ENJEUX
ENJEUX
RH : le droit du travail dos au mur
Bien transmettre son entreprise
Business zu Lëtzebuerg
ENJEUX
ENJEUX
RH : le droit du travail dos au mur
Bien transmettre son entreprise
Business zu Lëtzebuerg
– Feel free to discover our delicious veggie variations –
Orgues de cathédrale sous le préau de la piscine, pipeau politique ou perspective d’aller au violon : rien n’adoucit les mœurs dans le quartier de la Gare. Le bal des déçus se danse toujours de la même manière. Les veilleurs se tiennent éveillés. Les gregarios de la drogue tendent les sachets à leurs vendeurs. Les égarés de la société enlèvent leurs chaussettes pour se piquer dans un hall d’entrée ou de parking. Les arrivés du bout du monde cherchent un coin pour dormir. Des bandes en viennent aux mains avant de se disperser comme des moineaux à l’arrivée de la police. Les michetonneuses du siècle dernier jouent des cils pour attirer le chaland mal renseigné. Les parents farfouillent dans le sable du parc pour que leurs rejetons ne se piquent pas sur une seringue ensanglantée. Les concierges nettoient leurs halls d’entrée souillés par ceux qui n’ont nulle part où aller. Les commerçants prient de ne pas avoir à stocker de la drogue dans leurs boutiques. Les néo-propriétaires, par le prix du quartier appâtés, créent des groupes WhatsApp ou inondent les boîtes mail des médias. La Ville de Luxembourg a mis un agent de sécurité à côté de l’employé de son parking.
Depuis six mois, la police est redevenue visible. Beaucoup plus qu’avant. À deux, à trois, à quatre, à cinq, avec des chiens, avec des voitures.
L’État assumait sa mission de service public comme dans les autres quartiers de la Ville ou du pays. Maintenant, il veut que ça se voit. C’est la seule différence. Version le « citoyen de la gare », qu’il y réside ou qu’il traverse le quartier, a le droit de ne pas avoir à serrer les fesses.
Mais « l’égaré de la gare », lui, a le droit de pouvoir rêver à un avenir meilleur. À un avenir tout court. La communication, c’est bien ; travailler sur le fond des problèmes, c’est mieux. Et de la même manière que les politiques revendiquent souvent agir « en bons pères de famille » pour les finances, qu’ils le deviennent, tous, pour ces problématiques aussi.
Rédacteur en chef THIERRY LABRO Parlons-nous sur LinkedinPrise en charge complète de la déclaration d’impôt personnelle (idéale pour les dirigeants, impatriés, expatriés et situations fiscales complexes)
Formation Les clés pour bien remplir sa déclaration d’impôt
Accompagnement individualisé à la déclaration d’impôt personnelle
Offrez à vos collaborateurs les moyens pour gérer leur fiscalité personnelle avec confiance et efficacité ! Contactez-nous !
POLITIQUE
12 CLAUDE TURMES
« Un risque de voir les lobbys du fossile s’allier à l’extrême droite »
18 POLITRADAR
Les chantiers de la compétitivité
ENTREPRISES
14 AMAL CHOURY
« L’UE doit être pionnière sur l’IA, pas suiviste »
24 CHRISTOPHE DE LA FONTAINE
« Chez Dante, l’histoire est immanente »
PLACE FINANCIÈRE
16 MARIE-HÉLÈNE MASSARD
« Digitalisation, data et IA au cœur de notre évolution »
32 MARIE-JEANNE
CHÈVREMONT-LORENZINI
« Quand on est leader, on doit avoir des positions de leader ! »
L’Europe a besoin de remettre l’industrie au centre du jeu, défend Georges Rassel (Fedil).
58
Magali Paulus (CELL) invite l’UE à prendre ses responsabilités.
40 ÉLECTIONS EUROPÉENNES Pourquoi l’Europe est incontournable pour le Luxembourg
42 GEORGES RASSEL
« Une autre vision industrielle pour l’Europe »
48 NICOLAS SIMONS
« Il faut remettre l’économie au centre des priorités »
54 SERGE WEYLAND
« Ma principale préoccupation : le risque d’un repli sur soi »
58 MAGALI PAULUS
« L’UE a de grandes responsabilités... et elle ne les prend pas »
64 PAUL KONSBRUCK
« L’UE doit investir massivement dans l’infrastructure digitale »
68 ANNE CALTEUX
« Il y a une économie de la désinformation »
74 PORTFOLIO
Dix attentes envers l’UE
For us, entrepreneurship is made of a wide range of different projects, all of which stimulate and diversify Luxembourg’s economy. We support all entrepreneurs through our financial programmes. Do you have a business project that you would like to make a reality? Then don’t hesitate to contact us.
proInnovate
“ Thanks to SNCI’s flexible financing solutions, we have been able to increase the production of robots and make them accessible to our international customer base, which includes people suffering from Alzheimer disease and autistic children.”
More information on snci.lu/en I / snci supporting entrepreneurship
Pouyan Ziafati LUXAI86 ENJEUX
Le droit du travail dos au mur
88 Code du travail : il est urgent de se presser
90 Intelligence artificielle : le saut dans l’inconnu
92 La révolution de la flexibilité
96 Le casse-tête du télétravail
102 CLUBLETTER
FOODZILLA
108 NEWS
L’incroyable parcours de Charles Coulombeau
110 THÈME DU MOIS
Ruée sur les restaurants « kids friendly »
112 AFTERWORK
À ne pas louper en juin
114 MA RECETTE
Le saumon gravlax aux agrumes d’Aurélie Frédureau
116 CULTURE
Les immanquables du mois
118 STYLE
Dans le vestiaire de Vere Van Gool
120 MONTRES
Et si nous retournions à Genève...
122 MA MAISON
Vivre en colorama
124 MOBILIER
Les coups de cœur de Lisi Teisen
134 #Under50
Fanélie et les membres de sa famille habitent dans une maison des années 1930, qu’ils se sont réappropriée.
SOBA chair, une des pièces sélectionnées par Lisi Teisen pour habiller son intérieur
Dans le vestiaire de Vere Van Gool, cheffe du département Communication et engagement du Mudam.
ADVERTORIAUX
22 Päiperléck
Une entreprise familiale engagée pour les seniors
Nexus2050,
Nexus2050
PAULO ANDREZ Forbes Books & Amazon Bestselling Author, President EmeritusEuropean Business Angel Network (EBAN)
Samsung Electronics Benelux
LARA SOPHIE BOTHUR Corporate Tech Influencer, Deloitte & Voice for Innovation in Europe
SERGIO CORONADO CIO at NATO Support and Procurement Agency (NSPA) & CEO/Founder of Luxembourg Tech School (LTS)
GUILLAUME DE LA BROSSE Head of Unit in the Directorate General for for Defence Industry and Space, European Commission
MERETE CLAUSEN DG GROW - Director for Investment, European Commission
DELLES Minister of Economy, The Government of Luxembourg
Co-Founder, Goodbytz
EECKMAN Managing Director, Polestar Belgium & Polestar Luxembourg
DAVID FORD Partner, Corporate Advisor and Engineer,
Co-Founder & Managing Partner, The Epic Talent Society
GUY-PHILIPPE GOLDSTEIN Strategic Advisor, Consultant, Teacher and Novelist, Expon Capital Founder and CEO, Epieos
GIOVANNI GRIBAUDO Global Director of Digital Excellence, Ferrero
PETER KERSTENS Advisor for Technological Innovation, Digital Transformation and Cybersecurity, European Commission
JESSICA HOLZBACH CEO, Pile Capital
ILIANA IVANOVA Commissioner for Innovation, Research, Culture, Education, and Youth, European Commission
Plan A and Co-Founder of
Alliance
THIERRY LANGRENEY President and Founder, Les Ateliers du Futur
VÉRONIQUE LEFEVRE Head of Digital Marketing & Events, Airbus Defence and Space - Intelligence
ERYKA LEHR Chief of Staff in Global Affairs, Google
Executive Officer,
of Finance, The Government
LUBOMILA JORDANOVA CEO, Founder of Greentech TOSHIHIKO OTSUKA Chief Rakuten Europe Bank S.A. YANNICK OSWALD Partner, Mangrove Capital Partners DAVID SHRIER Futurist, Innovation catalyst and VC, Visionary Future LLC Vuillermoz Capital JOCHEN PAPENBROCK Head of Fiancial Tech, EMEA NVIDIA ALEXANDRE MARS Entrepreneur & Philanthropist, Epic - blisce/ - INFINITE – PAUSE ADINA GRIGORIU CEO and Founder, Active Asset Allocation GILLES ROTH Minister of LuxembourgCo-Founder, Goodbytz
l’extrême
Député européen très impliqué pendant près de 19 ans, Claude Turmes dresse le portrait-robot du député européen et évoque les défis liés à la transparence dans les institutions européennes.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon député européen ?
Il faut d’abord s’intéresser à l’intérêt général européen et ne pas se confiner à ceux de son pays d’origine. C’est difficile, car un député est à la confluence de trois courants : membre d’un parti dont il doit faire avancer les idées, il doit servir son pays et l’Europe. Il faut ensuite s’intéresser aux rouages législatifs et pleinement s’y impliquer. La législation européenne est par définition très complexe, il faut un fort investissement pour en maîtriser les rouages. Un député se doit de développer une expertise au moins sur un ou deux domaines et d’être reconnu pour cela dans son propre parti et audelà.
Un député européen fait-il le même métier qu’un député national ?
Il vote la loi, mais le contexte est différent. À la différence d’un parlement national, le Parlement européen n’est pas un parlement d’opposition et de majorité, c’est un parlement avec des majorités changeantes. Le député européen doit essayer de toujours faire partie de la majorité pour faire avancer sa vision politique des choses.
Élection nationale pour un mandat européen. Y a-t-il un risque que les questions nationales prennent le pas sur les questions européennes ?
Le risque existe. En l’absence de médias ou d’espaces médiatiques européens, les campagnes sont souvent phagocytées par les agendas nationaux. C’est moins vrai au Luxembourg, petit pays qui a besoin de l’Europe et où l’intérêt général luxembourgeois se confond en général avec l’intérêt général européen.
Au Luxembourg, les gens élisent-ils des députés européens ou des députés luxembourgeois à l’Europe ?
Il faudrait demander cela aux électeurs. Mais mon expérience me fait dire que les électeurs
geois aiment bien des personnages dont ils ont l’impression qu’ils pèsent sur les choses en Europe. Soit en pesant sur la législation, soit en rendant compréhensible pour les citoyens politique et la complexité des rapports de force en Europe. Je crois que ce sont les deux cœurs de métier du député européen.
Que vous inspire le scandale du Qatargate ?
Cela montre que les pays qui sont à l’extérieur de l’Europe comprennent la démocratie européenne. Ils savent que c’est au Parlement européen qu’une grande partie des décisions se font. Le Qatargate montre qu’à l’heure des réseaux sociaux, il faut être vigilant quant aux ingérences extérieures.
Faut-il encore plus de transparence au Parlement et dans les autres institutions
ENGAGEMENT
Au fil de ses quatre mandats – il a été député européen de 1999 à 2018 avant d’être appelé au gouvernement –, Claude Turmes a été à Bruxelles et à Strasbourg l’un des principaux protagonistes de la politique de l’environnement et de l’énergie.
Oui. Je crois que la démocratie a tout à gagner dans la transparence. Un des dossiers dont je suis le plus fier, c’est le registre de transparence que j’ai négocié avec d’autres parlementaires et qui fut le premier pas pour cadrer les lobbys industriels. Et c’est sûrement un domaine dans lequel il faut continuer à parfaire les choses. Aujourd’hui, il y a un risque de voir les lobbys du fossile s’allier dans l’ombre à l’extrême droite pour faire reculer l’Europe sur une politique essentielle.
« L’UE doit être pionnière sur l’IA, pas suiviste »
CEO d’e-Kenz, Amal Choury est l’une des rares femmes haut placées dans la tech au Luxembourg. La présidente d’ICT Luxembourg voit trois priorités pour l’UE : la cybersécurité, les technologies avancées et la pénurie de talents.
La construction européenne vous fait-elle rêver ?
Je crois fondamentalement que l’UE nous permet de préserver notre économie et notre mode de vie. Je n’ai douté qu’une seule fois, en 2020, quand les pays ont fermé leurs frontières les uns après les autres. Je me suis demandé où était l’Europe.
Quel bilan tirez-vous de la législature actuelle ?
Si la gestion initiale de la crise sanitaire a été décevante, plusieurs textes sont à mettre à l’actif de l’UE. Je pense par exemple à la directive sur la facturation électronique.
Le Luxembourg a-t-il un vrai poids au Parlement européen ?
Six députés, c’est peu, mais je crois qu’ils représentent les intérêts luxembourgeois et européens avec dynamisme et influence. Plus que leur nombre, ce sont ces qualités qui comptent. Le Luxembourg étant membre fondateur de l’UE, traditionnellement, les députés européens prennent leur mandat au sérieux. En s’associant avec d’autres États de poids moyen, ils ont déjà réussi à orienter les résultats à leur avantage. Reste que si un grand pays veut quelque chose et les Luxembourgeois autre chose, ces derniers auront beaucoup de travail…
Qu’attendez-vous des députés élus le 9 juin ?
Qu’ils défendent les positions luxembourgeoises sur la réglementation numérique. Et qu’ils défendent l’Europe et sa place sur l’échiquier mondial – en termes de technologies, mais aussi de compétitivité, de formation, d’industrialisation, de mobilité, de santé… Autant de sujets où, s’ils peuvent accompagner un dossier jusqu’au bout, ce sera mission accomplie !
Quelle est votre relation avec les eurodéputés luxembourgeois ?
Actuellement, je n’ai pas de contacts réguliers avec eux. S’ils se positionnent dans la commission ITRE, en charge du numérique, nous sommes intéressés
par le fait de renforcer nos échanges et de leur transmettre des propositions. Un exemple : sur le télétravail, l’UE est parvenue à une solution commune, mais elle n’est pas suffisante. Nous ne voulons plus que chaque pays réglemente dans son coin : il faut une directive !
Quelles doivent être les trois priorités de l’UE dans la tech ?
Renforcer la cybersécurité, investir dans les technologies avancées – comme l’IA et la blockchain – et résoudre la pénurie de talents. Sur ce dernier point, l’enjeu est d’abord national, mais l’UE a aussi un rôle à jouer, que ce soit pour augmenter l’intérêt des jeunes pour les métiers de la tech ou promouvoir la formation continue.
Comment avez-vous accueilli la toute nouvelle réglementation européenne de l’IA ?
Positivement : réglementer l’IA a un sens. Mais ce n’est pas une raison pour réglementer l’utilisation de toutes les technologies émergentes : blockchain, cloud souverain, super-ordinateurs, etc. Veillons à ne pas limiter notre compétitivité globale.
Amal Choury, 57 ans, a créé et dirige e-Kenz, une agence de conseil en informatique et fournisseur d’hébergement. Elle préside ICT Luxembourg, une association qui regroupe les prestataires et les utilisateurs de services technologiques.
N’est-ce pas ce que fait l’UE avec l’IA ?
Il sera essentiel d’évaluer l’impact de cette réglementation sur l’activité, mais jusqu’à présent, je n’ai pas entendu parler d’un impact négatif. Je pense plutôt qu’en prenant les devants, l’UE défend ses intérêts et peut inspirer d’autres pays. L’Europe doit être pionnière sur l’IA, pas suiviste.
Journaliste GUILLAUME MEYER Photo MARIE RUSSILLO LA VOIX DE L’ÉCOSYSTÈMEDe l'or au blé, achetez les ETF de WisdomTree gratuitement avec Swissquote.
Offre sous conditions.
swissquote.lu/ETFS
Marie-Hélène Massard est de retour au Luxembourg et a pris ses fonctions de CEO adjointe du groupe Foyer, aux côtés de Marc Lauer, depuis le 1er mai. Un nouveau challenge pour l’ancienne présidente de l’Aca et ancienne CEO d’Axa Luxembourg.
Que représente ce retour à Luxembourg, pour vous ? Je suis très heureuse de cette opportunité que m’offre le groupe Foyer de revenir au Luxembourg où j’ai passé huit très belles années, tant sur le plan professionnel que personnel. J’y ai gardé beaucoup de relations amicales et des connexions avec le monde des affaires, en particulier en tant que membre du conseil d’administration du Business Club France-Luxembourg depuis quatre ans. C’est donc un peu comme un retour à la maison.
À quels grands défis vous attendez-vous au poste de CEO adjointe ?
Marc Lauer et les équipes ont réalisé un travail remarquable ces dernières années pour développer le groupe en capitalisant notamment sur une digitali sation efficace et sur des collaborateurs et agents non seulement extrêmement compétents, mais aussi très engagés. Mon défi majeur sera donc de cultiver cette excellente dynamique en développant l’en semble des activités du groupe Foyer. Nous le ferons avec la volonté de toujours être dignes de la confiance de nos clients, et de rendre fiers nos colla borateurs, nos agents et nos actionnaires d’être des acteurs-clés pour Foyer.
Que comptez-vous apporter à Foyer et comment abordez-vous le travail en tandem avec M. Lauer ? Mon parcours professionnel m’a permis de couvrir de nombreux domaines de l’assurance et plus récemment de la banque, au niveau d’un groupe et de ses filiales, à l’international, dans différents pays, y compris le Luxembourg. C’est cette vision et cette expérience transversale que je mets aujourd’hui au service du groupe Foyer. Mon arrivée s’inscrit dans le cadre de la gestion de la succession de Marc, et je me réjouis de travailler en tandem avec lui. Cette période de transition a été bien anticipée, et nous la souhaitons la plus fluide et efficace possible, afin de maintenir la dynamique de développement et l’enga gement des équipes. Marc et moi avons d’ailleurs eu l’occasion de travailler ensemble à l’Aca, dans nos
rôles successifs d’administrateur et de président, et cela reste un excellent souvenir.
Quels seront, selon vous, les grands enjeux de l’assurance dans les prochaines années ? Ils sont multiples et liés aux évolutions environnementales, technologiques et économiques que nous connaissons. Pour n’en citer que trois, je retiendrais l’adaptation au changement climatique, l’intégration de l’IA et la gestion de l’inflation et des taux élevés. Ces enjeux mettent notamment l’accent sur l’importance de développer des mesures de prévention en amont de la prise en charge des risques, d’être innovants et agiles pour mettre en œuvre ces innovations, et de faire preuve de résilience face à des chocs.
PASSAGE EN FRANCE
Marie-Hélène Massard avait quitté le Luxembourg en 2020 pour aller diriger Axa Banque en France.
Quels objectifs vous fixez-vous pour 2024 ? Ma priorité est de m’immerger au plus vite dans le groupe Foyer. Je consacre du temps à rencontrer les équipes, les agents et nos partenaires, et avec tous les membres du comité exécutif, je me concentre sur l’élaboration du plan d’entreprise 2025 pour poursuivre sur la voie du succès que connaît le groupe.
Que pensez-vous de l’intégration des nouvelles technologies dans le secteur de l’assurance ?
La digitalisation, la data et l’IA sont au cœur de l’évolution de notre secteur. Ces nouvelles technologies sont une formidable opportunité de mieux répondre aux besoins de nos clients et d’améliorer notre compétitivité. Pour autant, la proximité et les relations humaines avec nos clients, nos agents, nos partenaires et entre nos équipes sont essentielles. Nous intégrons ces nouvelles technologies avec la volonté qu’elles restent au service de l’humain.
MAËLLE HAMMA GUY WOLFFTransparent and predictable working conditions / Work contract reform
At PwC Legal, we offer a comprehensive range of legal services tailored to employment matters, ensuring expert assistance on all necessary subjects. Recently, we have developed an e-learning program to raise awareness of moral harassment in the workplace, which we also extend to our clients. Our dedicated team is here to assist you with the above-mentioned hot topics and a full spectrum of employment and social security law issues, including the following areas:
Management of the daily employment relationship
International mobility (including immigration formalities)
Corporate reorganisation
Employee benefits and compensation
Need more information?
Contact our Employment team @
État moderne
Place financière
Finances publiques et fiscalité
Logement
Éducation, skills et travail
Santé et retraites
2023 - 2028
Aménagement du territoire et mobilité
Transition énergétique et écologique
L’ATTRACTIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
« Il faut remettre la compétitivité au cœur des discussions », disait le candidat Luc Frieden. Vaste chantier qui touche quasiment toutes les facettes de l’action publique.
Les premières mesures annoncées satisfont les entreprises. Qui attendent une action d’ensemble.Journaliste MARC FASSONE
Si l’accession de Luc Frieden au poste de Premier ministre à la tête d’une coalition de centre droit, par définition probusiness, a été bien accueillie par le patronat et le monde économique, ces derniers attendent le nouveau gouvernement au tournant sur le sujet de l’attractivité et de la compétitivité. La demande d’action est forte, à la hauteur des attentes suscitées. Sur les trois axes prioritaires de renforcement de la compétitivité mis en avant par la Chambre de commerce – les chantiers de première urgence –, les réponses fournies par le gouvernement dans le budget 2024 sont bien accueillies. À l’exception du refus de principe de toucher à l’indexation des salaires.
Engagements gouvernementaux
La compétitivité de l’économie a été au cœur de la campagne du Premier ministre candidat, Luc Frieden. Lors de son premier discours marquant son retour officiel dans l’arène politique le 25 mars 2023, lors de sa nomination par le CSV comme tête de
liste nationale, il avait placé la compétitivité du pays au cœur de son action. « Il faut remettre la compétitivité au cœur des discussions », disait-il. Et il avait donné ses priorités : réduction de la charge administrative des entreprises et accélération des procédures d’autorisation pour ce qui est du volet administratif ; baisse de l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC) et incitants pour les investissements digitaux et environnementaux. Des préoccupations qui se sont retrouvées dans l’accord de coalition. Accord dans lequel on peut lire que « productivité et compétitivité sont étroitement liées au succès de notre pays. Le gouvernement veillera au maintien d’une compétitivité élevée et à une optimisation de la productivité, notamment à travers les avantages de la digitalisation. La conservation de la notation ‘triple A’ est essentielle pour la compétitivité de notre économie. De même, le gouvernement veillera à réduire les charges administratives pour les entreprises. » On peut également lire qu’une modernisation du droit des sociétés sera mise à l’œuvre afin que ce dernier « soit adapté aux besoins des entreprises de toutes les tailles afin de maintenir la compétitivité et l’attractivité du droit luxembourgeois ».
Les inquiétudes des entreprises
Avec son avis sur le premier budget de l’ère Frieden, la Chambre de commerce est revenue aux fondamentaux : « Si on veut maintenir le modèle social luxembourgeois et se donner les capacités d’investir pour diversifier l’économie et faire face aux chocs futurs, il faut restaurer la compétitivité de l’économie qui s’est dégradée. » Une restauration qui passe par une meilleure attractivité fiscale pour les entreprises, par une diminution des coûts qu’elles subissent, par un meilleur accès à la main-d’œuvre – au nom d’une meilleure maîtrise des dépenses courantes –, ainsi que par la promotion d’une administration plus digitale et plus efficiente.
Former et attirer les talents
Pour la Chambre de commerce, trois chantiers prioritaires sont à mener rapidement à bien.
Le premier est celui de la formation et de l’attraction des talents. « La compétitivité
du Luxembourg est menacée par la difficulté des entreprises à trouver les talents dont elles ont besoin pour grandir », martèle la Chambre de commerce.
La première réponse à ce défi tient à l’éducation. Fait de nature à satisfaire les entreprises, les investissements en matière d’éducation vont passer de 0,22 % du PIB en 2023 à 0,24% en 2027. 845 millions d’euros seront investis dans ce domaine. Le budget du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse va passer de 4,32 % du PIB en 2023 à 4,68% en 2024 avant de franchir la barre symbolique des 4 milliards en 2025.
La deuxième réponse passe par « la capacité du pays à mobiliser la maind’œuvre déjà présente ». Comprendre la lutte contre le chômage.
Les dépenses totales du Fonds pour l’emploi vont progresser de 14,67 % en 2024. Principalement à cause de la progression de 23,35 % du volume des indemnités chômage qui devrait atteindre 1,130 milliard. Si cette augmentation n’enchante en rien la Chambre de commerce, cette dernière se félicite de la progression de 11,59 % de l’enveloppe budgétaire consacrée aux actions de formation. Soit 42,744 millions.
Le troisième élément de la réponse tient à l’attraction des talents en provenance d’au-delà des frontières. Et cette attractivité sera fiscale ou ne sera pas, serait-on tenté de dire. En l’attente de réformes plus globales, la Chambre de commerce salue la volonté d’instaurer une classe d’impôt unique dans les deux ans. Tout comme elle salue la diminution du salaire minimal requis pour bénéficier du régime des impatriés et une exonération partielle de la prime participative. Une exonération qui coûtera 25 millions d’euros par an au budget. « Des avancées positives, mais incomplètes et insuffisantes », estime la Chambre de commerce, qui réclame une réforme globale du régime fiscal des impatriés, du régime fiscal de la prime participative et du régime fiscal des pensions complémentaires ainsi que l’amélioration du régime fiscal de télétravail transfrontalier et l’introduction d’une prime mobilité-logement. Des réformes qui ne devront pas dispenser le gouvernement de travailler sur les infrastructures
Selon l’OCDE, la croissance luxembourgeoise n’est pas soutenue par des gains de productivité, mais par l’augmentation du volume du travail. Sur les 2,29 % de croissance annuelle moyenne du PIB réel entre 2010 et 2022, la croissance des heures travaillées a contribué à elle seule à hauteur de 2,03 points de pourcentage. La croissance du capital a également alimenté l’évolution du PIB, mais son apport est bien moindre que celui du facteur travail.
En moyenne, la contribution annuelle du capital TIC (technologies de l’information et de la communication) était de +0,17 point de pourcentage et celle du capital nonTIC de +0,52 point de pourcentage. L’évolution de la productivité multifactorielle a en revanche pesé sur l’évolution du PIB (0,44 point de pourcentage par année en moyenne). Pour l’OCDE, ce déséquilibre est la cause des problèmes de logement, de mobilité et de pénurie de maind’œuvre qualifiée. La transition vers une croissance basée davantage sur les gains de productivité lui semble nécessaire.
de logement et de transport et sur les services d’accueil et d’éducation des enfants.
Le chantier de la compétitivité fiscale
Le deuxième chantier est celui de la compétitivité fiscale. Le taux d’imposition global des sociétés tourne autour de 25 % si on additionne l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC), l’impôt commercial communal (ICC) et l’impôt de solidarité. Ce qui met le pays en situation délicate, selon l’analyse de la Chambre de commerce, alors que le taux légal moyen au sein de l’OCDE était de 20 % en 2022. Un taux moyen qui a baissé de 8,1 points de pourcentage depuis 2000. Si le gouvernement s’est engagé à faire baisser le taux d’imposition des entreprises de 1 % dès 2025 et à examiner à terme de possibles allégements fiscaux au profit des PME, la pression fiscale sur les entreprises ne va
pas baisser. Tous les impôts sur les sociétés représentaient 3,93 % du PIB en 2023. Cette part est passée, avec 4,099 milliards, à 4,87 % du PIB en 2024 et devrait décroître jusqu’en 2027 pour représenter 4,39 % du PIB, soit 4,267 milliards. Le sujet est en soi politiquement explosif.
La Chambre des salariés (CSL) et la Chambre des fonctionnaires et employés publics (CFEP) appellent pour leur part, dans leurs avis respectifs sur la loi de budget 2024, à une meilleure répartition de la charge fiscale entre personnes physiques et entreprises. La CFEP s’oppose à ce que la réalisation des réformes annoncées repose « sur le seul dos de la masse salariale des contribuables personnes physiques, qui apportent déjà trois quarts de la totalité des recettes publiques provenant des impôts directs, alors que les entreprises n’apportent qu’un quart ». La Chambre des fonctionnaires et employés publics regrette en outre l’absence de mesures supplémentaires pour alléger la charge fiscale des personnes physiques, et notamment des ménages vulnérables, « alors que les entreprises sont, entre autres, soutenues généreusement à travers les transferts de l’État à la Mutualité des employeurs ».
Même son de cloche du côté de la CSL qui dénonce la baisse programmée de l’impôt des sociétés. « Depuis 2000, la progression de la charge fiscale des ménages a plus que doublé par rapport aux entreprises. Diminuer l’imposition des entreprises est une injustice », estime le directeur de la CSL, Sylvain Hoffmann, qui préférerait une baisse d’impôt touchant les revenus les plus faibles ainsi que les classes moyennes.
L’intouchable index
Le troisième chantier est celui de la compétitivité-coût. Derrière ce terme technique se cache le vieux débat de la réforme de l’indexation. Sujet encore plus explosif que le rééquilibrage de la pression fiscale entre personnes physiques et entreprises. Dans un contexte où le coût de la main-d’œuvre au Luxembourg est le plus haut d’Europe – Eurostat estimait le coût du travail par heure travaillée à 53,9 euros à la fin de 2023 –, les cinq indexations salariales déclenchées en 24 mois pèsent sur la rentabilité des entreprises. Face à cela,
« La progression de
des ménages
plus que doublé par rapport aux entreprises. »SYLVAIN HOFFMANN DIRECTEUR DE LA CSL
la Chambre de commerce réaffirme ses doutes quant à la pertinence du système d’indexation automatique tel qu’il existe et plaide pour une réforme autour de trois axes : limitation à une seule indexation par an ; indexation plafonnée pour les salariés touchant entre 1,5 fois et 4 fois le revenu médian et dégressive au-delà ; et réforme du panier servant au calcul du déclenchement d’une tranche indiciaire.
Sur ce sujet, le gouvernement a opposé une fin de non-recevoir ; le système d’indexation sera maintenu sous sa forme actuelle, lit-on dans l’accord de coalition. Une position maintes fois évoquée par le candidat Luc Frieden durant la campagne électorale et rappelée par le ministre des Finances, Gilles Roth, lors du dépôt du projet de budget à la Chambre des députés. Dans l’hypothèse où plus d’une tranche indiciaire serait déclenchée sur une année, une tripartite sera convoquée pour prendre des mesures, afin de lutter contre la perte du pouvoir d’achat des travailleurs et de veiller au maintien de la compétitivité des entreprises.
Mais si le coût du travail est élevé, le niveau de la productivité du travail l’est tout autant, note dans son dernier rapport d’activité l’Observatoire de la compétitivité. En 2022, le PIB par heure travaillée (exprimé en dollars américains, prix courants, PPA courantes) était d’environ 127 dollars au Luxembourg contre 99 dollars en Belgique, 88 dollars en Allemagne, 85 dollars en France et 77 dollars dans la zone euro.
C’est la position du Luxembourg dans le classement des économies les plus compétitives mené par l’institut IMD. Le pire résultat du pays depuis la création de ce classement, selon la Chambre de commerce.
Nos précédents #PolitRadar sur le logement et la fiscalité
Bien-être / Soins
Contenu sponsorisé par PÄIPERLÉCK
Offrir au quotidien un accompagnement personnalisé en matière de soins de santé est la mission de Päiperléck. L’entreprise familiale, créée par Robert Hein et développée par ses filles Stéphanie et Isabelle, célèbre cette année ses 15 ans et revient sur son engagement, sur l’évolution de ses services ainsi que sur les défis actuellement rencontrés.
