Numéro 61 - Janvier/Mars 2014

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JANVIER  > MARS 2014

ÉDITO PAGE 3

ACTUALITÉ PAGE 4

DANSE À BIARRITZ #56 PAGE 8

SENSIBILISATION PAGE 14

LE LABO PAGE 15

JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

EN BREF PAGE 15

CALENDRIER PAGE 16

Ellyce Daniele & Mickaël Conte, Cendrillon © Johan Morin


Daniel Vizcayo & Miyuki Kanei, Cendrillon Š Olivier Houeix

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ÉDITO Etre à l’affiche du Centre National de la Danse, on pourrait croire qu’il est facile d’atteindre ce but lorsque l’on dirige un Centre Chorégraphique National. Mais dans mon beau chemin si plein d’obstacles, il aura fallu attendre douze ans et la direction de Monique Barbaroux (2007-2013). C’est pourquoi, au moment où elle quitte ses fonctions, je la remercie franchement de ses vues larges sur la danse. Entamée par le prêt d’expositions révélées à Biarritz dans le cadre du Temps d’Aimer, la collaboration avec son équipe aura été marquée en 2010 par une conférence dansée au titre impertinent : « classiques au présent », puis en lien avec la saison du Théâtre National de Chaillot, par notre récente participation aux « danses partagées » et à un bal, le 13 décembre dernier. Lors de ce bal, animé par plusieurs danseurs de la compagnie, Arnaud Mahouy, en tête, on dansa à fond de train, on se trémoussa en cadence, naturellement on rit, on fit la fête. Mais selon une expression qui se répète de bouche en bouche depuis 1830, était-ce : « danser sur un volcan » ? Car parmi d’autres colonnes de fumée, c’est-àdire une série de pétitions révélatrices d’un malaise du monde chorégraphique, le 19 décembre, afin « de défendre la survie de la danse et son avenir », les élèves-danseurs du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris appelaient à la « Mobilisation générale ». Les mots sont forts, mais si je peux me permettre un sentiment personnel, ils n’ont pas tort. Car la mode ne se souciant pas d’être sensée et juste, si l’on parle seulement de la danse classique, ce n’est pas l’heure exquise, puisque sans parler de la création, de la baisse des effectifs dans les formations diplômantes, le niveau des jeunes danseurs français va décroissant. Qu’y faire? « La danse se meurt, la danse est morte ! » : avec des larmes dans la voix et dans l’indifférence des gouvernements qui lui accordaient tout juste ce qu’il était impossible de lui refuser, ce cri d’alarme poussé par celles et ceux qui considéraient la danse comme leur vie et leur tout, a plusieurs fois retenti dans notre histoire. Pour tout dire, d’autres peu enclins à goûter la nouveauté clamèrent aussi leur détresse. Reste qu’il fut une époque où l’Europe s’arrachait à prix d’or les artistes français et qu’au mitan du XIXe siècle l’art et l’école déclinant par manque de considération, mais aussi par dilettantisme et mauvais vouloir, on alla à l’étranger chercher des étoiles et des chorégraphes faute d’en trouver dans notre ciel dansant. Les snobs n’appréciant généralement que ce qui se recommande d’une provenance exotique étaient ravis. C’est ainsi que la scène française connut des décennies italiennes avant qu’il ne faille avoir l’accent russe.

« Quelqu’un a dit : En France, on danse avec ses pieds ; en Russie, on danse avec son âme… C’est bien possible, mais quand on s’occupera de notre estomac, en France, vous verrez comme l’âme nous poussera vite ! » confiera en 1918 un danseur sans compromettre son incognito, car un faiseur d’entrechats devait alors danser et se taire. C’est toujours vrai, mais il y aurait une faiblesse à ne pas dire ouvertement et sans amour forcené du clocher, que ce sont des pays de l’Est, de Chine, de Corée, du Japon, d’Amérique Latine, d’Espagne, etc. que les danseurs poussent aujourd’hui la porte. Qu’y faire ? Devant cette concurrence, il y a naturellement une grande inquiétude parmi les jeunes danseurs, d’autant que le tour de France des compagnies à vocation classique est maintenant rapidement accompli. Même désarroi pour les professeurs consciencieux et pour les parents des enfants qui ont des rêves d’avenir. En province à qui se vouer, où les envoyer pour parfaire leur formation dans de bonnes conditions ? Tout passe, tout change, il n’y a pas si longtemps, la profession était réservée de manière générale aux personnes d’origine modeste qui nourrissaient l’espoir de franchir les barrières de classe en s’imposant à la scène. Aujourd’hui, vu le prix de tout, mieux vaut être bien né. Qu’y faire ? Faire tapisserie et espérer qu’une évolution en sens contraire se produise ? Attendre le salut de l’étranger comme par le passé ? Tout revoir ? Non, il y aurait au pessimisme quelque exagération, mais alors que nous disposons d’un réseau d’enseignement très développé, reconsidérer au sein des conservatoires les spécificités de la danse classique serait déjà un grand pas. Plus loin, respecter l’infinie variété des expressions chorégraphiques sans les contraindre à suivre avec une docilité canine les impulsions de la mode serait également salutaire. Etre subversif est légitime et nécessaire, pour autant, n’asphyxions pas la danse avec l’idée fixe que l’inédit est la qualité suprême quand la fréquentation d’un spectacle chorégraphique n’est déclarée que par 8% des français *. Pourtant, en captivant, les yeux, les oreilles et les sens, en remuant les émotions, en replongeant l’homme dans son humanité, la danse est une force qui peut produire des miracles.

n Thierry Malandain, janvier 2014 * Source Ministère de la Culture et de la Communication, octobre 2012


ACTUALITÉ

Biarritz

Cendrillon Représenté à Biarritz du 19 au 22 décembre, Cendrillon a été vu par 5.200 spectateurs parmi lesquels une cinquantaine de chefs d’entreprise à l’initiative du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Aquitaine, Laurent Courbu et du directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie Bayonne Pays Basque, Bernard Darretche.

Claire Lonchampt & Raphaël Canet, Cendrillon © Olivier Houeix


LA PRESSE EN PARLE

Thierry Malandain, la tête dans les étoiles

Le Sang des étoiles au Ballet du Rhin

Le patron du Malandain Ballet Biarritz a reçu une longue ovation lors de la première, mercredi soir à Mulhouse, comme rarement un chorégraphe invité au Ballet du Rhin. Un accueil qui a dû mettre du baume au cœur de ce rare représentant du néoclassicisme en France, longtemps méprisé dans l’Hexagone alors qu’il fait montre d’un talent exceptionnel à faire vivre un langage qu’on croit à tort figé, compassé. C’est notamment le cas dans Le Sang des étoiles, pièce créée en 2004 et expressément choisie par Ivan Cavallari, mettant en scène l’amour brisé

tresse en un langage à nul autre pareil, et donne une étrange réalité aux idées les plus inhabituelles. Son Sang des étoiles, demeuré comme l’un de ses réalisations les plus originales, mène très loin, mais le guide s’y efface discrètement derrière le champ des possibles ouverts par le chorégraphe. L’homme, discret et volontaire, cherche parfois sa voie dans les messages des astres : ici Malandain se rallie au mythe antique de Callisto, séduite par Zeus et métamorphosée en Ourse puis en constellation. Le thème, plus qu’étrange, lui permet d’accrocher au passage nombre de réflexions récurrentes dans son parcours, outre un rappel bizarrement baroque des lourdeurs Second Empire qui envahirent Biarritz, port d’attache de Malandain, lorsque Waldteufel y dirigea l’Orchestre du casino Bellevue avant de conduire les bals impériaux aux Tuileries et à Compiègne. Et comme ces étoiles ont du sang viennois, elles tournoient, tournoient sur ces valses devenues ici un étrange bal cosmique.

