Par Asmaë Martin
Édito En guise de préambule à cet éditorial de rentrée, je souhaiterai au nom de toute notre équipe vous remercier pour vos nombreux encouragements et témoignages de sympathie. Ceci dit, voilà, nous y sommes. La cloche a retenti. La saison estivale et ses couleurs baignées de soleil, assombries de quelques nuages noirs, va rejoindre le coin des souvenirs. Et pour se remémorer les bons moments rien de tel que cette petite Balade carte postale que nous propose Chris Meyer, en toute simplicité. Elle rythme les différents instants de l’existence sur cette terre alsacienne si fertile, la bière, cet or blond du Rhin, est le thème de notre dossier. Celuici s’attarde volontairement sur les brasseurs. Ceux établis, comme la famille Haag de Hochfelden à la tête de la brasserie Meteor, mais aussi ces microbrasseurs qui renouvellent les gammes offertes. Portraits de Franck et Imène, Jacques et Anne, Vivien, Benjamin, Christian et Anne, avec la sympathique participation du biérologue Hervé Marziou et du caviste Alain Pesez. Depuis son nid de verdure, perché à la Petite Pierre, elle offre à ses clientes des bijoux faits de tissu. Cléone, une grande dame de la haute couture, décentralisée en Alsace, nous permet de mieux la découvrir. Pour lui aussi, il est question de joyaux, Jean-Louis Roelly apporte par son savoir-faire et sa créativité, depuis son atelier de Sélestat, ses lettres de noblesse à la joaillerie. Il me faudrait plus d’une page pour vous présenter tous nos invités et tous les sujets de ce trimestre. Et pour cela, il y a le sommaire… Je terminerai cependant par une figure de la vie publique locale. Non, il ne s’agit pas d’un homme, ou d’une femme politique, même si avec lui tous les sujets peuvent être abordés, sans tabou ! Roger Siffer, notre premier grand témoin, lève le voile sur ses jeunes années avec sa légendaire spontanéité. Bonne lecture à tous.
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SOMMAIRE
Grand témoin
Roger Siffer
Heureux comme Dieu en... Alsace !
Regard L’Alsace rayonne
Saga
Labonal De fil en aiguille depuis 1924
30 ans de réussite en toute décontraction pour la marque aux 3 vaches
L’or blond du Rhin, une savante alchimie faite de tradition et d’innovation.... Un auteur, des mots Portfolio
Marie Kuhlmann
03 06 12 14 18 22 26 30 40 46 54 59 L’essentiel
Shopping
Art Focus
Cléone ou la liberté au bout des doigts
Edito Talent d’Ici
Lumière et joie, avec Jean-Louis Roelly, le bijou dans tous ses états
Un lieu à part
La vallée perdue
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SOMMAIRE
Saveur chef
Transmettre du plaisir, un credo pour Yannick Germain Patrimoine
Livres
Résurrection réussie pour la maison de pêcheurs
Un lieu, une histoire
Les cicatrices du Hartmannswillerkopf
Auto style
Immobilier
60 62 65 68 70 74 76 78 81 82 84 Agenda
Auto rétro
Rencard rétro en Talbot
Saveur recette
Secret de chasse
Chien de rouge... abréger les souffrances du gibier blessé
Saveur producteur
S’il n’en reste qu’un...
#2 • sommaire Photo de couverture : Chris Meyer
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CrĂŠdit photo Roger Siffer
GRAND TEMOIN
En Marlene Dietrich
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GRAND TEMOIN
Roger Siffer
Heureux comme Dieu en... Alsace !
Propos recueillis et portraits Laurent Dubois
Bien qu’il se déclare volontiers comme un citoyen du monde, « ma patrie est là où je pose mon c… ! », Roger Siffer n’en demeure pas moins viscéralement attaché à l’Alsace et à son parler, qui constituent à ses yeux une formidable fenêtre supplémentaire dans la diversité de l’humanité. Échanger avec ce trublion de la vie artistique et, plus généralement, publique, c’est prendre une option pour un voyage qui nous emmène aux quatre coins de la planète, avec pour fil rouge des anecdotes forcément cocasses…
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Crédit photo Roger Siffer
GRAND TÉMOIN
Scout au sein de la patrouille des Chamois
Chanteur du groupe « Les Rubans rouges »
Pour mieux comprendre les gens, il est en général plus intéressant d’en savoir un peu plus sur leur famille, leur enfance… Pouvez-vous évoquer ces jeunes années passées dans le val de Villé ? Mon père était comptable aux FTV, les Filatures et Tissages de Villé. Ma mère, femme au foyer, a élevé leurs quatre enfants, ainsi que des frères et sœurs de son mari, leurs parents - mes grandsparents - étant disparus prématurément. Étant attaché à son indépendance, mon père a souhaité très vite que nous ayons notre propre toit. Il a donc fait construire une petite maison. Autant dire que dans notre famille, par la suite, nous avons toujours fait gaffe au pognon. Incorporé de force au sein de l’armée allemande, il a été blessé sur le front de Russie. Ce qui est remarquable le concernant, c’est que, malgré son histoire, son vécu, il a d’emblée toujours prôné l’amitié franco-allemande. L’idée européenne et l’idée de tolérance en général l’ont toujours animé. De même, ce n’était pas un intellectuel, mais il était en avance sur son époque, en particulier sur l’égalité homme-femme. Ainsi, à la maison, ses garçons comme lui-même participaient activement aux tâches ménagères dévolues exclusivement, dans ces années 50, aux femmes. Le balayage, la vaisselle… Aujourd’hui, ça semble normal, mais à cette période… Ces préceptes ont été déterminants dans mon éducation.
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Toujours pour mieux cerner l’homme, après la guerre, il s’est engagé dans la Marine nationale car il jugeait devoir ses années passées sous l’uniforme allemand à la France. C’est extraordinaire… D’ailleurs, cet épisode me permet d’ouvrir une parenthèse sur les Alsaciens, qui voyagent beaucoup plus que les Bretons ! J’en parlais encore la semaine dernière, à l’occasion du festival interceltique de Lorient avec le directeur du port. Il y a davantage d’Alsaciens que de Bretons embarqués sur les navires. Les Bretons revendiquent simplement davantage leur origine, alors que les Alsaciens sont plus discrets ! C’est ce qui explique l’erreur d’appréciation que l’on fait communément à ce sujet… En évoquant votre scolarisation, vous n’hésitez pas à parler de « lavage de cerveau ». Qu’en était-il exactement ? Mais nous n’avons pas parlé de ma mère !?… Elle a pourtant joué un rôle déterminant dans mes choix ! Ma mère chantait tout le temps. En plus, elle était servie par une mémoire exceptionnelle. Son répertoire de comptines, de chants traditionnels, était tout simplement intarissable ! D’ailleurs, à quelques jours de son décès, au mois de janvier dernier, elle m’en apprenait encore de nouvelles… Elle avait aussi cette connaissance des plantes, notamment médicinales, que je n’ai hélas pas su
Crédit photo Roger Siffer
GRAND TÉMOIN
Crédit photo Roger Siffer
Avec sa guitare décorée par le peintre Rudy Grossmann
cultiver. Enfin, vous constaterez que ce n’est donc pas un hasard si je me suis engagé dans cette voie artistique ! Pour en revenir au « lavage de cerveau », c’est une expression que je n’utiliserais plus aujourd’hui. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il existe une différence entre l’après-guerre de 1918 et celui de 1945. Après la première guerre mondiale, les nouvelles autorités françaises ont été très dures et ont fait preuve de maladresse. Ainsi, même les vieux Allemands ont été virés, renvoyés outreRhin. Toute cette rigueur a favorisé l’émergence des partis autonomistes où se retrouvèrent paradoxalement les communistes et les curés…
Crédit photo collection particulière
En 1945, la situation est différente. L’ignominie nazie, ce péché germanique, est passée par là… Certes, il y avait bien ces affichettes dans les bus nous expliquant qu’il était « chic de parler français », mais les Alsaciens ont tout fait pour être lavés de toute forme de collusion avec le nazisme. On a assisté à une francisation forcenée, mais ce sont les Alsaciens eux-mêmes qui ont réalisé ce lavage de cerveau !
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GRAND TEMOIN
Vous avez donc suivi toute votre scolarité dans le val de Villé… Pas exactement. Jusqu’à l’âge de 4 ans, j’ai été élevé dans la langue alsacienne. J’ai appris le français en entrant à la salle d’asile, la maternelle de Villé où officiait Sœur Ansila. Elle jouait horriblement du violon, un violon qui était supposé transformer la pluie en beau temps. Chose qu’il n’a jamais fait !... Pour mon entrée au lycée, j’ai rejoint un internat à Strasbourg. J’ai commencé d’emblée par deux dimanches de colles, pour une sombre histoire de brosse à dent avec mon voisin de lavabo… L’internat était fréquenté par de nombreux fils de militaires alors en poste en Allemagne fédérale. Beaucoup d’entre eux étaient des pieds-noirs rapatriés. J’en ramenais souvent à la maison le dimanche. C’est à cause d’eux, ou grâce à eux, que suite à la lecture en classe d’un texte de Péguy au cours de laquelle on a mis en exergue un accent alsacien dont j’ignorais l’existence, je suis moimême devenu un pied-noir natif de Blida ! Vous choisissez ensuite dans des études de philosophie. Dans quel but ? J’étais nul en maths ! Et puis cela m’intéressait de réfléchir, de discuter. J’ai conservé tout un tas de références et de citations issues de la bible des étudiants en philo, le « Huisman et Vergez », comme « le bon goût, c’est mon goût ! »… A la fac, j’étais un escroc. J’avais une méthode imparable pour les épreuves. Je choisissais avec soin mes examinateurs. J’ai donc présenté à un professeur spécialisé dans le grec ancien un sujet sur l’érotisme et le sadisme ! Parvenu en maîtrise, j’ai été démasqué et, subvenant déjà à mes besoins par la chanson, je ne me suis pas présenté aux rattrapages de septembre. Voilà pourquoi je peux affirmer que je suis titulaire d’une demi-maîtrise de philo !...
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La chanson avait déjà pris une telle importance dans votre existence ? En fait, outre l’environnement familial et l’influence de ma mère, dès l’âge de 15 ans, nous avions formé un groupe, Les rubans Rouges à Villé. Ensuite, à l’internat, j’étais franchement un fouteur de merde, et j’ai obtenu la création d’un foyer où les pensionnaires pouvaient fumer et écouter des disques. Avec les fils de militaire, encore eux, nous avions une sacré longueur d’avance ! Leurs parents s’approvisionnaient dans les bases américaines en Allemagne. Je me souviens avoir eu entre les mains le premier 45 tours de Dylan, un an avant sa sortie en France ! Il y a aussi eu cette influence du blues et, dans un tout autre registre, de la chanson française avec Bruant, Ferré… Et puis il y a eu cet élément déclencheur, après un petit excès d’alcool… Oui. Nous formions une bande avec notre slogan, une sorte de haka, en fait un texte de Prévert, que nous balancions en entrant dans les bistrots : « La quéquette à Jésus Christ n’est pas plus grosse qu’une allumette. Il s’en sert pour faire pipi. Vive la quéquette à Jésus Christ ! » Et puis un soir, alors que notre répertoire était assez classique et que le vin blanc faisait son effet, j’ai enchaîné avec une comptine alsacienne au texte surréaliste, une histoire pour apprendre aux enfants à dessiner un bonhomme. Cela a fait rire la salle. Tout simplement. En passant certaines étapes, les disques ont suivi… Vers 1972, mon premier disque, un 33 tours, se vend à 40 000 exemplaires ! Assez mystérieusement, les gens n’écoutaient que la face A avec les chansons alsaciennes de la rue. La face B, avec mes protest songs, a fait un bide. Les gens ne l’écoutaient pas… Il y avait
un besoin de se réapproprier cette langue qui demeurait à l’époque dans l’espace privé. Une anecdote me revient. J’utilisais une guimbarde comme instrument pour m’accompagner, et un jour, un gars a ramené son disque car, pour lui, il y avait un bruit bizarre quand il l’écoutait ! En 1984, je brûle encore quelques étapes, vous ouvrez la Choucrouterie. Le cabaret, une évidence pour vous ? Le cabaret alsacien est une spécificité locale. C’est unique en France ! Pour ma part, je dois tout à Germain Muller. Ce premier adjoint au cabinet de Pflimlin possédait son propre établissement, le Barabli. Entre les figurations, j’ai passé deux ans à l’observer. Voir ce véritable Molière alsacien arrivant sur la scène sans dire un mot et faisant rire la salle en ouvrant simplement grand ses yeux… Fantastique ! Concernant la Chouc, ma réflexion était philosophique. J’enchaînais alors les tournées avec Alan Stivell, Gilles Servat… Je me suis dit que, si on ne plantait pas nos propres salades, on allait devoir les importer de Hollande ! Et puis, l’alsacien est une fenêtre de plus sur le monde. Cette langue supplémentaire est un luxe.
GRAND TEMOIN
Je prends souvent l’exemple du smoking : queue de pie en français, Schwalbenschwanz, ou queue d’hirondelle, en allemand, et Leck mi am Arsch Frack, ou veste qui lèche mon cul, en alsacien !... Pour moi, la langue n’est pas figée. C’est pourquoi la Chouc doit sentir également la paëlla ou encore le couscous ! Et il s’agit de tout sauf de nombrilisme !
Crédit photo Roger Siffer
Où en êtes-vous de vos démarches pour faire inscrire le cabaret au patrimoine immatériel de l’Unesco ?
Avec son ami Cookie Dingler et Susanne dans Monsieur Propre
Avec ses chiens, Chablis et Buberi (qui signifie piquette en alsacien)
J’ai fait la proposition à la ville de Strasbourg, mais, depuis deux ans cela n’a pas beaucoup avancé. Les Bretons ont bien réussi avec le fest-noz ! Il faut comprendre que la Chouc n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il existe encore une douzaine de cabarets en Alsace. Nous avons en nous ce sens de l’autodérision qui nous vient des Juifs alsaciens. Dresser la liste de vos réalisations s’apparente à établir un catalogue du monde du spectacle : la chanson, la comédie, la radio, la télévision… Roger Siffer ne s’arrête jamais ? Demandez à Cookie Dingler, mon meilleur ami, ce que devient Siffer ? Invariablement, il vous répondra : « Il travaille ; il ne sait rien faire d’autre ! » Je suis un passionné, j’aime le bel ouvrage. Même s’il s’agit de cabaret léger, il faut le travailler. Je suis capable de modifier une réplique à la centième représentation ! Je suis aussi gourmand de profiter des hasards ! On peut signaler que c’est comme ça qu’Alex Lutz a fait ses débuts à la Chouc, ce qu’il répète d’ailleurs sans arrêt ! On oublie souvent que vous vous êtes produit, en alsacien, sur les scènes du monde entier… En Chine, au Japon, en Syrie… Dans la Syrie d’Hafez-el-Assad, qui n’était pas un enfant de chœur mais qui n’était certainement pas pire que le président actuel de la Turquie actuelle, je me suis baladé
partout, Palmyre, le Krak des Chevaliers, sans contrainte. Seul Michel, mon pianiste, passionné par le souk de Damas, a fait un passage au poste de police. Il voulait ramener un souvenir sonore du marché couvert et, avec son magnétophone, il a été pris pour un espion ! J’ai également fait une tournée en Asie subventionnée par le ministère des Affaires étrangères pour faire connaître la culture française, avec un répertoire de chansons... allemandes ! Au Québec, je me suis vu recevoir un prix de la chanson française dans la catégorie langue indigène, type Wolof ! Ils ont eu droit à une magnifique interprétation en allemand de « Hop Mariannele », le « Trempe ton pain, Marie, trempe ton pain dans la sauce… » connu en français. Une autre fois, en Allemagne, alors que je digressais sur l’influence linguistique du val de Villé sur le breton et l’indien, une dame m’a interpellé pour me dire que je racontais n’importe quoi. Est alors apparu alors un étudiant indien qui m’avait vu sur scène à Poona quelques années auparavant et qui m’a félicité en affirmant que cette représentation était encore meilleure que celle jouée en Inde ! A l’étranger, l’astuce est de faire des choses rythmées, où le public tape dans ses mains. Inutile de faire dans la poésie ! Avec la place prise notamment par Internet sur le traitement de l’information, quel regard portezvous sur le cabaret comme contre-pouvoir ? Si je vous disais qu’il y a beaucoup de vélos rangés dans la cour de la Chouc lors des représentations ! Cela correspond à ce public jeune, de trentenaires, très friand du dégommage des statues politiques en riant. Contrairement à internet souvent bêtement haineux. L’anonymat est fourbe. Le mot de la fin ? Non. Je m’en vais retrouver Cookie et la chanteuse Clémentine !
