Numéro 30 - Avril/Juin 2006

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BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN AVRIL – MAI – JUIN 2006

ÉDITO

SOMMAIRE

Surface polie reflétant les faits et gestes du CCN, ce bulletin pourrait s’ouvrir sur un succès de Bianca Castafiore tel L’air des bijoux de Gounod, vu qu’en janvier dernier Ballet Biarritz recevait une médaille en or couronnant un prix attribué par la Fondation Sabino Arana. S’agissant du Numéro 30, nous pourrions également tirer profit de la méthode Coué qui conseille de répéter jusqu'à trente fois une pensée pour qu’elle se réalise. Mais était-il nécessaire de reprendre: « Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir » afin d’être la plus belle après avoir été qualifié d’«eurotrash» par un journal américain le mois suivant ? Sans doute la « poubelle » pour aller danser puisque que le mot « trash » se traduit par détritus.

ACTIVITÉ LA DANSE À BIARRITZ N°25 COULISSES BILAN 2005 EN BREF CALENDRIER

Être ainsi associés à un mouvement connu pour ses aspirations provocatrices, paraître rebelles contre l’habitude d’entendre « sois belle et tais-toi ! » nous donna à New York l’impression de marcher sur la tête. Mais apprenant que la chorégraphe belge, Anne Teresa de Keersmaeker avait eu comme nous la faveur de ce terme, une semaine plus tôt, c’est en apesanteur que nous acceptâmes l’éloge. Même si ce dernier interroge. Car déjà en 2002, lors de notre premier passage un autre journal écrivait : « À l’odeur de tabac et de parfum régnant autour du Joyce Theater on pouvait deviner la présence des français ». Pourtant à l’époque, les « canards » ignoraient tout de la grippe à « bière ». Quoiqu’il en soit, le public ne but aucune de ces paroles, ne vota pas éliminé. Au contraire, il vint nombreux voir « ces hommes et ces femmes avec des cuisses énormément musclées et, il faut le dire, de belles croupes ». Assurément, Cocteau avait raison de dire que les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images.

2 6 8 10 11 12

Des images, ce Numéro 30 en présente quelques unes extraites d’un album lancé à la suite de cet épisode en Amérique. Nul ne sait si un titre comme Don Juan deviendra disque d’or. En attendant, à domicile il nous a permis d’afficher complet et de faire la Une de quelques journaux français et basques espagnols. Ce qui est réconfortant, même si d’autres actualités le sont moins. Comme le non renouvellement du contrat de Marc Ribaud à la tête du Ballet de l’Opéra de Nice. Depuis neuf saisons ce dernier travaillait sans relâche à la présentation d’un répertoire varié, faisant preuve d’imagination lorsque les moyens manquaient, car on sait qu’en certains lieux Terpsichore, la muse de la danse qui cultive la minceur ne peut souvent rien contre les avantages de Castafiore. Dès lors, doit-on s’inquiéter pour l’avenir de cette compagnie? Pour nous fort heureusement « The show must go on ! » et chaud devant puisqu’en mai prochain Ballet Biarritz donnera son premier récital parisien. À ce titre, nous remercions l’équipe du Théâtre National de Chaillot d’accueillir Les Créatures, l’occasion sans doute de sortir ses bijoux et selon la formule « ad hoc » de se mettre sur son 31 ! Thierry Malandain, mars 2006.


ACTIVITÉ

Les Petits Riens et Don Juan à Biarritz Les 23 et 24 février derniers à l’invitation de Biarritz Culture, le CCN présentait Les Petits Riens de Mozart en matinée scolaire, tandis que le Don Juan de Gluck s’ajoutait aux soirées des 25 et 26 février. Près de 4 000 personnes assistèrent à ce programme lequel sera redonné à Biarritz du 9 au 11 août 2006. Déjà présenté à Saint-Raphaël, Venise, Vicenza et Los Angeles, ce nouveau spectacle sera prochainement programmé à Nouaillé-Maupertuis, Périgueux, Reims, Vichy et Cadix avant Madrid en 2007.

La presse en parle… Le Ballet Biarritz à saute-frontières

un résultat obtenu grâce à la succes-

une compagnie solide dirigée avec

La partition de Mozart finit par lasser

es deux récentes créations ne

L

sion d’ingrédients qui défilent sur un

une grande maestria par Thierry

et la chorégraphie s'assoupit. Il faut

devraient pas nuire à la réputation

rythme vif, en crescendo du début

Malandain. El Diario Vasco, Idoia

un joli solo, avec le reste de la com-

du ballet. Avec Les Petits Riens et Don

jusqu’à la fin. Les danseurs, convain-

Lecumberi (mars 2006)

pagnie en coulisse et bruyante, pour

Juan, Malandain traite d'une époque

cants dans l’utilisation expressive du

où la danse quitte le seul divertissement

corps, donnent le cachet définitif à un

Les petits pas de Don Juan

pour se faire l'écho des préoccupations

travail qui transporte le public en

es Petits Riens voient la troupe en

offrant une vision contemporaine du

L

de plus belle. Malandain excelle dans

humanistes en s'émancipant de

maillot vert onduler de la croupe

ce genre de clins d'œil à l'histoire de

e

réveiller les ardeurs : le danseur lance un « chut » sonore et la fête reprend

l'opéra ballet. Deux chorégraphes,

XVIII siècle. […] La mise en scène

autant que du haut du corps, oser des

la danse comme au public. Il ne faudrait

Angiolini et Noverre, commandèrent

présente trois Don Juan, le Commandeur,

portés à trois ou se poster quasi à

pas en abuser. Don Juan, la seconde

respectivement les musiques des bal-

la Mort et dix Elvire, indistinctement

l'arrêt, un genou replié et tenu. Il y a

pièce, est plus sombre : avec pour

lets à Gluck et à Mozart. Le Ballet

hommes ou femmes. Le plus surprenant

des faux buissons sur roulettes derrière

décor des tables que les interprètes

Biarritz n'en propose pas une recons-

est peut-être l’ambiguïté sexuelle que

lesquels on se cache ou on batifole.

manient sans cesse, Malandain

titution mais une relecture pour tout

le chorégraphe veut imprimer à sa

public. Sans prétention, un peu long

version, très différente de celle imagi-

pour le premier, encore à affiner dans

née à Vienne par Angiolini en 1761.

l'interprétation pour le second. Mais,

[…] Du point de vue de la composi-

c'est du sérieux. Libération, Marie-

tion, l’histoire apparaît désordonnée

Christine Vernay (mars 2006).

et chaotique et il lui manque le sel de la première œuvre. Mais c’est tou-

Ballet d’Action

jours un plaisir de voir travailler de

L

tels phénomènes de la danse. Tous

pleine de surprises, de gags

les danseurs portent l’expression et la

humoristiques et d’effets visuels,

virtuosité corporelle à leur apogée. Ils

comme les panneaux mobiles figurant

se lancent à la conquête de l’espace

l’herbe d’une scène bucolique. Dans

avec un talent qui me surprend cha-

son ensemble, la pièce est splendide,

que fois que je vois le Ballet Biarritz,

es Petits Riens sont une pièce

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Don Juan, Magali Praud et Frederik Deberdt. © Olivier Houeix


