koll An Aktioun, Kulturfabrik, Rotondes, Rocklab, Schungfabrik...

Fête de la Musique Joris, Crash Test Dummies, The Coronas, Alex Henry Foster, Giirl, Wellbad, Maz, Little Hours...

19.06

Zeltik

C E N T R E-V I L L E

Red Cardell, Mànran, Paddy Goes To Holyhead...

01.08 28.08 R É S E R V E N AT U R E L L E H A A R D

17.09 18.12 C E N T R E S D ‘A R T D O M I N I Q U E LANG & NEI LIICHT

opderschmelz.lu dudelange2022.lu

Acoustic Picnics Krunnemécken & Roland Meyer, Julie Campiche, E roude Fuedem duerch de roude Buedem, Desire Lines, The Visit...

Re-retour de Babel Exposition et événements sur les migrations


Ristretto #Entreprises Sélectionné par THIERRY LABRO

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PRUDENT

« La situation en France est différente et il n’y aura pas, pour le moment, de mesures pour la clientèle au Luxembourg. »

Total Luxembourg ne fera pas de geste, a indiqué le fournisseur d’énergie à Paperjam le 10 février, malgré ses bénéfices records. En France, au contraire, le groupe a proposé 5 euros de réduction par plein de 50 litres. 2

INQUIET

« On est au-delà des 200 concerts reportés ou annulés. Sans doute proche des 300. Mais je vous avoue que j’ai arrêté de les compter, ce qui n’est pas vraiment bon signe… » Michel Welter, associé-gérant de l’Atelier, avouait le 4 février à Paperjam avoir eu peur que la salle ne doive fermer ses portes. 3

IMITATEUR

« Le prix médian des maisons est le plus élevé jamais atteint en Belgique », à 192.000 euros, souligne Renaud Grégoire, porte-parole de la Fédération belge du notariat. Sous l’influence du Luxembourg, les prix flambent en province de Luxembourg à 219.000 euros pour une maison (+ 25,1 % en cinq ans). 4

VIRTUALO-RÉALISTE

« C’est le Far West… mais tu ne peux y tuer personne ! »

Le CEO de Vizz, Mathias Keune, a officialisé le 8 février le lancement, en avril ou mai, du premier metaverse luxembourgeois, The Duchy, pour une vingtaine de terrains. Ou comment surfer sur la tendance de ces univers parallèles dopés par Mark Zuckerberg. 5

VIRTUALO-HEUREUX

« Il y a moins de passage dans les showrooms, le client est beaucoup plus informé grâce à internet et, lorsqu’il se rend en concession, c’est pour passer à l’achat. Cela se voit avec un taux de concrétisation en hausse. »

Le CEO d’Autopolis, Marc Devillet, résumait le 4 février un point de vue général sur l’Autofestival 2022. 6

SOLD OUT

« On ne vend pas plus de parkings parce qu’on n’en a pas plus à vendre. Mais on voit que les prix ont augmenté et que les gens se ruent dessus. »

HUMAIN

« Il me tarde de relancer un environnement de travail ! Nous avons une équipe formidable, une famille, et j’ai envie que nous puissions nous retrouver et travailler au développement de la société. C’est la priorité de mes priorités. » C’est le souhait dont Mike Reiffers, premier CEO de Skeeled, start-up spécialisée dans les RH, a fait part à Paperjam le 8 février.

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Matic Zorman (archives) et Skeeled

C’est ce qu’a déclaré la directrice de l’agence New Immo, Anne Reuter, à Paperjam le 10 février. Elle réagissait au boom de l’intérêt pour les parkings comme produit d’investissement, qui voit les prix aller jusqu’à 200.000 euros.


Facing the crisis

Where do we stand and what’s next for Luxembourg?

Under the patronage of:

In collaboration with:

Conference organised by:


Ristretto #Entreprises

«La relation de confiance, indispensable en droit social» Marielle Stevenot et Cindy Arces viennent de lancer leur cabinet d’avocats d’expertise en droit social : Unalome Legal. Cindy Arces en détaille la vision stratégique et l’approche d’une matière souvent liée à un volet émotionnel important.

Pourquoi avoir choisi ce nom ? Nous l’avons emprunté à la tradition bouddhiste, où le symbole Unalome représente le chemin de vie d’une personne, parsemé de réussites, de succès, mais aussi de doutes voire d’échecs, qui font évoluer et progresser. Ce symbole fait écho à notre propre chemin de vie ­professionnelle et il correspond à notre état d’esprit. Quelle est la vision d’Unalome Legal ? Nous sommes tout d’abord un cabinet d’expertise en droit social qui a pour volonté de créer une relation à long terme avec chacun de ses clients. Chacun d’entre eux peut en effet se retrouver – à différents moments de l’évolution de leur entreprise – dans une situation de doute et d’instabilité autour de problématiques liées au droit du travail. Une matière ­complexe et qui s’accompagne souvent de volets émotionnel et psychologique non négligeables. Le contexte dans lequel nous vivons depuis de nombreux mois multiplie les facteurs d’incerti­ tude. Nous voulons accompagner nos clientschefs d’entreprise et responsables de ressources humaines pour leur permettre de naviguer à travers la spirale réglementaire et ainsi les éclairer sur le chemin le plus efficace à suivre par rapport à leur stratégie. Cela passe par une relation de confiance, de proximité et d’implication en amont dans la réflexion et le déploiement de leur stratégie. La création de ce cabinet est aussi une manière, pour vous, de revenir à une prise directe avec les dossiers en tant qu’associées ? Nous étions déjà impliquées dans les dossiers chez PwC Legal, mais la gestion quotidienne de l’entreprise nous demandait également du temps. La taille de notre nou­ veau cabinet nous permet de nous recentrer sur le service au client, tout en participant activement au développe­ ment de nos collaborateurs. Qu’est-ce qui vous donne confiance dans l’économie du pays pour oser lancer votre propre structure ? La stabilité ­politique, la promotion de la croissance des entreprises et, plus récemment, les aides propo­ sées durant la crise montrent que – même si tout n’est pas parfait – nous restons au Luxembourg dans un environnement pro­business et dans un contexte social privilégié qui alimentent un cercle vertueux propice à l’arrivée de nouveaux acteurs, à la création d’emplois et donc à la fourniture de services de support aux dirigeants d’entreprise. Quel peut être l’impact positif d’une bonne gestion du droit du travail ?

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Le droit social est souvent rattaché à une notion de ges­ tion de crise ou de ses conséquences. Nous voulons justement placer notre démarche dans une autre approche, plus positive, centrée sur le long terme, et sur la stratégie et la gouvernance de l’entreprise. Nous voulons être impliqués à ce niveau pour les conseiller dans leurs choix et participer à une croissance pérenne de ­l’entreprise. Le droit du travail est-il encore suffisamment outillé par rapport aux évolutions de la vie des entreprises et des différents métiers ? La réalité du terrain et les besoins des chefs d’entreprise évoluent plus rapidement que le cadre réglementaire. Un certain nombre de règles sont inadaptées ou désuètes par rapport à une économie digitalisée, mondia­ lisée. Le télétravail, dont il est beaucoup question depuis deux ans et qui comprend des problématiques fiscales, de sécurité sociale et de droit du travail, est un bon exemple. Ce retour d’expé­riences montre que les décideurs politiques pourraient prendre en compte un statut européen du travail fron­ talier. Un autre cas : la durée légale du travail, qui n’est plus adaptée ni au fonctionnement des entreprises ni au souhait de leurs salariés. Faut-il envisager une grande réforme du droit du travail ou peut-on continuer à le modifier épisodiquement ? Une approche pragmatique encouragerait des modifi­ cations par touches successives plus rapides, mais une grande réforme – même si elle impliquerait un certain délai – aurait le mérite de gagner en cohérence et d’évi­ ter que les modifications ponctuelles aboutissent à des contradictions avec des éléments en place ou laissent de trop grandes zones d’interprétation. J’ajoute que le droit du travail ne couvre pas les situations des per­ sonnes qui travaillent pour des plateformes digitales avec un statut hybride, ayant le choix d’effectuer ou non une prestation. Or, l’élément retenu pour établir l’exis­ tence d’une relation de travail est le lien de subordina­ tion, qui est plus flou dans ce cas. Notre droit n’est pas adapté pour régler ce cas de figure et offrir les protections et garanties nécessaires à chaque partie. Une réflexion de fond devrait être menée à ce sujet.

Cindy Arces et son associée Marielle Stevenot, poursuivent leur longue collaboration.

Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu. Interview THIERRY RAIZER Photo ROMAIN GAMBA



Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par BENOÎT THEUNISSEN

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PRAGMATIQUE

« Avec certains emplois qui pourraient disparaître à cause de tâches répétitives, les fonctions de conformité et de reporting se retrouveront sans aucun doute affectées. Les robots prendront en charge certains emplois. D’autres emplois à forte valeur ajoutée seront créés. » Claude Marx, directeur général de la CSSF, s’exprimait ainsi à propos de l’avenir du secteur lors du 10×6 Luxembourg – Financial centre 2030, organisé le 25 janvier par le Paperjam + Delano Club. 2

RÉALISTE

« Pour parvenir à une émission nette nulle, il faut de nombreuses technologies et innovations qui n’existent pas encore toutes. » Jennifer Wu, responsable mondiale des investissements durables chez J.P. Morgan Asset Management, lors d’une conférence organisée le 8 février par le gestionnaire d’actifs à propos de la recherche en investissement ESG. CRITIQUE

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« Il s’agit d’un problème très complexe qui ne peut être traité par des mesures politiques ponctuelles et uniques, mais qui nécessite une feuille de route d’action politique globale et coordonnée, établie par le gouvernement dans son ensemble, sur la base d’une analyse complète de tous les goulets d’étranglement, des variables pertinentes et des objectifs politiques. » Gaston Reinesch, gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg (BCL), au sujet de la croissance des prix de l’immobilier luxembourgeois, dans un article publié le 21 janvier sur le site web de la BCL. 4

ATTENTISTE

« Compte tenu de l’incertitude actuelle, nous devons plus que jamais maintenir la flexibilité et l’optionalité dans la conduite de la politique monétaire. »

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), au sujet des prochaines hausses des taux d’intérêt, à l’issue de la première réunion des gouverneurs de la BCE le 3 février.

« Comme l’énergie est le moteur de l’inflation globale, la question se pose de savoir si les augmentations de prix seront durables. Pour répondre à cette question, nous devons surveiller les salaires. » Vincent Juvyns, stratège de marché mondial chez J.P. Morgan Asset Management, commentait, le 3 février, les attentes en matière de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). 6

HUMORISTE

« Quand l’Amérique éternue, c’est le monde qui prend froid. »

Patrick Zweifel, chief economist chez Pictet Asset Management, décrivant les conséquences de la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour les marchés émergents dans une analyse écrite diffusée le 21 janvier.

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Shutterstock, Romain Gamba (archives) et JP Morgan AM

ATTENTIF

Photos

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WALL STREET DANS VOTRE POCHE Tradez où vous voulez avec la banque leader de l'investissement en ligne.

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Les investissements comportent divers degrés de risque. Swissquote Bank Europe SA – RCS B78729. Banque basée au Luxembourg et régie par la CSSF.


Ristretto #PlaceFinancière

«Le modèle économique traditionnel atteint ses limites» Stephane Herrmann est le nouveau CEO de Lombard Odier (Europe) depuis le 1er janvier. Il revient sur l’évolution de la banque privée, entre les attentes des « nouvelles richesses » et l’impératif de soutenabilité.

Comment voyez-vous évoluer le métier de banque privée ? Si l’on regarde au niveau des acteurs, il y a d’un côté les grandes banques qui considèrent la gestion de fortune comme activité annexe. Ce sont souvent des banques de détail qui ont une certaine clientèle fortunée pour laquelle elles ont développé une offre. De l’autre côté, vous avez des banques plus « tradi­ tionnelles » – une catégorie dans laquelle s’inscrit Lombard Odier – ou des acteurs comme les family offices, dont le cœur de métier est la gestion de fortune et la banque privée. Le secteur est polarisé entre ces deux extrêmes.

de véritables lames de fond : allongement de la durée de la vie, quête de sens, soutenabilité, création de fortunes à différents moments de la vie… Des change­ ments qui font que l’univers du banquier privé se complexifie. Le schéma historique de l’entrepreneur de 55 ans qui a vendu son entreprise et qui veut trans­ mettre une partie de son patrimoine à ses enfants n’est plus le schéma central. En quoi cela modifie-t-il votre approche ? Par exemple, on voit de plus en plus de gens qui font fortune très tôt, très jeunes, et dont les attentes sont très différentes. Ces « nouvelles richesses » auxquelles nous sommes confrontés ont d’autres besoins que des fortunes « bien établies », ou qui se sont construites sur le long terme et qui cherchent à être accompagnées dans la trans­ mission de leur patrimoine. Elles cherchent des banquiers qui leur ressemblent, des gens de leur génération, qui parlent leur langage et qui ont les mêmes centres d’intérêt. Ce qui consti­ tue aussi un défi en termes de recrutement.

On parle beaucoup de consolidation bancaire en Europe. Est-ce inévitable pour la banque privée ? On est encore un secteur extrêmement éclaté. Les 10 premiers acteurs ont une part de marché limitée, très loin des concentrations que l’on connaît dans d’autres secteurs économiques.

Vous parlez de soutenabilité. La demande de placements ESG est-elle une tendance à laquelle vous devez de plus en plus faire face ? La dynamique de la soutenabilité est très impor­ tante. Nous sommes positionnés sur ce sujet depuis des années. Tout ce qui concerne la soute­ nabilité et le développement durable est à la base une con­viction des associés. Cela se ressent dans notre manière d’investir. Nous sommes convaincus que le modèle économique traditionnel comme on le voit aujourd’hui atteint ses limites et qu’il y a de gros besoins de changement dans les domaines envi­ronnementaux et sociétaux.

Qu’est-ce qui freine cette évolution ? C’est la capacité de rendre deux cultures compatibles. Notre métier est basé sur les relations de confiance avec nos clients. Des opportunités, il y en a. Mais ce que l’on regarde, c’est la compatibilité avec notre modèle. L’un des éléments très forts d’attractivité d’une banque privée est sa marque, et ce qu’elle représente. Généra­ lement, diluer ça avec des apports externes peut être un peu compliqué. Qu’attendent aujourd’hui les clients de leur banquier privé ? Ils viennent pour être accompagnés dans la gestion de leur fortune. Ils ne sont pas là pour faire des coups en bourse, mais recherchent des conseils et des services par rapport à des questionnements patri­ moniaux ou à des problèmes de structura­ tion familiale. Nous les accompagnons à long terme dans la gestion de fortune multigénérationnelle de leur patrimoine. Avez-vous constaté une évolution de ces attentes ? Oui. Et cette évolution est liée aux change­ ments sociétaux. Des changements qui sont

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Que faites-vous concrètement en la matière ? Nous avons beaucoup travaillé et investi sur ces concepts depuis une dizaine d’années et nous avons obtenu le label B Corp il y a trois ans. C’est quelque chose qui est ancré dans notre ADN. Nous avons par exemple développé le concept d’économie CLIC (pour circular, lean, inclusive and clean). Nous avons aussi développé une méthodologie avec l’université d’Oxford qui permet de mesurer la trajectoire de décarbonation nécessaire à une entreprise pour être alignée sur les accords de Paris. Et nous cherchons à adapter les investissements de nos clients en conséquence. Le secteur de la banque privée est encore « extrêmement éclaté », pointe Stephane Herrmann.

Interview MARC FASSONE Photo ROMAIN GAMBA


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L’étude Brucher Thieltgen & Partners occupera très prochainement deux des Villas du boulevard Emmanuel Servais.

Juridique

Soutenir une approche collaborative du droit

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MARS 2022

Ils incarnent une nouvelle génération de praticiens du droit, avec la volonté de mieux répondre aux attentes de leurs clients au cœur d’un environnement juridique qui tend sans cesse à se complexifier. Au sein de l’étude Brucher Thieltgen & Partners, cinq jeunes avocats viennent d’accéder à la fonction de Senior Counsel et Counsel. « Aujourd’hui, nous avons à cœur de nous investir au sein de l’étude, pour celle-ci comme pour nous-mêmes, avec la volonté de faire progresser l’ensemble des

personnes impliquées à nos côtés, les collaborateurs de l’étude comme nos clients, et de faire évoluer la pratique du droit », explique l’un d’eux, Philippe Sylvestre, avocat spécialisé dans le droit des sociétés et en contentieux d’actionnaires. Proche du client S’ils peuvent chacun faire valoir un parcours différent, tous ont prêté serment entre 2008 et 2014. Ils sont aujourd’hui réunis autour d’une même vision. « Il est important à nos yeux de

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Face à la complexification du droit, une nouvelle génération d’avocats contribue à faire évoluer leur métier. Au sein de l’étude Brucher Thieltgen & Partners, cinq praticiens récemment nommés à la fonction de Senior Counsel et Counsel prônent une démarche plus proche du client s’appuyant sur une organisation du travail en équipe.

Eva Krins (Maison Moderne)

Contenu sponsorisé par BRUCHER THIELTGEN & PARTNERS


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mettre en œuvre une approche orientée client », commente Anne-Marie Ka, Senior Counsel et avocate spécialisée en droit bancaire et financier. « Plus que jamais, nos clients souhaitent que nous agissions en partenaire, que nous les prenions par la main. Il nous faut pour cela être davantage dans l’écoute et la compréhension du client, échanger et travailler avec lui, pour lui permettre d’anticiper les litiges, lui donner de la visibilité pour l’avenir. » Trouver la solution en équipe La démarche implique le plus souvent de toucher à divers domaines du droit, qu’un avocat seul ne peut maîtriser de manière approfondie. Il faut dès lors privilégier le travail en équipe, développer une approche plus collaborative et transversale de la pratique du droit. « Le conseil juridique exige une analyse de plus en plus pointue de la situation de chaque client », commente Élodie Rousseau, avocate spécialisée dans les contentieux commerciaux et contractuels. « Pour chaque cas, nous sommes organisés pour parvenir à appréhender la problématique sous différents angles, en mobilisant divers regards et expertises, afin d’apporter la meilleure solution pour notre client. » Aller au fond des choses La manière dont est organisée l’étude permet d’innover et d’apporter un conseil personnalisé à chaque client. « En abordant les dossiers en équipe, nous pouvons mieux déceler ou anticiper

« Il est important à nos yeux de mettre en œuvre une approche orientée client. » Anne-Marie Ka Senior Counsel, Brucher Thieltgen & Partners

«E n abordant les dossiers en équipe, nous pouvons mieux déceler ou anticiper des problématiques susceptibles de surgir. » Catherine Wagener Counsel, Brucher Thieltgen & Partners

des problématiques susceptibles de surgir et accompagner le client de manière proactive. Nous avons la possibilité d’aller au fond des choses », commente Catherine Wagener, avocate spécialisée en droit du travail. Fanny Gilliers, avocate spécialisée en droit pénal, abonde dans ce sens. « Chacun de nous, en étant généraliste, a eu l’occasion d’approfondir certains domaines du droit. En ayant la possibilité de nous appuyer sur la spécia­ lisation des uns et des autres, nous apportons un meilleur conseil, plus rapidement, explique-t-elle. Nous pouvons alors consacrer plus de temps au client, proposer un accompagnement qui tient mieux compte des aspects humains, le rassurer face aux inquiétudes que peuvent susciter certains dossiers. » Le bon équilibre Cette nouvelle génération d’avocats est aussi attentive à développer une approche du métier saine, respectueuse d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. C’est en suivant cette approche que l’étude Brucher Thieltgen & Partners s’étoffe. S’appuyant sur le dynamisme de ses équipes, elle veille à s’adapter et à se doter d’outils et de processus adaptés, au service d’une pratique du droit la plus innovante possible.

5 EXPERTISES COMPLÉMENTAIRES, REFLETS DES AXES DE DÉVELOPPEMENT DU CABINET BRUCHER THIELTGEN & PARTNERS

Anne-Marie Ka

Catherine Wagener

Anne-Marie Ka, Senior Counsel, est spécialisée en droit bancaire et financier, en particulier en matière réglementaire et contentieuse.

Catherine Wagener, Counsel, exerce dans le domaine du contentieux civil et commercial, avec une spécialisation en droit du travail.

Fanny Gilliers

Élodie Rousseau

Fanny Gilliers, Counsel, représente ses clients devant les tribunaux pour tout type de litige, avec une spécialisation en droit pénal des affaires.

Élodie Rousseau, Counsel, dispose d’une solide expertise en matière de contentieux commerciaux et contractuels.

Philippe Sylvestre Philippe Sylvestre, Counsel, est spécialisé en droit des sociétés, contentieux d’actionnaires et procédures d’insolvabilité.

ns rmatio d’info r s e lu h p c t Bru Pour cabine arners, le r u s P ten & Thielg us sur o v z e rend w.lu

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MARS 2022

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Data Dada #Inclusion

L’égalité des genres passe aussi par le pouvoir Avec la Lituanie et les Pays-Bas, le Luxembourg figure parmi les pays qui ont le plus progressé en matière d’égalité des genres, selon le Gender Equality Index édité par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE). Un classement annuel, dominé par la Suède et le Danemark, qui offre un aperçu des actions à mener pour que l’égalité s’exprime à tous les échelons de la société. Auteur THIERRY RAIZER À commencer par le pouvoir décisionnel en entreprise et en politique. UE

Suède Finlande

Belgique Bulgarie

89,9 % 84,5 %

Slovaquie

82,4 %

Tchéquie

83,9 % 68 %

72,7 %

Danemark

61 %

Slovénie

55 %

Roumanie

86 %

Allemagne

68,6 %

Estonie

62,8 %

Portugal

Pologne

Irlande

Grèce

Autriche

75,5 %

53,4 %

Pays-Bas

Espagne

81,4 %

86,3 %

Malte

France

72,4 %

Croatie

92,4 %

Hongrie

Italie

Luxembourg Lituanie

L’ÉGALITÉ DES GENRES SELON TROIS CRITÈRES Index général

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Processus décisionnel

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Chypre

Lettonie

En pourcentage, 100 % indiquant une égalité parfaite entre les femmes et les hommes.

Situation financière

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Deux chantiers de la diversité

Et en politique ?

Parmi les composantes de l’index général de l’égalité des genres, la notion Power (ou « prise de décision ») est à améliorer. Sur le plan éco­nomique, même si le clas­se­ment ne s’intéresse qu’aux entreprises cotées (minori­taires au Luxembourg), il indique une représentation fémi­nine de 20 % (contre 30 % dans l’UE) dans les organes de gouvernance et de supervision de ces entités. En revanche, le Luxembourg dé­passe la moyenne européenne dans le volet Social, avec 56 % de femmes dans les conseils d’admi­nistration des orga­ nismes de recherche (39 % dans l’UE) et 20 % dans les organes décisionnels du secteur sportif (17 % dans l’UE).

Seuls 35 % des ministres sont des femmes (contre 34 % pour l’UE) et la Chambre ne compte que 35 % de députées (34 % dans l’UE) sur les 60 élus. À noter que déi Gréng est le groupe parlementaire le plus féminisé avec six députées sur neuf. Seules cinq pour le CSV qui compte 21 élus. Parmi les sen­sibilités politiques, l’ADR reste 100 % masculin, les Pirates ne se sont pas encore féminisés dans leur jeune histoire parle­ mentaire et la rotation des deux députés déi Lénk joue actuellement en faveur d’une présence exclusivement féminine.

Femmes

AU GOUVERNEMENT

Source EIGE, Gender Statistics Database, WMID, 1st quarter 2021. Données fournies par l’EIGE pour l’Europe et recensement de Paperjam pour le Luxembourg.

Suède

Hommes À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS

34 % 66 %

35 % 65 %

33 % 67 %

35 % 65 %

Europe

Luxembourg

Europe

Luxembourg

UE

Belgique

95 %

Bulgarie

Finlande 89,8 %

Slovaquie

Tchéquie 72 % 58,5 %

Slovénie

58,2 %

Danemark

59,2 %

48,8 % 53,3 %

Allemagne

Roumanie 66,7 % 57,5 %

Estonie

64,4 %

Portugal

Pologne

Irlande

Grèce

Autriche 37,5 %

74,2 %

54,6 %

Pays-Bas

Espagne 85,4 %

84,9 %

Malte

France

74,2 %

Croatie

Hongrie

Luxembourg

Italie Lituanie

LES PROCESSUS DÉCISIONNELS SOUS TROIS ANGLES Social

Économique

Politique

Chypre

Lettonie

En pourcentage, 100 % indiquant une égalité parfaite entre les femmes et les hommes. 0

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Philippe Schaus voit dans le Luxembourg l’exemple réussi d’un microcosme de l’Europe.


Conversation Philippe Schaus

« La consommation d’alcool est plus épicurienne, plus digitale et très centrée sur la qualité » Philippe Schaus a pris la présidence du Business Club France-Luxembourg fin 2021. Ce passionné d’aérospatial livre sa vue d’hélicoptère sur son pays et sur l’évolution du secteur des vins et spiritueux qui l’occupe depuis 2017 en tant que CEO de Moët Hennessy (LVMH). Interview THIERRY RAIZER

Vous connaissez bien le Luxembourg et, en même temps, vous observez son évolution principalement depuis l’étranger. Est-ce que son succès économique vous étonne ? Le plus remarquable est la continuité de son succès et la capacité toujours renouvelée du pays à traverser les crises qu’il a rencontrées sur son chemin, en gérant les conséquences de ces crises, mais surtout en se transformant grâce à de nouveaux axes de croissance. Cette dynamique est remarquable et relativement unique en Europe. Cette description paraît évidente pour les résidents… Oui, mais il ne faut justement pas arrêter de se remettre en question. Rien n’est plus dangereux qu’un succès continu. Les cent dernières années, le Luxembourg a su maintenir cet état d’esprit de remise en cause et d’explo­ ration continue de nouvelles opportunités. J’espère que le pays ne tiendra jamais son succès pour acquis. Dans quel domaine d’activité le Luxembourg pourrait-il continuer à croître ou quel domaine pourrait-il exploiter, compte tenu de ses forces ? Le Luxembourg aura toujours des opportunités dans des secteurs en rapport avec le savoir, la technologie et les services, et puis tout ce qui touche au commerce et aux relations internationales. C’est l’une des missions du Business Club France-Luxembourg (BCFL) d’identifier et de promouvoir ces opportunités en mettant en l’occurrence en rapport les entreprises et les décideurs luxembourgeois et français actifs dans ces secteurs.

Photo GUY WOLFF

s’est accentuée, lorsque les réouvertures dans Pour revenir à votre domaine d’activité, les restaurants et hôtels sont survenues, et les vins et spiritueux, considérez-vous nous avons observé une forme de rattrapage que les comportements d’achat ont fondamentalement changé depuis sur tous nos marchés, le premier restant les le début de la crise ? États-Unis. Ce phénomène peut s’expliquer Un premier aspect à noter, c’est que nos ventes par une volonté de retrouver du plaisir et une en ligne ont été en croissance forte depuis le capacité à dépenser en raison de l’épargne premier confinement et sont aujourd’hui accumulée durant le confinement. quatre à cinq fois supérieures à ce qu’elles étaient il y a quatre ans. Les restrictions ont Anticipez-vous des « années folles » donc entraîné une hausse de la consomma- lorsque la pandémie sera derrière nous ? tion à domicile. Par ailleurs, nous avons constaté Aujourd’hui, 100 ans après les dernières années une montée en gamme de la part des consom- folles, nous pouvons considérer qu’une cermateurs qui ont voulu se faire plaisir. Celle-ci taine envie de «revivre» est en train de s’expri­ mer. En revanche, nous sommes désormais davantage dans l’épicurisme que dans un excès inconsidéré de consommation. La consommation mondiale de produits alcooliques a BIO EXPRESS d’ailleurs tendance à baisser tandis que le haut Le goût du luxe de gamme continue de croître au point de Philippe Schaus est né le 6 juin connaître des ruptures de stock sur certains 1963 à Luxembourg. Ingénieur produits dont le processus de fabrication civil, diplômé de l’Insead, il a commencé sa carrière en 1987 nécessite temps et savoir-faire. chez J.P. Morgan puis, en 1990, au Boston Consulting Group. En 1992, il rejoint Villeroy & Boch A.G. où il sera directeur interna­ tional des ventes, directeur général de la division Arts de la table et membre du Conseil d’administration.

En 2003, il rejoint Louis Vuitton pour plusieurs postes de direction, dont celui de directeur général adjoint entre 2009 et 2011. Après avoir dirigé le groupe de luxe DFS Group à Hong Kong jusqu’en 2017, il revient dans le giron de LVMH en tant que P.-D. G. de la branche Vins et spiritueux Moët Hennessy. Il est membre du comité exécutif du groupe depuis 2012.

Épicurisme, effet de rattrapage, vente en ligne… comment envisagez-vous le futur de la consommation de vos produits ? Le secteur des vins et spiritueux était l’un des secteurs les moins présents en ligne. Cette crise a entraîné un effet de rattrapage sur ce point et les achats en ligne sont là pour rester. Cela n’empêche pas le besoin de se rendre en boutique pour se faire conseiller. Quant à la montée en gamme des achats, je pense que cette tendance va également perdurer. Un retour en arrière est toujours difficile lorsqu’on a pu découvrir de nouvelles expériences, de nouveaux plaisirs… Nous allons composer avec une consommation plus raisonnable, MARS 202

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Conversation Philippe Schaus

Qu’est-ce qui assure le succès ? Le produit intrinsèque, ou sa marque et ce qu’elle renvoie ? Je dirais qu’il faut tout d’abord que le produit soit d’un niveau d’excellence se rapprochant de la perfection. Ensuite, il faut raconter une histoire, son histoire, qui peut parfois remonter au 18e siècle, comme pour Moët & Chandon. Par ailleurs, il faut donc que le produit – sa marque et son flacon – soit un outil marketing en soi, d’où l’effort continuel sur le design des bouteilles. Notre meilleur argument de vente reste le liquid to lips, le liquide sur les lèvres, en guise de bouche à oreille, grâce à nos partenaires dans la restauration et les bars. À noter par ailleurs des collaborations comme celle que nous avons nouée sur le long terme avec l’artiste rappeur Jay-Z en rachetant, en 2021, 50 % des parts de la marque de champagne haut de gamme Armand de Brignac qu’il exploitait, ou aussi le partenariat actuel avec Lady Gaga sur Dom Pérignon. La stratégie d’acquisition tourne donc aussi et avant tout autour du produit… Absolument. Nous nous sommes intéressés il y a deux ans au vin rosé en nous focalisant sur le rosé de Provence, qui est, pour cette catégorie, l’équivalent du champagne dans la catégorie des mousseux. Tout d’abord, nous avons fait l’acquisition du Château du Galoupet, un cru classé de Provence, que nous allons relancer cette année. Ensuite, nous avons investi dans le domaine du Château d’Esclans aux côtés de Sacha Lichine qui en a fait le rosé phare sur le segment haut de gamme aux ÉtatsUnis. M. Lichine dirige toujours la marque et nous l’aidons désormais pour la distribution et le développement mondiaux grâce à nos équipes et notre réseau. 28

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Dans le cadre de sa stratégie de responsabilité sociétale, Moët Hennessy a investi une trentaine de millions d’euros en Champagne dans un centre de recherche consacré en particulier à l’étude des liens entre l’exploitation du sol pour les vignes et la biodiversité ou aux impacts du réchauffement climatique. « Le tout dans une approche de partage avec nos confrères et néanmoins concurrents, précise Philippe Schaus. La planète nous appartient à tous, mais il nous appartient aussi à tous d’en prendre soin. C’est dans cet esprit que j’organise en juin de cette année à Arles notre premier World Living Soils Forum, où nous ferons venir des experts de la planète entière pour discuter et échanger sur ces thématiques. »

Cette forme de partenariat est un modèle d’avenir ? Le fondateur a toujours joué un rôle de premier plan dans l’historique des marques qui sont aujourd’hui dans notre portefeuille. Quand vous avez l’occasion de travailler avec un fondateur qui est toujours actif, il ne faut pas s’en priver. Je pense à deux entrepreneurs, Orlin Sorensen et Brett Carlile, qui ont créé en 2010 un whisky d’exception dans la région de ­Seattle: le whisky Woodinville. Nous avons racheté cette marque il y a cinq ans, mais ils participent toujours à la gestion quotidienne. Nous leur avons apporté notre méthode de développement international, mais nous avons avant tout veillé à ne pas modifier l’ADN de la marque et l’esprit de la fabrication du produit, dans une optique pérenne. Une approche propre au groupe LVMH, groupe familial… LVMH a toujours souhaité se développer grâce à des marques les plus indépendantes possibles, menées avec une vision, un ADN et une image qui leur sont propres. Or la compréhension de la vision qui fut celle du créateur de la marque s’avère fondamentale, même 200 voire 300 ans après. J’ai travaillé pour Louis Vuitton pendant huit ans. Louis ­Vuitton était au quotidien dans nos esprits. Lorsque nous devions prendre une décision stratégique, nous nous demandions souvent comment le fondateur aurait raisonné en de pareilles circonstances. Garder l’équilibre, cette tension positive, entre les deux axes que sont le savoir-faire et la tradition d’une part, et l’innovation et la créativité d’autre part, permet de maintenir la magie d’une marque sur le long terme. Par ailleurs, être un groupe familial, cela permet d’avoir un horizon de temps et d’investissement à long terme, ce qui est fondamental pour une marque de luxe.

