#10
Orléans-métropole
Janvier Février 2018 Bimestriel
3E DOSSIER
CENTRE-VILLE RÉNOVÉ :
BONUS, MALUS ET PETITS PLUS
B - 29495 - 4 - F : 3,00 e - RD
VOUS HABITEZ LÀ ?
LES PAVILLONS PROUVÉ DU PARC FLORAL ACTION SOLIDAIRE
UNE RETRAITE AU SERVICE DES AUTRES
un besoin,, une analyse,, un concept..... des HOMMES...
ir en av e tr vo t ui tr nS co é, ss pa e tr Rénove vo 1136 rue de Gautray - ZA Orléans Sologne 45075 Orléans Cedex 2 - 02 38 56 58 80 contact@groupe-villemain.eu
Dessin de couverture : Frédéric Dégranges
REVUE BIMESTRIELLE ORLÉANS METROPOLE
SOMMAIRE
7 5 ÉDITO 6 BRÈVES 7 RENCONTRE SOLIDAIRE
Une retraite au service des autres
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Boris Berchat
AGGLO SPHÈRE 14 Talent d’ici Carole Rouilly, de l'or dans les doigts 16 Dossier Centre-ville rénové : bonus, malus et petits plus 24 Énigme historique Un puits-vieillard 26 Demain ma planète La construction bois prend racine en ville
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ART DE VIVRE
ON RESPIRE
30 Saveur
46 Un auteur des mots Patrice Jean
34 Vous habitez là ? Les pavillons Prouvé du Parc Floral
48 Agenda culturel
Dominique Emard
38 Jardin Les fleurs du premier Printemps
50 Art focus Dominique EMARD, l’art vu de l’espace
40 Culture mode
54 Circulez
42 Beauté
L'appli qu'il vous faut
GÉO
28 Allez plus loin Boris Berchat
JAD est édité par les Editions Le Bakh - BP16 - 45370 Cléry-Saint-André - Tél. : 02 38 23 77 62 www.editions-lebakh.fr - Directrice de publication : Asmaë Martin - Rédacteur en chef : Stéphane de Laage. Ont participé : Laurent Dubois - Jean-Paul Imbault - Natalia Shilovskikh Loubet Estelle Boutheloup - François Grivelet - Bruno Goupille - Benoît Chalonnes - Création maquette, mise en page : Patricia Bonnet - Régie publicitaire : Editions Le Bakh - Imprimerie Bialec Publication bimestrielle - Date de parution : Janvier 2018 Commission paritaire : 1118K93243 Imprimé en France
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En janvier février, je suis over booké ! Janvier, février. Deux mois de froid et de neige, voire d’hibernation pour les grincheux. Mais deux mois de réjouissance pour les plus optimistes. Que d’occasions en ce début d’année : Le 1er janvier se fête partout dans le monde. Passons donc sur les bonnes résolutions que l’on ne tiendra pas, comme la salle de sport et le régime. Passons aussi sur les cartes de vœux, de plus en plus rares dans la boite aux lettres au bénéfice des SMS minimalistes et des cartes virtuelles envoyés par paquets de dix. De toutes façons, je n’ai pas le temps, je suis débordé : - 6 janvier, penser à la galette des rois ; - 12 janvier, nouvel an Amazigh, celui des Berbères. "Assegas ameggaz i Imazigehn sumata", en berbère dans le texte : "Santé, joie et sérénité pour l'année Amazigh ;" - Le 16 janvier, avec mes amis chinois, on fête l’année du chien. Quinze jours de festivités et de visite en famille : épuisant… - Le 21 janvier sera la journée du câlin, le "Hug Day". Une belle idée du révérend Kevin Zaborney du Michigan, pour combattre, disaitil en 1986, la déprime qui ne manque pas de suivre les jours de réjouissances et le retour à la routine ; - 30 janvier, ne pas oublier « Tou Bichvat », le « Nouvel an des arbres ». La fête juive qui célèbre en Israël la fin de l'hiver et le renouveau de la nature ; - La Chandeleur le 2 février, fête à l’origine païenne, avant d’être le jour chrétien de la présentation de Jésus au Temple ; - enfin le 13 février, Mardi gras et carnaval, ça recommence… - 14 février, la Saint Valentin, fête de l'amour depuis l'époque médiévale ; - 28 février, confection de pâtisseries pour la fête juive de Pourim. Et ouf… le 25 mars, sera la journée de la procrastination, sans doute ma préférée !
Stéphane de Laage
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brèves DU 3 FÉVRIER AU 15 AVRIL 2018
Sabine Weiss, puissance trois Les mairies d’Orléans et d’Olivet, associées à la Galerie du Garage, présentent simultanément trois expositions majeures de la célèbre photographe Sabine Weiss. Trois lieux, trois expos, et plus de 200 photographies entraineront les visiteurs sur les pas de cette photographe humaniste qui vient de fêter ses 75 années de photographie. Elle débute en 1949, alors qu’elle n’a que 18 ans. La mode et la publicité seront son inspiration, comme les portraits de personnalités, couleur et noir et blanc, des voyages furtifs, mais avec toujours cet amour du travail bien fait et l’attention à l’autre. Un geste, une danse, un doute, un sourire ; dans chacun de ses clichés, la vie est là. Ses photographies n’auront de cesse de témoigner de ce siècle traversé.
d’Ella Hennepy Trois lieux, trois expositions : « Une vie de photographies » Rétrospective de 120 photographies grand format présentées à la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier à Orléans. « Les Voyages de Sabine Weiss » 40 photographies grand format, installées en extérieur le long des grilles du Parc du Poutyl à Olivet. « En toute intimité » 50 photographies sous cadre 40x50 et 50x60 accrochées à la Galerie le Garage à Orléans.
Un Loirétain de 19 ans remporte la dernière édition de Koh-Lanta
La colonelle Chassot s’insurge. On l’avait habituée à plus d’égards. Elle méritait amplement de figurer en première place de mon panthéon des femmes orléanaises (cf. JAD 9). Elle se voyait bien, suivant de près Jeanne d’Arc, parler tricot avec Isabelle Rommée, sous les vivats d’une foule enthousiaste. Elle ne comprend pas pourquoi ce sont les obscures Jeanne Champillou et Hélène Cadou qui sont mises en avant. Car Marie Célestine Anne Rémont, épouse du colonel Adrien Chassot, fut orléanaise - de 1914 à 1926 - et méritante. Surtout méritante. Et elle n’est pas commode, la colonelle Chassot. Elle est habituée à ce qu’on obtempère, qu’on monte au front défendre la patrie, qu’on y meure au besoin. La colonelle Chassot est une femme d’honneur et de devoir. Elle commande des bataillons de tricoteuses, récolte des fonds, visite des hôpitaux, construit des écoles, assiste aux obsèques, suscitant au passage l’admiration de tous. Alors comment lui dire ? Comment lui dire qu’elle vient d’un autre temps, un temps où les femmes prenaient le nom, le prénom et même le titre de leur mari, élevaient des enfants qu’elles envoyaient au front, étaient méritantes et se taisaient. Un temps d’il y a longtemps. Un temps d’il y a un siècle.
Que l’on l’apprécie ou non, le fait est que Koh-Lanta est une émission télévisée particulièrement populaire. Ce programme de téléréalité et d'aventure, monté comme un feuilleton, est diffusé sur TF1 depuis 2001 et rassemble de nombreux afficionados. Pour cette saison, tournée aux Fidji, c’est un jeune homme de 19 ans, étudiant orléanais en BTS commercial et licencié au RCO depuis son plus jeune âge, qui a remporté au terme de 40 jours l’aventure.
Billet de mauvaise humeur
Félicitations donc à André qui a su s’attirer la sympathie de tous les autres candidats mais aussi des téléspectateurs...
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rencontre solidaire
UNE RETRAITE ° au service des autres Reportage Estelle Boutheloup
Alors que certains passent leur temps sur les greens ou à parcourir le monde, d’autres ont choisi de donner du sens au quotidien de leur retraite en agissant pour les autres. Ainsi aujourd’hui 25 % de Français – dont 35% ont plus de 65 ans – sont engagés dans le bénévolat associatif, portés par l’envie d’apporter aides et soutiens aux malades ou aux plus démunis dans des secteurs aussi divers que la santé, la culture ou le social caritatif. Témoignages.
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Claudine Mandreux, de l’Association BB Plume, apporte réconfort aux grands prématurés du CHRO et un soutien précieux à leurs parents.
"LA FRANCE BÉNÉVOLE EN 2017",
rencontre solidaire
Roland Canale, chef d’orchestre de Culture du Cœur, a organisé cet automne avec l’aide du bailleur social "Pierres et Lumières" un concert dans une cage d’escalier d’une HLM d’Orléans La Source.
Couches, lingettes, petits pots, briques de lait, bouillies, jus de fruits… Chaque année depuis 2009, les caddies se remplissent de générosité à la sortie des hypermarchés de la région. Grâce à l’opération Bébés du Cœur, cette collecte permet de récupérer près de 300.000 € de denrées alimentaires et de produits d’hygiène pour bébés que redistribue ensuite Les Restos du Cœur auprès des familles en difficultés. À l’origine du développement régional de cette initiative, Gilles Vétaux. Bénévole au Lions Club International (1er Club Service au monde) depuis 2003, cet ancien Directeur d’Assurances a su fédérer 70 Clubs Lions de la région autour de cette opération solidaire. « Lorsque l’on a la chance d’aborder les premiers jours d’une retraite en bonne santé, que l’on est actif et désireux d’apporter son expertise pour aider des associations en charge du Handicap, de la Maladie, de la Jeunesse… on a à cœur de s’engager dans le bénévolat pour y consacrer un peu de son temps et de son savoir-faire ! C’est ainsi que j’ai recherché une association correspondant à mes « valeurs » pour me mettre au service de ceux qui sont en souffrance ou sur le
RECHERCHES ET SOLIDARITÉS.ORG
bord du chemin alors que notre Société et l’Etat se désengagent de plus en plus et que les besoins grandissent chaque année… », explique ainsi Gilles Vétaux dont le parcours lionistique l’a hissé de la Présidence de clubs et de Région au Gouvernorat du District Centre en 20112012. Un « don de soi » mais aussi un don de temps : « deux à trois jours par semaine en moyenne » ! Auxquels viennent toujours s’ajouter des heures et des sollicitations imprévues qu’on ne compte plus !
