OCTOBRE > DÉCEMBRE 2015
ÉDITO PAGE 3
ACTIVITÉ PAGE 4
ACTUALITÉ PAGE 5
DANSE À BIARRITZ #63 PAGE 8
SENSIBILISATION PAGE 14
LE LABO PAGE 15
SAISON DANSE PAGE 17
EN BREF PAGE 18
CALENDRIER
JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ
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Nuria Lopez Cortes, Raphaël Canet & Ellyce Daniele, Nocturnes © Olivier Houeix
Représentation au Port Vieux à Biarritz, Le Temps d’Aimer © Johan Morin
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ÉDITO vie jusqu’à pousser hors de l’ordinaire, jusqu’à la beauté, ce but divin qu’il lui est d’origine ordonné d’atteindre, elle constitue une esquive de l’homme face à sa condition, mais aussi un espoir à l’instar du poète Friedrich von Schiller (1759-1803) qui voyait dans l’art le moyen de « donner naissance à une société harmonieuse, équilibrée, juste, accomplie »(1).
« Sans la danse, un homme ne saurait rien faire » lance crânement le maître à danser du Bourgeois Gentilhomme. On connait la suite de la scène, où face à Monsieur Jourdain, tout à sa folie de noblesse et de grandeur, les maîtres de danse et de musique se disputent le mérite de leurs disciplines pour vaincre « tous les désordres, toutes les guerres qu’on voit dans le monde ».
La controverse concluera à l’étroite liaison de la danse et de la musique pour « ouvrir l’esprit de l’homme aux belles choses ». Mais, dès l’entrée du maître d’arme, assurant d’un mépris explicite « combien la science des armes l’emporte hautement sur toutes les autres sciences inutiles, comme la danse, la musique », l’instinct primaire et sauvage refoulé par l’art et tout ce qui est noblement humain reprendra ses droits obscurs. L’échange sera plus vif encore avec le maître de philosophie dont la langue vaut l’épée. Incapable de mettre en pratique la sagesse qu’il professe, mais franchement doué pour indiquer la prononciation des voyelles, le rhéteur trouvera bien impudent de « donner le nom de science à des choses que l’on ne doit pas même honorer du nom d’art, et qui ne peuvent être comprises que sous le nom de métier misérable de gladiateur, de chanteur, et de baladin ! ». Du latin ballare, danser, d’où les mots, bal et ballet, le baladin désignait le danseur de théâtre. Seulement, persuadé que ceux qui ont les pieds intelligents n’ont rien dans la tête, le maître de philosophie en profane ici le sens pour marquer son mépris à l’égard de celui qui allait de ville en ville dispenser le plaisir, voire distraire l’homme de sa misère fondamentale. Amoureux de son art, mais s’égarant dans la vanité, le maître à danser en est largement convaincu : « Tous les malheurs des hommes, tous les revers funestes dont les histoires sont remplies, les bévues des politiques, et les manquements des grands capitaines, tout cela n’est venu que faute de savoir danser ». Avec Molière, qui régulièrement blâma le ridicule de ceux qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, nous n’irons pas jusque-là. La danse n’influe pas le cours du monde, ni ne soigne de tous les maux de l’humanité, mais en honorant sans honte le désir et le plaisir, en célébrant la
Ce qui n’en suppose pas moins la conscience de celle-ci. Aussi en ces temps lourds d’évènements dont on ne peut s’accommoder, vient parfois à l’esprit : A quoi bon la danse ? Partisan de l’art pour l’art, Théophile Gautier pour qui le superflu était le nécessaire, nous console en rappelant avec humour et précision que « l’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines » (2). De fait, au milieu d’une actualité nauséabonde qui accule parfois au découragement, un idéal est essentiel, mais où le trouver ? Chacun se fera le sien et le poursuivra jusqu’où il lui plaît. Pour nous, la danse est la langue du cœur et reste une espérance capable de mobiliser l’énergie de tous. C’est d’ailleurs ce que l’on peut retenir de la 25ème édition du festival le Temps d’Aimer dont la fréquentation a atteint cette année des sommets. Ce qui par parenthèse n’est pas le fruit d’un miracle. Autrement dit, avant d’entraîner dans ses pas les populations les plus variées, Terpsichore, la muse rayonnante de la danse, n’est pas apparue en la grotte d’un rocher pyrénéen disant venir du ciel. Eveiller le désir, faire germer la curiosité, fortifier l’intérêt, étendre sincèrement l’empire de l’art chorégraphique est une tâche sans fin mythologiquement figurée par le tonneau des Danaïdes. C’est pourquoi, avec tous les bégaiements de ceux qui prêtent leur voix à un idéal, il nous faut encore et toujours aller au-devant de demain. Promptement, après un détour par l’Opéra de Bilbao où une partie de la troupe se produira dans Don Carlos de Giuseppe Verdi, s’annonce La Belle et la Bête avec la participation de l’Orquesta Sinfónica de Euskadi et en coproduction avec l’Opéra royal du Château de Versailles, la Biennale de la danse de Lyon, l’Opéra de Saint-Etienne et le Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián. Pour le baladin voué au sacerdoce de la danse, utile ou inutile, beau ou laid, La Belle et la Bête sera un ballet.
n Thierry Malandain, octobre 2015 L’Art pour éduquer ? Alan Kerlan, Les Presses de l’Université de Laval, 2003, p.205 (2) Mademoiselle de Maupin, préface, Charpentier (Paris), 1876, p.21 (1)
Don Carlos à Bilbao A l’invitation de l’ABAO-OLBE (Association des Amis de l’Opéra de Bilbao), Thierry Malandain a réglé pour huit danseurs du Malandain Ballet Biarritz, le Ballet de la Reine ou « La Peregrina » du Don Carlos de Giuseppe Verdi. Dans une mise en scène de Giancarlo del Monaco, accompagnées du Bilbao Orkestra Sinfonikoa dirigé par Massimo Zanetti, les représentations de cet opéra auront lieu les 24, 27, 30 octobre et 2 novembre à 19h au Palacio Euskalduna de Bilbao.
La Belle et la Bête à Biarritz et Versailles Coproduction de la Biennale de la danse de Lyon et de Château de Versailles Spectacles, La Belle et la Bête avant d’être accueillie les 11, 12, 13 décembre à l’Opéra royal du Château de Versailles, sera présentée à la Gare du Midi de Biarritz les 5 et 8 décembre à 20h30. Cette nouvelle production sera accompagnée par l’Orquesta Sinfónica de Euskadi placé sous la direction de Ainars Rubikis.
Infos et réservations tél. +33 07 64 08 34 41 www.abao.org
Claire Lonchampt & Raphaël Canet, Cendrillon © Olivier Houeix
ACTIVITÉ
Cendrillon à Biarritz Rendez-vous attendu des fêtes de fin d’année, Cendrillon sera donnée à la Gare du Midi de Biarritz les 27 décembre à 16h et le 28 décembre à 20h30. musique Serge Prokofiev chorégraphie Thierry Malandain conception lumière Jean-Claude Asquié décor et costumes Jorge Gallardo réalisation costumes Véronique Murat réalisation décors et accessoires Chloé Bréneur, Alain Cazaux, Annie Onchalo perruquiers François Dussourd, Georges Dejardin coproduction / partenaires Opéra Royal de Versailles / Château de Versailles, Orquesta Sinfónica de Euskadi, Théâtre National de Chaillot, Opéra de Reims, Teatro Victoria Eugenia de Donostia - San Sebastián, Estate Teatrale Veronese, Teatro Mayor de Bogotá, Arteven / Regione de Veneto, Teatros del Canal de Madrid, Théâtre Olympia d’Arcachon, Espace Jéliote / Scène Conventionnée CCPO d’Oloron SainteMarie, CCN Malandain Ballet Biarritz Tarifs de 10 à 35 euros
Répétition La Belle et La Bête © Olivier Houeix
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Répétition La Belle et La Bête © Olivier Houeix
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Réservations Office de Tourisme de Biarritz +33 5 59 22 44 66 tourisme.biarritz.fr Ticketmaster / Leclerc +33 892 390 100 (0,34€/min) ticketmaster.fr France Billet / Fnac-Carrefour-Géant +33 892 683 622 (0,34€/min) fnac.com Informations Malandain Ballet Biarritz tél. 05 59 24 67 19
ACTUALITÉ
musique Piotr Ilitch Tchaïkovski chorégraphie Thierry Malandain décor et costumes Jorge Gallardo conception lumière Francis Mannaert réalisation costumes Véronique Murat réalisation décor et accessoires Frédéric Vadé réalisation masques Annie Onchalo
distribution La Belle Claire Lonchampt La Bête Mickaël Conte L’Artiste Arnaud Mahouy Son âme Miyuki Kanei Son corps Daniel Vizcayo Le père Frederik Deberdt Les sœurs Ellyce Daniele, Ione Miren Aguirre Les frères Raphaël Canet, Baptiste Fisson Les allégories L’amour Patricia Velázquez La rose Miyuki Kanei Le miroir Hugo Layer Le gant Irma Hoffren Le cheval Baptiste Fisson La clef Michaël Garcia
coproduction Opéra Royal / Château de Versailles Spectacles, Biennale de la danse de Lyon 2016, Opéra de Saint-Etienne, Ballet T - Teatro Victoria Eugenia Donostia / San Sebastián, CCN Malandain Ballet Biarritz
Ensembles Ione Miren Aguirre, Raphaël Canet, Ellyce Daniele, Romain di Fazio, Baptiste Fisson, Clara Forgues, Michaël Garcia, Lucia You González, Irma Hoffren, Mathilde Labé, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Nuria López Cortés, Ismael Turel Yagüe, Patricia Velázquez, Laurine Viel, Daniel Vizcayo.