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L'ESSENTIEL
Le Chiffre...
272 000
Dans un contexte sécuritaire pourtant particulier, la traditionnelle foire aux vins de Colmar a encore fait le plein de visiteurs en attirant cette année sur 11 jours un peu plus de 272 000 personnes. Tout à la fois foireexpo et festival de musique, ce rendez-vous est un incontournable en Alsace. L’édition 2017 peut d’ores et déjà être notée dans nos agendas. Il s’agira en effet de célébrer le 70e anniversaire de l’évènement.
Le Roi Soleil investit l’ancienne sous-préfecture
© Origine Alsace
Propriétaire de la chaîne hôtelière régionale Roi Soleil, qui compte aujourd’hui 8 établissements, Denis Kuentz devient l’acquéreur de l’ancienne sous-préfecture de Guebwiller. Dès sa mise en conformité pour l’accueil du public, le bâtiment de 1100 m2 et datant de la fin du XIXe siècle, sera confié au fonds de dotation Marguerite Kuentz, qui soutient les enfants et la jeunesse, ainsi que les personnes âgées et les femmes. Il s’agira alors d’accueillir les associations culturelles, sportives, musicales ou encore caritatives dans ce nouveau lieu d’échanges et d’animations et ceci, en parfaite synergie avec les services de la mairie. Originaire de Guebwiller, Denis Kuentz en devient maintenant le mécène.
© Origine Alsace
De Gaulle et Churchill renaissent à Eschbach-au-Val
Blotzheim rend hommage à un enfant du pays L’artiste peintre Benjamin Ulmann (1829-1884) a désormais sa place dans sa ville natale. Le maire, Jean-Paul Meyer, a baptisé la place de la Cité du nom de cet ancien locataire de la Villa Médicis et grand prix de Rome en 1859 pour son tableau Coriolan se réfugie chez Tullus, roi des Volsques.
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Dans son atelier installé au fond de la vallée de Munster, Patrick Berthaud, exécute actuellement une sculpture monumentale du général de Gaulle et de Winston Churchill pour la ville de Calais. Avec cette œuvre figurative débutée au mois de février, le sculpteur a répondu à un appel d’offre national. Les deux personnages emblématiques de la renaissance française d’après la défaite de 1940, prendront place dans un couloir du temps représenté par une arche. Celle-ci constituée de fragments du pourtour de la France, restituera progressivement l’hexagone national. Un éclairage modulable cassera le côté classique des deux statues de 3 mètres de hauteur. L’inauguration du monument est programmée au printemps prochain. L’occasion aussi de découvrir les œuvres de Patrick Berthaud au travers d’une exposition.
Erratum Dans notre N°1, à la rubrique Talent d’ici consacrée à la Poterie Fortuné Schmitter de Betschdorf, notre potier Maurice Schmitter a malencontreusement vu son prénom changé en Marcel !
L'ESSENTIEL
Lu, vu, entendu
« Rendez-nous l’Alsace » C’est l’intitulé de la pétition lancée il y a un mois par le député-maire (Les Républicains) de Molsheim, Laurent Furst. 6 000 signatures, dont celles de 100 maires, ont été obtenues en plein été. L’idée est de voir aboutir un improbable conseil unique d’Alsace, en lieu et place de la grande région nouvellement créée. Certains prétendent, à tort ou à raison, qu’il s’agit surtout pour les Républicains de couper l’herbe sous le pied des régionalistes, dans la perspective des législatives de 2017…
L’association Les Enfants de Tchernobyl a accueilli 84 jeunes, originaires de Novozybkov, une ville fortement touchée par les retombées radioactives du printemps 1986. La contamination des sols et des organismes y reste encore aujourd’hui élevée. Les enfants et adolescents russes, pris en charge par l’association Les Enfants de Tchernobyl ainsi que leurs familles d’accueil, ont pu visiter le parc zoologique et botanique de Mulhouse. Ce voyage a pour but de faire baisser la charge radioactive de ces jeunes issus principalement de familles particulièrement défavorisées.
© Origine Alsace
De jeunes Russes au zoo de Mulhouse
Chantier de jeunes pour le château de Thann Totalement démembré en 1673 sur ordre de Louis XIV, le château ruiné d’Engelbourg surplombe Thann, avec son fameux « Œil de la Sorcière », ce tronçon du donjon renversé lors du minage de la forteresse par les mineurs de Giromagny réquisitionnés pour l’occasion. L’été est une période propice aux échanges internationaux. Du 2 au 23 août, douze volontaires, originaires entre autres, de Serbie, de Corée du Sud ou encore du Canada, et âgés de 17 à 25 ans, ont participé au chantier de valorisation du site, organisé pour la 11e année consécutive, à l’initiative de la ville de Thann et la Communauté de communes de Thann-Cernay. L’objectif était de dégager et de consolider les murs de pierres. Ce chantier a aussi été une occasion unique de partage et de découverte d’autres cultures.
Des veilleurs pour les châteaux du Haut-Rhin Le conseil général du Haut-Rhin a initié un réseau de veilleurs de châteaux forts. Constitué de bénévoles, il doit contribuer à protéger et à sécuriser le patrimoine castral. Face à la dégradation générale de l’état des ruines des châteaux forts, le département du Bas-Rhin avait imaginé dès 2002 un programme similaire. Ainsi, l’organisation sœur suit la même logique. Il s’agit donc de prévention et d’entretien permanent, avec une observation des vestiges afin de traiter au plus vite toute éventuelle nouvelle dégradation. A ce jour, cinq châteaux rentrent dans le périmètre de cette initiative : outre les célèbres 3 châteaux d’Eguisheim dominant le vignoble, le fortement ruiné Schrankenfels sur la commune de Soultzbach-les-Bains, et le discret Hagueneck.
Danger pour nos abeilles ! Le muséum national d’histoire naturelle, via son site consacré à l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN), vient de confirmer la présence du frelon asiatique en Alsace. En effet, une ouvrière de vespa velutina, appellation scientifique, a été capturée dans la commune d’Oberhaslach, entre Mutzig et Schirmeck. Nous avons ici affaire à un prédateur de tout premier ordre de l’abeille domestique. Il se positionne en vol stationnaire à l’entrée d’une ruche, avant de saisir sa proie et de l’emporter avec lui. Seul le thorax de l’abeille est consommé. Particulièrement invasif, la progression annuelle serait d’environ 60 km par an. Il est donc impératif de limiter sa prolifération. Renseignements complémentaires : http://frelonasiatique.mnhn.fr/le-frelon-asiatique-colonise-lalsace/
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Labonal
De fil en aiguille depuis 1924 Reportage Bernard Frantz - Photos Cyril Entzmann
L’une des dernières fabriques françaises de chaussettes se trouve à Dambach-la-Ville, près de Sélestat. Créée en 1924, Labonal a connu des hauts et des bas. Vaille que vaille -ou plutôt maille après maille-, elle poursuit son bonhomme de chemin avec un certain succès. Sans jamais renoncer à son exigence première, la qualité.
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SAGA
Alignées sous le soleil, les vignes montent à l’assaut du coteau. Elles semblent être plantées là dans le seul but de mettre en valeur ce joyau roman et gothique du XIIIe siècle qu’est la magnifique chapelle Saint-Sébastien. A quelques pas se dresse l’une des monumentales portes d’entrée du village médiéval de Dambach-la-Ville. Peu d’usines peuvent se flatter d’un aussi beau décor que celui de Labonal, sur la Route des Vins d’Alsace ! Ici, ainsi que le proclame un grand panneau sur la façade, sont produites « des chaussettes de qualité depuis 1924 ». Cette année-là, un riche industriel venu d’Ukraine décide – sur les conseils d’un ami du cru – de s’implanter à Dambach-la-Ville. Chassé par la Révolution russe, Salomon Lipovsky continue en Alsace ce qui lui a parfaitement réussi jusqu’alors, le textile.
Des articles d’un fini remarquable
L’exilé importe quelques machines d’Angleterre, prend ses quartiers dans un atelier à la sortie du village. Avec 16 personnes, il démarre la Bonneterie Alsacienne, une
fabrique de chaussettes « bien taillées, qui ne tombent pas, ne font pas mal et ne s’usent pas rapidement ». La recette fait mouche. D’année en année, l’industriel voit ses affaires prospérer. Dès 1928, il se lance aussi dans la confection de bas. La production et les effectifs gonflent vite, les installations s’agrandissent. Il faut faire appel à des ouvrières qualifiées et à des techniciens venus d’Autriche et des pays de l’Est pour former le personnel alsacien. Durant un bon demi-siècle, Labonal – son nom s’est contracté – connaît en fait ce dont rêve tout chef d’entreprise : une croissance ininterrompue, quasi exponentielle ! Ainsi, malgré les avatars de la Seconde Guerre mondiale, l’usine compte dans les années 50 quelque 720 employés et produit 36 000 paires de chaussettes et de bas par jour. Ce sont des articles d’un fini remarquable, tant par leur apprêt que par le pliage et l’emballage. Les chaussettes Labonal sont vendues dans toute la France et l’Afrique du Nord, sur les marchés comme dans les grands magasins. Le carnet de commandes est alors garni cinq mois à l’avance.
Anti-moustiques ou anti-tiques La chaussette est devenue un véritable accessoire de mode. Labonal s’est donc dotée d’un atelier design d’une dizaine de personnes avec une styliste attitrée. Près de 200 nouveaux modèles sont ainsi lancés chaque année. Sans compter les commandes spéciales destinées à des maisons comme Dior ou Vanessa Bruno. Du fashion, mais pas seulement. Labonal s’intéresse aussi à la recherche. Elle produit des chaussettes antimoustiques, d’autres – sans doute promises à un bel essor tant la maladie de Lyme est devenue un véritable fléau – anti-tiques, ou encore des chaussettes de contention. Plus étonnant : un collier anti-insectes, à l’efficacité avérée, destiné aux arbres. Misant sur les valeurs qui lui sont propres, Labonal est plus que jamais ancrée dans le Made in France. Elle a massivement investi dans le renouvellement de son parc de machines, ainsi que dans son réseau de vente. Outre le beau magasin d’usine à Dambach-la-Ville, elle dispose ainsi de points de vente à Obernai, Strasbourg, Besançon et, depuis décembre 2015, à Paris. Cette dernière boutique est située rue Vieille-du-Temple, dans le quartier du Marais.
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PLUS DE 1 000 PERSONNES EN 1972 À partir de 1963, la « réclame » pour les chaussettes Labonal déferle sur les ondes des radios périphériques comme dans les revues féminines. Le succès est tel que sont instaurées des mesures inouïes : les VRP sont contingentés pour que leurs clients soient équitablement livrés ! L’entreprise, qui embauche encore 200 personnes supplémentaires, se dote d’une flotte de cars pour ramasser le personnel jusqu’à 40 km à la ronde. À son apogée, en 1972 , elle emploie plus de 1 000 personnes. Cette année-là sont confectionnés pas moins de 15 millions de chaussettes, bas et collants. Mais peu à peu, avec l’apparition de la grande distribution, les temps changent. Labonal ne sait pas négocier le virage. Le petit-fils de Salomon Lipovsky, Serge, qui a lui-même succédé à son père Léon, est contraint de chercher un repreneur. En 1979, Labonal entre dans le giron du groupe Kindy. Celui-ci investit, restructure, modifie sa stratégie commerciale. C’est l’époque où les chaussettes prennent des couleurs et un sacré coup de jeune. Des ateliers de Dambach-la-Ville sortent ainsi des chaussettes à l’effigie de Mickey ou d’Obélix. Les turbulences ne sont pas terminées pour autant. Loin de là.
LES VERTUS DE LA PRODUCTION LOCALE « Il y avait encore une centaine de fabricants en France en 1985, explique Dominique Malfait, lorsque j’ai commencé ma carrière. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que cinq.» Entre temps, le jeune ingénieur frais émoulu de l’École d’industrie textile de Mulhouse est devenu le PDG de Labonal – le nom a perdu un « n ». Dominique Malfait gravit les échelons de la hiérarchie, d’abord à Dambach, puis au sein du groupe. Jusqu’à cette année 1999 où, avec cinq anciens cadres, il reprend les rênes d’une entreprise condamnée à disparaître : sous la pression de ses actionnaires, Kindy l’a sacrifiée sur l’autel de la profitabilité. Lui croit en Labonal, aux vertus de la production locale. L’avenir lui donne raison. Avec une centaine de personnes, l’usine de Dambach fabrique aujourd’hui 2,5 millions de paires de chaussettes haut de gamme par an. Pour autant, Dominique Malfait ne pavoise pas : il sait que le combat recommence chaque matin. Dans son bureau trône une réplique du magnifique bronze qui a inspiré à Salomon Lipovsky l’emblème de la marque : une panthère à l’affût, qui ne rentre jamais ses griffes.