Ne pas complètement tourner la page Des retraités ‘hyper actifs’ comme Gilles Vétaux, il y en a beaucoup en France : 3,44 millions qui ont entre 65 et 85 ans, sur les 13 millions de bénévoles associatifs recensés en 2016 (soit 35% contre 22% qui ont entre 50 et 64 ans). Et pour beaucoup les agendas sont bien chargés au regard des 9,9 millions d’heures passés au service des autres toute l’année. Claudine Mandreux, 59 ans, est de ces retraités qui, outre motivée par l’envie de garder une certaine continuité avec ses années d’activité, souhaitait aussi donner du sens à son quotidien. Infirmièrepuéricultrice, retraitée depuis un an et demi, elle exerçait au CHR d’Orléans
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rencontre solidaire
Grâce à l’exposition artistique qu’il organise chaque année avec le Lions Club Orléans Renaissance, Gilles Vétaux a pu remettre un chèque de 3000 € au directeur du Foyer Isambert en juin 2017.
au service de réanimation néonatale. « Ayant toujours vécu entourée de bébés, je voulais toujours me rendre utile auprès des enfants ». L’accord du service de l’Hôpital en poche, elle propose son projet à l’association BB Plume. « Je fais ce que ferait une nounou ou une grand-mère avec un enfant en bonne santé, sauf que j’interviens auprès de grands prématurés qui ont de 34-35 semaines jusqu’à l’âge de 4-5 mois. Des enfants appareillés, perfusés, voire dépendants de machines respiratoires, que je vais câliner, à qui je vais raconter une histoire, endormir avec une berceuse, consoler ou stimuler par le jeu ». Ainsi, une fois par semaine, Claudine Mandreux consacre tous ses jeudis aprèsmidi aux enfants seuls quand leurs parents ne peuvent pas être auprès d’eux. « Je trouvais que ça manquait. Avant à hôpital de La Madeleine, les enfants
prématurés étaient regroupés dans une même salle. Maintenant, au nouvel hôpital, chaque bébé a sa chambre particulière : certes, ils sont plus au calme, dans un lieu plus adapté pour les parents, mais c’est plus compliqué pour une infirmière puéricultrice de passer d’une chambre à l’autre. Ma présence parfois peut s’avérer utile à l’équipe ».
Une belle expérience personnelle Contrairement à la Santé et l’Aide aux malades – secteur l’un des moins prisés du bénévolat avec 8% des engagements –, la Culture arrive dans le TOP 5 des secteurs qui attirent le plus (17%). Roland Canale est Président de l’association Culture du Cœur depuis 10 ans : « Cet engagement s’est fait naturellement dans la mesure où à la retraite je voulais continuer à
avoir une vie sociale et consacrer du temps aux autres ». Grâce à cette association qui favorise l’insertion des plus démunis par l’accès à la culture, aux sports et loisirs, il permet chaque année à 1000 Loiretains « d’aller là où ils n’iraient jamais par la mise à disposition de places offertes par des partenaires : cinéma des Carmes, La Fabrique Opéra d’Orléans, Musée des Beaux arts d’Orléans, USO Foot… ». Même si l’engagement des 65 ans et + tend à reculer (- 3% par rapport à 2010), il reste encore le vivier du bénévolat. « On y apprend à mieux se connaître par un développement personnel au contact des autres, souligne Gilles Vétaux. J’encourage tous ceux qui on la fibre altruiste à s’engager pour apporter aux autres une aide sans laquelle leur existence serait encore plus difficile ». n
[ Publi Rédactionnel ]
Reportage Estelle Boutheloup
EHPAD DE HUISSEAU-SUR-MAUVES Un bouquet unique de thérapies douces pour les résidents du Parc des Mauves L’EHPAD de Huisseau-sur-Mauves n’est pas une structure comme les autres. Pour se démarquer des autres Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes et éviter le risque iatrogénique, cette résidence pratique des thérapies non médicamenteuses pour le bienêtre des résidents grâce à une équipe pluri-disciplinaire !
Plus qu’une spécificité, c’est une vraie philosophie ! Face aux excès de prescription que se voient ordonner de façon générale les personnes âgées, l’établissement du Parc des Mauves a développé une démarche inédite : « Pour éviter les risques iatrogéniques, effets indésirables liés à un traitement composé d’un nombre important de molécules différentes, nous avons réfléchi à ce qui pouvait être traité de façon non médicamenteuse en misant sur des thérapies de substitution », explique Benoît Desjouis, directeur de l’EHAPD du Parc des Mauves. Un ensemble unique de thérapies au sein d’une maison de retraite qui s’est organisé naturellement avec les équipes il y a quelques années et que l’établissement ne cesse de développer depuis. Chaque résident dispose d’un projet personnalisé réalisé en équipe pluridisciplinaire et évalué régulièrement. Ce projet inclus ces techniques non médicamenteuses en réponse aux besoins et attentes des personnes âgées.
Le repas plaisir pour tous Les repas sont essentiels pour les personnes âgées. Aussi, leur permettre de conserver le plaisir de manger est une des priorités de l’établissement. Parmi les idées mises en place : une restauration de qualité élaborée avec des produits locaux favorisant la réminiscence des saveurs d’antan, des recettes élaborées par les résidents eux-mêmes dans les menus, du vin à table, des plats mixés, hachés ou finement
[ Publi Rédactionnel ] coupés pour les résidents atteints de problèmes dentaires ou de mastication, plats sur mesure pour les personnes en fin de vie (frites, aliments sucrés…). Bref, autant de plaisirs qui prolongent le temps passé à table (1h30 !) incitant échanges et convivialité. Mais ce n’est pas tout. Une attention particulière est accordée aux personnes atteintes de troubles cognitifs qui bénéficient de ‘repas’ adaptés : collation de nuit pour les personnes déambulantes plutôt qu’un somnifère, un ‘manger main’ (sandwich) pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer…
Musicothérapie et "Juke-box" Elle est entrée à l’EHPAD il y a 10 mois et accompagne en particulier les personnes désorientées et atteintes de troubles cognitifs (Alzheimer, démence précoce…). Trois heures par semaine, un musicothérapeute personnalise et adapte la musique qu’il diffuse en fonction des goûts et des dates de naissance des pensionnaires pour évoquer les souvenirs. Autre source de plaisir: la borne musicale MELO. Toutes les heures, elle déclenche des chansons et réunit les pensionnaires autour d’un atelier de reconnaissance des sons qu’anime une animatrice.
La médiation animale pour apaiser Il y avait déjà une chatte, il y aura désormais un chien ! Face aux effets positifs et immédiats de la présence d’un animal auprès des résidents, le Parc des Mauves accueillera un nouveau compagnon fin 2018 : c’est le projet Handi’Chien. C’est prouvé, le recours aux animaux est bénéfique pour la santé : il calme (baisse de la pression artérielle et sanguine) et apaise les personnes dépressives, rassure (accompagnement des soins), agit dans la prévention des crises d’épilepsie et le cancer du sein, et s’avère un compagnon ‘empathique’ pour les personnes en fin de vie. Ce projet complétera les séances de zoothérapie organisées deux fois par mois dans l’établissement : poule, lapin, tourterelle, cochon d’inde… Vecteur de
lien, la zoothérapie permet de développer le contact affectif, le bien-être, les émotions… et évite ainsi la prise de médicaments. Ce projet complétera les séances de zoothérapie organisées deux fois par mois dans l’établissement : poule, lapin, tourterelle, cochon d’inde… Vecteur de lien, la zoothérapie permet de développer le contact affectif, le bien-être, les émotions… et évite ainsi la prise de médicaments.
L’Arthérapie : l’ADN de la résidence ! Un professionnel intervient une fois par mois (1h1h30) auprès des résidents autour d’un projet annuel personnalisé où chacun pratique un travail manuel en fonction de son histoire de vie : couture, poterie, dessin, peinture… Incitant à une ouverture sur l’art, l’établissement expose régulièrement des artistes qui viennent échanger en atelier sur l’objet de leur peinture.
Bien-être et stimulation Ouverte depuis 2016, une salle multi-sensorielle est accessible aux résidents sous le contrôle d’une psychologue, d’un psychomotricien et d’assistantes de soins en gérontologie. Allongés sur un matelas d’eau chaude, ils bénéficient d’une séance de relaxation apaisante grâce à de la luminothérapie (ciel étoilé, colonnes à bulles…). Parallèlement, un ergothérapeute et un psychomotricien dispensent une fois par semaine des ateliers pour prévenir les chutes et maintenir les gestes de la vie quotidienne afin de préserver au maximum l’autonomie des résidents. S’il n’est pas rare de voir dans d’autres EHPAD la déclinaison de ces thérapies douces, le Parc des Mauves est aujourd’hui le seul dans le Loiret à rassembler cette ‘offre’ unique autour d’une approche stratégique non invasive qui en plus d’éviter la sur médication des pensionnaires. n
13 Talent d’ici I 14 I Dossier I 16 I Les pierres vous parlent I 24 I Demain ma planète I 26 I Allez plus loin I 28 I
14 AGGLO SPHERE
talent d’ici
Texte et Photos : Stéphane de Laage
CAROLE ROUILLY, de l’or dans les doigts Carole Rouilly est doreuse. Elle vit au chevet de nos cadres et mobiliers d’antan, fatigués par une vie qui se compte parfois en décennies, le plus souvent en siècles. Elle les aime ces encadrements baroques, sculptés de fleurs et de guirlandes, aux décores de frises, de rubans ou de perles. Elle connaît tout du Jeu de fou, du grain d’Orge et de la griffe de chat. Autant de décors créés par les maîtres sculpteurs des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles. Mais pour magnifiques qu’ils furent, ces cadres ont soufferts de leurs déménagements à répétition, des conditions de stockage et parfois du peu de considération que les époques successives leur ont accordée. C’est pour leur redonner leur lustre d’autrefois, que Carole se donne aujourd’hui avec tant de passion. « Je n’étais pas vraiment prédestinée à cette carrière », dit-elle. Mais c’est oublier ses origines… avec un grand-père ébéniste, un papa antiquaire et une sœur doreuse, on peut sans crainte parler d’atavisme. Certes Carole s’est d’abord réalisée dans le monde touristique, avant de choisir le huis-clos de son atelier à Saint-Jean-le-Blanc.
15 AGGLO SPHERE
talent d’ici
Carole Rouily, « Le signe d’Or », 61 rue Demay, Saint Jean le Blanc 06 65 25 09 04
L’erreur se paye cash Les bois massifs et les stucs retrouveront leur lustre avec l’aide des outils de Carole. Le mouilleux, l’appuyeux, la palette en poils de martre pour appliquer les feuilles d’or, ou encore la pierre de Jade pour l’écraser. Autant d’ustensiles auxquels Carole ajoute… quelques matériels de dentisterie ! « Ce métier est une affaire de patience et de délicatesse, explique-t-elle, un peu comme un puzzle ». Le geste est précis et le choix des matériaux tout autant. Si la dorure touche au micron, le « lait » que l’on applique avant pour donner les formes les plus douces, s’applique en onze couches. Bitume de Judée, terre d’ombre naturelle et colle de peau de lapin saturée au Blanc de Meudon, chaque élément compte. Et de leur application dépendra le résultat. « Quand on travaille sur du bois, les produits chauds pénètrent par capillarité. D’où l’importance de leur choix. C’est comme la qualité de l’or ; on peut choisir du 20, 23 ou 24 carats, moon-
gold ou bleu, mais aussi un or minéral comme l’Irondine. Chacune de ces options aura une incidence sur le résultat final. On peut même faire des économie, mais attention, la moindre erreur se paye cash. Si l’on veut travailler avec les meilleurs, il faut faire le bon choix ».