Ci-dessous, Don Juan, Silvia Magalhaes et Camille Aublé. À droite, Les Petits Riens, Mikel Irurzun, Véronique Aniorte et Cédric Godefroid © Olivier Houeix

démultiplie la figure du héros séduc-

mettre en scène cette partition. […]

[…] On pourra toujours rapprocher tel

teur, attribuant le rôle à trois danseurs

Combien différente, la chorégraphie

aspect de cette création d’un détail

différents, pas tous à l'aise. Elvire,

du Don Juan. Malandain y dévoile

déjà entrevu chez Forsythe ou

L

comme la Mort, sont au rendez-vous :

toute sa sensibilité en assemblant la

Preljocaj, il n’en reste pas moins que

pièces constituant un parfait diptyque

la dramaturgie rend lisible l'ensem-

somptuosité d’un mouvement baro-

l’originalité et la cohésion de cette

qui permet de prendre la température

ble. La parade amoureuse trouble, un

que à l’angularité d’une grande table

nouvelle chorégraphie que Malandain

d’une compagnie entrant dans une

duo avec Don Juan sur une table et sa

qui se décompose en triangles tout au

fait vibrer à l’unisson de la musique

phase de maturité, son directeur

conquête dessous séduit. Il manque

long du ballet. Les danseurs y sont

en mettant merveilleusement en

restant fidèle à une conception du

sans doute un rien de noirceur dans

exaltants comme dans la scène finale

valeur la plastique corporelle de ses

néoclassicisme, s’appuyant de plus

cette danse néo-classique. Mais la

où les robes rouges devenues les

danseurs confortera avantageuse-

en plus sur une bonne mise en scène.

chorégraphie de Malandain fourmille

flammes de l’Enfer engloutissent le

ment le succès grandissant de la

Les éléments scéniques, les surpre-

de détails intelligents, à l'image de

séducteur. Il Giornale Di Vicenza

troupe sur les meilleures scènes

nants effets de lumière, les costumes

ses mains qui semblent des éventails

(mars 2006)

mondiales. La Semaine du Pays

même, permettent d’obtenir une

Basque, Alexandre de la Cerda (mars

texture qui conduit à une danse dont

2006)

le langage est plus fluide, plus évolué,

agités par les danseurs. Il est d'une rare générosité. Son amour de la danse en fait une espèce rare.

Double « IIeno » pour Malandain

M

2006)

de traits d’humour — à l’occasion de

Féerie et jeux baroques

e Ballet Biarritz a présenté ses deux dernières créations, deux

plus libre, avec moins d’attaches

alandain nous a offert un chef

Les Échos, Philippe Noisette (mars

Deux petits délices

formelles. Il y a de la discipline, un

d’œuvre de fraîcheur parsemé 'année Mozart n'aurait pas pu

gaîté débridée — où l’athlétisme des

L

travail de conception préalable, une

souhaiter un chorégraphe plus

situation spatiale servant des images

danseurs, parfaits interprètes du style

audacieux que Thierry Malandain

puissantes, où chacun des partici-

horégraphie très raffinée, Les

de leur maître, ne contredisait aucu-

pour tirer avec malice et esprit la

pants assume de façon organisée son

Petits Riens sont un clin d’œil

nement la légèreté et la grâce imma-

quintessence des Petits Riens.

propre mode d’expression. Les Petits

e

contemporain au XVIII siècle. C’est ainsi

nente mozartiennes. Succédant à

Comme dans nombre de ses produc-

Riens sont espiègles, juvéniles, parfois

que les danses galantes d’autrefois

cette délicieuse mise en bouche, la

tions, le directeur du Ballet de Biarritz

conçus avec des pas qu’on dirait sortis

deviennent le prétexte à une narration

musique si expressive dans ses

réalise entre les corps et la musique

d’une cour de récréation. Mais riches

chorégraphique où divertir devient un

accents dramatiques du Don Juan de

un art toujours plus net de la séduction.

en nuances, amusants, contagieux,

mot d’ordre malgré la difficulté de

Gluck porta à bien plus de gravité.

Ballettanz, Thomas Hahn (mars 2006)

chaque scène étant un chant à la vie,

C

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et avec un jeu théâtral résolu de façon

avec netteté les phases émotionnelles

seule musique de Mozart. […] De

efficace. Don Juan est plus taciturne,

des deux pièces et contribuent à la

sérénade en sérénade, Don Juan et

plus sépulcral, plus grave, du fait

création des puissantes images obte-

ses conquêtes se croisent, fusionnent

même de la musique de Gluck, avec

nues. Artez, Carlos Gil (mars 2006)

et retombent comme des tourbillons

des costumes beaucoup plus lourds

qui semblent sans conséquence. Les

de significations et des éléments scé-

Dialogue amoureux

corps se séduisent, se heurtent et se

niques ayant une part importante

entre deux siècles

séparent. La chorégraphie exprime la

dans la chorégraphie. L’œuvre requiert

n bergères, moutons, petits

plus de vigueur chorégraphique dans

E

quête éperdue du libertin, « la jouis-

oiseaux et Cupidon, tout à tour les

sance du multiple » ainsi que le

les mouvements, mais sans rejeter la

danseurs se transforment, battent des

dévouement naïf et douloureux de ses

partie ouverte, presque festive, tout

ailes, exprimant avec grâce, audace

victimes […] En groupe ou en duo, le

en restant dans le jeu ou la lutte entre

et humour quelques sentiments bien

spectacle est une multitude de très

Éros et Thanatos, qui s’exprime d’ail-

universels : le taquinage, la béatitude

beaux tableaux, notamment le dernier

leurs dans la partie chromatique. À

de l’amoureux, ses certitudes aveugles.

particulièrement pittoresque, éclairage

remarquer le soin apporté à la mise

La chorégraphie dispose totalement

et costumes confondus, lorsque la

en scène, la pureté de tous les mou-

des corps qu’elle anime. Jolie, drôle,

légende rencontre la mort et les flam-

vements, avec comme point fort les

originale, elle donne le sourire au

mes de l’enfer. Le Journal du Pays

public, séduit par le tout ou par la

Basque, Kattalin Dalat (février 2006)

remarquables lumières qui enveloppent

À gauche, Les Petits Riens, Miguel Pla Boluda, Cédric Godefroid et Giuseppe Chiavaro. À droite, Don Juan, Silvia Magalhaes et Cédric Godefroid. © Olivier Houeix.

