Numéro 84 Octobre > Décembre 2019

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OCTOBRE  > DÉCEMBRE 2019

ÉDITO

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ACTUALITÉ

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ACTIVITÉ

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DANSE À BIARRITZ #79

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SENSIBILISATION

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE NOUVELLE-AQUITAINE EN PYRÉNÉES-ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

LE LABO PAGE 34

SAISON PAGE 34

EN BREF PAGE 36

CALENDRIER

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Hugo Layer, La Pastorale © Olivier Houeix + Yocom


ÉDITO

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© Olivier Houeix

ans une compagnie de ballet, il y a généralement entre la direction et les maîtres de ballets un lien d’estime et de confiance réciproque, qui permet la bonne marche de la troupe. Cela ne s’explique pas, et c’est justement ce mystère, qui favorise la durée d’une collaboration, voire de grandes amitiés. Mais le temps passe vite, surtout les bonnes choses. Ainsi Françoise Dubuc, modèle de dévouement et figure tutélaire de la compagnie, puisqu’elle participa à sa fondation en 1986, vient de prendre sa retraite. Formée par Marika Besobrasova à Monte-Carlo, Françoise débuta sa carrière au Het Nationale Ballet d’Amsterdam avant de rejoindre le Ballet Théâtre Français de Nancy où, nommée soliste principale, elle dansa notamment le Spectre de la rose, l’Après-midi d’un faune, ou encore Apollon musagète aux côtés de Rudolf Noureev. Vint ensuite le pari fou et réussi de créer au départ de Nancy notre propre ensemble : la Compagnie Temps Présent. 33 ans déjà, dont 21 années passées à Biarritz, où au fil des saisons, Françoise a rempli les délicates fonctions de maîtresse de ballet, avec la charge particulière de remonter mes chorégraphies en France et à l’étranger. Dans la retraite, comme on dit dans le langage de l’administration, les regrets de tous la suivront. Mais une danseuse paraît 20 ans toujours, et pour Françoise une autre vie commence, plus douce, moins trépidante.

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Ce lien d’amitié, source d'une foule d'actions accomplies en faveur de la danse s’établit aussi avec les interprètes. La force physique étant plutôt l'apanage de la jeunesse, leur carrière est courte. Elle exige certains sacrifices, et si vous l’ignoriez, l’argent n’est pas le stimulant puissant de leurs talents. Cette vie si brève enveloppée de rêves, d’espoir et d’un grain d’illusion est une suite ininterrompue d'actes de courage, et dès qu'ils l'ont parcourue, au seuil de la quarantaine, parfois bien avant, une seconde vie commence. Plein de ressources, mais souvent seul face à eux-mêmes, la reconversion des artistes de la danse n'est pas une mince affaire. Selon qu’ils choisissent ou non de se tourner vers d’autres horizons, nous les accompagnons dans la mesure des moyens disponibles au cas par cas. Mais parce qu’ils contribuent toujours au succès de la troupe, on notera qu’une dizaine d’anciens enseignent aujourd’hui la danse à plus d’un millier d’élèves au Pays basque. Autrement, en fonction des postes vacants, des envies et des spécialités, la reconversion s’effectue au sein même de la compagnie. À l’exemple de Giuseppe Chiavaro entré à Temps Présent en 1994, qui auprès de Richard Coudray, danseur de la première heure, recueille la succession de Françoise comme maître de ballet. Autre symbole de belle continuité : Ione Miren Aguirre, qui après 13 ans de compagnie et un heureux évènement, prend son bâton de pèlerin orné de chaussons d’or pour prêcher la parole chorégraphique des deux côtés des Pyrénées. Une œuvre de coopération et de sensibilisation transfrontalière entamée en 2002 et marquée par la création à San Sebastián du Ballet Biarritz Junior, à présent


© Olivier Houeix

ÉDITO

Dantzaz Konpainia, dirigée par Adriana Pous Ojeda, ex-danseuse de la compagnie, où Ione, Irma Hoffren, Mickaël Conte, Raphaël Canet actuellement dans la troupe, mais aussi Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz et auteur du ballet Sirènes débutèrent. En partie plongée dans ses nouvelles activités, Ione à partir de Sirènes anime cette saison la seconde édition d’un programme art et environnement « Uhain Berria » impliquant 1.500 collégiens de Navarre, du Gipuzkoa et d'Iparralde en partenariat avec la Fondation Cristina Enea de Donostia / San Sebastián, le service environnemental de la Ville de Pampelune et le soutien de l’Eurorégion NouvelleAquitaine-Euskadi-Navarre. Ceci pour rappeler que le Centre Chorégraphique National figura parmi les pionniers du développement d’une politique chorégraphique transfrontalière. À ce titre, Gaël Domenger, danseur et chorégraphe issu de la compagnie, pilote à Biarritz de l’Option Art-danse du Lycée André Malraux et du Labo de recherche chorégraphique sans frontières qualifié ainsi par sa volonté d’aller au-delà des limites géographiques, générationnelles et artistiques, ne manqua pas d’idées neuves. Il nous laisse à demi, pour une troisième vie et un nouveau projet au Portugal. Avec autant de regrets, nous quitte son épouse, la miraculeuse Miyuki Kanei. Engagée en 2006, la maman de Io change de rive pour la couture et les étoffes. Enfin, élève à l’École municipale de danse de la Ville d’Elancourt où démarra notre épopée, Jean-Paul Lelandais, directeur administratif et financier depuis 2014 et toujours danseur dans l’âme rejoint l'Orchestre National de Lille. Il passe le flambeau à Séverine

Etchenique tandis que Carole Philipp et Aureline Guillot, respectivement entrées au Ballet en 1994 et 2008 le retrouve sans jamais l’avoir vraiment abandonné, puisque Carole enseigne à Biarritz, quand Aureline y dispense cours et ateliers pour adultes et séniors au sein d’Instant Présent. Ainsi, traversée d’instants, de projets, mais aussi de batailles et de mouvements va la vie d’une compagnie chorégraphique, toute entière dans la main de son destin. Un destin unique dont les lignes de cœur et d’action vont se croiser en ce début de saison dans l’horizon sans limite de la Pastorale. En prélude au 250ème anniversaire de sa naissance, la sublime symphonie de Ludwig van Beethoven sera présentée en décembre à Chaillot - Théâtre national de la Danse, puis à l’Opéra de Bonn, ville natale du compositeur. Mais avant d’autres perspectives enchantées, laissons le mot de la fin à Robert Quinault, dit « le roi de la danse française », et en bonne place dans ce Numéro : « La danse est le mouvement rythmique du corps, dans une symphonie de pensées » (1).

n Thierry Malandain, septembre 2019

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Comœdia, 18 octobre 1932


ACTUALITÉ

Création la Pastorale À l’occasion des 250 ans de la naissance de Ludwig van Beethoven et à l’invitation de l’Opéra de Bonn (Allemagne) – ville natale du compositeur, Thierry Malandain crée un nouveau ballet intitulé la Pastorale. Après quatre avant-premières en Nouvelle-Aquitaine, et deux dates en Bretagne, la première française aura lieu à Chaillot-Théâtre national de la Danse du 12 au 19 décembre, et la première mondiale au Théâtre de Bonn les 22 et 23 décembre. Le Malandain Ballet Biarritz terminera l’année avec trois représentations de cette création à la Gare du Midi de Biarritz les 28 et 29 décembre.

Avant-propos

La Pastorale : Il s’agit naturellement de la 6ème Symphonie de Ludwig van Beethoven dont on connaît l'épigraphe du manuscrit : « Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive ». Traduisant l'amour ardent du compositeur pour la nature : « Je suis si heureux quand une fois je puis errer à travers les bois, les taillis, les arbres, les rochers ! Pas un homme ne peut aimer la campagne autant que moi » (1), hormis le chant des oiseaux et l'orage, la Symphonie pastorale exprime en effet le sentiment plus qu'elle n'imite les choses. Empreinte de sérénité et foncièrement idéaliste, on peut y voir les sentiers fleuris de la pastorale antique, l’innocence et la tranquillité des premiers temps. Ou bien encore, planant comme une auréole, les poussières sacrées d'Athènes, cité vénérée d’âge en âge par l'imagination des poètes et des artistes pour avoir créée la Beauté. Composée en même temps que la 5ème Symphonie, qui montrait l'homme aux prises avec le destin, en abandonnant ses états d'âme à la nature, Beethoven ressuscite à nos yeux l’Arcadie de l’âge d’or : « terre de bergers où l'on vivait heureux d'amour ». Mais peut-on s’écarter du réel ? Couplée à quelques motifs des Ruines d'Athènes et à la Cantate op. 112, intitulée : Mer calme et heureux voyage, dans les pas d’un "Compagnon errant", sorte de héros romantique, la Pastorale invoque l’antiquité hellénique, comme lieu de nostalgie et de perfection artistique, de la douleur d’un désir sans fin à la béatitude de la lumière originelle.

La Pastorale © Olivier Houeix

n Thierry Malandain, septembre 2019

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Lettre à Thérèse Malfatti, 1807


La Pastorale © Olivier Houeix

ACTUALITÉ

musique Ludwig van Beethoven chorégraphie Thierry Malandain décor et costumes Jorge Gallardo lumières François Menou réalisation costumes Véronique Murat assistée de Charlotte Margnoux conception décor Loïc Durand réalisation décors et accessoires Frédéric Vadé

Hugo Layer, La Pastorale © Olivier Houeix

maîtres de ballet Richard Coudray & Giuseppe Chiavaro danseurs Ione Miren Aguirre, Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Frederik Deberdt, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Cristiano La Bozzetta, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel

coproducteurs Chaillot - Théâtre National de la Danse, Beethoven Jubiläums Gesellschaft (Allemagne), Norddeutsche Konzertdirektion Melsine Grevesmühl GmbH, Theater Bonn (Allemagne), Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, Opéra de Reims, Ballet T, Donostia Kultura - Victoria Eugenia Antzokia de Donostia / San Sebastián (Espagne), CCN Malandain Ballet Biarritz partenaires Théâtre de Gascogne Scènes de Mont-de-Marsan, Espace Jéliote d’Oloron-Sainte-Marie, L’Odyssée - Scène Conventionnée de Périgueux, Scène du Golfe / Théâtre Anne de Bretagne - Vannes, Opéra de SaintÉtienne, Théâtre Olympia d'Arcachon, Escenario Clece / Teatros del Canal Madrid (Espagne)

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ACTUALITÉ 28 décembre à 20h30 29 décembre à 16h et 20h30 Biarritz / Gare du Midi Tarifs de 12€ à 36€ Billetterie www.malandainballet.com www.biarritz-culture.com Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Office de Tourisme de Bayonne et Anglet

La Pastorale © Olivier Houeix

La Pastorale à Biarritz

Irma Hoffren & Mickaël Conte, La Pastorale © Olivier Houeix

Autour de la création de la Pastorale, Dominique Cordemans, responsable de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux pré-professionnels animera des master class et des ateliers de répertoire destinés aux élèves d’écoles de danse, de conservatoires et de centres de formation ainsi que des ateliers Voulezvous danser avec nous ? pour adultes et étudiants même non-initiés.

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Atelier Voulez-vous danser avec nous ? Lundi 2 décembre Mardi 3 décembre 19h à 21h Master Class  /ateliers de répertoire Samedi 28 décembre Niveau moyen/avancé (12-14 ans) 14h à 16h Niveau supérieur (15 ans et +) 16h30 à 19h Dimanche 29 décembre Niveau moyen/avancé (12-14 ans) 10h30 à 12h30 Niveau supérieur (15 ans et +) 13h à 15h30 Gratuit sur présentation d’une place de spectacle pour l’une des représentations des 28 et 29 décembre. Inscriptions  Tél. 05 59 24 67 19


Hugo Layer & Mickaël Conte, La Pastorale © Olivier Houeix


ACTIVITÉ

Tournées À côté de la Pastorale, Marie-Antoinette repart sur les routes commençant sa tournée à Madrid au Teatro del Canal du 13 au 15 novembre, puis à Malaga au Teatro Cervantes le 26 novembre dans le cadre du Festival Danza Malaga 2019. À cette occasion, Richard Coudray, maître de ballet donnera une master class au Conservatoire de danse de Malaga. On retrouvera Marie-Antoinette en France à Neuilly-sur-Seine au Théâtre des Sablons pour une représentation déjà complète le 4 décembre, puis à Lanester au Quai 9 le 6 décembre. Entre temps, le Malandain Ballet Biarritz se produira en Italie, les 30 novembre et 1er décembre à Brescia au Teatro Grande avec la Belle et la Bête.

Los días del Ballet T # 2

© Stéphane Bellocq

Du 16 au 19 octobre, dans le cadre de son projet de coopération territoriale, le Malandain Ballet Biarritz, en partenariat avec le Victoria Eugenia Antzokia et avec le soutien de la Ville de Donostia / San Sebastián, propose la seconde édition de Los días del Ballet T, rendez-vous favorisant l’accès des publics à la danse. La Fondation Cristina Enea de Donostia / San Sebastián, qui gère différents projets environnementaux et le service d’éducation à l’environnement de la Ville de Pampelune participeront à cet événement dans le cadre du projet « Sirènes » mené avec le Malandain Ballet Biarritz et soutenu par l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine - Euskadi – Navarre. Spectacles scolaires et tout public, exposition, ateliers et spectacles dans les rues de Donostia / San Sebastián seront proposés. Renseignements Malandain Ballet Biarritz Tél. +33 (0)5 59 24 67 19 www.malandainballet.com

Depuis 2017, le Malandain Ballet Biarritz avec la Fondation Cristina Enea de Donostia / San Sebastián, Surfrider Foundation Europe, le service d’éducation à l’environnement de la Ville de Pampelune et le Victoria Eugenia Antzokia de Donostia / San Sebastián s’engage dans un programme art et environnement de sensibilisation des publics à la préservation de l’Océan. À partir d’une création, d’un geste artistique, les partenaires tentent de contribuer à la mobilisation autour de cet enjeu majeur. Cette saison, avec le soutien de l’Eurorégion Nouvelle - Aquitaine -  Euskadi -Navarre, et à l’aide de Sirènes, ballet de Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz, 45 groupes scolaires rassemblant 1.500 élèves de Gipuzkoa, Navarre et Iparralde acquerront des connaissances sur l’environnement, les risques que représentent la pollution et les solutions pour y pallier, tout en étant sensibilisés à la danse et à la création artistique.

Sirènes © Olivier Houeix

Marie-Antoinette © Olivier Houeix

Projet Sirènes


ACTIVITÉ Organisé par le Malandain Ballet Biarritz en partenariat avec l’Institut culturel basque, et avec le soutien de la Communauté d’agglomération Pays basque et de la Diputación Foral de Gipuzkoa, cette 4ème édition du Rendez-vous basque est une occasion unique de s'immerger dans la diversité de la création euscarienne.

Aukeran Dantza Konpainia © David Herranz

Dimanche 10 novembre De 10h à 13h dans les rues de Biarritz Maritzuli Konpainia - Claude et Jon Iruretagoyena : Ezpata dantza À 13h15 à Plaza Berri Compagnie So.K – G.E.S.S Gliss Eskola Surf School

Lundi 11 novembre À 15h au studio Gamaritz de la Gare du Midi Présentation publique de la Compagnie Bilaka – Mathieu Vivier Entrée libre sur réservation Tél. 05 59 24 67 19

Autour de l’apprentissage du surf, Laetitia Cheverry et Julien Corbineau créent un ballet aussi drolatique qu’inattendu. Entrée libre À 20h30 au Théâtre du Casino Aukeran Dantza Konpainia – Biz Hitza

Biz Hitza traite de l’évolution de la langue basque, de ses débuts jusqu’à la création du basque unifié. Ce spectacle prend comme point de départ l’histoire universelle de toutes les langues du monde, mais explique l’histoire particulière de l’ « Euskara batua » à travers la danse. direction Edu Muruamendiaraz direction scénique Ainhoa Aierbe scénario Xabi Paya musique Aitor Etxebarria lumière Carlos Solano costumes Oscar Armendáriz danseurs Garazi Egiguren, Ander Errasti, Eneko Galdos, Ione Iriarte, Ekain Kazabon, Oier Laborde, Maier Muruamendiaraz, Uxue Urruzola, Itziar Uzkudun

À l’occasion du Rendez-vous basque, la compagnie Maritzuli, avec le soutien de la ville de Biarritz inaugurera pour son 20ème anniversaire un lieu dédié à la Danse et à la Culture Basque, rue Jean Bart à Biarritz, le 7 novembre à 19h.

Ezpata Dantza © Olivier Houeix

Rendez‑vous basque Euskal Hitzorduak #4

Tarifs de 8€ à 14€ Billetterie www.malandainballet.com www.biarritz-culture.com Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Office de Tourisme de Bayonne et Anglet

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LA DANSE À BIARRITZ # 79

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Robert Quinault

a renommée de Robert Quinault que Pierre-Barthélémy Gheusi, directeur de théâtre, écrivain et biarrot d’adoption considérait en 1922 comme « le premier danseur de notre temps » (1) est aujourd’hui oubliée. Mais avant de voir comment sa carrière longue et brillante s’accomplit, laissons à André Levinson, écrivain et critique chorégraphique russe, le soin d’introduire celui qu’Henri Bonnaire, le représentant de la Société des Auteurs à Londres appelait : « le roi de la danse française » (2) : « De tels hommes sont faits pour rendre à la danse classique, art français, sa suprématie de jadis. Sa technique est solide, curieusement complétée par certains temps hors d’usage et qu’il réhabilite, son élévation réelle et sans rien de forcé. Son sens plastique très vif. Ses entrechats, ses doubles tours en l’air, fixés par l’objectif, en sont la preuve documentaire et éclatante. Et il est le maître incontesté des « enlèvements » comme Auguste Vestris fut, jadis, celui de la pirouette. Le taxe-t-on à ce propos d’acrobatie ? Crie-t-on au blasphème ? Qu’importe. La danse classique n’est pas une momie. Et si elle a besoin de sa vieille garde héroïque qui défend, sans lâcher pied, les accès de l’Opéra, il lui faut aussi de ces troupes irrégulières, de ces francs-tireurs de talent qui augmentent son territoire » (3).

Le Cœur de Floria, Mariquita, Quinault, Napierkowska, Wague 1911

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Fils de Félicien Quinaux, peintre décorateur originaire de Namur et de Marie Savary, couturière née à Brest, Robert Quinaux vit le jour à Paris, le 21 novembre 1887. Les études généalogiques menées par Anne Londaïtz précisent qu’il avait deux sœurs : l’une, Georgette, née en 1890 mourut en 1896, l’autre, Henriette, naquit en 1883. « Espoir du ballet de l’Opéra » et douée d’une jolie voix, en 1905, date où elle épousa Émile Baudin, chanteur et père en 1902 de sa fille Jeanne, Henriette entra au Conservatoire. Élève de Léon Melchissédec et d'Eugène Lorrain, un 2ème accessit remporté en 1907 lui vaudra ce commentaire : « Mme Quinault-Baudin a les qualités, sobres et sûres, de voix, de style, de physique qui destinent une chanteuse à accomplir une carrière de concert. Elle y pourra glaner des succès de bon aloi » (4). Remariée en 1915 au bordelais Pierre Mortagne, artiste dramatique, puis divorçant à nouveau, après avoir dansé et chanté avec le même bonheur, Henriette décédera à Provins, le 3 février 1964. Parente du peintre wallon, Joseph Quinaux, « paysagiste plein de charme », c’est pour des motifs ignorés qu’elle et son frère changèrent leur nom de naissance contre celui de Quinault. Car bien qu’on prêta « au premier danseur de France » « d’avoir dans le sang, par hérédité, le goût et la tradition du vieil opéra-ballet » (5), il ne descendait pas de

Philippe Quinault, le créateur de la tragédie lyrique sous Louis XIV, ni de son cousin, l’acteur Abraham-Alexis Quinault. Ce qui ne l’empêcha pas, d’épouser une Dupré, à l’instar du Sociétaire de la ComédieFrançaise, mais surtout à l’écoute du passé d’enseigner « qu’il faut acquérir d’abord la culture classique et ne pas croire que les conceptions modernes peuvent se passer de l'étude des grands maîtres » (6). Enfant de l'Opéra et donnant les plus grandes espérances à une époque où la situation faite à la danse masculine n'était pas des plus enviables, Quinault en désertant l’Académie nationale pour voler de ses propres ailes, fut le témoin privilégié de l’évolution de la danse sous la IIIème République. Thème d’une conférence qu’il fit en 1934, aux Archives Internationales de la Danse (A.I.D) fondées en 1931 par Rolf de Maré, mécène et créateur des Ballets suédois. Face à son auditoire, il divisa son propos en trois époques : « de 1871 à 1905, période de travesti, de sommeil et de décadence ; de 1905 à 1914, arrivée du ballet de Diaghilew, période de renaissance. De 1914 à 1933, erreur, snobisme, et peutêtre espoir ? ». Notons que la troupe réunie par Serge Diaghilev grâce à des appuis influents, dansa pour la première fois à Paris en 1909 et non en 1905. Et que la période dite « de travesti, de sommeil et de décadence » débuta à l’Opéra avant 1871. Le renouveau s’engagea après 1914 sous la régie du parfumeur Jacques Rouché, dont l’acharnement à servir l'art sur son propre argent n’avait pas de bornes. En effet jusqu’en 1939, à l’instar de l’Opéra-Comique, dont il sera aussi question, l’Opéra était placé sous le régime de la concession. Nommé par l'État et bénéficiant de subventions, le directeur conduisait son théâtre de manière semiprivée et en assurait personnellement la responsabilité financière. « En sorte que c'est M. Rouché qui subventionne l'État, pour avoir l'honneur de diriger l'Opéra ! » (7) lança le député Antoine Borrel à la Chambre en 1925. Mais, en dépit de maîtres de ballets volontaires comme Léo Staats, Nicola Guerra ou Albert Aveline, il faudra attendre les années 30 et l’arrivée de Serge Lifar, qui « travaille et travaille ferme la vraie danse » pour qu’elle retrouve tout son prestige au sein « d’un Temple un peu démoli ». D’après Pierre Tugal, conservateur des A.I.D, cette conférence permit aussi « d'entendre pour la première fois un historique très détaillé sur la grande danseuse que fut Mariquita. Le conférencier a tenu à placer au premier rang cette artiste si injustement méconnue » (8). « D’une sévérité exemplaire, elle avait un cœur d’or et comme tout artiste, une grande sensibilité. Plus que tout autre, elle savait tirer parti du tempérament de chacun ». On sait le lien d’affection qui unissait Mariquita et son « élève favori », mais il faudrait tout reproduire pour donner


