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146 Qu’est-ce que le subjonctif ?
185 Les emplois de l’impératif
❚ Dans une proposition indépendante ou principale • L’impératif permet généralement au locuteur d’adresser une injonction au destinataire. Cette injonction peut être formulée de manière plus ou moins contraignante et prendre la forme d’un ordre, d’une exhortation, d’une prière, d’un conseil ou d’une suggestion.
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Compostez votre billet avant de monter dans le train. (ordre)
Ressaisissez-vous : tout ira bien ! (exhortation)
Garde-moi une place. (prière)
Prends l’autoroute A14 : tu risques moins les embouteillages. (conseil)
Allons dîner au restaurant. (suggestion) • Lorsque la phrase est à la forme négative, l’impératif exprime une défense.
Ne fumez pas dans l’enceinte de la gare.
POUR MIEUX S’EXPRIMER Veuillez m’excuser ou excusez-moi.
Dans les formules de politesse, il faut atténuer la valeur injonctive de l’impératif. C’est pourquoi l’on doit dire veuillez m’excuser ou veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués, plutôt que excusez-moi ou agréez l’expression de mes sentiments distingués.
❚ Dans une proposition subordonnée
On rencontre l’impératif dans des propositions subordonnées construites sans connecteur ➜ 358.
• L’impératif peut exprimer la condition.
Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es.
Il faut comprendre : Si tu me dis ce que tu manges, je te dirai qui tu es.
• L’impératif peut exprimer la concession (associée à la condition).
Continuez d’argumenter, je ne changerai pas d’avis.
Il faut comprendre : Même si vous continuez d’argumenter, je ne changerai pas d’avis.
l’essentiel
• L’impératif n’a pas de sujet exprimé, mais l’apostrophe permet de désigner la personne susceptible d’accomplir l’action. • L’impératif exprime généralement une injonction plus ou moins contraignante (ordre, exhortation, prière, conseil, suggestion, défense). • Le présent et le passé de l’impératif concernent tous deux le futur. Mais le passé envisage l’action comme achevée dans le futur (aspect accompli) et a, de ce fait, une valeur plus contraignante.
L’accord du verbe et du participe passé
Deux Pigeons s’aimaient d’amour tendre. L’un d’eux s’ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. Jean de La Fontaine, Les deux Pigeons. Dans ces quatre vers, deux verbes sont à un mode impersonnel et ne sont pas conjugués : le participe présent s’ennuyant et l’infi nitif entreprendre. Les deux autres verbes sont conjugués et subissent les règles de l’accord : (Deux pigeons) s’aimaient et (L’un d’eux…) fut.
L’ACCORD DU VERBE
Le verbe a un seul sujet
• Le verbe conjugué à un mode personnel s’accorde en personne et en nombre avec son sujet.
Je repeins ma chambre. Il repeint sa chambre. • Quand la forme verbale est simple, la terminaison est soudée au radical (-s, -t…). Quand la forme verbale est composée , la terminaison est portée par l’auxiliaire.
Nous avons repeint notre chambre. • Le participe passé peut aussi varier en genre et en nombre ➜ 199-211.
187 L’accord du verbe avec nous et vous désignant une personne unique
• Les pronoms nous et vous désignent parfois une personne unique : – le nous de majesté est utilisé à la place de je par un souverain ou par toute personne qui détient l’autorité ;
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– le nous de modestie est utilisé à la place de je par un auteur ; – le vous de politesse est utilisé à la place de tu pour exprimer une distance respectueuse. Dans ce cas, le verbe porte la marque du pluriel.
Quel modèle de téléphone portable souhaitez-vous acheter ? • Pour les formes composées, cependant, le participe passé reste au singulier mais s’accorde, comme les adjectifs qualificatifs, en genre.
Excusez-moi, Madame, mais vous vous êtes trompée de numéro.
L’accord du verbe avec le pronom relatif qui
• Quand le sujet est le pronom relatif qui, le verbe se met à la même personne et au même nombre que son antécédent.
