#29
POST-DEunRkerque
&
mars 2011
elines oanne) BCM Grav Amagou (R ippe Pape-Phil Pape-Philippe Amagou
Du côté de chez
(Chorale Roanne)
Gravelines-Dunkerque Semaine des As 2011) (Vainqueur de la
Paccelis Morlende
© Hervé Bellenger / IS
© Pascal Allée / Hot Sports
Les lieux mythiques du baskeT
18 Yohann Sangaré 26 Les spécialistes 66 Centre Fédéral 72 Vincent Masingue 82 Nick Galis 88 Nikola Antic 90 Juan Carlos Navarro
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Les filles de Bourges intimes ien Le grand entret
a Pape & Mouss Badiane
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ts n a é g Trois nuit a l s n a d
© Jean-François Mollière
M 03247 - 29 - F: 5,00 E
MAXI BASKET N°29 - mars 2011 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €
3:HIKNME=\UZUU^:?a@k@c@t@a; www.basketNews.net
Édito • maxi-basket 03
Envoyée spéciale
«
MAXI-BASKET est édité par SARL NORAC PRESSE
Siège Social : 3 rue de l’Atlas – 75019 PARIS. Capital : 25 000 euros Principaux associés : Print France Offset, Le Quotidien de Paris éditions, Investor.
Sommaire #29
Par Pascal LEGENDRE
Au départ, personne n’était trop d’accord pour les faire. Moi, j’aime bien m’amuser. Je me suis dit que c’était sympa, que ça devait être rigolo comme activité. Je me suis lancée. Et j’ai découvert que j’aimais bien faire des photos. » Endy Miyem n’est pas une photographe professionnelle avec carte de presse et chasuble jaune fluorescent. Son activité principale – elle est aussi étudiante en communication –, c’est d’être internationale de basket – meilleure marqueuse française au Championnat du monde en République tchèque l’été dernier – et fer de lance du Bourges Basket. C’est à ce titre qu’Endy est une collaboratrice exceptionnelle pour ce numéro de Maxi-Basket. Parfois des journalistes sont “embedded“ – selon l’expression consacrée des Américains – dans une équipe, un groupe, une armée. Endy, elle, appartient vraiment à l’équipe de Bourges, la meilleure de France. Le fil rouge du reportage, c’est un déplacement à Calais, pour un match de championnat que les Tango ont largement gagné. Vous ne verrez pas de photos du match car, évidemment, Endy l’a joué et en fut la meilleure marqueuse avec 18 points. En revanche, notre envoyée très spéciale s’est introduite partout et sans laissez-passer, dans le bus, les chambres, à table, au vestiaire. Du voyage, elle a rapporté pas moins de 380 photos, recevant parfois un coup de main de son équipière Emmeline Ndongue qui a d’ailleurs prêté son appareil. « Je lui ai dit de faire comme si les photos n’allaient pas être publiées. C’est pour ça qu’il y a cette fraîcheur et, au fil du reportage, les filles se sont dévoilées comme pour un photographe traditionnel », commente Jean-François,
Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE (p.legendre@norac-presse.fr) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)
MARS 2011
notre photographe attitré qui a joué un – simple – rôle de coordinateur. Une fois de retour à Bourges, les Tango sont allées en ville dans l’un de leurs cafés favoris et elles ont improvisé un défilé de mode au bar du club des supporters au Prado. Endy a fait 300 photos supplémentaires. « Il y a une image symbolique de son engagement total, c’est celle qu’elle a prise dans les vestiaires, juste après le discours du coach, au moment où les joueuses entrent sur le terrain, quand la concentration est totale.» Jean-François et moi-même sommes formels : en vingt-huit ans de MaxiBasket, nous n’avons jamais vécu un tel investissement de la part d’un joueur ou d’une joueuse pour notre magazine. Sans doute faut-il y voir le reflet de la “génération Facebook“, de cette habitude à mettre en ligne des photos “intimes“. Il faut surtout souligner la disponibilité, le sérieux, le naturel, de ces joueuses tout simplement adorables. Ce sont Endy, Emmeline avec l’Américaine Cathy Joens qui ont aidé Jean-François à faire un premier choix de photos. Illustrer un reportage pour un magazine dans un périmètre rédactionnel réduit demande une sélection impitoyable et il a fallu encore laisser ensuite de côté quelques clichés qui mériteraient parution. On espère que tout ceci vous plaira. Et en attendant, on attribue à Endy – et à Emmeline, qui sont toutes les deux étudiantes à Bourges dans la même école de communication –, sans favoritisme, la mention “très bien“. l P.S. : Cathy Joens et Emmeline Ndondgue sélectionnent les clichés. Photo de Endy Miyem.
RÉDACTION DE PARIS 3 rue de l’Atlas - 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76 RÉDACTION DU MANS 75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53
JOURNALISTES
Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (01-73-73-06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD. RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York). Correspondants à l’étranger David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).
Ont collaboré à ce numéro Yann CASSEVILLE et Romain MOLINA. Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@norac-presse.fr).
RÉALISATiON GRAPHIQUE Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio) Maquettiste Cyril FERNANDO
ABONNEMENTS Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, abonnement@tomar-presse.com) Tomar Presse – Service abonnements - B.P. 25244 72005 LE MANS CEDEX 1
04
échos
12
Paccelis Morlende
18 Contrôle surprise : Yohann Sangaré
20
Pape et Moussa Badiane
26 Les spécialistes 32 Les lieux mythiques 40 Alexis Ajinça, Ian Mahinmi & Johan Petro
66 Centre Fédéral 72 Un-contre-un : Vincent Masingue
74
Photos : Bourges inside
82 Nick Galis 88 Œil des scouts : Nikola Mirotic
90 Juan Carlos Navarro 98 Le baromètre POSTERS
BCM Gravelines-Dunkerque Pape-Philippe Amagou (Roanne)
PUBLICITÉ RÉGIE Hexagone Presse 12 rue Notre-Dame des Victoires – 75002 Paris Patrick GOHET (09.54.04.72.66), hexagone@hexagonepresse.com Loïc BOQUIEN (06.87.75.64.23), lboquien@hexagonepresse.com
IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS 36 Boulevard Schuman – 93190 Livry Gargan
RÉGLAGE À JUSTE TITRES : Badice BENARBIA (04 88 15 12 42) b.benarbia@ajustetitres.fr COMMISSION PARITAIRE : 1110 K 80153 RCS : Paris B 523 224 574 ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution
La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
04
maxi-basket
LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
EUROPÉEN(NE)S DE L’ANNÉE
TEODOSIC DEVANT GASOL
FIBA Europe / Figurski
Garrett W. Ellwood/NBAE via Getty Images
La FIBA Europe a publié à la mi-février les résultats des votes (des fans et d’experts) pour les joueurs et joueuses de l’année 2010 en Europe.
Joueuse de l’année
Joueur de l’année Joueur
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Milos Teodosic Pau Gasol Dirk Nowitzki Linas Kleiza Juan Carlos Navarro Hidayet Turkoglu Ersan Ilyasova Dimitris Diamantidis Luol Deng Andrea Bargnani
...
Joueuse
Ratio
SRB ESP GER LTU ESP TUR TUR GRE GBR ITA
13.160 6.213 5.118 6.270 2.884 11.369 8.523 6.103 1.773 1.730
195 203 102 96 98 37 30 24 26 25
0.169 0.167 0.086 0.083 0.090 0.043 0.034 0.026 0.023 0.022
FRA
1.497
11
0.011
Nationalité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Hana Horakova Sandrine Gruda Amaya Valdemoro Eva Viteckovà Yelena Leuchanka Evina Maltsi Svetlana Abrosimova Céline Dumerc Liron Cohen Anete Jekabsone
1 2 3 4 5 7 8 9 10
Nika Baric Alina Iagupova Olesia Malashenko Sabine Niedola Marina Solopova Marta Xargay Anastasia Logunova Cristina Bigica Leonor Rodriguez Olivia Epoupa
CZE FRA ESP CZE BLR GRE RUS FRA ISR LAT
Fans
8.015 2.170 2.173 3.488 4.995 2.237 5.018 3.754 3.822 4.057
Vote Experts
Ratio
116 73 72 69 61 60 43 32 28 26
0.135 0.081 0.080 0.078 0.072 0.067 0.053 0.039 0.035 0.034
FIBA Europe / Viktor Rebay
FIBA Europe / Viktor Rebay
13 Nicolas Batum
Nationalité
Vote Fans Experts
Espoir féminin de l’année Espoir de l’année 1 2 3 4 5 6 8 9 10
Jan Vesely Ricky Rubio Jonas Valanciunas Andrew Albicy Enes Kanter Dario Saric Kostas Papanikolaou Nikos Pappas Mateusz Ponitka Tomas Satoransky
CZE ESP LTU FRA TUR CRO GRE GRE POL CZE
5.977 5.924 6.764 4.461 5.290 3.014 4.297 4.098 28.807 2.172
148 134 98 54 44 39 37 35 9 29
0.156 0.141 0.106 0.059 0.050 0.042 0.042 0.040 0.039 0.032
15 Diantra Tchatchouang
...
SLO UKR UKR LAT LTU ESP RUS ROM ESP FRA
6.995 2.454 3.911 5.546 3.695 6.874 3.253 8.698 6.578 3.482
119 80 72 65 62 58 38 23 24 23
0.145 0.094 0.087 0.082 0.076 0.076 0.048 0.038 0.037 0.031
FRA
1.871
0
0.003
maxi-basket 05
Hervé Bellenger / IS
Par Yann CASSEVILLE
ANCIENS DE NBA
RICKY ET LES AUTRES
L’arrivée de Ricky Davis à Roanne a provoqué un tremblement de terre dans le petit monde de la Pro A. Si le nouvel ailier de la Chorale a joué 736 matches en saison régulière NBA, ils sont plusieurs dans l’Hexagone à avoir déjà tâté de la “grande ligue“. Voici l’équipe des anciens NBAers désormais en Pro A. Joueurs
Pro A
NBA (Franchise + Nombre de matches)
Stats NBA
Alex Acker
Le Mans
Detroit, L.A. Clippers
30 2,7 pts en 8 min
DeMarcus Nelson
Cholet
Golden State
13 4,3 pts et 1,8 rbd en 13 min
Ricky Davis
Roanne
Charlotte, Miami, Cleveland, Boston, Minnesota, L.A. Clippers 736 13,5 pts, 3,5 rbds et 3,3 pds en 30 min
Mickaël Gelabale
Lyon-Villeurbanne
Seattle
109 4,5 pts et 2,1 rbds en 16 min
Reece Gaines
Vichy
Orlando, Houston, Milwaukee
71 1,7 pt en 9 min
David Noel
Paris Levallois
Milwaukee
68 2,7 pts et 1,8 rbd en 12 min
Pops Mensah-Bonsu
Lyon-Villeurbanne
Dallas, San Antonio, Houston, New Orleans
61 3,0 pts et 3,0 rbds en 8 min
Saer Sene
Gravelines-Dunkerque
Seattle, Oklahoma City, New York
47 2,2 pts et 1,6 rbd en 6 min
Rick Hughes
Hyères-Toulon
Dallas
21 3,9 pts et 2,3 rbds en 11 min
Demetris Nichols
Vichy
Cleveland, Chicago, New York
18 1,2 pt en 3 min
Arrières
Ailiers
Intérieurs
06
maxi-basket
LES ÉCHOS SEMAINE DES AS
LA HALLE AUX CHAUSSURES S
i la Semaine des As a su régaler le spectateur averti par son lot de dunks, tirs au buzzer et autres contres autoritaires, les amateurs de souliers y ont aussi trouvé leur compte. Maxi-Basket vous propose ainsi son cinq majeur de la compétition et on commence soft avec Dounia Issa (1). Le Gravelinois l’a joué sobre et raffiné avec
2
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Photos : Hervé Bellenger / IS, Jean-François Mollière et Pascal Allée / Hot Sports
4
5
“silver“ de David Cozette (4), pratique pour s’éclairer en cas de coupure de courant. Enfin, on ne sait pas si Edwin Jackson (5) est parti piller le vestiaire du SLUC avant le match ASVEL-Nancy mais on trouve quand même que ses baskets renvoient furieusement à la cravate de Jean-Luc Monschau (6), les rayures en moins.. l
une paire de sneackers assorties à son maillot, bleu marine, orange et blanc, soit les couleurs du BCM. Plus flashy, la fluo’s connexion de Pau avec Georgi Joseph (2), qui a visiblement marché dans un pot de peinture, et Antoine Mendy (3), dont les chaussures façon “peau de serpent“ ont fait sensation. Moins visible à l’écran, on note également le modèle
3
6
maxi-basket 07
Par Florent de LAMBERTERIE,
L’AUTRE SEMAINE DES AS…
En marge de la compétition, quelques scènes interlopes ont été observées à Pau lors de la Semaine des As. Ainsi, les observateurs attentifs auront noté la défense “main dans le dos“ de Jonathan Rousselle (1), le coup bas de Cliff Hammonds sur Willie Deane (2), l’arrestation de ce même Willie Deane par les forces de l’ordre pour tentative de vol de ballon (3), le superbe contrôle orienté pied droit de Sammy Mejia (4) et le chewing-gum collé à la chaussure de Davon Jefferson (5). Enfin, on rappellera à Christian Monschau et David Chambon (6) qu’il est très impoli de montrer du doigt…
1
5
3
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Photos : Hervé Bellenger / IS, Jean-François Mollière et Pascal Allée / Hot Sports
4
2
ET APRÈS ?
En remportant la 9e édition de la Semaine des As, Gravelines-Dunkerque a rappelé que la compétition souriait aux outsiders puisque, si l’on se réfère à l’historique, seulement trois membres du top 4 l’ont remportée et seul Pau en 2003 avait réussi à assumer son statut de leader. En revanche, que peut espérer le BCM pour la suite ? Si l’on en croit les enseignements passés, pas certains que les Nordistes ne remontent drastiquement au classement, les précédents vainqueurs auraient plutôt tendance à stagner, voire même à régresser bien qu’on note que le phénomène s’inverse depuis deux ans. En revanche, Gravelines est quasi assuré de disputer les playoffs et peut même sérieusement envisager un strapontin à Bercy puisque la moitié des équipes ont atteint les finales de Pro A après avoir remporté les As. Et trois d’entre elles ont gagné.
Année Lieu
Vainqueur
Classement Classement avant final
+/-
Playoffs
1er (15-1)
1er (27-3)
=
Champion
Dijon
6e (12-9)
8e (18-16)
-2
Quart
2005 Clermont
Nancy
6e (13-8)
8e (20-14)
-2
Finale
2006 Dijon
Le Mans
3e (14-6)
5e (22-12)
-2
Champion
2007 Nancy
Roanne
2e (15-5)
2e (24-10)
=
Champion
2008 Toulon
Cholet
8e (8-9)
8e (15-15)
=
Quart
2009 Le Havre
Le Mans
5e (10-8)
3e (20-10)
+2
Demi-finale
2010 Villeurbanne ASVEL
10e (8-11)
9e (14-16)
+1
2011 Pau
5e (11-6)
-
-
2003 Pau
Pau-Orthez
2004 Mulhouse
Gravelines-DK
Pas qualifié -
08
maxi-basket
LES ÉCHOS
Par Antoine LESSARD et Romain MOLINA
Pascal Allée / Hot Sports
Hervé Bellenger / IS
TOP 10 DES ÉVALUATIONS SUR UN MATCH
Chris Massie (Limoges)
Taron Downey (Nantes)
PRO A :
UN EFFORT, MESSIEURS !
Alors que trois joueurs ont dépassé la barre des 40 d’évaluation la saison dernière - : Ricardo Greer (43), Terrell Everett (42) et Blake Schilb (40) – la meilleure marque s’établit à 34 après 18 journées. L’œuvre de Saer Sene.
UN MENEUR EN POLE
Dans l’antichambre, deux joueurs ont tutoyé le record 2009-10 établi par (Devonne Giles Nantes) avec 43. Un meneur, Downey, et un ailier, Riley. Un seul JFL, Gary Chathuant, a réussi à se faufiler dans le Top 10.
Joueur
Club
Adversaire
Saer Sene
Gravelines-Dk
Orléans
18e
34
Joueur
Club
Adversaire
Davon Jefferson
Lyon-Villeurbanne à Nancy
18
33
Taron Downey
Nantes
Aix-Maurienne
21e
41
Chris Massie
Limoges
Le Havre
5e
33
Mykal Riley
Nanterre
Évreux
15e
40
Tremmell Darden
Nancy
à Poitiers
17
32
Andre Harris
Lille
Boulazac
e
15
39
John McCord
Strasbourg
à Hyères-Toulon
7e
31
Chris Daniels
Châlons-Reims
à Lille
11e
38
Marcellus Sommerville Paris Levallois
Limoges
10
e
31
Moses Sonko
Aix-Maurienne
au Portel
12
38
Ben Woodside
Gravelines-Dk
Le Mans
e
13
31
Mykal Riley
Nanterre
Lille
18
37
Chris Massie
Limoges
ASVEL
14e
31
Drake Reed
Évreux
à Clermont
4e
37
Joseph Jones
Le Havre
Paris
17
31
Darryl Monroe
Boulogne
au Portel
e
14
37
Alain Koffi*
Le Mans
Strasbourg
3e
31
Jason Siggers
Rouen
Évreux
21e
36
Aurélien Salmon*
Limoges
Nancy
12
e
31
Gary Chathuant*
Châlons-Reims
à Charleville
18
35
à Strasbourg
16e
31
+ Jason Siggers, Moses Sonko et Korvotney Barber (Nantes) également à 35.
Mickaël Gelabale* Lyon-Villeurbanne (*) : les J.F.L.
Journée Eval
PRO B :
e
e
e
Journée éval
e e
e
maxi-basket 09
Par Yann CASSEVILLE
EUROBASKET 2015
FRANCO-ALLEMAND, VRAIMENT ? L’Euro masculin 2015 organisé par la France et l’Allemagne ? L’idée a fait son bonhomme de chemin. Mais en comparant les infrastructures françaises aux infrastructures allemandes, on peut se demander si la France ne serait pas là que pour faire de la figuration…
L’O2 Arena à Berlin.
Matthias Kern/Getty Images Europe
«
Nous allons proposer, avec cette candidature commune, un bassin économique sans précédent avec deux pays qui rassemblent près de 150 millions d’habitants », s’est félicité JeanPierre Siutat, le président de la fédération française. « Cette candidature commune permettrait, dans un contexte économique difficile, de réduire les coûts pour chaque pays. » Toutefois, dans “Arenas 2015“, le rapport de la Commission Grandes Salles, présidée par Daniel Costantini, est dressée la liste des salles de plus de 10.000 places en Europe. Le constat est édifiant : l’Allemagne est le pays le mieux fourni d’Europe (18 salles de plus de 10.000 places), devant l’Espagne (12) et la Russie (7). La France ? Elle ne peut compter que sur Bercy. D’ici à ce que les dossiers de candidature soient déposés (en mars), puis à ce que la FIBA Europe tranche (en décembre), il peut se passer bien des
Salles de plus de 10.000 places
En Allemagne
choses. On pense notamment à la construction de nouvelles salles en France à Rouen, Dunkerque, Orléans, etc. Mais pour l’instant, l’avantage allemand est sans appel. Dès lors, comment imaginer que la phase finale se déroule dans l’Hexagone ? Concernant le remplissage des salles, en 2009-10, l’affluence moyenne en Bundesliga était de 3.888 spectateurs par match contre 3.598 en Pro A. l
Salle Lanxess Arena 02 World Arena Schleyer Halle AWD-Dome SAP Arena Westfallenhalle Festhalle Frankfurt ISS Dome Color Line Arena Gerry Weber Stadion Olympia Halle Warsteiner Stadion Berlin Velodrome Königpalast Brehmstrasse Ostseehalle/Sparkassen Arena TUI Arena König-Pilsener-ARENA
Ville Cologne Berlin Stuttgart Brême Mannheim Dortmund Francfort Düsseldorf Hamburg Halle Munich M’Gladbach Berlin Krefeld Düsseldorf Kiel Hanovre Oberhausen
Capacité 19.000 17.000 15.500 15.000 14.500 14.500 13.592 13.400 12.800 12.300 12.150 12.000 12.000 11.000 10.285 12.250 10.800 10.000
En France Palais Omnisports Paris Bercy
Paris
14.500
10
maxi-basket
LES ÉCHOS LES ATTAQUES DE PRO A
AU PAIN SEC !
Par Antoine LESSARD et Romain MOLINA
Tir à trois-points
74,7
Moy. Pts
Israël
80,9
Ligue Adriatique
77,9
Turquie
77,1
Italie (Lega)
76,5
Russie
76,2
Allemagne
75,6
France (Pro A)
74,7
Grèce (Esake)
73,7
Espagne (ACB)
73,1
100
La Pro A est avare en orgies offensives. Après dix-sept journées, “les trois chiffres“ ont été atteints uniquement deux fois - par Hyères-Toulon au Paris Levallois (101-71) et par Pau-Lacq-Orthez contre… Paris Levallois (103-70). À la même époque, les deux dernières saisons, les cent points furent franchis à huit et treize reprises.
6,75
Les joueurs estimaient que le recul de la ligne à troispoints, de 6,25 m à 6,75 m, ne changerait pas énormément leur réussite, si ce n’est lors des premiers matches. La baisse est moins marquée en Pro A (de 34,6 à 33,5%) qu’en Pro B (de 34,3% à 32,2%).
Pascal Allée / Hot Sports
Ligue
Hervé Bellenger / IS
La moyenne de points des 16 équipes de Pro A après 17 journées. La baisse est spectaculaire par rapport au dernier exercice : 77,2 pts en 2009-10 (-2,5 pts). La Pro A fait partie des trois ligues majeures les moins “offensives“ du Vieux Continent avec l’ESAKE et l’ACB (Voir ci-dessous). En Pro B, la moyenne était de 75,8 pts après 21 journées contre 76,9 pts en 2009-10 (-1,1 pt).
INATTENDU ALBICY
MAM’ EN PÉRIL
• Un coup d’œil sur les 5 plus fortes régressions individuelles à 3-pts. Mamoutou Diarra est en péril (notamment) dernière la ligne. Ce bon spécialiste – 35,6 % en carrière Pro A – qui avait rayonné lors de sa pige à la Chorale de Roanne (4 matches) a perdu la mire dans les Mauges.
• À l’inverse, c’est un peu paradoxal, certains se montrent plus adroits à 6,75 m qu’ils ne l’étaient à 6,25 m. C’est le cas d’Andrew Albicy, qui s’est installé parmi les trois meilleurs shooteurs à trois-points de Pro A, juste derrière Aurélien Salmon, un pur spécialiste, et Maleye N’Doye. Plus révélateur encore, le meneur international shoote trois fois plus derrière la ligne que la saison dernière (de 1,3 à 4,0 tentatives par match).
Les 5 plus fortes régressions Joueurs
Club
% 09-10
% 10-11
Évolution
Mamoutou Diarra
Cholet
68,8 (11/16)
15,8 (6/38)
-53,0
Bernard King
Le Havre
44,6 (29/65)
25,6 (11/43)
-19,0
Cedrick Banks
Limoges
40,7 (99/243)
25,4 (17/67)
-15,3
Antoine Diot
Le Mans
41,0 (45/109)
26,5 (18/68)
-14,5
Blake Schilb
Chalon
43,2 (51/118)
30,2 (16/53)
-13,0
% 09-10
% 10-11
Évolution
Les 5 plus fortes progressions Joueurs
Club
Andrew Albicy
Paris Levallois
28,9 (11/38)
46,3 (32/69)
+17,4
Aurélien Salmon
Limoges
33,3 (14/42)
48,9 (22/45)
+15,6
Pierre-Yves Guillard
Poitiers
25,4 (15/59)
40,0 (16/40)
+14,6
Phillipe Braud
Roanne
35,3 (49/139)
45,2 (28/62)
+9,9
Maleye N’Doye
Orléans
36,8 (28/76)
46,5 (33/71)
+9,7
Au moins deux tirs tentés par match. Statistiques comptabilisées après 17 journées.
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HervĂŠ Bellenger / IS
12 MAXI-BASKET
DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 13
“
MESSINA ? JE N’AI PAS ASSEZ PUISÉ DANS CETTE CHANCE DE CÔTOYER UN COACH PAREIL. DU CÔTÉ DE CHEZ…
”
PACCELIS MORLENDE UNE GRANDE CARRIÈRE ÉTAIT PROMISE À “PATCH“. LES BLESSURES, RÉCURRENTES, ET QUELQUES CHOIX HASARDEUX EN ONT DÉCIDÉ AUTREMENT. APRÈS UN BREAK DE DEUX ANS, LE MENEUR A REFAIT SURFACE SUR LA RADE DE TOULON. LA TRENTAINE APPROCHANTE, MORLENDE SE RACONTE Avec Antoine LESSARD Photos : Hervé BELLENGER
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MAXI-BASKET
CÔTÉ COUR
Premier souvenir basket Ma première vraie paire de chaussures. Je devais être en benjamins. Une paire de Charles Barkley (Nike, ndlr). J’avais reçu des chaussures auparavant mais il s’agissait de fausses paires. J’étais tellement content que j’ai dû dormir avec. Je les ai portées jusqu’à épuisement.