On parle souvent du luxe « à la française ». Cela signifie-t-il vraiment quelque chose ? À l’échelle mondiale, il existe véritablement une notion de luxe non seulement à la française, mais aussi à l’européenne. On ne retrouve cette culture nulle part ailleurs. Le luxe peut se définir comme le passage d’un produit haut de gamme artisanal à une certaine forme d’industrialisation et de magnification, accompagné du développement d’une distribution de qualité. On observe d’ailleurs la naissance au 19e siècle, durant la révolution industrielle, d’une grande partie des marques qui sont encore présentes aujourd’hui. Après, les marques françaises véhiculent évidemment d’une manière unique et légitime l’art de vivre français d’avant et d’aujourd’hui. Le Luxembourg devrait-il s’affirmer davantage dans ce créneau ? Le Luxembourg peut rayonner à l’international dans de nombreux domaines, dont celui dans lequel je suis actif, à savoir les vins et spiritueux. En développant par ailleurs un discours autour de l’expérience et d’une certaine forme de luxe qui combine création, tradition et convivialité, le Luxembourg peut miser sur sa culture gastronomique et son sens de l’hospitalité pour attirer des visiteurs et des clients du monde entier. Qu’est-ce que vos interlocuteurs vous répondent lorsque vous indiquez que vous êtes luxembourgeois ? Je dois dire que, par exemple à Paris, beaucoup de gens ne connaissent tout simplement pas le Luxembourg. Je dois donc le présenter, l’expliquer ou élargir leur perception qui s’avérerait limitée. À l’inverse, je constate une appropriation positive dans les régions limitrophes où les habitants se sentent bien chez eux au Luxembourg. Quelle trace laissera la crise sur la société dans son ensemble ? Cette pandémie globale a montré que les frontières nationales n’étaient que peu de choses. Il y a finalement une analogie entre un virus qui n’a pas eu de frontières et les autres problématiques que nous allons connaître à l’avenir. J’espère que cette crise aura aidé à ce que nous comprenions enfin que nous vivons sur une seule planète et que nous avons intérêt à véritablement collaborer à l’échelle mondiale pour résoudre nos vrais enjeux planétaires.

Moët Hennessy

Comment se répartissent vos ventes à l’échelle mondiale ? Comme je le disais, les États-Unis représentent notre premier marché. L’Europe est également très importante pour nous. Il en est de même pour la Chine, qui est un marché porteur pour le cognac et un marché grandissant pour le vin. Nous sommes aussi présents dans d’autres pays asiatiques, chacun présentant sa spécificité. Par exemple, le Japon est un grand marché de champagne et de whisky pour nous. Dans le luxe en général, nous sommes aussi le fer de lance du secteur en Afrique, où le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud sont des marchés importants et très prometteurs. En Amérique latine, nous sommes distributeurs, mais aussi producteurs de vins mousseux de qualité et de spritz, dont Chandon Garden Spritz que nous lançons cette année au Luxembourg…

LA PRÉSERVATION DE SOLS EN « OPEN SOURCE »

Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu.

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plus épicurienne, plus digitale et très centrée sur la qualité.


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Conversation

« La pandémie a été un détonateur »

Laurent Schonckert a pu compter sur le soutien de ses employés, fournisseurs et clients pour traverser la crise.

Comment avons-nous réagi face à la crise? Quelles leçons en tirer? Voilà deux thématiques qui seront évoquées lors de la Journée de l’économie, le 29 mars. Laurent Schonckert, CEO du groupe Cactus, en sera l’un des participants. Interview NICOLAS LÉONARD

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MARS 2022

Photo GUY WOLFF


Laurent Schonckert

BIO EXPRESS

Le groupe Cactus, ce sont 4.500 employés, des magasins de différentes tailles, de nombreux métiers, des centaines de fournisseurs et des milliers de clients… Vous souvenez-vous des premiers moments de la pandémie, de vos craintes, de vos doutes ? Cela fait presque deux ans, mais je me souviens en effet bien qu’au moment où les décisions des autorités ont été prises, comme tout le monde, nous étions face à une page blanche. Personne n’avait envisagé une telle situation. Des craintes, on en avait, et à plusieurs niveaux. D’abord, en ce qui concerne le personnel : ­comment va-t-il réagir? Va-t-il rester solidaire? Puis, il y avait les clients. Comment, eux aussi, allaient-ils se comporter? Quelles seraient leurs attentes? Quand j’ai vu les longues files devant les portes des magasins tôt le matin, je me suis posé des questions sur ce qui allait arriver. Cela me rappelait un peu la guerre en Irak, quand on a imaginé que c’était le début de la Troisième Guerre mondiale et que les gens stockaient des produits chez eux. Au final, il n’en a rien été. Nos clients ont été très compréhensifs, le ­personnel a fait preuve d’une grande solidarité. Pour un chef d’entreprise, ce dernier point est-il une grande satisfaction ? Oui, car on a beau prêcher tous les jours à ses équipes qu’il faut être solidaire, être engagé envers son entreprise, cela reste un «discours du dimanche». C’est quand les difficultés sont là qu’on voit ce qu’il en est vraiment. Je l’ai dit et je le répète : je suis très reconnaissant envers notre personnel pour cela. Sans que vous l’imaginiez, votre entreprise et son organisation étaient en réalité prêtes à faire face à cette situation ? Prêtes, non… Mais cela a démontré la force de notre esprit familial. Nous avions deux ou trois réunions par semaine au niveau de la direction, à distance. Nous pouvions cependant très rapidement décider de faire ceci et de ne pas faire cela. Nous n’avons pas besoin d’appeler un grand patron à Bruxelles ou à Paris pour demander « est-ce que je peux ? » ou « est-ce que je dois?». Notre second avantage est d’avoir en grande partie nos propres entrepôts. On a donc pu anticiper de grosses commandes, par exemple pour les pâtes ou la farine, et les stocker dans notre centre logistique de Windhof. Il y a eu peu de trous dans nos linéaires. Évidemment, pour beaucoup de fournisseurs, nous sommes un bon client, et solvable. Bref, un client en qui vous pouvez avoir confiance dans les bonnes et les mauvaises passes. La recette magique comportait donc plusieurs ingrédients ? La solidarité du personnel, la fidélité des clients, la confiance des fournisseurs… Il faut un peu de tout cela. Je ne veux pas dresser de c ­ lassement

L’homme d’une entreprise Entre Laurent Schonckert et Cactus, c’est une longue et belle histoire d’amour. Encore étudiant, il effectue un stage au sein du service Communication interne. Ses diplômes d’économie et de droit en poche, il intègre le groupe en 1984. Paul Leesch le prend sous son aile et lui apprend les métiers de l’épicerie. Il en deviendra l’administrateurdirecteur en 2002. Influence Au fil des années, Laurent Schonckert est devenu l’un des patrons incontournables du pays, dont les avis comptent. En 2020, il est d’ailleurs 4e du classement du Paperjam Top 100 des personnalités les plus influentes du Luxembourg.

de ce qui a compté le plus, mais je pense quand même que la solidarité des employés au sein du groupe arrive en premier lieu.

que nous avons, chez Cactus, une délégation OGBL-LCGB de quatre personnes avec lesquelles nous avons été en dialogue pendant deux ans, et elles ont adhéré à presque toutes les décisions. Objectivement, je ne vois pas trop de choses que nous aurions pu faire autrement. Personne ne nous a dit, en tout cas, que nous avions fait complètement fausse route. Quel regard portez-vous sur l’action du gouvernement ? Il a fait beaucoup de bonnes choses dans un contexte difficile. Maintenant, certains criti­ quent encore, car on assouplit les mesures ; d’autres disent qu’il fallait encore aller plus loin. Mais, oui, pour moi, le gouvernement a bien fait son job, surtout si on compare avec ce qui se passe ailleurs. J’ai tout de même un peu voyagé et, dans d’autres pays, c’était quand même bien pire. Les lockdowns de deux mois ont été une catastrophe pour nous, mais surtout pour les commerçants, de même en ce qui concerne la période de fermeture de 10 jours. Mais pouvait-on faire autre chose? Je ne le crois pas. La pandémie est, hélas, devenue parfois une excuse royale dès qu’on a des ­problèmes. Mais certains avaient déjà ces soucis avant la pandémie.

On peut imaginer que la crise laissera des traces dans le monde du travail, notamment au niveau de son organisation. Le télétravail, notamment, est devenu un sujet incontournable. Pourtant, chez Cactus, on ne le favorise pas. Êtes-vous imperméables à ces mutations ? C’est vrai: nous avons dit qu’on ne voulait pas Plutôt que de parler d’une crise, du télétravail, quitte à être vus comme des vous évoquez des crises ? conservateurs ou des rétrogrades. Mais nous La pandémie a été, selon moi, un détonateur avons voulu maintenir dans notre entreprise d’autres crises ou phénomènes. Elle a en tout une solidarité entre ceux qui étaient et res- cas entraîné un questionnement autour de la taient en première ligne et les autres, qui sont globalisation. Est-ce le modèle que nous voudans les bureaux. Le télétravail n’est pas un lons à l’avenir? N’a-t-il pas atteint ses limites? tabou chez Cactus. Mais, pour le moment, Si je prends l’exemple des ruptures des chaînes la direction a adopté une position qui est d’approvisionnement, car les personnes étaient claire. Je pense que cela a été compris par une confinées, les bateaux n’arrivaient plus… Ce majorité du personnel, certes parfois avec des fut un side effect de la crise sanitaire. Autre phégrincements de dents. Dans les années à venir, nomène – nouveau pour beaucoup de monde –, je pense qu’on arrivera à des formules avec c’est ce retour à un scénario d’inflation très un jour de télétravail par semaine dans les marqué et rapide. On voit aussi une montée services de back-office, notamment dans les des tensions internationales, même si on espère banques ou les Big Four. toujours que la diplomatie l’emportera. Au niveau du Luxembourg et de notre petit terriAvez-vous le sentiment d’être devenu toire, il y a cette crise du logement, qui n’est pas un gestionnaire de crise plus qu’un CEO nouvelle mais qui s’accélère. Enfin, la crise sanices derniers mois ? taire a remis en avant le défi environnemental… Oui, un peu. Tellement de choses inédites sont Bref, la pandémie a redonné de la vitesse à arrivées, ces derniers temps. Maintenant, pour beaucoup de phénomènes déjà présents, mais être honnête, on a fait de bonnes années au peut-être moins mis en lumière. Nous ne sommes niveau de nos chiffres, en tout cas sur la partie donc actuellement pas face à un défi, mais face supermarchés. Quand on voit que les chiffres à plusieurs, en même temps. sont bons, cela facilite quand même un peu la tâche. Gérer une crise quand en plus les chiffres Quelle sera la clé pour y faire face ? ne sont pas bons, c’est encore plus compliqué. Sans doute devrons-nous faire des choix qui seront des choix de vie, du moins si nous vouSi on pouvait revenir en arrière, lons changer le modèle. Cela demandera de referiez-vous certaines choses autrement ? la détermination, de la volonté et, parfois, Je me le demande, parfois, car moi, je suis dans le fait d’accepter d’en payer le prix. mon bureau. Je prends une décision, mais le personnel de terrain pourrait avoir une autre Infos sur la Journée de l’économie dont Paperjam appréciation. Ce qui est un bon signe, c’est est partenaire : jecolux.lu. MARS 2022

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BRAND VOICE

« Pour gagner, tirer le meilleur de chacun » Thierry Vanbever, Christine Majerus, rencontre autour du cyclisme et de ses valeurs.

Christine Majerus, cycliste luxembourgeoise membre de l’équipe championne du monde Team SD Worx, et Thierry Vanbever, Managing Director de SD Worx Luxembourg, évoquent les clés de la réussite. Contenu sponsorisé par SD WORX

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MARS 2022

Photo GETTYIMAGES, SIMON VERJUS (MAISON MODERNE)


Conversation Christine Majerus et Thierry Vanbever

BIOS EXPRESS

Christine, pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui a fait le succès de Team SD Worx qui, rappelons-le, est ­actuellement championne du monde ? CHRISTINE MAJERUS Quand j’ai rejoint l’équipe, en 2014, elle était loin de son niveau actuel. Mais il y avait une volonté de l’emmener au sommet, en s’améliorant ensemble, pas à pas. Il y a un vrai travail d’équipe. À partir du groupe, des qualités et des défauts de ses membres, on cherche à tirer le meilleur de chacune à la poursuite d’objectifs communs. Tout le monde s’entend bien. Nous sommes une petite famille. Cela nous permet de faire de belles choses. Thierry, dans quelle mesure ce qu’évoque Christine résonne-t-il aux oreilles du manager que vous êtes ? THIERRY VANBEVER Ces éléments, qui ont fait le succès de cette équipe sportive, sont aussi ceux qui soutiennent la réussite au niveau du business : l’engagement, le travail d’équipe, la force d’un groupe, des objectifs communs qui mobilisent chacun avec ses forces et ses faiblesses, de l’ambition. L’humain est au cœur de nos métiers. Ces valeurs nous animent au quotidien. Qu’est-ce qui a conduit SD Worx à soutenir l’équipe de cyclisme féminin actuellement championne du monde ? T.V. C’est la première fois que SD Worx s’engage en tant que sponsor. Nous cherchions à soutenir un sport sain, accessible au plus grand nombre. Nous souhaitions souligner notre engagement pour la diversité, en nous tournant vers une équipe féminine. En outre, celle-ci partage avec notre groupe une même volonté de se positionner en leader dans sa discipline. On se réjouit aussi de la manière avec laquelle nos équipes s’approprient ce partenariat. De nombreux collègues ont commencé à suivre les courses et les performances de l’équipe. La dynamique autour de Team SD Worx transparaît au cœur de l’entreprise. Cela rapproche les personnes, crée de la cohésion et l’enthousiasme nécessaire pour aller de l’avant.

« Je donne le meilleur quand je suis en confiance. » Christine Majerus Cycliste professionnelle, membre de l’équipe Team SD Worx

Christine Majerus Née le 25 février 1987, Christine Majerus s’est mise sérieusement au vélo sur le tard, vers ses 18 ans. Elle est aujourd’hui la coureuse la plus expérimentée de Team SD Worx. Depuis 2010, la Luxembourgeoise est chaque année championne nationale sur route, sur piste et en cyclo-cross. Thierry Vanbever Né le 27 juillet 1966 à Bruxelles, Thierry Vanbever est directeur de SD Worx Luxembourg depuis 2021. C’est une société qu’il connaît bien puisqu’il avait occupé ce poste de 2008 à 2013 avant de s’occuper du développement à l’international de l’entreprise.

Quand on est numéro un mondial, quelles ambitions peut-on encore se fixer pour une nouvelle saison ? C.M. Même au sommet, il est toujours possible de faire mieux. L’important, c’est de sans cesse pouvoir se remettre en question, en considérant ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas été. Il faut entretenir en continu le goût de la compétition, pour sortir de sa zone de confort et nourrir cette volonté de s’améliorer. Car une fois que l’on s’arrête, les autres continuent d’avancer et auront vite fait de vous dépasser. On continue donc d’aller de l’avant. Le pire, c’est de croire que l’on est arrivé. Quelles sont les ambitions pour la saison à venir ? Quels seront les moments forts ? C.M. L’objectif est de finir l’année en préservant notre titre de championnes du monde. La volonté est aussi de gagner autant de courses que possible. On attend beaucoup de Paris-Roubaix. Comme on peut aussi espérer gagner cette première édition du Tour de France féminin. À mes yeux toutefois, il n’y a pas que la gagne qui compte. Il y a aussi la manière de le faire. Une course peut être réussie même si, in fine, on n’obtient pas la victoire. L’important, c’est de pouvoir être fière de sa performance, de la manière avec laquelle on a animé la course, soutenu ses coéquipières. Vous évoquiez la dynamique d’équipe, comme élément essentiel à la réussite. Quels éléments contribuent à la maintenir et à la renforcer ? C.M. Il faut pouvoir maintenir une ambiance positive. Et, pour cela, il faut que chaque individu puisse être valorisé pour sa contribution à la réussite commune. Dans une course cycliste, c’est souvent le leader, celui qui monte sur le podium qui est mis en avant. Mais la réussite n’est toutefois possible que

si chacun tient son rôle, des coureurs aux soigneurs en passant par les techniciens. Il faut pouvoir reconnaître la contribution de chacun au succès, et éviter les frustrations. T.V. Ce qui est extraordinaire, c’est que tout ce qu’évoque Christine, qui est une grande championne et une travailleuse incroyable, je pourrais le dire aussi en tant que responsable d’entreprise. Je crois particulièrement à l’importance de la reconnaissance de la qualité du travail réalisé par chacun comme par l’équipe, quelle que soit l’issue du projet.

« Pour aller de l’avant, il faut de l’enthousiasme. » Thierry Vanbever Managing Director, SD Worx

Dans quel état d’esprit abordez-vous une nouvelle saison ou une compétition ? C.M. Je donne le meilleur quand je suis le plus relax, quand les personnes autour de moi me font confiance. Il peut y avoir beaucoup de pression autour de nous. Celle qui est mise par l’équipe, celle que l’on se met soi-même. Il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des compétitrices dans l’âme. L’enjeu est de parvenir à garder la pression positive, celle qui fait avancer, et d’évacuer celle qui est négative. Le cadre dans lequel on évolue joue beaucoup à ce niveau. T.V. Personnellement, j’ai aussi besoin de confiance pour donner le meilleur. Dès lors, dans le management, je cherche à créer un environnement dans lequel chacun peut évoluer sereinement. Les méthodes qui visaient à mettre un maximum de pression sur chaque collaborateur sont révolues. Des erreurs, tout le monde en fait, il faut pouvoir les accepter, les reconnaître et mettre en place ce qui est nécessaire pour permettre à l’équipe d’avancer.

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sdwor www.

MARS 2022

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5fem 0 35 %

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Illustrations

Paperjam a gravé dans son ADN une approche inclusive de l’information, en ligne avec la démarche de son éditeur, Maison Moderne, de contribuer à la modernisation du pays et à son rayonnement à l’étranger. En prélude à la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, Paperjam propose à nouveau une édition spéciale de son magazine, cette fois consacrée à 50 CEO (et équivalentes) d’entreprises et institutions de plus de 100 personnes. Une liste non exhaustive (certaines personnes sollicitées n’ont pas souhaité participer), mais représentative de plusieurs générations de femmes en poste. Et qui font avancer le Luxembourg au quotidien.

Salomé Jottreau

10 %


Pourcentage de femmes directrices, cadres de direction et gérantes. 2014 25 %

2018 26 %

Source Statec / En 2002, étude limitée à l’économie dite marchande. En 2006, l’ensemble de l’économie a été couvert, excepté le secteur public. Depuis 2010, le secteur public est également couvert.

mes CEO 2010 18 %

à la tête d’une entreprise de plus de 100 personnes MARS 2022

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50 femmes CEO

Viviane et Marianne Welter le reconnaissent : « Le travail, c’est la famille. »

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Marianne et Viviane Welter

« Nous ne pouvons pas inventer le camion du futur » Viviane et Marianne Welter conduisent en duo Arthur Welter Transports, créée il y a 60 ans par leur père. L’entreprise qui emploie 700 personnes reflète les opportunités économiques et les enjeux de développement durable d’un pays qu’elle représente à travers toute l’Europe. Interview AURÉLIE BOOB ET IOANNA SCHIMIZZI

Arthur Welter Transports fête ses 60 ans. Quel regard portez-vous sur le développement de l’entreprise ? VIVIANE WELTER (V. W.) Nous sommes évidemment très fières de son évolution. Notre papa a commencé en 1962 avec le transport de bestiaux, et, avec notre maman, il a développé l’entreprise vers le transport routier. Notre maman a toujours travaillé au sein de la société, elle assurait la facturation, la comptabilité, et d’autres travaux administratifs. Notre papa conduisait lui-même, et ensuite il était au planning. C’était une grande famille, et quand on était petites, il y avait toujours des chauffeurs à table avec nous. C’était tout à fait normal. Un environnement où travail et famille ne faisaient qu’un… V. W. Oui, le travail, c’était la famille. Tout tournait toujours autour de la société. MARIANNE WELTER (M. W.) Et c’est quelque chose qui est resté. Même aujourd’hui, quand nous sommes en famille, il y a toujours un moment où nous parlons de la société. Même avec nos enfants, c’est un sujet qui revient automatiquement. On ne se dit jamais « aujourd’hui, on n’en parle pas », c’est naturel. Quel rôle occupent vos parents aujourd’hui ? V. W. Ils se sont retirés petit à petit, et ils sont aujourd’hui encore actionnaires. Ils sont souvent à l’étranger, mais quand ils sont au Luxembourg, notre papa vient à la société. Il n’est plus dans l’opérationnel de tous les jours comme nous, mais il est au courant de ce qui se passe, surtout lors de grands changements

Photo ANDRÉS LEJONA

planifiés. Quand on a besoin de lui, il est là. C’est très bien et important d’avoir son point de vue. M. W. Oui, parce qu’il a l’expérience. Nous avons déjà vécu des moments difficiles durant lesquels il nous a aidées à relativiser et à pren­ dre du recul.

V. W. J’ai commencé des études de droit, que j’ai abandonnées pour reprendre des études en marketing. J’ai tout d’abord travaillé dans un tout autre domaine que le transport durant quelques années avant d’intégrer notre société en 1991.

Comment êtes-vous arrivées dans l’entreprise ? Après quel parcours ? M. W. J’ai fait un apprentissage de 1986 à 1989 en Allemagne dans le transport. Ensuite, j’ai rejoint l’entreprise au service affrètement, puis je suis passée à la logistique. Département dont je suis responsable aujourd’hui.

Qu’en disaient vos parents ? V. W. Ils voulaient que nous fassions des études et ne nous ont jamais mis la pression. Mon père nous avait dit : « Je sais que, si vous venez toutes les deux, on va développer la société. Si seulement l’une d’entre vous vient, ou aucune, on fera autrement. » M. W. Nous n’avons jamais été forcées. Aujourd’hui, nous sommes contentes de notre décision et heureuses dans notre travail.

Bio express Viviane Welter Après avoir étudié le droit, puis le marketing, et après plusieurs expériences, Viviane Welter, la fille aînée (56 ans), rejoint l’entreprise familiale à 23 ans. Passée par tous les postes (comptabilité, service com­mercial, douane, dépôt), elle partage la fonction de CEO avec sa sœur Marianne depuis 1996, s’occupe de la distribution à l’étranger et de la partie statistiques. Marianne Welter Après un apprentissage en transport entre 1986 et 1989 en Allemagne, Marianne Welter (53 ans) rejoint l’entreprise familiale sur un premier poste à l’affrètement. Elle dirige le pôle logistique et la distribution nationale, et partage la fonction de CEO avec sa sœur Viviane depuis 1996.

Partager une direction générale demande une forte lisibilité vis-à-vis du reste de l’entreprise. Comment vous partagez-vous cette mission ? V. W. Au départ, il n’y avait pas vraiment de répartition, mais lorsque la structure a commencé à grandir, il a fallu plus de lisibilité. Je suis plutôt dans le transport international. M. W. Je m’occupe de la logistique. Viviane est dans un bâtiment, et moi, dans l’autre, ce qui ne nous empêche pas de prendre les décisions stratégiques à deux, en accord avec notre management. Quels sont vos principaux traits de caractère comme chefs d’entreprise ? M. W. Je suis quelquefois plus dans la retenue, je me pose plus de questions… mais je fonce quand il le faut ! MARS 2022

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50 femmes CEO

Un groupe diversifié Répartition, en pourcentage, du chiffre d’affaires du groupe Arthur Welter par activité. Autres

20 %

47 %

Justement, vous avez choisi de vous installer l’an dernier près de l’Eurohub de Dudelange. Pourquoi avoir choisi Dudelange, plutôt que Bettembourg ? M. W. À cause du manque de terrain. Le site de Dudelange est vraiment bien fait: toutes les sociétés qui y sont installées font la même chose et ont le même besoin. Nous avons cherché pendant six ans, nous avons contacté le ministère de l’Économie avant d’avoir une réponse. Le délai risquait de nous faire perdre des clients, et Dudelange a été le meilleur choix.

Marchandises générales

30 %

Source

Arthur Welter Transports

Comment les attirez-vous ? M. W. Nous avons mis en place un système de primes, nous disposons d’un parc roulant neuf, et nous offrons un salaire attractif. L’actionnariat de l’entreprise est resté familial. Était-ce une volonté de votre père ? M. W. Il n’a jamais été question d’autre chose. V. W. Quand on reprend, on reprend à 100%. C’est un avantage de tout gérer sans avoir à demander l’autorisation à qui que ce soit et de garder notre indépendance à tous les niveaux. On vous a déjà fait des propositions par le passé ? M. W. Oui, plusieurs, mais ce n’était pas du tout recevable ni à l’ordre du jour. Votre activité nécessite de disposer de larges terrains, qui se font rares au Luxembourg. Comment gérez-vous la problématique du foncier ? M. W. Ici, à Leudelange, 5 hectares nous appartiennent. En 1996, nous avons cons­truit sur un terrain agricole que notre père avait acheté. Il avait parié sur l’autoroute, et il a eu raison.

Quel investissement cela a-t-il représenté ? V. W. 26 millions d’euros. Financés par capitaux propres et prêts bancaires. Nous avons tout de suite rempli le site, donc c’était un bon pari. Ici, à Leudelange, cela a été à l’époque un investissement de 12 millions d’euros. Auriez-vous besoin d’un autre hub ailleurs au Luxembourg ? V. W. Oui, du côté de l’aéroport, où il n’y a rien. Nous sommes sur le site de Lux-Airport, mais il n’y a pas de place pour installer une station-service, une station de lavage, voire un parking pour les camions, alors qu’il y a des besoins. Ce sont des choses que vous avez évoquées avec les instances publiques, en tant que vice-présidente du Cluster for Logistics ? V. W. Oui, au tout début. On avait même essayé de faire un parking sur un terrain appartenant à notre père près de l’aéroport, mais nous avons essuyé un refus. Le problème des camions, lorsqu’ils ne roulent pas, c’est qu’ils prennent de la place sur un parking. Ce qui donne une situation illogique, car ils font des kilomètres à vide pour revenir ici pour l’entretien et le lavage, alors qu’on nous demande

60 ANS D’ENTREPRISE EN 10 DATES-CLÉS : 1995 1996

1973

1962

2011

Aux origines

Internationalisation

Changement de statut

Nouvelle ère

Agrandissement

Création de l’entreprise par Arthur Welter, début des activités de transport de bestiaux à Uebersyren.

Développement des activités de transport international, national, douane et entreposage. Début du fret aérien par route.

Transformation de l’entreprise familiale en sàrl composée des membres de la famille Welter.

Déménagement sur le nouveau site de Leudelange.

Exploitation du nouveau centre logistique de 5.000 m2 à Leudelange.

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MARS 2022

Arthur Welter Transports

Est-ce compliqué de recruter des personnes qualifiées au Luxembourg ? M. W. Au niveau national, c’est plus facile, car les chauffeurs rentrent chaque soir chez eux et ont des horaires plus réguliers. À l’international, c’est plus compliqué, surtout chez les jeunes qui souhaitent passer davantage de temps avec leur famille. V. W. On sent qu’ils veulent plus d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Mais le métier change. On a toujours eu une mauvaise image: le camion gêne, pollue… En attendant, ce n’est pas parce qu’on commande par internet qu’on est livré par drone. Il y aura toujours des soucis de recrutement; néanmoins, le transport par route reste indispensable.

Fret aérien par la route

Logistique

D’autres personnes de la famille travaillent-elles dans l’entreprise ? M. W. Non, notre père était enfant unique. Nous sommes les seuls membres de la famille, mais nous sommes bien entourées par notre équipe de direction. V. W. Lorsque de nouvelles personnes arrivent et donnent un avis extérieur, cela fait du bien. C’était notamment le cas avec l’arrivée d’un nouveau directeur des ressources humaines et d’un nouveau directeur financier, qui ne venaient pas du tout de notre secteur. Depuis trois ans notre équipe se renouvelle peu à peu. Quels critères retenez-vous pour le recrutement de nouveaux collaborateurs ? M. W. C’est l’investissement dans la société, l’ouverture d’esprit et l’état d’esprit «famille» qui comptent le plus. V. W. Il y a une grande diversité dans nos métiers, il faut aussi savoir s’y adapter : les collaborateurs doivent pouvoir s’adresser aussi bien au comptable qu’au mécanicien ou aux chauffeurs, et comprendre que leurs besoins sont différents.

V. W. À Dudelange, il s’agit d’un bail emphytéotique sur un terrain de 5 hectares, sur lequel nous avons construit un dépôt de 25.000 m2. Il est impossible d’acquérir d’aussi grands terrains aujourd’hui.

3%

Photos

Je fonctionne plutôt au feeling, je décide et je m’organise après ! Si ça ne va pas, on fait marche arrière et on n’insiste pas. V. W.


Marianne et Viviane Welter

d’agir pour l’environnement. Non, nous ne sommes pas aidées du tout… M. W. Même si ce n’est pas loin, lorsque des camions font le trajet plusieurs fois par mois, ce n’est pas anodin non plus.

dans l’idée de développer une activité autre que la route. V. W. Notre père accordait déjà une grande importance à la diversification. Il y a toujours une activité qui va tourner, et c’est important de pouvoir compenser avec une autre.

De combien de camions parle-t-on sur le site de l’aéroport ? V. W. 160. C’est la plus grosse partie en international qui est là-bas. Ce qu’on appelle chez nous « road feeder service », c’est-à-dire le transport du fret aérien par route entre deux aéroports, ou directement du ou vers un client direct. Considérez-vous que la création d’un hub logistique transfrontalier soit une idée à creuser ? M. W. On en parle depuis des années, mais il faudrait un dénominateur commun pour savoir quelle entité porte le projet. Il n’existe pas non plus d’équivalent au Cluster for Logistics luxembourgeois au niveau de la Grande Région. V. W. L’autre souci est que notre entreprise fait du transport, de la logistique… alors que d’autres ne font qu’une partie de nos activités. Il y a un problème de concurrence. Votre activité logistique se développe de plus en plus. L’ouverture de votre site à Dudelange en 2020 y est pour beaucoup ? M. W. Oui, nous avons en tout maintenant 45.000 m2 d’entrepôt, et cela nous conforte

L’entreprise est présente à l’international : Benelux, Allemagne, France et Slovaquie. Quel est le rôle de chaque filiale ? V. W. En France, nous avons racheté une société car nous voulions entrer dans le secteur du transport alimentaire frais. Par l’acquisition d’une petite structure, nous avons pu entrer sur ce marché. Par la suite, nous avons acheté un terrain à Ennery (Moselle), et nous y avons implanté un dépôt de 2.500m2 ainsi qu’une station de lavage pour camions. M. W. Là aussi, cela a été rempli tout de suite. On fait de l’entreposage pour des clients aux alentours et du transport de fret. L’idée d’acheter le terrain voisin pour augmenter la capacité était tentante, mais il est soumis à obligation de fouilles archéologiques. Cela pourrait nous coûter très cher, pour finalement ne rien pouvoir y construire. Et ailleurs ? En Allemagne, nous sommes présents à l’aéroport de Hahn avec un bureau. Aux Pays-Bas, deux personnes sont présentes à l’aéroport de Schiphol-Rijk. Elles gèrent un grand nombre de camions qui passent par le pays quotidiennement. En Belgique, une personne gère les activités douanières dans notre V. W.

