Grégory Guilmin
Golden Boy
Docteur à l’écoute de votre patrimoine
FISCALITÉ, FINANCES PUBLIQUES ET PLACE FINANCIÈRE
Coanimée par la rédaction en chef de Paperjam, la table ronde du Paperjam+Delano Business Club sur la fiscalité se déroulera le 27 juin au Crystal Park de PwC, avec la participation de Yuriko Backes (DP), François Bausch (déi Gréng), Yves Cruchten (LSAP), Fernand Kartheiser (ADR), Gilles Roth (CSV), David Wagner (déi Lénk) et Jerry Weyer (Piratepartei).
L’événement sera accessible aux membres du Club et relayé en livestream
Inscrivez-vous sur club.paperjam.lu
La variable fiscale
En prévision des prochaines élections législatives, la rédaction de Paperjam se penche sur la compétitivité et l’attractivité du Luxembourg. Le 6 juin, le Paperjam+Delano Business Club a organisé une table ronde sur ces sujets, conviant des représentants de sept partis politiques à débattre sur l’attraction des entreprises dans notre pays. Dans cette édition de juillet, nous proposons un rapport détaillé des échanges de cette table ronde et du contexte économique dans lequel nos dirigeants d’entreprise évoluent. Alors que le Grand-Duché possède une économie ouverte et stable, la transition vers une économie numérique, l’innovation, la cybersécurité et la décarbonation des affaires restent des défis majeurs dans un climat de croissance freinée par la volatilité des marchés et l’inflation.
L’équation de l’attractivité économique dépend aussi de la variable fiscale. Par exemple, la fiscalité des entreprises est la troisième préoccupation majeure des entreprises en 2023, d’après le neuvième Baromètre de l’économie de la Chambre de commerce. Sans compter que la fiscalité demeure un outil d’attraction et de rétention des entreprises, notamment celles investissant massivement dans la transition énergétique et la digitalisation.
Dans nos colonnes, nous mettons en lumière ces enjeux fiscaux en interrogeant 10 fiscalistes parmi les plus experts du pays sur leurs propositions de réforme fiscale pour le prochain gouvernement. En outre, le 27 juin, le Paperjam+Delano Business Club organisera sa table ronde « Fiscalité, finances publiques et place financière » avec sept représentants politiques. L’occasion d’entendre leurs idées concrètes quant à un financement durable du budget de l’État.
Au final, la question fiscale ne peut être éludée. Elle conditionne la qualité de vie des citoyens, la modernisation du pays et l’image que les entreprises étrangères se font de notre économie.
Parlons mobilité !
Ristretto
08 #POLITIQUE
10 PHILIPPE POIRIER
–
12 #ENTREPRISES
14 YVES MEERT
« Personne ne veut évoluer dans un open space à l’ancienne »
–
16 #PLACEFINANCIÈRE
18 CHRISTIAN STRASSER
du
p. 50
p. 22
Grégory Guilmin a pour vocation de rendre accessible l’éducation financière.
22 GRÉGORY GUILMIN Golden Boy, docteur à l’écoute de votre patrimoine
32 ANNE-MARIE LOESCH « Pour être rentable, il faudra être durable »
–
36 GABRIEL SEIXAS
« La protection du budget de l’UE est un effort commun » –
44 CORINNE KOX « L’innovation fait partie de la famille » –
50 TABLE RONDE ATTRACTIVITÉ Quelles entreprises pour le Luxembourg ?
« La coalition la plus probable est une coalition DP-CSV »
« Nous avons perdu la fierté
secteur financier »
vivr Ensemble
Nous sommes une société de services et solutions immobilières qui gère, anime, développe et transforme des sites en «lieux en mieux».
Avec 45 ans d’expérience et une présence au Luxembourg depuis plus de 15 ans, nous conseillons et accompagnons nos clients pour :
Le property et asset management d’actifs immobiliers
Le leasing et marketing des sites
Le développement et la promotion de projets de régénération urbaine
62 Enjeux Retail banking : la banque de tous les jours
64 Jerry Grbic : « Ne pas avoir de banques rentables est un facteur d’instabilité »
66 Un secteur stable et résilient
68 Christophe Medinger : La technologie doit convenir à tous les âges »
72 Avoir le physique du numérique
74 Les pistes d’une réinvention
76 PORTFOLIO
La voix fiscale
p. 96
Également experte en matcha, Junn Loh, coffee dealer chez Curious Buds, partage sa recette de gâteau mi-brownie mi-cookie à base de cette poudre de thé vert.
p. 92
Fabrice Maire, président du Cluster Maritime Luxembourgeois et shipping manager d’Intershipping, évoque ses investissements immobiliers et sa passion du golf.
p. 76
Dix fiscalistes parmi les plus experts du Luxembourg partagent leurs idées de réforme fiscale.
Provocateur, Carlo Thelen… Le directeur de la Chambre de commerce présentait, le 7 juin 2023, la 9e édition du Baromètre de l’économie. Dont les conclusions soulignent que la perte de compétitivité globale du pays est telle que les délocalisations deviennent une option pour les grandes entreprises.
2 SATISFAIT
Le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité sociale Claude Haagen (LSAP) a signé pour le Luxembourg, le 6 juin 2023, un accord européen en matière de sécurité sociale. Cet accord porte le seuil au-delà duquel il faut une inscription à la sécurité sociale de son État de résidence en cas de télétravail de 25 % du temps de travail à 49 %.
Sous réserve que le pays de résidence ait aussi ratifié l’accord. Ce que seule l’Allemagne a fait pour l’instant.
3 TRANSPARENTE
4 FATALISTE
Le 25 mai 2023, lors de la présentation du fonctionnement du Bureau centralisateur gouvernemental qui était chargé du contrôle et de la publication des résultats des élections communales du 11 juin, Taina Bofferding (LSAP), ministre de l’Intérieur, a dressé le portrait-robot du candidat aux élections communales : un homme âgé de 40 à 59 ans et de nationalité luxembourgeoise.
La présidente de la CNPD Tine A. Larsen a fait un bilan, le 31 mai 2023, pour les cinq ans du RGPD, tout en passant un message pour les prochaines années.
Sélectionné par MARC FASSONE
« Dans le pire des cas, le Luxembourg n’aura plus de souci à se faire en ce qui concerne la crise du logement. »
5 SÉVÈRE
« À l’avenir, les sanctions seront moins pédagogiques et les amendes plus élevées. De même, nous ne communiquons pas le nom des entités sanctionnées. Cela pourrait bien changer à l’avenir. »
« Avec l’application de ce nouvel accord, les frontières géographiques ne seront plus une sorte d’entrave au télétravail transfrontalier. »Photos Matic Zorman (archives) et Romain Gamba (archives)
« Le candidat type n’est pas représentatif de la population. »
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« La coalition la plus probable est une coalition DP-CSV »
Après les élections communales, il est tentant de se livrer au jeu des projections d’un scrutin à l’autre. Un exercice séduisant, mais qui a ses limites, auquel s’est prêté Philippe Poirier.
Après les élections communales, comment se présentent les partis face aux législatives du 8 octobre prochain ?
Projeter les résultats des élections communales sur les élections législatives reste un exercice délicat. En 2017, le CSV avait fait un très bon score aux communales, et on a vu la suite… Clairement, lors de ces communales, le DP a confirmé son leadership national pour les législatives, et il est en position d’avantage pour les législatives d’octobre prochain. À l’inverse des Verts, qui auront en plus un autre désavantage : alors qu’entre les élections de 2017 et de 2018, il s’est écoulé un an, cette foisci, la campagne sera courte. Les Luxembourgeois seront en vacances du 15 juillet à la fin du mois d’août.
La durée de la campagne électorale va-t-elle jouer un rôle important ?
Celui qui est dans une position de force avant de rentrer dans une campagne courte, sauf incident ou erreur de stratégie, a quand même un avantage. Et c’est pour cela que les Verts sont dans une situation plus difficile, parce qu’ils partent avec un handicap, à troisquatre mois des élections, qu’il leur sera difficile de remonter.
Le DP est en position de force, déi Gréng en position de faiblesse. Quid du LSAP et du CSV ?
Le LSAP n’a pu enrayer son actuel déclin. Les élections communales l’ont confirmé, malgré quelques bons résultats çà et là. Le CSV est, lui, confronté à un scénario de stagnation.
Peut-on quand même faire des suppositions sur les impacts du vote du 11 juin ? On a vu qu’il y a eu, dans de nombreuses communes, des résultats
liés à la situation et à la gestion de la commune. Comme à Hesperange, où le CSV a fait un très bon score, lié sans doute à la gestion de l’équipe précédente. À Differdange, on voit que les Verts se sont effondrés à la suite de l’affaire Traversini. À Echternach, l’éclatement du CSV a profité au DP. Là où les résultats communaux ont une importance nationale, c’est dans la constitution des listes pour les législatives. Forts de ces résultats, les partis vont chercher à trouver les bonnes locomotives soit pour amplifier leur succès, soit pour enrayer leur déclin. Ce qui risque de créer quelques conflits internes.
Un des enseignements du scrutin communal est la poursuite et l’amplification du paysage politique luxembourgeois. Cela peut-il influer sur la constitution de coalitions de gouvernement ?
PHILIPPE POIRIER
Professeur de sciences politiques à l’Université du Luxembourg et titulaire de la chaire de recherche en études parlementaires de la Chambre des députés. Il est fondateur et directeur d’études du master en études parlementaires.
Les petits partis, comme l’ADR ou les Pirates, continuent de progresser. De façon minime, entre 1 % et 2 % en moyenne. Mais cela leur permet de s’inscrire dans le paysage. À mon avis, tous les scénarios sont possibles. Au regard des résultats et de la structure sociologique des communes les plus nombreuses en termes d’électeurs, et avec toutes les réserves d’usage relatives aux votes des résidents non luxembourgeois, on peut envisager une coalition à deux entre le DP et le CSV. Voire des coalitions à quatre, regroupant deux grands partis et deux petits, si le nombre de sièges des deux grands partis est trop juste. Mais au vu des résultats de ce dimanche 11 juin, la coalition la plus probable est une coalition DP-CSV.
Journaliste MARC FASSONE Photo ROMAIN GAMBAdayCARE 2023 :
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ÉLU LAURÉAT
Ristretto #Entreprises
1 RÉACTIF
Ingrid Reyter, secrétaire de direction à l’Abattoir Ettelbruck, qui a ouvert le 12 juin 2023 son Frëschzenter. Sur 300 m², ce marché couvert fait la part belle aux produits carnés, mais aussi aux laitages et aux primeurs. La Cave des Sommeliers et l’enseigne de boulangerie Jos & Jean-Marie complètent cette offre résolument locale.
2 SAGE
Yves Elsen, CEO d’Hitec Luxembourg, a annoncé, le 8 juin 2023, quitter la direction de l’entreprise luxembourgeoise spécialisée dans les mesures et télécommunications. Son directeur opérationnel, Philippe Osch, prend le relais, tandis que le sexagénaire n’entend pas partir à la retraite : il endosse le rôle de président du conseil d’administration.
Bilia-Emond a inauguré, le 26 mai 2023, sa nouvelle concession de la Cloche d’Or. Pour l’occasion, 3.600 clients ont pu découvrir la nouvelle BMW Série 5 dans sa version électrique, deux jours seulement après que les photos de ce nouveau modèle ont été publiées en ligne. Voilà qui a donné le sourire à Philippe Emond, ravi de cette première.
4 CONSERVATEUR
Jürgen Primm, CEO de Landimmo Real Estate. Le développeur immobilier a lancé une consultation rémunérée pour un premier îlot comprenant 5.000 m² de bureaux et 10.000 m² de logements dans le futur quartier Parc Landewyck. Ce dernier jouxte le bâtiment historique Landewyck, livré au printemps dernier à Hollerich. Particularité: tous les logements seront mis en location.
CRAINTIFÀ l’occasion des 40 ans du Casino 2000 de Mondorf-les-Bains, le 7 juin 2023, son directeur général, Guido Berghmans, a fait le point sur les défis à venir.
Sélectionné par CATHERINE KURZAWA
« Nous rencontrions une demande croissante pour des produits connexes dans notre boucherie et donc, nous avons eu l’idée d’ouvrir quelque chose de plus varié. »
« 65 ans, c’est un bon moment pour passer le flambeau. »
« Notre volonté est de créer un nouveau patrimoine et de conserver autant que possible les biens dans notre portefeuille. »
5
« Il faut absolument encadrer ce marché des jeux en ligne. »Photos Guy Wolff (archives), Casino 2000 et Matic Zorman (archives)
3 ENTHOUSIASTE
« C’est, pour moi, l’apothéose d’une carrière bien remplie. »
Rendez-vous à partir du 5 juin 2023 à la Cité de la sécurité sociale
Pour mieux vous recevoir, nous déménageons dans un nouveau bâtiment, 4, rue Mercier
Luxembourg-Gare
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Projet réalisé par Avec le soutien de« Personne ne veut évoluer dans un open space à l’ancienne »
La société de conseil en immobilier d’entreprise Colliers est aussi active dans les transactions et la gérance de biens. Son managing partner, Yves Meert, fait le point sur les défis de son activité.
Comment se porte le marché de bureaux au Luxembourg ?
Contrairement aux grands pays où le marché de bureaux connaît une désaffection, les règles fiscales en vigueur dans les pays voisins empêchent un grand bond vers le télétravail au Luxembourg. Donc, les personnes sont obligées de venir au travail.
C’est une spécificité du Luxembourg dans le réseau Colliers ?
Oui, le segment des bureaux reste résilient au Luxembourg. Le taux de vacance est de l’ordre de 4,5 %, là où il est sensiblement plus élevé dans d’autres pays où le télétravail s’est démocratisé.
Mais le Luxembourg n’est-il pas désavantagé en termes d’attractivité ?
Le Luxembourg est confronté au problème de la rétention des talents. Voilà pourquoi il est important de les accueillir dans un cadre adapté. Par exemple, le flex desk instauré dans certaines cultures du travail fonctionne moins bien au Luxembourg. Ici, les besoins portent sur un bureau attitré, une place de parking, car il faut bien le dire, le nerf de la guerre, c’est la mobilité.
À ce propos, les bureaux satellites constituent-ils un véritable marché ou une niche ?
On peut dire qu’une vague de bureaux satellites se met en place. Mais ce n’est pas facile, car ils sont situés dans des zones où l’offre n’est pas suffisante pour répondre à la demande. D’autre part, nous constatons que des demandes, parfois, n’aboutissent pas, car ces bureaux supplémentaires engendrent une sorte de déstructuration de l’organisation.
La question de la mobilité semble centrale… Lorsque nous développons une stratégie immobilière pour une société, nous devons
mettre en place un plan de mobilité. Depuis le Covid, les gestionnaires RH sont davantage impliqués dans les discussions, car la première chose que l’on regarde, c’est la provenance des salariés.
Quels sont les indispensables d’un aménagement de bureaux ?
Aujourd’hui, l’espace se partage entre des postes de travail et des espaces de réunions informels avec par exemple des box qui permettent de s’extraire de l’open space. Ensuite, l’espace cuisine devient un lieu de vie alternatif. Plus personne ne veut évoluer dans un open space à l’ancienne, avec que des postes de travail.
Les critères de RSE pèsent-ils aussi dans la balance ?
Oui. Les demandes portent aussi bien pour des raisons d’engagement que pour l’image de l’entreprise. Avec notre approche à 360°, nous pouvons intervenir aussi bien dans la conception, les installations techniques et la gérance. Du côté des équipements, la demande porte notamment sur des dispositifs de récupération d’eau de pluie et des bornes de recharge pour véhicules électriques.
LA MOBILITÉ EN AVANT Qu’il s’agisse de l’accessibilité par le plus grand nombre des salariés mais aussi du parking, les priorités en matière de localisation des bureaux portent principalement sur la mobilité, rappelle Yves Meert.
Et les transports publics ?
Les transports publics nationaux luxembourgeois sont fiables, ponctuels et dotés d’une bonne fréquence. Le problème se situe au niveau de l’offre internationale qui est insuffisante. Tant qu’il n’y aura pas de solutions satisfaisantes de la part du secteur public, la majorité des salariés continuera à utiliser la voiture.
Journaliste CATHERINE KURZAWA Photo ROMAIN GAMBA1 CRITIQUE
Marc Hengen, administrateur délégué de l’Aca, sur le projet de création du Fonds d’insolvabilité en assurance automobile (FIAA), le 23 mai 2023.
2 PÉDAGOGUE
4 DOCTE
Voici comment, dans un rapport publié le 24 mai 2023, le FMI qualifie le système d’indexation luxembourgeois. Une prise de position accompagnée de trois propositions de réforme.
5 MISSIONNAIRE
de l’adoption de l’euro par la Croatie, Pierre Gramegna, directeur général du Mécanisme européen de stabilité (MES), a répondu aux questions de nos confrères du média croate Jutarnji List, le 23 mai dernier.
À
« C’est certes une bonne protection pour les victimes des accidents, mais de là à créer un risque systémique qui jusque-là n’existait pas entre les assureurs… »
« L’euro est plus fort et plus résistant grâce au MES. »
l’occasion
« Une caractéristique distinctive des institutions du marché du travail luxembourgeois, dont la résurgence d’une inflation élevée a remis en question la pertinence. »
« La confiance reste la clé de l’avenir de la Place. »
Setting investment standards of the future, today
Since 1988, ALFI has been dedicated to serving its members. Today, 35 years after setting sail on this voyage, we are proud to promote Luxembourg as the world’s leading cross-border investment fund centre.
« Nous avons perdu la fierté du secteur financier »
Christian Strasser a été élu en mars dernier président de l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca). Il fait le point sur les priorités de son association en cette période électorale.
Quels sont les dossiers prioritaires de l’Aca pour les deux années à venir ?
D’abord, je dois dire que dans notre organisation, ce n’est pas l’identité du président qui est le plus important. Il s’efface derrière l’institution et se met à son service pour poursuivre la politique définie de manière collégiale au sein du Conseil, c’est-à-dire la préservation des intérêts des assureurs, de nos clients et de nos employés.
Cette précision apportée, quels sont les sujets que vous jugez prioritaires ?
Au niveau international, ce qui est clairement prioritaire, c’est la défense de la libre prestation de services.
C’est une des bases de l’UE qui est régulièrement attaquée. Et actuellement, le pays qui attaque ce principe de la manière la plus virulente, c’est l’Italie, qui est le deuxième marché le plus important derrière la France pour nos membres.
Quels sont les griefs des Italiens contre le Luxembourg ?
Ils prétendent que la défense des intérêts des clients italiens serait mieux prise en compte par les acteurs locaux. Un argument récurrent utilisé par d’autres pays comme la Belgique et la France. Mais, en réalité, ils cherchent à défendre leurs acteurs nationaux et leurs recettes fiscales… Le risque de ces attaques répétées, c’est qu’à force elles finissent, par contagion, par remettre en cause le fondement même de la libre prestation de services.
Et quels sont les sujets qui préoccupent les assureurs au niveau national ?
Dans un contexte de sur-réglementation, il faut rappeler au gouvernement qu’il est important de transposer les directives,
mais rien que les directives, et de ne pas en profiter pour glisser dans les lois des choses supplémentaires qui nous désavantagent par rapport à nos concurrents. Il ne sert à rien de se vouloir plus saint que le pape. L’autre grand sujet qui me tient personnellement à cœur, c’est le futur système de pension au Luxembourg. Nous sommes conscients qu’on ne peut continuer de la sorte. Les politiques aussi, mais personne n’a voulu s’emparer de ce sujet où il y a plus de coups à prendre que de profit à tirer. Il est illusoire de penser que le problème va disparaître de lui-même. Il faudra bien agir. C’est mathématique.