avant-première avec l’Orchestre Symphonique d’Euskadi Versailles - Opéra Royal, les 11, 12, 13 décembre 2015
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maquette costume, La Belle et La Bête © Jorge Gallardo, 2015
partenaires Donostia / San Sebastián Capitale Européenne de la Culture 2016, Orquesta Sinfónica de Euskadi, Opéra de Reims, Opéra de Vichy, Teatro Mayor de Bogota, Fondazione Teatro Communale Città di Vicenza, Dance Open Festival de Saint Petersbourg, Teatros del Canal de Madrid, Théâtre Equilibre de Fribourg, Théâtre Olympia d’Arcachon.
création / première française Lyon - 17e Biennale de la Danse de Lyon Amphithéâtre Cité Internationale, septembre 2016
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ACTUALITÉ
Note d’intention
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omme Jean Cocteau, dont le film sortit sur les écrans en 1946, tout le monde a lu La Belle et la Bête que Jeanne-Marie Leprince de Beaumont emprunta en 1757 à Gabrielle-Suzanne de Villeneuve pour « plaire à la jeunesse en l’instruisant »(1). C’est que la bienveillante gouvernante, qui s’était nommée ellemême « Mademoiselle Bonne », tenait des fées et savait transmettre le don de ne pas vieillir. C’est aussi que l’homme ne vit pas seulement de pain ; avide d’idéal, il se nourrit également d’amour, de beauté et de tout ce qui éblouit les yeux.
« Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? Nature, enchanteresse sans pitié, rivale toujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil ! L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu » écrit Charles Baudelaire dans le Confiteor de l’artiste (3). Par ses références à la mythologie et son écriture héritée du XVIIe siècle, Cocteau le franc-tireur était un « classique ». Un style auquel il injecta de la jeunesse en défendant que « l’art n’existe que s’il prolonge un cri, un rire ou une plainte » (4). De la sorte, la notion « d’artiste blessé » occupe une place centrale dans son œuvre et notamment dans La Belle et la Bête. C’est ce que nous allons tenter de traduire dans le ballet. Sans se pencher sur toutes les interprétations du conte, on peut y voir un récit initiatique visant à résoudre la dualité de l’être : la Belle incarnant l’âme de l’être humain et la Bête sa force vitale et ses instincts. On peut y voir aussi avec Cocteau la représentation des démons intérieurs de l’artiste à travers la double nature de la Bête. Unité perdue ou nature humaine déchirée, ces deux hypothèses font songer à Friedrich von Schiller qui voyait dans l’art le moyen de réconcilier l’esprit et les sens, et de « donner naissance à une société harmonieuse, équilibrée, juste, accomplie » (5).
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Lourde tâche que cette mission révélatrice, puisque le beau idéal dont on cherche à s’approcher, ne s’accomplit que rarement sous les yeux de celui qui espère la lumière. Quoiqu’il en soit, sur des pages symphoniques de Piotr Ilitch Tchaïkovski, dans lesquelles le maître de l’harmonie « épanche son âme à la manière d’un poète lyrique » (6), le ballet s’appuie légèrement sur la formule du « théâtre dans le théâtre ». On pensera à la pièce que Molière intitula l’Impromptu de Versailles (7) , dans laquelle il se montre préparant une comédie qui doit être jouée dans deux heures devant le roi. Mais rien n’est prêt. « Ah ! les étranges animaux à conduire que les comédiens ! » (8) dit le double de Molière. Finalement, l’auteur obtiendra que le roi attende à plus tard la nouvelle création. Notre réalité est tout autre, mais vu que dans les contes les souhaits se réalisent si l’on suit droit son cœur, en mettant chaque pas à sa place, la Bête délivrée de ses démons intérieurs devrait épouser la Belle sous un soleil ardent, tous deux éblouis de la splendeur du beau dans le mensonge riant du conte.
n Thierry Malandain
Répétition La Belle et La Bête © Olivier Houeix
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Dans les contes, avant de revenir à la vie réelle, il y a souvent au bout du rêve une morale. Etablissant un lien symbolique
Encore au XVIIIe siècle, cet amour d’une beauté presque divine, conforme à l’idéal légué par l’Antiquité, suscitait la création artistique. L’artiste tirait de son imagination un homme parfait, dont tous les hommes devaient se rapprocher et c’est pour cet homme accompli qu’il œuvrait. En décalage avec cette harmonie suprême de l’être et des êtres entre eux, après le Romantisme, le Machinisme, qui souleva autant d’enthousiasme que d’imprécations, verra l’art moderne ne plus s’attacher à l’universel, mais à l’individu, aux impressions personnelles, à la misère humaine, au bruit et à la fureur, mais aussi aux souffrances liées à la difficulté d’apprivoiser la beauté.
En attendant, mi-homme mi-animal, beau et laid à la fois, le pouvoir créateur de la Bête relève d’au moins six éléments : l’amour, la rose, la clé, le cheval, le miroir et le gant. Disons que l’amour est l’agent de la révélation et de sa transformation. La rose, symbole de la perfection acquise et de la renaissance mystique est naturellement la beauté elle-même. La clé évoque autant le secret que la méthode pour accéder à la connaissance et à la réalisation. Le cheval figure la course du temps, la vitalité. Le miroir, symbole des symboles, est l’espoir, le passage dans l’autre monde et l’illusion des vanités. Enfin, le gant représente la main de l’artiste créateur, mais aussi son devoir le plus ancien et le plus noble : « divertir dignement les hommes, tout en les initiant à la beauté ».
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entre le beau et la moralité, après le calvaire enduré pendant le tournage de La Belle et la Bête, Cocteau écrira d’ailleurs : « L’art ne vaut à mes yeux que s’il est la projection d’une morale »(2). C’est-à-dire une éthique correspondant aux nécessités de l’artiste. Bien que fascinée par la beauté qu’elle célébra sous toutes ses formes, Madame Leprince de Beaumont nous invite à faire plus de cas de la bonté d’âme que de la beauté. Ainsi, en gagnant par son esprit le cœur de la Belle, la Bête se délivre de ses formes animales et du voile de sa laideur, pour apparaître « plus beau que le jour ». Une métamorphose par l’amour dans l’éclat de la plus parfaite harmonie.