Ballet Biarritz à New York À l’invitation du Joyce Theater, avec le concours de DLB Spectacles – Didier Le Besque et l’aide de l’AFAA (Association Française d’Action Artistique) et de l’Ambassade de France, Ballet Biarritz présentait Les Créatures à New York du 31 janvier au 5 février dernier. Comme en 2002, date à laquelle le CCN s’y produisait pour la première fois nous remercions Pierre Levai, directeur de la Malborough Gallery et son épouse Rosemary de leur généreux soutien. Car le montage financier de certaines tournées à l’étranger est complexe et sans l’aide apportée par l’AFAA, les Ambassades ou le mécénat privé, nombre de destinations ne pourraient s’envisager. Ce qui est le cas des USA, un territoire que nous cherchons à investir depuis le succès d’Hommage aux Ballets Russes au Joyce Theater en 2002. À cette époque, Anna Kisselgoff, la journaliste faisant autorité au New York Times avait été très élogieuse à notre égard, concluant vouloir revoir très vite Ballet Biarritz. Parallèlement, deux chorégraphies entrèrent au répertoire de compagnies américaines : La Fleur de Pierre au Ballet Florida et PAGE 4 NUMÉRO 30 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

L’Après-midi d’un faune à l’Aspen Santa Fé Ballet. En outre la prospection engagée par DLB Spectacles – Didier Le Besque permettait de danser à Dallas et Pittsburgh. En 2004, des représentations à New York, suivies d’autres villes et une commande du Washington Ballet étaient prévues, mais l’ensemble s’annula à l’exception de spectacles programmés à Portland. Rappelons qu’alors le problème irakien était au cœur des relations diplomatiques entre la France et les USA. Aussi, lorsque le Joyce Theater proposa de nous recevoir en 2006, nous vîmes à travers cette invitation l’opportunité de renouer avec une perspective de diffusion ouverte quatre ans plus tôt. Avec l’accord du théâtre nous choisîmes de présenter Les Créatures, un titre moins vendeur qu’Hommage aux Ballets Russes, mais nous devions pouvoir compter sur la curiosité des spectateurs du Joyce Theater. Sous réserve de l’opinion de la presse, l’usage étant d’extraire des premiers articles les phrases gratifiantes qui serviront de publicité. Le soir de la première, en vertu des échos du public et des personnalités invitées, la direction du théâtre se disait confiante. Toutefois nous ignorions qu’Anna Kisselgoff n’officiait plus au


New York Times et que son remplaçant jouissait d’une toute autre réputation. En le découvrant, il nous sembla emboîter le pas de « La laitière et le pot au lait» : adieu, veau, vache, cochon, couvée. Sauf qu’une partie du public réagit aussitôt en manifestant sa désapprobation et que sortirent des articles plus favorables. Tant et si bien que nous fîmes de belles salles jusqu’aux pleins des derniers jours. Aujourd’hui, subsiste le souvenir d’un très bel accueil, quelques bons papiers mêlés à plus décevant. S’agissant d’un journal de référence, ce dernier portera sans doute préjudice à nos projets. Car dès sa parution, Los Angeles où nous devions danser un mois plus tard, s’inquiéta des conséquences sur la billetterie. Aujourd’hui, il est trop tôt pour le dire, puisque nous n’avons pas encore présenté Don Juan et Les Petits Riens en Californie. Quoiqu’il en soit, le projet de retrouver le Joyce Theater en 2008 est déjà dans l’air et le Ballet Florida reprendra La Fleur de Pierre à l’automne prochain. TM

grec n’a rien à voir avec les intentions

façon dont ils s’organisent en en tribu

de Malandain est suivi d’un extrait de

organique. Cependant, ils poussent le

la cantate Calm and Prosperous Voyage.

respect formel du ballet classique

Toute cette vigoureuse musique ins-

jusqu’à la crampe musculaire et leur

trumentale avec chœurs impose sa

énergie inépuisable rend le spectacle

propre structure et Malandain se

irrésistible. […] Salvatore Vigano a

débat avec elle pour parvenir à placer

chorégraphié Les Créatures de

ses propres histoires de manière

Prométhée en 1801. On se demande

cohérente par intermittence. Enfin, le

aujourd’hui comment les danseurs de

style chorégraphique est moderne

l’époque pouvaient faire face à la

teinté de classique, la danse est éner-

vitesse requise et à l’ouragan de

gique, toute en musculature. Malgré

pression de la partition ou même,

les nombreux sens souvent contradic-

quels étaient les tempos adoptés

toires attachés à ce terme péjoratif, je

alors. Malandain se rend compte que

peux en toute confiance donner à ce

la seule manière de survivre à Beethoven est de l’ignorer fréquem-

© Magali Praud

ment, en s’en tenant aux temps et à la durée des phrases sans tenter d’entrer en compétition avec l’orchestration ou l’architecture symphonique massive. The New-York Sun, Joel Lobenthal (février 2006) Un parfait tonique e Ballet Biarritz a la solide réputation

L

d’une compagnie de bonne tenue

et sa première représentation d’une série au Joyce Theater ne fut pas une déception. Il présentait une œuvre complète Les Créatures établissant Musculation sur les Monty Python,

un peu difficile de prendre le spectacle

ballet le label « Eurotrash ».

un parallèle entre la création du

Crumb et Beethoven

au sérieux. Mais je vais essayer : le

New York Times, John Rockwell

monde et l’évolution de la danse. Cela

M

alandain, à en juger par ses

ballet semble bizarrement s'inspirer

(février 2006)

paraît ambitieux pour une pièce de 70

danseurs énergiques aime les

de trois sources : Malandain propose

hommes et les femmes avec des

de résumer l’histoire de la danse en

cuisses énormément musclées et, il

65 minutes, ce qui pour lui, semble

faut le dire, de belles croupes. Bref, la

commencer par une tentative de solo

représentation typique des femmes

et duo, passer rapidement par les

minutes, mais un regard vif voit le Le retour vers l’Eden

commentaire cinétique s’insinuer

e ballet est le spectacle le plus

C

dans les replis du temps avec maî-

récent à New-York d’un format

trise. […] À un moment donné, une

de 70 minutes sans entracte qui semble

silhouette évoquant Loie Fuller

du dessinateur Crumb, et ce n'est

périodes baroques et romantiques

maintenant standard. Les danseurs

apparaît dans ses voiles suivie par

peut-être pas un hasard si Crumb vit

pour se terminer avec Loie Fuller et

ne montrent cependant aucun signe

Isadora Duncan en tunique grecque.

lui-même dans le sud de la France.