Ton modèle à l’époque Magic Johnson. J’ai toujours été fan des Lakers. Je faisais partie des rageurs contre Michael Jordan, ceux qui adoraient le joueur mais qui ne supportaient pas sa domination. Magic, c’est celui qui m’a poussé à devenir meneur. J’avais toutes les K7, j’essayais de mimer tous les trucs.
Tes débuts en club J’ai toujours voulu faire du foot mais c’était compliqué parce que le club de foot était vachement loin. Chaque année, je prenais la tête à ma mère pour avoir une licence. Et en fait, mon frère s’est inscrit au basket dans un club juste à côté de chez nous, à Nogent-sur-Oise. Et comme je faisais tout ce qu’il faisait, je me suis entraîné un peu avec lui et je suis tombé amoureux du basket.
Tes années espoirs à la JDA Saison 1996-97. J’allais sur mes 16 ans. On travaillait vraiment comme des acharnés en espoirs. J’en discute encore avec Karim (Souchu) et Momo (Kante), qui est comme mon frère. On enchaînait les entraînements espoirs et pros, plus toute la préparation physique. Il y avait une intensité et une charge d’entraînement (il souffle), je n’ai jamais retrouvé cela ailleurs. On avait une super génération, d’un potentiel peut-être plus élevé encore que la génération Diaw-Pietrus à Pau, pour l’époque. Elle aurait éclaté encore plus si notre entraîneur, Joël Delaby, avait repris l’équipe pro. Mais on a été un peu bridés. J’ai été l’un des rares à avoir percé en Pro à Dijon. Il y a eu aussi le facteur chance par rapport à mon poste. Ça a été difficile parce qu’au fur et à mesure, chacun est parti, je suis resté tout seul à essayer de trouver ma place chez les pros.
Repères Né le 19 avril 1981 à Creil Taille : 1,90 m Poste : Meneur Clubs : Dijon (98-02), Virtus Bologne, Dijon (02-04), Benetton Trevise (04-05), Roseto (05-06) puis Valladolid (05-06), Gravelines-Dunkerque (06-08), Hyères-Toulon (10-11). International cadets, juniors et espoirs. 50e choix de la draft 2003. Palmarès : • Vainqueur de la Semaine des As 2004 • All-Star Pro A en 2004 • Vainqueur de la Coupe d’Italie en 2004 et de la Super Coupe d’Italie en 2005. Stats 2010-11 : 4,0 points à 37,1%, 14,3% à 3-pts, 1,4 rebond, 1,3 passe en 13 min (sur 15 matches après 18 journées).
Ton premier souvenir pro Mon premier vrai match, c’était en coupe d’Europe contre Valladolid, je devais avoir 17 ans (le 14 octobre 1998, ndlr). Le meneur de l’époque, Bruno Hamm s’était blessé. Le coach avait hésité à faire jouer Dante Calabria au poste 1. Finalement, il a pris la décision de me mettre dans le cinq. Il m’a préparé toute la semaine pour ce match. Mon souvenir marquant, c’est mon premier shoot à trois-points. Derrière, on a gagné le match. Un fort souvenir.
Le joueur qui t’a beaucoup appris Bruno Hamm. Un meneur type, très intelligent dans son jeu et qui m’a vraiment poussé à travailler. Laurent Bernard aussi m’a beaucoup soutenu pendant les périodes un peu compliquées. Il y avait beaucoup d’attente par rapport à moi et ce n’était pas tous les jours évident. Quand tu es jeune, que tu es meneur titulaire avec des coéquipiers beaucoup plus âgés, ce n’est pas évident d’avoir cette sobriété dans la gestion.
Chris Singleton C’était difficile au départ avec Singleton. Ce qui est un peu normal, quand tu es jeune, que tu as envie de percer, et que tu sais que tu as le niveau pour jouer. C’est difficile parce qu’il faut passer du cap d’espoir à pro. Mon rapport avec Singleton a changé après que j’ai perdu mon père à Dijon. Il m’avait filé un bouquin, l’Alchimiste (de Paulo Coelho, ndlr), qui m’avait beaucoup aidé. À partir de ce moment-là, notre relation a un peu évolué.
La victoire aux As en 2004 Mon meilleur souvenir avec la JDA.C’est une belle histoire parce qu’il y a tout un contexte derrière. On fait un bon début de saison, on parle beaucoup de l’équipe, après cela on a un trou. On se
qualifie pour la Semaine des As à l’arrache, sur la dernière journée aller. On arrive là-bas sans grande attente, la confiance grandit jour après jour et on arrive en finale. C’était vraiment intense. Tous nos matches ont été vraiment serrés. Contre Villeurbanne, on est à +2. Harold Mrazek a un shoot à la dernière seconde qui rentre et qui ressort. On gagne contre Nancy et contre Le Mans en finale, à chaque fois de 2 points. On ne s’y attendait absolument pas.
L’Italie Même si l’expérience a été avortée à Bologne (la Virtus avait diagnostiqué chez Patch un problème au genou, ndlr), ça ne m’a pas démotivé pour repartir à l’étranger, au contraire. Trévise, je n’en retiens que du bon. Le fait d’avoir côtoyé Messina a changé ma vision et mon approche du basket. La préparation des matches, les entraînements, cela m’a apporté énormément. Tactiquement, j’ai fait un bond de dix ans. Je n’avais jamais connu aussi précis. Tout le monde avait des fiches et on devait étudier pour connaître tous les schémas tactiques offensifs et défensifs. Dans la préparation, il y avait une fiche pour chaque joueur, des changements défensifs en fonction de chaque équipe, de la position du ballon… Il fallait bosser ! Et j’ai eu la chance de tomber sur un super groupe. Statut ou pas, Messina mettait tout le monde au même niveau. Je ne regrette absolument pas cette expérience.
Tes choix de carrière Il faut faire son autocritique aussi. J’aurais pu faire les choses autrement, avec un investissement supérieur. Je regrette de ne pas avoir été un peu plus consciencieux dans mon travail à
“ J’AVAIS BESOIN DE SOUFFLER, JE N’EN POUVAIS PLUS, ÇA ME SAOULAIT. ” Trévise, dans ma manière d’aborder les entraînements. Je me suis peut-être trop reposé sur mon “talent individuel“, je pensais que le travail que je fournissais était suffisant. Mais à ce niveau-là, c’est autre chose. Je n’ai pas assez puisé dans cette chance de côtoyer un coach pareil. L’année suivante, le début de saison avait été un peu folklo à Roseto, c’est pouquoi je suis parti en Espagne, à Valladolid. Il y avait des problèmes dans le club, la situation a été compliquée. (…) On m’a reproché de ne pas être resté en France. Mais j’ai toujours eu envie de voyager, de voir ailleurs. J’avais passé 7-8 ans à Dijon. J’avais besoin de connaître un autre championnat, un autre niveau. J’aurais pu choisir la facilité et rester en France, à Dijon, et être la star de mon club. Mais j’avais envie de défi. Si c’était à refaire, je le referais.
La draft 2003 Il reste peut-être des regrets. Là, on peut dire que c’est vraiment de la poisse. Je fais mon work-out, je suis drafté, ça se passe bien en Summer League. Les dirigeants de Seattle sont satisfaits. Et lors de l’avant-dernier match, je me fais une espèce de claquage. Les gens prennent un peu peur. J’avais signé un précontrat avec Trévise. Messina a insisté pour que je revienne me faire soigner en Italie. C’est une occasion manquée.
Ton retour en France, à Gravelines Une expérience mitigée. Même la première saison, je me sentais un peu bridé dans le style de jeu. Je me suis un peu épuisé physiquement par rapport à la charge d’entraînement. Je me blesse en fin de saison, je fais une rééducation, je reviens avec des kilos en trop…J’avais un gros contrat. On attendait beaucoup de moi, on me poussait donc à revenir. Mais je n’étais pas remis. Je sentais que mon corps n’allait pas bien. À un moment donné, j’ai dit stop (…) J’étais parti sur un bon projet sportif, avec un vrai groupe, une très bonne organisation, la confiance d’Hervé
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Il y avait ma blessure et une certaine lassitude aussi. Après Gravelines, j’étais vraiment épuisé de ma saison d’avant. Et à un moment donné, j’avais besoin de souffler, je n’en pouvais plus, ça me saoulait. Ma première année (en 2008), j’ai fait pas mal de rééducation, pas mal de physique. J’ai passé du temps avec ma famille. Ce qui a aussi repoussé mon retour, c’est que mon fils est tombé malade. J’ai découvert le diabète de mon fils. C’est arrivé vraiment du jour au lendemain. C’était un changement radical dans notre quotidien. Il fallait gérer différemment. Il avait une pompe, on est allé pendant un mois dans un institut spécialisé. Je n’étais pas prêt à reprendre le basket à ce moment-là (…) La Russie ? Au départ, j’ai refusé mais ils m’ont rappelé trois fois pour me proposer un gros contrat. J’ai accepté par curiosité. Je suis allé à (Ural Great) Perm, pour voir, sans une grosse motivation. Arrivé sur place, j’ai dit à mon agent que ce n’était pas la peine. Il fallait faire un break total et me reposer. Mettre le basket de côté et penser à autre chose. (…) L’année dernière, je me suis entraîné un peu partout. Avec Rueil, avec une pré-nationale à Montpellier. Les mecs se demandaient ce que je venais faire, mais peu importe le niveau, j’avais besoin d’une salle et d’un ballon. Et puis avec SaintQuentin, une Nationale 2, une Pro B. Avec Dijon aussi, ils m’ont proposé de signer. Mais la situation était tellement merdique. Reprendre dans une situation aussi tendue après un long arrêt. Je commençais déjà à sentir la pression de mon retour. Pendant tout ce temps, j’étais en contact avec Alain (Weisz) à Toulon.
Le HTV On se connaît depuis un bail avec Alain. Oui, je suis venu à Toulon par rapport à l’entraîneur. Il connaissait très bien ma situation. Il savait que mon retour allait être compliqué, que ça allait être une saison de transition pour retrouver mes sensations à hautniveau. On ne savait pas comment mon physique allait réagir. C’était clair, il ne me promettait pas un temps de jeu extraordinaire
La Dream Team de tes coéquipiers Je mettrais toute la génération espoir qu’on avait à Dijon. Florent Eléléara, Karim Souchu, Laurent Cazalon, Willem Laure et Momo Kanté. Un cinq de cœur, tout simplement.
Ton adversaire le plus coriace Keith Jennings à l’époque du Mans et Steve Smith de Nancy. Ils m’ont beaucoup appris. Sinon, Juan Carlos Navarro quand j’étais en Espagne. Bien casse-couille à défendre. Mais le top des relous, c’est quand même Tony (Parker). Je l’ai affronté quand il était à Paris et à l’entraînement en équipe de France.
Un endroit où tu ne jouerais pour rien au monde En Macédoine. J’ai le souvenir d’un tournoi avec l’équipe de France junior avant le championnat d’Europe à Skopje. Un de mes pires souvenirs. Les gens fumaient dans la salle. On s’était fait insulter dans tous les sens. On nous avait jetés des bananes aux lancers-francs. Ça nous avait mis la rage.
Le joueur pour qui tu paierais ta place ? Comme je suis fan des Lakers, Kobe Bryant.
Le coéquipier avec qui il ne faut pas partager sa chambre ? Le pire, c’était à Roseto. Un intérieur qui a joué à Paris aussi, dont j’ai oublié le nom. Il y a beaucoup de mecs qui parlent dans leur sommeil. Mais tu n’étripes pas ta femme dans ton sommeil ! J’ai très vite changé de roomate parce que j’ai eu peur qu’il s’en prenne à moi en pensant que j’étais sa femme. (On cherche son nom, le Dominicain Jack Michael Martinez ?) Voilà, Martinez. Bien bizarre, le type !
Sous le maillot de Dijon, son club formateur.
Pascal ALLEE / HOT SPORTS
Deux saisons blanches
(…) Physiquement, je me sens bien. J’ai vachement changé mon hygiène de vie. Je fais beaucoup de strech, beaucoup de musculation, de récupération, je bois beaucoup, je fais vraiment attention à ce que je mange. Le fait de m’être allégé, de faire attention…je me sens beaucoup mieux. L’important est d’arriver à enchaîner les entraînements, les matches. Je ne me prends pas trop la tête avec mes prestations à chaque match. Je sais que les automatismes reviennent au fur et à mesure.
Photo Jean-François Mollière
Beddeleem. Je suis arrivé avec beaucoup d’envie mais je n’ai pas pu montrer mon vrai niveau. J’avais signé trois ans là-bas, finalement je suis resté un an et demi. Heureusement, l’aspect humain a fait que les choses ne se sont pas trop mal passées. Mais sportivement, c’était la galère.
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MAXI-BASKET
CÔTÉ JARDIN
Petit, tu rêvais d’être L’élève Patch Morlende
Ton frère Kris
Comme tout le monde, j’avais imité la signature de ma mère. Il y en a d’autres mais on va rester là-dessus parce qu’il y a de grosses bêtises quand même, des trucs vraiment bizarres (rires).
Mon frère, c’est ma super-méga-inspiration. J’étais le frère suiveur qui voulait faire tout ce que son grand frère faisait. On s’entend vraiment bien. On s’appelle souvent. Il a pris un peu le rôle paternel, les rênes de la famille. Il a été très courageux parce qu’on s’est retrouvé tous les deux au chômage l’année dernière. On s’est beaucoup entraîné ensemble dans une salle à côté de chez moi à Chantilly. À bosser le physique, le shoot, à aller courir tous les jours. On s’est vachement soutenu. Pour lui, en ce moment, ce n’est pas très simple à Charleville-Mézières. Mais pour lui comme pour moi, l’important c’est d’être en forme. Je l’admire.
Ton premier job
Ta pire habitude
(Il réfléchit longuement) Ah si, à une époque j’avais lavé des voitures pour me faire un peu d’argent de poche. C’est
Si tu posais la question à ma femme, elle dirait que je suis toujours le dernier à sortir du vestiaire. Je prends
Un élève moyen mais très très mauvais en maths…alors que ma mère est prof de maths. C’était très dur ! J’aimais l’Histoire, l’Histoire de France notamment. La découverte de nouvelles cultures. J’avais eu une prof d’histoire qui m’avait vraiment motivé.
Ta plus grosse bêtise à l’école
Hervé Bellenger / imagestadium
le seul job dont je me souviens.
Astronaute.
DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 17
Ton principal trait de caractère Je me suis soigné par rapport à cela mais je suis très mauvais perdant. Ça va un peu mieux maintenant, mais à une époque, c’était vraiment compliqué. Même pour de simples matches à l’entraînement, si je perdais, il ne fallait plus me parler. C’était abusé !
Trois personnes avec qui dîner Je ne veux pas faire mon black machin mais ce serait Mohamed Ali, Obama et Martin Luther King.
Un film culte
Que j’étais égoïste. J’ai entendu cela à Dijon. Que j’étais un peu trop focalisé sur moi et ma carrière. Alors que je suis quelqu’un d’assez ouvert aux gens, qui relativise vachement. Égoïste, individualiste, je n’ai pas été éduqué de cette manière-là. C’était un peu choquant.
• Euroleague ou NBA ? NBA • Jour ou Nuit ? Jour
Pulp Fiction. Un film que je regarde tous les étés avec mon pote Momo Kante.
• 25 points ou 10 passes ? 10 passes
Un livre culte L’Alchimiste
La pire chose entendue à ton sujet
L’un ou l’autre
• Bière ou vin ? Vin
Une série télé S’il ne doit en rester qu’une : Les Soprano.
• Blonde ou Brune ? Brune
Un voyage inoubliable Les États-Unis pendant ma période des workouts. Je suis passé à L.A. à Chicago. En un mois et demi, j’ai fait un peu le tour des États-Unis. L’endroit qui m’a le plus
• Parker ou Noah ? Parker • Alain Thinet ou Alain Weisz ? Alain Weisz
“UN ENTRAÎNEMENT AVEC PHIL JACKSON. C’ÉTAIT INCROYABLE ! ” Le plus beau compliment reçu Je pense qu’il vient de ma femme. Que j’étais courageux par rapport à tout ce qui m’est arrivé. Pendant une période très difficile, elle m’avait dit qu’elle m’admirait pour mon courage.
• Un plat ? Le mafé
marqué, c’est Los Angeles. J’ai fait un entraînement avec Phil Jackson. C’était incroyable pour le fan des Lakers que j’étais.
• Un autre sportif ? Magic Johnson • Une ville ? Dijon
Trois objets à emporter sur une île déserte De la musique dans mon MP3, un livre et une photo de ma famille.
Ta dernière folie Je n’en ai pas fait depuis un bail. Je suis super économe ! Plus jeune, je me lâchais un peu plus. Mais j’ai pris des claques assez jeune donc je suis devenu économe assez tôt. On va dire ma voiture, une Audi A4 que j’ai achetée cash il y a deux ans. J’avais mis l’argent de côté et je m’étais pointé très fier. Mais c’est une grosse connerie en même temps. Il vaut mieux acheter d’occasion parce que dès que tu mets le contact, tu perds déjà la moitié.
Tes prochaines vacances Cela ne va pas paraître extraordinaire mais on va passer trois-quatre jours à Paris avec ma femme pour re-visiter la ville.
Un rêve à accomplir Acheter un bateau et faire le tour du monde avec ma femme.
Toi dans 10 ans
Un super pouvoir Remonter le temps. Ça m’aiderait bien, franchement (rires).
Ce que tu refuserais de faire même pour 10 millions d’euros (Il sèche) De me balader à poil sur les Champs. Quoi que pour 10 millions…je le ferais quand même. (Après une longue réflexion) Abandonner mon fils.
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• Une femme ? Ma mère • Un personnage de fiction ? Le surfeur d’argent • Un son ? Le bruit de la mer
La vie dans le Sud Pas beaucoup de changement puisque j’ai déjà passé deux ans à Saint-Raphaël, en rééducation. C’est très agréable à tous les niveaux, pas seulement pour le climat. Toulon, c’est une ville que j’apprécie et, surtout, que ma famille adore.
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Si tu étais
Vers 40 ans, j’espère avoir monté ma boîte et franchisé mon projet. J’ai déjà des projets. Je me vois bien patron d’une multinationale. Je suis en train de passer mes diplômes d’entraîneur pour rester, à côté, dans le basket. Mais comme ma femme a fait des études de comptabilitégestion et commerce international, on a le projet de monter notre truc ensemble. J’ai mis beaucoup d’argent de côté. J’y réfléchis depuis un bail. Il faut juster trouver l’endroit. Par forcément en France, peut-être en Espagne ou aux États-Unis.
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1. Les Sopranos 2. Majic Johnson 3. L'Alchimiste 4. Mohamed Ali 5. La machine à remonter le temps 6. Pulp Fiction 5
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Photos : D.R.
vraiment mon temps, je traîne toujours. Surtout après les matches quand je croise des joueurs que je connais.
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MAXI-BASKET
CONTRÔLE SURPRISE !
YOHANN SANGARÉ Par Florent de LAMBERTERIE
s corrompu, axi-Basket n’est pa M n, No » ! 6 oi = un point de plus « Allez mets-m reur de notre part er e un , gle rè la t en sortait avec la simplement, c’es ns cela, Yohann s’ sa me mê ais M . peu l’Europe… pour l’interrogé lui faille réviser un il t, en em ibl vis e, moyenne bien qu
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Pro A ? Havre est-il monté en 1. En quelle année Le ❏ 2002 ❏ 2001 ❏ 2000 nations, en 2009 ? Coupe d’Afrique des re niè der la de e ist 2. Qui était le final ❏ Cameroun mère les ❏ Tunisie re voi d’I me qu’on ne lui énu te ❏ Cô cise Yohann, avant mê pré », is su je N, « Pas de souci, la CA trois propositions. e en Euroleague ? première de son group ni fi a s ipe équ ces 3. Laquelle de ❏ Barcelone 8 victoires ❏ Ljubljana t deux ans ! » Avec nne Sie ❏ i étais en Italie pendan qu i Mo « . ça. ann Bar Yoh le e et erbahçe « La honte ! », lâch groupe C, devant le Fen a terminé premier du pour 2 défaites, Sienne l’an dernier ? ur 6e homme en NBA 4. Qui a été élu meille ❏ Jamal Crawford ❏ Jason Terry rry, je crois que ❏ Manu Ginobili al Crawford. Jason Te Jam st c’e e qu is , surtout r mais je cro branché NBA. « Grave « Je ne suis pas sû iblement, Sangaré est Vis t. xac E » t. van c’était l’année d’a -Boston. » depuis le revival Lakers fté par Orlando ? eurs n’a pas été dra jou is tro ces de l 5. Leque ❏ Chris Webber ny Hardaway Pen ❏ ais joué sous le eal ❏ Shaquille O’N bber a beau n’avoir jam We et, eff n E » ge. estion piè la draft 1993, juste ère « Ça doit être une qu oisi en 1 position de ch ait l’av i qu gic Ma st bien le drafté par maillot d’Orlando, c’e Comme Kobe qui est contre Hardaway. « ate St n lde Go à r die lades ! » avant de l’expé urs Yohann. « Les ma e Divac », note d’aille ntr co dé tra et e ott Charl ipe de France ? as-tu marqués en équ 6. Combien de points ❏ 25 ❏ 22 s inscrits lors plus quand même, tou ❏ 18 peu Un » s. int po 20 des s « C’est prè t ris tai t bleu à 18 rep es. « Je savais que c’é hann a porté le maillo Yo lle ue laq t ran du de la campagne 2007 n plus ! » ? pas très glorieux no Madrid a-t-il gagnées Champions) le Real bs Clu des e up Co ague (ou 7. Combien d’Eurole ❏ 10 ❏9 ❏8 , 68, 74, 78, 80 et 95. reine en 1964, 65, 67 n tio éti mp co la rté Le Real a rempo r Mondial ? ur scoreur du dernie 8. Qui était le meille ❏ Luis Scola ❏ Kirk Penney l’épreuve avec rant a certes gagné ❏ Kevin Durant Du ! x ieu sér est On ! n oui, Yohan dais Penney (24,7) et « Sérieux ! » Oui, derrière le Néo-Zélan ,8) e (22 ur ore sc 3 fini “que“ les États-Unis, il n’a ,1). (27 ola l’Argentin Sc l’année dernière ? marqueur du Havre ur ille me le it éta i 9. Qu ❏ Odartey Blankson nière, ❏ Bernard King nes ur havrais l’année der Jo ❏ Joseph puisque le top score i, ou t fai En on » , ? up dedans olé ! Du co « Il y a un piège làeur de notre part, dés pas proposé. Une err t tai n’é ) pts ,0 (14 r J.J. Mille hann. t’accorde le point, Yo son dernier Euro ? talie a-t-elle remporté l’I ée ann e ell qu En 10. ❏ 1999 ❏ 1995 ❏ 1983
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Pascal Allée / Hot Sports
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pape Moussa (poitiers)
BADIANE (nancy)
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D LE GRAN
ENTRETIEN
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C’est un véritable moment d’intimité que nous offrent Pape Badiane (31 ans) et Moussa (30 ans) car, forcément, ce rendez-vous n’est pas "arrangé", deux frères se voient la veille d’un match. Pape, sa femme et sa fille nous ont accueillis chez eux, naturellement, et les deux rivaux d’un week-end se sont exprimés à bâtons rompus. Le lendemain soir, Poitiers a vaincu Nancy et Pape (8 pts, 6 rbds) a eu largement plus de temps pour s’exprimer que son cadet (0 pt en 10 min). Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Poitiers. Reportage photos : Jean-François MOLLIÈRE
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A
Tout le monde est grand dans la famille Badiane ? P.B. : 1,92 m pour notre père, 1,72 m pour notre mère. On a deux sœurs plus jeunes. Laina (1,84 m) qui joue à Perpignan en N2, et qui a joué auparavant à Valenciennes et Challes-les-Eaux. M.B. : Elle voulait davantage de temps de jeu et de responsabilités, c’est pour ça qu’elle est descendue d’un niveau. P.B. : La dernière ne joue pas au basket, elle se consacre aux études, c’est bien ! Il faut diversifier un peu le portfolio. M.B. : Ce n’est pas une sportive.
vez-vous souvent joué l’un contre l’autre comme ce sera le cas demain ? Pape Badiane : Oui si on prend la Pro A, chaque année, sauf donc quand Moussa était à Maurienne. Moussa Badiane : En dehors des matches pros, on n’a pas trop eu l’occasion de jouer l’un contre l’autre. Quand j’ai commencé le basket en cadet, il est parti en espoir. Et quand je suis arrivé en espoir, il est parti aux États-Unis. P.B : On a fait un premier match amical l’un contre l’autre en cadet. En tant normal, vous vous appelez souvent pour parler basket ? M.B. : Franchement, quand on s’appelle, c’est pour parler d’autres choses. Les gens croient que l’on se téléphone systématiquement après les matches pour se les raconter. Non. Parfois c’est lorsque j’arrive à l’entraînement que les autres me racontent ce que Pape a fait alors que je n’étais même pas au courant. Quand tu as marqué le dernier panier contre Cholet, je ne le savais pas. P.B. : (Rires) Moi aussi, je suis davantage au courant de ce que fait Moussa par les autres ou par les médias. Je regarde ses stats à la fin de la journée et voilà.