Nous sommes en période électorale. Vous sentezvous écouté par les politiques ou pensezvous, comme d’autres, que la place financière dans son ensemble a perdu leur oreille ?
CARRIÈRE
Christian Strasser a débuté sa carrière à la BIL en 1994. Il entre dans le secteur de l’assurance en 2015 en rejoignant Lalux en tant que membre de la direction. En janvier 2016, il est nommé directeur général de Lalux Assurances et de Lalux AssurancesVie et reprend la présidence du CA de DKV Luxembourg et de Lalux Re.
C’est un constat que je partage. Je pense qu’au niveau du monde politique, mais aussi au niveau de la population en général, on a oublié d’où vient aujourd’hui la majeure partie de la richesse de ce pays. Le train de vie que l’on peut se permettre au Luxembourg vient en grande partie de la place financière. Et ce qui me désole le plus, c’est que non seulement nous avons perdu la fierté du secteur financier, mais qu’il est facilement mis au pilori dans un exercice d’autoflagellation rétrospectif dont je ne vois pas l’intérêt. J’espère très fortement pour le pays que l’on arrivera à trouver beaucoup de nouveaux secteurs pour diversifier l’économie. En attendant, je ne pense pas qu’il soit intelligent de scier la branche sur laquelle on est assis.
Photo ROMAIN GAMBA
Journaliste MARC FASSONEINVESTISSEZ AVEC UN COMPTE BANCAIRE MULTI-ACTIFS
Architecte passionné en cuisine
La conception d’une cuisine est une démarche reposant sur l’expérience et les conseils de professionnels, ainsi que sur des matériaux de qualité. Opter pour une cuisine haut de gamme bulthaup, c’est enrichir son quotidien de quiétude, de beauté et de fonctionnalité.
La cuisine n’est pas seulement le cœur de la maison, elle est aussi le centre de l’interaction humaine. Un lieu rassurant et fonctionnel pour cuisiner, esthétique pour recevoir. Elle doit s’adapter à tous les moments de la vie. Si l’achat de celle-ci n’est pas un acte anodin, sa conception est tout un art.
L’architecte d’intérieur et le responsable technique mettent leur sensibilité et leur savoir-faire au service de la perfection pour permettre aux cuisines bulthaup de créer un lien émotionnel au cœur des foyers. «Il nous tient à cœur, chez bulthaup et Espace Luxembourg, de privilégier
une approche personnalisée pour rassurer et orienter le client, d’un point de vue tant esthétique que fonctionnel. L’accueil et le conseil sont essentiels à nos métiers. Les besoins des acheteurs et membres du ménage sont nos moteurs. Nous les guidons dans les moindres détails quant au choix des finitions, des matériaux, des appareils, et pour l’implantation qui doit s’adapter à l’espace disponible. Nous soumettons à leur approbation deux propositions et travaillons main dans la main à la réalisation de ce projet de vie », précise Virginie Sauvlet, architecte d’intérieur. Le responsable technique est lui aussi un interlocuteur
« Nous intervenons en amont du chantier comme lors de la réception de la cuisine. »
Olivier Damasio bulthaup Espace Luxembourg
de la réception pour nous assurer que la pose effectuée par nos équipes se déroule parfaitement. Enfin, nous garantissons le suivi du chantier pour prendre soin de nos clients. » Quelle que soit l’envie du client – nouvelle construction ou rénovation –, les conseils de ces professionnels sont précieux. « Dans le premier cas, nous veillons à conseiller les clients pour adapter les plans, tandis que la rénovation nous offre une plus grande liberté de réflexion en ce qui concerne les matériaux, notamment. Dans tous les cas, nous nous imprégnons de l’espace pour soumettre un projet », commente Virginie Sauvlet.
Des cuisines solides et de qualité
Si cette approche centrée sur l’humain est importante, la qualité des produits fait également la différence. L’entreprise familiale indépendante bulthaup
travaille depuis 30 ans avec Espace Luxembourg, son unique distributeur sur le territoire luxembourgeois. Cette collaboration de longue date reposant sur une relation de confiance entre ces acteurs permet aux experts du distributeur de déployer leur savoir-faire et leur connaissance de ces produits et matériaux premium. Une même philosophie unit les deux partenaires : la cuisine comme une pièce maîtresse, un allié pratique et mettant l’accent sur la sérénité au plan visuel. « Depuis 30 ans, notre réceptivité et notre réactivité dirigent notre accompagnement. Notre réseau collaboratif et bienveillant nous permet de proposer une expertise toujours plus pointue sur les cuisines haut de gamme aux détails fonctionnels et esthétiques de la marque bulthaup, bien connue par nos clients qui en sont les meilleurs ambassadeurs », déclare Renaud Sara,
administrateur délégué et architecte d’intérieur. Ce partenariat permet également aux clients de faire l’acquisition d’une cuisine intemporelle, robuste et composée de matériaux nobles. « Nos clients ont la garantie de disposer à tout moment des pièces et composants boisés qui pourraient manquer à leur cuisine. Si une pièce venait à devoir être remplacée, un mot un geste et nous ferions le reste», conclut Renaud Sara.
« L’approche personnalisée que nous privilégions permet de rassurer et d’orienter le client. »
Virginie Sauvlet bulthaup Espace Luxembourg
privilégié et un partenaire de confiance, comme l’explique Olivier Damasio.
« Nous sommes présents à chaque moment-clé comme lors de la planification afin de nous assurer que la cuisine qui sera installée réponde aux attentes des clients. Nous nous rendons à plusieurs reprises sur place pour prendre des mesures et déterminer les conditions de livraison. Nous sommes également présents lors1 Renaud Sara, administrateur délégué et architecte d’intérieur chez bulthaup Espace Luxembourg. 2 Les cuisines bulthaup sont avant tout conçues comme des espaces de vie harmonieux.
Golden Boy, docteur à l’écoute de votre patrimoine
Avec un parcours qui comprend un doctorat, un poste de direction d’un family office, des expériences en tant qu’auteur, conférencier, formateur, coach, éditeur d’une newsletter et influenceur, Grégory Guilmin est un acteur
pluriel de la finance. Derrière cette diversité, une mission singulière : l’éducation financière.
Lancé dans une carrière de golden boy après son doctorat spécialisé en finance, Grégory Guilmin met désormais ses compétences au profit du plus grand nombre.
Portrait Grégory GuilminAssis à la terrasse de sa maison, avec en toile de fond une vue imprenable sur des champs et des forêts à perte de vue, située au nord de la capitale, Grégory Guilmin, âgé de 34 ans et d’origine belge, partage son parcours depuis son arrivée au Luxembourg. « Au terme de mon doctorat en 2015 à l’Université de Namur, j’aspirais à faire carrière dans le domaine de la finance. En Belgique, Bruxelles est le seul véritable centre financier, mais l’idée d’y établir une vie de famille ne m’attirait pas. » Son choix s’est donc porté sur le Luxembourg, où il a été recruté en tant que financial and risk analyst chez Family Partners, un multifamily office dont il a d’ailleurs accédé au poste de managing director en janvier 2018 à l’âge de 29 ans seulement…
En mars 2020, en plein congé parental suite à la naissance de son premier enfant, il a créé une page Facebook appelée « La Bourse : Make it Easy », dans un contexte de pandémie qui voyait les marchés chuter de 35 %. « De nombreuses personnes m’ont approché sur les réseaux sociaux pour discuter de l’éducation financière (…), et certaines m’ont interrogé sur la possibilité de proposer des services pour aider les gens à investir en bourse. La réponse était non. » Sur les conseils de son épouse et d’un ami, sa page Facebook lui a finalement permis de répondre aux premières demandes émanant de son réseau.
En parallèle, il s’interrogeait sur la direction prise par sa carrière professionnelle, mais il lui était alors impossible de s’engager pleinement dans un projet entrepreneurial dédié à l’éducation financière. Outre son rôle de père de deux enfants et la direction du multifamily office qui l’employait, il gérait son propre fonds depuis 2015. « Pendant mon doctorat, j’ai développé un algorithme dans le but de surpasser le marché boursier. Un ami m’a alors proposé de créer ensemble un fonds d’investissement », raconte Grégory Guilmin. Les deux complices ont d’abord investi « modestement » 5.500 euros sur un compte en ligne en novembre 2015, avant de donner plus d’ampleur à leur projet financier. Au cours des deux années suivantes, les deux fondateurs ont réussi à séduire des gestionnaires de fortune basés à
Luxembourg, Paris, Genève, Bruxelles et Monaco. Au départ, l’encours du fonds s’élevait à 400.000 euros, mais le fonds a finalement atteint son apogée avec 4,5 millions d’euros sous gestion en 2020.
Un objectif audacieux
Finalement, Grégory Guilmin quitte Family Partners pour se consacrer entièrement à son aventure entrepreneuriale, La Bourse : Make it Easy. Quelques mois plus tard, en 2022, il ferme son fonds d’investissement suite au départ de certains clients touchés par les tumultes des marchés durant la crise du Covid-19.
Il dispose désormais de toute la latitude nécessaire pour s’adonner pleinement à son projet d’éducation financière. Toutefois, l’expérience de la création de son fonds d’investissement demeure une source d’inspiration.
« L’idée de l’algorithme que j’ai développé dans le cadre de ma thèse de doctorat répondait à trois problématiques , explique-t-il. Premièrement, mes parents ont perdu de l’argent en 2008, car ils avaient investi dans Dexia et Fortis. Deuxièmement, la grand-mère de mon épouse, qui disposait de 100.000 euros à investir en bourse, n’avait pas confiance en son banquier et m’a sollicité pour l’assister. Troisièmement, j’avais perdu 60 % de mes économies en tentant ma chance en bourse. » Ces réalités l’ont incité à approfondir ses connaissances sur les investissements boursiers et, plus spécifiquement, sur l’optimisation de portefeuille, un des thèmes de sa thèse. Depuis, Grégory Guilmin s’est fixé pour mission d’initier un million de personnes à l’investissement en bourse. Deux ans plus tard, plus de 15.000 personnes le suivent sur les réseaux sociaux et se sont abonnées à sa newsletter hebdomadaire consacrée à l’éducation financière. Cependant, ceci ne représente que la partie gratuite de ses activités.
« Plus de 400 personnes ont investi dans l’un de mes produits, qu’il s’agisse de formations en ligne, d’accompagnements personnalisés ou de conférences d’entreprise », précise-t-il. À cela s’ajoute la vente de plus de 3.500 exemplaires de son livre Bien débuter en bourse.
UN LIVRE POUR INVESTIR
Dans son livre Bien débuter en bourse, Grégory Guilmin offre une exploration guidée du marché boursier. Sa méthode pédagogique dévoile les instruments financiers essentiels et les principes d’investissement pour une incursion réussie en bourse. Son approche transparente, qui inclut le partage de son parcours et de ses expériences, s’accompagne de deux bonus : un aperçu de son portefeuille et une initiation aux plateformes d’investissement. En encourageant le développement d’un esprit critique, ce guide vise à rendre le lecteur autonome dans la gestion de son patrimoine, fidèle à la démarche de l’auteur dans toutes ses autres activités.
« L’argent est souvent révélateur (…) d’une situation émotionnelle vécue dans le passé. »
DES POSTS INSPIRANTS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Chaque semaine, Grégory Guilmin partage sur les réseaux sociaux de l’inspiration, des conseils, des réflexions, ou des anecdotes constatées chez ses clients. Pour des textes engageants, il y consacre plusieurs heures par semaine.
Si, pour l’instant, le seuil du million reste symbolique, ce jeune entrepreneur a l’intention de tout mettre en œuvre pour atteindre ses ambitions. Dès la rentrée post-estivale, il lancera « un projet extrêmement ambitieux », en collaboration avec un spécialiste de l’éducation financière en France. Ce projet vise à aider pas moins de 1.000 personnes en l’espace de trois semaines, grâce à une formation spécialement conçue pour elles, proposée à moins de 100 euros. Un choix audacieux et assumé ! « Nous souhaitons rendre cette formation accessible au plus grand nombre et devenir un acteur innovant dans ce domaine. » Le concept est simple : le partenaire mettra ses 100.000 followers à la disposition de l’expertise financière de Grégory Guilmin. « J’ai le sentiment de progresser dans la bonne direction », conclut-il.
Au fil de la conversation, il devient rapidement évident que son objectif de
toucher un million de personnes est ancré dans une réalité pragmatique. « Si l’on prend en compte le nombre de 100 millions de francophones dans le monde, l’idée de toucher une personne sur 100 n’est pas si absurde. » Afin d’atteindre cette cible ambitieuse, il multiplie les apparitions dans divers médias francophones.
Malgré son expertise, Grégory Guilmin a choisi de ne pas fonder son propre family office et de faire fi des propositions qui lui ont été faites en ce sens. « Cela ne m’aurait pas rapproché de mon objectif. Chaque semaine, chaque mois, je constate que le nombre de personnes que j’aide augmente. » Est-il encore nécessaire de tester davantage la solidité de sa détermination ?
Pour tous les âges
Dans son livre, Grégory Guilmin partage l’essentiel de ses connaissances pour le modique prix de 20 euros. À la seule lecture de son livre, certains
investisseurs ont été suffisamment sûrs d’eux pour investir des sommes atteignant parfois les 500.000 euros. « C’est une question de confiance », précise l’auteur. D’autres lecteurs, toutefois, préfèrent s’inscrire à un coaching intensif de cinq semaines.
La simple connaissance théorique n’est souvent pas suffisante. Chaque investisseur présente un profil unique. Faut-il investir via une société ou à titre personnel ? Faut-il investir pour ses enfants ? Comment doit-on procéder ?
Les réponses aux questions que se posent les investisseurs dépendent de leur situation fiscale propre, une complexité qui ne peut pas être traitée de manière personnalisée dans un livre.
D’où l’intérêt d’un coaching individualisé, comme le souligne l’auteur, lors duquel il fait bénéficier ses clients de son expérience acquise tout au long de sa carrière dans l’industrie du family office.
Outre ses formations standard, Grégory Guilmin développe également des contenus plus spécialisés destinés à des profils d’investisseurs plus avancés. « Quand une personne dispose de 20 millions d’euros à investir et demande une formation spécifique, par exemple sur le private equity, je peux lui fournir cela à un tarif de 500 euros l’heure. » Il justifie ce prix par sa capacité à s’adapter à des situations uniques, comme celle d’une personne relevant de deux juridictions différentes.
Il adapte également ses services à l’âge des investisseurs. « Un client m’a demandé de donner une demi-journée de formation à ses deux filles, âgées de 13 et 17 ans, sur l’argent, les budgets, les dépenses, et de faire une introduction à la bourse. » Parfois, ce sont même tous les membres d’une famille qui participent à une séance de formation.
Responsabiliser les investisseurs
« Mon objectif est d’aider les gens à comprendre la bourse et à arrêter de la percevoir comme quelque chose de négatif. Je veux redorer le blason de la finance qui a été terni depuis la crise financière de 2008 », déclare le jeune entrepreneur. En outre, il aspire à aider ses clients à développer leur esprit critique et à prendre en main leurs économies. À titre d’exemple, il a formé un client à Hong Kong pour réaliser un audit de son portefeuille de 3 millions d’euros. Ainsi, ses clients sont mieux préparés pour poser les bonnes questions à leur gestionnaire de patrimoine.
Constatant que les profils de risque définis par les gestionnaires de patrimoine ne sont pas toujours adaptés à leurs clients, il a proposé à certains professionnels une formation préliminaire de deux heures à leur clientèle. « Une fois qu’un client comprend les fluctuations et la volatilité de la bourse, il est alors en mesure de décider s’il souhaite un profil d’investissement médian, défensif ou agressif. » À ce jour, ses suggestions n’ont reçu aucune réponse de la part des professionnels qu’il a contactés.
Cependant, l’éducateur financier estime que la responsabilité réside aussi auprès des individus. « Les gens ne veulent pas parler d’argent, surtout en
Europe francophone. » Pire encore… « Ils ne veulent pas remettre en question les décisions qu’ils ont prises ou le gestionnaire qui travaille pour eux. » Les exemples sont parfois édifiants. « Une personne m’a contacté pour auditer son mandat de 3 millions d’euros auprès d’une banque privée. Après l’audit, qui a révélé qu’elle n’avait qu’un seul gestionnaire et qu’il lui fallait diversifier ce nombre, elle a choisi de rester fidèle à sa banque, malgré le risque avéré d’avoir un manque à gagner de plus d’un million d’euros. Pourquoi ? Parce qu’elle s’entend bien avec son banquier. »
Briser le tabou de l’argent
« L’argent est un tabou », confirme Grégory Guilmin. « D’une part, nous vivons dans une culture judéo-chrétienne où l’argent est souvent associé à la corruption. D’autre part, l’influence de l’État, qui nous assiste considérablement, peut nous rendre dépendants. » Il ajoute : « L’argent est également souvent utilisé pour hiérarchiser les gens dans la société ; c’est problématique. »
Une fois ce constat sociétal établi, il observe que le phénomène s’étend jusque dans de nombreuses familles, qui n’abordent jamais le sujet de l’argent.
« Je suis stupéfait de constater qu’il y a des parents qui ont des dizaines de millions
LE
MOMENT DE BASCULE VERS L’AVENTURE ENTREPRENEURIALE
Le doute
Tout au long de l’année 2020, Grégory Guilmin s’est interrogé sur les 10 prochaines années de sa vie. « Est-ce que j’aimais travailler pour des familles fortunées ?
Oui, mais je voulais surtout partager mes connaissances. »
Un jour, il crée une page Facebook et lance une formation : Quatre semaines pour bien débuter en bourse. Les 15 jours suivants, aucune inscription. Et 15 jours encore après, 40 personnes inscrites.
Les valeurs Alors qu’il était encore managing director d’un family office, l’entreprise a connu des changements.
« Ça m’a poussé hors de ma zone de confort et à me demander si je voulais rester dans une entreprise où je ne me sentais pas à ma place ou si je devais créer moi-même le poste idéal. Cela signifiait renoncer à un salaire confortable et repartir de zéro. Mais c’était la seule réponse en accord avec mes valeurs. »
Le baby-blues
Aussitôt père pour la première fois, « j’étais aux anges durant les trois premières semaines de mon congé, mais j’ai ensuite connu une descente aux enfers, confie-t-il. J’ai souffert du baby-blues. » Ainsi, il s’est interrogé sur ce qui avait du sens.
« J’ai réalisé que la majorité de mon temps professionnel ne me satisfaisait pas à 100 %. Si quelque chose ne me donne pas pleinement satisfaction, je dois chercher autre chose. »
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Portrait Grégory Guilmin
d’euros, qui organisent des vacances extraordinaires pour leurs enfants et qui, pour leur part, ne connaissent pas le coût de ces dernières. Ces enfants voient de belles maisons, de belles voitures, mais ils n’ont aucune idée de l’étendue du patrimoine familial. » Pourtant, selon lui, les adolescents sont tout à fait capables de comprendre. Ainsi, inviter les enfants à des réunions patrimoniales ne semble pas saugrenu aux yeux de l’éducateur financier. En revanche, il explique que simplement inclure les enfants dans les discussions n’est pas suffisant. Il faut ensuite désigner la ou les personnes qui vont prendre les décisions. « Estce que ce sera toujours le père, comme c’est souvent le cas, ou y auratil un partage des décisions ? » Ensuite se pose la question de la distribution des revenus du patrimoine. « Les revenus irontil s toujours aux parents ou aussi aux enfants ? » Enfin intervient la question de la transmission du patrimoine. À ce stade, une méfiance à l’égard de la génération la plus jeune peut émerger, les parents craignant que leurs enfants dilapident le fruit de leurs longues années de travail. Tous ces aspects sont régulièrement difficiles à aborder ouvertement au sein des familles.