Ma vie de château, en mitaines La vie opère souvent de belles et joyeuses rencontres. A l’occasion du salon des métiers d’arts, Carole croise le chemin de Marie-Dominique Rouilly, oui, son homonyme, et qui plus est, restauratrice de tableaux ! Elle se trouve être également l’amie de l’un des conservateurs du château de Fontainebleau. De fil en aiguilles, Carole est invitée à prendre part à la restauration de certaines pièces de la demeure royale, en particuliers des chaises dorées du théâtre. « Ce type de chantier est un vrai bonheur. L’occasion de voir l’envers du
décor, d’entrer dans les pièces encore dissimulées au regard du public, et qui un jour lui seront présentées grâce au travail que l’on y fait ». Un travail réalisé dans des conditions souvent spartiates. « Non, ce n’est pas la vie de château », s’amuse Carole. Pour des questions d’assurance, les meubles et les tableaux ne quittent jamais le château. C’est sur place, souvent dans des pièces mal chauffées que travaillent les restaurateurs. « Je me souviens d’un chantier dans une église des Vosges, perchée sur un échafaudage. Dans les courants d’air, les mitaines étaient les bienvenues » ! Qu’importent les conditions, pourvu qu’on ait l’ivresse. Carole ne se lasse pas de son métier pour lequel elle ne compte pas ses heures. « On n’y fait pas fortune car le temps passé n’est pas facturable à sa juste hauteur ». Mais entre les particuliers, les marchands et les collectivités, les restaurateurs de talent trouvent malgré tout leur compte. Carole ne changerait pour rien au monde, gardienne de valeurs patrimoniales et souvent sentimentales. n
16 AGGLO SPHERE
CENTRE-VILLE RÉNOVÉ : bonus, malus et petits plus Texte Bruno Goupille
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Photos Bruno Goupille
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Illustrations Frédéric Degranges Illustration d'architecte de la ville d'Orléans
C’est un fait incontestable, la ville d’Orléans s’est métamorphosée en quelques années. Le centre-ville de la métropole offre aujourd’hui le visage pimpant d’une cité ordonnée et lumineuse. Les visiteurs de passage, étrangers ou non, notent tous le caractère soigné de la rénovation des bâtiments anciens et le bel ordonnancement des espaces urbains.
17 AGGLO SPHERE
dossier
IL FAUT Y VOIR LE RÉSULTAT COMBINÉ DE LA CRÉATION DES DEUX LIGNES DE TRAMWAY, QUI ONT REDESSINÉ LE PAYSAGE, ET D’UNE VOLONTÉ MUNICIPALE CONSTANTE DES TROIS DERNIERS MAIRES DE LA VILLE.
Comment est ressentie cette transformation du centre-ville par ceux qui y vivent et y travaillent ? Nous avons posé la question à quelques commerçants dans trois quartiers emblématiques : l'hyper-centre, le secteur Carmes – Madeleine et la rue de Bourgogne. A chacun nous avons demandé de décerner un « bonus » pour ce qu’ils trouvent de plus
réussi, un « malus » pour ce qui l’est moins à leurs yeux, et un « petit plus » en proposant une idée, une initiative qui pourrait améliorer encore les choses. Nous en avons aussi profité pour faire un point sur les principaux aménagements réalisés et à venir.
18 AGGLO SPHERE
dossier
HYPER-CENTRE : LES VOIES ROYALES Bien pour une promenade tranquille estime cette visiteuse du Luxembourg qui note : « c’est un très joli centre-ville intéressant, avec les bâtiments, l’architecture et un mélange de différents styles de petites boutiques. Du café et des pâtisseries sont faciles à trouver de même qu’un banc pour s’asseoir au soleil. Il y en a pour tous les goûts ». « Beautiful old city », écrit une canadienne de Montréal, qui poursuit (en anglais) : « Belle promenade dans la vieille ville d’Orléans. Anciens bâtiments très bien entretenus. Très sûre la nuit. Beaucoup de très bons restaurants ».
Alain LIGER
commerçant rue Royale
« Profitez du bord de Loire », conseille ce touriste suédois de Göteborg qui note que « le centre d’Orléans a de nombreuses rues piétonnes qui font le bonheur de s’y perdre. » « Belles maisons à colombages », observe un norvégien d’Oslo qui écrit : « les rues pavées sont agréables à parcourir à pied en admirant les styles d’architecture des vieilles maisons ». « Mais c’est peu animé »… Plusieurs touristes font remarquer le manque d’animation de la ville. « Joli mais peu animé » note ce suisse de Lausanne. « La ville était étrangement calme » observe un italien de Rome. « Joli centre ville
« ACTIF ET CITOYEN », AINSI SE DÉFINIT ALAIN LIGER, REPRÉSENTANT LA DEUXIÈME GÉNÉRATION D’UNE FAMILLE DE COMMERÇANTS EN VÊTEMENTS RUE ROYALE. TRÈS ATTACHÉ À SA VILLE, IL A ÉTÉ PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS ET CONCILIATEUR À LA CCI POUR LES BAUX COMMERCIAUX.
Bonus « on a une belle ville » « On peut l’affirmer haut et fort : on a une belle ville. Les travaux
mais un peu triste et qui manque cruellement d’animation. Peut être que les choses changent en été ? » s’interroge cet allemand de passage. « Ghost town on a monday morning » (ville fantôme un lundi matin) fait remarquer un visiteur australien. Le plus grand centre commercial de la région Avec plus de 10 millions de visiteurs chaque année, le centre-ville d’Orléans demeure le plus grand centre commercial de la région Centre-Val de Loire. Le commerce local fait preuve d’une belle vitalité puisque la proportion de boutiques inoccupées (taux de vacance commercial) n’y est que de 6% contre 10,4% au niveau national.
qui ont été réalisés depuis plusieurs années ont donné un renouveau incontestable à la ville ».
Malus « circulation et stationnement » « Le plan de circulation dans la ville est compliqué. Les flux de circulation ne facilitent pas l’accès au centre-ville et le stationnement est souvent problématique. Cela favorise la fuite des clients vers la périphérie ».
Petit +
« des tarifs promotionnels pour le stationnement » « Je suis tout disposé à travailler avec les représentants de la ville sur ce problème de flux de circulation et de stationnement. Pourquoi ne pas imaginer, par exemple, des tarifs promotionnels pour le stationnement certains jours ou à certaines périodes après avoir étudié la fréquentation des parkings ? »
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L’axe nord-sud de l’hyper centre-ville d’Orléans, depuis la rue de la République jusqu’au pont George V en passant par la place du Martroi a quelque chose de … royal comme la rue aux arcades du même nom. C’est d’ailleurs dans le but de lui donner un lustre de place royale que
Sabine BROCHARD caviste et restauratrice
dossier
d’importants travaux de rénovation de la place du Martroi ont été réalisés en 2013. Finis les trottoirs bitumés et les différences de niveau, la place du cœur de ville offre désormais une esplanade parfaite et se prête à toutes les animations et festivités. Ce grand chantier est venu parachever le
HABITANT ET TRAVAILLANT DANS LE QUARTIER DES HALLES-CHÂTELET, SABINE BROCHARD A CRÉÉ UNE ACTIVITÉ DE CAVISTE IL Y A 16 ANS, RUE DU POIRIER, AVEC « L’ANGE VINS », ET REPRIS LE CAVEAU DES TROIS MARIES POUR LE TRANSFORMER EN RESTAURANT « LE VER DI VIN » VOILÀ 6 ANS ET DEMI.
Bonus « une réussite esthétique » « On a vu l’évolution depuis 2001. Le quartier du centre
programme de métamorphose du centreville après la rénovation des quartiers historiques, des quais de Loire et de la place de Gaulle. Reste à finaliser la restructuration de l’axe Carmes-Madeleine (voir pages suivantes) pour que la boucle soit bouclée.
historique a été totalement transformé. C’est une réussite esthétique et cela donne une plus value incontestable au patrimoine ancien ».
proximité avec lesquels il faut compter ».
Petit +
« des fleurs, SVP ! »
Malus « les commerçants pas assez consultés » « La ville ne consulte pas assez les commerçants sur les projets qui les concernent. On est invités à de pseudo-réunions de concertation mais, en réalité, les décisions sont déjà prises. La mairie doit comprendre que nous sommes des acteurs de
« Tout le monde le fait remarquer : l’aménagement urbain est beaucoup trop minéral. Il n’y a pas assez de place pour le végétal. Il faudrait beaucoup plus d’espaces fleuris, y compris dans les petites rues ».
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dossier
CARMES-MADELEINE : LES GRANDES MANŒUVRES C’est l’un des grands chantiers des années à venir. La réhabilitation de la rue des Carmes, débutée il y a deux ans, demandera sans doute encore deux autres années et se prolongera par la transformation de l’ancien hôpital Madeleine à l’horizon 2020. A terme, c’est une revalorisation complète de l’entrée Ouest de la ville qui se joue avec la création d’un jardin, l’installation d’un conservatoire de musique, danse et théâtre, à rayonnement départemental, l’accueil d’une partie de l’Université, la création d’une auberge de jeunesse, voire d’un nouveau groupe scolaire. Le maintien d’un service de santé serait assuré par la création d’un grand dispensaire. A l’Ouest d’Orléans, il y aura, de toute façon, du nouveau.
Christine MARTY commerçante rue des Carmes
EX VIOLONISTE ET PROFESSEUR DE VIOLON, CHRISTINE MARTY A OUVERT UN MAGASIN DE PIANO IL Y A 31 ANS, RUE PORTE SAINT-JEAN, PUIS RUE DES CARMES. SON « ATELIER DU PIANO » A CHANGÉ DE TROTTOIR À LA SUITE DE L’EXPROPRIATION DES IMMEUBLES QUI FONT L’OBJET DU CHANTIER DE EN COURS.
Bonus « un quartier d’avenir » « Je crois au long terme. Le secteur Carmes-Madeleine est un quartier d’avenir et j’y suis très attachée. Le nouveau site Porte Madeleine va amener une nouvelle dynamique ».