Le Sang des étoiles © Olivier Houeix

Au lieu de tenter une classique transposition du mythe et d’en faciliter la compréhension, Malandain joue avec les costumes, de pourpoints en crinolines, enlevant le haut, puis le bas, puis les raccordant, en des ensembles volontairement pesants, dignes de Schönbrunn, avant de mêler les principaux personnages en des duos d’une incroyable finesse, empreints d’une poésie à la fois éthérée et érotique. Curieux mélange. Alternant Mahler avec les flonflons faussement joyeux du monde viennois, il crée une sorte de grande roue, qui donne un peu le vertige.

A l’invitation d’Ivan Cavallari, directeur du Ballet de l’Opéra national du Rhin, le Sang des étoiles remonté par Françoise Dubuc, assistée de Giuseppe Chiavaro et Frederik Deberdt, a été représenté à Mulhouse du 16 au 19 octobre, à Colmar les 3 et 5 novembre et à Strasbourg du 13 au 17 novembre.

de Callisto pour Zeus, qui la sauvera in extremis de la mort projetée par la jalouse

Héra en la transformant en constellation. Malandain alterne certes classiquement scènes de groupe enjouées (très ironiquement accompagnées par Strauss ou Waldteufel) et pas de deux déchirants (sur des chants de Mahler), mais déroule son récit en multipliant les Zeus et les Callisto… Chez lui, c’est le ballet qui fait corps avec le personnage, chaque interprète enrichissant la narration de sa personnalité – visible bonheur pour les danseurs. Très intelligemment utilisé dans cette œuvre brillante et réglée au cordeau, le procédé culmine dans la séquence de métamorphose de Callisto en ourse, où s’alignent des danseuses de plus en plus « oursifiées », avant que tous ne tombent masque et costume, et quadrillent l’espace la tête déjà dans les étoiles. Magnifique !

n L’Alsace, Gilles Haubensack, 19 octobre 2013 Thierry Malandain a sa voie lactée personnelle et assure-t-il, il préfère « faire acte poétique que politique ». Heureusement, car le monde s’y perdrait ! Lui rassemble des bribes de souvenirs, de rêves, de références personnelles, les

Le ballet, qui se termine sur une étonnante citation de la Bayadère, plus nostalgique que cocasse, puisque les ombres y sont remplacées par des ours blancs - allusion à La Grande et la Petite Ourse, mais aussi à la mort de la banquise - a toujours connu un énorme succès depuis sa création à Biarritz, en 2004. Ivan Cavallari, qui ouvre désormais le Ballet du Rhin à de nouvelles sources d’inspiration, a eu une excellente idée en inscrivant cette pièce hors normes au répertoire du Ballet du Rhin. Idée d’autant plus excellente qu’on n’a guère la possibilité de voir du Malandain en France autrement que dansé par Ballet Biarritz. La compagnie rhénane en donne une version savoureuse, plus légère peut-être que celle de la troupe habituelle du chorégraphe, habituée à tous ses fantasmes. Plus de fluidité peut-être dans les pas de deux, grâce à des danseurs qui ont davantage gardé le contact avec le ballet classique, moins d’expressivité sans doute. Mais un égal et étrange bonheur, qui entraîne hors du temps. Désorientant, comme souvent avec Malandain.

n ConcertClassic.com, Jacqueline Thuilleux, 19 novembre 2013

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ACTUALITÉ Biarritz

Regards Croisés Begirada gurutzatuak Danse contemporaine Pays Basque

Ce projet réunit à l’initiative de l’Institut Français de Bilbao, le LABO du Malandain Ballet Biarritz et la Fundición de Bilbao. L’idée est de favoriser les échanges artistiques et chorégraphiques entre le Nord et Sud du Pays Basque. Il permet ainsi à des compagnies de danse contemporaine émergeantes de présenter leur travail et d’aller à la rencontre de leur public tant au Nord qu’au Sud du Pays Basque. Chaque année, des échanges passionnants entre les artistes et le public sont organisés autour des spectacles : ateliers, répétitions publiques, rencontres… Jeudi 6 février 20:30 Biarritz  /  Colisée

Fácil

Cielo Raso / Igor Calonge Chorégraphie : Igor Calonge Interprètes : Andrea Quintana, Igor Calonge Lumières : Pedro Fresneda Musique : Chopin, Debussy, Boccherini Subventionné par le Gouvernement Basque Collaborations : Teatro Ensalle, Dantza Gunea La pièce d’Igor Calonge se déroule dans un espace théâtral intérieur conventionnel. Deux personnages semblent se réveiller face à quelque chose d’imminent, mais qui ne se matérialise pas. La chorégraphie essaie de se connecter au subconscient des danseurs et génère une tension croissante, une atmosphère de paix incommode. Les deux danseurs montrent leur manque de communication. La question éternelle du « Pourquoi le facile n’est pas possible ? » est soulevée.

Vendredi 7 février 20:30 Biarritz  /  Colisée

Self

Matxalen Bilbao Chorégraphie, interprétation : Matxalen Bilbao, Robert Jackson Lumières: David Alcorta Musique : Borja Ramos Collaborations : Blanca Arrieta, Izaskun Santa Subventionné par le Gouvernement Basque Accueil en résidence : La Fundición, Muelle3

Self est un duo qui explore la rencontre avec l’autre, en examinant à la fois les dissemblances et les possibles similitudes. Il pause les bases d’une réflexion sur la singularité et la subjectivité comme caractéristiques indispensables de l’identité. Dans ce travail, Matxalen Bilbao ne suit pas une narration liée à une image spécifique. Elle s’intéresse à la manière de convertir son introspection en une expérience réelle.

n Les représentations seront suivies d’un échange avec les artistes.

© Gabrielf

Tarifs 1 spectacle : 12 € / Tarif réduit* 10€ 2 spectacles : 20€ Réservations Office de Tourisme de Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.biarritz.fr *(demandeurs d’emploi, moins de 25 ans, Amis du Ballet, carte Synergies, carte Topopass)

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16:00  > 18:00 Biarritz Gare du Midi  /  Grand Studio Atelier Découverte animé par Gaël Domenger du LABO du Malandain Ballet Biarritz pour les élèves de l’Ecole Supérieure d’Art des Rocailles de l’Agglomération Côte Basque Adour de Biarritz 19:00 Biarritz Gare du Midi  /  Grand Studio Répétition publique Cielo raso  /  Igor Calonge et Matxalen Bilbao Chaque compagnie présentera un extrait de sa création suivi d’un échange avec le public. Un atelier autour des chants traditionnels basques sur les oiseaux, sera ensuite proposé sous la direction de Mizel Théret (Regards Croisés 2013), accompagné de Johanna Etcheverry et Beñat Axiary.

n Entrée libre sur réservation Tél. 05 59 24 67 19

Jeudi 6 février 14:30  > 16:30 Biarritz Gare du Midi  /  Grand Studio Atelier animé par Matxalen Bilbao pour les élèves de l’Université Pau Pays de l’Adour du conservatoire Maurice Ravel Côte Basque et de l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse.

