Numéro 54 - Avril/Juin 2012

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AVRIL  > JUIN 2012

ÉDITO

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ACTUALITÉ

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ACTIVITÉ

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LA PRESSE EN PARLE JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

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Roméo & Juliette © Olivier Houeix

DANSE À BIARRITZ #49

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SENSIBILISATION

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EN BREF

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CALENDRIER

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OpĂŠra de Reims

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ÉDITO

Le vin de Champagne,

cet ami des banquets ou dans le langage des dieux, ce nectar superbe qui remplit d’allégresse, on le boit comme on l’entend, mais il est peu recommandé de remettre le muselet d’une bouteille, une fois ouverte. C’est sans doute pourquoi, depuis 2002, Serge Gaymard, ami du cœur humain et directeur de l’Opéra de Reims, nous invite chaque saison à trinquer. Même si l’ivresse au plus muet fournit des paroles, à force de choquer nos verres, impossible de se souvenir clairement des coproductions, des représentations, des répétitions publiques, des conférences et de toutes les actions menées par Dominique Cordemans, sorte de « hussard noir » de la sensibilisation des publics à la danse, il n’en demeure pas moins qu’en avril prochain, une pleine coupe à la main, nous porterons un toast au dixième anniversaire de cette fructueuse et rayonnante collaboration.

Solennité oblige, avant le bruit des bouchons, avant l’effervescence produite dans les esprits par le gaz triomphant, nous offrirons la primeur d’une création accordée aux refrains du Poème Harmonique de Vincent Dumestre. Une dernière chanson, c’est le titre de cette nouveauté, aura été réglée entre les tournées. Ainsi, depuis janvier, trente-cinq représentations ont été données en France et à l’étranger. Il est important de le noter puisque de nos jours tout doit être calculé et évalué pour ne pas être suspecté de boire sans soif. Pour tout dire, il s’agira d’un ballet à la mousse légère voulu comme un moment de tendresse et d’humanité afin d’oublier l’espace d’un instant, l’existence, dure, inquiète et attristée par tout ce qui navre le cœur et la raison.

Mais chassons au loin la grisaille pour nous réjouir du succès obtenu ce trimestre en Europe et en Amérique latine. S’agissant de ce continent lointain dont une part de l’histoire s’attache à l’immigration basque, il faut rappeler l’implication de la ville de Biarritz dans deux évènements de référence : le Foro, un espace de réflexion et de renforcement des relations entre l’Europe et « l’Extrême Occident » et le Festival Biarritz Amérique Latine, qui depuis vingt-ans, donne rendez-vous au cinéma latinoaméricain. C’est dans ce droit fil, avec le soutien de la ville de Biarritz et de l’Institut Français que nous avons foulé pour la première fois le sol amérindien en 2010. Dans le même temps, grâce à Enrique Muknik, un altiste devenu agent artistique, et au chef d’orchestre Maximiano Valdés, nous avons eu le privilège de nous y produire au son d’ensembles symphoniques ou parfois dans le cadre de manifestations seulement musicales. Depuis lors, un peu comme le Champagne dont on prétend que le premier verre est agréable, mais que plusieurs autres sont nécessaires, autrement dit après la Colombie, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et l’Equateur, nous étions en mars à Bogota accompagnés par l’Orquesta Sinfónica Nacional de Colombia et au Festival Casals de Puerto Rico. En 2013, sur les flots … de l’ébriété, il s’agira du Mexique, et si le céleste breuvage pétille encore, en 2014, la troupe sera de nouveau en campagne à Puerto Rico, cette fois avec Roméo et Juliette sous la baguette de Maximiano Valdés, puis sous celle d’Andreas Schüller en Colombie, en Equateur et au Pérou. Mais pour l’heure, buvons à Reims et au Champagne qui ravive l’espérance.

n Thierry Malandain, mars 2012


ACTUALITÉ

A l’occasion des 10 ans de son partenariat avec l’Opéra de Reims, le Malandain Ballet Biarritz se produira à Reims le 13 avril à 14h30 (Jeune public) le 14 à 20h30 et le 15 à 14h30. Au programme : Lucifer de Guillaume Connesson, Boléro de Maurice Ravel et la création d’Une dernière chanson.