Malus « une mauvaise image » « La rue des Carmes souffre d’une très mauvaise image. Moi qui y travaille et y vit, je peux assurer qu’il n’y a pas de
problème d’insécurité. Mais une mauvaise réputation est très difficile à rectifier ».
Petit +
« plus vite, les travaux ! » « Cela fait trop longtemps que les travaux durent. Il faudrait vraiment faire accélérer les choses. Et puis, pourquoi pas proposer le tramway gratuit le mercredi, le vendredi après-midi et le samedi ? »
21 AGGLO SPHERE
dossier
un jardin public
Porte Madeleine L’association « Aux Carmes citoyens ! » quittants du quartier, n’est pas peu fière de ses « victoires » comme la piétonisation de la rue, la restauration des façades sans destruction, et surtout la création d’un jardin public au cœur du futur nouvel espace de la Porte Madeleine.
1 000
façades rénovées Depuis 2002, plus de 1000 façades du centre-ville historique ont été rénovées, notamment grâce à un soutien financier de la ville qui s’élève au total à 15 millions d’euros sur cette période.
Olivier MARCHANT président de « aux Carmes citoyens »
GÉOGRAPHE URBANISTE DE FORMATION, SCÉNOGRAPHE D’EXPOSITION, OLIVIER MARCHANT HABITE LE QUARTIER DES CARMES DEPUIS 2004. IL EST LE FONDATEUR DE L’ASSOCIATION « AUX CARMES CITOYENS ! » ET DU PROGRAMME D’ANIMATION CARMES VILLAGE.
Bonus « un lien renforcé avec le centre historique » « La réhabilitation du quartier va permettre de renouer le lien avec le centre historique
dont les Carmes sont une composante à part entière. La préservation du patrimoine architectural que nous avons défendue y contribuera fortement ».
Malus « on a oublié le stationnement » « Le programme de réhabilitation ne prévoit aucune solution de parking supplémentaire alors que de nouveaux logements et de nouvelles activités vont être créés. Un parking souterrain
sur le futur site Porte Madeleine serait approprié ».
Petit +
Petit Plus : « une école d’architecture ? » « Il y aurait une logique à envisager la création d’une école d’architecture sur le futur site Porte Madeleine, en raison de la proximité du FRAC, spécialisé en création architecturale, et de la maison de l’architecture ».
22 AGGLO SPHERE Bonus « un dynamisme commercial » « La ville a beaucoup bougé en quelques années. Il y a une émulation certaine. La rénovation du quartier Bourgogne a apporté un nouveau dynamisme commercial ».
Malus
RUE DE BOURGOGNE : RÉNOVATION EN TACHE D’HUILE VERS LA VINAIGRERIE Après la rénovation de la rue de Bourgogne, qui remonte désormais à plusieurs années, l’effort de réhabilitation de ce quartier historique porte désormais sur le secteur de la place Saint-Pierre-le-Puellier et des anciennes vinaigreries Dessaux. Le site a vocation à devenir un lieu culturel ouvert à la création artistique et comprenant une résidence étudiante et des logements.
Catherine HILLAIRET coiffeuse rue de Bourgogne
ORIGINAIRE DE L’ORLÉANAIS, CATHERINE HILLAIRET A TRAVAILLÉ DANS LA COIFFURE À PARIS AVANT DE VENIR OUVRIR LE SALON « AMANDE ET NOISETTE », AVEC SA SŒUR, AU 264 DE LA RUE DE BOURGOGNE, IL Y A 7 ANS.
« des débordements nocturnes » « Il n’y a pas de problème de sécurité mais on constate que c’est un secteur très animé la nuit, si l’on en juge par les « reliefs » que l’on retrouve le matin.. ! »
Petit +
« des animations de rue » « Dans la journée, la rue manque souvent d’animation. Pourquoi ne pas favoriser la venue de petits groupes de musiciens ou de spectacles de rue ? ».
Bonus « ça bouge avec Village Bourgogne » « C’est un quartier très agréable et vivant. L’association des commerçants Village Bourgogne propose régulièrement des animations et il y beaucoup d’entraide entre voisins ».
Malus
Arnaud BERTRAND tapissier rue de Bourgogne
DEPUIS SEPTEMBRE DERNIER, ARNAUD BERTRAND PROPOSE SES SERVICES DE TAPISSIER DANS LA BOUTIQUE « DÉCOR ET MOI » QUE TIENT DEPUIS SIX ANS SON ÉPOUSE AU 219, RUE DE BOURGOGNE, FACE AU TEMPLE.
« Problème d’accès par le Sud » « L’accès au centre-ville en venant du Sud par le pont royal pose vraiment un problème. Cela décourage bon nombre de clients qui filent vers la périphérie ».
Petit +
« Redynamiser le haut de la rue » « Il faudrait trouver des solutions pour redynamiser le haut de la rue de Bourgogne, vers la préfecture, où l’activité commerciale et l’animation sont moins soutenues ». n
LE DÉPARTEMENT INVESTIT PRÈS DE 200 MILLIONS D’EUROS POUR LES HABITANTS D’ORLÉANS MÉTROPOLE à travers le financement de projets structurants
territoire d’innovation • www.loiret.fr
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énigme historique
Texte et Photos : Natalia Shilovskikh Loubet
UN PUITS-VIEILLARD
25 AGGLO SPHERE
énigme historique
Aujourd’hui, vous me retrouverez assez difficilement, je suis caché dans une petite cour entre des bâtiments bien plus jeunes que moi. Décoré de rosiers, je suis un objet à photographier. Ah, si je savais parler ! Je pourrais vous raconter une grande partie de l’histoire de notre pays. Vous n’en connaissez pas autant que moi. Je suis né à la frontière du MoyenAge et de la Renaissance. Je suis un puits, tout simplement. On m’avait construit là, à côté de la cathédrale, alors jeune et festive. On était deux amis et l’on voyait passer les mêmes personnages dans la journée. La cathédrale recevait les gens qui avaient soif, à l’intérieur de leur âme ; je les accueillais quand ils avaient soif dans leurs corps. La cathédrale entendait des promesses et des mots d’amour ; moi, j’entendais toutes les vérités, car les gens se croyaient seuls avec moi. Et depuis je garde leurs secrets.
maisons, disparaissaient et étaient aussi tôt remplacées par d’autres, plus colorées et décorées. Tandis que moi, je restais toujours à ma place. J’ai même survécu à la Révolution, quand mes meilleurs amis comme la cathédrale y ont perdu leurs sculptures pour toujours.
Les journées et les semaines passaient, aussi vite que les rois changeaient. Mes voisines, petites
J’espère que ma petite histoire vous a plu ! n
Avec le progrès technique, j’ai été poussé à la retraite, car les gens avaient l’eau dans leurs appartements. Désormais, j’ai du temps libre pour mes loisirs, comme le jardinage pour m’entourer de roses. Pour l’écriture aussi, pour vous raconter de petites histoires qui se déroulaient autour de moi et des mystères qui se cachent toujours dans mes pierres froides.
réponse : Place Saint-Pierre-Empont, puits et gargouille
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demain ma planète
LA CONSTRUCTION BOIS prend racine en ville Texte et Photos : Benoît Chalonnes
Par ses qualités écologiques, le bois redevient un élément majeur de la construction, y compris pour les bâtiments de grande taille. Et pour Francis Lheure, président d’Arbocentre, cet essor de la construction en ossature bois sera un atout incontournable dans la bataille pour le climat. Des projets de bâtiments emblématiques, édifices de grande taille démontrant que l’ossature bois peut s’adapter à tous les types de constructions, voient le jour dans l'ensemble des grandes métropoles françaises. Le centre de Bordeaux, par exemple, accueilleraaccueillera en 2020 un immeuble de 18 étages à ossature bois. Dans notre métropole, c’est dans le cadre d’Interives qu’était envisagé un bâtiment-signal de 9 ou 10 étages. Le Plan Local d’Urbanisme le limitera à 4 ou 5 étages, suffisant toutefois pour se convaincre des nombreuses qualités de ce matériau noble.
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demain ma planète
Arbocentre fait flèche de tout bois Pour Francis Lheure, nous sommes désormais capables de faire en bois tout ce qui a été fait ces dernières décennies en béton dans notre agglomération. « Le bois est le matériau qui permet le plus facilement d’atteindre l’objectif de bâtiments à énergie positive et à basse émission de carbone. Il est de plus biorenouvelable : grâce à une bonne gestion des forêts, le bois utilisé dans la construction sera renouvelé dans 20 ou 30 ans, contrairement au béton ou au métal. » Matériau léger, bon isolant thermique et sonore, intégrant peu d’énergie grise* et séquestrant du CO2… par ces qualités indispensables à l’heure du dérèglement climatique, le bois, seul biomatériau de structure, s’impose progressivement en France, où sa marge de progression est encore considérable. « Des études sérieuses commencent par ailleurs à quantifier l’apport du bois sur le bien-être des habitants : effets bénéfiques sur le rythme cardiaque ou sur la qualité du sommeil profond… » Des éléments qui permettent au président d’Arbocentre de penser qu’« on est en train de gagner la bataille culturelle qui permet de voir le bois prendre toute sa place dans la construction. » Reste à accompagner cet essor par un développement équilibré de toute la filière bois : la tâche d’Arbocentre est immense mais particulièrement stimulante !
Jacques Boulnois, architecte dplg concepteur "passivhaus", lauréat 2017 du prix national de la construction bois.