« L’argent est souvent un excellent révélateur qui met l’accent, non pas sur le nombre de zéros à partager, mais sur une situation émotionnelle vécue dans le passé. » À cet égard, le formateur met en évidence le risque que des souvenirs douloureux ou des sentiments non résolus refassent surface.
Incarner l’exemple
Dans son entourage, Grégory Guilmin constate différentes réactions lorsqu’il intervient publiquement sur les questions d’argent, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias. La majorité le félicite de sa détermination à s’attaquer à des enjeux aussi sensibles que l’éducation financière et apprécie de le voir ainsi épanoui.
Néanmoins, tout le monde ne partage pas cette vision. Certains émettent des doutes concernant son statut.
« Quand j’avais mon poste de managing director dans un family office avec un salaire confortable, beaucoup de gens
m’octroyaient de la valeur grâce à mon travail. Puis, quand je suis devenu indépendant, certains ont eu l’impression que ma valeur avait diminué. » D’autres ne comprennent pas la nature et la substance de son travail. « Il y a ceux qui ne saisissent pas que je passe six à huit heures par semaine à rédiger ma newsletter, ni pourquoi 4.500 personnes la reçoivent. Ils ont du mal à imaginer que je forme des gens depuis mon bureau à la maison et que je n’ai pas nécessairement besoin de me déplacer. »
Malgré tout, l’entrepreneur dans le domaine de l’éducation financière ne se laisse pas atteindre par les doutes et les critiques. Il s’en distancie : « Je ne suis pas responsable des émotions des autres. Si quelqu’un se sent mal à l’aise avec mon discours, c’est probablement parce qu’il y a quelque chose en lui qui n’est pas en accord avec mon message. »
Intégrer l’émotionnel au rationnel
En matière de finance, les aspects humains sont omniprésents. C’est pour cette raison que Grégory Guilmin s’efforce de concilier la finance et les émotions. Pour ce faire, il collabore avec
Photo Guy WolffIntroducing the new face of
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As a proud member of the Universal Investment Group, efa is committed to continue providing exceptional services to its clients and to ensure that they benefit from all the opportunities of this partnership.
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Portrait Grégory Guilmin
des family offices, des banquiers et d’autres professionnels œuvrant dans la gestion de patrimoine, tels que des notaires ou des avocats. « Eux aussi sont confrontés à des défis lorsqu’ils doivent parler d’argent avec leurs clients. » Il aspire à les aider à traiter plus librement les émotions de leurs clients, afin de prévenir toute tension familiale.
Dans cet objectif, il ambitionne d’organiser des conférences pour les clients de ces professionnels. Le format de ces sessions, d’une durée maximale de deux heures, repose sur l’interactivité, grâce à des questions ouvertes. « Parlait-on d’argent dans votre famille ? Pourquoi ? Quels adjectifs y étaient associés ? »
discussions sur la transmission du patrimoine. C’est un point essentiel sur lequel Grégory Guilmin met l’accent.
La multiplication des canaux
DE L’INSPIRATION PUISÉE DANS L’HUMAIN
« Je redessine mon propre modèle en m’inspirant de différentes sources, je cherche à me connaître profondément et à créer des connexions sincères. »
Guider des personnes
Grégory Guilmin est motivé par l’idée d’avoir un impact positif sur la vie des autres.
« J’ai toujours voulu guider les gens vers une meilleure compréhension de la finance et les encourager à atteindre leurs objectifs financiers. »
Les passions d’autrui
Dès qu’il rencontre une personne, il s’intéresse immédiatement à ses passions et ses intérêts personnels.
« Si quelqu’un me parle de ses expériences de parachute ou de char à voile, je m’en souviendrai. Si cela conduit à des opportunités commerciales, tant mieux, mais sinon, c’est aussi gratifiant de simplement partager des moments agréables. »
La famille
On ne rendrait pas un portrait fidèle de Grégory Guilmin sans aborder son rôle de père et de mari, ses premiers métiers. « Mes sources d’inspiration sont mes enfants, mon épouse qui croit en moi, mes parents qui ont fait des sacrifices. Ce sont ces éléments qui me motivent à avancer dans mes projets et à trouver un équilibre entre mes passions et ma famille. »
Les séances de conférence sont également agrémentées d’ateliers. Par exemple, un participant peut explorer sa relation à l’argent à chaque étape de sa vie, de son enfance à sa vie d’adulte, en passant par l’adolescence. « Je souligne le fait que nous avons tous une relation à l’argent et qu’il est important d’y prêter attention. »
Les premières offres de service ont été lancées fin 2022 ; aucune n’a encore été a cceptée à c e j our… Malgré c ela, l’architecte de cette idée reste convaincu que les professionnels de la gestion de patrimoine auraient tout à gagner à s’intéresser à ces questions. Selon lui, ils abordent souvent les problèmes émotionnels de leurs clients sous un angle rationnel. « Les gestionnaires de patrimoine sont bien outillés d’un point de vue rationnel en matière de fiscalité, de gestion de fortune, de comptabilité, mais ils sont généralement peu préparés pour gérer les aspects émotionnels du patrimoine. »
En effet, derrière chaque patrimoine se cache une histoire familiale. « Prenons l’exemple d’une famille qui part de rien et qui construit une entreprise valant 100 millions d’euros. Pour le patriarche familial, le patrimoine représente toute sa vie. Si vous lui retirez son patrimoine, c’est comme si vous lui enleviez toute sa vie. Son patrimoine lui permet de vivre financièrement, mais, surtout, il lui apporte une reconnaissance sociale. Il lui permet de réaliser des projets. » Un gestionnaire de patrimoine qui ne comprend pas ces aspects émotionnels risque de provoquer des tensions familiales lors des
Par contre, les implications émotionnelles de l’argent ne se limitent pas aux seules affaires familiales. C’est une réalité quotidienne pour chaque investisseur, indépendamment de la taille de son portefeuille. Au cours de notre discussion, Grégory Guilmin fait d’ailleurs référence à un incident récent : « Ce matin, j’ai reçu un appel d’une personne qui a perdu plusieurs milliers d’euros dans une escroquerie. » Il a donc conseillé à l’individu de rapporter l’incident aux autorités régulatrices et de porter plainte à la police.
« Je vais parler de cela dans ma newsletter pour expliquer le modus operandi des escrocs et donner des conseils pour éviter de tomber dans de pareils pièges. »
Après avoir écrit un livre, développé des formations en ligne, établi des programmes d’accompagnement personnalisé, organisé des conférences et lancé sa newsletter, Grégory Guilmin sentait qu’il pouvait toucher davantage de monde. C’est ainsi qu’en avril 2023, il a fait son entrée dans le monde des youtubeurs avec sa propre chaîne, proposant des vidéos éditoriales enregistrées depuis son bureau à domicile et montées de manière professionnelle. « Dans les 12 prochains mois, mon objectif est de rester constant sur YouTube, avec une vidéo toutes les deux semaines. »
Sa vocation est de partager son expertise financière avec le public le plus large possible. C’est une vocation, certes, mais aussi une traversée du désert. Les partenariats avec des professionnels de la gestion de patrimoine et des médias à grande audience se font toujours attendre. Pour le moment, il poursuit, seul, son pèlerinage à travers une multitude de canaux de diffusion. Le succès est toutefois déjà au rendez-vous : « Je constate que plus de 50 % des personnes qui reçoivent ma newsletter la lisent attentivement et l’attendent avec impatience chaque mardi matin à 8 h. Elles commencent leur journée en la lisant pendant 10 à 15 minutes. » Parfois qualifié d’influenceur financier ancré dans ses convictions, il persévère.
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Freddy Sangers-Majerus Producteur de lait Conversation Anne-Marie Loesch« Pour être rentable, il faudra
être durable »
Lancée le 21 avril 2023, la House of Sustainability unit la Chambre de commerce et la Chambre des métiers pour proposer gratuitement aux entreprises luxembourgeoises de les accompagner dans l’intégration stratégique des enjeux de durabilité.
Journaliste CATHERINE KURZAWA Photo ROMAIN GAMBAComment est née la House of Sustainability (HOS) ?
Le projet remonte au groupe de travail Développement durable de la Chambre de commerce, entre 2020 et 2022. Il a réuni des acteurs de l’industrie, du domaine des transports et du secteur financier. Ce groupe a mis en place 10 principes directeurs du développement durable (voir encadré). Ils constituent notre boussole pour guider les entreprises dans leur transition vers le développement durable.
Quel est le profil des entreprises qui sollicitent la HOS ?
C’est très varié : cela va de l’hôtel familial qui s’interroge sur sa consommation d’énergie à l’entreprise industrielle, en passant par le commerce de détail. Des projets très concrets ont pu être mis en place avec les SME Packages Sustainability. Il y a aussi des entreprises qui souhaitent investir et recherchent des aides. Globalement, nous constatons que de plus en plus de sociétés s’intéressent au développement durable et s’interrogent sur les opportunités qui se profilent. Nous voyons également beaucoup de porteurs de solutions qui nous sollicitent pour entrer en contact avec des firmes : ce sont des prestataires de bilan carbone, d’outils énergétiques ou encore de solutions de conseils pour accompagner les entreprises dans leurs démarches de développement durable.
Comment faire le tri entre les prestataires fiables et ceux qui le sont peut-être un peu moins ?
Luxinnovation a développé un mapping des experts pour soutenir les entreprises dans leur transition durable. De plus, nous en connaissons un certain nombre, et des rencontres ont lieu lors de nos événements.
Les grandes entreprises semblent être plongées dans le bain du développement durable depuis quelques années maintenant. Qu’en est-il des PME ?
Nous constatons aujourd’hui que les PME commencent à développer un intérêt marqué et que certaines veulent y trouver de nouvelles opportunités de
développement. D’autres s’y intéressent parce qu’elles seront touchées par la réglementation, et donc concernées par les changements. Elles veulent par conséquent anticiper les évolutions à venir.
La motivation des entreprises à adopter une stratégie de développement durable relève-t-elle majoritairement de l’engagement environnemental ou bien d’une question d’image ? Un peu des deux. La crise énergétique a poussé davantage de sociétés à s’atteler à la question de la durabilité. Le Panorama du développement durable, issu d’une enquête de la Chambre de commerce, d’Inspiring More Sustainability (IMS) et de l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) menée auprès de 584 entreprises représentatives de la structure économique luxembourgeoise, montre que 36 % des sociétés subissent des pressions externes pour se mettre en conformité. Il s’agit de demandes de clients, du marché ou d’investisseurs. Aussi, un tiers entament une démarche induite par la volonté de la direction. Quant aux avantages perçus, une firme sur trois estime que l’image et le positionnement client priment. Ce taux monte jusqu’à 50 % dans le secteur financier.
Quelles aides financières existent pour travailler sur le développement durable ? Il y a des aides aux investissements et de nouveaux programmes, comme le SME Packages Sustainability. Nous venons de lancer le Starter Kit RSE, un accompagnement cofinancé qui permet aux PME de s’autoévaluer et de bénéficier de consultance pour les aider à développer leurs démarches de développement durable.
Quel message adressez-vous aux sociétés qui hésitent à se mettre dans le bain de la RSE ? La durabilité est plus que jamais un sujet stratégique majeur pour toutes les entreprises. Pour être rentable à l’avenir, il faudra être davantage durable, car cela sera demandé par de nombreuses parties prenantes, surtout les banques.
LES
10 PRINCIPES DIRECTEURS
1 Une raison d’être compatible avec le développement durable
2 Intégrer les critères ESG dans la stratégie
3 Prendre en compte les critères ESG dans la stratégie
4 Évaluer la performance via des indicateurs financiers et extrafinanciers
5 Innover et investir de façon responsable
6 Piloter la création de valeur
7 Développer une trajectoire « zéro émission nette »
8 Insérer l’économie circulaire dans le modèle d’entreprise
9 Diligence parmi les impacts environnementaux dans la chaîne de valeur
10 Inclure et positionner les « collabor’acteurs » dans la RSE
« Un intérêt des PME pour la durabilité. »
« La protection du budget de l’UE est un effort commun »
La plus jeune des institutions européennes du pays, le Parquet européen, célèbre ses deux ans d’activité. Gabriel Seixas, procureur européen du Luxembourg, lève le voile sur cette organisation chargée de poursuivre les crimes affectant le budget européen, dont la juridiction s’étend à 22 États.
Photo ROMAIN GAMBA Journaliste BENOÎT THEUNISSENLe Parquet européen a débuté ses opérations le 1er juin 2021. Après deux années d’activité, quel est le bilan ?
À la fin de l’année dernière, nous avions 1.117 enquêtes en cours pour un dommage total estimé à 14,1 milliards d’euros. De fait, nous avons quelque peu été victimes de notre propre succès.
Quels principaux types de crimes ressortent de ces chiffres ?
Les principaux types de crimes que nous avons identifiés sont les fraudes aux subventions européennes. Un cas typique est une personne demandant des subventions européennes à un ministère en fournissant de fausses informations. Ces fraudes sont suivies de près par la fraude à la TVA, en particulier la fraude dite « carrousel ». Ensuite, nous avons les fraudes liées aux marchés publics européens et les fraudes douanières.
Comment l’évolution du phénomène criminel vous amène-t-elle à vous réorganiser ?
D’une part, nous augmentons le nombre de nos procureurs européens délégués dans nos 22 États membres participants pour répondre à la charge de travail. D’autre part, au niveau central au Luxembourg, nous prévoyons de renforcer nos effectifs, en mettant l’accent sur la spécialisation, avec la création de sections spécialisées par domaine, comme la TVA ou les droits de douane, pour soutenir nos procureurs européens délégués dans le cadre de leurs enquêtes. Finalement, pour pouvoir analyser l’énorme quantité de données recueillies au cours de nos enquêtes, nous envisageons l’achat de divers outils analytiques, notamment en matière d’analyse financière, de blockchains et de cryptomonnaies.
Et sur le plan juridique, le Parquet européen est-il suffisamment outillé ?
L’industrie criminelle évolue constamment, tant en termes de techniques que de tactiques. Nous devons donc nous adapter et évoluer, y compris d’un point de vue juridique. Un défi réside dans le fait que nous opérons dans le cadre de 22 systèmes judiciaires différents. Il y a eu des efforts d’harmonisation, mais il
reste des aspects qui nécessitent une attention particulière, comme dans le domaine de la coopération entre les autorités au niveau national. Il serait bénéfique de renforcer l’harmonisation entre les différents États membres.
Vous avez un exemple ?
Dans le cas d’une affaire de carrousel à la TVA, il devrait y avoir l’obligation pour les administrations compétentes en matière de TVA d’échanger des informations et de coopérer directement avec le Parquet européen, et avec la police qui l’assiste dans ses enquêtes. Cette harmonisation pourrait passer par des modifications législatives. Nous avons déjà réussi à harmoniser certains aspects grâce à la directive sur la protection des intérêts financiers de l’Union européenne, mais il reste des lacunes que des organismes internationaux tels que le Groupe d’action financière (Gafi) sont également désireux d’améliorer. Nous sommes d’ailleurs en contact avec le Gafi et explorons la possibilité d’en devenir membre observateur.
Pourquoi mettre l’accent sur un renforcement des ressources au niveau des États ?
La protection du budget de l’Union européenne est un effort commun. Il ne s’agit pas seulement du Parquet européen, mais de notre travail en collaboration et en coopération avec toutes les autorités nationales compétentes. Nous ne sommes pas responsables de la détection des crimes, mais de leur poursuite. Sans détection, il n’y a pas d’enquête, pas de poursuite et pas de condamnation. Ainsi, il ne suffit pas d’augmenter nos ressources ici, au niveau central ; nous devons également augmenter les ressources dans tous les États membres, à tous les niveaux.
Comment cela se concrétise-t-il ?
Il est important de créer nos propres unités d’enquête, c’estàdire d’avoir nos propres ressources au niveau national, notre propre section au sein des polices judiciaires nationales. Nous avons déjà eu cette discussion au Luxembourg, et nous avons obtenu un accord pour la
au budget de l’Union. »
UNE JURIDICTION UNIQUE
Si l’idée de créer un espace judiciaire européen commun remonte à 1995, il faudra attendre juillet 2020 pour que la procureure générale, la Roumaine Laura Kövesi, et ses 22 procureurs européens prêtent serment. Depuis juin 2021, l’institution recherche et poursuit les auteurs d’infractions portant atteinte aux intérêts financiers européens. Elle diligente des enquêtes et exerce l’action publique devant les juridictions compétentes des États membres. Jusqu’alors, seules les autorités nationales pouvaient poursuivre ces crimes, avec des pouvoirs limités à leurs frontières.
« Les autorités luxembourgeoises devraient s’intéresser davantage
experiment. exchange. innovate.
création d’une telle section. La création de cette unité est en cours. L’idéal serait d’avoir entre trois et six personnes dans cette section.
Quel est l’état des relations entre le Parquet européen et les autorités luxembourgeoises ?
Nous entretenons de bonnes relations avec les autorités judiciaires et le ministère de la Justice au Luxembourg. Le pays dispose d’ailleurs d’une nouvelle procédure adaptée aux spécificités du Parquet européen, qui nous permet d’agir de la manière la plus efficace possible. Dans ce cadre, nous coopérons régulièrement avec le juge d’instruction, bien que son rôle ait changé. Il n’est plus chargé de diriger l’enquête, ce rôle revenant au procureur européen délégué. Il a plutôt un rôle de garant de la légalité de la procédure, de juge des libertés.
Qu’en est-il de vos relations avec les autres autorités du pays ?
Nous avons effectué une série de visites l’année dernière auprès de diverses institutions susceptibles d’être impliquées dans nos dossiers. Cela inclut le ministère des Finances, l’Inspection générale des
finances, et différentes autorités administratives de gestion et de contrôle. Nous avons expliqué notre mission, établi des liens de coopération et commencé à les sensibiliser à nos préoccupations. Nous avons toujours affirmé notre disponibilité pour aider ces autorités, par exemple en proposant des formations.
Pourquoi un travail de sensibilisation et de formation est-il spécifiquement nécessaire avec ces autorités ?
L’un des problèmes majeurs que nous avons identifiés est lié à la détection des fraudes. En ce qui concerne les subsides européens, nous constatons un problème de détection qui se reflète dans nos statistiques. En 2022, aucune dénonciation n’est venue de ces autorités au Luxembourg. Pourtant, si l’on regarde les dernières années, le Luxembourg a été l’un des principaux bénéficiaires des subsides de l’Union européenne. Par conséquent, nous demandons plus de contrôles, non seulement sur papier, mais aussi sur le terrain, afin de nous assurer que les fonds européens sont utilisés correctement. Ceci est pratiqué bien davantage dans d’autres États membres, conduisant à plus de dénonciations, plus de dossiers
et, finalement, une meilleure protection du budget de l’Union.
Comment réagissent les autorités luxembourgeoises face à un tel discours ?