Votre entreprise célèbre ses 15 ans, quel regard portez-vous sur cette période ?
STÉPHANIE HEIN Durant ces 15 années et depuis l’ouverture de notre première résidence à Rodange, de nombreux changements ont été réalisés. Notre entreprise s’est rapidement développée. Nous avons à présent 22 sites de soins et encadrement : des résidences seniors, des centres de jour, des antennes de soins à domicile, etc. En interne, nous avons également évolué et avons multiplié les projets. ISABELLE HEIN Quand nous avons débuté, nous comptions 400 collaborateurs. Ce nombre a aujourd’hui triplé. La flexibilité de notre société nous permet d’agir rapidement et d’apporter des solutions aux difficultés du terrain. En effet, le secteur a évolué et a fait l’objet de plusieurs réformes, la dernière concernant la qualité et l’accessibilité. Plusieurs facteurs nous ont poussés à nous adapter et à ouvrir de nouvelles structures. ROBERT HEIN Cette évolution peut sembler rapide à certains moments
La famille Hein (de gauche à droite : Stéphanie, Robert et Isabelle Hein) au service du bien-être des seniors au Luxembourg. Photo Marie Russillo (Maison Moderne)mais je suis heureux de voir que le personnel continue à nous suivre dans la direction prise.
Comment les attentes du marché ont-elles évolué et influencé vos services ?
I. H. Tous nos projets ont pour but la qualité de vie de nos résidents et clients. Les personnes âgées souhaitent rester le plus longtemps possible chez elles. Pour celles qui ne peuvent continuer à recevoir de l’aide et des soins à domicile, nous proposons des maisons modernes et accueillantes. Tous nos services (soins, bien-être, conciergerie, etc.) sont proposés en interne, ce qui permet à nos collaborateurs de développer une relation de proximité avec les seniors et à nos soignants d’adapter le plan de prise en charge.
Le sujet de la santé mentale nous touche énormément. Grâce à notre propre centre de formation ouvert depuis 2023, nous avons formé une grande partie de nos soignants aux premiers secours en santé mentale. Nous avons créé notre premier train thérapeutique à Bissen que les patients « empruntent » avec leur thérapeute, notamment pour les personnes ayant des troubles cognitifs.
S. H. Nous diversifier fait partie de notre nature. Nous prenons le temps de planifier et de réaliser chaque projet et essayons de nous projeter dans le futur pour déterminer ce dont le pays aura besoin. La relation de proximité établie avec les patients et résidents permet de valoriser le travail de l’ensemble de nos équipes qui sont multilingues.
« Ce qui nous différencie, c’est non seulement la qualité des soins, mais aussi notre disponibilité et l’accessibilité de nos équipes. »
Isabelle Hein
1.200
collaborateurs de Päiperléck à travers le pays. Tous profils confondus (soignants, restaurateurs, employés de ménage, etc.), ils partagent les valeurs de l’entreprise.
résidences seniors : Seniorenresidenz Am Wéngert (Canach), Seniorenresidenz Am Park (Bissen), Seniorenresidenz Eisknippchen (Weidingen), Seniorenresidenz Petite Suisse (Beaufort), Résidence Les Jardins de Schengen (Schengen), Seniorenresidenz Bel-Âge (Esch-sur-Alzette), Résidence Parc Ronnwiss (Rodange).
antennes de soins (SASD) : SASD Aspelt, SASD Bettembourg qui a ouvert le 1er mai à nouveau, SASD Bissen/Roost, SASD Contern, SASD Dahl, SASD Dahlem, SASD Diekirch, SASD Foetz, SASD Imbringen, SASD Lamadelaine, SASD Livange, SASD Niederkorn.
800 patients traités à domicile par le personnel soignant.
7
Centres de Jour pour Personnes Âgées (CJPA) : CJPA Am Wéngert à Canach, CJPA Am Park à Bissen, CJPA Eisknippchen à Weidingen, CJPA EdenGreen à Bettembourg, CJPA Petite Suisse à Beaufort, CJPA Bel-Âge à Esch-sur-Alzette, CJPA Ronnwiss à Rodange.
Päiperléck est une entreprise familiale. Quelles ont été les priorités de chaque génération ?
R. H. Personne ne veut généralement aller en maison de retraite, car les gens en ont une image négative. Issu du milieu de l’hôtellerie, il était important pour moi d’ouvrir des maisons uniques et ne ressemblant en rien à une clinique. L’intérieur a donc été soigné pour donner l’impression à chacun de se sentir chez lui.
I. H. L’humain est primordial. Nous avons développé le projet Humanitude dans notre maison de Rodange. Ce concept de philosophie de soins des liens positifs est basé sur l’attention, l’écoute et les émotions. Après ce « test » qui se terminera en 2025, nous espérons pouvoir obtenir ce label pour nos autres maisons. Aujourd’hui, le côté relationnel et humain se perd. Nous sensibilisons l’ensemble de notre personnel à ce sujet.
Quel est le secret de votre longévité ? Pour quelles raisons peut-on aujourd’hui parler d’une success-story ?
I. H. Ce qui nous différencie, c’est non seulement la qualité de soins, mais aussi notre disponibilité et l’accessibilité de nos équipes. Avoir de bons collaborateurs est la clé du succès. Le contact direct avec nos clients résidents et leurs familles est en effet primordial. Nous mettons tout en œuvre pour résoudre leurs problèmes.
S. H. Nous restons une entreprise familiale et constatons que de plus en plus de Luxembourgeois sont en contact direct ou indirect avec Päiperléck. On dit par exemple de notre personnel soignant qu’il est ponctuel, aimable, attentif et accessible. Dans nos maisons, les résidents retrouvent également davantage de confort et d’autonomie.
De quelle manière voyez-vous les 15 années à venir ? Quels sont vos projets et ambitions ?
S. H. Nous n’avons pas d’ouvertures prévues à court terme, mais continuons à travailler sur des projets pour améliorer la qualité de vie de nos résidents. Nous poursuivons également la formation de notre personnel pour le valoriser et lui offrir la possibilité d’évoluer en interne.
I. H. La santé mentale va continuer à nous mobiliser. Nous voulons en faire une priorité pour le pays et avons déjà investi sur la formation. Notre espoir à long terme est de créer un « village Alzheimer » qui offre aux patients un cadre de vie ordinaire, comme dans certains pays voisins.
R. H. C’est un sujet qui gagne en importance en raison du vieillissement de la population, de l’espérance de vie qui augmente et du rythme de vie toujours plus stressant.
Luxembourgeois, Christophe de la Fontaine a réussi à se faire une place dans le monde du design. Avec sa compagne Aylin Langreuter, ils ont fondé la marque Dante – Goods And Bads qui se développe chaque année un peu plus.
Christophe de la Fontaine a fondé avec Aylin Langreuter la marque de design Dante – Goods and Bads.
Vous avez commencé votre parcours au Luxembourg, dans la section sculpture du Lycée des arts et métiers. Quel souvenir en gardez-vous ?
Le baccalauréat a été la meilleure période de mon parcours de formation. J’ai pu avoir accès à tous les ateliers, les machines, les matériaux, l’aide des professeurs… C’était fantastique. On avait la possibilité de se réaliser pleinement. J’y ai reçu une formation plus large que simplement la sculpture. Nous avions un aperçu de différentes techniques, que ce soit la photographie, la lithographie, le dessin… C’était assez vaste sans être trop spécialisé. Et le métier de designer, c’est un peu cela : nous ne sommes pas spécialistes dans un domaine, mais avons une bonne connaissance générale de plusieurs domaines. Ce que j’ai reçu au Luxembourg m’a parfaitement accompagné dans la suite de mes études.
Après vos études à Stuttgart avec Richard Sapper, vous êtes allé à Londres chez Therefore et à Milan dans le studio de design de Piero Lissoni. Parlez-nous un peu de ces expériences dans ces studios très différents. Therefore est un bureau de design industriel, avec une équipe qui assure le développement de produits, travaille en collaboration avec les fabricants, mais toujours comme externe et sans signer les objets de leur nom. De l’autre côté, avec Piero Lissoni, on est dans le design d’auteur, avec une personne qui met ses idées en première ligne, collabore avec un éditeur, mais toujours sous son nom. C’était très intéressant pour moi de découvrir cela au début de mon parcours, car encore aujourd’hui, ce sont les deux grandes voies qui cohabitent. Soit vous êtes suffisamment fort pour que vos objets existent à travers votre nom, puissent être compris comme une création indépendante par l’entreprise pour laquelle vous travailler. Soit vous choisissez l’anonymat, mais qui est tout aussi essentiel, car chaque objet qui nous entoure a été dessiné par quelqu’un, a fait l’objet d’une étude, d’un développement…
À la fin de vos études en 2002, vous avez choisi de devenir indépendant et avez
pris un petit atelier à Munich avec votre ami designer Stefan Diez. Stefan, de son côté, avait travaillé avec Konstantin Grcic. On avait chacun nos expériences et on a voulu faire un projet ensemble. L’objectif était de présenter nos objets au Salone Satellite, à Milan. Ce que nous avons fait. Là où on a été surpris, c’est qu’on a gagné le premier prix. Nous étions super contents, hyper fiers, et on pensait être lancés. C’est à ce moment-là que Patricia Urquiola, que je connaissais de la période où j’étais stagiaire chez Piero Lissoni puisqu’elle était cheffe du département du design, m’a proposé de la rejoindre pour travailler dans son studio qu’elle venait de lancer. Même si je tenais très fort à être indépendant, je me suis quand même rendu compte que c’était une belle opportunité. Et quand une porte s’ouvre, il faut savoir l’accepter. J’ai donc accepté sa proposition, mais à mi-temps pour que je puisse continuer mes projets à côté. C’est comme cela que je suis allé à Milan, tout en continuant le bureau avec Stefan.
« Notre première volonté est de ne pas faire des produits qui répondent à la tendance. »
Cela a-t-il été un bon choix ?
Travailler avec Patricia m’a énormément appris. Nous avons commencé à quatre et, quand je suis parti après 10 ans, nous étions 60. J’ai donc pu participer et construire avec elle l’évolution de son bureau. Ce qui était formidable, c’est que, grâce à Patricia et à sa carrière qui était déjà bien lancée, nous pouvions dessiner les produits, réaliser les prototypes et, six mois après, voir le résultat final disponible pour le commerce. Quand on est jeune designer, jamais le parcours ne peut être aussi linéaire. C’était donc très instructif. Toutefois, j’ai aussi continué ma propre activité en parallèle avec Stefan. Nous avons réalisé des produits pour Moroso et d’autres
Pour le Salone del Mobile 2024, Dante a présenté sept nouveaux produits.
Cette chaise de Shane Schneck a une assise basse au confort très élevé.
Vent et Sponge
Deux tables d’appoint conçues par Calen Knauf qui allient élégance épurée et fonctionnalité.
Pinestripe
Christian Haas a composé un ensemble de quatre tables basses dont la forme résulte du pliage d’une feuille de papier.
Astoria
Suspension d’Andrea Steidl qui a trouvé l’inspiration dans les calandres des voitures des années 1930.
Double Happiness et Darling
Christophe de la Fontaine a dessiné, pour cette collection, la si bien nommée table d’appoint Darling et la lampe Double Happiness qui rappelle les lanternes asiatiques.
éditeurs. Mais le travail chez Patricia est devenu de plus en plus important, et j’ai finalement décidé de laisser tomber ma pratique individuelle. Dans le studio de Patricia, je pouvais faire de la création. C’était autre chose que de passer son temps à écrire des e-mails, courir derrière les chefs de produit, téléphoner aux fournisseurs… Tout ce qu’il faut faire quand on est jeune designer, car il ne suffit pas de faire un beau dessin, d’avoir une brillante idée. Il y a tout un système de production derrière, qu’il faut pousser pour arriver jusqu’au résultat final. Cela peut être très laborieux et frustrant.
En tant que head of design, vous étiez en contact avec tous les éditeurs, ce qui a dû être très utile pour vous, non ? Oui, bien sûr, mais je me suis surtout forgé une crédibilité chez les fournisseurs des grands éditeurs. Dans un studio comme celui de Patricia – parce que nous avons les conditions et la confiance pour le faire –, nous essayons toujours de pousser les limites, dans toutes les directions, que ce soit dans la typologie des produits, dans les techniques de production ou dans les matériaux utilisés… Cela signifie qu’on n’est pas à la table en train de discuter avec le CEO de la maison qui édite le meuble, mais qu’on se retrouve chez le fournisseur, sur le dernier quai de la machine en train de comprendre pourquoi le dessin qu’on a fourni n’a pas fonctionné. C’est comme cela qu’on améliore le produit, dans la résolution de problème avec les fournisseurs, pour que le prototype imaginé puisse être produit en série, aujourd’hui, mais aussi dans 20 ans.
À vous entendre, c’est presque plus important de connaître les fournisseurs que les éditeurs. C’est ce qui vous a aidé à lancer votre marque Dante – Goods and Bads ?
Il faut bien se rendre compte que tous les éditeurs de design s’appuient sur des fournisseurs pour les différents matériaux, tout est externalisé. Et, en effet, cette connaissance des fournisseurs, qui sont pour la plus grande majorité située dans la région de la Brianza en Italie du Nord, et surtout le fait d’avoir de la crédibilité chez eux, a été la clé pour sortir de la cage dorée dont je bénéficiais chez Patricia.
Pour autant, j’imagine que cela ne suffit pas pour monter sa propre entreprise d’édition de design… Évidemment, et personne ne vous attend sur le marché. Au début, il faut accepter la frustration de l’échec et savoir être patient. Avec ma compagne, Aylin Langreuter, nous avons lancé Dante en 2012. Nous pensions alors que c’était assez d’imaginer, de dessiner et de produire un objet. Puis de faire de bonnes photos, d’avoir un nom sympa et de bons textes. D’être product driven, que toute l’énergie vient du côté du design. Mais c’était une grossière erreur ! Car on a besoin de beaucoup d’autres choses pour faire une entreprise. En fait, le design ne représente que 25 % de l’activité. Le reste, c’est de la vente, de la communication, de la production…
Pourriez-vous essayer de définir l’identité de Dante – Goods and Bads ?
Notre première volonté est de ne pas faire des produits qui répondent à la tendance. Nous voulions inventer notre propre histoire. Cela commence avec le nom : Dante. Un nom propre qui, dès qu’il est prononcé, évoque un récit, des univers. Deuxièmement, avoir un sous-titre : Goods and Bads. Le propos est clair : notre objectif n’est pas de plaire à tout le monde. Le monde est polycentrique et il y a une place pour chacun. Ce que nous voulons créer, ce sont des pièces que les gens adorent. Et si on provoque l’adoration, on suscite forcément son contraire, la détestation. L’avantage d’être son propre patron, c’est de pouvoir décider exactement de la manière dont on souhaite positionner son entreprise sur le marché. Cette vision personnelle, les gens de l’extérieur la voient comme un positionnement mixte, entre art et design. Il est vrai qu’Aylin est artiste, et je suis designer ; nous avons des visions et compétences complémentaires, mais ce que nous produisons, ce sont des produits en série, c’est bien du design.
Vous avez aussi opté pour un système de collection qui fonctionne avec des invités. Pourquoi ?
Nos invités représentent l’opportunité de développer des produits spécifiques. Grâce à notre invité, nous entrons dans un univers, nous développons un narratif.
C’est notre briefing, les données internes que nous devons respecter pour créer. De ce narratif naît le produit.
Pouvez-vous nous donner un exemple ?
En 2013, nous avons invité Charles Schumann, du Schumann’s Bar à Munich. Cela nous a donné l’occasion de nous plonger dans l’univers des gentlemen, de la nuit, du masculin, des bars de légende. Grâce à cet univers, nous sommes allés chercher des typologies d’objets inattendus : des mélangeurs à cocktails, un verre tumbler... Et, pour accompagner ces objets, j’ai dessiné la serveuse Come As You Are, qui est devenue un de nos produits phares. Ce qui est très différent chez Dante est que nous n’avons pas un service marketing qui découvre des produits et crée une histoire autour. Chez Dante, l’histoire est immanente, elle vient du centre.
Vous avez commencé à Milan, mais aujourd’hui, vous êtes basé dans le sud de l’Allemagne. Pourquoi ?
Nous avons déménagé en Bavière, parce que la vie professionnelle se mélange avec la vie privée. Quand notre fille a eu l’âge d’aller à l’école, nous avons souhaité retourner vivre à Munich. Mais la vie y est chère, inabordable pour nous qui commencions notre entreprise. Alors nous avons cherché plus loin, dans la campagne. Et en cochant la case « Autres » dans le moteur de recherche immobilière, nous sommes tombés sur un ancien château du 13e siècle pour le prix d’un appartement. Aylin et moi nous sommes regardés, et on s’est dit : « On prend ! ». Et c’est comme cela qu’on s’est retrouvé à Neukirchen, dans cette propriété qui nous permet d’avoir notre habitation et notre bureau rassemblés. Mais, depuis deux mois, nous avons pris un entrepôt de 1.000 m2 et nous allons transférer notre activité professionnelle là, avec nos bureaux, le stockage, le développement, la peinture, une grande machine CNC… Ce nouveau local va nous permettre de continuer à nous développer.
Parce que vous produisez aussi une partie de vos objets ?
Nous avons des produits qui viennent de différents fournisseurs et pouvons être ame-
« Tout ce que nous faisons naît d’un narratif, mais existe aussi pour lui-même. »
nés à faire l’assemblage. Et, pour certains objets qui sont plus faciles à produire, nous les fabriquons aussi nous-mêmes. Cela nous permet de réagir plus vite aux commandes.
Comment gérez-vous vos productions et leurs quantités ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les grands éditeurs commandent en petite quantité – 5, 10, 15, 30 pièces… –, mais régulièrement. Quand j’ai découvert cela, je n’en croyais pas mes yeux ! Cela voulait dire que nous pouvions nous permettre de travailler avec ces mêmes fournisseurs, car nos petites quantités n’allaient pas être un obstacle. Nous sommes bien entendu en seconde ligne par rapport aux grandes entreprises, mais nous pouvons travailler avec eux. Nous travaillons donc comme cela : les produits qui sont des succès commerciaux, nous les commandons par cinquantaines et nous les renouvelons souvent. Quand notre stock arrive à une dizaine de pièces, nous repassons une nouvelle commande. Pour les nouveaux produits, dont les ventes sont plus modérées, la commande s’arrête généralement à 20 pièces et nous prenons le temps de les vendre. Toutes les six semaines, un camion fait le tour de nos fournisseurs et nous ramène les produits en Allemagne.
Et si une grande commande spéciale arrive, êtes-vous aussi en capacité à répondre à cette demande ? Oui, car nos interlocuteurs ne sont pas des artisans. Ce sont de vraies usines qui peuvent aussi produire en grande quantité si nécessaire. Les autres éditeurs travaillent aussi comme cela, excepté que la fréquence de leurs commandes est plus intense.
Comment gérez-vous la partie logistique, packaging, transport ? Cela est effectivement un métier à part. Pour le moment nous le faisons nous-
Christophe de la Fontaine est diplômé en sculpture du Lycée technique des arts et métiers à Luxembourg avant de poursuivre ses études au département de design industriel de l’Académie des beaux-arts de Stuttgart, sous la direction de Richard Sapper. Après avoir obtenu son diplôme en 2002, il a collaboré avec Therefore, consultant en conception de produits à Londres, puis avec Piero Lissoni Associati à Milan. Il y devient directeur du département de design du Studio Patricia Urquiola, restant en poste jusqu’en 2010. En 2012, il a cofondé Dante – Goods and Bads, une marque de meubles et d’accessoires pour la maison, avec sa partenaire, l’artiste Aylin Langreuter. En 2018, il a été professeur spécialisé en design industriel à l’Académie des beaux-arts de Stuttgart.
A unique concept around the counter with a contemporary design.
Available for private or corporate events on demand .
mêmes, mais nous devrions vraiment externaliser cette activité. C’est juste que nous n’avons pas encore rencontrer le bon partenaire pour le faire.
Vous avez aussi la particularité de ne pas sortir de nombreux nouveaux produits chaque saison. C’est une stratégie commerciale – car ce qui est rare est précieux – ou une obligation ?
Quand je présente un nouveau modèle, au Salon du meuble à Milan par exemple, je dois être en mesure de le mettre sur le marché six mois plus tard à un prix correct. Nous devons veiller à rester crédibles, surtout petits comme nous sommes. Je ne peux donc pas me permettre de présenter tous les ans beaucoup de nouveaux produits car, pour chacun, il y a de la recherche, du développement, de la production, du stockage…
Vous est-il déjà arrivé d’avoir un produit « flop », qui n’a pas du tout fonctionné ?
Nous avons des produits qui sont arrivés trop tôt sur le marché, ou qui sont trop « forts » et qui ne trouvent pas leur clientèle. Nous avons l’ambition d’être sur la première ligne, d’être ceux que les autres vont copier. Mais nous devons faire attention, car être apprécié des opinion leaders, c’est bien, mais il faut que le revendeur arrive aussi à s’approprier nos produits qui ne sont pas prémâchés. Certains objets ont aussi besoin de temps avant de trouver leur public. La serveuse, par exemple, a mis deux ans avant que nous commencions à en vendre 200 exemplaires par an.
Comment abordez-vous la question de la durabilité ?
Elle est intrinsèque. La qualité des matériaux est un prérequis, tout comme le fait d’avoir un design atemporel ou des éléments que l’on puisse réparer. Il faut de la durabilité dans les idées aussi. Si nous avons aussi peu de nouveaux produits tous les ans, c’est aussi parce que tous nos produits sont toujours d’actualité.
C’est une question de densité de propos aussi, non ?
Oui, ce n’est pas du marketing. Tout ce que nous faisons naît d’un narratif, mais existe aussi pour lui-même, car les proportions sont bonnes, les matériaux sont justes, les
couleurs adéquates… Une personne peut simplement être touchée par l’objet en luimême. Et si elle le souhaite, il y a aussi une histoire qui existe.
Parlez-nous de vos dernières créations, celles que vous avez présentées à Milan en avril.
Quatre nouveaux designers nous accompagnent, cette année : Andrea Steidl, Calen Knauf, Christian Haas et Shane Schneck. Cela a donné naissance à sept nouveaux produits, ce qui est énorme pour nous. Plutôt que des objets standards, comme une table, un canapé ou un fauteuil, nous avons choisi d’avoir des objets satellites, des compléments. Il y a une chaise avec une assise très basse et une inclinaison de dossier fantastique, une typologique d’assise qui est peu commune. Nous avons aussi plusieurs tables d’appoint, ainsi que des lampes. Ce choix est lié à nos observations du marché. En ce moment, comme le pouvoir d’achat est plus bas, ce qui se vend le mieux, ce sont les accessoires. Nous avons aussi beaucoup d’objets qui évoquent le monde du préfabriqué, du sériel, mais avec du geste. Il y a par exemple une table en mousse d’aluminium, un produit très brut, mais qui est recouverte d’un vernis poudré qui lui donne un caractère précieux. La table de Christian Haas est réalisée avec un bois tout à fait ordinaire, que l’on trouve dans les tables de ping-pong par exemple, mais le traitement qu’il a appliqué à ce matériau le transforme complètement et lui donne une tout autre valeur.
Pour terminer, parlez-nous un peu de votre clientèle, du consommateur final des produits Dante. Qui est-il ? Les premières années, nos plus grands clients étaient les revendeurs de meubles, les concept stores… et 10 % des commandes étaient faites par les contract, c’est-à-dire les architectes ou ceux qui achètent directement pour les gros projets. Après le Covid, l’équilibre a changé : il est passé à 70 % de revendeurs et 30 % de contract. Et maintenant, nous sommes quasiment à 50 %-50 %. Ceci s’explique par le fait que le pouvoir d’achat du client individuel a baissé et que les projets d’investissement sont mains liés à l’inflation. Ceci nous permet de voir l’avenir avec sérénité.
Dans le catalogue de Dante, quelques objets sont déjà devenus des pièces iconiques.
Cette serveuse est une des meilleures ventes de leur catalogue.
Serpentine
Un canapé aux formes et à l’aspect inattendus.
Minima Moralia et Bavaresk
Ensemble composé du paravent Minima Moralia, de la chaise et de la table Bavaresk.
We’re ready for an unprecedented transformation. To become a new kind of law firm.
A firm that knows its local markets inside and out. And has the unmatched global reach to maintain a competitive advantage in a world that’s always changing.
A firm built to change the current of global business and deliver unparalleled outcomes. For you.
THE FUTURE STARTS NOW AOSHEARMAN.COM
Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini entre dans sa cinquantième année de carrière. Une dernière ligne droite à l’issue de laquelle elle remettra tous les mandats d’administrateur indépendant qu’elle exerce. Intimement liée à la construction et à l’essor de la place financière, elle revient sur ce qui en a fait le succès.
Pour Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, le développement de la Place passe par la capacité à (re)faire des choix audacieux.
Vous avez assisté durant vos 50 ans de carrière à l’éclosion de la place financière. Quels sont, selon vous, les éléments marquants qui expliquent cette success-story ?
On dit souvent – et on l’entend encore – que la Place s’est construite sur les erreurs des voisins. C’est vrai. Mais dans une certaine mesure uniquement. Nous avons surtout su prendre des décisions audacieuses. Et c’est grâce à cela que l’on a pu développer la Place telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Personnellement, j’ai été très impliquée dans la transposition de la directive Ucits. Je participais à un groupe de travail dans lequel nous n’étions pas très nombreux. Et c’est le premier élément-clé à garder en mémoire : quand on réfléchit à une stratégie et aux bonnes décisions à prendre pour le futur, il ne faut pas être trop nombreux. Nous avons ainsi pu travailler rapidement dans l’intérêt des clients et de la Place.
Et, deuxième élément, ce travail sur la meilleure manière de tirer profit d’une réglementation européenne s’est fait sous la houlette du régulateur, l’Institut monétaire luxembourgeois (IML), l’ancêtre de la Commission de surveillance du secteur financier (l’IML a été créée en 1982 comme autorité de surveillance et autorité monétaire. Elle remplaçait le Commissaire au contrôle des banques, ndlr).
À l’époque, le régulateur était un support du développement du business plus qu’un contrôleur Si on retrace l’évolution de la réglementation Ucits, c’était vraiment flagrant. Professionnels et régulateur avaient la même envie : travailler pour l’essor de la Place. Face à la directive Ucits, dans le comité de travail « valeurs mobilières » auquel je participais avec de grandes figures comme André Elvinger et qui devait mettre en place la directive OPCVM –comité qui deviendra par la suite le Codeplafi –, la décision d’être les premiers a vite été prise. Nous nous disions qu’il fallait absolument que nous adoptions ce cadre réglementaire avant les Anglais afin d’être les first movers. Mais être les premiers n’est pas suffisant. Nous avons toujours appliqué et interprété ce cadre de la manière la plus flexible possible. Nous respections la directive, mais jamais plus, bien au contraire. Et comme nous étions les premiers, nous venions aussi avec nos interprétations et
« On a l’impression qu’aujourd’hui, la régulation, c’est fait pour le régulateur, les Big Four et les cabinets d’avocats.»
nos propositions d’évolution. Ce n’est plus le cas. S’il y a quelque chose qui m’horripile aujourd’hui, c’est de recevoir comme réponse à une question posée à la CSSF : « Il faut que nous demandions le point de vue de l’Esma » (European Securities and Market Authority, autrement dit l’Autorité européenne des marchés financiers). Une réponse impensable à l’époque. Lorsque je travaillais sur la directive Ucits, un membre de l’IML siégeait dans les comités européens et il y allait avec nos points de vue. Ce n’est plus ainsi aujourd’hui. Et c’est dommage.
Dans toutes les activités de support aux fonds d’investissement, nous avons su développer un produit reconnu mondialement. Bien sûr, il faut un contrôle. Mais quand on est leader, on doit avoir des positions de leader ! Et moi, je n’entends pas la CSSF prendre ou assumer des positions de leader par rapport à l’Esma. C’est pour moi un vrai problème. Ce n’est pas impossible. Prenons l’exemple de PwC Luxembourg. Nous étions un tout petit pays dans l’organisation, mais dans nos domaines d’activité, notamment les fonds, nous prenions des positions de leader. Nous nous battions contre de grands pays. Et on nous respectait pour cela. Cet état d’esprit, je ne l’ai pas vu ces 10 dernières années dans le pays…
Ucits n’a pas été le seul mouvement audacieux pris pour assurer la pérennité de la Place. Il y en a eu d’autres. Avec des résultats peut-être moins spectaculaires, mais pas sans efficacité. Je pense à la loi sur les captives d’assurance et de réassurance. Cela ne s’est pas développé comme Ucits, mais nous avons su attirer de grands acteurs et développer une niche de compétences. Nous étions le seul pays européen à offrir de tels véhicules. Avant cela, cette activité s’exerçait depuis les paradis fiscaux. Cet état
d’esprit audacieux, cette posture de leader, on a pu encore les voir au moment de l’abolition du secret bancaire et de l’introduction de l’échange automatique d’informations. Tout le monde pensait que cela sonnait la fin de la banque privée et de l’activité de gestion de fortune. Le gouvernement de l’époque, avec Luc Frieden ministre des Finances à la manœuvre, a su prendre une position de leader et être audacieux. La banque privée et la gestion de fortune demeurent aujourd’hui des piliers de l’activité financière au Luxembourg.
Un autre exemple ? Le règlement grand-ducal sur les professionnels du secteur financier (PSF). Je me souviens d’une réunion avec le patron de la CSSF de l’époque, Jean-Nicolas Schaus, Nicolas Buck, alors à la tête de Victor Buck Services (VBS), et moi-même. Nicolas Buck voulait que l’activité de VBS – société lancée en 2000 en tant que fournisseur de services de gestion et de distribution de documents financiers – ne soit pas freinée par le secret bancaire. Et pour cela, il souhaitait y être soumis. Nous avons expliqué le plan d’affaire à Jean-Nicolas Schaus. Sa réaction a été de nous dire : « Proposez-nous une réglementation qui ferait que l’on peut développer ce type de business et qu’il soit régulé. »
La régulation prend tout son sens quand elle est aussi là pour permettre le développement de nouvelles activités et non pas pour freiner le mouvement.
De nos jours, la perspective s’est inversée. Nous avons un régulateur qui contrôle, un point c’est tout. Je prends le risque de paraître caricaturale, mais on a l’impression qu’aujourd’hui, la régulation, c’est fait pour le régulateur, les Big Four et les cabinets d’avocats. L’aspect business development a totalement disparu.
À quoi, selon vous, imputer cette inversion de perspective ? Est-ce dû à l’évolution de la régulation où aux personnes qui ont succédé à Jean-Nicolas Schaus ?
Un peu des deux, je pense. Je ne veux pas jeter la pierre aux successeurs de Jean-Nicolas Schaus (Jean Guill et Claude Marx, ndlr). Le plus important est de garder à l’esprit que toutes les réglementations européennes sont pilotées par les pays membres. L’Union européenne, c’est avant tout un ensemble de pays. Et si les pays
n’arrivent pas à défendre leurs intérêts ou l’intérêt de certains de leurs business au moment où s’élaborent les réglementations, après, il est trop tard. La construction européenne a sa logique. Mais il me semble aussi que l’on n’a pas mis les bonnes ressources aux bons endroits et pas nécessairement qu’à la CSSF… Pour moi, la nomination de Nicolas Mackel comme représentant permanent au niveau de l’Union européenne est une très bonne chose pour la place financière. Il en connaît bien les intérêts et je pense qu’il possède l’aura nécessaire pour influencer l’évolution des réglementations. Ceci dit, je pense que l’on n’a pas suffisamment mis les bonnes personnes aux bons endroits au niveau du pays.
