Paperjam avril 2024

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AVRIL 2024

Business zu Lëtzebuerg

NUMÉRO 244

ENJEUX

GRANDE DISTRIBUTION

Bien transmettre son entreprise

Le hard-discount a un appétit d’ogre

5453000074017 04 5€

Une avancée démocratique purement symbolique

Le Parlement européen a voté à une large majorité un texte censé mieux protéger les journalistes contre les procédures-baillons – que des personnalités politiques et des hommes et femmes d’affaires lancent pour les faire taire quand ils en savent trop. La belle affaire… Quasiment rien au-delà de l’intention ne va dans ce texte. D’abord, il ne concerne que les procédures transfrontalières. Or, dans certains pays comme la France, la très grande majorité des « baillonneurs » sont Français et s’en prennent à un média français. Ensuite, la dimension manifestement abusive des recours de ces mêmes « baillonneurs » est laissée à l’appréciation des juges de chaque État membre. Les mêmes juges, qui mettent parfois des années à instruire des affaires qui mêlent certains de ces personnages – et c’est tout à fait légitime devant la complexité de certains dossiers –, vont devoir se prononcer, en accéléré, sur des documents que ces derniers produiront pour réduire au silence des journalistes, des activistes ou des lanceurs d’alerte ?

À l’heure d’internet, le troisième pouvoir va devoir tout aussi rapidement déterminer si un article du quatrième pouvoir a plus d’impact à Luxembourg, à Paris, à Genève ou à Londres (ces quatre villes témoignent seulement d’un cas luxembourgeois que j’ai bien connu, ndlr) ? Sérieusement ? Revenons sur terre : des députés européens presque en campagne se sont offert un petit geste en direction des médias

qui vont bientôt les mettre en lumière ou les clouer au pilori. Je ne vais pas vous raconter la stratégie de l’Indien Rajat Khare, qui n’a au Luxembourg que deux petites holdings où sont logées une vingtaine de participations dans des sociétés de technologie. Ce résident de Cologny, en Suisse, ne veut absolument pas qu’on écrive qu’il a fondé, dirigé et vendu une entreprise en partie spécialisée dans l’espionnage, ce qui aurait fait sa fortune. À partir de la loi indienne, il a même obtenu que disparaissent complètement quatre ans d’enquête très documentée de Reuters. Seule la Constitution américaine permet à la Freedom of the Press Foundation et à la journaliste d’investigation et lanceuse d’alerte américaine Emma Best d’offrir l’accès à cette histoire en échappant à toute poursuite. Un cas éclairant sur le chemin qui reste à parcourir…

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Rédacteur en chef THIERRY LABRO
AVRIL 2024 3

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POLITIQUE ET INSTITUTIONS

10 STÉPHANE PISANI

« Les droits de l’homme ne sont pas un acquis »

18 POLITIQUE

Paperjam PolitRadar 2023 - 2028

42 DIANE PIERRET

« L’immobilier vert est inaccessible aux revenus modestes »

48 SAM ELSEY ET PHILIPP BOST

« Nous sommes rebelles… et diplomates ! »

ENTREPRISES

12 ANNE-LAURE VAN DE GINSTE

« Les ‘Healthy Materials’ au cœur d’Architect@Work 2024 »

24 CHRISTOPHE TIMMERMANS

« Il faut que l’Europe soit plus forte ! »

36 GRANDE DISTRIBUTION Ère discount

56 JESSICA HARVEY

« Ce que l’on trouve en supermarché n’est pas du chocolat »

62 PASCAL STEICHEN

« Il faut se concentrer sur la cybersécurité de l’IA »

PLACE FINANCIÈRE

14 HÉLÈNE LANGE

« Il y a un élan stratégique en faveur des clusters »

Sommaire Avril 2024

Philipp Bost et Sam Elsey, vice-président et président du Parlement des jeunes, deux jeunes qui aiment aller au contact des politiques.

Solarcleano et Christophe Timmermans poursuivent leur expansion mondiale à grande vitesse avec leurs trois robots  autonomes pour nettoyer  des panneaux solaires.

Hélène Lange a rejoint l’ABBL pour développer une politique de clusters. 24

Photos Guy Wolff
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AVRIL 2024 5
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72 ENJEUX

Du bilan carbone…   aux gestes d’après

74 Au carrefour des énergies positives

76 Six entreprises, six exemples

78 Le rôle du dirigeant est crucial

82 Où s’adresser pour entamer des démarches

84 Le Cell, initiative qui ne manque pas de piquant

86 PORTFOLIO

Les chefs d’orchestre du printemps

100 CLUBLETTER

FOODZILLA

106 NEWS

Mathieu Van Wetteren, un chef heureux

108 LA LISTE DU MOIS Évadez-vous de la ville !

110 AFTERWORK

Des soirées pour tous les goûts

112 MA RECETTE

Le tofu aux légumes de Sven

114 CULTURE

Les immanquables du mois

116 MON STYLE

Dans le vestiaire de Steve Boukhers

118 MONTRES

De sable et d’eau

120 MA MAISON

Minimalisme et rangement

122 MOBILIER

Les coups de cœur de Jil Bentz

124 DRIVE

134 #Under50

Sommaire Avril 2024

86

Les jardiniers sont prêts pour l’explosion du printemps. Golf, stade, roseraie ou parc de la Ville, ces virtuoses se jouent de toutes les situations.

122

106

Dans le vestiaire de Steve Boukhers, expert en communication du List.

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Mathieu Van Wetteren, chef et propriétaire du  restaurant Apdikt à Steinfort, suit sa très bonne étoile.

ADVERTORIAUX

22 Quintet A culture of sustainability

34 PwC Legal Assurer un environnement de travail sain

Photos Guy Wolff et COR
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Le Jalis21, un des coups de cœur de Jil Bentz.

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« Les droits de l’homme ne sont pas un acquis »

Stéphane Pisani vient d’être élu juge à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il confesse une fascination intellectuelle vis-à-vis d’une matière dont l’impact est énorme pour la société et une attirance pour une institution dédiée aux libertés des personnes.

Quelle est l’importance des droits de l’homme dans le monde actuel ?

On peut dire que dans les pays européens, les droits de l’homme sont devenus le fondement des législations modernes. Il n’y a quasiment pas une loi aujourd’hui où ils ne figurent pas, même s’ils ne sont pas cités. Idem dans les processus administratifs : tous les comportements que l’État peut avoir envers les citoyens en sont fortement imprégnés.

Les droits de l’homme sont-ils un acquis ou peuvent-ils reculer, voire disparaître ?

Les droits de l’homme ne sont pas un acquis. Qu’ils puissent reculer où disparaître, c’est quelque chose que nous voyons à nos frontières. Voyez la Russie… Pour les États membres du Conseil de l’Europe, les menaces de recul existent, mais il est peu probable qu’ils disparaissent. Il y a des juridictions fortes, plusieurs instances supranationales et des moyens de pression politiques et économiques. Notamment avec l’UE. Les pays sur la sellette, la Hongrie ou la Pologne par exemple, ne veulent pas quitter le giron européen et ils cèdent sur un certain nombre de points lorsqu’on les y invite suffisamment cordialement…

Les décisions de la CEDH sont-elles efficaces ? Elles sont censées l’être… Elles sont efficaces individuellement, beaucoup moins collectivement. Lorsqu’un État est condamné, il va payer son amende et rectifier la situation l’ayant fait condamner. Par exemple, beaucoup d’États permettent ainsi la réouverture d’un procès. Mais pour ce qui est de procéder à des réformes législatives globales, c’est autre chose. En l’absence d’action, il n’y a pas d’autres conséquences que de nouvelles procédures. Ici, l’efficacité est relative. C’est le Conseil des ministres du Conseil de l’Europe qui a la charge de l’exécution des arrêts de la Cour. Mais c’est un organe politique où tout se négocie.

Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur les droits de l’homme ?

Il y a les menaces classiques qui peuvent avoir plusieurs sources : les particuliers, les États et les entreprises. Pour ces derniers, ce sont principalement des thématiques liées à la surveillance qu’ils sont susceptibles d’exercer et des atteintes à la vie privée. Mais ces dernières années, il y a un développement des contentieux liés aux atteintes environnementales qui se développe.

La CEDH est-elle compétente en matière environnementale ?

PARCOURS

Oui. La Cour a cette particularité de ne pas avoir de procureur. Donc, si personne ne la saisit, le problème, à ses yeux, n’existe pas. Mais lorsqu’elle est saisie, elle s’y attelle. Plusieurs affaires sont en cours d’instruction, des affaires où les gens se plaignent du manque d’action de leur État ou de tous les États face au réchauffement climatique. Il sera intéressant de voir les positions que la Cour va adopter sur cette matière et les conséquences qui en découleront.

Stéphane Pisani a commencé sa carrière de magistrat en étant détaché trois ans auprès de la CEDH. Actuellement conseiller à la Cour d’appel, il remplacera Georges Ravarani, juge à la CEDH au titre du Luxembourg depuis 2015 et actuellement viceprésident de la Cour. Son mandat de neuf ans, non renouvelable, commencera ce 1er mai.

Quels sont les principaux cas pour lesquels le Luxembourg est cité à comparaître devant la Cour ?

Le Luxembourg est principalement attaqué pour son formalisme juridique, notamment pour ce qui est de la durée des procédures. Mais la petitesse du pays fait qu’il n’y a pas véritablement de contentieux de masse.

MARC FASSONE GUY WOLFF
10 AVRIL 2024 Ristretto #Politique

« Les ‘Healthy Materials’ au cœur d’Architect@Work 2024 »

À l’organisation de l’édition luxembourgeoise du salon Architect@Work, on trouve Anne-Laure Van de Ginste. En coulisses, elle prépare une édition où les dernières innovations seront présentées à un public d’experts et de prescripteurs.

Comment expliqueriez-vous le salon Architect@Work à une personne néophyte ?

Il s’agit d’un événement réservé exclusivement aux architectes, ingénieurs-conseils, architectes d’intérieur, urbanistes, paysagistes…

Tous les deux ans, ces prescripteurs découvrent les innovations en matière de produits. Cet événement B2B exclusif fonctionne uniquement sur invitation. Cela nous permet de contrôler et de garantir la qualité des visiteurs professionnels.

Quels sont les points forts de l’édition 2024 ?

En premier lieu, la présence d’une centaine de fabricants et distributeurs de matériaux de construction venus présenter leurs innovations. Ensuite, la forte coopération avec des partenaires locaux, tels que l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) et le Paperjam+Delano Business Club.

Quels sont les défis de cette édition, la cinquième organisée à Luxembourg ?

Il s’agit d’encourager les fabricants et de les sensibiliser au fait que, indépendamment de la crise du secteur de la construction au Luxembourg, ils doivent investir dès maintenant dans la mise en valeur de leurs nouveautés, en vue de la reprise du secteur de la construction.

Comment s’opère la sélection des exposants ?

Nous disposons d’un jury national indépendant composé d’architectes et d’architectes d’intérieur. Celui-ci joue un rôle important, car il juge – sur la base de ses connaissances des produits déjà existants sur le marché – ce qui est innovant. Le critère de base est qu’un produit ne doit pas exister depuis plus de deux ans. Les exposants s’inscrivent numériquement, mais leur inscription est d’abord une participation potentielle. Ils téléchargent leur innovation sur une plateforme digitale et nous envoient des échantillons. Ce n’est qu’après l’approbation du jury que nous

les considérons comme des exposants effectifs. C’est une charge de travail énorme qui se déroule en coulisses. Et c’est aussi la raison pour laquelle notre concept n’est pas copié. Or, c’est précisément cette procédure qui garantit également la qualité du contenu de notre événement.

Chaque édition est marquée par un thème, quel est celui de cette année ?

PARCOURS

Anne-Laure Van de Ginste est exhibition manager pour les éditions du Benelux d’Architect@ Work. Elle dispose de deux masters : un en relations internationales et diplomatie, et un autre en business administration et public policy Elle est, par ailleurs, quadrilingue et maman de deux jeunes enfants.

Healthy Materials » sera le thème de cette édition, qui se focalisera non seulement sur le matériau et sa production, mais aussi sur tous les processus par lesquels un produit passe. Et ce depuis son développement jusqu’à son recyclage, et son impact sur l’homme et l’environnement. L’exposition Healthy Heroes, conçue par MaterialDistrict, présente plus de 120 échantillons de matériaux innovants répartis en deux thèmes principaux : « Healthy Spaces », avec des matériaux qui contribuent à un climat intérieur sain, nous protègent et apportent une bonne acoustique ainsi qu’une connexion avec l’extérieur ; et « Healthy Planet », qui accorde une grande attention aux matériaux à faible empreinte CO2, qui produisent ou économisent de l’énergie, sont recyclables ou réutilisables, ainsi qu’aux matériaux qui réduisent les déchets ou sont fabriqués à partir de déchets.

Architect@Work, les 24 et 25 avril, à Luxexpo The Box

Paperjam est partenaire de cet événement. Une soirée 10x6 New European Bauhaus est organisée le 24 avril.

Journaliste CÉLINE COUBRAY
Photo ARCHITECT@WORK
12 AVRIL 2024 Ristretto #Entreprises

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« Il y a un élan stratégique en faveur des clusters »

En février, Hélène Lange a rejoint l’Association des banques et banquiers, Luxembourg comme responsable de la coordination des grands métiers bancaires. Sa mission : améliorer les pratiques au sein des clusters de l’ABBL.

Quel a été votre parcours avant de rejoindre l’ABBL ?

Mon expérience s’étend sur une quinzaine d’années au Luxembourg, dont une décennie dans le secteur bancaire, chez ING. J’ai touché à de nombreux domaines, en dernier lieu le KYC et la lutte contre le blanchiment d’argent. L’ABBL représentait pour moi une opportunité d’avoir un impact plus large et plus systémique sur le marché bancaire.

Quels défis avez-vous anticipés en prenant ce poste ?

Passer d’un rôle spécifique à une banque à un rôle qui influence tout le secteur est un défi personnel. Cela implique une plus grande visibilité et interaction avec le marché. Les défis liés à la fonction incluent la promotion du secteur, le développement durable, la transformation numérique et les enjeux réglementaires.

Qu’est-ce qui caractérise un cluster de l’ABBL ?

Les clusters sont des regroupements stratégiques de professionnels du secteur, organisés autour des quatre grands métiers bancaires : retail, private, corporate et banque dépositaire. Ils permettent d’adresser spécifiquement les enjeux de chaque domaine, en rassemblant des représentants diversifiés des banques.

Qu’est-ce qui est attendu d’une responsable des clusters ?

D’abord, d’être à l’écoute des membres. Il y a aussi une volonté politique de l’ABBL d’harmoniser et de professionnaliser les pratiques au sein des clusters. Cela implique d’identifier les stratégies qui fonctionnent bien dans un cluster pour les diffuser dans d’autres.

À quelle fin ?

Je perçois une volonté des membres de l’ABBL d’être plus actifs dans la promotion de la Place, de concert avec Luxembourg for Finance. Notamment pour attirer les jeunes talents. Autre exemple, l’éducation financière : nous voulons mieux connecter nos

membres entre eux – notamment dans la banque de détail – et les équiper pour en faire. Les clusters sont des canaux extraordinaires pour faire beaucoup de choses. Il y a un élan stratégique en leur faveur.

Qu’espérez-vous apporter à l’ABBL ?

Je suis une courroie de transmission. Mon rôle est de connecter les gens et les sujets. Pour avoir été « de l’autre côté », dans l’opérationnel, je suis familière des problèmes de fond rencontrés par les banques. Cela me permet de bien communiquer avec les responsables des clusters.

Quelles initiatives souhaitez-vous lancer ?

Nous prévoyons de développer des initiatives transversales entre les clusters, telles que des études de marché sur des sujets d’intérêt commun. L’objectif est de créer des synergies, de partager des connaissances et, in fine, de renforcer la prospérité du secteur financier luxembourgeois.

Comment voyez-vous l’évolution de ce secteur ?

Le Luxembourg reste bien placé pour naviguer dans un environnement mondial en constante évolution. Mais la compétition n’a jamais été aussi vive en termes de recrutement et de qualité de l’environnement de travail. Pour continuer de prospérer, il faut attirer de nouveaux talents, mais aussi faire émerger une relève au sein des banques. L’ABBL a un grand rôle à jouer pour insuffler cette dynamique !

Hélène Lange a 41 ans et deux enfants. Quand cette adepte de crossfit ne part pas en randonnée dans les Dolomites, elle fréquente le tennis club de Bonnevoie. Autre violon d’Ingres, elle aide des étudiants à avancer dans leur carrière.

Journaliste GUILLAUME MEYER Photo GUY WOLFF COACH D’ÉTUDIANTS
14 AVRIL 2024 Ristretto #PlaceFinancière

Ensemble avec vous, pour la reprise d‘activités.

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« La SNCI nous a épaulés financièrement lors de la reprise de la Schlässerei. Nous avons choisi le programme proTransfer de la SNCI, qui est spécialement conçu pour ce genre de transaction entrepreneuriale soit par un acteur extérieur soit en famille. »

Pour nous, l’entrepreneuriat est constitué d’une large gamme de projets différents, qui tous stimulent et diversifient l’économie du Luxembourg. Nous sommes aux côtés de tous les entrepreneurs grâce à nos programmes financiers. Vous avez un projet d’entreprise que vous souhaitez réaliser ? Alors n‘hésitez pas à nous contacter.

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FIRST SPEAKERS

ERYKA LEHR

Strategy and Operations, Google

NORBERT BECKER International Independent Director

XAVIER BETTEL Deputy Prime Minister

JOCHEN PAPENBROCK

Head of Financial Tech, EMEA NVIDIA

GUY CASTEGNARO Lawyer, Author, Teacher and Conference Speaker

PAULINE DE BRETEUIL Entrepreneur, Investor and Senior Partner, UI Investissement, Majycc Innovation Santé

AMÉLIE DE VALROGER

Global Head of Consultancy and Electric Solutions - ALD Automotive

JENS KREISEL Rector, University of Luxembourg

TANGUY POLET CEO, Swiss Life France

GILLES ROTH Minister of Finance

JEAN-LOUIS SCHILTZ Tech Law Advisor, Schiltz & Schiltz

PATRICK STÄUBLE

Founder and CEO, Teylor AG

TOSHIHIKO OTSUKA

CEO, Rakuten Europe Bank S.A

DAVID SHRIER

Futurist, Innovation Catalyst, and VC

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Minister of Economy

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CEO and Managing Partner, Mangrove Captial Partners

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Head of Technology Investments European Investment Fund

Co-Founder and Managing Partner, The Epic Talent Society

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Founder and CEO, Active Asset Allocation

EMANUELE VIGNOLI CEO, HSBC Luxembourg

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Head of Climate Change Europe & Global Head of Carbon Markets, HSBC, Group Sustainability

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État moderne

Économie, productivité, compétitivité, attractivité, commerce extérieur et diversification

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Logement

PolitRadar

2023 - 2028

Santé et retraites

Transition énergétique et écologique

Finances publiques et fiscalité

Aménagement du territoire et mobilité

18 AVRIL 2024 Politique
Les premières briques de la politique du logement
C’était un des points-clés de la campagne et de l’accord du gouvernement : construire plus et plus vite, le tout dans un contexte de crise du secteur de la construction. Le Premier ministre, Luc Frieden, voulait des mesures aux effets immédiats.
Journaliste MARC FASSONE

Cela s’est fait en trois temps, d’abord avec la déclaration de crise pour le secteur de la construction le 24 janvier, puis avec le paquet logement annoncé le 31 janvier. La table ronde logement avec le secteur privé et les communes a eu pour rôle de convaincre – ou de s’assurer – que tout le monde allait bien dans le même sens. Car en matière de logement, le diable est sur le terrain…

Comme s’il fallait s’en assurer, le logement est bien la priorité numéro un du gouvernement. Dans l’accord de coalition, le terme apparaît 145 fois et 11 pages sur 209 lui sont consacrées. À titre de comparaison, le terme « pension » apparaît cinq fois et seulement trois paragraphes y sont consacrés… Et dans le projet de budget 2024, l’enveloppe budgétaire globale du département du Logement s’élève à 363,9 millions d’euros, ce qui représente une progression de près de 29 % par rapport au budget voté pour 2023. Pour mettre en perspective, la progression des dépenses dans le budget 2024 est de +7,6 % à 29,4 milliards.

Au secours du secteur de la construction Acte 1 : tout d’abord, pour construire, il faut des entreprises. Et celles-ci ne vont pas bien. La première mesure concrète du gouvernement a logiquement été de venir au secours du secteur avec le placement de certaines branches du secteur en « état de crise ». L’état de crise, c’est la reconnaissance politique des difficultés du secteur. Administrativement, cela permet de simplifier le recours aux procédures de chômage partiel « de source conjoncturelle » pour les entreprises. Et de conserver, en attendant la reprise, du personnel qualifié qui pourrait être tenté de quitter le secteur, voire le Luxembourg.

En octobre dernier, la Chambre des métiers estimait que 4.600 emplois dans le secteur de la construction étaient menacés si rien n’était fait.

Le chômage partiel sera réservé aux entreprises des branches d’activités suivantes : construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels, et démolition et préparation de sites. L’état de crise sera temporaire, du 1er février au 1er août. Soit six mois, jusqu’au congé collectif. Reconductible. Le dispositif pourrait éventuellement être étendu à d’autres corps de métier comme le génie civil, voire évoluer vers des plans de maintien de l’emploi, comme réclamé par les professionnels.

Un paquet logement combinant aides directes et fiscalité

Une fois les logements construits, il faut une demande solvable. Acte 2.

Le 31 janvier, le gouvernement dévoilait un ensemble de mesures fiscales et de soutien ciblé afin d’« aider les gens à acheter ou à louer leur logement ».

Les mesures-clés de l’accord du gouvernement étaient au rendez-vous : le taux d’amortissement accéléré (6 % sur 6 ans avec un plafond fiscalement déductible de 250.000 euros), la diminution de l’imposition des plus-values (une baisse de 25 % à 50 %), la création d’un « Bëllegen Akt » à des fins d’investissement dans le logement locatif par des personnes physiques ouvrant droit à un crédit d’impôt de 20.000 euros, création allant de pair avec l’augmentation du « Bëllegen Akt » classique pour l’acquisition d’une résidence principale (le crédit d’impôt passe de 30.000 à 40.000 euros). Quatre mesures limitées dans le temps et valides pour 2024 uniquement.

À côté, le gouvernement posait quatre autres mesures fiscales sans limitation temporaire : l’augmentation des montants de la déductibilité fiscale des intérêts débiteurs, l’exemption des revenus nets d’une location via un organisme œuvrant dans la gestion locative sociale augmentée à 90 %, l’exemption de l’impôt sur le revenu des plus-values et des bénéfices de cession étendue au Fonds du logement et

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Politique

PAQUET LOGEMENT (en millions d’euros)

Augmentation du crédit d’impôts «Bëllegen Akt» de 30.000 à 40.000 euros

Nouveau crédit d’impôts «Bëllegen Akt» pour l’investissement dans le logement locatif (20.000 euros par personne, 40.000 euros pour un couple)

Augmentation du taux et de la durée de l’amortissement accéléré des logements constuits en vue de leur location et actés en 2024

Augmentation d’un tiers du plafond déductible des intérêt débiteurs

Augmentation de l’exemption des revenus nets provenant de la gestion locative sociale

Introduction d’une exemption partielle des primes versées par les entreprises à des fins de location d’un logement

Immunisation des plus-values immobilières transférées sur des logements utilisés pour la gestion locative sociale ou sur des logements appartenant à la classe de performance énergétique A+

du régime de l’exemption d’impôt sur les plus-values au Fonds du logement

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l’introduction d’une exonération fiscale partielle des primes versées à leurs salariés par les entreprises à des fins de location d’un logement. À côté de ces mesures fiscales étaient également adoptées des mesures de soutien direct au secteur de la construction et aux particuliers.

Pour les professionnels, le programme d’acquisition de Vefa (vente en l’état futur d’achèvement) par l’État sur la période 2024-2027 concernera 800 unités pour une enveloppe de 480 millions d’euros. À ce jour, l’État s’est engagé à faire l’acquisition de 170 unités de logement pour environ 110 millions d’euros. L’enveloppe pour la création de logements sociaux pour la période 2024-2026 est fixée à 923 millions d’euros. Pour les particuliers, la subvention de loyers passe de 40 à 80 euros, les primes d’accession sont ouvertes à plus de ménages (à 59 % d’entre eux, en théorie), la subvention d’intérêt en cas d’accession à la propriété passe de

2,45 à 3,5 % et la garantie de l’État en vue de l’accession d’un logement est élargie.

La recherche du consensus sur le terrain

Par rapport aux mesures contenues dans l’accord de coalition et pouvant être mises en œuvre rapidement, rien ne manque. Il restera, pour que le gouvernement coche toutes les cases à la fin de la législature, les mesures suivantes à mettre en œuvre : la baisse de la TVA sur le logement, le lancement d’un fonds public à travers lequel les particuliers pourront investir dans des projets immobiliers et la mise en place d’un registre national des bâtiments et des logements pour la saisie des logements occupés et non occupés et pour le calcul de l’impôt sur les logements vacants. Avec, à la clé, l’introduction d’une taxation sur les logements vacants. Un projet de « registre national des logements

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abordables » figure dans les pages du projet de budget pour 2024.

Acte 3 : c’est pour s’assurer que toutes ces mesures auront un impact sur le terrain que s’est tenue, le 22 février, la table ronde logement.

Dans le collimateur de toutes les parties présentes (le gouvernement, les communes, les banques et le secteur de l’artisanat et de la construction) : les procédures administratives. Des procédures qu’il faut raccourcir, simplifier et mieux recalibrer entre préservation de l’environnement et besoin de logements. Les détails de ces ajustements seront connus pour la fin mai.

L’enjeu de cette réunion était de s’assurer du soutien des communes. Car le principe de l’autonomie commune pourrait bien constituer la limite des ambitions gouvernementales. Un obstacle dont Luc Frieden se dit conscient et qu’il compte résoudre « par le dialogue et la pédagogie ».

Des professionnels séduits

Ce volontarisme politique a été diversement accueilli. Positivement par les professionnels et avec circonspection du côté de l’opposition.

Pour la Fédération des artisans et la Chambre des métiers, « le gouvernement ouvre une fenêtre d’opportunité pour relancer l’activité de la construction ». Les deux organisations saluent «  une approche concrète pour contrer la crise dans le secteur de la construction » et « saluent les mesures fiscales incitatives sur un an pour dynamiser l’investissement dans la pierre, ainsi que les mesures structurelles pour aider les particuliers à accéder à leur propre logement ». L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) se félicite également des mesures prises par le gouvernement, « des mesures à court terme qui doivent relancer le secteur de la construction et faciliter l’accès au logement des ménages ». Les trois organisations patronales appellent à l’action. L’État et les communes d’abord, pour qu’elles délivrent les permis de construire, simplifient les démarches administratives et lancent « maintenant » des appels d’offres pour de nouveaux projets.

L’UEL appelle les ménages et les acteurs institutionnels à investir dès maintenant

dans la construction de nouveaux logements « étant donné que plusieurs mesures se limitent à cette année 2024 » et « toutes les parties prenantes concernées (administration, cadastres, communes, promoteurs) à assumer également leur responsabilité et concentrer leurs efforts au cours de cette année 2024 pour concrétiser la relance espérée du secteur de la construction et du logement ». Un appel qui fait écho à celui du ministre du Logement et de l’Aménagement du territoire, Claude Meisch (DP), lors de la présentation du paquet logement : « Nous voulons envoyer un message : c’est le moment d’investir dans l’immobilier au Luxembourg. »

Une opposition politique circonspecte Investir. C’est sur ce terme que les critiques se sont concentrées.

Pour l’opposition, ces mesures font la part trop belle aux propriétaires et aux investisseurs et loupent leur cœur de cible : les particuliers sans patrimoine ou sans aides familiales qui veulent accéder à la propriété. « Opération de communication » et « mauvais ciblage » sont les termes qui reviennent le plus fréquemment.

Si le député déi Gréng et spécialiste du sujet pour le parti, François Bausch, estime d’abord qu’« il est toujours bien, en situation de récession, ou de crise, d’agir pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages et de soutenir les secteurs menacés », il considère que le plan du gouvernement est avant tout un coup de communication. Pour lui, « le nœud du problème, c’est de renforcer la création de logements abordables, et donc de mobiliser les acteurs publics et de leur donner les terrains et les moyens pour justement arriver à ce rééquilibrage ».

Chez les Pirates, on parle de « mesurettes sympathiques qui ne suffiront pas pour réformer le marché immobilier et démocratiser l’accès au logement ». Et on critique « un plan sans objectifs, sans méthode et sans indicateurs pour en mesurer l’impact ». Du côté du LSAP, Yves Cruchten parlait d’un plan déséquilibré. « La plupart de ces mesures sont temporaires et doivent le rester sans quoi, à l’inverse, cela reviendra à subventionner les gros agents immobiliers et les promoteurs. »

Chez déi Lénk, on parle d’« écran de fumée ». « Le nouveau paquet logement est un acte d’activisme qui ne changera rien à la situation catastrophique du marché du logement. Le gouvernement continue de s’appuyer sur le marché privé et sur des allégements fiscaux qui se sont déjà révélés contre-productifs par le passé. Les promoteurs continueront de bénéficier d’une politique adaptée à leurs besoins. Les locataires et les petits propriétaires doivent lutter pour joindre les deux bouts. »

Chez les syndicats, on est également resté sur sa faim. Le président national du LCGB, Patrick Dury, « ne [s’]y retrouve pas ». « Alors certes, ces mesures vont dans le bon sens à court terme, mais elles ne résolvent en rien la double crise à laquelle on fait face, celle du secteur de la constru ction et du manque de logements. » Jean-Luc De Matteis, en charge du secteur de la construction à l’OGBL, parle de « mesures toujours plus positives pour les investisseurs. Pour les aspirants propriétaires ou les locataires, il n’y a rien. Ou presque.  » Pour lui, si les gens n’achètent pas, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas envie d’acheter, mais parce que les prix sont trop chers. «  Si le secteur a gardé une certaine forme d’équilibre ces dix dernières années, c’est parce que les taux étaient très bas. On aurait dû profiter de cette situation pour investir dans le logement abordable. »

6.000

C’est l’estimation avancée par le Premier ministre, Luc Frieden, du nombre de logements supplémentaires nécessaires pour absorber chaque année le nombre de nouveaux résidents arrivant au pays, 12.000 en moyenne.

AVRIL 2024 21

A culture of sustainability

Empowering its employees in a diverse and inclusive environment is a core component of Quintet Private Bank’s corporate sustainability strategy. It is one of the four pillars of an enhanced approach to sustainability that aims to benefit the firm’s clients, its people and the communities it serves.

Why is Quintet putting added focus on sustainability?

CHRISTOPHE CALLENS, HEAD OF HR It is a response to the evolving expectations of our clients and staff. Both the families we serve and the people who drive our success expect us to integrate environmental, social and governance (ESG) factors in our decision-making.

That is our responsibility to all our stakeholders, including future generations. This is the clear message from our client advisor teams; it is also what we hear in HR, where we are focused on listening to the organisation. Delivering sustainability therefore requires a holistic approach to ensure everyone can contribute to the achievement of our shared goals. Our corporate sustainability strategy provides a framework in this regard, helping each individual and team put ESG principles at the heart of every decision, no matter how large or small. In HR, we contribute to building this culture.