* l’énergie dépensée pendant la phase de conception et de construction ** voir le site http://prixnational-boisconstruction.org *** atelier d’architecture BHPR « du territoire au design par l’architecture », 15, rue Fernand Rabier à Orléans. **** c’est-à-dire dont la consommation énergétique est si basse qu’elle est le plus souvent même compensée par les apports solaires ou internes. www.arbocentre.asso.fr www.franceboisregions.fr
France Bois Région, fédération de la filière bois française, décerne depuis 2012 les prix nationaux de la construction bois**. Le millésime 2017 récompense l’atelier d’architecture orléanais BHPR*** pour la rénovation architecturale et thermique du centre de loisirs de la Godde à Saint-Jean-de-Braye. Pour Jacques Boulnois, architecte de l’agence et spécialiste de la conception passive****, « le moyen le plus efficace de construire un bâtiment en ayant une isolation maximum avec une paroi la plus légère et la plus fine possible, c’est l’ossature bois. » Les avantages du bois ne se limitent pas à sa capacité à stocker durablement le CO2 qu’il a capté pendant sa période de croissance. Solide et durable, utilisé préférentiellement dans les régions à risques sismiques, le bois résiste aussi plus longtemps au feu, contrairement aux idées reçues. « Le bois est incontestablement l’avenir de la construction. On sait désormais tout faire en ossature bois, la filière s’organise et devient de plus en plus locale et vertueuse. Les ressources pour le béton ou le métal sont déjà et seront toujours plus impactantes sur l’environnement. Il faut apprendre à s’en passer mais aussi dès maintenant réfléchir à la légèreté de la construction en structures bois pour parvenir à utiliser le moins de bois possible. » Jacques Boulnois défend une architecture qui prend en considération la conception bioclimatique dans son ensemble. « Il faut articuler tous les aspects de l’architecture pour se rattacher à notre environnement. Et l’ossature bois est indéniablement partie intégrante de cette conception. Par ses qualités naturelles, cette matière participe amplement d’une agréable sensation de protection et de confort, d’isolation thermique et sonore. Un atout qui ajoute encore à son intérêt écologique et aux économies sur les futures factures de dépenses énergétiques. » n
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allez plus loin
DES POINTS DE COLLECTE EXISTENT DANS LA MÉTROPOLE ORLÉANAISE : - au siège de Radio Campus (à La Source), - chez les disquaires des rues Croix-de-Malte et de Bourgogne, - au Lab’O, - à la régie « Respire » à Saint-Jean-de-la-Ruelle. www.1milliondedvdpourlaplanete.net
Texte et Photos Stéphane de Laage
Boris BERCHAT Le CD, qui vit le jour en 1982, comme le DVD « Digital Versatile Disc » né dix ans plus tard, se vendent encore par dizaines de millions chaque année dans le monde, alors que les technologies récentes comme le Cloud, lui promettaient une disparition certaine. Douze centimètre de diamètre pour à peine seize grammes, la galette a encore sans doute quelques beaux jours devant elle… ce qui inquiète Boris Perchat. Boris est un rêveur, sans doute un brin utopiste, mais aussi un humaniste convaincu, et fervent défenseur de la planète. « Jeter ces galettes de polycarbonate est une ineptie, dit-il. Non seulement pour le désastre écologique que cela génère mais aussi pour le potentiel qu’elles représentent ». Les matières premières qui les composent se raréfient : pétrole en majorité, mais aussi de l’or, de l’argent et de l’alumine. Il y a dix ans, Boris est alors technicien hotline et cherche à mobiliser les foules. Il crée un premier blog, puis un site internet au travers duquel il se fixe un objectif : collecter un million de CD et DVD. Cela constituerait une base industriellement intéressante pour un recycleur potentiel. Car si la valorisation existe, notamment en Suisse et en Allemagne, elle n’a pas trouvé d’équilibre économique France. Une tentative avait bien été faite à Voves, près de Chartres, mais rapidement abandonnée.
Abandonner serait un crime Boris ne lâche pas prise et se bat pour faire aboutir son projet. Il y consacre son énergie et ses économies. Il a créé son entreprise, « Délibéré », qui lui a permis l’an passé de tenir à Orléans des assises sur le sujet, et de générer quelques profits pour alimenter le projet. Le site www.assises-don-usages.fr, continue de faire vivre ces assises. Quant au site internet : www.1milliondedvdpourlaplanete.net, il est un appel à tous ceux qui veulent contribuer en mettant de côté les CD et DVD, dans l’attente de la solution libératrice. « Ceux qui ont de la place peuvent aussi stocker ceux des autres » ! A ce jour, le compteur du site affiche 235.000 CD et DVD stockés chez les particuliers. Un million de DVD représente la hauteur de quatre tours Eiffel. « Abandonner serait un crime, redit encore Boris Perchat. Il faut résoudre nos crises insolubles ».n
29 Saveur I 30 I Vous habitez lĂ ? I 34 I Jardin I 38 I Culture mode I 40 I Culture mode I 40 I BeautĂŠ I 42 I
Source : Syndicat du chocolat
Le chocolat, l’instant plaisir
Un carré de chocolat dégusté avec son café, une ganache à Noël… Instant plaisir s’il en est, le chocolat embellit notre quotidien comme les moments les plus festifs, et les chocolateries n’ont jamais affiché une telle diversité, une telle créativité, pour valoriser sa saveur.
31 ART DE VIVRE
saveur
Les meilleurs accords avec le chocolat le café et certains thés se révèlent d’agréables compagnons, de même que les alcools vieux tels que l’armagnac, le cognac ou le rhum. Si les vins doux et les blancs moelleux constituent aussi des valeurs sûres, certains rouges peuvent transcender les arômes du chocolat… ou les neutraliser. Plus le chocolat est riche en cacao, plus on optera pour un vin fort en tanins, tandis que des vins rouges plus fruités sublimeront des chocolats plus travaillés. Les amateurs de chocolat au lait ou de chocolat blanc se tourneront quant à eux vers un vin blanc sec ou fruité.
Le saviez-vous ? La technique du moulage a fait son apparition durant la première moitié du XIXe siècle grâce aux progrès d’affinage de la pâte de
chocolat et à la mise au point des premiers moules en fer étamé et argenté. Aujourd’hui, les chocolatiers élaborent des moules dans un métal malléable ou en plastique pour créer des formes originales qui appellent à la dégustation. Le chocolat fondu est coulé dans ces moules, refroidi et démoulé.
Secret de la torréfaction
Pendant la torréfaction, les sucres et les acides aminés formés durant la fermentation entrent en réaction naturellement. Les sucres se déshydratent et caramélisent. Ils se combinent aux acides aminés pour donner les quelques 500 composés volatiles de l’arôme qui caractérise le chocolat. La torréfaction est principalement assurée par les broyeurs, qui traitent 45 % des fèves.
32 ART DE VIVRE
saveur
recette du Chef
Compromis sensuel autour du chocolat Mandjari et de la mandarine corse, condiment au gingembre Ingrédients
Recette
POUR 4 PERSONNES
Pour la réalisation du crémeux à la mandarine corse
4 feuilles rectangulaires (15 X 5 cm) de chocolat noir Mandjari de la Maison Valrhona 4 feuilles rectangulaires (15 X 5 cm) de pailleté feuillantine mélangé au chocolat noir Mandjari
- 90 grammes de pulpe de mandarine corse - 2 oeufs entiers - 80 grammes de sucre semoule - 3 grammes de gélatine - 100 grammes de beurre doux
Pour la réalisation de la crème légère au gingembre - 100 grammes de crème liquide - 30 grammes de pulpe de gingembre - 10 grammes de sucre glace
Sébastien Papion Chocolatier 32 Rue Jeanne d'Arc 45000 Orléans Tél. 02 38 53 27 93
34 ART DE VIVRE
ous habitez là LES PAVILLONS PROUVÉ DU PARC FLORAL L’ingéniosité d’un grand constructeur au cœur d’un jardin exceptionnel Texte et Photos : Benoît Chalonnes
35 ART DE VIVRE
vous habitez là ?
u début des années 60, le A développement de la ville d’Orléans se tourne vers les grands espaces auprès de la source du Loiret pour bâtir une « cité pilote du XXIe siècle ». Le projet d’ensemble est confié à Louis Arretche, l’un des plus prolifiques architectes-urbanistes de l’époque. Pôle universitaire et scientifique, hôpital, grands bâtiments administratifs et logements, mais aussi, dans ce cadre naturel que l’on souhaite préservé autant que possible, un grand parc floral. Pour mener à bien ce vaste chantier, Arretche réalise lui-même de nombreux bâtiments, mais fait aussi appel à de nombreux architectes ainsi qu’à l’un des ingénieurs-concepteurs les plus en vogue de l’époque : Jean Prouvé, inventeur d’une myriade de systèmes constructifs préfabriqués, modulaires et faciles à mettre en œuvre.
Pionnier du préfabriqué En 1964, année de son intervention à Orléans-la-Source, Jean Prouvé est déjà honoré par l’organisation de sa première exposition personnelle parisienne, au Musée des Arts Décoratifs. Le catalogue de cette exposition comportait le témoignage de Le Corbusier, qui voyait en Prouvé le type même du « constructeur », à la fois architecte et ingénieur, « car tout ce qu’il touche et conçoit prend immédiatement une élégante forme plastique tout en réalisant, si brillamment, les solutions de résistance et de mise en fabrication ». À propos de la maison démontable « Les Jours meilleurs », conçue en 1956 avec l’Abbé Pierre à la suite de son appel à l’aide aux sans-abri de 1954, Le Corbusier dira aussi qu’il s’agit-là de la « plus belle maison que je connaisse : le plus parfait moyen d’habitation, la plus étincelante chose construite. » C’est donc à ce pionnier des structures préfabriquées qu’Arretche fait appel en 1964 pour le Parc Floral. Plus de 50 ans plus tard, ces pavillons sont toujours
debout et occupés par les services administratifs, ainsi que par le gardien du parc, qui vit dans ce lieu atypique.
Un bateau dans le parc Frédéric Berthout loge depuis trois ans dans ce petit pavillon. Les pièces tournent autour d’un bloc central en voile de béton armé, support de la structure qui abrite une cuisine et une salle de bain de petite taille. Ses visiteurs lui disent souvent qu’il vit comme sur un bateau… Une déception, compte tenu de la qualité du paysage environnant ! Depuis le début des années 2000, la cote du designer et constructeur Jean Prouvé a atteint des sommets. Son mobilier comme ses constructions démontables, très rares, battent des records auprès des collectionneurs d’art contemporain dans les ventes les plus prestigieuses. Peu de ses maisons sont encore habitées. En cela, les modestes pavillons du parc Floral se sont mués en véritables pépites architecturales. n
Depuis le 20 octobre 2017 et jusqu’au printemps 2018, la Fondation LUMA présente à Arles une exposition rassemblant douze architectures préfabriquées et démontables créées entre 1939 et 1969 par Jean Prouvé. « Jean Prouvé - Architecte des jours meilleurs », Fondation LUMA en collaboration avec la Galerie Patrick Seguin. http://www.luma-arles.org/ programme/#jeanprouve https://www.patrickseguin.com/fr/
Dans le cadre du cinquantenaire des Floralies, le Parc Floral a programmé un cycle de conférences pour expliciter l’importance de cet événement de la fin des années 60. Le texte de ces conférences d’Anne-marie Royer Pantin est disponible sur le site internet du parc : https://www.parcfloraldelasource.com/ presentation/floralies-1967/
SPÉCIALISTE
DU BAGEL 100% FRAIS
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38 ART DE VIVRE
jardins
Texte et Photos Jean-Paul IMBAULT
LES FLEURS du premier printemps
Petite histoire : une plante qui a de la mémoire Il existe un petit mimosa d'appartement : "le sensitif, Mimosa Pudica" dont les feuilles se recroquevillent par peur lorsque vous les touchez mais si vous recommencez ce geste cinq à six fois de suite, il aura compris que vous vous amusez avec lui et ses feuilles ne se refermeront plus. Par contre si une autre personne le caresse à nouveau alors son esprit craintif ressurgira aussitôt.