J’ai croisé Manon qui sortait de la piscine.
L’antécédent du pronom relatif qui est le nom propre Manon, de troisième personne ; le verbe sortir est donc à la troisième personne du singulier. Moi qui suis toujours en avance, je suis arrivé, cette fois-là, avec une heure de retard !
L’antécédent du pronom relatif qui est le pronom personnel moi : le verbe être est donc conjugué à la première personne du singulier.
• Lorsque l’antécédent est un attribut se rapportant à un sujet de première ou de deuxième personne, on peut faire l’accord avec l’attribut à la troisième personne ou avec le sujet.
Nous sommes des amis qui partagent / partageons les mêmes valeurs.
L’antécédent du pronom relatif qui est le groupe nominal des amis, attribut du sujet nous. On peut donc écrire partagent (accord avec l’attribut du sujet) ou partageons (accord avec le sujet).
• Lorsque le pronom relatif est précédé de un des, un de ces…, le verbe se met souvent au pluriel (accord avec le nom pluriel), mais on rencontre également le singulier (accord avec le pronom un).
C’est un des films qui m’ont le plus marqué.
C’est un des films qui m’a le plus marqué.
Dans la première phrase, l’antécédent du pronom relatif est (des) films, et le verbe prend la marque du pluriel. Dans la seconde phrase, le locuteur souligne le fait qu’il parle d’un film en particulier et accorde le verbe au singulier : l’antécédent du pronom relatif est le pronom un.
189 L’accord du verbe avec un sujet neutre : ce, cela, ça
• Les pronoms neutres ce, cela et ça entraînent en général un accord du verbe à la troisième personne du singulier et un accord du participe passé au masculin singulier.
Ce fut une grande soirée.
Cela avait déjà été annoncé il y a quelques mois.
• Cependant, lorsque le pronom neutre ce est sujet du verbe être et que l’expression qui suit le verbe est au pluriel, l’accord du verbe se fait souvent au pluriel. Il ne se fait pas toujours à l’oral, mais il s’impose à l’écrit.
C’est des skieurs qui ont donné l’alerte.
Ce sont des skieurs qui ont donné l’alerte.
La langue parlée ou familière peut accorder le verbe au singulier, mais l’usage soigné exige l’accord du verbe au pluriel.
190 L’accord du verbe avec un sujet du type beaucoup, peu, trop de + nom
• Les adverbes de quantité beaucoup, peu, trop, assez, moins…, quand ils sont suivis de de, jouent le rôle de déterminants du nom. Si le nom est au pluriel, l’accord du verbe se fait au pluriel.
Beaucoup de spectateurs se sont pressés autour de la place pour profiter du spectacle. • Cependant, lorsque peu est construit avec un déterminant et devient donc un nom (le peu de, ce peu de), il peut entraîner l’accord au singulier quand on veut indiquer globalement une petite quantité.
Le début de la rencontre ne rassure pas le peu de supporters qui ont fait
le déplacement. (les quelques supporters) Le début de la rencontre ne rassure pas le peu de supporters qui a fait
le déplacement. (le petit nombre de supporters)
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L’accord du verbe avec un sujet comportant un nom collectif : la plupart de, une foule de, une dizaine de…
• Lorsqu’un nom collectif (foule, dizaine, multitude, majorité…) est suivi d’un nom au pluriel, le verbe s’accorde avec ce nom (accord au pluriel) ou avec le nom collectif (accord au singulier).
Une vingtaine de manifestants a organisé un barrage filtrant.
Une vingtaine de manifestants ont organisé un barrage filtrant. • Avec la plupart de, le verbe, le plus souvent, s’accorde au pluriel.
La plupart des spectateurs se sont ennuyés.
L’accord du verbe avec un sujet formé à partir d’une fraction ou d’un pourcentage
• Lorsqu’un nom de fraction au singulier (moitié, tiers, quart…) est suivi d’un nom au pluriel, le verbe s’accorde avec ce nom (accord au pluriel) ou avec le nom de fraction (accord au singulier).