Abdou MBaye... Xavier Delarue... Livio Jean-Charles... Rétro : Frank Lubinas... Vincent Collet... Le Big Three italien... Jo Gomis...
#33
JUIllet 2011
Du côté de chez
Yannick Bokolo
Yohan Sangaré
Les coulisses d’un transfert
Deux semaines avec les Bleues
Pro A
Retour sur le sacre de Nancy
Préparation à l’EuroBasket
© Jean-François Mollière-FFBB
Ce qui attend les Bleus Nouvelle campagne avec l’équipe de France pour Boris Diaw
MAXI BASKET N°33 - juillet 2011 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €
M 03247 - 33 - F: 5,00 E
3:HIKNME=\UZUU^:?a@a@d@n@k;
www.basketnews.net
Photos : J.F. Mollière, P. Mangin, H.Bellenger / IS
Édito • maxi-basket 03
90, 92 ou 93 Par Pascal LEGENDRE
E
n terme de statistiques dans le basket français, on peut parler de Préhistoire avant 1982 et la collection des données – dans chaque club de 1ère division – et leur compilation par Maxi-Basket. Nous ne sommes pas passés ensuite directement à l’informatique, à l’instantané, au live et au live blogging, à la précision de la pendule de Foucault, aux certitudes. Il y a quelques mois, je vous ai narré dans BasketNews le quadruple double de Derrick Lewis (20 points, 11 rebonds, 10 contres, 10 interceptions le 24 février 1990) et expliqué les doutes qui entourent la véracité de cette performance surnaturelle. Le mois dernier, dans ce magazine, j’ai retracé l’histoire de Robert Smith, auteur d’un record qui défie également l’imagination, mais dont personne ne remet en doute l’authenticité : 99/100 aux lancers-francs dans une saison (1987-88). J’ajoutais que l’Américain de l’AS Monaco en avait converti 90 de suite, mais que nous ne saurons jamais si la série s’était prolongée lors de la 1ère journée de la saison suivante car son 11/13 ne pouvait pas être détaillé faute de feuille de marque conservée. J’ai alors reçu un message de Laurent Battarel, un confrère de Presse Océan, à Nantes, rubricard au basket depuis un quart de siècle et fan de stats. Il m’a raconté qu’il faisait les déplacements à l’époque et qu’ainsi il avait assisté au match AS Monaco-Nantes BC, en ouverture de la saison 88-89. « Je faisais des petites stats où je notais les paniers ratés, réussis, les lancers-francs, rebonds, fautes, pour avoir la trame du match que je faisais paraître le lundi. » Et Laurent de m’annoncer que Robert Smith, ce soir-là, a tenté et réussi ses deux premiers lancers. Puis obtenu deux autres lancers et raté l’un des deux, sans que Laurent sache s’il s’agit du premier ou du second. Vous avez calculé comme moi, grâce aux archives pieusement conservées par notre confrère, nous savons que le Petit Robert a cumulé 92 OU 93 lancers de rang sur deux exercices.
Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE (p.legendre@norac-presse.fr) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com) MAXI-BASKET est édité par SARL NORAC PRESSE
Siège Social : 3 rue de l’Atlas – 75019 PARIS. Capital : 25 000 euros Principaux associés : Print France Offset, Le Quotidien de Paris éditions, Investor.
Sommaire #33
04 Contrôle surprise :
Clap de fin ? Pas tout à fait. Avec Laurent, on discute et on évoque “l’affaire des naturalisés“ qui avait secoué le basket français cette année-là. En résumé, cinq clubs de première division alignèrent des “naturalisés“ que la Ligue (le CCHN), suite à un gentlemen agreement, ne reconnaissait pas. Les rebelles firent le forcing, mais le résultat des matches fut ensuite invalidé. Ces matches n’ont donc en théorie jamais existé et… Robert Smith, me dis-je, n’a ainsi pas tiré de lancers-francs face au Nantes BC. CQFD. En regardant le calendrier, il s’avérait que le premier match disputé par Monaco face à un club légaliste fut le 4 octobre contre Orthez. Que fit notre génial lutin ? Il réalisa un 5/6 aux lancers, sans que l’on sache à quel moment il déjoua. Bon sang, mais c’est bien sûr : Gérard Bouscarel, alors journaliste à La République des Pyrénées et qui comme Laurent Battarel ne jette rien, était à même de me fournir le détail du match. Ce qu’il fit au plus vite. Il apparu que Robert Smith transforma ses 4 premiers lancers et loupa le 5e. Conclusion : son record, croyais-je, était de 94… Je n’étais pas peu fier de mon “enquête“ et j’en ai parlé à Arnaud Sevaux, le statisticien de la ligue, qui m’a rappelé deux éléments fondamentaux… 1- À l’époque à MaxiBasket, nous n’avions pas extrait et annulé les statistiques des matches perdus sur tapis vert. Nous avions voulu nous éviter un boulot gigantesque, car tout était encore fait main. 2- La Ligue fit profil bas de peur d’être condamné devant les tribunaux pour discrimination. Il y eut bien des “barrages“ mais personne ne descendit en Pro B. Aussi, officiellement, la rencontre Monaco vs Nantes a bien existé statistiquement, et Robert Smith a converti 92 lancers d’affilée. Ou 93. Ce n’est pas simple de battre des records. Et parfois pas plus de les relater. l
RÉDACTION DE PARIS 3 rue de l’Atlas - 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76 RÉDACTION DU MANS 75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53
Ont collaboré à ce numéro Yann CASSEVILLE, Romain MOLINA, Gautier Sergheraert et Frédéric TRIPODI. Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@norac-presse.fr).
JOURNALISTES
Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistique Thierry Deschamps (Zone Presse) Maquettiste Cyril FERNANDO
Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (01-73-73-06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD. RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York). Correspondants à l’étranger David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).
Juillet 2011
RÉALISATiON GRAPHIQUE
ABONNEMENTS
Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, abonnement@tomarpresse.com)Tomar Presse – Service abonnements - B.P. 25244 72005 LE MANS CEDEX 1
Abdou Mbaye
05 Échos 12 Le triomphe de
Nancy par Stephen Brun
20 Photos :
la finale de Pro A
30 À la Une :
Xavier Delarue
32 Eurobasket
féminin : Deux semaines avec les Bleues
46 Focus :
Livio Jean-Charles
48 Rétro :
Frank Lubin
54
Équipe de France
60 Du côté de chez : Yannick Bokolo
66 Vincent Collet 68 Le Big Three italien 74 Yohann Sangaré 82 Un-contre-un : Jo Gomis
PUBLICITÉ RÉGIE Hexagone Presse 12 rue Notre-Dame des Victoires – 75002 Paris Patrick GOHET (09.54.04.72.66), hexagone@hexagonepresse.com Loïc BOQUIEN (06.87.75.64.23), lboquien@hexagonepresse.com
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La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
4
MAXI-BASKET
CONTRÔLE SURPRISE !
ABDOULAYE MBAYE Par Romain MOLINA
vraie connaissance jeune mais j’ai une is su sitation Je « ! lu Presque aucune hé Record abso u. do Ab fe af cl es arrière de e », s’ » par le modeste basket, faut le dir r du op tr s pa « e jugé et un questionnair de revanche… ge ar ch la SIG. À
10/10
réalisé un Alexis Ajinça a-t-il en 2007, contre qui d Sa vi No à -19 nde mo 1. Au Championnat du s l’arceau ? dunk avec le coude dan ❏ Brésil ❏ Liban ❏ Chine genre de connerie ! » Ça ne s’oublie pas ce « s. ion sit po pro nt les La réponse fuse ava France en Grèce ? -16 2004, gagné par la uro l’E de q cin ur le meille 2. Qui a été élu dans ❏ Nicolas Batum ❏ Ludovic Vaty ie, l’intérieur a été le ❏ Antoine Diot finale contre la Russ en 19 12un nt do ds, 11,5 rebon Avec 10,6 points et points et 3,7 rebonds. mal non plus avec 11,9 été pas n’a u do Ab upe de France ? leader des Tricolores. tait-elle imposée en Co 6, contre qui la JDA s’é 200 é l’ét à n Dijo à 3. Juste avant ton arrivée ❏ Cholet ❏ Nanterre -58. ❏ Orléans is se sont inclinés 66 Hervé ont bataillé ma pe ilip Ph de rs eu jou Alors en Pro B, les rebonds. avec 20 points et 11 P MV T.J. Lux fut le 2009/2010 ? rs a utilisés Dijon en 4. Combien de joueu ❏ 18 ❏ 16 la réussite ❏ 14 pas sûr. » Abdou a de dire 18 mais je n’en suis vais je e ôt. qu t fai ent ne s’oublient pas de sit « On en a tellem evic ou Alexis Tanghe os Mil van Ste s, eka Faz y, Nick mais les Ramel Bradle Reggie Williams ? coéquipier dijonnais ❏ Sacramento Kings 5. Où joue ton ancien lden State Warriors Go ❏ rs ppe Francisco. ❏ Los Angeles Cli le dans la baie de San un sixième homme uti est lier l’ai s, ond reb Avec 9,2 points et 2,7
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Pro A ? record de points en 6. De quand date ton ❏ 2008/2009 ❏ 2007/2008 ts aux ❏ 2006/2007 lui demander les sta On oserait presque » s. int po 27 ris Pa e « À Coubertin, contr trois-points. ce 10/16 dont 5/8 à ren ur shoots, en l’occ te saison ? as-tu effectués cet 7. Combien de dunks ❏3 ❏2 ❏1 autre en 29 matches. se marre Abdou. Et un », on) cks (Ja in dw la tête d’E « J’en ai mis un sur John McCord ? bs français a évolué 8. Dans combien de clu ❏4 ❏3 ❏2 . ond-il sans sourciller et Strasbourg », rép « Antibes, Limoges ? l’an passé a été drafté is joueurs de la SIG sco 9. Lequel de ces tro Pa ❏ Pervis ❏ Justin Hawkins , en effet. beu Dig in ❏ Ala tout justé né ! » 1997 « 1996 ou 1997, j’étais ? ée ann e ?» ell qu En e tu allais me piéger Question facile. Atlanta. Tu as cru qu « ? e nc Fra Air fté e a dra Mais quelle franchis le maillot bleu ? eurs, qui a déjà porté hudi 10. Parmi ces trois jou ❏ Charles Lombahé-Ka Séraphin in Kév ❏ ois ❏ Rodrigue Beaub Charles, je suis sûr ense prestement. « sp su le ppe sto u n ? Abdo Un sans faute ou no ura… l’aura un jour, on l’a (4 sélections) ». On
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X
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Pascal Allée / Hot Sports
maxi-basket 05
Par Florent de LAMBERTERIE, Romain MOLINA, Gautier SERGHERAERT et Frédéric TRIPODI.
PRO A Entraîneur
Titres
Michel Gomez
5
Claude Bergeaud
3
Jean-Luc Monschau
2
Vincent Collet
2
Bozidar Maljkovic
2
Jacques Monclar
2
Erman Kunter
1
Éric Girard
1
Jean-Denys Choulet
1
Frédéric Sarre
1
Didier Gadou
1
Bogdan Tanjevic
1
Dusko Ivanovic
1
Jacky Renaud
1
PRO B
Hervé Bellenger / IS
Entraîneur
CLASSEMENT DES ENTRAÎNEURS
MONSCHAU DANS LE TRIO DE TÊTE
E
n remportant cette année son deuxième titre, Jean-Luc Monschau monte sur le podium des coaches les plus titrés dans l’histoire de la Pro A. Un classement que Michel Gomez domine du haut de ses cinq titres. Trois consécutifs avec Limoges (1988, 89 et 90) et deux chez l’ennemi palois (92 et 96). L’Élan s’est d’ailleurs bien gavé puisque Claude Bergeaud, deuxième du classement, a remporté ses trois titres de champion dans le Béarn. Sur la troisième marche, Jean-
Luc Monschau rejoint donc le club des “doubles” qui compte en son sein Bozidar Maljkovic, Jacques Monclar et Vincent Collet, ce dernier ayant réussi le tour de force de décrocher la timbale avec deux clubs différents (Le Mans 2006 et ASVEL 2009). En Pro B, les cumulards sont moins nombreux puisque seuls Jean-Michel Sénégal (CRO Lyon 91 et Vichy 02) et Didier Dobbels (Limoges 01 et Pau 10) ont triomphé deux fois dans l’antichambre. l
Titres
Didier Dobbels
2
Jean-Michel Sénégal
2
Pascal Donnadieu
1
Ruddy Nelhomme
1
Sylvain Lautié
1
Jean-Louis Borg
1
Philippe Hervé
1
Christian Lemasson
1
Jean-Aimé Toupane
1
Francis Charneux
1
Alain Thinet
1
Christophe Vitoux
1
Ron Stewart
1
Patrick Maucouvert
1
Laurent Buffard
1
Charlie Auffray
1
Olivier Veyrat
1
Alain Weisz
1
Francis Charneux
1
Tom Becker
1
Francis Charneux
1
Pierre Galle
1
06
maxi-basket
LES ÉCHOS JFL EN PRO A
QUELLE INFLUENCE ? L
’interrogation était simple. Existe-t-il un quelconque lien entre les points marqués par les joueurs formés localement et les performances collectives ? À voir Limoges dernier dans les deux classements, Strasbourg douzième dans les deux cas et la part rachitique accordée aux JFL par Le Havre et Vichy, le doute est permis. Toutefois, certains clubs avaient fait le pari d’utiliser davantage de joueurs français et se retrouvent donc logiquement en tête (Gravelines avec 6 éléments dont son duo Akpomedah-Bokolo, Pau avec 8 en comptant la demisaison de Laurent Sciarra ou Poitiers avec 7). Malgré tout, le leader est le Paris-Levallois, qui a compté sur six hommes hautement responsabilisés, notamment Albicy et Morandais, et une attaque moyenne en friche (74,4 points), ce qui explique cette place. l Pour l’anecdote, les quatre demi-finalistes se suivent aux places 7 à 10.
1 Mickaël Gelabale (Asvel)
13,8
2 Yannick Bokolo (Gravelines)
12,7
3 Antoine Mendy (Pau)
12,7
4 Pape-Philippe Amagou (Roanne)
12,6
5 Victor Samnick (Nancy)
11,8
6 Ilian Evtimov (Chalon)
11,7
7 Andrew Albicy (PL)
11,1
8 Thomas Larrouquis (Vichy)
10,9
9 Abdoulaye Mbaye (Strasbourg)
10,8
10 Nick Pope (Le Havre)
10,4
Hervé Bellenger / IS
Meilleurs marqueurs JFL
Mickaël Gelabale.
% de points marqués par les JFL 52,4 52,2 51,5 50,7 49,3 48,8 48,4 43,3 43,1 42,8 42,5 41,9 40,4
38,5
35,4
31,9
Classement saison régulière
10e
4e
14e
9e
8e
11e
3e
2e
6e
1ère
5e
12e
15e
7e
13e
16e
maxi-basket 07
Par Florent de LAMBERTERIE, Romain MOLINA, Gautier SERGHERAERT et Frédéric TRIPODI.
PRÉPARATION DE L’ÉQUIPE DE FRANCE
RETOUR AUX SOURCES
pour ceux qui ne connaissent pas encore l’endroit, Jacky Commères, directeur du centre depuis 2009, se fera une joie de jouer les guides. l
Hervé Bellenger / IS
L
’équipe de France débute le 12 juillet sa préparation à l’INSEP, l’occasion pour cinq de ses membres de retrouver des installations qu’ils connaissent bien pour y avoir été formés. Seulement cinq ? Ça peut paraître peu et pourtant, la stat est honorable pour le Centre Fédéral. En effet, des 56 joueurs ayant porté le maillot des Bleus en compétition officielle sur les dix dernières années, quatorze seulement ont fait leurs classes du côté de Vincennes, soit le quart du contingent international. Réputé pour être le fleuron de la formation à la française, l’INSEP laisse aussi bon nombre de joueurs sur le côté de la route qui mène au sommet. On note tout de même que ceux qui percent ne font pas les choses à moitié puisque les noms de Risacher et Weis par le passé, ou Diaw, Parker et Turiaf pour la génération actuelle, sont des incontournables de la famille bleue. Sauf surprise, Boris Diaw effectuera d’ailleurs sa 9e campagne en dix ans cet été, été 2011 qui pourrait voir cinq anciens pensionnaires de l’INSEP parmi les douze Bleus qui partiront en Lituanie. Une bonne cuvée donc, juste en dessous du millésime 2006 où la moitié des Français présents au Mondial japonais étaient passés par le Centre Fédéral. Pour Boris et consorts, ce stage à l’INSEP sonnera comme un retour aux sources, là où tout a commencé et où une solide amitié s’est forgée. Et
ILS ONT FAIT L’INSEP Yannick Bokolo, Mamoutou Diarra, Boris Diaw, Antoine Diot, Frédéric Fautoux, Edwin Jackson, Abdoulaye M’Baye, Éric Micoud, Jérôme Moïso, Tony Parker, Johan Petro, Stéphane Risacher, Ronny Turiaf, Frédéric Weis.
ILS N’Y ÉTAIENT PAS Tariq Abdul-Wahad, Andrew Albicy, Pape Badiane, Nicolas Batum, Jim Bilba, Yann Bonato, Stephen Brun, Fabien Causeur, Nando De Colo, Yakhouba Diawara, Alain Digbeu, Makan Dioumassi, Vasco Evtimov, Cédric Ferchaud, Laurent Foirest, Mickaël Gelabale, Sacha Giffa, Joseph Gomis, William Gradit, Dounia Issa, Aymeric Jeanneau, Cyril Julian, Tariq Kirksay, Alain Koffi, Charles LombahéKahudi, Ian Mahinmi, Claude Marquis, Vincent Masingue, Joakim Noah, Crawford Palmer, Mickaël Piétrus, Florent Piétrus, Antoine Rigaudeau, Thierry Rupert, Yohann Sangaré, Jérôme Schmitt, Laurent Sciarra, Kévin Séraphin, Williams Soliman, Moustapha Sonko, Steed Tchicamboud et Ali Traoré.
PAR ANNÉE 2011
5
2010
4
2009
5
Diaw, Diot, M’Baye, Parker, Turiaf* Bokolo, Diaw, Jackson, Turiaf Bokolo, Diaw, Diot, Parker, Turiaf
2008
2
Bokolo, Turiaf
2007
4
2006
5
2005
5
Diaw, Parker, Turiaf, Weis Bokolo, Diaw, Petro, Turiaf, Weis, Diarra Diaw, Diarra, Fautoux, Parker, Turiaf
2004
2
Diaw, Weis
Diaw, Parker, Turiaf, Moïso Diarra, Fautoux, 2002 4 Diaw, Bokolo Micoud, Parker, 2001 4 Risacher, Weis *Dans les 16 présélectionnés 2003
4
08
maxi-basket
LES ÉCHOS TOUR D’EUROPE
LES GÂCHETTES SONT AMÉRICAINES
P
as vraiment de surprise à la lecture de ce tableau, les top-scoreurs en Europe sont bien souvent américains, tout sauf une nouveauté. Décompte fait, les meilleurs pointeurs des différentes compétitions européennes marquent en moyenne 21 points par match, avec Clayton Longmire en chef de file. Sorti de Saint-Rose en 2007, cet ancien pensionnaire du championnat allemand assurait cette
saison la bagatelle de 27,8 points par match au sein de la ligue irlandaise. À l’autre bout du spectre, Derek Willjam et ses 15,8 unités en Lettonie ferment la marche. Bravo aux pistoleros donc, bien que dominer les feuilles de statistiques n’assure pas toujours le titre de MVP, comme vous le constaterez plus en amont. À travers ce tour d’Europe, on retrouve quelques têtes bien connues dans nos contrées, tel Dontaye Draper,
testé par le HTV en 2008, Aaron Harper, champion de France avec Roanne en 2007, ou encore Michael Wright, l’ancien pivot palois qui évoluait cette saison en Turquie sous le nom d’Ali Karadeniz. Enfin, les supporters d’Aix-Maurienne constateront avec plaisir que la nouvelle recrue, Bambale Osby, débarque d’Estonie avec de jolies références. l
Ligue
Champion
Finaliste
MVP
Euroleague
Panathinaikos
Maccabi Tel-Aviv
Dimitris Diamantidis (Panathinaikos) Bojan Bogdanovic (Cibona)
Meilleur marqueur
Pts 18,0
Eurocup
UNICS Kazan
Cajasol Séville
Dontaye Draper (Cedevita Zagreb)
Primoz Brezec (Krasnie Krilya)
20,8
EuroChallenge
Novo Mesto
Lokomotiv Kuban
Goran Ikonic (Novo Mesto)
Mohammed Abukar (Lugano)
20,8
Ligue Adriatique
Partizan Belgrade
Olimpija Ljubljana
Luka Zoric (KK Zagreb)
Michael Lee (Radnicki)
19,6
Ligue Balkanique
Kavadarci
Samokov
Darko Sokolov (Kavadarci)
Aleksandar Mladenovic (Mures)
21,0
Ligue Baltique
Zalgiris Kaunas
VEF Riga
Artsiom Parakhousi (VEF Riga)
Ilmars Bergmanis (Barons)
19,0
Ligue VTB United
Khimki Moscou
CSKA Moscou
Marko Popovic (Kazan)
Jamar Wilson (Honka)
18,8
Albanie
SK Tirana
UAT
Allemagne
Bamberg
ALBA Berlin
DaShaun Wood (DTS Frankfurt)
DaShaun Wood (DTS Frankfurt)
19,0
Autriche
Oberwart
Gmunden
Fabricio Vay (Arkadia)
Stjepan Stazic (BC Vienna)
26,4
Belgique
Charleroi
Alost
Demond Mallet (Charleroi)
Stefon Jackson (Verviers)
16,3
Shawn King (Minsk)
Biélorussie
BC Minsk 2006
Grodno-93
Bosnie-Herzégovine
Siroki Brijeg
Igokea Aleksandrovac Milos Komatina (Mladost)
Boris Lalovic (Hercegovac)
19,9
Bulgarie
Akademik Sofia
Levski Sofia
Aaron Harper (Levski Sofia)
23,6
Aaron Harper (Levski Sofia)
Kanstantin Yafremov (OZAA Osipov) 19,3
Chypre
ETHA Nicosie
AEL Limassol
Anthony King (ETHA Nicosie)
Joel Camacho (AEL Limassol)
17,7
Croatie
KK Zagreb
Cedevita Zagreb
Krunoslav Simon (KK Zagreb)
Hrvoje Puljko (Kvarner 2010)
23,0
Danemark
Bakken Bears
Svendborg
Charles Burgess (Bakken)
Thomas Soltau (SISU Copenhagen)
22,8
Espagne
Barcelone
Bilbao
Fernando San Emeterio (Vitoria)
Jaycee Carroll (Gran Canaria)
19,3
Estonie
Kalev/Cramo Tallinn
Tartu University/Rock
Bambale Osby (Kalev/Cramo Tallinn) Andrais Thornton (Voru KK)
18,7
Finlande
Pyrinto Tampere
Kataja
Damon Williams (Pyrinto)
21,9
Jonathan Heard (Tarmo)
France
Nancy
Cholet
Samuel Mejia (Cholet)
Rick Hugues (Hyères-Toulon)
19,2
Grande-Bretagne
Liverpool Mersey Tigers
Sheffield Sharks
Trey Moore (Newcastle)
Trey Moore (Newcastle)
23,0
Grèce
Panathinaikos
Olympiakos
Dimitris Diamantidis (Panathinaikos) Steven Smith (Panellinios)
Hongrie
Szolnok
Albacomp
Obie Trotter (Szolnok)
16,7
Muhammad El-Amin (PVSK Pannon) 22,0
Irlande
Killester Dublin
Neptune Cork
Jermaine Turner (Killester)
Clayton Longmire (Belfast Star)
27,8
Islande
KR Reykjavik
Stjarnan
Marcus Walker (Reykjavik)
Marcus Walker (Reykjavik)
25,7
Israël
Maccabi Tel-Aviv
Hapoel Galil-Gilboa
Gal Mekel (Hapoel Gilboa Galil)
Lee Nailon (Bnei Hasharon)
18,2
Italie
Sienne
Cantu
Bruno Arrigoni (Cantu)
James White (Dinamo Sassari)
20,2
Lettonie
VEF Riga
Ventspils
Sandis Valters (VEF Riga)
Derek Willjam (Barons)
15,8
Lituanie
Zalgiris Kaunas
Lietuvos rytas
Paulius Jankunas (Zalgiris)
Vilmantas Dilys (Naglis-Adakris)
16,4
Luxembourg
T71 Dudelange
Etzella
Denell Stephens (T71 Dudelange)
Lamonte Ulmer (Soleuvre)
26,5
Norvège
Baerum
Tromso
Donald Oatis (Baerum)
Antonio Russell (Kristiansand)
27,0
Pays-Bas
ZZ Leiden
Groningen
Jason Dourisseau (GasTerra)
Glenn Stokes (BS Weert)
17,0
Pologne
Prokom Gdynia
Turow Zgorzelec
Daniel Ewing (Asseco Prokom)
Ted Scott (SKK Kotwica)
25,4
Portugal
Porto Ferpinta
Benfica Lisbonne
Gregory Stempin (Porto Ferpinta)
Riley Luetgerordt (Sampaense)
21,0
République tchèque
Nymburk
Prostejov
Pavel Houska (Decin)
Terry Smith (BC Kolin)
17,4
Roumanie
Cluj-Napoca
Ploiesti
Kyndall Dykes (Cluj-Napoca)
LeRoy Dawson (Ploiesti)
22,5
Russie
CSKA Moscou
Khimki Moscou
Maciej Lampe (Kazan)
Maciej Lampe (Kazan)
18,3
Serbie
Partizan Belgrade
Hemofarm Vrsac
Marko Ljubicic (Metalac)
Branko Milisavjevic (Mega Vizura)
20,5
Slovaquie
Novo Mesto
Olimpija Ljubljana
Mike English (Levice) Jakob Sigudarson (Sundvall Dragons) Mohammed Abukar (Lugano Tigers)
Adam McCoy (Svit)
26,6
Darius Hargrove (Jamtland)
21,9
Suède
Sundvall Dragons
Norrköping Dolphins
Suisse
Lugano Tigers
Fribourg
Mohammed Abukar (Lugano Tigers) 20,9
Turquie
Fenerbahçe
Galatasaray
Omer Onan (Fenerbahçe)
Michael Wright (Trabzonspor)
23,0
Ukraine
Budivelnik Kiev
Donetsk
Christian Burn (Ferro-ZNTU)
Steve Burtt (Dnipro)
22,4
maxi-basket 09
Par Florent de LAMBERTERIE, Romain MOLINA, Gautier SERGHERAERT et Frédéric TRIPODI.