LA DANSE À BIARRITZ # 79 une idée complète de l’admiration qu’elle lui inspirait. Enfin, Quinault aura un mot pour ses principales partenaires : « Yetta Rianza, à la technique irréprochable, Régina Badet, remarquable danseuse de caractère, Stasia Napierkowska, si personnelle, Maria Bordin, italienne danseuse classique de la classe d’une Rita Sangalli, Natacha Trouhanowa, mime à la plastique si majestueuse, Sonia Pavloff des théâtres impériaux, Dourga l’hindoue, créatrice de la danse portée, Iris Rowe et Mariette de Rauwera, l’une de nos plus grandes danseuses d’aujourd’hui ». Mais avant, dans les pas de sa sœur Henriette, Quinault entra à l’Opéra. Au vrai, on ne sait ni quand ni comment, et la consultation de son dossier d'artiste à la Bibliothèque de l'Opéra n'apporte pas d’éléments significatifs à ce sujet. Qui plus est, sa présence dans les registres du personnel de 1899 à 1910, c‘est-à-dire de 12 à 23 ans, ne concorde pas avec la note biographique éditée de son vivant dans le Dictionnaire du ballet moderne (1957) : « Entré à 6 ans à l’École de danse, Robert Quinault quitte l’Opéra à 18 pour les Folies-Bergère ». S’il peut être admis qu’il débuta à la barre à 6 ans en 1893, c’est assurément en 1910 à 23 ans qu’il rejoignit non pas les Folies-Bergères, mais l’Opéra-Comique. En regardant en arrière, en 1893, Pedro Gailhard, bientôt conseiller municipal à Biarritz, venait d’être reconduit à la tête de l’Opéra en association avec Eugène Bertrand. Belge d’origine, le maître ballet s’appelait Joseph Hansen, et sauf erreur les professeurs de Quinault seront Gaspard Stilb, Miguel Vazquez et Félix Girodier. Sinon, en dehors de l’Opéra et de Mariquita, l’intéressé fera référence au génois Giorgio Gaetano Saracco. En 1899, à 12 ans donc, Quinault fit précocement ses débuts dans le corps de ballet. Son salaire annuel établi à 900 frs or, passera à 1000 frs en mai 1900 et à 1100 frs en janvier 1901 pour ne plus varier jusqu’en 1908 alors qu’à l’examen annuel d’août 1902, il avait été reçu parmi les quadrilles. Sans quoi, faute de pouvoir énumérer ses emplois dans les opéras et les ballets, notons qu’il participa le 31 mai 1897 à la création de l’Étoile, ballet composé par André Wormser et réglé par Hansen. À l’examen de danse du 2ème acte, il figurait dans la classe des enfants auprès de Gustave Ricaux pour ne citer que lui. Les nouveautés étant un évènement pour les artistes de la danse, trois ans plus tard, le 23 octobre 1901, dans les Barbares, tragédie lyrique de Camille Saint-Saëns au livret de laquelle contribua Pierre-Barthélémy Gheusi, il paraît parmi « les enfants conduisant les agneaux ». S’agissant de Bacchus, ballet d’Alphonse Duvernoy, créé le 26 novembre 1902, on ignore si Hansen le distribua dans les faunes ou les soldats. Quant à la Ronde des saisons, ballet d’Henri Büsser, créé le 22 décembre 1905, les quadrilles

dansaient les vendangeurs. En revanche, le 27 juillet 1907, il ne parut pas dans le Lac des Aulnes, ballet d’Henri Maréchal, réglé par Gustave Vanara qui marqua à la fois le décès de Hansen et la fin de la direction Gailhard. André Messager et Lémistin Broussan, plus tard directeur du Casino Municipal à Biarritz, succédèrent à Gailhard en 1908 avec Léo Staats comme maître de ballet. La nouvelle direction

supprimant « les feux », mais augmentant en compensation le corps de ballet de 300 frs, en février le salaire de Quinault passa à 1400 frs, avec de nombreux jours d’absence, laissant pressentir son désir de déserter la maison de Garnier. Sa sœur Henriette qui vocalisait avec sureté d’un salon à l’autre n’était pas en reste, elle avait malgré cela été classée 1ère du 2ème

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Quinault, photo Auguste Bert

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LA DANSE À BIARRITZ # 79

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quadrille à l’examen d’août 1907. Son frère absent des résultats transmis à la presse, sera seulement cité parmi les danseurs dans « la composition du nouveau corps de ballet de l’Opéra » publiée en janvier 1908. Sinon, on apprendra en avril par un écho titré : Terpsichore révoltée, que la suppression « des feux », à l’origine du bois pour chauffer la loge, avait provoqué la colère des danseurs, Quinault protestant ouvertement. Indépendamment des appointements fixés par leurs contrats, sur proposition du maître de ballet, les artistes du corps de ballet recevaient cette gratification pour les rôles et services exceptionnels. Elle pouvait atteindre 350 à 400 frs par an, l’augmentation de 300 frs leur causait donc un préjudice. De plus, cette mesure ne touchait pas les choristes. La révolte devint générale, et le 25 avril « tous les artistes de la danse allèrent, en cortège, manifester dans le cabinet directorial. Et le directeur, quelque peu gêné, annonça qu'il rétablirait, jusqu'à nouvel ordre, les feux » (9). Quinault conserva néanmoins ses 1400 frs, avant de passer à 1500 en janvier 1909, malgré « une mauvaise tenue en scène » dans Lohengrin le 15 janvier. Le régisseur Paul Stuart, signalant encore le 13 février à la répétition de Sigurd : « M. Quinault s’est battu avec M. [Marius] Kubler. Un jour d’amende plus les frais de nettoyage du costume de Kubler ». Quelques jours après, le 21, avec Napierkowska, qui avait quitté l’Opéra en 1905, avant de signer à Favart, il dansa chez le Dr Léon Derecq et son épouse, en leur hôtel de la rue LordByron. Sur un livret de leur fils Alexandre, gynécologue lancé dans la littérature sous le nom de Sacha Dezac, ils créèrent Dans l'Hellade d’Henri Christiani. Sans quoi, le 13 juin, avec ses camarades Ernest Even, Eugène Fraissé, Louis Aveline et Marcel Bergé, Quinault participa au Parc des Princes, au Challenge des Théâtres. Arrivé 2ème de l’épreuve de marche, il reçut un volume sur la danse offert par la maison Hachette. C’est toutefois, le 4 septembre que « l’excellent danseur » prêté par l’Opéra à Clément Banel fit sensation aux FoliesBergère auprès de Rianza et Napierkowska dans Rômi-Tchavé : ballet bohémien de l’Académicien Jean Richepin, musique de son fils, Tiarko, dans lequel Mariquita se surpassa « en trouvailles miraculeuses ». Cinq mois plus tôt, les spectacles de Diaghilev avaient été un choc pour l’élite de la société parisienne, lui révélant entre autres, Vaslav Nijinski et la danse masculine qu’elle avait elle-même disqualifiée. « Dansant avec un art très sûr et classique » (10), « le bondissant Quinault » fut aussitôt comparé à l’artiste russe. Mais c’est après la bacchanale de Quo Vadis ?, opéra d’Henri Cain et Jean Nouguès repris à la Gaîté-Lyrique par Émile et Vincent Isola le 26 novembre, qu’il pourra lire : « Ô Nijinski, qui laissâtes un si bon souvenir au public de la saison russe du

Châtelet, vous n'avez qu'à bien vous tenir, vous et vos camarades du Caucase ou de la Finlande… » (11). Notons que parmi les dix hommes recrutés par les frères Isola et Jeanne Chasles, à qui l’on devait la chorégraphie, figurait Louis Aveline, « l’un des meilleurs danseurs de l'Opéra », avant son renvoi. La direction motivait cette mesure par le fait qu’il dansait à la Gaîté sans autorisation, après avoir obtenu à l'Opéra un congé de maladie. Son licenciement n'ayant pas été exécuté dans les règles, Messager et Broussan seront condamnés à lui verser un dédit en 1911, avant d’avoir gain de cause en 1912. Ce qui n’empêcha pas le « magnifique athlète » de remporter tous les succès. Par exemple, au Théâtre des Arts de Jacques Rouché en mars 1913, lors de la reprise de Ma mère l'Oye (1912) ballet de Maurice Ravel, réglé par Jeanne Hugard et le compositeur avec Henriette, la sœur de Quinault travestie en Prince charmant. Glissons qu’accusé de se procurer de la morphine à l'aide de fausses ordonnances, Louis Aveline écopa en 1919 de 6 mois de prison. Albert Aveline, 1er danseur et 2ème maître de ballet à l’Opéra priera alors la presse d’insérer : « qu'il n'a rien de commun avec M. Aveline, passé hier devant la 11ème chambre correctionnelle pour trafic de stupéfiants ». Au vrai, Louis était l’un de ses frères. Joué plus de 100 fois, Rômi-Tchâvé tint l’affiche des Folies-Bergère jusqu’en décembre 1909. Avec Quinault ou Louis Aveline dans le 1er corybante de la bacchanale, Quo Vadis ? connut le même attrait jusqu’à la 90ème le 4 juin 1910. Pendant ce temps, ayant quitté l’Opéra fin janvier pour rejoindre l’OpéraComique dirigé par Albert Carré, Quinault répétait avec Mariquita, la Danse des fous, introduite dans la Reine Fiammette, opéra de Catulle Mendès et Xavier Leroux le 4 février 1910. Et la Vampire, une « audacieuse » pantomime tirée d’un poème de Rudyard Kipling, ajoutée pour Trouhanowa à la revue des Folies-Bergère du 15 février au 30 avril. Parallèlement, on l’applaudit à nouveau début février avec Napierkowska chez le Dr Derecq dans Yildiz, pantomime bohémienne de Dezac avec Christiani au piano et le 14 avril avec Trouhanowa dans Danses 1814 de Mariquita au Trocadéro. Le 4 mai dans un ballet « évoquant à miracle » la rencontre d'Ulysse et de Nausicaa, ce fut le Mariage de Télémaque, comédie-lyrique de Claude Terrasse jouée à Favart jusqu’au 3 juillet, date où s’acheva la saison. Durant cette période Quinault avait multiplié les galas et répété un ballet, dont la création eut lieu le 31 juillet sur le théâtre de verdure du comte Robert de Clermont Tonnerre à Maisons-Laffitte. « Le ballet était de M. Saracco, musique de MM. Cuneo et Vercellone. […] Mlle Després, de l'Opéra, a dansé en Amour avec un art délicieux, et M. Quinault, a fait preuve d'un grand talent dans le rôle ingrat de Silène » (12)


LA DANSE À BIARRITZ # 79 nota Le Gaulois. Mais « Mlle Després » n’existant pas à l’Opéra, il ne pouvait s’agir que de la coryphée et « classique escrimeuse » Marguerite Dupré, née à Paris le 1er février 1891 que Robert épousa le 6 août avec Trouhanowa et Émile Baudin, son beau-frère pour témoins. De retour à Favart, le 1er septembre 1910 dans le Mariage de Télémaque, le même soir, ce qui était commun, « le danseur parisien » fit l’ouverture des Folies-Bergère avec les Ailes, conte arabe du libanais Chekri-Ganem et de Mariquita, musique de Louis Ganne. Servi par Caroline Otéro (le prince Nour), Miss Monor (la Fée), Napierkowska (la Bédouine) et Quinault (le Danseur nègre), ce ballet-féérie « d’une délicate poésie » déroula « ses tableaux magiques » jusqu’à la 100ème le 29 novembre. Afin de distraire la langueur du prince Nour, Mariquita avait conçu un ballet « follement burlesque » dans lequel Quinault mit chaque soir la salle en joie. Sinon, tout en assurant son service à Favart, le 25 novembre, le danseur « à la fougue endiablée » avait prêté son concours à la Renaissance à une causerie de Jean Cocteau sur le thème de la Méchanceté parisienne. Le 9 décembre, le mime Paul Franck, préférant parler de pantomime et de danse, il enchaîna de Mariquita : Danse slave avec Trouhanowa, Danse classique française avec Rianza et Tarentelle avec son épouse. Les 14 et 31 décembre en d’autres circonstances et avec Trouhanowa, ce fut Danses romantiques sur des pages de Schubert. Entre temps, sous les yeux de Georges Cain, il répéta avec Mariquita et Jeanne Chasles, les Lucioles : « Allons, Chasles, deux pirouettes sur la pointe et tu te laisses tomber à gauche... Toi, Quinault, tu tends le bras pour recevoir doucement ta partenaire… Le dangereux mouvement s'exécute avec une grâce et une sûreté parfaites » (13) commentera l’écrivain. Avec Chasles (la Libellule), Napierkowska (le Pierrot noir), Quinault (le Pierrot blanc), le corps de ballet et les enfants de la danse, les Lucioles, dont Claude Terrasse avait écrit la partition fut créé « avec un délicat régal » le 28 décembre. Parallèlement, le danseur « aux remarquables qualités d’élévation » avait traité avec la Gaîté pour l’Epingle d’or, ballet en 2 actes d’André de Lorde et Mariquita, musique de Georges Menier qui devint le Coeur de Floria, le 7 mai 1911. Les répétitions débutèrent le 6 mars avec Napierkowska et le mime Georges Wague : « Voulez-vous m’envoyer votre répétiteur avec la partition, au foyer de la danse de l’Opéra-Comique » écrira la chorégraphe aux frères Isola. Mais à cet instant, le Tout-Paris bruissait des Concerts de danse de Trouhanowa au Châtelet. « La ballerine, écrit Le Gaulois, sera secondée par un de ses camarades dont le talent s'est le mieux affirmé : M. Quinault. Il y a dans le choix même de ce danseur un souci d'art que l'on ne pourra pas contester » (14). Ainsi le 3 mai, sous la

baguette de Pierre Monteux, Quinault donna la réplique à Trouhanowa dans l’Invitation à la valse de Carl-Maria von Weber, Cinq pièces de Chopin et la suite de Peer Gynt d'Edward Grieg. Le 9, ce fut Suite slave, sur un pot-pourri de musiciens russes, Danses de Schubert, Quatre pièces de Gabriel Fauré, Capriccio espagnol de Rimsky-Korsakoff et enfin Istar de Vincent d'Indy. Il incomba à Mariquita, Saracco, Louise Stichel, Adelina Gedda et Ivan Clustine de régler ces ballets, mais alors que la presse cita Florent Schmitt et Ernest Guiraud, les orchestrateurs de Chopin et Schubert, elle négligea de nommer les chorégraphes. Mais l’Invitation à la valse était de Mariquita tandis que Clustine signait Istar. Avec Trouhanowa dans le rôle-titre, Quinault en Fils de la Vie et le mime Jean Jacquinet en Gardien, ce fut pour Le Figaro : « le point culminant et magnifique de ces belles fêtes de danses qui se terminèrent par un grand, par un très légitime succès. Il convient d'associer à celle qui en fut le principal objet son partenaire remarquable, M. Quinault » (15). Alors que le Coeur de Floria jetait ses derniers feux à la Gaîté, le 15 juin « l’élégant danseur » parut à Favart dans les Lucioles et le Ballet du Roy de Manon jusqu’au 12 juillet. Puis, choisi par Emma Sandrini, l’étoile de l’Opéra, le 15 il dansa la Maladetta (1893) aux Arènes gallo-romaines de Saintes. Ce ballet de Pedro Gailhard, Paul Vidal et Hansen était interprété par d’autres artistes de l’Opéra, comme à Maisons-Laffitte, où le 27 Quinault créa le fiancé dans la Fée au bois, ballet de Joseph Vercellone et Saracco, « dansé d'une façon charmante » par Sandrini (la fée), Laetitia Couat (la fiancée) et son épouse. Ensuite, il s’en alla à Berlin remonter les Lucioles avec Alexandra Fedorowa, des théâtres impériaux. De retour, c’est aux Folies-Bergère, le 1er septembre 1911, qu’il créa Stella de René Louis, Mariquita et Claude Terrasse. Un spectacle « original et curieux » « initiant à tous les détails qui président à la confection d'un ballet ». Partenaire de « l’incomparable » Maria Bordin, de la Scala de Milan, il « sut esquisser des pas nouveaux de la plus exquise légèreté » (16) dira La Presse. Tandis que l’Intransigeant et Le Temps écriront tour à tour : « M. Quinault ne se contente pas de soutenir avec force l’étoile. Il a exécuté des variations : il s’élève légèrement. Il a de l’agilité, de la maîtrise. Il n’est point ridicule dans ces exercices qui conviennent peu aux hommes » (17). « Nous venons de voir danser Nijinsky et cela nous rend plus sévères encore pour les danseurs qu'il est du reste si rarement agréable de regarder sauter. Eh bien, M. Quinault a réussi à plaire ; c’est semble-t-il, le plus grand éloge à lui adresser que de le constater simplement » (18). Stella connut les joies du triomphe jusqu’au 25 décembre, entre

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Chasles & Quinault, les Lucioles, photo Jacques Gabriel Agié, 1911

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Bordin & Quinault dans Stella, photo Auguste Bert

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temps, le 1er octobre, il reprit le Cœur de Floria avec Pauline Charbonnel et Lucy Relly, les deux étoiles de la Gaîté dont le maître de ballet s’appelait Félix Sicard : « On m'a dit avec quel zèle et quel dévouement vous vous étiez chargé de remonter notre ballet, et je tiens personnellement à vous remercier des efforts que vous avez faits pour cette reprise » lui écrira Mariquita, qui en dépit de ses impératifs à Favart ajouta le 17 octobre « une nouvelle variation et un pas de deux » que Relly et Quinault exécutèrent « avec une maestria surprenante » jusqu’au 31 décembre. Et ce malgré l’incorporation du danseur, le 27 octobre au 104ème régiment d’Infanterie de Paris.

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Alors que son épouse était en grève comme la plupart des 94 danseuses et 26 danseurs de Garnier, le 28 janvier 1912 après avoir travaillé avec Jeanne Hugard et Ravel en personne, Quinault créa Ma mère l'Oye au Théâtre des Arts. Sa sœur Henriette était aussi à l’affiche. Le lendemain, il rejoignit la 22ème section de C.O.A ( Commis et Ouvriers militaires d'Administration ) rattachée au Gouvernement militaire de Paris où il servit comme cycliste. Mais par « décision ministérielle », jusqu’au 8 novembre 1913, date où il passa dans la réserve, Quinault pu continuer d’exercer son art. Notamment à Favart où le 20 avril, il dansa les Petit Riens (1778), ballet de Mozart et Jean-Georges Noverre, reconstitué par Mariquita pour Rianza, Christine Kerf, Teresina Negri, Germaine Dugué et d’autres. Sans quoi, dans Conte russe, « numéro de danse classique » réglé le 12 avril par Léo Staats pour Napierkowska, fut-il celui que tout le monde avait reconnu sous son masque, mais qu’il ne fallait pas citer parce que ses

engagements lui interdisaient de paraître à l’Olympia ? « À voir ses bonds prodigieux, […] et pour porter à bras tendu, d'un bout à l'autre de la scène, sans effort apparent sa danseuse » (19) nous le supposions dans un article dédié à Napierkowska. Mais des éléments nouveaux attestant que « le Danseur masqué » avait occupé une situation importante à l’Opéra et qu’il dirigeait la danse à l'Olympia, font dire que le mystérieux danseur était Staats. Retenu par les Petits Riens à Favart, contrairement à ce qui était prévu, en avril Quinault ne prêta pas non plus son concours à la seconde édition des Concerts de danse de Trouhanowa au Châtelet. Il la retrouva à la Maison des Étudiants, le 18 mai dans l’Invitation à la valse et le Moment musical de Schubert lors d’une matinée patronnée par Comœdia. Mais surtout le 30 mai à la Porte Saint-Martin, où lors d’un gala le couple partagea la scène avec Tamara Karsavina et Nijinski, qui interprétèrent « des danses diverses », russes pour les uns, « sur du Chopin » pour les autres. Quant à Trouhanowa et Quinault, ils reprirent l’Invitation à la valse. Ce qui dû surprendre les éminents artistes de Diaghilev, créateurs sur cette partition du Spectre de la rose de Michel Fokine. C’était le 19 avril 1911 à Monte-Carlo, où déjà le 6 février 1906, Hansen avait fait usage de cette musique pour Chasles et Paul Raymond, de l’Opéra. Après ce gala, le 22 juin pour le bicentenaire de J.-J. Rousseau, Albert Carré reprit le Devin du village (1752) dont Quinault dansa le ballet jusqu’à la clôture de Favart le 30 juin. De retour dans cet ouvrage, le 4 septembre 1912, « triturant la glaise » sous l’œil du sculpteur Paul de Boulongne, « le danseur bien-connu » venait d'achever le buste de Saracco et un éléphant, l’animal fétiche de Mariquita, qu'il se faisait un plaisir de lui offrir. « Hélas ! comme il entrait au théâtre, il laissa échapper l'éléphant qui se brisa » (20). Malgré cela, le 29 octobre, la création de la Danseuse de Pompéi opéra-ballet de Jean Nouguès, livret d'Henri Cain et Henry Ferrare fut un succès. Comptant une large partie chorégraphique, la troupe était renforcée de plusieurs éléments, dont Cléo de Mérode, Senka Malatzoff et des élèves de l’École de culture physique d’Émile Maitrot, qui parurent dans la Cérémonie orphique. Quinault, « léger et expressif » se fit applaudir en Adonis dans « un ballet peu banal » intitulé le Triomphe de Vénus. À la Danseuse de Pompéi, succéda en 1913, les Petits Riens, des galas avec Trouhanowa ou Cléo de Mérode, et le 5 juin, Djali, ballet de Serge Basset et Georges Menier, à l’issue duquel le compositeur Reynaldo Hahn baptisa Quinault : « le Nijinski de la place Boieldieu » (21). « Remarquable d'adresse, de tact, de pittoresque agilité. Quel bel artiste ! » (22) dira Jean Prudhomme du Figaro, pour lequel les danses de Djali rappelaient « le style des Ballets russes », le Gil Blas observant l’inverse : « Mariquita