39 ART DE VIVRE
Alors que le jardinier est encore frileux, certaines plantes bravent les frimas. Ce sont de véritables intrépides au tempérament bouillonnant pour qui le gel, le froid et la neige ne sont en définitive qu'un véritable stimulant. Elles offrent ainsi de la couleur, de la beauté, du parfum et une vie au jardin.
jardins
Ce sont les fleurettes jaunes du" Jasmin d'hiver" qui s'offrent au jardinier. C'est aussi le "Laurier Tin" au feuillage persistant sur lequel apparait des bouquets de grains roses et blancs dégageant un parfum délicat tout comme le "Mahonia du Japon" au feuillage pourpre bronzé et à la floraison ressemblant à des épis jaunes d'or qui durent au moins deux mois et sont merveilleusement parfumés. On peut aussi noter son cousin le "Mahonia Charity" aux superbes gerbes dressées jaunes. L'"Hamamélis", lui offrira des corolles curieuses, oranges, rouges, jaunes, cuivrées selon les variétés accrochées le long des branches dont une seule peut embaumer toute la maison. Le "Sarccococa" avec son feuillage ressemblant à un petit houx et ses fleurettes en pompons blancs qui vont dégager un extraordinaire parfum de jacinthe. N'oubliez pas les "Roses de Noël" dont la floraison peut s'étaler de Noël à mars selon les variétés, Leurs couleurs vont du blanc au noir en passant par les roses, les jaunes, les bleus, les verts, les bigarrées.... Pensez aussi aux "Perces neige" qui vont montrer sans aucune frilosité leur petit nez tout blanc et cela même sous la neige d'où leur nom... La plante aux "Graines d'or", plus connue sous le nom de "Mimosa" qui a la chance de fleurir chez nous en situation abritée. Cet australien a fait un long chemin pour nous offrir un peu de soleil et de douceur chaque hiver. Tout jaune, il illuminera votre salon et son parfum suave l'embaumera Et puis il y a les Bruyères qui riment avec hiver, avec leur cortège de couleurs et de parfums discrets. Les frimas n'ont pas d'importance sur les variétés de l'espèce "Carnea". Sachez qu'elles vont étaler leur charme paresseusement au soleil avant de passer le relai aux narcisses. n
40 ART DE VIVRE
culture mode
Besoin de chaleur
SESSÙN Bandeau - 35 e Le Nouveau Magasin Orléans
GÉRARD DAREL Gilet Lucille - 195 e Boutique Gérard Darel Orléans
COMPTOIR DES COTONNIERS Pantalon ample avec laine Burgundy - 165 e Orléans
La maille,
en bandeau cache-oreille ou en robe-pull, un incontournable de l’hiver…
TOD'S Bottine en cuir 720 e
LANCEL Sac cuir 1090 e
ARMANI Bracelet en cuir nacré Acier inoxydable 203 e
41 ART DE VIVRE
culture mode
PIG AND HEN Rum Ron Black 59,95 e JOTT Doudoune TOM 125 e
BURBERRY Pantalon de coupe slim en laine 350 e ATELIER DE LA MAILLE Echarpe cachemire mixte 148 e
YUKON Boots en cuir noir 330 e
LONGCHAMP serviette 225 e
FOSSIL Montre - Histoire d'Or 179 e
42 ART DE VIVRE
beauté
Au théâtre ce soir, Soin des pieds à faire soi-même
Acte I : du sel et du vinaigre pour lutter contre la corne En préambule, il s’agit de commencer par purifier vos pieds afin de faire disparaître la corne qui s’y forme naturellement. Une bassine d’eau tiède dans laquelle vous aurez jeté une poignée de sel de mer et versé deux verres de vinaigre, si possible de cidre. La peau de vous pieds va alors se détendre. Après un quart d’heure, vous pouvez vous attaquer en douceur à la corne, à l’aide d’une pierre ponce.
Acte II : dites adieu aux ongles jaunes grâce au citron et au bicarbonate de soude ! Une cuillère à soupe de bicarbonate de soude et le jus d’un citron… pressé dans un bol d’eau tiède, et le tour est presque joué. Après cinq minutes d’immersion de vos doigts de pieds, cette mixture devrait blanchir vos ongles, et aussi les rendre moins cassants. Une action à répéter régulièrement sur plusieurs jours.
Acte III : pour un massage exfoliant et hydratant, rien de tel que de l’huile d’olive et du sel !
Mélanger du sel fin avec de l’huile d’olive, ou bien de l’huile d’argan, en respectant des quantités identiques. Le massage peut débuter, sans omettre aucune partie de vos pieds. Rincer, puis à l’issue ne pas hésiter à utiliser une crème nourrissante.
Acte IV : le soin complet Scène I
Pour faire simple, verser dans un bol 2 cuillères à soupe de gros sel, et de sucre en poudre. Y ajouter 1 cuillère à soupe de jus de citron, et 1 autre d’huile d’olive. Appliquer la mixture sur vos pieds préalablement humidifiés, puis masser en effectuant des mouvements circulaires. Rincer.
Scène II
Toujours dans un bol, verser 4 cuillères à soupe d’huile d’olive, puis 1 cuillère à soupe de miel liquide et 1 autre de jus de citron. Masser vos pieds avec le baume obtenu, puis enfiler des chaussettes et… bonne nuit. Au matin, rincer en ayant naturellement retirer au préalable les fameuses chaussettes !
43 ART DE VIVRE
COFFRET DE MASSAGE 6 huiles du monde NATURE ET DÉCOUVERTE Orléans - 39,95 e
beauté
Les bons réflexes Les CHAUSSURES fourrées Ne pas multiplier les couches Les CHAUSSETTES et les COLLANTS qui chauffent Les SEMELLES thermiques ...
Des astuces pour bien choisir ses chaussettes cet hiver
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Fini le temps des socquettes légères en coton ! Cet hiver, il faut des matières chaudes et confortables ! Mais comment bien choisir ses chaussettes, sans pour autant avoir l'impression de porter des après-ski ? Le choix des matières est primordial. Et les marques l'ont bien compris puisqu'il existe de nombreux modèles : en polyester, en Lurex, en laine acrylique, et dans d'autres matériaux synthétiques. On évitera toutefois le coton qui laisse une impression de froid sur les pieds, sauf le fil d'Ecosse qui isole efficacement de l'humidité. Par ailleurs, c'est aujourd'hui un jeu d'enfant d'assortir ses chaussettes et sa tenue ! Il en existe de toutes les couleurs, avec des strass, des paillettes, des ornements, des motifs à fleurs, à pois, et même bi-matière avec du velours…
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45 Un auteur des mots I 46 I Spectacle - Agenda I 48 I Art focus I 50 I Circulez I 54 I
46 ON RESPIRE
un auteur des mots
Serge Le Chenadec, l’un de vos deux héros, est un père de famille « lambda », devenu un étranger dans sa propre famille. Peut-être devrions plutôt parler à son sujet d’anti-héros ?... Le Chenadec est un homme comme tous les hommes, avec ses défauts, ses vices, sa mélancolie, mais aussi avec ses qualités, ses fidélités, sa générosité. Alors, est-ce un anti-héros ? Oui, au sens où tous les hommes, en période de paix, ressemblent à des anti-héros. Mais en d’autres temps plus guerriers, certaines des qualités du personnage pourraient en faire un héros, qui sait ? Nous ne saurons jamais ce que valent les hommes, en matière d’héroïsme, quand les circonstances ne les obligent pas à mettre leur vie en jeu. On me dira : « certes, mais le personnage prend du ventre, perd ses cheveux ; sa femme le trompe, sa vie est morne et plate ». Ce à quoi je répondrai que le personnage est plutôt gentil, amoureux, fidèle aux siens et à ses principes ; et que de surcroît, il n’est pas vaniteux, ni vulgaire, ni méprisant. Il résiste mieux que son épouse aux sirènes du temps présent et aux valeurs qu’il est bienséant de porter à sa boutonnière pour se faire aimer des puissants de l’instant.
Patrice Jean Propos recueillis par Laurent Dubois Photo François Grivelet
L’Homme surnuméraire ?... « Un roman subversif en diable ! », s’exclame enthousiaste l’écrivain bruxellois Christopher Gérard.Patrice Jean ?... « Un grand, un immense écrivain », annonce quant à lui et sans forfanterie Olivier Maulin, l’auteur de récits à la fois loufoques et passionnés, mais aussi ô combien inspirés, d’En attendant le roi du monde à La fête est finie. Le fait est que pour son quatrième roman, Patrice Jean bouscule et malmène l’air du temps, sans compromis.
Par bien des aspects, votre roman, car c’est bien d’une fiction dont il s’agit, semble trouver sa place dans la lignée de récents écrits, tant philosophiques que littéraires, s’inscrivant en faux contre cette époque formidable, où le progressisme le plus délirant est érigé en quasireligion d’Etat. Un roman, à mon sens, n’a pas à célébrer son époque : chaque époque renouvelle, à sa façon, l’éternelle bêtise de l’humanité, au sens où la bêtise, je crois, n’est pas séparable de l’intelligence, et, dès lors, s’avance sur la scène des idées et de l’actualité, au même rythme que l’esprit et la connaissance. De la même façon, une intolérance chasse l’autre. Aujourd’hui, il me semble que le Progrès s’emballe, la Vertu se déchaîne. Comme tout le monde je suis traversé par les bêtises de mon temps, j’essaie, vaille que vaille, de m’en débarrasser en les objectivant dans des romans. Il y a un crétin en moi, je m’en sers quelquefois pour nourrir mes personnages. Et il y a un type plus intelligent, heureusement, qui, lui aussi, tente de pointer le museau dans mes histoires. Quant au progressisme, oui, il prend de multiples aspects délirants comme l’accumulation de théories qui n’expliquent rien, de bigoteries féministes et, surtout, de méchancetés déguisées en morale : on aime dénoncer, « balance ton porc », on aime tirer les oreilles, donner des coups de pied au derrière, et le tout avec la bonne conscience de celui qui rugit avec le vent de l’Histoire ! Le Chenadec est sauvé par le ringardisme. Le ringardisme est un humanisme. Professeur de philosophie, vous enseignez à des hommes en devenir, tous hyperconnectés, et à ce titre, à la liberté toute relative et souvent coupés du réel. Percevez-vous cependant chez eux des interrogations, comme une lueur, un espoir au milieu des ruines ?