BIARRITZ

Rendez-vous sur le quai de la gare

Frederik Deberdt, Une dernière chanson © Olivier Houeix

En partenariat avec La Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, mécène du Centre Chorégraphique National, engagé auprès de celui-ci pour faire découvrir le monde artistique au jeune public ; en association avec Biarritz Culture pour les représentations scolaires, le Malandain Ballet Biarritz proposera les 3 et 4 mai diverses activités au sein de la Gare du Midi : visites, expositions, répétitions publiques, découverte de la technique du spectacle … Dédiée au Jeune public et aux familles, cette aventure artistique impliquera également l’Option Danse du Lycée Malraux de Biarritz, le Centre de Formation professionnelle en Danse de Biarritz Gillet-Lipszyc, le Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque et la Compagnie Maritzuli de Claude Iruretagoyena.

Un spectacle particulier sera organisé le vendredi 4 mai à 20h à la Gare du Midi. Tarif unique : 5 € Réservations Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 Renseignements Malandain Ballet Biarritz Tél.05 59 24 67 19

Musique Vincent Dumestre et le Poème Harmonique Chorégraphie, décor & costumes Thierry Malandain Direction de la production, conception lumière Jean-Claude Asquié Réalisation costumes Véronique Murat Réalisation décor Annie Onchalo & Nelly Geyres Ballet pour dix danseurs Coproduction Opéra de Reims, Scène Nationale de Bayonne – Sud Aquitain, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.


ACTUALITÉ

Une dernière chanson © Olivier Houeix

REIMS

Une dernière chanson © Olivier Houeix

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orté par un florilège de romances et complaintes de la France d’autrefois ciselé par Vincent Dumestre et Le Poème Harmonique, ce ballet dispose aux émotions les plus tendres. Et même s’il cède à la mélancolie, que les frissons avantcoureurs de la mort le parcoure, riche de poésie, de naïveté parfois, il a le charme de tout ce qui finit bien. Comme on savoure un dernier verre, un dernier rayon de soleil, une dernière chanson.

n Thierry Malandain, janvier 2012

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ACTIVITÉ

Puerto Rico 2 mars 2012 Teatro Mayor Julio Mario Santo Domingo de Bogota

Pour la deuxième année consécutive, Maximiano Valdés, chef d’orchestre et directeur artistique du Festival Casals de Puerto Rico a invité la compagnie. A cette occasion, Mozart à 2, Magifique (extraits), La Mort du cygne et Boléro, ont été joués le 2 mars au Teatro de la Universidad de Puerto Rico devant plus de 1 300 spectateurs.

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Par ailleurs, le 1er mars, dans le cadre du 2ème colloque international portant sur les aspects culturels, linguistiques et pédagogiques de l’apprentissage du Français Langue Etrangère (FLE) dans la Caraïbe et dans le monde, organisé par l’Alliance Française de Puerto Rico, dirigée par Cyril Anis, une rencontre a été organisée au cours de laquelle Boléro et des extraits de Magifique ont été présentés.

Colombie 24, 25 & 26 février 2012

Après avoir été reçu le 23 février à l’Ambassade de France par Pierre-Jean Vandoorne, Ambassadeur de France en Colombie, le Malandain Ballet Biarritz s’est produit, les 24, 25 & 26 février avec le soutien de l’Institut Français au Teatro Mayor Julio Mario Santo Domingo de Bogota avec l’Orquesta Sinfónica Nacional de Colombia, la chanteuse Antonia Contreras et le pianiste Sergei Sichkov dirigés par Andreas Schüller. Plus de 3 700 spectateurs ont applaudi les danseurs dans un programme composé de Mozart à 2, l’Amour sorcier et Boléro. 
 Au regard du succès rencontré, rendezvous est déjà pris en 2014 pour une tournée avec le même ensemble musical en Colombie, mais aussi en Equateur et au Pérou.

Toujours le 1er mars, en collaboration avec l’Alliance Française, un atelier a été organisé avec le Ballet de San Juan et la compagnie Andanza. A cette occasion, l’un de nos danseurs, Fabio Lopez, a pu transmettre un extrait de Boléro.
 En 2014, le Malandain Ballet Biarritz retournera à Puerto Rico pour des représentations de Roméo & Juliette avec les chœurs et l’Orquesta Sinfónica Nacional de Puerto Rico dirigés par Maximiano Valdés.