De manière générale, la réaction est positive. Elles comprennent l’importance de l’enjeu et sont prêtes à coopérer. Il est peut-être seulement nécessaire d’augmenter le nombre de contrôles ou de réorganiser certaines choses. Dans certains États membres, il existe une entité spécifique dédiée à ces aspects, ce qui n’est pas le cas au Luxembourg.
Vous étiez vous-même précédemment directeur adjoint de la Cellule de renseignement financier (CRF). Quels liens entretenez-vous aujourd’hui avec cet organe ?
La CRF est l’une des entités avec lesquelles nous avons établi des liens dès le début de nos opérations, car sa mission principale est la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Nous avons la possibilité de demander des informations à la CRF et celle-ci a l’obligation de nous communiquer des informations tombant
QUELQUES TYPES DE CRIMES TOMBANT SOUS LE MANDAT DU PARQUET EUROPÉEN
L’institution judiciaire a pour mission d’investiguer et de poursuivre les crimes qui impactent les intérêts financiers de l’Union européenne. Les schémas de fraude sont multiples. En voici les principaux.
1. La fraude à la TVA
Les fraudes à la TVA les plus graves, soit liées à deux États membres, soit causant un dommage estimé à au moins 10 millions d’euros, relèvent de la compétence du Parquet européen. En 2022, ces affaires représentaient 20 % des investigations du Parquet européen, pour un dommage total estimé à 6,6 milliards d’euros.
2. La corruption
Les affaires de corruption passive et active d’agents de l’UE et nationaux ont contribué à 4 % des enquêtes initiées par le Parquet européen en 2022. Les procédures de passation des marchés publics sont tout particulièrement exposées au risque de corruption d’agents publics, note l’institution judiciaire.
3.
Le
détournement de fonds
Souvent commise à l’aide de l’utilisation ou de la présentation de déclarations ou de documents faux, inexacts ou incomplets, ce type de fraude a pour effet le détournement ou la rétention indue de fonds ou d’avoirs provenant du budget de l’UE ou de budgets gérés par l’UE ou pour son compte.
4. Les fraudes aux marchés publics
Près de 10 % des fraudes instruites en 2022 par le Parquet européen concernaient des dépenses liées à des marchés publics. Ces fraudes utilisent tout un arsenal de tactiques, allant de la falsification de documents à la collusion ou à la manipulation d’offres.
5. Le blanchiment de capitaux et le crime organisé
Les revenus générés par les organisations criminelles sont généralement blanchis avant d’être réinjectés dans le circuit financier. Par exemple, la fraude à la TVA dite « carrousel » est commise par des groupes criminels organisés qui utilisent des sociétésécrans dans plusieurs pays et produisent des revenus qui doivent ensuite être blanchis.
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sous notre compétence. Nous avons d’ailleurs récemment signé un accord de travail avec la CRF luxembourgeoise, et la coopération entre nos deux entités a été excellente.
On peut donc s’attendre à ce que le prochain rapport annuel de la CRF rapporte des échanges d’informations avec le Parquet européen ?
Il faudrait poser cette question à la CRF. Je ne suis pas sûr. Il est peut-être un peu tôt pour cela. Il serait peut-être préférable d’attendre jusqu’à la fin de l’année prochaine. Mais pourquoi pas... Toutefois, de façon générale, je suis d’avis que les autorités luxembourgeoises devraient s’intéresser davantage au budget de l’Union et envisager peut-être de l’inclure dans le National Risk Assessment en matière d’anti-blanchiment.
Comment ce point devrait-il être adressé au Luxembourg ?
Les fonds issus de la fraude au budget européen sont presque toujours blanchis, ce qui explique notre implication dans ces affaires. C’est un domaine assez spécifique et nous pensons qu’il y a encore beaucoup de désinformation à ce sujet, particulièrement au Luxembourg. C’est une question que nous aimerions résoudre conjointement avec la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et la CRF.
Une relation renforcée avec la CSSF se profile-t-elle ?
En ce qui concerne nos relations actuelles avec la CSSF, nous maintenons un dialogue. La CSSF a une obligation, en vertu du code de procédure pénale, de dénoncer les actes criminels. Ces actes pourraient être en lien avec notre compétence. C’est pourquoi il est crucial de discuter de la manière dont nous allons coopérer et de la façon dont la CSSF doit nous signaler certains dossiers qui relèvent de notre compétence.
C’est donc l’ensemble du secteur financier de la Place qui doit être sensibilisé à vos activités ?
Un de nos prochains projets consiste justement à intervenir lors d’une conférence
réunissant le secteur financier dans son ensemble afin de les sensibiliser à notre domaine. Nous souhaitons également leur expliquer certaines typologies de crime et les inciter à être plus vigilants lorsqu’il s’agit du budget de l’Union, et à mieux identifier les fraudes y afférentes ou qui s’y rapportent.
Le but étant que les acteurs du secteur financier vous adressent directement certains de leurs signalements ? Dans les cas relevant de notre mandat, les acteurs du secteur financier devront diriger ces informations vers le Parquet européen au lieu du parquet national. C’est un message que nous voulons transmettre clairement : tout ce qui concerne notre compétence doit nous être adressé directement.
À l’avenir, le Parquet européen pourra-t-il devenir le bras judiciaire pour poursuivre les infractions aux sanctions émises par l’Union européenne ?
Ce n’est pas une idée farfelue, étant donné que la proposition est déjà sur la table. La Commission, dans sa nouvelle proposition de directive sur le recouvrement des avoirs, a inclus des dispositions relatives aux violations des mesures restrictives. L’idée serait que le Parquet européen soit compétent pour enquêter sur ces infractions.
Quel est l’avis du Parquet européen sur ce point ?
Selon le Collège du Parquet européen, il n’y a pas d’obstacle légal à cela dans les traités actuels. Ces infractions devraient s’inscrire dans notre mandat, qui couvre déjà les infractions les plus graves avec un effet transfrontalier. Nous pensons que nous sommes bien placés pour mener ces enquêtes, non seulement pour préserver les fonds gelés et collecter des preuves transfrontalières, mais aussi parce que nous pouvons appliquer une approche unifiée et harmonisée, qui est l’un de nos atouts. Cela nécessiterait néanmoins une adaptation de nos méthodes et de nos ressources. La décision finale, cependant, ne relève pas de nous, mais du législateur. Ce sera un choix politique de l’Union.
UNE CAPACITÉ D’ENQUÊTE INÉDITE
Avec sa plus importante opération à ce jour, baptisée Operation Admiral, le 20 novembre 2022, le Parquet européen mettait la main sur une gigantesque toile de groupes criminels organisés, auteurs présumés d’une fraude à la TVA estimée à 2,2 milliards d’euros. L’opération a nécessité plus de 200 perquisitions dans 14 pays, dont le Luxembourg. Tout avait commencé en avril 2021 avec une enquête de l’administration fiscale portugaise. Sans la capacité du Parquet européen à croiser des données dans plusieurs pays, l’ampleur transfrontalière aurait eu peu de chances d’être identifiée.
« L’innovation fait partie de la famille »
Elle incarne la deuxième génération du domaine viticole L&R Kox, qui produit entre 70.000 et 80.000 bouteilles par an :
Corinne Kox est une curieuse qui se plaît à tester de nouvelles méthodes et produits.
Dernier en date, le vin issu de vignes Orchard cultivé en polyculture.
Les vendanges semblent arriver de plus en plus tôt dans l’année. C’est une conséquence du changement climatique ?
Oui, le printemps est plus précoce et toute la saison est avancée. Alors, nous sommes en train de planter des cépages plus tardifs, surtout au niveau des rouges. Nous avons par exemple planté du merlot, ce qui crée des vendanges plus longues, car elles commencent avec les mêmes cépages qu’auparavant, auxquels s’ajoutent les tardifs.
Quel est votre rapport à la viticulture bio ?
Nous avons commencé la certification. Une grande partie de nos parcelles sont exploitées de cette façon depuis très longtemps, mais pour celles qui sont en pente forte, le traitement à l’aide d’un hélicoptère a encore toute sa légitimité. Les coûts du traitement sont mutualisés au sein d’une coopérative, ce qui fait que l’on suit l’approche retenue par la majorité (à savoir la viticulture conventionnelle, ndlr).
Quel traitement les vignes reçoivent-elles ?
Principalement des fongicides, car les vignes ne sont pas résistantes au mildiou et à l’oïdium. En bio, nous utilisons un mélange de cuivre et de soufre pour lutter contre ces champignons.
Vous aviez expérimenté l’aspersion au drone en 2019…
Oui, cela fonctionnait bien au début de la saison, mais pas à la fin, car les grappes étaient alors un peu plus cachées dans les feuilles. En plus, le drone n’a pas la même pression pour projeter le produit sur la grappe ou les feuilles ; nous avons donc constaté qu’il y a des limites au drone. Nous devons trouver un moyen léger d’asperger pour ne pas tasser le sol mais qui, en même temps, assure la sécurité des employés. J’envisage d’expérimenter un robot terrestre, mais il est encore au stade du développement.
Vous êtes née dans une famille de viticulteurs, était-ce une évidence pour vous de venir travailler dans la vigne ?
Pas du tout ! J’ai étudié la biologie moléculaire à l’étranger et je n’envisageais clairement pas de revenir au Luxembourg. Mais d’autres circonstances, principalement l’amour, m’ont fait revenir ici. Cela a pris quelques années avant de reprendre pleinement le domaine (en 2019, ndlr). Ce n’était pas une décision facile ni évidente.
Pour quelle raison ?
J’ai toujours été attirée par la nature, mais la nature sauvage. J’ai vu beaucoup de vignerons considérer la vigne comme un lieu de production, cela me dérange. Pour moi, la vigne doit évidemment être productive, mais je veux avoir un véritable écosystème, et donc, je dois donner plus de liberté à la nature pour qu’elle s’exprime. Ma philosophie, c’est d’intervenir le moins possible dans la vinification.
Qu’est-ce qui vous a finalement attiré dans la vigne ?
À la reprise de la maison après le décès de mes grands-parents, je me suis rendu compte que j’avais envie de créer un lieu passionnant. Au début, pendant les vendanges, j’étais plutôt dans la cave. Ensuite, j’ai réalisé qu’en allant à la vigne, je pouvais contribuer à travailler les meilleurs raisins possible. C’est un raisonnement sur le long terme.
Vous avez lancé cette année un nouveau projet baptisé Orchard. De quoi s’agit-il ?
Orchard est un système ancestral où plusieurs cultures sont regroupées sur une même parcelle avec pour but de favoriser la biodiversité. Des recherches montrent qu’en viticulture, la biodiversité du sol est pauvre. J’espère apporter par la polyculture un effet direct sur la qualité du sol : cela concerne les bactéries, les levures, les champignons ou encore les vers de terre.
Quel est l’impact de cela sur le goût du vin ?
Il est encore trop tôt pour le dire, car l’effet d’une polyculture peut prendre jusqu’à 10 ans. Mais par rapport à d’autres parcelles qui ne sont pas exploitées de cette manière, je m’attends à un demi-degré
BIO EXPRESS
Les études
Corinne Kox étudie la biologie à l’Université de Montpellier d’où elle sort diplômée en 2006. Elle termine un doctorat en biologie moléculaire à l’Université d’Heidelberg en 2010.
Le travail
En 2011, elle intègre pendant un an l’équipe éditoriale de l’émission scientifique de ZDF, Terra Xpress. Elle revient ensuite au Luxembourg où, en parallèle de ses premiers pas au domaine viticole familial, elle devient chargée de mission au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
La vigne
En 2019, Corinne Kox devient gérante du domaine L&R Kox.
« Ma philosophie, c’est d’intervenir le moins possible dans la vinification. »
d’alcool en moins à cause de l’ombre apportée par les autres plantations. La hausse des températures donne une accumulation croissante de sucre dans les baies, et donc un degré d’alcool plus élevé.
Qu’avez-vous planté avec vos vignes Orchard ?
Le choix s’est fait en fonction des trois parcelles retenues et de leurs spécificités : sur la première orientée plein sud avec une falaise en terrasse, nous avons planté des figuiers et des herbes aromatiques. Sur la seconde en pente et bien exposée, nous avons mis des arbres fruitiers. Enfin, sur la troisième orientée nord sur un plateau, nous avons mis des espèces locales, comme des cerisiers, des pruniers, des poiriers ou encore des pommiers. À chaque fois, nous avons planté des haies et établi une sorte de connexion à l’écosystème existant avec un « corridor » écologique dans lequel peut circuler la faune.
La viticulture est un art ancestral. Est-elle compatible avec des expérimentations ?
Nous n’avons pas le choix et devons nous adapter au changement climatique. Orchard, en soi, n’est pas quelque chose d’innovant, mais une pratique ancienne que l’on utilise pour s’adapter au monde qui change.
Qu’est-ce qui distingue le domaine Kox sur le marché ?
Un large nombre de produits, car nous expérimentons beaucoup. C’est dans notre nature d’essayer de faire quelque chose de différent et d’aller de l’avant, pas seulement de dire que nous avons du neuf. Mon père a été le premier vigneron indépendant à faire du crémant. Il a introduit le saint-laurent avec deux autres vignerons de la Moselle et, avec un confrère, il a été le premier à planter des cépages résistants. L’innovation a toujours fait partie de la famille.
Un règlement européen imposera dès décembre aux viticulteurs de communiquer un tableau nutritionnel de leurs produits. Comment vous préparez-vous ?
Je ne sais pas. Le problème chez nous, c’est qu’il y a beaucoup de cuves différentes et des petits volumes. Cela représente donc un travail administratif énorme. Nous attendons les consignes de l’État.
Quels sont les défis face à vous ?
Les effets du changement climatique et la question de savoir quel en sera l’impact économique. Je crois qu’il y a aussi un travail à faire au niveau des consommateurs. Or, il y a une vraie évolution au niveau du rendement et de la qualité. Par rapport à d’autres régions viticoles où le travail est en grande partie mécanisé, nous avons ici un grand besoin de main-d’œuvre, avec des coûts de production très élevés, mais il faut valoriser notre travail. Lorsque je vois la part des vins importés au Luxembourg par rapport aux vins locaux consommés dans le pays, je me dis que nous sommes David face à Goliath. En fait, notre concurrent n’est pas le vigneron d’à côté, mais bien l’importation.
LE DOMAINE L&R KOX
Coup d’œil sur les grandes étapes du développement de cette PME familiale basée à Remich.
Affaire de famille
La construction des premières caves du domaine Kox remonte à 1909, à Remich. La famille est alors active dans la culture de la vigne uniquement. Son patriarche, François Kox, s’essaie un peu au vin, mais reste finalement concentré sur la production de raisin.
Professionnalisation
En 1955 naît Laurent Kox, père de Corinne Kox.
Il étudie la viticulture au Luxembourg et en Allemagne. Laurent professionnalise le domaine, qui s’étend à l’époque sur 7,5 ha de vignes. Son cœur de métier évolue alors progressivement vers la fabrication du vin.
Duo aux commandes
Laurent Kox reprend l’exploitation en 1977 et s’engage dans différentes organisations professionnelles. Avec son épouse Rita, ils donnent naissance au domaine L&R Kox. Huit ans plus tard, l’entreprise étend sa cave initiale et passe à 12,5 ha de vignes.
Développements
Corinne Kox intègre l’entreprise en 2012 et en devient gérante en 2019. Elle initie la production de miel, d’une grape ale avec la Brasserie Simon et l’aspertion des vignes à l’aide de drones avec Luxaviation. Elle plante en 2020 les vignes Orchard en suivant l’agroécologie.
Kox aujourd’hui
Le domaine emploie cinq salariés et exploite une douzaine d’hectares de vignes, dont onze en production. La PME écoule entre 70.000 et 80.000 bouteilles par an. Sa gamme compte une dizaine de références en crémants et une trentaine en vins tranquilles.
Nouvelle Peugeot 508 : allier allure et technologie
Disponible en sept teintes, dont trois inédites, elle se décline en trois niveaux de finition : ALLURE, GT et PEUGEOT SPORT ENGINEERED.
Les automobilistes sont plus que jamais à la recherche d’un véhicule à la silhouette sportive et dynamique proposant une réelle expérience à bord sans compromis sur la technologie et la connectivité. Leurs préoccupations environnementales les poussent vers des motorisations efficientes offrant un véritable plaisir au volant.
UNE SILHOUETTE HAUT DE GAMME Avec son nouveau design racé et ses dimensions (4,75 m pour la Berline et 4,79 m pour la SW, avec une largeur de 1,86 m), la nouvelle Peugeot 508 renforce son identité féline. Disponible en sept teintes, dont trois inédites (Blanc Okénite, Bleu Éclipse et Gris Titane), elle se décline en trois niveaux de finition : ALLURE, GT et PEUGEOT SPORT ENGINEERED.
Un vent de modernité souffle sur la face avant avec l’intégration du motif de la calandre dans le volume du bouclier. La
Pour les conducteurs, la voiture de demain doit être agréable à conduire, connectée, mais aussi écologique. Une demande que les constructeurs ont bien comprise.
LES CARACTÉRISTIQUES DE LA NOUVELLE PEUGEOT 508
MOTORISATION PLUG-IN HYBRID
Motorisation hybride rechargeable en 180, 225 ou 360 chevaux
AÉRODYNAMISME
Une nouvelle silhouette haut de gamme pour plus de dynamisme
ESPACE
Un volume de coffre jusqu’à 1780 litres et une banquette arrière rabattable immédiatement
CONFORT
Aide à la conduite incluant une vision de nuit et la conduite semi-autonome
CONNECTIVITÉ
Le nouveau Peugeot I-Cockpit dispose d’un écran central HD de 10’’ personnalisable
nouvelle signature lumineuse identitaire à 3 griffes avec effet 3D s’intègre dans les projecteurs Matrix LED ultra fins au design unique. Elles sont aussi visibles à l’arrière du véhicule et incluent des indicateurs de direction à défilement.
QUAND TECHNOLOGIE ET CONFORT VONT
DE PAIR
Dans l’habitacle, l’accent est mis sur la qualité et la modernité des matériaux (tissu et cuir), mais aussi sur la nouvelle commande de boite de vitesse épurée. Alliant plaisir au volant et confort, la nouvelle Peugeot 508 dispose de systèmes d’aide à la conduite
pour plus de sécurité : vision de nuit, conduite semi-autonome de niveau 2, caméras HD pour l’aide au stationnement et suspension pilotée à 3 modes (normale, confort et sport).
Le nouveau système d’info-divertissement PEUGEOT i -Connect Advanced apporte toujours plus de technologie grâce à son écran central de 10 pouces haute définition personnalisable, à la navigation connectée TomTom, à la reconnaissance vocale en langage naturel et à la connectivité sans fil pour profiter du meilleur de l’univers des smartphones et de l’automobile.
Compact, le volant décuple quant à lui les sensations en offrant une agilité et une
précision de mouvement uniques, ce qui rend la nouvelle 508 parfaitement maniable en ville. Il regroupe en effet les commandes du système multimédia (sources audio, téléphone, volume et commande vocale).
UN MOTEUR HYBRIDE ET PUISSANT
Les nouvelles PEUGEOT 508 et 508 SW proposent deux versions hybrides rechargeables de 180 et 225 chevaux associées à une boite automatique à 8 rapports. Le modèle SPORT ENGINEERED dispose quant à lui d’une version de 360 chevaux. D’une capacité de 12,4 kWh et d’une puissance de 102 kW, la batterie peut être rechargée en maximum 6h39 selon le chargeur et est garantie pour 160,000 km. L’application MyPeugeot en assure une gestion optimale.