22 AVRIL 2024
Photo Eva Krins (Maison Mderne) Giulia Bruni Roccia, Head of Corporate Sustainability, Quintet Private Bank, Christophe Callens, Head of Human Resources, Luxembourg, Quintet Private Bank Contenu sponsorisé par QUINTET Human resources

That includes how we approach recruitment but is much broader than that: we have a responsibility to foster a diverse and inclusive environment, where every employee can contribute to Quintet becoming the most trusted fiduciary of family wealth.

How do you define sustainability for your organisation?

We seek to achieve our long-term growth ambitions in a way that benefits our clients, our people and the communities we serve, including the planet we all share. This requires making choices to ensure our focus is on the most relevant, impactful areas. As a private bank, we must engage with a diverse range of stakeholders when making such choices. That includes clients and staff, governance bodies and regulators, local communities and many others. Our four-pillar corporate sustainability strategy was defined on such a basis of engagement and consultation. That strategy, which embeds our commitment to combatting climate change, will be introduced this summer.

What actions does Quintet take to promote sustainability?

G. B. R. One example is our core belief that diversity is a source of strength. Our embrace of diversity contributes to a corporate culture that prizes collaboration and fosters growth.

At Quintet, our people are the foundation of our culture of sustainability.”
Our core belief is that diversity is a source of strength.”
Giulia Bruni Roccia Head of Corporate Sustainability, Quintet Private Bank “

Our International Women’s Day activities in early March are a good example of how we celebrate and encourage diversity: our own Luxembourg Women’s Network facilitated a special speaker and networking event for all our people, including women and men, on the theme of female empowerment; we launched a new mentorship programme for female staff; hosted a special breakfast for female colleagues; and organised a clothing drive to support Dress for Success Luxembourg, a non-profit organisation.

How do you achieve buy-in from across the organisation?

C. C. This year, we celebrate the 75th anniversary of the founding of Quintet. This milestone is a wonderful opportunity to build on our legacy, including by recognising our heritage, our existing strengths and the areas where we must continue to achieve progress. Whether an employee has been with us for just a few months or more than 30 years, everyone is encouraged to contribute their experience and perspective. At Quintet, our people are the foundation of our culture of sustainability.

Nationalities:

Luxembourg-headquartered Quintet is today staffed by professionals from 50 different countries, a significant increase from the recent past and a reflection of its multicultural client base. The private bank, which operates across Europe and the UK, says that “diversity is a source of strength.”

56% 44%

Gender split:

Women now account for nearly half of all Quintet staff and are increasingly represented at the most senior levels, including currently holding one-third of Board seats. As a signatory to the Women in Finance Charter in both Luxembourg and Belgium, the private bank is committed to gender parity.

AVRIL 2024 23
A MULTICULTURAL PRIVATE BANK Belgium DenmarkPortugalSpainLuxembourgItaly FranceGermanyNetherlandsUnitedKingdom 4 8 0 16 12 Other % 20 BRAND VOICE FIND OUT MORE ABOUT CULTURE AND CAREERS AT QUINTET.
« Il faut que l’Europe soit plus forte ! »

Orateur lors de la Journée de l’économie, le cofondateur et CEO de Solarcleano, Christophe Timmermans, « invite » le politique à assurer aux entrepreneurs européens un accès fair play aux marchés du monde. L’entreprise qui commercialise des robots nettoyeurs de panneaux solaires dans 90 pays continue de croître à toute vitesse.

Portrait GUY WOLFF Journaliste THIERRY LABRO
24 AVRIL 2024 Conversation
Christophe Timmermans
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L’entreprise de Christophe Timmermans vend des robots dans 90 pays.

Conversation Christophe Timmermans

Les fenêtres de son bureau, dans la zone d’activité régionale d’Ehlerange Ouest, donnent soit sur des éoliennes, soit sur ses panneaux solaires installés de part et d’autre de sa première usine pour tester ses robots nettoyeurs partis à la conquête du monde au rythme du développement du solaire. De retour de 15 jours passés en Chine, Christophe Timmermans range les « secrets » qu’il a déposés sur son bureau pour se poser.

Vous êtes à la tête de cette entreprise pour faire du business ou par conviction ? En ce moment, l’un ne va pas sans l’autre. Nous sommes dans un monde qui est voué à passer par une transition énergétique. Elle est politique, économique et écologique. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle est très politique, mais la part écologique n’est pas négligeable. La Terre a besoin que l’humanité soit un peu plus responsable. Les ressources sont vouées à être consommées. Une alternative est nécessaire. Le solaire en est une, l’éolien également. Des solutions qui ont un avenir prometteur apparaissent. La réponse est multiple. Nous sommes certainement là pour développer des robots qui aient un sens éthique – que notre futur et l’environnement que nous laissons à nos enfants soient sustainable –, mais cela ne pourra être possible que s’il y a une réalité économique derrière parce que nous sommes dans un monde « drivé » par des réalités économiques. C’est primordial qu’il y ait une impulsion politique et une réalité économique pour que les technologies vertes sortent la tête l’eau.

Comment commence votre aventure entrepreneuriale ?

Au début, c’est un challenge plutôt d’ingénierie. Il y a un défi qui consiste à nettoyer les panneaux photovoltaïques. Le marché est naissant. En 2017, il n’y avait pas vraiment de solutions qui permettent de nettoyer à grande échelle. Hors, les centrales photovoltaïques sont de plus en plus grandes. Ce qui nous a permis de nous positionner assez rapidement comme un des leaders mondiaux dans le secteur, c’est que nous étions des précurseurs. Il n’y avait pas vraiment de velléités écologiques derrière, mais plutôt une réalité de business. Après,

nous avons joint l’utile à l’agréable. Aujourd’hui, avec le volume de panneaux solaires qu’on nettoie par an, avec tous les robots que nous avons livrés, nous considérons que nous avons une production énergétique de 20 % supérieure à la production générée si les panneaux n’étaient pas nettoyés. Il y a un réel impact écologique.

Quand vous parlez de challenge d’ingénieurs, vous n’êtes pas en train de vous demander ce que vous pourriez faire pour la planète…

Il y a beaucoup de facteurs qui font que cette histoire se transforme en success-story, mais la genèse revient à mon associé, Pol Duthoit, qui est nettoyeur de panneaux photovoltaïques, principalement en France, et qui cherchait une solution pour industrialiser le processus et le rendre plus efficace. Fallprotec, la société sœur de Solarcleano, a des compétences en ingénierie et des connaissances en moteurs brushless (sans balais, ndlr), qui équipent nos robots. En mettant en commun le sens pratique du terrain de monsieur Duthoit et les capabilités d’ingénierie de Fallprotec, nous avons créé Solarcleano. Nous avons découvert qu’il y avait un marché, parce qu’au début, nous voulions faire un robot qui ne servirait que quelques individus. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un réel besoin, beaucoup plus grand que ce que nous avions imaginé. Ensuite, nous avons développé des solutions de plus en plus techniques et technologiques. Aujourd’hui, nous avons des robots qui sont totalement autonomes et qui ont une précision de quelques centimètres en plein milieu du désert, que ce soit en Afrique du nord ou dans le désert d’Atacama au Chili… Nous basons nos robots sur des technologies qui, historiquement, étaient utilisées par la Nasa et l’armée mais qui, grâce à l’automobile, sont tombées dans le monde commercial, ce qui nous permet d’amener de nouvelles solutions pour aller nettoyer des champs solaires de plus en plus grands, avec une précision centimétrique, dans des endroits où il n’y a aucun réseau !

Quel est le business model ?

Vos clients achètent le robot… Nous sommes en cours de changement de business model. Au début, nous avions une

CHRISTOPHE TIMMERMANS

Diplômé de l’ESCP

La base de tout, c’est probablement ce diplôme dans la plus vieille école de commerce au monde, l’École supérieure de commerce de Paris. Si l’entrepreneur a des convictions « vertes », il a clairement tout compris de l’art de faire des affaires. Neuf ans chez Airbus Après une année et demie chez PwC Luxembourg, le Franco-Luxembourgeois met le cap sur la Provence pour neuf ans, terminant à la commercialisation des hélicoptères.

La rencontre avec

Pol Duthoit

La secret sauce de son succès naissant ? La rencontre d’un entrepreneur qui a confiance dans son bureau d’ingénieur et d’un artisan qui nettoyait des panneaux solaires à l’ancienne. Entreprenariat, ingénierie et sens pratique que les deux hommes partagent à 50-50 aujourd’hui dans Solarcleano.

26 AVRIL 2024

société de hardware, nous vendions les robots. Il faut différencier les marchés. Il y a le marché européen où il pleut quand même régulièrement, et la pluie a un impact sur les panneaux solaires, même si cela ne suffit pas. En Europe, on nettoie deux ou trois fois par an. Là, on vend le robot parce qu’on a besoin d’un opérateur qui va faire le nettoyage. Les robots sont baladés d’une centrale à l’autre parce qu’on parle de petites centrales. Ensuite, nous avons réalisé qu’il y avait un marché beaucoup plus conséquent, en plein essor : le marché des très grosses centrales en plein désert. Ici, les problématiques sont très différentes. Les besoins en nettoyage sont beaucoup plus fréquents. Il faut des robots autonomes, capables de rester sur place et de nettoyer des surfaces quasiment équivalentes à celle du Luxembourg. Nous sommes sur du leasing de machines que nous opérons à partir du control center au Grand-Duché. N’importe où dans le monde. Même si nous avons des contraintes légales… Par exemple, nous ne pouvons pas accéder à un robot en Arabie saoudite parce que la législation saoudienne ne permet pas que des données sortent du pays.

Entrer dans certains pays ne doit pas être si facile…

Aujourd’hui, même en étant une toute petite PME luxembourgeoise, on nous demande de nous implanter en Inde ou en Arabie saoudite. Il faut arrêter ça. Si une société comme la nôtre investit là-bas, il y a peu de chances que demain, on produise au Luxembourg. Si nous n’avons pas accès à un marché local sans y mettre une usine, nous ne sommes pas près de réindustrialiser quoi que ce soit. Il faut que l’Europe soit un peu plus forte ! Pas protectionniste, mais qu’elle obtienne que les règles soient dans les deux sens. Aujourd’hui, si vous voulez vendre en Inde, il faut que ce soit fait en Inde. Au Brésil, dans le secteur du solaire, nous sommes protégés. Les taxes sont moins importantes, mais les taxes à l’importation sont de très grosses contraintes. Nous n’allons pas installer une usine dans chaque pays.

Qu’est-ce qu’il y a de plus fou dans cette aventure ?

Le parcours est fou, si on regarde comment nous avons franchi toutes les étapes en six

ans ! Nous avons vendu notre premier robot à Cuba cette année et, pour nous, c’était un milestone, parce que vendre un robot à Cuba, ce n’était pas quelque chose que nous avions envisagé au départ. Aujourd’hui, nous avons livré plus de 90 pays et, souvent, des pays compliqués d’un point de vue de business international. Nous avons des robots-prototypes en Égypte, nous discutons avec l’Inde et le Brésil qui ont des politiques de replis de leurs économies sur elles-mêmes. Le plus dingue est d’être parti d’un concept de robot et d’être arrivés là où nous sommes arrivés aujourd’hui, avec un impact mondial et une image de leader sur un marché qui grandit très vite.

À quoi vous attribuez ce succès, quand vous regardez un peu en arrière ? Il n’y a pas de magie. Beaucoup de facteurs font que ça marche.

Christophe Timmermans : « Notre objectif n’est pas clairement défini, mais le potentiel est très important. »
AVRIL 2024 27

D’abord, le premier robot que nous avons mis sur le marché est bien né. Quand on fait de l’ingénierie, ce n’est pas évident d’avoir un produit opérationnel au bout de six mois. Cela nous a mis le pied à l’étrier. Nous avons eu un déploiement au niveau international qui s’est fait petit à petit en commençant par la France et l’Allemagne, pour connaître les améliorations que nous devions apporter à notre robot. Avec des robots plus matures, nous avons commencé à les exporter plus loin. L’équipe s’est formée petit à petit et nous avons énormément recruté de très jeunes ingénieurs, dans des domaines de pointe où l’expertise est plutôt rare – soit l’armée, soit le spatial. Nous avons formé des équipes qui parvenaient à relever tous les challenges posés par des technologies nouvelles, et une équipe commerciale qui est capable d’intervenir dans n’importe quel pays vers lequel on souhaitait exporter. Être au Luxembourg est quand même un avantage certain parce qu’une personne lambda parle cinq langues. Nous pouvons nous adresser au marché dans la langue locale, et c’est un réel atout. Côté ingénierie, nous avons développé des solutions cohérentes avec ce que le marché réclame. Cela nous permet de créer de la confiance. Au début, le plus dur est de trouver le premier client !

C’était qui, le premier client ?

Le premier client, hormis monsieur Duthoit, était un nettoyeur de Bavière. Puis, nous avons commencé à servir l’Europe, et notre image s’est mondialisée. Nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux. Nous essayons de publier beaucoup d’images. Solarcleano a été récompensée par Time Magazine en tant qu’Innovation de l’année en 2022. Cette visibilité a facilité une reconnaissance internationale très rapide. Toutes ces choses rendent l’aventure pérenne, avec cette équipe qui porte le projet à bout de bras. Parfois, j’ai un peu l’impression que nous nous sommes transformés en agence de voyages, parce qu’on n’a pas un commercial sur le même continent qu’un autre ! Le travail qu’ils accomplissent nous permet de vendre vraiment partout, et le bureau d’études fait que les robots qu’on déploie loin ne reviennent pas et soient tout le temps opérationnels.

« Nous n’avons pas grand-chose à prouver à propos de nos compétences. Ce que nous avons réussi à faire ces six dernières années, c’est assez impressionnant ! »

Pourquoi vos robots sont plus robustes que ceux de la concurrence ?

L’idée que j’avais, au début, était que nous avions trois ans et demi devant nous, et que nous devrions faire face à la concurrence ensuite. Il y a plein de copies ! Du Vietnam, de Chine, de Turquie. La chance qu’on a est, qu’entre-temps, nous avons construit une vraie réputation basée sur l’image de marque et la qualité. Même avec ces copies, nous gardons la mainmise sur le marché. Nous ne sommes pas spécialement bon marché, nous ne sommes sûrement pas les meilleurs en Chine. Mais, dans le reste du monde, notre qualité nous permet de dominer le marché. Et les copies restent aujourd’hui limitées chez des acteurs régionaux plus que globaux. Pour l’instant, nous tirons notre épingle du jeu. Notre objectif n’est pas d’investir dans des avocats pour défendre des brevets ! Nous avons des brevets qui sont forts sur certains aspects des robots, mais aller se battre contre des Chinois pour des ventes en Chine, c’est utopique. Nous préférons investir dans la recherche et le développement, penser aux prochaines générations de robots et garder l’avantage compétitif plutôt que de mener des batailles que Danone, Nike et les autres n’ont pas réussi à gagner !

28 AVRIL 2024

Les brevets coûtent chers et demandent beaucoup d’investissement pour une jeune entreprise…

Le monde est en train d’évoluer. Le brevet était très important dans les années 1980. Aujourd’hui, on ne va pas se voiler la face, le brevet est un avantage fiscal ! L’idée du brevet est une idéologie du passé. D’un monde de Bisounours. Dans nos développements, nous avons de plus en plus de code informatique. Et nous sommes peutêtre protégés par le droit d’auteur mais de la même manière que pour les brevets, allez challenger les droits d’auteur en Turquie contre un fabricant turc… Il nous faut nous concentrer sur nos forces. Évidemment, déposer les brevets permet de nous protéger en Europe si jamais des concurrents venaient à proposer des solutions similaires aux nôtres.

Quand vous parlez d’investissements, vous réinvestissez combien ?

C’est une bonne question. Nous grandissons tellement vite que je n’ai pas de pourcentage. Aujourd’hui, on remet tout. La société est « bootstrapée ». Les deux cofondateurs sont les actionnaires, et nous n’avons jamais levé de fonds ! Tout ce que nous réussissons à générer comme revenus, nous le réinjectons en R & D et nous avons des subsides en R & D du ministère de l’Économie, ce qui nous permet de remettre encore plus d’investissements dans la recherche. Notre objectif est clairement de renforcer notre position de leader mondial et de capter un maximum de parts de marché. Cette position n’est tenable que si nous avons une longueur d’avance importante à moyen terme. Nous avons doublé le chiffre d’affaires chaque année depuis la création de Solarcleano. Nous sommes 35 employés. D’ici la fin de l’année, nous serons 50. Et la R & D, c’est deux tiers des effectifs ! Il faut qu’on investisse dans les locaux, dans les moyens de production, etc.

Mais pour aller plus vite et plus fort, vous ne devriez pas lever des fonds ? Aller chercher du soutien du monde du private equity ?

C’est une question que nous nous posons continuellement. Peut-on aller plus vite avec plus de moyens ? Aujourd’hui, à court

terme, je pense que non. Tels que nous sommes structurés, nous parvenons à aller de l’avant à une vitesse considérable. Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus avec des moyens supplémentaires ? Honnêtement, cela ajouterait des contraintes, et pour l’instant, il n’y a pas de nécessité. Nous pourrions peut-être lever des fonds pour construire une usine plus conséquente ou pour essayer de développer le marché saoudien. Cela nécessite du contenu local. Comme en Inde où il faudrait pouvoir construire une usine directement là-bas. Des acteurs locaux seraient des acteurs privilégiés et dans ce cas-là, c’est plutôt du développement commercial. À partir du Luxembourg, pour les deux prochaines années, entre les projets Horizons – des projets européens qui nous permettent de financer une partie de notre recherche –, le soutien du ministère de l’Économie et nos fonds propres, nous avons une croissance qui est plus qu’honnête et qui nous permet de prendre les parts de marché que nous souhaitons prendre. Nous pourrions aller plus vite si nous intégrions des groupes de robotique qui ont déjà des algorithmes d’intelligence artificielle qui ressembleraient à ce dont on a besoin. Cela nous ferait gagner du temps au prix d’être moins libres. Aujourd’hui, ce n’est pas envisagé.

Si vous remettez l’intégralité de vos bénéfices dans l’entreprise, c’est que vous n’avez pas atteint le point que vous rêvez d’atteindre. De quoi vous rêvez ? C’est une question un peu compliquée. Nous, nous voyons le potentiel, et nous continuons à investir l’intégralité de nos bénéfices parce que nous pensons que la Big Picture est beaucoup plus grande que ce que nous avons atteint aujourd’hui. Nous sommes bien lancés sur une route mais nous sommes encore loin d’avoir atteint les sommets. Nous sommes dans un secteur ultra-privilégié parce que nous sommes dans l’énergie et parce que nous développons des robots autonomes. Demain, il y aura un potentiel d’utilisation des robots autonomes qui va bien plus loin que l’énergie. Être capable de contrôler un robot, à deux centimètres près, à l’autre bout du monde, ça va nous ouvrir des portes à un horizon plus ou moins long.

MAANA ELECTRIC ET GRADEL, LES MODÈLES

« Maana Electric, qui développe des panneaux photovoltaïques à partir du sable, c’est tellement loin du monde terre à terre dans lequel on est que ça me fascine, avance Christophe Timmermans. Ce qu’ils projettent et qu’ils envoient comme vision, c’est dingue. Il y a plein de synergies possibles, mais nous attendons qu’ils mettent leurs panneaux sur la lune, parce que nous voulons des robots spatiaux, un jour. Cette vision aussi lointaine est inspirante. » Autre acteur que le CEO de Solarcleano regarde avec intérêt, Gradel. « Dans le secteur industriel luxembourgeois, il y a des entreprises qui prennent beaucoup de risques. Comme Claude Mack qui développe une filière d’impression 3D en carbone chez Gradel en partant de quelques machines. »

AVRIL 2024 29

Conversation Christophe Timmermans

Notre objectif n’est pas clairement défini, mais le potentiel est très important. Nous avons une très forte croyance dans ce que nous développons et dans ce que nous faisons. Chaque euro que nous investissons dans Solarcleano sera beaucoup plus fructueux que n’importe où ailleurs ! Nous n’avons pas grand-chose à prouver à propos de nos compétences. Ce que nous avons réussi à faire ces six dernières années, c’est assez impressionnant. En tout cas, moi, cela me satisfait pleinement et je n’ai pas besoin de plus pour m’épanouir.

Vous pourriez aller dans d’autres secteurs ?

Notre objectif est de développer de nouvelles plateformes, aujourd’hui dans un secteur hyper porteur qui est l’énergie verte. C’est un hasard qui fait bien les choses. Mais nous acquérons des compétences qui seront utiles dans bien des domaines. Tous les métiers à risque, les travaux qui sont faits dans des endroits un peu compliqués d’accès seront faits demain par des robots. L’agriculture est un excellent exemple. Les tracteurs d’aujourd’hui pourraient très bien ne plus avoir personne au volant. Il manque

encore un cadre réglementaire. Quand cela arrivera, Solarcleano sera prêt. Nous avons des chances de pouvoir nous déployer dans des conditions préservées.

Ça veut dire que vous pensez que vos robots seront capables, sans difficulté, de passer du monde du nettoyage de panneaux solaires à celui, je ne sais pas, de la récolte agricole ?

Ce n’est pas très éloigné. Il y a une chose dont il faut prendre conscience, c’est que nous travaillons avec des moteurs électriques. La puissance qu’il faut déployer pour labourer ne permet pas encore d’utiliser des moteurs électriques. Ces choses vont évoluer. Mais il y a beaucoup de tâches, dans les vignes ou dans d’autres secteurs, qui nécessitent beaucoup moins de puissance et où nos technologies pourraient être utiles. Il y a d’ailleurs beaucoup de start-up en train de développer des robots. La grosse différence entre ces start-up et nous, c’est qu’elles ne sont pas viables économiquement parce qu’elles n’ont pas de débouché, puisque c’est un marché naissant. Nous, nous développons de la techno, au même titre qu’elles, sauf

LES CHIFFRES-CLÉS DE SOLARCLEANO 2017 fondation

CA : 100% jusqu’en 2022 et 80% en 2023

Croissance supérieure à 50 % en prévision

35 employés

(50 d’ici la fin de l’année)

900 robots

vendus dans 90 pays

Trois robots

F1, B1, M1

qu’elles vont lever de l’argent tous les trois ans alors que nous, nous payons le développement de ces technologies sur nos fonds propres ! À terme, c’est un débouché possible. Nous sommes aussi en train de changer de business model, parce que les machines étaient historiquement des machines thermiques et que les besoins de maintenance étaient importants. Il y a donc un maillage de réseaux de distribution, de maintenance, de garage qui vit autour de la machine thermique. Avec la machine électrique, nous aurons un gros avantage compétitif ! Remplacer un moteur électrique coûte souvent moins cher que de faire une maintenance. Nous aurons un accès direct au client et nous n’aurons pas besoin d’intermédiaire. D’accord, il a d’abord fallu qu’on prouve à ces acteurs, parfois très loin à l’étranger, que nos machines étaient robustes et qu’avoir une relation directe avec une société européenne, ce n’était pas une contrainte. Au début, c’est un changement de paradigme : il faut que ces gens comprennent qu’ils n’ont pas besoin d’un revendeur local pour maintenir leur machine. On y arrive très bien depuis le Luxembourg.

30 AVRIL 2024
Le F1, premier robot vendu par la start-up luxembourgeoise.

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« Nous voulons des robots spatiaux, un jour ! »

Ici, nous avons quelques personnes au service après-vente, qui sont capables de répondre dans un certain nombre de langues, et nous faisons le SAV depuis le Luxembourg. C’est une réelle différenciation par rapport aux business models traditionnels où on vendait des machines par des distributeurs… et où vous perdiez 40 % de marge. Nous avons besoin de ces marges pour investir dans la R&D. Nous sommes très contents de passer en direct.

Est-ce que cela vous oblige à rogner sur chaque coût d’une pièce ?

À avoir une veille de marché très précise et en direct ?

La matière première n’est pas vraiment le facteur de différenciation. Il faut prendre la valeur d’ensemble. Notre concurrence directe, ce sont des humains, dans un champs, en train de nettoyer avec un balais. Avec de la main-d’œuvre qui en général, ne coûte pas bien cher. Dans des pays où les droits de l’Homme sont relativement peu appliqués. Nous devons montrer notre avantage compétitif. La perte, pour les clients finaux, est que leurs panneaux produisent moins pendant X jours après une tempête de sable. Nous devons démontrer que, grâce à nos solutions, le rendement énergétique de leur centrale est maximisé et que le retour sur investissement de l’achat de notre robot est bien meilleur que n’importe quel investissement qu’ils puissent faire. Aujourd’hui, sur un acteur européen qui a des panneaux de nombreux clients à nettoyer, il a un retour sur investissement inférieur à six mois ! La valeur est claire. Plus nos clients

s’enrichissent, plus ils achètent de robots. C’est un cercle vertueux.

Oui… Vous pourriez aussi monter vos prix…

Tout à fait. Mais nous avons une politique globale. Et il faut prendre en compte tous les marchés. Nous pourrions augmenter nos prix en Allemagne… Tout se sait. Nous voulons faire du volume et nous positionner sur le marché. Pour qu’une personne du Guatemala ou d’Indonésie achète nos robots, il faut qu’on soit au prix juste. À l’échelle internationale, nous sommes au prix juste. Le prix de l’électricité est en constante augmentation. Nous pourrions augmenter nos prix, mais nous savons aussi qu’à un moment donné, nous aurons des concurrents…

Vous le disiez, tout à l’heure, vous pourriez opérer vos robots depuis le Luxembourg. Vous êtes identifiés comme cela. Est-ce que cela fait de vous des ambassadeurs du Grand-Duché ? Et, question corollaire, avez-vous la reconnaissance que vous méritez ou mériteriez ?

Notre objectif n’est pas d’être un ambassadeur du Luxembourg. Nous voulons mettre en avant nos capacités. Après, au Luxembourg, il faut aussi reconnaître que si Solarcleano en est où elle en est, c’est grâce au Luxembourg. Il y a des avantages certains à implanter une start-up au Grand-Duché. Nous en profitons, mais nous essayons de rendre au Luxembourg ce qu’il nous a donné. Nous avons la chance d’avoir des entités comme Luxinnovation, la Chambre de commerce, la SNCI, qui font que l’environnement est très propice pour une société comme la nôtre. Nous avons un accès direct et nous savons à qui nous adresser avec, en général, des retours assez positifs à toutes nos demandes... Nous sommes ravis. Le Luxembourg a de gros, gros avantages en termes d’attractivité, mais pâtit malheureusement d’une renommée très axée sur le secteur bancaire. Les sociétés dans le domaine du spatial permettent d’avoir un écosystème très dynamique sur des sujets GNSS ou communication. Les gens sont actifs, ouverts à la collaboration, et si nous arrivons à

attirer d’autres start-up, nous sommes ravis. Dès qu’une entité nous demande de parler du Luxembourg ou de notre expérience, nous le faisons avec plaisir, parce que le soutien est de premier choix.

Quel conseil vous donneriez à un jeune entrepreneur ?

Cela risque d’être rébarbatif et d’être le message qu’on entend régulièrement : soyez persistant ! Il y a des moments qui ne sont pas sympas, et des moments qui nous rendent euphoriques… Les entreprises et les start-up à succès n’ont pas souvent fait des exits. Être persistant, ça permet d’aller dans le bon sens. Beaucoup de sociétés, rachetées et intégrées, perdent leur âme… Il faut aussi avoir de la patience.

Il y a un côté « grands gamins » dans ce que vous faites, non ?

Oui ! Et la moyenne d’âge est de 28 ans ! Il y a une grosse partie du boulot qui est assez ludique. Mais pour amener cela à un niveau professionnel et mature technologiquement, les compétences des ingénieurs qui travaillent ici sont très enviées. Un bon produit est un produit simple, c’est connu. Mais pour voir la simplicité dans des sujets très techniques, il faut des compétences.

32 AVRIL 2024
Conversation Christophe Timmermans
DRINK RESPONSIBLY 2 RUE NEUVE L6581 ROSPORT WENGLER . LU WINESHOP / ONLINE RETAIL PERSONAL SOMMELIER LU DELIVERY WINE HOTLINE ( + 352 ) 73 03 73 (20 ) INFO@WENGLER.LU PHOTO Skandal Agency / DESIGN Céline WenglerCaves Wengler S.A.

Assurer un environnement de travail sain

Le droit du travail prend de l’ampleur et devient de plus en plus stratégique comme en témoigne la multiplication des lois en la matière. Parmi les sujets traités, certains comme le harcèlement moral retiennent l’attention des employeurs. Pour mettre en place de bonnes pratiques dans ce domaine, ces derniers s’entourent d’experts tels que les avocats de PwC Legal.

L’année 2023 a été marquée par l’entrée en vigueur de nombreuses réformes en matière de droit du travail. Quelles sont les principales nouveautés ?

SABRINA ALVARO La loi du 29 / 03 sur le harcèlement moral à l’occasion des relations de travail oblige l’employeur à mettre en place des mesures de prévention adaptées à l’activité et à la taille de l’entreprise. Concrètement, cela se traduit par la rédaction d’une politique écrite en matière de harcèlement moral ainsi que l’information et la sensibilisation des salariés. Par ailleurs, la loi introduit la possibilité pour les salariés de saisir l’ITM, par exemple si l’employeur s’abstient de prendre des mesures adéquates. La loi du 16/05 transpose une directive européenne et vise à instaurer une protection générale des lanceurs d’alerte. Elle s’applique aux violations du droit national et européen constatées dans un contexte professionnel sauf exceptions prévues par la loi. Toute personne qui a des informations ou soupçons sur des violations peut lancer l’alerte par plusieurs canaux, y compris le canal interne devant être mis en place pour certaines entreprises. Nous pouvons encore citer la loi du 28 / 06 qui consacre de manière expresse le droit à la déconnexion dans le Code du travail.

Photo Eva Krins (Maison Moderne) Eric Weber et Sabrina Alvaro font partie de l’Employment Law Team et accompagnent les entreprises en matière de droit du travail. Contenu sponsorisé par PWC LEGAL Droit du travail
34 AVRIL 2024

ERIC WEBER La loi du 07 / 08 sur l’embauche de ressortissants de pays tiers a permis d’alléger la procédure existante afin d’attirer des talents tandis que celle du 15 / 08 transpose une directive européenne afin de rajouter deux jours de congés extraordinaires supplémentaires.

À quels défis les employeurs doivent-ils faire face dans ce contexte d’évolution constante des textes juridiques ?

S. A. Il faut tout d’abord rester attentif à ces évolutions. Il est ensuite crucial de s’entourer d’experts pour digérer ces nouveautés qui touchent différentes thématiques et les intégrer en temps utile pour rester conforme aux règles. Selon le niveau de maturité dans l’organisation interne, ces réformes pourront plus ou moins facilement être mises en œuvre.

Parmi les réformes citées, le harcèlement moral est considéré comme un sujet particulièrement important. Pour quelles raisons ?

E. W. Ce sujet est sensible car il peut engager la responsabilité de l’employeur, qui a l’obligation d’investiguer en cas d’allégation circonstanciée de harcèlement moral, mais aussi de sensibiliser les salariés. Le harcèlement moral peut avoir de lourdes conséquences : effets psychosociaux, isolement, baisse de motivation et de productivité, etc. S. A. Ce comportement a donc un impact sur les salariés et leur santé, mais aussi sur l’opérationnel. Un mauvais climat social entraînera un absentéisme croissant et des démissions, et par conséquent une baisse de la qualité du travail.

Comment accompagnez-vous vos clients sur cette thématique ?