LA DANSE À BIARRITZ # 79 a passé par là ; aussi avons-nous, une fois de plus, la preuve que le véritable ballet français vit encore » (23). En Esclave noir, Quinault avait à ses côtés Sonia Pavloff, que l’Opéra-Comique venait de s'attacher comme étoile. Favart ayant fermé le 1er juillet, Quinault fit sa rentrée le 2 septembre 1913 aux Folies-Bergère dans Montmartre !, fantaisie du peintre Adolphe Willette, réglée par Mariquita sur des airs d’Auguste Bosc qu’il interpréta jusqu’au 7 novembre. Sur la même scène, du 1er au 27 octobre, « le grand artiste de la danse, égal sinon supérieur aux plus célèbres vedettes de l'étranger » (24) reprit la Vampire, non pas avec Trouhanowa, mais avec Miss Monor, dont on ignore tout. Le 30 octobre, au changement d’affiche, c’est auprès de Régina Badet qu’il enchaîna sous les voiles antiques, Pénélope, ballet réglé par le chef de la danse des Folies-Bergère, le florentin Eugenio Restralli. Mais avant, le 25 octobre lors d’un Gala Peugeot au Châtelet, « le premier danseur de France » créa avec Sonia Pavloff, Pirouettes, tableau musical de Georges Menier et Mariquita. Puis, Gustave Charpentier ayant autorisé la chorégraphe et Albert Acrement à tirer un ballet de sa suite symphonique, le 22 novembre, à la Renaissance ce fut : Impressions d’Italie. Le 6 décembre, dans le rôle de l’amoureux, il reprit à Favart le 1er acte de Cigale, ballet de Jules Massenet, tout en s’activant aux répétitions de l’Insaisissable Stanley Collins, pièce à grand spectacle dont il signa les ballets avec Mariquita au Châtelet, le 9 décembre. Le lendemain, il dansait à Favart le Mariage de Télémaque sans quitter l’affiche des Folies-Bergère où du 31 décembre au 5 février 1914, secondé par « la grâce et la souplesse » de Miss Monor, il dansa le Five O'Clock d'un Faune. « Une scène suggestive en tous points admirable » (25), que « l’émule de Nijinski » avait lui-même réglé, mais que la presse négligea de détailler, comme l’Escalier et les numéros qui suivirent. Sinon, succédant à Albert

Carré, en janvier 1914, les frères Isola et Gheusi, propriétaire à Bidart du château du baron de L'Espée prirent la direction de l’Opéra-Comique. Malgré ses 73 ans, ils maintinrent Mariquita dans ses fonctions et en attendant leurs projets, le 9 janvier Cigale fut donné en entier. Outre les galas et causeries, Quinault parut ensuite dans le Mariage de Télémaque, Djali, les Lucioles, jusqu’au triomphe le 15 mai de Mârouf, savetier du Caire, opéra-comique d’Henri Rabaud. « On a applaudi avec rage le beau ballet ou la grande Mariquita a prodigué à pleines poignées sa fantaisie souriante et son expérience avertie. Quant à son interprétation, elle est mouvementée étonnamment avec M. Quinault, et tout à fait adorable avec Mlle Pavloff » (26). Au milieu du succès de Mârouf, le 29 mai, avec Trouhanowa en représentation, dans le décor du Châtelet de René Piot, mais réglé par Mariquita, s’ajouta la Péri où « grâce à ses expressions puissantes, à son talent développé et à sa subtile sensibilité », Quinault « composa un personnage adroit et léger exceptionnellement » (27). Ensuite, entre Iphigénie en Tauride et Alceste pour le Bicentenaire de Gluck, le 3 juin au Cercle de l’Union Artistique, de Mariquita, Quinault créa les Fresques antiques, ballet de William Marie, puis le 9 à Favart, le Ballet des Nations de Paul Vidal avant de reprendre Pirouettes avec Pavloff, le 15 au Cercle Hoche pour le Congrès des Jeux Olympiques. Le 30 juin, la saison s’acheva avec Mârouf. C’est dans le train au retour de Biarritz que Gheusi apprit l’ordre de mobilisation générale, le 1er août 1914. Selon l’usage, Favart resta fermé jusqu’en septembre et ne rouvrit que le 6 décembre, avec quelques volontaires. Quinault, qui avait rejoint le 3 août, la 22ème section C.O.A parut cependant ce soir-là dans le Ballet des Nations, puis dans la Vivandière : opéra-comique de Benjamin Godard dont il dansa la Fricassée tout en prêtant ensuite son concours à des matinées au profit des blessés militaires. Il dansa ainsi Pirouettes avec Pavloff au Palais de Glace, le 15 février 1915 avant de rejoindre le front champenois comme agent de liaison. En représentation à Favart, Marguerite, son épouse paraîtra le 6 juin dans une nouvelle production de Carmen où elle « se montra remarquable » dans un ballet ajouté par Mariquita sur des extraits de la Jolie fille de Perth. En décembre, se trouvant « dans un secteur en ce moment relativement calme, à ses heures de loisirs, Quinault travaille, c’est-à-dire qu’il fait de la gymnastique, saute, assouplit ses jambes de son mieux » (28). Il offrira en 1917 « à son régiment d'intéressantes soirées, dont quelques-unes se sont déroulées, dans la citadelle de Verdun » (29). En attendant, permissionnaire, il dansa le 18 février 1916 à Favart avec Pavloff dans le ballet de Mârouf et le 12 mai dans les Danses grecques de Paul Vidal avant de rejoindre,

le 1er juin, la 15ème section C.O.A, soumise au feu de l’ennemi près de Verdun. Puis, le 18 octobre suivant « sa décision », le 47ème régiment d’infanterie. « Après être allé volontairement reconnaître la position d'une unité voisine et assurer avec elle la liaison, malgré un violent tir de barrage », le 1er mai 1917, le caporal mitrailleur, fut cité à l’ordre en ces termes : « Chef de pièce du plus grand mérite. À la tranchée, observateur inlassable au combat » (30). Mais victime des gaz asphyxiants devant Verdun le 9 septembre, évacué à l’arrière et resté aveugle 18 jours, on le soigna à Paris. « Mes souffrances physiques ont disparu, confiera-t-il en octobre. Je me sens cependant encore très éloigné de mon art. Je suis si faible, que je me demande parfois si je pourrai encore l'exercer » (31). Il fit son retour le 22 décembre 1917 au

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Programme Pirouette Pierre-Barthélémy Gheusi, photo Henri Manuel

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De fait, il ne participa pas à la saison donnée à Biarritz en 1918 par une partie du personnel de Favart. Alors que Trouville, Deauville, et d’autres stations comme Cauterets et Luchon, où les casinos transformés au début de la guerre en hôpitaux militaires étaient depuis longtemps évacués, Biarritz avait encore ses deux établissements occupés par les blessés. Le Casino Municipal gardait toutefois son théâtre ouvert, et

Théâtre Michel en réglant les danses de Judith courtisane, opérette de Charles Cuvillier pour Cléo de Mérode, avant de la seconder dans Au Beau jardin de France : ballet allégorique de Guillot de Saix, Francis Casadesus et Mariquita créé à Favart, le 25 janvier 1918. Tenant son rôle de Mars Gravidus en homme qui a vu les horreurs de la guerre : « Quinault bondit, formidable et sanglant... il parcourt la scène avec une sorte d'hypnose féroce du plus grand effet » (32). Pour quelques dates, le 5 mars « le poilu » reprit Elvya (1917), ballet de Georges Ricou, Mariquita et Eugène Picheran avec Alice Vronska, puis repartit au front avec le 24ème régiment d’infanterie jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918.

Dourga

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c'est dans ses murs, que Gheusi offrit 24 représentations du 20 août au 29 septembre. La série débuta cependant par Manon et son Ballet du Roy le 15 août au théâtre de Bayonne. Mais La Gazette de Biarritz enlisée dans ses errements mondains négligeant la danse, on sait seulement qu’Alice Vronska, Christiane Lorrain et « un corps de ballet élégant, stylé à merveille par Mme Mariquita » (33) dansèrent Elvya le 29 août 1918. Démobilisé le 10 juillet 1919, Quinault reprit cependant le 5 mars 1919 comme chorégraphe au Théâtre Marigny, dans Lysistrata, comédie de Maurice Donnay et Amédée Dutacq pour laquelle il régla les ensembles et les danses de Mlle Dourga. Une « délicieuse indienne » dont la naissance était entourée d’un mystère princier. Née à Pondichéry, transplantée à Paris à 14 ans, « la divinité de là-bas » avait fait ses premiers pas à Ba-Ta-Clan en 1914 avant « d’évoquer l’art de sa patrie » dans Lakmé à Favart en 1916. Depuis on l’appelait « Dourga l’hindoue ». « Victime du climat européen, la petite fleur exotique » expira le 25 mars 1923 et fut inhumée au cimetière des Batignolles. Qui se cachait derrière cette « princesse lointaine » au nom de divinité hindoue ? Les investigations d’Anne Londaïtz conduisent à Marcelle Frahier, née le 13 juillet 1898 à Saïgon d’une mère vietnamienne, Valentine Nguyen Thi Thào, dite Dumont, et d’un père policier originaire du Doubs.

C’est sans doute pourquoi, Dourga qui posa aux côtés de Quinault pour une série de cartes postales éditées par Armand Noyer, s’exprimait « avec aisance dans un français très pur ». Après Lysistrata, entre des causeries sur la femme et le sport, la femme et la danse, etc. habillés en japonais par Léon Bakst, le 21 mai, Dourga et Quinault firent couple dans Aladin ou la Lampe merveilleuse, opérette de Georges Gabriel Thenon, dit Rip et Willy Redstone. Puis, le 23 juillet aux Variétés dans le Marché d'amour, opérette de Léo Pouget où ils durent « bisser et même trisser leurs danses si belles et si originales » (34). À cet instant, débarqué de Favart par Clémenceau, Gheusi associé à Abel Deval, créait au Vaudeville : le Théâtre-Lyrique avec l’ambition d’en faire une scène lyrique de premier plan. La danse devant y avoir « une grande place », Quinault le suivit comme 1er danseur et adjoint de Mariquita, laquelle songeant à une retraite définitive, avait été remplacée place Boieldieu par Nicola Guerra. L’ouverture étant prévue en octobre, avec la troupe lyrico chorégraphique du Théâtre-Lyrique formée en juillet, Gheusi revint à Biarritz du 26 août au 25 septembre, mais sans Quinault retenu à Paris par le Marché d'amour jusqu’au 6 octobre. La Gazette de Biarritz se félicitant « d’un répertoire splendide, varié et qui n’a encore jamais été joué à Biarritz », ce qui était faux, et préférant citer les notables présents dans la salle, plutôt que les artistes. On sait par d’autres sources que la 1ère danseuse s’appelait Germaine d’Astra, qu’on applaudira aussi Emmy Magliani et « le corps de ballet au complet dans des danses réglées par Mme Mariquita et M. Quinault » (35). Avec Rianza, Edia Tikanova et d’autres, le Théâtre-Lyrique qui reprit bientôt le nom de Vaudeville ouvrit le 25 octobre 1919 avec Cléopâtre, opéra de Massenet inédit à Paris comme les titres à venir. Selon Reynaldo Hahn, « le ballet où se reconnaissaient la verve et le goût de Mariquita » valut « un succès presque trop frénétique à Mlle Rianza et à M. Quinault » (36). Tandis que s’attachant aux portés semés dans la chorégraphie, Paul Souday nota : « M. Quinault excelle à porter sa charmante camarade sur les épaules ou sur les bras, et Mlle Rianza escalade son partenaire à toute allure avec la prestesse d'un parfait jockey » (37). Maître incontesté des « enlèvements » pour citer Levinson, Quinault en était-il l’inventeur ? Bien que proscrite par les moralistes de l’art, la virtuosité, les tours de force et d’agilité étaient depuis toujours monnaie courante. Ainsi Quinault, « expert de l’entrechat dix » se plaisait à raconter qu’au temps de Saracco, certains danseurs filaient jusqu’à dix-huit tours, et que Sarraco lui-même atteignait quatorze, en mettant de la bougie sous la demi-pointe


LA DANSE À BIARRITZ # 79 de ses chaussons. S’agissant des portés, on l’a vu, en 1912, Staats qui n’avait pas la réputation d’être un Hercule de foire, portait à bras tendu Napierkowska, d'un bout à l'autre de la scène. Tandis qu’en 1858, au Grand-Théâtre de Bordeaux, dans Fernand Cortez, opéra de Spontini, Pierre-Eugène Grenier, enlevait et tenait en l'air Mlle Santi « comme un simple paquet d'allumettes ». Maintenant, sauf citer Dourga comme la « créatrice de la danse portée », Quinault ne s’exprima pas à notre connaissance sur ce sujet. Mais rendant compte d’une conférence faite aux A.I.D en 1936, le compositeur Hector Fraggi rapporte :

les ballets, tandis qu’une grève était dans l’air à l’Opéra. Elle fut décidée le 2 janvier 1920 à la Bourse du travail lors d’une réunion que « présidait M. Ruhlmann, chef d'orchestre, assisté de Mme Quinault, la femme du danseur ». Brièvement, en mai 1919, Louis Lafferre ministre palois de l'Instruction publique et des Beaux-arts avait promis de déposer à la Chambre une demande de crédit afin d’augmenter en octobre les salaires du personnel, mais

« M. Quinault tout en étant à l’Opéra, avait, il y a déjà de nombreuses années, accompli des tournées dans le monde au cours desquelles il s’était enhardi, le succès l’encourageant, tout en suivant le développement de la chorégraphie courante, il créait ce qu’il appelle « l’adage » ou « le groupe porté ». C’est au cours des représentations du Marché d’amour, qu’il fit en 1919, la création d’une « danse syrienne », dans laquelle il portait hardiment sa danseuse Dourga à bout de bras, tel un trophée, en joignant à la danse pure, des groupes encore inconnus à ce jour. Ce genre, vite adopté au music-hall, fut déformé et souvent utilisé pour de simples exhibitions acrobatiques » (38). Notons que les tournées mondiales de Quinault à l’époque de l’Opéra nous sont passées inaperçues. Sinon, ce que l’on pense, c’est qu’ayant partagé dès 1909 la scène des Folies-Bergère avec des acrobates aguerris, il tira partie de leurs exercices avant de lancer en 1919 la vogue de « l'adage à portés ». Alors que Cléopâtre était toujours à l’affiche, le 22 novembre 1919, « le danseur prodigieux d’habilité et de souplesse » créa Tarass Boulba, drame musical de Marcel Samuel-Rousseau, dont Mariquita conçut les ballets. Seul officiellement, il mit ensuite en répétition la Boîte à joujoux que Mariquita aurait dû créer à Favart sous Gheusi en décembre 1914. Un an plus tôt, en octobre, à l’invitation de l’illustrateur André Hellé, auteur du livret, des décors et costumes, Claude Debussy avait achevé la musique de ce ballet pour enfants dont il débuta l’orchestration avant de la confier pour des raisons de santé à André Caplet qui ne la finit qu’en 1917. Constituant le clou d’un festival Debussy exhumant l'Enfant prodigue et la Damoiselle élue, la Boîte à joujoux vit le jour le 10 décembre au Vaudeville avec Quinault (Polichinelle), Lina Sakhy (la poupée) et Marguerite Gineva (le soldat). À ce « très grand succès » repris en 1921 par les Ballets suédois de façon « plus naïve, moins fine peut-être » (39), succéda le 25 décembre celui de Mefistofele, opéra d'Arrigo Boito dont Quinault et Mariquita réalisèrent

ces augmentations n’étaient pas venues. Les grévistes ayant « la sympathie du peuple », mais aussi celle des ouvrières de l'usine Piver-Rouché, Jacques Rouché trouvant cette grève naturelle, le 11 janvier « sous les acclamations du public en délire Mme Quinault-Dupré, dansa deux fois de suite Espana de Chabrier » à la Maison des syndicats. Pour dire que les Quinault figuraient « parmi les plus zélés pionniers du mouvement syndicaliste ».

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Dourga & Quinault

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••• Quinault, photo Delphi

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Ainsi adhérent sous le N° 264 à la Fédération du Spectacle, lors d’une grève qui toucha les théâtres en septembre 1919 l’on vit Quinault présider des réunions et monter à la tribune malgré « sa coutumière timidité ». Cependant, le 27 juillet 1920, « le camarade » sera radié du Syndicat des chorégraphes pour « faits et fautes graves ». L’accusé se trouvait à Londres et suivant la presse, nulle ne lui en exposa le motif. Pour l’heure, ayant obtenu satisfaction de ses revendications, le personnel de l’Opéra reprit le travail, le 20 janvier 1920. Le même soir, « l'extraordinaire Quinault » dansait Mefistofele pour la dernière fois au Vaudeville. « Croyez-vous qu'il nous soit possible de tenir en faisant uniquement de l'art ? […] Sans subvention, toute exploitation d’une scène de ce genre devient malaisée, sinon impossible » (40). En février, mis en faillite, Gheusi et Deval cédèrent la salle à Pierre Wolff et Charles Zibel. Assurés de faire venir la foule, les repreneurs ouvrirent le 27 février avec une revue de Rip et Régis Gignoux intitulée Miousic dont le prologue mettait en scène les funérailles de la Cléopâtre de Massenet. Sur des airs à la mode elle comptait une satire des dancings et d’autres numéros « joliment réglés par M. Quinault qui danse lui-même admirablement en compagnie de Mlles Mona Païva, Alice Wronska et d'un corps de ballet très heureusement recruté » (41). Parmi ces numéros « une comédie italienne dansée à la russe » - l’actualité n’avait que ce mot à la bouche - , dans laquelle Quinault tenait le rôle d’Arlequin, personnage auquel il sera bientôt associé. En attendant, alors que Miousic allait faire carrière jusqu’au 30 juillet, bien que dansant tous les soirs et trois fois par semaine en matinée, Quinault signa le 8 avril à Favart de « curieuses danses lithuaniennes » dans le Sautériot, drame lyrique de Sylvio Lazzari, puis reprenant Pirouettes avec Pavloff et la scène du dancing de Miousic, le 16, il s’associa aux Adieux de Mariquita, auxquels Sarah Bernhardt et d’autres étoiles de la scène parisienne prêtèrent leur concours. À cette occasion, Mariquita lui offrit Romance qu’il dansa avec Vronska sur une musique d’Anton Rubinstein. Le Vaudeville s’apprêtant à fêter la 150ème de Miousic, du 21 au 25 juin, il participa au jury du Championnat du monde de danses modernes organisé par Comœdia à Marigny. La compétition couronna d’un Prix d’honneur son élève Jasmine et l’argentin Casimiro Aín, dit le roi du tango ou El vasquito en raison de son ascendance basque. Les origines de Jasmine, nous sont en revanche inconnues, mais c’est pour elle et le mime Farina, nom de scène de Jules Chevalier, que Quinault créa l’Antre des gnomes, légende fantastique de Georges Casella, pour laquelle Gabriel Grovlez avait orchestré des préludes de Debussy. La première de cette « chorégraphie précise et pittoresque » (42) eut lieu le 2 juillet à l’Olympia. Ensuite, Georges Baud,

directeur de l'International entertainment agency, ayant négocié son contrat, à 33 ans Quinault partit pour Londres tout en livrant les raisons de son départ : « Après mes dernières créations au Théâtre-Lyrique, MM. Carré et Isola m'offrirent la direction, du ballet de l'Opéra-Comique. Je l'ai refusée, parce que j'estime qu'actuellement, en France, il est très difficile - sinon impossible - de monter proprement des spectacles de danse. […] La danse étant, en Angleterre plus favorisée qu'en France - et ceci, malheureusement pour nous - j'aurai à ma disposition un personnel chorégraphique de tout premier ordre et en nombre suffisant pour pouvoir représenter comme il convient des ouvrages qu'il m'est impossible de monter à Paris » (43). Au vrai, « le danseur national » avait auparavant signé comme maître de ballet à l’Apollo. Ainsi, le 29 septembre, les ballets de la Sirène, opérette d’Henri Goublier fils, portèrent sa signature, mais seront de Marguerite, « Margot pour ses amis », qui pour suivre son mari, avait donné sa démission de grand sujet à l’Opéra en juillet. « J’espère l'avoir comme interprète dans les ballets que je monterai ». Mais comme son souhait « de diffuser la musique française chez nos alliés d'outre-Manche » rien ne semble s’être réalisé. Descendu au Lonsdale Hotel, il débuta début août au Pavilion. Le plus vieux music-hall londonien était dirigé par l’impresario britannique,


LA DANSE À BIARRITZ # 79 Charles Blake Cochran, client régulier de l’Hôtel du Palais à Biarritz, qui confiera plus tard les ballets de ses revues annuelles à Leonide Massine, Frederick Ashton et Antony Tudor. Travaillant « lui-même sous la surveillance parfois sévère, de sa femme qui ne parait jamais satisfaite » (44), chaque matin Quinault donnait la leçon à la troupe et faisait répéter avec le chorégraphe anglais Alfred Majilton, « les danses et ensembles » de London, Paris & New-York : revue d’Arthur Wïmperis, musique d’Herman Darewski jouée du 4 septembre 1920 au 30 juillet 1921. Parmi les tableaux à la première, parce que l’affiche changeait régulièrement : une Place espagnole costumée par Paul Poiret, tandis que Gaston Laverdet, peintre-décorateur de Favart habilla Arlequin : « scène dansée et inventée » par Quinault (Arlequin) pour Iris Rowe (Colombine), June (Pierrette) et Dimitri Vetter (Pierrot). Cochran régnant sur d’autres salles, le 17 janvier 1921, sur une musique d’Augustus Barratt, ce fut une danse persane pour les Dolly Sisters dans la revue League of notions au New Oxford Theatre. Enfin le 29 juin, malgré le succès d’Arlequin, « le grand danseur, accompagné de sa charmante femme » retrouva Paris où le 10 juillet, on le vit à la première d’Asmodée, féerie cinématolyrique de Rip au Théâtre des ChampsElysées. Sans doute, avait-il assisté le 7 à la générale de la revue du Casino de Paris dans laquelle dansait sa sœur Henriette. En tous cas, le 15, les Quinault retrouvèrent à Cauterets « la délicieuse Jasmine et l'incomparable mime Séverin ». Se produisant au Casino-Club, « le talent personnel et si vivant de M. Quinault et de Mme Dupré fut unanimement goûté » le 22 dans des danses espagnoles de la pianiste Simone Colomb de Bufresnil et dans l'Ombre Rouge, mimodrame d’Alfred Mortier, musique de Jean Nouguès. Le 29, c’est au Casino de Bagnères-de-Bigorre, qu’ils interprétèrent l’Invitation à la valse, tandis que Quinault et Jasmine dansaient « la moderne » Jack in the Box d’Éric Satie. Le lendemain, alors que Pavloff reprenait Pirouettes avec Gustave Ricaux, de l’Opéra, également adepte « des danses portées », les Quinault quittèrent Bagnères, car Robert était attendu au London Pavilion pour régler avec l’américain Jack Haskell, les danses et les ensembles de Fun of the fayre : revue de John Hasting Turner, musique d’Augustus Barratt jouée du 17 octobre au 13 mai 1922. Parmi les tableaux décorés par Jean-Gabriel Domergue, Légende du vieux Venise, auquel prirent part deux vedettes de la danse acrobatique depuis leur apparition à l’Eldorado en novembre 1919 : Germaine Mitty et Eugène Fressé, dit Tillio, de l’Opéra. Puis dans des costumes orientaux de Paul Poiret selon la presse, de Léon Bakst suivant le programme, une Nuit arabe avec Tikanova. Enfin avec June « exquise danseuse anglaise » qui était peut-être June Roberts : Bacchanale que British-Pathé filma.