La combinaison de moteurs PureTech et électrique garantit la performance et la tenue de route. Par une simple impulsion, le conducteur peut sélectionner les modes de la boite de vitesse : Electric, Eco, Hybrid, Normal, Sport et 4WD. Un dispositif d’aides à la conduite et d’équipements dernière génération sécurisent la conduite et les trajets. Pour accompagner la transition énergétique, PEUGEOT propose des services comme PEUGEOT Easy-Charge facilitant l’accès aux différentes solutions de charge, y compris à l’étranger via une large offre de matériel, mettant à disposition des simulateurs et parcours digitaux, etc.
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Les équipements mentionnés sont disponibles en option, de série ou indisponibles selon les finitions.COMPÉTITIVITÉ ET DÉVELOPPEMENT DURABLE :
Quelles entreprises pour le Luxembourg ?
Les sept partis présents à la Chambre ont participé à cette table ronde.À l’heure où la compétitivité de l’économie luxembourgeoise est scrutée sous toutes les coutures, un coup d’œil à l’environnement entrepreneurial du pays s’impose. Le Luxembourg, terre d’opportunités et de défis, se distingue par son caractère résolument international. En 2020, la Banque mondiale plaçait le pays en pole position en termes d’ouverture commerciale. En 2021, il grimpait sur la 5e marche du KOF Globalization Index du KOF Swiss Economic Institute, renforçant son statut d’économie ouverte et mondialisée.
75 % de sa main-d’œuvre vient de l’étranger, une richesse qui donne à ses entreprises un accès sans précédent à divers marchés internationaux. Les big players y trouvent un tremplin vers le monde, ancré dans l’épicentre européen. Le Grand-Duché se veut également un champion du « pro-business ». Accessibilité des dirigeants politiques, écosystème favorable à l’innovation et partenariats solides dans le domaine de la recherche : autant d’atouts qui nourrissent son attractivité.
Et que dire du triple A accordé par les agences de notation internationales ?
C’est un gage de confiance pour les investisseurs. En 2022, la Cornell University, l’Insead et la World Intellectual Property Organization classaient le Luxembourg en 4e position des pays les plus politique-
ment stables parmi 132. Une assurance pour les investisseurs, qui voient dans le Grand-Duché un port sûr, un lieu d’excellence où investir et prospérer.
Macroéconomie et numérique
Les atouts du Luxembourg suffiront-ils à contrebalancer le ralentissement de la croissance économique ? En cette année tumultueuse, marquée par des bouleversements géopolitiques majeurs, l’inquiétude gagne les rangs des CEO luxembourgeois. Avec une croissance du PIB plafonnant à 1,5 % en 2023 contre 6,9 % en 2021, la morosité règne dans les sphères économiques.
Selon l’Annual Global CEO Survey 2023 de PwC, l’optimisme n’est plus de mise. 78 % des dirigeants luxembourgeois font part d’un pessimisme accru concernant les perspectives de croissance, surpassant la moyenne mondiale de 74 %. Un renversement de situation frappant, puisqu’en 2021, 79 % d’entre eux se montraient confiants par rapport à une croissance positive.
Qu’est-ce qui préoccupe nos CEO ?
Deux maux : l’inflation et la volatilité. Ils les identifient comme les principales menaces qui pèsent sur le business luxembourgeois, pas seulement pour cette année, mais pour les 10 années à venir.
Mais l’économie n’est pas le seul facteur d’inquiétude. La cybersécurité l’est
Photo EVA KRINS (MAISON MODERNE) Journaliste BENOÎT THEUNISSENLes atouts de l’économie luxembourgeoise, fortement dépendante de sa place financière, lui suffiront-ils pour perdurer et faire face aux enjeux macroéconomiques et technologiques ?
La question des politiques économiques à mettre en œuvre pour permettre au pays de rester dans la course est ouverte.
1 – LES PLUS GRANDS RISQUES POUR LES ENTREPRISES SELON LES CEO
aussi. Les dirigeants du Grand-Duché sont pleinement conscients que les cybermenaces sont devenues un risque quotidien, inéluctable. 28 % d’entre eux s’attendent à y être confrontés cette année – un taux qui grimpe à 32 % sur 5 ans, surpassant largement la moyenne mondiale de 25 % 1 .
Les pénuries de talents affectent la rentabilité
Face aux impacts sur la rentabilité dans la décennie à venir, 80 % des entreprises financières pointent les changements réglementaires – un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale de 65 %. De leur côté, 74 % des dirigeants d’entreprises non financières considèrent les pénuries de talents comme le risque majeur, surpassant également la moyenne mondiale de 55 % 2 . Les pénuries de talents sont aussi une préoccupation pour les entreprises financières,
avec 58 % des CEO luxembourgeois concernés, contre 48 % à l’échelle mondiale. Il n’est donc pas étonnant que 73 % des dirigeants luxembourgeois envisagent des investissements dans la formation continue de leurs équipes, 72 % dans l’automatisation des processus, et 67 % dans le déploiement de technologies avancées comme le cloud ou l’IA. Cependant, la décarbonation des modèles d’affaires arrive en 4e position des investissements envisagés, à 29 %, légèrement en dessous de la moyenne mondiale de 31 %.
Un colosse aux pieds d’argile L’analyse des différents secteurs sous l’angle de leur contribution au pays conclut qu’à eux seuls, le secteur financier (banque, assurance, asset management ) et le cluster industriel (TIC, services professionnels et administratifs, transport, logistique) constituent les activités économiques les plus
42,1 %
C’est la part de la contribution du secteur financier à la production totale du pays, incluant les banques, les assurances et les gestionnaires d’actifs. Jouant un rôle central dans le paysage économique, le secteur financier contribue à 24,3 % de la croissance de la valeur ajoutée et génère 9,7 % des offres d’emploi.
2 – LES FACTEURS IMPACTANT LA RENTABILITÉ AU COURS
DES 10 PROCHAINES ANNÉES SELON LES CEO
CEO DU SECTEUR FINANCIER :
Changements réglementaires
Changements dans les préférences / exigences des clients
Pénuries de talents
Technology disruptors
Les nouveaux entrants sur le marché depuis une industrie adjacente
La transition énergétique
Perturbations dans la supply chain
importantes 3 . Le premier restant inextricablement lié au second.
Le secteur financier, leader indétrônable en termes d’activités économiques, de contributions sociales, d’investissements en formation et de revenus de l’État, connaît néanmoins un freinage de sa valeur ajoutée. Depuis 2015, la croissance par employé des banques et des assurances n’est que de 2,4 %, selon PwC Luxembourg. Inquiétant, seulement 46 % des dirigeants financiers voient leur entreprise survivre au Luxembourg dans la prochaine décennie. Ce pourcentage atteint plus de 70 % en Irlande, au Royaume-Uni et aux ÉtatsUnis. Imaginer un secteur financier de taille « normale » donne le vertige. Les conséquences ? Une chute potentielle des recettes fiscales de 3 milliards d’euros, une perte de plus de 53.000 emplois, un recul d’excédent commercial de 22,1 milliards d’euros, et un PIB en berne
CEO du Luxembourg CEO du monde entier
CEO HORS SECTEUR FINANCIER :
Pénuries de talents
Changements réglementaires
Changements dans les préférences / exigences des clients
La transition énergétique
Technology disruptors
Perturbations dans la supply chain
Les nouveaux entrants sur le marché depuis une industrie adjacente
3 – ANALYSE DES ACTIVITÉS LES PLUS STRATÉGIQUES DU LUXEMBOURG
Servicesfinanciers(banque,assurance,assetmanagement)Servicesprofessionnelsetadministratifs ICT Industrie TransportetlogistiqueConstruction
4 – ANALYSE DE LA DURABILITÉ DES SECTEURS ÉCONOMIQUES LUXEMBOURGEOIS (AVEC UN SCORE DE 1 À 100)
Au-dessus de la moyenne En dessous de la moyenne
Proche de la moyenne
de 25 % minimum. Malgré tout, le secteur financier demeure champion en matière de durabilité, de génération de revenus, de contributions diverses et de formation 4 . Un paradoxal colosse aux pieds d’argile ?
Défis autour de la productivité
Au-delà des aspects sectoriels, l’attractivité de l’économie luxembourgeoise est remise en question alors que les investissements directs étrangers sont en déclin depuis quelques années. Tant en termes de flux d’investissement entrants que sortants 5 . Au final, cela nous amène à nous interroger sur la productivité du pays. Depuis 2015, le Luxembourg se trouve dans une situation délicate, affichant la croissance de productivité la plus faible de toute l’Europe, selon les observations de PwC Luxembourg. C’est une réalité qui contraste nettement avec la dynamique des six champions européens en matière de productivité : l’Irlande, la France, l’Allemagne, la Belgique, la Tchéquie et la Pologne. Malgré un progrès relatif dans le secteur agricole, le constat général pour les principaux secteurs économiques du Luxembourg est plutôt préoccupant. En effet, certains secteurs, jadis fleurons de l’économie luxembourgeoise, ont affiché une baisse notoire.
5 – ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
(IDE) AU LUXEMBOURG
IDE flux entrants (en milliards de dollars) IDE flux sortants (en milliards de dollars)
Le secteur financier luxembourgeois en est l’illustration la plus frappante. Il a subi une perte de 7,6 points de productivité entre 2016 et 2022. Un constat d’autant plus criant que, dans le même temps, ce secteur a continué de progresser au niveau européen. Les élections législatives d’octobre feront-elles émerger des politiques innovantes pour retrouver le chemin de la croissance ?
Bingo.lu, feel more home than at Home
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La nouvelle plateforme immobilière qui place vos désirs au premier plan.
« Les revenus de l’impôt des sociétés sont nécessaires pour investir dans le logement et la mobilité. C’est important pour notre compétitivité. »
« Le secteur financier est toujours le bienvenu au Luxembourg. C’est un message que nous tenons à faire passer. Et nous comptons tout faire pour qu’il puisse se développer. »
« En matière de financement de la recherche & développement, nous ne nous situons même pas à la moitié de la moyenne européenne. »
FRANÇOIS BENOY Député (déi Gréng)FRANZ FAYOT Ministre de l’Économie (LSAP)CLAUDE WISELER Député et coprésident (CSV) TOMMY KLEIN Conseiller politique (Piratepartei)
« 5.000 milliards d’euros sur notre place financière, nous disposons d’un levier pour le développement durable. »
« Le secteur financier est une carte majeure que nous avons à jouer. »
« Notre productivité par habitant stagne et se situe largement en dessous de la moyenne européenne. »
« Une réduction du taux d’affichage de notre impôt des sociétés ne fait pas partie des sujets centraux dont me parlent les entreprises. »
« Le secteur financier est prioritaire pour nous. S’il reste stable, il perdra en vitesse à l’international. Il faut donc le soutenir,
« Nous voulons une réforme fiscale, que ce soit au niveau de l’impôt des personnes physiques ou du taux d’affichage de l’impôt des sociétés. »
GARY DIDERICH Co-porte-parole (déi Lénk) FRED KEUP Député (ADR)LEX DELLES Ministre des Classes moyennes et président (DP)
« Le Luxembourg doit devenir précurseur en matière de responsabilité sociale et environnementale. »
« Si le Luxembourg perdure dans la course à la fiscalité la plus basse possible, il y perdra toutes ses ressources pour faire face à la transition écologique. »
« Tout le challenge du Luxembourg va être de garder une croissance économique élevée tout en diminuant la croissance démographique. »
continuer à le développer. »
La place financière est-elle le principal secteur à développer ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Bien que les réponses soient partagées, pratiquement tous les partis ont une vision très proche. Le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), résumait plutôt bien celle-ci :
« La finance est un secteur important qu’il faut continuer à développer et à transformer vers une finance verte. Mais, à côté, bien d’autres domaines sont aussi à développer afin de diversifier notre économie. »
La position des partis diverge ainsi, surtout selon l’ordre dans lequel ils placent ces deux priorités. Seuls les Pirates expliquent « ne pas vouloir amplifier la dépendance du pays vis-à-vis du secteur financier ».
Faut-il relancer une compétition fiscale, avec des mesures comme l’abaissement du taux d’affichage de l’impôt sur les sociétés à 21 %, qui est une moyenne européenne ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Il existe une vraie scission entre les partis sur cette question. Ainsi, le CSV et l’ADR veulent un Luxembourg qui s’inscrit dans une « compétition fiscale qui est une réalité à l’échelle internationale », là où les partis situés plus à gauche sur l’échiquier ne veulent pas de cette course à la fiscalité la plus basse possible.
« La compétitivité ne se limite pas à la fiscalité », argumentent-ils ainsi. Le DP, quant à lui, se situe entre les deux, « ne voulant pas [se] mêler à une compétition fiscale, mais souhaitant tout de même un taux d’affichage compétitif par rapport à la moyenne européenne ».
Faut-il abandonner la taxe d’abonnement dans le secteur financier pour trouver un second souffle vis-à-vis d’autres places financières européennes ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« Celui qui répond positivement à cette question devra aussi expliquer où il compte retrouver le milliard d’euros correspondant à cette recette fiscale » : en quelques mots, Lex Delles (DP) a planté le décor. « Le budget de l’État n’y résisterait pas », ajoute Claude Wiseler (CSV), expliquant ensuite que son parti prévoit une réduction, voire une abolition, de cette taxe pour certains produits de type ESG. Ce à quoi Lex Delles et Franz Fayot (LSAP) répondent que l’actuel gouvernement a déjà mis en place certaines adaptations à venir dans un projet de loi.
13 propositions concrètes ont été présentées aux participants. Et nous leur avons demandé de se positionner, pour leur parti, de manière claire, par rapport à celles-ci.
Un autre secteur que la place financière arrivera-t-il à 15 % du poids économique (jobs, impôts…) de la place financière d’ici 10 ans ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Un thème jugé très compliqué par les panélistes. « Comment peut-on connaître aujourd’hui la situation qu’on vivra dans 10 ans ? », avançait ainsi François Benoy (déi Gréng).
Il apparaît que ceux qui ont répondu positivement à la question l’ont ainsi fait avec l’espoir que la « nécessaire diversification des secteurs » aura bien été développée d’ici 10 ans.
Franz Fayot (LSAP) pointe « l’espace, la santé ou l’industrie 4.0 – davantage productrice grâce à la digitalisation et l’intelligence artificielle » comme étant des secteurs d’avenir.
Lex Delles (DP) ajoute celui des technologies de l’information et de la communication.
Faut-il faciliter l’arrivée de sociétés qui créent peu d’emplois, mais à forte valeur ajoutée ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« Attirer les start-up, ces sociétés avec une capacité d’innovation très importante, voilà le genre de tissu économique que nous essayons déjà de construire aujourd’hui », lance le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP). Tous les panélistes semblent plus ou moins d’accord à ce niveaulà, déi Gréng précisant seulement qu’« une telle stratégie n’a de sens que si elle s’incorpore dans un plan global ». L’ADR, de son côté, y voit « la meilleure solution », avec « un modèle de croissance qualitatif » tout en étant « démographiquement modéré ».
Faut-il faciliter l’arrivée de sociétés technologiques, même si cela a un impact plus négatif sur les ressources en énergie ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« La plupart des entreprises technologiques possèdent aujourd’hui un agenda en matière de neutralité carbone », lance d’entrée de jeu Franz Fayot (LSAP), pour qui cette question ne semble donc plus avoir lieu d’être. Ce qui n’empêche pas Claude Wiseler (CSV) et Lex Delles (DP) d’argumenter : « Si on veut développer un secteur ICT ou des data centers, on ne peut répondre que positivement à une telle question. » Tout en soutenant la transition écologique des entreprises et en « veillant à l’utilisation de la meilleure technologie », ajoute François Benoy (déi Gréng). Enfin, pour déi Lénk, il faut bien garder en tête, sur un thème comme celuilà, que le Luxembourg n’a guère de potentiel en matière de production d’énergie.
Faut-il créer une grille d’évaluation qui reprenne toutes les composantes (énergie, création de jobs, impôts, valeur ajoutée pour l’écosystème) pour avoir une vue claire sur ce que veut le pays ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
C’est la seule fois de cette soirée du 6 juin où les panélistes sont unanimes. Ils sont tous en faveur de la création de cette grille d’évaluation… qui existe déjà, selon le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP). « Elle s’appelle ‘Check de compatibilité’ et a été introduite récemment, expliquetil. Elle s’appliquera aux nouveaux projets industriels d’envergure afin d’anticiper et de vérifier la compatibilité avec les critères avancés. C’est donc un instrument d’analyse qui apporte de la prévisibilité pour les investisseurs souhaitant rallier notre pays. »
Faut-il faciliter l’arrivée de sociétés qui créent beaucoup d’emplois, peut-être moins qualifiés, pour réduire le chômage ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Alors que le CSV se dit favorable à une telle mesure, Lex Delles et le DP avancent que le chômage au Luxembourg est bas, voire très bas. « Il ne faut donc pas attirer des entreprises dans ce seul but-là », explique le ministre des Classes moyennes. Pour réduire le chômage, il prône la formation, tout comme déi Lénk. Les Pirates sont sur la même longueur d’onde, Tommy Klein expliquant : « Si on attire de telles entreprises, il faut le faire de manière réfléchie. Du personnel moins qualifié est souvent synonyme d’une présence sur le plan physique. » Or, le logement et la mobilité sont déjà des défis importants dans les conditions actuelles…
Faut-il créer un guichet unique d’évaluation qui rende des décisions objectives très rapidement ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« C’est une idée intéressante. Histoire de ne pas revivre des cas comme Google ou Fage », lance François Benoy (déi Gréng). Mais on s’aperçoit vite que les panélistes n’ont pas forcément la même définition de ce que pourrait être ce guichet. Ainsi, Claude Wiseler (CSV) imagine qu’il effectuerait le dispatching entre les différents ministères, tandis que, pour Franz Fayot (LSAP), ce guichet unique est, dans les faits, l’État luimême. Pour Lex Delles (DP), à côté de critères objectifs, il faut laisser une place pour un pouvoir d’appréciation. Ce qui ne semble pas compatible, selon lui, avec un guichet unique.
Faut-il que les décisions soient rendues publiques ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Une question qui s’est avérée être une belle passe d’armes entre le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), et Claude Wiseler (CSV). Ce dernier s’exprimant pour davantage de transparence, tout en ajoutant «comprendre qu’on ne puisse pas révéler ce qui touche au secret professionnel ».
«Mais ce genre de dossier relève pratiquement toujours du secret des affaires. C’est pour cela qu’on ne rend pas les motivations publiques », répondit Franz Fayot.
«Cela enlèverait pourtant le caractère arbitraire qui peut accompagner certaines décisions », rétorqua Claude Wiseler.
«On est dans un État de droit, M. Wiseler. Si quelqu’un trouve une décision arbitraire, il peut avoir recours à la justice. »
Faut-il créer une infrastructure nationale souveraine pour le cloud et la cybersécurité, par exemple, pour que les PME et les autres entreprises aient accès plus facilement à des solutions pour les enjeux de demain, parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’offrir des solutions assez performantes ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« Tout cela existe déjà », lance le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP). Ce dernier faisant référence aux offres de Post en matière de cloud ou à la Luxembourg House of Cybersecurity. « Sans oublier l’accès à notre superordinateur, Meluxina. Ce sont des services à la disposition des entreprises quasiment uniques en Europe », continue-t-il, soutenu par le ministre des Classes moyennes, Lex Delles (DP). Et ce alors que Tommy Klein (Piratepartei) juge, quant à lui, ces solutions comme étant « chères » et pas toujours adaptées aux PME.