S. A. Nous intervenons dès la phase de prévention pour aider les clients à rédiger ou revoir leur politique. Notre approche est individualisée, c’est pourquoi des workshops sont proposés en amont pour comprendre le fonctionnement de l’entreprise et sa gouvernance. Nous assistons également les entreprises dans la phase de sensibilisation de leurs salariés et, dans ce cadre, nous avons développé, en collaboration avec PwC Academy, un logiciel d’e-learning.

« Notre plateforme d’e-learning permet aux employeurs de sensibiliser sur le harcèlement moral. »
Sabrina Alvaro Head of the Employment Law team

Cet outil permettra aux employeurs d’informer et de former les salariés sur la définition du harcèlement moral, ses modes de gestion, les sanctions encourues. Ce faisant, les entreprises seront capables de justifier le respect de leurs obligations légales.

E. W. Nous accompagnons enfin les clients dans la phase d’investigation en les aidant à mener l’enquête dans le respect des règles. Nous impliquons pour cela les experts de l’équipe Forensic Services de PwC Société coopérative afin de proposer un service complet quand cela est pertinent.

Quelles sont les perspectives pour 2024 et au-delà ? À quels prochains changements faut-il s’attendre ?

S. A. Plusieurs projets sont en cours de discussion, dont un est lié à la transposition de la directive relative à des conditions de travail transparentes et prévisibles (modification des mentions obligatoires dans les contrats, réglementation des clauses d’exclusivité, etc.). Nous pouvons mentionner également la directive sur la transparence des rémunérations et qui devra prochainement être transposée en droit luxembourgeois. E. W. Nous nous attendons à d’autres changements liés à l’attractivité des talents et au besoin de flexibilité, à l’aspect social de l’ESG (y inclus notamment dans le cadre des politiques de rémunération) ou encore aux nouvelles technologies avec l’usage de l’intelligence artificielle.

POUR EN SAVOIR PLUS, RENDEZ-VOUS SUR WWW.PWCLEGAL.LU

ACCOMPAGNEMENT DE PWC LEGAL

1. Workshops

Ces workshops permettent de  comprendre le fonctionnement de l’entreprise et de sa gouvernance afin d’accompagner les employeurs de manière personnalisée.

2. Rédaction

La politique en matière de harcèlement moral est rédigée en collaboration avec l’employeur, en tenant compte des spécificités de l’entreprise.

3. Sensibilisation

Les salariés sont sensibilisés et formés à cette problématique grâce au logiciel d’e-learning, interactif et accessible à chacun. Grâce à cette solution clé en main, l’employeur est en mesure de démontrer, en cas de contrôle notamment, qu’il a rempli ses obligations légales de prévention.

4. Investigation

En cas de plainte pour harcèlement et de conflit, une aide est apportée pour mener l’enquête dans le respect de la procédure établie initialement et pour qualifier les faits relatés.

AVRIL 2024 35 BRAND VOICE
Grande distribution 36 AVRIL 2024

Ère discount

Dans le sillage de l’ultra-efficace Action, nouveau poids lourd du secteur, les enseignes de hard-discount connaissent une popularité sans précédent jusqu’au sein du très « riche » Luxembourg. Le marché du low cost s’est mué en « machine de guerre » à laquelle il est presque impossible d’échapper désormais.

Une nuance de blanc. Un dégradé de bleu. Et pas grand-chose de plus. Au Luxembourg, l’arc-en-ciel du hard-discount s’est paré de couleurs nouvelles depuis quelques années. Celles, minimalistes, de la toute-puissante et omniprésente firme Action, dont les plus de 2.500 magasins érigés en trois décennies d’existence ont enregistré, à travers l’Europe, l’an passé, un chiffre d’affaires supérieur à 11 milliards d’euros, en hausse de 27,8 % sur 12 mois. Plus qu’une vague, une déferlante de quelque 6.000 références déployées à des prix écrabouillant toute concurrence, grâce aux commandes massées, communes aux 11 pays d’implantation. Commandes aux volumes spectaculaires, négociées sans intermédiaire auprès des fabricants. Règle d’or : du rouge à lèvres aux confiseries chocolatées, en passant par le petit matériel hi-fi ou les objets de décoration de Pâques, plus des deux tiers des articles stockés en rayon doivent naviguer sous les 2 euros.

Irrésistible, le raz-de-marée bleu et blanc engloutit même le Luxembourg, où le géant néerlandais du non-alimentaire avait établi ses ambitions dès 2015,

+35,9 %

Fin 2023, les enseignes discount occupaient 33.170 mètres carrés de surface de vente au Luxembourg. En hausse de 35,9 % par rapport à 2019.

à Mersch. « Les Luxembourgeois connaissaient déjà Action grâce à nos magasins en Belgique, ce qui nous a aidés quand nous avons ouvert notre premier magasin », se remémore le general manager Belux de la marque, Joeri Sanders. Depuis cette date, 10 adresses supplémentaires ont éclos dans le pays, qui ont hissé Action au rang d’élément central d’un paysage commercial d’autant plus chamboulé par le low cost en période d’inflation. Car si elles ne pèsent que pour 3 % de l’ensemble des 1,11 million de mètres carrés d’espaces de vente au Luxembourg, les surfaces appartenant au hard-discount ne cessent d’y conquérir du terrain. La progression s’établit à plus de 35 % depuis 2019.

Action, donc, mais aussi Aldi, Lidl, Colruyt, Trafic, Zeeman… Autrefois marginaux, si ce n’est vaguement honteux, ces nouveaux rois du retail se sont imposés au fil des ans comme une alternative mainstream plébiscitée par un nombre croissant de fidèles. Sur les réseaux sociaux, les fans d’Action s’échangent des infos sur les promos du moment ou comparent leurs achats à l’aide de hashtags personnalisés. Il faut dire que 150 nouveautés font chaque

AVRIL 2024 37

semaine leur entrée au catalogue. Aux États-Unis, les clients d’Aldi lecteurs d’un blog de partage de bons plans ont leur propre cri de ralliement lorsqu’ils se croisent dans l’allée centrale du magasin, celle dédiée aux offres ponctuelles et disponibles en quantité limitée. On ne se cache plus, non. Au contraire, on est fier de s’afficher en consommateur rusé, sachant manœuvrer dans la jungle des rabais.

Le logiciel a changé

Une jungle, en vérité, ne ressemblant plus que de très loin à ce qu’elle était à ses tout débuts, au siècle dernier. Popularisé en Allemagne à partir des années 1940, le hard-discount, dans sa version food, s’est invité au Luxembourg en 1991.

Aldi en fut le pionnier, à Dudelange, première des 18 adresses actives à ce jour, qui font de l’enseigne germanique le numéro 1 du marché national en nombre d’entités. De rares employés, des palettes disposées à même les allées, une déco spartiate… L’austérité, alors, règne en maître. Avec pour cœur de cible, côté clientèle, les ménages les moins favorisés. Une sorte de préhistoire ? «  Non, c’est notre histoire, rétorque dans un sourire le managing director , PierreAlexandre Rocour. On ne renie rien, il s’agissait de notre manière de faire et des attentes de l’époque. »

Depuis, le logiciel a littéralement muté, l’alimentaire se mariant mal, aux yeux du public, avec le dépouillement tout soviétique associé à ces magasins tristounets, et par beaucoup méprisés. La confiance n’était pas de mise. Alors, « à partir des années 2010, il y a eu un changement de stratégie de l’ensemble des acteurs, avec Lidl en fer de lance, qui ont compris que pour conquérir davantage de parts de marché, il serait nécessaire d’investir davantage dans l’expérience client, retrace Sandrine Heitz-Spahn, maître de conférences en sciences de gestion à l’Université de L orraine, spécialiste en marketing. Et donc de remettre en cause ce qui faisait l’essence même du hard-discount. C’est par la force de la communication que les acteurs ont rassuré les consommateurs. »

« Voilà 12 ans que j’occupe mes fonctions. J’ai donc accompagné cette phase de

Grande distribution

LE HARD-DISCOUNT AU LUXEMBOURG

Les principales enseignes présentes dans le pays:

Lidl (13 magasins)

Aldi (18 magasins)

Colruyt (6 magasins)

Action (11 magasins)

Trafic (5 magasins)

La Foir’Fouille (2 magasins)

Zeeman (12 magasins)

Luxembourg-Ville Esch-sur-Alzette Mersch Echternach Ettelbruck Troisvierges Weiswampach Clervaux Winseler Erpeldangesur-Sûre Diekirch Junglinster Mertert Steinfort Walferdange Grevenmacher Mamer Strassen Sandweiler Kaerjeng Bertrange Pétange Di erdange Sanem Mondercange Bettembourg Rumelange Dudelange Schengen
38 AVRIL 2024

transition, se souvient le porte-parole de Lidl Belgique et Luxembourg, Julien Wathieu, dont l’enseigne est arrivée au Grand-Duché 10 ans après son grand rival Aldi. Les chifres étaient satisfaisants à ce mo m ent-là, mais, comme dans tout secteur, il est bon de prendre du recul. Le consommateur attendait plus de nous. Tout en conservant notre modèle économique de petits prix, on a donc ajouté une expérience de shopping plus en adéquation avec le marché luxembourgeois. »

Rapport qualité-prix

En plus d’un relooking d’ampleur, avec parkings rénovés, magasins enfin spacieux, allées élargies, éclairages fignolés et aménagements dupliqués à l’identique afin d’optimiser le temps consacré aux courses, le repositionnement s’est opéré sur la fraîcheur, avec l’apparition d’îlots dédiés aux fruits et légumes, à la viande et à la boulangerie. Et, davantage que sur le prix, sur le fameux rapport qualité-prix. En misant lourd sur les marques distributeurs.

S’en est suivi, mécaniquement, un glissement sémantique. On ne parle plus vraiment de hard-discount à présent, mais plus volontiers de discount. Voire de smart-discount, appellation revendiquée par l’enseigne Colruyt par exemple. « Pour garantir les meilleurs prix, nous devons gérer nos ressources de manière intelligente. Travailler de manière efficace et veiller à nos coûts, cela fait partie de notre ADN », s’en explique le groupe belge, depuis 2008 au Grand-Duché.

Lidl, quant à lui, se voit « en discounter des familles  ». «  Notre image a évolué  », convient son porte-parole, Julien Wathieu. À l’arrivée, des spécificités demeurent, telle la profondeur de l’assortiment en rayon (le rapport peut aller d’un à dix). Mais après plus de 30 ans d’échange de best practices entre les deux concurrents, il est devenu difficile de tracer une ligne de démarcation lisible entre grande distribution traditionnelle et hard-discount en voie de « normalisation ». Sans compter que les crises en rafale et l’inflation, elles aussi, ont brouillé les frontières. Et rebattu nombre de cartes. Riche, le Luxembourg l’est. Selon les derniers indicateurs d’Eurostat, son revenu disponible médian par habitant est deux fois supérieur à la

« À partir des années 2010, il y a eu un changement de stratégie de l’ensemble des acteurs, avec Lidl en fer de lance, qui ont compris qu’il serait nécessaire d’investir davantage dans l’expérience client.»
SANDRINE HEITZ-SPAHN

moyenne européenne. Pour autant, le « reste à vivre » moyen de 4.624 euros par mois et par ménage dégringole à 1.121 euros pour les 10 % des ménages luxembourgeois les plus modestes, relève le Statec. Avec un taux de risque de pauvreté atteignant 12,9 % des travailleurs en 2022. Résultat : « Lorsqu’une période est compliquée, le discount, même au Luxembourg, est un réflexe absolu pour les consommateurs, qui en reviennent à l’essentiel de leurs besoins du quotidien », observe Pierre-Alexandre Rocour, chez Aldi. « Dans sa recherche de qualité et de prix, on peut comprendre que le consommateur se dirige de plus en plus vers les discounters », abonde Julien Wathieu, pour Lidl.

Tout le monde se bat pour Action

Dans un registre autre que l’alimentaire, les problématiques de pouvoir d’achat fournissent, elles aussi, une partie de l’explication à l’engouement que suscite Action, pour en revenir à lui. Un engouement observé y compris là où il n’était pas le plus attendu. « Dans le passé, personne ne voulait d’Action. Aujourd’hui, tout le monde se battrait pour l’avoir. Un virage à 180 degrés  », témoigne ainsi Thierry Debourse, le directeur du Belval Plaza, où le géant néerlandais a ouvert ses portes

AVRIL 2024 39

environ un an avant le rachat par la société Firce Capital du centre commercial eschois, en 2020. Aux dires de Thierry Debourse, la présence d’Action a permis de rééquilibrer les flux de passage entre les deux sites du Belval Plaza, où se pressent plus de 7 millions de visiteurs à l’année. Aubaine supplémentaire, « Action nous a permis de louer des surfaces de vente qui jusqu’alors ne l’avaient jamais été », les enseignes signant un bail ayant l’assurance de capter, au moins en partie, le public drainé par ce très populaire voisin. Tout bénéfice. « Pour beaucoup de propriétaires de centres commerciaux, c’est une locomotive », note le boss.

Pas de quoi surprendre le general manager, Joeri Sanders : « Dans tous les pays, le modèle Action a prouvé qu’il fonctionne quel que soit l’environnement. Qu’il s’agisse d’un centre commercial, d’un parc commercial ou d’un lieu indépendant. Nous sommes flexibles. Action est apprécié par les clients pour ses articles du quotidien et ces produits qui facilitent la vie ou la rendent plus confortable, et ce, au prix le plus bas. Le Luxembourg ne fait pas exception », analyse le dirigeant, sans rien dévoiler des perspectives envisagées au Grand-Duché. « Nous ne commentons pas les futures ouvertures », se borne-t-il à répondre.

Au minimum 1.000 mètres carrés de magasin, des stationnements accessibles, une visibilité convenable, un site d’implantation jouissant d’une fréquentation avérée… « La machine de guerre  » qu’est devenu Action, pour reprendre le terme du consultant spécialiste retail Frédéric Boublil, adosse ses ouvertures à un cahier des charges des plus stricts. « Son développement à l’échelle internationale s’efectue prioritairement et majoritairement dans des zones où existent des tensions sur le pouvoir d’achat et une proportion importante de classes socioprofessionnelles moins favorisées. C’est une constante. Mais cela ne signifie pas que les catégories aisées ne sont pas intéressées par cette ofre discount. Regardez en France : Aldi est présent dans le très riche septième arrondissement parisien », décrit l’expert.

La mort du ventre mou

L’essor d’Action témoigne en tout cas d’une polarisation prégnante de la société,

BRAS DE FER

L’absence d’organisme agréé au Luxembourg empêche d’y voir clair quant aux parts de marché que se disputent les deux discounters phares de l’alimentaire, Lidl et Aldi. À l’échelle internationale, Lidl (12.200 magasins), quatrième plus gros distributeur au monde, domine le bras de fer avec un chiffre d’affaires de 115 milliards d’euros en 2022, contre 100 milliards pour Aldi (11.600 magasins), huitième distributeur. Pour autant, le ciel n’est pas sans nuages. En fin d’année dernière, le quotidien économique allemand Handelsblatt relevait que Lidl avait connu un repli de sa marge nette de 3,5 % à 2 % en 2022-2023. Tandis que Aldi Nord – la branche de la chaîne dont dépend le Luxembourg –enregistrait une perte opérationnelle avec une marge bénéficiaire négative (-1,4 %).

à l’origine d’une dilution des classes moyennes pointée par de nombreux sociologues et économistes. Au niveau du commerce, le phénomène se traduit par l’émergence de deux secteurs refuges diamétralement opposés, le low cost d’un côté, donc, et l’ultra-luxe à l’autre bout de l’échelle, au meilleur de leur forme en ce moment. Mais aussi par les difficultés d’une myriade d’enseignes classées dans «  le ventre mou du retail  », ainsi que le désigne Thierry Debourse, c’est-à-dire celles – type C&A dans l’habillement –dont les curseurs flirtent avec le hard-discount, mais n’ayant pas adopté l’ensemble de ses codes. À tort plus qu’à raison, à en croire les dynamiques de marché et les cessations en cascade de marques de milieu de gamme.

Action, à l’exact inverse, et suivant la logique adoptée par le food à ses origines, assume de mettre le paquet sur les prix. Et sur les prix uniquement. Obsessionnellement. Avec des coûts de fonctionnement

Grande distribution
40 AVRIL 2024

d’autant plus serrés qu’en termes de vente physique en magasin comme d’organisation logistique, l’enseigne se montre peu gourmande en personnel. En matière d’aménagement intérieur, l’accent est porté sur l’efficacité davantage que sur la convivialité. Comme le hard-discount type Lidl ou Aldi des années 1990, là encore. Mais sans que cela constitue un repoussoir, cette fois. L’aspect « cheap », au contraire, rassurerait le consommateur, comme le suggère Valérie Piquemal, fondatrice du cabinet de conseil luxembourgeois Customer Centricity, spécialisé en expérience client, en ce sens qu’il annoncerait d’emblée la couleur. « Dans le marketing, éclaire cette professionnelle, il y a toujours eu la question du positionnement sur le marché. Or, le positionnement sur le prix, c’est une stratégie en soi. Tout est entrepris pour obtenir le prix le plus bas possible. Et pour soutenir le fait que vous payez peu, l’enseigne s’attache à être en cohérence visuelle avec l’objectif.  » À son irruption dans le ciel, la compagnie aérienne Ryanair n’avait pas usé d’une approche différente, à partir du milieu des années 1980, avec ses allers-retours proposés à prix étranglés en contrepartie d’un service à bord et d’un confort réduits à peau de chagrin. « Nos clients sont attachés à notre formule et à nos magasins. Ce qu’ils nous disent, c’est qu’Action ofre un assortiment flexible, qui s’adapte aux besoins de chacun  », rapporte le general manager Belux, Joeri Sanders.

Parti pour durer

À ce phénomène qualifié par les spécialistes d’« essentialisation » de l’achat (« Le client ne veut pas payer pour du superflu. Il a besoin d’un produit et de rien d’autre », résume Valérie Piquemal) s’entremêlent des bouleversements notables dans les habitudes de consommation. Grandes surfaces, supérettes de quartier, magasins bio, magasins spécialisés dans le frais, artisanat alimentaire, hard-discount… Des études rapportent que là où, à la fin du 20e siècle, un ménage se fixait en moyenne sur 3,5 points de vente, il fréquente désormais huit magasins différents pour faire ses emplettes. « Qui de l’œuf ou de la poule ? Est-ce l’ofre commerciale qui entraîne ce morcellement ou est-ce le consommateur

qui dorénavant a envie de piocher ?  », s’interroge le consultant Frédéric Boublil. Avant de considérer : « Un peu des deux en fait. »

Pour lui, « l es concepts ont tendance à s’installer pour plusieurs décennies », ce qui laisse à penser que le hard-discount a de beaux jours devant lui. Au point d’aiguiser de nouveaux appétits, du type Mere, le trublion russe en panne d’expansion pour le moment, mais à l’avidité galopante ? « Le total de la surface commerciale au Grand-Duché est en hausse et suit progressivement celle de la population. De nouveaux acteurs, nous ne pouvons pas l’exclure dans un monde qui change à une vitesse incroyable. Tout est possible  », répond posément Colruyt. Mais à l’image du managing director d’Aldi Pierre-Alexandre Rocour, le secteur émet des réserves : « Il y a de la place pour tout le monde, mais à une condition importante : qu’il y ait une plus-value importante pour le consommateur luxembourgeois. Celui qui demain arrive avec une idée révolutionnaire, pourquoi pas. Mais pour avoir du succès, il faut que l’ofre corresponde à la demande. »

« Le positionnement sur le prix, c’est une stratégie en soi. Tout est entrepris pour obtenir le prix le plus bas possible. »

Lidl, pour sa part, n’est pas rassasié. À ses 18 magasins actuels qui font d’elle le numéro 1 du marché en nombre d’entités, l’enseigne allemande aimerait en ajouter d’autres, idéalement dans le sud. Et les centres Leclerc sont en phase de déploiement. La saga du discount continue…

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« L’immobilier vert est inaccessible aux revenus modestes »

Une étude de l’Université du Luxembourg alerte : malgré ses bénéfices écologiques et économiques, l’habitat vert reste réservé aux ménages aisés. Cela accentue les clivages sociaux dans l’accès au logement durable, explique l’une des coauteures de l’étude, l’économiste Diane Pierret.

Portrait MATIC ZORMAN Journaliste GUILLAUME MEYER
42 AVRIL 2024 Conversation Diane Pierret
Professeure de finance à l’Université du Luxembourg, Diane Pierret cosigne l’étude Green Collateral avec Artashes Karapetyan, Szymon Kopyta, Maximilian Rohrer et Roberto Steri.

Votre choix s’est porté sur le marché norvégien pour cette étude.

Pour quelle raison ?

La Scandinavie, connue pour sa grande ouverture en matière de transparence, offre un accès sans précédent à des données détaillées indispensables à notre recherche. Ces informations, englobant les prêts, les types d’habitations et les transactions immobilières, enrichies de caractéristiques précises telles que le classement énergétique des logements, sont essentielles pour observer l’évolution du portefeuille d’actifs des ménages. La Norvège se distingue comme le seul pays offrant une telle richesse d’informations.

Qu’entendez-vous par logement « vert » et « brun » ?

En théorie, un logement vert est celui qui, à profil et taille égaux, entraîne une consommation énergétique et des coûts associés nettement inférieurs. En pratique, nous nous référons au classement PEB (certificat de performance énergétique ou CPE au Luxembourg, ndlr), qui évalue les logements de A – représentant une efficacité énergétique optimale – à G – indiquant une performance énergétique faible.

Vous parlez d’une « prime » pour les maisons écologiques. À quoi correspond-elle ?

Cette prime se traduit par une valorisation supérieure des biens immobiliers verts. Elle reflète la disposition des investisseurs à payer plus pour ces propriétés, en raison de leurs caractéristiques durables.

Quelles sont vos observations ?

Notre étude révèle une augmentation systématique du prix en lien avec l’efficacité énergétique. Par exemple, un logement classé A coûte en moyenne 7,5 % plus cher qu’un logement classé G. Cette tendance se maintient même à l’intérieur d’un même immeuble, avec des appartements ayant une classe énergétique différente.

Comment apparaît la Norvège en matière de distribution de logements durables ?

Les données suggèrent que, même en Norvège, les logements verts sont majoritairement acquis par des ménages à revenus plus élevés. L’exigence d’une mise de départ pour

pouvoir emprunter ainsi que les contraintes macroprudentielles renforcent particulièrement les barrières financières pour les ménages moins nantis. Cela se traduit par une réduction des prêts octroyés à ces ménages, et exacerbe l’inégalité d’accès aux logements écologiques.

Quels sont les gains potentiels, pour la société, d’une allocation plus efficace de logements verts ?

Ces logements sont non seulement bénéfiques pour l’environnement, mais ils offrent également des avantages économiques significatifs. Le coût énergétique des maisons écologiques est substantiellement plus bas – environ 10 fois inférieur –que celui des maisons brunes. Une meilleure répartition des logements verts pourrait donc entraîner d’importants gains en termes d’égalité économique et sociale.

Il est important de souligner que l’égalité absolue n’est pas notre objectif ultime. Cependant, dans le contexte spécifique du logement vert, il est évident que le bien-être économique total pourrait être optimisé.

« En Norvège, un logement classé A coûte en moyenne 7,5 % plus cher qu’un logement classé G. »
44 AVRIL 2024

Actuellement, certains ménages à faibles revenus sont contraints de résider dans des appartements vétustes et très énergivores, ce qui les rend vulnérables à des difficultés financières extrêmes, au point parfois de ne plus pouvoir participer à la consommation générale. Cet état de fait ne concerne pas seulement les individus, mais peut également avoir des conséquences systémiques, risquant d’engendrer une crise économique plus large. L’accès élargi aux logements écologiques pour les ménages à faibles revenus représente donc un enjeu majeur, non seulement pour la justice sociale mais aussi pour la stabilité et la santé de l’économie dans son ensemble.

Êtes-vous propriétaire ?

Oui, j’ai acheté une maison en ville à Luxembourg.

Avez-vous considéré des critères d’efficacité énergétique lors de votre achat ?

Je n’ai pas eu l’opportunité de choisir entre plusieurs maisons : il y en avait une qui convenait à mes besoins, et mon objectif était d’obtenir les meilleurs prix et emprunt possibles. L’offre limitée ne m’a pas permis de prioriser la performance énergétique.

Cela illustre les limites de votre étude dans le contexte luxembourgeois : dans un marché où l’offre est restreinte, les acheteurs sont souvent contraints de prendre ce qui est disponible…

C’est exact, le choix est probablement plus large en Norvège qu’au Luxembourg. Cette rareté alimente l’augmentation des prix, affectant plus sévèrement les logements verts, qui sont déjà moins nombreux. À titre personnel, je ne possède pas une maison verte, mais une vieille maison qui nécessiterait des travaux de rénovation pour améliorer son efficacité énergétique. Le choix était restreint, surtout avec mon souhait de rester proche du centre-ville et du Kirchberg. Pour un logement vert, il faut être prêt à investir dans la rénovation d’un logement existant.

Ou s’éloigner et construire à la campagne…

Mon choix de résider près du centre et de mon lieu de travail est aussi lié au fait que j’utilise les transports en commun. Si je

devais vivre plus loin pour diminuer le prix de mon logement, je devrais sans doute utiliser une voiture, ce qui m’exposerait au risque de variation de prix des carburants. Cela ajoute une autre inégalité pour les ménages qui sont contraints financièrement dans leur choix d’habitation.

Qu’est-ce qui caractérise le marché immobilier vert au Luxembourg ? Il y a d’abord le niveau élevé des prix de l’immobilier, bien qu’il y ait eu une légère baisse ces derniers mois. Ensuite, il faut considérer les prix de l’énergie, dont l’augmentation a un impact disproportionné sur les ménages à revenus plus faibles. Le Luxembourg a également la particularité d’attirer beaucoup de capitaux étrangers. Les investisseurs qui n’ont pas l’intention d’habiter dans les propriétés achètent principalement des constructions neuves, ce qui fait monter les prix des logements verts plus que ceux des logements bruns. Ce faisant, on éloigne encore plus les ménages qui bénéficieraient le plus à être dans un logement économe en énergie vers des logements moins efficaces.

À vous entendre, le Luxembourg souffre d’une allocation particulièrement inégalitaire des logements verts… L’analyse montre que les moins aisés sont les plus touchés par les contraintes financières et, par conséquent, sont ceux qui tireraient le plus parti d’un logement écologique. Les ménages dont les revenus sont corrélés aux prix de l’énergie se trouvent dans une position particulièrement précaire. Quand les prix de l’énergie augmentent, leurs revenus tendent à diminuer, ce qui les rend doublement vulnérables. Cela est particulièrement vrai pour les employés du secteur de la construction au Luxembourg, actuellement en difficulté avec des licenciements dus à la crise énergétique, à l’inflation élevée et à la baisse de la demande. Il aurait été grandement bénéfique, pour ces ménages, d’accéder à des logements plus économes en énergie.

À cette mauvaise allocation des logements verts s’ajoute un second dysfonctionnement : au Luxembourg, les acheteurs fortunés, souvent non résidents, se concentrent sur l’achat de logements neufs

RISQUE SYSTÉMIQUE ET VIOLON

Diane Pierret est née à Messancy (Belgique) en 1986. C’est une spécialiste en matière de banque, d’intermédiation financière, de risque de liquidité, de risque systémique, de réglementation et de politique monétaire. Elle est, depuis septembre 2019, professeure au département Finance de l’Université du Luxembourg. Elle a auparavant enseigné comme professeure assistante à HEC Lausanne ainsi qu’à la New York University Leonard N. Stern School of Business en tant qu’assistante de recherche.

Passionnée de musique, elle est violoniste dans l’Orchestre de la place de l’Europe et a fait partie d’orchestres symphoniques en Belgique, en Suisse et aux États-Unis.

AVRIL 2024 45

DES AIDES FINANCIÈRES

Interpellé sur les conclusions de l’étude, le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité rappelle qu’il tente de couvrir en partie les possibilités de construction et de rénovation durable, respectivement le recours aux énergies renouvelables, par le biais de ses programmes Klimabonus : « À l’heure actuelle, ces aides financières ne dépendent pas des revenus du demandeur. Par ailleurs, un régime d’aides financières complémentaire du ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire s’adresse aux ménages à faibles revenus. »

et verts, poussant leur prix à la hausse de façon disproportionnée. Pendant ce temps, le prix des logements moins efficaces sur le plan énergétique, généralement habités par des ménages moins aisés, n’augmente pas au même rythme. Cela crée un double fardeau pour ces ménages à faibles revenus : leur pouvoir d’achat immobilier ne s’améliore pas, tandis que l’accès aux logements verts devient de plus en plus coûteux.

Pour résumer, il y a là une inefficacité de marché qui pourrait justifier une intervention du gouvernement ? Dans la mesure où ces dysfonctionnements conduisent à une diminution de la richesse globale et du bien-être social (welfare), une intervention sur le marché peut être justifiée. Il existe de nombreuses options d’intervention, et c’est là que la quantification des effets peut orienter les décisions : cela pourrait se traduire par des subventions pour l’achat de logements verts, destinées à certains ménages, par exemple.

« Les subventions ciblées représentent une mesure directe et potentiellement efficace. »

Quels seraient, selon vous, les instruments de politiques publiques les plus à même de promouvoir l’adoption de logements verts ?

Les subventions ciblées pour l’achat de logements verts représentent une mesure directe et potentiellement efficace. Elles pourraient être plus spécifiquement orientées vers certains types de ménages qui en auraient le plus besoin. Une autre mesure pourrait concerner des restrictions quant à qui peut acquérir des logements verts, en particulier pour décourager les achats purement spéculatifs. Une initiative intéressante que le Luxembourg a mise en place pour lutter contre l’inflation et les surcoûts énergétiques est l’instauration d’un plafond sur les prix de l’énergie. Cela a permis d’atténuer l’impact de la crise énergétique sur les ménages les plus vulnérables. Bien que cette mesure ne favorise pas directement l’accès aux logements verts, elle représente une forme d’intervention publique bénéfique.

Quels seraient les ajustements possibles sur le plan de la régulation bancaire ?

Au niveau macroprudentiel, il serait envisageable de moduler les exigences en fonds propres pour l’achat d’un logement en fonction de son efficacité énergétique. Cela implique de revoir les règles relatives au ratio prêt-valeur (loan-to-value ratio) et au ratio prêt-revenu (loan-to-income ratio), qui sont les exigences de capitaux propres pour les acheteurs. On pourrait également envisager une régulation différente pour les fonds propres requis des banques elles-mêmes.

Ou pondérer différemment les risques ?

Depuis Bâle 2, les banques centrales influencent l’allocation des prêts dans l’économie, principalement via le système des pondérations pour le risque (risk weights). Ces pondérations sont conçues pour refléter le risque de crédit de l’emprunteur. Cependant, on pourrait aussi considérer le risque associé à la fluctuation de la valeur de marché de la maison, surtout si l’on anticipe une difficulté future à vendre des maisons avec de mauvais ratings énergétiques. Les banques, dans une certaine mesure, prennent déjà en compte la valeur de marché, mais cela pourrait être étendu pour intégrer les considérations environnementales et d’efficacité énergétique.

46 AVRIL 2024

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« Nous sommes rebelles… et diplomates !»

Le Parlement des Jeunes – le Jugend Parlament – fête ses 15 ans d’existence. Créé par la loi du 4 juillet 2008 sur la jeunesse, il s’est imposé au fil des années comme le lobby jeune au Luxembourg. Pour la session 2023-2024, son président est Sam Elsey, qui sera assisté par Philipp Bost, vice-président.

Portrait GUY WOLFF Journaliste MARC FASSONE
48 AVRIL 2024
Philipp Bost, vice-président (à gauche) et Sam Elsey, président (à droite).