« Nous sommes dépendants des frontaliers, car nous avons moins de cinq chauffeurs luxembourgeois. »

bureau à Aubange. En Slovaquie, nous avons une flotte d’environ 60 véhicules, 80 chauffeurs, ainsi que 5 employés de bureau. Nous y avons construit nos propres bureaux. Ces chauffeurs vous coûtent-ils moins cher ? V. W. Dans le temps, c’était peut-être le cas. Aujourd’hui, non, car nous voulons des gens qualifiés, donc nous les payons plus. Parfois, ils finissent par s’installer au Luxembourg, et on les reprend sous contrat luxembourgeois. M. W. Nous avons aménagé un appartement, ici, à Leudelange, où ils peuvent bénéficier de sanitaires, d’une cuisine équipée, d’un séjour et d’un dortoir. Les chauffeurs routiers ne doivent pas dépasser le quota de 25 % de leur temps de travail sur leur lieu de résidence sans risquer la désaffiliation de la Sécurité sociale luxembourgeoise. Comment composer avec cette règle ? M. W. Comme d’autres entreprises, nous sommes dépendants des frontaliers, car nous avons moins de cinq chauffeurs luxembourgeois. Nous avons un algorithme en interne qui nous permet de gérer les destinations et le temps passé à l’étranger par géolocalisation, ayant valeur de preuve à l’administration. La logique voudrait que les chauffeurs roulent principalement dans leur pays de nationalité. Or, pour respecter cette règle des 25%, les chauffeurs français, par exemple, doivent rouler une semaine en France, et, le reste du temps, nous devons les faire travailler ailleurs que dans leur pays de résidence, en Allemagne, en Belgique, etc. C’est très contrariant, car il n’y a, pour l’instant, pas de dispositions spécifiques pour le transport, et il faut tout calculer pour ne pas dépasser les limites autorisées. C’est également très contrariant pour les clients, car ceux-ci étaient habitués à voir régulièrement les mêmes chauffeurs, auxquels ils pouvaient parler dans leur langue. Nous connaissons depuis longtemps, et comme beaucoup d’autres métiers, des difficultés de recrutement; cette nouvelle règle ne va certainement pas faciliter les choses.

2020

2012 2015

2018

2022

Présence pérenne

Rachat

Consolidation en Moselle

Cap sur Dudelange

Anniversaire

Construction d’un bâtiment administratif à Bratislava (Slovaquie).

Acquisition de l’entreprise de transport mosellane Mitidieri.

Inauguration d’un entrepôt de 2.500 m2 à Ennery (Moselle).

Construction d’un hall logistique de 25.000 m2 à l’Eurohub Sud de Dudelange.

60 ans de l’entreprise.

MARS 2022

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50 femmes CEO Marianne et Viviane Welter

Avez-vous bénéficié d’aides de l’État ? V. W. Oui, dans le cadre du chômage partiel, mais nous en avons touché trop. Nous avons rapidement mis l’argent de côté, sachant qu’à un moment donné, il faudrait le rembourser. Le ministère avait calculé en fonction du nombre total de collaborateurs, mais, au final, nous avons eu au maximum 50 à 60 personnes en chômage partiel. Durant la période du confinement, nous avons mis en place des horaires aménagés, de sorte que chacun travaille environ 6 heures par jour pour éviter d’avoir trop de personnes sur le site. Malgré tout, 100% des salaires ont été payés.

CO2 : les contributions du secteur Les objectifs sectoriels, définis en juillet 2021 par le gouvernement, fixent pour le secteur des transports un objectif de réduction de 57 % de ses émissions de CO2 d’ici 2030. Nombre de millions de tonnes émises par le secteur du transport : 8

6 4,8 Mt

3,1 Mt

2

0

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2020

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C’était une période intense pour vous aussi ? V. W. Oui, nous faisions double poste avec Marianne, nous avons passé pas mal d’heures dans nos bureaux. Nous avons jugé devoir être là pour nos collaborateurs. M. W. Notre activité a augmenté durant cette période. Mais il fallait être attentives à ne pas prendre de mauvaises décisions. V. W. Ce n’est pas tant le fait de faire un meilleur chiffre d’affaires qui importe, mais c’est le résultat qui compte. Et nous avions une obligation par rapport à nos clients, qui nous ont demandé des services qu’ils ne nous demandaient pas auparavant. Quels exemples avez-vous en tête ? V. W. Par exemple, des transports que d’autres transporteurs ne pouvaient plus assurer. M. W. Pendant le confinement, nous avons également détaché sept chauffeurs et magasiniers à l’hôpital du Kirchberg parce qu’ils avaient des personnes absentes et avaient besoin de renfort au niveau de la logistique. C’était un secteur à risque avec des personnes malades, mais nos salariés, de manière spontanée, ont été d’accord, alors que ce n’était pas du tout leur métier de base. Quel est votre chiffre d’affaires en 2021 ? V. W. Il est d’environ 100 millions d’euros, nous avons fait un grand bond avec la logistique, qui a doublé avec l’ouverture de Dudelange.

7,2 Mt

4

Il n’y a pas eu de craintes de la part des salariés de continuer à travailler au début de la pandémie ? V. W. Au début, c’était un peu compliqué et stressant, parce que le Covid-19 était un virus que l’on ne connaissait pas. Les chauffeurs nous demandaient de désinfecter les camions parce qu’ils craignaient d’être infectés. Mais au final, tout le monde a joué le jeu, et c’est là que l’on ressent l’esprit de famille dans notre entreprise.

2030

La pénurie de matériaux a-t-elle des conséquences sur votre entreprise ? V. W. Au niveau de notre activité, oui, mais nous l’avons compensée en déplaçant une partie de notre flotte vers l’aéroport, où l’activité était en forte hausse. Par ailleurs, le problème que nous rencontrons au sein même de l’entreprise, c’est la question du remplacement de

notre matériel. Des remorques sont en commande depuis huit mois, et elles n’ont toujours pas été livrées. Normalement, cela de­vrait aller mieux à partir de 2023, donc il faut tenir jus­ qu’à la fin de l’année. Comment les fluctuations des prix de l’énergie impactent-elles votre business ? V. W. L’AdBlue a notamment doublé de prix parce qu’il n’y en a plus assez sur le marché. C’est un vrai problème, parce que, sans AdBlue, le camion ne roule plus. Nous avons une station-­ service à Leudelange, ravitaillée par notre propre camion-citerne au départ de la Belgique. Quel est le budget des dépenses en carburant au sein de l’entreprise ? V. W. En janvier, nous avons déboursé 1,438 million d’euros pour le diesel. Avec la flambée des prix, nous sommes à 47 % d’augmentation par rapport à 2021. Les nouveaux véhicules consomment moins, mais cela ne va jamais compenser une telle hausse. Depuis le 1er janvier, le diesel a augmenté de près de 6 centimes. Cela peut sembler peu, mais quand on pense que l’on consomme à peu près un million de litres par mois, c’est énorme. Le gouvernement, de son côté, a annoncé qu’avec la taxe CO2, le prix du carbone allait atteindre les 30 euros la tonne en 2023. Comment allez-vous composer avec cette hausse ? M. W. Nous avons l’impression que c’est toujours sur le secteur du transport que cela retombe. Nous avons des surcharges de gazole avec certains gros clients où l’on peut répercuter une partie de cette taxe, mais ce n’est pas forcément instantané, donc il faut quand même que l’on avance les frais. Vous avez aussi présenté cet été votre premier camion alimenté en carburant produit à partir de matières premières végétales, 100 % renouvelables… V. W. Oui, en collaboration avec Total et notre client Bolloré, nous essayons de promouvoir cela. Le problème, c’est que ce carburant coûte le double du diesel normal, et heureusement, notre client joue le jeu et nous aide à financer une partie du coût supplémentaire. De la part du ministère des Finances, aucune aide n’est prévue actuellement.

Gouvernement

Comment s’est passé le premier confinement ? M. W. C’était quand même très compliqué, nous avions décidé le vendredi de ce que nous allions faire le lundi. Les camions ont continué à circuler, et le ministère de l’Économie a été le premier à nous contacter pour s’assurer que nous continuions à travailler. V. W. Nous avons eu l’honneur aussi d’avoir un appel téléphonique du Grand-Duc. M. W. En effet, je croyais à une blague au début. Il nous a félicités d’avoir continué à travailler et à livrer les magasins. Notre secteur était considéré comme system relevant pour le fonctionnement du pays.

« Nous avons l’impression que c’est toujours sur le secteur du transport que cela retombe. »

Source

Très peu de vos collaborateurs peuvent donc être en télétravail… V. W. Oui, très peu. Nos salariés à la comptabilité ou aux ressources humaines peuvent être en télétravail, mais le reste du personnel, qu’il soit au planning, dans les camions ou au sein de l’atelier, ne le peut pas.


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50 femmes CEO Marianne et Viviane Welter

Vous vous intéressez à d’autres modes de transport comme les drones ou le maritime ? M. W. Pas pour l’instant. Les CFL aimeraient beaucoup que l’on mette nos camions sur leurs rails, surtout que nous sommes au bon endroit à Dudelange. Mais malheureusement, cela ne satisfait pas nos clients en termes de délais, qui sont trop longs. C’est sûr que l’on s’y intéresse, et s’il devait y avoir une alternative, ce serait le train.

Le secteur du transport est pourtant pointé du doigt comme étant le plus grand poste d’émissions de CO2 du pays, avec 61,1 %. L’objectif est de réduire de 57 % les émissions du transport à l’horizon 2030. Comment y parvenir ? V. W. Si nous pouvions utiliser uniquement ce biodiesel, techniquement, il n’y aurait aucun souci, mais nous ne pouvons pas le financer seuls. Si nous prenons l’exemple du mois de janvier dernier, cela nous aurait coûté 2,87 millions d’euros pour alimenter l’ensemble de notre flotte en biocarburant. Le gazole représente environ 25% de nos coûts globaux, donc s’ils doublent, vous pouvez vous imaginer la perte de rentabilité que nous devrions assumer.

Craignez-vous une ubérisation de votre métier ? M. W. Je pense que cela se développera, car, aujourd’hui, les technologies sont là. V. W. Mais derrière cela, il y aura toujours le service. Notre devise est de rester sur des secteurs de niche, comme le transport du fret aérien par la route, où il faut des formations spéciales, du matériel de transport adapté et des certifications spécifiques, des choses que tout le monde ne peut pas faire.

Vous ne vous sentez pas soutenues par le gouvernement ? V. W. Nous avons déjà participé à des réunions avec différents ministères, mais derrière les idées, il n’y a pas vraiment de stratégie. Pour eux, 2030, c’est encore loin, mais pour nous, c’est demain. Notre flotte est remplacée tous les quatre ans, donc nous serons encore dans les clous pour une fois, mais, dans quatre ans, il faudra réfléchir à ce que l’on va acheter. Quelles autres pistes envisagez-vous pour rendre votre flotte moins polluante ? M. W. Nous sommes toujours dépendants des constructeurs. En ce moment, ils développent des alternatives, mais ce ne sera pas encore disponible demain. L’électrique semble très difficile à envisager, à cause de l’autonomie des véhicules, mais surtout avec les problématiques de recharge. Un temps plébiscité, l’hydrogène est finalement boudé, le gaz a aussi doublé de prix… Donc il n’y a pas une seule bonne solution. Nous analysons les consommations de nos chauffeurs aussi, et nous proposons des formations si besoin. Nous évitons au maximum les kilomètres à vide. V. W. Nous pouvons agir à notre échelle, mais nous ne pouvons pas inventer le camion du futur. Nous avons un groupe de travail qui suit les dernières innovations dans notre secteur, pour voir ce que l’on peut reprendre chez nous, et ce que l’on peut financer. On essaie d’être le plus neutre possible, de la production à l’émission. Vous êtes inquiètes pour l’avenir ? M. W. On se demande jusqu’à quel point nous allons devoir supporter ces mesures sans aide. V. W. Au niveau de la flotte, nous avons déjà décidé de ne plus l’augmenter, nous aurons désormais recours à la sous-traitance. Cela ne changera rien aux émissions de CO2, mais pour nous, ce sera plus rentable que d’investir dans une flotte qui ne pourra peutêtre plus rouler dans quelques années. 42

MARS 2022

FAST & CURIOUS Électrique ou thermique ? M. W. : Pour l’instant, thermique. V. W. : Moi, ce sera thermique aussi. Baskets ou talons ? M. W. : Oh, baskets, c’est sûr ! V. W. : La même chose, baskets ! Camion ou cabrio ? M. W. : Camion. V. W. : Pour moi, ce serait les deux… Mère poule ou mère cool ? M. W. : Je pense que je suis plutôt mère poule. V. W. : Pour moi, c’est plutôt la mère cool… mes enfants me le disent ! Matinale ou noctambule ? M. W. : Quelque chose entre les deux, mais qui penche plus vers le noctambule pour moi. V. W. : Moi, je suis davantage matinale. Retrouvez l’interview vidéo Fast & Curious de Marianne et Viviane Welter sur paperjam.lu.

Vous pensez déjà à la transmission ? V. W. J’ai deux filles, de 24 et 20 ans. L’aînée suit des études en communication, elle a fait quelques créations design pour l’entreprise ; la plus jeune fait des études d’économie-­ gestion. Elles s’intéressent et discutent de la société avec leur cousin Nicolas, le fils de Marianne, qui a 17 ans. Nous allons les laisser faire, et on verra bien. Évidemment, ce serait une bonne chose qu’ils veuillent reprendre la société, mais s’ils en décident autrement, nous nous adapterons. M. W. Il faut aimer ce que l’on fait, cela ne sert à rien de forcer les choses. Dans tous les cas, ils devront faire leur expérience ailleurs, et après s’investir dans la société, ou non. Un conseil de votre père dont vous vous souvenez ou qui vous a marquées ? V. W. Il y a quelque chose que j’ai toujours retenu, et qu’il nous dit encore aujourd’hui : « D’abord, il faut avoir le client, et après on gère.» Ça, c’est quelque chose qui m’a toujours marquée. M. W. Et aussi ce goût du risque, de ne pas toujours être sur la retenue, de quelquefois foncer, et on verra bien. Des fois, ça va bien, et des fois, ça va moins bien, mais on peut toujours faire marche arrière. Une entreprise qui vous inspire ? Évidemment, nous suivons nos compétiteurs, mais nous fonctionnons au feeling, et nous avons notre manière de travailler. V. W.

C’est peut-être vous qui inspirez les autres ? V. W. Peut-être, on nous a déjà fait remarquer à maintes reprises que notre style de management est particulier, mais il est adapté à notre entreprise et fonctionne très bien.



50 femmes CEO

Barbara Agostino

Béatrice Belorgey

Directrice

CEO

Groupe Barbara

Luxembourg Stock Exchange

170 salariés

190 employés

C’est en 2011 que Barbara ­Agostino crée le réseau des crèches et foyers de jour épo­ nyme, qui compte aujour­d’hui 20 structures au Luxembourg. Pour l’entrepreneuse de 39 ans (éducatrice et institutrice de formation), « dans toutes les professions, il faut d’abord maîtriser son métier. Je com­ pare le dirigeant d’une entre­ prise à un joueur de tennis par exemple. Roger Federer gagne son match grâce à sa prépara­ tion disciplinée lors de l’entraî­ nement. De la même manière, diriger une entreprise, c’est apprendre, bien connaître ses projets et les exigences admi­ nistratives pour ensuite pouvoir se développer librement tout en respectant un cadre qu’on a apprivoisé et fait sien. » Et celle qui fut aussi la première capitaine de l’équipe nationale féminine de football en 2005 de confier que l’évolution de son groupe lui « a permis de grandir avec la fonction, mais aussi de prioriser les tâches et d’apprendre à déléguer parce qu’une entreprise ne se fait pas seule et ne se pérennise pas seule ». Parmi les projets de 2022 figure la récente reprise de la crèche du Parlement européen à Bruxelles. De nou­ velles ouvertures sont aussi prévues au Luxembourg. Quant aux femmes fortes qui ont influencé la personnalité de Barbara Agostino, elle cite sa maman, son épouse Tilly Metz (députée européenne déi Gréng), qui lui a « donné goût à la culture générale via la lecture, les voyages et l’histoire, et qui m’a fait devenir plus mûre aussi dans le fait de me remettre constamment en ­question ».

44

Julie Becker

MARS 2022

P résidente du comité exécutif et responsable pays BGL BNP Paribas

1

Béatrice Belorgey occupe ses fonctions de présidente du comité exécutif de BGL BNP Paribas et de responsable pays du groupe BNP Paribas depuis juillet 2020. Un groupe qu’elle a exploré depuis ses débuts en France en 1986. « Opérer dans beaucoup de métiers différents est une chance. Cela nous permet d’avoir beaucoup de leviers de développement et le cross-selling permet à la banque de croître un petit peu plus vite que si l’on n’avait qu’un seul segment de clientèle. » Parmi les causes qui comptent à ses yeux figurent le réchauffement climatique, le sort des personnes âgées et la condition des jeunes entrepreneurs pendant la crise sanitaire. Plus versée dans la sororité que dans le féminisme, elle apprécie que les membres du comité exécutif du groupe aient signé une charte #JamaisSansElles pour s’engager à ne jamais participer à une réunion où il n’y a pas de femmes. Selon elle, pour diriger, « il faut oser sortir de sa zone de confort, ne pas se mettre de freins, oser affronter de nouveaux défis, oser parfois aussi faire des mobilités internationales, avec tout ce que cela implique en termes de logistique et d’organisation sur le plan privé ».

1

401 à 500 salariés

501 à 600 salariés

6

6

601 à 1.000 salariés

301 à 400 salariés

6

201 à 300 salariés

Quelles tailles d’entreprises ? Répartition par nombre d’employés des 50 entreprises ou institutions dirigées par les 50 CEO présentées. La plus grande partie (22) emploie entre 100 et 200 personnes.

22

100 à 200 salariés

Directrice Lycée technique privé Emile Metz 130 salariés

2.252 employés

« Un CEO, c’est un peu comme un chef d’orchestre : il s’agit de conduire les collaborateurs dans la même direction, à l’unisson, et au bon tempo. C’est aussi savoir ralentir le rythme quand les choses s’accélèrent et que les nouveaux projets se multiplient. » Depuis avril 2021, Julie Becker, 46 ans, donne le « la » de la Bourse de Luxembourg dont elle est membre de la direction depuis 2016. Sa carrière au Grand-Duché s’étend sur plus de 20 ans et comprend des postes à la Banque centrale et chez Dexia. Très investie dans la finance durable, elle a fondé le Luxembourg Green Exchange, première plateforme d’échange d’obligations durables à la bourse. Elle dit s’être inspirée de son prédécesseur, Robert Scharfe : « Il m’a appris à dépasser mes propres limites et m’a encouragée à viser plus haut que je n’aurais jamais imaginé. » Déterminée à impliquer ses équipes dans le plan stratégique des prochaines années, la Française souhaite « bénéficier d’une émulation venue des idées les plus innovantes, disruptives, mais pragma­ tiques aussi ». Et parce qu’on n’est jamais trop prudent(e), elle conseille aux futur(e)s CEO d’avoir « toujours un plan de secours ».

Martine Berchem

8

+ de 1.000 salariés

Directrice du Lycée privé Emile Metz (LPEM) depuis la rentrée de septembre 2020, Martine Berchem explique que cette fonction lui a fait comprendre « toute la complexité qui carac­ térise un établissement d’ensei­ gnement privé qui, malgré l’aide financière de l’État, est néan­ moins obligé de remplir seul toutes les obligations et mis­ sions en comptant uniquement sur ses propres ressources ». Armand Lengler, l’un de ses prédécesseurs, a particulière­ ment influencé sa carrière « en raison de sa grande humanité et de sa faculté à faire régner l’harmonie dans l’école, [mais] il est décédé, hélas, beaucoup trop tôt ». Quant à l’héritage qu’elle voudrait laisser au sein de son établissement, la Luxem­bourgeoise cite « l’ouverture aux innovations tout en maintenant les traditions pédagogiques du lycée ». Martine Berchem voudrait par ailleurs faire démarrer dans les six mois la classe de première Smart Tech­ nologies spécialité E-Controls « qui complète toutes les nou­ velles formations entamées au cours des dernières années ». Si elle devait donner un conseil à un(e) futur(e) CEO ? « Maintenir l’esprit d’équipe. » Martine ­Berchem consacre son temps libre à la lecture et à la peinture. Elle qui, si elle n’avait pas travaillé dans l’enseignement, aurait pu être archiviste ou chercheuse en histoire.


Sandrine Bem Directrice ATP asbl 229 salariés

« Grâce à l’expérience, une fois cette notion comprise, on devient plus efficace au travail. On arrive à mieux s’organiser et à avancer plus rapidement. »

Photo

Romain Gamba

Sandrine Bem

« J’ai toujours eu une vision assez claire de l’entreprise, de ses défis quotidiens et une vision à long terme. Ma fonction de directrice, qui est une grande opportunité dans ma vie, n’a donc rien changé à ma perception. J’ai simplement dû réfléchir aux stratégies à mettre en œuvre au regard des moyens disponibles », explique Sandrine Bem, directrice de l’association ATP depuis 2007. L’asbl accompagne les ­personnes atteintes d’une maladie psychique dans leur processus de réhabilitation psychosociale et offre jusqu’à 240 places de travail sur six sites répartis à travers le pays. Sa dirigeante salue ses équipes soudées « qui savent s’entraider quand c’est nécessaire. La vision à six mois est difficile à projeter vu le contexte actuel, où la gestion de crise est notre ­quotidien. Nous espérons pouvoir retrouver un fonction­ nement normal pour avancer dans les encours. » La Luxem­ bourgeoise de 49 ans se dit aussi riche des rencontres qui ont jalonné sa carrière, et qui lui ont notamment appris à comprendre la notion d’équi­ libre entre vie professionnelle et vie privée. « Grâce à l’expé­ rience, une fois cette notion comprise, on devient plus effi­ cace au travail. On arrive à mieux s’organiser et à avancer plus rapidement, expliquet-elle. Les ­personnes qui tra­ vaillent au sein de nos services sont aussi capables, malgré leur maladie psychiatrique source de beaucoup de souf­ frances, d’une volonté très forte et d’un grand profes­ sionnalisme. Leur recul sur les événements de la vie m’impressionne, et elles sont source d’inspiration pour moi. »

MARS 2022

45


50 femmes CEO

Andrée Birnbaum CEO

L’étude mondiale Global Chief Executive Gender Equality Survey 2021 conduite par Young Presidents’ Organization, en collaboration avec le Financial Times et l’initiative HeForShe de l’Onu, révèle que lorsque les femmes deviennent CEO, c’est d’abord en tant que fondatrices de leur entreprise (36 %). 33 % sont des managers professionnelles et 31 % représentent l’entreprise familiale. Une répartition qui varie selon les régions du monde.

Femmes en détresse 100 Andrée Birnbaum a pris en 2016 la direction de Femmes en détresse, association venant en aide aux femmes victimes de violences et agissant dans tout le pays. Un changement d’échelle dans le management dont elle n’a pas tout de suite perçu les réalités. « Je n’avais pas vraiment la perception de tout le travail administratif », déclare celle qui se concentrait surtout sur le relationnel et l’humain. Elle essaie d’être « juste et transparente » dans ses décisions et conseille de « régler directement les petits soucis avant qu’ils ne deviennent des problèmes ». Protéger les femmes, leurs enfants, et les jeunes filles des violences quotidiennes peut être éprouvant psychologiquement. Andrée Birnbaum puise dans sa vie privée une force énergique avec son association de chiens de traîneau La Trace. Pleine de projets en 2022, elle déclare : « Il y a encore du travail avant de pouvoir partir à la retraite ! »

Brigitte Brouwers

Qui sont les femmes CEO ?

Source

Global Chief Executive Gender Equality Survey 2021, YPO avec le FT et l’Onu.

Fondatrice / entrepreneure

Manager

Représentante de l’entreprise familiale

Total 36 %

33 %

31 %

Afrique 45 %

22 %

33 %

Australie / Nouvelle-Zélande 45 %

30 %

25 %

Canada 41 %

30 %

29 %

Europe 30 %

Fabienne Bozet

43 %

27 %

Amérique latine 28 %

37 %

35 %

CEO Circuit Foil

Moyen-Orient / Afrique du Nord

300 employés « United we conquer. » Telle est sa devise. Voici qui en dit long sur l’esprit d’équipe, l’un des moteurs du leadership de Fabienne Bozet, 56 ans, CEO depuis 2016 de Circuit Foil, fabricant de feuilles de cuivre industriel recyclable basé à Wiltz. Une entreprise dont la Belge a été la directrice financière pendant plus de 20 ans. « Je voudrais concilier l’ambition et l’esprit volontariste coréen (le groupe Doosan auquel Circuit Foil s’est rallié est basé en Corée du Sud, ndlr) avec le réalisme et le pragmatisme luxembourgeois », déclare-t-elle. Elle aimerait que ses équipes et ses clients gardent d’elle le souvenir d’une CEO qui donnait « l’envie d’avoir envie ». Outre le travail d’équipe, le progrès de l’entreprise passe aussi par le développement individuel, résume Fabienne Bozet, qui recherche par ailleurs constamment l’innovation afin de développer de nouveaux produits à valeur ajoutée pour répondre aux demandes des clients internationaux.

46

MARS 2022

34 %

37 %

29 %

Asie du Nord 27 %

29 %

44 %

Asie du Sud 38 %

11 %

51 %

Asie du Sud-Est 26 %

32 %

42 %

États-Unis 38 %

33 %

29 %

Gérante administrative CLK Constructions 136 salariés

Brigitte Brouwers a toujours travaillé au sein de CLK Constructions, l’entreprise fondée en 1981 par son père Adolphe Kartheuser, et dont elle a repris les rênes il y a 10 ans. « La première chose que j’ai découverte en tant que CEO est que la force d’une organi­ sation, c’est l’équipe, la diversité des personnalités et les multi­ ples compétences qui la compo­sent. Le défi est d’aligner et d’engager tout le monde sur une même vision et d’organiser la communication pour motiver le travail des équipes dans cette direction », explique-t-elle. Au sein de sa société spécia­ lisée dans la construction de mai­sons basée à Mertzig, ­Brigitte Brouwers veut poursui­ vre deux objectifs principaux : la digitalisation et réduire les déchets. « Nous avons déjà commencé à travailler dans ce sens, chaque projet est géré sur base d’une maquette d’exécution centrale BIM pour anticiper les incohé­rences et gagner en temps d’exécution. Cette maquette nous permet aussi de réduire les déchets car elle nous indique exactement les quantités de matériaux nécessaires », ajoute-t-elle. Sa fille Sophie a également rejoint l’entreprise familiale en 2010 et en est actuellement la directrice opérationnelle. Brigitte Brouwers confie dédier son temps libre à la nature et à son jardin : « J’adore découvrir des associations de plantes originales et ‘peindre’ avec les plantes. » Et même si elle n’avait pas travaillé au sein de l’entreprise familiale, elle se serait dirigée vers l’architec­ ture, « car c’est un domaine qui m’intéresse, tout comme l’habi­ tat dans son ensemble, son intégration dans le paysage ».


Esch2022 X Gemeng Suessem X 17

22.06.—21.07.

daniel wagener + patrick galbats

daubach

⁄03 claudia

passeri ⁄04 studio d-o-t-s

trixi weis + emre sevindik mannelli

⁄08 weaving

⁄02 wennig

&

⁄05

⁄06 dkollektiv ⁄07 laura

futures

⁄09+10 la

bonneterie

⁄11 melting pol ⁄12 steve gerges ⁄13 man'ok & cie +

merci raymond soleuvre

⁄14 maskénada ⁄15 harmonie

de

⁄16 sete sóis sete luas ⁄17 cie eddi van tsui

loop22.lu ⁄AGENDA

© Studio d-o-t-s

⁄01


50 femmes CEO

Sinor Chhor CEO Nordea Investment Funds Luxembourg 210 employés

48

MARS 2022

« Vous devez toujours garder la tête froide et constamment vous remettre en cause pour toujours exiger plus de vous-même. » Sinor Chhor

Carine Demangeon

Michèle Detaille

Managing director

CEO

Directrice générale

Ausy Luxembourg PSF

Compass Group Luxembourg

Groupe Alipa

120 employés

1.780 salariés

150 salariés

Marianne David dirige depuis 2016 Ausy Luxembourg PSF SA, fournisseur de solutions digitales et de services IT. Elle y est entrée il y a une quinzaine d’années comme account manager et a gravi les échelons petit à petit. Solutions numériques, big data, cloud, intégration de systèmes ou encore cybersécurité sont les principaux créneaux d’Ausy Luxembourg PSF. Entre 2006 et 2016, la société a réalisé une croissance d’environ 20 % tous les deux ans. En 2017, le groupe Ausy a été racheté par Randstad et fait désormais partie des 7.500 employés de l’entité, tout en ayant conservé sa propre marque.

Avant d’en prendre la direction générale en septembre 2020, Carine Demangeon a occupé durant huit ans le poste de directrice financière pour le Luxem­bourg de Compass Group, actif dans les ser­ vices aux entreprises et aux parti­culiers. « Ma prise de fonction m’a apporté un regard différent sur la responsabilité sociale. En devenant CEO, de surcroît en période de crise, j’ai mesuré l’impor­tance d’avoir une vision stratégique à partager autour de valeurs communes pour pé­­ren­ niser et accroître nos activités. » Pour cette Française née à Épinal et formée à l’IAE Metz School of Management, « la clé d’un bon management est la pro-­­ xi­mité avec le terrain, tout en conservant son positionnement de décideur. Être à l’écoute de ses salariés et surtout être bien entouré, c’est le succès d’une entreprise et de son CEO. »

Actuelle présidente de la Fedil, Michèle Detaille a repris en 1996 la société de fabrication de caisses pliantes en bois contreplaqué pour l’industrie No-Nail Boxes à Wiltz. La Belge qui a depuis développé le groupe Alipa (dans le levage et l’emballage industriel) explique que « le poste de CEO demande une vue d’hélicoptère. Il faut quitter les habits de sa fonction précédente pour pouvoir arbitrer les différents dépar­tements qui composent l’entre­prise. » Son conseil à un(e) futur(e) dirigeant(e) ? « Entoure-toi bien et fais confiance. » Sa devise au travail ? « Quand on veut, on peut. » Elle voudrait lais­ser à la postérité la va­leur de respect : « Respect des collè­ gues, des clients, des fournisseurs, de l’autorité, du matériel, et la conviction que l’on peut travailler en s’amusant ou s’amuser en travaillant. »

Romain Gamba (archives)

Marianne David

Photo

Première femme à occuper ce poste, Sinor Chhor est CEO de Nordea Luxembourg depuis août 2021. De nationalité belge, elle est entrée dans la société de fonds d’investissement en 2016 en tant que chief compliance officer. Auparavant, elle a été associate director Compliance Monitoring chez Fidelity Worldwide Investment pendant 5 ans, un poste qu’elle a occupé juste après avoir été manager Banque et gestion d’actifs chez EY entre 2002 et 2010. Très attachée à l’héritage laissé par les CEO qui l’ont précédée et influencée, « tous passionnés et clairvoyants », elle cherche à transmettre à son tour des valeurs de réussite collective. « Ma nomination m’a permis de valoriser encore plus l’importance de mes colla­ borateurs, car le succès d’une entreprise vient avant tout de sa capacité à capitaliser sur les forces de chaque individu. » Du bureau aux fourneaux, cette amatrice de cuisine a pour devise, dans la vie comme au travail, de donner le meilleur de soi-même. Elle rappelle prudemment que « si en apparence beaucoup vous complimentent, en réalité leurs attentes envers vous n’en sont que plus fortes. Vous devez toujours garder la tête froide et constamment vous remettre en cause pour toujours exiger plus de vous-même. » En 2022, Sinor Chhor veut soutenir la croissance de Nordea en matière d’investissement durable, notamment sur les critères ESG en mettant surtout en avant le « S » (social) dans ses aspects de diversité et d’inclusion.