DES PARQUETS À L’ÉCRAN
TP MANIA F
an de Tony Parker, vous en avez assez de vous lever à trois heures du matin pour voir briller votre héros préféré devant votre télé ? Ça tombe bien, T.P. se démultiplie et pas que sur le terrain. Les éditions Casterman lancent une bande dessinée intitulée Baskup où le meneur des Spurs est à la tête d’une équipe de jeunes joueurs, les High 5, qui vont participer à un grand tournoi de basket intitulé Baskup. Le premier tome de Baskup intitulé 66’s Freaks circus club sera disponible à compter du 24 août. Des exemplaires du premier volume papier seront prochainement à gagner sur www. basketnews.net. Les amateurs de dessins animés retrouveront dès la rentrée l’adaptation animée de Baskup sur M6. En attendant de découvrir le rendu, espérons que les exploits du meneur trouveront écho en Lituanie, à l’Euro. l
10
maxi-basket
LES ÉCHOS FINALE PRO A
JUSQU’AU BOUT ! D
Photos : Jean-François Mollière
e très loin, la dernière finale de Pro A entre Nancy et Cholet fut la plus séduisante depuis le passage au format “sec”, en 2005. Des actions spectaculaires, un écart des plus minimes (76-74) et une fin de match qui s’est joué à la dernière seconde, Samuel Mejia manquant finalement la cible au buzzer. Un match accroché où les deux adversaires ne se sont fait aucun cadeau, à l’image de ce sauvetage de Mamoutou Diarra sur Moussa Badiane. Servi sous
le cercle, le pivot nancéien pensait sans doute dunker tranquillement la balle, histoire d’assurer le show. Mais c’était sans compter sur le retour in extremis du shooteur choletais, venu contrer Badiane par derrière au péril de sa vie. Diarra récoltera la faute ainsi qu’une belle frayeur sur cet impressionnant vol plané, mais l’essentiel est sauf, le ballon n’est pas rentré. Une bien belle image, qui illustre à merveille l’engagement sur le terrain des deux équipes. l
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Par Florent de LAMBERTERIE, Romain MOLINA, Gautier SERGHERAERT et Frédéric TRIPODI.
PAS DE BOL POUR LIMOGES ET VICHY
LES MEILLEURS RELÉGUÉS DE L’HISTOIRE
L
es stats ne ramèneront pas la JAV et le CSP en Pro A. Néanmoins, il en ressort que Vichy, avec 11 victoires et 19 défaites, est le meilleur avant-dernier de l’histoire de la LNB ; Limoges, avec 9 victoires pour 21 défaites, le meilleur dernier. Certes, la Pro A a connu plusieurs visages depuis sa création (de 14 à 18 équipes, de un à trois relégués par saison, formule de barrage avec la Pro B…), ce qui rend difficile les comparaisons mais le pourcentage de victoires permet d’y voir plus clair. Ainsi, aucun avantdernier n’a réussi à présenter un pourcentage de 37% de victoires, comme l’a fait Vichy cette année, excepté Nantes en 1991 qui, cette année-là, avait fait jeu égal avec Roanne même si les Ligériens étaient passé devant au panieraverage. Limoges fait même encore mieux puisqu’avec 30% de victoires, il devance toutes les lanternes rouges de l’histoire du basket d’élite estampillé LNB. Décompte fait, le CSP aurait été sûr et certain d’éviter la descente 16 fois sur 24 avec le bilan de cette année et aurait même disputé les playoffs en 1993 et 1995 ! Il faut reconnaître aussi qu’à cette époque, la LNB se montrait particulièrement généreuse puisqu’en 95, les dix premiers de la saison régulière recevaient leur invitation pour la postseason, la moitié des équipes de Pro B participait même à la fête en 93 ! De quoi, techniquement, devenir champion de France. Cependant, la barre est montée d’un cran à partir de 2006 puisque depuis ladite date, personne ne s’est maintenu sous les dix victoires. Pas de chance, il en fallait 12 cette saison, soit trois de moins seulement que le 8e et dernier qualifié en playoffs. Une Pro A particulièrement indécise, au grand bonheur des fans, mais au grand dam de Vichy et Limoges… l
Saison Équipes % de l’avant-dernier 1987-88 16 23% (Reims) 1988-89 16 10% (Tours) 1989-90 18 24% (Avignon) 1990-91 16 37% (Nantes) 1991-92 16 23% (Reims) 1992-93 14 27% (Châlons) 1993-94 14 19% (Le Mans) 1994-95 14 23% (Nancy) 1995-96 16 27% (Jet Lyon) 1996-97 16 23% (Évreux) 1997-98 16 27% (Évreux) 1998-99 16 17% (Gravelines) 1999-00 16 23% (Montpellier) 2000-01 16 23% (Évreux) 2001-02 16 23% (Bourg) 2002-03 16 30% (Bourg) 2003-04 18 26% (Besançon) 2004-05 18 26% (Châlons) 2005-06 18 21% (Brest) 2006-07 18 24% (Bourg) 2007-08 16 33% (Paris Levallois) 2008-09 16 30% (Besançon) 2009-10 16 27% (Rouen) 2010-11 16 37% (Vichy)
% du dernier 20% (Saint-Étienne) 7% (Caen) 15% (Caen) 10% (Monaco) 20 % (Tours) 27% (Roanne) 8% (Châlons) 23% (Le Mans) 20% (Gravelines) 23% (Gravelines) 20% (Strasbourg) 17% (Montpellier) 23% (Châlons) 17% (Besançon) 23% (Le Havre) 23% (Strasbourg) 21% (Limoges) 21% (Vichy) 18% (Rouen) 15% (Reims) 13% (Clermont) 23% (Pau-Lacq-Orthez) 23% (Dijon) 30% (Limoges)
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NANCY CHAMPION
STEPHEN BRUN RACONTE
« LA PANIQUE GÉNÉRALE SUR LE BANC ! » MAXI-BASKET A DÉCIDÉ DE VOUS FAIRE REVIVRE LA FINALE DE PRO A ENTRE NANCY ET CHOLET DEPUIS LES COULISSES. STEPHEN BRUN NOUS PREND PAR LA MAIN ET NOUS NARRE LA SEMAINE QUI A PRÉCEDÉ LE MATCH, ET L’AFTER, LA SOIRÉE MÉMORABLE QUI A SUIVI LE SACRE LORRAIN. SAVOUREUX.
Hervé Bellenger / IS
Propos recueillis par Fabien FRICONNET
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Stephen Brun (à droite) et Kenny Grant (à gauche).
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LA QUALIFICATION
« Je n’ai plus l’âge ! »
« On était vraiment content d’aller à Paris. Le prési et JeanLuc (Monschau) étaient vachement émus. Je garde cette image. J’étais interviewé sur le terrain à la fin du match (belle des demi-finales contre l’ASVEL), je suis donc arrivé dans le vestiaire un peu plus tard et c’était très calme. Je me suis demandé ce qui se passait. C’est qu’en fait Kenny Grant avait annoncé qu’il avait perdu sa grand-mère la veille. Il n’avait pas voulu le dire avant le match, pour préserver l’équipe. Il l’avait gardé pour lui. Ensuite, on a défini le programme d’entraînement de la semaine. Jean-Luc nous a proposé ses créneaux horaires et nous on a échangé avec lui et on s’est mis d’accord. Là, on s’est dit : il nous reste un match à gagner. Une finale, ça se gagne, voilà ce qu’on s’est dit. Un match à gagner pour que ça soit une belle saison. Après, quelques-uns sont sortis mais moi je suis rentré. Je n’ai plus l’âge ! Il me faut 48h pour récupérer et je savais que la semaine allait être compliquée si je sortais. On s’est retrouvé le lundi pour une semaine typique de saison régulière, en fait, avec un match seulement le samedi suivant. Finalement, ça n’a rien changé à notre préparation. »
LA SEMAINE D’ENTRAÎNEMENT
« Ne pas en rajouter »
« Le lundi matin, il y a eu une séance de récupération avec les kinés qui viennent à la salle pour soigner les petits bobos. Le lundi soir, il y a eu entraînement, mais avec peu de monde car il y avait des joueurs dispensés, qui se soignaient
un peu. John (Linehan) ne s’entraînait pas, idem pour Victor (Samnick) et moi. Donc c’était une séance à effectif réduit. Mais dès le mardi, on a récupéré tout le monde. Le mardi, première séance vidéo sur Cholet. Une présentation des joueurs et de leurs systèmes. Le jeudi, on a eu une deuxième vidéo qui concernait ce qu’on avait bien fait au match retour chez eux, et aussi ce qu’on n’avait pas bien fait. Le mercredi, le jeudi et le vendredi, on a travaillé notre attaque et notre défense sur les systèmes choletais. Le vendredi matin, entraînement à Nancy, puis un autre le soir à Paris. Normalement, on ne s’entraîne pas le vendredi soir car c’est le moment où l’on voyage, mais là, le coach nous a dit qu’il fallait être à Bercy, qu’il y avait des impératifs médias, photos, etc. Cela ne sera pas une grosse séance imposée. La finale, on n’en a pas tellement parlé entre nous. Pas plus que ça. Il y a eu deux jours, lundi et mercredi, ouverts aux médias, donc avant les entraînements, il y avait pas mal de gens qui nous parlaient de ça, mais entre nous, très peu. On préparait un match et puis voilà. Ceci dit, c’est sûr que plus la semaine avançait, plus une certaine tension s’installait. La concentration aussi. Mais Jean-Luc n’a pas prononcé le mot “finale“ une seule fois ! Il nous disait : le match contre Cholet. Il savait que la tension, la pression, on allait la ressentir le samedi, donc pas la peine d’en rajouter. Cholet avait peut-être plus de pression que nous. Ils avaient leur couronne à défendre, en plus personne n’y était arrivé depuis la finale en un match. Nous, on était l’outsider mais on savait que sur un match cohérent, on pouvait gagner. Bon, entre nous, on ne se disait pas que l’on n’était pas favori. En aucun cas. » >>>
Pascal Allée / Hot Sports
« C’était compliqué de faire la sieste car les supporters de Cholet faisaient un boucan pas possible »
ANALYSE • maxi-basket 15
« Jean-Luc n’a pas prononcé le mot «finale» une seule fois ! »
Photos : Hervé Bellenger / IS et Pascal Allée / Hot Sports
Le SLUC de Jean-Luc Monschau a mal dormi, mais les Nancéiens sont tous sur le pied de guerre au coup d’envoi.
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Photos : Hervé Bellenger / IS
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Stephen Brun passera à côté de la finale, mais là n’est pas l’essentiel. L’ultime panier de Fabien Causeur ne fait que retarder l’échéance. Les Couguars sont aux anges. Stephen et Victor Samnick brandissent fièrement le trophée.
LA PRÉPARATION
« Bravo à lui »
>>> « On avait des objectifs précis mais, finalement, on ne les a pas tellement réussis sur la finale. On s’est beaucoup concentré sur Sammy Mejia. On voulait l’agresser haut, avec la montée sur lui du défenseur du porteur d’écran sur les pick’n’rolls. On voulait lui faire lâcher la balle. Cholet est très fort sur transition, sur les dix ou quinze premières secondes, et après, s’ils n’ont pas trop de solutions, la balle est pour Sammy et lui, il crée pour les autres, et plutôt bien tout au long de la saison. Donc on ne voulait pas qu’il ait la balle. On l’avait bien fait au retour en saison régulière. L’autre chose, c’était le rebond. On sait que Cholet est très fort au rebond offensif et que ça leur donne beaucoup de deuxièmes chances. On avait bien constaté que s’ils avaient gagné le match 2 à Gravelines, c’était uniquement grâce à leurs deuxièmes chances, voire leurs troisièmes. Cela devait être déterminant en finale. On souhaitait aussi limiter leurs lancers-francs. On sait que Mejia provoque beaucoup, on voulait donc défendre sur les un-contre-un mais, en aucun cas, lui donner des lancers. Le but était qu’il prenne des tirs difficiles, y compris ceux qu’il sait prendre, plutôt que de lui donner les lancers car, adroit comme il est sur la ligne, on a plus de chance qu’il rate son tir plutôt que ses lancers. Et s’il met ses tirs difficiles, tant pis pour nous, bravo à lui. »
LA MONTÉE SUR PARIS
« Pas bien dormi »
« On est parti à Paris en train. On est parti vendredi à 16h, un bus nous a amenés à l’hôtel (ndlr : Novotel Bercy), on a pris possession des chambres, on a mangé un peu puis à 19h30, on est parti vers la salle. Dans le train, on sent les gars concentrés. Chacun est renfermé sur lui-même, écoute sa musique. Plus le match approche, plus chaque joueur se met dans sa bulle. Après, à table ou au shooting de vendredi à Bercy, on était ouvert, mais lors du voyage ou dans les chambres, chacun était concentré sur le match. Je pense que les autres ont bien dormi la veille du match. Moi, avant les gros matches, j’ai souvent du mal à dormir. Il y a l’adrénaline, l’excitation. Mais j’ai mes petites pilules homéopathiques pour essayer de passer une nuit correcte. »
L’AVANT-MATCH
« Le trac »
« On avait prévu le petit déjeuner entre 9h et 9h30, il fallait que tout le monde se lève car on avait rendez-vous à 10h pour partir au shooting. Ça a été respecté. Chacun a fait sa petite séance de shoot habituelle. Il y a eu rappel des consignes, on a remis en place deux ou trois trucs vus dans la semaine. On en a discuté entre nous et on a convenu de manger assez tôt, à midi, pour permettre à ceux qui le souhaitaient de faire >>>
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Photos : Hervé Bellenger / IS et Jean-François Mollière
« Je me suis dit : ok, là ça sent pas bon ! »
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>>> une petite sieste, dormir une petite heure. C’était compliqué de faire la sieste car ma chambre donnait sur Bercy et les supporters de Cholet faisaient un boucan pas possible. J’avais l’impression qu’ils n’en finiraient jamais d’arriver. Puis on est parti à 15h15 de l’hôtel. Le trac, il arrive dès que tu rentres dans Bercy et que tu t’installes. J’ai bien étudié mes camarades et j’ai vu des visages fermés, concentrés, chacun avec sa méthode. Certains lisent. Moi, j’aime bien aller voir ce qui se passe dans la salle et je suis donc allé assister au match de Pro B. D’autres ne sortent pas du tout du vestiaire. Pas grand monde ne parle. »
À LA MI-TEMPS
« Miracle »
« Ça passe très vite. Jean-Luc parle. On était devant à la mitemps alors que l’on n’avait pas été très bon. C’est ce que nous dit Jean-Luc d’ailleurs. On était dominés dans pas mal de compartiments du jeu mais on était devant de deux points et c’était donc un petit miracle. On s’est dit qu’il fallait absolument que l’on arrive à contrôler le rebond, qu’on arrête de perdre des ballons et de faire des fautes. Il fallait aussi qu’on soit plus agressifs vers le cercle. Jean-Luc nous a encouragés. »
LA VICTOIRE
« Panique générale »
La fête à Nancy avec les supporters.
Photos : Pierre Mangin / IS
À droite, John Linehan, MVP et héros de la finale.
« Le trois-points de Fabien Causeur avec la planche… Ils cherchent à marquer vite pour revenir au score. Fabien a porté son équipe à bout de bras jusque-là. Je suis sous le panier quand il tire et là, je me dis : il va falloir faire l’écran de retard car vu comme elle est partie, ça sent la brique. Et là je vois la balle qui tape la planche et rentre. J’ai pris un petit coup derrière la tête en me disant : ok, là ça sent pas bon !
Après, sur notre dernière action, c’est Willie Deane qui devait créer en allant vers l’intérieur, soit pour lui-même soit pour ressortir vers un shooteur. Il joue le pick mais il arrête son dribble et donne la balle à John (Linehan). John doit faire quelque chose car il reste peu de temps. Or, John, toute l’année en entraînement ou aux matches, il a mis très peu de lay-ups, il se faisait tout le temps contrer ou il ratait. On lui disait : Arrête d’aller au cercle, tu fais 1,50 m ! (Rires) Là, il y va et il met le lay-up. Mejia arrive un dixième de seconde en retard sinon il le contre. Là, on voit le ballon qui rentre et on entend le buzzer qui retentit. C’était pour un temps-mort mais entre ceux qui ont cru que le match était fini et ceux qui ont compris que c’était un temps-mort, c’était un peu la panique générale sur le banc. Au temps-mort, on sait qu’on veut éviter le tir à trois-points à tout prix mais aussi éviter de faire faute pour donner des lancers. On voulait leur donner un tir difficile et, s’ils le mettent, bravo à eux. Bref, on voulait défendre correctement. On pensait bien que Sammy aurait la balle, c’est le go-toguy. On était attentif à lui. Sur la remise en jeu, Sammy est dos au panier, il doit prendre un tir difficile. Je vois le ballon partir et je me dis : ok, c’est un tir compliqué, s’il le met, chapeau, on ira en prolongation. Mais là, la balle reste en l’air quinze secondes. C’est en slow motion. Et quand elle passe à côté, c’est… Pfff… La délivrance ! Ça retombe d’un coup. John, il est parti comme une flèche en direction des supporters de Cholet, je me suis dit : il fait quoi ? Mais là, tu réalises pas. Tu es sur un nuage. Tu vois toute la famille, les gens qui sont venus te voir à la finale. Tu repenses à tout le travail, c’est l’aboutissement. Toute la pression retombe. Tu vois le président et Jean-Luc émus, tu vois les gens de la ville, les gens du club, les bénévoles, les kinés. Tu te rends compte que c’est énorme pour nous les joueurs mais que c’est aussi énorme pour tous les gens qui nous suivent toute
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« On s’est fait des un-contre-un au champagne » l’année, qui ont travaillé dans les bureaux, sans être dans la lumière. La récompense est pour eux, aussi. »
L’APRÈS-MATCH
« Cholet fair-play »
« On s’est tous regroupés dans le vestiaire. Le coach nous a parlé dix ou quinze secondes. C’était calme à ce momentlà, et puis après c’est reparti dans les cris ! Jean-Luc nous dit qu’il y a un bus qui viendra nous chercher à l’hôtel pour une surprise. Moi, je suis allé en zone mixte pendant une demi-heure parler aux journalistes, et je me suis retrouvé tout seul. J’ai marché tout seul à la sortie de Bercy. J’ai croisé des supporters de Cholet qui m’ont félicité. Il y en a même un qui m’a donné une petite binouze, donc j’ai bu ma binouze sur le chemin de l’hôtel. J’ai croisé Jean-François Martin, qui était mon formateur à Cholet, on a discuté, on a fait une photo. Les supporters choletais ont été vachement fair-play et je les ai félicités pour ce qu’ils ont fait. Après, je suis arrivé à l’hôtel, j’ai retrouvé la famille, ma femme, les amis. On a bu un verre à la réception, je suis allé me doucher, me changer et je suis descendu au bus. Le président avait réservé le Lido pour nous ! »
LA FÊTE
« Retour sans dormir »
« Bon, le Lido, c’est un peu à l’ancienne. C’est pour le président et Jean-Luc ! (Rires) On a regardé le spectacle,
c’était très bien mais c’est un peu long. Deux heures, deux heures et demie. Heureusement qu’il y avait les bouteilles de champagne ! J’étais à la table avec Kenny (Grant). Ma femme ne boit pas car elle est enceinte, et celle de Kenny ne boit pas non plus, donc on avait les bouteilles pour nous deux. On s’est fait des un-contre-un au champagne avec Kenny. À 1h15, certains sont rentrés à l’hôtel en bus. Les anciens sont rentrés, en fait. Mais moi, je suis parti avec les gars dans un club parisien sur les Champs, avec le staff, les gars de L’Est Républicain. On a fini à 5h/5h30, bien amochés. On devait prendre le bus, pour aller au train, à 7h30, donc autant dire qu’on n’avait pas beaucoup dormi. On a bien rigolé quand on a vu certains sortir de l’ascenseur à 7h30. Pas les joueurs mais le staff médical, qui a passé une très bonne soirée ! (Rires) Retour en train mais sans dormir sur le chemin car on s’en empêchait. Je passais de wagon en wagon pour réveiller tout le monde. Arrivés à Nancy, on rentre à la maison se changer puis rendez-vous à la salle pour prendre un bus à impériale, direction la Place Stanislas, pour montrer le trophée aux supporters. On a fait des photos, on a reçu la médaille de la ville. On a fait des dédicaces aussi, notamment pour ceux qui avaient fait le déplacement à Paris. On est rentré une petite heure pour se reposer et ensuite on avait rendez-vous pour partir au Stade Marcel-Picot, il y avait le jubilé Olivier Rouyer. Mais moi, je n’y suis pas allé car je n’ai pas réussi à me réveiller ! Et pourtant, le bus est venu en bas de chez moi, a klaxonné, mais j’ai dit : je peux vraiment pas. » l
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maxi-basket
Le doublé du SLUC Nancy
JOUR DE FÊTE
Trois ans plus tard, le SLUC Nancy a remis les couverts en argent. Il a fait grimacer les bookmakers en terrassant les hyperfavoris choletais. Quelques flashes de ces moments d’émotion. Reportage photographique de
Patrick Mangin / IS
Pascal ALLÉE, Hervé BELLENGER, Patrick MANGIN et Jean-François MOLLIÈRE
Malgré ses lunettes de soleil, chacun aura reconnu Stephen Brun, entouré de Nancéiennes et de Nancéiens venus fêter Place Stanislas les champions de France tels des empereurs romains.
Yorgos Matthaios/EB via Getty Images
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Jean-François Mollière
Jean-François Mollière
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PORTfolio • maxi-basket 23 • Début d’après-midi de finale. Fabien Causeur et Vule Avdalovic nous ouvrent la porte de leur chambre. L’ordinateur portable est pour un joueur aussi important que la paire de baskets, le maillot, le short et le casque relié à l’i-Phone. • Pas l’ombre d’un doute : le cliché est pris à l’aller. Au fond du car, Luca Vebobe est optimiste.
Jean-François Mollière
• L’intimité du vestiaire nous dévoile un secret : William Gradit aime la fantaisie.
Pascal Allée / Hot Sports
Pascal Allée / Hot Sports
Jean-François Mollière
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PORTfolio • maxi-basket 25
Jean-François Mollière
• « Rira bien qui rira le dernier » est un dicton lorrain.
Pascal Allée / Hot Sports
• Combats de supporters. Six milliers venus de Cholet, des Mauges et de toute la région sont annoncés à Bercy et allument le feu.
Hervé Bellenger / IS
Hervé Bellenger / IS
Pascal Allée / Hot Sports
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PORTfolio • maxi-basket 27 • Changez-lui le maillot, peu importe, John Linehan est toujours champion de France. MVP de la soirée en plus.
Jean-François Mollière
Ce que Akin Akingbala aime par-dessus tout, c’est manger la soupe sur la tête de quelqu’un de plus grand que lui. Il en profite avec Romain Duport car ce n’est pas si fréquent en Pro A.
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Jean-François Mollière
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• Mme Darden, devenue chearleader à Gentilly, se jette dans les bras de son joueur préféré pour lui montrer qu’elle est contente de lui.