Conversation Sam Elsey et Philipp Bost

Sam et Philipp, vous êtes respectivement président et vice-président du Jugend Parlament. Pourriez-vous vous présenter et nous parler de vos parcours ?

Sam Elsey (S.E.) Luxembourgeois, je suis né le 15 décembre 2005. Je fréquente cette année une classe de 2eD au lycée AlineMayrisch de Luxembourg. Je me suis engagé dans le Parlement des Jeunes à l’âge de 15 ans. C’est grâce à cet engagement que je me suis ouvert au bénévolat. Je me suis, depuis, engagé dans une vingtaine d’associations, notamment l’European Youth Climate Luxembourg et le comité des élèves de mon lycée. Je pense qu’à travers ces engagements, j’ai beaucoup plus appris que si j’étais resté un simple écolier. Lors de ma première année, j’ai été élu coprésident de la commission Affaires étrangères. L’année suivante, je suis devenu vice-président, Tim Delles étant président. Et cette année, je suis président, Philipp Bost étant mon vice-président.

Philipp Bost (P.B.) Mon parcours est similaire. J’ai été recruté à l’issue d’une présentation du Parlement à l’école. La première année, j’ai été nommé coprésident de la commission Éducation puis membre du bureau exécutif avant de devenir cette année vice-président. Ce que m’a apporté cet engagement ? Des contacts avec d’autres organisations. Souvent, les membres du Parlement des Jeunes sont aussi engagés dans d’autres organisations. Pour s’engager dans le tissu associatif, le Parlement est le portail idéal. Personnellement, le moteur de mon engagement, c’est l’éducation. Je milite à l’Unicef pour la protection des droits de l’enfant et dans mon école sur un thème qui m’intéresse beaucoup, la santé mentale.

Quel est le portrait type de vos membres ? S. E. Ici, le mot-clé est « diversité ». Nous ne recherchons pas la diversité pour la diversité, nous essayons d’être représentatifs de la société luxembourgeoise. Nous voulons reproduire au sein du Parlement la diversité qui existe au sein de la population luxembourgeoise. Divers, nous le sommes bien plus qu’à la Chambre des députés, mais ça, c’est un autre débat… L’an dernier, nous parlions luxembourgeois dans toutes les commissions. Désormais, l’anglais et le français se sont imposés comme les langues communes.

2008

Le Parlement des Jeunes est créé par la loi du 4 juillet 2008 sur la jeunesse, une loi destinée à contribuer à la construction d’un environnement favorable au bon développement et à l’intégration des jeunes dans la société. Loi qui crée en même temps le Service national de la jeunesse et le Conseil supérieur de la jeunesse.

14

Les missions du Parlement sont résumées dans l’article 14 de la loi : « […] donner aux jeunes et à leurs organisations la possibilité de participer à l’examen des questions ayant trait à l’action et à la politique en faveur de la jeunesse aux niveaux national et européen. L’Assemblée nationale des jeunes est constituée par des délégués jeunes des organisations de jeunesse et des organisations œuvrant en faveur des jeunes, ainsi que de jeunes pouvant être appelés à participer aux travaux à titre personnel. Elle siégera au moins une fois par an en séance plénière ».

150

C’est le nombre de membres que compte le Parlement pour sa session 2023-2024. « Dont 90 actifs, présents pour quasiment toutes les réunions et les événements », précise le président.

Cette diversité se retrouve également dans les idées et les opinions de chacun. Il faut bien avoir conscience que la politique au Luxembourg, c’est une bulle, une sorte de vase clos où on retrouve toujours les mêmes personnes venant des mêmes familles, des mêmes milieux, des mêmes écoles… La diversité du monde politique luxembourgeois ne reflète pas la diversité de la population luxembourgeoise. Nous voulons agrandir cette bulle et permettre au plus de monde possible, de toutes origines et avec les motivations les plus diverses, de l’intégrer.

Quelle est votre politique de recrutement ?

S. E.  Généralement, nous allons rencontrer les gens dans les écoles. Cette année, nous avons décidé d’innover : nous avons envoyé à toutes les maisons de jeunes, à tous les comités d’élèves et à chaque organisation de jeunesse du pays que nous avons pu recenser une vidéo explicative de ce que fait le Parlement pour qu’ils la diffusent à leurs membres. Cela a bien fonctionné : 80 % de nos membres actuels ont été recrutés cette année. Le fait que nous soyons dans une période électorale chargée avec une succession de scrutins communaux, législatifs et européens nous a évidemment été favorable. Un des défis sera de conserver ces membres une fois les échéances électorales passées. P. B.  Pour cette session, nous avons également organisé un concours pour récompenser la personne qui aura recruté le plus de membres. Avec à la clé un petit cadeau pour le vainqueur.

S. E. Nous recrutons non seulement des gens qui sont intéressés par la politique, mais aussi des gens qui ne le sont traditionnellement pas grâce au bouche à oreille.

Comment les jeunes font-ils de la politique aujourd’hui ?

P. B.  Les personnes qui nous rejoignent sont plus intéressées par les causes à défendre que par la politique politicienne. C’est plus la cause qu’une carrière potentielle qui les motive. Ils veulent s’engager pour faire avancer les choses.

Justement, quelles sont les thématiques sur lesquelles les jeunes en général et vos membres en particulier s’engagent ?

50 AVRIL 2024

FONCTIONNEMENT

Devenir membre

Le Parlement est ouvert à toutes les personnes âgées de 15 à 24 ans. Elles doivent obligatoirement résider au Luxembourg, mais ne sont pas obligées d’y être scolarisées. On trouve le formulaire d’adhésion sur le site (https:// www.jugendparlament.lu).

L’inscription se fait « en trois minutes. C’est très facile et c’est d’ailleurs le but ». Pour démissionner, un simple mail suffit.

Travail en commission

Le Parlement des Jeunes dispose de cinq commissions permanentes : Économie, Éducation, Affaires étrangères, Environnement et Égalité des chances. Il y a deux coprésidents par commission.

S. E.  Les thèmes les plus traités dans nos résolutions sont des thèmes de long terme relatif au logement, aux positions économiques du Luxembourg, aux pensions et au réchauffement climatique. C’est pour partie le Parlement des Jeunes qui a organisé les manifestations Youth for Climate et Fridays for Future. Nous avons actuellement cinq commissions permanentes et une commission spéciale. Les commissions spéciales sont créées pour réfléchir sur un thème d’actualité ou bien si la Chambre des députés nous demande de le faire. Tout récemment, son président, Claude Wiseler, nous a demandé d’instituer une commission sur l’IA dans l’éducation. Dans les commissions permanentes, nous travaillons sur : le logement dans la commission Économie, le baccalauréat des lycéens dans la commission Éducation, l’Europe et sa défense dans la commission Affaires étrangères, les formes alternatives d’énergie dans la commission Environnement et le harcèlement scolaire dans la commission Égalité des chances. Ces thèmes peuvent évoluer suivant la tournure des débats ou l’évolution de l’actualité.

« Je pense que les hommes politiques en général ont un réel intérêt pour la jeunesse.  »
SAM ELSEY

Comment concevez-vous votre rôle ?

S. E.  Tout d’abord, nous voulons rester neutres. Nous ne revendiquons ni ne soutenons aucune famille politique.

Ensuite, nous voulons être à la fois rebelles et diplomates, c’est-à-dire faire entendre la voix de la jeunesse sans chercher à tout prix le consensus. Mais attention, nous ne cherchons pas l’affrontement avec les hommes politiques. Ce que nous voulons, ce sont des compromis qui prennent en compte nos points de vue sur les sujets que nous traitons. Le Parlement des Jeunes a, pour moi, une vocation pédagogique. Nous voulons que nos membres deviennent des citoyens bien formés avec un esprit critique et capables de faire des choix bien informés. La bonne information, c’est la clé. Les moyens auxquels les jeunes ont recours pour s’informer ont bien changé par rapport aux moyens qu’utilisaient nos parents. Je pense notamment aux réseaux sociaux et aux dérives qui y sont liées. C’est pour ça qu’au Parlement des Jeunes, avant d’adopter une résolution, nous faisons un vrai travail de fond et nous nous référons à plusieurs sources. Nous voulons que nos membres aient conscience que ce n’est qu’à partir des faits que l’on peut changer le monde.

P. B.  Souvent, les politiciens n’entendent pas la voix des jeunes. Mais les jeunes ont une opinion. Le Parlement, pour ses membres, c’est l’opportunité de pouvoir s’exprimer, de dire ce qu’ils pensent sur les thèmes d’actualité.

Quels sont vos rapports avec les institutions publiques ?

S. E.  Il y a un point qu’il faut garder à l’esprit. Derrière la création de notre Parlement, il y avait l’idée que, sur chaque dossier parlementaire concernant la jeunesse, il puisse donner un avis. Cela ne s’est pas déroulé comme prévu et ce rôle a été repris partiellement par le Conseil supérieur de la jeunesse. La création d’une chambre de la jeunesse sur le modèle de la Chambre des métiers ou de la Chambre de commerce serait une réforme essentielle à nos yeux. Si nous n’intervenons donc pas dans la procédure législative, une fois par an, nous passons une audition devant les députés pour présenter nos résolutions. Et on constate, hors année électorale, que la fréquentation

AVRIL 2024 51

Taina Bofferding

Taina Bofferding s’engage en politique dès l’adolescence au sein des Jeunesses socialistes. Membre du LSAP depuis 2004, elle a été présidente des Jeunes socialistes de 2008 à 2012. Députée en 2013, elle intègre en 2018, à l’âge de 36 ans, le gouvernement Bettel. Elle est la première femme nommée ministre de l’Intérieur au Luxembourg.

Conversation Sam Elsey et Philipp Bost

Jana Degrott

LES ALUMNIS

Sven Clement

Sven Clement, 34 ans, a cofondé le Parti pirate Lëtzebuerg dont il est devenu président honoraire en 2019. À la suite des

Jana Degrott se définit comme une entrepreneuse sociale. Elle est la cofondatrice de We Belong, une initiative visant à inspirer la prochaine génération de leadership pour les jeunes femmes européennes de couleur, et de Wat Leeft ?, une plateforme pour les gens marginalisés ou ignorés. Élue DP à Steinsel, elle est candidate aux élections européennes.

des députés est en hausse ces trois dernières éditions. Et après cette audition, pour assurer le suivi de nos recommandations, nous cherchons le contact avec les ministères et les grandes administrations publiques.

Et nous coopérons aussi beaucoup avec d’autres associations de jeunesse. Nous ne nous voyons pas comme un groupe de jeunes, mais comme un groupe de lobbyistes au service des jeunes et de leur promotion au Luxembourg comme à l’international. Nous faisons face à un problème : la fracturation des groupes de jeunes. Il y en a de plus en plus qui se créent et ils collaborent de moins en moins. Et le Conseil supérieur de la jeunesse, malheureusement, ne grandit pas assez vite pour pouvoir accueillir tous ces nouveaux groupes. Nous voulons créer du lien avec ces groupes très divers et devenir une plateforme de liaison. Nous répercutons leurs événements à nos membres.

Quels sont vos rapports avec les hommes et les partis politiques ?

S. E.  Institutionnellement parlant, nous travaillons avec eux au sein du Conseil supérieur de la jeunesse. Nous essayons, à côté, d’avoir des relations régulières avec eux dans le cadre de nos travaux. Dans ce

Sven Clement fait son entrée à la Chambre

réélu en 2023.

communication

contexte, nous nous efforçons de rester neutres. Si, à l’occasion de notre action, nous devons consulter un parti, alors nous les consultons tous. Notre idéologie, c’est la jeunesse !

Évidemment, cette année est quelque peu particulière avec l’enchaînement des élections. Avant même l’audition annuelle devant la Chambre des députés, nous avons eu un nombre record de contacts avec les partis politiques. Après les élections communales, ils ont tous demandé à nous rencontrer afin de nous montrer leurs programmes et de nous demander notre avis sur certains points. Ils cherchaient à avoir l’opinion des jeunes : une forme de reconnaissance qui nous a pleinement satisfaits, car nous avons avoir une influence sur ce qui était proposé dans leurs programmes respectifs. Nous avons même retrouvé certaines de nos opinions dans le programme du gouvernement. Par exemple, dans le secteur de l’éducation, nous demandions l’abrogation du système des sections à long terme au profit d’un programme plus personnalisé pour l’élève à l’instar de ce qui se fait dans le système anglo-saxon. C’est un système à la carte qui permet, selon nous, à la fois de mieux préparer les jeunes à la vie active et de mieux former les citoyens. Il y

Jessie Thill

Membre de déi Gréng, Jessie Thill est élue à 17 ans au conseil communal de Walferdange. Elle en devient échevine à 20 ans et entre à la Chambre des députés en janvier 2022, à 26 ans, devenant la plus jeune élue de la Chambre. Elle est diplômée en sciences de la Terre.

a aussi la réforme des aides éducatives à l’école qui seront réorientées vers les gens qui ont des besoins spéciaux. C’est un sujet qui avait fait l’objet d’une résolution lors de la session 2022-2023. Des projets ont été conduits dans certains établissements afin de mieux intégrer ces personnes. Il reste encore beaucoup à faire, mais c’est un bon début.

Était-ce un engouement sincère ou bien de circonstance ? Pensez-vous que les hommes politiques luxembourgeois s’intéressent sincèrement à la jeunesse ? S. E.  Je pense que les hommes politiques en général ont un réel intérêt pour la jeunesse. Ils l’écoutent, ils participent souvent à nos événements, y prennent la parole et ne refusent pas le débat. Mais pour ce qui est de l’action et des résultats, il n’y a pas beaucoup de feed-back. Il n’est pas rare que nous nous apercevions après coup que certaines de nos revendications ont été reprises dans des projets de loi. C’est dommage.

Nous avons profité de cette année électorale pour formuler une demande spécifique : qu’ils nous envoient les membres des sections jeunes de leurs partis. Beaucoup de jeunes adhèrent aux formations de jeunesse des partis politiques et, dès ce moment, ils

52 AVRIL 2024

Les clés d’une transition écologique réussie

Les éléments essentiels pour une transition écologique dans le secteur de la construction : la taxonomie verte européenne et l’analyse de cycle de vie.

Face à l’évolution des défis environnementaux, la transition vers une économie plus verte et durable est devenue une priorité. La taxonomie verte européenne fournit un cadre commun pour classer les activités, tandis que l’analyse de cycle de vie se distingue comme l’outil le plus avancé et rigoureux pour évaluer de manière globale et multicritère les impacts d’un bâtiment. Ces deux éléments sont indispensables pour avancer dans la transition écologique.

LA TAXONOMIE EUROPÉENNE

DANS LE PAYSAGE LUXEMBOURGEOIS

La taxonomie européenne offre un cadre clair pour classer les activités économiques en fonction de leur impact sur l’environnement et la société. L’objectif de cette initiative est d’impulser le financement de la transition écologique en facilitant l’orientation des capitaux des acteurs financiers vers les activités et technologies plus durables.

Pour ce faire, la taxonomie impose de nouvelles obligations de reporting aux entreprises, les obligeant à communiquer sur la durabilité de leurs activités.

Cette transparence aide les investisseurs à prendre des décisions éclairées et à financer des initiatives respectueuses de l’environnement.

L’ANALYSE DE CYCLE DE VIE

Il s’agit d’une méthode d’évaluation de l’impact environnemental d’un bâtiment tout au long de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie. En analysant les ressources utilisées, les émissions générées et les effets sur l’environnement, l’analyse de cycle de vie fournit une image complète de l’empreinte écologique d’un bâtiment.

L’intégration de l’ACV dans les processus de développement et de construction permet aux entreprises de prendre des mesures pour réduire leur impact environnemental. Cet outil d’aide à la décision guide les choix de conception architecturale, de matériaux (type et provenance) et améliore la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Les entreprises pourront ensuite viser des certifications environnementales telles que LCBI, BREEAM, LEED et DGNB.

Bien que la taxonomie et l’ACV soient des éléments distincts, elles se complètent mutuellement dans la poursuite de la transition écologique. L’alignement à la taxonomie fournit un cadre stratégique pour orienter les investissements et les constructions vers des secteurs durables, tandis que l’analyse de cycle de vie offre une approche pratique pour évaluer et améliorer l’impact environnemental des bâtiments.

SECO LUXEMBOURG

Tessa Marseille et Sabine Di Vito info.lux@groupseco.com

Tél. : +352 46 08 92-1

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Bâtiments durables et espaces verts au cœur de la stratégie écologique européenne.
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Conversation Sam Elsey et Philipp Bost

entrent comme dans une bulle où tout ce qui compte est la ligne du parti. Les envoyer au Parlement leur permettrait d’être initiés à la culture du compromis et à l’art de travailler ensemble pour trouver des solutions communes. Et ils ont joué le jeu. Dans l’autre sens, les partis cherchent depuis toujours à recruter nos membres. Nous sommes pour eux un vivier de talents réputé. Et cela ne nous dérange pas : c’est aussi notre raison d’être un marchepied vers la politique. Si un de nos membres veut adhérer à un parti, c’est son choix. D’ailleurs, beaucoup ont entamé par la suite une carrière politique. Citons Taina Bofferding, Sven Clement, Jana Degrott ou encore Jessie Thill. Et j’en oublie certainement beaucoup…

Comment organisez-vous vos travaux ?

S. E.  L’objectif de nos travaux est de produire des résolutions. Face à une observation ou à un problème, les commissions vont travailler afin de formuler des recommandations au gouvernement. Nous ne nous interdisons pas également de nous pencher sur des sujets internationaux. Nos résolutions sont alors adressées à des organes de l’Union européenne. Ce sont les commissions – nous en avons cinq permanentes – qui choisissent les thèmes sur lesquels elles veulent travailler sur l’année en toute indépendance. Le bureau exécutif les laisse faire.

P. B. Les gens ont souvent l’image d’une jeunesse révoltée, qui crie beaucoup et qui se laisse facilement aller à faire des actions spectaculaires, comme s’attacher à des arbres ou se coller sur des routes. Ce sont des images que nous n’aimons pas beaucoup au Parlement des Jeunes. Nous, nous voulons proposer des solutions concrètes à des problèmes en effectuant des recherches extrêmement poussées. Pour cela, nous travaillons avec des journalistes, des professeurs d’université, de hauts fonctionnaires, des ambassadeurs… pour nous éclairer et pour forger nos opinions. Cinq résolutions par an, cela peut sembler peu, mais il y a un vrai travail de fond derrière. Pour pouvoir convaincre les hommes politiques et avoir de l’influence par rapport à une problématique, il ne fait pas faire dans la quantité, mais dans la qualité et, surtout, offrir au gouvernement des suggestions qui pourraient être mises en place rapidement.

« Souvent, les politiciens n’entendent pas la voix des jeunes. Mais les jeunes ont une opinion.  »
PHILIPP BOST

Une fois adoptées par le Parlement des Jeunes, qu’advient-il de ces résolutions ? S. E.  Nous les publions déjà sur notre site internet puis nous les présentons aux députés lors de la traditionnelle audition annuelle. Et nous en discutons avec les partis lors de réunions bilatérales. Ce suivi politique est plus important que les auditions. Cela se passe sans paillettes ni caméras… Il y a maintenant 10 ans, nous avons eu une entrevue avec le Grand-Duc. Il arrive que nous soyons invités par les ministères et les grandes administrations pour discuter de nos travaux. L’an dernier, le ministère de l’Environnement nous a invités afin de discuter de plusieurs de nos propositions. Nous collaborons aussi beaucoup avec l’Ombudsman.

En découle-t-il des mesures concrètes ?

E. S.  Oui. Le système du CePAS, le Centre psychosocial et d’accompagnement scolaire était critiqué. Suite à nos recommandations, il a été réformé.

Quelles sont les réformes prioritaires pour la jeunesse, selon vous ?

E. S.  La réforme urgente, selon nous, serait de réformer la représentation de la jeunesse en créant une Chambre de la jeunesse sur le format de la Chambre des métiers ou de la Chambre de commerce. Cette institution serait saisie chaque fois qu’un texte de loi concernant la situation de la jeunesse serait présenté devant les députés. Il y a aussi la question de l’obtention du droit de vote à 16 ans. C’est une résolution du Conseil supérieur de la jeunesse sur laquelle nous voulons travailler et nous engager. Le vote à 16 ans est le seul moyen de systématiquement rendre les politiciens, et généralement la politique, conscients de ce que les jeunes veulent. Ce droit nous a malheureusement été refusé lors du référendum du 7 juin 2015. Cela fera bientôt 10 ans. Il est temps de remettre le sujet sur le tapis.

54 AVRIL 2024
« Ce que l’on trouve en supermarché n’est pas du chocolat »

Écologie, industrie, prix, consommation et souvenirs d’enfance : parler de chocolat, avant Pâques, c’est aborder un large éventail de thématiques. Des problématiques globales au marché local, la sommelière en chocolat Jessica Harvey fait le tour de la question.

Portrait GUY WOLFF Journaliste LÉNA FERNANDES
56 AVRIL 2024 Conversation Jessica Harvey
Sommelière en chocolat, Jessica Harvey partage la même approche qu’un sommelier en vin.

En quoi consiste le travail au quotidien d’une sommelière en chocolat ?

Évidemment, je mange du chocolat [rires], mais pas en grande quantité. C’est plutôt à titre de recherche. Je participe aussi à des foires sur le chocolat en Europe pour développer mon réseau. Le monde du chocolat est petit et avec certains de mes contacts, on s’envoie du chocolat, on fait des échanges pour comparer et découvrir de nouvelles choses. Avec mon entreprise Blunt!, il y a aussi tout ce qui concerne l’organisation d’événements.

Évaluer des fèves, c’est autre chose. Des fournisseurs de confiance m’envoient des échantillons d’une dizaine de fèves et j’évalue leur astringence, leur acidité, leur amertume… Il faut aussi être attentif à tout signe de contamination ou de défaut. Je les goûte pour définir quel profil de torréfaction correspondrait à chaque fève. Le but est de définir un profil aromatique : il peut être floral, boisé, etc.

Vous êtes titulaire de certifications bien spécifiques, non ?

J’ai passé deux certifications avec l’International Institute of Chocolate & Cacao Tasting, une de dégustatrice de chocolat et l’autre d’évaluatrice de fève de cacao. Je l’ai fait parce que j’étais curieuse et que je voulais apprendre. Ensuite, j’ai juridiquement créé une société parce que cela était nécessaire pour travailler avec d’autres professionnels. Cette décision était aussi une façon de prendre ma passion un peu plus au sérieux, notamment dans le but de pouvoir travailler avec des cafés, des restaurants ou des hôtels. Mais pour être honnête, mon objectif principal avec Blunt! est d’apporter de la joie aux gens et à moi-même.

Est-ce qu’il y a des points communs entre un sommelier en chocolat et un sommelier « classique » en vin ? Oui, c’est même assez drôle, car nous avons la même approche lorsque nous faisons une dégustation. J’ai travaillé sur une association vin et chocolat avec un bar à vin à la Cloche d’Or, et à la fin, leur sommelier m’a avoué qu’il pensait que ce n’était pas sérieux quand on lui a dit qu’il allait collaborer avec une sommelière en chocolat. Finalement, c’était une super expérience pour nous deux ! On nous a même fait la remarque que

nous étions les mêmes, deux « geeks » de la dégustation [rires].

Le prix du cacao est très élevé en ce moment, notamment en raison des conséquences du réchauffement climatique. Est-ce que c’est quelque chose qui vous préoccupe ?

Venant du monde de la finance, ce sujet m’intéresse beaucoup. J’étais présente au dernier Chocoa, l’un des événements les plus importants pour le monde du cacao, qui se tient chaque année et qui réunit de multiples acteurs du chocolat, du marché du bean to bar, mais aussi de l’industrie. L’un des sujets les plus importants était la question des prix et du commerce. C’est à la fois très intéressant et très inquiétant. Quand on commence à comprendre ce qui se cache derrière le business du cacao, on se rend compte que beaucoup de choses ne sont pas correctes du point de vue de l’éthique et de la durabilité, et personne n’en parle. Les gens ne savent pas d’où vient le cacao, comment il est transporté jusqu’en Europe et dans quelles conditions. 66 % du cacao échangé sur les marchés vient d’Afrique de l’Ouest, une région où d’importants changements climatiques ont eu lieu, entraînant une diminution de l’offre, et donc un prix du cacao qui grimpe en flèche.

Comment cela impacte-t-il votre activité ?

Le prix des fèves de cacao « premium » a toujours été plus élevé, mais aujourd’hui, il se rapproche de celui du cacao en vrac, ce qui n’incite pas les agriculteurs à fournir le travail supplémentaire pour produire du cacao de qualité, parce qu’ils peuvent faire moitié moins d’efforts et vendre leur cacao en vrac pour quasiment le même prix que le « premium ». Cela pourrait avoir un impact à plus long terme sur le marché du bean to bar.

La variété spécifique de cacaoyers qui vient d’Afrique de l’Ouest est appelée amelonado. En termes de profil aromatique et de qualité, c’est le cacao le moins intéressant, mais c’est celui qui rapporte le plus, car il donne le plus de cacao et c’est le moins cher. Et c’est ce qui est vendu à la majorité des plus grandes entreprises du secteur du chocolat.

CHOCO DICO

De la fève à la tablette

Bean to bar

Processus de fabrication du chocolat dans lequel le chocolatier contrôle et supervise chaque étape de la production, depuis l’approvisionnement en fèves de cacao jusqu’à la fabrication des tablettes de chocolat. Il représente aussi un engagement en faveur de l’artisanat, de la qualité et de l’approvisionnement éthique.

Cacao en vrac

Bulk cacao

Fèves de cacao ou produits dérivés (gruaux, liqueur ou poudre) vendus ou échangés en grande quantité, notamment sur des bourses de marchandises et généralement à des fins industrielles. Ici, la quantité prévaut sur la qualité et aucun contrôle réel de l’origine, de la qualité après la récolte, du transport et du stockage n’est pris en compte, selon Jessica Harvey.

Chocolat haut de gamme

Fine chocolate

Chocolat fabriqué à partir de fèves provenant de régions ou de plantations spécifiques et d’ingrédients de haute qualité, en suivant des techniques de production minutieuses et des pratiques éthiques. Présentant un profil aromatique riche et nuancé, il contient plus de 60 % de cacao pour le chocolat noir et plus de 30 % pour celui au lait.

Photos Shutterstock 58 AVRIL 2024

À vous entendre, on suppose que ce n’est pas vers ce type de cacao que vous vous tournez. Non, pas du tout ! En plus de ne pas être intéressant en termes de goût, ce n’est absolument pas un cacao durable, et il implique aussi de la corruption et le travail d’enfants. Même si l’on voit toutes ces étiquettes sur le chocolat qui mettent en avant telle certification ou tel label, tout passe par le gouvernement des pays producteurs. On doit payer pour obtenir un label, cet argent ne va pas dans la poche des personnes qui cultivent le cacao. Nous devons prendre conscience qu’en Afrique de l’Ouest, la majorité du marché du cacao est réglementé par les gouvernements. On peut donc imaginer le montant dérisoire que touchent effectivement les agriculteurs.

Comment intégrez-vous ces questions d’éthique dans votre activité ?

Quand je m’approvisionne en chocolat, je ne sélectionne que des chocolatiers qui font du commerce direct avec les produc-

« C’est l’état d’esprit  des consommateurs qui doit changer, pas les prix. »

teurs et qui font preuve d’une transparence totale quant à leurs fournisseurs. C’est mon premier critère de sélection, avant le goût. De toute façon, quand je goûte un chocolat, je peux tout de suite dire si c’est du cacao en vrac.

Certains chocolatiers avec lesquels je travaille font appel à des entreprises d’approvisionnement en cacao qui sont sur le terrain. Elles font beaucoup de contrôle de qualité, mais elles aident aussi les agriculteurs et leurs familles en leur proposant des formations, notamment financières. Il est important de comprendre que chacun doit jouer son rôle.

Comment sélectionnez-vous les chocolats que vous choisissez d’intégrer dans votre stock ?

J’aime changer et découvrir de nouveaux chocolats, donc je fais constamment évoluer mon stock, même si j’ai des quantités plus importantes pour le chocolat de mes marques préférées. Pour l’instant, j’ai principalement des marques européennes. J’ai voulu commencer par les pays autour du Luxembourg. Le transport coûte cher et je fais attention à l’empreinte carbone qu’il implique. Aussi, expédier du chocolat n’est pas simple. Il faut tenir compte de la température, parce que la chaleur peut endommager le chocolat, tout comme l’humidité.

Comment un simple consommateur peut-il faire la différence entre du chocolat de bonne qualité et du chocolat de mauvaise qualité ?

Déjà, ce que l’on trouve en supermarché n’est pas du chocolat, mais des confiseries. Je pense qu’il faut que les gens en aient conscience. Quoi qu’il en soit, je dirais qu’il faut d’abord regarder le prix. Si un chocolat coûte moins de 4 euros, il faut se remettre en question et se demander ce qu’il s’est passé pour atteindre ce prix. Si vous payez seulement 4 euros, imaginez la somme infime qui revient finalement à l’agriculteur. Et je dis 4 euros pour donner un exemple, il existe des chocolats qui sont vendus pour bien moins que ça…

Ensuite, il faut s’intéresser à la composition. S’il y a plus de deux ou trois éléments dans la liste des ingrédients d’une tablette de chocolat, c’est un avertissement. Pour du chocolat qui a un pourcentage de

AVRIL 2024 59

cacao inférieur à 100 % et qui n’a pas d’inclusion, on a uniquement besoin de sucre en plus du cacao, c’est tout ! Si le premier ingrédient dans la liste n’est pas du cacao, il y a un problème, même si on parle de chocolat au lait. Les ingrédients que l’on retrouve à l’arrière d’une tablette doivent être cohérents avec la recette : si c’est du chocolat au lait, c’est normal qu’il y ait du lait, et s’il y a une inclusion à la mangue, c’est normal qu’il y ait de la mange séchée.

De plus en plus d’industriels semblent faire preuve de transparence. Peut-on réellement leur faire confiance  ? Je conseille à chacun d’effectuer ses recherches, car aujourd’hui, les industriels utilisent le terme bean to bar partout, mais c’est plus une question de marketing. J’ai moi-même fait l’expérience il y a quelques mois : j’ai acheté un chocolat vendu en supermarché comme étant de cette qualité et qui avait tous les bons labels. Je l’ai goûté et, pour moi, c’était un chocolat défectueux, c’est-à-dire que les fèves ont été trop grillées.

Le cacao en vrac est inévitablement contaminé, car il est au contact de moisissure pendant le transport et les fèves ne sont pas correctement séchées et fermentées… Des fèves en provenance d’endroits différents sont mélangées, on ne peut donc pas connaître leur origine exacte. Elles sont aussi de différentes tailles, ce qui rend impossible de les torréfier de manière uniforme.

Malheureusement, les consommateurs sont habitués à ce goût, ils ne voient pas forcément la différence. Les gens associent par exemple le chocolat noir à l’amertume, mais j’ai déjà goûté du chocolat noir 100 % cacao qui n’était ni amer ni astringent. Et tout n’est pas qu’une question de pourcentage, le goût du chocolat dépend aussi des fèves utilisées et de la manière dont elles ont été torréfiées.

Les tablettes indiquent souvent le pays d’origine du cacao. Est-ce que cela donne une indication sur le goût du chocolat ?