Engagé à la semaine et de nouveau rentré à Paris avant la fin de la revue, le 8 mai Quinault signa au Théâtre Michel « une amusante chorégraphie » dans le Bel ange vint, comédie de Rip. Puis auprès de « la souple et menue ballerine anglaise » Iris Rowe, il parut du 20 au 31 mai à l’Apollo dans Pouick, opérette de Germaine Raynal : « Le numéro est plutôt acrobatique, l'homme joue avec la femme ainsi qu’avec une balle légère. […] Ces danseurs valent la soirée » (45) dira La République française. André Levinson notant de son côté :

« Je suis allé voir Quinault exécuter à l’Apollo deux brefs intermèdes avec sa danseuse Iris Rowe. À considérer tant de splendeur physique, une telle exaltation du muscle mêlée à l’humanité diminuée et veule d’un spectacle d’opérette, j’ai été vivement ému. […] Quand on a spontanément admiré les proportions de ce corps admirablement discipliné qui fait songer à la « forme » des grands boxeurs, à cette mâle vigueur qui exclut toute hypertrophie athlétique, toute boursouflure des muscles, on tâche de se rendre compte de l’apport de Quinault. Or celui-ci est par-dessus tout un imaginatif. Et je ne parle pas ici de cette espèce d’imagination plutôt littéraire qui consiste à créer à la danse une motivation réaliste, mais de l’imagination plastique qui tend à créer des formes ou à les combiner d’une façon inédite. J’avais constaté dans un article récent que la technique classique était susceptible de progrès. Les « grands bonshommes » du XIXème siècle ont su doter le mouvement d’une amplitude de développements plus grande, d’une envergure très vaste. Quinault organise le groupe de danse en hauteur. Il le coordonne dans un sens vertical. Ses enlèvements de la danseuse sont l’élément propre, frappant, passionné de sa composition »  (46). Le 13 juin, sur la scène du Théâtre de verdure de l’Union Interalliée, Rowe et Quinault participèrent au Gala des Étoiles de la Danse auprès de Carlotta Zambelli, Aïda Boni, Alexandra Balachova, Yvonne Daunt, Trouhanowa, Mitty et Tillio, Aveline, Staats, Ricaux, etc. À cette occasion sur des airs de Gabriel Darcy, pseudonyme d’Émile Vuillermoz, « le surprenant danseur » créa la Poupée d'Arlequin : « un véritable fragment de féerie » (47) qui fera dire à Levinson : « Je présume fort que, pour des années, la gloire d'avoir fait la Poupée d'Arlequin s'attachera au nom de Quinault au risque d'éclipser le reste de son considérable effort » (48). En effet, tant par son thème comique : Arlequin prend la poupée de chiffon pour une femme, que par « ses trouvailles étonnantes », la Poupée d'Arlequin constitua un morceau d'anthologie jusqu’en 1935. À ce titre,

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Rowe & Quinault, photo Sabourin

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élève de Quinault à l'École de danse avant d’être admis dans le corps de ballet en 1951, Gilbert Mayer, 1er danseur de l’Opéra et éminent pédagogue rapporte que sous le pinceau de Charles Girard, dit Gir, Quinault en arlequin servit d’emblème à l'Union des Artistes fondée en 1917 et aux manifestations permettant d’alimenter sa caisse d’aide sociale. Mais avant d’illustrer l’affiche du 1er Gala de l'Union des Artistes qui eut lieu au Nouveau Cirque le 3 mars 1923 ; sculpteur on l’a vu, mais aussi « collectionneur distingué », flânant au marché aux puces,

au lendemain du Gala des Étoiles de la Danse, il lui sembla reconnaître une toile d’Adolphe Monticelli. L’obtenant pour rien, il se précipita chez un expert. C’était un authentique Monticelli, l’inspirateur de Vincent van Gogh, qui s’ajoutera aux trois Eugène Boudin dont se souvient Gilbert Mayer. Toujours en juin 1922, « le danseur mâle et gracieux » fit l’actualité en tournant sous la direction de Georges Goyer, la Poupée d'Arlequin pour PathéRevue. Se prêtant à l’expérimentation du ralenti, il confia à Comœdia :

« J'étais encore enfant et élève à l'École de la danse de l'Opéra, lorsque l'on vit pour la première fois des danses à l'écran. Je me souviens avoir entendu mes aînés dire : Jamais le cinématographe ne sera utile à notre art. Combien ils se trompaient ! Cette extraordinaire invention française qu'est le « ralenti » apporte aujourd'hui la preuve de l’utilité que pourrait en tirer une école de chorégraphie. […] C'est ainsi que dans l’entrechat, pour choisir un exemple frappant le moment caractéristique est celui de la période de suspension qui correspond au croisement des pieds en l'air pendant le saut. Chaque temps est ainsi analysé par l'image. […] L'École de danse de l'Opéra devrait avoir depuis le premier jour de cette invention, sa salle de projection. Quelle utilité pour les élèves de voir la décomposition exacte des mouvements que l'on ne peut juger sans difficultés lorsqu'ils sont exécutés à leur vitesse normale! Combien profitable il serait de fixer, sur l'écran toutes nos productions chorégraphiques actuelles » (49). Passé l’été, le 7 septembre 1922, « le danseur acclamé » fit sa rentrée à l’Apollo avec Rowe dans le Marché d’amour joué jusqu’en novembre. Entre temps, le 7 octobre, parmi «  une foule immense et vraiment émue », il accompagna Mariquita jusqu'à sa dernière demeure. Puis continua les galas avec Rowe jusqu’au 15 décembre où après avoir créé au Bal du Moulin Rouge, Sur les pointes, ballet de Pierre Sandrini, de l’Opéra sur des airs de Chopin, partageant l’affiche avec La Argentina, morte à Bayonne en 1936, il passa à l’Olympia. Au programme : Pas de deux classique, avec adage, variations et coda, musique de Darcy, où « il exécutait sans difficulté apparente le terrible entrechat dix » ; Dansomanie, une caricature des danses modernes sur des airs de Janvier Piétrapertosa et enfin la Poupée d'Arlequin. Innovation : dans l'intervalle, sur une musique de Maurice André « on voyait projeté au ralenti des danses classiques interprétées par les mêmes artistes ». « Depuis Nijinsky et la Karsavina, on peut dire que jamais on avait assisté à une ovation pareille à celle qui fut faite à ce couple de grande classe » (50) dira

Le Petit-Journal. Du 29 au 31 décembre, « l’Arlequin moderne » acheva l’année à Biarritz sur la scène du Royal-Cinéma dans l’indifférence de la presse locale, avant de conclure son engagement à l’Olympia le 5 janvier 1923. Retrouvant La Argentina et les Dolly Sisters, dès le 20 janvier, il participa avec Rowe à plusieurs galas organisés par Jean-Gabriel Domergue au Casino de Cannes, puis s’en alla « faire triompher la tradition de la danse française en Suisse ». Sans doute était-ce dans Phi‑Phi, opérette d'Henri Christiné, jouée par exemple à la Chaux-de-Fonds, les 13 et 14 février, et en mars à l’Alhambra de Lille. Après un gala à Cannes organisé cette fois par Paul Poiret, le 13 avril, marqua son retour à Paris dans la revue du Vaudeville de Rip pour laquelle il composa un tableau de pirates, « avec des danses de captives fort joliment réglées » et un ballet de poupées « merveille d'invention, de grâce et de réalisation scénique » dont les parties acrobatiques soulevèrent l’enthousiasme de Colette : « L’assistance fit vingt rappels à M. Quinault et miss Rowe. Joie, un impeccable danseur-mime ! Joie, une danseuse presque enfant, et qui triomphe, Ô paradoxe ! Chaque fois qu'elle tombe. Elle tombe comme un mouchoir de soie, comme une fleur qu'on coupe, comme une houppe de cygne : on la relève par un pied, par un doigt, par une oreille, comme on ferait d'un jeune chat : Quinault se la noue en ceinture, en cravate, en couronne, et le plaisir des yeux est complet lorsqu’il la brandit et l'emporte au bout de ses poings tendus, aussi brisée, aussi fraîche et aussi éparse qu'une brassée de fleurs » (51). On parla d’un engagement à New-York, en attendant tout en dansant au Vaudeville jusqu’au 30 juin, du 17 juin au 17 juillet, Quinault « bûcheur opiniâtre » et Rowe passèrent au Casino de Paris dans la revue En Douce. Le 17 août, alors que la T.S.F venait de diffuser un radio-concert avec « le concours de Mlle Quinault, de l’Opéra », ils reprirent Pirouettes au Casino de Deauville. Le 25, ce fut Chun‑Chin, un mimodrame imaginé dit-on par Quinault « sur des musiques improvisées par tous les compositeurs de la villégiature », à l’instar de Reynaldo Hahn. Puis, le 7 septembre, accompagné de sa femme, il s’embarqua à Cherbourg sur le Laconia pour NewYork, où il retrouva Rowe, qui s’était mariée à Londres. M. Bentham, agent théâtral, ayant procuré aux deux artistes un engagement pour jouer dans les Ziegfeld's Follies de Florenz Ziegfeld, du 20 octobre au 10 mai 1924, ils parurent plus de 300 fois au New Amsterdam Theatre dans la Poupée d’Arlequin. Au retour, rendant compte du triomphe obtenu, la presse laissa entendre qu’il avait réglé là‑bas la gavotte de Rudolph Valentino dans


LA DANSE À BIARRITZ # 79 Monsieur Beaucaire de Sidney Olcott. Le danseur mondain était alors marié à la ballerine Natacha Rambova qui supervisa les décors et costumes du film, mais c’est possible. Passé juin, du 4 juillet au 4 septembre, Quinault et Rowe parurent dans la revue d’été du Théâtre Femina, tout en dansant à Deauville et Aix-lesBains une nouveauté non renseignée : la Poupée d’avril. Sans quoi, « caressant le rêve d’être propriétaire », Quinault le réalisa dans la Nièvre, « au bord de la Douceline à Munot près de La Charitésur-Loire », à l’endroit même où Francis Picabia avait peint la Rivière en 1906, sauf que le danseur baptisa son « Paradou » : La Quinaudière. Plus tard, il réutilisera ce nom pour sa propriété de Tourrettes-surLoup, mais nous ignorons la date de cette acquisition dans les Alpes-Maritimes. L’on sait seulement qu’il profitait toujours de son paradis nivernais en 1934. Hasard ou pas, Picabia s’établira à Tourrettes-surLoup en 1940. Pour l’heure, « renommée et fortune ne changeant pas Quinault qui garde, à côté du théâtre, les goûts les plus simples » (52), avant qu’il ne reparte en Amérique, Comœdia, le représenta sur les rives de la Douceline partageant les joies de la pêche à la ligne avec le peintre Gir et son épouse, l’actrice Jeanne Fusier. On ne sait comment, mais avec Christine Boos, de l’Opéra, il avait trouvé le temps de tourner « une partie chorégraphique importante réglée par Staats » dans Nantas d’ÉmileBernard Donatien. Le 13 septembre, toujours accompagné de Marguerite, Quinault s’embarqua au Havre à bord du La Fayette « pour accomplir avec Rowe une importante tournée avec la revue des Ziegfield Folies » à propos de laquelle nous n’avons rien retrouvé. De retour, Quinault et Rowe firent leur première apparition le 25 juillet 1925 aux dîners-galas du Casino de Deauville, avant de danser au Kursaal d’Ostende le 15 août et le 21 au Casino des Quinconces à Bordeaux. Puis le 10 septembre la presse publia : « Quinault s’est séparé de Miss Rowe, il a une nouvelle partenaire, Janine X..., qu’il présentera bientôt dans un grand music-hall de Paris » (53). On ignore le motif de cette séparation, quant à « Janine X », née Jeanne Autré à La Rochelle, le 20 octobre 1907, elle se faisait appeler Janine Autré. Et alors que la venue de Rowe était prévue à Biarritz le 22 septembre pour un dîner-gala au Pavillon Royal organisé par le danseur Harry Pilcer, la Gazette de Biarritz annonça « Quinault et Jannie (sic) » avant de saluer « les étonnants danseurs Quinault et Rowe, lui, preste et mystérieux Arlequin, elle, adorable poupée moderne, souple, charmante » (54). Le 24 pour la fête au profit du Préventorium d’Arbonne et du Sanatorium de Larressore, ils furent annoncés dans un programme inédit, mais la Gazette n’en rendit pas compte, tout comme elle passa sous silence le gala de clôture du 29 septembre.

Vingt ans les séparaient, mais c’est avec Janine Autré que « l’Arlequin prestigieux » entama la saison 1925-26 marquée par des contrats à l’étranger. Ainsi après Bruxelles et Berlin où le couple donna « une belle série de représentations », en janvier 1926, « le grand artiste » régla à Stockholm les ballets d'une revue dont il fut « la vedette chorégraphique ». Comœdia, le confirmant en avril sans que l’on sache ce que Marguerite pensa de cet écho : « Quinault et Janine André (sic), se reposent en ce moment dans leur propriété de la Quinaudière avant de regagner Stockholm où ils viennent de jouer pendant trois mois » (55). Enfin, après avoir été fêté à Stockholm et en tournée pendant six mois : « à Göteborg presque tous les étudiants vinrent nous applaudir. Après que nous eûmes salué la salle, une multitude de bouquets de pensées tombèrent de partout sur nous. […] Il y en avait plus de trois cents ! » (56). Le 25 juin, Quinault fit sa rentrée au Moulin-Rouge, dans la Revue Mistinguett. « N’ayant rien perdu de sa force athlétique, de sa légèreté, de son élévation » et « trouvant en Janine Autré, une partenaire d'un style impeccable comme le sien », il donna jusqu’au 8 août, la Poupée d'Arlequin et deux inédits : un résumé de l’histoire de la danse intitulé Hier et aujourd'hui et le Machiniste où faisant mine de remplacer au pied-levé un danseur défaillant, il se livrait avec « sa charmante camarade » « à une parodie de danse échevelée, acrobatique, qui se terminait toujours par un vrai triomphe » (57). Après un court repos, ils partirent pour Hambourg et revinrent le 12 novembre, Quinault devant exposer ses sculptures au Salon du Théâtre agencé par l’Union des Artistes. Ils passèrent ensuite les fêtes à Stockholm, Quinault y mit au point les danses d'une revue, avant de se produire en Finlande. Une toile de Gir, la danseuse et l’Arlequin, le représentant avec Autré était alors exposée au Salon des Indépendants. Rentrés en février 1927, ils se firent applaudir le 22 à Cannes, puis plus rien jusqu’au 28 mai, où lors d’un

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Le Laconia

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Revue Mistinguett

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gala à l’Opéra-Comique, Quinault parut auprès de Mariette de Rauwera, qu’il avait tiré de l’obscurité de la troupe dirigée par Louise Virard. Selon Dominique Sordet, critique de valeur plombé par ses écrits collaborationnistes, peu avant, la jeune danseuse belge « avait laissé entrevoir des qualités de métier et de style qui eussent attiré l'attention de ses directeurs si le ballet était rue Favart l'objet des mêmes sollicitudes que le répertoire lyrique ». Louis Masson et Georges Ricou la nommeront après coup 1ère danseuse. Pour l’heure, « élevée dans une tout autre tradition », c’est dans la Bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns, sur laquelle Quinault avait réglé un numéro traduisant « les violents démêlés d'un faune et d'une nymphe enivrée », « qu’elle risqua et réussi des audaces gymnastiques qu'on pouvait croire réservées aux seules professionnelles de la danse acrobatique ». Et, Sordet d’ajouter : « Le numéro de danse de M. Quinault et de sa partenaire a fait sensation. Quinault a plus d'une corde à son arc, et il nous plaît d'espérer qu'il délaissera un jour le numéro « à effet » tel que l'impose le goût du spectateur américain, pour animer de beaux spectacles de danse classique conformes à notre génie nationale - mais dont le public a perdu l'intelligence, et que d'ailleurs aucun des maîtres de ballet en exercice ne semble capable de concevoir. Quoi qu'il en soit, samedi, Quinault a triomphé une fois de plus dans le genre auquel il doit sa fortune, et son admirable exécution, toute de hardiesse, de vigueur et de précision, nous a fait retrouver celui que Levinson définit comme « le maître incontesté des enlèvements » (58).

Mitty & Tillio, photo Waléry, 1925

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Durant l’été 1927, Quinault et de Rauwera reprirent la Bacchanale en divers lieux. De son côté, Autré ne reparut qu’en 1930, d’abord au Casino de Paris, puis à l’Opéra de Nice comme 1ère danseuse avant de s’éteindre à Royan le 30 décembre 1932, à l’âge de 25 ans. De Rauwera étant sous contrat à Favart, c’est auprès de Rowe que Quinault dansa en Allemagne à l’automne 1927 avant de partager la scène du London Trocadero avec Gir en décembre. Probablement dans un numéro commun, puisque « le bon peintre des danseuses » venait de débuter au musichall en exécutant des pastels sous les yeux du public. Sans quoi, du 10 au 27 février 1928, « les as de la danse », entendez Quinault et Rowe, agrémentèrent la revue de l’Alcazar de Marseille avec Hier et aujourd’hui, la Poupée d’Arlequin et Un bouge argentin, nouveauté « d’un réalisme saisissant ». Puis ce fut Cannes, le Hansa-Theater à Hambourg en avril, le Pré-Catelan le 30 mai. Le lendemain, ils débutèrent à Copenhague, après un

voyage en avion et rentrèrent le 22 juin pour être fêtés à Deauville en juillet et à Saint-Jean-de-Luz au Casino de la Pergola du 31 août au 7 septembre. De retour à Paris, « les deux virtuoses de la danse moderne » reprirent la Poupée d’Arlequin le 15 octobre pour la Nuit rose de M. et Mme Paul Dreyfus-Rose, connus dans les milieux d’affaires. Puis du 2 au 15 novembre au Théâtre de l’Empire où « toujours à la mode du moment sans cesser pour cela de produire un spectacle animé de la plus pure inspiration classique » (59), ils offrirent en prime : le Chat et sa Souris, « modèle d'attraction harmonieuse ». L’occasion pour Louis Léon-Martin du Petit-Parisien de comparer leur art à celui de Mitty et Tillio en représentation au Casino de Paris : « Je ne ménage pas, ma très sincère admiration à Mitty et Tillio; cependant, quels que soient leur talent et leur virtuosité, j'accorde la préférence à Quinault et Rowe. Quinault a, sur tous ses confrères en danse acrobatique, voire sur Tillio lui-même, qui fut jadis à l'Opéra, l'avantage d'être un parfait danseur classique. C'est même le meilleur danseur français d'aujourd'hui, un danseur parfaitement comparable, d'ailleurs, aux meilleurs danseurs étrangers, fussent-ils de la troupe de M. de Diaghilev. Un souci domine en Quinault celui de l'harmonie, non seulement de chaque mouvement, mais de leur succession. C'est dire à quel point il diffère de ses rivaux. Il ne lui suffit pas que certaines attitudes soient belles, il désire qu'elles soient reliées entre elles par une courbe harmonieuse, une ligne à quoi tous les instants collaborent. Une danse de Quinault est un poème de gestes, un poème sans chevilles et sans rimes douteuses, un poème sans hiatus surtout » (60). Le 8 décembre aux Folies-Wagram, au son du jazz et dans des lumières de Gab Sorère, l’assistante de Loïe Fuller, ce fut l'Orloff, opérette de Bruno Granichstaedten, dont Quinault régla les danses, tout en figurant parmi les interprètes jusqu’au 3 mars 1929. Entre temps, ayant été le premier à se produire sur une musique gravée dans la cire (la Poupée d’Arlequin en 1928), on l’interrogea sur l’usage du phonographe dans la danse : « Pour la première fois, nous avons dansé, Iris Rowe et moi, sur de la musique mécanique... J’avoue que je n’attendais de cet essai qu’un résultat incertain, car, me semblait-il, un instrument ne pouvait reproduire à lui seul, et de façon bien distincte, les multiples voix de l’orchestre. Eh bien, je suis charmé du résultat obtenu. Nécessairement, la musique


LA DANSE À BIARRITZ # 79 mécanique ne se montrera pas supérieure à un orchestre composé d’instrumentistes de valeur et dirigé par un véritable chef, mais, hélas! nous autres danseurs ne rencontrons pas toujours semblable phalange. Que de fois des orchestres et des maestros de fortune gratifient les danseurs de mouvements fantaisistes jusqu’à l’impossible, sabotant ainsi notre art que le public nous accuse ensuite de ne pas posséder à fond. Avec la musique mécanique, rien de pareil à craindre. Les chorégraphes peuvent attendre beaucoup d’elle, car elle leur assurera, des mouvements et des rythmes invariables » (61). Cinq plus tard, Gabriel Pierné composera spécialement « pour la machine parlante » : Giration. Réglé par Serge Lifar, ce ballet phonographique enregistré dans les studios Columbia par les Concerts Colonne sous la direction de Paul Paray, sera créé au son de l’électrophone au Théâtre des Champs-Elysées, le 22 mars 1934. Alors on reconnaîtra que Quinault avait marqué « une date importante dans l'histoire du spectacle moderne ». Entre un foule de galas, le 12 juin 1929, « le bel artiste » régla au Trianon-Lyrique les danses du Clown amoureux, opérette de Maurice Planchar, puis plus rien jusqu’en octobre date où la presse dévoila à la fois l’identité de sa nouvelle partenaire : Rita Sanghetti, alias Jane Schifner, étoile du Châtelet, et son projet de monter un numéro qui réunirait d’autres adeptes de « l’adage vertical ». Et de citer Mitty, Tillio et Ernest Ricaux, de l’Opéra, attendus à Biarritz, le 13 septembre avec Rugby, un numéro dans lequel les deux danseurs faisaient « de la gracieuse Mitty le ballon

de leurs jeux, se la lançant avec des audaces précises, mais téméraires ». À noter qu’Ernest Ricaux, frère de Gustave Ricaux, 1er danseur à l’Opéra était aussi un homme de sport. Récent vainqueur au Critérium des poids lourds pour la boxe anglaise, membre de l’équipe Peugeot, il était arrivé 5ème en juillet 1907, lors de la 10ème étape (Bayonne - Bordeaux) du Tour de France. Au music-hall, sa partenaire s’appelait Marcelle Maury, mais ils ne firent pas partie du numéro que Mitty et Tillio, Quinault et Sanghetti, mirent au point et jouèrent en Suède d’avril à mai 1930. Selon les échos, cette tournée organisée par l’acteur suédois Ernst Rolf, pionnier des revues scandinaves, devait‑être la dernière pour « le réputé danseur », puisqu’il venait de fonder une école de danse avec sa femme et avait été engagé comme maître de ballet par les directeurs de l’Opéra-Comique : Louis Masson et Georges Ricou. Il prit possession de son poste en septembre au moment même où l’Opéra annonçait l’engagement de Serge Lifar comme « 1er danseur mettant en scène quelques ballets ». Avec Mariette de Rauwera, Andrée Comte et le tchèque Vaclav Veltchek, solistes « d’un corps de ballet tout féminin » prenant part aux œuvres lyriques avec la promesse de ballets, Quinault débuta discrètement le 7 octobre 1929 par la country-dance de la Grand’Mère, comédie-lyrique de Charles Silver. Si discrètement qu’Henry Malherbe écrira : « le nouveau maître de ballet n’a pu nous donner la mesure exacte de son art ni de ses dons. Le ballet qu’il a réglé n’est presque pas visible de la salle. Comment les agréments pourraient-ils nous en toucher ? » (62). Le 20 novembre, avec Comte (la poupée), de Rauwera (le soldat) et lui-même en Polichinelle, dans la production du Vaudeville, il remonta la Boîte à joujoux « d'un ensemble si parfait, si joli et si émouvant, que les spectateurs émerveillés ne savaient plus comment exprimer leur émotion ravie » (63). Passons sur la reprise de Riquet à la houppe de Georges Hue, et des indispensables Manon, Carmen, Lakmé pour arriver au 13 janvier 1931. Ce jourlà au Théâtre Montparnasse, afin « de démontrer qu’un représentant de l’école classique pouvait accorder sa culture aux rythmes les plus neufs de son époque », sur des pages de Ravel, Jacques Ibert, Marcel Delannoy, Florent Schmitt, Hector Fraggi, Jacques Larmanjat et Prokofiev, Quinault offrit un programme « hardi » avec Solange Schwarz, de l’Opéra, Comte et d’autres de Favart comme la jeune Renée Piat. « Parfait de présentation », il fit dire : « Nous savons que MM. Ricou et Masson projettent de donner, à l’Opéra-Comique, un spectacle uniquement composé de ballets. Ils peuvent maintenant s’y risquer sans crainte, M. Quinault étant tout qualifié pour diriger pareil spectacle d’art » (64).