Une partie de la compagnie avec Antonia Contreras à Bogota

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LA PRESSE EN PARLE

Thierry Malandain, la danse comme état d’émotion Des rappels, beaucoup de rappels… Thierry Malandain et le Malandain Ballet Biarritz ont été acclamés avec enthousiasme, samedi soir, au théâtre du casino de Deauville. Magifique ou l’émerveillement nostalgique et enfantin du chorégraphe tour à tour grave, facétieux, appliqué, amoureux, joueur d’une barre qui se meut en poutre ou perchoir de mâles oiseaux… rivaux que l’on imagine amoureux à la West Side Story sur la musique de Tchaïkovsky. Beauté des corps, précisions des gestes d’une compagnie qui la joue toujours en équipe. Armée au bord de l’épuisement dans un Boléro, version Orange mécanique ou presque… jusqu’à l’épuisement ou presque des danseurs, hommes et femmes unis, indissociables dans leur humanité meurtrie. On achève bien les danseurs. Magnifiques de douleur jusqu’au mal être. Les corps à l’honneur encore dans L’Amour sorcier. Magnifiquement sculptés. Jeux multiples de séduction et de pouvoir, hommes et femmes tour à tour maîtres de ce flamenco endiablé… À faire perdre la tête, l’âme du spectateur enthousiaste. Un bonheur, une joie, un état de légèreté, le Malandain Ballet Biarritz a offert le frisson de l’émotion, avec d’autant plus de mérites que le plateau du théâtre du casino n’était pas tout à fait digne de la qualité du travail présenté.

n Ouest-France, Corinne Printemps, 17 janvier 2012

Bannir les pointes et le pas de deux conventionnel semblait être devenu la norme, à tel point que de nombreux chorégraphes, qui continuaient de travailler dans le style néoclassique, furent traités de réactionnaires par ceux qui rejetaient les règles traditionnelles. On aurait dit qu’il existait un abîme entre les deux tendances, un abîme qui menait peu à peu à une dangereuse division au sein du monde du ballet, car, s’il est vrai qu’un art qui n’évolue pas s’ankylose, il est tout aussi vrai que le langage classique a beaucoup à offrir.

La solution qui, bien qu’évidente, demanda un certain temps, passa par la recherche de méthodes combinant les traditions du ballet classique à un langage moderne qui ne détruirait pas l’important héritage du passé. Nombreux sont les chorégraphes qui récemment s’y sont essayés, mais peu avec autant de bonheur que Thierry Malandain, qui, avec son Ballet de Biarritz, a prouvé avec ses représentations au Théâtre Santo Domingo que la tendance mentionnée peut être appliquée avec succès. Malandain économise au plus haut point les ressources. Les costumes de ses danseurs consistent principalement en des maillots couleur chair, permettant que l’expressivité du corps du danseur soit le centre de l’attention. Un pari dangereux car sans danseurs talentueux, cela peut finir en désastre. Malandain a cela d’excellent que ses conceptions chorégraphiques sont toujours gagnantes et très attrayantes. Il applique la sobriété à l’extrême dans des œuvres comme Mozart à 2, où sur le fond musical des mouvements lents de concerto pour piano de Mozart, cinq couples exécutent l’un après l’autre des variations d’une même chorégraphie. Dans L’Amour sorcier, il abandonne l’histoire des frères Alvarez Quintero pour créer une brillante conception de danse, sans scénario mais d’une grande beauté visuelle. On ne peut cependant en dire autant de sa version du Boléro de Ravel, une chorégraphie avec les danseurs à l’unisson très impressionnante, mais qui finit par ressembler à un exercice de gymnastique suédoise. Malandain montre cependant que les deux mondes, celui de la danse classique et celui de la danse moderne, ne sont pas incompatibles et qu’il y a de multiples moments où la fusion tant souhaitée est une réussite. Un spectacle très digne donc, que le public a accueilli avec des applaudissements bien mérités.