Jean-François Mollière
Pape, est-ce que c’est spécial de jouer contre son petit frère ? P.B. : Oui c’est différent, c’est mon petit frère, le fait que tout le monde alimente ce duel… M.B. : Moi, je suis le cadet et mon frère a un autre statut que le mien. Je dois prouver que je peux rivaliser et même être meilleur que mon frère. Ça me motive !
« Je dois prouver que je peux rivaliser et même être meilleur que mon frère. Ça me motive. » Moussa
Francois Pietrzak / PB86
Et cette semaine ? Vous vous êtes dit « on a préparé tel système contre toi ? » M.B. : Les autres autour ils alimentent… P.B. : … tellement le duel que nous, on n’a rien d’autre à dire ! C’est de la chambre entre joueurs. « Ah ! Ton frère… » Et lui, c’est pareil.
Pape, tu n’as pas peur de lui faire mal ? P.B. : Ah ! Non, je sais qu’il va encaisser sans problème. Mais quand c’est Akingbala ou quand c’est mon frère, ce n’est pas pareil. Pourquoi ? Comment ? Je n’arrive pas trop à le dire. M.B. : Ce sont surtout les gens autour qui voient la confrontation. Lorsque j’étais à Chalon, tu avais pénétré et tu avais fini, et Beugnot avait crié « Putain ! Tu ne connais pas ton frère ? » Ok, c’est mon frère, mais je ne sais pas exactement ce qu’il va faire, je ne peux pas anticiper. P.B. : Ce n’est pas comme si on avait joué beaucoup ensemble, jeunes, sur les playgrounds.
Quelle est votre taille exacte à chacun sans chaussures ? M.B. : 2,07 m. P.B. : 2m… 6… et demi. (Rires).
Avez-vous l’impression d’être plutôt meilleurs ou moins bons l’un contre l’autre ? M.B. : Ça dépend du contexte, de l’équipe où l’on est. P.B. : Ce n’est pas genre, « lorsque je vais jouer contre mon frère, je vais mettre 40 points ou zéro. »
Est-ce que ça vous arrive que l’on vous prenne l’un pour l’autre ? M.B. : Beaucoup plus souvent lorsqu’on était jeunes. On me prenait tout le temps pour Pape. P.B. : De près, on ne se ressemble pas, mais comme on est tous les deux grands et fins, à la vidéo on va nous confondre, même si on n’a pas forcément le même jeu.
L’été, vous jouez ensemble ? M.B. : Au Quai 54. C’est la seule fois où l’on joue dans la même équipe et d’ailleurs, on a gagné. On joue au même poste, aussi c’est dur de nous associer sur le terrain. Là, on peut faire ce que l’on veut. P.B. : En défense, on était pas mal ! (rires).
En revanche en largeur, vous n’êtes pas Shaquille O’Neal ? M.B. : Il suffit de voir mon père pour comprendre pourquoi. Il n’y a que les filles qui peuvent prendre du poids dans la famille. Lorsque j’étais aux États-Unis, j’ai tout essayé, rien. Musculation, nourriture à l’américaine, milk shake. On ne prend pas de volume. P.B. : Nous sommes des Sénégalais typiques.
Toi Pape, tu as démarré aux Ulis ? P.B. : J’ai joué sur les playgrounds aux Ulis avec les copains mais en basket organisé, j’ai commencé à Châtillon, à Paris, en cadets.
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Et toi Moussa, tu as fait du basket pour suivre l’exemple de ton frère aîné ? M.B. : Oui. Lors de sa première année de basket, je faisais du handball. Dans ma famille, on est obligés de faire un sport. Le hand, ça ne me plaisait pas trop. Je me suis mis au basket à Massy. Pape, tu as fait une partie de ta formation aux États-Unis (une prep school et Cleveland State). Penses-tu avec le recul que ce fut déterminant ? P.B. : Déterminant, oui. J’ai tellement joué contre des Américains là-bas que je n’appréhende pas de jouer contre eux ici, alors qu’en France, on est intimidés par ces gros Américains qui sont imposants. Et puis là-bas, il y a beaucoup de travail individuel, pour un intérieur, c’est
l’école en France… En France, le niveau est beaucoup plus avancé. Moussa a cartonné en NCAA aux contres (3,0 en moyenne de 2001 à 2005 avec East Carolina) ? P.B. : Il a battu le record de Kenyon Martin dans l’histoire de la conférence USA. Vous avez fait un cursus complet. C’était pour avoir un diplôme ? P.B. : C’était important. Je ne connaissais pas trop le business du basket et je n’étais pas trop sûr de faire une carrière comme je la fais maintenant. J’ai fait des études de finances. Au début, je me suis demandé si je n’allais pas rester ensuite aux États-Unis, mais à force la France me manquait. Les deux dernières années, je savais que j’allais revenir en France quoi qu’il arrive. La dernière année, mon agent me faisait savoir qu’il y avait des contacts et que je pourrais entrer dans le basket pro en France. Penses-tu avoir un job en France avec ton diplôme américain ? P.B. : J’espère bien ! Je pense que c’est au moins un équivalent d’un BAC + 3 ou +4. M.B. : Je ne suis pas certain. Les diplômes aux ÉtatsUnis sont vraiment très généraux. Il faut continuer encore deux ans sur un Master pour se spécialiser.
« De toute ma carrière, le match où il y a eu le plus de bruit, c’est à Michigan State. On n’entendait pas les systèmes. Tu te démontes à cause du bruit. » Pape
Toi, Moussa, tu as fait quoi ? M.B. : Un Business Management. Conseillez-vous à des jeunes basketteurs d’aller aux États-Unis sachant que beaucoup se sont plantés là-bas ? M.B. : Déjà pour des jeunes, c’est plus difficile aujourd’hui d’y aller car ils ont durci les lois par rapport aux étrangers. Un jeune de Nancy est parti là-bas pour faire deux ans de junior college pour se rendre compte à la fin qu’il ne peut pas jouer en NCAA car il a touché de l’argent en pro. C’est l’année où je suis parti où ils ont durci ces lois. J’ai été suspendu sept matches ma
« Pour nous qui avions commencé super tard, c’était parfait les États-Unis. On avait besoin d’une grosse qualité de travail. » Moussa
Moussa, c’est de voir ton frère partir aux USA qui t’a incité à y aller à ton tour ? M.B. : L’avantage d’avoir un grand frère, c’est que je peux profiter de ce qu’il fait de bien et de ses erreurs. J’avais envie d’aller aux États-Unis, mais comme son année de Prep School s’est mal passée, j’ai préféré attendre et aller directement à l’université. J’ai passé le SAT et le Toefl (examens pour les étrangers) lorsque j’étais à Nancy en espoir. P.B. : Franchement, les études aux États-Unis, ce n’est pas terrible. Lorsque j’ai eu ma note, les Américains disaient « mais comment a t-il fait ? » (Rires) Il y a une section maths et une section anglais et la section maths, elle est tellement facile pour nous qui sommes allés à
première année. P.B. : Et moi six. M.B. : Tout ça parce que j’avais touché un peu d’argent. P.B. : Moi, ils m’ont vu sur Internet sur le roster de Montpellier alors que je ne suis pas resté. M.B. : Moi, c’est parce que j’avais joué à la fac de Nancy alors que c’était en UNSS. Ils m’ont saoulé avec ça et j’ai été obligé de rembourser les frais d’inscription de la fac de Nancy. Pour eux une fac française, c’est comme une fac américaine alors que ça n’a rien à voir. Si tu vas aux États-Unis pour le basket et l’expérience, pourquoi pas. Si c’est dans le but d’aller en NBA, pas du tout. Il vaut mieux jouer ici dix minutes en pro, faire un ou deux bons matches, il y a des scouts partout, et on est drafté au premier tour ! On n’a pas besoin d’être fini pour aller en NBA puisqu’ils draftent les potentiels. Alors que si tu vas là-bas, tu es fondu dans la masse, un peu comme Kim Tillie. Il y a 300 universités en Division I. >>>
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essentiel de faire du bourrage de crâne, des hook shots, tout ça. Je ne sais pas si j’en aurais fait autant ici. M.B. : On a commencé tard tous les deux, à 17 ans, on avait besoin de ça.
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>>> M.B. : Moi la ville la plus basket que j’ai connue, c’est Nancy. Tout le monde connaît le SLUC. P.B. : À Poitiers, tu sens que le phénomène est naissant. Avant, c’était une ville de volley. M.B. : Si je dois donner un conseil à quelqu’un, c’est d’aller aux États-Unis pour voir un match universitaire et pas de NBA. C’est de la folie. Avec tous les étudiants qui sont debout, bourrés, c’est quelque chose. P.B. : De toute ma carrière, le match où il y a eu le plus de bruit, c’est à Michigan State. On n’entendait pas les systèmes. Tu te démontes à cause du bruit. Pape, ce n’est pas frustrant de passer de l’Euroleague, alors que vous étiez à deux doigts de vous qualifier au Top 16, à un club qui joue le maintien ? P.B. : Non. J’ai la chance à Poitiers d’être un joueur majeur, leader, d’une équipe de Pro A. Jamais je n’aurais pensé être un jour LE joueur d’expérience. On vit de belles choses avec Poitiers.
« C’est lui qui a tout l’argent donc c’est lui qui va investir. » Moussa
P.B. : Pour un big man qui n’a pas beaucoup de basket, de fondamentaux, ça peut être pas mal. Tu as un coach qui te suit tout le temps. M.B. : Pour nous qui avions commencé super tard, c’était parfait les États-Unis. On avait besoin d’une grosse qualité de travail. P.B. : Franchement, si j’étais resté en France, j’aurais joué en Nationale 1, enfin c’est difficile à dire. Ce n’était pas des grosses facs mais est-ce que vous étiez des stars sur le campus ? P.B. : Moussa, c’était une star ! M.B. : (Rires) J’étais sur un vrai campus, comme on les voit à la télé, un petit village. Alors que Pape, c’était dans une grande ville, en milieu urbain. P.B. : Mais nous, il n’y avait pas de foot américain, seul le basket qui brillait, passait à la télé. M.B. : Je suis encore attaché à ma fac. J’y suis retourné et ça m’a fait bizarre de constater que les gens, par exemple au McDo, me reconnaissaient. Si on compare avec Poitiers et Nancy ? M.B. : On sent plus la ferveur populaire à Poitiers qu’à Nancy. À Nancy, les gens ne t’arrêtent pas dans la rue, on ne se fait pas harceler. P.B. : Bon, même à Poitiers… À Roanne, c’est beaucoup plus chiant ! C’est beaucoup plus petit et tu as vu à quel niveau est le basket ! M.B. : Plus la ville est grande et moins tu as de problèmes. P.B. : Nous, en plus, on avait Spencer, Harper et Salyers. C’était l’époque showtime. Laisse tomber. Et puis la région est basket, d’ailleurs vous venez de faire un article là-dessus dans Maxi-Basket.
Moussa, l’année dernière, tu as été élu MVP de Pro B devant Philippe Da Silva, Antoine Mendy et Luca Vebobe. Le premier fait cette année une grosse saison de Pro B. Le second a un rôle majeur en Pro A. Le troisième a éclaté à Cholet en Euroleague. Toi, tu es joueur du banc à Nancy. Ça t’inspire quelles réflexions ? M.B. : En signant à Nancy, je savais où je mettais les pieds. C’est une équipe qui joue le haut de tableau tous les ans, je savais qu’il y aurait de la concurrence. J’aurais pu choisir la facilité en allant dans une équipe de bas de tableau, mais je voulais un nouveau challenge. Je voulais prouver que je peux faire ma place dans une équipe comme ça même si ça doit prendre du temps. J’aurai au moins essayé… C’est vrai que parfois, je suis frustré ! Après avoir vécu ce que j’ai vécu l’an dernier, avoir eu autant de responsabilités, et être remplaçant, c’est dur…Il faut être prêt lorsque l’opportunité se présentera et j’espère qu’elle se présentera et là, je vais la saisir. Pape. Pourquoi ton frère n’a pas réellement percé en Pro A ? P.B. : Pas de chance au niveau du contexte. Quand il est retourné à Nancy la première fois. C’était (JeanLuc) Monschau, le coach ? M.B. : Oui. P.B. : On sait que Monschau a ses favoris, que ces joueurs là jouent entre 35- 40 minutes. Quand il était à Clermont, Toupane, ce n’est pas un cadeau, il faut dire ce qui est (rires). À part peut-être au Mans, j’ai eu de la chance car tout ça dépend des situations, des coaches avec lesquels tu tombes. C’est un peu la Roue de la Fortune. M.B. : Toi aussi, tes premières années à Roanne c’était galère et tu as profité que (Gary) Alexander parte pour saisir ta chance. Si tu fais de bonnes choses en Pro B et que tu as ensuite des responsabilités en Pro A, tu peux faire de bonnes choses. Ça dépend du contexte.
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« Il a battu le record de Kenyon Martin de l’histoire de la Conférence USA. » Pape Si tu fais une bonne saison en Pro A et que tu te retrouves en Pro B dans un mauvais contexte, ça ne marchera pas. P.B. : C’est 70 ou 80% de confiance. Regarde Dee Spencer. Quand il n’est pas en confiance, ça ne marche pas. (L’interview est alors momentanément interrompue par le dunk de Solo Diabaté contre Chalon en direct sur Sport +). P.B. : (Admiratif) Là, ils ont vu le match de l’ASVEL, tout le monde s’est écarté ! M.B. : Il a mis le face de la saison et le cross… Il y a plusieurs joueurs français qui ont décidé de jouer pour l’équipe nationale de leur pays d’origine, Pape Philippe Amagou pour la Côte d’Ivoire, Amara Sy pour le Mali. Moussa, tu as été contacté par le Sénégal ? M.B. : L’été dernier, mais j’étais blessé au poignet, j’étais plâtré et je n’ai pas pu y aller. J’ai dit que j’étais OK pour l’été prochain pour le championnat d’Afrique. Ca sera une expérience en plus et puis c’est le Sénégal, mon pays. Je n’y retourne pas souvent mais on est FrancoSénégalais. P.B. : On a une partie de notre famille là-bas. Ce sont nos parents qui sont venus en France. M.B. : Ça aurait été marrant de se rencontrer. Le Sénégalais contre le Français. Mais le Sénégal t’avait déjà approché, je crois. Quand j’étais à Clermont et toi à Roanne. On n’avait pas eu de retour. C’était avant que la France fasse appel à toi. P.B. : Oui, mais le gars ne m’avait pas rappelé. C’est un objectif, un rêve de jouer un jour ensemble ? M.B. : Pourquoi pas, mais on ne va pas signer pour un club exprès pour jouer ensemble. Au Quai 54, on peut jouer ensemble… P.B. : C’est nous
qui coachons (rires) ! Peut-être à plus petit niveau. Ça me tente de jouer 4. Pour shooter à trois-points. Là à Poitiers, je ne shoote pas à trois-points car tous les autres le font. À Roanne, je l’ai fait et mon pourcentage était très élevé ! M.B. : Combien ? P.B. : Trois sur quatre,
un truc comme ça. J’en ai mis deux en Euroleague dans le même match ! M.B. : J’en ai pris pas mal l’an dernier. P.B. : Si je vais en Pro B, je vais shooter comme un fou (rires). M.B. : À Chalon, j’en ai pris pas mal. Greg (Beugnot) ne me disait jamais rien ! C’est vrai que ça m’a fait un peu peur de voir la ligne reculer. P.B. : Moi je sais que si je me mets à shooter à 3-pts, Ruddy (Nelhomme), il va péter un câble. Même quand c’est un shoot poste haut il est là « Wouah ! » M.B. : Moi aussi, Monschau, déjà quand c’est à 2-pts, il grince des dents, alors si c’est à 3-pts, j’ai intérêt à le mettre ! Sinon ça sera « Moussa vient là avec moi » (Il fait mine de taper sur le banc en riant). Et après le basket, vous pourriez vous retrouver ensemble dans le business ? M.B. : Bien sûr. Mais c’est lui qui a tout l’argent, donc c’est lui qui va investir. P.B. : T’as intérêt à avoir de bonnes idées alors ! M.B. : Moi, c’est business management, je vais gérer ton argent. P.B. : Ah ! Si tu peux noter aussi : venez sur le site de Pape Badiane, unikgamer.com. C’est un site que j’ai fait sur les jeux vidéo avec une nouvelle version qui sort d’ici une semaine. Chacun crée son CV de joueur avec les jeux qui l’ont le plus marqué, il peut comparer avec les CV des autres joueurs, ça te dit qui te ressemble le plus, etc. C’est un site communautaire que je fais avec un développeur basé à Clermont. Ça va être du bon. Tous les fans de Maxi-Basket et de BasketNews doivent y aller ! (Rires). l
COULISSES • Le lieu Chez M. & Mme Pape Badiane à Poitiers. • Le jour Vendredi 4 février 2010. Veille de Poitiers-Nancy. • L’heure : De 20h30 à 22h. • Le décor : Une télé à écran plat avec la diffusion de RoanneChalon sur Sport +.
« T’as intérêt à avoir de bonnes idées alors ! » Pape
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ANALYSE • maxi-basket 27
Les spécialistes
Un point fort ?
Une carrière !
Un shoot, la capacité à mettre des points, à prendre des rebonds, à apporter de l’énergie, à faire tourner la boutique. Le reste de leur jeu ? Pas forcément terrible ! Rencontre avec les ouvriers spécialisés du basket avec comme guide Alain Weisz, le coach de Hyères-Toulon. Par Thomas BERJOAN
De l’énergie, le Choletais Luca Vebobe en possède des barils entiers.
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Jean-François Mollière
Dounia Issa (Gravelines-Dunkerque) ne laisse jamais un dixième de seconde de répit à ses adversaires.
n écrasant Le Havre à domicile le 19 février, Hyères-Toulon a signé une série de quatre victoires consécutives en Pro A. Il s’agit du record du club. Au moment de notre bouclage, le club du Sud-Est de la France pointait à la 6e place du championnat, avec deux victoires d’avance sur l’ASVEL et les autres poursuivants. Avec un budget prévisionnel de 2,12 millions d’euros (chiffre officiel LNB, dernier de la division) pour 803.000 euros de masse salariale (dernier aussi), l’exploit est pour l’instant monumental. Il faut dire que coach Alain Weisz est connu pour sa politique audacieuse de recrutement. Dos au mur, il n’a pas non plus beaucoup le choix. Des bonnes pioches oui, mais pas à l’aveuglette. « J’ai toujours recruté à partir de spécialités », nous explique coach Weisz. « Parce que je n’ai jamais pu avoir des joueurs polyvalents qui m’assuraient de remplir tous les compartiments du jeu. Dans un premier temps, j’ai toujours pris trois joueurs forts, polyvalents, comme Damir Krupalija par exemple. Avant, j’ai eu Josh Grant, Keith Jennings aussi, le genre de joueurs qui font une équipe pratiquement à eux seuls. Et puis après, je prends les joueurs que les autres ne prennent pas parce que ce sont des spécialistes. » Laurent Legname et Shaun Fein ? Des monomaniaques du tir longue
distance. Tony Dobbins ? Un défenseur exclusif. Rick Hughes ? Un vétéran à la condition physique déclinante, maître du panier de dessous. Vincent Masingue ? Rebondeur de premier ordre. Nobel Boungou Colo ? De l’énergie en barre. Pratiquement tout l’effectif du HTV rentre dans nos catégories de spécialistes exclusifs. Pourtant, ils ne sont pas si nombreux que ça en Pro A. Et réunis au sein de cette équipe, ça marche !
« Bien utilisés, ils jouent au meilleur niveau »
« Moi, ça me va parce qu’ils ont un point fort qui leur permet, quand ils sont bien utilisés, de jouer au meilleur niveau possible », poursuit Alain Weisz. « Ils ont des carences, mais ils ont des points forts. Et j’ai toujours regardé les joueurs sur ce qu’ils pouvaient apporter à l’équipe et non pas sur ce qu’ils ne savaient pas faire. À partir du moment où tu regardes le joueur sous l’angle positif, s’il peut monter très haut dans un compartiment de jeu, c’est quelque chose qu’on peut utiliser. Donc, ce n’est pas uniquement un choix économique par défaut. Ça permet que chacun ait sa place et que chacun ait un rôle bien défini. » Aujourd’hui en Pro A, ce type de composition d’équipe n’a rien d’évident. Plusieurs philosophies
“Devenir un spécialiste, c’est pour moi un acte supérieur d’intelligence.“ Alain Weisz
ANALYSE • maxi-basket 29 s’affrontent et la confiance placée en des spécialistes n’est pas forcément le courant dominant. Cet état de fait est le fruit d’évolutions contradictoires dans le développement du basket moderne. Pour faire simple, au départ, il y avait beaucoup de joueurs spécialisés dans un registre. « Quand Berck a commencé à faire vivre le basket de club en France, on trouvait beaucoup ce genre de joueurs », note coach Alain. « Yves-Marie Vérove, Diddier Dobbels, pour ne citer qu’eux, c’étaient des joueurs de rôle. Il y avait des joueurs très typés, en Europe, en NBA, en France. Et puis, fin des années 70 début des années 80, avec l’arrivée de joueurs comme Julius Erving, Magic Johnson, qui pouvaient jouer pivot ou meneur, Jordan, Larry Bird, la philosophie du basket a changé. » Les grands commencent à prendre des tirs de loin, ou attaquer le panier face au cercle. Les petits comme Jordan vont jouer poste bas. En Europe, l’école yougoslave de Split avec un basket total, pratiqué par des athlètes fabuleux, grands et mobiles (Kukoc, Radja et consorts) inspire tout le continent. « On commence à penser que tout le monde doit pouvoir tirer, dribbler, passer », reprend Alain Wesiz. « On a vu ce qu’était la polyvalence et on s’est dit que c’était l’avenir du basket. On pensait alors voir dans les années 2000 des pivots qui monteraient la balle, des meneurs de 2,05 m… C’est faux ! On s’aperçoit qu’il y a toujours des spécialistes. » En fait, ce qui a changé, c’est que ces prestigieux aînés ont ouvert la voie pour les plus grands talents d’aujourd’hui. Dans le basket actuel, quand une pépite émerge, peu importe sa taille ou son gabarit, il est admis qu’une marge de liberté lui autorise de tirer le meilleur de sa polyvalence. Dans les années 70, Dirk Nowitzki n’aurait sans doute été qu’un pivot sans grâce, dur au mal et Kevin Durant un intérieur tonique mais un peu léger.
Hervé Bellenger
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Dans la Pro A d’aujourd’hui, qu’est-ce qui explique la présence ou non de spécialistes dans un effectif ? Le budget ? La compétitivité du groupe ? Le fait de jouer une coupe d’Europe ? « Ça dépend beaucoup de la philosophie des coaches et de leur façon de faire », tient à faire remarquer Alain Weisz. « Cholet par exemple, premier du championnat avec un bon budget, et bien pour moi, à l’exception de Meija et Causeur, ce ne sont que des spécialistes. » Avec là encore les résultats que l’on connaît. « Christian et Jean-Luc Monschau aiment bien hiérarchiser leurs groupes. D’autres coaches sont beaucoup plus distributifs. Philippe Hervé, Vincent Collet, Fred Sarre notamment. » Des coaches aujourd’hui plutôt en difficulté. Faut-il y voir un lien ? Leur méthode a pourtant déjà rencontré le succès par le passé. « Ils utilisent tout leur effectif, sans forcément toujours le hiérarchiser », enchaîne coach Weisz. « Parce que c’est lié. Le choix de prendre des spécialistes est lié à la volonté de hiérarchiser l’équipe. Aujourd’hui, la mode est globalement au partage du temps de jeu. On part du principe que tout le monde est interchangeable et polyvalent. Je crois que c’est une petite erreur. Quand on recrute, on a tendance à ajouter les points marqués, les rebonds pris, sans se préoccuper de choisir deux ou trois spécialistes qui vont, à un moment donné, apporter le ciment nécessaire à la constitution d’une vraie équipe, au sens noble du terme, c’est-à-dire avec des gens qui n’ont pas la même fonction mais qui ont tous une véritable importance. » En dehors des frontières de la Pro A, quel est le statut des joueurs spécialistes ? « On voit beaucoup de spécialistes en Espagne à mon sens », note Alain Weisz, très attentif à la question. « Sergio Llull par exemple a été très longtemps un spécialiste du fait de dynamiser son équipe. Il faisait beaucoup d’erreurs, il perdait des ballons – de moins en moins, il est devenu un grand joueur – mais il a longtemps
Jed Jacobsohn/Getty Images
Assez peu de vrais spécialistes en Pro A
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LE MOMENT DE GLOIRE
Aux J.O. de Sydney, Makan Dioumassi (avec Jim Bilba à l’issue du match) a rempli à merveille sa mission très spéciale : neutraliser au maximum Steve Nash.