Isadora Duncan. Il y mêle aussi l’histoire

d’épuisement, s’attaquant à tout ce

D’accord, mais si vous n’êtes pas suf-

Il fait faire à ses danseurs toutes sortes

de l’homme. Cela signifie une histoire

qui leur est proposé tout en maintenant

fisamment familier avec l’histoire de

de mouvements bizarres, surtout entre

biblique débutant avec Adam et Eve ;

un état d’alerte impressionnant. Ballet

la danse, est-ce que cela sera perçu ?

les passages les plus ouvertement

ils passent longtemps à faire le tour

Biarritz n’est une compagnie de ballet

Oui, car la chorégraphie propose des

chorégraphiés. Le plus curieux est

du jardin d'Eden avec quelques

qu’au sens générique du terme. Les

images parlantes interprétées par des

une sorte de démarche sur la plante

échappées vers les XVIIIe et XIXe siècles.

danseurs font preuve d’une bonne

danseurs impeccablement entraînés

des pieds sans rime ni raison. C'est ici

Cela s’achève avec Abel et Caïn, sans

formation classique, mais le chorégra-

qui dansent ensemble, tout en gardant

que l’immortel sketch des Monthy

doute une référence solennelle aux

phe ne s’intéresse pas au protocole

leur individualité. Les Créatures sont

Python interprété par Cleese : Le

intentions combatives du siècle dernier.

du ballet ni aux archétypes physi-

présentées jusqu’au 5 février et c’est

Ministère des démarches idiotes,

La troisième source d’inspiration, la

ques. Il s’agit plutôt d’une compagnie

un parfait tonique pour ceux qui

s’impose à nous. Avec ces images en

plus curieuse, est Beethoven, princi-

de danse moderne, on pense à celle

essaient d’échapper à la folie du

tête, ajoutées aux costumes allant du

palement son ballet Les Créatures de

de Paul Taylor, par l’hétérogénéité

Super Bowl. Eye on Dance (février

ridicule au chic et l’éclairage, il était

Prométhée. Cette pièce dont le scénario

simultanée des types physiques et la

2006)

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La danse Plages à Biarritz # 25 d’histoires De fil en aiguille : Gabrielle Chanel

Gabrielle Chanel à la grande plage de Biarritz en 1920. ©Archives du Musée historique de Biarritz.

E

n 1858, alors que les bains de mer attirent sur la Côte Basque une clientèle cosmopolite partageant l’engouement de la cour impériale, Charles Frédéric Worth, fournisseur et couturier de l’impératrice Eugénie fonde à Paris la première maison de couture. Il va régner sur l’élégance du Second Empire créant des modèles exclusifs confectionnés sur mesure. Il innove en faisant défiler ses créations sur des mannequins qu’on appelait « sosies », fixe le rythme saisonnier des collections et use de la réclame pour promouvoir son industrie. Biarritz est en vogue, aussi on associe le nom de la station à quelques patrons. Comme ce costume pour petit garçon que propose le Moniteur de la Mode en avril 1861. Lorsque survient la Belle Epoque, Paul Poiret formé par Jacques Doucet, entre chez Worth, avant de créer sa propre maison en 1903. Il supprime le corset et redessine une silhouette féminine où se reflète son admiration pour Isadora Duncan avec laquelle il dansera un soir de 1912, déguisé en Jupiter. C’est en 1925, qu’il ouvre à Biarritz une succursale située Villa Casablanca. Une demeure d’inspiration PAGE 6 NUMÉRO 30 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

mauresque qu’occupera plus tard Jean Patou. Poiret influencé par les Ballets Russes, introduit l’orientalisme, les couleurs vives et des motifs empruntés au folklore. En 1915, la Mode Illustrée n’annonce pas l’ouverture de la maison de couture de Balenciaga à SanSebastián, mais présente des modèles de tricots destinés aux soldats des tranchées puisque cette guerre absurde, annoncée « fraîche et joyeuse » se prolonge. À Biarritz, loin des hostilités, on soigne les blessés, comme la danseuse Cléo de Mérode on tricote, d’autres organisent des manifestations au profit des victimes. Le soir à l’Hôtel du Palais ou au Miramar nombreux dansent le tango. Parmi les permissionnaires on reconnaît un certain Alfred Capel. Il est accompagné de Gabrielle Chanel, une modiste jouissant déjà de renommée depuis l’ouverture en 1910 de Chanel Modes à Paris. Prenant sa revanche avec une enfance austère, elle possède également depuis 1913 une boutique à Deauville où doucement, elle glisse vers la couture. L’étoffe manquant, elle vient d’y lancer le cardigan et ses premiers tricots. Chanel aura toujours le talent de savoir s’adapter aux évènements. À Biarritz, elle croise une clientèle qui lui est familière, à la différence qu’ on y jouit de l’éloignement du conflit et de la proximité de l’Espagne : pays neutre. Un avantage pour s’approvisionner en matériaux de toutes sortes. Femme d’affaires avisée, elle décide alors d’ouvrir sa première véritable maison de couture. Alfred Capel avance les fonds nécessaires à la location de la Villa de Larralde. Une place de choix puisque la rue Gardères dessert les plages et le Casino. Fin septembre 1915, l’aménagement intérieur de la Villa est terminé. Chanel fait alors venir de Paris quelques une de ses ouvrières pour former le personnel recruté sur place. Aussitôt, les commandes affluent de Madrid, San-Sebastián, Bilbao, on emploiera ainsi jusqu’à soixante personnes à Biarritz. À travers ses modèles, Chanel se différenciera de la sophistication de Poiret, privilégiant la simplicité et l’élégance confortable ; comme un


Magasin Chanel à Biarritz. © Archive privée Éric Irubetagoyena.

pyjama porté sur la plage ou en soirée, les premiers pantalons, la jupe courte plissée, le tailleur et une petite robe noire qui deviendra un classique. Sans parler de l’emploi d’un tissu expérimental, le jersey, que Rodier destinait aux activités sportives. Elle l’utilisera à Biarritz pour un modèle qui paraît dans le Harper’s Bazar en 1916. Deux ans plus tard, elle acquiert la Villa de Larralde, payée comptant en vertu de la prospérité de l’entreprise. Seule ombre, la disparition de Capel dans un accident de voiture. Misia Sert, épouse du peintre catalan José-Maria Sert et mécène accomplie de Diaghilev, lui fait alors rencontrer le Tout-Paris

Intérieur du magasin Chanel. © Archive privée Éric Irubetagoyena.

et nombre d’artistes qui deviendront ses proches et qu’elle soutiendra discrètement. Ainsi, elle financera les obsèques à Venise de Diaghilev et avant, l’activité des Ballets Russes, notamment la reprise en 1920 du Sacre du Printemps de Stravinsky dans la chorégraphie de Léonide Massine. Selon Gabrielle Dorziat, dont le nom est également attaché à Biarritz, c’est au cours de l’été 1920 que Chanel rencontre à Biarritz celui qui partagera un temps sa vie : le grand Duc Dimitri. Grâce à lui, elle fréquente l'aristocratie russe et fait la connaissance d’Ernest Beaux, le futur créateur du N°5. En attendant, dans sa maison de Garches, elle reçoit les artistes, héberge Stravinsky et les siens avant qu’ils ne s’installent à Biarritz en 1921. Cette année-là, les Ballets Russes montent Cuadro Flamenco. À cette occasion, Chanel fait la connaissance de Picasso avec lequel elle travailla aux costumes de quelques pièces de Jean Cocteau. Cocteau qui en 1949 créera à Biarritz le Festival du film maudit l’invite à collaborer à un projet de ballet pour