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TALENT D’ICI
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TALENT D’ICI
Reportage et photos Laurent Dubois
Lumière et joie : avec Jean-Louis Roelly, le bijou dans tous ses états 33 années de passion absolue forgent la réputation du joaillier Jean-Louis Roelly. Un savoir-faire professionnel parfaitement maîtrisé et une créativité sans limite, puisant dans toutes les mythologies et l’histoire avec un grand H, mettent en valeur les pierres précieuses dans des réalisations conçues pour traverser les époques. Sélestat peut s’enorgueillir de posséder en son sein, tel un Héphaïstos au centre de la montagne travaillant l’or incandescent, un artisan au sommet de son art. Jean-Louis Roelly et son épouse Colette
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TALENT D’ICI
C’est au cœur de ce ried modelé par le Rhin, à Marckolsheim, la cité au loup courant de sable, qu’a grandi Jean-Louis Roelly, à l’ombre de l’atelier d’horlogerie de son père. L’indépendance, indissociable de toute forme de créativité, le conduit tout naturellement vers la bijouterie. « C’est un espace de liberté artistique unique par rapport à l’horlogerie, qui répond à des règles strictes. » Un CAP obtenu à Besançon en poche, il poursuit par un brevet de maîtrise suivi auprès de la chambre de métiers d’Alsace. En 1983, Jean-Louis s’établit dans le centre historique de Sélestat. Au départ, outre la restauration de bijoux, l’artisan propose également de transformer l’existant. À cela s’ajoute le travail à façon, avec la matière première fournie par le client : des pierres, de l’or… Il faut attendre une dizaine d’années pour que JeanLouis Roelly, intransigeant sur la maîtrise technique de son art, franchisse le pas et se lance dans la création de collections de joyaux. « Lorsque j’ai entre les mains un bijou de mes premières années, je retrouve immédiatement cette créativité, cette touche, qui montre bien qu’un artisan l’a monté. » D’ailleurs, il est difficile de dissocier l’artisan de l’artiste. « Je me considère avant tout, dans l’esprit, comme un artisan. C’est lié à la rigueur technique, au savoir-faire. Ensuite, j’ai cette dimension artistique qui me permet de m’éloigner, pour mes créations, des bijoux conventionnels. » Il prend l’exemple de l’alliance, symbole d’un évènement censé marquer toute une vie. Au très classique anneau demi-jonc, Jean-Louis propose davantage d’originalité, avec des matières tout aussi nobles, des insertions de diamants
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TALENT TETIERE D’ICI
www.jl-roelly.com noirs par exemple, mais aussi avec un travail de martelage, de sablage plus élaboré. « Les différences dans l’approche du bijou sont énormes… » La collection est renouvelée chaque année. Elle est réalisée en fonction des matières, des pierres. « Des personnes qui voyagent à travers le monde me ramènent une aigue-marine du Pakistan, une émeraude de Colombie, un saphir de Ceylan, une opale d’Australie… » Et lui, les voyages ? « On ne peut pas tout faire ! » L’inspiration, quant à elle, est multiple, des légendes et des contes du monde entier aux racines alsaciennes. Jean-Louis peut parfois cheminer sur toute une thématique. « Je suis très attaché à Sélestat, en particulier à sa bibliothèque humaniste. » C’est ainsi que les dessins, les graphismes des livres anciens de cette institution fondée en 1452 et dont le fonds constitué de la bibliothèque Beatus Rhenanus est inscrit depuis 2011 par l’Unesco au registre de la Mémoire du monde, ont inspiré le joaillier par le passé. Le rapport avec le client revêt un caractère tout aussi primordial. « Je suis en contact avec la clientèle. Une sensibilité se met en place. Il faut véritablement se mettre dans sa peau pour ressentir les formes, les épaisseurs, les expressions… » Très souvent, le client a un souhait, mais éprouve des difficultés à
l’exprimer, à le détailler. Au final, Jean-Louis a toujours droit à la même expression, la même satisfaction : « Ah ! C’est exactement ce que je voulais ! » Le bijou peut alors être confié au client en toute sécurité. « Mais il faut d’abord que plus rien ne me gêne, que ce soit l’épaisseur ou une éventuelle partie pointue… » Dans ce métier, les clients franchissent le seuil de la maison de la rue des Chevaliers heureux, avec un attachement très fort à l’objet qu’ils viennent d’acquérir. 13 personnes constituent l’équipe du joaillier, dont 8 opèrent dans l’univers de matières et de feu de l’atelier. Nous y retrouvons tous les métiers, du bijoutier de base qui travaille le métal au joaillier qui prépare les chatons et les sertissures. Ici, le sertisseur fixe la pierre qui a été taillée en fonction du bijou, là le graveur sculpte le métal à la main. Jean-Louis Roelly est fier d’avoir pu sauvegarder ce dernier métier, qui disparaît chaque jour davantage face à la gravure au laser. Le lapidaire, précis et concentré, taille les pierres de couleur. Chacun est à sa place, sûr de son propre savoir-faire et de celui des autres. « À ce titre, nous sommes les seuls garants pour défendre ce que nous réalisons. » Et pour le créateur-joaillier, « le must est indéniablement de travailler une pierre unique pour un bijou unique ! »
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L’ALSACE RAYONNE
ans de réussite en toute décontraction pour la marque aux 3 vaches
Avec leur esprit volontiers décalé, Patrick et Bruno Moock débarquent il y a trente ans au salon du prêt-à-porter de Paris avec quelques chemises brodées à la main, ici, en Alsace. Le succès auprès de trois grosses enseignes internationales – Hémisphères, Harrod’s et Bloomingdales – est immédiat. Plébiscitées, les réalisations décontractées et durables de Mise au Green traversent le temps et ne connaissent pas la crise.
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© Mise au Green
© Mise au Green
L’ALSACE RAYONNE
Même si Bruno, le créatif, n’est pas présent lors de notre entretien, Patrick, le financier, est très clair : « Avec mon frère, l’un et l’autre, on se complète parfaitement ». Originaires de Strasbourg, Bruno et Patrick Moock passent leur enfance et une partie de leur adolescence à Bitche, où leurs parents sont commerçants. La ville, blottie autour de sa citadelle, est entourée de forêts et de vallons. Les deux frères sont marqués par cet environnement rural, très nature. « Nous sommes du terroir, avec ce bon sens et une certaine sagesse propres aux gens de la terre. » L’éducation reçue met également l’accent sur les valeurs du travail. « C’est par ce travail qu’on se réalise. Cela ne s’hérite pas. » Si Patrick s’oriente vers une carrière dans la finance, Bruno évolue déjà dans l’univers de la mode, au sein de marques telles que Chevignon ou McGregor. L’année 1986 va constituer ce tournant que tout le monde connaît. L’originalité tient alors au fait d’utiliser le savoir-faire alsacien dans la broderie. La collection compte une dizaine de chemises. Les frères Moock exposent donc sur un coin de stand à Paris. C’est là, en une heure, tout se joue. Londres, Paris, New York, l’aventure ne pouvait mieux débuter. « Le choix de la chemise, c’était comme une feuille de papier, pour afficher nos valeurs issues de cette enfance passée à la campagne. » Cette forme d’écologie est tout sauf politique. « Il s’agit d’une appartenance à un univers très nature, très campagne. Même si on vit en ville, on a le droit d’avoir son petit carré vert. »
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L’ALSACE RAYONNE
© Mise au Green
© Mise au Green
Les deux frères doivent maintenant de trouver un logo pour symboliser ce style sportswear polyvalent. La chemise avec les trois grandes vaches fait partie de ce premier succès. Elles vont être retravaillées pour obtenir le sigle tel qu’il est connu aujourd’hui, véritable signature visuelle de Mise au Green. « Une explication quelque peu romancée fait référence à nos grandsparents, marchands de bestiaux à Ingwiller. Mais en fait, ce motif correspond également et surtout à nos valeurs. » Lors des débuts, tout est créé et fabriqué en Alsace. Le côté élitiste est alors prégnant. En 2016, la création, le contrôle et la distribution se font à Eckbolsheim, où officient à plein temps 40 personnes. « La localisation est une fausse question. Le francofrançais demeure l’exception et a surtout un coût. » L’ouverture de l’offre à une plus large clientèle est à ce prix. La marque a pareillement évolué en proposant depuis cinq ans des collections aux femmes. « À l’époque, elles étaient d’ailleurs généralement nos premières clientes, puisqu’elles achetaient pour le compte de ces messieurs ! »
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Concernant les collections, Mise au Green se positionne entre la mode et ce qui n’est plus à la mode. « Nous nous interdisons d’être à l’avant-garde ! Le client recherche la modernité, mais est également attaché à la fonction du produit. Ainsi, bien qu’elle se renouvelle deux fois par an, notre marque ne fait pas la révolution
© Mise au Green
L’ALSACE RAYONNE
pour durer. Au risque de me répéter, nous nous positionnons franchement dans ce lot des marques classiques, durables, à l’opposé des marques estampillées mode. Pour nos collections, nous n’avons pas besoin d’un renouvellement, mais juste d’une évolution, pour correspondre aux attentes de nos clients et conserver l’esprit de la marque, cet esprit aux racines alsaciennes qui nous anime. » Et jusqu’à présent, cet esprit nature alsacien, alliant qualité et authenticité, est plutôt porteur !
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© Mise au Green
deux fois par an ! » Pour la marque aux 3 vaches justement, le lien avec le client est essentiel. Il n’y a qu’à noter l’affluence lors de la marche champêtre et gourmande organisée à Wingersheim pour les 30 ans. 2 000 clients s’étaient inscrits ! « Nous avons créé un lien affectif très fort. Mise en Green montre l’appartenance à une communauté, à une tribu. » La marque est effectivement associée à l’Est, à l’Alsace. Il suffit d’observer les voyageurs de la gare de l’Est à Paris, ou dans les compartiments des trains… Avec un chiffre d’affaires annuel de 50 millions d’euros et la multiplication des points de vente, la difficulté pour Mise au Green est de conserver son côté confidentiel. Ce qui plaît, ce sont ces produits basiques et classiques, simplement aménagés. « Nos vêtements sont faits
UN LIEU À PART
Dans le cadre de la 19e édition du « Chemin d’art sacré en Alsace », organisé par l’Archevêché de Strasbourg, du 24 juin au 15 octobre 2016, l’abbaye de Murbach accueille 12 sculptures, en terre, bois ou pierre, de l’artiste Sophie Erny, originaire de Kingersheim. « Une œuvre naît de la tension juste entre des oppositions, des pôles ou des différences : du plein et du vide, de l’ombre et de la lumière, de la ligne et de la surface… »
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UN LIEU À PART
En ce XVIIe siècle, la Guerre de Trente Ans saigne à blanc l’Europe centrale avec son lot de pillages et de massacres. Une forêt dense, franchie de façon inopinée, conduit tout droit dans un vallon aux cultures abondantes, aux fermes préservées. Le temps y semble suspendu. La comparaison avec le film épique de James Clavell s’arrête ici, car, dans cette vallée de Murbach, c’est le règne de la méditation qui prédomine, loin de la brutalité des soudards commandés par Mickael Caine…
La vallée perdue
Reportage et photos Laurent Dubois
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UN LIEU À PART
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UN LIEU À PART
Après avoir traversé un petit jardin médiéval, avec ses plantes aromatiques, rafraîchi par le bruissement du ruisseau qui s’écoule à proximité, le visiteur passe sous le porche, accédant ainsi au site. Deux tours émergent alors de la verdure omniprésente qui fait ressortir les nuances de rose des vestiges majestueux de l’abbatiale de Murbach. Après avoir salué un saint Pirmin figé à tout jamais, organisateur selon la règle de saint Benoît de l’abbaye dès le VIIIe siècle, il faut grimper jusqu’au seuil de ce décor à la fois élancé et massif, indéniablement impressionnant. Richement dotée dès sa fondation par le comte Eberhard, neveu de sainte Odile et frère du duc d’Alsace, l’abbaye ne cesse de voir sa richesse matérielle et son rayonnement spirituel s’accroître au fil des siècles. Malgré de nombreux raids, hongrois ou encore anglais et un incendie, elle sait faire face et toujours se relever. Fer de lance des Habsbourg et de la Contre-Réforme catholique, elle subit
de plein fouet les affres de la Guerre de Trente ans. À la fin de ce conflit particulièrement meurtrier, seules 170 âmes demeurent à Guebwiller, qui en comptait jusqu’alors près de 2 000. Et de nouveau, on assiste tel le phénix à une renaissance du site. Pourtant, au XVIIIe siècle, alors que des travaux ont été initiés, le coup de grâce vient des religieux eux-mêmes, qui, vraisemblablement plus sensibles au confort et matérialistes, abandonnent les lieux pour Guebwiller. Les activités sont stoppées, et le site devient rapidement une carrière pour les nouvelles constructions des alentours. La Révolution ne fera qu’aggraver ce processus de mutilation. De nos jours, seuls le chevet, avec son style si caractéristique, et le transept s’offrent aux yeux du visiteur ébahi. La façade est notamment agrémentée d’une galerie étonnante, constituée de dix-sept piliers tous différents. Pour apprécier le décor du chevet et la multitude des sculptures, il ne faut pas hésiter à porter son regard très haut, à la verticale. L’aménagement intérieur
est beaucoup plus dépouillé. On peut cependant y découvrir le gisant du comte Eberhard, ainsi que le tombeau des moines victimes du raid hongrois de 926. Il convient de signaler, derrière le maître-autel, le tryptique du peintre murbachois, aujourd’hui décédé, Jean-Paul Koenig, réalisé en 19851986. Face à ce chef d’œuvre de l’art roman, il ne faut pas hésiter à prendre du recul et de la hauteur… Rien de tel que de monter jusqu’à Notre-Dame de Lorette, la chapelle baroque datant de 1693 qui surplombe les lieux. Deux options se profilent. Prendre le chemin de croix ou poursuivre depuis les bâtiments d’où part le chemin d’accès aux ruines du Hohrupf. Des bancs n’attendent plus que vous, fort opportunément orientés vers les vestiges de l’abbaye. Dans le silence des lieux et devant la quiétude qui se dégage, la méditation s’impose naturellement, sans craindre de voir surgir des arbres des reîtres et autres lansquenets !
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REGARD
L’or blond du Rhin, une savante alchimie faite de tradition et d’innovation… Dossier réalisé par Laurent Dubois
Terre de tradition brassicole dont la renommée n’est plus à faire, caractérisée par la qualité de sa production, l’Alsace au sol si fécond poursuit plus que jamais cette aventure faite d’eau pure, d’orge et de houblon. Et alors qu’après des années de baisse, la consommation de bière se stabilise, notre région n’échappe pas à la tendance. Ce renouvellement de l’intérêt des consommateurs est lié à la diversité des choix offerts, mais aussi à leur montée en gamme. L’explosion du nombre des microbrasseries n’est pas étrangère au phénomène. Bien au contraire. Petite balade sur les chemins de l’or blond, brun ou encore roux, entre cuves de fermentation et lignes d’embouteillage, à la rencontre d’une sélection de brasseurs, grands et petits, ayant pour traits communs leur indépendance et leur passion.
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©Meteor
REGARD
Hervé Marziou, biérologue de renommée internationale
Brève évocation historique de la bière en Alsace
D’une pratique essentiellement domestique, le brassage tombe par intérêt dans l’escarcelle des hommes d’église dans la première partie du Moyen Âge. Il s’agit alors de fournir à la communauté, mais aussi aux pèlerins et autres visiteurs des lieux saints qui naissent et se mettent à abonder dans les campagnes, un breuvage à coût moindre que celui du vin. Ce dernier, plus onéreux, est également et principalement réservé à la célébration du culte, en sa qualité de symbole de la sainte cène, et demeure l’apanage des seigneurs et des nantis. L’activité brassicole se développe en dehors des abbayes et des monastères à partir du XIIIe siècle,
et gagne les centres urbains. La première mention d’un brasseur professionnel date de 1259. Il s’agit d’un dénommé Amoldus qui officie à Strasbourg, à proximité du chantier de la cathédrale, dont la reconstruction a été décidée par l’évêque Henri de Hasenbourg. À Colmar, l’existence d’une brasserie en 1303 est également attestée. Le mouvement est lancé, et au gré des vicissitudes rencontrées par la production de vin, les brasseries se développent à Altkirch, Guebwiller ou Sélestat. L’entreprise des brasseurs, intégrée à la corporation des tonneliers, conjugue production et débit de boissons. Honnie par le catholicisme, qui voit en elle la
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boisson des anciens peuples païens, la bière est presqu’exclusivement brassée en Alsace par des protestants. Aboli avec la Révolution, le corporatisme laisse la place à la liberté de brasser, en dehors de toute contrainte. Jusqu’à cette époque, l’apprenti-brasseur commençait son apprentissage par celui d’apprentitonnelier, celui-ci se concluant par l’exécution d’une pièce de maîtrise en tonnellerie ! Les brasseries artisanales apparaissent, écoulant leur petite production dans leur environnement immédiat, la fermentation haute ne permettant pas une conservation adéquate.