ET MAKAN TUA NASH
« Au niveau français, celui qui, pour moi, a marqué le plus le basket français de ces dernières années, c’est Makan Dioumassi », rappelle Alain Weisz. « Par rapport à sa performance en quarts de finale à Sydney. C’était un joueur qui aurait très bien pu ne pas être pris, mais qui, par sa défense, a permis à la France de battre le Canada du fabuleux Steve Nash. » Le meneur canadien réussissait jusque-là un tournoi olympique exceptionnel. Trois jours avant le quart contre la France, le Canada a battu contre toute attente la Yougoslavie sur les ailes du futur MVP NBA 2005 et 2006 (26 pts à 6/12 aux tirs, 10/10 aux LF, 8 rbds, 8 pds pour 1 seule bp !). Contre la France, opposé pendant 30 minutes à Makan Dioumassi, honnête joueur du Mans à l’époque sous Alain Weisz, mais défenseur d’exception, il a livré son plus mauvais match du tournoi (10 pts à 4/12, 1 rb, 8 pds et 9 bps). « Makan était là uniquement pour ça. Je me rappelle le débat qu’on avait eu à l’époque pour le sélectionner, la première fois que j’avais avancé son nom, ça avait été accueilli par des éclats de rire. Et puis finalement, on s’est dit, les joueurs polyvalents se ressemblent un peu tous, est-ce que ce ne serait pas bien de prendre un mec qui un match, sur 3, 5 ou 15 minutes, va changer le cours des choses ? » Chaque été, le débat alimente la réflexion autour de la sélection. À l’Euro 2007, Claude Bergeaud écarte les deux Mike, Pietrus et Gelabale pour prendre Cédric Ferchaud, un spécialiste du tir et Yakhouba Diawara, défenseur. Cet été encore, la question va se poser. « Si La France a tous ses meilleurs joueurs, quels vont être les rôles attribués à chacun ? », interroge coach Wesiz, ancien sélectionneur. « Chacun le même rôle, chacun pouvant gagner un match ? Attention, il y a un piège. Quelquefois, on s’aperçoit que les valeurs ne s’ajoutent pas, mais qu’au contraire, elles se retranchent. »
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À gauche : Cédric Gomez, le chef d’orchestre de Poitiers. À droite : Philippe Braud (Roanne) tente les deux tiers de ses shoots à 3-pts.
été un spécialiste du réveil de son équipe, un energizer ! Ça ne va pas, un coup de Llull et on voit ce qu’il se passe ! Au niveau Euroleague, Maljkovic ou Ivanovic sont des coaches qui ont toujours eu des joueurs très spécialisés. Notamment au niveau du sale boulot, défense, anti-jeu presque. Les joueurs très forts et polyvalents ne le font pas. Et c’est plus facile de trouver quelqu’un qui sait pourquoi il est là, qui a accepté son statut et son rôle et qui va faire ce boulot. » Au final, le royaume des spécialistes, c’est la NBA. En dehors des 60 joueurs majeurs NBA, les deux ou trois meilleurs scoreurs de chaque équipe, le reste de l’effectif se compose d’individus capables de délivrer sur commande un ou deux points forts. C’est aussi une des raisons pour laquelle le passage de joueur de rôle NBA a celui de joueur majeur et complet en Europe est parfois difficile. À l’inverse, c’est aussi une des raisons pour lesquelles les Français – Ajinça, Petro, Mahinmi, Séraphin, Sy –peinent parfois à trouver une place dans le paysage NBA. « Eux, clairement, ne sont pas assez spécialistes », estime Alain Weisz. « Parce qu’ils veulent trop. S’ils réfléchissaient sur leur capacité, ils comprendraient que ce n’est pas dans la polyvalence qu’il faut chercher leur salut, mais justement dans la spécialité. Avoir quelque chose sur lequel on réussit tout le temps. Le reste est réservé aux talents fous. »
Une forme de réalisme
À un certain niveau, être spécialiste, c’est une forme de réalisme. La fin du fantasme, l’entrée dans la réalité du basket professionnel. C’est porter un regard lucide sur ses moyens. Le sujet, par extension, va donc plus loin que ce qui se passe strictement sur le terrain. « Devenir un spécialiste, c’est pour moi un acte supérieur d’intelligence », prétend Alain Weisz. « Parce que ce sont des joueurs qui connaissent leur limite. Et c’est très rare qu’ils s’autorisent des choses extravagantes, ils savent pourquoi ils sont sur le terrain, ils connaissent leur point fort et n’ont qu’une idée : le réaliser. Ils ne se prennent pas pour un autre. Il y a toute une frange de joueurs qui ratent leur carrière car ils se prennent pour un autre. Et c’est dommage. Ces joueurs ont de l’humilité. Ils ont un ego mais, avec eux, on peut faire une équipe. Ils savent où se situer. On ne se rend pas compte à quel point une équipe a besoin d’eux. » Difficile de séparer ces considérations de la formation. De quelle façon peut-on devenir basketteur professionnel ? Quel genre de joueurs les structures françaises doiventelles former ? Des superstars polyvalentes potentielles ou des grands spécialistes ? « Aujourd’hui, la formation est polyvalente », tranche coach Alain. « On ne forme pas de spécialistes, je dirais même qu’on ne favorise pas leur
Dans les années 70, Dirk Nowitzki n’aurait sans doute été qu’un pivot sans grâce.
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En Pro A, qui sont-ils ? Les shooteurs Philippe Braud (Roanne), Alex Gordon (Roanne), Laurent Legname (Hyères-Toulon), Shaun Fein (Hyères-Toulon), Vule Avdalovic (Cholet), Rasheed Wright (Poitiers), Aurélien Salmon (Limoges), Ilian Evtimov (Chalon), Ben Dewar (Le Mans), Nicolas Lang (Chalon). • La catégorie la plus répandue. Le spécialiste offensif classique. Chaque équipe possède un artilleur longue-distance. Ceux que nous avons référencés sont des shooteurs exclusifs. Le tir est leur arme de prédilection, leur raison d’être au plus haut niveau. La difficulté de ce rôle est mentale : répondre présent sur les 10 minutes où le coach a besoin d’adresse. Pas facile.
Les défenseurs John Linehan (Nancy), Dounia Issa (Gravelines), Tony Dobbins (Hyères-Toulon), William Gradit (Cholet), Fred Weis (Limoges), Bangaly Fofana (ASVEL), Bryant Smith (Chalon), Charles-Henri Kahudi (Le Mans). • Rien n’empêche les forts défenseurs de devenir de bons attaquants, comme John Linehan qui est désormais très adroit. L’année dernière, Kahudi, en plus de son volume défensif, avait montré une adresse longue-distance qui lui avait ouvert les portes des Bleus. Issa développe son jeu dos au cercle. Pour Fofana, dans le futur, il pourrait devenir intéressant en attaque. Pour d’autres comme Dobbins, Smith ou Weis, la messe est dite.
Les “energizers“
Castoria / EB via Getty Images
Luc-Arthur Vebobe (Cholet), JBAM (Chalon), DeMarcus Nelson (Cholet), Paul Lacombe (ASVEL), Christophe Léonard (Cholet), Nobel Boungou Colo (Hyères-Toulon), Karim Souchu (Limoges). • Que ce soit dans la raquette ou à l’extérieur, ce profil de spécialiste est un peu spécial. Il s’agit surtout d’un tempérament, de qualités physiques mais aussi morales. Ces joueurs ne sont pas les plus réguliers, mais quand ils sont sur le terrain, il se passe toujours quelque chose. Ce sont en général de formidables remplaçants, pour relancer ou casser une dynamique. Des atouts précieux.
éclosion. Or, il y a un créneau pour les jeunes joueurs. Parce qu’il y a un besoin énorme. » Quel impact a eu l’ouverture des frontières et la présence grandissante de joueurs étrangers sur le profil technique des Français ? En général, les clubs attendent des joueurs étrangers qu’ils soient des joueurs cadres, des joueurs majeurs, des joueurs de statistiques. Et dans la Pro A d’aujourd’hui, le cinq majeur peut être formé uniquement de joueurs non formés localement. « Je pense que ça ouvre une possibilité énorme pour les joueurs français, à condition de détenir un domaine de compétence fort. » En fait, une autre caractéristique de la Pro A ne facilite pas l’éclosion de joueurs aux profils spécialisés. Les effectifs chamboulés de fond en comble de saison en saison. « Dans ces cas-là, on cherche le joueur miracle », précise Alain Weisz. « Le souci de complémentarité existe, mais on cherche le meilleur à son poste par rapport à son budget. Le spécialiste, on ne s’en préoccupe pas. Après, certains joueurs s’avèrent être des joueurs de devoir, des joueurs de rôle, mais on ne les recrute pas. Dans les niveaux inférieurs, ils sont plus acceptés. En Pro B et en dessous, on trouve encore ce qu’on appelle des joueurs de club. Ces derniers sont souvent des spécialistes, des joueurs sur lesquels on peut compter. De la défense, de la dureté, de l’énergie, du tir extérieur, toutes les formes de spécialité. Ces qualités-là, on les accepte quand il y a de la continuité dans l’effectif. » L’équipe de Poitiers par exemple a su intégrer et faire progresser des joueurs au départ assez modestes pour leur trouver une spécialité et les faire exister, à travers le groupe, au plus haut niveau.
Les rebondeurs Vincent Masingue (Hyères-Toulon), Randal Falker (Cholet), Vasco Evtimov (Paris), Frank Elegar (Vichy), Alex Dunn (Roanne). • Pour tout le reste au basket, on a besoin de munitions. Et ceux-là sont des as pour nettoyer les planches.
Les organisateurs Laurent Sciarra (Pau), Aymeric Jeanneau (Strasbourg), Kareem Reid (Vichy), Cédric Gomez (Poitiers), Marco Pellin (Le Mans). • Sciarra a suivi le mouvement inverse de bien des joueurs. Toute sa carrière, il a cherché à se spécialiser dans l’organisation et la passe, alors qu’il avait le talent (et le tir) pour apporter plus à ses équipes. Pour Jeanneau et Pellin, la spécialité se double d’un fort niveau défensif.
Les scoreurs Rick Hughes (Hyères-Toulon), Lamont Hamilton (Paris), Demetric Bennett (Pau), Slaven Rimac (Pau). • Spécialiste ne rime pas forcément avec tâches obscures. Certains ne savent pas (ou plus) faire grand-chose d’autre, en revanche, ils sont très bons pour marquer des points, même s’ils sont un peu unidimensionnels. Globalement, l’intérêt de développer une spécialité, c’est de se retrouver sur le terrain. Une fois sur le parquet, rien n’empêche de progresser et de, petit à petit, élargir son registre de jeu. La trajectoire de Yannick Bokolo est à ce titre très parlante. Au début de sa carrière, Yannick était avant tout un formidable chien de garde sur les postes arrière. Depuis, il a rajouté, sans perdre sa qualité première, du tir, de la vision de jeu, du dribble, du contrôle, de la justesse, du leadership et le voilà, à 25 ans, leader d’une équipe de haut niveau et international indiscutable. Un exemple à suivre… l
Photo Peyton Williams via Getty Images
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MAXI-BASKET
Comme leur nom l'indique, les Cameron Crazies de Duke sont complètement barjots. Ça vaut le voyage.
FRANCE, EUROPE, ÉTATS-UNIS
LES LIEUX DE PÈLERINAGE DES SALLES. BEAUCOUP. ET AUSSI DES BÂTISSES, DES MUSÉES, DES PLAYGROUNDS, DES ARÈNES. CE SONT LES LIEUX MYTHIQUES, LÀ OÙ S’EST ÉCRITE L’HISTOIRE DU JEU DE BASKET-BALL. NOUS LES AVONS RECENSÉS, SÉLECTIONNÉS AVEC DOULEUR ET RÉPARTIS EN TROIS ENTITÉS GÉOGRAPHIQUES : LA FRANCE, L’EUROPE ET LES ÉTATS-UNIS. UNE PHOTO, UN POINT SUR UNE CARTE ET UNE LÉGENDE VONT VOUS PERMETTRE DE LES IDENTIFIER AFIN, PEUTÊTRE UN JOUR, DE LES VISITER, DANS UNE SORTE DE PÈLERINAGE. Par Pascal LEGENDRE
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MAXI-BASKET
1 ■ DENAIN
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Salle Henri-Barbusse Un vestige du basket des années 60 avec les maillots encadrés de Jean Degros, Jean-Pierre Staelens, Hervé Dubuisson et Valéry Demory.
21 ■ LE MANS Salle d’Antarès C’est ici que l’équipe de France féminine de 2001 a gagné le seul titre européen seniors de toute l’Histoire du basket français. Le MSB est le club résident. À voir aussi en ville la salle Gouloumès et ses pubs kitch et La Rotonde.
20 ■ TOURS Salle Robert-Grenon Symbole d’une gloire passée, au cœur du Centre Municipal des Sports, de 55 ans d’âge, elle fut le temple de l’ASPO Tours et est désormais celui de Tours Volley-Ball.
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Salle de La Meilleraie
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Ce n’est qu’un hangar et l’ensemble est de plus en plus délabré, mais cela respire à fond le basket avec quelques trophées et maillots suspendus et la longue buvette où l’on vend du vin de pays.
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9 ■ BOURGES Salle du Prado
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18 ■ LIMOGES Palais des Sports de Beaublanc Inauguré durant l’été 1981, ce fut le théâtre de tous les exploits européens du CSP. Rien n’a changé et le volcan n’est toujours pas éteint.
Photos : Jean François MOLLIERE DPPI, Pascal ALLEE/HOT SPORTS, Serge HAOUZI
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Les bannières suspendues au plafond rappellent la moisson de titres des Tango et notamment les trois EuroLeague (97, 98, 01). Le plus grand club féminin français de tous les temps.
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17 ■ POMAREZ Arènes “La Mecque de la course landaise“ sert aussi de cadre majestueux aux finales de la Coupe des Landes.
16 ■ ORTHEZ Salle de la Moutète Célèbre pour sa moquette, son marché à la volaille, son ambiance frigorifique et brûlante à la fois. Totalement réaménagée en salle de spectacles et de banquets avec une galerie commerciale.
15 ■ PAU Palais des Sports 20 ans d’âge et toujours la 2e capacité française avec 7.856 places. Le fief de l’Élan Béarnais et un camp de base de l’équipe de France.
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PARIS
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2 ■ POPB
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L’enceinte française la plus vaste et qui a vu, depuis 1984, le plus grand nombre d’équipes et de joueurs cinq étoiles, à commencer par Michael Jordan et les Bulls en 1997. Sert d’écrin aux finales du championnat de France, de la coupe et au LNB All-Star Game.
3 ■ STADE PIERRE-DE-COUBERTIN
Au fond du 16e arrondissement, édifié en 1937, rénové en 1990. 4.500 places. L’une des deux salles du Paris-Levallois, encore utilisée parfois par l’équipe de France.
4 ■ GYMNASE RUE DE TRÉVISE
Au 14 de la rue de Trévise, la plus vieille salle d’Europe. On y joua le premier match de basket sur le continent, le 27 décembre 1893. Monument classé.
5 ■ ARÈNES DE LUTÈCE
Vestiges à Paris de la période gallo-romaine, les Arènes ont notamment accueilli le premier match de l’équipe de France. C’était le 18 avril 1927, à ciel ouvert et sur de la terre battue, contre l’Italie.
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6 ■ GYMNASE JAPY
Dans le 11e arrondissement. Il date à l’origine de 1870 et fut un temple du basket parisien et notamment du Racing Club de France.
7 ■ FFBB
117 rue des Château des Rentiers, dans le 13e, c’est le siège de la fédération, des ligues masculines et féminines, du comité départemental et désormais du Musée du Basket ouvert à tous.
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8 ■ PLAYGROUND GLACIÈRE
Sous la ligne 6 de métro, deux terrains entourés d’un grillage vert et dotés d’un éclairage nocturne. Pour avoir un feeling new-yorkais.
10 ■ LYON
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Palais des Sports
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Ouvert en 1962, situé à côté du Stade de foot qui porte le même nom, Gerland a abrité les grands matches de l’ASVEL, puis Jet Lyon, dans les années 60-90. On y entassait alors dix milliers de spectateurs.
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11 ■ VILLEURBANNE Salle Raphaël-de-Barros
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Au cœur de Villeurbanne, la salle de l’ASVEL jusqu’en 1995. Ancienne Maison des Sports, elle porte le nom de l’ancien président villeurbannais.
12 ■ MONTBRISON Salle Jean-Pierre-Cherblanc
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La plus vieille salle de France (inauguration le 9 février 1947) entièrement consacrée au basket.
13 ■ GRENOBLE Palais des Sports Construit pour les JO d’hiver de 1968, il a vu le Bosna Sarajevo (1979) et Ford Cantu (1983) devenir champions d’Europe. Deux finales de Coupe des Coupes (1985 et 1988 avec la victoire de Limoges) y ont été également organisées.
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14 ■ ANTIBES Salle Salusse-Santoni L’Olympique d’Antibes y est revenue en attendant une nouvelle “arena“. Un préau devenu salle en 1954. Souvenirs de Dan Rodriguez, Jacques Cachemire, Robert Smith…
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17 MUNICH 20 ■ RUDI-SEDLMAYER-HALLE
Rendue célèbre pour être le terrain où les États-Unis ont perdu leur premier match aux Jeux Olympiques, en 1972, dans un final controversé (50-51). 6.356 places seulement.
GENÈVE 19 ■ SIÈGE FIBA
Pour ses 70 ans, et après 46 ans à Munich, la Fédération Internationale est revenue s’installer dans de luxueux bureaux à Genève.
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BOLOGNE 18 ■ LAND ROVER ARENA
Surnommé « Il Madison » en référence au Madison Square Garden, c’est le home sweet home de la Fortitudo. Date de 1956.
ROME 17 ■ PALALOTTOMATICA
Sous le nom de “EUR”, l’endroit fut réservé au tournoi de basket des Jeux de 1960 où l’équipe américaine (Oscar Roberston, Jerry West, Jerry Lucas) brilla de mille feux.
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BARCELONE 15 ■ PALAU BLAUGRANA
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Photos via Euroleague : Roberto Serra, Nebojsa Parausic, Panagiotis Moschandreou, Vedat Danaci, Seffi Magriso, Jose Luis Surralles, Villani Luca, Mike Powell
Date de 1971, construit entre le Mini Estradi et le Camp Nou. Temple historique du Barça.
16 ■ PAVELLÓ OLÍMPIC DE BADALONA
La Dream Team de Jordan-Bird-Magic émerveilla le Monde entier lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Siège de la Joventut Badalona. Connu comme la « Catedral del Baloncesto ».
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MADRID 14 ■ PALACIO DE DEPORTES
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ALCOBENDAS 13 ■ FIBA HALL OF FAME
La salle originelle qui servait d’antre au Real a été victime d’un Fondé par l’ancien coach du Real Madrid, Pedro Ferrandiz. Des maillots, incendie en 2001. Elle a été reconstruite et abrita l’Euro 2007 et le des ballons et la plus grande bibliothèque consacrée au basket du Final Four de l’EuroLeague 2008. monde : plus de 10.000 livres et 950 magazines provenant de 65 pays.
10 ATHÈNES
10 ■ OACA OLYMPIC INDOOR HALL
19.250 places pour le basket. Le Panathinaikos en est le club résident, l’AEK y a joué des matches d’Euroleague et l’OACA a servi de cadre aux JO de 2004.
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11 ■ PAIX ET AMITIÉ
Dans cet endroit infernal, la Grèce fut sacrée championne d’Europe en 1987. Rénové pour les Jeux de 2004. C’est ici qu’Olympiakos accueille ses hôtes.
12 ■ STADE PANATHÉNAÏQUE
Le “stade de tous les Athéniens“, appelé aussi le “stade de marbre“ a été érigé pour les premiers J.O. de l’ère moderne en 1896. Magnifique. Il y a une quarantaine d’années, l’AEK y joua des matches dantesques notamment face à Antibes et Vichy.
EUROPE • MAXI-BASKET 37
KAUNAS 1 ■ SPORTS HALL
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La première salle construite spécifiquement pour le basket en Europe pour l’Euro de 1939. Originellement, elle possédait 3.500 sièges et accueillait, paraît-il, jusqu’à 11.000 spectateurs.
ZAGREB 2 ■ DRAZEN PETROVIC BASKETBALL HALL
Appelé précédemment Cibona Sports Center. À partir de 1987, l’antre du club le plus célèbre du pays.
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3 ■ DRAZEN PETROVIC MEMORIAL CENTER
La mémoire de la superstar croate décédé d’un accident de la circulation en juin 1993 est honorée dans ce musée. Sa tombe au cimetière Mirogoj est un véritable sanctuaire.
NOVI SAD 4 ■ SPENS CENTER
Le 20 septembre 2005, la France y gagna un match de repêchage face à la Serbie-Monténégro (74-71). Sans doute le plus grand exploit de l’Histoire de notre équipe nationale.
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BELGRADE 5 ■ BELGRADE ARENA
Construite à l’origine pour le Mondial 94, mais la Yougoslavie se vit retirer l’organisation. 19.982 sièges exactement. Haut lieu de l’Euro 2005.
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6 ■ PIONIR HALL
Un volcan. Reconnue pour être la salle la plus chaude d’Euroleague avec le kop du Partizan qui est sans équivalent. Construite en 1977.
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7 ■ PLAYGROUNDS DE KALEMEGDAN
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Au pied de la forteresse, quatre terrains à ciel ouvert pour l’Etoile Rouge et deux pour le Partizan sont les symboles d’un pays, la Serbie, qui est une terre de basket.
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ISTANBUL 8 ■ ABDI IPEKÇI ARENA
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De mémoire d’observateurs, on y vécut à l’Euro 2001 la plus formidable ambiance jamais vue en Europe avec le célèbre refrain « U-a Dev adam, 12 Dev Adam. U-a Dev adam, hey hey –hey hey… » pour supporter les Turcs.
TEL-AVIV 21 ■ NOKIA ARENA
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Le temple bruyant du Maccabi et de tout le basket israélien. Date de 1963, agrandi en 1972 et rénové en 2006.
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21 SALONIQUE 9 ■ ALEXANDREIO MELATHRON
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C’est ici que s’exerça de longues années la rivalité exacerbée entre l’Aris et le PAOK. En 2000, le PAOK a pris possession de son propre palais des sports.
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DURHAM 11 ■ CAMERON INDOOR STADIUM
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Les fans sont qualifiés de dingues (les Cameron Crazies) à cause de leurs chants et du bruit – jusqu’à 116 décibels – qu’ils font pour encourager les Blue Devils. Pour avoir des billets pour les matches les plus importants, les étudiants plantent leurs tentes devant les guichets, c’est « Krzyzewskiville ».
18 ■ VENICE BEACH
19 ■ PAULEY PAVILION
Au bord du Pacifique, à côté de la plage et des palmiers, quelques terrains, un petit coin de paradis pour un basketteur.
Dans le chouette quartier de Westwood, UCLA y fit régner la terreur il y a quarante ans, du temps de Lew Alcindor alias Kareem Abdul-Jabbar, Bill Walton et du coach John Wooden.
CHAPEL HILL 12 ■ DEAN SMITH CENTER
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Suspendus au plafond les bannières représentant les titres gagnés par North Carolina et les 43 maillots (8 retirés) de ses plus célèbres étudiants-basketteurs dont Michael Jordan. Porte le nom de celui qui coacha l’équipe de 1961 à 1997.
LEXINGTON 13 ■ RUPP ARENA
Photos via Getty Images : Nathaniel S. Butler, Andy Lyons, Peyton Williams, Jeff Golden, Andrew D. Bernstein, Streeter Lecka, Marc Lecureuil, Jamie Squire
Avec ses 23.500 places, c’est la plus grande salle américaine construite (en 1976) spécifiquement pour le basket. On y ressent la passion pour les Kentucky Wildcats. 24.479 fans pour voir le rival Louisville en janvier 2010.
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LAWRENCE 14 ■ ALLEN FIELDHOUSE
L’énergie des fans de l’endroit est contagieuse notamment quand ils chantent « Rock Chalk Jayhawk ». Un musée, ouvert il y a cinq ans, console ceux qui n’ont pas de billets pour les matches.
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NEW ORLEANS 15 ■ SUPERDOME
Appelé Superdome, The Dome ou le New Orleans Superdome, sa capacité de 55.675 places en configuration basket lui a permis de donner l’hospitalité à 4 NCAA Final Four avant celui de 2012. Endommagé par l’Ouragan Katrina.
LOS ANGELES 16 ■ STAPLES CENTER
Une salle du 3e millénaire. Depuis 1999, les Lakers et les Clippers y sont locataires, mais ce sont 250 événements pour 4 millions de spectateurs qui y sont organisés chaque année.