Non, ce n’est pas suffisant. Si l’on prend le Brésil, par exemple, regardez la taille du pays ! Le terroir est très important. On peut encore une fois faire le parallèle avec

LES PLUS GRANDS PAYS PRODUCTEURS DE CACAO

Chiffres pour 2022

TOTAL MONDE: 5.874.582 t 100 %

le vin : dire qu’un vin vient de France, ça ne veut rien dire et c’est presque offensant [rires].

Le chocolat de qualité coût cher, c’est presque un produit de luxe. Pensez-vous qu’il devrait être plus accessible ou plutôt qu’il devrait rester à un prix assez élevé ? Cette question reflète beaucoup de choses sur l’industrie alimentaire actuelle : les gens surconsomment et, souvent, ils consomment des choses qu’ils ne devraient pas mettre à l’intérieur de leur corps. Mon point de vue personnel, qui correspond aux valeurs que je défends avec Blunt!, est qu’il faut privilégier la qualité à la quantité. Éduquer et sensibiliser sur ce sujet est l’une de mes plus grandes motivations. Donc non, je ne crois pas que le chocolat de qualité devrait être plus accessible. C’est un luxe parce que les cacaoyers ne peuvent être plantés qu’entre 20° de latitude nord et 20°

60 AVRIL 2024 Brésil 273.873 t 4,7 % Ghana 1.108.663 t 18,9 % Côte d’Ivoire 2.230.000 t 38 % Nigéria 280.000 t 4,8 %
Source
Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Cameroun 300.000 t 5,1 % Indonésie 667.296 t 11,3 % Équateur 337.149 t 5,7 % Pérou 171.177 t 2,9 %

11,8 kg

En 2022, les Suisses étaient les plus gros mangeurs de chocolat au monde avec une consommation annuelle moyenne de 11,8 kg par habitant. Ce chiffre n’est pas disponibles pour le Luxembourg, mais ses voisins français et allemands ont respectivement englouti 3,6 kg et 5,8 kg par habitant pour la même période.

de latitude sud de part et d’autre de l’équateur, ils ne peuvent pas pousser en Europe. Pour faire venir le cacao chez nous, il faut passer par la production, la récolte, le transport et le stockage. En termes d’empreinte écologique, c’est beaucoup. Selon moi, ça n’a pas de sens de le rendre plus accessible. C’est l’état d’esprit des consommateurs qui doit changer, pas les prix.

Mais il faut faire attention, car un prix élevé ne garantit pas la qualité ! J’ai vu un hôtel de luxe qui vendait des chocolats très chers alors que ce n’était même pas de la très bonne qualité. Encore une fois, c’est juste du marketing.

Que pensez-vous de la scène du chocolat au Luxembourg ?

Malheureusement, je crois qu’il n’y a pas de fabriquant de chocolat bean to bar au Luxembourg. Mais je ne pense pas que cela soit une réelle volonté de la part des chocolatiers. Je ne sais pas s’ils savent exactement d’où vient leur matière première, peut-être parce qu’il y a un manque d’éducation et de sensibilisation sur le marché en général. Mon but est aussi de créer une communauté autour du chocolat que je défends, d’ouvrir la discussion. Peut-être que dans le futur, je travaillerai avec des artisans luxembourgeois pour les aider à trouver les fèves et le cacao qui leur correspondent. C’est un de mes rêves, parce que c’est comme ça que je pourrai avoir un réel impact.

Comment expliquez-vous que l’on ne trouve pas d’endroit dédié au chocolat bean to bar dans le pays ?

Je pense que le marché est prêt et que les Luxembourgeois seraient ouverts à cette offre, mais il faut encore éduquer les gens quant au goût. Ce type d’endroit n’existe pas encore au Luxembourg, notamment, je pense, parce qu’en tant que distributeur, les marges sont faibles. Les prix qui doivent être appliqués pour faire du profit doivent vraiment se justifier. En outre, la question de l’éthique se pose, car si la totalité des revenus est consacrée au loyer et au marketing, je ne suis pas convaincue que cela profite aux bonnes personnes. J’aimerais beaucoup ouvrir une boutique qui serait aussi une sorte de laboratoire où les clients, mais aussi les chocolatiers, pourraient

expérimenter. C’est un rêve, mais pour l’instant, je ne me vois pas me lancer dans ce projet seule.

Le Luxembourg se trouve pourtant entre la France et la Belgique, deux grandes nations du chocolat. Il ne faut pas oublier que l’industrie est très puissante. La majorité du « chocolat belge » vient d’une seule grosse entreprise qui domine le marché et qui fournit la plupart des pâtisseries et des cafés en chocolat –du chocolat en vrac, évidemment. Cependant, il y a de belles marques qui tentent de révolutionner le monde et l’industrie du chocolat, en France et en Belgique.

Pensez-vous que le chocolat est un produit auquel les gens ont un attachement particulier du fait de la place qu’il occupe dans notre culture ?

Effectivement. Il faut faire attention quand on parle de chocolat, car c’est un produit qui est souvent lié aux émotions, il ramène les gens à leur enfance. C’est pour cela que j’ai eu l’idée d’organiser une chasse aux œufs de Pâques pour adultes.

Pendant les dégustations que j’organise, j’invite justement les participants à laisser le chocolat les guider et à les mener à leurs émotions. Je fais quand même attention à ne pas anéantir leurs souvenirs en leur disant que le chocolat de leur enfance n’est pas bon et que ce n’est même pas du vrai chocolat [rires].

Est-ce vrai pour vous aussi ?

Oui, bien sûr ! Il y avait toujours du chocolat à la maison quand j’étais petite et, aussi loin que je me souvienne, on a toujours organisé des chasses aux œufs pour Pâques.

Source Statista Market Insights AVRIL 2024 61
« Il faut se concentrer sur la cybersécurité de l’IA »

À l’occasion du Forum InCyber 2024, le CEO de la Luxembourg House of Cybersecurity, Pascal Steichen, s’inquiète des tendances actuelles de la cybersécurité. Et décrit comment, entre technologie et politique, le Luxembourg peut rester pionnier dans ce domaine.

Portrait GUY WOLFF Journaliste GUILLAUME MEYER
62 AVRIL 2024 Conversation Pascal Steichen
« Notre mission est d’accompagner les premiers pas des entreprises », explique le CEO de la LHC, Pascal Steichen.

Le Forum InCyber a pour thème, cette année, « réinventer la cybersécurité à l’ère de l’IA ». Quel rôle voyez-vous pour l’intelligence artificielle dans la cybersécurité ?

Je vois trois dimensions : the good, the bad and the ugly. D’abord, il y a un énorme potentiel d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour renforcer les protections, la prévention, la détection et l’analyse des cas de cybersécurité. C’est le bon côté de l’IA (the good). Le mauvais côté (the bad), c’est que l’IA a aussi un impact sur la criminalité. Il y aura peut-être de nouveaux types d’attaques, et, surtout, cela va les rendre plus rapides et plus efficaces.

Et le vilain côté (the ugly) ?

Je fais allusion au fonctionnement intrinsèque des systèmes et des algorithmes d’IA, dont il faut assurer la sécurité et la stabilité. Nous ne sommes qu’au début : beaucoup de nouveaux défis vont encore émerger. Il faut éviter la situation où des systèmes d’intelligence artificielle sont compromis parce qu’ils ont été mal configurés, par exemple. Là où l’utilisation de l’IA par les criminels est quelque chose qu’on peut appréhender, l’aspect sécurité de l’intelligence artificielle elle-même est beaucoup plus flou.

L’IA peut-elle améliorer les prévisions ? Cela me semble difficile. Contrairement à la physique, la cybersécurité n’est pas un système consistant : c’est un système dynamique dans lequel l’humain joue un rôle prépondérant.

Quels sont les grands défis actuels de la cybersécurité ?

Au-delà de l’IA, l’évolution technologique ouvre de nouvelles dimensions, notamment avec les ordinateurs quantiques. Dans le domaine de la cybersécurité, on commence déjà à réfléchir à ces nouveaux défis. Pensez tout simplement aussi à la digitalisation de l’industrie. Dans l’alimentaire, par exemple, certaines fermes sont aussi des entreprises numériques. La numérisation est également énorme dans l’industrie manufacturière. Assurer la sécurité et la résilience de ces nouvelles plateformes digitales est un défi considérable.

Quels défis voyez-vous en dehors de la technologie ?

Il y a naturellement aussi la problématique des besoins en compétences, en ressources humaines. On manque d’experts en cybersécurité. Le développement de l’intelligence artificielle va peut-être contribuer à en mitiger l’impact.

Troisième tendance à ne pas négliger : le cyberespace devient un enjeu géopolitique propre. Ce n’est pas pour rien que l’Otan l’a déclaré comme cinquième domaine d’action, que des États renforcent leurs capacités d’attaques, que de nouveaux métiers comme le cyberdiplomate font leur apparition, qu’un groupe de travail de l’Onu planche sur des normes de cyber-résilience, etc.

Comment le Luxembourg se prépare-t-il à faire face à ces défis ?

Il existe un grand consensus, respectivement un grand effort commun au niveau européen, en matière de cybersécurité. Il y

« Ni l’État ni le secteur privé n’ont la taille critique en termes de ressources.»
64 AVRIL 2024

UN ÉVÉNEMENT DE RÉFÉRENCE

La 16e édition du Forum InCyber se tient du 26 au 28 mars à Lille. Principal rendez-vous européen sur la sécurité et la confiance numérique, il regroupe l’ensemble des acteurs du domaine : clients finaux, offreurs de services et de solutions, administrations, collectivités, organismes de recherches et associations. L’événement associe un forum, un salon et un sommet.

Pascal Steichen préside l’advisory board européen du Forum. Sous sa houlette, le Luxembourg effectue le déplacement pour la neuvième fois en 2024.

15 acteurs luxembourgeois présents au Forum InCyber 2024

CyferAll

Ebrand

Encryption Europe

Examin

Excellium

Lu-Cix

LuxGap

Luxembourg House of Cybersecurity

Luxembourg Trade & Invest

LuxTrust

MISP

Passbolt

RCDevs

Rsecure/Rcarré

Université du Luxembourg

a donc vraiment une conscience qu’on ne peut plus jouer solo dans son pays : il faut aligner, harmoniser, interconnecter les stratégies et les plans d’action. Tout développement doit considérer cette dimension européenne. Agir ensemble ralentit forcément le processus, mais cela rendra le résultat plus durable.

Comment le Luxembourg contribue-t-il aux efforts internationaux ?

Au niveau européen, nous sommes un contributeur de la première heure aux initiatives de cybersécurité. La toute première d’entre elles, le programme de sensibilisation Safer Internet, est mise en œuvre par Bee Secure au Luxembourg. Citons aussi la création de l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information ( E nisa) puis, tout récemment, celle du Centre européen de compétences en matière de cybersécurité (ECCC), pour lequel le Luxembourg a eu l’opportunité de présenter son modèle. Nous avons également toujours essayé d’apporter une contribution active aux différents textes, comme la directive NIS sur la cybersécurité. Enfin, le Luxembourg a été l’un des premiers pays européens à se doter, en 2012 déjà, d’une stratégie nationale dans ce domaine. Nous essayons toujours d’être parmi les first-movers.

Comment rester pionnier ? Deux choses peuvent se faire – et se font –en parallèle. Il y a d’un côté la dimension organisationnelle, avec la coopération, l’échange d’informations et le partage d’expériences pour permettre une détection beaucoup plus rapide des menaces et des attaques. L’autre aspect concerne la technologie : investir dans la recherche, notamment dans l’intelligence artificielle et les ordinateurs quantiques, parce que ce sont ces technologies-là qui vont déterminer le fonctionnement du monde numérique. Il faut se concentrer dès aujourd’hui sur les aspects sécuritaires de l’IA : il s’agit d’un élément essentiel pour continuer à faire partie du peloton de tête des contributeurs.

Et dans le contexte Otan, dont les membres sont appelés à augmenter leur contribution ?

Le Luxembourg a identifié le cyber comme l’un des domaines où il compte investir davantage au titre de ses contributions à l’Otan. C’est là où, comme petit pays, nous pouvons vraiment faire la différence.

Au niveau de l’État luxembourgeois, quels sont les défis actuels en matière de cyber-résilience ?

Les développements des dernières années doivent se poursuivre. Il faut garantir une coordination rapprochée des différents acteurs critiques qui vont assurer la résilience, tant au niveau public que privé. La stratégie nationale a établi une gouvernance, avec un comité interministériel qui assure la coordination. Dans la continuité de ces actions, il faut se rapprocher encore plus des acteurs-clés de l’économie, des acteurs privés, pour pouvoir combiner les forces et mettre en place des plans communs de résilience. Ni l’État ni le secteur privé n’ont la taille critique en termes de ressources.

Quelles sont typiquement les actions envisagées ?

Il existe des expertises spécifiques qui se répartissent entre de nombreux acteurs. S’il y a un grand incident dans un certain domaine, il faut être capable d’identifier qui a un expert dans ce domaine et de pouvoir le faire travailler sur ce problème-là, qu’il vienne du secteur public ou du secteur privé.

Citons aussi le concept de réserve nationale cyber qui existe dans plusieurs pays. Le Luxembourg n’a pas encore mis cela en place, justement parce qu’on veut créer quelque chose qui puisse combiner le public et le privé. Jusqu’aujourd’hui, personne ne l’a fait. Il y a tout un cadre à créer, tant légal qu’opérationnel.

Comment évaluez-vous l’évolution du nombre et de la gravité des cyberattaques au Luxembourg au cours des dernières années ?

On estime qu’il y a une trentaine d’incidents majeurs par an au Luxembourg, contre moins de cinq il y a cinq ans. Il y a un pur effet statistique derrière cette hausse : plus on joint nos forces pour détecter ou prévenir les attaques, meilleure est notre connaissance du phénomène.

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Celui-ci augmente en même temps que l’éventail des possibilités pour les cybercriminels, parce que tout est plus ou moins digitalisé et que la numérisation s’est réalisée, à plusieurs endroits, sans trop considérer la sécurité. On a besoin de continuer et de renforcer les investissements dans la cybersécurité. Cette dimension doit être intégrée dans les nouveaux projets dès leur conception.

Combien y a-t-il d’incidents de cybersécurité chaque année au Luxembourg, selon vos estimations ?

Entre 700 et 800. Mais si le nombre d’incidents majeurs a augmenté, tout comme le nombre de notifications, on ne peut pas parler en général d’une explosion du nombre d’incidents. En fait, selon notre analyse, c’est surtout la visibilité des cyberattaques qui augmente aujourd’hui. Celles qui ont visé certaines sociétés luxembourgeoises (Cactus, Giorgetti, Enovos, Cobolux…) sont connues. Il y a un jeu de pression de la part des criminels, qui font savoir qu’ils ont hacké telle ou telle entreprise. Cela augmente l’envergure des incidents, qui nécessitent, dès lors , une véritable gestion de crise.

Où en est la prise de conscience des entreprises luxembourgeoises en matière de cybersécurité ?

La conscience s’est renforcée. On voit des acteurs comme la Chambre des métiers ou l’association des consommateurs, dont la cybersécurité n’est à priori pas la première préoccupation, organiser des événements autour de ce sujet – parce qu’ils voient l’intérêt de leurs membres. Mais, naturellement, la cybersécurité n’est qu’un sujet parmi beaucoup d’autres. Et souvent, dans les petites entreprises, la cybersécurité est perçue comme un frein à l’activité.

Il y a donc encore du travail… Oui, pour faciliter l’accès à de l’expertise, réduire la complexité et faire en sorte qu’on puisse se concentrer sur des éléments faciles à mettre en œuvre avec un fort impact. Je dirais qu’on a franchi une première étape dans la prise de conscience : la plupart des gens reconnaissant l’importance du sujet. L’étape suivante,

c’est le passage à l’action. Et pour passer à l’action, on doit y voir un bénéfice.

L’empilement des solutions technologiques est-il un frein ? Il s’agit à nouveau d’une barrière pour des petites entités qui se voient bombardées d’acronymes barbares et se perdent dans la jungle des solutions de cybersécurité. On voit clairement une évolution à deux vitesses. Avec, d’un côté, des entreprises qui ont développé des compétences en cybersécurité depuis plusieurs années et commencent à prendre la voie de dépassement. Et, de l’autre, des entreprises qui s’y sont mises récemment et sont confrontées à ces multiples dimensions.

Notre message est de ne pas se laisser perturber par la complexité. Il s’agit in fine de protéger les valeurs importantes d’une entreprise, ce qui peut se faire de différentes manières. Les choix peuvent donc être très diversifiés.

« L’INTEROPÉRABILITÉ

RENFORCE LA SÉCURITÉ »

L’interopérabilité des données, c’est-à-dire la capacité des systèmes informatiques à échanger et à utiliser les informations de manière transparente, devient cruciale pour les organisations. Est-ce souhaitable du point de vue de la cybersécurité ? Oui, répond Pascal Steichen. Pour le CEO de la LHC, l’échange d’informations sur la cybersécurité permet aux entreprises de mieux évaluer les risques et de diriger plus efficacement leur stratégie de protection : « Cette pratique, déjà courante au sein des équipes spécialisées dans la réponse aux incidents, s’avère indispensable pour obtenir une vue d’ensemble des menaces qui, souvent, varient d’une région à l’autre. L’interopérabilité favorise une collaboration accrue, même entre concurrents, et renforce ainsi la sécurité collective. »

« Notre message est de ne pas se laisser perturber par la complexité.  »
66 AVRIL 2024
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Quelle approche recommandez-vous aux entreprises sur ce plan ?

Le plus important, en cas d’incident, c’est d’avoir le bon numéro de téléphone, le contact d’un expert pour ne pas se perdre soi-même dans un labyrinthe. En pareille situation, il faut comprendre quelle faille a été exploitée. C’est là que toute la complexité de notre monde digital devient palpable. Internet est constitué de couches et de nouvelles couches se rajoutent sans cesse. Dans la prévention et la protection, le défi est donc de ne pas ajouter de la complexité à la complexité : on a besoin de rendre les choses un peu plus accessibles et compréhensibles. D’où l’importance des acteurs publics spécialisés qui jouent ce rôle et orientent les premiers pas.

Les entreprises ont-elles conscience des risques liés au cloud et à l’outsourcing ? Elles font parfois ces choix pour des raisons discutables. Avant de prendre la solution la mieux classée selon tel ou tel benchmark, il faut un minimum d’analyse. Typiquement, le cloud est souvent vendu comme la solution sans souci, on met tout dans le cloud et quelqu’un d’autre s’en occupe… ce n’est, hélas, pas aussi simple. Ce type de solutions permet certes de répondre à plusieurs problématiques sécuritaires, mais il engendre aussi d’autres risques.

Que conseillez-vous ?

L’essentiel, c’est de commencer par identifier les valeurs importantes, notamment les données, et les risques potentiels. Ensuite, est-ce qu’on veut cibler plutôt la vulnérabilité intrinsèque des systèmes ? Essayer d’éviter certains types de menaces ? C’est en fonction de cela qu’il faut choisir les solutions. Il peut être utile d’externaliser certaines activités et pas d’autres.

Est-ce que ces risques particuliers nécessitent une réponse particulière ?

Par rapport à de grandes entreprises, des petites structures peuvent avoir des besoins spécifiques. Avoir des sociétés qui se spécialisent dans l’un ou l’autre domaine est donc utile. Avec le ministère de l’Éco-

« Le plus important, en cas d’incident, c’est d’avoir le bon numéro de téléphone.  »

nomie, nous voulons accompagner le développement d’activités comme le cloud au Luxembourg, afin d’avoir une offre au plus proche des besoins. Que ce soit en termes de souveraineté ou d’évolutivité – pour pouvoir, avec une solution, gérer 25 petits domaines de manière plus efficace qu’une grande infrastructure unique ne le ferait.

800

Il y a entre 700 et 800 incidents de cybersécurité (de tout type) par an au Luxembourg, estime Pascal Steichen. Les incidents majeurs, moins de cinq il y a cinq ans, se montent désormais à une trentaine par an, selon le CEO de la LHC.

N’étant pas une autorité (en mesure d’exiger des informations du marché), la LHC ne publie que les statistiques des événements traités par son centre de réponses sur incidents. «Bien qu’elles ne soient pas exhaustives, ces données offrent un aperçu important de la situation», note Pascal Steichen.

68 AVRIL 2024

Le leasing opérationnel au service de la transition énergétique

Entre défis et instabilités, le leasing opérationnel permet une transition en douceur vers l’électrification du parc automobile professionnel.

Ces dernières années, une vague de défis a déferlé sur le secteur de l’automobile. Le dieselgate, l’instabilité géopolitique, la crise énergétique ou encore la hausse des taux d’intérêt frappent de plein fouet tous les acteurs du marché. A ce contexte inflationniste viennent s'ajouter les nombreux bouleversements liés à l’électrification qui amènent de nouveaux acteurs, une évolution rapide des technologies et un contexte fiscal en pleine mutation.

Pour faire face à cette situation, le leasing opérationnel est plus que jamais LA solution privilégiée. Le fait de pouvoir budgétiser un centre de coût est un avantage fondamental de la formule. En effet le leasing opérationnel met le consommateur à l’abris de l’inflation sur les entretiens, les pneus et les différents services associés.

Mais le leasing opérationnel offre aussi et surtout une transition efficace vers l’électrification puisque les risques sur la valeur de revente et l’évolution des technologies sont pris en charge par les sociétés de leasing.

Par ailleurs, les différentes aides étatiques (jusqu’à 8000€) sont pré financées par les loueurs et ainsi rendues également accessibles pour les non-résidents qui bénéficient d’un leasing via leur employeur.

Une autre nouveauté qui accompagne cette évolution consiste à financer et installer une borne et un service de remboursement pour l’énergie dans les contrats de leasing.

De par son idéologie et sa structure, le leasing opérationnel est naturellement devenu un partenaire de choix dans le cadre

de cette transition énergétique. Et les estimations de valeurs résiduelles très optimistes achèvent de rendre la formule particulièrement intéressante. Au final, le leasing opérationnel d’un véhicule électrique n’a jamais été aussi abordable. Mais pour combien de temps encore ? N’attendez plus, c’est plus que jamais le moment de passer à l’électrique et de profiter de la tranquillité du leasing opérationnel avec KBC Autolease.

KBC AUTOLEASE LUXEMBOURG

Parc d’Activités Capellen, rue Pafebruch, 89B, L-8308 Capellen, Luxembourg

Téléphone : +352 31 01 03-1

Mail : luxembourg@kbcautolease.lu

www.kbcautolease.lu

Vincent Henneaux, Administrateur délégué de KBC Autolease Luxembourg, a fait le choix de l’électromobilité.
PARTNER CONTENT

Le « Think Global, Act Local » made in Luxembourg

Répondre aux défis environnementaux, sociaux et socioéconomiques, c’est plus qu’une stratégie pour le bureau d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés.

C’est un engagement d’entreprise socialement responsable qui se matérialise par des projets concrets pour le quotidien de milliers de personnes.

« Des solutions viables existent pour développer un territoire de manière durable. » C’est une forme d’engagement que l’on retrouve dans le premier rapport extra-financier (rapport RSE 2022-2023) que Schroeder & Associés a récemment présenté. Le bureau d’ingénieurs-conseils y montre ses décisions et un instantané de ses actions, reflet objectif et proactif de son engagement d’entreprise responsable et de la vision résolument durable qu’elle veut partager.

« Le secteur de la construction peut passer à un impact positif s’il intègre entre autres l’économie circulaire et la préservation des ressources. Notre premier objectif est de concevoir des bâtiments, ouvrages et infrastructures qui durent dans le temps et pourront évoluer selon les usages, les besoins et les réglementations : ces projets

Thierry Flies s’appuie sur des équipes pluridisciplinaires et un engagement collectif.

doivent notamment être conçus de manière à être transformables et adaptables tout au long du cycle de vie. »

Derrière les principes, il y a déjà beaucoup de réalisations, de conseils, d’accompagnement, d’audace dans les concepts, toujours avec le maître d’ouvrage à satisfaire, et l’impact sociétal à assumer.

UN PROJET D’ENTREPRISE EN FORME DE PLAN DE BATAILLE

« La vision n’a de sens que si elle est mise en œuvre, résume l’administrateur-délégué Thierry Flies. Le futur durable se bâtit aujourd’hui. C’est le pilier principal de notre stratégie 2030, et c’est notre engagement dans un secteur important au Luxembourg, la construction et, plus généralement, l’aménagement du territoire.

Photos © Schroeder & Associés PARTNER CONTENT

En tant qu’ingénieurs, nous devons accompagner le changement, conseiller, innover, proposer, décrire et élargir la palette des solutions pour, in fine, choisir ensemble ce qu’il y a de mieux. C’est, en quelque sorte, un ‘Think Global, Act Local’, made in Luxembourg. »

Les 15 ingénieurs-administrateurs du bureau Schroeder s’appuient sur la force du collectif portée par des équipes pluridisciplinaires au service d’une approche holistique. « Nous nous donnons les moyens de faire ce que nous disons, souligne Thierry Flies. Il y a dans nos rangs de la réflexion, du développement, beaucoup d’idées, et tout cela se matérialise dans des projets très concrets, qui sont entrés ou entreront bientôt dans le quotidien de milliers de personnes. »

Martine Schummer, ingénieure civile très engagée pour le développement durable, associée du bureau dont elle est membre du Comité de Direction depuis le début de cette année 2024, poursuit : « En 2022, nous avons défini notre projet d’entreprise en forme de plan de bataille ; la stratégie Schroeder 2030 entend répondre aux défis environnementaux, sociaux et socioéconomiques, tout en prolongeant nos valeurs, l’excellence, les prestations intégrées, la durabilité dans toutes ses acceptions.

Ce ne sont pas des mots, ce sont des enjeux stratégiques, qui accompagnent des projets et des approches, avec des moyens et des objectifs, comme l’économie circulaire, la décarbonation, la préservation des ressources, de la biodiversité et des habitats naturels, l’impact sur l’économie locale ou encore la priorité au bien-être, à la santé et à la sécurité. Ce sont des valeurs que nous cultivons, dans l’entreprise comme dans nos projets. »

LA VALEUR DE L’EXEMPLE

Le bureau s’est doté d’organes internes de pilotage stratégiques et opérationnels, a fait émerger des centres de compétences, groupes de travail et positions opérationnelles au cœur de ses métiers dans l’ingénierie civile et dans les diverses disciplines et spécialités liées à la démarche.

Dès lors, la transition (écologique, énergétique et/ou sociétale) n’est plus un catalogue de bonnes intentions mais découle de mesures, d’approches et d’actes posés. De manière cohérente et réfléchie, autant que possible et le plus en amont possible, les équipes pluridisciplinaires de Schroeder & Associés incluent dans la planification des projets – qu’ils soient communaux, étatiques ou privés — l’impact carbone, l’efficacité énergétique, la construction durable et saine, l’utilisation de matériaux de production locale, la préservation des ressources...

L’implication en interne anime aussi l’accompagnement des grands maîtres d’ouvrage publics ou privés.

La promotion de la mobilité active est intégrée dès la phase de conception des projets, de même que les réflexions en faveur du partage de l’espace public, du trafic apaisé et de l’aspect paysager.

Le volet conseil promeut notamment l’accompagnement, les partenariats et les synergies dans la quête des innovations et des solutions adaptées.

Le bureau Schroeder, parmi ses valeurs, aime celle de l’exemple. Son siège de Kockelscheuer a été conçu dans cet esprit, pour devenir une vitrine du savoir-faire et du savoir-être, depuis les innovations et techniques promues par les ingénieurs jusqu’aux exigences de bien-être pour les 450 collaborateurs comme pour les visiteurs du site.

DES USAGERS DANS L’ÉCOSYSTÈME

Quant aux projets aboutis, dans tous les domaines de la structure, des infrastructures et des services où le bureau a pu collaborer et participer, ils témoignent de leur pertinence quotidienne pour leurs maîtres d’ouvrage et utilisateurs, et ils jalonnent le développement coordonné et durable des communes et régions du pays.

Quelques exemples ? La gare Pont-Rouge et le funiculaire vers le Kirchberg, les infrastructures multimodales intégrant les moyens de transport doux et les usagers dits faibles (au Ban de Gasperich, à Mersch, à Ettelbruck…), les espaces urbains redessinés et partagés de Dudelange, Bertrange, etc.

Et les projets en cours sont de la même veine, résolument durable, que l’on parle de la crèche (projet pilote) de Roodt-sur-Syre, du complexe-vélodrome de Mondorf, des concepts novateurs comme Symbiosis qui se lance pour faire des friches de Metzeschmelz — entre Esch-sur-Alzette et Schifflange — un

quartier circulaire et durable unique en son genre au Luxembourg ou encore du futur tram rapide entre la capitale et Esch qui embarque toute une conception des infrastructures de mobilité multimodale et durable.

Si le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs, s’il représente l’harmonisation des trois axes fondamentaux que sont la société, l’environnement et l’économie, alors, concrètement, Schroeder & Associés fait partie de cet écosystème luxembourgeois qui entend offrir des solutions viables en vue d’un avenir plus durable.

SCHROEDER & ASSOCIÉS
Rue de l’Innovation Kockelscheuer – Roeser www.schroeder.lu Tel. : 44 31 31 1
13,

Enjeux

aux gestes d’après Du bilan carbone…

74 LE POINT SUR LES AIDES

Plusieurs régimes d’aides existent à mobilier

76 SIX ENTREPRISES SIX EXEMPLES

CFL, Fruytier ou Cocottes ont franchi le cap

78 LE RÔLE DU DIRIGEANT EST CRUCIAL

Interview croisée de Anne-Marie Loesch et Gilles Reding –

82 OÙ S’ADRESSER POUR ENTAMER DES DÉMARCHES

Cinq endroits à avoir dans sa to-do list

84 LE CELL, INITIATIVE QUI NE MANQUE PAS DE PIQUANT Les employés ont commencé à changer l’entreprise de l’intérieur

72 AVRIL 2024

carbone…

Comment passer d’une ambition de « verdissement » de l’économie à sa mise en musique d’un point de vue opérationnel ? La question n’est pas toujours tranchée. L’État, catalyseur et financeur de cette révolution verte, doit pouvoir s’appuyer sur des structures opérationnelles et de recherche pour aider les milliers d’entreprises face à des réalités très différentes les unes des autres. Les entreprises doivent naviguer entre technologies disponibles, gestion des coûts de transition, cadre réglementaire et aspirations montantes des employés.

AVRIL 2024 73

Au carrefour des énergies positives

Il faut vivre dans une caverne, aujourd’hui, pour ne pas trouver de ressources pour entamer sa transition « verte ». État, Chambre de commerce, House of Sustainability, INDR, Luxinnovation, IMS : tout le monde met le paquet pour embarquer les entreprises à répondre à l’urgence.

Pour sa première année d’existence, le « Klimapakt fir Betriber » a bénéficié à 57 entreprises luxembourgeoises (19 au titre du Fit4Sustainability, 16 à celui du SME Package Sustainability et 22 dans le cadre de l’Aide temporaire d’impact environnemental). Au total, cette initiative a suscité la curiosité formelle de 91 entreprises.

« Vous croyez que ça m’amuse d’avoir des factures d’électricité astronomiques ? De ne pas pouvoir remplacer une partie de ma ligne de production parce que la banque chouine pour me prêter l’argent dont nous aurions besoin ? Vous croyez que je n’ai pas envie de montrer à mes employés que nous faisons tout ce que nous pouvons faire pour limiter notre impact sur la planète ? Franchement, ces discussions de gens totalement déconnectés des réalités du monde de l’entreprise, qui font croire que nous pourrions tout changer en un claquement de doigts, ça me surexcite ! » Joignant le geste à la parole, ce chef d’entreprise tourne les talons, rageur. Un petit four avalé plus tard, il revient saupoudrer son propos intelligent mais énervé d’une dose de diplomatie pour souligner que tout entrepreneur a, par nature, envie de bien développer son business. Et que ce développement, aujourd’hui, passe aussi par la prise en compte des enjeux environnementaux. Le Covid a malmené les finances, la crise du logement a des conséquences multiples et la triple indexation rogne encore les marges disponibles de ces patrons qui n’ont pas grand-chose à voir avec ceux qui ont empoché 1.660 milliards de dollars de dividendes en 2023.