50 femmes CEO

Octavie Dexant CEO AXA Luxembourg 272 employés

Tout récemment nommée CEO d’AXA au Luxembourg, Octavie Dexant, 38 ans, a accompagné au quotidien deux CEO dans le groupe AXA au cours des sept dernières années, ce qui lui a permis d’approcher la fonction en pleine confiance : « Ils m’ont prouvé par l’exemple qu’il était possible d’évoluer professionnellement à un haut niveau, sans jamais transiger avec ce qui compte vraiment : l’équilibre et les valeurs. » De nationalité française, Octavie Dexant a rejoint le groupe d’a­s­ surance en 2010, après avoir été auditeur chez PwC pendant trois ans. Elle a précédemment été directeur général adjoint de DARE, la joint-venture virtuelle entre AXA et ING au sein de l’assureur. En prenant la tête de son entité luxembourgeoise, elle vise à « accompagner la croissance pour qu’elle soit durable, en continuant notre transformation informatique et en sécurisant la satisfaction de nos clients, nos distributeurs et nos collaborateurs ». Issue d’une famille d’avocats, et mère de trois enfants, elle porte en elle le goût de la justi­ce et n’hé­ site pas à monter au front pour défendre ce qui lui semble juste : « On ne célèbre et on n’encourage jamais trop ce qui est positif et il me semble beau­ coup plus utile et efficace de partager des feed-back de développement au fil de l’eau sur la base d’exemples récents plutôt que de noter les points en attendant une revue de performance. »

Lydie Diederich M embre du directoire, directrice Long séjour

A ssociation Luxembourg Alzheimer 320 salariés Diriger avec le cœur et l’esprit. Tel est le mantra de Lydie Diederich, qui est membre du directoire et directrice Long séjour de l’Association Luxembourg Alzheimer (ala). « Mon point fort est l’humanité. C’est parfois aussi mon point faible », confie celle qui est notamment diplômée d’un master en gérontologie de l’Université du Luxembourg. Son conseil de management à un(e) futur(e) CEO ? « Écouter et observer avant de faire. Et être ouvert au changement, mais rester fidèle à soi-même. Ma devise au travail est de ne pas perdre le contact avec le terrain. » Et si cette Luxembourgeoise n’avait pas travaillé dans le secteur de la santé ? « J’ai la chance de travailler précisément là où j’ai toujours voulu poser le pied. Je ne m’imagine donc pas travailler dans un autre secteur, en tout cas pas actuellement. » L’ala emploie aujourd’hui plus de 300 personnes, et dispose d’un service d’aide et de soins à domicile, de six foyers de jour, ainsi que d’une maison de séjour et de soins. Son objectif prioritaire est d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et de leurs proches.

Les salariées plus diplômées que les salariés Depuis une quinzaine d’années, les jeunes femmes sortent du système scolaire plus hautement diplômées que les jeunes hommes. Source

Tertiaire Secondaire achevé Niveau de base Hommes

35 %

37 %

28 %

50

MARS 2022

Statec

Femmes

44 %

33 %

23 %

Colette Dierick

Jeanne Duvoux

CEO

CEO

ING Luxembourg

Amundi Luxembourg

914 employés

110 salariés

À 61 ans, Colette Dierick a une très longue et solide relation avec la banque, puisqu’elle a été recrutée chez ING à Bruxelles en 1984. La Belge y a tenu diffé­ rentes positions, notamment de general manager dans le développement des outils digitaux, la banque de détail et la banque privée, avant de prendre les rênes d’ING Luxem­ bourg en août 2016. Elle indique ne pas avoir ressenti de change­ment fondamental en devenant CEO. Pour manager et diriger une entité, elle dit s’être inspi­ rée de nombreuses personnes tout au long de sa carrière, « sans avoir de héros », mais tient à rendre hommage à son mari : « Il m’a influencée à un moment-clé dans ma carrière et m’a poussée à continuer quand j’ai été déçue en ratant une promotion. » Si elle n’avait pas occupé un poste de direction dans une banque, elle aurait pu « être responsable d’une société de construction » et a pour devise : « Le seul endroit où le succès arrive avant le travail est le dictionnaire. » Se voulant inspirante pour ses équipes, elle avoue être parfois impa­ tiente. En 2022 et pour les an­nées à venir, elle souhaite faire d’ING une société « saine financièrement, avec une cul­ ture ouverte, diverse, capable de relever des défis ». Pendant la pandémie, ING a fait partie des banques qui ont adhéré au programme de stabilisation économique mis en place par le gouvernement.

Jeanne Duvoux est administratrice déléguée d’Amundi Luxembourg depuis le 1er janvier 2020. Elle est également administratrice de plusieurs fonds gérés par Amundi, ainsi que présidente du conseil d’administration de Fund Channel, filiale d’Amundi, et siège au conseil d’administration de l’Alfi. Elle était, depuis 2015, responsable des activités de banque privée de Société Générale au Luxembourg et membre du comité exécutif. La Française démarre sa carrière en 1989 en tant qu’auditeur chez Deloitte et intègre le groupe Société Générale en 1996, où elle assure successivement les fonctions de directeur financier du groupe Fimat, puis de directeur général délégué de Fimat Banque. En 2006, elle rejoint Société Générale Securities Services (SGSS) en tant que directrice générale adjointe de SGSS SpA à Milan, dont elle devient administratrice déléguée en 2012. Elle a repris, depuis le 1er janvier 2022, la supervision de Lyxor Funds Solutions SA (LFS) suite au rachat de Lyxor par Amundi Asset Management.

Carine Federspiel Directrice générale ZithaSenior SA 590 salariés Directrice générale et présidente du comité de direction des établissements ZithaSenior SA, et présidente du conseil d’administration de ZithaServices SA, le docteur Carine Federspiel, spécialiste en gériatrie, a plusieurs casquettes à son actif. À 58 ans, cette native d’Esch-surAlzette est notamment présidente du conseil d’administration de l’Association Luxembourg Alzheimer (ala), viceprésidente de la Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins (Copas), ou encore membre élue plénière à la Chambre de commerce. ZithaSenior SA fait partie du groupe Zitha et gère plus de 400 lits sur l’ensemble de ses six établissements. Ses origines remontent à la création, en 1872, de la fondation du Verein der heiligen Zita, qui apportait princi­ pale­ment son aide aux jeunes filles des campagnes venues en ville pour travailler. Aujourd’hui, la structure accueille les personnes âgées souhai­ tant quitter leur domicile pour des raisons de santé ou de dépendance.


SCHËFFLENG IS PART OF IT

1001 Tonnen | photographie | 26.03.22 Spieglein, Spieglein | photographie | juin-août 2022 Die Maschine steht still | théâtre | fin juin 2022 Hidden Sessions | événement | 22.07.2022 FerroForum | patrimoine sidérurgique | 29.04-01.05.22 7sóis luso med Esch Orkestra | concert | 06.07.2022 Minett on Tour | concert | 18.06.2022

EUROPE GOES SCUFFELINGEN 24.-31.07.22

D’SO VUM MARXEWEIER 19.06.22 lancement Nous vous invitons également à la découverte des artistes à la galerie

SCHËFFLENGER KONSCHTHAUS

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50 femmes CEO

Myriam Filali CEO Rockids Luxembourg 140 salariés

« Mon conseil à un(e) futur(e) CEO est d’agir avec les équipes, être transparent et reconnaissant, toujours avoir une vision et une stratégie à long terme, et ne pas perdre son objectif de vue, quel que soit l’environ­ nement. » Photo

Myriam Filali

Rockids

CEO du réseau de crèches et de foyers de jour Rockids Luxembourg depuis le mois de mars 2021, Myriam Filali n’en est pas à son premier poste de direction. Elle a notamment été la directrice générale de la filiale luxembourgeoise du groupe Valora, et ce sont d’ailleurs Lars Bauer et Michael Lambert, respectivement direc­ teur et directeur commercial de ce groupe spécialisé dans les points de vente presse, que la jeune femme cite en tant que personnes l’ayant influencée. « Ils ont développé mon leader­ ship que je ne m’autorisais pas à ambitionner. » Pour cette Française installée au GrandDuché depuis plus de 20 ans, « en devenant CEO, j’ai pris conscience de l’ampleur de l’en­ treprise, de l’autonomie que le groupe (Rockids fait partie du groupe français La Maison Bleue, qui exploite 2.000 crèches en France, en Angleterre, au Luxembourg et en Suisse, ndlr) octroie à ses responsables de pays et à la possibilité d’agir dans l’intérêt de Rockids, des parents et du ministère de l’Éducation nationale ». Au Grand-Duché, le groupe possède actuellement 21 agré­ ments ministériels, et l’objectif de Myriam Filali dans les pro­ chains mois est de « guider l’entreprise vers la performance afin de devenir un leader dans l’accueil des enfants au Luxem­ bourg ». Son conseil à un(e) futur(e) CEO ? « Agir avec les équipes, être transparent et reconnaissant, toujours avoir une vision à long terme et ne pas perdre son objectif de vue, quel que soit l’environ­ nement », répond celle qui consacre une par­ tie de son temps libre à l’art et à la peinture.

52

MARS 2022


PUBLIREPORTAGE

Diversité : des actions plus que des mots Loyens & Loeff entend montrer l’exemple en termes de diversité et de mixité à travers des actions concrètes.

La diversité et la présence des femmes à des postes de management en particulier sont bénéfiques pour l’entreprise et ses salariés comme démontré par de nombreuses études. Cependant force est de constater que les cabinets d’avocats, comme d’ailleurs d’autres secteurs d’activité, perdent des talents féminins entre l’entrée dans la profession et l’accession à un rôle de leadership. Ceci est d’autant plus visible dans les cabinets d’avocats que la profession est plutôt féminisée. Les raisons ? Le rôle toujours prépondérant des femmes dans la gestion du quotidien et des enfants malgré l'évolution des moeurs ces dernières décennies et les biais souvent inconscients quant aux capacités des femmes à assumer des fonctions de leadership tant chez les hommes que chez les femmes elles‑mêmes. Beaucoup a été publié sur le sujet mais il s’agit toutefois d’une problématique complexe qui mérite d’être traitée avec prudence et avec des actions concrètes au risque d’en faire un sujet de discussion de salon et par là même de la décrédibiliser. Il est ainsi dommageable que trop de communication soit réalisé par des entreprises qui ne sont pas les meilleurs exemples de mixité. Les cabinets d’avocats, en tant que défenseurs des libertés individuelles doivent montrer l’exemple et Loyens & Loeff prend cette responsabilité à bras le corps pour devenir un exemple de diversité et d’égalité. Une réalité en chiffres et nos actions concrètes Exerçant le droit dans quatre juridictions tournées culturellement vers l’international (Luxembourg, Pays‑Bas, Belgique, Suisse), la diversité est dans l'ADN de Loyens & Loeff. Le bureau de Luxembourg compte par exemple 29 nationalités. La volonté du cabinet a toujours été de recruter les personnes les plus compétentes quel que soit leur profil, amenant de facto de la diversité. Preuve en est « Près de 30% des fonctions managériales, tous domaines confondus, sont occupées par des femmes » explique Véronique Hoffeld, membre de l’Executive Committee et ancienne Managing Partner. « Nous comptons un des plus hauts ratios d’Associés femmes de la place et il devrait même dépasser les 30% d’ici 2‑3 ans. Mais ce n’est pas suffisant et nous devons faire plus

en faveur de la mixité et de la diversité » précise Marc Meyers, Managing Partner. A ce titre, de nombreuses actions concrètes sont en place comme l’animation d’une communauté « Diversity & Inclusion », une semaine thématique, des collaborations avec des associations (ECHO, LDIA, Forward Stitching), un « Awareness Program » visant les biais inconscients, un programme de mentorat pour soutenir et encourager les talents féminins, des sondages réguliers etc. Tout ceci s’inscrit dans une politique RSE volontariste. Loyens & Loeff est d’ailleurs l’un des premiers et seuls cabinets au Luxembourg à avoir obtenu le label RSE délivré par l’INDR. La diversité au service de nos clients Le succès de Loyens & Loeff Luxembourg ces dernières années s’est notamment construit sur la base d’une approche intégrée combinant toutes les expertises juridiques et fiscales pour servir au mieux ses clients. « Nous avons développé une approche unique à Luxembourg auprès de nos clients de l’industrie des fonds avec un département combinant les avocats spécialistes de la création des fonds, ceux en charge de leur financement et les fiscalistes, là où les autres cabinets tendent à juxtaposer les équipes » illustre Marc Meyers. Cette approche repose en grande partie sur la diversité des expertises, des parcours, des profils, des formations et des expériences qui permet de comprendre au mieux les besoins des clients et d’y répondre de manière pragmatique.

Nos perspectives Le télétravail instauré pendant la pandémie n’a vraisemblablement pas eu un effet bénéfique sur la répartition de la gestion du quotidien entre hommes et femmes. Espérons que l’entrée dans les mœurs du télétravail et autres flexipolicies en cours de préparation sur la place, ainsi que le projet de loi sur la déconnexion, viennent corriger cet effet. Loyens & Loeff surveille au quotidien ces évolutions législatives pour les transposer en actions au service de la diversité et de la mixité tant pour ses salariés et collaborateurs que pour ses clients. Par ailleurs, le cabinet met en oeuvre des actions simples pour contrer les biais comme le fait de s’assurer que les panels des évènements et autres webinars soient mixtes, de même pour les équipes présentées dans les propositions commerciales et travaillant au quotidien pour les clients. Au‑delà de l’aspect immédiatement visible, mettre en avant des femmes dans des fonctions managériales et avoir plus d’Associés femmes tend à modifier la perception inconsciente de la société et notamment chez les femmes elles‑ mêmes qui peuvent ainsi se trouver des modèles et laisser derrière elles ce sombre plafond de verre. « En toute humilité, nous ne sommes qu’au début du chemin. Cela nécessite un travail constant et sur la durée. Nous apportons notre pierre à l’édifice mais nous ne pouvons pas tout régler à notre niveau car les enjeux majeurs dépendent aussi de changements sociétaux profonds » conclut Véronique Hoffeld.


50 femmes CEO

Catherine Gapenne

Carina Gonçalves

Manou Hoss

Directrice des aides et soins

Directrice générale

Directrice générale

Managing partner

Croix-Rouge luxembourgeoise

Caritas Jeunes et Familles

Päiperléck

Elvinger Hoss Prussen

1.150 salariés

610 salariés

650 salariés

390 employés

Travaillant au sein de la CroixRouge luxembourgeoise depuis plus de 20 ans dans différentes fonctions, Catherine Gapenne pense que son point fort réside dans le fait de « bien connaître mon institution et son contexte. Je connais les besoins et les attentes de nos usagers, et les moyens dont nous disposons pour y répondre de manière pertinente et humainement respectueuse de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. Je dirais que cette ‘bonne connaissance’ de l’institution est aussi mon point faible… car cela m’empêche sans aucun doute de regarder les choses avec des perspectives différentes. » Le département des Aides et soins aide les personnes dépendantes ou fragilisées par leur état de santé à continuer de vivre à leur domicile avec les soins et services utiles pour une bonne qualité de vie. Il est une composante majeure du réseau Help – actif depuis 1998 et composé de membres issus du domaine hospitalier et du secteur des aides et soins à domicile. « Dans les six mois à venir, nos priorités se trouvent bien évidemment dans la ges­ tion de la phase actuelle de la crise sanitaire, avec l’espoir de pouvoir laisser la pandémie derrière nous », ajoute Catherine Gapenne, dont la devise au travail est de « servir et enchan­ ter nos bénéficiaires, réduire leur vulnérabilité et respecter leur dignité ! Parce que c’est notre raison d’être. » Et quel conseil de management la Française donnerait-elle à un(e) futur(e) CEO ? « L’essentiel, c’est le facteur humain. Il est l’élément majeur de la réussite et de la performance de l’entreprise. »

« La métaphore que j’utilise pour décrire la fonction de CEO est celle de chef d’orchestre. Il s’agit de pouvoir s’accor­ der ensemble, avec nos forces et nos limites, pour parvenir à une mélodie harmonieuse et équilibrée », décrit Carina Gonçalves, Luxo-Portugaise de 46 ans, directrice générale de Caritas Jeunes et Familles. Son point fort ? « J’aime écouter mes collaborateurs, les soutenir dans leur progression et les valoriser dans leurs projets. J’apprends énormément en les écoutant, ils sont une source d’appren­tissage incom­ mensurable. La difficulté est de pouvoir organiser mon temps afin de pouvoir être là pour les collaborateurs, les parties prenantes, tout en respectant ma sphère privée. C’est un challenge d’agilité que j’essaie de relever chaque jour. » Son conseil de management à un(e) futur(e) CEO ? « Les collabora­ teurs savent ce qu’ils ont à faire et sont dotés de res­sources inépuisables s’ils évo­luent dans un climat qui promeut leurs forces et les soutient dans leurs appren­tissages. L’idée est de leur faire con­fiance afin qu’ils / elles déploient leurs talents, leur créativité, leur prise d’initiatives. Le rôle d’un leader, à mon sens, est d’accompagner et non de micro­manager », ajoute celle dont la devise est : « It is easier to build strong children than to repair broken adults. »

MARS 2022

Directrice générale du groupe d’aides et soins à domicile et de résidences senior Päiperléck depuis sa création en 2009 par son père Robert, Stéphanie Hein le cite justement comme la personne ayant influencé sa carrière. « Il nous a appris, à ma sœur (Isabelle Hein, directrice des soins au sein de l’entreprise, ndlr) et moi, à avoir des idées et des visions, à ne pas craindre l’échec, mais à se battre pour les réaliser. Chaque idée comporte un risque, mais si nous ne sommes pas prêts à accepter les risques, on n’avancera jamais. » Päiperléck prépare actuelle­ment l’ouverture prévue en mai prochain de sa sixième résidence pour personnes âgées à Bissen. « Cette maison innovante sera notre plus grand projet jusqu’à présent et ce sera la pre­ mière résidence pour seniors au Luxem­ bourg accueillant plusieurs structures sous un toit : des apparte­ments pour seniors ou person­nes à mobilité réduite, des lits de vacances, un CIPA, un foyer de jour et une antenne de soins à domicile. » Une ouverture qui fera passer l’effectif de 650 à plus de 700 salariés. Le conseil de cette Luxembourgeoise à un(e) futur(e) CEO ? « Il faut faire son métier avec passion et dynamisme. Mais il faut aussi savoir digérer les échecs et les moments durs et désagréables, se remettre tout le temps en question, accepter la critique et être capable de transformer cette critique en quelque chose de bien. »

2

1

2

Industrie

Santé

Construction

1

Assurances

5

Commerce

9

Finance

11

Répartition par secteur des 50 femmes CEO

4

Social

Source Classement Paperjam

Éducation

3

1

Droit

54

Stéphanie Hein

Transports

5

Services

5

Soins à la personne

1

Immobilier

Titulaire d’une maîtrise en droit de l’Université Paris 1 PanthéonSorbonne et d’un DEA (diplôme d’études approfondies) en droit des affaires de cette même institution, Manou Hoss est membre du Barreau de Luxembourg depuis 1990. Après avoir été active dans le secteur bancaire pendant plus de 10 ans, elle est devenue associée gérante du cabinet Elvinger Hoss Prussen (que son père Jean a cofondé) en 2006, responsable de la stratégie de gestion globale, des finances, du développement des affaires et des ressources humaines. Selon la Luxembourgeoise, « la managing partner d’une étude d’avocats est d’abord avocate avant d’être CEO d’entre­prise. En tant que femme, cela m’a permis de surmonter certains obstacles à la carrière et de m’engager à les diminuer pour les générations futures. » En 2022, elle souhaite « dévelop­per la digitalisation et le bienêtre des équipes en favorisant la création de liens, le mentoring et le partage du know-how, aussi bien en télétravail qu’au bureau ». À côté du droit et de la direction de l’un des deux principaux cabinets d’avocats luxembourgeois indépendants, Manou Hoss est sensible aux questions de diversité, d’inclu­ sion et d’égalité au sein de la société en général. Elle siège au conseil d’administration de la Croix-Rouge et préside, depuis 2018, la section locale de la Ville de Luxembourg.


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50 femmes CEO

Stéphanie Jauquet CEO SRB LUX (Cocottes) 150 employés

Lena Lascari

Directrice générale

CEO

Directrice générale

Solidarité Jeunes

EFG Luxembourg

Fondation Autisme Luxembourg

190 salariés

150 employés

190 salariés

« Mon point fort constitue aussi mon point faible : je suis assistante sociale de formation, et le social prend parfois le dessus sur la responsable dirigeante. L’empathie entre parfois en conflit avec des considérations plus managériales », concède Michèle Kridel, directrice générale de l’asbl Solidarité Jeunes depuis près de six ans. L’objectif premier de cette dernière est l’accompagnement et l’encadrement de jeunes en difficulté. « Que ce soit dans les six mois ou les six ans à venir ou plus, le but reste le même : assurer le bien-être au sens large des personnes qui nous sont confiées », ajoute la Luxembourgeoise, qui aime voyager lorsqu’elle ne travaille pas. Son conseil à un(e) futur(e) CEO ? « Ne jamais oublier que l’efficacité d’une entreprise résulte du savoir-faire et du bien-être de ses collaborateurs, et éviter que les sentiments personnels prennent le dessus sur les décisions à prendre. » Et ce qu’elle voudrait laisser comme empreinte au sein de l’asbl ? « Globalement, une entreprise struc­turée, tournée vers le futur, qui sait anticiper certaines réponses à des besoins spécifiques, et le souvenir d’une personne qui, en son âme et conscience, a tout simplement fait son travail de son mieux et dans l’intérêt de toutes et tous. »

Originaire de Grèce, Lena Lascari a poursuivi des études supérieures en France. Elle possède une vaste expérience dans le secteur bancaire et a occupé des postes de direction auprès de plusieurs prestataires de services financiers, dont les filiales grecques du Crédit commercial de France et Eurobank Private Bank (Luxembourg) SA. Membre du comité exécutif d’EFG au Luxembourg depuis 2014, en charge du développement de la banque privée pour les clients très fortunés, notamment sur le marché grec, Lena Lascari a été responsable des secteurs Banque privée, Gestion d’actifs, Services clients internationaux et Solutions d’investissement dans la région, et est, depuis janvier 2019, CEO et managing director pour EFG Bank SA (Luxembourg). La structure est active dans les services bancaires, d’investissement et de gestion de fortune au Luxembourg et à l’étranger. Quatre succursales y sont ainsi rattachées : à Milan (Italie), à Athènes (Grèce), à Nicosie (Chypre) et à Lisbonne et Porto (Portugal).

« Exercer cette fonction au sein de mes propres sociétés me donne un sentiment d’indépendance et de liberté. » Stéphanie Jauquet

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MARS 2022

Nathalie Lehoucq

« Directement après mes études, la Fondation Autisme Luxembourg (FAL) m’a donné la chance de pouvoir mettre en pratique ce que j’ai appris : la collaboration avec les familles sur des projets pour les familles, par les familles. Vingt ans plus tard, en tant que CEO, je remar­ que que mes propres convic­ tions en matière de prise en charge des personnes TSA (trouble du spectre de l’autisme) sont toujours en étroite concor­ dance… C’est pour moi l’accom­ plissement d’un rêve profes­sionnel qui est le reflet de mon épanouissement profession­ nel ! », affirme Nathalie Lehoucq, directrice générale de la FAL depuis six ans. « Mon point fort est indéniablement le fait d’avoir grandi avec la FAL. Je suis passée par toutes les étapes et je suis donc en mesure de com­ prendre le vécu des familles, les besoins des personnes avec autisme, mais aussi ceux des collaborateurs », confie-t-elle. Sa devise au travail ? « #Ëmmerdo (‘toujours là’, en luxembourgeois, et le slogan de la FAL, ndlr). Être toujours présente pour soutenir les familles et leur proposer la solution adaptée qui les sou­ lage. La vie des personnes concernées peut être, par moments, plus difficile, et c’est donc à nous, avec nos moyens, de faire en sorte qu’elles aient un parcours de vie épanoui. » Et si elle n’avait pas travaillé dans ce secteur, cette Luxem­ bourgeoise aurait pu être… « Je n’ai jamais envisagé de travailler dans un autre secteur, je me sens à ma place », répond celle qui voudrait laisser comme exemple inspirant « le dépas­sement de soi, sans cesse, pour le bien-être des personnes avec autisme ».

Guy Wolff et Gaël Lesure (archives)

Michèle Kridel

Photo

Entrepreneuse depuis 2008, la Belge Stéphanie Jauquet, 49 ans, a fait de sa passion pour le secteur de la restauration le moteur de sa réussite. Après avoir travaillé au sein de plusieurs restaurants, elle crée l’enseigne Cocottes – devenue nationale – et dirige également les restaurants Um Plateau, Tempo (celui de la Philharmonie) et la Baraque, friterie en centreville. « Exercer cette fonction au sein de mes propres sociétés, et non plus pour le compte d’autrui, me donne un sentiment d’indépendance et de liberté. » Stéphanie Jauquet reste positive : si la crise sanitaire a impacté le secteur de la restau­ ration, elle poursuit sans faillir le développement de ses activi­ tés en 2022. Elle avoue avoir de l’admiration pour les femmes indépendantes et déterminées et cite en exemple Christianne Wickler (Pall Center, voir page 66) « à la tête d’une entre­ prise à l’ambiance familiale, malgré sa taille ». En tant que manager, elle accorde beau­ coup d’importance à la cohé­ sion sociale et se dit proche de ses équipes.


Isabelle Lentz C hief commercial officer, CEO adjoint

« Avant de prendre une décision je la valide avec mes équipes – afin de les intégrer dans le processus dès le début et l’adapter en cas de besoin. » Isabelle Lentz

Corinne Lozé CEO Orange Luxembourg 160 employés Elle dit que l’on est le fruit des rencontres qui nous ont faites. Corinne Lozé, Française, a joué un rôle-clé dans le déploiement du groupe Orange en Afrique, continent où elle a grandi (Mali) et plus tard dirigé Orange Star Africa, et Orange Centrafrique jusqu’en 2019 où elle prend les rênes d’Orange Luxembourg. Elle indique que tout au long de son parcours qui l’a menée de la France à l’Afrique, puis au Luxembourg, chaque rencontre l’a influencée. Selon elle, « l’actif le plus stratégique d’une entreprise est son capital humain ». À propos de la parité en entreprise, elle dit souvent qu’« une femme qui dirige, c’est exactement la même chose qu’un homme qui dirige ». Si elle n’avait pas été chef d’entreprise, elle aurait voulu être grand reporter, vétérinaire ou­photographe animalier.

Top 5 Le « family business » représenté Les entreprises familiales de plus de 100 personnes représentées dans la liste des 50 femmes CEO. 1

Mireille Meyers Nettoservice, 1.400 employés 2

Marianne et Viviane Welter Arthur Welter Transports 700 employés 3

Stéphanie Hein Päiperléck, 650 employés 4

Carole Muller Fischer, 350 employés 5

Catherine Mannard Codirectrice Ligue HMC 380 salariés Cette Belgo-Luxembourgeoise de 45 ans possède un diplôme d’ingénieur commercial obtenu à HEC Liège. Elle est arrivée au sein de la Ligue HMC en 2015 en tant que directrice Admi­nistration et finances, après avoir occupé différents postes de directrice financière ou de contrôleuse de gestion au sein d’établissements comme Stëftung Hëllef Doheem ou Apollonia. « Depuis mes études, le volet social m’inté­resse énor­ mément. » La Ligue HMC est composée d’une fondation, d’une asbl et d’une coopérative. « Notre objectif est de sou­ tenir les personnes en situation de han­ dicap intellectuel dans les différents domaines de la vie, qu’ils soient professionnels, culturels, de f­ ormation, social ou de logement. »

Munhowen 262 employés

« Je voudrais motiver les gens à apporter leurs idées et oser le changement » : une phrase qui résume bien l’état d’esprit d’Isabelle Lentz, seule femme au comité de direction de Munhowen, la branche Importa­ tion et distribution de boissons pour l’horeca de l’entre­prise familiale : la Brasserie Nationale. « Je suis la seule femme dans tout le management et, l’année prochaine, je serai le CEO de Munhowen. » À son poste actuel, la Luxembourgeoise dit « avoir une vue hélicoptère de la société » et « comprendre les rouages des différents départements » qui couvrent des services sur tout le terri­ toire national, y compris en click & collect. L’entreprise reste, selon elle, « encore très masculine dans son organisa­ tion ». Isabelle Lentz souhaite y apporter « une touche de ­féminité » et pratique un mana­ gement basé sur la commu­ nication : « Avant de prendre une décision, je la valide avec mes équipes – afin de les intégrer dans le processus de décision dès le début et l’adapter en cas de besoin. » Celle qui aime la photographie et la peinture et qui reconnaît faire « un peu » de sport aime­ rait que les gens retiennent d’elle une certaine ouverture d’esprit, notamment aux idées des autres, et conseille à cha­ cun d’« oser le changement ». Très exigeante avec elle-même, elle aurait pu être médecin dans une autre vie profession­ nelle. À défaut, c’est de l’entre­ prise et de ses équipes qu’elle prend soin au quotidien, avec une devise teintée de bonne humeur : « Toujours faire de son mieux, être authentique, mais aussi s’amuser ! »

Anne Nickels Namur, 160 employés

MARS 2022

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50 femmes CEO

Myriam Mersch-Zimmer Directrice générale Fondation Maison de la Porte Ouverte 130 salariés

La séance académique de la Fondation Maison de la Porte Ouverte (FMPO) organisée le 30 mars prochain marquera, d’une part, la clôture du 50e anni­versaire de la FMPO et, d’autre part, le lancement de la vision 2022-2026. « Au cours des six prochains mois, il s’agit de bien engager la stratégie de mise en place de la vision avec des comités de pilotage et des groupes de travail pour consolider nos activités exis­ tantes et pour innover et déve­ lopper de nouvelles approches et des activités, ceci dans une démarche de qualité », explique Myriam Mersch-Zimmer, direc­ trice générale de la FMPO depuis 2003. Cette Luxembour­ geoise notamment diplômée d’un master 2 en management des organisations du secteur sanitaire et social de l’IAE de Metz dit avoir été influencée dans sa carrière par sa mère, qui lui a appris « à avoir des ambitions professionnelles en tant que femme. Mon point fort est mon sens d’analyse et ma réactivité suite à cette analyse. Mon point faible, qui découle de mon point fort, est mon impatience face à un manque de réflexion critique et d’en­ gagement p ­ rofessionnel », analyse-t-elle. Bonne vivante, aimant préparer et partager un bon repas avec sa famille et ses amis, Myriam MerschZimmer voudrait laisser la FMPO comme une institution « bien structurée et bien organi­ sée, dans laquelle les salariés adhèrent aux valeurs, s­ ’enga­gent avec respect et empathie, et qui soit un acteur incontour­ nable dans le secteur social au Luxembourg ».

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MARS 2022

Mireille Meyers

Anne Nickels

Gérante-associée

Administrateur délégué

Nettoservice

Namur

1.400 salariés

160 salariés

Fondée en 1974 par son père, Edouard Meyers, la société Nettoservice revendique le fait d’être la plus importante entreprise familiale de nettoyage et d’entretien du pays. Depuis plus de 40 ans, elle a connu une croissance stable. Le nombre de salariés est passé de 23, à ses débuts, à plus de 1.400 aujourd’hui. C’est en 1983 que Mireille Meyers et son frère Roland entrent dans l’entreprise et, en 1989, qu’ils en acquièrent des parts. En 2015, Steve et Chris Schroeder, les enfants de Mireille Meyers, y font à leur tour leur entrée. « À la mort de notre père, en 2000, c’était évident pour nous de maintenir le contrôle familial », avait expliqué la Luxem­ bourgeoise, à l’époque.

Carole Muller CEO Fischer 350 salariés Carole Muller, qui souhaitait s’orienter vers une carrière de diplomate au sein du ministère des Affaires étrangères, est finalement devenue la CEO de l’entreprise familiale Fischer en 2014. « C’est un poste qui implique plus de responsabilités. Il permet aussi de développer l’entreprise avec une plus grande marge de manœuvre. La possibilité d’apporter sa pierre à l’édifice selon sa propre vision est également un élément important », explique la Luxembourgeoise de 41 ans, qui cite Jean Mader, ancien doyen de son école de commerce – l’ISG Paris – comme la personne ayant influencé sa carrière. « Il a su me communiquer son enthou­siasme et sa vision très ouverte sur le monde. » Le conseil de management de Carole Muller à un(e) futur(e) CEO ? « S’entourer de personnes différentes et complémentaires. Continuer à apprendre. Avoir foi dans ce qu’elle ou il entreprend sans avoir peur de l’échec. L’échec n’est finalement qu’une leçon de plus pour apprendre. » Et sa passion secrète lorsqu’elle ne travaille pas ? « La couture, une passion transmise par ma maman », confie-t-elle.