17 ■ GREAT WESTERN FORUM
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L’ancienne salle des Lakers à Inglewood et qui servit de théâtre au tournoi de basket des Jeux Olympiques de 1984. Désormais la propriété d’une église.
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CHICAGO 1 ■ UNITED CENTER
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SPRINGFIELD 2 ■ HALL OF FAME
La statue en bronze de Michael Jordan, le plus grand basketteur de tous les temps, vous attend à l’entrée. Entrez et fermez les yeux, vous respirerez encore les effluves de son cigare, symbole de titres NBA.
Le musée est érigé dans la ville où le Pasteur James Naismith a inventé le jeu en 1891. Des ballons dédicacés, des photos, des maillots, des caricatures y sont pieusement conservés sous verre.
INDIANAPOLIS 3 ■ HINKLE FIELDHOUSE
Magnifique à l’intérieur comme à l’extérieur, bâtie en 1928 sur le campus de l’université de Butler. On y joua des All-Star Games de la NBA, de l’ABA et le premier USA-URSS de l’Histoire.
NEW CASTLE 4 ■ INDIANA HALL OF FAME
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L’Indiana célèbre dans ce musée ses enfants (Damon Bailey, Larry Bird, Bobby Plump, Oscar Robertson, John Wooden…) qui se sont illustrés en high school, au college et en NBA.
ANDERSON 5 ■ THE WIGWAM
Nulle part la folie n’est aussi forte que dans l’Indiana pour ses championnats de high schools. Les gradins supérieurs ont été détruits par un incendie en 1999 mais reconstruits.
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BLOOMINGTON 6 ■ ASSEMBLY HALL
Il faut se dépêcher de la visiter car l’antre des Hoosiers d’Indiana University est vouée à la démolition. L’ombre de Bobby Knight, le coach mythique pendant trente ans, plane toujours.
NEW YORK 7 ■ MADISON SQUARE GARDEN
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La plus fameuse salle du Monde. En plein cœur de New York. Le MSG actuel fut inauguré le 11 février 1968. Les Knicks, les Liberty (WNBA) et les Rangers (NHL) y sont des résidents permanents. Les plus grandes stars du sport et du spectacle s’y sont produites.
8 ■ RUCKER PARK
Playground de Harlem situé sur la 55e Street et Frederick Douglass Boulevard où se sont produits notamment Kareem Abdul-Jabbar, Kobe Bryant, Wilt Chamberlain, Julius Erving, Connie Hawkins, Allen Iverson et la légende Earl “The Goat“ Manigault.
9 ■ THE CAGE
Au cœur de Greenwich Village, ce playground réunit les amoureux de la balle orange de New York et du Monde entier. Juste un demi-terrain entouré d’un grillage, d’où le surnom.
PHILADELPHIE 10 ■ THE PALESTRA
“The cathedral of College Basketball” a ouvert ses portes en 1927, ce qui en fait la plus vieille salle de NCAA encore en activité. Une machine à remonter le temps.
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DOSSIER • maxi-basket 41
Alexis AJINÇA, Ian MAHINMI, Johan PETRO
JUSTE DES
FANTASMES ? Trois géants, trois athlètes, trois potentiels rarissimes, censés combler le manque de joueurs dominants à l’intérieur. Hélas, les années passent et le basket français ne voit toujours rien venir. Pire, nos trois géants semblent en situation d’échec. Comment est-on passé d’un extrême à l’autre ? Sont-ils vraiment irrécupérables ? Nous avons sondé dix spécialistes, anciens coaches et coéquipiers. Sans concession, ils nous aident à regarder la réalité en face.
Jean-François Molière
Par Romain MOLINA
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maxi-basket
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FICHES D’IDENTITÉ
Johan Petro Né le 27 janvier 1986 à Paris (75) 2,12 m – 112 kg Drafté 25e en 2005 par Seattle • Parcours : INSEP (2000-2003), Pau-Orthez (2003-2005), Seattle/Oklahoma (2005-2009, NBA), Denver (2009-2010, NBA), New Jersey (2010-2011, NBA) • Matchs marquants : - France : 18 points à 6/9 aux tirs et 6/8 aux lancers, 8 rebonds, 4 passes et 8 fautes provoquées en 26 minutes le 23 octobre 2004 contre Le Havre - NBA : 22 points à 10/15, 9 rebonds, 3 contres en 30 minutes à New Jersey le 9 janvier 2008 • Stats NBA (carrière) : 358 matches (120 titularisations) pour 4,9 points à 47% et 4,0 rebonds en 16 minutes
ill Vaughan, écrivain américain du XXe, disait joliment : « La taille ne fait pas tout. La baleine est en voie d’extinction, alors que la fourmi se porte bien. » À l’instar des cétacés, les intérieurs français de grande taille se raréfient, contrairement à leurs cousins de raquette plafonnant aux 2 mètres. Si la taille ne fait pas tout, elle contribue tout de même à l’extase des succès et des breloques, en Euroleague, en NBA ou en sélection nationale. Alexis Ajinça et Johan Petro sont des “sept pieds“ (2,13 m) et Ian Mahinmi flirte avec cette barre. En présentant, de surcroît, des qualités athlétiques hors normes de ce côté de l’Atlantique. De quoi susciter l’enthousiasme et les attentes de leurs formateurs et du public, sevrés d’athlètes haut perchés. « C’est du pain béni de travailler avec des garçons pareils », s’exclame Lucien Legrand, responsable du Centre Fédéral. En outre, leur réussite juvénile en équipe de France et leur draft précoce ont renforcé ces espoirs. Hélas, ceux-ci ont succédé aux déceptions. De blessures en cirage de banc, ce trio de « bons mecs » (dixit Frédéric Fauthoux) n’a pas su (pu ?) exploiter son énorme potentiel deviné plus jeune. Pourquoi ?
que les monstrueuses attentes n’étaient pas injustifiées. Alexis Ajinça, lui, ne confirma pas totalement – même s’il rendit des services ici et là – à cause de son manque de dureté et de puissance. « Un des premiers matches qu’il a joués, c’était contre Paris Levallois, où l’on avait pris une grosse volée », rigole Billant. « Je ne l’avais même pas mis à l’intérieur, tellement j’avais peur qu’il se casse ! Il avait joué extérieur. » Au Havre, Ian Mahinmi se construit dans la quiétude. Ce garçon, « brut de décoffrage au niveau basket » selon son ancien entraîneur Christian Monschau, n’était pas le plus attendu des intérieurs français. Néanmoins, il progressait inlassablement, se forgeant une réputation de bosseur dur au mal, rentable sur le parquet. « Il était assez fruste, mais très très performant sur le peu de temps de jeu qu’il avait », affirme Laurent Pluvy, ex-coéquipier. « Il devait défendre, prendre des rebonds, tenir son joueur, marquer le petit panier facile qu’on lui donnait. Il était performant sur ces petites choses, mais des petites choses très importantes. » Un brave soldat, « formidable joueur d’équipe » (dixit Billant), plus qu’une superstar en devenir.
Des athlètes de rêve
Mahinmi a trouvé son poste
Vertigineusement long, ce trio semblait destiné au basket, sans pour autant avoir été élevé sur les parquets. Ajinça était un champion de BMX, avant de bifurquer vers le basketball, à 12 ans, pour gagner de la détente et être encore plus performant au BMX. Petro a débuté à 13 ans et Mahinmi jouait au football, avant d’être repéré pour sa taille, dans la cour de récréation de son collège ! Dès leurs débuts, ils impressionnent par leur alliage taillequalités athlétiques stupéfiant. « Un gars qui fait 2,12 m, capable de se mouvoir sur le terrain, d’aller à une vitesse considérable, c’est exceptionnel », se souvient Richard Billant, directeur et entraîneur du Centre Fédéral, à propos de Johan Petro. Également sélectionneur chez les jeunes, il fut à l’origine de la venue d’Alexis Ajinça à l’INSEP. « Il y avait trois joueurs au départ pour ce poste. Les deux autres étaient, a priori, plus en avance. Mais pendant les trois jours de tests à l’INSEP, je l’ai trouvé beaucoup plus intéressant, plus entraînable, avec une perspective d’évolution supérieure. » Sous le charme du Stéphanois, Billant sentit immédiatement son potentiel, malgré son frêle gabarit (70 kg pour 2,02 m !). « Je suis parti du principe qu’il fallait le préserver, car il représentait l’avenir, il ne fallait pas brûler les étapes. Pour moi, il était le futur poste 4 de l’équipe de France. » Ce duo, couvé au Bois de Vincennes, suscita des rêves débordants. Pour preuve, Petro joua son premier match en N1 à Monaco, surclassé cadet alors qu’il n’était que… minime deuxième année ! « Il était vraiment très complet : contres, rebonds, points. Il avait vraiment du talent », ajoute Billant. Son compère Lucien Legrand était également subjugué par les prouesses balle en main de cet athlète géant : « C’est très rare de trouver à cet âge-là un garçon aussi hors normes. » Les attentes vont donc crescendo, même si Petro ne domina jamais réellement sa catégorie d’âge, en comparaison du Letton Andris Biedrins par exemple, qui le martyrisa en 2004, lors du Championnat d’Europe des moins de 18 ans à Saragosse, en compilant 21 points et 16 rebonds. « Il a failli passer complètement au travers », résume même Richard Billant, mais sa performance homérique (24 points à 11/16 et 22 rebonds, dont 14 offensifs) pour quérir la troisième place devant l’Italie, rappela aux observateurs
A priori, nos trois tours ont des profils semblables. Des grands, courant vite, sautant haut, avec de bonnes mains. Néanmoins, chacun évolue dans un registre propre. « Après un pick & roll, Alexis restait à 4-5 mètres ou à troispoints pour tirer. Johan pareil, mais un peu plus près, vers 3-4 mètres, tandis que Ian était le plus près du cercle. Et aujourd’hui, c’est le même style de joueur », explique leur ancien meneur commun, Frédéric Fauthoux. Détail amusant, le plus grand évolue au large et le plus “petit“ vit dans la peinture. Ajinça a toujours voulu jouer ailier-fort, ne goûtant guère au contact physique et au jeu dos au panier. Un choix qui peut surprendre. « Alexis est attiré par le jeu de Dirk Nowitzki ou de Kevin Garnett, mais il n’a pas forcément les mêmes qualités techniques et physiques », tranche Vincent Masingue, ex-coéquipier à Hyères-Toulon. Dans le Var, son coach Alain Weisz pointe un autre obstacle sur son utilisation : « C’était de savoir où il pouvait jouer. Il n’était ni 4, ni 5. Un peu 4, un peu 5 (rires) […] Finalement, là où il était le meilleur, c’était en défendant en 5 et en attaquant en 4. » Il pouvait ainsi mettre à profit sa lecture de jeu, vantée par Billant et Weisz, ainsi que sa dissuasion défensive, entrevue à la Semaine des As en 2008, un soir de tempête aérienne contre Nancy (6 points, 14 rebonds, 7 contres et 2 passes, 22 d’évaluation en 28 minutes… et 5 fautes). « J’avais rarement vu un intérieur dominer autant un match défensivement, par cette peur du contre et cette capacité à tout contrer. Maintenant, il l’a fait une fois dans l’année. Mais sur trente matches, il y en a où il n’était pas là. Le coach a essayé de le relancer et il n’était simplement pas là du tout », déplore mi-admiratif, midéçu Vincent Masingue. À l’inverse, Ian Mahinmi est un pivot besogneux, jouant plus au sol, ne craignant pas le contact. « Il prenait les bonnes positions, il posait les bons écrans. Il était très bon sur les pick & roll car il enroulait très vite. Il avait une grande envergure, donc il était directement dedans », décrit Laurent Pluvy. « Il défendait mieux aussi », ajoute Paul Henderson, spécialiste des intérieurs à l’Élan Béarnais. Néanmoins, ce bilan reluisant doit être tempéré. Si Mahinmi est relativement efficace, il souffre de limites techniques.
“Pour moi, Alexis était le futur poste 4 de l’équipe de France” Richard Billant
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« Il était vraiment fruste et on s’aperçoit qu’il l’est encore, il n’est pas délié du tout. Il manque de souplesse dans ses mouvements, de technique », estime Laurent Pluvy, qui met aussi en avant ses fautes naïves et inutiles et un placement parfois approximatif, dû à son manque de culture du jeu et d’expérience. Quant à Petro, il oscille en 5-4. Davantage charpenté, ce « beau bébé » (dixit Thierry Rupert) n’est pas un inconditionnel de la bagarre sous les cercles, même s’il n’hésite pas à jouer les tours de contrôle. « Il allait davantage au charbon, au contact, il était plus combatif dessous (ndlr : en comparaison avec Ajinça) », se remémore Lucien Legrand. Toutefois, ses bonnes mains créent cette tentation du large, freinant son avantageux physique. « Ce talent extraordinaire » (dixit Paul Henderson) est plus concentré sur le jeu offensif et spectaculaire, que sur le travail de l’ombre, ce que regrette Thierry Gadou : « Il faut se montrer sur le terrain, faire le travail obscur, qui permet de retrouver la confiance et qui permet aussi de devenir un bon, même un très bon basketteur. »
Il était devenu bien meilleur. Sur les matches de préparation, il a été fabuleux ! Il est passé de cinquième intérieur au cinq de départ, avant de devenir notre leader, je dis bien notre leader à l‘intérieur, au Championnat d’Europe ! »
Un échec commun : Pau-Orthez
Pau, ex-terre d’Euroleague, a accueilli « de grands athlètes, venus apprendre le basket à l’Élan Béarnais », comme le dit Frédéric Fauthoux. Si Mahinmi avait deux saisons de Pro A derrière lui, ses deux compères sortaient de N1. La transition s’annonçait ardue, mais la tentation de cette fameuse Euroleague fut plus forte. « Quand tu veux aller en NBA, c’est bien de goûter à l’Euroleague un peu avant, car t’es beaucoup plus proche du niveau qui va t’attendre après », détaille Rupert. L’envie >>>
“Dès que Johan commence à bouder, alors là…” Paul Henderson
« Ce sont des gars sympa, qui n’ont pas la grosse tête », s’enthousiasme Thierry Rupert. Richard Billant renchérit : « Alexis et Johan sont deux boute-en-train, ils animent beaucoup dans un groupe. » Hélas, ces deux ambianceurs n’ont pas cette même joie de vivre à l‘entraînement. « Dès que Johan commence à bouder, alors là… Alex’ aussi, quand il boude… », s’esclaffe Paul Henderson. Malgré des possibles mentors d’expérience, ce duo s’est enfermé dans une sphère, centré sur ses certitudes et la NBA, sans expérimenter la sueur de l’effort. « Alexis n’a pas montré une énorme envie de travailler », déplore Vincent Masingue. Petro, lui, « était très introverti, très dans son monde, peu enclin à s’ouvrir aux autres », se souvient Thierry Gadou. « Dans ces cas-là, c’est difficile de faire passer un discours. » Le cadet des Gadou poursuit : « La chose la plus importante, c’est quand le joueur est demandeur. » Qui plus est, cette attitude dilettante enferma ces deux joueurs dans des illusions fallacieuses quant à leur réel niveau, notamment Ajinça. Alain Weisz : « Il avait le sentiment, comme tous ces jeunes joueurs très doués, qu’il aurait dû être plus utilisé, que les autres étaient des laborieux, que lui était doué (rires). Toutes les attitudes négatives qui ne permettent pas de progresser. Il était un peu empoisonné par toutes ces choses, parce qu’à l’entraînement, il était tout le temps dominé par Masingue, Milling et Williams ! C’était ça la réalité ! » La nonchalance, Mahinmi ne la connaît pas. « Ian, il bossait. Quand il était blessé, il allait à la muscu à fond. Mentalement, c’était le plus prêt car il avait cette envie, il était pro », détaille Thierry Rupert. Les compliments sur la force de travail et l’investissement du Rouennais pleuvent. « Il travaillait seul une fois qu’il avait appris un mouvement, avec beaucoup de volonté. Surtout, il était très intelligent », assure Christian Monschau, qui le surnommait « l’éponge ». « Une fois qu’on lui expliquait ou qu’on lui montrait une chose, il n’y avait jamais besoin de lui répéter. » Bosseur et humble « Two Niny » (*) ! Richard Billant acquiesce, en se remémorant de bons souvenirs : « On l’avait pris en avril 2004 pour le Challenge Round (ndlr : tour préliminaire au Championnat d’Europe), en cinquième intérieur […] Je l’ai convoqué ensuite début juin pour préparer le Championnat d’Europe, en me disant qu’il y en avait sûrement d’autres à sa place. Et puis, il avait continué à travailler, à progresser.
Jennifer Pottheiser /Jeyhoun Allebaugh/NBAE via Getty Images
Deux “tire-au-flanc“ au-flanc » ?
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>>> de se rapprocher plus près des étoiles, quitte à sauter des étapes fondamentales. D’où les interrogations sur ce choix béarnais, que Fauthoux rejette : « Je ne pense pas que c’était une erreur de venir à Pau, c’était là où il fallait être. Ils n’ont pas eu le temps de jeu qu’il leur fallait, mais ils auraient dû rester. » Amoureux de son club, le meneur reste lucide sur leur aventure pyrénéenne : « Je ne crois pas qu’ils ont trouvé ce qu’ils étaient venus chercher… » Pau-Orthez restera leur premier rendez-vous avec le haut niveau. Leur premier couac également. Trop haut trop vite ? Thierry Rupert abonde : « Alexis, quand il est parti à HyèresToulon, avec moins d’attentes, on a vu qu’il faisait de très bonnes choses. Au Havre, Ian avait moins d’attentes et a fait de belles choses aussi. » Nos Français étaient focalisés sur la
NBA – et sa manne financière, pointent nos interlocuteurs – et n’ont pas résisté au moment de sauter sur la première occasion. Si Mahinmi a sagement suivi le protocole établi par les Spurs – une saison au Havre et une dans un club d’Euroleague –, Ajinça a franchi l’Atlantique avant son plan initial. Alain Weisz : « On s’était donné deux ans avec Bouna (ndlr : N’Diaye son agent) car il avait le sentiment d’avoir une pépite entre les mains […] J’ai dit à Bouna qu’il fallait qu’Alexis joue en Euroleague, car la transition entre une bonne petite équipe de Pro A et la NBA était trop grande, il y avait trop de distance. Pourquoi n’avoir pas attendu plus ? Parce qu’il a été choisi (rires). Je pense que ce sont des décisions collégiales. Avec Bouna, ils croyaient qu’il allait pouvoir s’imposer. Et pourquoi pas ? » >>>
FICHES D’IDENTITÉ
Alexis Ajinça Né le 6 mai 1988 à Saint-Etienne (42) 2,14 m - 112 kg Drafté 20e en 2008 par Charlotte
• Matches marquants : - France : 6 points, 14 rebonds, 7 contres et 2 passes en 28 minutes contre Nancy à la Semaine des As, le 7 février 2008 - NBA : 12 points à 5/9 et 4 rebonds en 19 minutes à NewOrleans le 12 octobre 2008 • Stats NBA en carrière : 53 matches (6 titularisations) pour 2,4 points à 39% et 1,0 rebond en 6 minutes
Glenn James / Rich Obrey/NBAE via Getty Images
• Parcours : INSEP (2003-2006), Pau-Orthez (2006-2007), Hyères-Toulon (2007-2008), Charlotte (2008-2010, NBA), Dallas (2010-2011, NBA), Toronto (2011, NBA)
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Ron Turenne/NBAE via Getty Images
Alexis Ajinça a toujours voulu jouer ailier-fort, ne goûtant guère au contact physique et au jeu dos au panier.
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Joe Murphy/NBAE via Getty Images
Ian Mahinmi est un pivot besogneux, jouant plus au sol, ne craignant pas le contact..
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Glenn James/NBAE via Getty Images
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FICHES D’IDENTITÉ
Ian Mahinmi Né le 5 novembre 1986 à Rouen (76)
“Avoir autant investi sur des joueurs de grands gabarits comme ça… Qu’est-ce qu’ils ont fait derrière ? La NBA c’est quand même pas le Pérou pour tout le monde ”
2,06 m – 111 kg Drafté 28e en 2005 par San Antonio • Parcours : Le Havre (2002-2006), Pau-Orthez (2006-2007), San Antonio (2007-2010, NBA), Dallas (2010-2011, NBA)
Lucien Legrand
• Matchs marquants : - France : 21 points à 7/11 aux tirs et 7/9 aux lancers, 11 rebonds et 7 fautes provoquées en 35 minutes le 15 janvier 2005 contre Bourg - NBA : 17 points à 6/6 aux tirs et 5/6 aux lancers et 6 rebonds en 21 minutes à Memphis le 15 janvier 2011 • Stats NBA (carrière) : 65 matches (0 titularisation) pour 3,6 points à 60% et 1,9 rebond en 7 minutes
>>>
Le gentil, le décevant, le blessé
Aux États-Unis, les doux rêves se sont rapidement évaporés. Petro a déjà été aligné 120 fois dans un cinq majeur NBA mais il n’a jamais su saisir sa chance, ni aligner de belles performances, se contentant d’un statut de remplaçant, peu conforme à ses espérances précoces. Et ce malgré une concurrence largement moins talentueuse mais infiniment plus combative lors de ses trois années et demie à Seattle (Nick Collison, Reggie Evans, Danny Fortson, Vitaly Potapenko, Robert Swift, Chris Wilcox). « Il ne sait pas se mettre un plancher sous lequel il ne doit pas descendre », regrette Richard Billant.
Ses déboires sont-ils uniquement dûs à cette irrégularité maladive ? Billant poursuit : « Il ne faut pas arriver en NBA et attendre que ça se passe. Ils disent toujours qu’il faut être au bon endroit, au bon moment, il y a aussi une part de chance. On pouvait se dire ça au début, mais il a évolué dans différents clubs, différentes structures, avec différents coaches, différentes approches, donc on ne peut plus se reporter aux autres. Il faut qu’il sache faire preuve de maturité, qu’il se prenne en main. S’il décide de faire les bonnes choses, il va gagner du temps de jeu. » Ce qui n’est pas le cas, malgré la faiblesse intérieure des Nets. Petro ne bouscule pas la hiérarchie, semblant attendre la blessure de Brook Lopez ou une intervention divine.