Répétition La Belle et La Bête © Olivier Houeix
(1)
Devise de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
La Difficulté d’être, Editions du Rocher, Monaco, 1983, p. 218
(2)
Le Spleen de Paris ou petits poèmes en prose, Michel Lévy frères, 1869
(3)
La Difficulté d’être, Editions du Rocher, Monaco, 1983, p. 219
(4)
L’Art pour éduquer ? Alan Kerlan, Les Presses de l’Université de Laval, 2003, p.205
(5)
Tchaïkovski, lettre du 5 décembre 1878 à Nadejda von Meck
(6)
Comédie en un acte et en prose créée à Versailles le 14 octobre 1663
(7)
(8)
L’Impromptu de Versailles, scène 1
Thierry Malandain & Claire Lonchampt, répétition La Belle et la Bête © Olivier Houeix
LA DANSE À BIARRITZ # 63
Rita Papurello
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Victorine Legrain © Disderi 1862
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Cécile Angeau, danseuse stéréoscopique
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rénommée familièrement Rita, Margherita Papurello vit le jour, le 3 juin 1854 à Turin où ses parents Michel Papurello et Thérèse Pianelli étaient établis. Se montrant passionnée par la danse, elle suivit dès l’enfance les leçons de Victorine Legrain : douée de toutes les qualités, l’ex-pensionnaire de l’Opéra de Paris avait été l’espoir de la danse française au temps où les ballerines italiennes faisaient déjà grand bruit. Mais faute d’encouragement et de porter un nom fleurant bon les raviolis, c’est à Vienne et curieusement en Italie « où elle était considérée non pas comme une étoile, mais comme une véritable planète» (1) qu’elle disputera les cœurs. En 1858, ne voulant plus appartenir à l’Opéra, Victorine Legrain se fixa à Turin où tout en poursuivant sa carrière, elle dirigea avec un soin jaloux les classes de danse du Conservatoire. Fleur du paradoxe, à l’instar de Rita Papurello, Adelina Gedda ou encore Emma Magliani, plusieurs de ses élèves feront honneur à son enseignement sur les théâtres de France. Les données très incomplètes ne permettent pas de retracer les débuts artistiques de Rita Papurello, mais avant d’entrer à la Scala de Milan, sans doute passa-t-elle par le Teatro Regio de Turin. En 1875-76, quittant l’Italie pour la France elle est reçue 2ème danseuse au Grand-Théâtre de Lyon. Comme élément de curiosité, elle paraît en janvier 1876 dans Giselle que l’on n’avait pas vu à Lyon ni même à Paris depuis une dizaine d’années. Réglé par Michel-Ange d’Alessandri, le ballet d’Adolphe Adam mettra en avant sa compatriote Adelina Gedda. La saison d’après, sous la direction de Marie Cardof, elle est 1ère danseuse, demi-caractère au Théâtre royal de Gand. L’histoire perd ensuite sa trace jusqu’en juin 1879, date à laquelle on l’applaudit à Paris dans les ballets de Jules Gendron à l’Alcazar d’été, puis à Orléans dans Le Tour du Monde en 80 jours joué en février 1880. On connaît cependant son adresse parisienne : 48, rue de Moscou. Elle y vit avec ses parents et son mari Eugène Debons, un homme de lettres épousé le 16 septembre 1881, à propos duquel Léon de Vesly, retraçant la vie de l’ami disparu écrit : « Il avait épousé, vers la trentième année, une danseuse italienne. C’était accoupler une cigale et une sauterelle. Le ménage dura un quart de lune de miel, le temps d’accrocher le luth aux cytises en fleurs. Debons éprouva un vif chagrin de
ces amours sitôt finies » (2). Au vrai, né en 1817 d’une riche famille de négociants rouennais, l’auteur de « voir un beau corps, qui frissonne en cadence, ça plaît aux yeux, et produit de l’effet » (3) avait 64 ans lorsqu’il convola avec « la sauterelle ». Elle venait d’avoir 27 ans et pour rétablir entièrement la vérité, deux ans avant les noces, le 20 novembre 1879, elle lui donnera une fille prénommée Jane dont la vie s’écoula sans laisser de traces. De 1883 à 1886, séparée ou non de son mari, Rita Papurello passa trois saisons au GrandThéâtre de Nancy comme 1ère danseuse et maîtresse de ballet. Secondée par Teresa Passani et Cécile Angeau, elle y interprète et règle principalement les ballets attachés aux ouvrages lyriques. C’est ainsi que le Pas de la séduction du Si j’étais roi d’Adolphe Adam lui vaut « les honneurs du rappel, accompagné d’un bouquet magnifique » (4). Dans le même temps, elle se produit à Metz où depuis l’annexion de l’AlsaceLorraine le théâtre était tenu de donner outre les représentations allemandes, une trentaine de spectacles français. Elle paraît aussi à Lunéville, la ville frontière et selon cet écho en Anjou : « Appelé à Angers pour un engagement d’un mois, le corps de ballet vient de quitter Nancy y laissant d’excellents souvenirs et de nombreux regrets, manifestés à la soirée d’adieux par une avalanche de fleurs et de couronnes » (5). A Angers, plantant victorieusement le drapeau de la danse, elle crée le 19 mars 1886, deux ballets de Louis de Romain : Nymphes et Lutins et Rita. Dans l’intervalle, avec Cécile Angeau, qui connut avant Loïe Fuller quelques succès comme « danseuse stéréoscopique », elle recueille les bravos au Théâtre de Brest. En 1887- 88, délaissant la chorégraphie, Rita Papurello est reçue 1ère danseuse en double travesti au Grand-Théâtre de Bordeaux. Au programme de cette troupe d’élite conduite par Alfred Lamy : La Juive, Les Huguenots, La Favorite, Guillaume
LA DANSE À BIARRITZ # 63
En 1891-92, passant du Casino des Arts au Théâtre Bellecour, Rita Papurello signe dès septembre les ballets dans Le Petit Faust, La Fille de Madame Angot, Orphée et Eurydice et Le Petit Duc. En janvier, elle pose ses valises au Grand-Théâtre du Havre : « Nous nous en voudrions d’oublier notre corps de ballet qui, conduit par Mlle Papurello, a accompli des merveilles de souplesse et de grâce » (9) écrit L’Europe artiste à propos des spectacles de Michel Strogoff. De retour à Lyon, au Théâtre des Célestins cette fois, « la charmante première danseuse » règle en avril 1892 « trois superbes ballets » dans Le Voyage de Suzette. Ils seront repris en décembre 1893 à Alger, où « le directeur des Nouveautés ne reculant devant aucun sacrifice, a engagé spécialement un ballet conduit par Mme Rita Papurello » (10). En regardant les choses de plus près, tout porte à croire qu’elle dirige alors sa propre troupe : « Le ballet Rita Papurello est fort en faveur auprès du public » (11) lit-on lorsqu’elle s’établit à l’Alcazar de Marseille en janvier 1893. Elle y obtient « un franc succès » avec Les Tchèques, ballet du maestro marseillais Achille Porinelly. Après quoi, « le célèbre ballet Papurello dont les jolies danseuses ne cessent d’être rappelées » (12) se fixe pour l’été au Pré Catelan à Toulouse. C’est alors que le baryton Michel Delrat, directeur du Théâtre du Capitole l’engage pour la saison 1893-94. Avec Alice Frassi, 1ère danseuse noble de la Scala de Milan,
Blanche Walker, dite Kerval, 1ère danseuse travesti venue de l’Opéra de Paris et douze dames du corps de ballet, elle règle les divertissements lyriques, mais aussi Coppélia de Léo Delibes et Le Carillon de Jules Massenet. Plus disert à rendre compte des manifestations musicales que des « ébats chorégraphiques », Orner Guiraud, musicien local et collaborateur à divers journaux n’en dira mot. De même, lors de la reprise de Myrviane ( ballet en deux actes créé par Michel-Ange d’Allessandri à Toulouse, le 21 mai 1889, et repris par Rita
Papurello à Toulouse en 1894 et à Bordeaux en 1899 ) il ne signale qu’ « un charmant ballet de M. Armand Raynaud » (13), le chef d’orchestre du Capitole. La saison d’après, Orner Guiraud ne citera pas non plus Rita Papurello pour Un ménage de mouches : « ballet pantomime d’après un scénario de Mme Cazals, sur lequel M. A. Raynaud a écrit une charmante partition très finement orchestrée » (14). Tiré d’un poème intitulé Les Papillons qui avait valu à Adeline Cazals, une médaille d’argent au concours de poésie de la Société
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Tell, Faust, L’Africaine sous la baguette d’Alexandre Luigini qu’elle retrouvera à Biarritz ou encore Aïda lors du gala offert par la municipalité bordelaise au président Sadi Carnot. L’année d’après, « laissant de brillants souvenirs à Bordeaux » (6), elle s’établit à Lyon, non pas au GrandThéâtre, mais au Casino des Arts où elle retrouve Cécile Angeau. A en juger, Les Roussalki, ballet inséré dans Les Tziganes de Longjumeau de Firmin Bernicat est fort bien reçu : « Ce divertissement est habilement réglé par Mlle Papurello, qui est une danseuse de grand mérite, elle l’a montré dans ses différentes variations. Il y a dans ce corps de ballet merveilleusement discipliné un essaim de ravissantes ballerines qui remplaceraient avantageusement les laiderons qui sont du Grand-Théâtre. J’allais commettre une injustice en ne donnant pas une mention spéciale à Mlle Cécile Angeau, danseuse travesti, qui a partagé avec Rita Papurello un succès justifié de jolie femme et d’excellente danseuse » (7). Il en sera de même pour La Flûte diabolique, pantomime de Paul Magron et pour La Momie, ballet « réglé par Rita Papurello qui danse tous ses pas d’une façon ravissante » (8). Composé par Eugène Arnaud, chef d’orchestre du GrandThéâtre, le livret de La Momie avait été imaginé par le lyonnais Charles Bianchini, dessinateur de costumes bien connu à l’Opéra de Paris.