Des promesses à tenir au plus vite

Ces artisans et petits patrons, durablement choqués par le populisme des déclarations de Dan Kersch, alors ministre, sur leurs

Ferrari supposées, ont probablement trouvé un peu de réconfort dans le programme de coalition, présenté à l’automne.

Le gouvernement de Luc Frieden s’y engage à continuer sur la voie tracée par son prédécesseur et précisée l’été dernier dans le cinquième plan national en faveur des PME : un one-stop shop de la transition énergétique et environnementale sera créé – dans le cadre du Klimapakt fir Betriber – pour orienter les PME vers l’efficience énergétique, la circularité et la durabilité et vers des actions constitutives d’une approche RSE ; une réorientation des appuis de la Société nationale de crédit et d’investissement ; un régime d’aides en faveur des investissements dans la protection de l’environnement qui permet de cofinancer une partie des coûts liés aux projets identifiés en amont, par exemple via Fit 4 Sustainability ou les SME Packages – Sustainability, régime d’aides dont l’accès doit être simplifié d’un point de vue administratif.

Mais il va plus loin en promettant que « les régimes d’aides aux entreprises seront revus dans le cadre des aides Opex. En particulier, des contrats de diférence carbone (carbon contracts for diference) seront introduits en complément aux aides à l’investissement Capex, et cela conformément aux règles européennes en matière d’aides d’État ».

Le gouvernement prévoit aussi de compléter le régime de bonification d’impôts, de

Enjeux Green transition
Journaliste THIERRY LABRO
57 74 AVRIL 2024

CHIFFRES CLÉS SUR LA TRANSITION VERTE

Loi protection de l’environnement du 15 décembre 2017 et loi du 26 juillet 2022 pour les entreprises investissant dans des infrastructures de charge pour véhicules électriques. Les décisions sont datées de 2024.

ÉVOLUTION DU MONTANT DES AIDES ET DU NOMBRE DE DOSSIERS SUR BASE DE LA LOI ENV DU 15 DÉCEMBRE

Répartition du nombre de dossiers avisés positivement Répartition

2018

créer un tax shelter pour les investisseurs privés qui participeraient financièrement au développement de start-up dans les domaines des transitions durable et digitale, d’adapter la formation professionnelle (une étude de la Chambre des métiers pointait un manque de près de 2.000 professionnels pour une PME sur deux, ndlr), d’en faire un axe stratégique de la recherche luxembourgeoise et de créer une agence luxembourgeoise de la propriété intellectuelle par la fusion de l’Office de la propriété intellectuelle et de l’Institut luxembourgeois de la propriété intellectuelle.

Prévisibilité et accompagnement « ‘Faire mieux avec moins’ est un principe que la Chambre de commerce défend depuis de nombreuses années et qui sera désormais porté également par sa nouvelle House of Sustainability, tout en mettant en avant les nouvelles opportunités économiques que

présentent les transitions. Au niveau politique, les entreprises ont besoin de prévisibilité et d’un accompagnement pour efectuer ces transitions écologique et énergétique sans mettre en péril la poursuite de leurs activités. Il s’agit avant tout de remplacer les énergies fossiles et de valoriser les démarches de production moins polluante. Le gouvernement devra ainsi justement doser les subventions, aides et incitants fiscaux, ainsi que le rythme de la mise en œuvre des nouvelles normes et contraintes », suggérait le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, dans le très bon livret des recommandations au futur gouvernement sur le sujet.

Entre aides prévues dans le cadre de la loi environnement de 2017 et le triple dispositif adossé au Klimapakt fir Betriber lancé il y a un an, pour approcher le sujet correctement d’un point de vue opérationnel, mieux vaut pousser la porte de la House

of Sustainability. Et même si différents acteurs ont de petites spécifités à faire valoir du Fit4Sustainability et de la proximité avec les clusters chez Luxinnovation aux labellisations et au nouvel outil d’analyse de la matérialité de l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR), créé en 2007, en passant par la Sustainability Academy d’Inspiring More Sustainability (IMS).

Et si on était un petit peu plus « fous » ? Puisque les entreprises ont du mal à s’y retrouver, pourquoi ne demanderait-on pas au monde de la tech – dans un appel d’offres publique – de développer une plateforme intelligente sur laquelle l’entrepreneur arriverait en donnant son secteur d’activité, son nombre d’employés, son chiffre d’affaire et son objectif pour, à chaque nouvelle étape, l’envoyer directement au bon endroit. Et sans paperasse de plus. Chiche ?

Source Ministère de l’Économie
2017
du coût éligible aides par année
13 2018 138.846.998
22 2019 50.844.324
15 2020 58.628.137
13 2021 73.767.710
28 202281.736.431 2023 234 2023345.714.763
325 Total749.538.363
DES MONTANTS D’AIDE AVISÉS
TYPE D’AIDE Répartition des aides par type d’aide Aides à l’investissement en faveur des réseaux de chaleur et de froid efficaces Aides à l’investissement en faveur du recyclage et du réemploi des déchets Énergie : sources renouvelables Études environnementales Invest au-delà des normes Mesures d’efficacité énergétique Total 2018 163.937 795.42227.530.457 642.082 29.131.898 2019 6.604.130 832.876 1.784.790 2.563.96511.785.762 2020 5.433.746 56.700 40.476 3.795.534 9.326.456 2021 7.778.026 40.650 12.159.407 1.981.23921.959.323 2022 28.375 12.191.392388.632 72.200 10.414.845 23.095.447 2023 50.010.703 1.982.997 10.365.81615.482.857 77.842.374 Total 192.312 795.422109.548.455 3.943.938 24.422.689 34.238.440173.141.260 Pourcentage par type d’aide 0,11% 0,46% 63,27% 2,28% 14,11% 19,77%
2019
2020
2021
2022
Total
RÉPARTITION
PAR
AVRIL 2024 75

Enjeux Green transition

Six entreprises, six exemples

D’une toute petite PME aux plus grands employeurs du pays, il n’y a que le premier pas qui coûte. Trouver l’aide et se donner des objectifs « accessibles » pour mettre ses employés dans la boucle d’un changement inévitable.

1Eau, déchets, bâtiment :

tout est bon aux CFL

Efficience et utilisation responsable font partie intégrante de l’approche des CFL. Le premier employeur du pays surveille la réduction des déchets, y compris avec ses clients, favorise le transport par le rail – six fois moins énergivore (-99.000 tonnes eq. CO2 en 2022) –, couvre ses besoins en électricité (15 % par le parc solaire de la Südeifel et celle des toits de P+R), a réduit de 91 % ses besoins en eau pour nettoyer les trains, remplace les ampoules par des LED et a conservé la structure de son siège, actuellement en rénovation. Douze nouveaux bus électriques seront mis en service en 2024. Et la mise en service de la stratégie vélo facilite la combinaison des différents moyens de transport. La fresque du climat et différents workshops sensibilisent les collaborateurs.

2

Bois local et production d’énergie chez Fruytier

« Nous avions beaucoup d’informations en tête, et nous avons pu les rassembler dans un seul document », explique le directeur général du groupe Fruytier, David Fruytier, dans le débrief de son expérience de Fit 4 Stability avec Luxinnovation et Resultance. Cet acteur du bois, à la fois dans les produits de construction, de chauffage ou d’emballage, a accentué sa stratégie de recherche de bois « local », venu de moins de 250 km autour de sites de production. Une unité de cogénération au gaz pour fournir de la chaleur et réduire les déchets a vu le jour, des panneaux photovoltaïques ont été installés et les collaborateurs sont invités à utiliser la mobilité douce et à se tourner vers des véhicules électriques. « S’il existe des camions électriques depuis un certain temps, ils sont actuellement trois fois plus chers, et il n’y a pas assez de stations de recharge pour que certains trajets soient possibles », souligne-t-il aussi.

3 Cocottes mesure sa performance

« Nous avons toujours eu cette conscience écologique dans notre ADN du point de vue opérationnel en termes de recyclage et de gestion des déchets, mais aussi dans notre approche vis-à-vis des employés et des clients. Mais nous voulions mesurer notre performance », explique la directrice générale de Cocottes, Clémentine Venck, citée par Luxinnovation. À partir de tous les processus de production et d’un magasin type, l’entreprise de restauration a formé trois groupes de travail de 8 à 10 membres qui ont dégagé 13 domaines d’amélioration, dont cinq qui nécessitent de réfléchir plus avant. Outre l’optimisation des circuits des camions réfrigérés, l’entreprise s’est aperçue que « même si 40 % des produits achetés sont des fruits et légumes à faible impact carbone, ils ne contribuent qu’à 10 % des émissions, alors que la viande, qui représente 6 % des achats, contribue à hauteur de 36 % ». D’où la campagne, en janvier, plant based

76 AVRIL 2024

4

Une caméra à ultrasons chez Gilles Tooling

BMW, Yamaha, KTM, Suzuki ou Polaris s’adressent régulièrement à une petite PME du Potaschbierg, à Grevenmacher, 70 employés, qui produit des tendeurs de chaîne, des repose-pieds, des leviers ou des protecteurs de frein et d’embrayage. Arrivée via guichet.lu à la House of Sustainability via le programme Klimpakt fir Betriber, l’entreprise a trouvé, avec une caméra à ultrasons, le moyen le plus efficace de lutter contre les fuites du réseau à air comprimé, qui tourne 24 heures sur 24, au rythme de la production, pour les fraiseuses entièrement automatisées, mais aussi pour le nettoyage, le soufflage ou le montage. Sur un an, Gilles Tooling a pu économiser 30.000 euros de sa facture d’énergie à coups d’économies de quelques centimes à chaque fois sur des heures de production. Ou comment réduire sa facture en faisant un petit geste pour le climat.

700.000 tonnes par an 1 % réutilisé

Le secteur de la construction « génère » chaque année 700.000 tonnes de déchets de démolition (hors terre excavée) dont 1 % seulement est réutilisé. Le gouvernement étudie l’opportunité d’une plateforme pour le stockage et le réemploi de ces matériaux. À la fois dans une approche circulaire mais aussi pour apporter de la sécurité d’approvisionnement. Le tout assorti d’indicateurs qui permettront de mesurer son impact.

5

Le relamping de la menuiserie Arnold Becker Autre entreprise, autre ambiance : la menuiserie Arnold Becker est arrivée sur les programmes d’accompagnement via la Chambre des métiers. En trois mois, cette entreprise localisée à Echternach qui emploie une trentaine de personnes est passée de l’idée de remplacer ses nombreuses « vieilles » ampoules par des LED. La menuiserie a utilisé la plateforme élévatrice de l’entreprise pour effectuer le relamping, ce qui a permis de convertir l’éclairage en lampes LED en deux semaines et de le réaliser sans aucune difficulté particulière. Avec un calcul : une économie annuelle de 27.000 kWh pour cette entreprise qui planifie, produit et assemble ses propres fenêtres, portes, escaliers, meubles et cuisines. Et, déjà, un autre effet : la durée de vie plus longue des LED diminuera le coût pour maintenir ces éclairages en parfait état de fonctionnement.

6

Un plan en cinq axes chez Post

Déjà très avancé, l’opérateur historique a une stratégie en perpétuel mouvement pour la faire progresser, mais qui s’appuie sur cinq axes. Avec la « mesure » en premier lieu pour avoir des données fiables (CO2, déchets, énergie) et pouvoir prendre les bonnes décisions à partir d’une plateforme dédiée et d’objectifs à court, moyen et long termes, afin de les rendre plus tangibles. Au titre de la sobriété, Post utilise la chaleur de ses centres de données et de ses réseaux, met les technologies les plus anciennes à l’arrêt et adapte les capacités des réseaux mobiles aux besoins réels. Sans surprise, la flotte opérationnelle tente de réduire les kilomètres inutiles et bascule vers l’électrification. Achats locaux, réduction et valorisation des déchets, sensibilisation des effectifs et des clients font aussi partie des moyens d’agir concrètement au quotidien.

AVRIL 2024 77

Le rôle du dirigeant est crucial

La House of Sustainability prend de plus en plus de poids, Anne-Marie Loesch (Chambre de commerce) et Gilles Reding (Chambre des métiers) insistent pour que l’État maintienne et développe ses aides en faveur des entreprises soumises à rude épreuve.

Anne-Marie Loesch Chambre de commerce
« Les entreprises font partie de la solution ! »

Beaucoup d’acteurs ont une offre pour les entreprises. C’est un peu difficile de s’y retrouver, non ?

ANNE-MARIE LOESCH (A.-M. L.) La House of Sustainability offre justement une porte d’entrée pour toutes les entreprises, face à une inflation réglementaire. Pour certaines aides, nous faisons nous-mêmes les dossiers pour le ministère de l’Économie, comme l’aide temporaire environnementale, les SME Packages Sustainability ou le Starter Kit. Six conseillers peuvent guider les entreprises.

Est-ce que toutes ces offres font qu’il y en a de plus intéressantes que d’autres pour les entreprises ?

GILLES REDING (G. R.) À la Chambre des métiers, selon les derniers chiffres, de 2022, il y a 77 % de microentreprises, qui comptent moins de dix salariés. Notre approche est plutôt d’aller dans les entreprises, depuis cinq ans, pour sensibiliser et informer au sujet de la digitalisation et, depuis l’année dernière, sur le développement durable. Quatre personnes proposent une offre de contenus que les petites entités peuvent digérer. Elles ont visité 150 entreprises l’an

dernier. La demande est de plus en plus forte, notamment sur la décarbonation. Le prix de l’énergie change la donne mais aussi la pression qui vient de tous les côtés, du salarié, des banques, etc.

Où en est-on ? Est-ce qu’il y a « assez » d’entreprises qui s’y mettent ?

A.-M. L. Il y a des pionniers sur le sujet, de grandes entreprises qui sont plus exposées à des contraintes réglementaires, et l’enjeu est de créer un effet de masse qui entraîne le plus grand nombre d’entreprises.

G. R. Nous demandons une réforme de la loi « environnement » depuis un moment. Il y a eu l’aide temporaire impact environnemental, qui est un peu plus généreuse… mais qui s’arrête fin décembre. Nous espérons soit qu’elle sera prolongée, soit qu’il y aura une réforme de la loi, notamment pour la rénovation énergétique des bâtiments. Nous sommes demandeurs d’un régime d’aides correct.

A.-M. L. C’est une aide qui est très intéressante en termes de taux de participation, qui s’adresse à toutes les entreprises, pour avoir une participation conséquente à leur investissement. De plus en plus de dossiers

78 AVRIL 2024 Enjeux Green transition
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entrent, que ce soit pour l’installation de panneaux photovoltaïques, pour des rénovations énergétiques ou des équipements industriels. Les entreprises sont volontaires mais elles ont besoin d’être épaulées. Selon vos retours du terrain, où sont les points de blocage, la charge administrative, les finances ? Ou l’offre qui peut convenir, par exemple, à une entreprise qui voudrait acheter des bus électriques mais ne les trouve pas sur le marché ?

G. R. Sur les camions, non, il n’y a pas assez d’offres sur le marché. Le prix est le triple ou le quadruple… Ce n’est pas très rentable. Il faut attendre que le marché se développe. Nous sommes sur un bon rythme de croisière en ce qui concerne l’installation des bornes de recharge. A.-M. L. Par rapport à 2019, fin 2023, près d’un quart des nouvelles immatriculations sont électriques. Pour les flottes, ça prend plus de temps. Il y a d’autres éléments à considérer comme la recharge, l’organisation et le change management. Dans de grandes entreprises, de nouveaux fleet managers sont mis en place pour gérer ces questions.

G. R. Dans l’artisanat, vous avez 52 % de frontaliers qui, souvent, rentrent avec la camionnette pour ne pas perdre en productivité et, dans les pays limitrophes, l’infrastructure n’est pas toujours adaptée. Ce n’est pas évident de charger son véhicule. Il y a un boost à attendre des développements des infrastructures de recharge.

Et les autres points de blocage ?

G. R. C’est très variable selon la taille des entreprises. Les entreprises sont un peu fragilisées par les multiples crises depuis quatre ans. Il faut avoir un budget. Oui, il y a aussi les démarches administratives. Nous avons bon espoir que les mesures annoncées par le gouvernement de réduction de 25 % des démarches administratives aboutissent. Au niveau de SME Packages, les deux chambres aident à remplir les dossiers, pour des dossiers jusqu’à 25.000 euros.

A.-M. L. Même pour l’aide temporaire. Il faut distinguer les investissements dans la mobilité, dans les équipements, dans la rénovation énergétique. Donc comprendre la stratégie de l’entreprise. Celles qui

Enjeux Green transition

sont soumises à la SFDR, déjà en vigueur, et qui va concerner de plus en plus d’entreprises, devront faire cet exercice d’analyse de la double matérialité, des impacts qu’elles ont, et développer en conséquence des stratégies à long terme. Ce sera aussi un driver pour faire avancer les choses.

Qu’est-ce qu’un entrepreneur doit faire en premier ?

A.-M. L. Il y a beaucoup d’angles différents selon la situation de l’entreprise. Nous avons un programme d’information et de sensibilisation sur la réglementation, mais aussi sur l’opérationnel, sur les volets stratégiques ou de décarbonation, sur les actions les plus efficaces à mettre en place en fonction de leur activité et de leur secteur. Ça ne sert à rien de travailler sur un sujet alors qu’il n’est pas du tout stratégique.

« Dans les pays limitrophes, l’infrastructure n’est pas toujours adaptée. »

G. R. À l’artisanat, nous proposons la démarche RSE en trois étapes : initiation, analyse et valorisation. Avec un outil en ligne, puis le Starter Kit RSE, financé à 100 % par le ministère des Classes moyennes, qui prépare une analyse à partir de cinq jours passés dans l’entreprise par des spécialistes mandatés par l’INDR pour arriver à une labellisation.

Dans la feuille de route de la nouvelle coalition, il y a beaucoup d’aspects liés à cette nécessaire révolution. Qu’en pensez-vous ? Quelle est la chose la plus importante à faire ?

A.-M. L. Il ne faut pas rajouter trop de charge administrative ni de contraintes pour les entreprises. Même chose avec l’électromobilité. Il faut jouer sur les leviers fiscaux pour les entreprises qui investissent dans des technologies plus innovantes et plus propres. G. R. La bonification d’intérêts pour cette transition doit être encouragée. Nos entreprises sont très intéressées par le photovoltaïque, en autoconsommation, parce qu’elles ont besoin de ce qu’elles pourraient produire !

LA FORMATION, UN ENJEU CLÉ

« Il y a beaucoup de nouveaux sujets, une nouvelle complexité qui se met en place. Nous travaillons avec la House of Training pour développer cette offre et assurer cette montée en compétences sur tous ces sujets dans un contexte de formation continue, explique Anne-Marie Loesch. Beaucoup de fonctions sont concernées et vont devoir s’adapter. »

« Ne vous inquiétez pas, on trouve ces profils ! enchaîne Gilles Reding. Si la demande augmente, l’offre augmente aussi. D’ailleurs, l’artisanat est aussi un acteur de ce changement. Il installe toutes ces nouvelles technologies, les pompes à chaleur ou les panneaux solaires. Dans nos formations sur les pompes à chaleur, nous sommes sold out jusqu’à mi2025, l’intérêt est très grand. »

80 AVRIL 2024

Investir sur le crédit avec moins de risques ?

Hausse de l’inflation et baisse de la croissance ont compliqué la situation financière des entreprises, et donc les investissements sur le marché du crédit. Comment les investisseurs peuvent-ils s’adapter?

Les temps changent, les politiques monétaires aussi. Dans le nouveau paradigme des marchés de taux, on observe des spreads de crédit plus volatils, une dispersion plus élevée entre « bons » et « mauvais » élèves y compris au sein d’un même secteur, et des taux de défaut plus importants. Pour tirer parti de ce paysage contrasté, pourquoi ne pas adopter une stratégie alternative ? Celle-ci peut permettre de profiter aussi bien des resserrements que des écartements de spreads, et transformer des difficultés en opportunités !

UNE APPROCHE LONG-SHORT POUR NAVIGUER

PAR TOUS LES TEMPS

Chez Candriam, notre stratégie alternative, faiblement corrélée aux marchés du crédit, investit principalement dans des titres d’obligations d’entreprises situées dans des pays développés, de qualité investment grade et high yield. Cette stratégie long-short crédit repose sur une approche à forte conviction, conçue pour générer de la performance dans toutes les conditions de marché.

Dans sa recherche d’opportunités à la vente ou à l’achat, l’équipe d’investissement intègre des critères ESG à une analyse bottom-up approfondie. Cette approche fortement sélective dans la construction des portefeuilles long et short est combinée à une allocation sectorielle et régionale. Un overlay tactique permet quant à lui de gérer la volatilité et les mouvements du marché de manière flexible, via une gestion active de l’exposition crédit et de la duration globale du portefeuille. Un univers d’investissement vaste renforce la diversification.

L’équipe High Yield de Candriam gère des stratégies crédit depuis 1999.

Cette stratégie a été lancée en 2021 avec pour objectif de générer une performance absolue supérieure à l’indice €STR© (capitalisé) tout en visant une volatilité ex-ante inférieure à 10 % dans des conditions normales de marché. La stratégie a pu générer des rendements positifs avec une volatilité maîtrisée dans un contexte de marchés du crédit particulièrement tendus, où les segments Investment Grade et High Yield ont enregistré des performances négatives1.

Les stratégies de performance absolue : un choix judicieux pour naviguer sur des marchés du crédit qui s’annoncent complexes dans les prochaines semaines !

Toutes nos stratégies d’investissement sont soumises à des risques, y compris le risque de perte en capital. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.

1 Performance de -13.5% pour l’indice ICE BoA GHY BB-B Non Fin. en 2022, source Bloomberg

CANDRIAM

Alain Deflandre, Head of Sales Luxembourg & Nordics alain.deflandre@candriam.com

Tel. +352 27 97 51 29

Photo Candriam
PARTNER CONTENT

Où s’adresser pour entamer des démarches

Les bonnes adresses ne manquent pas pour celui qui, chef d’entreprise, voudrait accélérer cette inévitable transition. Tout dépend de l’entreprise, de sa taille, de son secteur, de son objectif.

1House of Sustainability

Ironie de l’histoire, la Chambre de commerce et la Chambre des métiers ont bâti une nouvelle maison, le 21 avril dernier, en pleine crise du logement. À partir d’un constat de bon sens : il faut que l’entrepreneur puisse s’y retrouver facilement et trouver ce qu’il cherche pour se lancer dans une démarche ESG – donc plus large que la seule question environnementale. www.houseofsustainability.lu

2

KlimaPakt fir Betriber S’il n’y a plus eu de roadshow depuis le début de la campagne pour les législatives de l’automne, promis, l’initiative KlimaPakt fir Betriber, lancée elle aussi début 2023, poursuit son bonhomme de chemin. Moins d’une centaine d’entreprises ont profité de son approche sectorielle l’an dernier, mais le nouveau ministre de l’Économie, Lex Delles, et la coalition ont redit leur intérêt pour cette « trilogie » d’aides (Fit4Sustainability, SME Packages – Sustainability et l’aide temporaire à impact environnemental – pour l’instant jusqu’à fin décembre). www.klimapaktfirbetriber.lu

3

INDR

L’Institut national pour le développement durable (et la RSE), né il y a 15 ans de la bonne vision de ce qui allait se passer, s’est forgé une solide réputation auprès des entreprises, notamment avec son label RSE, qui rassure les partenaires des entreprises labellisées, qu’ils soient clients, fournisseurs ou banquiers… Depuis janvier, l’INDR a lancé son outil de matérialité pour mesurer les domaines où toute entreprise a un impact sur le climat (ou le social ou la gouvernance). Avec 40 objectifs et 100 fiches, son guide est une référence. www.indr.lu

4

IMS

Née elle aussi il y a plus de 15 ans, Inspiring More Sustainability est apolitique et d’utilité publique, avec des objectifs plus larges que la seule transition environnementale. Forte de 225 entreprises membres qui représentent selon elle un quart de la masse salariale du pays, elle a notamment développé sa Sustainability Academy, modèle unique de formation… au moment où les besoins sont grands. Depuis février et jusqu’à mi-juin, les candidatures pour les Sustainability Awards sont ouvertes et la 13e (!) édition de son forum réunissant des solutions aura lieu à l’automne.

www.imslux.lu

5

Luxinnovation

L’agence publique d’innovation a développé une expertise unique dans l’accompagnement d’entreprises, souvent innovantes. Luxinnovation a non seulement accrédité elle-même une vingtaine de sociétés expertes (des ingénieurs civils) dans l’art de développer une stratégie, mais elle travaille également activement avec les clusters luxembourgeois et sur des initiatives autour du bois (e-Holzhaff) ou du recyclage des matériaux de construction. Avec même un hub autour de l’innovation liée à la durabilité. www.luxinnovation.lu/fr/programmes-deperformance-fit-4/fit-4-sustainability/

Enjeux Green transition
82 AVRIL 2024

Le Cell, initiative qui ne manque pas de piquant

Peut-être

que le démarrage, en 2010, a été lent, mais les citoyens sont désormais bien lancés pour reprendre le contrôle de leurs destins locaux. Et pensent même à réinventer le monde de l’entreprise. De l’intérieur.

Un réseau social écologique. Des fleurs à couper soi-même. De nouvelles idées pour concevoir des bâtiments. Une plateforme de partage de l’énergie renouvelable. Une coopération pour soutenir le développement du solaire pour répondre aux besoins de 160 personnes. Dans le catalogue à la Prévert du Bibe, 10 projets ont commencé à germer, qui ont rejoint 68 autres projets citoyens déjà bien établis, deux en voie de floraison, deux en attente de financement et un qui n’a pas survécu. Bibe ? L’acronyme de « BiergerBedéelegung », ou participation citoyenne.

Près de 15 ans après qu’une centaine de citoyens se sont engagés dans la création du Centre for Ecological Learning Luxembourg (Cell), le répertoire de ces initiatives porte en creux un triple message : les citoyens qui ont envie de changer le monde ne sont plus seuls, ils ne sont plus obligés de s’en remettre à une organisation politique pour défendre leurs points de vue et ils seront prêts à diffuser leurs aspirations de manière concrète dans le monde de l’entreprise.

Le PIB du bien-être

Le propos est beaucoup plus structuré qu’il n’y paraît dans un « Manifeste pour un monde résilient – sept thématiques pour changer le système et bâtir une société respectueuse du vivant ». Dans son chapitre consacré à la sobriété écono -

mique, le manifeste invite à « rompre une fois pour toutes avec l’idée d’une économie comme système d’échanges autonomes obéissant aux lois du marché » pour revenir à « une économie politique ». Autrement dit, à subordonner l’économie au maintien et à l’amélioration des droits démocratiques fondamentaux pour passer à « l’art politique et écologique de délibérer sur les moyens d’assurer le bien-être écologique et social du vivant ». Le PIB du bienêtre est là, pas loin d’une décentralisation politique, que ce soit à l’échelle territoriale ou – on y revient – à celle de l’entreprise, non sans promouvoir la démocratie d’entreprise multi-parties prenantes, l’autre nom des coopératives, par exemple. Un héritage garanti avant de commencer à produire quoi que ce soit, une redistribution pendant la production et une autre des richesses accumulées, une réorientation des critères de financement de projets au regard de leur contribution à l’intérêt général ou encore le fameux revenu garanti universel assorti de tâches gratifiantes et utiles pour lesquelles le marché du travail ne paierait jamais le moindre kopeck.

Rien de nouveau sous le soleil, diront ceux qui se souviennent qu’en avril 2010, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, avait demandé au Conseil économique et social (CES) et au Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD) de tra-

vailler à une série d’indicateurs permettant d’objectiver le bien-être, ce qui allait devenir le Luxembourg Index of Wellbeing (LIW). Si, justement. La pratique, disait avec justesse Jean-Jacques Rommes dans une récente contribution à Forum, est que « la tentation de caisses pleines est trop forte pour en priver les générations actuelles : augmenter les salaires du secteur public et parapublic, payer des congés parentaux, augmenter les prestations sociales…, voilà autant de facteurs qui renforcent le ‘bien-vivre’ au Luxembourg et certainement aussi le PIB bien-être. Ainsi, le LIW devient le pupille du PIB et le cercle se referme. »

Repair café et start-up territoriale Ce qui a changé ? Des citoyens engagés font marcher leurs projets au bénéfice d’un monde meilleur. À l’instar des Repair Café qui ont essaimé dans tout le pays et se sont affiliés à des projets dans la Grande Région. Ou de Boost Lokal Lëtzebuerg, la première édition luxembourgeoise de Start-up de territoire, une démarche qui vise à faire émerger des solutions entrepreneuriales et créatrices d’emplois pour répondre aux défis sociaux et environnementaux des territoires ; après l’ouest du pays en fin d’année, une nouvelle édition aura lieu cet automne dans l’est, autour de Junglinster. Le mouvement est en marche.

Enjeux Green transition
84 AVRIL 2024

Responsable envers les hommes, la nature et le climat

Domaines Vinsmoselle, pionnier de la viticulture luxembourgeoise, reçoit le prestigieux label FAIR'N GREEN en reconnaissance de son engagement envers un avenir meilleur pour les vignerons, les clients et la planète.

Dans un monde en constante évolution, la durabilité est devenue bien plus qu’une simple tendance. Consciente des défis environnementaux et sociétaux auxquels le secteur viticole est confronté, la coopérative a ainsi pris des mesures significatives pour s’engager dans une démarche de développement durable. Cette détermination à préserver l’environnement et à soutenir la communauté a conduit à l’obtention du prestigieux label FAIR’N GREEN, faisant de Domaines Vinsmoselle le premier producteur luxembourgeois à être ainsi reconnu. La durabilité est au cœur de la mission de Domaines Vinsmoselle. Reconnaissant que la qualité du vin ne se limite pas à son goût mais s’étend à tout le processus de production, la coopérative a investi dans des pratiques viticoles respectueuses de l’environnement. Domaines Vinsmoselle s’engage à minimiser son impact écologique et à

préserver la biodiversité en adoptant des méthodes de culture innovantes qui réduisent le besoin de substances synthétiques, tout en recourant aux énergies renouvelables. Mais la durabilité ne se limite pas à l’environnement. Pour Domaines Vinsmoselle, cela signifie aussi soutenir ses 170 membres vignerons et promouvoir des pratiques commerciales équitables. Avec FAIR’N GREEN, l’engagement envers les dimensions sociales et économiques du développement durable est renforcé. En favorisant le bien-être des vignerons et en répondant aux nouvelles exigences du marché pour des produits durables, Domaines Vinsmoselle prouve que la durabilité et la réussite économique peuvent aller de pair.

La coopérative a choisi FAIR’N GREEN pour sa perspective unique en tant qu’association créée par des vignerons pour des vignerons. Ce partenariat offre un soutien

continu et des conseils adaptés à la réalité des vignerons, facilitant ainsi la transition vers des pratiques plus durables.

En tant que membre de Fair and Green e.V., Domaines Vinsmoselle s’engage à respecter les principes de responsabilité envers l’homme, la nature et le climat. Cette approche holistique guide la coopérative dans son effort continu pour créer un avenir meilleur pour les générations futures et pour produire du vin qui ne se résume pas uniquement à une activité commerciale, mais également à un engagement envers un avenir plus durable pour tous.