Justement, en cette période d’élections européennes, pensez-vous que les partis auraient dû envoyer des spécialistes de la chose financière à Strasbourg ? Oui. Le Parlement européen est l’un des lieux de pouvoir où l’on peut faire la différence. Nous avons, au Luxembourg, une industrie financière paneuropéenne, que ce soit au niveau des acteurs ou des produits. Cela aurait fait sens d’avoir au Parlement européen des personnes à même d’avoir de l’influence. Et ce d’autant plus que nous n’avons que six députés.
Je crois aussi que dans le jeu européen, on doit chercher de bons alliés. Jusqu’au Brexit, nous étions souvent alliés avec les Anglais, eux-mêmes partisans des marchés ouverts, ce qui est notre intérêt. Il faut repenser nos alliances, ce qui n’a pas été totalement fait. Un petit pays sans alliés, c’est compliqué. Alors j’entends que l’on cherche souvent des alliances avec l’Irlande, mais l’Irlande est un petit pays. Je ne suis pas sûre que s’allier avec un petit pays pour avoir un impact sur les grands soit la meilleure solution. Je pense que l’on doit aller chercher des alliances avec certains grands pays en fonction des activités.
Et si je regarde par exemple le domaine des fonds, c’est peut-être contre-intuitif, mais je pense que l’on aurait intérêt à chercher des alliances avec la France avec qui nous bataillons sur le sujet depuis 40 ans alors que nous sommes complémentaires, au final. À eux la gestion d’actifs et à nous les activités de support.
Septembre 1975
Diplômée de l’ESC Reims (aujourd’hui Neoma Business School) en juin 1975, MarieJeanne Chèvremont-Lorenzini est recrutée en tant qu’auditrice chez Coopers & Lybrand Luxembourg. Dans ce qui allait devenir le mastodonte PwC Luxembourg, seulement quatre personnes étaient employées. Elle devient associée audit Coopers & Lybrand Luxembourg et managing partner le 1er juillet 1987. Elle dirige alors 16 personnes.
1er juillet 1998
Elle est nommée managing partner de PwC Luxembourg et est chargée de la coordination des activités investment management services pour PwC Europe et membre du core group financial services Europe jusqu’en 2002. À partir de 2002, elle prend en charge la coordination des ressources humaines en Europe et devient membre de la global leadership team PwC (niveau mondial).
30 juin 2007
Fin de son mandat de managing partner. La firme emploie alors 1.350 personnes.
Courant 2007
Elle rejoint Arendt & Medernach en tant que senior advisor et devient administratrice indépendante dans différentes sociétés à Luxembourg dont, au fil du temps, Kneip, EFG, Threadneedle, Pictet Europe SA, Arendt Services, les fonds d’investissement Schroders, Clearstream Banking et Maison Moderne.
Nous aurions également intérêt à nous rapprocher des pays qui ont plus de maind’œuvre et trouver des solutions d’ outsourcing mutuellement avantageuses.
Vous insistez sur l’importance d’avoir un régulateur pro-business et sur l’importance de savoir être audacieux. Lorsque j’ai commencé comme journaliste à suivre la Place – c’était en 1999 –, il y avait un esprit de pionniers qui dominait. Cet esprit s’est-il dilué, voire perdu ? Sommes-nous entrés dans une ère de conformisme intellectuel ?
Je ne crois pas que le conformisme intellectuel ait totalement pris la main. Il y a encore des personnes audacieuses, mais elles sont plus contraintes par l’évolution des grands groupes financiers. À l’époque que vous mentionnez, les CEO des filiales luxembourgeoises des grands groupes bancaires disposaient d’une certaine indépendance et avaient beaucoup de pouvoir pour gérer leur boutique. Ils étaient très autonomes. Après, évidemment, il fallait qu’ils se battent pour avoir le support de leur groupe. Ce qu’ils faisaient volontiers. Il y a encore aujourd’hui, à la tête de certaines filiales de grands groupes, de fortes personnalités convaincues par leur business case et qui vont aller se battre au niveau du groupe pour défendre le point de vue luxembourgeois. Mais c’est beaucoup plus compliqué pour eux aujourd’hui qu’hier. Plus globalement, je pense que la Place souffre de l’absence de sièges. Nous n’avons pas ou très peu de têtes de groupe. Quand j’étais au sein de l’Institut luxembourgeois des administrateurs (Ila), je poussais pour que l’on ait dans ces groupes des administrateurs de haut niveau qui puissent exercer une influence.
Vous avez mentionné en début d’interview le succès des Ucits. Un tel scénario pourrait-il se reproduire ? Est-ce que l’on pourrait encore faire quelque chose d’aussi grand que ça ? Pourquoi pas ? Lorsque nous nous sommes lancés, nous ne savions pas que nous allions faire quelque chose de grand. Et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas recommencer. Les produits Ucits ont-ils encore un futur ? Certains estiment qu’avec la blockchain, les fonds comme nous les
connaissons – c’est à dire adossés sur une entité juridique – vont disparaître. Mais rien ne nous empêche de les remplacer, d’anticiper, d’innover. Mieux, si ces produits doivent disparaître, nous devons être les leaders sur la prochaine génération, le « next Ucits ».
Le problème lorsque l’on a une position de leader comme le Luxembourg, c’est que le risque – réel – de perdre ce que l’on a sans savoir ce que l’on aura demain nous paralyse et nous empêche d’innover. Si la peur de perdre nous empêche d’innover, on va avoir un problème. En revanche, si on continue d’innover et de vouloir être leaders dans certains domaines au niveau européen, on a toutes les compétences pour le faire.
Il faut savoir prendre des risques et être audacieux comme je le disais au début de cet entretien. Ce qui me ramène au début de ma carrière. Lorsque j’ai commencé à travailler au Luxembourg, l’activité financière était moins développée que l’activité industrielle. C’était le début de la crise sidérurgique et le gouvernement cherchait de nouvelles industries : des industries à forte valeur ajoutée et avec peu de besoins en main-d’œuvre. C’est une piste de réflexion intéressante pour l’industrie financière. Prenez Ferrero. C’est un modèle sur lequel on pourrait se pencher. Le groupe n’a pas de production ici. Il y a installé son siège pour l’Europe et des services de support de haut niveau dans le domaine de la finance et du marketing. Deux domaines où il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les équipes au même endroit. Il faut juste bien coordonner les tâches des uns et des autres. Si on réfléchit bien, on n’a pas besoin au Luxembourg d’avoir des sociétés qui aient beaucoup de main-d’œuvre. Il leur faut des gens de haut niveau, bien formés et ayant une forte expérience. Le type même de profils que recherchent les acteurs économiques et qui sont aptes à exercer non seulement dans le secteur financier, mais dans tous les secteurs de l’économie. En attendant des mesures, les réflexions actuellement menées par le gouvernement –notamment les mesures fiscales pour attirer les talents rares et de haut niveau – vont dans le bon sens. Cela doit s’inscrire dans une stratégie plus large qui est d’avoir au Luxembourg plus de sièges d’entreprises, quel que soit le secteur d’activité.
Bilan de carrière
J’ai eu une carrière extraordinaire. Durant mes années PwC, des années pour moi exceptionnelles, la Place s’est tellement développée que j’avais l’impression tous les jours de faire un nouveau travail. Les années post-PwC ont été toutes aussi passionnantes. J’ai côtoyé des gens extraordinaires et j’ai eu la chance de me mouvoir dans un environnement international.
Le meilleur souvenir
C’est quand j’ai été nommée associée chez Coopers & Lybrand. Ça a été une surprise totale. J’étais directrice en charge du bureau luxembourgeois et le patron de la Belgique, qui était aussi le patron du Luxembourg, m’avait demandé d’organiser une conférence à Luxembourg sur la fiscalité en matière de holdings. C’était la première conférence que nous organisions ici. Une réunion d’associés se tenait en même temps. C’est là qu’ils ont décidé de me coopter.
Le pire souvenir
Mon discours de départ devant tous les associés de PwC en 2007. Après la fin de mon mandat de managing partner, j’aurais pu rester associée jusqu’à mes 60 ans (j’en avais 54). Mais au bout de quelques mois, alors que je n’avais pas du tout l’intention de partir, j’en suis arrivée à la conclusion que c’était très difficile de redevenir simple associée après avoir dirigé la firme.
28/05/2024
AML & CFT Key considerations for fund industry
06/06/2024
Tax audits and tax controversy
11/06/2024
Private Equity acquisitions structuring and financing
20/06/2024
GDPR general overview
24/06/2024
Understanding the Duties and remuneration of directors
02/07/2024
How to become GDPR compliant
04/07/2024
Luxembourg pledges enforcements in the context of a Double LuxCoAdvanced level
18/07/2024
Labour Law: the essentials
23/07/2024
Fund Finance - Luxembourg essential insights
19/09/2024
The Luxembourg SARL: from incorporation to liquidation
17/09/2024
AIF - Legal and tax environment
24/09/2024
Luxembourg securitisation vehicles: the essentials
26/09/2024
Data protection in HR matters
10/10/2024
Multinational enterprises in Luxembourg - trending tax topics
07/11/2024
Luxembourg Limited Partnershipseverything you need to know
• Open training sessions in our premises
• Tailor-made training sessions upon request to perfectly match your needs
Bruno Beernaerts (BB), Senior Partner de EASE, Fabian Demoulin (FD), MD de EASE, et Arnaud Willems (AW), MD de Optim’EASE, dévoilent une offre novatrice fusionnant expertises opérationnelles avec vision stratégique.
De gauche à droite :
Fabian Demoulin, Managing Director de EASE, Bruno Beernaerts, Senior Partner de EASE, et Arnaud Willems, Managing Director de Optim’EASE.
POURRIEZ-VOUS ÉCLAIRER NOS
LECTEURS SUR CETTE NOUVELLE OFFRE
CONJOINTE EASE/OPTIM’EASE ?
BB Volontiers. Notre nouvelle offre combine l’approche historique de EASE très opérationnelle, avec maintenant en sus, une démarche de conseil en Excellence Opérationnelle (EOp). Ces deux démarches sont proposées à nos clients sous différents formats, tenant compte de leurs besoins spécifiques et de la réalité du terrain. Certains clients voudront premièrement solutionner leurs urgences opérationnelles (via l’utilisation de consultants de EASE) et ensuite revoir leur organisation, processus, modes
opératoires… alors que d’autres choisiront de travailler directement sur l’EOp et pourront, le cas échéant, se faire assister par des ressources EASE afin de libérer leurs experts métiers qui se consacreront à la coconstruction de la vision future.
Dès les premiers mandats gagnés ensemble, nous avons connu ce type de cas de figure. Cela confirme bien la pertinence de notre ambition, à savoir marier le côté opérationnel et les réflexions plus « stratégiques ». FD Comme vous le savez certainement, l’histoire de EASE a commencé il y a près de 10 ans. Aujourd’hui, EASE offre une expertise opérationnelle solide autour de trois
piliers principaux : Operations (comptabilité de fonds, SPV, PERE, PME, analyse financière, contrôle de gestion, reportings financiers, etc.), Compliance (supports AML / KYC, revue et aide à la rédaction de procédures internes, FATCA, CRS, GDPR, DAC 6, etc.) et Risk Management.
L’entreprise emploie aujourd’hui environ 40 consultants combinant un mixte de jeunes talents hautement qualifiés avec des experts industries et métiers.
Nos clients actuels proviennent principalement du secteur financier, incluant banques, assurances, fonds d’investissement et private equity.
Avec l’arrivée d’Arnaud et de son équipe, nous pouvons étendre notre clientèle vers l’industrie non financière qui est confrontée aux mêmes défis mais aussi offrir des services plus larges à nos clients actuels avec des perspectives à plus long terme. Prenons par exemple le cas concret d’un client qui a des besoins en Compliance. Cette thématique évolue de jour en jour. Historiquement, nous sommes appelés à renforcer les équipes du client pour des besoins opérationnels urgents. Aujourd’hui, nous sommes capables non seulement de renforcer ces équipes opérationnelles dans l’urgence mais aussi d’aider le client à intégrer les évolutions réglementaires dans leur organisation et processus et de réfléchir à cette thématique de façon globale. Cette approche combinée n’est possible qu’en « mélangeant » les expertises métiers et organisationnelles. Nous sommes par ailleurs très heureux d’avoir accueilli récemment notre nouvelle Head of Compliance, Isabelle Mougel, qui est hautement reconnue pour ses compétences dans le domaine de la Compliance qu’elle mettra au service de nos clients.
QUELLE EST LA SPÉCIFICITÉ DE OPTIM’EASE ?
AW Notre Spécificité est de s’engager à fournir un résultat tangible pour nos clients. Nous les supportons dans l’analyse et la compréhension détaillée de leurs problématiques mais aussi dans l’implémentation de solutions pragmatiques et pérennes pour éliminer les dysfonctionnements et garantir des résultats sur le long terme. Notre approche est hautement personnalisable. Nous comprenons que chaque client est unique, avec ses propres défis et opportunités. Dès lors, nous adaptons nos solutions pour répondre aux besoins spécifiques de chaque client, plutôt que de proposer des solutions génériques. Ceci implique une approche très collaborative de part et d’autre.
POURRIEZ-VOUS RENTRER PLUS EN DÉTAIL SUR CET ASPECT
« COLLABORATIF » ?
AW Le véritable challenge d’une démarche de type « Excellence Opérationnelle » n’est pas tant de réussir le projet en tant que tel mais bien de faire perdurer les résultats audelà de la phase projet. La plupart de nos concurrents vont prévoir à l’issue du projet une phase de transition pour « garantir » la pérennité. Notre approche sera différente dans le sens où, dès le lancement du diagnostic, nous allons inclure les équipes du client dans la démarche et en faire de véritables acteurs du changement. Nous allons les associer au projet, leur garantir une parfaite transparence et nous assurer d’un indéfectible alignement. C’est la base de la gestion du changement. Il en sera de
favorise l’épanouissement et le respect mutuel parmi nos collaborateurs. Cette philosophie s’est traduite par des reconnaissances significatives, telles que la certification « Great Place to Work » obtenue l’an dernier et le label « Best Workplaces » cette année. Ces distinctions sont le reflet de notre engagement continu envers le bienêtre de nos employés, ce qui renforce à son tour notre capacité à offrir des services exceptionnels à nos clients, en harmonie avec nos valeurs fondamentales.
VOTRE OFFRE DE SERVICE INCLUT-ELLE AUSSI DES ASPECTS TECHNOLOGIQUES ?
« Le véritable enjeu de l’Excellence Opérationnelle n’est pas tant de réussir le projet lui-même mais de maintenir les résultats.
AW Notre cœur de métier reste l’optimisation des processus et nous avons conclu plusieurs partenariats pour intégrer les composantes technologiques. Le premier avec un intégrateur Odoo, ERP pour lequel nous connaissons une demande client croissante. Le second avec une entreprise spécialisée dans le développement informatique sur mesure et experte en Generative AI. Par ailleurs, nous travaillons avec un partenaire expert en Data Analytics.
VOUS AVIEZ MENTIONNÉ VOULOIR COMBINER L’AGILITÉ D’UNE PETITE STRUCTURE AVEC LA RIGUEUR ET LE SÉRIEUX DES GRANDS ACTEURS DU CONSEIL. POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS À CE SUJET ?
même pour la phase projet. Sans cela, vous aurez l’effet « élastique », à savoir un retour à la position quasi initiale dès que le projet sera terminé et que vous serez à nouveau dans une situation de « Business as usual ». Cette approche a un triple effet positif pour le client : la pérennité des résultats, la formation de ses équipes et le niveau de cash out qui sera forcément plus faible que si la majorité des actions est menée par des externes.
FD Cette approche collaborative, soulignée par Arnaud, ne se limite d’ailleurs pas seulement à nos relations avec les clients, mais s’étend également à notre environnement interne. EASE intègre en effet fortement l’aspect humain dans toutes ses interactions. Nous avons ainsi développé au fil du temps une culture d’entreprise qui
BB Les forces d’une grande structure sont à la fois l’expertise, la rigueur et le sérieux de son approche. A contrario, le côté agile et la rapidité dans la prise de décision sont moins évidents. En tant que petite structure, nous serons de facto plus agiles et plus rapides dans nos décisions. Quant à l’offre de service client, nous nous sommes rapprochés d’experts pour élargir notre offre de services (achats, finance des entreprises, HR...). Côté rigueur, nous suivons les mêmes obligations KYC que les grandes firmes. Au niveau RH, nous construisons actuellement un plan de carrière et de formation pour nos collaborateurs similaire à ceux développés par les grandes firmes. Ce sont nos équipes qui feront la différence, de par leur mentalité, leur formation et leur rigueur dans une approche « dédiée » client.
EASE S.A.
OPTIM’EASE S.À.R.L
12, rue Guillaume Schneider L-2522 Luxembourg
E-mail : cridelle@ease.lu
Tél. : +352 26 26 96 1
Fax : +352 26 26 96 20 https://www.ease.lu
Quelles sont les attentes du monde économique en vue des élections européennes du 9 juin ? Elles sont grandes, tant le Luxembourg est dépendant du marché unique et de ses règles. Paperjam en a pris la mesure à l’occasion d’une série d’entretiens avec des dirigeants d’entreprises et des représentants sectoriels.
Ils voient ces élections comme une opportunité cruciale de remettre l’économie au centre des priorités européennes, une nécessité pour préserver la compétitivité et le dynamisme économique de l’Europe. Au cœur de leurs revendications : le poids de la réglementation, évidemment, mais pas seulement. Sur la place financière, on insiste particulièrement sur l’intégration du marché des capitaux et la lutte, au sein même de l’UE, contre des mesures protectionnistes qui pourraient nuire aux investisseurs. Au travail !
42 GEORGES RASSEL
« Une autre vision industrielle pour l’Europe»
–
48 NICOLAS SIMONS
« Il faut remettre l’économie au centre des priorités »
–
54 SERGE WEYLAND
« Ma principale préoccupation : le risque d’un repli sur soi »
–
58 MAGALI PAULUS
« L’UE a de grandes responsabilités... et elle ne les prend pas »
–
64 PAUL KONSBRUCK
« L’UE doit investir massivement dans l’infrastructure digitale »
–
68 ANNE CALTEUX
« Il y a une économie de la désinformation »
–
74 PORTFOLIO
Dix attentes d’entrepreneurs envers l’UE
« Une autre vision industrielle pour l’Europe »Conversation Georges Rassel
Le président de la Fedil, Georges Rassel, attend des élections européennes une prise de conscience : la nécessité de remettre l’industrie au centre de la stratégie économique du continent.Journaliste MARC FASSONE Portrait GUY WOLFF
Georges Rassel a succédé
à Michèle Detaille
à la tête de la Fedil.
Quels sont, selon vous, les enjeux des élections européennes ?
Nous sommes face à des élections cruciales pour l’Europe et surtout pour le devenir de l’industrie en Europe. Nos membres se font beaucoup de soucis et j’espère qu’émergera au sein de l’Union européenne un nouvel état d’esprit qui permettra de fonder une véritable politique industrielle en Europe. Une politique qui nous fait actuellement cruellement défaut et qui est indispensable.
L’Europe est en train de perdre beaucoup de parts de marché par rapport à ses concurrents, que ce soient les États-Unis, la Chine et l’Inde. Il faut que les Européens, les électeurs tout comme les pouvoirs publics, prennent conscience que si nous voulons maintenir sur le continent notre niveau de vie et notre système social performant, il faut d’abord gagner de l’argent. Et l’industrie fait partie des secteurs économiques qui permettent de générer de la richesse. Il y a maintenant plus d’un siècle, c’est l’industrie qui a permis aux économies modernes de se développer, et c’est l’industrie qui a favorisé l’émergence des systèmes sociaux en Europe. Ne l’oublions pas ! Nous voulons que cette dynamique redémarre.
Comment l’Europe peut-elle contribuer à cette relance industrielle que vous appelez de vos vœux ?
Déjà, il faudrait soutenir l’industrie, pas la « punir ». Prenez l’exemple de la
réglementation. Il y en a tellement –beaucoup trop même… – que les entreprises sont chassées hors d’Europe. Il faut faire en sorte que ce mouvement de transfert des unités de production des entreprises vers d’autres localisations moins régulées cesse. Les entreprises doivent pouvoir se développer en Europe, berceau de l’industrie. Ce sont les entreprises industrielles qui ont inventé les principaux procédés industriels qui ont permis l’essor économique de nos pays. Cette désindustrialisation est une aberration qui va à l’encontre de notre histoire. Nous étions les premiers dans la révolution industrielle. Nous étions également les premiers dans ce que j’appelle la révolution écologique. Et pourtant, au final, tout ce dont nous avons besoin en termes de produits industriels finis ou en termes de composants se fabrique en dehors de l’Europe. Nous sommes devenus dépendants des grands blocs économiques et cela a été particulièrement mis en lumière avec la pandémie. Face au Covid, nous n’avions ni les masques ni les vaccins. Et surtout, nous n’avions pas les moyens de les produire à grande échelle. Puis, avec la désorganisation des chaînes logistiques qui a suivi le redémarrage de l’économie, nous n’arrivions pas à avoir les puces et les ordinateurs dont notre industrie automobile avait besoin pour construire les véhicules. Voilà pourquoi, pour la Fedil – et nous ne sommes pas les seuls à le penser –, l’Europe doit se doter d’une nouvelle vision industrielle et mettre en place un plan d’action qui permette sinon de rétablir une autosuffisance, du moins de réduire la dépendance vis-à-vis d’autres marchés. Il faut que l’Europe se rende compte qu’il y a des industries stratégiques qu’il faut aider à devenir rentables.
Pourquoi, selon vous, l’industrie est-elle passée à l’arrière-plan des priorités politiques et économiques en Europe ?
Regardez l’évolution du Luxembourg. Nous étions d’abord une économie agricole, puis l’industrie a commencé à se développer pour finalement supplanter l’agriculture en ce qui concerne la production des richesses. Puis, face au manque de ressources au Luxembourg – et aussi à cause de la crise
de la sidérurgie –, le pays s’est tourné vers le secteur financier. Ce qui a été une bonne chose, je le reconnais volontiers. Mais c’était aussi une solution plus « confortable » : le tertiaire est une activité moins fluctuante par rapport aux cycles économiques, avec des marges plus confortables par rapport à l’industrie, et enfin plus salubre. Et, dans le même temps, nous avons trouvé des partenaires disponibles et bon marché comme la Russie ou la Chine pour nous fournir de l’énergie en abondance et pour fabriquer tout ce dont nous avions besoin sans avoir à supporter les contraintes de toute production industrielle. Je crois que l’Europe a choisi une solution de facilité, une solution de confort qui a amené à mettre l’industrie au second plan
Peut-on parler de désamour pour l’industrie ?
Je ne pense pas qu’il faille aborder le problème en ces termes aujourd’hui. Les dernières crises – la pandémie et aussi la guerre en Europe – ont fortement aidé les gens à prendre conscience que l’Europe a besoin d’un tissu industriel fort. Nous nous sommes rendu compte qu’une Europe sans industrie compétitive ne peut avoir aucune ambition politique ni aucune chance de relever le challenge de la transformation écologique et digitale. C’est avant tout une question de souveraineté.
Pour redonner ses lettres de noblesse à l’industrie, quels sont les dossiers prioritaires auxquels doit s’attaquer l’Europe ? Pour moi, la priorité est l’énergie. L’industrie a besoin d’énergie, et ce en grande quantité. En tant que Fedil, nous sommes tout à fait d’accord pour contribuer à ce que l’on atteigne les objectifs fixés à Paris et dans les COP qui ont suivi. Nous voulons décarboner, il ne faut pas en douter. Mais il faut se donner les moyens de le faire ! Les investissements nécessaires sont colossaux, et il faut pouvoir les financer. Et dans ce contexte, le coût de l’énergie au niveau opérationnel est d’une importance cruciale. Regardez ce qui se passe en Allemagne avec tous les débats liés à la reconversion de sa sidérurgie. La transition électrique, nous l’avons faite au Luxembourg dès les années 90. Nous étions pionniers. Aujourd’hui, d’autres pays empruntent cette voie et con-
Conversation Georges Rassel« Il faut soutenir l’industrie, pas la ‘punir’. »
tribuent à développer la filière électrique et aussi la filière hydrogène. La priorité, au niveau européen, est de favoriser l’émergence d’un marché unique pour favoriser l’approvisionnement sécurisé d’une énergie renouvelable ou « non fossile » en quantité et au meilleur prix. Et c’est possible. Regardez ce qui s’est passé avec le gaz russe devenu moyen de pression politique à la suite de l’agression de l’Ukraine. L’Europe – et c’est, selon moi, l’un des plus grands succès de la commission von der Leyen avec la gestion de la crise du Covid – a su prendre les mesures nécessaires pour remplacer, au moins partiellement, cette source d’énergie. La digitalisation et la transformation numérique constituent également une priorité. Une priorité en ce qui concerne l’amélioration de nos processus industriels et donc de notre productivité. Une priorité également en termes de nouveaux marchés pour nos membres. Nous avons quand même, au Luxembourg, beaucoup d’acteurs, notamment des start-up, qui sont actifs dans le domaine des données ainsi que dans celui de l’intelligence artificielle. Créer de nouvelles opportunités dans ces niches est très important selon nous. Nous devons être soutenus dans cette démarche.
La Fedil – mais vous n’êtes pas les seuls –critique une Europe devenue une machine à créer des normes, une usine même… Quel serait votre message aux décideurs européens sur le sujet ? Personne ne conteste que nous ayons subi, ces dernières années, un « tsunami réglementaire ». Pourquoi ? En dernière analyse, je pense que ceux qui créent ces normes n’ont pas la conscience ou l’expérience de tout ce que cela va générer en aval comme travail pour les entreprises. Ce sont des heures et des heures qui doivent être consacrées pour remplir des centaines de formulaires papier. Des formulaires ni harmonisés ni standardisés Au point que je me demande comment toutes ces
Georges Rassel (59 ans) est ingénieur civil de formation, diplômé de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Toute sa carrière professionnelle va se faire au sein de la société Paul Wurth, qu’il intègre en 1988. En janvier 2011, il intègre le comité de direction du groupe en tant que chief operating officer avant de prendre la direction générale du groupe Paul Wurth en 2015. En mai 2021, il est nommé aussi CEO de la région Europe du groupe SMS, l’actionnaire unique de Paul Wurth. Il ne quitte cependant pas totalement Paul Wurth puisqu’il en rejoint, un mois plus tard le conseil d’administration. Pas plus qu’il ne quittera le secteur de l’industrie. En mars 2015, il est nommé membre du conseil d’administration de la Fedil. Priorité de son agenda : l’Europe, dont il attend une politique industrielle plus favorable à l’investissement et un cadre réglementaire plus favorable au business.
données peuvent être exploitées. Si elles le sont… Ce sont, pour les entreprises, véritablement des heures perdues et des coûts en plus que nous ne pouvons pas répercuter sur les clients. Notre message est qu’il faut réduire ces charges administratives. Cela contribuera à augmenter la compétitivité des entreprises européennes qui font face à des coûts supplémentaires que d’autres entreprises, hors d’Europe, n’ont pas. Toutes ces réglementations qui nous sont tombées dessus ces dernières années ont véritablement étouffé nos entreprises et ont vraiment nui à leur compétitivité au niveau mondial. Il faut faire confiance à nos entreprises !
Qu’est-ce que l’Europe idéale pour vos membres ?
Pour les industriels luxembourgeois, l’Europe est notre marché local, notre marché domestique. Il est important qu’elle soit unie et que la libre circulation des produits et des services soit effectivement garantie. L’intégrité du marché intérieur est de plus en plus souvent mise en péril par les tentations de cavalier seul de tel ou tel pays, alors que nous avons tout à gagner à travailler ensemble. Ce n’est qu’en étant unie que l’Europe pourra peser par rapport aux autres grands blocs économiques que sont les États-Unis, la Chine et l’Inde maintenant. Face à une concurrence féroce et débridée de ces acteurs, nos entreprises doivent être compétitives.
Qu’attendez-vous de la représentation luxembourgeoise ?
Nous avons rencontré la plupart des grands partis ainsi que les candidats pour leur faire part de nos préoccupations, notamment en ce qui concerne la charge administrative qui découle des textes européens. Et pour leur rappeler qu’à cette charge, le législateur luxembourgeois se débrouille toujours pour rajouter une couche au minimum nécessaire… Les candidats ne viennent pas du monde de l’industrie et ne se rendent pas totalement compte de la réalité du terrain. Nous voulons les informer et les aider dans les actions à entreprendre. Je dois dire que nous avons toujours été bien reçus et que nous avons eu des échanges de très bonne qualité. Alors, certes, tous ne sont pas sur
« Une Europe sans industrie compétitive ne peut avoir aucune ambition politique. »
la même longueur d’onde que nous, mais je n’ai pas ressenti d’hostilité envers l’industrie. Au final, nos objectifs en termes de développement de l’activité et de transition durable sont assez semblables. Ce que nous attendons de nos députés européens, c’est qu’ils s’engagent fortement pour l’unité de l’Europe et pour la préservation du marché unique Et aussi qu’ils gardent une oreille attentive à nos propositions au moment d’analyser des projets de loi, de déposer des propositions de loi quant aux implications de tels ou tels scénarios. Les échanges doivent être continus. Et je dois dire que cela est déjà le cas. Au moment des dernières discussions relatives au marché de l’énergie, il y a eu beaucoup d’échanges avec les parlementaires et leurs équipes. Des échanges constructifs.
Six députés, est-ce suffisant pour faire entendre la voix de l’industrie luxembourgeoise sur la scène européenne ? Évidemment, six députés sur 720, c’est peu. Mais il faut reconnaître que nos députés sont très actifs dans les différentes commissions et les différents groupes de travail auxquels ils participent. Et qu’ils s’engagent d’une façon très forte. Ils ne sont pas là-bas pour faire de la figuration et suivre des consignes de vote. Et ils ont un avantage sur les autres : étant donné leur capacité à maîtriser plusieurs langues, ils ont des contacts plus faciles avec les parlementaires des autres pays. Ajoutez à cela que le Luxembourg a la réputation d’être un pays neutre, et vous avez une grande possibilité de vous faire écouter et d’orienter les projets de loi. Nous comptons sur eux !
La Fedil regroupe actuellement 715 membres répartis dans 22 associations sectorielles recouvrant 37 secteurs d’activité. Ses membres représentent 95 % de l’activité industrielle du pays, 75 % de l’activité de recherche, 25 % de l’emploi national et 35 % du PIB. L’association est représentée dans 43 structures nationales et 12 structures internationales. Elle emploie 19 collaborateurs.
P.Schulté
Gérant
Brasserie K116
Évaluez vos besoins avec notre bilan d’assurance Pro. Plus d’infos sur foyer.lu
de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), les élections européennes sont cruciales pour ses ouailles.
Nicolas Simons espère que la majorité qui sortira des urnes remette l’économie au centre des préoccupations.