16:00 > 18 :00 Biarritz  /  Médiathèque Atelier animé par Julien Conan et Alexis Clay du Pôle Recherche de l’ESTIA pour les élèves du BTS Audiovisuel et de l’Ecole Supérieure d’Art des Rocailles de l’Agglomération Côte Basque Adour de Biarritz. Expérimentation de la « motion capture » (capture du mouvement) et découverte du monde virtuel du spectacle Debussy 3.0 : La Mer. Atelier ouvert au public samedi 8 février entre 14h et 17h

n Entrée libre sur réservation

Regards Croisés à Bilbao Samedi 8 mars 20:00 Bilbao  /  Fundición Dimanche 9 mars 19:00 Bilbao  /  Fundición

Médiathèque de Biarritz Tél. 05 59 22 58 60 dpt.image@biarritz.fr 18:00  > 19:00 Biarritz  /  Médiathèque Présentation de la collaboration entre le LABO du Malandain Ballet Biarritz et ESTIA Recherche autour de projets Art / Sciences. Projection de deux documentaires réalisés par Frédéric Néry  /  Yocom, suivi d’un échange avec les acteurs du projet.

n Entrée libre sur réservation Tél. 05 59 24 67 19

© Pierre Ricci

Mercredi 5 février

© Johan Morin

Autour des spectacles

Vendredi 7 février 15:30  > 17:30 Biarritz Gare du Midi  /  Grand Studio Atelier animé par Igor Calonge / Compagnie Cielo raso pour les horaires aménagées du conservatoire Maurice Ravel Côte Basque et l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse. 18:00  > 19:00 Biarritz Gare du Midi  /  Grand Studio Présentation publique du travail des élèves de l’INSA La section Danse-Etudes de l’Institut National de Recherches Appliquées de Toulouse (INSA) parrainée par Thierry Malandain, présentera une courte pièce réalisée en collaboration avec Olatz de Andrés, chorégraphe de Bilbao qui a participé à l’édition précédente de Regards Croisés.

n Entrée libre sur réservation Tél. 05 59 24 67 19

Cie Samuel Mathieu Chorégraphies : Samuel Mathieu

La Performante

Cette improvisation rend hommage à l’art dans sa globalité, en ramenant l’oeuvre globale d’un artiste à une performance unique. Une pièce de danse, une pièce en mouvement qui va chercher sa construction dans la gestion du temps matérialisé par 16 métronomes...

Performance #2 ou le Déclin

Un duo porté au paroxysme de sa matière et de son intimité. Violence et tendresse du rapport amoureux, simple et épuré, fusionnel, cette performance physique n’a pour but que de laisser entrevoir l’émotion des corps, la poésie d’un sentiment intime, universel.

n Informations la Fundición  /  Bilbao Tél. 0034 944 753 327 www.lafundicion.org


LA DANSE À BIARRITZ # 56

« Fille de l’harmonie et inventée pour le plaisir » (2), la danse fut longtemps un gage de virilité et d’honneur pour les hommes, et lorsqu’en 1806, Joseph Berchoux dans La Danse ou les Dieux de l’Opéra fait de la France du 1er Empire « la nation la plus dansante de l’univers », il exagère à peine, car depuis le golfe de Naples jusqu’à la mer Baltique, elle expédie alors dans toute l’Europe les représentants de son école. Mais les flots sont changeants. En effet, en détournant à son profit la Révolution de 1830, la grande bourgeoisie ne va pas seulement accaparer le pouvoir économique et politique, elle va aussi concentrer le pouvoir social, c’est-à-dire la capacité de former l’opinion et d’agir sur elle. Ainsi, sous l’effet d’un retour du religieux et des schémas moralisateurs, sous l’influence complexe du romantisme qui innervé par la religion divise l’esprit et la matière, le bien et le mal, le beau sexe et le sexe laid, et au cœur de cette dualité fait de la femme un idéal de pureté à l’image de la Vierge Marie ou une descendante d’Eve vouée aux vices de toutes sortes, les littérateurs garants de l’identité masculine vont vouer aux gémonies les hommes qui font « métier d’étaler leurs formes au grand jour du lustre et de la rampe ».

Georges Saracco

Georges Saracco • photo : Klary Archives municipales de la ville de Bruxelles

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L’Eden Théâtre

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« Les danseurs qui font des grâces et pivotent sur eux-mêmes, nous en demandons l’abolition formelle ; un solo de danseur nous paraît même un attentat à la grâce ; une femme peut avoir l’air de dire : « Regardez-moi », mais un homme ! » (1)

En ouvrant avec Théophile Gautier, pour lequel un danseur était quelque chose de monstrueux et d’indécent qu’il ne pouvait concevoir, on pourrait faire un livre riche d’invectives, mais lisons seulement Alphonse Leveaux, puisque son nom dit tout. « Reconnaissons que la danse est un art, une science même; mais laissons-la aux grâces féminines. Je mettrais volontiers la suppression du danseur sur nos théâtres au nombre des plus grands progrès du siècle où nous sommes. Il y en a beaucoup qui sont contestables; celui-là ne l’est pas. » (3) En dépit de ce discrédit et de la préférence donnée au « ravissant » travesti, quelques danseurs spécialement doués seront capables de susciter l’adhésion du public. Hors de l’Opéra de Paris, citons Etienne Laurençon, Alexandre Bertotto, Léon Espinosa, Augustin Berger et parmi les Italiens, Gaetano Domenico Sarraco qu’on prénommera Georges ou Giorgio. « Ceux qui ont pu le voir ne l’ont pas oublié. Rappelez-vous, il tournait, tournait sur le pied gauche, la jambe droite tendue, et c’était vertigineux.» (4)

Réputé pour son élévation et sa souplesse, Sarraco qui triompha dans toutes les capitales, naquit à Gênes le 25 avril 1856. Fils de Maddalena Balbo et de Giuseppe Saracco, mime au Teatro della Pergola de Florence, il étudie à Milan auprès de Carlo Blasis (1797-1898) et de Giovanni Lepri (1850-1860) avant de débuter au Teatro Quirino de Rome en 1874. On l’applaudit ensuite à Florence, Pise, Turin où tout en partageant la scène avec Giovannina Limido, « un bijou d’acier, doué à la fois de la souplesse et de la rigidité d’une lame andalouse » (5), il chorégraphie ses premiers ballets : Battaglione d’amore et Nadilla. Nous sommes en 1876, il a vingt ans. On le retrouve à Florence en 1880, l’année suivante à Turin réglant la Fête du printemps d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Enfin, en 1883, à Paris pour l’ouverture de l’Eden-Théâtre. C’est à l’imitation d’une salle construite sous ce nom à Bruxelles qu’on eut l’idée d’élever, rue Boudreau, un établissement du même genre. Pouvant contenir avec les promenoirs 4.000 spectateurs, les directeurs (6) ne voulant pas faire petit ouvrirent avec Excelsior de Luigi Manzotti (1835-1905). Créé à Milan en 1881, ce ballet gigantesque prêtait à une succession de tableaux célébrant à travers le triomphe de la Lumière sur les ténèbres, les innovations du siècle. Parmi les 469 personnes chargées d’interpréter cette féerie dansée, le corps de ballet se composait de 104 danseuses, cinq mimes, trois 1ères danseuses de rang français, trois 1ères danseuses de rang italien, et à une époque où l’Opéra ne comptait qu’une poignée de sujets masculins, 54 danseurs, huit mimes et deux premiers danseurs : Giovanni Cammarano et Gaetano Saracco. Le succès d’Excelsior, qui connut plus de 500 représentations en un an, fut énorme, les journaux parlant à pleines colonnes des splendeurs de la mise en scène et de la discipline extraordinaire de cet immense personnel manœuvrant sans un faux pas. Ces fastueux déploiements, ces mouvements kaléidoscopiques exécutés avec précision, la virtuosité des solistes, tout ce par quoi se distinguait le ballet italien, les gardiens du Temple, attachés au style noble de l’école de danse française, feront remarquer, que ce qui plaisait par le piquant de la nouveauté, était d’un art facile et grossier. Le chroniqueur théâtral, Arnold Mortier répondant que « le jour où les danseuses de Mérante (7) seront disciplinées comme celles de Manzotti, on verra des merveilles ». (8) En alternance avec Cammarano dont l’agilité était prodigieuse (9), Saracco tint dans Excelsior les rôles de Valentin et de l’esclave, jusqu’à l’automne 1883, après quoi il retourna à Milan. Sans renoncer à son premier succès, l’Eden afficha dès novembre 1883, Sieba, ballet tiré d’une légende scandinave. Concession au goût français, malgré 65 danseurs conduits par Cammarano et l’élégant Attilio Bonesi, les rôles de Sieba et du roi Harold seront