Sixième génération, avec son frère Max, à la tête de Namur, Anne Nickels confie que sa carrière a été influencée par son père Jean-Paul, « et par toute ma famille. Nous vivons Namur. » Car l’histoire de l’entre­prise familiale remonte à 1854, lorsque Nicolas Namur, jeune pâtissier luxembourgeois, connaît un succès en ouvrant une pâtisserie à Sacramento, en Californie. Et c’est en 1863 qu’il revient ouvrir sa première boutique dans son pays d’ori­ gine. Namur fêtera donc, ­l’année prochaine, ses 160 ans. Anne Nickels, de son côté, a passé son bac au Lycée de garçons de Luxembourg et a ensuite fait des études d’architecture à Vienne. « C’est vers le métier d’architecte que je me serais orientée si je n’avais pas travaillé dans mon secteur actuel », confie-t-elle. Durant toutes ses études, la Luxem­ bourgeoise a travaillé pendant les vacances dans les différents magasins et ateliers de la confi­ serie familiale. Qu’est-ce que la fonction de CEO a changé dans sa perception de l’entreprise ? « Plus de responsabilité, et, avec cela, plus de décisions à prendre », ajoute celle qui aimerait emmener l’entreprise, dans les six prochains mois, « vers un été où nous pourrons servir nos clients sur la terrasse ou à l’intérieur sans restrictions et avec plus de légèreté ». La devise d’Anne Nickels au travail ? « Satisfaction du client par la perfection du produit », répond celle qui voudrait laisser derrière elle une entreprise saine avec une évolution posi­ tive et dont le conseil à un(e) futur(e) CEO est de « ne pas sous-­estimer l’empathie ».

Claudine Nosbusch Codirectrice Ligue HMC 380 salariés Directrice de la Ligue HMC depuis fin 2008, au sein de laquelle elle est arrivée en 1999 en tant que psychologue, Claudine Nosbusch est en charge de l’accueil et de l’hébergement, et elle gère, avec Catherine Mannard, les volets formation et travail. « Nous voulons accompagner les personnes de manière globale et les soutenir dans leurs différentes démarches. Nous avons 25 ateliers de production. Nous faisons notamment de la ferronnerie, de la reliure, et nous avons aussi un verger qui nous permet de produire du jus de pomme, de la compote, ou encore de la vinaigrette. Nos produits sont vendus dans notre boutique ou dans les magasins comme Cactus. » La Ligue HMC propose différentes solutions d’hébergement. Elle agrandit et réamé­ nage son site de Capellen avec de nou­ veaux bâtiments dont le dernier doit être achevé en septembre prochain. « Selon les besoins de chacun, un accom­ pagnement est proposé 24 h / 24 ou uniquement en journée au sein de nos communautés de vie », complète la Luxembourgeoise de 51 ans.

Et dans la fonction publique ? Si les institutions européennes et l’appareil étatique n’étaient pas couverts par ce listing, ils comptent également plusieurs CEO ou équivalentes d’entités de plus de 100 personnes. Stacy A. Cummings General manager NATO Support and Procurement Agency Catherine Engelke Membre de la direction Société nationale de circulation automobile (SNCA) Patricia Helbach Directrice & responsable Ressources humaines Hospices civils de la Ville Amélie Keup-Mathieu Directrice générale Caisse pour l’avenir des enfants Máire Killoran Directrice générale Centre de traduction des organes de l’Union européenne Aline Muller CEO Luxembourg Institute of SocioEconomic Research (Liser) Isabelle Schlesser Directrice Agence pour le développement de l’emploi (Adem)


BREAKFAST TALK RECRUTER ET MANAGER À DISTANCE Programme • Welcome breakfast (8h30) • Set the tone (9h00) • Table ronde (9h10) • Express pitch (9h50) • Conclusions (10h05) • Networking coffee break (10h10) English translation available

Béatrix Charlier Founder & CEO, P’OP

Pascal Martino Partner Advisory & Consulting, Deloitte

26.04

Mardi

Namur, Luxembourg-Hamm

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


50 femmes CEO

La part des femmes parmi les cols blancs qualifiés en nette augmentation

Héloïse Pierre Directrice générale Groupe Aura 110 salariés « Être CEO, c’est être toujours là, quelles que soient les difficultés, c’est porter son équipe, se comporter de manière exem­ plaire ou du moins donner toujours le meilleur de soi-même, et surtout trans­ porter les personnes pour mieux leur transmettre nos valeurs. Étrangement, l’entrepreneuriat est comme une addic­ tion, plus on y goûte et plus on a envie d’entreprendre », explique Héloïse Pierre, fondatrice et directrice générale depuis presque 10 ans du groupe Aura, qui accueille 450 enfants au sein de ses structures. Si elle n’avait pas travaillé dans le secteur des crèches, celle qui consacre son temps libre à ses enfants et à la lecture aurait pu être « professeur de philo, psychologue, ou une excellente mère au foyer, métier que j’aime par-­ dessus tout. » Cette Belge originaire de Bastogne aimerait que les valeurs de son groupe « puissent semer des petites graines dans la tête des enfants qui seront les adultes de demain, pour ainsi leur permettre de se sentir pleinement acteurs de leur vie ».

Source

2018

Michèle Racké Directrice générale APEMH 1.153 salariés

Statec

2010

Total 38 % 36 %

Directeurs, cadres et direction, et gérants 26 % 18 %

Professions intellectuelles et scientifiques 46 % 41 %

Professions intermédiaires 49 % 45 %

Employés de type administratif 57 %

Francesca Prym

60 %

CEO UBS Fund Management 150 employés « Je considère mes collègues d’abord comme des personnes, pas comme des employés. J’aimerais que l’on se sou­ vienne de moi comme telle également, pas seulement comme une CEO. » L’approche de Francesca Prym est résolument sensible, mais aussi très technique, puisque tous lui reconnais­ sent une très bonne connaissance de l’environnement réglementaire et légal lié aux sociétés de gestion, mais aussi au risk management et à la compliance. Originaire d’Italie, active au Luxembourg depuis une vingtaine d’années, elle a précédemment dirigé SMBC Nikko avant UBS Fund Management depuis 2019. Elle se méfie de ceux qui disent « nous avons toujours fait comme ça », elle qui compose quotidiennement avec la flexibilité. En 2022, elle vise « une croissance par progression organique avec les autres unités du groupe UBS ». Maman et CEO attentive à un certain équilibre entre vie privée et vie professionnelle, elle adore voyager en famille, un « virus » qu’elle reconnaît avoir transmis à ses enfants.

60

MARS 2022

Personnel des services directs aux particuliers, commerçants et vendeurs 56 % 55 %

Métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat ; Agriculteurs 3% 3%

Conducteurs d’installations et de machines, et ouvriers de l’assemblage 6% 6%

Professions élémentaires 46 % 50 %

Directrice générale de la fonda­ tion APEMH (Association des parents d’enfants mentalement handicapés) depuis 2019, Michèle Racké en était aupara­ vant la directrice générale adjointe. La Fondation comptait, au 31 décembre 2020, 1.153 sala­ riés et salariés encadrés, dont 488 personnes au sein du service APEMH Hébergement et Services asbl, et 542 (dont 422 salariés encadrés) au sein de la société coopérative de la fondation. L’association a été créée en 1967 par des parents d’enfants vivant avec un handi­ cap intellectuel, et possède six entités juridiques. Son objectif est de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap intellectuel au sein de la société. « Depuis plus de 50 ans, en tant qu’association créée par des familles, nous plaçons la qualité de vie des personnes en situation de handi­ cap intellectuel au cœur de nos actions », explique Michèle Racké. Les grands domaines d’activité de l’APEMH s’ordonnent autour des axes suivants : conseil et orientation, enfants et famille, accueil de jour pour adultes, formation et travail, logement, accompagnement et soutien, formation et centres de compé­ tences. Le Parc Merveilleux de ­Bettembourg, parc d’attractions touristique et zoologique qui appartient à la fondation, offre par exemple un cadre de travail pour 100 apprentis et salariés encadrés de l’APEMH. Différents métiers et activités profession­ nelles sont proposés : gardien­ nage d’animaux, jardinage, restauration, vente, textile et buanderie, entretien et nettoyage, métiers techniques (menuiserie, serrurerie, peinture, construction, chauffage / sanitaire, électricité).


Coming soon Smart cities & Mobility MAGAZINE

Paperjam Enjeux Grande Région

¼ Parution le 30 mars 2022

Enjeux Mobilité

¼ Parution le 13 juillet 2022

EVENTS

DIGITAL

Grand Dossier Smart cities & Mobility

10×6 Architecture : Passion ¼ 19 avril 2022

¼ Parution le 31 mai 2022

Éclairez nos lecteurs sur le sujet. brandstudio@maisonmoderne.com


50 femmes CEO

Caroline Simon CEO CTG Luxembourg PSF 450 employés

Danielle Ries-Breyer CEO

Étude YPO, Financial Times et Onu Femmes 2021.

CIGR Wiltz Plus 120 salariés Danielle Ries-Breyer dirige le Centre d’initiative et de gestion régional (CIGR Wiltz Plus). Constituée en 2000, cette asbl vise la mise en place d’un environ­ nement favorable à l’économie locale, par la création, le maintien d’emplois et le développement de nouveaux secteurs d’activité. Une vision qu’elle connaît bien car elle travaille dans la structure depuis ses débuts. Initié par les communes de Wiltz et Winseler, d’autres communes (Boulaide, Esch-sur-Sûre, Rambrouch, Rédange, Goesdorf, Lac de la HauteSûre…) ont ensuite adhéré au projet au fil des années. Aujourd’hui, CIGR Wiltz Plus est un acteur établi de l’économie solidaire dans le nord du pays. Ses services sont disponibles pour 23.000 habitants dans les 71 villages des communes membres.

62

Âge moyen pour devenir CEO

MARS 2022

Hommes

33,6 ans

Femmes

35,4 ans

Angélique Sabron Managing director JLL Luxembourg 100 salariés Managing director de JLL Luxembourg depuis le 1er janvier 2020, Angélique Sabron conseillerait à un(e) futur(e) CEO de « rester authentique et sincère, adhérer aux valeurs de son entreprise et non pas juste accrocher le slogan sur les murs de la réception. Quand vous n’êtes plus profondément en phase, il faut savoir partir, c’est un beau cadeau que l’on se fait à soi-même et que l’on fait à ses équipes. » Cette Messine d’origine aurait pu, si elle n’avait pas évolué dans le secteur de l’immobilier, travailler à la SPA ou être égyptologue, et confie avoir comme passion secrète… le bricolage : « Je ne sais pas ce que c’est que de ne pas travailler », confirme-t-elle. Sa devise au travail ? « Pas signé, pas fait. »

Romain Gamba

Caroline Simon

Photo

« J’admire les personnes créatives, impliquées et pleines d’allant, et aussi les esprits analytiques ! »

Elle adorerait vivre au milieu de ses romans favoris et aurait pu être libraire, mais Caroline Simon a pris la tête, en octobre 2020, de CTG Luxembourg PSF, fournisseur de services IT aux entreprises. Après avoir entamé sa carrière comme conseillère en intérim, elle a longtemps travaillé dans les ressources humaines, dont une grande partie de sa carrière chez CTG. « Ayant été directrice des ressources humaines précé­demment, je suis d’une autre manière en charge et impliquée dans toutes les com­ posantes de la société. J’ai une vision élargie à tous les métiers de l’entreprise. » Son objectif, à moyen terme, est d’accélérer le mouvement de transfor­ mation digitale des entreprises : « Nous souhaitons nous concen­ trer sur des solutions-clés : la méthode Agile, le DevOps, et les technologies comme le cloud, la cybersé­curité, l’intelli­ gent automation ou encore l’automated testing. » Caroline Simon est également soucieuse des impacts environnementaux, sociétaux, ou du bien-être des employés. Force de conviction et énergie pulsatile sont ses atouts principaux, même si elle avoue parfois « omettre de poser la question avant d’agir ». Les grands espaces naturels et la lecture la ressourcent plus que tout, et son management s’inspire du modèle de « leader sage » tel que décrit par Navi Radjou. En plus d’atteindre ses objectifs de croissance avec CTG, Caroline Simon veut « maintenir [sa] position de SSII parmi les leaders du marché luxembourgeois ».


APÉRO TALK LES GRANDS ENJEUX DE L’INDUSTRIE DES FONDS Programme • Welcome cocktail (18h30) • Conversation avec Corinne Lamesch (19h00) • Networking walking cocktail (20h00) English translation available

Corinne Lamesch Présidente, Alfi

28.04

Jeudi

The Car’Tell, Luxembourg

Nathalie Reuter Directrice des développements éditoriaux, Maison Moderne

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


50 femmes CEO

Fabienne Steffen

Sylviane Soavi Directrice Atalian Global Services Luxembourg 710 salariés

Sylviane Soavi est la directrice d’Atalian Global Services Luxembourg, entité qui appar­ tient au groupe français Atalian (implanté dans 36 pays, et qui a réalisé un chiffre d’affaires, pour l’année 2020, de 2,809 milliards d’euros). Présent au Grand-­ Duché depuis 30 ans mainte­ nant, le groupe propose des services externa­lisés aux entre­ prises et aux collectivités : d’une part, des services tels que la propreté, la sécurité, ­l’accueil, ou l’aménagement et l’entretien des espaces verts, mais aussi de la maintenance technique, de l’energy manage­ ment ou du second œuvre. Le groupe réalise 52,5 % de son chiffre d’affaires dans la zone France-Benelux. Face à la pan­ démie et ses répercussions (fermeture de sites, baisse des commandes, reports d’appels d’offres, mesures de confine­ ment et de couvre-feu…), ­Atalian a dû s’adapter et antici­ per les différentes étapes de la crise sanitaire. Lors de la publi­ cation de son rapport annuel pour l’année 2020, le groupe créé en 1944 a expliqué être parvenu à limiter la baisse de ses activités à - 8,2 % (- 3,7 % à périmètre et change constants) « grâce au renforcement de notre organisation commerciale, au déploiement de nouvelles offres labellisées Covid-19 et au gain de nouveaux clients ». Et si ­Sylviane Soavi est la directrice de la structure luxembourgeoise depuis plusieurs années, un nouveau CEO d’Atalian Belgique-Luxembourg vient d’être nommé en la personne de Marc Boeykens, au début du mois de janvier.

9

Françaises

7

Belges

26

Luxembourgeoises

3 Autres (une Grecque, une Italienne, et une Portugaise)

D’où proviennent les 50 CEO ? Répartition par nationalité des 50 CEO présentées dans ce dossier spécial.

64

MARS 2022

Sandra Thein

Directrice générale

Directrice générale faisant fonction

Elisabeth

Hôpitaux Robert Schuman

1.970 salariés

2.250 salariés

Devenue directrice générale du groupe Elisabeth, début 2020, après y avoir travaillé pendant sept années, Fabienne Steffen considère que « le ressenti de la responsabilité finale par rapport aux choix effectués est différent » en tant que dirigeante. « Je me sens encore plus responsable, et je réfléchis davantage aux impacts liés aux prises de déci­ sion. » Elle explique avoir été influencée « très jeune » dans sa carrière professionnelle par « Paul Schmit, ancien président de la CNS. Sa prospective entrepreneuriale et son talent pour créer des structures et services pour répondre aux besoins futurs de la population m’ont inspirée. » Son conseil de management à un(e) futur(e) dirigeant(e) ? « Osez ! Préparez-­ vous à vos premières difficultés à surmonter et réfléchissez surtout aux moyens qui vous aideront à les surmonter. Croyez en vos compétences et en vos talents, et soyez flexible. » Sa devise au travail ? « Alles gëtt gutt », que l’on peut traduire par « tout ira bien ». « Tout le monde arrive à faire bouger les choses, il faut tout simplement le ­vouloir, y croire et y travailler », ajoute cette Luxembourgeoise dont les passions secrètes sont la course en forêt, le spinning bike et la lecture autour de la neuropsy­ chologie, et qui aurait aimé être artiste si elle n’avait pas évolué dans le secteur des soins. Ce que Fabienne Steffen voudrait laisser comme héritage au sein de l’institution ? « Un groupe uni, solidaire, dont chacun est fier de faire partie. Un acteur incontournable et connu de tous au Luxembourg. »

Sandra Thein rejoint le ministère des Finances en 1998 pour travailler sur l’introduction de l’euro, et en 2002 le ministère des Affaires étrangères et européennes. La même année, elle est détachée au ministère d’État comme conseiller diplomatique du Premier ministre, Jean-Claude Juncker (CSV). En 2010, la Luxembourgeoise devient chef du protocole du gouvernement et directeur des finances et ressources humaines aux Affaires étrangères. Ambassadrice en Bosnie-Herzégovine de 2012 à 2018, elle revient comme directeur administratif et financier des Hôpitaux Robert Schuman. Depuis mars 2021 et la mise en « congé spécial » du docteur Claude Schummer, elle en assure la direction générale ad interim. Elle passera le flambeau, le 1er avril prochain, au docteur Marc Berna, actuel chef du pôle Viscéral-Oncologie. À cette date, Mme Thein retrouvera ses fonctions et deviendra directrice générale adjointe.

Françoise Thoma CEO Spuerkeess 1.853 employés Françoise Thoma est Luxembourgeoise, parle sept langues, a étudié au Luxem­ bourg, en France et à la prestigieuse université de droit d’Harvard, aux ÉtatsUnis. Elle fait ses premières armes entre 1994 et 1998 comme avocat chez Bonn & Schmitt, avant de travailler comme référendaire à la Cour de justice européenne. Elle rejoint Spuerkeess en 1999 et sera la première femme à entrer au comité de direction 10 ans plus tard. En juin 2016, elle succède à Jean-Claude Finck en tant que directeur général. À 52 ans, la Luxembourgeoise est régulièrement mise en lumière dans le Paperjam Top 100, le classement des décideurs économiques les plus influents du pays. « J’essaie surtout d’être constante et stable dans l’exercice de mes responsabilités, et de donner toujours le meilleur de moi-même », déclarait-elle en marge du classement 2020.


LUNCH TALK APPLICATION CONCRÈTE DE LA COP26 AU LUXEMBOURG Programme • Welcome drink (12h00) • Seated lunch (12h20) • Table ronde (13h00) • Networking coffee & dessert (13h45) English translation available

Selma Vincent Media relations coordinator, Youth for Climate Luxembourg

Carole Dieschbourg Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable

24.03

Jeudi

Namur, Luxembourg-Hamm

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


50 femmes CEO

Laurence Zenner CEO CFL Cargo 740 employés

Laura Veneziani Directrice Tricentenaire asbl 246 salariés

CEO Pall Center

Créée en 1978, l’asbl Tricentenaire est basée à Walferdange. Son but est l’accom­­pagnement de personnes en situation de handicap. Elle accueille près de 300 clients usagers, dans cinq résidences et foyers, deux services d’activités de jour et un centre de propédeutique professionnelle, et offre une palette de services aux personnes en situation de handicap et à leur entourage. Laura Veneziani est directrice de l’asbl. Elle avait expliqué, durant le premier confi­ nement, que ses équipes avaient « mis en place et développé l’animation d’un groupe Facebook interne au Tricentenaire pour renforcer le lien entre les équipes, les résidents, les usagers et les travail­ leurs en situation de handicap. Un vrai plus en termes d’échanges, tout cela sans jamais oublier d’impliquer les familles. »

66

Christianne Wickler

MARS 2022

350 employés Christianne Wickler prend les rênes de la station-service paternelle en 1982, à Oberpallen. Depuis, elle n’a cessé de développer le Pall Center, commerce de proximité, étendard d’un groupe de supermarchés qu’elle dirige depuis 38 ans. Passionnée par son métier, la Luxembourgeoise a pour devise : « Ne jamais abandonner. » En 2022, elle veut « explorer de nouvelles routes et de nouvelles opportunités ». Elle admire Simone Veil, une femme inspirante « pour son calme, sa capacité d’analyse, sa bienveillance et sa force de résilience ». À 62 ans, elle est reconnue comme une patronne soucieuse de l’empreinte écologique qu’elle laisse, et très attachée à sa liberté.

Isabelle Wirtzler Directrice Les Jardins d’Alysea 170 salariés Isabelle Wirtzler est directrice de la maison de soins Les Jardins d’Alysea depuis sept ans. « Cette fonction permet d’analyser les tenants et les aboutis­ sants. Elle donne une vision plus appro­ fondie, plus détaillée, et permet de se projeter sur des évolutions de l’entre­ prise et des projets », explique la Luxem­ bourgeoise, qui avait repris ses études pour obtenir un master à presque 40 ans, en étant maman de quatre enfants et tout en p ­ renant son premier poste de chef d’établissement. « C’était il y a 20 ans, et il est certain que sans mon mari à mes côtés, sans son soutien, je n’aurais peut-être pas fait tout cela. » Son conseil de management à un(e) futur(e) dirigeant(e) ? « Il faut savoir où l’on va et être à l’écoute des personnes sur le terrain. »

Les portraits ont été rédigés par Aurélie Boob et Ioanna Schimizzi, en collaboration avec l’équipe du Paperjam + Delano Business Guide.

Romain Gamba

Laurence Zenner

Photo

« Je n’accepterais pas de revêtir mes fonctions du seul fait que je suis une femme, alors que ce sont mes compétences que j’apporte à l’entreprise. »

CEO de la branche de fret fer­ roviaire du groupe CFL depuis janvier 2018, Laurence Zenner, 50 ans, a entamé sa carrière en 1995 en tant qu’ingénieur en recherche et développe­ ment auprès d’un constructeur de halls métalliques, et a rejoint les CFL en 1999. Elle y a dirigé différentes activités dans le domaine des installations fixes. Précédemment, elle était secré­ taire générale et responsable qualité au sein du groupe. Comme Julie Becker (voir page 44), elle compare l’entre­ prise à un orchestre : « Il faut d’excellents musiciens dans toutes les sections d’instru­ ments et un chef d’orchestre qui les guide pour bien pro­ duire ensemble. » Pour les mois à venir, ­l’objectif de la Luxem­ bourgeoise est d’améliorer le service client, la transversalité et la coopération, avec l’aide d’une équipe répartie dans six sociétés situées dans diffé­ rents pays européens. Elle se définit comme persévérante tout autant qu’impatiente, et a pour devise : « Nous grandis­ sons avec nos défis. » Attachée à la diversité au sein des entre­ prises, mais contre les quotas en général, elle déclare : « À mon avis, l’évolution de notre société conduira à plus d’équité dans les fonctions dirigeantes sans devoir l’impo­ ser via des quotas. À titre per­ sonnel, je n’accepterais pas de revêtir mes fonctions du seul fait que je suis une femme, alors que ce sont mes compé­ tences personnelles que j’ap­ porte à l’entreprise. »


Bernard Eresch (à gauche), Head of Banque des Industries à la BIL, et Luc Provost (à droite), CEO de B Medical Systems

TECHNOLOGIE ET INNOVATION

B Medical Systems s’internationalise avec la BIL La société luxembourgeoise spécialisée dans la conception et la production d’équipements de réfrigération médicale de pointe connaît une croissance internationale fulgurante. La Banque Internationale à Luxembourg (BIL), son partenaire depuis 2016, soutient ce développement avec du conseil et des solutions de financement adaptées tout au long du cycle de vie. En novembre dernier, à l’occasion d’un sommet virtuel entre l’Inde et le Luxembourg, Xavier Bettel présentait à son homologue indien Narendra Modi l’expertise de l’entreprise luxembourgeoise B Medical Systems et sa capacité à l’aider à répondre aux enjeux sanitaires de ce pays qui compte 1,4 milliard d’habitants. « Suite à cela, tout a été très vite. En décembre, une délégation se rendait en Inde pour concrétiser des accords de partenariat importants. Pour répondre à la demande, il a notamment été décidé de mettre en place un site de production et de logistique sur place. Ce choix stratégique va réduire des transports transfrontaliers non durables et créer de nouveaux emplois », explique Luc Provost, CEO de B Medical Systems. Une mission : sauver des vies Établie à Hosingen depuis 1979, l’activité a d’abord grandi au sein des groupes Electrolux et Dometic. En 2015, suite à son rachat par un institutionnel expert dans ce domaine d’activité, et une responsabilisation plus accrue (empowerment) du senior management, B Medical Systems a pu prendre son indépendance. À ce jour, l’entreprise a fourni plus de 500.000 équipements de la chaîne du froid médical dans plus de 140 pays à travers le monde. « Au dé-

« Avec la BIL, nous avons un vrai partenaire qui comprend nos besoins et y répond rapidement. »

un développement soutenu. L’équipe en charge de l’innovation comptait 4 ingénieurs à l’époque. Ils sont 30 aujourd’hui. Cent produits ont été développés et 120 brevets enregistrés. Saisir de nouvelles opportunités La crise liée à la Covid-19 a accéléré le développement de l’activité. « Les contacts noués à l’international durant cette période ont ouvert de nouvelles perspectives à long terme et créé de nouvelles opportunités durables, poursuit le CEO. Au-delà de l’augmentation de la demande, les partenariats conclus

> 300 En plein développement, B Medical Systems a considérablement augmenté son effectif pour atteindre un nombre de plus de 300 collaborateurs au Luxembourg.

nous permettent aussi d’accéder plus facilement à de nouvelles compétences qui vont nous aider à grandir. » Depuis 2021 et suite au développement de la société, B Medical Systems compte plus de 300 collaborateurs au Luxembourg. Ses perspectives de recrutement sont en évolution croissante.

Expertise « Avec la volonté de soutenir B Medical Systems tout au long de son cycle de vie, localement et à l’international, nous mettons à disposition une expertise poussée dans le domaine du conseil et du financement. Notre culture entrepreneuriale nous permet de bien comprendre les besoins de l’entreprise. L’activité de B Medical Systems, en outre, s’inscrit dans notre stratégie de transition vers une banque durable, conscients de notre responsabilité et désireux de développer des produits et services qui nous permettent, avec nos clients, d’avoir un impact positif et de préparer des bases saines pour les générations futures. » Pour souligner cet engagement, BIL a signé les principes « Principles for Responsible Banking » de l’ONU. Bernard Eresch Head of Banque des Industries

ternationales dans le groupe permettant de prévoir le recyclage ou la réfection produits afin de soutenir leurs efforts durables, notamment les critères ESG. « Un des enjeux, dans un contexte global concurrentiel, a été de pouvoir réagir avec réactivité à la Soutenir le développement international demande, explique Luc Provost. Dans ce contexte, Ce développement nécessite des financements im- la BIL a su répondre à chacun de nos besoins et a portants, pour adapter l’outil de production, mettre fait preuve d’une réelle rapidité d’exécution pour en œuvre ce nouveau site en Inde qui emploiera nous permettre de relever chaque challenge. C’est une centaine de personnes, réorganiser la supply ce que nous attendons d’une banque : qu’elle agisse chain. En outre, sont programmées des entités in- en réel partenaire. »

Luc Provost, CEO de B Medical Systems

part d’une démarche d’innovation, nous cherchons à sauver des vies en proposant des équipements de pointe pouvant garantir la préservation de vaccins et de traitements, ou encore à assurer leur traçabilité dans tous les contextes », poursuit Luc Provost. Depuis 2016, en s’appuyant sur le conseil et les solutions de financement de la BIL, la société a connu

Avec l’aide d’experts connaissant parfaitement votre marché, nous nous engageons à concevoir pour vous des produits élaborés et à développer des solutions novatrices répondant aux besoins des grandes entreprises, PME, professions libérales et indépendants.

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Mars 2022


PUBLIREPORTAGE

TeamWork met SAP à la portée des PME luxembourgeoises TeamWork Belux est un acteur spécialisé dans les solutions IT, en particulier SAP, qui allie des experts du marché luxembourgeois à la force de frappe d’un groupe d’envergure internationale.

Fin 2019, TeamWork a lancé sa filiale luxembourgeoise, pilotée par un spécialiste du marché local et des solutions SAP, Pierre Deflandre, épaulé par Julien Dufour, Directeur Commercial. TeamWork Belux a pour ambition d’apporter du sang neuf sur le marché IT luxembourgeois (et plus largement du Benelux), en ouvrant les solutions SAP aux TPE et PME. TeamWork Belux s’appuie sur la force d’un groupe international pour proposer une gamme complète de services IT à destination des entreprises de toutes tailles, avec une couverture mondiale et une assistance assurée en 24/7. Pourquoi vous êtes-vous installés au Luxembourg ? Pierre Deflandre – TeamWork servait plusieurs clients au Luxembourg, sans toutefois être massivement présent dans les pays du Benelux. Je connais le marché luxembourgeois depuis 1999 et Julien depuis 2014. Il nous semblait opportun de créer une filiale au Luxembourg, alliant le savoir-faire d’experts locaux à la puissance d’un groupe international. Le tout avec comme principales offres les solutions du catalogue SAP, dont nous sommes Gold Partner. Quels marchés adressez-vous ? Julien Dufour – Depuis plusieurs années déjà nous avons constaté que les TPE et PME luxembourgeoises étaient mal adressées par les acteurs du monde SAP. Au Luxembourg, ce sont surtout les grands comptes qui se lancent dans des projets d’ERP SAP. Et pourtant, les PME peuvent elles aussi tirer parti d’une solution intégrée permettant un traitement des processus de bout en bout sur l’ensemble de la chaîne de valeur : approvisionnement, production, stockage, vente, livraison et comptabilité. P.D. – Nous ne fermons pas la porte aux grands comptes, que le groupe TeamWork sait parfaitement adresser, mais il est clair que le Luxembourg compte de nombreuses PME en croissance rapide, qui ont besoin d’outils permettant de les accompagner dans la structuration de leurs processus. Ce besoin s’est renforcé lors de la crise du Coronavirus, les ERP de nouvelle génération

Julien Dufour, Directeur Commercial et Pierre Deflandre, Managing Director de TeamWork Belux.


permettant de répondre aux enjeux d’efficacité et de flexibilité liés à un marché toujours plus volatil et incertain. Un ERP SAP pour les TPE-PME, c’est possible ? P.D. – De nombreuses offres SAP sont adaptées aux TPE et PME. Suivant leur taille, leur secteur d’activité et leur potentiel de croissance, elles pourront opter pour les solutions SAP Business ByDesign ou SAP Business One. Une PME connaissant une croissance très rapide aura même tout intérêt à se diriger directement vers l’ERP SAP S/4HANA, déployé sur site ou dans le cloud. Quelle que soit l’entreprise, nous préférerons toujours proposer une solution adaptée à du ‘one size fits all’. J.D. – Nous parcourons tous les aspects du projet avec les équipes de l’entreprise : nombre d’utilisateurs, fonctionnalités souhaitées, niveau de complexité attendu… Ceci nous permet de proposer en toute transparence la solution ad hoc.

L’utilisation de préconfigurés et de processus standards permet d’accélérer le projet, en adoptant un certain nombre de best practices SAP. Nous savons par ailleurs nous adapter aux spécificités de nombreuses industries : pharmacie, luxe, agroalimentaire, services, etc. Vous ne proposez que de l’intégration de solutions SAP ? J.D. – TeamWork Belux porte l’ensemble du portefeuille de services de TeamWork : Management Consulting, SAP Business Solutions, Salesforce, Technology Platforms et Data Analytics. Nous sommes un des seuls acteurs à proposer l’ensemble de la chaîne de valeur à nos clients, du conseil au support en passant par la conception et le déploiement de solutions, la gestion des infrastructures ou encore l’accompagnement vers le cloud. C’est une particularité très appréciée par nos clients qui trouvent chez TeamWork un partenaire capable de leur apporter toute l’expertise nécessaire. Cela simplifie le quotidien des entreprises, en particulier les plus petites d’entre elles. P.D. – Il ne faut pas oublier également que TeamWork est un groupe. Nous pouvons assurer le déploiement des solutions IT de nos clients dans le monde entier et proposer une assistance globale en 24×7. À cet effet, nous avons déployé des équipes de support sur chacune des trois grandes plaques géographiques que nous couvrons : Europe, Amérique du Nord et Asie.