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La brasserie moderne va prendre son essor au XIXe siècle. Tout est alors lié. Progrès scientifiques, progrès technologiques, augmentation de la population citadine, avec en particulier l’apparition des cités ouvrières et leur clientèle importante… Spécificité à ne pas négliger, la brasserie alsacienne, moderne et performante, demeure avant tout une aventure familiale. Ainsi, les
ouvriers comme les patrons voient leurs enfants y travailler et leur y succéder. Les rapports humains sont ainsi très développés et cultivés. Il règne un réel esprit de famille. Cet esprit que l’on retrouve d’ailleurs encore aujourd’hui à Hochfelden, chez Meteor, la dernière brasserie indépendante d’Alsace. Les évolutions scientifiques, qui conduisent à la généralisation de la fermentation basse et à l’apport de la pasteurisation, permettent enfin une meilleure conservation. Le transport de la bière est maintenant possible. « Dans ce domaine, le chemin de fer, avec l’ouverture de la ligne Paris-Bâle via Strasbourg, offre à la production locale un rayonnement exceptionnel vers la capitale », précise Hervé Marziou, l’élégant biérologue installé à Geispolsheim. Mais la défaite de 1870 marque un tournant difficile pour la bière alsacienne, dont les débouchés étaient principalement nationaux. Face à l’adversité, le temps des regroupements, indispensables pour survivre, notamment financièrement, est venu. Sur un peu moins de 300 brasseries locales recensées en 1872, on n’en dénombre plus que 45 en 1903 ! Mais, pour Hervé Marziou, « on oublie souvent qu’à l’époque de l’annexion, de nombreux brasseurs alsaciens ont essaimé dans toute la France ! » L’industrie brassicole alsacienne sort au final plus renforcée des épreuves. S’en suivront de nouvelles, conséquences des conflits mondiaux. Il faudra attendre le début des années 50 pour voir naître le nouvel âge d’or de… l’or blond du Rhin ! Puis de nouveau, des années 80 à l’année 2010, les volumes produits baissent d’un tiers. Depuis 2012, les ventes se sont stabilisées, et le boom des microbrasseries participe activement au phénomène en renouvelant l’offre, tout en stimulant les grandes brasseries établies. « L’Alsacien sait vivre son passé, sans nostalgie, en étant tourné vers l’avenir. Le renouveau des brasseurs le montre bien ! », relève notre gentleman biérologue.
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©Meteor
L’exception Meteor
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Michel Haag et son fils Édouard
« Nous sommes très fiers de cet héritage qui nous oblige. » Michel Haag a vraiment toutes les raisons d’être satisfait. La brasserie Meteor d’Hochfelden, qu’il dirige depuis 1975 et dont la création remonte à 1640, est le plus ancien site brassicole de France. Mais ce n’est pas tout. Son fils Édouard, le plus jeune de ses enfants, a rejoint l’entreprise au mois de septembre 2014. « Il s’agissait pour moi d’une démarche personnelle travaillée collectivement », précise le nouveau directeur commercial. Celui-qui représente la huitième génération familiale s’apprête, à terme, à reprendre le flambeau pour faire perdurer cette épopée brassicole unique. « Un héritage, ça se transmet, mais ça ne se consomme pas ! », rajoute Michel Haag. De plus, avec son actionnariat 100% familial, Meteor est une exception. Les secrets de cette indépendance : le savoir-faire, l’innovation et une identité alsacienne forte. La brasserie d’Hochfelden propose ainsi dix produits référencés à la pression, qui sont débités dans plus de 4 000 cafés, hôtelsrestaurants, essentiellement situés dans le quart nord-est de la France. « La Meteor Pils est très certainement une des meilleures bières désaltérantes alsaciennes ! » Cet avis d’Alain Pesez, caviste strasbourgeois du Village de la Bière, parle de lui-même. La Meteor Pils a ainsi été médaillée d’or au concours Général Agricole à Paris en 2016 ainsi qu’à Mulhouse lors de la 5e édition du Mondial de la bière. Mais Meteor s’exporte aussi, pour 5% de ses ventes, vers l’Angleterre, l’Italie, la Suisse ou encore la Chine. « Cette diversité dans l’offre à la pression est la marque de notre dynamisme », souligne encore Michel Haag. En visitant les lieux et en croisant le personnel, on appréhende très vite le lien qui existe entre l’équipe dirigeante et les employés. « La défense de l’emploi a toujours été pour nous un combat, et nous sommes ainsi parvenus à conserver pratiquement le même effectif d’employés que dans les années 60. Nous avons une responsabilité sociale.» Mais l’actualité du moment réside dans la prochaine inauguration de la Villa Meteor. « Nous devions répondre à une demande de visites de plus en plus importante, avec, dans le même temps, des normes sanitaires qui ne facilitent pas ce type de visites. » La solution va donc reposer sur ce concept vivant, à la fois historique, touristique et pédagogique. « Il ne s’agira pas d’un musée figé dans une ancienne brasserie désaffectée, mais d’un parcours interactif autour de la fabrication de la bière, sur un site de production actif et chargé d’histoire ! » Quant aux microbrasseries et leurs bières artisanales, « nous en sommes culturellement très proches. Et je vous dirais qu’elles réveillent le marché et nous stimulent ! », conclut le président de Meteor.
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REGARD
une infinité de recettes Ils sont jeunes, souvent par l’âge, mais surtout d’esprit, en couple ou célibataires, et sont tombés dans une cuve de fermentation à 18 ou 40 ans… Avec cette liberté de créativité qui les caractérise et semble intarissable, ils surfent sur l’air du temps. Rencontre avec Christian, Anne et Jacques, Vivien, Imène et Franck, ou encore Benjamin, de Strasbourg, Neudorf à Matzenheim, en passant par Niederhausbergen et Colmar…
Alain Pesez, caviste strasbourgeois
Microbrasseries, une infinité de recettes
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Boire moins, mais boire mieux, semble être le leitmotiv des consommateurs qui se pressent dans les caves à bières, comme le Village de la Bière derrière la Cathédrale à Strasbourg, ou encore la Bièrerie au centre d’IllkirchGraffenstaden. Le phénomène des petites brasseries indépendantes est né en Californie dans les années 60, dans le sillage du Do it yourself. « Ces jeunes brasseurs, qui ont souvent débuté dans leur sous-sol ou leur garage, ou ceux de leurs parents, en tant que brasseurs domestiques, ont l’intuition de leurs recettes ! », précise le biérologue Hervé Marziou, qui s’empresse d’ajouter : « Et la qualité de ces bières est souvent exceptionnelle. Il suffit juste de prendre le temps de les déguster, de les savourer. » Aujourd’hui, par la diversité des gammes proposées et la qualité du produit, la bière a reconquis ses lettres de noblesse. Elle se retrouve aussi bien à la carte des grands restaurateurs qu’à l’occasion des fêtes et des grands rendez-vous. Pour Alain Pesez, notre caviste depuis plus de vingt ans, « le côté cosmopolite des grandes villes plaide également davantage pour les microbrasseries en milieu urbain, alors qu’une bière comme la Meteor a plus un rôle à jouer dans le milieu rural ». Arrivé comme œnologue à Obernai, le belfortain Benjamin Pastwa brassait chez lui pour le plaisir. La société pour laquelle il travaillait ayant fermé, il a franchi le pas en lançant la Bendorf. Il a alors installé ses cuves dans un ancien et modeste garage du quartier de Neudorf. « Je brasse de la même manière qu’à l’époque amateure, je ne fais qu’améliorer au fur et à mesure ma technique et le suivi de la fermentation. » Avec pour objectif une production annuelle de 1500 hectolitres (soit 150 000 litres…), il tient à conserver une dimension artisanale à sa petite structure qui connait une belle réussite. Après des travaux d’agrandissement, Benjamin « souhaite à terme créer un espace d’échange pour les brasseurs amateurs et les amateurs de bière, tout en proposant des matières premières, comme du malt notamment. »
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Brasserie Dans ses locaux à la limite d’Illkirch, Christian Artzner est une exception à plus d’un titre. Adolescent, il était déjà passionné par la bière et son univers, et en collectionnait les produits dérivés tels que les sous-bocks. Ensuite, il est certainement le seul du monde brassicole artisanal à être titulaire d’un diplôme de maître-brasseur en bonne et due forme obtenu en Écosse. Sa formation l’a conduit aux États-Unis et au Nigéria. À ce sujet, Christian précise « qu’un cuistot apprend tout autant chez un chef étoilé que dans les cuisines d’une cantine scolaire ! » Dernière particularité, il a décidé de faire revivre en 2009 la marque Perle, créée en 1882 par son aïeul, Pierre Hoeffel, et disparue dans les années 70. Aujourd’hui, avec sa compagne Anne Zanger, Christian propose une gamme de 8 bières, 5 en continu et 3 d’animation. « Nous nous inscrivons dans l’histoire locale mais également dans le respect du terroir, avec notamment notre bière bio issue d’une orge bio produite par Willy Hagmeyer, à Balbronn, et de houblon alsacien, ou encore la Perle dans les vignes, au moût de Riesling et de Gewurztraminer issu du domaine Romain Fritsch à Marlenheim ».
Perle
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Brasserie
Bendorf
©Bendorf
Arrivé comme œnologue à Obernai, le belfortain Benjamin Pastwa brassait chez lui pour le plaisir. La société pour laquelle il travaillait ayant fermé, il a franchi le pas en lançant la Bendorf. Il a alors installé ses cuves dans un ancien et modeste garage du quartier de Neudorf. « Je brasse de la même manière qu’à l’époque amateure, je ne fais qu’améliorer au fur et à mesure ma technique et le suivi de la fermentation. » Avec pour objectif une production annuelle de 1 500 hectolitres (soit 150 000 litres…), il tient à conserver une dimension artisanale à sa petite structure qui connaît une belle réussite. Après des travaux d’agrandissement, Benjamin « souhaite à terme créer un espace d’échange pour les brasseurs amateurs et les amateurs de bière, tout en proposant des matières premières, comme du malt notamment » .
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Brasserie « Nous sommes brasseurs de père en fils depuis 2010 ! » Avec Jacques Korczak, l’humour est dans la grange… C’est effectivement dans cette dépendance de leur maison de Matzenheim qu’avec son épouse, Anne, ils se sont lancés dans la brasserie, avec un succès récompensé par de multiples médailles obtenues lors des salons et concours agricoles. « Tout est parti d’un séjour au Canada. Un gars me sort une bouteille sans étiquette. Je lui demande : c’est quoi ce truc ? Il me répond que c’est sa bière qu’il fait dans sa cave. Ce fut une telle surprise gustative ! » À son retour en Alsace, le couple monte alors une pico-brasserie permettant le brassage de 20 à 50 litres de bière artisanale de façon simple. Et puis, « la crise de la quarantaine aidant, il fallait bien changer quelque chose ! » Ce sera donc la mise en sommeil de leur société informatique, et deux ans de travaux pour aménager la grange. «Travaille dans ta passion, et tu n’iras jamais au boulot ! » disait Eugénie, la grandmère de Jacques. C’est devenu la philosophie de cette brasserie Matten, qui offre des bières non filtrées et non pasteurisées. Elle utilise 3 à 6 variétés de malt par recette, et aromatise se fait avec du houblon majoritairement alsacien. Mais attention, « si c’est facile de réaliser une bonne bière, c’est tout aussi facile de la louper ! » Refusant toute démarche commerciale, Matten fonctionne avec le bouche à oreille et Facebook. « On ne fait pas toujours face à la demande. Mais aucune importance, ce n’est pas un médicament ! Et puis, s’il n’y a plus de Red Fox IPA, et le consommateur peut découvrir la PsaïkoDéclik, et, le cas échéant, se replier sur une Sainte Cru de notre camarade Vivien ! »
Matten
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TETIERE REGARD
Brasserie
La Sainte Cru
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Le talent n’attend pas le nombre des années. Vivien Rémond, 26 ans, est le fondateur, il y a quatre ans, de la brasserie Sainte Cru, aujourd’hui installée à Colmar. Certainement la seule brasserie rock’n’roll d’Alsace ! Diplômé d’une école de commerce parisienne, actif sur les réseaux sociaux, il ne laisse guère de place au romantisme et au dilettantisme. Le jeune homme a débuté dans le garage de ses parents, à SainteCroix-en-Plaine, par du brassage domestique, pour reprendre l’expression d’Hervé Marziou, qui la préfère à brassage amateur. Pour Vivien, « le succès obtenu tient à l’originalité de nos produits, avec des noms de bière qui marquent les esprits, avec leurs références à la musique et au cinéma, et à l’utilisation de houblons américains, japonais ou encore australiens ». Une gamme classique existe pour le marché alsacien, avec notamment la Manala et la Vivala. Le jeune chef d’entreprise n’hésite pas à faire également appel à l’artisanat local. Les cuves en inox ont ainsi été commandées auprès de la société de tôlerie-chaudronnerie Husser d’Andolsheim. « Les consommateurs sont aussi devenus des consommacteurs, qui veulent sortir des standards. Notre force, c’est notre capacité d’adaptation et de création de la demande ! » Et ça marche. Une nouvelle brasserie est d’ailleurs en construction.
TETIERE REGARD
L’ambiance est tout autre dans cette petite rue sans issue de Niederhausbergen, au milieu des belles maisons plus que centenaires. Pour Franck et Imène Julich, le respect de la nature et de l’environnement constitue un fil rouge. Devenu brasseur domestique dans la buanderie familiale, avec son cousin, après avoir reçu un kit pour ses 30 ans, cet ex-maître d’œuvre dans un cabinet d’architecte a lancé en 2012 la brasserie artisanale La Mercière. Pour financer son projet, il a bénéficié du soutien financier de sept parents, copains et voisins. La première étiqueteuse, conçue par Franck, sera même fabriquée par son père à partir d’un moteur d’essuie-glace et de bobines de cinéma ! « Nous sommes 100% bio. Notre principal souci est lié à la nécessité de n’utiliser que des produits ne dépassant pas les 100 km autour de la brasserie. » Après avoir débuté avec du matériel d’occasion reposant sur une technique de refermentation en bouteille qui impliquait d’utiliser du sucre bio à l’origine beaucoup trop lointaine, Franck et Imène sont passés à des cuves de fermentation cylindroconiques en inox et une ligne isobarométrique. « Nous sommes les seuls à avoir ce matériel, eu égard à notre taille. » La distribution est uniquement en direct. Avec sa famille présente depuis quatre générations dans le village de Niederhausbergen, Franck prévoit de déménager sur un terrain appartenant à son grand-père pour y établir, outre sa brasserie, une malterie et une épicerie dédiée aux produits du terroir. Un beau projet en perspective pour ce couple soucieux de transparence et de qualité…
Brasserie
La Mercière
Pour clore temporairement ce voyage au pays de l’or blond du Rhin, laissons le mot de la fin à Hervé Marziou, notre sémillant retraité de d’Heineken, aujourd’hui éminent biérologue : « Il y a de la place pour tous ! Tous ceux qui veulent se donner la peine de consacrer leur énergie et leur passion pour réaliser cette alchimie de l’eau, des céréales, de la levure et d’un complément aromatique, qu’il s’agisse de houblon, d’épices ou d’herbes aromatiques… »
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BUREAU CAVOUR BOIS ET VERRE ZANOTTA - 6631 e
TABOURET TOM DIXON - 330 e
AIMANT À TROMBONES CHIP - ALESSI - 39 e
GOMME RHINOCEROS KIKKERLAND - 10 e BIBLIOTHEQUE MIKADO COMPAGNIE - 475 E
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Balade carte postale
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Chris Meyer
Le chemin du bureau, de l’atelier ou peut-être de la salle de cours est déjà repris. Mais les souvenirs estivaux sont encore dans les esprits. Ils forment autant de cartes postales ensoleillées pour mieux franchir les saisons grises. Alors oui, c’est vrai… notre région cultive cette image stéréotypée avec ses villages fleuris et colorés, ses vignes à flanc de coteaux et ses ruines romantiques… Mais cette Alsace existe bel et bien, et ce n’est pas le vélo de l’arrière-grand-père qui me contredira !…
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Hôtel Restaurant **** de 19 chambres et 4 suites et appartements, situé au cœur du vignoble alsacien sur la route des vins, à quelques encablures du centre ville de Ribeauvillé et du village de Riquewhir, classé parmi les “plus beaux village de France”. Sa situation domine la plaine d’Alsace et offre une vue imprenable sur les massifs des Vosges et de la Forêt Noir. C’est un point de départ idéal pour visiter le château du Haut Koenigsbourg, les villes de Colmar et de Sélestat, les caves et les grands crus Alsaciens et découvrir le massif du Taennchel.