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Renée Piat photo Teddy Piaz Ernest Ricaux

La Poupée d'Arlequin, Rowe et Quinault

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Il ne fallait pas rêver. En effet, l'OpéraComique reversant en impôts (le droit des pauvres et la taxe d'État) ce qu’il recevait en subvention, l'écart entre les possibilités de recettes et les certitudes de dépenses était délicat à résoudre, et depuis quatre ans Ricou et Masson étaient en déficit. À la situation économique (Krach boursier de 1929) s’ajoutait l'évolution des mœurs, et Ricou confiera à ce sujet : « À une heure où le budget des familles bourgeoises est restreint, où les moyens de se distraire sont nombreux et variés, le théâtre, malgré la modicité relative de ses tarifs, exige un sacrifice d'habitudes et d'argent que le public est de plus en plus porté à refuser. Cette tendance est nette. Elle s'accentue davantage à mesure que l'automobile, le cinéma parlant, le disque, la T.S.F, et les sports se développent, élargissent leur clientèle ou gagnent des adeptes » (65).

Colette Salomon, photo S. Bocanegra

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Mais souvenons-nous, dans les années 20, marquées par une forte croissance, Quinault avait traversé la Manche au prétexte qu’il était « en France très difficile - sinon impossible - de monter proprement des spectacles de danse ». Bref, malgré les soucis financiers et l’évolution des mœurs, le lyrique restait l’objet de toutes les attentions. « Le talentueux maître de ballet » fut toutefois autorisé par ses directeurs à régler les danses de la Vie Parisienne, d'Offenbach à Mogador, ce qu’il fit « magistralement », et à tourner avec l’actrice Marcelle Chantal une danse acrobatique dans la Vagabonde de Colette, réalisée par Solange Bussi. « Avec autant de goût que de savoir », il signa ensuite à Favart les danses de Cantegril, opéra-comique de Roger Ducasse créé le 6 février 1930, avant la Rôtisserie de la Reine Pédauque, comédie lyrique de Charles Levadé et Pénélope, poème lyrique de Gabriel Fauré, le 14 mars. En même temps, à la Boîte à joujoux (music-hall pour enfants), les 19 et 26 mars, il dansa la Poupée d’Arlequin avec Solange Schwarz. Puis le 18 avril, il signa la reprise d’Iphigénie en Tauride de Gluck, tout en étant chargé au Théâtre de la Potinière des danses de Qui ?, opérette de Louis Hennevé. Ce sera ensuite « les ensembles admirables » des Tribulations d’un chinois en Chine de Claude GuillonVerne au Théâtre Sarah-Bernhardt, et du 13 au 15 juin, à Valence, la Féerie du Rhône. Parmi les artistes de l’interprétation : luimême, son épouse, Mitty et Tillio, Comte et Colette Salomon, de l’Opéra. De retour à Paris, le 18 juin sous la présidence du compositeur Henri Rabaud, directeur du Conservatoire, il assista avec Albert Aveline à l’examen de danse des élèves de Jeanne Chasles. Gheusi, Rouché, les musiciens Henri Busser, Alfred Bruneau, Georges Hue et Jean Chantavoine complétaient le jury. Ainsi même à un examen, la danse était sous le joug de la

musique. Au reste, l’année d’après, le musicologue Henri de Curzon pointera : « On admire la compétence universelle du jury. Il comportait un seul danseur M. Lifar. Peut-être la présence de Mlle Zambelli, de M. Aveline, de M. Quinault, des maîtres de cet art très spécial, n'eût-elle pas été inopportune ? » (66). En juillet invoquant des difficultés insurmontables, Ricou et Masson démissionnèrent. De son côté, Quinault partit pour les Chorégies d’Orange, où du 1er au 3 août il dansa le divertissement d’Iphigénie en Aulide de Gluck, les danses de Castor et Pollux de Rameau et le ballet des Troyens de Berlioz. Salomon et Christiane Dargyl, de l’Opéra, conduisaient le corps de ballet. « Le théâtre de plein air amène des conceptions assez particulières de la danse, dira-t-il. Je ne règle évidemment pas pour Orange comme je le ferais pour l’Opéra-Comique. Le cadre, l’espace, le caractère antique de ce théâtre obligent à une interprétation plus classique, plus pure, plus large de la danse » (67). En septembre 1931, avec un cahier des charges allégé (28 représentations par mois, avec le lundi de relâche, et moins de créations), Masson reprit seul la direction. Pour Quinault, ce fut Carmen, Manon, puis Carmen encore, le 11 octobre dans une nouvelle production mis en scène par Albert Carré. Le 28, on reprit la Fiancée vendue de Bedrich Smetana, chorégraphie de Veltchek avec de Rauwera et Quinault, qui de son côté régla aux Bouffes-Parisiens les danses de la revue de Rip. Alors qu’en août le compositeur Claude Delvincourt avait déclaré : « l'Opéra-Comique monte mon Bal vénitien au début de la saison prochaine   », en novembre la presse confirma : « À l'Opéra-Comique viennent de commencer, sous la direction de M. Quinault, les études du Bal vénitien, de M. Delvincourt ». D’abord exécuté au Festival de musique moderne de Vienne en juin 1932, « le brillant ballet » ne sera créé à Favart qu’en 1941 par Constantin Tcherkas, de l’Opéra. En attendant, le 14 décembre à la piscine Molitor transformée en patinoire, pour la Fête de la glace organisée au profit de l’Union des Artistes, Quinault en Arlequin dansa avec l’actrice et danseuse Suzette O’Nil tout en concourant au championnat de patinage des artistes. Plus


LA DANSE À BIARRITZ # 79 loin, le 4 février 1932 à la Boîte à joujoux, « le grand danseur devant l’Eternel » monta pour les élèves de l’école de danse de Favart, la Marche des petits faunes, tirée du ballet de Gabriel Pierné, Cydalise et le chèvre-pied, et un Baby‑Quadrille « plein d’entrain ». Glissons que « les Ballets russes de George Balanchine » se produisaient à Mogador dans Orphée aux enfers d’Offenbach. Sans quoi, le 8 février, Favart afficha Éros vainqueur, qui « a mis trente-deux ans à vaincre » diront les méchantes langues. En effet, composé pour l'Opéra-Comique en 1905, le contelyrique de Pierre de Bréville avait été créé à Bruxelles en 1910 dans une chorégraphie du marseillais François Ambroisiny. « Quinault a sauvé le ballet d'être long en variant un peu ses figures » (68) dira Gheusi, Prudhomme évoquant « un divertissement ravissant et d'une facture chorégraphique purement française, ce qui devient assez rare   »   (69). Le lendemain, faute d’avoir créé le Bal vénitien, Quinault signa les danses de la Nuit vénitienne pour la Nuit de glace, organisée au Palais des Sports par l'Automobile-Club des Artistes. Puis lâchant les patins pour le monocycle, le 5 mars, il se fit applaudir au Cirque d'hiver au 10ème Gala de l’Union des Artistes. S’exerçant depuis des mois, il servait de porteur à Mitty dans un « vélo-sketch ». Suivirent deux opérettes, la Pouponnière, de Casimir Oberfeld et Henry Verdun le 16 mars aux Bouffes-Parisiens, et le lendemain, Xantho chez les courtisanes, de Marcel Lattès aux Nouveautés. Le même soir, il parut dans les Pêcheurs de perles de Bizet dont il avait réglé le divertissement à Favart. Enfin le 20 mai « avec des moyens infiniment plus modestes que ceux de l'Opéra », où Serge Peretti était « très remarqué dans le danseur nègre [de Mârouf], si nerveusement créé par l'inimitable Quinault », sur des valses de Florent Schmitt, il signa Reflets. En expert, Sordet publia ce long exposé que nous reproduisons pour son intérêt documentaire : « Nous l'avons écrit il y a quelques années, à un moment où l'OpéraComique avait plus de chances qu'il ne lui en reste aujourd'hui de se tirer d'affaire : un moyen s'offrait de raviver la couleur des spectacles, de renouveler l'air de la maison sans pour cela tout démolir, sans courir l'aventure d'une rupture complète avec le répertoire et le public qui font vivre notre second théâtre lyrique. Ce moyen, c'était d'accueillir un certain nombre de ballets en un acte, qui eussent fait affiche avec la Tosca, Lakmé ou Werther, et qui, signés de musiciens et de décorateurs de notre temps, eussent représenté rue Favart la part nécessaire de l'art vivant. La réalisation de ce programme exigeait une certaine confiance dans son efficacité, confiance qui semble avoir

manqué à M. Ricou comme à M. Masson ; et elle exigeait aussi des vues lointaines, luxe peu compatible avec les soucis quotidiens qui sont allés s'aggravant de jour en jour. En fait, bonne ou mauvaise, notre suggestion est restée sans écho. La politique de la maison a consisté surtout à gagner du temps, à réduire les initiatives risquées, à éviter soigneusement les mouvements imprudents qui eussent peut-être précipité le naufrage d'un navire qui déjà donnait de la bande. Politique sans hardiesse et sans éclat, mais plus facile que toute autre à défendre devant une assemblée de commanditaires. En quatre ans, l'Opéra-Comique n'a monté qu'un seul ouvrage de ballet répondant à peu près à ce que nous réclamions : Évolution [de Louise Virard et Édouard L’Enfant en 1927]. Malgré l'insuffisance de sa présentation décorative, ce petit acte dansé fut d'ailleurs un succès. Si nos renseignements sont exacts, il fut joué près de quarante fois. C'est un record. Nous conservons l'impression qu'il y avait quelque chose à tenter dans cette direction. Une demi-douzaine de réussites chorégraphiques et décoratives de ce genre n’eût pas suffi à faire affluer l'argent dans les caisses. Du moins eussent-elles contribué à sauver le prestige de notre second théâtre de musique. Le ballet qui nous est présenté aujourd'hui, et dont nous dirons tout à l'heure la qualité et l'agrément, ne correspond pas tout à fait aux préoccupations de rajeunissement que nous venons d'exposer. La musique de M. Schmitt date d'il y a trente ans. La chorégraphie n'est traversée d'aucun trait de génie, ou même d'originalité. On n'a pas fait les frais d'un décor nouveau, on s'est borné à utiliser certains éléments des décors de Pelléas, et si les costumes des ballerines se réduisent au tutu classique, c'est moins sans doute par culte de la tradition que par souci d'économie. Nous nous trouvons en présence d'un ouvrage honnêtement agencé et présenté, que les amateurs de ballet suivront sans ennui, que les amateurs de musique écouteront avec plaisir, mais qui ne réunit pas les conditions d'un succès sensationnel. Ceci dit non pour diminuer les mérites du maître de ballet et de sa compagnie, mais pour marquer au contraire le regret que les efforts dépensés au service d'une cause particulièrement intéressante, celle de la danse classique, n'aient pas été utilisés en même temps au profit de cette autre cause également sympathique qui est celle de l'OpéraComique.

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Christiane Dargyl

La partition de Reflets se compose des huit valses du recueil paru en 1905 sous le titre Reflets d'Allemagne. M. Schmitt, retour de Germanie, écrivit ces valses pour piano à quatre mains. Il les orchestra depuis. […] Sur ces pièces à trois temps, M. Quinault a échafaudé un scénario de ballet qui met en présence un jeune premier 1830, assez pareil à Albrecht de Giselle, et une vingtaine de ballerines en tutus blancs, ou vert d'eau. On ne distingue pas très clairement le fil qui relie les divers épisodes. Mais il ne s'agit ici que de prétextes pour danser, et d'ailleurs la modification du titre nous prévient que nous devons oublier les villes d'Allemagne qui avaient jadis excité l'imagination du musicien et donné leur nom aux valses du recueil. C'est un peu dommage, car sans renier la danse classique, on pouvait concevoir un ballet qui nous promenât dans l'Allemagne rêveuse, sentimentale et pittoresque d'il y a

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Irène de Trébert, photo Studio Harcourt

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cent ans. M. Quinault a du savoir et du talent. Sa chorégraphie ne donne pas toujours l'impression d'un grand effort d'imagination, elle ne s'éloigne guère des canons scolaires, mais elle abonde en détails agréables, dont un « pas de cinq » très réussi, et un adage acrobatique ingénieusement réglé. Le maître de ballet a été gêné par l'exiguïté de la scène. Il a réussi pourtant à mettre en valeur les moindres éléments de sa troupe. Sous son impulsion, les danseuses de l'Opéra-Comique ont fourni un effort dont on ne les croyait pas capables. Les résultats sont surprenants, du moins en ce qui concerne la technique individuelle et la discipline collective. Ce qui manque encore à la troupe dansante animée par M. Quinault, c'est un certain chic, mettons un certain style, privilège des troupes russes, et même sans aller chercher si loin, des ballerines de l'Opéra. Ce chic, on le retrouve chez un des sujets, Mlle [Anna] Stephann, chez Mlle Salomon, un peu froide et nonchalante, mais pourvue, à défaut de conviction ardente et de mécanisme transcendant, d'une jolie silhouette et d'un élégant métier, ou chez la charmante Mariette de Rauwera, une de nos meilleures danseuses françaises, aussi à l'aise dans les épisodes acrobatiques dont le maître de ballet a corsé son rôle que dans les difficiles variations où elle fait valoir la sûreté de sa technique et le charme de sa radieuse personnalité. Et puisque nous en sommes aux vedettes, n'oublions pas M. Quinault lui-même, plus juvénile et bondissant que jamais, qui entraîne sa troupe par l'exemple, en déployant une brillante virtuosité dans les temps de parcours et d'élévation qu'il s'est courageusement attribués. Sous les réserves que nous indiquions tout à l'heure, la création de ce ballet à l'Opéra-Comique est un événement heureux et important. La danse classique est réhabilitée sur une scène où elle n'était jusqu'ici que tolérée. M. Quinault a joué très loyalement sa partie, et il l'a gagnée. Sans doute l'eût-il gagnée avec plus d'éclat et de retentissement s'il avait pu intégrer son effort dans un programme général de rajeunissement des spectacles de la rue Favart » (70). L’Action française, 27 mai 1932.

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Après Reflets, le 2 juin « avec une habileté extraordinaire », Quinault régla pour ses élèves, à la Comédie des Champs-Elysées, les Enfants, ballet avec récitantes de Magdeleine Boucherit sur des textes de Georges Le Faure, son mari. Peu après, lors d’une fête 1900, on le vit en pompier et Marguerite en élégante de la belle époque. Mais surtout, du 2 au 4 juillet, au Théâtre des Champs-Elysées, sous les auspices des A.I.D, il participa avec Albert Aveline et

Alexandre Volinine, au jury du Concours International de danses artistiques. Sous la présidence de Carlotta Zambelli, qui avait les idées larges, l’on prima : la Table verte de l’allemand Kurt Jooss, le Ballet triadique d’Oskar Schlemmer, figure de l'avantgarde allemande, Fridolin en route, de la zurichoise Trudi Schoop, pionnière dans le traitement des maladies mentales par la danse. Un concours présidé par Quinault était par ailleurs réservé aux jeunes danseurs. Il récompensa notamment Irène de Trébert, décédée à Saint-Jeande-Luz en 1996, après une carrière au music-hall et au cinéma, et l’on redonna, les Enfants dont « la chorégraphie, alerte et ensoleillée, pleine de franchise et de bonne humeur » (71), enthousiasma Maurice Brillant. Depuis l’après-guerre, l’Opéra-Comique ne faisait plus relâche en juillet-août, mais en 1932, il ferma pour des travaux de modernisation. Alors le 29 juillet, avec huit danseuses évoluant autour de Salomon, passée à Favart, et de Jean Serry, de l’Opéra, Quinault créa à l’Alhambra, Ballet Louis XVI, un marivaudage composé par Léo Pouget, « fort bien accueilli » à l’instar d’un « charmant ballet égyptien » et d’une danse avec un ballon dont on ne sait rien. Puis du 15 au 30 septembre, « la compagnie des ballets français de Robert Quinault » formée en majeure partie d’éléments de Favart se produisit en Suisse : Bâle, Zurich, Berne, Montreux, Lausanne, Genève et Bienne où par un écho helvète l’on sait qu’un Gala des ballets de l’Opéra-Comique de Paris eut lieu les 21 et 22 septembre au Capitol avec Mlles Salomon et Comte, M. Quinault et 20 danseuses et danseurs. Événement notoire la danse occupait la soirée entière. Quant au programme, sous le bâton du compositeur, André Cazal, dit Cazals, dont les écrits sur la « commercialité de l’art » ne manquent pas de sel, l’on donna Reflets, et des ballets non renseignés sur Chabrier, Debussy, Ravel, Édouard Flament, le suisse Jean Dupérier, Cazals et Saint-Saëns. Peut-être la Danse macabre, Édouard Beaudu sous le nom de Jacques des Barreaux écrivant : « Pendant que notre maître de ballet, Parisien complet, continuait d’exposer cette idée aux mille facettes [un projet pour la piscine Molitor], je compulsais un bel album de coupures de presse. […] Des noms de critiques fameux donnaient à cent articles une valeur inestimable. Une lettre entre cent documents, brusquement arrêtait notre attention : une lettre de Saint-Saëns autorisant Quinault à réaliser plastiquement, pour la première fois, la célèbre Danse macabre » (72). À son retour de Suisse, la troupe apprit la démission de Masson. Depuis des mois, il réclamait une hausse de subvention en soulignant l’injuste traitement qui lui était réservé puisque, avec des charges presque égales à celles de l’Opéra, il devait se contenter d'une somme inférieure des deux-


LA DANSE À BIARRITZ # 79 tiers. Le 7 octobre, Gheusi avec le désir « de sauver la Maison » fut nommé et confia les destinées du Ballet à la suédoise Carina Ari, en lui promettant « une série de ballets modernes entièrement nouveaux ». Sur des valses de Brahms orchestrées par Reynaldo Hahn, elle réglera, Germania ou Valses, c’est selon, et Jeux de couleurs de Désiré-Émile Inghelbrecht, son époux, ex-maestro des Ballets suédois et nouveau directeur musical, mais la saison d’après, comprenant que ses intérêts artistiques étaient ailleurs, l’ex 1ère danseuse de Rolf de Maré, cédera sa place à Tcherkas. S’agissant de Quinault, la presse, qui ensuite suivit de près son opération de l’appendicite, resta muette à propos de son départ. Mais sauf à considérer que des plaintes non renseignées de danseuses vis-à-vis de son attitude en Suisse jouèrent en sa défaveur, tout porte à croire qu’il fut congédié par désir de nouveauté à l’instar de Salomon, Comte et d’autres. À preuve cet écho du musicologue Paul Bertrand : « L'activité éclairée de M. Gheusi s'étend à tous les éléments constitutifs de notre seconde scène lyrique. Elle se manifeste notamment dans un domaine négligé jusqu'ici et qui devient l'objet d'une rénovation brillante : celui de la danse. Pour la première fois peut-être depuis la création de l'Opéra-Comique, un véritable corps de ballet est en voie de formation, par l'adjonction rapide d'éléments nouveaux et par l'engagement de danseurs, qui ouvrent des perspectives jusqu'ici interdites » (73). Ce n’étaient hélas que des « rêves creux » et Gheusi contraint à la démission après les grèves de 1936 d’écrire : « On ne saurait imaginer, en effet, ce que fut mon existence pendant quatre ans. Tous les quinze jours, la hantise du déficit inéluctable m’obsédait de calculs et d’insomnies » (74). Aussitôt appelé par Georges Bravard directeur de la Gaîté-Lyrique et du TrianonLyrique, entre octobre et janvier 1933, Quinault régla une série d’opérettes au Trianon : les Cloches de Corneville et Rip de Robert Planquette, Paganini de Franz Lehár, Marquis de Carabas & Cie de Guy Lafarge, mais aussi, un Soir de réveillon, de Raoul Moretti le 17 décembre aux Bouffes-Parisiens et Oh ! papa, de Maurice Yvain le 27 janvier aux Nouveautés. Le 16 février au Cercle Interallié, ce fut la reprise avec ses élèves de la Boîte à joujoux de Debussy, puis le 20 pour « service rendu aux arts », son nom parut parmi les officiers d’Académie : « Comment n’avaitil pas déjà une distinction officielle en reconnaissance de tout ce qu’il a fait pour la danse française tant à l'étranger que chez nous ? » (75) s’interrogea L’Intransigeant avant d’annoncer que le maître de ballet, en proie à une crise d'appendicite avait été transporté dans une clinique pour y être opéré. Il sortit le 8 mars, mais victime d’un accident de voiture mi-avril, ce n’est

que le 10 juin qu’il remonta sur scène : à la Foire Exposition de Chalon-sur-Saône dans la Flamenca de Carmen avec de Rauwera. Le 12, les Bouffes-Parisiens affichèrent Phi‑Phi dont il avait réglé les ensembles. Puis, le 19, avec Lifar et Aveline, il assista rue de Madrid aux examens du Conservatoire, dont le jury était toujours sous autorité musicale. Ensuite, outre la participation de ses élèves aux évènements les plus variés, le 30 novembre sortit sur les écrans, Ciboulette de Claude Autant-Lara dont il avait dirigé les danses, tandis que le 12 décembre, après un an d’absence, il fit sa rentrée de danseur à Paris lors d’un gala en hommage au mime Séverin. La scène des Bouffes-Parisiens se souvient d’une Arlequinade sur des airs de Messager, qu’il dansa avec Pierre Berezzi, Pierre Sarda et Lucienne Lamballe, de l'Opéra. « Spécialement invité », il retrouva la 1ère danseuse originaire de Saint-Jean-deLuz, le 23 décembre, à l’examen annuel du ballet de l’Opéra dont le jury était composé en majorité de noms dansants, parmi lesquels trois femmes étrangères à la Maison : Sonia Pavloff et deux pédagogues en activité, la marseillaise Blanche Rostain. Mariée en 1879 au 1er danseur et maître de ballet Michel Ange d'Alessandri, divorcée depuis 1907, elle se faisait toujours appeler Blanche d’Alessandri. Et enfin, ex-étoile et maîtresse de ballet du Châtelet, Mlle Vilaine, qui « portait ce nom par pure modestie », mais dont le prénom reste aussi discret. Passées les fêtes, le 6 janvier 1934, toujours aux Bouffes-Parisiens ce fut le Bonheur, Mesdames !, comédie-musicale de Christiné créée avec Arletty et Michel Simon. Le lendemain, au Majestic par la troupe enfantine des Cigales et des Cigalons de Suzanne de Sainte-Croix et l'orchestre d'enfants de la Boîte à joujoux fondé par Édouard Beaudu débuta : le Baptême du Prince Charmant, musique de Georges Brun dont Marguerite « grande spécialiste avec son mari de l’instruction chorégraphique » avait réglé les danses pour ses élèves. Dans un bel ouvrage de mémoire intitulé le Grand Écart, où elle évoque sa grand-mère, Emma Sandrini, partenaire de Quinault dans la Maladetta en 1911, et son père, Pierre Sandrini, ami de toujours et chorégraphe « de revues raffinées » au Bal Tabarin ; Anne-Marie Sandrini, de l’Opéra, élève de Marguerite durant plusieurs années dès 1951 se rappelle : « Il faut énormément d’imagination pour penser que cette femme, chaussée de charentaises, petite, rondouillarde et les jambes arquées, a été un jour danseuse à l’Opéra de Paris. Pourtant, dès que le cours commence, c’est le miracle. Mme Quinault nous aimait, elle avait un regard extrêmement malicieux, sa voix ne se faisait forte que pour nous impressionner » (76).