n El Espectador, Manuel Drezner, 29 février 2012, Manuel Drezner

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LA DANSE À BIARRITZ # 49

Magliani, danseuse étoile en 1900

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Emmy Magliani

Enfant gâtée de la haute société espagnole, Emmy Magliani fut applaudie pendant la « Grande Guerre » au Liceu de Barcelone, au Real de Madrid, à Santander, Saint-Sébastien et Bilbao. « Partout, elle obtint un titre justifié de célébrité et tout particulièrement dans les soirées mondaines sous le patronage de la Cour Royale : elle eut même le très grand honneur d’être félicitée par S. M. le Roi d’Espagne et parla à la Reine. » ajoutent les lignes à sa dévotion. Auparavant liée à l’OpéraComique, elle y interpréta le répertoire, jusqu’à la création de Mârouf, savetier du Caire, le 15 mai 1914, un opéra d’Henri Rabaud, dont Mariquita avait réglé le ballet du 3ème acte. C’était le dernier succès de la saison, et fin juin, Pierre-Barthélemy Gheusi, le directeur de la salle Favart, connu à Biarritz pour en avoir fait son port d’attache1, mit en congé son personnel et prit la route de la Côte Basque avec femme et enfants. Fin juillet, personne ne pouvait plus douter de la Guerre, et c’est le 1er août, dans le Sud-Express qui le ramenait à Paris, que Pierre-Barthélemy Gheusi apprendra en gare de Poitiers l’ordre de mobilisation générale. Comme de coutume, l’Opéra-Comique resta fermé jusqu’en septembre, après, privé d’une grande partie de son personnel, il fit relâche et ne rouvrit ses portes que le 6 décembre, avec quelques volontaires. Mais Emmy Magliani était déjà en Espagne, loin des péripéties du conflit.

appréciée à Lyon, Marseille, Bordeaux et au Châtelet entre 1896 et 1901. Elle fut ensuite la pensionnaire de Raoul Gunsbourg à l’Opéra de Monte-Carlo où « elle triompha, entre autres, dans Coppélia, son ballet préféré » et dans « le brillant ballet de Faust, de Gounod, réglé par M. Saracco » en 1908.

Née à Turin, « cette jolie artiste qui dansait à ravir » était l’élève préférée de Gaetano Saracco de la Scala de Milan. Ce dernier, estimé pour sa danse puissante et souple, avait été le cavalier de Virginia Zucchi à l’époque de l’EdenThéâtre et des grands ballets de Luigi Manzotti et Luigi Danesi. Lui-même sera un chorégraphe de réputation à Bruxelles, Paris, Londres, Rome, SaintPétersbourg et à Monte-Carlo jusqu’en 1917, date à laquelle Jean Soyer de Tondeur, maître de ballet à Lyon lui succède. Pour la petite histoire, MataHari suivit ses leçons et d’aucuns prétendent qu’il se livrait à des activités d’espionnage. Mais revenons à Emmy Magliani, même s’il est malaisé de suivre sa carrière puisque celle-ci se confond avec celle de Térésa Magliani, une parente plus âgée, qui dansa à la Monnaie de Bruxelles de 1884 à 1887. Toutefois, étant dit qu’elle était « la danseuse étoile la plus applaudie de nos scènes lyriques », elle est probablement la « première danseuse noble »

Créé à Monte-Carlo, le 25 janvier 1921, ce ballet-pantomime en un acte, avait été une heureuse surprise. S’inspirant de La Fontaine, le compositeur Louis Urgel avait construit un scénario où humanisant la fable, il avait fait de

En 1919, à son retour d’Espagne, la presse l’annonce dans le rôle de la poupée de La Boîte à joujoux, de Claude Debussy au Théâtre-Lyrique du Vaudeville. Cette salle ouverte la même année dans l’ancien Théâtre du Vaudeville, était alors gouvernée par Pierre-Barthélemy Gheusi, lequel dans le cadre d’une soirée dédiée à Claude Debussy porta à la scène ce ballet « d’allégresse et de malice délicieuses » dont la création à l’Opéra-Comique avait été annulée en raison de la Guerre. Elle aura finalement lieu le 10 février 1919 dans une chorégraphie de Robert Quinault et Mariquita, qui signait là l’une de ses dernières œuvres. D’ailleurs, comme d’autres artistes de la scène parisienne, Emmy Magliani apportera son concours aux Adieux de la chorégraphe, le 16 avril 1920. Quelques mois plus tard, avant sa rentrée comme danseuse étoile à la Gaîté-Lyrique, elle obtint en septembre à Biarritz une série de brillants succès dans les ballets de Faust et de Thaïs, puis la saison suivante, dans Le Loup et l’Agneau, de Louis Urgel.