Diaghilev. C’est Le Train bleu : un train de luxe qui descend le Paris des Années Folles sur la Côte d’Azur. On en revient le teint hâlé : Chanel lancera la mode du bronzage. Créé en 1924, au Théâtre des Champs Élysées sur une musique de Darius Milhaud et dans une chorégraphie de Bronislava Nijinska, Le Train bleu épouse le goût de l’époque pour les distractions sportives. Il transporte le public sur une plage où des personnages s'adonnent à leurs ébats favoris : Beau gosse, Perlouse, une joueuse de tennis, un joueur de golf, des poules et des gigolos. Une œuvre burlesque qui connaît un succès important, où on reconnaît le Prince de Galles jouant au golf et Suzanne Lenglen, la championne de tennis dont les tenues sont habituellement dessinées par Jean Patou. Les costumes conçus par Chanel se composent de maillots de bain taillés dans du jersey, d’une jupe de tennis où à travers les rayures et le plissé on retrouve son style, enfin d’une tenue de golf. Des vêtements comme on en portait dans les stations à la mode. D’ailleurs, l’année du Train bleu, Patou ouvre une boutique à Biarritz, bientôt suivi par Jeanne Lanvin. Une concurrence qui annonce des années moins fastes, puisqu’au début des années 30, Chanel ferme sa succursale de Biarritz. À la veille de l’invasion allemande, une grève de ses ouvrières, les premiers congés payés, la décide sur un coup de tête de licencier l’ensemble de son personnel et de fermer sa maison. Elle s’installe au Ritz, puis s’exile en Suisse avant un retour fracassant en 1953. Son style entre temps copié et plagié retrouve alors la faveur des femmes jusqu’au soir d’une vie jalonnée de créations-phares. Arbitre du goût et de l'élégance, elle décède en 1971. Quelques années plus tard, en 1984, Karl Lagerfeld, résidant biarrot, assurera la direction artistique de la maison Chanel, donnant une nouvelle dimension à cette institution. Bronislava Nijinska et Anton Dolin dans Le Train Bleu

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Biarritz : Lycée André Malraux Seconde de détermination option danse

D

epuis la rentrée scolaire 2005, le CCN travaille en étroite collaboration avec le lycée André Malraux de Biarritz partageant ainsi l’enthousiasme communicatif de son proviseur Monsieur de Monk d’Uzer pour la mise en place d’un baccalauréat option danse au sein de cet établissement. Les élèves de cette seconde ont commencé cette option en assistant dès le mois de septembre, grâce au soutien de Biarritz Culture, à des spectacles proposés par le festival de danse : Le Temps d’Aimer. Ils ont eu de cette manière accès à différents types de danses représentatifs du paysage chorégraphique actuel. Cette expérience leur a permis de construire un bagage culturel commun et une base de travail pour le reste de l’année scolaire. Le festival leur a ainsi permis de voir: Aterballeto, Teresa Nieto, Asami Maki Ballet de Tokyo, Cie Piramid, Cie Kéléménis, Cie Nacional de Danza 2, Cie Androphyne, Groupe Grenade Josette Baïz, Ballet de l’Opéra de Nice, Damian Muñoz, Jordi Cortès et Ballet Biarritz. Ils ont pu, à la suite de cette expérience, développer leur sens de l’analyse et un débat a pu être ouvert autour de leurs critiques et de leurs observations. Pour ce qui est de leurs questions ils ont pu les poser directement aux intervenants du festival comme par exemple : Michel Kéléménis (chorégraphe), Josette Baïz (chorégraphe). Ils ont pu aussi se confronter à la réalité de la vie quotidienne du danseur professionnel en rencontrant les danseurs de l’Aterballeto et du Ballet de Nice en compagnie de son directeur Marc Ribaud. Pour ce qui est du programme pédagogique axé sur l’étude de l’époque romantique, le CCN a travaillé en collaboration avec la coordinatrice du projet Madame Agnés Baty (professeur d’EPS), Madame Anne Schaller (professeur de lettres classiques) et Madame Siné (professeur agrégée d’arts plastiques). Un des aspects majeur du projet étant d’établir un lien entre les différentes disciplines étudiées par les élèves, de manière à établir un travail en synergie au sein de la communauté éducative responsable de leur développement. Dans cet esprit, après une projection vidéo du ballet Giselle, l’équipe a proposé aux élèves un débat sur la danse à l’époque romantique et sa relation à d’autres formes artistiques, animé par Thierry Malandain. Pour ce qui est de la pratique de la danse, les élèves participent une fois par semaine à des ateliers, dans les locaux du CCN, qui se développent autour d’exercices d’improvisations et d’écriture chorégraphique. Ces ateliers tournent autour d’une thématique proposée par un livre de Théophile Gautier également auteur du livret de Giselle, qui s’intitule Souvenir du romantisme et où il y est question de ses souvenirs sur la célèbre PAGE 8 NUMÉRO 30 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

bataille d’Hernani. Ce livre décrit la période où le romantisme s’opposait en tant que forme moderne à un classicisme qualifié de « pérruquinisme » en référence aux perruques portées par les gardiens du temple de l’art : les académiciens. Actuellement le programme est à la mise en parallèle du ballet romantique et de la danse contemporaine : récemment, la version de Giselle du chorégraphe suédois Mats Ek leur a été présentée, suivie d’un débat animé par Sonia Schoonejans (historienne de la danse et critique pour le magazine Ballet 2000 ). Ce programme bien chargé fera aussi le lien avec les arts plastiques lors d’une visite du musée Chillida à Hernani. Chaque jour les élèves de cette nouvelle seconde de détermination option danse s’efforcent de comprendre de quelle manière la danse s’implique dans notre société et notre époque. Le CCN est heureux de pouvoir à travers cette collaboration avec le lycée Malraux, aller à la rencontre de jeunes spectateurs avertis qui aiment la danse. De les aider à communiquer leur analyse et leur sens critique à travers l’improvisation et la création chorégraphique, tout en faisant le lien avec leurs études, et en donnant un nouveau sens à leurs connaissances. Gaël Domenger

COULISSES

C’est quoi la danse classique ?

A

u préalable, rappelons que le terme classique fait référence à une période historique et à un courant esthétique qui avait pour idéal l’imitation des Anciens à travers les notions de perfection, d’harmonie et d’équilibre attribuées à l’Antiquité gréco-romaine. Les premiers à évoquer cet « âge d’or » sont les italiens de la Renaissance, mais c’est sous le règne de Louis XIV que le classicisme marque la création littéraire et artistique en France. Pour autant, on ne parlera pas de danse classique, mais de belle danse lorsque Louis XIV charge l'Académie royale de danse d’en réglementer l’usage. Son ordonnance sera surtout le fait d’un homme : Pierre Beauchamps qui sur la base de cinq positions des bras et des jambes associées à l’en dehors(1), va définir les principes idéalisant le corps dansant tout en établissant un vocabulaire gestuel exposé par Raoul Feuillet dans Chorégraphie ou art d’écrire la danse en 1700. Proposant quelques cinq-cent variantes de pas, cet ouvrage distingue la danse haute (mouvements favorisant l'élévation) du terre à terre (mouvements gardant contact avec le sol). Au long du XVIIIe siècle, qu’elle soit divertissante et associée au chant lyrique (comédie ballet, opéra ballet) ou qu’elle s’en émancipe privilégiant l’action dramatique (ballet pantomime, ballet d’action) la belle danse exploite ce vocabulaire tout en l'enrichissant. Entre temps on l’intitulera danse noble. Au début du XIXe siècle, les costumes de scène qui empruntent souvent à la ville bénéficient d’une mode plus fluide. On abandonne aussi les chaussures à talon pour des souliers plats. Ces