« Nous préférerons toujours proposer une solution adaptée à du ‘one size fits all’. » PIERRE DEFLANDRE Managing Director de TeamWork Belux

Vos équipes locales sont-elles luxembourgeoises ? J.D. – En toute transparence, nous sommes tous deux Belges ! Toutefois, nous avons pendant plusieurs années travaillé au Luxembourg sur des projets SAP. Nous sommes en phase de recrutement, avec la volonté claire d’engager des experts luxembourgeois. Nous espérons attirer aussi bien des profils seniors, qui sauront rassurer nos clients, que des profils plus juniors, attirés par les spécificités du marché local. P.D. – Les consultants de notre filiale luxembourgeoise pourront, là encore, compter sur le support de l’ensemble du groupe. Nous pouvons à chaque instant mobiliser les experts

UN MOT DE PHILIPPE REY-GORREZ, PDG ET FONDATEUR DE TEAMWORK Depuis maintenant 22 ans, TeamWork poursuit sa croissance de manière contrôlée et maîtrisée. Le groupe devrait passer le cap des 1000 collaborateurs internes en 2022. Nous allons continuer à renforcer nos compétences afin de toujours mieux servir nos clients. L’emploi sera également au cœur de nos préoccupations pour 2022. Je salue à ce titre la création de TeamWork Belux et invite tous les profils, juniors comme seniors, à venir nous rejoindre dans cette belle aventure. Je vous souhaite un excellent début d’année 2022 à toutes et à tous.

d’autres équipes de l’organisation, ce qui peut s’avérer décisif sur certains sujets pointus. Le groupe TeamWork saura également répondre aux envies de mobilité de nos futurs collaborateurs luxembourgeois, qui pourront - s’ils le souhaitent - travailler par la suite dans d’autres régions du globe. Depuis 2021, TeamWork est certifié Great Place to Work. Quelles synergies existent avec les autres entités du groupe ? J.D. – Géographiquement, nos 20 bureaux couvrent les principales régions du monde : l’Europe, mais aussi l’Amérique du Nord et l’Asie. La synergie entre nos équipes est globale. À chaque instant, elles collaborent afin d’accélérer la livraison des solutions à nos clients. Nous n’hésitons pas à aller chercher l’expertise là où elle se trouve au sein du groupe : en Suisse pour les problématiques de Digital Supply Chain, en Allemagne pour les solutions RH, en France pour le support apporté par notre Global Delivery Center, ou encore auprès de l’équipe de Virginie Mathivet (la DataSquad TeamWork), qui travaille sur de nombreux sujets liés à l’innovation. P.D. – Dans la plupart des groupes, les filiales restent seules responsables de la mise en œuvre des missions qui leur sont confiées. Les équipes de TeamWork Belux connaissent les entreprises locales, leurs métiers, leurs besoins. Mais elles peuvent dans le même temps s’appuyer sur le savoir-faire fonctionnel et technique de nos multiples centres de compétences. C’est un vrai différenciateur par rapport à nos concurrents.

TEAMWORK LUXEMBOURG 33-39 Rue du Puits Romain L-8070 Bertrange (Bartreng) contact_twlu@teamwork.net t. +352 2 711 3086 www.teamwork.net


Enjeux Wellness

Un business qui nous veut du bien

En milliards de dollars 1.400

1.200

1.000

800

Et si la crise avait pour effet d’inciter les consommateurs à prendre soin d’eux ? Lorsqu’ils ne fréquentent pas une station thermale, ils pratiquent régulièrement une activité physique, sont attentifs à leur alimentation ou à leur apparence. À la croisée des chemins du tourisme, de la médecine et d’autres soins, le wellness a le vent en poupe. Zoom sur les enjeux de ce secteur qui nous veut du bien.

600

400

Immobilier wellness

200

Sources / thermes

0 70

MARS 2022

Spas Bien-être au travail

Bien-être mental

Santé publique, prévention et méde­ cine personnalisée


SOMMAIRE 72

Dans le grand bain thermal de la Grande Région Découvrez ou redécouvrez les stations thermales de la Grande Région. De 30 minutes à 3 heures de route, le Luxembourg et les pays voisins ont de quoi prendre soin de vous.

Répartition des dépenses mondiales par type de secteurs wellness 2017 Source

2019

2020

Global Wellness Institute

Soins de la personne et beauté

Activité physique

Tourisme wellness

Alimentation saine, nutrition et perte de poids

74

L’hôtellerie en mode « bien-être » Pour continuer d’attirer une clientèle toujours plus diversifiée, les hôteliers n’hésitent pas à investir dans des infrastructures wellness pour mieux se différencier. 78

6 tendances pour un esprit et un corps sains Nouvelle pratique, spécia­ lisation ou amélioration : présentation de six tendances wellness qui vont du mental au physique en passant par la beauté. 82

Le boom du wellness à domicile Médecines traditionnelle et complémentaire

Le wellness à domicile est devenu une tendance à part entière et a pris de l’ampleur pendant le confinement. Décryptage de ce nouveau marché. 84

« Le wellness est complémentaire au tourisme » Entretien avec le ministre du Tourisme, Lex Delles (DP), qui présente les priorités et stratégies du secteur.

MARS 2022

71


Infrastructures

Dans le grand bain thermal de la Grande Région Pour une journée, un week-end ou un plus long séjour dans le cadre d’une cure, l’offre thermale autour de Luxembourg et dans sa région proche est particulièrement étoffée. À commencer par le domaine thermal de Mondorf-les-Bains. D’autres infrastructures sont situées dans un rayon compris entre 1 h et 3 h de route. Auteur CATHERINE KURZAWA

Vittel-Contrexéville DEPUIS 1855 (VITTEL) DEPUIS 1912 (CONTREXÉVILLE) À LA SOURCE...

11

C’est le nombre de villes listées parmi les grandes villes d’eaux d’Europe de l’Unesco.

72

MARS 2022

Les cités thermales de Vittel et Contrexéville se positionnent sur le traitement des problèmes digestifs, des affections urinaires, rhumatologiques ainsi que de la surcharge pondérale. Mais Contrexéville compte aussi, dans sa liste, le traitement du diabète et la prévention anti-âge. Vittel était jadis une cité thermale gallo-romaine, que l’avocat Louis Bouloumié a décidé de racheter au milieu du 19e siècle. Son développe­ ment passe par la commercialisation des bouteilles d’eau et la construction d’un établissement thermal et des infrastructures d’hébergement et de loisirs. La source de Contrexéville est, quant à elle, découverte au 18e siècle, mais son exploitation est plus tardive.

Spa DEPUIS 1868 PROPRIÉTAIRE

L’intercommunale Aqualis EXPLOITANT

Groupe Eurothermes (depuis 2004) SALARIÉS

65

BILAN 2020

3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 770.000 euros de pertes nettes À LA SOURCE…

Après 11 mois de fermeture en raison de la pandémie, les Thermes de Spa surfent sur l’essor du tourisme local et une hausse des dépenses : « Nous avons ­réduit le seg­ ment familles avec enfants, ce qui nous a permis de privilégier d’autres segments adultes, lesquels se permettent davantage de dépenses en soins », admet sa direc­ trice générale ­Séverine Philippin. Car avec 60 cabines de soins individuelles, l’institut est le plus important de Belgique, reven­ dique-t-il, avec plus de 7.500 soins pro­ digués par an. Environ 5 % de la clientèle est luxembourgeoise, ­tentée aussi par son voisin de ­Chaudfontaine, le centre allemand ­Carolus ­Thermen à Aachen et Thermae 2000 situé à ­Valkenburg, PARISaux ­Pays-Bas. POUR LA PETITE HISTOIRE…

Les Thermes de Spa regroupent trois sources d’eaux minérales aux proprié­ tés particulières : la source Clémentine est utilisée pour favoriser la digestion, la détoxication hépatique ainsi qu’en balnéothérapie. La source de la Reine est très pauvre en sels minéraux et est plutôt utilisée pour des cures de diurèse, de ­réhydratation ainsi que des régimes diété­ tiques pauvres en sodium. Enfin l’eau de la source Marie-Henriette est utilisée pour le traitement thermal et est légèrement pétillante. Elle est utilisée pour des bains carbogazeux et des douches massantes.


BRUXELLES

Amnéville-les-Thermes

750

DEPUIS 1986 PROPRIÉTAIRE ET EXPLOITANT

Arenadour, aussi connu sous le nom de Groupe Thermes Adour

C’est, en mètres, la profondeur à laquelle est puisée l’eau de la source thermale Michel Lucius de Mondorf-les-Bains.

SPA

SALARIÉS

280

BILAN 2020

Pertes de 3,7 millions d’euros À LA SOURCE…

Le Centre thermal Saint Eloy pour les cures, la Villa Pompéi pour la détente entre adultes et le complexe Thermapolis dédié aux familles : ces trois établisse­ ments forment le pôle thermal d’Amné­ ville. Au total, 600.000 visiteurs (90 % de Lorrains) étaient comptabilisés en 2019, dont deux tiers pour Thermapolis. Mais le Covid-19 a réduit de moitié leur nombre en 2021, selon les chiffres relayés par France Bleu. Exploitant des lieux depuis mars 2021, le groupe Arenadour ambi­ tionne pour 2022 de réaliser des investis­ sements aussi bien dans la cure thermale que dans les infrastructures de loisirs.

Mondorf-les-Bains DEPUIS 1847 PROPRIÉTAIRE

État luxembourgeois EXPLOITANT

Établissement public Mondorf Domaine Thermal SALARIÉS

LUXEMBOURG

MONDORF-LES-BAINS

325

MONDORF

BILAN 2020

18 millions d’euros de chiffre d’affaires (-38 % par rapport à 2019) et 4,5 millions d’euros de pertes À LA SOURCE…

« Malgré les restrictions sanitaires, Mondorf Domaine Thermal fonctionne de nouveau – après le confinement – de façon largement satisfaisante et certains départements, tels que ­l’hôtellerie, ont pris un essor inespéré. » Assurément, le président du conseil d’administration Paul Hammelmann voit le verre à moitié plein sous l’effet d’un retour en force du tourisme local. Les résidents et visiteurs en provenance de la Grande Région constituent la majorité de la clientèle du domaine, qui s’apprête à vivre un lifting consé­ quent grâce à une enveloppe de 135 mil­ lions débloqués par le gouvernement. POUR LA PETITE HISTOIRE…

Si, en 1841, des forages mènent à la découverte d’une eau tiède (36°C) et fortement minéralisée, c’est parce que le Luxembourg cherche à se procurer du sel de gemme, afin d’échapper à une taxe sur le sel décrétée par la domination hollandaise. En vain.

POUR LA PETITE HISTOIRE…

C’est sur l’ancien crassier d’Amnéville qu’une zone de loisirs a vu le jour avec un bassin inauguré en 1980. Autant dire que cette piscine en pleine forêt restait une attraction confidentielle, mais le maire de l’époque, Jean Kiffer, a décidé d’étendre l’infrastructure.

AMNÉVILLE METZ

Baden-Baden DEPUIS 1877

BADEN-BADEN

EXPLOITANT

Carasana Bäderbetriebe GmbH SALARIÉS

160

BILAN 2020

N. C.

VITTEL CONTREXÉVILLE

À LA SOURCE…

Bienvenue en Forêt-Noire où jaillissent les 12 sources de Baden-Baden. Leur parti­cularité ? Elles diffusent l’eau thermale la plus chaude d’Allemagne, puisée à 68°C. Réputée pour combattre les maladies cardiovasculaires, respi­ratoires et les rhumatismes, cette eau est actuellement exploitée par les Thermes Caracalla, restés ouverts dans le contexte sanitaire que l’on connaît. Le Friedrichsbad, ces thermes romanoirlandais à l’architecture particulière, est en revanche fermé depuis fin décembre. Les visiteurs proviennent essentiellement d’Allemagne et de la France voisine, tandis que la clientèle du Benelux représente environ 1 % de la fréquentation totale, selon Carasana.

MARS 2022

73


Tourisme

L’hôtellerie en mode « bien-être »

Les vacances bien-être sont en vogue et la tendance se vérifie au Luxembourg. Les professionnels du secteur n’hésitent pas à investir pour profiter du filon.

Ils sont plus de 140.000 résidents et frontaliers à avoir utilisé leur bon de 50 euros entre l’été 2020 et la mi-septembre 2021. Soit un coupon sur cinq émis par le gouvernement et à valoir sur une nuit d’hôtel pour soutenir le tourisme local touché par la pandémie. Un autre enseignement ressort de cette initiative : les trois établissements les plus visités sont, selon la fédération Horesca, le Château d’Urspelt, le Mondorf Parc Hôtel et le Leweck Resort. Leur point commun? Ils sont tous dotés d’infrastructures wellness significatives. Piscine, sauna, hammam, jacuzzi, cabine de soins ou encore salle de fitness : les équipements de bien-être constituent désormais un atout supplémentaire pour permettre aux hôteliers de se distinguer sur un marché concurrentiel et en pleine mutation. D’un côté, la pandémie de Covid-19 et le recours accru aux outils de vidéoconférence ont mis un sévère coup de frein au tourisme d’affaires. Un segment sur lequel le Luxembourg ambitionne d’intégrer le top 50 des destinations mondiales les plus prisées (voir interview avec le ministre du Tourisme en page 84). De l’autre côté, le tourisme de proximité a décollé: le nombre de nuitées réalisées par des résidents a été multiplié par six entre 2019 et 2020, selon le Statec. 74

MARS 2022

« Les infrastructures de bien-être peuvent être très intéressantes pour attirer la clientèle touristique, moins pour le segment des affaires. » ALAIN RIX Président Fédération Horesca

Quant aux visiteurs étrangers, le trio de tête reste identique avec les Pays-Bas (408.243 nuitées) devant la Belgique (244.745) et l’Allemagne (151.266). Le nombre de touristes issus de pays tiers s’est par contre effondré de 46 % à près de 713.000 nuitées. Un resserrement de la zone de chalandise Une tendance confirmée au Château d’Urspelt où, depuis la crise sanitaire, la clientèle est quasi exclusivement européenne et particulièrement centrée sur le Luxembourg et les pays limitrophes, tandis qu’avant 2020, le patchwork de visiteurs s’élargissait à d’autres pays d’Europe, à l’Asie et à l’Amérique du Nord. « Notre approche globale est de miser sur des moments inoubliables pour nos visiteurs, en leur offrant des expériences hôtelières, gustatives et de bien-être différentes », commente Yannick Ruth, general manager du Château d’Urspelt. L’hôtel d’une soixantaine de chambres, situé non loin de Clervaux, a réalisé des travaux d’aménagement d’un spa au printemps 2020, au moment où toute l’activité était au point mort. Depuis le début 2021, l’hôtel propose en exclusivité pour le Grand-Duché un centre de soins avec les produits de la marque française Nuxe. Des saunas, hammams, salle de relaxation et bassins, dont une piscine au décor de grotte immergée, ont également vu le jour. «Depuis l’ouverture du spa Nuxe en janvier 2021, le principal impact sur les activités hôtelières est le lissage de la saisonnalité de la demande, avec une activité hivernale clairement renforcée », détaille le directeur. Celui-ci évoque aussi un impact positif sur l’attractivité, la dépense moyenne et la zone de chalandise. L’entrepreneur ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il prépare cette année deux nouveautés: une piscine extérieure dotée d’un « pool bar » et un deuxième spa thématique situé au cœur du château qui aura la particularité d’être privatif. « Les infrastructures de bien-être peuvent être très intéressantes pour attirer la clientèle touristique, par contre moins pour le segment d’affaires », commente Alain Rix, président de la fédération Horesca. Du côté des atouts, celui qui est également en charge de la classification des établissements évoque la montée en gamme que procure une infrastructure wellness. «C’est un aspect très important, d’autant plus quand des poids lourds comme Booking. com assurent que la première chose que les clients regardent, ce sont les étoiles. » Mais pareilles infrastructures mobilisent de l’espace et engendrent des frais non négligeables pour les tenanciers, surtout à l’heure où le coût des charges (salariales, mais aussi électriques) bondit et où les préoccupations environnementales gagnent du terrain. « Un projet de loi prévoit de rendre accessibles aux personnes handicapées toutes les zones ouvertes des hôtels. Cela nécessitera une adaptation des


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Enjeux Wellness

Soins de la personne et beauté 8,1 %

20 %

Santé publique, prévention et méde­ cine personnalisée 5,10 %

15 %

Nutrition et perte de poids 5,10 %

10 %

5%

Tourisme wellness 20,9 %

Bien-être au travail 3,80 %

Médecine traditionnelle et complémentaire 7,10 %

Bien-être mental 9,8 %

Immobilier wellness 16,1 %

Spas 17,2 %

Moyen-Orient et Afrique du Nord 6,9

Afrique subsaharienne 4,5

Amérique latine & Caraïbes 34

Sources / thermes 18,1 %

Activité physique 10,2 %

Amérique du Nord 124,8

Europe 221,1

Asie-Pacifique 209,5 0%

infrastructures et des coûts en conséquence », bien-être revêt donc une dimension locale note Alain Rix. importante. «En termes de communication, le Pas certain donc que tous les hôteliers suivent Luxembourg reste notre marché principal mais le mouvement et puissent se permettre des nous accentuons toujours notre présence dans travaux d’envergure. Il existe néanmoins des les trois pays frontaliers», confirme Paul Hamsolutions moins gourmandes en trésorerie, melmann, président du conseil d’administracomme la création d’espaces de soins dans tion de Mondorf Domaine Thermal. En 2020, lesquels des prestataires externes peuvent ce dernier a enregistré 17.120 nuitées, avec un venir exercer. Dans ce schéma, l’hôtelier pro- taux d’occupation de 37,9% pour les résidents, pose un service à sa clientèle tout en exter- 29% pour les Belges, 25,7% pour les Français et 2,5% pour les Allemands. Les hôtes en pronalisant la majorité des coûts. venance d’autres pays représentaient 4,9% de L’Europe, première destination mondiale l’ensemble, précise encore l’établissement public. Force est de constater que, chez les particuliers, Jusqu’au printemps 2020, l’organisme parl’envie de se faire plaisir n’a jamais été aussi ticipait à des foires B2B et B2C au Grand-Duprononcée que depuis la fin des restrictions ché et dans les pays frontaliers, avec un effet sanitaires sévères appliquées au plus fort de la palpable dans sa fréquentation : « Même si le crise. Parmi les secteurs à bénéficier de ce report résident est en haut du panier, la France et la de dépenses, le wellness tire son épingle du jeu Belgique peuvent aujourd’hui se disputer la deu(voir ci-dessus). Dans le détail, les segments du xième marche, toutes activités confondues (hébertourisme wellness, des thermes et des spas sont gement, spa, wellness, fitness, restauration). » ceux qui affichent les projections les plus fortes, Les visiteurs venus des pays frontaliers ont allant de 17 % à presque 21 %. « L’importance donc un rôle-clé à jouer dans la croissance du relative du wellness a nettement augmenté ces tourisme de bien-être au Luxembourg. La dernières années au Luxembourg», observe Luxem- volonté de ce secteur de s’ouvrir à ces publics bourg for Tourisme (LFT) dans une note. Selon et le niveau de qualité de ses infrastructures le GIE, ses adeptes sont des touristes de proxi- sont autant d’ingrédients qui devraient lui permité, en provenance à nouveau des pays fron- mettre de se distinguer sur un marché résolutaliers. Pourtant, le marché du bien-être reste ment dynamique, et capteurs de pouvoir d’achat, à ce jour marginal avec une part de 3% de l’en- en plus de l’envie de se faire plaisir. semble des voyages au Luxembourg, indique LFT. Quelques nuances s’imposent toutefois: une part plus importante des clients des hôtels sont tentés par leurs infrastructures wellness, faisant grimper leur usage à 12% des hôtes du pays en 2021, contre 10 % en 2018. Le Vieux Continent fait office de première destination mondiale en matière de tourisme wellness, avec 37% des voyages réalisés sur ce segment en 2020 (36% en 2019), devant l’Asie-Pacifique (35%) et l’Amérique du Nord (21%). Le voyage Auteur CATHERINE KURZAWA 76

MARS 2022

Le wellness sous le soleil Le tour-opérateur de Luxair observe une demande croissante pour des séjours de bien-être et les classifie même dans une offre distincte. Allier bien-être, cure d’iode et de vitamine D : c’est le cocktail proposé par LuxairTours avec son offre You, qui cible des hôtels combinant une offre wellness avec un spa en bord de mer. « L’Espagne, la Grèce et le Portugal sont les destina­tions You by LuxairTours les plus plébiscitées parce qu’elles offrent, tout au long de l’année, un climat doux et ensoleillé », explique le tour-opérateur. Celui-ci observe une hausse de la demande ces dernières années. Dans ces hôtels, l’offre se répartit entre massages, bains ou encore soins esthétiques. L’ESPAGNE POUR PASSER L’HIVER AU CHAUD La durée moyenne d’un séjour sur ce segment atteint 9 jours en été et 7 en saison hivernale. « Cet hiver, l’Espagne tire son épingle du jeu avec un attrait particulier des clients pour cette destination », ajoute encore LuxairTours. En 2020, l’entreprise a transporté 257.651 passagers vers des destinations de vacances et a opéré 51 % de vols en moins sur un an, pandémie de Covid-19 oblige, avec 2.962 liaisons. Ses trois destinations les plus desservies étaient les îles Canaries, les Baléares et le Portugal.

Global Wellness Institute

25 %

NOMBRE DE SÉJOURS BIEN-ÊTRE RÉALISÉS EN 2020 PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE Données exprimées en millions d’unités.

Source

LE MOTEUR TOURISTIQUE Croissance annuelle moyenne projetée par secteur lié au bien-être entre 2020 et 2025. Avant la crise du Covid-19, la croissance annuelle de l’ensemble du wellness était de 6,6 %. Elle devrait monter à 9,9 % entre 2020 et 2025. Le PIB global mondial est, quant à lui, attendu en hausse de 7,3 % sur la même période (FMI).


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L’actualité du secteur

6 tendances pour un esprit et un corps sains Prendre soin de soi et de ses proches semble plus que jamais dans l’air du temps. Dans les différents segments d’activités liées au wellness, des tendances émergent actuellement, souvent influencées par la pandémie de Covid-19. Auteur CATHERINE KURZAWA

1 Prévention et médecine spécialisée : tout le monde dehors ! Avec un risque moindre de contagion, les sentiers autopédestres ont fait le plein de marcheurs pendant la pandémie. Du côté de la Fédération luxembour­ geoise des associations de sport de ­santé, les activités de plein air repré­ sentent, pour 2021, le segment le plus suivi par les adeptes. L’organisation, qui regroupe une dizaine d’associations proposant des activités physiques pour des personnes atteintes de maladie chronique, souligne aussi un regain d’intérêt pour les activités aquatiques. Sans pour autant que le niveau revienne à celui de 2019. La crainte de reprendre des cours en groupe et l’habitude prise de pratiquer une activité chez soi peu­ vent expliquer en partie ce phénomène.

78

MARS 2022

« Depuis la pandémie, nous constatons une forte demande pour les massages. Les gens ont vraiment envie de prendre soin d’eux. » ALEXA BALLMANN Directrice des instituts Alexa Ballmann

2 Soins de la personne et beauté : vers une spécialisation Microneedling pour renouveler la peau, appareils à oxygène pour la rajeunir ou peelings aux acides de fruits… l’heure est aux soins spécialisés. C’est le cons­tat d’Alexa Ballmann, patronne de trois insti­ tuts de beauté : « Depuis la pandémie de Covid, nous constatons aussi une forte demande pour les massages. Les gens ont vraiment envie de prendre soin d’eux. » Les instituts situés au sein de piscines et d’espaces de wellness en sont les principaux bénéficiaires. La demande est par ailleurs très forte en faux cils, faux ongles ou encore maquillage permanent. Des prestations influencées par les réseaux sociaux et ­aujourd’hui fournies dans des beauty bars et non plus uniquement dans les instituts qui évoluent quant à eux en investissant en machines et soins de pointe.

3 Alimentation et nutrition : une faim de questions « De plus en plus de patients viennent consulter sans être poussés par un pro­­fes­sionnel de la santé », observe Myriam Rochdi, diététicienne-nutri­ tionniste agréée à Luxembourg. Entre les problèmes de surpoids induits par le manque d’activité durant le confine­ ment et l’impact de l’alimentation sur de nombreuses pathologies, les ques­ tions ne manquent pas. « Je ressens une cer­taine prise de conscience », ajoute la membre du conseil d’administration de l’Association nationale des diété­ ticiens du Luxembourg. Si certains régimes alimentaires font parler d’eux comme le sans-gluten, le sans-lactose ou le végan, la professionnelle remarque plutôt l’am­pli­fication du flexitarisme. Les troubles du comportement alimen­ taire sont éga­lement davantage fréquents, parfois en lien avec des crises d’angoisse. Le regain d’intérêt pour la diététique pousse parfois certains patients à opter pour l’automédication, en achetant des compléments alimen­ taires. « Ce n’est pas toujours indiqué : un excès de compléments alimentaire peut faire plus de mal que de bien », avertit Mme Rochdi.


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Blanche Weber Présidente, Mouvement Écologique

Jean-Paul Olinger Directeur et Président, Comité exécutif de l’Union des entreprises luxembourgeoises

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Jeudi

Namur, Luxembourg-Hamm

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Enjeux Wellness

Thermalisme et spa

4 Bien-être mental : une visibilité accrue Longtemps occulté, le sujet du bienêtre mental a gagné du terrain ces derniers mois sur fond de crise sani­ taire et de ses conséquences. « Tout ce qui était latent a explosé, en plus de la rupture avec la routine, qui a pu mettre en exergue des manques ou des souf­ frances », observe Anne-Claire Delval. La sophrologue et conférencière inter­ vient notamment en entreprise, où « il y a eu énormément d’épuisement au travail, même chez ceux dont l’envi­ ronnement professionnel était agréable et/ou pour lesquels les barrières tech­ nologiques au nouveau mode de travail étaient moindres ». Dans un contexte où de nombreuses questions restent sans réponses, où la prévisibilité n’a jamais été aussi délicate et où une atmos­phère d’inquiétude générale gagne du terrain, les plus jeunes aussi se retrouvent déroutés. « Beaucoup de jeunes ont sombré dans des états un peu dépressifs ou oisifs, mais d’autres ont choisi de faire autre chose, de créer et de s’impliquer dans des thématiques comme la protection de l’environnement. »

« I l y a eu énormément d’épuisement au travail, même chez ceux dont l’environnement professionnel était agréable. » ANNE-CLAIRE DELVAL Sophrologue et conférencière

80

MARS 2022

La réouverture des infrastructures thermales a permis la reprise des cures en 2021 : le domaine thermal de M ­ ondorf-les-Bains a enre­gistré un ­rebond annuel de 40% l’an dernier, avec 5.100 prestations. L’indicateur se rapproche du niveau d’avant-crise où il pointait à 5.899 unités. ÉVOLUTION DU NOMBRE DE CURES THERMALES À MONDORF-LES-BAINS 5.899 5.100

« De plus en plus de personnes n’aiment pas aller dans des centres de fitness, mais la crise sanitaire a accentué cela. » JÉRÉMIE HERIAUD Responsable du marketing et de la communication chez Freelander’s

3.639

2018 Source

2019

2020

Domaine thermal de Mondorf-les-Bains

5 Sport à domicile : l’alternative aux salles de fitness Le confinement du printemps 2020 a forcé les salles de fitness à la ferme­ ture, laissant les membres sans aucune autre alternative que des solutions d’exercices en plein air ou à domicile, à l’aide de tutoriels vidéo. « De plus en plus de personnes n’aiment pas aller dans des centres de fitness, mais la crise sanitaire a accentué cela », observe Jérémie H ­ eriaud, responsable du marketing et de la communication chez Freelander’s. Pour l’enseigne spécialisée dans la vente d’équipements, le sport à domicile s’inscrit dans une mouvance post-Covid de recherche de mieux manger et mieux s’entraîner. Pendant le confinement, le commerce a vu le trafic de son site web être multiplié par dix, avec un intérêt marqué des clients pour des haltères et des accessoires tels que les tapis de yoga, les ballons d’exercice et les blackrolls. Outre ces équipements peu encombrants et aux usages variés, l’enseigne observe un attrait accentué pour les appareils de fitness.

6 Yoga : une activité prisée au Luxembourg Chercher un meilleur équilibre dans sa vie et sentir plus facilement ce qui est juste pour soi et ce qui ne l’est pas : voilà les principaux bienfaits du yoga, selon Perla Ghidale, secrétaire de la Fédération nationale des écoles luxembourgeoises de yoga. Forte d’une trentaine de professeurs, l’organisation observe ces dernières années un gon­ fle­ment de l’offre de cours, à qualité variable, tant la fédération locale consi­ dère comme professeurs les personnes ayant suivi 500 heures de formation en 4 ans quand d’autres organismes promettent un diplôme après 3 mois et 200 heures de cours. « Le yoga s’est un peu transformé en un produit de consommation », admet notre inter­ locutrice. Accessoires et vêtements ad hoc pullulent dans les commerces. « À mes yeux, le minimum à avoir est un bon tapis de yoga avec une surface antidérapante. En fonction de l’âge de la personne, il peut être intéressant d’avoir une assise ». Quant aux leggings et autres brassières, ils sont déconseillés : « Il importe d’être à l’aise, des tenues amples sont idéales pour faciliter la respiration ».