Jean-François Mollière
• Akin Akingbala se love autour d’un objet de 45 kg qui a visiblement beaucoup d’importance pour lui.
Hervé Bellenger / IS
PORTfolio • maxi-basket 29
• Séquence émotion dans le vestiaire du SLUC. Jean-Luc Monschau vient vraiment de réaliser qu’il est de nouveau champion de France.
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MAXI-BASKET
AR U E XAVIER DEL
ÉTÉ
2007
À la
Une
Propos recueillis par Gautier SERGHERAERT
« TIENS, LE MEC DE LA TÉLÉRÉALITÉ JOUE AU BASKET »
RÉVÉLÉ AU GRAND PUBLIC, NON PAS POUR SES EXPLOITS SUR LES PARQUETS, MAIS PAR L’ÉMISSION DE TÉLÉRÉALITÉ SECRET STORY, XAVIER DELARUE S’EST RETROUVÉ PENDANT PLUS DE DEUX MOIS DEVANT LES CAMÉRAS DE TF1.
at de contr qu’un an ec Paris]. is a v ’a 7. Je n la fusion [av été 200 r dans C’était l’ ois. Il y a eu position d’entre ma it ll ro a ta v p e ’é e L c avec eu cett r. « Au début, qu’ils ps, j’ai rs ie m lo v t te a E e X . tr t le En souvien faire toute seu que e s d » t n ry so it to la Secret S ana] qui devait tteur pro, ils se t, sans réel a ati ke femme [T que j’étais bas éré de tout contr télévisée. s re ib ri L tu p » n p e a l. v a t on sm s l’a dans, nce dan n truc pa F1. « De c’était u rtif, Xavier se la s caméras de T e passe à po 4 par le ce qui s ent projet s é 24 h/2 n ne sait pas lm énormém . » fi à il té o é l, s Le vo ta n ts o a to connu nous av x autres candid és c’est l’in Finalement, au ari r. u r rapport té des jeunes m ée e a ri p l’exté pri rié nnée-là ro a to p o e p n tt a e in la c ément exposés et demi après, rc A on B fo N , e la is orm ue, Deux mo asqués) est én ’était l’Euroleag r de Pro B, eu ic ém (enfin d eur de Pro B. « S nt ; pour un jou crime ! », e u m un jo e n u is u o m r pou l’eng com prendre ou avoir nt. peut com une téléréalité diateme e as immé P de ? faut fair -il. rt o ts s e n -t ux parqu ienne. Quand o se marre r les retour a
«
d a la télé, vie quoti nu seulement p , Et après ut un retour à la familles as con p s e t o s d rt ’e t, u n u s o n rt o a , e p d té « Il y a u t li n a st con vraimen de téléré ille, on e s, il y a ce type t de la v s gamin e e k d s a , b s o u d st gens d s, des a ant. » 007-08 e ds-mère n saison 2 ’à la u des gran ient très surpre ), q u B je N L dev dans le s de la m rè o p u e rn a d u tout. Ça s é é n demand r enregistr baba (so (il n’est tié] m’a u Pour Xa u o e a p té [L u le p in ib nt am poss Sylva largeme 008) : « idement d’un 3 avril 2 plus rap à celle u le d te ir ts a e rt u u a q p é rq d a a pour p t e s e ir le a e ss sur équilibré temps fut néce revenir s me lu p , je ne e vie ps de ret Story avoir un el. » Mais ce la c de e fi S é e d d nn lever le mission re é l’ e professio d é s n e n rè g r. « Ap le coura is été impressio le joueu n a de suite u m t u u ja e i i to a ’a s pa ts. Je n la télé, j’ sentais ités s parque ket, mais après ip c le ré r p u s t s se son revenir e er au ba médias le mec d it de jou ute. Les o fait que par le fa d t le ti r e u tory s p S t re c Se nait repre non et, et k s a b le vier a X ue pas q tinue n o c Delarue vais ière. J’a sa carr n fasse u’o peur q e le me entr le l’amalga é v u o tr i a mec qu r dans te s re r u filon po que je re alors la lumiè
Xavier Delarue, à 33 ans, a écrémé les parquets
de Nationale 1 et de Pro B (Nanterre, Levallois, Besançon, Quimper, Clermont) et une saison la Pro A (Châlons-enChampagne). Il a été champion de Pro B avec Besançon en 2008. Après son passage à Secret Story, il combine émissions de téléshopping et basket pro. Il vient de terminer sa première saison au Stade Clermontois à 5,0 pts de moyenne.
voulais con me réali tinuer et ser dans ma carrière. » Les clu bs aussi ap préhend ent le phénom ène people du baske tteur fr ançais. « que Est-ce concern juste pa é par so ce mec-là est ré r hobby ellemen n m é ? Est-il club ou e ti e t r o u con alo st-il juste là pour ê cerné par un pro rs fait-il ça qui est mon age tre dans je t, par nt a fait la lumiè pas réell re ? Laure notre le ména em ge avec nt Cabu que joue ent d’approche c eux q sp ur et pas en tant q ortive. J’ai voulu ui n’avaient basket. ue mec d »M revenir e e la n ta à son im édiatiquement, le couple téléréalité qui jo nt age : « O ue au n a évité fa On t’app tout ce q it également att elle pou e ui était r rien. T tu te pe poudre a ntion u fais d rds dans es tourn ux yeux. l’alcool une bou ées b et teille de vodka. » les signatures p oîtes de nuit, Juin 20 our 150 08. Bes euros et anço saison s ous form n soulève le trophée e de ha de la Pro à p py e Bercy. F B : « La in de Bercy ch cerise s nd pour le bask ampion ur le gâ etteur p d te eople e au, c’es Monclar France. td Le et Cozett e qui on match avait été ’avoir fini à envie et t bien re c l’h transcrit ommenté par des criti omme que j’éta ce dont que is. j’avais aujourd’h s, ça m’a incité J’ai été agréab lement à poursu ui. » surpris ivre ma carrière jusqu’à
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Céline Dumerc met dans le vent la Grecque Stella Kaltsidou, sa future équipière à Bourges.
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LE FILM DE L’EURO QUELQUES SÉQUENCES DU CHAMPIONNAT D’EUROPE FÉMININ. AU GÉNÉRIQUE ANA ET ANNA, CLEM, JENN, EMM, ENDY ET ANN-DEE, PIERRE, ABDOU, MIODRAG, ROMAIN ET QUELQUES AUTRES. LIEUX DE TOURNAGE : DEUX VILLES PAUMÉES DE POLOGNE. RÉCOMPENSE : UNE MÉDAILLE DE BRONZE.
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Par Pascal LEGENDRE à Katowice et Lodz Reportage photographique : Hervé BELLENGER / IS - FFBB
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Samedi 18 juin
LE PETIT PARIS
Agnieszka Bibrzycka n’est pas visible sur le terrain mais à la télé polonaise. Ana Lelas avant qu’elle ne se blesse à la clavicule.
Dans l’édition spéciale de huit pages sur l’Euro réalisée par Sportowy, il est écrit qu’avant-guerre Katowice était la ville la plus sympa de Pologne, un “Petit Paris“. Cela s’était très sérieusement gâté du temps du communisme triomphant. Depuis la chute du mur et l’intégration dans l’Union Européenne, cette ville de Haute-Silésie dont la conurbation recense 3,5 millions d’habitants s’est rafraîchie, colorée. D’immenses publicités masquent parfois astucieusement des bâtiments staliniens gris et hideux. La Sportek Arena a déjà servi de décorum à l’Euro féminin de 1999 où la France du renouveau décrocha l’argent. Elle a aussi donné l’hospitalité à l’Euro des garçons, il y a deux ans. À l’extérieur, on y vend la panoplie du parfait supporter de la “Polska“, écharpes, T-shirts, clairons, mais à l’intérieur la moitié des 11.000 sièges est à peine remplie. Cela n’empêche pas le bruit d’être assourdissant par la faute d’un DJ qui fait scander “Polska“ et battre des mains le public au moyen d’un tambour électronique et d’une sono en sur-régime. Deux grandes dames du basket polonais manquent énormément à cet Euro maison. La géante Malgo Dydek, décédée récemment après une crise cardiaque, et à qui on consacre une minute de silence, et Agnieszka Bibrzycka, qui, elle, va bientôt donner la vie et qui sert de consultante à la télé polonaise. Sur le terrain, les sœurs d’armes d’Agnieszka prennent une volée assénée par le Monténégro dont on peut se dire
qu’une bonne partie du public ignorait jusque-là l’existence. Rarissime de voir le pays organisateur aussi mal en point dès le match d’ouverture et on se dit que si le pire arrive, ça va plomber la deuxième phase et a fortiori les affluences à Lodz.
Dimanche 19 juin
« LES MATCHES SONT EN DIRECT EN CROATIE » La Croatie a pris la veille une grosse plumée contre la France. -46, de quoi congeler le coach Stipe Bralic qui a déclaré sobrement, « la France est une super équipe avec
quatre super pivots, deux excellentes meneuses de jeu et de très fortes ailières. Une équipe trop rapide, trop costaude, et j’espère que nous jouerons mieux au prochain match. » C’est le cas. La Croatie vient de faire dérailler la Grèce quasiment au buzzer. Ana Lelas (15 points avec 6/7 aux shoots) a retrouvé le sourire. Elle répond à des questions en anglais au journaliste de la FIBA Europe, se rend à la conférence de presse, et revient en zone mixte pour cette mini-interview en français, cette fois. Ana est devenue totalement francophile en faisant le Tour de France de la Ligue Féminine. Dans l’ordre, Tarbes, Aix, Mourenx, Bourges, avant de s’installer à Lattes-Montpellier où elle a re-signé. Appuyons sur « On ».
As-tu obtenu le passeport français ? Pas encore puisque après ma deuxième année en France, à Aix, je suis partie en Espagne (à Vigo) et il faut cinq ans en France consécutivement pour l’obtenir. En septembre, je vais avoir ces cinq ans et je vais faire une demande.
C’est spécial de jouer contre la France ? Un petit peu car je connais tout le monde, le coach notamment. En Croatie, la ligue n’a pas le niveau de celle de la France. La France, c’est trop physique. Notre coach aime bien jouer avec quatre extérieurs. Moi je joue n°4 alors que ma position c’est 2-3 (Ana mesure 1,82 m). C’est un style qui peut marcher mais quand tu ne marques pas contre une équipe comme la France, c’est très dur. Le coach a voulu débuter avec un cinq différent, pour commencer doucement,
et ensuite mettre le cinq majeur, mais ça n’a pas marché, les Françaises ont fait d’entrée un 11-0. Le coach n’a pas aimé notre attitude, la façon dont on est rentré dans le match. Peut-être a-t-on trop respecté la France. On savait qu’on n’avait pas beaucoup de chances de gagner mais il fallait jouer notre jeu.
Tu avais déjà pris 46 points dans un match ?
(Elle sourit jaune et regarde furtivement ses chaussures) chaussures).. Je
ne pense pas, non. J’étais vraiment mal hier soir, mais je savais qu’il fallait laisser tout ça derrière nous. Pour nous, le championnat commence aujourd’hui. On s’est bien réveillé !
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La Croatie est un grand pays de basket et pourtant il n’y avait pas un seul journaliste hier soir à la conférence d’après-match ? C’est un peu triste. Peut-être viendront-ils plus tard. Mais les matches sont en direct en Croatie sur une chaîne comparable à France 2 chez nous (sic). On n’est pas aussi populaire que les masculins mais c’est surtout qu’on n’a pas eu beaucoup de résultats les années passées. Je pense qu’on va montrer que l’on existe ! Au fait, voici les cotes de France-Croatie sur trois sites de paris en ligne. Betclic donnait la France favorite à 1 contre 7, Bwin à 1 contre 7,75 et PMU à 1 contre 9. En clair, les gagnants ont ramassé des clopinettes. En revanche, si vous aviez parié que les Bleues allaient gagner de 46 points, vous êtes probablement aujourd’hui sur une île luxuriante avec un cigare au bec et un Mojito à la main.
Lundi 20 juin
LE REGARD DE COACH ABDOU Quand il était apprenti-coach Abdou Ndiaye a assisté à dix championnats d’Europe masculin, pour s’instruire. Cela fait quinze ans qu’il est dans le milieu de la LFB, mais c’est la première fois qu’il assiste à un Euro féminin à l’étranger. À sa demande, c’est son club de Villeneuve d’Ascq qui l’a envoyé trois jours à Katowice. Aucun confrère français ne l’a imité et, sinon des Polonais, visiblement peu d’étrangers. Un
problème de moyens financiers, de culture ? Abdou envisage de renouveler systématiquement l’expérience et, à l’avenir, de demeurer plus longtemps sur place. L’intérêt est multiple. Suivre les évolutions technologiques au plus haut niveau européen, il a été ainsi marqué par la zone presse lettone face à la France. « J’aime bien aussi la spontanéité du Monténégro avec deux arrières qui sont pas mal, Skerovic et De Forge. Dans mon équipe, j’ai Kathy Wambé et Émilie Gomis, il y a des choses que je peux reprendre », commente-t-il. Il prend des notes mais, ditil, avec l’âge sa mémoire visuelle s’est considérablement développée. Il en profite aussi pour scouter des joueuses qui, plus tard, lui seront peut-être proposées par des agents.
À force de disputer des coupes européennes, il a déjà emmagasiné beaucoup de données. Par tact, il n’est pas allé visiter les joueuses à l’hôtel mais, à la fin d’un match, il a discuté avec Émilie Gomis et s’est présenté à Anne Breitreiner, qui va rejoindre Villeneuve à la rentrée. Après une seule saison à Tarbes, l’Allemande se débrouille déjà bien en français. « Je suis aussi là pour supporter l’équipe de France », ajoute Abdou qui est installé dans l’Hôtel Katowice avec un groupe de supporters et de journalistes. Le Franco-Sénégalais a la particularité d’avoir coaché l’équipe nationale seniors masculine du Sénégal et “les 20 ans et moins“ du côté des féminines françaises. Il n’a jamais caché son désir de retourner dans le circuit de la LNB ; il fut d’ailleurs approché par Gravelines – avant la venue de Christian Monschau – et Hyères-Toulon – avant celle d’Alain Weisz –, « C’est fallacieux de donner une étiquette, de dire qu’il y a des coaches pour les masculins et des coaches pour les féminines. Le basket, c’est universel. » Lui qui est des deux bords, il est à même de nous dire là où le job est plus délicat. « Les filles, c’est plus dur », répond-il. « Pas dans le domaine tactique. On peut aller très loin avec elles car elles sont très cérébrales, elles comprennent très vite. Physiquement, on sait que ce ne sont pas les mêmes qualités, c’est moins aérien, mais on voit bien qu’elles jouent de plus en plus le pick and roll comme les garçons. Le plus dur, ce sont les relations humaines car les femmes sont plus émotives. J’ai beaucoup appris avec les filles sur le plan de l’observation et sur le plan de la réflexion au niveau du jeu car elles attendent beaucoup de l’entraîneur, même
s’il ne faut pas fermer les systèmes et laisser une place à la créativité. Mais elles ont besoin que les choses soient bien préparées, savoir par exemple comment attaquer une zone presse, ne pas devoir improviser. » Peut-être faut-il avoir chez les filles davantage les sens en alerte, mais quand le groupe est sain, le pouvoir du coach y est plus fort : « c’est vrai que les garçons courent plus vite, plus haut, le jeu en première intention est beaucoup plus prononcé. Les ego chez les garçons sont plus développés que chez les filles, et même s’il y a certaines rivalités chez elles, on y fait passer plus facilement des notions collectives. »
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Mardi 21 juin
LA ROUTINE
Les Bleues en pèlerinage à Auschwitz. Flo Lepron fait un tour de passe-passe. Sandrine Gruda fête ses 24 ans.
La vie d’une internationale en compétition – et en stage –, c’est affreusement répétitif. Pas exactement métro-boulotdodo, car le basket ce n’est ni l’usine, ni le bureau, mais quand même des longueurs monotones. « Hier, on a fait la réunion d’équipe à plus de minuit », rapporte Pierre Vincent. « Edwige est allée aux toilettes (contrôle anti-dopage) après le match. On a perdu du temps. Avec les soins, tu ne te couches pas avant 2h. Ce matin, elles ont dormi. On a entraînement, muscu après. Tu n’as pas trop de temps libre. » Quand il y en a des temps libres, les joueuses sont recluses dans leurs chambres. Les dérivatifs sont les SMS, téléphone, DVD, Internet, et surtout Facebook pour être en connexion avec le monde entier, les copains, copines, et… la coéquipière de la chambre d’à côté. Cela papote aussi avec les joueuses d’autres équipes car, dans cet univers mondialisé, toutes se sont croisées à un moment donné dans une équipe. Les jours off, il y a aussi les “points presse“ auxquels le coach et deux ou trois joueuses sont invités. « C’est très long. Ça permet de nous reposer, de nous concentrer et puis… on n’a pas le choix ! », sourit Jenn Digbeu. Un rapide sondage permet de savoir que les Françaises préfèrent le rythme d’un match par jour plutôt que d’avoir une journée de relâche entre deux. « Mais on n’a pas le choix », répète Endy Miyem comme un refrain. « Toutes les équipes sont dans le
même cas. Il ne faut pas se poser de question, se dire « oui, on est fatigué »,, c’est à la vie à la mort, on a bien vu que sur un match, tout peut basculer. On donnera tout pour survivre. » « À Riga, c’était un peu plus flashy, elles sont allées manger dehors », rappelle Pierre Vincent. Probablement pour sortir du très routinier poulet, jambon pâtes. « Je ne vais pas leur imposer de sortir, elles sont libres. Mais ce n’est pas en mettant dans des bulles les sportifs de haut niveau, en faisant monter la pression qu’on sera plus performant. Il y a un temps pour tout, pour travailler, être concentré, engagé, se faire plaisir, aller voir du monde, la famille, les amis, les adversaires. Plus elles sont bien et mieux je me porte. »
Jeudi 23 juin
FRANCOPHONE Rarissime qu’un coach “yougo“ ne parle pas à une conf’ en anglais, mais en français, spécifiant qu’il a fait des études en littérature et qu’il aime Charles Baudelaire. Ainsi est Miodrag Baletic, 62 ans, barbu, patron du Monténégro,
661.000 habitants, séparé dans un premier temps de la Yougoslavie, puis dans un deuxième de la Serbie. Un État indépendant de cinq ans avec une fédé de basket qui a pris son envol un an plus tard. La lecture du curriculum vitae du coach est édifiante. Il est passé par le Bosna Sarajevo, Buducnost Podgorica – la capitale du pays –, des clubs de D2, de D3, l’équipe B yougoslave. « Je suis entraîneur depuis près de 40 ans et pendant 37 ans avec des garçons. Quand on a travaillé longtemps avec les garçons et que l’on pense que l’entraîneur est fini, on lui donne une équipe de filles », précise t-il avec dérision. Son excellent français s’explique par le fait que Miodrag Baletic est passé, il y a vingt-cinq ans, par Troyes et son équipe féminine de N2. « Ils m’avaient proposé un contrat de cinq ans mais une équipe yougoslave de haut niveau (Buducnost justement) m’a appelé et la Yougoslavie avait l’une des meilleures ligues du monde et je voulais travailler avec les meilleurs. » La France, ses joueuses à l’Euro, forcent son respect et le Monténégrin n’hésite pas à déclarer : « c’est une équipe magnifique, des joueuses impressionnantes, j’estime que c’est l’équipe la plus forte de tout le championnat. Chaque entraîneur aimerait avoir des joueuses comme les Françaises car elles peuvent avoir des résultats au plus haut niveau mondial, c’est mon opinion, et c’est une équipe qui a
toujours de l’avenir devant elle. » De son côté, le Monténégro est parti forcément de zéro, mais avec quelques joueuses rompues avec le haut niveau européen comme Iva Perovanovic (Lattes-Montpellier) et la fougueuse et prolixe Jelena Dubljevic (Tarbes), l’une des meilleures étrangères de la LFB, aperçue en train de «pactiser» au soleil de la terrasse de l’hôtel des délégations avec son ancienne équipière tarbaise Florence Lepron. L’Américaine Anna De Forge a même demandé à rejoindre le groupe « par amitié avec Jelena Dubljevic », confie Miodrag Baletic. Le coach utilise ses joueuses cadres jusqu’à la dernière goutte, et pour l’instant ça marche. Le Monténégro a remporté 6 de ses 8 matches en qualifs et surtout est invaincu avant d’affronter demain la France. Coach Baletic est dithyrambique pour ses ouailles : « C’était difficile au départ parce que nous n’avions pas beaucoup de filles capables de jouer pour l’équipe nationale mais, étape par étape, on a toujours fait de bonnes choses. Il y a une bonne mentalité dans cette équipe, qui a beaucoup de courage, de volonté. Les joueuses sont intelligentes, elles
Toute la puissance et la majestĂŠ de Sandrine Gruda.
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Isabelle Yacoubou fait plein de misères aux Lituaniennes.
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ont du caractère comme en ont les grandes joueuses. Elles se battent pour leur pays, le maillot du Monténégro. Je suis ici pour les aider un petit peu. » Dans son parcours, le Monténégro a vaincu la Croatie. Miodrag Baletic n’y voit aucun plaisir particulier : « Je suis monténégrin mais j’ai aimé ce grand pays, ce grand pays de basket qu’était la Yougoslavie et je regrette qu’il n’existe plus. »
Samedi 25 juin
LA DAME AUX 365 SÉLECTIONS Anna Kotocova compte ses participations à un Euro sur ses doigts. Un, deux, trois… sept sous le maillot de feu la
Emmeline Ndongue, un féroce défenseur qui fera défaut aux Bleues en phase finale.