L'Homme surnuméraire Patrice Jean Ed. Pierre-Guillaume de Roux, 20 e
Beaucoup d’élèves, et c’est bien normal, sont façonnés par leur époque, et, comme vous le dites, sont hyperconnectés, peu enclins à la lecture, et ne retiennent de l’esprit critique que la critique estampillée par la morale du jour, c’est-à-dire n’en retiennent rien. Néanmoins, on voit chez certains une lueur qui s’allume dans ce paysage désenchanté, et chez d’autres une insatisfaction
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Nous avons sélectionné pour vous Jonquille - Afghanistan 2012 Jean Michelin
qui, peut-être, les conduira à la réflexion personnelle. Les hommes ne sont pas plus bêtes aujourd’hui qu’hier : des esprits remarquables émergeront de l’atonie, reste à savoir si la société sera prête à leur donner une place. Le Divertissement généralisé est l’un des dangers qui menace la gravité et la noble futilité de l’être humain. — il me semble. Avant de prendre congé, pouvez-vous évoquer pour nos lecteurs votre lecture du moment ? J’ai lu, il y a peu, un très grand roman : Le triomphe de Thomas Zins, de Matthieu Jung. Un roman que je situe, sans sourciller, aux côtés des sombres réflexions de Dostoïevski et de Bernanos sur le Mal. Un roman également très drôle. Il s’agit d’une histoire d’amour d’un lycéen, dans les années 80, qui va verser, après des rencontres malsaines, dans le piétinement des vies ratées. Je pense qu’avec ce roman, Matthieu Jung a créé, pour la génération qui fut adolescente au temps de Mitterrand, un personnage digne de Julien Sorel ou du Gilles de Drieu. Enfin, je suis au milieu, en ce moment, du beau roman d’Alice Ferney, Les Bourgeois, qui explore, sur un siècle, la vie d’une famille française, demeurant la tête haute, malgré les tourments de l’Histoire et de la vie. Derrière la description d’une famille, Alice Ferney, en réalité, renoue avec les Vanités du XVIIe siècle, en méditant sur la fuite du temps et sur la mort. Enfin…, bien que Nantais, quel regard portez-vous sur Orléans, une ville qui, à l’instar de nombreuses autres cités cette dernière décennie, a connu un aménagement urbain plutôt réussi, marqué du sceau de son histoire ?
Ed. Gallimard, 21 €
Pendant plus de dix ans, l’armée française a combattu dans les vallées perdues d’Afghanistan. Ses soldats y auront connu la tension permanente, le stress et finalement pour beaucoup d’entre eux l’épreuve du feu, face à un ennemi invisible, qui tel l’Hydre de Lerne semblait après chaque combat toujours plus nombreux. Une littérature, sous la forme de témoignages, a vu le jour à l’initiative d’anciens combattants. Sa valeur est très inégale. L’occasion se présente ici de rappeler l’excellent « Dans les griffes du Tigre » de Brice Erbland, paru en 2013 aux Belles Lettres. Le récit du capitaine Jean Michelin est de la même veine, et il est particulièrement heureux qu’il ait pu trouver auprès de l’équipe éditoriale des Editions Gallimard une oreille attentive. Qu’elle en soit remerciée. Sans fioritures, l’officier relate son expérience d’un chef proche de ses hommes, au travers de portraits et de situations dans lesquelles le lecteur prend conscience d’une évidence : la guerre tue. Rendez-vous sans pathos donc au Royaume de l’insolence…
Les Leçons du Vertige Jean-Pierre Montal Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces Conversations avec Poutine auront fait couler beaucoup d’encre dans le Landerneau médiatique. Comment le réalisateur de Platoon, Né un 4 juillet ou encore JFK, a-t-il pu se fourvoyer avec autant de complaisance, voire de sympathie, auprès du si peu démocrate maître du Kremlin ? Ce qui est cocasse dans le cas du président Poutine, c’est que ceux-là même qui allaient sans vergogne chercher leurs ordres auprès des tsars rouges de l’Union soviétique, hurlent aujourd’hui au loup, alors que les anti-communistes de l’époque voient maintenant en lui un modèle à suivre pour la survie de notre civilisation…
Ed. Albin Michel, 22 €
Quoiqu’il en soit, ces Conversations sont un document exceptionnel, servi par la qualité intellectuelle des deux protagonistes. Des entretiens pour comprendre. Des entretiens pour l’Histoire.
Michéa l’inactuel - Une critique de la civilisation libérale Emmanuel et Mathias Roux Connu pour ses travaux sur le capitalisme, mais aussi pour sa critique acerbe de la gauche appartenant à l’Establishment, Jean-Claude Michéa a, à son corps défendant, le privilège de se voir reconnu par-delà le très classique mais quelque peu suranné clivage Droite-Gauche. Le paradoxe veut ainsi que le philosophe montpelliérain bénéficie d’une aura certaine auprès de tous les contempteurs du libéralisme-libertaire, ce courant qui prédomine de nos jours dans la classe politique, les médias et la culture.
Vous n’allez pas me croire : je ne suis jamais allé à Orléans ! J’aime les sonorités de ce nom si français ; j’imagine une belle ville traversée, comme Nantes, par la Loire. Faut-il que je reste avec mes chimères ou dois-je un jour les confronter à la réalité ? n Ed. Le Bord de l’eau, 17,60 €
Les auteurs reviennent sur une œuvre qui se situe au carrefour de l’histoire des idées et de l’étude sociologique et anthropologique. Ils s’interrogent également sur les fondements de ce qui leur paraît être une récupération, par des courants situés aux antipodes des idées de Michéa. Pourtant, il semblerait bien que la critique du culte du progrès et de la croissance transcende aujourd’hui les vieilles frontières partisanes…
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agenda culturel
P R O G RA M M E - CO N C E RTS - F E ST I VA LS - E X P O S SPECIAL JEUNE
EXPOS
ORLEANS - ASTROLAB SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE
FESTIVAL AVANT TRAVAUX
Du 26 janvier au 10 février 2018 Albin de la Simone, Emily Loizeau, Sandra Nkaké, Pierre Lapointe... découvrez le programme des sept concerts de cet ultime festival, avant la rénovation de la salle de spectacle.
MUSIQUE ORLEANS LA SCÈNE NATIONALE D'ORLÉANS
PICK’O’RAMA PAR MAMOOT (NANTES / ROCK)
Dimanche 14 janvier 2018 16H / DÉBUT DU CONCERT : 16H15 Concert accessible dès 6 ans ! (durée : 50 minutes) Concert imaginé comme un panorama de tout ce que la scène anglo-saxonne donne à entendre depuis trois décennies, voici l’occasion idéale d’éveiller la curiosité des plus jeunes et de les initier à l’univers du rock indé !
DU NIL À LA LOIRE, LA COLLECTION ÉGYPTIENNE DES MUSÉES D’ORLÉANS 16 septembre 2017 - 11 mars 2018 L’exposition retrace l’histoire mouvementée de cette collection à travers ses plus belles pièces, tout en témoignant du rôle essentiel de l’abbé Desnoyers et de l’égyptologue Jules Baillet. Le parcours évoque aussi les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur ce patrimoine.
LUNAR ERROR / GRAND PETIT ANIMAL
Vendredi 23 février, 20h30 Lunar Error, formé en novembre 2015 et comprenant dix membres, est à ce jour autant animé par des compositions que par des concerts improvisés. La musique du Grand Petit Animal veut agir contre la folie du pouvoir, combattre l’absurdité de tous les carnages et participer à la mise en œuvre d’un avenir commun.
ALTIN GÜN - (TURQUIE / ROCK-FUNK)
Blues - Rock ALTIN GÜN + LES FILLES DE ILLIGHADAD + KEPA 17 février 2018, 20H30 Le blues comme on l’aime aux Nuits de l’Alligator, c’est d’abord un sentiment. Et si on a choisi d’inviter le groupe turc Altin Gün (avec un peu de Hollandais dedans), c’est parce qu’ils l’ont, ce sentiment : une nostalgie qui pulse dans la voix de la chanteuse Merve Dasdemir, sur un tapis volant tissé de musique traditionnelle et de rock psyché. Ils ont sorti un 45 t sur l’excellent label suisse Bongo Joe, et c’est aussi un gage de qualité.
CENTRE CHARLES PÉGUY Du 16 septembre 2017 au 13 janvier 2018 2 Août 1914, dans les campagnes françaises retentit le tocsin qui annonce aux populations l’entrée en guerre. Bientôt le pays entier verra les hommes valides partirent en nombre pour les combats. Et tandis que l’on envoie les hommes au front, les femmes, vont devoir être sur tous les fronts.
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agenda culturel
P R O G RA M M E - CO N C E RTS - F E ST I VA LS - E X P O S THÉÂTRE
ORLEANS
CDNO
LES VOYAGES D'HIVER :
IMPROVISATIONS DONT L'ENTRÉE SERA LIBRE. du 24 au 27 janvier
Conception et direction Gustavo Ciríaco. Avec Ana Trincão et Tiago Barbosa. Un charme qui nous vient du Brésil doux, tendre, ironique parfois et universel. Sans un mot. Un livre d’images que nous invite à découvrir un grand metteur en scène brésilien.
JUSQUE DANS VOS BRAS DES CHIENS DE NAVARRE 14 (20h30) et 15 février (19h30)
Le « collectif préféré des Français », adulé comme un groupe de rock, nous prépare une nouvelle création, un nouveau spectacle poil à gratter. Partout où ils passent, ils sèment la pagaille, réveillent les morts et le spectacle vivant par la même occasion. Ces jeunes chiens fous à l’imagination galopante, dopés à l’adrénaline du plateau, sont mus par une énergie animale dévastatrice et une insolence salvatrice.
SARAN
LUDWIG VAN BEETHOVEN OU LA FORCE INDOMPTABLE Mardi 30 janvier, 19h30 Renseignements et billetterie : 02 38 80 34 19
D’après le récit du poète Jehan Despert Avec Brigitte Fossey et Nicolas Celoro, pianiste et compositeur Par le récit de sa vie légendaire et par le choix musical de ses plus belles œuvres pour piano, Ludwig Van Beethoven nous devient intime : le sauvage héros au caractère indomptable, blessé par l’épreuve de la surdité, l’amoureux épris d’idéal dont toutes les lettres dédiées à « l’immortelle bien-aimée » résonnent encore et nous émeuvent par leur sincérité, et surtout le créateur, l’un des plus grand compositeur de tous les temps, sans cesse tendu vers une œuvre de délivrance et de lumière, dont l’abondance et la puissance étonnent toutes les générations qui lui ont succédé... jusqu’à nous, aujourd’hui !
LA CHAPELLE-SAINT-MESMIN ESPACE BÉRAIRE AUDIARD Samedi 13 janvier, 20h30 Par la Compagnie Clin d’œil, d’après une idée originale de Jean-Louis Derenne et Gérard Audax Audiard, une langue singulière, un regard malicieux sur la vie… et les gens. Spectacle en hommage à Michel Audiard, le dialoguiste, le cinéaste, l’écrivain aussi, parfois. Les acteurs et musiciens vont ici parler des gens et de la vie, mais façon puzzle, éparpillé aux quatre coins de son œuvre. Des bribes, des extraits, des reconstitutions, des commentaires… Une ambiance, un mélange qui sentirait la pomme, mais pas que, du bizarre, du brutal, du rire, du bon sens et de la formule...