Quels sont, pour vous et pour vos membres, les enjeux de ces élections européennes ?
faut un équilibre entre ces trois aspects. Et force est de constater que, sur le pilier économique, on a perdu de vue les réalités dues à la concurrence des autres blocs économiques. L’autre point qui nous paraît essentiel à l’UEL, c’est d’assurer l’effectivité des libertés actuellement garanties par les traités, mais qui sont de plus en plus souvent remises en question. Le Luxembourg est un carrefour. Un carrefour pour les personnes, un carrefour pour les capitaux, pour les biens et pour les services. Notre croissance dépend du respect de leur libre circulation. Prenez le secteur des assurances : sans la libre prestation de services (LPS), il disparaît. Il y a en Europe – et heureusement pas au Luxembourg –des forces politiques qui veulent déconstruire les acquis et la construction européenne. On ne sait jamais ce qui peut sortir des urnes.
Justement, qu’espérez-vous voir sortir des urnes ?
Nicolas Simons est le chef économiste et conseiller de direction de l’UEL.
À l’UEL, nous ne traitons pas directement des questions européennes. Nous avons trois domaines de compétences que nous ont confiés nos membres : l’emploi, la sécurité sociale et la fiscalité. Et c’est uniquement par le biais de ces points que nous abordons l’Europe. Tous les autres domaines sont traités directement par nos membres via leurs organisations sectorielles représentatives à Bruxelles. Cela dit, les élections européennes sont essentielles pour les entreprises luxembourgeoises. Le Luxembourg possède l’économie la plus ouverte de toute l’Union européenne. Et le message que l’on veut faire passer – à l’instar des messages que nous avons fait passer lors des dernières élections nationales –, c’est qu’il faut remettre l’économie au centre des priorités. Il y a encore 15 ans, l’Europe faisait jeu égal avec les États-Unis en termes de production. Aujourd’hui, notre production équivaut à la moitié de la production américaine. Pourquoi ? Parce que ces 10 dernières années, on a davantage mis l’accent sur le social et, maintenant, sur le développement durable au détriment de la production économique. Je ne dis pas que c’était une mauvaise chose, mais il
Nous espérons avoir, à la suite de ces élections, une Commission européenne qui n’oublie pas l’importance d’agir sur le pilier économique. Si on veut financer les piliers sociaux et développement durable, il faut de l’argent. Je suis spécialisé dans les finances publiques. Quand on regarde le niveau de la dette publique en Europe, il y a de quoi être effrayé. Enfin, il faudrait consolider le marché unique. C’est important pour nos entreprises qui exportent et qui, au quotidien, se retrouvent confrontées à des réglementations encore très différentes d’un pays à l’autre. Ce sont des choses qui nous paraissent simples et acquises, mais que certains veulent remettre en cause.
Vous évoquez la nécessité de remettre l’économie au centre des préoccupations et des politiques européennes.
Concrètement, on fait cela comment ?
Déjà, je pense qu’il faudrait réfléchir avant d’introduire de nouvelles réglementations. Il y a à peu près un an, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait dit vouloir réduire de 25 % les obligations déclaratives des entreprises. C’est bien. Mais si on pouvait avoir, dès le début, des réglementations faites pour aider l’économie et les entreprises, ce serait très positif. On pourrait également, avant toute
Portrait GUY WOLFFproposition de directive, faire une étude d’impact des effets sur l’économie et sur la compétitivité. On pourrait aussi avoir le courage d’abroger, ou du moins amender, les législations qui n’ont pas rempli leurs rôles. Ce serait faire preuve d’un vrai courage politique. Regardez comment les ÉtatsUnis et comment l’Europe abordent la transition environnementale. Les premiers donnent des subsides pour réussir alors que les seconds punissent.
L’Europe est-elle devenue une simple machine à produire des normes, perdant de vue sa mission première : favoriser l’essor économique du continent ? Pour les entreprises, force est de constater que, sur la dernière décennie, avec toutes les nouvelles réglementations créées, elles ont plus recruté des profils compliance-audit-risk que de profils de business development . Alors je ne dis pas que demander des reportings et des audits aux entreprises soit une mauvaise chose. Mais si on veut vraiment agir pour l’économie, il faudrait peut-être faire en sorte que la focale soit mise sur la création d’activité. Regardez le projet de directive Befit (Business in Europe: Framework for Income Taxation ou, en français, Entreprises en Europe : cadre pour l’imposition des revenus). La Commission européenne veut redéfinir les règles pour définir la base d’imposition des grandes entreprises, principalement celles qui ont une activité transfrontalière. On a déjà le pilier 2 qui est arrivé et, sans attendre le retour des entreprises sur la manière dont cela peut s’appliquer, on en rajoute une couche. À force, on va casser le level playing field et perdre de la compétitivité par rapport aux entreprises non européennes. Donc oui, on peut malheureusement dire que l’Europe est devenue une machine à surréglementer.
Est-ce que vous avez eu des contacts avec les parties en compétition ? Non. Ce n’est pas quelque chose qui est du ressort de l’UEL. Ce sont nos membres qui font cela. Mais comme il y a eu des élections législatives en octobre qui ont donné lieu à la constitution d’un nouveau gouvernement, nous nous sommes exprimés durant la séquence de la négociation de
Conversation Nicolas Simonsl’accord de gouvernement. Un accord qui a un grand volet européen. Nous avons développé tous les thèmes dont nous avons parlé, dont certains ont été repris. Mais, spécifiquement, pour le scrutin du 9 juin, nous n’avons rien fait. Nous avons laissé le champ libre à nos membres.
Avez-vous des contacts avec les députés européens lorsqu’ils sont élus ?
Oui. Ce que nous voulons faire, vu que nous n’avons que six parlementaires luxembourgeois à Bruxelles, c’est de les convaincre et de les inciter à participer aux commissions qui sont les plus importantes pour les entreprises. C’est un élément essentiel à nos yeux. Attention, ce sont des rencontres ponctuelles qui n’ont rien à voir avec des actions structurées de lobbying.
Pensez-vous qu’ils soient dans les bonnes commissions ?
Oui. Je pense qu’ils ont conscience de ces enjeux. Mais on peut regretter, vu notre dépendance au secteur financier, que nos députés ne soient pas plus impliqués sur ce secteur spécifique. Et je ne citerai aucun nom, car nous sommes apolitiques. Si on veut maintenir nos ambitions sociales, il faut agir dans les commissions qui traitent des questions financières. C’est vital.
Craignez-vous les effets d’une éventuelle poussée de l’extrême droite et des eurosceptiques au Parlement européen ? Ce qui est bien au Luxembourg, c’est que tous les grands partis de gouvernement ne peuvent pas être accusés d’euroscepticisme. Ce qui ne va pas de soi dans les autres pays membres. Dans certains pays, l’euroscepticisme est très fort et fait le terreau des partis populistes et d’extrême droite.
Quelle est, selon vous, la réussite majeure de la Commission Von der Leyen investie il y a cinq ans après les dernières élections européennes ? Pour moi, l’aspect le plus marquant se trouve dans le Semestre européen et touche au domaine de la sécurité sociale. Le Semestre européen est un système de coordination des politiques économiques et budgétaires des États membres qui s’inscrit dans le cadre de la gouvernance
Nicolas Simons est économiste de formation. Titulaire d’un bachelor en économie délivré par l’Université de Namur, il a complété sa formation par deux masters : un en fiscalité obtenu à HEC Liège, et l’autre en ingénierie d’affaires obtenu auprès de la Louvain School of Management. Économiste et conseiller auprès de l’UEL depuis janvier 2010, il a été nommé coordinateur Macroéconomie et affaires européennes en janvier 2019 et est, depuis janvier 2023, chef économiste et conseiller de direction. Il est également membre de l’Economist Club Luxembourg depuis avril 2011, une enceinte de dialogue et d’échange entre experts du monde économique qu’il a présidée de juillet 2019 à janvier 2022.
We understand the different sides of your wealth.
économique commune de l’UE et vise à synchroniser les politiques nationales en matière de budget, de croissance et d’emploi afin d’en maximiser l’efficacité. La Commission européenne se base dessus pour faire des recommandations aux États et en profite pour faire des recommandations relatives à des problématiques à plus long terme. Et cette commission a particulièrement insisté sur la nonsoutenabilité du système des pensions au Luxembourg. Il faut, par tous les canaux possibles, que les gens se rendent compte des problèmes qui arrivent. Même si les décideurs politiques n’aiment pas être confrontés à de telles remarques, je pense que c’est bien d’avoir ce regard critique venu de l’extérieur et qui donne, sur un problème précis, une vision qui dépasse la vision locale. C’est même essentiel.
Et quelle serait, selon vous, son initiative la plus critiquable ? Je parlerais moins ici d’une initiative quelconque que d’une méthode. Prenons l’exemple de la directive sur le devoir de vigilance. Cette réglementation va exiger des entreprises le respect des droits humains sur toute leur chaîne d’approvisionnement. Beaucoup d’entreprises vont devoir investir dans des ressources humaines pour s’assurer du bon respect du texte. Et si le devoir de vigilance est a priori une bonne chose – tout le monde est d’accord que l’objectif d’avoir des entreprises qui respectent les droits humains et l’environnement est bon, ce qui risque de se passer finalement, c’est une augmentation du risque de délocalisation des activités dans des endroits bien moins regardants que nous. Souvent, les objectifs des directives sont bons et louables. Mais les moyens nécessaires pour atteindre ces buts sont disproportionnés. Regardez la directive Befit que j’évoquais plus tôt. L’objectif est de réduire les coûts de mise en conformité pour les contribuables. Mais quand on regarde les dispositions à appliquer, on constate un écart entre le narratif – ce qui nous a été vendu – et ce qui en sort concrètement : une hausse des coûts de reporting et de conformité. Tout est une question d’équilibre et de vitesse à laquelle il faut avancer pour que les entreprises puissent s’adapter sans qu’elles soient
« Si on pouvait avoir, dès le début, des réglementations faites pour aider l’économie et les entreprises, ce serait très positif. »
pénalisées visàvis de leurs concurrents. C’est la même chose avec les objectifs de décarbonation affichés pour 2030. De plus en plus d’observateurs estiment qu’ils sont inatteigna–bles. Et pourtant, des réflexions commencent sur de nouveaux objectifs encore plus haut pour 2040. Et là, effectivement, beaucoup d’entreprises se posent des questions. Toutes les entreprises européennes ne vont pas délocaliser à cause de cela, bien sûr. Mais on oublie de penser aux entreprises extraeuropéennes qui auraient pu venir s’implanter ici et qui, pour finir, ne le feront pas. On pourrait encore multiplier les exemples. Estce que l’Europe peut imposer ces choix au reste du monde ? C’est oublier que l’UE, ce sont 500 millions d’habitants dans un monde qui en compte presque 8 milliards.
À titre personnel, que représente l’Europe, pour vous ?
C’est une belle réussite, mais une belle réussite qui a besoin de se renouveler et de se rappeler pourquoi elle a été créée. Son but était de favoriser, en Europe, un espace économique destiné à soutenir les entreprises, ce qui a permis de faire progresser les standards sociaux. À force de mettre la charrue avant les bœufs, on en est arrivé à oublier l’importance de l’économie.
40.997
C’est le nombre d’entreprises existantes au Luxembourg, selon le Statec. 35.812 de ces entreprises sont actives dans les services – dont 7.348 dans le commerce –, 4.233 dans la construction et 952 dans l’industrie.
HOME RH est un cabinet de recrutement inclusif qui propose d’accompagner les personnes en recherche d’emploi à travers des méthodes éducatives et intuitives.
Consultante RH depuis maintenant 8 ans, j’ai voulu créer HOME RH pour travailler avec la valeur des candidats comme le savoirêtre, le savoir-faire, l’expérience et la personnalité de chacun en apportant des outils pour évoluer.
LE COACHING INTUITIF
Cette méthode utilise comme support les énergies de la personne pour mettre en évidence les points bloquants qui sont des freins, empêchant le candidat d’avancer, et lui permettre de s’orienter dans sa prise de décision. Elle permet au coaché de se libérer pour acquérir son potentiel.
LE COACHING ÉDUCATIF
Notre collaborateur Mathias Andreucci, Professionnel du domaine bancaire et des
ressources humaines, propose un programme de coaching éducatif qui aborde les interactions entre théorie, pratique et savoir-être. Entre retour d’expérience et mise en avant d’une méthodologie ciblée, la stratégie consiste à se développer et à s’émanciper. La finalité est de s’introduire sereinement dans le monde professionnel en favorisant l’étonnement et le questionnement.
LA NUMÉROLOGIE STRATÉGIQUE ®
Autre méthode pratiquée par le cabinet, la numérologie stratégique ® (concept mis en place par Lydie Castells) et proposée par Carole Kaczorowski, professionnelle du domaine bancaire qui, après une formation en insertion professionnelle, a o btenu sa certification au sein de l'ICERNS. Cette méthode innovante permet d’élaborer un
projet professionnel en accord avec la personnalité de chacun et leurs ambivalences. À partir de données personnelles, elle élabore un thème qui définira votre talent potentiel, vos besoins vitaux et vos freins.
L’ensemble de ces méthodes nous permet d’accompagner au mieux nos candidats et nos clients pour une meilleur intégration.
HOME RH
Halima Foudil foudil799@ymail.com
+33 6 35 17 51 32
Halima Foudil, CEO HOME RH. « Le recrutement de nos jours doit être un accompagnement et une écoute du quotidien. »« Ma principale préoccupation : le risque d’un repli sur soi »
Le CEO de l’Alfi, Serge Weyland, craint que les élections n’encouragent le protectionnisme financier en favorisant une approche nationale plutôt qu’européenne, au détriment du marché unique.
Quel est votre rapport à l’Europe et à l’UE ?
Je suis un Européen convaincu. Mon père était diplomate pour le Luxembourg et a occupé divers postes à l’étranger, notamment à New York, Londres et surtout à Bruxelles, où il a représenté le Luxembourg auprès de l’UE entre 1984 et 1991. C’est d’ailleurs le poste que Nicolas Mackel assumera dès l’automne. Ayant grandi dans un milieu très international et europhile, j’ai été fortement influencé par l’engagement européen de mon père, surtout lors de périodes-clés telles que la présidence luxembourgeoise de l’UE avant le traité de Maastricht.
Parlement restera équilibré, sans une montée significative des voix populistes. Nous avons devant nous d’énormes défis : le renforcement de la compétitivité européenne, la transition énergétique, la transformation numérique et surtout le développement de notre marché des capitaux, qui est notre sujet numéro un.
Qu’attendez-vous de la représentation luxembourgeoise ?
J’attends des élus luxembourgeois qu’ils se mobilisent particulièrement autour des enjeux financiers. J’espère les voir s’engager activement dans les différentes commissions parlementaires, à commencer par la commission des affaires économiques et monétaires, qui est cruciale. Il est important que ce message soit porté à tous les partis politiques.
Le monde politique luxembourgeois reconnaît-il l’importance de l’enjeu européen en matière financière ?
Il existe aujourd’hui une prise de conscience que la santé économique et financière du Luxembourg passe par de vraies ambitions européennes dans la finance. Et que nous devons continuer à nous battre pour que les choses évoluent dans le bon sens.
Serge Weyland représente l’industrie des fonds luxembourgeoise depuis décembre 2023.
Le projet européen, la construction de l’Europe, ça vous fait rêver ? Absolument. Ayant fréquenté l’école européenne ici, j’ai grandi aux côtés de jeunes Italiens, Espagnols, Grecs, Français… Cette diversité culturelle a été pour moi une richesse inestimable. Je suis persuadé que notre continent possède un avantage naturel par rapport aux autres, grâce à cette diversité et à notre histoire commune. Cet avantage ne peut être pleinement exploité que si nous œuvrons pour une réelle convergence et pensons « Europe ».
Quelles sont vos attentes concernant les élections européennes ?
Mon grand espoir est de voir les électeurs européens voter pour l’Europe et non pas uniquement dans une optique nationale. Ma crainte, c’est de constater un biais national dans ces élections. J’espère que le
Malgré son petit nombre de députés, pensez-vous que le Luxembourg puisse influencer les décisions au Parlement européen ?
Je pense que oui. Au demeurant, la capacité d’influence du Luxembourg n’est pas seulement une question de nombre de députés. Il est central également de maintenir le dialogue avec les régulateurs paneuropéens, comme l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma), et la Commission européenne. L’Alfi, en tant qu’association, doit travailler à mettre en lumière les défis quotidiens de notre secteur et le rôle social que nous jouons, notamment dans le financement de l’économie réelle européenne.
Comment pourriez-vous faire mieux entendre votre voix ?
L’arrivée prochaine de Nicolas Mackel comme représentant permanent, compte tenu de sa connaissance du secteur financier, devrait encore améliorer notre capacité d’influence. Les Luxembourgeois
Portrait GUY WOLFFpourraient également se montrer plus ambitieux pour occuper des postes-clés à la Commission européenne – à l’instar des Irlandais, qui ont un représentant à la tête de DG Fisma, la Direction générale de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés de capitaux. Pour prétendre à ce genre de poste, les Luxembourgeois peuvent faire valoir une vraie ambition européenne. Nous dépendons tellement du marché unique qu’on ne peut pas nous soupçonner de vouloir privilégier notre marché national…
Quel message souhaitez-vous faire passer en vue des élections européennes ? Il concerne l’union des marchés de capitaux. Considérons l’épargne des ménages européens : actuellement, en incluant la Suisse et le Royaume-Uni, près de 14.000 milliards d’euros dorment sur des comptes bancaires. Dans un contexte où l’inflation érode le pouvoir d’achat, cette épargne peu productive contribue à l’appauvrissement des ménages. Si ces mêmes ménages avaient investi sur les marchés de capitaux, ils auraient vu leur fortune augmenter d’environ 50 % ces cinq dernières années. Il y a un devoir social, essentiel pour maintenir la paix sociale en Europe, à adresser ce point. Pour la Commission européenne, cela devrait être l’objectif numéro un.
L’ancien président du Conseil italien, Enrico Letta, a présenté au printemps des propositions dans ce sens. Que vous inspirent-elles ?
Certaines des mesures proposées me semblent essentielles. Pour n’en citer qu’une : le développement du deuxième pilier de retraite, qui a prouvé son efficacité dans des pays nordiques tels que la Suède, le Danemark et les Pays-Bas. En Suède, il est obligatoire pour les employés de consacrer une portion de leur salaire à un pilier 2 de retraite, une épargne investie dans des fonds, ce qui les incite à s’y intéresser et potentiellement à considérer plus largement ce type d’épargne.
On a l’impression que l’objectif d’améliorer l’engagement des ménages européens sur les marchés financiers est partagé, mais qu’on diverge largement sur les moyens d’y parvenir…
« En gestion d’actifs, le protectionnisme est toujours au détriment de l’investisseur. »
C’est vrai, et je pense que c’est là que le bât blesse. Dans les premières phases de l’union des marchés de capitaux, nous nous sommes concentrés sur la transparence des coûts et la lisibilité des produits financiers, y compris leur intégration ESG (environnementale, sociale et de gouvernance). Cependant, nous n’avons pas suffisamment travaillé sur la manière de permettre aux ménages de s’engager davantage dans ces produits. Il est maintenant temps de changer de stratégie.
La Commission européenne pointe un problème de confiance : beaucoup de consommateurs doutent que le conseil en investissement qu’ils reçoivent serve vraiment leurs intérêts… La confiance est un défi permanent et je pense que cela passe essentiellement par un renforcement de l’éducation financière, qui ne peut pas simplement être décrétée. Il est nécessaire d’adopter des mesures complémentaires pour y parvenir. Par exemple, il serait judicieux d’introduire des cours de santé financière dès l’école primaire, bien que cela prendra du temps à se généraliser. À court terme, nous devons adopter des mesures plus efficaces, comme le pilier 2 de retraite, qui est pour moi une solution-clé. J’ajoute que, depuis 2008, la réglementation dans le secteur financier s’est fortement renforcée, augmentant ainsi le niveau de responsabilité, y compris pénale, ce qui devrait légitimer cette confiance.
Éducation financière, fiscalité : autant d’enjeux nationaux. Quel rôle voyez-vous pour l’UE ?
La Commission a un rôle à jouer dans le partage et la promotion des meilleures pratiques au niveau européen. Le deuxième élément, c’est d’éviter les mesures protectionnistes nationales, qui nuisent souvent aux investisseurs. Exemple en France avec l’assurance-vie, qui représente une part
14.000
C’est, en milliards d’euros, le montant de l’épargne des ménages européens (y compris la Suisse et le RoyaumeUni) qui reste sur des comptes courants et d’épargne, selon l’Association européenne de la gestion d’actifs et de fonds (Efama). Cela représente 41 % de l’épargne totale des ménages européens. Aux ÉtatsUnis, par contraste, seulement 20 à 25 % de l’épargne n’est pas investie dans les marchés de capitaux. « Si l’Europe parvenait à mobiliser cette épargne comme aux États-Unis, cela libérerait environ 5.500 milliards d’euros pour le marché des capitaux et l’économie européenne », estime Serge Weyland.
importante de l’épargne des ménages : seuls sont éligibles les produits d’investissement alternatifs de droit français ! À l’heure de l’Europe, ce n’est pas justifiable.
Y a-t-il eu des interventions de la Commission européenne ou des actions en justice à ce sujet ? À ma connaissance, il n’y a pas de procédures en cours, mais il est important de commencer à discuter de ces questions. Nous espérons qu’une telle discussion puisse éviter des procédures judiciaires et encourager un véritable esprit européen.
Quel peut être l’impact, sur ce plan, des résultats des élections ?
Ma principale préoccupation est le risque de repli sur soi qui pourrait se traduire par des mesures protectionnistes. Ces mesures existent déjà et doivent être combattues. Dans le secteur de l’asset management, le protectionnisme est toujours au détriment de l’investisseur. Par exemple, un fonds de 100 millions d’euros aura des frais élevés à cause de frais fixes importants, tandis qu’un fonds distribué à travers l’Europe et attirant des investisseurs d’Asie ou d’Amérique latine pourra atteindre plusieurs milliards et réduire considérablement l’impact des coûts par investisseur. Il s’agit in fine de soutenir la compétitivité européenne.
Quels sont les types de produits exportés ?
Nous parlons principalement des Ucits et des fonds alternatifs, un développement plus récent lié à la directive AIFM. Cette réglementation est reconnue même par des pays tiers comme imposant des standards élevés de protection des investisseurs et une qualité de produit. Ce sont ces ambitions que nous devons viser, car elles profitent également aux gestionnaires européens, créent de l’emploi, etc.
Si vous deviez ne retenir qu’une réussite de la législature actuelle, ce serait laquelle ?
Dans le domaine des fonds d’investissement à long terme, je pense que la révision du régime Eltif est une véritable réussite, bien que les textes de niveau 2 (mise en œuvre) soient encore en débat. Le texte de niveau 1 (grands principes) est excellent.
Conversation Serge Weyland« Dans la finance durable, la réglementation a été conçue de manière trop académique. »
Nous avons réussi à tirer les leçons des aspects qui n’avaient pas fonctionné auparavant pour mettre en avant des éléments plus prometteurs. L’Eltif est désormais un produit attractif.
Et un aspect négatif de cette législature ?
Un des aspects qui a peut-être moins bien fonctionné concerne la réglementation ESG. Il y a eu un manque de pragmatisme dans cette démarche. Le texte de niveau 1 était de bonne qualité et clair, mais la manière dont certaines dispositions ont été appliquées n’a pas été optimale. Peutêtre aussi que l’industrie n’a pas suffisamment plaidé en faveur de concepts plus simples. Cependant, il faut reconnaître que ce processus est un voyage. C’est facile de critiquer après coup : l’important est d’apprendre de nos erreurs et d’ajuster le tir pour l’avenir.
Quelle est l’efficacité des normes actuelles de l’UE en matière de finance durable ?
Je pense que la réglementation a été conçue de manière trop académique. Il faudrait faire un retour sur expérience et simplifier les choses. Personne ne lit les dizaines de pages ajoutées aux prospectus de certains fonds. Cela a certes poussé les gestionnaires d’actifs à se questionner sur leur gestion des produits, mais pour l’investisseur, cela reste incompréhensible.
Quels sont les principaux défis que vous anticipez, au niveau européen, en matière d’ESG ?
L’Europe a été pionnière dans l’adoption des normes ESG, ce qui est positif. Cependant, cette avance pose des questions de compétitivité par rapport au reste du monde, et nous devons y rester attentifs. Nous devons continuer à avancer tout en essayant d’emmener d’autres continents avec nous.
Serge Weyland, 51 ans, dirige l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) depuis décembre 2023. Avant cela, ce Luxembourgeois a servi comme CEO d’Edmond de Rothschild Asset Management Luxembourg pendant six ans. Sa carrière comprend également des positionsclés à la Bil, Caceis, Sal Oppenheim Jr & Cie et Accenture. Diplômé en finance de la Solvay Brussels School of Economics and Management, ce père de quatre enfants est un amateur de jazz. Il joue du saxophone et se produit occasionnellement dans des cafés de Luxembourg.
« L’UE a de grandes responsabilités... et elle ne les prend pas »
Au sein de Citoyens pour
l’apprentissage et le mode de vie écologique (CELL), Magali Paulus œuvre pour la mobilisation citoyenne pour la transition écologique. Déçue par l’UE, elle continue de voir en elle un instrument du progrès.
Quel message souhaitez-vous faire passer en vue des élections européennes ?
Engagez-vous pour la transformation de notre société !
Quand on est tourné vers l’engagement citoyen, qu’est-ce qu’on attend de ces élections ?
Ces élections sont très importantes. Nos démocraties sont marquées par un virage à droite préoccupant, visible dans de nombreux pays. Si cela se reproduit lors des européennes, ce sera un mauvais signe pour l’Europe. Il faut des politiques progressistes, protectrices, et l’UE doit être renforcée. S’agissant des sujets essentiels que sont le climat, la nature et la biodiversité, bien sûr, on ne doit pas seulement en parler lors des échéances électorales ! Nous souhaitons construire un système démocratique qui ne soit pas seulement lié à ce calendrier-là.
Quelles sont les principales préoccupations qui émergent de vos assemblées citoyennes concernant l’UE ?
Le changement peut-il venir du Parlement européen en matière environnementale ?
L’ONG Can Europe a analysé les votes des eurodéputés et établi trois types de comportements : les protecteurs (les partis de gauche), les procrastinateurs (la mouvance Renew) et les penseurs préhistoriques (les partis de droite, conservateurs et / ou nationalistes, qui défendent les énergies fossiles). Donc l’enjeu est le renforcement des forces protectrices, mais aussi la mobilisation des élus centristes en faveur du climat.
Dans la députation luxembourgeoise au Parlement européen, on peine actuellement à entendre une voix forte sur l’environnement…
Peut-être, mais je ne jette la pierre à personne. Même s’ils sont davantage profilés dans d’autres dossiers, les deux élus progressistes, Tilly Metz (déi Gréng) et Marc Angel (LSAP), sont fortement engagés pour l’environnement. Surtout, ce sujet doit être une préoccupation transversale. Le changement de nos sociétés doit venir de différentes directions. Tant Mme Metz que M. Angel portent cette vision holistique.
Quelles relations devez-vous, pouvez-vous, voulez-vous avoir avec les eurodéputés luxembourgeois ?
Pour le moment, nous n’avons pas énormément de relations avec eux. Sur les questions européennes, nous laissons le lead à des réseaux dont nous faisons partie, comme Transition Network ou Ecolise. Mais il pourrait être intéressant, pour la prochaine législature, de renforcer nos liens avec la députation luxembourgeoise. Nous sommes en train de travailler sur une campagne pour les élections au sein d’Ecolise et nous avons écrit un manifeste (Time for Collective Action Manifesto).
À l’actif de l’UE, Magali Paulus cite d’abord le Green Deal.
Les participants à nos assemblées, ceux qui s’engagent dans des initiatives citoyennes, veulent voir l’Union adopter une réelle ambition de changement. Plus largement, l’analyse de l’ensemble des assemblées et dispositifs citoyens en Europe montre que l’ambition et la prise en compte de ces enjeux de long terme sont plus grandes de la part des citoyens que de la part des politiques.
Concrètement, qu’est-ce que vous pouvez apporter aux eurodéputés ?
Nous pouvons faire remonter les préoccupations des citoyens luxembourgeois, concernant par exemple l’impact local du pacte vert pour l’Europe. Pour l’instant, le monde politique et celui des initiatives citoyennes se côtoient sans beaucoup se parler. Nous pouvons aussi faire le lien avec les chercheurs. À l’échelle nationale, pour la
Portrait GUY WOLFFrentrée parlementaire, nous avons organisé une session avec des scientifiques pour augmenter le niveau d’information des députés en matière de climat et de biodiversité.
Est-ce que le Luxembourg, avec six députés, peut peser sur les décisions au Parlement européen ?
Six députés, c’est évidemment peu. Mais c’est intéressant de noter que les votes des Luxembourgeois ont été soutenus par une majorité du Parlement plus souvent que ceux de tout autre pays : en moyenne, nos six députés étaient du côté gagnant dans presque 90 % des votes, si l’on en croit Politico. Selon ce média, les députés finlandais et luxembourgeois ont un impact bien au-delà de leur poids.
Comment l’expliquez-vous ?
Au Luxembourg, le lien à l’Europe est beaucoup plus fort que dans les pays voisins. Le Luxembourg n’est pas grand-chose sans l’UE, donc les élus ont à cœur de peser. Et parfois, le pays réussit à faire avancer les choses dans sa direction.
Est-ce que la construction européenne, le projet européen, ça vous fait rêver ? Oui, ça m’a toujours fait rêver.
Vous n’avez pas répondu du tac au tac à ma question…
Effectivement, parce que ce n’est pas si simple. L’UE a de grandes responsabilités et elle ne les prend pas. Donc à certains égards, je suis déçue par ce que l’on fait de ce projet européen, de ce rêve d’une société pacifique et juste. Mais pour moi, c’est seulement à travers une UE forte et solidaire qu’on aura un vrai changement – en Europe tout comme à l’échelle mondiale. L’UE a un impact global et, en cela, elle porte une responsabilité gigantesque.
Davantage qu’un frein, l’UE est à vos yeux un instrument du progrès ?
Oui, c’est ce que je veux croire.
Votre foi est-elle partagée dans les réseaux dans lesquels vous évoluez ?
Au Luxembourg, oui. Ici, pour une partie de la population, l’identité européenne prime sur l’identité nationale. Dans d’autres pays d’Europe, par contre, le sentiment
« Les eurodéputés luxembourgeois ont un impact bien au-delà de leur poids. »
d’appartenance à une communauté de destin va moins de soi.
À l’heure du bilan de la législature actuelle, qu’est-ce que vous mettez au passif de l’Europe ?
Si je devais ne mentionner qu’une chose, ce serait la réaction de l’UE aux deux guerres à ses portes. Le conflit en Ukraine a provoqué une remilitarisation de l’Europe qui m’effraie beaucoup. Cela déplace les priorités au détriment de la nécessaire transformation écologique de nos sociétés. Regardez les slogans des partis en vue des européennes, on ne parle que de sécurité… C’est une catastrophe. Tout comme l’est la position de l’UE vis-à-vis du génocide à Gaza, avec le soutien inconditionnel de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à Israël.
Quelle serait, à l’inverse, la réussite de cette législature ?