LA DANSE À BIARRITZ # 49

Un ballet bien français ! En effet, sans parler des Ballets suédois alors en plein essor, en 1920 les Ballets russes, accueillis par l’Espagne pendant le conflit, revenaient en force. Ils s’établirent à Monaco où, avant de céder sa place à Serge Diaghilev, René ComteOffenbach, le directeur de la troupe monégasque pu présenter quelques nouveautés dont Le Loup et l’Agneau qui profita d’une moisson de lauriers. Ce n’était peut-être que justice, même s’il nous faut souligner que Louis Urgel était plusieurs fois millionnaire. Car à la vérité, derrière ce nom se dissimulait à peine Louise Legru, veuve d’Hector Legru, un banquier parisien qui avait su se créer une place prépondérante dans le monde des affaires. Pour tout dire, aimant le théâtre, qu’elle avait pratiqué naguère, Louise Legru était la sœur de Marguerite Lynnès de la ComédieFrançaise, avec laquelle elle avait débuté aux Menus-Plaisirs en 1878. Le Loup et l’Agneau n’était pas son premier ballet. En effet, le 12 avril 1916 avait été créé à l’Opéra-Comique Lumière et Papillons, réglé par Mariquita. Camille Saint-Saëns avait alors déclaré à l’auteur – toute tremblante devant lui - que c’était charmant et fort bien écrit. Le 8 janvier 1925, Lumière et Papillons sera repris par Jeanne Chasles, l’érudite maîtresse de ballet, héritière du poste de Mariquita à l’Opéra-Comique. Pour revenir au Loup et l’Agneau, c’est avec la même connaissance approfondie de la chorégraphie que Jean Soyer de Tondeur le régla à Monte-Carlo, le 25 janvier 1921. Yetta Rianza et Robert Lizet y tenaient les rôles principaux. Quatre mois plus tard, le 14 avril 1921, le ballet sera repris par la troupe de la Gaîté-Lyrique, avec à sa tête Emmy Magliani et Charles Bergé, transfuge de l’Opéra, dans une chorégraphie d’un certain Bourdel, venu du même théâtre. Puis à Biarritz le 17 septembre 1921.

« La saison théâtrale se poursuit à Biarritz avec un succès constant. Le Loup et l’Agneau, de Louis Urgel, ballet pantomime, créé avec éclat cet hiver à Monte-Carlo, y remporte un véritable triomphe. Il est en effet rare de trouver dans un ballet, une aussi harmonieuse conception de la pantomime s’alliant à une musique aussi spirituellement appropriée. Et que dire de ces petits chœurs bretons qui accompagnent certaines danses ? Mlle Magliani et M. Bergé ont trouvé là l’occasion rêvée de faire valoir leur talent de mimes et de danseurs; il est impossible de déployer plus de grâce et d’harmonie alliées à une technique plus avertie. Le public enthousiaste leur fait fête et M. Léon Bérard, ministre des beaux-arts, qui assistait samedi à la représentation de ce délicieux ballet, a donné, à maintes reprises le signal des applaudissements. » Le Figaro 21 septembre 1921.

à Schubert, Chopin et Tchaïkovski, une « idylle 1830 » intitulée Les Quatre saisons. Emmy Magliani y figura au côté de Jean Fazil, un jeune danseur « svelte et alerte » qui se produisait d’ordinaire avec sa sœur, Eve. « Au printemps, une jeune fille rencontre un jeune homme qui l’aime. A l’été, les deux amants se sont épris à la passion. A l’automne, le jeune homme se lasse de l’intrigue. Pendant l’hiver, la jeune fille se désole d’avoir été abandonnée ». C’est dans « ce petit drame courant et toujours pathétique » dont le thème avait été imaginé par André Levinson, critique et historien de la danse, qu’Emmy Magliani apparut semble-t-il sur une scène française pour la dernière fois.