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“Alexis est attiré par le jeu de nowitzki ou de garnett, mais il n’a pas les mêmes qualités techniques et physiques”
À Charlotte, Ajinça a également connu un effectif chétif dans la peinture. Hélas, il s’est prestement attiré le courroux de Larry Brown qui, pourtant, désirait l’installer au poste d’ailierfort qu’Alexis convoitait. « Derrière Boris (Diaw), il peut jouer power forward », pointait le technicien des Bobcats dans la presse américaine en 2009. « Il y a des minutes à prendre. Je pense qu’il sait ce qu’il doit faire et sans doute qu’il en a le talent. Mais à un moment, il faut qu’il écoute les entraîneurs. Sinon, c’est direction D-League comme l’an passé. » Moralité ? Ajinça finit la saison en ligue de développement. Avant d’atterrir au bout du banc de Dallas, puis de Toronto. Depuis ses débuts, le problème n’a pas évolué. « Alexis, c’est un gentil. Alors qu’un pivot ne peut pas jouer s’il est gentil. En NBA, ce n’est pas possible… », décrypte Alain Weisz. Vincent Masingue surenchérit : « Il n’avait pas cette dureté, cette exigence, cet esprit de compétition que peuvent avoir des joueurs ayant réussi en NBA. Ce n’est pas un requin. Faut être affamé pour réussir dans ce monde de requins (rires). Il est sur le terrain, il fait deux trois trucs, il s’amuse, voilà… » À l’inverse, Mahinmi a évolué chez deux équipes texanes surarmées, avec des stars (Duncan, Nowitzki), des indispensables rouages (Blair, Chandler) et des vétérans aguerris à la conquête d’un titre (McDyess, Horry). Sans compter une grave blessure à la cheville droite, l’écartant des parquets en 2008-2009. « Sans ses blessures, il serait depuis longtemps un bon joueur en NBA. Je crois qu’il démarre maintenant, à bientôt 25 ans, une vraie carrière NBA, en laissant les blessures derrière lui », estime Christian Monschau. Thierry Rupert est également séduit par sa rentabilité sur le peu de temps de jeu dont il a disposé : « Dès que Dirk était blessé, il a répondu présent. Dans une équipe un peu moins forte, je suis persuadé qu’il peut répondre présent. » Néanmoins, à l’instar de ses compagnons d’exil, Mahinmi souffre d’un bagage technique limité. La sempiternelle rengaine du « ils n’étaient pas prêts » revient dans la bouche de chaque interlocuteur. « Aujourd’hui, ils n’ont pas ce temps de jeu, car ils ne l’ont pas eu non plus avant. Tous les joueurs qui jouent de suite en NBA, ce sont ceux qui ont beaucoup joué en Europe », avance, peiné, Frédéric Fauthoux.
conséquent, revenir en Europe ? « Le problème du manque d’agressivité se pose en NBA, il se retrouvera aussi en Europe », prévient Weisz. Devenir un joueur dominant dans la ligue paraît compliqué, voire impossible. Est-ce déjà trop tard ? « Pour être un joueur majeur, oui. Pour avoir un rôle d’appoint, comme Johan Petro à New Jersey, dix, quinze minutes, avec leur gabarit, non », croit Frédéric Fauthoux. Si Richard Billant se veut encore optimiste pour Ajinça, il devra immédiatement « passer à la concentration, mettre de l’intensité tous les jours, dans tous les entraînements. » Néanmoins, il n’existe aucune certitude quant à son avenir et à son changement de mentalité. Pareil pour Petro, qui passe lui aussi à côté d’une prestigieuse carrière, selon Lucien Legrand : « Avoir autant investi sur des joueurs de grands gabarits comme ça… Ils devraient être performants. Qu’est-ce qu’ils ont fait derrière ? Qu’est-ce qu’ils font ? La NBA, c’est quand même pas le Pérou pour tout le monde ». Ni l’Eldorado rêvé plus jeune. l
Vincent Masingue
Dwane Casey
l’air détaché mais il bosse. Alexis a plus de talent que Ian, oui, mais l’avantage qu’a Ian sur Alexis c’est que, dès que vous le mettez sur le terrain, il est prêt à jouer. On n’a pas besoin de le motiver. C’est le seul reproche que je pourrais faire à Alexis, il doit faire tourner le moteur dès que l’on tourne la clé. »
(Assistant coach à Dallas)
« Surpris qu’Alexis ne soit pas en équipe de France » • « Alexis a besoin de temps. Il ne faut surtout pas perdre espoir et abandonner un joueur aussi talentueux en lui disant qu’il n’est pas dur ou je ne sais quoi encore. Il a l’arsenal pour réussir en NBA. Il est intelligent. Il a seulement 22 ans, c’est comme s’il sortait de l’université. Mais je peux comprendre que les gens attendent plus de lui car il est tellement talentueux. Il va pouvoir grandir à Toronto. Si je coachais une jeune équipe, je le prendrais sans hésiter. J’étais surpris qu’il ne soit pas en équipe nationale. Il y a quatre intérieurs meilleurs que lui en France ? J’aimerais les voir car, pour moi, il aurait mérité d’être sélectionné. » « En France, les gens sont impatients avec Alexis ? Ce n’est pas juste, les gens veulent toujours plus, toujours plus. Mais ce joueur a besoin de temps, je me répète, et qu’on lui apprenne le jeu. Et surtout, il doit jouer. Je ne critique pas l’équipe de France mais il doit se voir donner sa chance, je vois mal comment cela peut aider la France dans le futur s’il ne joue pas. » « C’est un travailleur, un gros travailleur. Il a
Terry Stotts
(Assistant coach à Dallas)
« Aucun doute sur leur avenir brillant » Glenn James/NBAE via Getty Images
Lorsque certaines fondations sont oubliées, le bâtiment en souffrira toujours. « Globalement, toute la gamme basket et la technique se passe entre 16 et 22 ans. C’est là que tout le bagage, la confiance et l’aspect technico-tactique s’acquièrent », analyse Thierry Gadou à propos de Johan Petro. « À 25 ans, malheureusement, je pense que ça devient compliqué de pouvoir se référer à toutes ces données qu’on acquiert jeune. » Néanmoins, nos trois géants ne sont pas condamnés à rater leur carrière. Si la voie de Mahinmi semble plus dégagée, comme en témoignent ses récentes productions à Dallas, Ajinça et Petro vont devoir réfléchir. Le premier n’est pas en phase avec son tatouage « Great Talent Sent From God » (**). Pour réussir, il devra forcer sa nature, mûrir. « Il faut qu’il le comprenne, car il le vivra comme un échec s’il n’arrive pas à franchir cette dernière marche dans sa progression, qui est l’engagement et le don de soi, de prendre des risques, de ne pas avoir peur de l’autre. L’agressivité en somme », s’inquiète Alain Weisz. Coach W brandit le signal d’alarme : « Bien sûr qu’il y a danger pour l’avenir d’Alexis ! Maintenant, je ne pense pas que ce soit irrécupérable, mais attention danger. » Doit-il, par
CE QU’ILS EN PENSENT EN NBA
Glenn James/NBAE via Getty Images
Au boulot !
(*) Surnom donné à Ian par Tim Duncan pour souligner sa prise de volume physique. « Two Niny » est un diminutif pour « Two Ninety », c’est-à-dire 290 “livres“ (132 kilos), un poids que Ian n’atteint pourtant pas. (**) Grand talent envoyé par Dieu.
• « Je ne sais pas ce que les gens en France attendent d’eux. C’est difficile pour des jeunes joueurs d’avoir du temps de jeu. Ian travaille bien, il s’est amélioré. Alexis, je ne sais pas ce qui s’est passé à Charlotte mais il a bien travaillé chez nous. » « Le basket international et celui de la NBA sont des baskets différents. Ian et Alexis sont des joueurs complémentaires mais je ne pense pas qu’à ce stade de leur carrière ils peuvent dominer un match, aussi bien en NBA que dans le basket FIBA. Je n’ai cependant aucun doute sur le fait qu’ils aient un avenir brillant devant eux. » Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à New York
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LE CENTRE FÉDÉRAL
UN PARI SUR L’AVENIR Vétuste, dépassé, usine à perdre, ses détracteurs sont nombreux. Pourtant le Centre Fédéral s’est transformé, staff renforcé, évolution des techniques, et se complet dans son particularisme. Jouant à David contre Goliath à chaque journée de Nationale 1, misant sur un projet scolaire fort, un collectif soudé et des étés en Bleu, le CFBB parie sur ses jeunes et sur leur avenir de basketteur, rien de plus.
Hervé Bellenger / IS
Par Thomas FÉLIX
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L
1 • Directeur du pôle basket, Lucien Legrand est fier des joueurs passés par l’INSEP et dont les articles de presse ornent les murs de la salle. 2 • Se dessiner un corps d’athlète, le devoir de chaque basketteur et basketteuse. 3 • La chambre est douillette, les jeunes pousses du Centre Fédéral sont choyées au cœur du Bois de Vincennes et suivent les cours comme n’importe quel lycéen. 4 • 2,20m. Vincent Pourchot est le plus grand basketteur français de tous les temps.
Photos : Hervé Bellenger / IS
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e lieu n’a pas changé depuis des décennies, niché au cœur du bois de Vincennes, l’INSEP, l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance, accueille les jeunes sportifs en herbe pour en faire des champions. Quasi toutes les disciplines y sont représentées, collectives ou individuelles et, lorsque l’on s’y balade, on croise sûrement là la plus grande concentration de survêtements bleu-blanc-rouge floqués “France” hors compétitions internationales. On comprend bien alors l’émulation que peut procurer le lieu pour un jeune athlète accroché à ses rêves de médailles olympiques ou mondiales. Dans cet environnement, le basket y a sa place depuis bien longtemps. Relégué dans le fond du domaine, le vétuste complexe Marie-Thérèse Eyquem* accueille le Centre Fédéral du Basket-Ball dirigé par Lucien Legrand, directeur mais aussi mentor et protecteur de ses apprentis basketteurs. Des générations entières y ont écumé leurs premières paires de baskets, usé leurs premiers shorts. Mais parmi celles-ci, il y en a une qui a tout changé, celle des Tony Parker, Boris Diaw et Ronny Turiaf, des joueurs hors normes qui ont réussi à exporter leurs talents en NBA et qui sont des piliers de l’équipe de France. C’est celle qui revendique sa période de formation parisienne, c’est celle qui fait rêver. Depuis, seul Antoine Diot, ou à moindre échelle Edwin Jackson ont réussi à se hisser en équipe de France. Pire, sur les cinq dernières promotions, peu de sortants du Centre Fédéral jouent un rôle majeur en Pro A et seul Alexis Ajinça a trouvé place en NBA pour le rôle que l’on sait. Alors, le Centre Fédéral a-t-il encore les capacités de sortir de grands joueurs en 2011 ? Comment a-t-il évolué ? A-t-il la même utilité dans la formation qu’au début des années 2000 ? Trois acteurs principaux, Lucien Legrand, directeur, Jacky Commères, directeur des programmes et coach des juniors, et Richard Billant, responsable du travail technique individualisé nous ont ouvert leur porte pour défendre leur idéal de formation.
Des progrès indéniables
« La génération Parker a revalorisé nos structures, c’est le premier constat », explique Richard Billant. « Elle a donné de l’ambition à tout le monde et, aujourd’hui, les jeunes arrivent avec la volonté de réussir au plus
« Le double projet, on sait le faire jusqu’à 18 ans. Après, si les gamins n’ont pas accès au terrain… » Lucien Legrand haut niveau, c’est ce qui a changé en dix ans. » Réussir au plus haut niveau oui, mais comme l’avoue luimême Richard Billant les jeunes sont plus attirés par la NBA que par l’équipe de France. Le premier travail de l’équipe du Centre Fédéral est donc de ramener les futurs espoirs sur terre sans briser leur rêve. Pour travailler, la structure a évolué, le staff s’est renforcé pour encadrer deux générations de filles et deux de garçons. Un préparateur physique est à plein temps pour les gamins avec beaucoup de travail spécifique et Richard Billant a quitté le coaching pour pour encadrer individuellement, selon les besoins, chaque demandeur. « Richard a de la crédibilité maintenant », explique Lucien Legrand. « Il y a un énorme retour de la part des joueurs et son emploi est complet, il pourrait rester ici 24/24h, il aurait du monde tout le temps. » Plusieurs projets ont été mis en place, notamment la recherche de grands gabarits, dont Vincent Pourchot est le fer de lance avec ses 2,20 m, mais aussi un travail sur le tir, « pour faire mentir l’adage qui dit que les Français ne mettent pas un tir », sourit Richard Billant. « Mais on ne peut pas les pousser à faire des centaines et des centaines de tirs, ils ont école et on respecte nos conditions de vie. » Côté détection, le maillage fédéral dit ne pas louper grand-chose et arrive à regrouper de beaux potentiels au sein de l’écurie CFBB mais Jacky Commères avoue que le recrutement de gamins de 15 ans n’est pas une « science exacte » et que parfois il lui arrive de se tromper. « C’est compliqué car les qualités mentales et physiques évoluent tellement à cet âge-là qu’il est parfois difficile de prévoir. »
« La Nationale 1, c’est compliqué pour nous, mais c’est merveilleux et ça les forme. » Jacky Commères
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Double projet et Nationale 1
C’est le credo du Centre fédéral. Ici, on ne rentre pas pour ne faire que du basket. On rentre pour avoir un bac et vivre une aventure basket qui devrait conduire à une carrière. « C’est capital pour moi », martèle Lucien Legrand. « Ils ont tous l’ambition de devenir pro et la structure est là pour ça, mais ils sortent aussi avec le bac. On leur a donné les bases d’une vie et d’une carrière, on ne peut pas nous reprocher ça. » À côté de leur études, les juniors évoluent en troisième division sans possibilité de descente. Des gamins dans un monde d’adultes pour parfaire la formation. Entraîneur et directeur des programmes, Jacky Commères est avide de partager son expérience avec ces jeunes de N1. « À tous ceux qui nous font des reproches, je dis que mon bureau est ouvert, j’aimerais tellement que l’on
LES PROMOS
plus en plus de savoir-faire chez les 15-18 », surenchérit Jacky Commères. « Mais il faut que les jeunes aient accès au terrain ensuite et ça, ce n’est plus de notre ressort. » Leur rêve, faire de la Pro B le terrain d’expression de ces gamins. Un projet un peu fou dont personne ne veut vraiment, sait Lucien Legrand. Car pour les responsables du Centre Fédéral, le CFBB fonctionne. Pour mener un projet scolaire, partager, intégrer les équipes de France de jeunes, avoir un niveau de jeu en Nationale 1 et apprendre le métier basketteur, il n’y a pas mieux. « L’erreur est de penser que nos joueurs sortant sont des produits finis, c’est très rare », conclut Lucien Legrand. « Tous ne sont que des paris sur l’avenir. ». ●
Sur les cinq dernières promotions, voici les jeunes qui ont un rôle dans le basket professionnel.
PROMO 2006 Alexis Ajinça (Toronto Raptors, NBA), Ludovic Vaty (Orléans, Pro A), Abdoulaye M’Baye (Strasbourg, Pro A), Jessie Begarin (SaintChamond, N1), Olivier Romain (Saint-Quentin, N1)
*Théoricienne et organisatrice du sport féminin, 1913-1978
« L’erreur est de penser que nos joueurs sortant sont des produits finis. »
PROMO 2007 Antoine Diot (Le Mans, Pro A, EdF Euro’09), Edwin Jackson (ASVEL, Pro A, EdF Mondial’10), Carl Ona Embo (Poitiers, Pro A), Raphaël Wilson (Clermont, Pro B), Luc Louves (Gent, Belgique), Yohann Jacques (GET Vosges, N1)
Lucien Legrand puisse discuter du contenu des programmes. Moi, je dis qu’effectivement la N1, c’est compliqué pour nous mais c’est merveilleux, ils n’apprennent pas à perdre mais à se battre et à se remettre en question tous les weekends et c’est très complémentaire de leur formation. » En plus de batailler en N1, le Centre Fédéral joue chaque année le tournoi Euroleague contre d’autres équipes de jeunes, et ils ont fait leur preuve. « On l’a remporté l’année dernière dans l’indifférence générale » soupire Jacky Commères. Et les Français ne défendront pas leur titre cette année, battus en demi du tournoi qualificatif de Belgrade non sans avoir démérité. Alors pourquoi n’y a t-il pas plus de joueurs du Centre Fédéral chez les pros ? « Nous avons notre part d’erreurs », s’exclame Lucien Legrand. « Notamment dans la détection, on se trompe parfois. Puis pour certains que l’on garde car on n’abandonne pas un gamin dans son projet. Mais c’est surtout que nous, nous savons faire de 15 à 18 ans et après ces gamins, il faut qu’ils jouent, mais aujourd’hui qui les fait jouer ? Personne ne les met sur le terrain, le relais est mauvais. Il faut être exceptionnel pour avoir du temps de jeu. » « On a de
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PROMO 2008 Christophe Léonard (Cholet, Pro A), Alexis Tanghe (Roanne, Pro A), Frens Johwe Casseus (Antibes, Pro B)
PROMO 2009
Hervé Bellenger / IS
Evan Fournier (Poitiers, Pro A), Joffrey Lauvergne (Chalon, Pro A), Kévin Mondésir (Boulogne, Pro B), Maléla Mutuale (Paris Levallois, Pro A)
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PROMO 2010 Léo Westermann (ASVEL, Pro A)
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OLIVIA EPOUPA
LA NOUVELLE PÉPITE,
C’EST ELLE !
ON N’A SOUVENT D’YEUX QUE POUR LES GARÇONS MAIS POURTANT, LA PETITE MERVEILLE QUE LUCIEN LEGRAND ET LES TECHNICIENS DU CENTRE FÉDÉRAL COUVENT C’EST ELLE, LA JEUNE OLIVIA EPOUPA. PAS ENCORE 17 ANS, LA MENEUSE PARISIENNE EST PLEINE DE PROMESSES ET BOURRÉE DE TALENTS, PROGRAMMÉE POUR RÉUSSIR UNE GRANDE CARRIÈRE.
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ucien Legrand n’aime pas mettre en avant une de ses ouailles, le basket est un sport collectif et ce mot à un sens pour le responsable du pôle France Basket à l’INSEP. Pourtant, lorsque Chantal Jouanno, nouvelle ministre des Sports en balade dans les infrastructures de l’INSEP au cœur du bois de Vincennes, s’avance sur le parquet pour rencontrer les jeunes pousses du basket, c’est avec Olivia Epoupa que Lucien Legrand se présente. « C’est vrai », reconnaît-il un poil contrarié par la remarque. « Mais elle le mérite tellement. C’est une bonne petite qui travaille beaucoup, tant sur le plan basket que sur le plan scolaire, et puis elle a quand même été élue meilleure joueuse de l’Euro cet été et a déjà trois médailles autour du cou, ce n’est pas rien. » Olivia le mérite en effet. Dans sa deuxième année au Centre fédéral, la meneuse fait déjà saliver tant ses aptitudes sont grandes. L’été dernier, elle a littéralement marché sur l’eau dans sa catégorie d’âge. À l’Euro des moins de 16, elle revient avec la médaille de bronze et le titre de meilleure joueuse, chef de file des cadettes, elle domine dans tous les critères statistiques avec 17,9 pts, 8,0 rbds, 3,8 pds et 4,1 ints. « Elle a été ultra dominante dans sa catégorie », acquiesce Grégory Halin, son coach actuel au Centre Fédéral et en
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INVERNIZZI
APPREND... À LIRE 1,96 m, 18 ans depuis janvier dernier, Hugo Invernizzi est la dernière trouvaille du Centre Fédéral. Leader offensif des juniors évoluant en Nationale 1, il tourne à 14,3 points et affiche 36,2% à 3-pts. Invernizzi apprend donc son futur métier au cœur du bois de Boulogne grâce à la structure autour de lui. Travail individuel avec Richard Billant sur le shoot, préparation physique avec Frédéric Aubert, vidéo avec Christophe Evano et Philippe Urie, Hugo Invernizzi profite de tout avant de quitter le nid en fin de saison et commence à faire parler de lui. C’est sur ce point-là que Jacky Commère a voulu l’aider en début d’année. Bénéficiant d’un premier article dans le BasketNews N°531 présentant les dix Français à suivre pour l’année 2011, son coach a tenu à en faire une lecture commentée avec lui. « La fédération a toujours fait attention avec la communication lorsqu’elle était trop orientée sur un individu », explique Jacky Commères. « C’était son premier article élogieux, avec des choses très positives et c’est notre travail d’expliquer aux jeunes comment fonctionne la presse. Cela évite qu’il se gonfle trop la tête lorsque l’article est bon ou qu’il ne se la prenne trop lorsqu’il est mauvais. C’est une nouvelle partie de notre travail, la communication est omniprésente de nos jours et il faut en parler. »
Repères Née le 3 avril 1994, à Paris • Taille : 1,64 m • Poste : Meneuse • Clubs : Centre Fédéral (depuis 2009) • Palmarès : Médaillée d’Argent (Mondial -17 ans en 2010) Médaillée de Bronze (EuroBasket -16 ans en 2009 et en 2010) Élue MVP (EuroBasket -16 ans en 2010)
Pascal Allée / HOT SPORTS
L2 féminine cette année. « C’est pour ça que cette année lui fait du bien en jouant en senior avec nous. » Preuve de sa domination, trois semaines avant son Euro bronzée, elle était allée chercher l’argent au Mondial des moins des 17 ans. Moins dominante (8,1 pts, 4,4 rbds, 2,6 pds et 2,1 ints), elle a tout de même montré une grande maîtrise à son poste délicat qu’est la mène et, en demi-finale, elle a passé un 28 d’évaluation à des Belges médusées. Cette année, évoluant en L2 face à des seniors, Olivia poursuit son apprentissage. « Elle s’adapte à la mène dans un environnement senior plus structuré », détaille Grégory Halin. « Elle monte en puissance dans la gestion, dans la mise en place. Elle rencontre des joueuses aux profils différents avec plus de maturité et apprend les ficelles du métier. » Mais loin de se noyer, Olivia progresse, jamais mauvaise au pire moyenne, elle est toujours forte sur ses qualités d’agressivité (3,0 ints, seconde de L2) et rayonne sur le terrain avec 9,1 pts, 5,4 rbds et 2,3 pds pour 11,2 d’évaluation. « Il ne faut pas trop s’enflammer, mais Olivia a les moyens de dominer et d’être une joueuse à part », avoue son coach. « Reste qu’elle a beaucoup de progrès à faire, notamment améliorer son tir (52,1% à 2-pts, 5,3% à 3-pts) et gérer ses moments de doutes. » Après un nouvel été en bleu, Olivia enchaînera avec une nouvelle année au Centre Fédéral, sa dernière, de façon à décrocher son bac, un projet qui lui tient à cœur. Ensuite, le monde pro s’offrira à elle et on devrait rapidement entendre parler d’Olivia Epoupa, la petite princesse bleue. ●
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VINCENT MASINGUE (HYÈRES-TOULON)
Meilleur rebondeur de la ligue en 2008 (10,5 prises), Vincent Masingue est de retour aux affaires dans la raquette du HTV. Loin de la retraite, il a ressorti ses plus beaux coudes pour gober du rebond, son péché mignon. Propos recueillis par Thomas FÉLIX
Q
uel est ton geste préféré ?
Mettre un coup de coude (il rigole). Non, lever les bras après une victoire (il rigole). Et ça se travaille, pendant 40 minutes, il faut mettre des brins, choper des rebonds et ne rien lâcher. Après, seulement, tu peux aller boire une bière, c’est le geste le plus technique.
Comment as-tu travaillé cet acharnement pour le rebond ?
Il faut vouloir la balle plus que l’autre, et moi j’ai toujours été un vaillant, avec une agressivité naturelle. Mais, c’est surtout avec l’expérience que tu deviens très bon. Ce qui se travaille, c’est la lecture des trajectoires, le sens du placement, des choses que tu bosses parce que, justement, tu emmagasines de l’expérience.
Tu as en tête un exercice spécifique ?
Oui, à Levallois, on bossait l’agressivité grâce à « la cage aux lions ». En fait, on se mettait à trois sous le panier pendant qu’un quatrième shootait, le but étant d’attraper le rebond et de devoir marquer le panier dans la foulée. Le premier à cinq avait gagné et crois-moi, il y avait bagarre (il rigole).
Comment travaille-t-on la lecture de trajectoire ?
Il faut savoir que lorsqu’un tir part, tu as deux chances sur trois qu’il rebondisse à l’opposé du shooteur. Ensuite, il faut juger si le tir est court ou long. Court, il devrait retomber plus sur le côté, long il peut repartir plus rapidement en dehors de la raquette. L’expérience est primordiale, pour le placement mais aussi pour la prise de position par rapport à l’adversaire. Ne pas trop se faire remarquer, on peut être plus loin du cercle et arriver lancé par exemple. C’est un art en fait.
Tu l’aimes ce rebond ?
Oui, parce que cela me correspond. Le rebond est essentiel dans le basket, souvent une équipe qui domine le rebond va remporter le match. Un rebond offensif, c’est très précieux, comme une petite main au bon endroit au bon moment pour la claquette.
Offensif ou défensif ?
Peu importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse !
Il y a du respect entre rebondeurs ?
Il y a toujours un petit défi, c’est un challenge à chaque fois. Avant, c’était un poste réservé aux gros postes 5 étrangers, là, chez les Français, il y a Dounia Issa qui a fait sa place, et d’autres comme Luca Vebobe cette année. C’est bien que cela change un peu.
Qui est le meilleur en Pro A ?
C’est moi, il n’y a pas photo (il rigole). Non, le meilleur je ne sais pas, mais nous, on est parmi les meilleurs au rebond offensif et c’est important.
Qu’aurais-tu aimé savoir faire ?
Être meneur de jeu ! Si j’avais eu un corps de dimension normale, cela m’aurait plu. C’est le chef de bande, c’est celui qui commande, ça doit être sympa, c’est le poste le plus riche tactiquement.
À l’inverse, celui qui ne t’a jamais attiré ?
Hervé Bellenger / IS
Le dribble, je ne l’ai jamais vraiment travaillé et je crois que cela se voit un peu (il rigole). l
R I O L U O V T U A « IL F S LA BALLE PLU QUE L’AUTRE »
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Reportage Inside
Les Tango de Bourges par Endy Miyem
C’est un reportage tout à fait spécial que nous vous faisons découvrir puisque les photos ont été réalisées essentiellement par l’internationale Endy Miyem. À l’occasion d’un déplacement à Calais, c’est une vraie plongée dans l’intimité des filles du Bourges Basket, l’une des meilleures équipes d’Europe. Photos de Endy MIYEM avec la participation de Emmeline NDONGUE Coordination : Jean-François MOLLIÈRE
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Bus-couchettes
Arrêt sur l’autoroute
• « On est parti de Bourges à 10h. C’est la pause de midi avec Jennifer (Digbeu )au premier plan et Emmeline (Ndongue). »
Auto-portrait
• « Les filles n’arrêtaient pas de me dire « tu n’es jamais sur les photos ! » puisque c’est moi qui les prenais toutes. J’étais toute seule dans ma chambre à ce moment-là. Je me suis dit « je vais me prendre comme ça, elles seront contentes. »
• « C’est un grand bus qui fait couchettes, c’est confortable, top, et on n’a pas à se plaindre visà-vis des filles qui voyagent en mini-bus. Ici, c’est Pao (Salagnac) en plein travail, tout en écoutant de la musique en même temps. Elle fait une prépa pour devenir instit. »
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Shopping
• « Voici Ilona (Burgrova) qui essaye une espèce de nuisette. Elle a pris la première qui passait, c’est peut-être un peu petit pour elle ! (Ilona mesure 1,96 m). Une fois arrivées à Calais, c’est une sorte de tradition, on s’arrête toujours dans un grand centre commercial pour faire un peu de shopping. »
Catherine Joens et son MacBook Air
• « La plupart d’entre nous amènent leur ordinateur en déplacement, pour les films, les séries, les mails, aller sur Facebook. Presque indispensable. Cathy suit des études par correspondance de diététicienne, Maja (Miljkovic) en marketing-management, Emmeline (Ndongue) et moi en communication. »
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Haleine fraîche
• « Stella (Kaltsidou). Le matin du jour du match. On est parti le mardi de Bourges, on est arrivées sur Calais vers 18h. On dort à l’hôtel. On a un petit entraînement le matin et on joue le soir. On repart juste après le match. »
Doudou
• « Pao avec son Doudou. Elle m’a sorti un nom assez bizarre et franchement, je ne m’en rappelle plus. C’est Bourriquet… »
Qui est-ce ?