Le pacte vert pour l’Europe. Avec ce Green Deal, on a réussi à mettre en place un cadre assez révolutionnaire pour la transformation de nos sociétés. Même s’il n’est pas assez ambitieux. L’Europe doit viser la neutralité carbone entre 2030 et 2040, et pas seulement en 2050. Il faut aussi rappeler que l’économie européenne ne sera pas zéro carbone en 2050, comme on pourrait le comprendre, sachant que l’ensemble des importations sortent de ces calculs : seules comptent les émissions produites sur le territoire de l’UE.
Comment évaluez-vous les progrès réalisés jusqu’à présent dans la mise en œuvre du Green Deal ?
La mise en œuvre est trop lente et la sortie des énergies fossiles pas assez rapide. Un problème est celui de la taxonomie : considérer le gaz et le nucléaire comme des énergies renouvelables, c’est catastrophique. Pour moi, la mise en œuvre du Green Deal
Fondée en 2010, l’asbl CELL (Citizens for Ecological Learning and Living) se présente comme un mouvement citoyen pour la transition écologique au Luxembourg. Inspirée par des dynamiques similaires à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne, l’association promeut l’autonomisation des individus en créant des espaces pour une action collective, cherchant à « dépasser la pression individuelle fréquemment imposée par les politiques actuelles ».
Parmi ses activités, CELL appuie des coopératives énergétiques citoyennes pour favoriser l’adoption des énergies renouvelables, encourage l’établissement de jardins communautaires et de coopératives alimentaires et propose des formations pour habiliter les citoyens à s’impliquer davantage dans la transition écologique.
Dans le cadre du Pacte Climat, CELL travaille avec les communes, leur offrant des outils pour renforcer la participation citoyenne. Il coordonne également la plateforme Votum Klima et, à l’occasion des élections législatives nationales, évalue les programmes environnementaux des partis.
Étude de Maître Frédéric Mathieu, Notaire rue Léopold Crépin, 1A - 6997 EREZEE tél. 086/477022 - e-mail notaire@notairemathieu.be
Vente en ligne via : biddit.be – réf. 254987
Début des enchères : lundi 10 juin 2024 à 12 heures
Fin des enchères : mardi 18 juin 2024 à 12 heures à partir de 500.000,00 €
Commune de Messancy Première division
Un terrain d’une contenance mesurée de 4 hectares 11 ares 43 centiares sur lequel existe un hall de stockage, à prendre dans une parcelle sise Zoning industriel, cadastré section A numéro 2922VP0000. Tel que ce terrain est représenté et figuré sous lot A et liseré rose au plan de mesurage dressé par Monsieur Denis Bonjean, géomètreexpert à Hotton, le 26 mai 2023. C’est la partie de droite.
Possibilité d’acquérir 7 hectares industriels à côté, prendre contact avec Idelux (6700 Arlon, Drève de l’Arc-en-Ciel, 98, Madame Louise Renson, louise.renson@idelux.be)
Renseignements complémentaires, visites, conditions, frais en l’Etude.
•
92, route d’Arlon | L-8311 Capellen +352 4938 72-1 | info@dsk.lu www.dsk.lu
relève du greenwashing : on développe un peu les énergies renouvelables, mais pour l’essentiel, on met de la peinture verte sur les politiques d’avant. On ne sort pas de l’économie d’extraction, première cause des problèmes planétaires auxquels nous sommes confrontés.
Les manifestations d’agriculteurs début 2024 ont remis la politique agricole commune (PAC) au centre de l’attention. Comment jugez-vous la réponse européenne ?
Malheureusement, elle a consisté à alléger les mesures environnementales de la PAC : prolongation de l’utilisation du glyphosate, fin de l’obligation des rotations de culture… La Commission va même jusqu’à envisager l’autorisation des nouveaux OGM, les NGT. Il s’agit d’une réponse simpliste et court-termiste, qui masque les réels enjeux et rogne le droit de l’environnement.
Comment faire en sorte que la PAC garantisse sécurité alimentaire et protection de l’environnement ? Il est essentiel de revenir à certains fondamentaux. Il y a des politiques prometteuses, par exemple la stratégie Farm to Fork défendue par la Commission européenne (elle envisage d’ici à 2030, entre autres, une réduction de moitié de l’usage des pesticides, de 20 % de celui des engrais et un objectif d’un quart des surfaces agricoles cultivées en bio, ndlr). Ou l’évolution des fermes vers des exploitations moins technologiques et plus petites, avec une plus grande diversité des cultures pour réduire l’usage des pesticides. Ce n’est pas avec de grandes productions que nous nourrissons le monde.
« Small is beautiful », pourrait-on résumer ? Exactement. Prenons l’exemple des agriculteurs conventionnels qui, en caricaturant à peine, gèrent leurs troupeaux derrière un écran. Où est leur lien avec la terre, ou avec les personnes qu’ils nourrissent ? Nous avons un problème de valorisation de ces métiers, essentiels à notre survie. Les confiner dans des cadres hyper technologiques où ils perdent tout lien avec la terre et dépendent de subsides plutôt que de leur production, c’est assez déprimant. Il est également alarmant de voir que dans
de nombreux pays, ce sont les producteurs de pesticides qui conseillent les agriculteurs, sans intervention d’un bureau indépendant. Sans même parler des problèmes de santé des agriculteurs.
Quel message devrait être adressé aux agriculteurs en colère ?
Ces agriculteurs sont pris dans un système qui les détruit au profit de l’agro-industrie. Il est impératif de déconstruire ce système pour redonner un sens à leur travail. Continuer comme avant n’est clairement pas la solution. Il faut revoir tout le système, et cela avec l’implication de tous les agriculteurs, pas seulement ceux qui sont les plus vocaux. Leur situation est catastrophique, et on a laissé faire. Un dialogue soutenu ainsi qu’un accompagnement sont nécessaires.
Concernant la finance durable, quelle est, selon vous, l’efficacité des normes actuelles de l’UE ?
Nous sommes confrontés à un problème persistant de greenwashing, où des initiatives sont présentées comme écologiques alors qu’elles ne le sont que superficiellement. Cela ne fait qu’obscurcir les véritables enjeux environnementaux.
Le Luxembourg veut s’imposer comme un hub européen de la finance durable. Est-ce une orientation que vous approuvez ?
Absolument, à condition que la finance soit réellement verte. Nous devons faire du Luxembourg une place financière verte et éthique, en considérant à la fois l’environnement et les droits humains. C’est un défi majeur. Néanmoins, il est crucial de ne pas trop dépendre du secteur financier, qui a trop d’influence sur la politique. Une diversification économique est nécessaire. Et l’inefficacité des marchés à investir dans l’économie réelle et soutenable, au service de la société, doit aussi être interrogée. Il nous faut dépasser l’ultra-court-termisme de la finance pour inscrire nos investissements dans le long terme, générant des bénéfices multiples et pas uniquement monétaires.
Magali Paulus est l’une des voix de CELL où, en tant qu’animatrice du réseau, elle pilote les initiatives de participation citoyenne. À 45 ans, cette ethnologue de formation affiche une solide expérience dans la solidarité internationale et la transition écologique et sociale. Elle siège au conseil d’administration d’Etika et du Zentrum für politische Bildung. Pendant son temps libre, cette amatrice de café (qu’elle boit « exclusivement au bistrot ») apprécie par-dessus tout la lecture, le yoga et les promenades en forêt avec son chien.
La Banque de Luxembourg mobilise les acteurs de la communauté économique autour du développement durable lors d’une série d’ateliers. Entretien avec Charles Sunnen, Conseiller Entreprises.
Pourquoi la banque de luxembourg propose-t-elle des ateliers sur la durabilité ?
La certification B Corp (label accordé aux entreprises ayant des exigences élevées au niveau sociétal et environnemental ainsi que de gouvernance et de transparence) reçue en 2023 nous incite à faire rejaillir nos valeurs sur toutes les parties prenantes et les collaborateurs. C’est la raison pour laquelle nous avons établi un programme d’engagement, coconstruit et co-animé avec TrAxxion, experts en responsabilité sociale et sociétale des entreprises. L’objectif de ces ateliers est de permettre aux entreprises de lancer, de poursuivre ou de renouveler leur engagement sur la base de labels solides comme B Corp.
Pouvez-vous nous expliquer le déroulement ?
Une fois par mois, les dirigeants des entreprises participantes se réunissent soit dans les locaux de la Banque soit dans une entreprise pendant toute une matinée. Chaque atelier traite une thématique d’impact, par exemple la gouvernance. Après un cadrage du sujet, les participants sont conviés à se réunir en petits groupes. Ainsi, ils
partagent leurs bonnes pratiques, s’évaluent au fil de l’avancement du programme et construisent également un plan d’action concret et adapté à leur société. Grâce aux ateliers, les participants ont une meilleure maîtrise des enjeux du développement durable appliqués aux entreprises familiales et une meilleure connaissance des exigences réglementaires existantes et futures.
En quoi le développement durable est-il vecteur de performance pour une entreprise ?
Pour nous, la durabilité n’est pas un effet de mode, mais un élément clé de la stratégie des sociétés. Aujourd’hui, les grandes entreprises sont confrontées aux questions d’éthique, des enjeux climatiques et des ressources limitées. S’y rajoute dès 2026 la taxonomie européenne (la classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement) qui impacte les fournisseurs de ces entreprises, souvent des PME.
Nous essayons de démystifier les grands concepts RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Nous expliquons les aspects très pratiques, l’influence positive de la durabilité sur le modèle d’affaires d’une entreprise et qu’il est facile d’agir.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite entamer sa transition ?
Je conseille aux entreprises de ne pas avoir d’appréhension à ce sujet et de se faire accompagner, si besoin, par des experts notamment grâce à nos ateliers. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Notre rôle est de conforter les entrepreneurs dans leur démarche et de continuer à partager avec eux des valeurs communes dans un objectif aligné.
CHARLES SUNNEN
Conseiller Entreprises (+352) 49 924 2061 / charles.sunnen@bdl.lu
Charles Sunnen, Conseiller Entreprises, Banque de Luxembourg.« L’UE doit investir massivement dans l’infrastructure digitale »
Konsbruck présente ses priorités pour la souveraineté numérique en Europe. En tête de liste : l’amélioration des réseaux et de la connectivité.
Quel est votre rapport personnel à la construction européenne ?
J’ai un lien organique à l’histoire européenne, étant le petitfils d’un résistant luxembourgeois qui a été déporté dans un camp de concentration. Dès mon plus jeune âge, j’ai été sensibilisé à l’importance de s’investir dans un projet qui vise à empêcher que l’histoire se répète. Pour moi, l’UE est avant tout un projet de paix.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des élections européennes ?
J’avoue être quelque peu inquiet face à la montée de mouvements d’extrême droite dans plusieurs pays de l’UE. Cette tendance, néfaste tant sur le plan sociétal qu’économique, favorise un repli sur les intérêts nationaux, ce qui est préoccupant. Dans un contexte mondial dominé par des puissances comme les ÉtatsUnis et la Chine, l’Europe ne peut se permettre de fragmenter ses efforts. Elle doit rester unie.
Qu’attendez-vous spécifiquement des six députés européens du Luxembourg ?
Historiquement, nos députés ont bien défendu à la fois les intérêts européens et, dans la mesure du possible, ceux du Luxembourg. J’espère voir cette tradition se perpétuer.
Turmes (déi Gréng) ou Christophe Hansen (CSV), aujourd’hui Marc Angel (LSAP), actuel viceprésident du Parlement européen, ou encore Charles Goerens (DP), qui a le poids de l’expérience et du réseau.
Quelle relation entretenez-vous avec les eurodéputés ?
Ils sont très à l’écoute et ont toujours été proches des organisations et des fédérations luxembourgeoises, ce qui est crucial pour comprendre les besoins de notre écosystème et répondre à ceuxci. Il est de tradition d’organiser des réunions régulières à six pour maintenir cette proximité et cette compréhension mutuelle.
Quel est votre regard sur la législature actuelle de l’UE ?
On oublie souvent les défis de la période Covid, durant laquelle l’Union a prouvé qu’elle n’était pas seulement un concept théorique. L’achat groupé de matériel médical, par exemple, a facilité l’accès aux vaccins. Cependant, il reste beaucoup à faire pour harmoniser certaines législations essentielles, comme celles concernant les fuites de données. Même le Règlement général sur la protection des données (RGPD) présente encore des disparités dans son application à l’échelle nationale.
Quel est votre message pour ces élections ?
Paul Konsbruck :
« Nous avons besoin d’un équivalent européen du MIT. »
Pensez-vous que le Luxembourg ait du poids au sein du Parlement ?
Absolument. Ce n’est pas tant le nombre qui importe, mais plutôt la qualité et l’engagement des personnes présentes. Nous avons toujours eu des figures influentes dans leur groupe respectif : hier Claude
Il est crucial de se rappeler que nous sommes le continent avec l’économie la plus puissante après les ÉtatsUnis. Pourtant, dans certains domaines, nous peinons encore à démontrer que l’Europe est un ensemble unifié capable de rivaliser avec les ÉtatsUnis ou la Chine. La diversité de nos lois et régulations peut freiner notre attractivité pour les investisseurs. Le Luxembourg, avec son économie très ouverte, voit généralement un alignement entre ses intérêts et ceux de l’UE. Mais sans une régulation uniforme en matière de cloud et d’IA, nous risquons d’être désavantagés par rapport à des pays comme la France ou l’Allemagne.
Qu’attendez-vous de la prochaine législature UE dans votre domaine d’activité, celui des technologies de l’information et de la communication (TIC) ?
Portrait GUY WOLFF Journaliste GUILLAUME MEYERL’UE doit investir massivement dans l’infrastructure digitale. Dans les autres régions du monde, les usines dédiées à l’IA poussent comme des champignons. Si nous n’investissons pas à une échelle comparable, ces développements se feront ailleurs. C’est une question de souveraineté : voulons-nous que cette industrie se développe à l’étranger ou sur notre territoire ? C’est un défi colossal.
Est-ce une question de financement public ? Pas seulement. C’est surtout une question de volonté. Nous avons besoin de talents, ainsi que de réseaux électriques adaptés à ces enjeux. Au Luxembourg, notre réseau est de très haute qualité, mais pour nous engager dans l’industrie de l’IA, il faut le moderniser car la consommation énergétique est critique. Un seul centre de données peut représenter jusqu’à 20 % de la consommation électrique nationale.
Face au défi de l’infrastructure, quel rôle peut jouer l’UE ?
Aux États-Unis, le gouvernement lance d’énormes initiatives, comme des programmes conjoncturels qui stimulent les investissements à grande échelle non seulement dans l’infrastructure, mais aussi dans l’éducation et la recherche. Nous devons envisager des initiatives similaires pour rester compétitifs.
Comment des acteurs privés, comme LuxConnect, peuvent-ils collaborer avec les institutions pour promouvoir ces initiatives ?
La vraie question est de savoir ce qui sera possible à l’avenir. Au niveau de la fibre optique, par exemple, nous sommes très avancés. Cependant, quand on parle de la nécessité de trouver des talents pour travailler dans les nouvelles industries, il y a encore beaucoup à faire. Nous devons rendre ces secteurs plus attractifs Nous sommes dans une phase de disruption totale. Nous enseignons le codage aux enfants à l’école, mais avec l’avancée de l’IA, cela pourrait rapidement devenir obsolète. Dans la Silicon Valley, de nouvelles perspectives émergent déjà.
Quels sont les investissements prioritaires que l’UE doit envisager, selon vous ?
Conversation Paul KonsbruckIl faut miser sur la souveraineté, en parti culier dans les domaines des semi-conducteurs et des centres de données, mais aussi en développant un écosystème semblable à celui de la côte ouest des États-Unis, intégrant centres de recherche, entreprises, start-up et géants du cloud (hyperscalers), qui sont majoritairement américains aujourd’hui. Il n’y a pas si longtemps, presque la moitié de la production mondiale de puces était européenne… environ 40 % dans les années 1990. Ce paysage a radicalement changé.
Comment renforcer la souveraineté numérique de l’Europe ?
Nous ne pouvons pas envisager la souveraineté technologique sans un cadre légal adapté. Il ne s’agit pas d’éliminer toute régulation, mais plutôt d’en adopter une qui soit assez souple pour ne pas entraver notre développement dans des domaines tels que l’IA ou le cloud, tout en influençant positivement les développements à l’étranger. Prenons exemple sur les normes du câble de chargement ou du RGPD, qui ont poussé des acteurs américains et chinois à suivre les régulations européennes.
Comment l’Europe peut-elle maintenir sa souveraineté tout en disposant de technologies de pointe ? Il ne faut pas s’attendre à ce que l’UE crée, dans les cinq prochaines années, un écosystème capable de rivaliser directement avec les géants américains ou chinois. Nous pouvons être créatifs. Par exemple, nous avons récemment lancé, avec Proximus, une entreprise qui s’appelle Clarence : elle offre un cloud souverain déconnecté et accompagne l’émergence de nouvelles technologies telles que l’IA. Nous utilisons une technologie existante avec un partenaire, Google, mais opérée dans un centre de données européen par un acteur local, luxembourgeois, avec des données isolées du reste du monde. Les mises à jour ne sont ni gérées par Google ni par un cloud distant, mais toujours via une connexion locale.
Votre démarche est-elle pionnière ?
Lorsque nous avons lancé ce projet, nous étions les premiers dans le monde à le faire. Aujourd’hui, une initiative similaire existe
À 42 ans, Paul Konsbruck est une figure incontournable du secteur des technologies de l’information et de la communication au Luxembourg. Diplômé en littérature, l’ancien collaborateur du Premier ministre Xavier Bettel a pris en 2021 la tête de LuxConnect, un fournisseur d’installations de centres de données multi-niveaux et multi-locataires et de fibre noire. Il vient de rejoindre le conseil de la Fedil, où il est à l’avantgarde de la promotion des infrastructures technologiques. Pendant son temps libre, ce père de deux enfants pratique la course à pied.
en Allemagne avec T-Systems. D’autres suivront sûrement.
Comment trouver un équilibre, au niveau européen, entre protection des données et promotion de l’innovation ?
C’est un sujet extrêmement sensible. La plupart des gens et des entreprises se préoccupent principalement de leurs informations personnelles. Pourtant, le véritable enjeu n’est pas là. Pour faciliter notre développement sans compromettre les données personnelles, il faut permettre l’accès aux métadonnées. Les centres de recherche, notamment en médecine, s’intéressent aux données agrégées par groupe, par zone géographique ou par habitude de vie, pour développer des médicaments et des traitements, et non à des informations individuelles. Cette distinction est souvent mal comprise. Nous devons travailler non seulement sur la régulation mais également sur la confiance du public.
Faites-vous allusion à des projets controversés comme l’Espace européen des données de santé (EHDS) ?
Par exemple. Au Luxembourg, nous avons des initiatives comme la plateforme Luxembourg National Data Service (LNDS) qui permet des échanges sécurisés de données provenant d’hôpitaux, de laboratoires, mais aussi d’acteurs privés et de centres de recherche, sans offrir un accès direct aux données personnelles.
Le phénomène de renversement de l’anonymisation inquiète. À juste titre ? D’un côté, les gens donnent librement leurs données sur les réseaux sociaux, en acceptant continuellement les conditions d’utilisation. Mais la responsabilité incombe aussi aux acteurs financiers, qui ne doivent pas transmettre les données personnelles à des tiers. Cela ne signifie pas pour autant qu’un tiers ne peut pas accéder à un ensemble de données anonymisées. C’est une nuance importante. Les grandes entreprises promettent de ne pas vendre ou donner vos données à des tiers, mais cela ne concerne pas les métadonnées. L’Europe doit réguler.
Autre sujet important : la transition écologique des TIC. Est-ce sur votre radar ?
« Le RGPD présente encore des disparités. »
Absolument. Il est indéniable que le cloud et l’IA deviendront des domaines-clés. Nous ne pouvons pas stopper la digitalisation, qui est par nature énergivore. Et ce ne sont pas les centres de données qui consomment de l’énergie, mais les consommateurs utilisant leurs appareils ! La digitalisation va augmenter notre consommation d’énergie. L’important est donc de s’assurer de l’origine de cette énergie.
La réponse de LuxConnect à ce défi ? Chez LuxConnect, nous exploitons un centre de données qui utilise exclusivement de l’énergie verte. La majeure partie de cette énergie provient du nord de l’Europe. Il est crucial de continuer à investir massivement dans les technologies renouvelables. L’invasion de l’Ukraine a été un signal d’alarme, révélant notre dépendance au gaz russe et le fait que nous n’étions pas suffisamment avancés dans le domaine des énergies renouvelables.
Pour conclure, pourriez-vous identifier trois actions concrètes que vous attendez des autorités européennes pour soutenir la croissance du secteur des TIC ? Premièrement, investir dans l’infrastructure est crucial. Deuxièmement, il faut promouvoir et favoriser la recherche, notamment en créant un équivalent européen du MIT. Troisièmement, il est essentiel de maintenir des liens très étroits avec nos partenaires européens, y compris les Suisses et les Britanniques, ainsi qu’avec nos alliés américains. Tout en préservant notre indépendance.
« L’État doit donner l’exemple »
La tech luxembourgeoise évolue dans un univers globalisé et compétitif. Comment le pays peut-il défendre ses spécificités ? « C’est comme avec les enfants, il faut commencer par donner l’exemple, répond Paul Konsbruck. Il faut veiller à ce que l’État renforce ses efforts de numérisation dans tous les domaines, que ce soit dans les démarches ou dans la digitalisation des services publics. C’est ce qui nous rend attractifs pour les développeurs, les entreprises et les centres de recherche. » Si l’Estonie fait figure de modèle à ce niveau, le Luxembourg a pour sa part une longueur d’avance en matière d’infrastructure, estime le CEO de LuxConnect.
Présidente de l’alliance ICT Luxembourg, Amal Choury se dit confiante dans la capacité du Luxembourg à innover et à ajouter de la valeur à ses services technologiques, tant au niveau national qu’international. « Les avantages du pays, comme sa taille qui facilite les échanges avec le législateur, renforcent sa position dans les TIC sur l’échiquier international. »
« Il y a une économie de la désinformation »
Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg, analyse la vision de l’Union européenne dans le pays et explique son fonctionnement au quotidien.
Si les Luxembourgeois sont parmi les plus europhiles du continent, ils ont parfois l’impression que le fonctionnement de l’Union européenne est abstrait ?
Oui, pour beaucoup, l’Union européenne est difficile à comprendre, il y a un vrai besoin d’explications : qui fait quoi, à Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg, qui décide ? Qui prend les initiatives ? C’est notre rôle au sein de la Commission européenne d’effectuer ce travail de pédagogie.
Ils ne voient pas toujours l’effet concret des directives et règlements européens ?
Les gens pensent s’informer sur les réseaux sociaux, c’est un vrai problème. On sait aussi que la désinformation est encouragée, voire alimentée par certains pays tiers qui souhaitent diviser l’Union européenne en tant que telle pour polariser les débats. Et cette polarisation des débats m’inquiète particulièrement.
Ils ont un intérêt à diviser les États membres ?
Oui, c’est une vraie économie de la désinformation. Ils emploient des milliers de personnes qui font ça à longueur de journée. C’est la désinformation comme arme contre notre démocratie. Donc c’est la valeur de la démocratie qui est en danger.
Lorsqu’une directive est votée, il y a un délai d’en général deux ans pour qu’elle soit transposée en droit national. Ce délai ne devrait-il pas être raccourci ?
Contrairement au règlement qui est d’application directe, la directive a besoin d’une certaine marge de manœuvre pour trouver la meilleure application en droit local et ça demande tout de même du temps. La Commission propose par ailleurs de plus en plus de propositions de règlements dans le souci d’accélérer l’application d’une norme européenne.
Anne Calteux : « Les gens pensent s’informer sur les réseaux sociaux, c’est un vrai problème. On sait aussi que la désinformation est encouragée, voire alimentée, par certains pays tiers qui souhaitent diviser l’Union européenne. »
Pas toujours… Ils voient les débats au Parlement européen, mais se demandent concrètement ce que cela signifie pour eux. Or, il y a de nombreux exemples, comme la fin du roaming : c’est un règlement européen qui a eu un vrai impact, et plus personne ne pourrait revenir en arrière. De même que le CovidCheck, qui a été développé ici au Luxembourg, a permis à tous les citoyens de se déplacer librement malgré l’épidémie. Si chaque État membre avait dû développer sa propre application, cela aurait été le chaos. L’eau potable également est un exemple auquel on pense rarement, mais il y a des contrôles effectués par l’Union européenne, avec des normes imposées au niveau européen.
Il y a aussi un phénomène de désinformation, c’est un sujet qui vous inquiète ? Oui, nous insistons toujours sur cette problématique, car depuis les dernières élections, ce phénomène s’est amplifié.
Qui décide si c’est un règlement ou une directive ?
C’est la Commission européenne qui décide, et cela dépend de l’enjeu, de la nature du sujet. Dans les matières qui touchent à la santé, par exemple, ce sont des directives, car chaque système de santé est différent et il faut donner une certaine marge aux pays, ce sont des compétences nationales.
Du 6 au 9 juin, 720 députés européens, dont six luxembourgeois, seront élus. À quoi servent-ils ?
Au sein du Parlement européen, ils représentent les citoyens. C’est la seule institution européenne qui est directement élue, c’est cela qui la distingue de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne. Ils adoptent des lois avec le Conseil, ils doivent aussi approuver les accords internationaux de commerce,
Portrait GUY WOLFF Journaliste IOANNA SCHIMIZZIdans le domaine du climat, de l’énergie ou en matière d’élargissement. Ils supervisent aussi le bras exécutif – c’est-à-dire la Commission – et veillent à ce que celle-ci remplisse de manière adéquate ses missions. Ils approuvent les personnes proposées comme président et membres du collège de la Commission en tant que commissaires.
Où travaillent les députés ?
Ils passent la quasi majorité de leur temps à Bruxelles, parce que c’est là que se fait le travail au niveau des commissions parlementaires, où les différents groupes politiques analysent les propositions qui viennent de la Commission. Les députés nommés rapporteurs sont des auteurs de la position du Parlement. Il y a beaucoup d’allers-retours avec le texte afin de trouver un accord. Et s’il y a un accord au sein de la commission parlementaire, tous se rendent à Strasbourg pour adopter le texte en plénière. Ils siègent une fois par mois à Strasbourg.
Les députés ne se rendent donc pas à Luxembourg ?
En général non, sauf les députés luxembourgeois, car ils y sont attachés et ont l’obligation de se rendre dans leur pays d’origine. Au Luxembourg, nous avons de nombreuses institutions, agences et organes européens (voir carte, ndlr). Il y a, par exemple, le secrétariat général du Parlement européen, qui englobe les activités de support, administratives, informatiques, etc.
Quelles différences y a-t-il entre le Parlement, la Commission et le Conseil de l’Union européenne ?
Le Parlement est un des deux co-décideurs, avec le Conseil. Il doit marquer son accord avec toute proposition législative qui vient de la Commission, c’est donc un co-législateur. Le Conseil de l’Union européenne, ou Conseil des ministres, est une des trois principales institutions de l’Union européenne, avec la Commission européenne et le Parlement européen. Il réunit les ministres des États membres. Il partage le
Le Luxembourg a toujours eu une place à part depuis la création de l’Union européenne. Retour, en quelques dates marquantes, sur leur histoire commune.
Déclaration de Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères. Il propose de placer la production du charbon et de l’acier de l’Allemagne et de la France sous une haute autorité commune et indépendante des gouvernements, la future CECA.
Luxembourg-ville devient le siège – provisoire –de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), qui a officiellement vu le jour le 23 juillet 1952, à la suite de l’entrée en vigueur du traité de Paris.
Du 1er au 3 juin 1955, Joseph Bech, alors ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, présida la conférence de Messine, prélude au traité de Rome qui donna naissance à la Communauté économique européenne, précurseur de l’actuelle Union européenne.
Le plan Werner, du nom du Premier ministre luxembourgeois, est rendu public le 8 octobre 1970. Ce rapport prévoyait notamment un modèle en trois étapes pour établir l’Union économique et monétaire, les bases du futur euro.
pouvoir législatif et le pouvoir budgétaire avec le Parlement européen. La Commission européenne est l’exécutif, c’est la seule institution qui peut proposer de nouvelles initiatives. C’est comme un gouvernement, mais au niveau européen. Les commissaires sont l’équivalent des ministres d’un gouvernement. À noter qu’il y a également le Conseil européen (composé des chefs d'État ou de gouvernement des 27 États membres de l’UE, du président du Conseil européen et du président de la Commission européenne, ndlr ), qui est l’institution de l’UE qui définit les orientations et les priorités politiques générales de l’Union européenne.
Quelles institutions européennes se trouvent au Luxembourg ? Il y a différentes directions générales basés à Luxembourg-ville : entre autres une partie de la DG Santé, de la DG Digit, de la DG Connect. Nous avons aussi l’Office statistique de l’Union européenne Eurostat, l’Office des publications, la Cour de
justice de l’Union européenne (CJUE), la Cour des comptes européenne, le Parquet européen, le Centre de traduction des organes de l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement (BEI), ou encore l’EuroHPC.
Si Robert Schuman n’avait pas eu de racines dans la région, la place du Luxembourg aurait-elle été la même ?
C’est vrai qu’il a vraiment aidé à ce que le Luxembourg fasse partie du noyau dur et soit un membre fondateur de l’Union européenne, il a bien expliqué tout le potentiel que cela pouvait avoir pour un petit pays. Cela tient à une histoire familiale, et c’est pour cela que l’UE met toujours l’être humain au centre de tous ses efforts. Mais les Luxembourgeois avaient déjà l’habitude de regarder au-delà de leurs frontières, occupées par ailleurs à plusieurs reprises de manière plus ou moins pacifique. Et nous avons toujours eu conscience que, petits comme nous sommes, tout seuls, ça ne marchait pas.
Considéré par beaucoup comme le père de l’Union européenne, Robert Schuman, né en 1886 au Luxembourg, est le fils d’un douanier lorrain de nationalité allemande et d’une Luxembourgeoise. Il élabora le plan Schuman, qu’il présenta le 9 mai 1950 en tant que ministre français des Affaires étrangères.
Joseph Bech
Joseph Bech est l’homme politique luxembourgeois qui participa à la création de la CECA. En juin 1955, il présida, en tant que ministre des Affaires étrangères, la conférence de Messine, prélude au traité de Rome.
Pierre Werner
Né le 29 décembre 1913 en France, de parents luxembourgeois, Pierre Werner fut Premier ministre et ministre des Finances au Grand-Duché. Il est souvent cité comme étant le père de l’euro.
Jean-Claude Juncker
Le 14 juin 1985, les cinq pays membres de la Communauté européenne signent l’accord de Schengen, supprimant le contrôle des personnes et des marchandises aux frontières.
1992
Perdant le siège de la Haute Autorité en 1968, la ville de Luxembourg est définie comme centre d’institutions communautaires à vocation juridique et financière et, en 1992, elle devient définitivement l’un des trois sièges des institutions.
Le Parquet européen, qui est le nouveau parquet indépendant de l’Union européenne, est installé au Kirchberg depuis sa création, le 1er juin 2021.
Trois anciens Premiers ministres luxembourgeois ont présidé la Commission européenne, dont JeanClaude Juncker (2014-2019).