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Enjeux Wellness

Équipements

Le boom du wellness à domicile

Un spa passe-partout Les piscines s’adaptent au marché La patience est par contre de mise Le spa gonflable connaît un intérêt pour s’offrir une piscine : comptez entre crois­­sant de clients à la recherche d’une solution wellness peu encombrante. 3 et 5 mois pour la livraison, puis de 8 à La marque américaine Intex a commercia­ 19 semaines pour l’installation, prévient Joël lisé, en 1997, sa première piscine hors sol, devenant leader sur ce segment. Back, gérant de la société AquaDeLuxe, basée Depuis 2014, elle développe des spas à Windhof. Elle a vu, l’an dernier, la demande gonflables avec une approche similaire : bondir. « Nous avons beaucoup de demandes en démo­cratiser l’usage. Les modèles d’entrée de gamme pour des petits bassins de 3 mètres par 6 mètres se vendent autour de 500 euros l’unité, qui sont super bien équipés », explique l’entremais les tarifs peuvent ensuite rapi­de­­ment preneur. Système de nage à contre-courant, doubler pour les références plus pous­Plus besoin de se déplacer sées. Posé sur la terrasse ou le balcon, bancs de massage, lumières intégrées et volets le bassin peut accueillir entre deux pour pouvoir vivre une solaires: les options ne manquent pas. Niveau et six baigneurs dans une eau qui peut prix, aucune limite vers le haut, mais la fourêtre chauffée. Moins gourmand en eau, parenthèse de bien-être. le spa requiert un entretien régulier. chette de base pour un bassin monobloc sur Autres paramètres à ne pas négliger : Voilà la promesse du wellness mesure avec terrasse, volet immergé, système l’action massante opérée non pas par des buses, mais par une soufflerie qui de filtration et chauffage se situe entre 80.000 à domicile, une tendance génère des bulles. Celle-ci est souvent et 100.000 euros, selon notre interlocuteur. bruyante et peut être source de tension en pleine expansion qui À cela s’ajoutent les frais d’entretien du avec le voisinage. Enfin, la durée de vie d’un spa gonflable n’égale pas celle bassin, un indispensable qui peut toutefois influe sur le marché d’une structure « en dur » et est comprise être quelque peu allégé grâce aux systèmes entre trois et cinq ans, selon les modèles immobilier. de filtration dernier cri. Demandant moins et les conditions de stockage. d’entretien, le sauna est également plébiscité, mais reste moins prisé que la piscine. I­ ntérieur ou extérieur, AquaDeLuxe mise sur le sur-­ Faire venir la salle de sports ou le centre de mesure et observe une demande plus prowellness à votre domicile. Telle est, en quelque noncée pour des installations extérieures. sorte, la promesse faite par les professionnels Leur prix ? À partir de 35.000 euros, là où par rapport aux résidences standards», confie investis dans ces créneaux. «La demande porte celles en intérieur se situent entre 15.000 et Robby Cluyssen. Un paramètre à ne pas négliger aussi bien lors de l’achat d’un bien que surtout sur des vélos d’appartement, des tapis 40.000 euros, selon les configurations. lors de sa revente, puisque ce surcoût peut de course et des rameurs du type WaterRower», rebuter des candidats-acquéreurs. explique Jérémie Heriaud, responsable Plutôt en maison qu’en appartement du ­marketing et de la communication chez Sur le marché de l’immobilier, les maisons Freelander’s. avec piscine restent une niche. « Il existe une Espaces partagés mais réglementés L’enseigne spécialisée dans l’équipement demande pour des infrastructures wellness dans Bertrand, 43 ans, peut faire ses longueurs d’une sportif constate une demande tantôt sur l’équi- des maisons individuelles. Et, en tant que ven- simple p ­ ression de bouton d’ascenseur sans pement d’un espace dédié à la pratique du deur, vous avez plus de chance de vendre si le devoir se soucier de l’entretien de la piscine sport chez soi, tantôt sur des appareils capables bien est doté d’un sauna ou d’une piscine », des tours Zénith à la Cloche d’Or. Comme les de s’intégrer dans une pièce de vie : certains avance Robby Cluyssen, directeur de l’agence autres copropriétaires, il bénéficie d’un espace tapis de course peuvent se plier et la plupart résidentielle de JLL Luxembourg. bien-être composé d’une piscine, d’un sauna, des rameurs se rangent verticalement pour Du côté des appartements, quelques rési- d’un hammam et d’une salle de fitness. L’occupant confirme qu’à ses débuts, cet minimiser l’encombrement au sol. «Les marques dences proposent des infrastructures de biendéveloppent pas mal d’innovations, comme une être partagées. Un petit plus pour les habitants espace a fait l’objet de débats sur les règles bibliothèque en bois qui est en fait une station qui sont plutôt rares à en profiter: «Je me sou- d’utilisation, notamment du sauna, où la de musculation compacte dans laquelle sont viens d’un client qui m’a confié ne pas avoir ­question du port du maillot de bain s’est posée. intégrés des câbles, des poids et un écran avec envie de voir ses voisins en maillot de bain ». Mais « dans la pratique, je pense que personne un programme de coaching virtuel personnaMais les mentalités évoluent graduelle- n’est dérangé car il n’est pas courant d’y croiser lisé », illustre notre interlocuteur. ment. Quelques exemples d’installations par- du monde». Au final, chacun peut donc y ­trouver Si le pic de la demande en équipements tagées sont à noter dans des copropriétés son compte. est bien passé depuis le premier confinement, récentes, comme des jardins, des potagers, la demande demeure aujourd’hui «dynamique» des espaces de barbecue ou encore des jeux au dire de Freelander’s, qui évoque des renou- pour enfants – dans tous les cas des infrastrucvellements d’équipements préexistants, mais tures moins intimes qu’un bassin de natation. aussi tout simplement l’envie de se faire p ­ laisir: Les services sont également prisés des copro« Nous anticipons la demande avec du stock priétaires, comme la conciergerie. car, aujourd’hui plus que jamais, les clients Reste qu’un sauna ou une piscine c­ ommune souhaitent recevoir leurs produits rapidement induit tout logiquement des coûts suppléaprès l’achat ». mentaires: «Cela double facilement les charges Auteur CATHERINE KURZAWA 82

MARS 2022


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MARS 2022

Quels sont les autres projets de développement touristique en cours ? Il y a d’autres infrastructures hôtelières à venir comme la rénovation d’un grand hôtel à la Gare, un grand complexe hôtelier qui sera construit non loin de l’autoroute en direction d’Esch-sur-Alzette, et trois nouvelles infrastructures hôtelières à Luxembourg-ville. Un projet de loi prévoit de rendre accessible l’ensemble des infrastructures communes des hôtels aux personnes à mobilité réduite (PMR). La fédération Horesca en redoute le coût pour les hôteliers. Que lui répondez-vous ? C’est une loi d’accessibilité du ministère de la Famille qui, évidemment, a des coûts, mais de l’autre côté, c’est un exemple de design for all très intéressant. Une rampe d’accès pour PMR peut être utile aussi bien pour une personne en fauteuil roulant que pour une autre atteinte de difficultés motrices temporaires. Et je rappelle que tous les investissements sont soutenus par le ministère des Classes moyennes. Comment résumer finalement vos ambitions touristiques ? Maintenir la satisfaction des touristes par une promotion ciblée non plus sur des pays, mais sur un public. Par exemple, pour le tourisme actif, nous voulons cibler des personnes qui aiment les activités dans la nature et allons à leur rencontre via des foires spécifiques et les réseaux sociaux. Nous voulons avoir un tourisme durable, c’est-à-dire avec un impact positif sur la société que ce soit par le développement culturel de certains sites, la conservation du patrimoine ou le développement économique local. Dans ce cadre, nous ne voulons plus faire la promotion d’une visite éclair du pays en trois heures. C’est quelque chose que l’on faisait encore en 2019, mais c’est terminé.

Interview CATHERINE KURZAWA

Matic Zorman (archives)

Le Luxembourg s’est positionné sur le tourisme d’affaires (Mice) qui bénéficie pourtant de moins bonnes perspectives de reprise après la crise que le tourisme de loisirs. Comptez-vous adapter la stratégie en la matière ? Adapter une stratégie ne se fait pas pour un ou deux ans, cela se fait à moyen et à long terme. Nous avons réalisé des adaptations à court terme, comme sur le plan de la communication, qui a été prioritairement axée Les trois hôtels ayant le plus attiré de sur les pays limitrophes. De l’autre côté, le visiteurs avec le bon de 50 euros remis durant l’été 2020 sont tous équipés tourisme actif restera une priorité parce que d’infras­tructures de wellness. Cela le pays s’y prête et les investissements réalisemble répondre à une demande tourissés vont dans la même direction. Je pense par tique, à tout le moins à l’échelle locale… exemple aux adaptations des pistes cyclables Je peux confirmer que les trois hôtels les plus pour faire du Luxembourg un pays majeur sollicités avec les bons sont ceux qui ont inves- pour le cyclotourisme. Pour le tourisme de mémoire, nous avons ti ces derniers temps dans les infrastructures. Tout hôtel ou camping ayant jusqu’à 50 sala- défini trois axes prioritaires : le patrimoine riés qui investit dans ses infrastructures peut industriel, la Seconde Guerre mondiale et la recevoir 20% d’aides étatiques, ou 10% au-de- formation de l’UE à travers le Luxembourg. là de 50 salariés. Le but est d’adapter les hôtels à la demande de la clientèle via une rénovation, Au sujet du Mice, le Luxembourg une extension ou la création de nouveaux affiche, depuis 2018, sa volonté de espaces. On le voit dans les consultations web ­figurer dans le top 50 des destinations sur ce que l’on peut faire au Luxembourg: il y ­mondiales les plus prisées. a de plus en plus de recherches autour du Cet objectif est-il toujours d’actualité ? wellness. Nous constatons aussi que ces infra­ Le top 50 reste une priorité, à travers des structures sont plus prisées et plus fréquentées congrès que l’on attire spécifiquement. La pour des séjours plus longs que celles sans création du Luxembourg Convention Bureau inves­tissement récent. (LCB) est un grand pas pour la professionnalisation de la présentation du pays comme Le wellness n’est pas mis en avant destination Mice. L’une des priorités est d’atdans la promotion du tourisme au tirer davantage de congrès internationaux Luxembourg. Pourquoi ? dans les domaines du développement éconoCela dépend de ce que l’on entend par wellness: mique pour acquérir une expertise. d’un côté, le Luxembourg a sa stratégie touristique avec pour point fort le tourisme actif Sous quelle égide sera placée la qui comporte le cyclotourisme et la randon- campagne de promotion touristique née. De l’autre côté, on retrouve le tourisme pour les vacances d’été 2022 ? de mémoire et d’autres priorités comme la Le projet sera dévoilé dans les prochains mois, culture et la gastronomie. Le wellness est un mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il concersegment complémentaire au tourisme : cer- nera l’une des priorités du tourisme au Luxemtaines structures proposent uniquement du bourg qui sont entre autres le tourisme actif, wellness, d’autres le positionnent comme une le tourisme de mémoire et le tourisme cultuactivité accessoire à une sortie culturelle comme rel et gastronomique [sourire]. une visite de château. Les vacances wellness ne représentaient que 3 % de l’ensemble des Le groupe belge Lamy construit actuellement un village de vacances voyages au Luxembourg en 2021.

à Weiswampach. D’autres projets de ce type sont-ils prévus ? Il ne faut pas avoir dix fois le même genre d’infrastructures. C’est certainement recherché par des touristes, et donc un atout. Tout investissement hôtelier – surtout dans des zones rurales – est quelque chose que j’apprécie énormément parce que cela contribue au développement d’une région.

Photo

Tourisme actif, tourisme de mémoire, culture et gastro­­no­mie : telles sont les prio­ rités de la stratégie sectorielle du ministre Lex Delles (DP). Le Luxembourg entend par ailleurs rester dans la course du tourisme d’affaires avec une approche axée sur les conventions (Mice).

« Le wellness est complémentaire au tourisme »


BREAKFAST TALK PSF DE SUPPORT : NOUVELLES RÈGLES D’OUTSOURCING Programme • Welcome breakfast (8h30) • Set the tone (9h00) • Table ronde (9h10) • Express pitch (9h50) • Conclusions (10h05) • Networking coffee break (10h10) English translation available

Jean-François Terminaux Président, Finance Technology Luxembourg Cécile Gellenoncourt Service Line Head Supervision of Information Systems and Support PFS, CSSF

08.03 GOLD SPONSOR

Mardi

Namur, Luxembourg-Hamm

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


11 Portfolio

bourgmestres et « leur » capitale Photos GUY WOLFF

Esch2022 – Capitale européenne de la culture s’annonce comme une grande fête transfrontalière qui place un coup de projecteur sur l’ancienne capitale industrielle du pays, la Minett. Pour les bourgmestres des 11 communes luxembourgeoises parties prenantes, cette année culturelle est l’occasion de démontrer que ces territoires ont su se réinventer et ont apporté leur contribution à l’évolution du pays. Auteur JULIEN CARETTE 86

MARS 2022

KÄERJENG PÉTANGE

SANEM

MONDERCANGE

DIFFERDANGE

BETTEMBOURG SCHIFFLANGE

ESCH-SUR-ALZETTE

KAYL-TÉTANGE

RUMELANGE

DUDELANGE


population

36.200

superficie

14,35 km2 répartition par nationalité

Esch-sur-Alzette – Georges Mischo «Esch2022, c’est un total de 2.000 manifestations dont 160 possèdent le label officiel. Et 80 prendront place à Esch.» Georges Mischo (47 ans, CSV), le bourgmestre de la capitale du Sud, a le sourire. Il sait qu’il est à l’aube d’une année importante pour l’image d’une commune qui ne renie pas son passé sidérurgique. Il pose d’ailleurs volontiers devant les hauts fourneaux de Belval. «Mais on veut montrer notre développement en tant que commune verte et durable», glisse-t-il, tout en n’oubliant pas de rappeler le pôle de recherche qu’est devenu Esch-Belval et le tissu entrepreneurial dense qui s’est déployé. «À titre indicatif, l’impôt commercial communal (ICC) a pratiquement doublé sur la dernière décennie, pour atteindre six millions d’euros.» Une telle croissance ne continuera pas vu le peu de terrains encore disponibles. Par contre, la population, elle, va progresser. «De 36.000 habitants aujourd’hui, on devrait atteindre les 50.000 ou 55.000 personnes à l’horizon 2030 ou 2035.»

Luxembourgeois (43 %), Portugais (29 %), Français (5 %), Italiens (4 %), autres (19 %) majorité au pouvoir

CSV – déi Gréng – DP échevins

Pim Knaff (DP), Martin Kox (déi Gréng), Christian Weis (CSV), André Zwally (CSV)

MARS 2022

87


population

27.900

superficie

22,18 km2 répartition par nationalité

Differdange – Christiane Brassel-Rausch Il fut un temps où Differdange était un hameau de fermes. C’est d’ailleurs devant une des dernières, Lommelshaff, que pose la bourgmestre Christiane Brassel-Rausch (63 ans, déi Gréng). Le site sera mis en valeur durant l’année culturelle, « avec une exposition évolutive qui permettra de découvrir les nombreuses mutations vécues par ce lieu », sourit la bourgmestre. Une manière de montrer aussi l’évolution d’une ville qui est un bon exemple de ce que souhaite mettre en avant Esch2022 : « Une cité industrielle en ville plus moderne, tournée notamment vers le savoir avec la présence de deux universités (Lunex et Mudec). » Et ça, tout en restant une place économique forte avec une zone industrielle comme Haneboesch (Costantini, Airtech, etc.). « Nous avons bien grandi ces dernières années. Maintenant, il va falloir peut-être ralentir, afin de permettre à nos infrastructures communales de s’adapter. Trois nouvelles écoles sont, par exemple, à prévoir dans les quatre ans. » 88

MARS 2022

Luxembourgeois (47 %), Portugais (32 %), Français (4 %), Italiens (4 %), autres (13 %) majorité au pouvoir

Déi Gréng – CSV échevins

Paulo Aguiar (déi Gréng), Robert Mangen (CSV), Laura Pregno (déi Gréng), Tom Ulveling (CSV)


population

21.600

superficie

21,38 km2 répartition par nationalité

Luxembourgeois (62 %), Portugais (19 %), Français (5 %), Italiens (3 %), autres (11 %) majorité au pouvoir

LSAP

échevins

Claudia Dall’Agnol (LSAP), Josiane Di Bartolomeo-Ries (LSAP), René Manderscheid (LSAP), Loris Spina (LSAP)

Dudelange – Dan Biancalana À Dudelange, Esch2022 est synonyme de reprise. « Nous reprenons, en effet, notre expo Retour de Babel, née en 2007 et qui traitait de la première vague migratoire à Dudelange et au Luxembourg », glisse le bourgmestre Dan Biancalana (44 ans, LSAP), qui pose ci-dessus devant le centre culturel Opderschmelz. « Re-retour de Babel se concentrera, cette fois, sur les deuxième et troisième générations de migrants. » Aujourd’hui, Dudelange compte 21.600 habitants, après « avoir connu une croissance modérée depuis 10 ans. Mais le projet NeiSchmelz, sur le site de l’ancienne friche industrielle, devrait apporter 1.500 logements d’ici 2035. » Tandis que, sur le plan économique, « un nouveau pilier basé sur la recherche et l’innovation est en train de naître sur la zone d’activité accueillant déjà le Laboratoire national de santé (LNS) ». Histoire de compléter les domaines industriel (Husky, Ampacet…) et logistique (CFL Multimodal) déjà présents. MARS 2022

89


population

20.100

superficie

11,93 km2 répartition par nationalité

Pétange – Pierre Mellina

Luxembourgeois (51 %), Portugais (29 %), Français (4 %), autres (16 %) majorité au pouvoir

En l’espace de 20 ans, la population de la commune de Pétange a augmenté de 40 %, dépassant désormais les 20.000 âmes. Un chiffre assez spectaculaire quand on sait que seuls 45 % du territoire communal est constructible. « Chez nous, les terrains restent plus abordables. Plus vous vous rapprochez du centre du pays, moins c’est le cas », se félicite Pierre Mellina (65 ans, CSV), le bourgmestre (qui pose ci-dessus devant le centre culturel Wax). « Nous sommes également bien fournis au niveau ferroviaire. En 20 minutes, vous êtes en ville. » Et cela va encore s’améliorer, Pierre Mellina attendant « pour l’automne » le nouveau P+R d’une gare de Rodange dont la rénovation est, elle, prévue pour 2023. Un outil qui apportera de nouvelles perspectives, à deux pas d’un PED qui semble ne s’être jamais aussi bien porté depuis l’ère sidérurgique. « Aujourd’hui, tout est pratiquement occupé. Et des négociations sont encore en cours. » 90

MARS 2022

CSV – LSAP échevins

Raymonde Conter-Klein (CSV), Jean-Marie Halsdorf (CSV), Romain Mertzig (LSAP)


population

17.900

superficie

24,42 km2 répartition par nationalité

Luxembourgeois (64 %), Portugais (14 %), Français (4 %), Italiens (3 %), autres (15 %) majorité au pouvoir

LSAP – CSV échevins

Steve Gierenz (LSAP), Mike Lorang (CSV), Nathalie Morgenthaler (CSV)

Sanem – Simone Asselborn-Bintz Avec Esch2022, la commune de Sanem souhaite faire revivre la source Bel-Val en eau potable, peu connue aujourd’hui, mais qui fut exportée au 20e siècle dans le monde entier. « Elle est désormais fermée. On ne puise plus son eau, c’est devenu trop compliqué. Mais, à l’occasion d’Esch2022, un pavillon sera installé sur ce lieu, expliquant l’histoire de cette source », explique la bourgmestre Simone Asselborn-Bintz (56 ans, LSAP), qui pose ci-dessus non loin de là, sur le site des anciennes serres communales. L’appellation « Bel-Val » n’est pas synonyme que d’eau à Sanem. La localité au nom quasi similaire et à l’essor économique grandissant, située à cheval sur les communes de Sanem et d’Esch, est à l’origine « de la forte augmentation de la population de ces dernières années ». Et ce n’est sans doute pas fini, avec la création de deux nouvelles zones d’activité à Op den Aessen, entre Soleuvre et Sanem… MARS 2022

91


population

11.400

superficie

21,49 km2 répartition par nationalité

Bettembourg – Laurent Zeimet « Pour Esch2022, le géant du Parc Merveilleux va se réveiller ! » Laurent Zeimet (47 ans, CSV), le bourgmestre de Bettembourg, pose ci-dessus sur le site du parc bien connu des touristes locaux et de la Grande Région. Il sait que sa phrase va faire son petit effet. « Il va même faire le tour de la commune », ajoute-t-il. Digitalement, évidemment, plusieurs artistes planchant sur les différentes étapes. Le tout donnera une aventure qui sera aussi contée dans une bande dessinée à paraître en avril. Le timing idéal pour coller à l’édition spéciale du LiteraTour, le festival littéraire annuel organisé dans la commune, et à « l’inauguration du nouveau centre culturel ». Bettembourg devrait aussi bientôt pouvoir compter sur une nouvelle zone d’activité pour les entreprises locales. « Histoire qu’elles puissent quitter les quartiers résidentiels et se développer. Elle se situera sur le site… du concert de 1997 de Michael Jackson. » 92

MARS 2022

Luxembourgeois (60 %), Portugais (14 %), Français (9 %), Italiens (3 %), autres (14 %) majorité au pouvoir

CSV – déi Gréng – DP échevins

Gusty Graas (DP), Jean Marie Jans (CSV), Josée Lorsché (déi Gréng)


population

11.300

superficie

7,71 km2

répartition par nationalité

Luxembourgeois (60 %), Portugais (18 %), Français (5 %), Italiens (3 %), autres (14 %) majorité au pouvoir

CSV – déi Gréng échevins

Albert Kalmes (déi Gréng), Carlo Lecuit (CSV), Marc Spautz (CSV)

Schifflange – Paul Weimerskirch La légende raconte qu’une nymphe vivait près de Schifflange, à la source d’eau du Marx Weier. Celle-ci aurait disparu en même temps que l’eau s’est tarie… Mais la commune schifflangeoise souhaite faire revivre ce mythe. « Le site est actuellement en travaux. Nous allons le renaturer, dessiner un sentier pédagogique aussi. Et l’histoire va être immortalisée dans un livre », lance Paul Weimerskirch (64 ans, CSV), le bourgmestre, qui pose ci-dessus devant l’entrée de Metzer Schmelz, un autre lieu estampillé Esch2022. Si la nymphe en question attirait les garçons dans ses filets, la commune a, elle, réussi à attirer voici peu des enseignes comme Bâtiself ou Oberweis. « Deux points d’attraction sur la zone d’activité Op Herbett. Actuellement seul un tiers de celle-ci est occupé, mais ces arrivées donnent une idée de l’avenir. » Tout comme la transformation des friches d’Esch-Schifflange en zone d’habitats pouvant, à terme, accueillir 10.000 habitants… MARS 2022

93


population

10.700

superficie

33,67 km2 répartition par nationalité

Käerjeng – Michel Wolter Pour Esch2022, à Käerjeng, on a recyclé. Et plutôt bien. « En donnant un cadre plus important au Buergbrennen, cette tradition qui suit le carnaval et vise à chasser l’hiver. Nous collaborons aussi avec l’Université du Luxembourg afin qu’une étude soit menée sur cette coutume typique », explique Michel Wolter (59 ans, CSV), le bourgmestre, qui pose ici devant le centre culturel du Käerjenger Treff. Quand on évoque la croissance économique de la commune avec lui, il lance : « Elle est fortement basée sur la zone d’activité Robert Steichen, une des plus grandes du pays. Néanmoins, on ne connaît plus vraiment de croissance, du fait qu’elle est désormais pratiquement remplie. Difficile donc d’attirer de nouvelles entreprises. Nous aurions besoin de terrains, mais on sait à quel point la situation n’est pas simple dans ce domaine. Et nous, contrairement à certains voisins, nous n’avons pas d’anciennes friches industrielles… » 94

MARS 2022

Luxembourgeois (69 %), Portugais (10 %), Français (5 %), Belges (3 %), autres (13 %) majorité au pouvoir

CSV – déi Gréng échevins

Frank Pirrotte (CSV), Josée-Anne SiebenalerThill (déi Gréng), Richard Sturm (CSV)


population

9.700

superficie

14,86 km2 répartition par nationalité

Luxembourgeois (65 %), Portugais (18 %), Français (4 %), Italiens (2 %), autres (11 %) majorité au pouvoir

CSV – DP échevins

Romain Becker (DP), José Goncalves (CSV)

Kayl-Tétange – Jean Weiler Le 1er mai, à Kayl-Tétange, c’est la Fête du travail. Comme partout ailleurs. Mais c’est aussi un jour où l’on se souvient de Jean Schortgen, premier ouvrier du pays à être devenu député. C’était en 1914, quatre ans avant son décès dans un accident minier à Tétange… un 1er mai. Une tranche de l’histoire qui valait le roman graphique que la commune va éditer – en collaboration avec la Chambre des députés – à l’occasion d’Esch2022. Un projet voté à l’unanimité au conseil communal. Ce qui n’est pas anodin quand on sait que la majorité politique vient de changer dans cette commune « où les gens habitent avant tout », dixit Jean Weiler (61 ans, CSV), le nouveau bourgmestre qui pose ci-dessus devant le centre culturel Schungfabrik où on retrouve une salle Jean-Schortgen. « Il y a peu d’activités industrielles sur notre territoire. On retrouve du commerce local, mais peu de grandes entreprises. Et les terrains disponibles ne sont guère légion… » MARS 2022

95


population

7.000

superficie

21,4 km2

répartition par nationalité

Mondercange – Jeannot Fürpass « Mondercange n’est pas une commune de ‘terre rouge’. Chez nous, tout est plutôt vert », glisse Jeannot Fürpass (63 ans), bourgmestre CSV de la commune. Et cela se reflète dans l’événement majeur estampillé Esch2022 qui s’y déroulera : la tenue d’un « Eco-design village pop-up » sur le site du centre culturel Beim Nëssert de Bergem (où la photo ci-dessus a été prise). « On y mettra notamment en avant le développement durable, la permaculture, etc. Le but n’est pas que de divertir, c’est aussi de sensibiliser. » Et si le bourgmestre se félicite de l’arrivée prochaine d’une grande concession Mercedes (200 emplois) à Pontpierre, il est aussi à la recherche d’artisans. « On veut désormais se tourner vers l’économie circulaire », glisse-t-il, en pensant notamment à la zone d’activité ZARE. Quant à un zoning de Foetz âgé de plus d’un demi-siècle, « un des plus grands challenges sera de réussir à le revaloriser. Un projet de longue haleine », conclut-il. 96

MARS 2022

Luxembourgeois (72 %), Portugais (9 %), Français (5 %), Italiens (3 %), autres (11 %) majorité au pouvoir

CSV – DP échevins

Serge Gaspar (DP), Marc Schramer (DP)


population

5.600

superficie

5,83 km2

répartition par nationalité

Luxembourgeois (56 %), Portugais (24 %), Français (4 %), autres (16 %)

Rumelange – Henri Haine

majorité au pouvoir

LSAP – KPL échevins

Gérard Jeitz (LSAP), Edmond Peiffer (KPL)

« Nous sommes la deuxième commune la plus petite du pays, mais aussi une des plus denses en termes de population. Ce qui limite notre développement… », explique Henri Haine (57 ans, LSAP), le bourgmestre. Du coup, Rumelange essaie de tirer le maximum, sur le plan économique, de la surface disponible, avec des entreprises telles que Cimalux, Vossloh Cogifer Kihn ou Poeckes. Mais on y a aussi des idées afin de faire parler de soi autrement. Notamment avec le projet phare pour Esch2022 : Rëm.xx. « En faisant appel à des technologies modernes, à la réalité virtuelle, on vise à repositionner Rumelange comme ville dynamique, orientée vers le futur tout en valorisant son passé. » L’exemple idoine étant la transformation de la maison de l’ancien sculpteur Albert Hames (située à quelques mètres du bourgmestre sur la photo ci-dessus, non loin de l’ancien funiculaire) en espace multifonctionnel, propre à faire vivre une expérience immersive touristique. MARS 2022

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Bienvenue au Club ! 98

Business Club

Chers membres, Ce mois-ci, nous vous proposons deux nouveautés au sein du business club : les Breakfast et les Lunch Talks. Le Breakfast Talk du 8 mars portera sur les nouvelles règles de l’outsourcing pour les PSF de support et rassemblera une audience de la place financière autour de Cécile Gellenoncourt, de la CSSF, co-auteur de la nouvelle circulaire sur l’outsourcing, ainsi que Jean-François Terminaux, président de l’association professionnelle rassemblant les PSF de support et les fintech. Durant ce petit-­ déjeuner, le contenu sera assez technique et clarifiera les différentes directives et circulaires en place. Par ailleurs, lors du Lunch Talk « Application concrète de la COP26 à Luxembourg » du 24 mars, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, parlera de l’application pratique, par les entreprises luxembourgeoises, des mesures prises à Glasgow lors du dernier sommet. À vos agendas et réservez d’ores et déjà vos places. Au plaisir de vous y retrouver ! Stay safe and take care ! ARTUR SOSNA Paperjam + Delano Club Director ANA WISCOUR-CONTER Paperjam + Delano Club Deputy Director

MARS 2022

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1

Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats, ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

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Le Club en chiffres

Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements Live et dédiés : Delano lives et Let’s Let’s Taste. taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements événements du du Club. Club

1.100 SOCIÉTÉS

C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg.

19.000 PERSONNES

Jan Hanrion

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam + Delano Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

Photos

250

ÉVÉNEMENTS Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networkings et workshops, ce sont presque 250 événements par an auxquels vous pouvez participer.

300 HEURES

Heures de formation par an qui couvriront hard et soft skills, et qui créeront une valeur sup­ plémentaire pour vos employés.

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM + DELANO CLUB ?

Network Rejoignez les 1.100 sociétés membres du Paperjam + Delano Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

Vous êtes déjà membre Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

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Daniel Sahr (ministère de l’Économie)

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Jean-Claude Bintz (Lakehouse) Runa Khan (Friendship)

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Philippe Depoorter

(Banque de Luxembourg)

MARS 2022

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Ne manquez pas

Business Club Mars 2022

Mardi 08 mars

Jeudi 24 mars

BREAKFAST TALK

PSF de support : nouvelles règles d’outsourcing

Lors de ce Breakfast Talk, Cécile Gellenoncourt (CSSF), co-auteur de la nouvelle circulaire sur l’outsourcing, et Jean-François Terminaux, président de l’association professionnelle rassemblant les PSF de support et les fintech, aborderont ces différentes thématiques. PROGRAMME 08:30 – 10:10

Inscrivez-vous

LIEU Salon Namur ​SPONSOR

LUNCH TALK

Application concrète de la COP26 au Luxembourg

La communauté internationale a voté un accord sur la solidarité internationale, les énergies fossiles et les marchés de carbone lors de la COP26. Comment cela s’appliquera-t-il pour les entreprises au Grand-Duché ? Carole Dieschbourg (ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable) et Selma Vincent (Youth for Climate Luxembourg) partageront leurs expériences sur le sujet. Inscrivez-vous

PROGRAMME 12:00 – 14:30 LIEU Salon Namur

Jeudi 31 mars APÉRO TALK

Les grands enjeux du private banking au Luxembourg

Pierre Étienne, président du Private Banking Group de l’ABBL, sera l’invité de cet Apéro Talk et il abordera avec Nathalie Reuter la performance et le développement de l’industrie de la banque privée au Lux­embourg, les attentes des UHNWI, les modèles d’affaires et de fonctionnement des banques privées, la compliance et la réglementation. PROGRAMME 18:30 – 21:30

Inscrivez-vous

LIEU INNSiDE by Meliá SPONSOR

100

MARS 2022

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu


APÉRO TALK LES GRANDS ENJEUX DU PRIVATE BANKING Programme • Welcome cocktail (18h30) • Conversation avec Pierre Etienne (19h00) • Networking walking cocktail (20h00) English translation available

Pierre Etienne Président Private Banking Group, ABBL

31.03

Jeudi

Nathalie Reuter Directrice des développements éditoriaux, Maison Moderne

Namur, Luxembourg-Hamm

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


Le programme

Business Club Mars 2022

Jeudi 24 février

Mardi 08 mars

Journée de workshops HORAIRE 09:30 – 12:45 LIEU Abbaye de Neumünster

APÉRO TALK

BREAKFAST TALK

Jeudi 24 mars LUNCH TALK

PSF de support : nouvelles règles de l’outsourcing

Application concrète de la COP26 à Luxembourg

HORAIRE 08:30 – 10:10

HORAIRE 12:00 – 14:30

LIEU Salon Namur

LIEU Salon Namur

SPONSOR ihub

Luxembourg City Film Festival : projection of Making a Mountain

Vendredi 25 mars

HORAIRE 20:45 – 22:30 LIEU Ciné Utopia Luxembourg

Luxembourg : futurs développements urbains

Mardi 15 mars

Déjeuner Carrousel

HORAIRE 18:30 – 21:30 LIEU The Car’Tell

HORAIRE 12:00 – 14:00

INVITÉ Claude Turmes

Mardi 29 mars

Mercredi 02 mars

Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU The Office City

Journée de l’économie HORAIRE 09:00 – 18:00

Journée de workshops HORAIRE 09:30 – 12:45 LIEU Abbaye de Neumünster

Jeudi 03 mars Jeudi 17 mars

Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU The Office City

Mardi 22 mars

Networking Circle

Let’s Taste HORAIRE 18:30 – 21:30 LIEU Knokke Out

Jeudi 31 mars

HORAIRE 18:30 – 21:30

APÉRO TALK

LIEU Subtile

Les grands enjeux du private banking au Luxembourg HORAIRE 18:30 – 21:30 LIEU INNSiDE by Meliá

Delano Live + Meet the British community: what makes a perfect workplace?

INVITÉ Pierre Étienne SPONSOR ING Luxembourg

HORAIRE 18:30 – 20:00 LIEU Knokke Out SPONSOR ING Luxembourg

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MARS 2022

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu

Retrouvez le programme complet


FR/EN

10�6 ARCHITECTURE PASSION 10 architects, from Luxembourg or abroad, present in 6 minutes an inspirational architectural work they didn’t design, within the sumptuous setting of Mudam. EN

10 architectes, luxembourgeois ou internationaux, présentent chacun en 6 minutes, dans le somptueux cadre du Mudam, une œuvre architecturale qui les inspire, sans qu’ils en soient les créateurs. FR

Programme • Welcome cocktail (18h30) • Show (19h00) • Networking walking cocktail (20h15) i

19.04 GOLD SPONSOR

Mardi

Mudam, Luxembourg SILVER SPONSOR

Inscription et informations : www.paperjam.lu/club


Flashback

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“Client time went up, not down, contrary to all predictions. That’s where the value is.” Falk Fischer Julius Baer

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MARS 2022

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Crédits

Eva Krins, Simon Verjus

Vos événements Le secteur financier reste le principal pilier de l’économie luxembourgeoise. Cependant, les nouvelles attentes du marché, la concurrence internationale, les nouvelles réglementations et les nouvelles technologies révolutionnent des pans entiers de cette industrie. Le 25 janvier dernier, 10 experts, dont 6 Claude Marx (CSSF), 7 Jessica Holzbach (Ilavska Vuillermoz Capital) et 3 Falk Fischer (Julius Baer), ont donné une perspective sur l’avenir de notre centre financier. Nous remercions ING Luxembourg, IQ-EQ et Wealins pour leur soutien. 1 Carlo Kissen (responsable de Quest Market Intelligence) et 2 Gerry Wagner (porte-parole de la House of Automobile) étaient les deux invités de Nathalie Reuter pour le premier Apéro Talk de l’année. Durant cette conversation, ils ont couvert un large spectre de sujets, comme les attentes et choix à venir des consom­mateurs en lien avec la politique gouver­nementale. Carlo Kissen a également partagé, devant une large audience, les résultats d’une enquête que vous pourrez retrouver dans le supplément Drive paru en janvier, portant sur le marché de l’automobile. Le 3 février, une centaine de membres ont assisté à un Networking Circle éclectique et pour le moins original, au Kinneksbond. Le spectacle de 5 Juliette Navis, inspiré par Jean-Claude Van Damme, traitait de manière humoristique différents concepts de l’économie mondiale. À la suite de cette représentation, les membres ont dialogué, lors d’un bord de scène, avec 4 Michel-Edouard Ruben (Fondation Idea) et la metteuse en scène Juliette Navis sur les thématiques évoquées durant le spectacle. Plus de photos sur

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“The change in the banking landscape will affect employments.” Claude Marx CSSF

paperjam.lu

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“I believe the next way of innovation is happening in the background.” Jessica Holzbach Ilavska Vuillermoz Capital MARS 2022

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Ma maison

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La famille Dackner a fait construire sa maison à Kopstal avec le bureau d’architectes Arttek.