Faut-il créer un test bed d’innovation qui permette, à toute société technologique qui veut essayer sa technologie en situation réelle, de pouvoir avancer au Luxembourg après y avoir installé une structure, recruté des employés et prévu des investissements, sous la supervision d’un régulateur de l’innovation en lien avec les cadres nationaux et européens ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
Pas d’unanimité sur cette question. Pourtant, tout le monde semble être plus ou moins sur la même longueur d’onde. « On veut un Luxembourg qui soit un pays de créateurs, un bassin de ressources », résume Tommy Klein (Piratepartei). À l’image du HE:AL Campus en projet du côté d’Esch, du Space Campus ou du Luxembourg Automotive Campus de Bissen. Des programmes pouvant mener à la création de masse critique dans des domaines de pointe. « Ce que nous ne voulons pas, c’est que le Luxembourg (et les Luxembourgeois, ndlr) devienne l’objet de tests », conclut Franz Fayot (LSAP).
Faut-il mettre en place un régime d’aide aux sociétés qui s’engageraient plus fortement dans la transition écologique vertueuse et dans le respect des droits de l’Homme ?
DÉI LÉNK PIRATEPARTEI
DÉI GRÉNG LSAP DP
CSV ADR
« Il faut soutenir les entreprises dans leur transition écologique. Mais on ne peut pas établir un régime spécial d’aide pour des choses non négociables, comme le sont les droits de l’Homme ou l’écologie », s’agace Gary Diderich (déi Lénk). D’autres voudraient, cependant, voir naître des incitatifs supplémentaires afin de développer plus rapidement encore le développement durable des entreprises. Ce à quoi Franz Fayot (LSAP) réagit en expliquant que le gouvernement est déjà en train de plancher sur la modification de son régime d’aide.
Question secrète
Quelle société aimeriez-vous voir arriver au Luxembourg, et pourquoi ?
Gary Diderich (déi Lénk) : Patagonia, une entreprise de vêtements de sport qui revendique son engagement éthique et écologique.
« On peut s’en inspirer. »
Tommy Klein (Piratepartei) :
Tesla. « Ou plutôt son centre de recherche. »
François Benoy (déi Gréng) :
« Une banque solidaire et écologique. Ce serait un levier énorme. »
Franz Fayot (LSAP) :
Blue Origin, la société aérospatiale du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos.
« Sa stratégie est alignée sur celle du Luxembourg. Je leur ai déjà rendu visite… »
Lex Delles (DP) :
« Une société de l’industrie manufacturière climatiquement neutre. Le Covid nous a bien montré à quel point cela manquait en Europe. »
Claude Wiseler (CSV) :
« Un centre de recherche d’une grande compagnie d’ICT qui pourrait pousser ce secteur sur notre territoire. »
Fred Keup (ADR) :
« Une entreprise dans le domaine de la recherche et de l’innovation. Pourquoi pas Tesla, en effet… »
Retrouvez la vidéo de la table ronde dans son intégralité en replay sur paperjam.luSoutenir l’entrepreneuriat féminin au Luxembourg
L’entrepreneuriat féminin constitue une part importante du tissu économique. BGL BNP Paribas veille à le soutenir.
Selon l’Observatoire BNP Paribas de l’Entrepreneuriat au Féminin, l’entrepreneuriat féminin est caractérisé par une certaine forme de prudence. Plus que les hommes, les femmes craignent de ne pas dégager assez de revenus (36 %), ont peur de l’échec financier (25 %) et déclarent manquer de confiance en elles-mêmes (18 %). Elles recourent donc peu au crédit, préférant auto-financer le lancement de leur société (73 %).
Consciente de l’importance de l’entrepreneuriat au Luxembourg, BGL BNP Paribas accompagne les entrepreneurs à travers deux lignes de service dédiées, l’une pour les professions libérales, l’autre pour les PME, qu’elles soient de petite taille ou très développées. Les entrepreneurs peuvent y trouver tout ce dont ils ont besoin pour leur société – ouverture d’un compte professionnel, gestion quotidienne, crédits, transmission,
etc. – ainsi qu’une oreille attentive, à l’écoute de leurs différents besoins.
Mais BGL BNP Paribas va encore plus loin dans son engagement vis-à-vis de l’entrepreneuriat féminin. En collaboration avec la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprises Luxembourg (FFCEL), la banque organise un cycle de conférences (https://ffcel.lu/nos-evenements/#agendacomplet) articulées autour d’une présentation, d’une partie interactive et d’un cocktail de networ king, visant à inspirer les femmes entrepreneuses et à leur donner certains outils. La prochaine conférence présentera les différents modes de financement à disposition des entrepreneuses, dont le microcrédit, une possibilité qu’offre Microlux, institution dont BGL BNP Paribas est actionnaire et membre fondateur.
EN_SAVOIR_PLUS
BGL BNP PARIBAS S.A.
50, avenue J.F. Kennedy L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481
csr@bgl.lu
Retail banking : la banque de tous les jours
64 JERRY GRBIC
« Ne pas avoir de banques rentables est un facteur d’instabilité »
66 EN CHIFFRES
Un secteur stable et résilient
68 L’INNOVATION
DANS LA BANQUE
« La technologie doit convenir à tous les âges »
72 AGENCES ET RÉSEAUX BANCAIRES
Avoir le physique du numérique
74 LA BANQUE DE DEMAIN Les pistes d’une réinvention
Vu de l’extérieur, le secteur bancaire semble fragile.
Au Luxembourg, il se porte bien. Pour 2022, les derniers chiffres compilés par l’ABBL sont bons : un produit net bancaire en hausse de 10,7 % à 14,102 milliards d’euros ; des résultats avant provisions de 6,205 milliards (+21,8 %). Des chiffres qui n’incitent cependant pas les banquiers à l’optimisme, si l’on en juge par le niveau de provisions constitué : 1,288 milliard (+401,8 %).
Dans ce contexte, il est un îlot de stabilité : la banque de détail. Une banque de terrain, de proximité, et dont l’activité compte parmi les plus solides du secteur. Si les marges sont faibles, elles restent stables et évoluent de pair avec la croissance de l’économie et celle du nombre de résidents. Symbiose logique pour des acteurs dont le rôle sociétal consiste à financer le développement économique du terroir. Et aussi, désormais, les transitions énergétiques et digitales.
Charge à eux de s’adapter à l’évolution de l’époque et de ses clients.
LES DÉFIS DE LA BANQUE RETAIL
Pour Jerry Grbic, CEO de l’ABBL, il est important que les banques soient stables et rentables pour pouvoir jouer leur rôle dans l’économie, qui est, via le crédit, de financer le développement économique, la transition énergétique et digitale.
Journaliste MARC FASSONE JERRY GRBIC CEO ABBLLes banques de détail comme autant de sémaphores pour l’économie du pays. C’est comme cela que Jerry Grbic voit leur rôle. « Je crois que, face aux incertitudes qui préoccupent nos concitoyens comme nous-mêmes, banquiers, il est important que les banques de détail connaissent leur place et continuent à soutenir leur clientèle, c’est-à-dire les résidents et le tissu des PME. » Elles ont cependant de nombreux défis à relever afin d’assurer cette fonction sociale. Et le premier d’entre eux constitue leur rentabilité. L’ABBL le répète depuis des années, « une banque sur cinq n’est pas rentable ». Mais ce sont principalement les banques privées et les banques d’affaires qui sont visées. « L’activité des banques de détail est une des activités les plus stables dans le monde bancaire. Certes, elles se caractérisent par des marges globalement assez faibles, mais stables dans le temps et qui évoluent souvent avec la croissance de l’économie et du nombre de résidents . » Pour Jerry Grbic, qui rappelle qu’en Europe, le financement de l’économie passe d’abord par le crédit bancaire, « ne pas
avoir de banques rentables est un facteur d’instabilité ».
Les Luxembourgeois ont confiance en leurs banquiers
Le principal facteur d’instabilité pour une banque, c’est la perte de confiance. Celle-là même qui a emporté Credit Suisse et provoqué une crise bancaire outre-Atlantique. En Europe, le secteur a résisté « grâce à l’action concertée des banques centrales et des régulateurs européens, ainsi qu’au cadre réglementaire et prudentiel. Malgré les incertitudes, on n’a pas assisté à des retraits massifs de capitaux de la part de la clientèle. » Au-delà de cette preuve de confiance, Jerry Grbic estime que les banques et les banquiers disposent d’une bonne image dans l’opinion, « meilleure en tout cas que ce que pourrait laisser supposer tout ce qu’on peut lire dans les médias ». D’ailleurs, « lorsque des clients ont besoin d’être conseillés pour leur patrimoine, c’est vers le banquier qu’ils se tournent ». En revanche, le CEO de l’ABBL est conscient qu’il existe une méconnaissance du fonctionnement des banques. « Parfois, de l’extérieur, les
L’image des banquiers est meilleure en tout cas que ce que pourrait laisser supposer tout ce qu’on peut lire dans les médias. »Photo Romain Gamba
« Ne pas avoir de banques rentables est un facteur d’instabilité »
banques sont vues, non pas comme une activité commerciale, mais comme une institution publique. » D’où une incompréhension face aux profits toujours plus importants des banques…
Le taux d’intérêt, source de challenges et d’insatisfaction
Ces bénéfices, Jerry Grbic les relativise. Le résultat net du secteur bancaire luxembourgeois dans son ensemble a progressé de 2 %, porté par la hausse de 39 % des revenus d’intérêt due à la hausse des taux d’intérêt. Cette hausse –et son coût répercuté aux usagers – est une potentielle source d’insatisfaction. Un danger qu’il démine : « Ce que les gens oublient, c’est que c’est la BCE qui décide du niveau des taux. Les banques de détail ne font que suivre. L’évolution des taux d’intérêt par rapport aux taux directeurs dépend de la concurrence : les banques peuvent décider de ne pas répercuter, du moins immédiatement, une hausse des taux. L’an dernier, la première hausse de taux de la BCE ne l’a pas été. Après, les banques ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent et doivent répercuter ces hausses. Ce qui peut avoir un fort impact sur les clients qui ont des prêts en cours. » Cette hausse des taux est d’abord, pour lui, le signe d’un retour à la normale après une décennie de taux
faibles, voire négatifs. « Maintenant, la rapidité inédite à laquelle les taux ont augmenté n’était bénéfique ni pour les banques ni pour les clients », ajoute-t-il, pointant la hausse des inquiétudes chez ces derniers. Cette hausse trop rapide a contraint les banques à adapter en urgence leurs portefeuilles. « Le métier de la banque, c’est d’équilibrer les différentes durées entre les dépôts et les crédits. » La hausse des taux a mécaniquement fait baisser la valeur des obligations à taux fixe, et donc la valeur des portefeuilles d’actifs des banques a diminué. La réglementation européenne IRRBB (Interest Rate Risk in the Banking Book) a forcé les banques à réagir, pas forcément au mieux de leurs intérêts. Fait positif, la hausse des taux n’a pas eu l’impact attendu sur l’activité de crédit hypothécaire. Une activité pour laquelle « les banques luxembourgeoises ont toujours eu une approche assez défensive et conservatrice ». Si la hausse des taux peut mettre des clients en difficulté – Jerry Grbic le reconnaît facilement –, la hausse régulière des prix de l’immobilier ces 30 dernières années fait baisser le loan-to-value dans les livres des banques. Ce qui fait dire au CEO de l’ABBL que le risque d’une crise immobilière, s’il existe, ne va pas mener à une crise majeure.
1,6 %
C’est le pourcentage des défauts de paiement sur tous les crédits accordés par les banques au Luxembourg au 31 décembre 2022. Un taux largement en deçà de la moyenne européenne, qui se situe à 2,3 %.
Les défis opérationnels des banques
LA GUERRE DES TALENTS
Face à la difficulté de recruter, l’ABBL souhaite une offre de formation qui tienne mieux compte des besoins du secteur. Certes, 80 % des étudiants étrangers diplômés de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance restent au pays à la fin de leurs études. « Malheureusement, il n’y en a pas encore assez », regrette Jerry Grbic. L’ABBL appelle au développement de nouvelles formations. Elle veut également un meilleur soutien aux entreprises qui investissent dans la formation.
LE LOGEMENT DES TALENTS
Le cadre permettant d’attirer des talents ne se limite pas à des mesures sociales et fiscales : il faut aussi les loger. Dans cette année électorale, l’ABBL appelle à la mise en place de partenariats public-privé pour la construction de logements dédiés. Mais il est fort à craindre que ce soit moins une question de financement qu’une question de disponibilité des terrains qu’il faille régler. Voilà un projet qui va donner au terme « communauté financière » un autre sens.
LE SOUTIEN À LA COMPÉTITIVITÉ
Pas d’année électorale sans demandes fiscales. Au nom de la compétitivité, les banques de la Place demandent un taux nominal global de l’impôt sur le revenu des sociétés conforme à la moyenne actuelle de l’UE. Taux qui tournerait aux alentours de 21 %. Elles demandent également une modernisation du régime de la bonification d’impôt pour les investissements en faveur de la transformation digitale et durable pour mieux soutenir les banques dans leurs efforts en la matière.
LE DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE
Pour Jerry Grbic, la banque de demain fera de plus en plus appel à la technologie. Pour l’analyse des dossiers de crédits, par exemple, qui reposera de plus en plus sur des algorithmes améliorant la connaissance des clients et donc la gestion des risques. Pour les reportings également, qui sont de plus en plus exigeants. Si une banque veut être conforme à AnaCredit, ce sont 192 points d’attention qu’elle doit communiquer à la CSSF à chaque dossier de crédit. Cela a un coût.
Un secteur stable et résilient
Dans un monde caractérisé par une succession de crises rapides, la banque de détail fait preuve d’une belle résistance. Les résultats 2022 des principaux acteurs montrent une progression des résultats nets comme des bilans, tandis que les effectifs restent stables – alors même que la clientèle se tourne de plus en plus vers la banque en ligne.
Une capacité bénéficiaire intacte
Le secteur des banques à guichet au Luxembourg, c’est six banques. Dans l’ordre alphabétique : la BCEE (Banque et caisse d’épargne de l’État), BGL BNP Paribas, la BIL, ING Luxembourg, Post et la banque Raiffeisen. Des établissements qui, même si les enseignes ont changé çà et là, sont bien implantés sur la Place depuis des décennies. Des banques qui, année après année, même en cas de crises, affichent une certaine constance dans leurs bilans et dans leurs résultats.
MAILLAGE LOCAL
Deux caractéristiques majeures du secteur de la banque de détail au Luxembourg sont sa stabilité et son ancrage local. Selon le Retail Banking Survey 2022 de l’ABBL –derniers chiffres disponibles –, les propriétaires de la majorité des actifs et des passifs sont à 88 % des résidents luxembourgeois.
Un pourcentage qui passe à 96 % si l’on y ajoute les personnes originaires de nos trois pays voisins. Un pourcentage qui est garant de la bonne santé du système, l’activité des banques de détail ayant tendance à souvent évoluer en parallèle avec la croissance de l’économie et celle du nombre de résidents.
Évolution du bénéfice pour 2022 des banques de détail luxembourgeoises
En millions d’euros
819,7
bénéfice net pour les banques de guichet
Près de 900 millions d’euros de bénéfice net pour les banques de guichet. En attendant les résultats d’ING Luxembourg, dont le bénéfice net de 2021 atteignait 91 millions, les banques de détail ont dégagé un bénéfice net de 819,7 millions d’euros en 2022. Un chiffre à mettre en relation avec un résultat net de l’ensemble du secteur s’élevant à 4,021 milliards pour l’exercice 2022.
Maturité digitale
Plus qu’un acquis de la crise du Covid, c’est une confirmation : les clients des banques luxembourgeoises ont pris l’habitude d’utiliser les services bancaires en ligne.
Michael Burch,chairman du Retail Banking
Clusterde l’ABBL et CEO d’ING Luxembourg, parle même d’un « certain niveau de maturité digitale » de la clientèle. Les chiffres arrêtés à la fin de l’année 2021 vont en ce sens : baisse de 16 % des retraits et de 9 % des opérations de virement effectuées en agence, hausse de 7 % des virements par e-banking. De manière générale, le recours aux services d’e-banking est en hausse de 5 % pour les clients privés et de 8 % pour les clients professionnels, indique l’ABBL.
Dans ce contexte, le nombre d’agences et de distributeurs automatiques de billets (DAB) reste stable (231 agences, soit un recul de 2 %, et 539 DAB, soit une baisse de 4 %).
Évolution de l’emploi bancaire
Effectifs dans l’ensemble du secteur bancaire
Effectifs dans le secteur retail* Dont personnel en agence*
* chiffres non disponibles pour 2021 2022
La digitalisation ne nuit pas à l’emploi
Le secteur bancaire représentait 26.012 emplois à la fin de l’année 2022. Près du quart de ces emplois concernent les banques de détail, soit 7.340 postes à la fin de l’année 2021. La digitalisation ne se traduit donc pas par les pertes massives d’emplois que l’on redoutait il y a encore quelques années. La part de ces employés en agence reste également stable, à environ 1.500 personnes. Soit un cinquième des effectifs. Si impact il y a, on le ressent moins sur le volume que sur les compétences des équipes en contact avec la clientèle. Le guichetier à l’ancienne est en voie de disparition. Le principal défi de la digitalisation, pour les banques, c’est la formation et la montée en compétence des équipes.
technologie doit convenir à tous les âges »
Christophe Medinger, deputy head of business unit digitalisation chez Spuerkeess, détaille la philosophie de la banque en matière d’innovation, les attentes de toutes les parties prenantes et les contraintes spécifiques qui s’appliquent au secteur.
En quoi consiste l’innovation pour une banque comme Spuerkeess ?
C’est de trouver les meilleurs moyens d’utiliser la technologie existante – que ce soient les systèmes d’information, les ordinateurs, les devices ou la couche logicielle – afin de rendre la vie plus facile aux employés en optimisant les processus et de fidéliser les clients. Un client qui apprécie les technologies qu’on lui met à disposition est un client qui reste.
Technologie et innovation sont-elles devenues des éléments différenciateurs entre banques, un critère de choix pour les clients ?
Si la question est de savoir si les clients viennent dans une banque pour ses produits bancaires traditionnels ou pour sa capacité à être innovante, je dirais que c’est un peu des deux. Il y a une catégorie d’âge pour qui l’innovation n’est pas un critère. Mais pour les nouvelles générations, le nom d’une banque ne veut plus dire grand-chose. Ce qui compte, pour elles, c’est de savoir si elles ont une bonne app et si elles peuvent gérer leurs finances d’une manière transparente et 24/7.
Comment cela se traduit-il chez Spuerkeess ?
Nous avons cette image traditionnelle que nous voulons conserver auprès de cette génération pour laquelle l’historique et la marque sont importants. Sans sacrifier notre volonté d’innovation. Selon moi, la technologie doit convenir à tous les âges. Il faut essayer de rester up to date avec les jeunes, avec des fonctionnalités comme Apple Pay, les prêts personnels en ligne, et proposer à tous des solutions qui facilitent la vie, comme la signature de documents en ligne. L’élément différenciateur, c’est de simplifier la vie de tous nos clients. L’innovation, aujourd’hui, ce n’est pas de réinventer la roue, mais de marier ce qui existe par ailleurs pour faire quelque chose de mieux.
Et qu’attendent vos employés de l’innovation ?