• « Emmeline surprise que j’arrive dans la salle de bains ! »
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Strapping
• « Maja avec Noëlle Matichard, la kiné, mais j’ai coupé son visage. Le strapping avant le match. Maja a tendance à se tordre les chevilles, donc elle se strappe. Cathy et Stella aussi. Certaines tout le temps, d’autres quand elles viennent de se faire une petite entorse. Je me strappe le doigt car j’ai été blessée l’année dernière et j’ai toujours mal. »
Stella sous la douche • « Je lui ai dit que « je sentais », que j’avais de l’inspiration. Je lui ai dit « ne bouge plus ! Ne bouge plus ! »
Scène de vestiaires
• « Juste après le briefing ! J’ai pris mon rôle très à cœur… Le coach (Pierre Vincent) m’a vue prendre mon appareil photo, je l’ai vite rangé et je l’ai ressorti un peu après. Voilà. »
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Toutes ensemble
• « Au Cujas à Bourges. On y va de temps en temps pour prendre un petit chocolat, un café liégeois. Un endroit sympa comme l’Euro Café où on aime se retrouver toutes ensemble après les matches. Notre équipe s’entend vraiment bien et on rigole beaucoup. »
Emmeline et l’auteure
• « Au Pass é Va, la buvette de la salle, le Prado, à Bourges. C’est là où vont les supporters après le match. »
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1987. Au cours d’une douce nuit athénienne, la Grèce de Nick Galis devient championne d’Europe en terrassant l’URSS en finale.
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NICK GALIS, LE DIEU GREC
À JAMAIS UNE ÉNIGME Vous l’auriez croisé dans la rue, vous ne l’auriez même pas remarqué. Vous l’auriez croisé sur un terrain, vous n’auriez vu que lui. Ainsi était Nick Galis, peut-être le plus fort scoreur jamais vu en Europe. Un diable, au physique étrange et au jeu inclassable, qui a collé des cartons mémorables aux meilleures équipes du monde, et qui a fait triompher la Grèce et l’Aris Salonique dans les années 80. Un mythe absolu, autour duquel plane une odeur de soufre. Par Fabien FRICONNET
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S’il y avait une ouverture dans la défense, il la trouvait ; s’il n’y en avait pas, il l’inventait.
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9 septembre 1994. L’entraîneur du Panathinaikos, Kostas Politis, celui-là même qui conduisit la Grèce au titre de championne d’Europe 1987, décide de ne pas inclure l’icône Nick Galis dans son cinq de départ, pour un match contre Ampelokipi, modeste équipe d’un quartier d’Athènes. Vexé, Nikos quitte le banc, quitte la salle, quitte le basket. Pour lui, c’est terminé. À 37 ans, il n’est pourtant pas fini. La saison précédente, 1993-94 donc, il était encore le meilleur marqueur de l’Euroleague (23,8 points) devant
Michael Young, Zarko Paspalj, Predrag Danilovic, Arvydas Sabonis, etc. Il était aussi le… meilleur passeur de la compétition (4,7) ! Il aurait sans aucun doute pu dévaster les meilleures défenses européennes pendant encore deux ou trois ans. Car il n’y avait pas de limite à ce que pouvait faire “Nick the Gangster“. Un phénomène. Et, sans doute pour toujours, une énigme. Pendant quinze ans, « Nick the Greek » aura effrayé tous les meilleurs défenseurs européens. Grands, petits, rapides, costauds, méchants, malins, ils ont tous tenté leur chance. En individuel, en aide, en second rideau. Rien à faire. Certains l’ont ralenti, un peu, par moments, vaguement ; son équipe n’a pas tout gagné – à commencer par l’Euroleague, qui s’est toujours refusée à lui – ; mais personne ne l’a arrêté. « Je n’aurais jamais pensé qu’un joueur pourrait, à lui seul, battre l’URSS. » (Sergei Belov, URSS) « Ce que Galis nous a fait ce soir, même les Celtics ne nous l’avaient pas fait. » (Bob McAdoo, Milan, ex Lakers) « Ce que Galis a fait ce soir, il n’y a que deux ou trois joueurs au monde qui auraient pu le faire. » (Audie Norris, Barcelone). Drazen Petrovic : « J’adorerais jouer avec Nick Galis. Je lui donnerais des ballons et il les mettrait dans le cercle. » Arvydas Sabonis : « J’ai le sentiment que quand Galis a décidé de marquer un panier, il n’y a rien à faire pour l’en empêcher. »
Drafté par les Celtics
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Galis était incomparable, au sens premier du terme. On a beau se creuser la tête, on est incapable de trouver un joueur, passé ou présent, européen ou américain, dont le jeu s’apparenterait au sien. Ce joueur-là devrait être petit – Galis plafonnait à un généreux 1,83 m –, rapide sans donner le sentiment de l’être, rond mais afûté, incroyablement aérien tout en donnant l’impression de posséder la détente d’un vétéran du dimanche matin ; capable de marquer 40 points sans tenter un tir à plus de cinq mètres, capable de finir en “triple pump“ sur la tête de pivots de 2,10 m sans toutefois être en mesure de toucher le cercle, capable de jouer tous les ballons pour lui mais de quand même finir à 6-8 passes décisives, capable de faire oublier ses limites défensives. En attaque, Galis c’était Michael Jordan avec le physique de Monsieur tout le monde. Galis n’était pas glamour… Mais 45 points collés au Barça, pour s’imposer in extremis au Palau Blaugrana avec l’Aris Salonique, ça a quand même un petit quelque chose de glamour. “Le Gangster“ adorait plus que tout prendre du champ, attaquer son défenseur en un-contre-un, puis enchaîner un reverse à droite ou à gauche pour mettre la défense au abois, puis un second reverse pour enrouler l’adversaire venu en aide ou le big man qui se présentait, puis finir par un petit shoot, de face ou contre la planche, après avoir laissé le contreur redescendre. Panier. Dribbles saccadés, feintes de tête, feintes de corps, changements de direction, changements de rythme, prise de contact avec le défenseur. Panier. Fautes provoquées, distribuées complaisamment par un corps arbitral naïf – ou pire, complice, mais c’est une autre histoire. Panier et lancer. S’il y avait une ouverture dans la défense, il la trouvait ; s’il n’y en avait pas, il l’inventait.
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Déjà, tout petit, Galis était petit, mais il massacrait tout le monde. Fils d’immigrés grecs installés aux États-Unis, “Nikos Georgalis“ est né le 23 juillet 1957 à Union City, dans le New Jersey et, après avoir pratiqué la boxe, est devenu une terreur au basket. Lors de sa saison senior avec l’université de Seton Hall (1978-79), il est le troisième meilleur marqueur de NCAA (27,5 points) derrière un certain Lawrence Butler et… Larry Bird ; et colle 48 points à la fac de Santa Clara. Il est drafté par les Boston Celtics à la 68e place. Mal conseillé, blessé, il ne trouve pas sa place en NBA. La suite de sa carrière démontrera qu’il avait largement les moyens de s’y imposer.
Galis-Yannakis, la rencontre fait des étincelles
Il signe alors avec l’Aris Salonique, qui restera à tout jamais le club de son cœur. Dès sa première saison, il dévaste la ligue grecque. Il tourne à une improbable moyenne de 43,9 points par match. Avec leur phénomène, les Jaune et Noir, imprenables dans leur forge de l’Alexandrion, une véritable centrifugeuse, deviennent “L’Empire“. L’Aris remportera ainsi le titre grec en 1983 puis, sans discontinuer, de 1985 à 1991. Trois saisons durant, ils resteront invaincus sur le sol grec, enchaînant 80 matches sans défaites. Nick Galis, lui, sera couronné meilleur marqueur de l’ESAKE onze fois. En 1981, contre la petite équipe d’Ionikos Nikaias, “Le Gangster“ pousse à 62 points. Il faut ça car, en face, un jeune meneur de 22 ans a pris feu. Panagiotis Yannakis, c’est de lui
dont il s’agit, monte à 73 points. L’Aris arrachera Yannakis en 1984, pour bâtir l’un des plus formidables duos d’arrières vus en Europe. Avec ces deux-là, l’Aris et l’équipe nationale vont écumer le continent du Nord au Sud et accumuler les butins. Déjà, en 1981, Galis a montré de quoi il était capable hors des frontières. Lors d’un match de coupe Korac, il passe 57 points à Venise. En 1983, il est – déjà – le meilleur marqueur de l’Euro, disputé en France, avec 33,0 points. Il récidivera en 1987, 89 et 91. Mais aussi au Mondial 1986 (33,0 points), où il enfournera 53 points contre le Panama. Au fil des années, la Pologne en prendra 52, la Chine 49, etc. On dit même que la Grèce aurait affronté le North Carolina de Michael Jordan en 1983 et que “The Greek“ aurait collé 50 points à Michael Jordan.
Nikos Galis avec Panagiotis Yannakis (à gauche) médaillés d’argent à l’EuroBasket 89.
45 points contre l’URSS
Le summum, pour la Grèce, est atteint en 1987. L’Euro est organisé à Athènes. La Grèce n’est pas une équipe “médaillable“. Mais elle est magique. Elle est portée. Par les arbitres, par la grâce, par Nick Galis. En ouverture, il mitraille la Roumanie : 44 points. Deuxième match, contre la belle Yougoslavie ? 44 encore ! Dernier match de poule pour se qualifier en quart de finale ? La Grèce doit battre… la France. Galis marque 34 points, les Bleus passent à la trappe, l’histoire est en marche. En quart de finale, l’Italie est à genou devant Galis et ses 39 points. En demi-finale, la Yougoslavie lâche (77-81), “Le Gangster“ émarge à 30 points. Contre toute attente, la
En 1987, la Grèce est portée. Par les arbitres, par la grâce, par Nick Galis.
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En 1994, avec le Pana, face au CSP de Danny Young en EuroLeague.
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Grèce est en finale de son Euro. Le pays vit au rythme de son équipe nationale. Le basket a explosé pour de bon. Dans une atmosphère d’extase apocalyptique, la terrible URSS se dresse. Il y a une prolongation. Il y a deux lancers-francs venus de nulle part du grand maçon Argiris Kambouris, livide. Il y a Nick Galis. Quarante points. Oui, quarante. L’URSS plie puis rompt, son dernier tir attrape la tranche du panier, le buzzer est inaudible (101-103). Le pays chavire. Galis est un Dieu vivant. En tout et pour tout, il n’est sorti du terrain qu’une seule fois (3 minutes et 43 secondes), lors du match d’ouverture, ce qui lui octroie, par la grâce d’une prolongation en finale, un temps de jeu moyen supérieur à 40 minutes. Il a marqué 37 points par match. Deux ans plus tard, à Zagreb, la magie opère encore. En demi-finale de l’Euro, Galis marque 45 points contre l’URSS, pour une victoire 81 à 80. C’est mirobolant. Mais en finale,
Lors des retrouvailles avec l’Aris : 13/13 aux tirs et 19 passes décisives. contre la génération magique des Petrovic, Kukoc, Divac, Radja, Paspalj et compagnie, qui évolue à domicile qui plus est, la Grèce est balayée, surclassée, remise à sa juste place.
Avec l’Aris, l’équipe qui fait vibrer tout un pays, Nikos, on l’a dit, ne remporte pas la “Coupe des Champions“, l’ancêtre de l’Euroleague, malgré trois voyages consécutifs au Final Four (1988, 89, 90), achevés en demi-finale. Pourtant, Galis multiplie les prouesses. Contre le Milan champion d’Europe en 1987 : 50 points. Contre Barcelone, 45 ; contre le Maccabi 44. En 1990, contre les Finlandais d’Uusikaupunki, il varie les plaisirs : 23 passes décisives. En 1992, le propriétaire de l’Aris ne veut pas renouveler le contrat de l’idole. Le club phare du pays a perdu sa couronne – qu’il n’a toujours pas, à ce jour, retrouvée – et va entrer en hibernation. Galis est dévasté. Il voulait rester. Mais il part pour le Panathinaikos, puissance montante. Lors du premier match des retrouvailles contre l’Aris, Galis sert un chef d’œuvre : 13/13 aux tirs et 19 passes décisives. En 1994, il sort Limoges en quart de finale de l’Euroleague mais, là encore, l’aventure s’arrête dès la demi-finale du Final Four. Galis joue ses derniers matches, il ne le sait pas encore. Depuis, il n’a jamais vraiment replongé dans le basket, malgré les rumeurs de reprise de l’Aris qui reviennent régulièrement, comme un fantasme. Il dirige des camps de basket extrêmement populaires puisqu’ils attirent plus de 3.000 jeunes chaque été. Il a également été le dernier porteur de la flamme olympique lors des Jeux d’Athènes en 2004. Car personne n’a oublié le petit bonhomme du New Jersey, qui a contribué à placer la Grèce sur la carte de l’Europe du basket… l
Pascal Allée / Hot Sports
3.000 enfants dans ses camps
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LE SCANDALE DE SA NATIONALITÉ
CÔTÉ SOMBRE…
l Si Galis était quasiment une divinité dans « son » pays, il ne jouissait pas, hors des frontières, du même prestige. Les adversaires le craignaient, certes, mais planait autour de lui un parfum de scandale. D’abord parce qu’il était probablement le joueur le plus « protégé » que l’on ait jamais vu en Europe, se voyant attribuer des ribambelles de lancers-francs au moindre semblant de contact, faisant régulièrement ressurgir les rumeurs de corruption ; mais aussi parce que, dès l’origine, sa venue en Grèce et son intégration en équipe nationale ont été rendues possibles par un mensonge.
Maxi révèle le pot aux roses
Nikos Galis, pour la FIBA – et jusqu’en 1988 – était un « Grec né en Grèce ». Alors que Nick l’Américain était né dans le New Jersey. Il était donc naturalisé, ce qui aurait dû changer son statut. « On m’avait dit qu’il était né en Grèce », confessait Borislav Stankovic, le puissant et historique Secrétaire général de la FIBA, à Pascal Legendre, dans Maxi-Basket, en février 1988. « [Si quelqu’un avait porté réclamation], nous aurions ouvert une enquête. C’est clair, il aurait été évincé de l’équipe nationale », poursuivait M. Stankovic. « On peut toujours tricher. On n’a pas Interpol à notre disposition. C’est seulement lorsqu’il y a réclamation ou que la presse indique un cas comme ça que l’on peut réagir. » De fait, un an plus tard, Maxi-Basket, toujours par la plume de Pascal Legendre, révélait que « Jon » Korfas, le meneur de la Grèce, était en réalité « John » Korfas, et qu’il était américain – une pratique très courante de Salonique à Athènes. La FFBB posa alors réclamation, Korfas fut privé d’Euro 1989 et c’est sans lui que la Grèce battit… la France et obtint une médaille d’argent. Galis l’intouchable, lui, jouissait toujours de son immunité.
F.F.
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DAN S L’UŒTIL S DES SCO
LE GRAND NIKOLA Au moment de lui accorder la nationalité ibérique, l’Espagne ne s’est sûrement pas trompée. Nikola Mirotic, intérieur shooteur d’origine monténégrine, a du talent à revendre. Il a commencé cette saison à le prouver à l’Europe entière, comme si de rien n’était, à 20 ans. Par Yann CASSEVILLE
Q
uand l’Espagne s’empresse de donner la nationalité ibérique à un jeune basketteur parce qu’il « pourrait être important pour le futur de l’équipe nationale », c’est sûrement que le garçon a du basket plein les mains. Quand Ettore Messina loue l’investissement de son protégé qui vient de faire -2 d’éval contre Malaga pour son baptême du feu en Euroleague – « Mirotic a travaillé très dur depuis quelques temps. Il a joué quelques minutes aujourd’hui, il semblait à l’aise » –, c’est sûrement que le garçon a aussi une tête bien faite. Le parcours de Nikola Mirotic pourrait s’apparenter à l’étrange histoire de Benjamin Button, du moins au début. Le Monténégrin devenu espagnol en mai dernier n’est pas vieux avant l’âge, mais le gamin joue comme s’il avait une carrière pleine derrière lui. Un basket propre, intelligent, aux antipodes de ce que les fougues de la jeunesse offrent d’ordinaire, entre indécision et envie de trop bien faire. Au Hoop Summit 2010, les observateurs ont été bluffés par sa maturité. « Il a montré le bon sens d’un vétéran », peut-on lire dans un scouting report. « Son année dans la très compétitive LEB Oro lui a beaucoup servi. » En 2009-10, le Real a eu le nez creux en prêtant son intérieur à Palencio pour qu’il s’aguerrisse en 2e division espagnole (8,0 pts et 4,6 rbds). L’expérience porte ses fruits aujourd’hui.
à Jorge Garbajosa. Immédiatement, Mirotic se voit confier davantage de responsabilités, et donc de temps de jeu, au point de tripler ses stats : 11,7 points et 4,8 rebonds en 21 minutes sur les onze derniers matches d’ACB !
Il fête son anniversaire en tapant Valencia Aujourd’hui, Nikola a réussi à se faire une place de choix dans le copieux effectif madrilène. « Je veux juste montrer que je peux faire certaines choses pour l’équipe. Je suis très reconnaissant envers Messina pour me donner cette chance. Je me sens en confiance. » Cette confiance justement, coach Ettore ne l’accorde jamais facilement. « Nous savons qu’il peut jouer pour le Real », commente le technicien. « Je crois que Mirotic a gagné la confiance de ses coéquipiers avec ses performances. C’est le plus important pour moi. J’ai toujours dit que chaque jeune joueur que je coache doit gagner la confiance de ses coéquipiers avant de gagner la mienne. » Mirotic commence à dérouler son basket, et ce même en dehors des frontières espagnoles. Au Top 16, il a signé 16 points à 6/7 (4/4 à 3-pts) et 4 rebonds pour 24 d’éval à Sienne… en 17 minutes ! Puis 12 points et 5 rebonds contre Efes Pilsen la semaine suivante. « C’est l’homme du moment ! », s’extasiait Javier Goncedo, spécialiste de l’Euroleague, au moment de prodiguer ses conseils aux amateurs de Fantasy League. Alors que Nikola n’a que 20 ans. D’ailleurs, ses 20 bougies, il les a soufflées lors de la Coupe du Roi, jour de quart de finale contre Gran Canaria. Le lendemain, quand les jeunes de son âge ont la caboche dans le brouillard après avoir trop fêté leur anniversaire, lui avait la tête dans les nuages après avoir été le sauveur du Real en demi-finale contre Valencia où il s’est offert son propre cadeau : 18 points. La dernière marche, le Barça, était trop haute pour Madrid, mais Mirotic n’a pas démérité (8 pts et 3 rbds en 20 min). Dès lors, quel avenir imaginer pour celui que le Real, sur son site, présente comme « le 4 du futur » ? Son nom apparaît dans plusieurs mock drafts pour juin prochain, au 2e tour. Mirotic aurait sûrement tout intérêt à rester dans son cocon madrilène pour exploser complètement, d’autant que son manque de vitesse et d’explosivité serait un handicap outre-Atlantique. D’ailleurs, à le regarder jouer, père tranquille, défenseur efficace sur l’homme, appliqué à poser ses écrans, dégainant avec facilité à 3-pts – faculté qui, avec ses 2,08 m, fera peutêtre de lui un joueur diabolique –, on l’imagine beaucoup plus s’épanouir dans le contexte de l’Euroleague, comme un vrai bon joueur. Un très bon joueur. l
« Il a gagné la confiance de ses coéquipiers. C’est le plus important pour moi. »
Liga ACB
Ettore Messina
Un match à 84 d’éval
Repères Né le 11 février 1991 à Podgorica (Monténégro) • Monténégrin naturalisé espagnol • Taille : 2,08 m • Poste : ailier-fort • Club : Palencia (2008-09, LEB Oro), Real Madrid (2010-…) • Palmarès : Médaillé de Bronze à l’Euro U20 2010 avec l’Espagne Hoop Summit 2010 : 14 pts et 7 rbds
• Stats en ACB’11 (après 21 journées) : 7,6 pts à 60,0% (dont 43,8% à 3-pts), 3,3 rbds pour 9,4 d’éval en 15 min
• Stats Euroleague’11 (après 14 journées) : 6,4 pts à 54,2% (dont 37,5% à 3-pts), 2,6 rbds pour 7,3 d’éval en 12 min
Mirotic est une pépite. Arrivé à Madrid en 2006 après avoir été formé dans sa ville natale de Podgorica, il prend feu à l’hiver 2009. Au cours d’un tournoi junior, opposé au FMZ Zeleznik, il emporte tout sur son passage. 35 points à 100%, 23 rebonds, 9 interceptions et 6 contres : 84 d’évaluation ! La note finale a sûrement été embellie, l’interressé reconnaissant avoir raté quelques shoots, mais l’histoire était lancée. Et l’histoire, 84 d’éval ou pas, retient que Nikola est de la race des attaquants. L’été dernier, les Français ont payé pour le savoir à l’Euro U20, où Mirotic, en phase de poule, a passé 30 points à 9/11 (plus 12 rebonds) à la défense des Bleuets. La France prendra sa revanche en demi et l’Espagne finira 3e, avec une sélection dans l’équipe type pour Mirotic (15,3 pts et 6,8 rbds). En septembre dernier, après son apprentissage à Palencio et son été en sélection, Nikola retrouve le Real. Il entre dans la maison blanche (il n’avait quasiment pas joué en 200809) à pas feutrés : 8 minutes de jeu en moyenne (3,0 pts et 1,5 rbd) sur les huit premiers matches. Il n’attend qu’un coup de pouce. Madrid lui offre sa chance en indiquant la sortie
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Oscar del Pozo/EB via Getty Images
NIKOLA MIROTIC (REAL MADRID)
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JUAN CARLOS NAVARRO
LA BOMBE HUMAINE Il a le physique de Monsieur tout le monde. Des mains trop petites pour tenir un ballon, une détente proche du néant et une musculature de cadet première année. C’est aussi un simulateur de première qui passe son temps à se jeter par terre et à gémir auprès des arbitres à la moindre occasion. À part ça, Juan Carlos Navarro est aussi le meilleur arrière d’Europe.
Jean-François Mollière
Par Florent de LAMBERTERIE
PORTRAIT • maxi-basket 91
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« Il a inventé une manière de jouer au basket »
Votre ticket, s’il vous plaît. » L’anecdote est savoureuse. En novembre 2006, notre collègue Laurent Sallard part à la rencontre de Navarro, chez lui, à Barcelone. Le joueur a beau être champion du monde en titre et enflammer les travées du Palau Blaugrana chaque soir de match, le portier du musée du Barça le prend pour un touriste lambda. Il faut dire aussi qu’au premier abord, difficile d’imaginer que cette grande tige fluette (1,91 m pour 79 kilos) à la barbe perpétuellement naissante est la terreur des parquets qui a mis à genoux les meilleures défenses d’Europe. Un physique atypique pour un joueur qui l’est tout autant. « On peut dire qu’il a inventé une manière de jouer au basket », avance Paco Torres, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Gigantes del Basket, référence espagnole en matière de balle orange. « Il a une mobilité extraordinaire, avec une qualité de main qui fait de lui l’un des joueurs les plus rapides balle en main. Et puis sa “bomba”, comme on l’appelle ici, est un tir qu’on ne voyait pas avant lui alors qu’aujourd’hui en Espagne, tous les jeunes de 12, 13 ans que tu vois jouer essaient de tirer des “bombas”, comme Navarro. »
« Bomba Navarro »
Harry How/Getty Images
La bomba, comme disent les Espagnols, c’est ce tir si particulier que les Américains appellent le tear drop et dont Navarro s’est fait sien. Une pénétration dans la raquette,
un dernier appui qui propulse le corps vers l’arrière et une main droite qui monte à la verticale avant de redescendre tout aussi soudainement, telle une catapulte propulsant le ballon loin dans les airs, au-dessus des bras adverses, pour retomber inexorablement au cœur du panier. Un geste que Navarro a maîtrisé bien avant que Tony Parker ne le popularise en NBA. « La première fois que je l’ai vu jouer, il était cadet, vers 15 ans, et il le faisait déjà », se souvient Paco Torres. « Je lui ai déjà demandé d’où venait ce shoot et il m’a répondu qu’il ne le savait pas vraiment, c’était naturel. Comme il a des petites mains pour sa taille, il n’arrive pas à tenir le ballon et c’est une façon pour lui de lancer la balle en pénétration. » Un rituel qui prend racine dans la maison familiale, à Sant Feliu de Llobregat, à une quinzaine de kilomètres de Barcelone. C’est là, sur le panier du jardin que Juan Carlos apprendra à attaquer des adversaires plus grands que lui, en l’occurrence ses deux grands frères, Ricardo et Justo. Les aînés entraîneront ensuite le petit frère au club de basket local, à l’âge de huit ans. Quatre ans plus tard, « Juanca » se fait remarquer et intègre la pouponnière du Barça. Au sein de la jeune classe catalane, Navarro apprend le métier et avec lui, son équipe restera invaincue pendant trois ans. Des perfs qui ne passeront pas inaperçues. Si bien que le
En haut : en train d’exécuter son fameux teardrop labellisé. Cicontre devant DeRon Williams lors de la finale des J.O. de Pékin.
