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Anne Bail-Decaen tourne son regard vers l’insaisissable

.1 ANNE BAIL-DECAEN tourne son regard vers l’insaisissable Quand on parle avec Anne de son parcours artistique elle évoque simplement son histoire personnelle : « comme tout le monde je faisais des gribouillis à la maternelle et puis j’ai continué, je n’ai jamais arrêté ; par contre, c’est à La Réunion que je me suis vraiment mise à la peinture ».

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Texte et photos : Corine Tellier Remerciements à Ceka Lafaille, commissaire d’Exposition – Galerie de la Gare.

Galerie La Gare, un lieu chargé d’histoire situé sur le front de mer de Saint-Pierre accueillera l’ exposition d’Anne Bail-Decaen « Intersection » juillet et août 2020. Contact : Ceka Lafaille 06 93 01 82 04 A près des études d’anthropologie et de lettres, Anne Bail-Decaen travaille durant 10 années dans le réseau de la Francophonie en France et à l’étranger avant de se consacrer pleinement à la peinture, au dessin et à l’écriture. Durant ses séjours en Europe,

en Amérique et en Asie, elle a collecté des impressions qui, au fil du temps, ont façonné ses paysages intérieurs. Le contact, souvent troublant, avec d’autres cultures et visions du monde, l’ont conduite à se questionner sur le concept de réalité et sur la manière dont la conscience humaine perçoit, apprivoise et formalise le réel.

Depuis 2005, date à laquelle elle arrive à La Réunion, de répit à ses pinceaux et sa palette de couleurs, son état d’être et son état émotionnel la poussent à s’exprimer !

La distance qu’elle a mise entre la métropole et La Réunion apparaît comme un filtre inconscient : « J’ai toujours besoin d’une distance du regard, même si elle n’est pas géographique, pour représenter les choses ». Anne regarde la vie à travers son propre filtre à l’image d’un photographe qui capte singulièrement une scène, à

Anne ne laisse pas beaucoup

de mes recherches. Je me mets alors à rêver, à imaginer…, et je tourne mon regard vers l’inatteignable. »

L’acrylique sur toile donne à l’artiste travers son boîtier, véritable prolongement de son œil.

Le filtre module notre regard, le réel devient irréel et l’imaginaire ouvre la porte du flou et de l’abstrait. Les femmes, les hommes, les enfants, les humains-animaux qu’elle dépose avec tendresse sur ses toiles se croisent et interagissent avec un réalisme déconcertant ; les mouvements sont justes, les regards sont riches, la nature et l’architecture mystérieusement belles, les œuvres de Anne sont une invitation à un voyage dans les profondeurs de son âme.

« Ce que je sens, ce que je touche, ce que je comprends du réel me donne souvent l’impression que je n’arrive pas à le saisir, que c’est un

Ce que je sens, ce que je touche, ce que je comprends du réel me donne souvent l’impression que peux pas l’approcher, la seule chose que je n’arrive pas je puisse représenter est la réalité mise à distance par ce filtre. Cette mise en à le saisir… doute permanente de ce que le réel me donne à voir constitue le fil conducteur

grand mystère, que je ne

un grand éventail d’effets, de transparences et de matières : une peinture souple, rapide et malléable qui lui permet de saisir l’insaisissable.

Anne a pris le parti de tourner son regard vers les formes éphémères d’un réel transformé, reconstitué par ses propres filtres subjectifs.

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