Tchécoslovaquie. Comme joueuse. Un autre comme assistante avec l’équipe nationale slovaque. Et deux autres comme assistante avec les Bleues. Les Championnats du monde ? Quatre. Les Jeux Olympiques ? Trois. À Séoul et Barcelone avec la Tchécoslovaquie, à Sydney avec la Slovaquie. Jamais de titres, beaucoup d’accessits dont trois médailles à l’Euro. En tout cela donne un total hallucinant de 365 sélections. À Varna, en 1989, les Tchèques menacent en finale les Soviétiques de Khoudachova et Zasulkaya jusque-là sur une autre planète. Au prix d’un formidable retour, elles viennent mourir à 3 points des Rouges. Anna, qui porte alors son nom de jeune fille, Janostinova, tourne à 9,8 pts en moyenne. Le rideau de fer s’effondre sur lui-même, mais à son déplaisir
Anna voit la République tchèque et la Slovaquie prendre chacune leur indépendance. Née à Trstena, Anna se retrouve du côté slovaque « Ce fut une décision politique, les gens ne voulaient slovaque. pas se séparer. Mais on a encore été réunies une dernière fois sous le maillot tchèque pour les Jeux de Barcelone. Les liens existent encore aujourd’hui. Ils réfléchissent à des championnats communs, notamment en basket car, bien sûr, quand on sépare un pays qui n’est déjà pas grand à la base, ça affaiblit le niveau. » À 22 ans, Anna choisit l’exil, la France. Elle se retrouve au BAC Mirande d’Alain Jardel, puis au CJM Bourges. Son palmarès prend du volume comme vol-au-vent au four. Cette formidable battante, dure au mal, sera la seule Berruyère avec Yannick Souvré et Cathy Melain, à gagner trois fois l’EuroLeague. Anna, devenue Madame Kotocova, a obtenu la nationalité française, mais elle accepte la proposition de son pays d’être assistante à l’Euro 2001 d’autant qu’il se tient… en France. Sa vie se poursuit pour autant à Bourges car elle obtient un poste de cadre technique au Pôle Élite de la Région Centre. « J’ai découvert la filière de haut niveau en France. J’ai refait ce que j’avais fait comme joueuse en Tchécoslovaquie. La formation, la détection des jeunes joueuses, anticiper l’avenir, chercher des joueuses de grande taille, ce qui n’était pas fait avant, leur donner confiance, être patiente. En même temps Francis Denis m’a demandé d’être adjointe avec l’équipe de France des moins de 20 ans. Ça compensait le vide de la compétition que j’avais connue toute ma vie. » Forcément, Anna suit toujours le basket slovaque avec tendresse, sur Internet. « La Slovaquie a toujours eu un grand respect pour les sportifs, mais il faut savoir que, depuis dix ans, l’État ne participe plus au financement de équipes et seuls les clubs forment les
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jeunes. Les sports collectifs sont donc pénalisés. Le basket n’est plus une priorité, le management de la fédération n’était pas au top… Même si cela reste un sport populaire avec le hockey sur glace, le foot, le hand, le volleyball, alors que le sport individuel numéro 1 c’est canoë kayak. À cet Euro, l’équipe nationale a battu la Lituanie et n’a pas été loin de battre la Russie. C’est une équipe jeune qui a de l’avenir. Mais il n’y a pas de financement pour l’équipe senior et pour les jeunes, c’est très compliqué. » D’assistante, Anna ne rêve-t-elle pas d’être promue coach en chef ? Pas forcément, du moins de suite. S’occuper de jeunes plantes qui s’épanouissent lui va très bien, et puis il y a aussi son job de mère de deux garçons de 8 et 3 ans. « J’ai envie de prendre un peu de temps pour moi et ma famille, de me poser.
entretien d’embauche ! La défection du public polonais à Katowice ? « À la présentation des équipes, c’est super calme. On entend les applaudissements des supporters français. Voilà. Quand le match est parti, qu’il y ait 20.000 ou 25 spectateurs, pour moi, c’est pareil. » Le break entre la 2e phase et les quarts ? « C’est un petit peu long puisqu’on a fini dimanche à 17h30 et que le match de quart est jeudi soir, mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? On a fait entraînement ce matin, vu la vidéo, on essaye de tuer le temps. Hier, on s’est amusé avec les filles, on est allé au restau, on a fait des jeux. » La salle de Lodz ? « Je préférais celle de Katowice. Je n’aime pas quand les tribunes sont loin du terrain. Mais on a tellement
La priorité, ce sont mes enfants que j’ai eus tardivement. Mon équilibre actuel me va très bien. » Alors que, profitant de ce jour off off,, les autres membres du staff et cinq joueuses partent découvrir le camp nazi d’AuschwitzBirkenau distant de trois-quarts d’heure de Katowice, Anna reste en compagnie des autres membres du groupe « Je suis une femme, je préfère faire du shopping », sourit-elle.
l’habitude de changer de gymnases que ça ne modifie pas les repères. Le sol est bien, les cercles sont moins durs. » Et d’ajouter en rigolant : « Ça n’assure pas un pourcentage élevé. » Le bilan après le deuxième tour ? « On aurait très bien pu être à la maison au moment où l’on parle. On a vu la tête des Espagnoles et des Biélorusses quand elles sont rentrées à l’hôtel et reparties le lendemain matin. Elles étaient dans les trois premières mondiales et là, pas dans les huit premières Européennes. Ça nous a fait relativiser. Qui aurait parié que le Monténégro serait premier de sa poule et invaincu ? Ça confirme qu’il n’y a pas de hiérarchie, et si on n’a pas été géniales, on doit être contentes du parcours que l’on a fait. » Sa réaction quand elle a su que la France tombait sur la Lituanie ? « Qui choisir dans les quatre ? C’est tellement différent d’un match à l’autre. Une équipe propose un super jeu un jour et pas le lendemain. Nous aussi, on souffle le chaud et le froid. » L’étiquette de favorites des Bleues qui s’est quelque peu détachée de leur maillot ? « Est-ce que ce n’est pas mieux pour nous d’être sur le qui-vive ? » L’investissement pour les quarts ? « On en a eu forcément jusque-là, mais j’espère qu’on en aura dix fois plus pour le quart de finale. Au basket, il ne suffit pas de se donner à fond, d’y aller tête baissée. Il faut trouver le juste milieu entre la gnac et le contrôle. Ce n’est pas évident à faire sur un quart où tu as envie de te jeter à fond. » La conclusion ? « En fait, je me dis que ça ne sert à rien qu’un sportif de haut niveau réfléchisse trop ! On te demande de gagner, tu fais tout pour gagner. Le coach te dit ce qu’il faut faire et c’est tout. » Difficile tout de même, n’est-ce pas Clémence, de mettre en veilleuse son sens de la réflexion développé à la fac, sous
Lundi 27 juin
CLEM EN RÉFLEXION Les Bleues sont sur place à Lodz depuis la veille. Les journalistes et les supporters les ont rejointes après trois heures de transfert en bus. Rendez-vous à 14h pour un “point presse“ à l’avantveille du quart de finale jugé décisif face à la Lituanie. L’hôtel Andel’s des délégations, tout en briques, bâti dans une ancienne manufacture de tissu, est tout simplement magnifique. Et même celles qui ont l’habitude du train de vie d’Ekaterinbourg ou de la WNBA, sont sous le charme. Convoquée, Clémence Beikes, joueuse polyvalente, dure au mal, peu émotive en jeu, femme réfléchie, étudiante en éco en bonus de sa carrière de basketteuse pro. Surprise, Clem, par ce mur de journalistes dressé face à elle, avec caméras, micros, magnétos et calepins, suivant l’organe de presse et la sensibilité. « Je ne savais pas que c’était tous en même temps. Je croyais que c’était un seul, vite fait. » Les questions sortent pêle-mêle, sans plan de bataille, et la Nordiste y répond avec un sourire permanent. C’est quand même moins stressant que d’affronter un jury pour un examen ou un
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Sandrine Gruda, vainqueur par K.-O. de son duel avec Sancho Lyttle. Le shoot soyeux de Jenn Digbeu. Anna Kotocova sur le banc des Bleues.
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prétexte que l’on troque un jean contre un short ? Pierre Vincent n’est pour les Bleues ni M. Ramirez pour un boxeur, ni Johnny Stark pour Mireille Mathieu.
Mercredi 29 juin
LE GRAND DÉSERT Pour le premier quart de finale, un demi-millier de personnes assiste à Russie-Lettonie (on les a comptés), y compris : • Une trentaine de supporters venus de Lettonie, un peu moins de Russie. • Les préposés à la table de marque. • Une soixantaine de journalistes.
• Une vingtaine de photographes en chasuble. • Deux troupes de pom-pom girls qui auraient mérité davantage d’audience. • 32 agents de la sécurité en T-shirt jaune qui fixent parfois des gradins vides. Ce sont les ordres. • Les joueuses de l’équipe de France, recluses dans une tribune éloignée du terrain pendant un quart-temps avant que les cerbères acceptent qu’elles s’installent plus en hauteur. Quelle promo pour le basket féminin !
Jeudi 30 juin
1.100KM
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Un mail de notre correspondant Giedrius nous avait alertés qu’un prompt renfort devait arriver en provenance de Lituanie. La fédération a organisé un voyage en bus Kaunas-Lodz, 1.100km et 17h aller-retour. Départ à 7h du matin, retour dans la nuit. Prix avec le billet : 30 litas soit 9 euros. Difficile de faire plus compétitif. Les “Verts“, trois fois plus nombreux et plus jeunes, armés de drapeaux et écharpes, s’imposent d’entrée aux fans français où Anne-Sophie Pagnier est venue supporter tout spécialement son ex-équipière Aurélie Bonnan. Seulement sur le terrain, ce sont les Françaises qui font valoir détermination et puissance. Le retour à Kaunas a dû être long, long.
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Vendredi 1er juillet
PASSIONNÉS La principale colonie de journalistes à l’Euro, hormis les locaux ? La France avec seize pros accrédités (9 en 2009) dont une équipe de France Télévisions, Sport +, Radio France, RMC-BFM, L’Équipe, l’AFP, Le Berry, et puis Maxi-Basket/BasketNews… TF1 est prévu en renfort si les Bleues se qualifient pour la finale. Sans compter les confrères qui appellent au téléphone de France les joueuses et le coach par l’intermédiaire de l’attaché de presse fédéral, Sylvain Bourdois-Chupin. Aux officiels, il faut ajouter le webmaster du site non-officiel de Lattes-Montpellier, la rédactrice de VA Infos, et puis Anne-
Dee et Romain qui sont photographes pour LadyHoop, LadyHoop le petit site spécialisé créé par Syra Sylla, qui monte, qui monte. Deux bénévoles pur jus. Bonne fille, la FIBA Europe leur donne une accréditation et une chasuble même s’ils ne sont pas journalistes pros. Romain est havrais, ingénieur de formation, dessinateur industriel, souvent rendu à Mondeville. Anne-Dee a suivi son père en Corée, s’y est installée, y a joué au basket, a épousé un international, est revenue en France, traduit des logiciels chez Microsoft et a créé une société pour organiser des tournois de basket et… des manifestations de voitures anciennes. Elle est toujours en contact avec le basket coréen puisqu’elle a scouté pour la ligue pro WKL et le club de Sinsaege. Anne-Dee et Romain ont déjà écumé tous les Final Four de l’EuroLeague depuis 2005, sauf celui qui s’est tenu à Moscou. Ils ont monté une galerie de photos (ladyhoop.fr/galerie). « On les fait payer ou parfois on les donne. » Les clubs de Mondeville, Charleville, Nantes sont clients. Tous les deux sont en vacances, mais ne manquent pas un match. C’est ça la passion.
Samedi 2 juillet
EMM RACONTE SES EMM… Hôtel des joueuses. Emmeline Ndongue, un plâtre au pied, raconte pourquoi et comment elle est revenue en Pologne après avoir été opérée en France. « La première sensation, c’est ce coup sur le tendon. Après, plus de sensation du tout au niveau du pied. J’essaye de me relever et je sens que je ne suis pas stable. Gros flip. Je me suis dit que j’avais un nerf coupé. Le doc me dit « tu as dû prendre un coup
Florence Lepron, Clémence Beikes et Céline Dumerc en action sur le terrain, avec les supporters ou avec la presse. Trois « filles en or » de 2001 : Laure Savasta, Sandra Le Dréan et Isabelle Fijalkowski.
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Le regard de fauve d’Émilie Gomis.
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sur le nerf, détends-toi. » J’essaye de me calmer. À la mi-temps, dans les vestiaires, je commence à pouvoir re-bouger mon pied. Soulagement. Petit test au 3e quart-temps. Je n’arrive pas du tout à me mettre sur la pointe des pieds. Le doc me dit, « ce n’est pas grave, re-glace. » Moi, cinglée, je dis « on attend cinq minutes, on ne sait jamais, je peux rentrer. » À la fin du match, je déplace ma glace, je la mets sur le mollet et, au moment de sortir, il me dit « on va regarder ». Je m’allonge sur la table du vestiaire. Il me lâche « c’est rompu. » Je me suis mise à crier, à pleurer, un peu à l’insulter. « Tu te plantes, ce n’est pas possible ! » Je me suis ensuite platement excusée. Flo (Lepron) et Endy (Miyem) reviennent et rien que par leur présence, je me suis apaisée. J’ai demandé clairement au doc pour combien de temps j’en avais. Forcément, il n’ose pas trop me dire. « Il y en a pour cinq mois à peu près, mais tu sais, c’est large… » « OK ! les gars, je sais… » Cap’s revient. On se met à pleurer. Je rentre au bus, les filles étaient au courant, alors pour éviter que je pleure encore, elles ne disent rien. Le plus dur, ce fut après le repas. Pour moi des tendons, c’était un peu comme des croisés. Une fois que c’est pété, on attend une semaine, on opère. Pas du tout. Le doc et Pierre me disent « Emmeline, il va falloir que tu te fasses opérer rapidement… Dans les jours qui viennent. » C’est ça qui m’a détruite, le fait de
j’avais entendu ton rire dans le couloir, j’avais halluciné ». Eh non, j’étais là ! Ça fait du bien de pouvoir revenir. On est un groupe et je sais que ça fout un coup au moral quand tu as une de tes coéquipières qui se blesse. Je voulais leur montrer que j’allais bien et leur donner de l’énergie, de la bonne humeur, des conseils, du calme. J’étais juste heureuse d’être là, de faire partie du groupe. Le quart de finale, je l’ai vécu stressée comme jamais. Quand tu es joueuse, tu laisses monter le stress, tu fais autre chose. Là, je n’avais pas à me préparer, j’étais dans ma chambre à ne rien faire. Je transpirais de partout comme si j’allais jouer. Difficile à gérer. Pendant le match, tu donnes toute ton énergie, j’ai gueulé comme jamais. J’avais assimilé toutes les consignes de Pierre et je les donnais aux filles, un truc de malade. Je me revois encore dire à Cap’s qui défend sur Bimbaite « Ferme à gauche ! Ferme à gauche ! » Une cinglée. Sentir l’équipe si soudée pour aller au combat car c’était un combat. Et après le bonheur pur et simple. Après les demies, ça s’est passé moins bien. Les Turques ont simplement fait un meilleur match que nous. Des trucs pas contrôlables comme les paniers à la dernière seconde. La 14 que l’on devait contrôler, on l’a fait, mais Nevlin qui fait le match de sa vie. Dur, une grosse déception, mais le bonheur du quart de finale atténue un peu la peine de ce demi.
devoir quitter les filles, un abandon, en plus de ne pas pouvoir jouer. Quand on est comme ça dans une compétition, on est une petite famille. C’était la fin du monde. Lorsque je suis rentrée, j’ai vu le match contre la Pologne. J’étais comme une folle devant la télé. C’est horrible de voir tes copines en train de jouer, non seulement de ne pouvoir rien faire physiquement, mais de pas pouvoir les encourager réellement. Je me suis dit que j’allais péter un plomb. Je me suis fait opérer le samedi à Lyon par M. Bertrand SonneryCottet, le même chirurgien qui a opéré l’an dernier Miss (Émilie Gomis) et Doriane (Tahane). Avant même qu’il m’opère, je lui ai dit que j’avais pris mes renseignements auprès de quelques kinés et docteurs, et je lui ai demandé si je pouvais repartir après en Pologne. Il m’a répondu que ça dépendait de ma capacité à enfler ou pas. Il est revenu le dimanche, cicatrice impec’, pas enflée d’un pet, et il m’a plâtrée. Il m’a dit « par contre, tu prends bien des médicaments, tu prends soin de toi. » J’ai des injections d’antiphlébite. Dans la foulée, j’ai eu Patrick Beesley, et je lui ai dit « vous partez quand en Pologne ? » Il m’a demandé d’appeler le lendemain la fédé et d’organiser tout ça. Je suis partie le mardi avec Jean-Pierre Siutat (le président de la fédé), Jean-Pierre De Vincenzi (le DTN), Patrick Beesley et Goran Radonjic. Seul le staff ici était au courant. J’avais demandé à François (Brisson, l’assistant-coach) de me donner le programme des filles et j’avais juste peur d’arriver trop tôt car elles avaient soirée libre. Je suis arrivée à 21h30/22h. Pierrot (Vincent) me guettait, il a alerté Cap’s (Céline Dumerc) qui a annoncé à toutes les filles qu’elles avaient réunion. Toutes sont venues les unes après les autres… Marion (Laborde) m’a dit « il me semblait bien que
On m’a dit qu’il y en avait pour entre quatre et six mois suivant comment je vais réagir. Je garde le plâtre deux semaines, j’en changerai alors pour un plâtre de marche, pour trois semaines. Je fais une ou deux semaines tranquilles, sans rien faire. Et après rééducation. Pour moi, c’est une nouveauté car je n’ai jamais été blessée, sinon quand j’étais très jeune, j’avais eu des problèmes de dos car j’étais grande, on avait dû m’arrêter pendant un mois, un mois et demi. Le maximum, c’est cette année avec une entorse, même pas dix jours. C’est une nouveauté ! Et ce n’est pas comme si Cathy (Joens) ne m’avait pas invitée en Afrique du Sud, comme si je n’avais pas planifié mes vacances (rires)… Je suis aussi là pour économiser un peu mon copain physiquement et mentalement. Je me suis dit que je vais lui offrir aussi une semaine de plus de vacances ! Non, ça va être super chaud pour lui. Il était super content pour moi que je puisse repartir car il savait que ça me ferait du bien mentalement. Je dois aussi faire mon mémoire. C’est nickel, je vais avoir le temps. C’est sur « comment, en ligue féminine de basket, attirer et fidéliser un public jeune. » En se servant d’une Emmeline Ndongue comme tête d’affiche.
Dimanche 3 juillet
HAPPY END Long : Un Euro dans un pays où juin est un mois d’automne. Con : La défaite en prolongation contre la Turquie. « Et si on refaisait le match ? » dirait Eugène S. Bon : Une médaille de bronze et une qualification pour le Tournoi Pré-Olympique. L’antichambre des Jeux de Londres.●
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Emmeline Ndongue quitte le champ de bataille mais croit encore qu’elle pourra repartir au combat. Clémence Beikes s’intéresse à autre chose qu’à l’économie et au basket.
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LIVIO JEAN-CHARLES (ASVEL)
MADE IN
GUYANE Pur produit de la filière fédérale, Livio Jean-Charles (2,03 m, 18 ans) n’est plus le petit garçon qui a débarqué de sa Guyane natale il y a quatre ans pour intégrer le Centre Fédéral au cœur de Vincennes. Aujourd’hui, ce vrai poste 4 fin et racé a signé son premier contrat d’aspirant pro avec la maison verte et présente de sérieuses qualités pour réussir à grappiller des minutes dès la saison prochaine. Par Thomas FÉLIX
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ès le départ on comprend que ce joueur a quelque chose en plus. Déjà, il fait l’unanimité chez ses formateurs, de Jacky Commères à l’INSEP, à Philippe Ory chez les juniors, Livio est présenté comme un garçon qui a de la classe. Ensuite, même lorsque l’on se permet de le réveiller à l’autre bout de la planète (un mauvais calcul de décalage horaire avec la Guyane, mea culpa), il répond avec la plus grande gentillesse à toutes les questions. La classe, on vous dit ! Né d’une mère coach de basket et d’un père qui n’a jamais cessé d’arpenter les parquets, Livio ne pouvait échapper à son destin et l’a assumé bien volontiers. « Je n’ai jamais subi cette passion », dit-il. « Bien au contraire, j’ai adhéré tout de suite à ce que l’on peut appeler une passion de famille. » Repéré très tôt en Guyane, le jeune Livio finit même par convaincre père et mère de le laisser partir pour la métropole pour intégrer l’INSEP. À l’âge de 14 ans, il quitte donc le nid pour se perfectionner au contact de la structure d’élite du basket français. « Ce n’était pas très facile, mais j’ai été pris en charge par une deuxième famille », raconte-t-il. « Les coaches, les kinés, mes coéquipiers, franchement ça s’est bien passé pour moi. »
De la graine de Flo Piétrus
Affichant 2,03 m, Livio est formé au poste 4 où son rapport poids/ vitesse fait des merveilles. « Il est vif, pas lourd », détaille Jacky Commères son coach à l’INSEP. « Il présente également de grandes aptitudes en défense. Par certains côtés, il me rappelle Florent Piétrus que j’ai eu à Pau en jeune. Généreux, toujours orienté vers l’équipe. » Pour Philippe Ory, qui le coache en équipe de France junior, Livio est un vrai poste 4 qui s’exprime très bien dans la vitesse. « Il est fort en course, où il peut amener très vite le surnombre sur jeu rapide », explique-t-il. « Il est capable de jouer les un-contre-un et a développé un tir assez performant lorsqu’il est en confiance. » La confiance, Livio en a fait le plein sur sa dernière année. L’été dernier, il a remporté l’Euroleague junior
à Paris avec le trophée de MVP de la compétition à la clé puis, il a enchaîné sur une dernière saison en Nationale 1 où, avec 13,0 points, il a terminé deuxième marqueur de son équipe derrière Hugo Invernizzi. Avec 5,4 rebonds, 1,4 passe pour 13,1 d’évaluation, Livio a été l’une des pièces maîtresses du Centre Fédéral cette saison où il a conclu seize matches à plus de 10 points et 10 à l’évaluation avec même un gros carton contre Challans (23 pts, 12 rbds pour 30 d’éval).
Envie et travail
Pourtant, cette dernière saison, Livio n’a pas joué à son poste de prédilection. Pour le faire progresser, Jacky Commères l’a souvent décalé au poste 3, histoire d’améliorer son maniement de balle. « On l’a fait jouer en 3 pour qu’il puisse acquérir de l’agilité », avoue le coach du Centre Fédéral. « Pour aussi qu’il se force dans son tir extérieur où il a une faiblesse. On lui a donné un gros temps de jeu sur le 3 pour qu’il augmente sa dureté défensive. » « C’est bien de savoir le faire », surenchérit Philippe Ory. « Car sur un poste 4, il y a moins de pression défensive. » Au-delà de son poste, Livio aime toucher à tout. Un vrai polyvalent, qui scrute les vidéos de Pau Gasol ou de Tim Duncan pour décortiquer le jeu dos panier qu’il affectionne. « Le post-up est un mouvement que j’aime, c’est vrai », dit-il. « C’est le jeu de mon père aussi, mais j’essaye toujours de progresser partout car le basket est une histoire d’envie avant tout et moi, j’ai très envie de progresser. » En attendant, Livio va découvrir les entraînements avec les pros de l’ASVEL et sûrement tâter du championnat espoir mais, si l’on se fie à ses coaches, le Guyannais devrait surprendre. « Je ne serais pas étonné s’il grappille des minutes », prédit Jacky Commères. « Car je pense qu’il fait partie de ces joueurs qui peuvent élever leur niveau de jeu face à de la concurrence. » Et, à l’image de Léo Westermann qui a su prendre sa chance dans le contexte rhodanien, tout le monde espère que le gentleman Jean-Charles va trouver sa place. l
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FIBA Europe / Irmantas Sidarevicius
« Le basket, c’est une question de travail et d’envie. Et moi, j’ai envie ! »
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Frank Lubin alias Pranas Lubinas
Le premier géant Champion olympique avec les États-Unis en 1936, champion d’Europe avec la Lituanie trois ans plus tard, Frank Lubin alias Pranas Lubinas est le premier géant de l’histoire du basket européen.
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Par Pascal LEGENDRE
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Champion d’Europe en 1937 avec la Lituanie. Un bouquet de fleurs comme pour un critérium de cyclisme.
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’est une plaque à même le sol, sur Sunset Boulevard, près de la Bank of America, qui l’honore comme une star de Hollywood. Frank Lubin est considéré comme le meilleur basketteur amateur de la Californie du Sud pour la première moitié du 20e siècle et c’est à ce titre qu’il partage ce privilège avec une trentaine de sportifs dont l’athlète Jesse Owens, le baseballeur Jackie Robinson et encore le basketteur des Lakers, Elgin Baylor. Ce dont les passants ne se doutent pas, c’est que Frank Lubin est un mythe à l’autre bout du monde, en Lituanie, un petit pays balte de 3,5 millions d’habitants où il répond au patronyme de Pranas Lubinas. Frank était né à Los Angeles en 1910 de deux parents émigrés lituaniens qui avaient fui leur pays occupé par les Russes. Son père était tailleur et la famille n’était absolument pas sportive. Frank s’initia à différentes activités avant d’intégrer l’équipe de basket de son lycée. Le Californien était d’une taille immense, 2 m, pour un homme de son époque. Sa mâchoire était carnassière et ses épaules puissantes. « Je n’étais pas un bon shooteur, aussi il m’utilisait comme jumping center. Je sautais pour l’entre-deux et je reculais au poste de guard. Je n’ai jamais vraiment scoré durant ma période au lycée. J’étais un arrière défensif. J’attrapais le rebond et je donnais la balle aux joueurs qui partaient en contre-attaque. » Frank s’inscrivit à UCLA. Pas de bourses d’études pour les sportifs à l’époque, aussi le géant eut besoin de l’aide financière parentale. Il fut le seul de la tribu à fréquenter l’université, sans doute que ses parents estimaient qu’il pourrait un jour renvoyer l’ascenseur en gagnant bien sa vie dans l’univers sportif. Le coach Pierce “Caddy“ Works n’était pas un professionnel mais un homme de loi et les entraînements s’effectuaient en soirée. Frank Lubin fut distingué dans la “all-conference“ team en senior. Pas encore de NBA entre les deux guerres et l’ABL (American Basketball League) ne concernait que la côte Est des ÉtatsUnis. Diplômé de UCLA, Frank joua un temps pour une équipe corporative, les Pasadena Majors. Il entama ensuite des études de droit à Berkeley et un ancien teammate de UCLA, Carl Knowles, l’invita à rejoindre l’Olympic Club de San Francisco. Seulement les temps étaient durs et Lubin
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Il devint machiniste pour Universal Pictures. fut contraint d’abréger ses études. Il devint machiniste pour Universal Pictures, une gigantesque société de production de cinéma, créée en 1912 et qui existe toujours. Elle possédait sa propre équipe de basket qui disputait le championnat corpo AAU. Lubin ne toucha jamais un dollar pour ses productions sportives. Il fut interrogé à ce sujet par l’intransigeant comité olympique américain qui exclut deux athlètes de la délégation pour les J.O. de Berlin sous prétexte qu’ils avaient perçu 10$ en jouant des matches de baseball pour une ligue semi-pro. Une autre époque, vraiment. C’était littéralement Hollywood. Universal jouait contre la Twentieth Century Fox, MGM, RKO. Bank of America, une compagnie d’aviation et encore une cafeteria sponsorisaient une équipe. L’équipe de Lubin gagnait systématiquement son championnat, ce qui lui donnait le droit de disputer le tournoi AAU national qui se tenait à Kansas City puis à Denver. « Je crois me souvenir que j’ai été inclus dix fois dans l’équipe All-American, plus que n’importe quel athlète amateur connu nationalement. » À cette époque, pas de règle des “3 secondes“ et l’arme favorite de Lubin était de recevoir la balle sous le cercle, son premier pas était fatal et il shootait aussi bien de la main droite que de la gauche. « Le dunk n’était pas autorisé mais je marquais près du panier. Je convertissais beaucoup de mes tirs. »
Deux matches aux J.O.