Viviane Reding
Viviane Reding a été viceprésidente de la Commission européenne, trois fois commissaire européenne et trois fois députée européenne. Elle a également été élue à quatre reprises aux élections législatives. En tant que commissaire européenne, on lui doit notamment la fin du roaming, le RGPD ou encore le numéro d’urgence européen 112.
Les sept institutions européennes sont réparties entre Luxembourg, Bruxelles, Strasbourg, et Francfort. Gros plan sur les principaux organes et agences présents sur le territoire luxembourgeois.
• Commission européenne
• Conseil européen
• Conseil de l’Union européenne
• Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
• Cour des comptes
• Banque européenne d’investissement (BEI)
• Office des publications
• Parquet européen
• Eurostat
• EuroHPC
• Centre de traduction des organes de l’Union européenne
• Fonds européen d’investissement (FEI)
• Mécanisme européen de stabilité (MES)
• Fonds européen de stabilité financière (FESF)
• Agence d’approvisionnement d’Euratom (AAE)
Ainsi que, entre autres, la DG Santé, DG Digit et DG Connect.
Liste non exhaustive, de nombreuses agences et directions générales sont également présentes au sein des villes européennes, notamment à Bruxelles.
14.000
« Le nombre absolu de fonctionnaires et agents européens travaillant à Luxembourg, toutes institutions, tous organes et toutes agences confondus, a augmenté considérablement ces cinq dernières années, passant d’environ 12.000 fonctionnaires et agents en 2015 à plus de 14.000 en 2023 », expliquait dans une réponse parlementaire, le 5 octobre dernier, l’ancien ministre des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn (LSAP), soit près d’un quart des 60.000 fonctionnaires européens et autres membres du personnel au service des Européens. Il s’agit en fait d’un nombre relativement petit –par exemple, le ministère français des Finances emploie environ 140.000 personnes pour une population de seulement 67 millions d’habitants.
Lecture Conseil
Créée par le traité sur l’Union européenne de 1992, la Banque centrale européenne (BCE) a été mise en place le 1er juin 1998 à Francfort, en Allemagne.
Lecture PE
BEI BCE Parlement européen
Première lecture du Parlement : approuve la proposition sans amendements
Première lecture du Conseil : approuve la position du Parlement sans amendements
Le Parlement européen est l’organe législatif de l’Union européenne. Il est élu au suffrage universel direct tous les cinq ans. Doté de compétences législatives, budgétaires et de surveillance, le Parlement se réunit chaque mois (sauf au mois d’août) à Strasbourg lors des séances plénières.
Deuxième lecture du Parlement : approuve la position du Conseil sans amendements
Deuxième lecture du Conseil : approuve les amendements du Parlement
Lecture PE et Conseil
Initiative citoyenne du Parlement européen
Un quart des États membres
Troisième lecture : projet commun non approuvé par le Parlement et / ou le Conseil
Proposition de la Commission au Parlement et au Conseil
Première lecture du Parlement : adopte des amendements à la proposition
Première lecture du Conseil : adopte des amendements à la position du Parlement
Première lecture du Conseil : approuve la position du Parlement
Deuxième lecture du Parlement : adopte des amendements à la position du Conseil
Le Parlement rejette la position du Conseil
Deuxième lecture du Conseil : n’approuve pas tous les amendements du Parlement
Le Comité de conciliation est convoqué afin d’aboutir à un accord
Le Comité de conciliation aboutit à un accord
Troisième lecture : projet commun approuvé par le Parlement et le Conseil
Le Comité de conciliation n’aboutit pas à un accord
Dix leaders luxembourgeois, issus de divers secteurs économiques, partagent leurs priorités en vue de la prochaine législature européenne. Leurs attentes envers les eurodéputés mettent en lumière un enjeu-clé pour l’avenir de l’Europe : la compétitivité. De l’avis général, l’UE impose des contraintes excessives aux PME par rapport à l’objectif à atteindre.
« Il est essentiel que l’Europe reconnaisse et encourage les entreprises qui cherchent à opérer sur un marché ouvert et compétitif, plutôt que de restreindre leur champ d’action géographique », insiste Isabelle Lentz. La société mère de Munhowen, Brasserie Nationale, souhaite acquérir Boissons Heintz, une opération qui combinerait les deux principaux distributeurs en gros de boissons au Luxembourg. « Nous nous retrouvons aujourd’hui à devoir justifier la fusion devant la Commission européenne », déplore la dirigeante, qui y voit un obstacle à l’expansion de Brasserie Nationale dans la Grande Région.
CEO DE FISCHER ET PRÉSIDENTE DE LUXEMBOURG CONFEDERATION
« Commencez par penser petit ! » Carole Muller coiffe sa casquette de présidente de Luxembourg Confederation pour s’adresser aux eurodéputés.
« Les réglementations doivent être ajustées précisément aux réalités des PME. Nos responsables politiques doivent ériger la simplification législative en priorité centrale, aussi au niveau de l’Europe. En privilégiant des normes orientées vers les résultats plutôt que des procédures rigides, nous parviendrons à alléger considérablement les charges administratives imposées aux PME. Cette approche stratégique évitera l’adoption de solutions génériques et inefficaces. »
« Tout en respectant nos engagements climatiques, il est urgent de se recentrer sur la compétitivité de l’industrie et des PME européennes, considère Claude Seywert. Le marché intérieur doit être renforcé par des politiques pragmatiques, sans surcharge administrative et avec une mise en œuvre accélérée, car le coût du facteur temps est totalement sous-estimé en Europe. » Dans le domaine d’activité d’Encevo – l’énergie –, le CEO cite l’exemple des projets hydroélectriques, où la lenteur dans l’obtention des financements européens retarde les décisions d’investissement et le début des demandes d’autorisation.
VICE-PRÉSIDENT SENIOR CHEZ SES SPACE & DEFENCE
« Nous devons tout mettre en œuvre afin de ne pas être tributaires ou dépendants d’autres pays ou continents, fait valoir Philippe Glaesener. L’Europe, en général, et le Luxembourg, en particulier, doivent être des pionniers, encore plus agiles et innovants. Afin d’y arriver, il faudra réduire au plus vite la bureaucratie, soutenir ceux qui osent investir et former nos jeunes afin qu’ils puissent relever les nouveaux défis. » De cette Europe, le représentant de SES attend notamment qu’elle permette au Luxembourg de « se positionner sur les grands projets souverains » (cyber, digitalisation, énergie, défense…).
MEMBRE DE LA DIRECTION DE KARP-KNEIP
L’entreprise de travaux Karp-Kneip attend les décideurs européens sur le développement durable, domaine auquel elle se dit « sensible depuis de longues années ». « L’UE doit harmoniser les normes et promouvoir les bonnes pratiques européennes en la matière, déclare la membre de la direction Linda Thiry. Pour faciliter et inciter au développement durable, les pays membres de l’UE doivent avoir les mêmes normes, critères, démarches et exigences pour donner la possibilité aux entreprises d’avancer, d’investir et de s’adapter sur le long terme, notamment en ce qui concerne la réduction d’émissions de CO2. »
DIRECTRICE DU MARCHÉ LUXEMBOURGEOIS ET DE LA BANQUE D’AFFAIRES ET D’INVESTISSEMENT À LA BIL
« Prévenir une crise financière est primordial, soutenir la compétitivité des banques, et des entreprises en général, l’est tout autant, estime Karin Scholtes. Il est essentiel que le processus législatif prenne en compte la réalité de l’activité économique. Pour le secteur bancaire, cela signifie baisser la charge administrative issue des exigences réglementaires. » La représentante de la Bil attend des décideurs européens qu’ils établissent « un cadre dans lequel les entreprises pourront se développer, créer de l’emploi, innover, apporter de la valeur aux clients et, par ricochet, aux citoyens ».
« Dans les décisions des instances de l’UE et ses projets d’actes législatifs, le principe de proportionnalité doit être renforcé. » Alessandro Rizzo résume un sentiment largement partagé dans le monde économique : « Bien trop souvent, l’UE impose des contraintes excessives aux PME par rapport à l’objectif à atteindre. Cela crée trop de bureaucratie. » Le CEO du courtier EuroCaution critique également la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne : « Elle ne semble plus adaptée à notre époque. Plutôt que de trop chercher à contrer l’inflation, l’UE devrait faciliter l’augmentation de l’offre. »
DIRECTEUR DES RELATIONS INSTITUTIONNELLES INTERNATIONALES
CHEZ ARVAL BNP PARIBAS GROUP
« En tant qu’acteur du secteur automobile au Luxembourg, je soutiens la priorité accordée par l’UE aux enjeux environnementaux », pose d’emblée Gerry Wagner. Pour autant, insiste celui qui officie aussi comme porte-parole de la House of Automobile, il faut garder un équilibre entre le Green Deal et la compétitivité de l’économie. « L’UE, déjà coincée entre une concurrence déloyale de l’est et le protectionnisme de l’ouest, doit revoir certaines contraintes réglementaires et surtout le reporting excessif en matière de RSE, fort pénalisant en termes de coûts pour les entreprises et paralysant toute innovation. »
ASSOCIÉE ET CO-PRÉSIDENTE CHEZ ARENDT
« L’inflation réglementaire entraîne des coûts ingérables pour les petits acteurs, assène Michèle Eisenhuth, citant l’exemple des règles ESG. L’UE doit adopter une méthode plus proportionnée, basée davantage sur les principes, plutôt que de vouloir réglementer les moindres détails. » L’associée d’Arendt pointe également un problème de cohérence : « D’un côté, l’UE promeut l’union des marchés de capitaux. De l’autre, le nouveau règlement Eltif 2, destiné à faciliter le financement de l’économie par les épargnants, a été alourdi de contraintes qui pourraient l’empêcher d’atteindre ses objectifs initiaux. »
« L’essor de l’IA nécessite une souveraineté numérique des données. »
C’est le message central du patron de Proximus Luxembourg, Gérard Hoffmann.
« L’UE devra se concentrer sur la mobilisation de capitaux conséquents dans la recherche et le développement, des politiques rigoureuses de protection des données et la promotion de normes éthiques strictes. Par le biais d’une coopération entre États membres, entreprises et institutions académiques, nous pouvons bâtir un écosystème numérique européen solide et compétitif. Cela signifie également implanter un marché de capitaux pour soutenir nos entreprises innovantes. »
Intelligence artificielle, flexibilité, ubérisation, télétravail, gen Z, inclusion : autant de challenges à relever pour le droit du travail, à l’aube d’évolutions majeures dans les prochaines années. Un exercice d’équilibriste : comment préserver tout à la fois les intérêts des employeurs et ceux des salariés ? État des lieux et perspectives.
88 RÉVOLUTIONS EN VUE
Pourquoi les textes vont devoir s’adapter
90 IA, PLONGEON DANS L’INCONNU
Le recours à l’intelligence artificielle exige des filets de sécurité –
92 MODÈLE D’ORGANISATION
La révolution de la flexibilité –
96 DOUBLE AFFILIATION
Le casse-tête du télétravail
Enjeux Droit du travail
Les employeurs le réclament, les salariés aussi, rejoints par des professionnels des RH comme par les avocats spécialisés : s’il entend répondre aux évolutions en cours et aux nouvelles attentes qui se font jour, le Code du travail se doit d’évoluer.
Journaliste PIERRE THÉOBALDLe voisin français avait élaboré le sien il y a plus de 100 ans, dès 1910. Au Luxembourg, il a fallu attendre 2006 pour assister à la naissance du Code du travail. En les abrogeant, le texte qui avait été introduit au cœur de l’été faisait alors la synthèse d’une myriade de lois, articles et règlements, afin de faciliter leur accès comme leur mise en œuvre.
Une image possible serait celle du peloton du Tour de France se présentant groupé au bas d’un col de haute montagne. Quelque part au sommet, noyée dans la brume, se trouve la ligne d’arrivée. Mais difficile de la situer avec netteté. La certitude, en revanche, c’est que l’ascension du col s’effectuera au prix de coûteux efforts. Et après avoir déjoué une multitude de lacets que l’on pressent serrés.
Le droit du travail en est là. Dos au mur ou au pied de celui-ci, selon le point de vue adopté, et tenu d’engager dans des délais accélérés une mue en profondeur, 18 ans pratiquement jour pour jour après la mise sous presse de la toute première version du Code du travail luxembourgeois.
Plus de flexibilité
De l’intelligence artificielle au temps de travail, en passant par le home office, les appétits nouveaux de la gen Z en matière d’équilibre vie pro-vie privée ou l’ubérisation de différents métiers, les sujets atterris sur la table sont multiples. Avec obligation d’agir. Ou de réagir. C’est, du reste, en marge de la présentation d’un livre blanc consacré au futur du travail dans le pays, la
demande que portait déjà le réseau de professionnels HRCommunity.lu, en novembre dernier : « Il faut offrir davantage de flexibilité, et cela passe par une revue du Code du travail. Aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité d’adapter notre organisation parce que le cadre légal, souvent, ne le permet pas », regrettaient ces sentinelles des ressources humaines. Au moment même où, précisément, une enquête de la Chambre de commerce commandée dans le cadre des élections législatives dévoilait que plus d’une entreprise sur trois (38 %) se déclarait favorable à un supplément de flexibilité, tant en matière d’heures de travail que de home office
Et pourtant… À l’image, chez Arendt & Medernach, du partner en charge du droit du travail, Philippe Schmit, beaucoup attendent de voir avant de considérer la partie gagnée : « On a vu une accélération de la législation l’an passé, l’ancien gouvernement a fait passer énormément de projets de loi en un temps record. Des adaptations étaient nécessaires, également, en fonction des différentes directives européennes
à transposer, pose Me Philippe Schmit. Mais je me demande si l’on sera outillés, en l’état actuel des choses, face aux changements auxquels on doit faire face, notamment générationnels. Il est important que le contexte législatif s’adapte en permanence. »
« Accélérer le raisonnement »
« Aujourd’hui, poursuit l’avocat, dans un domaine aussi omniprésent que le temps de travail, le droit luxembourgeois manque, à mon sens, de flexibilité. On a une loi qui évoque la flexibilité du temps de travail, mais en contrepartie de cette flexibilité, les employeurs doivent, dans certains cas de figure, accorder des congés supplémentaires par exemple, ce qui représente un coût supplémentaire difficile à assimiler dans le contexte économique actuel. On bute aujourd’hui sur ce point somme toute assez banal, mais néanmoins crucial. Partant de là, on va vraiment avoir besoin d’accélérer le raisonnement si l’on veut être prêt demain pour intégrer l’IA, le souhait des nouvelles générations de travailler moins, etc. Une révolution est en train d’éclore, ce sera un réel défi d’être suffisamment agile pour l’encadrer juridiquement. » Sur le papier, le ministère du Travail se positionne sur une ligne identique. Il fait même usage du pluriel, évoquant des « révolutions majeures ». « Les trois grands sujets sont la réforme de la législation sur les conventions collectives (lire par ailleurs, ndlr), du dispositif sur le dialogue social à l’intérieur des entreprises et les dispositions légales sur l’organisation du temps de travail », détaillent les services du ministre Georges Mischo (CSV). « À côté de ces grands dossiers sont également abordées des réformes de moindre envergure, mais tout aussi importantes. Il s’agit notamment de créer une ouverture au niveau de l’interdiction du travail le dimanche et de transposer la directive relative à des salaires minimaux adéquats. Ces projets seront déposés dans les mois à venir », complète l’exécutif. « Le projet de loi portant transposition de la directive sur les conditions transparentes et prévisibles et le projet de loi ‘Skillsplang’, en cours de procédure, seront normalement votés avant la fin de l’année », ajoute-t-on.
Facteur d’attractivité
La méthode retenue pour mener de front plusieurs chantiers ambitieux ? « Le dialogue
Parmi les défis de l’année 2024 figure le seuil de 80 % de couverture en conventions collectives dans le pays. Une directive européenne demande en effet aux États membres de l’UE de présenter, d’ici l’automne, un plan d’action pour s’en approcher. Loin d’être aisé. Au Luxembourg, selon les dernières données du Statec, le taux de couverture se situerait en effet autour des 59 %… Et, pour rappel, il a fallu quelque 20 années de négociations entre patronat et syndicats pour aboutir à un accord sectoriel dans la restauration collective (3.000 salariés).
« Le sujet des conventions collectives a déjà été discuté une première fois au Comité permanent du travail et de l’emploi, et les équipes du ministère sont en train d’élaborer un document contenant les pistes à retenir », indique le ministère, à quelques mois de la deadline européenne.
Par extension, on notera que la notion de collectif sera un enjeu central dans l’avenir du travail au Luxembourg. À l’image de la grève de 25 jours qui s’est déroulée chez Ampacet fin 2023 (la plus longue depuis près de 30 ans), un type de mobilisation que le monde juridique dit s’attendre à voir se répéter dans le futur.
avec les partenaires sociaux au niveau du Comité permanent du travail et de l’emploi et de façon bilatérale sera un élément essentiel dans toutes les procédures devant mener à des adaptations majeures du droit du travail », dépeint le ministère du Travail. « Il n’est pas évident de concilier les intérêts des entreprises, des syndicats, des salariés et du gouvernement, intervient Me Philippe Schmit. Peut-être faut-il aussi aller vers davantage de dialogue au sein des entreprises, afin qu’elles puissent gérer cela à la carte, plutôt que d’avoir un carcan rigide s’appliquant à tout le monde. Il faut que tout le monde joue le jeu et que, par exemple, les syndicats, de leur côté, prennent conscience des réalités et que l’on soit prêts à s’éloigner d’un modèle traditionaliste où, lorsqu’on rejoint un employeur, on y effectue toute sa carrière. » Des bouleversements, de l’avis des avocats consultés, qui seraient un facteur d’attractivité du pays, à l’heure où le recrutement s’est mué en casse-tête. Illustration avec Me Lorraine Chéry, counsel au sein de l’équipe droit du travail du même cabinet Arendt : « Aujourd’hui, la flexibilité est surtout recherchée de l’autre côté de la frontière. La plupart des employeurs ne permettent pas aux salariés frontaliers de travailler au-delà des seuils fiscaux. Cela peut générer de la frustration chez eux, ce qui constitue un réel problème. Le pays a en effet besoin de retenir ces salariés frontaliers indispensables à son développement économique, tout en préservant leur équilibre et leur bien-être. Une solution doit être trouvée. »
Quoi qu’il en soit, et d’ores et déjà, « notre rôle a changé », observe Me Philippe Schmit. « Les dossiers d’il y a une vingtaine d’années portaient sur des questions plus basiques, telles que la procédure de licenciement d’un salarié ou la rédaction d’un contrat de travail à travers les clauses obligatoires. À présent, nous sommes davantage devenus des partenaires des entreprises que de simples conseillers. Notre travail n’est plus simplement de transposer un texte juridique, mais de bien comprendre la philosophie de l’employeur et comment il entend mettre le tout en musique. Cela le rend encore plus intéressant, mais également plus complexe, avec des délais de plus en plus réduits, des besoins accrus en termes de réactivité. » L’ascension du col, elle, ne fait que commencer.
C’est LE sujet qui devrait bouleverser le monde du travail, mais aussi la problématique pour laquelle il est difficile d’avoir, à ce stade, beaucoup de visibilité. Une chose est sûre : l’intelligence artificielle va devoir se faire une place dans le Code du travail.
Journaliste PIERRE THÉOBALDUne étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) assurant que l’intelligence artificielle allait générer plus d’emplois qu’elle n’en supprimerait a beaucoup fait parler d’elle, l’an dernier. On y apprenait que dans les pays à hauts revenus, 5,5 % de l’emploi total serait impacté par l’IA générative. Et que deux fois plus de femmes que d’hommes seraient concernées, car bien plus nombreuses dans les tâches de bureau et administratives où l’IA devrait régner.
L’histoire remonte à plusieurs années. Aux États-Unis, Amazon venait de se séparer sans ménagement de très nombreux employés affectés à un entrepôt de Baltimore (Maryland). Avait été avancé le chiffre de 300 licenciements opérés en l’espace de 14 mois à peine. Motif invoqué : un manque de productivité. On était alors en 2019 et l’IA n’avait encore rien de l’ouragan que l’on connaît actuellement. Chez Amazon, pourtant, l’outil avait déjà trouvé sa place. Et pas uniquement dans les tâches automatisées chères aux process du champion américain de la course de vitesse. C’est en tout cas ce que révélèrent, à l’époque, les médias locaux. En effet, des journalistes mirent la main sur un document interne attestant que dans ce dossier, tout avait été supporté par les algorithmes, sans aucune interaction humaine, de la surveillance de ladite productivité à l’envoi d’avertissements aux « fautifs », voire à l’expédition de leur lettre de licenciement…
Rien de tel au Luxembourg. L’UE a pris les devants. La mesure n’a pas reçu autant
d’écho que l’épineuse question de la présomption salariale, mais la directive européenne de 2021 encadrant le statut des travailleurs des plateformes numériques ayant rencontré l’approbation des VingtSept, mi-mars, après d’interminables atermoiements, se penche pourtant sur le recours à l’intelligence artificielle dans les problématiques RH. Ainsi, promet le Conseil de l’UE, « la directive rendra plus transparente l’utilisation des algorithmes dans la gestion des ressources humaines, en garantissant que les systèmes automatisés soient surveillés par un personnel qualifié et que les travailleurs aient le droit de contester les décisions automatisées »
Droits personnels et recrutement « Une première tentative afin d’éviter les abus », considère Me Guy Castegnaro, fondateur il y a 20 ans du cabinet spécialisé en droit social qui porte son nom. Pour lui, l’aspect sanctions / licenciements n’est pas l’unique menace que constitue l’IA dans le monde du travail. « Le défi, c’est surtout la protection des droits des personnes ,
indique-t-il. Car qui dit IA dit données sensibles. À l’avenir, il s’agira de faire attention à ce que les droits personnels, privés, des travailleurs ne soient pas violés. »
Et si l’exemple d’Amazon vaut pour la fin de parcours d’employés jugés par un robot en deçà des objectifs espérés, Me Guy Castegnaro met aussi en garde contre les potentiels méfaits en matière de recrutement, « où l’IA est déjà beaucoup utilisée » : « Il s’agit de protéger les travailleurs contre des mesures discriminatoires. L’IA va traiter chacun de manière égale, qu’importe ses caractéristiques, développe le conseil, mais d’un autre côté, tout l’aspect comportemental et humain ne sera pas pris en considération dans le cadre d’un recrutement. » Ainsi, « concernant les données
que l’employeur va utiliser lors du recrutement via l’IA, il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas d’abus ».
Co-rédacteur de la première version du Code du travail luxembourgeois, en 2006, Me Guy Castegnaro se montre confiant quant à la capacité du texte à répondre aux nouvelles exigences de l’IA : « D’un point de vue technique, il n’y a pas de difficultés. Le but de la codification était de pouvoir intégrer facilement des textes supplémentaires. À l’image des dispositions sur le droit à la déconnexion qui, chose intéressante, ont été intégrées dans la partie du Code consacrée à la sécurité et à la santé au travail. Quand on a fait le Code du travail, cela n’existait pas. Pourtant, cela a été intégré rapidement. »
« Il ne faut pas surréglementer, mais faire usage des textes déjà à notre disposition… et ils sont nombreux ! Sans cela, on se retrouvera avec des règles que personne n’utilisera. »
L’importance du dialogue social Pour l’intelligence artificielle comme dans d’autres domaines appelant une agilité législative, Me Guy Castegnaro invite toutefois « à ne pas surréglementer », et plutôt « à faire usage des textes déjà à notre disposition… et ils sont nombreux ! Sans cela, on se retrouvera avec des dispositions supplémentaires que personne n’utilisera ou que personne ne saura utiliser. » « Pour l’IA, reprend-il, on dispose du règlement européen sur les données personnelles, qui a été intégré en grande partie dans le Code du travail. Les dispositions existent. Il faudra les adapter, et que les tribunaux s’y mettent en appliquant et en interprétant la loi. S’il s’avère que des bases font défaut, ce sera au législateur d’y pallier. »
Et aux différentes parties, ensuite, de les mettre en musique : « Le dialogue social sera très important, car il sera impossible d’avoir des règles applicables à l’ensemble des entreprises ou des secteurs, conclut l’avocat. Du sur-mesure sera nécessaire. »
Comme beaucoup, Me Guy Castegnaro s’amuse depuis quelque temps à solliciter ChatGPT sur des problématiques juridiques, afin de savoir où en est l’outil dans ses avancées. Verdict sans appel : « Parfois, c’est à rigoler. » Pour le fondateur et managing partner du cabinet portant son nom, « l’IA va accompagner les avocats dans l’évolution de leur profession, mais elle ne sera pas destinée à les remplacer. Elle ne se substituera pas à l’intelligence humaine, qui repose sur un raisonnement critique et un jugement éthique. Les machines ne peuvent pas faire ça. Une machine ne peut pas faire une appréciation souveraine pour, in fine, prendre une décision pour ou contre une partie. L’IA est un instrument de travail au même titre qu’un copieur ou un téléphone. » « C’est impossible de travailler sans, on manquerait un virage sinon, abonde sa consœur, Me Lorraine Chéry, du cabinet Arendt & Medernach. Il faut toutefois être vigilant avec ces nouveaux outils. Il faut en effet toujours apprendre à réfléchir, à se poser les bonnes questions, à vérifier ses sources. Quand on est avocat et qu’on plaide devant un tribunal, on le fait sans smartphone ni ordinateur, on doit savoir raisonner seul ! » « Dans le monde des juristes, il y a ceux qui s’y opposent complètement et ceux qui s’y ouvrent. Je crains que ceux qui s’y opposent soient rapidement dépassés. Le gros challenge sera de rester à la page », esquisse Me Philippe Schmit, partner chez Arendt & Medernach.
Les jeunes d’aujourd’hui, le marché du travail de demain. La génération Z est sur le point de redéfinir le modèle d’organisation traditionnel. Horaires réduits, flexibilité, télétravail, engagement : certaines de leurs revendications s’instaurent progressivement dans le droit du travail.
Journaliste REBECA SUAY« Depuis trois ans, plus de 600 managers ont été formés dans un programme de leadership pour comprendre les attentes de leur rôle et diriger efficacement leurs équipes. »
À l’aube de 2025, la génération Z, qui représentera 27 % du marché du travail dans les pays de l’OCDE (selon une étude du World Economic Forum), redéfinit déjà les contours du marché du travail. Cette génération (les jeunes entre 12 et 27 ans), active et avide de sens, pousse les législateurs et les entreprises à repenser les modèles organisationnels traditionnels pour embrasser plus de flexibilité et d’engagement.
Elle cherche notamment un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, avec une préférence pour le télétravail, la flexibilité des horaires et les semaines de travail réduites. Cette mutation du marché du travail, exacerbée par la pandémie de Covid-19 et le rajeunissement de la population active, implique une adaptation continue. Ces nouvelles revendications ont impacté le droit du travail au LuxemUne convention au régime juridique du télétravail a été adoptée en 2020 et déclarée d’obligation générale en 2021, et le principe du droit à la déconnexion a été récemment introduit dans le Code du travail luxembourgeois », explique le fondateur de Castegnaro-Ius Laboris et expert en droit du travail, Me Guy Castegnaro.
juriste et conseillère de direction à la Chambre des salariés Martine Mirkes l’a aussi observée. Elle ajoute que le télétravail, convenu d’un commun accord entre employeur et employé, montre l’évolution vers une flexibilité accrue.
YVES BADENLe télétravail en pratique
Cette quête d’un équilibre optimal entre vie professionnelle et personnelle, la
Mme Mirkes souligne l’importance croissante du télétravail, en particulier parmi les non-résidents qui cherchent à éviter les déplacements quotidiens, mais rappelle que, juridiquement, « le télétravail doit toujours résulter d’un accord mutuel et n’est jamais obligatoire ». Le télétravail est encadré de manière flexible et peut être déterminé par des accords internes ou des conventions collectives qui se conforment aux besoins spécifiques de chaque entreprise, développe Me Guy Castegnaro. Ces conventions veillent à ce que les droits des télétravailleurs soient aussi bien protégés que ceux des employés sur site.
Les défis de la flexibilité du travail
L’aspiration des jeunes travailleurs à aller vers des semaines de travail réduites soulève des questions sur la nécessité d’adapter les lois du travail pour accommoder ces nouvelles structures sans compromettre la productivité. Le directeur des ressources humaines (DRH) du groupe CFL, Yves Baden, constate : « La demande
La Chambre des salariés : une source d’information en matière de dispositions légales concernant les salariés, résidents et frontaliers !
•
Tout connaître sur vos droits de salariés
• contrats de travail
• rémunération
• congés légaux
• pension
• impôt
Téléchargez gratuitement des publications dédiées aux principaux thèmes du droit de travail.
La plupart des ouvrages sont rédigés en plusieurs langues ( FR / DE / EN )
Abonnez-vous à nos newsletters pour rester informés sur l’évolution de vos droits et connaître les interprétations des décisions prises par les juridictions compétentes.
1.2.3.4.
Participez à des formations continues dans le domaine du droit par le biais du LLLC, le centre de formation de la CSL.
Pour obtenir plus d’informations, scannez les codes QR ou visitez notre page www.csl.lu
La flexibilité actuelle repose sur deux mécanismes principaux : l’horaire de travail mobile, qui permet aux salariés de moduler leur temps de travail selon leurs propres besoins, et le système de plan d’organisation de travail (Pot), utilisé par les employeurs pour ajuster les horaires quotidiennement en fonction des nécessités de l’entreprise, explique Martine Mirkes. La flexibilité nécessite un dialogue constant entre les parties pour être mise en œuvre efficacement.
pour des semaines de quatre jours augmente, même si nous devons encore trouver un équilibre avec les cadres contractuels existants. » L’intérêt pour la semaine de travail de quatre jours ou une réduction du temps de travail (déjà observée dans certaines entreprises qui témoignent d’une expérience positive en termes de productivité) va perdurer et se renforcer dans les années à venir, ajoute Me Guy Castegnaro. Depuis la pandémie, les attentes en matière de flexibilité du travail ont augmenté. « Une grande partie de notre personnel, comme les conducteurs de train et les techniciens, demande une présence physique et des horaires fixes », précise Yves Baden, pour illustrer les limites de la flexibilité dans certains secteurs.
« Nul besoin, à mon avis, de légiférer davantage en ce sens. Le droit du travail ne peut que partiellement s’adapter aux revendications de la génération Z. La réglementation applicable en matière de télétravail ne permet de répondre qu’à une seule partie des demandes des jeunes travailleurs », explique Me Guy Castegnaro. D’autres options, telles que le travail à temps partiel, des horaires flexibles ou l’instauration de congés sabbatiques, sont déjà disponibles et peuvent être adaptées selon les besoins spécifiques.
« Rien n’interdit aux entreprises de flexibiliser davantage – notamment grâce au dialogue social – leur temps de travail », explique Me Guy Castegnaro.
Diminuer le temps de travail hebdomadaire de 10 %, qui passerait ainsi de 40 à 36 heures, nécessitera des recrutements supplémentaires pour compenser cette baisse. Me Guy Castegnaro se demande où trouver ces nouveaux travailleurs et qui assumera les coûts liés à ces embauches dans le climat actuel où la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir.