Rita Papurello © Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (archives photographiques)
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LA DANSE À BIARRITZ # 63
••• Archéologique de Béziers, le livret d’Un ménage de mouches rappelait Les Deux pigeons de La Fontaine tout en dévoilant comme nous le verrons plus tard l’intérêt pour le moins inattendu de Rita Papurello pour les insectes. Enfin, après la première en France de Hulda, opéra oublié de César Franck, Orner Guiraud peinera encore à la mentionner, mais cette fois pour son bien : « Le ballet... musicalement parlant, a conquis les suffrages des musiciens, des dilettantes et des raffinés de l’art, c’est une des plus belles pages symphoniques que nous connaissions ; chorégraphiquement, il n’était nullement eu rapport avec la trame » (15).
A la fin de 1894 - 95, la direction du Capitole revint au ténor toulousain Gabriel Tournié. Pour le piquant de l’aventure, en 1880, avec son épouse, Mlle Ribes, chanteuse fort estimable, Gabriel Tournié avait été engagé pour cinq mois par la Compagnie de l’Opéra français de la Nouvelle-Orléans dirigée par Gaston de Beauplan, dont la bien-aimée était Emilie Ambre, une cantatrice de renom qui faillit devenir reine de Hollande. Au moment où la troupe fit de mauvaises affaires, Gabriel Tournié s’enfuit avec la prima donna, abandonnant sa femme qui rentra en France avec la danseuse Marie Hennecart. Secrètement, les amants firent de même, mais aussitôt arrivés, ils se séparèrent. Emilie Ambre qu’Edouard Manet peignit dans le rôle de Carmen regagna sa propriété de Meudon où bientôt « le beau Gaston » la retrouva, avant de démentir « les racontars fantaisistes lus dans les journaux français » (16). Quoiqu’il en soit, l’arrivée de Gabriel Tournié au Capitole, changea la donne. Remplacée par Mme Delmas dont nous ignorons tout, Rita Papurello fut engagée à l’Olympia par Joseph Oller, le cofondateur du Paris Mutuel et du Moulin Rouge. Et, tandis que Blanche Walker retrouvait l’Opéra de Paris, Alice Frassi rejoignit à Rennes, François Ambrosiny, 1er danseur et maître de ballet de dix-huit ans qui sera plus tard fêté à la Monnaie de Bruxelles. A l’Olympia, comme dans la plupart des music-halls, parmi les attractions les plus variées, la danse tenait la vedette de l’affiche. Ainsi, le 9 octobre 1895, le clou d’ouverture fut Le Scandale au Louvre, ballet de Léon Roger-Milès et Charles Akar, composé par Jules Bonval. Une spirituelle évocation de la Grèce et un « réel succès pour Mme Rita Papurello, qui faisait ses débuts à Paris comme maîtresse de ballet. Elle a été, d’ailleurs, on ne peut mieux secondée, dans sa tâche difficile, par Mlles Julia Duval, Louise Willy et tout un corps de ballet agréable à voir » (17) . Le 23 décembre, après la centième de ce ballet, vint Les Petits Quarts d’Heure d’Alfred Delilia et M. Chauvin. Une revue avec ballets dont celui de La Folie de l’or obtint un vif succès. L’Olympia changea aussi de direction, Oscar de Lagoanère, chef d’orchestre de la salle et compositeur de La Folie de l’or prenant possession du fauteuil directorial. Rita régla ensuite le ballet Arlette (18), les divertissements d’une zarzuela, La Grand via (19) enfin ceux de l’opérette, La Demoiselle de magasin (20) qui fut un triomphe complet. La saison suivante, le 18 septembre 1896, la chorégraphe marqua de son empreinte Nousima, un ballet japonais d’Edmond Missa et le 4 décembre devant la foule des grands soirs, Rêve de Noël, une pantomime-ballet écrite par Jean Lorrain « pour deux des plus jolies femmes de
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Paris, la délicieuse Liane de Pougy et la charmante Rose Demay » (21) : dans un château, la veille de Noël, le page Perrinet fait la lecture à la princesse Violante et les voilà qui s’endorment pressés l’un contre l’autre… Sur une musique d’Edmond Diet, avec Liane de Pougy en page et Rose Demay en princesse, le saphisme à peine voilé de Rêve de Noël fut le plus gros succès de la saison d’hiver. Ensuite, « merveilleusement composés par Mme Rita Papurello » (22) s’enchaînèrent les divertissements de la revue Tout-Paris, puis des ballets comme Les Deux baisers d’Edmond Missa, Souvenir de bal d’Eugène Michel. En juin, ce furent « les débuts sensationnels » de Mlle Cammarano, dans Pierrot au Hammam, pantomime-ballet avec chœurs de Frédéric Toulmouche. Et, tandis que « les machines aérifères » aidaient à supporter la canicule, « réglé à ravir par Mme Papurello et dansé de même par La Cammarano » (23) un Déjeuner sur l’herbe, opérette-ballet d’Edmond Missa conquis en juillet tous les suffrages. Après quoi, sur fond de mystère Rita Papurello quitta l’Olympia. Le journal La Presse relate en effet qu’ « une jeune danseuse, appartenant à l’une des principales scènes de genre des grands boulevards, vient d’être victime d’une plaisanterie ou plutôt d’une vengeance dont les suites auraient pu être terribles pour la malheureuse jeune fille. Dernièrement, à la suite d’un dîner, Mlle Marie C. rentra chez elle et, sur une observation de sa mère, fut prise d’un accès de folie. Il a été absolument impossible d’obtenir d’elle un renseignement quelconque et actuellement bien qu’allant un peu mieux, la raison n’est pas encore complètement revenue. Le professeur de ballet qui, selon certains, n’aurait pas été étrangère à cet accident, vient d’être prié par le directeur du music-hall de quitter ses fonctions » (24). Quelques jours plus tard, on communiquera : « Mlle Rita Papurello nous écrit pour nous faire connaître que c’est de son plein gré qu’elle a quitté ses fonctions de maîtresse de ballet à l’Olympia. Elle ne saurait donc être impliquée à propos de son départ dans l’aventure survenue à la jeune danseuse Marie C. » (25). Pour finir, en octobre 1897, la danseuse sera trouvée asphyxiée, après avoir absorbé un flacon d’acide carbonique. L’on ignore les causes de sa dramatique détermination, toujours est-il que Rita Papurello réglait alors au GrandThéâtre du Havre deux féeries mêlées de ballets, Rothomago et Michel Strogoff. En novembre, Souvenir de bal est repris à Paris au Théâtre Pompadour. On n’en saura pas davantage avant juillet 1898, date à laquelle Adolphe Milliaud l’engage pour la saison lyrique et estivale du Théâtre des Variétés. Après Sœur Marthe de Frédéric Le Rey et Lovelace d’Henri Hirchmann, Le Trouvère de Verdi retint l’attention : « Très bien réglé par Mme Rita Papurello,
LA DANSE À BIARRITZ # 63