Sous le maillot américain pour les J.O. de Berlin (le troisième du rang supérieur).
Pour les Jeux de Berlin, le comité olympique américain n’a pas les moyens financiers de se lancer dans une vaste sélection des meilleurs joueurs du pays. Il choisit de réunir en avril au Madison Square Garden les deux meilleures équipes AAU, le champion national YMCA, et cinq champions de districts universitaires. Universal s’impose d’un point face aux Globe Oilers, si bien que le comité choisit de regrouper dans sa sélection olympique 7 membres de l’équipe d’Universal, 6 des Globe Oilers, et Ralph Bishop de l’université de Washington. Pas si simple de rejoindre la côte Est. Pour récolter des fonds, le chef de la rubrique sportive du Los Angeles Times
se propose d’organiser un match entre une sélection hybride de joueurs locaux et les sept membres de Universal. Accord conclu, et… cette sélection s’impose 22-20, si bien que les critiques tombent à bras raccourcis sur les joueurs d’Universal. « Les gens disaient qu’il vaudrait peut-être mieux envoyer cette équipe aux Jeux Olympiques, que nous n’étions pas assez forts… » Finalement, ce sont bien les joueurs d’Universal qui se rendent à New York en chemin de fer jouant des matches à Denver, Tulsa et Kansas City pour financer le trajet. Ensuite, le voyage en Europe se fait par mer, sur le porte-avion S.S. Manhattan, avec l’ensemble de la délégation olympique. Une bonne semaine de traversée. Pas de terrain de jeu à bord si bien que, pour se dégourdir les jambes, les joueurs se contentent de tourner au pas de course sur le pont supérieur en se passant la balle. « On en a perdu quelques unes ! » En arrivant à Berlin, les Américains apprennent qu’un bureau de la Fédération Internationale a pris deux ans auparavant la décision de limiter à sept le nombre de joueurs par équipe sur la feuille de marque, et que la compétition aura lieu à l’extérieur, sur les courts de tennis du Reichsportfeld, sur un revêtement en terre battue. Ils doivent même faire pression auprès de la FIBA pour qu’elle n’interdise pas les joueurs de plus de 1,90 m ! Le coach James Needles, luimême d’Universal Pictures, se résout à répartir ses joueurs en deux équipes, d’un côté ceux de Universal, de l’autre ceux des Oilers et Ralph Bishop. Elles joueront en alternance. Deux milliers de spectateurs intrépides assistent à la finale USA-Canada sous la pluie et même une bourrasque en deuxième mi-temps. Le terrain est détrempé. Ce sont les Globe Oilers qui sont cette fois en mission. Ils s’imposent sur un score de poussines, 19-8. Au décompte, Frank Lubin n’aura joué que deux matches et cumulé un total replet de 22 points. Isolé dans le village olympique, le Californien ne verra rien du nazisme sinon les drapeaux à croix gammée et Adolf Hitler lui-même. Le choc surviendra à l’issue des Jeux lorsqu’un officiel lituanien lui fera visiter, ainsi qu’à sa famille venue le rejoindre, la capitale du Reich. À l’entrée
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d’une piscine, il découvre un panneau qui avait été retiré le temps des J.0., « Juden Verboten », interdit aux Juifs. Il faut dire que la délégation américaine avait effectué sa propre ségrégation en ne sélectionnant que 18 Noirs sur un total de 312 membres dont 2 femmes et aucun basketteur.
L’affaire Lubinas
C’est à partir de là que la carrière de Frank Lubin prend une tournure originale. Son père, sa femme et sa belle-sœur sont invités à visiter la Lituanie, pays de leurs ancêtres. On leur déroule le tapis rouge, ils vont de banquet en banquet pendant une semaine et sont présentés au président du pays. Le jeu de basket-ball a été développé en Lituanie par deux aviateurs américains aux racines baltes, Steponas Darius et Stasys Girenas, connus pour avoir effectué un vol historique New York-Kaunas en 1933. Mais c’est Frank Lubin, rebaptisé Pranas Lubinas, qui va être surnommé “Le Grand-Père du basket lituanien». Frank demeure quelques semaines sur place pour prêter main forte à sa belle-sœur qui s’est cassée une jambe. On en profite pour lui demander d’entraîner des internationaux. La Lettonie, championne d’Europe en titre, vient leur rendre visite et Lubin/Lubinas est autorisé à enfiler le maillot “Lietuva». Les Lituaniens sortent vainqueurs du match. Frank souhaite retourner aux USA mais les Lituaniens lui demandent expressément de revenir plus tard. Un “allLithuanian Olympics“ est au programme en 1938 et un championnat d’Europe l’année suivante. De fait, Frank et sa
femme sont vite de retour en Lituanie avec la bénédiction paternelle. « Nous avons entraîné de nombreux clubs en leur apprenant le style offensif et défensif américain. Et ils ont répondu rapidement à nos attentes. Ils s’étaient libérés du joug russe depuis 1918 et ils étaient avides d’apprendre en tout, en art, en sport, en musique. » Frank a la responsabilité de sélectionner 14 joueurs pour l’Euro de 1939 qui se tient à Kaunas dans une salle construite tout spécialement. Le basket est devenu un sport en vogue dans ce petit pays balte comme en témoigne Marie-Eugène Bouge, président de la FFBB de l’époque, dans la revue Basket-Ball. « Il y a des terrains partout, même dans les propriétés privées. Tout le monde, ou presque, y joue. Il est devenu le sport national… Le stade, qui pourtant contient plus de 10.000 places était plein chaque jour et plusieurs milliers de candidats spectateurs trouvèrent guichets fermés. » Contre la Lettonie, pour le match d’ouverture, les Lituaniens sont menés d’un point à quelques secondes de la fin. « S’il vous plaît, donnez moi la balle, je vais marquer », crie Lubinas. « Ils me l’ont finalement transmise et j’ai marqué un panier à une seconde de la fin. » Victoire 36-35. « Je pense qu’ils nous ont portés en triomphe pendant au moins dix minutes. Ils ne pouvaient pas jouer le second match, ils étaient si excités. J’essayais de leur dire : « s’il vous plaît, descendez les joueurs. Nous avons encore cinq matches à faire ! » Témoin oculaire, Robert Busnel rapportera : « la passion déchaînée des spectateurs chauvins à l’extrême influençait les résultats. Ce match se déroula dans une
Frank Lubin, au centre, avec les Universal Pictures.
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« Une atmosphère d’émeute que le basket n’avait encore jamais connue. » Robert Busnel
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En 1987, il rencontre Arvidas Sabonis, nouvelle idole de la Lituanie, et pose pour la postérité. À sa mort, en 1999, le gouvernement lituanien envoya à la famille ses condoléances officielles et édita pour l’honorer un timbre spécial.
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atmosphère d’émeute que le basket n’avait encore jamais connue. » La Lituanie rafle l’or mais cet Euro sert de cadre au premier scandale international et Frank Lubinas est dans l’œil du cyclone. En fait, outre Lubin, la Lituanie présente quatre autres binationaux, Mykolas Ruzgys, alias Michael Ruzgis, meilleur joueur du tournoi, qui servira d’instructeur à l’équipe de France avant les J.O. de Londres, Feliksas Kriauciunas, Jurgis Jurgela et Vytautas Budrinas. Pour Frank Lubin, la ficelle est un peu grosse car il a donc été vu trois ans plus tôt à Berlin avec les États-Unis. Secrétairegénéral de la FIBA, William Jones demande aux Lituaniens de prouver que le joueur est bien né sur les bords de la Baltique. La fédé présente un document en cyrillique qui confirme la naissance de Lubinas dans une ville proche de Kaunas. Jones n’est pas convaincu et télégraphie à l’AAU, la fédération américaine, pour être fixé définitivement. La réponse n’arrive qu’à la conclusion de l’Euro ; Lubin/Lubinas
est bien né à Los Angeles. « On s’est efforcé de trouver le véritable lieu de naissance, mais la guerre éclata et l’affaire fut oubliée », commentera William Jones, philosophe.
Un calendrier avec Sabonis
Ce fut la Seconde Guerre mondiale. La Lituanie fut engloutie par l’Allemagne nazie puis par l’ogre soviétique. Frank Lubin retourna aux USA, gagna le championnat national amateur avec l’équipe de la Fox en 1941, s’engagea dans l’armée pendant la guerre et poursuivit la pratique du basket avec l’équipe de l’US Air Force. Il joua en fait dans le championnat corpo jusqu’à l’âge canonique de 54 ans ! « Je n’ai jamais bu, je n’ai jamais fumé… » En 1984, le coach Bobby Knight l’invita à s’adresser à l’équipe américaine menée par Michael Jordan qui s’apprêtait à disputer les Jeux de Los Angeles. « Vous voyez ce gars ? Il a quelque chose que vous n’avez pas. Une médaille d’or. » Cinq ans plus tard, il retourna en Lituanie pour les festivités commémorant le 50e anniversaire du titre européen de 1939. Le président de la Lituanie et l’ambassadeur soviétique étaient de la partie. « Enseveli sous les fleurs et douché de chocolats, Lubin fut traité comme un hôte royal », écrivit le Los Angeles Times. « Pourchassé par les demandeurs d’autographes et les photographes, il a posé pour des photos avec (Arvidas) Sabonis. Une des meilleures ventes de calendriers en Lituanie fut une photo de Lubin et Sabonis. » Un document car étaient réunis les deux géants du basket européen du XXe siècle, deux Lituaniens. l
« Enseveli sous les fleurs et douché de chocolats, Lubin fut traité comme un hôte royal » Los Angeles Times
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UN SÉLECTIONNEUR À L’OUVRAGE
LES NEUF TRAVAUX DE COLLET
Courant juillet, les Bleus se rassemblent pour un été capital. Le sélectionneur dispose de deux mois pour créer un groupe compétitif. OubliÉES les logiques de club, les dynamiques de saison régulière, les certitudes qui régissent le basket pendant neuf mois de l’année. Une équipe nationale, c’est un monde à part. La notice technique comporte 9 points.
Jean-François Mollière-FFBB
Par Thomas BERJOAN
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LA LISTE DÉJÀ FAIT !
C’est la première épreuve : rassembler. Parfois, les ambitions d’une sélection s’arrêtent avec la liste rendue par le sélectionneur. L’année dernière, par exemple, le cinq absent du Mondial aurait fière allure : Parker, Diot, Mike Piétrus, Turiaf, Noah. La France ne dispose pas d’un réservoir de joueurs de très haut niveau qui puisse lui permettre d’encaisser, sans baisse significative de résultats, les blessures, le manque d’envie ou des choix discutables du sélectionneur. Pour simplifier, les bons résultats obtenus par la sélection française au cours de la dernière décennie correspondent aux escouades blindées. À ce titre, la liste de Vincent Collet pour 2011 s’inscrit dans la filiation de 2003 (demi-finale, Vincent Collet était alors l’assistant de coach Alain Weisz) et 2005 (médaille de bronze). Les “grosses armadas”, à l’échelle française. Et la présence de Noah confèrerait même à la version 2011 une dimension inédite à l’intérieur. D’ailleurs, la liste 2011 n’a pas suscité de grande polémique. Tout juste un débat pour savoir si Antoine Diot et Ali Traoré méritaient vraiment leurs places devant Andrew Albicy et Ian Mahinmi. Des discussions qui concernent, rappelons-le, deux joueurs se situant probablement dans la hiérarchie de l’équipe entre la 10e et la 12e place. Rien à voir donc avec le choix de Claude Bergeaud en 2007, de laisser à la maison les deux Mike, Piétrus et Gelabale, pour les remplacer par Cédric Ferchaud et Yakhouba Diawara. Rien à voir non plus avec l’équipe baroque mise sur place par Michel Gomez en 2008. Dernier point, sauf surprises et blessures, Vincent Collet a livré ses 12 très tôt, dès la mi-juin. Après deux campagnes, le coach des Bleus n’a plus besoin de voir, d’évaluer et de juger les forces en présence. Il entend optimiser au maximum le temps dont il va disposer pour la préparation collective d’un groupe déjà en place et dont la hiérarchie est presque établie. Une nouveauté. Verra-t-on sur le terrain en septembre les fruits de cette décision ?
LE PHYSIQUE RESPONSABILITÉ INDIVIDUELLE ?
C’est le premier challenge pour le staff d’une sélection. Mettre les joueurs dans les dispositions physiques nécessaires. Et l’équation est complexe : suivant les trajectoires de chacun en club, la saison des internationaux s’est terminée entre début mai et début juin. Sans même parler de ceux qui ont connu quelques petits soucis de santé. Dans un premier temps, il faut reposer les machines, le corps a besoin de souffler. Oui, mais combien de temps ? S’agit-il de repos total ou les joueurs de l’équipe de France doivent-ils garder un minimum d’activité physique ? L’activité, ce n’est pas tout. Le relâchement légitime s’accompagne-t-il d’excès en tout genre – nourriture, sorties, alcool – proscrits durant la saison ? Les joueurs les plus sérieux – Dirk Nowitzki par exemple, le dernier MVP des Finals – expliquait qu’il observait en général au cours de l’été un break total de 2 à 5 semaines grand maximum, la moyenne étant plus proche d’une petite vingtaine de jours, avant de retourner deux fois par jour au gymnase, bosser sur son jeu. Autre exemple, Kevin Durant et James Harden du Thunder avaient déjà retrouvé le chemin du gym dès le 10 juin, malgré une finale de conférence. L’équipe de France a parfois pâti de la condition physique de ses joueurs. Il y a bien évidemment les cas les plus visibles. Le capitaine Boris Diaw, exemplaire par ailleurs, a souvent tendance à se présenter au rassemblement lesté de quelques kilos gourmands. Et sa courbe de performance va en général croissante avec l’avancée de la compétition, comme au Mondial 2010 par exemple (2 pts au premier match, puis 2, 8, 8, 9 et 21). L’année dernière encore, Ali Traoré a enfilé le maillot des Bleus avec 7 kilos de plus qu’au moment où il enlevait pour la dernière fois la vareuse de l’ASVEL. Moins
visible, Nicolas Batum a également marqué le coup en fin de Mondial alors qu’il avait traversé l’Euro 2009 comme une comète. Tony Parker, par exemple, a décidé depuis l’été dernier, de surveiller attentivement sa nourriture et sa ligne. En juillet, arrivera-t-il aussi fit qu’à la reprise avec les Spurs ? Le staff a mis en place un rassemblement et un premier stage à l’INSEP pour faire le point et tenter de remettre tout le monde à niveau. Mais les possibilités sont limitées. Cet enjeu dépend principalement de la prise en charge individuelle des joueurs. Ensuite, le staff ne prévoit pas spécialement d’intense préparation physique spécifique, c’est-à-dire sans ballon. Encore une fois, le temps presse pour bâtir l’équipe. C’est donc en jouant au basket que les Bleus se prépareront… à jouer au basket.
DISTRIBUTION DES RÔLES ADAPTATION OBLIGÉE
Le basket est un sport étrange. Parfois, on s’explique mal les différences de performances d’un même joueur d’une équipe à l’autre, d’une année sur l’autre. Mais tout est question de hiérarchie, de rôle au sein d’une équipe. Une des difficultés majeures pour un coach de sélection, c’est de parvenir à redistribuer les rôles. Explications. Pendant neuf mois, et parfois même plusieurs années, les internationaux tiennent un rôle précis en club. Seulement en sélection, on ne leur demande pas toujours la même chose, parfois plus, parfois moins. Tony Parker est un membre indiscutable du trident qui a mené les Spurs à 3 titres NBA. Parfois même, comme en finale 2007 (MVP), il a été la pointe centrale de cette arme fatale. Seulement, au cours de ces campagnes victorieuses, le meilleur joueur de la franchise a toujours été Tim Duncan, le meilleur ailier fort de l’histoire de la NBA. Le leadership lui appartenait. Et Manu Ginobili héritait également très souvent de la balle dans les moments décisifs. Or, en Bleu, TP doit assumer seul des responsabilités largement diluées en club : leadership, scoring, possessions clutches. Et ça fait beaucoup. Autre exemple. Nicolas Batum, sous l’ère Collet est un titulaire et un cadre indiscutable des Bleus. Or, jusqu’en 2010, cela ne correspondait pas à son statut aux Blazers où son irrégularité était acceptée et surtout compensée par les leaders de l’équipe. Ce n’est pas le cas chez les Tricolores. Parfois, c’est l’inverse. Depuis deux ans, Nando DeColo souffre dans sa tête et aussi dans son jeu de ne pas avoir les mêmes responsabilités qu’en club, les minutes et les ballons en fin de matches. Chez les Bleus, la concurrence sur les postes arrière (Parker et Batum étant au-dessus) l’a empêché jusqu’à présent de prétendre à ce statut. Peut-il devenir un joueur de rôle efficace ? Cela fait partie des sacrifices à consentir pour la sélection. Cette question des rôles peut représenter une composante importante dans les choix du sélectionneur. Un seul exemple. Lequel des deux Mike est le meilleur ? Piétrus, sa carrière NBA, son contrat à deux chiffres en millions de dollars, ses playoffs 2009 superbes avec Orlando aurait normalement l’avantage. Mais Gelabale, le MVP français de Pro A, est pratiquement revenu à son meilleur niveau cette saison avec l’ASVEL. Difficile de trancher. Les deux sont forts défenseurs, mais en attaque, ils proposent des styles différents. Le feu et la glace. Alors, qui sera titulaire ? Gelabale a l’habitude de tenir ce rôle, que ce soit à Cholet, l’ASVEL et en équipe nationale en 2010, alors que Piétrus est depuis plusieurs saisons maintenant un homme qui sort du banc. Cette donnée pourrait rentrer en ligne de compte au moment d’établir une hiérarchie.
JEU FIBA/NBA DES DÉTAILS QUI PEUVENT PESER
On a longtemps établi ce constat – le basket international et celui pratiqué en NBA ne sont pas tout à fait les mêmes – comme un axe d’explication des difficultés rencontrées par
Nicolas Batum, sous l’ère Collet, est un cadre indiscutable des Bleus.
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En sélection, on ne demande pas toujours aux joueurs la même chose qu’en club. Parfois plus, parfois moins. les joueurs sont plus responsabilisés en fin de match dans l’enchaînement des possessions. Un jeu où les Grecs sont des maîtres. En NBA, le coach peut diriger les dernières minutes pratiquement possession par possession. Dernier détail, le corps arbitral. Une compétition internationale ne bénéficie pas du niveau de cohérence et de précision qui régit la grande ligue américaine. Au-delà des différences d’appréciations sur les marchers, les fautes, c’est surtout qu’à chaque rencontre, il convient de s’adapter au trio arbitral. Ensuite viennent se greffer sur ces détails des éléments plus importants. Depuis le Mondial 2010, les nouvelles règles internationales sont allées dans le sens de l’harmonisation du basket mondial. Restent encore que la ligne à trois-points est plus éloignée en NBA, donc que l’espace d’attaque et donc les défenses y sont plus étirées. Mais la différence principale entre les deux baskets - et elle est fondamentale - c’est la règle des 3 secondes en défense dans la raquette. En NBA, il est interdit à un défenseur de passer plus de >>>
Pascal Allée / Hot Sports
les Bleus. C’est à la fois vrai et faux. Globalement, le basket reste du basket. Maintenant, une foule de petits détails peuvent peser sur la longueur d’une compétition. Surtout lors des matches couperets qui ne se jouent souvent à rien. Et puis, si infimes soient les différences, le fait que la France compte en son sein la plus importante cohorte estampillée NBA en fait forcément l’équipe la plus perturbée. Perturbée par quoi alors ? Déjà, les matches ne durent pas 48 minutes et les joueurs ne disposent pas de six fautes. Ça change tout de même des paramètres. Par exemple, même au cœur de la dernière finale NBA, un modèle d’intensité et de suspense sur les cinq premières rencontres, le format NBA fait qu’il y a toujours des moments de relâchement. Chaque possession n’est pas aussi cruciale qu’elle peut l’être par exemple dans un match d’Euroleague. La longueur de la rencontre offre plus de possibilités pour les renversements de situations. Autre détail, le nombre de temps morts et la possibilité de les prendre par un joueur sur le terrain. En basket international,
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Photos : Hervé Bellenger / IS-FFBB
On demande à Tony Parker, Boris Diaw et Joakim Noah de faire gratuitement en équipe de France le même job pour lequel ils sont payés plusieurs millions de dollars la saison en NBA.
>>> trois secondes dans la raquette sans toucher un attaquant. Impossible de camper dans la raquette pour venir aider sur toute tentative d’accès au cercle. Cette spécificité change bien évidemment les réflexes défensifs des joueurs NBA, ce qui peut poser problème. Mais de façon plus surprenante, ça change aussi les réflexes d’attaque ! En NBA, un joueur isolé au poste bas notamment, a souvent tendance à “arrêter” le jeu une seconde, le temps de lire ce que le défenseur en mouvement dans la raquette va faire : venir à la prise à deux ou au contraire, repartir de l’autre côté de la raquette pour toucher son défenseur. En Europe, l’attaque n’a rien à gagner à attendre. Au contraire ! Ce genre de ralentissement grippe complètement une attaque. C’est ce que faisait par exemple Boris Diaw au début de l’Euro 2007 en Espagne. Depuis, il a évolué. En Europe, l’objectif est de parvenir à déséquilibrer les blocs défensifs ancrés dans la raquette. La rapidité d’exécution et du mouvement de la balle sont capitaux.
LA DÉFENSE UN ACQUIS NATIONAL ?
Historiquement, c’est le point fort des Bleus. Le socle, l’identité du pays, si on se réfère également à ce qui se fait chez les filles et dans les catégories de jeunes. De plus, pratiquement
tous les joueurs sélectionnés sont de bons défenseurs. C’est aussi, par rapport au jeu d’attaque, l’aspect le moins difficile à mettre en place dans un collectif. Certes, il faut se mettre d’accord sur certains principes de jeu : comment défendre le pick’n’roll, comment s’effectuent les rotations, et puis pourquoi pas travailler une ou deux zones, mais globalement, tout est beaucoup plus simple que ça. Si les joueurs mettent tout en œuvre pour ne pas perdre les duels en un-contre-un, assurer le rebond et présenter un état d’esprit solidaire, avec les défenseurs qu’alignent les Bleus, tout devrait bien se passer. Encore une fois, la présence de Joakim Noah dans la peinture, un des meilleurs défenseurs au monde, devrait renforcer le dispositif français déjà solide par une charpente en béton armé.
L’ATTAQUE LE DÉFI
Le gros morceau. Actuellement, c’est probablement ce qui occupe les journées et l’esprit de Vincent Collet. Depuis dix ans, mettre la balle dans l’arceau a été la préoccupation majeure des sélectionneurs bleus. Ou plutôt, comment générer assez de mouvements dans l’attaque de la France pour faire bouger les défenses européennes. Parce que finalement, le problème est là. L’attention a longtemps été
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Le gros challenge français sera celui du mental.
focalisée sur la difficulté des Bleus à marquer à trois-points. Par exemple, au Mondial 2006 où la France termine pourtant 5e sans Parker, les chiffres offensifs sont catastrophiques (45,3% à 2-points, 19e de la compétition et 27,3% à 3-pts, 23e sur 24). Surtout, l’équipe peinait car elle prenait des mauvais tirs, précipités ou mal construits. Depuis deux ans, les pourcentages français longue distance sont devenus très honorables (38,1% à 3-pts en 2009, 4e de l’Euro et 37,8% au Mondial 2010, 8e de la compétition). Vincent Collet est parvenu à imprimer une fluidité dans l’attaque et surtout, de la patience. Les tirs couronnent des actions où la défense est déstabilisée. Le coach des Bleus, notamment à l’Euro 2009, était parvenu à inculquer au groupe une attaque de zone tout à fait respectable. À tel point que la circulation était parfois meilleure sur la zone, notamment avec de nombreuses touches par les intérieurs, que sur l’individuelle. Cela dit, le Mondial 2010 a fait apparaître encore des insuffisances. Quand la Lituanie, au premier tour, a déployé une match-up zone, c’est-à-dire une défense combinée, qui a les apparences d’une individuelle mais les principes d’une zone, la France a complètement balbutié. Le problème est en partie mental, nous y reviendrons, mais Vincent Collet avait admis n’avoir rien préparé, par manque de temps évidemment, contre ce type d’opposition. Le problème est que cette séquence catastrophique d’attaque a fait basculer la France d’un bon début de compétition à une fin en eau de boudin. Ce constat pose alors un double problème. Le temps de préparation d’une sélection est probablement trop court pour disposer d’un arsenal de systèmes longs à toutes épreuves. La plupart des meilleures équipes jouent d’ailleurs principalement sur des entrées de systèmes, des choses assez courtes et déroulent ensuite sur les fondamentaux offensifs en lecture de jeu : sorties d’écran, renversements, rééquilibrages offensifs… La France en est-elle capable ? Le sélectionneur saura-t-il résoudre cette équation délicate ?