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LA DANSE À BIARRITZ # 56

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tenus par deux femmes : Virginia Zucchi et en pourpoint de velours rouge, Elisa Saracco. Etait-elle la sœur de Georges Saracco ? On l’ignore, reste qu’elle jouera ensuite Roberto, le jeune officier de la Cour d’amour, auprès d’Elena Cornalba puis désertera l’Eden pour s’engager dans les liens du mariage avant de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis. De son côté, après Milan et une tournée aux Etats-Unis, Sarraco sera engagé à l’Alhambra à Londres où il rencontre et épouse la chanteuse lyrique Emma Davies. Il y débute en juin 1885 dans Mélusine de Joseph Hansen (1842-1907) dont : la Muse de Biarritz et les Danses grecques serviront l’inauguration du Casino Municipal de Biarritz le 17 août 1901. Autre détail, dans Mélusine, Sarraco succèdera à Miss Matthews, car après avoir été impressionnés par la virtuosité d’Enrico Cecchetti (1850-1928) dans Excelsior en 1884, les londoniens accepteront plus tôt qu’à Paris de voir les premiers rôles masculins remplis par des hommes. Enfin, dans Mélusine, Saracco laissera à Félix Rémo, auteur de l’Égalité des sexes en Angleterre ce souvenir : « il a le talent de tourner sur lui-même avec une telle rapidité qu’on ne perd pas de vue sa figure. Cela rappelle le mot du marseillais qui pouvait courir autour d’un arbre avec une telle vitesse, qu’il voyait son propre dos. » (10)

Après Londres, Saracco signa à Bruxelles comme 1er danseur au Théâtre de la Monnaie, avant de succéder à Hansen au poste de maître de ballet. Il obtint tout d’abord une véritable ovation avec Adelina Rossi dans les Templiers, opéra de Henry Litolff (25 janvier 1886). Avec cette danseuse « douée d’un jarret d’une solidité à toute épreuve et d’une tête vraiment expressive », à compter du 31 mai 1886, il paraît à l’Eden, dans le rôle du chef des Thugs de Brahma, réglé par Achille Balbiani d’après Hyppolite Montplaisir (11) « Il serait injuste de ne pas célébrer M. Saracco, le nouvel homme en caoutchouc […] ce sauteur bipède a conquis tous les suffrages » avoue un commentateur (12). En juillet, tandis que Carlotta Brianza, qui dansera à Biarritz en 1913, puis Antonietta Bella arrivent de Milan pour renforcer la troupe, il interprète avec la seconde un pas de deux qu’elle venait de créer dans Amor de Manzotti. Remplacé fin août par Vittorio Natta, il retourne à Bruxelles où le béret sur l’oreille, le bâton en mains, il signe : Myosotis, musique de Philipp Flon (11 décembre 1886), le Lion amoureux de Félix Pardon (22 mars 1887), Sylvia de

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Léo Delibes (2 février 1888), Milenka de Jan Blockx, (3 novembre 1888). Il passe ensuite quatre mois à Rome et revient à Bruxelles où il pourra lire en 1890 : « La vue d’un homme qui danse me produit l’effet d’un grincement... Eh bien ! Malgré tout, j’aime Saracco. J’aime sa danse rythmée, cadencée, puissante et souple à la fois ; j’aime ses pas bien masculins, ses sauts audacieux ; son allure mâle; j’aime son physique dur, déterminé; j’aime surtout en lui l’heureux mélange du danseur et du mime. Une seule chose me le gâte : le bandeau sur le front, pommadé, luisant. Mais pour être homme, en doit-il moins être danseur ? » (13) Applaudi à Moscou, Saint-Pétersbourg, Odessa, Genève, Londres, il monte parallèlement plusieurs ballets. Ainsi, le Cœur de Sita, légende hindoue à l’Eden (19 mai 1891). On saluera la discipline « d’un corps de ballet merveilleux », « la gracieuse et savante » Angelina Striscino et le 1er danseur Théophile. (14) Egalement en 1891, Sylvia à Moscou au Théâtre Maly avec Adelina Rossi, puis un an plus tard avec Eva Sarcy au Théâtre Fantasia. Toujours, à Moscou, il créé pour Brianza, « merveilleuse de grâce et de vivacité » le Succès de l’amour. Leur collaboration se poursuit à la Scala avec Sylvia (29 décembre 1894). Quelques mois après, « avec un luxe de mise en scène absolument féerique », il reprend la Maladetta. Créé à l’Opéra, le 24 février 1893, ce ballet de Joseph Hansen, Paul Vidal pour la musique et Pedro Gailhard pour le livret sera élaboré à Biarritz. En effet, tout en se reposant de ses fatigues directoriales, Gailhard y mettait sur pied ses saisons artistiques. Saracco redonnera la Maladetta avec un gros succès à Rome au Teatro Argentina (1er février 1896). « Une des plus chaudes manifestations qu’on ait vues, dira la presse, le public se levant, le chorégraphe revint saluer avec une bannière italienne qu’il agitait au milieu des applaudissements ». (15) Lié à la Scala, c’est encore pour Brianza qu’il règle Coppélia d’après Arthur Saint-Léon en 1896 et sous les indications de Marius Petipa, la Belle au bois dormant dont la danseuse avait créé le rôle titre à SaintPétersbourg en 1890. Ce chef d’œuvre de Petipa ne sera repris qu’en 1921 à Londres par les Ballets russes de Diaghilev. Faisant ses adieux à la scène, Brianza incarnera alors la Fée Carabosse, tandis qu’Igor Stravinski avait retravaillé la partition de Tchaïkovski à Biarritz. En 1897, en association avec Berthe Bernay, une « altesse d’art » qui après une carrière de plus de vingt ans à l’Opéra, devint professeur et chorégraphe, le 12 avril, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, il dessine les ballets de la Montagne enchantée. Le 7 mai pour l’ouverture du Théâtre Marigny,

tout en jouant le principal rôle, il signe le Chevalier aux fleurs. Passant pour le « plus puissant maître moderne que possède la France » (16), en décembre 1897, pour Brianza, il met en scène Javotte de Camille Saint-Saëns à Milan. Notons en passant que ce ballet avait été créé simultanément à Lyon par Jean Soyer de Tondeur (7 décembre 1896) et à Bruxelles par Camille Laffont (25 décembre 1896), deux danseurs et chorégraphes oubliés tout comme Alfred Lamy qui réglera Javotte à Royan en 1897. Et la chorégraphie n’étant pas qu’une affaire d’hommes, suivront, Adelina Gedda à Rouen en 1897, Mariquita à Paris et Linda Pastore à Gand en 1898. Cette année-là, Saracco s’entend avec Jules Massenet en vue de la reprise de son ballet le Carillon, donné à la Scala en 1899, puis à Alger en 1900. On le retrouve ensuite à Stockholm d’où il écrit cette lettre « phénoménale » que les journaux impriment. « Je vous confirme mon télégramme. Le succès vraiment enthousiaste de mon nouveau ballet, Pax, va toujours grandissant chaque soir. Cette action chorégraphique, par moi composée, aussi bien le livret que les figurines, les esquisses des décors et le machinisme, que j’ai inventés (chose qu’aucun autre chorégraphe ne sait faire aujourd’hui, car ils recourent toujours à mille autres pour faire un travail qu’ensuite ils disent leur), a été trouvée pleine de nouveauté et de bon goût. Le premier soir j’ai eu onze rappels et deux bis, pour les deux grands ballabili, celui des Flottes réunies (formé de 228 personnes en figures chorégraphiques avec accessoires par moi inventés) et celui des Génies de la paix. Ce nouveau ballet de moi se donnera en avril à Gothenburg et en mai à Copenhague, Je vous prie de l’annoncer, comme aussi mes autres engagements pour juillet à Moscou et du 1er septembre 1900 à fin avril 1901 au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, où la direction m’a engagé en ma qualité de chorégraphe compositeur et maestro. » (17)