En 1898-99, prenant la suite d’Adelina Gedda, la chorégraphe se fixe à Rouen, où vivait son époux que la mort enlèvera en mars 1900. A l’affiche du Théâtre des Arts, vingt-neuf titres lyriques contre un seul ballet : Fleurs des champs d’Attilio Comino. Il sera rejoué au Casino d’Arcachon en juillet 1899 : « Tous nos compliments à Mme Rita Papurello qui a si bien su le composer et le diriger » (27). L’automne venu, remplacée à Rouen par Louise Stichel, Rita Papurello, alors âgée de 45 ans, quitte « les grandes scènes de France qui pendant des années lui ont assuré les bravos comme interprète impeccable et auteur distinguée » pour se consacrer à l’enseignement : 8, rue Mogador. " Progrès certains et rapides, facilités d’engagement pour Paris, la province et l’étranger " » (28) promettra la réclame en 1909. Auparavant, une note précise que « sa classe est tenue pour une des plus en renom à Paris, les étoiles du jour aiment à y aller souvent prendre les conseils de sa grande expérience, […] car Mme Papurello possède au suprême degré la qualité la plus précieuse pour un professeur : celle d’inspirer confiance à ses élèves » (29). Ce qui ne l’empêche pas de recourir à une publicité pour le moins charlatanesque : « Rita Papurello, maîtresse de ballet par sa méthode forme élèves en six mois de leçons pour corps de ballet » (30). Certainement nostalgique de la poussière des théâtres, le 4 mars 1902, elle signe aux Bouffes-Parisiens un ballet dans Ordre de l’Empereur de Justin Clérice. L’été venu, engagée à Biarritz par Alexandre Luigini, chef d’orchestre à l’Opéra-Comique et directeur artistique du Casino Municipal, elle est aux commandes d’un corps de ballet de douze danseuses en tête duquel se distinguent : Berthe Keller, 1ère danseuse noble du Théâtre des Arts de Rouen, Blanche Dupré, « délicieuse travesti » de l’Olympia et Valentine Brouat, étoile du Casino de Paris qu’Alice Guy, la première réalisatrice de l’histoire du cinéma avait filmée en 1900. C’est avec Faust que la troupe inaugure la saison. Suivront les ballets intercalés dans Manon, Lakmé, Mireille, Cavalleria rusticana, Hamlet, Carmen, La Navarraise, Roméo et Juliette, et le 7 septembre dans Joli Gilles de Ferdinand Poise : « Nous n’aurions garde d’oublier le bataillon de Pierrots et Pierrettes, constitué par nos charmantes ballerines. Pour être juste, il faudrait donner des éloges à toutes. Le pas du 1er acte et le divertissement du 2ème acte, admirablement réglés par Mme Papurello, furent dansés à la perfection par les coryphées et les dames du corps de ballet, véritables sylphides aux pieds légers, et, ce qui les
humanise, heureusement, toutes jolies femmes » (31) note La Gazette de Biarritz. Le même soir, « dansé impeccablement et magistralement conduit par son auteur, M. Fernand Le Borne » (32), L’Idole aux yeux verts clôtura le programme. Sur un livret de Raoul Lefebvre, L’Idole aux yeux verts dont l’action se passe aux Indes avait été créé à Rouen, le 13 mars 1902, non par Joseph Hansen, le maître de ballet de l’Opéra de Paris, comme prévu, mais sur ses indications par Céline Rozier, alors à la tête de la troupe normande. Gaston Coste, qui dirigera les concerts à Biarritz
dès 1904 conduisait l’orchestre. Quant à l’interprétation, elle mettait en avant Louise Mante, de l’Opéra de Paris et Berthe Keller, qui tiendra son rôle à Biarritz. Notons que L’Idole aux yeux verts sera reprit la saison suivante par Michel-Ange d’Alessandri à Toulouse et Camille Laffont à Bordeaux. Rita Papurello était revenue à ses cours parisiens quittant Biarritz sur ce doux commentaire : « Nous sommes heureux de féliciter, Mme Papurello, la maîtresse de ballet experte qui nous a procuré le délicat plaisir d’admirer durant toute cette saison des ballets supérieurement montés, réglés et exécutés » (33). Toutefois lors d’une fête donnée par la Société protectrice des animaux de Nice, elle règle en avril 1903 le Cake-walk du loup et des brebis pour le corps de ballet du Casino niçois. Puis, participant à la guerre menée contre les dictyoptères, le 12 juin, « la dame veuve Debons, née Marguerite Papurello », obtient un brevet de quinze ans pour
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il a été supérieurement interprété par seize danseuses agréables à regarder et par Alice Frassi, dont la science chorégraphique, soulignée par les applaudissements de la salle, a été une révélation » (26).
La fête des roses par Suzanne Daynes-Grassot
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Rita Daynes-Papurello, photo X, 1915
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LA DANSE À BIARRITZ # 63 un piège à cafards et autres insectes, dit cafardière. Vendu dans le commerce, il donnera de très bons résultats et c’est auréolée du prestige de cette invention qu’elle retrouve Biarritz en août 1903. Entourée des mêmes danseuses que l’été précédent, après Le Barbier de Séville, qui servit d’ouverture, le 28 août à la suite des Noces de Jeannette et du Chalet, « on accueilli chaudement un nouveau ballet russe : Dunka, dont la musique est de Luigini et dont Mme Rita Papurello, secondée par Mlles Keller, Brouat et Dupré fit une délicieuse merveille » (34) écrit Le Monde artiste, la presse locale ajoutant : « notre corps de ballet y fait excellente figure ; Mlles Keller et Brouat toujours légères, correctes et gracieuses ; Mlle Dupré, ravissante dans le rôle du duc, avec un costume qui lui seyait à ravir et faisait ressortir sa délicate beauté. C’est avec plaisir que l’on reverra ce ballet » (35). Au vrai, entre Le Barbier de Séville, Mireille, Carmen, Mignon, Le Roi d’Ys, Cavalleria Rusticana et Lakmé, Dunka sera dansé plusieurs fois. Lancé à Biarritz comme une œuvre de jeunesse d’Alexandre Luigini, ce ballet tombé aux oubliettes, avait été créé selon la Société des auteurs au Casino de Nice, le 1er décembre 1902, mais on ignore dans quelles circonstances. Il sera toutefois joué à cette époque en concert à Nice sous la baguette de Fernand Le Borne et sans doute fut-il repris par Victor Natta à Marseille en 1903 - 04, puisque l’Opéra Municipal fait état de deux représentations d’un ballet russe, orthographié : Dounka.
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Autrement, sur une partition d’Hippolyte Mirande et un livret de Raoul Cinoh, un second ballet intitulé, Kypris permit « d’admirer de nouveau les gracieuses ballerines de Mme Rita Papurello » (36). Le texte de ce ballet où Aphrodite apparaissait sous le nom chypriote de Kypris est perdu, mais il mettait sûrement en scène l’amour de la déesse pour le bel Adonis enlevé à la vie d’un baiser. Car avec pour titre Le Baiser de Kypris, il sera repris par Joseph Belloni au Capitole de Toulouse, le 21 février 1905.