Ils expriment la même chose : que cela leur rende la vie plus facile. Ils ne veulent plus faire des tâches qui, selon eux, pourraient être faites par des ordinateurs à leur place. Ils veulent aller là où il y a besoin de réflexion, d’analyses,
« Pour les nouvelles générations, le nom d’une banque ne veut plus dire grand-chose. »CHRISTOPHE MEDINGER Deputy head of business unit digitalisation Spuerkeess
Journaliste MARC FASSONE
DANS LA BANQUE
« La
de décision. Vers les tâches qui apportent de la valeur.
Pour autant, les réticences à l’innovation et aux nouvelles technologies sont souvent internes. Qu’en estil chez vous ? Quand il y a du changement, il y a toujours des réticences. Cela dépasse le seul cas de la digitalisation. Il y a tout un travail de gestion du changement à faire. Nous avons fait beaucoup d’efforts en interne pour accompagner les employés lorsqu’ils doivent utiliser un nouvel outil ou expérimenter une nouvelle façon de travailler. S’ils sont bien encadrés, cela se passera bien. Mais il faut les écouter, les former…
Et qu’attend votre conseil d’administration sur le plan de l’innovation ?
La préoccupation première au niveau du conseil d’administration, c’est la sécurité. Il y a une peur véritable que l’on se fasse hacker, qu’il y ait une fuite de données ou que nous fassions l’objet d’une attaque de type ransomware, comme chez Enovos. Mais il y a aussi la volonté que Spuerkeess montre l’exemple pour toute la Place en matière technologique. L’article 5 de la loi du 24 mars 1989 sur la BCEE – loi qui tient lieu de statuts à la banque – dispose que la banque a pour vocation de contribuer, par ses activités, au développement économique et social du pays dans tous les domaines. Cela inclut, pour moi, l’innovation.
Faisons un peu d’histoire : quelle a été, selon vous, l’innovation disruptive qui vous a fait changer d’ère ? Pour moi, cela a été les prêts personnels full digital. On était en 2018, et nous avons été les premiers à octroyer des prêts via smartphone. Aucune banque ne le faisait avant et, même aujourd’hui, il y a peu de banques qui le font. Nous avons un modèle derrière qui, par rapport à ce que nous connaissons de nos clients, calcule le droit au prêt. Et, si le feu vert est donné, l’argent est mis à disposition sur le compte en cinq minutes. Ce process a donné lieu à une grande discussion en interne où le fait de décaisser de l’argent sans intervention humaine n’allait pas de soi… Une fois cette mission menée à
bien, toutes les portes étaient ouvertes pour que nous allions plus loin.
Entre user expérience, d’un côté, et sécurité et contraintes réglementaires, de l’autre, votre vie d’innovateur n’estelle pas compliquée plus que de raison ?
Je viens du monde de l’IT. Monde où l’on parle souvent de la compliance et du légal comme autant de business prevention unit… Ce sont des contraintes qui ralentissent énormément les projets IT. Avec nos équipes en interne, nous pourrions livrer beaucoup plus et plus vite. Nous devons faire beaucoup de tests et d’assessments et prouver qu’il n’y a pas de risque pour la banque. La BCEE est une banque systémique, nous sommes donc très surveillés au niveau de nos infrastructures technologiques. C’est beaucoup plus de contraintes que pour une startup. Mais la contrepartie est que l’argent de nos clients est en totale sécurité chez nous.
Le sujet d’actualité dans le monde de la technologie, c’est l’intelligence artificielle. Avezvous des projets dans cette matière ?
Pour tout ce qui est modélisation, l’intelligence artificielle, comme on l’appelle, ou le machine learning font déjà partie des modèles. Ces modèles – qui, par exemple, définissent des ratings ou des lignes de crédit – utilisent des algorithmes qui viennent du monde du machine learning. Nous avons plusieurs équipes qui travaillent sur le sujet et qui essayent de trouver des use cases. Un peu comme nous avons fait la catégorisation de mouvement pour les clients, nous essayons d’optimiser des processus détectés : définir quel est le meilleur produit pour un client, par exemple, ou essayer de détecter les contraintes ou les risques qui pèsent sur une société. Le battage médiatique sur le language processing à la ChatGPT est aussi arrivé au sein de la banque. Nous sommes en train de regarder où cela pourrait être utile. Sans oublier les contraintes réglementaires existantes : il est hors de question de mettre des données clients dans ChatGPT. Il va falloir trouver des cas d’utilisation neutres par rapport à nos obligations de confidentialité.
« L’innovation, aujourd’hui, ce n’est pas de réinventer la roue, mais de marier ce qui existe par ailleurs pour faire quelque chose de mieux. »
CHRISTOPHE MEDINGER Deputy head of business unit digitalisation Spuerkeess
TABLE RONDE 4/4
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES :
LE GRAND DÉBAT DES CANDIDATS TÊTES DE LISTE
En vue des élections législatives, Paperjam rassemble autour d’un débat les candidats têtes de liste visant la fonction de Premier ministre. Développement durable, accès au logement, réforme de l’imposition, organisation du travail et croissance économique sont quelques-uns des grands marqueurs pour poursuivre l’évolution du Luxembourg et le bien-être de ses plus de 650.000 habitants. Dans un système politique habitué aux compromis, aux coalitions, la capacité du
PwC - Crystal Park
2, rue Gerhard Mercator L-2182 Luxembourg
Premier ministre à fédérer les forces politiques du pays devrait rester essentielle. Où se trouve le point d’équilibre entre consensus et capacité d’action au service du pays ?
Focus sur les Spëtzekandidaten, avec leurs convictions, caractères et volontés. Paperjam rassemble les candidats têtes de liste, notamment des partis représentés au Parlement.
Avoir le physique du numérique
L’ouverture et la fermeture des agences ?
« Le premier critère est d’ordre démographi que », estime Jerry Grbic, CEO de l’ABBL. Oubliez le mot « réduction ». En matière de politique de réseau bancaire, les maîtres-mots des professionnels sont « redéploiement », « adaptation », « aménagement » et « consolidation ».
Le premier objectif est de se rapprocher des lieux de concentration ou de passage de la clientèle. Ces derniers deviennent des lieux stratégiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si toutes les enseignes du pays se retrouvent autour de la gare à Luxembourg-ville : Post, ING, BGL BNP Paribas, Raiffeisen, BCEE et la BIL sont à portée de vue les unes des autres, constate Stéphane Di Carlo, partner chez EGB Interior Design. Ni si les grands centres commerciaux constituent désormais des cibles pour l’établissement d’agences.
La localisation d’une agence peut également être l’occasion d’accroître la visibilité d’une enseigne. Dans une stratégie d’adresse de prestige, la fréquentation peut alors passer au second plan. Une carte que jouent les banques avec des agences de prestige et d’autres où prime le fonctionnel.
La fin des guichets
Cette politique de relocalisation se conjugue avec une campagne de rénovation. Une rénovation en profondeur qui va bien au-delà de la simple décoration. « Les agences comme on les connaissait dans les années 90, c’est complètement révolu ; trop chères en termes de ressources,
de matériel et de staff », précise Stéphane Di Carlo. Selon lui, la tendance est d’offrir une agence bancaire comme un service supplémentaire aux clients, ce qui a un impact sur l’aménagement intérieur. Il avance d’ailleurs le terme de « boutique », semblable dans leur esprit aux magasins d’entreprises de technologie comme Tango ou Lineheart.
Témoins de l’entrée des agences bancaires dans l’ère du libre-service digital, la première chose que l’on voit en entrant dans ces locaux, ce sont les automates
qui permettent de réaliser les opérations courantes et qui limitent la circulation de l’argent liquide. Ce qui allège les contraintes en matière de sécurité. Dans ce concept moderne, le banquier ne manipule plus d’argent.
Du guichet au comptoir Derrière ces robots se trouve un espace ouvert dans lequel l’accent est mis sur la fluidité de la circulation, la mixité d’utilisation et les espaces partagés.
« Dès que l’on y entre, ce qui frappe est que tout est transparent », déclare Stéphane Di Carlo. La transparence étant synonyme d’espaces plus conviviaux qui font la part belle aux nouvelles technologies et qui permettent de se recentrer sur le conseil.
Le contact se veut plus direct, plus intime. « Le banquier ne se cache plus derrière son guichet et son argent. Le guichet cède la place au comptoir, c’est tout un côté traditionnel, solennel même, qui disparaît, poursuit Stéphane Di Carlo. Le comptoir, c’est toujours pour un échange rapide. Après, si vous devez parler, on vous invite au parloir, dans des espaces plus intimes. »
La fin des guichets, c’est aussi la fin des guichetiers. Mais si ce repositionnement des agences a un impact sur les ressources humaines, c’est moins sur le volume que sur les compétences des équipes en contact avec la clientèle qu’il s’effectue. « Il faut plus de spécialistes dans différentes matières », disent les banquiers. Qui insistent en mentionnant qu’année après année, l’emploi bancaire reste stable.
D’abord, le constat : la démocratisation d’internet et des applications a induit de nouvelles habitudes de consommation. Pour autant, les agences gardent leur pertinence dans le paysage bancaire.
« Le banquier ne se cache plus derrière son guichet et son argent. »
STÉPHANE DI CARLO Partner
EGB Interior DesignNasir Zubairi, Lhoft
Les pistes d’une réinvention
1Travailler sur leur image
Face à l’inflation, à la montée des taux et au risque de récession, les banques vont devoir prendre des mesures préventives pour renforcer le soutien aux clients en difficulté financière. Cela se fait déjà sur la Place, où la plupart des établissements financiers se rapprochent de leurs clients pour les aider à passer le cap de la hausse des taux. Une proactivité qui conditionnera la manière dont le secteur sera perçu ces prochaines années. Dans les mois à venir, l’ABBL va lancer une enquête sur l’image des banquiers au Luxembourg.
3
Accroître la rentabilité
En posant le fait que les coûts réglementaires ne baisseront pas dans un avenir prévisible, les banques vont devoir compenser en combinant excellence opérationnelle – autrement dit dynamiser la génération de revenus en maintenant un faible coût du risque et réduire les coûts – et excellence stratégique – comprendre comment mieux cibler les clients, les activités et les maillons de la chaîne de valeur les plus rentables, établir des partenariats permettant de gagner en efficacité et élargir leurs canaux de distribution. L’innovation jouera un rôleclé.
2S’adapter à des taux d’intérêt plus élevés
La hausse des taux a contraint les banques à adapter en urgence leurs portefeuilles. Le métier de la banque, c’est d’équilibrer les durées différentes entre les dépôts et les crédits. Pour se conformer à la réglementation européenne IRRBB (Interest Rate Risk in the Banking Book), elles ont dû se séparer de l’actif le plus sûr dans un contexte de taux bas : les obligations à taux fixe. Dans le même temps, elles vont devoir réorienter leur modèle d’affaire des prêts vers les dépôts. Déployer de nouvelles stratégies et proposer des produits plus attirants et sophistiqués sera une des clés du succès.
4
Innover pour durer
La transformation digitale des banques est un chantier de longue haleine. L’innovation, il faudra la trouver dans différents domaines. La monétisation des données, d’abord, à un moment où Google, Apple ou Amazon profitent de leurs immenses réservoirs de données pour tenter de concurrencer les banques. Le domaine des paiements, ensuite, qui permet d’extraire facilement les données bancaires, de les enrichir et de les connecter à d’autres fournisseurs et de dégager de la valeur ajoutée. La technologie peut optimiser les canaux de distribution des produits bancaires.
5 Soutenir l’Union bancaire et l’Union des marchés de capitaux
Le dossier est certes européen, mais les impacts sont très locaux : le statu quo dans l’instauration de l’Union bancaire et de l’Union des marchés des capitaux est d’autant plus pénalisant que la finalisation de la réglementation Bâle III progresse rapidement. L’Union permettrait de mieux gérer l’impact d’une réglementation qui va augmenter les exigences en capitaux propres pour le secteur bancaire dans son ensemble.
Journaliste MARC FASSONEL’Europe et le Luxembourg ne pourront relever les défis posés par les transitions digitales et environnementales que s’ils disposent d’un secteur bancaire solide et viable pour les financer. Voici cinq pistes.
TEMPS
La voix fiscale
La grande réforme fiscale qui devait être portée par la coalition gouvernementale DP-LSAP-déi Gréng lors de cette législature a été abandonnée après le choc de la pandémie de Covid-19. À l’approche du scrutin législatif qui se tiendra en octobre, elle va forcément revenir sur la table. Mais de quelles mesures fiscales le Luxembourg a-t-il concrètement besoin ? Dix fiscalistes, parmi les plus experts que compte le pays, avancent chacun une proposition.
« Pour moi, il est important d’accompagner l’innovation par l’outil fiscal. Ainsi, par un mécanisme fiscalement avantageux (exonération, abattement, réduction), on pourrait orienter les investissements vers les startup ou les sociétés innovantes, tout en contribuant à la modernisation et au soutien du tissu économique luxembourgeois. Au niveau des sociétés ellesmêmes, les coûts engendrés pour l’innovation, le durable et la digitalisation pourraient bénéficier d’une superdéduction fiscale d’une fois et demie à deux fois le montant. »
BERNARD DAVID, partner et tax business leader chez Deloitte« Dans le cadre de l’initiative européenne visant à encourager le financement en capital des sociétés, il me semble opportun d’abroger ou de moderniser l’impôt sur la fortune des sociétés, impôt désuet et contre-productif qui défavorise cette voie de financement. Il s’agirait, en outre, d’une avancée permettant de soutenir la croissance, la compétitivité internationale du pays et le développement des PME, tout en offrant un allégement des obligations de conformité fiscale pesant sur les entreprises luxembourgeoises. »
JOHAN LÉONARD, tax partner chez Stibbe« L’État devrait quintupler temporairement (pour une durée de 3 ans) l’impôt foncier et investir le produit de cette taxe (soit plus ou moins 300 millions d’euros par an) dans des logements sociaux, via le rachat de projets résidentiels bloqués en raison du ralentissement des ventes en état futur d’achèvement (que nous évaluons à 1.300 millions d’euros). L’État pourrait emprunter afin de financer le solde (environ 400 millions d’euros) ; les intérêts seraient remboursés grâce aux loyers futurs et, vu la nature de l’investissement, cet endettement ne devrait pas influencer négativement la notation du Grand-Duché. »
KEITH O’DONNELL, managing partner chez AtozSÉBASTIEN LABBÉ , partner et head of tax chez KPMG Luxembourg
« Je souhaite promouvoir une Place de qualité et compétitive. Les talents de tous horizons, et en particulier les plus jeunes, doivent trouver au Luxembourg un espace de travail et de vie attractif avec un pouvoir d’achat augmenté via une nouvelle subvention de loyers à charge de l’employeur et en exemption d’impôt. Une autre priorité est de favoriser l’émergence durable de l’esprit entrepreneurial en donnant aux salariés l’accès au capital à l’aide d’un régime d’intéressement incitatif et mesuré »
« Une réforme de la fiscalité, quel que soit l’impôt qu’elle touche, est nécessairement un sujet sensible et complexe. Il existe certains éléments qui, à tout le moins, nécessitent une réflexion. L’abolition de la taxe d’abonnement, par exemple. Une refonte, voire une abolition de la retenue à la source sur dividendes également. La procédure fiscale contentieuse, qui fait actuellement l’objet d’un projet de réforme, est à mon sens également concernée, et ce, principalement sur la période de trois mois durant laquelle les contribuables peuvent contester un bulletin d’imposition. »
JULIE CARBIENER, partner chez Simmons & SimmonsELISABETH ADAM, partner chez Elvinger Hoss Prussen
« Talent attraction, talent retention! Le Luxembourg est de plus en plus confronté aux problèmes d’attractivité et de rétention des talents. La prime participative mise en place par le gouvernement œuvre dans le bon sens, mais son champ d’application est encore trop restreint. Elle n’encourage pas les salariés à accompagner le développement de leur entreprise. Si le Luxembourg veut rester attractif, les mécanismes de participation des salariés sous forme de plans d’intéressement en titres accompagnés d’une fiscalité réduite (similaire à la prime participative) doivent être repensés »
ALINA MACOVEI, partner chez PwC Luxembourg
« Alors que le capital et la technologie ne connaissent plus de frontières et se déplacent à une vitesse jamais vue auparavant, l’attractivité du Luxembourg dépend énormément de sa compétitivité, non seulement par rapport aux autres territoires de l’UE, mais également vis-à-vis des pays non membres qui se battent ardemment pour attirer la valeur et les talents. Ainsi, il est nécessaire d’entreprendre une amélioration globale de la compétitivité fiscale du Luxembourg, notamment grâce à des mesures ponctuelles, afin que le pays puisse maintenir sa position de leader pour attirer de nouveaux acteurs et talents dans le secteur financier et au-delà. »
« Au-delà d’un certain seuil, les impôts découragent l’activité économique. Pour notre pays, cependant, une certaine croissance économique est vitale, afin de décaler dans le temps le ‘mur’ des pensions. Aussi, la question de la création de la richesse précède logiquement et nécessairement celle de sa répartition, une division inégale d’un gâteau plus important étant préférable à une division égale d’un gâteau plus petit. Il est donc nécessaire de rendre la fiscalité attractive pour ceux qui font la différence. Il faut pratiquer une politique de niches fiscales qui est incitatrice dans les domaines économiques porteurs, y compris au profit d’individus à forte valeur ajoutée. »
ALAIN STEICHEN, managing partner chez Bonn Steichen & Partners (BSP)« Les cas de contentieux fiscaux augmentent, et les règles qui régissent les relations entre contribuables et administration sont aujourd’hui déséquilibrées. Les droits du contribuable sont limités, sans caractère suspensif pour l’introduction d’une réclamation ni droit de consultation. Les intérêts de retard sont élevés, tandis qu’aucun intérêt n’est accordé en cas de remboursement d’impôts indûment prélevés. Un projet de loi a été déposé, mais une réforme approfondie s’impose pour une procédure plus équitable dans le but d’alléger des tribunaux, faciliter la communication entre les parties et renforcer l’attractivité du pays. »
CHRISTOPHE JOOSEN, partner et international tax and transaction services chez EY Luxembourg« La prochaine réforme fiscale devrait inclure une exonération de retenue à la source pour les dividendes distribués aux fonds d’investissement alternatifs et aux organismes de placement collectif. Cette mesure permettrait de moderniser le cadre fiscal luxembourgeois en offrant une visibilité certaine vis-à-vis des investisseurs internationaux en ligne avec les évolutions dans d’autres juridictions, y compris des États membres de l’UE. Cette exonération permettrait d’éviter une double imposition économique et garantirait le principe de neutralité fiscale des fonds d’investissement, la taxation se faisant dans le chef de l’investisseur. »
ALAIN GOEBEL , partner tax law practice chez Arendt & MedernachBienvenue au Club !
Chers membres, La période estivale approche à grands pas.
Avant de pouvoir profiter de vacances bien méritées, nous vous proposons de prendre part à nos derniers événements de cette première partie de saison. CEO et entrepreneurs, rencontrez-vous lors de notre CEOs- and EntrepreneursOnly Cocktail le mercredi 5 juillet 2023. À cette occasion, Son Excellence Monsieur Thomas Lambert, ambassadeur du Royaume de Belgique, nous ouvrira les portes de sa résidence et nous accueillera dans ses jardins. Le mardi 11 juillet 2023, ce seront les talents et leur recrutement qui seront à l’honneur lors du 10×6 Talent Acquisition au Forum Geesseknäppchen. Experts et DRH partageront leurs bonnes pratiques pour attirer, rechercher, sélectionner, recruter et onboarder les talents.