LE MENTAL LA CLÉ
Plus encore que l’attaque, c’est souvent à ce niveau-là que l’équipe de France a pêché. Effondrements spectaculaires après des défaites qui font mal (2003 contre l’Italie, 2007 contre la Croatie et la Slovénie, 2010 contre la NouvelleZélande), manque de sang-froid dans les moments décisifs (2003 contre la Lituanie en demi-finale, 2005 contre la Grèce en quart, 2007 contre la Russie en quart, 2008 contre la Turquie à Limoges), incapacité à se sublimer sur un match capital (Espagne 2009 et Turquie 2010). C’est malheureusement le triste bilan de la décennie. Alors, il y a eu les belles réactions en 2005 pour la médaille de bronze, les 5e places arrachées au Mondial 2006 et à l’Euro 2009, mais globalement le gros challenge français sera celui du mental. L’équipe sera-t-elle capable d’être intense, concentrée, rigoureuse du début à la fin de tous les matches ? Quand la France montre ces qualités, elle rivalise avec les meilleurs. La présence de Noah, féroce compétiteur, formidable battant et leader d’hommes, peut-elle amener à la France un supplément d’âme ? Son ombre dans la raquette peutelle insuffler la confiance qui manquait par exemple à Tony Parker au moment de jouer l’Espagne en 2009 ? La foi en leurs moyens, la dureté mentale et la capacité à résister quand la pression grimpe. Voilà les chantiers pour Collet dans l’approche psychologique du groupe. En 2009, il avait motivé ses troupes en les exhortant à finir aux deux premières places de la deuxième phase, « pour éviter l’Espagne ». Pas de chance, l’Espagne avait papillonné en chemin et s’est retrouvé sur le chemin de la France première de son groupe. Mentalement, l’équipe était effondrée et n’avait pas joué à son niveau, donnant ainsi réalité au “monstre” créé par
le discours de Collet. En 2010, l’ironie du sort se reproduit. Avec la Turquie en épouvantail, cette fois. Les joueurs ont leurs responsabilités. Par deux fois, les calculs sont venus semer le doute dans les esprits. En 2009, le dernier match de poule contre la Grèce est une caricature. Aujourd’hui encore, personne ne sait clairement si l’équipe de France dans son ensemble voulait la victoire. Ce qu’on sait, c’est que tout le monde ne voulait pas la même chose dans le groupe. En 2010, difficile de croire que le naufrage de la Nouvelle-Zélande ne soit pas la cause d’une gamberge pour éviter la Grèce en huitième. Avec le résultat qu’on connaît, point-average perdu et chute à la 4e place du groupe.
LE COACHING UN HOMME FRAIS
C’est la face visible du boulot de Vincent Collet. Faire tourner l’effectif. Trouver une hiérarchie. Proposer les ajustements judicieux face à l’adversaire, sachant que le temps de scouting au cours d’un Euro est réduit à l’essentiel et pris sur les heures de sommeil. Sentir les matches, casser ou surfer sur une dynamique. Effectuer les changements au bon moment. Utiliser ses temps-morts à bon escient. Tenter des coups. Et assurer la bonne gestion tactique des fins de matches. Le sélectionneur n’a pas exercé depuis novembre dernier et son licenciement de l’ASVEL. Est-ce un bien ou un mal ? Sans augurer de quoi que ce soit, c’est probablement positif pour l’équipe de France. La période n’est pas suffisamment longue pour perdre les automatismes du métier et, après deux années éprouvantes à enchaîner, les quelques mois de repos lui auront fait du bien. Et puis, avec un nouveau contrat avec Strasbourg, il aura également l’esprit tranquille. Dernier point, l’expérience accumulée des deux dernières campagnes, riches en hauts comme en bas, notamment la fin de match contre la Nouvelle-Zélande, devrait lui servir.
GESTION DU GROUPE LE CONFORT, UN BIEN ?
À ce niveau encore, une sélection est un univers particulier. À la différence d’un club, les joueurs ne sont pas payés. Pas vraiment un détail. On demande à Tony Parker, Boris Diaw ou Joakim Noah de faire gratuitement les mêmes efforts pour lesquels on les paye environ une dizaine de millions de dollars la saison ! L’amour du maillot a des limites. Quand tout va bien, c’est magnifique, mais quand tout ne se passe pas comme prévu ? Quand les attentes individuelles des joueurs ne sont pas satisfaites ? Quand la frustration – inévitable dans un groupe de 12 joueurs de haut niveau – s’installe ? De plus, une campagne d’équipe de France, c’est pratiquement deux mois de vie en communauté, bien plus intense au niveau interpersonnel qu’en club. Du 24h/24 ! Dans des conditions, en dépit de tous les efforts louables de la fédération, qui ne sont pas toujours conformes au luxe auxquelles sont habituées les stars NBA millionnaires. Tony Parker, par exemple, avait connu un sacré dépaysement avec le voyage en Ukraine au cours de qualifications en 2008, sans toutefois s’en plaindre, c’est à noter. La rumeur prétend que les prestations hôtelières en Lituanie seront en dessous des standards habituels. Dans ce drôle de bateau, le coach est le capitaine. Pas forcément l’animateur ni le moniteur de colonie. L’ambiance doit-elle forcément être au beau fixe pour que l’équipe réussisse sur le terrain ? Pas sûr. Notamment pour maintenir mentalement ce groupe sous pression. Le choix de faire revenir Mike Piétrus, pas forcément le meilleur ami de Tony Parker, montre que l’ambiance n’est pas forcément la priorité de Collet. Le choix du talent est légitime, il rajoute simplement un voyant à contrôler sur le tableau de bord. n
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“
APRÈS MA DERNIÈRE SAISON AU MANS, LA PRO A ME SEMBLAIT UNE ABERRATION
”
DU CÔTÉ DE CHEZ…
YANNICK BOKOLO IL Y A TROIS ANS, IL SEMBLAIT PERDU. AUJOURD’HUI, IL EST L’UN DES FRANÇAIS LES PLUS EN VUE. UNE DÉFENSE DE GRANDE CLASSE, UN PHYSIQUE HORS NORME, UNE EFFICACITÉ OFFENSIVE RETROUVÉE, LE COMBO INTERNATIONAL ET DE GRAVELINES A DÉFINITIVEMENT FAIT SA MUE. À 26 ANS, IL ÉTAIT TEMPS. Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE, à Gravelines
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CÔTÉ COUR
Bokolovic C’est le surnom que m’a donné Boris Diaw lors de ma première sélection en équipe de France. On devait se présenter chacun notre tour et quand il a entendu mon parcours, il a immédiatement crié “Bokolovic". Je suis né à Kinshasa, dans ce pays qui s’appelait alors le Zaïre* mais à un an, je suis parti en Yougoslavie, où je suis resté trois ans. Mon père est gynécologue et mon oncle était ambassadeur en Yougoslavie, donc on est venu là-bas pour que mon père puisse poursuivre ses études. On a habité Belgrade et Ljubljana. Si je n’ai aucun souvenir du Zaïre, il me reste des flashs de la Yougoslavie, on avait une piscine vide et mon frère s’était blessé dedans. Je me souviens aussi que mes cousins étaient venus et nous avaient appris à claquer des doigts. Je me revois aussi jouer au foot avec un enfant yougoslave, sans parler puisqu’on n’avait aucun moyen de communiquer. Moi, je ne parlais même pas français à l’époque, que le lingala (une langue bantoue du Congo). Mes parents parlaient aussi le swahili mais pas moi. Aujourd’hui, je ne parle plus vraiment lingala mais je le comprends encore.
La France Je suis arrivé en France vers l’âge de quatre ans, à Besançon. J’y suis entré en maternelle et ma sœur y est née. Mon père était encore stagiaire à l’époque. Deux ans après, on est parti en Moselle à Sarreguemines, c’est là que j’ai commencé à jouer au basket. Au début, je faisais de la lutte gréco-romaine puisqu’à Sarreguemines, tous les enfants en font. Mais je faisais surtout du foot. J’étais licencié et à côté des entraînements, je jouais souvent sur un terrain en synthétique, avec mes copains. Un jour, on avait perdu et on avait donc dû aller sur le terrain d’à côté où il y avait des paniers de basket. On a commencé à mettre des paniers, avec le ballon de foot et un coach qui habitait dans le quartier passait par là. Il m’a demandé si je voulais faire un entraînement, c’est comme ça que ça a commencé.
année, c’était une année test et que 50.000 francs étaient investis. Ça m’a mis la pression direct, j’avais compris que si je voulais partir, je devrais payer 50.000 francs ! Côté basket, ça allait mais le changement d’environnement fut dur : Paris, sans mes copains, c’était comme si je changeais de pays. C’est à partir de ma dernière année que j’ai commencé à penser passer pro. On avait remplacé les anciens, Ronny Turiaf, Noël Nijean, Julien Doreau… On commence à se poser des questions. Dans ma tête, c’était soit la Pro B, soit partir en fac aux États-Unis. Je voulais jouer et pensais que ce n’était pas possible en Pro A. J’avais même reçu une lettre de North Carolina. J’avais quand même eu des contacts en France avec Villeurbanne, Pau, Dijon et Orléans qui montait en Pro B. Et puis Philippe Amagou, que je connaissais bien puisqu’on jouait déjà ensemble en équipe de France, m’a appelé pour me dire que Vincent Collet s’intéressait à moi.
Le Mans En arrivant au Mans, Vincent m’a montré la plaquette de l’équipe en disant : là il y aura un Américain, là un Bosman et là il y aura toi. J’ai commencé à lui parler des Espoirs et il m’a dit : non, ça c’est uniquement si tu joues mal, en punition. Il avait été clair. J’avais un rôle bien défini dans l’équipe, j’étais derrière J.D. Jackson et c’était à moi de gagner mon temps de jeu. Il fallait se battre, surtout en défense. La première année, je me sentais un peu comme à l’INSEP : j’étais logé avec les Espoirs au centre Gué Bernisson et même si j’avais un contrat, je ne dépensais presque pas d’argent. Et puis si je ratais, ce n’était pas très grave, on ne me demandait pas grand-chose. Le changement est arrivé lors de la 3e année quand j’ai dû prendre des responsabilités. Là, quand je faisais des mauvais matches, je me faisais engueuler. J’ai découvert la pression. Je suis vraiment rentré dans le monde pro alors que j’y étais déjà depuis deux ans.
“ EN ARRIVANT À GRAVELINES, JE ME RAPPELLE QUE MON PREMIER PANIER À L’ENTRAÎNEMENT, C’ÉTAIT UN DUNK. DANS LA TÊTE, ÇA M’A FAIT UN BIEN FOU ! ”
Repères Né le 19 juin 1985 à Kinshasa (Zaïre) • Taille : 1,90 m • Poste : Arrière-Meneur • Clubs : INSEP’00-03 Le Mans’03-08 Gravelines-Dunkerque depuis 2008 • Palmarès : Champion de France’06 Vainqueur de la Coupe de France’2004 Vainqueur de la Semaine des As’06 et 11 Sélectionné au All-Star Game LNB’04, 06,08 et 10 Élu MVP de la Semaine des As’11 75 sélections en équipe de France
Le basket Au début, je ne connaissais rien aux règles et ça allait trop vite pour moi mais à l’époque, j’étais plutôt grand, on me demandait de rester dans la raquette et c’était donc assez facile de marquer. En plus, on ne comptait pas les trois secondes (Rires). Le déclic est venu lors d’un tournoi organisé par la FFBB. En foot, je n’étais jamais arrivé en finale mais là on a gagné le tournoi, on avait reçu plein de cadeaux. Je trouvais ça super et j’ai donc choisi d’arrêter le foot. J’ai aussi pensé au froid, parce qu’en Lorraine, quand tu joues au foot dehors en plein hiver avec les pieds gelés, c’est dur à supporter. Dès ma première année, j’étais en sélection de Moselle. J’apprenais très vite, le dribble notamment, et j’ai rapidement changé de poste. Les sélections m’ont vraiment fait prendre goût au basket. Après la sélection Moselle, j’ai rejoint la sélection de Lorraine puis on a déménagé en Alsace, à Obernai. J’ai joué un an à Molsheim, surclassé minime et on a été champion d’Alsace. Après un match, Tahar Assed-Liegeon m’a proposé d’entrer au pôle espoir d’Alsace et au club de l’Électricité Strasbourg, où je suis resté deux ans avant d’intégrer l’INSEP.
L’INSEP Là, ça commence à devenir sérieux, surtout après le discours d’arrivée de Lucien Legrand. Il nous avait dit que la première
Le Mondial japonais Je venais d’être champion de France avec Le Mans et Claude Bergeaud avait mis en place une politique qui consistait à prendre un jeune chaque année, quitte à ce qu’il ne joue pas, ou très peu. Donc même si mon rendement ne justifiait pas vraiment ma sélection, je n’ai pas été surpris plus que ça parce que c’était logique avec la politique de Bergeaud. J’arrive donc en équipe de France en me disant que je n’allais pas jouer, ou alors quand il y aura trente points d’écart. Pour moi, j’allais découvrir le Japon et je ne pouvais pas savoir que Tony Parker allait se blesser juste avant le Mondial. Ça m’a donc permis d’arriver sans aucune pression. Au premier match contre l’Argentine, je vois que Bergeaud hésite à me faire rentrer, il me donne beaucoup de conseils sur le banc. Mais en fait, je ne l’écoute pas, je ne réalise même pas que je vais rentrer en jeu, je me souviens juste qu’on était en zone. C’est un peu plus tard dans le match que je réalise. Lors d’un lancer-franc, je vois Ginobli à côté de moi. Là, tu te dis que ce n’est pas de la rigolade et, d’un coup, la NBA commence à devenir quelque chose de possible.
La NBA À l’été 1997, je suis parti faire la Summer league avec Cleveland. Il y avait Shannon Brown, Daniel Gibson, Boniface N’Dong, Ryvon Covile, Anthony Robinson… J’avais déjà fait des work-out avant cela, contre des joueurs qui venaient de
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2007-08 Le retour au Mans a été très dur. J’étais à Antarès mais dans ma tête, j’aurais dû être à Cleveland avec les Cavs. La pire saison de ma carrière. Vincent m’avait suivi à Cleveland, il était persuadé que ça allait me permettre de passer un cap, surtout au poste de meneur. Ça a été l’effet inverse. J’avais commencé deux ans avant lors de la première saison d’Euroleague où c’est au détail près, donc quand tu fais ton apprentissage du poste dans ces conditions-là, c’est difficile. Il ne faut pas faire d’erreur à un poste qui n’est pas le tien, où tu découvres le terrain sous un nouvel angle de vue. Avant, je prenais tout le temps la ligne de fond. En meneur, t’arrives du milieu, il n’y a pas de ligne de fond ! Ça m’a fait perdre ma capacité de pénétration et la facilité que j’avais de marquer. Et puis la façon de dribbler n’a rien à voir, c’est là que j’ai découvert que garder la balle sous la pression, ce n’était pas si facile que ça. La dernière saison au Mans, je fais 3/28 à trois-points. Rien ne rentre, une catastrophe. J’abordais les matches sans envie, défense, attaque, je ne voulais plus, j’avais envie de partir. En plus, j’enchaîne avec l’équipe de France de Michel Gomez et c’est encore
pire. Du jour au lendemain, plus rien, je n’avais plus de rêves basket. Il fallait survivre. Je pensais déjà à partir en Pro B, ou en deuxième division étrangère. Me faire oublier et gagner ma vie. Après la saison que j’avais faite, jouer en Pro A me semblait une aberration.
Gravelines Je ne connaissais pas du tout Christian Monschau mais au téléphone, il m’a dit qu’il voulait me relancer, me redonner goût au basket, me mettre à l’aise sur le poste 2, retrouver des shoots… Tout ce que je rêvais d’entendre. Niveau salaire, c’était divisé par deux par rapport à ce que je touchais au Mans mais je n’ai même pas hésité, j’ai signé direct. Le financier, je n’en avais plus rien à faire. J’arrive à Gravelines dans un nouvel environnement. Personne ne me connaît, ni moi, ni mes faiblesses, et puis je retrouvais le poste 2, je pouvais jouer sur mes qualités. J’étais libéré. Je me rappelle même que mon premier panier à l’entraînement, c’était un dunk. Dans la tête, ça m’a fait un bien fou ! Au premier match, on met 51 points à Dijon. Je me dis alors que tout est possible. Gravelines m’a complètement relancé. Et puis Christian me traite comme un adulte, un pro à part entière alors que Vincent m’a toujours considéré comme un jeune. Même la dernière année au Mans, quand il y avait des séances optionnelles, j’étais automatiquement inclus dedans. Cette année, j’ai réalisé ma meilleure saison, indéniablement. Mais j’ai plus appris encore sur la fin, après la blessure, que sur tout le reste de la saison, où j’étais vraiment porté sur un nuage. Là, il a fallu que je bosse deux fois plus pour faire même pas le quart de ce que je faisais avant ça. Le fait que cet état de grâce n’ait pas duré toute la saison, ça m’a remis les pieds sur terre. *En 1997, suite au renversement de Mobutu et la prise de pouvoir de LaurentDésiré Kabila, le Zaïre est officiellement devenu la République démocratique du Congo, nom toujours en vigueur actuellement.
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NCAA : Daequan Cook, Acie Law, Corey Brewer… J’avais vu que c’était faisable. En fait, j’avais un truc en plus par rapport à eux, c’est que j’avais fait l’Euroleague. Physiquement, c’est complètement différent de la NCAA. Ils avaient peutêtre plus de talent mais ils étaient moins durs que moi et la dureté, c’est ce qu’on te demande lors des work-out. Avec Cleveland, ça s’est très bien passé et, sur le coup, je croyais vraiment signer en NBA. Les semaines passent, tu es toujours là, les coaches te félicitent, tu te dis que c’est possible. Sauf qu’ils voulaient laisser une chance à Gibson et souhaitaient prendre un autre meneur plus expérimenté à côté. Ils ont finalement signé Delonte West en me disant de revenir l’année suivante. Ils m’avaient tellement dit que j’allais signer que ça m’a mis un coup de massue.
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CÔTÉ JARDIN
Le Zaïre J’y suis revenu une fois, vers l’âge de douze ans, pendant les vacances scolaires. J’ai vraiment découvert le pays. C’est complètement différent de la France et je me suis rendu compte que j’étais vraiment un petit Européen. D’ailleurs, ils ont une expression là-bas, ils nous appellent les “mwanamputu", les enfants du froid, ceux qui viennent d’Europe. On se fait griller tout de suite par nos attitudes, on est complétement décalé. Les deux choses qui m’ont vraiment marqué, c’est la chaleur et les albinos. Je n’en n’avais jamais vu avant et à 12 ans, je ne savais pas ce que c’était. Le premier que j’ai vu, c’était la nuit, ça m’avait fait peur. Je croyais être en face d’un fantôme. J’ai tout de suite su que je n’avais pas envie de vivre là-bas. Je sais que mes parents aimeraient bien y retourner un jour mais moi, je n’y ai jamais vécu.
« Chez toi »
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On va dire qu’en France en général, je me sens chez moi mais il n’y a pas un endroit précis où je me dis « ici c’est chez moi. » J’ai visité tellement d’endroits où je me suis plu… Aux États-Unis par exemple la première fois, je me suis dit : c’est génial, je veux rester là-bas. Mais en fait, la France m’a manqué rapidement et quand je suis rentré en France, les États-Unis m’ont manqué aussi… J’ai tellement voyagé que je ne peux pas préférer un endroit par rapport aux autres.
Du coup, j’ai naturellement la bougeotte et je sais que ma femme me le dit souvent. Je sais que plus tard, il va falloir que j’apprenne à me calmer.
Le racisme J’y ai déjà été confronté mais comme j’ai la chance d’être basketteur, je n’y ai jamais fait attention plus que ça. Si j’avais eu une vie “normale“, en y étant confronté tous les jours, pour trouver un travail et tout ça, ce serait sans doute différent. Les fois où ça m’est arrivé, j’ai essayé de me montrer plus intelligent que ça, ne pas répondre parce que je sais qu’il y a peu de chances de faire changer un raciste de mentalité. En basket, ça m’est arrivé une fois, avec l’équipe de France, en jeune, lors d’un match contre des Croates où les supporters faisaient des bruits de singe. On a gagné ce match et honnêtement, ça me faisait rire plus qu’autre chose. Je me souviens que j’avais même imité le singe en les regardant.
La foi J’ai toujours été convaincu qu’il y avait un Dieu et par rapport à mon éducation, je me suis tourné vers la Bible. Je ne critique aucune religion, d’ailleurs j’évite de rentrer dans ces débats parce que ça fait dériver dans les extrêmes en général. Je pars du principe qu’on ne choisit pas où on naît, on ne choisit pas non plus la religion de ses parents donc il y a beaucoup de choses qui influent dans nos choix.
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“ J’AI TOUT DE SUITE SU QUE JE N’AVAIS PAS ENVIE DE VIVRE AU ZAÏRE. ” L’informatique C’est une passion, même si j’ai lâché un peu. Mais c’est là-dedans que je voudrais me reconvertir. Avant j’étais très branché hardware. D’ailleurs, je me souviens qu’en cours, Philipe Amagou me donnait une allumette et un chewinggum et me disait : vas-y, construis-moi un ordinateur avec ça. J’ai un jour commis l’erreur de lui dire que s’il me donnait tous les éléments, je pouvais construire un ordinateur. Depuis ce jour-là, il me prend pour MacGyver.
Un talent caché J’aime bien danser et avant je dansais beaucoup. Du hip-hop, pas du breakdance mais plutôt du freestyle. Ici justement, Jeff Greer aime bien qu’on fasse des battles avec Juby Johnson. Je suis meilleur danseur mais lui, il va faire un move et dire qu’il a gagné. En fait, il est plus dans le show, moi plus dans la danse (rires).
Ta plus grosse bêtise Il y en a deux. La première, c’est d’avoir insulté des gens au hasard, au téléphone, quand je m’ennuyais. Je faisais parfois ça quand j’étais jeune, chez mes parents et un jour, je me suis fait attraper par un gars qui avait pris des dispositions. Il a appelé la police et ils m’ont repéré. C’était un prof le gars, j’ai dû faire des travaux chez lui. L’autre grosse bêtise, c’était aussi avant d’entrer au pôle. J’avais reçu ma première heure de colle et j’avais des potes pas très fréquentables à l’époque. Ils s’étaient embrouillés avec un type. Moi, j’étais tellement énervé à cause de cette heure de colle que j’ai dit : soit tu le frappes, soit on y va. Ils l’ont frappé et le gars a porté plainte, et j’ai été convoqué au tribunal pour incitation à l’agression. Finalement, je n’ai rien eu parce que le gars qui portait plainte avait raconté des conneries. Il a dit que j’avais pris un couteau… N’importe quoi. Jeune, je ne me battais pas mais pour faire des conneries, je n’étais pas le dernier.
Je me suis souvent posé la question. Je pense que je serais devenu un de ces geeks qui jouent tout le temps aux jeux vidéo dans un petit appart’ de célibataire. Je me serais bien vu en testeur de jeux vidéo, ou un truc du genre.
Tes lectures Je n’ai jamais fini un seul bouquin, donc je ne vais pas dire que j’ai un bouquin de chevet mais en ce moment, je suis en train de lire Sans un mot, d’Harlan Coben. Sinon j’ai bien aimé le Da Vinci Code, et la Bible bien sûr. Je ne sais pas si je l’ai déjà lue en entier parce que ça ne se lit pas comme un livre mais je suis presque sûr d’avoir déjà lu tout le Nouveau Testament. Il doit
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24 heures dans la peau d’un d’autre Ce serait bien ça ! Je dirais 24 heures dans la peau d’un soldat. Comme je joue beaucoup à des jeux vidéo de guerre, ce serait pour voir la réalité. Pour 24 heures, ça irait. Bon, je sais qu’on peut se faire tuer en moins de 24 heures à la guerre mais me connaissant, je serais complètement flippé donc toujours en train de me cacher (rires). J’aimerais bien être une femme pendant 24 heures aussi, pour voir ce que ça fait.
Trois personnes à inviter à ta table Martin Luther King, Michael Jordan et Adolphe Hitler. Je sais c’est paradoxal. En fait, j’aimerais pouvoir discuter avec Hitler pour comprendre ce qu’il avait dans la tête, comment il a pu en arriver là. Mon père regardait beaucoup les chaînes d’Histoire et je suis tombé dedans. Chaque fois qu’il y a un documentaire sur la guerre, je regarde. C’est curieux d’ailleurs, aujourd’hui, j’aime beaucoup l’Histoire alors que quand je l’étudiais à l’école, ça ne m’intéressait pas du tout.