Impact managérial
« Les baby-boomers étaient peut-être plus enclins à foncer tête baissée et à accepter davantage de compromis que les jeunes générations. » Le DRH des CFL, Yves Baden, indique que les jeunes travailleurs apportent une dynamique nouvelle et bénéfique à l’entreprise et représentent un défi positif. Il faut alors s’adapter. Pendant les quatre dernières années, le groupe a formé plus de 600 managers et leaders
afin d’adapter les compétences managériales aux exigences de cette nouvelle génération, ce qui aide à créer un environnement de travail inclusif et attrayant, explique le DRH.
Yves Baden voit les jeunes travailleurs comme un avantage : « Ces jeunes apportent un souffle nouveau et sont très engagés dans les processus de décision, ce qui enrichit notre dynamique d’entreprise. » Ce sentiment est renforcé par des efforts pour rendre les lieux de travail plus attrayants et adaptés aux nouvelles attentes, qui privilégient le confort et la convivialité.
Carrières morcelées et implications légales
Les jeunes travailleurs, en particulier, sont souvent embauchés sous des contrats à durée déterminée (CDD), ce qui témoigne d’une tendance à l’emploi plus flexible mais moins stable, révèle une étude du Statec de 2023. Cette même étude indique qu’en 2023, 7,5 % des résidents en emploi avaient des contrats temporaires, « les jeunes âgés de 15 à 24 ans [étant] plus susceptibles d’être employés dans le cadre de contrats temporaires », soit 33,3 %, contre 3,8 % des salariés de 45 à 54 ans. Cette réalité du marché du travail pose des défis pour le droit du travail et nécessite des ajustements législatifs pour protéger les jeunes travailleurs, tout en maintenant la flexibilité et l’accès à la sécurité sociale.
Impact du turnover élevé
Un aspect à surveiller des carrières morcelées est le turnover élevé, qui peut poser des défis tant pour les employeurs que pour les employés. Les jeunes travailleurs, habitués à la flexibilité et à la mobilité, changent souvent d’emploi et cherchent des expériences enrichissantes ou de meilleures opportunités. Ce phénomène nécessite que les entreprises adaptent leurs stratégies de rétention pour fidéliser ces talents. Les employeurs doivent offrir non seulement une sécurité contractuelle, mais aussi des environnements de travail attrayants et des opportunités de développement professionnel pour contrer cette tendance au départ fréquent.
When a need for human resources and expertise arises or for intra-corporate transfer of staff, legal advice is highly recommended, especially for the expatriation of third-country talents.
“
FRAMING THE CHOICE AREAS
Choice is the rule in contractual interactions. However, the limitations on the free movement of workers and the migration rules that may circumscribe the employee’s choice must be anticipated beforehand.
ANTICIPATING THE ADMINISTRATIVE PRELIMINARY STAGES
Clarifying which party is accountable for which obligation and administrative procedures with local authorities is crucial. Before employment begins, one must review coordination rules and binational agreements and anticipate the consequences of migration on social security cover.
ASSUMING MOBILITY COSTS
Employers are often responsible for the ancillary expenses associated with the relocation, and must
adhere to stringent guidelines regarding compensation, paid leave, security at work, and various aspects of the working environment.
COMPLYING WITH LUXEMBOURG LAWS AND WORK CONDITIONS
In expatriation cases, employment agreements may include foreign law provisions. However, transposing labour law rules from one country to another is a high risk, particularly within group companies with a global corporate culture. Employers should compare the most protective labour rules, including data protection guidelines, and pay particular attention to ensuring compliance with the mandatory Luxembourg law provisions.
ANTICIPATING THE END OF THE EXPATRIATION
Exceeding mandatory expatriation time limits can have serious consequences. Before the employment begins, it is crucial to contemplate the precise nature, duration, and conditions of the contract. Further, the length, suspension, and end of the relations, or reintegration, also need to be examined and resolved beforehand.
This text is a condensed version of an article that can be consulted at www.euraalex.com
FOR MORE INFORMATION
20, Rue Louvigny, L-1946 Luxembourg info@euraalex.com +352 27 76 81 42 www.euraalex.com
Transposing labour law rules from one country to another is a high risk.” Jackye Elombo & Shaohui Zhang / EURAALEX LAW FIRMDe plus en plus en vogue et sollicité, le télétravail, bien que séduisant, a des conséquences fiscales et sociales. Dans un pays où près de la moitié des employés sont frontaliers, un seuil de 50 % de temps de télétravail dans le pays de résidence les préserve d’une double affiliation.
Le télétravail, autrefois une exception, est devenu une habitude pour 32 % des résidents (frontaliers exclus) au Luxembourg en 2023, selon le Statec. Cette réalité introduit des défis en matière de droit du travail, notamment pour la gestion des régulations transfrontalières.
L’avocat spécialisé en droit du travail, Me Guy Castegnaro, indique que le télétravail est « principalement » établi par la convention du 20 octobre 2020 sur le cadre juridique du télétravail, adoptée par les partenaires sociaux du pays. « Cette convention a été déclarée d’obligation générale par le règlement grand-ducal du 22 janvier 2021 et a dès lors force de loi », précise-t-il. Selon cette convention, le télétravail désigne un mode d’organisation ou d’exécution du travail qui, grâce aux technologies de l’information et de la communication, permet d’effectuer le travail en dehors des locaux de l’employeur, là où il serait normalement réalisé. Un télétravailleur est défini comme toute personne qui travaille selon cette modalité. Le télétravail est jugé occasionnel si c’est pour répondre à des situations imprévues ou s’il représente en moyenne moins de 10 % du temps de travail annuel normal. Dans les autres cas, le télétravail est considéré comme régulier.
La période de référence est l’année de calendrier (du 1er janvier au 31 décembre).
Le DRH du groupe CFL, Yves Baden, témoigne de cet intérêt croissant pour le télétravail au sein de son entreprise, notamment après la pandémie. Il explique : « Avant le Covid, nous n’avions pas de télétravail. Nous avions un projet que nous avions presque terminé. Au moment où tout cela est arrivé, nous étions préparés, mais nous ne
l’avions pas encore lancé, il faut le dire. Donc, évidemment, cela s’est accéléré. » Le DRH explique que « de plus en plus d’employés optent pour un mode de travail hybride, où ils alternent entre le travail à domicile et la présence au bureau. » Cependant, il témoigne également d’un intérêt croissant des employés de revenir au bureau. Cela démontre un regain d’intérêt pour le travail en présentiel, avec une demande accrue
L’évolution du télétravail au Luxembourg. Enquête couvrant uniquement les résidents.
L’emploi va fortement évoluer au cours des prochaines années, dans un environnement réglementaire et juridique toujours plus complexe. Face aux nombreux enjeux en droit du travail, l’avocat est un allié précieux.
L’avocat guide les entreprises au travers de ce dédale législatif et propose des solutions adaptées, au bénéfice de la croissance, face à un emploi en constante évolution.
Ainsi, des réponses juridiques sont apportées au cassetête de la flexibilité au travail, conciliant le besoin des entreprises à recourir à des formes souples d’emploi (main d’œuvre temporaire, mobile, ou indépendante) et celui des travailleurs pour un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle. Les employeurs n’hésitent plus à proposer du télétravail, largement démocratisé depuis la Covid-19, et à mettre en place du temps partiel, des horaires mobiles ou flexibles, des temps de déconnexion, congés additionnels ou semaine sur 4 jours.
Pour la fidélisation du personnel, différents leviers sont actionnés afin d’améliorer l’environnement de travail, satisfaire les travailleurs en manque de soutien ou de reconnaissance et développer l’activité, avec à titre d’exemples, la rémunération, l’intéressement salarial, la formation, la gestion des carrières, la prise de mesures
pour le bien-être du personnel et contre les risques psychosociaux.
Des efforts sont réalisés pour la diversité, l’inclusion et l’égalité des genres, y compris la lutte contre les stéréotypes, la discrimination et le harcèlement au travail. Cela implique des processus RH équitables, la sensibilisation à la diversité et la mise en œuvre de pratiques favorisant l'égalité des chances.
Le renforcement du dialogue social reste un point clé encourageant la transparence et une meilleure représentation des intérêts des travailleurs dans la prise de décision.
Anticiper l’avenir et s’adapter à l’évolution technologique est crucial en droit du travail. L’utilisation de l’IA pour accomplir des tâches répétitives, chronophages et à faible valeur ajoutée devient une réalité. Des réflexions sont aussi menées sur la formation continue et la reconversion professionnelle des salariés dont le poste pourrait être remplacé. Les défis éthiques et juridiques sont nombreux. La prise de décisions par des algorithmes, peu transparents, interroge sur l’équité, notamment pour le recrutement, l'attribution et suivi des tâches, les performances et évaluations.
Enfin, l’émergence de critères ESG et la transition écologique vers une économie durable et respectueuse de l’environnement ont des implications non négligeables sur l’emploi et la conformité à la loi.
Les défis sont nombreux et l’avocat joue un rôle décisif pour les relever.
ELVINGER HOSS PRUSSEN
Florence Apostolou
FlorenceApostolou@elvingerhoss.lu
Tel. +352 44 66 44 0
Florence Apostolou, Partner Elvinger Hoss Prussenpour des interactions sociales et professionnelles sur le lieu de travail.
Le télétravail est volontaire
Le télétravail nécessite un accord écrit. L’alignement des attentes entre employeurs et employés repose sur la flexibilité et le consentement mutuel, surtout lorsqu’il est régulier. Selon la convention du 20 octobre 2020 relative au régime juridique du télétravail, en cas de télétravail régulier, employeur et salarié définissent par écrit : le lieu de télétravail, les horaires de travail et de disponibilité, les méthodes de compensation des avantages en nature, le forfait pour les coûts de connexion, et les modalités du passage ou du retour vers la formule classique de travail.
Le télétravail peut être instauré soit par un accord entre l’employeur et le salarié, soit par le régime juridique de télétravail, soit par une convention collective. « Ainsi, tout le monde pourra en principe être satisfait, voire content », ajoute Me Guy Castegnaro. La convention qui régit le télétravail assure l’égalité entre les employés « classiques » et les télétravailleurs, la protection des données personnelles de ces derniers, ainsi que leur santé et sécurité. Les télétravailleurs doivent avoir les mêmes
conditions de travail et opportunités que ceux au bureau. Pour cela, la convention du 20 octobre 2020 assure la sécurité des données des télétravailleurs pour prévenir les fuites et les accès non autorisés, et garantit que les employeurs veillent au bien-être des télétravailleurs, en assurant un environnement de travail sûr et en informant sur les bonnes pratiques de santé.
« Il faut éviter d’avoir des salariés qui s’éloignent »
« Les salariés ont réalisé qu’il était bénéfique de pouvoir travailler au moins partiellement dans un autre environnement, évitant les déplacements et les embouteillages », note Martine Mirkes, juriste et conseillère de direction de la Chambre des salariés. Toutefois, elle met en garde : « Il faut rester prudent, car l’éloignement géographique et physique des salariés de leur lieu de travail peut engendrer de nouvelles problématiques, notamment une réduction des contacts quotidiens avec les collègues et les supérieurs hiérarchiques, ce qui peut, à terme, engendrer des problèmes que nous n’imaginons pas encore aujourd’hui. » Me Guy Castegnaro ajoute qu’« un relèvement des seuils de télétravail risquera quant à eux de créer des discriminations entre les salariés en télétravail
et les autres. Le fait d’être présent physiquement et d’être vu constitue souvent un avantage considérable pour la carrière d’un(e) salarié(e). »
Un seuil pour éviter la double affiliation La juriste à la Chambre des salariés souligne l’importance des conventions pour garantir que les droits des travailleurs à distance soient aussi robustes que ceux des employés sur site. Elle mentionne également les défis qui dépassent le cadre du droit du travail, s’étendant aux questions de sécurité sociale et de fiscalité. Cela est aggravé par le télétravail transfrontalier, car, selon le principe d’exclusivité de l’Union européenne, un employé ne peut être affilié qu’à la sécurité sociale d’un seul État, généralement celui où il travaille réellement. « Les autorités ont réagi en augmentant le seuil de temps passé dans le pays de résidence de 25 % à 50 % », explique Martine Mirkes. Une mesure nécessaire pour gérer l’affiliation des travailleurs frontaliers et éviter des affiliations multiples. « Il faut que le salarié reste en dessous de 50 % pour garantir son affiliation au Luxembourg. C’est une mesure spécifique, limitée aux cas où les salariés ne font rien d’autre que du strict télétravail depuis leur pays de résidence », précise-t-elle.
Pourcentage des télétravailleurs, par branche. 2020 excluant le premier trimestre. Enquête couvrant uniquement les résidents. 2019 2020 2021 2022
LUNEX offers Bachelor’s and Master’s degree programmes in the fields of health, management and sport in Luxembourg. Our courses, offered exclusively in English, set high educational standards to prepare you for the challenges of the global job market.
Find out more about our study programmes:
Sport Management
Nutrition, Fitness and Health
Corporate Health Management
Sport and Exercise Science
Physiotherapy
We care, you succeed, join the LUNEX experience!
en partenariat avec des organismes publics et privés (France-Luxembourg) organise un
L’objectif de cet événement est de renseigner et orienter les travailleurs frontaliers sur les spécificités de leur statut au sein de notre espace transfrontalier.
Grand Dossier Fonds
Contenus sponsorisés
Faire de l’ESG le nouvel Ucits avec Riccardo Lamanna State Street
Liquidity management for AIF retailization success avec Jens Schmidt
EY Luxembourg
NAV facilities: a market in continuous development avec Natalja Taillefer et Mathilde Scheirlinck Loyens & Loeff Luxembourg SARL
Luxembourg funds and the energy transition avec Dr. Daniel Krauspenhaar
Luther
Democratisation & the EU Retail Investment Package avec Anne-Lise Vandevoir et Kristof Meynaerts
Clifford Chance
managers in an evolving fund landscape avec Anthony Lollieux
BNP
for the private market avec Riccardo Zorzetto et Richard Behmer
IQ-EQ
Le retour en grâce des actions européennes avec Vincent Juvyns
J.P. Morgan
Navigating high yield markets: the Big Shrink avec Charudatta Shende Candriam
Alternative Investments: The Rise of Retail Investors avec Mathieu Scodellaro et Thierry Braem
PwC
L’essor des fonds de continuation avec Fanny Bueb
Atoz Tax Advisers
L’industrie luxembourgeoise des fonds est une référence pour la distribution frontalière de produits d’investissement. Pour rester compétitive, cette industrie doit toutefois innover. Les vidéos d’experts de ce Grand Dossier vous éclairent sur cette thématique.
ELTIF, Part IIs and the EU retail investor market avec Joachim Cour et Camelia-Florentina Dumitru Elvinger Hoss Prussen
CAIndosuez Wealth
A&O Shearman
Anticipation & discipline, nos règles d’or avec Stéphane Van Tilborg
LFDE Humain et technologie au cœur de modèles innovants avec Eric Grandjean AIFMD II: a speed bump, not a roadblock for private debt avec Yannick Arbaut« Je vise à responsabiliser les propriétaires. »Julie Conrad (Julie Conrad Design Studio)
Chers membres,
L’été s’annonce prometteur avec une série de rendez-vous exclusifs et inspirants, ainsi qu’un événement tech international.
• Le CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktail se déroulera sous la forme d’une garden party dans les jardins de la résidence de l’Ambassadeur des Pays-Bas, le 6 juin 2024, réunissant plus de 500 leaders dans un cadre raffiné.
• Le 18 juin, plongez dans les perspectives du secteur luxembourgeois du capital-investissement lors du 10�6 Private Equity Outlook. Avec un environnement numérique florissant, des opportunités transfrontalières en expansion et une demande croissante de la part des investisseurs, le Luxembourg se positionne comme un lieu de choix pour des investissements fructueux. Découvrez 10 visions d’experts durant ce rendez-vous de la finance.
• Nexus2050, l’événement technologique annuel organisé dans le cadre d’un partenariat entre Paperjam et The Dots, se tiendra du 26 au 27 juin. Il offrira deux jours d’exploration, d’inspiration et d’apprentissage, ainsi que des opportunités de rencontres, de réseautage et de jumelage. Pour sa première édition, Nexus2050 se concentrera sur l’intelligence artificielle, la durabilité, la cybersécurité, la technologie financière, ainsi que sur l’attraction et le développement des talents.
• Enfin, le 10�6 Talents du 9 juillet offrira une occasion de découvrir 10 experts et leurs best practices en gestion des talents. Transparence, bien-être au travail et formation personnalisée seront au cœur des discours qui vous seront présentés, afin de vous inspirer au sein de votre propre business.
Au plaisir de vous rencontrer lors de ces événements.
Michel Grevesse-Sovet Director, Paperjam+Delano Business Club« Il
Sebastian Moreno-Vacca (A2M Architects)
1 Anne Reuter (New Immo), Olivier Martin (Shime), Virginie Ducommun (Campus Contern) et Bénédicte Hiernaux (IoMe Luxembourg).
2 Grégoire Winckler (Besix Red Luxembourg), Jean-Yves Marié et Christophe Antoine (BIM-Y).
3 Lawrence Azar (Korus Group
- Interior Construction), Emma Brown (Tsunami Axis) et Andrew Zacharias (ISG Luxembourg).
4 Séverine Wentzel (Quadram), Dave Lefèvre (Coeba) et Jean-Louis Porcile (Quadram).
5 Michel Bastos (Alba Groupe), Joao Varandas (VSL) et Karine Fernandes (Carihome).
6 Florian Hertweck (-Y / Université du Luxembourg).
1.700
C’est le nombre d’entreprises membres qui composent le premier club d’affaires du Luxembourg.
22.000
C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam+Delano Business Club et avec lesquelles vous aurez l’opportunité d’interagir.
100
C’est le nombre d’événements où chaque membre pourra puiser de l’inspiration sur scène ou lors du contact direct avec d’autres membres.
200
C’est le nombre de modules de formation ouverts à l’ensemble des salariés des entreprises membres.
Le Paperjam+Delano Business Club est ouvert à toutes les entreprises, les institutions luxembourgeoises et de la Grande Région, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.
1 Marjorie Voghi (Resultance).
2 Michel Grevesse-Sovet (Paperjam+Delano Business Club), Daniel Eischen (Interact), Marie Lucas (M3 Architectes), Gautier Bataille (Degroof Petercam), Alexandra Kieffer (Légère Hôtel Luxembourg), Laurent Saeul (Minusines) et Jean-Marc Fandel (Meraki Management).
3 Anaïs Bourgeois (Handicap International).
4 Sofie Geeroms (Cultuursmakers).
5 Alizée Villance (Santé Services).
6 Tatiana Fabeck (Fabeck Architectes).
05.06 Webinar Intelligence émotionnelle
11.06 Formation avancée :
• Booster son middle management (6/6)
• Développer et conduire une stratégie RH (3/4)
• Développer et conduire une stratégie RH (4/4)
Webinar
Scale up : exécutez sans drame, sans vous épuiser
18.06 Journée de workshops
19.06 Webinar : Due diligence
07.06 Thank-God-It’s-Friday : Marketing Lunch
Déjeuner Carrousel
Thank-God-It’s-Friday : Under 50 Lunch 20.06 Let’s Taste : Que calor! Tastes (and sounds) of Latin America
Thank-God-It’s-Friday : Leadership Lunch
Thank-God-It’s-Friday : HR Lunch
05.07 Déjeuner Carrousel
Thank-God-It’s-Friday : Marketing Lunch
06.06
CEOs- and EntrepreneursOnly Cocktail (Summer Edition)
Résidence de l’Ambassadeur des Pays-Bas
General partners: Bingo.lu ; ING Luxembourg
Sous la forme d’une garden party, la version estivale du CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktail rassemblera plus de 500 dirigeants. Cultivez des relations enrichissantes dans un cadre raffiné.
Kinepolis Kirchberg
General partner : BNP Paribas
Avec la participation de :
• Alain Kinsch (Luxembourg Stock Exchange)
• Giuliano Bidoli (BC Partners)
• Hélène Noublanche (Coller Capital)
• Yannick Oswald (Mangrove Capital Partners)
• Clarisse Leduc (European Investment Funds)
• Hana Prochaska (Aztec Financial Services)
Consulter le programme et s’enregistrer
Nexus2050 The International Tech Pulse
• Alain Rodermann (Expon Capital)
• Martine Kerschenmeyer (Advent International)
• Yoni Jennes (BlackRock)
• Solenne Niedercorn-Desouches (Gokyo)
Kinepolis Kirchberg
General partners : deel. ; Luxembourg For Finance ; Prolingua
Avec la participation de :
• Marc Blau (Centre de gestion du personnel et de l’organisation de l’État (CGPO))
• Chloé Philibert (Arendt)
• Laurent Peusch (Adem)
• Laurence Fransen (Bâloise)
• Zach Traer (Talkwalker)
• Laurent Derkum (Banque Raiffeisen)
• Yoliana Bayona (PwC)
• Daniel Meyer (Fujitsu)
• Alexandre Massol (Stëftung Hëllef Doheem)
• Nathalie Thunus (SFC Conseil)
La nouvelle plateforme immobilière qui place vos désirs au premier plan. Bingo.lu
L’incroyable
Invité avec d’autres chefs français pour une mission culinaire à la découverte du saké à Hiroshima, le chef Charles Coulombeau, qui ne cache pas son amour de la gastronomie nipponne lui rend une nouvelle fois hommage dans son dernier projet : deux restaurants au Centre Pompidou-Metz.
Rien ne le prédestinait à la prestigieuse carrière qu’on lui connaît. Il ne se rêvait pas chef : « J’étais plutôt bon élève, jusqu’à ce que je me casse la main en seconde. Parce que je n’ai pas pu écrire pendant trois mois, j’ai complètement décroché… Contraint de me réorienter, je suis allé au lycée hôtelier de Biarritz ; plus par curiosité que par passion… » Charles Coulombeau enchaîne les stages et les expériences, dans de grandes maisons, il intègre des brigades prestigieuses : les frères Ibarboure (Bidart), la Maison Guérard (Eugénie-les-Bains, où il rencontre celui qui deviendra son mentor : Olivier Brulard), puis la Maison Lameloise en Bourgogne. Il pose ses couteaux en Angleterre au Gravetye Manor : pour la première fois, il est chef de brigade d’un étoilé. Le covid le pousse à retrouver son pays natal : il s’établit à Nancy, à La Maison dans le Parc. En huit mois, sa brigade et lui retrouvent l’étoile que les anciens propriétaires avaient perdue. « On travaille pour toujours
faire mieux que la veille, cela nous a permis d’en arriver là. » S’il cherche toujours l’excellence, Charles Coulombeau refuse la pression et garde les pieds sur terre. En plus de son restaurant nancéien, il ouvre un food truck dans lequel il s’adonne à sa passion, la cuisine franco-nipponne. Les défis ne l’effraient pas. Il est de nouveau aux portes d’une nouvelle aventure puisque début juin, il ouvrira deux restaurants au Centre Pompidou-Metz : une brasserie franco-nipponne au déjeuner, et un restaurant gastronomique autour de l’« omakase » les soirs. « Chaque restaurant aura sa propre brigade, ce sont deux concepts bien différents. Leur seul point commun : les influences japonaises de la carte. C’est vraiment un pays qui m’inspire, j’aime leur approche du produit, de la qualité, cette rigueur. Un jour, j’aimerais y ouvrir une adresse… »
Centre Pompidou-Metz - 1 Parv. des Droits de l’Homme, 57020 Metz, France
Photos Roza Sayfullaeva, La Pazarienne, Alavita Kitchen, Chiche !, Romain Gamba (archives), DR, Maitrank et L’Art décoÀ LA PAZARIENNE
La Pazarienne met à l’honneur les douceurs des Balkans. Bien sûr, on y retrouve les baklava – ultra généreux en pistaches –, mais également bien d’autres pépites qui méritent qu’on s’y attarde, à l’instar des burek – qui sont aux Balkans ce que le roll est à la Suède – garnis ici de cerise pour les puristes. Les becs salés y trouveront aussi leur bonheur. On a adoré le concept, qui change vraiment !
151, rue de l’Alzette, Esch-sur-Alzette
LE CRÉMANT LUXEMBOURGEOIS
Les bulles de nos contrées ont plus que jamais la cote ! En témoigne la dernière édition du Concours national des crémants qui a distribué onze médailles au Grand-Duché. Parmi les mieux lotis, les Domaines VinsMoselle qui ont raflé huit médailles – bravo ! –, tandis que le Domaine Cep d’Or est reparti avec deux récompenses. Enfin, le Domaine Mathes a quant à lui décroché l’argent.
POUR ALAVITA KITCHEN
Quelques mois à peine après avoir fermé ses portes, Alavita Kitchen a rouvert dans une toute nouvelle configuration sous l’impulsion de Camille et Anne. La cuisine a été confiée aux soins du chef Jérôme Finot qui a pensé une carte healthy et généreuse. Coup de cœur notamment pour les suggestions de la semaine –avec toujours une option végé –qui suivent le rythme des saisons.
1, rue Auguste Charles, Luxembourg (Bonnevoie)
FESTIVAL EAT IT
Parce que la bonne bouffe, c’est la vie, le festival revient pour une édition toujours plus généreuse, avec une quinzaine de food trucks luxembourgeois et internationaux qui vous promettront un voyage gastronomique des plus dépaysants en mode comfort food. Un rendezvous immuable très apprécié !
Les 1er et 2 juin, 3, place des Rotondes, Luxembourg (Bonnevoie)
PAR LE CHICHE !
Avec l’ouverture de cette cinquième adresse confiramtion de l’intérêt pour la gastronomie libanaise, mais, bien plus, pour ce concept solidaire qui vise à offrir un emploi aux migrants en réinsertion. Carte courte et accent mis sur le lunch afin de répondre à la demande, mais surtout une super formule brunch. Une bonne occasion de (re)venir au Mudam encore plus régulièrement.
3, Park Drai Eechelen, Luxembourg (Clausen)
LES FÊTES DU MAITRANK
Véritable temps fort du folklore arlonais, les fêtes du Maitrank mettent à l’honneur le Maitrank, cette boisson typique de la région, soit un vin aromatisé à l’aspérule odorante. À cette occasion, Arlon tout entière sera à la fête avec dégustation de la cuvée 2024, évidemment, mais également des concerts, des activités pour toute la famille, un blind-test géant et bien d’autres animations.
Les 25 et 26 mai à Arlon
L’Art déco s’invite à table, visible au Musée de la faïence de Sarreguemines, invite les visiteurs à se plonger dans l’histoire du mouvement Art déco. À cette occasion, une centaine de pièces du musée mosellan sont exposées aux côtés de pièces du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis et du Musée des arts décoratifs de Paris, à voir jusqu’au 24 décembre.
17, rue Poincaré, F-57200 Sarreguemines (France)
À LA BRASSERIE MANSFELD
Étienne-Jean Labarrère-Claverie, fondateur du Cibo’s (Bettembourg) ou de l’Opéra (Rollingergrund) reprend les commandes d’une institution au Luxembourg ; la Brasserie Mansfeld. Un défi pour le chef, très heureux de cette nouvelle ligne qu’il ajoute à son CV déjà bien rempli !
3, rue de la Tour Jacob, Luxembourg (Grund)
Si les restaurants sont nombreux au Grand-Duché, en trouver un qui plaira à toute la famille n’est pas toujours chose aisée. Voici notre sélection.
Que les dimanches soient pluvieux ou ensoleillés, bruncher est toujours une bonne idée ! On aime la formule kids friendly du Mama Shelter qui, en plus de penser à leurs appétits et envies, prévoit du personnel pour s’occuper de ces chers chérubins, tandis que les parents peuvent siroter tranquillement leur mimosa.
De 12 h 30 à 16 h, (à partir de 52 euros/ adulte et 26 euros/enfant). 2, rue du Fort Niedergrünewald, Luxembourg (Kirchberg)
Adresse conviviale et familiale, la Brasserie du Musée séduit pour sa carte plutôt traditionnelle – qui fait la part belle aux spécialités luxembourgeoises notamment –,
mais encore davantage pour sa belle terrasse, parfaite pour profiter des beaux jours, avec vue sur l’aire de jeux et le parc, où les enfants peuvent gambader de tout leur saoul.
Carreau de la mine Walert, rue de la Bruyère, Rumelange
Idéalement situé près de zones de nature, le restaurant Sieweburen sera une halte gourmande parfaite pour une journée au grand air en famille. Sa proximité avec des courts de tennis et la vaste aire de jeux du Bambësch ravira petits et grands. Dans l’assiette, on trouvera de grands classiques, généreux, qui satisferont toutes les envies, de 7 à 77 ans.
36, rue des Sept-Fontaines, Luxembourg (Rollingergrund)
Une adresse qui séduira les parents les plus inquiets avec sa terrasse qui donne sur la grande – et surtout clôturée – aire de jeux. Dans l’assiette, des plats traditionnels dans la plus pure tradition luxembourgeoise.
Domaine Thermal, avenue MarieAdélaïde, Mondorf-les-Bains
Adresse familiale et généreuse, Lentze Parc est un lieu parfait pour organiser de grandes tablées mêlant toutes les générations. On s’y rend pour la cuisine, classique et bien exécutée, mais également pour sa situation idéale, à proximité de plusieurs aires de jeux, qui seront les bienvenues. 212, rue de Luxembourg, Bertrange
Une nouvelle adresse qui séduit avec sa carte orientée « comfort food ». On aime également sa proximité avec la piscine en plein air de Troisvierges, qui en fera un lieu de prédilection pur une journée estivale en famille. Mention spéciale pour le joli cadre. 32, rue Milbich, Troisvierges
Une adresse incontournable pour les habitants de la capitale. Le restaurant offre une superbe vue sur la mare aux canards et le parc. La carte a également été pensée pour les familles, avec ses influences italiennes et des tartes flambées délicieuses. L’offre de menus pour enfants est vraiment étoffée !
28A, rue de Bragance, Luxembourg (Merl)
Photos Mama Shelter, Brasserie du Musée, Sieweburen, Chalet am Brill, Guy Wolff, Bistro 86 et Le Pavilllon Journaliste SARAH BRAUNAvec un environnement réglementaire favorable, une économie résiliente, un accent mis sur l’investissement durable, l’innovation numérique, les opportunités transfrontalières et la demande croissante des investisseurs, le Luxembourg est bien positionné pour capitaliser sur le marché florissant du private equity.
Avec la participation de Alain Kinsch (Luxembourg Stock Exchange), Giuliano Bidoli (BC Partners), Helene Noublanche (Coller Capital), Yannick Oswald (Mangrove Capital Partners), Clarisse Leduc (European Investment Funds), Peter Brown (Aztec Financial Services), Alain Rodermann (Expon Capital), Martine Kerschenmeyer (Korn Ferry), Gisèle Duenas Leiva (Blackrock), Yoni Jennes (BlackRock) et Solenne Niedercorn-Desouches (Gokyo).
| Kinepolis Kirchberg
Sélection des meilleures sorties dans les prochaines semaines, que vous soyez plutôt nature ou culture, ou que vous préfériez danser jusqu’au bout de la nuit.
Journaliste SARAH BRAUNPréparez-vous à vivre une journée unique en plein cœur d’un site nature exceptionnel, au centre de la capitale. Au programme, une exploration des différentes facettes de l’énergie qui mettra les cinq sens en éveil. Ateliers nature, concert, ou encore « cocktail challenge » : tout sera réuni pour faire de cette journée un moment exquis.