DOMAINES VINSMOSELLE info@vinsmoselle.lu

Tel. : 23 69 66 1

www.vinsmoselle.lu

La vie foisonne dans les vignes, tissant une riche harmonie écologique
PARTNER CONTENT
Crédit Christian Wilmes

Les chefs d’orchestre

Les répétitions du printemps sont presque terminées pour les jardiniers. À la baguette de la symphonie attendue, qu’ils soient à la Moselle ou en ville, qu’ils soient amoureux des roses ou des papillons, qu’ils préparent le terrain pour des golfeurs ou des footballeurs, ces esthètes de l’éphémère font leurs gammes. Une dernière fois. Le spectacle va commencer.

Portfolio
Journaliste THIERRY LABRO
86 AVRIL 2024

d’orchestre du printemps

GOLF DE LUXEMBOURG

Le golf, c’est la passion de Laurent Depret qui, à 58 ans, y aura consacré les deux tiers de sa vie. À jouer… à rendre les parcours de trois golfs, dont celui de Luxembourg aujourd’hui, les plus soignés possibles. Avec huit jardiniers, s’adapter au changement climatique est un choix : abolition des produits phytosanitaires et diminution des quantités d’eau pour se préparer à davantage d’épisodes de sécheresse, ou utilisation de produits biostimulants et d’éliciteurs. À Belenhaff, 2.000 à 3.000 bulbes de narcisses et tulipes sont plantés aux abords du club, ainsi que sur le terrain. De nombreux rhododendrons aussi.

AVRIL 2024 87

ROUSEFRËNN MUNSBACH

Il y a longtemps que, dans la roseraie du château de Munsbach, on sait que l’important, c’est la rose ! Tous les 15 jours, le mercredi matin, de mars à octobre, Mireille Steil dirige une brigade de bénévoles, les Rousefrënn (ou « amis de la rose »), pour préserver et développer le patrimoine des roses du Luxembourg. En 2022, la roseraie a d’ailleurs été récompensée par le prix Garden of Excellence 2022 de la Fédération mondiale des sociétés de roses. Une partie des frais est subventionnée par l’État et la commune de Schuttrange. L’association y dépense, quant à elle, plus de 6.000 euros par an.

88 AVRIL 2024

PARC MONDORF DOMAINE THERMAL

Aménagé en 1886 par le célèbre paysagiste Edouard André, ce parc de style anglais de 45 hectares à Mondorf-les-Bains est entretenu et développé par Romain Schneider et son équipe depuis 23 ans : une roseraie avec plus de 3.000 rosiers, un jardin de plantes aromatiques, un verger, un jardin à la française, deux plaines de jeux, un labyrinthe pédagogique, un mini-golf paysager et des œuvres d’art. Plus de 70.000 bulbes ont été plantés cet automne. Le parc, ouvert toute l’année, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, s’est engagé dans une démarche environnementale qui prend en compte plus de 200 critères. Y sont aussi produits 300 kilos de miel dans 15 ruches et 6.000 œufs que les clients peuvent avoir au petit-déjeuner du Mondorf Parc Hôtel.

AVRIL 2024 89

STADE DE LUXEMBOURG

L’herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais où ? Probablement au Stade de Luxembourg. Malgré les difficultés liées au réchauffement climatique, une équipe de sept jardiniers, sous la conduite du greenkeeper Cyril Schweitzer, s’y attache sans relâche, au stade comme sur tous les terrains de football (naturels et synthétiques) de la Ville de Luxembourg, tandis qu’une équipe « alentours » s’occupe des haies et de tout ce qui n’est pas strictement lié à la pelouse.

90 AVRIL 2024

JARDIN DES PAPILLONS À GREVENMACHER

Les 40.000 visiteurs annuels du Jardin des papillons de Grevenmacher respirent au rythme des battements d’ailes. Aménager un cadre tropical que la jardinière Sandra Tibolt et son équipe offrent à ces 40 variétés de papillons tout en intégrant des salariés en situation de handicap est une tâche de tous les instants. 10.000 euros de plantes y sont investis chaque année. À découvrir, le Beaucarnea recurvata, ou « pied d’éléphant » en français.

92 AVRIL 2024

DOMAINE CLAUDE BENTZ

En 20 ans, Jojo Bentz, épouse de Claude Bentz et mère de Carole Bentz, la quatrième génération qui gère le vignoble familial, a aménagé, en compagnie d’un aide-jardinier, des vertes prairies derrière le domaine viticole : un parc d’un hectare aux détails soignés, entre cerisiers et pommiers, est accessible lors des portes ouvertes ou les événements organisés par le domaine, et dans le cadre d’événements privés ou professionnels. Le parc n’échappe pas aux contraintes liées au réchauffement climatique.

AVRIL 2024 93

PARC MERVEILLEUX DE BETTEMBOURG

Lorsque Albert Willem Ter Braake créa pour la première fois les Floralies à Mondorf, l’horticulteur néerlandais eut l’idée de créer également un parc de contes de fées sur le modèle hollandais. Le bourgmestre de Bettembourg, Léon Eberhard, lui prêta une oreille attentive. Ouvert de la veille de Pâques jusqu’à mi-octobre, le parc de 25 hectares, géré par sa jardinière en chef Mireille Traufler, explose au printemps. Avec l’augmentation des prix de l’énergie, les frais de fonctionnement du jardin ont fortement augmenté, surtout pour chauffer les maisons malgache et amazonienne nécessitant une température ambiante et constante bien au-delà des 20 degrés. Un des enjeux auxquels le parc est confronté.

94 AVRIL 2024

VILLE DE LUXEMBOURG

Au parc municipal, également appelé parc Amélie, comme sur les 76 hectares d’espaces verts de la ville de Luxembourg, où l’on retrouve beaucoup d’Acers, de Tilias et de Quercus, le printemps n’est presque qu’une saison comme une autre pour Ronny Marx. Les jardiniers de la Ville anticipent et suivent les saisons, avec passion et patience, avec respect de l’environnement.

AVRIL 2024 95

CHÂTEAU DE BERG

Approchez-vous ! Encore ! L’extraordinaire parc du château de Berg devrait être ouvert au public pour les Rendez-vous aux jardins. L’occasion de voir l’arbre préféré du Grand-Duc Jean, un tilleul. Ou les deux plantes préférées de celle qui préside aux destinées de l’endroit depuis deux ans, Véronique Conrardy : le tulipier (Liriodendron tulipifera) dit de Virginie, espèce de la famille des Magnoliacées reconnue pour sa majesté – il peut atteindre 30 m –, ses fleurs distinctives en forme de tulipe et ses feuilles en forme de pattes de canard ; et la vivace Dauphinelle (Delphinium), de la famille des Renonculacées. Au nom du Grand-Duc Henri et de la Grande-Duchesse Maria Teresa et à la tête d’une brigade de 12 personnes, elle veille à l’harmonie et au développement des jardins du Palais grand-ducal, de Berg et de Fischbach, et du jardin floral auquel veille particulièrement la Grande-Duchesse. Sans parler des herbes cultivées pour répondre aux besoins des cuisiniers de la Maison du Grand-Duc.

96 AVRIL 2024

Grand Dossier Finance & Legal Contenus sponsorisés

Sustainable finance

LSFI

« La transition vers la finance durable n’en est qu’à ses débuts »

Nicoletta Centofanti

QUINTET

Sustainability: seizing the opportunity

Giulia Bruni Roccia et AJ Singh

EY LUXEMBOURG

Sustainability and tech: a symbiotic relationship

Vanessa Müller et Ajay Bali

KPMG LUXEMBOURG

Start building trust with CSRD

Julie Castiaux

DNCA

Fonds ISR… place à la gestion !

Léa Dunand Chatellet

CLIFFORD CHANCE

CSRD, CS3D & SFDR: what companies need to know

Lauren Harris et Maren Stadler-Tjan

98 AVRIL 2024

Contenus sponsorisés

DPAM

Unlocking value: ESG within bond credit analysis

Sara Farias de Carvalho Martins

WEALINS

Building a plane while flying it

Flavia Micilotta

BANQUE HAVILLAND

The waning enthusiasm for ESG investing

Teemu Riihijärvi

AXA INVESTMENT MANAGERS

Investir durablement avec les ETF actifs

Jane Wadia

ELVINGER HOSS PRUSSEN

At the crossroads: EU sustainable finance rules

Thomas Göricke et Rachel Hardy

Ne manquez pas le dernier Grand Dossier

Digitalisation: Evolution & Impact

AVRIL 2024 99

Bienvenue au Club !

Chers membres,

En avril, l’innovation, l’architecture et l’entrepreneuriat seront au centre des discussions lors d’événements à ne pas manquer :

Le 18 avril, rejoignez notre Table ronde : Petites entreprises, grands défis chez Degroof Petercam. Découvrez quatre entrepreneurs de secteurs variés telles que Daniel Eischen (Interact), Marie Lucas (M3 Architectes), Alexandra Kieffer (Légère Hôtel Luxembourg) et Laurent Saeul (Minusines). Ensemble, ils exploreront les principaux défis et opportunités des petites entreprises luxembourgeoises.

Le 24 avril, rendez-vous à Luxexpo The Box pour le 10×6 New European Bauhaus. Dix architectes visionnaires échangeront sur une architecture durable et inclusive. Lors de cet événement, nos journalistes présenteront sur scène le dossier Paperjam Unusual Suspects, consacré à quelques profils moins connus mais particulièrement inspirants.

Ne manquez pas ces événements qui reflètent la diversité et la vitalité du paysage business luxembourgeois.

Dans l’attente du plaisir de vous revoir.

Vos derniers rendez-vous en images

« L’imagination a toujours été mon moteur. »

1 John Baker (Baker Inc), Soraya Doumit (JLL) et Naouelle Tir (Prolingua).

2 Yuriko Backes (Ministre de la Défense, ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, ministre de la Mobilité et des Travaux publics).

3 Céline Coubray (Paperjam Architecture+Real Estate), Jürgen Primm (Landimmo Real Estate), Sandra Huber (IKO Real Estate), Guy Degryse (Baltisse Real Estate) et Michelle Friederici (Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils). Barbara Daroca (ING) et Virginie Ducommun (Time for the Planet).

100 AVRIL 2024 4 1
“ It’s my job to create a culture of trust. ”
Carole Miltgen Prisma

Devenez membre

Le Paperjam+Delano Business Club est ouvert à toutes les entreprises et institutions luxembourgeoises ou en rapport avec le Luxembourg, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.

AVRIL 2024 101
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Programme

TALKS, SHOWS & AWARDS

Table ronde :

Petites entreprises, grands défis

Jeudi 18 avril 2024 – de 18:30 à 21:30

Degroof Petercam

Avec la participation de Daniel Eischen (Interact), Marie Lucas (M3 Architectes), Alexandra Kieffer (Légère Hôtel Luxembourg) et Laurent Saeul (Minusines).

10×6 New European Bauhaus

Mercredi 24 avril 2024 – de 17:00 à 22:30

Luxexpo The Box

Avec la participation de Sahar Azari (Saharchitects), Julie Conrad (Julie Conrad Design Studio), Marielle Ferreira Silva (Drees & Sommer), Edouard François (Maison Edouard François), Florian Hertweck (Studio Hertweck Architecture Urbanism), Sebastian Moreno-Vacca (A2M Architects), Dave Lefèvre (Coeba), Emma Zimer (Nouma), François de la Caffinière (Valéan) et Carole Schmit (Polaris Architects).

Private Banking Innovation

Mercredi 15 mai 2024 – de 18:30 à 21:30

Arendt House

Luxembourg’s private banks manage €600B in assets, undergoing digital transformation. AI predicts markets, automation streamlines operations. Join the roundtable on future private banking.

With the participation of Ananda Kautz (ABBL), Pascal Martino (Deloitte) and Nasir Zubairi (The LHoFT).

General Partner: ING

SOCIAL

29.03 Thank-God-It’s-Friday: Under 50 Lunch

19.04 Déjeuner Carrousel

Thank-God-It’s-Friday: Leadership Lunch

26.04 Thank-God-It’s-Friday: HR Lunch

03.05 Thank-God-It’s-Friday: Marketing Lunch

17.05 Déjeuner Carrousel

Thank-God-It’s-Friday: Leadership Lunch

23.05 Let’s Taste: Flavours of rosés: time for conviviality

24.05 Thank-God-It’s-Friday: HR Lunch

ACADEMY

28.03 Journée de workshops

04.04 Scale up: Masterclass

15.04 Webinar

Stratégies marque employeur en période de pénurie de talents

17.04 Webinar

TVA sur les voitures de société au Luxembourg

18.04 Journée de workshops

24.04 Webinar: GDPR

14.05 Scale up: Masterminds

Off the record: Human Resources

Consultez notre programme

102 AVRIL 2024

Maison Moderne warmly welcomes Stéphanie Schleich as its new director of Maison Moderne

Brand Studio Content Agency.

We are renowned for producing inspiring content and designs, delivering impactful strategies to ensure your message reaches the right audience. Today, we aim to expand our services to continue being a driving force of innovation at Maison Moderne.

We are actively seeking Digital Strategists, Social Media Experts and Content Creators, GenAI Specialists as well as Employer Branding Wizards.

We are both open to collaborations and eager to hire experts.

Maison Moderne is a 100 % founderowned, independent media company, publishing news, operating a business club, and providing communication services. Maison Moderne: Shaping the future of a progressive Luxembourg. Since 1993. Join us

Write to

Stephanie.Schleich@MaisonModerne.com and Mike.Koedinger@MaisonModerne.com

PAPERJAM Welcome to

Mathieu Van Wetteren, un chef heureux

Le lundi 26 février 2024 sera à jamais le jour où Mathieu Van Wetteren, chef et propriétaire du restaurant Apdikt à Steinfort, a touché son rêve du bout du doigt : une étoile au Guide Michelin.

« Plus que n’importe quelle autre distinction, elle incarne l’excellence de notre profession. Ça fait maintenant 21 ans que je la poursuis », explique le chef. Après un passage éclair au lycée hôtelier de Diekirch, Mathieu Van Wetteren part étudier en Belgique, à Namur : une révélation. Avide d’en apprendre toujours davantage, il multiplie les expériences auprès de chefs étoilés : l’Héliport, à Liège, une étoile ; le Schwarzwaldstube, à Baiersbronn, trois étoiles ; The Jane, à Anvers, deux étoiles… Bien qu’établi depuis sept ans – déjà – Mathieu Van Wetteren ne manque pas une occasion de s’offrir un stage chez un de ses confrères. Perfectionniste à l’extrême, il ne s’avoue que rarement satisfait. Bien conscient que rien n’est jamais acquis, il n’a de cesse de questionner sa pratique. D’aller de l’avant. « Cette étoile, je la dois à la détermination que j’ai mise dans mon métier. Me lever chaque matin, coûte que coûte. Viser l’excellence, immuablement. Et puis l’envie de liberté. » Depuis ses débuts, Mathieu Van Wetteren détonne dans le

paysage gastronomique luxembourgeois. Par sa discrétion, sa droiture et sa rigueur. Une posture assumée, qui s’incarne dans la figure du pirate, à laquelle il tient tant. « Attention à ce que vous mettez derrière ce mot. Tout le monde y voit le personnage de contes, ce n’est pas cela que j’entends, moi. Les pirates sont régis par un code d’honneur, des valeurs auxquelles jamais ils ne dérogent. C’est cette discipline qui fait que je suis ce pirate ; par ces règles que je m’impose et qui font tourner Apdikt depuis sept ans. J’en suis fier. Tout au long de ces années, je suis resté fidèle à moi-même. Et c’est cela que les inspecteurs du Guide Michelin saluent aujourd’hui. Je les remercie de m’avoir laissé le temps de me construire, de poser les fondations de mon entreprise. » Loin d’être un but en soi, l’étoile est une reconnaissance : celle de l’excellence de sa cuisine, celle de l’excellence du goût – qui le motive au quotidien – et bien plus, celle de l’amour et de la générosité qu’il place dans chaque assiette.

Journaliste SARAH BRAUN Photos Guy Wolff, Shutterstock, Maison Moderne, Nan Ban, Public House, Baobar et La Lorraine Mathieu Van Wetteren doit sa première étoile à sa détermination.
106 AVRIL 2024
Apdikt, 1, rue des Martyrs, Steinfort

LE GOÛT DES POUILLES

CHEZ SALENTO

Ouverte du petit-déjeuner jusqu’à l’aperitivo, Salento – la nouvelle adresse de Sébastien Serra, tenue par Matthieu (ex-Brasserie Guillaume) – a été pensée dans l’esprit des rosticcerie italiennes. Dans l’assiette, une offre de petite restauration de qualité, inspirée par les recettes du Salento (Pouilles), à l’instar de la puccia, un pain italien généreusement garni.

Ouverture début avril, 5, Grand-Rue, Luxembourg

UNE PAUSE LUNCH

AU PUBLIC HOUSE

L’adresse a déjà conquis son public à l’heure du dîner avec un menu de haute voltige exécuté par Anne Knepper, et dont l’accord mets-vins est fait pour les acolytes de Bonne Nouvelle. La bonne nouvelle du printemps ? On peut s’y autoriser désormais un lunch express, plutôt healthy, avec une formule soupe + tartine, avec un petit dessert à emporter.

7, boulevard Franklin-D.-Roosevelt, Luxembourg

Lesbonnes nouvelles

MICHELIN BELUX 2024

UN GRAND CRU

La sélection du prestigieux guide rouge n’a pas failli à son côté sensationnel avec l’annonce de neuf nouveaux étoilés en Belgique et au Luxembourg. Au Luxembourg, outre la consécration tant attendue de Mathieu Van Wetteren, le paysage gastronomique ne change pas d’un iota, avec ses onze étoilés. René Mathieu, quant à lui, a été à nouveau mis à l’honneur pour son approche engagée de la gastronomie.

SPICY AND MORE CHEZ TACO SHOP

Cadre contemporain feutré et saveurs épicées : Taco Shop a la recette du succès. Nouvelle adresse mexicaine en vue, l’établissement propose une jolie carte de spécialités, réalisées sans chichis et vraiment savoureuses. Le petit plus : Taco Shop propose un service de livraison et on peut également y trouver des sauces spicy pour se tenter un petit « Hot Ones » à domicile.

21, rue de la Tour-Jacob, Luxembourg

UNE NOUVELLE OUVERTURE

LE PETIT BISTRO ESPACE BELAIR

En lieu et place du Bel Canto s’ouvrira, mi-avril, Le Petit Bistro Espace Belair, nouvelle adresse du groupe Espace Saveurs. Pensée dans la lignée du Le Bistro du Sommelier, la carte d’influence bistronomique s’accompagne d’une sélection de vins à faire rougir les plus grands épicuriens. Une valeur sûre en perspective.

26, rue d’Amsterdam, Luxembourg

UNE NOUVELLE CANTINE ASIATIQUE

AU BAOBAR

Le gua bao – ce petit pain à la vapeur ultramoelleux – est à l’honneur de Baobar, mais la carte tout entière propose vraiment une expérience gustative dépaysante, à l’image du Gourmet Chaofan Rice, mélange savoureux de riz, omelette et oignons cébettes, ou d’une profiterole à la glace au sésame noir, une dinguerie.

51, rue de Clausen, Luxembourg

L’ART DU RAMEN

AU NAN BAN

Ambiance zen et chaleureuse, service irréprochable et ramens exécutés dans les règles de l’art : attention, cette adresse est addictive. Le chef prépare son bouillon luimême, selon une recette ancestrale, et un soin particulier est apporté au choix des ingrédients pour confectionner les nouilles. La carte est courte – sept propositions, plus un ramen « enfant » – avec une belle déclinaison de sakés. Juste parfait.

29, rue Sainte-Zithe, Luxembourg

UN NOUVEAU VISAGE

POUR LA LORRAINE

Reprise en 2022 par Louis Scholtès, l’institution de la place d’Armes a inauguré fin mars le début d’une nouvelle ère. Décoration raffinée et nouveau concept culinaire – sans renier les influences brasserie marine qui ont fait les grandes heures de l’établissement – La Lorraine est en passe de devenir LE repaire des foodies à Luxembourg !

7, places d’Armes, Luxembourg

#FoodzillaGuide AVRIL 2024 107

Laliste du mois

Évadez-vous de la ville !

À moins de deux heures de la capitale, vivez de nouvelles expériences. Que vous soyez plutôt vie de château, périple à deux roues ou escapade nature, découvrez notre guide de bonnes adresses pour changer d’air !

Le château d’Urspelt

Passez le porche de cet édifice vieux de 300 ans et découvrez un lieu aussi féérique qu’apaisant, entouré de nature. Profitez d’un moment de détente dans le bar lounge, aménagé dans les caves historiques, mais surtout, détendez-vous dans le spa et sa grotte sensorielle. Un pur moment de délectation.

Am Schlass, L-9774 Urspelt

Le Domaine de la Klauss

Le parc animalier de Sainte-Croix

Vivez un moment en pleine nature au cœur des espaces naturels préservés du parc animalier mosellan. 56 lodges sont mises à disposition des visiteurs, dans un forfait comprenant deux jours d’accès au parc. Pour un séjour dépaysant en famille à deux heures de Luxembourg-ville !

Péitche

Lauer

Le château du Pont d’Oye

Entièrement rénové à la fin de l’année 2023, le château du Pont d’Oye est un charmant bed & breakfast en plein milieu de la campagne belge. Idéaux pour un week-end en amoureux, les lieux disposent également de chambres familiales et d’aires de pique-nique pour une escapade joyeuse.

1, rue du Pont d’Oye, B-6720 Habay-la-Neuve

En plein cœur du pays des Trois Frontières, le Domaine de la Klauss est une pépite où règnent luxe, calme et volupté. Restaurant gastronomique ou brasserie plus conviviale, spa Gemology de 800 m2 et chambres ou suites raffinées et moelleuses, l’établissement offre une expérience des plus prestigieuses. Le plus ? Un superbe haras dans lequel il est possible de dîner d’avril à septembre.

2, impasse du Klaussberg, F-57480 Montenach

Route de Sainte-Croix, F-57810 Rhodes

Pèitry

Restauberge

Amateurs de virée champêtre : le Pèitry Restauberge, à moins d’une demi-heure de la capitale, vous tend les bras. Découvrez le charme cossu et raffiné de ses studios et de son gîte, et goûtez la cuisine franche et savoureuse du chef Quentin Debailleux. À deux pas de la Moselle luxembourgeoise et du Mullerthal. 18, route de Luxembourg, L-6910 Roodt-sur-Syre

Découvrez un lieu unique en son genre, dans la vallée des Sept Châteaux. Péitche Lauer est une adresse où l’on se sent accueilli comme à la maison. La cuisine est simple et goûtue, l’ambiance détendue. Le plus : les chambres MushRooms au design ludique. L’établissement bénéficie du label Bed & Bike, avec un espace de rangement pour tous types de deux-roues.

4, am Tremel, L-8706 Useldange

Photos Le château d’Urspelt, le château du Pont d’Oye, le Domaine de la Klauss, le parc animalier de Sainte-Croix, Pèitry Restauberge et Péitche Lauer
Journaliste SARAH BRAUN
108 AVRIL 2024

Des soirées pour tous les goûts

Du bon son, du latino et un bond dans le passé : sélection des sorties à ne pas louper dans les prochaines semaines.

Blind test au G.A.N.G

Le food court de la Belle Étoile s’apprête à mettre à l’épreuve vos compétences musicales avec un blind-test d’anthologie sur les sons iconiques des années 80, 90 et 2000. Transe en perspective ! Équipes de quatre à huit personnes. Réservation fortement conseillée.

G.A.N.G, Belle Étoile, route d’Arlon, Bertrange (le mercredi 17 avril, à 20 h)

Apéritif-concert thématique à l’Opéra de Metz

Conjuguez les joies de l’afterwork avec la délicatesse d’un moment de poésie à l’opéra. Airs d’opéra, mélodies, lieder, succès d’opérettes et de comédies musicales… sont au menu des apéritifs-concerts des artistes du Chœur. Venez profiter d’un moment de détente avec une formule qui allie convivialité et plaisir pour les oreilles.

Opéra de Metz, 4-5, place de la Comédie, Metz (France), (le mardi 30 avril, de 19 h à 20 h)

Latino Party au Melusina

Aficionados de reggaeton, de salsa ou de merengue ? Cette soirée est la vôtre ! Le club de Clausen inaugure la belle saison avec l’une des soirées les plus chaudes du moment. Au programme, cocktails, hot vibrations et danse jusqu’au bout de la nuit. À partir de 21 ans.

Melusina, 145, rue de la Tour Jacob, Luxembourg (le samedi 20 avril, de 22 h à 3 h)

Dave Clarke au Lenox

Dave Clarke sera aux platines du Lenox pour une soirée d’anthologie à l’occasion de la sortie numérique des albums emblématiques Red et Archives One, aux côtés d’autres talents internationaux, comme Truncate (États-Unis), Netty Hugo et Al-X (Luxembourg). Mémorable !

Lenox, 58, rue du Fort Neipperg, Luxembourg (le samedi 20 avril, à partir de 23 h)

Soirée 1990 –Casino 2000

Valeur sûre de 7 à 77 ans – ou presque – les soirées « Génération 90-2000 » du Casino 2000 sont un événement incontournable pour quiconque adore se déhancher sur les tubes de Britney Spears, des Spice Girls ou d’Usher. Un exercice que DJ Mast maîtrise à la perfection.

Casino 2000, Rue Th. Flammang, Mondorf-les-Bains, (le vendredi 12 avril, à partir de 22 h)

Go Ten 15th Anniversary au Go Ten

Quinze ans, ça se célèbre ! Dès 18 h, le staff attendra de pied ferme sa (très) fidèle clientèle. Au menu ? La recette inchangée qui fait le succès des lieux depuis une décennie et demie : cocktails maîtrisés et dancefloor électrisé par un crew de DJ. Save the date !

Go Ten 10, rue du Marché-auxHerbes, Luxembourg (le samedi 13 avril, à partir de 18 h)

Micro-Truc à la Kulturfabrik

La Kufa organise pour la première fois une journée dédiée à la microédition (des pratiques d’édition spontanées et à toute petite échelle). Micro-Truc mettra en lumière les images et les illustrations, et les créateurs qui sont derrière ces pratiques. Au programme : workshops, spectacles et concert dessiné de Sheebaba, Margot Spindler et Bertrand Ricciuti.

Une dégustation de bières artisanales en quantité limitée jusqu’à 21 h est aussi prévue.

Kulturfabrik, 114, rue de Luxembourg, Esch-sur-Alzette (le samedi 20 avril, de 10 h à 21 h)

Photos Matic Zorman (archives), Shutterstock, Kufa, Got Ten et Lenox
110 AVRIL 2024 Afterwork

IT’S ALL ABOUT GOOD TASTE

UNLOCK THE FLAVOR OF EASTER AND ORDER YOUR MENU ON NIESSEN.LU

Ma recette

Tofu aux légumes

Sven Hauser donne son interprétation freestyle de la cuisine végétalienne, inspirée des saveurs de la gastronomie indienne. Un plat sain, au goût pur et frais.

Sven Hauser

Cofondateur du réseau de relations publiques PR-B, Sven Hauser est un adepte de l’alimentation végétale qui est, pour lui, loin de n’être qu’une cuisine de substitution.

Ingrédients

Pour 2 personnes Pour le tofu :

• 300 g de tofu

• Ail et gingembre frais

• Farine de riz

• Huile de coco

• Sel et poudre de chili

Pour les légumes :

• 1 courgette

• 1 brocoli

• 1 tomate

• 1 poivron rouge

• Ail et gingembre frais

• Concentré de tomates

• Fenugrec, graines de fenouil, de moutarde et de coriandre

• Sel et piment en poudre ou frais

• Huile neutre

TIPS

Pour les friands de cuisine méditerranéenne, on peut remplacer l’huile de coco par de l’huile d’olive, et les légumes peuvent être préparés « façon ratatouille », avec de l’aubergine et des herbes fraîches du sud de l’Europe.

1

Enveloppez le tofu dans un torchon (ou dans du papier essuie-tout) pendant 30 minutes pour l’assécher. Coupez-le en cubes de 2 cm, puis roulez-les dans la farine de riz mélangée au sel et à la poudre de chili. Râpez l’ail et le gingembre. Faites-les revenir avec le tofu à feu moyen dans une cuillère à soupe d’huile de coco pendant environ 20 minutes jusqu’à obtenir des cubes dorés.

2

Coupez les légumes en morceaux de la taille d’une bouchée. Versez un peu huile dans deux poêles, puis faites rapidement griller une demicuillère à café de fenugrec, de graines de fenouil, de graines de moutarde, de graines de coriandre, d’ail et de gingembre dans chacune des poêles. Faites revenir le brocoli et le poivron dans la première, la courgette et la tomate dans la seconde. Ajoutez un peu d’eau et de concentré de tomates, du sel et du piment. Mettez un couvercle et laissez mijoter à feu doux pendant environ 20 minutes.

3

Servez avec du riz ou des naans en accompagnement.

Photos Eva Krins
Journaliste LÉNA FERNANDES
112 AVRIL 2024
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Culture

Les immanquables du mois

Tous les mois, Paperjam sélectionne les événements de la scène culturelle au Luxembourg à ne pas rater.

Journaliste CÉLINE COUBRAY

Mozart revisité

Le talentueux Kit Armstrong revient pour un deuxième concert au Luxembourg cette saison et invite cette fois-ci à la découverte des concertos de Mozart. Accompagné par Noah Bendix-Balgley au violon et Amihai Grosz à l’alto, et de l’ensemble NN, le pianiste s’interroge sur la manière dont ces œuvres peuvent être jouées dans l’esprit de la musique de chambre, même dans une salle vaste comme le Grand Auditorium.

À la Philharmonie, le 24 avril à 19 h 30, précédé d’un « artist talk » en français à 18 h 45

L’architecture récompensée

Les lauréats du Bauhärepräis OAI 2024 sont exposés au Luca, au 19Liberté et au Bierger Center. Ce prix, remis tous les quatre ans par l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils, récompense les maîtres d’ouvrage privés ou publics qui, à travers un projet abouti, sont parvenus à faire valoir une architecture, une ingénierie et un urbanisme de qualité.

À partir du 27 avril jusqu’à fin octobre

Résister à la tradition

Koshigi Monologue de Eun-Me Ahn est une chorégraphie qui explore la question du mariage arrangé et la pression sociale en Corée du Sud. À travers des mouvements expressifs et une esthétique visuelle audacieuse, elle met en lumière des histoires personnelles de femmes qui sont souvent étouffées par les traditions et les attentes sociales.

Au Grand Théâtre, les 23, 24 et 25 avril

Venise performative

La 60e Biennale d’art de Venise accueille l’exposition A Comparative Dialogue Act, dans le pavillon luxembourgeois. Ce projet, initié par Andrea Mancini et le collectif Every Island, est à la fois une exposition et un espace de recherche, puisque quatre artistes internationaux sont invités à réaliser une résidence au sein du pavillon pour y travailler et contribuer à la création d’un corpus performatif et sonore partagé.

Biennale de Venise, du 20 avril au 24 novembre

Musique en folie

Le festival PICelectroNIC est un rendez-vous adoré des familles. Le temps d’un week-end, un programme continu de performances musicales, spectacles, installations sonores et ateliers créatifs est organisé pour le plaisir de tous, y compris les tout-petits (à partir de 3 ans).