Avec Charles Bergé pour partenaire, Emmy Magliani reviendra à Biarritz le 23 août 1923 pour un récital au RoyalCinéma au cours duquel elle danse La Mort du cygne. C’est à cette époque que le peintre bordelais Jean-Gabriel Domergue, brosse une affiche les représentant. Portraitiste des grands noms de la scène et de l’aristocratie française, il avait un an plus tôt dessiné les toilettes et participé à l’organisation du Grand Bal du Second Empire, donné le 21 septembre 1922 à l’Hôtel du Palais. Seront présents : la Reine Victoria, le Shah de Perse et le Roi d’Espagne Alphonse XIII, admirateur on s’en souvient d’Emmy Magliani. Toutes les entrées du bal avaient été minutieusement réglées par Antonine Meunier, de l’Opéra, mais c’est une autre histoire. Après avoir parcouru l’Europe, Emmy Magliani réapparut à Paris en 1928 avec un nouveau partenaire, Terence Kennedy, dont on ignore tout. Pour services rendus aux arts, elle reçut en 1931 la manne violette d’officier d’académie, puis enchaîna les récitals de danse jusqu’au 3 avril 1935, date à laquelle elle participe à l’OpéraComique, à un gala donné au bénéfice de la Société de Secours des Amis des Sciences. Au programme, un étrange Lac des cygnes interprété par Serge Lifar et d’anciennes gloires des Ballets russes : Vera Trefilova, Olga Preobrajenska, Lioubov Egorova et Mathilde Kchesinska, puis sur des airs empruntés

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l’Agneau une bergère, et du Loup un séduisant ogre d’amour. « Ce ballet n’a rien de russe ni de suédois, nota Le Figaro, il est purement français, bien français il en a l’esprit, la grâce et le charme, son rythme est sûr et d’aplomb, la pantomime en est claire et expressive. Les chœurs, accompagnant certaines parties de la danse, en font un genre nouveau du plus heureux effet. Au moment où le ballet français tend à disparaître, il faut retenir celui-ci qui ne laisse rien à désirer sous tous les rapports. » Le Figaro, 4 février 1921.

Magliani et Bergé © Jean-Gabriel Domergue

(1) Pedro Gailhard, ex-directeur de l’Opéra de Paris, lui avait cédé en 1903, la Villa des Sables, édifiée en 1896 par le baron Albert de L’Espée, pour l’actrice Biana Duhamel. En 1911, il acquerra en plus la demeure Albert de L’Espée : le Château d’Ilbarritz.


SENSIBILISATION

EN BREF Boléro à Introdans A l’invitation de Roel Voorintholt et Ton Wiggers, directeurs de la compagnie Introdans qui fête son 40ème anniversaire, Françoise Dubuc, maîtresse de ballet au Malandain Ballet Biarritz, était aux Pays-Bas, du 19 au 30 mars 2012 pour transmettre Boléro de Thierry Malandain. Première à Arnhem le 7 septembre 2012.

Gaël Domenger en Russie

Ouverture Cubaine, par le Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque © Olivier Houeix

Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque Le 12 février 2012, 16 élèves du cycle 3 du Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque dont le département danse est dirigé par Elisabeth Lécussant ont présenté à la Scène nationale de Bayonne une adaptation d’Ouverture cubaine (ballet de Thierry Malandain créé en 1998 sur une musique de George Gershwin) transmis par Dominique Cordemans aux élèves de Valérie Hivonnait et Laurence Lanté. Par ailleurs, Fábio Lopez, danseur au Malandain Ballet Biarritz règle actuellement pour les élèves That’s my dress !, une chorégraphie sur des fragments de West Side Story de Léonard Bernstein, revisitées électroacoustiquement par Patrick Defossez et Michaël Benet qui sera présentée avec le quintet de cuivres de l’ORBCB le 13 avril prochain à 20h30 à la Gare du Midi de Biarritz dans le cadre de l’événement « ça va jazzer ».

Conservatoire à Rayonnement Régional de Nice Les 12, 13 & 14 avril 2012 A l’Auditorium Kosma, 12 élèves du cycle 3 spécialisé (horaires aménagés) du Conservatoire à Rayonnement Régional de Nice, dont le pôle danse est dirigé par Jérôme Bénézech, présenteront des extraits de Sextet (ballet de Thierry Malandain créé en 1996 sur une musique de Steve Reich) transmis par Dominique Cordemans.

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Rencontres UPPAdanse Les 7 & 8 avril 2012 à Bayonne-Biarritz, Dominique Cordemans participera aux 8ème Rencontres UPPAdanse organisées par Maryse Raffestin, maître de conférences, en partenariat avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et le Malandain Ballet Biarritz. Au programme : des stages et des ateliers, un concours chorégraphique inter-universitaire en solo, duo ou groupe. A la suite de ce week-end, comme chaque année, les lauréats seront ultérieurement accueillis en résidence au Centre Chorégraphique National pour participer à la création d’un jeune chorégraphe et aborder le répertoire de Thierry Malandain. En septembre, ils présenteront le travail réalisé pendant le festival Le Temps d’Aimer et se produiront en octobre dans les villes universitaires du Sud Ouest : Bordeaux, Bayonne et Pau.