LA DANSE À BIARRITZ # 56

Mais, retenons l’accueil enthousiaste qui sera fait au Roi de Lahore de Massenet en février 1906 en raison des projections lumineuses d’Eugène Frey ; le procédé avait reçu sa première application dans un ballet de Mariquita au Palais de la Danse en 1900 et faisait depuis partout sensation. Aussi, parce qu’au côté de l’illustre Carlotta Zambelli, le spectacle offrira des bravos à la coqueluche d’un public

Jean Soyer de Tondeur

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Eugène Frey

mondain avide d’exotisme : Mata - Hari. Massenet lui - même semble avoir été conquis : « C’était un charme, un bonheur que de vous voir » ou encore, « Que j’ai été heureux de votre souvenir, Mata, Mata, je pars dans un instant pour Paris ! Merci, merci et ma fervente admiration. » Se faisant passer pour une danseuse sacrée de l’Inde, elle s’était fait connaître au Musée Guimet, le 13 mars 1905. « Elle ne dansait guère, mais elle savait se dévêtir progressivement » dira Colette. Flairant la bonne affaire, l’impresario Gabriel Astruc la fait engager à l’Olympia où « peu costumée » par Landolff, elle paraît dans le Rêve entourée d’un corps de ballet réglé par Alfred Curti (20 août 1905). Conscient de ses lacunes, Astruc l’invitera à prendre des leçons de danse et de mimique avec Saracco. Elles se déroulèrent à MonteCarlo du 1er mai au 10 juillet 1911. A cette occasion, Saracco composera pour elle une

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Vers l’Azur • photo : Sadag

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Quant à Saracco en recherche d’emploi, en août 1904 on lira cette annonce : « M. Saracco, le très remarquable maître de ballet, qui pendant neuf années a dirigé la chorégraphie au Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles, et dont les succès comme maître de ballet, compositeur, et Premier Rôle Mime, ne se comptent certes plus, est disponible en ce moment. M. Saracco a monté Sylvia au mois de mai dernier au Théâtre Lyrique International de Milan, et, présentement, il monte une Revue-Ballet au Palais d’Eté à Bruxelles. Voilà une occasion pour les grands théâtres de France ou de l’étranger de s’attacher un artiste tout à fait éminent. (Poste restante, à Bruxelles).» (19)

Suivra un engagement au Théâtre de la Gaité où dans la Cigale et la Fourmi, l’opéra-comique d’Edmond Audran, il règle les divertissements. Puis, succédant à Adelina Gedda dont le talent sera apprécié au Châtelet, il est engagé par René ComteOffenbach au Palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo. «  Réalisant le difficile problème de tenir toujours l’intérêt en éveil tout en trouvant du neuf au point de vue chorégraphique » (20), durant une décennie, entouré du décorateur Alphonse Visconti et de Charles-Edmond Landolff, « maître dans l’art d’habiller et de déshabiller les gens », en dehors des reprises, il va composer les pas d’une vingtaine de créations lyriques et chorégraphiques à l’instar de : Mimosa, ballet japonais, musique de Justin Clérice (décembre 1905), Au Temps jadis, balletopéra de Clérice retraçant l’histoire de la principauté. (16 avril 1905), la Mariska de Jean Lorrain, sur des pages de Berlioz, Brahms, Saint-Saëns, Glinka reliées par Louis Narici avec la danseuse russe Natacha Trouhanowa (19 août 1905). Toujours, avec Trouhanowa, la Sniegourka, ballet fantastique en 3 actes, de Bernard Heneté, d’après une légende de Krystyn Ostrowski, musique de Narici (20 avril 1906), Espada de Jules Massenet (15 février 1908), le Tzar de Naciri avec le danseur Ivan Clustine (avril 1908), etc. On pourrait également évoquer Vers l’Azur, musique d’Angelo Francesco Cueno créé au Kursaal de Genève en septembre 1908. Il n’y avait pas moins de 120 personnes en scène et le ballet sera joué plus de 50 fois.

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A Bruxelles, le chorégraphe, reprend la Maladetta (20 décembre 1900) et déployant « toutes les ingéniosités de son talent chorégraphique », les Deux pigeons, d’André Messager (18 mars 1901). De 1901 à 1903, il règne aussi sur les saisons d’été du Casino de Vichy faisant de Brianza la principale interprète de ses ballets. Entre temps, aux habitués de la Monnaie, outre des créations comme la Captive (15 avril 1902), il fait découvrir la Korrigane (26 novembre 1902) de Charles-Marie Widor. Au reste, comme « l’un des plus dévoués propagateurs des œuvres françaises à l’étranger », il sera promu Officier d’Académie en 1902. En 1904, sans que l’on sache pourquoi, il cède sa place à François Ambrosiny (1877-1944) qui était à la fois danseur et régisseur de la danse à la Monnaie. Méditatif, modeste, Ambrosiny sera intérimairement chargé par Jacques Rouché des fonctions de maître de ballet à l’Opéra en 1916. « Avec un souci d’art parfait et une autorité délicate » (18), il reconstituera d’après l’Orchésographie de Thoinot Arbeau (1520-1595) le Ballet de la Merlaison dansé sous Louis XIII, avant de monter Adélaïde ou le langage des fleurs de Maurice Ravel.


LA DANSE À BIARRITZ # 56

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Mata-Hari dans le Rêve • photo Waléry

danse russe et une habanera. Est - ce la habanera qu’elle créera aux Folies Bergère en 1913 ? On l’ignore. Ce qui est certain, c’est que malgré les réclamations du chorégraphe et l’appel à une société de recouvrement, Mata-Hari ne réglera jamais ses leçons. Autre anecdote, en 1910, MataHari paraîtra à Monte-Carlo avec la troupe de l’Odéon dans Antar de Chékri-Ganem. Malgré les dithyrambes de la presse, André Antoine, le fondateur du Théâtre-Libre, alors directeur de l’Odéon doutant des capacités de « la princesse hindoue » avait fait appel à Mariquita pour styler sur des thèmes de Rimsky-Korsakov, adaptés par Maurice Ravel, la « danse du feu » d’Antar. Après avoir vue, Mata-Hari, Mariquita confirmera à Antoine qu’elle ne savait rien. De son côté, « l’agent H-21 » jugera « outrageant » de devoir répéter devant elle. Tant et si bien qu’au moment de reprendre Antar à Paris, Antoine la remplacera par Stacia Napierkowska. Dans ces conditions elle exposera au Tribunal : « Qu’elle était une danseuse hindoue originale, dont le secret n’avait été transmis par aucune tradition écrite, que ce secret constituait une propriété précieuse et qu’il était désormais compromis pour avoir été révélé à Mme Mariquita » (21). Elle demanda pour le secret 4.000 francs. Autre mystère, Charles S. Heymans, écrit dans la Vraie Mata-Hari : « Saracco, était un espion connu et Mata-Hari le connaissait si bien qu’elle le tutoyait » (22). « Nous avons été à même de vérifier qu’elle avait eu avec Saracco de longs entretiens dont l’objet était autre que l’art chorégraphique » poursuit, Arthur Bernède. (23) Saracco, un agent secret ? Fréquentée par l’élite européenne, la Riviera était alors un nid d’espions. Saracco montant ses ballets, à droite, à gauche, il est possible que les formalités obligatoires pour voyager lui ait été facilitées en échange d’informations. Faute d’en savoir davantage, passons à l’année 1911, qui vit en avril les Ballets russes de Diaghilev s’installer à MonteCarlo, ce qui n’empêchera pas Saracco d’y poursuivre son activité jusqu’en 1916. En attendant, pour le comte Robert de Clermont-Tonnerre, propriétaire d’une des plus importantes écuries de plat et d’obstacles, il signe la Fée au bois de Joseph Vercellone (27 juillet 1911). Protecteur des arts, Robert de ClermontTonnerre afin de faire plaisir à ses amis et à lui-même, donnait en sa villa de Maisons-