SARAN - THÉÂTRE DE LA TÊTE NOIRE LA DÉLICATESSE D’UN GÉANT 1 – 2 – 3 février
Conception et direction Gustavo Ciríaco. Avec Ana Trincão et Tiago Barbosa. Un charme qui nous vient du Brésil doux, tendre, ironique parfois et universel. Sans un mot. Un livre d’images que nous invite à découvrir un grand metteur en scène brésilien.
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art focus
Dominique EMARD L’art vu de l’espace Propos recueillis et photos par Bruno Goupille
Il est passé de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Dominique Emard a commencé par peindre des fruits et légumes vus de très près pour s’épanouir aujourd’hui dans la composition de paysages réalisés à partir de photos prises par des satellites. Son style lui vaut une audience internationale.
On a du mal à imaginer que depuis le petit atelier du fond de son jardin, rue Guinegault au sud d’Orléans, des toiles sont régulièrement emballées pour partir aux USA ou au Japon. C’est pourtant une réalité : les tableaux de Dominique Emard plaisent à un public d’amateurs d’art étrangers qui le découvrent sur Internet grâce à des galeries en ligne où il est référencé comme Artfllor ou la galerie de Francony. « Je reste toujours étonné par le fait que des personnes achètent mes toiles sans les avoir vraiment vues en réalité mais simplement au travers d’un écran, confesse-t-il. Pourtant, je n’ai jamais eu aucun retour, sauf une fois à la suite d’un problème de délai ». Le style de Dominique Emard, apprécié au niveau régional depuis une quinzaine d’année, a rencontré un public élargi avec ses créations de tableaux « vus du ciel » qu’il a débutés en 2007. « J’ai toujours été intéressé par les Atlas, les cartes géographiques, ces images vues d’en haut et qui invitent au voyage », explique-t-il. « Avec les photos prises par les satellites ou les webcams que l’on peut voir sur Internet, je me suis plongé dans un nouvel univers. Il y a énormément de choses à déchiffrer dans une image satellitaire, on peut même zoomer ou prendre du recul, s’attarder sur des détails, travailler sur la composition, le cadrage ». Un premier métier dans le film vidéo Dominique Emard retrouve là les réflexes du premier métier qu’il a exercé au sortir de sa formation à l’Institut d’Art Visuel d’Orléans dans les années 80. Sa spécialisation en peinture et cinéma l’a conduit au métier de cadreur, monteur et réalisateur en vidéo. Il a tourné de nombreux films d’entreprise, travaillé en régie et sur des scénographies de spectacle mais il continuait toujours à peindre pour son plaisir. « Ce travail me plaisait bien mais je ne m’y épanouissais pas complètement, avoue-t-il. Un jour, à la quarantaine, je me suis dit qu’il fallait que je me consacre à ce qui me motive vraiment : la peinture ». Les débuts ont été difficiles, mais à chaque exposition, notamment au château de Saint-Jean-le-Blanc avec Jean Couturier ou Olivier Renard, il vendait des œuvres. Pour assurer le quotidien, et puis aussi parce que le contact avec les jeunes l’intéresse, Dominique Emard s’est lancé dans les cours de peinture en atelier collectif. Il poursuit toujours cette activité « de fond » Saint-Jean-de-Braye, Faye-aux-Loges et Châteauneuf-sur-Loire.
51 ON RESPIRE
art focus
↑ Ces formes géométriques sont en fait des containers sur un port vus depuis un satellite.
↑ La Tour Eiffel vue sous un angle inhabituel.
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Dominique Emard travaille généralement sur de grands formats afin de mieux s’intéresser aux détails.
53 ON RESPIRE
art focus
Michel Dubois → créateur et propriétaire du Garage à Orléans
Michel DUBOIS Texte et photo : Stéphane de Laage
La galerie indépendance sise au plus haut de la rue de Bourgogne, fête cette année son quinzième anniversaire. Une prouesse quand on soutient sans faille les artistes de la « figuration narrative ».
↑ La place Saint-Marc à Venise Fixer une image fugace Son style de départ consistait en ce qu’il appelle sa « peinture de jardin ». « Je peignais des arbres, des natures mortes, des fruits et légumes mais plutôt en grand format et avec des plans rapprochés sur des détails de matières, des effets de lumière ». Ensuite, il s’est intéressé à des objets du quotidien, vaisselle, plats, verres, mais en les traitant d’une façon de plus en plus stylisée, proche de l’abstraction. Avec ses paysages vus du ciel Dominique Emard joue encore sur les limites entre figuration et abstraction. Les vues qu’il retient sont essentiellement des espaces urbains, voire des zones industrielles ou portuaires, dont il souligne les formes géométriques et les lignes avec une grande maitrise de la composition pour les transformer en créations originales. « Ce qui m’intéresse, c’est de fixer l’image fugace d’une organisation urbaine en l’embourbant dans la peinture pour lui donner une nouvelle réalité », explique-t-il. Cette démarche originale et la qualité de sa production lui ont valu dernièrement une importante commande de la part d’un groupe international qui lui a fait réaliser des tableaux « vus du ciel » pour chacune de ses implantations dans le monde. De quoi alimenter les expéditions depuis le petit atelier au fond du jardin ! n
L’univers de Michel Dubois est définitivement celui de la peinture et de la sculpture, qu’il vit avec une passion sans bornes. Sa vie professionnelle fut entièrement consacrée à la sérigraphie. Son imprimerie orléanaise connut un succès presque insolant, au point de s’être exportée aux Etats-Unis et aux Caraïbes. Il a travaillé avec les plus grands, imprimant les affiches du MOMA à New-York, de Beaubourg et du Louvre ! A 77ans, ce talentueux galeriste consacre sa retraite au soutient d’artistes souvent atypiques et toujours étonnants. Parmi eux, Dominique Mandonnaud, créateur de Séphora, mais aussi sculpteur et amateur d’art engagé. Hugo Cesto, jeune et brillantissime adepte de l’aérographe, Sabine Weiss immense photographe internationale, et l’espiègle locale Sophie Beguin-Billecocq. Plus d’une cinquantaine d’artistes ont été abrités dans ce lieu, qui certes n’est pas ostentatoire, mais nous fait à coup sûr découvrir découvrir des perles. L’ancien président et toujours administrateur des amis du Musée des Beaux Arts, se donne sans compter, « parce que j’aime ces artistes, dit-il, sans autre ambition que de les défendre ». n LE GARAGE 9 rue de Bourgogne à Orléans
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circulez
GÉO Reportage Stéphane de Laage
GÉOVELO
L’APPLI qu’il vous faut.
our aller d’un point à un autre dans la métropole, reconnaissons que rien n’est plus simple que le vélo. Pas de place de parking à trouver, l’utilisation autorisée des voies à sens unique et le partage des couloirs de bus. Géovélo est une application développée par la métropole. Comme à Paris, Lyon ou Nantes, elle permet de planifier son parcours. Si les Orléanais ne la jugeront pas indispensable, les utilisateurs occasionnels y trouveront en revanche leur bonheur. Car on y trouve à peu près tout : des aménagements cyclables aux stations de vélo en location, des itinéraires de balades aux parkings pour vélos, et même la météo. Pour votre parcours, Géovélo vous guide, avec ou sans la voix délicate de votre guide. Si le temps d’un écart, vous choisissez de ne pas suivre l’itinéraire préconisé, Géovélo recalcule automatiquement votre chemin, histoire de ne pas vous égarer. Il est même possible de sauvegarder un itinéraire qui vous a particulièrement plu, et pour les plus accros de l’effort, de cumuler et de mémoriser les kilomètres parcourus dans la semaine, la vitesse moyenne, le temps d’activité et le dénivelé englouti ! Si vous êtes un inconditionnel des applications de la vie quotidienne, vous aurez même le droit d’apporter votre contribution pour l’amélioration du guidage. Les rues malaisées, les nids de poule et les corrections qui vous semblent utiles, « l’équipe Géovélo » est à l’écoute et vous incite à lui faire part de vos observations, voire même à la noter sur l’App Store. Vous pourrez liker sur Facebook, suivre sur Twitter, vous abonner sur Instagram et Plussez sur Google+. Géovélo n’a donc rien laissé au hasard pour être la plus utilisée des applis vélo du moment. Une simple adresse mail et un code secret suffisent pour créer son compte en moins d’une minute. L’idée est louable, reste que la sécurité cycliste dans la métropole n’est pas une réalité. Mais pour ça, il faut hélas plus qu’une appli ! n
Je m’informe, donc je suis… solidaire !
Abonnez-vous au magazine solidaire Un an : 18 €, dont 6 € reversés à des associations caritatives (frais d’envoi inclus) 3 sommaire
Tous les deux mois, JAD vous propose une lecture originale de l’actualité dans l’AgglO. • Art de vivre • Culture • Environnement • Gastronomie • Innovation
5 ÉDITO
11 AGGLO SPHÈRE
29 ART DE VIVRE
45 ON RESPIRE
6 BRÈVES
12 Talent d’ici Denis Lambert, le maître du temps
30 Saveur Le café du Théatre
46 Un auteur, des mots Thomas Morales
34 Vous habitez là ? La Maison Tassin
48 Tour d’horizon La Grande île à portée de main
7 RENCONTRE SOLIDAIRE Associaitons de bienfaiteurs
16 Un lieu à part La pharmacie des armées 18
Dossier
Business Loire
38 Mon jardin
50 Art focus CIEU
40 Culture mode - déco
54 Circulez Bus 100% élec., c’est cher mais c’est propre
26 Environnement Déchets : autopsie en bord de Loire 28 Innovation Une jolie fleur héliotrope
JAD prend le temps de s’intéresser aux gens et aux lieux à part.
Rejoignez JAD mag Orléans sur Ecrivez-nous contact@editions-lebakh.fr Dessin de couverture : François Caplan
JAD est édité par les Éditions Le BAKH - 20 rue Flandres-Dunkerque - 45160 Olivet - Tél. : 02 38 23 77 62 - www.editions-lebakh.fr Directrice de publication : Asmaë Martin - Rédacteur en chef : Stéphane de Laage - Ont participé : Laurent Dubois, Jean-Paul Imbault, Chantal Machicoane - Estelle Boutheloup - Marc Lagaede - Nicolas Dueme - Laurent Leyder - Création maquette, mise en page, régie publicitaire : Éditions Le BAKH - Publication bimestrielle - Date de parution : Septembre 2017 - Commission paritaire : 1118K93243 Imprimé en France
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