Pour agrémenter votre séjour, nous vous vous proposons un Spa, avec piscine couverte, sauna, Jacuzzi ainsi qu’une carte de restaurant évoluant au cours des saisons.
Osterberweg - 68150 Ribeauvillé Tél. 03 89 73 67 65 - Fax : 03 89 73 32 20 Site : www.leclossaintvincent.com - E-mail : reception@leclossaintvincent.com
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Reportage et photos Laurent Dubois
Cléone, ou la liberté au bout des doigts Franchir le seuil de la boutique de la rue des Hallebardes, à Strasbourg, comme celui de l’atelier de couture de La Petite Pierre, c’est rejoindre un univers flamboyant, pas fait de paillettes, ni de toc ou de pacotilles, mais de brillance et de caractère. Pourtant, derrière cette atmosphère rayonnante, se cache une femme de l’ombre, aussi discrète que la confidente d’Hermione dans Andromaque. Mais cette belle Cléonelà, certainement l’unique créatrice de mode de cette valeur installée en province, a tant de choses à dire, comme tous les êtres passionnés. Mise en lumière d’une femme indépendante, à l’énergie surprenante... 55
ART FOCUS
Cléone Espace
3 rue Principale 67290 La Petite Pierre Téléphone : 03 88 70 44 26
Cléone Boutique
22 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg Téléphone : 03 88 75 69 16
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Perchée sur les contreforts boisés des Vosges, la Petite Pierre, parée de granit rose, surgit de son écrin de verdure. Impossible de chercher sa route dans le petit bourg, où l’altitude rafraîchit l’atmosphère lourde de cette journée estivale. La belle et imposante demeure bourgeoise où siège l’atelier de la maison de mode, attire en effet immédiatement le regard avec sa façade décorée. Cléone nous accueille alors en son domaine. Après avoir fait traverser un hall d’entrée majestueux, mis en scène comme un décor de théâtre, notre hôtesse nous conduit dans ses jardins, véritables havres de paix savamment aménagés, où la moindre des plantes et le moindre objet ont été choisis et placés avec originalité et art. La vue panoramique sur la proche vallée provoque calme et sérénité, et le jardin donne l’impression d’être, tel une piscine, à débordement… « J’aime la nature. À ce titre, je ne conçois pas de ne pas être entourée de vert ! Je suis également paysagiste à mes heures perdues.» Nous comprenons tout de suite que l’artiste a plus d’une corde à son arc et que, pour cette rencontre, il ne sera pas uniquement question de broderies, de perles et de choix d’imprimés…
Retour aux sources sur les bords de Loire
Cléone est née près de Saumur, sur les bords de la Loire. Une enfance baignée par l’environnement des belles maisons immaculées en pierre de tuffeau et des couleurs changeantes du fleuve royal indompté, et un décor dans lequel son père était sculpteur-ébéniste. Lecteur assidu des grands classiques de la littérature et du théâtre, il choisit pour second prénom à sa fille, celui de la confidente d’Hermione dans la pièce de Racine. « Toute petite, j’étais déjà très indépendante. J’aimais partir vers l’inconnu, à la rencontre des gens. » Arrivée tardivement, après un garçon et une fille respectivement de 16 et 8 ans ses aînés, elle conservera toujours avec sa mère des relations plutôt distantes, au contraire de celles avec son père. À 13 ans, elle rejoint un pensionnat à Paris. « Très vite, je me suis mise à relooker les bonnes sœurs qui nous encadraient ! » Puis, cesont les temps libres passés place du Tertre ; « à l’époque, il y régnait une vraie ambiance artistique. » Sûre d’elle, Cléone y installe son chevalet et y obtient un certain succès. « Toute cette éducation m’a donné une énergie surdimensionnée, que j’ai su conserver jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, lorsque je veux quelque chose, je ne l’achète pas. Je le fais ! » Nous aurons l’occasion de le vérifier lors de la visite des différentes pièces dans lesqueles Cléone reçoit sa clientèle…
L’expérience parisienne ou l’apprentissage de l’art Dans le domaine de la mode et du stylisme, l’école Gogel était une référence. Cléone y entame une scolarité qui doit durer en théorie quatre années. Immédiatement prise en main par la directrice de l’établissement, ancien bras droit de Madeleine Vionnet, la grande couturière d’avant-guerre, elle termine major de sa promotion et obtient sa maîtrise en seulement un an… « Elle s’était attachée à moi et ne me lâchait pas ! » Notre styliste en devenir découvre alors le monde parisien de la haute couture. « J’étais très naïve. Le marché du travail et les coulisses de la mode m’ont ouvert les yeux. » Celle qui organisait les collections des autres décide, à tout juste 23 ans, de se mettre à son compte et ouvre une boutique à deux pas des Champs-Élysées. Le début de l’aventure Cléone, qui l’amènera à Londres, Tokyo, Moscou ou encore New-York et… Strasbourg !
Originale, mais toujours les pieds sur terre…
Si tout un chacun a de l’imagination, « nous rencontrons aujourd’hui beaucoup trop d’essayistes et relativement peu d’artistes. » Passionnée par l’art contemporain, et en particulier par les réalisations d’un Man Ray, Cléone y trouve son inspiration. « Lorsque l’on est créateur, on a une énergie totalement différente des autres. Elle n’appartient qu’à moi. C’est une grande satisfaction personnelle. » Nous cheminons maintenant à travers la villa, dans une succession de pièces, bureaux, salons d’essayage, où règne une atmosphère de représentation théâtrale, comme au rez-de-chaussée, mais avec cette sensibilité propre à la réserve naturelle de la maîtresse des lieux. Jeux de lumières, choix surprenants du revêtement des sols, des peintures, tout est pensé et réfléchi, pour mettre en scène les robes d’exception, pour lesquelles « l’imaginaire n’a pas de limites », et accueillir dans un univers unique et idéal celles qui les porteront.
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Discrète, Cléone l’est. Mais il ne faut pas se méprendre. Son parcours, son énergie et sa force, elle les puise dans ce caractère carré, pointu et affûté qui la caractérise. « La vie est belle, mais il faut se la construire. » Lorsqu’elle est en pleine création, Cléone reconnaît volontiers ne plus vivre. « Je vais devant la porte de l’inquiétude, et ma main, c’est ma liberté ! » Garder à l’esprit le regard de celle qui a passé commande est capital. En général, le premier dessin est le bon. Et les toilettes qui naissent alors, avec leurs tissus gonflés ou froissés, ont une âme. La simplicité des choses ne les empêche pas d’être toutes importantes. Cléone créé aujourd’hui ses collections dans le présent. « Avant, en anticipant avec 6 mois d’avance, je me retrouvais à vivre en dehors du présent ! » Ultime facette, mais non des moindres, Cléone attache une importance aux relations humaines
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qui se retrouve jusque dans ses ateliers et sa boutique. « Je valorise tout le monde. Je veux que chez Cléone, chaque personne soit heureuse. » Celle qui évoque avec un amour tout maternel ses deux jumeaux parle avec tout autant d’affection de ses petites mains ou encore de ses vendeuses. Cet état d’esprit se ressent dans cette volonté de ne pas être élitiste et de savoir faire plaisir aux femmes qui n’ont pas toujours les moyens de s’offrir le singulier. « Les fins de collection constituent le moment idéal pour partager. » La lumière du soleil s’est cachée derrière la cime des arbres. Le moment est venu de prendre congé de notre hôtesse, qui vient de nous offrir un instant d’échanges, plein de charme et comme suspendu dans le temps. Mais non, Cléone…, lorsque l’on attire les gens comme vous le faites, on ne peut rester discrète !
UN AUTEUR, DES MOTS
Vous êtes spécialisée dans le roman historique de terroir. Ce genre, qui connaît un franc succès, implique nécessairement de votre part un important travail de recherche et de documentation. Comment vous y prenez-vous ? Ma curiosité me pousse vers des événements majeurs du passé alsacien, ce qui implique un long travail préparatoire concernant les faits, mais aussi le mode de vie de l’époque. Je me procure tout ce qui peut répondre à mes multiples questions. C’est le premier plaisir de l’écriture, celui de la découverte. Lorsque j’arrive à m’identifier à mes personnages, à me glisser dans leur peau, à vivre avec eux, je peux commencer à écrire. Et je me dis chaque matin : « Que va-t-il se passer aujourd’hui ? » L’action débute en 1872. Les Allemands ont laissé le temps aux Alsaciens de choisir entre la France vaincue et le tout nouvel Empire triomphant… Après la guerre perdue, les Alsaciens et une partie des Lorrains se retrouvent Allemands de fait. Les territoires sont annexés en tant que Reichsland, un land à part, avec les mêmes obligations que les autres, mais sans les mêmes avantages. Ceux qui veulent conserver la nationalité française doivent opter officiellement, en Alsace devant le directeur de l’arrondissement, où tout est fait pour compliquer la tâche, ou devant le maire en France de l’intérieur. Cette option implique le départ définitif avant le 1er octobre 1872. Quelle est la part de patriotisme dans ce choix pour l’exil ? L’envie d’aventure, l’éventuelle soif de fortune ou encore la volonté d’échapper à son passé ont certainement motivé plus d’un candidat au départ ? On cite encore d’autres motifs : la haine de la bureaucratie allemande, la diminution du travail suite à l’annexion, le changement de langue préjudiciable aux juristes, professeurs et employés de l’administration. Sur les 130 000 personnes qui partent, environ 50 000 sont des jeunes gens, qui émigrent seuls ou avec leurs parents pour se soustraire au service militaire prussien. Sentant venir la guerre, des industriels alsaciens délocalisent leurs usines un peu partout en France, les ouvriers peuvent suivre.
Marie Kuhlmann Propos recueillis par Laurent Dubois Photo Jean-Louis Bourdin
En revisitant de nouveau l’histoire des Alsaciens, Marie Kuhlmann aborde un thème inhabituel avec le quotidien de ceux qui, après la défaite française de 1870, ont souhaité demeurer français et pris le chemin de l’exil. C’est donc en banlieue parisienne, entre Suresnes et Puteaux, que nous suivons Louise, une jeune femme pleine d’allant, originaire de Soufflenheim. La veille de l’attribution de la nationalité française, dans la petite communauté d’expatriés, l’ambiance est morose. Avezvous retrouvé des témoignages dans ce sens ou s’agit-il d’une interprétation romanesque ? C’est un problème intemporel. D’anciens rapatriés d’Algérie m’ont dit s’être reconnus dans ce récit : le déchirement, le pays perdu, l’angoisse du lendemain, la solidarité qui crée des liens, mais aussi la déception, car la réalité correspond rarement aux rêves. Au moment où le retour devient impossible, la douleur étreint forcément le migrant. Je suis persuadée que la nostalgie ne quitte jamais ceux qui, pour des raisons diverses, ont choisi ou sont contraints à l’exil. Que ce soit en 1872 ou de nos jours.
directeur technique quatre ans plus tard, qui renonce à une carrière en or pour mettre son savoir-faire au service de sa patrie. Pour clôturer de façon désormais traditionnelle cet entretien, pouvez-vous nous parler de votre lecture du moment, ainsi que de l’œuvre alsacienne qui vous a le plus marquée ? « Le mystère Henri Pick » de David Foenkinos, paru chez Gallimard. Un bibliothécaire breton recueille les manuscrits refusés par les éditeurs, ce qui m’interpelle en tant qu’auteur. Parmi les refusés, on découvre un futur best-seller. Mais qui l’a vraiment écrit ? L’œuvre alsacienne que je préfère est une statue en bois polychrome du 13e siècle, la « Vierge ouvrante » d’Eguisheim. L’intérieur du torse, formé de deux volets, révèle des Votre héroïne, Louise, côtoie un anges peints. Le visage souriant de la personnage passionnant. Ce Frédéric- vierge exprime la douceur. Je la trouve Guillaume Kreutzberger, directeur de belle et touchante. l’Arsenal, a eu une destinée hors-norme mais a été au final bien mal récompensé par son autorité de tutelle. Cela correspond-il à une forme de méfiance, à l’époque, vis-à-vis des Alsaciens ? Certainement, en partie. Mais c’est surtout le rejet d’un personnage atypique, passé par l’apprentissage, donc n’ayant pas été formé dans une école prestigieuse. Pire encore, il n’est pas militaire. J’ai été séduite par l’itinéraire de cet homme, parti en Amérique sans parler la langue, d’abord manœuvre dans une Les Chimères de l’exil usine d’armement, très vite contremaître, Ed. des Presses de la Cité,20 €
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LIVRES
Romans, essais, documents, histoire... COUP DE
CŒUR
Les combats héroïques du capitaine Manhès Présenté par Max Schiavon
éd. Pierre de Taillac,19,90 € De prime abord, on se dit que l’on a affaire ici à un nième témoignage sur les combats de la guerre de 14-18. Et qu’en ces quatre années successives de célébration du centenaire du 1er conflit mondial, cela commence à bien faire ! Et bien… non ! Certes, il s’agit de carnets d’un officier des chasseurs alpins, engagé dans les Vosges et en Alsace. Mais la personnalité de l’homme, son écriture, sa perception si lucide des choses et des évènements, ses observations, son style de commandement et, en prime,
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cet extraordinaire fait d’armes sur les pentes de l’Hilsenfirst, en font un récit captivant et un témoignage de tout premier ordre. Et la mise en lumière, les annotations, par et de l’historien Max Schiavon, donnent encore plus de force à cet ouvrage, qui bénéficie de surcroît d’un très beau cahier de photos et de croquis inédits de 12 pages. Enfin, il convient d’adresser également un satisfecit spécial aux éditions Pierre de Taillac pour la qualité générale de ce livre, du papier à la mise en page…
Le mariage de Lamy-Fritz
Sale temps pour les peluches
Gabriel Schoettel
Renée Hallez
éd. Le Verger, 10 €
éd. du Bastberg, 14 €
À Wintzenhausen, le jour du Hans, le Festin du Hans im Schnokeloch des touristes, véritable « concentré d’Alsace », est un rendez-vous incontournable et rentable pour cette petite bourgade viticole. Mais lors de cette 38e édition, dans une atmosphère orageuse, la mort du personnage principal vient quelque peu gâcher la fête. Et voilà que l’on s’amuse maintenant avec les lettres géantes des noms de domaine qui surplombent les vignes, entachant ainsi la probité des exploitations. Débute alors une immersion dans le microcosme de ce village qui renvoie à n’importe quel bourg rural, d’Alsace ou d’ailleurs, sur les pas de Valentin Schwartzenberger, ce professeur de lettres proche de la retraite, enquêteur autoproclamé. Pour son 12e roman, Gabriel Schoettel poursuit sa description de notre société, où le paraître, les faux-semblants, l’appât du gain et la vengeance semblent mener une folle farandole. Et pour ce travail quasi ethnographique sur l’existence des paniers de crabes en milieu vitivinicole, notre agrégé de lettres est très fort ! Un très bon cru pour cette nouvelle enquête rhénane…
Centre de Haguenau, Sandra confie son fils, l’insupportable Enzo, à son petit ami Olivier, pour pouvoir se présenter librement à un entretien d’embauche. Alors qu’il obtient un semblant de calme en offrant une viennoiserie au petit énergumène, un contrôle d’identité par la police se transforme tout bonnement en enlèvement. Les ravisseurs n’ont qu’un unique mot d’ordre : ne pas toucher à un seul cheveu du sale gosse. De son côté, la maman contactée comprend très vite qu’elle n’a pas intérêt à signaler le double rapt à la police. Bouleversée, elle décide donc de faire appel aux agents d’enquêtes privées de l’agence de détectives PS2, sise à Strasbourg. L’ancienne commissaire Françoise Poisson et ses deux associés se mettent en ordre de bataille… Avec son écriture claire et directe, Renée Hallez nous conduit dans un polar où les histoires de famille tiennent une place prépondérante. Qui dirige l’équipe des ravisseurs qui subit de plein fouet les sautes d’humeurs du gamin ? Que cache Sandra, cette mère qui devient au fil des pages franchement antipathique ? Réponses près des hangars de l’aérodrome de Colmar.