évènements vestimentaires vont profiter à l’évolution d’une technique que Carlo Blasis, un italien formé à l’école française, présente dès 1820 dans un ouvrage théorique. Parallèlement, on recherchera plus d’expressivité et de fluidité dans les mouvements. Une recommandation déjà faite par Noverre quelques décennies plus tôt contre la tentation des prouesses mécaniques. C’est aussi le temps où la génération romantique se rebelle contre le rationalisme et les modèles anciens pour prôner plus de liberté et de naturel. Se caractérisant par le libre cours donné à la passion et au sentiment individuel, le romantisme qui privilégie souvent le rêve et l’évasion va trouver dans la danse un terrain d’expansion. Il sera plus tardif que dans les autres arts, mais à partir de 1832, année où paraît La Sylphide, des créatures fantastiques dansant sur pointes vont remplacer les divinités de l’Olympe. Dès lors et afin de bien marquer l’abandon des sujets mythologiques, la danse noble devient la danse classique. Terme choisi pour témoigner d’un idéal révolu. Pour autant, les protagonistes du ballet romantique ne remettent pas en cause les acquis de la technique. Au contraire, ils ajustent le vocabulaire aux conceptions du moment en intégrant l’usage des pointes. La belle danse distinguait la haute danse du terre à terre,

Petersbourg, où du XVIIIe siècle jusqu’à la retraite de Marius Petipa en 1901, les français se succéderont. Ainsi, après Jean-Baptiste Landé, c’est Charles Didelot qui dès 1801 créera l’école russe en constituant une troupe formée d’éléments nationaux. Suivront Jules Perrot et Arthur Saint-Léon, lesquels introduiront le style romantique français. Enfin, Marius Petipa, le représentant incontesté de la danse en Russie après le départ de Saint-Léon en 1869. Il donnera à l’école russe son autonomie, formant des artistes capables de rivaliser avec les étoiles italiennes. Car comme en France, le goût du public avait changé, on voulait des œuvres plus brillantes. Petipa s’adaptera aux circonstances, ce qui lui vaudra les critiques de Bournonville lui reprochant de privilégier le spectaculaire à l’action dramatique. En effet, Petipa avait pour habitude d’émailler ses ballets de divertissements pittoresques. Lesquels annoncent sans doute les revues de music-hall, mais il se devait aussi de mettre « au pas » un effectif de près de 200 danseurs soumis à une hiérarchie toute impériale. De cette contrainte, il tira partie en signant des œuvres où l’émotion n’est pas toujours liée à l’action dramatique, mais à des moments où la chorégraphie devient la matière d’une poésie intemporelle. C’est pourquoi par certains aspects de son œuvre on peut

Manuel de la Danse, Carlo Blasis (1830).

en se hissant jusqu’au bout des orteils pour survoler la scène, en renforçant les chaussons pour que le merveilleux perdure, le ballet romantique accessoirise un désir d’élévation propre à l’être humain. Cette quête sera surtout traduite par la danseuse, puisqu’au théâtre l’époque la charge de traduire l’essence spirituelle de la chair. À terme, il la réduira au rang d’objet désirable, tandis que le danseur sera relégué à des rôles subalternes. Car bientôt, les ballerines règneront seules, exigeant que l’on mette en valeur leurs qualités pour satisfaire un public plus sensible aux prouesses et au charme féminin qu’à l’art chorégraphique. Dès lors, ce qui fit la sobriété et l’élégance de l’École française aura tendance à disparaître au profit d’une virtuosité prisée par l’École italienne. Ainsi jusqu’au début du XXe siècle, peu de françaises parviendront à se hisser au premier rang et l’Opéra de Paris ira chercher ses étoiles à l’étranger. Pourtant, avec Paul Bourcier(2) : « Il n’est pas exagéré de dire que, jusqu’à la fin de la décennie 1870, la France était le professeur de danse de l’Europe avant que les élèves formés à partir de la technique française en Italie occupent la première place à Paris et que l’école académique russe vienne en fin de siècle imposer sa suprématie. » En effet, dès le milieu du XVIIe siècle, la France donne le ton en matière chorégraphique, transmet les principes de la danse noble en Europe. Comme à Copenhague où aujourd’hui encore le Ballet Royal Danois est considéré comme le dépositaire du style français, grâce à August Bournonville qui le préserva du déclin post-romantique. Saint-

penser qu’il anticipe aussi l’abstraction chorégraphique. N’ignorant rien des épisodes du passé, il en fait la synthèse sur la base d’un vocabulaire et d’une technique définis à l’extrême. Il la décline à travers une structuration presque cérémoniale de l’espace et du temps rappelant l’ordonnance classique. Mais, au niveau du style, Petipa n’est plus à proprement dit dans le registre de la beauté mesurée définissant l’école classique française. Il ouvre la voie à la danse académique, sorte de lexique intégrant quelques caractéristiques de l’École française, la vélocité de l’École italienne et le lyrisme de l’École russe. Un vocabulaire qui génèrera l’école anglaise, américaine, cubaine, etc. en s’ouvrant à d’autres territoires, puisqu’à compter du XXe siècle, la transmission s’étend au monde entier. En s’appuyant sur des principes établis il y a quatre siècles, la technique de la danse classique n’a cessé de s’adapter pour permettre aux artistes d’exprimer leur temps. Jusqu’au moment où l’en dehors, les cinq positions et l’aplomb idéalisant le corps dansant ont été perçus comme des règles à enfreindre. Dès lors, pour marquer le renouveau, après les termes : belle danse, danse noble et danse classique au XXe siècle apparaît le terme néoclassique. (1) Histoire de la danse en occident, Paul Bourcier (1978) (2) L’en-dehors nécessite que les jambes soient tournées vers l'extérieur à partir de la hanche, avec les pieds ouverts talon contre talon. L'angle ainsi formé était de 90° au XVIIe siècle, aujourd’hui l’évolution le porte à 180°.