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Régina Badet, par Suzanne Daynes-Grassot
L’été suivant, Rita Papurello ne revint pas à Biarritz. En revanche, elle signa avec le Casino de Nice, puis au Grand-Théâtre de Toulon où avec « la compétence qu’on lui connaît » (37), elle régla en 1904 - 05, les divertissements lyriques et deux ballets : Coppélia de Léo Delibes et La Fée des Poupées de Joseph Bayer. Ce dernier ballet créé par Joseph Hassreiter à Vienne en 1888, avait été remonté par le chorégraphe à l’Olympia en 1894 juste avant que Rita Papurello ne règle Rêve de Noël. Après Toulon, « la souriante et talentueuse maîtresse de ballet » (38), retrouva son Académie de danse, 25, rue Turgot. Puis, elle prit en main de 1906 à 1908 le corps de ballet du Théâtre de la Porte-Saint-
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Martin et celui du Moulin Rouge sous le nom de Rita Daynes-Papurello. C’est en effet à cette époque qu’elle épouse le peintre Victor Daynes. Elève aux BeauxArts de Bordeaux, d’où il sortit avec un second grand prix de peinture d’histoire, Victor Daynes était veuf de Pauline Dejarny depuis 1906. Ajoutons pour être complet que parmi leurs quatre enfants, Edmond (1895-1986) et Suzanne (18841976) suivront la carrière paternelle, Suzanne sous le nom de Daynes-Grassot se spécialisant dans les études ou portrait de danseuses. Mais, Victor Daynes qui dans un décor pyrénéen laissa à la postérité un tableau intitulé, L’Extraction du sable à Saint-Sébastien, était aussi un portraitiste de premier ordre. Il le prouvera en 1921 au Salon de l’Ecole Française avec le portrait d’une des meilleures élèves de sa femme, Rita Sanghetti dont le véritable nom était Jane Schifner. Patronyme trop germanique pour exciter la sympathie et réussir à l’époque, même si le temps était venu de s’affubler d’un nom russe pour que les snobs et le public naïf se pâment d’admiration. Quoiqu’il en soit, « sûre danseuse aux pointes ailées » (39) Rita Sanghetti sera l’étoile incontestée du Châtelet dès 1918. En 1908 - 09, ce théâtre de féeries et de drames à grand spectacle qui avait accueilli en mai-juin la première saison des Ballets russes, s’adjoignit Rita Papurello comme maîtresse de ballet : « Mme Daynes Papurello a triomphé sur presque toutes nos scènes d’opéra comme danseuse étoile, elle s’est consacrée depuis quelques années au professorat et les ballets qu’elle a déjà réglés à Paris l’ont mise d’un coup, au premier rang des maîtresses de ballet. Le Châtelet lui offrira l’occasion de mieux développer encore ses précieuses qualités » (40). Complétant le corps de ballet avec ses élèves, elle signera avant le séisme des Ballets russes : le Tour du Monde en 80 jours, la Chatte blanche et Michel Strogoff, puis cédera sa place à Adelina Gedda comblée par ce commentaire : « Les ballets réglés par Mme Daynes-Papurello, soulevèrent d’unanimes applaudissements et nous permirent de constater que les danseuses du Châtelet, ne le cèdent en rien à celles de nos grands théâtres subventionnés » (41). Le 20 août 1909, « devant une salle émerveillée » (42) avec le chorégraphe Alfred Curti et cent danseuses de la Scala de Milan et de l’Alhambra de Londres, elle met en scène Les Filles de Bohême de Georges Byng pour la réouverture de l’Olympia. Ida Rubinstein révélée au
LA DANSE À BIARRITZ # 63
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Mme Daynes Grassot au milieu des interprètes de Tartuffe : Cécile Sorel, Marie Lecomte, Rachel Boyer, Sylvain Mayer, Béatrix Dussane, Emile Dehelly. © Henri Manuel
L’Orchestre, 1er août 1869
Bulletin de la Société libre d’émulation du commerce et de l’industrie de la Seine-Inférieure, 1899-00, p. 216
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Promenade d’un potache à travers l’Exposition, racontée à son copain, 1890, p.5
(3)
Châtelet dans Cléopâtre de Michel Fokine et qui élira plus tard domicile à Biarritz partageait l’affiche avec « la danse des sept voiles » de Salomé signée par le même Fokine en 1908. Par la suite, tout en conservant les cours qu’elle donnait au Châtelet, Rita Papurello forma avec une trentaine d’élèves dont l’aînée n’avait pas douze ans une troupe appelée « les Tutus Mignons ». Cet ensemble se produira pour la première fois au Théâtre de la Renaissance, le 28 janvier 1910, puis au Casino de Paris qui s’attacha la chorégraphe en 1910-11. A ce stade, la place manque pour faire le compte des titres que « les merveilleuses danseuses prodiges de Mme DaynesPapurello » (43) interprèteront. Car pour ce que nous savons, Rita dirigea ses jeunes élèves jusqu’en 1923. Dans l’intervalle, elle régla les ballets pour une quinzaine de salles parisiennes dont la Gaîté-Lyrique, le Théâtre Marigny, l’Olympia, les FoliesBergère, l’Odéon, l’Alcazar d’été, le Théâtre national populaire, le Châtelet. On retiendra toutefois sa participation, le 18 novembre 1920, au jubilé de sa bellemère, la comédienne Brigitte DaynesGrassot. Devant le Tout-Paris littéraire, artistique et mondain, « les adorables et gracieux Tutus Mignons de Mme DaynesPapurello dansèrent à ravir le ballet de Faust » (44) tandis qu’à 89 ans, Brigitte Daynes-Grassot joua Mme Pernelle dans Tartuffe aux côtés des chefs d’emploi de la Comédie-Française.
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L’Europe artiste, 10 janvier 1886
(5)
L’Europe artiste, 29 février 1886
(6)
Arcachon journal, 10 septembre 1899
(7)
La Vie lyonnaise, 14 octobre 1888
(8)
La Vie lyonnaise, 30 décembre 1888
(9)
L’Europe artiste, 20 janvier 1892
(10)
L’Europe artiste, 7 janvier 1893
(11)
L’Écho des jeunes, 15 janvier 1893
(12)
L’Écho des jeunes, 15 juin 1893
(13)
Le Monde artiste, 7 janvier 1894
(14)
Le Monde artiste, 17 janvier 1895
(15)
Le Monde artiste, 14 avril 1895
(16)
Gil Blas, 29 mai 1881
(17)
Le Figaro, 9 octobre 1895
de Fernand Beissier, musique Louis Gregh, 13 mars 1896
(18)
de Filipe Perez, musique de Chueca et Valverde, 14 avril 1896
(19)
de Maurice Ordonneau, musique d’Yvan Caryl, 4 juin 1896.
(20)
(21)
Le Figaro, 5 décembre 1896
(22)
Le Figaro, 9 janvier 1897
(23)
Le Figaro, 4 juillet 1897
(24)
La Presse, 18 juillet 1897
(25)
La Presse, 24 juillet 1897
(26)
Le Monde artiste, 31 juillet 1898
(27)
Arcachon journal, 23 juillet 1899
Annuaire des artistes et de l’enseignement dramatique et musical, 1909 (28)
Remerciements à Anne Londaitz pour les recherches généalogiques.
(29)
Biographie BnF, 25 mars 1900
(30)
Le Matin, 6 juin 1901
(31)
La Gazette de Biarritz, 12 septembre 1902
(32)
Idem
(33)
La Gazette de Biarritz, 17 octobre 1902
(34)
Le Monde artiste, 13 septembre 1903
(35)
La Gazette de Biarritz, 4 septembre 1903
(36)
La Gazette de Biarritz, 25 septembre 1903
(37)
Le Diable rouge, 29 octobre 1904
(38)
Idem
(39)
La Presse, 12 mai 1924
(40)
Comoedia, 5 juin 1908
(41)
Comoedia, 8 août 1908
(42)
Le Figaro, 21 août 1909
(43)
Le Figaro, 28 janvier 1910
(44)
La Rampe, 28 novembre 1920
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Epouse du compositeur et chef d’orchestre, Edmond Daynes, Brigitte Daynes-Grassot résida à Gan dans notre département jusqu’à son décès le 12 juin 1926. C’est dire que Rita Papurello fréquenta peut-être le Cottage Beaulieu, où s’était retiré son mari Victor Daynes qu’un fait divers nous
signale en janvier 1928. Retrouvé étendu sur la route entre Rébénacq et Gan, lorsqu’il fut reconduit chez lui, le peintre âgé de 75 ans déclara qu’il avait été renversé par une auto, dont le conducteur avait pris la fuite. D’un an plus jeune que son époux, Rita Papurello était-elle toujours en vie ? Les documents qui auraient pu résoudre cette question n’ont pas été retrouvés.
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Rita Sanghetti, photo X, 1915
SENSIBILISATION
Septembre
Partenariat Malandain Ballet Biarritz / Université de Pau et des Pays de l’Adour Les 12 étudiants venus de Bordeaux, Toulouse, Lyon, Nantes, Angers, Paris et Nancy, sélectionnés en avril dernier lors des 11ème Rencontres inter-universitaires UPPAdanse ont été accueillis en résidence au CCN du 7 au 13 septembre. Sous la direction de Dominique Cordemans durant sept jours intensifs, ils ont abordé Boléro de Thierry Malandain. Ce ballet a été donné le 13 septembre devant plus de 500 personnes, sur la scène du parvis du Casino dans le cadre des Scènes Ouvertes du festival le Temps d’Aimer. En première partie, les étudiants ont présenté leurs travaux respectifs, récompensés lors des 11ème Rencontres inter-universitaires UPPAdanse et une création commandée par le service culturel de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour à la Compagnie Androphyne de Pierre-Johann Suc et Magali Pobel. Durant cette résidence, les étudiants ont également profité des conférences, des expositions, de la programmation du festival le Temps d’Aimer et d’une rencontre avec les jeunes danseurs du Ballet Junior de Genève. Ils se retrouveront les 7 et 8 avril 2016, au Théâtre Quintaou d’Anglet, pour présenter leur spectacle en clôture de la 12ème édition des Rencontres Inter-universitaires UPPAdanse. Octobre
Danses qu’on croise
Master class - atelier Dominique Cordemans © Johan Morin
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Atelier Voulez-vous danser avec nous ? © Johan Morin
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Initié par la Mission Culturelle du Conseil Départemental du Val d’Oise en collaboration avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Argenteuil, le Conservatoire à Rayonnement Régional de Cergy et les écoles de Musique et de Danse de Bezons et de Roissy, Danses qu’on croise, spectacle associant des fragments chorégraphiques de Thierry Malandain présenté au Figuier d’Argenteuil le 5 juin dernier, sera redonné le 29 octobre à l’initiative de l’Ecole de Musique et de Danse de Roissy-en-France lors du festival Les Envolées d’Automne à l’Orangerie de Roissy-en-France.