4, rue Vauban, Luxembourg (Pfaffenthal), dimanche 2 juin, à partir de 10 h
Fortes du succès des éditions précédentes, les Francofolies d’Eschsur-Alzette reviennent pour un weekend de folie. David Guetta, Shaka Ponk, Lost Frequencies, Ninho ou encore Ascendant Vierge émailleront ces deux jours de pur son, dans une ambiance des plus cools.
35, rue Émile Mayrisch, Esch-sur-Alzette, du jeudi 6 au dimanche 9 juin
Vivez la Fête de la musique dans l’un des plus beaux spots de la ville. Avec sa vue sur le Grund, la Mirador Stage vous accueillera pour une journée épique de musique live entre jazz ethno-fusion et rythmes de danse électrisants avec de belles têtes d’affiche. La programmation a résolument été pensée sur une mode éclectique
2, montée de Clausen, 1343 Luxembourg (Grund), vendredi 14 juin, à partir de 17 h
Pour sa deuxième édition, le festival organisé par L’Arche (Villerupt) a été imaginé comme un temps de découvertes artistiques et culturelles, mêlant soirée de concerts, ateliers, DJ sets, installations participatives, mais surtout des découvertes d’œuvres numériques en pleine nature et une bien chouette guinguette.
Étangs de Rédange, les samedi 29 et dimanche 30 juin
Packo Gualandris – le seul et l’unique – célébrera son anniversaire à l’occasion du Beat-Day 2024. Derrière les platines, de nombreux DJ se relaieront tout au long de la nuit pour un moment grisant de musiques électroniques, entre pulsations house et rythmes techno hypnotiques. Une nuit qui promet d’être épique !
48, rue de Hollerich, Luxembourg (Hollerich), vendredi 7 juin, à partir de 22 h
Figure emblématique des nuits techno berlinoises – résident de longue date du Berghain –, Ben Klock fascine par ses rythmes profonds et hypnotiques, générateurs de paysages sonores innovants et envoûtants. Le DJ allemand mythique sera au Lenox pour une soirée d’anthologie, comme un voyage à travers l’essence même de la techno.
58, rue du Fort Neipperg, Luxembourg (Gare), samedi 1er juin, à partir de 23 h
Événement d’un genre nouveau, l’Éclair Party, c’est une soirée unique : un concert né de la rencontre entre quatre artistes aux esthétiques différentes. Cette soirée viendra notamment en clôture d’une année d’accompagnement artistique. Un pur moment d’art et de musique.
3, rue Victor Hugo, Nilvange (France), vendredi 7 juin, à partir de 20 h
Photos Shutterstock, Jardin Canopée, Mirador, Maison Moderne, Le Gueulard Plus et L’ArcheABONNEZ-VOUS sur get.maisonmoderne.com/ architecture
Cette entrée pour 4 personnes, fraîche et facile à réaliser, est parfaite pour un dîner printanier sur la terrasse.
Journaliste CÉLINE COUBRAYCofondatrice de LuxRED, société spécialisée dans le développement immobilier au Luxembourg, Aurélie Frédureau adore aussi cuisiner. Elle partage ici une recette qu’elle sert volontiers à ses invités.
Pour 4 personnes
• 400 g de saumon épais
• 500 g de gros sel
• 125 g de sucre roux
• Zestes de 2 oranges et 1 citron
• 20 g d’aneth
• 1 clémentine
1
Rincez le saumon à l’eau claire et séchez-le. Dans un saladier, mélangez le sel, le sucre, les zestes et l’aneth grossièrement haché. Dans un plat, mettez la moitié du mélange, posez le saumon et recouvrez-le avec le reste de la préparation. Tout le saumon doit être bien recouvert. Filmez le plat et mettez au frigo pendant au moins 12 h.
2
Rincez le saumon à l’eau claire et coupez des tranches d’un demi-centimètre. Pour la vinaigrette (optionnelle) : mixez quelques feuilles d’aneth avec 6 cuillères d’huile d’olive et 2 cuillères de vinaigre de xérès.
3
Disposez les tranches de saumon et ajoutez quelques morceaux de clémentine. Parsemez d’un filet de vinaigrette.
BESOIN D’IDÉES DE RECETTES ?
Tous les mois, Paperjam sélectionne les événements à ne pas rater de la scène culturelle au Luxembourg.
Journaliste CÉLINE COUBRAYAprès une première édition en 2021, le parcours artistique WaterWalls revient à Esch-sur-Sûre avec quatre nouvelles installations artistiques au bord de l’eau et au cœur de la nature de l’Eislek. Cette initiative mêle art contemporain et économie circulaire, tout en valorisant la participation communautaire.
Du 8 juin au 8 septembre, www.waterwalls.lu
À chaque fin de saison, la Philharmonie organise une grande soirée électro qui rassemble un large public. Pour la fête de cette année, NTO et Yazzus seront derrière les platines et assureront l’ambiance, qui est toujours très bonne.
Le 29 juin, à partir de 22 h
La Ville d’Esch-sur-Alzette a mis en place une nouvelle biennale dans la continuité de la dynamique de la Capitale européenne de la culture. Intitulé Architectures, cet événement rassemble les institutions culturelles eschoises et propose aussi bien des événements grand public (soirée d’ouverture et de clôture, Francofolies) que plus pointus (parcours Elektron,
Jusqu’au 28 septembre, programmation sur www.eschcapitaleculturelle.lu
Le festival Siren’s Call de Den Atelier revient avec de belles têtes d’affiche : Bombay Bicyle Club, Bat for Lashes, Alvvays, Kim Gordon… et toujours des activités culturelles pour toute la famille comme des ateliers yoga et danse, des évènements spéciaux pour les enfants, un marché des créateurs locaux, des expositions…
Black Sabbath – The Ballet est une proposition originale : faire se rencontrer le rock heavy metal du légendaire groupe Black Sabbath et la danse classique du Birmingham Royal Ballet. Le tout est dirigé par le célèbre chorégraphe Pontus Lidberg et le compositeur Chris Austin, avec à leurs côtés l’écrivain Richard Thomas pour une soirée en trois actes.
Ça promet !
Les 19 et 20 juin au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg
Photos Water Walls, Bombay Bicycle Club, Johan Persson, Alfonso Salgueiro, Kalimba#PARTY #SPORT #GALA
« J’aime associer des pièces ‘mass market’ avec des vêtements ‘couture’. J’éprouve une passion sans commune mesure pour les bottes plates et noires. Elles permettent de styliser chaque tenue. Pour les couleurs, je suis toujours adepte du noir et blanc, même en soirée. J’aime l’épure et le minimalisme ; je pense que cela va de pair avec les études d’art que j’ai suivies. »
« Pour le sport, je ne déroge pas à mon code couleur : monochrome et teintes neutres. J’adore ce short avec ses poches immenses, ça lui apporte vraiment quelque chose en plus. Pour les baskets, je vais souvent faire mon shopping chez les hommes. »
« Je ne trouve rien de plus élégant que les nuances sombres pour les tenues de gala. Cette robe est à la fois ultra minimaliste et très travaillée, avec ses jeux de découpes et de plissés. J’ai toujours un chouchou sur moi : c’est super pratique en cas de bad hair day. J’aime particulièrement ceux de cette designeuse. Aux pieds, des petits talons pour le côté preppy sans trop en faire. »
« Cette tenue est vraiment l’un de mes uniformes préférés pour aller travailler. De beaux basiques bien coupés – j’ai un véritable crush pour les bermudas, que je trouve très élégants sans faire trop apprêté. J’aime ce genre de pièce qui structure l’allure. Ce sac blanc Chanel vintage est également un de mes derniers coups de cœur, que j’ai acheté en seconde main. »
Vere Van Gool
Cheffe du département Communication et engagement, Mudam
« Je dois vous avouer quelque chose : je suis toujours assez formelle, parce que je pars du principe que dans une journée, tout peut arriver. J’aime l’idée de me sentir sûre de moi dans mes vête ments, au cas où un meeting imprévu se cale, un afterwork… que sais-je ! Cette tenue est pour moi, certes décontractée, mais avec suffisamment de rigueur, au cas où. Ce sac de voyage Louis Vuitton –vintage – me suit tous les jours, dans tous mes déplacements ; je voyage énormément. C’est simple, je l’adore. J’aime le côté un peu décalé de ces chaussures Alaïa, vraie tendance de la saison, que je combine à de beaux basiques, toujours dans des nuances neutres.»
L’édition 2024 de Watches & Wonders a été très riche en nouveautés. Trop peut-être. Retour sur quelques modèles passés sous le radar... mais qui méritent toute notre attention.
La manufacture Gerald Charles fait évoluer sa Masterlink, garde-temps à bracelet intégré avec un boîtier asymétrique en forme de sourire esquissé dessiné par le maître Gérald Genta. Le boîtier extra-fin (7,9 mm) offre une étanchéité jusqu’à 100 mètres de profondeur. Deux versions sont proposées : cadran bleu ou cadran argenté.
19.500 euros
Co
Jacob & Co revisite le « régulateur ». Un régulateur se caractérise par l’affichage séparé des heures, des minutes et des secondes à trois endroits différents du cadran. Le modèle est équipé d’un calibre qui possède une vitesse de rotation de 60 secondes et est doté de trois bras. Dont un tourbillon volant à deux axes qui effectue une rotation en une minute.
280.000 euros. Édition limitée à 250 pièces.
Journaliste MARC FASSONEAprès un modèle saumon et un modèle turquoise, Vulcain ajoute cinq coloris à sa gamme de plongeuses maison lancée en janvier 2023 et dont le style lorgne du côté des 60’s : orange avec boîtier acier, gris et noir mat dans un boîtier en bronze et dans un boîtier PVD or jaune les couleurs bleu et noir mat. Le boîtier de 38 mm garantit une étanchéité à 200 mètres.
De 1.400 à 1.610 euros
Montblanc Star Legacy Orbis Terrarum
Hommage au Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, Montblanc sort un nouveau modèle embarquant une complication heure universelle permettant d’un coup d’œil de connaître l’heure dans les 24 fuseaux horaires de la planète. Protégé dans un boîtier acier de 43 mm, le calibre automatique maison offre une réserve de marche de 42 heures.
7.250 euros
Vanguart lance, avec son modèle Orb, un tout nouveau mouvement tourbillon volant qui permet de choisir entre les modes automatique et manuel. En mode automatique, la masse de 2 mm sertie de diamants s’anime et commence à tourner autour de sa piste, donnant l’impression de flotter à l’intérieur de la montre. Si la montre repasse en mode manuel, la masse orbitale est à nouveau immobilisée.
À partir de 160.000 euros
Omega
Speedmaster
Chronoscope
Paris 2024
Quittons Genève pour Paris. Chronométreur officiel des JO, Omega propose pour les jeux de 2024 à Paris une Speedmaster Chronoscope. Dans un boîtier de 43 mm sont proposées trois échelles de mesure : une échelle tachymétrique, une échelle pulsométrique et une échelle télémétrique. Disponible en acier ou en or.
De 10.400 à 56.600 euros pour le modèle tout or
Photos Gerald Charles, Vulcain, Vanguart, Jacob & Co, Montblanc et OmegaFanélie habite avec son mari et sa fille dans cette maison des années 1930 qu’elle a façonnée à leur image.
« Nous avons eu la chance de trouver cette maison de l’architecte Louis Rossi. Elle est très bien conçue et les qualités spatiales intérieures sont nombreuses. Lors de la rénovation que nous avons faite avec Moreno Architecture, nous n’avons presque pas eu besoin de faire de modifications. Nous avons juste ouvert un peu plus la baie vitrée pour mieux profiter de la terrasse et remplacer la vieille véranda par une extension », explique Fanélie.
En ce qui concerne la décoration, elle a décidé de tout. « J’aime vivre en colorama », précise-t-elle. Et on sent qu’elle maîtrise ce domaine : les salons sont marron profond pour l’un, et rose tendre pour l’autre ; au sol, un grand tapis au motif léopard ; des coussins bariolés sur les canapés. Les objets chinés ou de famille côtoient quelques références du design. L’humour n’est jamais bien loin et de nombreuses œuvres d’art apportent une touche supplémentaire de personnalité à cet intérieur déjà très personnalisé.
« Nous organisons de nombreuses fêtes à la maison, et tout le monde s’y sent toujours très bien. On passe évidemment beaucoup de temps dans la cuisine, autour de l’îlot central, parfait pour boire un verre et discuter en même temps. » Une attention
particulière a été portée aux luminaires. « Pour le mobilier, je n’achète qu’au coup de cœur. Il n’y a pas de logique particulière. Quand j’ai un coup de foudre, j’achète l’objet et il trouve naturellement sa place avec les autres. C’est très instinctif. » Mais on ressent bien que derrière chaque pièce, il y a un œil avisé, qui a regardé beaucoup d’art, de design, de mode. « Rien n’est très onéreux ici, car j’aime faire de bonnes affaires !, s’amuse à préciser Fanélie. Et j’aime le mélange, des genres, des couleurs, des formes… L’avantage, c’est que je ne crains pas le regard des autres. »
1 Fanélie, dans son bureau – sa pièce préférée –, assise dans un fauteuil que son ami Pierre Brahms lui avait offert.
2
Les luminaires jouent un rôle important dans la décoration et la personnalisation de la maison.
3
Le second salon, qui sert aussi de salle de télévision, joue sur le contraste des murs foncés et du mobilier clair.
4 Pour la chambre, l’intimité est de mise, avec un bleu très foncé conjugué à des matières naturelles.
5 Dans le salon principal, le rose des murs se marie avec le cognac des canapés, et le tapis léopard apporte la juste touche d’humour.
« Cette chaise à la structure tridimensionnelle de la designer luxem bourgeoise Dunja Weber, convient aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur. Le cadre en aluminium et les tubes en PVC la rendent légère et confortable. »
SOBA chair (2012) de Dunja Weber
PCM (aujourd’hui fermé)
« Je suis fascinée par l’attrait luxueux des tapis noués à la main. Jan Kath est inspiré par sa région natale de la Ruhr avec sa culture industrielle archaïque et ajoute un design contemporain et minimaliste à la culture orientale du tapis. »
« Martino était un de nos colocataires pendant mes études à Vienne et j’ai pu observer sa créativité au quotidien. Tout son design tourne autour de la notion d’hospitalité. J’aime observer son approche éclectique et sa manière persistante de questionner. »
Tapis Bidjar Highgate Enjoy de la collection Erased Heritage Jan Kath Cologne
Table Off-Cut (2008) de Martino Gamper Autoédition
« J’adore cette assise modulable qui est un système ingénieux d’assemblage, dérivé des rebuts de meubles et de l’industrie automo bile. C’est un design intelligent, orienté sur le principe de l’économie circulaire, en plus d’être frais, jeune, coloré et discret. »
COSTUME (2021) de Stefan Diez Magis
« J’ai découvert récemment ces lampes en céramique faites à la main au Luxembourg. Elles respirent la gaieté et l’innocence, et agissent comme un petit partenaire silencieux dans votre chambre. »
Lisi Teisen
Architecte-urbaniste, ella a fondé en 2003 avec Rolf Giesler le bureau Teisen-Giesler architectes, spécialisé dans les projets publics, en particulier dans le contexte du patrimoine culturel, ainsi que dans les bâtiments écologiques.
Tous les deux ans, Maison Moderne produit le « Paperjam Top 100 – le classement des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg ». Ce classement est le fruit du travail d’un jury diversifié et indépendant, il est dévoilé en exclusivité durant une soirée de gala au cours de laquelle le jury présente sur scène les dix premiers classés.
Cette 10ème édition de la cérémonie du Paperjam Top 100 est organisée dans le cadre d’un dîner assis.
�7:00 - ��:�0 | Rockhal
La plateforme immobilière Bingo.lu offre un vaste choix de biens en vente ou en location au Luxembourg. Découvrez notre sélection d’offres préférées disponibles en ce moment.
Offrant 344 m² sur deux niveaux, cette superbe villa rénovée en 2020 à Schuttrange sur 12,43 ares propose un salon vitré, un espace wellness et des extérieurs soignés.
344 m2 4 2.550.000 €
Belle maison libre de trois côtés avec ossature bois et aux finitions modernes et intemporelles, sur un terrain verdoyant de 4,72 ares orienté plein sud.
225 m2
5
1.650.000 €
Propriété rare à Luxembourgville, dans la partie haute de Neudorf : maison avec cachet de 230 m2, offrant sept chambres, trois salles de bains et une annexe de 130 m2.
Très belle villa à rénover d’une surface utile de 400 m2 (surface habitable de 280 m2) située à Luxembourg-Belair.
400 m2 3+
2.300.000 €
Cette propriété exclusive est parfaitement située à deux pas de la gare, des commodités et du centre-ville pour bénéficier d’un environnement de vie confortable.
220 m2
1.400.000 €
2.200.000 €
Maison à rénover au calme d’une surface brute de 200 m², située à Bereldange.
200 m2 3
898.000 €
Cette maison spacieuse à Steinsel, proche des commerces et des commodités, offre 174 m² habitables avec cuisine, séjour, terrasse, quatre chambres, bureau, garage. Idéale pour une vie confortable.
194 m2 4
1.099.900 €
Au cœur de Walferdange, entre le Grünewald et le Bambësch, cette maison de caractère du début du 20e siècle, rénovée en 2015, offre 214 m² habitables sur 278 m² de terrain.
278 m2 6+
Prix sur demande
Belle maison neuve de 225 m² à vendre dans un nouveau quartier à Bertrange proche de toutes commodités.
225 m2 3
2.050.000 €
Appartement à Esch-sur-Alzette
Niché au 3e et dernier étage d’une résidence de 1920, cet appartement de 52 m² offre un grand espace de vie lumineux, avec accès direct à la gare.
52 m2 1
310.000 €
Ce bel appartement offre un séjour lumineux avec balcon, cuisine séparée, deux chambres avec balcon, salle de douche, WC séparé, rénovations soignées, garage en option.
Ce duplex de trois chambres plus bureau, niché aux 2e et 3e étages d’une résidence de seulement deux appartements, offre une adresse enviable à Cessange.
Ce penthouse spacieux et lumineux, situé au cœur de Belair dans la rue Charles IV, offre une surface de 280 m² sur un seul niveau.
280 m2 4
2.650.000 €
Un appartement exclusif de trois chambres de 100 m², un havre de paix au cœur du très prisé Limpertsberg, dans une résidence récente (2016), avec vue dégagée et luminosité intense. 101 m2
1.540.000 €
Bel appartement entièrement rénové au cœur de Belair, au 2e et dernier étage d’une petite copropriété de six unités, offrant 100 m², un espace de vie lumineux, une cuisine équipée séparée et une terrasse plein sud.
100 m2
Cet appartement exceptionnel au Kirchberg offre +/- 89 m², une grande terrasse avec jardin privatif de 120 m² et son bassin d’eau.
Appartement de 54 m² au 12e étage, au-dessus de la Cloche d’Or, représentant une adresse prestigieuse avec un cadre de vie moderne et une qualité architecturale exceptionnelle.
54 m2 1
939.000 €
À quelques minutes de la capitale, ce duplex-penthouse de 145 m² offre un espace ouvert de 70 m² au dernier étage, une terrasse panoramique, et trois chambres généreuses.
145 m2 3
1.750.000 €
Bel appartement spacieux au rez-de-chaussée à Junglinster, doté d’un jardin et d’une terrasse, offrant un espace de vie confortable de 93 m2.
93 m2 2
895.000 €
Un appartement de trois chambres à rénover, offrant un grand potentiel, situé au 2e étage d’une résidence avec ascenseur, d’une superficie d’environ 102,70 m2.
102,7 m2 3
530.000 €
Appartement rénové de 84 m2 au 1er étage à Bonnevoie, comprenant deux chambres, salle de douche, séjour, cuisine équipée, et grenier privatif.
84 m2
2
760.000 €
Un superbe appartement au 1er étage d’une copropriété élégante achevée en 2016, avec une surface habitable d’environ 75 m2 et un balcon d’environ 6 m2 pour se détendre.
75 m2
569.000 €
Un superbe appartement de 82 m², près des commodités de Differdange, dans une copropriété intime alliant le charme de l’ancien à la modernité des équipements.
82 m2
380.000 €
Un appartement entièrement rénové de 76 m² situé au 1er étage avec ascenseur, comprenant un hall d’entrée avec placard intégré, un séjour lumineux avec cuisine équipée, et un balcon orienté.
76 m2
995.000 €
Bel appartement, baigné de lumière et proche de toutes les commodités, idéalement situé au 2e étage d’une belle résidence construite en 2019, offrant une ambiance paisible à proximité de la forêt communale.
103 m2 3
949.000 €
160 Résidence
Serenity
87 - 117 m2
Sanem 3
768.519 € - 998.122 €
Acacia
117,35 - 121,34 m2
Mamer 2
814.093 € - 849.394 €
Am Hölzchen
180 - 240 m2
Michelbouch 5
1.353.085 € - 1.830.935 €
An der Uecht
220 - 255 m2
Bettange-Sur-Mess 8
1.462.100 € - 1.775.700 €
Belle vue
96,33 - 161,66 m2
Kopstal 6
Bourscheid
135 - 237 m2
Bourscheid 6
917.939 € - 1.494.913 € Ell
1.005.635 € - 1.640.956 €
113 - 210 m2
989.115 € - 1.559.399 €
Flora
59,95 - 96,94 m2
Luxembourg 5
633.085 € - 1.039.396 €
Surface de bureaux de caractère datant de 1930, entièrement rénovée et idéalement située dans le centre-ville de Dudelange.
160 m2
Dudelange
1.090.000 €
Bureau idéalement situé à Luxembourg-Eich, offrant un espace rénové de 100 m2 au 1er étage d’un bâtiment de 2009, parfaitement adapté à vos besoins professionnels.
100 m2
Eich
596.000 €
Bureaux exceptionnels à louer dans une superbe maison de maître au cœur de Luxembourg-Hollerich, offrant 250 m² sur trois niveaux avec entrée, deux open spaces, deux bureaux et sanitaire au rez-de-chaussée.
220 m2
Hollerich
9.300 € / mois
Situé sur le boulevard Royal, cet immeuble offre une excellente visibilité avec des bureaux entièrement aménagés et meublés de près de 450 m², adaptés à divers profils professionnels.
438 m2
Luxembourg
20.586 € / mois
Un bel espace de bureaux idéalement situé entre les quartiers de Merl et de Belair, offrant une surface de 271 m2 avec un superbe jardin à l’arrière, sans travaux à prévoir.
271 m2
Belair
4.700.000 €
Bureau à vendre à Luxembourg-centre
Surface de bureaux à rénover en plein cœur du centre-ville comprenant un hall d’entrée, quatre bureaux indépendants, une salle de réunion et un WC séparé.
115,43 m2
Capellen
1.150.000 €
Location de bureau fermé de +/-10 m2 dans un espace de co-working, avec accès à une salle de réunion, une cuisine équipée, une salle de douche et un WC séparé.
10 m2
Belair
850 € / mois
Bureau à louer à Luxembourg-Centre
Ce bureau-appartement de 40 m2, rénové en 2022, est disponible immédiatement, et comprend un vaste espace de travail, une kitchenette équipée et une salle de bains.
40 m2
Luxembourgcentre
2.475 € / mois
Téléphone 20 70 70
E-mail press@paperjam.lu
RÉDACTEUR EN CHEF
Thierry Labro (-105)
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Jennifer Graglia (-108)
POLITIQUE ET INSTITUTIONS
Marc Fassone (-157)
Ioanna Schimizzi (-120)
ENTREPRISES ET STRATÉGIES
Léna Fernandes (-126)
Maëlle Hamma (-125)
Guillaume Meyer (-116)
Rebeca Suay (-123)
Pierre Théobald (-319)
LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE
Céline Coubray (-162)
COMMUNITY MANAGER
Emilio Naud (-124)
PAPERJAM+DELANO GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA
Sarah Mersch-Macri (-181)
Jezabel Scolastici (-183)
JOURNALISTES / WEBPUBLISHERS
Didier Hiégel, Sarah Lambolez, Manon Méral
PHOTOGRAPHES
Guy Wolff, Marie Russillo
Pour contacter nos collaborateurs
ENVOYER UN E-MAIL SELON LE MODÈLE prenom.nom@maisonmoderne.com
COURRIER POSTAL BP 728, L-2017 Luxembourg
BUREAUX
10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie 10, avenue de la Liberté, Luxembourg-Gare
ÉDITION JUIN 2024
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Mike Koedinger
RÉDACTEUR EN CHEF
Thierry Labro
COUVERTURE
Serge Ricco (direction artistique) et Guy Wolff (photographie)
Téléphone 20 70 70-300 E-mail brandstudio@maisonmoderne.com
DIRECTOR BUSINESS DEVELOPMENT
Pierre-Alexis Quirin
HEAD OF MARKETS & BUSINESS
Florence Christmann
CLIENT MEDIA OPERATIONS SENIOR OFFICER
Céline Bayle (-303)
CONSEILLERS MÉDIA
Aïssa Abeid (-315)
Loïc Collin (-311)
Laurie Cros (-310)
Géraldine Gij (-307)
Mélanie Juredieu (-317)
Marine Kieffer (-308)
Marie Langlais (-325)
Jean-Claude Negri (-314)
Aline Puget (-323)
Jérôme Schaack (-338)
HEAD OF CLUB SALES
Virginie Laurent (-322)
DIRECTRICE CONTENT AGENCY
Stéphanie Schleich
STUDIO MANAGER
Sandrine Papadopoulos
MISE EN PAGE
Elina Luzerne (coordination), Juliette Noblot, Marielle Voisin, Louna Simon, Stéphane Cognoul, Sophie Melai
Maison Moderne s’engage à réduire son empreinte écologique. Le magazine Paperjam a bénéficié d’une impression neutre en CO2, d’un papier recyclé Blauer Engel pour sa couverture et d’un papier intérieur durable, tous deux certifiés Ecolabel et FSC�. Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !
www.maisonmoderne.com
Téléphone 20 70 70
E-mail publishing@maisonmoderne.com
PRÉSIDENT
Hugues Delcourt
FONDATEUR, CEO ET DIRECTEUR PUBLISHING HOUSE
Mike Koedinger COO
Etienne Velasti
DIRECTOR BUSINESS DEVELOPMENT
Pierre-Alexis Quirin
DIRECTRICE CONTENT AGENCY
Stéphanie Schleich
DIRECTOR BUSINESS CLUB
Michel Grevesse-Sovet
HEAD OF IT
Antonello Di Pinto
DRH
Nathalie Bourdeau
RESPONSABLE ADMINISTRATIVE
Sylvia Leplang
RESPONSABLE DIFFUSION
Quentin Marenic
Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue directement à 100 % par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière relèvent de sa responsabilité.
Architecture + Real Estate
Publication semestrielle reprenant une sélection de projets architecturaux.
NOUVELLE ÉDITION DISPONIBLE DEPUIS LE 25 AVRIL 2024
3.750 biographies et 8.450 entreprises + institutions sur : paperjam.lu/guide
NOUVELLE ÉDITION DISPONIBLE DEPUIS LE 9 FÉVRIER 2024
Découvrez le programme sur : paperjam.lu/club
Le premier club d’affaires du Luxembourg.
Talks, Shows & Awards, Social, Training Academy, Services.
Rendez-vous sur : paperjam.jobs
Candidats, trouvez votre prochain poste. Recruteurs, publiez vos offres.
Abonnez-vous sur : eshop.maisonmoderne.lu 11 numéros par an
Focalisés sur une thématique particulière à chaque fois, les suppléments apportent une variété d’angles.
L’actualité business et politique non-stop.
Abonnez-vous sur : subscription.maisonmoderne.com
Newsletter biquotidienne (8 h-16 h)
Architecture + Real Estate (mensuelle, le lundi)
À lire sur : paperjam.lu/dossiers
Retrouvez les derniers : Fonds, HR challenges articipez aux prochains : Fintech Private equity
À écouter sur : paperjam.lu/list/podcasts Écoutez ou réécoutez les nombreux podcasts proposés par Paperjam. De nombreux thèmes sont abordés avec un panel d’experts et de décideurs qui font l’actualité.
À Bridel, dans le laboratoire de Carlos Dos Santos, Dental Art, des machines ultra-modernes et les mains de 20 techniciens dentaires s’activent au quotidien pour fabriquer couronnes, prothèses, bridges, implants et autres appareils dentaires.
À quel âge avez-vous su que ce métier serait le vôtre ?
J’ai réalisé un stage à 16 ans, car ce métier m’intriguait. J’ai été immédiatement attiré par sa minutie, les résultats instantanés, et la possibilité de contribuer au bien-être des gens en leur offrant un sourire radieux. En 1999, j’ai obtenu mon brevet de maître technicien dentaire, et en 2000, je démarchais mes premiers clients en faisant du porte à porte avec mon épouse enceinte de notre premier enfant, Ugo, qui achève lui aussi sa formation.
Votre quotidien correspond-il à ce que vous attendiez ? Il va même au-delà de mes attentes initiales. Ce métier est devenu une véritable passion. À l’époque, faute de moyens et de locaux appropriés, j’ai transformé l’appartement de mon épouse en laboratoire. Une vraie histoire de famille !
Aujourd’hui, Dental Art occupe 280 m2. Mes responsabilités ont évolué vers la gestion et la coordination, ce qui dépasse ce à quoi je m’attendais il y a 24 ans.
Quels sont les plus grands challenges auxquels votre entreprise a fait face ?
Ces dernières années, notre secteur a connu des avancées significatives avec l’introduc-
tion de la conception 3D, des empreintes numériques et des traitements implantaires. Pour rester à la pointe, nous devons constamment nous former et investir dans de nouvelles machines et logiciels. C’est un défi stimulant et passionnant.
Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans ?
Elle continuera à innover, afin d’offrir les meilleurs services possibles et de rester à la pointe des nouveautés. Si, autrefois, tout était fait manuellement, aujourd’hui, le métier se réinvente. J’envisage que mon fils, qui partage ma passion et mon engagement pour l’innovation, contribue à faire progresser l’entreprise dans cette direction.
Quel serait votre message pour les décideurs politiques ?
J’encourage les décideurs à intensifier la promotion de notre métier qui souffre d’une pénurie de main-d’œuvre, car de nombreux jeunes ignorent les débouchés. Ce métier, alliant tradition et innovation dans un artisanat dédié au sourire et au bien-être de la communauté, mérite une plus grande reconnaissance.
Journaliste MAËLLE HAMMA
Photos MARIE RUSSILLO
« Autrefois, tout était fait manuellement. Aujourd’hui, le métier se réinvente. »
DENTAL ART
Collaborateurs 20, dont des techniciens dentaires, livreurs et secrétaire.
Actionnaire et fondateur Carlos Dos Santos
En 2000, Carlos Dos Santos s’est lancé à Walferdange. Rapidement à l’étroit dans le laboratoire improvisé, il s’installe finalement à Bereldange avant de déménager de nouveau à Bridel, en septembre dernier. Son fils Ugo travaille aujourd’hui avec lui et prendra sans doute la relève.
L’avenir, c’est déjà maintenant !
Profitez de l’offre PrivateLease smart àpd. En savoir plus : 359 € ttc/mois
Avec la smart #1 et la #3, smart franchit aujourd’hui une étape des plus significatives et redessine une fois de plus la mobilité du futur. Venez donc le constater par vous-même dès maintenant chez Merbag à Hollerich, en toute exclusivité.