Ales Fevzer/EB via Getty Images
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« Je shootais à huit ou neuf mètres et je décidais souvent du sort des matches, en bien ou en mal. » 23 novembre 1997, l’entraîneur des pros, Joan Montes le lance dans le grand bain de l’ACB contre Grenade. Navarro n’a alors que 17 ans mais avec dix points marqués en dix minutes de jeu, la bomba fait des débuts remarqués. « On m’a donné ce surnom à cause de mon jeu », expliquait l’intéressé à notre collègue lors de sa visite en 2006. « Je shootais à huit ou neuf mètres et je décidais souvent du sort des matches, en bien ou en mal. Je pouvais tout mettre dedans ou au contraire tout rater. » Par la suite, son surnom qualifiera aussi son fameux shoot si particulier et les bombas de la bomba Navarro feront le tour de l’Espagne. À la fin des années 90, une autre bombe commence à exploser du côté de Barcelone puisqu’un an après Navarro, un certain Pau Gasol fait ses premiers pas sous le maillot blaugrana. Les deux hommes se sont rencontrés en équipe de jeune du Barça et une véritable amitié s’est rapidement liée. « Ils sont très amis, depuis très longtemps », raconte Paco Torres. « Ils partageaient la même chambre à Barcelone et continuent de le faire en sélection. Pau Gasol est d’ailleurs le parrain de la fille aînée de Navarro. » En parfaite osmose sur le terrain comme dans la vie, les deux jeunes basketteurs vont se révéler sous le maillot espagnol à l’Euro junior de 98.
En compagnie de Raul Lopez, Felipe Reyes, Carlos Cabezas ou encore Berni Rodriguez, l’Espagne remporte l’or européen avant de s’adjuger le titre mondial l’année suivante. Une génération dorée qui passera à la postérité sous le nom de « Juniores de Oro » et dont le double succès tapera dans l’œil des scouts NBA. C’est ainsi que Navarro voit son ami Gasol partir dès 2001 pour les Memphis Grizzlies. La bomba sera ellei aussi draftée l’année suivante, par les Washignton Wizards, en 40e position. Pas emballé par l’aventure pour le moment, il préfère rester à Barcelone où un autre avenir l’attend.
Il offre l’Euroleague au Barça
Car depuis ses débuts, Navarro a pris du galon. L’homme est tout sauf athlétique, sa défense sur l’homme est suspecte mais son basket est génial. Son premier pas est fulgurant, ses appuis déroutant et outre ses bombas, son shoot extérieur est devenu sa marque de fabrique. Le corps légèrement en biais, le pied droit rentré vers l’intérieur, posé quasiment sur la ligne et une gestuelle très particulière. « Mon shoot n’est peut-être pas très orthodoxe mais il ne m’a jamais lâché », analyse-t-il. « Je monte le ballon de très bas et parfois c’est compliqué pour battre le
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maxi-basket
Parti rejoindre son pote Pau Gasol aux Grizzlies en 2008, il ne restera qu’un an en NBA malgré de bonnes stats.
Photos : Euroleague, K.Kamoshida / Getty Images, H.Bellenger / IS et P.Allée / Hot Sports
Les chiffres sont difficilement vérifiables mais on parle de 15 millions d’euros sur 5 ans, soit 3 millions la saison, ce qui fait de lui « le joueur le mieux payé de toute l’histoire de l’ACB », comme le confirme Paco Torres. Et Navarro ne va pas tarder à prouver qu’il est tout sauf un voleur. Pour son retour au pays, il conduit le Barça à un triplé national Coupe du Roi/Liga ACB/Supercoupe, et emmène les siens au Final Four de l’Euroleague, dont il sera élu MVP de la saison. Il remporte ensuite l’Euro 2009 avec l’Espagne et, même si le titre national lui échappe l’année suivante, le Barça se console en gagnant l’Euroleague à Bercy, où la Bomba terminera MVP du Final Four.
Aux Lakers en 2012 ?
À désormais trente ans, Navarro a tout gagné, ou presque. Avec plus de 6.000 points marqués en carrière il est le 15e meilleur marqueur de l’histoire du basket espagnol et le 3e meilleur shooteur à trois-points (817 tirs convertis en ACB). Une légende vivante. Un seul titre manque encore à son palmarès, le plus beaux de tous, l’or olympique. L’Espagne n’était pas passée loin en 2008 et
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Désormais incontournable sur le Vieux Continent, Navarro se verrait bien tenter sa chance en NBA. À l’été 2007, les Wizards échangent ses droits avec les Grizzlies, où évolue Pau Gasol. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si la présence de son ami de toujours joue pour beaucoup Juanca ne compte pas jouer les porte-clés. « Je veux démontrer que je ne suis pas venu ici pour être le copain de Pau », déclare-t-il à son arrivée. On est tenté de le croire, surtout quand on sait ce que le départ pour la NBA lui a coûté. Toujours lié au Barça, Navarro doit payer à son ancien club une somme de 3,5 millions d’euros pour partir, échelonnée sur trois ans. Dans le même temps, les Grizzlies ne peuvent lui offrir qu’un salaire de $ 540.000, salary cap oblige, ce qui fera de lui le 8e joueur le moins bien payé de toute la ligue pour la saison 2007-08. Il vaut pourtant bien plus. Sélectionné au rookie game, l’arrière signe une première saison à près de onze points par match, convertissant 156 tir à trois-points soit seulement deux de moins que Kerry Kittles en 1997, qui avait établi le record de trois-points marqués sur une saison par un rookie. Navarro sera même élu dans le 2e meilleur cinq des débutants. Si individuellement, la première saison de Navarro en NBA est une réussite, collectivement, Memphis ne décolle pas. Pire encore, son compère Pau Gasol est transféré aux Lakers en cours de saison, laissant Navarro orphelin dans le Tennessee. C’est ainsi qu’à l’été 2008, il décide de retourner chez lui, à Barcelone, où un gros contrat l’attend.
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Smicard en NBA
Joe Murphy/NB
défenseur mais c’est la mécanique que j’ai utilisée durant toute ma carrière. » Une mécanique qui fait mouche. En sortie d’écran, sur position ou après un dribble de dégagement, le shoot de Navarro devient aussi létal que ses pénétrations et c’est le Barça qui se régale. En 2003, il offre à son club son premier titre en Euroleague aux côtés de Saras Jasikevicius, Dejan Bodiroga, Gregor Fucka et Roberto Dueñas, à domicile qui plus est. Les titres s’enchaînent en club comme en sélection, à l’image de cette médaille d’or glanée au Championnat du monde en 2006, la première de l’Espagne. Son statut de grand d’Europe ne cesse de s’affirmer, et l’homme en joue. En parallèle à ses coups d’éclat, Navarro devient un spécialiste reconnu du flopping, cet art subtil de la simulation. Il n’est pas rare de le voir se jeter à terre au moindre contact ou de pleurnicher auprès des arbitres à tout bout de champ. Une attitude qui exaspère les adversaires, mais parfois aussi les arbitres. Qu’importe, elle fait partie du personnage, et n’empêche pas la bomba d’être élue MVP de la Liga ACB en 2006.
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PORTRAIT • maxi-basket 95
Pour peu que les Lakers veuillent bien l’accueillir en 2012, il « étudierait sérieusement » un come-back NBA en cas de victoire aux Jeux Olympiques.
Juanca se verrait bien prendre sa revanche à Londres, en 2012. « Les Jeux Olympiques, c’est quelque chose que je rêverais de gagner », déclarait-il en octobre dernier avant de reconnaître que, si pour « le moment », il ne songeait pas à un retour en NBA, il étudierait « sérieusement la possibilité » d’un come-back en cas de victoire olympique, pour peu que les Lakers de Pau Gasol veuillent bien l’accueillir en 2012. Désormais libéré de tout engagement avec les Grizzlies, la bomba pourrait signer où bon lui semble et pourquoi pas tenter de remporter une bague NBA avec son ami de toujours, dans la cité des anges. « Je suis sûr que ça n’arrivera pas », juge pour sa part Paco Torres. « Quand il est parti en NBA, il voulait se prouver à lui-même qu’il était capable de jouer là-bas et il l’a fait. Il a deux filles, il est très barcelonais, très attaché à sa région. À moins d’un cataclysme au Barça, d’un changement d’entraîneur avec qui ça se passerait mal, je serais surpris de le voir un jour repartir en NBA. » L’annonce ferait l’effet d’une bombe, donc méfions-nous quand même. Car la bomba n’a certainement pas fini de tout exploser. l
Repères Né le 13 juin 1980 à Sant Feliu de Llobregat (Espagne) • Taille : 1,91 m • Poste : Arrière • Clubs : Barcelone’98-07, Memphis Grizzlies’08, Barcelone’09-11
Palmarès
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ÉQUIPE
Ses quatre plus grosses victoires : l’Euroleague en 2003, le Mondial en 2006, l’EuroBasket en 2009 et une nouvelle Euroleague en 2010 avec un titre de MVP du Final Four à la clé.
• Médaillé d’or au championnat du monde 2006 • Médaillé d’or à l’Euro 2009 • Médaillé d’or au championnat du monde junior 1999 • Médaillé d’or à l’Euro junior 1998 • Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques 2008 • Médaillé d’argent à l’Euro 2003 et 2007 • Médaillé de bronze à l’Euro 2001 • Vainqueur de l’Euroleague 2003 et 2010 • Vainqueur de la coupe Korac 1999 • Champion d’Espagne 1999, 2001, 2003, 2004 et 2009 • Vainqueur de la Coupe du Roi 2001, 2003, 2007, 2010 et 2011 • Vainqueur de la Supercoupe d’Espagne 2004, 2009 et 2010 INDIVIDUEL
• Élu MVP de l’Euroleague en 2009 • Élu MVP du Final Four de l’Euroleague en 2010 • Élu MVP de la Liga ACB en 2006 • Élu MVP de la finale de la Liga ACB 2009 • Élu MVP de la finale de la Supercoupe d’Espagne 2009 et 2010 • Élu parmi les 10 meilleurs joueurs d’Euroleague de la décennie 2000 • Élu dans le meilleur cinq de l’Euro 2005 • Élu dans le meilleur cinq de l’Euroleague 2006, 2007, 2009 et 2010 • Élu dans le meilleur cinq de la Liga ACB 2006, 2007, 2009 et 2010 • Élu dans le 2e meilleur 5 des rookies NBA 2008
Stats Saison Club MJ Min % Tirs % 3-pts 1997-98 FC Barcelona 12 10 36,1 11,1 1998-99 FC Barcelona 17 10 51,0 23,5 1999-00 FC Barcelona 34 18 37,4 23,1 2000-01 FC Barcelona 32 24 47,3 43,9 2001-02 FC Barcelona 31 22 38,8 31,1 2002-03 FC Barcelona 34 29 46,8 37,3 2003-04 FC Barcelona 33 28 41,6 38,2 2004-05 FC Barcelona 33 26 50,3 47,3 2005-06 FC Barcelona 30 30 48,3 42,9 2006-07 FC Barcelona 33 30 46,0 44,6 2007-08 Memphis Grizzlies 82 26 40,2 36,1 2008-09 FC Barcelona 28 27 44,2 41,1 2009-10 FC Barcelona 33 26 46,6 39,4 2010-11* FC Barcelona 16 25 47,4 40,5 *Stats cumulées après 21 journées d’ACB
Pds 0,9 0,8 1,3 2,2 2,3 2,1 1,9 2,3 2,8 3,4 2,2 3,4 3,3 2,6
Rbds 0,7 0,5 0,9 2,1 1,9 2,1 2,2 1,6 2,1 2,0 2,6 1,9 1,6 2,0
Pts 4,2 4,3 7,3 13,1 10,2 14,3 13,6 14,3 17,9 17,3 10,9 15,7 14,8 16,3
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PARTENAIRES
Dans les coulisses de ROANNE Didier Moissonnier Directeur Commercial de Valentin Traiteur
« 43-38, ce ne sont pas les 100 points de la NBA, l’ambiance était décontractée, mais c’était quand même du basket ! »
Pascale Vialle-Dutel Adjointe aux Sports de la Ville de Roanne
« J’ai joué avec les handicaps d’une handballeuse. J’ai donc fait beaucoup de marchers, mais c’est une excellente initiative pour fédérer les partenaires. »
Le match des partenaires
Emmanuel Proust
Directeur de Leader Interim, Agence de Roanne
« La dernière fois que j’avais touché un ballon, c’était il y a très longtemps, mais Basketball Network n’a pas voulu nous humilier ! »
Bernard Laroche
Chargé d’affaires Entreprises Caisse d’Épargne Loire Drôme Ardèche
Olivier François
Directeur Général Adjoint Grand Roanne Agglomération, Partenaire Institutionnel de la Chorale
« Quand on se croise, c’est normalement en costumecravate, là c’était tout le monde en short. C’est marrant, ça permet de rencontrer le club dans d’autres conditions. »
Photos : Guy Fabre / Le Progrès
« J’ai 40 ans de Chorale derrière moi, un tournoi des sponsors avait déjà été organisé, mais sous cette forme, c’est inédit. À refaire ! »
Philippe Morin
Directeur de Basketball Network
« TRAVAILLER AVEC DES PERSONNES DU SHOW-BIZ » « Notre fichier Basketball Network comporte de 2.500 à 3.000 contacts qui sont dans le basket professionnel ou amateur. On a commencé à créer des événements, comme des matches avec Richard Dacoury. On a rencontré des personnes comme Boris Diaw ou Antoine Rigaudeau qui est venu avec nous à Dallas. On travaille aussi avec des VIP, on a identifié 43 personnalités reconnues nationalement. Benjamin Biolay, Philippe Katerine, Harry Roselmack, etc. On va essayer de les faire participer à des matches. »
PARTENAIRES • maxi-basket97
POURQUOI IL CROIT AU BASKET
LA soirée v.I.P.
Christophe Balichard
Responsable de la communication externe au Crédit Agricole Loire Haute-Loire Rick Davis avec le groupe Leader Intérim.
Alex Gordon et Gilles Viard (GM).
L’espace V.I.P.
Photos : Georges Burrelier
Le trio gagnant : Emmanuel Brochot (Pdt), Julien Chabrol (Dir. Com), Gilles Viard (G.M.).
Concours Basketball Network. Un partenaire de la Chorale gagne le T-shirt du All-Star Game Nike Bercy.
Daniel Fréchet : Grand Roanne Agglomération. La nouvelle salle, c’est lui.
• ENTRETIEN • Julien Chabrol
Chargé du développement commercial et marketing de Roanne
« EUPHORIE AVEC LES PARTENAIRES »
E
st-ce que l’aspect commercial marche aussi bien que l’aspect sportif à la Chorale ?
Plus que jamais ! Notre nombre de partenaires, plus de 200, est croissant, notre budget est passé de 2,2 à 4,3 millions d’euros en quatre saisons. Roanne, la Loire, c’est une terre de basket, il y a un vrai engouement autour de la Chorale. Avec, en 2007, le titre de champion de France et la Semaine des As, l’effervescence autour du club a explosé !
L’arrivée de Ricky Davis, ancienne star NBA, ça parle aux partenaires ? Même ceux qui ne suivent pas de très près l’actualité du basket ?
Déjà, ça fait plaisir à notre public, et ça crée une euphorie locale au niveau des partenaires, des sponsors. Surtout, ça crédibilise le discours du club. Pour les partenaires qui ne sont pas fans absolus de basket, ça concrétise nos propos quand un joueur américain avec le pedigree de Ricky arrive.
L’organisation de la Semaine des As en 2012 : un gros chantier ?
On croit fort en notre Semaine des As. Parce que nos voisins comme la Saône-et-Loire, l’Allier, le Rhône, le Puy-de-Dôme et la Drôme sont également des terres de basket. Tous ceux qui aiment ce sport seront les bienvenus à Roanne. On a une vraie carte à jouer pour créer un grand événement, une grande fête du basket en 2012. l
Le Crédit Agricole est partenaire de Saint-Étienne en foot, pourquoi se positionner également sur le basket ? Le Crédit Agricole est partenaire de la Chorale depuis plus de 20 ans ! Bien sûr, il y a beaucoup de différences entre un partenariat dans le foot et un partenariat dans le basket. On n’est pas dans les mêmes formats de public, on n’est pas non plus dans les mêmes montants de partenariat. Mais, dans le basket, il y a une forte proximité, une facilité d’accès entre les joueurs et le public. Et le basket à Roanne est incontournable ! Un temps, l’ASSE était en Ligue 2 et Roanne en Pro A… ; dans ses interventions de sponsoring, le Crédit Agricole s’ouvre à tout son territoire, et ne veut pas se concentrer uniquement sur Saint-Étienne. Roanne est la deuxième métropole du département.
« LE BASKET À ROANNE EST INCOnTOURNABLE » Ricky Davis qui signe à la Chorale, c’est la meilleure des nouvelles pour un partenaire ? Plus qu’un titre ? Bien sûr, ça nous marque, ça nous stimule. J’ai le souvenir des grands joueurs passés par la Chorale, comme Marc Salyers, mais là c’est une star labellisée NBA. Cela nous permet d’imaginer d’autres opérations de communication et de marketing. Après, ce n’est qu’un nom, pour l’instant en tout cas, un titre est beaucoup plus fort. Que pensez-vous de l’initiative du match avec les partenaires à la Halle Vacheresse ? C’est une très, très bonne idée. Trois personnes du Crédit Agricole étaient présentes, toute sont revenues avec des avis très positifs. Ça permet de rencontrer les autres partenaires, c’est une autre occasion d’aborder le club. C’est également l’occasion de contacts et développements commerciaux. À ma connaissance, c’est une première ! Bravo pour cette belle idée ! l
En partenariat avec basketball network, le réseau du basket français
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MAXI-BASKET
LE BAROMÈTRE DE PRO A : MEJIA, LE RETOUR Par Laurent SALLARD
1
Sammy Mejia (Cholet)
Après un début d’année difficile qui faisait suite à l’élimination en Euroleague et une trêve un peu courte, le Dominicain a remis le turbo. Trois matches sans passer sous la barre des 18 points et des 20 d’évaluation, mais une élimination en quart de finale des As qui fait tache.
2
Blake Schilb (Chalon)
Le parfait mix entre polyvalence et constance. Son coach Greg Beugnot a dû insister pour qu’il tente davantage sa chance, et ça marche. Si Chalon avait remporté la Semaine des As, il en aurait été élu MVP.
3
Davon Jefferson (ASVEL)
Le spectaculaire intérieur américain n’a pas réduit l’allure depuis le All-Star Game et trône désormais en tête du classement des meilleurs marqueurs en Pro A. Il a notamment martyrisé le SLUC deux fois de suite avec 25,5 points, 7,0 rebonds et 4,0 passes en moyenne.
4
Tremmell Darden (Nancy)
Le SLUC marque le pas, mais pas son Marsupilami. Dans la défaite à Poitiers, il a notamment cumulé 24 points et 8 rebonds, puis de nouveau 25 points et 7 rebonds lors du revers à domicile face à l’ASVEL.
5
Mouhamed Saer Sene Le Sénégalais entre dans le baromètre directement à la cinquième place. Désormais intégré, il a permis au BCM de franchir un cap et de remporter les As. Auteur de 24 points, 6 rebonds (Gravelines-Dk) et 3 contres en quart de finale, il a ensuite passé 20 points, 16 rebonds et 4 contres à Orléans.
6
Damir Krupalija (Hyères-Toulon)
Depuis le retour de blessure de Rick Hughes, le Bosnien marque moins, mais fait absolument tout le reste : 6 points, 11 rebonds et 7 passes en quart de finale des As, puis 9 points, 13 rebonds et 7 passes face au Havre en championnat.
7
Yannick Bokolo (Gravelines-Dk)
MVP de la Semaine des As, Yannick Bokolo a passé par deux fois la barre des 20 points à Pau. Maladroit (1/6 aux tirs) en demi-finale, il l’a été également en championnat (11/33 sur trois journées).
8
Mickaël Gelabale (ASVEL)
Il a marqué l’édition 2011 de la Semaine des As en marquant au buzzer le panier de la qualification en demi-finale face à Nancy, terminant la rencontre à 26 points, 8 rebonds et 4 passes. Le joueur le plus constant de l’ASVEL des deux côtés du parquet.
9
Ben Woodside (Gravelines-Dk)
Numéro 1 de notre dernier baromètre, le meneur américain est en perte d’adresse, n’affichant plus que 30% de réussite aux tirs. Il a néanmoins été l’un des artisans de la victoire du BCM en finale des As avec 17 points, 9 rebonds et 8 passes.
10
Lamont Hamilton (Paris Levallois)
Le Paris Levallois va mieux, et son pivot américain semble s’être remis à jouer depuis l’arrivée de Christophe Denis sur le banc. Sur les trois dernières journées, il tourne à 20,0 points et 5,7 rebonds de moyenne.
11
Chris Massie (Limoges)
Depuis l’arrivée de Zare Markovski sur le banc du Limoges CSP, son pivot marque moins, et sert davantage de point de fixation pour la ribambelle de shooteurs qui l’entourent. Il reste en revanche le meilleur rebondeur de Pro A.
12
Ilian Evtimov (Chalon)
Le Franco-Bulgare a connu un sacré coup de chaud ce mois-ci, mais est malheureusement passé à côté de sa finale des As (0 pt, 0/5 aux tirs). Sans compter ce match, il pointe à 20/37 à trois-points soit 54% de réussite.
13
Dounia Issa (Gravelines-Dk)
Dans un secteur intérieur nordiste pourtant déjà fort de Mouhamed Saer Sene et Cyril Akpomedah, l’ancien Vichyssois trouve encore le moyen d’être productif des deux côtés du parquet comme en témoignent ses 11 points et 8 rebonds en quart de finale des As.
14
Randal Falker (Cholet)
Si les Choletais sont seuls en tête du classement de Pro A, ils le doivent notamment à leur pivot américain. Impérial au rebond ce mois-ci (9,5 rbds), il a de plus battu son record en carrière avec 20 points inscrits face à Orléans.
15
Antywane Robinson (Cholet)
L’intérieur champion de France a été d’une régularité métronomique ce mois-ci avec quatre matches entre 16 et 17 points, et 6 et 7 rebonds. Une assurance tous risques qui a permis à Cholet de remporter trois matches de championnat, mais qui a échoué en quart aux As.
16
Dylan Page (Roanne)
Petit coup de moins bien pour la Chorale, mais son intérieur shooteur garde le cap et a même augmenté sa production offensive depuis le départ de K.C. Rivers avec 15,8 points et 6,0 rebonds de moyenne sur le mois.
17
Matt Walsh (ASVEL)
Après un début d’année difficile, l’homme aux boucles blondes est de retour à son meilleur niveau, avec des moyennes sur les quatre derniers matches de 15,5 points, 7,0 rebonds et 5,0 passes. En quart des As, il a frôlé le triple-double avec 16 points, 9 rebonds et 8 passes.
18
Uche Nsonwu-Amadi Petite baisse de régime pour le Nigérian, mais aussi pour la Chorale. Peut-être faut-il y voir un effet de cause à effet, dans un sens ou dans l’autre. Pour autant, il assure toujours 10,8 points (Roanne) et 6,5 rebonds de moyenne sur le mois.
19
Andrew Albicy (Paris Levallois)
Le MVP du dernier Euro des 20 ans et moins a connu un gros coup de barre, mais est reparti de l’avant, entraînant le Paris Levallois dans son sillage. Il a notamment été décisif dans une victoire sur Poitiers grâce à 17 points, 6 rebonds et 7 passes.
20
Jamal Schuler (Vichy)
Vichy est certes toujours lanterne rouge, mais les 35 points et le shoot du milieu de terrain au buzzer de son arrière américain ont permis au club de l’Allier de s’imposer à Limoges et de conserver un espoir de maintien. 26,0 points de moyenne sur ses trois derniers matches.
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