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BILAN 2005

L

e bilan annuel du CCN présente une activité qui en terme de production se traduit par la mise au répertoire d’un programme intitulé Mozart Ballets composé des Petits Riens et de Mozart à 2, d’une reprise de Cigale pour le festival Massenet de Saint-Étienne, tandis que Les Créatures, Un Hommage aux Ballets Russes, Le Sang des Étoiles et Casse-Noisette étaient proposés en tournée. La sensibilisation du public sur le territoire national fait état de 187 interventions dont 85 en Région Aquitaine et dans le département des Pyrénées Atlantiques. Auxquelles il faut ajouter les interventions hebdomadaires conduites au lycée André Malraux de Biarritz dans le cadre du baccalauréat option danse. Quant à l’Accueil Studio, le CCN a soutenu cette année le travail de 11 compagnies. Concernant la politique transfrontalière, outre les actions de sensibilisation (43) offertes au Centre Culturel Egia de Donostia/San-Sebastián, septembre 2005 connut la création du Ballet Biarritz Junior. Constitué de 12 danseuses en formation, celui-ci aura participé à la création de Batekmila, un projet conduit par l’Institut Culturel Basque en collaboration avec l’Orchestre de Bayonne Côte Basque, la Scène Nationale de Bayonne et du Sud Aquitain et la Compagnie Théâtre du Rivage. Dans ce cadre, Gaël Domenger, danseur au CCN signa la chorégraphie d’une œuvre du compositeur Laurent Martin. Le BBJ s’est également produit avec un spectacle composé de Boléro, La Mort du cygne et d’une seconde création de Gaël Domenger La Nuit transfigurée. Activité saluée par le Prix Culture 2005 attribué par la Fondation Sabino Arana. Alors que le partenariat permanent institué avec l’Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne se poursuivait, la collaboration avec le Grand Théâtre de Reims donna lieu à plusieurs représentations et des actions de sensibilisation conduites par Dominique Cordemans en Région Champagne Ardennes. À l’étranger, le CCN s’est produit en Espagne, en Suisse, en Italie, au Luxembourg, en Grande-Bretagne et avec le soutien de l’AFAA en Russie et en Hongrie. Concernant l’audience, en 2005 plus de 67 000 personnes ont assisté aux représentations du CCN. Avec 87 représentations, les coproductions avec le Grand Théâtre de Reims et l’Esplanade Opéra Théâtre de SaintÉtienne, le soutien du Cercle des Mécènes du Ballet Biarritz et celui des Amis du Ballet Biarritz, le CCN dégage cette année une masse de fonds propres estimée à 47 %. Enfin, l’équipe était constituée en 2005 de 39 personnes : 16 danseurs permanents, 9 postes permanents d’encadrement artistique, administratif et technique et 14 postes d’emplois intermittents. Yves Kordian, administrateur.

Représentations réalisées par Ballet Biarritz • 87 France • 43 l Aquitaine • 14 l étranger • 30 Sensibilisation / interventions réalisées • 228 France • 102 l Aquitaine • 85 l transfrontalières • 43 Nombre de spectateurs • 67 000 Créations Les petits Riens Mozart La Nuit transfigurée Schönberg / Domenger / Ballet Biarritz Junior Batekmila Martin / Domenger / Ballet Biarritz Junior

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Reprises Cigale Massenet Mozart à 2 Mozart Répertoire Les Créatures Beethoven Le Sang des Étoiles Strauss, Mahler Casse-Noisette Tchaïkovsky Un Hommage aux Ballets Russes Ravel, Stravinsky, Debussy, Pays visités en tournée Espagne l Russie l Grande-Bretagne l Italie l Belgique l Suisse l Luxembourg l Hongrie Chorégraphies interprétées par d’autres compagnies Sextet Steve Reich • Junior Ballet CNSMD Paris Gnossiennes Erik Satie • École Supérieure de Danse de Marseille Boléro Maurice Ravel • École Royale de Ballet d’Anvers Le Cid Jules Massenet • Ballet Junior de Genève Quiero Alberto Ginastera • Sadamatsu Hamada Ballet Company (Japon) L’Après midi d’un faune Claude Debussy • Aspen Santa Fé Ballet (USA) Boléro Maurice Ravel • Ballet Biarritz Junior La Mort du cygne Saint-Saëns • Ballet Biarritz Junior Compagnies reçues en accueil studio Compagnie Affari Esteri / Edmond Russo Compagnie Lunion / Lichem et Dédeum Association Technichore et le Monde du Zèbre / Faizal Zéghoudi Compagnie Heddy Maalem / Heddy Maalem Compagnie Régis Obadia / Régis Obadia Compagnie Kelemenis / Michel Kelemenis Compagnie Mémé Banjo / Lionel Hoche Compagnie Ariadone / Carlotta Ikeda Compagnie Kukaï / Ion Maya Compagnie Lili Catharsis / Catherine Vergnes & Pierre-Charles Durouchoux Compagnie Maritzuli / Claude Irurétagoiena : région aquitaine

Budget global présenté hors taxes Total des subventions Ministère de la Culture / DRAC-DMDTS Ministère de la Culture / accueil studio Ville de Biarritz Conseil général des Pyrénées Atlantiques Conseil régional d’Aquitaine Fonds Aquitaine Euskadi AFAA / Convention de coopération ville de Biarritz Mécénat Recette relative à l’activité présentée

2 151 620 € 1 107 089 € 513 522 € 43 350 € 248 341 € 117 393 € 124 171 € 14 218 € 29 000 € 17 094 € 1 044 531 €


Ballet Biarritz Thierry Malandain Prix Culture 2005 de la Fondation Sabino Arana Suivant le sculpteur Chillida, les sopranos Maria Bayo ou Ainhoa Arteta ou la danseuse étoile Lucia Lacarra, le CCN Ballet Biarritz Thierry Malandain s’est vu décerné à Bilbao le 29 janvier 2006 le Prix Culture de la Fondation Sabino Arana à l’occasion de sa XVIIe édition. « La Fondation Sabino Arana réunie en séance extraordinaire a décidé à l’unanimité de récompenser, au chapitre Culture des Prix Sabino Arana 2005, le Ballet Biarritz Thierry Malandain, important moteur de la vie culturelle en Pays basque et pôle essentiel des relations artistiques bilatérales. La Fondation Sabino Arana tient ainsi à récompenser le travail consciencieux mené par le Centre Chorégraphique National et transfrontalier pour encourager et faciliter la formation de jeunes danseurs en Euskadi, notamment en Gipuzkoa et rapprocher la danse du public. » Créés en 1988 au début de l'activité de la Fondation, les Prix Sabino Arana ont pour objet de rendre hommage aux personnalités ou aux institutions s’illustrant par un dynamisme mis au service de la collectivité. À ce titre, les récipiendaires reçoivent une médaille en or à l'effigie de Sabino Arana : œuvre du sculpteur catalan Juan Puigdollers réalisée par le joaillier Bilbaino Abasolo.

EN BREF

Boléro à l’École Royale de Ballet d’Anvers Courant janvier, à la demande de Kimmy Lauwens, directrice de l’École Royale de Ballet d’Anvers, Françoise Dubuc a remonté Boléro pour élèves de la dernière division. Par ailleurs, lors d’une tournée de l’école au Japon, Koen Havenith, récente médaille d’or du concours de Biarritz, a interprété un solo extrait de Quiero au spectacle inaugural du département de danse contemporaine du Kobé College. Blé Noir au Ballet Junior de Genève Les 3 & 4 mars au Théâtre de l’Alhambra de Genève, dans un programme associant des œuvres de Kirsten Debrock et Patrick Delcroix, le BJG dirigé par Patrice Delay et Sean Wood présentait Blé Noir de Thierry Malandain, duo créé en 1995. Le CEFEDEM de Bordeaux à Biarritz Profitant de la création de Don Juan, les étudiants préparant le diplôme d’État de professeur de

danse auprès du CEFEDEM de Bordeaux dirigé par Josiane Rivoire étaient en résidence à Biarritz du 21 au 25 février 2006. L’occasion pour eux d’assister aux classes, aux répétitions du Ballet Biarritz et du Ballet Biarritz Junior, de participer à des ateliers conduits par Dominique Cordemans tout en travaillant avec les élèves du Conservatoire National de Région à la faveur d’un partenariat entre les trois institutions. Boléro et La Mort du cygne au SDT Remontés par Françoise Dubuc, Boléro et La Mort du cygne sont entrés au répertoire du Singapore Dance Theater que dirige Goh Soo Khim à l’occasion d’une soirée intitulée French Connection. Outre ces deux œuvres, présentées les 17 et 18 mars à l’Esplanade Theatre de Singapour, le programme comptait Last Watch de Jeffrey Tan, chorégraphe résidant du SDT et Les Noces de Stravinsky chorégraphiées par Marie-Claude Pietragalla.