LIVRES
Romans, essais, documents, histoire... Les nouveaux Oberlé
L’invention du voyage
René Bazin
Anne Bécel
éd. Marivole, 18 €
éd. Le Passeur, 14,90 €
Au moment de la déclaration de guerre, Sophie Ehrsam, veuve d’un industriel de Masevaux, voit ses deux fils, Pierre et Joseph, se déchirer sur le choix de leur engagement patriotique. Les deux jeunes hommes partent alors sur des chemins opposés. « Dis donc, il faudra tâcher, tout de même, de ne pas tirer l’un sur l’autre ! », lance avec une pointe d’humour Pierre. Les vicissitudes des combats les conduiront de la Provence, où débute une histoire d’amour, aux pays Baltes. Dans ce second roman d’Alsace, écrit en 1919, René Bazin décrit la psychologie ainsi que les sentiments qui animent des personnages supposés être représentatifs de l’âme alsacienne. La fin de la guerre est très proche, et le propos nuancé de l’auteur n’échappe pas à une certaine grandiloquence, propre au style littéraire et au contexte politique de l’époque. Cependant, il montre bien les antagonismes et les choix cornéliens auxquels furent confronter en ces temps difficiles les Alsaciens en âge de se battre. Les doutes ne sont pas mis de côté. « Mais admettons que la France soit victorieuse : nous, les Alsaciens, serons-nous heureux, je veux dire pleinement ? », demande Joseph qui a opté pour « la puissance allemande ». A redécouvrir.
Pour évoquer cet antiguide de voyage, fruit de 18 rencontres avec de grands voyageurs, des écrivains, comme Sylvain Tesson, Isabelle Autissier ou encore Gilles Lapouge, laissons la parole à Anne Bécel… « Ce livre est à la fois une exploration de ce qui fonde l’état de voyage, au plus intime, et un compagnon de route pour nous permettre de vivre cet état dans notre vie de tous les jours. » Ce projet original, né d’un rendez-vous avec des nomades devenus sédentaires, conduit à un résultat qui l’est tout autant : des réflexions très personnelles, et au final des échanges qui se révèlent passionnants, sans fard ni retenue, avec ces personnalités connues et ces autres moins médiatiques. Alors une fois les pages refermées, nous pouvons affirmer qu’effectivement, tout est voyage, et voyage et sédentarité ne sont pas antinomiques ! Pour tous ceux qui rêvent d’espace, de mouvement, souvent par crainte de s’ennuyer… Mais qui, tel le pèlerin, reviennent toujours à leur point de départ…
COUP
Royaumes d’aventure. Ils ont fondé leur propre Etat
DE
CŒUR
Bruno Fuligni
éd. Les Arènes, 24,80 € Qui ne s’est jamais imaginé, enfant et même parvenu à l’âge adulte, à la tête d’un royaume imaginaire ? Prenant le titre emblématique de roi ou encore d’empereur, créant son drapeau et dessinant les frontières de son état sur le coin d’une table, les rêves de gloire et de puissance sont le propre de l’homme. Nous conservons en mémoire le souvenir ému de l’aventure épique d’un Antoine de Tounens, éphémère roi de Patagonie, immortalisée sous la plume de l’écrivain Jean Raspail. Nous avons gentiment souri aux facéties de l’Empereur Smith dans les aventures de Lucky
Luke, mais saviez-vous que le dessinateur Morris s’était inspiré pour cet album d’un certain Norton Ier qui s’est éteint à San Francisco en 1880 ? Spécialiste du monde des micronations, Bruno Fuligni nous offre ici une véritable encyclopédie richement illustrée de ces pays souvent connus de leurs seuls fondateurs. Et le phénomène ne cesse de s’amplifier même si la difficulté principale est de trouver un territoire disponible, à moins de ne céder à la facilité en faisant sécession… Une mine d’informations pour continuer à rêver !
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AGENDA
Rencontre avec le Dalaï Lama à Strasbourg
festival
LE BOLÉRO DE RAVEL Ballet et orchestre de l’Opéra National de Russie 13 novembre 2016 Le Zénith Europe - Strasbourg
au Zénith Europe
17 et 18 septembre 2016
Le Dalaï Lama, chef spirituel du peuple tibétain mais également enseignant de la philosophie bouddhiste, se déplacera pour une visite exceptionnelle à Strasbourg le samedi 17 et le dimanche 18 septembre 2016. Au
danse
Le Boléro figure parmi les œuvres orchestrales les plus populaires. C’est Ida Rubinstein, amie et mécène du musicien, qui commande au compositeur déjà célèbre, un ballet à caractère espagnol. Ravel, toujours séduit par la danse, opte pour le boléro, une danse traditionnelle andalouse. L’ œuvre fait depuis l’objet de multiples versions chorégraphiques où la perfection et la virtuosité des danseurs donnent le ton. - Tarifs: 39 €
FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM FANTASTIQUE du 16 au 25 septembre 2016 Strasbourg Projection cinématographique dans les cinémas de la ville. Fondé en 2008, ce festival constitue aujourd’hui l’une des manifestations les plus abouties du genre en France.
musique
programme de ces deux journées : des enseignements sur le texte de Nagar-
NICHT SCHLAFEN - Alain Platel
juna « Le commentaire de l’Esprit de
Du 08 au 10 novembre 2016 Le Maillon, théâtre de Strasbourg
l’Eveil », une initiation de Tchenre-
Le chorégraphe Alain Platel et les mythiques ballets C de la B, vous proposent ce travail relèvant du théâtre, de la musique et du chant, dans un univers où se croisent la politique, la pop. Durée : 1h30 - Tarifs: 23 €
zig et une conférence sur le thème « Pour une éthique au-delà des religions ». Cet événement est ouvert à tous, bouddhistes et non-bouddhistes, sensibles au message de paix du Dalaï
Site Officiel: http://www.dalailama -strasbourg2016.fr/ #/inscription
IBRAHIM MAALOUF Mardi 4 octobre 2016 à partir de 20h Zénith Europe - Strasbourg Tarifs: De 29 € à 59 €
Tél. 03 83 45 81 60
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© Chris Van der Burght
billetterie@maillon.eu Tél. 03 88 27 61 81
Lama.
AGENDA
théâtre
DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON Du 1er au 11 octobre 2016 à 20 h Théâtre National de Strasbourg Dans cette pièce de Bernard-Marie Koltès (1948-1989), un dealer et un client se rencontrent dans une ville, la nuit. Chacun est lié à l’autre par la dépendance. Entre eux s’engage un combat « entre chien et chat », de mots, de pensées, de nerfs, qui précède l’affrontement physique. Ce spectacle est né du désir commun de Léonie Simaga et de Charles Berling - qui interprètent les deux personnages et signent ensemble la mise en scène www.tns.fr
spectacle
SIX PIEDS SUR TERRE 1er octobre 2016 - 20h00 Oberhausbergen « Six Pieds sur Terre », c’est ça : une injonction, grave et hédoniste, tragique et drôle. Puisque nous aurons à en mourir, dépêchons-nous de vivre ! Un spectacle où l’on se pose autant de questions que l’on rit. Idéal pour débuter le cycle humour ! Tarifs : 18 € Le préO - 5 rue du général de Gaulle
salon
Tél. 03 88 24 88 24
POUR LE MEILLEUR ET POUR LE RIRE
05 novembre 2016 à 20h30 Illkirch-Graffenstaden Barbara est belle et pétillante, François est bourré de charme. Ils sont les heureux parents de deux beaux et grands enfants parfaits qui viennent de quitter le foyer familial. Pour fêter leurs 20 ans de mariage ainsi que cette liberté retrouvée, ils invitent leurs voisins et amis, Anne et Georges, à partager leur joie. Mais le vacarme de tant de bonheur a de quoi irriter et fini par résonner aux oreilles du Diable qui décide d’y planter ses cornes pour y mettre bon ordre. Il leur jette un sort qui les oblige à se dire tout ce qu’ils pensent vraiment… Pour le meilleur et pour le rire ! L’Illiade - Tarifs: 38.00 €
Tél. 03 88 65 31 06
13e édition du Salon Mer et Vigne et Gastronomie d’Automne Du 07 au 10 octobre 2016 Parc des Expositions - Strasbourg 110 exposants, authentiques ambassadeurs de la gastronomie, pour un salon des plus goûteux !
exposition
Chagall, Hugo, Cocteau : Maritain et les artistes 10 septembre 2016 au 11 novembre 2016 Bibliothèque nationale universitaire - Strasbourg Cette exposition est l’occasion de présenter au public les richesses d’un fonds exceptionnel acquis en 2014 par la BNU : la collection des philosophes Jacques et Raïssa Maritain. La correspondance du couple - pas moins de 42 000 lettres ! témoigne de leur extraordinaire réseau d’amitiés au sein des milieux littéraires, artistiques, intellectuels et religieux français de la première moitié du XXe siècle, notamment avec Chagall, Rouault, Jean Hugo, Severini, Cocteau, etc. Outre les lettres sont présentées de nombreuses œuvres picturales offertes aux époux leur vie durant par leurs amis. 6 place de la République.
RENCONTRES, SILENCE ET CONTEMPLATION : Exposition des photos de Bruno Rotival, des enluminures de Pascal Meier et des icônes de Rolf Ball Du 30 septembre au 16 octobre 2016 Molsheim Musée de la Chartreuse 4 cour des Chartreux musee@molsheim.fr
Tél. 03 88 49 59 38
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UNE QUALITÉ DE VIE PARTAGÉE
OBERNAI, UNE VILLE DE CARACTÈRE AUX MULTIPLES FACETTES 53 Chambres & Suites - Espace bien-être & Piscine Winstub - Restaurant gastronomique - Terrasse Salles séminaires, banquets et mariages - Jardin
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Service Communication - Ville d’Obernai - Création Maud Audinat - Crédits photo Airdiasol/Rothan - Mai 2016
L’Art Noble de l’Hospitalité
UN LIEU, UNE HISTOIRE
Les cicatrices du Hartmannswillerkopf Reportage et photos Marcel Neiss
Ce n’est pas le fruit du hasard si le président français, François Hollande, et son homologue allemand, Joachim Gauck, ont choisi de se retrouver le 3 août 2014 sur le site du Hartmannswillerkopf, popularisé par la presse française de 1915 sous le nom de Vieil Armand, pour marquer le centième anniversaire de la déclaration de guerre du premier conflit mondial. Cet éperon rocheux, ultime contrefort des Vosges, offrant de ses 956 m d’altitude une vue imprenable sur la plaine d’Alsace, a été le théâtre de combats d’une rare âpreté, causant la mort de 30 000 hommes, soldats français et allemands. Il constitue aujourd’hui à la fois un témoignage éloquent d’un champ de bataille de cette période, un haut lieu mémoriel et un symbole de l’amitié franco-allemande.
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UN LIEU, UNE HISTOIRE
Un site naturel protégé du réseau Natura 2000… Après avoir connu une disparition complète de sa végétation du fait des combats, des bombardements et autres incendies, l’Hartmannswillerkopf a vu sa flore remplacée par des espèces à caractère pionnier d’une grande diversité. Cette flore et la faune qui a élu domicile en son sein sont recensées d’intérêt européen au titre de Natura 2000.
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Le plateau du Hartmannswillerkopf a retrouvé la quiétude bucolique qui était la sienne avant le déclenchement des hostilités. Celle d’un massif forestier et d’un belvédère pittoresque, traversé de quelques sentiers où chasseurs et bûcherons se croisaient alors pacifiquement. Aujourd’hui, ce sont des familles et des groupes qui sillonnent ses chemins boisés, sur les traces de ceux qui vécurent de longs mois sous la menace des « orages d’acier ».
l’axe, émergeant de la cime des arbres, la croix sommitale. Celle-ci symbolise tous les combattants tombés au champ d’honneur, mais dont les dépouilles sont demeurées sans sépulture, enfouies sous les tonnes de terre et de roche projetées par les obus, disloquées à tout jamais… Pour le comité, créé dès 1920, qui gère les lieux, ces éléments - le monument, la nécropole et la croix - constituent un triptyque mémoriel.
Un triptyque mémoriel L’accès au site débute par le monument national inauguré en 1932, auquel le visiteur parvient en suivant une tranchée allégorique. En son sein, 12 000 soldats inconnus reposent. La crypte est surplombée d’une esplanade au centre de laquelle se dresse un autel portant les blasons et les noms de villes françaises. De cet autel s’offre au regard la nécropole aux 1 256 tombes individuelles puis, dans
Deux conceptions dans l’aménagement du terrain Il convient alors de s’engager sur un circuit parfaitement balisé, avec de multiples panneaux explicatifs qui permettent de suivre le déroulé des opérations, mais aussi de comprendre les logiques diamétralement opposées des deux armées en matière d’organisation du terrain. Le visiteur ne peut être qu’impressionné par cette différence de traitement dans l’aménagement des
UN LIEU, UNE HISTOIRE Un historial au Hartmannswillerkopf pour revivre l’ambiance des tranchées Fruit d’une collaboration francoallemande, pour un coût de 4,5 millions d’euros, l’historial, qui devrait ouvrir symboliquement ses portes le 3 août 2017, est en plein chantier. Étendu sur plus de 900 mètres carrés, il constituera un véritable outil de mémoire pédagogique, avec ses 4 espaces faisant la part belle à la 3D, au multimédia et à la scénographie.
positions. Des tranchées étayées par des rondins de bois du côté français, des abris maçonnés et des casemates bétonnées du côté allemand. Cette différence saute aux yeux lorsque l’on franchit les derniers avant-postes français et que l’on gagne, après un court no man’s land, la tranchée allemande. La quasi-totalité du réseau est alors en dur. D’ailleurs, les postes français ont dû faire l’objet de plusieurs campagnes de remise en état par des bénévoles et des militaires des deux pays. Il s’agit ici de maintenir et de préserver des vestiges qui, la nature reprenant ses droits, seraient alors voués à disparaître totalement.