Du 28 février au 17 mars 2012, Gaël Domenger était en résidence de création à Ekaterinbourg, pour créer une pièce chorégraphique pour six danseurs de la compagnie d’Oleg Petrov. Une seconde résidence est prévue du 10 au 26 avril 2012. La création, intitulée Dans la lumière de la lune, sur une musique de Gabriel Prokofiev, sera donnée pour la première fois à Ekaterinbourg les 25 et 26 avril et à Biarritz en septembre dans le cadre du Festival Le Temps d’Aimer.

Journal de bord Le Malandain Ballet Biarritz se produit actuellement avec trois programmes, voici au 13 mars 2012, depuis leur création, le nombre de représentations donné avec chacun des ballets : Mozart à 2 (1997) – 99 ; La Mort du cygne (2002) – 140 ; Boléro (2001) – 173 ; L’Amour sorcier (2008) – 101 ; Magifique (2009) – 82 ; Roméo et Juliette (2010) - 73

Concours International de Danse de Biarritz Dans le cadre du Concours International de Danse de Biarritz qui se déroulera à la Gare du Midi les 20, 21 et 22 avril 2012, Dominique Cordemans animera un atelier autour du répertoire de Thierry Malandain le samedi 21 avril. Renseignements Studio Ballet : 05 59 03 29 29

© Olivier Houeix

Cercle des Mécènes Le 7 février, une convention de mécénat entre la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique et le Centre Chorégraphique National a été signée à l’Hôtel du Palais. La Banque Populaire Aquitaine rejoint ainsi le Cercle des Mécènes du Malandain Ballet Biarritz et soutiendra durant trois ans les actions de sensibilisation à l’art chorégraphique auprès du jeune-public.


EN BREF Regards croisés 1ère édition Ballet T – Projet transfrontalier San Sebastián/Biarritz Teatro Victoria Eugenia/Malandain Ballet Biarritz A l’initiative de l’Institut Français de Bilbao, et en partenariat avec l’Institut Culturel Basque, « Regards croisés » est une collaboration transfrontalière entre la Fundición de Bilbao et le Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontières du Malandain Ballet Biarritz animé par Gaël Domenger. Un événement constitué d’ateliers, de répétitions publiques et de représentations. Dans le cadre de cet échange entre les Pays Basques Nord et Sud, les compagnies Natxo Montero et Organik ont été accueillies à Biarritz les 13, 14 & 15 janvier 2012, ainsi que les étudiants de l’INSA Toulouse pour une présentation, le 15 janvier d’un travail réalisé avec le chanteur basque Beñat Achiary et Gaël Domenger. De son côté, ce dernier a présenté sa création « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard » les 3 et 4 février à la Fundición de Bilbao et animé un atelier chorégraphique.

« Je me souviens … Oroitzen naiz… » à Bilbao « Je me souviens … Oroitzen naiz… » de Mizel Théret, mettant en scène Philippe Oyhamburu, Jean Nesprias et Koldo Zabala, trois personnalités ayant consacré leur existence à la danse et à la culture basque, coproduit par le Malandain Ballet Biarritz / Ballet T et l’Institut Culturel Basque, a été donné à Bilbao le 3 mars 2012, Salle BBK (Bilbao Bizkaia Kutxa). Une navette Biarritz-Bilbao a permis à 20 personnes d’assister au spectacle et à la rencontre en trilingue avec le public.

La Brasserie des Arts © Olivier Houeix

Avenue Foch et plus Sans parler du magasin Photo Disques Nazeyrollas, qui dans sa vitrine du 10 avenue du Maréchal Foch expose à Biarritz foule de DVD de danse dont ceux du Malandain Ballet Biarritz, deux établissements de la même avenue nouvellement rénovés : le Bar du Jardin et la Brasserie des Arts, ont décoré leurs salles de restaurant de grands formats de Magifique et de Roméo et Juliette dus à Olivier Houeix. A cela, il faudrait ajouter la Brocante O’Plus à Anglet que Thierry Malandain, interrogé par le Journal Sud Ouest a oublié de citer dans « ses bons plans au Pays basque ». Collectionneur de tout ce qui a trait à la danse, il y a découvert en janvier dernier une curiosité : une miniature à l’huile de 1842, signée « Coralli » et représentant le décor du 2ème acte de Giselle (ballet chorégraphié par Jean Coralli et Jules Perrot en 1841). 170 ans plus tard, cette peinture se retrouve au 23 avenue Foch, siège du CCN.