Aussi, l’heure sera à la fête pour Delano, le jeudi 13 juillet 2023, avec la Delano’s annual Expat Guide release party. L’occasion, pour les communautés d’expats du GrandDuché, de se réunir et de célébrer la sortie de cette nouvelle édition. Enfin, préparez d’ores et déjà votre agenda de formations pour la rentrée. Workshops, webinars, formations avancées ou à la demande…
c’est l’occasion idéale de développer vos hard skills comme vos soft skills
En vous souhaitant d’avance de bonnes vacances, et au plaisir de vous voir lors de nos événements.
Head of financial information & valuation Astorg MICHEL GREVESSE-SOVET Director Paperjam+Delano Business Club“Digital is the answer for our industry.”
Hind El Gaidi
1 François Mousel (PwC)
2 Myriam Belhadjin (Oekostroum)
3 Julie Chu (Avaloq)
4 Sasha Baillie (Luxinnovation)
COMMENT
PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM+DELANO
BUSINESS CLUB ?
Vous êtes déjà membre
Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Business Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.
Vous n’êtes pas encore membre
Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam+Delano Business Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.
5 Philippe Linster (House of Startups)
6 Jérôme Wiwinius (Lalux Assurances)
7 Marc Lemmer (CNPD)
8 Claude Betzen (Ministère de l’Économie)
9 Gilles Scholtus (Ministère de l’Économie)
10 Anne Behmer Poulingue (Badenoch + Clark)
11 Pierre-Arnold Camphuis (EPIC Foundation)
12 Frédéric Vandendorpe (Vanbreda Risk & Benefits)
13 Simòne Van Schouwenburg (Spuerkeess)
14 Stephanie Neissen (Baloise Assurances Luxembourg)
15 Andra Migiu (Luxembourg School of Business)
“An alternative asset is a private asset.”
Pascal Bouvier
Managing partner & co-founder
Middlegame Ventures
TALKS & SHOWS
Mercredi 5 juillet (18:30-21:30)
Résidence de l’ambassadeur de Belgique
LeCEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktail
Deux fois par an, en hiver et en été, les CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktails rassemblent plusieurs centaines de dirigeants. Pour cette édition estivale, Son Excellence Monsieur Thomas Lambert, ambassadeur du Royaume de Belgique, nous ouvrira les portes de sa résidence et nous accueillera dans ses jardins.
PARTENAIRE GOLD Knokke-Heist
Mardi 11 juillet (18:30-22:30)
Forum Geesseknäppchen
10×6 Talent Acquisition
Avec la participation de Yves Baden (CFL), Delphine Bath (La Mondiale Europartner), Delphine Berlemont (ING Luxembourg), Jon Christensen (Spire), Matthieu Cisowski (Luxair), Christopher Frères (Luxembourg Stock Exchange), Jean-François Herremans (EASI), Petra Major (IQ-EQ), Dorothée Schneider (Croix-Rouge luxembourgeoise) et Yasmine Zarrab (Cap4 Lab).
PARTENAIRES GOLD Prolingua, BDO, Luxembourg for Finance
Jeudi 13 juillet (18:30-22:30)
Melusina
Delano’s annual Expat Guide release party
Découvrez la soirée de lancement de l’Expat Guide. Des expatriés de longue date et de toutes nationalités partagent leurs expériences, leur vision et leurs conseils aux nouveaux arrivants.
PARTENAIRE GOLD ING
SOCIAL EVENTS
30.06
Déjeuner Carrousel
30.06
Thank-God-It’s-Friday Leadership Lunch
15.09
Déjeuner Carrousel
15.09
Thank-God-It’s-Friday HR Lunch
22.09
Thank-God-It’s-Friday Marketing Lunch
29.09
Thank-God-It’s-Friday
Under 50 Lunch
ACADEMY
22.06
ADVANCED TRAINING
Renforcer le développement durable au sein de votre organisation (3/5)
07.09
ADVANCED TRAINING
Renforcer le développement durable au sein de votre organisation (4/5)
11.09
ADVANCED TRAINING
Développer et conduire une stratégie RH (1/4)
13.09
ADVANCED TRAINING
Booster sa productivité personnelle (1/3)
13.09
WEBINAR Recruiting Top Management Profiles from a hybrid-based work model
14.09
Journée de workshops
18.09
ADVANCED TRAINING
Boostez votre middle management
20.09
ADVANCED TRAINING Public speaking (1/3)
21.09
ADVANCED TRAINING
Renforcer le développement durable au sein de votre organisation (5/5)
25.09
ADVANCED TRAINING
Boostez votre middle management (2/6)
27.09
WEBINAR
Retrouvez le programme complet
Manager les conflits au sein d’une équipe
Cocktail — International keynote speaker — Awards ceremony — Seated dinner
CATEGORIES
Visionary
Banking Personality
Insurance Personality
Funds Personality
ESG Champion
Private Equity Executive
Fintech Entrepreneur
Capital Markets —
Leading M&A Expert
The Luxembourg financial centre
Driver of the Luxembourg economy, the financial centre has developed since the 1950s to become a leading European platform for international financial institutions:
— 123 international banks from 26 countries
— 57% global market share in cross-border investment
funds (PwC Global Fund Distribution 2022)
— International portability and a unique level of protection in life insurance
— European leader in international securities listings (39,000 + listed and tradable securities)
— Largest market share of
Recognising outstanding contribution to the financial sector
P aperjam + Delano and Luxembourg for Finance are delighted to announce their first Finance Awards – another chance for us to give recognition to those in the finance industry who continued to show excellence and outstanding expertise during the year.
This awards ceremony also rewards those who were instrumental in the creation
of the financial centre, its development and the structuring of its products, and those who represent it internationally.
In total, over 150 recognised and influential experts across Luxembourg’s finance sector will be nominated in one of the seven categories and shortlisted by a panel of peerto-peer, high-profile experts.
listed green bonds in the world
— A comprehensive fintech ecosystem and strong start-up support
— EU continental hub for 7 Chinese banks
— 1st Islamic fund centre in the EU, 4th in the world
SOURCE: Luxembourg For Finance
Book your table
Become a sponsor on www.the2023financeawards.lu
Le président du Cluster Maritime Luxembourgeois et shipping manager d’Intershipping, Fabrice Maire, navigue entre investissements immobiliers et loisirs, comme le golf.
Vous êtes plutôt cigale ou fourmi ?
Pendant 18 ans, j’ai été plus fourmi que cigale, car j’étais frontalier. Je travaillais dur et j’investissais dans des biens immobiliers en France. En 2015, je me suis installé à Bonnevoie, puis à Howald. Aujourd’hui, je dirais que je suis devenu un peu plus cigale, car j’ai gagné en qualité de vie et j’ai commencé à profiter de la vie.
Vous souvenez-vous de votre premier salaire et de ce que vous en avez fait ?
L’équivalent de 3.000 euros brut en mai 1995 au centre de recherches d’ArcelorMittal à Maizières-lès-Metz.
Je me souviens m’être acheté des vêtements et avoir souscrit à un abonnement Canal+. Mes parents me le refusaient et je pouvais enfin me le permettre !
J’avais le sentiment d’être passé dans une autre catégorie socioprofessionnelle.
Vous avez 10 minutes pour boucler votre valise, direction une île déserte. Qu’emportez-vous ?
Ma compagne, mes enfants, une paire de baskets – car je me suis remis à la course – et mes clubs de golf. Je tape tous les soirs un petit peu avec ma fille de 7 ans. Le golf est devenu une partie de ma vie.
Qu’est-ce qui vous attire dans le golf ?
À 30 ans, je n’avais pas accroché. J’ai recommencé à 52 ans et j’ai découvert
le côté tactique et stratège. Aujourd’hui, je considère le golf comme une activité plus mentale que de simplement « taper dans une balle », comme j’en avais l’impression au début. Avec un coach et d’autres amateurs de golf, je voyage vers des destinations ensoleillées où l’on combine entraînement le matin et 18 trous l’après-midi. C’est vraiment quelque chose que j’apprécie.
Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ?
L’immobilier n’a eu de cesse de grimper, mais j’ai le sentiment qu’au Luxembourg, les prestations ne sont parfois pas à la hauteur des tarifs. Idem dans la restauration, où le rapport qualité / prix est perfectible.
Investissez-vous à titre personnel ?
Oui, essentiellement dans l’immobilier car j’ai toujours considéré que cela restait une valeur sûre. Je prévois de vendre mes biens pour placer l’argent en assurance-vie avant mes 60 ans, de manière à transmettre cela de façon optimale à mes enfants.
Quel est l’investissement « coup de cœur » dont vous êtes le plus satisfait ?
Une maison d’architecte rénovée avec cachet. Je me souviens avoir cassé ma tirelire pour ce bien, et, aujourd’hui, je suis content que mes enfants puissent en profiter.
Des briques aux balles
Fabrice Maire pratique le golf au Luxembourg ainsi qu’en vacances. Journaliste CATHERINE KURZAWA Photo NADER GHAVAMITALENT ACQUISITION
FR Problématique certainement la plus brûlante de ces dernières années, la pénurie de main-d’oeuvre touche tous les secteurs. Comment recruter ? Dans ce 10×6 et le supplément Paperjam, experts et DRH partagent notamment leurs bonnes pratiques pour attirer, chasser, sélectionner, recruter et onboarder les talents.
EN Labour shortage is certainly the most burning issue of the last few years, as it affects all sectors. How to recruit? In this 10×6 and in the Paperjam supplement, experts and HR managers share their best practices for attracting, hunting, selecting, recruiting and onboarding talents.
Forum
Registration on paperjam.lu/clubAngelika
Bocian-Jaworska Fondatrice Äerd Lab
Vous êtes architecte de formation. Cela a-t-il influencé votre rapport à la mode ?
Oui. Les architectes ont la réputation de ne porter que du noir. C’était le cas à l’université et dans certains endroits où j’ai travaillé. Adopter ce style a été une manière de m’intégrer. Plus tard, j’ai quitté le monde « traditionnel » de l’architecture, et cela s’est reflété sur ma garde-robe.
Définissez votre style actuel. Plus coloré, confortable et élégant. Mes journées sont longues, je dois être chercheuse le matin, femme d’affaires l’après-midi et amie le soir. J’adapte mon look aux occasions, en changeant de veste ou d’accessoires.
Vous travaillez dans l’impression 3D. C’est une technologie que l’on retrouve aussi dans la mode. C’est une tendance que je suis, notamment avec les chaussures imprimées en 3D. Mais je suis plus intéressée par les nouveaux matériaux, comme le mycélium, utilisé pour fabriquer du tissu. Dans la mode comme dans l’architecture, il y a une grande discussion autour de la durabilité et du recyclage des matériaux.
Chief customer officer et artiste
lola strategy&design
Quel est votre rapport à la mode ?
Je pense avoir trouvé mon identité, et il y a aujourd’hui clairement une cohérence entre mes peintures et mon style. C’est plus globalement un style de vie, dans lequel je me sens super bien, qui se reflète dans ma manière d’être, et que j’essaie d’intégrer dans tout ce que je fais et porte.
Comment cela se traduit-il dans votre style ?
Je limite ma garde-robe aux couleurs que l’on trouve dans mes tableaux : du noir, du blanc, du doré, du vert et un peu de jaune. Mais mon critère principal reste le confort. En général, j’évite tout ce qui est trop moulant. Je customise aussi mes vêtements, avec des écussons ou des pin’s, par exemple.
Est-ce une volonté d’avoir un look « original » ?
Dans mon groupe d’amis, je suis souvent celui qui ose, mais, même si cela peut paraître contradictoire, je ne le fais pas pour qu’on me remarque, mais plutôt parce que c’est comme ça que je me sens à l’aise. J’ai une sorte d’alter ego artiste, Flamsio, qui lâche ses cheveux longs et met des grillz en or. Ce n’est pas forcément l’image que j’ai envie de renvoyer tout le temps, mais j’aime bien jouer avec ça justement.
Flavio Diniz explique restreindre les couleurs de ses vêtements à celles de ses tableaux. Journaliste LÉNA FERNANDES Photos ROMAIN GAMBAJunn Loh est coffee dealer chez
Curious
Buds, mais aussi experte du matcha.
Elle présente une recette de gâteau mi-brownie micookie à base de cette poudre de thé vert.
Pour un brookie à partager de 10-12 parts
Préparation : 15 minutes
Cuisson : 26 minutes
INGRÉDIENTS
6 g de matcha
250 g de beurre doux à température ambiante
60 g de sucre brun
100 g de sucre blanc
300 g de farine pâtissière
1 g de sel rose de l’Himalaya
1 sachet de levure
3 œufs
180 g + 15g de palets ou pépites de chocolat noir (60 %)
Brookie matcha
Au robot mixeur, mélanger le beurre, la poudre de matcha, les deux types de sucre et le sel pendant 10 minutes.
Ajouter les 3 œufs et mélanger par impulsions rapides. Répéter l’opération avec les 180 g de palets ou pépites de chocolat.
Ajouter la farine et la levure, puis mélanger jusqu’à obtention d’une pâte homogène. Il est important de ne pas surmélanger la pâte pour éviter la formation de gluten.
Étaler la pâte dans un moule à gâteau rectangulaire pour obtenir une épaisseur d’environ 3 à 4 cm et répartir le reste des pépites de chocolat sur la partie supérieure. Filmer et réserver au frais, idéalement au congélateur, jusqu’au lendemain.
Préchauffer le four à 200 °C et enfourner pendant environ 26 minutes, selon le four. Le brookie doit devenir croustillant à l’extérieur, mais encore moelleux et fondant à l’intérieur.
Répartir une pincée de sel et laisser refroidir une quinzaine de minutes.
Pour sa recette, Junn utilise du matcha ceremonial grade de la région de Kagoshima, au Japon, sourcé par Mist Tea.
Journaliste LÉNA FERNANDES Photos ROMAIN GAMBAL’architecte Türkan Dagli nous ouvre les portes de son appartement.
C’est au dernier étage d’un petit immeuble situé à Senningerberg que Türkan Dagli et son mari ont choisi d’habiter, près de l’aéroport, « car nous vivons entre Palma de Majorque et Luxembourg ». Pour cela, elle a acquis un terrain sur lequel se trouvait une ancienne maison, qui fait désormais place à un petit immeuble mixte bureauxlogements. « J’ai conçu mon intérieur dans un esprit plus
bohème que bourgeois. Mon espace de vie est un espace continu entre la cuisine, la cheminée, la bibliothèque, le salon et le bureau. Il me ressemble à 100 %, et la représentation n’a pas sa place », explique Türkan Dagli. L’autre zone importante de l’appartement est la partie chambresalle de bains. Cette dernière est volontairement très grande, car Türkan Dagli aime y passer beaucoup de temps. Enfin, on trouve la chambre de sa fille. L’habitation est très lumineuse et, partout, on aperçoit la cime des arbres. « Cette relation à la nature est essentielle pour moi. J’aime aller dans la forêt et je passe énormément de temps dans le jardin », conclut l’architecte.
PLUS BOHÈME
1 La chambre de leur fille est meublée avec des biens de famille.
2 Le salon et le bureau ne forment qu’un seul et même espace, en face de la cheminée.
3 La pièce de vie jouit d’une grande terrasse, et la grande porte vitrée offre un effet dedans-dehors.
4 Dans la cuisine, la plupart des équipements et des rangements sont dissimulés derrière des portes pour apporter de la quiétude visuelle quand on ne s’en sert pas.
5 La salle de bains est volontairement grande et très bien éclairée naturellement pour un confort optimal.
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JOURNALISTES / WEBPUBLISHERS
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PHOTOGRAPHES
Romain Gamba, Nader Ghavami, Andrés Lejona, Guy Wolff, Matic Zorman
ÉDITION JUILLET 2023
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
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The Modu Shop, la passion de la mode éthique
Originaire du monde du droit et après avoir travaillé dans de grandes firmes américaines, Amy Park a osé l’entrepreneuriat au Luxembourg avec The Modu Shop, une boutique au concept durable pour promouvoir la slow fashion.
Américaine et Coréenne, Amy Park, 46 ans, a ouvert sa boutique en 2017. Issue d’une famille d’entrepreneurs, elle a délaissé le monde du droit pour celui de l’économie circulaire en arrivant au Luxembourg. Avec sa boutique, elle défend et désire promouvoir une certaine éthique de la mode, mettant en avant une trentaine de marques socialement et écologiquement responsables.
À quel âge avez-vous su que la mode et le commerce constitueraient votre métier ? Mon intérêt pour l’économie circulaire est né il y a 20 ans. Le conjuguer à la mode était naturel, car ce sont mes deux centres d’intérêt. En 2006, lors d’un voyage bénévole en Afrique du Sud, j’ai perdu tout intérêt pour la consommation insensée. C’est alors que l’idée de Modu est née. Je voulais rassembler différentes marques qui essaient d’avoir un impact significatif.
Votre quotidien correspondil à ce que vous attendiez ? Je n’avais aucune attente. Ce serait incroyable de faire d’excellentes journées chaque jour, mais lorsque l’on est petit et indépendant au milieu de grandes chaînes, il faut garder espoir.
Quels sont les plus grands challenges auxquels vous faites face ?
Lancer une première entreprise, dans un pays dont je ne parle pas les langues officielles, est déjà un défi. À ce jour, il s’agit de trouver un bien commercial me permettant de rester compétitive. Les plateformes de vente en ligne sont aussi une concurrence.
Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans ? Nous aimerions voir des magasins Modu dans différentes villes du monde. Et peutêtre un Modu pour la mode masculine !
Quel est votre message pour les décideurs politiques ?
Peutêtre lancer une campagne pour plus d’entreprises locales au Luxembourg. La Ville se concentre sur la promotion des pop-up stores, c’est une excellente initiative. Mais les boutiques traditionnelles sont toujours confrontées à la baisse des ventes et aux loyers élevés. Tout effort promotionnel / publicitaire des villes pour nos magasins locaux serait utile.
Collaborateurs
Amy Park travaille avec un employé à temps partiel
Actionnaire Amy Park
Fondateur Amy Park
Coréenne et Américaine, Amy Park est née à New York et a commencé sa carrière dans le droit. Elle a travaillé pour plusieurs grandes firmes américaines avant de s’installer au Luxembourg, entre 2012 et 2014. Elle y a ouvert The Modu Shop en 2017 et travaille avec une trentaine de marques du globe défendant ses valeurs.
« Les plateformes de vente en ligne sont une concurrence. »
L’EUROPE. LA FORCE MOTRICE DES TECHNOLOGIES PROPRES.
Quel est le point commun entre une économie forte et un marché haussier ? Les technologies propres. Les technologies propres sont le secteur d’investissement qui connaît la croissance la plus rapide sur le continent, sa valeur ayant doublé au cours des deux dernières années seulement. Elles seront la force motrice mondiale de la croissance verte. « NextGenerationEU », notre plan de relance de 800 milliards d’euros conçu pour réinventer notre économie, soutient la plus grande transformation de notre époque : la transition vers la neutralité carbone « zéro émission nette ». Rejoignez-nous ! next-generation-eu.europa.eu
L’AVENIR ÉCONOMIQUE EST INCERTAIN.
NOTRE EXPERTISE NE L’EST PAS.
Dans un environnement économique et financier de plus en plus complexe, prendre les bonnes décisions pour gérer votre patrimoine ne s’improvise pas. Depuis plus de 100 ans, nos experts vous accompagnent dans la préservation, la valorisation et la transmission de votre patrimoine.
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