« Là-bas au fond du 18ème arrondissement, à l'ombre d'une église montagnarde et d'une haute palissade couleur chocolat, comme dans les tableaux d'Utrillo », AnneMarie Sandrini, se souvient encore de l’entrée du studio, rue Georgette Agutte :

« Rien à l’extérieur n’indiquait l’existence de ce lieu magique. L’on traversait une petite cour ou il avait un bassin avec des nénuphars et deux ou trois poissons rouges. Dans le studio, pas de fenêtre, mais une verrière, la lumière venait du ciel, l’odeur était indéfinissable, un mélange de renfermé et de travail. Devant le miroir, deux fauteuils l’un pour Mme Quinault et l’autre pour son chien un vieux Yorkshire qui semblait d’un œil nous observer. Dès la musique de la révérence, il sortait de sa torpeur. Parfois M. Quinault était là, le couple était inénarrable, ils se disputaient de temps en temps devant nous. Rien n’allait jamais concernant les choix musicaux de la pianiste, qui elle aussi avait une sacrée personnalité, à la barre nous nous efforcions de ne rien faire paraître de nos fous rires intérieurs ».

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Marguerite Quinault vers 1952, photo collection Anne-Marie Sandrini

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Quant aux élèves de son mari, formant en 1934, le Ballet Robert Quinault, à côté de Renée Piat, alors au Châtelet, elles s’appelaient Colette Brossé, Suzanne Beltham, etc., et le 26 janvier en l’honneur du peintre, Maurice-Quentin de La Tour, elles parurent au même hôtel Majestic dans la Danse de La Tour à Toulouse-Lautrec. Le 26 février pour la 1ère audition à Paris de The Fairy Queen, ce furent les danses de l’opéra de Purcell, à la Salle des Concerts du Conservatoire. Puis le 2 mars sur des airs incas du péruvien Eduardo Stubbs Du Perron, Quinault « contribua au succès » de File indienne, comédie créée à l’Athénée. Le lendemain, on applaudit au Cirque d’Hiver, une nymphe et trois faunes au Gala de l’Union des Artistes. « L’Après-midi des trois faunes », murmura un critique ! C’était l’actrice Renée Devillers portée par Maurice Escande, Georges Rigaud et

Quinault, qui était partout à l'œuvre. C’est pourquoi, nous allons maintenant tenter de ne retenir que quelques faits de son activité prodigieuse. Tout d’abord, sa conférence citée en introduction, le 28 mars aux A.I.D, avec le concours de Brossé et Beltham pour la danse acrobatique, de Piat et luimême pour les danses portées, et enfin de Lamballe pour la danse classique. Sinon, le 27 avril, il créa les Gosses de Montmartre à l’Hôtel de Ville de Paris. Déjà le 4 juillet 1931, sur des airs de Johann Strauss, on y avait applaudi Valse romantique, mais avec cette comédie-ballet mise en musique par Raoul Labis, « l’éminent danseur » débutait comme auteur et avait écrit le texte d’une chanson. Passons le 7 mai où lors de la Fête du football, il fut acclamé avec Piat au Stade de Colombes dans la Poupée d’Arlequin, redonnée à Deauville le 22 juillet, au moment où sortait sur les écrans, Flofloche de Gaston Roudès, dont il avait réglé les danses pour une enfant prodige de la danse acrobatique, Olympe Bradna. Entre temps, le 1er juin, Favart reprit Reflets, et le 4 c’est avec Christiane Dargyl et d’autres qu’il donna « plusieurs divertissements » au château de Blois. Le 19 septembre 1934, « toujours chargé de vingt spectacles divers », Quinault fit sa rentrée aux Bouffes-Parisiens, avec Toi, c'est moi, opérette du cubain Moisés Simóns, avec la biarrote Pauline Carton, puis avec « huit petites élèves et l’art le plus ingénieux », il collabora le 15 décembre à une adaptation de la Créole, d’Offenbach pour Joséphine Baker. Mais c’est au Rex, le 28, après la projection de Sans famille de Marc Allégret, qu’on donna les Jouets : « ballet français réglé et dansé par M. Quinault », musique de Gabriel Darcy, décors et costumes « d’un condisciple de l'école primaire », René Ranson. Pour l’interprétation : 32 danseuses et danseurs, des élèves de sa femme dit-on, menées par Piat et Dargyl. En scène, un grand arbre de Noël et « une ravissante féerie pleine de trouvailles chorégraphiques », où les héros de la comédie italienne côtoyaient des poupées hawaïennes, espagnoles ou hollandaises. Également un pas de huit, « interprété selon les règles de l'art classique », enfin la Poupée d'Arlequin avec Piat et « une tourbillonnante fantaisie » intitulée la Toupie pour Dargyl. En raison de son succès, le ballet resta à l’affiche une seconde semaine. Mais ayant la faculté d'être partout à la fois, le 18 janvier 1935 Quinault signa au Lido les danses de la revue Printemps, puis le 14 février celles de Rêves de femmes, précisément : Reflets, Étoiles et Bulles de savon, où des ballons figuraient les bulles en question. Du 22 février au 1er mars pour la sortie de Bibi-la-Purée de Léo Joannon, Quinault retrouva le Rex avec l'Éveil des fleurs, fantaisie chorégraphique réunissant Darcy, pour la musique, Ranson pour le décor, Marie et Jules Muelle pour les costumes de Dargyl, Piat et des 50 danseurs. « Chaque

création des ballets français de M. Quinault constitue une parfaite réussite dans ce que l'on pourrait appeler: " une chorégraphie classique d'expression moderne " » (77) publia Comœdia le 4 mars, date où l'Éveil des fleurs passa au Gaumont-Palace. On oubliera les Joies du Capitole, l'opérette de Raoul Moretti à la Madeleine, Sourires de femmes au Lido, le Bal Toulouse Lautrec et son ballet de la Goulue, le 31 mai au Moulin de la Galette. Paul Colin en peignit le décor et Quinault fit danser Dargyl, Piat et Salomon, alors étoile du Châtelet en procès avec Gheusi pour son licenciement de l’Opéra-Comique. Pour le plaisir des yeux, notons le 25 juin au Gala de la France d’outre-mer à Vincennes, une Danse de l’oiseau d’inspiration malgache réglée et dansée par Quinault « avec une maîtrise bondissante », et le 28 juillet, avec Dargyl, la Damnation de Faust de Berlioz aux Chorégies d’Orange : « L'ensemble atteignait la perfection vivante dont les troupes de ballets russes nous ont donné le goût » (78) écrira Georges Le Cardonnel dans Le Journal, ancré à droite. Tandis qu’à gauche, dans Le Populaire, la «camarade » Anita Estève ne fera « que citer les ballets de Robert Quinault, car nous aurions trop de mal à en dire » (79). Estève pour qui l’U.R.S.S de Staline était « le seul pays qui se soit débarrassé de traditions gênantes, de hiérarchies annihilantes » disait peut‑être vrai à propos des ballets de Quinault. Mais pour l’anecdote, on imagine le trouble de l’avocate « de la danse artistique moderne », qui condamnait « les théories vieillissantes d’un classicisme étroit » quand à l’occasion de son premier séjour à Leningrad en octobre 1936, Agrippina Vaganova, pédagogue et artiste d'État lui donna son opinion sur les diverses conceptions de la danse trouvant refuge à Paris : « Ces nouvelles tendances sont souvent sans base réelle. En Russie, nous les jugeons peu sérieuses. Ce que vous appelez danse libre est une chose trop personnelle, trop passagère pour être prise en considération; chacune de ses manifestations reflète les préoccupations d'un instant, et l’art doit être éternel » (80). Cela dit, au même titre que les analyses de Sordet, les écrits Anita Estève mériteraient de retrouver la lumière. Après quelques congés, « le maître de ballet incomparable » fit sa rentrée le 20 septembre 1935 aux Bouffes-Parisiens avec Pour ton bonheur, opérette de Marcel Lattès, et selon Henry Malherbe : « des ballets d’une qualité à part ». Il enchaîna le 5 octobre, la revue de Rip aux Nouveautés, les Amours de Casanova au Lido, le 9 novembre, puis le 19 décembre « le plus beau programme qui soit » au Gaumont-Palace pour le Gala de la jeunesse : De la source à la mer et sous les costumes pittoresques des provinces de France, le Tour de France en 80 danses, réglés avec sa femme pour le Théâtre du Petit Monde de Pierre Humble.


LA DANSE À BIARRITZ # 79 Brièvement, après avoir lancé en octobre 1919 Le Petit Monde, une publication illustrée destinée aux enfants, Pierre Blum, dit Humble, avait eu l’idée de leur offrir dans la salle des Annales des matinées dont le programme comportait « du cinéma éducateur, des comédies et des attractions de cirque ». À l’époque, seul le Châtelet leur proposait une pièce par an. Poussé par le succès de ces matinées, dès 1921, Humble « l’ami des enfants » se spécialisa dans la création de pièces qui transportaient au théâtre les héros familiers des romans de la Bibliothèque Rose, des contes de Perrault ou des bandes dessinées comme Bécassine, Zig et Puce ou bien Mickey. Principalement joués par des enfants, ces spectacles étaient conçues par des gens de lettres, des musiciens, des chorégraphes comme à partir de 1933 : Mauricette Cebron, de l’Opéra dont le fils, Jean créa le rôle de la Mort dans la Table verte de Kurt Jooss, puis les Quinault, mais surtout Marguerite, qui en 1937 et 1938, à la suite de Laetitia Couat, de l’Opéra enseigna à l’Université du Petit Monde où des enfants recevaient une instruction préparant les uns à jouer sur des scènes d'amateurs, les autres à faire carrière à l’instar de Jacqueline Fernez ou de Mado Rully. Sans que l’on sache pourquoi, en 1938-39, les Quinault passeront à la concurrence, c’est-à-dire au Théâtre des Enfants de Paris fondé en 1931 par Roland Pilain « avec la collaboration éminente d’un papa, R. Pelletier d'Arbonville ». En attendant, le 24 décembre 1935 au Palais des Sports, sur un livret de la patineuse Jeanine Garanger, Quinault signa Féerie de Noël, ballet sur glace avec les champions du moment. Alors que le Front populaire s’apprêtait à remporter les élections législatives, le 5 janvier 1936, « le grand danseur qui régla tant de ballets sur terre », fit ceux de Tout va très bien, la revue de Rip aux Nouveautés, tout en présentant partout ses élèves, comme le 28 avril aux A.I.D où il parla de « l'Évolution de la technique dans la danse de ballet » ou encore, le 18 juin, à la Fête de l’eau à la Piscine Molitor quand Piat (Nausicaa) et « son plus brillant élève » le luxembourgeois Léon Lauer (Ulysse) parurent dans le Ballet de Télémaque. Plus loin, le 2 août, devant le mur d’Orange, après l’annulation de la veille en raison du mauvais temps : « jouez quand même ! » criait-on des gradins, ce fut en matinée, Faust et son ballet étoilé par Lamballe. Puis en soirée, ressuscitant l’Aquitaine médiévale, Bertran de Born, comédie héroïque du bordelais Jean Valmy-Baysse, musique de Darius Milhaud, dont le ballet, Moyen-âge fleuri « était réglé avec un soin extrême » dira le compositeur. En scène 26 danseuses, 8 danseurs guidés par Dargyl et Paul Goubé, de l'Opéra. Le lendemain, soirée copieuse avec Lifar dans l'Après-midi d'un faune, la reprise de Héliogabale, tragédie lyrique d'Emile Sicard et Déodat de Séverac, avec

« un ballet bien réglé par M. Quinault ». S’intitulant, la Résurrection d’Adonis, il avait été créé à Béziers en 1910 par Joseph Belloni sur un livret de Gabriel Boissy, rédacteur en chef de Comœdia à l’origine de la flamme sur la tombe du Soldat inconnu en 1923. Enfin, d'après Sophocle, Ajax, épisode lyrique de Julien Maigret et Henri Tomasi : « La mise en scène de M. Quinault a été intelligente et ses ballets ont apporté un élément de divertissement, dont l'absence eût été regrettable » (81) conclura-t-on. Nous le voudrions bien, mais à 49 ans, « le professeur de beaux gestes » était loin de la retraite. Aussi après la revue de Rip aux Nouveautés, les Mémoires d’un âne coupés de ballets pour le Théâtre du Petit-Monde, en direct de la salle Pleyel, le 24 octobre la station Paris P.T.T diffusa la Montée vers le jazz, du quadrille à la rumba, évocation musicale et chorégraphique dirigée par Manuel Rosenthal et Quinault. Le 15 décembre au gala d’inauguration du Théâtre de la cité universitaire, alors que Lifar créait David triomphant, l’on découvrit Lulli, poème lyrique d’Yvonne Hauterre, musique d’Henri Casadesus, ballets de Quinault, qui le 29 décembre participa de nouveau à l’examen de danse de l’Opéra. Yvette Chauviré et Lycette Darsonval seront alors promues 1ères danseuses. Autrement, face aux difficultés rencontrées par Georges Bravard au Théâtre municipal de la Gaîté-Lyrique, la Ville de Paris avait approuvé en juillet 1936 son projet de diriger la salle en coopérative sous l’égide d’une association : les Amis de l'opérette dont le but était de défendre l’opérette française contre « les trusts américains et autrichiens ». Notons en passant que ce sentiment national, s’était souvent manifesté en faveur de Quinault, à l’exemple de : « S'il était étranger, on lui accorderait une célébrité égale à celle de Nijinsky » (82) ou bien : « On dirait certainement qu'il a du génie s'il s'appelait Quinoff » (83). Pour revenir à la Gaîté, en décembre 1936, afin de renouer avec le temps où la salle du square des Arts et Métiers était « le théâtre des grands ballets », le conseil municipal accorda son appui pour le développement de la partie chorégraphique. Ainsi en janvier 1937, sous la direction de Quinault, assisté de Mlle Loretty, maîtresse de ballet belge dont le vrai nom était Baudelet, son prénom restant inconnu, la Gaîté reforma une troupe et ouvrit « une école gratuite de danse pour jeunes filles ». On ignore si des jeunes gens réclamant un traitement égal purent s’inscrire. Autrement, alors qu’en août 1936, l’Opéra et l’Opéra-Comique avait été placés sous la gestion unique de Jacques Rouché. Le 8 février 1937, au concours pour le classement des danseuses de Favart, apprenant que Quinault était membre du jury, « les danseuses qui avaient déjà eu à se plaindre fortement lors d'un déplacement en Suisse », demandèrent sa

récusation. Le secrétaire du syndicat de la danse, se chargea de prévenir Rouché, qui fit sortir Quinault. Puis le jury vota pour savoir si oui ou non il devait rester. À une voix de majorité, il fut maintenu et revint prendre sa place. Passé cet incident, Quinault retourna aux répétitions de Hans le Joueur de flûte, opérette de Louis Ganne, reprise à la Gaîté le 17 février, tandis que Jean-Paul Paulin s’apprêtait à donner aux studios Pathé de Joinville, le premier tour de manivelle de la Danseuse rouge. Jouant le rôle d’un maître de ballet, Quinault signera la Chèvre aux pieds d’or sur une musique de Georges Auric. On laissera de côté, Mickey au Far-West pour le Théâtre du Petit Monde en duo avec sa femme, Véronique, opérette de Messager à la Gaîté, Trois valses, d’Oscar Strauss aux Bouffes-Parisiens, V’la l’travail, la revue de Rip aux Nouveautés. C’était avant que Quinault et Tcherkas ne se retrouvent le 17 juin aux épreuves de danse du Conservatoire face à six musiciens.

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Jacqueline Fernez, photo Robert Lormont

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Étrangement, ils ne siégèrent pas l’aprèsmidi à l’examen de violoncelle, mais comme l’écrit Prudhomme : « On en revint aux choses sérieuses ». Surtout, Quinault était très occupé, puisque le soir-même, la Gaîté afficha le Pays du sourire de Franz Lehár. Le 21 ce fut entre autres, le Pays des grenouilles, ballet aquatique à la Piscine Molitor. Le 29 la Belle Saison, opérette de Jean Delettre à Marigny. Enfin le 26 juillet, avec Dargyl et Agustina Marqués López, dite Tina Teller, aux Chorégies d’Orange la Damnation de Faust et Aïda le 2 août. « Tout était net et ordonné dans Aïda. Même les Ballets Quinault, si détestables en d'autres spectacles avaient acquis un certain sens de la discipline scénique » (84) écrira alors Anita Estève. Cet été-là, il avait aussi été « choisi par l’administration du Casino d’Aix-les-Bains pour diriger toute la partie chorégraphique. […] et n’avait pas moins de quatorze divertissements à monter ». Aucun n‘a été retrouvé. À première vue, Quinault rentra à la Gaîté le 16 octobre 1937 avec le Roi du cirque, pièce présentant des artistes dans des exhibitions différentes de leurs emplois habituels à l’instar des Galas de l’Union. Sur une musique de Max Alexys la troupe dansante s’illustra dans Jeu de cartes. Puis par-delà d’autres manifestations, le 21 décembre, « l’adroit chorégraphe » régla à Mogador les ensembles de la Féerie blanche, spectacle pour lequel le directeurcompositeur Mitty Goldin, avait enrôlé le britannique Anton Dolin et sa partenaire Maria Belita, danseuse-patineuse. Car la seconde partie du spectacle se déroulait sur glace. « Savez-vous patiner ? avait demandé Goldin à Quinault avant de l’engager. J’ai appartenu à l’Opéra, lorsque j’avais dix ans. J’ai dansé le ballet du Prophète. Vous le connaissez peutêtre : le ballet des patineurs avec des patins à roulettes qui faisaient un bruit Devenu « professeur de d’enfer » (85).

Quinault Noël Pelat en selle sur Quinault en 1941

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patinage artistique », Quinault « contribua pour beaucoup au succès » de la Féerie blanche qui fut jouée jusqu’au 9 mai 1938. Entre temps, sans compter le Gala de l’Union dont il fut cette fois l’ordonnateur, dès le 20 janvier à la Gaîté, avec Suzanne Volpert et Robert Blanc, de l’Opéra, guidant le corps de ballet, il enchaîna les opérettes, les Mousquetaires au couvent de Louis Varney, et après le Pays de Cocagne de Lehár que Marguerite régla le 3 février à la Gaîté pour le Théâtre du Petit Monde, passèrent les Petites Cardinal de Jacques Ibert et Arthur Honegger, les Jolies viennoises de Johann Strauss, les Cloches de Corneville de Planquette, etc., jusqu’au 1er juin où la Gaîté accueillit la soirée du 24ème RI de Vincennes dans lequel Quinault avait servi en 1917. Gilbert Mayer se souvenant que Quinault était très attaché à son passé militaire et à son régiment, c’était peut-être celui-ci ?