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Les Ethiopiques de mars A Bayonne, Le Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontières du Malandain Ballet Biarritz dirigé par Gaël Domenger et les élèves de l’Option « Art Danse » du Lycée André Malraux de Biarritz guidés par Lucie Augeai et David Gernez de la Compagnie Adéquate ont participé du 19 au 24 mars 2012, aux 4ème Ethiopiques, un évènement culturel organisé par l’association Ezkandrai. Programme détaillé sur www.ethiopiques.fr

Le Bar du Jardin © Olivier Houeix

Giselle © Coralli 1842


CALENDRIER

AVRIL > JUIN 2012 centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques

Représentations en France

Gare du Midi 23, avenue Foch F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com

05/04

Bergerac

Roméo et Juliette

13/04

Reims

extraits « Lucifer » et « Une dernière chanson » (scolaire)

14/04

Reims

Boléro / Lucifer / Une dernière chanson (création)

15/04

Reims

Boléro / Lucifer / Une dernière chanson (création)

17/04

Joué les Tours

Roméo et Juliette

20/04

Niort

Roméo et Juliette

22/04

Beaupréau

Magifique

24/04

Cherbourg

Boléro / Une dernière chanson (création) / L’Amour sorcier

25/04

Cherbourg

Boléro / Une dernière chanson (création) / L’Amour sorcier

03/05

Biarritz

L’Amour sorcier (scolaire)

04/05

Biarritz

L’Amour sorcier (scolaire) + Rendez-vous sur la quai de la Gare (Tout public)

11/05

Massy

Magifique

12/05

Massy

Magifique

14/05

Blagnac

Roméo et Juliette (scolaire et tout public)

Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

15/05

Blagnac

Roméo et Juliette (scolaire et tout public)

24/05

Bruges

Lucifer/Une dernière chanson/Boléro

26/05

Bayonne

Une dernière chanson/La Mort du cygne/Boléro

Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studio Gaël Domenger

Président Pierre Durand Vice-Président Pierre Moutarde Trésorier Marc Janet Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur délégué Yves Kordian Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Raphaël Canet, Giuseppe Chiavaro, Mickaël Conte, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Michaël Garcia, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Claire Lonchampt , Fabio Lopez, Nuria López Cortés, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Nathalie Verspecht, Laurine Viel, Daniel Vizcayo Professeur invité Angélito Lozano

Administrateur Jacques Jaricot Comptable Arantxa Lagnet Responsable de communication Sabine Lamburu Assistante de communication, responsable de la numérisation Mélissandre Lemonnier Accueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Philippon Chargée du développement transfrontalier Carine Laborde Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié

Mécénat et Partenariat Georges Tran du Phuoc Attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications Consultant en communication Frédéric Néry  /  Yocom Photographe Olivier Houeix San Sebastián Centre Chorégraphique Transfrontalier / Fonds européens interreg IV A

Représentations à l’étranger 19/05

Allemagne/Saarlouis

Lucifer/L’Amoursorcier/Boléro

20/05

Allemagne/Leverkusen

Lucifer/L’Amour sorcier/Boléro

Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur délégué Carine Laborde suivi du projet Mélissandre Lemonnier communication Arantxa Lagnet relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Amaia Almirall directrice Norka Chiapuso direction de programmation Maria Jose Irisarri suivi administratif Koldo Domán suivi des actions Numéro Directeur de la publication Thierry Malandain Conception & design graphique Frédéric Néry Imprimeur SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.malandainballet.com

livres • affiches • programmes • DVDs vidéo • ligne vestimentaire exclusive 64 www.malandainballet-boutique.com

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Régisseur général Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard Régie plateau Chloé Bréneur Régie son Jacques Vicassiau, Nicolas Rochais Technicien plateau Gilles Urrutia Réalisation costumes Véronique Murat Régie costumes Karine Prins Construction décors & accessoires Alain Cazaux Technicien chauffeur Thierry Crusel Agents d’entretien Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino


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