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Laffitte, le divertissement de comédies et de ballets inédits. Esprit de contradiction, en léguant sa fortune à son secrétaire, il laissera dit-on dans la misère une amie intime de quarante ans : Angelina Striscino, la créatrice du Cœur de Sita de Saracco en 1891. Pour l’heure, les premiers rôles seront tenus par Emma Sandrini, Laetitia Couat et Robert Quinault, « Petit Nijinski » écrit Fernand Nozière, dont les sauts exciteront l’enthousiasme du public. (24) Quelques jours plus tard, entouré d’une vingtaine de danseuses, la plupart de Monte-Carlo, Sarraco est à Biarritz pour la saison lyrique et chorégraphique du Casino Municipal. Sous la direction de Gaston Coste, chef d’orchestre, secondé par le bayonnais Gabriel Dutournier, les représentations seront données les dimanche, mardi, jeudi et samedi. C’est toutefois, le vendredi 4 août, parmi des numéros de music-hall proposés par Grandey, un impresario de Bordeaux, que Saracco affiche la Fête du printemps, perle du répertoire tirée d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Le 9 août, Ballet blanc une création à Biarritz dont le compositeur reste inconnu. Le 18 août, Roselinne, musique de Raymond Balliman et Georges Ricou pour le livret. Ce ballet en 2 actes, avait été créé le 8 février 1907 à Lyon par Jean Soyer de Tondeur, l’apprécié maître de ballet du Grand Théâtre. Né à Genève, premier danseur noble à Rouen, Tunis et Lyon, Soyer de Tondeur fut tout au long de sa carrière complimenté sans réserve. Remplaçant Saracco à Vichy et Monte-Carlo, il terminera sa carrière à Marseille. Après la légende poétique de Roselinne, « un succès très vif » note Serge Basset du Figaro (25), le 27 août, Sarraco offrit une autre création, Silène libertin de C. Materassi avec Adelina Pozzi pour étoile. Le chorégraphe reprendra ce ballet à Monte-Carlo avec Sonia Pavlov en 1913. Le 3 septembre, en complément de la Navarraise de Massenet, c’est Coppélia « le frais, léger et séduisant ballet de Delibes », enfin le 24 septembre, à la suite de Werther du même Massenet, le 1er acte de la Maladetta : « Il faut complimenter sans réserve Saracco pour le soin avec lequel il monta le ballet la Maladetta qui fut goûté et applaudi d’un bout à l’autre malgré l’heure tardive » écrit Lord Kestre. (26) Après Biarritz, pour le comte de ClermontTonnerre, Sarraco reconstitua Brahma à Maisons-Laffitte (24 octobre 1911). Ce ballet applaudit à l’Eden en 1886, on l’avait oublié, d’autres le découvrirent, car une génération était passée. Succédant à Sarraco, Léo Staats de l’Opéra incarna le chef des Thugs : « si farouche et si emporté de colère qu’il exécutait, avec aisance et facilité, des bonds et des tours de la plus vertigineuse difficulté. » Depuis la représentation de début des Ballets russes (1909) où plus que les danseuses,


LA DANSE À BIARRITZ # 56 q

La Fée au Bois à Maisons-Laffitte • photo : Albert Bert

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Revue française, Xavier Aubryet, 1864

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Le Maître à danser, Pierre Rameau, 1725

Alphonse Leveaux, Nos Théâtres de 1800 à 1880, Alphonse Leveaux

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Gil Blas, Fernand Nozière, 25 juillet 1911

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Le Gaulois, 15 octobre 1888

Francis de Plunkett, Louis Cantin, Eugène Bertrand

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Louis Mérante (1828-1887) maître de ballet à l’Opéra

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Le Figaro, 8 janvier 1883

« Je n’aime pas beaucoup les danseurs. Il m’est difficile cependant de ne pas rendre l’hommage qu’il mérite à M. Cammarano dont l’agilité est prodigieuse » La Presse, R de Saint-Aroman, 9 janvier 1883

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les danseurs triomphèrent, les snobs qui n’attendent souvent qu’un signe pour applaudir, commençaient à reconnaitre que la danse masculine pouvait se présenter « vivante et exaltée ». « On sait, écrit Emile Vuillermoz, que les entrées de jeunes hommes dans nos ballets ont toujours eu une « vis comica » irrépressible ; nous n’avons jamais pu composer avec les représentants du sexe laid un ensemble satisfaisant et nous ne songions même pas à la possibilité d’utiliser un soliste. Or les russes nous apportaient non seulement avec Nijinski un soliste prestigieux, mais encore l’inestimable trésor d’une interprétation collective basée sur la force et la souplesse viriles. » (27)

et Monte-Carlo où profitant de l’absence des Ballets russes sa dernière saison (19151916) fut particulièrement éblouissante. Outre un divertissement patriotique en l’honneur des nations alliées et les ballets de Faust, Henri VIII, le Cid, Hamlet, Hérodiade, les Fêtes d’Hébé, on afficha la Maladetta, Coppélia, Sylvia, Au Temps jadis, Au Japon de Louis Ganne et deux ballets de l’Ecole belge, Milenka de Jan Blockx et Hopjes Hopjes de Georges Lauweryns. Après quoi cédant sa place à Soyer de Tondeur, il s’éloigna des planches. Il était sur le point d’entrer dans sa soixante-septième année, lorsqu’il mourût à son domicile, rue de Trévise, le 12 février 1922.

La danse française ne retourna pas de sitôt vers un équilibre qui empiétait à la fois sur les habitudes et les droits de la danseuse travestie. Puis, la guerre envoya au front nombre de danseurs : Ernest Sicaux, de l’Opéra, blessé et décoré de la croix de guerre comme aviateur, Lefray, Friant, Prêcheur, les frères Baron, Péricat, Fraissé, Cuvillier, Even, le beau-frère d’Albert Aveline, Robert Quinault, de l’OpéraComique étouffé par les gaz asphyxiants devant Verdun. Toutefois, Jacques Rouché tenant à ce que la danse masculine soit dignement représentée à l’Opéra, en 1921 lors de la reprise de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel et Michel Fokine, les hommes auront un rôle important. Mais on ne forme pas des danseurs en quelques jours et ce n’est guère que vers la fin des années 1920 que l’Opéra comptera un corps de ballet masculin digne de ce nom. Atteint d’un « mal cruel » dont on ignore tout, Sarraco vivait depuis 1918 à Paris. Auparavant, on vit ses œuvres à Deauville

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(10)

L’Europe artiste, 11 janvier 1884

Né à Bordeaux en 1821, Hyppolite Sornet, dit Montplaisir ou encore Ippolito Montplaisir vu qu’il fit la majeure partie de sa carrière en Italie, brilla non seulement dans les grands ballets à caractère historique ou exotique comme Brahma créé à la Scala en 1868 (11)