Deux phases dans la conduite des opérations L’intensité des combats a été inégale sur toute la durée de la guerre. Ce qu’il convient de retenir, c’est qu’ils ont surtout été concentrés sur une période d’environ un an, entre janvier 1915 et janvier 1916. Les avancées succèdent aux reculs, avec pour chaque action, son lot tragique de tués, de blessés et de disparus, dans un décor apocalyptique. Côté français, les bataillons de chasseurs alpins, surnommés les Diables Bleus, et les fameux Diables rouges du 152e régiment d’infanterie, l’actuel régiment de Colmar, se distinguent. Après cette date, c’est une guerre de position qui commence, sans réelle volonté de la part des belligérants de gagner et de conquérir du terrain. Cependan, le harcèlement mutuel perdure, causant des pertes régulières mais sans commune mesure avec celles de l’année 1915… À travers son voyage dans le temps, le visiteur croisera un nombre important de stèles et de monuments commémoratifs. Parmi eux, se dresse, face à la plaine, sur l’Aussichtsfelsen, une croix de 6 mètres de haut. Elle rend hommage aux 20 000 volontaires alsaciens qui s’engagèrent dans l’armée française. Pour mémoire, 380 000 soldats alsaciens combattirent au sein de l’armée impériale et 50 000 y perdirent la vie.
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SAVEUR PRODUCTEUR Ferme Théo Kieffer Rue de Limersheim 67150 Nordhouse Tél. : 03 88 59 82 60
S’il n’en reste qu’un… Reportage et photos Laurent Dubois
Discret, sans conteste, il l’est bel et bien, Théo Kieffer. D’ailleurs, il faut déjà bien la chercher, son exploitation de Nordhouse, avant de la trouver. Mais une fois débusquée, il y a vraiment de quoi être impressionné par ces quelques 2 800 couples de pigeons, dont la progéniture rejoindra à terme les assiettes des meilleurs restaurants de la région, mais également des particuliers. Et le maître des lieux, seul producteur alsacien, a toutes les raisons d’être fier de la qualité de son travail.
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SAVEUR PRODUCTEUR
Il suffit parfois d’un concours de circonstances pour se retrouver sur le chemin que l’on suivra toute une vie. Théo Kieffer est un peu dans ce cas de figure. « À 14 ans, je donnais un coup de main à un voisin de mes parents qui voulait monter son propre colombier. » Dans la foulée, enfourchant son vélo, notre futur éleveur part acquérir son premier couple. Ce dernier ne survivra pas. « Les échecs font l’expérience. On apprend sur le tas. » Théo persévère. Entretemps, il s’agit de reprendre la ferme familiale. Après un service militaire effectué sur la base aérienne d’Entzheim, « mais pas comme fauconnier ! », c’est l’appel du large. En fait, Théo veut se perfectionner et d’étudier les élevages. Les États-Unis étant en avance, c’est donc outre-Atlantique que, pendant une année, Théo suit la bonne parole, puis en ramène quelques couples. « En France, le pigeon avait été décimé. Les états-Unis proposaient du sang neuf ! » L’aventure peut alors pleinement débuter. Le cycle est de 45 jours, entre la couvée et l’élevage au nid, pour le pigeonneau voué à être consommé. Ceux qui basculent producteurs rejoignent la nurserie où, en quatre semaines, ils apprennent à boire et à manger. Ensuite, il faut compter de cinq à six mois pour la formation des couples. « C’est plus
long pour les mâles que pour les femelles. » Mais là, Théo n’a pas d’explication à donner. « Naturellement, avec ce type d’élevage, il n’y a pas de répit. Nous fonctionnons 52 semaines par an… » En parallèle, Théo produit son propre maïs. La boucle est pour ainsi dire bouclée. La viande de pigeonneau est réputée pour sa chair fine et tendre. « Au niveau du goût, elle fait la jonction entre la volaille et le gibier. » Le pigeon, lui, se prêterait davantage à une cuisson plus longue, comme pour un plat tel qu’un baeckeoffe. 30 à 40 restaurateurs font ainsi appel aux services de Théo Kieffer. Pourtant, l’évolution récente dans le renouvellement des cartes de ces établissements pose un réel problème. « Aujourd’hui, nous assistons à des changements de cartes tous les mois. Alors qu’auparavant, il existait une certaine stabilité, il est devenu maintenant difficile de se projeter et d’anticiper. » La vente directe aux amateurs et gourmets est également possible à la ferme. Et les pigeons producteurs, que deviennent-ils ? L’éleveur a besoin de maintenir une certaine vitalité dans son cheptel à plumes. Aussi, entre 5 et 7 ans, « ils rejoignent la maison de retraite ! » Il s’agit en fait de jardins de particuliers, pour le plaisir…
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SAVEUR CHEF
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Transmettre du plaisir, un credo pour Yannick Germain Reportage Laurent Dubois & Bernard Vaussion Photos Cyril Entzmann
Au cœur de Sessenheim, l’œil du voyageur est de prime abord attiré par l’église protestante, transformée en 1912, sur laquelle semble encore planer le souvenir de Goethe et de Frédérique Brion. Pourtant, voisine de l’imposant édifice, c’est une autre bâtisse chargée d’histoire qui se présente. L’auberge au Bœuf, parée de ses plus beaux atours, incite à la découverte de son cadre et surtout de sa cuisine gastronomique. Il n’est alors que d’en franchir le seuil pour être d’emblée conquis par une ambiance élégante et subtil et l’accueil avenant de Claudine, l’épouse du chef étoilé, confirme que l’on a bien pris place à l’une des meilleures tables d’Alsace.
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SAVEUR CHEF
Ce qui frappe, c’est cette passion si débordante et si communicative dont le nouveau chef étoilé fait preuve dès qu’on le questionne sur son parcours et son établissement. Cette flamme, aussi ancienne que lui, est née dans cette maison dans laquelle, dès la fin du XVIIe siècle, les aubergistes de l’époque accueillaient déjà des clients souhaitant se restaurer. Alors certes, Yannick Germain a été formé et a travaillé chez les grands, tel que Fernand Mischler, du Cheval Blanc, à Lembach, à l’Hostellerie Levernois de Beaune, ou encore chez Jean-Jacques Rovelli, à Crans-Montana. Mais la genèse de ce parcours sans faute et de cette remarquable réussite culinaire se trouve ici dans le giron familial, et en particulier chez ses grandsparents. « Mon grand-père Wolfgang Sautter, un personnage, fabriquait des jus de fruits en plus d’être aubergiste. C’est donc surtout ma grand-mère qui s’occupait des fourneaux. Avec leur cuisine de terroir simple, traditionnelle, ils m’ont durablement marqué ! »
Lorsqu’il choisit de rejoindre cette maison tenue depuis 1893 par ses aïeux, Yannick œuvre pendant cinq ou six ans avec le chef en place. « Nous faisions alors une cuisine que je qualifierais de bourgeoise. » En 2010, il franchit un cap en se perfectionnant et en affinant son art. « Je marche au feeling, aux émotions. J’aime voyager, rencontrer les gens et trouver un nouveau produit à travailler. Quant à la créativité, elle relève souvent du travail d’équipe. D’ailleurs, il est primordial de sensibiliser les jeunes sur la création, l’innovation.» Maître cuisinier de France depuis 2014, il obtient la consécration, l’an dernier en décrochant sa première étoile au Michelin. « Pascal Bastian, qui a repris la barre du Cheval Blanc à Lembach en 2008, me l’avait prédit en ces termes : "Le jour où j’aurais ma deuxième étoile, tu recevras ta première étoile !" Il avait raison… » L’impact a été immédiat, notamment en termes de fréquentation. « C’est tout
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simplement de la folie. Nous sommes contraints de restreindre le nombre de nos couverts en prenant moins de monde par service. Notre objectif est de conserver la qualité et l’âme de la maison. » Par la force des choses, une difficulté supplémentaire est apparue avec la gestion délicate de la clientèle d’habitués et la nouvelle clientèle… « D’autant plus que nous souhaitons garder cette image familiale reposant sur une relation privilégiée avec les clients, sans être guindés ! »
En cuisine, ils sont 12 à mettre en scène les meilleurs produits pour une carte raffinée et audacieuse. Le chef est contre les grosses structures de distribution et souhaite éviter les intermédiaires. « Je suis en prise directe pour mes pigeons de chez Théo Kieffer, à Nordhouse, mon poisson avec mes pêcheurs de Plouguerneau et des Sables d’Olonne, mon maraîcher d’Hœrdt, mon fromage de chez Steinmetz à Schirrhein, mes escargots de Birkenwald...
SAVEUR CHEF
Insolite… Créé à la fin du XIXe siècle par Wilhelm Gillig, son propriétaire d’alors, l’Auberge au Bœuf possède un musée privé accessible au public. Il retrace la courte idylle, de 1770 à 1771, entre Goethe, alors étudiant en droit à Strasbourg, et Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim, « la plus charmante étoile de ce ciel campagnard ». Il s’agit de l’une des plus importantes collections de documents et objets en rapport avec l’homme de lettres.
Auberge au Bœuf 1 rue de l’Eglise 67770 Sessenheim Tél. 03 88 86 97 14
Trouver le bon producteur constitue la plus grande part de mon travail. Car la difficulté repose sur la régularité dans la qualité des produits. » Au Boeuf le client sait d’où provient ce qu’il a dans son assiette. Et sur ce sujet, le chef est intarissable ! Si son grand-père lui a donné l’envie de faire ce métier exigeant, aujourd’hui, en passionné, Yannick suit de près ce qui se fait ailleurs dans la profession. « En ce moment, j’ai pour modèle quelqu’un d’extraordinaire, un visionnaire en avance sur sa génération : Pierre Gagnaire ». Avec une telle philosophie, une telle motivation à la fois familiale, sentimentale et affective, nul doute que l’avenir de l’Auberge au Bœuf s’annonce radieux. D’autant que la cinquième génération susceptible de poursuivre l’aventure se profile déjà à l’ombre d’une école hôtelière…
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Homard de casier de l’Aber Wrac’h :
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SAVEUR RECETTE
la queue cuite à basse température, les pinces en timbale de spaghettis aux courgettes, jus de carcasses POUR 4 PERSONNES . 2 homards de casier de 900 g chacun . 1 l de fond de homard . 2 noix de beurre . 5 cl de crème fraiche . 4 courgettes fleurs . 1⁄2 échalote ciselée
. 100 g de spaghettis . 166 g d’huile d’olive . 40 g de farine . 1 citron non traité . Fleur de sel . Poivre du moulin
• Rostrer, puis ébouillanter les homards quelques secondes, refroidir puis décortiquer. • Réaliser un fond de homard avec les têtes. • Parer la queue de homard et la tirer sous-vide dans une poche cuisson ; avec les parures, réliser une fine mousseline. • Glacer les spaghettis dans le jus de homard avec une noix de beurre en faisant bien attention d’obtenir une cuisson al dente, puis assaisonner. • Monter les timbales de spaghettis dans un dôme en silicone, puis coller l’intérieur avec la mousseline de Homard. • Mélanger 200 g de jus de homard, l’huile d’olive et la farine, puis, dans une poêle anti-adhésive réaliser les dentelles de jus de homard. • Cristaliser les pétales de fleur de courgette sur du papier film légèrement graisser au micro-onde. • Couper les courgettes en petits dés, ainsi que les pinces de homard et les coudes. Les faire sauter au beurre avec l’échalote ciselée, puis assaisonner. • Garnir la timbale de la farce, puis passer 4 min au four à vapeur. • Faire réduire le fond de homard restant de moitié, monter au beurre, crèmer, citronner, assaisonner, puis émulsionner. • Cuire les queues de homard 6 min dans un bain à 58 degrés, puis trancher les queues, lustrer avec une bonne huile d’olive, assaisonner de fleur de sel, poivre et zestes de citron. • Dresser les éléments dans une assiette bol.
La régulation du gibier se fait dans tous les milieux naturels
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PATRIMOINE
Reportage Clémentine Josseaume Photos ASMA
Résurrection réussie pour la maison de pêcheur Dans cet ancien petit village d’Ohnheim, aujourd’hui intégré à la commune de Fegersheim, au détour d’un virage, une silhouette, à la fois douce et trapue, interpelle l’amateur éclairé au premier regard. Il est vrai que dans ces communes de la périphérie strasbourgeoise subissant une forte pression foncière, les maisons à colombages, véritable poumon patrimonial, sont presque devenues l’exception. Mais cette imposante demeure, avec sa volumétrie particulière, son toit à longs pans et sa demi-croupe, intrigue encore davantage. Il s’agit en fait d’une ancienne maison de pêcheur datée de 1568, probablement située autrefois le long d’un des multiples bras de l’Ill aujourd’hui disparus.
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PATRIMOINE La belle du XVIe siècle est désormais la propriété de Sophie et Franck, un jeune couple ayant décidé de lui redonner vie. C’est le grand-père du jeune homme qui leur a transmis cette bâtisse, qui nécessitait alors un lourd travail de restauration. Structure, charpente, couverture… De nombreux éléments avaient subi les affres du temps, ainsi que des tentatives de rénovation quelque peu maladroites ; comme disent les Alsaciens, c’était plutôt du « Pfusch ». Au-delà de la charpente et des colombages extérieurs, tout a été réalisé par les propriétaires, leur famille et leurs amis venus leur prêter main forte durant quatre longues années. Leur dessein était de redonner son aspect d’origine à la maison, tout en disposant de tout le confort moderne. Et ce sont donc vers les techniques anciennes, les matériaux naturels, locaux et de récupération qu’ils se sont tournés pour réussir ce pari. Le désossage de la maison a rapidement interpellé le voisinage, certains se rapprochant même-là, du couple pour leur demander si leur maison avait brûlé ! Il est vrai qu’à ce moment, il fallait une sacrée dose d’imagination pour parvenir à se projeter ! Cette étape était cependant indispensable pour remplacer la charpente et restituer l’apparence d’origine, notamment les belles fenêtres Renaissance. Ici, l’intervention de l’entreprise Brenner de Alteckendorf – une référence dans le domaine – a été déterminante. La couverture est composée de plus de 15 000 tuiles Biberschwanz de récupération, toutes triées une à une, puis soigneusement brossées avant d’être posées.
Une chape de béton de chanvre de 60 cm d’épaisseur, sur les 120 m² au sol que compte cette maison, a alors été coulée, puis l’intégralité des miroirs extérieurs et intérieurs a été rempli de torchis confectionné pour l’occasion avec de la terre locale et selon les techniques ancestrales. Une isolation de terre-paille a ensuite été réalisée, puis appliquée en banchage en surépaisseur à l’intérieur de la maison. La totalité des pans de bois a été sablée par Franck, puis les menuiseries et les colombages extérieurs ont été protégés par de l’huile de lin. Toutes les finitions ont été effectuées par le couple : des enduits à la chaux, parfois avec de la colle de peau de lapin ou de la poudre de marbre selon les supports ou le rendu souhaité, ont été appliqués sur les murs, le tout provenant de l’entreprise Boehm, dernier chaufournier d’Alsace et dernier chaufournier indépendant de France. Et le résultat est sans appel : le pari d’une maîtrise budgétaire associant une restauration hautement qualitative et tout le confort moderne est parfaitement réussi. Une telle réalisation nous amène à penser qu’au-delà des discours concernant les défis économiques et écologiques de notre temps, au-delà des études sur l’habitat ancien ou les performances thermiques qu’exige notre siècle, la démarche concrète de ce couple est inspirante. C’est donc songeur que l’on quitte ces propriétaires, surpris du questionnement que leur travail peut faire naître en chacun de nous : renforcement du lien social et familial, recyclage de l’existant, préservation de notre patrimoine, réappropriation de savoirfaire ancestraux, écologie, localisme… Et si c’était cela, la véritable modernité, à l’aune des défis colossaux auxquels seront confrontées les générations futures ?