Avant l’Arlésienne de Bizet, « il y avait une rétrospective du régiment pour laquelle on avait mobilisé de jeunes militaires raconte L’Intransigeant. Une rétrospective ingénieusement agencée sur un rythme de music-hall par un officier qui a le sens du théâtre, le commandant Tasse, et que Quinault avait animée d’un choix varié de danses, de mouvements d’ensembles menés crescendo jusqu’à l'apothéose […] Des soldats qui faisaient leurs débuts sur scène étaient les partenaires des ballerines et il y eut d’émouvants détails comme celui-ci : la 1ère danseuse toute de grâce et de fine allure, applaudie avec l’élégant Robert Blanc dans une valse de Darius Milhaud : Suzanne Volpert, à qui la grande guerre a pris son père, le commandant Félix Volpert, et son frère » (86). On la retrouvera le 6 juillet au bras du même dans l’Invitation à la valse au Cercle Interallié. En attendant, Quinault multiplia

les réalisations, Symphonie blanche à la Piscine Molitor, Paris-sport à Marigny, et pour la Nuit de la rose, le 1er juillet à Bagatelle, l’Alliance des roses, aux rythmes de l’orchestre de Fred Mélé, tandis que les Concerts Colonne accompagnaient Lifar et Darsonval dans le Spectre de la rose. La Gaîté faisant relâche du 1er juillet au 15 septembre 1938, le 17 Quinault fit la réouverture avec les 28 jours de Clairette, de Victor Roger tout en étant appelé à signer les ballets au Théâtre des Arts de Rouen. Mado Rully et Robert Blanc, remplacé à la Gaîté par Léo Lauer menaient la troupe formée de quelques jeunes prodiges comme Suzanne Morias, élève de Marguerite. On renoncera toutefois à détailler la saison normande, pour revenir à Paris où le 3 octobre, Quinault régla Vive la France, revue de René Dorin aux Nouveautés, avant Rêve de valse d’Oscar Strauss et Rip de Planquette à la Gaîté le 25 décembre. Autrement, marquant à nos yeux « le transfert » des Quinault du Théâtre du Petit Monde au Théâtre des Enfants de Paris, le 28 décembre, l’Opéra de Marseille afficha Cendrillon dont Marguerite avait signé « ensembles et ballets » sur une musique de Charles Fontana et un livret de Maurice Bourbon. Lequel auteur de Cendrillon et d’autres pièces pour Roland Pilain, s’était vu confié en août par Pierre Chayrou, directeur du Moulin de la Galette, la tête d’une nouvelle troupe enfantine : le Théâtre des Petits Poulbots pour lequel Marguerite avait « réglé un ballet de chats très amusant et inédit » dans C'est la mère Michel. Chassée par l’exode cette troupe s’installera à Lyon. En attendant, on relèvera aussi dans la presse parmi les gagnants du Turf, « Quinault, un cheval ainsi baptisé par son propriétaire, en reconnaissance des leçons reçues par sa fille au studio du maître ». Lequel maestro, si l’on accélère un peu signa le 4 avril 1939 Entre nous… revue de Rip aux Nouveautés, et le 16 juin avant les Plaideurs de Racine un divertissement inspiré de la Princesse d'Elide, de Molière dansé sur les marches du Palais de Justice par Dargyl, Rully, Blanc et d’autres. Depuis quelques jours, parmi mille et une occupations, Quinault donnait des leçons et faisait répéter Gaby Morlay et Marcel Blauschild, dit Dalio, les vedettes du Bois Sacré de Léon Mathot. Le film sortit en décembre 1939, Dalio était alors en exil au Canada, mais cantonné par les réalisateurs aux rôles de juifs, son visage servira à la propagande antisémite de Vichy. Depuis le 3 septembre, la France était en guerre. « Ayant conservé une résistance physique éprouvée et une force morale », le 18 décembre, à 58 ans, Quinault « engagé volontaire » entra au 213ème Régiment Régional affecté à la défense de Paris. Ce qui lui permit d’assister le 17 janvier 1940 aux Nouveautés, à la revue de René Dorin, intitulée En plein nerfs  !, dans


LA DANSE À BIARRITZ # 79 laquelle Piat et son nouveau partenaire, Edmond Naudin, dit Naudy exécutaient deux danses de sa composition. Piat et Naudy s’étaient rencontrés en 1939 au Gymnase Reiss où se côtoyaient artistes, culturistes et haltérophiles. C’est là que Charles Reiss maître-acrobate qui élaborait depuis vingt-ans les plus fameux numéros de music-hall et de cirque, leur avait créé un numéro « d'une rare hardiesse ». « Je ne suis pas un enfant de la balle confiera-t-il en 1944. J'étais comptable, autrefois. Mais j'adorais le sport et à force de fréquenter les gymnases, j'ai fini par en diriger un. Je dois vous dire que j'ai beaucoup bouquiné et beaucoup étudié la danse et la musique classique. La plupart de mes thèmes sont brodés sur cette dernière. C'est la musique qui m'indique le geste. […] J'appelle mon gymnase le " tombeau des illusions". Il faut avoir le feu sacré et surtout savoir souffrir en serrant les dents » (87). Justement, en raison d’un accident « survenu au cours d’un saut périlleux audacieux », la première du numéro de Piat et Naudy prévue au Cirque Medrano, le 17 mars 1939 fut reportée au 31 et fera par la suite une vive impression à Biarritz au Casino Bellevue durant la saison d’été. Appelés « les Madeleine Ozeray et Louis Jouvet de la danse », Piat et Naudy s’établiront dans les années 50 en Dordogne, à Lalinde et donneront cours à Marmande et Bergerac, où ils auront l’ami Jean-Paul Gravier, de l’Opéra comme élève au Cinéma Florida. Nommé sergent le 16 février 1940, Quinault fit l’actualité en mars en exposant des statuettes de bronze à l’École militaire, centre du 213ème R.R avant d’être démobilisé le 30 juin. Depuis le 24, après avoir jeté des millions de personnes sur les routes de l’exode, l’armistice était signé. Dans Paris occupé, la vie culturelle reprit son cours dès août, et le 14 septembre, Quinault signa aux Bouffes-Parisiens les danses de Phi-Phi, puis celles de l’Enlèvement au sérail de Mozart le 20 octobre au Palais de Chaillot. Aux Variétés où la revue affichait son nom, le 2 décembre, rouvrit une école gratuite d’art dramatique. Il y enseigna la danse aux jeunes filles et jeunes gens, tout en y signant, le 25 avril 1941 les danses du Comte Obligado, opérette de Raoul Moretti. La presse se faisait alors l’écho des victoires de Quinault monté par Noël Pelat à Auteuil et ailleurs, mais aussi des « solides leçons » données chaque matin par « l’excellent maître de ballet » à Arletty et d’autres actrices. Sans quoi, sous l’égide du Reich et d’une Europe allemande, en présence des huiles de Vichy et du général von Stülpnagel, chef de l'administration militaire en France, le 31 mai 1941 ouvrit au Grand-Palais la 1ère exposition de la France européenne. Un théâtre élevé sous la nef et confié à Georges Bravard fut inauguré le 6 juin par un gala Tino Rossi, « trois petits airs et puis s'en va » au profit des familles de prisonniers. Les applaudissements

iront aussi à Lifar et Schwarz, et au « plus jeune corps de ballet de France » : « douze petits rats acrobatiques » emmenés par Jacqueline Valentin, Jacqueline Bichon, Brossé et Lauer pour lesquels Quinault créa début juillet les danses de Hardi, une revue célébrant le travail, le respect de la famille, etc., sur une musique de Jacques Météhen qui signa l’hymne de « la France européenne ». En août, « le Ballet du Grand Palais » enchaîna les 7 nains et Quand le chat n’est pas là, deux titres non renseignés, mais moins compromettants. À cette époque, le Théâtre des Marionnettes du Jardin du Luxembourg, fit aussi appel à Quinault. Par exemple, le 3 juillet 1941 pour la Belle au bois dormant avec la petite Michèle Mette, et en septembre pour Aladin ou la Lampe merveilleuse, avec Lucette Lehoux, étoile du Théâtre du Petit Monde. Tandis que les intermèdes créés à l’Odéon le 16 octobre 1941 pour le Bourgeois gentilhomme seront donnés jusqu’en janvier 1943. Pendant ce temps, avec « les beaux ballets réglés par Quinault », qui étaient surtout de sa femme « Mme Dupré-Robert Quinault », parfois c’est vrai de « M. Dupré-Quinault », le Théâtre des Enfants de Paris se produisait en province. Ainsi le Casino Municipal de Biarritz recevra trois fois la troupe de Roland Pilain en 1942 : les 8 et 12 mars avec le Petit Poucet et le Petit Chaperon Rouge sauvé par les trois petits cochons, le 22 juin avec Blanche Neige sauvée par les 7 nains assurément de Marguerite et enfin le 15 novembre avec l’Oiseau bleu. Sinon, en 1942, au Palace que dirigeait Henri Varna, Quinault attacha son nom à PhiPhi, le 26 juin et à Vive la Reine !, opérette de Georges Matis créée le 25 septembre et jouée jusqu’en juin 1943. Cette année-là, alors que le Théâtre des Enfants de Paris circulait toujours, surgit le Nouveau Théâtre pour les Enfants dirigé par « l’éminent papa » Pelletier d’Arbonville pour lequel Quinault régla en février 1943, le Chat botté, comédie-musicale de Frédérique de la Rounat. De son côté, Humble poursuivait l’exploitation du Théâtre du Petit Monde. Il cessa son activité à l’automne 1943, date où son frère Marcel, sa femme et leur fille furent déportés à Birkenau. Bien que désigné par Le Matin en octobre 1940, parmi les directeurs de théâtre israélites, après l’ordonnance allemande prescrivant le recensement des Juifs, Humble échappant aux arrestations décéda en 1948. Malgré cela en 1949, « le Théâtre du Petit Monde, à l'occasion du 30ème anniversaire de sa fondation par Pierre Humble, reprendra comme avant la guerre le cycle de ses représentations » (88). Sous quelle direction ? On l’ignore, mais on lira aujourd’hui à propos du centenaire du Théâtre du Petit Monde : « Fondé par Humble en 1919, il est vite racheté par le maître incontesté des spectacles mêlant le théâtre, le chant et la danse, le DirecteurFondateur du Théâtre des Enfants : Roland Pilain ».

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Piat et Naudy

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LA DANSE À BIARRITZ # 79

••• Toujours en 1943, par la loi du 14 octobre, Quinault fut nommé membre du Comité professionnel de l'art musical et de l'enseignement libre de la musique. Présidé par Alfred Cortot, « ce comité est chargé de la représentation et de la défense des intérêts des professions réparties en onze catégories ; tous les syndicats sont placés sous son contrôle » (89) lit-on dans La vie musicale sous Vichy. Reprenant à son compte des initiatives nées sous le Front Populaire au profit d’une politique réactionnaire, retour à la terre, aux coutumes, aux bonnes vieilles traditions, etc., la culture était considérée par Vichy comme un moyen pour mettre en place la Révolution nationale. En dehors de son implication dans la formation de la jeunesse mise à l’honneur par Vichy, sans doute Quinault présida-t’il « la commission chorégraphie, mimique, rythmique » en raison ses engagements syndicaux. En tous cas, en juin 1944, deux mois avant la libération de Paris, aux côtés de Pierre Sandrini, directeur de l'Apollo et de Tabarin, dont l’engagement auprès des plus démunis avait été notoire, il fut nommé membre de la Commission provisoire d'organisation de la famille professionnelle du spectacle. Cette commission rejetée en 1942 par les autorités allemandes avait pour but d’aider les artistes au retour des camps de prisonniers et de soutenir leurs familles en attendant leur réinsertion dans les postes occupés avant la Guerre. Enfin, par ordonnance du 17 février 1945, comme « représentant des danseurs », Quinault fit partie du Comité national d'épuration des professions d'artistes dramatique et lyrique et de musiciens exécutants. Le Ballet de l’Opéra ne fut pas épargné, les peines

variant de la suspension de quelques mois, à l’exclusion de Schwarz ou de Lifar. Lequel rejoignit le Nouveau Ballet de MonteCarlo avant d’être réhabilité et réintégrer à l’Opéra comme maître de ballet en octobre 1947, et comme danseur en février 1949. Il porte toutefois à croire que Quinault prit fait et cause pour le choréauteur que Radio-Londres avait condamné à mort, puisqu’il demeura entre eux une confraternité dont Florence Poudru révèle un exemple dans Serge Lifar, la danse pour patrie. En 1955, Lifar qui multiplia sans fin les initiatives pour promouvoir la danse avait projeté de créer un Institut de chorégraphes. Il s’agissait en quelque sorte de faire revivre l’Académie royale de danse de 1661 et Quinault, qui figurait parmi les treize académiciens envisagés par Lifar, reçut la proposition avec enthousiasme. En revanche, lors du 1er Congrès international des chorégraphes, organisé du 30 juillet au 4 août 1957, à Aix-les-Bains, Lifar écrira à Yves Bonnat, commissaire général du congrès : « Je m’étonne du silence persistant d’Aveline, Quinault, Goubé, Tcherkas, Balanchine qui n’ont jamais répondu à aucune des nombreuses lettres que je leur ai adressées au nom de l’organisation du congrès » (90). Ce que l’on peut dire c’est que retiré à Tourrettessur-Loup, Quinault était âgé de 76 ans. Une fois refermée la parenthèse des années noires de l’Occupation, le 10 juin 1945, Quinault régla à la salle Pleyel, la Nation en marche, fresque historique de Georges Delamare, musique de Gilbert Goosse et Jacques-Henry Rys. Puis, le 9 décembre 1946, alors que l’Opéra cherchait un successeur à Lifar, « le savant maître de ballet » y refit à neuf la chorégraphie de Padmavati, opéra d’Albert Roussel. Mais c’est comme régisseur de la danse et professeur, se montrant toujours indulgent et paternel dans ce double emploi, qu’il


LA DANSE À BIARRITZ # 79 f

Robert Quinault aux Folies Bergère, dessin d'Yves Marevéry, 1913

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La Quinaudière

retrouva l’Académie nationale, où le 25 février 1948, il créa les Malheurs de Sophie, ballet de Georges Flevitsky, sur une musique de Jean Français pour les élèves de l’École de danse. Le 6 juin, il remonta la Boîte à joujoux à l’Opéra-Comique, dans une production du peintre Félix Labisse. Tandis que le 14 octobre, à l’occasion du Bal des Petits lits blancs, les troupes des deux théâtres fusionnant pour un soir, en duo avec Jean-Jacques Etchevery, alias Marie Ernest Chappuis chef de la danse à Favart, il signa à l’Opéra, le Rêve des petits lits blancs. Sinon, le 26 juin 1949, pour les Nuits musicales de Sceaux, il composa une série de danses du XVIIème avec « des artistes pris au Ballet de l’Opéra », ce qu’il renouvela le 24 juin 1950 avec Lycette Darsonval, Jacqueline Moreau, Michel Renault, Lucien Legrand et des membres du corps de ballet. En 1949-50, Gustave Ricaux enseignant la classe des grandssujets, Quinault celles des petits-sujets et des coryphées, à l’issue de l’examen annuel on parla « d’un brillant retour à la grande danse masculine ». Enfin, le 16 décembre 1950, pour le Salon de l’Enfance au GrandPalais, sur des pages de Messager, il signa pour les élèves de l’École : la Leçon de danse. Deux jours après, le 18 décembre 1950, l’Opéra affichait Jeanne au bûcher d’Arthur Honegger. Lifar supervisant les répétitions, Quinault avait réglé le ballet du Jeu de cartes. Gilbert Mayer qui tiendra le rôle de Jean de Luxembourg, se souvient aussi avoir dansé de Quinault, les Cloches de Corneville au Palais de Chaillot, et participé à plusieurs galas au profit des Œuvres militaires des deux guerres.

(1)

Le Figaro, 6 octobre 1922

(46)

La Danse au théâtre, 1924

(2)

Comoedia, 1er août 1921

(47)

L’Intransigeant, 12 juin 1922

(3)

La Danse au théâtre, 1924

(48)

Comœdia, 17 avril 1923

(4)

Comœdia, 23 juin 1909

(49)

Comœdia, 30 juin 1922

(5)

L’Aube, 29 juin 1950

(50)

Le Petit Journal, 18 décembre 1922

(6)

Le Petit Marseillais, 6 mai 1936

(51)

Le Matin, 17 avril 1923

(7)

Le Radical, 26 janvier 1925

(52)

Comœdia, 13 septembre 1924

(8)

Revue des A.I.D, 30 novembre 1934

(53)

L’Intransigeant, 10 septembre 1925

(9)

Comœdia, 1er mai 1908

(54)

La Gazette de Biarritz, 25 septembre 1925

(10)

Le Journal amusant, 18 septembre 1909

(55)

Comœdia, 14 avril 1926

(11)

Comœdia, 10 novembre 1909

(56)

Paris-soir, 3 janvier 1933

(12)

Le Gaulois, 1er août 1910

(57)

Paris-soir, 3 janvier 1933

(13)

Le Temps, 13 décembre 1910

(58)

L'Action française, 2 juin 1927

(14)

Le Gaulois, 3 mai 1911

(59)

Le Gaulois, 4 novembre 1928

(15)

Le Figaro, 11 mai 1911

(60)

Le Petit Parisien, 6 novembre 1928

(16)

La Presse, 3 septembre 1911

(61)

L’Intransigeant, 28 janvier 1929

(17)

L'Intransigeant, 4 septembre 1911

(62)

Le Temps, 8 octobre 1930

Ayant encore plus de vingt-ans à vivre, le Quinault de l’Opéra, des Folies-Bergère, de l’Opéra-Comique, de la Gaîté, de vingt autres scènes parisiennes, le Quinault de New-York, Londres, Stockholm, Berlin, etc... n’avait sans doute pas achevé tout son programme, mais faute d’élément on supposera que « le roi de la danse française » continua à donner des leçons rue Georgette Agutte, avant de se retirer avec son épouse à La Quinaudière. Âgé de 85 ans, il décédera à Cagnes-sur-Mer, le 1er janvier 1973 ; Marguerite à 93 ans, le 9 juin 1984 à Vence. Tous deux reposent à Tourrettes-sur-Loup.

(18)

Le Temps, 3 septembre 1911

(63)

Le Figaro, 22 novembre 1930

(19)

Gil Blas, 23 avril 1912

(64)

Le Petit Marseillais, 20 janvier 1931

(20)

Comœdia, 24 octobre 1912

(65)

Le Petit Journal, 4 juillet 1931

(21)

Le Journal, 6 juin 1913

(66)

Journal des débats politiques et littéraires, 26 juin 1932

(22)

Le Figaro, 6 juin 1913

(67)

L’Intransigeant, 19 juillet 1931

(23)

Gil Blas, 15 juin 1913

(68)

Le Figaro, 7 février 1932

(24)

Le Figaro, 10 janvier 1914

(69)

Le Matin, 7 février 1932

(25)

Le Figaro, 10 janvier 1914

(70)

L’Action française, 27 mai 1932

(26)

Comoedia, 14 mai 1914

(71)

L’Ouest-Éclair 9 juillet 1932

(27)

Comœdia, 30 mai 1914

(72)

L'Intransigeant, 13 juin 1939

(28)

L’Intransigeant, 5 décembre 1915

(73)

Le Ménestrel, 13 janvier 1933

(29)

Mercure de France, 16 février 1918

(74)

L’Opéra-Comique sous la haine, 1937, p.8

(30)

Le Gaulois, 8 juillet 1917

(75)

L’Intransigeant, 21 février 1933

(31)

Excelsior, 21 octobre 1917

(76)

Le Grand Écart, 2013, p.16

(32)

La France, 28 janvier 1918

(77)

Comœdia, 4 mars 1935

(33)

La Gazette de Biarritz, 30 août 1918

(78)

Le Journal, 1er août 1935

(34)

La Presse, 24 août 1919

(79)

Le Populaire, 9 août 1935

n TM

(35)

L’Intransigeant, 19 août 1919

(80)

Le Populaire, 23 octobre 1936

(36)

Excelsior, 30 octobre 1919

(81)

Le Journal, 6 août 1936

(37)

Le Siècle, 29 octobre 1919

(82)

Excelsior, 1er janvier 1914

(38)

Le Petit Marseillais, 6 mai 1936

(83)

Le Figaro, 25 décembre 1922

(39)

Le Ménestrel, 25 février 1921

(84)

Le Populaire 11 août 1937

(40)

L’Ère nouvelle, 20 janvier 1920

(85)

L’Intransigeant, 20 décembre 1937

(41)

Le Petit Journal, 27 février 1920

(86)

L’Intransigeant, 2 juin 1938

(42)

La Presse, 3 juillet 1920

(87)

L’Œuvre, 18 avril 1944

(43)

Comœdia, 31 juillet 1920

(88)

Vie et bonté, novembre 1949

(44)

Comœdia, 29 mars 1921

(89)

La vie musicale sous Vichy, 2001, p.41

(45)

La République française, 24 mai 1922

(90)

Serge Lifar, la danse pour patrie, 2007, p.189

Remerciements à Anne Londaïtz, Anne-Marie Sandrini, Gilbert Mayer, Romain Feist, Jacqueline et Jean-Paul Gravier.

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SENSIBILISATION Sensibilisation et médiation en tournée En ce dernier trimestre de 2019, animées par Dominique Cordemans, responsable de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux pré-professionnels, des actions de sensibilisation et de médiation auront lieu autour de la création de la Pastorale ou de Marie-Antoinette. Par ailleurs, à travers une exposition et des ateliers animés par Nuria Lopez Cortès, le Malandain Ballet Biarritz poursuivra son partenariat avec le Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie – Broquedis de Saint-Andréde-Seignanx (Landes).

SAISON

Mont-de-Marsan (Landes) Les 4 et 5 novembre à l’occasion de la représentation au Théâtre de Gascogne, des ateliers chorégraphiques pour les élèves du Lycée Jean Cassaigne (SaintPierre-du-Mont) et notamment ceux de l’Option danse, des élèves de la clinique pédagogiques Jean Sarrailh (Aire-surl'Adour) et de l’hôpital Sainte Anne (Montde-Marsan). Oloron-Sainte-Marie (PyrénéesAtlantiques) Le 8 novembre à l’occasion de la représentation à l’Espace Jéliote, Mégabarre. Périgueux (Dordogne)

Saint-Pierre-d'Irube (PyrénéesAtlantiques) Le 15 octobre, 27 élèves de CE1 et CE2 de l’École primaire Ourouspoure de SaintPierre-d'Irube et leur enseignante, MarieAndéole Halle seront reçus à la Gare du Midi dans le cadre des classes à projet artistique et culturel (PAC). Après avoir préparé à l’école leur venue à l’aide d’un matériel pédagogique, tout en découvrant la scène et les aspects techniques du spectacle (lumière, décor, costumes), ils assisteront à la classe des danseurs ainsi qu’à la répétition générale de la Pastorale avec leurs parents. Le parcours se poursuivra de février à mai 2020 par des ateliers de découverte chorégraphique jusqu’au 5 mai, où dans le cadre de Rendez-vous sur le quai de la Gare, les élèves assisteront à la représentation scolaire de Sirènes, de Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz.