Festival des lycéens en Aquitaine Parmi les actions de sensibilisation conduites par le CCN en Aquitaine, 45 élèves de 3 classes de 1re habillement / stylisme du Lycée Ramiro Arrue de Saint-Jean de Luz encadrées par Delphine Mondolfo, Catherine Uranga et Bruno Nicolas travaillent actuellement avec Dominique Cordemans à l’élaboration d’un défilé intitulé Contrepètrie vestimentaire qui sera présenté dans le cadre du Festival des lycéens piloté par le Conseil Régional d’Aquitaine. Opération réussie en Guadeloupe À l’invitation de Claude Kiavue directeur du Centre des Arts et de la Culture de Pointe à Pitre Ballet Biarritz était en Guadeloupe du 8 au 12 mars dans le cadre du festival D’un Chemin à l’autre ». Bilan : chaleureuse « standing ovation » des Créatures donnée le 11 mars devant 1 100 spectateurs, la veille 300 scolaires assistaient à une matinée jeune public,

tandis qu’une conférence ayant pour thème le ballet romantique, une master class et deux ateliers chorégraphiques réunissaient des étudiantes préparant le Baccalauréat option danse et des élèves d’écoles de danse. Mozart à 2 à la télé Interprétant un duo de Mozart à 2, Véronique Aniorte et Mikel Irurzun ont ouvert la cérémonie de remise des Prix Iparragire distinguant les émissions et les professionnels de la radiotélévision publique du Pays Basque. Émission diffusée le 10 février sur les chaînes ETB1(en basque) et ETB2 (en espagnol). Audition Ballet Biarritz Junior À l’occasion de sa seconde édition, le BBJ auditionne à SanSébastián le dimanche 4 juin à 10h au Théâtre Gazteszena – Egia Kultur Etxea – Baztan Kalea 21 – Donostia/San-Sebastián. Informations : Ballet Biarritz, Tél.05 59 24 67 19

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Les Créatures Chorégraphie Thierry Malandain Musique Ludwig Van Beethoven

Théâtre National de Chaillot Vendredi 26 et samedi 27 mai à 20h30 Dimanche 28 mai à 15h00 Renseignements et réservations : tél. 01 53 65 30 00 – www.theatre-chaillot.fr Pour plus d’informations : tél. 05 59 24 67 19 – www.balletbiarritz.com

Centre Chorégraphique National Ballet Biarritz Thierry Malandain Gare du Midi 23, avenue Foch F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@balletbiarritz.com Président Pierre Durand Trésorier Marc Janet Secrétaire Paul Barrière ARTISTIQUE

Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc Artistes chorégraphiques Véronique Aniorte, Camille Aublé, Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi, Frederik Deberdt, Gaël Domenger, Roberto Forléo, Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del Castillo, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Christopher Marney, Miguel Pla Boluda, Magali Praud, Rosa Royo, Nathalie Verspecht Professeur invité Angélito Lozano Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin Responsable sensibilisation Dominique Cordemans ADMINISTRATIF

Administrateur Yves Kordian

CALENDRIER / AVRIL-MAI-JUIN 2006

Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert Chargée de communication Sabine Lamburu

REPRÉSENTATIONS EN FRANCE DI 02/04 Compiègne MA 04/04 Noisy-le-Sec ME 12/04 Nouaillé-Maupertuis ME 12/04 Nouaillé-Maupertuis JE 04/05 Périgueux JE 04/05 Périgueux ME 10/05 Enghien-les-Bains VE 12/05 Reims SA 13/05 Reims DI 14/05 Reims ME 17/05 Nevers VE 26/05 Paris SA 27/05 Paris Paris DI 28/05 MA 30/05 Libourne

Comptable principale Rhania Ennassiri

Les Créatures Les Créatures Les Petits Riens Jeune public Les Petits Riens / Don Juan Les Petits Riens Jeune public Les Petits Riens / Don Juan Les Petits Riens / Don Juan Les Petits Riens Jeune public Les Petits Riens / Don Juan Les Petits Riens / Don Juan Les Créatures Les Créatures Les Créatures Les Créatures Mozart à 2

Accueil / Secrétariat Isabelle Larre DONOSTIA/SAN-SEBASTIÁN

Conseiller technique Filgi Claverie Coordinatrice artistique Adriana Pous Assistante administrative Sofia Alforja Chorégraphe invité / Ballet Biarritz Junior Gaël Domenger Artiste invité / Ballet Biarritz Junior Asier Zabaleta Danseuses / Ballet Biarritz Junior Ione Miren Aguirre, Judith Argomaniz, Victoria De La Fuente, Pauline Fabien, Noémie Garcia, Miren Gomez, Sara Hernandez, Irma Hoffrén, Séverine Lefèvre, Aurélie Luque, Anne-Sophie Placier, Gisela Riba TECHNIQUE

Directeur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié Régisseur général Oswald Roose Régisseur Lumière Frédéric Béars Technicien Lumière Frédéric Eujol Technicien Plateau Chloé Bréneur

REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRES ME 05/04 Leioa SA 22/04 Gijon ME 26/04 Donostia/San-Sebastián JE 27/04 Donostia/San-Sebastián VE 28/04 Donostia/San-Sebastián Renteria DI 07/05 JE 08/06 Almeria REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGER SA 08/04 Ludwigsburg DI 30/04 Pesaro

Technicien Son Jacques Vicasiau

Tximeleta Ballet Biarritz Junior Mozart Ballets Les Petits Riens Les Petits Riens Mozart Ballets Mozart Ballets Les Créatures

Techniciens Chauffeurs Jean Gardera, Anthony Mota

L’Après-midi d’un faune / La Mort du cygne / Les Créatures La Mort du cygne

Numéro Directeur de la publication Thierry Malandain

Costumière Véronique Murat Régie costumes / Couturière Habilleuse Karine Prins Responsable construction décors Michel Pocholu Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck Attaché de presse Yves Mousset / MY Communications

Création graphique Jean-Charles Federico Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions, aux tournées internationales de prestige, aux projets à caractère évènementiel.

Imprimeur Imprimerie SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.balletbiarritz.com


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