Biarritz Grand Studio de la Gare du Midi Autour de La Belle et la Bête Malandain / Tchaïkovski Novembre - Décembre
Ateliers Dans le cadre de Ballet T, projet transfrontalier associant le CCN au Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián, Dominique Cordemans animera des ateliers autour de Cendrillon et de La Belle et la Bête.
Donostia /San Sebastián Studio du Teatro Victoria Eugenia Autour de Cendrillon Malandain / Prokofiev Atelier Voulez–vous danser avec nous ? (adultes) le 13 novembre de 19h à 21h Atelier Famille (parents et enfants à partir de 10 ans) le 14 novembre de 11h à 13h Atelier Répertoire (élèves formés à d’autres disciplines que la danse classique) le 14 novembre de 15h à 17h
Ateliers Voulez-vous danser avec nous ? (adultes et étudiants non-initiés) les 2 et 3 décembre de 19h à 21h. Master Classes et ateliers Niveau Moyen (12 à 15 ans) les 5 et 6 décembre de 14h à 16h. Niveau Avancé-Supérieur (16 ans et plus) les 5 et 6 décembre de 16h15 à 18h45 Autour de Cendrillon Malandain / Prokofiev Atelier Voulez–vous danser avec nous ? (adultes et étudiants non-initiés) les 16 et 17 décembre de 19h à 21h. Master Classes et ateliers Niveau Moyen (12 à 14 ans) le 27 décembre de 10h à 12h et le 28 décembre de 14h à 16h. Niveau Avancé-Supérieur (15 ans et plus) le 27 décembre de 13h à 15h30 et le 28 décembre de 16h30 à 19h.
LE LABO
Rentrée de l’Option Art-Danse L’Option Art-Danse d’Aquitaine du lycée André Malraux de Biarritz a effectué sa 10ème rentrée, comme chaque année, au rythme du festival le Temps d’Aimer. Les élèves ont, à cette occasion, rencontré le chorégraphe Gilles Schamber lors de deux ateliers, les 14 et 21 septembre. Ils accueilleront, ensuite, les 28 et 29 septembre, Annabelle Pulcini pour travailler autour de l’œuvre de Dominique Bagouet, So schnell. Les 16 et 17 novembre, ce sera à Nathalie Adam de proposer des ateliers autour de Giselle et du Lac des cygnes. Robert Thomas quant à lui viendra plus tard proposer un travail autour du Sacre du printemps de Maurice Béjart.
Ce projet qui réunit artistes et scientifiques autour de la question de l’arbre et du réseau ainsi que sur l’évolution de la relation particulière de l’homme avec l’arbre, sera proposé en avant- première du festival Neuf Neuf dirigé par Samuel Mathieu, le 19 novembre avant d’être présenté dans la première édition du festival art et science, FACTS organisé par l’Université de Bordeaux (IDEX), au CDC d’Aquitaine – Le cuvier, le 25 novembre 2015 à 20h30. www.lecuvier-artigues.com www.facebook.com/arbreintegral
Gaël Domenger et l’Option Art-Danse © Johan Morin
Rentrée du LABO LE LABO a repris son activité d’ateliers hebdomadaires le 5 octobre de 20h à 22h dans le grand studio de la Gare du Midi. Le premier atelier de la saison a été animé par Gaël Domenger.
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Suite à la collaboration du LABO de Malandain Ballet Biarritz avec ESTIA Recherche (Ecole Supérieure des Technologies Industrielles Avancées) sur le ballet augmenté, Debussy 3. 0 dont une version pour oculus rift a été proposée, en libre accès, à la Médiathèque de Biarritz durant le festival le Temps d’Aimer, LE LABO poursuit son travail en relation avec les nouvelles technologies numériques. Il propose un nouveau projet, qui a déjà fait l’objet de deux résidences à l’INRIA de Bordeaux (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) : L’Arbre intégral.
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L’Arbre intégral
Gaël Domenger et LE LABO © Johan Morin
Equipe artistique Gaël Domenger, Donatien Garnier, Axel Domenger, Gyorgy Kurtag Jr. Equipe scientifique Julien Conan, Alexis Clay, Martin Hachet. Partenaires ESTIA, INRIA, IDEX Association porteuse du projet Le poème en volume
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Miyuki Kanei & Daniel Vizcayo, Cendrillon Š Olivier Houeix
SAISON DANSE Saison Danse Eurorégion Aquitaine-Euskadi 2015-2016
Gare du Midi / Biarritz Culture 13 novembre Dada Masilo : Carmen Renseignements Biarritz Culture tél. 05 59 22 20 21 www.biarritz-culture.com
Scène Nationale du Sud-Aquitain
Teatro Victoria Eugenia / Donostia San Sebastián
23 octobre Théâtre Quintaou d’Anglet Cie Révolution : Bliss
4 octobre Ballet de Johannesburg : Don Quichotte
17-18 novembre Théâtre de Bayonne Cie Julien Lestel : Puccini
17 octobre Dantzaz Konpainia : Aureo
5-6 février Théâtre Quintaou d’Anglet Cie Kafig : Pixel
7 novembre Ballet Nacional de Cuba : Le Lac des cygnes
1er mars Théâtre de Bayonne Kukai Dantza : Oskara
14 novembre Vortice Dance Company : Your majesties, welcome to the anthropocene
24 avril Théâtre Quintaou d’Anglet Cie Aracaladanza : Constelaciones
3 décembre Verdini dantza taldea : Gure gaitasuna
13 mai Saint-Jean-de-Luz Festival andalou : Manolo Marin
16 - 17 décembre Dantzaz Konpainia : Atalak XXV
14 mai Saint-Jean-de-Luz Festival andalou : Joaquim Grilo Cositas mias
20 décembre Goizaldi Dantza Taldea : Gipuzkoako dantzak
Renseignements tél. 05 59 59 07 27 www.scenenationale.fr
Renseignements tél. +34 943 48 18 18 www.victoriaeugenia.com
Gare du Midi / Entractes Organisations
5 et 8 décembre Gare du Midi La Belle et la Bête
22 novembre Le Palais d’Hiver St Petersbourg Ballet : Le Petit Prince
27 et 28 décembre Gare du Midi Cendrillon
03 avril Ballet Español de Murcia : Carmen 8 mai Escuela Nacional de Arte de Cuba : Ballet Revolución Renseignements tél. 05 59 59 23 79 www.entractes-organisations.com
27 au 30 mai Gare du Midi « Rendez-vous sur le quai de la gare » manifestation dédiée au jeune public et aux familles. Roméo et Juliette, représentations scolaires (organisées par Biarritz Culture) et représentations tout public. Visites, expositions, répétitions publiques, spectacles… en partenariat avec la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique. Les Estivales du Malandain Ballet Biarritz 3 et 4 août Donostia / San Sebastian Teatro Victoria Eugenia Cendrillon 10, 11, 12 août Gare du Midi, Biarritz Cendrillon Renseignements Malandain Ballet Biarritz tél. 05 59 24 67 19 www.malandainballet.com
Malandain Ballet Biarritz
16 octobre Le Palais d’Hiver St Petersbourg Ballet : Les ballets controversés du XXème siècle
31 décembre Compañia Viviana Sanchez : Mexicaña
24 avril 2016 Gare du Midi « Concours de jeunes chorégraphes » phase de sélection finale (ouvert au public) dans le cadre du Pôle de Coopération Chorégraphique du Grand Sud-Ouest
30, 31 mars et 1er avril Théâtre du Colisée et Studio de la Gare du Midi « Regards croisés » (répétitions publiques, ateliers, spectacles de compagnies du Pays basque sud) en partenariat avec la Fundición de Bilbao, l’Institut Culturel Basque, l’Institut Français de Bilbao, le GLOB Théâtre de Bordeaux et l’association PePau / Cie Pedro Pauwels. Evénement soutenu par le fonds Aquitaine-Euskadi
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EN BREF Congrès des domaines skiables de France
Nouveaux venus
Ismael Turel Yagüe Né à Valence (Espagne). Formé au Conservatorio Professional de Danza de Valencia, il suit en 2013 à New York le Trainee program du Joffrey Ballet School, puis intègre le Ballet de la Generalitat Valenciana en 2014. Il entre au Malandain Ballet Biarritz en 2015.