Le 23 novembre à l’occasion de la représentation à L’Odyssée, Mégabarre, classe et répétition publiques. Lanester (Morbihan) En préambule d’un projet de transmission, les 7 et 8 décembre après la représentation donnée le 6 au Théâtre Quai 9, master class et ateliers de répertoire pour les élèves de fin de cycle 2 et cycle 3 des Conservatoires de Lanester, Lorient et Quimperlé. Le 6, les élèves assisteront à la classe et à la répétition ainsi qu’à la représentation. Paris Du 13 au 19 décembre à Chaillot - Théâtre National de la Danse, Mégabarres avant les spectacles.

LE LABO Ateliers du lundi Depuis sa création en 2009, le Labo de recherche chorégraphique du Malandain Ballet Biarritz est pensé comme une plateforme qui permet aux divers acteurs impliqués dans la vie du CCN (artistes, compagnies en Accueil Studio, sensibilisation, formation, ...) de se rencontrer et de travailler sur quatre axes : recherche, improvisation, création et pédagogie. Il est qualifié de « sans frontières » pour sa volonté d’aller au-delà de limitations géographiques, générationnelles, artistiques (musique, chant, arts plastiques, théâtre, etc.) et favoriser ainsi des rencontres fécondes

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entre créateurs. Malgré le départ de son fondateur, Gaël Domenger, le Labo continuera d’associer différentes personnalités, toutes motivées par l’idée d’expérimenter de nouvelles formes d’expressions et d’échanges. Toujours gratuits, les ateliers hebdomadaires se dérouleront dans les locaux du CCN chaque lundi de 20h à 22h et s’adresseront en priorité à un public d’adultes et de pré-adultes amateurs en recherche d’une pratique régulière dans le domaine de l’art chorégraphique. Renseignements Tél. 05 59 24 67 19

Biarritz Saison Danse #4 En collaboration avec Biarritz Culture Prolongement du Festival le Temps d’Aimer la danse, puisqu’un plaisir qui fuit trop vite ne saurait combler le désir de ceux qui l’estiment, cette 4ème Saison Danse en reprend les principes d’éclectisme et promet d'être particulièrement brillante. Elle vous donne rendez-vous à Biarritz dans les théâtres du Colisée, du Casino et de la Gare du Midi, ou bien à l’Espace culturel Larreko de SaintPée-sur-Nivelle. Et pourquoi pas au studio Gamaritz de la Gare du Midi pour découvrir en avant-première le travail des compagnies en résidence de création au Centre Chorégraphique National. Mais aussi pour danser à l’occasion d’un stage, d’un atelier, d’une master class, et ainsi éprouver un sentiment merveilleux de liberté, d'insouciance et de plaisir à l’image de cette 4ème Saison Danse qui devrait être un régal pour celles et ceux qui aiment la danse, le mouvement et les fêtes, et ne s’en privent pas. Thierry Malandain directeur artistique


SAISON 7 et 8 novembre 2019

2 et 3 mai 2020

Gare du Midi Nederlands Dans Theater -  Crystal Pite, Marco Goecke et Sol León & Paul Lightfoot : Solo Echo – Stop-Motion – Walk the demon

Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz Thierry Malandain : la Pastorale Dans le cadre du Rendez-vous sur le quai de la Gare #9

10 novembre 2019

31 mai 2020

Théâtre du Casino Aukeran Dantza Konpainia Edu Muruamendiaraz : Biz Hitza Dans le cadre de Euskal Hitzorduak / Rendez-vous basque #4 28 et 29 décembre 2019 Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz Thierry Malandain : la Pastorale 17 janvier 2020 Colisée Eflirkoa Flora Bougues & Christophe Gellon : Jeux !

Gare du Midi Concours de jeunes Chorégraphes de ballet Finale Publique 6 juin 2020

INFORMATIONS / RÉSERVATIONS

Gare du Midi Batsheva Dance Company -  Ohad Naharin : Venezuela

Malandain Ballet Biarritz www.malandainballet.com Tél. +33 (0) 5 59 24 67 19

5, 6 et 7 août 2020

Biarritz Culture www.biarritz-culture.com Tél. +33 (0) 5 59 22 20 21

Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz -  Thierry Malandain : la Belle et la Bête Dans le cadre des Estivales #6

Office de Tourisme de Biarritz www.tourisme.biarritz.fr Tél. +33 (0) 5 59 22 44 66 Guichets des Offices de tourisme de Bayonne et Anglet

22 mars 2020

Abonnements à tarifs préférentiels A l’Office de Tourisme de Biarritz Tél. +33 (0)5 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr

Plaza Berri Dantzaz – Josu Mujika : Basoa 26 mars 2020

• FORMULE 1 - 48 €* 1 place pour la Batsheva Dance Company + 1 place pour Regards Croisés ou Rendez-vous basque

Colisée Kale Companhia de dança - Matxalen Bilbao (Espagne), São Castro et António Cabrita (Portugal) et Sonia Garcia, Séverine Lefèvre, Charles Pietri (Cie La Tierce – France) : Terras Dans le cadre de Regards croisés / Begirada Gurutzatuak #9

• FORMULE 2 - 42 €* 1 place pour un spectacle Malandain Ballet Biarritz + 1 place pour Regards Croisés ou Rendez-vous basque

27 mars 2020 Colisée Compagnie Myriam Perez Cazabon: Mutu Dans le cadre de Regards croisés / Begirada Gurutzatuak #9

© O. Houeix

Répétitions publiques Le Malandain Ballet Biarritz proposera une répétition publique le 10 octobre à 19h, au grand studio de la Gare du Midi de Biarritz. Par ailleurs, dans le cadre de l’accueil-studio, la Compagnie Maygetsin présentera Animal locomotion au studio Gamaritz le 29 novembre à 19h, la Compagnie La Tierce proposera une répétition publique le 22 novembre à 19h à l’Espace Culturel Larreko de Saint-Pée-sur-Nivelle, la Compagnie YMA le 30 octobre à 19h au studio Gamaritz et la Compagnie Strates le 12 décembre à 19h au studio Gamaritz. Enfin, dans le cadre du projet Atalak, Dantzaz Konpainia sera présente au studio Oldeak de Bayonne le 17 décembre à 19h. Entrée libre sur réservation Tél. +33 (0)5 59 24 67 19

• FORMULE 3 - 66 €* 1 place pour un spectacle Malandain Ballet Biarritz + 1 place pour pour la Batsheva Dance Company • FORMULE 4 - 117 €* 2 spectacles Malandain Ballet Biarritz + 1 place pour la Batsheva Dance Company + 2 spectacles Regards Croisés + 1 place pour Rendez-vous basque * Hors frais de réservation


EN BREF

Artiste associé

La Presse en parle « Fossile prend vie par le corps de Frida Dam Seidel et devient une pièce de danse, laquelle s’envole grâce à un solo à tomber par terre, plein d’attirance et de trouble. Aplomb du geste, suspense, et sans doute un clin d’œil à la Mort du cygne, sous forme d’un troll nordique et féminin. En vérité, il faudrait parler d’un duo, parce que dans la main de cette Eve, le crâne prend vie à l’instar d’un partenaire vivant. [...] L’esprit iconoclaste, farceur et burlesque de Martin Harriague trouve en Frida Dam Seidel - et dans les airs de Schubert - un contrepoint qui en adoucit les ardeurs et crée un équilibre subtil entre poésie et espièglerie ».

3ème Concours de Jeunes Chorégraphes de Ballet

Gala au Japon q

Artiste associé au Malandain Ballet Biarritz, le chorégraphe Martin Harriague en partenariat avec le Korzo (La Haye – Pays-Bas) a créé Fossile, duo interprété avec Frida Dam Seidel, le 9 septembre à Biarritz dans le cadre du Festival le Temps d'Aimer.

Fort du succès de deux premières éditions, un troisième Concours de Jeunes Chorégraphes de Ballet sera organisé en 2020 dans le cadre du Pôle de Coopération chorégraphique du Grand Sud-Ouest qui réunit le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et le Ballet du Capitole de Toulouse avec le soutien du Ministère de la Culture. Pour la seconde fois, le Ballet de l’Opéra National du Rhin sera partenaire.  Les principales dotations consisteront en des résidences de création et de diffusion au sein des Ballets associés. Les candidatures peuvent être déposées jusqu’au 15 décembre sur le site www. concours-de-jeunes-choregraphes.com. La finale aura lieu le 31 mai 2020 à Biarritz.

n Danser canal historique, Thomas

n Théâtre du blog, Jean Couturier, septembre 2019

« Le Théâtre du Casino de Biarritz était emballé par cette première offerte par un talent issu du cru local [...]. Il y a des transitions et des effets qui pourraient être perfectionnés, mais Martin Harriague parvient à faire paraître facile ce qui était une mission périlleuse, à savoir créer un duo de 55 minutes. Malandain pourrait bien avoir trouvé son successeur comme grand chorégraphe de Biarritz ».

Fossile, Martin Harriague © Olivier Houeix

n Financial Times, Laura Cappelle, 12 septembre 2019

Cendrillon aux Arènes de Bayonne

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«  Le danseur-chorégraphe aime faire alterner mouvements rapides et gestes plus lents dans cette pièce remarquable. Martin Harriague, né à Bayonne, à trente-trois ans est artiste associé au Malandain Ballet Biarritz. L’engagement esthétique et politique de l’enfant du pays a été immédiatement reconnu ici par les spectateurs qui le suivent à chacune de ses pièces ».

© Olivier Houeix

Hahn, septembre 2019

Pour sa seconde édition, grâce au soutien de la ville de Bayonne et de la Communauté d’agglomération Pays basque, le Malandain Ballet Biarritz a rencontré un vif succès avec Cendrillon aux Arènes de Bayonne le 17 juillet. Près de 6.000 personnes ont pu profiter de ce spectacle à ciel ouvert, avec la Compagnie Bilaka en ouverture.

Académie Internationale de Danse de Biarritz Du 4 au 9 août, la 31ème édition de l’Académie Internationale de Danse de Biarritz soutenue par la Ville de Biarritz, a accueilli plus de 400 stagiaires venus du monde entier qui ont pu suivre les cours de pédagogues renommés à l’École Victor Duruy. Cette édition a rencontré également un grand succès, malgré les dispositifs mis en place pour le G7 qui a eu lieu cet été à Biarritz, lors de la présentation publique des stagiaires devant plus de 1.000 personnes à la Gare du Midi. www.biarritz-academie-danse.com

Le 11 août, Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo, ancien danseur de la Compagnie aujourd’hui au Ballett am Rhein de Düsseldorf, se sont retrouvés lors d’un gala à Osaka pour danser un duo de Mozart à 2 et un duo extrait d’Une Dernière chanson de Thierry Malandain.

Réunion des Ballets français Le 15 septembre à la Gare du Midi s'est déroulée une réunion des Ballets français en présence du Ministère de la Culture (Délégation à la danse, Inspection de la danse, DRAC Nouvelle-Aquitaine), du Centre National de la Danse (CND), de l'Association des Centres Chorégraphiques Nationaux (ACCN), de la Réunion des Opéras de France (ROF), de Chaillot-Théâtre National de la Danse, du Conservatoire National Supérieur de Paris, du Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower, du Ballet du Capitole de Toulouse, du Ballet de l’OpéraThéâtre de Metz Métropole, du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux, du Ballet de l’Opéra National de Lyon, du CCN – Ballet de Lorraine, du Ballet Preljocaj, du Ballet de l'Opéra Grand Avignon, du CCN/Ballet de l'Opéra National du Rhin, du Malandain Ballet Biarritz, de l'agence Le Trait d’Union, de l'agence Stepping Ground et Kinexpert. Au travers de riches échanges – parfois passionnés - ont été notamment abordées les questions de la diffusion du répertoire, de la formation, du recrutement et de la santé des danseurs.

Réunion du réseau Danse qui danse Ce réseau européen allie six institutions

ayant pour point commun de soutenir l’émergence de jeunes chorégraphes en mesure de créer des œuvres pour des ensembles de danseurs : Korzo (La Haye - Pays-Bas), Kale Companhia de Dança Cooperativa Cultural (Vila Nova de Gaia - Portugal), Scenario Pubblico (Catagne - Italie), Dantzaz (Errenteria Espagne), Dansk Danseteater (Copenhague - Danemark) et le Malandain Ballet Biarritz. Il s’est réuni les 9 et 10 septembre à Biarritz lors du Festival le Temps d’Aimer pour réfléchir à la construction d’un parcours qui mutualiserait les ressources de chaque partenaire pour créer des synergies au bénéfice de jeunes chorégraphes européens.


CONCOURS DE JEUNES CHORÉGRAPHES DE BALLET

2020 3ème édition

1er prix création & programmation avec deux Ballets + Prix du public Prix de la critique

Date limite de dépôt des candidatures 15 décembre 2019

Réglement & inscription

www.concours-de-jeunes-choregraphes.com contact@concours-de-jeunes-choregraphes.com

Sélection finale Biarritz - France 31 mai 2020

Pôle de coopération chorégraphique du Grand Sud-Ouest

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EN BREF Nouveaux venus

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Cristiano La Bozzetta, né à Catane (Italie) Il est formé à A.S.D Arteballetto Akademie (direction Patrizia Perrone) à Catane (Italie). En 2014, il entre à l’Académie Princesse Grace de Monte-Carlo où il reçoit notamment l’enseignement de Michel Rahn, Olivier Lucea et Thierry Sette. Il est lauréat du Youth America Grand Prix 2014 Europe Junior division (contemporary prize). Il rejoint le Malandain Ballet Biarritz en septembre 2019.

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Yui Uwaha, née à Nagoya (Japon). Elle étudie à l’Ecole du Ballet national du Canada de 2007 à 2011 puis à l’Académie du Dutch National Ballet (Amsterdam) de 2011 à 2013. En 2012, elle intègre en tant que stagiaire le Dutch National Ballet sous la direction de Ted Brandsen, puis est engagée au Ballet de l’Opéra de Nice sous la direction d’Eric Vu-An en mars 2013, où elle interprète des rôles de demi-soliste sur des ballets de Maurice Béjart, Jiri Kylian, Roland Petit, Nacho Duato et bien d’autres. Elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2019.

Forum danse et santé Les 9 et 10 septembre s’est déroulé à la Gare du Midi de Biarritz, un Forum danse et santé organisé par le staff médical du Malandain Ballet Biarritz (Aurélie Juret Jean-Baptiste Colombié et Romuald Bouschbacher).

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Durant deux jours, il a rassemblé les acteurs impliqués dans cet enjeu : professions de santé (médecin du sport, kinésithérapeute, ostéopathe, spécialiste de l’analyse fonctionnelle, institutions (Centre National de la Danse, Opéra national de Paris, International Association for Dance Medicine & Science (IADMS), Association Danse Médecine Recherche France (ADMR)…), des chercheurs, des danseurs, chorégraphes, maitre de ballet, des professeurs de danse… autour d’ateliers et de tables rondes autour de 4 thèmes : • Prévention des blessures du danseur • Approche psychologique du danseur •   Développement des qualités athlétiques • Rythme de vie du danseur

Constellations Dans la continuité d'Asteroidea, performance artistique réalisée à Biarritz lors la Journée mondiale de l’Océan, le 8 juin à la Côte des basques, le Malandain Ballet Biarritz est partenaire de Constellations, évènement organisé à Biarritz par le Collectif L'Ensemble du 2 au 15 octobre à l'Art Campus de Surfrider Foundation Europe. Cet événement est structuré autour de l’installation Constellations de Rebecca Bournigault. Autour de cette installation composée de sculptures, vidéos et dessins, d’autres artistes interviendront à l’instar de Thomas Turner, sculpteur ; Frédéric Vadé, plasticien ; Claude Nori, photographe, Mélanie Bauer DJ et animatrice sur France Inter ; Isabelle Desmond, réalisatrice, Franck Cazenave, plasticien, mais aussi des conférenciers tels que François Marot, rédacteur en chef de National Geographic et Guillaume Logé, chercheur associé à la Sorbonne. Le Malandain Ballet Biarritz sera présent via une improvisation d’Hugo Layer le soir du vernissage, et une exposition de photographies d’Olivier Houeix du ballet Sirènes de Martin Harriague, artiste associé au CCN, qui animera une rencontre le 5 octobre sur le thème de l’art et l’environnement. Entrée libre, Art Campus de Surfrider Foundation Europe, 33 allée du Moura à Biarritz.

Art et environnement Le 28 novembre à 18h30, dans le cadre du 9ème colloque International Francophone organisé par le Théâtre du Versant, le chorégraphe Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz et Ione Miren Aguirre, artiste chorégraphique présenteront au studio Gamaritz de la Gare du Midi, le programme de sensibilisation art et environnement du Ballet, à travers la diffusion d’un documentaire et un échange avec le public.

Concours Podium Pour sa 10ème édition, le Concours (re)connaissance devient PODIUM. Soutenu par 17 partenaires culturels dont le Malandain Ballet Biarritz, il aura lieu les 29 et 30 novembre prochains à La Rampe à Echirolles. Parmi une trentaine de propositions, six solo-duo et six pièces pour 3 à 6 danseurs ont été sélectionnés dans le but de faire découvrir au public et aux professionnels des créations récentes ou anciennes manquant encore de visibilité. Renseignements : www.larampe-echirolles.fr Tél. 04 76 40 05 05

Marie-Antoinette en DVD Le DVD du ballet Marie-Antoinette, filmé à l'Opéra royal du Château de Versailles avec l’Orchestre symphonique d’Euskadi sous la direction de Mélanie Levy-Thièbaut, est disponible à la vente sur : www.chateauversailles-spectacles. fr/boutique. Production : Château de Versailles Spectacles - Les Films Figures Libres / Sonia Paramo & Patrick Lauze.

Parution de Variations basques q Sous la direction de la Compagnie Maritzuli de Claude et Jon Iruretagoyena, porté par le Malandain Ballet Biarritz et soutenu par le Fonds de dotation Thierry Malandain pour la Danse, la Ville de Biarritz et la Communauté d’agglomération Pays basque, en partenariat avec l’Institut Culturel basque, cet ouvrage paru aux Éditions du Palais est consacré à la danse et aux costumes traditionnels basques. Illustré par Véronique Mati, sous la plume de Serge Gleizes, il montre l’authenticité d’un patrimoine culturel vivant et plein de poésie. Prix : 25 €. Disponible en librairie et sur la boutique en ligne du Malandain Ballet Biarritz www.malandainballet-boutique.com


centre chorégraphique national de nouvelle-aquitaine en pyrénées-atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz tél. +33 5 59 24 67 19 • fax +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com président Michel Laborde vice-président Pierre Moutarde trésorière Solange Dondi secrétaire Richard Flahaut président d’honneur Pierre Durand Direction directeur / chorégraphe Thierry Malandain directeur délégué Yves Kordian Artistique / Création maîtres de ballet Richard Coudray, Giuseppe Chiavaro artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Frederik Deberdt, Romain Di Fazio, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Cristiano La Bozzetta, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé, Giuseppe Chiavaro, Sophie Sarrote pianistes Alberto Ribera-Sagardia, Jean - François Pailler

Production / Technique directeur technique Paul Heitzmann régisseuse générale Chloé Bréneur régie plateau Jean Gardera, Gilles Muller régie lumière Christian Grossard, Mikel Perez, Frédéric Bears régie son Nicolas Rochais, Jacques Vicassiau techniciens plateau Bertrand Tocoua, Maxime Truccolo régie costumes Karine Prins, Annie Onchalo construction décors et accessoires Frédéric Vadé technicien chauffeur Amandine Dehan, Guillaume Savary, Vincent Ustarroz agent d’entretien Ghita Balouck Sensibilisation / Relations avec les publics responsable sensibilisation / transmission du répertoire aux pré-professionnels Dominique Cordemans responsable Labo de recherche chorégraphique  / médiation / accueil studio Gaël Domenger Diffusion chargée de diffusion Lise Philippon attachée de production Laura Delprat agents Le Trait d’union / Thierry Duclos, Klemark Performing Arts et Music / Creatio 300, Norddeutsche Konzertdirektion / Wolfgang et Franziska Grevesmühl, Internationale Music / Roberta Righi Communication responsable image Frédéric Néry  /  Yocom responsable communication Sabine Cascino attachée à la communication Elena Eyherabide attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications photographe Olivier Houeix Mission Euro région / Projets transversaux administratrice de projet Carine Aguirregomezcorta Secrétariat général / Mécénat secrétaire général Georges Tran du Phuoc Ressources humaines, finances et juridique responsable administrative et financière Séverine Etchenique comptable principale Arantxa Lagnet aide comptable Marina Souveste secrétaire administrative Nora Baudouin Menin Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouschbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret Biarritz - Donostia / San Sebastián Malandain Ballet Biarritz co-présidence du projet Thierry Malandain co-directeur du projet Yves Kordian chef de projet et administration Carine Aguirregomezcorta communication Sabine Lamburu Victoria Eugenia Antzokia co-présidence du projet Jaime Otamendi co-directeur du projet Norka Chiapusso chef de projet Koldo Domán administration María José Irisari communication María Huegun Numéro direction de la publication Thierry Malandain conception et design graphique Yocom.fr impression Graphic System (Pessac) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

Nuria Lopez Cortès & Raphaël Canet, Sirènes © Olivier Houeix

Transmission du répertoire maître de ballet Giuseppe Chiavaro


OCTOBRE > DÉCEMBRE 2019

Fossile, Martin Harriague © Olivier Houeix

CALENDRIER

Représentations en France 21/10

Tarbes

La Pastorale (avant-première)

05/11

Mont-de-Marsan

La Pastorale (avant-première, scolaire et Tout public)

08/11

Oloron-Sainte-Marie

La Pastorale (avant-première et Tout public)

19/11

Vannes

La Pastorale (avant-première)

20/11

Vannes

La Pastorale (avant-première)

23/11

Périgueux

La Pastorale (avant-première)

04/12

Neuilly-sur-seine

Marie-Antoinette

06/12

Lanester

Marie-Antoinette

13/12

Paris

La Pastorale

14/12

Paris

La Pastorale

15/12

Paris

La Pastorale

17/12

Paris

La Pastorale

18/12

Paris

La Pastorale

19/12

Paris

La Pastorale

Représentations Pays basque 17/10

Donostia / San Sebastián

Sirènes (scolaire et Tout public)

18/10

Donostia / San Sebastián

Sirènes (scolaire)

28/12

Biarritz

La Pastorale

29/12

Biarritz

La Pastorale (deux représentations)

Madrid (Espagne)

Marie-Antoinette

14/11

Madrid (Espagne)

Marie-Antoinette

15/11

Madrid(Espagne)

Marie-Antoinette

26/11

Malaga(Espagne)

Marie-Antoinette

30/11

Brescia (Italie)

La Belle et la Bête

01/12

Brescia (Italie)

La Belle et la Bête

22/12

Bonn (Allemagne)

La Pastorale

23/12

Bonn (Allemagne)

La Pastorale

www.malandainballet.com

13/11

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Représentations à l’International


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