Aux Rotondes, les 20 et 21 avril

114 AVRIL 2024 PLUS DE CULTURE SUR
Photos Marco Borggreve, J.M. Chabot, Alessandro Simonetti, Éric Engel et Matic Zorman (archive)

Quand l’art rencontre la gastronomie

À LA FOIS ARTISTE ET ARTISAN, LA MAISON CLIQUET VOUS ACCOMPAGNE AVEC SAVOIR-FAIRE ET AUDACE DANS L’ORGANISATION D’ÉVÈNEMENTS SUR-MESURE

« Je joue sur les volumes avec ce pantalon taille haute hyper ample avec une veste complètement ‘chanelisante’. Un petit foulard en soie pour un supplément d’élégance discret et, surtout, cette énorme broche pour jouer le jeu de la tenue de soirée, tout en portant les valeurs d’inclusivité. Pour les couleurs : une trilogie de nuances plutôt basiques, rehaussées par la broche. »

Blazer, chemise et pantalon Zara, broche Essentiel Antwerp, Chelsea Boots Saint

a influencé cette tenue. La colonne vertébrale de ce look s’enroule autour de pièces classiques que j’ai surtaillées et que je combine avec des pièces incontournables des années 1990. Mention spéciale pour le jogging à pressions Adidas sur lequel je fantasmais quand j’étais ado. J’adore le mélange des genres où je fusionne des pièces ultra sportswear et des basiques qui structurent l’allure. »

Blazer XXXL chiné à Montréal, chemise et hoodie Balenciaga, Adibreak bluebird tracksuit et Converse Chuck 70 vintage

« Je porte une attention toute particulière aux matières. Dans un costume, elle fait tout le travail : soit il fit parfaitement, soit on passe son chemin. Celui-ci est en laine vierge. Pour casser le côté rigide, je porte cette veste et ces sneakers translucides. Le Sac de jour Saint Laurent, indispensable, et le sac triangle toile triomphe Celine, qui joue sur les contrastes. »

Veste et deux pièces chinées, col roulé Galeries Lafayette, chaussures Acne

Dans le vestiaire de Steve

#SPORT #BUSINESS
#GALA
Mon style 116 AVRIL 2024
Photos Guy Wolff

autour de ce costume deux pièces déstructuré violet grisé à fines rayures tennis, dans un esprit morphing à la Gaultier, dans le plus pur esprit voguing qui inspirait le créateur français durant les nineties. Je glisse au-dessous l’emblématique t-shirt Jean-Paul Gaultier avec son imprimé tatouages. Aux pieds, des Samba Adidas pour danser jusqu’au bout de la nuit ! »

Steve Boukhers

Media content & strategic communication au List

« Pour ce look, le mot d’ordre était ‘color block mais oversized’ : je choisis des pièces méga classiques, rendues contemporaines par un port extra large, pour une dégaine street et confort. J’adore porter mon par-dessus sur les épaules : en trois secondes, toute la silhouette est redéfinie avec un supplément de coolness et de prestance. Dernier détail, les Gazelle Adidas – encore une référence aux années 1990 – en gomme de caoutchouc et un pantalon à pinces pour la touche rétro. »

Steve Boukhers

Blazer coupé et pantalon à rayures Asos, t-shirt Tattoo Jean Paul Gaultier et sneakers Samba Adidas T-shirt Jacquemus, cardigan oversized Ami de cœur, pantalon à pinces Zara (deux tailles au-dessus), par-dessus Zara, Gazelle Indoor Adidas et Nano Cap Bag JW Anderson Propos recueillis par SARAH BRAUN
#PARTY #AFTERWORK
AVRIL 2024 117

Montres

De sable et d’eau

Dans la sélection de ce mois-ci, des ambiances rock’n’roll, science-fiction, marines et sportives. Dépaysement garanti.

Hamilton Ventura Edge Dune Limited

La manufacture américaine sort deux montres inspirées du film

Dune : deuxième partie

Deux garde-temps inspirés par l’univers de Frank Herbert.

La Ventura Bright présente un affichage analogique tandis que la Ventura Edge propose un affichage numérique.

1.845 euros pour la Ventura Bright ; 2.595 euros pour la Ventura Edge

Tag Heuer

Connected

Calibre E4

Malbon Golf Edition

Tag Heuer s’associe avec Malbon Golf pour la mise à jour de sa montre connectée dédiée à ce sport. Une mise à jour colorée. Outre les fonctions classiques sur une montre connectée, le garde-temps embarque le logiciel Golf Edition. Un vrai caddy au poignet. Le tout dans un boîtier de 45 mm en titane.

2.300 euros

Baume & Mercier Maréographe Baumatic Riviera

Pour les 50 ans de la collection Riviera, la marque du groupe Richemont dote la gamme d’une complication maréographe. Proposé dans le cadre d’une édition limitée à 500 pièces, le Maréographe Baumatic Riviera concentre tous les codes de l’univers nautique dans une boîte dodécagonale en acier de 43 mm.

5.390 euros

Longines Conquest Heritage Central Power Reserve

Pour les 70 ans de sa collection phare Conquest, Longines présente un modèle dont la particularité est d’afficher la réserve de marche sur des disques tournants au centre du cadran. Doté d’un cadran acier de 38 mm, ce modèle est proposé en version champagne, anthracite ou noir.

À partir de 4.250 euros

Hublot Spirit of Big Bang Depeche Mode

Depuis 2014, à chaque tournée du groupe Depeche Mode, Hublot sort une montre pour la bonne cause. Cette année, la bonne cause c’est « Conservation Collective », qui œuvre à la protection des environnements naturels. Ce modèle en série limitée à 100 exemplaires allie l’emblématique tonneau Hublot à l’univers visuel de l’album Memento Mori

35.600 euros

Citizen Tsuyosa

La marque japonaise propose trois nouveaux cadrans dans sa collection iconique Tsuyosa : un motif military, un cadran saumon et une variation blanche. Autre nouveauté, un guichet date à trois heures sans loupe grossissante. Le boîtier acier de 40 mm héberge le mécanisme maison 8210 qui offre une réserve de marche de 40 heures.

299 euros

Photos Hamilton, Baume & Mercier, Hublot, Tag Heuer, Longines et Citizen Journaliste MARC FASSONE
118 AVRIL 2024

www.paperjam.lu

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cette

Ma Maison

Minimalisme et rangement

Leyli et sa famille habitent depuis plus de huit ans dans cette maison qu’ils ont fait construire à Strassen.

Leyli a dû fuir l’Iran avec sa mère et son frère alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.

« Nous n’avions pris qu’une seule valise, emportant avec nous seulement quelques vêtements », explique Leyli. De cet exil, elle a conservé un détachement sentimental de tout bien matériel. « Je suis plutôt minimaliste dans mes habitudes de vie à la maison. On arrive dans ce monde nu, et on en repart nu également », déclare-t-elle, philosophique.

« Je suis capable de quitter ma maison du jour au lendemain sans aucune émotion. Mais ce n’est pas la même chose pour mon mari et ma fille, qui sont plus attachés à notre lieu de vie. »

« Et j’aime par-dessus tout que tout soit rangé », annonce-t-elle dans un grand sourire, comme pour se moquer gentiment d’elle-même. Elle a, par conséquent, souhaité avoir de très nombreux rangements pour que rien ne traîne.

Pour autant, la famille apprécie le confort. Pour son mari, fan de cinéma, ils ont fait construire un home cinéma au sous-sol. Le rez-de-chaussée se compose d’un grand espace ouvert. C’est là que prend place la cuisine, avec un îlot central qui se poursuit en grande table à manger. « J’aime beaucoup recevoir, et pouvoir continuer à parler avec mes amis pendant que je cuisine

me tenait à cœur. » Afin que la cuisine ne soit pas trop présente visuellement, elle peut se dissimuler entièrement derrière des portes escamotables. Dans la continuité se trouve l’espace salon, avec une cheminée et une bibliothèque. Tout cet espace s’ouvre vers le jardin grâce à la grande baie vitrée.

« Nous passons aussi beaucoup de temps dans le jardin et changeons régulièrement son aménagement pour l’améliorer toujours un peu plus. »

À l’étage, on trouve un bureau et l’espace parental. Le dernier étage est réservé à sa fille, avec une chambre à coucher et une salle de bain.

Grâce à un système de LED, la lumière peut être colorée.

Journaliste CÉLINE COUBRAY Photos Guy Wolff
120 AVRIL 2024
1 2

Dans le salon, les livres apportent une touche de couleur.

1

Leyli a créé son agence immobilière et pratique beaucoup le yoga, un équilibre nécessaire pour elle.

2 L’îlot de la cuisine se poursuit en table de salle à manger, tandis que les équipements de la cuisine sont dissimulés derrière des parois escamotables.

3

Le salon s’ouvre généreusement vers le jardin et conserve un caractère chaleureux grâce à la bibliothèque et la cheminée.

4

Dans la continuité de la chambre parentale se trouve cet espace avec coiffeuse pour se préparer sans occuper la salle de bain.

5 Au sous-sol, un home cinéma attend les amoureux du septième art.

AVRIL 2024 121
4 5 3

Les coups de cœur de Jil Bentz

« L’architecte Bellini a fait preuve de design tout en respectant les attributs élémentaires de la chaise : quatre pieds, une assise, un dossier et deux accoudoirs. La chaise est stable,

Doge (1968)

Par Carlo Scarpa Cassina iMaestri Collection

« Les lampes de Noguchi combinent harmonieusement une structure légère, une lumière chaleureuse et un savoir faire ancestral japonais pour donner vie à n’importe quel espace d’habitation. »

Akari 10A (1951)

Par Isamu Noguchi Vitra

Cette entreprise familiale qui a su s’internationaliser tout en gardant son entourage local (Ostende) conçoit des pots en terre cuite qui sont à la fois robustes et poétiques. »

Jalis21 (2021)

Par Jehs & Laub COR

«Ce canapé réussit la prouesse, pas si évidente, de combiner qualité esthétique, modularité fonctionnelle et confort d’usage, de sorte qu’il invite autant à recevoir du monde qu’à se détendre. »

Serie LR

Par Atelier Vierkant Atelier Vierkant

Jil Bentz

Après des études d’architecture en Allemagne (à Munich et à Berlin) et un échange à Montréal, Jil Bentz décide de faire un post graduate à New York. Depuis 2018, elle est revenu au Luxembourg et a ouvert son propre bureau, Studio Jil Bentz basé à Remich.

122 AVRIL 2024
Photos COR, Cassina, Vitra, Atelier Vierkant
Foodzilla Mobilier

Bingo.lu, feel more home than at Home

Bingo.lu

La nouvelle plateforme immobilière qui place vos désirs au premier plan.

Drive

Une autre idée du luxe

Si Rolls-Royce a présenté un magnifique « bateau » à 30 millions d’euros et seulement produit à quatre exemplaires, Bentley s’est engagée dans un rebranding radical : un modèle électrique par an et plus de moteur à combustion d’ici 2030.

« Acajou foncé. Chêne résineux poli avec des prunes et des cerises noires, accompagné de cuir frais et aromatique et d’une note herbacée et feuillue. Merveilleusement riche et gourmand. » Mi-mars, Macallan, vénérable maison écossaise de whisky, a présenté l’« Horizon », fruit de sa collaboration avec Bentley. Ce goût pour le luxe ultime, même dans un sublime écrin de cristal, ne change pas. La mécanique, si. Dans le cadre de sa stratégie « Beyond 100 », Bentley a promis un nouveau modèle électrique à partir de 2025 et jusqu’à 2030, pour se transformer complètement en moins de dix ans. Dans l’intervalle, les Flying Spur (Standard, Azure et Mulliner) et les Bentayga (S, pour SUV –à 220.000 euros –, Azure et A) peuvent aussi être équipés, pour ceux qui auraient des états d’âme à rouler dans un pur V8 de 4 litres, d’un V6 turbo de 3 litres, couplé à un bloc électrique de 136 ch alimenté par une batterie lithium-ion de 18 kWh, soit 462 ch, et qui permet de parcourir 43 km sans une goutte de pétrole.

Comme Rolls-Royce avait présenté sa première perle électrique il y a près de deux ans, la Spectre, à 400.000 euros prix de

Le L380, premier taxi de luxe, qui n’a plus qu’une vague similitude avec les cabs. Pour clients fortunés et pressés.

base, l’iconique marque n’a eu aucun scrupule à médiatiser la livraison de son « Arcadia Droptail » à près de 30 millions d’euros. La voiture la plus chère de l’histoire ne sera produite qu’à quatre exemplaires. La Spectre, elle, promet un peu moins de 500 km d’autonomie entre deux charges, mais ses raffinés clients, non contents de n’effectuer que moins de 10.000 kilomètres par an, ne devraient pas redouter de tomber en rade en rase campagne.

Rolls-Royce a montré un des quatre exemplaires de son Arcadia Droptail, la voiture la plus chère de l’histoire. Un V12 de 600 ch. Pas très intéressé par l’environnement malgré son nom, « paradis terrestre », en français.

L’Alpine Green Bentayga, designée par l’artiste Stephen Wiltshire, est un des premiers modèles hybrides de Bentley. En attendant, en 2025, les premiers modèles électriques.

Tout le reste n’est évidemment que luxe, mais fallait-il vraiment le préciser ? Au point d’inspirer un autre mouvement, plus distrayant : oubliez le célèbre cab noir britannique, le designer LEVC a révélé, fin janvier, les contours de son L380, un taxi de luxe électrique codéveloppé avec le groupe Geely Holding. En trois, six ou huit places. Enfin, huit places, il ne faudrait pas non plus que cela ressemble au TER NancyLuxembourg…

Photos Bentley, LEVC et Rolls Royce
124 AVRIL 2024

10×6

New European Bauhaus

La Commission européenne a lancé l’initiative New European Bauhaus, à laquelle le Luxembourg participe. L’ambition de cette action est de créer des lieux, des produits et des modes de vie esthétiques, durables et inclusifs. La dimension culturelle et créative doit venir soutenir ces volontés liées à l’innovation, la technologie et l’économie durable. Cette soirée marque également le lancement du “HorsSérie Paperjam Architecture + Real Estate”.

Votre inscription au 10x6 vous donnera accès au salon Architect@Work le jour de l’événement.

Avec la participation de Sahar Azari (Saharchitects), Julie Conrad (Julie Conrad Design Studio), Marielle Ferreira Silva (Drees & Sommer), Edouard François (Maison Edouard François), Florian Hertweck (Studio Hertweck Architecture Urbanism), Sebastian Moreno-Vacca (A2M Architects), Dave Lefèvre (Coeba), Emma Zimmer (Nouma), François de la Caffinière (Valéan) et Carole Schmit (Polaris Architects).

Partner Inscription sur paperjam.lu/club REAL-TIME TRANSLATION �7:00 - ��:�0 | Luxexpo The Box | Luxembourg-Kirchberg
�4MERCREDI AVRIL����

Nos coups de cœur Bingo.lu

La plateforme immobilière Bingo.lu offre un vaste choix de biens en vente ou en location au Luxembourg. Découvrez notre sélection d’offres préférées disponibles en ce moment.

Villa à Senningerberg

Conçue par l’architecte renommé Christian Bauer, cette villa de 1978, d’une surface de 319 m², est idéalement située à Senningen, offrant une harmonie parfaite avec son environnement naturel. 319 m2

Photos Bingo.lu
4
3.990.000 €
126 AVRIL 2024 Immobilier

Contenu sponsorisé

Maisons à vendre

Maison à Käerjeng

Idéalement située, au sein d’un quartier résidentiel dans la commune de Bascharage, cette maison jumelée, offre un certain nombre de prestations de haut standing : classe énergétique A, chauffage au sol, panneaux photovoltaïques et climatisation.

345 m2

4

1.550.000 €

Villa à Eischen

Cette villa à Eischen allie design moderne et touches classiques. Avec quatre chambres, une grande cuisine équipée, un vaste salon avec terrasse, piscine intérieure, salle fitness, sauna et cave à vin, elle offre un confort inégalé.

384 m2

4

1.910.000 €

Maison à Limpertsberg

Dans le quartier de LuxembourgLimpertsberg, cette maison historique des années 1930 offre 140 m² de charme avec jardin verdoyant et terrasse ensoleillée.

140 m2

3 1.750.000 €

Bungalow à Bridel

Magnifique maison plain-pied au Bridel, construite en 1961 et rénovée en 2016. Salon lumineux, cuisine équipée, trois chambres, bureau, salle de bains, cave, garage et deux parkings extérieurs.

146 m2

3

1.490.000 €

Maison à Differdange

Cette maison offre un style de vie contemporain et confortable, située dans un quartier calme et recherché. Avec des espaces lumineux et spacieux, elle convient parfaitement à une vie de famille confortable.

180 m2

3

925.000 €

Maison à Belair

Cette maison des années 30, entièrement rénovée, au cœur du quartier de Belair – Avenue du X Septembre, offre un confort optimal avec ses matériaux nobles et ses équipements modernes.

559 m2

6+

5.400.000 €

Maison jumelée à Lintgen

Magnifique maison moderne avec vue panoramique sur la nature, piscine, terrasse, cinq chambres, quatre salles de bains, sur un terrain de 5,91 ares, équipée d’un système domotique.

300 m2

5

1.975.000 €

Maison de maître à Belair

Magnifique maison de maître nichée au cœur du quartier résidentiel de Belair, offrant 220 m2 sur trois niveaux. Avec ses vastes espaces de vie, sa cave à vin et sa terrasse privée.

220 m2

5

2.750.000 €

AVRIL 2024 127

Appartements à vendre

Appartement à Mondorf-les-Bains

Niché à Mondorf-les-Bains, réputé pour ses thermes et son style de vie paisible, cet appartement entièrement rénové offre un cadre de vie confortable. Avec deux chambres, une cuisine équipée et une terrasse spacieuse.

106,65 m2

2

580.000 €

Appartement à Steinfort

Cet appartement de 96 m² offre deux chambres dont une suite parentale, un séjour lumineux avec cuisine équipée ouverte sur balcon, un WC séparé, et une buanderie. Situation centrale, proche bus et commodités.

96 m2 2

695.000 €

Appartement à Luxembourg

Appartement de prestige avec terrasse au rez-de-chaussée d’une résidence rénovée. Salon spacieux, cuisine équipée, chambre avec dressing, salle de douche moderne. Terrasse de 16 m² offrant une vue paisible.

73,30 m2 1

880.000 €

Appartement à Bonnevoie

Très bel appartement au premier étage d’une petite résidence à Bonnevoie. Rénové en 2021, 84 m², deux chambres, salle de douche, cuisine équipée, séjour lumineux. Grenier privatif, proche des commodités.

84 m2

2

790.000 €

Duplex à Cessange

Duplex moderne et lumineux situé dans une rue calme sans issue, bien desservi par les transports en commun. Surface habitable de 171 m². Équipé avec balcon, dressing, chauffage au sol.

171 m2 4

1.590.000 €

Appartement à Bergem

Superbe duplex trois chambres avec grande terrasse exposée sud-ouest à Bergem. Premier et deuxième étages d’une résidence de quatre unités. Séjour spacieux avec poêle à bois, terrasse, garage et jardin commun.

128 m2

3

845.000 €

Appartement à Luxembourg-Gare

Situé dans le quartier de la Pétrusse, ce bien unique de 113 m² offre un espace lumineux et rénové sur deux étages, avec une cuisine ouverte neuve, deux chambres avec salles de douche et un bureau avec vue imprenable.

113 m2

2

1.380.000 €

Penthouse à Cessange

Ce penthouse de 120 m2 offre un cadre de vie élégant et lumineux avec ses finitions de haute qualité, un vaste séjour avec cuisine ouverte, trois chambres, deux salles de bains et deux terrasses offrant une vue dégagée.

120 m2

3

1.450.000 €

128 AVRIL 2024
Immobilier

Contenu sponsorisé

Appartement à Bettembourg

Un magnifique appartement rénové de deux chambres, offrant 85,60 m² de charme. Idéalement situé dans un quartier résidentiel, parfait pour une première acquisition ou un investissement prometteur.

85,60 m2 2

615.000 €

Appartement à Bonnevoie

Duplex moderne et lumineux au cœur de Bonnevoie, offrant un spacieux living avec cuisine ouverte, chambre, salle de douche, toilettes séparées, un espace ouvert à l’étage, buanderie commune, cave et proximité des commodités.

67 m2

690.000 €

Appartement à Merl

Un superbe appartement, construit en 2003, d’une surface habitable de +/- 77 m² situé au troisième et dernier étage de la route de Longwy à Luxembourg-Merl.

77 m2

1

860.000 €

Appartement à Bertrange

Bel appartement lumineux à Bertrange, rez-de-chaussée surélevé de +/- 95 m2, terrasse sud, hall, WC, grand séjour, cuisine, deux chambres, SDB, cave, parking, jardin, buanderie, local vélos.

94,89 m2 2

795.000 €

Appartement à Mondercange

Ce bel appartement d’une chambre, d’une surface de 70,88 m2 pondérée, est situé à Mondercange. Idéalement placé, proche des commodités, il séduit par sa luminosité et son excellent état d’entretien.

70,88 m2

495.000 €

Appartement à Dommeldange

Situé dans la résidence Diamant à Luxembourg-Dommeldange, cet appartement présente une conception architecturale unique sur quatre étages. Baigné de lumière, il offre une vue imprenable sur un environnement naturel préservé.

350 m2

4

3.690.000 €

Appartement à Dudelange

Cet appartement de 52 m2, au premier étage d’une résidence tranquille de 12 unités, propose cuisine séparée, salon avec balcon, chambre, salle de bains, loggia, cave et parking commun.

52 m2 1

449.000 €

Appartement à Schifflange

Appartement contemporain de haut standing, partiellement meublé, offrant 3 chambres, une loggia et 2 places de parking intérieures.

105 m2 3

894.000 €

AVRIL 2024 129
1
1

Penthouse à Mamer

121,76 m2

Mamer

1.275.000 €

Artstone

30,33 – 112,06 m2

Hollerich, Luxembourg 20

392.226 € – 1.123.170 €

Upperside n° 4.1

124,13 m2

Weimershof, Luxembourg

2.236.638 €

Upperside n° 1.1

38,59 m2

Weimershof, Luxembourg 700.700 €

Les Chênes

30,61 – 160,86 m2

Strassen 36

510.000 € – 2.200.000 €

Les Lilas

160,95 – 166,25 m2

Strassen 6

2.150.000 € – 2.200.000 €

Loma

69 – 157 m2

Schuttrange 6

748.752 € – 1.294.635 €

Lugano

125,16 – 153,7 m2

Belair, Luxembourg 4

2.020.000 € – 2.920.000 €

130 AVRIL 2024 VEFA Immobilier

Bureau à vendre à Weiswampach

Surface de bureaux exceptionnelle de +/- 623 m² au deuxième étage de la résidence Calida à Weiswampach. Espaces meublés, cuisine équipée, sanitaires, archives. Vendu meublé, avec 24 places de parking extérieures, deux intérieures et cinq caves.

623 m2

Weiswampach

3.090.000 €

Bureau à louer à Luxembourg-Gare

Sur l’avenue de la Liberté, un immeuble de bureaux rénové offre 700 m² au quatrième étage avec ascenseur, grande réception, chambre forte, terrasse et possibilité de 10 places de parking.

700 m2

Gare, Luxembourg

25.000 € / mois

Bureaux Immobilier

Bureau à vendre à Dommeldange

Bureaux de 180 m2 (+ terrasses de 15 m2) et dépôt de 252 m2 au rez-de-chaussée / sous-sol des Terrasses de l’Europe à Luxembourg-Dommeldange, avec cinq bureaux équipés, kitchenette, toilettes, monte-charges, ascenseur.

432 m2

Dommeldange, Luxembourg

1.350.000 €

Bureau à Luxembourg-ville

Au cœur de Luxembourg-ville, des bureaux de 300 m² au premier étage offrent une vue sur la place de Clairefontaine, avec deux parkings inclus et une situation centrale privilégiée. Disponibles immédiatement.

300 m2

Gare, Luxembourg

16.000 € / mois

Bureau à louer à Gasperich

Idéalement situé au rez-dechaussée d’un immeuble moderne à Gasperich, cet espace de bureaux lumineux offre un accès facile à la gare, aux autoroutes et à toutes les commodités.

150 m2

Gasperich, Luxembourg

5.000 € / mois

Bureau à louer à Luxembourg

Cet immeuble de bureaux spacieux avec tour et cinq ailes, certifié BREEAM, offre des installations haut de gamme. Facilement accessible près de l’autoroute Belgique-FranceAllemagne, avec confort moderne et services de qualité.

1.139 m2

Gasperich, Luxembourg

30.753 € / mois

Bureau à louer à Bertrange

Un immense site de 50.000 m² répartis sur quatre immeubles, proposant divers services : crèches, restaurants, fitness, conciergerie, HVAC, luminosité, accessibilité routière, transports en commun, et parking généreux.

746 m2

Bertrange

17.158 € / mois

Bureau à louer à Kockelscheuer

Superbes nouveaux locaux à louer dans un projet mixte à Kockelscheuer, proche des autoroutes, situés dans le parc Luxite, offrant des espaces de bureaux, hall spacieux, parkings intérieurs et extérieurs.

965,31 m2

Kockelscheuer

Prix sur demande

AVRIL 2024 131

Rédaction

Téléphone 20 70 70

E-mail press@paperjam.lu

RÉDACTEUR EN CHEF

Thierry Labro (-105)

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Jennifer Graglia (-108)

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Marc Fassone (-157)

Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Léna Fernandes (-126)

Maëlle Hamma (-125)

Guillaume Meyer (-116)

Rebeca Suay (-123)

Pierre Théobald (-319)

LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

Céline Coubray (-162)

COMMUNITY MANAGER

Emilio Naud (-124)

PAPERJAM+DELANO GUIDE

BIOGRAPHIES ET DATA

Sarah Mersch-Macri (-181)

Jezabel Scolastici (-183)

JOURNALISTES / WEBPUBLISHERS

Didier Hiégel, Sarah Lambolez, Manon Méral

PHOTOGRAPHES

Eva Krins, Guy Wolff, Matic Zorman

Pour contacter nos collaborateurs

ENVOYER UN E-MAIL SELON LE MODÈLE prenom.nom@maisonmoderne.com

COURRIER POSTAL

BP 728, L-2017 Luxembourg

BUREAUX

10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

10, avenue de la Liberté, Luxembourg-Gare

ÉDITION AVRIL 2024

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Mike Koedinger

RÉDACTEUR EN CHEF

Thierry Labro

COUVERTURE

Serge Ricco (direction artistique) et Guy Wolff (photographie)

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Téléphone 20 70 70-300

E-mail brandstudio@maisonmoderne.com

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HEAD OF MARKETS & BUSINESS

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CLIENT MEDIA OPERATIONS SENIOR OFFICER

Céline Bayle (-303)

CONSEILLERS MÉDIA

Aïssa Abeid (-315)

Loïc Collin (-311)

Laurie Cros (-310)

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Mélanie Juredieu (-317)

Marine Kieffer (-308)

Marie Langlais (-325)

Jean-Claude Negri (-314)

Aline Puget (-323)

Jérôme Schaack (-338)

Barbara Wiesen (-309)

HEAD OF CLUB SALES

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DIRECTRICE CONTENT AGENCY

Stéphanie Schleich

STUDIO MANAGER

Sandrine Papadopoulos

MISE EN PAGE

Juliette Noblot (coordination), Sophie Melai, Louna Simon, Marielle Voisin, Lucas Grant (Clubletter)

Maison Moderne s’engage à réduire son empreinte écologique. Le magazine Paperjam a bénéficié d’une impression neutre en CO2, d’un papier recyclé Blauer Engel pour sa couverture et d’un papier intérieur durable, tous deux certifiés Ecolabel et FSC�. Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

Éditeur

www.maisonmoderne.com

Téléphone 20 70 70

E-mail publishing@maisonmoderne.com

PRÉSIDENT

Hugues Delcourt

FONDATEUR, CEO ET DIRECTEUR PUBLISHING HOUSE

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COO

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DIRECTOR BUSINESS DEVELOPMENT

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DIRECTOR BUSINESS CLUB

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RESPONSABLE ADMINISTRATIVE

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Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue directement à 100 % par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière relèvent de sa responsabilité.

PAR
FONDÉEN2000
MIKEKOEDINGER
132 AVRIL 2024

Paperjam Hors-série

Architecture + Real Estate

Publication semestrielle reprenant une sélection de projets architecturaux.

PROCHAINE ÉDITION

DISPONIBLE LE 25 AVRIL 2024

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NOUVELLE ÉDITION DISPONIBLE DEPUIS LE 9 FÉVRIER 2024

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AVRIL 2024 133
Leading CIOs LAURENT (ARMACELL) « On doit mettre la technologie au service de l’humain » « Avec l’IA, gestion du changement est un majeur » LUXEMBOURG) Le cloud, de renforcement de agilité »

Nouma : acteur du vivre-ensemble

Fondatrice de Nouma, Emma Zimer accompagne, depuis 2016, divers acteurs vers la création d’habitats participatifs. Parmi ceux-ci, la Villa Lorenz, à Lorentzweiler, où 13 seniors séjournent depuis octobre 2023. Ou encore le projet d’habitat abordable à espace partagé Gravity, à Differdange, qui affiche déjà complet.

Votre quotidien ressemble-t-il à ce à quoi vous vous attendiez ?

Au départ, je pensais juste accompagner les personnes qui voulaient vivre dans des habitats partagés. Mais il s’avère qu’il faut d’abord avoir un lieu, un promoteur, des partenariats… avant que des groupes de personnes ne s’y intéressent. C’est complexe, car il y a beaucoup de parties prenantes. Il existe des acteurs, mais ceux-ci ne savent pas toujours comment mettre en place ce concept relativement nouveau au Luxembourg.

Quand avez-vous su que vous vous lanceriez dans ce projet ?

Je voulais avant toute chose me lancer comme indépendante et créer moi-même un projet qui ait du sens. En faisant du bénévolat à la Croix-Rouge aux côtés des personnes âgées, j’ai constaté le manque de considération envers ces personnes qui se retrouvent seules à la fin de leur vie active. Je me suis demandé : « Pourquoi continuons-nous de construire des maisons de retraite alors que personne ne souhaite y vivre ? »

À quels défis faites-vous face ? Il y a un manque de soutien de la part des institutions et

des politiques. Ou plutôt un manque d’action, car la plupart d’entre eux ne nient pas les avantages de ces projets. Il est difficile de trouver des financements et de créer une dynamique pour se réapproprier le vivre-ensemble.

Quel est votre message pour les décideurs politiques ? J’aimerais qu’ils se mettent à la place des seniors, qu’ils comprennent leurs besoins. C’est aussi leur responsabilité de proposer des alternatives.

Comment voyez-vous votre entreprise, dans cinq ans ? Je travaille vraiment au jour le jour. Je continue cette année d’accompagner les projets à Lorentzweiler et à Differdange. Nous accompagnons aussi un projet de tiers lieux à Dudelange. Nous sommes en discussion sur de nouveaux projets d’espaces partagés, comme la Maison pour tous, de la commune de Kehlen.

« J’aimerais que les politiques se mettent à la place des seniors »

NOUMA

Fondateurs et associés Emma Zimer et Pit Streicher Collaborateurs 2

Nouma a été créée en septembre 2016. L’entreprise propose de l’assistance à maîtrise d’usage. Elle facilite des projets d’habitats participatifs seniors et coordonne des projets d’espaces partagés collaboratifs. En 2020, Nouma devient une société à impact sociétal.

Photos GUY WOLFF
#Under50 134 AVRIL 2024

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