(12) Les Annales du théâtre et de la musique, 1886 (13) Le Théâtre de la Monnaie depuis sa fondation jusqu’à nos jours, Jacques Isnardon, 1890 (14) Chorégraphe de la création française de Samson et Dalila de Saint-Saëns au Théâtre des Arts de Rouen et à l’Eden en 1890. (15) Le Journal des débats politiques et littéraires, 4 février 1896 (16)

Le Monde artiste, 12 décembre 1897

(17)

Le Ménestrel, 18 mars 1900

(18)

Le Gaulois 30 septembre 1916

(19)

Le Monde artiste, 7 août 1904

(20)

Le Figaro, 13 décembre 1905

(21)

Gil Blas, 24 décembre 1911

La Vraie vie de Mata-Hari, Charles S. Heymans, 1930 (22)

(23)

Mata-Hari, Arthur Bernède, 1931

(24)

Gil Blas, 28 juillet 1911

(25)

Le Figaro, le 27 août 1911

(26)

La Gazette de Biarritz, 1er octobre 1911

(27)

Les Ballets russes, Musica-Noël, 1912

(28)

La Rampe, 3 janvier 1918


SENSIBILISATION

Les Rencontres Chorégraphiques Départementales sont une production pédagogique initiée par le Conseil Général de la Corrèze et menée par l’Adiam Corrèze. Les jeunes danseurs des écoles de danse et des associations ont l’opportunité de rencontrer et de travailler un spectacle avec des chorégraphes de premier plan. Confiées cette année à Hervé Koubi, près de 70 jeunes danseurs amateurs pratiquant la danse classique, jazz, contemporaine ou hip hop ont été sélectionnés lors de deux auditions ouvertes aux Ecoles et Conservatoires de Limoges, Brive, Tulle, Aurillac, Périgueux et Toulouse. De novembre 2013 à juin 2014, tout au long des vacances scolaires et de weekends, ils participeront à six projets de création ou de transmission d’œuvres de chorégraphes : Carl Portal pour le jazz, Riad Mendjel pour le hip hop, Hervé Koubi pour le contemporain et Thierry Malandain pour le classique d’aujourd’hui. Lors d’une semaine et d’un week-end, Dominique Cordemans fera travailler la Valse des fleurs extraite de Magifique à une quinzaine de jeunes âgés de 15 à 21 ans. Entre temps, les répétitions seront assurées par Caroline Vital, professeur de danse classique au Conservatoire de Brive. Enfin, le spectacle des Rencontres Chorégraphiques Départementales se déroulera au Théâtre Municipal de Brive La Gaillarde les 7 et 8 juin 2014. Epsedanse Montpellier / N.I.D. Nouveaux Interprètes Danseurs / Direction Anne - Marie Porras Invitée par Anne-Marie Porras et Rudy Bryans, professeur pour la formation classique à Epsedanse, Dominique Cordemans sera à Montpellier du 27 janvier au 1er février et du 18 au 23 mars 2014 pour transmettre des extraits de l’Amour Sorcier à 14 jeunes danseurs de la cellule d’insertion professionnelle. Ces extraits du ballet de Thierry Malandain intègreront le spectacle du NID (Nouveaux Interprètes Danseurs) en avril 2014. Centre de Formation en Danse de Biarritz / Ecole de Ballet Gillet Lipszyc Du 16 au 21 février, dans le cadre du partenariat avec le Centre de Formation en Danse de Biarritz et pour la seconde étape de transmission de François d’Assise, les 15 étudiants de la formation seront accueillis en résidence au CCN encadrés par Dominique Cordemans et Carole Philipp, responsable pédagogique du CFD. Chorégraphié en 1995 par Thierry Malandain sur le Concerto pour 2 pianos et orchestre de Francis Poulenc, ce passage

Opéra de Reims et Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims Du 24 au 28 février, à l’occasion du 16ème Stage de Danse organisé par le Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims et dans le cadre du partenariat avec l’Opéra de Reims, Dominique Cordemans et Christophe Roméro animeront des cours de danse classique et des ateliers de répertoire pour des jeunes danseurs issus des Ecoles de danse et des Conservatoires de la Région Champagne-Ardenne. Par ailleurs autour des représentations de Cendrillon à l’Opéra de Reims, une exposition de photographies d’Olivier Houeix, une projection du documentaire « Cendrillon, un an de création » réalisé par BoiSakré productions, une conférence de Thierry Malandain, un atelier « Voulez– vous danser avec nous ? » pour adultes ainsi qu’une Mégabarre seront proposés les 24, 25 et 26 mai.

Sensibilisation des publics Ballet T / San Sebastián / Biarritz Dans le cadre du projet transfrontalier Ballet  T et des représentations de Cendrillon au Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián, les 15 et 16 novembre, puis à la Gare du Midi de Biarritz, les 19, 20, 21 et 22 décembre, Dominique Cordemans, a proposé des master-classes, des ateliers de répertoire et des ateliers « Voulez–vous danser avec nous ? » autour de Cendrillon à 180 personnes. Tous ont bénéficié de la formule Duo comprenant une master classe / atelier et une place de spectacle.

collégiens et lycéens accompagnés de leurs enseignants. Venus des collèges Chantaco de Saint-Jean-de-Luz, Jean Pujo de SaintEtienne de Baigorry, Saint-Bernard de Bayonne, Etchecopar de Saint-Palais et du lycée Ramiro Arrue de Saint-Jean-de-Luz, après avoir visité la Gare du Midi et l’atelier des costumes, ils ont assisté à la classe et la répétition des danseurs. Par ailleurs, avant de visionner le documentaire « Cendrillon, un an de création » et d’assister au spectacle de Cendrillon, ils ont profité d’ateliers conduits par Nathalie Verspecht, Silvia Magalhaes, Giuseppe Chiavaro, Dominique Cordemans et Gaël Domenger.

© Johan Morin

Rencontres Chorégraphiques Départementales de Corrèze / Cie Hervé Koubi

de François d’Assise sera présenté lors du 10ème anniversaire des Rencontres Chorégraphiques  Inter - Universitaires UPPAdanse, le 5 avril à la Salle Lauga de Bayonne et le 25 mai au Colisée de Biarritz pour les Portes Ouvertes du CFD et de l’Ecole de Ballet Gillet Lipszyc.

Sensibilisation autour des spectacles en tournée Vendôme (41) - L’Hectare 9 janvier / Cendrillon En parcours culturel, une classe de CP d’Areines assistera à la classe et à la répétition des danseurs, tandis que le documentaire « Cendrillon, un an de création » sera proposé au public de l’Hectare avant la représentation Saint-Nazaire (44) - Le Théâtre 28 et 29 janvier / Programme mixte 60 élèves du département Danse du Conservatoire de Saint-Nazaire assisteront à la classe et à la répétition des danseurs. Cournon d’Auvergne (63) - La Coloc’ de la culture 11 février / Roméo et Juliette

© Johan Morin

Transmission du répertoire

Chorépass à la rencontre des œuvres et des créateurs En collaboration avec Biarritz Culture et dans le cadre du dispositif Chorépass initié par l’Académie de Bordeaux avec le soutien de la Région Aquitaine et de la DRAC Aquitaine, le 19 décembre, le CCN a accueilli durant une journée 105

Le documentaire « Suivi d’une création Roméo et Juliette » réalisé par BoiSakré productions sera diffusé à la Médiathèque Hugo-Pratt, tandis qu’une rencontre avec Thierry Malandain aura lieu avant la représentation. Fouesnant-Les Glénan (29) - L’Archipel 20 avril / Programme mixte Une soixantaine d’élèves du Conservatoire de musique et de danse et du Collège Saint-Joseph de Fouesnant assisteront à la classe et à la répétition des danseurs. Auparavant, ils auront visionné avec leurs enseignants, le documentaire « Cendrillon, un an de création ».