Ce que tu ne ferais pas même pour dix milliards d’euros ? Tuer quelqu’un, c’est quelque chose que je ne pourrais jamais faire. C’est pour ça que je me défoule sur les jeux vidéo. Mon préféré, c’est Call of Duty, tout le monde y joue à Gravelines. Une anecdote, quelqu’un de l’équipe a offert une PlayStation à Jonathan Rousselle pour qu’il puisse jouer avec nous et il ne sait toujours pas qui c’est.
Trois choses à emmener sur une île déserte ?
Si tu n’avais pas été basketteur
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me manquer quelques passages mais globalement, je ne suis pas loin d’avoir tout lu. En tout cas, je sais me retrouver dans la Bible. Et sinon, il y a BasketNews ! (Rires).
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S’il y a l’électricité, j’emmène ma console. Et puis un couteau et des allumettes, il faut quand même que je survive.
Si tu n’avais plus que 24 heures à vivre Je voyagerais, ça c’est sûr, j’irais en Australie parce que c’est le seul continent que je ne connais pas. Ensuite, je me prendrais une cuite et je testerais des drogues, pour savoir ce que ça fait, tous les trucs interdits, quoi. Et pour finir, j’essaierais de faire un petit scandale, genre débarquer sur une émission de télévision et crier n’importe quoi, un truc à la Rémy Gaillard (rires). Et pour les dernières heures, j’essaierais de voir un maximum de personnes pour leur dire au revoir. •
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L’un ou l’autre • NBA ou Euroleague ? NBA • Le Mans ou Gravelines ? Gravelines • Rillettes du Mans ou Flamenkuche ? Là y a vraiment combat ! Flamenkuche • Dunk ou trois-points ? Aujourd’hui, trois-points Mac ou Pc ? Mac • Vincent Collet ou Christian Monschau ? Ouah ! Allez Christian Monschau • Meneur ou arrière ? Arrière
Si tu étais • Un animal ? Un félin • Une ville ? New York • Un super héros ? Sangohan, de Dragon Ball Z • Un personnage historique ? James Naismith, j’aurais inventé le basket ! • L’un des cinq sens ? La vue • Une invention ? Un ordinateur • Un compliment ? Merci, comme ça on parlerait de moi tous les jours.
1. Sangohan (Dragon Ball Z) 2. James Naismith 3. Ordinateurs 4. Danseurs Hip Hop 5. Livre "Sans Un Mot" 6. Jeux "Call of Duty" 6
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VINCENT COLLET
“ LES MOMENTS DE DÉTENTE,
CE SONT LES REPAS ! ” SOUVENIRS, SENSATIONS DE SUPPORTER, DE COACH, LES COULISSES D’UNE PRÉPARATION ET D’UNE COMPÉTITION, PAR LE BOSS DES BLEUS. Propos recueillis par Pascal LEGENDRE
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remier souvenir de l’équipe de France
Un match contre la Hongrie à Rouen, perdu d’un point si je me souviens bien (72-73). C’était la première fois que je voyais Alain Gilles en réel. Je pense que c’était en 1972 (le 28 avril), à la salle Lionel-Terray qui n’existe plus.
Chanter la Marseillaise Oui, je la chante, mal, je m’en excuse ! Tout le staff la chante en se tenant par la taille, soudé. Je chante faux mais on a quelques bons chanteurs dans le staff dont le médecin qui est inscrit dans une chorale, ça relève un peu le niveau.
Jouer en équipe de France J’ai été pré-sélectionné mais je n’ai jamais eu de sélections. J’ai fait plusieurs stages, en particulier avant les pré-Olympiques des Jeux de 84, à l’époque de Jean Luent. On était 16 ou 17, j’étais en balance avec Patrick Cham, Damien Pastrès, Lionel Rigo et c’est Patrick Cham qui fort justement a été le dernier joueur retenu.
Vivre un match devant sa télé Je vivais les matches de l’équipe de France de la même manière qu’une équipe que j’aurais supportée. Mon premier souvenir de supporter, c’est à l’Euro de 83 et surtout aux pré-Olympiques de 84. J’étais à Orléans pour France-Allemagne avec Detlef Schrempf. Hervé Dubuisson avait été énorme.
65 millions de sélectionneurs Je ne pense pas qu’au foot tout le monde donne des conseils à Laurent Blanc car encore faut-il avoir des rapports avec lui. C’est la même chose pour nous. Il y a moins de “sélectionneurs“ puisque moins de gens s’intéressent au basket. Tout le monde a son avis mais c’est tellement dépendant de la sélection de ton équipe, de ce que tu veux faire… Et puis il faut bien avoir en tête que c’est toi qui vas assumer tes choix. C’est facile de faire une sélection, d’avoir un avis tranché et définitif, quand tu n’as pas à l’assumer. Nous, on est obligé de peser le pour et le contre. Certaines décisions sont évidentes et d’autres le sont moins et, il faut bien l’avouer, on n’est pas toujours sûr de notre choix.
Annoncer à un joueur qu’il n’est pas retenu Bien sûr que ce n’est pas facile. Je prends l’exemple de l’an passé où ceux qui étaient en balance pour la sélection ont eu un investissement énorme. Il faut le faire, ça fait partie de ton rôle, il y a forcément des joueurs écartés. Par respect, il faut y mettre les formes. Je reçois les joueurs concernés individuellement et, pour l’instant, j’ai toujours fourni quelques explications, il ne faut pas non plus en faire trop.
Ce qui se passe une fois le match terminé Les matches sont souvent en soirée, donc après on rentre à l’hôtel et on mange rapidement. Soit on s’accorde un petit break pour souffler, soit on enchaîne directement avec mes assistants,
DU TAC AU TAC • MAXI-BASKET 67 l’assistant vidéo. Généralement, on visionne au moins une partie du match joué. Dans les compétitions internationales, il y a beaucoup de matches le lendemain, il faut donc anticiper sur le futur adversaire. Ça a été déjà fait par notre assistant vidéo qui a préparé des images, des montages. Sur la première poule, on connaît nos adversaires, il m’a déjà envoyé des fichiers avec la présentation des joueurs. Quand on va commencer la préparation, on va aussi baliser le terrain pour gagner du temps. Malgré tout, il faut travailler sur du frais. Notre futur adversaire a souvent joué aussi en soirée. L’assistant a compressé les images et on essaye de les voir dans la soirée, le début de la nuit. Je sais par expérience qu’il faut aussi dormir, ça ne serait pas bon de ne faire que du traitement d’informations et après d’être complètement cuit. Il faut gérer pour garder de la fraîcheur. Suivant les adversaires, ça va jusqu’à une heure, deux heures, trois heures…
j’ai vu tous les matches de l’équipe de France, en famille, on se levait au milieu de la nuit. À partir des quarts de finale, on était très excités devant notre écran. Pour Los Angeles, ils n’avaient pas passé les matches en entier, mais des morceaux. Je me souviens d’avoir vu le premier match contre l’Uruguay et des images de bagarres.
La pression médiatique
Ce que tu voudras que l’on dise de toi dans 20 ans
Elle est beaucoup plus importante que dans les clubs car les médias viennent de partout. Elle est aussi dépendante de l’équipe que l’on peut avoir. Elle sera donc plus importante encore cette année, surtout que cet Euro précède les Jeux Olympiques, compétition qui au basket est la plus importante. On va avoir des joueurs qui ont un pouvoir d’attraction supérieure et cela va entraîner un suivi médiatique important. Pour moi, la pression, c’est surtout celle du résultat, celle aussi qu’on se met. Après les médias peuvent modifier la vie de mon groupe car c’est interactif. On a toujours des craintes par rapport aux déclarations des uns ou des autres qui peuvent altérer la cohésion du groupe.
Les appels, les mails, les SMS durant une compétition Les gens font attention, ils savent que tu es concentré. Après, je fais le tri, je ne peux pas répondre à grand-chose. Ce qui caractérise une compétition internationale, c’est que tout est concentré, va très vite, la gestion du temps est importante. Je parlais du fait de ne pas se coucher trop tard pour dormir un peu, il est clair que si tu passes du temps avec le monde extérieur, tu ne l’as pas pour voir tes adversaires. Si notre match est à 18h, nous, les coaches, souvent on va voir les deux précédents. On passe beaucoup de temps dans la salle. Le matin, il y a l’entraînement, la vidéo, nos journées sont plus que bien remplies. On a peu de temps pour le reste.
“IL FAUT AUSSI DORMIR, ÇA NE SERAIT PAS BON DE NE FAIRE QUE DU TRAITEMENT D’INFORMATIONS ET APRÈS, D’ÊTRE COMPLÈTEMENT CUIT” (Il réfléchit) D’avoir contribué à la réussite de l’équipe de France. Ce qui veut dire se qualifier pour les Jeux et d’y faire quelque chose… Si on se qualifie directement pour les Jeux, ça sousentend que l’on est en finale, ça serait formidable, car une médaille d’argent, c’est le meilleur résultat jamais obtenu par l’équipe de France, et encore, c’était en 1949 au Caire et je ne suis pas sûr que ce championnat d’Europe ait été le plus relevé de l’Histoire. Aller aux Jeux, c’est notre objectif et s’il n’est pas atteint, ça sera une grande déception et forcément ça restera, alors qu’à l’inverse, ça sera très important car on n’y est pas allé souvent. C’est très dur d’être aux Jeux car le basket c’est comme le foot, tous les pays y jouent et il n’y a que 12 équipes au tournoi olympique. À l’Euro, on est 24, il n’y a pas beaucoup de pays faibles, ça veut donc dire qu’il y a beaucoup, beaucoup de candidats potentiels. Une fois que tu es aux J.O., comme il n’y a pas beaucoup d’équipes européennes, tu as matière à faire une performance. Hormis les États-Unis, toutes les équipes sont jouables. Argentine, Brésil, Australie ne sont pas meilleurs que les nations européennes. Ce qui veut dire que si tu es l’une des équipes européennes qualifiées, tu peux jouer une médaille. •
Les moments hors basket durant la préparation et la compétition Pendant la compétition, très peu. Les moments de détente, ce sont les repas ! Quand il y a un jour de repos, j’aime bien aller courir pour me ressourcer. Comme on était à Pau les années précédentes, avec le staff on en a toujours profité pour faire une ou deux randonnées dans les Pyrénées, et puis quelques moments de vie commune importants car c’est là où se forgent la cohésion et l’état d’esprit d’un groupe. Cette année, on va avoir six semaines de préparation, on aura donc forcément des moments non-basket qu’il faudra valoriser car ils contribueront au résultat final.
C’est le summum du rendez-vous sportif planétaire. Les gens qui ont vécu ça et qui m’en ont parlé m’ont dit que c’est la possibilité au village olympique de croiser tous les champions et championnes que tu vois d’habitude à la télé. Le tout dans un état d’esprit festif. Il y a beaucoup d’ondes positives tant les gens sont contents d’être là. C’est un contexte un peu surnaturel vis-à-vis de tout ce qu’on vit, de ce que l’on voit aux informations en temps normal. Les Jeux restent une parenthèse enchantée qui plus est pour un passionné de sport.
Les Jeux de 84 et les Jeux de 2000 J’étais beaucoup devant mon écran. Je les ai suivis encore de plus près, surtout ceux de Los Angeles car, pour Sydney, il y avait tout de même un problème de décalage horaire. Malgré tout, à Sydney,
Photos Jean-François Molière
L’idée que tu te fais des Jeux Olympiques
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BELINELLI, BARGNANI, GALLINARI
LE NOUVEAU
BIG THREE
ITALIEN
POUR LA PREMIèRE FOIS CET ÉTÉ, L’ITALIE VA ALIGNER SES TROIS JOUEURS NBA LORS D’UNE COMPÉTITION OFFICIELLE. L’ASSOCIATION ANDREA BARGNANI-MARCO BELINELLI-DANILO GALLINARI, TROIS VRAIS JOUEURS NBA, INTRIGUE. ELLE POURRAIT REDORER LE BLASON D’UNE SQUADRA EN NET DÉCLIN DEPUIS 2004.
Photos : Layne Murdoch, Garrett Ellwood, Ron Turenne/NBAE Via Getty Images
Par Antoine LESSARD.
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D
ans toute l’histoire de la NBA, ils ne sont que cinq Européens à avoir scoré plus de 21 points de moyenne sur une saison. Par ordre chronologique, Drazen Petrovic (saison 1992-93), Dirk Nowitzki (sans discontinuer depuis 2000-01), Peja Stojakovic (2001-02 et 2003-04), Tony Parker (2008-09). Le cinquième Européen à inscrire son nom à cette liste prestigieuse ? Andrea Bargnani. D’ailleurs, cette statistique est affichée en gros caractères sur son site officiel, ainsi que sa moyenne de points sur la saison qui vient de s’écouler : 21,4. Façon de rappeler à tous que le premier choix de la draft 2006 est un attaquant rare. Plus exactement l’un des deux meilleurs shooteurs de 7 pieds (2,13 m) de la ligue avec Dirk Nowitzki. L’Italien vaut 37,1% à 3-pts sur ses cinq premières saisons, 81,7% aux lancers. Des mains en or pour ce joueur à part que LeBron James surnommait “Dirk Junior“ à son arrivée en NBA.
L’énigme Bargnani Bargnani divise l’opinion comme peu d’autres joueurs en NBA. Ses détracteurs ne supportent pas sa passivité en défense et au rebond, sa nonchalace sur le parquet, pendant que ses admirateurs attribuent les mauvais résultats des Raptors aux mauvais choix du tandem Jay Triano – Bryan Colangelo. Reconduit il y a peu à son poste de GM, Colangelo a durement critiqué son franchise player – depuis le départ de Chris Bosh à Miami – dans une interview accordée au Toronto Sun. Bargnani y est désigné comme le premier responsable de la mauvaise saison des Raptors (22v-60d). « Je ne sais pas s’il sera jamais un meilleur défenseur (…) Andrea est l’énigme parmi les énigmes. Il est loin d’être un joueur parfait. Pour devenir un meilleur rebondeur, c’est d’abord un problème d’attitude. Il n’est pas suffisamment concerné. » Bargnani n’a tourné qu’à 5,2 rebonds en 36 minutes cette saison. Sa plus faible moyenne depuis trois ans. « Nous avons besoin de plus de présence sous le panier. Andrea est notre pivot parce que nous n’avons personne de plus grand que lui à mettre à ce poste. » Ces propos cinglants ne sont pas passés inaperçus dans le monde bien réglementé de la NBA et ils sont évidemment parvenus aux oreilles du principal intéressé. « Dans un environnement professionnel, il y a toujours des critiques », a réagi Bargnani dans le Corriere della Sera. « Ce serait mieux que ces choses-là restent en famille. Et ce serait encore mieux si certaines choses étaient dites avant, plutôt que de trouver les fautes après. Je n’ai pas besoin d’entendre cela, je suis le premier à faire mon autocritique. Je n’ai pas besoin que l’on me dise que je dois prendre plus de rebonds. Je le sais. » L’Italien reste imperméable aux critiques qui fusent à son encontre. Cela fait partie de son caractère. Dès son arrivée dans la grande ligue, Bargnani a marqué ses coéquipiers par son inébranlable confiance en lui. « Les Romains sont connus pour avoir confiance en eux, ils sont fiers de leurs origines », analysait à l’époque le Slovène Uros Slokar. Quelques franchises NBA ont pour habitude d’utiliser le “Caliper profile“ pour tester la personnalité de leurs “draftables“ potentiels. Ce fut le cas de Toronto en 2006 avec Bargnani. À l’époque, les experts avaient été stupéfaits par les résultats du joueur de la Benetton. « Ils disaient que sur tous les athlètes qu’ils avaient testés, plus de 20.000,
ils n’avaient jamais vu ça », se rappelait Colangelo (dans ESPN the magazine). « Son potentiel était en dehors de tous les standards. » Le test a montré que Bargnani était pratiquement inconscient de ce que les autres peuvent penser de lui. En bloquant toute pression négative, le pivot shooteur peut ainsi se concentrer entièrement sur la tâche à accomplir. Journaliste à la Gazzetta Dello Sport, Guido Guida fait partie des défenseurs de Bargnani. « Il n’a pas encore 26 ans. Il fait 2,13 m et comme tous les joueurs de sa taille, il va progresser dans la deuxième partie de sa carrière, plus qu’un meneur ou un arrière. Surtout, il a besoin d’avoir des instructions précises. Cette saison, à Toronto, avec un entraîneur qui n’était pas très bon, il n’avait pas de certitudes. Ce qu’il devait faire ou ne pas faire. » Quelques jours avant l’officialisation de l’arrivée de Dwane Casey (assistant coach à Dallas), le journaliste italien dressait le profil du coach idéal pour Bargnani : « Dur, précis, avec des consignes claires. » C’est sous les ordres d’Ettore Messina, que Bargnani a pris son envol et s’est épanoui à la Benetton Trevise. Celui que les Italiens surnommaient “Il Mago“ (le magicien) a passé trois saisons en Euroleague – élu meilleur jeune en 2006 – et raflé un titre de champion d’Italie avant d’être drafté. Ses premiers pas en équipe nationale, dans le basket plus libre et débridé de Carlo Recalcati, ont été plus délicats. Bargnani était passé au travers de sa première grande compétition, l’Euro 2007 (12,7 pts à 37,3% et 5,0 rbds). L’arrivée de Simone Pianigiani, l’entraîneur de Sienne, à la tête de la Squadra en décembre 2009, lui a été bénéfique. L’été dernier, l’Italie a raté la qualification directe pour l’Euro mais son intérieur shooteur a fait forte impression : 24,1 pts à 52,4%, 6,6 rbds et 2,0 contres. Prometteur.
Belinelli le discret Marco Belinelli était également présent lors de ces qualifs. En fait, l’arrière n’a jamais fait défaut à la Squadra depuis ses débuts lors du Mondial 2006. À l’époque, le rookie de 20 ans s’était directement imposé comme le meilleur scoreur azurri (13,5 pts au Japon). Leader incontesté de la génération italienne des 86, Belinelli était un scoreur et un shooteur boulimique dans ses plus jeunes années. Ce glouton n’avait besoin que de 40 minutes pour prendre 32 tirs ou de signer un 8 sur 22 à 3-pts. Le joueur formé à la Virtus Bologne et passé en 2003 dans le camp du grand rival, la Fortitudo, avait un talent certain pour fourrer la gonfle dans le cercle. Mais aussi une certaine propension à dénigrer les autres secteurs du jeu (12,8 pts en Euroleague’07 avec la Fortitudo mais seulement 1,9 rbd et 1,3 pd, 7,2 d’éval’). Cette faiblesse, ce côté unidimensionnel, Belinelli en a fait une force en NBA. Le tir est devenu son fonds de commerce outre-Atlantique et lui a ouvert les portes du cinq majeur des New Orleans Hornets, après trois premières saisons délicates, à cirer le banc des Warriors puis des Raptors. « Je n’étais pas heureux mais j’ai continué à travailler beaucoup pour essayer de rester positif », expliquait-il au début de l’année. « C’est vraiment la première année où je joue vraiment, où je suis un joueur NBA. C’est un rêve qui se réalise. » Les Hornets ne regrettent pas un seul instant d’avoir cédé Julian Wright en échange de Belinelli l’été dernier. Wright >>>
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Guido Guida, journaliste à La Gazzetta
Marco Belinelli Né le 25 mars 1986 à San Giovanni in Persiceto • Taille : 1,96 m • Poste : Arrière • 4 saisons en NBA • Clubs : Virtus Bologne’01 à ’03, Fortitudo Bologne’04 à ’07, Golden State’07 à ’09, Toronto’10, New Orleans’11. • Palmarès : Champion d’Italie en 2005 • 18e choix de la draft 2007. • Stats’11 : 10,5 pts à 43,8%, 41,5% à 3-pts, 1,9 rbd, 1,2 pd en 25 min.
Pascal Allée / Hot Sports
« Belinelli a vraiment trouvé sa place et son rôle en NBA »
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Andrea Bargnani
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Né le 26 octobre 1985 à Rome • Taille : 2,13 m • Poste : Ailier-fort • 5 saisons en NBA • Clubs : Stella Azure Roma (A2 Italie)’03, Benetton Trevise’04 à ’06, Toronto’06 à ’11. • Palmarès : Champion d’Italie en 2006, Coupe d’Italie en 2004 et 2005. • Élu meilleur jeune de l’Euroleague en 2006. • 1er choix de la draft 2006. • Stats’11 : 21,4 pts à 44,7%, 34,5% à 3-pts, 5,2 rbds, 0,7 co en 36 min.
a plafonné à 3,7 points en 15 min à Toronto, tandis que leur recrue italienne a signé une moyenne en double chiffres et pointé dans le Top 20 des meilleurs shooteurs à 3-pts de la ligue, à plus de 40%. « (Marco) peut shooter. Il essaie de se donner en défense et travaille dur pour s’améliorer », décrit son coach, Monty Williams. « Personne ne peut remettre cela en cause. Il passe beaucoup de temps avec Michael Malone (un des assistants coachs) avant et après les entraînements. Cela paie. » « Il est super dur mentalement », complète Guido Guida. « Il n’a pas eu de chance pendant 2-3 ans. À sa place, beaucoup de joueurs auraient pu se perdre et revenir en Europe. Lui a décidé de jouer en NBA et il n’a jamais dévié de son objectif initial. Il a vraiment trouvé sa place et son rôle. J’ai toujours pensé qu’il pouvait tourner à 10 points par match pendant 10 ans en NBA sans problème. »
Gallinari, gueule de star
Pascal Allée / Hot Sports
Danilo Gallinari n’a pas encore fêté ses 23 ans qu’il a déjà sorti son autobiographie. Da Zero a otto, traduisez “De zéro à huit“. Zéro comme la naissance de ce prodige de la balle orange. Huit comme le chiffre unique de sa date de naissance (il est né le 8/8/88), et le numéro qu’il porte depuis toujours. Pourquoi avoir pris cette décision de se raconter si jeune ? « Parce que j’ai grandi plus vite qu’un gars normal de 22 ans. » Danilo est né sous une bonne étoile. Fils d’un international italien, Vittorio Gallinari, joueur du grand Milan entre 1976 et 1987. « L’équipe la plus populaire dans l’histoire du basket moderne italien », raconte Guido Guida. Vittorio fut 4 fois champion d’Italie, vainqueur de la Coupe des clubs champions en 1983, coéquipier des grandes stars milanaises de l’époque, Bob McAdoo, Joe Barry Carroll et un certain Mike D’Antoni. « Beaucoup de gens pas habitués à regarder du basket régulièrement connaissaient le nom de Gallinari. » Le gamin a tout pour lui. Sportivement ? Un monstre de précocité. En 2005-06, à seulement 17 ans, il domine les débats en A2 italienne. À 18 ans, dans les rangs de Milan, il est élu meilleur jeune de la Lega (moins de 22 ans) et devient MVP italien. Cette même saison 2007-08, son talent explose à la face de l’Europe. “Gallo“ signe près de 15 points par match lors de sa saison rookie en Euroleague. Il ne fera pas long feu sur le Vieux Continent. La NBA ne peut ignorer pareil phénomène. Les Knicks de Mike D’Antoni le draftent en 2008. Une blessure au dos perturbe sa première saison à Big Apple mais Gallinari devient rapidement le chouchou du Garden. L’Italien est un attaquant dans l’âme, un fort shooteur comme ses deux compatriotes (186/488 derrière l’arc dès sa deuxième saison). Son transfert à Denver le 22 février dernier – pour acquérir Carmelo Anthony – sera vécu comme un déchirement pour une partie des fans newyorkais. Gallinari ne sort pas perdant de ce deal. Quatorze matches lui suffisent pour séduire définitivement George Karl. Le coach des Nuggets a déjà prévenu. Gallinari sera sa première option offensive la saison prochaine. Sa carrière NBA est sur de bons rails. Gallo a du talent et, contrairement à ses deux compatriotes, un charisme indéniable. « Il est devenu un peu le chouchou des médias », nous décrit Guido Guida. « C’est un mec plaisant à voir, super intelligent. Il sait toujours ce qu’il faut dire, il sait faire plaisir à son auditoire. Il a eu beaucoup de chance dans la vie, et il a eu la capacité de faire fructifier tout cela avec une bonne façon de gérer. » Gallinari est sollicité régulièrement par les médias sportifs italiens, pour des shows télé ou des émissions de radio. Il s’est révélé
« Je suis le premier à faire mon autocritique » Andrea Bargnani
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« Depuis la fin de la saison NBA, je n’ai pensé à rien d’autre qu’à l’équipe nationale. » Danilo Gallinari
Danilo Gallinari
FIBA Europe
Né le 8 août 1988 à Sant’Angelo Lodigiano • Taille : 2,08 m • Poste : Ailier • 3 saisons en NBA • Clubs : Pavia (A2 Italie)’06, Olimpia Milan’07 à ’08, New York’09 à ’11, Denver’11. • Palmarès : Champion d’Italie en 2006, Coupe d’Italie en 2004 et 2005. • Élu meilleur jeune de l’Euroleague en 2008. • MVP italien de la Lega en 2008. • 6e choix de la draft 2008. • Stats’11 : 15,6 pts à 41,4%, 35,2% à 3-pts, 4,9 rbds, 1,7 co en 34 min.