Dans le cadre du Congrès 2015 des domaines skiables de France qui se tiendra à Biarritz les 7 et 8 octobre, Malandain Ballet Biarritz présentera Estro et Boléro le 7 octobre à 20h30 au Casino de Biarritz. En parallèle, une rencontre danseurs / sportifs donnera lieu à un film qui sera diffusé avant la représentation. Cet échange entre deux danseurs, Jean-Baptiste Colombié, kinésithérapeute du Malandain Ballet Biarritz et deux grands sportifs de la Fédération Française de Ski : Pierre Vaultier, champion olympique de snowboardcross et Jean-Baptiste Grange, double champion du monde de slalom permettra de mettre en parallèle les réflexions et expériences entre danseurs et sportifs.
Gigabarre et Mégabarre Durant le festival Le Temps d’Aimer, Richard Coudray a animé une gigabarre le 20 septembre et une mégabarre le 27 septembre dans le cadre du festival Cadences d’Arcachon.
Répétitions publiques Dans le cadre de sa résidence de création, la compagnie Elirale dirigée par Pantxika Telleria proposera une répétition de son travail le jeudi 8 octobre à 19h dans le Grand Studio de la Gare du Midi. De même, la compagnie Illicite dirigée par Fábio Lopez en résidence au Malandain Ballet Biarritz du 9 au 23 décembre, présentera son travail le lundi 21 décembre à 19h dans le Grand Studio de la Gare du Midi. Dans le cadre du Colloque international de Biarritz organisé par le Théâtre du Versant, Malandain Ballet Biarritz proposera une répétition publique de La Belle et la Bête le mercredi 18 novembre à 20h30 dans le Grand Studio de la Gare du Midi. Dans le cadre du projet euro-régional Ballet T, Dantzaz Konpainia dirigée par Adriana Pous Ojeda proposera un DantzaKlub le mardi 15 décembre à 19h dans le Grand Studio de la Gare du Midi. Entrée libre sur réservation tél. 05 59 24 67 19
Mozart à 2 et Don Juan à Vienne Le Ballet de l’Opéra de Vienne que dirige Manuel Legris a repris Mozart à 2 et Don Juan de Thierry Malandain, à l’affiche du Volksoper de Vienne du 16 septembre au 25 novembre. Mozart à 2 à Lyon Guillaume Lillo Né à Joinville-le-Pont. Il étudie au Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris, puis intègre en 2011 le Ballet Junior de cet établissement. En 2012, il entre au Scottish Ballet (Royaume-Uni) pour une saison avant de rejoindre l’Israel Ballet en 2013. Il entre au Malandain Ballet Biarritz en 2015.
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Du 27 octobre au 7 novembre, à l’invitation de Jean-Claude Ciappara, directeur des études chorégraphiques du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon, Giuseppe Chiavaro, ex-danseur du Malandain Ballet Biarritz remontera trois duos tirés de Mozart à 2. Assassins Gaël Domenger, responsable du LABO de Malandain Ballet Biarritz rejoint la distribution de la nouvelle pièce de Samuel Mathieu, Assassins dont la première aura lieu le 8 mai 2016 au Korzo à La Haye (Pays-Bas). Il sera en résidence aux côtés des danseurs, Lionel Bègue, Gilles Baron, Fabienne Donnio, Martin Mauriès et du musicien compositeur Maxime Denuc, du 17 au 23 octobre au CCN de Nantes. Il retrouvera ensuite Samuel Mathieu au CDC de Toulouse du 27 novembre au 2 décembre 2015 pour prolonger le travail de recherche autour de la pièce.
Les grands chorégraphes du XXe siècle Paru aux éditions Buchet-Chastel, le dernier ouvrage de Gérard Mannoni, intitulé : Les grands chorégraphes du XXe siècle, fait une place à Thierry Malandain.
centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques
Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz tél. +33 5 59 24 67 19 • fax +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com président Michel Laborde vice-président Pierre Moutarde trésorière Solange Dondi secrétaire Richard Flahaut président d’honneur Pierre Durand Direction directeur / chorégraphe Thierry Malandain directeur délégué Yves Kordian Artistique / Création maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Raphaël Canet, Mickaël Conte, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Romain Di Fazio, Baptiste Fisson, Clara Forgues, Michaël Garcia, Jacob Hernandez Martin, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Hugo Layer, Guillaume Lillo,Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Ismael Turel Yagüe, Patricia Velazquez, Laurine Viel, Daniel Vizcayo, Lucia You González professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé, Giuseppe Chiavaro pianistes Alberto Ribera-Sagardia, Miyuki Brickle, Jean - François Pailler Transmission du répertoire maîtresse de ballet Françoise Dubuc Production / Technique directeur technique Oswald Roose régie plateau Chloé Bréneur, Jean Gardera régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard régie son Jacques Vicassiau, Nicolas Rochais techniciens plateau Raphaël Tadiello, Bertrand Tocoua réalisation costumes Véronique Murat régie costumes Karine Prins construction décors & accessoires Frédéric Vadé technicien chauffeurs Thierry Crusel, Guy Martial agent d’entretien Ghita Balouck Sensibilisation / Relations avec les publics responsable sensibilisation / transmission du répertoire aux pré-professionnels Dominique Cordemans responsable Labo de recherche chorégraphique / médiation / accueil studio Gaël Domenger Diffusion chargée de diffusion Lise Philippon attachée de production Laura Delprat agents Le Trait d’union / Thierry Duclos, Creatio 300 / Enrique Muknik, Norddeutsche Konzertdirektion / Wolfgang et Franziska Grevesmühl, Internationale Music / Roberta Righi Communication responsable image Frédéric Néry / Yocom responsable communication Sabine Lamburu attaché de presse Yves Mousset / MY Communications photographes Olivier Houeix, Johan Morin Mission Euro région / Projets transversaux administratrice de projet Carine Aguirregomezcorta Secrétariat général / Mécénat secrétaire général Georges Tran du Phuoc Ressources humaines, finances et juridique directeur administratif et financier Jean-Paul Lelandais comptable Arantxa Lagnet secrétaire administrative Nora Menin Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouschbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret San Sebastián Centre Chorégraphique Transfrontalier Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur délégué Carine Aguirregomezcorta suivi du projet Arantxa Lagnet relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Amaia Almirall directrice Norka Chiapuso direction de programmation Maria Jose Irisarri suivi administratif Koldo Domán suivi des actions Numéro direction de la publication Thierry Malandain conception & design graphique Frédéric Néry impression IBEP (Anglet) ISSN 1293-6693 - juillet 2002
CALENDRIER
OCTOBRE > DÉCEMBRE 2015
Représentations en France Biarritz
Estro, Boléro (représentation privée)
08/10
Angoulême
Cendrillon
09/10
Angoulême
Cendrillon
05/11
Périgueux
Nocturnes, Estro (extraits, scolaire)
05/11
Périgueux
Nocturnes, Estro
08/11
Soustons
Nocturnes, Estro
05/12
Biarritz
La Belle et la Bête
08/12
Biarritz
La Belle et la Bête
11/12
Versailles
La Belle et la Bête
12/12
Versailles
La Belle et la Bête (1 représentation privée et 1 représentation tout public)
13/12
Versailles
La Belle et la Bête
15/12
Saint-Louis
Cendrillon
17/12
Voiron
Nocturnes, Estro
27/12
Biarritz
Cendrillon
28/12
Biarritz
Cendrillon
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Estro © Olivier Houeix
07/10
13/10
Bangkok / Thaïlande
Cendrillon
24/10
Bilbao / Espagne
Don Carlos
27/10
Bilbao / Espagne
Don Carlos
30/10
Bilbao / Espagne
Don Carlos
02/11
Bilbao / Espagne
Don Carlos
22/12
Namur / Belgique
Cendrillon
23/12
Namur / Belgique
Cendrillon
www.malandainballet.com
Représentations à l’étranger