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Le terrain sur lequel Johan et Lynette Dackner ont choisi de faire construire leur maison n’est pas aisé, car il est fortement en pente, mais dans un environne­ ment boisé exceptionnel. Un défi que les architectes du bureau Arttek ont pris à bras-le-corps, profitant de ce profil ­marqué pour intégrer pleinement la maison dans le paysage. « Nous avions envie d’une maison qui entre en dialogue avec son

environnement, explique Johan Dackner. Pour cela, nous avons fait confiance à notre architecte et nous avons écouté avec beau­ coup d’attention ses proposi­ tions. » La maison, construite en bois, intègre de grandes baies vitrées. « C’est comme si nous vivions dans le jardin, mais avec le confort de la maison. » Le niveau le plus haut de celle-ci accueille les espaces de vie qui sont entièrement articulés autour de la cuisine. « C’est ici que tout se passe. L’espace est séquencé, articulé, mais reste totalement ouvert. » Pour l’amé­nagement, ils ont surtout voulu conserver un esprit minimaliste. « Les matériaux, laissés bruts, déga­gent une présence forte. C’est pour cela que nous n’avons pas ajouté beaucoup d’éléments de décoration, car la maison parle d’elle-même. » Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF

DIALOGUER 106

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5 1 L’espace principal est séquencé autour de la cuisine, avec un coin salon, un coin musique, un espace repas et un îlot de rangement qui sert d’articulation avec ­l’entrée et l’escalier. 2 Prendre son repas à l’intérieur ou à l’extérieur, la famille a le choix et juste une porte à franchir. 3 Dans l’espace de vie, le coin salon se conjugue avec l’espace réservé à la pratique du piano. 4 Grâce au triple vitrage, les lits peuvent être ­installés au bord des fenêtres – qui ne sont plus une zone de froid – et offrir ainsi une vue sur le jardin, dès le réveil. 5 Dans toute la maison, le bois a une forte présence et accompagne les occupants au quotidien.

AVEC LA NATURE MARS 2022

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Mon argent

La directrice des affaires européennes de l’Aca, Sandrine Chabrerie, a vu son rapport à l’argent évoluer au fil du temps et de sa situation personnelle. Quel est votre principe au sujet de l’argent ? J’essaie de bien équilibrer les dépenses, l’épargne, mais aussi de savoir donner. Dans un scénario idéal, sur 10 euros, j’en dépense 5, j’en épargne 4 et j’en donne 1. Mais je sais que tout cela varie selon les périodes de la vie. Comment cela s’est-il passé pour vous ? Je suis arrivée au Luxembourg en 1997, de Paris, où ma seule perspective était un stage non rémunéré. Ici, on m’a proposé un emploi dans l’assurance avec un salaire de 90.000 LUF (l’équi­ valent de 2.200 euros, ndlr). Je vous avoue que j’étais ravie et qu’au début, j’ai dépensé beau­ coup, car j’avais l’impression d’être « super riche » en compa­ raison avec ma situation à Paris. Votre rapport à l’argent a donc évolué avec le temps… Exact. J’ai grandi avec peu d’argent. Étudiante, je travaillais au rayon fromagerie-charcuterie d’un supermarché et je faisais les fermetures du soir et les samedis. Je me souviens avoir été sur la corde raide. C’est pour cela qu’arrivée au Luxembourg, je me suis fait plaisir avec de beaux vêtements et de bons restaurants. Vous regrettez ? Non, pas du tout. J’ai pris beaucoup de plaisir à m’offrir des tenues de travail élégantes et parfois l’une ou l’autre belle robe de gala. Je fréquentais des endroits chics où je n’aurais jamais mis les pieds spontané­ ment auparavant.

Sandrine Chabrerie conserve l’appétit des bonnes tables.

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui encore, cela ne me fait pas mal de mettre beau­ coup d’argent pour un bon resto. J’ai appris à apprécier le fait de dépenser et à me faire plaisir : je ne considère pas cela comme une dépense, mais plutôt comme un investis­ sement gustatif. Par contre, j’avoue que lorsque je n’avais ni remboursement immobilier ni enfants, je pouvais d ­ onner plus qu’aujourd’hui. Quelles valeurs ou quels ­principes transmettez-vous à vos enfants ? Pour l’instant, ils sont âgés de 9 et 7 ans et ne sont pas demandeurs d’argent. S’ils ont besoin de quelque chose, je leur achète, mais il faut que cela soit utile, que cela leur fasse plaisir et que ça ne m’encombre pas – j’ai horreur de m’encombrer. Je fais partie de ces gens qui

n’ont jamais reçu d’argent de poche. D’un côté, cela a l’avantage que mes sœurs et moi n’avons pas pu faire n’importe quoi. Mais, d’un autre côté, j’admets que nous n’avons pas appris à gérer l’argent dès notre plus jeune âge. Vous voulez inculquer la ­gestion de l’argent à vos enfants ? Oui, j’aimerais leur apprendre à dépenser, à économiser et à donner. Mais je pense que j’insisterai sur un point très important : dès que c’est possible, achetez-vous un bien immo­ bilier. Et, plus globalement, ­n’attendez pas trop longtemps pour investir en étant jeunes. Au final, on n’y perd rien. Les investissements vous intéressent ? Ce n’était pas ma priorité au début, mais celui que je ne regrette pas, c’est assurément

l’achat de mon appartement, en 2013. Chaque jour, sa valeur augmente, donc ce n’est jamais de l’argent perdu. Sinon, je viens de commencer à investir en achetant des parts de fonds d’investissement. Étant pru­ dente, j’ai choisi ceux annoncés comme étant les plus perfor­ mants, mais ça, c’était à l’époque où le marché était sur la courbe ascendante [sourire]. C’est un peu stressant de se dire que, potentiellement, on peut tout perdre. Même si, au final, ce n’est pas beaucoup d’argent. Mais le niveau actuel des taux me pousse à oser prendre le risque. Qu’est-ce que l’argent ne peut acheter ? Le respect, la bienveillance et l’amour de ses enfants.

Interview CATHERINE KURZAWA Photo ANDRÉS LEJONA

Apprendre à se faire plaisir 108

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www.paperjam.lu

La famille Paperjam s’agrandit ABONNEZ-VOUS sur newsletter.paperjam.lu


Mathieu Van Wetteren Chef et propriétaire, Restaurant Apdikt Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ? C’est un éternel recommence­ ment. Rien n’est figé. Qui ou qu’est-ce qui vous ­inspire pour votre style au ­quotidien ? Je fonctionne beaucoup à l’ins­ tinct, en fonction de mes envies, de mon humeur – que ce soit en cuisine ou pour le reste. Je dirais donc… moi-même ! Quelle est la pièce la plus stricte de votre garde-robe ? En quelle occasion la portez-vous ? Mon trench-coat droit, que je porte volontiers pour un peu ­d’allure lors des quelques soirées de gala dans lesquelles je me rends… Quelle est la pièce la plus ­ arrée de votre garde-robe ? b À quelle occasion la portez-vous ? Ma grosse doudoune à carreaux Nike. Je la porte en toutes ­circonstances, lorsqu’il fait assez froid ! Quelle pièce aimeriez-vous transmettre, et à qui ? Ma montre, que je transmettrai à mon fils, évidemment. Le pire vêtement ou accessoire qu’on pourrait vous offrir ? Un accessoire Gucci. Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? Le magasin Scoop86 au City Concorde de Bertrange, qui a une très chouette sélection de vêtements et de sneakers, dont quelques éditions limitées bien trouvées.

08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

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Sérieux, mais pas trop 110

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Mon style

Maia Haas Project officer ­commu­nication, Luxembourg Space Agency Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ? C’est, pour moi, un univers ­d’expres­sion et de renouvellement constant dans lequel je peux exprimer ma créativité et ma personnalité comme je l’entends. Qui ou qu’est-ce qui vous inspire pour votre style au quotidien ? J’aime m’inspirer de matières, de couleurs et de motifs diffé­ rents que j’harmonise en fonction de mon humeur du jour. Je suis aussi une fan des carreaux et des tons neutres. Quelle est la pièce la plus stricte de votre garde-robe ? En quelle occasion la portez-vous ? J’ai toujours une veste de tailleur noire et un pantalon chino très classique dans mon dressing, au cas où, mais je ne les porte qu’en cas de force majeure. Quelle est la pièce la plus barrée de votre garde-robe ? À quelle occasion la portez-vous ? Probablement une chemise en velours vert d’eau et marron, chinée dans une friperie lors d’un de mes voyages en Lituanie. J’aime l’assortir à des vêtements plus traditionnels pour le contraste. Quelle pièce aimeriez-vous transmettre, et à qui ? Un vieux foulard vintage emprun­té à mon frère, il y a des lustres. Il serait grand temps que je lui rende ! Le pire vêtement ou accessoire qu’on pourrait vous offrir ? Des ballerines ! Je suis désolée, mais je préfère garder mes Dr. Martens aux pieds.

130 - 160 signes Mathieu Van Wetteren a été photographié au restaurant Apdikt et Maia Haas à l’hôtel Le Royal.

08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? J’aime beaucoup dénicher de vieilles pièces uniques en friperie, et je trouve que Pardonmycloset en a de très sympa. Interview LISA CACCIATORE Photos GUY WOLFF

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Ma collection

Parce que la marque est menée par des amies, mais surtout parce qu’elle aime leur mode, Carole Miltgen collectionne les pièces de la marque locale Vol(t)age. « Claudie et Stéphanie Grisius sont des amies de longue date, explique Carole Miltgen. Du coup, je suis leur marque Vol(t)age depuis les tout débuts. Mais je dois reconnaître que c’est surtout parce que j’aime beaucoup leurs créations que j’en ai autant ! » Foulards, t-shirts à manches courtes, t-shirts à manches longues, mais aussi vestes, jupes, robes… Carole possède désormais une trentaine de pièces imaginées par les deux sœurs. « J’aime particulièrement leurs t-shirts à message. J’affec­ tionne leurs jeux de mots et leur approche plus recherchée et plus intelligente que beaucoup d’autres marques. » De plus, Carole Miltgen apprécie que les pièces puissent se porter à diffé­ rentes occasions : « Ce qui est formidable, c’est qu’en fonction de la façon dont vous associez les pièces, vous pouvez aussi bien porter ces t-shirts sur un jean après votre séance de yoga que pour sortir boire un cocktail avec une jupe crayon ceinturée. » Une liberté d’association et d’attitude vestimentaires qui fait écho aux messages de women’s empowerment que véhicule la marque. « Ce sont aussi des pièces que j’offre très volontiers à des amis qui vivent à l’étranger, qu’ils soient homme ou femme d’ailleurs, puisque Vol(t)age développe les deux vestiaires. Je trouve que ces vêtements représentent bien la dynamique du Luxembourg. » Création, qualité, fabrication locale… autant d’atouts que Carole Miltgen sou­ tient pleinement et n’hésite pas à mettre en avant. Auteur CÉLINE COUBRAY Photo GUY WOLFF

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nte prése ays, ge re p Vol(t)a misme du en. a tg le dyn Carole Mil e estim

Mode à message MARS 2022

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Ma recette

Amateur de bons produits et de bons vins, maître Tom Felgen, cofondateur du cabinet Faltz & Felgen, est toujours partant pour enfiler son tablier et régaler ses proches. Et ça chauffe en cuisine… Pour 4 personnes Préparation : 55 minutes Cuisson : 5 minutes INGRÉDIENTS 5 00 g d’encornets nettoyés 1 0 cl de gin Ginix (plus 2 cl qui sont à verser directement dans le plat, pour une réussite optimale de la recette !) 4 00 g de carottes colorées de différentes variétés 1 50 g de roquette 7 0 g d’edamames (frais ou décongelés) 1 /2 oignon rouge, coupé en fins morceaux 7 càs d’huile d’olive J us d’un citron 1 /2 piment rouge, coupé très fin 1 gousse d’ail, coupée très finement

Couper les encornets en deux. Chauffer une poêle à feu très vif, de préférence de type « gril », avec un peu d’huile d’olive. Faire saisir les encornets 2 minutes de chaque côté, en veillant à bien les aplatir avec une spatule adaptée, car ils ont tendance à décoller leurs bords. Saler et poivrer des deux côtés, puis flamber au Ginix (avec précaution !). Enfin, couper les encornets en lanières d’un petit centi­ mètre de large et réserver à température ambiante. Réaliser une vinaigrette en mélangeant l’huile d’olive, le jus de citron, du sel, du poivre, l’ail, le piment rouge, l’oignon rouge, et réserver. Éplucher les carottes, puis réaliser des lanières très fines avec l’économe, comme pour l’épluchage, ce qui garantit une texture croquante à souhait et bien adaptée à la recette. Dans un grand plat, placez un joli lit de salade multicolore en mélangeant les lanières de carottes, la roquette et les edamames. Ajouter les encornets encore tièdes et arroser avec la vinaigrette maison. C’est prêt ! Se servir enfin un verre d’un excellent Riesling pour accompagner le tout – par exemple un Riesling Großes Gewächs Felseneck 2016 de la maison Schäfer-Fröhlich.

Encornets flambés au Ginix et salade multicolore 114

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Auteur FABIEN RODRIGUES Photos ROMAIN GAMBA



Mon mental

Johny Diderich a connu la spirale néfaste de l’alcoolisme suite à des problèmes de sommeil. Sa détermination et le recours à des spécialistes lui ont permis de rompre cet engrenage. « Entre 16 et 30 ans, j’ai fumé beaucoup de cannabis, introduit Johny Diderich. Mais une fois devenu papa, j’ai totalement arrêté. C’est aussi à ce momentlà que j’ai commencé à avoir des troubles du sommeil. Des insomnies qui me tenaient éveillé jusqu’à 4 ou 5 h du matin. » C’est dans ce contexte que Johny commence à boire de la bière, car il s’aperçoit que l’alcool le détend et l’aide à trouver l’endormissement. « Je buvais comme on prend un médicament. Pour me

« Le chemin d’un alcoo­ lique est très pernicieux, car on ne revient jamais en arrière », explique Johny Diderich.

soulager. C’est aussi arrivé à un moment où ma relation avec ma compagne s’était détériorée. Par ailleurs, je suis un grand idéaliste et suis très engagé dans la vie associative. J’ai tou­ jours plein de projets qui tournent dans ma tête pour essayer d’amé­ liorer notre monde, et cela occupe beaucoup mon esprit. » Avec quelques bières prises le soir devant la télé en regar­ dant des séries, Johny parvient à la fois à calmer ces idées tour­ noyantes et s’endort avec moins de difficultés. « Je faisais tout de même attention à ne jamais boire quand j’avais la garde de mon fils. Je ne buvais donc pas tous les jours, mais quand

je le pouvais, je n’hésitais pas à le faire. Ce n’était qu’une canette ou deux au début, puis c’est passé au six-pack en entier. » Un besoin de changement Mais il prend vite conscience que cela n’est pas une solution. « Je me suis rendu compte que j’avais une forte tendance à la dépendance : avec le cannabis quand j’étais jeune, puis avec l’alcool dans ma trentaine. De plus, j’ai un terrain familial avec des antécédents. Mon père était alcoolique, il en est mort, et ma mère boit aussi. Assez vite, j’ai voulu arrêter et je suis allé voir un psychologue pour m’aider, car il fallait que je gère

mieux ma situation conflictuelle avec la mère de mon fils et mes problèmes de sommeil. » Pendant plusieurs semaines, il suit une thérapie ambulante, qui porte ses fruits. Quand il parvient à ne pas boire pendant une certaine durée, Johny s’oc­ troie des récompenses. « Cela a marché pendant un temps, explique-t-il. Mais mes insom­ nies étaient toujours là, et je me suis remis à boire. Un petit peu au début, puis de plus en plus. » Il se rend pourtant bien compte que le sommeil qu’il parvient à obtenir n’est pas un bon som­ meil et qu’il abîme son corps en procédant ainsi. « Je me sentais quand même fatigué le matin,

Plus une goutte 116

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« Je buvais comme on prend un médi­cament. »

et j’avais des troubles psychiques liés à cette mauvaise santé, de nouvelles phobies, comme traverser un pont en voiture, ou doubler un camion sur l’autoroute. J’ai aussi eu des moments dépressifs. Cela était très perturbant. » Il s’est également documenté sur le sujet et a pris conscience de sa dépendance. « Les critères de dépendance sont simples : la tolérance croissante aux quan­ tités bues, la perte de contrôle pour parvenir à s’arrêter de boire, la présence de symptômes lors d’un sevrage, les pensées liées à l’alcool, l’envie compulsive de boire, et la consommation d’alcool même si on sait que cela nuit à sa santé. J’avais plus que trois critères dans mon cas ! » Le courage de dire stop Après un an de consommation excessive, il parvient toutefois à trouver la force de dire stop, se tourne vers Quai 57, un service spécialisé dans les addictions, et part deux mois en Allemagne pour suivre une cure. « J’étais un cas léger par rapport à d’autres patients. Je ne me suis jamais caché pour boire et n’ai jamais bu jusqu’à en perdre la mémoire,

par exemple. Mais j’avais cette envie au fond de moi de vivre sainement, de ne pas me laisser envahir par cette dépendance. C’est pour cela que j’ai pris les choses en main. » Au cours de ces deux mois, Johny a pu se concentrer sur lui-même, participer à des groupes de parole, rencontrer des psychologues, aller à la piscine, faire de la méditation et du yoga. « Cet environnement m’a énormément aidé. J’ai com­ mencé à retrouver le sommeil et à me détacher de mes idées alcoolisées, explique-t-il. Il faut savoir que le chemin d’un alcoo­ lique est très pernicieux, car on ne revient jamais en arrière. Toutes les étapes que vous avez franchies, les limites que vous avez levées quand vous étiez alcoolique, ne reviennent pas à un stade zéro quand vous vous arrêtez. Vous repartez du niveau où vous vous êtes arrêté. C’est pour cela qu’un alcoolique, lorsqu’il décide de s’arrêter, n’a pas d’autre choix que de ne plus jamais boire. Il ne parviendra pas, à aucun moment, à seulement boire avec modération. La seule issue est l’abstinence totale. » Malheureusement, moins d’un

an après sa cure, Johny ren­ contre de nouveau des pro­ blèmes personnels et rechute. « C’est à ce moment-là que j’ai vraiment pris conscience que j’étais alcoolique », soutient-il. En 2019, il repart en cure. « En fait, 95 % des personnes rechutent. Mon cas n’était pas extraordi­ naire. » À la sortie de sa d ­ euxième cure, Johny s’inscrit dans un groupe de soutien, ce qu’il n’avait pas fait après sa première cure. « Le fait d’être encore enca­ dré et suivi m’a beaucoup aidé. Aujourd’hui, je pense être tiré d’affaire et je suis abstinent total. Je ne mange même pas de tiramisu ou un Mon Chéri, par exemple. Je l’annonce même ouvertement quand on me pro­ pose de l’alcool à une réception. Je n’hésite pas à en parler et ai une attitude presque activiste, car je me dis que cela pourrait peut-être aider quelqu’un autour de moi qui aurait une consom­ mation d’alcool excessive. »

Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ROMAIN GAMBA

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FO N

0 PAR MIKE K 200 OE

DI N ER G

EN DÉ

ÉDITION MARS 2022

DIRECTRICE DE LA PUBLICATION

Bérengère Beffort

Rédaction

DIRECTRICE DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX

Téléphone 20 70 70 E-mail press@paperjam.lu

RÉDACTEUR EN CHEF PRINT

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Jennifer Graglia (-108)

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Julien Carette (-116) Nicolas Léonard (-102) Pierre Pailler (-109) Nathalie Reuter (-104) Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Catherine Kurzawa (-115) Thierry Labro (-105) Manon Méral (-173) Mathilde Obert (-114) Thierry Raizer (-108) Jérémy Zabatta (-106)

Nathalie Reuter Thierry Raizer

RÉDACTEUR EN CHEF DIGITAL

Nicolas Léonard

Brand Studio Téléphone 20 70 70-300 DIRECTOR BRAND STUDIO

Youcef Damardji

STRATEGIC BUSINESS DEVELOPMENT ADVISOR

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HEAD OF MEDIA SALES AND SOLUTIONS

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PLACE FINANCIÈRE ET MARCHÉS

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LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

Nicolas Galtier (-318) Mélanie Juredieu (-317) Virginie Laurent (-322) Aline Puget (-323) Léo Santoro (-335) Mikaël Spezzacatena (-326)

Aurélie Boob (-121) Marc Fassone (-157) Benoît Theunissen (-107) Lisa Cacciatore (-176) Céline Coubray (-162) Fabien Rodrigues (-161) RÉSEAUX SOCIAUX

Christophe Lemaire (-118) PAPERJAM GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA

Sarah Macri (-181) Jezabel Scolastici (-183)

CONSEILLERS MÉDIA

HEAD OF CONTENT STRATEGY

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Jeremy Leslie

STUDIO MANAGER

RELECTURE ET FACT-CHECKING

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Sarah Lambolez, Elena Sebastiani Lisa Christl, Didier Hiégel, Adrienne Nélissen PHOTOGRAPHES

Éditeur

ART DIRECTOR MISE EN PAGE

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Andrés Lejona, Romain Gamba, Guy Wolff, Matic Zorman

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Mike Koedinger CEO

Mike Koedinger DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER

Etienne Velasti

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Mike Koedinger (président) Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini Pascale Kauffman et Daniel Schneider (membres) DIRECTRICE PUBLISHING HOUSE

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COURRIER POSTAL BP 728, L-2017 Luxembourg BUREAUX 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie 10, avenue de la Liberté, Luxembourg-Gare

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La liste

réalisateurs « made in / with Luxembourg » La 12e édition du Luxembourg City Film Festival (LCFF), organisée du 3 au 13 mars, offrira plusieurs nouveaux films aux spectateurs, dont certains labélisés Made in/with Luxembourg. Voici six réalisateurs qui présentent leur création en avant-première au Luxembourg à cette occasion. Auteur Céline Coubray

2

Maggie Peren

THE FORGER (AMOUR FOU)

1

Carlo Vogele

ICARE (IRIS PRODUTIONS)

Maggie Peren

3

Gintare Parulyte

AND HE SAID YES! (RED LION)

Lituanienne d’origine, mais ayant grandi au Luxembourg, Gintare Parulyte a le goût du spectacle. On la voit régulièrement ­devant la caméra (La Jeune Fille à la perle, House of Boys), mais c’est aussi dans le ­travail plus solitaire de l’écriture qu’elle s’épanouit (Fuck), ou à la réalisation pour raconter les histoires comme elle l’entend (Is That, Like, Your Real Job?, Ladybits). Pour le LCFF, elle présente And He Said Yes!, un court métrage de 21 minutes qui raconte l’histoire de Greta, Islandaise, qui tombe folle amoureuse de Thanos, Grec. Parce qu’ils n’aiment pas perdre de temps, ils ­décident de rencontrer un organisateur de mariages, mais leurs différences culturelles vont vite se faire ressentir et la fête à venir se transforme progressivement en une série de malentendus et de désaccords, qui permet au spectateur d’apprendre à connaître les personnages en même temps qu’ils se découvrent eux-mêmes ­mutuellement.

Photos

​ près des études aux Gobelins, ce jeune A animateur luxembourgeois se fait embaucher en 2008 chez Pixar, où il travaille pendant 8 ans et participe à la création de Toy Story, Brave et Monsters University. En parallèle, il réalise des courts métrages et se fait remarquer lors de festivals, notamment celui d’Annecy. Pour le LCFF, il présente Icare, son premier long. « L’idée remonte à 2016. Après avoir pitché sans succès auprès de Pixar, je me suis tourné vers l’Europe, et plus spécialement Luxembourg, pour produire mon premier long métrage. J’ai co-écrit le scénario avec Isabelle Andrivet, puis nous avons travaillé pendant deux ans avec des studios belge et français pour produire cette animation de 70 minutes. » Si la fin tragique d’Icare est connue de tous, sa vie l’est nettement moins. C’est justement ce qui est développé dans ce film. « Cette histoire est l’occasion d’un récit initiatique, mais aussi de parler des relations père-fils », détaille Carlo Vogele. La sortie en France, en Belgique et au Luxembourg est prévue fin mars.

Gintare Parulyte

Lynn Theisen/Daniel Fragoso, Moskito, Deborah Coleman/Pixar, Alamy, Magaly Teixeira, Kris Dewitte et Iris Productions

Carlo Vogele

Ce film réalisé par la réalisatrice allemande Maggie Peren a été présenté en première mondiale à l’occasion du Festival international du film de Berlin en février. Der Passfälscher (titre original) raconte l’histoire du jeune Cioma Schönhaus qui a le malheur d’être juif dans l’Allemagne nazie. Mais parce qu’il ne souhaite laisser personne lui prendre sa joie de vivre, surtout pas les nazis, il décide de se cacher sous une fausse identité, celle d’un officier de marine. Ainsi masqué, il sort sans crainte, profite de la vie ­nocturne de Berlin et échappe à la dépor­ tation. Le jour, il falsifie des passeports et tente de sauver ses concitoyens juifs. Ce film est coproduit avec l’aide du Lux­ embourg via Amour Fou, le soutien du Film Fund et l’intervention de plusieurs professionnels luxembourgeois comme André Jung, Marc Limpach, Luc Feit, Patrick Hastert, Marie Jung, Steve Karier, Bady Minck…

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Nicolas Steil

LE CHEMIN DU BONHEUR (IRIS PRODUCTIONS)

​ icolas Steil est fondateur en 1986 d’Iris N Productions, une des premières sociétés de production luxembourgeoises et maison mère d’Iris Group. Il est aussi réalisateur. Son premier long métrage, Réfractaire, est sorti en 2009. Le Chemin du bonheur, son nouveau long métrage, raconte l’histoire de Saül Birnbaum, petit Viennois transporté à Bruxelles comme « enfant caché » au moment de la Seconde Guerre mondiale, qui vit très mal cette situation. Il trouve dans le cinéma un refuge qui lui permet d’échapper à sa réalité. Une fois adulte, il ouvre un Delicatessen très vivant et animé, où le cinéma a là encore une place de premier ordre. Après de nombreuses amourettes sans grand avenir, Saül tombe très amoureux d’Ana, aussi belle qu’insaisissable… « Ce film est un film populaire, avec des accents de cinéma d’auteur, et plein de références au 7e art », précise Nicolas Steil. « Il véhicule aussi des valeurs qui me sont chères : la volonté de survivre et le respect de l’autre. » Le film sort en salle fin mars. Sa sortie est accompagnée par une série de projections-débats portant sur la mémoire de la Shoah, la cinéphilie et la résilience par le cinéma.

Roxanne Pequet

NUCLÉAIRE (SIX LETTERS)

Fabrizio Maltese

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Fabrizio Maltese

I FIORI PERSI (JOLI RIDEAU)

Photographe et réalisateur de documentaires, Fabrizio Maltese est d’origine italienne, mais il vit au Luxembourg depuis plusieurs années. Ses portraits de célébrités ont fait la une de nombreux magazines et lui ont permis de se faire un nom en tant que photographe dans le milieu du cinéma. C’est aussi un habitué du LCFF pour y avoir exposé ses photos en 2012 et présenté en 2016 le documentaire 50 Days in the Desert, qu’il a réalisé et produit. Il est également derrière la caméra et à la production de Twenty-Five Palms sorti en 2015 et de ­ reaming en 2019. California D Pour l’édition 2022 du LCFF, on le ­retrouve avec I Fiori Persi, un film ­docu­mentaire de 72 minutes qu’il a lui-même produit en collaboration avec ­Mélusine Productions. Ce film est né d’une tragédie personnelle dans un contexte de tragédie collective, celle du Covid. Le cœur du récit est basé sur du matériel que Fabrizio Maltese a tourné en Italie, pendant le premier confinement, alors que son père vient de subir une crise cardiaque et retourne chez lui après une opération difficile, mais réussie. Pourtant, le destin en décide autrement et le virus s’invite dans la maison et choisit une autre victime, sa mère.

Toute jeune réalisatrice luxembourgeoise, Roxanne Pequet (née en 1992) avait dévoilé son court métrage Léa lors du concours Crème fraîche au Luxembourg City Film Festival en 2016, alors qu’elle était encore étudiante en BTS Cinéma et Audiovisuel. Cette année, c’est avec Nucléaire, un court métrage de 27 minutes, qu’elle se présente au Luxembourg City Film Festival. Cette fiction a comme décor Esch-sur-­ Alzette, « un endroit où le temps semble être resté bloqué depuis 20 ans », est-il introduit dans le dossier de presse. C’est dans cet univers suranné que Tun est en train de tomber follement amoureux de son ­collègue Alex. Ce qui serait plus simple s’il n’était pas marié à Mélissa, qui fait tout pour sauver son couple. Se crée alors un triangle amoureux, toxique. Les thèmes abordés dans ce court ­métrage tenaient beaucoup à la réalisatrice : le milieu modeste du sud du Luxembourg, mélangé à son plurilinguisme, la quête de soi-même, le milieu LGBTQ+, les violences conjugales… Des thèmes qui sont sous-­ représentés dans le monde cinématographique luxembourgeois et qui offrent à Roxanne Pequet l’occasion de porter un autre regard sur sa génération en montrant sa vraie nature : crue, passionnée, perdue.

Nicolas Steil Roxanne Pequet

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Crédits

Elles représentent plus de 22.000 emplois. Elles président à la destinée de certaines des plus grandes entreprises et institutions du pays. Pour son numéro de mars, traditionnellement consacré aux femmes occupant des fonctions dirigeantes, Paperjam met cette année en lumière 50 CEO d’entreprises de plus de 100 personnes, à partir de la page 34. Une manière de rappeler que l’idée de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, doit perdurer tout au long de l’année En prélude à ce dossier spécial, Marianne et Viviane Welter évoquent en page 36 les 60 ans de l’entreprise familiale de transport, les défis du secteur et leur manière de diriger plus de 700 personnes en tandem L’égalité des chances entre les genres est par ailleurs au cœur de la rubrique Data Dada de ce même numéro, en page 24 Fin observateur de la vie de son pays depuis l’étranger, Philippe Schaus, CEO de Moët Hennessy, partage en page 26 sa vision d’un secteur qui s’est fortement digitalisé et s’oriente vers un épicurisme marqué : les vins et spiritueux haut de gamme crise tout autant qu’adGestionnaire de ministrateur-directeur depuis deux ans, Laurent Schonckert revient en page 30 sur la crise vécue au cœur du vaisseau Cactus et les enseignements pour l’avenir de cette autre entreprise familiale bien établie dans le tissu socioéconomique luxembourgeois dossier Enjeux, en Quant au page 70, il est cette fois consacré au wellness, ce secteur économique qui prend de plus en plus d’ampleur et qui nous veut du bien. Entre tendances mondiales et opportunités pour le tourisme local, spécialisation des infrastructures et équipements de la maison, les professionnels bénéficient d’une croissance accentuée par l’envie de retrouver des formes de bien-être La culture aussi nous fait du bien. Les 11 bourgmestres des communes luxembourgeoises partenaires de l’Année européenne de la culture Esch2022 présentent en page 86 « leur capitale », du passé minier commun au futur diversifié sur les plans économique et académique Leur maison a été pensée pour dialoguer avec la nature. Bienvenue chez la famille Dackner en page 106 Sandrine Chabrerie, directrice des affaires européennes à l’Aca, se livre quant à elle sur son rapport à l’argent en page 108 Et Carole Miltgen nous ouvre les portes de sa collection de la marque locale Vol(t)age en page 112 Ne manquez pas non plus le partage d’expérience de Johny Diderich, de la dépendance à l’alcool à une vie sans plus une goutte. Bonne lecture !

Andrés Lejona, Guy Wolff et Romain Gamba

Clin d’œil



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