excellent en tant que consultant pour des matches NBA. Aucun joueur italien depuis l’époque de Dino Meneghin n’avait connu une telle couverture médiatique. Pour autant, il est encore trop tôt pour parler de regain populaire pour le basket en Italie. « C’est difficile d’être reconnu parce qu’on n’a qu’un seul match NBA par semaine, sur le pay-perview », argumente Guido Guida. « C’est difficile de voir Belinelli, Bargnani qui jouait dans la pire équipe à l’Est, et Gallinari qui a changé d’équipe. Aucun des trois n’est vraiment médiatisé comme Tony Parker en France, en dehors du circuit du basket. Il n’y a pas de phénomène basket comme il peut y avoir un phénomène motocyclisme. Ma mère connaît Valentino Rossi. Elle n’a aucune idée de qui est Danilo Gallinari. »
Un bon parcours des Azurri au prochain Euro pourrait changer la donne. Avant sa première campagne officielle – il s’était blessé juste avant l’Euro 2007 – Gallinari s’est dit plus motivé que jamais. « Depuis la fin de la saison NBA, je n’ai pensé à rien d’autre qu’à l’équipe nationale. » Même si l’axe meneur-pivot de la Squadra prête encore à interrogation, les Transalpins possèdent trois armes indiscutables aux postes 2, 3 et 4. Ainsi qu’un coach de grand talent en la personne de Simone Pianigiani, adepte d’un partage du leadership et d’un basket très collectif. Trois jeunes talents de moins de 26 ans. Le génial architecte de la Montepaschi. L’association est séduisante. Permettra-t-elle à l’Italie de renaître dès cet été ? l
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LES DESSOUS D’UN TRANSFERT
COMMENT SANGARÉ A SIGNÉ À ORLÉANS 50% DU BOULOT D’UN COACH SE FAIT À L’INTERSAISON DIT-ON SOUVENT. SI TOUT LE MONDE SAIT QUE LE RECRUTEMENT EST UN MOMENT CRUCIAL DANS UNE SAISON, PEU EN REVANCHE SAVENT VRAIMENT CE QUI SE TRAME EN COULISSE. DÉCOUVREZ L’ENVERS DU DÉCOR, POINT PAR POINT, AVEC L’ARRIVÉE DE YOHANN SANGARÉ À ORLÉANS EN TOILE DE FOND. Par Florent de LAMBERTERIE Reportage photos par Jean-François MOLLIÈRE, à Orléans
Jean-François Mollière
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PREMIÈRE ÉTAPE SÉLECTION Une saison se termine, la suivante commence déjà. Aussi, dès le lendemain de la dernière journée, soit le 11 mai dernier, le staff technique orléanais se met en route. « On détermine une enveloppe financière nette mensuelle et, à partir de là, je définis si on part sur une structure à dix, neuf ou huit pros confirmés », explique Philippe Hervé, l’entraîneur d’Orléans. « Cette année, comme on ne joue pas de coupe d’Europe, on est parti sur une orientation à huit joueurs pros confirmés et deux jeunes. Une fois que tu as défini ça, tu as deux orientations possibles. Soit deux meneurs, trois ailiers, trois intérieurs, soit trois arrières, trois ailiers/ailiers-forts et deux postes 5. On est parti sur la première hypothèse, avec donc trois joueurs sur les postes 1 et 2. Pourquoi ? Parce que je considère que le basket moderne se joue surtout à l’arrière et qu’il vaut mieux avoir deux joueurs sur les lignes arrière capables d’organiser, surtout quand, en face, tu as un John Linehan qui te met la pression sur ton meneur. À partir de là, sur la structure arrière, soit tu prends un meneur pur, un combo et un poste 2 pur, soit tu construis avec trois arrières combos. Quelle que soit la configuration, Yohann était le genre de joueur qu’il nous fallait parce qu’il correspond au profil du combo capable de jouer sur le poste 1-2, c’est pour ça qu’on a souhaité avancer sur le dossier. »
« C’est Hervé qui tranche »
hervé Bellenger/IS
Première visite des locaux de l’OLB pour Sangaré. Gil Villain (vice-président) est visiblement heureux de voir enfin sa recrue en chair et en os.
Dans ce processus initial de réflexion, trois cerveaux interviennent. Philippe Hervé et ses deux assistants, JeanChristophe Prat et François Perronet. Et avec seulement deux professionnels confirmés sous contrat pour l’année qui vient – Amara Sy et Maleye N’Doye – il y a du pain sur la planche. « On va cibler prioritairement le marché français », poursuit Philipe Hervé. « Je ne suis pas du style à prendre des risques avec des joueurs qu’on ne connaît pas, surtout après une saison difficile comme la nôtre. Et puis bien sûr, il y a le quota de JFL à respecter et on sait très bien que ceux qui ne sont pas en France
ne sont pas forcément abordables. » Bref, Yohann a tous les atouts. Son profil correspond à ce que recherche le staff, il est formé localement et connaît bien l’entraîneur, pour avoir déjà travaillé avec lui par le passé, à l’époque où les deux hommes étaient à l’ASVEL. Côté sportif, le consensus est acquis. Reste à voir ce qu’en pense la direction. « On n’a jamais interdit à Philippe de prendre un joueur qu’il nous avait proposé », avoue Gil Villain, le vice-président de l’OLB. « On peut toujours dire qu’on préfère untel à untel mais le sportif, c’est l’affaire d’Hervé, in fine, c’est lui qui tranche et qui prend la décision. La seule véritable objection que l’on pourrait émettre, c’est sur les aspects comportementaux. Si on est sûr d’avoir un fou furieux ingérable, là c’est différent. » « Il ne faut pas oublier que c’est nous, le staff sportif, qui allons décider de son utilisation sur le terrain », rappelle Philippe Hervé. « Je suis toujours très perturbé quand j’entends ou quand je lis que les présidents choisissent les joueurs. Dans un club, il y a toujours une personne proche de l’environnement qui donne son avis, y compris à Orléans. Mais moi, je ne suis pas d’accord et si j’ai besoin d’avoir le ressenti des gens, je n’accepte pas de me faire imposer des choix. » Heureusement, ça n’arrivera pas, le nom de Yohann Sangaré fera l’unanimité.
DEUXIÈME ÉTAPE PRISE DE CONTACT Le joueur étant ciblé, reste maintenant à rentrer en contact avec lui. Ou plutôt avec son agent, quand ce dernier n’a pas déjà pris les devants. « Avant même de se pencher vraiment sur le recrutement, on reçoit des listings de joueurs », s’amuse Philippe Hervé. « Mi-mai, on est déjà débordé. » Désireux de placer leurs clients le plus rapidement et le plus avantageusement possible, les agents n’hésitent pas à démarcher les clubs pros, exactement comme un commercial. « On en a qui font des newsletters, d’autres qui envoient leurs écuries par mail, avec mises à jour régulières, d’autres sur
PORTRAIT • MAXI-BASKET 77 papier... », détaille Gil Villain. « Il y a parfois des liens vidéo, surtout pour les joueurs qu’on ne connaît pas et puis des fois, ils nous appellent directement pour nous dire qu’un de leurs joueurs est libre et qu’il peut nous intéresser. Mais je dirais que c’est autant eux qui nous sollicitent que l’inverse. » Après des années à travailler dans le milieu, les liens se créent entre agents et clubs, de même que les affinités. Ainsi, le coach peut être copain avec un agent, l’assistant avec un autre et le GM avec un troisième. Et c’est souvent celui qui s’entend le mieux avec l’agent concerné qui contacte en premier. « Je sais que mes assistants vont parler avec tel agent, moi avec d’autres, Gil Villain aussi peut échanger avec certains », abonde Hervé. « Et à un moment donné, quoi qu’il arrive, je finis toujours par avoir l’agent au téléphone. » Dans le cas de Sangaré, Hervé a directement appelé Bouna N’Diaye, avec qui il s’entend bien et qui représente déjà les intérêts d’Amara Sy et de Maleye N’Doye. « Avec Bouna, je ne sais même plus qui de lui ou de moi a parlé en premier de Sangaré », avoue d’ailleurs l’entraîneur.
« Vraiment différent d’un cas à l’autre »
L’idée de faire venir Sangaré à Orléans ne date en effet pas d’hier. L’affaire aurait même pu se faire un an plus tôt, avant que le joueur n’atterrisse au Havre. Pour raisons financières, le dossier n’avait pas abouti mais le coach et le joueur s’apprécient et se connaissent bien. Raison pour laquelle Philippe Hervé n’a même pas eu besoin de le convaincre de vive voix. « Il n’a pas été nécessaire d’échanger avec lui, si ce n’est pour lui parler de l’orientation de l’équipe », nous dit-il. « Marco Pellin en revanche, je l’ai rencontré pendant une heure et demie, parce que je ne le connaissais pas. David Monds, je l’ai même fait venir une journée à la salle, pour voir son niveau. On lui a fait faire un work-out. C’est vraiment différent d’un cas à l’autre. » Dans le cas de Yohann, c’est donc Bouna N’Diaye, son agent, qui lui a fait part de l’intérêt d’Orléans, un intérêt largement partagé. « Mes parents y vivent depuis 2000, mon père va à tous les matches donc j’ai
toujours gardé un œil sur eux », nous raconte Yohann. « En plus je connais Jean-Christophe Prat depuis que j’ai 12 ans, j’avais bien aimé travailler avec Philippe Hervé à l’ASVEL et puis j’ai des potes dans l’équipe, comme Amara Sy ou Bryan Pamba, avec qui je me suis entraîné l’an dernier. Je connais la ville, ma famille y vit et le club a des ambitions. » Ne reste plus qu’à trouver un terrain d’entente.
TROISIÈME ÉTAPE NÉGOCIATION Avec un budget en baisse par rapport à la saison dernière (4,6 millions, contre 5 l’an dernier), la voilure se réduit logiquement côté salaire. Mais la base de calcul reste la même. « On détermine une colonne vertébrale en sachant qu’elle représente 40 à 50% de la masse salariale », résume Hervé. « La colonne, c’est l’axe fort, en règle générale deux extérieurs et un intérieur et je suis très souvent sur un rapport de 15% par membre de la colonne. » Nous n’en saurons pas plus côté chiffres. En revanche, on sait qu’Hervé va être à la base de la négociation financière, en demandant au préalable les prétentions salariales du joueur, tout en sachant que le contrat sera d’une durée de deux ans. « Dans un premier temps, on n’était pas forcément sur un terrain d’entente financier », relate l’entraîneur. « Mais les agents ont pris conscience que le marché est à la baisse. On dit ce dont on dispose et après, les gens prennent ou pas. Moi les négociations me saoulent. » « Il y a beaucoup d’échanges », tempère cependant Yohann Sangaré. « Je dis à mon agent ce que je veux, par exemple, la première année je veux plus d’argent, moins la deuxième. On négocie, ça peut aller ou très vite ou lentement. Mais là, tout ce qui est financier et contractuel, c’est le boulot de l’agent, moi je ne traite pas avec le club. Et une fois que j’ai une proposition, je demande un délai de réflexion, pour voir ce qu’on propose ailleurs. Là, entre la proposition et le moment où j’ai accepté, il s’est passé une dizaine de jours. »
Philippe Hervé et Yohann Sangaré discutent déjà basket pour la prochaine saison. Les deux hommes s’étaient croisés à Villeurbanne, en 2004, avant que l’ASVEL ne change de coach en cours de saison.
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« Si je n’ai pas de réponse dans quatre heures… »
hervé Bellenger/IS
Malgré une vilaine blessure qui lui a fait manquer quelques matches, Yohann Sangaré a plutôt réussi son retour en France avec Le Havre l’an dernier (7,9 pts, 3,5 pds pour 8,5 d’éval).
Si pour les Français, « il n’y a en général pas énormément de surenchère », nous dit-on, les choses se compliquent parfois avec les Américains. « Les joueurs américains ont généralement un agent de référence aux États-Unis qui a des collaborateurs sur plusieurs pays », détaille Gil Villain, qui pilote le dossier une fois la négociation de base effectuée. « Alors parfois, les agents locaux se tirent la bourre entre eux. Le Français va nous dire qu’il est d’accord mais qu’une offre plus importante vient d’être faite à l’étranger, et qu’il faut donc remettre au pot commun. Généralement, les agents de joueurs étrangers demandent de faire plus. » D’autant que la distance n’arrange pas toujours les choses. « On n’est pas sur le même continent, quand il fait jour chez nous, il fait nuit chez eux et inversement. Sauf que les Américains ont tendance à croire que quand il fait jour chez eux, il fait jour partout », plaisante le vice-président. « Alors tu te démerdes pour appeler en début d’après-midi et là l’agent te répond qu’il est en train de faire un barbecue avec ses voisins, et qu’il faut rappeler plus tard. » Sans compter les fax en panne, les connexions Internet défaillantes ou encore les emplois du temps de chacun. Toutes les excuses sont bonnes pour gagner du temps, et éventuellement trouver plus offrant ailleurs… « Il ne faut pas s’enflammer mais il faut rester ferme », poursuit Villain. « Avec l’agent d’Austin Nichols, ça faisait deux semaines qu’il nous baladait, au bout d’un moment j’ai dit que si je n’avais pas la réponse dans les quatre heures, je signais quelqu’un
d’autre. Comme par hasard, ils ont retrouvé du papier pour le fax. » Pas besoin d’en arriver jusque-là pour Yohann Sangaré, le joueur donnera finalement son accord verbal le 4 juin.
QUATRIÈME ÉTAPE CONCLUSION « À partir du moment où on a l’info, on fait une proposition cadrée qu’on envoie par mail à l’agent. » Philippe Chaussin, le directeur financier et juridique entre alors en jeu. C’est lui qui rédige en détail le contrat, avec tous les éléments complémentaires devant y figurer. Un total de 13 pages où l’on trouve le contrat en lui-même, les différentes possibilités de bonus ainsi qu’un avenant où sont précisés les avantages en nature, tels que logement, véhicule ou billet d’avion. Tout y est. Les parties, le salaire exprimé en net et en brut, annuel et mensuel, la durée du contrat et les éventuelles clauses de sortie anticipée… Même les primes de résultats sont prévues. « On n’a pas de prime en tant que telle en revanche, on propose aux joueurs un plan d’épargne retraite qui prévoit une bonification liée aux objectifs », précise Gil Villain. « Il y a un objectif minimum qui peut être par exemple le maintien. Ensuite, c’est croissant. Qualification à une coupe d’Europe, un titre, et puis des combinaisons : maintien acquis plus victoire en coupe de France, maintien acquis plus finale des As… Pour chaque configuration, on a des coefficients qui s’ajoutent et qui donnent
PORTRAIT • MAXI-BASKET 79 des valorisations qui sont, in fine, des bonus. » En tout, ce sont six pages de tableur Excel où toutes les combinaisons possibles sont envisagées. Jusqu’où peuvent aller ces bonus ? Impossible d’en savoir plus. Mais on sait que la combinaison maximale – Champion de France + victoire aux As + victoire en Coupe de France – est plutôt rondelette. Pas de prime en revanche sur les points marqués ou les rebonds captés même si par le passé, certains clubs avaient recours à ce genre de récompenses pécuniaires pour motiver les productions statistiques.
j’ai encore eu des coups de fil de clubs qui me proposaient plus que leur offre initiale », relate Sangaré. « Mais j’avais pris ma décision, ce n’était plus une question d’argent. » Yohann signera le contrat le 7 juin dans l’après-midi, juste avant que ne débute la conférence de presse organisée pour son arrivée.
8 à 10% pour l’agent
« J’ouvre ma boîte mail le matin et je vois un courriel qui m’informe que la conférence de presse aura lieu aujourd’hui, à 16 heures. » Responsable communication de l’OLB, Florent Thibault ne va pas chômer ce mardi. « Je rédige le communiqué de presse où je fais figurer son parcours et l’annonce de la signature de Yohann. Ensuite, je le fais valider par la direction puis j’envoie la news sur le site Internet du club, sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux. Ensuite je prépare la conférence de presse. » Au total, une petite dizaine de médias répondront présent, pour une conférence qui durera un gros quart d’heure. Radio, télé, presse locale… Entraîneur et président présentent le nouveau joueur de l’OLB, Yohann Sangaré, qui vient juste d’enfiler un polo aux couleurs du club que lui a remis l’intendant, Philippe Chrétien. Ce dernier a bien noté son numéro de maillot, le 20, et Yohann recevra le package complet un peu plus tard, une fois ses mesures prises. Ne reste plus qu’à faire en sorte que le joueur s’installe confortablement dans sa nouvelle ville.
Un autre point obligatoire en revanche, le nom de l’agent mandaté par le club ainsi que le montant de ses honoraires, à la charge du club. « Le paradoxe, c’est que c’est l’agent du joueur mais c’est le club qui le paye », relève Gil Villain. « On doit signer un mandat à un agent qui valide la démarche de recherche du club alors qu’en réalité, c’est l’agent du joueur. » Question montant, les honoraires, bien que négociables, tournent en réalité entre 8 et 10% du salaire brut du joueur. Ce qui signifie que pour un salaire brut de 100.000 euros annuels, le club déboursera 8 à 10.000 euros supplémentaires pour rémunérer l’agent de la transaction. Sauf si le joueur négocie directement avec le club, comme Laurent Sciarra à l’époque. Mais dans les faits, la pratique reste rarissime. Tout complet qu’il soit, le contrat ne sera effectif que lorsque le joueur l’aura signé. Et les retournements de situation de dernière minute sont toujours possibles. « Le matin même où j’ai signé,
CINQUIÈME ÉTAPE INSTALLATION
Yohann avait failli signer dans le Loiret l’année précédente. Cette fois-ci, le joueur est bel et bien orléanais pour les deux prochaines saisons.
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« Que le joueur ait le moins de choses à faire »
Comme prévu dans le contrat, le club va mettre à disposition du joueur logement et véhicule. Yohann étant papa de deux enfants, il logera dans une maison appartenant au club, où vivaient avant lui Adrien Moerman et Laurent Sciarra. « La maison était vide », révèle Morgane Grandin, la responsable de la logistique. « Pas de meubles, à part l’électroménager. Pour les Américains, on propose souvent des appartements meublés mais les Français amènent généralement leurs propres affaires. D’ailleurs, j’organise aussi le déménagement avec des bénévoles du club, comme ça je note ce qu’il manque et le club fournira le reste. » Parfois, certains émettent des demandes particulières, comme cet ancien joueur qui avait exigé deux frigos, bien qu’habitant seul. « Je n’ai jamais su pourquoi », s’en amuse Morgane aujourd’hui. « Mais ça n’a pas posé de problèmes,
hervé Bellenger/IS
Papa de deux jeunes enfants, Yohann découvre sa nouvelle maison. Que les bambins se rassurent, il y a de la place pour s’amuser.
on est équipé en électroménager. » Question véhicule, là-aussi le club a de quoi faire, grâce à un partenariat passé avec un concessionnaire Seat local. Tous les joueurs reçoivent donc une voiture noire, aux couleurs du club, avec boîte automatique pour les Américains. C’est plus pratique pour se rendre à la préfecture, histoire de réaliser les formalités d’usage. « Le plus gros de l’administratif, c’est pour les joueurs étrangers, pour la demande de Visa », juge Morgane Grandin. « C’est assez long et fastidieux. On fait tous les dossiers pour eux mais ensuite, il faut quand même les emmener signer les papiers, ce qu’ils n’aiment pas trop d’ailleurs. Il faut aussi affilier les joueurs à la sécurité sociale du Loiret et si le joueur a besoin de faire venir un plombier pour une fuite, c’est moi aussi qui m’en occupe. Le but c’est que le joueur n’ait pas à se tracasser, qu’il ait le moins de choses à faire. » À part jouer au basket bien entendu. Pour ça, pas de problèmes, Yohann sait faire. l
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LES HOMMES DU RECRUTEMENT YOHANN SANGARÉ Joueur
ILS CHOISISSENT PHILIPPE HERVÉ Entraîneur
FRANÇOIS PERONNET
JEAN-CHRISTOPHE PRAT
GIL VILLAIN
PHILIPPE PEZET
Assistant
Assistant
ILS CONTRACTUALISENT ILS VALIDENT BOUNA N’DIAYE Agent du joueur
CHRISTOPHE DUPONT Président du directoire
Vice-président du directoire
Représentant du conseil de surveillance
ILS ACCUEILLENT PHILIPPE CHAUSSIN Directeur financier, comptable et juridique
FLORENT THIBAULT
Responsable marketing et communication
MORGANE GRANDIN PHILIPPE CHRÉTIEN Responsable Intendant administrative et logistique
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JOSEPH GOMIS
(CHARLEROI ET LIMOGES) APRÈS AVOIR ÉTÉ CATALOGUÉ COMME ARRIÈRE MALGRÉ SA PETITE TAILLE (1,80 M), “JOGO“ AIMERAIT DÉSORMAIS REVENIR À SES PREMIÈRES AMOURS : LA MÈNE. IL A FÊTÉ SES 33 ANS LE 2 JUILLET. IL A DONC APPRIS, AU COURS DE SA CARRIÈRE, À MIEUX GÉRER SON CORPS COMME SES EFFORTS... ET LES ARBITRES ! Propos recueillis par Yann CASSEVILLE
Ton geste préféré ?
Le crossover entre les jambes. Tu fais style, tu pars d’un côté et, finalement, tu passes la balle entre les jambes. En fait, quand il y a eu la mode du crossover à la Iverson, au bout d’un moment les défenseurs se sont habitués, ils mettaient la main pour contrer le ballon. Pour changer ça, j’ai donc décidé de mettre la balle entre les jambes. C’est mon move maintenant.
Le geste que tu maîtrises le moins ?
Euh, laisse-moi réfléchir, ça va faire style, je sais tout faire (rires) ! En fait, je travaille beaucoup ce que je sais faire, et il y a des choses vers lesquelles je ne vais pas du tout. Il y a le floater que j’aimerais maîtriser vraiment. Si tu le maîtrises, c’est une sacrée arme ! Tony (Parker) le maîtrise. Quand il arrive autour de la raquette, il devient vraiment fort, c’est impressionnant.
Ta meilleure série à trois-points ?
Je ne sais pas. J’essaie juste d’en rater le moins possible. Les concours, ce n’est pas trop mon truc. Et je ne suis pas un gros, gros shooteur.
Tir après dribble ou catch and shoot ?
Disons que ça dépend des situations, mais je préfère shooter après dribble.
Un spot de tir favori ?
Euh… Non, je n’ai pas de spot particulier. En revanche, je n’aime pas tirer dans les corners, je ne suis pas trop Bruce Bowen (rires). Je ne vais pas dire que je déteste, mais ce n’est pas mon truc, vraiment pas du tout. Je préfère tirer en face du cercle.
Tu as joué parfois meneur, parfois arrière : tu préfères quoi ? J’ai commencé meneur et, avec cette mode du deuxième arrière petit, on m’a décalé en 2. Comme je n’ai pas fait de sales trucs à ce poste, on m’a donc après un peu catalogué comme 2. Mais moi à la base, j’aimais beaucoup jouer meneur. Et aujourd’hui, à mon âge, je préfère rejouer meneur que sur les ailes.
Lequel des deux postes est le plus compliqué ?
Je pense que le poste d’arrière est un peu complexe. Plus tu montes de niveau, plus ça devient vraiment dur, parce que de par la taille, tu tombes contre des adversaires beaucoup plus grands. Tu es souvent en mismatch et, quand tu joues contre le top du top, ça devient difficile.
Avec l’âge, tu arrives à économiser tes efforts ?
Oui, avec l’expérience, les années, tu gères plus tes efforts. Quand t’es jeune, tu cours partout, quand t’es vieux tu sais un peu mieux te placer, couper tout simplement, jouer sans ballon, des choses que je ne savais pas vraiment faire au début de ma carrière.
Tu as développé quoi au cours de ta carrière ?
Jouer plus avec le temps, avec le chrono, savoir calculer les fautes, savoir les provoquer, pas mal de petites choses comme ça qui viennent avec l’âge.
JF Molliere par Agenzia Ciamillo-Castoria
Jusqu’à truquer pour obtenir une faute ?
Ola (rires) ! Ouais, je peux truquer un peu, on va dire… Mais ça marche, ça marche ! Et je parle plus avec les arbitres aussi, alors que jeune, ça je le calculais un peu moins. ●
« TRUQUER ?! » ÇA MARCHE
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