EN BREF LE LABO Le LABO refait le MatcH La troisième étape de travail de MatcH, sera présentée à l’Auditorium François Lombard de la Médiathèque de Mérignac, le vendredi 21 mars à 19 heures. Chorégraphié par Gaël Domenger, MatcH, affrontement de poèmes pour une célébration du rugby, met en scène un accordéoniste (Jésus Aured), deux lecteurs et les auteurs du texte (Eric des Garets et Donatien Garnier), un danseur (Gaël Domenger) et quatre chaises. La ville de Mérignac et le Printemps des poètes sont partenaires de cet évènement. Renseignements. Tél. 05 57 00 02 20

Bal du Malandain Ballet Biarritz au CND Le 13 décembre, au Centre national de la danse, le Malandain Ballet Biarritz a co-organisé un bal réunissant plus de 160 personnes qui ont dansé sous la conduite du Maître des réjouissances, Arnaud Mahouy, accompagné de Claire Lonchampt, Patricia Velazquez et Daniel Vizcayo. Le concept de ce bal, qui célébrait le « danser ensemble », était que chacun puisse danser en s’appuyant sur le répertoire de Thierry Malandain et sur son « swing » personnel. Ainsi, un mois avant l’évènement, des vidéos de modules chorégraphiques ont été mises en ligne sur Internet pour permettre un apprentissage des pas de base. La captation vidéo du bal sera prochainement mise en ligne. Amis du Malandain Ballet Biarritz

le 1er février 2014 à 15h20 sur France 3 Aquitaine. Ce film permet de découvrir l’envers du décor du Malandain Ballet Biarritz et aussi celui de l’Orchestre Symphonique d’Euskadi au travers de la création de Cendrillon qui s’est étalée sur près d’un an entre le travail dans le studio et les tournées. Ensuite, la veille des 9 représentations de Cendrillon au Théâtre national de Chaillot, la captation de la représentation de Cendrillon à l’Opéra Royal du Château de Versailles avec l’Orchestre Symphonique d’Euskadi sera diffusée le 8 avril sur France 2 vers 23h45. Avec un dispositif de 3 caméras dont une montée sur une grue, ce film réalisé par Sonia Paramo-Les Films Figures Libres propose une expérience vraiment différente et unique du ballet de Thierry Malandain.

Les Ethiopiques de Mars Comme chaque année le LABO de Malandain Ballet Biarritz participera au Festival de rencontres artistiques pluridisciplinaires, « Les Ethiopiques de mars » à Bayonne, du 5 au 9 mars 2014. Sur cet événement qui se déroule essentiellement dans les rues de Bayonne, le LABO sera associé à l’association Ezkandraï qui, sous la houlette de Beñat Achiary, organise et assure la direction artistique du festival. Sur ces interventions, le LABO collaborera également avec Johanna Etcheverry et sa compagnie « Traversée » et proposera avec celle-ci un travail de recherche chorégraphique sur le rapport par la danse aux vêtements.

© Johan Morin

© Johan Morin

Le 16 novembre, à l’issue de la représentation donnée au Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián, l’Association des Amis du Malandain Ballet Biarritz, composée de 300 adhérents et présidée par Colette Rousserie, a, pour son 10ème anniversaire et comme chaque année, remis un chèque de 10 000 € de soutien à l’activité artistique de la troupe. Depuis sa création, un soutien global de 83 000 € a été apporté au Malandain Ballet Biarritz.

Médiathèque de Biarritz Du 28 novembre au 4 janvier, la Médiathèque de Biarritz a accueilli une exposition inédite constituée de vidéos, de photographies et de costumes, de Lucifer (2011), Roméo et Juliette (2010), Magifique (2009), L’Amour sorcier (2007), Carmen (2008), Don Juan (2006), Les Petits riens (2005), Les Créatures (2003), Casse Noisette (2003) pour permettre au public de découvrir l’univers chorégraphique de Thierry Malandain.

Mémoire de Biarritz Dans un ouvrage des Editions Cairn retraçant la mémoire des lieux, des communautés, des institutions, des animations qui définissent l’identité d’une ville, Thierry Malandain parmi d’autres contributeurs réunis par Alain Puyau, a été chargé d’évoquer la mémoire chorégraphique de Biarritz.

Cendrillon à l’honneur sur France Télévisions Tout d’abord avec le documentaire « Cendrillon en route pour Versailles » réalisé par Oskar Tejedor et qui sera diffusé le 31 janvier 2014 vers 00H et

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JANVIER > MARS 2014 centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com

07/01

Carquefou

Cendrillon

09/01

Vendôme

Cendrillon

11/01

Rueil Malmaison

Magifique

25/01

Soissons

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

28/01

Saint Nazaire

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

29/01

Saint Nazaire

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

31/01

Levallois Perret

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

01/02

Alfortville

Roméo et Juliette

07/02

Saint Germain en Laye

Roméo et Juliette

11/02

Cournon d’Auvergne

Roméo et Juliette

18/02

Saint Louis

Magifique

27/02

Angers

Roméo et Juliette

01/03

Marmande

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, Silhouette, Le Spectre de la rose

04/03

Issy les Moulineaux

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

18/03

Auch

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

Représentations transfrontalières 28/03

Bilbao

Roméo et Juliette

29/03

Bilbao

Roméo et Juliette

Représentations à l’étranger 14/01

Luxembourg /Esch sur Alzette

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, L’Amour sorcier

17/01

Allemagne /

Une Dernière chanson, L’Amour sorcier, Boléro

19/01

Allemagne / Remscheid

Une Dernière chanson, L’Amour sorcier, Boléro

21/01

Allemagne / Bonn

Cendrillon

13/02

Suisse / Fribourg

Roméo et Juliette

15/02

Suisse / Lugano

Magifique

22/02

Belgique / Izegem

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, Silhouette, L’Amour sorcier

23/02

Belgique / Izegem

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, Silhouette, L’Amour sorcier

06/03

Italie / Trento

Cendrillon

22/03

Espagne / Logroño

Une Dernière chanson, La Mort du cygne, Le Spectre de la rose, Boléro

Président Pierre Durand Vice-Président Pierre Moutarde Trésorière Solange Dondi Secrétaire Richard Flahaut Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur délégué Yves Kordian Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Raphaël Canet, Mickaël Conte, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Baptiste Fisson, Michaël Garcia, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Hugo Layer, Claire Lonchampt, Fabio Lopez, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Patricia Velázquez, Laurine Viel, Daniel Vizcayo Professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Jean-François Pailler Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studio Gaël Domenger Administrateur Jacques Jaricot Comptable Arantxa Lagnet Responsable de communication Sabine Lamburu Accueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Philippon, Laura Delprat Chargée du développement transfrontalier Carine Laborde Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié Régisseur général Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard Régie plateau Chloé Bréneur Technicien Plateau Jean Gardera Régie son Jacques Vicassiau, Nicolas Rochais Réalisation costumes Véronique Murat Régie costumes Karine Prins Construction décors & accessoires Frédéric Vadé Techniciens chauffeurs Thierry Crusel, Guy Martial Agent d’entretien Ghita Balouck Mécénat / Partenariat Georges Tran du Phuoc Attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications Consultant en communication Frédéric Néry  /  Yocom Photographe Olivier Houeix Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouchbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret San Sebastián Centre Chorégraphique Transfrontalier Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur délégué Carine Laborde suivi du projet Arantxa Lagnet relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Amaia Almirall directrice Norka Chiapuso direction de programmation Maria Jose Irisarri suivi administratif Koldo Domán suivi des actions Numéro Directeur de la publication Thierry Malandain Conception & réalisation graphique Frédéric Néry Imprimeur IBL (Hendaye) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

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