L’association pour la sauvegarde de la maison alsacienne, ASMA, créée il y a plus de quarante ans, est devenue un acteur incontournable de la préservation et de la valorisation du bâti rural en Alsace. Composée de passionnés et de professionnels bénévoles spécialistes du patrimoine (artisans, architectes, ingénieurs, urbanistes, architectes du patrimoine..), l’ASMA conseille gratuitement les particuliers dans le cadre de la restauration de leur maison ancienne, met à disposition une liste non exhaustive de professionnels spécialistes du bâti ancien, dispose d’un réseau de sentinelles qui veille sur le patrimoine, organise des stages et des conférences et sensibilise les collectivités aux enjeux de l’éco-rénovation. Plus d’information surwww.asma.fr
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AUTO RÉTRO
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AUTO RÉTRO
Rencard rétro en Talbot Reportage et photos Cyril Entzmann
Fabrice Reithofer a le sourire lumineux des gens qui vivent de leur passion. Depuis trente ans il restaure, collectionne et roule en voitures anciennes. L’homme est passionné, mais aussi impliqué : il est délégué régional de la FFVE (Fédération française des véhicules anciens) et organise depuis 2002 les Rétrorencards pour démocratiser et défendre l’usage des voitures de collection.
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AUTO RÉTRO
Arrivée d’essence ouverte, pompage, starter… Fabrice Reithofer procède à une préparation minutieuse avant de démarrer le 6-cylindres de sa Talbot 11hpSix de 1927. Le moteur démarre et c’est toute la carcasse de cette vieille dame de 89 ans qui s’ébroue. Sur la route qui longe le parc de l’Orangerie, il se raconte derrière le volant. Il a hérité de cette passion de son père, mais l’a aussi cultivé, avec patience et persévérance. Mécanicien dans l’armée, il travaille ensuite trois ans en Angleterre dans l’entretien et la restauration de véhicules anciens. De retour en Alsace, il fonde Rétrolocation, une entreprise de location de voitures anciennes avec chauffeur.
Au début des années 2000, Fabrice Reithofer fait des virées avec ses amis collectionneurs. Lui vient alors l’idée de créer un rendez-vous mensuel : les Rétrorencards. Tous les premiers dimanches du mois, les propriétaires, les amateurs et les curieux se retrouvent sur le parking du stade de la Meinau, à Strasbourg. D’abord confidentielles, ces rencontres ouvertes et gratuites rassemblent désormais jusqu’à 400 véhicules venant de la région, mais aussi de Suisse et d’Allemagne. La Talbot s’immobilise dans le parc du château de Pourtalès, Fabrice quitte le volant et prend du recul pour admirer la belle « Il faut sortir les voitures des garages, redécouvrir les routes d’Alsace en anciennes, se rencontrer ». Il dit tout ça avec le sourire de celui qui a réussi son coup.
La Talbot 11HPSix M67 est présentée en 1927. Elle annonce un tournant pour la marque, qui ne commercialisera désormais que des automobiles à six cylindres, signe d’un certain standing. Son envol est soudain. De nombreuses commandes vont affluer faisant de ce modèle un vrai succès. Sa mécanique est souple et son bloc de 1998 Cc développe 38, puis 48 chevaux. Commercialisée jusqu’en 1933, Cette automobile a été vendue à 3 500 exemplaires, un chiffre très honorable à cette époque pour une voiture de cette classe. Ce modèle date de 1927, il a été restauré à la fin des année 70. http://retrolocation-alsace.com http://www.retrorencard.com http://www.ffve.org
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AUTO STYLE
Dynamisme et polyvalence pour la Talisman Estate Lancée au mois de décembre dernier, la Renault Talisman s’appuie sur des prestations résolument de qualité. La gamme s’élargit aujourd’hui avec un break au caractère affirmé, la Talisman Estate. Élégance et prestance
Retour sur une rupture stylistique… La Talisman est certes plus longue et plus spacieuse que sa prédécesseur, la Laguna, mais ce qu’il convient de souligner, c’est cette remarquable montée en gamme. Renault prend enfin des risques en partant d’une feuille blanche. Et cela marche. Plus moderne, plus dynamique, la Talisman rappelle les derniers modèles lancés par la marque au losange. Place donc à une calandre imposante, un capot nervuré, une silhouette élancée et une surface vitrée effilée vers l’arrière. Comme c’est souvent le cas avec les breaks, la Talisman Estate a une silhouette plus équilibré que la berline.
Maniabilité et agilité
Le gros point fort de la Talisman Estate est dans ses équipements. En effet, le break bénéficie des mêmes prestations que la berline, avec notamment la suspension pilotée et, en particulier, le châssis 4Control. Cet équipement est proposé chez les constructeurs alle-
mands. L’intérêt d’un tel système est double, puisqu’il accroit la maniabilité en ville en réduisant le diamètre de braquage. Il améliore également la stabilité sur route et donc le confort de conduite. Le principe est simple : en dessous de 60km/h, les roues arrière se braquent dans le sens opposé des roues avant ; au-delà de cette vitesse, le braquage devient parallèle. La vitesse à laquelle le braquage s’inverse évolue selon le mode sélectionné par le conducteur : 50km/h en Éco, 60km/h en Neutre et 80km/h en Sport. Une maniabilité qui est donc tout particulièrement à souligner pour la Talisman Estate et ses 4,87m de longueur… Motorisation Puissance
1.6 dCi ECO2
1.6 dCi EDC ECO2
1.6 dCi
À l’intérieur
La Talisman Estate offre un habitacle spacieux tant au niveau des jambes que de la garde au toit. L’ambiance est assez flatteuse, avec des matériaux agréables au regard comme au toucher, à l’image des inserts imitation bois plutôt réussis. Au niveau des accessoires multimédias, l’appréciation est identique, avec naturellement des options qui diffèrent selon la version. Pour être clair, le confort est bien présent. Quant à la capacité du coffre, avec un volume qui s’échelonne de 572 à 1681 litres, elle se place parmi les plus spacieuses du segment. Avec sa longueur de chargement, les clubs de golf y trouveront donc aisément leur place, ainsi que les équipements de chasse ou encore les vélos. 1.6 dCI EDC
1.6 dCI EDC
1.6 TCe EDC
1.6 TCe EDC
110 ch
110 ch
130 ch
130 ch
160 ch
150 ch
200 ch
Consommation
3,7 l/100
3,8 l/100
4,0 l/100
3,9 l/100
4,4 l/100
5,6 l/100
5,8 l/100
Emission
98 g/km
99 g/km
106 g/km
102 g/km
115 g/km
127 g/km
130 g/km
Vitesse maxi
185 km
185 km
200 km
205 km
215 km
215 km
237 km
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SAVEUR RECETTE SECRET DE CHASSE
Chiens de rouge… abréger les souffrances du gibier blessé Reportage Laurent Dubois – Photos Albert Hammer
Activité aujourd’hui indissociable de la chasse, la recherche au sang en provenance de l’Europe de l’Est est apparue dans le courant des années 80, à l’initiative de propriétaires de teckels. Pister et retrouver l’animal blessé revêt une importance de tout premier ordre pour le chasseur. Mais cette pratique nécessite une formation exigeante, et ne s’improvise pas conducteur de chien de sang qui veut…
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SECRET DE CHASSE
« Si toutes les races de chiens de chasse sont admises, notamment au sein de l’union départementale pour l’utilisation de chiens de rouge (UDUCR 67), affiliée à l’union nationale (UNUCR), il existe tout de même des races spécifiques : le rouge du Hanovre, le rouge de Bavière, le teckel et le labrador ! » Pour Albert Hammer, président de l’association, il convient de conserver une certaine cohérence. De toute façon, « d’un âne, on ne peut faire un cheval de course… » Tout est ensuite une affaire d’éducation. L’impétrant doit au préalable répondre à un certain nombre d’obligations. Outre l’indispensable permis de chasser, le futur conducteur doit naturellement posséder un chien. Il s’agit ensuite de le former et de le conduireavec succès en tant que chien de sang. L’épreuve finale se déroule à l’occasion d’un stage national de l’union nationale, par ailleurs ouvert et conseillé à tout chasseur. Le chien est alors initié sur une piste de rouge, piste artificielle d’environ 1 000 mètres.
Sur cette piste, deux méthodes sont utilisées : la mise en place de sang de gibier ou, à défaut, de bétail, mais uniquement pour l’entraînement, ou l’utilisation de semelles traceuses. Dans ce cas, deux pieds de sanglier sont fixés sur des planchettes, elles-mêmes fixées sous les semelles des chaussures. « L’acuité olfactive du chien est remarquable. » En cours de pose de la piste, plusieurs angles, ainsi que des reposées, sont tracés. Dans ces dernières, du sang et des poils ou des piétinements et de la soie sont mis en place. En fin de parcours, il est important de mettre un morceau de cape issu du même animal, « une même bête, pour une même odeur ». Seules deux erreurs
sont tolérées. « Ce qui signifie que le chien a le droit de perdre la piste à deux reprises. » Cette épreuve est sanctionnée par l’attribution d’un diplôme. Mais la procédure n’est pas finie pour autant ! Le dossier de demande de conducteur agréé, avec l’appui d’un parrain, doit encore être validé pour être présenté sur la liste officielle de l’UNUCR et de la fédération des chasseurs du Bas-Rhin… Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que « dans le respect du droit local, un chasseur lambda n’est pas autorisé à poursuivre un animal blessé sur le territoire d’autrui. Seul le conducteur agréé, avec son arme, peut le faire. De plus, le détenteur du droit de chasse a l’obligation de procéder ou de faire procéder à la recherche du gibier blessé ». Les chasseurs font appel aux conducteurs soit en fonction de leur notoriété, soit en les choisissant sur la liste communiquée par la fédération. Ou alors, le conducteur est invité lors des battues en même temps que les autres chasseurs. Mais le travail des chiens se fait en principe sur des voies froides. « Il faut attendre de 2 à 4 heures, l’après-midi ou le lendemain. » Ce travail ne peut évidemment pas être réalisé par un chien non éduqué. Plus le conducteur travaille avec son chien, plus celui-ci va acquérir de l’expérience et développer son flair. « C’est un peu comme un œnologue ! » Le chien de rouge est certes un pisteur, mais il doit posséder également un certain degré de mordant pour créer un ferme et le lier. Ainsi, « l’animal blessé n’est pas forcément mort ! De plus, l’endroit peut être difficile d’accès… » L’action des conducteurs de chiens de sang est bénévole, contrairement à leurs confères d’outre-Rhin. « Maintenant, le pourboire n’est pas prohibé ! » Toutes les sorties sont différentes pour Albert Hammer. Aucune recherche n’est identique. « Parfois, c’est dur, on ne parvient pas à coincer l’animal. On part pessimiste et, au final, tout marche bien ! » Notre président réalise environ 150 recherches par an. « La notoriété vient toute seule, en laissant un bon souvenir au chasseur. Même quand le conducteur a fait son travail dans les règles de l’art, mais n’est pas parvenu au bout… » Lors de la saison 2015-2016, l’ensemble des conducteurs de l’UDUCR 67 a réalisé 1 880 recherches sur des cerfs, sangliers, chevreuils et daims, pour 728 réussites. Et le président départemental de conclure : « prélever les animaux dignement est le moindre des respects à rendre à nos gibiers de prédilection ».
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IMMOBILIER
Petit rappel des coûts à la charge du vendeur d’un bien immobilier… Se séparer d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un appartement, offre normalement et fort logiquement au vendeur la perspective d’une plusvalue. Dans bien des cas, le propriétaire a tendance à se focaliser sur cette manne financière à venir. Il oublie souvent que ce type d’opération est assujetti à un certain nombre de dépenses préalables. Celles-ci sont pour la plupart obligatoires. Petit tour d’horizon de ces frais incompressibles. Se séparer d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un appartement, offre normalement et fort logiquement au vendeur la perspective d’une plus-value. Dans bien des cas, le propriétaire a tendance à se focaliser sur cette manne financière à venir. Il oublie souvent que ce type d’opération est assujetti à un certain nombre de dépenses préalables. Celles-ci sont pour la plupart obligatoires. Petit tour d’horizon de ces frais incompressibles. En premier lieu, le vendeur est tenu de fournir à l’acheteur un dossier de diagnostic technique ou DDT. Celui-ci est remis avant la signature du compromis ou de la promesse de vente. Ce DDT permet d’informer le mieux possible l’acquéreur sur le bien acheté et l’ensemble de ses caractéristiques. Il faut conserver à l’esprit que cette communication des diagnostics est l’occasion pour le vendeur de se protéger. En effet, il se retrouve alors exonéré de la garantie des vices cachés : si le nouveau propriétaire en découvre un, il ne peut pas réclamer de dommages et intérêts, à moins de parvenir à prouver la mauvaise foi du vendeur. A noter que les résultats de ces diagnostics n’impliquent nullement pour le vendeur des travaux de mise aux normes. Seuls les deux diagnostics mentionnés ci-dessous sont obligatoires pour tous les types de logements : • Le diagnostic de performance énergétique ou DPE, d’une validité de 10 ans, permet d’identifier la consommation énergétique du bien. Une lettre est attribuée de A à G. C’est cette lettre, mentionnée sur une étiquette, que l’on retrouve dans les annonces immobilières. Le coût de ce diagnostic varie en fonction de la superficie du logement. Compter ainsi 100 € pour un studio et 150 à 200 € pour une maison de 5 pièces.
• L’état des risques naturels et technologiques ou ERNMT, d’une validité de 6 mois, informe l’acquéreur sur le risque de catastrophe naturelle de la commune. Un diagnostiqueur demandera de 20 à 40 €, sachant que le propriétaire peut réaliser ce travail lui-même en se rendant notamment dans sa mairie pour récupérer les informations. Les diagnostics suivants sont liés à des cas ou situations particuliers : diagnostic électricité (coût de100 à 150 €), diagnostic gaz (de 100 à 200 €), diagnostic amiante (de 70 à 150 €), diagnostic plomb (de 100 à 250 €), diagnostic assainissement non collectif (de 100 à 150 €), diagnostic termites (de 80 à 180 €), métrage loi Carrez en copropriété (de 70 à 150 €). Autre frais à prévoir, le remboursement anticipé du crédit immobilier qui correspond souvent au paiement des indemnités de remboursement anticipé ou IRA. Celles-ci ne peuvent excéder 6 mois d’intérêts et 3% du capital restant dû. Il est naturellement possible de négocier et des exceptions existent. Le recours à une agence immobilière, à un mandataire ou à un notaire pour vendre le plus rapidement son bien a également un coût. Ces frais d’agence sont généralement compris entre 8 et 10% du prix de vente. Un copropriétaire devra également se rapprocher de son syndic afin que celui-ci lui fournisse un état-daté. Le tarif de ce document est déterminé librement par le syndic de copropriété et peut être compris entre 100 et 500 €. L’Etat n’est pas en reste avec la TVA qui sera acquittée par un particulier dans un délai de 5 ans pour un logement sur plan. À cela, il convient de mentionner l’imposition des plus-values immobilières sur les résidences secondaires, les héritages et les investissements locatifs. Enfin, si le propriétaire le souhaite, il peut proposer une vente « acte en main » et devra alors s’acquitter d’une partie des frais de notaire.
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Publication trimestrielle - Date de parution : Septembre 2016 Numéro de de commission paritaire : en cours Dépot légal ISSN : 2427-9757
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Origine Alsace remercie pour ce numéro : Roger Siffer, Dominique Malfait, Jean-Louis et Colette Roelly, Patrick Moock, Hervé Marziou, Michel et Edouard Haag, Alain Pesez, Christian Artzner, Anne Zanger, Benjamin Pastwa, Jacques et Anne Korczak, Vivien Rémond, Franck et Imène Julich, Cléone, Marie Kuhlmann, Théo Kieffer, Yannick Germain, Clémentine Josseaume, Fabrice Reithofer, Albert Hammer Pour d'éventuels commentaires ou remarques, n'hésitez pas à contacter la rédaction :
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